ee evene Le mn ne ner RE : _. ee en pe RTE EE 7 eNTE Tee eve ee me verve DR TET ITS 11222. ALLER "… ï Ÿ \ | LA — 1 pod : ; TS LS { y | S / Ê - £ 1 à È l BR |; ‘mn, . | ri EE ss : mn | C ] 1 (el Arc | . Do : 8 £ © HRSter A A | : = PM Re 7 ë ; ar ï À Fa Pa À AL hi Sr k 4 =: ln Ut (rs HET 12 DE Sin Ds È S i % . RE es) : A À : fée = MESA Sn D 2) 2 Fe) OS. rue , 1 COMPTES ENS HEBDOMADAIRE _ DES SÉANCES ET MÉMOIRES RAR A DE LA, ANNÉE 1910 — TOME PREMIER. i RU ee = _(SOIXANTE-HUITIÈME DE LA COLLECTION) € 2 _ TOUS es De DRRIS : MASSON ET C* ÉDITEURS __ LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE Ls 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6°) : # 1910 ES * « | DES “id : 2 AU 31 DÉCEMBRE 1910 ABRÉVIATIONS …_ AA m, associé de l’Académie de médecine. A AS, associé de l'Académie des sciences. Ë AE P, agrégé à l’École de pharmacie. _ Ar, agrégé à la Faculté de médecine. … À M, assistant au Muséum. CA ", correspondant de l'Académie de médecine. & A s, correspondant de l'Académie des sciences. FRS, membre de la Société royale de Londres. _ mA, membre de l’Académie de médecine. Ma S, FR FTe de l'Académie des stiences. 4 " Lv É Fa s M #H, médecin des Hôpitaux. … MH, médecin honoraire des Hôpitaux. + c Fr, professeur au Collège de France. PEV, RPésseux à à l'École vétérinaire. PF, professeur à la Faculté de médecine. F s, professeur à la Faculté des sciences. #, pharmacien des Hôpitaux. … 2x Fr", professeur honoraire à la Faculté de médecine. PHM, e . honoraire au Muséum. 2e 1P, professeur à l’Institut Pasteur. Py, professeur au Muséum. pu, professeur à l'Université. ANCIENS PRÉSIDENTS Présidents perpétuels. MM. Rayer (1848-1867). Claude Bernard (1868-1878). Paul Bert (1879-1886). Présidents quinquennaux. MM. Brown-Séquard (1887-1892). Chauveau (1892-1896). Bouchard (1897-1901). MM. Marey (1902-1904). Giard (1905-1908). Malassez (1909). COMPOSITION DU BUREAU (1910) Présidents rm Rem arenee M. Dastre. 2e tee M. E. Gley. V -pr dents rurale ice-présidents M Letulle Secrétaire général............ M. Pettit. é M. Claude. Secrétaires ordinaires. ....... M. Coutière. M. Mayer. M. Rabaud. Trésorier......1.. 410440804400: M. J. Jolly. Archiviste. 10221000 M. Nicloux. MEMBRES HONORAIRES MM. MM. Albert I (S. A: S.), Prince de Mo- naco, AAS. Lord Avebury, cas, Frs, 6, Sl-James square, à Londres. Cajal (Ramon y), AAM, pu, à Ma- drid. Chauveau, MAS, MAM, PM, 4, rue du Cloître-Notre-Dame (4°). Haeckel (Ernst), pu, à léna. Hermann (L.), pu, à Künigsberg. Hertwig (O.), AAM, pu, à Berlin. Lord J. Lister, FRS, 4AS, 12, Park Crescent, Regents-Park, à Lon- dres. Metchnikoff, cas, AAM, sous-direc- teur de l'Institut Pasteur, rue Dutot (15°). l Maupas, cas, bibliothécaire, à Alger. Pavloff, AAM, professeur à l’Institut de médecine expérimentale, à Saint-Pétersbourg. Ray-Lankester, FRS, AAS, ex-direc- teur du British Museum, à Lon- dres. Schwendener, cas, pu, à Berlin. Strasburger, cas, pu, à Bonn. Waldeyer (W.), cas, pu, Lütherstr., 35, à Berlin. Ka — VU — MEMBRES TITULAIRES HONORAIRES MM. Arsonval (A. d’), MAS, MAM, PCF, 12, rue Claude-Bernard (5°). Babinski, mn, 170 bis, boulevard . Haussmann (8°). Balzer, Ma“, Mu, 8, rue de l’Arcade (8°). Barrier, MAM, PEV, à Alfort, Binet, directeur du laboratoire de psychologie physiologique à l'École des Hautes-Études, 204, avenue du Maine (14°). Bloch (A. M.), 9, boulevard Jules- Sandeau (16°). Blanchard (Raphaël), man, PF, 226, boulevard Saint-Germain (7°). Bonnier (Gaston), mas, Prs, 15, rue de l'Estrapade (5°). Bonnier (Pierre), 166, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°). Borrel, P1P, 60, rue Mathurin-Ré- gnier (15°). Bouchard, MAS, MAM, PHFM, MHH, 174, rue de Rivoli (1°). Bourquelot, MAM, PEP, PH, 42, rue de Sèvres (1°). Bouvier, mas, PM, 55, rue de Buffon (5°). Camus (Lucien), chef technique de l'Institut supérieur de vaccine à l'Académie de médecine, 14, rue Monsieur-le-Prince (6°). Capitan, Mau, chargé de cours cr, - 5, rue des Ursulines (5°). Carnot (Paul), AFM, Mu, 8, avenue Élisée-Reclus (7°). Chabrié, Prs, 83, rue Denfert-Ro- chereau (14°). Chantemesse, MAM, PFM, Mu, 30, rue Boissy-d’Anglas (8°). Chalin (Joannès), Mas, MA, Prs, 174, boul. Saint-Germain (6°). MM. Darier, ma, 77, boulevard Males- herbes (8°). Dastre, MAS, MAM, PES, À, rue Victor- Cousin (5°). Dejerine, MAM, PrM, MH, 179, boule- vard Saint-Germain (7°). Desgrez, AFM, 78, boulevard Saint- Germain (5°). Duguet, MAM, AFM, MHH, 60, rue de Londres (8°). Dupuy (E.), 13, rue des Saints- Pères (6e). à Fabre-Domergue, inspecteur géné- ral des pêches maritimes, 293, _ boulevard Raspail (14°). Francçcois-Franck, MAM, PCF, 5, rue Saint-Philippe-du-Roule (8°). Galippe, ma, 12, pl. Vendôme (1°). Gellé, 40, avenue de la Grande- Armée (17°). j Gilbert, MAM, PFM, M4, 27, rue de Rome (8). - Gley, mau, per, 14, rue Monsieur- le-Prince (6°). Grimbert, PEP, PH, 47, quai de la Tournelle (5°). Guignard, MAS, MAM, PEr, 6, rue : du Val-de-Grâce (5°). Hallion, directeur-adjoint du labo- ratoire de physiologie patholo- gique à l'École des Hautes-Étu- des cr, 54, rue du Faubourg-St-: Honoré (8°). Hallopeau, ma, AFM, MH, 91; bou- levard Malesherbes (8°). Hanriot, MAM, aAFM, à la Mon- naie (6°). Hayem (G.), MAM, PFM, Mu, 97, bou- levard Malesherbes (8°). Henneguy, MAS, MAM, PCF, 9, rue Thénard (5°). — VII — MM. Héricourt, 12, rue de Douai (4°). Jolly, Directeur-adjoint à l'École des Hautes-Étudés, 56, avenue de Breteuil (7°). Kaufmann, MAM, PEV, à Alfort. Künckel d’'Herculais, AM, 55, rue de Buffon (5°). Landouzy, MAM, PFM, MH, 15, rue de l’Université (1°). Langlois (J.-P.), arm, 155, boul. St-Germain (6°). Lapicque, mcrs, 6, rue Dante (59) Larcher (0.), 97, rue de Passy (16°). averan, MAS, MAM, 25, rue du Mont- parnasse (6°). Letulle, MAM, AFM, ME, 7, rue de Magdebourg (16°). Leven, 26, avenue des Champs- Élysées (8°). ‘ Linossier, caM, 51, rue de Lille (7°). Loisel, 6, rue de l'École-de-Méde- cine (6°). Magnan, Man, Mg, 1, rue Cabanis (14°). Mangin, mas, PM, 2, rue de la Sor- bonne (5°). Marchal, professeur à l'Institut agronomique, 30, rue des Tou- louses, à Fontenay-aux-Roses (Seine) et l'hiver, à Paris, 142, boulevard Saint-Germain (6°). Marie (Pierre), PFM, Ma, 209, bou- levard Saint-Germain (8°). Martin (Louis), chef de service 1P, 205, rue de Vaugirard (15e). Mesnil, ptP, 21, rue Ernest-Renan (45°). Netter, MAM, AFM, Mn, 104, boule- vard Saint-Germain (6°). Onimus, Cap Fleuri, Cap d’Ail (Al- pes-Maritimes) Robin MM. - Perrier (Edmond), MAS, MAM, PM. 57, rue Cuvier (5°). Pettit, chef de laboratoire 1P, 28, avenue de Montsouris (14°). Raiïlliet, MAM, PEv, 9, avenue de l'Asile, à St-Maurice. Ranvier, MAS, MAM, PCF, à Thélys, Cr de Vendrange, par St-Sym- phorien de Lay (Loire). Regnard (Paul), man, directeur de l’Institut agronomique, 73, boulevard du Montparnasse (6°). Rémy, AFM, 46, rue de Londres: (8°). 5 Rénon, AFM, MH, 51, avenue Mon- taigne (8°). | Retterer, AFM, 29, boulevard Saint- Marcel (13°). Richer (Paul), m1, man, 30, rue du Luxembourg (6°). Richet (Ch.), mam, PrM, 15, rue de l’Université (1°). (Albert), MAM, PFM, MH, 53, boulevard de Courcelles (8°). Roger (H.), MAM, PFM, MH, 9, rue de Villersexel (7°). - Sinéty (de), 14, place Vendôme (4°). Suchard, professeur suppléant cr, 15, rue Notre-Dame-des-Champs (OMS: Thomas (André), 75, rue de Chail- “ob (8). Troisier, MAM, AFM, Ma, 25, rue La Boétie (8°). : Trouessarl, PM, 57, rue Cuvier (5e). Vaillant (L.), Pam, 4, rue Linné (5°). Varigny (Henri de), 18, rue Lalo (16°). Vaquez, AFM, ME, 27, rue du Ce ral-Foy (8°). ZE MM. Weiss (G.), MAM, AFM, 20, avenue Jules-Janin (16°). Widal, mam, PFM, Mu, 155, boule- vard Haussmann (8°). MM. Wurtz, MAM, AFM, MH, 18. rue de Grenelle (7°). Yvon, MAM, 26, avenue de l’Obser- vatoire (14°). MEMBRES TITULAIRES MM. Achard, PFM, M4, 164, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°) (21 fé- vrier 1903). Bierry (H.), maître de conférences à l'École des Hautes-Études, 11, avenue de la Grande-Armée (19 mars 1910). Bohn, directeur du laboratoire de biologie et psychologie comparée à l'École des Hautes-Études, 192, rue Cuvier (5°) (2 février 1907). Camus (Jean), Ar“, 71, rue de Gre- nelle (7°) (21 décembre 1907). Caullery, Prs, 6, rue Mizon (15°) (25 février 1905). Claude (Henri), AFM, MH, 11 bis, rue du Cirque (8°) (3 juillet 1909). _Courtade (D.), 166, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°) (17 mars 1906). _ Coutière, PEP, 4, avenue de l’Ob- _ servatoire (6°) (20 mars 1909). …—_ Delezenne, pr, 6, rue Mizon (45°) (42 juillet 1902). Gautier (Armand), MAS, MAM, PFM, 9, place des Vosges (4°) (7 juin 1902). Gravier (Ch.), AM, 55, rue de Buffon (5°) (4 juillet 1908). Henri (Victor), préparateur Frs, 8, rue du Puits-de-l'Ermite (5°) (28 janvier 1905). Eérissey, AEP, px, 96, rue Didot (14°) (46 mars 1907). MM. Josué, mu, 7, avenue de Villiers (17°) (4° juin 1907). Lécaïllon, préparateur cr, 28, rue Berthollet (5°) (21 juillet 1906). Maillard, AFM, 2, quai de Ges- vres (4°) (23 novembre 1907). Manouvrier, professeur à l'École d'anthropologie, 15, rue de l'É- cole-de-Médecine (6°) (12 mars 1902). Marchoux, chef de service 1P, 96, rue Falguière (15°) (25 juin 1910). Mayer (André), directeur-adjoint à l'École des Hautes-Études, _ 33), faubourg Poissonnière (9°) 11 avril 1908). Meillère, Mau, px, 15, rue du Cher- che-Midi (6°) (21 janvier 1902). Mulon (P.), AFM, 27, avenue Bu- jeaud (16°) (10 décembre 1910). Moussu, PEv, à Alfort (12 décembre 1903). Nageotte, M4, 82, r. N.-Dame-des- Champs (6°) (10 novembre 1906). Nicloux, AFM, AM, 48, rue Saint-Fer- dinand (17°) (25 juin 1904). Nicolas (A.), PFrM, 7, rue Nicolle prolongée (5°) (25 janvier 1908). Pagniez, rue Jean-Goujon, 24 (5°), (> février 1910). Portier (Paul), professeur à l’Ins- titut Océanographique, 12, rue des Jardins, à Fontenay aux-Ro- ses (Seine) (10 février 1906). Ent d ur MM. Prenant, PrM, 6, rue Toullier (5°) | (15 février 1908). Rabaud, mers, 3, rue Vauquelin (5°) (7 mars 1908). Sergent (Edmond), directeur-ad- joint 1P, Alger, 24, boulevard Carnot, à Alger (28 novembre 1908). Teissier (P.-J.), AFmM, mu, 142 bis, MM. rue de Grenelle (7°) (1% avril 1905). Tissot (J.), Am, 57, rue Cuvier (5°) (25 novembre 1905). Vallée, PEv, à Alfort (15 déc. 1906). Vincent, maw, P à l'École d’appli- cation de la Médecine et de la Pharmacie militaires, au Val-de- Grâce (5°) (7 mai 1904). MEMBRES ASSOCIÉS MM. | Arloing, CAS, AAM, PFM, PEV, à Lyon: Beaunis, PHrM, villa Printemps, Le Cannet, près Cannes. Ehrlich, AAM, p K: Institut f. expe- rimentelle Therapie, 44, Sand- hofstr., Frankfurt-a-M. Fischer (Em.), cas, pu, à Berlin. Fredericq (Léon), pu, à Liége. Jolyet, cam, PFM, à Bordeaux. Kronecker, PU, à Berne. Lépine, cAS; AAM, PFM, 30, place Bellecour, à Lyon. Luciani, Pu, à Rome. Môrat, cAM, PFM, à Lyon. MM. Pfeffer (W.), pu, à Leipzig. Pitres, AAM, PFM, 119, cours d'Al- sace-Lorraine, à Bordeaux. Plateau, pu, à Gand. Recklinghausen (von), Pau, à Stras- bourg. ? Renaut (J.), AAM, PrM, 6, rue de . F l'Hôpital, à Lyon. Roux, MAS, Man, directeur de l’Ins- titut Pasteur, 25, rue Dutot (15°). H. de Vries, pu, à Amsterdam. Waller (Aug.), FRS, PFs, à Londres. Weismann (A.) pu, à Fribourg-en- Brisgau. MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX MM. Abelous, cam, PFM, à Toulouse. Arthus, ru, à Lausanne. Baréty, à Nice. Bergonié, cam, PrM, à Bordeaux. Calmette, cas, cam, PFM, directeur de l’Institut Pasteur de Lille. Cazeneuve (Paul), AAM, PFM, à Lyon. Charpentier, cam, PrM, à Nancy. Coÿne, cam, PrM, à Bordeaux (Gi- ronde). MM. Courmont (Jules), cam,PF", à Lyon. Cuénot, Prs, à Nancy. Curtis, PFM, à Lille. Debierre (Ch.), cam, PF, à Lille. Dhéré, prs, à Fribourg (Suisse). Doyon (Maurice), professeur -ad- joint Fm, à Lyon. Dubois (Raphaël), Prs, à Lyon. Duret, AAM, professeur à l’Univer- sité libre, à Lille. FES Gilis, cam, Pr, à Montpellier. MM. “a Guillermond, à Lyon. Guilloz, cam, FM, à Nancy. Hédon, PF“, à Montpellier. Herrmann (Georges), PrM, à Tou- louse. Imbert, cam, PrM, à Montpellier. Jourdan, PFSs, PEM, à Marseille. _ Laguesse, PF, à Lille. Lambling, cam, PFM, à Lille. Lataste, ancien pu, à Cadillac (Gi- ronde). Livon, cam, PEm, à Marseille. Lucet, MAM, AM, 2, rue des Arènes, Paris (5°). Maurel, PrM, à Toulouse. Moynierde Villepoix,PEM,àAmiens. _ OEchsner de Coninck, Prs, à Mont- pellier. MM. Nicolle (Ch.), directeur de l’Institut Pasteur de Tunis. Pachon, mc à l'École des Hautes- Études, 97, b. Arago, Paris (14°). Pelvet, à Vire. | Perraud, professeur de viticulture, à Villefranche (Rhône). Pierret, AAM, PFM, à Lyon. Remlinger, directeur de l'Institut Pasteur, à Constantinople. Rodet, Pru, à Montpellier. Sellier, chargé de cours FM, à Bor- deaux. Testut (Léo), cam, eFM, à Lyon. Tourneux (Fréd.), cam, PFM, à Tou- louse. Vialleton, Pr, à Montpellier. Wertheimer, cam, PFM, à Lille. MEMBRES CORRESPONDANTS ÉTRANGERS Allemagne MM. 7 Behring, san. PU, à Marburg. Blumenthal (F.), pu, à Berlin. Boveri, pu, à Würzburg. Kossel (A.), cam, pu, à Heidel- berg. Roux (Wilhelm), PU, à Halle. Australie. Haswell, pu, à Sidney. Autriche-flongrie. _ Adamkiewiez (Albert), cAM, PU, à Cracovie. Vejdowski, pu, à Prague. Belgique. Bambeke (Ch. van), pu, à Gand. Bordet, directeur de l’Institut D teur de Bruxelles. Heger (P.), Pau, à Bruxelles. / Cuba. MM. Sanchez Toledo, à Paris. États-Unis. Bowditch, Pa Harvard University, Boston. Lœb (J.), pu, à Berkeley (Califor- nie). Stiles (CI. W.), can, oies of the division of Zoology U. S. Public Health and Marine on ser- vice, Washington. Minot (S.), P Harvard University, Boston. Finlande. Tigerstedt (R.), pu, à Helsingfors. Grande-Bretagne. Ferrier (David), Frs, P King's : College, 34, Cavendish square, à Londres, W. _ ST = MM. Gotch, Frs, pu, à Oxford. Horsley (sir Victor), Frs, 80, Park street, Grosvenor square, à Londres, W. Langley, Frs, PU, à Cambridge. Sherrington, FRS, PU, à Liverpool. Hollande. Hubrecht, pu, à Utrecht. Hongrie. Apathy, pu, à Kolosvar. Italie. Fano, pu, à Florence. Golgi, AAM, PU, à Pavie. Perroncito (Eduardo), CAM, PU, à Turin. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARRTHEUX, directeur, 1, rue Cassette. Roumanie. MM. Babes, pu, à Bucarest. Russie. Cyon (E. de), 4, avenue Alphand, Paris (16°). Dogiel, pu, à Kazan. s Gamaleïa, à Saint-Pétersbourg. Mendelssohn (Maurice), cam, 49, rue de Courcelles, Paris (8°). Mislavsky, pu, à Kazan. Wedensky, pu, à Saint-Péter- sbourg. Suède. Retzius (G.), cas, pu, à Stockholm. Suisse. Bunge (G. von), cam, pu, à Bâle. Prevost, pu, à Genève. ‘4 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE BATTELLI (F.\ et SxErN (L.) : Pro- duction d'aldéhyde dans l’oxyda- LESCS EI SRE BertHELOT (ALBERT) : Sur la vi- ertains aliments au cours de la di- Brissemorer (A.) : Contribution à létude de l'action physiologique >s hydrures de phénanthrène . .. « Doxon (M.) et Gaurter (CL.) : Hé- norragies intestinales provoquées jar la peptone. Conditions de leur pparition. Rôle antitoxique du foie. . Gzey (E.) : Allocution à l’occasion de la mort de M. Malassez. . . . .. esse d'absorption des sucres de 18 10 SÉANCE DU 8 JANVIER 1910 SOMMAIRE (H.) : La fièvre de Malte dans RHÉrAUIL PPS E ÉE LÉécaILLON (A.) : Sur les ressem- blances qu’il y a, chez les Oiseaux, entre la segmentation parthénogé- nésique etla segmentation normale. LeGENDRE (R.) : Recherches surle réseau interne de Golgi des cellules nerveuses des ganglions spinaux (BEMIereMOtE) EE ENS Marais (C.) et LEGER (M.): Sur un nouveau Leucocytozoon de la poule. Poricarn (A.) : Faits et hypo- thèses concernant la physiologie de larcelluletntestinale tr Per Tissier (H.) : Régime végétalien utilisant les graisses animales suivi dEDUISATEURT AN SNA AU MERS Biococie. ComPres RENDuSs. — 1910. T. LXVIII. À 16 3 . #4 0 Pr 4 » We a ". À AT ours ER ai MS di dE RE NE - CA EE LE à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ne Présidence de M. E. Gley, vice-président. ALLOGUTION DE M. GLEY, VICE-PRÉSIDENT. Mes chers Collègues, Après Marey, après Giard, voilà que Malassez a disparu bien avant le terme de sa présidence. Si des biologistes pouvaient être superstilieux, ne serions-uous pas portés à voir dans ces pertes successives comme le rachat de la prospérité croissante de notre Société? Malassez a été l’un des principaux artisans de ce brillant et continu développement, non seulement parce que sa vie scientifique presque tout entière, depuis 1872 jusqu'à sa mort, s’est passée entre le labora- toire d’histologie de l'École des Hautes-Études, au Collège de France, et la Société. et parce que, durant ces trente-sept années, il nous a fidèle- ment apporté les résultats de ses laborieuses et habiles recherches, mais aussi parce qu'il nous a sans cesse prodigué le meilleur de lui-même, son goût de l’organisation méthodique, sa sollicitude aimable et éclairée, sa raison prudente et avisée et sa capacité illimitée de dévouement ; il n'a pas seulement vécu en esprit, il a vécu de cœur avec la Société. Ne croyez-vous pas qu'elle ne lui fut si chère que parce qu'elle lui parut tou- jours réaliser assez bien son idéal de milieu scientifique? Sans aucun doute, quand il y vint et au fur et à mesure qu'il y vécut, il fut séduit par ce caractère de jeunesse incessamment renouvelée qu’elle doit à ses ingé- nieux statuts, par la vivacité de l'amour que l'on y porte à l'observation précise et à l’expérimentation sûre, par le dédain que l’on y garde des théories, non moins que par son organisation libérale et par l’indépen- dance dont on y est jaloux. Et Malassez étail de ceux qui se donnent complètement. Pas une manifestation de la Société à laquelle il ne par- ticipe, pas un événement important auquel il n'est mêlé, pas une Com- mission où il ne travaille de la façon la plus active et la plus efficace. Il fut, en 1887, l’un des promoteurs de la réforme de nos statuts ; membre de la Cominission nommée à cet effet, il fit adopter presque toutes ses idées, si bien qu’un de nos vice-présidents d’alors, ayant l'occasion. d'annoncer cette rénovation, exprima l'opinion unanime en l’attribuant à la Commission sans doute, mais «en parliculier à son-zélé rapporteur, M. Malassez, qui a apporté à cette besogne nouvelle le même soin et le même souci de la perfection auxquels il nous a habitués dans l’ordre DUR: Dan ch dr SÉANCE DU $S: JANVIER 3 scientifique (4) ». Membre de la Commission chargée de préparer le Cin- quantenaire de la Société, en 1899, il rendit alors de grands services à votre Secrétaire général. Et permettez-moi d'ajouter, à ce propos, que . je ne puis me rappeler sans émotion les termes qu'il sut trouver pour me remercier, au nom de la Société, du travail dans lequel, en retraçant son histoire de cinquante années, j'avais fait celle de la biologie fran- çaise durant le même temps. Je pourrais citer bien d'autres exemples de sa solliciltude toujours en éveil. Vous m'en voudriez de ne pas rappeler que c’est à lui, à lui seul en définitive, que nous devons notre très belle installation présente, et ce qu'il y dépensa, sans compter, de temps, de soin, d'adresse, attentif à tout ce qui en augmenterait les commodités et l'agrément, et incessamment préoccupé de lout ce qui pourrait faciliter notre œuvre et rendre nos séances plus profilables à la science. Mais dans la vie de tous les jours, dans les plus menus inci- dents, il n'était pas moins soucieux de l'intérêt de la Société. C’est ici la marque du profond dévouement. Bien des hommes sont capables d'un effort aliruiste ou de l'oubli passager d'eux-mêmes en faveur de lune des collectivités auxquelles ils sont liés. C’est dans l'application discrète et constante à la lâche que l’on s’est imposée qu'il convient de voir la vertu la plus belle, parce qu'elle est la plus utile. 11 eût fait un incomparable Secrétaire général. En réalité, il a tenu ici tousles emplois, à ce point que ceux qui l'ont vu dépuis longlemps à l’œuvre se deman- dent comment la Société se passera de lui, de ses services. La perte est irréparable. L'heure vint cependant où, malgré les résistances de cette parfaite modestie que nous lui connaissions, nous décidämes de le nommer président. Nous entendions ainsi reconnaître non seulement les incom- . parables services qu'il nous avait rendus, mais aussi la perfection de —. Son travail, la dignité de sa vie, la noblesse de son caractère. L'œuvre de Malascez n'a pas l'éclat de celle de divers autres biolo- gistes, mais il en est peu qui soient plus précises jusque dans le plus …— petit détail, plus sûres par conséquent. Une technique très étudiée, une probité scrupuleuse dans l'observation des fails, une exactitude minu- …— lieuse dans leur exposé en assurent la solidité ; les résultats qu'il a - patiemment conquis ont pris place dans la science ; cette place est défi- -nilive. La très grande estime que ses contemporains avaient pour son labeur persévérant et pour la rigueur de ses recherches et l'admiration … en laquelle ils tenaient l'inventeur heureux de tant de procédés utiles et de tant d'appareils précieux pour les investigations les plus diverses, … eussent dû lui valoir une chaire dans notre haut enseignement. Les cir- _ constances, quelques hommes aussi peut-être, ne l'ont pas favorisé. Une occasion pourtant se présenta où l'on crut qu'il trouverait la (1) A. Dästre. Soc. de Biol., 3 avril 1887, p. 202. À SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE situation dans laquelle il serait à même de développer tout son mérite. En l’année 1882, la Municipalité de Marseille décida d'instituer une Faculté de médecine. L'organisation, les plans d'enseignement, le choix des hommes appelés à donner cet enseignement, tout fut confié à Malassez. Pouvait-on mieux choisir ? Le projet qu'il élabora eût créé avec la Faculté provençale un type nouveau et original, sans doute très fécond, d'enseignement (1). Ce qu’une Municipalité avait rêvé de faire, une autre résolut de le défaire. La Ville de Marseille a dû le regretter maintes fois. Les collaborateurs auxquels Malassez s'était adressé sont tous devenus, je crois, professeurs litulaires et académiciens, en même temps que savants illustres ou chercheurs estimés. Pour lui, il devait rester directeur-adjoint du laboratoire où s'est passée sa vie. Vie toute de travail dans une admirable sérénilé d'âme ! Jamais ses plus intimes amis ne l’entendirent émettre une plainte ou un regret. Le soin de ses recherches et le souci qu'il prenait de ceux qui venaient s'instruire auprès de lui l'occupèrent tout entier. En dépit de la modi- cité des ressources de son laboratoire, il sut en faire un centre florissant d’études. C’est là que beaucoup de jeunes médecins s’inilièrent à une technique histologique et anatomo-pathologique précise. Ils y trou- vaient plus et mieux, l'esprit de la maison, c'est-à-dire l'amour de l'observation exacte, le goût du fini dans la recherche poursuivie sans hâte et sans désir de publication précipitée, la passion calme de la vérité et, pour tout dire en deux mots, le haut respect de la science. Tous les travailleurs du laboratoire devinrent ses amis. _ Cette vie droite et simple de Malassez est un des plus nobles exemples que l’on puisse offrir de travail, de culte désintéressé de la science, de dévouement à l’œuvre choisie. N'est-ce pas à des hommes de ce carac- tère que pensait Renan, qui, d’ailleurs, connut bien celui-ci, lorsqu'il disait que « le dévouement est indispensable à la science; un savant est le fruit de l'abnégation, du sérieux, des sacmfices de deux ou trois générations ». A la mort de Claude Bernard, un célèbre médecin eut à présenter aux lecteurs d’une grande revue française la vie et l’œuvre de l’illustre physiologiste (2) ; vous estimerez sans doute comme moi que la conclusion de son étude mérite d’être citée ici, car elle s’applique mer- veilleusement à notre regretté président : « Que la vie d’un savant, s’écrie-t-il, est belle dans son austère simplicité ! Elle ne connaît d’autres événements que ceux qui proviennent du monde intérieur, du travail accompli, de la direction de la pensée, de la vue nouvelle des choses ; mais combien elle est féconde et bienfaisante, en regard de la pauvreté . (4) Le Journal des connaissanees médicales a publié en 1891 les parties essen- tielles du projet de Malassez. La lecture de cet article est des plus intéres- santes. (2) P. E. Chauffard. Revue des Deux Mondes, 15 novembre 1878. / SÉANCE DU 8 JANVIER 5 » réelle de tant d’autres vies dépensées dans les agitations extérieures! » 2 C'est pourquoi la Sociélé de Biologie s’est honorée en appelant Malassez à la présider; elle a rendu ainsi l'hommage qui convenait à la dignité d'unenoble existence scientifique. Je vous PipP Use: mes chers Collègues, de lever la séance en signe de deuil. k CORRESPONDANCE D PRODUCTION D'ALDÉHYDE DANS L'OXYDATION DE L'ALCOOL PAR L'ALCOOLASE DES TISSUS ANIMAUX, par F. BATTELL et L. STERN. Dans une note précédente, nous avons montré qu'il existe dans le foie - de plusieurs animaux un ferment, qui a la propriété d’oxyder l'alcool éthylique avec formation d'acide acétique. Nous avons donné à cette … oxydase le nom d’alcoolase. Si on veut indiquer son origine on peut … aussi l’appeler hépaloalcoolase, car les autres tissus n’en contiennent pas ou très peu. Nous rappelons que le foie de certains animaux Lels que . l'homme, le chien et Le lapin renferment beaucoup moins d’alcoolase une le foie de cheval, de bœuf ou de mouton. En poursuivant nos recherches, d'après la méthode que nous avons . déjà indiquée, nous avons constaté que dans l'oxydation de l'alcool par l’alcoolase il y a production d’aldéhyde éthylique en même temps que formation d'acide acélique. Les quantités d’aldéhyde qu’on trouve varient suivant les conditions de l'expérience. La réaction du milieu joueun rôle ES: 73 CA à “ ve D = À assez important. À mesure qu'on élève l’alcalinité, la quantité d’aldéhyde produite augmente d’ahord, mais si l’alcalinité devient trop forte la production d’aldéhyde cesse, ce qui s'explique par le fait que dans ces conditions l’acool n’est plus oxydé. Ainsi, lorsque la concentration de NaOH atteint 2 p. 1000, il n’y a point d’aldéhyde formée ou il n’y en a que des traces. Si la concentration de NaOH est de 1 p. 1000, la quan- üté d'aldéhyde retrouvée est généralement assez élevée et elle diminue ensuite à mesure qu'on diminue l’alcalinilé. Si le milieu est légèrement acide, la quantité d’aldéhyde retrouvée est très faible, mais dans ce cas la quantité d'alcool oxydée est elle-même peu considérable. L'aldéhyde se forme aussi si on remplace l’eau alcalinisée par du sang ou par du _ Sérum. 6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Toutefois le dosage de l'aldéhyde ne peut pas renseigner d’une manière exacte sur la quantité d’aldéhyde formée. En effet, non seulement une partie de l'aldéhyde est oxydée ensuite en acide acétique, mais en outre l’aldéhyde, mise en contact avec les tissus, diminue aussi quelquefois à l’abri de 0° sans formation d'acide acétique, par un processus que nous ignorons. Si aux tissus riches en alcoolase on ajoute directement l'aldéhyde, on constale que celle-ci est transformée en acide en présence de 0”. On est ainsi amené à se demander si l'oxydation fermentative de l'alcool en acide acétique par le foie est due à l'intervention d'une seule ou de deux oxydases différentes. S'il s’agit de deux ferments, on aurait d’abord une oxydation de l'alcool en aldéhyde par l’alcoolase et l’aldéhyde serait ensuite oxydée en acide acétique par une aldéhydase. Si au contraire il s’agit d'un seul ferment, il faudrait admettre que l’alcoolase oxyde d'abord l'alcool en aldéhyde et continue ensuite l’oxy- dation jusqu’au stade d'acide acétique. Dans ce second cas le pouvoir oxydant de l’alcoolase serait ainsi plus étendu que dans le premier. Nous avons fait une série d'expériences pour résoudre cette question de l'intervention d’un seul cu de deux ferments distincts, mais nous n'avons pas encore pu obtenir de résullals décisifs. La formation d’aldéhyde dont nous avons parlé paraïîlrait à première vue porter un appui à l’ancienne hypothèse de Liebig, d'après laquelle l'oxydation de l'alcool dans l'organisme passe par le stade d’aldéhyde. Cette hypothèse a été abandonnée parce qu'on n’a constaté la présence d'aldéhyde, ni dans l'air expiré, ni dans les tissus après l'administration d'alcool éthylique pur. Or, d’après nos expériences, il est probable qu'une parte de l’alcoo!l puisse être oxydée en donnant comme produits intermédiaires l'aldéhyde et l'acide acétique, du moins chez les animaux’ dont le foie est riche en alcoolase. C’est à ces animaux qu'il faudrait recourir pour oblenir la production de ces substances. À notre connaissance, les expériences ont élé faites jusqu'ici unique- ment sur l'homme, le chien et le lapin, dont le foie contient très peu d'alcoolase. Il est probable que dans l'organisme de ces derniers ani- maux l'oxydation de l’alcoo! par l’alcoolase est très faible, et que la plus grande quantité de l'alcool est brûlée par un autre mécanisme que noûs ignorons jusqu'ici. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Université de Genève.) SÉANCE DU 8 JANVIER 7 a — — ne — die ere ee ET SE ot LT A Pr Et HÉMORRAGIES INTESTINALES PROVOQUÉES PAR LA PEPTONE, CONDITIONS DE LEUR APPARITION. RÔLE ANTITOXIQUE DU FOIE, par M. Doxon et CL. GAUTIER. 1. — La peptone (Witte) injectée dans une veine de la circulation géné- . rale provoque une entérite hémorragique; injectée dans une veine mésa- raique, elle ne provoque cet effet qu'à des doses supérieures, encore l'effet est-il toujours moins accusé. IL. — Kos expériences ont été faites sur des chiens. Dans chaque expérience, on injectait comparativement deux chiens avec une même dose (0 gr. 3 à O gr. 7 par kilogramme); l’un, dans une mésaraïque, l'autre dans la saphène. Pour produire une entérite très caractérisée, il suffit d'injecter O0 gr. 03 de peptone par kilogramme dans la saphène. À cette dose, l'injection dans une mésaraïque est inoffensive; il peut en être de même avec O0 gr. 6 par kilogramme, mais le fait n'est pas constant et la dose de 0 gr. 5 peut parfois produire une entérite plus ou moins marquée. IL. — Les lésions déterminées par la peptone prédominent toujours dans l'intestin grêle, principalement dans le duodénum; elles peuvent s'étendre au gros intestin, notamment au rectum. L’estomac est parfois congestionné, l'œsophage toujours indemne. L'intestin peut être plein de sang. Les lésions débutent quelques instants après l'injection. Si la dose est faible, elles peuvent rester localisées au duodénum. IV. — 11 s’agit d'une entérite hémorragique avec exsudat sanguino- lent adhérent. Cet exsudat se présente dans les endroits où les lésions sont moins intenses sous la forme de plaques légèrement surélevées. Dans les endroits où les lésions sont plus intenses, toute la face interne de l'intestin prend un aspect de velours ou de peluche d’un rouge foncé faisant un peu muco-membrane non adhérente. …_ V. — Les hémorragies intestinales déterminées par la peptone ne dépendent pas uniquement de la baisse de la pression artérielle ni de l'incoagulabilité du sang, puisqu'elles n'apparaissent pas après l'injection dans une mésaraïque, laquelle provoque une baisse de pression et une incoagulabilité encore plus accusées et plus persistantes que l'injection dans la saphène. Elles ne sont pas non plus, comme on l’a récemment soutenu, en rapport avec la présence de vers intestinaux qui créeraient dans l'intestin de minimes lésions latentes. L'entérite hémorragique consécutive à l'injection de peptone doit être rapprochée de celle qui 8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s’observe parfois en clinique à la suite de certaines intoxications ali- mentaires et de celle qu'on produit au laboratoire en injectant dans les veines la toxine diphtérique ou la sueur. L’immunité dans le cas de la pénétration de la peplone par une mésaraïque nous paraît constituer un nouvel exemple de l’action antiloxique du foie. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) | FAITS ET HYPOTHÈSES CONCERNANT LA PHYSIOLOGIE DE LA CELLULE : INTESTINALE, par À. POrrcarn. I. — Les intéressantes données apportées à une des séances de décembre dernier par M. Champy sur l’histologie de la cellule intes- tinale du Bombinator nous ont engagé à publier les résultats d’un certain nombre d'expériences physiologiques faites l’an dernier. Nous nous étions proposé de rechercher l'existence de formations mitochondriales dans la cellule épithéliale de l'intestin et d’en étudier les modifications au cours des différentes phases de l'absorption. Nos recherches ont porté sur ana temporia. Comme le dit très justement M. Champy, cet animal constitue un objet d'étude de médiocre valeur pour le but particulier que nous nous étions posé : les chondrio- somes y sont en effet très petits et très grêles. Cependant les faits que nous avons observés sont très nets et d’observation facile. Nous avons examiné l'intestin de cinq catégories de grenouilles : 1° Grenouilles normales, prises au printemps, et mises à jeuner une dizaine de jours au laboratoire. - 2° Grenouilles sacrifiées vingt-qualre heures après un repas de 1 centimètre cube d'œuf de poule bien battu et introduit dans l’estomac à l’aide d’une fine sonde urétrale adaptée à une seringue de Roux. Ces grenouilles avaientété conservées à la Llempérature du laboratoire (de 10 à 15 degrés centigrades environ). 3° Grenouilles dans les mêmes conditions mais conservées au froid, à l'extérieur (de 2 à 5 degrés environ). 4° Grenouilles ayant reçu également 4 centimètre cube d'œuf mais sacrifiées quarante-huit heures après : gardées au chaud. 5° Grenouilles dans les mêmes conditions mais conservées au froid. En conservant les animaux, notre but était d'accélérer ou de ralentir la digestion et l'absorption. Les résullats dans ce sens ne sont pas très. nets. Much darts dite A Er SÉANCE DU 8 JANVIER 9 IT. — Technique. Le fragment d'intestin était toujours prélevé à 2 centimètres du pylore. Pour les chondriosomes, méthode de Regaud; pour la graisse, Flemming fort. III. — ARésullats. Chez les animaux à jeun, les chondriosomes ont l’aspect de chondriocontes (filaments non granuleux), amassés en paquets tous parallèles entre eux, immédiatement sous la cuticule striée. L'espace qu'ils occupent est à peu près équivalent au 1/4 ou au 1/5 interne dans la cellule. Dans le reste du corps cellulaire on retrouve l'aspect fibrillaire bien connu (mitome d’Heidenhain) : on voit nette- ment dans ce cas qu'il s'agit de deux choses bien différentes. En suivant les divers stades de l'absorption nous avons pu constater les phénomènes suivants : 1° Les vacuoles de graisse commencent à apparaître, non pas sous la cuticule, mais autour du noyau ou immédiatement au-dessus de lui. 2° En même temps, les chondriosomes sous-cuticulaires commencent à se fragmenter en grains très fins; de chondriocontes, ils se transfor- ment en chondriomites d’abord, puis en mitochondries ou grains excessivement fins. 3° Au lieu d'occuper toute la surface apicale de la cellule, les chon- driosomes n’en occupent plus que la partie centrale : à la périphérie du champ apical, une zone reste libre de ces formations. Ceci se traduit très nettement sur les coupes parallèles au grand axe de la cellule par l'existence de coins clairs partant de la cuticule. 4° Dans des stades ultérieurs de l'absorption, les vacuoles graisseuses ont augmenté de nombre et de volume et occupenttoute la partie interne de la cellule, sauf une mince bande sous-cuticulaire, où se montrent des chondriosomes. 9° En même temps que cette marche centrifuge des vacuoles grais- seuses à partir du noyau, les mitochondries subissent une marche parallèle, mais inverse, vers le noyau. Les mailles protoplasmiques qui limilentles vacuoles graisseuses renferment de très fines mitochondries. 6° Nous n'avons pas observé chez la grenouille la transformation de mitochondries en plastes se chargeant ultérieurement de graisse et devenant des vacuoles de graisse, suivant le phénomène décrit par Altmann et plus récemment par Champy. IV. — Considérations générales. Il nous paraît intéressant de rappro- cher nos résultats de ceux obtenus par M. Van der Stricht en ce qui concerne les phénomènes protoplasmiques pendant les phases d’accrois- sement de l’œuf de chauve-souris. Ilsemble bien que dans la cellule intestinale les chondriosomes ne jouent pas un rôle direct dans la formation des vacuoles de graisse, mais au contraire un rôle indirect, non pas même au moment de la genèse de ces grains mais dans leur maturation. S'il est permis de formuler ici une hypothèse physiologique, nous penserions que la formation des plastes 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vecteurs de graisse de la cellule intestinale se fait sous l'influence immédiate du noyau, peut-être sous son influence directe ; ceci reste indéterminé, mais, en tout cas, en dehors de l'influence des chondrio- somes. La maturation de ces grains, leur élaboration, serait sous la dépendance du chondriome : celui-ci présiderait par un mécanisme encore indélerminé à l'accumulation dans les plastes d’origine nucléaire des produils de la digestion intestinale. Nous poursuivons ces recherches : les quelques résultats obtenus nous ont paru suffisamment intéressants pour être exposés ici. (Laboratoire de physiologie de la faculté de médecine de Lyon.) CONTRIBUTION à L'ÉTUDE DE L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DES HYDRURES DE PHÉNANTHRÈNE, par À. BRISSEMORET. On sait, depuis les travaux de Von Gerichten et Schrülter, que la morphine distillée avec du zinc en poudre produit du phénanthrène CH"; aussi est-elle classée parfois, avec quelques-uns de ses satellites, sous la rubrique d’alcaloïdes à noyau phénanthrénique. Bien que la formation de phénanthrène, dans les conditions que j'ai indiquées, n'implique pas nécessairement l'existence de ce carbure cyclique dans la molécule de la morphine, son influence possible sur l’action physiologique de l’alcaloïde a été envisagée par quelques auteurs, E. Overton, Vahlen, P. Bergell et Pschorr. Les recherches de P. Bergell et Pschorr (1) nous ont fixé sur la valeur pharmäacodynamique négative du phénanthrène, mais elles sont impuis- santes à établir que pour exercer son action hypnagogue ou ébrieuse sur les animaux susceptibles d’être narcotisés ou excités, la morphine n'emprunte pas l’aide de son support hydrocarburé; la morphine, en effet, ne dérive pes du phénanthrène, mais d’un hexahydrophénan- thrène. - Les travaux de M. Breteau (2) sur les hydrures phénanthréniques m'ont permis de faire à ce sujet quelques vérifications intéressantes. En appliquant au phénanthrène la méthode d’hydrogénation de MM. Sa- batier et Senderens, M. Breteau a obtenu un hexahydrure C*H"}H°|, liquide d— 1,043, E 7 305-307°, un pou drure C'*H"'{[H°|, liquide d — 0,993, E + 280-285° (1) Zeitschrift. f. phys. Chem., t. XXX VIII, p. 16, 1903. (2) Comptes rendus de l'Acad, des Sc., t. CXL, p. 942, 1905. SÉANCE DU 8 JANVIER A1 TEE SE rt AS _ = = J'ai cherché à définir sur le cobaye la toxicodynamie de ces deux hydrures : les produits que j'ai utilisés m'ont été remis par M. Breteau, à qui il m'est particulièrement agréable d'adresser mes sincères remer- ciements. Sous l'influence d’une dose de 1 centimètre cube d'hexahydrure ou de 4 centimètre cube d’octohydrure, donnée en injection intrapéritonéale à des cobayes (p. 350 à 450 gr,), lempoisonnement évolue en quelques heures : ‘son début est marqué par des phénomènes de dépression nerveuse se traduisant par un affaiblissement progressif du train postérieur; les animaux obligés de se coucher fréquemment à plat ventre présentent leur membre abdominal étendu en arrière, la face plantaire des pieds tournée en haut, c’est-à-dire dans une position observée assez souvent chez les animaux placés sous l'influence des hypnotiques. À ce moment, se manifestent des symptômes d'ivresse : besoin de mouvement incessant, titubation, incoordination mo- trice, chutes sur le côté, Ces phénomènes d'’ébriété sont moins accentués et durent peu chez les cobayes soumis à l’action de l’octohydrure; couchés définitivement sur le flanc, ils tombent bientôt dans un sommeil profond qui dure plusieurs heures et qui fait place insensiblement à l'état de coma dans lequel l'animal succombe. Chez les animaux empoisonnés par l'hexahy- drure, la période d'ivresse est plus prolongée : des phases d’assoupissement. alternent avec des phases d’agitation; l’animal tiré de son engourdissemenc passager cherche à se relever et à se réfugier dans une autre place; impuis- sant à se soulever, il s’affaisse de nouveau et sommeille; cet état persiste pendant la plus grande durée de l'intoxication; le coma précède la mort. Jai _ observé, chez des cobayes endormis avec l’octohydrure, la respiration pério- dique et quelquefois des mouvements convulsifs. Je me garderais bien de conclure actuellement que mes recherches sur les hydrures phénanthréniques constituent une démonstration rigoureuse du principe que j'ai énoncé (1) antérieurement, appliqué à des dérivés azotés : je n’apporterais en effet comme preuve en faveur de ma thèse que la symptomatologie d’une intoxicalion; d'autre part, la place exacte d'une double liaison dans le carbure qui porte les groupe- ments fonctionnels de la morphine est encore douteuse et le point où se rompent les doubles liaisons du phénanthrène quand on le transforme en hexa et en octohydrure n’est pas fixé; or, la nature exacte des hydro- carbures, fonction de support, est trop importante, à mon avis, pour qu'on puisse la négliger lorsqu'on cherche à évaluer le rôle du carbure dans l’action physiologique totale d’un complexe organique. La rupture des anneaux opérée en un lieu d'élection chez deux corps très voisins tels que la morphine et l’apomorphine par exemple et la représentation graphique des résidus hydrocarburés établirait, si l’on adopte pour ces deux alcaloïdes les formules de Pschorr, que le (1} Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXIV, p. 283, 1908. 412 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE premier contient un noyau de benzène et le second un novau de dibenzène. CH — CH — = CSH°? € È : = CSH2? M CSH3 ne ne ou | | | 0H CH CH 0H CH CH ; à | LUN Ces considérations montrent que les deux carbures fondamentaux de la morphine et de l’apomorphine, bien qu'hydrures phénanthréniques, n’appartiennent pas à la même famille; or, il existe entre les deux noyaux des différences suffisantes d'ordre physiologique, dues nécessai- rement à des différences d'ordre physique et même d'ordre chimique, pour qu'il soit possible de nier qu'elles {ne puissent retentir sur l’action physiologique de leurs dérivés. Néanmoins ma note établit que deux hydrures de phénanthrène dont l’un a la même masse atomique que l’hydrure de phénanthrène d'où dérive la morphine, possèdent pour le cobaye des propriétés ébrieuses et que l’octohydrure principalement provoque chez cet animal l’éclosion de phénomènes physiologiques comparables à ceux obtenus à ses dépens avec la morphine. RÉGIME VÉGÉTALIEN UTILISANT LES GRAISSES ANIMALES SUIVI DEPUIS DEUX ANS, par H. TIssiEr. Nous avons publié en 1905 et en 1906 une méthode de traitement des infections intestinales ayant pour bul la {ransformation de la flore bacté- rienne pathologique en une autre normale. Elle consiste à rendre d'abord le milieu chimique intestinal inhabitable aux espèces nuisibles et favo- rable à toutes celles qui peuvent, en milieu sucré, arrêter une putréfac- tion ou l’action d’une toxine, enfin, pour hâter l'apparition de ces espèces empêchantes, à faire ingérer de leurs cultures pures. Il nous à fallu pres- crire un régime où les sucres, les'amidons, tiendraient la plus large place et où les matières protéiques seraient réduites au minimum, supprimer par conséquent les viandes, les œufs, le lait, les fromages et permettre tous les légumes et tous les fruits avec une restriction pour les graines de légumineuses trop riches en corps azotés. C'est un régime végétalien. Pour rendre son application plus facile, on tolère l'usage des graisses animales et tous les condiments de même origine contenant moins de À p. 100 d’albumine : beurre, bouillon gras, jus de viande cuite. Ce régime est-il simplement thérapeutique ou peut-il être suivi sans danger par un adulte normal s’adonnant à un travail physique ou intel- SÉANCE DU 8 JANVIER 13 lectuel? Pour répondre à cette question, nous avons fait des expériences qui durent actuellement depuis deux ans. Elles ont porté sur deux adultes normaux, n'ayant jamais été malades. L'un est âgé de quarante- trois ans, mesure 1"66, pèse 64 kilogrammes; il exerce la profession de médecin. L'autre est chimiste, mesure 165, pèse 66 kilogrammes et est àgé de trente-trois ans. Ils sont, depuis octobre 1907, au régime sévère indiqué plus haut. En moyenne, ils prennent par vingt-quatre heures : a — de 42 à 50 gr., graisses — de 103 à 143 gr., HC — de 249 à 5 grammes, ce qui Nec fournit de 2.100 à 2.280 calories. Ru pauvre en albumine a toujours paru suffisante. En dehors de leurs travaux habituels, ils ont fait de la marche ou de la bicyclette et ont consacré leurs vacances aux exercices de plein air. Toutes les fonctions de l'organisme se sont accomplies comme aupara- vant. Les urines ne contenant ni sucre, ni albumine, donnent en moyenne pour 24 heures : ; SUL FO- 4 = SUL. TOT. J Ç 4 2 oœ Ja en So‘H: | conjugués | Az total en SO:H° Adulte à de 43 ans. À Adulte de 53 ans. Du fait de cette nourriture pauvre en albumine mais riche en chlo- “ rures et en corps aromatiques, l’urée diminue, landis que les xantho- a uriques et autres corps azotés restent aux taux habiluels, les chlorures ; augmentent, les sulfo-conjugués restent au chiffre moyen, landis que _ Les sulfates et les phosphates diminuent nettement Les matières fécales sont d’aspect normal, dégagent une faible odeur stercorale et ont une réaction légèrement acide. La quantité d'azote qu'elles renferment ne dépasse pas 2 grammes. L'équilibre azoté est facilement maintenu, comme le montre le type d'analyse suivant : azote urinaire — 4,71, azote fécal — 1,36, azote des aliments — 6,88. Nous avons voulu nous rendre compte si ce régime restait suflisant en cas d’aclivité physique plus grande, et nos deux sujets ont fait des marches de 20 à 30 kilomètres, soit un travail de 140 à 200.000 kilo- : grammètres, sans augmentation de ration. Il ne se produisait rien QE d'anormal. L’azote urinaire restait le même. Seule l’urée baissait de … Là 2 grammes et l'acide urique augmentait de 0 gr. 10. à Poussant plus loin nos expériences, le sujet de quarante-trois ans a 4 fait le 2 août 1909 une étape de 200 kilomètres à bicyclette, par vent debout et pluie. La ration plus forte que d'habitude donnait-Talbi = Ts 61 gr., graisses — 89 gr., HC — 404 gr., soit 2 108 RES La perte # à æ, l a à (PA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE du poids fut insignifiante, 500 gr. L'analyse des urines donnait : urée — 11,77, acide urique — 0,67,azote total — 9,08. Notre cycliste ne s’est plaint le lendemain ni d'insomnie ni de courbature. En caleulant ce qu'il aurait fallu à un adulte de même poids et de même àge ayant une alimentation ordinaire, on trouve, pour ce travail de 600.000 KHlOBEArMITÈEES environ, en supposant le rendement de cet organisme de 20 p. 100,5 X 1.412 calories — 7.060 calories. Ajoutons la dépense d'entretien classique, 1.950 calories. Nous arrivons à 9.010 calories, près de quatre fois la ration ingérée. Comme nous venons de le voir, ce régime végétalien est amplement suffisant non seulement pour les besoins de la vie ordinaire, mais encore pour un travail physique important. SUR LES RESSEMBLANCES QU'IL Ÿ A, CHEZ LES OISEAUX, ENTRE LA SEGMENTATION PARTHÉNOGÉNÉSIQUE ET LA SEGMENTATION NORMALE, par À. LÉCAILLON. La segmentation de l'œuf non fécondé, chez les Oiseaux, diffère, par beaucoup de côtés, de celle de l’œuf fécondé. Maïs sous divers rapports, il y a cependant, entre les deux sortes de phénomènes, certaines res- semblances qu'il importe de faire ressortir. C'est uniquement de ces ressemblances que je veux m'occuper dans la présente communication. Dans la segmentation normale, d'après les observations de Külliker (1875), qui ont été confirmées par d’autres embryogénistes, les deux premiers sillons de segmentation ne se rencontrent pas exactement au centre de la surface du germe, mais en dehors de ce centre. Ultérieure- ment, l’ensemble formé par les sphères de segmentation occupe, en conséquence, par rapport à la cicatricuie, une position excentrique. Il en est de même dans l'œuf non fécondé, où la partie segmentée du germe n’est pas exactement située.au centre de ce dernier. Dans la segmentation normale, les blastomères se délimitent du germe non segmenté, d’abord dans la région où se coupent les premiers sillons de segmentation, puis ensuite progressivement, dans une direc- tion centrifuge, en allant vers les bords du germe. I s'ensuit qu'à une époque donnée, par exemple au milieu de la période de segmentation, il y a, dans la région centrale de la partie segmentée, des blastomères complètement isolés, et dans la région périphérique du germe, de gros segments non complètement séparés du vitellus non segmenté. Ce dis- post se retrouve également dans le germe de l’œuf non fécondé lors: qu'on l’observe aussitôt après la ponte. Dans l'œuf fécondé, il y a, pendant la segmentation, une très grande Ai 3 \ SÉANCE DU 8 JANVIER 15 inégalité dans le volume des sphères de segmentation complètement isolées les unes des autres, et aussi une grande inégalité de taille entre les segments non encore complètement détachés de la partie non segmentée du germe. Cette grande inégatité est aussi tout à fait mani- feste dans la partie segmentée du germe de l'œuf non fécondé. Par suite de la production de plans de segmentation de deux sortes, les uns dirigés perpendiculairement à la surface du germe, les autres parallèlement à cette surface, il se forme, dans l'œuf segmenté, plu- sieurs assises de blastomères. Mais, la segmentation progressant aussi de la région centrale (à peu près centrale) du germe vers sa périphérie, il y a toujours superposition de blastomère non dans toute l'étendue du germe, mais seulement dans sa région centrale, alors que sur ses bords il n’y a qu'une seule assise de cellules de segmentalion. Cette disposition des blastomères est également rigoureusement celle qu’on observe dans le germe segmenté des œufs non fécondés. Enfin, un autre caractère des plus importants qu’il importe de consi- dérer, pour établir l’analogie entre la segmentation de l'œuf non fécondé et celle de l'œuf fécondé, est relatif à la disposition des noyaux de segmentation dans le germe en voie de division. On sait que dans l'œuf fécondé, les blastomères complètement séparés de la partie non seg- mentée du germe contiennent chacun un noyau, el qu'il reste, dans cette partie non segmentée du’ germe, des noyaux de segmentation capables de se diviser par mitose, et qui sont l’origine à la fois des noyaux qui passent dans les nouveaux blastomères et des noyaux res- ‘ant dans la partie non segmentée du germe. J’ai signalé dans mes notes précédentes l'existence de noyaux se divisant par mitose dans les blasto- mères isolés contenus dans le germe des œufs non fécondés, mais je n'avais pas parlé jusqu'ici de la présence de noyaux dans la partie non segmentée de ce germe. Il résulte de mes nouvelles recherches que ces noyaux existent bien. Dans les œufs non fécondés nouvellement pondus, ils sont encore très nombreux. Ils se divisent par mitose très souvent irrégulière comme ceux qui sont contenus dans les blastomères isolés. IIS dégénèrent également suivant les mêmes procédés que les noyaux des cellules de segmentation. Telles sont les principales ressemblancés que l'on peut observer entre la segmentation des œufs non fécondés et celle des œufs fécondés de la poule. OEllacher, en 1872, avait déjà observé une partie de ces analogies. Mathias Duval, en 1884, allait beaucoup plus loin et admetlait qu’il y avait identité entre les deux sortes de segmentalion. La vérité est que le processus de la segmentation est fondamentalement le même dans les deux catégories d'œufs, mais que des différences de détails fort importantes s'y observent cependant, ce qui estévident a priori, puisque dans l'œuf nôn fécondé le développement s'arrête toujours à un stade 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE très précoce. J'ai déjà signalé, dans mes notes précédentes, les prinei- pales de ces différences, mais je me propose de revenir PEOCRATERSSE sur ce point. - LA FIÈVRE DE MALTE DANS L'HÉRAULT, par A. LaGrirrour, ARNAL (de Tréviers) et H. RocEr. Une épidémie de fièvre de Malte a sévi, pendant le cours de l’année 1909, à Saint-Bauzille-de-Montmel, petit village situé à 20 kilomètres environ au nord de Montpellier, sur les premiers contreforts des Cévennes. | < Le premier cas, que nous ayons pu authentifier, remonte à novem- bre 1908; les atteintes les plus nombreuses se produisirent pendant la saison chaude, de juillet à septembre; les premiers froids virent une décroissance rapide de l'épidémie qui, à l'heure actuelle, ne semble pas encore cependant complètement éteinte ({ cas en évolution en jan- vier 1910). Pendant cette période, sur une population de 377 habitants, nous avons enregistré 25 cas de fièvre de Malte, dont 18 dans l’agglomération même de Saint-Bauzille, et 7 dans les fermes et hameaux avoisinants. Symptomatologie. — Au point de vue clinique, nous avons constaté chez nos malades la plupart des symptômes classiquement décrits dans la fièvre méditerranéenne : fièvre à type ondulant, sueurs abondantes, souvent profuses, douleurs plus ou moins violentes à localisations diverses (arthralgiques, névralgiques, myalgiques); constipation par- fois opiniâtre (diarrhée dans quelques cas); phénomènes pulmonaires divers (bronchites, congestion avec crachats hémoptoïques); dissocia- tion du pouls et de la température; orchite passagère; mammite (1 cas); éruptions diverses; desquamation rarement généralisée, sur- tout localisée aux mains et aux pieds, où elle se fait souvent par lam- beaux; chute des cheveux, convalescence traiînante, s’accompagnant fréquemment d'un état gastrique prononcé (dans un cas, syndrome hyperchlorhydrique pouvant en imposer pour un ulcus). Durée : qua- rante à cinquante jours en moyenne, avec un minimum de trois semaines et un maximum de quatre mois. Diagnostic. — Ce tableau synthétique est loin du reste de s'observer au complet chez tous les malades. Nous tenons à insister dès mainte- nant sur ce fait que la symplomatologie peut s’écarter totalement du type classique, si bien que le diagnostic serait absolument impossible à établir si l’on n'avait la notion d’épidémicité, et surtout le contrôle bactériologique. SÉANCE DU 8 JANVIER 17 Dans tous nos cas, le séro-diagnostic de Wright à été nettement positif au 1/30. | Il importe également de signaler la fréquence avec laquelle la dothiénentérie s’est trouvée associée à la fièvre de Malte; chez tous nos malades, nous avons, en effet, pratiqué simultanément les; séros de Wright et de Widal : 9 fois le séro de Widal a été positif; aucun de ces malades n'avait eu antérieurement la dothiénentérie. Pronostic. — Le pronostic a été particulièrement bénin, et si certains de nos malades ont présenté un état général assez grave, avec quelques complications (ictère, hémorragie intestinale), nous n'avons eu du moins à enregistrer aucun décès. | Epidémiologie. — Les chèvres, dont le rôle dans la propagation de la fièvre de Malte est bien établi, sont nombreuses dans le pays; le lait … etle fromage de chèvre sont d’un usage courant dans l'alimentation. Le sang et le lait de plusieurs de ces animaux nous ont donné une séro-réaction de Wright positive. La chèvre, du reste, n'est pas le seul animal capable de jouer un rôle dans la propagation du Micrococcus melitensis. En particulier, tout autant, sinon plus que les chèvres, les À brebis paraissent jouer le rôle d'agents infectants. C’est là un point sur lequel nous nous proposons de revenir lorsque nous aurons rassemblé un plus grand nombre de documents. # Conclusions. — Des faits que nous avons observés et de ceux que deux À d’entre noùus observent actuellement dans nombre d'autres localités, nous tirerons dès maintenant les conclusions suivantes : : 1° La fièvre de Malte, considérée jusqu'ici comme extrêmement rare “. en France, s’y rencontre au contraire avec une fréquence assez grande. De véritables épidémies ont pu être observées au cours de l’année der- | nière (épidémies de Saint-Marlial (1), de Saint-Bauzille-de-Montmel). Mais, antérieurement, elle existait certainement à l’état endémique (2); 4 ei Elle est loin de revêtir toujours la symptomatologie classique ; son : association avec la dothiénentérie est fréquente ; il y a là deux causes 4 d'erreur dont il faut tenir grand compte; la fièvre de Malte a été certai- < nement en France la cause de nombreuses erreurs de diagnostic. En particulier, la question de la fièvre typhoïde à forme sudorale est lout entière à reviser : la plupart de ces cas sont certainement des fièvres de Malte simples ou associées à des dothiénentéries; (1) L’épidémie de Saint-Martial, diagnostiquée cliniquement par le D' Can- taloube (de Sumène), a été étudiée bactériologiquement par MM. Aubert et Thibanet. : (2) Nous avons constaté une séro-réaction de Wright nettement positive au 1/30 chez un garcon du laboratoire de physiologie qui, quatre ans aupa- ravant, avait présenté les symptômes classiques de la fièvre de Malte. BioLnate. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LX VIII. 2 A ÉTAT UE 18 SOCIÉLÉ DE BIOLOGIE - 3° Le pronostic, dans les cas observés par nous, a été bénin; l’asso- ciation avec la dofhiénentérie n'a pas semblé l’aggraver; 4° D'autres animaux que la chèvre, la brebis en particulier, semblent pouvoir propager la maladie; 5° La fièvre de Malte ou en voie de progression dans notre pays. Des mesures sanitaires aptes à l’enrayer s'imposent. SUR LA VITESSE D'ABSORPTION DES SUCRES DE CERTAINS ALIMENTS AU COURS DE LA DIGESTION, par ALBERT BERTBELOT. Le point du tube digestif où les sucres alimentaires disparaissent totalement du contenu intestinal est naturellement très variable et les facteurs qui interviennent sur la plus ou moins grande rapidité de l'absorption sont nombreux; mais, parmi ceux-ci, il en est un qui m'a paru avoir une importance et un intérêt pratique assez grands; il résulte de la nature même des aliments et de leur teneur en substances sucrées. J'ai cherché à me rendre compte, par quelques expériences, dans quelle mesure ce facteur peut intervenir et jusqu’à quel point du tube - digestif un aliment donné est capable de conduire des sucres. Mes expériences ont porté sur des lapins et des macaques nourris soit avec des aliments riches surtout en matière amylacée comme le riz, les pommes de terre, ou bien avec des aliments possédant une teneur élevée en sucres comme les carottes, les betteraves, les raisins secs ou les dattes. Chaque régime élait maintenu pendant quarante-huit heures et les animaux étaient sacrifiés une heure après leur dernier repas. La fotalité des matières conte- nues dans chacun des différents segments du tube digestif était pesée; chaque portion était rendue homogène par un broyage au mortier, des échantillons moyens de poids connu étaient alors épuisés par l’eau bouillante et les sucres réducteurs dosés après défécation et inversion. Les résultats de mes expériences sont consignés dans les deux tableaux suivants dont j'ai rapporté tous les chiffres à 100 parties de sucres réducteurs du contenu stomacal. + Il était évident a priori que la richesse saccharine des aliments n'entre pas seule en jeu, mais aussi leur structure et leur état de cuisson; je l'ai vérifié par l'examen macroscopique des matières analysées. J’ai vérifié, en effet, qu'à la disparition complète ou à la présence de matières sucrées correspondait un état plus ou moins avancé de désintégration des aliments; c’est ainsi que j'ai trouvé des fragments presque inaltérés de betterave ou de carotie dans le contenu du cæcum et des premières portions du gros intestin du lapin; bien entendu, ils étaient beaucoup plus rares et infiniment plus dis- sociés lorsque les betteraves ou les carottes étaient données cuites. De même, PORT ‘SÉANCE DU 8 JANVIER 19 dans le côlon ascendant du singe, j'ai trouvé des fragments des mêmes racines, mais ils étaient plus petits que chez le lapin; j'ai observé aussi des fragments à peu près intacts du parenchyme du raisin sec et surtout de la datte. : Lapin. NATURE des aliments. stomacal CONTENU du 1/3 inférieur de l'intestin grêle. CONTENU du cæcum. CONTENU du 1/3 supérieur du gros intestin. CONTENU des 2/3 inférieurs du gros intestin. Carottes crues. : Carottes cuites au four . Betteraves crues . a ï Betteraves cuites au four . . . . . Feuilles de chou en menus morceaux de son détrempé avec sol. de saccharose à 10 0/0. 100 Singe. ë 2. 3|_2où s 2 ne | lé Ses 2|2283) 26 NATURE MON RER ÉCRIRE el à to alE 8° à ES E © des aliments. 4 À 6a° a 6.0" É2E 2 6 SANS = SE= E Frais DE ES Fu See Pommes de terre et riz cuits à l’eau . . . .| 100! 19,2 0,4 0 » Betteraves et carottes cuites au four + rai- F sins secs .. . . . 1-0. 1002856 1,2 |traces Pommes de terre et riz cuits à l'eau ie ‘dattes. 100! 34,5 Dsl 0,6 Ce sont bien certainement ces fragments d'aliments peu altérés qui servent de support aux sucres qu'ils conduisent si loin dans le tube intestinal; ils abandonnent ces dernières traces au cours du séjour qu'ils font dans le gros intestin où ces petites quantités de substances sucrées sont utilisées par les microbes qui y pullulent, et cela même si les fragments soat assez gros. J'ai - vérifié ce dernier fait sur l’homme; j'ai eu, en effet, à examiner les matières fécales de deux sujets ayant ingéré des carottes et des betteraves rouges cuites ; ces aliments avaient sans doute été mal mastiqués, car j'en ai retrouvé des fragments assez gros (3 à 4 millimètres de côté), presque inaltérés en apparence et ayant conservé leur couleur caractéristique; j'en ai isolé une quantité suffisante et j'y ai recherché la présence de sucres réducteurs avec beaucoup de précautions, mais je n’ai pu en trouver trace. En somme, on peut compter sur certains aliments pour maintenir assez longtemps la présence de matières sucrées au cours de la tra- 90 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE versée digestive, et il est donc indiqué de les utiliser toutes les fois que l’on voudra conduire les sucres au niveau du gros intestin. D'assez nombreux aliments pourraient être employés dans ce but, mais, parmi eux, les daltes me paraissent le mieux convenir à cause de leur grande richesse en substances sucrées, de leur faible teneur en eau et de la texture serrée de leur parenchyme; après elles, on peut recommander, entre autres, les raisins secs, les figues sèches, les racines comme la carotte ou la betterave, possédant tous une teneur en sucres assez élevée. | (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff, à l'Institut Pasteur.) RECHERCHES SUR LE RÉSEAU INTERNE DE (GOLGI DES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX. (Première note), par R. LEGENDRE. En 1898, Golgi signala daus les cellules nerveuses des ganglions spinaux et de quelques autres organes un appareil réticulaire interne, distant de la surface nucléaire et de la surface cellulaire, et présentant l'aspect de fibrilles ondulées réunies en un réseau irrégulier, avec des renflements nodaux et cer- taines terminaisons libres. Cet appareil fut retrouvé chez divers animaux par Veratti, Soukhanoff, etc. En 1907, Cajal décrivit, dans la plupart des cellules nerveuses, un appareil réticulaire analogue au précédent. En 1908, Golgi indiqua une nouvelle méthode permettant de mettre en évidence ce réseau avec une grande facilité et, en 1909, Marcora appliqua cette nouvelle méthode à diverses études sur les cellules nerveuses. Si l'observation répétée du réseau interne a mis son existence hors de doute, non seulement dans les cellules nerveuses, mais encore dans d’autres cellules (Pensa, Negri, Gemelli, Veratti, Marenghi, Brugnatelli, Stropeni, Golgi), son interprétation a donné lieu à plusieurs opinions discordantes. Dès 1898, Golgi, tout en déclarant que ce réseau est différent des neurofibrilles, ne voulut pas se prononcer sur sa signification probable. Holmgren, Studnicka, Retzius, Külliker admirent que cet appareil est un réseau de canalicules sem- blables à ceux décrits par Holmgren sous le nom de Trophospongium; Soukha- noff, au contraire, insista sur ce fait qu'il n’atteint pas la périphérie de la cellule; Athias essaya de concilier les deux opinions en supposant que, seule, la partie interne des canalicules est décelée par la méthode de Golgi; Cajal identifia les deux formations qu'il réunit sous le nom de conduits de Golgi- Holmgren et les compara à la vésicule pulsatile des Infusoires ciliés; Mari- nesco les considéra également comme analogues. D'autre part, Goldschmidt et Popoff ont homologué le réseau interne aux chromidies et aux mito- chondries, RL à él à; NU SÉANCE DU 8 JANVIER 21 J'ai déjà démontré (1) la nature pathologique des canalicules de Holmgren et repoussé leur identification avec le réseau interne; Golgi vient d'affirmer également que cette comparaison n'a aucun fonde- ment (2). J'ai déjà repoussé l’analogie du réseau interne et des mito- chondries (3); Golgi (4) et Perroncito (5) viennent de confirmer cette opinion. Mes observations sur les cellules épithéliales du Lombric et l'examen des figures de conduits de Gclgi-Holmgren publiées par Cajal m'avaient conduit à penser que le réseau de Golgi pourrait bien être « un aspect particulier du spongioplasma, ses varicosités étant dues à la substance chromatophile ». Cette hypothèse fut contredite par Collin et Lucien (6) qui virent l’appareil réticulaire localisé à la partie centrale de cellules à corps de Nissl périphériques ; elle reçut, au contraire, une preuve de Marcora (7) qui, tout en n’admettant pas l'identification du réseau et des corps de Nissl, leur trouva de grandes analogies : aspect semblable, absence de continuité dans les prolongements nerveux, répartition analogue dans le protoplasma laissant libres la partie péri- phérique et le cône d’origine. : Dès la publication de la nouvelle méthode de Golgi (1908), j'entrepris des recherches sur le réseau interne des ceilules ganglionnaires spinales de quelques Mammifères. Je m'’aperçus bientôt que cette méthode pouvait être simplifiée avec avantage; les meilleures préparations furent obtenues en suivant la technique de Golgi jusqu’au moment de faire les coupes et en s’arrêtant là; le réseau apparaît alors en noir sur le fond jaune de la cellule etse détache nettement. Les résultats obtenus montrent les grandes analogies du réseau de Golgi avec la substance chromatophile. I. Analogies morphologiques. — Le réseau de Golgi n’est un véritable réseau que dans certaines cellules, chez certains animaux. Chezle Chien, il est très contourné et fin ; chez le Chevreau, au contraire, ilest remplacé dans la plupart des cellules par de gros grains irréguliers ; le Lapin, le Cobaye, le Surmulot présentent des formes intermédiaires, On trouve - côte à côte des cellules d'aspect très différent ; les unes sont parsemées d'une grande quantité de petits points noirs; d’autres ont de gros grains plus ou moins effilés sur les bords ; d’autres ont un réseau ou des fragments de réseau à points nodaux renflés ; d’autres encore pré- (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXIV, 1908; Comptes rendus Assoc. des Anat., X° Réunion, 1908 ; Archives d'anatomie microscopique, t. X, 1908. (2) C. Golgi. Arch. Ital. Biol., t. LI, 1909. Loc. cit. Loc. cit. Perroncito. Rend. Ist. Lomb., vol. XLI. R. Collin etM. Lucien. Comptes rendus'Assoc. des Anat., XI° Réunion, 1909. F (3) (4) (à) (6) (7) F. Marcora. Anat. Anz., Bd XXX V, 1909. 22 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sentent de véritables pelotons irréguliers, tordus, parsemés de gros grains ou d'anneaux. Ces différences d'aspect ne semblent pas dues seu- lement à des irrégularités d'imprégnation, mais surtout à des différences de structure réelle ; certaines cellules ont un aspect sombre, des grains nombreux, un réseau dense qui font songer aux cellules sombres que montre la méthode de Nissl. La disposition des grains et des varicosités du réseau est concentrique aux surfaces nucléaire et cellulaire ; une mince zone périnucléaire est toujours respectée; la périphérie de la cellule est également libre de toute granulation sur une épaisseur plus ou moins grande. Le cône d’origine de l’axone ne présente aucun grain el la limite de ceux-ci coïncide toujours avec celle de la substance chro- matophile. Tous ces caractères, et plus encore l'aspect général des pré- parations, montrent une distribution identique des deux substances. Ces faits viennent, d’ailleurs, d’être signalés par Marcora. Dans une deuxième note, j'indiquerai les analogies chimiques et physiologiques de ces deux structures. (Travail du laboratoire de physiologie générale du Muséum.) SUR UN NOUVEAU LEUCOCYTOZOON DE LA POULE, par C. Martuis et M. LEGER. Dans le sang de la poule domestique au Tonkin, nous avons trouvé un nouveau leucocytozoon se différenciant nettement du Leucocytozoon Caulleryi, dont nous avons signalé récemment (1) l'existence chez le même oiseau. Ce parasite a été rencontré 5 fois sur 439 animaux, mais sa répartilion est très inégale, et certains élevages de poules, particu- lièrement ceux de race Muong, sont manifestement plus infectés. A l'état frais, les cellules parasitées se reconnaissent aisément en raison de leur aspect en fuseau et de leurs extrémités en forme de cornes excessive- ment effilées. Les parasites occupent la partie moyenne de la cellule-hôte et varient d'aspect suivant qu'ils sont mâles ou femelles. Les macrogamètes ovalaires, à contours distincts, sont plus foncés et plus granuleux que les cellules-hôtes dont le protoplasme clair est à peu près homogène. Le noyau n’est pas visible, car il est masqué par des granulations réfringentes disséminées dans tout le leucocytozoon. Quant au noyau granu- leux de la cellule-hôte, il peut être central ou rejeté sur un des côtés. Il se distingue mal du parasite. L’addition d’une solution faible d'acide acétique le rend très évident : il reste granuleux tandis que le parasite devient transparent. Les microgamétocytes n’ont pas de granulations. Néanmoins leur proto- (1) G. Mathis et M. Leger. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 6 novembre 1909. SÉANCE DU 8 JANVIER 23 - = a — plasma plus réfringent que celui de la cellule-hôte permet de distinguer facilement leur contour; aucune formation nucléaire n’est visible. Les dimensions des formes mâles et femelles sont sensiblement les mêmes, ces dernières sont cependant un peu plus larges : (® longueur 23 & 87, largeur 4 y 4) (& longueur 23 x 87, largeur 3 y. 2). Les cellules-hôtes parasitées par des formes © atteignent une largeur de 6 y. 34, tandis que celles infectées par les mâles n'ont que 4 & 34 de largeur Les cornes mesurées à partir de chacune des extrémités du leucocytozoon atteignent environ 21 p 5. La longueur totale de la cellule-hôte est de 67 p. Les parasites, examinés en chambre humide à la température de 40 degrés, nous ont paru être absolument immobiles. Nous n’avons pas observé tout particulièrement les « waves of constriction » signalés par Wenyon (1) chez Leucocytozoon Neavei. Ces mouvements que le proto- zoologiste anglais a décrits, avec tant de précision, ne nous auraient certainement pas échappé, car ils doivent s'accompagner du déplace- ment des granulations réfringentes si visibles chez les formes femelles. Sur préparations colorées, les formes mâles et femelles se distinguent säns difficulté. La coloration au Leishman nous a donné les meilleures différen- ciations. ; Macrogamètes. — De forme ovalaire, ils mesurent environ 15 y sur 6 p. Leur proloplasma se colore en bleu foncé et est parfois criblé de vacuoles incolores. Le noyau est irrégulier dans sa forme. Il se présente assez souvent comme un trait disposé perpendiculairement au grand axe du parasite dont il occupe presque toute la largeur. Il est constitué par un amas de granula- . tions roses, dont l’une, plus volumineuse, peut être assimilée à un micro- nucleus. Microgamétocytes. — Egalement de forme ovalaire, ils sont un peu moins trapus que les macrogamètes, mais cet aspect n’est pas toujours évident dans les frottis où l’étalement a produit des déformations. Le protoplasma non granuleux se colore en bleu clair. Le noyau, sans contour distinct, est cons- titué par un amas de nombreuses petites granulations, très colorées en rose, qui occupent presque tout le parasite. Nous n'avons jamais vu de micro- nucleus. — Il y à environ une forme mâle pour 2 ou 3 formes femelles. Cellules-hôtes. — Le protoplasma se colore en lie de vin, presque jamais de facon uniforme, Il se condense parfois autour du parasite en formant un liseré rouge. Les extrémités, effilées en forme de cornes, sont aplaties et peuvent être repliées plusieurs fois sur elles-mêmes. Le noyau, lilas foncé, est soit central, masquant alors les granulations du parasite, soit latéral, empiétant un peu sur le leucocytozoon ou se laissant voir en partie par transparence. Dans le sang périphérique, nous n'avons constalé que des gaméto- cytes adultes ou arrivés à un stade très avancé de leur développement. (1) Wenyon, 3 rep. ofthe Wellcome Res. Laboratories, 1908, p. 160. 24 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE S'il y a des formes jeunes, elles sont excessivement rares : sur un grand nombre de frottis examinés, nous n’en avons jamais observé. Chez 5 poules parasitées par ce nouveau leucocytozoon et examinées avec attention tous les jours, nous n'avons jamais vu de ZL. Caulleryi dont les cellules-hôtes sont arrondies et privées de cornes. Récipro- quement, chez 10 poules infectées par L. Caulleryi jamais nous n'avons vu de cellules à cornes. Cette constatation justifie à elle seule notre opinion que les deux espèces sont distinctes. Mais un fait biologique les caractérise encore mieux. Notre nouveau parasite n'offre pas la périodi- cité que nous avons fait connaitre pour les formes sexuées de ZL. Caul- leryi (1). Trois poules parasitées soumises à un examen quotidien, la première depuis le 31 octobre, la deuxième depuis le 4 novembre et la troisième depuis le 11 novembre, c'est-à-dire pendant 24, 20 et 13 jours, ont tou- jours montré des leucocytozoon en nombre sensiblement constant pour chaque oiseau. Ainsi la numération faite chez la première poule, la plus infectée des trois, avec l’hématimètre Thoma-Zeiss, nous a indiqué à plusieurs reprises un nombre de 3.000 parasites environ par mm. cube. Aïnsi, ce nouveau leucocytozoon de là poule constitue, à notre avis, une espèce nouvelle que nous proposons d'appeler Leucocytozoon Sa- brazesi, en l'honneur de M. le Professeur agrégé Sabrazès. À notre connaissance, c'est la première fois qu'on signale deux espèces de leucocytozoon chez le même oiseau-hôte. La règle de Sam- bon qui, pour la détermination spécifique de ce genre d'hématozoaires, prend en considération seulement l'animal parasité, devient donc insuffisante, et il conviendra de tenir compe, en outre, de la morpho- logie du parasite et de sa cellule-hôte. L'exemple que nous signalons chez la poule commune n'est pas unique comme nous le montrerons prochainement; mais chez cet oiseau la distinction des deux parasites a été facile, puisque nous avons eu la bonne fortune de rencontrer des poules à infection unique et que seul l’un des deux parasites possède une périodicité sanguine des plus nettes. ({nstitut antirabique et bactériologique de Hanoï, 23 novembre 1909.) (4) G. Mathis et M. Leger. Soc. de Biol., t. LX VII, 11 déc. 1909, p. 688. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SEANCE DU ARLOING (FERNAND) et (GIMBERT (Henri) : Variations du pouvoir chi- miotactique en rapport avec la vi- rulence du bacille tuberculeux . AusertT (P.), CanTazouse (P.) et Tarsaur (E.) : Une épidémie de fièvre de Malte dans le département du ‘Garil (Deuxième note) Berry (H.) et Morez (L.) : fluence de la section des splanchni- ques sur la glycosurie adrénaliui- que (Première note) BLarzor (L.) : Etudes sur la Spi- rochétose des poules produite par Sp. gallinarum (virus soma i). Une propriété de la race cultivée SD OUSSIS eee 2e st ee ie CALMETTE (A.) et Massor, (L:) : Sur da préparation de sérums riches en anticorps antituberculeux par injec- tivns répétées de tuherculinues anti- AenES JEUTSPTOPTIÉlÉS. 0. Dournier (H.\ et FAURE-BEAULIEU (M.) : Arrêt et séjour prolongé du sulfate de radium dans les tissus vivauts, pendant une CtEe excé- dant une année Dorter (C.) et REPaCI (G.) É © La dyseterie bacillaire expérimentale par ingestion CCC eue en eo Sfeleta ele Durots (RAPHAEL) : Ba° tériologie. Utilisation des solutions salines concentrées à la différeuciation des LE ÉRES MEN EPA Jacogson (D.) : Sur le diagnostic ‘de la tuberculose par la déviation du complément. Méthode de Mar- morek. é LaGrirrouz (A.) et Rocer (H.) : Sur la persistance de la réaction agglulinante dans la fièvrede Malte. [5 JANVIER 1910 SOMMAIRE Larrcous (Louis) : Excitateur pour 10 de) Æ ©» 26 ra 59 le sciatique de la grenouille . . LAuGrEeR (HENRI) : lufluence de la concentra ion saline sur l’excitabi- lité musculaire et nerveuse. . . .. LEGE\DRE (R.) : Recherches sur le réseau interne de Golgi des cel- lules nerveuses des ganglions spi- naux (Deuxième note) Le Souro (L.) et PAGNIEz (Pu.) : Recherches sur le rôle des pla- q'ettes dans la rénovation san- SUITE SN MEN SOMME NAGEOTTE (J.) Incisures de Schimidt-Lanterman et protoplasma des cellules de Schwann. . . .... PÉREzZ (CHARLES) : Métamorphose des tubes de Malpighi chez les Mus- CEST TEE Pen AR Ne ne ne N AT PozrcarD {A.) : La structure de la cellule hépatique en fonctionne- ment normal Porcuer (Cu.) et HEeRvIEUx (CH. : Production d'H?S lors dela distilla- tion de l'urine. Sa caractérisation. Rerrener (Én.) et LELIÈVRE (AUG.) : Origine, forme et valeur cellulaire dis hématies des mammifères . . . DAC M OM 0 M uNeneiraleteliatetetile ‘ele Réunion biclogique de Bucarest. ATRANASIU, DRrAGOIU (J.) et GAINEA (J.-A.) : Sur le tissu élastique des MIUSCIESANISSES PE EN EEE Bases (V.) et Simrcr (D.) : Action du sérum de chieu traité par la substanc: nerveuse normale sur les souris infectées préalablement avec le virus fixe BaBes (V.) et Simrcr (D.) : l'action de la substance nerveuse el vel e oeuf. Nas) vis BioLo@iE. Comptes RENDUS. — 1910. T, LXVIII. 3 63 67 10 26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE normale dans la rage. . . . . . . .. BRUCKNER (J.) et GALASESCO : Sy- philis et insuffisance aortique. . . . BRUCKNER (J.) et GALASESco (P.) : Chancres syphilitiques de la peau chezNe lapin ere Sos ge se CANTACUZÈNE (J.) : Sur un spiro- chète thermophile des eaux de Dax. Ciuca (M.) : Anticorps antimal- léiniques et fixation du complément dans l'hypersensibilisation par la ma MORE SE et A ae Mirowesco (Ta.) : Le rapport exis- tent entre le tissu musculaire lisse eHHEMISSUÉTAS PIQUE ERP ProcA (G.) et Danira (P.) : Sur la présence dans les produits syphili- tiques d'une thrichobactérie patho- 78 gène (Cladothrix stereotropa, n. sp.). SLATINEANU (A.) et DANIELOPOLU (D.) : Sensibilisation des animaux à la tuberculine par une injection sous-cutanée de la même substance. SLATINEANU (A.) et DANIELOPOLU (D.) : Sensibilisation des animaux à la tuberculine par une inoculation intraveineuse préalable de la même ÉMOSEMEBL St don ob cedooco : Réunion biologique de Bordeaux. BRANDEIS (R.) : Fibres muscu- laires lisses du rein pathologique. . GAUTRELET (JEAN) : Contribution à l'étude de la choline dans l’orga- IS MENT US SE int Re À Présidence de M. E. Gley, vice-président. Les professeurs J. Courmonr (de Lyon) et Livox {de Marseille), mem bres correspondants, assistent à la séance. BACTÉRIOLOGIE. UTILISATION DES SOLUTIONS SALINES CONCENTRÉES A LA DIFFÉRENCIATION DES BACTÉRIES, par RAPHAEL DuBoïs. Dans une note présentée par M. Roux dans la séance de l'Académie 1% 84 : 85 des sciences du 1° juin 1908, M. A. Guillemard s'exprime ainsi : « Bien qu'un certain nombre de travaux concernant l’action des solutions salines sur le développement des bactéries aient élé publiés au cours de ces dernières années, on n’a pas jusqu'ici cherché à étudier le mode d'action de ces solutions pour en lirer un moyen de différenciation des espèces qui, possédant les mêmes caraclères morphologiques, avec des propriétés physiologiques voisines, sont d'une détermination délicateet incertaine. Cependant les essais méthodiques que j'ai entrepris sur été ic ad SÉANCE DU 15 JANVIER 97 l cette question m'ont montré que l'addition de sels neutres en propor- tion notable aux milieux de culture, en modifiant totalement et en sens divers la manière d'être des microorganismes, peut devenir une importante ressource de l'analyse bactériologique. » M. A. Guillemard a parfaitement raison, et la meilleure preuve est que je me suis servi avec succès cinq ans avant lui de la méthode dont il parle. Je ne pense pas que d’autres s’en soient servis avant moi; en tous -çcas, cette méthode m'a permis de distinguer du 2. coli commune un Pseudo-bacillus coli commune que l'on rencontre dans les coquillages de la rade de Toulon; et cette constatation est d'autant plus importante que l’on a probablement confondu ce dernier avec PB. coli ou avec le Bacille d'Eberth, dans des discussions récentes à propos d’empoisonne- ments causés par les huîtres. On trouvera la preuve de ce que j'avance dans mon rapport sur les accidents produits par l'ingestion des coquillages marins crus publié par le ministère de l’Instruction publique, dans le recueil des Rapports scientifiques sur les lraviux entrepris en 1904 au moyen des subventions de la Caisse des recherches scientifiques, paru en 1905 (v. p. 69). Cette publication n'étant pas très répandue, il n'est pas surprenant que M. A. Guillemard n’ait pas eu connaissance de l’application déjà ancienne que j'ai faite de la méthode qu'il estime avoir imaginée le premier, car il en eût certainement parlé dans la note sur la diversité de résistance des bactéries à la pression osmotique, qu'il a présentée à la Sociélé de Biologie, dans sa séance du 20 novembre 1909. PRODUCTION D'H°S LORS DE LA DISTILLATION DE L'URINE. SA CARACTÉRISATION (4), par Cu. Porcuer et Cu. HERVIEUX. Lorsqu'on distille lentement des urines normales d'homme, de chien, soumis au régime carné, ou de cheval après acidulation franche avec SO‘H*, ou mieux avec de l’acide oxalique pour retenir NH* qui se forise au cours de l'opération, par suite de la décomposition de l’urée, Les premiers distillats contiendront de l’acétone — s’il y en a —et donneront, par suite. la réaction de Legal; mais ce n'est pas toujours le cas. Si l’on poursuit la distillation, éoujours lentement, on voit la réaction de Legal apparaître, alors même qu'elle n'était pas décelable au début, et s'accentuer au fur et à mesure que la liqueur se concentre. On peut même reprendre par l’eau le résidu pâteux de la première distillation (1) Voir la note précédente. 28 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE poussée très loin, et une nouvelle distillation donnera des eaux de con- densation qui réagiront encore très nettement sur le nitroprussiate de sodium en milieu alealin. Dans ces conditions, il ne saurait évidemment s’agir d'acétone, à moins d'admettre une dissocialion lente. mais continue, et s’accroissant même avec la concentration de composés libérant de l’acétone au cours de la distillation. Mais il n’en est rien, car on n'obtient, avec le di vi@us Poute [ER PASSAGE 4T 0 Sp., signifie pas de spirochètes à l'examen direct. + — sang intectieux pour le Poussin. Mais l'expérience inverse a montré au contraire que les Spirochètes d’adulte immunisaient complètement la Poule contre ceux du Poussin. Marchoux, en se basant sur la variation brusque de virulence pour (4) Reconnu infectieux par injection à de jeunes Poussins. 4 - 3 À SÉANCE DU 15 JANVIER 31 les Poules subie par Sp. gallinarum en culture sur les Poussins, les Capucins ou les Calfats, à émis l’idée qu’une telle sensibilité aux facteurs actuels diminuait la valeur de la notion d’espèce chez les Spirochètes. Il est à remarquer toutefois que nous n avons à signaler tous les deux qu'une baisse de la virulence de nos Spirochètes, mais aucun phéno- mène d'immunité croisée, comme en publient les auteurs qui ont eu à différencier des espèces de Spirochètes. Il est probable que deux Spiro- chètes qui ne donnent pas entre eux l'immunité croisée diffèrent par autre chose que la virulence, puisqu'on obtient une deuxième infection, qu on ait commencé par le virus fort ou par le faible (1) ; mais il est possible que cette autre propriété soit également très modifiable par les conditions actuelles (climat, races des Poules, composition des poulail- lers d’où proviennent les Argas?); ce qui, entre autres faits, suggère une pareïlle hypothèse, ce sont les résultats divergents chlenus dernière- ment par Brumpt (2) et par Bouet (3) avec leur “prière des Poules du Sénégal; cette différence doit s expliquer, jusqu'à plus ample informé, - par cette circonstance que les auteurs travaillaient dans des pays diffé- rents, ce qui serait évidemment un fait nouveau en faveur de l'idée de Marchoux. Pour mieux faire saisir D le variation profonde subissent les Spi- rochètes cultivés sur Poussins, je dois rappeler que leur virulence augmente beaucoup pour les Poussins (4) en même temps qu'elle dimi- nue pour les Poules. C’est là un fait intéressant à constater, car il rentre dans le cadre d'une idée émise depuis longtemps, à savoir qu'au ) sein d'une même espèce les jeunes et les adultes se comportent comme des animaux d'espèces étrangères. Enfin, il est important de remar- quer que, au moins pour les Spirochètes des Poules, l’animal de choix pour atténuer le virus et en faire un vaccin efficace pour l'adulte, c’est h 1 précisément le jeune de l'espèce en cause. (Paris. Faculté de Médecine. Laboratoire de parasitologie.) (4) Toutefois, un grand excès de virulence du premier Sphirochète sur le second rend la deuxième inoculation négative. Cf. E. Brumpt. Bull. Soe. Path. exot., 1909, t. II, p. 288, exp. 291. (2) Loc. cit., in note 4. (3) Bull. Soc. Path. exot., 1909, t. IT, p. 288. (4) L. Blaizot. Comptes ue de la Société de Biologie, 29 oct. 1909, p. 421; ‘5 nov.1909, p. #47. Ed) ï < SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ORIGINE, FORME ET VALEUR CELLULAIRE DES HÉMAITIES DES MAMMIFÈRES.. par ÉD. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. L'histoire des hématies des mammifères continue d’être des plus con- fuses. Dès 1900, l'un de nous a montré que les procédés habituels (frottis.. impressions, dessiccalion), qui peuvent satisfaire les cliniciens, sont: insuffisants lorsqu'on se propose de déterminer la forme, la structure- ou la valeur cellulaire des hématies. Pour éviter les déformations et les. altérations, il est nécessaire de fixer les Lissus d’une façon précise et de- traiter les coupes par des colorants appropriés et électifs. Dans ces nouvelles recherches faites sur le tissu conjonctif embryon- naire, nous avons employé notre ancienne technique; de plus, nous. avons vérifié nos premiers résullats avec le Zenker-formol, puis coloré: les coupes dans l’hématoxyline, puis l'éosine-orange-aurantia. Exposé des faits. — Sur les embryons de cobaye longs de 6 millimètres 16 jours), toutes les hématies sont nucléées; elles mesurent 12 à 13 u et ont un noyau souvent excentrique et pycnotique de 5 p. Un grand nombre sont en voie de division mitosique. Le corps cellulaire, ou cytoplasma, est réticulé ; les filaments principaux sont disposés en stries radiées. Le cytoplasma homo- gène, compris dans le réticulum, est hémoglobique. Outre ces grandes héma- ties nucléées, le sang contient : 1° des fragments hémoglobiques de 7 y en. moyenne, sans noyau, offrant même structure et même coloration que le- corps cellulaire des hémalies nucléées; 2° des noyaux libres, pycnotiques.… Ces fragments et ces noyaux libres semblent résulter de la destruction ou désagrégation des hématies nucléées. Sur le cobaye de 8 millimètres (18 jours), le sang contient les mêmes éléments hémoglobiques que ci-dessus, et, de plus, des noyaux libres de 2 à 3 y en voie de transformation hémoglobique. Les cobayes de 12 millimètres (23 jours) possèdent encore nombre de- grandes hémaäties nucléées de 10 à 12u, contenant un noyau pycnotique et basophile de 1 à 2. Outre ces hématies primaires, il contient des hématies. sphériques de 5x, les unes avec un grain, ou noyau, basophile de 2 y, les. autres sans noyau. L Les cobayes longs de 17 millimètres (28 jours) n’ont plus que de rares héma- ties volumineuses primaires et nucléées; la plupart des hématies sont sphé-- riques ou hémisphériques, mesurant 5 4 et anucléées. Les embryons de lapin de 10 millimètres (14 jours) ont des hématies de volume, de forme et de structure identiques à ceux des embryons de cobaye de 6 ou 8 millimètres. Le sang des embryons de lapin de 20 millimètres et 25 millimètres rappelle, au point de vue morphologique, celui des cobayes. de 12 millimètres et surtout de 17 millimètres. L'étude du tissu conjonctif des embryons susmentionnés jette quelque lumière sur l’origine et la valeur cellulaire des grandes hématies primaires et des petites hématies définitives. Tant que les hématies sont volumineuses et is 6 SÉANCE DU 15 JANVIER 33 nucléées, le tissu conjonctif est constitué par des cellules, avec un noyau de 6 & environ, et un corps cellulaire dont la portion périnucléaire, large de 10 à 12 y, est très granuleux et très basophile. L’écorce de ces cellules est formée par un protoplasma clair, cloisonné par de fins filaments basophiles qui partent du cytoplasma périnucléaire et vont, en se ramifiant, s’anastomoser avec ceux des cellules voisines. Dans nombre de ces cellules encore réunies en un complexus plein, on voit le cytoplasma granuleux et périnurléaire offrir la transformation hémoglobique, c'est-à-dire que le protoplasma clair se teint en rouge orangé comme les hématies circulant, mais le corps hémo- globique est cloisonné par des filaments radiés, basophiles. Après la fonte du protoplasma cortical, la cellule transformée devient libre et ne peut plus être distinguée d’une hématie primaire et nucléée. Sur les embryons plus dgés, le tissu conjonctif subit un changement de structure, qui porte essentiellement sur le cytoplasma périnucléaire. En effet, ce dernier est moins granuleux, moins basophile : à partir du noyau, le réti- culum chromophile ou basophile cloisonne un hyaloplasma abondant, de consistance muqueuse et homogène. Les points nodaux de ce réticulum sont occupés par un noyau. Sur les embryons de 12 à 17 millimètres, le _ tissu conjonctif fixé et coloré d'après notre procédé, montre la particularité suivante : nombre de noyaux occupant les points nodaux des cellules con- jonctives anastomotiques, au lieu de se teindre par l'hématoxyline, se colorent, comme les hémalies libres, en rose orangé. On croirait autant de rubis enchàässés dans le réticulum violet, c'est-à-dire basophile et périnucléaire. En d’autres points, ces noyaux hémoglobiques sont détachés du réticulum, car le corps cellulaire a subi la fonte, de sorte qu'on a affaire à des hématies libres dans les mailles du tissu conjonctif. Au point de vue de la richesse hémoglobique, il est à noter que les hématies anucléées, qui sont d’origine nucléaire, se colorent d’une facon plus intense par l’éosine — orange — au- rantia, que le corps cellulaire des hématies nucléées; elles sont donc plus riches en hémoglobine. FOUR Une fois que les hématies anucléées commencent à se développer aux dépens des noyaux cellulaires et qu'on observe dans le sang circulant des formes anucléées à côté des hématies nucléées, ces dernières disparaissent dans l’espace de quelques jours, non point parce qu'elles se transforment en hématies anucléées, mais par le fait de leur désagrégation et de leur destruc- tion. Cette constatation prouve le peu de durée des hématies et confirme l'observation faite par voie expérimentale par l’un de nous (Journal d' l'Ana- tomie, 1907, p. 120), et portant sur les hématies des mammifères adultes : la vie d'une hématie est très courte et ne se prolonge pas au delà de huit jours. Comme le noyau qui leur donne naissance, les hématies anucléées sont sphériques, hémisphériques ou elliptiques. C’est là, comme l’un de nous l’a montré, la configuration normale des hématies anucléées ou définitives des mammifères adultes et bien portants. Herrm. Schridde (1), étudiant avec une bonne technique la forme et le développement des hématies sur de jeunes embryons humains, a confirmé les points essentiels de nos études. Il distingue trois généralions d'hématies : les (1) Zeütschrift f. är:liche Fortbillung, t. IV, p. 737, 1907. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (ee) IS deux premières, nucléées, les primaires (mégaloblastes), volumineuses, et les autres (normoblastes), grandes comme les hématies anucléées. Ces dernières ne descendent pas des premières. Ignorant ou passant sciemment sous silence les travaux de l'un de nous, Schridde continue avec Weidenreich à regarder les hématies comme campa- nuliformes. Critique muette et irrécusable de son erreur ou de sa mauvaise foi, le crayon et les dessins de Schridde confirment toutes nos observations et nos descriplions antérieures : dans les trois figures (r°, r°, r!°) de la planche qui illustre son travail, Schridde représente, en effet, trois hématies hémi- sphériques, composées chacune d’un croïssant très hémoglobique, et d’une masse centrale peu hémoglobique, qui non seulement remplit l’intérieur du croissant, mais fait saillie sur l’une de ses faces. Ce sont, en d’autres termes, ces deux parties de l’hématie que nous avons décrites sous le nom d’écorce hémoylobique et de ménisque peu hémoglobique ou anhémoglobique et dont l’ensemble figure une sphère, une hémisphère ou affecte une forme lenticu- laire. Résultats. — Les premières hématies des mammifères, volumineuses et nucléées, équivalent à une cellule entière dont le corps cellulaire s'est chargé d'hémoglobine. Elles se désagrègent rapidement, et leurs frag- ments hémoglobiques circulent dans le sang, pendant que leur noyau, devenu libre, subit également la dégénérescence hémoglobique. Quant aux petites hématies définitives ou anucléées, elles dérivent du noyau des cellules de l'embryon plus âgé. Ce noyau se transforme sur place dans les tissus conjonctifs, en une petite masse hémoglobique sphérique, hémisphérique, ovalaire ou lenticulaire. Dès 1901, l'un de nous (1) a décrit et figuré ces deux espèces d’héma- ties coexistant sur les embryons de cheval longs de 4 cent. 5. Dans le tissu conjonctif dermique ou sous-cutané, les hémäties anucléées y prennent naissance d’une facon identique à ce que nous venons de voir chez le cobaye et le lapin. Nous ajoutons que chez les embryons hu- mains, chez ceux du porc, leur histogenèse est semblable. Ces faits confirment les conclusions que l’un de nous a formulées antérieure- ment : 1° les hématies volumineuses et nucléées (mégalocytes) des embryons ont la valeur d’une cellule entière, comme celles qui appa- raissent dans le sang des mammifères adultes, atteints d’anémie; 2° les hématies, petites et anucléées (hématies ordinaires) des mammifères adultes et bien portants correspondent à un noyau cellulaire ayant subi la dégénérescence hémoglobique. A cet égard, l'hématie nucléée et l’hé- matie anucléée représentent deux éléments d'espèce distincte dont l’un ne se transforme pas dans l’autre. Quant aux hématies (normoblastes) qui ont la taille d’hématies anucléées, quoique contenant chacune un grain chromatique de 1 à 2u, quelques-unes peuvent provenir des (1) Journal de l'Anatomie, 1901, p. 801, pl. XIII, fig. XXII et plus tard Ibid., 1907, p. 68 et 132. bd + SÉANCE DU 15 JANVIER 39 hématies volumineuses et nucléées en voie de dégénérescence, mais la plupart représentent un noyau cellulaire qui est devenu libre avant que toute la chromatine se soit transformée en hémoglobine. 1 . RECHERCHES SUR LE RÔLE DES PLAQUETTES DANS LA RÉNOVATION SANGUINE, par L. LE Sourp et Pn. PAGNIEz. On sait que M. Hayem avait considéré les plaquettes sanguines pour les ondes très brèves surtout (décharges de petites capacités) il arrive souvent que le muscle péronier se contracte avant le gastrocnémien, de sorte qu'il est parfois assez difficile de saisir le seuil de ce dernier. Pour éviter dans tous les cas toute incertitude, nous sectionnions au-dessous du genou le nerf sciatique poplité externe (N. peroneus) qui innerve le péronier. De cette facon nous avons obtenu, des expériences de vérification l'ont montré, un seuil objectif, et nous avons pu suivre avec certitude la marche de la variation de à et de a/b. Nous avons observé, dans tous les cas, finalement (Hypertonie en S. Ringer ou en NaCI. Hypotonie en S. Ringer ou en NaCI)une élévation du seuil (b augmente) et une augmentation de la vitesse (a /b) diminue). Dans un cas seulement (hypotonie en S. Ringer), on passe par un court stade, durant lequel on observe un abaissement du seuil avec diminution de la vitesse. Mais dans tous les cas, l’état final n'est jamais atteint par une courbe à variation simple, c'est-à-dire toujours de même sens. Le seuil s'élève d'abord brusquement, puis retombe, puis s'élève définitivement. Ceci nous à paru pouvoir être expliqué en admettant que le musele et le nerf. varient dans le même sens vers un nouvel état d'équilibre, mais avec des vitesses différentes, en rapport avec leurs masses différentes, et leurs vitesses d'inhibition. Il se produirait ainsi un certain degré d’hétérochro- nisme entre le nerf et muscle, un début de curarisafion (1); cet hétéro- chronisme augmenterait, puis diminuerait pour cesser lorsque le tissu à variation lente a rattrapé le tissu à variation rapide; pendant que l'hétérochronisme augmente il faut forcer le voltage pour atteindre le seuil ; quand l’hétérochronisme diminue, le voltage liminaire s’abaisse. Des expériences (voir Journal de physiologie) ont montré la vraisem- blance de cette hypothèse. Dans les conditions où j'ai opéré, je n'ai pas observé de différence fondamentale entre la solution de NaCI puret la solution de Sydney Ringer. Toutefois, pour obtenir des variations de l’excitabililé, il suffit (1) L. et M. Lapicque. Société de Biologie, 8 juin 1907 et 9 juin 1906. loigant ma moins de la concentration physiologique, aClI, ne nu on M S. Biens D'autre s parts DUR Fe Et 67 SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1909 SOMMAIRE ATHANASIU, DraGoiu (J.) et GHINEA dans l’hypersensibilisation par la J.-A.) : Sur le tissu élastique des MANÉNEN TS ER RSR ee 11 MAMSCLESMISSES. x. 2% 2 x ee 76 Mironesco (Tu.) : Le rapport exis- BABEs (V.) et Simicu (D.) : Action tant entre le tissu musculaire lisse . du sérum de chien traité par la et le\tissutélastique #10. 0 18 substance nerveuse normale sur les souris infectées préalablement avec le virus fixe BABES (V.) et Sruricr (D.) : Sur l'action de la substance nerveuse noimalerdansila rase. "= 7... 11 Proca (G.) et Danrca (P.) : présence dans les produits syphili- tiques d'une thrichobactérie patho- gène (Cladothrix stereolropa,n.sp.). 79 SLATINEANU (A.) et DANIELOPOLU (D.) : Sensibilisation des animaux à Bruckner (J.) et GaLasesco (P.) : Syphilis et insuffisance aortique. . la tuberculine par une injection sous-cutanée de la même sub- BRuckNER (J.) et GaLasesco (P.) : SÉANCES PARTS ER nov re 81 Chancres syphilitiques de la peau SLATINEANU (A.) et DANIELOPOLU CRCAROMABIRE EL, SSL RL C 14 | (D.) : Sensibilisation des animaux CanrAGuzÊNE (J.) : Sur un spiro- à la tuberculine par une inoculation chète thermophile des eaux de Dax. 75 | intraveineuse préalable de la même Ciuca (M.) : Anticorps antimal- SUIS LATE GER ART PO ENRRE SAS 82 léiniques et fixation du complément Présidence de M. V. Babes, président. SUR LE TISSU ÉLASTIQUE DES MUSCLES LISSES, _ par Ataanasiu, J. Draçoiu, J. A. GuINEA. _ Smirnow (1899) et Schaffer 1899 ont étudié les premiers la distri- bution des éléments élastiques dans les muscles à fibres lisses. Des recherches du même crdre ont été faites ensuite par Pick (1900) et par Mironescu (1905). Ce dernier auteur insiste particulièrement sur l'asso- ciation étroite, qui doit exister partout dans l'organisme, entre Le tissu 68 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST musculaire lisse et le tissu élastique, relation importante au point de vue fonctionnel. Plus récemment, Retterer et Lelièvre (1909) ont montré que les fibres élastiques s'étendent jusque dans l’intérieur des faisceaux mus- culaires où elles-affectent la forme de filaments bifurqués ou même plus ou moins ramifiés. Nos recherches nous ont permis de mieux préciser les rapports qui existent entre les fibres élastiques et les fibres musculaires lisses. Technique. — Nous avons employé la méthode de Cayaz, à savoir : impré- gnation au moyen de nitrate d'argent réduit. Les pièces d’abord fixées dans l'alcool ammoniacal (alcool 96° : 100 centimètres cubes; ammoniaque : 1 cen- timètre cube) sont ensuite traitées par le nitrate d'argent (1,5 p. 100) et gar- dées à la température de 39 degrés plusieurs jours. La réduction est faite au moyen de l’hydroquinone (Hydroquinone — 2 grammes; sulfite acide de soude, 0 gr. 5; formol, 5 grammes; eau distillée, 100 grammes) et à la lumière. te Pose Les organes étudiés par nous äu moyen de cette méthode ont été : l’sophage, l’estomac, l'intestin grêle, le grosintestin, la vessie urinaire de différents animaux (chien, cheval, chat, moulon), le gésier des oiseaux, etc. Sur les coupes transversales des muscles lisses, on voit très nettement les contours des fibres musculaires délimitées par des zones formées de points noirs, bien distincts les uns des autres et disposés circulaire- ment äutour de la fibre (fig. 1). Kultschizny (1887) avait décrit entre les fibres lisses des ponts pro- toplasmiques plus visibles dans certaines régions de l’appareil digestif (gros intestin, pylore, etc.). Sur toutes les figures données par les au- teurs pour montrer ces ponts, ceux-ci sont représentés comme étant des filaments très fins passant d’une fibre à l'autre et limitant entre eux des espaces clairs. Schatler considérait ces espaces comme des trous pro- duits par la rétraclion de la substance contractile. Or, ces points clairs représentent en réalité la section transversale des fibrilles élas- tiques difficiles à mettre en évidence par les colorants habituels des éléments élastiques. Par la méthode d'imprégnation à l'argent réduit, on peut bien mieux suivre les fibres élastiques dans leurs plus fines ramifications. Si, en effet, on pratique des coupes obliques à la direction des fais- ceaux musculaires, on peut voir facilement les fibres élastiques inter- fasciculaires donner des ramifcations très fines, qui pénètrent parmi les fibres lisses parallèlement à leur direction (fig. 3). Sur les coupes longitudinales des fibres lisses dans la vessie urinaire, on peut suivre es fibrilles élastiques à côté des fibres musculaires sur une grande lon- gueur (fig. 2). à : : PT PPT) PER ME SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 69 En reconstituant à l’aide des figures précédentes la fibre musculaire lisse, elle nous apparaît entourée d’une enveloppe formée de fibrilles élastiques disposées en long et se moulant exactement à son corps. Ces enveloppes élastiques fibrillaires s’anastomosent entre elles pour former un système élastique intrafasciculaire, des plus serrés, et en continuation directe avec le système interfasciculaire. Comme l'ont montré Retterer et Lelièvre, les fibres élastiques intermusculaires font partie du squelette ou trame réticulée des fibres musculaires dont elles ne représentent que la portion corticale. Pour employer le langage clas- sique, les fibres élastiques se continuent avec les myofibrilles des auteurs. Il est vrai que, pour Retterer et Lelièvre, c'est le protoplasma contenu dans les mailles du réticulum qui constitue l'élément contrac- tile du muscle. F1G. 1. — Coupe transversale des fibres musculaires lisses du gros intestin du chien. Le pointillé noir représente la section transversale des fibrilles élastiques. Obj. immers., 1/2. Oculaire, 4. Zeiss. Fig. 2. — Coupe longitudinale des fibres musculaires lisses de la vessie urinaire du chien. Les fibrilles élastiques seules sont représentées. Obj., 4,0 millimètres. Oculaire, 4. Zeiss. F1G. 3. — Coupe oblique d'un faisceau musculaire lisse dans le cardia du rheval. D'une grosse fibre élastique interfasciculaire partent de très fines fibrilles pointil- lées qui pénètrent parmi les fibres lisses. Obj., 4.0 millimètres. Oculaire, 4. Zeiss. Celte disposition de l'élément élastique dans les muscles éclaireit beaucoup le mécanisme fonclionnel de ces organes. Comme le font remarquer, très justement, Retterer et Lelièvre pour le myocarde et les muscles du squelelte, c'est grâce à leurs éléments élastiques que ces organes reprennent leur forme et leur longueur initiale. De même pour les muscles lisses : une partie de l'énergie produite par la sub- stance contractile est emmagasinée à l'état d'énergie potentielle (élas- lique) par la déformalion de son enveloppe. élastique. — Dès que la contraction cesse, cetle enveloppe, revenant à sa forme initiale, ramène en même temps l'élément contractile à sa longueur de repos. On ne saurait donc comprendre le fonctionneinent de Ia fibre musculaire lisse isolée de son enveloppe élastique. 70 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST ACTION DU SÉRUM DE CHIEN TRAITÉ PAR LA SUBSTANCE NERVEUSE NORMALE SUR LES SOURIS INFECTÉES PRÉALABLEMENT AVEC LE VIRUS FIXE, par V. Bages et D. Srimrct. Fermi affirme que, non seulement la substance nerveuse normale (Babes), mais même le sérum de chien préparé par des injections de substance normale nerveuse, possèdent des propriétés immunisantes contre la rage. Nous avons répété ces expériences en inoculant chaque jour pendant huit jours consécutifs à un chien de 14 kilogrammes 10 centimètres cubes d'une émulsion au 1/10 de cerveau de mouton normal. Six jours après la dernière inoculation nous avons saigné le chien et nous avons recueilli le sérum. Douze souris préalablement infectées par injection sous-cutanée d’une émulsion au 1/5 de virus fixe ont été traitées avec ce sérum de la ma- nière suivanle : Chaque souris recevait, vingt-quatre heures après l'infection, 3 centi- mètres cubes de sérum par jour. Tous les animaux ont succombé après la troisième inoculation. Nous avons cherché alors si cet insuccès n’était pas dû au sérum du chien, qui pourrait être toxique pour les souris. A cette fin nous avons administré à six souris, chaque jour, 0,3 centimètres cubes de sérum du chien normal. Quatre d’entre elles ont succomhé après la quatrième injection. Nous basant sur cette observation, nous avons repris les expériences en tächant d'habituer les animaux petit à petit, en administrant le sérum _à des doses répétées et augmentées progressivement. Dans la seconde expérience, nous avons employé le sérum d’un chien: de 16 kilogrammes préparé presque de la même facon que celui de l'expérience précédente, avec cette seule différence que les inoculations d’émulsion nerveuse normale avaient été prolongées chez ce chien pen- dant douze jours; l'animal recevait en plus, chaque jour, comme alimen- tation, une cervelle de mouton normal. Seize souris blanches, préalablement infectées avec le virus fixe, ont servi à cetle expérience. Nous avons commencé, vingt-quatre heures après l'infection. à les traiter de la manière suivante, avec le sérum du chien préparé. Les trois premiers jours chaque souris recevait 0,1 centimètre cube de sérum journellement; dans les trois jours suivants 0,2 centimètres cubes et pendant deux autres jours 0,3 centimètres cubes de sérum. Quatre souris ont succombé trois jours après la dernière inocu- SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 71 lation en présentant des symptômes de paralysie des membres postérieurs. Les douze autres souris ont survécu. Quatre souris infectées en même temps que les autres, mais qui n’ont pas vécu de substance nerveuse normale, ont succombé toutes entre le neuvième et le quatorzième Jour après l'infection. Six souris infectées de la même manière et qui n’ont recu que des injections de sérum de chien neuf à la même dose ont également succombé de la rage dans le même laps de temps. Il résulte de ces expériences qu'on peut immuniser un grand nombre de souris infectées par voie sous-culanée avec le virus de passage, en leur administrant à dose croissante le sérum provenant d'un chien auquel on a injecté 10 centimètres cubes de substance nerveuse normale de mouton, et qui a élé alimenté pendant plusieurs jours avec de la cervelle de mouton normal. Il n'est pas douteux qu'il s'agit dans ce cas de l'immunisation du chien contre certaines substances renfermées dans le cerveau normal (lipoïdes?). L'injection du sérum de ce chien produit chez la souris une immunité passive contre ces substances qui jouent certainement un rôle important dans la production de la rage. SUR L'ACTION DE LA SUBSTANCE NERVEUSE NORMALE DANS LA RAGE, par V. BaBss et D. Srmrcr. En 1892, l’un de nous (Babes) avait communiqué à l’Académie de médecine, par l'intermédiaire de Const. Paul, les résultats de ses recherches sur la vaccination des chiens contre la rage par la susbtance nerveuse normale. Trois Chiens avaient été traités pendant 2 jours avec l’émulsion de moelle normale de mouton, passée par le papier filtre. Ces animaux, de même que les chiens témoins, ont été infectés ensuite par la voie intra-cranienne avec notre virus fixe de 2 jours. Les chiens traités préalablement avec de la substance nerveuse normale ont reçu encore pendant 10 jours consécutifs après l’opé- ration la même quantité de substance nerveuse normale. Les chiens témoins, et un parmi les chiens traités, ont succombé de la rage, tandis que les deux autres ont survécu. : Ces expériences ont été ensuite répétées et ont fait l’objet d’une autre communication présentée à l’Académie des sciences au mois de mars 1898 (1). Calabrese et Marie en répétant ces expériences n’ont pas eu de (4) Babes. Traitement de la rage par la substance nerveuse normale. Acad. des Sc., 1898, 28 mars. =] RC RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST résultats posilifs, tandis que dans les expériences d’Aujeszky on observe une action immunisante incontestable de la substance nerveuse nor- male. Mais les expériences de Calabrese, de Aujeszky et de Marie ont été faites dans des conditions différentes des nôtres. Nous avons, en effet, employé du virus atlénué, car la valeur immunisante de la sub- stance cérébrale normale est inférieure à celle du traitement de Pasteur. Les résultats de ces auteurs ne peuvent donc pas être comparés aux nôtres. Dernièrement, Fermi affirme qu'il peut immuniser les souris contre la rage plus facilement par la substance nerveuse normale que par le: traitement de Pasteur. Mais les résultats de Fermi ont été contredits par Kraus, Fujami e Krajeschkin., Nous avons alors entrepris des recherches nouvelles sur cette queslion en suivant la technique employée par Fermi. Nous avons expérimenté sur 140 souris, 24 cobayes, 24 lapins et 6 chiens. Nous reproduisons quelques-uns de nos résultats. a) Six souris ont été infectées par voie sous-cutanée avec 0,2 centi- mètres cubes d’une émulsion au 1/5 de bulbe de chien mort de la rage de rue. Quatre cobayes ont recu en même temps sous la peau 0,25 cen- timètres cubes de la même émulsion. Entre le 22° et 30° jour toutes les souris ont succombé en présentant la paralysie du train postérieur et une conjonctivile purulente. Parmi les cobayes, deux seulement ont suecombé : l’un le 22° et l’autre le 23° jour avec des phénomènes d’apathie et de parésie. b) Douze souris injectées de la même manière avec le virus fixe de Bucarest succombent toutes le 8° et 9° jour après l'infection, présentant la paralysie et la conjonctivite caractéristiques. c) Six souris et quatre cobayes infectés de la même manière ont été traités vingt-quatre heures après, par notre méthode de traitement anti- ‘ rabique, c'est-à-dire en recevant pendant 17 jours 0,25 centimètres cubes de moelle désséchée pendant 5 à 6 jours. Toutes les souris à l’ex- ceplion d'une ont résisté. Parmi les cobayes, 2 ont succombé à la rage, le 38° et 39° jour après l'infection. d) Dix souris et quatre cobayes ont été infectés de la même manière et ensuite traités, en commençant vingt-quatre heures après l'infection, par des injections sous-cutanées de bulbe frais de mouton. Chaque animal a recu pendant 17 jours de 0,2 à 0,25 centimètres cubes d'une émulsion de moelle normale dans la solution physiologique au 1/10. Pendant le trailement une souris et un cobaye ont succombé avec _ des symptômes de faiblesse progressive. Quatre souris et deux cobayes ont succombé encore entre 3 et 15 jours après le traitement, avec des symptômes de rage qui ont duré de 2 à 3 jours. : on NP TS NUE PR TT & . SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE #0 _ L'un de nous, Babes, en collaboration avec Talasesco, avait constaté qu'on pouvait vacciner les chiens contre la rage (1), en leur faisant ingé- rer une grande quantité de substance nerveuse rabique. Fermi en répélant nos expériences, mais en employant de la substance nerveuse normale, à trouvé que, par cette méthode, on pouvait égale- ment immuniser les souris contre l'infection ultérieure par le virus fixe. Voici les résultats de nos expériences de contrôle en nous confor- mant aux indications de Fermi. Huit souris ont recu journellement un gramme de cerveau de mouton dans leur nourriture et cela durant 25 jours.Le second jour toutes ont été inoculées avec 0 gr. 2 de virus de rue au 1/5, en injection sous- cutanée. Cinq souris ont succombé du 13° au 20° jour après l’injeclion, avec les symptômes de la rage, tandis que trois ont survécu. Trois souris injectées en même temps, et qui servaient de témoins, ont succombé également. En répétant cette expérience sur dix autres souris nourries avec de la substance nerveuse normale, quatre seulement ont résisté à l’injec- tion du virus de rue. Nous avons essayé d'immuniser les souris par l'injection de virus fixe. Sept souris ont recu chaque jour du virus fixe frais mêlé à de l'orge. À chacun de ces animaux on a donné 0 gr. 5 de substance nerveuse par jour. Toutes les souris sont mortes entre le 9° et le 15° jour avec les symptômes caractéristiques de la rage. L'émulsion de leur cerveau a produit la rage en 8 jours chez le lapin éprouvé par voie sous-durale. L'expérience répétée sur seize autres souris a donné le même résultat. Il résulte de ces expériences : 1° Que notre virus fixe se rapproche, comme virulence pour les souris, du virus de Sassari. Il tue les souris à coup sûr, même en l’administrant par injection. 29 Que la possibilité d’immuniser contre la rage au moyen de la sub- stance nerveuse normale, démontrée par l’un de nous (Babes) pour le chien, existe aussi pour la souris. 3° Qu'on peut rendre réfractaires contre l'injection sous-cutanée du virus de rue à peu près la moitié des souris traitées par l'injection ou lPingestion de substance nerveuse normale. 4° Nos résultats sont donc de beaucoup inférieurs à ceux de Fermi. 5° Comme le traitement des souris par notre méthode de traitement antirabique (méthode pasteurienne modifiée) donne pour les souris des résultats supérieurs, nous pouvons confirmer l'affirmation faite par l'un de nous en 1898 que l'immunisalion antirabique peut se produire par 2% ss, (1) Babes et Talasesco. Etudes sir la rage. Ann. de l'Ins. Pasteur, VILSS Biocoate. Comupres RENDus. — 1910, T. LXVIII. 6% Sr Pd Par L' 74 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST l'emploi de la substance nerveuse normale, mais qu’elle donne des résultats moins bons que la méthode pasteurienne modifiée. SYPHILIS ET INSUFFISANCE AORTIQUE, par J. BRUCKNER et GALASESGo. En pratiquant systématiquement les réactions de Wassermann et de Bauer-Hecht sur vingt-deux cas d'insuffisance aortique diagnostic clinique sans nécropsie) au hasard de la présentation des malades, âgés de quatorze à soixante-cinq ans, nous avons obtenu dix-sept résultats positifs, soit 77 p. 100. Presque tous nos malades qui ont eu la réaction positive ne se rappe- laient pas avoir eu de maladies infectieuses, et la plupart niaient même la syphilis. Les cas négatifs se rapportent à des jeunes gens, âgés de quatorze à vingt ans, qui tous ont eu le rhumatisme à répélition. Cet énorme pourcentage, sans faire la démonstration indiscutable de la nalure syphilitique, montre au moins qu'il y a plus qu'une simple coïncidence et que, vraisemblablement, c’est la vérole qui joue le rôle principal, pour ne pas dire exclusif, dans la pathogénie de la plus grande partie des insuffisances aortiques. | La réaction de Wassermann doit donc être faite systématiquement chez tous les aortiques, pour dépister la nature et pour instituer le traitement le plus près de l’éclosion de la lésion. CHANCRES SYPHILITIQUES DE LA PEAU CHEZ EE LAPIN, par J. BRUCKNER et P. GALASESCo. En inoculant dans le scrotum des lapins le suc de plusieurs syphilides périvulvaires, suc riche en spirochètes (31 lapins négatifs), nous avons réussi, après de nombreux insuccès, à produire et à reproduire, presque à coup sûr jusqu'au quatrième passage, des chancres indurés typiques. La période d'incubation a été très longue : de 70 jours pour le premier et le deuxième passage, de 40 jours pour le troisième. Cela tient plutôt à la quantité de germes injectés qu’à une adaptation du spirochète. Le chancre débute par un tout petit nodule intra-dermique, dur au toucher, et mobile avec les téguments sur le testicule et ses tuniques. Le nodule intra-dermique devient bientôt saillant, translucide, comme SÉANCE DU A6 DÉCEMBRE 75 un grain de semoule, sous l'épiderme qui s’amincit, tout en gardant sa mobilité avec la peau. À ce moment, il se produit un œdème mou, gélatineux, d'abord cir- conscrit, qui gagne vite le serotum entier ; par simple piqüre, il s'écoule une sérosité très riche en spirochètes qu'on ne peut pas différencier de ceux de l’homme. La durée de cet œdème est d'habitude très courte, de quelques jours à une semaine. Quelquefois, tout s'arrête là et la lésion disparaît complètement avec l'œdème. Le plus souvent, l'œdème disparait seul, et le chancre évolue ; la peau s'érode, el il se produit une légère dépression, qui se couvre de croûtes noiraätres ; les bords de l’excavation deviennent durs, saillants, formant un bourrelet blanc jaunâtre, qui atteint bientôt la dimension de 3-4 mili- mètres ; le chancre, toujours mobile, indépendant du testicule, grandit lentement, jusqu'à égaler le volume d’une grosse noisette; il devient très dur au toucher, tout comme un chancre induré chez l’homme. Le maximum étant atteint, le chancre commence à régresser lente- ment, le bourrelet diminue, la dépression centrale disparaît, Les croûtes tombent, et, après 45 jours environ d'évolution, la guérison est définitive. À la place du chancre, on trouve un cicatrice mince, blanche, parche- minée, légèrement étoilée, intéressant seulement la peau. Tous les chancres n'arrivent pas toujours à ces dimensions; il yen a de plus petits, gros à peine comme un pois, et qui évoluent plus vite. Une seule fois seulement, nous avons obtenu deux chancres, l’un à côté de l’autre, sur le même animal. Enfin, chez deux lapins, par inoculation du deuxième passage dans le testicule mème, la syphilis à évolué d’après la manière décrite par Uhlenhuth au dernier congrès allemand de bactériologie, à savoir : Le testicule est devenu plus gros, plus dur, et par ponction nous en avons retiré un liquide qui contenait énormément de spirochètes : une vé- ritable culture pure in vivo, pour dire comme Uhlenhuth. (Travail de l'Institut anatomique de Bucarest.) SUR UN SPIROCHÈTE THERMOPHILE DES EAUX DE DAX, par J. CANTACUZÈNE. Dans les eaux thermales de Dax on rencontre en abondance un spiro- ehète vivant dans ceux des bassins dont la température varie de 52 à 06 degrés. Cet organisme vit au milieu des touffes de conferves, qui tapissent le fond des bassins, et de préférence dans les couches les plus superficielles, celles qui se dressent verticalement du fond vers la 7 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST lumière. Dans les couches profondes du feutrage d’algues, au contact du subsiratum rocheux, ces spirochètes sont {rès rares. Leur longueur, très variable, mesure de 30 w à 100 v. Leur largeur varie de 1/2 à 21/2u. À ces différences de largeur correspondent aussi des états très différents de la chromatine. Ils ont une forme aplatie et rubanée. Examinés directement, sans coloration, l’un des bords apparaît comme beaucoup plus réfringent que l’autre; la portion pâle, non réfringente, est plus large que la première. Ces spirochètes adhèrent fréquemment par une extrémité aux filaments d’algues, tandis que le reste du corps se démène et bat l’eau en tous sens, en même temps qu'il présente desmouvementsderaccourcissement et de détente brusques dans le sens de la longueur. Ils rampent à la surface des algues en avançant par une série d’ondulations lentes. Il m'a été impossible de constater la présence d’une membrane ondulante, d’un flagellum ou de cils. Ils ont tendance à former des amas de filaments agglutinés en échevaux inextricables. Cet organisme présente, à la façon du spirochète plicelilis d'Ehrenberg, deux ordres de sinuosités: de grands tours de spires en nombre variable et de plus une série de petites sinuosités où plissements entre deux tours de spires consécutifs. Jamais il n’atteint les longueurs de 150 à 200 v, signalées par Ehrenberg. Sur les préparations fixées par les vapeurs osmiques puis colorées par la méthode de Giemsa on constate les détails suivants. Le corps va s’amincissant légèrement vers les extrémités sans se terminer pour cela en une pointe effilée ; lé milieu du corps est toujours notablement plus large que les extrémités. On distingue facilement trois sortes d'indi- vidus ou plutôt trois états de ce microorganisme : a) La majorité est composée d'individus minces (1/2 de diamètre) dans lesquels on distingue nettement une sorte de filament ou de bou- din axial, plus chromatique que le resie du protoplasme, plus rappro- ché de l’un des bords, et dont la forme spirale suit exactement les sinuosités du corps. Ge filament semble cesser vers les extrémités. b) Un certain nombre d'individus plus courts et plus larges que ceux de la première catégorie (1u à 1/2 de large) ; là le filament axial n'existe plus, mais la substance chromatique forme une série de petites. masses distinctes et disposées sans ordre apparent tout le long de l’or- ganisme. c) Un certain nombre d'individus, plus rares encore, présentant vers le milieu de leur longueur un renflement très sensible, pouvant mesu- rer 2et 1/2 de longueur, tandis que le reste du corps ne mesure pas plus de 1 u à 1/2u de large. Dans ce cas on ne trouve ni boudin chromatique ni masses chromatiques éparses. Toute la matière chromatique est accumulée dans le renflement central. Ces individus se colorent dans toute leur longueur avec plus d'intensité que d'autres. SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 11 d) Certains individus enfin présentent non pas un seul mais deux renflements analogues, symétriquement disposés à droite et à gauche de la portion centrale du corps, contenant chacun une masse chroma- tique et séparés par une région lrès amincie. On ne peut guère inter- préter cet état que comme un phénomène de division nucléaire et de division transversale de la cellule. Ce spirochète rappelle par beaucoup de traits le Sp. plicetilis d'Ehren- berg, récemment étudié par Schaudinn. La faculté de vivre dans des eaux à 56 degrés constitue un trait intéressant de sa biologie et je propose de le désigner sous le nom de Sp. Daxensis. ANTICORPS ANTIMALLÉINIQUES ET FIXATION DU COMPLÉMENT DANS L'HYPERSENSIBILISATION PAR LA MALLÉINE, par M. Cruca. - Valenti (T) (4) a observé que le sang des animaux morveux contient un anticorps spécifique qu'il a mis en évidence par la méthode de la fixation du complément. Les antigènes employés par lui étaient la malléine brute (sol. 1 p. 100 en sérum physiologique) à la dose de 0,1 et une émulsion de microbes vivants. Nous nous sommes d’abord pro- posé de voir si l'on peut par la malléine hypersensibiliser les animaux du laboratoire. Nous avons d’abord déterminé la dose, mortelle pour le lapin adulte, de malléine précipitée par l'alcool. Cette dose est de 25 centigrammes sous la peau et de 45 milligrammes par kilogramme d’animal en injection sous la dure-mère. Les animaux inoculés sous la peau meurent en douze heures environ; ceux inoculés dans le cerveau meurent en une heure ou une heure et demie. Cela étant établi, nous avons injecté à plusieurs lapins, sous la peau, 10 centigrammes de malléine précipitée. Un de ces animaux rece- vait les jours suivants sous la dure-mère une injection de 0,4 milli- grammes de cette substance en solution dans 1/8 de centimètre cube d une solution physiologique. Cette opération a été pratiquée journelle- ment. Les phénomènes d’anaphylaxie commencèrent à se produire à partir du dixième jour, jamais avant. L'animal crie, présente des con- vulsions, de la dyspnée, de l’insensibilité cornéenne; il tombe sur le côlé et meurt en 5 ou 6 heures. Chez ceux qui ne succombent pas, les phénomènes d'intoxication disparaissent en 6 à 8 heures. Nous avons cherché également à préciser au bout de combien de temps l’anticorps malléinique apparaît dans le sang des animaux qui (4) Leitschrift für Immunitätsforschung. 78 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST ont recu sous la peau une seule injection de 10 centigrammes de malléine précipitée. Dès Le troisième jour après l'injection, le sérum des animaux contient un anticorps fixant énergiquement le complément en présence de la solution de malléineprécipitée prise comme antigène. Nous attirons spécialement l’attention sur ce fait que pour obtenir des résultats évidents il faut employer des solutions de malléine extrè- mement diluées. Toute solution de malléine précipitée dont le titre est au-dessous de 1/5.000 fixe à la dose de 0,3 le complément sans l'inter- vention de l’anticorps. Les solutions employées par nous ont toujours été inférieures comme dilution à 4/5.000. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale.) LE RAPPORT EXISTANT ENTRE LE TISSU MUSCULAIRE LISSE ET LE TISSU ÉLASTIQUE, par Tu. MIRoNEsCo. La disposition du tissu élastique et son rapport avec les fibres mus- culaires lisses a été signalée déjà par Smirnow (Smirnow, Anatomische Anz-iger, B. XV, 1899). Cet auteur, en examinant la couche musculaire externe de l'estomac du chat, a observé que les fibres élastiques pénè- trent dans les interstices et même entre les fibres musculaires. Dans un travail sur la disposition du tissu élastique dans la paroi de l’estomac chez l’homme (Berliner klinische Wochen., 1905), nous avons insisté sur la relation intime existant entre le tissu musculaire lisse et le tissu élastique, ces deux tissus se trouvant toujours étroitement associés. Cette constatation ne se rapporte pas d’une facon exclusive aux organes creux, mais elle s'applique aussi à tous les organes riches en fibres musculaires lisses. Ainsi, par exemple, sur des coupes de la prostate, chez l'enfant, on peut voir l'abondance du tissu élastique et du tissu museulaire lisse, ainsi que le mélange intime de ces deux tissus. Nous avons fait la même constatation dans le tissu utérin; le réseau élastique nous a paru encore plus développé dans l’utérus, après la délivrance. Cette intime relation entre le développement des tissus lisse et élas- tique du muscle, nous l'avons constatée, non seulement chez l’homme, mais aussi chez les animaux. Ainsi, dans l'estomac de la grenouille, le réseau élastique de la muscularis mucosæ ainsi que de la couche muscu- läire proprement dite de la paroi présente une disposition absolument identique à celle que nous avons décrite chez l'homme. SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 79 Même chez les sangsues, nous avons fait la même constatation. On sait que dans la paroi du corps des sangsues, il existe des fibres muscu- laires lisses d’une forme particulière. Cette couche musculaire est très riche en fibres élastiques. On voit une sorte de fine membrane élastique, entourant complètement les fibres musculaires. La méthode que nous avons employée pour la mise en évidence du réseau élastique a été celle de Weigert. Cette méthode ne nous a pas permis de constater les détails décrits par M. Athanasiu, qui s’est servi de l’imprégnation par le nitrate d’ar- gent pour la mise en évidence des fibres élastiques. Il est vrai que la disposition des fibres élastiques entourant les cellules musculaires, que nous avons signalée plus haut chez la sangsue dont les fibres muscu- lures sont plus volumineuses, rappelle de très près la disposition décrite par M. Athanasiu chez les vertébrés supérieurs, d’après les préparations imprégnées à l’argent. Quoi qu'il en soit, mes études m'avaient conduit à des conclusions analogues à celles de M. Athanasiu, et, dans mon travail sur le réseau élastique de la paroi stomacale chez l’homme, j'avais émis l’idée que, selon toutes les probabilités, le tissu élastique constitue une sorte de point d'appui pour l'élément contractile et est par conséquent, au point de vue physiologique, sen adjuvant. Cette opinion se trouve encore appuyée par ce que j'ai constalé chez la sangsue, dont les fibres muscu- laires sont entourées d’une sorte de membrane élastique. (Travail de l'Institut de pathologie et bactériologie.) SUR LA PRÉSENCE DANS LES PRODUITS SYPHILITIQUES D UNE THRICHOBACTÉRIE PATHOGÈNE (Cladothrix stereotropa, n. sp.), par G. Proca-et P. DaniLa. Les formes spirillaires du treponema pall. que nous avons cultivé dans le milieu de Schereschewsky sont associées à une thrichobactérie - polymorphe du genre Cladothrix, qui, prenant quelquefois l'aspect d'un bactéroïide, apparaît plus souvent à l’état de bactérie ovoïde et de gros bacille à bouts carrés. La bactérie filamenteuse que nous avons isolée pousse bien sur les milieux usuels à 37 degrés et à la température de la chambre; elle fait coaguler le lait, donne un entonnoir de liquéfaction dans la gélatine, liquéfie lentement le sérum, trouble le bouillon, en formant quelquefois un voile dense à sa surface, et brunit la pomme de terre, sur laquelle la culture s'étend en couche sèche et ridée à 37 degrés. 80 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST A la surface des milieux solides et surtout sur le sérum faiblement coagulé à 60 degrés, dn trouve des filaments formés de plusieurs articles et présentant une pseudo-ramification des plus évidentes; on conslate aussi que les formes bacillaires donnent naissance à des cor- puscules sphériques ou ovoïdes, isolés ou réunis en amas, mais qui prennent plus souvent l'aspect d’une diplobactérie. Par des passages successifs sur gélose, on obtient la forme bacillaire pure; en faisant alterner régulièrement les milieux solides avec les milieux liquides, on passe de la forme bacillaire à la forme ovoïde et inversement, mais celte dernière forme tend à se fixer. Les bacilles sont mobiles et produisent des spores; la forme ovoïde ne présente pas de mouvements actifs. Les deux formes prennent le Gram. Les cellules de la thrichobactérie sont revêtues d'une membrane qui à certains moments se rompt pour en laisser sortir des formations bacillaires plus minces, souvent recourbées, étranglées au milieu et colorées en bleu par le Giemsa, tandis que les membranes sont colorées en violet. Nous avons choisi, pour désigner l'espèce, la qualification de seterc- tropa, parce que dans le cas de notre Cladothrix on voit le premier exemple d’une bactérie pathogène montrant d'une facon particulière la tendänce d'appliquer son corps aussi complètement que possible contre des corps solides (1). En eflet les caillots mous de sérum qui sont suspendus dans la solu- tion Locke sont non seulement recouverts, mais pénétrés par la Cladothrix stereotropa. Lorsque nous avons remplacé les petils blocs de sérum coagulé par les globules rouges du sang de poule (sang laqué), les formes ovoïdes de la cladothrichée se sont altachées aux noyaux, pénétrant souvent soit dans des vacuoles situées dans le corps même des noyaux, soit dans des encoches plus ou moins profondes, à la périphérie de ces éléments. La pathogénité de Cladothrix stereotropa est tout aussi caractéris- tique : inoculée dans la chambre antérieure, chez le lapin, eile produit une héralite intense avec néoformation d'un réseau vasculaire, qui des- cend comme un rideau, d’un rouge vineux, sur la cornée; d'autres fois on observe un anneau d'injection péri-kératique dépassant le limbe de 1-3 millimètres. En même temps la cornée perd plus ou moins de sa transparence et de son poli, d’une manière diffuse ou seulement par placez, au voisinage du réseau vasculaire. À part l'intensité de la réaction et la brièveté de l'incubation (24 à 48 h.), cette kératite a des analogies frappantes avec la kératite de (1) C’est la définition du stéréotropisme d’après J. Loeb. La dynamique des phénomènes de la vie, page 286. : cs du * à SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 81 Bertarelli que nous avons pu nous-mêmes reproduire chez le lapin avec le virus syphilitique, inoculé par scarification. Les cultures employées (6° et 7° passages) ne renfermaient pas de formes spirillaires. (Laboratoire de pathologie générale.) SENSIBILISATION DES ANIMAUX A LA TUBERCULINE PAR UNE INJECTION SOUS-CUTANÉE DE LA MÊME SUBSTANCE, par A. SLATINEANU et D. DANIELOPOLU. Il résulte de nos recherches antérieures que la tuberculine peut sen- sibiliser un cobaye normal pour une inoculation ultérieure de bacilles tuberculeux. En continuant la série de recherches sur l'anaphylaxie par la tuber- culine, nous avons essayé si une injection sous-cutanée de tuberculine pouvait sensibiliser l'animal, non seulement pour l'injection tubercu- leuse, mais encore pour la tuberculine même. Nous avons fait ces recherches sur le lapin el le cobaye. La première injection a été faite sous la peau, en employant la dose d'un milligramme de tuberculine précipitée par l'alcool. La deuxième inoculation a été pratiquée dans le cerveau (cobaye) ou sous la dure-mère (lapin). Voici en résumé les résultats que nous avons obtenus : I. £xpériences sur le lapin. — 1° Le lapin, après inoculatiou par voie sous-cutanée d’une dose d’un milligramme de tuberculine préci- pitée, est plus sensible à une injection ultérieure sous la dure-mère que le témoin de même poids (1.000-1.500 grammes). Tandis que l’animal sensibilisé présente, quelques minutes après la deuxième inoculation, des phénomènes généraux très graves (convulsions généralisées et cris et ensuite un état de coma qui dure de 15 minutes à une heure), le lapin normal, avec la dose de 14 miligrammes de tuberculine précipitée, ne présente aucun de ces troubles. La dose minima, qui provoque quelques troubles légers (nullement comparables à ceux obtenus chez les animaux sensibilisés), est de 2 cen- tigrammes et demi chez le lapin normal (poids 1.500 grammes). Avec la dose de 4 centigrammes, on obtient chez le lapin normal de même poids des phénomènes très graves et quelquefois la mort. 2° En faisant varier l’intervalle de temps entre l'injection sensibili- sante et l'inoculation sous la dure-mère (le 4°, 7°, 24°, 29° jour), nous nous Sommes convaincus qu'il faut au moins 7 jours après l'injection 82 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST sous-cutanée pour obtenir un état anaphylactique suffisant. Cet état d'hypersensibilité dure jusqu’au 29° jour, date à laquelle nous avons interrompu nos recherches. 3° Comme il est établi que la sensibilisation de l'animal par un anti- gène quelconque est d'autant plus manifeste que la dose sensibilisante est plus petite, nous avons fait varier dans une autre série de recherches la quantité de tuberculine injectée la première fois. Nous n’avons observé aucune différence entre les animaux inoculés avec des doses différentes (1 milligramme, 5 milligrammes, 19 milli- grammes). Il. £'xpériences sur le cobaye. — 1° Tout comme chez le lapin, on peut obtenir sur le cobaye un état d'hypersensibililé manifeste vis-à-vis de la tuberculine, par une inoculalion sous-cutanée préalable de la même substance. Le cobaye ainsi traité et inoculé ultérieurement dans le cerveau avec un milligramme de tuberculine précipitée présente quelques minutes après la deuxième injection des convulsions généralisées, ensuite un état comateux qui fait croire à une mort imminente. La plupart des animaux reviennent à leur état normal après l'injec- tion, au bout d’un temps qui varie entre une demi-heure et 3 heures. Le cobaye normal de même poids (300-360 grammes) ne présente ces troubles qu'avec la dose de 3 milligrammes et demi. 20 En faisant varier les intervalles de temps nous avons trouvé que” cet état d'hypersensibilité n’était manifeste que le 11° jour à partir de l'injection sous-cutanée, et durait au moins jusqu’au 27° jour. Le sérum de nos animaux {lapins et cobayes) avait la propriété de fixer l’alexine en présence de la tuberculine précipitée comme antigène. Nous donnerons dans une autre communication des détails sur la réaction de fixation. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine.) SENSIBILISATION DES ANIMAUX A LA TUBERCULINE PAR UNE INOCULATION INTRAVEINEUSE PRÉALABLE DE LA MÊME SUBSTANCE, par À. SLATINEANU et D. DANIELOPOLU. Dans une séance antérieure, nous avons relaté les résultats de nos recherches sur la sensibilisation à la tuberculine obtenue chez le lapin et le cobaye après une inoculation sous-cutanée de cette même substance. Dans une autre série d'expériences, nous avons changé la voie de la PEN ES A PT I PT SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 83 première inoculation et nous avons introduit la tuberculine dans la veine. Voici les conclusions auxquelles nous nous sommes arrêtés : 1° Tout comme par la voie sous-cutanée, on peut obtenir par une inoculation intraveineuse de tuberculine précipilée, une sensibilisation du lapin à une injection du même antigène sous la dure-mère. En effet, le lapin, préalablement injecté dans la veine avec un milli- gramme de tuberculine précipitée, est pris, quelques minutes après linoculation sous la dure-mère d’un centigramme et demi du même anti- gène, de troubles graves (convulsions généralisées, cris de l’animal et ensuite un état comateux). Cette quantité de tuberculine n’est pas capable de provoquer les mêmes effets chez un lapin normal de même poids (1.000-1.300 gr.). 2° Tandis que, pour les animaux sensibilisés par la voie sous- cutanée, le début de la période anaphylactique s'établit vers le sep- tième jour, les animaux chez lesquels la première injection a été faite dans la veine ne présentent, après l’inoculation sous la dure-mère, les troubles décrits plus haut que si cette dernière injection a été pratiquée au moins quatorze jours après la première. 3° Comme pour la voie sous-cutanée, la dose de la première injection (intra-veineuse) ne semble avoir aucune influence sur le degré de sensi- bilisation de l'animal. 4° Le sérum de nos animaux avait la propriété de fixer l’alexine en présence de la tuberculine précipitée comme antigène, recherches que nous publierons en détail dans une autre communication. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine.) j k A TUE RP DE | /Qg 46 D: ï 4 Léna 114 PAUL f BECTEGR ë sad “ie oi a OO (Br RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 4 JANVIER 1910 SOMMAIRE BrANbzIS (R.) : Fibres muscu- GAUTRELET (JEAN) : Contribution à laires lisses du rein pathologi- l'étude de la choline dans l’orga- QUE: à: 410 MORE MER EE SOMME TION TRE ee tte a ds alto de . 86 Présidence de M. Coÿne, président. FIBRES MUSCULAIRES LISSES DU REIN PATHOLOGIQUE, par R. BRANDEIS. L'étude du tissu musculaire du rein entreprise par Jardet{1), a permis à cet observateur de déceler des fibres lisses très abondantes dans quelques cas d’affections rénales. ë « Ces fibres occupentexclusivement l’espace périvasculaire et ne s’en éloignent jamais pour se perdre au milieu des tubes du rein. Nous ne les avons jamais rencontrées dans la substance corticale. » C’est en ces termes que l’auteur précité résume ses constatations. L'étude histologique d’un rein dont nous présentons des préparations microscopiques, confirme la présence des fibres musculaires périvascu- laires signalées par Jardet, infirme d’autre part la stricte limitation de ces fibres au tissu conjonctif des espaces vasculaires. Dans ce rein il existe des lésions banales de néphrite mixte. La sclérose y apparaît nettement développée à partir des territoires péri- vasculaires où abondent les fibres musculaires lisses. Le tissu scléreux, (1) Jardet. De la présence dans les reins à l’état normal et pathologique de faisceaux de fibres musculaires lisses. Archives de Physiologie, 1886, 3° série, t. VII, 1% semestre, p. 94. 86 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX jeune, pénètre le parenchyme rénal, enserre les tubes urinifères et les glomérules. Manifestée par de larges tractus, cette sclérose présente ceci de particulier, c'est qu'au tissu conjonctif de nouvelle formation se mélangent des faisceaux grêles de fibres musculaires lisses. C'est une cirrhose myoconjonctive dont les éléments prennent leur origine dans les zones conjonctives périvasculaires. A l'encontre des faits observés par Jardel, notre cas montre que l'hyperplasie musculaire ne reste pas toujours limitée au seul périvas- culum : elle peut suivre l’hyperplasie conjonctive dans ses manifestations et, de ce fait, pénétrer dans la substance rénale. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA CHOLINE DANS L'ORGANISME, par JEAN GAUTRELET. FE — Dans une série de notes antérieures, nous avons exposé Île résultat de nos recherches relatives à la présence de la choline dans certains organes animaux. Blanchetière et Chevalier (juillet 1909) se sont élevés contre partie de nos conclusions. Nous rappellerons tout d’abord que, pour affirmer la présence de cho- line, nous nous sommes basés jusqu'ici, quoi qu’en ait dit M. Schæffer, sur deux tests : la caractérisation des chloroplatinates et la réaction de. Florence. La première partie de la présente note a pour objet de ren- forcer nos conclusions primitives et de discuter, en particulier, l’hypo- thèse de Blanchetière quant au rôle des acides gras. Suivant la méthode exposée antérieurement, nous avons précipité l'extrait alcoolique provenant de 900 grammes de pancréas de cheval par le chlorure de platine. A. — Les caractères cristallographiques et physiques (solubilité, action sur la lumière polarisée des cristaux néo-formés) des chloropla- tinates octaédriques obtenus, permettent de les identifier à des sels de choline. B. — La réaction de Florence ne saurait prêter à discussion; les cristaux de coloration noirâtre ayant la forme de parallélogrammes ou de tablettes à angle rentrant, maclés parfois en croix, apparaissant presque instantanément au sein de stries ocracées et disparaissant après quelques minutes, sont caractéristiques. Ce neSaurait être des cristaux d'acides gras ayant fixé de l’iode : 1° Ces cristaux apparaissent avec la plus grande netteté dans les solutions alcooliques d'extrait pancréatique, sans qu'il soit besoin d’évaporer sur lame la solution (évaporation qui favoriserait par refroidissement la cristallisalion des acides gras); ® SÉANCE DU À JANVIER 81 2% l'addition d'eau à l'extrait alcoolique concentré et évaporé presque à siccité, favorise l'apparition des cristaux de Florence; 5° un essai com- paratif de réaction faite avec une solution d'acide gras n'a pas abouti avec la liqueur iodo-iodurée à la formation de cristaux FAnparapies aux cristaux d'iodo-choline. C. — Peut-on nous accuser d’'hydrolyser les lécithines contenues dans les extraits organiques? 1° Nous avons toujours eu soin d'évaporer l'extrait alcoolique d'organes à une température inférieure à 50 degrés et sans acidification préalable ; 2 nous avons parallèlement procédé sur. un échantillon d'extrait pancréatique à l’évaporation dans le vide, sans action de la chaleur; le liquide sirupeux obtenu donna lieu à la caracté- risation aussi nette des cristaux d’iodo-choline; 3° ayant évaporé com- parativement une solution alcoolique de jaune d'œuf, nous avons cons- taté l'absence de réaction de Florence, ce qui indique que le procédé utilisé n’hydrolyse pas les lécithines et que les lécithines ne donnent pas de réaction avec la liqueur iodo-iodurée (Cf. Rosenheim); 4° il ne saurait être question de phénomènes d’autolyse; les organes ont tou- jours été prélevés sur des animaux abattus récemment, une demi-heure tout au plus avant d'être mis à macérer dans l'alcool; ayant d'autre part conservé trois et quatre jours les extraits alcooliques partiellement évaporés d'organes que nous considérons comme ne renfermant pas de choline, nous n’avons jamais obtenu de cristaux de Florence. D. — Sans doute la triméthylamine donne la réaclion de Florence et des chloroplalinates, mais le double fait démontré par Denigès que la réaction iodo-iodurée n'apparaît dans un liquide renfermant la trimé- thylamine qu'après salification et qu’en outre les cristaux alors obtenus présentent certains caractères morphologiques distincts de ceux de l'iodo-choline, nous permet de la différencier d'avec la choline. Dans cet exposé, nous n'avons parlé que d'extraits pancréatiques, mais les données s'appliquent aussi bien aux extraits de thyroïde, rate, ganglions lymphatiques, reins, sur lesquels nous les avons vérifiées à nouveau. Nous pouvons donc conclure de ces faits qe ces organes renferment une substance présentant les caractères du noyau choline tel qu'on le définit chimiquement à l'heure actuelle. D'ailleurs, aboutissant aux mêmes résultats que nous ont affirmés la présence de la choline, Otto von Fürth et Schwarz (1908) dans la muqueuse intestinale et la thyroïde, Schwarz et Lederer (1908) dans la rate, le thymus et les ganglions lym- phatiques, Parisot (1909) dans le thymus et le tissu lymphatique. IL. — Un certain nombre d'auteurs, Borultau, Müller, Busquet et Pachon, vérifiant ou amplifiant les conclusions de Modrakowski, ont insisté récemment sur le rôle hypertenseur ou vaso-constricteur au moins de fortes doses de choline, et ce, contrairement aux affirmations de Halliburton, Desgrez et Chevalier en particulier. Est-ce à dire que 88 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX a nous ne puissions plus opposer l'appareil cholinogène à l'appareil chro- maffine ou adrénalogène? Nous ne le pensons pas. Tout d’abord, les conclusions de Modrakowski sont l’objet de contro- verse. Au Congrès de Würzbourg, Otto von Fürth renouvelle ses affir- mations quant à la présence de la choline dans la thyroïde : Kinoshita a vérifié la pureté des chloraurates; décomposant ceux-ci par H°S, Otto von Fürth a obtenu un produit abaissant la pression; Lohmann a égale- ment obtenu par eristallisations successives des chloraurates de choline un produit certainement pur et hypotenseur (août 1909). En second lieu, nous n’avons jamais prétendu qu’à la seule choline puisse être dévolue la fonction hypotensive; on ne saurait, ilest certain, attribuer (Cf. Halliburton) à la présence de choline dans les extraits glandulaires, l'effet hypotenseur qui persiste après injection d’atropine; mais le fait qui ressort de nos recherches est la présence d'un noyau choline, ou en dernière analyse, si l’on n’exige pas une telle précision, d’un « noyau triméthylamine », dans la partie hypotensive des extraits organiques étudiés : dans quelle condition ce noyau choline est-il lié à la substance dont l'effet vaso-dilatateur persiste après l’atropine (histone de Pugliese)? C'est un point à établir. (Travail du laboratoire de physiologie.) Le Gérant : OCcTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. SÉANCE DU 22 JANVIER * Aonarn (CH.), Bénaro (HENRI) et Gacneux (Cx.) : Leuco-diagnostic du CARE A ne MN ei aie ee ten AuEr (J.) et Lewis (P.-A.) : La cause dela mort dans l’anaphylaxie aiguë du cobaye . . . . . Baizcer (Arice) : Recherches sur la teneur en fer du foie, dans les deux sexes, de la naissance à la DADETNÉS MR One BerGer (Euire) : Sur la fusion stéréoscopique des images se des- sinant sur des points non identi- ques des deux rétines . . . . . . .. CLauDe (HENrt) et LEÉJONNE (PAUL) : Contribution à l'étude de la patho- génie des crises épileptiques . . . . FressinGer (Noerz) et Lyon-CAEN (Louis) : Altérations des canalicules biliaires intercellulaires . . . . . .. Fanzr (Guino) : De la réaction pré- cipitante dans le diagnostic de la tuberculose des bovidés. . . . .. 4 Freic (C.) : Vases à revêtement interne dendothélium vasculaire pour la conservation du sang in vi- tro. Absence de coagulation au contact d'endothélium d'espèce hé- lEROPÈNE CE Larcnez-LaAvaAsrINE (M.) et BAUFLE (P.) : Eutérococcémie et hématome suppuré du grand droit abdominal een MbIqUe.. . .: .. ... LAIGNEL-LAVASMINE et LASAUSSE Sur l'analyse chimique du liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux (Première note). . . . .. Laprcoue (Louis) : Courbe vitale dufer du foie dans l'espèce humaine. Baveran (A.) et Perrin (A.) : Cul- ture de la Leishmania Donovani en MEME AP". AE 0, Lortar-Jacos (L.) et LaBsé (H.) : L'indosé urinaire anormal symp- tôme précoce du diabète: sa valeur diagnostique dans les états diahéti- PONRE SOMMAIRE ques uses Mae M EME SE Marie (A.) et BEaussarr : La tu- berculo-réaction en médecine men- ES QNE LE RE Mais (C.) et Lecer (M.) : Leuco- cytozoon d’une Tourterelle (Turtur humilis) et d'une Sarcelle (Querque- dula crecca) du Tonkin . . ... .. MAuUREL et ARNAUD : Influence de la colchicine sur les dépenses de l'organisme chez le lapin . . .... MEesrrezar (W.) : Biligénie hémo- lytique locale dans les mucocéles des sinus frontaux, analyse chimi- que et cytologique d’un nouveau CASE RES PÉRSE ME S relEte COP un MuLon (P.) : La méthode des mi- tochondries (de Benda) appliquée à la corticale surrénale du cobaye. . Paxisset (L.) : Action précipitante du sérum des animaux morveux sur DRM lTÉMne SE PAS Rene PAS PÉREZ (CHARLES) : Métamorphose de l'intestin postérieur «chez les NUS GIE SE VAS Te UE PE PErRoNcCIro (ALDo) : Isotoxicité du sang d'animaux traités avec le sé- nn anse PRE Nr SR REMLINGER (P.) et Nourt (O.) : Les microbes pathogènes du sol peu- vent-ils être entraînés à la surface DES ÉLANE NS Tee Lt RETrERER (Éb.) et LELIÈVRE (AUG.) : Procédé simple pour voir que le ganglion lymphatique fabrique des RÉNALE SANS RARE ER Se ROSENTHAL (GEORGES) et CHAZARAIN WErzec (P.) : Bases scientifiques de la bactériothérapie par les fer- ments lactiques (suite). Le bacille bulgare contre le bacille pyocyani- que; importance de l'acide lacti- que. Disparition du bacille pyocya- pique; transformation du bacille bulgare en streptocoque lactique. . ROSENTHAL (GEORGES) : L'enquête Brococre. Compres RENDuS. — 1910. T, LXVII. î 89 (le) [er] 117 105 100 (Le) Le] Le à 207 } 90 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE scientifique sur la bactériothérapie lactique (suite). Bacille bulgare con- trel’anhémobacille entérocogène du rhumatisme. Incontamination du Réunion biologique de Nancy. Moreaux (RENÉ) : Sur la structure et la fonction sécrétoire de l’épithé- liunm de la trompe utérine chez les LU Pre A CAS A 4 M LU ET Mimet RAS - 147 . SEILLIÈRE (GAsrox) : Sur la diges- Perrin (M.) et JEanpeuzze (P.) das Re de Ge de 107 | Moindre résistance des lapins thy- | ne SA Dos $ 18 | roïdectomisés à l'intoxication par la communication de M. G. Finzi. . 128 | 1 Chlorure mercurique (Troisième VEIULON (A.) et Maz (P.) : De note) : 146 l'emploi des nitrates pour la culture RCE (Louis) ci Barr (Mau- de l'isolement des microbes anaé- RICE) : Athérome expérimental . . . 144 pee He F are A FES de ie SPILLMANN (L.) : Dispositif facili- YAmANOUCHr, (+) 1 Actionede tant la recherche du spirochète au l'atoxyl sur les trypanosomes dans moyen du condensateur à fond lorganisntet:r.1 ts tu ie Le 0 Obs cae ts RNRE INS EES 14h Présidence de M. Letulle, vice-président. ALTÉRATIONS DES CANALICULES BILIAIRES INTERCELLULAIRES, par NoEz FIEssiNGER et Louis LYoN-CAEN. Les canalicules biliaires intratrabéculaires présentent fréquemment. des modifications de leur calibre et des altérations de leur parcours. MM. Letulle et Nattan-Larrier 1902) ont antérieurement décrit leurs déformations dans les cirrhoses, dans les hépatites dégénératives et dans les sténoses biliaires, ils ont montré la fréquence des dilatations cylindriques et ampullaires au cours de ces affections qui intéressent le: parenchyme hépatique. À la suite de ces auteurs Jagié, Browiez, Abramow et Samoilovicz (1904), enfin Abramow (1905) ont étudié ces altérations surtout au cours des stases biliaires. Nous avons repris cette étude en ayant recours à l'expérimentatiom de façon à saisir d’une façon plus précise les altérations tubulées. Notre matériel d'expérience se compose de batraciens (triton, salamandre maculeuse, grenouille), de lapins et de chiens. Ces animaux furent les uns intoxiqués (à l’aide de l'huile phosphorée), les autres opérés de facon différente (ligature du cholédoque, ligature de l'artère hépatique). Les pièces fixées au formol bichromaté (technique de Regaud) furent les unes colorées à l'hématoxyline au fer, les autres examinées après. coupes à réfrigération. Les conclusions auxquelles aboutissent ces. expériences peuvent ainsi se résumer : 1° Les altérations des canalicules traversent schématiquement quatre 21 4 on SÉANCE DU 22 JANVIER 91 étapes. Dans une première, dite de dilatalion régulière, le calibre du canalicule se trouve régulièrement dilaté. Ultérieurement, le canalicule atteint le deuxième stade de dilatation irrégulière avec élal bosselé (sur- tout très nette chez les batraciens, plus rare chez les mammifères), plus tard une communication se fait entre les ampoules du canalicule et les vacuoles de la cellule, stade de communication vacuolaire (1), enfin, pour finir, le canalicule entre en communicalion avec de fines vacuoles déve- loppées sur l'interstice de séparation de deux cellules, et, écartant les cellules, ne tarde pas à s'ouvrir dans les espaces sous-endothéliaux ; c’est le stade de communication canaliculo-interstitielle. Ce dernier stade cons- titue le prélude de la dissociation trabéculaire qui ne se retrouve que sur les foies très altérés par intoxication (Hanot) ou par cadavéri- sation. 2 De la comparaison de nos expériences, il résulte que ces altérations canalieulaires ne sont nullement la conséquence d’une stase biliaire. La rétention biliaire sur le chien fait souvent dilater les canalicules, mais d'autres facteurs tels que les intoxications agissent de la même façon. Les altérations canaliculaires accompagnent la dégénérescence des cellules hépatiques de bordure, non pas toutes les dégénérescences, car les grandes dégénérescences graisseuses ne semblent pas coexister avec ces altérations, mais plus particulièrement la dégénérescence atro- phique, qu'elle soit granuleuse et graisseuse comme chez la grenouille d'automne, ou qu’elle procède d’une condensation des granulas d’Alt- mann (dégénérescence atrophique granuleuse), pour aboutir à la dégé- nérescence atrophique complète comme chez les mammifères. : Nous croyons que la dégénérescence cellulaire diminue la résislance élastique du protoplasma des cellules bordantes et en favorise la rétrac- tion. [l n’est pas nécessaire que la pression interne soit augmentée pour que, dès l’altération cellulaire établie, les canalicules se dilatent. L'exis- tence des altérations canaliculaires dans les intoxications expérimen- tales, ou dans les hépatites degénératives (Letulle et Nattan-Larrier) démontre que la dilatation au cours des stases biliaires ne se produit qu'à la faveur de lésions cellulaires (2). Cependant, il se trouve une exception à cette règle. Après injection d'hémoglobine intraveineuse x au chien, nous avons assisté à une dilatation évidente des canalicules (1) De nos examens histologiques il semble résulter que les canalicules biliaires intracellulaires de Browicz observés sur des foies de nouveau-nés ictériques ou sur des foies cardiaques appartiennent à des altérationus ana- logues, et sur une cellule altérée d’Axolotl, nous avons vu très nettement l'évacuation d’une vacuole dans le canal dilaté déterminer un fin trajet « fistuleux » à contours irréguliers. (2) L'un de nous a examiné le foie d’un ictère par rétention, d'origine can- céreuse, où les dilatations caualiculaires n’appartenaient qu'aux trabécules dont les cellules étaient frappées de dégénérescence. 92 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que l’on doit attribuer, comme nous le démontrerons plus tard, à une dilatation par encombrement. 3° Quoi qu'il en soit, les altérations canaliculaires et les commumi- cations canaliculo-interstitielles se produisant à la suite des dégénéres- cences atrophiques, toute cause de dégénérescence hépatique peut être considérée comme une cause possible de ces altérations canaliculaires. Ne peut-on pas y voir aussi un des facteurs anatomiques des iclères biliphéiques au cours des processus toxiques, infectieux ou dégéné- ratifs du foie? L'altération parenchymateuse entraîne une solution de continuité sur le trajet du canalicule et ainsi permet l'issue des produits de la sécrétion biliaire dans les espaces sous-endothéliaux. (T'ravail des laboratoires de clinique thérapeutique, professeur Albert Robin, et de pathologie générale, professeur Bouchard.) BASES SCIENTIFIQUES DE LA BACTÉRIOTHÉRAPIE PAR LES FERMENTS LACTIQUES (suite). LE BACILLE BULGARE CONTRE LE BACILLE PYOCYANIQUE ; IMPORTANCE DE L'ACIDE LACTIQUE. DISPARITION DU BACILLE PYOCYANIQUE ; TRANSFORMATION DU BACILLE BULGARE EN STREPTOCOQUE LACTIQUE, AE par GEORGES ROSENTHAL et P. CHAZARAIN WETZEL. Nous avons étudié la symbiose du bacille bulgare et du bacille pyocya- nique dans des tubes de lait écrémé, milieu également favorable au développement de ces deux germes, condition indispensable (Bise) d'une étude sérieuse de la concurrence vitale. Les résultats obtenus nous per- mettent de résumer l’évolution de cette symbiose dans les proportions suivantes. a) Une culture en lait du bacille bulgare âgée de vingt-quatre heures ne permet pas le développement du bacille pyocyanique. C'est l’aflir- mation nouvelle du principe de l’?Zncontamination du lait caillé, posé par nos précédentes recherches sur la symbiose du bacille bulgare avec les différents cocci et les microbes du groupe coli-Eberth. Nous rappe- lons que la symbiose bulgare-perfringens fait exception à cette loi. b) Un ensemencement simultané de bacille bulgare et de bacille pyocvanique est suivi de la mort du bacille pyocyanique en quarante- huit heures. : c) Un ensemencement de bacille bulgare dans une culture de bacille pyocyanique détermine la mort du bacille pyocyanique en quatre-vingt- seize heures; mais son pouvoir digestif est rapidement jugulé, et la caséine reste inattaquée. SÉANCE DU 22 JANVIER 93 Nous voulons insister sur le mécanisme pathogénique de la dispa- rition du bacille pyocyanique et sur quelques phénomènes relevés dans l'étude du bacille bulgare cultivés en symbiose alcaline. Le mécanisme pathogénique peut se résumer dans la proposition suivante : a) L'inhibition de la culture du bacille pyocyanique dans les cultures anciennes mortes ou vivantes de bacille bulgare, la disparition du bacille pyocyanique dans les cultures de bacille bulgare, l’atténuation et la disparition de la fonction de digestion des albumines du bacille pyocyanique reconnaissent comme unique cause l'acidification du milieu. Dès que cette acidificalion est atténuée, on obtient aisément la culture en symbiose de bacille bulgare et du bacille pyocyanique ayant retrouvé toutes ses propriétés. b) L'étude morphologique du bacille bulgare cultivé, en milieu main- tenu alcalin, en symbiose avec le bacille pyocyanique, nous montre l'apparition dans les cultures du streptocoque lactique, forme de résis- tance et de transformisme du bacille bulgare. Voici quelques faits à l'appui de ces deux propositions : . Le 25 octobre, nous ensemencçons avec du bacille bulgare un tube dé laitordinaire. Le 26, culture typique de bacille bulgare, qui est ce jour : même neutralisé et ensemencé avec du bacille pyocyanique. Du 28 octobre au 41 novembre, la neutralisation est surveillée et rétablie au besoin. Chaque jour les repiquages en bouillon donnent une culture abondante de bacille pyocyanique; les repiquages sur lait donnent une culture mixte ou le bacille bulgare d'épure spontanément par acidifica- _ tion. À partir du 4 novembre, apparaissent, dans le tube maintenu alcalin et dans les repiquages sur lait, des bacilles prenant le Gram, por- tant sur leurs côtés de petites granulations ; on constate également des diplocoques prenant le Gram ne poussant pas sur milieux ordinaires et cultivant en série avec le bacille bulgare. De même un tube de lait, ancienne culture de bacille bulgare du 13 septembre, est alcalinisé et repiqué le 25 octobre avec du bacille pyocyanique. Il se produit une abondante culture de ce germe, qui n'avait pu se développer dans ce tube avant son alcalinisation. De même le tube B P 25.10.2 tube de lait est ensemencé le 25 octobre simultanément avec du bacille bulgare et du bacille pyocyanique. Le 27, il est neutralisé, etla neutralisation est maintenue les jours suivants. Or, tous les repiquages jusqu'au 15 novembre donnent sur bouillon une culture typique exubérante de bacille pyocyanique, et sur lait une cul- ture mixte avec du bacille bulgare, puis du bacille bulgare et du strep- tocoque lactique, enfin après le 5 une culture mixte pyocyanique et streptocoque lactique sans épuration secondaire. La formation du streptocoque lactique aux dépens du bacille bulgare d 94 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'effectue par germination latérale (microblastes), par segmentation ou par condensation protoplasimique intrabacillaire. De même, le tube 25.10.3 culture mixte en lait de pyocyanique et de : bulgare maintenu à peine alcalin. Du 95 octobre au 9 novembre, les repiquages sur bouillon donnent une culture exubérante de bacille pyo- cyanique. Depuis le 4 novembre les repiquages en lait ont donné une culture mixte pyocyanique et streptocoque lactique sans épuration secondaire du milieu. Ainsi donc pendant que le pyocyanique souffrait et disparaiïssait à cause de l’acidification, le bacille bulgare prenait en milieu alealin, en présence du pyocyanique, une forme de résistance et de moindre activité qui démontre la nécessité des réensemencements répétés de ferments lactiques. (Laboratoire de M. le professeur Hayem.) L’ENQUÊTE SCIENFIFIQUE SUR LA BACTÉRIOTHÉRAPIE LACTIQUE (suite). BACILLE BULGARE CONTRE L'ANHÉMOBACILLE ENTÉROCOGÈNE DU RHUMATISME. INCON- TAMINATION DU LAIT ÇAILLÉ, par GEORGES ROSENTHAL. La théorie intestinale du rhumatisme aigu soutenue récemment par le Professeur Gilbert et Lereboullet, l’origine du rhumatisme aigu dû à la différenciation par adaptation pathogène du bacille Perfringens, saprophyte banal de l'intestin, nous ont conduit à étudier la symbiose du bacille bulgare de Massol et du bacille d’Achalme, variété rhuma- tismale. ï Nos très nombreux essais in vitro délimitent ce qu'il est possible au maximum d'espérer in vivo, où les conditions seront toujours moins favorables parce que, moins schématiques; ils peuvent se résumer dans les trois propositions suivantes : a) Une culture de vingt-quatre heures de bacille bulgare en lait cacheté est incontaminable par un ensemencement de quelques gouttes d’une culture abondante de bacille du rhumatisme. Le principe de l’incontamination du lait caillé est donc encore exact pour l’anhémo- bacille entérocogène du rhumatisme. Ainsi, le tube de lait cacheté BRh18.11.2 reçoit un ensemencement de bacille bulgare le 18 novembre. Il est coagulé en masse le 19 et surpiqué avec 1 centimètre cube de culture de vingt-quatre heures en lait cacheté de l'anhémobacille. Or, les 20, 23, 25 novembre les repi- quages en eau blanc d'œuf cachetée échouent, indiquant la mort.de la ; F 1 SÉANCE DU 22 JANVIER 95 bactérie anaérobie. Le 98, le repiquage en lait aérobie échoue, le bacille bulgare étant mort après dix jours d’étuve. C'est la stérilisation secon- daire du milieu; toutefois, il faut éviter deux causes d'erreur. D'une part, un ensemencement trop considérable pourrait modifier Les résul- tats ; surtout l’ensemencement avec une culture sporulée pourrait donner des cultures filles, la spore étant restée à l’état de vie latente dans la eulture acide du bacille bulgare; b) Une culture bien développée de l'anhémobacille du rhumatisme permet la prolifération du bacille bulgare. Le surpiquage du bacille bulgare entraine la mort de la bactérie anaérobie dans un délai inver- sement proportionnel à la quantité de culture bulgare surajoutée et variable d’après l'intensité de la prolifération du bacille rhumatismal. Ainsi, une culture de vingt-quatre heures de l'anhémobacille sera détruite par la prolifération du bacille bulgare en 3 à 7 jours. Un surpiquage d’une goutte de bacille bulgare peut stériliser en 4 à 7 jours un tube de lait eacheté de bacille de rhumatisme; une addition de 1 centimètre cube produit le même effet en quatre jours. Le maximum de résistance appartient aux cultures de trois jours du bacille du rhumatisme qui peuvent résister plus de dix jours à la symbiose avec le bulgare. La concurrence vitale est alors presque annihilée; c) Un ensemensement simultané de bacille bulgare et de bacille du. rhumatisme en un milieu également favorable est suivi d’une symbiose avec disparition du bacille du rhumatisme dans un délai assez court, et mort du bacille bulgare dans les délais ordinaires de la mort du bacille bulgare par séjour à l'étuve. Ainsi, le tube BRh18.11.1 tube de lait cacheté ensemencé avec les -deux germes le 18 novembre, donne le 19 des repiquages positifs des deux germes. Le 20, le repiquage en œuf cacheté mettra quarante-huit à soixante-douze heures à se développer; le 21, il mettra quatre jours et ‘échouera le 23, pendant que le bacille bulgare a gardé sa végétabilité. Quant au mécanisme de la concurrence vitale, il est ici encore dû à l’açidification du milieu ; car le bacille du rhumatisme cultive abon- damment dans les cultures neutralisées du bacille bulgare ; car en milieu maintenu neutre, la symbiose se prolonge jusqu’à la mort naturelle du bacille bulgare. Nous n'avons pas observé dans cette série de phénomènes de trans- formisme. L'incontamination du lait caillé par le bacille du rhumatisme, la mort tardive du bacille rhumatismal par surpiquage du bacille bulgare nous mèneront à des considérations médicales. / (Laboratoire de M. le Professeur Hayem.) 96 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L’INDOSÉ URINAIRE ANORMAL SYMPTOME PRÉCOCE DU DIABÈTE, SA VALEUR DIAGNOSTIQUE DANS LES ÉTATS DIABÉTIQUES FRUSTES, ë par L. Lorrar-JacoB et H. LABBÉ. Il existe dans l'urine un ensemble de substances de nature chimique inconnue pour la plupart d’entre elles, auxquelles se joignent des subs- tances chimiquement déterminées, mais dont l'évaluation est malaisée. C'est à cet ensemble que MM. H. Labbé et Vitry ont donné le nom. d'indosé urinaire. Dans certains cas de diabète, la quantité de matières. indosées quotidiennes atteint parfois 150 grammes. De notre côté, nous avons cherché à établir la valeur diagnostique de l'indosé urinaire dans les diabètes au début et dans les états diabétiques frustes. Nous consignons ici résumées nos observations et nos analyses. Dans un premier groupe de faits, il s'agit de malades atteints de diabète gras, avec symptômes cliniques de polydipsie, polyphagie, polysarcie et glycosurie qui présentent une augmentation anormale de l'indosé urinaire. Me P... Glycosurie variant entre 20 et 49 grammes par litre. Obésité, poly- dipsie, polyphagie, paralysie faciale «a frigore. Ex. urines : azote total, 12,70; indosé total, 21,57. Indosé anormal. . =. . A TS (EN) M. Ch. Poids, 81 kilogrammes; foie gros. Somnolence. Polydipsie, poly- phagie. Réflexes patellaires très faibles. Syphilis très probable. Ex. urines: sucre, 26,90 par litre; sucre, 44,21 par 24 heures; Azote total, 13,77; indosé total, 34,90: Indosé anormale EEE 17,93 Les symptômes cliniques du diabète gras se lrouvent associés, dans ces cas, à une glycosurie moyenne et à un chiffre relativement élevé de l’indosé anormal. Dans la seconde série de faits, ce sont des symptômes atténués de diabète et chez ces malades la glycosurie est absente au moment où a porté l’examen d’urines, mais chez tous il existe un chiffre élevé de l’indosé anormal. M®e R..., cinquante-neuf ans. Obésité; emphysème; varices; crampes mus- culaires; pollakiurie ; constipation rebelle; douleurs articulaires; fausse angor pectoris. Ex. d’urines : azote total, 7,82; indosé total, 14,93. Indoséanormalis nine Exprqueee 6,49 | Mne B... Embonpoint précoce. Soif vive, fort appétit. Poids, 73 kilogrammes; taille moyenne. Douleurs dans les régions épigastrique et hépatique. Les urines tachent en rouge brique. Éntérocolite. Père et grand-père diabétiques. Ex. d’urines : azote total, 15,35; indosé total, 26,20. Indosé anormale pr nee 1,63 [ SÉANCE DU 22 JANVIER 97 Mare Ch. Obésité précoce. Poids, 73 kil. 740. Accès de goutte aiguë; varices; sciatique; phlébite. Ex. d'urines : azote total, 5,33 ; indosé total, 13,68. lndosésanonmalie" re". Lorhe 1,58 Me F.., trente-six ans; asthme. Poids, 68 kil. 850. Taille moyenne, poly- phagie, polydipsie. Après le régime d épreuve habituel, l'examen des urines des vingt-quatre heures donne : azote total, 7,17; indosé total, 24,71. Indoséhanormale een pren. A IC:8S M. A... quarante-sept ans. Troubles dyspepliques, gros mangeur, tachy- phage, sensibilité hépatique vive, polyurie, pollakiurie. Démangeaisons vives sur la peau, les muqueuses. Dents déchaussées; troubles de la vue. Asthénie. Amaigrissement rapide. Il pesait 82 kil. 500, il y a deux mois; pèse actuel- lement 75 kil. 450. À un premier examen, l'urine réduit incomplétement la liqueur de Fehling à un premier examen sans régime. Après le régime d’épreuve, il n'y a pas de glycosurie. Azote total, 12,37; indosé total, 18,30. Indosé anormal em EE NERAENASE 3,60 Mme R..., 54 ans. Obésité. Poids : 113 kilogs, polydipsie, polyphagie, ten- dance au sommeil, foie un peu gros, douleurs musculaires, fatigue facile. Indosé anormal, 8, 63. É On voit que ce qui caractérise ces malades, c’est la réunion, chez eux, de symptômes de diabète avec un excès plus ou moins notable d'indosé urinaire, variant entre 16 et 3, 60. La troisième catégorie a trait à des examens d'urine ayant porté sur un malade diabétique, présentant une glycosurie intermittténte, tan- dis que le taux de l’indosé reste élevé et constant. M. F.., 28 ans. Poids, 95 kilogs. Gros mangeur, polydipsie. Empois à la chemise, au niveau de la verge, depuis cinq mois. Après ses 28 jours et une angine herpétique, on trouve, le 30 octobre 1905, 5 gr. 106 de sucre par litre. —_ Des examens répétés ne montrent plus de glycosurie. Mais le fort appétit, … la soif, la fatigue musculaire, les myalgies persistent. Le foie déborde de —_ 2 centimètres et demi les fausses côtes. Les urines ont encore une densité — de 1028. L'amaigrissement se produit avec le régime et le poids tombe à 86 kil. 750. L'examen des urines donne: azote total, 14,29; indosé total, 26,25. -Imdosésanormali y ner 8,96 Dans cette observation, on peut noter la glycosurie transitoire et la persistance de l’indosé anormäl, élevé, avec les symptômes diabétiques. Chez tous les malades dont nous rapportons les examens d’urines, on note la présence constante des symptômes de diabète et de l’indosé anormal; seule, la glycosurie est inconstante. - Nous pensons donc que l’on doit s'attacher à rechercher, dans les cas douteux de diabète, non seulement la glycosurie, mais le chiffre de lPindosé anormal. Dans beaucoup de cas, la constance de cet indosé fera faire le diagnostic du diabète, bien avant l'apparition de la glyco- surie. ; I (Clinique médicale Laënnec.) 98 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA FUSION STÉRÉOSCOPIQUE DES IMAGES SE DESSINANT SUR DES POINTS NON IDENTIQUES DES DEUX RÉTINES, par EMILE BERGER. Nous employons pour l'examen de l'acuité visuelle centrale d’un œil amblyope le stéréoscope; nos planches stéréoscopiques (1) présentent pour l'œil défectueux deux carrés en noir disposés horizontalement, tandis que l’œil normal fixe un seul carré qui, selon la disposition des dessins, devrait former avec les carrés horizontaux une sorte de damier. Or, si les deux yeux ont une bonne acuité, il se produira le phénomène suivant : L'œil qui tixe le carré simple exécute après quelques hésita- tions un mouvement de rotation et son image fusionnera avec un des carrés horizontaux qui semblera en avant de l’autre. Pour quelques observateurs, il se produit cependant une simple superposition partielle en diagonale des dits carrés, avec luttes des champs et tantôt les contours du carré supérieur, tantôt ceux du carré inférieur se montrent distincts. L’angle de rotation, en effet, diffère selon les sujets; il peut varier de quelques minutes à 2% dans l'horizontale et de quelques minutes à 1°5 dans la verticale. Exceptionnellement nous avons constaté des chiffres plusélevés, par exemple 2° à la verticale chez Le D' Liebreich. Ce phénomène est absolument analogue à celui quise produit, si l’on place devant un des yeux un prisme verlical ou horizontal, et que le mouvement de rotation d’un œil empêche la diplopie. L’étendue de cette rotation esl également la même; elle a la valeur de la déviation d'un prisme horizontal de 5 ‘degrés et d'un prisme vertical de 3 degrés (2). Rien ne fait cependant supposer, si l’on examine nos planches au sté- réoscope, que le carré simple soit la fausse image de l’un des deux carrés horizontaux. Néanmoins la fusion se fait ou elle persiste si l’on prévient l'observateur que les dessins devraient former un damier. Il s'agit done d’un phénomène inconscient qui se produit dans le but d’éviter une diplopie apparente. On sait que les mouvements coordonnés des yeux sont sous la dépendance du centre cortical de la vision. On admet que la fusion des deux images rétiniennes serait due à l'action dudit centre cortical sur un centre secondaire de fusion (3); la tendance à fusionner (Fusionszwang des Allemands) deux images identiques se dessinantisur des points non identiques des deux rétines peut même provoquer jusqu’à un certain degré un trouble des mouvements coordonnés des yeux. (1) Voir : Revue générale d'Ophtalmologie, novembre 1908. (2) Voir : Tscherning. Optique physiologique, .p. 280. (3) Voir : Krusius. Archiv für Augenheilkunde, EX, p. 249. SÉANCE DU 22 JANVIER 99 Il serait très intéressant de rechercher si le phénomène que nous venons de décrire pourrait manquer dans certaines affections du système nerveux central, où les mouvements coordonnés des yeux ne sont pas troublés; car on pourrait, de cette façon, arriver à localiser ledit centre de la fusion, qui d'un côté est animé par le centre cortical de la vision et d'autre part est relié aux centres des mouvements coordonnés des yeux. LA CAUSE DE LA MORT DANS L'ANAPHYLAXIE AIGUE DU COBAYE, par J. AuEr et P.-A. Lewis. Les recherches ont été pratiquées sur des cobayes. La sensibilisation était obtenue à l’aide d'injections sous-cutanées de sérum de cheval. Les doses toxiques étaient injectées dans la jugulaire, l’animal étant “étendu sur un support. Peu de temps après l'injection toxique, l’expan- sion inspiratoire du thorax est remplacée par une dépression. Cette dépression inspiratoire est souvent extrême. La respiration est lente et laborieuse. Les pupilles sont dilatées, la pression sanguine s'élève, tan- dis que la muqueuse buccale devient bleuâtre et le sang de la carotide noir. Des convulsions toniqueset cloniques se produisent; elles durent peu de temps. Ensuite l'animal reste sans mouvement. Puis, il respire de nouveau péniblement. Dans les cinq minutes qui suivent l'injection toxique, la respiration s'arrête complètement. Le cœur ccntinue à battre pendant quelques minutes. Et la mort survient. … Nous avons étudié les phénomènes respiratoires. Si on fait respirer l'animal dans un large récipient, uni à un tambour de Marey, on voit que les oscillations respiratoires, après l'injection toxique, deviennent de plus en plus faibles. Enfin, le levier trace une ligne droite, bien que l'animal fasse de violents efforts respiratoires. Il meurt d'asphyxie cen- … trale ou périphérique. Les pneumogastriques furent coupés, et en même ‘temps on détruisit la moelle, le bulbe et la partie basale du cerveau. On commença à pratiquer la respiration artificielle aussitôt après la section des pneumogastriques. On constata alors que, en dépit de la respiration artificielle, les oscillations thoraciques devenaient de moins en moins marquées, et finalement s'arrétaient complètement. Cette expérience indique donc que l’air ne peut plus pénétrer dans les bronches à cause d'une occlusion des canaux respiratoires qui se produit rapidement après l'injection toxique. C’est donc la preuve physiologique que {a cause de l’asphyxie siège dans les poumons et que sa Dour est indé- pendante du système nerveux central. Quelle est la cause de l’occlusion des canaux scspraotient Il FA À 100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE probable que les bronches sont fermées par une contraction télanique de leurs muscles. Cela est indiqué par les faits suivants: l'arrêt de l’expansion respiratoire est précédé par une phase d'expansion exagérée, - l’animal étant curarisé ou ayant subi la destruction du système nerveux central. Cet effet n’est obtenu avec quelque certitude que si les muscles bronchiques sont en état de tonus. Si on fait une injection sous-cutanée d'atropine avant l'injection toxique, ou bien une injection intra-veineuse après que toute expansion pulmonaire à cessé, on peut obtenir de nou- veau le relächement et l'expansion des poumons et CHPERREE ainsi la mort de l'animal. L'aspect anatomique des poumons est caractéristique. Ils sont larges, distendus, de coloration rose bleuâtre, et ne s’affaissent pas lorsqu'on 1 ouvre la poitrine ou qu’on les incise. Il n’y a pas d’œdème. Cet état du | poumon à été remarqué déjà par Gay et Southard, qui l’appelaient emphysème. [ls croyaient que cet état était dù à une cause extra-pulmo- naire et sous l'influence du diaphragme et des centres bulbaires. art rot de (en Dé (From the Department of Physiology and. Pharmacology of the Rockefeller Institute.) PROCÉDÉ SIMPLE POUR VOIR QUE LE GANGLION LYMPHATIQUE FABRIQUE DES HÉMATIES, par Ép. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. Jusqu'à présent, peu d’histologistes ont réussi à voir, chez le fœtus et l'adulte, des hématies normales dans les sinus des ganglions lympha- tiques. Lier les vaisseaux efférents sur le vivant, saigner à point les animaux, changer les conditions locales ou générales de la circulation sanguine ou lymphatique, ce sont là des tours de main qui exigent du tact et certaines connaissances anatomiques et physiologiques. Von licet omnibus adire experimentum. Pour mettre à la portée de chacun le con- trôle des faits annoncés par l’un de nous, nous recommandons un modus faciendi que nous n’osons appeler expérimental, car ce n’est que l'enfance de l’art. C'est le procédé de Gaspare Aselli, appliqué, non point aux chylifères, mais aux ganglions lymphatiques. l PT PR OS CUS SRE RP ENT PE ESS PE CPE PE CC PA PPT Te PO PP TE TE Un cobaye fait deux petits : de ceux-ci, l'un est immédiatement sacrifié par décollation; l’autre reste vivant pendant un, deux ou trois jours, pour être sacrifié de la même facon (1). (1) Loin de la mère, et nourri de son et de feuilles de chou, le jeune cobaye diminue de poids (10 gr. environ dans les deux premiers jours). SÉANCE DU 22 JANVIER - 101 Pour faire l'étude comparée de leurs ganglions Iymphatiques, il suftit d’inciser la peau de l’aine, de prélever les ganglions inguinaux, de ies plonger dans la solution de Zenker ou Zenker-formol, de les débiter en coupes qu'on _colore à l’hématoxyline, puis à l’'éosine-orange-aurantia. À. Cobaye sacrifié au moment de la naissance. — Les ganglions, au nombre de cinq à six, sont gros comme une tête d’épingle et apparaissent chacun, à l'œil nu, sous la forme d’une tache rouge noirâtre se détachant sur le fond de la graisse. Leur configuration et leur structure sont celles que l’un de nous a décrites et figurées sur les fœtus de cobaye dans le Journal de l'Anatomie, 1901, p. 504, pl. X : la plus grande partie de l’organe est constituée par un nodule de tissu conjonctif à l'état de tissu réticulé plein, tandis que le hile, et, par endroits, la périphérie, sont déjà au stade de tissu caverneux. Le nodule n’est pas composé de cellules libres (/ymphoblastes des auteurs); il est constitué par des noyaux de 5 à 6 u réunis entre eux par un cytoplasma commun, granuleux et basophile. Ce cytoplasma internucléaire n’a qu'une étendue de 0,5, 1 ou 2u entre les noyaux qui semblent se toucher en de nom- breux points. En approchant des sinus caverneux, on voit un cytoplasma imternucléaire plus abondant, de sorte que les noyaux sont distants de #, 5 ou 6y. De plus, il y apparaît un réticulum chromophile, ou basophile, iden- tique à celui des follicules clos des membranes tégumentaires. Quant aux sinus caverneux et périphériques, ils sont littéralement gorgés de lymphocytes et surtout d'hématies. On distingue aisément les sinus lymphatiques, remplis d'hématies, des vaisseaux sanguins : les plus grosses artérioles et veinules qu'on observe dans les travées conjonctives de la substance médullaire, ont un diamètre de 20 à 25 y avec une paroi musculaire de 4 à 5 u. Les capillaires sanguins sont circonscrits par un revêtement endothélial continu. Les sinus - caverneux, et, par endroits, les sinus périphériques, ont la plupart un dia- mètre de 02203 à 02204; ils communiquent les uns avec les autres et repré- sentent des espaces ou lacunes cloisonnées par les prolongements des cellules anastomotiques de la irame. Sur les confins des sinus, il est facile d'étudier le mode de développement des hématies : on voit nombre de noyaux du tissu encore réticulé se teindre en rouge ou rouge orangé, quoiqu ils soient encore parsemés de granulations basophiles, que colore l'hématoxyline. Ces noyaux ont commencé à subir la transformation hémoglobique, alors qu’ils sont en place el ont conservé les connexions cellulaires des éléments du tissu conjonctif réticulé. C’est l’aspect du tissu conjonctif embryonnaire que nous avons décrit dans une note précé- dente (Société de Biologie, 15 janvier 1910, page 32). De telles images sont démonstratives au point de vue de l’origine et de la valeur cellulaire des hématies anucléées ou définitives, comparées à celles qu'on voit dans les sinus où il existe des hématies libres au milieu du tissu réticulé, elles per- mettent de comprendre le processus qui préside à l’évolution des tissus du ganglion. En effet, outre les noyaux hémoglobiques, occupant encore la plage des noyaux des cellules conjonctives, on en voit qui sont libres, sous la forme d'hématies sphériques ou hémisphériques, au milieu du tissu conjonctif réti- culé. La mise en liberté est déterminée par la résorplion du corps cellulaire des cellules conjonctives; d’où la formation d'espaces qui ne tardent pas à se mettre en communication, grâce à la fonte des parties intermédiaires, avec » \ 102 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = les sinus caverneux et périphériques. Si le courant lymphatique est faible, les hématies s'y accumuient el stagnent. Tel est le mode selon lequel prennent naissance les ganglions ou glandes hémolymphatiques. B. Cobaye sacrifié un, deux ou trois jours après sa naissance. — La structure des ganglions est identique à celle des précédents : mêmes sinus caverneux et périphériques, mêmes vaisseaux et capillaires sanguins. La seule diffé- rence est l’absence d’hémalies dans les sinus lymphatiques; sauf quelques hématies isolées, on n’en apercoit que dans les artérioles, les veines et les capillaires sanguins. Dans le tissu même du ganglion (périphérie de la sub- stance corticale et travées du tissu médullaire), on voit, par contre, des images d’hématogenèse plus démonstratives encore que sur le cobaye qui vient de naître : de nombreux noyaux cellulaires, en voie de transformation hémo- globique, occupent encore le centre de cellules conjonctives qui continuent: D à être unies entre elles par leurs prolongements anastomotiques. Eu sacrifiant des cobayes 6 heures, 12 heures, 24 heures, 36 heures, 48 heures ou 60 heures après la naissance, nous nous sommes assurés que les hématies disparaissent leutement des sinus lymphatiques qui sont dégorgés, pour ainsi dire, au fur et à mesure que le courant lymphatique augmente. . Interprétation des faits. — De nombreux organes demeurent, pendant la vie fœtale des mammifères, dans un état qui rappelle à bien des égards celui des vertébrés inférieurs. Les combustions intraorganiques sont moins intenses; nés avant terme, ils Sont incapables de maintenir leur chaleur à une tempé- rature constante. Les ganglions du cobaye sur lesquels a porté notre expéri-, mentation sont des ganglions superficiels, situés en dehors du courant lym- phatique principal. Ils se trouvent dans les mêmes conditions que de nom- breux petits ganglions périphériques de l'adulte; dans ces deux sortes de ganglions, les hématies demeurent longtemps dans les sinus de l'organe, à cause de la faiblesse de la circulation lymphatique; d'où leur apparence de glandes hémolymphatiques. Après la naissance, la respiration pulmonaire ämène plus d'oxygène dans l'organisme, les combustions augmentent puisque le jeune cobaye peut main- tenir sa chaleur à une température constante. L'effet est le même que celui que produisent l’abstinence ou les émissions sanguines chez l'adulte : dans ces diverses circonstances, il se produit une accélération considérabie du courant lymphatique qui entraîne les hématies des sinus lymphatiques et les verse dans le système sanguin. Les ganglions sont lavés, pour ainsi dire, et débarrassés des hémalies dont leurs sinus étaient remplis, d’où leur teinte pâle ou grise. Ces organes sont devenus ganglions ordinaires ou leucolympha- tiques. H. Fischer (1) signale l'existence normale d’hématies dans les sinus des ganglions d'un fœtus humain long de 16 centimètres. A le lire, on croiraitque Fischer a le premier fait cette découverte. La vérité et la science ne fleurissent, pour Fischer, comme pour tant d’autres, que dans le seul champ cultivé et exploité par eux et leurs amis. En dehors du cercle étroit de leurs connais- sances, il ne règne que barbarie et ténèbres. Ils ignorent les recherches faites (1) Myeloische Metaplasie und fœtale Blutbildung u. deren Histogenese. Berlin, 1009p- 09: Re DE Sn DS { nn ass pt + Le ge à | à CN MORTE j; > ox SÉANCE DU 22 JANVIER 103 ailleurs, ainsi que la méthode expérimentale qui, comme l’un de nous (1) l’a montré il y a dix ans, confirme de tous points l’histogenèse. Conclusion. — L'examen des ganglions des cobayes à la naissance confirme toutes les conclusions formulées déjà par l’un de nous. Placés dans les mêmes conditions, les ganglions lymphatiques offrent les mêmes apparences et ont même structure. Ils sont rouges et leurs sinus sont gorgés d'hématies : 1° chez les fœtus de cobaye jusqu’à la nais- sance (ganglions inguinaux); 2° après ligature du lymphatique efférent; 3° dans les ganglions périphériques des adultes bien nourris; 4° chez les sujets morls de maladies chroniques ou les animaux qui, après une longue abstinence, ne sont sacrifiés qu'à la période ultime ou algide du jeûne. Dans ces diverses conditions, les hématies restent dans l'organe qui les a produites et leur donne une teinte rouge; les glandes hémolymphatiques se développent ainsi. En accélérant la circulation sanguine et, par suite, lymphatique, on transforme ces mêmes organes en ganglions gris ou leucolymphatiques. Un ou deux jours suffisent pour amener ce changement dans les gan- glions inguinaux d’un cobaye nouveau-né. En soumettant les adultes au jeûne, ou en les saignant abondamment, on obtient des résultats iden- tiques. La présence ou l'absence d’'hématies dans les sinus du ganglion est due uniquement à la force variable du courant lymphatique. Les hématies qu'on observe dans les sinus lymphatiques sont produites par les cellules mêmes qui constituent le tissu des glandes ou ganglions lymphatiques. « LA MÉTHODE DES MITOCHONDRIES (DE BENDA) APPLIQUÉE A LA CORTICALE SURRÉNALE DU COBAYE, -par P. MuLon. Dans les cellules corticales surrénales du cobaye, la méthode de Benda pour la coloration des mitochondries met en évidence des for- mations très différentes selon les zones et les cellules considérées. (1) Voir Retterer : Comptes rendus de la Société de Biologie, 1900, p. 280 et 281; Ibid., 1900, p. 334; Ibid., 1900, p. 1423; Ibid., 1901, p. 767; Ibid., 4901, p.169; Ibid., 1902, p. 33; 1bid., 1902, p. 101; Ibid., 1902, p. 103; Ibia., 1902, p: 315, Ibid., mars 1906, p. 533; 1bid., juin 1906, p. 1003; Ibid., juin 1906, p: 1103; Jbid., 7 juillet 1906, p. 9; Ibid., 21 juillet 1906, p. 111. — XIII Con- gmès international de médecine, 1900 (Section d’embryologie et d’histologie). — Comptes rendus de l'Association des anatomistes, 3° session, Lyon, 1901. — Journal de l'Anatomie, 1901, p. 473, et Ibid., 1906, p. 567, et 1907, p. 53. 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi, 1° Dans la zone glomérulaire et les assises les plus périphé- riques de la zone fasciculée graisseuse, les cellules possèdent des mitochondries typiques, sur lesquelles je n'insisterai pas dans cette note. 20 Dans presque toutes les cellules de la zone fasciculée pigmentée et de la zone réticulée, on trouve un ou plusieurs chondriosomes fila- menteux, lamelleux, en peloton. Ces filaments, lamelles ou pelotons ù sont précisément les formations sidérophiles de la cellule surrénale dont j'ai déjà fait une étude histo-chimique (1). Gelle-ei m'avait conduit à les : considérer comme représentant une portion du cytoplasma, au niveau de laquelle existe un acide gras à l’état de combinaison. 3° Dans certaines cellules partout répandues, mais surtout nom- breuses dans la fasciculée pigmentée et dans la réticulée, la méthode de Benda colore le cytoplasma entier ou presque entier. Ces cellules ont un | aspect homogène; leur cytoplasma (surtout dans la zone graisseuse), n’est point granuleux; elles sont souvent déprimées, moulées sur leurs voisines plus claires. Des recherches antérieures (1) m'ont montré que ces mêmes cellules sont sidérophiies, osmophiles, et que l’on peut les considérer comme totalement imprégnées par un acide gras. 1 4° ‘Certaines gouttelettes de graisse sont colorées par la méthode, 4 mais je les laisse de côté aujourd'hui. 5° Enfin, dans les cellules de la zone fasciculée pigmentée et de la zone réticulée, un grand nombre de granulations assez grosses et mani- festement pigmentaires sont colorées par la méthode de Benda. Or, certains grains pigmentaires des cellules surrénales sont impré- gnés d’un corps gras, extrêmement difficile à chasser, à tel point qu'il subsiste même après inclusion à la paraffine. Ce corps gras, je l'ai supposé être un acide gras, et c'est peut-être un de ces acides gras hydroxylés dont Mayer, Fauré-Fremiet et Schæffer viennent de GÉROS trer qu'ils sont colorables par la méthode de Benda. Ainsi donc les faits rapportés dans les paragraphes 2, 3, 5 ci-dessus montrent que : dans la cellule corticale surrénale du cobaye, la métñode des mitochondries de Benda colore des points de l'aire cytoplasmique où d'autres méthodes m'ont montré l'existence d'un acide gras. Ceci est une confirmation in vivo des résultats que viennent d'ob- tenir in vitro Mayer, Fauré-Fremiet et Schæffer, qui ont démontré que. la méthode de Benda est susceptible de colorer électivement les acides gras non saturés. Une autre conclusion d'un ordre plus général découle des faits rap- portés ci-dessus. Les formations filamenteuses, lameliaires,en pelotons, que la méthode de Benda nous montre aujourd’hui « chondriosomes », étaient déjà dd. (1) In Bibliographie anatomique, 1905, fascicule 4, | | id SÉANCE DU 22 JANVIER. 105 connues et décrites. De par leur morphologie, leurs affinités tincto- riales, Guieysse, à juste titre, les avait rangées parmi les ergastoplasmes. Il en résulte que, dans certaines cellules corticales minérales du cobaye, ergastoplasma et chondriosomes NE FONT QU'UN. Ce résultat pouvait s’escompter d'avance, et lorsque Regaud, au Congrès de Nancy, émit l'hypothèse très intéressante de la constitution albumino-graisseuse des mitochondries et voulut se baser sur cette constitution pour établir une différence radicale entre mitochondrie et ergastoplasma, je fis observer qu'au contraire ce caractère chimique pourrait parfois rapprocher ces deux sortes de protoplasma supérieur. C'est que, en effet, la méthode de l’hématoxyline au fer, qui sert le plus généralement à caractériser l'ergastoplasme, me paraissait théori- quement capable de déceler les acides gras (1), de sorte que, à mes yeux, ergastoplasma sidérophile pouvait n'être souvent que protoplasma imprégné (ou combiné) à acide gras. Je tenais alors le raisonnement suivant, que les faits confirment aujourd’hui : si la méthode de Benda colore les mitochondries parce qu’elles sont grasses, elle colorera aussi l'ergastoplasma surrénal sidérophile, dont je sais qu'il est gras, et, dans ce cas, ergastoplasma et chondriosomes seront formations superpo- sables. LES MICROBES PATHOGÈNES DU SOL PEUVENT-ILS ÊTRE ENTRAINÉS A LA SURFACE DES VÉGÉTAUX ? par P. REMLNGER et O. Nouri. Dans une première série de recherches (2), nous avons tenté de nous rapprocher le plus possible des conditions réalisées dans les champs d'épandage. Dans de vastes caisses remplies de terre, nous avons édifié des buttes longitudinales d'une dizaine de centimètres de hauteur et y avons planté des radis, des pommes de terre, des haricots, des pois, etc. L'expérience a eu lieu du mois d'août au mois de décembre dans une pièce qui communiquait largement avec l'extérieur, en sorte que les conditions de température élaient sensiblement les mêmes que celles du dehors. Les plantes toutefois n'étaient exposées ni au soleil, ni à la (1) Cette méthode emploie comme mordant l’alun de fer. Ce sel, en solution étendue, s’ionise et l’on peut concevoir que si dans une cellule se trouve un acide gras, celui-ci, saponifié par l’action des ions SO“ (devenus SO‘H°), se combine aux ions Fe et donne un savon de fer. Ultérieurement, ce savon donne avec la solution d’hématoxyline une laque noire. (2) Ces expériences seront publiés in extenso dans un mémoire ultérieur. Nous en donnons ici un simple résumé. Biococie. CompTEs RENDUS. — 1910, T. LXVIII. 8 106 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pluie. Tous les. deux jours; on: faisait couler dans. les rigoles situées entre les buttes de terre, de: l'eau abondamment souillée: d'une des quatre-espèces mierobiennessuivantes:: B. tvphique, vibrion:cholérique, B. du charbon, B. Prodigiosus: De temps:à autre, toute la surface dela: caisse était, sans: précautions: spéciales, arrosée-en:pluie avec de l'eau de conduite. Les-plantes-ayant poussé, des: prélèvements: de tiges’et:de feuilles: étaient effectués: à des hauteurs de 2 à 20:centimètres, et: les: microbes précités étaient recherchés: au moyen d’inoculations sous la peaudu cobaye (B. du charbon); d’ensemencementsen eau peptonée et: 1 en gélo-pepto-sel (vibrion cholérique) ; en bouillon:phéniqué de Vincent et en milieu de Drigalski (B. typhique); en: gélose inclinée (B. Prodi- giosus). Dans ces: conditions, le: B. Prodigiosus — dont on connait: depuis les:expériences de Flugge- la facilité toute particulière de diseé-: mination —.a été retrouvé à titre exceptionnel: (une foisisur dix ense- mencements) sur des feuilles. Les autres microorganismes n'ont: jamais: été rencontrés. Dans-une: deuxième: série d'expériences, des: grains de blé et des'se- mences de-radisiont'été plantés à une profondeur'de 2:centimètres:dans de la terre, renfermée également dans de grandes caisses-dont:le niveau était plan. Aussitôt après l’ensemencement, la terre fut copieusement arrosée avec les cultures des microbes énumérés. Les autres conditions étaient les mêmes que celles des expériences précédentes. Les microbes furent recherchés sur les tiges et les feuilles à l’aide des. mêmes pro- cédés. Le B. du charbon fut retrouvé deux.fois sur huit inoculations; le Prodigiosus quatre fois sur dix ensemencements, mais les résultats _ furent irréguliers en ce sens qu'ils étaient parfois positifs avec une plante et négatifs avec une plante voisine, ou encore positifs au quin- zième jour'après l’ensemencement, par'exemple, alors qu'ilsiavaient été négatifs au douzième. Il ne fut jamais possible de mettre en évidence:la présence du B: typhique-ou-du vibrion cholérique. Dans une-troisième série de recherches, nous avons — à l'exemple de Würiz et Bourges (1° — trempé dans des cultures de’ Prodigiosus, de B: du charbon, de V. cholérique, de-B. typhique, des graines de-pois ou‘de- haricots. Ces graines. ont ensuite été plantées à 5 centimètres de pro- fondeur dans des caisses placées dans les mêmes conditions que les précédentes. Les résultats des recherches microbiennes: sur les tiges et sur les feuilles ont été sensiblement identiques. Le B. Prodigiosus a été retrouvé deux fois sur six ensemencements; le B. du charbon, une seule fois sur six inoculalions. Le vibrion chlolérique et le-B. typhique n’ont jamais-été rencontrés. Nous avonsenfin semé du blé, des: radis, des pois, des: haricots: sur de l’ouate hydrophile. humidifiée, renfermée dans: des cristallisoirs: (4) Archives de médecine expérimentale, 1901, p. 575-579. ; É ; p SEANCE DU 22 JANVIER 107 L'ensemble était souillé avec les mêmes microbes.et maintenu à la tem- pérature, du laboratoire (été) ou à l’étuve à 22 degrés (hiver). À inter- valles réguliers, des prélèvements de feuilles et de tiges.étaient effectués et les: microbes. recherchés. toujours à l’aide des mêmes procédés. Le charbon:était encore retrouvé: sur les. feuilles, vivant et virulent vingt- cinqgjours après la contamination; le Prodigiosus, trente jours après elle, et nousavons. jugé inutile de pousser plus: loin l'expérience. Le vibrion cholérique et. le B. typhique avaient déjà disparu dès les premières recherches, soit huit et dix jours après le début de l'expérience. Alors même qu'ils persistaient dans le gâteau d'ouate, ces mieroorganismes ne pouvaient se retrouver sur les:tiges.et les.feuilles, soit qu’ils n’aient pas-été entraînés à leur surface, soit plutôt qu'ils: y aient été détruits de façon. précoce, en raison de l'exposition parfaite à l’air et: à la lumière réalisée dans: ces conditions. Ces. expériences: sont dans leurs grandes lignes —.sauf toutefois en ce qui. concerne le B. typhique — confirmatives de:celles de Würtz:et Bourges. Elles montrent que certains microorganismes peuvent — au cours de la croissance — être entrainés le long des tigeset sur les feuilles, mais. elles montrent aussi que ces chances d'entrainement diminuent au fur et à mesure qu'on se rapproche davantage des condi- tions réalisées lors d’un épandagerationnel. Il semble donc:qu'il ne faille pas exagérer le danger que celui-ci peut présenter pour les consomma- leurs: Des expériences: analogues aux précédentes sont en cours avec le bacille de la tuberculose humaine. Les résultats.obtenus feront l’objet d’une note ultérieure. (Anstitut impérial de Bactériologie à Constantinople.) SUR LA DIGESTION DE LA CELLULOSE, par GASTON SEILLIÈRE. Nous avons déjà indiqué (1) que la cellulose du coton, régénérée de sa dissolution dans la liqueur de Schweitzer ou bien traitée par une solu- tion concentrée de chlorure de zinc, devient accessible àl'action hydro- lysante du suce digestif d'Helix pomatia, alors qu'avant la même cellu- lose n’est pas attaquée. Depuis, des essais portant sur de nombreux échantillons de cotons, (1) Comptes rendus. de la Soc. de Biologie, séances du. 28 juillet. 1906 et du . 23 novembre 1907. 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nous ont conduit à remarquer qu'il en existe certains qui, sans l’inter- vention préalable d’un agent chimique, fournissent par hydrolyse dias- tasique une petite quantité de glucose. La quantité de sucre réducteur ainsi produit reste d’ailleurs toujours très faible en comparaison de ce que l’on obtient après traitement du même coton par un réactif approprié ; la cause de cette particularité de cerlains cotons nous échappe pour le moment, soit qu'elle tienne aux conditions de la récolte ou à l’espèce botannique du Gossypium produe- teur de la fibre. Parnmi la liste des agents variés auxquels nous avons reconnu la pro- priété d'assurer cette digestibilité de la cellulose, nous eiterons spécia- lement les alcalis caustiques, potasse ou soude (1) ; en les employant à la concentration de 25 p. 100, à froid ou à chaud, jusqu'à gonflement des fibres que l’on lave ensuite à l’acide acétique à 1 p. 100 et à l’eau, on obtient un produit très facilement hydrolysable, que le suc digestif d'Helix saccharifie aussi vite que les comes des membranes végétales les plus tendres. Aucun procédé n’a permis de ramener le coton rendu digestible à résister aux diastases du suc d’Helix comme dans son état primitif; mais la dessiccation, tout en étant loin de produire un effet total (ce que nous avions déjà signalé à la suite d'essais qualitatifs), diminue néan- moins beaucoup sa digestibilité. Le fait a été vérifié en faisant des digestions comparatives du coton traité par la soude caustique, desséché ou non, puis dosant le sucre réducteur par la méthode de Bertrand (2) après défécation au nitrate mercurique. C’est ainsi que, dans une expérience, À gramme de coton traité par NaOH fournit 497 milligrammes de glucose, tandis qu'une égale quan- tité du même produit desséché dans le vide (sur P°0”) ne fournit plus, dans des conditions identiques, que 194 milligrammes de glucose. Il est à noter quela simple dessiccation dans le vide s’est montrée plus efficace que d’autres procédés, telle que l’ébullition successive dans l'alcool absolu et le xylol. Ce cas d’un polysaccharide d’abord non ‘attaquable par une diastase, puis rendu digestible par elle au moyen d’un agent chimique, et dont la digestibilité est ensuite réduite par la dessiccation, montre combien l’action des diastases sur les hydrates de carbone peut être influencée par l’état physique de ces derniers. Par analogie avec l’amidon, on peut se demander si la digestion dias- tasique de la cellulose est Le résultat de l'action successive de plusieurs (1) Comme il a déjà été dit AzH‘OH est sans action, ce qui montre bien que la liqueur de Schweitzer n'agit pas par sa seule alcalinité ammoniacale. (2) Bull. de la Soc. chimique, t. XXXV, p. 1285, 1906. { RS tn) A nd Lot Li ‘à: and D x $ x E ki, 3 déénsean SÉANCE DU 22 JANVIER 109 diastases, avec un terme intermédiaire biose, qui ici pourrait être le cellose ou cellobiose. En nous guidant sur le procédé connu de séparation des diastases basé sur leur inégale résistance à la chaleur, nous avons fait des tenta- tives de cet ordre avec le suc digestif d'Helix; mais l'exposition à des températures croissantes n'a provoqué qu'une atténuation graduelle de son activité diastasique, qui, tant qu'elle était manifeste, conduisait la cellulose jusqu’au terme glucose. Il est bien entendu que nous ne concluons nullement de cette unique série d'essais à la non-existence d'une cellase animale, comparable à la cellase signalée récemment par G. Bertrand et Holderer (1) et Pring- sheim et Zemplen (2) chez certains champignons inférieurs; c'est un point que nous comptons étudier de plus près. Les hydrolyses si accentuées de la xylane obtenue avec les macérations du contenu intestinal des herbivores, nous ont conduit à essayer l’action de ces liquides sur la cellulose traitée par NaOH. Souvent les résultats ont été négatifs, et cela dans des circonstances où la xylane était aisément saccharifiée ; mais dans des conditions de con- centration suffisante du liquide diastasique et de durée de l’action, nous avons observé, avec la macération de contenu intestinal de cobaye, des digestions certaines de la cellulose traitée. Le produit de ces digestions, qui furent faites en présence de thymol ou de chloroforme, était du glucose, caractérisé par son osazone. Nous nous demandons même si l’action des alcalis caustiques sur les polysaccharides ne laisserait pas entrevoir la possibilité de l'appliquer à l'augmentation de la valeur alimentaire de certaines matières végétales servant à la nourrilure des herbivores. (Zravail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) ENTÉROCOCCÉMIE ET HÉMATOME SUPPURÉ DU GRAND DROIT ABDOMINAL CHEZ UN TYPHIQUE, par M. LAIGNEL-LAVASTINE et P. BAUFLE. L..., quarante-trois ans, entre à l'hôpital Beaujon, salle Barth, le 10 juillet 1909. Il est au septième jour d'une dothiénentérie classique. Les seules particularités sont l'existence d'un bruit de galop à la pointe et quelques râles fins de congestion pulmonaire aux bases. (1) Comptes rendus Acad. des Sciences, t. CXLIX, p. 1385, 1909. (2) Zeïtschr. f. Physiol. Chemie, t. LXIL, p. 367, 1909. 110 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le séro-diagnostic, pratiqué deux jours après l'entrée, est positif à 1/50. Les jours suivants (45 à 23 juillet) surviennent plusieurs hémorragies intestinales, peu abondantes. Le 24 juillét, le malade a une hémoptysie sérieuse (un demi-crachoir de sang pur) et se plaint d’une tuméfaction douloureuse siégeant au niveau de la gaine du grand droit du côté droit.et apparue brusquement dans la nuit. Cette tuméfaction, très appréciable à la vue, pas trop dou- loureuse au palper, s'étend en largeur à tout le muscle et en hauteur sur six travers de doigt. La peau, après quarante-huit heures, présente une infiltration hémor- ragique de la région inguinale droite. L'état général reste stationnaire; les hémorragies ‘intestinales se reproduisent plusieurs fois dans la journée-du 27 août; le pouls est très. rapide, variant entre 498 et 140. Une légère amélioration se dessine les jours suivants; les’hémorragies cessentet la température baisse, restant inférieure à 38 degrés, depuis le 2'jusqu'au Hl:août. On constate alors une réascension thermique, qui semble indiquer une rechute. Une hémocullure pratiquée le 16 août montre l'existence d'une septi- cémie à diplocoques. Ce diplocoque ‘pousse sur gélose en colonïes blanchâtres, opaques; après-ensemencement dans du bouillon, on obtient au fond du tube un dépôt assez consistant, difficile à désagréger par ‘agitation. Il se colore par la méthode de Gram; les grains, toujours groupés en diplocoques, sont d’ailleurs de dimensions très inégales. Get agent pathogène a donc les caractères de l’entérocoque. Cette septicémie, d’ailleurs sans gravité, ne s’est révélée cliniquement que par l'élévation de la courbe thermique pendant une dizaine de. jours. À partir du 22 août, la température redevient inférieure à 38 degrés, puis monte de nouveau (28 août); cette légère réascension est due à la suppuration de l'hématome du grand droit; la tuméfaction est doulou- reuse et on y perçoit une fluctuation profonde. La ponction donne issue à 25 centimètres cubes de pus, mal lié, un peu fétide, dans lequel l'examen décèle la présence d’un bacille présentant les caractères du colibacille. Il nous a paru intéressant de rapporter l'observation de ce malade, qui aprésenté au cours de sa fièvre typhoïde deux complications peu communes. L'hématome du grand droit, et surtout l’'hématome suppuré, est assez rare; et pour ce cas particulier où nous avons constaté la présence du colibacille, la question se pose de savoir si la suppuration a été consé- + SÉANCE DU 22 JANVIER AL cutive à une septicémie colibacillaire survenue au déclin de [a fièvre typhoiïde. D'autre part, la ‘présence de l’entérocoque dans le sang, au moment de.la-réascension thermique, nous a montré qu'au cours d'une ‘fièvre typhoïde, la rechute peut être -simulée par une :septicémie secondaire ; notre cas se rapproche d'ailleurs des faits rapportés:par Trastour (1):et par Sacquépée (2). Il est vraisemblable que-cette-entérococcémie a eu commer:porte d’en- trée les ulcérations intestinales elles-mèmes, et onipeut la considérer comme l'analogueiclinique des septicémies consécutives:aux ulcérations intestinales obtenues expérimentalement:par Garnier“et-Simon (3). Cette septicémiemne:semble d'ailleurs pas:avoir eu une grande:gravité ; elle ne-s'estimanifestée que par l'élévation modérée dela températureet a peu retardé la convalescence chez un malade déjà âgé, dont. le cœur avait faibli à plusieurs reprises, qui avait eu des hémoptysies et des hémorragies intestinales abondantes. SUR L'ANALYSE CHIMIQUE LU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DES PARALYTIQUES GÉNÉRAUX (Première note), par LAïTGNEL-LAVASTINE et LASAUSSE. Comme suite à des recherches antérieures (4) sur la bactériologie et la cytologie du liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux, nous avons entrepris l'analyse chimique de ce liquide, avant d’en étudier la toxicité. Nous avons, en premier lieu, recherché l'ammoniaque.. Donath (5) la considère comme un constituant du liquide céphalo- rachidien normal. Il l’a-mise en évidence par le réactif de Nessler, sauf chez deux épileptiques. Or, chez les paralytiques généraux nous avons vu qu’un excès de réactif de Nessler ne donne pas de coloration brune, quand le liquide céphalo- rachidien n'est pas débarrassé de ses albumines. Au contraire, après leur élimination,par C*H‘O* en présence de NaCl à chaud, on.a une colo- (4) Trastour. L’entérocoque-agent pathogène. Thèse de Paris, 1904. (2) Sacquépée. In Thèse de Ghevrel. Thèse de Paris, 1906. (3) Garnier et Simon. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 6 mars:1909. (4) Laignel-Lavastine. Comptes rendus de :la Soc. de Biologie, 6 juillet 1901; Soc. méd. des Hôpitaux, 21 juin 1901. (5) Donath. Zeitsch. für physiologische Chemie, t. XXXIX, p. 521, 1903. 412 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ration brune. Comme, d'autre part, on peut caractériser NH° à très faible dose malgré la présence d’albumines par le réactif de Nessler, qui, dans les solutions albumineuses seules, c'est-à-dire sans NH°, donne un pré- cipité blanc sans aucune coloration, nous concluons que le liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux ne renferme pas d'ammo- niaque préexistante. Denigès et Sabrazès et Mestrezat, en opérant sur des liquides de mé- ningites tuberculeuses, sont arrivés au même résultat. Cependant le liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux contient des substances qui perdent très facilement de l'ammoniaque. En effet, mélangeons au mortier de la magnésie et du liquide de P.G., introduisons le lait de magnésie ainsi obtenu dans un barboteur, précédé lui-même d’un petit barboteur à SO‘H* et suivi d’un troisième à eau distillée. En faisant passer un courant d'air dans l'appareil, nous constatons que l’eau du troisième barboteur donne une coloration au Nessler et, par l’hypobromite de soude, dégage des bulles de gaz faciles à voir sur une lame de microscope. Done : * 4° Le liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux ne contient pas d’ammoniaque préexistante. 2° Il contient des substances qui en perdent très facilement sous l'influence de la chaleur ou des réactifs. (Laboratoire de la clinique des maladies mentales, Professeur Gilbert Ballet.) DE L'EMPLOI DES NITRATES POUR LA CULTURE ET L'ISOLEMENT DES MICROBES ANAÉROBIES, par A. VEILLON et P. Maé. En 1898, l’un de nous, avec Zuber, avait indiqué un procédé d’isole- ment des microbes anaérobies. Ce procédé, comme on sait, consiste à ensemencer par dilutions successives le pus ou le matériel à étudier dans des tubes à culture ordinaires, contenant, sur au moins 10 centi- mètres de hauteur, de la gélose nutritive addilionnée d’un corps réduc- teur comme le sucre. Cette technique a donné de bons résultats, puis- qu’elle a permis d'isoler une vingtaine d'espèces nouvelles. Cependant, nous n'avions pu, jusqu'alors, vaincre une grosse diffi- culté. Certains microbes, comme le colibacille, le bacterium lactis aero- genes, le vibrion septique, le perfringens, etc., dégageaient dans les ; SÉANCE DU 22 JANVIER 113 cultures une telle quantité de gaz que le milieu était fragmenté, les colonies dissociées et qu'il devenait impossible de prélever ces colonies avec pureté. En effet, beaucoup de microbes font des fermentations complexes et, aux dépens des matières azotées, et surtout des sucres, produisent des acides : lactique, acétique, butyrique, propionique; des alcools propy- lique, butylique, et, comme on le voit dans les formules ci-dessous, la production de ces quatre derniers corps peut s’accompagner de déga- gements d'acide carbonique et d'hydrogène. 3 C'H206 — 3 C'H°0? + 6 CO? + 12H Acide butyrique. 2 C'H205— 3 C'HO? + 3 CO + 6H Acide propionique. 5 C'H#0° = 6 C'H°O 12 CO + 12 Alcool propylique. 7 CH*205 — 6 C‘H°°0 + 18 CO? +24 H Alcool butylique. Dans les tubes de culture, l'acide carbonique ne gêne pas, car il est soluble dans le milieu et peut facilement diffuser ou se combiner aux bases; mais l'hydrogène, insoluble, ne peut s’éliminer qu'en fragmen- tant la gélose; il fallait donc trouver le moyen d'empêcher la produc- tion de ce gaz, en introduisant dans le milieu un corps capable de le fixer à l'état naissant. Nous avons résolu le problème en employant le nitrate de potasse. En effet, comme on le sait depuis longtemps, lorsque les réactions dont nous avons parlé plus haut se font en présence d’un nitrate, une partie de l'oxygène de ce corps s’unit à l'hydrogène pour former de l’eau et de l'acide nitreux, et le dégagement gazeux est supprimé. Il peut cependant y avoir réduction complète du nitrate Az OK + 5H — 3H°0 + Az, et production d'azote libre, mais la solubilité légère de l'azote n’est pas négligeable, et cette réduction complète des nitrates n’a d'inconvénient que lorsque les colonies sont confluentes, ce qui n’est pas le cas dans un isolement bien conduit. En pratique, nous avons vu que la quantité de nitrate de potasse favorable et non nuisible au développement des espèces les plus déli- cates était de 1 gramme par litre. Avec cette technique, le dégagement gazeux est pratiquement sup- primé, le milieu gélosé n’est pas fragmenté et les colonies bien isolées peuvent être facilement puisées avec pureté. Cependant, l'hydrogène n'est pas fixé rigoureusement dans tous les cas; certains microbes comme l’amylobacter dégagent ce gaz en grande du SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quantilé-sans que:lesinitrates soient attaqués. Il est probable que, dans ce .cas, l'hydrogène à l'état atomique m'est pas «en contact avec le | nitrate, ce gaz étant d'emblée éliminé à l’état moléculaire. 1 CULTURE ‘DE LA Leishmania Donovani EN MILIEU LIQUIDE, par À. LAvEeRAN et A. PETTIT. Le milieu de Novy, tel qu'il a été modifié ‘par M. Ch. Nicolle, permet d'obtenir facilement des cultures de Leishmania Donovani et rend ainsi de réels services dans les laboratoires. Toutefois, lorsqu'on doit pratiquer des inoculations de cultures aux animaux, ce procédé présente des inconvénients assez sérieux; en effet, pour obtenir la quantité de virus suffisante pour inoculer même un seul chien ou un seul singe, il fautrecueillir le liquide de condensation d'un nombre élevé de tubes (parfois près d’une cinquantaine), besogne fas- tidieuse, qui entraîne une grande perte de temps. Au cours des recherches (1) que nous poursuivons depuis plusieurs mois déjà sur la variété lunisienne de la ZLeishmania Donovani, nous avons été amenés à pratiquer d'assez nombreuses inoculations de cul- tures de ce protozoaire et nous avons ainsi dû nous préoccuper d’un milieu susceptible de fournir une quantité relativement abondante de Virus. à Nous avons tout d’abord essayé d’obtenir des cultures dans les tubes du modèle courant; mais ce genre de récipient estinutilisable dans le cas présent; les Leishmania se localisent, en effet, dans les couches -superfi- cielles, ce qui tient vraisemblablement.au besoin d'oxygène. En milieu propice, la surface se recouvre d’abondantes colonies, alors que les parties profondes restent à peu près stériles; si l’on enlève la couche superficielle, les Zeishmania se multiplient de nouveau rapidement, sans gagner sensiblement:en profondeur..Dans ces conditions, l'emploi de la fiole de Roux nous a paru indiqué. La solution peptone-sel est préparée.et stérilisée à part, puis répartie dans des fioles de Roux, dans lesquelles on verse volume égal, de sang | de lapin défibriné. Les cultures de Leishmania ne réussissant que :sous une faible épais- | seur de liquide, la fiole de Roux doit être placée à plat dans l’étuve réglée à + 21 ou 22 degrés centigrades, et la quantité de liquide ne doit guère dépasser le dixième de la capacité totale. (1) Comptes rendus de la Société de Biologie,;:p. 911, t. LXVI, et p.8,t. LXVIT, 1909; Socicté.de Pathologie exotique, p. 504, t. II, 1909. SÉANCE DU 22 JANVIER 145 Le milieu «en question fournit rapidement d'abondantes cultures de Leishmania;.au bout de ‘trois à quatre jours, on voit apparaître .de petiles rosaces; huit jours après l’ensemencement, les flagellés sont assez nombreux.pour former des.amas blanchâtres facilement visibles à l'œilinu. Finalement, on-obtient, en douze à quinze jours, 50 à 60 centi- mètres .cubes:de cultures très richesien Leishmania:par fiole.de Roux de 500tcentimètres.cubes de capacité (1). En outre de sa commodité, ce procédé comporte une économie appréciable : alors qu'un lapin de 2.000 grammes ne permet de pré- parer approximativement que 20 tubes de milieu de Novy simplifié, fournissant aummaximum une douzaine de centimètres-cubes.de liquide injectable, le même poids.de lapin, d'après notre formule, en donnera environ 100 centimètres cubes. MÉTAMORPHOSE DE L'INTESTIN POSTÉRIEUR CHEZ LES MUSCIDÉS, par CHARLES PÉREZ. L'intestin postérieur des larves de Calliphora est un tube de calibre assez étroit, décrivant des circonvolutions dans la cavité abdominale. Les cellules épithéliales présentent une différenciation en deux régions bien tranchées : la partie qui confine à la lumière est formée d’un cytoplasme dense, chromatique, où se trouve logé le noyau; toute la partie basilaire est claire, éosinophile, à texture fibrillaire radiale. Le réseau musculaire est intraépithélial, plongé dans cette région claire. Seul le sphincter anal est constitué par des muscles extérieurs à la basale. Pendant les premières heures de la nymphose, on n’observe pas d'autre modification notable que l'épanouissement de l'anneau ima- gimal, situé à la limite de l'intestin moyen, et la mise en train de sa prolifération rapide par des caryocinèses répétées de ses cellules. C'est seulement vers la fin du second jour que s'installent Les processus atro- phiques. Ils sont particulièrement simples pour la portion terminale; le sphincter est totalement détruit par phagocytose, et l'épithélium participe exactement au même mode de destruction que l'hypoderme des régions périanales. Le remplacement se fait de proche en proche par un épithélium imaginal et des myoblastes embryonnaires, soli- daires de l’histoblaste des organes copulateurs. (1) Certains lapins fournissent un milieu poissant le verre, d'aspect grais- seux,; dans ce cas, les fioles restent stériles. Au contraire, les cultures réus- sissent toujours lorsque le milieu présente l'apparence laquée et la fluidité habituelles. 116 SOCIÉIÉ DE BIOLOGIK Tout le long des circonvolutions inlestinales, les phénomènes sont plus complexes. Il y a d’abord oblitération de la structure spécialisée de l’épithélium et de la striation musculaire. En même temps un nombre énorme de sphères de granules, manifestement appelées par chimiotactisme, se pressent en un manchon compact autour de l'intestin et commencent à disloquer sa basale. Bientôt, par rétraction du proto- plasme épithélial, la musculature est à nu au contact immédiat des phagocytes, et l’on ne tarde pas à voir apparaître, à l'intérieur des sphères de granules, à côté des gros sarcolytes manifestement apportés du dehors, des inclusions nouvelles, reconnaissables pour de la matière contractile, englobée sur place, aux dépens de cette musculature intestinale. Les noyaux musculaires persistent, au contraire, entourés de protoplasme rajeuni, et constituent des cellules musculaires plasti- ques, moulées dans les interstices des phagocytes bourrés. L'épithélium présente aussi des phénomènes accusés de dégénéres- cence : des vacuoles, des boules plus colorées apparaissent dans le cytoplasme; les noyaux sont frappés de chromatolyse; et tous ces pro- duits de dislocation sont rejetés vers le cœlome, et phagocytés à leur tour. Mais cette destruction de l’épithélium est progressive, les cellules non encore dégénérées se rapprochant de manière à toujours combler les vides. Si bien que l'intestin postérieur se réduit dans son calibre, et se raccourcit au point que toutes les circonvolutions disparaissent; mais il persiste en tant que communication morphologique entre l'in- testin moyen et l’anus remaniés. L’ajutage imaginal, provenant de la prolifération de l'anneau, n’a donc pas à se frayer un chemin au hasard dans une accumulation de débris et de phagocytes, comme l’a cru Kowalevsky; il est à chaque instant guidé par une maquette larvaire, et celle-ci ne disparait d'avant en arrière qu'au fur et à mesure de son remplacement par l'épithélium définitif. En outre, ainsi que Van Ress l’a affirmé avec raison, l’ampoule rec- tale larvaire persiste d'une manière définitive et joue un rôle important dans la réfection de l'intestin terminal. Ses cellules se divisent par mitose, et gagnent ainsi de proche en proche, allant au-devant de l’ajutage imaginal. C’est en particulier dans cette région larvaire rema- niée que se développent les quatre papilles rectales. Mais il y a lieu de noter que les cellules larvaires qui vont participer à leur formalion éliminent du côté basal une portion de leur cytoplasme, sous forme d’une boule de dégénérescence; ainsi ces cellules larvaires persistantes, avant de proliférer et d'évoluer à nouveau vers la spécialisation histo- logique imaginale, s'épurent partiellement, par une sorte d'autotomie qui les rajeunit. TA Ethernet en 5 fre T si 2 GS pit Du UN CS a | A LEE (EAN | vo SÉANCE DU 22 JANVIER 117 LA TUBERCULO-RÉACTION EN MÉDECINE MENTALE, par À. Marie (de Villejuif) et BEAUSSART. L'un de nous (A. Marie) a présenté l’an dernier, à la Société, le résultat de ses recherches par la cuti, la sous-cuti et l’ophtalmo-réaction sur les aliénés tuberculeux. Parallèlement, nous avons, cette fois, expérimenté la séro-agglutina- tion et la réaction de déviation du complément (procédé de Marmorek), dans le but d'éclaircir l’étiologie de certains états psychopathiques. Dans le tableau suivant, nous relatons les résultats positifs obtenus. & NS Nr ee Ù | & |-5 LS | & | Ge © | 2= æ = [4 = (de) ‘a © = ” 3 (o) (2) 5 = = < SALE à (æ) E=| e GA 5 Mméeneohques rs Magnus ire. 6 î 6 2 » » 5 EXELTES DARCOS RE SR Re EE) PRE 3 4 0 » » ÆrHÉnNneilesstUberculeuses.. 2. 5.1... + .|L » 4 | 4 3 : 2 paralytiques génér., à réaction de Wassermann DÉFINIR EE RTE SE cobo de | D » 2 0 0 2 5 paralytiques génér., à réaction de Wassermann LOST Ne dd AR » » 1 0 0 5 DANHÉMENESPpEÉCOCeS) 0e. AU, RS UNS II L 1 0 » 4 2 0 0 RDC mbÉCIles., > 7: .. à... . 2 . | »7 || 2 1 () 0 Étant donné que l'ophtalmo, la cuti-réaction et la séro-agglutination donnent des résultats positifs avec la moindre lésion tuberculeuse, nous signalons que d’une réaction sérique positive, on ne peut tirer que cette conclusion que l'affection mentale se développe sur un fond tuber- culeux, sans pouvoir affirmer qu'il existe entre les deux un rapport de cause à effet. La séro-agglutination est négative la plupart du temps dans les tuberculoses graves ; avec la méthode de déviation du complément, les résultats positifs ne croissent pas parallèlement avec l'intensité de l’intoxication tuberculeuse et la production des anti-corps subit des changements brusques; on ne peut donc encore appliquer la séro- réaction à l'étude des cas de confusion mentale aiguë, ou l’on peut supposer une relation étiologique avec les tubereules. La méthode de 4118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Marmorek cependant, démontrant la présence de toxines dans la circu- lation n'offre pas cette critique. La séro-réaction, qui nous a fourni des résultats.positifs avec Le lui céphalo-rachidien des méningites tuberculeuses, a été muette en ce qui concerne des cas de paralysie générale où la syphilis était ou n'était pas décelée par la réaction de Wassermann. Les mêmes résultats négatifs. ont été constatés dans la démence précoce, l'idiotie. La tuberculose, ou. n’était pas en cause dans l’étiologie de ces affections, ou bien les-anti- corps bacillaires étaient disparus ou n'étaient pas en assez grande quantité pour être décelables. LEUCOCYTOZOON D'UNE ToURTERELLE (Z'urtur huinilis) ET D'UNE SARCELLE (Querquedula crecca) pu Toni, par C. Matuis et M. LEGER. Chez la petite Tourterelle d'Orient (Z'urtur humilis), très répandue au Tonkin aussi bien dans-le Delta que dans la Haute Région, et chez la Sarcelle d'hiver (Querquedula. crecca), extrêmement fréquente dans cer- tains arroyos, nous avons trouvé deux parasites du sang. appartenant au genre Leucocytozoon (Danilewsky, 1889). LEUcOcYToz00N DE LA ToURTERELLE. — Ce Colombin se vend commu- nément à cerlaines époques sur le marché de Hanoï. Quatre sur neuf oiseaux examinés étaient parasités. Les leucocytozoon étaient rares ou: extrêmement rares dans le sang périphérique, où nous n'avons vu que des formes sexuées adultes ou parvenues à un stade avancé de dévelop- pement. À. l’état frais, le parasite-de forme sphérique mesure {1 environ de dia- mètre et ne présente aucun mouvement. Le protoplasma est hyalin et le noyau constitué par de petits grains réfringents. Le leucocytozoon occupe presque entiérement!la cellule-hôte, dont le noyau'est refoulé à la périphérie. Après coloration au Giemsa ou au Leishman, les formes: mâles: et femelles se différencient nettement. Les macrogamètes sphériques-de 11: de diamètre environ, ont un proto- plasma coloré en bleu intense, sans granulations, criblé de petites vacuoles. incolores. Le noyau rose pâle est le plus souvent arrondi,.de. 2 de diamètre ; il contient parfois un grain chromatique plus ou/moins central. Les microgamétocytes, à peu près du même volume que les formes femelles, sont toujours en plus petit nombre (environ 1 & pour 5 9). Le noyau rose pâle, sans contour bien distinct, constitue à lui seul à peu près tout le para- site ; il n’est entouré que d’une mince couche de protoplasma non granuleux de:couleur bleu clair. - Le plus grand nombre des: cellules-hôtes sont: intactes. Le protoplasma est SÉANCE DU 22 JANVIER 119 A —— = - + x légèrement coloré en rose. Le noyau lilas foncé est rejeté à la périphérie et prend la forme d'un croissant: allongé embrassant dans sa concavité le leuco- cytozoon. Qnelquefoisune partie du noyauise laisse: voir par transparence au- dessouss du parasite: La cellule-hôte: ne présente jamais de prolongements polaires: Morphologiquement le leucocytozoon de. Zurtur humilis. ressemble. à Leucocytozoon. Caulleryi de la Poule: domestique, mais physiologique- ment il en est distinct. Les: formes: sexuées: n'ont pas de périodicité sanguine. Durant plus de soixante jours, nous avons très fréquemment examiné le sang de nos oiseaux infectés, et les leucocytozoon ont tou- jours élé trouvés en nombre sensiblement égal, de 5 à 15 par mm. cube. Le petit nombre de parasites dans le sang de la Tourterelle contraste, en outre, avec le nombre élevé que nous avons noté chez les Poules à Leucocytozsoon Caulleryi au moment du maximum d'infection. Mais, si dans la circulation périphérique les leucocytozoon sont rares, dans le sang du cœur, dans les frottis de foie, de poumon et de rein, on en constate beaucoup plus. Remarquons que dans la rate et la moelle osseuse nous n'avons rencontré aucun parasite. Notons aussi que dans le sang de six oiseaux d’une espèce très voisine de Z'urtur humilis, la grande Tourterelle de roches (7urtur rupicola), nous n'avons pas trouvé de leucocytozoon. Nous avons exa- miné également le sang de 176 Pigeons domestiques sans voir un seul parasite sanguicole. LEUCOCYTOZOON DE LA SARCELLE. — Sur 8 oiseaux examinés, 3 élaient infectés par un leucocytozoon. Geux-ci, examinés à plusieurs reprises pendant une période de vingt jours, ont constamment présenté des parasites dans le sang périphérique, mais toujours en très.petit nombre. Dans le sang en chambre humide à la température de 40 degrés, les cellules-hôtes se reconnaissent très aisément, grâce à leurs deux prolonge- ments polaires effilés, immobiles,.et à direction nettement rectiligne. Le leu- cocytozoon ovoide occupe la partie moyenne de la cellule-hôte dont le noyau est refoulé latéralement. Nous n'avons constaté aucun mouvement du parasite. Après coloration au Giemsa, on distingue dans le sang des gamétorytes mâles et femelles, Les macrogamètes ovoïdes mesurent de 14 à 15 4 de long sur 445 à 545 de large: Le-protoplasma coloré en bleu violacé est souvent criblé de petites vacuoles: incolores. de. grosseurs différentes: Dans le:noyau. rose, de forme irrégulière, nous ayons vu.parfois un grain chromatique distinct. Les microgamétocytes sont généralement très déformés du fait. de l’étale- ment. Les formes mâles sont beaucoup plus fragiles que les formes femelles ; cependant, l'examen d’un certain nombre de spécimens permet de se con- vaincre qu'ils sont également ovoïdes et à peine plus petits que les macroga- mètes. Le protoplasma coloré’en bleu cendré entoure le noyau rose päle qui n'a pas de contour précis. 190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les cellules-hôtes, d’une longueur de 48 x environ, sont pourvues de cornes très effilées, généralement plus ou moins repliées sur elles-mêmes. Leur noyau est très caractéristique et diffère beaucoup, par exemple, du noyau des cellules parasitées par Leucocytozoon Neavei de la Pintade du Soudan égyptien ou par Leucocytozoon Sabrazesi de la Poule domestique. De couleur lilas foncé, il est refoulé latéralement, et tandis quil forme un mince ruban là où il est en contact avec le parasite, il montre des bosselures irrégulières au niveau de ses deux extrémités qui dépassent des deux côtés le corps du leu- cocytozoon. Le noyau, par suite relativement très long, mesure 30 y environ. Les formes parasitaires sont incontestablement plus nombreuses dans le sang du cœur et surtout dans le rein, le poumon et le foie que dans le sang périphérique. Nous n'avons vu de parasites ni dans la rate, ni dans la moelle osseuse. D'autres oiseaux de la famille des Anatidés (8 oies et 92 canards do- mestiques) ne nous ont pas montré un seul hématozoaire. Les deux Leucocytozoon que nous venons de décrire peuvent être considérés comme deux espèces nouvelles. Nous dédierons celui de Turtur humilis à M. le D' Marchoux, chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, et nous le désignerons sous le nom de Zeucocytozoon Mar- chouxi. Nous appellerons Leucocytozoon Simondi le parasite de Querque- dula crecca en l'honneur de M. le D' Simond, professeur de microbio- logie à l'Ecole d'application du Service de santé des Troupes coloniaies. (Institut antirabique et bactériologique d’Hanoï, 15 décembre 1909.) ACTION DE L'ATOXYL SUR LES TRYPANOSOMES DANS L'ORGANISME, par T. YAMANOUCHI. D’après Levaditi et Yamanouchi (1) (1908), une émulsion de différents organes : foie, poumons, muscles du lapin, fraichement préparée et additionnée d'atoxyl, agit comme réductrice et transforme l’atoxyl en un corps trypanocide. Levaditi (2) a communiqué postérieurement ses recherches person- nelles sur le même sujet. J'airepris moi-même la question, et après des nouvelles expériences faites avec le trypanomose du Nagana j'ai abouti aux résultats suivants: 1° Des organes débarrassés du sang, notamment le foie, Les reins, les muscles, n'ont aucune action sur l’atoxyl : ainsi ils ne produisent aucun corps trypanocide. (1) Comptes rendus de la Socièté de Biologie, 1908, vol. LXIV, p. 524. (2) Annales de l'Institut Pasteur, 1909, t, XX VII, p. 614. SÉANCE DU 22 JANVIER 121 2% La substance trypanocide est produite par les globules rouges du sang, ainsi que par la solution des globules rouges dans l’eau. 3° Les globules rouges du sang lavés par l'eau physiologique et traités par l'acide carbonique, de même que ces globules réduits par des tissus _ des organes ainsi que par diverses bactéries, ont une aptitude plus grande à produire le corps actif que les globules rouges non traités et simplement lavés par l’eau physiologique. Les globules rouges traités par l'oxygène ne forment pas de substance active. 4° Les leucocytes, le sérum du sang, les stromas des globules rouges, la calalase du sang ainsi que l'hémoglobine pure recristallisée n’ont pas le pouvoir de produire la substance active. 5° Le sang dialysé en présence de l’eau sur membrane de collodion, le sang chauffé à 80 degrés pendant trente minutes perdent leur pouvoir de produire avec l’atoxyl un corps trypanocide. 6° Le corps actif est soluble dans l'alcool; il est thermostable el exempt de matières protéiques. 1° Le principe trypanocide combiné aux différentes matières pro- téiques devient inactif. Le corps actif in vivo après Htechion de l’atoxyl prend naissance dans la circulation sanguine et se combine de suite avec les trypano- somes et les autres matières albumoïdes du sang. (Travail du laboratoire de MM. E. Metchnikof et Bertrand, Institut Pasteur.) NASES A REVÉTEMENT INTERNE D ENDOTHÉLIUM VASCULAIRE POUR LA CONSER- VATION DU SANG in vitro. ABSENCE DE COAGULATION AU CONTACT D'EN- DOTHÉLIUM D'ESPÈCE HÉTÉROGÈNE, par C. FLEIG. Dans une précédente note, j'ai montré qu'on peut faire commodé- ment la transfusion directe du sang en interposant entre l'artère du transfuseur et la veine du transfusé un segment de vaisseau provenant d’un animal d'espèce différente de celle des sujets entre lesquels on opère la transfusion. Ce fait m'a amené à rechercher comment se com- portait du sang d’une espèce animale déterminée conservé in vitro dans des vaisseaux d’une espèce animale différente. Pour cette étude, je me suis servi de petits tubes cylindriques à parois minces et percées de quelques trous et à bords légèrement épaissis sur leur circonférence externe (pour permeltre d'y fixer des ligatures). On Biooere. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 9 129 + - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tapisse la surface interne du tube avec un segment de veine cave de chien ou de veine cave ou de jugulaire d'un gros animal et on éverse en dehors les deux bouts du segment sur chaque extrémité du tube en les fixant par une ligalure circulaire. On ferme à une extrémité le cylindre ainsi tapissé en y appliquant un lambeau assez large. du même vaisseau, qu’on tend sur le bord du cylindre; son endothélium tourné du côté de ce bord, et qu'on fixe par une. ligature circulaire placée entre la précédente et le bord du tube. De cette facon, la surface interne du vase ainsi réalisé est uniquement formée par l'endothélium vaseu- laire. Les-segments veineux utilisés pour cette préparation sont au préalable complètement dépouillés de. sang. par lavages successifs dans le liquide de Locke au moment de s’'en:servir, puisdlavés à l’eau salée pure. pour être débarrassés des petites quantités de sel .de calcium dont ils: se sont imprégnés dans.les liquides-précédents. Au lieu de segments veineux, on peut aussi employer. dessegments artériels de gros animaux, mais moins commodément, l'éversion des bords de ces artères étant moins facile que celle des bords d'une veine. On a grand soin d'éviter la dessiccation du vase endothélial, en l’entourant d’un manchon d’ouate imbibée de sérum artificiel et plongeant lui-même dans un, petit cristallisoir où se trouve une mince couche du même liquide. Le vase lui-même peut être fermé, par unpetit couvercle cons- titué par une rondelle de verre recouverte aussi d’un lambeau vei- neux (1), l'endothélium de ce dernier étant tourné vers la lumière du tube ; le couvercle est protégé # son tour contre la dessiccation par une mince compresse imbibée de:sérum artificiel, qui Le recouvre. Enfin, le tout est placé sous cloche dans une atmosphère humide. L'opération, dans ses moindres détails, doit avoir été conduite aseptiquement, en évitant le contact des antiseptiques avec les parois vasculaires et en touchant le moins possible l'endothélium avec [es doigts ou un autre corps étranger. En faisant arriver aseptiquement dans un vase ainsi préparé, tapissé de veine cave de chien, par exemple, du sang humain recueilli par ponction d'une veine au moyen d'une aiguille de calibre permettant de la paraffiner, on peut le maintenir pendant des heures sans quil eoagule. Dé même, et mieux encore, pour le sangde lapin, : si l'on a soin de le faire couler:goutte :à goutte ‘dans levasepar lintermédiaire ‘d’une canule: à surface interne tapissée: d'une carotide de lapin dont.on à éversé/les bouts à chaque extrémilé dela canule :-le.sang s'écoule alors dans le vase sans avoir:été à aucun moment ten contact-:avec un corps étrangeret, au contacl:dé lendothéliunv hétérogène duvase, ne coagule pas. En tapissant de larmême facon une canule:avec:une-:artèreou-une (1) Lambeau provenant d'un segment de veine cave ou de jugulaire ouverte par une‘incision longitudinale. SÉANCE DU 22 JANVIER (BE veine de choix et en l’introduisant dans le bout périphérique d'une veine chez un individu soumis à une saignée thérapeutique, on arrive au même résultat. Chez l'animal, au lieu d'introduire dans une artère la canule tapissée d’ua segment vasculaire, on peut passer le bout central de l'artère dans une courte canule et en éverser le bout sur Pextrémité de cette dernière, mais le procédé est moins commode que celuide la canule préalablement tapissée. En maintenant à la glacière le sang ainsi recueilli, on le conserve plusieurs jours sans qu'il coagule. Il est à peine besoin de dire qu'il en est de même si le sang est de même espèce animale que les parois vasculaires utilisées (chien). Après avoir fait arriver dans le vase du sang de lapin, on peut, suivant la même technique, y faire arriver du sang de chien : le mélange de deux sangs ainsi réalisé n’amène pas la coagulation. Ces faits peuvent être le point de départ de recherches diverses sur la coagulation du:sang et plus spécialement sur la comparaison des pro- priétés biologiques-du sang total, du plasma du sérum et: des: globules lavési(notamment pour l'étude du mécanisme de l'immunité, des fer- ments dusang;:etc.) ; pour obtenir du plasma de mammifères, il suffit, awec:les dispositifs décrits, de laisser déposer les globules, ou, mieux, ‘de placer, à la centrifuge, dans des: éprouvettes à fond plat, les vases endothéliaux remplis de sang. Jersignale enfin l'intérèt des canules à gaine endothéliale pour des prises de sang successives en vue d’études sur la coagulation et pour l'obtention de grandes quantités de sang dans des saignées pratiquées sur des vaisseaux de très petit calibre. | "BILIGÉNIE HÉMOLYTIQUE LOCALE DANS LES 'MUCOCÈLES DES SINUS FRONTAUX ; ANALYSE CHIMIQUE ET CYTOLOGIQUE D'UN NOUVEAU CAS, part W.MESTREZAT. "Au cours deprocessus'inflammatoires chroniques, les sinus frontaux peuvent donner par rétention de leurs produits de sécrétion des tumeurs kystiques sus-orbitaires. L'absence de réaction locale ou géné- rale, la lenteur d'évolution de ces tumeurs, et surtout la consistance mucoideetnontpurulente de leur contenu, individualise nettement les mucocèles. Ce contenu, retiré par ponction ou recueilli en cours d'opération, est de consistance visqueuse, épaisse, mucoide ; souvent il forme une masse gélatineuse et tremblotante, jamais il.n'est- purulent ou caséeux. Sa cou- leur est variable. C'est parfois un liquide clair et transparent : jaune 1924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — miel, jaune rosé; ou bien grisatre et opalescent. Très souvent, c'est un liquide de teinte plus foncée : brun hématique, brun rouge, brun ver- dâtre et même noirätre. L'examen microscopique montre la présence de leucocytes atteints de dégénérescence graisseuse, de grandes cellules également granuleuses et graisseuses, et de gouttelettes de graisse libres et de cristaux de cholestérine; enfin, surtout, dans certaines observations, d'abondants globules rouges. Valude et Rollet insistent sur la riche vascularisation du tissu con- jonctif sous-épithélial et le grand nombre de capillaires néo-formés (1. Rollet rapproche ces formations vasculaires de celles des pachyvagina- lites, les mucocèles hémorragiques devenant ainsi de véritables héma- tocèles sinusiennes. La mucocèle, dont nous avons étudié le liquideetpourl'histoire clinique | de laquelle nous renvoyons au travail que le D' Lemoine publiera avec | le professeur Truc (2), se rattacherait à cette catégorie. Ce n’est pas | cependant que le liquide en question renfermât des globules rouges; il n'a même en apparence rien d’hémorragique. Mais, et c’est ce qui fait l'intérêt de notre observation, nous y avons décelé la présence de pig- ments biliaires en proportion notable (bilirubine et biliverdine), pigments dérivés de l’hémoglobine par un processus aujourd’hui bien connu de biligénie locale que MM. Guillain et Troisier, dans les pleurésies hémor- ragiques, et MM. Widal et Joltrain, dans les hémorragies méningées, ont bien mis en évidence. Voici résumé notre examen : Consistance : Epaisse, gélatineuse, mucoiïde. Couleur : Foncée, brun verdâtre, en imposant pour de la bile et verdissant à l’air. Examen microscopique. Examen direct : Cristaux de cholestérine. Nombreux éléments cellulaires granuleux (leucocytes). On voit aussi beaucoup de gros éléments arrondis qui paraissent formés de débris cellulaires agglomérés. Ces grands éléments, comme les précédents d’ailleurs. ont une teinte jaune verdätre qui parait être la cause de la pigmentation du liquide. ; Après coloration à l'hématéine-éosine les petits éléments ronds se montrent formés par des lymphocytes granuleux, déformés et prenant mal les colo- rants. Le fond est constitué par des débris cellulaires paraissant provenir des gros éléments signalés plus haut, lesquels ont disparu. Analyse chimique : au NOR RER PRE CES RE RS OP DEMDIOPerammees Résidu sec à 110 degrés . . . . . . . . 202,0 — Cendre ps en RO A Ne D A) — Fer te ant ERA ANR Re 0,103 — (1) De pareilles constatations ont été faites dans notre cas. (2) Revue générale d'Ophtalmologie. SÉANCE DU 22 JANVIER 195 Substances albuminoides : En majeure partie constituées par de la mucine. Le précipité obtenu en traitant le contenu du kyste par de l'alcool est en effet insoluble dans un milieu très légèrement alcalin, d’où le précipite à nouveau l'acide acétique; un excès de cet acide ne le redissout pas. Neutralisée, cette solution n'est pas coagulée par la chaleur; traitée enfin par HCI, elle donne par hydrolyse une substance réductrice. Pigments : La substance qui colore le liquide kystique est constituée par un mélange de bilirubine et de biliverdine qu’il est facile d'extraire par l'alcool à 90 degrés. Ii suffit pour cela de mélanger le liquide kystique avec plusieurs fois son volume d'alcool et de prolonger quelques heures ou quelques jours le contact. Le liquide qui surnage alors est coloré en jaune vert ou en vert bouteille selon sa richesse en pigments. Traité par HCI au bain-marie bouil- lant, il donne la coloration verte caractéristique des pigments biliaires. Le résidu de l’évaporation dans le vide, repris par l’eau légêrement alcaline, donne la réaction de Gmelin. Le spectroscope donnait avec la solution alcoo- lique une absorption de toute la parlie droite du spectre, aucune raie de l'hé- moglobine. Cet examen précise donc certains points de cytologie, ainsi que la nature de la substance albuminoïde des mucocèles. Mais, ce qui nous paraît surtout en faire l'intérêt, c'est la présence de bilirubine et de bili- verdine qu'il nous a révélée. Notre cas constitue de ce fait un intermé- diaire entre les observations où le liquide très coloré est fortement hémorragique et celles où, tout au contraire, de teinte plus claire, il est jaune, jaune verdâtre, jaune brun, brun, etc. Nous saisissons sur le vif Ve processus de biligénie locale qui fait de l'hémoglobine extravasée les divers pigments bruns, verts, jaunes signalés dans les mucocèles, et nous sommes ainsi amenés à rapprocher, comme dérivés les uns des autres et constitués par les divers pigments biliaires des pigments en apparence si différents. LEUCO-DIAGNOSTIC DU CANCER, par Cu. AcHarDp, HENRI BÉNARD et CH. GAGNEUX. Nous avons montré dans une note précédente qu'on peut obtenir in vitro avec les globules blancs des réactions spécifiques aux produits extraits des tissus normaux. Ces leuco-réactions spécifiques existent aussi pour les produits de tissus pathologiques. Nous les avons obtenues, en effet, avec les extraits de tumeurs cancéreuses. Nous avons employé les extraits glycérinés de 3 épithéliomas du sein (1), et nous les avons ajoutés, à parties égales, au milieu artificiel (1) Ces extraits ont été préparés par M. Borien avec des tumeurs obligeam- ment fournies par MM. Bazy et Grégoire. FAST 126 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui nous sert à mesurer l’activité leucocytaire par le procédé des levures. Chez les sujets normaux la présence de ces extraits a diminué: notablement l’activité des globules blancs, tandis que, chez un certain nombre de cancéreux, elle l'a, au contraire, accrue ou ne l’a qu'à peine: affaiblie. Nous avons obtenu des leuco-réactions positives dans 29 cas. Elles concernent : cancers du sein opérés depuis huit jours et un mois et demi. épithélioma de la parotide opéré. cancer de la langue. cancers de l'estomac dont deux vérifiés pendant l'opération. cancers du rectum, dont. un vérifié par l'examen histologique (épithé- lioma tubulé). cancers utérins. 1 cancer du testicule opéré depuis quinze jours. 4 cancers de la prostate. 1 cancer de l’urètre. 4 cancers de la vessie. Lo ' e Æ NN =] Quant aux leuco-réactions négatives, elles - comprennent. d'abord, 3 sujets sains et 12 malades atteints d'affections tout à fait étrangères aux néoplasmes (1 phtisique,2syphilitiques secondaires, 1 brûlé, 1 méga- côlon, 1 leucémie myélogène) ou denéoplasies bénignes (1 goitre simple, 2 fibromes dont l’un opéré, 1 kyste ovarique opéré) et enfin:2 cas parti- culièrement intéressants pour le diagnostic. Dans le premier, l'hypothèse de cancer lingüal ayant été soulevée, le résultat négatif de la réaction se trouva d'accord avec l'examen histologique pratiqué après l’extirpa- tion, qui montra l'existence d’une glossite interstitielle, imputable sans doute à des altérations dentaires. Dans le second, le diagnostic hésitait entre l’ulcère et le cancer de l'estomac, et l'opération montra l'existence d'un ulcère. | En outre, des réactions négatives ont encore été trouvées chez 4 su- jets atteints de néoplasmes malins : une jeune femme opérée d'ostéo- sarcome, un homme atteint de cancer de la langue, une femme opérée de-cancer du sein depuis un mois et demi, une femme traitée depuis sept mois par le radium pour un cancer utérin qui semblait clinique- ment avoir disparu (1}. Chez quelques malades l’épreuve a été faite simultanément avec deux de nos extraits cancéreux, et les résultats ont été semblables. Toute- fois le cancer du testicule a. donné une réaction. positive avec l’un et négative avec l’autre. (1) Un certain nombre de nos examens ont été faits dans les services de MM. Delbet, Mauclaire et Marion. SÉANCE DU 22 JANVIER 197 mer et TE RS ne _ II serait intéressant de rechercher le rapport qui pourrait exister entre la nature histologique du néoplasme employé pour la préparation de l'extrait et celle du néoplasme des sujets examinés. Il y aurait lieu d'étudier aussi l'influence de l’extirpation totale ou de la guérison apparente sur la réaction spécifique : d’après deux des cas cités plus haut, il semble que cette influence soit réelle. Leuco-diagnostic du cancer. 1. — Leuco-réaclions positives: &, cancer du cardia, gastrostomie; — b, épithélioma du sein opéré depuis six semaines; — c, cancer de la vessie reconnu au cystoscope; —-d, cancer utérin avec envahissement du vagin; — ex cancer de la prostate opéré et vérifié par l'examen histologique ; — f, épithéliome du rectum, opéra- ion de l'anus iliaque; — g, cancer de l'utérus avec envahissement du vagin; — h, épithélioma de la paro- tide opéré. Il. — Leuco-réactions négatives : | a, glossite interstitielle (examen his- tologique); — b, sujet sain, 25 ans; — c, sujet sain, 21 ans; — d, goitre ne l simple; — e, sujet sain, 21 ans; — f, phtisie caverneuse. Nous nous proposons de poursuivre ces recherches. Mais les résultats que nous venons d'indiquer montrent que les leuco-réactions spécifiques s'obliennent dans une proportion de cas assez élevée pour qu'on en puisse tirer le principe d'applications au diagnostic du cancer. DE LA RÉACTION PRÉCIPITANTE DANS LE DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE DES BOVIDÉS, par Guino Finzi. Les récentes démonstrations de MM. Calmette et Massol, Vallée, Jousset, Vincent, sur le pouvoir précipitant des humeurs des sujets affectés de. tuberculose, ou traités par des inoculations bacillaires, à l'égard de divers antigènes tuberculineux, m'ont engagé à rechercher 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s’il est possible d'appliquer le principe du précipito-diagnostie à la recherche des cas de tuberculose bovine. Sur les conseils de M. Vallée, nous avons utilisé dans nos essais, non point les solutions de diverses tubereulines, mais bien les bouillons filtrés sur papier, ayant servi à la culture de bacilles de Koch d'origine bovine. Ces bouillons fournissent, en effet, en présence du sérum de cheval hypervacciné, des précipités incomparablement plus riches que ceux obtenus des dilutions de tuberculine brute. Les proportions à utiliser de préférence sont les suivantes : 4 parties de sérum à examiner, 1 partie de bouillon filtré de culture bacillaire. Il convient de placer les tubes où se fait la réaction à l’étuve à 38° degrés durant une heure ou deux, puis de les abandonner à la température du laboratoire pendant un temps au moins égal. Opérant ainsi avec les sérums de douze bovins affectés en toute certi- tude de tuberculoses soit spontanées, soit expérimentales, nous avons, dans tous les cas, obtenu un résultat posilif extrèmement net, tandis que, avec les sérums de neuf bovins certainement indemnes, nous avons enregistré un résultat négatif. En toutes circonstances l’état de nos animaux à été vérifié soit par l’autopsie, soit par l'épreuve de la tuber- culine. Lorsque le sérum mis à l’étuve provient d'un animal infecté, l’on voit apparaître dans le mélange sérum-bouillon de culture, après une heure de séjour à l'étuve, un trouble uniforme qui s’accentue progressivement et le plus souvent se résout en un précipité blanchâtre floconneux. Une fois sur douze seulement, la réaction n'a été nettement obtenue qu'à la quatrième heure. Les mélanges bouillon de culture-sérum des animaux indemnes demeurent toujours rigoureusement limpides. Et si l’on prend soin pour un précipito-diagnostic de s'entourer de tubes témoins, l'interprétation des résultats est toujours d’une extrème facilité. Nous avons constaté que la même réaction s'obtient avec les dilutions de tubereuline brute, mais qu'elle est, en ces conditions, toujours moins nette que celle fournie par les bouillons ‘de culture bacillaire filtrés sur papier, qui seuls doivent être utilisés. (1). | à Le précipito-diagnostic peut donc rendre, en certaines circonstances, de très réels et précieux services dans le diagnostic de la tuberculose bovine. (Travail du laboratoire de. M. Vallée à l'Fcole d'Alfort.) M. VaLrée. — Les recherches de M. Finzi offrent un très réel intérêt au point de vue pratique et l'emploi du précipito-diagnostic est parti- (1) L’addition aux bouillons de 2 p. 1000 de phénol ne gêne point la réaction qui peuf ainsi étre recherchée sans précautions d’asepsie. VIP rs À did d'entre ne 2 4 Fe ri8 GR EE EST ETES De PTE NT TL) SISRRES DEN SÉANCE DU 22 JANVIER 129 culièrement indiqué dans les stations quarantenaires d'importation de certains pays, tels que l'Argentine, qui recoivent des reproducteurs de grande valeur de l'espèce bovine sur lesquels l'épreuve de la tubercu- line est toujours effectuée Dans le but d'empêcher de réagir ceux de ces animaux qui sont tuberculeux, maints importateurs leur font subir une véritable immunisation contre la tuberculine. Déjà ces fraudes sont déjà déjouées par deux artifices que j'ai préconisés en leur temps (injec- tion de tuberculine à dose élevée avec relevés thermiques immédiats, ophtalmo-réactions en série). L'usage du précipito-diagnostice s'offre comme un moyen nouveau, simple et tout indiqué de remédier à ces tentatives frauduleuses. INFLUENCE DE LA COLCHICINE SUR LES DÉPENSES DE L'ORGANISME CHEZ LE LAPIN, par MAUREL et ARNAUD. Conditions générales de ces expériences. — Ces expériences ont été faites sur le lapin nourri avec du son et des feuilles de chou. Ces ali- ments ont été donnés deux fois par jour en les pesant et le reste a été chaque matin déduit de ce qui avait été donné. Le son a été considéré comme contenant 13 gr. 50 d’azotés pour 100 grammes et comme pou- vant donner, par la totalité de ses matières organiques, environ 300 calo- ries pour la même quantité. Pour le chou, nous avons admis 4 grammes d’azotés d’une valeur totale de 60 calories pour 100 grammes. C'est en partant de ces données que la valeur des aliments ingérés en albumi- noïdes et en calories a été calculée tous les jours. L'animal a été pesé tous les matins avant de recevoir les aliments.Ses urines ont été également recueillies tous les jours; mais elles n’ont été analysées qu'à la fin de chaque période d’expérience. Celte analyse a porté sur l’urée, sur la totalité des matières salines, sur l’acide phospho- rique dans les chlorures. Pour les expériences résumées dans cette note, la colchicine a été donnée aux doses de 0 gr. O01 et de 0 gr. 0015, par la voie hypoder- mique et par kilogramme d'animal. Enfin, pour établir le tableau qui résume ces expériences, toutes ces données ont élé ramenées au kilogramme d'animal. Ces recherches s'étendent du 22 août au 41 septembre 1909 et com- prenuent quatre périodes : la première de huit jours, du 22 au 29 août, constituant une période d'épreuve; une deuxième de quatre jours, du 30 août au 2 seplembre inclusivement, pendant laquelle l'animal a reçu deux fois la colchicine à la dose de 0 gr. 001 par kilogramme, Le 30 août et le 1 septembre; une troisième, également de quatre jours, pendant 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE laquelle l'animal a reçu deux fois la colchicine à la dose de 0 gr. 0045, le 3 et le 5 septembre; enfin une quatrième de cinq jours, du 7 au 14 sep- tembre inclusivement, constituant une seconde période d’épreuve. En somme, comme on le voit, la période des injections, divisée en deux parties par la différence des doses injectées, a été précédée et suivie par une période d'épreuve. Nous résumons cette expérience engroupantles résultats pendant ces quatre périodes, dans le tableau suivant : Les quantités contenues dans ce tableau sont toutes ramenées au kilogramme d'animal. u] al = j © s no 7” a EX A He =t= as = bare ms ÉRM EN) SENUNGE = = = < = RE 2 © te AUS 2 ZE dE æ B 2-2 ci: a == ca ae s) à D à à 5 = 2 = a 2T A “ 5 Se © 3 = o = Ÿ ® FRE AS a) CR AN ES (er Alimentaires. es — a | CR PREMIÈRE PÉRIODE D'ÉPREUVE. — Pas d'injection (du 23 au 29 août inclusivement). 288r4 1048.5 | 10822 | 18r71 | 027568 | 0826 | 163 | 18r297 Has 08r420 DEUXIÈME PÉRIODE — Injections hypodermiques le 30 août et le 1% septembre de 0 gr. 0001 de colchicine par kilogramme (du 30 août au 2 septembre inclusivement). 5er | 1042 | 115"65 | 48T sr088 0:"017 | 0:r708 TROISIÈME PÉRIODE. — Injections hypodermiques les 3 et 5 septembre de 0 gr. 0015 de colchicine par kilogramme d'animal (du 3 au 6 septembre inclusivement). (ue pe En a pale 027624 = QUATRIÈME PÉRIODE. — Pas d'injection (du T au 11 septembre inclusivement). | 104% je” | 28r10 Le 08331 | 237 |18"608 be 081510 MOYENNES Moyennes des. deux périodes sans injeclions. _ 32519 | 1046 ,2 | 11:r42 | 4:r905 | 051664 | 08r295 | 200 | 12x17 PH 08465 Moyennes des deux périodes avec injections. 118182 | 18r973 | 081892 | 0410 | 2"021 Mu) 0664 498r | 1042 tien ete aid di, 6 AE run las Ne Enr dE NÉ FE DAUTE Msn os SÉANCE DU 22 JANVIER 131 Tels-sont les résultats résumés de ces expériences en les groupant par périodes d'épreuves et d’injections. Or, de leur examen se dégagent les remarques suivantes : 1° Sous l'influence de la colchicine, donnée aux doses de O0 gr. OUI et de 0 gr. 0015 par kilog. d'animal, les quantités d'aliments ingérés sont restées sensiblement les mêmes que pendant les périodes d'épreuves. Leur valeur en azotés a été de 1 gr. 973 au lieu de 1 gr. 905, et leur waleur en calories de 201 au lieu de 200. 2° Mais l'azote uréique, sous l'influence de la colchicine, à été notablement augmenté, soit-de 0 gr. 295 à 0 gr. 410: 3” Il en a été également aussi de la ae d'urine, soit de 32 DEN, à 49 grammes. 4° Enfin, il en a été de même pour la totalité des matières salines pour Male phosphorique et pour les chlorures, qui de 1 gr. A1, 0\gr.: 0182 et O gr. 465, se sont respectivement élevés à 2 gr. 021, 0‘gr. 0160 et O0 gr. 664.: 5° Cette exagération des excreta organiques et salins, déjà très mar- quée quand on compare ces périodes prises dans leur durée totale, s accentue encore davantage quand on limite la comparaison entre les Jours d'injection et les périodes d'épreuves. _ Nous ne trouvons, eneffet, pendant les jours d'injection que 10 gr. 13 d'azotés, et la totalité des aliments n'arrive qu'à 175 calories, tandis que pendant les périodes d'épreuves, nous l'avons vu, les albuminoïdes ingérés sont de 11 gr. 82 et la valeur totale des penis de 250 calories. La colchicine, d'une part, a donc diminué les quantités d'aliments ingérés; et, d'autre part, malgré cette diminution, elle a augmenté les excreta urinaires, représentés par l'urée, la totalité des matières salines et notamment par l'acide phosphorique et les chlorures. 5° Ces deux doses de 0 gr. 001 et de 0 gr. 0015 ont donné des selles molles et parfois de la diarrhée; et, par conséquent, on peut supposer que les aliments ingérés ont été encore moins bien utilisés que pendant les périodes d’épreuve. 6° Enfin, quoique l'animal eût marqué un peu de tendance à augmenter: de poids, celui-ci a toujours diminué le jour de l'injection. Résumé et conclusion. — 1° Ces expériences tendent done à prouver que sous l'influence de la colchicine, aux doses capables de lui donner au moins des selles molles, le lapin ingère moins d'aliments; et que néanmoins ses excreta urinaires, azotés et salins sont augmentés. 29 Si ces faits se vérifiaient sur l’homme, ils donneraient une expli: cation plausible des heureux résultats des préparations de colchique dans les affections pléthoriques, notamment dans la goutte, et justifie- raient ainsi son emploi si répandu dans ces affections. (Laboratoire de méd. expérim. de la Faculté de médecine de Toulouse.) 139 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION PRÉCIPITANTE DU SÉRUM DES ANIMAUX MORVEUX SUR LA MALLÉINE, par L. PANISSET. Les publications récentes de Calmette et Massol, de Vallée, sur la tuberculino-précipiline du sérum des animaux traités par des bacilles tuberculeux modifiés ou non, l'utilisation de cette réaction pour le . diagnostic (A. Jousset), nous ont engagé à reprendre l'étude de la question, encore controversée, du précipito-diagnostic de la morve. Dediulin, Wladimiroff ont publié sur ce sujet des indications discor- dantes, tandis que Miessner obtient des résultats qui lui permettent de recommander l'emploi de la méthode dans un but de diagnostic. Nous avons constaté que, dans la morve, chez le cheval atteint de la maladie naturelle, le sérum non dilué précipite la malléine. Nous avons toujours utilisé la malléine de l’Institut Pasteur diluée au dixième dans l'eau physiologique à 7,5 p. 1000 ou même dans l’eau phéniquée à 5 p. 1000 ; le phénol à ce taux ne provoque pas de précipité dans le sérum. La réaction de précipitation s'observe lorsque l’on met en présence le sérum morveux et la dilution de malléine dans des proportions qui varient de parties égales jusqu'à 1 p. 20 ou même 1 p. 40. Le phéno- mène se traduit par la formalion d’un précipité dont les caractères et l’ibondance varient suivant les rapports du sérum et de la malléine. Abondant et floconneux (äà, 1 p. 4), le précipité peut ne se traduire que par une opalescence très marquée du milieu à 1 p. 20. À 1 p. 40, ïl peut être nécessaire pour apprécier la réaction de comparer avec un témoin. La dilution du sérum à 1 p. 2, à 1 p. 4 ne modifie pas la réaction. On peut réaliser le phénomène de précipitation, soit en provoquant la formation d'un précipité dispersé par agitation du tube après addi- tion du sérum, soit en superposant avec précaution le sérum et la mal- léine; il se forme dans ce cas un anneau blanchâtre, opalescent au niveau de la fosse de séparation; ultérieurement, ce précipité se ras- semble au fond du tube. La méthode par superposition, couramment utilisée pour la mise en évidence des précipilines, à été employée par. Miessner peur démontrer l'existence d’une malléino-précipitine dans le sérum des chevaux morveux; nous ne pouvons que confirmer les avan- tages de ce procédé. Il est possible d'opérer, avec des tubes suffisam- ment étroits, sur des quantités extrêmement faibles de sérum et d’an- tigène, et l'appréciation du résultat est toujours très facile. Quelle que soit la méthode utilisée, la précipitation est plus netle et plus rapide lorsque les tubes ne sont examinés qu'après trente ou qua- rante minutes de séjour à l’étuve. à inéhontimsten à af dde en és Cie iuth Mai Été Dh CS DÉS RS \ L ads ot dre dont Et do es +. LES NS DR D D ee SU UNE NE VIS OPERGE 1S À SÉANCE DU 22 JANVIER 189 Dans les conditions indiquées, la précipitation des dilutions de mal- léine n'apparaît qu'en présence du sérum des chevaux morveux. La réaction fait défaut avec le sérum normal de cheval quelles que soient les proportions du mélange et la durée de l'observation. L'absence de tout pouvoir précipitant du sérum normal autorise l'emploi de la méthode pour le diagnostic de la morve ; des observations plus nom- breuses nous fixeront sur la valeur du procédé. Les faits que nous venons de rapporter confirment les données rassemblées antérieurement par Miessner avec des moyens un peu différents. Nous nous proposons de faire connaître ultérieurement les variations de la précipitine dans le sérum des chevaux infectés. ISOTOXICITÉ DU SANG D'ANIMAUX TRAITÉS AVEC LE SÉRUM D'ANGUILLE, par ALDO PERRONCITO. Camus et Gley, Kossel, Tschistovich, Jacoby ont montré que les hématies d'animaux immunisés contre le sérum d’Anguille deviennent hypo ou hypersensibles vis-à-vis de l’action hémolytique du même sérum. : | Nous nous sommes demandé si le sérum ou le sang de ces animaux était capable de conférer passivement in vivo ou in oilro la même anaphylaxie ou immunité cellulaire aux globules rouges d'animaux neufs ; dans le cas d'un résultat positif, nous nous proposions d'analyser de plus près, dans ces conditions favorables, le phénomène si intéres- sant de l'anaphylaxie passive. Ces expériences n'ont pas donné de résultats constants ni précis; toutefois nous avons été frappé par l'observation inattendue, d'ordre différent, qui fait l'objet de la note présente. Le sang défibriné de Lapins et de Cobayes qui ont reçu des injections de petites quantités de sérum d'Angquille peut se montrer fortement toxique pour les Lapins et les Cobayes neufs et sains, alors que l'injection de quantités égales ou supérieures de sang d'animaux neufs est complète- ment inoffensive. Voiei quelques exemples : Lapin n° 2. Poids, 1.720 grammes. Reçoit sous la peau, les 14, 20 et 27 sep- tembre 0 c.c. 3 de sérum d’Anguille dilué au cinquantième. Le 9 novembre, saignée. Ce même jour, un Lapin neuf, du poids de 950 grammes, recoit en injection intraveineuse 10 centimètres cubes de sang défibriné du Lapin n° 2 : mort immédiate, avant la fin de l'injection. Autopsie négative. 4134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lapin n°5. Poids 2.370 gramines. Traitement égal au n° 2. Saignée le 12 novembre. Ce même jour, un Lapin neuf, du poids de 1 kilogramme, reçoil en injection intraveineuse 1 c.c. 5 de sang défibriné du Lapin n° 5 : mort instantanée. Autopsie négative. Le 12 novembre, un Lapin neuf, du poids de 1.050 grammes, recoit dans la veine de l'oreille 3 centimètres cubes de sang défibriné du Lapin n° 5 : mort sur le coup. Autopsie négative. Cobaye n° 5. Poids 500 grammes. Les 11, 20 et 24 septembre, il recoit sous la peau une injection de 0 c.c. 15 de sérum d’Anguille dilué au cinquantième. Saignée le 28 octobre. Ce même jour, un Cobaye neuf, pesant 450 grammes, reçoit dans la veine jugulaire droite 7 centimètres cubes de sang défibriné du ro Cobaye n° 5 : convulsions après 4 centimètres cubes; mort. C9 Cobaye n° 57. Poids 600 grammes. Traitement égal au n° 5. Saignée le 9 septembre. Ce même jour, un Cobaye neuf, pesant 315 grammes, reçoit dans la veine jugulaire gauche 3 centimètres cubes de sang défibriné du Cobaye n° 57 : dyspnée, tremblements, convulsions, survie. L'injection de quantités égales de sérum des mêmes animaux ne produit pas d'accidents aussi graves. Lapin neuf, pesant 995 grammes. Le 12 novembre, il reçoit dans la veine de l'oreille 11 centimètres cubes. de sérum du Lapin n° 5 : pas de symptômes. Les expériences que nous poursuivons pourront peut-être décider s'il s’agit de phénomènes d'ordre plus général. Quoi. qu’il en soit, l'isotoxi- cité du sang de nos animaux était bien manifeste un mois après la dernière injection; pourtant, la persistance du sérum d’Anguille dans le sang ne devrait pas en être la cause. Il y a plutôt lieu de se demander si l'immunisation avec le sérum d’Anguille n’entraine pas des modifica- tions du milieu organique des animaux injectés, modifications qui se traduisent par l’isotoxicité du sang. RECHERCHES SUR LA TENEUR.EN FER:DU FOIE DANS LES DEUX-SEXES DELLA !NAISSANCE: A LA PUBERTÉ, a par ALICE BAILLET. L'étude des variations du fer dans le foie, connues à la naissance par les chiffres de Guillemonat et à partir de l’âge adulte par ceux de M. Lapicque,.n’a pas encore été faite pour la période intermédiaire. . Sur les conseils de M. Lapicque j'ai entrepris de combler cette lacune, et malgré la difficulté qu'il y a.à se procurer.des documents, la:morta- lité étant très faible à ces âges, j'ai pu, grâce à l'amabilité de plusieurs Le dE à , ! « SÉANCE DU. 22 JANVIER 135 .de mes maitres et de mes camarades dans les hôpitaux, réunir quarante et un sujets. On trouvera dans le tableau ci-dessous les chiffres de ces quarante el un cas répartis à peu près également dans chaque sexe et échelonnés depuis la naissance, ou plus exactement quelques mois, jusqu’à dix- sept ans. Le fer du foie a été dosé par le procédé de Lapicque, combustion dans les acides, puis colorimétrie au moyen du sulfocyanate. Ces foies provenant d’autopsies contenaient du sang, dont on ne pou- vait se débarrasser mécaniquement. J'en ai déduit le fer hémoglobique par le procédé Lapicque et Guillemonat (1). Pour quelques pièces con- servées dans le formol, ce procédé n'a pu être suivi et il a fallu se contenter du fer total. Dans le tableau ces chiffres sont en caractères gras ; ils sont passibles d’une correction quiin’a pas été effectuée ici. Le fer hématique a:0"52 comme moyenne et n’a jamais excédé 053. Tous ees eas sont pathologiques, mais la signification de leur teneur en fer est, je pense, générale. Je rappelle la discussion deM. Lapicque “relative à l'influence négative de la pathologie (2). En fait 1x concor- “dance! de ses chiffres avec une série postérieure de Bielfeld (3) sur:des sujets normaux a/justifié cette manière de voir. Voici les chiffres (moyennes de plusieurs dosages) de tous les sujets que j'ai pu me procurer; le fer est exprimé en millièmes du poids frais. AGE SEXE MASCULIN SEXE FÉMININ ATOS D ee AE » 0,30 5 mois . 0,23 /» É TORSEEREES 0,06 0,20 SRMOISE: ee LPS 0,08 0,32 LE TTONS PET TRE 0,05 0,06 — 0,13 MOMRIONS EL En PeE AUX » 0,11 — 0,07 ASAMOIsS 200 06 — 0:09 0,12 AOPNTOÏSM EE CNE Dee 10:09 » MMOIS PR Re ere » 0,16 — 0,03 DRAM Sn Rate ete NA 0 13 0,42 — 0,03 SANS Ress ras t7 o Re » 0,14— 0,18 PR LEE PS UTC(0OZ 0,17 — 0,15 MOIS NS re Peer * 0/25 016 HÉGyansii perl, TOUS NS MODE OS » RAR S PER TS NE AE 0 TS » SMAMS ES, FE: D OR DEA » MRLORANS CT) CRT TS VID TN » 0,11 MMS De dires he » 0,20-— 0,18 112. INSÉRER SPEARS AO 0,30 HIS ES ecran à vue ut ee l0 2 0,24 RUMANSSU NL LE; Ji 0 0,15-— 0,11 » APRATUSS M Le prentec tee e une VUE » 0,31 (1) Soc. de Biologie, 20 juin 1896. (2) Soc. Biologie, 7 mars 1896 et Thèse de 8cisnces, Paris, 1897, p. 92. (3) Beiträge zur chemischen Physiologie und Pathologie, 1902, t. IT, p. 251. 136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le détail des observations paraîtra dans une publication plus dé- taillée que je présente comme thèse à la Faculté de Médecine de Paris. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) COURBE VITALE DU FER DU FOIE DANS LESPÈCE HUMAINE, par Louis LAPICQUE. Les chiffres que M'° Baillet a recueillis avec beaucoup de zèle et de patience permettent maintenant de se représenter, à peu de chose près, comment varie tout au long de l'existence la teneur en fer du foie dans l'espèce humaine. Une telle courbe n'a encore été tracée pour aucune espèce animale; en outre, ici, la différence sexuelle introduisait un problème particulièrement intéressant. En 1896, avec Guillemonat, j ai reconnu que le foie de l’homme adulte contient, en moyenne, 0,23 pour mille, celui de la femme 0,09, propor- tion qui ne présente aucune variation systématique avec l’âge, de 20 ans à l'extrême vieillesse (1). L'année suivante, Guillemonat consta- lait qu'à la naissance, cette différence sexuelle n'existe pas : garcons, 0,35; filles, 0,27 en moyenne (2). - Comment passe-t-on, dans chaque sexe, de cette égalité du point de départ au niveau de l’âge adulte ? Les chiffres de M!° Baillet fournissent des moyennes significatives en découpant les périodes comme ceci : De 1 à 2 ans. De 2 à 10 ans. De 10 à 14 ans. GALCONSE EP LE NCE 0,05 | 0,16 0,14 | ETES Era SE 0,07 0,15 0,22 Les conclusions qui découlent de ces moyennes doivent être con- trôlées par l'examen détaillé des cas individuels 1° Jusqu'à l’âge de 10 ans, il n'y a aucune différence entre les deux sexes. Le minimum que j'ai signalé pour diverses espèces animales se retrouve nettement entre 1 et 2 ans. La forme de la courbe remontante, étant inconnue, elle est brusque. Ensuite de 2 à 10 ans, il n’y a aucune variation systématique; la teneur en fer du foie peut se représenter par un plateau au même niveau pour les garçons et pour les filles, (1) Archives de Physiologie, octobre 1896, p. 859. (2) Soc. de Biologie, 9 janvier 1897. PR nes D à T4 ne SÉANCE DU 22 JANVIER 137 intermédiaire au niveau des hommes adultes et à celui des femmes adultes. La remontée correspond à la fin de l'allaitement, et s’interprète faci- lement suivant les vues de Bunge, par la substitution de l'alimentation variée à un régime très pauvre en fer. 2° De 10 à 14 ans, c'est-à-dire aux approches de la puberté, la teneur des garcons ne change pas, celle des filles augmente. Ce dernier point, fort curieux, ne peut être catégoriquement affirmé, vu la brièveté de la série (4 chiffres de chaque sexe). Mais il apparait comme bien probable, quand on considère la répartition des cas indi- viduels : toutes les filles donnent des chiffres au-dessus de la moyenne des garçons, et le chiffre de 31 donné pour une fille de 17 ans non réglée que je n'ai pas fait rentrer dans le calcul de la moyenne vient corrobcrer cette probabilité. 3° [l reste dans nos connaissances une lacune; mais elle ne porte plus que sur le raccordement, de quinze à vingt ans, avec les plateaux de l’âge adulte, si distincts dans chaque sexe. Hommes F 4 # LA = [us .E É Femmes je PH a | ’ L 27 Ë à E O À 10 20 (Age) 60 Pour les garçons, il n'y à sans doute rien de particulier dans la remontée de la courbe. Pour les filles, la descente s'indique comme devant être très rapide: il y a une crise dans la teneur en fer du foie, comme dans tout l'organisme. L'enrichissement relatif qui, dans les chiffres de M!®° Baillet, s'in- dique comme précédant cette crise inévitable, peut être une adaptation provisionnelle comme on en connaît beaucoup d’exemples dans la nature. Il serait très intéressant, pour la connaissance pathogénique de la chlorose, de reprendre particulièrement l'étude des conditions de cet approvisionnement. Le déficit de la croissance s’ajoutant au déficit de la menstruation, il est possible que, normalement, la teneur en fer du foie des jeunes filles BiôLoGte. Comptrs REwDUS. — 1910, T. LXVIII. 10 EN, SCPI g CE 138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE aille passer par un minimum aussi bas que celui de l'enfance, et qu'il revienne au niveau des femmes adultes par une légère remontée. J'ai essayé de représenter schématiquement la teneur en fer du foie tout au long de la vie par la double courbe ci-dessous. Pour ne pas allonger excessivement l’axe des abscisses, ni trop resserrer les époques intéressantes (puisque, aussi bien il s’agit de plateaux séparés par des crises et non d’une courbe à variation simple), j'ai fait croître l’abscisse, nou comme le nombre des années, mais à peu près comme la racine carrée de ce nombre. | La courbe des mâles est figurée par un trait fort; la courbe des femmes par un trait fin; la portion inconnue de chaque courbe est hypothétiquement reconstituée par un trait interrompu. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA PATHOGÉNIE DES CRISES ÉPILEPTIQUES, par HENRI CLAUDE et PAUL LEJONNE. Dans une communicalion antérieure (1), nous avons montré que lorsqu'on injectait, sous la dure-mère, chez des chiens, quelques gouttes d’une solution de chlorure de zinc à 1 p. 500, on déterminait une irri- tation méningée qui s’accompagnait de quelques lésions (congestions, hémorragie-ramollissement), localisées, souvent assez profondément, dans les parties sous-jacentes des centres nerveux. Les animaux avaient pendant quelques jours des crises épileptiformes et guérissaient le plus souvent. Nous avons conservé un certain nombre de ces animaux ainsi préparés et nous avons recherché comment ils se comportaient à l'égard des diverses intoxications à action convulsivante. Quelques animaux ont absorbé de l’absinthe, mais bien que l’expérience ait duré quatre mois et que les doses employées aient été fortes, nous n'avons obtenu aucun résultat. Nous avons remplacé l’absinthe par un autre poison convulsivant!, la strychnine. Le mode d'administration a été le même, les ani- maux absorbaient le toxique mêlé à leurs aliments. La solution était de ‘1 p. 2.000 d’abord, puis de 1 p. 10.000, et jamais on ne dépassa la dose de 7 milligrammes et demi de strychnine pour des chiens d’environ 20 kilo- grammes. Nous avons soumis à l'injection du poison des animaux ayant subi Valtération méningo-corticale indiquée plus haut, en même temps que des animaux témoins. Voici le résumé de nos expériences : I. — Chien de 16 kilogrammes (n° 5) ; injection sous-dure-mérienne, le 19 décembre 1908, de 15 gouttes d'une solution de chlorure de zinc à 4 p. 500; (4) H. Claude et P. Lejonne. Lésions encéphaliques expérimentales par -irritation méningée. Comptes rendus de la Soc: de Biologie, 27 mars 1909. SÉANCE DU 22 JANVIER 139 le 25 décembre il commence à avoir des crises convulsives, qui se renou- vellent perdant une quinzaine de jours. Il se remet complètement. Le 13 février il commence à absorber des quantités croissantes d’absinthe, 1 à 6 cuillers à soupe, jusqu’au 20 juin. Un chien témoin (5 bis), de 13 kilogrammes, est soumis à la même intoxication. Ils ne présentent ni l’un ni l’autre des troubles nerveux. À partir du 20 juin on supprime l’absinthe et l’on mêle aux aliments, qui sont absorbés intégralement, une solution de sulfate de strychnine au 10.000, dont on donne progressivement de 4 demi-milligramme à 7 milligrammes et demi. Le 14 juillet, le chien 5 présente une première crise convulsive généralisée. La même dose est continuée les jours suivants et chaque jour l'animal a au moins une grande crise. Sacrifié le 19 juillet, ce chien avait une symphyse méningo-corticale et'un foyer de ramollissement en voie de réparation à la partie inférieure des deux circonvolutions périrolan- diques et la partie antérieure de la circonvolution coronaire. Le chien témoin 5 bis contiuue à prendre journellement la dose de 7 milligrammes et demi de strychnine jusqu’au 10 septembre, sans présenter de crise convulsive. Il est toujours en bonne santé. Il. — Le chien (9) a recu l'injection, sous la dure-mère, d’un quart de centi- mètre cube de la solution de chlorure de zinc, le 1° mars 1909. II s’est rétabli sans présenter de convulsions. Le chien 10 a recu le 8 mars un tiers de cen- timètre cube de la même solution sous la dure-mère et a eu des crises pendant deux jours. Les deux animaux étaient en excellent état le 17 juillet, le chien 9 pesait 20 kilogrammes, le chien 10 pesait 19 kil. 500. Ils com- mencent alors à absorber tous deux 5 miliigrammes de strychnine dans leurs aliments, en même temps qu’un chien témoin 9 bis de 17 kilogrammes. À par- tir du 20 juillet, la dose de strychrine est élevée à 7 milligrammes et demi. Le 26 juillet, les chiens 9 et 10 présentent des crises convulsives généralisées intenses, on supprime la strychnine ce jour-là, mais les animaux ont un véri- table état de mal persistant ; le chien 10 meurt le 27, le chien 9 a des crises toute la Journée du 27 et on le sacrifie le 28 en pleine crise. A l'autopsie, ces deux chiens avaient une congestion vasculaire généralisée de l’encéphale, une légère symphyse méningo-corticale, avec sclérose névroglique de la corticalité. De plus, le chien 9 avait deux foyers de ramollissement anciens. Le chien témoin continue à prendre la dose de 7 milligrammes et demi de strychnine, qu on cessa le 10 septembre, sans avoir d'accidents nerveux. HI. — Un chien de 8 kilogrammes (n° 11), qui avait subi antérieurement l'injection sous-dure-mérienne de chlorure de zinc comme précédemment, et s'était rétabli après avoir eu des convulsions pendant trois jours, commenca à prendre, le 8 septembre 1909, deux milligrammes et demi de strychnine. Le 10 dans l'après-midi, il commence à présenter des crises convulsives et meurt en état de mal la nuit suivante. A l’autopsie symphyse des méninges, sclérose - cérébrale, et petit foyer de ramollissement ancien dans la partie supérieure de la circonvolution prérolandique gauche. … Nous n ignorons pas que la strychnine a déterminé entre les mains de nombreux expérimentateurs (Dragendorff et Masing, Gay, Vulpian, 440 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ch. Richet) des accidents convulsifs qui ont été bien étudiés. Mais les auteurs ne s'accordent pas sur les doses toxiques ; Nothnagel et Rossbach admettaient que pour le chien la dose mortelle est de 022,75 par kilo- gramme d'animal, et Vulpian disait que 2à3 milligrammes de strychnine tuaient un chien de moyenne taille. Rappelons que toutes ces recher- ches ont été faites en injectant le poison sous la peau. Aussi croyons- nous être restés au-dessous des doses capables d’avoir normalement une action convulsivante en faisant ingérer dans la journée de un à sept milligrammes et demi de strychnine. Or, dans ces conditions, nous voyons que les animaux témoins, moins gros que les autres, ont ingéré les mêmes doses, et pendant un mois et demi à deux mois, sans présenter d'accident, alors que les chiens dont on avait au préa- able lésé le cerveau et les méninges étaient victimes de crises convul- sives et d'un véritable état de mal, dès les premiers jours qui suivaient l’ingestion de la strychnine. Il nous semble donc légitime de conclure que ces animaux porteurs de lésions méningo-encéphaliques, et qui avaient eu en général antérieurement des crises convulsives, étaient ainsi rendus plus sensibles à l’action du poison convulsivant. Ces faits sont instructifs et nous éclairent, dans une certaine mesure, sur le mécanisme de la crise épileptique observée chez l'homme. On trouve souvent chez les sujets atteints d’épilepsie dite essentielle des lésions méningées, ou méningo-corticales, légères, s'étant traduites parfois même dans le jeune âge par des convulsions; on tend à admettre que l'apparition des manifestations épileptiques chez ces individus peut être provoquée à l’occasion par des intoxications diverses (gastro-intes- tinales, rénales, glandulaires). L'un de nous (1) a montré avec Schmier- geld que les glandes à sécrétion interne étaient en effet le siège de lésions variées chez les épileptiques. Nos faits expérimentaux apportent une confirmation de cette conception pathogénique, puisque dans nos cas, une intoxication, sans influence sur l'animal normal, provoque des crises d'épilepsie chez l'animal présentant une lésion méningo-encé- phalique antérieure, dont les effets n'étaient plus apparents. (1) Henri Claude et A.Schmiergeld. De l'état des glandes à sécrétion interne dans l’épilepsie; trois notes. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908, p 80, 138-196. (1) 144 REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU {{ JANVIER 1910 SOMMAIRE MorEaux (RENÉ) : Sur la struc- le chlorure mercurique (3e note). . . 6 ture et la fonction sécrétoire de Ricuox (Louis) et PErriN (Mau- l'épithélium de la trompe utérine RICE) : Athérome expérimental . ... #4 chez les Mammifères. . . . . . . . . . à SPILEMANN (L.) : Dispositif faci- Perrin (M.) et JEANDELIZE (P.): litant la recherche du spirochète Moindre résistance des lapins thy- au moyen du condensateur à fond xoïdectomisés à lintoxication par ODSCULA ANR RU ar de e elentets 1 Présidence de M. Garnier. DisPOSITIF FACILITANT LA RECHERCHE DU SPIROCHÈTE AU MOYEN DU CONDENSATEUR A FOND OBSCUR, par L. SPILLMANN. Lorsqu'on recherche le spirochète au moyen du condensateur à fond obscur, on constate qu'il se produit dans la préparation des courants causés par la chaleur des rayons émanés par la source éclairante et surtout par l'inclinaison, si minime soit-elle, du microscope. Il en résulte que les spirochètes présentent, outre leursmouvements propres, des mouvements rapides de translation, qui ne sont autres que ceux du liquide ambiant. On constate alors, en examinant la préparation, qu'il est très difficile de suivre et de repérer les spirochètes, et il devient presque impossible de montrer aux élèves qui suivent une démonstra- tion les éléments qu'on est parvenu à découvrir. Ces inconvénients dis- paraissent presque complètement en ulilisant le dispositif très simple que j'emploie depuis quelques mois Au cours des recherches effectuées presque journellement dans mon service par un de mes externes, -J. Benech, j'ai pu constater, en effet, qu'il était indispensable d'obtenir 142 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (2} une horizontalité parfaite de la platine du microscope. Cette horizonta- lité ne peut s’oblenir qu’en placant le microscope sur une petite plate- forme circulaire munie de trois vis callantes : on dispose ensuite un petit niveau d’eau de précision sur la platine, au voisinage de la prépa- ration et on ne procède à l'examen que lorsqu'on est sûr d'avoir obtenu l’horizontalité rigoureuse du système. En employant ce très simple dis- positif, on obtient des préparations fixes dans lesquelles il est très aisé de découvrir les spirochètes : une fois découverts, ils sont très faciles à suivre et on a toutes les facilités voulues pour examiner un ou plusieurs éléments pendant tout le temps nécessaire. Ce dispositif, très simple, rend les plus grands services. C’est un fac- teur important de réussite dans les recherches ultra-microscopiques qui sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans le dia- gnostic de la syphilis à sa période primaire. SUR LA STRUCTURE ET LA FONCTION SÉCRÉTOIRE DE L'ÉPITHÉLIUM DE LA TROMPE UTÉRINE CUHEZ LES MAMMIFÈRES, par RENÉ MOREaAUx. La structure et la fonction sécréloire de l'épithélium de la trompe utérine ont été étudiées par un petit nombre d'auteurs, parmi lesquels il faut citer Nicolas, Bouin et Limon. Nous avons repris ces recherches sur les éléments épithéliaux de la trompe de Fallope. Nous nous sommes adressé à l'Homme, au Porc, et, plus particuliè- rement, au Lapin. : Nous avons fixé de petits segments de trompe dans le liquide de Bouin et dans le liquide de Flemming. Nous avons aussi employé comme agent fixateur un liquide particulier, que nous appellerons for- mol picro-trichloracétique et qui est composé suivant la formule : formol, 45 centimètres cubes; acide lrichloracétique, solution aqueuse à 3 p. 100, 85 centimètres cubes; acide picrique, à saturation. Ce liquide nous a-donné de bons résultats au point de vue de la fixation elle-même; il permét de plus la coloration élective par l’hématoxyline ferrique des corpuseules basaux et des diplosomes ; il Re aussi la coloration du mucigène parle vert-lumière. : Nous avons coloré des coupes de 5 & environ suivant ia | méthode de Prenant et suivant la méthode de Flemming. x SPAS LE Voici l'exposé succinct des faits que nous avons observés : | CR LTD L'épithélium de la trompe est constilué par une assise de cellules cylindriques. Entre les pieds de ces cellulés on observe, de ‘distance en: NUS NT POP PEAR TE ON PT ETS NT ES | EL. x @) | SÉANCE DU Î1 JANVIER 143 distance, des éléments triangulaires à gros noyau arrondi, qui sont les homologues des cellules basales décrites dans d’autres épithéliums. Les cellules cylindriques se présentent sous les formes d'éléments ciliés ou d'élé- ments en sécrétion ; ces deux eee sont génétiquement dépendantes l'une de l'autre. La sécrétion de l'épithélium tubaire est une sécrétion muqueuse, comme le montrent diverses réactions histochimiques. Le produit élaboré est, en effet, colorable par le vert-lumière, par le violet de gentiane, par le muei-carmin. Il prend naissance dans les cellules sous la forme d’un prézymogène, le mucigène. Le cycle sécréloire d'un élément épithélial peut se diviser en quatre grandes phases : la ciliation, la sécrétion, l'excrétion, la reconstitution. 1° PaasE DE cztaTION. — La cellule renferme un cytoplasme clair, légèrement granuleux; son noyau est arrondi; il occupe les régions apicale ou moyenne de l'élément. La cellule est garnie à sa périphérie par des cils que supporte une double rangée de corpuseules basaux ; là rangée supérieure est celle des bulbes; la rangée inférieure, celle des granules ; bulbes et granules sont respectivement reliés entre eux par des pièces intermédiaires. Aux extrémités de la double rangée de cor- puscules basaux, on voit la coupe des cadres cellulaires (Kittleisten). 2° PHASE DE SÉCRÉTION. — Des grains de mucigène se forment dans la zone apicale de la cellule ciliée et se transforment peu à peu en produit muqueux vrai. Les cils vibratiles et la rangée des bulbes, qui les supportent, dégénè- rent alors et tombent dans la lumière de la trompe après rupture des pièces intermédiaires ; seule la rangée des granules basaux subsiste. Dans la partie profonde de la cellule, au voisinage du noyau apparait un diplosome, dont nous n'avons pu observer le mode de formation ; il s’achemine vers la périphérie et ne se divise pas, ce qui permet de dire qu'il ne subsiste dans la cellule aucun diplosome de réserve. 3° PHase D 'EXCRÉTION. — La rangée des granules basaux devient de moins en moins colorable ; elle n’apparait plus que sous la forme d'une ligne légèrement granuleuse ; elle se rompt et tombe par fragments dans la lumière de la trompe. La cellule glandulaire, se trouvant comprimée Pt lement par les éléments voisins, éclate : il se produit à sa périphérie une hernie formée par le produit muqueux et du cytoplasme dans lequel se trouve le diplo- some ; le produit de sécrétion se déverse dans. l’oviducte ; àce moment, il change de nature chimique, car il ne présente plus les réactions de colo- ration du mucus. La cellule est alors recouverte par une hernie cytoplas- mique à la périphérie de laquelle se trouve le diplosome. 49 PHASE DE RECONSTITUTION. — [La membrane cellulaire se reforme au-dessus de la hernie cytoplasmique; celle-ci se rétracte vers l'inté- rieur de la cellule. Le diplosome par divisions successives, constitue des 144 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY | (4) diplocoques qui sont les nouveaux corpuscules basaux, sur lesquels poussent des cils. L'élément épithélial est alors revenu au stade de ciliation. L'étude des diverses phases du cycle sécrétoire tend à montrer qu'l existe des rapports génétiques entre les cellules ciliées et les cellules glandu- laires. Elle montre aussi que le diplosome n'est pas un organe permanent de la cellule; il n'existe pas dans l'élément cilié ; il naît dans la partie pro- fonde de la cellule en sécrétion et se dirige vers la périphérie; pendant sa marche ascensionnelle il ne se divise pas; il ne subsiste par conséquent dans la cellule aucun autre diplosome ; après l'excrétion du produit élaboré le diplosome constitue par divisions successives une nouvelle garniture vibratile. Les phénomènes sécrétoires que nous avons observés dans les élé- ments épithéliaux de la trompe utérine, se manifestent avec une inten- sité particulière pendant le passage des œufs dans l’oviducte et le pro- duit de sécrétion doit servir, chez le Lapin, à entourer l'œuf d’une épaisse enveloppe muqueuse. Le déterminisme de tous ces phénomènes reste à l'étude ; nous en parlerons dans une communication ultérieure. (Travail du laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Nancy.) ATHÉROME EXPÉRIMENTAL, par Louis Ricnon et MAURICE PERRIN. Nous avons observé plusieurs cas d’athérome expérimental les uns au cours d’intoxications tabagiques, les autres sous l'influence de l’adré- naline que n’ont pas neutralisée des inhalations de nitrite d'amyle. I. — Nos recherches (1) sur l'influence de l’intoxication tabagique expérimentale sur la croissance ont porté sur 3 portées de lapins, com- prenant au total 49 animaux. Huit d’entre eux ont recu des inyections sous-cutanées d'une infusion de tabac à 10 °/.. Parmi ces 8 animaux, ? ont succombé prématurément pour des raisons peu intéressantes ici. Voici l’état de l’aorte à l’autopsie des 6 autres : Lapin B. — B., mâle, ayant reçu en # mois #3 injections représentant 100 centimètres cubes d'infusion devient adulte après avoir présenté un grand retard de développement. Tué 5 mois après la cessation des injections (vers l’âge de 13 mois), il pèse 2.675 grammes. Son aorte ne présente pas de lésions. (4) Comptes rendns de la Société de biologie, 1908, p. 363; 1909, II, p. 60. — Les lettres qui désignent les animaux ont ici la même signification que dans les notes antérieures. SÉANCE DU Â1 JANVIER 445 Lapin H.— H, mâle, recoit à partir de l’âge de 1 mois tous les 2 ou 3 jours, pendant 74 jours, une injection sous-cutanée allant progressivement de 1 à 4 centimètres cubes de tabac. Cet anitual devient cachectique et succombe aux premiers froids, 7 semaines après la dernière injection. Son aorte pré- sente une petite plaque jaune de 1,5 de diamètre à 4 millimètres des sig- moiïdes, et un épaississement en croissant à l'origine de la sous-clavière. Lapin I. — I, mâle de la même portée que H, est intoxiqué aux mêmes doses. IL succombe 3 jours avant H, dans les mêmes conditions. Son aorte présente de très légers épaississements sur la crosse et au niveau des 5°‘ artères intercostales. Lapin N. — N, femelle, est intoxiquée à partir de l’âge de 4 mois. Elle reçoit d'abord, en 3 mois, 24 injections représentant 66 centimètres cubes de solution, puis du 94° au 145° jour, 14 injections représentant 68 centimètres cubes. Sa croissance ayant repris son cours, N'est sacrifiée le 185° jour après le début de l'expérience, avant d’avoir atteint l’état adulte. Son aorte pré- sente une petite plaque à l’origine de la sous-clavière, le cœur pèse 4 gr. 50, le poids de l'animal étant de 1.850 grammes. £ Lapin O. — O0, femelle, de même portée que N, traitée identiquement, mais intoxiquée seulement jusqu'au 94° jour de l'expérience. Elle n'est sacri- fiée que le 365° jour, après une période de santé parfaite et pesant2.940 gram- mes. Son cœur pèse 10 grammes, son aorte est très athéromateuse. A l’origine et sur la crosse, épaississement diffus de la paroi ; sur l’aorte descendante à 1 cent. 1/2 anévrisme cupuliforme du volume d’un petit pois, un autre à 2 centimètres plus bas, moitié moins gros; gros placards gaufrés et épaissis- sements diffus autour de ces 2 anévrismes et au-dessous du second ; 2 de ces : placards à côté et au-dessous du 2° anévrisme commencent à être déprimés. Au total lésions couvrant environ moitié de la surface de l’aorte. Lapin BR. — KR, mâle, de même portée que N et O, intoxiqué comme N, et sacrifié le 365° jour comme O, ne présente pas de lésions. Aucun des onze animaux témoins n'a présenté la moindre lésion aortique. Nous voyons donc que sur 6 lapins ayant recu de nombreuses injections sous-cutanées d'une solution de tabac, deux ne présentent aucune lésion aortique el quatre présentent des lésions athéromateuses variables, sans qu'il soit possible d'assigner une cause certaine aux différences. Il convient de noter que nos lapins étaient jeunes et par conséquent peu prédis- posés à l’athérome. Le résultat le plus curieux est celui constaté chez les animaux N, O, R, de même portée et parmi lesquels O, qui a reçu le moins d'injections, a présenté les lésions les plus accusées. IT. — Trois femelles de même portée X, Y, Z, pesant respectivement 2.555, 2.880 et 2.870 grammes, reçoivent en 32 jours quatorze injections intraveineuses d'adrénaline au 1000° (I[ gouttes dans les 4 premières injections, III dans les suivantes). X et Z immédiatement après chaque injection sont placées pendant une demi-heure dans un espace clos d'environ un dixième de mètre cube, dans lequel s'évaporent 2 centi- mètres cubes de nitrite d'amyle; ces deux animaux éprouvent ainsi une 146 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (6) vaso-dilatation intense qui persiste quelque temps. Le régime identique pour les 3 animaux est peu riche en sels de calcium. Les animaux sont sacrifiés 1 mois après la dernière injection. X pèse 2.710 grammes; viscères sains; l'aorte présente de grandes “is gaufrées très nettes sur l'aorte ascendante, la crosse, toute l'aorte thoracique; 3 petits anévrismes cupuliformes sur la crosse. Son cœur pèse 8 Brain ses reins ensemble 13, son foie 78 grammes. Y pèse 3.015 grammes; son aorte est très largement gaufrée, sa coloration est plus jaune sur l'aorte ascendante et sur la crosse; il y a une légère dila- tation au niveau de l’orifice des troncs brachio-céphaliques, surtout à droite. Cœur, 9 grammes; reins, 17 grammes; foie, 115 grammes. Z pèse 2.555 grammes; organes sains, son aorte présente de grandes plaques gaufrées presque superposab'es aux lésions de T, et 2 anévrismes cupuli- formes sur la crosse et sur l’aorte descendante. Cœur, 7 gr. 75 ; reins, 14 gram- mes; foie, 97 grammes. Les inhalations de nitrite d’amyle à haute dose n'ont donc pas empêché la production de l’athérome adrénalinique; les deux animaux X et Z qui ont inhalé le nitrite ont même eu des lésions plus intenses que Y. Braun, Boveri, avaient déjà vu le nitrite d'amyle avoir plutôt une action favorisante; dans le même ordre d'idées, on sait l'absence d'influence empêchante de la choline (Teissier et Thévenot), de l’iodure, de l’iodipine, ete. contre l’athérome expérimental ; on a même observé - des conséquences fâcheuses de ces dernières substances (Khalamkarow, Loeb et Fleicher, Etienne et Parisot). On sait d’ailleurs aujourd'hui que l’action athéromatisante de l’adrénaline est indépendanie de son action vaso-constriclive; aussi, nous croyons pouvoir admettre, comme G. Etienne et Parisot, que les « sautes » de pression produites expéri-, mentalement ont une action mécanique adjuvante qui accentue l'action toxique. (Travail du laboratoire de la clinique de M. P. Haushalter.) MOINDRE RÉSISTANCE DES LAPINS THYROIDECTOMISÉS A L'INTOXICATION PAR LE CHLORURE MERCURIQUE, (Troisième note), par M. PERRIN et P. JEANDELIZE. Aux expériences déjà réalisées et dont nous avons publié ici même le compte rendu (1), nous ajoutons le résultat de deux nouvelles séries de (1) M. Perrin et P. Jeandelize. Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 1909, t. LXVIT. Première note, p. 849 ; deuxième note, p. 854. (1) SÉANCE DU 11 JANVIER 147 recherches, établies d'ailleurs sur les mêmes bases générales que les précédentes. Trois solutions de chlorure mercurique furent employées en injections hypodermiques : l’une à 1 p. 10.000 et les autres à Lp.5.000 et 1 p. 2000. La dose du toxique injectée fut de 1, 2 ou 5 milligrammes par kilogramme d'animal. La lettre O désigne les lapins opérés de thyroïdectomie et la lettre T leurs témoins de même portée. CINQUIÈME GROUPE D'EXPÉRIENCES. — Groupe comprenant trois mâles de même portée. Deux O, et, O, sont thyroïdectomisés, le troisième T sert de témoin. À ce moment les poids sont : O, : 2195er, (CRETE D: 206527. 2 Début des injections environ deux mois après la thyroïdectomie ; les animaux pèsent alors : O, : 26058r (gain : 4808”), O, : 213587 (gain : 398), T. : 240087 (gain : 335sr). Plusieurs séries d’injections sont pratiquées : Première série d’injections : On fait à chaque animal, pendant neuf jours consécutifs, une injection de 2? milligrammes de HgCl? par kilogramme d'animal. . O, supporte ces 9 injections sans hypothermie, sauf une hypothermie . passagère de38°4. L'hypothermie vraie ne commenca que le sixième jour après la dernière injection; à partir de ce moment, elle s’accentua progressivement jusqu'à 37 degrés douze jours après la série d’injections. L'animal mourut alors. _ ©, supporte ces 9 injections sans hypothermie manifeste (38°8). T eut, durant cette période d’injections, une hypothermie passagère (3 3704), qui dis- parut dès la cessation des injections. À la mort de O,, les poids étaient : Qn 156560 (perte : 105081), O: : 252087 (perte,: 2156.), T : 218087 (perte : 2208r). On voit donc que O, succombe tandis que O, et T supportent bien le toxique. Deuxième série d’injections, réalisées sur O, et T, treize jours après la première, par une dose plus forte (5 milligrammes par kilogramme) ; 12 injec- tions quotidiennes sont faites. Poids des animaux avant cette série d'injections : O: : 24608r, IDR 0, meurt le lindemain de la dernière injection, n’ayant eu de l’ Lhnpoisencie (3897) qu'un jour et demi seulement avant la mort. T recoit quatre injections de plus que O,, a une hypothermie faible et passagère de 38% le lendemain de la dernière injection, puis survit norma- lement. Au moment de la mort de,0, les poids respectifs sont : O, : 21908r (perte : 270sr), T : 213087 (perte : 5ôer). À l’autopsie de O, on constate que l’ablation du corps thyroïde n’a pas été totale; à chaque pôle supérieur de la glande, on retrouve une petite masse thyroïdienne grosse comme un grain de chènevis, qui paraît régénérée. Résumé. — Q, s’est montré beaucoup moins résistant que le témoin. Quant 148 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY à la résistance de O,, si elle a été plus forte que celle de O,, cela tient vraisemblablement à la persistance de masses thyroïdiennes, qui assuraient, dans une certaine mesure du moins, la fonction de la thyroïde. Quoi qu'il en soit, O, lui-même n'a finalement pas résisté à l’intoxication, alors que le témoin put survivre, même à une intoxication supplémentaire. SIXIÈME GROUPE D'EXPÉRIENCES. — Groupe comprenant deux mâles, l’un thyroïdectomisé O, et l’autre témoin T, ; et deux femelles, l’une thyroïdec- tomisée O, et l’autre témoin T.. Début des injections cinq jours après les thyroïdectomies. À ce moment: O, : 18106 MeMA208r, O, : 15258r, T, : 143087. Nous injectons d’abord pendant trois jours 1 milligramme de HgCI par kilogramme d'animal, puis, le jour suivant, nous faisons 2 injections chacune de 5 milligrammes, ce qui fait une dose de 1 centigramme dans la même journée; les deux jours suivants, tous les lapins reçoivent chacun la dose quotidienne de 5 milligrammes (soit au total 7 injections). L'intoxication, renforcée par la dose de 1 centigramme par kilogramme injectée un jour, ne permit pas aux animaux une bien longue survie. Tous, opérés et témoins, succombèrent ; mais il existe toutefois une différence de résistance en faveur des témoins. O, meurt dans la nuit qui suit la dernière injection précitée (septième injection). Les trois autres animaux recoivent une huitième injection le lendemain matin; O, meurt quelques heures après cette injection et T, dans l'après-midi. Quant à T,, ilreçoit une neuvième injection le lendemain matin et succombe dans la même journée. Signalons aussi deux faits importants : {1° les températures rectales de O, et de O, étaient tombées à 3609 et 35°4, alors que celles de T, et de T, étaient encore de 3992 et 39°; 2° pendant la période d'intoxication O, et O, avaient perdu 100 et 105 grammes alors que T,, au contraire, avait plutôt augmenté de poids et que T, était resté stationnaire. Résumé. — Dose massive de HgCl?. Témoins et opérés cèdent, mais les opérés résistent moins bien que les témoins. Il nous paraît inutile d'ajouter aucun commentaire à ce compte rendu d'expériences, qui ne fait que confirmer notre première conclusion, à savoir : {a moindre résistance des lapins thyroidectomisés à l'intorication par le chlorure mercurique. (Laboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine de Nancy.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. TT : À À ê À # € SÉANCE DU 29 JANVIER [910 SOMMAIRE AcnarD (Cu.), BéNARD (HENRI) et Ga- exeux (Cu.) : Leuco-réactions géni- {ales. Leuco-diagnostic de la gros- sesse ; BLANCHETIÈRE (A.) cherche de la choline. . . . . . . .. Busouer (H.) et Pacnon (V.): Cho- line et glandes hypotensives . . : . Doxox (M.) et Gaurier (CL.) : Hé- _ morragiesintestinales. Rapportavec la baisse de la pression artérielle et l'incoagulabilité du sang. Toxi- CHERE ARAILODINES VN.. L . Froux (Argerr) : Influence de la température de la coagulation du sérum antidiphtérique sur l’extrac- Re ea en en +. eee, sh stpelre 0 tion de l'antitoxine par les solutions ds NEIL LRO ER Frouix (Acgerr) et MADFIROS (DE) : Iufluence des produits de digestion - des albuminoïdes et des sucres sur le pouvoir sécrétoire des acides sur LINE TONER EEE Froum (Azsert) et MAREÉ (S.) : In- fluence de la peptone sur l'action sécrétoire des acides minéraux et vrganiques sur la sécrétion pancréa- tique LBAVERAN (A) et Perrir (A.) : Sur une coccidie de Agama colonorum. Loisez (GusrAve) : Etude expéri- — mentale de l'influence du père dans MIRE chez le lapin... . . . . MAurez et ArxAuD : Influence de la colchicine sur les dépenses de l'organisme chez le lapin. — Con- clusions (Deuxième note) Monez (L.) : Les parathyroïdes dans l'ostéosgenèse (Deuxième note). PÉREz (CHARLES) : Les phénomènes histologiques de la métamorphose chez les insectes 3 Porcner (Cn.) : Sur le dédouble- ment diastasique du cellose. . . WERTHBIMER (E.) et Duvrcrier (E.) : Action du chloroforme injecté dans l'intestin sur la sécrétion pancréa- tique Rene ae 5 ae 1 ee 0e To" ee: CO EC AD ENTENDRE re Te el etre ralisiie les) «+ + 173 176 161 153 165 WiNTREBERT (P.) : Sur le détermi- nisme de la métamorphose chez les Amphibiens. XIIL L'évolution du vomer et du ptérygo-palatin chez Amblysloma tigrinum 149 Réunion biologique de Bucarest. Bages (V.) et Busica (V.) : Étude sur les rapports qui existent entre les antigènes et les anticorps syphi- litiques, tuberculeux et lépreux. . . Busiza (V.) : Le procédé Bordet- Gengou appliqué à l’étude d’un mi- croorganisme isolé du virus rabique. Dranrecorozu (D.): Action ën vitro de la trypsine sur la {uberculine pré- CIDITÉE STE nr nn LA Ne Nanu-Muscez (J.) et Vasr£iv (Trru) : La réaction de Wassermann dans la AA AE Le CNT LE MORE MariINEsco (G.) et Minea (J.): Nou- velles recherches sur l'influence qu'exerce l’ablation du corps thy- roide sur la dégénérescence et la récénérescence des neris +," PROCA (G.) et Danrca (P.) : 1. — Sur le polymorphisme de la thricobac- térie des produits syphilitiques. . . PROcA (G-) et "/DANILA (P.) : AL — La pathogénéité des cultures de CZa- DOUANES TENCORO D LENS NAN 188 190 Réunion biologique de Marseille. ALezAIs et PEYRON : Développe- ment d'éléments cellulaires de la série connective aux dépens de for- mations d'origine épithéliale dans les tumeurs glanduiaires de la face. Costa (M.) : Ascite et lésions vis- cérales mortelles consécutives à une inoculation sous-cutanée de bacille fusiforme de Vincent chez le cobaye. Cosra (S.) : Du rôle du bacille fu- siforme de Vincent dans les suppu- rations prolongées et les lésions vis- cérales consécutives chez l'homme, Biococre. Coueres RENDus. — 1910. T. LXVIII. A1 D (= —t 199 200 Rec ONE LE nes 150 SOCIETÉ DE BIOLOGIE * Gauraien (J.-Consr.) et Raypaun \.) : Des variétés de Pulicidés trou- vés sur les Rats à Marseille. — Ger8Eek (C.) : La Présure des Basi- diomycètes. — VI. Loi d'action des sels neutres de sodium. d'ammo- IPRReleVÉ SAIS QUE ER 196 | nium et de lithium sur la coagula- GautHier (J.-Consr.) et RavsaAun tion de la caséine du lait bouilli (A.) : Des variétés de Pulicidés trou- EIMPTÉSUNE ER RE SE ee 203 vés sur les Rats à Marseille. — Gerger (C.) : La Présure des Basi- Il. Prévalence saisonnière. . . . . 198 | diomycètes. — VII: Loi d'action des GERBER (C.) : La Présure des Basi- sels neutres des métaux du groupe diomycètes. — V. Loi d'action des du magnésium et des métaux alca- sels neutres de potassium sur la lino-terreux sur la coagulation de coagulation de la caséine du lait la caséine du lait bouilli empré- Done MpPrESULE RP PERTE POLE FSULÉ ARE SE RP RS En PE CEE 205 Présidence de M. Trouessart, ancien vice-président. PRÉSENTATION D OUVRAGES Ci. Livon. — Travaux de physiologie expérimentale, KI° série, À vol. in-8°, 156 pages. Paris, Baillière. 2. M£rRowsKY. — Veber den Ursprung des melanotisches Pigments der a und des AUgES, 1 vol. in-$°, 124 pages, 8 planches. Leipzig, Klin- khardt. SUR LE DÉDOUBLEMENT DIASTASIQUE DU CELLOSE, par Cu. PorCuER. La récente note de MM. G. Bertrand et Holderer{1l) m'engage à publier les résultats que je possède sur cette question depuis près de trois ans. Au cours de mes recherches sur la lactase animale, j'eus en effet la pensée d'essayer sur divers sucres hydrolysables autres que le lactose, et notamment sur le cellose, l’action de l'extrait intestinal des jeunes animaux nourris exclusivement au lait, obtenu par le procédé de Von Vittich à l’éther saturé d’eau (2). Le cellose (3) est, comme on le sait, un sucre réducteur en C° suscep- (i) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 27 écohte 1909, p. 1385. (2) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 22 mai 1905. (3) Le bel échantillon de cellose qui a servi à ces recherches m'a été donné par M. le professeur Maquenne, que je ne saurais trop remercier de sa très grande obligeance. SÉANCE DU 29 JANVIER 151 tible d’être dédoublé par voie d'hydrolyse en deux molécules de glucose; c'est donc un disaccharide analogue, à ce point de vue, au maltose. Le suc éthéré dont il vient d’être parlé et que je dénomme ainsi, pour indiquer sommairement comment il à été obtenu, est riche en diastases diverses. Par ce fait, il devient malaisé de rapporter à telle ou telle de ces diastases l'action qu'il exerce sur un sucre donné. Il est donc obligatoire de le comparer avec d’autres diastases de provenances différentes. Le suc éthéré agit très activement sur le lactose et le maltose; il contient - donc de la lactase et de la maltase. Il est inactif sur le saccharose ; consé- quemment, il ne renferme pas d'invertase. IL dédoubl: nettement le cellose an donnant naissance, comme Île font les acides minéraux dilués, à du glucose (1). Mais avant de rechercher s’il convient d'attribuer à une diastase nouvelle, la celluse, l'action du suc éthéré sur le cellose, il est nécessaire de rechercher si les diastases déjà caractérisées dans le suc éthéré n’agiraient pas sur le cellose. L'extrait pancréatique obtenu également par le procédé de Von Wittich contient de la maltase; quelle que soit sa provenance (âne ou chien), il dédouble nettement le maltose, mais est inactif bis-à-vis du cellose, comme du lactose d’ailleurs. La macération de levure de bière préparée suivant les indications d'{&. Fischer renferme de la maltase et de l’invertase ; elle ne dédouble pas le cellose. -On peut conclure de ces essais que la maltase du suc intestinal éthéré n intervient aucunement dans l’action de ce suc sur le cellose. Il reste à définir le rôle de la lactase. Mais ici la question se complique, car on n'est pas encore arrivé à dissocier la lactase et l’émulsine. D’un côté, si lPémulsine des amaudes douces est, comme l’a montré Brachin dans sa thèse, la meilleure source végétale de lactase, de l'autre, la lactase de l'intestin agit énergiquement sur l’amvygdaline : comme cette dernière, l'émulsine des amandes douces dédouble activement le cellose. 11 est done très difficile de se prononcer sur la question de savoir s'il y a une cellase, à action tout à fait spécifique sur le cellose, dans le suc éthéré à l’aide duquel nous avons fait ces recherches ou si le dédou- lement du cellase doit être attribué à une des diastases déjà connues existant dans ce suc. ILest certain, comme le font justement remarquer MM. G. Bertrand et Holderer, que toutes les préparations dont il est parlé dans leur note (macération aqueuse d’Aspergillus niger, émulsine des amandes douces), ainsi que celle dont nous avons fait principalement mention ici (extrait éthéré de muqueuse intestinale) contiennent des mélanges de diastases connues — et sans doute aussi inconnues. —* Aussi devient-il souvent 1) Le dédoublement du cellose a été mesuré à l’aide de la méthode qui m'a Servi à calculer celui du lactose sous l'influence de la lactase. Bull. Soc. Chim., 3, 33, p. 1283, 1903. RS 152 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE très difficile de rapporter avec certitude l’hydrolyse d'un sucre nouveau soit à une diastase déjà connue, soit à une diastase nouvelie. Comme conclusion nous nous permettons de faire remarquer que, a priori, rien ne s'oppose à ce qu'une même diaslase soit capable de dédoubler plusieurs sucres différents. Considérons, en effet, divers hexoses; nous pouvons les souder de plusieurs facons pour en obtenir des disaccharides. Dès l'instant où l'union entre deux hexoses s’appuiera sur des carbones stéréochimique- ment identiques, la différence entre les disaccharides résullants ne pourra êlre due qu'aux carbones asymétriques non touchés par la sou- dure. En somme, pour nous servir d'une image bien connue, si les portes — ici, les ensembles des édifices moléculaires des disaccharides — sont différentes, leurs serrures — les modes d'union des deux hexoses générateurs — sont identiques; elles pourront donc êlre actionnées par la même clef — la diastase hydrolysante. — Pour des raisons inverses, tout en étant de même ordre, on concoit que deux mêmes hexoses, prenons, par exemple, deux molécules de glucose, en se soudant différemment aboutissent à des disacharides différents : tel est le cas du maltose et du cellose. Non seulement les portes, mais les serrures sont ici dissemblables, chaqune réclamera sa clef propre, c'est- à-dire sa diastase. (Laboratoire de Chimie. Ecole vétérinaire de Lyon.) HÉMORRAGIES INTESTINALES. RAPPORT AVEC LA PRAISSE DE LA PRESSION ARTÉRIELLE ET L'INCOAGULABILITÉ DU SANG. TOXICITÉ DE L'ATROPINE, par M. Doyon et CL. GAUTIER. I. — La peptone détermine des hémorragies intestinales. On a rapporté ces hémorragies à l’incoagulabilité du sang et à la baisse de la pression artérielle. On a supposé que l'écoulement se fait au niveau des lésions latentes créées par les vers intestinaux. Nous avons montré qu'il n'en est rien. La peptone détermine une entérite hémorragique ; l’'hémorragie ne dépend pas uniquement des modifications de la coagu- labilité du sang et de la baisse de pression. Il. — L'atropine injectée chez le chien dans une veine mésaraïque où le cholédoque provoque une baisse considérable de la pression et l’in- coagulabilité du sang. Or nous n'avons pas observé d’hémorragies intestinales dans ces conditions. IT. — L’atropine est bien tolérée par le chien. Pour déteste IE © mort, soit par une mésaraïque, soit par la saphène, il faut dépasser la dose de 0,05 par kilogramme d'animal. Nous avons observé la Survie SÉANGE DU 29 JANVIER 153 — ————————_—_—- — Ï Ï "—"—Û Î- ——————————————— dans un cas après l'injection dans la saphène de 0,08 par kilogramme. Aucun chien ne survit à l'injection de 0,1 par kilogramme dans les veines. IV. — Nous rappelons que pour déterminer l'incoagulabilité du sang avec l’atropine, l'injection doit être faite, soit dans une mésaraique, soit dans le cholédoque. L'injection dans une veine de la circulation générale est toujours inefficace, à moins qu'on n’emploie des doses _ énormes. Dans la mésaraïque ou le cholédoque, il suffit de 0,01 par kilogramme ; dans une veine de la circulation générale, il faut dépasser la dose de 0,06 par kilogramme. Dans un cas nous avons constaté des Stries eechymotiques dans le duodénum chez un chien, qui avait reçu, par kilogramme, 0,07 d’atropine dans la saphène et qui est mort dix minutes après l'injection dans un élat asphyxique très prononcé; le sang était incoagulable. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) ETUDE EXPÉRIMENTALE DE L'INFLUENCE DU PÈRE DANS L'HÉRÉDITÉ, ; CHEZ LE LAPIN, par GUSTAvVE LotsEL. Nous poursuivons depuis 1904 (1) plusieurs séries d'expériences des- tinées à rechercher d’abord si le procréaleur mâle a une part d'influence particulière dans la descendance et ensuite de déterminer l'influence que ce procréateur peut avoir sur le retour des caractères mendéliens, dans les hybrides de deuxième et troisième génération. Dans une première série nous avons choisi, comme ancétres, deux individus de race pure : un mâle (n° 1) de race ordinaire, de pelage “entièrement gris avec une étoile frontable blanche et une femelle (n° 2) de race russe. Ils nous ont donné, le 15 décembre 1904, neuf petits (hybrides de première génération) : 3 femelles grises avec étoile frontale blanche (n° 3, 6 et 8) ; 3 mâles noirs avec éloile frontale { n°° 4, 5 et 7); 3 mâles gris avec étoile frontale (n°° 9, 10 et 11). Les mâles gris 9 et 11 meurent; tous les autres petits deviennent “adultes. Nous accouplons alors les trois femelles grises chacune avec w un dés trois mâles noirs puis alternalivement avec le mâle gris n° 40. Voici le détail des hybrides de deuxième génération. (4) Voir Compt. rend. Soc. Biol. et Assoc. franc. pour avanc. des Sc., 1905. Nous employons ici le mot hybride dans le sens général qu'on lui donne aujourd'hui. se \ HYBRIDES DE 2e GÉNÉRATION = DÉSIGNATION DATE Te ANCS des des NOIRS GRIS Res, OBSERVATIONS MALES PORTÉES rer pae ANr 0 RS RD Re de Unit mcm | memes | mens | cmmmenns | ms | ns | A. — Descendance de la femelle grise, n° 8 (cage 11). (Deux ou trois portées manquent ici.) mars 1908 1 » » 3 1 Î Le mäle noir a une tache blanche frontale; les melles grises ont le ventre blanc et le tour du ? blane, le dos est noirâtre. Savril— 3 1 2 » » { Nous donnons le mâle angora n° 12, le 31 mai puis le gris n° 10 à demeure, à partir du 1*# aoû de résultat. Dès les premiers jours de nov. appara exophtalmie de l'œil droit (une tumeur de l'or Cette exophtalmie, après avoir augmenté beaucoup minue peu à peu; le 14 nov. la femelle donne unek velle portée avec le mâle gris. 2% juin 1905] » 3 il 2 2 » 29 août — 2 2 1 1 » 2 23 déc. — 3 3 » 2 » 2% jan. 1€06 % » » » » 2 24 févr. — 1 il 2 3 1 1 2frmars — | A 3 3 2 » D avril 2 2 1 1 1 » — 29, mais — » 2 » 1 ! 1 Gris 10. | 8 août — » » D) 1 5 — 23 sept. — » » D 3 » s Noir 7. 5 déc. — à » 1 j ! » Un des 3 mäles noirs a le cou et le bout des pattes bla Gris 10. |25 mars 1907! » D 1 3 1 2 Une des 2 femelles russes a le bout des poils du dose Noir 1. 18 juin == il 1 1 » » » L Gris 10. 128 août — il » » D » ?) La mère n° 8 meurt en 1908. B. — Descendance de la femelle grise, n° 3 (cage 19). Noir 4. |13 juin 1905]. 2 1 2 2 » 1 3 déc. — 2 il 2 1 2 1 8 mars 1906! 1 2 1 il » 2 9 avril — 1 il sl Î 3 1 12 mai — » 9 » » L » 12 juin — » » 1 % 1 » 23 juin — 1 1 1 2 » » 30 nov. — 4 il L 3 DS - 6 juin — » » il sl » » La mère n° 3 meurt en 1907 C. — Descendance de la femelle grise, n° 6 (cage 18). ie JR LUE : : : ; À ; Il faut remarquer ici le changement brusquen 29 ee ; 9 a 5 1 “ . |produit, à partir du 13 mars, dans la proportion à s Fe (108 1 ii ji fants porteurs du caractère régressif russe. Ce 2 déc. — 1 13109 110 2112 » 112 mène est-il dû à l'influence du nouveau mäle, à u Bonne Lo | Ë ï 3 LAS 3. cère blessure à la tête et à un surmenage passagl SO nan tee k * j 3 3 1 | femelle n° 6 avait eu à subir précisément au co] 31 AE SEE ci £ 2 À = 1 cement du mois précédent, ou à toute autre causes De RTE EE 9 3 < 1 j 2 |ne le savons pas. ‘à j 10 déc. — » » 3 4 » 1 1 25 mars 1907}, 2 1 1 2 2 2 Un des 2 mâles russes présenle une lendanceau à lanisme. ; : ? quil. = » » il 5 2 1 4 14 nov. — » » 8 » 3 « Remarquer le nombre des petits, qui sont tons même sexe mâle. Quatre des gris ont le cou blang Gris 10 Gris 7. Déc. 1908 » » » » » D Pas de résultat, Gris 10. |3 mars 1909! » » 1 1 3 1 Les 2 oris ont du blanc au cou, au ventre, a ie : aux pattes ; les russes ont la pointe des poils du dos 2Hmain — À 22 juin — » » » Neo Un des gris est foncé. 14 août » sl » 5» 1 2288) Les3 russes ont destaches noires ou crises sur le C0 * :4 Mort de la femelle no 6, le 10 décembre 1909, âgée de quatre ans. Æ SÉANCE DU 29 JANVIER ; 155 - Si nous résumons maintenant par des chiffres globaux les données … des expériences précédentes, nous voyons que : Le mâle noir, n° 7, a donné avec la femelle grise n°8, en dix portées : … 67 petits (35 mâles et 32 femelles). Cette descendance comprend: sippetts de couleur noire... n. . … .) 11 mâles ét 1% femelles: 22 — — DTIS CN A EN EE AL LUARRE= AP ECTS _ OPRETRES — DIACRE ERREURS ELITE TE — Po … Le mâle noir, n° 5, a donné, avec la femelle grise n° 6, en sept por- … iées : 54 pelits, 29 mâles et 25 femelles. Celte descendance comprend : 21 petits de couleur noire. . . . . . . . . . 13 mâles et 8 femelles. 22 — — DIS EM RETRO ELLE — DA — = binoher Et mat eee el; = Le mâle noir, n° 4, a donné, avec la femelle grise, n° 3, en huit por- tées : 56 enfants (27 mâles et 29 femelles). Cette descendance comprend : 20 petits de couleur noire. . . . . . . . . . 11 mäles et 9 femelles. 23 — — US CNE OR NON, Re bEles, — DR — = HISHCHEREES ENCRES LCL G — _ Ces trois mâles noirs ont donc produit, dans leur ensemble: M Pipe Sinon ee ol malesset-31#femelles GE Le RÉPONSE EN el EE Te TRE SR DIN GSEITOSS ES) Re AT SUEDE IIS EM AT CE EE 2792 -malestet=65 femelles. —._ Nous avons remarqué, ici, que, chez les hybrides porteurs du carac- ère récessif, surtout ceux du mâle n° 5, le caractère russe n’était pas pur; tous avaient bien les yeux rouges, le fond blanc du pelage el les taches noires caractéristiques des lapins russes, mais l’extrême pointe des poils du dos et de la tête était gris, coloration particulière qui a isparu à l’âge adulte. Si nous envisageons maintenant là descendance du mäle gris n° 40, frère des précédents, nous voyons qu'il n’a jamais donné jusqu'ici, avec . “les trois femelles grises, que des enfants ordinaires de couleur grise —…_ ou de race russe, sauf tout à la fin de la vie des femelles n° 6 et n° 8. 1 En 14 portées, ce mâle gris a produit : 95 petits, 48 mâles et 47 femelles: petits de couleur noire. . . . . . 1 mäle et 1 femelle. 2 63 petits de couleur grise . . . . . . 32 males et 31 femelles. 35 — — blanche (russe) . 16 — et 19 — M Soit: 100 petits . . . . . . . . . . . . . . 49 mâles et 51 femelles. … Nous voyons qu'ici la proportion dans la descendance d’enfants por- teurs du caractère récessif russe est beaucoup plus grande qu'avec les 156 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mâles noirs; elle est la moitié du nombre total, alors que dans les cas précédents elle en représentait seulement le cinquième. De plus, ces hydrides porteurs du caractère récessif ont toujours présenté le type russe dans toute sa pureté, Lype qui se fait encore pressentir dans les taches blanches des individus gris. La dernière portée seule montre une perturbation dans l'ordre qui avait été habituel jusqu'alors. Le mélanisme réapparaît non seulement dans le type gris qui passe au noir, mais encore dans les taches noires ou grises anormales présentées par le type russe. Est-ce là l'effet de la maladie de l'œil qui réapparaît alors ou de l'âge ? En somme, cette série d'expériences semble bien montrer que le pro- créateur mâle, non seulement détermine pour sa part les caractères. d’une partie de la descendance, mais encore qu'il modifie, dans une mesure qui parait pouvoir être précisée, la transmission héréditaire des caractères récessifs des grands-parents. L'expérience totale a duré exactement cinq ans. Elle a porté sur 288 lapins : 148 mâles et 140 femelles, qui tous ont été mesurés et pesés, organe par organe, pour servir à l'étude comparative des sexes que nous poursuivons d'autre part. CHOLINX ET GLANDES HYPOTENSIVES, par H.'Busquer et V. PAGnoN. Nos expériences antérieures (1) ont démontré — ce qui ne l'était pas — que l'influence de la dose est un élément qui intervient d’une façon tout à fait prépondérante pour déterminer le sens (kypo ou hyper- tenseur) des réactions cardio-vasculaires de la choline. C'était là le nœud de la question. Nos expériences ont ainsi, en effet, donné tout d'abord la clef des résultats contradictoires (en apparence) qu'il n'y a plus lieu d’opposer désormais. Nous avons produit, en outre, divers types d'expériences, contenant en eux-mêmes tous les éléments néces- saires pour une démonstration précise, et mettant objectivement en évidence la nature essentiellement vaso-constrictive de la choline. À ce titre, on ne saurait donc davantage admettre un antagonisme réel entre. choline et adrénaline sur le terrain cardio-vasculaire. L’antagonisme fonctionnel cardio-vasculaire de la-choline et de l’adrénaline doit, d’ail- leurs, d'autant moins encore être accepté qu'il est possible, comme (1) H. Rusquet et V. Pachon. Sur l'action vaso-constrictive de la choline. 4 Comptes rendus de la Soc. de Biol., LXNII, 218-221 ; 17 juillet 1909. SÉANCE DU 29 JANVIER 157 nous l'avons fait dans des condilions expérimentales déterminées (1), de metlre en évidence l'addition manifeste d'effets hypertenseurs de choline et d’adrénaline. Ceci rappelé, la choline — susceptible à {rès faibles doses (0.002 milli- grammes de chlorhydrate de choline par kilog. en injection intra- veineuse chez le chien chloralosé ou curarisé) de produire un effet hypotenseur exclusif, immédiat el passager — intervient-elle dans - lPaction hypotensive des extraits glandulaires hypotenseurs ? . On sait que Mott et Halliburton (2), dès 1899, ont démontré que la . choline n’a plus aucun effet hypotenseur chez l'animal atropinisé. C'est _Jà un fait de tous côtés vérifié, indiscutablement établi. Or, Ladislav Haskovec (3) a démontré, en 189,5, que l'extrait de thyroïde conserve son effet hypotenseur après atropinisation préa- lable ; Karl Svehla (4), en 1896, a fait la même démonstration pour …._ l'extrait de tbymus, E.-A. Schäfer et Swale Vincent (>), en 1899, pour la - substance hypotensive de l'hypophyse, tandis que Swale Vincent et William Sheen (6), en 1903, ont démontré de leur côlé que les extraits de foie, de rein, de rate et de pancréas conservent leurs effets hypoten- seurs chez l'animal atropinisé. Lorsque Jean Gautrelet (7), en 1908 et 1909, s'est préoccupé de savoir si la choline représentait le principe actif commun des glandes hypotensives, la question était donc, en fait, jugée par l'épreuve de l’atropine. Du moins, il était acquis qu'on ne pouvait rapporter à la choline une part prépondérante d'action et 3 … qu'elle ne tenait certainement pas «et de beaucoup, le premier rang » > dé ‘iftd dr (1) H. Busquet et V. Pachon. Addition d'effets hypertenseurs de choline et m—jadrénaline, Comptes rendus de la Soc. de Biol. LXNIL, 277-280 : 24 juillet | 1909. ki (2) EF. W. Mott and W. D. Halliburton. The physiological action of choline and neurine, Philosophical Transactions of the Royal Society of London, Ser. B., OXCI, 211-267 ; 1899 (41 fig. dans le texte; cf. fig. 39). (3) Ladislav Haskovec. Ueber die Wirkung des Thyreoïdin auf das Cen- tralnervensystem, Wien. med. Blätter, 1895, n° 47. Weitere Beiträge zur Lehre von der Wirkung des Thyreoïdalen-Saftes auf das Centralnervensystem, Arch. munir. de pharmacod. et de thér., NEIL, 167-195 ; 1901. a — (4) Karl Svehla. Ueber die Einwirkung des Thymussaftes auf den Biut- —…_ kreislauf, Wien. med. Blätter, 1896, n°° 46-52. (5) E. A. Schäfer et Swale Vincent. On the action of extracts of piluitary m…injected intravenously, l’roceedings of the physiological Society, in Journ. of ……DhySiol., XXIV, p. xix; March 18, 1899. (6) Swale Vincent «t William Sheen. The effects of intravascular injections 4 of extracts of animal tissues, Journ. of physiol., XXIX, 242-265 ; 1903. — (ï) Jean Gautrelet. La choline. Son rôle hypotenseur dans l'organisme, —….Journ. de physiol. et de path. gén., XT, 227-742 ; 1909. ‘ 4158 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (Gautrelet, loc. cit., p. 239) parmi les produits hypotenseurs de l’orga- nisme (1). Nos expériences ne permettent plus, d'ailleurs, d'envisager d’une facon univoque l'influence possible de la choline tissulaire sur la tension artérielle. Si la choline intervenail à l'état normal, il est désormais acquis que son rôle pourrait être hypo- ou hypertenseur selon la dose à laquelle des g'andes ou des tissus la libéreraient, à un moment dunné, dans le lorrent circulatoire. Mais, dans le cas particulier de l'action hypo- tensive d'extraits glandulaires, l'épreuve de l’atropine juge-t-elle entiè- rement la question de savoir si la choline intervient pour quelque part duns la détermination de l'effet produit? D'une facon absolue, non. Que la choline ne prenne pas une part prépondérante dans l'effet hypo- tenseur glandulaire, cela est nettement acquis. Mais que la choline ne joue aucun rôle ou qu'elle joue un rôle faible, à la vérité, mais appré- ciable, cela ne saurait être décidé qu'en sachant si l’atropine, qui fait disparaitre tout effet hypotenseur de la choline, laisse persister fout ou seulement partie de l'effet hypotenseur des extraits glandulaires. Il s'imposait donc d'étudier comparalivement la grandeur d’effel hypotenseur produit par les extraits de glandes hypotensives avant et après alropinisation. C'est ce que nous avons fait pour les principales de ces glandes. Chez le chien chloralosé, nous avons injecté par la veine saphène une même quantité de macération fraîche soit de pan- créas, soit de thymus, soil de thyroïde dans l’eau salée physiologique : 1° chez l'animal normal, simplement chloralosé ; 2° chez le même animal après atropinisation, alors qu’a disparu lout effet précédent et que s'est effectué le relour au régime circulatoire primitif. Chez un tel animal nous avons enregistré, dans les deux ordres d'expériences, à la fois Ja pression artérielle et le tracé volumétrique du rein. Les multiples tracés que nous soumeltons à la Société démontrent nettement que l'effet hypotenseur, primitivement mamfesté par les extraits de pancréas, de thymus, de thyroïde, persiste dans son intégralité (à la fois comme intensité el comme durée) après atropinisation préalable. La chute de pression et l’évolution du phénomène — diffé- rentes, d'ailleurs, pour des extraits de glandes différentes, de thyroïde et de pancréas, par exemple — sont tout à fait superposables pour un mème extrait glandulaire chez l'animal normal et -chez l’animal atro- pinisé. Résumé et conclusion. — L'alropine, qui fait disparaître tout effet hypotenseur de la choline, laisse non seulement persister l'effet hypo- tenseur des extraits de thymus, de thyroïde, de pancréas, mais encore laisse persister dans son intégralité cet effet hypotenseur. La choline, (1) Dans une note récente (Soc. de Diol., UXVIL, 88), M. Gautrelet expose l’évolution de sa pensée sur ce point. a # SÉANCE DU 29 JANVIER substance d’ailleurs hypo- ou hypertensive suivant la dose, ne représente donc, à aucun degré, l'élément hypotenseur du thymus, de la thyroïde et du pancréas. (Laboratoire de physiologie de la Facullé de médecine de Paris.) LEUCO-RÉACTIONS GÉNITALES. LEUCO-DIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE, ar Cu. ACOARD, HENRI BÉNARD et Ci. GAGNEUX. P , L'évolution de là vie sexuelle, avec ses phases physiologiques bien caractérisées et ses troables pathologiques variés et fréquents, principa- _ lement chez la femme, offre un excellent sujet d'étude pour la recherche des leuco-réactions spécifiques aux extraits d'organes (1). . D'une façon générale, la réaction spécifique des leucocyles aux _ extraits de glandes sexuelles (ovaire et leslicule) passe par trois phases successives. Avant la puberté, elle est nulle, c’est-à-dire que les glo- bules blancs restent inexcitables par ces extraits. Puis, la réaction apparaît et se maintient pendant toute la période de l'activité génitale. Enfin, au déclin de l’âge, elle disparait. Comme nous l'avons déjà signalé, la n'énopause anticipée que détermine l’ablation des ovaires la supprime aussi. La période menstruelle modifie légèrement la réaction. Au début des règles, la réaction à l'extrait testiculaire demeurant normale, la réaction à l'extrait ovariez devient plus vive et atteint son maximum avec l'extrait concentré, ce qui n'a pas lieu en dehors des règles. Pendant la grossesse, on observe ce même type de réaction ovarienne. Par contre, la réaction testiculaire se supprime, de sorte qu'il se pro- duit une dissociation caractéristique des leuco-réactions pour les deux glandes sexuellés. Cette dissociation persiste quelque temps encore, après l'accouchement, surtout, mais non d’une facon constante chez les nourrices. Nous l'avons encore trouvée très nelle quatre el six jours après des fausses couches de à et 4 mois. Mais la leuco-réaction vraiment caractéristique de la grossesse … s'obtient avec l'extrait d’un organe temporaire qui n'existe que pendant cette période de la vie génitale : le placenta. L'extrait placentaire excile l’activité des leucocytes pendant la _srossesse. Au contraire, il la diminue en dehors de l'état gravidique. Qu il s'agisse de femmes adultes en pleine période d’activilé génitale, au moment ou en dehors des règles, ou de filles impubères, ou de (1) Les extraits que nous avons employés ont été préparés par M. Borrien. Geux d'ovaire et de testicule provenaient de l'espèce bovine, ceux de placenta de l'espèce humaine. 160 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE femmes à la ménopause, ou même de nourrices récemment accouchées, il suffit de l'absence de fœtus pour qu’on n'observe, chez la femme, aucune leuco-réaclion placentaire. Dès l'expulsion du délivre, cette réaction spécifique diminue et disparait. Nous l'avons trouvée très faible chez une femme accouchée depuis deux heures et dans les examens fails vingt-quatre, trente et trente-six heures après la délivrance, elle avait totalement disparu. Quant à sa date d'apparition pendant la grossesse, nous ne sommes pas exactement fixés sur ce point; nous l'avons seulement constatée dès la fin du deuxième mois, D 30]. Activité Activité Duc : = nu 2 REA : ALU LE 2 a a. a = Ô + 10 20 # 19 20 5 _10 en] 5 10 zæ lacenta __ Placenta Placenta __ Placenta l Il III IV FrG. 1. — Leuco-réaclions placenlaires. Leuco-diagnostie de la grossesse. I. Sexe féminin. — a, accouchée depuis trois semaines; D, femme de vingt-sept ans: c, accouchée depuis trente heures; d, femme de cinquante-trois ans, méno- pause datant de trois ans; e, fille de quinze ans et demi, non réglée. II. Grossesse. — a, à terme, en travail; b, à terme, en travail; c, huit mois; d, six mois; e, deux mois: f, trois mois. IIT. Nouveau-nés. — «, fille d’un an; 4. fille de trois semaines; c, garcon de huit jours; d, fille de quatre jours. IV. Sexe masculin. — «a, homme de viogt-cinq ans ; b, homme de vingt sept ans: c, homme de dix-sept ans, insuffisance aortique: d, homme de soixante-trois ans, diabète et albuminurie; e, garçon de sept ans et demi, hernie. F Comme on pouvait s’y attendre, la réaction placentaire existe aussi chez le nouveau-né. Seulement elle n'a, chez lui, qu'une durée assez % SÉANCE DU 29 JANVIER | - 161 a courie. Nous l'avons trouvée chez des nouveau-nés de quatre, six et - huit jours; elle avait disparu à trois semaines (1). Enfin, un fait intéressant, parce quil était assez inattendu, s'est _ rencontré dans nos recherches : dans le sexe masculin, pendant la période d’aclivité génitale, la réaction placentaire existe. Mais elle fait défaut chez les garçons avant la puberté et elle disparait aussi après la période d’activilé génitale. En somme, l'étude des leuco-réactions génitales permet de reconnaitre « chez la femme l'élat de grossesse par l'examen du sang. En dehors de son intérêt théorique, cetle notion peut encore avoir une certaine portée pratique : il est des cas où elle pourrait être utilisée par le médecin, le chirurgien et l'accoucheur ainsi que par le médecin légiste. SUR UNE COGCIDIE DE Agama colonorum, par A. LAVERAN et À. PETTIT. Nous avons décrit recemment, sous le nom de Aæmogregarina agamæ, une hémogrégarine de À gama colonorum Dum. et Bibr. (2). La recherche des formes de mulliplication de cette hémogrégarine dans les viscères des agames parasités, recherche infructueuse jusqu'ici, nous a conduits à constater, chez ces Sauriens, l'existence d’un autre parasite. Dans les frottis du foie de deux agames qui nous avaient.été envoyés —… du Sénégal par M. le D' Thiroux, et qui étaient assez fortement infectés par Hæmogregarina agamæ, nous avons trouvé une coccidie à différents stades de son développement et en particulier des formes enkystées non - rares. IL résulte de l'examen des coupes histologiques du foie d’un de ces magimes que la coccidie trouvée par nous a son siège dans les cellules - épithéliales de la vésicule biliaire et des gros canaux biliaires. Les cellules épithéliales cylindriques de la vésicule biliaire sont parasitées dans une très forte proportion. Les cellules envahies par les coccidies s’allon- gent et se pédiculisent de telle sorte qu’elles font une forte saillie au-dessus du niveau des cellules normales. Le noyau des cellules parasitées prend d'or- dinaire la forme en croissant, la concavité du croissant en à la —_ partie inférieure de la coccidie. Les coccidies logées dans les cellules épithéliales sont plus ou moins régu- lièrement sphériques; leur volume est variable; les plus petites mesurent 3 à (4) Quelques-uns de nos examens ont été faits dans le service de M. Potocki. (2) A. Laveran et A. Pettit. Bulletin de la Soc. de pathologie exotique, 1909, Weil p.51, D PR A CO MINT 2 NN SRE TN MNT se un: LES E EUR [ES prso pe o ce & g va RATE A 162 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 w de diamètre; les plus grandes atteïgnent 14 à 15 5; à ce stade de dévelop- pement, elles distendent fortement les cellules épithéliales qui sont réduites à l’état d’une mince enveloppe. Le karyosome des petites coccidies se colore facilement et fortement par le Giemsa : il est assez volumineux et central d'ordinaire ; dans les coccidies plus développées, le noyau est souvent constitué par un karyosome central fortement coloré, entouré d'une zone incolore ou faiblement colorée (noyau vacuolaire). Sur les coupes du foie, nous avons (rouvé, en assez grand nombre, des coccidies à la phase de division nucléaire. Le nombre des karyosomes était très variable, ce qui s'explique facilement, étant donné qu'il s'agissait de coupes. Les karyosomes étaient sphériques ou ovalaires. Ces éléments nous paraissent devoir être rapportés aux premiers stades de la multiplication asexuée. Nous n’avons pas vu de formes enkystées dans les cellules épithéliales, mais ces formes étaient nombreuses dans la lumière de la vésicule biliaire et non rares dans certains frottis du foie. Les kystes, de forme ovalaire plus ou moins allongée, mesurent 20 à 25 y de long, sur 11 à 14 y de large. L’enveloppe des kystes est blanchâtre; elle ne laisse pas passer les matitres colorantes et souvent elle est si opaque qu'on ne peut pas distinguer la nature du contenu. Quand l’opacité n’est pas complète on observe un double contour dénotant une épaisseur assez forte de l'enveloppe. La transparence de l’enveloppe d’un certain nombre de kystes nous a permis de distinguer les stades suivants de l’évolution des coccidies enkys- LÉeSe 4° Le protoplasme de la coccidie se contracte, il forme une masse sphérique dans laquelle on distingue de grosses granulations réfringentes ; nous n'avons pas réussi à colorer le karyosome. 2° La coccidie se divise en quatre sporoblastes sphériques dont le contenu est constitué par de grosses granulations réfringentes. Nous n'avons pas réussi à colorer les karyosomes. 3° Les sporoblastes s’allongent et se transforment en sporocystes fusiformes qui mesurent 8 s de long sur # w de large environ vers !a partie moyenne. On distingue parfois les sporozoïtes au nombre de deux dans chaque sporo- cyste. Dans une préparation fortement colorée au vert de méthyle, les karyo- somes des sporozoites étaient légèrement colorés dans quelques kystes. Les sporocysies contiennent, outre les sporozoïtes, de grosses gran réfringentes qui paraissent représenter le reliquat. Dans quelques kystes, nous avons vu des sporozoïtes qui s'étaient libérés. des sporocystes. ; Enfin, dans des frottis, nous avons rencontré quelques sporozoïtes libres. Ces éléments mesurent 10 à 12 y de long; l’une des extrémités est plus effilée que l’autre et, vers la partie moyenne, on distingue un karyosome arrondi. Nous n'avons pas observé le stade terminal de là multiplication asexuée, ni le stade à microgamètes; malgré ces lacunes, on peut dire que la coccidie de l’agame observée par nous est d’un lype classique et LE, DR ne DE Ten SRE MISE MERE se rs TE: SÉANCE DU 29 JANVIER 163 qu'elle doit être classée dans le genre Coccidium Leuck. (quatre sporo- cystes contenant chacun deux sporozoiïtes); nous proposons de lui donner le nom de C. agamc. On ne connaît qu'un très petit nombre de Coccidies chez des Sauriens el aucun des faits que nous avons relevés dans les auteurs n’a trait à une infection des voies biliaires de ces animaux; il nous à donc paru intéressant de faire connaître nos observations sur €. agamaæ. LES PARATHYROIDES DANS L'OSTÉOGENÈSE (Deuxième note), par L. MOREL. Dans une précédente communication j'ai envisagé l’action de la —. parathyroïde dans l'accroissement de l'os sain (1). Cette deuxième note a trait à l’aclion de la parathyroïde sur la consolidation de l'os fracturé. Les expériences ont été effectuées sur le chat, pour des raisons indiquées par ailleurs (2). A l'exception de deux séries sur chats adultes, toutes les recherches ont porté sur des jeunes de même portée, au sevrage. Tous les animaux en expérience ont été nourris de viande cuite et de lait. A, — L'ablation de la plus grande partie du tissu parathyroïidien chez le chat adulte ne retarde pas le processus d’ossification dans les fractures. Exp. 1. — Sur trois chats adultes, anesthésiés à l’éther, bilobectomie - (hyroïdienne totale (par conséquent, ablation des quatre parathyroïdes intra ou —_juxta-thyroïdiennes). L'un des animaux présente dès le second jour des “symptômes convulsifs et meurt le quatrième jour. Les deuy autres survivent, - sans phénomènes tétaniques, à cause de la présence dans leurs vestiges …_thymiques d'inclusions parathyroïdiennes. Six jours plus tard, ces deux chats ainsi que deux autres pris comme témoins (tous quatre de la même portée) sont anesthésiés. Sur chacun, on pratique une fracture du radius, en pleine —…diaphyse. Le cubitus, indemne, constitue une attelle naturelle suffisante pour rendre superflue l'application d’un appareil. Au dixième jour de la fracture, un témoin et un opéré sont sacrifiés. Chez les deux animaux, le col est encore S. «ilexible, l'examen histologique montre qu'il est entièrement cartilagineux. Au vingtième jour de la fracture, les deux chats restants sont sacrifiés : chez l'opéré comme chez le témoin, le cl est encore cartilagineux, mais la transformation (1) L. Morel. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1909, p. 780, t. LXVIT. (2) P. Harvier et L. Morel. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1909, p. 837, tLXVI. 164 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE osseuse commence par places. Au total, la consolidation s’est effectuée paral- lèlement chez les opérés et chez les témoins. B. — L’'ablation de la plus grande partie du tissu parathyroïdien chez le chat non encore adulte retarde nettement le processus de réparation dans les fractures. | | Exp. 2. — Sur quatre petits chats de sept semaines, sevrés depuis quelques jours, on pratique sous anesthésie l’ablation des deux lobes thyroïdiens et des parathyroïdes thyroïdiennes. Deux d'entre eux meurent; l’un, le second jour, sans phénomènes létaniques; l’autre, le troisième jour, en pleine tétanie. Les deux survivants ainsi que les deux témoins sont éthérisés dix jours après la thyroparathyroïdectomie : sur chacun d’eux, on pratique une fracture sous- cutanée du radius. Vingt jours plus tard, les quatre animaux sont sacrifiés. Les fractures sont absolument consolidées chez les deux témoins, le col est presque entièrement osseux. Chez les deux opérés (qui n’ont présenté ici ni symptômes tétaniques ui suppuration), les fractures ne sont pas encore consolidées, le cal est volumineux, très flexible, presque exclusivement cartilagineux. Exr. 3. — Sur une portée de cinq petits chats, un seul 2st réservé comme témoin. Les quatre autres sont anesthésiés, puis opérés : thyroparathyroïdec- tomie-totale. Trois meurent : un sous anesthésie, un avec des accidents convulsi!s. Sur le seul opéré survivant et sur le témoin on pratique, dix jours plus tard, une fracture sous-cutanée. Les deux animaux sont sacrifiés au trentième jour de la fracture. Le cal du témoin est entièrement osseux; le cal de l’opéré est presque entièrement cartilagineux. Trois autres expériences conduites de la même facon donnent des résultals identiques. Nos conclusions seront donc en partie conformes à celles de M. Canal (de Padoue). Comme lui, nous constatons que la parathyroïdectomie entraine, chez l'animal, un retard très net dans le processus de répa- ration des fractures, le retard portant sur l’évolution du cal eartila- gineux vers la transformation osseuse. Sur quelques points, nous nous séparons de M. Canal. Je n’ai observé ce retard dans la réparation que chez des animaux non encore adultes. De plus, au moins chez le chat, la parathyroïdectomie partielle (à vrai dire, généreuse, puisqu'il s’agit de l’ablation de toutes les parathyroïdes intra ou juxta-thyroïdiennes) suffit à troubler le processus de cicatri- sation osseuse. Le thyroïde semble hors de cause, car dans les expériences de contrôle, l’ablation totale des deux lobes, avec conser- vation des deux parathyroïdes supérieures, n’a pas empêché les opérés de réparer leurs fractures aussi rapidement que les témoins. Dans l’ensemble, les résultats de M. Canal et les miens paraissent apporter une preuve nouvelle de la relation entre la fonction para- de Lo SÉANCE DU 29 JANVIER 165 thyroïdienne et l’ostéogenèse; relation déjà soutenue par Erdheim pour l'ostéomalacie, par Kassowitz et par Weichselbaum pour le rachilisme. Au point de vue pratique, il y a intérêt à suivre le travail de répara- tion osseuse dans les fractures en présence de la médication para- thyroïdienne. Peut-être, dans ces cas, les résultats favorables inscrits il y à une dizaine d'années à l'actif de la médication thyroïdienne _doivent-ils être plus justement attribués à l’action des parathyroïdes dans l’ostéogenèse. (Havail du laboratoire de physiologie physico-chimique des Hautes Etudes, R Collège de France; professeur François-Franck.) ACTION DU CHLOROFORME INJECTÉ DANS L'INTESTIN SUR LA SÉCRÉTION PANCRÉATIQUE, par E. WERTHEIMER et E. DUVILLIER. Nous avons constaté que, si l’on injecte quelques centimètres cubes de chloroforme dans l'intestin d’un chien, on provoque une accélération plus ou moins marquée, parfois considérable, de la sécré- tion pancréatique. Bien que les substances qui agissent en cesens soient assez nombreuses, le fait en lui-même a quelque intérêt, parce qu'il montre que l'eau chloroformée, employée dans la thérapeutique du tube digestif, est un excitant pour le pancréas ; nous nous sommes d’ailleurs assurés que l'eau chloroformée saturée est déjà suffisamment efficace. Mais c'est surtout le mode d'action du chloroforme qui a attiré notre atlention, par son caractère quelque peu paradoxal. On peut tout d’abord éliminer l'hypothèse que c’est le composé lui- même qui, après avoir été absorbé dans l'intestin, exciterait directe- ment la glande : en effet, il n'est actif que si on l'introduit dans le - duodénum ou dans la partie supérieure du jéjunum; quelle que soit la durée de son séjour dans une anse voisine du cæcum, il laisse la glande —_iu repos. Par conséquent, le chloroforme doit être générateur de —_ sécrétinc ou bien exercer son influence par l'intermédiaire du système nerveux. Si, pour décider entre ces deux mécanismes, on recourt au procédé habituel, voici ce que l’on observe : la muqueuse duodéno-jéjunale, mise à macérer dans le chloroforme pendant vingt heures, ou plus, ne … jui abandonne aucun principe actif. Si on filire la macéralion, et si, après avoir laissé le chloroforme s'évaporer, soit à l’air libre, soit à l’éluve à 39 degrés, on reprend le résidu par dix centimètres cubes de solution physiologique ou d'eau BIOLOGIE. CompTrs RENDUus. — 1910, T. LXVIII. 12 166 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE légèrement alcalinisée, ce liquide injecté dans une veine ne produit, dans la presque totalité des eas, aucun effet sur la sécrétion pancréa- tique; exceptionnellement, on remarque une accélération faible et passagère, due certainement à ce que le chloroforme a entrainé une petite quantité de sécréline déjà préexistante dans la macération. Nous nous sommes demandé si le chloroforme, pour produire de la sécrétine in vilro, n'avait pas besoin du concours d'une température déterminée, mais après avoir laissé là macération chloroformée à l’étuve, à 39 ou 40 degrés, pendant environ vingt heures, nous n'avons pas obtenu d’autres résultats qu'avec la macération faite à froid. | Si l’on s’en était tenu à ces observations, on en aurait conclu, avec assez de vraisemblance, que le chloroforme n'agit sur le pancréas que par la voie nerveuse. Mais en pratiquant la contre-épreuve, c'est-à-dire en énervant au préalable l’anse intestinale dans laquelle nous injections le chloroforme, nous avons vu, non sans surprise, que celui-ei continuait à activer la sécrétion pancréatique, moins énergiquement loutefois que chez l'animal intact. Ainsi, bien que le chloroforme soit impuissant à produire de la sécrétine in vitro, il n’en doit pas moins, en partie, son pouvoir sécréloire à un processus humoral. Il se comporte, du moins dans une première période de son action, comme un excitant de la cellule vivante qui réagit à son contact, soit par une production de sécrétine, soit peut-être, plus simplement, par l’excrétion dans les vaisseaux sanguins de la sécrétine préformée. L'influence du chloroforme se manifeste encore d’une façon différente. Après qu'il a séjourné trois quarts d'heure à une heure dans une anse intestinale liée à ses deux bouts, si on l’y remplace par la solution d'acide chlorhydrique, celle-ci n'a plus sur la sécrétion paneréatique qu'une action faible, parfois même nulle, ou bien encore notablement retardée, et cependant les macérations acides, faites après la mort avec la muqueuse de ce mème segment d'intestin, sont aussi efficaces que d'habitude. Cette observation nous parait fournir un argument sérieux en faveur de l'opinion qui, à côté du mécanisme humoral de la sécré- tion pancréalique, fait aussi une part à l’excitation nerveuse réflexe, En - eftet, l'affaiblissement du pouvoir excito-sécrétoire de l’acide, que l'on observe après un séjour prolongé du chloroforme dans l'intestin, ne peut pas tenir à l'inexcitabilité ou à l’altération de l’épithélium intes- tinal, puisque celui-ci reste capable d'abandonner à l'acide, post mortem, autant de sécrétine que s’il n'avait pas élé imprégné de chloroforme. Il est probable que ce sont les terminaisons nerveuses de l'intestin qui ont cessé d’être sensibles à l’action de l'acide, parce qu'elles sont paralysées par le chloroforme. L Lin Le, ART NI SÉANGE DU 29 JANVIER $ 107 LES PHÉNOMÈNES HISTOLOGIQUES DE LA MÉTAMORPHOSE CUEZ LES INSECTES, par CHARLES PÉREZ. Les phénomènes histologiques de la métamorphose des insectes peu- vent se rapporter à trois ensembles de processus généraux : I. Destructions totales. — Les organes les plus spécialisés de la larve sont frappés, pendant la nymphose, d'une atrophie complète. Si l'on excepte l’épithélium de l'intestin moyen, rejeté par exuviation dans la cavité digestive elle-même, le mécanisme géneral de ces atrophies est la phagocytose leucocytaire. On a beaucoup discuté sur le point de - savoir si les cellules sont ou non encore intactes au moment de leur attaque par les phagocytes. Il n’y a pas, à cet égard, uniformité absolue. Parfois, l'architecture cytologique est résistante; elle persiste encore au moment où la phagocytose s’accomplit (muscles tégumentaires des Muscides, granulations de réserves des cellules grasses). Dans d’autres cas, les structures sont manifestement plus délicates, et une dégéné- rescence intrinsèque manifeste, une dislocation plus ou moins avancée précèdent l’englobement phagocytaire. Ces derniers faits s’observent surtout quand des changements considérables et brusques, dans la forme et la topographie des organes, soumettent les cellules à des trau- matismes mécaniques. Il. Hislogenèses nouvelles. — Les parties les plus spécialisées de limago s'édifient totalement à nouveau pendant la nymphose, aux dépens d'histoblastes embryonnaires spéciaux, ayant à peu près gardé …. pendant toute la vie Jarvaire l'état rudimentaire, l'aspect indifférencié qui remonte au moment de la formation des ébauches blastodermiques. L'évolution nymphale de ces histoblastes comprend tout d’abord une … aclive prolifération, toujours caryocinétique, souvent accompagnée de pycnoses sporadiques, puis une période.de différenciation histologique. Lorsqu'il existe, chez la larve et l'imago, deux organes physiologi- — quement comparables, se substituant l'un à l’autre par les processus — précédents, on observe entre leurs cellules une opposition très nette, Sur laquelle jai déjà appelé l'attention : les tissus larvaires se distin- guent par la taille énorme des éléments, ceux de l’imago par la taille réduite des cellules, la structure histologique souvent plus complexe, …—… l'état dispersé des éléments nucléaires. HT. Remaniements sur place. — Il y a des organes plus ou moins …invariants, qui passent de la larve à l’imago : ils doivent, semble-t-il, à leur spécialisation moins étroite, à leur indifférence adaptative, de …_pouvoir manifester une plasticité plus grande, et de pouvoir prendre … place successivement dans la coordinalion larvaire et dans la coordina- lion imaginale. Leurs éléments sont remaniés sur place, suivant des C Le LA La 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE processus histologiques variés et souvent assez imprévus. D'une manière _ générale, on peut dire que les cellules, partant de l’état différencié lar- vaire, présentent d’abord une abolition régressive de cette différencia- tion; puis, à partir de cet étal transitoire, « dédifférencié », elles repar- tent vers la différenciation imaginale. C’est pendant celte nouvelle élape progressive que s'établissent les particularités caractéristiques de l'état imaginal; en particulier, une dispersion des éléments nucléaires qui ne doit pas, semble-t-il, être interprétée comme uue multiplication d'individualités cellulaires (bourgeonnement étoilé des noyaux dans les cellules grasses des Hyménoptères, divisions multiples des noyaux mus- culaires). Parfois, une cellule larvaire remaniée élimine d’abord, par une sorte d’autotomie spontanée, une partie d'elle-même, et se rajeunit par cette épuration (épithélium des papilles rectales, musculature de l'intestin des Muscides). Ce sont là les phénomènes les plus difficiles à interpréter, mais ceux aussi dont l'étude parait devoir fournir le plus de fails nouveaux inté- ressants. Beaucoup de controverses et une partie de l'obscurité qui règne encore sur l'interprétation des phénomènes histologiques de la nymphose tiennent à ce que les auteurs ont généralement cherché soit à concilier, soit à opposer, sous une commune étiquelte d'histolyse, des remaniements et des atrophies qui ne sont pas immédiatement compa- rables. Chez les Muscides, presque tout se réduit à des destructions et à des constructions totales. J'ai la conviction que, chez les insectes à mélamorphoses moins accusées, ce sont, au contraire, les remanie- ments qui l’'emportent, et que la coordination de nos idées sur la nym- phose des divers insectes se fera en y reconnaissant à la fois les trois ensembles de processus rappelés plus haut, leur participation ayant lieu en proportions diverses, dans la mesure même où les organisations de la larve et de l’imago sont concordantes ou opposées. SUR LA RECHERCHE DE LA CHOLINE, par À. BLANCHETIÈRE. M. J. Gautrelet (1) attaque les conclusions que j'ai présentéesiei même avec Chevalier (2) montrant l'absence de la choline dans le pancréas. À la suite de nouvelles recherches cet auteur maintient ses conclusions premières en se basant sur les arguments suivants que je diseuterai dans l’ordre même où ils ont été présentés : | \ 1) Jean Gautrelet. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 21 janvier 1910, p. 86. (2) ) Blanchetière etChevalier. Comptes rendus de la Soc. de Biol , 24 juillet 1909. à dec Lie de * ù C4 dé À d'ions À A Si bar hate di candrs dO Qi sieste à Jin cn tE a Dee à a sm 2 4 met alors dde A Vu L SÉANCE DU 29 JANVIER 169 _ A. — Caractères crislallographiques du chloroplatinate obtenu en - jrécipitant l'extrait alcoolique du pancréas par le chlorure de platine, … et M. Gautrelet insiste : chloroplatinate octaédrique. L'argument me semble insuffisamment précis. En effet, la grande majorité des chloroplatinates cristallise dans le système cubique et par …. suite, l'obtention d’octaèdres n’est pas caractéristique. Le caractère cris- tallographique important du chloroplatinale de choline est justement la constatation de son dimorphisme : forme clinorhombique signalée par Jahns (1) et Brieger (2), active sur la lumière polarisée, et la forme cubique (octaèdres et cuboctaèdres), inactive sur la lumière polarisée comme tous … Jes cristaux du système régulier. Les auteurs ayant insisté sur la pro- … duction de la première forme, j'ai moi-même (3) insisté sur les condi- » tions d'obtention de la seconde; car, je le répète, la constatation du … dimorphisme est un caractère important et auquel, d'ailleurs, M. Gau- trelet ne fait aucune allusion dans sa note. Jusqu'à plus ample informé les caractères cristallographiques donnés par lui me paraissent donc à insuffisants : B. — La réaction de Florence ne saurait prêter à discussion, dit M. Gautrelet, car : 1° Les cristaux apparaissent avec la plus grande nelteté dans les solutions alcooliques d'extrait pancréatique. J'ai avancé un fait diamétralement opposé, que j'ai fait constater à — plusieurs personnes. La divergence des résultats ne me parait pouvoir s'expliquer que par une différence de technique, que le peu de détails de là note que je vise ne me permet pas d'apprécier. 29 HAT LIIUE d'eau, dit-il, à l'extrait alcoolique concentré et évaporé _ presque à à siccité favorise l'apparition des cristaux de Florence. D'accord si, après précipitation des acides gras par addition d’eau à la liqueur alcoolique, on ne filtre pas cette liqueur. Or cette filtration — nest pas indiquée dans la note en question. # 3° Un essai comparatif de réaction (de Florence), dit Gautrelet, fait — avec une solution d'acides gras, n’a pas abouti, avec la solution iodo- iodurée, à la formation de cristaux comparables aux cristaux dodo choline. Et c'est probablement cette dernière expérience qui amène cet auteur “à appeler hypothèse ce que j'ai dit du rôle des acides gras dans la pro- duction des pseudo-eristaux d'iodo-choline. Or, ce que j'ai dit est si peu une hypothèse qu'il est facile de spécifier — un groupe d'acides gras qui donnent lieu à une réaction analogue à la (1) Jahns. D. chem. G., XVIIT, 2518. (2) Brieger. Maly's Jahresb., XV, 108. _(3) Claude et Blanchetière. Jour. de phys. et path. gén., janvier 1907, p. 98. 470 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réaction de Florence : ce sont les acides éthyléniques f-y (acide oléique). On sait que les periodures d’un grand nombre d’alcalis végétaux simulent les cristaux d’iodo-choline. Or, dans une discussion à la Société de pharmacie (1), à propos des périodures des bases organiques, « M. Bougault rappelle que les acides éthyléniques 6-; en solulion sodique précipitent immédiatement par addition d'iode en donnant des lactones iodées qui sont susceptibles de fixer 2 atomes d'iode en donnant des précipités noirs, très denses, cris- tallisés ou non, etdont laformationet l'aspect rappellent às’y méprendre les périodures obtenus avec les alcaloïdes » et comme ces derniers res- semblent aux cristaux d'iodo-choline. La remarque de M. Bougault montre la possibilité théorique de ce que j'ai avancé. En fait, j'ai bien obtenu ces cristaux dans les conditions énoncées dans ma note avec Chevalier du 20 juillet 1909; je ne puis donc que maintenir mes conclusions. Je n’ai rien à ajouter aux paragraphes C et D de la note de M. Gautrelet, qui n’entrent pas en discussion. INFLUENCE DE LA COLCHICINE SUR LES DÉPENSES DE L'ORGANISME CHEZ LE LAPIN. — CONCLUSIONS (Deuxième note), par Maurez et ARNAUD (2). Ces nouvelles expériences ont suivi celles dont nous avons ainsi rendu compte dans la note précédente; et elles ont été faites dans les mêmes conditions. Elles n’en diffèrent que par la dose qui a été de G gr. 002 par kilog d'animal au lieu de 9 gr. 001 et de O gr. 0015. Ces nouvelles expériences ont compris trois périodes : une période d'épreuve de cinq jours, du 12 au 16 septembre inclusivement ; une deuxième de quatre jours, du 17 au 20 septembre, avec deux injections hypodermiques de 0 gr. 002 de colchicine par kilog, les 17 et 19 ; enfin une troisième de sept jours, du 21 au 26 septembre inclus, sans injec- tion. Je résume les résultats oblenus dans le tableau suivant, en les grou- pant dans ces trois périodes. Comme on peut le voir en comparant ces résultats avec les précédents, l’influence de la colchicine sur l’augmentation des excreta urinaires s'est encore accentuée. Durant la période des injections, les aliments (1) Bougault. Soc. de pharmacie, 28 juillet 1909, et Journ. de pharmacie et de ‘ chimie (6), XXX, 185. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie. Séance du 22 janvier 1910. Ye CR ED an hé * Le as tro ST en ir iee tes pe LUS Ar à re se sl SÉANCE DU 29 JANVIER 174 — ingérés n'ont contenu que À gr. 31 d'azote et n'ont eu qu'une valeur de 141 calories, et pourtant l'azote uréique n’en a pas moins été de 0 gr. 365. Les quantités contenues dans ce tableau ont été ramenées au kilogramme d'animal. un Æ “= £s a Eu 4 on = = Z nm el © 2 à & E Z = ? 3 & © BE » à = æÆ S Ê É > É E © = © Mie LE > - 2 Ê = = ere is ES D = = £ S 3 + = AT © 2 — Ps 2° Le Co] Ex ES & ÉANE Æ © E = æ Re PO un) =" d'urine. Alimentaires. É SAN Du 12 au 16 septembre 1909. — Pas d'injection. 3D8 | 1047 | 125262 | 28r10 | 08r695 08732 | 253 f (ELU ONE | OBral } Du 17 au 20 septembre inclus. lnjections hypodermiques de 0 gr. 002 par milligramme les 17 et 19. 4TEr ee | 18784 | 45731 Fu Po 141 ARE sl 0839 Du 21 au 6 septembre inclus — Pas d'injection. 36° | F040 | 98r45 | 18c57 (PE 08324 19% 1831 Le 08"291 Moyennes des deux périodes d'épreuve. 352r50 | 1043.5 | 118103 | 18783 | 081688 18r405 51322 | 223 05012 | 02735 Or, pendant les périodes d’épreuve avec 1 gr. 83 d'azote alimentaire d'une valeur totale des aliments de 223 calories, l'azote uréique n’a été que-0 gr. 322. De plus, pendant la période des injections, la totalité des sels urinaires à été de 1 gr. 61, tandis qu'elle n’a été que 1 gr. 405 pendant les périodes d’épreuve. Linjection de 0 gr. 062 de colchicine a donc eu le double résultat de “diminuer les aliments ingérés et d'augmenter les excrela urinaires Grganiques et salins. Cette influence s'accentue encore, comme pour les doses précédentes, et d'une manière encore plus marquée, si l’on ne prend que les jours d'injection. Pendant ces deux jours, le 17 et le 19 septembre, l'azote alimentaire n’a été en moyenne que 0 gr. 85 et la valeur totale des aliments seulement de 87 calories. Or, malgré celte moindre quantité d'aliments ingérés, les excreta urinaires n'en ont pas moins été plus abondants que pendant les périodes d'épreuves. 172 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE De plus, il faut tenir compte que l'animal ayant eu de la diarrhée sous l'influence de cette dose de 0 gr. 002 de colchicine, il est probable qu'une partie des aliments ingérés n'a pas été utilisée, et enfin que les. selles diarrhéiques ont dû contenir une plus grande quantité de mucus et de matières salines qu’à l’état normal. Dans ces expériences, en y comprenant les précédentes, les quantités d'aliments ingérés ont été en raison inverse des doses de colchicine. C'est, en effet, ce qui ressort des chiffres suivants: Avec 05001 Azotés ingérés : 118r30 Valeur en calories : 182 Avec 0s:r0015 Id. 92r84 Id. 169 Avec 0:'002 Id. ber42 Id. 87 ) Par l'augmentation progressive des doses de 0 gr. 001 à O0 gr. 002, les azotés ingérés sont descendus, de 11 gr. 30, d’abord à 9 gr. 83, puis à > gr. 12; et la valeur totale des aliments de 182 calories à 169 et à 87. La quantité d'urine a été également augmentée. Elle n’a été que de 35 gr. 50 pendant les périodes d'épreuve et de 47 grammes pendant celle des injections. Le poids de l'animal a loujours baissé après l'injection. Parti de 2.130 grammes le 17 septembre, avant la première injection, il est tombé à 2.020 le lendemain matin; il s’y est maintenu pendant la journée suivante, mais il a été ramené à 1.820 après la seconde injection. L'animal à donc perdu 310 grammes en quatre jours. Depuis, au con- traire, il a loujours augmenté. Revenu à 2.020 le 21 septembre, il s'est élevé successivement les jours suivants à 2.080 grammes, 2.100 grammes, : 2.120 grammes, 2.120 et à 2.200 grammes le 26 septembre. Cette expérience faite à une dose un peu plus élevée que les précé- dentes confirme ces dernières d'une mauière complète sur ces deux points : 1° que la colchicine diminue les quantités d'aliments ingérés; 2° qu'elle augmente les excreta urinaires organiques et salins. Ces faits, nous l'avons dit, s'ils s'étaient confirmés chez l'homme, expliqueraient l'heureuse action de la colchicine dans les cas où l’on veut exagérer les dépenses, comme dans la goutte, et justifieraient son emploi si général dans ces affections. Mais, en outre, il y a lieu de croire que l’action de la colchicine pourrait être augmentée chez l'homme par une diminution méthodique de l'alimentation. Le bénéfice de l’exagé- ration des produits excrétés pourrait être ainsi notablement accru. Enfin, en terminant, nous nous permettons de rappeler ce fait signalé dans une précédente communication relative au mode d'action de la colchicine pour produire la diarrhée. Il semble résulter des expériences de l’un de nous que la colchicine ne produit la diarrhée qu'après avoir agi sur la totalité de l'organisme (1). (1) Comptes rendus de la Société de Biologie. Séance du 18 décembre 1909, \ p. 768. , SÉANCE DU 29 JANVIER 173 Or, en rapprochant ces faits de ceux cités dans cette note et la précé- - dente, on est conduit à cette hypothèse que la colchicine, après son absorption, active les dépenses des protoplasmas, et que c'est lorsque . cette action est trop inlense que l'organisme, pour éliminer la colchicine, . trouvant la voie rénale insuffisante, a recours à une voie supplémentaire … d'élimination, celle de l'intestin, en exagérant ces sécrétions. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE DE LA COAGULATION DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE SUR L'EXTRACTION DE L'ANTITOXINE PAR LES SOLUTIONS DE NaCl, par ALBERT FROUI. Dans une communication antérieure j'ai montré que l’on peut extraire l’antitoxine tétanique ou diphtérique des sérums coagulés (1). J’ai établi que l’antitoxine ainsi obtenue ne donne lieu à aucun phénomène d'ana- phylaxie chez les animaux. Depuis celte époque MM. L. Jacqué et E. Zung ont publié un travail très intéressant « sur l’adsorption des toxines, des lysines et de leurs anticorps » (2). Ces savants ont extrait l’antitoxine du sérum antidiphté- rique coagulé par le procédé que j'ai indiqué. [ls ont constaté que la - combinaison entre la toxine et l’antitoxine paraît plus intime lorsqu'on - emploie l’antitoxine isolée que lorsqu'on part du sérum lui-même. _ Ces faits qui présentent un intérêt théorique et expérimental peuvent …— avoir aussi un intérêt pratique ; l'emploi de l’antitoxine isolée ne provo- … quera probablement aucun accident sérique, puisqu'elle a été débar- … rassée de la majeure parlie des albuminoïdes du sérum. = Je rappellerai que j'ai extrait l’anlitoxine des sérums salés et coa- - gulés à diverses températures, en épuisant les coagulums par une solution de NaCI à demi-saturation. — Il y a donc deux conditions que j'étudierai séparément, la place dont … je dispose pour cette note m y oblige, ce sont : 1° l'influence de la tem- - péralure ; 2° la concentration du sel. (4) Albert Frouin. Extraction del’antitoxine du sérum antitétanique coagulé. Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXV, p. 592, 1908. (2) L. Jacqué et E. Zung. Recherches surl’adsorption des toxines, des lysines et de leurs anticorps. Arch. int. de Physiol., V., VIII, fase. IT, p. 227, 25 sep- tembre 1909. D 7 4174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Mes expériences ont été faites avec des sérums ne renfermant pas 250 unités antitoxiques par centimètre cube, c'est-à-dire avec des sérums non utilisés en thérapeutique et rejetés par le service de sérc- thérapie de l’Institut Pasteur. Pour étudier l’action de la température sur l'antitoxine. j'ai expéri- menté avec du sérum saturé de sel; j'ai mis 10 ou 20 centimètres eubcs de ce sérum dans des tubes à essais et placé ces tubes au thermostat. Pour l'extraction de l’antitoxine, j'ai divisé le coagulum et mis en contact pendant quarante-huit à soixante-douze heures avec un volume d'eau salée à demi-saturation double du volume d'un sérum mis en œuvre. Cet épuisement a été répété trois fois. : Dans d’autres expériences, j'ai mis simplement le coagulum avee dix fois son volume d’eau salée et laissé en contact pendant huit jours. Voici les résultats de ces expériences. Si on chauffe du sérum à 80 degrés pendant quinze ou même dix minutes, on ne peut pas extraire d’antitoxine par le procédé que je viens d'indiquer. Le chauffage à 75 degrés pendant quinze, dix, cinq minutes ne permet d'extraire que la moitié de l’antitoxine par épuisement avec l'eau salée à saturation. à Après chauffage à 70 degrés pendant douze, dix ou cinq minutes on peut extraire du coagulum toute l’antitoxine contenue dans le sérum. INFLUENCE DES PRODUITS DE DIGESTION DES AEBUMINGÏDES El DES SUCRES SUR LE POUVOIR SÉCRÉTOIRE DES ACIDES SUR L'INTESTIN, par ALBERT FRouIN et M. DE MEpEIRos. L'un de nous expérimentant sur des animaux munis de deux fistules de Thiry a établi que si l’on introduit diverses substances dans l’une des anses isolées la sécrétion intestinale se produit non seulement sous l'influence d'une excitation locale dans l’anse directement excitée, mais qu'elle se produit aussi dans l’autre anse, c'est-à-dire à distance (1). Ce fait est intéressant parce qu'il a, dans une certaine mesure, permis de fixer les conditions et le mécanisme même de la sécrétion intestinale. Mais il y a un autre point important, c'est d'étudier les variations quantilatives et qualitatives de la sécrétion entérique sous l'influence des excitants normaux, des produits de la digestion et des sécrétions digestives qui se déversent dans l'intestin. - Nous nous occuperons, dans cette note, seulement des variations de la sécrétion sous l'influence de l'excitation directe et locale, car, dans les conditions physiologiques, les aliments, ou, si l'on veut, les excitants normaux parcourent le tube intestinal dans toute sa longueur et la x ai MATE Po SÉANCE DU 29 JANVIER 4175 sécrélion à distance se confond avec la sécrétion locale due à l'excitation directe. Nous étudierons l'influence des produits de la digestion, la Done et les sucres, sur l’action sécréloire d’un acide minéral : l'acide chlorhy- rique, et d'un acide organique: l'acide tartrique. Nos expériences été faites sur quatre animaux porteurs de fistules de Thiry et opérés respectivement : les deux premiers depuis quatre et deux ans, les deux autres depuis deux mois. Les animaux recevaient toujours …— Je même régime; l’expérience est faite tous les jours à la même heure, ; J cest-à-dire que les animaux sont toujours à la même période digestive. Les substances à étudier sont introduites dans l’anse isolée au moyen _ d’une sonde et laissées en contact pendant dix minutes. Après l’évacua- tion du liquide introduit dans l’anse intestinale isolée, on recueille la sécrétion pendant six heures. QUANTITÉ DATES NATURE DES PRODUITS de suc introduits dans l’anse intestinale. sécrétée en 6 heures. 30 décembre. 40° HCI à 1 gramme par litre . . . . ë ATec 31 décembre. 40° HCI à 1 gr. par litre renfermant 20 0 0 de se BC 4 janvier. . 40cc HCI à 1 gr. par litre renfermant 10 0,0 de saccharose. 7200 19 janvier. . 40cc HCI à 1 gr. per litre renfermant 5 0/0 de lactose. Toce 20 janvier. . 40cc HCI à 1 gr. par litre renf. 4 0/0 de pep. de Witte . Aice 21 janvier. . 40cc ac. tartrique à 0c€5 Q/0. . . . . . À A7ec 22 janvier. . 40 ac. tartrique à 0cc5 0/0 oniennan 0 0 4e our 2pcc 2% janvier. . 40€ ac. tartrique à 0cc5 0/0 renfermant 5 (/0 de lactose. 4400 Ces expériences ont été faites sur quatre animaux et ont toujours donné des résultats de même ordre. On voit d'après ces résultats expérimentaux que la peptone diminue l’action sécrétoire de l'acide chlorhydrique tandis qu'elle augmente, au contraire, l'action sécrétoire des acides organiques. Les sucres augmentent l'action sécrétoire des acides organiques. Le lactose, parmi les deux sucres étudiés ici et aux concentrations em- & -ployées, a augmenté l'action de l'acide chlorhydrique. De ces faits nous pouvons tirer des conclusions intéressantes au point de vue de la physiologie comparée et au point de vue de la diététique. Chez les carnivores, qui se nourrissent d’albuminoïdes, les sécrétions pancréatique et entérique sont relativement peu abondantes, parce que les albumoses et les peplones formées par la digestion stomacale diminuent l’action sécrétoire du suc gastrique sur la sécrétion pancréa- lique et la sécrétion intestinale. — Chez les berbivores, qui absorbent beaucoup d'hydrates de carbone et d'acides organiques, les sécrétions pancréatique et entérique sont beaucoup plus abondantes. Nous avons vu, en effet, que le pouvoir sécré- re NEA QUE ER UN CPE del GOT Aer On RE NE Hu + \ PR M RS SE MP EP NO NE MERS “8 176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Æ ——_——_————————.,"—— toire des acides organiques est augmenté par les produits de la digestion des albuminoïdes et par les sucres. Au point de vue diététique on pourra à volonté modifier quantitative- ment les sécrétions pancréatique et intestinale en faisant ingérer aux malades des peptones, des sucres et des acides organiques. INFLUENCE DE LA PEPTONE SUR L'ACTION SÉCRÉTOIRE DES ACIDES MINÉRAUX ET ORGANIQUES SUR LA SÉCRÉTION PANCRÉATIQUE, par ALBERT FRouIN et S. MaRBé. Dans une communicalion antérieure (1) l'un de nous a montré que si l'on introduit dans l'intestin d'un animal muni d’une fistule pancréatique temporaire une solution d’HCI renfermant de la peptone, la sécrétion er. pancréalique est plus faible que celle produite dans le même temps sous l'influence d’une même quantité de solution chlorhydrique pure. Inversement, l'injection dans l'intestin d'une solution d’'HCI renfer- mant du lactose ou du saccharose provoque une sécrétion pancréatique plus abondante qu’une solution d'HCI pure. Nous nous sommes demandé quel était le mécanisme de l’action inhi- -bitrice de la peptone el de l’action renforcante des sucres sur l’action sécrétoire de l'HCI. | Nous avions expérimenté avec de la peptone de Defresne qui est acide au tournesol ou avec de la peptone de Witte neutralisée ou même légè- rement acidifiée avec de l'HCI et nous avions toujours obtenu un résultat identique. L'hypothèse d'une combinaison entre la peptone et l'HCI et de la fixation d’une partie de l'HCI devait donc être rejetée, puisque la peptone avait été préalablement acidifiée; nous avons cherché à savoir si cette action inhibitrice de la peptone était spécifique vis-à-vis P'HCI. Nous avons expérimenté avec divers acides minéraux et orga- niques en suivant le dispositif expérimental indiqué dans la précédente communication. _ Le lableau suivant résurne les résultats de nos expériences. On voit d'après le tableau précédent que la peptone diminue très net- tement l'action sécrétoire des acides minéraux et qu'elle augmente au contraire l’action sécrétoire des acides organiques. Cette différence d’action soulève une foule de questions : la péptone empêche-t-elle la formation de sécréline ; s’oppose-t-elle à la résorption (1) Albert Frouin. Influence des produits de la digestion des albuminoïdes et des sucres sur l’action sécrétoire de l'HCI sur la sécrétion pancréatique. = Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXIII, p. 519, 1907. . [ion en admettant que les acides organiques excilent la sécrélion pan- . créatique par un mécanisme différent de celui des acides minéraux? QUANTITÉS ; “1 de suc DATES HEURES NATURE DES PRODUITS INJECTES pancréatique sécrété en 30 minutes. ist déc. 1907. CASA UE HORDE Eh a Fe ans _46 gouttes. — 9 h. 5 40cc HCI n/10 renf. 10 0/0 de pep. de Witte. 3 gouttes. No — Ra AO MS O ED LOS IN REET. |. 3 58 gouttes. D 10 h. 5 40cc SO‘H? n/10 renf. 10 0/0 pep. de Witte. 9 goultes. — 40%h: 35 40:c HCL n/10-:. + 2: 2 AMEN PSE 56 gouttes. nv 19080 9h 29 20cc AC n/20/,: 5.052,50 an 0 32 gouttes. - : = D Te no UC AZ OL n/20 Te ere NE . 36 gouttes. — 3 h. 25 40° AzOSH n/20 renf. 10 0/0 pep. de W de 8 gouttes. 5 — 3 ES BANANE CR AIUE TERRES RER RENE ne 34 gouttes. D un 1908 10h. » . 20ce HO! n/10 . . |. , , . .. . . .. 38 gouttes. L — 40h. 30 40° acide citrique n/10 . . . . . . . . . 6 gouttes. ù — 14 h. -» 40cc ac. cit. n/10 renf. 10 0/0 de RépIonE, 15 gouttes. _ RS 00 acidestartrique n/102362%%; + 5:15. 23 gouttes, — 4 h. » 40c ac. tart. n/10 renf. 10 0/0 de peptone. 36 gouttes. D 0.» 20€ He] m/10, 7e een, Li. 42 gouttes. — 9h30 4060 acidesoxalique n/10,. uw. 36 gouttes. — 10 h. » Z0ccar. oxal. n/10 renf. 10 Ve de peptoue. 50 gouttes. — DR A NICE ER TA NE A ee de 40 gouttes. Les expériences suivantes montrent que l'addition de peptone empêche la formation de sécrétine par les acides minéraux, tandis qu’elle augmente la quantité de sécrétine formée ou mise en liberté sous l'in- fluence des acides organiques. L'expérience est faite de la façon suivante: on place dans 12 flacons un même poids de muqueuse intestinale de chien, on prend deux flacons pour chaque acide, on verse dans l’un de ces flacons un volume de la solution acide au dixième correspondant à trois fois le poids de muqueuse employée, eton ajoute un volume d’eau distillée égal au poids de muqueuse intes- ltinale employée. … Dans le flacon correspondant on met la même quantité d'acide, puis on ajoute à la place d’eau distillée une solution nentralisée de peptone à 20 p.100. Tous les flacons sont placés au thermostat à 40 degrés pendant trois ou quatre heures; au bout de ce temps le liquide est filtré, neutralisé, bouilli, 4 ‘injecté dans 1 veines d’un animal à fistule pancréatique temporaire à la _ dose de 10. Le lableau suivant indique les résultats oblenus : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE \ Ê - QUANTITÉ DATES HEURES NATURE DES PRODUITS INJECTÉS mur 4 J sécrété. 1 février. 09 /héures- 10 /Sécrétiné a HCI-2 et . . . 61 gouttes. — 9 h. 50. 10° Sécrétine à l'ACI + 5 0,0 de ne. VOS ooutteS =) 110 -heures.WA0:"Sécrétme s SO. 7 5. © © 21 gouttes: — 10 h. 30. 10 Sécrétine à SO“H? + 5 0/0 de eptohe CMOS E QUES — 1l heures. 10c° Sécrétine à AzO3H. . . : . .- Hoseoulies. — AL h. 30. 10cc Sécréline à AzO3H de 5 0/0 Fe peptone te lis OUttese — lheure. A0tSécrétine à HCL Em ACN FL RE RS OUELESE — 1 h. 30. 10cc Sécrétine avec acide rare. CAES DA . 10 gouttes. — 2 heures. 10cc Sécrétine-et ac. citrique - + 5 0/0 de Re 16 gouttes. — 2 h. 30. 10e Sécrétine avec acide tartrique GR IES . 10 gouttes. — 3 heures. 10° Sécrétine et ac. tartrique + 5 0/0 de nie 22 gouttes. — 3 h. 20: -10cc Sécrétine-avec HCI MS ME NC ER C2 OMIS Souties: Nous pouvons conclure de ces expériences : 1° Que la peplone diminue le pouvoir sécrétoire de l'acide chlorh- drique et des acides minéraux parce qu’elle empêche la production de la sécrétine sous l'influence de ces acides. " | 2° Elle augmente la sécrétion produite par des acides organiques parce qu'elle augmente la production de la sécrétine sous l'influence de ces acides. SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPHOSE CHEZ LES AMPHIBIENS. XII. L'ÉVOLUTION DU VOMER ET DU PTÉRYGO-PALATIN CHEZ Amblystoma ligrinum, fg par P. WINTREBERT. La disposition des os de la voûte palatine est assez exactement connue chez la plupart des Urodèles, tant chez la larve que chez « l'adulte parfait; mais les modifications considérables qui se produisent au temps de la métamorphose n'ont pas été étudiées. J'ai suivi latrans- formation de la voûte palatine chez Amblystoma tigrinum. I. Etat larvaire. — Le vomer et le palatin qui, comme tous les os buccaux, sont d’origine dentaire (0. Hertwig, 1874), naissent dans la muqueuse, appuyés sur la partie antérieure du frabécule cartilagineux; ils forment bientôt deux petiles plaquettes dentées, allongées, étroites, rangées l'une 4 derrière l’autre, le vomer en avant, le palatin en arrière. Je les trouve dès le début au contact du parasphénoïde médian; le palatin, lié d'une part au vomer par un ligament, envoie d'autre part, en arrière, une longue apophyse qui, s’élargissant de plus en plus à son extrémité, recouvre bientôt la face ventrale du carré; cette queue du palatin, appelé improprement os ptéry-. SÉANCE DU 2!) JANVIER 179 _ goïde, forme, dans l'arrière cavité buccale, une sorte de joue osseuse, _ immédiatement sous-jacente à la muqueuse; son autre face, légèrement con- cave en dehors, s'applique en arrière à la gaine des muscles masticateurs, mais s'en sépare en avant pour se continuer avec le palalin; elle se trouve en contact avec une languette cartilagineuse, émanée tardivement du bord antérieur du carré (ptérygoïde cartilagineux), qui la croise en se dirigeant _en dehors. Ainsi, les vomers et les palatins, unis par un lien fibreux, forment | _ derrière le bord de la mächoire supérieure une arcade dentée plus interne, — passant en dedans des choanes et rattachée aux carrés par les queues ptéry- _ goïdiennes des palatins. 3 { IT. Métamorphose. — L'examen de la voûte palatine révèle que les dents vomériennes enfouies au milieu d’un rempart surélevé de la muqueuse, se …— déplacent peu à peu en arrière en s’éloignant des prémaxillaires; elles restent … sur plusienrs rangs et sont de tailles différentes; mais leurs bases ramollies ne reposent plus sur des socles ossifiés ; l’ablation de la muqueuse suffit à les arracher. Au-dessous des dents, le vomer et le palatin ont disparu, laissant . à leur place une membrane fibreuse qui subit passivement les changements de rapport des organes voisins. Au début de la résorption, la région plate des os se ei e et se troue, puis le bord épais des socles den Très tôt le pédicule ptérygoïdien s'amincit: finalement, il se fragmente, séparant le palatin, qui s’efface de plus en plus, de la queue ptérygoiïidienne. Celle-ci n’est pas indemne de régression: elle devient plus transparente et plus flexible; mais sa décalcification reste L incomplète (1). À côté, le parasphénoïde garde toute sa résistance et sa …_ rigidité. - Le vomer et le palatin larvaires ne sont donc pas l’objet d’un simple rema- . niement, mais d'une régression totale. Ils ne se combinent pas entre eux pour former chez l'adulte terrestre un voméro-palatin, comme l'ont figuré … Parker, Wiedersheim, et comme l'ont enseigné à leur suite la plupart des À auteurs. Le palatin manque chez l'Amblystome et probablement chez tous les _Salamandridæ adultes. O. Hertwig avait admis déjà son absence chez les — Dérotrèmes (Amphiumidæ), mais sans produire de faits embryologiques précis: D Le vomer se reconstruit, isolément, sur un plan nouveau; il apparait tardive nent, un mois et demi environ après la sortie de l’eau chez les Amblystomes lents à se transformer dont j'ai pu suivre l’évolution. La longue durée de “état membraneux transitoire facilite peut-être les modifications voisines des prémaxillaires, maxillaires et surtout des sacs olfactifs cartilagineux qui “ augmentent beaucoup d'étendue. IL. Etat parfait. — Le vomer est une mince lamelle osseuse beaucoup plus pus que chez la larve, irrégulièrement rates qui forme un choneter De choane, porte une rangée “de dents presque ao son bord PE rieur atteint l’apophyse palatine des prémaxillaire et maxillaire au-dessus de (4) Elle disparaît sans retour chez les Salamandridæ léchriodontes pourvus de dents sphénoïdales. x 180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE laquelle il se place; son angle postéro-interne, très rapproché de la ligne médiane et du vomer opposé, est doublé, au-dessus, par la corne du para sphénoïde, Les oscillations dans le sens latéral sont empèêchées par la pré- sence sur la face supérieure, à la limite du parasphénoïde, d'un remblai osseux continué en arrière du bord denté par un mamelon saillant, Le vomer est lait d'une seule pièce, sans trace de soudure (contre Parker et Wieder- shehu); son ébullition dans une solution concentrée de polasse caustique n'aboutit qu'à augmenter sa fragilité sans le décomposer en deux fragments. Le ptérygoide est maintenant soudé non seulement au cartilage dû carré, mais à son point d'ossifieation central. Moulé, comme l'était précédemment le ptérygoïde cartilagineux, sur la gaine fibreuse des muscles masticateurs, il dirige son extrémité antérieure en dehors, dans le sens de la pointe maxil- laire et ce changement de direction n'est pas dù au simple recul en arrière de tout l'appareil suspenseur. Une nouvelle ossification périchondrale autour du ptérygoïde cartilagineux s’est ajoutée à l'ossification membraneuse primi- tive partiellement régressée. Conclusions. — 1° Le vomer et le palatin larvaires disparaissent pendant la métamorphose par décalcilication progressive; cependant la queue ptérygoïdienne du palatin ne présente qu'une régression partielle. 2 L'histogenèse délermine la formalion Lardive d'un vomer nouveau, autonome, sans participation du palatin. Le ptérygoide, soudé au “arré, change de direction et se consolide par une ossilicalion périchon- drale autour du ptérygoïde cartilagineux. (l'ravail du laboratoire d'anatomie comparée à la Sorbonne.) À rx 14 t D a, ru 181 m LL à #4 +6 REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST PS - _ SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE 1909 SOMMAIRE : È | aus {V.) et Busina (V.) : Étude Malaidi132 22H06 74 . 188 r les rapports qui existent entre Manixesco (G.) et Mises (J.): Nou- % »s antigènes et les anticorps syphi- velles recherches sur l'influence Jitiques. tuberculeux et lépreux, , . 181 | qu'exerce l'ablation du corps thy- _ Busizs (V,) : Le procédé Bordet- roïde sur la dégénérescence et la Gengou appliqué à l'étude d'un mi- régénérescence des nerfs, , .,.., 188 " croorganisme isolé du virus rabique, 18% Proca (G.) et Damiza (P.) : L — _ Drammrorozc (D; : Action in vitro Sur le polymorphisme de la thricho- dela trypsine sur la tuberculine pré- bactérie des produits syphilitiques. 190 ax Rai 0, 185 Proca (G.) et Dasiza (P.) : IE, — Nanv-Muscez (J.) et V asrcit (Tire) Sur la pathogénéité des cultures de La réaction de Wassermann dans la Cladothrix stereotropa. . , .. Ve ANA _ Présidence de M. V. Babes, président. ÉTUDE sur LES RAPPORTS QUI EXISTENT ENTRE LES ANSIGÈNES | ET LES ANTICORPS SYPHILITIQUES, TUBERCULEUX ET LÉPPREUX, par V,. Bages et V, Busirs, kr : , 672 F me que la réaction des lépreux à la tuberculine, nous indiquent qu'il ste un rapport étroitentre la tuberculose et la lèpre. D'autre part, on ve entre les infections syphilitique et lépreuse plusieurs points de emblance, parmi lesquels il faut mentionner la forme et la localisa- ; durée et le rapport entre les lésions cutanées, parenchymateuses ebnerveuses des deux maladies, ainsi que la réaction positive de Wasser- in dans la plupart des cas de lèpre. 4 ous nous sommes proposé, dès le commencement de l'année, d' ap- profondir ces rapports, et c’est à la conférence de la lèpre à Bergen qu'un 4 : 2900 Coupres pespus, — 1910. T. LXVIL. 13 — “La ressemblance du bacille de la tuberculose avec celui de la lépre, de $ La à 182 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST de nous avait communiqué ses recherches préliminaires. Comme la publication des comptes rendus du Congrès aura lieu plus tard, et comme, nous avons depuis complété nos recherches, nous nous per- mettrons de publier ici quelques-uns de nos résullats : Nous avons employé les antigènes suivants : 1° L’extrait éthéré des bacilles de la tuberculose. 2° La tuberculine brute de Koch. 3° Une émulsion de culture du bacille de Timothée. %° L'extrait de trois lépromes frais et celui de 2 lépromes conservés pendant des années dans l'alcool. 5° L’extrait de l'huile de Chaolmoogra. Trois antigènes syphilitiques : foie syphilitique, cœur d'homme et cœur de cobaye normaux. Comme anticorps nous avons employé : a) 2 sérums normaux d'homme. b) Le sérum du sang de 6 cas de tuberculose ouverte (2 enfants el 4 adultes). c) Le sérum de 10 lépreux (8 lépreux tubéreux et mixtes, 1 lépreux nerveux et 1 lépreux non actif, n'ayant présenté depuis cinq ans ni nouvelles éruptions, ni autres manifestations; ne présentant de bacilles ni dans les lissus gonflés et gélatineux de la face ou des extrémités, ni dans le nez. d) Le sérum de 3 syphilitiques. __ Les expériences ont été faites, avec toutes les précautions et contrôles nécessaires, par la méthode de Wassermann de même que par la méthode de Iecht; cette dernière méthode ayant donné à peu près les mêmes résultats; cependant elle s'est montrée moins sûre à cause du pouvoir hémolytique inégal du sérum employé. Les extraits once ont été plus efficaces que les émulsions nes ou que les extraits alcooliques. Nos sérums lépreux sont devenus hémolytiques après quelques semaines de conservalion, tandis que les sérums syphililiques ou nor- maux n'ont pas présenté ce changement. Le sang des lépreux a été recueilli avant qu'ils aient recu des injections de tuberculine. Nos résultats ont été les suivants : 1° Le sérum normal n’a pas empêché l'hémolyse avec aucune des six espèces d’antigènes employées. t 2° Le sérum de 5 tubereuleux n'a pas fixé le complément, en présence ui de l'extrait éthéré des bacilles de Koch, ni de la tuberculine.Le sérum d'un seul malade fébrile avec tuberculose pulmonaire ouverte avait donné une fixation incomplète avec la tuberculine et avec l'extrait éthéré des bacilles de Koch. Le sérum des tuberculeux n'avait pas non plus donné de réaction le dans les expériences de Fua et Koch (Xlinike der Tuberculose, LUDO SE XIV; _ re éthéré ainsi qu'avec l'émulsion de 3 ee frais et de.2 lépromes conservés pendant trois à dix années, le sérum de tuber- culeux n'a pas donné de réaction positive. SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE 183 De même les antigènes syphilitiques et les extraits de cœur n'ont pas donné de réaction avec les 6 sérums tuberculeux. 3° Parmi les 10 sérums lépreux, les 8 lépreux tubéreux et mixtes ont donné une fixation complète en présence des antigènes tuberculeux tandis que le lépreux nerveux a donné une réaction incomplète. Le lépreux inactif (guéri?) n’a pas réagi. Tous les lépreux ont réagi avec tous les antigènes lépreux. Le lépreux inactif présentait une réaction incomplète. Huit lépreux ont réagi d'une manière positive et complète sur les extraits syphilitiques et sur les extraits de cœur. Un lépreux nerveux ainsi que le lépreux inaclif ont réagi d'une manière incomplète. Les mêmes lépreux donnent une réaction positive avec l’émulsion du bacille de Timothée. r Les 10 lépreux ne réagissent pas avec un extrail d'huile de chaol- is ° Le sérum des 1 syphilitiques ne fixe le lement ni en présence de L extrait éthéré des bacilles, ni de Ja tuberculine, ni des bacilles’ de Timothée. De même le sérum de 2 syphilitiques en présence de l'extrait éthéré ou de l’émulsion des 5 lépromes de différentes provenances ne fixe pas le complément, tandis que le sérum d’un seul syphilitique produit avec l'extrait éthéré une fixation incomplète. La réaction des syphilitiques a été positive avec les extraits syphili- tiques et avec les extraits de cœur. Il résulte de ces expériences qu'iln’y à pas de réciprocité dans les … réactions obtenues. Parmi les 40 lépreux, 9 ont présenté la réaction - fébrile par la tuberculine, réaction présentant les particularités de la réaction lépreuse (commencement tardif, longue durée, périodicité, man- que de réaclion locale après les premières injections) (1). Chez 6 de ces malades nous avons constaté en même temps une ophtalmo-réaction caractéristique. Les mêmes 9 malades ont montré en présence de l'extrait éthéré du — bacille de Koch ou de la tuberculine une fixation complète ou presque — complète du complément, ils ont également réagi avec un extrait d'un …iutre bacille acido-résistant (B. Timothée). Aucun de ces malades ne RER les moindres traces de luber- » culosc. Ces malades qui n'étaient pas non plus syphilitiques réagissaient éga- (1) La réaction locale ne se produit pas dans la plupart des cas; on remarque “cependant chez beaucoup de lépreux un dégonflement et une desquamation prononcée après quelques injections de tuberculine. Dans le cas où se produit la réaction locale décrite dans le manuel de Babes, « Die Lepra », elle se mani- ieste seulement après des injections répétées. SA AN APS EN Se De ob EU AR PE A _ DR PET ns Vie à Ve à 184 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST lement tous avec les antigènes syphilitiques. En ce qui concerne les dif- férentes formes de lèpre nous avons constaté que même les lépreux ner- veux ont présenté une réaction positive (quoique moins complète que les lépreux tuberculeux) avec les antigènes tuberculeux et syphilitiques. Le seul lépreux qui n'avait réagi ni à la tuberculine, ni à l'extrait éthéré, ni avec les extraits syphilitiques présente une lèpre inactive sans nouvelles poussées et sans microbes. : Tandis que les lépreux donnent la réaction de déviation du complé- ment avec la tuberculine, nos 6 tuberculeux éprouvés, de même que les enfants tuberculeux éprouvés par Koch et Fua, n’ont pas donné cette réaction. Il en résulte que cette réaction est impropre pour établir le diagnostic de la tuberculose. MM Slatineanu et Danielopolu se sont donc trompés en affirmant : que la réaction des lépreux dont le sérum présente une réaction positive avec la tuberculine indiquerait qu'ils sont en même temps tuberculeux. Conclusions. — Nous nous contenterons pour le moment d'établir de nouveau que la réaction sous-culanée par la tuberculine est ordinairement positive chez les lépreux actifs; qu'elle présente chez les lépreux un carac- tère spécial; qu’elle n’est pas toujours d'accord chez ces malades avec l’ophtalmo-réaction, et que la séro-réaction positive des lépreux avec la tuberculine ne prouve nullement que les lépreux soient en même temps tuberculeux, car les vrais tuberculeux ne donnent pas cette réaction. Un autre fait paradoxal qui résulte de nos recherches, c'est la réaction positive de la plupart des lépreux avec les antigènes syphilitiques, tandis que le sérum des syphilitiques ne réagit pas ordinairement en présence de l’antigène lépreux ; il ne réagit pas non plus à la tuberculine ou à l'extrait éthéré de bacilles de la tuberculose. On peut encore conclure de nos recherches que les lépreux nerveux réa- gissent moins bien aux antigènes syphilitiques ou tuberculeux que les lépreux tuberculeux et qu'il y a des lépreux « inaclifs » qui ne réagissent pas à la tuberculine et dont le sérum ne fixe pas le complément en présence de ces deux espèces d'antigènes. LE PROCÉDÉ BORDET-GENGOU APPLIQUÉ A L'ÉTUDE D'UN MICROORGANISME ISOLÉ DU VIRUS RABIQUE, £ 1 par V. BusiLa. J Dans une des séances de la réunion Biologique (1) j'ai communiqué une partie des résultats de mes recherches sur la morphologie et la (1) Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 1908, t. LXV, p. 269. É: SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE 185 pathogénéité d'un microorganisme que j'isole régulièrement des centres nerveux des animaux et des hommes atteints de rage. Il était intéressant de compléter ces recherches par la méthode Bordet- Gengou appliquée à ce microbe. Nous avons donc cherché à voir si le sérum des animaux immunisés contre la rage contient un ambocepleur capable de fixer l’alexine en présence de ce microorganisme. Comme antigène j'ai utilisé des émulsions dans l'eau physiologique de cultures sur gélose, âgées de vingt-quatre heures. : Pour contrôler je me suis servi d’émulsions identiques du B. subtilis, À .du B. megaterium et du B. anthracis. J'ai fait les mêmes recherches : sur la substance cérébrale de lapins rabiques et de lapins normaux. Comme anticorps j'ai utilisé le sérum d’un âne qui, après avoir subi M. la vaccination pasteurienne, avait reçu pendant trois ans de suite, tous | 18 les mois, un cerveau de lapin mort de virus fixe. | Je me suis toujours servi de sérum, frais récolté depuis trois jours au plus ; en effet j'ai observé que ce sérum, comme d’ailleurs le sérum des tuberculeux et des lépreux, en vieillissant, fixe l'alexine à lui seul sans aucun antigène. Les résultats de ces expériences furent les suivants : Tous les échantillons de notre microbe ont toujours fixé l'alexine en préseuce du sérum de l'âne vacciné et jamais en présence d’un sérum neuf. Les substances cérébrales rabique et normale de lapin se sont com- … portées de la même facon, fixant toules les deux le complément avec 4 le sérum de l'animal immunisé et jamais avec le sérum d'un animal | À témoin non vacciné. | #- Jamais, au contraire, je n ai obtenu de fixation soit avec la bactérie de | L foin, soit avec le B. megaterium. La bactéridie charbonneuse s’est com- portée autrement. Elle fixe l'alexine avec le sérum antirabique, mais elle la fixe également, quoique plus faiblement, avec le sérum d'un animal neuf. di a (Travail de l’Institut de Bactériologie de Bucarest.) CA Es ACTION « IN VITRO » DE LA TRYPSINE SUR LA TUBERCULINE PRÉCIPITÉE, par D. DIANIELOPOLU. La tuberculine, introduite même à fortes doses par la voie digestive, ne provoque une ascension thermique que dans la moitié des cas, chez les tuberculeux qui réagissent à l’injection sous-cutanée. À priori, on peut supposer que le manque de réaction à la tubercu- 186 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST line introduite par la voie digestive est dù soit à une résorption incomplète au niveau de l'intestin, soit à une destruction de cette sub- stance par les ferments digestifs. | J'ai voulu me rendre compte si, in. vitro, les différents ferments digestifs pouvaient avoir une action destructive sur la tuberculine. J'ai employé la tuberculine doublement précipitée par l'alcool, laquelle - contient la partie spécifique de la tuberculine brute de Koch. Voici, en résumé, les résultats que j'ai obtenus en faisant agir, pendant vingt- quatre heures, à la température de 37 degrés, la lrypsine sur la tuber- culine précipitée en milieu alcalin. J'ai fait deux mélanges, l’un composé de tuberculine, trypsine et carbonate de soude ; le second (témoin) contenant de la tuberculine dans une solution de carbonate de soude, sans trypsine. Mélange 1. — Trypsine : 10 centigrammes ; tuberculine précipitée, au dixième : 1 centimètre cube ; carbonate de soude à 5 0/00 : 9 centimètres cubes. ce Mélange 11. — Tuberculine précipitée, au dixième : { centimètre cube; carbonate de soude à 5 0/00 : 9 centimètres cubes. J'ai laissé les deux mélanges pendant vingt-quatre heures à 37 degrés; j'ai chauffé ensuite à 100 degrés et j'ai neutralisé par l'acide chlorhy- drique. Après vingt-quatre heures à 37 degrés, les deux tubes conte- naient un précipité abondant qui disparaissait presque complètement après chauffage et neutralisation par l'acide chlorhydrique. J'ai choisi 14 luberculeux chez lesquels l’oculo-réaction a été nettement positive, avec une solution de tuberculine précipitée à 1/1000, instillée dans la conjonctive droite. Les malades ont été divisés en deux séries : la pre- mière, composée de 8 sujets chez lesquels j’ai pratiqué l’instillation du sac conjonctival gauche avec quelques gouttes du premier mélange (tuberculine + trypsine + carbonate de soude); la seconde, de 6 ma- lades chez lesquels j'ai instillé la conjonctive gauche avec le deuxième mélange (luberculine + carbonate de soude). 1e série. —- 4° À. D... Mal de Pott. ne 24 avril. Oculo-réaction très intense à droite avec t. pr. 1/1000. 21 — Oculo-réaction nulle à gauche avec le premier mélange. 2° G. R... Spondylite tuberculeuse. 24 avril. Oculo-réaction très intense à droite avec t. pr. 1/1000. 21 — Oculo-réaction nulle à gauche avec le premier mélange. 30 D. S... Pleurésie séro-fibrineuse. 2% avril. Oculo-réaction très intense à droite avec t. pr. 1/1000. 21 — Oculo-réaction nulle à gauche avec le premier mélange. 40 M. S... Pleurésie s. f. 24 avril. Oculo-réaction très intense à droite avec t. pr. 1/1000. 21 — Oculo-réaction nulle à gauche avec le premier mélange. 50 M. J... Induration du sommet droit. 28 Octobre. Oculo-réaction intense à droite avec t. pr. 1/1000. 12 Novembre. Oculo-réaction nulle avec le premier mélange. SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE 187 6° R. B... Entérite tuberculeuse. 6 Nine Oculo-réaction intense à droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculo-réaction à gauche avec le premier mélange. 19 E. R. S... Pleurésie s. f. 6 novembre. Oculo-réaction intense à droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculo-réaction à gauche avec Le premier mélange. 89 C. N... Rhumatisme tuberculeux. 6 novembre. Oculo-réaction moyenne à droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculo-réaction nulle à gauche avec le premier mélange. 2° série. — 9° D. K... Pleuro-péritonite tuberculeuse. 6 novembre. Oculo-réaction intense à droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculo-réaction très intense à gauche avec le deuxième mélange. 10° Pleurésie tuberculeuse. 6 novembre. Oculo-réaction intense à droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculu-réaction très intense à gauche avec le deuxième mé- lange. 119 M. T... Tuberculose pulmonaire au second stade. 6 novembre. Oculo-réaction très intense à-droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculo-réaction très intense à gauche avec le deuxième mé- lange. PMP" "Pleurésie s. f. 6 novembre. Oculo-réaction très intense à droite avec t. pr. 1/1000. n'a aucune influence sur la partie spécifique de la tuberculine. complète de la tuberculine par les ferments digestifs. médicale de l'hôpital Brancovan.) 12 — Oculo-réaction très intense à gauche avec le deuxième m- lange. 13° A. S... Tuberculose pulmonaire. 6 novembre. Oculo-réaction très intense à droite avec t. pr. 1/1000. 42 — Oculo-réaction trés intense à gauche avec le deuxième mé- { lange. 140 R. G... Tuberculose pulmonaire. 6 novembre. Oculo-réaction moyenne à droite avec t. pr. 1/1000. 12 — Oculo-réaction très intense à gauche avec le deuxième mé- lange. Conclusion. — La trypsine a la propriété de détruire complètement la substance spécifique de la tuberculine, après vingt-quatre heures à 37 degrés en milieu alcalin, car les malades à oculo-réaction positive avec une solution de tuberculine précitée à 1/1000 ne réagissent nullement à une instillation d’une solution de tuberculine dix fois plus concentrée, maïs attaquée par la trypsine. La destruction de la substance spécifique du premier mélange n’est pas due à l’action du carbonate de soude, car les résultats obtenus chez les derniers six malades qui ont été instillés à gauche avec le mélange témoin Htuberculine + carbonate de soude) montrent que cetle dernière substance L'inconstance de la réaction thermique chez les tuberculeux par la tuber- …culine introduite per os est probablement due à la destruction plus ou moins (Travail du laboratoire de médecine expérimentale et de la Clinique AT IN POMPES À 188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST LA RÉACTION DE WASSERMANN DANS LA MALARTA. par J. Nanu-Muscez et Tiru Vasrniu, Nous avons eu l’occasion d’appliquer la réaction de Wassermann chez 12 malades atteints d'impaludisme ; l’antigène employé était un extrait éthérique du cœur de l’homme préparé d’après les indications précises de Fr. Lesser et la technique a été celle de Wassermann. . Le contrôle avec le sérum syphilitique et normal n’a jamais été oublié sur ces 12 cas : Quatre étaient de jeunes personnes âgées de 21-22 ans, ne présentant ni stigmates ni antécédents syphilitiques et ayant eu des accès de fièvre intermittente pendant deux à trois ans consécutifs. Ces sujets n'avaient plus d’accès francs au moment de notre examen. La recherche de l'héma- tozoaire n’a pas été faite sur ces malades. Tous présentaient une grosse rate et une anémie assez prononcée. Dans ces 4 cas les réactions de Wassermann et de Wassermann-Heclut ont élé négatives. Huit autres cas étaient relatifs à des malades âgés de 16-35 ans, dans le sang desquels nous avons trouvé l'hématozoaire et qui présentaient des accès au moment de notre examen. Chez ceux-ci la réaction de Was- sermann à aussi été négative. De ce qui précède, il résulte que dans tous nos cas d'impaludisme aigu et chronique, la réaction de Wassermann a été négative (Travail du laboratoire de la 3° clinique médicale.) NOUVELLES RECHERCHES SUR L'INFLUENCE QU'EXERCE. L'ABLATION DU CORPS THYROÏDE SUR LA DÉGÉNÉRESCENCE ET LA RÉGÉNÉRESCENCE DES NERFS, par G. Mariesco et J. MINEA. Nos premières éludes sur cette question ont élé publiées dans la #ou- manie médicale en mars 1908. Notre conclusion était que l’ablation du corps thyroïde exerce une influence considérable sur la dégénérescence et la régénérescence des nerfs sectionnés : relard de la dégénérescence et arrêt de la régénérescence. Cette conclusion a été confirmée tout dernièrement par M. Walter (1), quoiqu'il n’eût pas connaissance de nos recherches. (4) EF. K. Walter. Ueber den Einfluss der Schildrüse auf die Régeneration der Peripherie markhaltigen Nerven. Deutsche Zeitschrift für Nervenheilkunde, . SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE 189 _ Nous avons repris ces expériences sur des chiens, des chats et des lapins. Nous avons pratiqué tantôt l'écrasement, tantôt la section du nerf sciatique et employé suivant les cas la méthode de coloration au Sharlach hématoxy- …._ line qui met en évidence les altérations de la myéline, et la méthode de Cajal $ à l'argent.pour les changements du cylindraxe. Nous avons toujours constaté D un retard notable dans l'apparition des phénomènes de dégénérescence chez — l'animal éthyroïdé. C’est ainsi que chez un petit chien âgé de quelques jours …— nous ne trouvons, au niveau du bout périphérique du nerf écrasé, que des — «ltérations insignifiantes, tandis que chez l'animal témoin la dégénérescence est avancée. La paroi des capillaires est bourrée de granulations myéliniques — qui nous permettent de les suivre sur une longue étendue. Ce n’est qu'après — cinq jours qne nous voyons chez l'animal éthyroïdé des phénomènes dégé- …… nératifs de la myéline strictement limités au niveau et au voisinage du trau- mm matisme. Chez l'animal témoin la dégénérescence a fait des progrès sen- — sibles : très intense au niveau de l’extrénuté supérieure du bout périphérique, nous pouvons encore la suivre sur tout le parcours de la pièce. Puis nous …. trouvons des cellules apotrophiques qui s’insinuent entre les fibres dégéné- rées. Fait remarquable, la karyokinèse et la prolifération des noyaux de la gaine de Schwann sont notablement plus accusées chez l’animal témoin que chez l'animal éthyroïdé. Les phénomènes de métamorphose des axones à l'extrémité du bout périphérique signalés par Perroncito et ensuite par l’un de nous, très bien décrits par Cajal, subissent lé même retard. On sait que ces phénomènes sont précoces et apparaissent, chez l’animal qui possède le corps thyroïde, douze à quinze heures après la section dans les fibres à myéline et - après vingt-quatre heures à l’extrémité des fibres de Remak. Mais ils ne sont nettement accusés chez le chien éthyroïdé que sept jours après section du | sciatique. Nous distinguons alors des mélamorphoses telles qu’on les voit au hout de trois jours chez l'animal avec simple section du nerf, Les fibres à —yéline dont l'extrémité sectionnée est plus ou moins tuméfiée présentent — les trois zones décrites par Cajal. 1° La zone dégénérée, où l’on ne voit habituellement que des débris de neuro-fibrilles ; 2° une zone de réaction dans laquelle les neuro-fibrilles épaissies et fortement argentophiles présentent des modifications diverses ou bien un cordon central qui s’enroule ou non. Nous voyons parfois des axones myéliniques avec un etfilochement superficiel plus ou moins accusé, dont les traces sont noires, épaisses et formant un réseau grossier ; 3° une zone indif- férente où l'aspect normal est plus ou moins conservé. À l'extrémité de quelques fibres de Remak, on voit de grosses boules constituées par une por- tion centrale foncée qui se continue avec la fibre et une région plus large, “…. périphérique, jaunâtre, granuleuse, dépourvue de neurofibrilles. Parfois, ces boules sont détachées et quelques-unes appartiennent à des ramifications collatérales des fibres de Remak; d’autres fois, enfin, elles sont isolées com- plètement et il n’est pas possible d’en préciser les rapports. Nous avons noté également la présence de fibres excessivement fines terminées par un bouton MNT Se à M NN 38, décembre 1909. L'auteur a bien voulu nous permettre de publier daus # ce même journal une uote rectificatrice à propos de la priorité de nos recherches. 190 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST ou par une petite massue à trajet descendant, mais qui assurément ne pro- viennent pas du bout central, et enfin la présence de fibres se divisant en deux branches, l’une ascendante, l'autre descendante. Nous constatons le même ralentissement dans les phénomènes de métamorphose et de régéné- rescence du bout central. Il est vrai que nous trouvons après cinq jours et demi des phénomènes de métamorphose, mais ils intéressent surtout les grosses libres myéliniques. Les axones de nouvelle formation qui en résultent parviennent à la cicatrice, mais souvent ils prennent une direction divergente et même parallèle à la ligne de section du nerf. Après 7 jours, beaucoup de fibres du bout central présentent le phénomène de Perroncito : beaucoup de fibres collatérales finissent par des massues dont quelques-unes sont en voie de dégénérescence, tandis que d’autres ont une marche rétrograde. Il n'y a que peu de fibres qui arrivent à la cicatrice dans laquelle abondent beaucoup d'éléments conjonctifs, tandis que les masses de cellules apotrophiques sont moins abondantes que chez l'animal témoin. Lorsque les chiens thyroïdecto- misés sont allaités par leur mère, le retard des phénomènes dégénératifs et régénératifs n’a pas pour ainsi dire lieu et les animaux vivent longtemps. Nous avons examiné en outre deux lapins avee thyroïdectomie dont l’un fut sacrifié quatorze jours après l'opération et l’autre quatre-vingt-quatorze jours après. Chez le premier, les phénomènes de métamorphose du bout cen- tral sont moins avancés que chez le témoin et les fibres de nouvelle forma- tion ayant pénétré dans la cicatrice sont moins nombreuses. Maïs chez le second animal, au niveau de la cicatrice, il y a un assez grand nombre de faisceaux de fibres fines cheminant dans diverses directions et néanmoins l'extrémité du bout phériphérique n’est que faiblement neurotisée. Les axones jeunes y ayant pénétré sont peu nombreux, rarement réunis en faisceaux et aucun myélinisé. Par contre, on voit encore des fragments d’axones dégéné- rés, des vestiges de myéline et des colonies de cellules apotrophiques siégeant entre les fibres dégénérées. On n'aperçoit que rarement des phagocytes. ; I. —— SUR LE POLYMORPHISME DE LA THRICHOBACTÉRIE DES PRODUITS SYPHILITIQUES, par G. Proca et P. DAniLa. La thrichobactérie des produits syphililiques est un microorganisme protéiforme ; les conditions de culture lui impriment rapidement des modifications qui tendent à devenir durables. Cette plasticité, si mani- feste in vitro, doit s'exercer aussi dans les tissus infectés, puisque les premiers ensemencements nous présentent la thrichobactérie sous des aspects divers, bien que les moyens d'isolement soient restés toujours les mêmes. Malgré la diversité des formes, il est possible de distinguer plusieurs types de Cladothrix stereotropa, types que nous avons rencontrés, plus ou SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE 191 moins fréquemment, dans les dix-sept cas de syphilis examinés jusqu'à présent. 5 | niv 3 Le type A. — C'est la forme bacillaire à pseudo-ramificalion, déjà décrite dans notre communication antérieure (Fig. 1). La membrane à rs A à - EU e 199 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST d'enveloppe se rompt à certains endroits, pour en laisser sortir les fila- ments jeunes (Fig. 2), qui sont plus minces et présentent des réactions de coloration distinctes, ne prenant pas le Gram et se colorant en bleu par le Giemsa. Le type À, qui représente la forme Cladothrix à eyele | évolutif complet, cultivé en anaérobiose, produit des bacrlles fusiformes dépourvus de membrane et évoluant vers la forme spirillaire (Isolé trois fois). Le type B. — La thrichobactérie prend l'aspect de Streptothrix (Fig. 3); mais les filaments ramifiés sont formés par des articles accolés, se déta- È chant facilement (pseudo-ramification). Les articles isolés, plus ou moins recourbés et ondulés (Fig. 4), sont souvent bourgeonnants, et, sur gélose-sérum, ils prennent l'aspect d’un bactéroïde (Fig. 5). Le type B donne la forme bacillaire du type À, tandis que ses conidies arrivent à ressembler parfaitement à un bacille pseudo-diphtérique ou à des microcoques |{Isolé une seule fois). Le type G. — Le- type le plus fréquent, c'est la forme bacille pseudo- dhiphtérique polymorphe (Fig. 6), produisant des conidies coccobacillaires, vibrioniennes, sphériques ou ovoïdes (Isolé dans 11 cas). Le type D. — Dans un nombre restreint de €as la thrichobactérie des produits syphilitiques, réduite aux formations conidiennes, prend l'aspect d’un microcoque à grains inégaux ou la forme d'un coeco- bacille fin. Sur les 17 cas examinés nous avons trouvé la forme amycé- lienne deux fois. Les photogrammes sont prises à un grossissement de 1 : 4800. (Laboratoire de pathologie générale.) Il. — SUR LA PATUOGÉNÉITÉ DES CULTURES DE CLADOTHRIX SYEREOTROPA, par G. Proca et P. Danica. Des Japins au nombre de cinq, auxquels nous avons injecté dans le sang 1 centimètre cube de culture de C{adothrix stereotropa en bouillon ou 1/10 de culture sur gélose, n'ont présenté aucun trouble apparent; les inoculations intratesticulaires (2 lapins), ainsi que l'inoculation par scarification de la peau du dos (4 lapins), sont restées aussi négatives. Injectée sous la peau de l'oreille (2 lapins) la thrichobactérie a produit dans un cas une infiltralion diffuse, suivie de la formation d’un abcès à pus crémeux. La réaction la plus constante, c'est que la kéralite apparaît après l'inoculation dans la chambre antérieure (12 lapins). La forme bacillaire, * la forme ovoïde et la forme de Streptothrix sont aclives à la dose SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE EE ES Se ES PI ps > 1/125 d’une culture sur gélose ; des deux veux inoculés simultané- - ment, il n'y en a qu'un qui réagit d'ordinaire. L'intensilé de la kéralite . de même que son évolution varient avec les animaux. 78 Chez la souri, les inoculations massives par la voie digestive sous- | . cutanée ou intra-péritonéale produisent une septicémie mortelle avec une entérite plus ou moins prononcée; le foie est régulièrement par- semé de nodules jaunäires. D'ailleurs la sensibilité de la souris n’est pas tr rès grande. Des 3 animaux infectés par ingestion, il en est mort 4 au _ bout de 8 jours ; de même, après l'inoculation sous-cutanée de 1/2 centi- --ÿ 0 ‘mètre cube de culture en bouillon, une seule souris 4 succombé sur les ee 3 infectées. L'injection DRE de 1/20 de culture sur gélose à tué 3 souris sur 4, le 3°, le 7° et le 11° jour; enfin, sur 3 souris inoculées par la même voie avec 1/5 centimêtre cube de culture en bouillon il y ena 2 qui sont mortes le 9° et le 11° jour * 4e passage par la souris modifie l'aspect de la thrichobactérie j noculée qui devient beaucoup plus -mince et ne prend plus le Gram . dans les premiers ensemencements. E + ! (| (Laboraloire de pathologie générale. ERRATUM. Dans LB communication de MM. Bars (V.) et Busiza (V., séance du 2 dé- ermbre 1909, colonne 15° du tableau, au lieu de : sérum du lépreux syphilifique, lire : um d'un syphilitique. | s aus la même communication, ligne 8°, au lieu de : douze ans. lire : Dix axe. æ : REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 18 JANVIER 1910 SOMMAIRE ALEezaIS et PEyroN : Développe- vés sur les Rats à Marseille. — _ ment d'éléments cellulaires de la 11. Prévalence saisonnière . . . . . 198 série connective aux dépens de for- GERBER (C.) : La présure des Basi- —. mations d'origine épithéliale dans diomycètes. — V. Loi d'action des — les tumeurs glandulaires de la face. 207 | sels neutres de potassium sur la % Cosra (S.): Ascite et lésions vis- coagulation de la caséine du lait ï cérales mortelles consécutives à DOuLENeMPrÉSURÉ PET ETAT 201 une inoculation sous-cutanée de B. Ger8ER (C.) : La Présure des Basi- fusiforme de Vincent chez le co- diomycètes. — VI. Loi d'action des RE 2. . = 199 | sels neutres de sodium, d’ammo- CosrA (S.) : Du rôle du bacille fu- nium et de lithium sur la coagula- z siforme de Vincent dans les suppu- tion de la caséine du lait bouilli rations prolongées et les lésions vis- CNUMÉSIRÉ. 0 6 lo bo e et oo d evo e 203 _ cirales consécutives chez l'homme. 200 GERB8ER (C.) : La Présure des Ba- & Gaurier (J.-Consr.) et RayBaun sidiomycètes. — VII. Loi d'action … (A.) : Des variétés de Pulicidés trou- des sels neutres des métaux du vés sur les Rats à Marseille. — groupe du Magnésium et des mé- Mihelevé statistique . . . . . . . . . 196 | taux alcalino-terreux sur la coagu- —.(TAUTHIER (J.-CONST.) et RaAYBAUB lation de la caséine du lait bouilli — (A.) : Des variétés de Pulicidés trou- EMIPRÉSUTÉ RE CE CE CT 205 Présidence de M. Vayssiére. - Sur la proposition de M. Laget, et à l’unanimité, la Réunion biolo- gique décide d'adresser ses condoléances à la Société de Biologie, à … l'occasion de la mort de M. Malassez. RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE DES VARIÉTÉS DE PULIGIDÉS TROUVÉS SUR LES RATS A MARSEILLE. . / I. — RELEVÉ STATISTIQUE, par J.-ConsT. GAUTHIER et A. RAYBAUD. Nous recevons, au laboratoire de la Direction de la Santé, un nombre important de rats capturés en des points divers; les uns sont pris à bord de navires ancrés dans le port; ils appartiennent tous au genre Mus rattus ou à sa variété M. alezandrinus ; les autres, et il s’agit alors de M. decumanus, ‘sont capturés soit sur les quais, soit dans la ville mème, loin du port. Il nous a paru intéressant de rechercher les diffé- rences que peut présenter, à Marseille, la faune parasitaire des rats, suivant leur espèce et leur origine. Les premiers résultats que nous avons publiés en 1903 (1) se rapportaient à un nombre peu considérable d'insectes ; la série qui fait l’objet de la présente note et s'étend sur dix-sept mois, d'août 1908 à décembre 4909, comporte un total de plus de neuf mille (9.077) insectes. Puces recueillies sur les rats capturés à bord des navires (Mus ratlus en majorité, et quelques Mus alexandrinus). ae PULEX CHEOPIS Aoùt 1908. 161 Septembre. 303 Octobre. 132 Novembre. 130 Décembre. 51 Janvier 1909. 95 Février. 14 Mars. MEL, Avril. 18 Mai. 55 ‘ Juin. 176 Juillet. 16 Août. 455 Septembre. 6 Octobre. 491 Novembre. 203 Décembre. 82 Total général : 2.110 CTENO - CERA- CTENO- TOPHYLLUS PSYLLA CEPHALUS FASCIATUS MUSCULI SERRATICEPS 9 2 » (h 6 1 » ) » 11 L » il » » 10 » » 415 ». » 1 » » 21 » » 4 » » 10 » » 18 2 » 3 » ) » » » 41 il L 19 » » 18 » » 152 12 2 TOTAL LEx' C7 au | CORSA, OC: LD D D = N be EE æ ND © © 2 © ©2 [Sr] (1) Rev. d'Hyg. et de Pol. Sanit, t. XXV, n°5, 20 mai 1903. 92,7 p. 100 ‘ POURCENTAGE des P. Cheopis 93,6 p. 100 82 » SÉANCE DU 18 JANVIER 197 | É Puces recueillies sur les rats capturés sur les quais (Mus decumanus). 4 POURCENTAGE SE : pycEx (CERATO- CTENO- des 7 MOIS re PHYLLUS PSYLLA ÉRNTATE de Rte er MEANS o FASCIATUS MUSCULI SERRATIGCEPS a £ == P. Uheopis Cer. fasciatus à Aoùt 1908. 140 133 13 291 48,1p.100. 45,7 p.100 0 Septembre. 259 10 1 DAS DIRE DURE __ Octobre. 113 63 1 MMS EARTRE 44,6 — | Novembre. 127 28 » EH T METTeT R UE Décembre. 38 81 24 143 26,5 — 56,6 — d Janvier 1909. 6. 8 » 14 42,8 — 51,1 — Février. 1 43 ) 44 2,2 — 91,7 — ; Mars. » » » ») » » ri Avril. 20 31 52 103 19,4 — FD D = Mai. 1 40 16 87 iles 45,9 — ‘Juin. — » 8 » 8 0» — 100 » — Juillet. 3) 205 6] 245 14,2 — 83,6 — A Août. 25 103 8 14% 11,3 — 71,5 — 4 Septembre. 54 104 1 268 20,1 — SOS 4 Octobre. 1 25 » 30 39, 2E So à Novembre. 14 179 45 DRE ERSG 2 Re = : Décembre. 6 129 45 181 3 — 711,2 — e lotal général: 800 30 241 DANS PMAO0M 51, 5pe 100 CN ne Puces recueillies sur les rats capturés dans la ville (Mus decuinanus). De: Août 1908. 1.321 223 19 1.649 80,10.100 13,5 p. 100 SE Septembre. 262 107 13 PIS 92 = DRORE ë Octobre. 90 107 5 DD DRE 18,4 . _ Novembre. 39 60 4} 132 44,6 — BE VAN | Décembre. 12 g) 15 35 34,2 — 25,7 — Janvier 1909. 13 132 11 151 DRE AENEE _ Février. 23 51 » SORTE HORS FE …. Mars. 3 3 4% 53 56 HE — BA vril. 33 38 » 13 45,2 — D2 » — _. Mai. 148 17 110 2, 9— BH» — Juin. PRES 86 » 93 DANIE CEE 5 Juillet. 149 13 4 239 62,3 — 30,5 — Août. 132 106 ï SO ira Septembre. 75 26% ? 349 21,4 — 15,6 — Octobre. 22 29 » 18 28,2 — SH Novembre. » 9 13 22 (SES 40,9 — . Décembre. 6 81 3 232 ED — 31,5 — F À Total général: 2.210 1.538 347 311 50,4p.100 35,1 p. 100 (Laboratoire de bactériologie de la Direction de la Santé.) 20 2 D L = À BioLocie. Coupres RENDUS. — 1910. T. LXVII. 14 | : PR ET TON SRE EUR UE DM EU à PTT LEA) à # re . Se 198 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE DES VARIËTÉS DE PULICIDÉS TROUVÉS SUR LES RATS À MARSEILLE. IT. — PRÉVALENCE SAISONNIÈRE, par J.-Consr. GAUTHIER et A. RAYBAUD. Ainsi qu'on peut le voir dans les tableaux de la note précédente, sur les rats noirs et alexandrins qui peuplent les cales des navires, nous avons trouvé, comme on devait s y attendre d’après les recherches qui ont été faites déjà et publiées en divers lieux sur cette question, une très grande majorité de ?. Cheopis, parasite ordinaire de ces rongeurs. Les autres espèces, Cer. fasciatus, Clenopsylla musruli et Ctenoceph. serraticeps, ne se rencontrent que dans une proportion beau- coup plus modeste ou même d’une facon exceptionnelle pour les deux dernières ; la puce de l’homme, P. irritans, n'a jamais été rencontrée dans cette longue série. Sur les rats gris, d'autre part, capturés sur les quais ou dans l'inté- rieur de la ville, où ils existent seuls à l'exclusion des rats noirs, la faune parasitaire est plus également départagée, la: prédominance revenant, dans l’ensemble, à Ceratophyllüs fasciatus, parasite ordinaire du rat gris. Cependant, à certaines époques de l’année, cette prédominance revient à P. Cheopis. La possibilité de cette prépondérance occasion- nelle des parasites qui appartiennent à une variété différente de ron- geurs, nous avait déjà paru intéressante à noter au cours de recherches antérieures à la série que nous venons de rapporter et qui compor- taient elles-mêmes la détermination de 2.500 pulicidés environ, étudiés à des époques variées des années précédentes. Le tableau suivant, dont les proportions sont établies ainsi d’après un total général d'environ . 10.000 puces, met en évidence ces variations saisonnières de P. Cheopis. MOIS 4906 4007 1908 1909 MOYENNE JANVIER NE » » 68 » LA 39,5 HEÉMNEPO 0 à 8 » 0 () 11955 6,4 MAIS NS ERA » » 4,5 5,6 5 » INT OR TN 0 » 30.1 11,7 Mois 5 0 » 5 2,5 TU NES 0 » » 5 » Ph JULIE DRE 0 12 » 36 » 38 » 24,5 AO Poe 0 23 » 15,3 31,6 32,5 Septembre . . ; 71 38 » 67,3 20.8 50,2 OCLOLLE EE RES 10 » 45 » 23 » 39,2 Novembre . . . » 12 64,5 5,3 25 ,6 Décembre. . . . » 41,5 28 » 2,9 24,4 Ce tableau permet de fixer aux mois d'août et septembre la préva- SÉANCE DU À18 JANVIER 199 lence de P. Cheopis sur les rats gris. Les chiffres de notre statistique laissent entrevoir que ce moment de l’année est aussi celui où, dans notre ville, les rats sont Le plus largement infestés. Nous pouvons noter que, dans les régions tempérées de l'hémisphère nord, c’est pendant les mêmes mois que la peste a manifesté ses effets avec le plus d'intensité. (Laboratoire de bactériologie de la Direction de la Santé.) ASCITE ET LÉSIONS VISCÉRALES MORTELLES CONSÉCUTIVES A UNE INOCULATIGN ‘SOUS-CUTANÉE DE B. FUSIFORME DE VINCENT CHEZ LE COBAYE, par S. Cosra. Nous avons déjà montré la ténacité et la longue durée des infections locales expérimentales à b. fusiforme chez le cobaye (1). Il était à prévoir que ces suppurations prolongées devaient s'accom- pagner de lésions viscérales toxiques ou infectieuses. Un cobaye inoculé Îe 28 Juin avec du pus provenant d'un malade qui avait succombé à une nécro-pyohémie à B. fusiformes et à spirilles, pré- sente tout d'abord une induration et une adénite locales, puis un petit abcès qui s'ouvre et affecte, de ce moment, l'aspect d'un chancre, avec induration notable des tissus. De ce chancre s'écoule un pus grumeleux qui contient toujours, en grand nombre, et à l'état presque pur, des B. fusiformes, dont nous avons antérieurement indiqué les caractères. Dans les derniers jours de décembre, le ventre du éobaye devient volumineux, dur et fluctuant. Le rectum est constamment encombré de matières fécales. Puis s'installe une diarrhée profuse et abondante : le cobaye est tou- jours souillé; l'abdomen est tellement volumineux qu'à peine si l'ani- mal peut marcher. Vingt jours après la manifestation clinique de l'ascite, et sept mois après l'inoculalion, l’animal succombe. L’abdomen, avec ses parois tendues et ses vaisseaux culanés infectés, est rempli d'un liquide clair et citrin. Le péritoine est légérement vascu- larisé, l'intestin encormbré de matières fécales. Le foie est hypertrophié, dur, résistant, et crie sous le couteau. Sa surface est hérissée de granulations: à la coupe, le parenchyÿme appa- rait parsemé de nodules blanchâtres ; sur le bord droit se trouvent deux petits kystes remplis d'un liquide clair contenant des globules blancs. (1 S. Costa. Comp'es rendus de la Société de Biologie, 24 décembre 1909, n° 37, p. 865. 200 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE La rate, qui paraît de volume normal, est également dure et parsemée 3 de nodules blanchâtres. Les reins etles capsules surrénales sont NE AE Les LME péribronchiques et périportaux sont volumineux et durs. L'examen microscopique des frottis, avec les colorations usuelles et le Zieh]l, ne révèle de germes ni dans le foie, ni dans la rate, ni dans les autres organes. L'ulcération cutanée contient des b. fusiformes, et le tissu sous- cutané abdominal, du même côté, est le siège d'un œdème gélatineux. Nous donnerons dans une autre note le détail histologique des lésions observées. (Laboratoire de hactériologie de l'hôpital militaire. Marseille.) DU ROLE DU BACILLE FUSIFORME DE VINCENT DANS LES SUPPURATIONS PROLONGÉES ET LES LÉSIONS VISCÉRALES CONSÉCUTIVES CHEZ L'HOMME, par S. Cosra. Un fait clinique nous a permis (1) de montrer que le bacille fusiforme, associé à d’autres germes, est susceptible de provoquer des infections généralisées, à caractères particuliers, chez l'homme. Les faits expérimentaux que nous avons rapportés plus haut et dans une note antérieure, nous permettent d'entrevoir, dès maintenant, le rôle probable du bacille fusiforme dans les suppurations prolongées où sa présence est révélée. Sans parler des collections purulentes des régions en rapport direct avec la cavité buccale, nous avons trouvé deux fois le bacille fusiforme associé au spirille et à d’autres germes, dans le pus de l’empyème com- pliqué de vomique. Dans un de ces cas qui s'est terminé par la mort, le poumon était réduit à l’état de moignon, sans tuberculose coexistante, et le foie était atteint d'hépatite nodulaire graisseuse. Chez les deux malades, nous avons pu constater dans le pus l’exis- tence de grains analogues à ceux observés chez le cobaye. Ces mêmes grains, où le bacille fusiforme est ag gglutiné à des glo- bules blancs dégénérés, ont été trouvés dans les matières fécales d’un malade atteint de diarrhée coloniale et dans les selles amibiennes d’un dysentérique. Nous pensons que dans ces lésions ouvertes le bacille fusiforme 2 (1) S. Costa. Comptes Rendus de la Société de Poor t. LX VII, 30 juillet 1909, Do 10e 1 | SÉANCE DU 18 JANVIER 201 - pas inaclif, que sa présence n'est pas indifférente pour l'organisme, et 4 qu'il est responsable, en grande partie, de la ténacité de certaines sup- _ purations, et des lésions viscérales, notamment hépatiques, qu’elles entrainent. 1 | (Laboratoire de bactériologie de l'hôpital militaire. Marseille.) LA PRÉSURE DES BASIDIOMYCÈTES. V. — [Loir D'ACTION DES SELS NEUTRES DE POTASSIUM SUR LA COAGULATION DE LA CASÉINE DU LAIT BOUILLI EMPRÉSURÉ, par C. GERBER. 5 Au cours de ces dernières années, nous avons passé en revue, patiem- …. ment et l'un après l’autre, les divers électrolytes : acides, bases, sels acides et sels neutres, en ce qui concerne leur irfluence sur la coagula- tion du lait emprésuré. 11 nous a semblé que le moment était venu de faire une synthèse de toutes nos recherches concernant les sels neutres. Nous avons songé à utiliser, dans ce but, les nouveaux matériaux présurants que l'étude des fermenis protéolytiques des Basidiomycètes nous à livrés. Ces diastases ont, en effet, l'avantage d'être, en général, inactives sur le lait bouilli, alors qu'elles sont très actives sur le lait cru. Aussi, rien n’est plus facile que de reconnaitre, avec elles, le caractère favorisant — ou empêchant d’un sel et la dose optimum. Il suffit de prendre une dose de présure relativement forte (capable de coaguler, par exemple, 5 cen- “timètres cubes de lait cru en sept minutes environ, à 40 degrés) et de la verser dans du lait bouilli sur lequel elle est inactive à cette dose, lait préalablement additionné de quantilés croissantes du sel essayé. Si on observe une coagulation, le sel est favorisant, et la quantité qui déter- mrnine la coagulation la plus rapide est la dose optimum. Si le lait reste liquide, le sel est indifférent, retardateur ou empêchant; pour trancher “la question, il suffit d'opérer avec la même dose de présure, et 1° : le sel “à étudier, sur du lait bouilli rendu sensible par une dose déterminée d'un sel favorisant; 2° un sel favorisant, sur du lait bouilli additionné d’ une dose déterminée du sel soupconné “indifférent, relardateur ou empéchant. . Le tableau et la deuxième partie du tableau de la communi- cation suivante montrent que tous les sels neutres de potassium qui ne “précipitent pas la chaux du lait bouilli, paraissent indifférents au-des- r REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE eansg1d SUBS UOIRNSEON ‘D — ‘Sainoy € 9p Jnoq ne uorepnseo, op seq (1) « «« « « « « « D 7) 7) (0) -000'*# (ce Lo] Lo] « « « « « 06 'L 0£°£ (a, 000" & D € D « « \ 06°F (1) w 9 CE: 06 7 000'1 (LES | « CES 06 L ce 7 (l 0€°} 067 0€ £ 006$ 06° | D g°é 06 06°7 06°G 6° 067 Gp; OT S 006 06° 0 Gr’ 0629 0£°S (OMS "9 (ESS: (SN 0€ ce 06" « QT « g EM cp°q 0€"9 0€ 9 0f°9 0€°£ VAE (: (p « o£"O1 0£"< € 6 « L DES GPU OERL 06° « 9 © 0 ( « GT (8 TAN 6 #7 | FT RO] PRRCERS (EAN « GT [ 0€ "OT GET & CT (1) (1) (F) (y) (7) (7) (y) (7) ar (7) Dre \ \ STI *S ‘ul DSC "5 °IU STI SAUT ASTON BSRATIT rt SU SET SAUT LS 1030: ON | cONM | 50:08) | 5OdH3M | 5OS:N eOIN eOIDYM IN Ja TT IDN |eONYEN ‘JT 9p op Jo op Jo - 91JI[ 1ed ‘ON Toners “LOUTLUX ‘AS IT{LU saq{[o439819 p ‘[OUr Q0T ‘JOU OT c *HOITIIN : S4INIAION D DAS 0&:0 DHAV r aa ANNOLLIQOV LNARATAV'IVAUd LA *AIA D/D0/DQ DID Aa NOILVINOVOD VI V HUIVSSADOAN SAN], IASUAMANA TITTINO LIVT 90€ Ad ‘SAU9HQ 0% V FR ERF Re eu rennpes _— Pen SÉANCE DU 18 JANVIER . 203 teurs entre 30 et 50 molécules milligrammes; au-dessus, ils sont favori- sants et leur effet atteint son optimum aux environs de 200 molécules milligrammes. Pour des doses plus élevées, en effet, l’action favori- sante décroît et peut même s’annuler. Quant aux sels qui précipitent la chaux, lels que l'oxalate neutre de potassium et le fluorure, ils sont non seulement incapables de déter- miner la coagulation du lait emprésuré à toute dose, mais encore retar- dateurs de la coagulation du lait sensibilisé, pour de faibles doses (moins de 10 molécules milligrammes dans le cas de l’oxalate) et empêchants pour des doses moyennes et fortes LA PRÉSURE DES BASIDIOMYCÈTES. NI. — Lor D'ACTION DES SELS NEUTRES DE SODIUM, D’AMMONIUM ET DE LITHIUM SUR LA COAGULATION DE LA CASÉINE DU LAIT BOUILLI EMPRÉ- SURÉ, _par C. GERBER. a) Sels de sodium. — Les sels neutres de sodium se comportent comme les sels correspondants de potassium. C’est ainsi, en particulier, que ceux qui ne précipitent pas la chaux du lait bouilli paraissent indif- férents à doses faibles, sont favorisants à doses moyennes, et leur action diminue à doses plus élevées. La dose minimum nécessaire pour amener le lait emprésuré à se caséifier est d'autant plus faible que le nombre d’atomes de métal entrant dans la molécule du sel est plus élevée; c’est ainsi qu’elle est de 75 à 100 molécules milligrammes pour les sels à un atome de sodium (bromure, iodure, chlorate, bromate, iodate, nitrate), tandis qu’elle est de 30 à 50 molécules milligrammes pour les sels à deux atomes de sodium (sulfate, sulfite, hyposulfite, phosphate, arsé- niate, borate). Il en est de même, d’ailleurs, pour les sels de potassium dont le carbonate neutre K*CO° agit à 30 molécules milligrammes et le chromate neutre K*Cr0* à 50 molécules milligrammes, alors que le bro- mure KBr et le bromate KBrO”, avec le lait du même jour, n'agissent qu'à 75 molécules milligrammes; de même K'Fc'Cy” coagule déjà à 20 molécules milligrammes le lait emprésuré, tandis que K'FeCy° n'agit pas au-dessous de 30 molécules milligrammes et KCyS est indifférent au-dessous de 100 molécules milligrammes. Les citrates tribasiques font exception à cette règle, puisqu'ils ne coagulent à aucune dose le lait emprésuré. Ces sels se comportent donc comme les sels précipitant la chaux; néanmoins, ils s’en distinguent en ce que : 1° Ajoutés à un lait sensibilisé, ils sont bien retardateurs aux très BIOLOGIQUE DE MARSEILLE REUNION 204 180 2pnos 9p 2)21/19 9p ‘ASITIIUU LX-HN 19: HN | « 7) « « [0% Lil D 97 y LT, HN : pi] e à = 2 ô 9p J9 op 4e (y) (e III 20: HO UN au ANNOILIGOV LNANATIAVIVAUA LA ‘hoef SN/N217S0 SNJOUNIIY AA (g) NALVIAIXIT 0009 OHAY HUNSAUANE ITIOO4 LIVI ‘90 G HA ‘op V ‘NOILVINDFON VI V SHUIVSSHOAN (9) SXLANIN “AT8T p ea] UOTJUIAIXIT (g) — ‘Sainou £ 2p Jnoq nv uoijepn8eo0o op Seq (1) EN EN î :0:4 -OIUN :OTDEN I8N J'EN ID8N .OSVH .OdIEN 10: H59 ‘J1er °p og ed S07[0179019,P S4ANINVHOITIIN SHINOHION SÉANCE DU 18 JANVIER 205 faibles doses et empéchants aux doses faibles et moyennes; mais ils permettent à la coagulation de se produire dès que la teneur du lait en citrate atteint 100 molécules milligrammes, ce que les oxalates et les fluorures ne font pas; 2° Un lait citraté à une dose un peu eue à celle qui est empé- chante vis-à-vis d’un lait sensibilisé par une dose déterminée favori- sante d'un sel, coagule quand ce dernier est ajouté en plus forte quantité . dans le liquide; on n’observe rien de semblable avec les oxalates et les fluorures ; b) Sels d’ammonium et de lithium. — Se comportent absolument comme les sels de potassium et de sodium. LA PRÉSURE DES BASIDIOMYCÈTES. VII. — Lor D'ACTION DES SELS NEUTRES DES MÉTAUX DU GROUPE DU MAGNÉSIUM ET DES MÉTAUX ALCALINO-TERREUX SUR LA COAGULATION DE LA CASÉINE DU LAIT BOUILLI EMPRÉSURÉ, par C. GERBER. 1. — La courbe par laquelle on pourrait représenter le mode d'action des sels de magnésium sur la coagulation du lait bouilli emprésuré est très voisine de celle qui exprime la marche du phénomène en présence des sels des métaux alcalins. La situation de l’optimum sur cette courbe est cependant déplacée, ce dernier se trouvant compris entre 30 et - 90 molécules milligrammes. Si maintenant nous abordons les métaux franchement alcalino-ter- reux, nous voyons la courbe continue du magnésium devenir graduel- lement discontinue. Tandis que pour le nitrate de strontium on n'obtient pas de coagula- … lion, sans présure, purement saline, pour les doses inférieures à 2.000 molécules milligrammes d'électrolyte, avec le chlorure correspon- dant, celte coagulation saline s’observe entre 30 et 50 molécules milli- m…srammes, doses qui correspondent d’ailleurs à l'optimum d'action des sels de magnésium ei du nitrate de strontium. Néanmoins, ces coagula- tions aprésurées sont assez lentes pour que l’on puisse constater l'in- …fluence favorisante de la présure, celte dernière déterminant la caséifi- cation en un temps beaucoup plus court. Il n’en reste pas moins que nous venons d'assister à la transformation de la courbe continue des sels des métaux alcalins, du magnésium et du nitrate de strontium, en une courbe discontinue. L'interruption entre les deux branches res- iantes de cette dernière s'accroît graduellement quand nous examinons … les divers sels de calcium, puis les sels de baryum. Cet accroissement 206 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE se fait surtout aux dépens de la seconde branche, celle qui suit l’op- timum ; aussi, cette branche est-elle très réduite, à 40 degrés dans le cas des sels de baryum, pour lesquels on peut même la faire disparaître complèlement, comme nous le montrerons plus tard, en opérant à 10 degrés. TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 400, DE 5CC LAIT BOUILLI EMPRÉSURÉ AVEC G6CC10 rcixiviaruM DE Pleurolus ostrealus Jacq. ET PRÉALABLEMENT un je] = = PR “ 5 Æ o à ; x CR ADDITIONNÉ DE : n + 2 Ti BE, é © à n sl ; ë D re > PS u En ï : =SNSNZ © © © on es 3 à a, : , (e NTI ce OS CE CRAN ROME RUN MEN | À Æ 2h = ee PER RE RCE SNS © = É ce S (ee) = = en | LR S. Ines; PSS" TS M. sS. |Mm.s.|m.s m.s. TN AS A IN ES IRIS IRNENS.: mc. ll eo Lay LOL & © Léo Puf Fur nf a) $ &) Ÿ 19 ») (5 18,308 [10 »110,30) 7 | 420 [10 » ne ,15 10 on d 1 un Da Le re 1 8 | 5,30 3,30 30 5 5 :, 49 ae E 2 »|2 » 2.49 4 330| 4,45| 4 2,15) 145 1,30/1,25 115 39 T0) Norte) 3,18| 2248| 3245] 4,154 © Ca a a a 451 24 | 4 »| 1,45| 4,15 a\ a 5,30 2/15| 4,30] 1,30] 1,30/1,15/1,15 se a 95" »| 345110 »| 2 »| 2248|1,48|9.15/ 1,45| 5,2 915 3 on 2451254513 103230) :4 4 a DAS 0) Ge be SD) e pe 20° » | (2 | g (4 » (4 | | | TETE (1) Pas de coagulation au bout de > heures. — «, Coagulation saline, sans pré- sure. — i. Parfait, solubilité du sel trop faible. Il. — La seconde branche de la courbe disparaît sans conditions de température, et celte disparilion est accompagnée d'une forte réduction de la première branche elle-même, quand on passe aux sels neutres de zinc, de cadmium et de plomb; il suffit de 10 à 15 molécules milli- grammes de ces électrolytes pour précipiter la caséine à 40 degrés. Aussi reste-t-il une bien petite marge pour étudier leur action sur le lait bouilli emprésuré. Cette action est néanmoins nettement favori- sante et l’optimum se confond avec la dose minima déterminant la coagulation saline du lait aprésuré. PEN Late aie SÉANCE DU 1Â8 JANVIER 9207 DÉVELOPPEMENT D'ÉLÉMENTS CELLULAIRES DE LA SÉRIE CONNECTIVE AUX DÉPENS DE FORMATIONS D'ORIGINE ÉPITHÉLIALE DANS LES TUMEURS GLANDULAIRES DE LA FACE, par ALEZAIS et PEYRoN, Les tumeurs glandulaires de la face et de ses dépendances (glandes salivaires, glande lacrymale) sont remarquables non seulement par la prépondérance et le polymorphisme de leurs éléments conjonctifs, mais encore par les rapports que ces éléments semblent avoir avec les élé- ments épithéliaux, si bien que Volkman et nombre d'auteurs après lui se sont efforcés de démontrer une origine endothéliale commune à ces diverses formations. L'hypothèse de l’origine endothéliale des tumeurs. dites mixtes est aujourd'hui à peu près universellement abandonnée depuis les recherches récentes qui ont précisé l'importance et la topo- graphie des éléments épithéliaux, même malpighiens, qu'ils soient dus à des restes embryonnaires (Cunén, Wilms, Massabuau), ou à une trans- formation des éléments glandulaires, métaplasie que nous avons étudiée dans plusieurs notes antérieures (1). Les relations élroites que présentent entre elles les cellules épithé- liales et les conjonctives, notamment les cellules myxomateuses, nous paraissent au contraire dignes de fixer l'attention et d’être retenues comme une contribution importante à l'étude de l’évolution conjonc- tive de l’épithélium, à côté des faits que Krompecher (de Budapest) a décrits en 1908 dans ses tumeurs basales, des notions que les morpho- logistes ont récemment apportées sur les rapports de l’épithélium et du tissu conjonctif et les expérimentateurs sur l’épithélio-sarcome de la souris. De l'examen d’un nombre considérable de tumeurs des glandes sali- vaires et lacrymales, il résulte que l’on peut considérer comme très fréquent l’aspect suivant. Les amas épithéliaux, dont nous avons anté- rieurement indiqué l’origine aux dépens des acini et surtout des canaux excréteurs et qui sont parfois creusés d’une cavité pseudo-glandulaire, apparaissent mal limités par le tissu conjonctif ambiant. Leur forme et leur volume se modifient, ils se divisent et envoient des prolongements qui se ramifient à leur tour. (4) Epithélioma glandulaire à éléments malpighiens. Valeur morphologique de la capsule dans les tumeurs des glandes salivaires. — Origine etsignifica- “tion des éléments malpighiens observés dans les tumeurs des glandes sali- vaires. Réunion Biol., Marseille, 1908. Sur les premiers stades des lésions dans les tumeurs des glandes sali- vaires, Réunion Biol., Marseille, 1969. 208 | KÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Leurs éléments accusent en même temps une tendance à la dissémi- nalion qui, suivant les points, se présente d’une façon variable. 1° A l’extrémité d’une traînée épithéliale, de type parfois malpighien, on voit des éléments cellulaires, ovoïdes, polygonaux, polyédriques, passer insensiblement à des formes allongées, aplaties, pourvues d'un ou deux prolongements; ces dernières à leur tour conduisent rapide- ment à des formes myxoïdes, myxomateuses, à prolongements multiples el rameux. 2° Ailleurs, c'est de toute la périphérie d'un amas épithélial que paraissent essaimer des éléments cellulaires à évolution analogue. 3° Enfin, mais plus rarement, c'est à la partie centrale d'une masse épithéliale que les cellules se raréfient, s’isolent les unes des autres pour évoluer vers le type myxomateux. On sait l'importance que prennent les formations myxomateuses dans ces tumeurs au point que certaines ont été décrites comme des myxomes purs. Il est rare qu’on ne retrouve pas, à un examen attentif, des traces des éléments épithéliaux. Nous ne retenons, dans cette note préliminaire sur ce sujet très important, que les affinités épithéliales des éléments conjonclifs qui doivent être soumis à un ensemble de réactions colo- rantes (V. Gieson, Curtis, Mallory, triple coloration de Prenant). (Laboratoire d'anatomie pathologique.) ÉLECTION. M. Berc est élu trésorier. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. DÉTO DANS EM ER MAL. e Se ee oo» à CazMEnTE (A.) et Massoz (L.) : Sur une nouvelle réaction masquant dans les sérums la présence des anticorps tuberculeux . . . . . . .. Doxox (M.) et Gaurier (C1.) : Noci- vité comparée de la bile, suivant que le poison est injecté dans une veine mésaraïque ou dans la sa- Doxox (M.) : Rapport du foie avec les substances anti-coagulantes. . François-Francx (Cn.-A.) : La sphygmomanométrie digitale par le procédé de Gaertner avec et sans anémie préalable. Inscription des effets de la décompression. . . . .. GUÉGUEN (FERNAND) : Sur une ma- ladie du fruit de Cacaoyer produite Par une mucédinée et sur le méca- miSmeideliniection. » 4... » GuizLain (G.) et LAROCHE (G.) Fixation de la tuberculine par la Substancelrerveuse. . : : 2... GurrremaRD (Azrrep) : Utilisation des solutions salines concentrées à Biococie. CoMpres RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 223 221 220 (Casimir) : Culture des spirochètes d'Obermeier dans l'organisme de la SARECUE ENV CR ee. LAGRirroUL (A.), ARNAL et ROGER (H.) : Fièvre de Malte et dothiénen- DÉTIENT EN PME lee LÉCAILLON (A.) : Nouvelles obser- vations sur la capsule vitelline de l'œuf du merle commun (Turdus Ier UNE) de eee 2e De en Moruzzr (G.) : Action des acides et des alcalis sur les sérums hémo- lytiques artificiels "LP En RAïrLLIET (A.) et HENRY (A.) : Les Thélazies, Nématodes parasites de l'œil RaTHERy (F.) et Saison (M.) : Lé- sions expérimentales du foie et du rein à la suite d’inhalation d’éther AUS TAN INT En enr ce en pere Rgpacr(G.) : Contribution à l'étude de la flore bactérienne anaérobie des gangrènes pulmonaires. Un streptococcobacille anaérobie. . . . Teissier (Pierre) et BENARD (RENÉ) : Le foie des scarlatineux . . . . . .. OMC MOMONOMONCMICO MON OMOICMOMOMIOND 15 209 SÉ ANCE DU 5 FEVRIER (1910 SOMMAIRE Busauer (H.) et PAcxox (V.) : Cho- la différenciation des Bactéries. Ré- * line et ovaire. Persistance de l'effet ponse à M. Raphaël Dubois. . . : . 231 hypotenseur ovarien chez l’animal KARWACKI (LÉON) et SzokraskI 211 216 232 240 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Letulle, vice-président. NOCIVITÉ COMPARÉE DE LA BILE, SUIVANT QUE LE POISON EST INJECTÉ ? DANS UNE VEINE MÉSARAÏQUE OU DANS LA SAPHÈNE, par M. Doxon et CL. GAUTIER. I. — La bile est plus nocive lorsqu'elle pénètre par la veine porteque lorsqu'elle pénètre par la saphène. Démonstration. On injecte comparativement à des chiens une même dose de bile de bœuf fraiche, aux uns dans la saphène, aux autres dans une veine mésaraïque. Les doses ont varié de 1 à 3 centimètres cubes par kilogramme.. . Tous les sujets imjectés par une mésaraïque meurent rapidement, en général deux à quatre heures après l'injection, parfois dans un délai plus court.Si la dose est suffisante (2 centimètres cubes par kilogramme) on observe, en général, d'énormes congestions viscérales, et une enté- rite hémorragique extrêmement inlense, plus particulièrement accusée au niveau de l'intestin grêle (1). Les chiens injectés par la saphène survivent indéfiniment et ne pré- sentent pas d’entérite hémorragique. II. — En général, les poisons agissent moins vite et moins énergi- quement, lorsqu'ils sont injectés par la veine porte, que lorsqu'ils sont injectés par une veine de la circulation générale. Cependant le cas de la bile n'est pas unique. On à démontré que la pneumobacilline, la malléine, la toxine diphtérique sont plus nocives lorsqu'elles pénètrent par la veine porte. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine : de Lyon.) (4) Parfois la survie_est de 8 à 10 heures et l’entérite peu intense; le fait est exceptionnel et nous a paru s’observer chez de jeunes chiens. 4 ? ; | Po a SÉANCE DU 5 FÉVRIER 211 LÉSIONS EXPÉRIMÉENTALES DU FOIE ET-‘DU REIN A LA SUITE D'INMALATION D'ÉTHER AU LAPIN, par F. RaTuEery el M. Saison. L'état du foie et du rein après la narcose par l'éther à fait le sujet d'un bien moins grand nombre de travaux que l'état de ces mêmes organes après la chloroformisation (1). Au point de vue clinique, nous eiterons surtout les travaux de Emmet, Weir, Millard, Gerster (2), Kelly et Griskev, Butter, Roux, Faeter, Vaadt, Barensfeld, Tschmarke, Wun- derlieh, Éisendrath (3); ces auteurs n'émettent du reste pas des conclu- sions identiques. Un seul fait clinique réellement important doit être retenu : c’est la possibilité d'accidents tardifs graves survenant à la suite de la narcose par l’éther et pouvant amener la mort, ces accidents tardifs relevant d'une lésion hépatique (Brackett, Stones et Low), deux cas (4). Au point de vue expérimental, nous ne pouvons citer que peu de travaux : Fueter et Selbach ne trouvent aucune lésion; Nothnagel, seulement des lésions de dégénérescence graisseuse hépatique; Babaci, et Bebi (5), de la néphrite hémorragique diffuse avec glomérulite; Schenk (6), un peu de graisse dans les cellules hépatiques. Enfin Fies- singer, à la suite d'injection sous-cutanée d’éther, n’a obtenu aucune altération du foie. Nous avons recherché systématiquement l’état du rein et du foie à.la suite d'inhalations uniques ou multiples, en prélevant les pièces soit immédiatement, soit un certain temps après là narcose; nous avions soin d'enlever aseptiquement un peu de foie et de rein aux animaux awant l'expérience pour nous servir de pièces témoins. [. FoïE ET REIN ANTÉRIEUREMENT SAIYS. A. — Inhalalion unique. 1° L'animal est sacrifié immédiatement après l’inhalation d’éther. Nous avons opéré sur trois animaux, l’inhalation a été de 30, 85 105 centi- mètres cubes pendant vingt-cinq minutes, 1 h. 15, 1 h.30. Rein. — Congestion glomérulaire et intertubulaire légère. Pas de lésions tubulaires dans deux cas. Dans le troisième, ilots de cyto- lyse protoplasmique du 2° degré, mais dans ce cas l'état du rein avant l'anes- thésie n'avait pu être étudié. (1) Rathery et Sanson. Des lésions du foie provoquées par le chloroforme. Soc. Biologie, 1909 (2) The medical Record, 1886. (3) Deutsche Zeitschrift f. Chirurgie, 1885. (4) Boston medical and chirurgical Journal, 1904. (5) Jarhbuch f. Chirurgie, 1885. (6) Zeitschrift f. Heilkunde, 1898. 212 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Foie. — Lésions dans les trois cas: tantôt, ce sont des altérations légères de cytolyse protoplasmique du ?° degré (cas d'inhalation de 30%) tantôt des lésions d'homogénéisation du type ? et 3, soit disséminées (inhalation de 8e) soit en loyers à localisation sus-hépalique prédominante; il y a là de véritables petits foyers hémorragiques avec cellules profondément lésées. Du reste, la congestion est relevée dans les trois expériences, 2e L'animal est sacrifié plusieurs jours après l'anesthésie. Nous avons opéré sur trois animaux et avons étudié par prélèvements suc- cessifs, chez le mème animal, le loie et le rein avant l'anesthésie, immédiate- ment après et plusieurs jours après (deux jours — dix jours). Rein. — Lésions inconstantes immédiatement après l’anesthésie; plus fréquentes et en tout cas plus intenses plusieurs jours après (cytolyse proto- plasmique du ?° degré par îlots. — Congestion). Foie, — Constantes ; plus accusées le dixième jour que le deuxième, que le premier. Elles se présentent sous forme d'ilots à localisation surtout mais non exclusivement portale (hémorragies et lésions d'homogénéisation du ?t et du 3° degré); on constalait également des lésions de cytolyse protoplasmique au 3° degré. B. Inhalations multiples. a) Le lapio est sacrifié immédiatement après la dernière anesthésie ; trois lapins traités chaque jour par des inhalations de 30 à 50 centimètres cubes d'éther de une heure de durée pendant neuf à sept Jours. Rein : lésions inconstantes, dans un cas seulement. Foie : dans deux cas, lésions hépatiques sous forme de cytolyse protoplas- mique des 2% et 3° degrés généralisée avec Îlots de celluies au stade 1 et 2 d'ho- mogénéisation., Présence de graisse dans quelques cellules. b) Le lapin est sacrifié sept jours après Ia dernière anesthésie. Après sept inhalations quotidiennes de 40 à 50 centimètres cubes de une heure de durée, nous prélevons du foie et du rein, puis laissonsvivre l'animal sept Jours. 1° Prélèvement immédiat: Rein, lésions de cytolyse du type 1 et ?. Foie, aspect normal. 2 Prélèvement tardif : Rein, lésions de cytolyse du 3° degré, très accusées. Foie, lésions de cytolyse du 3° degré, très intenses. LL. Foie ET REIN LÉSÉS ANTÉRIEUREMENT : 1° Foie 16sé antérieurement (altération spontanée ou ligature du cholé- doque), deux expériences ; La lésion hépatique est plus étendue, les lésions sont plus intenses. Le rein présente peu de modifications. 20 Rein 1lésé antérieurement : deux expériences. Les lésions rénales sont plus accusées. Conclusions. — 4° L'inhalation d'éther peut produire chez le lapin des lésions rénales et hépatiques; mais ces lésions sont inconstantes ; 2 Elles siègent surtout au niveau du foie ; 3° Les lésions sont plus intenses lorsqu'on sacrifie l'animal un certain temps après l'inhalation qu'immédiatement après ; 4° Les altérations sont caractérisées par de la congestion, de la eyto- lvse proloplasmique et de l'homogénéisation ; SÉANCE DU 5 FÉVRIER 213 5 La dégénérescence graisseuse notée par différents auleurs n'a pu étre reproduite par nous ; 6° Une lésion antérieure est aggravée au niveau du foie et du rein par _ J'inhalation d’éther ; 79 Il nous semble que l’éther lèse moins constamment et peut-être moins intensément le rein que le chloroforme ; quant au foie, 5 est aussi souvent alléré, et d’une facon aussi intense, peut-étre méme plus intense, par l’éther que par le chloroforme. + ‘ # : ri + {Travail du laboratoire du professeur Debove, ! / Les THÉLAziEs, NÉMATODES PARASITES DE L'OEIL, par À. Raizuier et À. Hesry. Le genre Thelazin à été créé par Bosc, en 1819, pour un parasite observé par Bhodes, vétérinaire du Gers, sous les paupières d'un Bœuf. — Provisoirement accepté par les naturalistes français, il fut sbsndonné lorsque Gurlt, ayant retrouvé des parasites analogues dans les canaux excréteurs des glandes lacrymales du Cheval et du Bœuf, les classa, en 1831, dans le genre Filariso, sous le nom de F°, lucrymalis, Dès 1866, cependant, Ant. Schneider, en délimitant ce genre Filurig, constatait - que le F. lacrymalis devait en étre éliminé en raison de la multiplicité de ses papilles préanales. L'étude récente de quelques formes affines, de par les comparaisons qu’elle a nécessilées, nous 3 conduits à la méme conclusion, et c'est pourquoi nous croyons devoir reprendre l'ancien genre de Bosc, qui - nous semble d’ailleurs 8e rapprocher plutôt des Spirura que des Filaria Nous nous bornerons, dans cette courte note préliminaire, à donner une caractéristique générale du groupe, suivie d’une description aussi sommaire que possible des espèces que nous avons pu étudier. _ Genre Theluzio Bosc, 1819 (Theluzius Bosc, 1819; Tholuzio de Blain- . ville, 1819), — Nématodes 4 bouche sans lèvres, à copsule buccale s'ou- -vrant directement dans l’esophage, c'est-à-dire sans l'intermédiaire d'un pharvnx ; bord antérieur de la capsule retroussé en dehors el découpé en six festons par des échancrures dont quatre paraissent occupées par un petit organe papilliforme très réfringent ; deux papilles céphaliques latérales et quatre submédianes. Male à queue ohtuse ordinairement recourbée en crochet, sons oiles latérales ; un jrand nombre de papilles préanules dont une médiane, -impaire, au-dessus du cloaque ; trois ou quatre (?) paires de papilles postanales. Extrémité caudale de Ja femelle à deux papilles latérales terminales. ‘du 214 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Vulve située antérieurement, un peu en arrière de la terminaison de l’æsophage ; deux branches utérines dirigées en arrière. Vivipares. Habitat normal représenté par les conduits excréteurs des glandes lacrymales des Mammifères, d’où les Vers s’échappent assez souvent pour glisser sous les paupières ou à la surface de l’œil ; on en a signalé exceptionnellement à l’intérieur du globe oculaire. Certaines formes semblent se rencontrer sous la membrane nictitante des Oiseaux. Espèce type : Thelazius Rhodesii Desmarest, 1897. Les principales affinités de ce genre le portent vers les genres Cera- tospira Schneiïder et Oxyspirura Drasche, dont les représentants vivent également dans les annexes de l'œil. Il a, comme les Ceratospira, une capsule buccale, de nombreuses papilles préanales, et la vulve anté- rieure ;, maisils’en distingue par l'absence d'ailes. latérales à la queue du mâle. Il se rattache aux Oxyspirura par l’organisation de la bouche et de la capsule buccale, mais en diffère par l’absence de pharynx, la forme obtuse de la queue du mâle et Ia situation antérieure de la vulve. Ses relations avec le genre Cystidicola Fischer sont plus éloignées. Nous décrirons tout d’abord les espèces des Mammifères. I. Thelazia rhodesi (Desmarest, 1827). — Syn. : Thélazie de Rhodes Bose, 1819 ; T'helazius Rhodesii Desmarest, 1827 ; Thelazia Rhodesu de Blainv., 1828 ; Filaria bovis Baillet, 1858 ; F. palpebrarum Baillet, 1858 ; « F. lacrymalis Gurlt » Baïllet, 1866, et Raïlliet, proparte, 1895. — Espèce remarquable par sa large et forte striation transversale, qui lui donne un aspect presque denticulé, par la forme de sa capsule buccale, qui atteint son maximum de diamètre au milieu de la hauteur, entin par son œso- phage relativement long (540 à 600 ) et à peu près cylindrique. Mäle long de 8 à 12 millimètres. Trois (?) paires de papilles postanales et environ 14 paires de préanales. Spicules très inégaux, longs respecli- vement de 750 à 850 uw et de 115 à 130 w. Femelle longue de 12 à 18 millimètres; vulve à 900-1000 y de la bouche, entourée d’une zone gra- nuleuse. — Chez le Bœuf, à Alfort, à Toulouse (Neumann), en Égypte (Piot-Bey) ; chez le Buffle commun, à Sumatra (A. Vryburg). II. Thelazia gulosa n. sp. — Tégument finement strié en travers. Capsule buccale assez grande, évasée en coupe, de telle sorte que le diamètre maximum est à l'ouverture et le minimum au fond. OEsophage: long seulement de 300 à 320 x, à peu près cylindrique. Mâle long de 6 à9 millimètres, présentant 4 paires de papilles postanales et environ 1% paires de papilles préanales. Deux spicules inégaux, mesurant respec- tivement 990 à 1.095 y. et 120 à 1251. Femelle longue de 44 à 14 milli- mètres. Vulve à 450-500 x» de la bouche. — Chez le Bœuf, à Alfort (Desliens), à Medan en Deli, Sumatra (A. Vryburg). III. Thelazia alfortensis n. sp. — Syn. : « Filaria lacrymalis Gurlt » Raill., 1893, pro parte. — Cette espèce diffère surtout de la précédente SÉANCE DU D FÉVRIER 215 par sa capsule buccale, qui est cylindrique. La femelle, seule connue, est longue de 7 à 11 millimètres; son tégument est finementstrié en travers. OEsophage long de 280 à 350 z, quelque peu renflé en massue. Vulve à 400-500 y de l'extrémité antérieure. — Chez le Bœuf, à Alfort. IV. Thelazia leesei n. sp. — Femelle, seule connue, longue de 17 milli- mètres, à cuticule finement striée en travers. Capsule buccale pelite, à paroi notablement plus épaisse en arrière qu’en avant, d'où rétré- cissement du fond de la cavité. OEsophage à peu près cylindrique, mesu- rant 320w. Vulve à 425 y de la bouche. — Deux exemplaires femelles de ce Nématode ont été trouvés dans l'humeur vitrée de l’œilgauche d’un Chameau atteint d’ophtalmie, par A.S. Leese, esq., officier vétérinaire chargé de l'étude des maladies du Chameau à Lahore (Punjab\. Cet obser- vateur a conservé l’un des exemplaires, qui mesurait 15 millimètres, et montrait la vulve à 300 y environ de la bouche. Il attribue l’ophtalmie à la présence du parasite. Le globe oculaire ne présentait aucune trace apparente de traumatisme. A notre requête, M. Leese s’est livré à la recherche de semblables Nématodes sous les paupières d’un certain nombre de Chameaux ; jusqu'à présent, il n’a pu en découvrir. En 1853, Goubaux avait trouvé à Alfort des Filaires dans la glande lacrymale gauche d’un Dromadaire. V. Thelazia lacrymalis (Gurlt). — Syn. : Filaria lacrymalis Gurlt, 1831, pro parte; F. palpebralis Wilson, 1844, non Pace, 1867; « F. palpe- bralis Wilson » Raïll., 1893. — Tégument à fine striation transversale. Capsule buccale relativement petite, à parois peu épaisses, rétrécie à son ouverture et vers son quart postérieur (25 w) puis très dilatée à son fond (34 w). OEsophage assez court, de 320 à 400 w, renflé en massue. Mäle long de 8 à 12 millimètres ; 3 paires de papilles postanales et envi- ron 10paires de préanales. Spicules courts et peu différents : 170 à 184 et 130 à 132 w. Femelle longue de 14 à 18 millimètres. Vulve à 560 w de Pextrémité antérieure..— Chez le Cheval. D’après Gurlt, aurait été trouvée par Busch dans l'humeur aqueuse. Diesing y a rattaché sans preuve le Ver observé par Spigel dans l'humeur vitrée. Nous adoptons pour cette forme le nom spécifique de Gurlt, bien que cet auteur ait confondu sous le nom de #. lacrymalis les parasites du Cheval et du Bœuf. La plupart de ses figures répondent, en effet, à ce que nous avons vu chez la Thélazie du Cheval (œæsophage court, circonvolu- tions utérines très étendues en arrière); toutefois, la queue du mâle montre un long spicule comme en offrent les T'helazia rhodesi et qulosa. Il est vrai que Lingard (1906) a signalé chez le Cheval, dans l'Inde, une forme à long spicule. _ De ces espèces parasites des Mammifères et que nous avons étudiées directement, ilnous apparaît, sur le vu des descriptions ou des figures fournies par les auteurs, qu’on doive rapprocher quelques formes vivant 216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sous les paupières desOiseaux, et que Ransom a considérées provisoire- ment comme des Oxyspirura : Thelazia anolabiata (Molin, 1860) (Spiroptera anolabiata Molin), du Crax fasciolata, sous la membrane nictitante et à la surface de l'œil; Thelazia papillosa (Molin, 1860) (Spiroptera papillosa Molin), des Falco destructor et gracilis, sous la niclitante; Thelazia stereura (Rud., 1819) (Spiroptera stereura Rud.), de l’Aquila nævia, Sous la nictitante, dans l'orbite et dans le méat auditif: Thelazia campanulata (Molin, 1858) (Filaria campanulata Molin), du Rupornis magnirostris, sous la nictitante. Peut-être même pourrait-on ajouter à cette liste : Spiroptera sygmoidea Molin, 1860, de la cavité orbitaire du Corvus frugilegus, et Filaria CUrTura Leidy, 1866, de l'orbite du Wegaguiscalus major. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE BACTÉRIENNE ANAËROBIE DES GANGRÈNES PULMONAIRES. UN STREPTOCOCCOBACILLE ANAÉROBIE, par G. REpact. Les auteurs qui ont étudié avant nous la flore bactérienne de la gan- grène pulmonaire ont déjà observé que, dans quelques cas, parmi les très nombreux microbes qui peuplent les abcès du poumon, ilyena qui affectent la forme de streptobacilles. La connaissance de cette elasse de bactéries anaérobies n’est cependant pas très approfondie. Il nous semble donc intéressant de faire connaître l'étude que nous avons faite d'un streptococcobacille isolé par nous du pus d'un abcès gangreneux du poumon. Ce microbe se présente dans les cultures en gélose sous l'aspect d’un cocco- bacille. Les éléments peuvent se présenter réunis par deux, rappelant ainsi, à s'y méprendre, l'aspect lancéolé du pneumocoque de Talamon-Frænkel. On peut aussi trouver çà et là des éléments isolés, mais généralement il forme de très longues chaïnettes de 10, 12, 14 éléments dans lesquelles apparaît tout à fait évidente sa disposition spéciale en diplococcobacille, chaque couple étant séparé dans la chaînette par un espace plus grand que celui qui sépare chaque élément. Les dimensions de chaque élément dans les cultures en gélose atteignent comme longueur 1 x sur 2/3 de u d'épaisseur, mais dans les cultures en bouillon ce coccobacille devient plus long, jusqu’à 2 u de lon- gueur, et prend un aspect bacillaire. Dans ces conditions les chaïînettes peu- vent devenir extrêmement longues et flexueuses. Il est immobile et ne donne pas des spores. - Il se colore aisément par les colorants ordinaires; il ne se décolore pas par le Gram. = SÉANCE DU 5 FÉVRIER 21 SL Anaérobie strict, il pousse dans la gélose sucrée dans un délai de 3 ou #4 jours en donnant des colonies très fines et très petites, rondes, biconvexes, avec des bords très nets et très réguliers. Elles sont opaques, un peu saumonées, luisantes ; mais au bout de deux semaines environ elles deviennent noires, . avec un centre très foncé entouré d’une auréole de la même couleur, mais plus transparente. 11 ne dégage pas de gaz. Dans les milieux liquides il ne pousse pas abondamment. Le développe- ment se montre vers le quatrième ou cinquième jour de l’ensemencement - avec un léger louche uniforme; mais bientôt au foud des tubes la culture se dépose sous la forme d’un coagulum blanchâtre, très transparent, formé par de “ petits amas ou des filaments agglutinés entre eux. Les milieux restent lou- jours un peu troubles. Il pousse dans la gélatine à la température de l’étuve, maigrement, sans la liquéfier. Il ne pousse pas à la température ordinaire, ni dans la gélose sucrée, ni dans la gélatine. Il n’attaque pas les sucres. Le glucose est très faiblement fermenté. Il - nattaque pas le blanc d’œuf cuit, il ne donne pas d’indol. Les cultures dégagent une très désagréable odeur de putréfaclion. Sa vitalité est d’un mois à peu près à l’étuve. Ce microbe s’est montré très pathogène. En injection sous-cutanée aux cobayes, il provoque d’abord une énorme infiltration de la peau, qui prend une consistance ligneuse et devient irès rouge. L'animal se montre très abattu. Au bout de quelques jours la peau se nécrose, l’escharre tombe, décou- vrant une ulcération profonde, d'aspect sanieux, laissant suinter par expres- sion un pus fétide, dans lequel on retrouve le microbe inoculé, Ce qui est remarquable, c’est que sur quelques cobayes se sont formés des abcès très éloignés du point d’inoculation et dans le pus nous avons retrouvé à-l’état de pureté le microbe inoculé. Les cobayes ont toujours succombé à ces lésions en moins d’une semaine. L’injection iutrapéritonéale tue aussi le cobaye mais plus tardivement, par intoxication. Des injections intraveineuses ont été faites aux lapins sans aucun résultat. -. On a étudié jusqu'à présent plusieurs germes anaérobies affectant la —…. forme des coccobacilles. M. Tissier en a décrit deux : le c. b. preacutus, isolé des selles des enfants à alimentation mixte, donne des chaïnettes de 8 à 10 éléments ; le c. b. perfœtens qui peut donner des courtes chai- nettes. Aucun d'eux ne prend le Gram. La confusion n'est donc possible — avec le coccobacille étudié par nous. De même, il est facile de le diffé- F3 rencier de c. b. oviformis (Jacobson et Teissier) par le fait que celui-ci e n’est pas pathogène, pousse à 22°, a une vitalité très courte et ne donne $ - dans les milieux liquides que de très courtes chainettes de 4 à 6 éléments. —_ Il est très aisé aussi de le différencier du coccobacille de Veillon et — Morax et enfin du streptobacille isolé par M. Guillemot dans la gangrène È pulmonaire et du streptobacillus gracilis de Guillemot et Hallé, retrouvé — par ces auteurs dans les pleurésies fétides. “+ AS SOGIÈTÉ DE BIOLOGIE Ce germe par ses propriélés biologiques et morphologiques mérite donc bien une place bien distinete dans le cadre des anaérobies. : Nous proposons de l'appeler : Streptobacillus niger gangrænæ pulmo- naris. | | LAN ER | {Laboratoires de M. Salimbeni, Institut Pasteur.) NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA CAPSULE VITELLINE DE L'OŒUF DU MERLE COMMUN (Z'urdus merula L.), par À. LÉCAILLON. Dans une note récente (1), j'ai décrit la capsule vitelline de l'œuf nouvellement pondu du merle, comme formée de trois couches qui sont : la Couche interne {membrane vitelline ou chorion de l'œufovarien), la couche moyenne (reste de la granulosa du follicule ovarien) et la couche externe (partie la plus interne de la theca du follicule ovarien). Voici quelques renseignements complémentaires relatifs à cette enveloppe. & La couche interne, dans l'œuf nouvellement pondu, présente les mêmes caractères aussi bien au niveau de la cicatricule qu'en dehors de celle-ci ; elle paraît être uniforme dans toute son étendue. Lorsqu'on traite la capsule vitelline par des réactifs susceptibles de faire ressortir les différences de colorabilité que présentent les diverses parties qui la constituent, la couche interne se distingue très nettement du reste de la capsule, notamment de la couche externe de celle-ci. Dans le traitement par l’hématoxyline ferrique et le vert lumière, elle prend une teinte noire, tandis que la couche externe prend une couleur verte. Dans le traitement par la méthode de Mallory, elle se colore en rouge, alors que la couche externe se colore en bleu. Dans l'œuf pondu depuis un certain lemps, la couche interne de la capsule vitelline ne semble avoir subi aucune modification importante, tout au moins jusqu'à un stade avancé du développement embryon- naire. 2 La couche moyenne, dans l’œuf nouvellement pondu, en raison même de son caractère apparent ou réel d’épithélium à un stade avancé de dégénérescence, présente une inégalité d'épaisseur que. j'ai déjà signalée dans ma première note. J'ajouterai ici que l'épaisseur maxima (1) Sur la structure et la signification de la membrane qui enveloppe la sphère vitelline de l'œuf des oiseaux. Comptes rendus de l'Acad. des sciences, janvier 1910. Ce SÉANCE DU 5 FÉVRIER 219 - de cette couche correspond au niveau du germe de l'œuf. Cependant _ on peut suivre l’épithélium dégénéré en dehors du niveau du germe, de sorte qu'on peut considérer la couche moyenne comme formant probablement un revêtement s’étendant sur toute la couche interne. La plus grande épaisseur qu’elle revêt au niveau du germe s’explique- rait par le fait que C’est là que la granulosa cesse de fonctionner, comme épithélium sécréteur, en dernier lieu, lorsque l'œuf va se détacher de _ l'ovaire. Il est logique qu'en cet endroit elle soit moins dégénérée que sur lé reste de la sphère vitelline. Sous l'influence des réactifs, la couche moyenne se comporte comme une couche épithéliale en dégénérescence, les restes nucléaires fixant les colorants de la chromatine, les restes cytoplasmiques fixant de préférence les colorants acides. La couche moyenne s’observe encore dans les œufs pondus depuis un temps assez long. Au niveau du germe, elle estencore nette dans des œufs contenant des embryons arrivés au stade de la ligne primitive. Dans les régions éloignées du germe elle est alors encore visible, mais s'amincit jusqu’à peut-être devenir pour ainsi dire virtuelle en certains points. 3° La couche externe est très bien développée tout autour de la sphère vitelline. L'un de ses caractères les plus frappants est qu'elle est composée d'un grand nombre de strates appliquées étroitement les unes sur les autres. Sur les coupes pratiquées perpendiculai- rement à la surface capsulaire, dans les directions les plus diverses, la structure stratifiée est très nette. Ordinairement les strates sont accolées intimement les uaes aux autres, formant dans leur totalité une membrane assez mince. Mais parfois, soit sous l'influence du rasoir qui a servi à faire les coupes, soit même naturellement, ces strates sont plus ou moins dissociées. Dans ce cas, la couche externe, aux points où les sirates sont écartées les unes des autres, donne l'impression d'une membrane faite de 3, 4, 5 enveloppes emboîtées l’une dans l’autre. On à vu plus haut que la couche externe se colore comme le fait la substance fondamentale du tissu conjonctif. Ce caractère peut être considéré comme un argument de plus à ajouter à ceux que j'ai précé- demment fait valoir pour admettre que la couche externe de la capsule - provient de la 1héca du follicule ovarien. Les observations nouvelles qui précèdent concordent toutes pour appuyer l'opinion que j'ai émise, dans ma première note, au sujet de Vorigine dé la capsule vitelline de l’œuf pondu des oiseaux. Seule, du reste, l'étude de l'œuf considéré au moment où il se détache de Fovaire, donnerait la preuve absolue que cette opinion doit être définitivement -admise. PE De de AS nd des le LES PR APN Re AT NE (d'a s EU) * 290 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE FIXATION DE LA TUBERCULINE PAR LA SUBSTANCE NERVEUSE, par G. GuILLAIN el G. LAROCRE. Depuis les expériences de Lingelshein et de Borrel sur l'action de la tuberculine chez le cobaye sain ou tuberculeux en inoculation intra- cérébrale, on sait que cette toxine constitue un poison extrêmement violent lorsqu'elle est introduite directement au contact des centres nerveux. Il était intéressant de rechercher s’il élait possible in vitro de démontrer la fixation de la tuberculine par la substance nerveuse. I. — Nous avons constaté que le cerveau de l’homme ou du cobaye aseptiques, broyés puis mis en contact avec la tuberculine durant seize à vingt-quatre heures à la glacière, fixait la tuberculine et la retenait malgré centrifugation et des lavages répétés dans du sérum artificiel stérilisé. Nous avons employé pour notre série d'expériences une même tuberculine qui nous fut très obligeamment fournie par M. Borrel. Le cerveau tuberculinisé s’est toujours montré toxique pour le cobaye à la dose de 0,2 centimètres cubes en injection intra-cranienne. Environ trois à douze heures après l'injection, le poil du cobaye se hérisse, la dyspnée ainsi que parfois des convulsions et du hoquet apparaissent et l’animal meurt rapidement. Exceptionnellement l’évolution se prolonge vingt-quatre à quarante-huit heures. On pouvait se demander si celte action du cerveau tuberculinisé était bien due à la tuberculine ou à d’autres poisons : des expériences faites sur des animaux témoins ont prouvé que ni la peptone, ni la glycérine, ni la substance nerveuse pure, n'étaient toxiques, que l’on injecte ces différents corps isolément ou simultanément. | II. — Non seulement le cerveau fixe la tuberculine, mais encore il active son pouvoir toxique. Des expériences nombreuses nous ont prouvé que cette tuberculine injectée liquide et pure tuait le cobaye à la dose de 0,75 centimètres cubes et qu’à la dose de 0,2 l'animal n'était même pas malade. Si l’on fait macérer cette dose sûrement mortelle de tuberculine liquide (— 0,75) avec 2 grammes environ de cerveau de cobaye, il suffit d’injecter le tiers ou le quart de ce cerveau tuberculi- nisé pour déterminer constamment la mort. L'unique dose mortelle de tuberculine liquide une fois fixée sur le cerveau in vitro est donc deve- nue trois à quatre fois plus active qu’elle ne l’était auparavant. IT. — De même que MM. Gougerot et J. Troisier, nous avons constaté que le tissu nerveux est in vitro un destructeur énergique des bacilles tuberculeux, fait par ailleurs décelé in vivo chez le lapin, le chien et le chat par Renaud, puis par les mêmes auteurs. MAX TES Gerrtu ET PU 2e, Le EE 73 AS SÉANCE DU 5 FÉVRIER 291 Ces expériences confirment les données de la clinique humaine. Elles expliquent d’une part les accidents parfois foudroyants observés au cours des méningites tuberculeuses et d’autre part la rareté des lésions bacillaires histologiquement décelables dans les centres nerveux. A cet appui vient s'ajouter un fail récent de MM. Gougerot et J. Troisier qui, dans un cas de paralysie de Landry mortel, ont démontré par l'inocula- tion la présence du bacille dans la moelle et prouvé in vivo la fixation et l'accumulation des poisons tuberculeux sur les cellules nerveuses. Nos expériences et les constatations de MM. Gougerot et J. Troisier conduisent aux mêmes conclusions, et, employant des méthodes diffé- rentes, se confirment mutuellement. (Travail du Laboratoire du Professeur Chauffard.) SUR UNE MALADIE DU FRUIT DE CACAOYER PRODUITE PAR UNE MUCÉDINÉE ET SUR LE MÉCANISME DE L'INFECTION, par FERNAND GUÉGUEN. Au mois de juin dernier, j'ai recu du Gouvernement portugais, par l'intermédiaire de M. Almada Negreiros, des cabosses fraîches de Cacao provenant de San-Thomé; elles étaient atteintes d’une maladie parasi- taire ne paraissant pas avoir été étudiée, et qui produit dans les planta- tions de sérieux dégâts. L'intérieur des cabosses exhalait une odeur de moisissure légèrement vineuse; la colonne placentaire, les funicules et les restes de la pulpe mucilagineuse étaient envahis par une efflorescence mucédinéenne d’abord blanc sale, puis noir verdâtre, le changement de couleur se produisant parfois du jour au lendemain dans les cabosses ouvertes et abandonnées sous cloche. La moisissure, dans la plupart des graines, ne traversait pas le tégument, mais le couvrait d’un enduit fuligineux qui dépréciait le produit. Un examen attentif des fruits ainsi altérés one que la plupart d'entre eux sont percés d’un ou de deux trous cylindriques d'environ un millimètre de diamètre, toujours silués juste en face de la radicule d'une graine. (Les semences, comme on sait, sont rangées en files ver- licales régulières et posées à plat les unes sur les autres, les embryons tournant leur base vers la surface du fruit.) Les perforations se con- tinuent dans la radicule située dans leur prolongement; à la surface du tégument séminal papyracé, on retrouve en effet le même pertuis, bordé d’une fine poussière brune formée de débris de la paroi capsulaire et d’excréments d'insectes en petites boulettes allongées composées des mêmes éléments, mêlés de filaments mycéliens noirs, cloisonnés, et de quelques spores oblongues. Quant à l'amande elle-même, la radicule y SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE to fo RS) en est forée d'un tunnel produit par le cheminement de l'insecte, dont mous avons pu trouver en place deux spécimens adulles : c’est un petit Coléoptère brun cannelle, d'environ deux millimètres de long, RéinE tenant à la famille des Scolytides. Les cotylédons de la graine attaquée noircissent de sin en proche à partir de la radicule (oxydation des tannins). La moisissure, qui dans les graïnes entières demeurait absolument superficielle, pénètre ici entre les plis cotylédonaires, avec de nombreux petits Acariens entrés à la suite de l’insecte. Nous n'avons jamais vu les filaments attaquer la substance même des cotylédons. La Mucédinée qui forme l'enduit noir des graines croit aisément à + 22 degrés sur les milieux solides usuels. Un article mycélien, déposé dans une cellule sur gélatine nutritive, y germe en vingt-quatre heures et donne un thalle septé formé d'articles cylindriques de 4 à 5 u de diamètre. Gà et là, surtout aux points de rencontre des filaments, existent des articles en tonnelet, pouvant atteindre 15 X 20 uv, jaunes-brunâtres, pluriguttulés, accolés, se cloisonnant, brunissant et formant alors de petils stromas irré- guliers semblables à ceux qui recouvrent la surface des graines. Vers le septième jour apparaissent les conidiophores, filaments cylindriques hyalins formés d'articles de 4 X 30 & environ, dont les branches assez régulièrement verticillées se terminent chacune par une sphère mucilagineuse de 45 à 35 p, souvent confluente avec ses voisines et formée de la coalescence de nom- breuses conidies hyalines, en boudins légèrement inégaux de 6 à 7 X 3 à 4 pu. Ces conidies germent par l'un des pôles, en doublant teurs dimensions et devenant granuleuses à la périphérie. Les appareils conidiens sont d'autant plus nombreux que les stromas le sont moins; ils naissent rarement sur ces derniers, le plus souvent sur des hyphes isolées ou jumelées. Ces caractères sont ceux d'un Acrostalagmus ressemblant beaucoup à VA. Vilmorinii que nous avons décrit (1) et figuré comme produisant une maladie à sclérotes chez les Reines-Marguerites. Toutefois celui du Gacao ne forme que des stromas et non des sclérotes ; ses conidies ne sont jamais biocellées, ses fructifications sont plus régulièrement disposées et son mycé- lium est formé d'articles noirs, volumineux. Ce sont là des différences de variété plutôt que d'espèce. La perforation produite par le Scolytide est évidemment la principale porte d'entrée du Champignon; aussi avons-nous conseillé, à titre surtout préventif, les pulvérisations insecticides sur les cabosses ‘en voie de maturation. Mais comme nous avons parfois lrouvé là moïsis- sure dans des fruits paraissant imperforés, il est permis de supposer — ce dont on ne pourrait s'assurer qu'en examinaänt des fleurs ou de jeunes fruits.— que le Champignon peut également pénétrer par le tissu conducteur stylaire ou par la cicatrice consécutive à la chute du style. ji rue rendus de la Soc. de Biol. et re Soc. Myc. Fr.,; 1906. SRE QE Le SÉANCE DU D FÉVRIER 9293 ” CHOLINE ET OVAIRE. PERSISTANCE DE L'EFFET HYPOTENSEUR 'OVARIEN CHEZ L'ANIMAL ATROPINISÉ, par H. Busquer et V. Pacuon. L'épreuve de l’atropine qui, dans les conditions d'études compara- tives que nous avons spécifiées (1), suffit à décider que la choline n'in- tervient pour rien dans l’action hypotensive des extraits de thymus, de thyroïde et depancréas, n’a pas été faile.encore,que nous sachions, pour l'extrait d’ovaire. Depuis que Ch. Livon (2) a démontré l'effet hypotenseur de cette glande, A. Patta (3) a bien, il est vrai, établi la persistance des effets lypotenseurs ovariens chez les animaux vagotomisés. Mais il se trouve, en ce qui concerne particulièrement l'action cardio-vasculaire de la choline, que la section des pneumogastriques et l’atropinisation ne s'équivalent pas. Tandis que l’atropinisation fait disparaître complète- ment et constamment tout effet hypotenseur de la choline, la section des pneumogastriques laisse persister, du moins encore en partie, l’action hypotensive de cette substance. Il y avait donc lieu de recher- cher si la chute de pression produite par l'extrait d'ovaire continue à se manifester, et surtout se manifeste encore dans son intégralité chez l’animal atropinisé. À des chiens chloralosés (10 centigrammes par kilog. en injection intra- veineuse), dont vous inscrivions simultanément ja pression carotidienne et les variations volumétriques du rein, nous avons injecté dans la veinesaphène destextraits frais d’ovaires, provenant de vaches tuées le matin même à l’abat- toir. L’extrait était préparé en faisant macérer dans leur poids d'eau salée physiologique pendant trois heures, à la température du laboratoire, les glandes débarrassées des corps jaunes et finement hachées. La macération filtrée était injectée, à même dose, avant et après atropinisation. Ces expériences nous ont montré que l’aclion hypotensive de l'extrait d'ovaire, primitivement manifestée chez l'animal normal, non seulement persiste, mais encore persiste dans son intégralilé chez le chien atropi- (1) H. Busquet et V. Pachon, Choline et glandes hypotensives. Comptes ren- dus de la Soc. de Biol., LX VIII, 156-159 ; 29 janvier 1910. (2) Ch. Livon, Sécrétions internes. Glandes hypotensives. Comptes rendus de la Soc. de Biol., L, 1898, 135-136. (3) A. Patta, Contribution critique et expérimentale à l’étude de l'action des extraits d'organes sur la fonction circulatoire. Arch. ital. de Biol., XLVINT, 1907, 206 et 207. — Id., Archivio di Farmacologia sperimentale e Scienze affini, VI, 1907, 80-119. P* 9224 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nisé. Les modifications des tracés manométrique et pléthysmogra- phique sont tout à fait superposables chez le même animal, avant et après altropinisation. Intensité, durée, modalité évolutive, tous divers éléments de l'effet hypotenseur ovarien se produisent identiques chez l'animal normal et chez l'animal atropinisé. Les multiples tracés que nous soumeltons à la Société sont très démonstratifs, à cet égard. Il en est, on le voit, pour l'extrait d'ovaire comme pour les extraits de thymus, de thyroïde et de pancréas. Et, à ce titre, la mème conclusion s'impose, à savoir que la choline ne représente, pas plus que pour le thymus, la thyroïde et le pancréas, l'élément hypotenseur de l'ovaire. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Paris.) SUR UNE NOUVELLE RÉACTION MASQUANT DANS LES SÉRUMS LA PRÉSENCE DES ANTICORPS TUBERCULEUX, par A. CALMETTE et L. Massoz. Les nombreux auteurs qui ont essayé, comme nous l'avons fait nous-mêmes après J. Bordet et Gengou, d'appliquer au diagnostic de la tuberculose la méthode de fixation du complément (recherche des anti- corps tuberculeux dans le sérum), ont constaté que cette réaction de fixation manque très souvent, même chez les sujets qui se défendent le mieux contre l'infection luberculeuse. En étudiant les sérums d'animaux en cours de vaccination, nous avons observe que certains d'entre eux acquièrent la curieuse propriété d'empêcher la réaction de fixation (Bordet-Gengou) de se produire, autrement dit de l’inhiber, lorsqu'on introduit une petite quantité de ces sérums dans un mélange anligène + anticorps avant d'ajouter l'alexine. Les sérums normaux de bovidés, de cheval et les sérums thérapeu- tiques (antidiphtérique, ete...) ne possèdent jamais cetle propriété inhibitrice. Voici, à titre d'exemple, l’une de nos expériences effectuée avec le sérum d’un veau en cours de vaccination contre la tuberculose. Ce sérum précipite nettement les solutions de tuberculine. È Le sérum riche en anticorps mis en présence du précédent est celui d'un cheval non tuberculeux. Traité par des injections répétées de notre tuberculine anligène (extrait bacillaire) (4), 0 ce. c. 5 de ce sérum fixent environ 0 €. c. 2 d'alexine fraîche de cobaye. LU (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 13 novembre 1909. sr 1 nie à.‘ # à à UE id SR LS dd don oc SÉANCE DU 5 FÉVRIER 295 Cinq séries de cinq tubes reçoivent 0 c. c. 5 de sérum de cheval riche en anticorps; on ajoute ensuite des doses croissantes de sérum inhi- biteur et 0 c. c. 5 d'extrait bacillaire dilué à 1 p. 40. On introduit les doses d'alexine indiquées et on porte une heure à 37 degrés. L’expé- rience est dans la suite comparable à une réaction de déviation ordi- naire. Dans le tableau ci-dessous, l’hémolyse est indiquée par le signe +... ALEXINE SÉLUM INHIBITEUR de cobaye. _—_—__— . LT ECC 0 07 CC 02 Prec 02 cc. cr 0er cr 0810 CC. 05 Dercn02% : — — _ — — + Mac 105... — — —_— + + + OMC C 015. — — — — + + (| DEL-HE DPAAER — — + + 2 SE Oeren4195%;:. + == _ —— — — À partir de O c. c. 02 l'action inhibitrice est déjà manifeste, et pour 0 c. c. 03 elle est sensiblement complète. Si l’on introduit le sérum actif dans le mélange antigène + anticorps une heure après avoir ajouté l’alexine, la réaction de fixation est alors positive. Si, dans la réaction qui précède, nous faisons varier successivement les quantités d’antigène (extrait bacillaire) ou d'anticorps mis en pré- sence, en employant uniformément la dose de 0 c. c. 05 de sérum inhi- biteur, nous voyons que l'excès d'anticorps n’exerce aucune influence : la réaction de fixation ne réapparaît pas. Par contre, au fur et à mesure que la proportion d’antigène s'accroît, la réaction de fixation se mani- feste de nouveau et l’inhibition est masquée. En présence de ce résultat, nous avons pensé que peut-être les sérums inhibiteurs contenaient eux-mêmes des anticorps, mais que la présence de ces derniers ne pouvait pas étre décélée parce qu'ils se trouvaient juxtaposés à la substance inhibitrice. L'expérience ci-après a entièrement justifié cette hypothèse : Sachant que 0 c.c.05 de notre sérum inhibe 0 c. c. 025 d’antigène, nous employons une dose uniforme de celui-ci (0 c. c. 05) avec des doses variables de sérum inhibiteur et d’alexine : SÉRUM INHIBANT ALEXINE nn ea Dec 00510 /Occ Dinm0rc.c 020,0 c:C:0300 07 cc. 04: Orec. 05 Ü c.c. 025. — (fixation. — — — — = 0'c.c. 05 . — — — LES = 12 0 c.c. 075. + — == = LE £ D c.c. 1... or — == + — 2È ch + Fe G s 0 €. e> 125. — Il existe donc des anticorps (sensibilisatrices) dans notre sérum inhi- Bioznete. COMPTES RENDUS. — 1910. T, LXVIII. 16 226 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE biteur, mais l’inhibilion masque la présence de ces anticorps jusqu’à ce que son affinité pour l’antigène soit satisfaite, et cette affinité est plus grande que celle des anticorps pour l’antigène. : D'autres expériences nous ont montré que le sérum de notre veau vacciné (inhibant et sensibilisateur) fixe, à la dose de 0 c. c. 02,0 €. e. 45 d'alexine normale de cobaye, soit, par centimètre cube, jusqu’à 22 c. e.5 d'alexine. Pour obtenir une réaction de fixation Bordet-Gengou avec 1 céntimètre cube de se sérum, il faudrait employer 2 c. c. 5 de notre antigène (extrait bacillaire), c’est-à-dire la totalité de l'extrait des bacilles de 1 litre 250 de culture! Il est à supposer que la propriété inhibitrice que nous signalons ci-dessus, surtout lorsqu'elle apparaît si intense, doit jouer un rôle dans la défense de l’organisme contre l'infection ou contre l’intoxication tuberculeuse. Nous nous proposons de la rechercher désormais toutes les fois que la réaction de fixation ne révélera nets d'anticorps dans le sérum des sujets tuberculeux. ({nstitult Pasteur de Lille.) ACTION DES ACIDES ET DES ALCALIS SUR LES SÉRUMS HÉMOLYTIQUES ARTIFICIELS, par G. Moruzzr. Heeker (1) a étudié l'action des acides et des alcalis sur les sérums complémentaires, et il a démontré que le NaOH et le HCI enlèvent au complément ses propriétés hémolytiques; mais avec le premier une partie du complément retrouve son activité par la neutralisation. Les derniers travaux de Pauli (2), Zoja (3) et mes recherches personnelles (4) m'ont poussé à rechercher si les sérums hémolytiques perdent leur pouvoir à la concentration d'acides et d’alcalis dans lesquels se’forme l’acidal- burmine ou l’alcalialbumine, ou dans celles où le liquide albumineux (4) R. Heeker. Beiträge zur Kenntnis der hemolytischen Komplement. Arbeiten d. kgs. Inst. f. exp. Therapie, fasc. 3, 1907. (2) Wolfang (Pauli) und Hans Haudousky. Untersuchungen über physika-, lische Zustandsänderungen des Kolloïde, VIIT. Biochemische Leütschrift, X VUL Band, 3, 4 u. 5 Heft, 1909. 6 (3)-L. Zoja. enete chemische Untersuchungen der Reaklionen zwischen Eiereiweiss und Essigsäure. Zeitschr. je Chem. u. Ind. der res ; 1908. (4) Giovanni Moruzzi. Untersuchungen über die Gelatinierung des Eiwisses. Biochemische Zeitschrift, XXII Band, 3 und 4 Heft, 1909... RÉ eo se A TD ac den nr oi dd Car tn on dé riane au nos SÉANCE DU D FÉVRIER 2 devient gélatineux. J'ai employé dans mes expériences le sérum de lapin anti-bœuf. Le HCI et le NaOH ont été ajoutés au sérum hémoly- tique dans une solution isotonique de chlorure de sodium. J'ai trouvé que l'acide chlorhydrique n empêche pas l’hémolyse des sérums hémo- lytiques jusqu'à la concentration 0,014; il l'empêche par contre dès la concentration 0,014 à 0,025 n. au-dessus de laquelle on a l'hémolyse due à l'acide. Ces concentrations se rapportént aux mélanges de sérum + acide avant l'addition des globules. Le fait que Heeker a redonné le pouvoir hémolytique au sérum inac- tivé par HCI en le neutralisant montre que l'acide chlorhydrique ne détruit pas la substance hémolytique, mais qu'il agit simplement comme empêchement. Cette action empêchante se manifeste-t-elle sur l’'ambocepteur ou sur le complément? Si l'on ajoute aux mélanges des sérums hémolytiques acides, du sérum normal ou du sérum hémolytique chauffé, on voit que tous les deux ont la propriété de redonner le pouvoir hémolytique aux sérums hémolytiques inactivés par l'acide, et que le sérum normal non chauffé est plus activant que le sérum hémolytique chauffé. On obtient les mêmes résultats si, au lieu d’ajouter le HCI au sérum hémolytique, on l’ajoute d’abord à l’ambocepteur ou au sérum normal. On ne sait donc pas si l’action empêchante de l'acide agit sur l’'ambocepteur ou sur le complément; on sait, au contraire, que, aussi bien dans le sérum hémolytique chauffé que dans le sérum normal, il y a les facteurs néces- saires à la réactivation du pouvoir hémolytique perdu sous l'influence de l’HCI. Le sérum normal chauffé aussi possède ces facteurs, mais moins que le sérum hémolytique chauffé. La cholestérine et les éthers de cholestérine ont la propriété de rendre plus actif le sérum normal chaulfé. Si au lieu du sérum normal, du sérum hémolytique chauffé, ou de sérum normal chauffé, on ajoute de l’eau physiologique, l’hémolyse n'a pas lieu. - L'HCI n'empêche pas l'’ambocepteur de se fixer sur les globules; en _effet, si l’on ajoute à 3 centimètres cubes de globules rouges à 5 p. 100 3 centimètres cubes de sérum hémolytique acidifié (0,02 n.) et, après une demi-heure de contact à 37° on lave trois fois les globules avec l’eau physiologique au moyen de la centrifugation, ces globules n’hémolysent pas par l'addition de sérum hémolytique chauffé, tandis que l’hémolyse a lieu en présence du sérum normal non chauffé. Si on dialyse le sérum hémolytique acidifié dans une solution isotonique de chlorure de sodium, celui-ci n’hémolyse pas les globules si l’on y ajoute du sérum hémolytique chauffé; tandis que, avec le sérum normal, ils hémolysent même lorsqu'on forme un. précipité par l'addition d'HCI (0,8 n.). Avec l'NaOH, on obtient les mêmes résultats qu'avec l'HCI. Pauli, en agissant sur le sérum dialysé, a montré que l’augmentation . de la viscosité commence à se manifester déjà à la concentration 0,005 n. 228 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de HCI et NaOH. Cette augmentalion de la viscosité est due à l’hydra- lation de l’albumine. EAU k En agissant sur le sérum hémolytique non dialysé, j'ai pu constater que, de la concentration 0,010 n. à 0,025 n. d'HCI et de NaOH, la visco- sité du sérum ne présente aucune modification appréciable. On pourrait peut-être conclure de cela que les H et les OH ions empêchent le pou- voir hémolytique des sérums par un mécanisme différent de l’hydra- tation de l’albumine. (Laboratoire du D' Salimbeni à l'Institut Pasteur.) CULTURE DES SPIROCHÈTES D'OBERMEIER DANS L'ORGANISME DE LA SANGSUE, par LÉON KarwaACK1 et CASIMIR SZOKALSKI. Profitant d’une épidémie de fièvre récurrente, qui apparut à Varsovie vers la fin de 1908 et dura plusieurs mois, nous avons répété les expé- riences de culture de spirochètes d'Obermeier dans l'organisme des sangsues, — procédé employé pour la première fois par Pasternacki et Karlinski. Nos expériences portent sur 36 sangsues, dont 31 nourries avec du sang à spirochètes et 5 appliquées à des sujels atteints d’autres mala- dies que la fièvre récurrente. : Les sangsues étaient placées dans des bocaux contenant de l’eau et con- servées à la température de 10-13 degrés. Le sang à examiner était obtenu par un léger massage du bout anal et examiné après coloration (au Giemsa dilué) et à l’état frais. La colorabilité et l’aspect normal des parasites permettaient de constater que la vitalité était bien conservée. Le tableau suivant résume la survie des parasites chez 31 sangsues à spirochètes : DURÉE DURÉE SANGSUES de la survie SANGSUES ©: de la survie en Jours. en Jours. Chez 1 102 Chez 1 46 Chez 1 95 Chez 1 49 Chez 1 69 . Chez 1 40 Chez 2 68 Chez 3 30-20 Chez 1 64 Chez 71 20-30 Chez ! 59 Chez 4 10-20 Chez 1 58 jf . Chez 4 moins de 10. Nous n'avons pas trouvé de spirochètes chez une sangsue nourrie de sang SÉANCE DU 5 FÉVRIER 2929 EE NET I CL 0 ANNE CREER contenant des spirochètes en cytolyse — immédiatement après le second accès. Les quatre dernières sangsues et deux d’entre celles qui sont indiquées comme contenant des spirochètes pendant dix à vingt jours sont mortes au cours de l'expérience. Le sang pris sur les bêtes mortes contenait des spiro- chètes nombreux et tout à fait normaux. Or, si nous rejetons les 7 cas où l'observation en tant qu'incomplète ne peut pas être prise en considération, nous obtenons une moyenne de #4 jours comme durée de la survie des spiro- chètes. La cause qui tout d’abord paraît influencer la durée de la survie, c’est- à-dire le moment de la prise du sang, n’a en réalité qu'une valeur secondaire (en dehors de tout phénomène de cytolyse). Ainsi, la plupart de nos sangsues, c’est-à-dire 26, ont été nourries pendant le second accès; 3 sangsues pendant le premier et 2 seulement pendant le troisième ; l’une a conservé les spiro- chètes pendant 102 jours et la seconde pendant 28 jours; celle-ci mourut acci- deutellement avant la disparition des spirochètes. Quant aux 3 sangsues du premier accès, l’une présenta des spirochètes pendant 6% jours, les deux autres — pendant 37 et 23 jours. Dans un cas les sangsues ont été appliquées au même malade dans les pre- mier et second accès. Or, les spirochètes du premier accès ont été conservés jusqu’à 23 jours, ceux du second — jusqu'à 35 jours. Il est généralement admis que la vitalité des spirochètes diminue avec la durée de l’accès. Nos résultats sont en coutradiction avec cette manière de voir. Ainsi 9 sangsues ont été nourries avec du sang depuis le troisième jusqu’au dernier jour d’un accès. Les chiffres relatifs de la survie sont de 22, 58, 95, 68, 59, 42, 69, 76 jours. La moyenne de la survie des spirochètes pro- venant des derniers jours de l'accès est supérieure à celle quiest calculée sur le total de nos expériences. Ces résultats ne concordent pas avec les données classiques concer- nant les anticorps de la fièvre récurrente, notamment les lysines qui se trouvent en quantité très variable dans les divers stades de la maladie. Or, comme l'influence de cet agent ne se manifeste pas dans nos expé- riences, il faut admettre que les anticorps introduits dans le tube digestif de la sangsue avec les spirochètes subissent un arrêt dans leur action. Le seul agent qui décidait du sort des spirochètes était l’état du tube digestif de la sangsue. De toutes les sangsues employées pour les expériences, cinq ont conservé leur tube digestif stérile jusqu'à la fin de l’observation. Les chiffres les plus élevés de survie des spirochètes ont été obtenus sur ces cinq vers. La moitié de nos sangsues s’est conta- minée d'emblée, les autres se sont infectées pendant l'expérience. Sous le rapport de l’action nocive, les microbes secondaires se comportaient. différemment. Les bacilles à pigment vert, très voisins du groupe pyo- Cyanique, possédaient une action spirochéticide très énergique; certains: microbes putrides et des vibrions cholériformes se comportaient plus indifféremment. 2 . n - $ Conclusions. — Les spirochètes d'Obermeier peuvent se conserver 230 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE dans les sangsues au-delà de 100 jours. Les anticorps spécifiques, intro- duits dans l'organisme de la sangsue avec les spirochètes, possèdent une action spirochéticide presque insignifiante quand on la compare à celledes microbes secondaires, qui pullulent dans le tube digestif de la sangsue. (Travail du laboratoire bactériologique de la clinique thérapeutique de l'Université de Varsovie.) RAPPORT DU FOIE AVEC LES SUBSTANCES ANTI-COAGULANTES, par M. Doxon. I. — Delezenne a démontré par des circulations artificielles que la peptone provoque l’incoagulabilité du sang par l'intermédiaire du foie. II. — J'ai démontré avec mes élèves Kareff et Claude Gautier qu'il existe des substances capables de provoquer l’incoagulabilité du sang lorsqu'on les injecte, soit par une veine mésaraïque, soit par le canal cholédoque, mais sans action lorsqu'on les injecte par une veine de la circulation générale. L’atropine, la bile, les sels biliaires appartiennent à celte catégorie de substances. III. — J'ai réalisé une expérience démontrant que l’atropine agit par un mécanisme analogue, sinon identique, à celui de la peptone. L'expérience nécessite deux chiens. On place sur un premier chien (21 kilogrammes) une canule dans une carotide. La canule est reliée à “un tube de caoutchouc qui servira à conduire le sang dans la veine porte d’un second chien; une tubulure latérale permet de recueillir du sang carotidien du premier chien avant le passage de ce liquide à tra- vers le foie du second sujet. Le deuxième chien est saigné à blanc; pour obtenir le plus possible l’anémie des organes, on sectionne le bulbe. Lorsque le sang ne s'écoule plus, on résèque rapidement les côtes, on découvre le foie; on place deux canules : l’une dans la veine porte, l’autre dans la veine cave inférieure, au-dessus du foie; une pince ‘est placée au-dessous du foie sur la veine cave inférieure. Dès que tout est prêt, on injecte brusquement une solution concentrée d’atro- pine (11 centimètres cubes d’une solution à 4 grammes pour 40) dans la jugulaire du premier chien, puis, immédiatement après l'injection, on relie la carotide de ce chien à la veine porte du second chien. On recueille parallèlement des échantillons (de 10 centimètres cubes environ) de sang : 1° dans ja carotide du premier chien, par la tubulure latérale, et 2° au delà du foie du second chien. Tous les échantillons de sang caroti- SÉANCE DU 5 FÉVRIER 231 dien prélevés avant le passage à travers le foie du second chien coagu- lent normalement, en cinq à six minutes; tous les échantillons recueillis après le passage du sang à travers le foie du second chier restent liquides. De temps en temps, on comprime le tube relié aux veines sus- hépatiques pour provoquer une stase de quelques secondes. IV. — Le sang incoagulable recueilli après la traversée du foie du second chien retarde notablement ou empêche, in vitro, la coagulation du sang prélevé à des chiens normaux. J'avais déjà constaté dans des expériences antérieures que le sang rendu incoagulable par une injection d’atropine dans une mésaraique empêche in vitro le sang normal de coaguler. Dans un cas, j'ai injecté à 2 h. 20 dans une mésaraique, à un chien de 41 kilogr. 5, 10 centi- mètres cubes d’une solution contenant 1 gramme d’atropine dans 20 centi- mètres cubes d’eau. Immédiatement après l'injection, narcose profonde. À 2 h. 25, prise de sang carotidien; la pression est à peu près nulle, le sang est incoagulable. À 2 h. 45, nouvelle prise de sang. Ce sang ne coagule pas. À 3h. 15, on ajoute à plusieurs échantillons de ce sang un volume égal de sang normal, d’un autre chien. Tous les échantillons, additionnés ou non de sang normal étaient encore liquides le lendemain. Le sang du chien normal coagulait en 2 à 3 minutes. Le chien atropiné a été sacrifié deux heures et demie après l'injection ; malgré la baisse de la pression artérielle et l’incoagu- labilité du sang, l'intestin, d’ailleurs rempli de vers, était absolument normal; nulle congestion, pas d'hémorragie. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) UMmILISATION DES SOLUTIONS SALINES CONCENTRÉES A LA DIFFÉRENCIATION DES BACTÉRIES. RÉPONSE 4 M. RaPnaErz Dupors, par ALFRED GUILLEMARD. Je remercie très sincèrement M. Raphaël Dubois d’avoir bien voulu s'intéresser à mes recherches concernant l’utilisation des solutions sali- nes à la différenciation des Bactéries. Mais je crois qu'il n’a pas très bien saisi le sens de mon travail dont il cite la première phrase. En effet, j'ai voulu montrer, comme la suite l'indique, l'influence dés sels dont le radical acide est polybasique. Dans ce cas, on remarque la floculation de certaines espèces, déter- minée par l’adsorption des ions polyvalents : ceci est la théorie physico- chimique que je n’ai pas citée parce qu’elle est suffisamment connue. M. R. Dubois, dans son mémoire paru en 1905, rappelle qu’il a observé que 2. coli commune ne cultive pas dans le bouillon salé à 7 p.100, tandis 232 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que le pseudo coli s’y développe au contraire fort bien. Mais l’idée d’em- ployer le sel marin à la séparation des microbes est d’origine lointaine. M. Miquel, dans son ouvrage : Les organismes vivants de l'atmosphère, paru en 1883. étudie l’action du chlorure de sodium sur les bactéries. Un peu plus tard dans son Manuel d'analyse bactériologique, édition 1891, il écrit, page 105 : « Le procédé basé sur l’inégal pouvoir antiseptique « de quelques corps est précieux pour l'isolement des bactéries sapro- « gènes. Depuis bien longtemps j'emploie également dans ce but le sel « marin dans des proportions variant de 5 à 15 p. 100, la glycérine, le « borate de soude, etc. » À Si je n'ai pas fait mention de ces titres, c'est que mes recherches pro- cèdent d’une idée toute différente. Les travaux du savant microbiologiste de l'observatoire de Montsouris, conçus à une époque où les théories chimiques étaient encore peu développées, sont devenus aujourd’hui forcément incomplets. Aussi j'ai repris l'étude de l'influence des sels neutres et des substances toxiques sur l’évolution des bactéries, mais en y faisant la part principale aux théories modernes de la chimie phy- sique : les actions moléculaires, la pression osmotique limite, l'adsorp- tion des ions, la dissociation électrolytique, etc., en sont les applications qui constituent, je pense, la nouveauté de ce sujet d’études. LE FOIE DES SCARLATINEUX, par PIERRE TEISSIER et RENÉ BENARD. ‘: Récemment, MM. A. Gouget et Ch. Dujarier attiraient l'attention sur les complications vésiculaires de la scarlatine. Pour ce qui est des ésions ou des troubles du foie proprement dit, les faits isolés rapportés par un certain nombre d’auteurs, notamment par Santlus, Lieber- meister, Ziemssen, Litten, Barlow, plus récemment Phillips, les consta- tations anatomiques de MM. Roger et Garnier, laisseraient supposer que les troubles fonctionnels ou les lésions du foie sont exceptionnels. Cela tient, semble-t-il, à ce que, le plus habituellement, l'atteinte hépa- tique est légère, que l’évolution de la scarlatine ne s’en trouve guère modifiée, que les symptômes en sont limités, frustes, et qu'ils échappent à l'examen, à moins d’une exploration attentive, méthodique. Or, à ne considérer que les faits où la symptomatologie hépatique domine la scène, on négligera tout un ensemble de troubles dont la notion com- porte tout au moins un intérêt nosographique. C'est ce qui nous parait ressortir des recherches systématiques poursuivies au cours de l'épi- démie de scarlatine de 1905-1908 sur plus de 3.500 scarlatineux de l'hôpital Claude-Bernard. NET SE EU ) le nt te diet ne. > run) do tt de. SÉANCE DU 5 FÉVRIER 938 L'atteinte du foie se manifeste, sans doute, à son degré le plus marqué, chez les sujets dont le foie, pour une raison quelconque (plus particulièrement éthylisme) était déjà plus ou moins lésé. En pareil cas, l'augmentalion douloureuse de l’organe qui se produit au cours de la scarlatine ne rétrocède pas entièrement. Si nous écartons ces faits, si, d’autre part, nous négligeons les observations des sujets âgés ou à antécédents pathologiques chargés pour ne retenir que celles appartenant à des adolescents ou adultes des deux sexes, de bonne constitution apparente, chez lesquels le volume du foie a été enregistré systématiquement durant l'évolution de la scarlatine, nous relevons 278 cas de troubles ou lésions hépatiques nets. Que la scarlatine soit la cause efficiente et suffisante de ces troubles, c’est ce dont l'analyse des faits ne permet pas de douter. Il est à remarquer que si les scarlalines les plus sévères semblent, comme il est logique de le prévoir, toucher de façon plus profonde ou plus durable le foie, celui-ci peut l'être au même degré dans les formes les plus régulières. Il est permis de penser que l’état antérieur des voies digestives, l'importance des manifestations intestinales du début n’y sont pas étrangers. Nous ne voulons pas entrer ici dans une discussion pathogénique où l'hypothèse tiendrait trop de place; nous dirons simplement que, dans nombre de ces cas, la recherche du streptocoque à élé négative, comme nous ayons pu nous rendre compte que cela est le plus habituel, même dans les scarlatines com- pliquées. | _ L'augmentation de volume du foie, la sensibilité provoquée par la pression ou la percussion sont les signes les plus faciles à déceler de l'atteinte hépatique. Cette hypertrophie est de degré très variable ; elle peut être assez prononcée pour que le foie présente, au niveau de la verticale mamelonnaire, les dimensions de 17, 18 et même 21 centimèe- tres. Tantôt elle porte également sur les deux lobes, tantôt semble plus apparente sur le lobe droit que sur le lobe gauche. Quant à la dou- leur, généralement légère et provoquée par une percussion forte, elle peut être réveillée par la simple pression du bord inférieur ou de la surface débordant le thorax. Hypertrophie et douleur hépatiques peu- vent être passagères, céder lors de la défervescence de la scarlatine ou peu de jours après, pour réapparaître, très exceptionnellement, à la période du syndrome d'infection secondaire; parfois elles sont plus durables et persistent alors que la période active de la scarlatine est depuis longtemps terminée. A ces deux symptômes se surajoute l’ictère, qui varie de la teinte cholémique légère — difficile à percevoir, à moins d'une pression pro- fonde et large sur la surface cutanée uniformément rouge — à la teinte franche de lictère, d’ailleurs plus exceptionnelle. Dans la presque totalité des cas, les urines sont à peine teintées en jaune et les fèces de coloration normale. Chez les malades qui présentaient tout le syndrome 234 SOCIETÉ DE BIOLOGIE de l’ictère calarrhal, fèces et urines avaient l'aspect classique. Nous avons recherché la présence des pigments biliaires dans le sang et dans les urines; dans ces dernières, l’urobiline semble être plus fré- quente. L'augmentation de la teneur du sang en pigments biliaires appréciée à l’aide du cholémimètre de MM. Gilbert et Herscher est le plus souvent légère. Au lieu du chiffre normal de 1,17 y, nous avons relevé 1,21, 4,25, 1,50, 1,71. Plus rarement (il s'agissait d'ictère par rétention), les chiffres étaient plus élevés (2,11, 3,5, 4,3, 6 y). L'urobiline a été recherchée dans les urines par le procédé de Monod et Cl. Gautier ; elle semble être plus fréquente que les pigments biliaires qu’elle accompagne parfois. Ictère, hypercholémie sanguine, cholurie marchent de pair avec les manifestations déjà signalées et semblent, éomme nous le verrons dans une autre note, en relations étroites avec le trouble hépatique. L'uréo- génie est le plus souvent augmentée; quant à la recherche de la glyco- surie alimentaire et à l'élimination du bleu, elles nous ont donné des résultats trop variables pour que nous puissions en tirer quelques conclusions. Nous aurons à apprécier la valeur de certaines réactions humorales qui semblent se rencontrer plus particulièrement chez les scarlatineux atteints de troubles ou de lésions hépatiques; nous avons voulu mettre simplement en évidence, dans cette note, les moyens qui nous per- mettent d'affirmer la fréquence de l'atteinte du foie au cours de la scarlatine. LA SPAYGMOMANOMÉTRIE DIGITALE PAR LE PROCÉDÉ DE GAERYNER, AVEC ET SANS ANÉMIE PRÉALABLE. INSCRIPTION DES EFFETS DE LA DÉCOMPRESSION, par Cu.-A. FRANCOIS-FRANCK. La méthode de Gaertner (qui n’a guère élé appliquée systémalique- ment en France que par le D' Bouloumié, Étude d'ensemble sur la Sphygmomanométrie, Rueff, 1905), consiste essentiellement, comme on sait, dans l'examen du chiffre de la contrepression décroissante exercée sur la phalangine, qui correspond au retour du sang dans la 3° pha- lange préalablement anémiée. On juge du retour du sang dans la 3° phalange par la recoloration commen- cante de la peau dans la région sus-unguéale, ét, à son défaut, chez certains sujets à peau pigmentée ou incrustée de matières colorantes comme chez les manœuvres, par la sensation de battements dans le bout du doigt. La détermination de ces deux indices de la réalimentation des vaisseaux Re SÉANCE DU D FÉVRIER 28 O5 vidés de sang peut être très difficile à préciser, soit qu’une hésitation persiste sur l'instant précis auquel commence à reparaître la coloration de la peau auquel cas on peut noter un chiffre inférieur à la réalité), soit que le sujet ne percoive pas nettement ou n'indique que tardivement la sensation des pulsations digitales de retour. D'autre part, il n’est pas démontré que les deux phénomènes de recolora- tion et de pulsation soient forcément contemporains, le second pouvant, en principe, être plus tardif que le premier. Enfin, le début de la recoloration elle-même correspond-il réellement au début du retour du sang dans les petites artérioles terminales? On en peut douter en songeant que la recoloration de la peau dans ses couches superfi- cielles implique une pénétration déjà établie dans les réseaux profonds plus larges et en continuité directe avec les artères collatérales de la phalange, et qu'elle n’est qu'un phénomène de filtration. En recherchant un témoignage automatique plus fidèle que la recoloration de la peau et que la sensation du retour des pulsations pour indiquer l’ins- tant de la pénétration du sang dans le bout du doigt anémié, j'ai dû renoncer tout d’abord aux procédés qui comportent une contrepression même minime de la région explorée : tel le tonomètre sus-unguéal de Kreidl, qui exerce une compression favorable à la mise en évidence des pulsations totales, mais défavorable à la démonstration du début du retour du sang. J'ai appliqué à cette étude mon ancien appareil amplificateur, le Sphyg- mographe volumétrique (présenté autrefois à la Société de Biologie, en 1881), et qui, étant d'un poids pratiquement négligeable, signale fidèlement le début même de l'augmentation de volume de la 3° phalange quand la décompression commence à libérer les artères de la seconde; en associant cet indicateur sensible au nouveau modèle du tonomètre de Gaertner (dont je montre sur moi le fonctionnement), on obtient facilement la manifestation comparative cherchée, c'est-à-dire le début de la recoloration cutanée et de la réplétion des vaisseaux digitaux. On constate ainsi, avec l'inscription simultanée des chiffres de la décom- pression, de la durée de chaque étape et du signal correspondant à la réco- loration commencante, que celle-ci est en retard comme temps, mais non comme valeur manométrique, sur le début de l'élévation de la courbe volumé- trique digitale : il s'écoule toujours de quatre à six secondes entre les deux phénomènes. Ici apparaît tout l'intérêt de la recommandation expresse de Gaertner de procéder avec lenteur à la décompression, faute de quoi on s’exposerait, dans le cas présent, à attribuer à deux chiffres différents de décompression la recoloration et le gonflement initiaux qui sont en réalité contemporains au point de vue manométrique. Mais ce résultat de l'observation faite en aval ne fournit pas la notion importante (comme y a insisté M, Pachon à propos de la sphygmomanomé- trie brachiale) du rapport entre le phénomène de circulation observé en aval celui qui se produit simultanément in situ, ici sous la bague enveloppant la seconde phalange. L’exiguité de la région et la faible action mécanique de ses variations de volume rendent cette recherche complémentaire très déli- cate. Néanmoins, en reliant au petit manomètre à mercure amplificateur el 236 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE inscripteur que j'ai appliqué à une étude analogue avec l’ampoule radiale de Potain (Comptes rendus de la Soc. de Biol., 13 novembre 1909), on peut con- stater avec une sécurité suffisante une simultanéité presque complète entre le retour des pulsations sous la bague de Gaertner (pression maxima dans les collatérales du doigt) et la réapparition de la coloration de la peau sus- unguéale avec début du gonflement du bout du doigt. Ici la pénétration du sang dans les vaisseaux préalablement vidés ne rencontre pas de résistance, contrairement à ce qui se produit dans les compressions globales des membres sans anémie préalable périphérique. Cette coïncidence entre la pression maxima digitale et l'indication du retour du sang permet de considérer le phénomène de Gærtner comme l’expres- sion approchée de la pression systolique dans les collatérales des doigts, ce qui n'a aucun rapport avec la pression capillaire ; si celle-ci pouvait être appréciée, elle le serait plutôt avec la plaque de verre de Kries. Le phénomène pulsatile (presque toujours signalé avec uu retard exagéré par le sujet en expérience) est, en réalité, plus tardif que la recoloration initiale ; si cette coloralion apparaît à 120 millimètres Hg, chiffre fréquent, ce sera seulement à 110 que les pulsations totalisées se manifesteront ; elles acquerront leur maximum à 90, et à ce moment le bout du doigt sera rouge sombre et turgescent, en raison de la vaso-dilatation secondaire que nous retrouvons toujours à la suite des anémies artérielles. Si l'on compare cette marche des pulsations en aval à celle des pulsations in situ avec le procédé manométrique, on peut s'assurer que les battements sont à leur maximum quand les expansions artérielles présentent en amont leur amplitude maxima. On aurait donc, dans les conditions de l'épreuve de Gærtner, à la fois le témoisnage de la pression maxima dans les collatérales des doigts par la reco- loration et le gonflement initial du tissu et celui de la pression minima dans les mêmes artères par les pulsations maxima de la pulpe des doigts. L'écart minime entre les deux chiffres, très différent de celui qu’on relève dans les autres explorations sphygmomanométriques, correspondrait à la faible ampli- tude des oscillations diastolo-systoliques de ces artères à calibre réduit. Le rapport entre les évaluations de pression et celles des autres régions ou des autres actions mérite toute l'attention, et M. Bouloumié en a poussé fort loin l’étude en ce qui concerne la pression digitale par rapport à la pression radiale locale maxima. Sans anticiper sur l'étude comparative générale que J'aurai bientôt à pré- senter, je puis dire dès maintenant que la pression artériolaire digitale maxima correspond, en moyenne, aux deux tiers de la pression radiale loca- lisée, résultat concordant avec celui de M. Bouloumié, sauf variations actives du calibre des artérioles digitales. Des écarts très importants peuvent se manifester entre ces deux pressions comme le résultat des variations actives du calibre des vaisseaux digitaux; aussi retombe-t-on ici dans la critique motivée adressée à la sphygmomano- métrie digitale en général, soit par Le procédé de Mosso (Voy. Soc. de Biol., 29 mai 1909), soit par celui de Gaertner; l’état essentiellement variable des vaisseaux contractiles et dilatables auxquels on s'adresse rend souvent illu- soire toute tentative de mesure; certains sujets ont des vaisseaux tellement LU SÉANCE DU D FÉVRIER 237 resserrés que la recoloration n'apparaît qu'à 60 ou 50 millimètres Hg et même plus bas; chez d’autres, au contraire, la recoloration se produit à 150 ou 440 millimètres Hg, sans que ces constatations toutes locales puissent con- duire en quoi que ce soit à une appréciation de la pression artérielle géné- rale. Ce sont là des questions trop importantes pour être traitées aussi sommairement; elles valent qu’on les envisage avec détail dans l'étude com- parative que j'’annonçais tout à l’heure. De même on devra s'arrêter sur l’autre partie du sujet, sur les résultats des expériences exécutées avec la bague de Gaertner, mais sans anémie préa- lable de la région située en aval; on verrait une assimilation intéressante à présenter entre celte série d'examens sphygmomanométriques périphériques et les examens exécutés dans la continuité des membres avec les brassards; ces examens se rapprochent par le fait commun d’un emmagasinage de sang veineux sous forte pression à la périphérie, condition qui introduit nécessai- rement une différence importante avec les évaluations fournies par l'épreuve consécutive à l’anémie préalable du bont du doigt, selon la méthode de Gærtner. Il y aura encore là matière à comparaisons instructives. FIèvRE DE MALTE ET DOTHIÉNENTÉRIE, par A. LAGRiFFOUL, ARNAL et H. Rocer. Au cours d’une épidémie de fièvre de Malte que nous avons observée en 1909, à Saint-Bauzille-de-Montmel (Héraull), épidémie dont nous avons résumé l’histoire dans une précédente note (1), nous avons cons- taté assez fréquemment (9 fois sur 25 cas) que le sérum d’un même malade agglutinait à la fois très nettement le Micrococcus melitensis et le bacille d'Eberth. Nous avons conclu pour ces cas à une association entre la fièvre de Malte et la dothiénentérie. . Pour justifier cette conclusion, nous dirons tout d'abord, que : 1° Aucun de ces malades n'avait eu antérieurement la fièvre typhoïde (2) ; 2 Aucun non plus n'avait présenté antérieurement d'infection plus ou moins longue, susceptible d’avoir été une fièvre de Malte. On sait, en effet, que dans la fièvre de Malte, comme dans la dothiénentérie, le (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 8 janvier 1910. (2) Parmi tous les malades atteints de fièvre de Malte que nous avons observés à Saint-Bauzille, un seul, le D' Arnal, médecin de l’épidémie, avait eu antérieurement la fièvre typhoide; son sérum, très agglutinant pour le M. melitensis, ne l'était nullement pour le bacille d’Eberth. 238 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pouvoir agglutinant du sérum peut persister longtemps après la fin de la maladie (1). Pour conclure à l'association, il fallait en outre : a) Que le sérum des individus atteints de fièvre de Malle n'agglutinät pas le bacille d'Eberth. À ce sujet, nous ferons remarquer que le sérum des seize autres malades de l'épidémie ne donnait pas la moindre trace d'agglutination avec le bacille d'Eberth; en outre, nous avons eu depuis lors l’occasion d'observer de nombreux autres cas, soit chez l'homme, soit chez divers animaux, où le sérum, bien que doué d’un fort pouvoir agglutinant vis- à-vis du M. melilensis, était sans action aucune vis-à-vis du bacille d'Eberth. | b) Il fallait réciproquement que le sérum des dothiénentériques n’ag- glutinât pas le A7. melitensis. À ce point de vue, nos observations confirment pleinement les recher- ches des nombreux auleurs (Birt et Lamb, Gardon, Durand de Cottes, Nicolle, Smith) qui ont également envisagé cette question et qui tous ont conclu par la négative. Comme eux, nous avons vu que, dans la fièvre typhoïde non associée, le sérum n'’agglutine pas le M. melitensis. En outre, nous avons fait agir sur le microbe de la fièvre de Malte plusieurs sérums antilyphiques, que l’un de nous prépare avec M. Rodet en vue de la sérothérapie de la fièvre typhoïde. Ces sérums provenant d'animaux divers (chevaux, moutons) sont doués d’un pouvoir agglu- linatif variant entre incomparablement plus élevé 1 1 200.000 ©" 1.000.000 par conséquent que celui des typhoïsants. Or, aucun d’eux n’a donné au 1/30 la moindre trace d’agglutination avec le M. melitensis. On peut donc logiquement conclure pour ces 9 cas de l'épidémie de Saint-Bauzille à une association entre la fièvre de Malte et la dothiénen- térie. Nous ajouterons que depuis lors, en dehors de l'épidémie de Saint- Bauzille, deux d’entre nous, sur 18 nouveaux cas de fièvre de Malte, provenant de localités diverses, ont eu l’occasion d'observer cinq fois l'association entre la fièvre méditerranéenne et la dothiénentérie. Cette association paraît donc assez fréquente. Nous avons déjà indiqué dans notre première note que dans l'épidémie de Saint-Bauzille, cette association n'avait pas semblé aggraver le pronostic. Dans nos cinq nou- velles observations, nous avons à citer un cas grave et un cas mortel. (4) Voir notre Note de la Société de Biologie, 15 janvier 1910. "| | ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE, Liste de présentalion. ligne : M. BIERRY. \ ième ligne : M. PAGNIEz. ET me ligne : MM. Guécuen, Marcnoux, MuLoN, PÉREZ. Résultats du vote. Votants MM. Pacs... .. PH ONNOISe N. DiERRY Se Ru vt 17 = MARCHOUX. 0 MOPÉREZ. BRANCA . . GUÉGUEN Î ; Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. HUE TENTE M = Re Fe Pr SÉANCE DU (12 FÉVRIER PORN SOMMAIRE ALQUIER (L.) : Cirrhose de Laënnec et tuberculose hépatique. . . . . .. BaBonneix (L.) : Recherches sur l’excitabilité électrique des muscles. Bonn (GEORGES) Comparaison entre les réactions des actinies de la Méditerranée et celles de la MERTEMIENTANERE SRE ARRET RER Doxox (M.) : Action de la crépitine sur la coagulabilité du sang. Noci- vité comparée suivant la voie d'in- HAE MIO de à 2 | GÉRAUDEL (Eure) : Les métastases cancéreuses par envahissement ]ym- Dhatquemétrosrade 17 4027 GizeErT (A.) et PairiBEerr (A.) : Le liquide ascitique est-il stagnant ou GrRuzEwWESsKA (Z.) : L’oxydation et l'hydrolyse du glycogène sous l’ac- tion du peroxyde d'hydrogène . . . Lépine (R.) et Bourup : Sur le sucre virtuel du sang et sur sa pro- venance de l’albumine . . . . . . .. Levavnitr (C.) et STanesco (V.) : Paralysie faciale provoquée chez le singe par le virus de la poliomyé- LUE HET NO NN RER En ES Marre (L.) et TaïLLANDIER (O.) : 253 268 242 260 Action empêchante des rayons X sur la production de nitrites aux dépens du sous-nitrate de bismuth, en présence de matières fécales . . Nicozas (J.), Favre (M.) et Gau- TIER (CL.) : Intradermoréaction et cutiréaction avec la syphiline chez les syphilitiques Parvu (M.) et Foy (G.) : Indice opsonique et valeur phagocytaire dans la leucémie aiguë. . . . . . . . RAILLIET (A.) et HENRY (A.) : Les Onchocerques, Nématodes parasites dUAISSUNCOP)ONC HER EE Teissier (PIERRE) et BENARD (RENÉ) : Recherches sur la réaction de Was- sermann dans la scarlatine . . . .. TEISSIER (P.-J.) et Duvorr (M.) : Essai d’inoculation par voie cutanée dE AVANOleRAUNTIADIN EEE VALLÉE (H.) et Finzi (G.) : Sur le précipito-diagnostic de la tubercu- lose et les propriétés du sérum de cheval hyperimmun contre cette in- TÉGUION AE PURE SEP NES WiLaeLu (A.) et Dezvaz (C.) : Un cas d’éosinophilie sanguine très in- tense au cours d'une association parasitaire (kyste hydatique et lom- bricose) COMMON D TOMOMAMONO LM OMOMOMOMOMS Biozocie. CompTes RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 47 241 256 251 24% 248 272 210 242 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Letulle, vice-président. CORRESPONDANCE Le D' BaBes, président, et le D' ATuanasiu, secrétaire de la Réunion biologique de Bucharest, adressent à la Société de Biologie l'expression de leur douloureuse sympathie, à l’occasion de la mort de M. le D' Ma- LASSEZ. LE LIQUIDE ASCITIQUE EST-IL, STAGNANT OU CIRCULANT ? par A. GILBERT et À. PniLiBERT. L'ascite de la cirrhose est-elle un liquide totalement stagnant? N'est-elle point plutôt seulement en apparence stagnante, mais en réa- lité circulante : augmentée sans trêve par l’apport de sérosité nouvelle, elle serait sans cesse diminuée par l'absorption d’une certaine quantité de liquide. | On conçoit tout l'intérêt d'une telle question. Tout d’abord, en effet, si l’ascite circule, la quantité de liquide contenue dans la cavité périto- néale ne donne pas la mesure de la transsudation effectuée, mais bien la mesure de la différence qui existe entre l’activité de la transsudation et l’activité de la résorption. D'autre part, la production de l’ascite ne représente pas seulement, dans la cirrhose, une émission séreuse capable de réduire dans une cer- taine mesure l'hypertension portale, et ainsi de combattre la possibilité d'hémorragies gastro-æsophagiennes (1); elle représente encore, au cas où elle serait douée de circulation, un processus de suppléance. Dans la cirrhose, en effet, la circulation sanguine est entravée au niveau du foie dans le domaine de la veine porte, mais elle reste libre dans le territoire des veines caves. C'est vers celles-ci, dans l'hypothèse de la circulation de l’ascite, et surtout vers la veine cave supérieure tou- jours perméable, que le liquide trouvera une voie de dérivation soit par (1) On sait que si, dans les cirrhoses atrophiques, les hémorragies gasiro- œæsophagiennes ne sont pas rares, elles se montrent surtout, toutefois, dans les cirrhoses anascitiques dont elles représentent le principal facteur de uravité. TT CE OS cdd munis Éd Ré à, à SÉANCE DU 12 FÉVRIER 248 les anastomoses veineuses périlonéales, soit par les voies lymphatiques, empruntant le cours du canal thoracique. Pour éludier cette question de la résorption du péritoine, nous avons dans dix cas d’ascite cirrhotique injecté tantôt du bleu de méthylène, tantôt du salicylate de soude dans la cavité péritonéale, puis nous avons recherché ces substances dans l’urine. Dans lous les cas, le bleu est apparu soit sous forme de bleu, soit sous forme de chromogène dans un espace de temps variant de une heure à une heure et demie après l'injection, et l'élimination s'est poursuivie pendant quarante-cinq à soixante-quinze heures, en présentant des intermittences. Pour serrer de plus près le problème, nous avons ponctionné une ascite trois heures après avoir injecté du bleu dans la cavité péritonéale: le bleu n'y existait que sous forme de chromogène; dans un autre cas, nous avons ponclionné l’ascite vingt-quatre heures après l'injection du bleu : il n’y avait dans le liquide extrait ni bleu, ni chromogène déce- lable, et cependant ici l'élimination du bleu par l'urine devait se pro- longer pendant cinquante-quatre heures encore. Dans ces deux cas, le liquide fut centrifugé et le culot de centrifu- gation étalé sans coloration pour recherchér si le bleu n'avait pas été englobé par les phagocytes. Les éléments cellulaires ne renfermaient pas de bleu dans leur protoplasma. En traitant ces préparalions par l'acide acétique dilué dans l'espoir de faire virer au bleu un chromogène invisible, nous avons bien vu le noyau prendre une coloration bleue très päle, mais le protoplasma ne contenait pas d’enclaves colorées en bleu. Or, si l'on met in vitro une trace de bleu de méthylène dans un liquide d'ascite normale extrait par ponction, le bleu diffuse dans le tube à essai et la coloration bleue ne disparait pas même au bout de quinze jours. Si le bleu et encore moins le salicylate n’ont pas été englobés par les phagocytes, doit-on conclure de son apparente absence à son absence réelle? La conclusion ne s'impose pas, puisque M. Castaigne n’a jamais pu déceler le bleu, même sous forme de chromogène dans le sang cir- culant, où il doit bien pourtant se trouver pour aborder le rein. N’est-il pas possible que dans le liquide d’ascite, le bleu prenne comme dans le sang la forme d’un leuco-dérivé non décelable? Cette hypothèse semble trouver une confirmation dans le fait tangible de la transformation du bleu en chromogène en trois heures dans l’ascite, in vivo, et nous parait impliquer plutôt un rôle actif de la séreuse périlonéale. De tous ces faits ressort, outre cette première conclusion de l’activité du péritoine dans la transformation du bleu, une autre conséquence : la résorption du bleu par la séreuse péritonéale au cours de l’ascile cirrhotique. Ce fait n'a rien qui doive nous surprendre, étant donné ce que l'on 24 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE sait du rôle absorbant très actif du péritoine. Rien d'étonnant non plus à ce que ce pouvoir absorbant soit conservé au cours de la cirrhose, puisque les altérations de la séreuse péritonéale sont, dans cette maladie, minimes, et au moins secondaires. L’un de nous a montré avec Villaret en effet que la formule cytologique des ascites cirrhotiques est, au moins au début, lors d'une première ponclion, caractérisée par la pré- sence de placards endothéliaux, c’est-à-dire mécanique. Est-il permis par l'absorption du bleu, de conclure à la résorption constante de l’ascite? On ne peut évidemment affirmer un tel fait, mais il y a lieu de le présumer. Le fait d’injecter une substance étrangère dans l’ascite en supposant que celle-ci soit stagnante, augmenterait plutôt la tension osmotique, et provoquerait une nouvelle transsudation, comme dans l'expérience d’Achard et Paisseau. Or, nous constatons malgré tout l'exode de la substance étrangère (bleu ou salicylate). INDICE OPSONIQUE ET VALEUR PHAGOCYTAIRE DANS LA LEUCÉMIE AIGUE, par M. Parvu et G. Foy. Dans une note antérieure(1), l’un de nous, en étudiant comparative- ment l'indice opsonique et le pouvoir phagocytaire des globules blancs dans la leucémie myélogène, a constaté qu'une grande partie des poly- nucléaires du sang des malades subissait de sérieuses modifications dans leurs propriétés vitales. Ces polynucléaires perdent en effet l'habitude de phagocyter quel que soit le pouvoir opsonisant du sérum avec lequel ils ont été probablement mis en contact et cela dans une proportion très notable, puisque 51 p. 100 et 31 p. 100 seulement de ces polynucléaires phagocytent encore, suivant qu'ils se trouvent en présence de sérum normal ou de sérum du malade. Il a été constaté également que le sérum du sang de la leucémie myélogène a un pouvoir opsonisant très abaissé, d’où parallélisme complet entre valeur phagocytaire et indice opsonique. La comparaison entre ces deux éléments doit d'ailleurs toujours être faite pour aboutir à un résultat de quelque valeur en matières d’opsonines. Dans une deuxième note(2), l’un de nous a également étudié avec Laubry, l'index opsonique et la valeur phagocytaire dans les anémies pernicieuses, tant plastique qu’aplastique. Nous nous sommes trouvés récemment en présence d'une formule hématologique toute spéciale — impossible à reproduire dans le labora:- (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 21 novembre 1908. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie, 26 juin 1909. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 215 toire. Nous voulons parler de la formule sanguine de la leucémie aiguë. Cette affection est caractérisée par un bouleversement complet de l'équilibre leucocytaire. L'élément prédominant (et de beaucoup, 80 p. 100) est représenté par un gros mononucléaire à protoplasma basophile non granuleux, reconnu du fait de ses propriétés tinctoriales comme un élément blanc extrêmement jeune, une cellule primordiale. . Les polynucléaires y sont très peu nombreux et tombent au chiffre de 14, 10 et même 6 p. 100. Nous avons eu l’occasion d'observer dans le service de notre maître le D' Vaquez deux cas de leucémie aiguë. Le sang de nos deux malades contenait relativement peu de globules blanes : 40.000 et 6.000. Dans chacune de nos deux observations, les gros mononucléaires atteignaient le chiffre de 80 et 88 p. 100. Les polynucléaires étaient tombés à 14, 10, 6 p. 100. | Devant celte formule sanguine toute spéciale, il nous a paru intéres- sant d'étudier les propriétés totales de ses éléments et le pouvoir opso- nisant du sérum. Tout d’abord, nous avons été frappés par ce fait curieux et extrême- ment net, que seuls les polynucléaires étaient capables de phagocyter et qu'aucun des gros mononucléaires sinombreux ne réagissaient vis-à-vis des microbes en présence. Nous avons ensuite reproduit les expériences failes précédemment pour la leucémie myélogène et les anémies pernicieuses. Exp. I. — Leucocytes normaux mis en présence de sérum malade et d’une émulsion de bacilles typhiques (provenant d’une culture dont la virulence était déterminée) : Obs. I. — Indice — 0,9. Obs. II. — Indice — 1,1. Exp. II. — Leucocytes normaux mis en présence de sérum normal et de bacilles typhiques : Obs. I. — Indice — 2. Obs. II. — Indice — 2,2. Exp. II. — Leucocytes du malade mis en présence de sérum du malade et de bacilles typhiques : Obs. I. — Indice — 1,3. Obs. IT. — Indice — 0,9. Exp. IV. — Leucocyies du malade mis en présence de sérum normal et de bacilies typhiques : Obs. I. — Indice — 3,5. Obs. II. — Indice — 4. Il ressort de ces différentes expériences plusieurs observations qui semblent très particulières à la leucémie aiguë. 1° Les polynucléaires seuls restent doués de leur pouvoir phagocy- taire normal. Jamais nous n'avons vu un de ces gros mononucléaires formant l'immense majorité des leucocytes, englober un élément microbien. Il y a ici une différence lrès nette entre ces gros éléments . jeunes et les mononucléaires du sang normal ou même ceux de la leu- cémie myélogène. | Nous avons remarqué également que le pouvoir phagocytaire de ces | polynucléaires était capable de s’exagérer si nous les metlions en pré- sence d’un sérum normal (Exp. IV). 2° L'indice opsonique est très abaissé; ce qui peut s'expliquer par 246 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RON TRUE D RE DE AC qe Ut l'absence d'alexine. C’est ce que nous avons pu meltre en évidence par des expériences complémentaires. Cet abaissement de l'indice opso- nique est d’ailleurs un caractère commun à la leucémie aiguë, à la leu- cémie myélogène et à d’autres états anémiques. Nous avons cru également inléressant de mesurer [a valeur phagocy- taire dans nos deux observations et pour cela, nous avons numéré les microbes phagocytés par 100 leucocytes : OL PoucMiD0MeucocyteSsMOrNaAU ER EEE UD PAPE PourMO00Meucocviestdubnala dE PNR EE 0 ( Pour 100 leucocytes normaux . . . . . . . . . . 350 OMR | Pour 100 leucocytes de la malade. , : . . . . . . 540 Ce qui montre nettement que la valeur phagocytaire est très sensible- ment augmentée dans nos deux cas de leucémie aiguë, et cette augmen- tation semble être due à un phénomène de suppléance que présente le très petit nombre (14 et 10 p. 100) de polynucléaires les plus résistants à notre sens, circulant dans le sang de nos malades, alors que la très grosse majorité (80 p. 100) des éléments blancs constituée par les gros mononucléaires reste absolument inactive. De cette différence d'activité entre les éléments blancs de la leucémie aiguë et ceux de la leucémie myélogène, il ne faut pas conclure à une opposition complète. Nous avons vu, en effet, les myélocytes de la leu- cémie chronique être capables de phagocyter alors que les cellules pri- mordiales de la leucémie aiguë restent complètement insensibles. Il nous semble que ce pouvoir phagocylaire n'appartient et ne peut appar- tenir qu'à un élément déjà assez âgé comme le myélocyte, alors qu'un élément très jeune comme la cellule primordiale de la leucémie aiguë en est absolument dépourvu. (Travail du labor. et du service de M. Vaquez à l'hôp. Saint-Antoine) RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE DES MUSCLES, par L. BABONNEIX. On sait que l’une des fonctions principales des glandes para- thyroïdes consiste à régler l’excitabilité électrique. Toutes les fois, en effet, que l’on pratique une ablation suffisamment complète de ces organes, l’excitabilité électrique s'accroît, et l’on peut, par exemple, à la fermeture du courant négatif, obtenir des contractions à 1/4 de mil- liampère, alors que, normalement, il fallait, pour les produire, une intensité minima de 4 milliampères. Toutefois, certains faits, tant cliniques qu'expérimentaux, et sur les- quels nous reviendrons, donnent à penser que d’autres organes que les SÉANCE DU 12 FÉVRIER 217 parathyroïdes interviennent dans le déterminisme de cette excitabilité. Sans parler des lissus nerveux et musculaire, il était logique de faire jouer un rôle à certaines glandes à sécrétion interne, plus ou moins voisines, comme structure, des parathyroïdes. Nous avons donc cherché à voir si l’ablation du thymus est susceptible d'accroître, comme on l’a dit, l’excitabilité électrique. Mais cette opération est loin d'être aisée, et, à moins d'enlever, chez les animaux expérimentés, la première pièce du sternum, il est presque impossible d’être certain qu'on a complète- ment enlevé le thymus. De plus, on sait, comme l’ont montré MM. Har- vier et Morel, que chez certains animaux, le thymus contient des para- thyroïdes aberrantes ; pour arriver à quelque certitude, il faudrait donc, lorsque, consécutivement à l'ablation du thymus, on constate dé l'hyperexcitabilité électrique, faire l'examen histologique en coupes sériées de l'organe enlevé. Nous avons, en collaboration avec M. Morel, entrepris ces recherches, mais elles sont loin d'être terminées. Aujour- d’hui, nous nous proposons d'indiquer les résultats que donne, au point de vue spécial qui nous occupe, l'ablation de la rate. Le lapin adulte 13 A est examiné le 8 décembre 1909. Ses réactions élec- triques, recherchées au membre inférieur, avec le matériel courant (boîte de piles de Gaiffe, clef de Courtade, milliampèremètre apériodique), donnent : NFC 3; PFC 4; POC6; NOC 6 M. Morel lui enlève Ja rate le même jour. Immédiatement après, les réac- tions électriques sont: NEC 3; PFC 4; POC 5; NOC 6. Celles des jours sui- vants sont indiquées dans le tableau ci- “dessous : NEC PEC POC NOCG Le 10, immédiatement après. . 2 2 5 6 Le Ni: 4 RNA AM MArLE EE Se D ) il LE 00) NRA ETAUMEERTSRENTT AE 1 4/2 1 1/2 5 6 PR nie. How die 12 2 4/2 2 1/2 8 5 8 NE IT PROS MER 1 1 1/2 ä % ILE OPEN ORNE SUR SRE EE) 4 G) 5) Be banvier 19101 1220 2 2 UE PRIVE) » 21/2 Le 16 ON ONE 3/4 2 1/2 3 1 Le 15 (la plaie est infectée) . . 1 3 1/2 6) 8 Lapin adulte À 5. Il est opéré dans les mêmes conditions, le 5 janvier 1910 Avant l'opération, on trouve : NFC PFC POG NOCG Après : — —- ai mr Le en eedIOND, MOOEMEN MEN 3 4 T 8 ER A M LT 2 3 ; 1/2 5 1/2 Wie 12(suppuration) . 4 - : . : 1 3 6 6 LS AE ENS PRET ER RCE PRESS RP EICFERS 3 3) 41102 1 1,8 | Lapins 2avantin Le Mie 3 4 9 8 .Ablation de la rate le 12 janvier 1940. LE TÉTER AIDERNENEN D 1 3/4 3 02) 510 5 1/2 RO RE Re AREA Lis 3 Se 8 AA 248 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lapin 2 À. Il est opéré dans les mêmes conditions le 8 décembre 1909. RÉACTIONS NFC PFC POCG NOC électriques. — = — — . ADO EE SEE PRO NEC ER RE CRT EEE 3 3 6) 5 1/5 Immédiatement après Less tele LME 3 7 1 7 He T0 PERS ANNE ST ER 1 3/4 3 4 4 1/4 De IPE MARSNET RPENERSMRU 3 ) 6 4 Re ES ASE REME N REENE 2 1/2 3 Gi) 7 9 À meurt le 17 décembre 1909. Le lapin À 14 est opéré le 5 janvier 1910. Ses réactions électriques sont : Avani : 3 : 3 9 9 Après : Le 7 janvier 1910 (diarrhée) . . 1 1/4 3 5 5 Le 9 (plus de diarrhée). . . . . 2 2.4/2 6 0) PeMar'Suppuration) "APE NOT 3 6 6 Dev ed) EM RTE RS 1e 3 5 8 Mesa he Nen AR UE CUS 2 1/2 7 5 4/2 Le lapin #3 à, avant l'opération, les réactions suivantes : 2 3 6 1/2 5 1/2 On lui enlève la rate le 12 janvier 1910. Le 13 janvier 1910, il est bien; ses réactions sont : 1 1/2 3 2 1/2 Dé db ue CPAS ARR 1 1/2 SE MR 7,8 = Si l’on tient compte des modifications passagères que peuvent appor- ter, aux réactions électriques, les troubles digestifs (diarrhée), l’infec- tion, et aussi, quels qu’aient été nos soins, les variations dans le régime alimentaire (pain, son, carottes), on voit que l'ablation de la rate ne paraît pas accroître l'excilabilité musculaire d'une façon aussi nette et aussi prolongée que l’ablation des parathyroïdes. LES ONCHOCERQUES, NÉMATODES PARASITES DU TISSU CONJONCTIF, par A. RAILLIET et A. Henry. En 1841, Diesing créait le genre Onchocerca pour un Nématode décou- vért par le D' Bleiweis, répétiteur à l’Institut vétérinaire de Vienne, dans la paroi de l'artère collatérale du canon et dans le ligament suspen- seur du boulet d’un Cheval. Mais les caractères qu'il attribuait à ce genre étaient en grande partie inexacts, de sorte que la plupart des PRE Ne SÉANCE DU 12 FÉVRIER 249 auteurs ratlachèrent le parasite en question soit, avec Creplin, au genre lilaria, soit, avec Ercolani, au genre Spiroptera. A la vérité, l’'Onchocerca reliculata Diesing est du type filaria Müller bien plutôt que du type Spirura É. Blanch., mais il offre certaines particularités d'organisation d'autant plus significatives qu'elles lui sont communes avec un certain nombre d’autres espèces. Aussi nous paraît-il indiqué de rétablir le genre de Diesing, ce rétablissement n'eût-il d'autre avantage que de marquer les affinités très étroites de ces espèces. Comme nous l'avons fait pour les 7 helazia, nous ne donnerons ici que les caractères génériques et spécifiques essentiels. Genre Onchocerca Diesing, 1841. — Syn. : Oncocerca Creplin, 1846; Filaria el Spiroptera Auct., pro parte. — #ilariidæ à cuticule épaisse, striée en travers et renforcée à l'extérieur par des épaississements spi- roïdes (bagues) souvent interrompus au niveau des champs latéraux. Chez le mâle, il y a d'ordinaire une bague pour chaque strie de la cuticule : chez les femelles, ces ornements s’espacent davantage, laissant entre eux des intervalles qui correspondent à 2, 3 ou 4 stries, suivant une règle qui semble constante pour chaque espèce. Papilles caudales du mâle souvent asymétriques, mais comprenant toujours un groupe de quatre papilles qui flanquent le cloaque de chaque côté (papilles paranales). | Pour simplifier l'exposé de la répar- tition des papilles caudales dans les différentes espèces, nous aurons recours à une formule dont les chiffres indiquent successivement à droite (D), puis à gauche (G) : 4° les papilles placées en avant du groupe paranal ; 2° le groupe paranal ; 3° les papilles situées vers le milieu de l'intervalle qui sépare le cloaque de la pointe caudale ; 4° celles qui avoisinent l'extrémité de la queue.] Deux spicules inégaux terminés, le plus grand en pointe, le plus court en massue à crochet latéral rétrograde. Femelles très longues, à corps en général étroitement spiralé, à queue obtuse, à vulve située à peu de distance de l’extrémité antérieure. Deux branches utérines. Vivipares. Habitat : les tissus de substance conjonctive (élastique, fibreux, con- Jonctif sous-cutané ou intramusculaire) des Mammifères. Espèce type : Onchocerca reticulata Diesing, 1841. I. Onchocerca reticulata Diesing, 1841. — Syn. : Zrichina reticulata Equi Caballi Dies., 1841; Filaria reticulata Creplin, 1846; Spiroptera cincinnata Ercolani, 1866 ; Fil. cincinnata Zürn, 1872, pro parte; Spi- roptera reliculata Raïll., 1885, pro parte. — Müle long de 27 centi- mètres, épais d'environ 150. Papilles caudales disposées suivant la formule D : 2-4-0-1; G :3-4-2-1; grand spicule long de 200 à 260 &, court spicule de 100 à 120 u. — Femelle de longueur totale inconnue [le plus grand fragment obtenu par Billet et Fayet mesurait 56 centi- 250 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mètres, de sorte que ces auteurs pensent que l’exemplaire pouvait atteindre uue longueur totale de 60 à 70 centimètres au moins. Cette longueur peut même être dépassée, car nous avons recueilli, dans le tissu conjonclif sous-cutané d’un membre antérieur chez un Cheval, une femelle en plusieurs fragments qui, rapprochés bout à bout, donnaient un total de 75 centimètres, et il nous manquait les extrémités!|; épais- seur moyenne 300 u. Stries de la cuticule bifurquées au niveau des lignes latérales, les extrémités de ces branches s'engrenant les unes dans les autres de façon à donner un aspect réticulé caractéristique ; on observe une bague pour chacune de ces stries. OEsophage long de 3 millim. 5. Vulve à 400-580 y de l'extrémité céphalique. — Ligament suspenseur du boulet, tendons fléchisseurs du pied, parois des vais- seaux depuis Le sabot jusqu’à l’avant-bras, Lissu conjonctif sous-cutané de la région des tendons, chez le Cheval. | IL. Onchocerca cervicalis n. sp. — Syn. : Filaria reliculala Zürn, 1879, pro parle; Spiroptera reliculata Raïll., 1885, pro parle. — Mâle de lon- gueur indéterminée ; épaisseur moyenne 175 à 200 . OEsophage long de 2 millim. 3 à 2 millim. 4. Formule des papilles caudales, D et G : 1-1-2-2. Spicules longs respectivement de 330 à 350 w et de 100 à 420 y. — femelle de longueur totale également indéterminée ; épaisseur moyenne 400 &. Cuticule à bagues très faibles n’apparaissant souvent que comme de petites crêtes finement ondulées et très obliques; une bague pour 3 à 4 stries. OEsophage long de 2 millim. 4. Vulve à 375-410 & de la bouche. — Ligament cervical du Cheval; très commun à Alfort. C’est cette espèce que représentent les figures de Railliet (7raité de zoologie médicale et agricole, 1893, fig. 376-380). IE. Onchocerta armillata Raïll. et Henry, 1909. — Male long de 88 mill. 7, sur une épaisseur de 190%. Formule papillaire?... Grand spicule long de 195 &; petit spicule long de 126 w (Lingard). — #emelle de longueur inconnue, d’une épaisseur moyenne de 400-450 . Cuticule à bagues fortement ondulées; une bague toutes les 3 à 4 stries. Vulve à 1.150-1.300 y de la bouche. — Face interne de la lunique moyenne de l'aorte du Bœuf, du Zébu et du Buffle, dans l'Inde (Lingard), et à Sumatra (A. Vryburg). IV. Onchocerca fasciata n. Sp. — Femelle seule connue par des frag- ments sans extrémités. Épaisseur 400-475 uw. Cuticule à bagues fai- blement ondulées et se répétant toutes les 3 à 4 slries. — Ces frag- ments proviennent d'un nodule extrait du tissu conjonctif sous-cutané de la tête d'un Dromadaire, dans le Punjab (A.-S. Leese). V. Onchocerca voloulus (Leuckart, 1893). — Syn. : Filaria volvulus Leuck, 1893. — Mäle long de 20 à 45 millimètres sur une épaisseur de 150 à 200 y. Papilles caudales selon la formule D : 0-4-0-2 ; G : 0-4-1-2. Grand spicule long de 166 à 230 pu, court spicule long de 80 à 82m. — emelle de longueur totale inconnue (par juxtaposition de fragments, SÉANCE DU 12 FÉVRIER 951 Leuckart a obtenu la longueur de 60 à 70 centimètres); diamètre de 500 à 350 y. Vulve à 550-760 y de l’extrémité antérieure. — Nodules fibreux sous-cutanés de l'Homme, Afrique occidentale. Notre examen a porté sur des exemplaires recueillis à Kayes (Soudan) chez un indigène, par le D’ Antoine, et communiqués par M. le professeur Laveran. À côté de ces formes, dont nous avons pu faire nous-mêmes l'étude, nous croyons devoir signaler celles qui, en raison à la fois de l’habitat et des caractères assignés par les auteurs, nous semblent susceptibles de rentrer dans le même genre, ou tout au moins dans quelque groupe voisin. Filaria lienalis Stiles, 1892. — Dans la capsule de la rate du Bœuf, aux États-Unis (SmitK, Cooper Curtice). — A. Park, Barnad, Cleland ont également signalé chez le Bœuf, en Australie, la présence de nodules vermineux attribués au Spiroptera reliculata. Park a fait remarquer que ces nodules ont un siège très varié, mais toujours en connexion avec le système lymphatique. De Does a observé de semblables nodules sous les muscles pectoraux et le grand droit de l'abdomen, chez des Bœufs nés à Java. Filaria flexuosa Wedl, 1856 (Onchocerca flexuosa Raïll. et Henry, 1909). Sous la peau du Cerf d'Europe (Cervus elaphus), en Allemagne. Filaria Websleri Cobbold, 1879. — Ligaments capsulaires du genou du Macropus giganteus, en Australie (Webster, Fletcher, Bennett, etc.). Filaria capræ Linstow, 1883. — Muscles de la langue d’une chèvre, dans le Turkestan (Fedtshenko). Spiroplera spiralis Molin, 1860. — Sous les tendons des doigts posté- rieurs des Pradypus didactylus et cuculliger, au Brésil (Natterer). Il convient encore de constater qu'il existe, chez les Oiseaux brési- liens, lout un groupe de Filarridæ voisin du précédent, et dont l'habitat est analogue. Les représentants de ce genre, pour lequel nous propo- sons le nom de Pelecilus, avec l'espèce type Spiroptera helicina Molin, 1860, ont la bouche privée de lèvres et de vestibule, la queue des mâles très mousse, comme coupée à la hache, avec des ailes larges et deux spicules très courts, presque égaux (Drasche), la vulve voisine de la bouche. Les espèces ci-après se rencontrent entre les tendons des phalanges, soit libres, soit enfermées dans des nodules : P. helicinus (Molin, 1860), chez de nombreux Oiseaux; P. serpentulus (Dies., 1851), chez des Rapaces et Préhenseurs; P. circularis (Mol., 1860), chez des Rapaces, Préhenseurs et Passereaux; 2. tercostatus (Mol., 1860), chez des Préhenseurs; P. quadripapillosus (Mol., 1860), chez Ajaja ajaja. 19 on 19 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE ACTION DE LA CRÉPITINE SUR LA COAGULABILITÉ DU SANG. NOGIVITÉ COMPARÉE SUIVANT LA VOIE D INTRODUCTION, par M. Doyon. M. le professeur Richet a bien voulu m'envoyer de la crépitine. J'ai constaté les effets suivants (1) : La crépiline n'exerce in vitro aucune action sur la coagulabilité du sang. En injection intra-veineuse, elle détermine chez le chien l’incoagu- labilité. L'action du poison est plus marquée et plus persistante si la crépitine est injectée dans une veine mésaraïque que si elle est injectée dans une veine de la circulalion générale (saphène). Le sang rendu incoagulable par l'injection intra-veineuse de crépitine empêche on vitro le sang normal de coaguler. D'une manière générale, la crépiline est plus nocive lorsqu'elle pénètre par la veine porte, que lorsqu'elle pénètre par une veine de la circulation générale (saphène). Dans le premier cas, la mort survient plus rapidement, et à l’autopsie on constate une entérite hémorragique très accusée. ExPÉRIENCES : a) Chien de 11 kilogr. 5. Injection à 3 h. 54 dans une mesa- raique de 0 gr. 23 (0 gr. 02 par kilogr.) de crépitine dissoute dans 10 centi- mètres cubes d’eau salée à 9 p. 1000. — Prises de sang carotidien à 4 h. 4, & h. 20, 5h. 9, 5 h. 30. Toutes les prises sont encore liquides le lendemain malin. Dans tous les échantillons recueillis après l'injection, le sang est de couleur très sombre; les globules et le plasma se séparent spontanément et très rapidement; on ne constate pas de laquage. Peu après l'injection, la narcose est devenue très profonde et a persisté jusqu’à la mort, survenue à 5 h. 37. — A l'autopsie, l'intestin, principalement le duodénum, présentait de l’entérite hémorragique. — Le sang normal de ce chien coagulait en quatre minutes. Dix centimètres cubes de ce sang mélangé à 5 centimètres cubes d’eau salée renfermant en solution 0 gr. 25 de crépitine ont coagulé en quatre minutes. b) Chien de 14 kilogr. 5. Injection à 3 h. 59, dans une saphène, de 0 gr. 29 (O gr. 02 par kilogr.) de crépitine dissoute dans 10 centimètres cubes d’eau salée à 9 p. 1000. — Prises de sang carotidien à 4 h.9, 4 h. 20, 5 h. 9, 5 h. 30, 6 h. 35. Toutes sont encore liquides à 6 h. 45; elles sont trouvées coagulées le lendemain matin ; à aucun moment l'animal n’a présenté de narcose. Il est tué à 6 h. 35. A l’autopsie, rien à l'intestin. — Le sang du chien prélevé avant l'injection coagulait en quinze minutes. Dix centimètres cubes de ce sang (1) Un certain nombre de ces expériences ont été faites avec l’aide de M. Gautier. SÉANCE DU Â2 FÉVRIER 9253 additionnés in vitro de 5 centimètres cubes d’eau renfermant en solution 0 gr. 25 de crépitine ont coagulé en quatorze minules. c) Chien de 7 kilogrammes. À 2 h. 50, injection de 0,07 de crépitine dans une mésaraique. Narcose immédiate. Du sang carotidien recueilli quelques minutes après l'injection, est incoagulable. À 3 h, 40, on sacrifie le chien. Le sang recueilli à ce moment par une carotide est incoagulable; additionné de 1 et de 2 volumes de sang normal provenant d’un autre chien, il empêche ce sang de coaguler. Le lendemain, tous les échantillons sont encore coulants, mais ils commencent à coaguler. di Chien de 8 kilogrammes. À 3 h. 5, injection de 0,08 de crépitine dans une saphène. Du sang carotidien, recueilli quelques instants après, est incoagulable; cependant, il se forme très rapidement un petit anneau de fibrine à la partie supérieure de l'échantillon. A 3 h.30, on recueille un second échantillon de sang carotidien; ce sang coagule en cinq à dix minutes. Pas de narcose. e) À la dose de 0,005 par kilogramme, la crépitine provoque des effets peu accusés et très passagers; la coagulation est simplement retardée. L’injection dans le cholédoque est plus active que l'injection dans une saphène. — Injectée à la dose de 0,001 par kilogramme, la crépiline est sans effet sur la coagulabilité du sang. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) COMPARAISON ENTRE LES RÉACTIONS DES ACTINIES DE LA MÉDITERRANÉE ET CELLES DE LA MANCHE, par G£ORGES Bou. Antérieurement, j'ai fait de nombreuses observations sur les rythmes vitaux des actinies soumises au balancement de la marée; j'ai toujours constaté un rythme nycthéméral, plus ou moins perturbé, en rapport avec les variations de l’éclairement (jour et nuit) (1). Il était intéressant d'étudier les mêmes actinies dans des localités où le phénomène de la marée ne se fait pas sentir. J'ai été ainsi amené à comparer les Aclinia equina des rochers de Banyuls (Méditerranée) à celles des flaques d’eau de la plage d'Yport (Manche). À. Rochers de la Méditerranée. — Près du laboratoire de Banyuls, j'ai observé lous les jours pendant un mois (septembre 1909), à diverses (4) Voir en particulier : Les rythmes vitaux chez les actinies, Association française pour l'avancement des sciences, Congrès 1908, p. 613-19. 254 SOCIËTE DE BIOLOGIE heures du jour et de la nuit, des centaines d'Actfinia equina, fixées sur les rochers, presque à fleur d'eau. Ces animaux restaient constamment sous une mince couche d’eau, dont la température et la composition chimique subissaient lentement des variations périodiques assez faibles en relation avec les variations de l’éclairement (jour et nuit). La baisse du jour se produisait très rapidement, entre six et sept heures du soir, mais ce n’est que plus tard et très lentement que s’abais- saient la lempéralure et le taux d'oxygénation de l’eau qui venait battre la côte. Il faisait déjà nuit, et le thermomètre n'avait pas encore bougé ; à neuf-dix heures, la colonne n’avait baissé que de un demi à un degré. De ce fait, la teneur en oxygène de cette eau constamment agitée aurait dû augmenter un peu, mais en réalité, c'était le contraire, pour les raisons indiquées par M. Legendre dans ses récents travaux. Les réactions des actinies se sont montrées extrêmement constantes. Sur des centaines d'individus observés, tous (1) restaient fermés ou à peine entr ouverts toute la durée du jour pour s'épanouir magnifique- ment dès le crépuscule, alors que l’éclairement seul avait varié et que la température el l’état chimique de l’eau restaient les mêmes. Même fait s'observait dans les grands bacs à eau courante de l'aquarium, toute autre condition de milieu que l’éclairement restant invariable. Dès l'aurore, au contraire, les actinies se fermaient. Les Actiniu equina de Banyuls semblaient donc présenter un rythme nycthéméral des plus nets : fermeture le jour, épanouissement Ia nuit. Quand un être vivant est le siège d'un phénomène périodique, il est intéressant de se demander si la périodicité est sous la dépendance des seuls facteurs actuels, ou bien si elle correspond à une habitude acquise et peut continuer à se manifester dans un milieu extérieur constant. J'ai donc placé mes actinies dans une obscurilé continue, et j'ai conslaté que, du moins les premiers jours, le rythme persistait; le soir, elles s'épanouissaient à la même heure que les actinies témoins, bien qu'il ne se soit produit aucune variation du milieu extérieur; le matin, au contraire, elles se fermaient. Si les actinies étaient placées dans une faible masse d’eau non renouvelée, l’altération de l’eau finissait, au bout d'un jour ou deux, par entraîner de légères altérations du rythme (durée totale de l'épa- nouissement plus prolongée). Malgré la périodicité acquise, les actinies de Banyuls se sont toujours montrées sensibles aux variations brusques d’éclairement. Le soir, quand elles étaient épanouies, il suffisait d'approcher une bougie de l’aquarium pour qu'elles se ferment presque immédiatement. (1) Deux individus qui se trouvaient dans de petites flaques où l’eau arrivait par intermittences seuls faisaient exception. 1 | bete” ln La hd LE 7 1 Éd Le PES SÉANCE DU Â12 FÉVRIER 9355 L'expérience, très frappante, peut être répétée aisément et est faite pour convaincre ceux qui jusqu'ici ont nié que les Acfinia puissent être sensibles à la lumière. Dans l’eau de la Méditerranée, cette sensibilité est plus prononcée encore qu'ailleurs. Le matin, il suffit de même de placer les actinies sous un voile noir pour qu'elles s’entr'ouvrent momentanément. Ici, comme dans bien des cas, il y a lieu de tenir compte à la fois des causes acluelles et des habitudes acquises. B. flaques d’eau des plages de Normandie. — Quand la mer aban- donne la plage d’Yport, on peut aisément circuler parmi une multitude de cuvettes creusées dans les dalles calcaires et qui restent pleines d’eau et sur les parois desquelles sont fixées de très nombreuses Actinia equina. Je les ai observées pendant une quinzaine, en avril 1909. Au moment de l’émersion de la cuvette, à la lumière du jour, les actinies étaient toujours fermées ou à peine entr’ouvertes; dans la suite, elles restaient fermées ou bien s'épanouissaient complètement, suivant la situation de la cuvette et son contenu, et d’un jour à l’autre. Au point de vue de la température et de la composition chimique, l'eau de ces cuvettes contrastait avec celle de la Méditerranée; elle subissait des variations brusques et des plus irrégulières dépendant de multiples circonstances du milieu extérieur, parce que deux fois par jour, à des heures qui différaient d'un jour à l’autre, elle s’isolait de la masse totale; après l'isolement, elle se suroxygénait ou se désoxygénait suivant l'intensité de l’éclairement et la proportion des algues par rapport aux animaux..., elle se sursalait ou se dessalait suivant l’état de l'atmosphère. ; dans toutes ces variations, rien de fixe, rien qu'on puisse prévoir à l'avance. Le seul rythme possible, le rythme nycthéméral, se trouvait ainsi perturbé de diverses façons, et les actinies réagissaient surtout vis-à-vis des conditions actuelles. Dans les flaques bien éclairées, toutes saturées d'oxygène, elles restaient fermées ; à l'ombre, dans l’eau qui s’appau- vrissait en ce gaz, elles s’épanouissaient. En résumé, quand les perturbations provoquées par les oscillations de la marée sont éliminées, toutes les Acfinia equina sans exception présentent un rythme nycthéméral des plus marqués. Celui-ci s’observe d'une facon très nelte dans la Méditerranée, où ces actinies sont d’une excessive sensibilité aux variations d’éclairement. Le rythme persisle même pendant un certain temps lorsque l’éclairement reste uniforme (obscurité continue). Ainsi, le rythme nycthéméral des actinies serait déterminé indiscuta- blement par le facteur lumière. Les variations chimiques de l’eau ne font que le perturber, et en particulier la désoxygénation, loin de provoquer la fermeture de l’actinie, s'accompagne le plus souvent d'un épanouis- sement de l’animal. Lil SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE [a O6 en] ACTION EMPÉCHANTE DES RAYONS X SUR LA PRODUCTION DE NITRITES AUX DÉPENS DU SOUS-NITRATE DE BISMUTH, EN PRÉSENCE DE MATIÈRES FÉCALES, par L. Marre et O: TAILLANDIER. ! Divers auteurs ont signalé depuis 1906 une série importante d'acci- dents, graves ou mortels, survenus après ingestion de sous-nitrate de bismuth à haute dose. Quelques-uns — et parmi eux Lewin — ont attribué ces accidents au bismuth lui-même. La plupart ont, au contraire, incriminé les nitrites formés aux dépens du sous-nitrate. Ils pensent que les accidents sont provoqués uniquement par l'emploi de très fortes doses de sel, celles précisément qui sont usitées en radioscopie. M. Brauer se demanda cependant si la formation de nitrites aux dépens du sous-nitrate n'était pas due à l'influence des rayons X. C'est celte hypothèse qu'il nous a paru intéressant de vérifier. Dans ce but, nous avons effectué le mélange intime d’une même quantité de sous-nitrate de bismuth avec différents produits : eau, suc gastrique de chien (gastérine de Frémont), sucs gastriques humains variés, liquides gas- triques de stase avec acides de fermentations, matières fécales diverses d’adul- tes et de nourrissons. Chacun de ces mélanges était divisé en deux portions dont l'une était placée immédiatement à l’étuve à 37 degrés, tandis que l’autre élait au préalable exposée aux rayons X, à une distance donnée, pendant un temps variable. Les nitrites étaient ensuite recherchés dans les deux portions par les réactifs classiques (Griess, Denigès, antipyrine). Voici les résultats que nous avons obtenus : A. — Seuls les mélanges de sous-nitrate de bismuth avec les divers échan- tillons de matières fécales ont présenté les réactions des nitrites, mais avec une intensité variable selon les conditions de l'expérience. 1° Mélange non exposé aux rayons X : les nitrites ne sont pas encore déce- lables au bout de six heures ; ils le sont nettement au bout de dix-huit heures, et la réaction devient de plus en plus nette jusqu’à la fin du troisième jour (moment où cesse l'expérience). 20 Mélange exposé pendant cinq minutes aux rayons X (4 H) : mêmes résul- tats. 3° Mélange exposé pendant vingt minutes aux rayons X (4 H) : les nitrites ne sont pas encore décelables au bout de trente heure, la réaction est à peine positive au bout de quarante-quatre heures, elle.est franchement positive au bout de trois jours. 4° Toutes choses égales d'ailleurs, les réactions des nitrites ont été plus marquées avec les matières fécales des nourrissons qu'avecles matières fécales d'adultes. ns 'nrté” d t à li ait LPS PATES NET Pr + 101 3 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 257 B. — Pendant toute la durée des expériences, un échantillon des matières fécales employées était abandonné à l’étuve à 37 degrés : il n’a jamais donné la réaction des nitrites. De ces faits, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : 1° Zn vitro, en présence de matières fécales, il se forme toujours des nitrites aux dépens du sous-nitrate de bismuth. 2° La production des nitrites, loin d’être favorisée par l’exposition du . mélange aux rayons X, est au contraire fortement entravée, et cela d’au- tant plus que l’exposition a été plus prolongée. Cette production est à la fois plus tardive et plus restreinte. Ainsi, en ajoutant à > centimètres cubes de réactif de Griess 5 gouttes du filtrat d’un mélange fèces-sous-nitrate de bismuth non exposé aux rayons, nous avons obtenu une coloration jaune clair. Pour obtenir la même colo- ration avec le même mélange exposé vingt minutes aux rayons X, il nous a fallu ajouter 5 centimètres cubes du fillrat, soit environ vingt fois plus. Ces conclusions concordent avec les résultats obtenus par Bühme qui attribue aux microbes intestinaux, et en particulier au coli-bacille, le rôle principal dans la formation de nitrites aux dépens du sous-nitrate de bismuth. C'est sur les microbes intestinaux que les rayons X sem- blent, en somme, exercer leur action empêchante. (Travail du laboratoire du D' Albert Mathieu.) INTRADERMORÉACTION ET CUTIRÉACTION AVEC LA SYPUDILINE CHEZ LES SYPHILITIQUES, par J. Nicocas, M. FAvRE et CL. GAUTIER. . Nous guidant sur les réactions cutanées obtenues chez les tubercu- leux par l’inoculation soit intradermique, soit superficielle de tubercu- line suivant les méthodes dites d'intradermoréaction ou de cutiréaction, nous avons recherché si l’on ne pourrait pas répéter pour la syphilis ce qui avait élé fait à ce point de vue pour le diagnostic de la tuberculose. Mais comme on ne peut encore obtenir à l'heure actuelle de cultures du Treponema pallidum de Schaudinn, nous avons dû recourir à un procédé détourné poùr préparer le réactif spécifique à inoculer aux syphilitiques et analogue en son genre à la tuberculine. Nous avons tourné la diffi- culté en préparant un extrait glycériné concentré de foie de fœtus hérédo- syphilitique que la méthode de Levaditi nous avait montré riche en Tréponèmes. C'est à cet extrait que nous avons donné le nom de syphi- line et c'est avec lui que nous avons tenté des intradermoréactions et des cutiréactions chez des syphilitiques. BioLoaiE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIII, 18 958 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les résultats auxquels nous sommes arrivés, pour être encore peu nombreux, nous ont paru cependant suffisamment nets et intéressants pour être rapportés tels quels sans préjuger encore de l'avenir et de la valeur de la méthode. Nous avons essayé les effets de notre syphiline soit par l’intradermo- réaction, soit par la cutiréaction suivant les méthodes indiquées par Mantoux et par von Pirket pour Ja tuberculine chez 12 syphilitiques jusqu’à présent (10 syphilitiques en pleine période secondaire, 2 syphi- litiques tertiaires), tous soumis au traitement mercuriel seul ou au traite- ment hydrargyro-iodique. Trois autres individus, que nous avions toutes raisons de considérer comme non syphilitiques (un psoriasique avec arthropathies, un tuberculeux atteint de lupus exedens très étendu de la face, un sujet atteint d’épithélioma d'une amygdale), ont élé soumis aux mêmes inoculations à titre de témoins. Voici les résultats auxquels nous sommes arrivés : I. Cutiréaction. — La cutiréaction n’a donné que des résultats à peu près nuls dans ces premiers essais. En effet, sur nos 12 syphilitiques nous n'avons obtenu que ? cutiréactions douteuses et 10 négatives. Nous n’abandonnons cependant pas encore l'espoir d'obtenir mieux en modifiant notre lechnique. Il. /ntradermoréaction. -— En revanche, l'intradermo-inoculalion faite avec notre syphiline diluée au tiers dans de l’eau salée à 7 p. 1.000 stérilisée nous a conduits à des résultats extrêmement intéressants et tout à fait dignes de retenir l’attention. En effet, sur nos 12 syphilitiques, nous avons obtenu 7 intradermoréac- tions très posilives (rougeur et infiltration avec véritables nodosités der- miques très nettes), intradermoréactions faibles ou douteuses (rougeur et légère infiltration), 1 intradermoréaction négative. Ces résultats se répartissent de la façon suivante, suivant les carac- tères et l’âge de l'infection syphilitique. Chez les 10 syphilitiques secon- daires, Sintradermoréations très positives, 4 faibles ou douteuses, l négative. Chez les 2 syphilitiques tertiaires, 2 résultats très positifs. III. Témoins. — Chez les trois sujets témoins, l’intradermoréaction et la cutiréaction se sont montrées absolument négatives, sans traces de rougeur ni d'infiltration. Nous n'avons tenu compte que des réactions tardives apparues de la huitième à la quarante-huitième heure et non des réactions érythémato- urticariennes survenant immédiatement après l’inoculation de la syphi- line, pour disparaître au bout de quatre ou cinq heures, réactions pré- coces et passagères que nous ayons observées chez tous nos sujets soit syphilitiques, soit témoins. IV. Conclusions. — Nous sommes donc en droit d'espérer, semble- t-il, si ces résultats se confirment sur une plus grande échelle, qu’il y h * La. rs de dd Es ONE LE Tr SÉANCE DU 12 FÉVRIER 259 aura là une nouvelle méthode de diagnostic clinique de Ja syphilis digne d’être étudiée plus complètement, ce que nous continuons à faire, et susceptible de rendre de réels services. Nous n'’insistons pas sur l'impor- tance de ces faits au point de la pathologie et de la physiologie patholo- gique générales. (Clin. des maladies cutanées et vénériennes de l'Antiquaille de Lyon.) SUR LE PRÉCIPITO-DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE ET LES PROPRIÉTÉS DU SÉRUM DU CHEVAL HYPERIMMUN CONTRE CETTE INFECTION. par H. VALLÉE et G. Finzr. Nous avons établi dans des notes précédentes (1), d'une part, que le sérum des bovins affectés de tuberculose possède la propriété de préci- piter les solutions de tuberculine et, d'autre part, que le sérum du cheval hypervacciné contre la tuberculose jouit de la même propriété à un si baut degré qu'il suffit de mélanger volumes égaux de ce sérum et d’une dilution de tuberculine au dixième pour obtenir d'emblée la formation d'un trouble intense qui se résout aussitôt en un précipité blanchâtre et floconneux. L Nous avons pu constater depuis que le sérum du cheval hypervacciné jouit, non seulement de la propriété de précipiter divers antigènes tuber- culeux (Luberculines, extraits bacillaires), mais qu'il possède aussi un pouvoir précipilant très manifeste à l'égard du sérum des bovidés et des chiens tuberculeux. En mélangeant un volume du sérum d’un sujet tuberculeux à deux volumes de sérum d’un cheval hyperimmun, nous avons obtenu, après séjour des tubes à l’étuve à 38 degrés durant deux heures, la formation d’un trouble homogène qui se condense et forme, peu après l'extraction des tubes de l’étuve, des flocons fins, blanchâtres, restant longtemps en suspension dans le mélange. Nous avons recherché cette réaction sur un total de 72 bovidés. On comptait parmi ces sujets 33 tuberculeux et 39 animaux sains. Tous les sujets tuberculeux ont donné la réaction sus-indiquée ; aucun des individus indemnes ne l’a fournie. L'état de nos animaux a été con- trôlé soit par l’autopsie (50), soit par l'épreuve de la tuberculine (17); chez les autres (5), il s'agissait de tuberculoses expérimentales. La réaction, de même, a été très neltement obtenue, avec le sérum de quatre chiens expérimentalement infectés de tuberculose; trois témoins reconnus indemnes à l’autopsie n’ont donné aucune précipitation. Le sérum des animaux infectés de tuberculose renferme donc un anti- (1) 11 décembre 1909 et 22 janvier 1910. 260 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gène précipitable par les anticorps du sérum de cheval hypervacciné et cette constatation est intéressante à retenir au point de vue du diagnostic. Chez tous nos animaux nous avons éludié parallèlement à la préei- pitation du sérum par le sérum de cheval hyperimmun la méthode de précipito-diagnostice précédemment indiquée par l’un de nous et qui consiste à mettre en présence le sérum du malade et une dilution de tuberculine. Les deux procédés ont donné în fine des indications paral- lèles, également nettes. Ils se complètent mutuellement et méritent d’être utilisés de concert, car l'intensité de la précipitation obtenue avec l’une ou l’autre méthode est en rapport, semble-t-il, avec l'étendue et la gra- vité des lésions offertes-par le malade. Dans le cas de lésions limitées et récentes, le sérum du malade ne précipite que lentement la tuber- culine, mais fournit avec le sérum de cheval hyperimmun une réaction rapide et plus évidente que la première. Lorsque le malade offre des lésions anciennes et étendues, les réactions inverses sont enregistrées. : Les réactions précipitantes offrent donc un très réel intérêt puisque jusqu'ici nous n'avons point enregistré de résultats contradictoires. Elles permettront peut-être d'obtenir d’heureuses indications chez le chien qui répond en général fort mal aux diverses épreuves de la tuberculine. Enfin la mise en œuvre parallèle des deux procédés de précipito- diagnostic sus-indiqués mérite d’être poursuivie au point de vue des indications pronostiques ou thérapeutiques qu’on pourrait en lirer. C’est ainsi que chez des bovidés vaccinés et en parfait état de santé, quoique éprouvés par inoculation intraveineuse de bacilles bovins très virulents, sujets dont les défenses organiques sont parfaites, nous avons constaté que le sérum jouit de la propriété de précipiter nettement les tubercu- lines, tandis qu’il ne renferme point d’anligènes susceptibles d’une pré- cipilation par les anticorps du sérum de cheval hypervacciné. SUR LE SUCRE VIRTUEL DU SANG ET SUR SA PROVENANCE DE L'ALBUMINE (1), par R. LÉPINE et BouLup. Le sucre virtuel n’est pas une réserve indépendante du suere immé- diat. Incessamment, il se transforme en ce dernier, dans le torrent cir- (1) Nous rappelons que nous désignons sous le nom de sucre immédiat ce qu'on entend par le mot sucre du sang (c'est-à-dire le sucre qu'on dose immédiatement par réduction, dans un extrait de sang), et sous le nom de sucre virtuel le sucre qu'on obtient en hydrolysant le caillot préablement épuisé. Voir notre note à la Société de Biologie, 26 juin 1909. Pour la tech- nique de l’hydrolysation du caillot avec l'acide fluorhydrique (méthode de MM. Hugounenc et Morel, voir Journ. de pharm. et de chimie, 15 février 4910. PET ER HS SÉANCE DU 12 FÉVRIER 261 culatoire. Quant à sa provenance, on peut affirmer que dans bien des cas elle est surtout endogène. L'expérience suivante est instructive à cet égard : | Cuien 2793, vieux, très maigre, venu depuis peu de la fourrière et refusant de manger. Le 22, poids : 43 kilogrammes. On fait une saignée de 250 grammes. SUCRE : immédiat, virtuel, total. pour 1000 grammes de sang. SAS OMÉTOMR EN NES EL ÈNe 0 gr. 88 0 gr. 40 1 gr. 28 Quatre heures plus tard, nouvelle saignée de 120 grammes. 1 Same artérielle. see TENTE 1er 080 0er 9200 or 0 L'animal est laissé à l’inanition absolue. Le lendemain 23, on le met une heure dans une étuve humide. La température du rectum à sa sortie est 40°2. La respiration est haletante Deux heures après : temp. rect., 39°4. Le 24, temp. rect., 37°9. L’animal est toujours à l’inanition. Le 95, poids : 11 kil. 300. Temp. rect., 376. L'animal est très faible. On lui fait une petite saignée : SOUS OPÉRANT 1 gr. 70 0 gr. 06 1 gr. 16 Deux heures plus tard, très petite saignée : SARA LENS es CU Ur 2 gr. » (1) je, 0 02 gr, 9 Après cette saignée, l'animal détaché resie étendu sur le flanc, et fait de profondes et rares inspirations. Il paraît près de mourir. Un quart d'heure plus tard, les respirations deviennent plus rares et la mort est imminente. On se hâte de prendre du sang, et on retire avec peine la quantité nécessaire. MADARanIéPIEl à 0e à en de 3 gr. 80 0 gr. 20 4 gr. » Si l’on se bornait à l'examen du sucre immédiat, on n’aurait à noter qu’une hyperglycémie progressive, éventualité qui, comme on sait,-se rencontre après de fortes saignées, et ne présentant ici d'autre particu- larité que d’être plus prononcée que d'habitude. Mais les chiffres du sucre virluel nous font pénétrer le mécanisme de cette hyperglycémie : au début, le sucre virtuel est normal (0 gr. 40). La saignée amenant une réaction, il monte en quatre heures à 0 gr. 92. Puis, l'animal étant épuisé consécutivement, le sucre virtuel, trois jours après, n’est plus qu'à 0 gr. 06, chiffre excessivement bas, et tout à fait anormal. Le sucre immédiat très élevé (1,70) a augmenté à ses dépens. La saignée amène 262 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de nouveau une réaction. Le sucre virtuel remonte; mais c'est un fait d'observation qu'après les fortes saignées le sang est ieApable de main- tenir le sucre à l’état combiné (virtuel). En conséquence, le sucre formé, par réaction, en quantité cast a passé presque tout entier à l’état de sucre immédiat, de sorte qu'au moment de la mort ce dernier est en proportion colossale. Or, ce chien était à l’inanition absolue depuis longtemps (1). Il ne possédait que des traces de glycogène, et très peu de graisse. On ne voit ‘donc guère, dans ce cas, d’autre sources de sucre endogène que l’albu- mine. Voilà l'interprétation qui nous paraît la plus simple de ce cas. On dira peut-être qu'elle est hypothétique. Il est vrai; mais elle est natu- relle, tandis qu'admettre ici l'intermédiaire du glycogène est une sup- position non seulement gratuite, mais invraisemblable. Il est incon- testable que le glycogène fait du sucre; mais, en l'absence de cette réserve, il peut se produire du sucre directement, aux dépens de l’albu- mine, et ce sucre suit les étapes que l’on vient de voir. UN CAS D'ÉOSINOPHILIE SANGUINE TRÈS INTENSE AU COURS D'UNE ASSOCIATION PARASITAIRE (KYSTE HYDATIQUE ET LOMBRICOSE), par. À. WILHELM et C. DELvaL. Nous avons eu l’occasion d'observer cette année, dans le service de notre maitre M. Schwartz, un cas de kyste hydatique nous ayant paru intéressant par l'énorme éosinophilie sanguine qui l’'accompagnait, et par l’évolution de celle-ci après l'opération. Il nous a semblé mériter d'être résumé ici, étant donnée la rareté des faits de ce genre dans les formules leucocytaires rapportées par les différents auteurs au cours de l’échinococcose. Il est bien établi aujourd’hui que Péosinophilie fait malheureusement -bien souvent défaut dans la maladie hydatique, et que son taux, quand elle existe, est très irrégulier. Dans les cas où elle était lrès accusée, elle atteignait 15 à 20 p. 100. Les observations sont rares où ces chiffres sont dépassés ; nous citerons celle de MM. Chauffard et Boidin (2) qui ont noté 38 p. 100 et celle de MM. Seligman et Durgeon (3) qui ont trouvé (1) Si la perte du poids a été faible chez ce chien, c’est qu'il était vieux, et déjà très amaigri. Le poids de 13 kilogrammes, constaté au début de l’expé- rience, était déjà un poids de consomption. (2) Société médicale des Hôpitaux, 13 décembre 1907. (3) Eosinophilia associated with hydalid disease. The Lancet, 21 juin 1902. ; Le. ‘à ÿ j ? «| ; 4 à PPT AT RES SEANCE DU 12 FÉVRIER 263 57 p. 100. Dans cette dernière, il s'agissait d'une femme de vingt- deux ans chez laquelle l'opération montra un gros kyste du lobe droit du foie, à contenu clair ; l'examen du sang de cette même malade révélait une éosinophilie de 12 p. 100, treize jours après l'opération, et de 1 p.100 à parlir du quarantième jour, la plaie suppurant alors abondamment. Dans le cas que nous rapportons ici, l'éosinophilie atteignit 60 p. 100, et retomba brusquement à la normale dans les heures suivant l’inter- vention. Il s'agissait d'une femme de vingt-cinq ans, ménagère, se plaignant depuis deux ans environ de troubles digestifs et de crises très doulou- reuses dans la région hépatique, irradiant dans l’épaule droite, accom- pagnées de vomissements et de fièvre, et se répétant presque tous les mois. À yant beaucoup maigri depuis janvier 1909, tout en étant frappée de l’augmenlation progressive du volume de son épigastre,-lle se déci- dait à entrer à l'hôpital Cochin le 23 avril. Elle présentait à ce moment une tumeur du volume d'une grosse orange, continue en haut avec le foie, et possédant tous les caractères d'un kyste hydatique, notamment un frémissement des plus nets. La réaction de fixation, pratiquée par M. Weinberg, était positive. L'opération faite par M. Schwartz le 4 mai 1909 montra un gros kyste du lobe droit du foie, contenant une grande quantité de liquide clair et un grand nombre de vésicules-filles. Après lavage au formol et excision de la membrane, on ferma poche et paroi sans drainage. Les suites opératoires furent excellentes et la malade quitta l'hôpital le 26 mai, après cicatrisation parfaite par première intention. Nous avons résumé dans le tableau suivant le résultat des examens de sang, pratiqués en série chez cette malade, avant et après l'opération. On voit qu’il n'y avait pas ici échinococcose pure, mais associalion parasitaire, la malade ayant éliminé un ascaris le lendemain de l’opéra- tion et deux autres quelques jours plus tard. Si, comme on peut le croire, l’éosinophilie était due à l’action combinée de l’échinococcose et des ascarides, nous pensons que son haut pourcentage était plulôt sous la dépendance du kyste hydatique, l'influence de la lombricose sur l'éosinophilie tendant à être considérée comme très faible ou nulle (1). Il faut noter aussi que notre malade a présenté, malgré la présence d’as- carides, le phénomène, déjà observé par MM. Chauffard et Boidin, d'ure chute brusque du taux des éosinophiles après l'opération, puisque nous n'en avons plus trouvé, quatre heures après celle-ci, que 1,8 p. 100 au lieu de 58 p. 100. Cette chute a été suivie d'une réapparition plus légère Pe, À ne. É x MON (1) Siccardi. Les éosinophiles du sang et les vers intestinaux chez l'homme,” in-8. Padoue, 1907. Fat 1 4 à &$ f x" 7 * SAN PP ee \ RN\T 11 V4 } | ÊRE CE 4 264 SOCIETÉ DE BIOLOGIE de l’éosinophilie qui a été en décroissant progressivement pendant les mois suivants ; au moment du dernier examen, neuf mois après l’opé- ralion, elle n’était plus que de 2 p. 100; la réaction de fixation étant maintenant négative. HNaUle à Le HAS 5 à REMo 3° 0 mai. . . Male PM EEE DIEMAIELE He, 27: Ailes ñ juillet. . 10 nov... 1910. février . MAS MES 5 € AIDER Mal eee Mal re Male HÉMOGLOBINE GLOBULES GLOBULES rouges blancs POLYNUCLÉAIRES [er] [we] Opération, à 10 heures du matin Examen de sang à 4 heures du soir Expulsion de 1 Ascaris 4.443.000 12.400 : » » » » Vermifuge et expulsion de 2 Ascaris » » 4.464.000 6.950 par C. LevanirTr et V. STANESCO. ÉOSINOPHILES NEUTROPHILES 28 » 35 » 23 » 45.2159.9 17.551 » 45.4| » 16.2158.1 13.863 » 11.2| » 40.21 » 7.4| » 2 »|66 » PARALYSIE |FACIALE PROVOQUÉE CHEZ LE SINGE PAR LE VIRUS DE LA POLIOMYÉLTIE AIGUE, BASOPHILES MONONUCLÉAIRES Au cours des recherches entreprises en collaboration avec M. Land- steiner sur la poliomyélite aiguë expérimentale, nous avons observé une paralysie faciale complète chez un de nos singes infectés. Nous désirons rapporter brièvement les détails de cette expérience, ainsi que les résultats de l'examen microscopique du système nerveux. Expérience. Un petit Macacus cynomolqus n° 90 sert de témoin dans x une expérience destinée à préciser l’aclion exercée in vitro par le sérum des animaux anciennement infectés sur le virus de la polio- 4 ‘4 | . de SA dr den A + D dd de SÉANCE DU 12 FÉVRIER 265 myélite (1). Il est inoculé dans le cerveau (0,5 me.) et la cavité périlo- néale (5 me.) avec une émulsion, dans de l’eau salée, de moelle provenant d’un singe infecté; l’'émulsion avait séjourné pendant la nuit à la glacière. L'inoculation est faite le 27 janvier et, jusqu'au 5 février, l'animal ne montre aucun trouble apparent. À ce moment, soit neuf jours après l'infection, on constate une para- lysie faciale gauche des plus nettes. Le côlé gauche de la face est flasque et immobile, l'œil gauche entièrement ouvert, la bou- che déviée du côté droit. Lorsque l’animalse grimace, ou veut mordre, seul le côté droit de la face se rétracte. La paralysie apparaît nette- ment quand, en lui faisant peur, il fait des mouvements réflexes avec les muscles de la face; alors l'œil droit se ferme, cependant que les paupières gauches restent totalement immobiles (v. fi- gure). On remarque, en ou- ire, une paralysie plus ou moins complète des muscles moteurs de l'œil. Le même jour, vers cinq heures du soir, l'animal pré- sente une parésie des mem- bres inférieurs ; il se déplace difficilement et tombe fré- quemment sur le côté. Le lendemain, la paralysie est tolale et Henri le singe reste couché, la face immobile, la respiration lente et irrégulière. On le sacrifie et on fait l'examen his- tologique du système nerveux. Examen histologique. Pas de lésions visibles de l'écorce cérébrale (région sylvienne) et des noyaux centraux. Les parties supérieures de la protubérance n’offrent que très peu d’altérations ; celles-ci sont, au con- traire, très accentuées au niveau des noyaux du facial. Les vaisseaux qui traversent la protubérance en sens sagittal sont entourés d’une couche STRISEE de leucocytes mononucléaires et de cellules plasmatiques. (1) Nous reviendrons dans une prochaine note sur les résultats positifs Journis par cetle expérience et d’autres analogues (Landsteiner et Levaditi). 266 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les capillaires qui sillonnent le noyau de la VII® paire montrent une auréole riche en globules blanes polynucléaires, à noyaux dégénérés. Cà et là on distingue des petits foyers de leucocytes à noyau lobé, ayant la forme des cellules nerveuses pyramidales; ces foyers résultent de l'accumulation des globules blancs autour des cellules nerveuses . dégénérées. La chromatolyse et la neuronophagie sont très manifestes. En suivant l’évolution des altérations à ce niveau, et aussi le long de la moelle épinière, on constate que les éléments nerveux dégénèrent les premiers, comme s'ils étaient atteints primitivement par le virus. Les leucocytes polynucléaires s'accumulent autour des cellules dégéné- rées, dissocient leur protoplasma, et s'y insinuent, en s’entourant d’une zone claire. Ils contribuent à la destruction totale de ces cellules, d'une part en englobant leurs débris protoplasmiques et nucléaires, et, d'autre part, en sécrétant des substances, très probablement pro- téolytiques, qui engendrent une véritable neuronolyse. Finalement les leucocytes eux-mêmes dégénèrent, très vraisemblablement sous l’in- fluence directe du virus. — Ces lésions deviennent plus discrètes dans les parties inférieures de la protubérance et dans le bulbe, pour rede- venir très apparentes dans la moelle épinière, surtout dans le segment lombaire. En résumé, la paralysie faciale engendrée expérimentalement chez notre singe, a été causée par la localisation primitive du virus de la polio- myélite dans le noyau de la VIF paire. La généralisation ultérieure de ce virus dans la moelle épinière, a été suivie de phénomènes paralytiques intéressant les quatre membres. (Travail du laboratoire de M. Levaditi, à l’Institut Pasteur.) CIRHHOSE DE LAENNEC ET TUBERCULOSE HÉPATIQUE, -par L. ALQUIER. Dans une communication faite à la Société médicale des hôpitaux de Paris (24 avril 1903), M. Triboulet discutait le rôle joué par la tubercu- lose dans la genèse de la cirrhose de Laënnec, ou type Hanot-Gilbert, avec gros foie. Il se demandait si la tuberculose ne pourrail pas être le facteur essentiel, la cirrhose dite alcoolique, avec ascite et gros foie, préparée par l'alcool, étant réalisée par la tuberculose. Le fait que nous rapportons nous semble bien être un exemple réalisant cette hypo- thèse. Le malade, âgé d’une cinquantaine d'années, grand buveur de vin et &. . SÉANCE DU 12 FÉVRIER 267 d'alcool, présentait tous les signes de la cirrhose alcoolique de Laënnec: dyspepsie (avec légère hvperchlorhydrie démontrée par l'analyse), puis ascite à répélilion qu'il fallut ponctionner tous les 10-15 jours, pendant le séjour de quatre mois et demi que fit le malade à l'hôpital avant de succomber. Chaque ponction donnait issue à une douzaine de lilres d’un liquide citrin, clair, analogue à celui que l’on lrouve dans la cirrhose de Laënnec ordinaire. Le malade, soulagé par chaque ponction, n'était gêné à nouveau que par la répétition de l’ascite. L'examen physique montrait un facies terreux, un teint jaunâtre de la peau et des conjonctives avec oligurie (autour de 500 grammes, les diurétiques n’arrivant à augmenter cette quantilé que transitoirement). Abdomen distendu par une ascite libre, avec circulation collalérale très développée. Après ponction, foie dur, affleurant le rebord costal, complètement indolore. Rate grosse. Pas de tuberculose. Mort le lendemain d’une ponction de 11 litres, avec ballonnement douloureux du ventre, dyspnée, anurie, fièvre. A l’autopsie, le péritoine présente l'aspect blanchâtre, lavé, habituel ; il renferme encore un peu de liquide citrin. La partie sous-ombilicale est entièrement libre d’adhérences ; au contraire, le foie, le côlon trans- verse et la région cæliaque sont englobés dans un tissu serré d’adhé- rences anciennes, blanches, rétractées, qui rendent laborieuse l’extrac- tion des divers organes, en particulier du pancréas. Mais il n'existe aucun signe de péritonite tuberculeuse, récente ou ancienne. Le foie, de volume peut-être légèrement augmenté, est très dur, et de couleur grisâtre, la rate très volumineuse, les reins petits, rouges, leur couche corticale est amincie. Plèvres saines, pas de tuberculose pulmonaire, cœur jaunâtre, un peu gros. A la coupe, le foie se montre grisâtre, homogène, avec un fin piqueté blanchâtre, que le microscope montre causé par la présence de nom- breux petits foyers nécrotiques. À peine visibles à l'œil nu, ces foyers siègent, en général, dans les espaces portes; on en trouve un sur deux ou trois lobules, environ. Beaucoup d’entre eux contiennent une ou deux cellules géantes typiques, irrégulièrement réparties dans le caséum ou autour de lui; chaque foyer nécrotique est entouré d’une petite zone de nécrose et de stéatose des cellules hépatiques, qui, ailleurs, rede- viennent à peu près normales. Enfin, c'est à peine si on trouve une ébauche de cirrhose, au niveau de certains espaces portes et de certaines veines sus-hépatiques; les canalicuales biliaires des espaces portes sont anormalement abondants et sinueux. De semblables faits sont rares; l'hépatite tuberculeuse frappe d'habi- tude des sujets par ailleurs tuberculeux, évolue plus’ vite, avec une ascite moindre. Parfois, cependant, l’évolulion clinique se rapproche davantage de celle de la cirrhose alrophique, avec ascile à répélition, comme dans l'observation de Gougerot (Tribune méd., 1°" août 1908, obs. 42) où il s'agissait d’une cirrhose atrophique dont la nature tuber- 268 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE culeuse était démontrée, en l'absence de tnbercules, par l’inoculation positive du liquide d’ascite au cobaye, et par la constatation dans le foie de quelques bacilles de Koch. Dans notre cas, l'affection, cliniquement cirrhose de Laënnec, est, anatomiquement,une hépatite tuberculeuse, chez un sujet indemne d'autre localisation baciilaire, et grand éthylique. On se trouve iei dans une situation inverse de celle où on est d'habitude lorsqu'on envisage le rôle de la tuberculose dans la genèse de la cirrhose; il est ici évident, et c’est l'influence de l’éthylisme qu'il faut chercher. Peut-être sa pré- sence explique-t-elle la localisation de la tuberculose au foie, sous forme de petits nodules disséminés, avec périhépalite fibreuse intense et ancienne. LES MÉTASTASES CANCÉREUSES PAR ENVABISSEMENT LYMPHATIQUE RÉTROGRADE, par ÉmILe GÉRAUDEL. La constatation de métastases cancéreuses multiples et intéressant des organes différents n'implique pas nécessairement l'existence d'une pro- pagation des éléments néoplasiques par les vaisseaux sanguins. Ces métastases peuvent relever d'un envahissement lymphatique rétro- grade. - J’ai eu l’occasion, dans un laps de temps relativement court, d’obser- ver quatre faits ressortissant à ce processus. Trois fois, il s'agissait de cancer de l’estomac, une fois de cancer du duodénum. Les métastases siégeaient dans le foie, la sürrénale, le poumon, les ganglions abdomi- naux, thoraciques et cervicaux. Ces métastases lymphatiques rétrogrades présentent un certain nombre de caractères qui les différencient des métastases vasculaires sanguines, plus communes. Wacroscopiquement, c'est avant tout une vitalité parfaite, d’où l'apparence ferme, homogène des noyaux cancé- reux, l'absence de toute dégénération et de toute ombilication. Ils ont une couleur blanc ivoire, uniforme, et n’offrent aucune trace d’hémor- ragie, aucune coloration anormale, soit par les pigments sanguins, soit par les pigments biliaires, en cas d’ictère. On peut enfin trouver au centre des métastases lymphatiques des vaisseaux sanguins béants, à lumière libre, d’où s'écoule du sang par pression. Les métastases lymphatiques ont une topographie spéciale : siège hilaire ou intra-parenchymateux et non cortical dans les ganglions et dans la surrénale ; siège hilaire et intra-glissonnien dans le foie. À l'examen histologique, le fait le plus frappant est l'aspect régulier, extraordinairement vivant, du noyau cancéreux, parfaitement coloré, Sd nl is. ht di, LÉ SL nue * Mn, SÉANCE DU 12 FÉVRIER 269 _ facile à lire. Le tissu qui le constitue réalise une symbiose parfaite entre les amas de cellules cancéreuses parasites et le chorion emprunté à l'organe parasité. Ce dernier est remarquablement vascularisé, d'où la nutrition parfaite du tissu de symbiose et l'absence de toute dégé- nération (1). L'intégrité des vaisseaux sanguins, malgré l'abondance des cellules cancéreuses à leur voisinage, est parfaite. On ne trouve nulle part de cellules cancéreuses libres dans la lumière de ces vaisseaux. Par contre, on rencontre en de nombreux points un processus d'endophlébite cancé- reuse oblitérante, Le tissu cancéreux para-vasculaire, puis intra-pariétal, faisant peu à peu saillie dans la lumière du vaisseau dont il soulève, sans l’effondrer, l’endothélium, se comportant vis-à-vis de la lumière du vaisseau à la façon d’un poumon vis-à-vis du sac pleural. Aucune cellule cancéreuse libre né parvient dans la lumière du vaisseau. La production de ces métastases lymphatiques rétrogrades semble relever d'une oblitération préalable des troncs Iymphatiques collecteurs, au niveau de la citerne de Pecquet, par exemple. La rétrodilatation des lymphatiques observée dans la muqueuse duodénale ou dans la mu- (1) Grâce à cetle symbiose harmonique avec le tissu conjonctivo-vascu- laire, les cellules cancéreuses peuvent évoluer au niveau de ces noyaux lymphatiques pour ainsi dire typiquement, prendre un aspect très proche de celui de la cellule spécifique d’où elles dérivent. C'est, par suite, au niveau de * ces noyaux secondaires lymphatiques que peut se faire le plus facilement l'identification de l'espèce néoplasique. Ce fait mérite de retenir l'attention, car il est en contradiction formelle avec la théorie de Hansemann. Cet auteur s’est attaché tout particulièrement à l'étude des variations du type cellulaire néoplasique, envisagé soit au niveau du foyer primitif, soit au niveau des métastases. Et il soutient que les variations offertes par les cellules des métas- tases sont {oujours des variations régressives, par « anaplasie », la cellule métastatique étant moins différenciée que la cellule du foyer primitif. Bürst s’est déjà élevé contre cette assertion de Hansemann. Il cite une série de faits où des métastases ganglionnaires ou osseuses montraient des cellules cancé- reuses plus typiques que la tumeur originelle. On voit que telle est encore la règle dans les métastases viscérales du type lymphatique. De cette constatation de fait résulte cetle conséquence théorique : Il n'y a pas lieu d'admettre avec Hansemann que les cellules cancéreuses, au fur et à mesure des générations et migrations successives, retournent graduelle- ment à un état indifférencié, « à l’état sauvage », par suite d’une sorte de tendance innée (Verwiiderung des inneren Wachstumstriebes). Il apparaît _beaucoup plus simplement que des conditions de milieu interviennent en pareil cas. Suivant la modalité de ses rapports physico-chimiques avec le tissu parasité, la cellule parasite s'accommode et se modifie. Dans les métastases viscérales du type lymphatique, comme dans les ganglions d’ailleurs, les conditions extérieures semblent en particulier des plus favorables à un déve- loppement typique de la cellule cancéreuse. 270 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EE queuse stomacale, celle des sinus lymphatiques intra-ganglionnaires semblent confirmer cette supposition. De même la non-oblitération et la gracilité du canal thoracique cadrent bien avec l'hypothèse d’un barrage au niveau de ses racines. Enfin, l'existence de ganglions jalonnant une voie collatérale le long de la veine cave et des vaisseaux phréniques semble relever d'une propagation du cancer suivant une chaîne lympha- tico-ganglionnaire de suppléance, parallèle au grand courant normal, canal thoracique, devenu imperméable. Celte lymphangite oblitérante ressortit fréquemment à la syphilis. Dans les quatre cas observés par moi, deux fois la syphilis élait avérée. Dans les deux autres cas, j'ai relevé l'existence de lésions vasculaires (éndar- térite et endophlébite oblitérantes), et des lésions inflammatoires glis- sonno-biliaires, semblables à celles qu'on observe dans la vérole. On sait, d'autre part, la prédilection de l'agent syphilitique pour le sys- tème lymphatique. Il est néanmoins possible que d’autres facteurs étiologiques que la syphilis interviennent dans la production de la lymphangite oblitérante. ConcLusions. — À côté des mélaslases cancéreuses par voie sanguine, il faut placer des métastases cancéreuses par envahissement lymphatique rétrograde. La propagation par voie lymphatique rétrograde des cellules cancé- reuses essaimées du foyer néoplasique primitif est déterminée par l'exis- lence préalable d’une lymphangile oblitérante. Cette lymphangite oblitérante semble devoir étre rapportée souvent, sinon exclusivement, à la syphilis. (Travail du laboratoire de M. le D' Rénon.) ESSAT D'INOCULATION PAR VOIE CUTANÉE DE LA VARIOLE AU LAPIN, par P.-J. Teissier et M. Duvorr. Les conditions dans lesquelles peut ètre réalisée la variolisation du lapin restent discutées. En 1900, H. Roger et E. Weil (1) déterminèrent par inoculation sous- cutanée de pus variolique la mort du lapin en dix à vingt-cinq jours (1) H. Roger et E. Weil. Inoculabilité de la variole humaine au lapin. Comptes rendus de la Société de Biologie, 10 novembre 1900, p. 942. Deuxième note sur la variole expérimentale du lapin. Comptes rendus de la Sociélé de Biologie, 6 juillet 1901, p. 736 et Presse médicale, 10 juillet 1901. Inoculation de la variole au singe. Comptes rendus de la Société de Biologie, 15 novembre 1902, p. 1271. | SÉANCE DU 12 FÉVRIER 971 après un amaigrissement rapide. Ils observèrent aussi, dans certains cas, une éruption papuleuse comparable à celle que l’on observe dans la variole du nouveau-né. Dans tous les cas le résultat positif de l’inocu- lation fut prouvé par la mononucléose sanguine et par la réaction de la moelle osseuse en tous points comparable aux réactions de l’orga- misme humain au cours de la variole. Le sang des lapins variolisés prélevé au quatrième jour et inoculé au singe lui conféra, vis-à-vis de la vaccine, une immunité tantôt absolue, tantôt faible, malgré la réaction leucocytaire spéciale provoquée par cette inoculation. Celle-ci peut entrainer la mort du singe avec réaction myéloïde et normoblastique du sang. Inoculé à d’autres singes, le sang de l’animal mort peut provo- quer une immunité absolue. L'inoculation de la variole au lapin fut depuis 1904 tentée à diverses reprises, avec des résultats différents, par les médecins vaccinateurs allemands, dans le but de se procurer une souche variolo-vaccinale. — Les uns, comme Meder (1) (1908), ne purent réaliser cette inoculation ; d’autres, comme Pfeiffer (2) (1908), la réussirent facilement. — Voigt (3) (1904) provoqua tantôt un simple erythème susceptible cependant de déterminer par inoculation, en second passage, à la génisse une éruption papuleuse variolique légitime, tantôt une érruption pustuleuse absolu- ment semblable à la lapino-vaccine. Nous avons insisté ailleurs sur les causes d'erreur qui frappent de suspicion ces expériences (4). Freyer (5) (1908) vit se développer sur le dos des lapins une carapace brun clair qui, après l’abrasion, offrait l'apparence d'une bonne lapino- vaccine. Nous avons inoculé une série de lapins avec de la semence variolique recueillie sur les varioleux de l'hôpital Claude-Bernard. Ces produits étaient de la pulpe variolique transparente ou opaque, ancienne ou récente, et des croûtes fraiches ou conservées plus ou moins longtemps à la glacière et converties, soit au moment de l'emploi, soit quelques jours auparavant, en une sorte d’électuaire par le broyage avec de la glycérine et de l’eau salée à 7 p. 1000. Sur le dos préalablement rasé des lapins, les inoculations furent faites suivant deux procédés : 4° Scarifications ou dénudation au papier verré que l’on frotta avec les produits varioliques; (1) Meder. Congrès vaccinal de Munich, 1906. (2) Pfeiffer. Congrès vaccinal de Munich, 1906. (3) Voigt. Congrès vaccinal de Munich, 1906. Beitrag zur Gevinoung der Variola-Vaccine. Monatshefte für praktische Dermatologie, n° 9, 45 mai 1905, p. 485-491. (4) Kelsch, P. Teissier et L. Camus, Tanon et Duvoir. De la variole-vaccine. Bull. Ac. de Méd., 6 juillet 1909. (5) Freyer. Congrès vaccinal de Hambourg, 1908. 972 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2° Grattage léger à l'aide d’une pipette mousse contenant la semence variolique liquide ou diluée. Un seul lapin, inoculé à la pipette, présenta au quatrième jour une dizaine de nodules disséminés qui rétrocédèrent sans laisser de traces. La contre-épreuve vaccinale au quinzième jour fut négative. Deux lapins inoculés, après dénudation au papier verré, avec des croûtes varioliques, furent recouverts, aux points d’inoculalion, d'une véritable carapace jaunâtre analogue à celle décrite par Freyer. Ces croûtes furent grattées et les plaies se recouvrirent de croûtes brunes, d'apparence banale, qui laissèrent des cicatrices gaufrées. L’inoculation vaccinale d’épreuve praliquée au quinzième jour resta négative. Comme les animaux de H. Roger et E. Weil, ces lapins maigrirent rapidement. Les croûtes qui composaient cette carapace furent recueillies, pilées el inoculées, en deuxième passage, à un lapin qui, sans présenter aucune réaction, fut cependant complètement immunisé vis-à-vis de la contre- épreuve vaccinale. Ce fut d’ailleurs là ce qui se produisit le plus fréquemment. Des lapins inoculés par scarification ne réagirent pas, mais présentèrent, à partir du septième jour, une immunilé, d'abord partielle, puis totale, envers l'inoculation vaccinale d'épreuve. Leur Sérum se montra parallè- lement virulicide vis-à-vis du vaccin. Le lapin est donc susceptible de contracter la variole, puisque l’inocu- lation de virus variolique lui confère l'immunité vis-à-vis de la vaccine. Mais la réaction locale de cette inoculation peut être nulle, ou représentée par une éruplion discrète noduliforme, sans caractère précis, ou encore affecter l'aspect de croûtelles jaunâtres qui en se délachant laissent des cicatrices irrégulièrement gaufrées. Ces résultats confirment en définilive ceux que nous avons observés avec M. Kelsch et ses colla- borateurs sur la génisse. (Travail du laboratoire de l'hôpital Claude-Bernard.) RECHERCHES SUR LA RÉACTION DE WASSERMANN DANS LA SCARLATINE, : par PIERRE TEISSIER et RENÉ BENARD. En mai 1908, Much et Eichelberg annonçaient qu'ils avaient trouvé au cours de la scarlatine, dans 40 p. 100 des cas examinés, une réaction de Wassermann positive. [ls obtenaient ce résultat en mélangeant au sérum de scarlatineux de l'extrait aqueux de foie syphilitique. Ges expé- riences furent immédiatement contrôlées, et, en Allemagne, notamment, en moins d’un an, de nombreux travaux paraissaient sur la même ques- tion. La plupart, reposant surtout sur l'emploi de l’antigène alcoolique D dl à lou IE ep? A CA ed Lanta À ET U SÉANCE DU 12 FÉVRIER 274 du foie, du cœur humain ou du cœur de cobaye, n’aboutirent guére qu’à des résultats négalifs, Avec le sérum de sujets non syphilitiques, atteints de oo observés à l'hôpital Claude-Bernard, nous avons recherché, à l'aide d'antigènes aqueux de foie syphilitique, la réaction de “Ne Il s'agissait plus particulièrement de scarlalineux atteints de troubles ou de lésions hépatiques (95 p. 100). Trois séries d'expériences témoins furent constamment pratiquées : a) avec le sérum de sujets reconnus, après réaction antérieure, non syphilitiques ; b) avec le sérum de su- jets syphilitiques; c) avec le sérum de malade sans antigène (afin de voir s'il ne fixe pas à lui seul le complément). En variant, d’autre par!,-la quantité d'antigène suivant les tubes, nous avons compté comme résultats absolument positifs, ceux dans lesquels l'absence d’hé- molyse existait partout, comme partiellement positifs ceux où il y avait une trace d’hémolyse dans l’un des premiers tubes. Voici (défalcation faite des quatre cas inutilisables pour des raisons exposées dans le mémoire de l’un de nous) les résultats obtenus : Résultats absolument positifs . . . . . . . . . 32 p. 100 Résultats partiellement positifs {. . . . . . . ., 52 — Résultats négatifs. . . . . . . FLE EC LE MALO Soit 84 p. 100 de résultats positifs en tout ou en partie. La réaction est précoce et parfois passagère; précoce, parce qu'elle peut apparaître dès le troisième jour de la maladie; passagère, car elle fut trouvée nulle dans un cas à la sortie du malade, dans un autre cas après un an, et, en moyenne, très atténuée après trente jours. Des-essais pratiqués simultanément avec un antigène alcoolique ont donné des résultats moins satisfaisants: cela est pour expliquer les insuccès de ceux qui voulurent contrôler les dires de Much et Eichel- berg en se servant d'une technique différente. La fréquence de nos résultats positifs nous parait attribuable à ce fait qu'il s'agissait de scarlatineux avec ésions hépatiques. Il semble- rait, en effet, que la réaction de Wassermann puisse être ici considérée comme l'expression de réactions humorales à l'égard de substances provenant d’un foie fonctionnellement troublé ou lésé. Elle serait, dans la syphilis et la scarlatine agissant sur le foie, comme le témoignage de l'apparition d’un anticorps hépatique. Quelles sont ces substances? C'est ce que nous ne saurions déter- miner. Cela ne parait pas être les sels biliaires, qui, ainsi que nous l'avons vérifié, après MM. Bar et Daunay, sont capables, mais seulement dans un certain nombre de cas, de fixer à eux seuls le complément. D>25 recherches ultérieures auront, si cela est possible, à nous fixer sur ce point; pour l'instant, ce que nous avons voulu mettre surtout en Brocoate. Coupres Revous. — 1910, T, LXVIII. 19 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lumière, c’est ce fait de la fréquence de la réaction de Wassermann chez les scarlatineux atteints de lésions hépatiques. (Travail de l'hôpital Claude-Bernard et du laboratoire de M. le D* Widal, à l'hopital Cochin.) L'OXYDATION ET E’HYDROLYSE DU GLYCOGÈNE SOUS L'ACTION DU PEROXYDE D HYDROGÈNE, par M"° Z. GRUZEWSKA. Dans des communications antérieures (1), j'ai indiqué dans ses traits généraux l'hydrolyse et l'oxydation que subissaient, sous l’action du peroxyde d'hydrogène, quelques polysaccharides complexes. J'ai montré aussi de quelle facon différente cette hydrolyse s’effeclue pour les deux constituants de l’amidon : l’amylose et l’amylopectine. Si l’on soumet 100 centimètres cubes d'une solution de glycogène à 4 p.106 à l’action de H°O* pure (ÿ centimètres cubes) à une température de 37 degrés centigrades on observe les phénomènes suivants : 1° la solution opales- cente de glycogène devient de plus en plus limpide pour être entière- ment transparente vers le cinquième jour. Ceci constitue une différence avec l’amylopectine dont les solutions deviennent (dans les mêmes conditions) entièrement transparentes après vingt-quatre heures etavec l'amylose, dont une partie rétrograde et ne se décompose que très lentement. 2 Tant que la solution de glycogène est opalescente, elle se colore en rouge brun par la solution iodo-iodurée. Quand elle devient entière- ment limpide, elle ne se colore plus par l’iode. 3° Cette solution limpide donne un précipité blanc avec dix fois son volume d’alcool à 95 degrés. Ce précipité est une achroodextrine qui, à son tour, diminue dans le liquide de plus en plus, pour disparaître entièrement (pour une solution de glycogène à 1 p. 100) vers le douzième jour (2). Si, dans une solution de glycogène à 1 p. 100 avec 5 p. 100 de HO”, à la température de 37 degrés centigrades, on fait des prises successives toutes les 24 heures, on peut suivre l'oxydation, par exemple sur 1 centimètre cube de liquide, en déterminant l'acidité par un litrage avec NaOH au 1/10 N. Ta disparition de H°0° est mise en (1) Z.-G. Gruzewska. Action du peroxyde d'hydrogène sur le glycogène et quelques autres polysaccharides. Comptes rendus de la Soc. de -Biol., t. XII, 1907, p. 224. :(2) Ces transformalions ont lieu de même dans les liquides légèrement alcalinisés. CEE TU (LL ES DE 4 alu te) ETES AVES INR ONE POMPES RER EE SÉANCE DU 12 FÉVRIER 275 évidence au moyen d'une solution connue de permanganate, avec laquelle on détermine H°0° non détruite. On peut aussi déterminer le pouvoir réducteur du liquide. J'ai indiqué antérieurement (1) un moyen rapide d'éliminer H°0° des liquides dans lesquels on veut doser le pou- voir réducteur, car H°0* elle-même réduit fortement la liqueur de Fehling. Si on représente graphiquement la marche du phénomène, par exemple pour la disparition de H°0* en mettant en abscisses les quan- tités de permanganate versé en centimètres cubes, pour 1 cenlimètre cube de liquide, ce qui représente sa teneur en H*0* non décomposé, et en ordonnées les temps au bout desquels cette détermination a été faile, on obtiendra une courbe de décomposition de H*0”. Cette courbe sera caractéristique pour chaque substance el pour chaque concentration. _ En consultant une série de ces courbes pour le glycogène et l’amidon, on peut conclure : 1° Que, dans les mêmes conditions d'expériences, 5 centimètres cubes de H°0° dans 100 centimètres cubes d’eau distillée se décomposent le plus rapidement. Au bout du dixième jour, il n'y en a plus que des traces. 2° La même quantité de H*O” en présence d’une solution de glycogène à 1 p. 100 se décompose moins rapidement; au bout du vingt-troisième jour, il en reste environ 1/6, mais cette décomposition est bien plus rapide encore qu’en présence de la même quantité d’amidon. Dans ce dernier cas, nous retrouvons, après vingt-trois jours, encore environ la moitié de H°0* initiale. 3° Plus les différentes solutions sont concentrées, plus la décomposi- tion de H°0* et l'oxydation des substances sont intenses. La courbe du glycogène à 3 p.100 se rapproche de celle de l'eau distillée et la courbe de l’amidon à 5 p. 100 de celle du glycogène à 1 p. 100. Ces différences peuvent être expliquées par l'intervention de deux facteurs : d’une part, la nature même du colloïde, et d’autre part l'acidité formée au cours de l'oxydation. 4 La courbe de la réduction pour le glycogène à 1 p. 100 est plus faible que celle de l’amidon et la courbe de l'acidité un peu plus accentuée. L'action de H°O° dans les mêmes conditions est donc te énergique sur le glycogène que sur l’amidon. C'est l’inverse dans ce qui se passe dans l’action de l'amylase du suc pancréatique du chien sur ces deux substances. L'action hydrolysante des acides sur les polysaccharides nous a donné l’image de ce qui se produit sous l'influence des diastases hydrolysantes dans l’organisme sur ces mêmes substances. Nous pou- (4) Z.-G. Gruzewska. Marche de l'oxydation et de l’hydrolyse de l’amidon et de ses constituants sous l’action du peroxyde d'hydrogène. Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. CXLVIII, 4909. 9276 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vons supposer que des phénomènes d’oxydation et d’hydrolyse analo- gues à ceux que je viens de présenter ici, se produisent dans l’orga- nisme avec les réserves amylacées, soit sous l'action des diastases oxydantes, soit sous l’action des peroxydes, qui se décomposent et se. recombinent successivement. (Travail fait au laboratoire de physiologie à la Sorbonne.) ERRATUM Communication de MM. A. Laveran et A. Permi, t. LXVIII, p. 144-115, 1940. Entre les 4e et 5e alinéas, rétablir ce passage supprimé par erreur à la composition : « Après quelques tâtonnements, nous nous sommes arrêtés à la formule sui- vante : 4 Peplone GhapOteANTE MR PEER ETS RARERE 2 gr. y Chiorurerde sodium ML RE RES ACS 6 gr. ; 4 volume. Hot Ne ne LE it PAROLE PE à . . 900 gr. Sang idéfibriné dé Japin "170 Sn tome Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur {, rue Cassette. AIT ET RTE A RTE cl du ? ol ré N Hi gé RCE LiDE: FRE fes TE) SÉANCE DU 19 FÉVRIER 1910 AcaarD (Cu.), Bénarp (Henri) et Gaçneux (CH.) : Leuco-diagnostic de SOMMAIRE Levapirr et LANDSTEINER : La polio- myélite expérimentale (Cinquième SMS MURS De . 2... 57: SONO Aer CE rates Pro Auecarn (Lours-ALBert) : Mesure LHERMITTE (J.) et Guccrone (A. : de la tension artérielle chez les Histogenèse des fibrilles névrogli- HNOARIQUE SE ML ae il ee 218 | ques dans les processus inflamma- Bages (V.) : Les corpuscules mé- toires et néoplasiques de la névro- tachromatiques des bacilles acido- COR RU ee de nr HÉSITER A ENONE RE E 315 Paris (A.) et SABARÉANU (G.) : La Cuevazier (E.) : Action pharma- séro-précipitation chez les syphili- codynamique de l'essence de criste tiques par le glycocholate de soude. marine et de l’apiol quelle ren- Repacr(G.) : Contribution à l'étude TOME EEE 9 RE PIE EE 306 | de la flore bactérienne anaérobie CnevaLier (J.) et Giroux : Varia- des gangrènes pulmonaires. Un bilité de la toxicité et du pouvoir streptococeus anaérohie. . . . . ,. hémolytique des saponines suivant - Rougmwovirem (Y.) et ParcLarn leur mode de préparation . . .... 304 | (H.) : Influence de la ponction lom- CrAube (HENRI) Remarques à baire sur la pression artérielle et la propos de la communication de fréquence du pouls dans diverses MM. G. Roussy et J. Clusset. . . .. 332 | formes de psychoses. . . . . . . .. Doxox (M.) : Action de l’atropine Roussy (GusrAve) et CLuNET (JEAN) : GIE FER PORN ARE ER 294 | Les parathyroïdes dans quatre cas EFroum (Azserr) : Nouvelles ohser- de maladie de Parkinson . . . . .. vations sur la survie des animaux SÉZARY (A.) et: Parrcarp (Hi. éthyroïdés. Action des sels de tho- Constatation du tréponème dans le vitmebiderantinane "7"... 14 313 | liquide céphalo-rachidien au cours Grorcéviren (Jrvoix) : Note sur le de l'hémiplécie syphilitique. . . . . développement in vitro de Crithidia TeïssiEr (P.) et Duvorr (M.) : In- RO LR Ne OU et mule à does 298 | fluence in vitro de certains gaz (oxy- Guizremmwor (H.) : Persistance de gène, azote, acide carbonique, acide l'action des rayons X et des rayons atmosphérique) sur la résistance du radium sur la graine à l'état de DlobUlaire. EDS EP UeS NTERTEN EE RM de aus ne or Le 309 TEIsSs1ER (PIERRE) et BéNArp (RENÉ) : GUILLIERMOND (A.) Remarques Sur ia résistance globulaire dans la sur le développement de l'Endo- scariatine avec troubles hépatiques. myces fibuliger (Lindner) . . . . .. 3 LS Tixrer (LÉON) et Mlle Ferpzer : Karwackr (LÉON) et SZOKkALSKI La régression pathologique du thy- (Casimim) : Mode de division des mus dans le jeune age "0 spirochèles d'Obermeier dans la Varrer (G.) et RimBaup (L.) : Re- sanssue (Deuxième note). . . . . .. 286 | cherches sur l’action de la lécithine LécaiLLon (A.) : Troisième note au point de vue du pouvoir bacté- relative à la structure et à la signi- ricide et de l'immunisation. . . . . fication de la capsule vitelline de: WinrrerErRT (P.) : Sur le déter- l'œuf du Merle commun. . . . . .. 284 | minisme de la métamorphose chez LetucLe (Maurice) et NATTAN-LAR- les Amphibiens. XII. La dispari- RIER : Nécroses aiguës des épithé- tion du palatin et la transformation liums sécréteurs du rein dans l'uré- , du vomer chez Salamandra macu- HE PER RE Ge er a CERTES RAS SOS MINOR D ANTENEN ERP RÉMOCEES Biococre. Comptes RENDUS. — 1910. T. LX VII. 20 314 238 290 295 281 302 We SE 9278 ._ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Réunion biologique de Bordeaux. MÉACPIONS Ro TE PME SE SERE Carces (Jacques) : Les abecès de Aucxé (B.) : De la destruction par fixation et la localisation des poi- 11 cuisson des agents pathogènes sons et médicaments absorbés par contenus dans le pain. — Le pain lesileucocmes tes UN RME 321 est un aliment aseptique. . . . . . . 332 CHAINE (J.) : Termites et plantes Aucné (B.) et AucisrRou : Les lé- vivantes. — I. Dégâts occasionnés sions cutanées de l’intra-dermo- AUX: ATDr SCANNER PE RENE 328 Présidence de M. Letulle, vice-président. MESURE DE LA TENSION ARTÉRIELLE CHEZ LES ARYTHMIQUES, par Louis-ALBERT AmBLarD (de Vittel). Nous présentons une technique nouvelle pour la mesure de la pression vasculaire chez les arythmiques. Les sphygmogrammes, s'ils donnent une image des troubles de la fréquence et de la forme du pouls, ne peuvent donner la mesure de la tension artérielle. Celle-ci, par suite de l'insuffisance de l'instrumentation, n'avait pas encore été obtenue en clinique chez les arythmiques pour deux raisons : 1° La quasi-impossibilité d'évaluer le moment exact de la disparition du pouls, la comparaison entre plusieurs pulsations, sur laquelle est basée la mesure de la tension maxima avec ces appareils, étant impos- sible par suite de leur inégalité; 2 L'insuffisance de la mesure de la seule tension maxima pour l’appréciation des troubles circulatoires. Nous pouvons obtenir chez les arythmiques avec notre Sphygmo- métroscope la mesure de la tension minima par le moment des oscilla- tions maximales d'une aiguille manométrique et celle de la tension maxima par l'arrêt des oscillations de cette aiguille au cours d'une contrepression progressive exercée par un brassard autour du membre supérieur : 1° Technique de la mesure de la tension minima. — Elle s'obtient comme chezles sujets normaux ; sa valeur, chez les arythmiques, restant sensible- ment la même au cours de l’examen, soit, par exemple: 120 millimètres ; 2 Technique de la mesure de la tension mazxima : a) Exercer sur le bras une contrepression telle que toute oscillation de l'aiguille disparaisse ; b) Laisser décroiître la décompression jusqu'à apparition des pre- mières oscillations, soit à 180 millimètres, par exemple; c) Sur le membre opposé, compter les pulsations par palpation digitale et observer combien de fois sur 20 pulsations apparaissent les oscillations de l'aiguille du manomètre, soit 4 fois, par exemple; PSE AS RS ET ET ST A OCT D ds Li des TETE é En PR ln ES 0 SÉANCE DU 19 FÉVRIER 279 d) Laisser décroître la contrepression d'un demi-degré à 175 milli- mètres et noter le nombre d'oscillations que l'on observe sur une nouvelle série de 20 pulsations, soit 6, ce nombre ; e) Suivant toujours la même technique, diminuer la contrepression de demi en demi-degré. On arrive ainsi à un certain degré, 140, par exemple, où à chaque pulsation correspond une oscillation. Nous avons ainsi la mesure de la tension minima, 120 millimètres, el nous savons que sur une série de 180 pulsations (9 séries de 20), la contraction ventriculaire a été capable d'élever la tension de 420 à 180 millimètres, 4 fois; de 120 à 175 millimètres, 2 fois, etc., etc., et que certaines d’entre elles, les plus nombreuses, n’ont pu élever la tension qu à 140 millimètres. Malgré toute apparence, la tension maxima n’est donc pas sensiblement élevée; comme l'écart normal entre les tensions maxima et minima est de 60 millimètres, il faudrait que la tension maxima de notre malade soit constamment aux environs de 180 pour que la circulation se fasse dans de bonnes conditions (quoique sous une pression trop élevée). Or, l'écart du pouls n’est chez lui, le _ plus souvent, que de 20 millimètres. Notre technique nous fournit donc ainsi une représentation nette des troubles de la circulation artérielle et nous renseigne sur l'insuffisance de la contractilité ventriculaire. LA RÉGRESSION PATHOLOGIQUE DU THYMUS DANS LE JEUNE AGE, par Léon Tixier et Mie FELDzER. La plupart des classiques (Friedleben, Sappev, Testut, Branca, etc.) admettent que le thymus s’accroit pendant les deux premières années de la vie ; à cette époque, la régression commence pour être complète vers la vinglième année. D’après les recherches que nous avons effec- tuées dans le service du professeur Hutinel, le stade d’'accroissement a une durée beaucoup plus longue. Cest seulement à partir de huit à dix ans que la régression s'effectue d’une facon sensible. Nous ne pouvons préciser à quelle époque de la vie elle est complète, mais vers quinze à seize ans, il persiste encore une quantité notable de paren- chyme glandulaire ; c’est également l'opinion de Richter, de Simon, de Pfaundler, de Hammar, etc. La transformation de l'organe se fait par la substitution de vésicules graisseuses à l’élément noble (involution phy- siologique, involution graisseuse). Dans la plupart des affections chroniques du jeune âge l’atrophie plus ou moins considérable du thymus correspond à une régression patho- logique de la glande. En effet, la régression scléreuse ne peut en 280 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE aucune facon se comparer à l'involution physiologique qui aboutit à une transformation graisseuse progressive. Qu'il s'agisse d'enfants atteints de syphilis héréditaire, de tuberculose, de myxædème, d’athrepsie, d'hypotrophie, de rachitisme grave, ou de toute autre affection cachectisante, les modifications de la glande, qui aboutissent à la régression fibreuse pathologique, passent par un cer- tain nombre de stades inlermédiaires. Dans un premier stade, la réaction fibreuse est modérée, elle porte davan- tage sur les cloisons interlobulaires que sur la trame réticulée des lobules. La congestion des vaisseaux sanguins est très accusée. La différenciation du lobule en deux zones (corticale plus sombre et médullaire plus claire) est seulement ébauchée. Les cellules présentent néanmoins des signes d'activité indéniable (mitoses et figures de karyokinèses). Les corpuscules de Hassal ont leur place habituelle au centre des lobules. 11 est difficile de considérer comme pathologique le polymorphisme de leur contenu, tellement cette cons- latation est banale (disposition lamellaire concentrique, débris protoplas- miques irréguliers ou débris nucléaires en dégénérescence pyknotique). Dans un deuxième stade, la congestion et l'hyperplasie cellulaire sont plus atténuées, l'augmentation du tissu fibreux interlobulaire est importante. La. trame réticulée des lobules est plus apparente, la sclérose a surtout comme point de départ le pourtour des vaisseaux et le voisinage des septa fibreux. La différenciation en zones corticale et médullaire est impossible. La ten- dance à l'homrogénéisation des différents types cellulaires est très ‘accusée. Le lymphocyte, les macrophages sont rares et les myélocytes éosinophiles exceptionnels. Les corpuscules de Hassal sont nombreux et polymorphes. Dans un troisième stade, on assiste à la fragmentation des lobules, par des bandes de sclérose. Le tissu conjonctif périvasculaire semble avoir dans ce processus une part plus importante que le tissu conjonctif périlobulaire ou interstitiel. Dans certains cas, la topographie cellulaire des lobules semble intervertie, la zone corticale apparaît plus claire que la zone médullaire ‘contraire de la disposition normale) : c’est une simple apparence, car cet aspect est dû à la raréfaction des cellules de la substance corticale envahie la première par la sclérose. Le lymphocyte à noyau opaque domine ; c'est seulement au pourtour des corpuscules de Hassal qu'il persiste une mince couronne de mononucléaires. Les corpuscules de Hassal sont très nombreux, mais un certain nombre d’entre eux sont transformés en cavités kystiques. Dans un quatrième stade, la majeure partie de l'organe est constituée par du tissu fibreux ; les lobules de forme irrégulière ont des dimensions très restreintes. L’homogénéisation des différents types cellulaires est encore poussée plus loin que dans le stade précédent. L'activité cellulaire semble réduite à une mince zone, inégale suivant les points, entourant les corpus- cules de Hassal. Ceux-ci sont réduils pour la plupart à de grandes cavités kystiques. La réunion de trois ou quatre d’entre elles constitue des espaces fort irréguliers représentant le centre du lobule. Dans un cinquième stade, on trouve seulement au milieu d’un tissu fibreux riche en collagène et pauvre en cellules quelques rares îlots de cellules, seuls vestiges des lobules thymiques. Entre les mailles d’un réticulum très 4 CN PO IC Æ SÉANCE DU 19 FÉVRIER 281 _épaissi, il n’y a guère que des lymphocytes à noyau pyknotique et il est, en s général, impossible de mettre en évidence le moindre corpuscule de Hassal. Les modifications successives de la glande qui aboulissent à sa destruction par sclérose ont élé notées pour la plupart par Lucien chez les athrepsiques. Hammar donne à cet état pathologique le nom d'involution accidentelle. Le terme de régression scléreuse pathologique nous semble préfé- rable, car il implique davantage l'idée d’une réaction cicatricielle secon- daire aux toxi-infeclions les plus diverses du jeune âge. Le thymus se comporte d’ailleurs comme la plupart des organes hématopoïétiques dont la structure se modifie avec l’âge. C’est ainsi que - MM. Rubens-Duval et Fage ont récemment montré (Soc. de Biologie, - 11 décembre 1909) que la transformation graisseuse du ganglion corres- pond à l’involution physiologique, tandis que l’évolution scléreuse, véri- table régression pathologique, a la signification d’une cicatrice. Certains organes, comme le thymus et les ganglions, ont toutefois, de par la constitution élémentaire de leurs tissus, une facullé spéciale pour édifier du tissu conjonctif adulte. D'autres, au contraire, comme la moelle osseuse, ont beaucoup plus de difficullé pour élaborer du tissu de sclérose (Hutinel et Tixier). Ce fait tient sans doute à la richesse du thymus et des ganglions « en cellules conjonctives indifférenciées qui 1 sont essentiellement aptes, de par leur potentialité évolutive, à se méta- …. morphoser en fibroblastes et à élaborer du tissu de sclérose » (Rubens- Duval et Fage). (Travail du laboratoire du professeur Hutinel.) ACIDE ATMOSPHÉRIQUE) SUR LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE, par P. Terssier et M. Duvorr. Nous croyons devoir rapporter dans cette première note quelques- unes des recherches que nous avons entreprises à l'hôpital Claude- Bernard en vue d'étudier l’action de certains milieux gazeux sur la résis- lance globulaire, recherches qui semblent susceptibles de quelques applications à la médecine clinique et expérimentale. l’'adjonction d'oxygène, d'azote, d'acide carbonique ou d'air privé … d’acide carbonique. Technique. — Vingt centimètres cubes de sang sont prélevés aseptique- ment par ponction veineuse au oli du coude et recueillis dans un ballon 4 3 À INFLUENCE « IN VITRO » DE CERTAINS GAZ (OXYGÈNE, AZOTE, ACIDE ue # Nous avons étudié l’action que peut exercer in vitro, sur l'hémolyse, | 282 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE contenant 100 centimètres cubes d’eau salée à 9/1000. Quelques gouttes sont réservées, pour contrôle, à la recherche immédiate de la résistance des globules non lavés. | Le sang veineux brunâtre prend, par battage dans le ballon, la teinte rouge orangé du sang oxygéné. On le centrifuge et on le lave deux fois, selon le procédé des hématies déplasmatisées (Widal, Abrami et Brulé), et on rétablit la dilution initiale. Cette dilution est répartie dans des flacons semblables à raison de 10 cen- timètres cubes dans chaque. L'un est conservé comme témoin; dans les autres passent par aspiration, après filtration, des gaz débarrassés de leurs impuretés. La durée de l'opération, la quantité des gaz aspirés n’a pas semblé influencer les résultats. 2 Les hématies traitées par l'O ou l’air (privé de C0?) conservent la couleur des globules témoins ; le spectroscope y décèle la présence de l’oxyhémoglo- bine. Le sang traité par C0? prend une couleur brunâtre ; le spectroscope y décèle la raie de l’hémoglobine réduite. Le sang traité par l'azote est d'un rouge franc, moins orangé que celui du sang oxygéné. Après une nouvelle centrifugation, les hématies ainsi traitées sont réparties dans les tubes à hémolyse. L'opération totale a demandé moins de deux heures. Résultats : 1° Sang total. 25 Sang lavé témoin, ou traité par l'O, l’Az, l'air atmosphérique (privé de Co?). R1 : 9.48 R2 : 0.44 R3 : 0.32 3° Sang lavé traité par CO?. R1 : 0.60 R2 : 0.56 R3 : 0.36 Tandis que la résistance globulaire est très diminuée pour les globules traités par C0”, elle n’est pas modifiée pour les globules traités par l'O, l’'Az ou l’air dépourvu de CO*. Cette diminution de la résistance globulaire peut être transitoire. En effet, la résistance redevient normale si on refait passer un courant d'O, d'air atmosphérique dépourvu de CO° ou d’azote, sur les hématies traitées par C0”, et ces hématies reprennent la teinte rulilante du sang oxygéné avec le courant d'air ou d’O, gardent leur coloration brunâtre et l'aspect spectroscopique de l'hémoglobine réduite avec l'azote. Dans une note ultérieure, nous aurons à comparer ces résultats avec ceux obtenus dans des recherches similaires. (Travail du laboratoire de l'hôpital Claude-Bernard.) SÉANCE DU A9 FÉVRIER 283 SUR LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE DANS LA SCARLATINE AVEC TROUBLES HÉPATIQUES, par Pierre TEissIER el RENÉ BÉNARD. Malgré les raisons ‘exposées dans une précédente note) qui nous permettaient de conclure à l'origine hépatogène des ictères que nous avions observés, nous avons voulu nous rendre compte si plusieurs d’entre eux ne seraient pas de nature hémolytlique, et dans ce but nous avons étudié la résistance globulaire. La scarlatine pouvait, en effet, agir directement sur l'hématie circulante et favoriser la transformation de l'hémoglobine en pigment biliaire, auquel cas la résistance globu- laire a été démontrée diminuée; elle pouvait léser ou troubler le foie, et alors la résistance globulaire se trouvait augmentée. Cent treize recherches ont été pratiquées soit avec le procédé du sang total (Vaquez-Ribierre), soit par le procédé d’hématies déplasmatisées (Widal-Abrami-Brülé), soit simultanément par les deux procédés. Dans une première série de faits nous avons pu constater que dans la scarlatine sans troubles hépatiques apparents, la résistance globulaire n'était pas moditiée. Dans une deuxième série de faits, relalifs à des scarlatineux avec foie douloureux et teinte cholémique, la résistance ne semblait guère modifiée (46-44). La diminution de résistance, et encore à un degré peu prononcé, ne s'est rencontrée que dans cinq cas (2 fois début à 48, une fois début à 50, deux fois début à 52). Ces trois derniers cas concernaient un scarlatineux avec foie hypertrophié, un scarlatineux éthylique avec complications méningées, un scarlatineux tuberculeux avec pleurésie purulente. Il n’y avait d’ailleurs dans ces cas ni hématies granuleuses, ni auto-agglutination des hématies. Dans près de la moitié des cas la résistance a paru augmentée (début à 42, 40, 38). Dans les faits avec début 38, il s'agissait d'ictères par rétention à syndrome d'ictère catarrhal, après la guérison desquels, d’ailleurs, la résistance était revenue à 46 ou (ce qui a été exceptionnel avait dépassé la normale, descendant vers 48 ou 50. En résumé, la scarlatine normale, régulière, ne modifie pas la résis- tance globulaire. Dans la scarlatine avec troubles hépatiques la résis- ‘tance peut être normale; elle est plus généralement modifiée. Il s’agit soit de diminution minime observée dans des cas complexes, soit habi- tuellement d'augmentation passagère, qui révèle l’origine hépatogène de l'ictère et le caractère transitoire du trouble ou de la lésion hépa- tique. 9284 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TROISIÈME NOTE RELATIVE A LA STRUCTURE ET A LA SIGNIFICATION DE LA CAPSULE VITELLINE DE L'ŒUF DU MERLE COMMUN, par A. LÉCAILLON. Depuis la publication de mes deux notes précédentes (1) relatives à la capsule vitelline de l’œuf du Merle, j'ai eu connaissance d'un mémoire paru en 1898, ayant pour auteur P. Mitrophanow, professeur à l'Uni- versité de Varsovie (2). Dans ce travail qui concerne surtout l'œuf de la Poule et ceux de l’Autruche et du Freux, l’auteur arrive à des résultats dont les uns concordent et dont les autres sont en désaccord avec ceux auxquels je suis arrivé moi-même. Je crois donc utile de comparer les faits observés par Mitrophanow avec ceux que j'ai signalés. Mitrophanow montre d’abord que les auteurs sont dans le plus grand désaccord au sujet de la nature et de l’origine de l’enveloppe du jaune de l'œuf. Les uns la font dériver de la zona radiata, d’autres la regardent comme un chorion, d’autres encore y voient une partie dérivée à la fois de la zona radiata et d’une tunique adventice provenant du stroma ova- rien. Pour lui, il considère l'enveloppe de la sphère vitelline comme constiluée par une couche interne ou membrane vitelline proprement dite etune couche exlerne ou couche albumineuse. On trouve parfois, dit-il, de petits ilols sanguins entre la couche interne et la couche externe, ce qui prouverait que ces deux parties sont fondamentalement produites en des régions différentes de l'organisme. La couche externe a dû se for- mer après que le dépôt sanguin était déjà produit à la surface de l'œuf. En dehors de la région qui correspond à l’ilot sanguin, les deux couches sont intimement appliquées l’une contre l’autre. En colorant, par le mélange de Biondi, des coupes pratiquées dans l'enveloppe vitelline, Mitrophanow vit la couche exterre prendre une teinte bleu-vert et la couche interne une teinte rouge. | Chez la Poule, la couche externe mesure 4u5 d'épaisseur, etla couche interne 2u5, ce qui fait bien un total de 7w donné par Külliker comme étant l'épaisseur de la « membrane vitelline » de l'œuf de Poule. La couche externe a une structure lamelleuse, landis que la couche interne à la signification d'une membrana fenestrata, car elle contient, dans son épaisseur, de nombreuses lacunes. (1) Sur la structure et la signification de la membrane qui enveloppe la sphère vitelline de l’œuf des oiseaux (Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, janvier 1910), et Nouvelles observations sur la capsule vitelline de l’œuf du Merle commun (Comples rendus des séances de la Soc. de Biologie, n° 5, p..218, 1940). (2) Note sur la structure et la formation de l'enveloppe du jaune d'œuf de la Poule. (Bibliographie anat., t. VI, 1898.) ES Sat di fs dd Ge dont ASC RS ce AE SÉANCE DU 19 FÉVRIER 285 L'origine de la couche interne, pour Mitrophanow, reste incertaine. L’œuf lui-même et aussi sans doute une tunique advenlice provenant du stroma ovarien pourraient prendre part à sa formation. . Quant à la couche externe, l’auteur pense qu’elle ne peut pas se déta- cher du follicule ovarien, car alors on ne pourrait expliquer la présence du coagulum sanguin sous cette couche. Sa structure la rapprocherait, au contraire, des couches albumineuses; si elle se colore autrement que celles-ci, c’est parce qu'elle se serait formée dans d’autres conditions. Et par places, dans les amas d’albumine fixés à la couche externe, on voit des parties qui se colorent comme celle-ci. En comparant les observations de Mitrophanow avec celles que j'ai faites chez le Mérle, je puis, actuellement, m'arrêter aux conclusions suivantes : _ 1° La nécessité d'abandonner les termes de membrane vitelline et de chorion pour désigner l'enveloppe du jaune de l'œuf des oiseaux n’est Coupe pratiquée dans la capsule vitelline de l’œuf du Merle, au niveau du germe. 9, germe segmenté; 7, couche interne de la capsule; m, couche moyenne de la capsule; e, couche externe de la capsule ; c, cellule de la couche moyenne qui con- tient en outre de nombreux restes cellulaires ou nucléaires ; c', corpuscule contenu dans la couche externe. pas contestable. Ces mots ont, en embryogénie comparée, une signifi- cation bien définie qui ne saurait s'appliquer dans le cas présent. La couche interne de l'enveloppe ne saurait être non plus appelée membrane vitelline ou chorion. D'un autre côté, il est indispensable de désigner l'enveloppe en ques- tion par un mot tel que celui de capsule vitelline que j'ai proposé, ou par un autre terme analogue, qui ne préjuge rien sur la signification réelle des diverses couches qui constituent l'enveloppe du jaune; 2° I] y a nécessité de distinguer, dans la capsule, une couche interne, * une couche moyenne et une couche externe, ainsi que je l’ai proposé. Au sujet de la présence d’une couche interne et d’une couche externe très différentes l’une de l’autre, il y a accord complet entre Mitrophanow et moi. Quant à la couche moyenne, elle n’a pas élé observée par Mitro- 286 SOCIETÉ DE BIOLOGIE phanow, qui s’est surtout adressé à des œufs de Poule contenant déjà des embryons, mais elle est très développée chez le Merle, ainsi qu'on pourra s'en rendre compte en jetant les yeux sur la figure qui accom- pagne cette note; 3° Au sujet de l'origine des {rois couches de la capsule vitelline, je suis conduit à modifier sur un point ma précédente manière de voir. En ce qui concerne la couche externe, je suis d'accord avec Mitrophanow pour tout ce qui regarde sa structure. Mais j'ai émis l'opinion que cette couche dérive de la partie interne de la théca folliculaire, tandis que le professeur de Varsovie admet qu'elle est une sécrétion de l’oviducte. Je crois devoir aujourd’hui me rallier à l'idée de Mitrophanow. En effet, les raisons principales qui m'avaient d’abord fait considérer la couche externe comme un résidu conjonctif détaché de la théca étaient: que celle-ci est constituée par un tissu stratifié comme l’est la substance de la couche externe de la capsule vitelline; que l'aspect général, la dispo- silion et la colorabilité des trois couches de la capsule sont tout à fait semblables à l'aspect, à la disposition et à la colorabilité des trois couches qui entourent l’œuf dans le follicule ovarien ; qu'il y a des restes nucléaires dans la couche externe de la capsule. Or un nouvel et plus approfondi examen m'a montré que ces prétendus restes nucléaires paraissent être de simples granulalions ou groupes de granulalions interposées entre les strates de la couche externe de la capsule vitelline et simulant simplement de petits noyaux. Dans ces conditions, je pense, avec Mitrophanow, que cette couche externe se forme dans l’oviduete et que l'œuf n'emporte avec lui, lorsqu'il se détache de l'ovaire, que la couche interne et la couche moyenne de ia capsule vitelline. MODE DE DIVISION DES SPIROCHÈTES D'OBERMEIER DANS LA SANGSUE (Deuxième note), par LÉON K4arwaACkt et CASIMIR SZOKALSKI. Dans notre précédente communication (Soc. de Biol., séance du b février 1910), nous avons déterminé les conditions de la conservation des spirochètes dans la sangsue. Il nous reste maintenant à élucider, si . les spirochètes, introduits avec le sang dans le tube digestif de la sangsue, s’y conservent simplement, ou s'y multiplient. Pour résoudre ce problème, nous avons eu recours tout d'abord à la méthode de numération. Tous les deux jours, nous faisions le compte des spirochètes sur des préparations colorées. Nous nous sommes bientôt aperçus que le nombre des spirochètes, dans de certains jours, tantôt baissait, tantôt augmentait. Par exemple, la moyenne du nombre dd SÉANCE DU 19 FÉVRIER 9287 Pol des parasites pour la même sangsue élait de 5 1/2, 3,6, elc., pour un champ de microscope dans des journées successives. Graphique- ment, le résultat de la numération peut être présenté sous la forme d'une courbe dont les ascensions correspondent à la première, à la septième ou à la onzième journée. L'étude morphologique des préparations explique les causes de la fluctuation, montrant tantôt des formes en dégénérescence, tantôt en division. La division se produit longitudinalement et peut être observée dans de différentes phases de sa progression. Le mécanisme de la division se 1ap- proche, sous beaucoup de rapports, de la description de Mayer. La multipli- cation apparaît vers la troisième et septième journée du séjour dans la sangsue. Le phénomène commencé, on peut trouver des spirochètes en division pendant plusieurs jours. Dans le stade initial, le corps du parasite grossit et se raccourcit en même temps; il peut dépasser deux ou trois fois sa grosseur normale. Outre le changement des dimensions dans le corps du spirochète, apparaissent quelquefois des réserves chromatiques sous forme de granulations excentriques placées au centre du parasite ou à l’un des bouts. Ordinairement le spirochète ne possède plus de telles granulations. Ces produits se colorent par le Giemsa ou violet foncé. La différence de grosseur entre les segments centraux et périphériques s’accentue de plus en plus. Quelquelois le grossissement gagne aussi un des bouts périphé- riques. Dans l’évolution extérieure, les segments grossis se divisent; aussi une certaine partie du corps du spirochète acquiert des contours doubles. Les segments divisés gardent le caractère général sinueux du parasite. La division s’accomplit dans un certain ordre, du centre à la périphérie ou inverse- ment. L'aspect du spirochète dans ce stade se présente ainsi: après une série de spires terminales à dimensions normales, on voit quelques segments divisés, ensuite des spires grossies et finalement des ondulations terminales ordinaires. Nous n’avons pas trouvé les formes décrites par Mayer — parasites divisés complètement et réunis seulement par leurs parties terminales. Dans nos observations, immédiatement après la division de quelques segments, on voyait la division partielle du parasite qui prenait un aspect bifurqué. Les deux bouts nouvellement divisés tantôt restaient libres, tantôt s’entre- croisaient, formant des nœuds, des boucles, tantôt se superposaient donnant l'impression des segments grossis. Pour plus de commodité, nous emploierons le terme « division fermée » pour les stades qui précèdent la bifurcation du parasite et « division ouverte » pour les phases ultérieures. En ce qui concerne les images de la division ouverte assez avancée, nous les croyons moins sûres et moins instructives comme documents, que les formes encore fermées. Plusieurs fois nous étions bien embarrassés, quant à l’origine de certaines formes en V. En effet, si les partisans de la division longitudinale interprètent les filaments à deux spirochètes comme résultat de la division bifurquée et de l’écartement de deux spirochètes-filles sous l'angle de 180 degrés, les partisans de la théorie opposée peuvent soutenir avec le même droit que les formes en V proviennent de la division transversale 288 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lorsque le filament à deux individus se plie à l'endroit de l'étirement. En outre, des conditions tout à fait étrangères à la division, comme l’accolement purement mécanique, peuvent donner naissance à des formes semblables. Pour cette raison, nous croyons plus prudent de nous baser exclusivement sur des formes initiales lorsqu'il s’agit de prouver l'existence et le mode de la division. Les individus nouvellement divisés ne diffèrent pas dans leur diamètre des spirochètes normaux, grâce au grossissement préalable. Quant à leurs pro- priétés tinctorielles, ils prennent le Giemsa moins fortement avec rene nance de la couleur rose. Nous considérions les filaments polyspirochétiques comme résultant de la division transversale, lorque la préparation ne contenait pas de formes de division longitudinale fermée, ou lorsque le filament était constitué par plus de deux spirochètes. Ces formes se trouvent pendant les premières quarante-huit heures du séjour dans la sangsue et TETE: jours après la division longitudinale. Conclusions. — La survie des spirochètes, dans la sangsue, est condi- tionnée par leur multiplication. Les spirochètes se divisent longitudinalement. Certaines formes plaident aussi en faveur de la possibilité de la division transversale. (Travail du laboratoire bactériologique de la clinique thérapeutique de l'Université de Varsovie.) HiISTOGENÈSE DES FIBRILLES NÉVROGLIQUES DANS LES PROCESSUS INFLAMMATOIRES ET NÉOPLASIQUES DE LA NÉVROGLIE, par J. LHERMITTE et A. GUCCIONE. Le tissu de charpente des centres nerveux, la névroglie, se compose, on le sait, de plusieurs éléments : les noyaux, les protoplasmas, les “fibrilles. Il faudrait y ajouter, d’après les recherches embryologiques de Held, un syncytium partout continu enveloppant noyaux, protoplasma et fibrilles. Si, à l'heure actuelle, on est fixé à peu près complètement sur la morphologie des éléments composants du tissu névroglique, l'accord n’est pas encore fait relativement à la genèse des fibrilles qui constituent une des parties essentielles du tissu de soutien des centres nerveux. D'après Weigert, les fibrilles seraient le produit d’une sécrétion extra- cellulaire, landis que, pour Nissl, Held, Spielmeyer, elles seraient élaborées dans le sein mème du protoplasma. M. André-Thomas admet que, dans certains processus, les fibrilles résulteraient de modifications _ particulières des noyaux névrogliques. SÉANCE DU 19 FÉVRIER 289 Nous avons recherché dans les processus inflammatoires et néopla- siques du tissu névroglique la genèse de ces fibrilles. Dans les inflam- mations encéphaliques qui aboutissent à la néoformalion de cellules de Deiters, dans la sclérose en plaques avec participalion du cortex, on constate que les astrocyles aux prolongements protoplasmiques mul- tiples contiennent dans l'intérieur même de leur protoplasma des fibrilles qui se colorent intensément en bleu, soit par notre méthode, soit par celle de Weigert ; et ces fibrilles si apparentes au niveau des prolongèments protoplasmiques, deviennent presque invisibles au niveau de la zone périnucléaire. Si on considère cependant un assez grand nombre d’astrocytes, on peut s'assurer que les fibrilles se conti- nuent dans la masse protoplasmique centrale et que, si elles sont moins apparentes, la raison en est dans ce qu’elles sont enveloppées d’un protoplasma plus abondant. Sur des cellules moins développées, plus jeunes, on peut facilement reconnaitre que le protoplasma ne contient pas de fibrilles complètement constituées mais que celui-ci est finement strié superficiellement. C'est aux dépens de ces stries que se développent les fibrilles. La striation devient progressivement plus nette surtout au niveau des prolongements protoplasmiques, et les fins linéaments prennent plus avidement les colorants électifs. Il existe entre la striation simple du protoplasma et l’état fibrillaire parfait tous les intermédiaires, et grâce à eux il est possible de reconstituer l’histoire du développement des fibrilles. Au cours des processus néoplasiques de la névroglie, nous avons pu constater l'identité de la genèse des fibrilles névrogliques. Dans deux faits de gliomatose disséminée des centres nerveux, les tumeurs métastatiques élaient constituées par des cellules névrogliques métatypiques, fusiformes, très allongées, imbriquées par endroits en bulbe d'oignon. Lorsque la coupe intéressait les faisceaux formés de ces cellules fusiformes, on observait l'existence de fibrilles fines se colo- rant électivement ; celles-ci apparaissaient soit accolées au protoplasma soit dans son intérieur ; dans ce dernier cas, elles étaient moins nettes, comme voilées. Sur des coupes sectionnant les faisceaux perpendicu- lairement à leur grand axe, les fibrilles se montraient sous forme de points ou de courtes baguettes en pleine masse protoplasmique. Ces faits démontrent d’une part que, conformément à l'opinion sou- tenue par Nissl, Ramon y Cajal, Held, Spielmeyer, les fibrilles névro- gliques se différencient au sein du protoplasma cellulaire dans les processus réactionnels simples et, d'autre part, que même à l'état méta- typique ou atypique dans les néoplasmes gliomateux, la cellule névro- glique conserve la propriété de sécréter des fibrilles, cette différencia- tion se faisant d'une manière analogue dans les deux cas. On ne saurait mieux comparer, à notre avis, le développement histo- 290 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE génétique des fibrilles névrogliques qu'au développement du myo- plasma des fibres musculaires lisses. Dans les hyperplasies comme dans les néoplasies, c'est par une différenciation protoplasmique que s’édifient les éléments fondamen- taux des tissus musculaire et névroglique. LA SÉRO-PRÉCIPITATION CHEZ LES SYPHILITIQUES PAR LE GLYCOCINOLATE DE SOUDE, par A. Paris et G. SABARÉANU. La séro-précipitation par le glycocholate de soude est un procédé simple et rapide de séro-diagnostic de la syphilis, indiqué et préconisé par Porges, Elias, Neubauer et Salomon (1). Nous avons recherché cette séro-précipitation comparativement avec la méthode de Wassermann, dont la valeur diagnostique est amplement démontrée aujourd'hui (2). Nous avons eu soin d’écarter tout sérum sanguin lactescent, trouble ou hémolysé, et de ne prendre pour l'expérience que du sérum absolument clair, chauffé à 56 degrés pendant une demi-heure et centrifugé avant son emploi. La lecture des tubes nous a donné les résultats suivants. Le précipité, quand il existe, se forme en général à la partie supé- rieure de la colonne liquide, et se présente sous différents aspects. Quelquefois il n'y a qu'un simple nuage, un léger louche, et, pour mieux l’apprécier, il faut tourner ou agiter brusquement à petits coups le tube. D’autres fois, dans ce louche après agitation, on apercoit de tout petits grains multiples. : Le plus souvent, le précipité n’est formé que par des grains multiples de dimensions variables, qui, lorsqu'ils sont assez gros, font paraitre relativement clair le liquide qui les sépare. _ Enfin, le précipité peut encore prendre l'aspect de gros grains, ou plutôt de flocons irréguliers, séparés par du liquide clair. Quelquefois ces flocons sont plus volumineux à la partie supérieure de la colonne (1) Porges, Elias, Neubauer et Salomon. Wien. klin. Woch., 4 juin 1908. Le Sourd et Pagniez. Valeur diagnostique de la réaction de précipitation de Porges dans la syphilis. Gazette des Hôpitaux, 11 novembre 1909. Gastou et Girault. Société de médecine de Paris, juillet 1909. E. Joltrain. Nouvelles méthodes de séro-diagnostie, 1910, p. 50. (2) Prof. E. Gaucher, Paris et Sabareanu. La réation de fixation chez les. syphilitiques au point de vue diagnostique, pronostique et thérapeutique. Société médicale des Hôpitaux de Paris, séance du 11 février 1910. SÉANCE DU 19 FÉVRIER 291 liquide, et même on peut en voir se réunir à la surface en mince pelli- cule. Il n'est pas rare de trouver, au-dessous des flocons, toutes les variétés précédentes de précipités, en ordre décroissant : grains de moins en moins gros, et finalement un louche uniforme. Entre les trois aspects du précipité que nous venons: de déerire, il existe d’ailleurs tous les intermédiaires; notre division est donc un peu arbitraire, mais elle nous a été imposée par les résultats obtenus. L'examen sur lame au microscope avec ou sans coloration, et l'examen à l’ultra-microscope, nous ont permis de voir que les précipités forts aussi bien que les précipités très légers sont de même nature. On ne trouve dans ces précipités aucun microbe, mais des corpuscules bril- lants réunis en amas plus ou moins ee La séro-précipitation par le glycocholate a été recherchée compara- tivement avec la méthode de Wassermann, chez 53 malades, dont 41 syphilitiques avérés, 5 syphilitiques douteux, 2 syphilophobes sans aucun antécédent, et 5 lupus, dont 4 lupus érythémateux. Le mélange de sérum et de glycocholate est resté absolument clair dans cinq tubes seulement, concernant un syphilophobe ayant une réaction de Wassermann négative et 4 syphilitiques. Chez ces quatre malades, cette dernière réaction était deux fois négative et deux fois posilive. Si l’on tient compte du moindre précipité dans les tubes, les 48 autres malades ont tous donné des résultats positifs avec le glycocholate. De ces malades, 15 avaient une réaction de fixalion négative, et parmi ceux-ci se trouvent : 4 lupus érythémateux, 4 lupus tubereuleux, 2 syphilitiques douteux et 1 syphilophobe sans aucun antécédent. Si nous envisageons seulement les sérums donnant un précipité plus abondant, celui que nous avons qualifié de floconneux, nous trouvons qu'il a été observé chez 13 malades, dont 11 avaient une réaclion de Wassermann positive (10 syphilitiques avérés el 1 syphilitique douteux), et? une réaction négative [le premier avait eu un mois avant, des lésions . suspectes de syphilis, le second était un lupus érythémateux|. La précipitation abondante floconneuse s’est produite dans 5 cas sur 14 de syphilis récentes ne dépassant pas une année, et dans 5 cas sur. 17 de syphilis âgées de plus d’une année. De l’ensemble de nos recherches comparées sur la séro-précipitation par le glycocholate et sur la déviation ou complément nous pouvons ‘conclure La séro-précipitation par le glycocholate peut manquer chez les syphilitiques, bien que la déviation du complément soit positive. Si l'on tient compte du moindre trouble survenu dans le mélange sérum et glycocholate, la séro-précipitation est très fréquente chez les syphilitiques, même quand la réaction de Wassermann est négative. Elle se produit aussi chez des malades non syphilitiques alors que 292 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'examen clinique et la réaction de Wassermann n'ont pu déceler la syphilis. À La séro-précipilation plus abondante, floconneuse, facilement déce- lable, nous a paru avoir plus de valeur et dénoter la syphilis, mais elle s'observe rarement et ne nous parait pas d’ailleurs spécifique. Cette réaction floconneuse est relativement plus fréquente chez les syphili- tiques récents que chez les syphilitiques anciens. En somme, la séro-précipitation se produit souvent chez les syphili- tiques mais on l’observe aussi chez les non syphilitiques; elle nous semble donc dépourvue de toute valeur diagnostique. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA FLORE BACTÉRIENNE ANAÉROBIE DES GANGRÈNES PULMONAIRES. UN STREPTOCOCCUS ANAÉROBIE, par G. REPAcI. Les recherches désormais classiques de Veillon et de son école Zuber, Guillemot, Rist, Hallé) sur la flore bactérienne des abcès de la gangrène pulmonaire ont fait faire des progrès remarquables à l’étude de cette intéressante question. Il est bien établi à l'heure actuelle qu'on a toujours affaire à des associations très nombreuses de microbes, parmi lesquels les anaérobies jouent un rôle tout à fait capital. Nous avons dans la séance précédente décrit un streptococcobacille provenant d’un cas de gangrène pulmonaire à foyers disséminés chez l’homme. Dans le même pus gangreneux nous avons rencontré un autre germe anaérobie, un coccus, qui doit très vraisemblablement appartenir à une espèce nouvelle, car par ses caractères il nous a été impossible de l'identifier avec les espèces déjà connues. Il s’agit d'un petit coccus à grains tout à fait ronds de la taille du Staphylo- coccus parvulus de M. Veillon. Dans une même préparation on rencontre un certain nombre d'éléments isolés, des formes en diplocoque; mais d’une facon générale il se dispose sous la forme de chaïnettes de quatre à huit élé- ments. Dans les cultures en bouillon, ces chaïînettes peuvent devenir plus longues. : Il se colore par les colorants basiques d’aniline et il ne se décolore pas par la méthode de Gram. Anaérobie stricte, il pousse sur la gélose sucrée dans les trente-six à qua- rante-huit heures qui suivent l’ensemencement, donnant des colonies très fines et très petites, discoïdes, blanchâtres, qui grossissent dans la suite, mais sans jamais dépasser un demi-millimètre à 1 millimètre de diamètre. En vieillissant, les colonies deviennent noires. A l’examen microscopique SÉANCE DU 19 FÉVRIER 293 elles se montrent sous l'aspect d’une masse tomeuteuse à bords déchiquetés, entourés comme d’une couronne de cils. Ce microbe ne pousse pas à la température ordinaire et son développement n'est pas arrêté par la température de #1 degrés. Il vit très longuement à l’étuve à 37 degrés. Des repiquages de cultures, ayant séjourné quatre semaines à cette température donnent encore des résultats positifs. Dans la gélatine à 37 degrés il pousse lentement en se déposant au fond du tube et sans la liquéfier; après refroidissement cette gélatine se prend en masse. Il n’est pas gazogène. Les cultures bien développées dégagent une faible odeur de putréfaction. Il pousse dans les milieux liquides ordinaires privés d'oxygène. Le bouillon se trouble d’abord, mais, au bout de cinq à six jours, les germes tombent au fond sous l'aspect d’une masse blanchâtre, muqueuse, et le milieu se clarifie. Il n’attaque ni le saccharose, ni le dextrose, ni le lactose, très faiblement le glucose. Ensemencé dans le lait, il le coagule en vingt-quatre heures, formant un caillot très épais, qui ne se redissout plus. Il ne produit pas d’indol dans le bouillon peptonisé et il n’attaque pas le blanc d'œuf cuit. L'injection intraveineuse et intrapéritonéale ne détermine pas des troubles appréciables dans les animaux de laboratoire. L’injection sous-cutanée chez le cobaye détermine une induration locale qui disparaît dans un mois environ, sans altérer d’une facon appréciable la santé de l’animal. On connaît à l'heure actuelle plusieurs espèces anaérobies de la classe des cocei et parmi ceux-ci nous rappellerons le Streptococcus anaerobius micros (Lewkowicz) et le Micrococcus fœtidus (Veillon et Zuber) qui ont quelques caractères permeltant de les rapprocher du microorganisme que nous venons de décrire. Le streptocoque de Lewkowiez n’a pas été encore. étudié au poin de vue de, ses réactions vis-à-vis des sucres. Il nous manque donc pour ce diagnostic différentiel celte connaissance, qui aurait été très utile. Cependant il est bon de remarquer que le microbe décrit par Lew- kowicz dans la flore de la bouche des nourrissons liquéfie la gélatine et ne coagule pas le lait. En outre, il diffère du nôtre par ses caractères de culture et enfin par l'irrégularité de sa taille et de sa forme, qui peut être, d'après Lewkowicz, lancéolée ou bacillaire. Le Micrococcus fœtidus ne pousse pas dans la gélatine. La taille beaucoup plus considérable, plus épaisse de ce coccus, l'odeur très fétide que dégagent ses cultures, nous permettent de le considérer comme une espèce tout à fait diffé- rente. Nous nous croyons donc autorisé à en faire une espèce à part et nous proposons de l'appeler : S{reptococcus parvulus non liquefaciens. (Laburatoire de M. Salimbeni à l'Institut Pasteur.) Biozou1E. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 21 264 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DE L'ATROPINE SUR LE FOIE, par M. Doyon. I. — J'ai démontré dans une note précédente que l’atropine détermine la formation par le foie d'une substance anticoagulante. On injecte de l’atropine à un chien dans une veine jugulaire et on dérive le sang carotidien de ce chien dans le foie isolé d'un chien préa- lablement tué par la saignée et la section du bulbe. Le sang du premier chien reste coagulable tant qu’il n’a pas traversé le. foie isolé ; au sortir du foie isolé il est incoagulable et possède la propriété d'empêcher in vitro du sang normal de coaguler. II. — L'atropine agit même si le foie du chien sacrifié a été lavé. Expérience. — On sacrifie un chien de taille moyenne par la saignée et la section du bulbe, on isole le foie et on lave l’organe avec une solution d’eau salée à 9 p. 1000 à 39 degrés par la veine porte. — Dix minutes après la mort environ, on réunit la veine porte à la carotide d’un chien de 45 kilogrammes. On recueille plusieurs échantillons de sang, de 15 centimètres cubes chacun environ, en aval du foie, puis on injecte brusquement dans la jugulaire du chien vivant 9 centimètres cubes d’une solution d’atropine à 1 sur 10. Dès que l'injection est terminée on recueille une nouvelle série d'échantillons de sang en aval du foie et quelques-uns en amont du foie. a Les échantillons prélevés avant l'injection ont coagulé pour ainsi dire ins- tantanément. L'échantillon pris immédiatement après l'injection a coagulé de même presque instantanément. Tous les autres échantillons, recueillis après l'injection, en aval du foie, sont restés liquides pendant la première journée, cependant il s’est formé, peu après la prise, des traces de fibrine contre le. tube à la partie supérieure des échantillons dans les tubes 2 et 35. Le plasma limpide, incolore, s’est bien séparé. L’échantillon 2 a coagulé le lendemain soir, l'échantillon 3 le surlendemain soir; trois jours après l'expérience, tous les échantillons étaient pris en masse; toutefois le caillot des trois derniers tubes était un peu mou. Les échantillons prélevés après l'injection d’atropine, mais avant le passage à travers le foie, en même temps que les prises 4,7 et 8, ont coagulé en masse, le premier en 10 minutes, les deux autres en moins de - trois quarts d'heure. Le chien injecté a paru pendant quelques instants devoir succomber, mais il s’est remis assez rapidement et complètement. L'incoagulabilité du sang peut être provoquée plusieurs heures après le lavage du foie. ù JIL. — Au lieu d'injecter l’atropine dans la jugulaire, j'ai injecté le poison directement dans le tube qui relie la carotide au foie isolé. ExPÉRIENCE. — On tue par la saignée et la section du bulbe un chien de taille moyenne. On isole rapidement le foie et on relie la veine porte à la caro- ) FS PRE 19 SÉANCE DU 19 FÉVRIER 95 tide d'un chien vivant. On recueille du sang en aval du foie, puis on injecte directement de l’atropine, loin du foie, dans le tube de communication | 1 cen- timètre cube 5 d’une solution à 1 sur 5]. On recueille ensuite 14 échantillons, de 15 centimètres cubes environ chacun, en aval du foie. Le sang prélevé avant l'injection en aval du foie a coagulé en 2 à 3 minutes; le premier échan- tillon recueilli après l’atropine à coagulé en 3 minutes, le second 2 heures plus tard. Le lendemain matin, le troisième était coagulé et les quatre derniers présentaient des traces de fibrine. Le surlendemain, tous Îles échantillons étaient pris en masse. — Pendant l'injection un aide a dérivé un fort échan- tillon de sang mélangé à l’atropine, avant le passage à travers le foie. Ce sang a coagulé en masse en quelques minutes. — Le foie pesait 354 grammes. IV. — Je n'ai pas réussi à faire circuler du sang au sortir de la caro- tide dans un rein ou un membre d’un chien qu’on venait de sacrifier par la saignée; dans ces conditions, la coagulation est instantanée. Toutefois l'injection dans une artère rénale d’une dose énorme d'atropine est sans effet. Dans un cas, j'ai injecté à un chien, auquel je pratiquais la respira- tion artificielle après la section du bulbe, 1 centimètre cube 5 d'une solu- tion à { sur 5 d'atropine dans l'artère rénale ; le sang prélevé dans la veine rénale a coagulé en dix minutes. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) CONSTATATION DU TRÉPONÈME DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN AU COURS DE L'HÉMIPLÉGIE SYPHILITIQUE, par A. SÈzARY et H. PAILLARD. Nous avons eu récemment l'occasion de trouver le tréponème de Schaudinn et Hoffmann dans le liquide céphalo-rachidien d’une malade syphilitique et hémiplégique. La rareté d’une telle constatation nous incite à rapporter dans quelles circonstances nous lPavons faite. La malade, âgée de trente-trois ans, avait été amenée le lundi soir 1 février à l’Hôtel-Dieu : elle était dans le coma et présentait une Pémi- plégie gauche totale avec signe de Babinski. De plus, son corps était couvert de syphilides papuleuses et papulo-ulcéreuses. L'âge du sujet, l'absence d'affection cardiaque, la présence de l’éruption spécifique impo- _Saient le diagnostic d'hémiplégie syphilitique. Nous avons appris depuis qu'à l'hôpital Saint-Louis elle avait récemment suivi un traitement mercuriel irrégulier. Nous ne connaissons pas la date du début de l'infection syphilitique, mais la diffusion des éléments éruptifs prouve que la contamination n’est pas lointaine (6 à 12 mois approximative- ment). 296 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le-mardi matin, l’état général estencore plus grave (cyanose, stertor, sueurs froides). Nous pratiquons une ponction lombaire et examinons le liquide céphalo-rachidien clair ainsi obtenu. Le culot de centrifuga- lion, déjà visible macroseopiquement, a été dilué et réparti en six gout- telettes. L'une d'elles a été examinée à l’ultra-mieroscope et nous à montré, à côté de nombreux leucocytes et après un quart d'heure de recherches, un tréponème absolument caractéristique, du type à trois branches ou en Y, mobile, à tours de spire étroits, réguliers, nombreux, à extrémités effilées, d'une épaisseur minime. Le parasite a perdu sa mobilité au bout de quatre heures; il s’est alors rétracté et a présenté une des formes atypiques que l’un de nous a décrites avec M. L. Jacquet (1). Bien que nous ayons alors poursuivi notre examen, il nous a été impos- sible de trouver d’autres microorganismes, peut-être parce qu'ils étaient détruits, plutôt parce qu’ils étaient très rares. Ce cas est le premier où le tréponème aitété misen évidence, pendant la vie, dans le liquide céphalo-rachidien d’un sujet atleint de syphils acquise avec manifestation nerveuse. Il n'existe en effet que deux observations où sa présenceaitété dûment notée : l’une de MM. Gaucher et P. Merle, où la constatation a été faite sur le cadavre, vingt-quatre heures après la mort; l’autre, de MM. Dobhi et Tanaka, qui concerne un syphilitique secondaire ne présentant aucun symptôme nerveux avéré. Il est regrettable que nous n’ayons pu faire l'autopsie, qui nous aurait permis de pousser plus loin nos investigations. (Travail de la Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu.) INFLUENCE DE LA PONCTION LOMBAIRE SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE ET LA FRÉQUENCE DU POULS DANS DIVERSES FORMES DE PSYCHOSES, par J. Rouminovrren et H. PArLLARD. Sur 57 malades hospitalisés à Bicêtre, nous avons déterminé les modifications de la pression artérielle et, corrélativement, de la fré- querce du pouls, produites par la ponction lombaire. La ponction était pratiquée sur le sujet en décubitus latéral; la fré- quence du pouls et la pression artérielle étaient notées avec beaucoup de soin deux à trois minutes avant et après la ponction; la pression du (1) L. Jacquet et A. Sézary. Formes atypiques et dégénératives de trépo- nème pâle. Soc. médic. des Hôpitaux, 1% février 1907. = SÉANCE DU 19 FÉVRIER 9297 liquide céphalo-rachidien était prise à l’aide d’un simple manomètre de verre; enfin, l'on mesurait dans chaque cas la quantité de liquide évacuée. Vingt-huit paralytiques généraux ont été examinés. Ils ont réagi d’une facon variable : Quinze d’entre eux ont présenté un abaissement de la pression arté- rielle (de 4 à 4 centimètres de mercure); en même temps, la fréquence du pouls restait invariable (7 cas), diminuait (6 cas) ou augmentait très légèrement (2 cas). Cinq sur 28 ont présenté une faible augmentation de la pression artérielle (1 centimètre à 1 centimètre et demi de mercure) avec fixité ou accélération légère de la fréquence du pouls. Un sur 28 a présenté une réaction minime conforme à la loi de Marey (augmentation de pression, ralentissement du pouls). Sept sur 28 n’ont présenté aucune modification appréciable, ni de la pression artérielle, ni de la fréquence du pouls. Dans lous ces cas, la quantité de liquide évacuée a élé très variable : de 2 à 20 centimètres cubes, en moyenne de 10 à 15 centimètres cubes. La pression du liquide céphalo-rachidien était plus ou moins voisine de 10 centimètres; les chiffres extrêmes sont 7 et 32 centimètres. Ces deux facteurs, quantité retirée et pression du liquide, ne nous ont pas semblé avoir d'influence nette sur la pression artérielle. Onze déments précoces ont été étudiés : Trois d’entre eux ne présentent aucune modification. Trois autres (27 ans, 29 ans, 30 ans) offrent surtout des variations du pouls, la pression artérielle restant constante. Deux autres (49 ans, 55 ans, les plus âgés, hospitalisés depuis long- temps, légèrement artério-scléreux) baissent leur pression artérielle (2 centimètres et demi, 5 centimètres), sans modification de la fréquence du pouls. Les irois derniers présententune élévation appréciable de leur pression avec très légères modifications du pouls. La quantité de liquide retirée a été en moyenne de 12 à 15 Centimètres cubes. La pression du liquide céphalo-rachidien, jamais inférieure à 10 centimètres, oscillait autour de 15 centimètres et a plusieurs fois dépassé 25 centimètres. Nous avons observé également 18 cas d’autres psychoses : Trois cas. de démence organique avec lésion circonscrile; pour 2 d’entre eux (43 ans, 58 ans), abaissement de la pression et ralentissement du pouls; pour l’autre (54 ans), réaction conforme à la loi de Marey {abais- sement de la pression, accélération du pouls). Quatre débiles paranoiaques ; chez 3 d'entre eux (24 ans, 34 ans, 19 ans), abaissement de la pression et ralentissement du pouls; chez l’autre (33 ans), réaction conforme à la loi de Marey. 298 SOCIËÉTÉ DE BIOLOGIE Sept périodiques à forme mélancolique; 3 d'entre eux (les plus jeunes) se conforment à la loi de Marey; les autres, plus âgés, présentent de grandes variations de la pression (de 1 centimètre à 4 centimètres et demi) et de la fréquence du pouls, dans un sens ou dans l’autre. Un périodique démentiel (60 ans); réaction conforme à la loi de Marey. Un épileptique délirant (45 ans) ; abaissement de la pression, ralentis- sement du pouls. | Deux agénésiques imbéciles; l'un (31 ans) se conforme à la loi de Marey; l’autre (40 ans) présente une réaction contraire. Sur ces 18 malades atteints de troubles mentaux divers, 6 ont réagi conformément à la loi de Marey; la proportion est donc plus considé- rable que chez les paralytiques généraux (1 sur 28) et les déments pré- coces (0 sur 11). Dans tous les cas observés, les modifications de la pression artérielle et de la fréquence du pouls n’ont pas été durables, et, quelques heures après, le lendemain au plus tard, les malades étaient revenus à ieur état d'avant la ponction lombaire. NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT in vitro DE Crithidia melophagia, par JIvVoiN GEORGÉVITCH. En ensemencant dans des gouttes pendantes de sérums d'origines variées des Crithidia de l’intestin du Mélophage, nous avons obtenu des cultures très riches de ce parasite, qui se conservent pendant plusieurs jours, et qui nous ont permis plusieurs passages. Les colonies se développent non seulement dans le sérum du mouton, mais aussi dans le sérum du cheval, de la chèvre, du cobaye, du lapin et du rat. Même dans l’eau physiologique, le parasite commence à cultiver, mais ne se maintient pas plus de vingt-quatre heures, proba- blement à cause de l'épuisement des matières nutritives, introduites du fait même de l’ensemencement. Quelques-uns seulement des individus ensemencés peuvent devenir le point de départ des colonies; les autres disparaissent vite par suite de dégénérescence granuleuse très prononcée. Les individus, points de départ des colonies, gagnent le bord de la goutte de sérum et, là, se fixent par la partie antérieure de leur flagelle, Celui-ci représente alors le pôle attractif vers lequel conflue la partie postérieure. Le parasite tout entier prend une forme plus ramassée si bien que l'individu finit par offrir l'aspect d’une massue dont le protoplasme, très hyalin, présente deux granules, le noyau et le le blépharoplaste (I de la figure ci-contre). SÉANCE DU 19 FEVRIER 299 — "2 Pendant quelques heures, il semble que l'individu absorbe une grande quantité du liquide, car son protoplasme devient vacuolaire. Ensuite survient une division longitudinale active (II), et la séparation des individus mûrs. Ceux-ci, en s’allongeant, montrent un court flagelle. Finalement, le parasite prend une forme de fuseau. Quelquefois les colonies sont plus riches et il y a formation de plu- sieurs couches de formes grégariniennes (III), avant la séparation des corps fusiformes. Très souvent on voit dans les cultures des formes en rosaces. Ordi- nairement, au centre de ces rosaces (IV), on trouve quelque corps étranger sur lequel s'est fixé le parasite-mère. Les formes grégari- niennes se transforment par allongement en fuseaux sans que pour cela la disposition en rosace disparaisse. Il est facile de distinguer ces stades en rosaces des agglomérations d'individus adultes, qui apparaissent souvent dans les cultures. Sur les préparations colorées, on voit, soit sur les individus grégari- niens, soit sur les formes en fuseau, un gros noyau et un blépharo- plaste sphérique. Celui-ei se trouve dans la plupart des cas du côté du noyau ; il émigre à la partie antérieure et s'allonge lors du passage du stade grégarinien au stade fusiforme. (Laboratoire de M. Mesnil à l'Institut Pasteur.) 300 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPHOSE CHEZ LES AMPHIBIENS. XIII. LA DISPARITION DU PALATIN ET LA TRANSFORMATION DU VOMER CuEz Salamandra maculosa Laur., par P. WINTREBERI. La désignation des pièces osseuses latérales de la voûte palatine- chez les Urodèles a toujours embarrassé les anatomistes. Cuvier et Owen (R.) nom- maient l'os antérieur vomer ou palatin; l'os postérieur, ptérygoiïdien. Quand les recherches embryologiques (0. Hertwig, 1874) eurent fait connaitre que ce dernier naissait comme la continuation caudale d’une lamelle antérieure primitive, on vit dans celle-ci la pièce principale qu'on nomma palatin. Le fait que le palatin se sépare du ptérygoïde chez Les vieux Axolotis et chez les larves âgées de Salamandra et de Triton autorisa à considérer que l'arc entier était composé de trois os autonomes. Mais, chez l'adulte terrestre, deux os seulement sont bien établis; en arrière : le ptérygoïde, d’une seule venue; en avant : une pièce osseuse, variée de forme, irrégulière, qui repré- sente le vomer, et à laquelle on a jusqu'ici rattaché le palatin (0. Hertwig, Wiedersheim, Parker, etc.), en lui attribuant une région dentée, externe ou. postérieure, le plus souvent développée en apophyse. : Cette conception est erronée. Le soi-disant voméro-palatin de l'adulte n’est qu'un vomer, car on assiste pendant la métamorphose à la disparition progressive du palatin; son isolement du ptérygoïde chez les larves âgées n est que la pre- mière étape de sa régression. ‘ J'ai étudié précédemment cette évolution chez Amblystoma tigrinum ; elle se passe de même chez Salamandra maculosa, avec cette variante que la lamelle supportant les dents vomériennes de la larve n’est pas ici résorbée. Je crois pouvoir attribuer cetie différence à la diversité des conditions qui accom- -pagnent la métamorphose des deux types étudiés; celle d’Amblystoma est lente, pénible à obtenir, par le moyen d’un asséchement artificiel et pro- longé, amenant un dépérissement favorable aux résorptions; celle de Sala- mandra s'effectue au contraire vite et spontanément. I. Période larvaire. — Le vomer, une fois constitué, a la forme d'une lamelle triangulaire, à base postérieure, au milieu de laquelle sont implantées des dents; j'en compte douze sur une larve longue de 25 millimètres; leur nombre s'accroît jusqu'à la métamorphose, et elles sont alors disposées sur trois et quatre rangées. La palette palatine du ptérygo-palatin se place tout entière en dedans du manche ptérygoïdien et supporte dans sa partie moyenne cinq à six dents. Le palatin reste uni au ptérygoïde chez les larves de 38 à 60 milli- mètres de long qui atteignent le seuil de la métamorphose. IT. Métamorphose. — L'inspection de la voûte palatine révèle un gontlement de la muqueuse autour des dents dont on aperçoit seulement la pointe. A mesure que la région naso-ethmoïdale grandit, le remblai muqueux vomé- rien s'éloigne à la fois du prémaxillaire en avant et du maxillaire sur les côtés et tend à gagner la ligne médiane, à laquelle il devient presque SÉANCE DU 19 FÉVRIER 301 parallèle. La choane qui reculé légèrement en arrière, mais beaucoup moins que la saillie muqueuse vomérienne, peut servir de repère pour mesurer l’allongément de celle-ci. Le ptérygo-palatin commence à régresser dans sa partie antérieure quelques jours avant l'apparition des changements externes; la plaquette et son pédi- . cule se rétrécissent de moitié et quelques dents tombent, alors que le vomer, intact, est toujours à sa place. Au début de la résorption branchiale et lim- bique, je trouve le ptérygo-palatin en trois morceaux : l'os ptérygoide, le plus important, en arrière; le pédicule palatin réduit à un mince stylet, au milieu; et en avant, le segment palatin, surmonté d’une seule dent, souvent arqué et parfois dirigé assez transversalement pour rappeler le palatin des Anoures. Mais cette disposition est très passagère; car lorsque les branchies et les limbes ne sont encore qu'à demi régressés, le palatin est réduit à deux petits osselets microscopiques. Le ptérygoïde reste intact en presque totalité; il est remanié à son extrémité antérieure pointue qui s’affine, se régularise et se porte en dehors du ptéry- goïde cartilagineux, alors qu'elle se trouvait en dedans chez la larve; de plus, près du carré, il commence à se replier autour de ce dernier, dont la partie moyenne se rétrécit. Le vomer est persistant; toujours porteur des dents larvaires, il se déplace en arrière et vers la ligne médiane. Quand le palatin disparaît, on observe la formation nouvelle de quelques dents isolées, dans l’épaississement muqueux postérieur qui le prolonge, en dedans de la région où se trouvaient précé- demment les dernières dents palatines; ces dents nouvelles se multiplient d'avant en arrière sur deux rangs et les socles réunis des premières apparues ébauchent à la fin de la métamorphose la longue apophyse si caractéristique de l'adulte. Sur la lamelle larvaire, les dents exlernes tombent; les autres se rapprochent du bord interne en s’allongeant beaucoup; on en compte encore deux séries presque accolées, à la fin de la transformation; mais, en dehors d'elles, la plage osseuse grandit beaucoup et présente à cette époque deux fois la largeur de la région dentée; elle s’accroit par calcification directe du chorion muqueux sans le secours de dents. IT. Adulte. — Depuis 0. Hertwig (1874), on signalait que le voméro-palatin trahissait sa double origine par sa décomposition en deux segments articulés à l’union du tiers antérieur et du tiers moyen de l’apophyse dentée sous- sphénoïdienne. J'ai pu enlever en totalité, et sans le morceler, un vomer d'adulte, et j'ai constaté, au microscope, que l’apophyse n'était nullement divisée, mais seulement rendue très fragile à cet endroit par la présence d'une encoche externe, correspondant à un changement de direction et au passage dorsal d'un gros vaisseau. Cuvier n'avait figuré que le fragment antérieur. : Conclusions : I. La région palatine du ptérygo-palatin disparaît au début de la métamorphose; la région ptérygoïdienne, légèrement rema- niée, se déplace en dehors. ; Il. Le vomer de la larve persiste et forme chez l'adulte la partie interne et postérieure du bouclier vomérien:; il s'accroît en arrière par 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la naissance de dents nouvelles et la réunion de leurs socles, en avant et en dehors par calcification directe du chorion muqueux. (Laboratoire d'Anatomie comparée à lu Sorbonne.) RECHERCHES SUR L'ACTION DE LA LÉCITHINE AU POINT DE VUE DU POUVOIR BACTÉRICIDE ET DE L'IMMUNISATION, par G. VAzLer et L. RimBaun. Depuis le travail de Bassenge « sur une propriété bactérioiogique: 5 prop 5 intéressante de la lécithine » (1), plusieurs auteurs admettent que la lécithine est douée d’un pouvoir bactéricide (2). Bassenge aurait eons- taté que dans une émulsion de lécithine à 4 pour 100 les bacilles typhi- ques se dissolvent aussitôt et le réensemencement montre que tous les microbes y sont détruits. Le liquide de dissolution ainsi obtenu serait très riche en toxines et posséderait un pouvoir immunisant très puis- sant chez les animaux de laboratoire (3). Pick et Schwarz (4) ont pu, en effet, par l'injection d’une émulsion de bacilles typhiques dans une sus- pension de lécithine à 4 p. 100, obtenir par l'emploi de très petites quan- tités dans un temps très court un sérum fortement agglutinant pour les bacilles typhiques. Huit jours après une seule injection sous-cutanée ils ont conslaté que ce sérum agglutinait à 1 p. 1600 et 1 p. 2000. Les animaux injectés par voie péritonéale réagissent plus faiblement. Sleeswyk (5) fait cependant quelques réserves : le pouvoir bactéricide des émulsions de lécithine vis-à-vis du bacille typhique pourrait être Hé à leur réaction acide due à des impuretés de préparation commerciale. Vay (6) n'a pas retrouvé la bactériolyse des bacilles pesteux par la léei- thine, mais a observé une simple agglulination et modification de colo- rabilité des corps microbiens. ‘ Dans une série de recherches que nous avons entreprises nous n'avons reconnu aux émulsions de lécithine ni un pouvoir bactérieide à l’égard des bacilles typhiques, ni une propriété favorisant la formation des agglutinines éberthiennes. I. Propriété bactéricide de la lécithine. — Nous avons mis en contact (à parties égales) une culture en bouillon de bacilles d'Eberth, âgée de vingt-quatre R. Bassenge. Deutsche mediz. Woch., 23 janvier 1908. S. Mutermilch. Presse médicale, 8 septembre 1909, p. 635. R. Bassenge. Deutsche mediz. Woch., 16 juillet 1908. E.-P. Pick et O. Schwarz. Biochemische Leitsch., 21 janvier 4909. Sleeswyk. Deutsche mediz. Woch., 24 décembre 1908. Vay. Deutsche mediz. Woch., 24 décembre 1908. US D — OC 7 RAR ARR (7) { SÉANCE DU 19 FÉVRIER 303 heures, et une émulsion de lécithine à 10 p. 100 (1): Comme témoin nous avons dilué une certaine quantité de la même culture dans un volume égal de bouillon. Nous avons ensuite mis en boîtes de Pétri, après dilution dans de l’eau stérilisée, une goutte de l’émulsion lécithine-bacilles, et par compa- raison une goutte de la dilution bouillon-bacilles. Cinq boîtes de Pétri ont été faites simultanément pour l’émulsion lécithine-bacille et pour le mélange ‘témoin, après deux minutes de contact, après trente minutes, deux heures, vingt-quatre heures et trois jours. Le nombre de colonies a été sensiblement égal dans les boîtes faites avec l’émulsion lécithine-bacilles et dans les boîtes temoins, aussi bien après trois jours qu'après deux minutes de contact. Le paratyphique A et le paratyphique B paraissent s'être comportés comme le bacille d'Eberth. Les cultures de paratyphique mises en présence d'émul- sions de lécithine de 1 à 10 p. 100 ont toujours été fertiles, même après cinq à six Jours de contact. IL. Action de la lécithine sur le pouvoir agglutinant des sérums. — Nous avons soumis deux lapins à une série d’injections de paratyphiques A et B en vue d obtenir un sérum agglutinant. Nous injections sous la peau 2 centimètres cubes d'une dilution d’une culture entière d’agar de trois jours dans 5 centi- - mètres cubes d’une émulsion de lécithine à 4 p. 100 (2), après contact léci- thine-bacille de deux heures à trois jours. Après 5 injections en vingt jours, le lapin, inoculé avec le paratyphique À agglutinait ce bacille à 1 p. 5.000; le sérum du lapin inoculé avec le paratyphique B agglutinait celui-ci à 4 p. 2.000. Une seule injection intraveineuse de 1 centimètre cube d’une culture en bouillon de paratyphique B (sans lécithine) porte le pouvoir agglutinant à 4 p. 10.000. | D'autre part, nous avons injecté des bacilles d'Eberth par diverses voies à 6 lapins : 3 ont reçu 1 centimètre cube d’une culture en contact avec une quantité égale d'émulsion de lécithine à 10 p. 100 (3), dans les veines, dans le péritoine, sous la peau; les 3 autres, une même quantité de culture seule par les mêmes voies. Une prise de sang est faite chez tous ces animaux huit jours après cette unique injection. En une heure l’agelutination du bacille d'Eberth pour tous ces sérums est positive à 4 p. 206; particulièrement intense pour le sérum des animaux ino- culés par voie intraveineuse, très nette pour les animaux inoculés dans le péritoine, moins prononcée pour les animaux ayant recu l'injection sous- cutanée. De ces deux derniers sérums, celui de l’animal ayant recu l’émulsion lécithine-bacille donne une agglutination nette en une heure, celui de lapin témoin donne une agglutination nette aussi, mais plus tardive (quatre heures). (4) Nous nous sommes servis pour cette expérience d'une émulsion de léci- thine préparée par les établissements Poulenc et obtenue en laissant la léci- thine se gonfler dans l’eau pendant douze à vingt-quatre heures et en la sou- mettant ensuite à une agitation mécanique. (2) Ici nous avons employé de la lécithine du commerce que nous mettions en émulsion dans l’eau par l'addition d’une petite quantité d'alcool absolu PCcHne ART AL CLS 0120 centiaramimes Ie OAnSoIU CO A ONU" Al oramme: Bourdsfilee Mama in E./q. s. "p.25 cent cubes. (3) Préparée par Poulenc. l 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À 1 p. 1.000 l’agglutination est positive en vingt heures pour tous les sérums; ce taux est limité pour les lapins ayant recu l'injection sous-cutanée et l’ag- glutination est égale pour le sérum du lapin ayant reçu l'émulsion lécithine- bacille et pour le sérum du lapin témoin. x Ces expériences nous permettent de conclure : 1° La lécithine ne s’est pas montrée douée de propriétés bactéricides’ à l'égard du bacille d'Eberth et des bacilles paratyphiques A et B. 2° L'injection aux lapins, par diverses voies, de cultures de bacilles d'Eberth et de paratyphiques, additionnées de lécithine, ne paraît pas donner au sérum de ces animaux un pouvoir agglutinant sensiblement supérieur à celui que l’on obtient par l'injection de cultures seules. (Travail du laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine de Montpellier.) VARIABILITÉ DE LA TOXICITÉ ET DU POUVOIR HÉMOLYTIQUE DES SAPONINES SUIVANT LEUR MODE DE PRÉPARATION, par J. CuevaLIER et L. Giroux. W. Lohmann (Zeitschrift f. offentliche Chemie, 1903, 245), dans une série d'expériences sur le lapin, a montré que l'ingestion prolongée de doses relativement fortes de saponine, préparée par le procédé de Sthamer, était sans influence sur la santé des animaux, et il en conclut que cette saponine peut être sans inconvénient ajoutée aux limonades pour les rendre mousseuses, étant donnée la dose à laquelle on l’emploie dans ces préparations. Cette conclusion est certainement exagérée, car on a constaté que les herbivores supportent beaucoup plus facilement que les carnivores les substances du groupe de la saponine, leur intestin étant beaucoup plus résistant et les quantités de phytostérines qu'ils ingèrent leur permettant de rendre inoffensives ces saponines, comme l'ont démontré les expériences de Windaus. On sait depuis longtemps que les saponines extraites des végétaux par traitement chimique perdent une partie de la toxicité qu’elles possèdent dans les végétaux frais. Kobert avait montré que, spéciale- ment, lorsqu'on engageait la saponine dans une combinaison barytique, cette saponine régénérée possédait un pouvoir toxique beaucoup moindre. ; Lorsqu'on pratique cette extraction à chaud, en présence de baryte et sous pression de 4 kg. 30, on obtient une saponine blanche et pure qui a perdu tout pouvoir toxique et tout pouvoir hémolytique, et qui conserve cependant ses constantes physico-chimiques, son pouvoir SÉANCE DU 19 FÉVRIER 305 émulsionnant et sa propriété de donner avec l'eau des solutions mous- seuses. En préparant un extrait alcoolique à chaud, sous pression de 4 kilogramme, on arrive au même résultat. Il doit probablement se produire une transformation moléculaire qui s'accompagne toujours, comme l'un de nous l'a signalé, d’un départ d'acide phosphorique (les saponines brutes très actives en renferment toujours une quantité notable, et, plus elles sont pures, moins elles en contiennent et moins elles sont toxiques). Pour démontrer nettement cette disparition du pouvoir toxique des saponines, nous avons préparé par différentes méthodes, en partant d'un même lot de Gypsophila Struthium, l'une des mieux connues, C“ H(CH‘) (OH) 0° (Ed. Stutz), et nous avons étudié la toxicité et le: pouvoir hémolytique des divers corps obtenus. _ Nous avons utilisé : 4° La méthode de Schrader : extraction par l'alcool et précipilation par l'hydrate d'oxyde de plomb récemment précipité, puis, décomposition du précipité plombique et récupération de la saponine. 2° L’extraction de la saponine à chaud par l'alcool et précipitation, après concentration dans le vide, par l’éther. 3° L’extraction par l’eau bouillante et l'hydrate de baryte sous pression de 1 kil. 30 pendant une demi-heure. Ces trois saponines furent expérimentées par voie d'injection intra- veineuse chez le chien. La première amena la mort au bout de six heures, à la dose de À milligr. 8 par kilogramme, avec les phénomènes classiques de l’intoxi- cation par la saponine. La seconde se montra moins toxique : un chien survécutavec une dose de 2 milligr. 7 par kilogramme, mais on obtint la mort au bout de deux jours avec 3 milligr. 5 par kilogramme, avec des lésions considé- rables du tube digestif ayant déterminé des hémorragies intestinales. La troisième put être injectée sans déterminer d'accidents toxiques à la dose de 45 milligrammes par kilogramme d'animal. Le pouvoir hémolytique de ces saponines fut recherché in vitro par la méthode de MM. Vaquez et Ribierre en partant d’une solution de chlorure de sodium à 7 p. 1.000, nous avons obtenu des résultats tout à fait parallèles : alors que la saponine à l'hydrate de plomb était forte- ment hémolytique, la saponine à l'alcool l'est déjà beaucoup moins et celle à la baryte ne l’est plus du tout. . La saponine à l'hydrate de plomb en solution à 1 p. 100 détermine une hémolyse immédiatement totale : en solution à 4 p. 1000, l'hémo- lyse rapide totale ne se montre qu’à partir du tube 3 et c’est-à-dire à 59,5: Avec la saponine à l'alcool en solution à 1 p.100, l'hémolyse est légère à 06,5 et totale à 63 306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La saponine à la baryte à 4 p. 100 ne présente aucun pouvoir hémo- lytique, tous les tubes conservant des caractères identiques aux inies témoins. à Ces faits montrent l'importance qu'il faut attacher au mode de prépa- ration des saponines lorsqu'on veut opérer avec elles des recherches pharmacodynamiques, et rendent parfaitement compte de la diffé- rence de toxicité et d'activité de ces corps dans les plantes fraiches et lorsqu'on les a isolées. Enfin, ils permettent d'expliquer pourquoi cer- lains expérimentateurs ont pu donner parfois des doses considérables de saponines sans déterminer d'accidents et conclure à leur innocuité. 0 ACTION PIHARMACODYNAMIQUE DE L'ESSENCE DE CRISTE MARINE ET DE L'APIOL QU'ELLE RENFERME, par J. CHEVALIER. A la demande de MM. Borde et Delépine, j'ai, sur des échantillons fournis par eux, étudié l’action pharmacodynamique de l'essence de Criste marine | Crilhkmum maritimum L. (ombellifères)| et de l’apiol qu'ils en ont retiré. Cette étude est d'autant plus intéressante que cet apiol est un isomère liquide de l’apiol cristallisé du Codex, identique à celui que renferme l'essence d’Anethum sowa : l’allyl. 1. diméthyloxy. 2. 5. méthylènedioxy 4. 5. phène. L'essence, d’après Borde (Bull. des Sc. pharm. 1909, 399), possède la composition suivante : Apiol, 40 p.100; terpène actif, 15 p. 100; terpène inactif 40 p. 100. Corps indéterminé (ébul. 210°) C* H° O (?) 5 p. 100. Les recherches faites avec cette essence nous ont montré qu'elle pos- sédait une toxicité moindre que celle de l'essence de persil (apiols jaunes, ‘apiolines blanches). La dose toxique mortelle pour les cobayes par voie d'injection intra-péritonéale est d'environ 2 centimètres cubes par kilogramme, tandis que d’après Lutz et Oudin (Bull. des Sc. pharm. 1909, 70), l'essence de persil est toxique mortelle déjà à la dose de 0 c.e. 85 à 1 centimètre cube par kilogramme. Une telle dose d'essence de Criste marine ne détermine chez eux que de l’hyperexcitabilité qui se prolonge pendant plusieurs heures. Sous l'influence de doses toxiques déterminant la mort en huit à douze heures, cette hyperexcitabilité s'accompagne bientôt de trem- blements généralisés, avec poils hérissés, grincements de dents, sali- vation, mouvements brusques et incoordonés, rappelant le tableau de la première période de l’intoxication par l’aconit. Un peu plus tard on voit s’accentuer l’incoordination motrice, la titubation, puis, on voit s'établir de la paralysie avec diminution de la sensibilité. Les _SÉANCE DU 19 FÉVRIER 307 tremblements s'accentuent, s’accompagnant d’un léger opisthotonos, et se transforment bientôt en mouvements convulsifs épileptiquées, d'abord légers, intermittents, avec contracture persistante des membres postérieurs étendus, s'accenluant par excitation, puis, s’exagérant au fur et à mesure des progrès de l'intoxication jusqu'à devenir subintrants. On note de légères convulsions des yeux en dedans, la trémulation des pattes est presque continue et le corps entier est secoué par de fortes convulsions à intervalles irréguliers et rapprochés. À celte période, les mouvements respiratoires et les battements cardiaques sont accélérés et faibles. Ultérieurement, les phénomènes convulsifs font progressivement place à un état comateux avec résolution musculaire, insensibilité complète et chute progressive de la température, au milieu duquel l'animal meurt. À l’autopsie, on trouve une forte congestion viscérale, mais les poumons ne sont que peu congestionnés. Le cœur est arrêté en systole, exsangue, avec cependant parfois de petits caillots dans le cœur droit. Chez le chien, à la suite d’une injection inira-veineuse très lentement poussée, on observe des phénomènes analogues caractérisés par un tremblement général des muscles et de la peau avec raideur tétanique du cou, tremblements des paupières, excitation violente, hallucinations, auxquels font suite de l’incoordination motrice avec contracture spas- modique, puis des convulsions tonicocloniques épileptiformes avec trismus, salivation, dilatation pupillaire. Si la dose n’est pas mortelle, on voit s'établir un état parétique avec diminution considérable de la sensibilité durant plusieurs heures, puis l'animal se rétablit. Avec l’apiol retiré de l'essence de Criste marine, les phénomènes toxiques sont en tous points semblables à ceux observés avec l'essence elle-même; seule leur apparition est plus tardive. La toxicité est un peu plus élevée. Chez les cobayes en injection intrapéritonéale la dose toxique mortelle est de 6 c. c. 70, 0 c. c. 80 par kilogramme. L'étude du mécanisme de l’action toxique sur la grenouille nous à montré que les convulsions étaient d'origine bulbo-médullaire; les muscles et les nerfs sont encore normalement excitables après la mort de l'animal. La section de la moelle, chez un chien, au-dessous de la 7° cervicale, détermine la cessation desconvulsions dans les membres pos- térieurs ; les membres antérieurs seuls étaient encore animés de trem- blements et de mouvements spasmodiques. Cet apiol ne diffère donc pas sensiblement au point de vue pharmaco- dynamique de son isomère l’apiol cristallisé de persil, seule; sa toxicité parait être un peu moindre. (Travail du laboratoire de pharmacologie et de matière médicale de la Faculté de médecine de Paris.) 308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . NÉCGROSES AIGUËS DES ÉPITHÉLIUMS SÉCRÉTEURS DU REIN DANS L'URÉMIE, ñ par Maurice Leruzre et NATTAN-LARRIER. Au cours des néphrites chroniques terminées par urémie aiguë, les épithéliums sécréteurs du rein sont fréquemment frappés de nécrose suraiguë. Cette lésion présente les caractères suivants : elle est systématique (tubes contournés, branches ascendantes de Henle, pièces intermé- diaires), et plus ou moins généralisée. | Les tubes contournés peuvent avoir conservé leurs dimensions et leur position normales; leurs épithéliums sont atteints par une mortifica-. tion des plus typiques. Les désordres affectent, suivant les cas, deux aspects différents. La première variété répond à la néerose de coagula- tion : le protoplasma a pris une apparence homogène et brillante; le noyau disparait par pyenose; la région infra-nucléaire du protoplasma est tantôt anhiste, tantôt sillonnée de grosses striations irrégulières auxquelles s’interposent de fins globules graisseux. Les granulations protoplasmiques”ont disparu dans les régions péri et supra-nueléaires ; la bordure en brosse n’est, en général, plus reconnaissable. Dans une seconde variélé, la lésion est plus discrète. Le protoplasma cellulaire se compose de larges mailles dans lesquelles on trouve deux sortes de granulalions. Les plus grosses, basophiles et d’une tonalité terne, sont situées à la base de l'élément; elles mesurent de deux à trois L; irrégulières et mal limitées, elles se mêlent à des goutte- lettes de graisse. Les autres granulations sont plus fines et acido- philes; elles sont, de même, mal limitées, mais disséminées dans toute l'étendue de la cellule. Les noyaux sont tantôt incolorables, bien qu'on puisse les reconnaître encore à leur forme et à leur volume, tantôt pâles et en chromatolyse accentuée. | Dans les tubes les plus altérés, on trouve souvent encore quelques rares cellules intactes ou simplement graisseuses. La branche descendante de Henle est relativement indemne; à peine quelques-unes de ses cellules sont ponctuées de fines granulations graisseuses. La branche ascendante est atteinte de nécrose épithéliale aiguë sensiblement analogue à celle des tubes contournés. Dans toute l'étendue des régions nécrobiotiques, la congestion des capillaires sanguins est constante. Nous avons démontré que, dans les néphrites scléreuses, un cerlain nombre de tubes contournés inclus dans les régions atrophiques sont nettement atteints d’hyperplasies épithéliales. Leurs éléments, proli- férés, individualisés et d'aspect atypique, semblent offrir une plus grande résistance aux poisons nécrobiosants. Dans la néphrite tubéreuse, SÉANCE DU 19 FÉVRIER 309 l'épithélium sécréteur des granulations de Bright est maintes fois atteint par la nécrose en question, mais, plus souvent peut-être, sous forme d'’ilots parcellaires. Les lésions que nous rapportons ici sont, en tous points, identiques aux nécroses hypertoxiques signalées par nous dans le « rein appendicu- laire ». Des altérations très analogues, sinon superposables, ont été observées par différents auteurs dans le «rein éclamplique », dans la népbrite syphilitique secondaire et dans quelques intoxications aiguës dues à des poisons organiques ou minéraux. Il nous parait admissible d'attribuer à ces altérations destructives un rôle dans la genèse des accidents urémiques aigus. Sous l'influence de poisons endogènes encore mal déterminés, l’épithélium rénal, devenu plus fragile, est frappé de mort brutale. Cet arrêt brusque enlrai- nerait l’oligurie et la suppression de la dépuralion urinaire. PERSISTANCE DE L'ACTION DES RAYONS X ET DES RAYONS DU RADIUM SUR LA GRAINE A L'ÉTAT DE VIE LATENTE, par H. GUILLEMINOT. Au cours des années 1907-1908, j'ai donné les résultats d'expériences concernant l’action comparée des rayons X et des rayons du radium sur les graines en état de vie latente. Les conclusions générales de ces expériences ont été les suivantes : I. Les rayons du radium appliqués sur la graine en vie latente retardent ou empêchent la germination. Il. Les rayons X appliqués pendant cette même période de vie latente produisent (contrairement à l'opinion en cours à cette époque) le même effet, à condition d'être appliqués à doses relativement considérables. IIT. Les grandes différences entre les effets des rayons X et des rayons du radium, observées si l’on considère les doses incidentes de chacun de ces rayonnements, tendent à disparaitre, si l'on considère les doses d'énergie radiante globale absorbée par l'unité d'épaisseur ou de masse des colylédons et de la plantule. En un mot, les effets nocifs des radia- lions variées paraissent les mêmes quelle que soit la radiation, et leur intensité paraît liée à la dose d'énergie radianle fixée. Contre ces effets nocifs des radiations nouvelles, la graine en état de vie latente est-elle capable de réagir, ou bien le phénomène chimique qu'elles déterminent s’ajoute-t-il purement et simplement aux oxyda- tons et autres actions chimiques nocives causées par le temps? C'est pour tâcher de résoudre cette question que j'ai fait quelques séries d'expériences dont je donne aujourd'hui le résultat : La première porte sur 70 graines de courge (potiron), réparties en BroLoeiE. ComPTES RENDUS. — 41910. T, LXVIII. 2? 9310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1 séries ayant reçu respectivement 550%, 1.000%, 2.000%, 4.000%, 10.000, 20.000 et 25.000% de rayons X; la moitié de ces séries a été irradiée immédiatement avant semailles, l’autre moitié a reçu des doses espacées les unes des autres et réparties au cours des cinq mois précédents. Le retard pour 20 et 25.000* se manifeste à peu près également dans les deux cas. De 2.000 à 10.000", il n'y a guère de retard appréciable et il se ferait plutôt remarquer sur les séries irradiées par doses fractionnées. La deuxième porte sur 30 graines traitées avec les premières én 1908 et semées le 13 mai 1909. Le temps, exceptionnellement froid et humide, a été défavorable à cette culture et les témoins ne donnaient que 50 p. 100 de graines germées. Ce coefficient de 0,50, fonction de l’âge des graines et des conditions extérieures de la culture, est le même pour toutes les séries. Mais un autre coefficient s'ajoute à lui, variable avec chacune d'elles : c’est l'effet nocif reçu l’année précédente lors de l'irra- diation. Or, la série qui a recu 25.000" ne donne que un sixième de graines germées. Les séries qui ont reçu 20.090% et 10.000* donnent un tiers, celles qui ont recu moins de 10.000* donnent moitié. | La troisième porte sur 72 cultures de giroflées de Mahon renfermant chacune 20 graines traitées en 1907 : 16 séries ont recu des doses inei- dentes de rayons X de 50" à 20.000%; 16 séries ont recu des doses de rayon du radium de 50" à 20.000; 4 séries sont des témoins. La moitié de ces séries ont été semées en 1907 : soit 36 cullures, et l’autre moitié en 4909. La comparaison de ces cultures faites à deux ans d'intervalle est très instructive. Le coefficient de germination des témoins étant 85 p. 100 en 4907 et 56,2 p. 100 en 1909, il faut dans chaque série tenir compte de ces 29 p. 100 de graines qui ont subi l’action nocive de l’âge, ou ce qui revient au même, quand on compare les deux cultures 1907 et 1909, il faut savoir que du fait de l’âge 56 graines germent en 1909, quand 85 germent en 1907, soit 66 p. 100. Voici quelques exemples de comparaison RAPPORT DES GRAINES 1907 1909 germées en 1909 et celles germées en 19207 1.000" radium,. . . 80 p. 100 45 p. 100 56 p. 100 D. 000% 6. 5.65 — 30 — 46 — 7.500 =, 5050 UD ÿ — 11 — 3.000% rayons X. . 30 p. 100 60 p. 100 15 p. 100 5.000 — TON BUURE DONNE 68 — 10.000 = END = 45: — HAbORSE 15.000 — 1.110 :— DO mo — 20.000 — AID Rs 1D = 150 D'une facon générale, on peut dire que, au-dessous de 15.000" rayons X et de 3 à 5.000 radium, la proporlion des graines germées SÉANCE DU 19 FÉVRIER all après deux ans est dans le voisinage du rapport normal, et l'action nocive de l’irradiation demeure après deux ans de repos ce qu'elle était au début. Au-dessus de ces doses, le rapport s’abaisse rapidement comme si l’action nocive du temps s'ajoutait purement et simplement à l’action nocive de l’irradiation; il arrive pour ces séries que l’on touche par la sommation de ces aclions le seuil de l’état critique où la germination devient impossible. é La conclusion qui ressort de ces expériences, c’est que l’action nocive exercée par les radiations nouvelles sur la graine à l’état de vie latente n'est pas suivie de l’action réparatrice de la part de la graine, et que l'effet nocif s'ajoute purement et simplement à l'effet nocif du temps. Si la théorie le faisait prévoir, il n'était pas inutile de ie démontrer par l'expérience. LA POLIOMYÉLITE EXPÉRIMENTALE (Cinquième note), par LEvaDirt et LANDSTEINER. Voici, comme suite à nos recherches antérieures (1), les faits nouvel- lement établis concernant l'étude expérimentale de la poliomyélite aiguë infectieuse : 19 L'incubation. — On sait que l’incubation peut varier, chez les singes infectés, de six à douze, et même à vingt Jours. Nous avons recherché à quel moment apparaissent les lésions du système nerveux pendant le laps de temps qui précède l'éclosion des phénomènes paralyliques. Les Cynomolgus 81, 82 et 83, infectés, en même temps que le témoin Cynomolgus 90, par voie cérébrale et péritonéale, ont été sacrifiés Le 2°, le 4° et le 7° jours après l’ino- culation. Le témoin se paralyse le 11° jour et présente des lésions bulbo- médulaires typiques. Chez aucun des singes sacrifiés au cours de l’incubation, _ nous n'avons trouvé des altérations de poliomyélite aiguë. Il nous est impossible de préciser pour le moment si l'infiltration leucocytaire des méninges, révélée surtout au début, est due à l’action du virus, ou bien à l'irritation causée par l'introduction de l’émulsion nerveuse dans le cerveau. 29 Voies de pénétration. — Nous avons recherché si le virus peut pénétrer par les muqueuses du nez et de la gorge. Un Chimpanzé fut badigeonné dans les narines et le fond de la gorge avec une émulsion nerveuse virulente, le 12 janvier. Jusqu'à présent, c’est-à-dire quarante-deux jours après l'infec- tion, l'animal n’a présenté aucun trouble apparent. Cette unique expérience, (1) Landsteiner et Levaditi. Comptes rendus de la Soc. de Biol., séances du 21 novembre et du 18 décembre 1909; Académie des Sciences, 3 et 10 jan- vier 1910. 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui demande à être répétée, semble prouver que le virus de la poliomyélite ne pénètre pas facilement à travers la muqueuse naso-pharyngée intacte (4). 3° Vaccination. — Nous avons montré précédemment qu'il est pos- sible de vacciner le Ahesus par des injeclions répétées de moelles conservées d'après ‘le procédé de Pasteur, appliqué à la rage. De nou- velles expériences nous ont appris: a) que la moelle de vingt-quatre jours est encore virulente, si on l’injecte dans le cerveau (incubation de dix-huit jours); b) que, parmi les animaux qui recoivent des moelles desséchées, il y en a qui se paralysent avant l'infection d’épreuve, sur- tout lorsqu'on expérimente sur le Mac. cynomolqus; c) qu’il est possible de vacciner le Rhesus en lui injectant sous la peau des mélanges de virus et de sérum de mouton inoculé avec des émulsions virulentes [/Æhesus n° 68 recoit deux injections d’un mélange de virus et de sérum d'un mouton ayant recu à plusieurs reprises, sous la peau, du cerveau et du bulbe de singes infectés; onze jours et vingt-trois jours après la dernière inoculation, il est éprouvé en même temps que deux témoins (Æhesus 16 et Callitrich 70). Il ne montre aucun trouble apparent, cependant que les témoins se paralysent après une incubation de onze et de qua- torze jours|. 4° Etude de la quérison. — Une fois la période aiguë passée, certains singes, surtout le hesus, survivent indéfiniment, tout en restant para- lysés. Chez quelques-uns, les troubles peuvent même rétrocéder, sans qu'il y ait toutefois retour complet à l’état normal. En étudiant ces singes atteints de paralysie chronique, nous avons constaté ce qui suit : a) Les lésions médullaires changent d'aspect ; à la place de l'inflam- mation à polynucléaires, on révèle la présence d’une infiltration de la substance grise par des cellules à noyau unique, en général ovalaire. L'infiltration péri-vasculaire a presque disparu, de même que les traces des cellules nerveuses profondément alteintes pendant la période aiguë de la maladie; b) Si la moelle renferme encore du virus le 4° jour après le début de la paralysie, elle ne confère plus la maladie le 39° et le 45° jours. Il semble donc qu'une fois la période aiguë passée, et malgré la persistance des paralysies, le virus disparaît du système nerveux. D'ail- leurs nous avons montré, presque en même temps que Flexner et Lewis, que ces singes, anciennement infectés, sont immuns; c) Le sérum des (1) Leiner et Wiesner ( Wiener klin. Woch., 1910, n° 3) ont réussi, une fois sur deux, à transmettre la maladie en introduisant le virus par la voie diges- tive. Nos propres expériences, disposées de la même manière, sont restées négatives. À ce propos nous rappellerons que, dans trois expériences, les matières fécales des singes infectés, filtrées, puis injectées à d'autres singes neufs, n’ont pas transmis la poliomyélite. SÉANCE DU 19 FÉVRIER 313 singes ayant ainsi acquis l'immunilé (1), tout en élant dépourvu de pro- priétés préventives, détruit in vitro le virus de la poliomyélite. «) Action préventive (injection pendant l’incubation). — Mangabe 79 et Calli- trich 80 (contrôle) sont infectés le 19 janvier. Le premier reçoit dans le péri- toine, le 19, le 20 et le 24 janvier, 5, 10 et 5 centimètres cubes de sérum de singe guéri (Rhesus 33). Le 79 se paralyse le 5e jour; le second, le 11° jour (2). B) Action in vitro. — Une émulsion virulente est filtrée sur papier et addi- tionnée de son volume de sérum de singe guéri. Le mélange reste quatre heures à la température de la chambre, ou pendant la nuit à la glacière, puis est injecté dans le cerveau et le péritoine. Comme témoin sert la même émulsion addilionnée d’eau salée. Exp. [ : Rhesus 74 recoit le mélange sérum — virus; Mandril 73, le mélange témoin; le premier survit, le second se paralyse le 13° jour. — Exe. II : Cynomolgus 88 et 89, sérum actif (3); Cynomolqus 90, mélange témoin ; les premiers survivent, le second se para- lyse le 11° jour. Dans une troisième expérience, le sérum n'a pas agi. Il en résulte que le sérum des animaux quéris agit in vitro sur le virus de la poliomyélite, à la condition toutefois que l’émulsion virulente soit homogène et le temps de contact suffisamment long. (Travail du laboratoire de M. Levaditi à l'Institut Pasteur.) NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA SURVIE DES ANIMAUX ÉTHYROIÏDÉS. ACTION DES SELS DE THORIUM ET DE LANTHANE, par ALBERT FROUIN. Dans une communication antérieure j'ai montré que les sels de calcium ou de magnésium suppriment les crises télaniques chez les animaux complètement éthyroïdés (4). - J'ai établi que si l’on fait ingérer, aux animaux éthyroïdés des sels de - calcium ou de magnésium pendant un temps relativement long, deux mois au minimum, on peut ensuite supprimer le traitement calcique ou magnésien sans altérer la santé des animaux; il S’est donc produit dans l'organisme une suppléance fonctionnelle du corps thyroïde. (1) Les singes infectés avaient été réinoculés à trois reprises avec du virus (injection péritonéale). (2) Le sérum n'agit pas non plus en injection intra-rachidienne. (3) Deux sérums différents. (4) Albert Frouin. Sur la possibilité de conserver les animaux après ablation complète de l'appareil thyroïdien, en-ajoutant des sels de calcium ou de magnésium à leur nourriture. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. CLVIII, p. 1662, 4909. APE PR de Ne IE a 7 Pin a. NT RE ENENE Sr CON ATARI ie . 7 314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La possibilité de conserver pendant longtemps les animaux éthyroïdés en leur faisant ingérer des sels de chaux ou de magnésie, et le fait de la guérison pour un temps relativement long, permettent, dès mainte- nant, d'espérer que l’on pourra fixer l'importance de la thyroïde dans les maladies infectieuses et le rôle de cet organe dans l’immunité naturelle ou acquise. Je ferai connaître prochainement les résultats des recherches que j'ai entreprises sur cette question en immunisant des animaux éthyroïdés avec de la toxine tétanique et en étudiant le pouvoir antitoxique de leur sérum comparativement à celui des animaux normaux soumis au même régime et immunisés dans les mêmes conditions. J'ai observé que chez six animaux thyroparathyroïdectomisés, soumis au régime calcique depuis deux mois, et paraissant en parfait état de santé, le nombre des leucocytes est sensiblement normal (de 11.500 à 15.000 par millimètre cube), tandis que chez deux de ces animaux auxquels on a supprimé le régime calcique depuis neuf et dix mois et qui ont présenté de nouveau des crises, onze et douze mois après l'opération, le nombre des leucocytes s'est élevé à 50.000 et 58.000 par millimètre cube. L'hyperleucocytose avait été constatée chez les chiens éthyroïdés pendant la survie, c’est-à-dire pendant un temps très court, alors que les animaux n'étaient pas remis du traumatisme opératoire; de sorte que l’on devait faire des réserves sur la valeur de ces résultats. Bien que mes observations sur les variations leucocytaires soient peu nombreuses et forcément incomplètes, on peut cependant admettre, — étant donné qu'elles ont été faites, d'une part, deux mois après l'opération, sur des chiens en parfait état de santé, et d'autre part, chez deux de ces mêmes animaux, un an après l'opération, alors qu'ils présentaient des crises typiques auxquelles ils ont succombé, — que l’hyperleucocytose coïncidant avec les crises tétaniques est due à la même cause. L'hyperleucocytose que l’on observe après l’ablation de l'appareil thyroïdien doil donc être rapporlée en fait à la suppression de la thyroïde. Comme cette hyperleucocytose disparait sous l'influence du régime calcique, on pourra peut-être juger de la suffisance du traitement et de l'établissement d’une suppléance par le simple examen du sang et la numération des leucocytes. J'ai cherché si d’autres métaux, en particulier divers sels de terres rares, ont une action thérapeutique chez les animaux éthyroïdés. J'ai éludié d'abord l’action des chlorures de lanthane et de thorium. Le chlorure de lanthane, à la dose de 1 gramme par vingt-quatre heures, à paru diminuer la fréquence des crises ; il n’a pas prolongé la vie de deux animaux éthyroïdés qui sont morts en huil jours. Le chlorure de thorium, à la dose de 1 gramme par jour, a supprimé 1 TAN EU SÉANCE DU 19 FÉVRIER ; 315 ou diminué les crises. Les deux animaux traités sont somnolents, parfois ils se couchent et se raidissent; on n'observe pas de crises typiques; on ne voit aucun tremblement musculaire. Les animaux meurent le douzième et le quatorzième jours, après avoir présenté cette particularité qu'ils ont refusé à peu près toute nourrilure à partir du quatrième jour du traitement. À cause de ce fait je n'ai pas cru devoir employer le chlorure de thorium à dose plus élevée. Dans cette observation on peut se demander s’il s'agit d’une action toxique du sel de thorium ou simplement d'une aclion spéciale sur l'appétit ou sur la nutrition. J'ai pu faire ingérer pendant quarante-deux jours, à un animal normal, ! gramme de chlorure de thorium par vingt- quatre heures sans que l'appétit de l'animal soumis à ce régime soit modifié et sans que son poids diminue. J'ai également étudié l'influence de divers autres chlorures de terres rares chez les animaux éthyroïdés; je ferai connaitre prochainement les résultats de ces expériences. LES CORPUSCULES MÉTACHROMATIQUES DES BACILLES ACIDORÉSISTANTS, par V. BABES. On sait depuis longtemps que les bacilles de la tuberculose présentent dans des cas chroniques un état granuleux. On peut obtenir cet état en conservant les crachats pendant plusieurs semaines (1). En 1886, j'ai décrit des granulations particulières qu'on trouve dans des anciennes cultures du bacille (2). J’ai mis en évidence ces grains « par un séjour de plusieurs jours dans la solution d'Ehrlich après que je les ai déco- lorés fortement et colorés de nouveau d'une façon intense par le bleu de méthylène. Par ce procédé, les grains restent rouges, tandis que les bâton- nets sont bleus ou d’un violet pâle ». Ces grains sont ovalaires ou ronds et ordivairement terminaux. Dans la figure qui accompagne le texte on voit que ces grains peuvent dépasser la grosseur du bacille. On en trouve ordinaire- ment à une extrémité et parfois un ou deux au milieu du bâtonnet. Par places, ces grains se trouvent libres à l’extrémité des bâtonnets ou sans rapport avec les bacilles. Dans des anciens foyers tuberculeux et qui ne renferment plus de bacilles tout en étant virulents, j'ai souvent rencontré ces grains acidorésistants. J'avais décrit des grains analogues dans la lèpre dont le bacille présente ordinairement des granulations analogues et que j'avais colorées par la méthode de Gram en remplaçant le violet de gentiane par l’action prolongée (1) Babes-Coruil. Journal de l'Anatomie, 1883. (2) Cornil-Babes. Les Bactéries, 2° édition, p. 686. 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la safranine anilinée (1). La plupart des figures de ma monographie sur l’histologie de la lèpre (1898) sont colorées de cette manière (action prolongée de la safranine anilinée à 60 degrés pendant vingt-quatre-soixante heures, iodo-iodurée plusieurs minutes, huile d’aniline, xylol). Ces granulations se présentent soit à l'extrémité des bacilles formant de faibles épaississements. des bacilles comme dans la tuberculose, en atteignant un volume plus consi- rable, ou bien on les trouve au milieu des bacilles légèrement pointus ou lusiformes en déterminant le léger gonflement du milieu de ces bacilles. On ne réussit que difficilement à mettre en évidence par cette méthode les granulations résistantes du bacille de la tuberculose. Les mêmes granulations peuvent être mises en évidence dans les bacilles de la lèpre par les différentes méthodes employées pour colorer les corpus-- cules métachromatiques. Il s’agit donc dans la lèpre de corpuscules métachromatiques (Babes-Ernst) qu'on peut mettre en évidence dans les acidorésistants encore par la méthode d'Ebrlich ou de Ziehl, ou par une modification de la méthode de Gram. Ce sont les mêmes corpuscules qu'on lrouve aussi isolément dans des vieux lépromes et dans certaines glandes où ils peuvent attiendre un plus grand volume. Quoique ces corpuscules soient moins bien colorés dans les bacilles de la tuberculose par les méthodes destinées à la coloration des corpuscules méla- chromatiques que des bacilles de la lèpre, il n’est pas douteux qu'il s’agit des mêmes formations. On n’a qu'à comparer une culture du bacille de la diphtérie colorée en vue des corpuscules métachromatiques pour s’en cou- vaincre. Dans ces bacilles, on réussit également à colorer les corpuscules métachromatiques par la méthode de Gram. Il en résulte que les corpuscules métachromatiques des bacilles acidorésistants sont plus acidorésistants que le reste du bacille et qu'ils présentent probablement les parties les plus résistantes des bacilles. Ils se colorent par la méthode de Gram. On savait également que par une coloration intensive par le Gram on peut colorer en totalité les bacilles de la lèpre et de la tuberculose. Voici donc des faits qui ont été connus avant la communication de Much (2) sur des granulations non acidorésistantes du bacille de la tuberculose. On voit que le titre même de la communication de Much paraît être en contradiction avec les données antérieures. Mais en étudiant les granulations gramophiles du bacille de la tuberculose par une coloration combinée avec le Ziehl et le Gram prolongée on se con- vainct facilement que les granulations de Much se colorent d’abord bien aussi avec la méthode de Ziehl. Dans des crachats, dans les organes des tuberculeux, en faisant des (1) Babes. Histologie der Lepra. Lepraconferenz, 1897 et monographie, 1878. Berlin, Karger. (2) Much : Ueber die granuläre, nach Ziehl nicht färblare Form der Tuber- culosevirus. Beitr. z. Klin. der Tuberculose, t. VIII, 1907, v. 1,.p. 85. Centralbl. f. Bakt., t. XLIX, v. 3, Febr. 1909: SÉANCE DU 19 FÉVRIER 317 = RE = préparations parallèles avec le Ziehl simple, avec le Gram et avec le Ziehl et Gram combinés, on voit que les bacilles prenant le Ziehl pré- sentent les mêmes corpuscules métachromatiques colorés ou par le Gram ou par le Ziehl prolongé. Dans des anciens foyers tuberculeux, dans des anciennes cultures ou crachats, on constate également que les mêmes granulations qui prennent le Gram prennent également le Ziehl, tandis que le reste du bacille devient de plus en plus pâle, ne se colo- rant plus à la fin par le Ziehl, mais prenant encore le bleu de méthylène. En même temps, les granulations acidophiles et gramophiles de- viennent plus nombreuses. Plus tard encore les granulations perdent peu à peu leur acidorésistance, tandis que leur gramophilie résiste plus longtemps. Cette dernière qualité rend la coloration, d'après Much, utile dans le diagnostic de la tuberculose. Cette coloration présente cependant plusieurs inconvénients. D'abord il est difficile de comparer différentes préparations colorées de diffé- rentes manières, le séjour prolongé des préparations dans la solution colorante peut donner lieu à des précipités qui sont parfois difficiles à éliminer dans les préparations. Il peut y avoir différents microbes ou produits nucléaires et autres qu'on peut facilement confondre avec des granulations d’origine bacillaire. Pour éviter ces inconvénients, j'ai done employé dans mes recherches la méthode Ziehl-Gram indiquée plus haut (1) (coloration par le Ziehl, acide chlorhydrique ou acétique dilué, lavage radical, coloration prolongée à 37 degrés d’après Gram- Weigert, déshydratation par l’aniline-xylol). Par cette méthode, on est facilement convaincu de la significalion des corpuseules gramophiles. En effet, d’après cette méthode, on trouve souvent entre ou autour des granulations métachromatiques des traits d'union rouges qui nous donnent toute la certitude qu'il s’agit bien des restes de bacilles de la tuberculose. Par cette méthode, on obtient de belles préparations dans lesquelles on peut suivre, dans la même préparation, les lésions des tissus en rapport avec les différentes modifications des corpuscules métachroma- hiques et des bacilles de la tuberculose en même temps que les granulations gramophiles de Much qui ne prennent plus le Ziehl. fésumé. — 1° Les corpuscules métachromatiques des bacilles aci- dorésistants se colorent souvent mal par les méthodes classiques employées pour la coloration des corpuscules métachromatiques de Babes-Ernst ; 2° Dans les jeunes bacilles ces corpuscules se colorent bien par la _ (4) Fontes (Chemische Natur d. Tuberkelbazillen, etc., Centralbl. f. Bakt., 1907, €. XLIX, v. 1, p. 85) décrit également une méthode combinée du Ziehl et du Gram, mais moins intensive et ayant un but différent. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE méthode d'Ehrlich et de Ziehl en même temps que le reste du bacille. A cette époque, la coloration par la safranine iodurée montre les cor- puscules en rouge foncé et les bâtonnets en rose (surtout dans la lèpre). La coloration rapide par le Gram met en évidence surtout les corpus- cules, tandis que le Gram prolongé colore le bacille entier. Par ma méthode combinée (Ziehl-Gram-Weigert), les corpuscules sont colorés en bleu foncé et les bâälonnets en rouge; 3° Dans des bacilles plus âgés les corpuseules se colorent bien par le Gram et l’Ehrlich et le reste souvent par des couleurs simples. Par ma coloration combinée, les corpuscules se colorent en bleu, les bacilles en rose pâle; * %° Dans des cullures en foyers lrès anciens, on trouve souvent toutes les transitions entre bacilles et corpuscules libres. Ces derniers se colorent tantôt encore par l'Ehrlich, tantôt seulement par le Gram pro- longé (granulations de Much). En traitant la préparation par mon procédé combiné, on voit souvent auprès des corpuscules gramophiles des parties roses formant des traits d’union entre les corpuscules et qui nous donnent toute la certitude qu’il s'agit de restes de bacilles et notamment des corpuscules métachromatiques ; 5° Comme il y a des cultures vivantes et des foyers encore virulents où l’on ne lrouve que ces corpuscules, il en résulte que les corpuscules métachromatiques sont les parties les plus résistantes de ces bacilles. REMARQUES SUR LE DÉVÈLOPPEMENT DE L'ENDOMYCES FIBULIGER (LINDNER), par A. GUILLIERMOND. Dans un mémoire (1) sur les Endomycétées venant de paraitre, nous avons fait une étude de l’Zndomuyces fibuliger, nouvelle espèce décou- verte récemment par Lindner. En examinant ce champignon, notre but n'était pas de faire une étude morphologique minutieuse de ce cham- pignon, mais uniquement : {° d'observer sa cytologie ; 2° de suivre la formation des ses asques. Cette étude nous a amené à rapprocher l'End. fibuliger du Saccharomycopsis capsularis. Ces deux champignons offrent, en effet, un mycélium typique à arlicles toujours uninucléés qui don- nent naissance, aux extrémités de certains rameaux, à des asques à quaire spores pourvues de deux membranes. Tous deux, enfin, peuvent par bourgeonnement des articles produire des formes levures ou coni- dies levures. La formation des asques du S. capsularis n’est précédée d'aucune trace de conjugaison : dans l'End. fibuliger, les asques, au (1) Rv. générale de Botanique, 1902. ETS D MT PS ASS te VE SÉANCE DU 19 FÉVRIER 319 moment de leur formation, s’anastomosent souvent avec unc cellule voisine, mais la membrane qui sépare les deux cellules ainsi anasto- mosées ne se résorbe généralement pas, et il ne s'établit aucune com- munication entre elles. Nous avons montré que ces anasiomoses doivent être considérées comme le vestige d'une reproduction sexuelle analogue à celle qui se produit lors de la formation des asques dans | Zremascus fertilis. Cette étude nous a amené à retrancher le S. capsu- laris des Saccharomycétées et à le placer parmi les Endomycétées à côté de l'£nd. fibuliger. Au moment où notre mémoire était sous presse, Dombrowski publiait un article sur la morphologie de l'Ænd. fibuliger, où il arrivait sur beaucoup de points à des résultats semblables aux nôtres. Cependant Dombrowski décrit dans l'End. fibuliger à la fois de véritables conidies et des formes levures, et différencie ces deux formations. Les conidies avaient bien été signalées par Lindner, mais d'une manière pas très claire, et les dessins de cet auteur ne montraient pas une différence bien tranchée avec les formes levures. Il existe bien, à la vérité, à la fois des formes levures et des conidies; une nouvelle observation de l’£nd. fibuliger nous à amené à vérilier entièrement les observations de Dombrowski. Seulement ces deux catégories de cellules sont parfois très difficiles à différencier. Les conidies apparaissent sur les parties aériennes du mycélium; elles naissent parfois par bourgeonnement direct d'un article intercalaire du mycélium, mais le plus souvent elles dérivent d'une chaine de celulles nées par bourgeonnement latéral de certains articles. Chacune des cellules, semblable à une forme levure, produit par une série de bourgeonnements, en un point quelconque, un grand nombre de conidies. Les conidies ressemblent beaucoup à des levures et diffèrent très peu des cellules bourgeonnantes dont elles dérivent. Aussi les avions-nous confondues avec les vraies levures. Les formes levures se forment également par bourgeonnement de certains articles dans les parties du mycélium qui ne sont pas suffisam- ment aérées. Les conidies sont généralement plus petites que les levures et pré- sentent la forme de pépins de raisins. Leur forme et leur dimension sont cependant assez variables. Leur contenu est pourvu d’un noyau et d’une grosse vacuole renfermant des corpuscules métachromatiques et des globules de graisses en grande abondance. Enfin, leur paroi est un peu plus épaisse que celle des cellules bourgeonnantes qui leur ont donné naissance et que des levures. Une fois détachées du mycélium, les conidies ne bourgeonnent jamais. Placées dans un milieu frais elles germent, soit par formation d'un tube germinatif qui produit bientôt un nouveau mycélium, soit par bourgeonnement en fournissant des 320 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE levures. Les conidies sont des formes de résistance ; elles supportent comme les spores un séjour prolongé à 55 degrés, alors que le mycé- lium et les levures périssent à cette température. Elles semblent avoir un rôle analogue aux chlamydospores de l'End. Magnusü et de l'End. decipiens. Les formes levures sont extrèmement variables par leur forme et leurs dimensions. Dans certains milieux, elles sont petites, allongées et ressemblent à des mycodermes. Souvent, enfin, elles sont plus grosses que les conidies et offrent une forme allongée ou sphérique. Elles sont pourvues d’un seul noyau au centre et de deux vacuoles apicales avec corpuscules métachromatiques. Elles continuent à bourgeonner après s'être détachées du mycélium. Sur un milieu frais, leur germination s'effectue soit sous forme de mycélium, soit sous forme de levures. Nous terminerons en faisant quelques remarques sur la formation des asques. Nous disions dans notre mémoire que les asques peuvent s’anastomoser soit avec un article de mycélium, soit avec une forme levure, soit avec un autre asque. Enfin, nous avons ajouté que les asques naissent parfois aux dépens d’une chaîne de formes levures. L'examen nouveau que nous venons de faire de nos préparations nous a montré que les asques ne s’anastomosent jamais avec les conidies, mais avec les cellules bourgeonnantes ‘ressemblant à des levures) qui donnent naissance aux conidies. En outre, les asques peuvent se former aux dépens d’une de ces cellules bourgeonnantes qui grossit et forme des spores, mais jamais aux dépens d'une conidie. L’£nd. fibuliger se distingue donc de l'£nd. capsularis par la pré- sence des conidies qui manquait dans celui-ci. Quoi qu'il en soit, cette différence laisse entièrement subsister les conclusions que nous avons formulées sur la parenté de l’£nd. fibuliger et de l'£nd. capsularis et notre théorie de la phylogénie des levures. L’£nd. fibuliger et lEnd. capsularis doivent être considérés comme deux champignons extrème- ment voisins. Mais nous avons tenu à reclifier immédiatement cette erreur de détail pour éviter toute fächeuse interprétation. LES PARATHYROÏDES DANS QUATRE CAS DE MALADIE DE PARKINSON, par GusTAYE Roussy et JEAN CLUNET. Nous avons examiné dans quatre cas de Parkinson les glandes vas- culaires sanguines (thyroïde, parathyroïdes, hypophyse, pinéale, cap- sules surrénales et pancréas). Dans deux de ces cas, nous avons tenté la médication opothérapique. A l'autopsie, nous trouvons des lésions de l'appareil thyro-parathy- Gide duc diatent dd db dd, dre s (ii de id | . | SÉANCE DU 19 FÉVRIER 321 roïdien. Celles du corps thyroïde, consistant en un goitre du type adé- nome colloïde, sont variables suivant les cas quant à leur morphologie et leur intensité. Elles nous paraissent banales; nous en avons fréquem- - ment rencontré de semblables chez les vieillards non parkinsonniens. Beaucoup plus intéressantes sont les modifications histologiques des parathyroïdes qui nous paraissent très parliculières. En effet, sur plus de cent autopsies de malades de tous les âges, ayant succombé à des affections les plus diverses, aiguës ou chroniques, nous n’avons jamais retrouvé pareil état des glandules. Rien de pareil notamment dans les divers cas de tumeurs thyroïdiennes (goitre ou cancer) que nous avons pu observer. Examen histologique des parathyroïdes. — Les parathyroïdes présentent toutes à un faible grossissement l'aspect semi-compact et ceci malgré l’âge des malades. Les vésicules graisseuses isolées ou en amas sont beaucoup moins nombreuses que sur les glandules normales d'adultes ou de vieillards. Les cellules fondamentales serrées les unes contre les autres ont conservé plus ou moins la disposition en cordon; un grand nombre d’entre elles sont d'aspect clair, avec contour net, d’autres sont sombres. Mais ce qui frappe immédiatement, c’est la présence du grand nombre de cellules acidophiles qui tantôt sont isolées au sein de la masse de cellules fondamentales, tantôt et plus souvent forment de volumineux amas placés aussi bien au céntre qu'à la périphérie de l'organe. A un fort grossissement, on voit que ces cellules éosinophiles sont toutes finement granuleuses et que plusieurs d’entre elles (cel état varie suivant les cas examinés) renferment au sein du protoplasma une grosse vésicule claire, ce qui donne à l’ensemble de ces amas un aspect spongiocytaire. A la périphérie de ces amas, on note sur toutes les coupes la présence de cellules dont le protoplasma se teinte faible- ment par l'éosine et qui forment comme des figures de transition entre les cellules franchement acidophiles et les cellules fondamentales basophiles. A noter, en outre, la présence de nombreux amas colloïdes sur toutes nos pré- parations; les uns sont disposés au sein d'acinis formés de cellules fonda- mentales, d’autres dans des acinis de cellules éosinophiles. Dans plusieurs vaisseaux, enfin, on retrouve de grandes flaques de substance colloïde. Les vaisseaux sont normaux ou légèrement dilatés; le stroma conjonctif paraît normal, sauf dans un des cas où il est légèrement sclérosé. Ces lésions sont les mêmes dans les quatre Cas, pour les différentes para- thyroïdes (2, 3 ou 4) examinées d’un même cas, et ne diffèrent pas suivant -qu'il y a eu ox non traitement parathyroïdien. Rien de particulier à signaler au niveau des autres glandes. Ces résultats nous amènent à poser les deux questions suivantes : À. — Ÿ a-t-iùl simple coïncidence, ou, au contraire, rapport de dépen- dance entre les symptômes cliniques présentés par nos quatre malades pendant la vie et les lésions des glandes parathyroïdes constatées à leur autopsie? ANSE GNOME ROLL EU INOES" TRUT 322 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE om mm rt marée sesedes mere Nous serions plutôt tentés à admettre avec d'autres auteurs qu'il y a rapports de dépendance el cela pour deux raisons : 4° Nos quatre malades présentaient à des degrés divers des troubles que l’on observe habituellement dans les maladies incontestées de l'appareil thyro-parathyroïdien : tremblement, tachycardie, raideur spastique, œdème dur, élat squameux de la peau et cela sans lésions du cœur et des reins; 2 L'opothéraphie thyroïdienne s’est montrée efficace, mais néfaste dans deux cas où, après une amélioration passagère de quelques jours, les symptômes se sont rapidement aggravés, et la mort est survenue à brève échéance. Dans un troisième cas que nous étudions en ce moment, le traitement d'abord institué a dû être définitivement aban- donné sur la demande du malade. B.— Quelle est, au point de vue hislo-physiologique, la signification des lésions notées au niveau des parathyroides”? Tout en acceptant qu'il est fort difficile aujourd'hui, vu l’état actuel de nos connaissances sur les réactions histo-chimiques des glandes à sécrétion interne, de se prononcer d'une facon affirmative, il nous paraît très vraisemblable d'admettre qu'il s'agit dans nos cas d’un élat hyperfonctionnel. Pour cela, nous nous basons : a) Sur les résultats expérimentaux qui montrent chez l'animal, après ablation de trois parathyroïdes, une augmentation de volume de la qua- trième et un état histologique tout à fait comparable à celui ci-dessus décrit. b) Sur le fait que dans les néphrites chroniques avec hypertension dans lesquelles on note des lésions hyperplasiques incontestables des autres glandes à sécrétion internes (hypophyses, surrénales), nous avons toujours vu les parathyroïdes plus riches en spongiocytes, en éosino- philes et en colloïde, mais jamais aussi marqué que chez nos parkin- sonniens. c) Sur le fait,enfin, que les symptômes cliniques observés pendant nos essais thérapeutiques paraissent venir confirmer les données anatomo- pathologiques. L'emploi de la parathyroïde fraiche ou sèche dans la (hérapeulique de la maladie de Parkinson peut être comparée dans ses résultats à l'emploi de la thyroïde ou des préparations lhyroïdiennes dans la maladie de Basedow. (Travail du laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté * de médecine de Paris.) » M. Henri CLAUDE. — Les préparations dont M. Roussy nous présente les dessins sont très intéressantes. Elles indiquent que chez ses malades atteints du syndrome de Parkinson, les parathyroïdes avaient les carac- tères histologiques de glandes en état d'hyperfonction. 1 ÂE 4 ? 2 _ SÉANCE DU 19 FÉVRIER 323 1 Li =” Fe Pouvons-nous en conclure que, dans la paralysie agitante, les symp- tômes doivent être attribués à la suractivité fonctionnelle des parathy- roïdes ? La réponse à cette question me paraît devoir être réservée. Il est pos- sible, en effet, que les modifications glandulaires observées chez les t malades de M. Roussy soient l'expression d’une réaction de défense de 4 l'organisme à l'égard d'un processus d'auto-intoxication ou d’une hyper- A plasie compensatrice de l'insuffisance d’autres glandes à sécrétion “ interne. En effet, des aspects analogues des parathyroïdes ont été cons- Î taiés par différents auteurs dans des états pathologiques variés et j'ai È sigealé moi-même, dans l’épilepsie, des hypertrophies fonctionnelles de ces glandes. ’ LEUCO-DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS, par Cu. Acuarp, HENRI BÉNARD et Cu. GAGNEUX, Le procédé du leuco-diagnostic, fondé sur la sensibilité spécifique dont font preuve in vilro les leucocyies à l'égard de certains produits normaux ou pathologiques, peut aussi trouver son emploi pour recon- -naitre la syphilis. Cetle nouvelle application vient s'ajouter à celles que nous en avons déjà faites à touté une série d'états morbides, notamment les insuffisances d'organes, la tuberculose, le cancer; elle confirme ainsi le caractère général des leuco-réactions spécifiques. Le principe spécifique dont nous avons fait usage comme réactif est un extrait glycériné, préparé avec la rate d’un nouveau-né mort de syphilis héréditaire ; cette rate renfermait des tréponèmes. Le maximum d'effet sur les globules blancs s’est produit dans la dilu- É: tion de cet extrait à 1/20. À ce taux, l’activité leucocytaire est plus ou | moins exaltée chez les syphilitiques, tandis qu'elle n’est aucunement stimulée chez les sujets indemnes. On peut s'en rendre compte sur les tracés ci-après. En prenant pour unilé l'activité des leucocytes dans le milieu artificiel privé d'extrait syphilitique, on exprime la leuco-réaction spécifique par un rapport. Ce rapport ou indice d'activité spécifique est supérieur à l'unité chez les syphilitiques et reste au-dessous chez les autres sujets. Réactions négatives. L. A..., 49 ans, médecin. Sujet sain. [ndice, 0,5. II. N..., 32 ans, médecin. Sujet sain. [ndice, 0,6. IE. B..., 25 ans, médeciu. Sujet sain. Indice, 0,7. IV. G...,27 ans, médecin. Sujet sain. Indice, 0,7. V. Fr..., 24 ans, médecin. Sujet sain. Indice, 0,7. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (JE) 19 me VI. Péh..., f. de 26 ans. Tuberculose pulmonaire fébrile. Indice, 0,8. Réactions positives (1). VIT. Gaud..., f. de 53 ans, Pas de syphilis avérée. Inégalité pupillaire, abolition des réflexes rotuliens. Claquement du 2° bruit aortique, artères dures. Indice, 1,1. VIII. Amel... h. de 61 ans. Syphilis ancienne. Tabes avec crises gas- triques. Insuffisance aortique. Indice, 1,1. IX. Ku.…., h. de 42 ans. Paralysie générale. Lymphocytose céphalo- rachidienne. Indice, 1,1. X. Schr.., f. de 48 ans. Tabes avec crises gastro-intestinales. Tubercu- lose pulmonaire. Indice, 1,2. Ë : XI. Blanch...,f. de 34 ans. Tabes, maux perforants, pied ta- bétique. Tuberculose pul- monaire. Indice; 1,2. XII. Lass..., garcon de 13 ans 1/2. Hérédo-syphilis. Indice, 1,2. XIII. Pil..., f. de 18 ans. Syphilis de 6 mois, jamais traitée. Plaques muqueuses vul- vaires. Indice, 1,2. XIV. Desc.…., f. de 33 ans. Syphi- lis secondaire, jamais trai- tée. Plaques buccales, chute des cheveux, insomnies. ]n- dice, 1,3. XV. Cayz..…., f. de 26 ans. Chan- cre de la lèvre supérieure. Adénites. Indice, 1,3. I ur Qu! XVI. Vig..., h. de 46 ans. Syphilis ancienne, myélite guérie. Albuminurie. Morphinoma- 1. Réactions posilives. — «a, syphilis de nie. Indice. 1.4. é 6 mois, plaques vulvaires; b, syphilis ma- 1 Ph El ligne non traitée; c, syphilis de 4 mois; XOVILTE Nicol..., f. de 23 ans. Syphilis CR paralysie générale; e, aortite, inégalité - d’un an, traitée régulière- pupillaire, abolition des réflexes rotuliens ; INSECTES f, hérédo-syphilis: y, tabes. ment par des injections in- Il. Réactions négatives. — a, b, ce, sujets traveineuses de cyanure et sains; d, tuberculose pulmonaire. ra insulaire lobe dure de mercure. Un en- fant mort de syphilis héréditaire avec pemphigus. Indice, 1,4. XVIII. Drap..., f. de 22 ans. Syphilis de 18 mois, traitée. Enceinte de 5 mois. Indice, 1,4. XIX. Lef..., f. de 32 ans. Syphilis d’un an. Plusieurs fausses couches. Indice, 1,4. so + LT > ms ce «à < Leuco-diagnostic de la syphilis. (1) Un certain nombre de malades ont été examinés dans le service de M. Jeanselme à l'hôpital Broca. + _ SÉANCE DU 19 FÉVRIER 395 XX. Coss..., h. de 34 ans. Paralysie générale. Lymphocytose céphalo- rachidienne. Indice, 1,5. XXI. Lar...,f. de 27 ans. Syphilis de 6 mois, traitée régulièrement par les piqûres. Céphalée, chute des cheveux. Indice, 1,5. Ze XXII. Paum..., f. de 28 ans. Syphilis de 6 mois, traitée par les piqüres. Indice, 1,7. XXII. Morder.…, f. de 15 ans. Syphilis de 5 mois, traitée par les piqüres. Indice, 1,8. XXIV. Coib…., f. de 33 ans. Syphilis de 18 mois, traitée par les piqüres. Syphilides psoriasiformes et lichénoïdes très tenaces. Indice, 1,8. XXV. Sand..., f. de 32 ans. Syphilis maligne, non traitée; plaques écail- leuses dans le dos et les membres inférieurs. Indice, 1,8. XXVI. Tess.., f. de 19 ans. Syphilis de 6 mois. Plaquesmuqueuses buccales; syphilides pigmentaires. Indice, 2. XXVII. Tar.…., f. de 18 ans. Syphilis de 6 mois, traitée par les piqüres. Plaques muqueuses vulvaires. Indice, 2,2. XXVIIL. Sej.., f. de 27 ans. Syphilis de 4 mois. Vestiges de roséole et syphi- lides palmaires rebelles. Indice, 5. Il semble résulter de ces recherches que les plus fortes réaclions cor- respondent à la période de floraison des accidents secondaires. Les réactions sont plus faibles dans l'hérédo-syphilis et les accidents éloignés comme le tabes et la paralysie générale. Il n’en est pas moins intéres- sant, dans ces derniers cas, de voir persister dans l'organisme le prin- cipe qui entrelient l’aplitude des leucocytes à la réaction spécifique. Pour écarter une objection possible, nous nous sommes assurés que, dans l'extrait de rate syphilitique dont nous avons fait usage, le prin- cipe acüif dépendait bien du virus syphilitique et non du tissu splénique. in effet, un extrait préparé avec une rate humaine, extirpée à la suite d'une rupture traumatique, déterminait les mêmes leuco-réactions chez les syphilitiques et chez les autres sujets. | # ERRATUM Page 227, 21e ligne, lire : n'ont pas la propriété de rendre, au lieu de : ont la propriété. [Le C2 BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVII. es M Gr Co LO 1 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU {* FÉVRIER 1910 SOMMAIRE AUCHE (B.) : De la destruction par CaRLES (JAcQuEs) : Les abcès de la cuisson des agents pathogènes fixation et la localisation de poi- contenus dans le pain. — Le pain sons et médicaments absorbés par est un aliment aseptique . . . . .. don LE SCUCOCVITES EN PAR EENS 321 AUCHÉ (B.) et Aucisrrou : Les CHAINE (J.) : Termites et plantes lésions cutanées de l'intra-dermo- vivantes. — I. Dégâts occasionnés RÉDUISANT JO UMIMAUROUOTE SERRES PTS 328 Présidence de M. Coÿne, président. LES ABCÈS DE FIXATION ET LA LOCALISATION DES POISONS ET MÉDICAMENTS ABSORBÉS PAR LES LEUCOCYTES, par JACQUES CARLES. Des recherches antérieures nous ont montré qu au niveau des lésions locales provoquées, les leucocytes chargés de corps inertes comme le carmin ou de substances médicamenteuses comme les sels de mercure, d'argent ou de plomb accourent en grand nombre. Partant de ces curieuses constatations, nous avons tenté d'utiliser des lésions provoquées, en l'espèce les abcès que détermine l'injection sous- cutanée d'essence de térébenthine, pour élimirer une part du poison accumulé dans l'organisme, au cours des intoxications par l’arsenic, les sels de mercure, les sels de plomb. L'expérimentation et la clinique nous ont montré que c'était là une voie d'élimination artificielle fort importante : l’abcès de fixation est à ce point de vue un véritable abcès de dépuration. En effet, un poids donné du pus récolté contient toujours plus de toxique que même poids de tel ou tel viscère. La différence est souvent même considérable (1). (1) Voir à ce sujet : Les abcès de fixation dans le saturnisme. Bull. gén. de Thérap., décembre 1908. s 328. RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Cette attraction des lésions locales où vont s’accumuler les leucocytes chargés de poisons ou de médicaments semble une loi générale. Nous en avons une preuve nouvelle dans les expériences suivantes : 1° Nous faisons le 26 janvier 4999 une injection d’un demi-centimètre cube d'essence de térébenthine dans le flanc d’un chien de grande taille, puis ce jour-là et les jours suivants nous lui faisons absorber par doses fractionnées une quantité totale de 5 grammes de salicylate de bismuth. L’abcès incisé nous donne 100 grammes de pus lrès fluide. La matière organique une fois détruite par le procédé Geneuil ncus permet d’obte- nir un centigramme de sulfure de bismuth. 2° Nous donnons à un chien labrit 15 grammes de salicylate de soude . en cinq jours, à raison de 3 grammes par jour. Dès le premier jour de l'expérience, nous provoquons avec de l'essence de térébenthine un abcès de fixation. Incisé au cinquième jour, il nous fournit 150 grammes de pus. Nous en prélevons un échantillon de 30 grammes. Il est acidifié par l'acide chlorhydrique, repris par la benzine, puis traité par quelques gouttes de perchlorure de fer très dilué. Nous voyons aussitôt apparaître une belle coloration lilas foncé, témoignage de la présence du salicylate dans le pus récolté (1). Ainsi donc, bismuth, sulicylate viennent se fixer au niveau d'un _abcès provoqué au même titre que diverses autres substances dont nous avons déjà antérieurement étudié la localisation artificielle. TERMITES ET PLANTES VIVANTES. J. — DÉGATS OCCASIONNÉS AUX ARBRES, par J. CHAINE. La ville de Rochefort fut envahie, et assez brusquement, au com- mencement du siècle dernier, par les Termites ou Fourmis blanches (l'ermes lucifugus), qui se propagèrent peu à peu aux régions voisines, de sorte qu'aujourd'hui ces êtres possèdent une aire de répartition fort étendue. Peu de temps après l'apparition de ces Insectes, les habitants des contrées envahies se plaignirent des dégâts que les Termiles occasion- naient aux plantes de leurs jardins et de leurs champs; beaucoup d'arbres furent ainsi endommagés. Ces êtres ne s’attaquent donc pas (1) La recherche du salicylate dans le sang ou dans le pus est fort délicate en raison de la fixation énergique du salicylate par la matière organique. Pour réussir l'opération, il est besoin d’un véritable tour de main que l'on n'acquiert qu’au prix de multiples opérations d'essai. | - SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 32Q seulement aux bois de construction, les plantes vivantes sont pour eux une proie recherchée. Sur cela aucun doute n’est possible; il n’en est pas de même de la facon dont la plante est envahie, ni des condilions dans lesquelles cetle invasion se produit. Dans cette première note, je n'aborderai pas encore ce sujet, voulant pour le moment me borner à indiquer quelles sont, des diverses essences d'arbres, celles le plus fré- quemment atteintes. En ce qui concerne les régions tropicales, nous possédons un certain nombre d'observations sur cette question. C’est ainsi que Silvestris signale le Captotermes gestroi Wasm. qui, dans les Indes-Orientales s’attäque aux arbres et les détruit, et le Caplotermes marabitanus Silv. qui, au Brésil, cause de grands dégâts aux arbres à caoutehouc; Mar- latt nous apprend qu'en Floride diverses espèces de Termites ont causé d'énormes dommages aux orangers; on rapporte qu'au Soudan, ces êtres rongent les pousses tendres du Car?ca papaya, ete. Cependant, peu de faits sont décrits et l’on peut affirmer que les cas de dévastation sont dans ces pays chauds beaucoup plus fréquents qu’on ne le dit; mais comme le fait si bien remarquer Escherich, on y porte moins d'attention que chez nous par suite de la surabondance de la végétation. Dans notre pays, où chaque arbre a son prix, les dégâts des Termites s'imposent davantage. Mais, même chez nous, malgré l'importance que présentent les dommages causés, nos renseignements sont encore peu nombreux. J'ai examiné avec beaucoup d'attention lous Les arbres contenus dans un rayon déterminé et j'ai constaté que le nombre des sujets atteints est beaucoup plus considérable qu'on est tenté de le penser tout d’abord. Les arbres fruitiers le plus souvent atteints sont les poiriers, les pommiers, les cerisiers, les châtaigniere, les figuiers; il en est de même de la vigne. Je puis citer le cas de deux magnifiques cerisiers qu’on ne soupeonnait pas malades et qui moururent dans le courant de la belle Saison, après avoir porté des feuilles et des fruits (non arrivés cepen- dant à maturilé complète); ces arbres furent abattus et l’on constata que les racines et le tronc étaient envahis par les Termiles. La mème constatation, à notre connaissance, a été faite sur plusieurs pieds de vigne morts dans des conditions identiques. Parmi les arbres d'ornement ou les essences forestières chez lesquels J'ai observé les atlaques des Termites, j'indiquerai les magnolias, ormeaux, marronniers, frênes, acacias, peupliers, chênes. Les arbres à résine ne sont pas à l'abri des dévastations; j'ai vu des pius et des sapins malades et l’on m'a cité le cas de plusieurs cèdres du Liban qui sont également attaqués. Pour donner une idée de l'importance du mal, j'ai établi une statis- tique des arbres atteints dans une localité de la Charente-Inférieure. Pour cela, je ne me suis adressé qu'aux arbres des promenades, j'ai 330 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX PE OR RE ES PAR. Le EE D AT ren laissé complètement de côté ceux des jardins, étant dans l'impossibilité de pénétrer dans les propriétés privées. NOMBRE NOMBRE des arbres plantés. des arbres malades. DrMEQURI MERCURE RSS 583 112 ACACIASS EIRE TE Vo ER 41 13 D'RÉN ES M LENS 6 2 Marronniers SENS 58 5 PEUDIIErS EE 70 RE 24 - 4 NIEULS SEE Ent 4 0 Platanes 7 0 Érables. . 6 0 135 139 Cette statistique, dressée en août 1908, montre que le nombre des arbres malades est considérable : 139 p. 735, soit près du cinquième. Cette proportion de 1 p. 5,3 est réellement énorme, effrayante même, car bien des arbres altaqués sont voués à une mort certaine. Aucun tilleul, platane ou érable n’est signalé comme malade. Ces arbres seraient-ils réfractaires? Je ne le crois pas, ou du moins je ne vois aucune raison pour cela, et d'autant mieux que je n'ai examiné qu’un très petit nombre de sujets, 4, 7 et 6, insuffisant pour établir une conclusion formelle. D’autres raisons militent en faveur de cette opi- nion, la suivante par exemple. Aux dires de personnes, n'habitant pas la localité où j'ai opéré, l’acacia ne serait jamais envahi par les Ter- mites ; il n’en est malheureusement rien puisque j'ai noté 13 malades pour 47 arbres sains, soit une proportion de 1 p. 3,5, de beaucoup la plus élevée; il en résulte que dans certaines régions une essence peut être indemne, pour des raisons difficiles à expliquer, tandis qu'au contraire elle est peut-être fortement attaquée dans d’autres; c’est très probablement ce qui peut se produire pour nos tilleuls, platanes et érables. LES LÉSIONS CUTANÉES DE L’INTRA-DERMO-RÉACTION, par B. Aucné et AUGISTROU. Nous avons étudié les lésious cutanées de l’intra-dermo-réaction chez plusieurs cobayes rendus tuberculeux par injection sous-cutanée, soit de crachats tuberculeux, soit de cultures pures de tuberculose humaine. Au bout d’une vingtaine de jours après l’inoculation, les animaux, rasés depuis la veille, étaient injectés, dans l’épaisseur du derme, au niveau des deux régions latérales de l'abdomen, avec une goutte de la solution mère du Tuberculin-Test (1/200). La lésion était excisée plus nb ENT ST dE: s 2 ETS JAUNE PTT Te F À 1e TE F6 ee” € SÉANCE DU À% FÉVRIER 331 ou moins longtemps après l'injection intra-dermique. Chaque animal servait à deux excisions. Après la première, les bords de la plaie, faite aseptiquement, étaient rapprochés et suturés. Après la deuxième, l’ani- mal était sacrifié et examiné avec soin au point de vue de l’étendue des lésions tuberculeuses. Le morceau de peau excisé était divisé en deux fragments qu'on fixait, l'un par le sublimé acétique, l’autre par le for- mol. Chez tous les animaux, l'injection avait donné lieu à une réaction plus ou moins vive, mais toujours très nette. Chez tous, il existait des lésions tuberculeuses généralisées à la rate, au foie et aux poumons. Les lésions de la peau ont été étudiées à des époques variables après l'injection de tuberculine. L'examen le plus précoce a été fait au bout de quinze heures. Les lésions étaient déjà très accentuées ; nous nous proposons de les étudier à une époque plus précoce. Dans celte très courte note nous indiquerons seulement les lésions précoces et essentielles de l’intra-dermo-réaclion. Nous décrirons ailleurs et d’une facon plus complète les lésions précoces et tardives de cette réaction cutanée. Les lésions sont déjà très accentuées quinze heures après l'injection intra-dermique. Voici celles que nous avons observées. Elles intéressent toutes les parties de la peau, même le tissu cellulaire sous-cutané, et, mais très légèrement, le tissu musculaire immédiatement sous-jacent. Très intenses dans le centre de la zone de réaction, elles diminuent pro- gressivement vers la périphérie et arrivent peu à peu à disparaître, sans qu'il y ait de ligne de démarcation nette entre les parties malades et les parties saines. _ L’épiderme est le siège d’une infiltration leucocytique excessivement intense qui se présente sous des aspects différents suivant les points examinés. Tantôt les couches les plus superficielles du corps muqueux de Malpighi et la couche granuleuse sont farcies de noyaux et surtout de fragments de noyaux leucocytiques si nombreux et si lassés qu'ils font disparailre complètement les cellules et les noyaux épidermiques. On ne trouve que de rares leucocytes intacts. Celte infiliration occupe parfois une large surface. Elle est recouverte superficiellement par la couche cornée. Profondément elle est bien limitée et séparée du reste du corps muqueux par un liséré mince, finement strié parallèlement à la surface, dépourvu complètement ou à peu près complèlement de noyaux et coloré en rouge par l'hématéine-éosine. Ailleurs, c'est la région moyenne du corps muqueux qui, sur une grande étendue, est dissociée par une bande d'infiltration cellulaire, exclusivement formée de leucocyies polynucléés bien conservés, comprenant dans le sens de son épaisseur 2, 3 ou 4 leucocytes, quelquefois même un plus grand nombre. D'autres fois, ce sont de petits foyers rondsou irréguliers, mais bien circonserits, contenant 5, 10, 15 leucocytes polynucléés ou davan- tage. Outre ces bandes et ces foyers leucocytiques, tout l’épiderme est 332 RÉUNION BIOLOGIQUE DE RORDEAUX infiltré par un très grand nombre de leucocytes polynucléés situés dans l'intervalle des cellules épidermiques, tantôt isolément ou par groupes de 2 ou 3, tantôt sous forme de peliles traiînées intercellulaires. Cette infillration est parfois tellement intense qu'elle rend très difficile à reconnaitre la limile entre l’'épiderme et le derme. Beaucoup de cellules épidermiques ont subi l’altéralion vacuolaire. Ces lésions expliquent facilement la desquamation qu'on observe très souvent dans l'intra- dermo-réaction. Le derme est, lui aussi, infiltré par une (rès grande quantité de leuco- cytes polynueléés. Ils sont extrêmement abondants dans la zone papil- laire. Souvent, ils présentent leur aspect normal, mais bien des fois ils sont déformés, étirés et leurs noyaux sont plus ou moins complètement déroulés. Quelques-uns sont déjà en voie de destruction. Les cellules fixes du lissu conjonctif sont parfois un peu hypertrophiées, mais elles ne paraissent pas encore sensiblement hyperplasiées. Les vaisseaux et capillaires sanguins sont ectasiés et, par endroits, des globules rouges du sang infiltrent le tissu conjonctif. Le tissu cellulaire sous-cutané présente la même infiltration leucocy- tique. Entre les fibres musculaires striées, situées immédiatement au- dessous, on trouve des traïnées de leucocytes polynucléés. Ces lésions s’accentuent pendant le second jour. L'inondation leuco- cytique s'exagère, mais beaucoup de leucocytes sont détruits. Plus tard, les leucocytes diminuent; les fragments nucléaires disparaissent: les cellules du tissu conjonctif s’hyperplasient; quelques cellules d'ordre différent se mêlent aux précédentes : lymphocyles, leucocytes mono- nucléés. Nous reviendrons sur les lésions du stade tardif de réparation. DE LA DESTRUCIION PAR LA CUISSON DES AGENTS PATHOGÈNES CONTENUS DANS LE PAIN. — LE PAIN EST UN ALIMENT ASEPTIQUE, par B. AUcué. Dans la séance du 4 mai 1909 de la Réunion biologique de Bordeaux, j'ai démontré que les bacilles tuberculeux incorporés à la pâte de pains de différentes grosseurs ont toujours perdu leur virulence après la cuisson. M. Laveran, dans un rapport fait au Conseil d'hygiène publique : et de salubrité du département de la Seine, a cité ce travail et en a accepté les conclusions. | Mais les bacilles tuberculeux ne sont pas lee seuls agents pathogènes qui puissent être introduits dans la pâte. Beaucoup d’autres peuvent y être apportés par l’eau, par la farine, par les mains des gindres ou par É = “ Rd EAST ! L RON Lo GS à y p - ns Z 2 Lattes EE ee far ME ER RTE NS TIR EX RES ESRS : AUS EP #* Hire =. . 40 SÉANCE DU L°' FÉVRIER 339 _ les parcelles de salive que, pendant les efforis du pétrissage, ils pro- jettent dans le pétrin. La connaissance des porteurs de bacilles permet de supposer que, parfois, l'infection peut se faire par leur intermédiaire et que, de la sorte, peuvent être incorporés à la pâte des bacilles diphté- riques, des méningocoques, des pneumocoques, des bacilles d'Eberth, des bacilles dysentériques, ete. Il était probable, étant donnée la tempé- rature de cuisson du pain, que tous ces microbes élaient, comme le bacille tuberculeux, détruits par la cuisson. Toutefois, comme M. Roussel, dans ses expériences, avait vu végéter ses milieux de cul- ture, il n’était pas sans intérêt de rechercher expérimentalement le sort des agents microbiens introduils dans la pâte. Au lieu d'employer la méthode des inoculations, comme nous l'avions fait pour la tuberculose, nous avons employé ici la méthode des cul- _ tures. Voici la technique dont nous nous sommes ser vi. Un bouillon de culture de deux jours est fortement coloré avec la teinture neutre de tournesol et poussé, à l’aide d'une pipette stérilisée, vers le centre de deux pains non cuits apportés au laboratoire. La dose _injectée varie de 1 demi à 1 centimètre cube. Des deux pains, l'un est un petit pain d’un sou; l’autre est un pain rond d'un kilogramme. Aussitôt après l'injection des cultures, les deux pains sont rapportés à la boulangerie et cuits avec les autres pains de la même fournée. Le - lendemain matin, les pains sont repris par le laboratoire et ouverts, avec soin, dans un sens perpendiculaire au trajet suivi par la pipette qu'on reconnait facilement à la coloration rouge donnée par le bouillon. Des parcelles rouges de mie de pain sont recueillies à l’aide d’instru- ments parfaitement slérilisés et placées dans des tubes de bouillon. D'autres parcelles sont prises à l'extrémité d’un gros fil de platine rigide et frottées à la surface des tubes de gélose inclinée. Les tubes sont -placés à l’étuve à 37 degrés. Pour ces expériences, plusieurs variétés d'agents microbiens patho- gènes ont été employées : bacille typhique; bacille paratyphique B: bacille dysentérique, type Shiga ; bacille dysentérique, type Flexner ; coli- bacille ; streptocoque pyogène; staphylocoque doré; une variété de pro- teus.. Il est probable, d’ailleurs, que presque toutes les bactéries se com- portent comme les précédentes. Cependant, il n’en est peut-être pas de même des microbes très résistants à la chaleur, comme le bacille du tétanos. Le fait mérite d’être éludié. Quoi qu'il en soit, voici les résultats que nous avons obtenus avec les variétés microbiennes que nous avons employées. Bacille typhique. — Au bout de trois jours, toutes les cultures sont restées stériles. L'absence de développement microbien ne lient pas à la réaction des milieux, que l’acidité du pain aurait pu modifier, car, ensemencés avec 3934 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX des cultures pures, tous les tubes végètent abondamment. D'ailleurs, la réaction du bouillon est restée légèrement alcaline. Bucille paratyphique B. — Mêmes résultats négatifs. Bacille dysentérique, type Shiga. — Bacille dysentérique, type Flexner. — Mêmes résultats négatifs. Coli-bacille. — Mêmes résullats négatifs. Proteus; streptocoque pyogène; staphylocoque doré. — Mêmes résultats négatifs. Tous les milieux de culture, réensemencés avec des cultures pures des agents microbiens mis en expérience, ont donné lieu à des cultures. \ La conclusion qui ressorl de ces expériences, c’est que les cultures de bacilles typhiques, de paratyphiques B, de bacilles dysentériques, type Flexner et type Shiga, de coli-bacilles, de streptocoques pyogènes et de staphylocoques dorés, introduites dans des pains d’un sou et des pains d’un kilogramme, sont complètement détruites par la cuisson. A plus forte raison les agents pathogènes, de même nature, introduits dans la pâte par l'intermédiaire de l’eau, de la farine, des mains ou de la salive des geindres, qui sont toujours en moins grand nombre et intimement incorporés à la pâte, au lieu d’être placés dans un milieu liquide, comme dans nos expériences, doivent-ils être facilement et complètement détruits. : D'autres ensemencements ont élé faits à plusieurs reprises avec de la mie prise dans des pains ordinaires livrés à la consommation. Ils ont toujours donné des résultats négatifs. Nous en conclurons que le pain, abstraction faite des souillures de surface faites après la sortie du four, doit être considéré comme un aliment aseptique. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 26 FÉVRIER Er O: SOMMAIRE . GuerBer (MAüRICE), MAYER (ANDRÉ) ct SCcHazrrER (GEORGES) : Sur les réactions microchimiques des corps gras et la réaction de Gram (Note PRE 01 5 0e «à. + | GUILLIERMOND (A.) : Sur un cu- ‘rieux exemple de parthénogenèse observé daus une levre . . ..... Hénox (E.) : Transfusion sanguine réciproque entre deux animaux par anastomose carotidienne . . . . . . Javaz et Boyer : Classification des hyperconcentration du sérum san- Laquesse (E.) : Nouvelle démons- tration expérimentale du balance- ment dans les îlots endocrines du pancréas chez le pigeon. . . . . .. Lacrirrouz (A.), RoGer (H.) et Mesrrezar ( W.) : Le liquide céphalo- rachidien dans la fièvre de Malte. . LanxGLois et GARRELON : Échanges respiratoires pendant la période d'hypertension due à l’adrénaline. LassABnièrE (P.) : Evaluation de la surface cutanée chez le jeune enfant. (Procédés nouveaux.). . .. Linossiér (G.) et LEMOINE (G.-H.) : Sur l'action néphrotoxique des ali- ments albuminoïdes d’origine aui- IMAIEAAGCOUEUMaNCe. - ."./. . . . : MArsé (S.) : Hypersensibilisation générale thyroïdienne. — I. Sur la diminution de la résistance des cobayes hyperthyroïdés vis-à-vis de l'infection éberthienne expéri- RAC RICRMEE RtN l( el . Marcaoux (E.) : La peste aviaire n’est pas une maladie contagieuse. _ Maure et CARCANAGUE : Contribu- tion à l'étude du blanchiment des RÉRRE SE ed T. : RemciGer (P.): Fièvre typhoïde et rapports sexuels. . . . . . LASER RosEnTHAL (GEORGES): Bases scien- tifiques de la bactériothérapie par les ferments lacliques. Bacille bul- 361 361 358 gare contre bacille de la diphtérie. Incontamination des cultures de Bulgare ; victoire de la bactérie lac- tique. Rôle essentiel de l'acidifica- HONTE EPP EE 349 TERROINE (Emice-F.) : Action de la température sur la lipase pan- GHÉATQUE SE 2 JE PTE 341 VaLLée et Finzi : Au sujet de nos notes sur le précipito-diagnostic de FEU LCULOS CAT NAN SEE 0 357 Wozre (J.) : Inflaence du phos- _ phate disodique sur la tyrosinase. 366 Réunion biologique de Bucarest. _ BAges (V.) et Bates (Ar.) : L’ab- sence de microbes visibles et culti- vables dans un cas mortel ayant les caractères d’un érysipèle . . . . 371 MaRiNesco (G.) et Parnon (C.) Respiration de Cheyne-Stokes et inhalation d'oxygène. . . . . .... 3 Proca (G.) : Essais de culture du microorganisme de ia vaccine (Cla- dothrix vaccinæ) (Première note). . 375 SLAVU (GR. J.) : Sur la toxicité des métaux alcalins, alcalino-ter- reux et de quelques-autres appar- tenant aux familles voisines. . . . . 3 1 Réunion biologique de Marseille. ALEZAIS et PEYRON : Sarcome du fémur à stroma plasmazellaire . . . 379 Gerger (C.) : La présure des Ba- sidiomycètes. — VII. Loi d'action des sels neutres des métaux des groupes du Fer et du Cuivre sur la coagulation de la caséine du lait bouilltemprésure PERRET ENTER 382 GErger (C.) : Loi d'action, aux diverses températures, des sels neu- tres de quelques métaux toxiques sur la coagulation du lait bouilli par les présures végétales actives. 3584 BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LX VIIT. Mer. 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Gerger (C.) : Loi d'action, aux DéfaleSNACUVES PRE EEE 386 basses températures, des sels neu- RayeauD (L.) : De l'influence des tres des métaux sur la coagulation radiations ultra-violettes sur le du lait bouilli par les présures vé- PLOCOpIaS Ma PER ETC mob] Présidence de M. Letulle, vice-président. PRÉSENTATION D OUVRAGES C. Houzserr. — Les insectes, 1 volume in-8, 400 pisse 202 figures. Paris, Doin. P.-F. ArMAND-DELILLE. — L'anaphylaxie, À ER in-8, 28 pages. Paris, Masson et Cie. CONTRIBUTION A LÉTUDE DU BLANCHIMENT DES LÉGUMES, par MAUREL et CARCANAGUE. Dans une communication précédente (1), nous avons étudié les pertes salines totales et celles en sels de potasse subies pendant cette opération par le chou vert, le chou de Bruxelles, le chou-fleur, le céleri, l'asperge, le haricot vert, le haricot sec et la lentille. Nous avons, depuis, continué nos recherches dans le même sens en les faisant porter sur la totalité des légumes, qui, plus ou moins souvent, sont soumis au blanchiment, et nous venons les résumer rapidement. Dans ces nouvelles analyses nous avons, comme précédemment, dosé les matières salines totales et le potassium en suivant le même procédé chimique, et en prolongeant le blanchiment pendant trente minutes. En procédant ainsi, nos analyses ont porté sur l'oignon, le poireau, la carotte, le navet, le scorsonère, le salsifis, la tomate, l'artichaut, la bette, la chicorée, la betterave, l'épinard et l'oseille, soit sur treize légumes qui réunis aux septanalysés précédemment constituent un total de vingt. Ces analyses sont résumées dans le tableau suivant, et nous y joignons les matières salines totales prises dans le travail si complet d'Alquier (2). (4) Contribution à l’étude du blanchiment des légumes. Bonnie rendus de la Société de Biologie, 10 juillet 1909, page 91. (2) Les aliments de l’homme, par J. Alquier. Premier Congrès d'Hygiène ali- mentaire, 1906. SÉANCE DU 26 FÉVRIER So 1 Quantités de matières salines et de potassium contenues dans 100 gr. de légumes frais et perdues pendant leur blanchiment. SELS MINÉRAUX POTASSIUM ,|EAU DE BLANCHIMENT QUANTITÉS LÉGUMES ER Crus Blanchis Crus Blanchis | Sels totaux Potassium Oignon. . . .| (0861 0370 0330 0,155 05056 03400 08100 Poireaus 2. .| 1,15 1,30 0,75 0,225 0,141 0,55 0,084 GarotieLen tr |1e 0,97 0,95 0,40 0,141 0,084 0,55 0,037 Navebteges 14h: 0,86 0,70 0,30 0,211 0,084 0,40 0,127 Scorsonère. .| 0,84 0,60 0,50 0,085 0,070 0,10 0,015 Salsifis. . . .| 0,70 0,65 0,55 0,093 0,084 0,100 0 ,u09 Hamoaie = /0-|.10,63 0,50 0,35 0,084 0,008 0,100 0,076 Arbichaut | 0:88 | 1:10 | 0,48 | 0.922 | 0497 | 0,520 Bebe. 0. » 4,10 0,50 0.350 0,056 0,60 ; Chicorée. . . » 1,48 0,80 0,493 0,169 0,680 Betterave. . .| 1,06 0,95 0,40 0.253 0,121 0,550 Epinard . . .| 2,09 2,50 1.00 0,846 0,286 4,50 Oseile 1. h 1,08 0,60 0,25 0,121 0,042 0,350 Moyennes : » 1500 0543 0826 0810 05496 DS Moy. génér. : » 15143 08576 05315 Os141 0,469 Tels sont les résultats de nos recherches ; nous pouvons les résumer dans les conclusions suivantes : 1° Les légumes fournis par la région toulousaine ont une composition, au point de vue des matières salines totales, qui peut être considérée comme identique à celle des légumes analysés par Alquier et pris pro- bablement à Paris. Nous n’avons à signaler une différence notable que pour l’oseille, Alquier donnant 1 gr. 08, tandis que nous n'avons trouvé que 0 gr. 60. 2° Les matières salines totales vont, pour 100 grammes de ces légumes à l’état, frais, de 0 gr. 50 pour la tomate, de 0 gr. 60 avec le scorsonère et l’oseille à 2 gr. 50 pour l’épinard. La moyenne des treize derniers légumes analysés est sensiblement de 1 gramme de matières salines totales pour 100 grammes de légumes frais. En écartant de nos recherches antérieures les deux légumes secs, le haricot blanc et la lentille, la moyenne générale de ces vingtlégumes est de 1 gr. 14. 3° Après un blanchiment de trente minutes, les matières salines totales contenues dans les légumes sont ramenées à 0 gr.25 pour l'oseille, - à 0 gr. 50 pour l'oignon et le navet, et à un maximum de À gramme S l'épinard. 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La moyenne des treize derniers légumes est de 0 gr. 43 et la moyenne’générale arrive à 0 gr. 57. 4° On peut donc admettre que pour l’ensemble de ces légumes, le blanchiment de trente minutes oUr fait perdre la moitié de leurs matières salines. 5° Le potassium contenu dans ces légumes crus va de O0 gr. 08 et O gr. 09 avec le scorsonère, le salsifis et la tomate à O0 gr. 846 avec l’épinard. | La moyenne pour les treize derniers légumes est de 0 gr. 26, et celle pour les vingt de 0 gr. 315. On peut donc admettre que le poisson représente le tiers du poids total des matières salines, mais qu'à l’état de sels ceux de potassium doivent arriver à la moitié des matières salines lotales. 6° Sous l'influence du blanchiment, le potassium restant dans les légumes peut descendre’à moins de 0 gr. O1 dans la tomate et à moins dé 0 gr. O5;avec l’oseille, mais arrive encore à 0 gr. 28 avec l’épinard. La moyenne, après le blanchiment, pour les treize derniers légumes est de Ofgr. 10 et pour les vingt 0 gr. 14. Onfpeut donc admettre que le blanchiment enlève au moins la moitié du potassium à ces divers légumes, soit O0 gr. 16 sur 0 gr. 30. 7° En conséquence, l’eau du blanchiment, pratiqué dans ces condi- tions, contient la moitié environ des matières salines totales, et aussi sensiblement la moitié des sels de potasse. Or, en acceptant, comme moyenne générale, pour la plupart des légumes, les quantités, à l'état cru, de 1 gramme de matières salines totales et de 0 gr. 50 de sels de potasse, le blanchiment leur enlèverait environ O0 gr. 50 de matières salines lotales et O0 gr. 25 de sels de polasse, qui se trouveraient dans l’eau du blanchiment. En écarlant quelques légumes d'une composition extrême, comme l’épinard, très riche en matières salines, et la tomate ainsi que l’oseille qui en sont exceptionellement pauvres, les données générales précé- dentes peuvent suffire, quand, dans la pratique, on aura à connaître soit les pertes salines subies par le blanchiment, soit la quantité de ces matières restées dans l’eau ayant servi à ce dernier. Ces données étant connues, c'est au corps médical qu’il appartient de les utiliser au point de vue de l'hygiène alimentaire et de la ihérapeu- « tique, selon les différentes indications qu’il aura à remplir. (Laboratoire : de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) SÉANCE DU 26 FÉVRIER 339 EVALUATION DE LA SURFACE CUTANÉE CHEZ LE JEUNE ENFANT (PROCÉDÉS NOUVEAUX), par P. LASSABLIÈRE. Les recherches qui ont précédé les nôtres avaient portè sur des enfants pris au hasard. Cette méthode serait excellente si le nombre des enfants ainsi étudiés était suffisant; mais les difficultés pratiques d'une détermination empirique de la surface ne permettent pas de dis- poser d’un grand nombre de résultats. Nous avons pensé alors qu'il y avait lieu de choisir, pour sujets d'observation, des enfants normaux types, possédant exactement le poids et la taille accusés par les tables de croissance classiques pour des enfants du mème âge. En dehors de cette condition nouvelle qui nous paraît de toute impor- tance, il était nécessaire de recourir au procédé de mesure, sinon le plus rapide, du moins le plus exact. Après avoir contrôlé la valeur des différents procédés employés (lames de diachylon, de plomb, vernis- sages, intégrateurs, etc.), nous avons accordé notre préférence à la méthode directe, consistant à découper la surface cutanée en segments géométriques dont on évalue directement la surface avec un ruban métrique très exact (1). Ayant ainsi délerminé expérimentalement la surface cutanée des jeunes enfants aux différents âges (2), nous avons tenté de construire avec les moyennes trouvées une série de formules permettant de cal- culer la surface d’un enfant quelconque. Il existait déjà la formule que Meeh avait établie d'après’trois men- surations seulement : S — 12,3 V/P2. Nos résultats nous ont permis de la corriger ainsi : S — 10,5 V P?. Mais cette formule a le grand inconvénient de ne tenir compte que (1) Nous nous sommes servi également d’un appareil que nous avons imaginé, dont le principe est celui des intégrateurs de surface. Cet appareil (périphéri- mètre, de reptwëpræ, surface) est formé d’une roue très mince courant sur la surface à mesurer et reliée à un compteur automatique inscrivant en mètres et en centimètres le nombre de tours effectués par la roue. Sur le centre du. compteur se trouve fixé un axe gradué sur lequel glisse un cur*eur auquel est. adapté un crayon dermographique. La pointe du crayon est sur le même plan que l'extrémité inférieure de la roue, et par suite s'inscrit en ligne droite à mesure que celle-ci court sur Ja peau. L'avantage de cetappareil résulte de ce qu'il permet, en faisant varier le curseur, de rapprocher le crayon de la roue dentée jusqu’à 5 millimètres et de faciliter ainsi l'usage de l'appareil pour des surfaces accidentées. (2) Les mensurations ont été effectuées aux Enfants-Assistés de Paris et à asile de la Charité-sur-Loire. 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du poids de l'enfant. Or, on connaît les brusques variations de cet élément, au cours des deux premiéres années notamment. Nous souvenant que les surfaces sont égales aux carrés des dimen- sions homologues, nous avons pensé qu’on pouvait prendre comme limite relative de surface soit le périmètre thoracique, soit la taille. Il ne restait plus qu'à déterminer, au moyen de nos résultats expéri- mentaux, la constante K, qui, suivant la forme de l'animal éludié, modifie plus ou moins la formule géométrique. Nous avons établi ainsi les deux formules nouvelles : L’une en fonction du périmètre thoracique : S — 2,3 X Périm-. L'autre en fonction de la taille : S — 0,92 X T?. Ce qui veut dire que pour trouver la surface d'un enfant, on peut : 1° Soit prendre son tour de poitrine en centimètres (au niveau de la ligne mamelonnaire) et multiplier le carré de la mesure trouvée par la constante 2,3. 2 Soit mesurer sa taille en centimètres et multiplier le carré du chiffre trouvé par la constante 0,92. Moyennes des résultats trouvés. BE s TAILLE | PÉRIMÈTRE | SURFACE K K K AE FQMne fl : ee trouvé trouvé trouvé 55 | AGE | en re de se ® | en fonetion | en fonction | en fonction AE 81: | mètres | centimètres | cent. carrés LS 1à des nets Ju L jour | 3.250 50 31 » 2.300 10.5 0.92 273 III. 1 mois. | 4.000 D4 34 » 2.650 10.5 0.91 PS JUS 2 — | 4.700 07 56 » 2.950 10.5 0.90 9 ITT 3 — | 5.390 60 37 » 3.200 10.4 0.88 20 IT — ».950 62 38 » 3.450 10.5 0.89 213 JT. 5 — | 6.500 63 39 » 3.650 10.5 0.91 20 LT 6 — | 7.00 64 A0 » 3.800 10,5 0.92 2.4 Jr. 1 — | 7.450 65 AL » 4.000 10.4 0.94% 2.4 LT: 8 — | 7.850 66 42» 4.120 10.4 0.94 245 IT. 9 — | 8.200 67 A3 » 4.280 10.4 0.95 2.3 J] 1x. Lio — | 8.500! 68 43.5 2.380 10.5 0.9% 2.3 III. |11 — | 8.750 69 44 » 4.450 10.5 0.93 2.99 II. |12 — | 8.950 70 44.5 4.550 10.5 0.93 2.3 IT 15 — | 9.300 72 45 » 4.640 10.5 0.88 2,29 IE. 24 — | 1.120 80 AT 5.260 10.5 0.80 2,13 d'où : S — 10.5 4/P* US US = DOS QUE OU LS DOME COR ÉF UN ] Ces deux nouveaux procédés, outre leur mérite d’être simples, ont encore l'avantage, à cause de la rapidité de leur exécution, de pouvoir être employés simultanément et, par suite, de se contrôler. À ce point D UE A re 7" SES ESS SÉANCE DU 26 FÉVRIER 341 de vue, la moyenne obtenue avec les 3 formules en fonction du poids, de la taille et du périmètre donne la mesure exacte de la surface de n'importe quel enfant, füt-1l même retardé dans sa croissance. FRANSFUSION SANGUINE RÉCIPROQUE ENTRE DEUX ANIMAUX PAR ANASTOMOSE CAROTIDIENNE, par E. H£pon. Dans deux notes précédentes (1), j'ai mentionné les résultats que l’on obtient en réunissant par une carotide (circulation carotidienne croisée) un chien diabétique à un chien normal. Il est évident que la technique dont je me suis servi (comme aussi les expériences dites de parabiose) peut recevoir d’autres applications. Son intérêt principal est dans ce fait qu’elle permet, grâce à la longue durée de la transfusion, un mélange très intime des humeurs de deux orga- nismes. J'ai institué un certain nombre d'expériences de cette sorte sur des animaux normaux dans le but de connaître quelques-unes des con- ditions qui sont réalisées par cette circulation croisée. Technique. — Les deux animaux (chiens) sont liés côte à côte, aussi près _que possible. Les carotides, droite de l’un, gauche de l’autre, sont isolées sur une longue étendue et sectionnées. Il s’agit alors d'unir les bouts centraux aux bouts périphériques, en croisant ces vaisseaux, ce qui peut se faire très simplement par le procédé de Payr. Mais, malgré la proximité des deux cous, il n’est guère possible d'unir les deux carotides directement, car elles sont alors trop tendues et tiraillées. C’est pourquoi j'interpose entre les deux vaisseaux un tube métallique long de 5 à 6 centimètres, tapissé intérieure- ment d'une veine jugulaire prélevée à un autre animal. Cette veine est éversée en collerette aux deux bouts du tube et maintenue dans cette situation par des ligatures, de manière à présenter à l'extérieur sa surface endothé- liale sur une longueur de quelques millimètres. Chaque extrémité du tube est alors engagée dans un tronçon carotidien et fixée par une simple ligature circulaire qui adosse exactement l’endothélium de l'artère à l’endothélium de la veine. Il faut avoir soin, en raison des valvules, d'orienter le segment veineux de manière que le courant sanguin le parcoure dans le sens normal. Le tube-support, d’un diamètre en rapport avec le calibre des carotides, est légèrement conique à chaque extrémité pour faciliter sa pénétration dans l’artère, et porte des rainures transversales pour la fixation des ligatures. De plus, sa paroi est criblée de petits trous afin de permettre l'échappement de l'air emprisonné entre le tube et la veine et l'application exacte de celle-ci sur la surface intérieure. La paroi veineuse qui double intérieurement le tube (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1909, n° 15 et 37. ADR SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rétrécit sa lumière, mais si l’on a eu soin de bien dépouiller la veine de sa tunique adventice et de la tendre convenablement, on diminue peu le calibre; à ce point de vue, un segment de veine est préférable à un segment d’artère dont les parois sont trop épaisses. Lorsque les carotides ont été unies par deux tubes ainsi préparés, un courant sanguin très actif s'établit de l’un à l’autre animal, dès qu'on lève’ les pinces d'arrêt posées sur les artères, et l’on peut prolonger l'expérience aussi longtemps qu’on le désire sans avoir à craindre la coagulation. On peut même interrompre cette circulation à volonté, pen- dant un temps très long, en pinçant les vaisseaux, et la rétablir ensuite : Ja stagnation du sang dans les segments de jonction n’amène point de coagulation. Mélange du sang. — H s'opère avec une extrême rapidité. Une injection intra-veineuse de fluorescéine à l’un des animaux amena la fluores- cence du sérum de l’autre en moins d’une minute. L'expérience sui- vante montre aussi l’activité et la rapidité des relations humorales. L'un des chiens (A, 15 kilogrammes) recoit par une veine 400 centi- mètres cubes d’une solution de glucose à 25 p. 100. Pendant l'injection, qui dure vingt minutes, l'animal devient polyurique (100 centimètres cubes d'urine renfermant 3 gr. 4 de sucre). Alors on lève les pinces posées sur les carotides. L’autre chien (B, 12 kilogrammes) devient immédiatement polyurique et glycosurique. Le pourcentage du sucre urinaire, d'abord un peu supérieur pour À, s'égalise exactement chez les deux animaux. La quantité d'urine émise est plus grande pour A et, par conséquent, aussi la quantité de sucre excrétée, mais la supériorité sur B n’est pas très considérable. Finalement, À a excrété 342 centi- mètres cubes d’urine et 13 gr. 7 de sucre; B, 288 centimètres cubes d'urine et 10 gr. 8 de sucre, au bout de quatre heures de circulation croisée. B s’est donc comporté comme s’il avait reçu directement une grande partie de la solution injectée à À, et la courbe de l’excrétion de l’eau et du sucre indique qu’un nivellement de composition humorale tend à s'établir très rapidement chez les deux sujets. Conditions mécaniques circulatoires. — La pression sanguine prise simultanément avec deux manomètres branchés sur les artères fémo- rales resta à sa valeur normale chez les deux animaux, même après plusieurs heures de circulation croisée. D'après cela, j'avais d’abord pensé que chaque animal devait con- server à peu près intacte sa masse sanguine initiale. Mais, dans d'autres expériences, j'ai reconnu, par une pesée précise, qu un des sujets pou- vait accroître notablement sa masse sanguine aux dépens de l’autre. Des modifications intéressantes de la pression artérielle peuvent êlre provoquées chez un des sujets, en réponse aux variations de pression de l’autre. Chez deux chiens chloralosés, l’un d'eux présentait ces SÉANCE DU 26 FÉVRIER 343 réactions d'une manière remarquable. Il réagissait immédiatement par une élévation de pression quand on provoquait une chute de pression par excitation du vague chez son conjoint. Inversement, il répondait par une chute immédiate de la pression à toute élévation de pression provoquée chez son conjoint. Ces phénomènes, qui sont loin, d’ailleurs, d’être aussi accusés dans tous les cas, relèvent, sans doute, de la sensi- bilité du bulbe aux variations de pression. Il doit s'établir de la sorte entre les deux sujets des actions régulatrices de la pression. Effets généraux immédiats et éloignés. — Je me borne à signaler que Ja transfusion croisée affecte l’état général des animaux bien plus grave- ment que ne le fait une simple saignée déplétive suivie de transfusion. Il faut assurément, dans ce résultat, faire la part de la contention pro- longée ; mais la raison doit en être surtout dans ce que la modification humorale est bien plus profonde que dans une simple saignée-trans- fusion ordinaire. Quoi qu'il en soit, les animaux se remettent générale- ment d'une facon complète en quelques jours. Un fait qui m'a paru constant pendant la transfusion croisée, c'est la diminution considérable de la sécrétion urinaire. Celte oligurie ne dépend point d’une vaso-constriction rénale, si j'en juge par une expé- rience d’oncographie. Elle ne résiste d’ailleurs point à-une injection hypertonique de sucre, comme le montre l'expérience mentionnée ci-dessus. La diminution de la sécrétion urinaire est particulièrement remar- quable quand on joint un chien diabétique à un chien normal. La polyurie du diabétique cesse très rapidement dès que s'effectue le mélange sanguin, et on peut observer parfois une anurie presque absolue. C’est à cette action de la transfusion sur le rein qu'il faut aussi attribuer, en grande partie, la disparition de la glycosurie qui s’est montrée dans quelques cas, car j'ai noté que l'hyperglycémie pouvait être encore très élevée au moment où le sucre disparaissait de l'urine. La sécrétion urinaire et la glycosurie (chez le diabélique) se réta- blissent d’ailleurs promptement à leur valeur initiale, après la disjonction des animaux. SUR L'ACTION NÉPHROTOXIQUE DES ALIMENTS ALBUMINOIDES D'ORIGINE ANIMALE. ACCOUTUMANCE, par G. Linossier et G.-H. LEMOINE. Au cours de recherches sur le régime dans les affections du rein, nous avons été amenés à étudier l’action sur cet organe des aliments albuminoïdes d’origine animale injectés sous la peau. Ils provoquent, comme il a déjà été observé pour certains d’entre eux 344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE par de nombreux expérimentateurs, une albuminurie passagère, sans cylindrurie. L'albumine éliminée, étudiée par les sérums précipitants, .se montre constituée par un mélange de l’albumine injectée et d’albu- mine provenant de l'animal en expérience. L'étude microscopique des reins permet de constater l'existence de nombreuses suffusions sanguines dans les espaces intertubulaires; les glomérules paraissent sains ; mais, si l'animal est sacrifié après plusieurs injections, l’épithélium des tubes sécréteurs a subi la tuméfaction trouble, et la lumière du tube est encombrée de déchets épithéliaux. L’albuminurie observée est donc liée à une altération toxique du rein, et non — comme l'avait pensé Claude Bernard pour l’albuminurie consécutive aux injections intra-veineuses de blanc d'œuf — le résultat de l'élimination physiologique par Le rein sain d’une substance étrangère à l'organisme. L'action néphrotoxique des aliments albuminoïdes d’origine animale est détruite par la chaleur; elle est détruite aussi par le suc gastrique, auquel l'ovalbumine seule se montre résistante. Si, dans les conditions habituelles de l'alimentation, elle ne se mani- feste pas, c’est donc grâce à la digestion gastrique; mais il suffit d’une ëà insuffisance de cette digestion ou d'une sensibilité spéciaie des reins ‘pour qu'elle soit à redouter. Nos études ont porté sur les différentes espèces de viandes, sur les sérums sanguins, sur le blanc d'œuf et sur le lait. Il est remarquable que ce dernier même, considéré comme l'aliment idéal des néphrétiques, peut provoquer de l’albuminurie. Il en provoque non seulement dans les conditions très artificielles de l’injection sous-cutanée, mais même exceptionnellement chez l’homme soumis au régime laelé absolu. Nous avons étudié ici même un exemple de cette action fâcheuse (4). Nous n'insisterons pas ici sur les conséquences pratiques de ces recherches, que nous exposerons ailleurs (2), et qui se résument essen- tiellement dans la nécessité d'interdire au néphrétique les aliments albuminoïdes d’origine animale crus ou insuffisamment cuits. Nous HE voulons seulement signaler à la Société un phénomène assez curieux que nous avons observé au cours de cette élude : c’est l’accoutumance à l’action néphrotoxique. . Si on pratique à un cobaye une série d’injections sous-cutanées de macération de viande, séparées par un intervalle de quaire à dix jours, on s'aperçoit que les doses qui, primitivement, provoquaient de l’albu- minurie, cessent d’en produire, et que l’on peut, progressivement, augmenter le volume injecté bien au delà du volume primitif, sans que se manifeste à nouveau l’action néphrotoxique. (1) Linossier et G.-H. Lemoine. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1903. (2) Bulletin de l'Académie de médecine, séance du 1% mars 1910. NN - PONTS IS NV ONE PTS 7 ken ah, En, dd dan nice de dE nn tt à oué. sance obaine à ÉLUS D a SÉANCE DU 26 FÉVRIER 345 Si on gradue très soigneusement les volumes de macération muscu- laire injectés, on peut amener l'animal à en supporter des doses élevées sans provoquer une seule fois l'apparition de l’albumine. Si on cherche à aller plus vite, chaque élévation de la dose est suivie d’albuminurie, mais la répétition, après quelques jours, d’une dose égale, n’en provoque plus. | Toutes ces expériences sont rendues assez délicates par la grande différence qui existe entre les divers cobayes, au double point de vue de la sensibilité à l’action néphrotoxique de la viande et de la tendance à s’accoutumer. Le développement de l'accoutumance est d'ailleurs limité par l'apparition inopinée, après quelques semaines, de phénomènes d'ana- phylaxie qui emportent brusquement l'animal. L’accoutumance est, dans une certaine mesure, spécifique. Chez un cobaye que nous avions amené à supporter sans présenter d’albuminurie douze centimètres cubes de macération de veau, il suffit de trois centi- mètres cubes de macération de porc, de deux centimètres cubes de blanc d'œuf pour provoquer une albuminurie accentuée. L'accoutumance ne se produit pas avec tous les aliments albumineux. Nous l'avons réalisée facilement avec la viande : nous avons constamment échoué avec le blanc d'œuf; nous ne l’avons pas recherchée pour le lait, mais certains faits d'observation nous font présumer qu'elle existe : von Noorden, Klemperer, Semmola, A. Robin ont noté que fréquemment Vétablissement du régime lacté absolu est suivi chez les albuminu- riques d'ane recrudescence de l'albuminurie, qui s'atténue progressi- vement par la conlinuation du régime. Elle ne se produit pas non plus chez tous les animaux; très nette chez le cobaye, elle existe à peine chez le lapin (1). Cette dernière constatation est intéressante. On serait, en effet, assez tenté de supposer que l’accoutumance est étroitement liée au dévelop- pement des précipitines, ces anticorps nous semblant ün moyen de défense de l'organisme contre les albumines toxiques. La toxine, inso- lubilisée par la réaction précipitante, deviendrait incapable d'agir sur le rein. 1 Il n’en est rien : sous l'influence des injections sous-cutanées de suc de viande, le lapin développe dans son plasma d’abondantes précipi- lines, et il ne s'accoutume pas; le cobaye en développe peu, et ül (1) Ignatowsky (Arch. de méd. expérim., 1908) a observé l’accoutumance du lapin à la viande; mais il s'agissait de viande ingérée. La contradiction appa- rente entre nos recherchés et les siennes tient donc vraisemblablement à ce que, daus les expériences d’Ignatowsky, l’accoutumance est d'ordre digestif, et nous avons cherché à éliminer dans les nôtres toute intervention de la digestion. 346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . s'accoutume. Il nous est arrivé, chez nos cobayes les mieux accoutumés, de ne pouvoir mettre en évidence dans leur sang aucune réaction préci- pitante. LA PESTE AVIAIRE N EST PAS UNE MALADIE CONTAGIEUSE, par E. Marcnoux. On sait que la peste aviaire, dècouverte par Centauni, est une maladie des volailles causée par un virus invisible qui circule dans le sang. Au cours des expériences que je poursuis depuis quelques années, mon attention a été attirée sur le mode de transmission de cette épizootie par le fait suivant. Dans une cage qui, deux jours auparavant, avait contenu une poule atteinte de cette affection expérimentale, j'ai vu survenir accidentelle- ment la mort par peste aviaire d'une autre poule momentanément hospitalisée dans la cage vide. La recherche du mode de transmission de la peste aviaire présente d’ailleurs une importance économique asez considérable. On sait le préjudice que cause aux éleveurs de volailles cette maladie lorsqu'elle s'introduit dans un poulailler. Elle le décime en quelques jours. J'avais cru Lout d’abord devoir chercher la cause de la contamination dans les matières fécales. Celles-ci dans la peste aviaire sont toujours diarrhéiques et paraissent indiquer des alléralions intestinales cons- tantes. Avec Salimbeni j'ai autrefois constaté dans une autre épizootie de poulaillers, la spirillose (1), que les germes sont contenus dans les matières fécales. Il est vrai que la présence de spirilles dans les selles ne joue pas un grand rôle dans la dissémination de la maladie. Mais il pouvait en être autrement pour la peste aviaire, maladie dans laquelle le virus se montre si actif. Le rapprochement entre les deux affections s’imposait naturellement à mon esprit. Pour tirer la chose au clair, j'ai fait absorber à des poules saines des bourdonnets de coton et des morceaux de viande souillés largement de malières fécales provenant de poules malades ou mortes. Je n'ai jamais réussi à transmettre la maladie par ce procédé. Cependant, comme je l'ai publié ailleurs (2), il suffit de toucher la muqueuse saine d’une poule neuve pour provoquer une infection mortelle. Si donc les matières qui m'ont servi avaient renfermé du virus actif, j'aurais dû sûrement le déceler par ce mode de recherche. (4) Marchoux et Salimbeni. La spirillose des poules. Annales de l'Institut Pasteur, 1903. | (2) Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, mai 1909. — VPN IPN Ty e SÉANCE DU 26 FÉVRIER 341 Les poules qui meurent en plus de deux jours, phénomène rare, ont parfois du jetage. Ce jetage est-il virulent? Dans deux expériences où j'ai fait absorber des bourdonnets de coton imbibés de ce liquide à des animaux, je leur ai donné la mort en deux jours. Il convient d'ajouter que le jetage dont je me suis servi était toujours un peu teinté de sang. Ce jetage doit avoir peu d’importance dans la contagion, d’abord parce qu'il est loin d’être constant et ensuite parce que la maladie, quand elle se montre dans les poulaillers, évolue très vite et fait un grand nombre de victimes à la fois. D ailleurs, j'ai franchement exposé à la contagion par contact des poules neuves qui ont été enfermées avec des poules malades dans des cages petites ou grandes, où la nourriture était toujours souillée de déjections, l’eau de boisson contaminée par le jetage quand il y en avait. Jamais je n'ai vu s'infecter aucun des animaux en expérience. Il semble plus probable que la maladie se transmette par un hôte intermédiaire comme peut-être la totalité de ces affections à virus invi- sibles et septicémiques. En tout cas, l'agent de transmission n'est pas, comme d'ailleurs on devait s'y attendre, un mallophage. C'est probablement un acarien spécial qui sans doute s’est accidentellement rencontré dans la première expérience rapportée ici, expérience de hasard du reste. Le pouvoir de transporter le virus n’est pas dévolu indistinctement à tous les acariens. Des Argas persicus ont été à deux reprises mis à piquer sur des poules atteintes de peste aviaire. {ls n'ont pas transmis à des poules exposées ensuite à leur piqûre le virus de la peste aviaire qu'ils se montrent ainsi inaptes à entretenir. ACTION DE LA TEMPÉRATURE SUR LA LIPASE PANCRÉATIQUE, par EMILE F. TERROINE. I. — Comme nous l'avons précédemment montré (1), la lipase pan- créatique possède la propriété de dédoubler un grand nombre de corps . appartenant au groupe des éthers (glycérides, éthers éthyliques, ete.). Parmi ces corps, les uns, tels que la triacétine, sont solubles dans l’eau; les autres, tels que la trioléine, sont entièrement insolubles et s’'émul- sionnent plus ou moins bien en présence du suc pancréatique. La réac- lion a lieu en milieu homogène dans le premier cas, hétérogène dans le second. Si donc la vitesse d'action diastasique n’est pas uniquement une vitesse de réaction, mais la résultante d’une vitesse de réaction et d'une (1) Morel et Terroine. C. R. Acad. des Sciences, 19 juillet 1909. 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vitesse de diffusion, les variations de température devront modifier très différemment la vitesse d'action diastasique dans les deux cas. On comprend ainsi l'intérêt particulier que présente l'étude de la uen ture dans le cas de la lipase. Le tableau ci-dessous dans lequel nous donnons le pourcentage des substances dédoublées permet de se rendre compte de l'influence de ce facteur. Dans les deux expériences ci-dessous le suc pancréatique est 'additionné de sels biliaires {ces sels sont à la concentration de 0,5 p. 100 pour la triacétine, de 5 p. 400 pour l'huile d'olive). STAR LL DT CZ PE EE EC LE DC EPP EL TERME TRIACÉTINE 3 HUILE D'OLIVE TEMPÉRATURE dun: 3 h. 20 | 7 h. 30 | 23h. 1 h. 3 h. 20 | 7 h. 30 | 23h. Odesnén 0.9 2.1 DSi 10.1 — 11.4 12.0 13.5 1B ESS 00 a ei 8.0 11.4 16.4 18.4 28.4 34.1 — AD COSÉS nee 12.8 16.6 We 25.6 38.0 43.0 41.7 ADO SS EN TOP 14.8 15.0 — 38.9 43.6 52,.5 — 54 degrés. . . 0.6 112 172 1.2 0.9 1.9 2.0 213 D'un grand nombre d'expériences analogues dont on trouvera ailleurs le détail (1) peuvent se dégager les conclusions suivantes: 19 L’hydrolyse est presque nulle à 54 degrés. 2° L'hydrolyse est très nette à 0 degré. 3° L’hydrolyse est optimale autour de 40 degrés sans qu'il y aït d’ailleurs une température rigoureusement oplimalé. 4° La vitesse d’hydrolyse des différents corps étudiés (triacétine, butyrate d’éthyle, huiles) est influencée d'une manière à peu près égale dans tous les cas. À peine note-t-on une sensibilité un peu plus grande lors du dédouble- ment de l’huile. Quoique de nouvelles expériences sur ce sujet soient néces- saires, il n’est donc pas téméraire de penser dès maintenant que la vitesse de l’action lipasique n’est qu'une vitesse de réaction. IT. — La diminution de la vitesse d’hydrolyse à 54 degrés doit sans aucun doute êlre attribuée à la destruction du ferment, mais nous avons voulu néanmoins nous rendre compte d’une manière plus exacte de la sensibilité de cette diastase, soit seule, soit activée par les sels biliaires vis-à-vis de températures variées. Dans ce but des quantités identiques de suc ont été chauflées, puis additionnées d’une même quantité d'huile et mises à digérer au thermostat à 40 degrés pendant six heures. Le dosage, fait à l’aide de NaOH N/10, de l'acidité formée au (1) Terroine. Zur Kenntniss der Fettspaltung durch Pankreassaft, Bioche- mische Zeitschrift, vol. XXII, p. 404-462. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 349 bout de-ce temps donne la mesure de l’activité diastasique du suc. Le tableau ci-dessous donne les résultats de quelques-unes de nos expé- riences : DURÉE SUC SEUL SUC — SELS BILIAIRES TEMPÉRATURE du chauffage | Exp. 1 | Exp. II | Exp. II] Exp. I | Exp. II |Exp. Ill Témoin non chauffé. — 25.6 13.2 AE 2h)on 13.6 28.4 degrés... |10-minutes|. 16.9 8.2 11.4 6.8 ile 13.8 50 degrés. . . . : .|10 minutes| 13.5 4.1 1.1 1.4 1.4 5.8 55 degrés. + . . . .|10 minutes] 1.8 412 1.0 0.7 0.7 0.9 60 degrés. . . . . .|10 minutes! 13.3 1.4 0.1 0.7 0.6 0.0 De ces expériences, on peut conclure que: 1° Du suc pancréatique chauffé pendant dix minutes à 65 degrés perd tout pouvoir lipolytique. 2° La lipase est très sensible au chauffage; chauffée à 45 degrés pendant dix minutes son activité est notablement atténuée. 3° La sensibilité du pouvoir lipolytique au chauffage est considérablement augmentée lorsque le sue est préalablement additionné de sels biliaires. Dans ce cas, le chauffage à 45 degrés pendant trente minutes suffit le plus souvent pour détruire totalement la lipase. (Travail du laboratoire de Physiologie physico-chimique de l'École des Hautes études.) DE LS de AD ne CL RTE A0 ARS rune BASES SCIENTIFIQUES DE LA BACTÉRIOTHÉRAPIE PAR LES FERMENTS LAC- TIQUES.' BACILLE BULGARE CONTRE BACILLE DE LA DIPHTÉRIE. INCONTAMI- NATION DES CULTURES DE BULGARE ; VICTOIRE DE LA BACTÉRIE LACTIQUE. RÔLE ESSENTIEL DE L'ACIDIFICATION DU MILIEU (1), par GEORGES ROSENTHAL. Nous avons poursuivi nos recherches sur les bases scientifiques de la thérapeutique par les ferments lactiques en étudiant la symbiose du bacille diphtérique et du bacille bulgare, selon la méthode que nous avons instituée avec Chazarain-Wetzel. (1) Voir : Société de l'internat, 1910 ; Société de thérapeutique, 1909-1910 ; Société de médecine de Paris, 1910 ; Comptes rendus de la Société de Biologie, 1909-1910. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le bacille diphtérique poussant mal dans le lait, nous avons cherché un milieu ou le bacille de Klebs-Lôffler se développât abondamment et où le bacille bulgare pullulât. Nous avons obtenu ce milieu en mélan- geant 2/3 de lait écrémé et 1/3 de sérum aseptique. Nous avons utilisé comme sérum nos vieux flacons de sérum antirhumatismal. Pour les contrôles de vitalité, nous déterminions la végétabilité du bacille diphtérique par des repiquages sur bouillon-sérum (bouillon 2/3, sérum 1/3) ou sur sérum solidifié, milieux de choix pour le bacille diphtérique et milieux éliminatoires du bacille bulgare qui n’a pas de fonction tryptique lui permettant d'utiliser ce milieu de culture. Par contre, la vitalité du bacille bulgare était contrôlée par repiquage en lait écrémé, milieux de Fournier, Boucart ou Thépenier, tous trois excellents pour le bacille de Massol et médiocres ou éliminatoires pour le bacille diphtérique. Nos résultats peuvent se synthétiser dans les propositions suivantes : a) La culture du bacille bulgare en lait-sérum est incontaminable par les ensemencements de bacille diphtérique. Ainsi le tube B. D. 4, 2, 1 est une culture de bacille bulgare du 28 janvier. Elle recoit le 1° février 1 centimètre cube, c'est-à-dire un sixième d'une culture de bacille diphtérique en lait-sérum. Tous les repiquages échouent les jours suivants sur sérum, bouillon-sérum et donnent en lait une culture de bacille bulgare. b) L'ensemencement simultané en lail-sérum de bacille bulgare et de bacille diphlérique est suivi du développement symbiotique des deux germes lerminé en quelques jours par la mort du bacille diphiérique. Ainsi le tube de lait-sérum D. 1, 2, 4 est ensemencé le 1° février avec 1 centimètre cube de culture de diphtérie en lait-sérum et 1 goutte de bacille bulgare développé sur le même milieu. Le 3, le lait est coagulé, et un repiquage en bouillon-sérum sera positif. Mais dès le 4 soit le 3° jour, la série des repiquages en bouillon-sérum et sérum coagulé échouera. c) Le surpiquage de bacille bulgare dans les cultures de bacilles diph- tériques produit la mort du bacille diphtérique dans un délai de quelques jours. Le bacille bulgare meurt comme d'ordinaire après un séjour pro- longé à l’étuve. | Ainsi le tube de lait-sérum B. D. 1, 2, 2 est ensemencé le 1° février avec du bacille diphtérique et surpiqué de bacille bulgare le 4. Le 5, les repiquages en bouillon-sérum donnent une culture vivante de bacille diphtérique. Mais dès le 8, soût le 4° jour, le bacille de Klebs est mort De même le tube D. 1, 2, 3 lait-sérum ensemencé de bacille diphté- rique le 1* février et surpiqué de bacille bulgare le 4. Le 8 février, le bouillon-sérum donne une culture fille de bacille diphtérique, pauvre et de développement tardif. À partir du 9 février, soit le 5° jour, tout repi- quage échoue. Fe CÉANCE DU 26 FÉVRIER 351 Le tube B. D. 1, 2, 5 est une culture de bacille diphtérique en lait- sérum fort développé datant du 28 janvier. Le 1° février, surpiquage ; d'une goutte de bacille bulgare en lait-sérum. À partir du 3° jour, c'est- £ à-dire au 4 février, tout repiquage du bacille diphtérique échoue. & Le tube B. D. 3, 2,7 est une culture de bacille diphtérique en bouillon- sérum datant du 28 janvier. Le 3 février, elle est additionnée d’une quantité égale de lait et surpiquée de III gouttes de bacille bulgare. Le 8, un repiquage en bouillon-sérum est encore positif, mais le 40, le bacille diphtérique est mort. Cette résistance de sept jours s'explique par la vitalité considérable de la culture de bacille diphtérique. ; d) Le bacille bulgare ne produit aucune sécrétion spécifique opposée à la végétation du bacille diphtérique. Soit dans les cultures mortes de bacille bulgare, soit dans ses cultures les plus exubérantes, le bacille diphtérique se développe aisément si l'acidité des cultures est neutralisée avec soin. Ainsi le tube B. D. 1, 2, 6 est un tube de bacille bulgare en lait- sérum mort par séjour prolongé à l'étuve. Le bacille diphtérique n’a pu s’y développer. Mais le 1°° février, le tube est neutralisé et repiqué 4 | bacille diphtérique. Les repiquages en bouillon-sérum du 5, 8 et 10 février sont positifs. : Le tube B. D. 1,2, 5 où le bacille diphtérique est mort, le tube B. D. | 1, 2, 1 où le bacille diphlérique n’a pu pousser laissent vivre après leur neutralisation en symbiose riche bacille bulgare et bacille de Klebs, comme le font constater les repiquages en lait d’une part, et de l’autre en bouillon-sérum, etsur sérum coagulé. Nous nous réservons de tirer des déductions pratiques de cet anlago- nisme, à l'acide lactique, du bacille bulgare et du bacille diphtérique. (Laboratoire de M. le professeur Hayem.) HYPERSENSIBILISATION GÉNÉRALE THYROÏDIENNE. I SUR LA DIMINUTION DE LA RÉSISTANCE DES COBAYES HYPERTHYROÏDÉS VIS-A-VIS DE L'INFECTION ÉBERTHIENNE EXPÉRIMENTALE, par S. MaRB£. . I. — Dans mes recherches sur les opsonines et la phagocytose dans les états thyroïdiens, j'ai observé une augmentation générale et très notable de l'indice opsonique et phagocytaire, ainsi qu'une augmenta- tion du nombre des leucocytes, dont la formule est une forte mononu- cléose. À côté de ces quatre facteurs — considérés comme inhérents pour la défense des organismes contre les infections — j'ai constaté également une augmentation de l'acidité du sérum, réaction qui, Biozoete. COMPTES RENDUS. — 41910 T, LXVIIT, 25 PANTIN ET TEE 352 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE in vitro, se montre plutôt nuisible pour le développement et la virulence des germes pathogènes. II. — Je me suis proposé d'entreprendre l'étude de la résistance de ces animaux hyperthyroïdés vis-à-vis des infections et intoxications expérimentales, et mes résultats ont toujours été concordants dans les mêmes conditions de technique. IE. — Les cobayes de 500 à 500 grammes, auxquels on a administré, la veille, 0,50 grammes de corps thyroïde, per os, succombent, quand on leur injecte, dans le péritoine, une quantité déterminée d'une culture fraîche de bacille d'Eberth, quantité non mortelle pour les cobayes témoins. IV. — Pour ces recherches, j'ai employé du corps thyroïde de cobaye, de veau, de vache et de mouton, frais ou conservé dans la gly- cérine. Je souligne le fait, que même le corps thyroïde de cobaye produit la même hypersensibilité que celle produite par la thyroïde des autres animaux. C’est ainsi que la thyroïde prélevée à deux cobayes et admi- nistrée à un cobaye normal fait mourir ce dernier quand on lui injecte une dose de bacilles d’'Eberth non mortelle pour les témoins. Cette constatation établit la valeur des expériences faites avec du corps thy- roïde d'une espèce étrangère, en nous montrant que la sensibilité est due simplement à un surplus de la sécrétion thyroïdienne. V. — Quelle que soit la provenance du corps thyroïde, des expé- riences spéciales m'ont montré que, si on emploie la thyroïde chauffée une heure à 100 degrés, il suffit de 0,20 grammes, et même de moins, pour diminuer la résistance des animaux. Ce fait confirme pleinement les phénomènes que j'ai observés in vitro dans mes études sur « les opso- nines et la phagocytose dans les états thyroïdiens ». VI. — La virulence du bacille typhique, employé, est telle, que 4 cen- timètre cube ou 1,5 centimètre cube d’une émulsion de culture sur gélose dans l’eau Dnsbirsioe tue les cobayes ARCS et ne tue pas les témoins. VIT. — Le phénomène est identique si on remplace les naeillés typhiques vivants par des bacilles chauffés une heure à 60 degrés ou à 65 degrés. ji VIIT. — Les animaux sont en hypo-résistance 20, 36 et 48 heures après l'administration du corps thyroïde (0,50). Quand on diminue ou quand on augmente trop la dose de ce corps, la sensibilisation est cer- taine mais plus tardive. IX. — Peu de temps après l'iuoculation de bacilles typhiques, les cobayes sensibilisés restent blottis dans la cage, les uns contre les autres, sans force. Ils accusent une hyperesthésie très marquée à la pression du ventre, qui est bombé. La section des oreilles n’amène pas de sang. X. — La mort survient, en général, 10 heures après l’inoculation de SÉANCE DU 26 FÉVRIER 333 bacilles. Elle semble être plus prompte chez les cobayes sensibilisés 48 heures auparavant. | XI. — Exceptionnellement, on voit des témoins mourir et les cobayes hyperthyroïdés survivre à l'injection du bacille d’'Eberth. XII. — La température présente toujours la même courbe chez les animaux sensibles. Elle augmente d'environ un degré 24 heures après la thyroïdation. Sitôt après l'inoculation, la température monte très peu, ou pas du tout, et tombe ensuite rapidement et progressivement jusqu'à la mort des animaux. Tous les animaux perdent, en moyenne, 5,1 degrés 1 heures après l'inoculation, tandis que les témoins ne perdent que 2,0 degrés, constalation qui nous sert pour le pronostic des animaux. XIII. — Le poids des animaux diminue, comme on le sait, sous l'influence du corps thyroïde frais. La diminution est encore beaucoup plus prononcée par suite de l’emploi du corps thyroïde chauffé à 100 degrés (22 grammes pour 100 grammes en 48 heures). Après l'ino- culation, la perte de poids est plus manifeste pour les cobayes témoins et pour ceux sensibilisés avec de la thyroïde chauffée. Faisons remar- quer que cetle diminution de poids n’est pour rien sur la diminution de la résistance des cobayes thyroïdés, car, d'une part, le phénomène existe avec les animaux à poids supérieur à celui des témoins, et, d'autre part, des cobayes du même poids sont sensibilisés de même par une dose de corps thyroïde si petite que celle-ci n’influe aucunement sur leur poids. XIV. — L'’autopsie nous montre une congestion de tous les organes et la fluidité du sang. Dans le péritoine, il y a un épanchement séreux, dans lequel on trouve quelques hématies, de très rares lymphocytes, et le bacille d'Eberth en culture pure. XV. — Le bacille d'Eberth est mobile dans la sérosité; il prend bien les couleurs basiques d'aniline, mais il pousse difficilement dans les milieux de culture et sa virulence est amoindrie. (Travail fait en 1908 à l'institut Pasteur de Paris.) SUR LES RÉACTIONS MICROCHIMIQUES DES CORPS GRAS ET LA RÉACTION DE GRAM (Note préliminaire), par MAURICE GUERBET, ANDRÉ MAYER, GEORGES SCHAEFFER. Les travaux d'Overton, Hüber, Ruhland ont attiré l'attention sur ce que certaines couleurs d’aniline sont bien solubles dans les corps gras, et ce fait peut être le point de dépaxe d'une explication de certaines méthodes de coloration. 394 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE Nous avons récemment montré, avec Fauré-Frémiet, que la présence d'acides gras permet de comprendre le mécanisme de la fixation et de la coloration des mitochondries (1). On peut se servir des propriétés de ces acides, et notamment de celles des acides non saturés qui existent fréquemment dans les cellules animales (cérébrosides, phosphatides), pour essayer de caractériser ces corps. En particulier, pour ce qui est des acides non saturés, la ou les liaisons éthyléniques qu'ils contiennent peuvent être utilisées pour produire des réactions microchimiques. Parmi celles-ci nous avons atliré l’altention sur les réactions d'oxyda- tion. D'autres peuvent être employées, par exemple la formation de produits d'addition avec les halogènes. (Bromation. Iodation.) La réaction bien connue de Gram utilise l’action de l’iode et du brome. On peut peut-être tenter d’en élucider la théorie. Dans cette intention, nous avons commencé une série d'expériences. À. — ACTION DU GRAM SUR LES ACIDES GRAS LIBRES OU COMBINÉS : a) Coloration. — 1. Les acides gras saturés liquides à la tempéra- ture ordinaire se colorent bien par le krystall violet phéniqué ou non (2). Les acides gras non saturés se colorent encore plus fortement. La déco- loration immédiate dans l'alcool ou l'alcool cétone de Nicolle est tou- jours possible, plus facile pour les premiers. 2. Combinaisons : Les triglycérides (tripalmitine, trisléarine ou trio- léine) ne se colorent pas. Les cérébrosides et les phosphatides (léci- thine, myéline, céphaline) prennent les colorations avec une intensité variable. Le cérébron préparé suivant Thierfeldex et Kitagawa prend la matière colorante d’une facon tout particulièrement intense. Ces corps se décolorent sous l’action de l'alcool cétone, le cérébron très diffici- lement. 3. Produits d’ Det de DES et d’addition des acides non saturés. — Les oxyacides (di, et trioxystéarique, dioxybéhénique, se colorent par le krystall violet et se décolorent par l'alcool. — Il en est de même des produits d’addition bromés (acides dibromostéarique, dibromobéhé- nique préparés par la méthode d'Overbæœck — dérivé hexabromé de l'acide linoléénique préparé par la méthode de Rollet, — etc.). b) Méthode de Gram. — (Action du brome et de l’iode sur les acides après coloration). 1. Les graisses neutres ne se colorant pas, ne sont pas en question. Les acides non saturés prennent le Gram. - (1) Un mémoire détaillé sur ce sujet paraîtra dans le prochain numéro des ie nie d'anatomie microscopique. (2) Les acides étudiés ont été employés de la manière suivante : 1° dissous de les glycérides ; 2° adsorbés par l’albumine ou le kaolin. + hdi à SÉANCE DU 26 FÉVRIER 32 4. Les phosphatides et les cérébrosides le prennent inégalement, dans la mesure où ils se colorent. 5. Les acides saturés supérieurs prennent peu la couleur, et ne prennent pas le Gram. Les saturés inférieurs, qui se colorent bien, donnent après le Gram un précipité solide, parfois méme cristallisé. _ Discussion. — La méthode de Gram est-elle une simple teinture, ou une réaction à la fois physique et chimique? Les deux idées ont été émises dans les travaux de Unna, H. Fischer, À Meyer et ses élèves, Grimme et plus récemment Eisenberg. Dans les expériences précédentes, il y a lieu de considérer deux cas : 1) Cas des non saturés. Il se produit une action chimique, la formation d’un produit d'addition (c’est certain pour le brome,.les dérivés bromés se faisant à froid. Pour l’iode, ce n’est que probable quand on emploie la liqueur de Gram, mais sûr quand on emploie le liquide de Hübl). Dès lors se présentent deux hypothèses : «) le produit d’addition se colore- rait plus fortement que l'acide primitif et alors la décoloration serait plus difficile; 8) le produit d'addition aurait des propriétés physiques complètement différentes; il serait moins soluble dans l’alcool, l'alcool cétone, ete. La première hypothèse ne se vérifie pas. La seconde est conforme aux faits. 2) Cas des saturés. Il y a ici une précipitation de la matière colo- rante [inodifiée ou non par l'halogène (Eisenberg)] sur le support gras ou à l’intérieur du corps gras qui l’a dissoute. | La théorie du phénomène est donc compliquée. Dans tous les cas, il existe une action d’adsorption, de teinture soit directe (saturés), soit indirecte (non saturés). M En effet, dans le cas des acides saturés il y a précipitation de la matière colorante et de l'halogène dans le support gras. Dans le cas des non saturés, il peut y avoir de plus un phénomène chimique, abou- tissant à la formation d'un composé à point de fusion élévé, plus difficilement soluble dans l’alcool que le corps primitif. B. — AGTION DU GRAM SUR LES MICROBES En outre des analyses chimiques, les travaux microchimiques d'A. Meyer et de ses élèves, confirmés par) Eisenberg (coloration par le Soudan IT; méthode au naphtol blau), montrent qu'il existe des corps gras dans les microbes; et les granulations se colorant par les colora- tions spécifiques des graisses paraissent bien être celles sur lesquelles le Gram agit électivement. On peut donc émettre l'hypothèse que les corps gras participent à la réaction de Gram. En partant de ces considérations, il est possible de faire un certain nombre d'expériences que nous nous proposons de poursuivre. Par exemple, nous avons vu que les composés d’addition bromés et RATER FUN LE D UN PRIT LR EE DEN ENS ART ATEN DOS CRM TETE CRUE 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE iodés prennent la couleur comme les acides gras oxydés où non et l’abandonnent comme eux à l'alcool. Il en résulterait par analogie que si l’on fait agir le brome ou l’iode sur les microbes et qu'on les colore ensuite, ils doivent se décolorer sous l'influence de l'alcool. Ce cas se produit, en effet : Il suffit d'intervertir l’ordre classique des opérations dans la coloration de Gram. Si l’on commence par faire agir l’halogène, puis la couleur, les microbes se colorent, mais se décolorent par l’alcool cétone. D'autre part, si, sur des microbes prenant bien le Gram, on fait agir un agent oxydant, les doubles liaisons ayant été utilisées, il ne doit plus être possible d'obtenir un Gram positif. Nous avons essayé, en particulier, un mélange oxydant énergique (acide chromique et acide osmique en milieu contenant de l'acide acétique, analogue au liquide de Flemming ou au Laguesse J.). Nous avons essayé ce mélange sur trois espèces microbiennes prenant le Gram de facon plus ou moins intense : b. de la diphtérie, subtilis, staphylocoque. Après vingt minutes d'action les préparations soumises deux minutes à l’action du krystall violet et une minute à celle du Gram se décolorent sous l’action de l’al- cool célone en vingt secondes. [ls ne prennent plus le Gram. Nous conti- nuons nos expériences en employant d’autres oxydants. (Zravail des laboratoires de Bactériologie de Rouen et de physiologie physico-chimique des Hautes-Etudes.) ECHANGES RESPIRATOIRES PENDANT LA PÉRIODE D'HYPERTÉNSION DUE A L'ADRÉNALINE, par LanGLois et GARRELON. Athanasiu a insisté sur la diminution des échanges respiratoires chez les animaux décapsulés. Nous reviendrons ultérieurement sur ce travail et principalement sur l'interprétation qu'il en tire pour expliquer la mort des animaux décapsulés. Aujourd'hui, nous signalerons simplement l’augmentation très carac- téristique des échanges respiratoires pendant la période hypertensive provoqués par l’'ingestion d’adrénaline. Les chiens étaient chloralosés assez profondément pour obtenir une immobilité complète avec un rythme respiratoire normal. Ils respiraient quinze minutes par l'intermédiaire d'une soupape de Tissot dans un réservoir de 20 litres de capacité. La pression était prise dans la crurale et on veillait à ce que la tem- SÉANCE DU 26 FÉVRIER 351 pérature rectale de l'animal füt constante pour deux expériences compa- ratives. 88? par kilog et par heure Re POIDS ; j Nos du TEMPÉRATURE NORMAL PAS AUGMENTATION chien. l'hypertension. je 10 kilogr. 36 degrés. O114% 0,176 22 p. 100 11. 21 kilogr. 38 degrés. 01178 0,209 17 p. 100 HI. 34 kilogr. 37 degrés. 0175 0,185 5 p. 160 L'hypertension était maintenue pendant les quinze minutes de l’expé- rience, par des injections successives de 1/2 à 1 milligramme d’adré- naline Clin. Les tracés montrent que le chien ayant une pression normale de 13 centimètres, on obtient pendant onze minutes au minimum sur les quinze une hypertension supérieure à 20 centimètres et atteignant pen- dant l’apnée jusqu’à 30 centimètres. Pendant les effets hypertenseurs, il se produit soit un arrêt complet, soit un ralentissement du rythme portant sur l'expiration. Les tracés recueillis soit avec le pneumographe de Marey, soit en inserrant les variations de pression du réservoir, indiquent un spasme expiratoire qui dans les expériences cilées n’a pas dépassé trente-cinq secondes, mais qui dans d’autres recherches a persisté vlusieurs minutes. Nous revien- drons sur cette question dans une prochaine note. Malgré la diminution du nombre des mouvements respiratoires, il existe donc une légère augmentation des échanges pendant la période hypertensive, augmentation attribuable au travail exagéré de l'appareil circulatoire. AU SUJET DE NOS NOTES SUR LE PRÉCIPITO-DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE, # - par VALLÉE et Fini. Il nous a été donné de constater qu’en raison de la concision des | indications bibliographiques fournies dans nos notes récentes sur le | diagnostic de la tuberculose, l’on pouvait indûment nous attribuer la paternité des méthodes de précipito-diagnostic. | é Nous croyons donc devoir rappeler ici les recherches systématiques de M. Vincent sur cette question, particulièrement sa note à la Société de Biologie du 5 juin 4909, et les travaux de Dediulin, Wladimiroff et Miessner sur le précipito-diagnostie de la morve (1). 0 4 = (1) Centralblatt für Bakteriologie, Originale, t. LI, fascicule 2, 24 juillet 1909. 358 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DANS LA FIÈVRE DE MALTE, par À. Lacrirrour, H. Rocer et W. MESTREZAT. La fièvre de Malte, inconnue ou plutôt méconnue jusque dans ces der- niers mois dans l'Hérault et les départements voisins, y existe en réalité depuis longtemps et y sévit actuellement avec une assez grande fré- quence; c’est là, pour les médecins de cette région, une notion nouveile et importante au point de vue dé l’épidémiologie et du diagnostic, sur laquelle deux d’entre nous ont déjà attiré l'attention dans des notes anté- rieures. Au cours de l'enquête que nous poursuivons sur ce sujet, nous avons pu étudier le liquide céphalo-rachidien de plusieurs malades atteints de. fièvre de Malte. Peu de recherches ont encore été faites sur ce point, et si quelques auteurs (Gillot, Eyre, Gouget, Agasse-Lafont et Weil) ont envisagé le côté bactériologique et cytologique de la question, l'étude de la compo- sition chimique du liquide céphalo-rachidien dans la fièvre médilerra- néenne n'a fait encore l’objet d'aucune publication. iles quatre malades étudiés par nous à ce point de vue avaient un séro-diagnostic de Wright très neltement positif au 1/30. Deux d’entre eux présentèrent des phénomènes méningés. Pour chacun des liquides céphalo-rachidiens recueillis, nous avons, après la constatation des caractères physiques, pratiqué l’analyse chimique, l'examen - cytolo- logique, bactériologique et recherché les agglutinines. Les résultats que nous avons obtenus sont condensés dans le lableau ci-joint ; ayant fait les mêmes recherches dans plusieurs cas de fièvre typhoïde, nous avons, à titre de comparaison, ajouté à notre tableau les résultats obtenus chez l’un de ces malades, les autres cas ayant donné du reste des chiffres analogues. Le fait saillant qui ressort de la lecture de ce tableau est l’hypergly- cosie très nette du liquide céphalo-rachidien dans la fièvre de Malte. Le taux du sucre y est supérieur à 0 gr. 70 par litre, alors que dans la fièvre typhoïde ce taux oscille entre 0 gr. 40 et 0 gr. 30, ne dépassant guère cette dernière valeur. Le fait est d'autant plus curieux que rien dans l’état général, souvent bon de ces malades, ne pouvaitle faire soup- conner. Nous ferons remarquer par contre que les autres éléments suivent des variations à peu près parallèles dans la fièvre de Malle et la dothiénentérie. L'apparition de phénomènes méningés ne semble pas avoir d'influence sur le taux du sucre; le fait le plus constant paraît être dans ce cas la diminution des chlorures. Au point de vue cytologique, il est bon de faire remarquer la fré- ». mn © dE n Sn ENS S D = E © (= LE WIDE en © =) & = œ Re MEOTeiVLE euh ns ne DE FES dsege # ais TES DES DH os 0 ÉRsseQs © © Hier FM E El A, DAS < = 522 #4 2 A Es . & 2 HD @ om F e = © © o ÉOMENAA NO NE © © © RSA 5 o = À 4€ A E = En = Lo] oi 2 > a A aanqpn) nn te 2 ep 69) 20 e? COR 7 PARC AN =] 3 SOUS © co (ae) Le < À EST ER A rx CR DS A ‘A FUOLTAN pese ) op se 5 GERS ; Pac à o o 21SOUSEIP 822 2e DES PASS S MATE) œ œ œ ———————————— ————…—…—…—…—………—_…____—…—— a ue Eher al Poe CARS MEN EURE See BU LRE CIS CT De R HÉSRÉRNNE Los | = nl Lu se = 2 De 25 d @ Lo] SUME D LAS Dir a ES A Se ‘2 k p] Ÿ és DRE AIS TONNES en eg a A gs et ES co a SOIPU9") OS EC RTE MERE T0 5 D D. Col A B< SOPPIERLEE COMM S ex OMR D IS EE EE 2 ; SA ES ES A OZ — = [sl = = À = ‘co ee 4 È a1ons EEE ARE QE a 5 = 1e MS) 2 DE 00 CE © 1 = > À SOIn Of) re ea GE QUE CM A ME) s 5 RU QE 10) ES a s CLOES MONMENNE 2 QUIUNATY Es MER NOTONS OS nl Æ SMS OMOMNS © AE . È OM e In9[n09 ET IaN DÉMEE EURE a 1 ASE ans 3 4 190dSy ÉRRE MS ANSE > ë Ë = £ 27 A << B A EE Et 1 SÉAIO © À [æ] ei æ) re) PE £ + NaCL |30 heures.|53 heures.|52 heures.| 17.010 | 8,4 p.100 Premier LiC1. 9 heures.|40 heures.|44 heures.| 14.058 120,0 — . groupe CsCI. 1h.35 m.| 6 heures.|27 heures.| 19.178 129,0 — principal. KCI. 0h.10 m.| 2 heures.|25 heures.| 20.109 |12,0 — RbCI. 0 h. 10 m.| 1 h. 40 m.|22 heures.| 20.176 |16,2 — | MgcCI°. 2 heures.|33 heures.|14 heures.| 16.412 |21,0 — SrCl: 1 b. 25 m.|30 heures.| 9h.30 m.| 20.388 |23,0 | h ZnCE. 0 h.1%m.| 0 h.57 m.| 1h. 40 19.571 | 8,00 — Cac. 0 h. 12 m.| 0 h. 40 m.| 1 h'15 12 EP ER LL IE EE EEE Comme on voit sur ce tableau il y a une certaine relation entre la toxicilé des métaux et leur groupement d'après le système périodique. Ils sont d'autant plus toxiques qu’ils appartiennent à des groupes plus éloignés du premier (alcalins). Ensuite, dans le même groupe, il y a une relation entre la toxicité des éléments qui en font partie et le degré de dissociation moléculaire de leurs sels. Les chlorures surtout sont d'au- tant plus toxiques que leur dissociation moléculaire (jugée par leur conductibilité électrique) est plus grande. (Travail de l'Institut de Physiologie de Bucarest.) ERRATUM Dans la note de M. Slavu (Comptes rendus de la Société de. Biologie, n° 36, du 17 décembre 1909, page 735, 22e ligne), au lieu de : absorbé, lire : adsorbé. a 379 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910 SOMMAIRE AxEzAIS et PEYRON : Sarcome du sur la coagulation du lait bouilli fémur à stroma plasmazellaire . . . 319 | par les présures végétales actives . 384 GERBER (C.) : La présure des Ba- GErRBER (C.) : Loi d'action, aux sidiomycètes. — VIII. Loi d'action basses températures, des sels neu- des sels neutres des métaux des tres des métaux sur la coagulation groupes du Fer et du Cuivre sur la du lait bouilli par les présures vé- coagulation de la caséine du lait SÉtales ap UNES RE Er DONNE 386 bouiiemprésurén set. 382 Raysaup (L.) : De l'influence des GERBER (C.) : Loi d'action, aux radiations ultra-violettes sur le diverses températures, des sels neu- BrOtOpIasM ae 381 tres de quelques métaux toxiques Présidence de M. Vayssière. OUVRAGE OFFERT. M. GerBER fait hommage à la Réunion Biologique d'un exemplaire de son Etude sur Les Présures végétales ( Revue Scientifique, 12 février 1910); il indique que ce travail représente la mise au point de la question pour juillet 4909, date à laquelle il a été écrit. Depuis, la question a fait de grands progrès, et il se propose d’en faire une nouvelle mise au point dans quelque temps. SARCOME DU FÉMUR A STROMA PLASMAZELLATRE, par ALEZAIS et PEYRON. La notion du stroma dans les sarcomes est de dale déjà ancienne (1). L'étude en est peu avancée en raison des difficultés que l’on a le plus souvent à distinguer les diverses parties de tumeurs entièrement con- jonctives. (1) Daniel Polak. Stroma dans les sarcomes. Virchow’s Archiv, 1901 (travail fait sous l'inspiration de von Hansemann). 380 HÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE À cet égard, nous avons étudié récemment un sarcome du fémur par- ticulièrement intéressant. La tumeur offrait sur toutes les coupes, d’une facon très uniforme, deux sortes de formations conjonctives vasculaires, nettement indépendantes et s’intriquant comme le font dans l'épithé- lioma les masses épithéliales et Le tissu connectif. L'une de ces formations appartient au type que l’on décril comme endo ou périthélial et était constituée par des vaisseaux dilatés ou mieux des cavités endothéliales limitées par des assises multiples de cellules formant collerettes. L'autre, qui jouait le rôle de stroma, était formée de lissu conjonctif homogène, à petits vaisseaux capillaires, et avait ce caractère intéres- sant d’être presque entièrement composée de plasmazellen. À un examen plus détaillé, on notait les particularités suivantes : a) Dans la néoplasie, les collerettes périvasculaires comprenaient plu- sieurs assises de cellules allongées, effilées, à noyaux de forme et de chromaticité variables, mais l’assise interne, au lieu d’être séparée de l’'endothélium par une mince lame conjonctive comme dans les périthé- liomes proprement dits, se continuait avec ses éléments. Dans toutes les assises, les mitoses étaient nombreuses par rapport aux divisions directes. Beaucoup de ces mitoses étaient géantes et certaines tripo- laires. b) Le stroma comprenait surtout des plasmazellen à protoplasma gra- nuleux et noyau excentrique, et quelques lymphocytes à mince bordure protoplasmique, les uns à noyau clair, les autres à noyau foncé. Ces deux ordres d'éléments se transformaient en fibroblastes assez rares et courts. C’est surtout à la périphérie des néo-vaisseaux, peu nombreux du reste, que s’observait le mieux la mue des lymphocytes en plasmazellen. Il faut encore noter la rareté des formes dégénératives des plasma- zellen (dégén. érythrophile), l'absence de mastzellen, d’éosinophiles et de réticulum. Le type plasmazellaire du stroma constitue un caractère rare et inté- ressant. Gelte abondance de plasmazellen ne saurait en effet être rap- portée à une lésion dégénérative ou hémorragique. Elle ne coïncidait nulle part dans la tumeur avec un afflux des polynucléaires, et les revè- tements vasculaires montraient des éléments en pleine activité, comme en témoignait le nombre des mitoses. | Enfin, dans les points où le stroma faisait des saillies refoulant dans les lumières endothéliales les collerettes vasculaires, on pouvait vérifier que la disposition du stroma était contemporaine du développement primitif des tubes vasculaires et que sa composition, son aspect parti- culier ne résultaient pas d’une migration secondaire de lymphocytes et de plasmazellen. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) SÉANCE DU 15 FÉVRIER 381 DE L'INFLUENCE DES RADIATIONS ULTRA-VIOLETTES SUR LE PROTOPLASMA, par L. RayBaun. Nous avons fait connaître dans une précédente communication les divers degrés de nocivité des radiations ultra-violettes émises par une lampe à vapeur de mercure en quartz sur les moisissures, et nous avons établi que c’est entre les radiations 3030 et 2480 que l’action de ces radiations non seulement empêche la germination, mais encore est mortelle pour les filaments déjà développés. À quoi peut être due cette influence abiotique? Ce n’est pas certainement aux changements chi- miques apportés dans.le milieu nutritif par l'irradiation de la culture. NV. Hertel, le premier, et d’autres ensuite, l'ont vérifié. La véritable cause est donc l’action directe des rayons actiniques sur la cellule. Et nous croyons devoir avancer que l’une des plus importantes est la coagulation des substances albuminoïdes du protoplasma. Celte coagulation des albuminoïdes a été démontrée en 1907 par MM. Dreyer et Hansen (1) au moyen de la lampe de Bang. Ces auteurs ont même reconnu qu'une lame de verre interposée entre la lampe et les corps expérimentés gêne considérablement le phénomène. Nous avons recommencé ces expériences sur le blanc d'œuf, l’albumine de pois, de haricot, la gélatine, en employant comme source d’ultra-violet l'arc électrique au mercure, et en nous servant de différents écrans de verre ou de mica analysés au spectroscope. Quoique cette méthode ne soit pas d’une précision parfaite, et que celle du spectre que nous poursui- vons doive donner de meilleurs résultats, nous pouvons dire déjà que toutes les radiations ultra-violettes coagulent les albuminoïdes, mais que celles qui possèdent ces propriétés au plus haut degré sont les radia- tions de faible longueur d'onde au voisinage de 3030. Il est donc inté- ressant de constater que ce sont les mêmes radiations qui, d’une part, coagulent le plus rapidement les albuminoïdes, et qui, d'autre part, sont les plus nocives pour les champignons. | Remarquons aussi que ces champignons sont fixés par le rayonne- ment de la lampe en quartz au même titre que par la chaleur, qui, comme on le sait, est un coagulant des albuminoïdes. Ce phénomène se produit à des distances où la température émise par la source est absolument négligeable. De plus, un autre fait curieux à signaler est l’action de ces deux facteurs sur le protoplasma lorsqu'on les fait agir à des degrés assez affaiblis pour ne pas entrainer la mort de ce protoplasma. Dans les deux cas, pour les radiations ultra-violettes comme pour la chaleur, le (1) Comptes rendus de l'Acad. des sc., 22 juillet 1907. e 382 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE protoplasma se contracte et devient très granuleux, mais pour l’ultra- violet le relrait est si prononcé que la membrane albuminoïde interne se sépare de la membrane cellulosique externe, et il se forme un cordon plasmique rempli de noyaux, entouré d’un manchon liquide hyalin et inactif. Le champignon n'en continue pas moins à se développer dans ces conditions. S'il nous est impossible d'obtenir le même résultat avec la chaleur, nous pouvons supposer, et cela est probable, que certaines réactions chimiques indispensables à la vie de la cellule ont été arrêlées avant que nous ayons pu atteindre la température où cette différenciation peut se produire. En résumé : les radiations ultra-violettes et la chaleur coagulent les substances albnminoïdes, fixent le protoplasma et produisent sur les Mucorinées en voie de croissance des effets de même ordre. La constatation des phénomènes précédents a cet intérêt qu'elle peut fournir une explication de la mort des êtres vivants, même après une exposition relativement courte aux radiations ultra-violettes de faible longueur d’onde. La membrane albuminoïde de la cellule étant coagulée arrête déjà par là même les communications biologiques que les parties plus internes restées encore momentanément vivantes avaient avec l'extérieur; et nous comprenons ainsi en même temps l'absence, de plasmolyse constatée chez des plantes qui sont frappées mortelle- ment après une courte exposition au rayonnement de la lampe en quartz, comme l’ont constaté MM. Maquenne et Demoussy (1). LA PRÉSURE DES BASIDIOMYCÈTES. VIII. — Lor D'ACTION DES SELS NEUTRES DES MÉTAUX DES GROUPES DU FER ET DU CUIVRE SUR LA COAGULATION DE LA CASÉINE DU LAIT BOUILLI EMPRÉSURÉ, par C. GERBER. a) Groupe du Fer. — Nous avons montré dans des notes antérieures que les sels des métaux alcalins, alcalino-terreux et du groupe magné- sium paraissent indifférents à doses faibles, sont favorisants à doses moyennes et que leur action favorisante diminue à doses élevées. Les différences que présente la courbe du phénomène, à 40 degrés, pour les sels de ces trois groupes de métaux, révèle simplement l’exis- tence d’une coagulation purement saline de la caséine, variable avec ces divers agents. Cette courbe est ainsi transformée et, de continue (4) Comptes rendus de l'Acad. des $e., 8 novembre 1909. CR dd de né L TP SÉANCE DU 15 FÉVRIER 383 (métaux alcalins et magnésium), devient discontinue (métaux alcalino- terreux) et se réduit à la première branche (Zinc, Cadmium, Plomb). Le Manganèse, le Nickel et le Cobalt se comportent comme les métaux alcalino-terreux, ainsi que le montre, d’une manière évidente, le tableau ci-joint. TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 40 DEGRÉS, DE D G.C. LAIT BOUILLI EMPRÉSURÉ AVEC 0 C.C. 10 LIXIVIATUM DE Pleurotus ostreatus Jacq. ET PRÉALABLÉMENT ADDITIONNÉ DE : d'électrolyte par litre de lait. CuSO MOLÉCULES MILLIGRAMMES MnSO' Mn(NO'): MnCt* NiC12 oG FesO (1) Pas de coagulation au bout de 3 heures. — (a) Coagulation saline, sans présure. Avec le Fer, nous assistons à la disparition de la seconde branche de la courbe, car la coagulation purement saline qui se produit déjà à la dose de 15 molécules milligrammes de sulfate de fer empêche d’étudier l’action des doses moyennes et fortes du sel sur la caséification diasta- sique à 40 degrés. Mais, comme nous le montrerons dans une prochaine communication, il suffit d’abaisser légèrement la température de l’expé- rience pour amener le Fer à se comporter comme les autres métaux de son groupe. b) Groupe du Cuivre. — En apparence, le Cuivre et le Mercure agi- raient comme le Fer. Il suffit, en effet, de 5 molécules milligrammes de sulfate de cuivre et de 15 molécules milligrammes de bichlorure de mercure pour sensibiliser le lait bouilli que la présure de Pleurotus ostreatus Jacq. est impuissante à coaguler à l’état pur ; il suffit égale- BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 27 384 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ment de 15 molécules milligrammes de CuS0O‘ et de 50 molécules milli- grammes de HgCl pour obtenir une coagulation sans présure de ce même lait. Cette analogie entre le Cuivre et le Mercure d’une part et le Fer de l’autre, métaux si différents au point de vue de leur toxicité et de leurs propriétés chimiques, nous a amené à modifier les conditions de l'expé- rience et à prendre des présures actives vis-à-vis du lait bouüili nor- mal, de, facon à pouvoir étudier l’action des sels de ces deux métaux et de l’Argent, aux doses très faibles pour lesquelles le tableau ci-joint reste muet. LOI D'ACTION, AUX DIVERSES TEMPÉRATURES, DES SELS NEUTRES DE QUELQUES MÉTAUX TOXIQUES SUR LA COAGULATION DU LAIT BOUILLI PAR LES PRÉSURES VÉGÉTALES ACTIVES, par C. GERBER. Nous avons opéré aux températures de 15, 40 et 710 degrés et avons utilisé, à 40 et 70 degrés, une diastase protéolytique de Vasconcellea quercifolia très résistante à la chaleur, à 15 et quelquefois à 40 degrés une présure très active de Figuier. L'examen du tableau ci-joint montre qu'il suffit d'une dose très faible de sulfate de cuivre (0 molécule milligramme 025 à 0""{ par litre de lait) pour retarder notablement une action présurante d'intensité moyenne et même pour l'empêcher. Le retard occasionné par ces quantités infimes de sulfate de cuivre est d'autant plus fort: a, pour une même durée de coagulation du lait pur et une même dose de sel, que la température est plus élevée ; b, pour une même température et une même dose de sel, que la durée de coagulation du lait pur est plus longue ; j c, pour une même température et une même durée de coagulation du lait pur, que la dose de sel est plus élevée, jusqu’à une certaine limite au-dessus de laquelle les doses de sel continuant à croître, les retards décroissent lentement et d’autant plus qu’on se rapproche davantage de la quantité minima de sel déterminant une coagulation aprésurée. La courbe représentative du phénomène est donc inverse de celle que donnent es sels neutres des métaux alcalins et du magnésium en pré- sence de la présure des basidiomycètes. Cette courbe est d'autant plus accentuée que la dose de présure est moins massive et, pour des actions présurantes de moyenne intensité, les relards deviennent tels, aux environs du maximum de la courbe, qu'il ne se produit plus de coagu- lation dans les limites de temps de l'expérience {dix à vingt-quatre heures). “eansgud suës outfes uoreméeon (2) — ‘soinou (7 9p Jnoq ne uorjenSE09 op SE (&) — ‘Sono y& op Jnoq ne uorenseoo op sed (T) mr | , te | « | « « | [a « | « | «C | « | « | L< | « | € « | «C | « | « | « | « | « « 0008 « «€ LL4 L(e ( « 0001 La (») 3 (o) « 008 D (») (») « 008 @) (2) (2) ets ao nd m Lo | or (») à 00ë ANQAU EN 19) @) Get Fe 6 #R (&) cor | 099 AU) ( « 0Ë 077 | 096 € O&r| (+) (re & 0 OLY |C O%0I KG (0e ( cs LT € CT à \ 00G |« poër| (e) (e) L{ SE | 0087 OSF | F& 0Y OFF £T gg | © Or (&) © £7 | 096 « GT| 078 | 0€ 9T | 06 O8T A CN de AE . (1) « 8e | 084 «© aG| cer |« 87 | (r) S& | COI OFT 07 | 08 TIRE Bee) « 9€ | O8L « 0! 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Il en est de même du zinc et du cadmium, à l'intensité près; l'action retardatrice de ces deux der- niers sels est, en effet, bien moins marquée et ne devient jamais empé- chante. Quant à l'argent, il est retardateur à toute dose et d'autant plus retar- dateur que la dose est moins faible; la courbe représentative de son action se réduit donc à la première branche de celle des métaux précé- dents. Il suffit de jeter les yeux sur les trois dernières colonnes du tableau pour voir combien est faible, quand on la compare à celle du cuivre, du mercure et de l'argent, l'influence retardatrice des fluorures, oxalates et citrates des métaux alcalins. Ceux-ci n’agissent, il est vrai, qu'en modifiant la minéralisation du lait, tandis que les premiers semblent bien s'attaquer directement aux colloïdes.l LOI D'ACTION, AUX BASSES TEMPÉRATURES, DES SELS NEUTRES DES MÉTAUX SUR LA COAGULATION DU LAIT BOUILLI PAR LES PRÉSURES VÉGÉTALES ACTIVES, par C. GERBER. De l'étude que nous avons faite antérieurement de l’action des sels neutres des divers métaux sur la coagulation du lait bouilli à 40 degrés par la présure des Basidiomycètes, il résulte que ces sels se comportent de trois façons différentes : : a (Métaux alcalins et magnésium): Le phénomène est représenté par une courbe continue à deux branches : la première, accélératrice; la seconde, retardatrice ; b (Métaux alcalino-terreux et du groupe de manganèse): La courbe est discontinue et les deux branches séparées, la coagulation purement saline de la caséine par des doses moyennes de sel venant troubler le phénomène ; c (Fer, Plomb, etc.): La courbe est réduite à la première branche qui représente la phase accélératrice des types ci-dessus, la coagulation purement saline de la caséine faisant disparaître complètement la seconde branche. 5: Nous devions chercher à éliminer dans les cas b et c l'influence per- turbatrice due aux coagulations salines, afin de voir s'il ne serait pas possible de les faire rentrer dans le premier. Nous avons pensé quil suffirait d'abaisser la température de l'expérience. ï La manière dont se comportent les sels de fer, à diverses tempéra- tures, est des plus démonstratives à ce sujet. Tandis qu’à 70 degrés la courbe est du type c, à 37 et 33 degrés elle est du type b, et à 25-15 de- grés elle est du type a. Ces faits nous ont engagé à opérer à 15 degrés [ (D) (D) (0) gr | « cr \ Ce ler ce (0) D) () 4 (D) 8 Cr o) G « 97 / (v) (D) {o) | «er \ G « FT £'93 ce 08: G 8 |0S°5r Se LG «O7 | 07 07 | “GI ÉCART NTIÈRTS @ Gt |" GT Gt | “Y1 GG DEEE Ce RON AIT z Gr | «ur ON NE en ON ER tte 6 | “08 DE an ER TE a ENS COM EUCT de Jet 9 | CHA RC ONE mare 76 | « £G *S ‘U °$ ‘WU :S “Ur | :S ‘ut *s °U *S “uw :S ‘U °S ‘WU GT oGF oGF |(2) 002 | (2) Op] og | es | oz = S D ë Z 10Se4 LE © © wi co LE Le a © le7Â1019919,P à : Ha SNNOILIGGAW LNANATIVIVAUd LA l‘oinsoid sues eutçes uoren8eor) (») FSainoy 07 2p 3noq ne uorenseoo op sed (1) ‘VOTI92U0ISEA 9p 9SÂIEIP WNJEIAIXI] 91 994 91ns91due qe (2) « «1 « D (G) | () Cu OT (a 06 9 GG 09 RO &e GE 06 G 66 EG w 0G 0G 06 7 LT LY 06 7 GP Sy AS) 97 LT 50) 8 / 08 Sas TG 96 06 FT 68 GY RO VAS (US € TG Le Gr « 9G (ES VAS S ‘WU "WU ‘UT (4) 4c0r 0£°6: % Jde de tt 0 |0£'8 ST « 8 97 |0£'8 D CTI EU Arr 61 | «op le @ Can Rice GG | « ge lé Le Gr Ut °S ‘U oGy °GF C 08 106286 | «© GS |06 86 OP « 6£ « L£ « 6£ 06 G6 108 66 | € SE | « 07 « « GG € 09€] « 09 « 0L « G9 (42 C 07 « Ge « YG € SG € GZ « 7G |0S GG U ZG « 98 « 6T « LG € GT « Sc « 0G C 6G € IG « GG « IS CO QE | € GE « gg « g£ « gg °S ‘WU °S ‘UW oGF 0GP SOCIETES EE CRE) 0 :S ‘WU SQUL :$ ‘WU 52 Z EDS w (a) le 2 à e : a [e) ee = Lx} ® [er @ = Eu T MaIN91} AA HNÜILATOALOMA ASVISVIQ VI DHAV AUNASAUANX LITINO8 LIVE 9°) ÇG AU NOILVINDVNOND VT V SHUIVSSHONN SALANIN ET ‘TON SHANY49ITIIN ESSENCE EPS EE 388 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE avec tous les métaux. Un simple coup d’œil jeté sur le tableau ci-joint montre combien nous avons eu raison. On voit, eneffet, que les sels neutres des métaux alcalins et alcalino- terreux, ceux du magnésium, du manganèse, du fer, du nickel, du cobalt se comportent de la même façon, e’est-à-dire sont accélérateurs à faible dose (1) et plus ou moins retardateurs à forte dose, la courbe représentative du phénomène étant continue. Dee Néanmoins, trois métaux continuent, dans notre tableau, à faire exception, et se comportent suivant le type c: l'aluminium, le plomb et l'uranium. Remarquons que les sels du premier sont très acides au tour- nesol et que les deux derniers ont un poids atomique très élevé comme l'argent et le mercure de la note précédente. Il n'est pas impossible, d’ailleurs, qu'en opérant à plus basse température, on ne voie ces : métaux se comporter eux aussi suivant le type a. REX (1) Après avoir été parfois un peu retardateurs à très faibles doses. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. is, Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. alé ds nl déteste) né à ff ' td, -) à étés nf si sideté ii céatéi est“ AS AcxaARD (Cx.) et Krancors (PauL) : Leucoréactions à la scopolamine et SÉANCE DU 5 MARS 9700 SOMMAIRE celles qui rendent ses urines albu- mineuses enelletgielel ee Let ele ee se fs à l'AFODNNEAR ERNEST 406 Maver (ANDRÉ), RATHERY (Francis) ARLOING (FERNAND) et Durourt | et SCHAEFFER (GEORGES) : Sur les pro- (Axpré) : Réinoculation de la tuber- - priétés des granulations ou mito- culose au cobaye. Conditions qui chondries de la cellule hépatique modifient ou troublent le résultat DOFAALE SE En DR ITU Atenes HESRESDERENCES D Er nee 429 Moruzzi (G.) : Action des acides BarONt (V.) et JonEesco-MiHAïESTI et des alcalis sur les sérums hémo- (C.) : Sur la destruction par les lytiquestartitelc ISA rayons ultra-violets des principes Moruzzr (G.) et Repacr (G.) : Le actifs des sérums normaux et pré- phénomène de Th. Smith réalisé DURÉE + 0 OS 393 | par une alcalialbumine et un aci- Briot (A.) : Sur l’anaphylaxie sé- dat bUEInE SM MAINS rquelchez le lapin... ne 200) Repacr (G.) : Contribution à l'étude CHoay (E.) : Sur la protéolyse de la flore bactérienne anaérobie CANNCUS OR EPA MIEMNRRNEORE 391 | des gangrènes pulmonaires. Un ba- JavaL et Boyer : Classification des CINEMANAÉr OP REEECRNERE Tr hyperconcentrations du sérum san- Ricaet (Cnarres) : Notes statisti- sun (Deuxieme note) VPN 0. 396 | ques sur la progression des mé- LArroRGUE : Etude de la résis- moires et travaux de physiologie . . tance globulaire dans deux cas de Roupsky (D.) : Sur l'inoculation pleurésies hémorragiques . . . . . . 390 | de cultures de Trypanosoma Lewisi Levaprrr (C.) et LANDSTEINER (C.) : Kent au rat blanc et sur la récepti- Etude expérimentale de la polio- vité de la souris blanche à ce try- myélite aiguë (Sixième note) . . . . 417 | panosome . . . . . . .. =) 040 proc MAREBÉ (S.) : Hypersensibilisation TERROINE (EuiLe-F.) : Influence de générale thyroïdienne. — IL. Sur la la réaction du milieu de la lipase diminution de la résistance des DADORÉdIIQUE ARENA ENONRENEE cobayes pesteux et hyperthyroïdés, WiNTREBERT (P.) : Sur le déter- ainsi que de ceux soumis même au minisme de la métamorphose chez traitement Spécifique. : +. 21 412 | les amphibiens. — XIV. Les varia- MauRELz et ArNAuD : Rapport en- tions de l’appareil voméro-ptérygo- tre les doses d’arséniate de soude palatin chez l’Axololl et chez l'Am- donnant la diarrhée au lapin et DISTOMEDPANCREME MEN NE BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVII]. 26 389 - 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Letulle, vice-président. ÉTUDE DE LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE DANS DEUX CAS DE PLEURÉSIES HÉMORRAGIQUES, par LAFFORGUE. Dans deux cas de pleurésies hémorragiques, l'une métapneumonique, l’autre rhumatismale, l'étude de la résistance globulaire a fourni des résultats assez comparables. Pleurésie métapneumonique : avec la solution à 50 p. 100, hémo- lyse initiale au tube 48, hémolyse totale au tube.28. Pleurésie rhuma- lismale : avec la solution à 60 p. 100, hémolyse initiale au tube 59, hémolyse lotale au tube 30. La caractéristique de ces deux épanchements était done de présen- ter des hématies à R G plus grande que la normale, et d'autres à RG plus faible; par contre, dans les deux cas, les globules du sang avaient une R G normale, oscillant entre 42. et 36. (a a) La. diminution de résistance de certaines hématies est due à l'action adultérante du liquide pleural. R Nous l'avons vérifié en mettant en contact, suivant la méthode de Pagniez, avec les sérums pleuraux étudiés des globules prélevés dans le sang des malades correspondants. Dans ces expériences, le sérum pleural s'est constamment montré dépourvu de propriétés hémolytiques; mais, ’si l’on éprouve avec les solutions de NaCl la R G des hématies qui sont restées en contact vingt-quatre heures avec ce sérum, on constate que cette .R G est nettement diminuée. De là découle cette notion qu'un sérum pleural, dépourvu pour son propre compte de propriétés hémolytiques, peut diminuer la résistance des hématies mises à son contact et préparer la voie à d'autres agents hémolysants. . b) Pourquoi la R G de certaines hématies est-elle augmentée? C’est qu’elles sont revêtues d’une substance protectrice, adhérente à leur paroi, dont la présence est démontrée par l'expérience suivante: centri- fugeons le liquide hémorragique, lavons à plusieurs reprises le sédi- ment globulaire avec de l’eau physiologique, puis éprouvons la résis- tance des globules lavés vis-à-vis des solutions de NaCI. Cette fois — le fait est bien manifeste pour la pleurésie rhumatismale — Ja résistance maxima est revenue au chiffre normal. L'augmentation de R préalablement observée semble donc pouvoir être attribuée à une substance séparée des hématies par le lavage. Cette substance protec- - à c } SÉANCE DU 5 MARS 391 trice ne ‘parait pas venir du liquide ambiant, puisque la réimmersion _ des globules lavés dans le liquide pleural ne leur rend pas leur résis- tance antérieure. Elle paraïl émaner du globule lui-même par une sorte de processus réactionnel contre la nocivité du milieu ambiant. Le nom d’antihémolysine serait impropre, ou tout au moins peu fondé, puis- qu'onmne peut mettre en évidence l'hémolysine correspondante. c) Au point de vue pratique, il est curieux de rapprocher ces résultats des intéressantes recherches de Guiilain et Troisier sur l'hématome pleural traumatique (1), dans lequel RG s’est montrée très diminuée. Une question d'ordre général surgit aussitôt : L'étude de la RG dans les épanchements hémorragiques peut-elle fournir un appoint au diagnostic étiologique des pleurésies? C'est ce que nous nous proposons de vérifier au fur et à mesure que des faits nouveaux se présenteront à notre observation (2). SUR LA PROTÉOLYSE GASTRIQUE, par E. Cnoay. Les auteurs qui se sont occupés de cette question n’ont pas établi de distinction entre les pouvoirs dissolvant et peptonisant des ferments. Ceci tient à l'insuffisance des procédés analytiques employés ; une méthode rationnelle doit permettre de doser les matières protéiques solubilisées et de juger de l'état d'avancement de la dégradation molé- culaire. Celle que nous avons adoptée est la suivante: On porte à l’étuve à 50 degrés, pendant une heure et demie, les fioles contenant les quantités voulues de : Fibrine en poudre Solution HCI à 2,5 p. 1800. puis on ajoute le ferment et l'on agite fréquemment. Après six heures de digestion, tous les liquides sont additionnés de À gramme de carbo- nate de chaux, puis portés à l’ébullition qu'on maintient pendant une (4) G. Guillain et J. Troisier. Physiologie pathologique de l’'hématome pleu- ral traumatique. Semaine médicale, 24 mars 1909. -(2) Nous adressons nos vifs remerciements à M. le Professeur Morel, qui a bien voulu rechercher l'hémoglobine et les pigments biliaires dans {le sérum pleural de nos malades et constater leur absence ; il n'existait que des traces d’urobiline à un taux sensiblement comparable à celui du sérum sanguin. | 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE minute. Après refroidissement, on rétablit le poids primitif par addi- tion d’eau et l'on filtre. Les liqueurs filtrées ainsi obtenues sont peu colorées ; elles servent aux déterminations suivantes : 1° On en prélève 10 centimètres cubes pour effectuer le dosage des principes solubles ; 2° On prend la déviation polarimétrique (tube de 20) et avec le résultat précédent on calcule «, ; 3° On prélève 10 centimètres cubes qu’on neu- iralise et qu’on additionne de 5 centimètres cubes de formol également neutralisé, puis on mesure l'acidité au moyen d'une solution titrée de soude à # gr. par litre : soit P le poids, en milligrammes, d'extrait laissé par les 10 centimètres cubes ; N le nombre de centimètres cubes de solution de soude employée; la grandeur moléculaire cherchée sera P égale à 10 X NÉ Les matériaux d'étude utilisés sont: a) une fibrine de porc (F), desséchée à froid, dans le vide; b) un extrait gastrique total (G), obtenu par dessiccation de muqueuses de pores à froid, dans le vide; c) une pepsine extractive (P) du commerce. Dans une première série d’expériences, nous étudions l'influence apportée sur la marche des digestions par les variations du rapport Fibrine ———, toutes choses restant égales d’ailleurs, notamment le rapport Ferment FO Fibrine ; OS demeurant constant et égal à 60: Solution HCI à 2,5 p. 1000 Nous rassemblons dans le tableau ci-dessous les résultats des expé- : Fibrine : 9& à riences, pour des rapports = variant de 6,25 à 1000. Ferment SUBSTANCE SUBSTANCE GRANDEURS RAPPORTS ia Met D solubilisée solubilisée moléculaires F par 1 gramme. sur 100 F. Go Pl | nn —— | — mm | ———_ — de G de P | par G | par P | Digest.G | Digest. P | Digest. G | Digest. P 625 = ai 473 4:83 | "5.81 77.3 — 729,80) | — "120,93 1.089 1.150 12.50 e à En 10.06 9782 18.5 18.62 | — 720,50 — 750,54 1.177 1.260 25 + (Codex)| 19.95 20.04 79.8 80.16 | — 74°,68 — 350,09 1.240 1.260 | = 41.16 | 39.36 | 82.32 | 78.72 | — 750,07 | — TT0,48 1.207 1.247 100 Det Fr = = F1 ee J. 99% ms 15.57 13.12 | 75.51 13.19 | — 80,86 | — 780,49 1:295 1.209 500 È É L C _ nt 317.40 | 286.20 | 63.48 | 57.94 | — 810,28 | — 83,85 1.263 1.26 1.000 : To 4 F 216 = 188.16 | 435.36 | 48.81 43.53 | — 88,49 | — 87,18 1.973 1 GET 7 TM ONCE RS, Ze VE PPRRRIEDEUNT 507 SÉANCE DU D MARS 393 Ces résultats peuvent s’interpréter ainsi : A. — Sur le Pouvoir dissolvant : les quantités de substances dissoutes Heron proportionnellement à celles de la fibrine mise en œuvre, jusqu’au terme 50; au delà, l’augmentation ne suit plus la même pro- portion. Un gramme de ferment peul dissoudre, selon qu'il agit sur des masses plus ou moins considérables de fibrine, des poids de substances variant de 4 à 500 grammes. Jusqu'au terme 50 également, les rapports entre les poids de substance dissoute et de substance fermentescible 80 sont les mêmes et égaux à 100 environ ; au delà ils diminuent. B. — Sur le Pouvoir peplonisant, caractérisé par des abaissements du pouvoir rotatoire et de la grandeur moléculaire : 1° «, baisse de — 882,49 à — 72°,80 pour les digestions faites avec l'extrait gastrique ; de — 87°,28 à — 120,93 pour les digeslions pepsiques, alors que les proportions de substances dissoutes varient de 488,16 à 4,73 dans le premier cas, de 435,36 à 4,83 dans le second. 2 Les grandeurs moléculaires ne présentent guère de différences sensibles qu'entre les termes extrêmes de la série gastrique ou dela pepsique. C. — Sur les activités comparées de l'extrait gastrique et de la pepsine: Jusqu'au terme 50 le travail protéolytique est le même dans les deux cas. Au delà, l'extrait gastrique accuse une supériorité réelle sur la pepsine : c’est donc, à la fois, un excitant opothérapique et un agent très actif de la protéolyse gastrique. En résumé, de l'énorme disproportion constatée entre les pouvoirs solubilisant et peptonisant, nous croyons qu'il est permis de conclure que l’action prédominante des ferments gastriques est celle qui a pour but de solubiliser la matière protéique, le rôle peptonisant de ces mêmes ferments n’apparaissant que secondaire (1). SUR LA DESTRUCTION PAR LES RAYONS ULTRA-VIOLETS DES PRINCIPES ACTIFS DES SÉRUMS NORMAUX ET PRÉPARÉS, par V. Baron: et C. Jonesco-Minatesrt. D’après les recherches de plusieurs auteurs, et tout récemment de M'° Cernovodeanu et V. Henri, on sait que les rayons ultra-violets exercent une action rapidement nocive sur Les microbes et sur les toxines micrébiennes dans des conditions déterminées. Nous nous sommes demandé quelle serait cette action sur les divers « (1) Le travail détaillé sera publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie. 394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE principes actifs des sérums normaux,et préparés, d’un côté; et sur les toxines végétales d'autre côté. Nos expériences ont porté sur l’alexine du sérum normal, l'hémolysine des sérums préparés, l’agglutinine typhique, la vibriolysine et l’agglutinine cholériques, l’antitoxine diphté- riqué, l’agglutinine et toxine du ricin. Comme source des rayons, nous avons employé une lampe en: quartz Heraeus, marchant à 110 volts et 4 ampères. Les liquides dilués au 100, sauf indication spéciale, dans de l’eau physiologique à 9 p. 1.000, ont été exposés à la même iélaree de 16 cent. 1/2 dans des boîtes Petri de 9 cent: 1/2 de diamètre à la dose invariable de 10 centimètres cubes par boîte. Les durées d'exposition ont varié, pour chaque substance, entre dix secondes et cent vingt minutes. Pour éliminer l’action de la chaleur et de la formation d'ozone, nous avons fait quelques expériences parallèles en exposant les solutions dans des tubes en quartz ou bien en mettant les boîtes sur de la glace pilée. Les résultats n’ont pas différé sensiblement. _ Voici les résultats de nos expériences : 1° Un sérum frais de cobaye, dilué au 400°, perd son pouvoir alexique (essayé sur des globules rouges sensibilisés) après quarante à soixante secondes d'exposition aux rayons, tandis qu'il faut trois minutes à quatre minutes et demie pour la dilution au 10€ et dix-sept à vingt minutes pour le sérum non dilué afin d'obtenir le même résultat; 2° Un sérum hémolytique de lapin anti-mouton, chauffé une demi-heure à 56 degrés (titre : 1/500) n'hémolyse plus les globules de mouton en présence de l’alexine de cobaye après une irradiation de quatre minutes et demie à six minutes de la solution au 100. Le sérum desséché et redissout à la même concentration perd son pouvoir hémolytique, après sept à neuf minutes d'exposition; ; 3° Un sérum de cheval agglutinant pour les bacilles typhiques (titre : 1/30.000) n’est plus capable de les agglutiner au 500€ après trente-deux à trente-six minutes d'exposition de la solution au 100°. Le même sérum desséché et redissous résiste beaucoup mieux à l’action des rayons, car il faut cent à cent quinze minutes pour détruire la propriété agglutinante. _ La dilution favorise l’action destructive des rayons ultra-violets, par la dimi- nulion des substances colloïdales du sérum et non par l’affaiblissement du titre de la substance active, ainsi qu'il résulte des expériences comparatives faites avec le sérum antityphique dilué dans de l’eau physiologique d’une part et dans du sérum normal de cheval, d'autre part. Nos expériences con- firment donc à ce point de vue les résullats de Cernovodeanu et Henri avec la toxine tétanique; 4° Un sérum anticholérique ne fixe plus le complément en présence de vibrions cholériques source Saint-Pétersbourg après 7 minutes à 9 minutes d'exposition. La technique employée a été celle de la fixation du complément de Bordet et Gengou; 50 Un sérum anticholérique de cheval perd son pouvoir bactériolÿsant envers des vibrions Massaouah (tuant le cobaye à la dose de 1/8 de culture sur gélose dans le péritoine) après une exposition de sept minutes et demie à SÉANCE DU 5 MARS 395 neuf minutes de la solution au 100°. Les expériences ont été faites en intro- ; duisant 0,1 de solution irradiée, mélangée à l’émulsion des vibrions dans le péritoine du cobaye; le même résultat avec les vibrions Saint-Pétersbourg; | - 6° L’agglutinine spécifique du même sérum {titre : 1/4.000) ne se détruit qu'après une exposition de dix-huit à vingt minutes; 7° Un sérum antidiphtérique de cheval ayant 300 unités immunisantes par / centimètre cube ne protège plus le cobaye contre la dose mortelle de toxine diphtérique après uve exposition de quarante-cinq à cinquante-cinq minutes À de ia solution au 100°. La quantité du sérum employée a été de 1 centimètre . cube de chaque solution irradiée ; 8 Une solution au 100° de ricin, d'après Danysz, perd le pouvoir d’agglu- tiner les globuies rouges de lapin au bout de quatorze à seize minutes; 9° La même solution de ricin n’est plus toxique pour des souris à la dose de 4 centimètre cube après quatorze à seize minutes d'exposition; 10° Une toxine diphtérique tuant le cobaye au 1/500 devient inactive au bout de quinze minutes d'exposition de la ditution au 100€. Conclusions. — 1° La dilution favorise l’action destructive des rayons ultra-violets sur les principes actifs des sérums normaux et préparés par diminution de la quantité des substances colloïdales. 2° À la même dilution, la durée d'irradiation nécessaire pour la destruction n’est pas la même pour les différentes propriétés des sérums. Le pouvoir alexique du sérum normal est le plus fragile. Viennent ensuite les propriétés lytiques des sérums immunisants; les anticorps coagulants en général (agglutinines et antitoxines) sont les plus résis- tants; _. 3° L'action des rayons sur les différents principes des sérums est comparable à celle de la chaleur, quoique celle-ci n'entre pour rien dans cette action; 4° Les toxines végétales sont tout aussi sensibles aux rayons ultra- violets que les toxines bactériennes ; il est à remarquer que le pouvoir agglutinant et la toxicité de la ricine disparaissent en même temps, ce sont peut-être deux propriétés d'une même substance; 5° Avant d'atteindre la limite de destruction, on constate pour les durées d'exposition moindres une atténuation des substances actives qui se traduit le plus souvent par un retard de l’action spécifique. | (Travail du laboratoire de M. Borrel, à l'Institut Pasteur.) … cortmtaatotnséitltt: matt de mr si 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CLASSIFICATION DES HYPERCONCENTRATIONS DU SÉRUM SANGUIN {Deuxième note), par JAvAL et Boyer. Dans la séance précédente (1), nous avons montré que le A du sérum sanguin pouvait être anormalement abaissé : 1° par accumulation d’azole (azotémie pure), et 2 par accumulalion de chlorures (chloru- rémie pure). | En dehors de ces deux rétentions bien définies chimiquement, il existe toute une série de cas où le À du sérum est abaïissé et quelque- fois dans une proportion considérable, sans qu'on puisse incriminer ni excès d'azote ni excès de chlorures. 3° Rélentions indélerminées. NACI | URÉE DIAGNOSTIC CLINIQUE à : par par OBSERVÉ LITRE LITRE D) MEMDNMSEMEMUIOU MERE EM PE ARTE A RCE RPR EIRE — 0°62 6.02 0.30 20) Cardio-brightique. Urémie pulmonaire . . . . . . . .. -- 0062 6.20 0.75 Go ÈMETEMUMPOUNMONEPEN ENT ENE CUS — 0°62 6.08 0.83 (4) Arténioseléroselet-brightisme. PAM MM EN CRETRE — 00625 6.08 0.83 HO)ASYSLOlIE SEL AN OEM TENTE DEA T TEA ES — 0°655 ».38 0.43 (GA) AUTEMIE TE RULES RE UP TR TRE — 0°66 6.20 0.81 HS) CE MP hySENIE NE EN RP ET EE TEE RE LE — 0°69 5.97 0.43 8°) Cardiaque asystolique avec congestion pulmonaire . . .| — 0°76 5.15 0.39 (ponction pleurale) . . . . . re — 0261 6.08 0.41 (9) Diabète, syphilis, albuminurie, anasarque, as) — 00655 » 0.41 — 0°63 5.85 - 0.20 Ces neuf malades présentaient au moment de la saignée un symptôme commun : une dyspnée très intense. Ils avaient élé saignés d'urgence pour la plupart pendant une crise d'étouffements. L'absence de rétention chlorurée est bien manifeste dans ces neuf cas, puisque le maximum des chlorures observés a été de 6 gr. 20, chiffre que nous considérons encore comme normal. Il n’est pas possible non plus d’incriminer dans ces cas une rétention azotée : l'urée du sérum était comprise entre 0,20 et 0,83; l'azote non uréique et non albumineux ne présentait pas davan- iage d'augmentation anormale. La marche de ces rétentions est bien différente de celle qu'on observe dans l’azotémie. L’azotémie une fois installée persiste en général pen- dant assez longtemps. Sans doute on voit quelquefois l’azotémie pro- gresser rapidement d’un jour à l’autre, mais il est encore plus fréquent (1) Voir ci-dessus, p. 361. RENTE ONF SÉANCE DU D MARS 397 de constater une azotémie s’installant d'emblée à un taux qu’elle con- serve ensuite pendant des jours et des semaines. Ces hyperconcentrations du sérum dont nous venons de rapporter des exemples sont au contraire très fugaces. Ceux de nos malades que nous avons pu revoir quelque temps après la fin de la crise de suffocation qui nous avait décidé à pratiquer la saignée, avaient des sérums dont le A était redevenu normal ou très voisin de la normale. Dans un seul cas, le neuvième de ce tableau, nous avons pu observer une récidive. Dans les deux cas où le diagnostic clinique d'urémie avait été posé, l'analyse chimique aidée de la cryoscopie nous a permis d’exclure toute idée d’azotémie et d'établir qu’il y avait cependant hyperconcentration, mais sans excès d'azote. C'est que, dans l’urémie clinique, bien des rétentions sont confondues; l'analyse physico-chimique permet dans certains cas de les distinguer. Nous ne pouvons ici donner le détail clinique de nos observations : nous y reviendrons ailleurs. Signalons seulement la gravité dusymplôme, puisque les neuf malades dont nous rapportons les analyses sont morts très rapidement. 4° Rétentions associées. Les cas de rétention élective sont l'exception. Dans la plupart des cas où le À est anormalement abaissé, cet abaissement est un peu plus grand que ne le comporterait la rétention chlorurée et azolée constatée. Une petite rétention azotée accompagne ordinairement la plupart des autres rétentions. Une augmentation d'azote se traduisant par une diffusion de 1 gramme ou 1 gr. 25 d'urée dans le sérum et dans les autres liquides de l’orga- nisme est un phénomène assez banal qui ne s'accompagne quelquefois d'aucun des symplômes de l’azotémie. Ce n’est en général que lorsque l’urée dépasse Le taux de 1 gr. 50 et approche de 2 grammes que ces symptômes éclatent : à ce moment-là, le plus souvent, le diagnostic d’azotémie s'impose. Une fois installée au taux de 2 grammes par litre, l’urée rétrocède rarement. En résumé, les hyperconcentrations du sérum sanguin reconnaissent des causes multiples. “A À côté des rétentions associées qui sont les plus fréquentes, on peut quelquefois dépister des rétentions chlorurées et azotées isolées. Quoique tout un groupe de rétentions soit chimiquement encore indéterminé, l'examen physico-chimique du sérum est dans certains cas d’un grand secours pour le diagnostic. Il permet de séparer dans le vaste groupe clinique de l’urémie toute une série de cas où la rétention azotée n'intervient pas. (Travail du Hour de l'hôpital de Rothschild.) 398 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE PHÉNOMÈNE DE TH. SMITH RÉALISÉE PAR UNE ALCALIALBUMINE ET UN ACIDALBUMINE, par G. Moruzzr et G. Repacr. Les constatations faites par un de nous (1) ont établi que les concen- trations de HCI et de NaOH nécessaires à la formation de la chloroalbu- mine et de l’alcalialbumine ne détruisent pas les anticorps hémolytiques. En partant de ces données et des études récentes sur les acidalbumines etles alcalialbumines (Pauli [2!, Zoja [3|, Moruzzi[4]), nous nous sommes proposé d'étudier l’action des acides et des bases sur les antigènes (albuminoïdes, cellules, bactéries, toxines). Dans celte première note, nous relaterons les résultats obtenus en hyper- sensikilisant les cobayes par une sodoalbumine et par une chloroalbumine isolées du sérum de cheval. Les antigènes préparés d’après la méthode de Vaughan, élant des mélanges très complexes, peuvent sans doute convenir à une analyse superficielle des phénomènes d’hypersensibilité. Mais, en employant comme antigènes les combinaisons des acides et des bases avec l’albumine, on peut faire une étude plus approfondie du phénomène. En effet, les propriétés physico-chimiques de ces combinaisons sont modifiées par l'addition de sels neutres et suivant la qualité de la base et de l'acide employés. < En partant d’un sérum de cheval dialysé pendant deux mois, nous avons obtenu la chloroalbumine, en l’additionnant de son volume de HCI 1,4 nor- male et en précipitant ensuite par l’alcool absolu. La chloroalbumine ainsi précipitée, était reprise dans l’eau distillée, et nous avons employé, pour la sensibilisation des cobayes, une dilution renfermant 0,1 p. 100 d’albumine. Chaque cobaye recevait sous la peau 2 centimètres cubes de cette solution. La sodoalbumine à été préparée par le même procédé, mais dans ce cas, au lieu de la solution 1,4 normale, nous avons employé la solution normale. Les cobayes sensibilisés à partir du douzième jour, ont recu l'injection d’épreuve dans la veine jugulaire. La chloroalbumine et l’alcalialbumine employées pour les injections intra- veineuses, ont été préparées en additionnant au sérum dialysé, qui contenait le 10 p. 1000 d’albumine, son volume d'acide chlorhydrique ou de soude déci- (1): G. Moruzzi. Action des acides et des alcalis surles sérums hémolytiques artificiels. Comptes rendus de la Soc. de Biol., t: LXVNIII, p. 226 (1910). (2) Wolfang Pauli und Hans Handowsky. Untersuchungen über physi- kalische Zuständerungen der Kolloïde. Bioch. Zeits., XNIIE Bd, 3, 4 und 5 Heft (1909). (3), L. Zojai Physikalische chemische Untersuchungen. der, Reacktionen zwischen Eiereiweiss und Essigsäure. Zeütsch. f. Ch. u. Ind. d. Koll., 3.(1908). (4) G. Moruzzi. Untersuchungen über die Gelatinierung des Eiweisses. Bioch. Zeitsch., XXII Bd, 3, 4 Heft (1909). 4 Eh SU) ENT Fe SÉANCE DU D MARS 399 normales. Une dose, toujours la même, de 2 centimètres cubes, a été employée dans tous nos essais. Le tableau suivant résume les résultats obtenus : Avec Avec Avec sérum dialisé. chloroalbumine. alcakialbumine. 9 cobayes 6 cobayes 1 cobayes Cobayes sensibilisés, sont inoculés. sont inoculés: sont. inoculés. avec sodoalbumine. 5 morts » » XL vivants. G vivants. 1 vivants. 6 cobayes 10/cobayes 1 cobayes Cobayes sensibilisés, sont inoculés. sont inoculés. sont inoculés. avee chloroalbumine. 6 morts. 5 morts. 7 morts. ÿ » 5 vivanis. » Ces résullats montrent que les cobayes préparés avec sodoalbumine sont hypersensibilisés dans la proportion de 55,55 p. 100 vis-à-vis de Sérum dialysé, ils ne sont pas sensibilisés, pour les doses employées, vis-à-vis de la sodoalbumine et chloroalbumine. Au contraire, les cobayes préparés avec chloroalbumine sont hyper- sensibilisés dans la proportion de 100 p. 100 vis-à-vis du sérum dialysé, dans le 50 p. 100 vis-à-vis de la chlorcalbumine, dans le 100 p- 100 vis- à-vis de la sodoalbumine. | Nous nous proposons de continuer nos recherches en vue de voir si, en agissant sur les sérums complets au lieu d'agir sur les sérums dialysés, on peut empêcher la sensibilisation des animaux par l’addition de NaON, à la concentration qui laisse intactes les propriétés biologiques des Sérum s. (Laboratoire du D' Salimbeni à l'Institut Püasteur.) ACTION DES ACIDES ET DES ALCALIS SUR LES SÉRUMS HÉMOLYTIQUES ARTIFICIELS, par G. Moruzzi. J'ai fait connaître dans une note précédente (4) les modifications déterminées par l'addition de l'HCI à faibles doses sur le sérum hémo- lytique lapin-anti-bœuf. Je disais alors que la soude, toujours à faibles doses, provoque dans le même sérum des modifications qui présentent avec celles déterminées par l'acide chlorhydrique, une certaine ana- (1) G. Moruzzi. Action des acides et des alcalis sur les sérums hémolytiques artificiels. Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXVIIT, 226, 1910. El nn dy PRET date re UT BE DUO PP TN ET AN LU TES: VITAE UE % É HAS CE À TRE Rae 0 QE a : He 7% SES RE AE # À D DPASEENE 400 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE logie. D'une facon générale, on peut dire que le sérum lapin anti-bœuf perd son pouvoir hémolysant lorsqu'on y ajoute à de la soude des concentrations variables entre 0,018 normal et 0,025 normal. Comme pour l'HCI (j'ai oublié de le signaler dans une première note), la dose empêchante de NaOH est d'autant plus forte que les sérums sont plus riches en ambocepteur et complément. Cela arrive d’ailleurs lorsqu'on fait agir l’HCI et l’'NaOH sur des dilu- tions différentes d’ambocepteur et de complément dans du sérum de lapin neuf chauffé à 60 degrés centigrades. Dans mes recherches sur l'HCI, j'ai montré que si l’on ajoute à un système hémolytique inactivé par l’'HCI son volume de sérum normal chauffé ou non chauffé, ou de sérum hémolytique chauffé, l'hémolyse se manifeste sans retard. Un système hémolytique inactivé par l'NaOH peut êlre réactivé non seu- lement par l'addition de son volume de sérum neuf normal ou hémoly- tique chauffé ou non chauffé, mais aussi par la simple dilution dans son volume d’eau physiologique, ce qui n’a pas lieu pour un système hémolytique inactivé par l'HCI. L'NaOH n'empêche pas l’ambocepteur de se fixer sur les Abies en effet, si l'on ajoute à 3 centimètres cubes de globules rouges à 5 p. 100, 3 centimètres cubes de sérum hémolylique alcalin (0,02 normal), et si, après une demi-heure de contact à 37 degrés, on lave trois fois les glo- bules avec l’eau physiologique au moyen de la centrifugation, ces glo- bules n’hémolysent pas par l'addition de sérum hémolytique chauffé, tandis que l’hémolyee a lieu en présence du sérum normal non chauffé. Si l'on dialyse dans une solution isotonique de chlorure de sodium le sérum hémolytique alcalin, celui-ci n'hémolyse pas les globules si l'on y ajoute du sérum hémolytique chauffé, tandis que l’hémolyse a lieu par l'addition de sérum normal. Dans le sérum hémolytique acidifié, l'ambocepteur n'est pas détruit jusqu’à la concentration (3 normal). : Dans le sérum hémolytique alcalin, la destruction a lieu à plus faibles concentrations (0,5 normal). De l’ensemble de ces résultats, on pourrait peut-être conclure que l'HCI et l’'N30H produisent dans les sérums hémolytiques artificiels une modification réversible ou agissent soit directement sur les substances actives (ambocepteur et complément), soit en déterminant des chan- gements dans la composition générale du milieu. (Laboratoire du D' Salimbeni à l'Institut Pasteur.) w SÉANCE DU D MARS A0 NOTES STATISTIQUES SUR LA PROGRESSION DES MÉMOIRES ET TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE, par CHARLES RICHET. Nous savons tous que le nombre des travaux de physiologie va en augmentant chaque année avec une effrayante rapidité; ce qui rend les bibliographies actuelles d'une aifficullé extrême. J'ai voulu rechercher la raison de cette progression. Il est bien évident que toute appréciation est assez incertaine. D'abord parce que la délimitation est souvent impossible à faire entre un mémoire de physiologie et un mémoire de chimie, ou de physique, ou de zoologie, ou de médecine, ou de chirurgie. La limite est forcément arbitraire. Nous accepterons comme valable celle qu'auront établie Les auteurs des recueils analytiques de physiologie. D’autre part, ces recueils analytiques sont nécessairement incomplets. Même, dans certains cas, inserivent-ils à tort comme physiologiques des travaux qui ne relèvent guère de la physiologie. Malgré cela, et tout en reconnaissant la fragilité relative de cette documentation, on peut établir la marche suivante : ASATEN NAN 208 1SCOPEN ES 2 UE BOT 10 8: 0 20 Autrement dit, de 1847 à 1867, la produclion est restée la même. À partir de 1867, elle a élé en croissant rapidement. LORS LE AA 321 ÉSOO EE ES 619 LR 306 FROM EMEA 1.523 STE RÉRTSS 408 100 ae sd 1.100 ÉTÉ NS PSEREES 480 UE TIRE à 1.208 TARN 366 ASQNAE-LTLE TS 1.572 ÉTEINT 630 1SOB M UE APS 00 LEE 662 ASOGE Mes UN 294 LETT - OR 842 EC nsc DE 1.520 TONER 1.001 RSC LES EU D 1.560 MONDE. LEE 41902 1SJ0 ER EU 1.604 ASSOREE NES 2 1.206 MONT ER RRNAER eE 2 1.580 SU TUE ATRERRE 1.038 TOO AE AR 1.601 RON NEETE 1.298 100 See EE L'ÉTÉ OM PRES SP 1.419 LOTERIE 2.032 NASA TANT Es ER USA DO 190 EL PAU 2,007 ASS Se. Aa te 1.419 ARR SRATPENE TE 2.010 ASS SE 1.500 10006. SES 2.656 ANSE) eh 1.255 100 RER (?) ASSET TMD AS 41.458 HOUR VA aCURRE 2,809 NES R R ESO0 20% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi, de 1867 à 1909, en quarante ans, la production a décuplé, pour passer de 260 à 2.809. On peut donc admettre, malgré quelques variations, que l’accroisse- ment annuel est de 8 p. 100 environ. Quelle en sera la limite ? J'ai cherché aussi à savoir les proportions des travaux de physiologie écrits en différentes langues. Cela ne signifie pas que les auteurs soient de telle ou telle nationalité. Les admirables Archives italiennes de Bio- logie sont écrites en français. D'un autre côté, la plupart des physiolo- gistes russes, scandinaves et hollandais écrivent en allemand. Pour une répartition équitable, j'ai consulté divers recueils : le Canstatts Jahresbericht für Biologie (1847); l'article « Respiration » de l’Index Cataloque (1° série 1891, 2° série 1909); l’{nternational Catua- logue of scientific litterature (Physiology, 1908), et le Jahresberichte für Physiologie de Hermann ; l'{Zndex Medicus de 1908 ; en proportion à peu près égale, Sur 11.000 mémoires de phy HR j'ai eu la moyenne suivante, en proportions centésimales (et en chiffres ronds) : Travaux allemands 2200/0202 C0 ul — ITANCAISE NET DE NRC ED, — Anis RE MANIERE 06 — TANÉTS SEEN snf T5 — en autres ans tes PL ON ONE Ce n’est évidemment qu'une statistique trèsimparfaite, pour beaucoup de raisons trop longues à développer. Mais elle repose sur des chiffres . nombreux et qui se corrigent l’un par l’autre, de sorte qu’elle répond à peu près à la réalité. | SUR L'ANAPHYLAXIE SÉRIQUE CHEZ'LE LAPIN, par À. Brio. Le problème de l’anaphylaxie présente beaucoup d’obseurités, et il semble que les expériences que l’on multiplie sur ce sujet fournissent les résultats les plus contradictoires. Parmi les théories données pour expliquer les faits, il en est une particulièrement séduisante qui a été proposée par M. Nicolle {1 ), et qui consiste à voir dans l’anaphylaxie une iutoxication produite par albu- minolyse du produit injecté. Les phénomènes d’anaphylaxie passive constituent le premier stade de démonstration de cette hypothèse, les faits d’anaphylaxie in vitro que (1) M. Nicolle et G. Abt. Les anticorps des albuminoïdes et des cellules. Ann. Inst. Past., 1908. SÉANCE DU 5 MARS 103 Richet (1) a signalés avec l’actinocongestine et surtout avec la crépi- tine (2) sont un nouveau progrès pour l'étude du mécanisme de l’ana- phylaxie. fre. Aujourd'hui j'ai réussi à obtenir d’une manière particulièreméntmette les faits d'anaphylaxie passive, et les faits d’anaphylaxie in vitro, chez le lapin, au moyen du sérum de cheval. Voici, brièvement résumées, mes expériences : Préparation des-animaux. — Les lapins recoivent presque quotidiennement (31 injections en 40 jours) dans le péritoine, 3 c. c. 5 de sérum de cheval nor- mal non chauffé. Les animaux supportent bien les inoculations. A un moment donné, au plus tôt le dix-septième jour, dans le cours du traitement, on les éprouve par une inoculation sous-cutanée de 3 c. €. 5 de sérum. Tous ont présenté le phénomène d’Arthus. Cinq jours après la dernière injection, j éprouve la sensibilité d'un de ces lapins par l’inoculation intra- veineuse de 4 centimètres cubes de sérum de cheval. Il meurt d’anaphylaxie en 3 minutes. Anaphylaxie passive et «in vitro ».— On saigne un de ces lapins n° 28 8 jours après la dernière injection de sérum — on essaie le sérum sur quelques lapins neufs. Un lapin neuf recoit un jour 3 centimètres cubes du sérum du lapin 28 par la voie veineuse. On ne note aucun accident, aucune indisposition même pas- sagère. Vingt-quaire heures après, il recoit 5 centimètres cubes de sérum de che- val par la même voie, et meurt d’anaphylaxie en cinq minutes. Deux autres lapins neufs reçoivent d’abord un mélange à parties égales du sérum du lapin 28 el de sérum de cheval. Ils sont, l'un très malade mais se remet, l’autre assez malade. Le lendemain, on les éprouve par l’inoculation intraveineuse de 5 centi- mètres cubes de sérum de cheval, sans observer le moindre malaise. Vingt et un jours après la dernière injection de sérum de cheval aux lapins préparés, je les saigne et mêle tous les sérums obtenus et je fais les expé- riences suivantes sur lapins neufs. Lapin 36. — Injection préalable de 5 centimètres cubes de sérum de lapins préparés. Vingt-quatre heures après, l'injection de. 5, centimètres cubes de sérum de cheval le fait mourir en quinze minutes. Lapin 37. — Même traitement que le lapin 36, mais il est seulement très malade et se remet. Lapin 40 et 41. — Recçoivent 2 c. c. 5 de sérum de lapin préparé. Le lendemain 5 centimètres cubes de sérum de cheval, ils sont assez indis- posés, troubles anaphylactiques très marqués, puis ils se remettent. Avec une autre série de lapins, j'inocule directement un mélange à parties égaleside sérum de cheval et de sérum de lapins préparés. (1) Richet. De l'anaphylaxie «et des toxogénines. Ann. Inst. Past., 1908. (2) Richet. Etudes sur la crépitine. Ann. Inst. Past., 1909. 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lapin 24. — Inoculation de 10 centimètres cubes de mélange le fait mourir en deux minutes. Lapin 39. — Inoculation de 10 centimètres cubes de mélange. Mort en dix minules. Lapin 43. — Iuoculation de 3 centimètres cubes de mélange. Mort en dix minutes. | Lapin 38. — Inoculation de 10 centimètres cubes de mélange, très malade, l’'animak se remet et n'éprouve que des troubles très légers et passagers le lendemain à la suite de l’inoculation de 5 centimètres cubes de sérum de cheval. Lapin 42. — Inoculation de 5 centimètres cubes de mélange. Indisposition passagère. Le lendemain l’inoculation de 5 centimètres cubes de sérum de cheval n’est suivie d'aucun trouble. Toutes ces inoculations sont faites par la voie vei- neuse. Le contact du sérum des animaux préparés avec le sérum normal de cheval suffit donc à le rendre loxique. C’est le transport in vitro du mécanisme de l'anaphylaxie qui se trouve ainsi pleinement réalisé, avec une substance, le sérum de cheval, ne présentant au préalable aucune toxicité. La race des lapins semble avoir une importance dans nos expé- riences. Les n°° 36 et 43, qui se sont montrés plus sensibles que les autres, étaient des lapins de race nettement différente. Ils avaient de petites oreilles et une peau fortement pigmentée, qui les rapprochaient des lapins sauvages. INFLUENCE DE LA RÉACTION DU MILIEU SUR LA LIPASE PANCRÉATIQUE, par EMILE F. TERROINE. Les recherches récentes sur les ferments, et plus particulièrement sur les diastases hydrolysantes des sucres, ont montré l'influence consi- dérable qu’exercaient sur les actions diastasiques les variations de réaction de milieu. Une étude analogue s’imposait donc à nous au cours de nos recherches sur la lipase pancréatique. Réaliser une alcalinité ou une acidité actuelles bien déterminées est difficile en présence de suc pancréatique. Le procédé qui nous a paru le moins défectueux consiste à additionner à un volume déter niné de _Suc pancréatique très exactement neutralisé à l’aide d’acide acétique, une même quantité d'huile d'olive neutre et une solution titrée d'acide ou d’alcali déterminant, dans un même volume total, l'acidité ou l’alca- linité dont on veut étudier l'influence. L'expérience suivante montre SÉANCE DU © MARS 405 nettement la valeur de cette influence. Chaque tube contient 5 centi- mètres cubes de suc, 5 centimètres cubes d’huile et 5 centimètres cubes _de solution acide ou alcaline. Les chiffres représentent l'acidité formée après 6 heures de digestion au thermostat à 40 degrés, l'acidité dosée en NaOHN/20. CONCENTRATION NaOH HCI CH°CO?H OR RE 7" 25.6 : » » N/300 32.2 25.0. 20.9 NPA5ORE 35.8 ET 0 » NE ec 2. 95.1 3.0. 11.5 NTM 0e 0.0 = 0.0. DD De nombreuses expériences faites dans des conditions analogues, il ressort que : 4° Le suc neutre possède une activité lipasique notable; 2 En milieu acide, l'activité lipolytique diminue au fur et à mesure que l'acidité augmente. L'activité lipolytique est inhibée à des concentra- tions plus faibles d'HCI que d'acide acétique ; 3° En milieu alcalin, l'activité lipolytique augmente, atteint un optimum et diminue ensuite. Ainsi qu'il ressort des chiffres ci-dessous, l'activité opti- male exige une concentration en NaOH voisine de N/150. (Les expé- - riences sont faites dans les mêmes conditions que ci-dessus.) NaOH CONCENTRATION EXP. Î Exp. Il ExP. III (se RSA 4.2 8.5 14% NAT EME EE re 8.5 36.5 5071 NEDETR R TEA 253 15 70.6 NA OT ENT 10.6 51.0 62.4 NOM USE Ceble ee 2.6 6.5 4.6 NiraRatee 0.9 0.0 2,0 Des expériences faites en employant d’autres substances alcalines, mais présentant une concentration beaucoup plus faible en hydroxy- lions, telles que l’ammoniaque ou le carbonate de soude, donnaient des résultats très voisins. Ces faits sont intéressants à rapprocher de ceux signalés par Bierry relativement à la réaction optimale du milieu pour l’amylase pancréa- tique. Il s’agit dans les deux cas d’une alcalinité très faible, certaine- ment beaucoup plus faible que l'alcalinité du suc pancréatique. Il est donc probable que la neutralisation partielle du suc pancréatique par le chyme acide fournit aux ferments pancréatiques des conditions d'action voisines des conditions optimales. Relativement au mécanisme de cette action de réaction de milieu, on devait immédiatement se demander si, dans le cas des graisses, la réac- tion optimale ne serait pas simplement la réaction la plus favorable à BioLocre. CoMPTEs RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 29 206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la formation et à la stabilité de l’émulsion du corps à digérer. Les expé- riences ci-dessous dans lesquelles la digestion s’est opérée dans un milieu parfaitement émulsionné,grâce à ‘une agitation constante mon- trent qu'il n'en est rien. (Les chiffres représentent des centimètres. cubes de NaOHN/10.) NaOH CONCENTRATION EXP. ] ExP. I (De Pen ele le Le ES ET 6 ko 12.8 ND DE. otior ed #10 0 16.2 24 8 NB relais Da9 28.5 Neo eo loool re 20.7 21:3 NPD da Mae : 7.9 9.7 On observe des faits identiques dans le cas de la digestion des graisses: solides. La concentration optimale alcaline est donc bien la condition d'action la plus favorable pour la diastase elle-même, indépendamment de l'état phy- sique du corps à dédoubler (A). (Travail du laboratoire de physiologie physico-chimique des Hautes-Etudes.) LEUCO-RÉACTIONS À LA SCOPOLAMINE ET A L'ATROPINE, par Cu. AcHarD et PAUL FRANÇOIS. L'un de nous a montré, avec M. Henri Bénard (2), l'accoutumance des leucocytes à la morphine et à l'héroïne, ainsi que son caractère spéci- fique. Ces faits ont servi de base à l'étude des leuco-réactions spécifiques et à leur application au diagnostic. Or cette accoutumance spécifique des globules blanes aux poisons s'étend à d’autres substances. Nous l'avons reconnue pour la scopolamine.et l’atropine. , Chez une femme de 28 ans, atteinte de phtisie caverneuse, et qui avait veeu quotidiennement depuis-un mois de 2 à 4 dixièmes de milligramme de chlorhydrate de scopolamine en injections hypodermiques, ainsi que 2 à 4 centigrammes de chlorhydrate de morphine, l'activité leucocytaire in vitro,;dans un milieu contenant 1/200 de scopolamine, atteignait 0,46, tandis que chez un simple morphinomane elle n’était que de:0,02,et que chez un sujet normal'elle était tout à fait nulle. (1) Cf. Terroine. Zur Kenntniss der Fettspaltung durch Pankreassaft. Bio- chemische Zeitschrift, vol. XXIIL, p. 404-462. (2) Soc. de Biologie, 13 nowv.1909,:p. 502. SÉANCE DU 5 MARS 407 Dans un milieu renfermant 1/1000 de sulfate d'atropine, l’activité leucocytaire d’un phtisique qui absorbait quotidiennement depuis 40 jours 1/2 milligramme d’atropine s'élevait à 0,34, alors ‘qu'elle était seulement de 0,03 avant le traitement. Chez un autre phtisique, après 30 jours de ce traitement, elle atteignait 0,36, alors qu'elle n’était que de 0,04 avant. Chez une femme atteinte de cancer vésical, qui avait reçu en 3 jours, par voie sous-cutanée, 4 milligrammes d'alropine, elle s'élevait à 0,56, alors qu'elle n'était que de 0,04 avant. Chez cette malade, la leucoréaction à l'héroïne était normale. Par contre, l'instillation quotidienne d’une goutte de collyre d’atro- pine à 1/100 pendant un mois dans le cul-de-sac conjonctival chez un jeune sujet atteint de cataracte congénitale n’a pas produit de modifi- cation notable de la réaction leucocytaire à l'égard de l’alcaloïde, par rapport à un sujet non traité. La dose absorbée était sans doule insuf- fisanie. SUR LES PROPRIÉTÉS DES GRANULATIONS OU MITOCHONDRIES DE LA CELLULE HÉPATIQUE NORMALE, par ANDRÉ Mayer, FRANCIS RATHERY et GEORGES SCHAEFFER. Nous avons cherché à déterminer quelques-unes des propriétés physicochimiques des granulations de la cellule hépatique normale. : Moutes ces recherches ont été faites sur le lapin. I. — PROPRIÉTÉS PRYSIQUES : L° Solubililé. — Pour examiner l’action des différents solvants sur les granulations ou mitochondries de la cellule hépatique, nous avons employé les méthodes suivantes : de très petits fragments étaient plongés dans le liquide à essayer; et, après ce passage, on faisait agir sur eux un des fixateurs dont nous savons qu'ils conservent les granulations; on colorait et on recherchait si elles subsistaient. — D'autre pari, les solvants ont aussi été essayés sur des coupes à congélation, sur des décalques, des frotis, des cellules dissociées. Les granulations du foie sont très solubles dans les alcools éthylique, méthylique; moins dans les alcools supérieurs (caprylique, heptylique, octylique), qu'on emploie des pièces humides ou sèches. Elles sont solubles dans l’éther ordinaire et l’éther acélique, dans le chloroforme, le tétrachlorure de carbone; solubles dans la pyridine, elles sont peu solubles dans le sulfure de carbone et la benzine. Elles sont insolubles dans les aldéhydes (formique, éthylique, propylique, valérique); inso- lubles dans les cétones (acétone, méthyléthyl, méthylbutyl, méthyl- 408 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE propyl, méthylnonylcétones, éthylbutyl, éthylpropyl, dipropylcétones) ; insolubles dans l’éther de pétrole. Après l’action des dissolvants sur les coupes, on n ‘aperçoit plus à la place des granulations que le-réticulum du protoplasma environnant plus ou moins bien fixé, ou bien des trous arrondis, réguliers, corres- pondent aux granulations disparues. 2% Précipilabilité. — Après l'action des sels de métaux lourds, notamment des sels de mercure, les granulations deviennent partiel- lement insolubles dans l'alcool, l’éther, le chloroforme. Mais l’inso- lubilité est beaucoup moins nette qu'après l’action du formol ou de l’acétone. Dans ce dernier cas, les granulations sont très peu solu- bles dans l'alcool et se gonflent seulement par passage dans le chloroforme. Il. — PROPRIÉTÉS CHIMIQUES : 1° Action des agents oxydants. — L'action est variable suivant les agents adoptés, suivant leur concentra- tion, suivant la durée de leur action. Parmi les corps que nous avons employés, nous citerons : l’eau OXYy- génée; le ferricyanure de potassium à 5 p. 100; l’acide chlorique à 1 p. 100; le persulfate d’ammoniaque en milieu acétique; l'acide osmique; les mélanges chromoosmiques tels que le Laguesse, en acidi- fiant le milieu par l'acide acétique de facon variable; le bichromate de potasse en milieu acide (Regaud) agissant longtemps; le sulfate de man- ganèse [particulièrement dans le mélange suivant : sulfate de manga- nèse à 5 p. 100, 3 volumes; acide osmique à 2 p. 100, 2 volumes; acide acétique, 2 gouttes]; le permanganate de potasse [à 1 p.1.000 dans l’eau; ou mieux, après passage des pièces dans le formol à 10 p. 100, à 4 p. 1.000 dans l’acétone à 50 p. 100] (1). Après qu'on à fait agir tous ces mélanges, les granulations sont rendues insolubles dans l'alcool, le xylol. Mais, si on prolonge l’action ou si on augmente la concentration, les granulations ne sont plus fixées. Il en est ainsi, par exemple, après aclion du sulfate de manganèse et du ferricyanure à 10 p. 100, du per- manganate de potasse à 1 p. 100. — Après qu’on a fait agir l'acide chlorique à 1 p. 100 pendant une heure, elles sont nettes; on les voit moins après une action de deux heures. Elles sont solubles dans l'alcool (1) Parmi ces agents, un certain nombre — surtout les premiers que nous avons cités — se prêtent mal à la technique histologique. Ils conservent les granulations, mais fixent mal le protoplasma qui les entoure. Les autres, convenablement dosés, donnent de bons résultats. Il est clair qu'il faut, pour chaque matériel, trouver par tâtonnement la proportion à employer. Voir sur ce point le travail que nous publions, avec Fauré-Fremiet, dans les Archives d'anatomie microscopique. SÉANCE DU D MARS 409 après six heures. — Une suroxydation a donc pour effet de rendre les granulations solubles dans l'alcool (1). 2 Action de l’iode et du brome. — Liquide de Gram : Les granulations du foie prennent bien le Gram (krystall violet 1’, Gram 1', alcool! 30”). Mais en prolongeant l’action de l'alcool, on gonfle les granulations, qui apparaissent moins nettes, moins différenciées. On n’a plus ce gon- flement si on emploie, au lieu de l'alcool, l’alcoolcétone. Le Gram est alors très net. Il va de soi qu’en prolongeant plusieurs minutes l'action de l’alcoolcétone, on arrive à décolorer les granulations. Liquide de Hübl : Les colorations sont encore bien plus intenses si on remplace le liquide de Gram par le Hübl. On peut alors, sans faire varier la forme des granulations, décolorer soit à l'alcool, soit à l’alcoolcétone. Eau de brome : L'eau de brome a la même action que Le Hübl. Après passage par les mélanges oxydants, les granulations ne prennent plus le Gram ni le Hübl. III. — CoLorABILiITÉ : À l’état frais, les granulations se colorent à peine par le scharlach, le neutralrot, la pyronine, le brillant cresylblau, même en solution concentrée. Sur une préparation, on voit quelquefois des granulations un peu plus colorées ; à côté d’elles, beaucoup d’autres ne prennent pas du tout la couleur. Elles se colorent bien par le violet de gentiane; elles se colorent plus fortement que le protoplasma par le krystall violet: elles prennent bien les couleurs picriquées (fuchsine); elles se colorent, mais faiblement, par l'orange G et le violet de dahlia. D'une façon générale les granulations se colorent mieux quand elles sont dissociées que quand elles sont en place, dans la cellule. Par exemple, dissociées, elles prennent le Zieh], tandis qu’à l’intérieur de la cellule elles ne se colorent pas. Après action des mélanges oxydants, elles prennent les colorants particuliers des mitochondries (fuchsine anilinée, etc.), elles se colorent un peu par l'orange G. Elles prennent de plus, un grand nombre de ma- tières colorantes, à condition de les employer en solution alcoolique à chaud; par exemple, le vert de méthyle qu'elles ne prennent pas en solution aqueuse. Après les liquides chromoosmiques, elles forment des laques avec les hématoxylines. . CONCLUSIONS. — Les caractères des granulations du foie, que nous venons de passer en revue, montrent que tout se passe comme si ces gra nulations contenaient, en forte proportion, des composés d'acides gras non saturés. Peut-être pourrait-on les identifier avec les lécithines du : (4) On sait que par une oxydation forte ou prolongée les molécules d'acides gras non saturés sont scindées en molécules d'acides gras saturés de faible poids, solubles dans l'alcool. RON PERS LT 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE foie, étudiées récemment au point de vue chimique par Leathes, Hartley, etc. Mais les caractères de solubilité des granulations indiquent qu'on n’a pas affaire à un phosphatide pur. Il s’agit sans doute d'un complexe. On ne peut qu'être frappé de l’analogie des propriétés de ces mitochondries et de celles des lécithalbumines. (Travail. du. laboratoire de physiologie physico-chimique de l'École des Hautes-Études et de la clinique du professeur Debove.\ CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE BACTÉRIENNE ANAÉROBIE DES GANGRÈNES PULMONATRES:. Un BACILLE ANAÉROBIE, par G. REPACI. Dans le même cas de gangrène pulmonaire dont il a été question dans deux notes précédentes, nous avons isolé un autre bacille, strictement anaérobie. Son étude nous semble fort intéressante en raison de quel- ques caractères biologiques tout à fait superposables à ceux du 2. Ramosus de M. Veillon, qui, comme on sait, est un anaérobie très répandu, jouant certainement un rôle très important dans la gangrènc pulmonaire. Mais, comme nous essaierons de le démontrer, le microbe isolé par nous a une individualité distincte, qui mérite d’être bien dégagée. Ce bacille ressemble, à première vue, à un bacille de Loëffler de forme moyenne, par son aspect général, par ses dimensions, par sa propriété de ne pas se décolorer par le Gram. Les préparations colorées montrenten effet que les bacilles peuvent être isolés ou associés par deux, l’un parallèle à l’autre, ou réunis bout à bout, en formant des angles plus ou moins aigus. Ils figurent? nsi des V ou des accents circonflexes. Les dimensions dans les jeunes cultures sont de 3 à 4 uw de longueur sur /4 de pu d'épaisseur. Mais de même que l’on peut voir quelques: rares: éléments plus courts, de même dans les cultures anciennes ils. sont.un peu plus longs, sans jamais prendre la forme filamenteuse. D'une facon générale ils sont droits, mais dans un même champ de micros- cope on en peut voir plusieurs qui s'infféchissent à une extrémité, prenant l’aspect d’un crochet ou d’un fouet, ou bien montrent une ébauche d’ondula- .tion, figurant ainsi un point d'interrogation. Le caractère le plus singulier de ce bacille est de montrer sur tout son corps comme des petites nodosités (2 ou 3) qui sont tout à fait évidentes quand on fait agir sur les lames à colorer le violet de gentiane, pendant quelques secondes, et qu’on décolore: à fond par l’alcool-acétone, après lavage au Gram. On voit alors des points très foncés qui tranchent dans le corps microbien moins coloré. Ces points ronds, SÉANCE DU 5 MARS XP un peu plus épais que le corps microbien, donnent un aspect moniliforme au bacille. D'ailleurs ce même aspect, tout en étant moins frappant que lorsqu'on fait agir longuement le colorant, est encore très évident dans les préparations colorées de la façon ordinaire. Dans certains éléments,une seule nodosité peut se- trouver au milieu du corps microbien, et si elle prend des dimensions relativement considérables, elle lui donne aussi l’aspect d’un fuseau, d’une quenouille ou d’une raquette. On peut voir aussi deux formes en raquette accouplées bout à bout. D’autres éléments possèdent une extrémité plus épaisse, plus large. Ils figurent ainsi une massue, une baguette de tambour. Il faut signaler encore certains éléments qui possèdent à une extrémité une nodosité très évidente, pouvant donner à ces germes la figure d’une épingle ou un aspect grossier du bacille de Bienstock ou du tétanos. Ces nodosités ne sont nullement des spores. D'ailleurs, cemicrobe n’en donne pas. 2h, Examiné à l’état vivant, il se montre mobile. Cette mobilité n’est pas mar- quée, mais elle est très certaine. Il pousse dans la gélose profonde sucrée au bout de trois jours, en donnant des colonies qui sont variables par leurs dimensions. Dans un même tube, on voit des colonies très petites, punctiformes, d’autres qui peuvent atteindre 2 à 3 milimètres de diamètre. Quand elles sont très espacées, elles peuvent prendre un développement très marqué. Leur aspect est papillonacé ou en tétraèdre. Certaines colonies, lenticulaires d’abord, émettent des filaments d’un côté qui forment un trièdre. Elles sont blanches, AE à bords très nets. Ce bacille se développe à la température de 37 degrés, avec production de gaz qui font éclater la gélose. Les cultures possèdent une odeur sui generis aromatique, non désagréable. Il ne se développe pas à la température ordinaire. Dans la gélatine à 371 degrés il pousse en se déposant au fond du tube, ne la liquéfie pas. Dans les: milieux liquides privés d'oxygène, il se développe facilement et abon- damment en formant de petits flocons qui au début troublent les milieux Mais les germes précipitent bientôt au fond, formant un dépôt blanchätre muqueux, très difficile à dissocier, et les milieux se clarifient. Il se développe dans le lait en réduisant la teinture de tournesol, maïs il ne le coagule pas. Il ne produit pas d’indol, il n’attaque pas le blanc d'œuf cuit. Il réduit très énergiquement le glucose. Il vit trente jours à l'étuve à 37 degrés, il continue à se développer à 41 degrés. L'injection dans la veine du lapin n’a produit aucun trouble remar- quable. Au contraire, l'injection sous la peau du cobaye produit des.abcès avec sphacèle de la peau etla mort survient dans les huit jours. Cependant.quelques cobayes ont guéri. L’injection intrapéritonéale donne des troubles très mar- qués aux animaux, maisils guérissent toujours. En résumé, l'aspect morphologique de ce microbe et ses caractères de culture sont suffisants RÉEUR le différencier très nettement des espèces connues. Le B. Ramosus, que nous avons étudié à maintes reprises et que nous avons aussi isolé dans le même pus, ne présente jamais les formes bien spéciales que nous avons étudiées chez notre espèce microbienne, 2192 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D'autre part, il importe d'établir que les formes ramifiées, auxquelles le B: Ramosus doit, son nom, font ici défaut. En outre, les études sur le Ramosus de Lotti, Jungano,ete., montrent que ce microbe peut pousser à la température ordinaire dans la gélose (Jungano), coagule le lait et fait fermenter le lactose (Lotti). Les colonies en tétraèdre du PB. Ramosus ont été observées par les auteurs (Guillemot, Rist, Lotti) seulement dans les tubes où le B. Ramosus était associé à d’autres microbes. Or, les colonies de notre microbe à l’état de pureté ont toujours cet aspect. Il nous semble inutile de montrer quelles profondes différences existent entre notre microbe et le Z.bifidus et le #?. Ventriosus de Teis- sier et le Diphtéroïde de Jungano, qui sont les seuls anaérobies qui présentent quelques caractères communs avec le nôtre. Il s'agit donc d’une espèce nouvelle, que nous proposons d'appeler Bacillus moniliformis. (Laboratoire de M. Salimbeni à l'Institut Pasteur.) HYPERSENSIBILISATION GÉNÉRALE THYROÏDIENNE. II. — SUR LA DIMINUTION DE LA RÉSISTANCE DES COBAYES PESTEUX ET HYPERTHYROÏDÉS, AINSI QUE DE CEUX SOUMIS MÊME AU TRAITEMENT SPÉCIFIQUE, par S. MaRBé. I. — La ressemblance qui existe entre le bacille de la peste et le bacille d'Eberth, en ce qui concerne la présence et les propriétés de l'endotoxine (1), m'a déterminé à répéler avec le microbe de Yersin les expériences que j'ai faites avec le bacille typhique (2). Les résultats de ces dernières expériences — résumées dans la proposition suivante — m'ont montré que la ressemblance persiste également, mais dans une certaine mesure, dans le phénomène de l'hypersensibilisation géné- rale au moyen du corps thyroïde. Il. — Les cobayes de 300 à 350 grammes qui on! mangé, la veille, 0,50 gramme de corps thyroide frais, ou 0,20 gramme du même corps, chauffé à 100 degrés, succombent en quelques heures, quand on leur injecte, (4) Besredka. Etudes sur la bacille typhique et le bacille de la peste. Annales le l'Institut Pasteur, vol. XIX, p. 477.— Des endotoxines solubles.1bid., vol. XX, p. 304. : . (2) S. Marbé. Sur la diminution de la résistance des cobayes hyperthyroïdés vis-à-vis de l'infection éberthienne expérimentale. Comptes rendus de la Société de Biologie, 4910, t. [ p. 351. SÉANCE DU 5 MARS ; É 413 dans le péritoine, une quantité déterminée d'une émulsion de bacille de la peste, quantité non mortelle pour les cobayes témoins. - HI. — L'émulsion pesteuse est préparée de la manière suivante : on racle la-culture sur gélose de quatre boîtes de Roux et on la délaye dans 60 centimètres cubes d'eau salée. Le mélange est chauffé pendant trois quarts d'heure à 57 degrés : 1 cme. 5 de celte émulsion, qui est la dose limite non mortelle pour les cobayes normaux, tue à peu près cons- tamment les cobayes hyperthyroïdés (1). IV. — Pour l'infection expérimentale, je me suis adressé à la méthode de Weichselbaum, Albrecht et Ghon (2), qui consiste à frotter la peau fraichement rasée avec une culture virulente. Ce procédé est, comme on le sait, parliculièrement sévère, et Kolle (3) a remarqué qu’il est si sévère, qu'il est même impossible de guérir les cobayes infectés de celte façon par l'emploi du sérum spécifique, alors que le même traitement guéri- rait les cobayes inoculés par des voies différentes. Où pourrait résider la cause de cet insuccès? Je me suis proposé d'étudier les modifications apportées par les différentes glandes administrées aux cobayes pesteux pendant le traitement spécifique. V. — Le 4 septembre 1909, on infecte une série de cobayes par la peau rasée. Deux jours après, un lot de cobayes reçoit 3 centimètres cubes de sérum antipesteux sous la peau, pour l’étude de l'efficacité du sérum; un autre lot recoit la même quantité de sérum et en plus 0,05 gramme de thyroïde chauffée à 100 degrés, per os. Enfin le troisième lot est conservé comme témoin, pour l'étude de la virulence du bacille. Ces derniers témoins sont morts au bout de quatre jours; les autres témoins (avec le sérum seul) ont résisté. Quant aux cobayes qui ont mangé le corps thyroïde, ils sont morts au bout de dix à douze jours. VI. — Le même résultat est oblenu quand le sérum est injecté dans le péritoine. Les cobayes qui n’ont mangé que 0,50 gramme de thyroïde à&100 degrés sont morts de dix à douze jours après, tandis que les cobayes qui n'ont reçu que le sérum antipesteux ont résisté. | NII. — Ces expériences nous montrent qu'un surplus même minime de corps thyroïde sensibilise les cobayes, en pleine infection pesteuse, et les fait mourir malgré la présence d'un sérum spécifique, qui s'est montré suffisant pour sauvegarder les témoins. | NII. — Le fait que les 3 centimètres cubes de sérum antipesteux ont pu sauver la vie des animaux infectés par le procédé de Weichsel- (1) En général, cette expérience n’est pas si démonstrative que celle faite avec le bacille et la toxine typhique. (2) Weichselbaum, Albrecht et Ghon. Ueber Pest. Wiener klin. Wochensch. 1899. F (3) Kolle, Hetsch und Otto Weitere Untersuchungen über Pest, etc.. Zeit- schrift für Hygien:, Bd XLVIIT, 1904, p. 368. RE nr MEET 2 Ex AN D TE er LE A ee TN A4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Baum, Albrecht et Ghon est à l'encontre de mes prévisions. Laremarque de Kolle était en effet exacte à l’époque où cet auteur fit ses expériencess Actuellement, grâce aux modifications apportées par M. Dujardin- Beaumetz dans l’immunisation des chevaux, le sérum antipesteux peut guérir — comme on l’a vu — les cobayes infectés par la peau rasée. (Travail. fait dans le laboratoire de M. Dujardin-Beaumetz, à l’Institut Pasteur de Paris.) RAPPORT ENTRE LES DOSES D'ARSÉNIATE DE SOUDE DONNANT LA DIARRHÉE AU LAPIN ET CELLES QUI RENDENT SES URINES ALBUMINEUSES, par MAUREL et ARNAUD. Dans deux notes antérieures, l’un de nous avait été conduit à consi- dérer la diarrhée produite par l’arséniate de soude (1) et la colchis cine (2) comme un moyen employé par l'organisme pour aïder la voie rénale à éliminer ces substances. Il s'agissait donc, dans ces: cas, d'un vérilable procédé de défense de l’organisme, qui, dans ces notes, avaït été désigné sous le nom de diarrhée d'élimination. Or, il nous a paru intéressant de poursuivre l'examen de cette hypo- thèse, et les expériences suivantes nous semblent lui apporter un sérieux appui en ce qui concerne l’arséniate de soude. Nous allons résumer ces expériences dans leur ordre chronologique; et, nous l’espérons, les conclusions que nous voulons en tirer s’en dégageront facilement. Exp. 1. — /njection de O gr. 095 d’'arséniate de soude par hilogramme d'animal par la voie hypodermique. Pas d'albumine dans les urines, pas de diarrhée. Un lapin est mis en observation le 30 décembre 1909. Il est pesé tous les matins ; ses aliments le sont aussi; ses urines sont mesurées tous les jours, et, analysées plusieurs fois, elles ne contiennent pas d’albumine, Son poids, parti de 1.580 grammes, arrive le 10 janvier 1910, par une augmentation régulière, à 1.980 grammes. Ses matières fécales sont normales. Enfin, pendant les trois derniers jours, par kilogramme de son poids, il prend 60 grammes de son, 130 grammes de chou, et il émet 32 grammes d'urine. >: Le 10 janvier, il reçoit par la voie hypodermique 0 gr. 05 d’arséniate (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 21 novembre 1909, p. 589. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 18 décembre 1909, p. 768. Le 3 SÉANCE DU D MARS 44 O6 de soude en solution à 0 gr. 50 pour 10 grammes d’eau distillée, soit sensiblement 0 gr. 025 par kilogramme. Or, son poids descend à 1.950 grammes le lendemain, et à 1.940 gr. les deuxjours suivants, il ne prend pendant ces trois jours que A0grammes de son, mais 160 grammes de chou, et les urines, descendues le premier jour à 25 grammes, s'élèvent à 90 grammes les deux jours suivants: Enfin, fait sur lequel nous insistons, les matières fécales conservent leur consistance normale, el les urines, examinées avec soin tous les jours jusqu'au 18 janvier, n'ont jamais contenu de l’albumine. Exp. IT. — /njection hypodermique de 0 gr.03 d’arséniate de soude par kilogramme d'animal; urines albumineuses et diarrhée. Cette expérience est faite sur le même animal. Du 16 au 18 janvier, son poids moyen est de 2.145 grammes. Il prend, par kilogramme, 10 grammes de son, 300 grammes de chou, et ses urines arrivent à 50 grammes. Le 18, il recoit, par la voie hypodermique, 0 gr. 03 d’arséniate de soude par kilogramme. Or, le même jour, il ne prend que 5 grammes de son et 70 grammes de chou par kilogramme ; son poids descend. à 1.970 grammes, mais ses urines s élèvent à 65 grammes. De plus, fait important, dès l’après- midi du 18, les urines sont albumineuses et les matières fécales, molles dans l'après-midi, deviennent diarrhéiques dans la nuit. Pendant les trois jours suivants, le poids se relève, mais reste à 2.080 grammes; le son arrive successivement à 36 grammes, à 40 grammes eb à 50 grammes, et le chou à 200 grammes. Les urines atteignent 95 grammes par kilogramme, soit presque le double de la quantité émise avant l'injection. Enfin, la diarrhée disparaît dès le 20 janvier, mais les urines étaient encore albumineuses quinze jours après. - Exr. HE — /njection hypodermique de 0 gr. 035 d’arséniale de soude par kilogramme ; urines albumineuses et diarrhée. Le 23 janvier, nous continuons les mêmes expériences sur un autre animal. Son poids moyen, du 24 au 26, est de 1.640 grammes. Il prend, par kilogramme de son poids, 36 grammes de son et 245 grammes de chou; il rend: 133 grammes d'’urines ; enfin, celles-ci ne sont pas albumineuses et les matières fécales ont leur consistance normale. Le 26, nous lui injectons par la voie hypodermique de l'arséniate de soude à la dose de 0 gr. 035 par kilogramme. Or, dès le lendemain le poids tombe à 1.590 grammes, et il va même en diminuant jusqu'au 31, jour où il arrive à 1.480 grammes Il ne prend que 12 grammes de son, 175 grammes de chou et les urines tombent à 45 grammes, le tout par kilogramme. VARIE 416 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Mais, de plus, dès l'après-midi du 26, l'animal a une forte diarrhée et les urines deviennent albumineuses. La diarrhée continue jusqu’au 30, et les urines élaient encore albumineuses le 20 février. Ce n’est que le 3 février que l'animal a recouvré son poids et qu'il est revenu à son alimentation ; quant à l’urine, elle est toujours restée inférieure à ce qu’elle était avant l'injection. J'ai déjà dit qu’elle a continué à être albumineuse. - En somme, de nouveau, nous avons vu, dans ce cas, la diarrhée appa- raître en même temps que l'albumine passait dans les urines. Exp. IV. — Jnjection hypodermique d'arséniate de soude à la dose de 0 gr. O1 par kilogramme ; pas d'urine albumineuse, pas de diarrhée. Cette expérience a été faite sur un autre animal mis en observation le 17 février. Son poids, le 20 et le 21 février, est de 2 kilogrammes; il prend par kilogramme 45 grammes de son el 180 grammes de chou; enfin il émet, loujours par kilogramme, environ 110 grammes d’urine. Le 21, nous lui injectons, par la voie sous-culanée, de l’arséniate de soude à la dose de 0 gr. O1 par kilogramme de son poids. Or, sous l'influence de cette dose, nous ne voyons apparaître ni diarrhée, ni albuminurie. L'animal prend 35 grammes de son et 360 grammes de chou; enfin, ses urines, un peu diminuées le jour de l'injection, dépassent 1 jours suivants la quantité émise avant l'injection, de telle sorte que la Une arrive à 97 grammes. En somme, celte dose de 0 gr. OA d’arséniate de soude par hilogmanies qui n’a pas rendu les urines albumineuses, n'a pas, non plus, produit de diarrhée. En résumé, nous avons donné l'arséniate de soude aux doses de 0 gr. 01,0 gr. 025, 0 gr. 03 et 0 gr. 035 par kilogramme d'animal. Les deux premières doses, qui n’ont pas rendu les urines albumineuses, n’ont pas produit de diarrhée, tandis que les deux autres, qui ont rendu les urines albumineuses, l'ont PONEnU Se Dans ces expériences, nous n'avons donc vu l’arséniate de ne provoquer la diarrhée que lorsque sa dose a été assez élevée pour altérer Les reins et probablement diminuer leur perméabilité. Ces faits, ainsi que nous le faisions remarquer au commencement de cette note, viennent donc à l'appui de l'hypothèse émise par l'un de nous, et d’après laquelle la diarrhée, dans ces cas, serait un moyen de suppléance destiné à aider le rein comme organe d'élimination. SÉANCE DU D MARS M7 ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA POLIOMYÉLITE AIGUE (Sixième note), par C. Levapiri et K. LANDSTEINER. 1° Dans une note parue antérieurement (1), nous avons montré que le virus de la paralysie infantile peut s’éliminer par les glandes sali- vaires chez les singes inoculés dans le cerveau et le péritoine. Flexner et Lewis (2), de leur côté, ont établi récemment que la muqueuse nasale des mêmes singes est virulente pour les animaux neufs, ce qui laisse entrevoir la possibilité de l'élimination du microbe de la poliomyélile par les sécrétions du nez. Nous avons, en collaboration avec M.Stanesco, exa- miné le mécanisme de cette élimination, en pratiquant l'examen histolo- gique de la muqueuse olfactive des animaux infectés et paralysés. Nous avons constaté que cette muqueuse esi le siège de phénomènes inflamma- toires caractérisés paruneaccumulation de cellules mononucléairesautour des vaisseaux et surtout autour des glandes. Ces cellules sont disposées par endroits en foyers, et se mêlent à un certain nombre de leucocytes polynucléaires. Il n'y a pas de signes de dégénérescence cellulaire, mais on voit comment des globules blancs à noyau polymorphe s’insinuent entre les éléments épithéliaux, quittent la muqueuse et se répandent dans le mucus nasal. Ces altérations, très manifestes chez les animaux infectés, se retrouvent aussi chez les singes témoins, mais sensiblement plus atténuées. Ajoutons que la muqueuse elle-même ne montre pas des solutions de continuité ni chez les animaux paralysés, ni chez les singes témoins. Il existe donc une inflammation de la muqueuse nasale chez les singes en captivité, inflammation qui s’exagère chez les animaux infectés. L'élimination du virus par la muqueuse olfactive nous paraît en rapport avec cette réaction inflammatoire, qui la facilite de deux manières : d'une part, en exagérant la sécrélion nasale et, d'autre part, en déterminant le passage des leucocytes à travers l’épithélium de recouvrement et leur pénétration dans le muceus. Il se peut que ces leuco- cytes servent de vecteurs au virus en l’englobant dans les couches pro- fondes de la muqueuse et le transportant au dehors. 2° La muqueuse nasale peut-elle servir comme porte d'entrée au virus de la poliomyélite? Nous avons montré antérieurement (3) que le virus ne semble pas pénétrer facilement à travers la muqueuse naso-pharyngée intacte, du moins chez le chimpanzé. Est-il actif lorsqu'on le dépose dans (1) Landsteineret Levaditi. Comptes rendus de la Soc.de Biol., 18 décembre 1909. (2) Flexner et Lewis. Journ. of the americ. med. assoc., 12 février 1910. (3) Levaditi et Landsteiner. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 19 février 1910. 18 . : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la muqueuse même? Le Rihesus n° 94 recoit dans la muqueuse qui tapisse les parois externes des fosses nasales quelques gouttes de virus (injection avec une aiguille fine) le 12 janvier. Dix jours après, paralysie à type supérieur, tremblements généralisés. L'animal est mourant le lendemain. Cette expérience montre que la muqueuse olfactive peut résorber le virus, lequel envahit ultérieurement les centres nerveux (1). Par quelle voie ? Nous avons pensé que le microbe, dans sa marche ascendante, pourrait suivre le nerf olfactif, et nous avons recherché si les bulbes olphactifs d’un singe inoculé dans la muqueuse nasale contenaient le virus actif, Les deux bulbes olfactifs du Rhesus 94 sontttriturés avec de l’eau salée et injectés dans le cerveau du Rhesus 46, le 23 janvier. Six jours après, l’animal montre une paralysie nette à {type supérieur. Il en résulte que le microbe de la poliomyélite peut envahir le système nerveux centralien pénétrant par la muqueuse du nez, préalablement lésée, el en suivant, très probablement , les ramifications du nerf olfactif. La même voie, suivie en sens inverse, pourrait servir à l'élimination du virus par la muqueuse du nez. 3° L'importance de ces constatations est capitale, au point de vue de la prophylaxie de la paralysie infantile épidémique. Il faut, avant tout, éviter toute introduction du virus, même desséché, dans les voies res- piratoires supérieures, et toute lésion traumatique de la muqueuse pouvant faciliter la pénétration du microbe. Il y alieu aussi d'essayer le pouvoir microbicide des quelques antiseptiques pouvant être employés localement, comme le pensent d'ailleurs Flexner et Lewis. À ce propos, nous avons expérimenté avec l'huile mentholée (à 1 p. 100) et une poudre ainsi composée : menthol O gr. 2, salol 5 grammes et acide borique 20 grammes. 2 centimètre cubes d’émulsion virulente sont mélangés à 0 c. c. 5 d'huile mentholée ; 2 centimètres cubes d'émulsion virulente sont mélangés à 0 gr. 05 de la poudre mentholée. Après deux heures de contact à la température de la chambre, on injecte 0,5 dans le cerveau de deux Rhesus (95 et 96) et 0,5 d'une émulsion virulente témoin au Rhesus 97. Le témoin se paralyse le quatrième jour et succombe. Les deux autres singes n’ont que des troubles très légers ef passagers ; ils survivent. L'action nicrobicide de ces antiseptiques locaux est assez nelte. (Travail du laboratoire de M. Levaditi à l'Institut Pasteur.) (4) Nos recherches étaient en cours lorsque parut un travail de Leiner et Wiesner concernant la possibilité d'infecter les singes en déposant le virus sur la muqueuse nasale. Wiener klin. Woch., 1910, 3 mars. SÉANCE DU D MARS 419 SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPHOSE CHEZ LES AMPHIBIENS. XIV. LES VARIATIONS DE L'APPAREIL VOMÉRO-PTÉRYGO-PALATIN CHEZ L'Axolofl en dehors de la métamorphose Et cuez L'Amblystome branchié, par P. WINTREBERT. Il est admis que les vieux Axolotls possèdent normalement un ptérygoïde el un palalin séparés (E. Gaupp, ir Hertwig, Bd. Ill, t. II, p. 715). Cetle assertion est fondée sur les lravaux parus : Friedreich et Gegenbaur, 4849; Calori, 1851; ©. Hertwig, 1874; Wiedersheim, 1877; Parker, 1871, etc., et illustrée par des figures dans tous les traités. Parker (p. 555) souligne ainsi la division du ptérygo-palatin chez une _ larve de 57 millimètres (6° stade) : « Mais la chose la plus importante à noler est la séparation du palatin petit et denté de la large aile du plérygoïde qu'il a acquise au quatrième stade. » On trouve, en effet, et même à un stade jeune, des Axolotls qui offrent cette disposition; mais beaucoup de très vieux Axolotls aussi ne la présentent pas; on ne peut donc dire qu'elle soit normale. C’est le déterminisme de son apparition occasionnelle que j'ai cherché à pénétrer. Comme pour les recherches précédentes sur la voûte palatine, la technique employée «a été la dissection sous le binoculaire de Greenough-Zeiss qui permet une grande précision. A. — Axolotls vieux. Tous les animaux reproducteurs élevés depuis huit anstet surabondamment nourris que j'ai examinés m'ont montré un ptérygo- pahktin intact, d'une seule pièce. Voici comme\type une femelle de six ans, longue de 22 centimètres, à tête large, ayant vécu librement dans l’eau et morte sans dépérissement apparent. Le pédicule osseux qui rattache la palette palatine à l'aile ptérygoïdienne a la structure d’une tige épaisse, résistante et rigide; il recoil, en arrière, les contreforts latéraux d’un ptérygoiïdien triangulaire à base très large qui couvre toute la surface ventrale du carré; il forme, d'autre part, le manche solide de la palette palatine. Celle-ci a la forme d’une hache dont le taillant interne vient au contact du parasphénoïde; les dents se trouvent sur son bord externe surélevé; elles sont au nombre de huit, implantées sur une seule rangée; la ligne de leurs pointes est oblique en arrière et légèrement en de- dans; le manche ou pédicule se dirige au contraire en dehors : il en résulte entre les deux un angle externe de 140 degrés. Le vomer, triangulaire, à pointe antérieure rapprochée de la ligne médiane, montre un bord postérieur transversal attaché par des liens fibreux au bord antérieur du ptérygo-palatin. Les dents qu'il porte, au nombre de 22 environ, sont, si l’on met à part quelques dents de rempla- cement, disposées aussi sur une seule rangée. Le remblai des socles dentaires 0 £ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = Lo forme le bord externe de l'os, sauf en avant, où se trouve un balcon osseux -très étroit; en dedans de lui, s'étale une lamelle osseuse triangulaire, adossée au bord du parasphénoïde, qu’elle dépasse en avant. La ligne des dents est dirigée très en dehors et un peu en arrière; elle se termine par un crochet brusque qui la raccorde aux dents palatines. L'ouverture de la choane correspond à ce crochet et aux premières dents du ptérygo-palatin. Le vomer est horizontal, appliqué contre le cartilage nasal, mais la plaquette palatine tournée en bas et en dedans s'incline sur l'horizon de 45 degrés en- viron; la partie postérieure du vomer participe un peu de cette inclinaison. Les dents voméro-palatines longues et effilées prennent indistinctement une direction verticale et poussent leurs pointes au même niveau que celui des dents de la mâchoire supérieure. B. — Axolotls exposés à l'air et réfractaires à la métamorphose. La longue durée du traitement coercitif nécessaire pour provoquer la transformation amène, chez les réfractaires, une émaciation progressive qui aboutit plus ou moins vite à la mort. Ces Axolotls de six à dix-huit mois, choisis avant le début de la maturation génitale, présentent dans leur arc voméro-ptérygo- palatin tous les degrés de la régression déjà décrite dans la métamorphose. Cependant il ne s’agit ici que d’une résorption osseuse effectuée sur place; mais elle peut être poussée plus loin que sur un animal bien portant effec- tuant une métamorphose régulière, en ce sens qu’elle envahit une plus grande partie du ptérygoïide qui se montre parfois absolument troué et déchiqueté. C. — Axolotis en mauvais état dans l'eau. L'alimentation insuffisante e toutes ces causes de dépérissement, provoquent une diminution du pédicule palato-ptérygoïdien qui peut aboutir à l'isolement du palatin denté. D. — Amllystomes branchiés. Les deux individus intermédiaires entre l’Axolot! et l’Amblystome que j'ai obtenus jusqu’à présent n’ont plus de palatin ; ils possèdent un ptérygoïde d'adulte ; leur vomer, bien ossifié, mais incomplet, montre un bord postérieur denté très oblique en dehors et en arrière au lieu d'être transversal et un bord antérieur qui n’atteint pas les processus palatins du prémaxillaire et du maxillaire. Conclusions. — 1° L’Axolotl normal, vieux ou jeune, n’a pas de pala- tin isolé, mais un ptérygo-palatin d’une seule pièce; 2° L’Axolotl, en mauvaise condilion physiologique, laisseé à l’eau ou soumis artificiellement au contact de l'air, résorbe plus ou moins de ses appareils voméro-ptérygo-palatins, suivant le degré d'émaciation qu'il présente et sans que la métamorphose intervienne; 3° L’amblystome branchié, représentant stable d'une étape transi- toire de la métamorphose, montre un arrêt de développement du vomer, qui est bien calcifié, mais de moindre étendue à l’état normal. (Laboratoire d'anatomie comparée à la Sorbonne.) [RS] re SÉANCE DU D MARS 4 SUR L'INOCULATION DE CULTURES DE Z'rypanosoma Lewisi KENT AU RAT BLANC ET SUR LA RÉCEPTIVITÉ DE LA SOURIS BLANCHE A CE TRYPANOSOME. par D. Roupsry. Au cours des recherches que je poursuis actuellement à l'Institut Pasteur, relativement aux modificalions de forme et de virulence que peuvent présenter les trypanosomes, j'ai effectué, sur le conseil de MM. A. Laveran et A. Pellit, une série d'expériences ayant pour but d’élucider l'influence des passages en milieu de culture sur l’évolution de ces flagellés (4). Voici le résumé de ces expériences : Rat 1, pesant 4 grammes, reçoit le 30 décembre 1909 dans le péritoine, quelques gouttes d’une culture de Tr. Lewisi en milieu de Novy ordinaire, datant du 25 novembre 1909. Le 2 janvier 1910, à 11 heures du matin, lexamen microscopique du sang montre des trypanosomes très rares. Le 1 janvier, l'animal est sacrifié pour ensemencer d’autres milieux de culture; son sang renferme des trypanosomes abondants; la plupart revêtent la forme habituelle; un petit nombre d’autres représentent des formes PeAeens modifiées. La rate pèse 0 gr. 3, Rat 2, pesant 34 grammes, recoit le 13 février 1910, dans le ne. quelques gouttes des cultures de T. Lewisi failes en milieu de Novy avec le sang du rat 1. Le 18 février, des trypanosomes apparaissent dans le sang; ceux-ci deviennent très nombreux le 22 février, date à laquelle le rat 2 est sacrifié, son sang sert à inoculer le rat 3. Les modifications morphologiques esquissées chez le rat 1 s’accentuent; le sang renferme de nombreuses formes de division. La rate pèse 0 gr. 45. Rat 3, pesant 60 grammes, recoit dans le péritoine, le 22 février 1910, une forte dose de sang citraté provenant du rat 2. Le 24 février, les trypanosomes sont assez nombreux dans le sang du rat; le 25 février, très nombreux; Panimal est alors sacrifié pour inoculer le rat #. Son sang renferme des formes nombreuses de multiplication. La rate pèse 0 gr. 3 Rat 4, pesant 75 grammes, recoit dans le péritoine, le 25 février 1910, une forte dose de sang citraté provenant du rat 3 et renfermant de nombreux trypanosomes. Le 27 février, le sang contient de (rès nombreux trypanosomes. L'animal est alors sacrifié pour inoculer les rats 5 et 6. On voit dans le sang . toutes les formes classiques de multiplication. La rate pèse 0 gr. 9. Rat 5, pesant 85 grammes, et rat 6, pesant 85 grammes, recoivent chacun, le 27 février 1910, dans le péritoine, du sang citraté provenant du rat #4 et renfermant de très nombreux trypanosomes. Le 28. février, le sang du rat 5 renferme d'assez nombreux trypanosomes, celui du rat 6 contient des trypa- - nosomes non rares. Le {°° mars, les trypanosomes sont nombreux chez les. deux rats. Le rat 6 est alors sacrifié pour inoculer les rats 7-10. Le rat 5 a survécu jusqu'à ce jour avec très nombreux trypanosomes dans le sang. Les formes classiques de INSEE sont très abondantes. La rate du rai 6 pèse 0 gr. 85. & ; PSE Fi du rat fa oué à une souris blanche, le 22 Poe a donne A. MM. Laveran et Mesnil ont due à ee nier une ‘infection très intense en les inoculant avec une culture de T. Lewisi vieille de 35 jours. Biozoc1e. COMPTES RENDUS. — 1910. T, LXVIHI. = 30 429 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une infection qui a persisté; le sang de cette souris s’est montré infectant pour d’autres souris blanches. | Rat 7, pesant 50 grammes; rat 8, pesant 50 grammes; rat 9, pesant 5 grammes et rat 10 pesant 55 grammes reçoivent chacun, le 4° mars 1910, dans le péritoine, du sang citraté provenant du rat 6 et renfermant de nombreux trypanosomes. Le 2 mars, les trypanosomes sont non rares chez les rats 7 et 9; pas de trypanosomes chez les rats 8 et 10. Le 3 mars, le sang du rat 7 renferme d'assez nombreux trypanosomes (trypanosomes typiques et formes de multiplication). Le 5 mars, les rats 8 et 10 sont dans les mêmes conditions. En résumé : à la suite d’une inoculation intrapéritonéale au rat de cultures de 7”. Lewisi en milieu de Novy ordinaire, le sang circulant renferme de nombreux trypanosomes; en dehors des formes habi- tuelles dans le sang, on observe des formes légèrement modifiées qui tendent à disparaître peu à peu. Après un deuxième passage en milieu de Novy, l'inoculation au rat est suivie de l’apparilion dans le sang circulant de formes de multiplication qui, par leur nombre, leur variété et leur persistance, sont anormales. Ces formes persistent et s’accentuent de génération en généralion et le virus devient inoculable à la souris blanche. Dans la prochaine séance, nous ferons connaître les résultats obtenus à ce dernier point de vue. (Travail du laboratoire de M. Laveran.) RÉINOCULATION DE LA TUBERCULOSE AU COBAYE. CONDITIONS QUI MODIFIENT OU TROUBLENT LE RÉSULTAT DES EXPÉRIENCES, par FERNAND ARLOING et ANDRÉ DuFourT. La tuberculose est-elle oui ou non réinoculable dans le tissu conjonc- tif du cobaye? Lorsqu'on inocule des bacilles en un autre point du corps six semaines après une première inoculation, la réinoculation, dit Koch, produit à peine une petite nécrose locale, pendant que les ganglions restent intacts. Lorsque, six semaines après une inoculation faite à la cuisse, on en pratique une autre à la nuque, dit S. Arloing, celle-ci délermine une infection descendante des ganglions pendant que la première achève une infection à marche ascendante. Sur cette question, J. Courmont et Lesieur (1908) ont conclu par la négative à la suite de deux inoculations par friction sur la surface de la peau. Si, après la seconde inoculation, disent ces auteurs, les ganglions de la région frictionnée se gonflent légèrement, la tuberculose ne se généralise pas à la rate ou à d’autres viscères, On notera toutefois qu'ici l'insuccès n’est pas complet. SÉANCE DU 5 MARS 493 D'où vient cette divergence entre expérimentateurs? Serait-elle due à la virulence des bacilles employés dans les expériences, au moment où on pralique la réinoculation, ou à d’autres causes encore? Pour répondre à ces questions, nous avons, à la manière de Koch et de S. Arloing, institué quatre série d'expériences de réinoculations sous-cutanées comprenant chacune quatre cobayes. On a fait varier les bacilles d’une série à l’autre. De plus, la réinoculation a été tentée deux, trois, quatre et cinq semaines après la première inoculation. Les résul- tats définitifs ont été notés à l’autopsie faile vingt à quarante jours après la seconde inoculation et de trente-cinq à soixante-dix jours après la première, soit au point d'inoculation, soit dans les ganglions voisins. Si les lésions tuberculeuses des ganglions n'étaient pas très évidentes, on les cherchait sur des coupes histologiques. Voici quelles ont été les séries et leurs résultats, seulement au point de vue des lésions locales ganglionnaires régionales. SÉRIE Î. Inoculations et réinoculations faites avec des bacilles humains peu tuberculigènes retirés d'un cas d’adénie. — Sur les quatre cobayes, la première inoculation à la cuisse a donné un résultat positif (abcès local, tuberculi- sation des ganglions inguinal et sous-lombaire); la seconde, à la nuque, a causé un abcès caséeux local sur le cobaye 1, une ébauche sur le cobaye 2 et a paru échouer sur les cobayes 3 et 4. Les ganglions des régions maxillaire et cervicale étaient tuméfiés et atteints de lésions tuberculeuses non caséeuses sur le n° 1 réinoculé quinze jours après la première infection, très légèrement frappés sur le n° 2 réinoculé trois semaines après la première inoculation, indemnes sur les n°‘ 3 et 4 réinoculés au bout de quatre et de cinq semaines. SÉRIE Il. Inoculations et réinoculations de bacilles humains très affaiblis, isolés d'une expectoration. — L'inoculation n’a pas déterminé de lésions locales. Les ganglions inguinaux des cobayes 2 et 3 ont présenté quelques altérations visibles sous le microscope; ils étaient indemnes chez les cobayes 1 et 4. La réinoculation n’a pas causé d’accidents locaux. Quant aux ganglions sous- maxillaires et cervicaux, ils étaient normaux chez les cobayes 2, 3 et 4, très légèrement frappés sur le cobaye 1, réinoculé après intervalle de quinze jours seulement. SÉRIE III. Inoculations et réinoculations de bacilles bovins très actifs. — La première inoculation a entraîné sur les 4 cobayes un abcès local et des lésions caséeuses dans les ganglions inguinaux et sous-lombaires. Les réino- culations n’ont pas causé de lésions locales, mais ont paru déterminer des lésions ganglionnaires chez tous les cobayes; toutefois, sur le cobaye 1 réinoculé au bout de quinze jours, elles échappaient à l’œil nu. Dans ces expériences, on a été quelque peu supris de voir des lésions non seulement dans les ganglions les plus rapprochés de l’inoculation, mais encore dans tous les ganglions de la partie antérieure du tronc; de plus, la caséification était irrégulièrement distribuée, au lieu d’être régulièrement descendante dans l’ensemble de cet appareil ganglionnaire. Enfin, on fut frappé de voir des lésions ganglionnaires très accusées et même avancées en l'absence d’altérations au point d’inoculation sur la nuque. SÉRIE IV. Inoculations avec des bacilles bovins très actifs, réinoculations avec des bacilles humains faibles déjà utilisés dans la série II. — Les premières inoculations ont élé entièrement positives sur les 4 cobayes. Les quatre réinoculations n’ont pas produit d'altérations locales, mais paraissaient avoir tuberculisé les ganglions régionaux; toutefois les ganglions ne sont pas encore caséeux sur le cobaye 1, réinoculé au bout de quinze jours, et sur le 49% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cobaye 2, réinoculé au bout de trois semaines. On est encore frappé par ce fait, invraisemblable dans sa brutalité, savoir : que des bacilles incapables de déterminer des lésions locales pourraient, au contraire, provoquer des altérations considérables dans les ganglions. On devait donc se demander si les lésions ganglionnaires très accusées qui semblaient l’œuvre des réinoculations dans les séries II et IV ne traduisaient pas, au contraire, une diffusion, dans la partie antérieure du corps, du virus très actif inséré au niveau de la cuisse par la première inoculation. Or, sur des cobayes inoculés une seule fois à la cuisse avec des bacilles très virulents, nous avons vu la tuberculose se propager rapidement à des points éloignés du système ganglionnaire, par exemple aux ganglions préscapulaires, cervicaux et maxillaires. De sorte qu'il faut attribuer à cette diffusion les lésions ganglionnaires des séries IT et IV et non aux réinoculations. Nous pouvons ainsi conclure : 1° La diffusion rapide de l'infection dans les ganglions lymphatiques peut, dans les cas où l’on a fait usage de bacilles très actifs, faire croire à une réinoculation véritable, en réalité inexistante ; 2° Cette cause d’erreur mise à part, il paraît bien que la réinoculation est possible, mais sans tendance à la propagation pendant les quinze à vingt jours qui suivent une première inoculation de bacilles humains de virulence modérée ou faible; 3° Pendant cette période, l'organisme semble même prédisposé à une réinoculation de bacilles très affaiblis (série II) ; 4° Passé cette période, la réinoculation de bacilles moyens ou faibles échoue complètement; 5° Après l’inoculation de bacilles bovins très virulents, l'échec de la réinoculation s’observe plus tôt, probablement déjà au bout de quinze jours; 6° Pour juger de l'échec définitif d’une inoculation, il est nécessaire de faire des coupes histologiques des ganglions suspects; - 1° La lésion locale superficielle a une réelle valeur pour apprécier le - succès ou l’insuccès de la seconde inoculation de bacilles très virulents, à la condition que celle-ci soit faite très pure. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de Lyon.) SR ERRATUM NoTe DE ÉMILE-F. TERROINE. « Action de la température sur la lipase pancréatique ». — P. 349 : tableau, à la Fe 1x colonne de chiffres, suc seul, Exp. 1, 60 degrés, 10 minutes, au lieu de : 13.3, lire : 1. 3. Le Gérant : Gage or > ee 5 L : = Paris. — L, MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. : eu 425 SÉANCE DU 12 MARS 1910 SOMMAIRE AraAND-DELILLE (P.-F.) : Anaphyÿ- laxie pour la substance grise céré- Dralle à ARR RER re Eee Cauver (L.) : Sur la vitalité de la Diatomée bleue et la possibilité de l’ensemencement de cette Navicule à l’aide d'Huitres vertes Camus (JEAN) : Guérison du té- tanos expérimental à la période de contracture : Doyon (M.) : Contribution à l'étude des conditions de la formation de l'antithrombine par le foie Doxon (M.), Mawas (J.) et Pozr- cARD (A.) : Action de la bile, en in- jection mésaraïque, sur le foie. . . FiessiNGerR (NozL) et Lyon-CAEN (Louis) : Les modifications et alté- rations du chondriome chez les CANNOT ESRI GsoncevrrCcH (PIERRE) : Note pré- liminaire sur la formation et la ger- mination des spores du Bacillus thermophilus Jivoïni nov. spec. .. Javaz et Boyer : Variations de la conductibilité électrique du sérum sanguin KARWACKI (LÉON) et SZOKALSKI (Casrmm) : Distribution des spiro- chètes dans l'organisme de la sangsue (Troisième note) Lauwoy (L.) : Action du bleu de Giemsa sur des granulations hépa- tiques électivement colorables (su- pra vilam), par les solutions diluées Lépine (R.): Sur le mécanisme de la glycosurie phlorizique. . . . . .. Levapirr (C.) et Intosx (J. Mo) : Le mécanisme de :a transformation de l'atoxyl en trypanotoxyl (Pre- HO NOUE) MER RSR PE NERAR Marsé (S.) : Hypersensibilisation générale thyroïdienne. — III. La re- cherche des leucocytes dans le liquide péritonéal et de la formule leucocytaire des cobayes hyperthy- 441 448 roïdés et infectés avec le bacille PDELINEN CSS SR er TU Massonwar (E.) : Un nouvel hôte de Lynchia maura Bigot MAYER (ANDRÉ), RATHERY (FRANCIS) et SCHAEFFER (GEORGES) : Sur l'as- pect et les variations des granula- tions ou mitochondries de la cellule hépatique NaGeortTe (J.) : La mort du cylin- Rist (Eb.) et BécLère (HENRI) : Apparition en masse de myélo- blastes non granuleux au cours de la leucémie myéloïde . . . . . . .. ROBIN (ALBERT) et FIESSINGER (NoEL) : L'étude biologique d’un cas de ladrerie chez l’homme Roupsky (D.) : Sur le réceptivité de la souris blanche à Trypanosoma ESA EN ER NE RCE nee SARTHOU (J.) : Recherches sur le passage à travers les parois po- reuses de l’anaeroxydase du lait de vache cru Tanron et Come (E.) : Le séro- diagnostic de la syphilis par la mé- thode de Porges TERROINE (Emice-F.) : Action des sels biliaires sur la lipase pancréa- VO (TMOMNÈNS MO): Ste Gran Vaney (C.) et Conte (A.): roulement des chenilles d'Epichno- pteryx helicinella H. Sch. . . . . .. WaiNgerG (M.) : À propos de l’ap- parition tardive des réactions bio- logiques provoquées par les kystes HYdatIQUE SE NEMEN PERRET oMétlelteimeirene tea ee fe nil 468 463 Réunion biologique de Bucarest. Bages (V.) : Observations sur les différentes formes d'œdème pulmo- RATE. LA Li m0 FR MERE Joxesco (D.) : Sur le mode d’ac- tion des substances antagonistes de l’adrénaline OO DO ROC NECNETNS er ONE RCE BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 31 473 49€ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pérresco (G. Z.) : Résistance du aux arbustes, aux plantes d’orne- sang à l'hémolyse dansles infections. 418 | ment et potagères et aux cé- Porovicr-Baznosanu (A.) : Rela- MÉDIA ADEME ENORME 486 tion entre la taille de l’adulte et la CHAMBRELENT (M.) : Remarques à quantité de nourriture absorbée par propos de la communication de les larves chez l'Osmia rufa et MEACANIE SRE APRES us A0 485 DOSTGICONNUILEAEERMERNEREE 480 DExIGÈS (GEORGES) : Etat de l’acé- Paoca (G.) et Daniza (P.) : Filtra- tone dans l'urine et réaction de tion de la thrichobactérie des pro- Éegal ARE AR UE RE Eee 281 duits SYPRUITIQUES PER RNE NE S XS1 DExIGÈS (GEORGES) : Détermination Rainer (E.-J.) : Contribution à la de l’acétone urinaire par distilla- connaissance de la cellule endothé- DOM TE RE Ve En EP 489 liale du péritoine chez l’homme. . . 483 GAUTRELET (JEAN): Contribution à ee a SR rs Er l'étude des extraits organiques d’in- Réunion biologique de Bordeaux. vertébrés: Action hypotensive de 'CHane (J:) : Termites et plantes l'extrait alcoolique de certaines vivantes. — I[[. Dégâts occasionnés SlandES d'ASTENIES RME PE RE 49% Présidence de M. Letulle, vice-président. PRÉSENTATION D'OUVRAGE M. CauLcerY fait hommage à la Société, au nom de M. Cu. PÉREZ, d'un mémoire intitulé : Recherches histologiques sur la métamorphose des mus- cides (Calliphora erythrocephala Mg), paru tout récemment dans les Archives de zoologie expérimentale (sér. 5, t. IV, 274 p., 16 planches). Cet important travail où M. PÉREZ a consigné l’ensemble des résultats de plûsieurs années de recherches (qu'il avait eu à diverses reprises l’occa- sion de communiquer partiellement à la Société), apportera une grande lumière dans le problème auquel il à été consacré, problème qui a fait l’objet de discussions fréquentes à la Sociélé même. On se trouvait là en présence d'affirmations discordantes, nolamment sur la réalité et le rôle de la phagocytose dans les processus d’histolyse. Le mémoire de: M. PÉREZ, par les faits nouveaux qu'il contient, par la lucidité de l’ex- posé, l'abondance de l'illustration et la précision des observations, mar- quera un véritable progrès et fournit une confirmation solide de la plu- part des interprétations de Kovalevsky et de Van Rees. SÉANCE DU 12 MARS 427 ” SUR L'ASPECT ET LES VARIATIONS DES GRANULATIONS OU MITOCHONDRIES DE LA CELLULE HÉPATIQUE, par ANDRÉ MAYER, FRANCIS RATHERY, GEORGES SGHAEFFER. L'état normal de la cellule hépatique est encore un sujet de discus- sion. Plusieurs auteurs n’admettent pas que son protoplasme contienne des granulations ; ils les considèrent comme dues à un artifice de pré- paration. Nous avons cherché à les étudier sans employer aucun fixa- teur, et à déterminer si elles sont un élément permanent de la cellule. I. — ASPECT DES GRANULATIONS DANS LES CELLULES NON FIXÉES. 1° Examen des coupes de foie (de lapin), faites par congélation. — Examiné sur fond noir (ultramicroscope) le protoplasma des cellules hépatiques apparaît comme très finement grenu, et inégalement lumi- neux. Mais les éléments sont si fins et si rapprochés les uns des autres qu'il est impossible de les différencier. Examiné par transparence, à un très fort grossissement, le proto- plasma se montre encore comme grenu. Sur ce fond, finement grume- leux, tranchent, en outre des noyaux, deux ordres d'éléments. D'abord, dans.certaines cellules, des goutteletles arrondies, brillantes, qui se colorent fortement par le scharlah, et qui sont sans doute de la graisse. Puis, inégalement réparties autour du noyau, semées dans le proto- plasma, on voit, dans toutes les cellules, les éléments dont nous nous occupons, les granulations. Elles apparaissent, arrondies ou allongées, très brillantes, réfringentes. 2 Examen des pièces préparées par dissociation, décalque, frottis ou écrasement. — Dans les cellules dissociées entières, on voit toujours sur le fond grenu du protoplasma;, les granulations réfringentes; de même encore dans les fragments de protoplasma déchirés. Lorsqu'on écrase les cellules sous le microscope, on voit s'écouler le protoplasma. Si on examine la préparation en employant un fort éclairage, en diaphrag- mant beaucoup, et en se servant des objectifs 1,5-1,3 Zeiss et oculaires compens 8 et 12, on voit le phénomène suivant : de la masse protoplas- mique s'échappent en grand nombre les granulations, parfaitement individualisées, arrondies ou allongées ; dans le liquide qui les baigne elles sont animées de mouvements browniens, d’ailleurs assez peu marqués, Nous pensons donc que les granulations existent bien dans les cellules vivantes; et nous poursuivons l'étude de leurs propriétés optiques ; peut-être pourra-t-on les photographier en lumière monochroma- tique. RATE. PA D gl en 1 TE a EN EE TO ET EN 3 OT NOR RTTE AS SE EN et EURO TE DU MERE 428 : _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = II. — VARIATIONS DES GRANULATIONS DE LA CELLULE HÉPATIQUE. Nous nous sommes demandé si l'aspect et le nombre des granulations varient avec l'alimentation, et avec la nature des aliments. 1° Alimentation forcée : Nous avons fait cette expérience sur le foie de l’oie. Nous avons examiné comparativement le foie d’une oie normale et le foie d’une oie suralimentée (1). Dans les deux cas, les pièces ont été prélevées sur l’animal vivant. [Les fixateurs pénètrent très mal dans le foie gras. Les meilleures pré- paralions ont été celles fixées au liquide : sulfate de manganèse, acide osmique.| La cellule hépatique de l'oie normale ressemble beaucoup à celle du lapin, que nous avons précédemment décrite. Les cellules fixées au Laguesse, et colorées au Galeotti, apparaissent semées de granulations fuchsinophiles, le plus souvent arrondies, quelquefois allongées. Les cellules du foie de l’oie grasse sont bourrées de graisse qui se montre sous forme de gouttelettes de dimension variable, ou d’amas irréguliers colorés par l'acide osmique soit en noir intense, soit en gris verdàtre. Entre ces amas existent des travées protoplasmiques très fines et difficiles à voir. Elles apparaissent nettement quand on a dissous la graisse. Dans ces travées on voit les granulations arrondies ou allon- gées, tassées les unes contre les autres, mais bien différenciées, d'aspect identique à celles des cellules normales. Il ne semble donc y avoir ni multiplication, ni différence d’aspect. 2° {Alimentation par des régimes variés (Expériences faites sur le lapin) : Inanilion. — Lorsqu'on prive l'animal de nourriture pendant cinq à Six jours, on retrouve après ce temps les granulations hépatiques nor- males. À lbumine. — On sait que l'ingestion d’albumine produit des lésions du foie chez les herbivores. Pour atténuer cet effet, nous avons fait ingérer au lapin de la sérumalbumine de lapin. Nous avons obtenu cependant des lésions de cytolyse. Mais les granulations avaient peu varié. | Sucres. — L'un de nous a déjà montré qu’en donnant des régimes amenant, soit la surcharge glycogénique, soit la disparition du glyco- sène dans le foie, il n'y a pas de variations des mitochondries. Graisses neutres. — Après l’ingestion forcée de triglycérides, dans les cellules hépatiques naissent des vacuoles plus ou moins volumineuses, isolées ou confluentes, sur lesquelles nous aurons à revenir. Mais les granulations demeurent normales. (1) Oie landaise dite à foie gras; poids de l'animal : 13 kilogrammes; poids du foie : 1.200 grammes. SÉANCE DU 12 MARS 499 Lécithine. — De même elles ne changent pas après l’ingestion forcée de lécithine de l'œuf. 3° Régénération : Nous nous sommes demandé si, au niveau despoints de régénération, on ne pourrait déceler de variations des mitochondries. A des lapins nous avons enlevé aseptiquement des fragments de foie ; nous avons, après des durées variables, examiné l’état de leurs cellules hépatiques. Jusqu'ici nos expériences, que nous continuons, ne nous ont donné que des résultats négatifs. Conclusions. — Les granulations ou mitochondries du foie existent à l’état normal, en dehors de toute action des réactifs. Elles sont une des parties constituantes de la cellule hépatique. Elles ne paraissent subir aucune variation appréciable d’aspectou denombre au cours des différents régimes. Elles ne se comportent donc pas comme des matières de réserve. Le déterminisme de leurs changements de forme (grains ou bâtonnets) nous échappe encore. (Travail des laboratoires de physiologie physico-chimique de l'Ecole des Hautes-Etudes et de la Clinique du professeur Debove.) APPARITION EN MASSE DE MYÉLOBLASTES NON GRANULEUX AU COURS DE LA LEUCÉMIE MYÉLOÏDE, par Ep. Risr et HENRI BÉCLÈRE. Dans trois cas de leucémie myéloïde typique et suivis dans le service de M. Béclère à l'Hôpital Saint-Antoine, nous avons vu apparaître à un moment donné des éléments qui, jusqu'ici, n’ont pas, à notre connais- sance, été signalés dans la leucémie myéloïde. Ce sont des mononucléaires, mais ces éléments diffèrent essentielle- ment des mononucléaires de la série lymphoïde. Leur taille, assez variable, oscille entre 10 et 20 w. La cellule est nettement arrondie avec un noyau central ou paracentral. Le noyau, volumineux, occupe presque toute la cellule. Il est très dense et prend de facon intense la coloration nucléaire. On pourrait, au point de vue de son affinité pour les colorants, le comparer avantageusement au noyau du lymphocyte. Le protoplasma forme une fine couronne autour de l'élément et cette bandelette protoplasmique est assez fortement basophile, non granuleuse. Sur les lames fixées à l'acide chromique à 1 p.100 et colorées pendant deux heures par une solution de Giemsa à 1/10, ces éléments tranchent avec la plus grande netteté sur les autres cellules, par leur intensité de coloration. 230 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La multiplication de ces cellules se fait soit par mitose, soit par amitose. Avec le triacide d’Ehrlich: il est impossible de faire apparaître des granulations dans le protoplasma basophile de ces éléments. Ils nous paraissent idenliques, morphologiquement aux éléments caractéristiques de la leucémie lymphoïde AïGuE et auxquels on a donné le nom de grands lymphocytes (Ehrlich). | La nature de ces éléments a, comme on le sait, été très discutée; plusieurs auteurs les ont rattachés à la série myéloïde et les ont consi- dérés comme des myéloblastes. Leur apparition en masse dans le sang au cours de l’évolution d’une leucémie myéloïde vient apporter un argu- ment de plus à cette manière de voir et établir un lien évident entre la leucémie aigüe et la leucémie myéloïde. Il nous à semblé que leur entrée eu circulation coïneidait nettement avec une aggravation el une poussée aigüe de l’affection et devait être envisagée comme de pronostic très sombre. Nous avons observé celte réaction, en particulier chez des malades ayant abandonné depuis quelque lemps le traitement radiothérapique et commençant une récidive, d’ailleurs rapidement fatale. Dans un cas, elle est survenue au cours même du traitement. Nous croyons que l'application des rayons de Rœntgen n’a aucune action sur l'apparition cle ces éléments. Dans une publication ultérieure, nous nous proposons de revenir sur ces faits avec plus de détails. UN NOUVEL uÔTE DE Lynchia maura Braor, par E. MAssoNNaT. La question de la répartition des Hippoboscides est intéressante au point de vue des hôtes. Si un certain nombre de ces formes nous apparaissent à leur début d’ectoparasitisme, d’autres, au contraire, sont fortement fixées et représentent des formes très adaptées. | Cette étude des Hippoboscides permet également de vérifier s'ilexiste dans ce groupe une tendance à la spécificité. Dans un précédent travail (1), j'ai montré que ce groupe d’ectopara- sites présente des degrés très divers de localisation et que celle-ei varie avec la mobilité de l’insecte, l'aptitude pour le vol pouvant s’apprécier longueur aile au moyen du rapport alaire r — longueur corps (1) E. Massonnat. Contributions à l'étude des Pupipares. Ann. Univ. Lyon, 1909, p. 304. SÉANCE DU 12 MARS 434 Le genre Ornithomyia renferme les espèces à aïles les plus développées, à nervation bien accusée, à rapport alaire » élevé et égal à 1,10 (Q) et 1,22 ($'), et ce sont par conséquent les formes les plus mobiles ; c’est ce genre qui, en Europe, possède également les espèces.qui se rencon- trent sur le plus grand nombre d'hôtes différents. Ainsi Ornithomyia avicularia L. qui est, dans nos régions, la forme de ce genre la mieux douée au point de vue du vol, s'observe sur un très grand nombre d’oi- seaux; pour cette seule espèce, j'ai relevé une vingtaine d’hôtes diffé- rents, et ceux-ci appartiennent aux divers ordres de cette classe : Ra- paces, Passereaux, Colombins et Echassiers. Les Olfersiés dont le rapport alaire r varie chez les femelles de 1,41 à 1,13 sont fréquents sur les Oiseaux aquatiques (Hérons, Martins- pêcheurs); mais ils se rencontrent, en outre, sur quelques Rapaces (Hiboux) et sur les Pigeons. Hippobosca equina L., dont le rapport alaire est plus faible (r—1), offre aussi un nombre d'hôtes beaucoup plus petit : Cheval, Bœuf, Chien, Dromadaire et quelques Rapaces (Sérix noctua, Boie, Milvus regalis Briss.). Mais dans les formes à ailes rudimentaires, la localisation se res- treint à quelques hôtes : Cratærhina pallida OIf. au Martinet et à l’'Hirondelle, Stenopheryx hirundini Leach à l'Hirondelle. Enfin, dans les formes aptères, elle se réduit à un hôte unique : Welophaqus ovinus L. au Mouton. Seul Zynchia maura Bigot ferait exception à la règle des Hippobos- cides ailés, bien que ses ailes soient très développées, que le rapport alaire r soit plus élevé que dans Ornithomyia avicularia L. (1,18 © et 1,22 °), el que la nervation soit aussi accusée. Comme cette dernière espèce, Lynchia maura devrait se rencontrer sur un très grand nombre d'hôtes différents. Cependant, sa présence n’a été relevée jusqu'ici que sur le Pigeon des régions méditerranéennes. Je l’ai signalée dans la région lvonnaise, mais toujours sur le même hôte. Dans ces dernières années, les D' Sergent (1) ont fait une tentative intéressante, celle de fixer ce parasite sur des Canaris ; ils n’ont obtenu aucun résultat, mais cette expérience ne prouve pas que /ynchia maura ne soit pas capable de parasiter d’autres Oiseaux. Ces considérations morphologiques (aptitude au vol, nervation alaire) et éthologiques (diffusion des espèces ailées) m'ont fait émettre l'idée que l’étude d'une collection de ces mouches-parasites recueillies dans la région méditerranéenne, dans les mêmes conditions que celle de M. Côte que j'étudiai à ce moment, révèlerait certainement la présence de Lynchia maura Big. sur d'autres Oiseaux que le Pigeon. (1) D'S EL. et Et. Sergent. Etudes sur les Hématozoaires d'Oiseaux. An. Inst. Pasteur, 1907. 432 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Une récente observation vient appuyer cette opinion. Dernièrement M. Mingaud, conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Nimes, m’envoya un Pupipare qu’il avait recueilli en novembre 1909 sur Strix bubo L., le Grand-Duc. A la détermination, d’après tous les caractères, je reconnus en celui-ei Lynchia maura Bigot. Toutefois, on peut faire l’objection de la rencontre accidentelle de cet insecte : le Rapace venait de se repaître d'un Pigeon et un parasite de ce dernier a pu se fixer momentanément sur lui. Cette objection me paraît peu importante. Dans cette hypothèse, on devrait observer sur les Rapaces, aussi bien des formes à ailes rudimen- taires que des Pupipares bien doués pour le vol, les Rapaces s'attaquant aux Hirondelles et aux Martinets comme aux autres Oiseaux. Comme les Hippoboscides ailés s’enfuient aussitôt que les Rapaces sont tués, la présence sur ces derniers des espèces à ailes rudimentaires devrait y être très fréquente. Or, il n’en est rien; à part un seul cas relatif à Cratærhina pallida Leach, saisi sur Buteo vulgaris L., la Buse ordinaire, je n'ai observé sur les Rapaces que des Hippoboscides à ailes bien développées : Ornithomyia avicularia L. et Hippobosca equina L. C'est donc surtout par le vol que les Hippoboscides ailés se portent sur leurs hôtes, et la présence de Zynchia maura sur Strix bubo n’est certainement pas accidentelle. La rencontre de cette mouche-parasite sur un autre Oiseau que Île Pigeon confirme la manière de voir que j’exprimais antérieurement, et il est à présumer que des observations semblables se feront sur d’autres Oiseaux. Le fait de la dispersion de Lynchia maura Big. est intéressant à noter ; il enlève la seule exception à la règle générale que j'avais mise en relief : la dispersion des parasites est en raison directe de l'importance des organes alaires, et la tendance à la spécificité parallèle à leur régression. L’ENROULEMENT DES CHENILLES »’£pichnopteryx helicinella H. Scu., par C. VANEY el A. CONTE. L'Epichnopteryx helicinella est une Psychide bien connue des z0olo- logistes par les particularités biologiques de son évolution. Son nom rappelle que la larve habite un fourreau enroulé en une hélice à tours plus ou moins disjoints. Cette Psychide est généralement considérée comme une espèce méridionale; M. le D’ Riel l’a signalée à Lyon en assez grande quantité le long de la voie ferrée de Lyon à Marseille. À l'automne, les fourreaux d’£. helicinella abondent sur les pieux en bois qui bordent le talus du P.-L.-M. Cette répartition nous offre un V'IQEN SÉANCE DU 12 MARS 433 nouvel exemple de dissémination d'espèces par suite de l'installation des chemins de fer. Nous nous sommes proposé de rechercher quelle était l’origine de l’enroulement des chenilles de cette espèce. Nous constatons tout d’abord que cet enroulement est essentiellement dorso- ventral, avec seulement une très légère torsion latérale, de telle sorte que les tours de spire sont faiblement déjetés à droite. L'enroulement, s’effectuant presque dans le plan de symétrie de la larve, n’a amené qu’une compression latérale insignifiante et par suite aucune atrophie d'organes. Au mois de septembre, tous les fourreaux recueillis renferment des dépouilles d'insectes adultes, et les carapaces des femelles sont bour- rées de petites larves bien constituées qui vont ainsi hiverner à l’abri des téguments chitineux de la mère et de l’enveloppe soyeuse du four- reau. Nous avons compté jusqu’à trente-cinq larves enfermées dans un même tube. | Chacune de ces larves, après avoir été isolée par dissociation, est par- faitement mobile et possède déjà la torsion caractéristique de l’espèce. Des coupes de l’ensemble des chenilles enfermées dans une même femelle montrent que les larves sont groupées, chacune étant contournée sur elle-même à l'abri d'une mince membrane d’enveloppe. Cet enrou- lement des jeunes chenilles d’Æ£. helicinella ne fait que reproduire un stade d'évolution commun à toutes les larves de Lépidoptères, car, chez ceux-ci, la chenille encore enfermée dans l'œuf est enroulée. Cet enrou- lement est dû à la forme sphérique de l’œuf et à la rigidité du chorion qui obligent la bandelette germinative, lors de son développement, à s'incurver. L’enroulement des chenilles de cette Psychide reproduit donc simplement un stade primitif commun à toutes les larves de Lépi- doptères; il n’est nullement comparable à la torsion abdominale du Bernard-l'Ermite qui est une acquisition secondaire. Mais pourquoi cet enroulement primitif s'est-il maintenu chez l’£’. heli- cinella, alors qu'il disparaît chez les autres Lépidoptères? Chez ceux-ci, en effet, les chenilles, contournées sur elles-mêmes dans l’œuf, une fois écloses, s’allongent et restent rectilignes; pourtant beaucoup gardent encore la faculté de s’enrouler temporairement. L'étude de l'anatomie interne de la larve d’£Z. helicinella, comparée à celle des chenilles de Lépidoptères hivernant dans l’œuf, va nous fournir l'explication de la persistance de cet enroulement embryonnaire. En octobre, au début de l’hivernation, les larves d’Z. helicinella ont leur tube digestif absolument bourré de vitellus. Ces mêmes chenilles, examinées au mois de février, ont leur intestin à peu près vide, mais, par contre, la cavité générale est presque entièrement remplie par d'énormes glandes séricigènes fortement distendues par une grande quantité de matière soyeuse. Celle-ci a été élaborée pendant l’hibernation aux dépens du vitellus accumulé dans l'intestin. Chez les chenilles de Lépi- D Re PTT PAL TRS Lt dl Le Eu RENUE se du 434% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . doptères hivernant dans l'œuf, comme Porthetria dispar Linn., on ne constate rien de semblable. L'hivernation est pour elles une-période de vie latente à la fin de laquelle l’insecte est semblable à ce qu’il était au début. Pendant toute la longue période d'hivernation, les tissus de l’Æ. heb- cinella sont ainsi soumis à une forle pression résultant de la pléthore d'abord du tube digestif, puis des glandes séricigènes; ces organes agissent comme un véritable moule interne qui, par sa rigidité, imprime définitivement aux tissus larvaires l’enroulement embryonnaire qui per- siste et se maintient chez la chenille éclose. En résumé : 1° l'enroulement des chenilles d'Æpichnopteryx heliciz nella n’est pas une acquisition secondaire, elle est la reproduction d'un stade commun à toutes les larves de Lépidoptères ; 2° La persistance de l’enroulement primitif chez celte espèce est la conséquence de la pression exercée sur tous les tissus larvaires pendant la longue période d'hivernation par les substances inertes et compactes (vitellus, soie) accumulées dans le corps. RECHERCHES SUR LE PASSAGE A TRAVERS LES PAROIS POREUSES DE L'ANAEROXYDASE DU LAIT DE VACHE CRU, par J. SARTHOU. Dans une note communiquée à l’Académie des Sciences en janvier dernier, en réponse à une note antérieure de MM. Bordas et Touplain, je me suis surtout attaché à montrer que le dégagement d'O constaté par ces auteurs dans l’action du caséinate de chaux sur H°0* était dû, non au caséinate de chaux, mais aux ferments lactiques ensemencés dans le lait et entraînés dans la précipitation de ce corps. La caséine du lait bouilli ne dégage, en présence de H°0”, que des quantités très faibles d'O, 0 c. c.6, au lieu de 7c.c.5 dégagés par la même quan de caséine provenant du même lait non bouilli. Venons-en à la présence d’un ferment oxydant indirect dans le lait de vache cru. | : Si on sépare par un moyen quelconque, coagulation spontanée, addi: tion d'acide lactique, les éléments solubles du lait des éléments inso- lubles, on constate, après que leur séparation a été effectuée par le filtre de papier, que le lactoserum donne avec la paraphénylène diamine et le gaïacol, en présence de H*0”, des réactions positives très: nettes, preuves de la présence dans ce lactoserum d'une anaeroxydase soluble. De plus, par des lavages de la caséine à l’eau distillée, on lui enlève la propriété de colorer le gaïacol. De l’ensemble de ces deux faits, corro- 5% SÉANCE DU 12 MARS 135 borés par la destruction à 80 . des propriétés oxydantes du lacto- serum et des eaux de lavage, j'avais conclu à la présence dans le lactoserum d'une anaeroxydase soluble. Mais, d’après MM. Bordas et Touplain, le « lactoserum contient toujours de la caséine en suspension qui passe à travers un filtre aussi grossier que le papier à filtrer ». Si l’on filtre sur bougie, le lactoserum ne donne plus trace de na avec le réactif de Stroch, et ils concluent que l'existence de l'enzyme dans le sérum n'est pas démontrée. Les expériences de ces auteurs sont parfaitement exactes, mais je dois infirmer leur conclusion. Il suffit, en effet, d'apporter une modification dans la préparation du lactoserum, pour que l'enzyme passe à travers la bougie et donne très vivement les réaclions caractéristiques. À 250 centimètres cubes de lait cru, on ajoute quelques gouttes d'acide lactique à 4/10, on chauffe à 40°-45 degrés. On agite. Il se précipite de Ja caséine : on filtre au papier le lactoserum obtenu qu’on traite, après filtration, par 30 centimètres cubes de solution de chlorure de calcium à 1/10 et 20 centimèlres cubes de solution de phosphate disodique à 4/10; celte dernière solution étant ajoutée goutte à goutte en remuant constamment. On laisse en contact vingt-quatre heures. Le phosphate de chaux se précipitant éclaircit le lactoserum qu'on passe de nouveau au papier filtre. On obtient un liquide limpide de densité 1,025 à + 15°, à acidité égale à 3 gr. 96 d'acide lactique par litre. Passé à la bougie, par le vide, il donne des réactions fortement positives avec la paraphénylène diamine qu'il colore en violet (véritable teinte d'oxydation) et avec le gaïacol qu’il colore en brun en présence de H°0*. Les nombreux essais faits sur les lactoserums ainsi obtenus (et même dilués) ont tous été positifs. Si on traite le lait cru directement par les en de chlorure de calcium et de phosphate de soude, on obtient un lacloserum actif après filtration au papier, mais inactif après passage à la bougie, quel que soit son degré de dilution. La précipitation de la caséine par l’acide lactique, suivie d’addition de solution de phosphate de soude à 1/10, ou d’une solution physiologique de sel marin, ou du mélange des deux sels, donne un lacloserum actif, qui après filtration à la bougie ne donne plus de réaction positive. Un grand excès d’acide lactique, environ 10 grammes par litre de lac- toserum, atténue considérablement le pouvoir oxydant de ce dernier. Pour être bien assuré que la réaction positive obtenue avec le lacto- serum fillré à la bougie était bien de même nature que celle provoquée par l’enzyme du lait, j’ai examiné l'action de la chaleur sur deux lacto- serums préparés à peu près de la même facon, actifs tous deux avant la filtration, mais dont l’un devient inactif après passage à la bougie. 136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - On a traité 125 centimètres cubes de lait par 15 centimètres cubes de solution de chlorure de calcium à 1/10 et 10 centimètres cubes de solu- tion de phosphate de soude à 1/10, on a laissé reposer vingt-quatre heures, on à passé au filtre, au papier. On a obtenu le lactoserum A dont l’enzyme oxydant ne traverse pas la bougie. On à traité d'autre part 125 centimètres cubes de lait par quelques gouttes d'acide lactique à 1/10, on a porté à 40°, 45 degrés, on a filtré, et au filtratum on a ajouté les mêmes quantités de chlorure de calcium et de phosphate de soude que précédemment. On a laissé reposer vingt-quatre heures, on à passé au filtre au papier puis à la bougie, on a obtenu le lactoserum B dont l’enzyme a traversé la bougie. On porte au B. M. à température croissante les lactoserums À et B: à partir de 48 degrés les liquides louchissent, puis laissent déposer leur caséine coagulée. À 77 degrés les lactoserums A et B perdent la propriété d'oxyder la paraphénylène diamine et le gaïacol en présence de H°0>, preuve de la similitude des deux corps qui dans l’un et l’autre sérums provoquent les réactions oxydantes. Conclusions. — Nous devons conclure de l’ensemble de ces faits que: 4° Il existe dans le lait une anaeroxydase soluble ; 2° Cet enzyme traverse les parois poreuses. LE SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS PAR LA MÉTHODE DE PORGES, par MM. l'Anron et E. ComBe. Porges a décrit une méthode de séro-diagnostie de la syphilis, qui consiste à mettre au contact, à la température ordinaire, le sérum à expérimenter, centrifugé et chauffé une demi-heure à 56 degrés, et une solution fraiche de glycocholate de soude à 1/100, à parties égales. Il se produit un précipité à la partie supérieure du tube dans lequel aété effectué le mélange. Nous avons expérimenté cette réaction sur 33 sérums différents. Sur ‘ ces 33 échantillons, 20 provenaient de sujets syphilitiques à différentes périodes de l'affection. Chez la plupart le diagnostic clinique était net, et, pour quelques-uns, il était douteux. Les 13 autres échantillons pro- venaient de malades atteints d'affections diverses. La réaction a été positive 12 fois sur 20, négative dans 8 cas, et négative FE een dans les 13 cas non syphilitiques. Le précipité apparaît en moyenne au bout de 20 heures. Il ne semble pas y avoir lieu de tenir compte des précipités apparaissant ultérieure- ment. Le précipité se forme àla partie supérieure du tube, tantôt comme SÉANCE DU 12 MARS 437 un nuage léger, le plussouvent au contraire plus dense, rappelant l'aspect d'un coagulum albumineux, plus rarement enfin sous forme de flocons régulièrement répartis dans toute la hauteur du liquide. Des causes d'erreur peuvent provenir du développement de cultures dans le mélange. Il y a donc lieu de toujours vérifier, par l'examen microscopique, la nature du trouble ou du précipité. Nous avons employé, chaque fois, parallèlement, des solutions de glycocholate de soude d'âge différent. Des solutions vieilles de trois semaines à un mois donnent des résultatsidentiques àceux obtenus avec des solutions fraiches. Dans 16 cas, les réactions de Wassermann et de Porges ont été prati- quées parallèlement. Le résultat des deux réaelions fa concordé 12 fois et a été en discordance 4 fois. Dans ces derniers cas la réaction de Wassermann était positive et celle de Porges négative. Nous n'avons jamais constaté de cas où la réaction de Wassermann fut négative et celle de Porges positive. De plus, la réaction de Porges a toujours été négative chez des sujets non syphilitiques (kyste hydatique, ictères, tuberculeux, typhiques, syphilophobes). La réaction est plus fréquente au début ou à la période secondaire de l'infection syphilitique ; elle est rare à la période tertiaire. En résumé, 1l ressort de nos recherches que la réaction de Porges, moins sensible que celle de Wassermann, a sur cette dernière l'avantage d'être beaucoup plus simple et par conséquent beaucoup plus pratique, tout en paraissant aussi spécifique. (Travail du Laboratoire de bactériologie du Vul-de-Gräce.) ANAPHYLAXIE POUR LA SUBSTANCE GRISE CÉRÉBRALE, par P.-F. ARMAND-DELILLE. Bien que mes premiers essais aient été négatifs dans cet ordre de recherches, et que M. Remlinger ait fait connaître, ici même, en 1908, qu'il n’était pas parvenu à produire d'anaphylaxie avec la substance des centres nerveux, il était vraisemblablement possible d’anaphylactiser des animaux, par la substance grise des centres nerveux, au même titre que par toute autre albumine organique. J'ai donc repris des expériences dans cet ordre d'idées, fortement encouragé par une communication orale personnelle de M. Delanoe, que je suis heureux de remercier ici de m'avoir dit être parvenu à produire 438 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la mort anaphylactiqué dans quelques cas, chez le cobaye et le lapin, préparés au moyen du cerveau de canard. En essayant des modes d'expérience variés, je suis arrivé à obtenir des phénomènes typiques d’anaphylaxie chez des lapins, au moyen d'émulsion de cerveau de chien. Voici comment je procède : Après avoir enlevé aseptiquement le cerveau d'un chien saigné à blanc et lavé par la carotide in vivo, je prélève la substance de l'écorce grise, et je la triture aseptiquement dans an mortier et l'émulsionne dans 4 fois son volume d’eau physiologique. Le mélange est laissé quarante-huit heures à la glacière, et, après centrifugation, le liquide surnageant est décanté et injecté sous la peau à des lapins, à la dose de 5 centimètres cubes par animal. Trois semaines après, du 23° au 28° jour, ces lapins reçoivent par voie intraveineuse 5 centimètres cubes du liquide d’une émulsion sembla- blement préparée. Immédiatement après l'injection, l’animal présente de l'angoisse, de la dyspnée avec de la toux, il tombe sur le flanc, avec quelques secousses convulsives, et meurt en un temps qui varie de une à trois minutes. Si on fait varier les doses, soit de l'injection de préparation, soit de l'injection d’épreuve, on obtient encore des phéno- mènes d’anaphylaxie, mais la mort ne se produit pas, ou du moins pas d'une manière constante. Par contre, en employant le même procédé pour le cobaye, même en faisant varier la dose d’épreuve de 1/50° de centimètre cube à 1 centi- mètre cube et plus de l’émulsion de cerveau de chien semblablement préparée, je n’ai pu, en aucun cas, obtenir de phénomènes d'anaphy- laxie nets. : De ces expériences, il me semble qu'on est en droit de tirer un certain nombre de conclusions qui méritent d'être notées. Tout d’abord, elles corroborent les faits que nous avions constatés, en préparant des sérums névro-toxiques pour le chien, à savoir que le lapin ne supporte pas les injections répétées de cerveau de chien (fait que M. Delezenne à signalé dans. son premier mémoire sur les sérums névrotoxiques), tandis que le cobaye les supporte fort bien, ce qui lui permet de fabriquer un sérum névrotoxique. Mais il y a là surtout un fait dont la portée est plus haute au point de vue de la doc- trine de l’anaphylaxie. En employant comme antigène le cerveau de chien, on obtient chez le lapin le phénomène de Théobald Smith (anaphylaxie par une seule injection préparatoire à dose faible) qu’on ne peut obtenir avec le Sérum (on n'obtient, avec cet antigène, que le phénomène d’Arthus); au contraire, chez le cobaye, qui est si sensible au sérum, on n'obtient pas le phénomène de Théobald Smith avec la substance cérébrale. SÉANCE DU 12 mars 439 Par conséquent, on peut dire que, non seulement en faisant varier les doses, mais aussi qu'en faisant varier, soit l’antigène, soit l'espèce réceptrice, on produit ou non les conditions de l’anaphylaxie. (Travail du laboratoire de M. Delezenne à l'Institut Pasteur.) ACTION DES SELS BILIAIRES SUR LA LIPASE PANCRÉATIQUE. (Première note), par EMILE-F. TERROINE. Les travaux de ces dernières années ayant nettement montré que l'action renforcante exercée par la biie sur la lipase pancréatique doit ètre entièrement rapportée aux sels biliaires, il était intéressant d’ana- lyser les conditions et le mode d’action de ces substances. Nous ne possédions en effét sur ce sujet que des données fragmentaires et le plus souvent obtenues en se servant, non de suc, mais d'extraits pan- créatiques (Donath). La technique suivie ici est identique à celle qu’on trouvera décrite dans nos notes antérieures; disons seulement que les sels biliaires employés sont des mélanges de glycocholate et de taurocholate de soude préparés à partir de la bile de bœuf. I. — Action des sels biliaires sur le dédoublement des différents corps gras hydrolysés par le suc pancréatique. On sait que le suc pancréatique exerce son action sur les corps à fonction éther et nous avons montré ailleurs (1) que le nombre des substances sus- ceptibles d’être hvdrolysées est considérable. Il comporte tous les glycérides connus et un grand nombre d’éthers et d’alcools variés. A la température où s'exerce la digestion (40°), ces corps sont les uns solides (tripalmitine, tristéa- rine, etc.), les autres liquides. Parmi ces derniers, les uns sont solubles dans l’eau (acétate de fméthyle, triacitine, etc.), les autres non. Enfin, parmi les corps liquides insolubles, il en est dont les produits de digestion sont entière- ment solubles (tributyrine, éthers d’un grand nombre d'acides gras diba- siques), d’autres dont l’un. de ces produits est insolubie (tricaprinine, trio- léine, etc.). On voit ainsi que la multiplicité des corps hydrolysés par le suc pan- créatique présente, à côté de différences chimiques, les différences d'état physique les plus variées. Or, dans tous les cas, sans aucune exception, (1) Morel et Terroine. C. R. Acad. des Sciences, 19 juillet 1909. AD SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'addition de sels biliaires au suc pancréatique renforce considérablement son pouvoir lipolytique. Deux points sont à noter ici. Tout d’abord le renforcement de l’action lipo- lytique varie suivant l’activité propre du suc seul; c’est ainsi qu'un suc recueilli au début d’une sécrétion provoquée par la secrétine et déjà suffisam- ment actif par lui-même (1), est beaucoup moins activé par les sels biliaires qu'un suc recueilli sur le même animal après une sécrétion continue de 7 à 8 heures et très peu actif par lui-même. Nos recherches confirment sur ce point les faits avancés par Donath (2). En second lieu, l’action du suc seul, laquelle est manifeste sur les huiles, est notablement renforcée par l’addition de sels biliaires; mais l’action observée dans ce second cas dépasse rarement cinq ou six fois la valeur de l’action du suc seul; par contre, l’action du suc seul qui est presque nulle sur un grand nombre d'éthers est considérablement renforcée par addition de sels biliaires, sa valeur peut alors atteindre jusqu’à cinquante fois et parfois plus celle observée dans le cas du suc seul. Les chiffres ci-dessous mettent ces faits en évidence. Quantités dédoublées après 3 h. 20 de digestion à 38 degrés. BUTYRATE D ÉTHYLE HUILE D'OLIVE SUCRES ONE DES AS TG ST 10 p. 100 SUCI-ÉASCISSDILAIT ES 26 — Il. — Sur quoi porte l’action des sels biliaires? Dans toute action catalytique, deux points doivent être considérés : la vitesse de l’action et l’état final. 1° Action sur la vitesse. — Toutes nos expériences montrent que la vitesse de l’action hydrolytique du suc pancréatique est considérable- ment accélérée par l'addition de sels biliaires, ainsi qu'on le verra d’après les expériences ci-dessous (les chiffres représentent des centi- mètres cubes de Na OH N/20). TRIBUTYRINE HUILE D OLIVE 45 m. | 40 m. 90 m. | 240 m.| 1h. |3h.40| 8h. 1.6 6.9 11.8 34,9 16.3 DNA fr 4.0 19.9 43.2 2° Action sur l’état final. — Des expériences de longue durée pour- suivies aseptiquement nous ont montré qu'après un certain temps d'ac- (1) Morel et Terroine. Comptes rendus de la Société de Biologie, vol. LX VII, p. 36. (2) Donath. Hofmeister's Beiträge, vol. X, p. 390. SÉANCE DU 12 MARS AA tion la réaction progresse plus lentement, mais la valeur d'hydrolyse est toujours plus élevée en présence de sels biliaires; les actions se conti- nuent suivant des courbes parallèles ainsi qu'il ressort des chiffres ci-dessous obtenus dans le dédoublement de la triacétine. 30 m. 1h. 30 3h. 40 6h. 50 22h. 72h. 192 h. 360 h. 552 h. 9,26 h. 0.3 0.6 0.9 0.9 1.8 273 3.1 3.4 4.8 1 SUCESEUL. ENT. 02 1.3 DE 4.6 4.6 4.9 5h 5.8 6.2 6.7 8.4 Suc —+- sels bil. L'addition de sels biliaires qui accélère considérablement la vitesse d'hy- drolyse des corps gras par le suc pancréatique semble donc bien modifier également la valeur de l’état final de cette hydrolyse. (Travail du Laboratoire de Physiologie physico-chimique des Hautes-E'iudes.) ACTION DU BLEU DE GIEMSA SUR DES GRANULATIONS HÉPATIQUES ÉLECTIVEMENT COLORABLES (supra vilam) PAR LES SOLUTIONS DILUÉES DE BLEU CRÉSYL BRILLANT. Démonstration, par L. Launoy. J’ai indiqué la présence dans la cellule hépatique du lapin normal de nombreuses granulations (corps lipoïdes) de forme variable et dont les plus volumineuses sont pigmentées. Sur des dissociations fraiches, toutes ces granulations se colorent électivement en bleu parles solutions diluées (1/100090) de bleu crésyl brillant ; dans les mêmes conditions les solutions de sulfate de bleu de Nil au 1/10000 colorent ces formations en vert clair; les solutions au 1/100 les colorent en bleu franc, donc sans métachromasie. Je n’ai pas essayé l’action de ces matières colorantes sur des pièces fixées. On conçoit qu'il est intéressant de disposer d'un procédé permet- tant de suivre sur des pièces fixées l’état de ces granulations dans dif- férentes phases d'activité de la cellule. Cette étude peut être faite il est vrai sur du matériel fixé par un réactif osmié, la périphérie des granulations dont il s’agit réduisant l'acide osmique. Mais une telle méthode ne saurait avoir d’application dans quelques états pathologiques, comme par exemple dans des cas de cel- lules en dégénérescence ou en surcharge graisseuse. Le procédé suivant m'a donné d'excellents résultats : Fixation pen- dant vingt-quatre ouquarante-huit heures dans un grand excès de bichro- Biozoeir. COMPTES RENDUS. — 1910. T, LXVIII. 32 442 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mate de potasse (2,5 p. 100), acétifié (1 p. 100) ; lavage soigneux à l’eau courante pendant vingt-quatre heures; déshydratation, inclusion par les procédés habituels. Coloration des coupes (5 1) pendant vingt-quatre heures par la solution de Giemsa à 10 p. 100, décoloration à fond par l'alcool absolu, toluol, baume. Les préparations que je soumets à l'examen de la Société démontrent la présence dans les cellules hépatiques traitées par ce procédé de gra- nulations d’un vert brillant; elles tranchent sur le na rose ou violacé du protoplasma. La coloration est élective. Ces granulations vertes représentent les mêmes granulalions qui, sur des dissociations fraîches, se colorent inlensivement et DER par les solutions très diluées de bleu crésyl brillant. Ces granulations sont indépendantes des formations mitochondriales. (Laboratoire de M. Delezsenne à l'Institut Pasteur.) VARIATIONS DE LA CONDUCTIBILITÉ ÉLECTRIQUE DU SÉRUM SANGUIN, par JavaL et Boyer. La mesure de la conductibilité électrique par la méthode de Kohl- rausch, d’un usage si courant en physique, est entrée dans ces der- niers temps dans le domaine de la biologie. Elle a été appliquée inei- demment à la pathologie humaine, par Lesage et Dongier, d'une part, Iscovesco, Joltrain et Monier- Vinard, d'autre part. Pour mesurer la conductibilité électrique des liquides de l’organisme, nous nous sommes servis de l'appareil de V. Henri construit par Berlemont. Nous avons fait subir à l'appareil deux modifications de détail. A la boîte de résis- tance, nous avons substitué une résistance liquide de comparaison, consti- tuée par des électrodes identiques à celles qui servent pour le liquide à ‘examiner, plongeant dans une solution d'acide sulfurique à 1 p. 8.000. Cette réseinee étalonnée par le laboratoire central d'électricité a été trouvée de 260 ohms internationaux à la température de 25 degrés. Nous avons allongé les fils qui relient la bobine d'induction, de façon à mettre celle-ci dans une pièce voisine : les fils tendus rectilignement passent à travers une porte percée à cet effet. Nous évitons ainsi le bruit de la bobine et nous réduisons au minimum la self-induction. Avec ces précautions, nous arrivons à avoir une bonne extinction du son, et, à condition que nos électrodes soient toujours bien platinées, nos Rene se font facilement sur le tambour à 1 millimètre près. Nous avons examiné par cette méthode 39 sérums recueillis chez des malades atteints d’affections diverses, mais chez lesquels nous suppo- sions rencontrer une hypertonicité du sérum. SÉANCE DU 12 MARS 443 Nous avons classé ces sérums d’après leur teneur en chlorures ; le tableau suivant donne pour chaque groupe la conductibilité moyenne : CONDUCTIBILITÉ NOMBRE NaCI1 PAR LITRE moyenne de A 95 DEGRÉS SÉRUMS EXAMINÉS Entre 5 gr. » et 5 gr. 50. 129 10° q Entre 5 gr. 50 et 6 gr. ». 139 10° 14 Entre 6 gr. » eti6 gr. 50. 145 10° 12 Entre 6 gr. 50 et 7 gr: ,». 149 10° 4 Entre Ter. » et 8 gr. ». 158 10° 2 Le sérum le moins chloruré de nos 39 cas (5 gr. 03 par litre) avait la conductibilité la plus faible de nos expériences, soit 420 10°. Le sérum le plus chloruré (7 gr. 63 par litre) avait la conductibilité la plus forte, soit 16910. . On admet, en général, que la conductibilité du sérum sanguin, bien exempt de globules, est très fixe. Nos expériences montrent que, dans Jés cas pathologiques, et en nous mettant, il est vrai, dans les conditions où nous avions des chances de rencontrer les plus grandes variations, nous avons pu enregistrer des écarts allant de 120 10° à 169 40°- Comme point de comparaison, nous indiquerons les conductibilités de solu- tions pures de chlorure de sodium dans l’eau distillée, chiffres obtenus en nous metlant dans les mêmes conditions que pour le sérum sanguin. NaCI 5 p. 4000. . . . . K — 106 10° NACMEAD MIO) MOMENT ER AD" NaCl 7 p. 1000. ... . . «KR — 153 10° Il ressort de notre lableau que la conductibilité des sérums progresse assez régulièrement en même temps que leur richesse en chlorures, mais cette progression semble un peu moins rapide que pour des solutions pures de chlorure de sodium dans l’eau distillée. La petite discordance que nous notons peut tenir à des causes diverses : présence d’une quanlité variable d'albumine dans les sérums, variation des électrolytes non chlorés, différence d’ionisation du NaCl suivant la concentration. En tout cas, la comparaison entre les chiffres obtenus avec les sérums et ceux des solulions pures de NaCL corres- pondantes montre la part absolument prépondérante qui revient au NaCI dans la conductibilité totale du sérum sanguin. La part du NaCl est aussi grande dans la conductibilité des autres liquides de l’organisme : pour 9 liquides céphalo-rachidiens examinés, nous avons trouvé des conductibilités comprises entre 160 10 et185 10, ZAA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et on sait que le liquide céphalo-rachidien est toujours plus chloruré que le sérum, de 1 gramme à 1 gr..50 en moyenne. Les points cryoscopiques de nos sérums examinés étaient très variables: c'est que sur nos 39 malades beaucoup étaient des azoté- miques et l'excès de leur concentration moléculaire était attribuable en grande partie à un excès d'urée. Ce qui fait l'intérêt de l’examen de la résistance dans ces cas, c’est que l’urée est sans influence sur la conductibilité. Il est facile de vérifier qu'une solution de NaCI ne change pas de conductibilité si on lui ajoute de l'urée en toute proportion où cette urée peut exister dans les liquides de l'organisme, soit 5 à 6 grammes par litre. . L'étude des variations de la conductibilité des liquides de l'organisme est un complément naturel à l'étude des variations du A. Ces deux méthodes combinées fournissent un moyen de distinguer dans les hyperconcentrations du sérum celles qui sont dues à une augmentation de sels et celles qui reconnaissent pour cause un excès de molécules organiques. L'étude de la conductibilité dans les cas pathologiques montre qu'il n'y a pas plus isoconductibilité du sérum d’un malade à l’autre quil n'y a isoconductibilité d'un liquide à l’autre chez le même malade. Les augmentations de la conductibilité électrique du sérum sanguin sont le témoin de la chlorurémie. (Travail du laboratoire de l'hôpital de Rothschild.) LE MÉCANISME DE LA TRANSFORMATION DE L'ATOXYL EN TRYPANOTOXYL (Première note), par C. Levapiri et J. Mc INtosu. Levaditi et Yamanouchi (1) et Levaditi (2) ont montré que les émul- sions de certains organes du lapin, en particulier du foie, transforment in vitro l'atoxyl en une substance douée de propriétés trypanocides, le trypanotoxyl. Ayant repris l'étude de cette question, nous avons établi les faits suivants : 1° La transformation de l’atoxyl en trypanotoxyl peut êlre réalisée non seulement par les débris cellulaires et les principes solubles contenus dans (1) Levaditi et Yamanouchi. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1909, vol. LXV, p. 23. (2) Levaditi. Annales de l'Institut Pasteur, août 1909, p. 604. SÉANCE DU 12 MARS 445 les émulsions d'organes préparées « in vitro », mais aussi par les cellules d'un tissu n'ayant subi aucune trituration Draalabie On saigne un lapin à blanc, on faitla ligature de la veine sus-hépatique eton injecte par une branche de la veine mésentérique 10 à 15 centimètres cubes d’une solution d’atoxyl à 10 p. 100. L'animal est placé pendant trois heures à 37 degrés, puis on découpe des fragments du foie qui servent à la préparation rapide d’un extrait dont on apprécie le pouvoir trypanocide. A la dose de 15 gouttes pour une goutte de sang de souris trypanosomiée (Nagana), cet extrait immobilise les trypanosomes au bout de 10 minutes. L’extrait préparé avec un foie témoin, n'ayant pas recu d'atoxyl, se montre dépourvu d'activité. La même expérience fournit des résultats analogues si, au lieu du foie, on emploie le rein (injection de la solution d’atoxyl par la veine rénale). Il est nécessaire, pour obtenir une quantité appréciable de trypano- .toxyl, d’injecter l’atoxyl dans le système vasculaire d’un organe donné; en effet, si la solution d'arsanilat est introduite dans la circulation géné- rale, et l'animal est sacrifié deux à trois heures après, il est impossible de déceler des principes trypanocides dans les tissus (foie, rein, poumon). Cela tient à ce que le trypanotoxyl est formé en trop petite quantité et qu'il est rapidement fixé par les tissus ou éliminé. Ajoutons que la substance trypanocide peut être retrouvée dans les veines de l’organe injecté, et qu'elle filtre facilement à travers les sacs en collodion (sous pression). 2° Yamanouchi (1) a soutenu récemment que la transformation de l’atox yl en trypanotoxyl n'est pas déterminée parles organes eux-mêmes mais par les globules rouges réduits contenus dans les émulsions dont on se sert. Nos recherches montrent que cette facon de voir est en complet désaccord avec les faits. a) Un lapin est saigné à blanc et son foie sert à préparer une émulsion (broyage avec 60 centimètres cubes d’eau salée). On laisse simplement déposer une partie de cette émulsion (a); une autre partie est centrifugée de facon que le liquide surnageant ne renferme que 2-3 globules rouges par champ (6) ; une troisième partie est tout d’abord centrifugée, puis filtrée sous pression à travers un sac en collodion (c); # centimètres cubes d’a, b et c sont mélangés à 4 centi- mètres cubes d’une solution d'atoxyl à 4 p. 100 (dans de l’eau salée) et main- tenus trois heures à 37 degrés. Les trois mélanges se montrent fortement trypa- nocides (a et b en solution au centième). Il n’y à pas de différences frappantes entre l’action transformatrice de l’é- mulsion a qui contient beaucoup d’hématies et celle qui n’en contient que des traces (b). D'ailleurs, si on ajoute des globules rouges de lapin à l'émulsion d (1 centimètre cube pour 4 centimètres cubes), on constate que la force trypanocide du mélange riche en hématies est plus faible que celle de cette émulsion b. b) Après avoir saigné un lapin à blanc, on injecte par la veine mésenté- rique une grande quantité d’eau salée, de façon à débarrasser aussi complète- - (1) Yamanouchi, C. R. de la Société de Biologie, 1910, vol, LXVIIT, p. 120. SR EE RE SET se ES nl ne AA) 426 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment que possible le foie de globules rouges. L’organe, devenu presque blanc, est trituré dans un mortier et suspendu dans de l’eau salée, puis centrifugé jusqu’à ce que dans le liquide surnageant on ne trouve plus une seule hématie. # centimètres cubes de ce liquide sont mélangés à 4 centimètres cubes d’une solution d'atoxyl à 4 p. 100; 4 centimètres cubes sont additionnés de 1 centi- mètre cube d'hématies de lapin, puis mélangés à 4 centimètres cubes sol. d’atoxyl. Après trois heures de séjour à 37 degrés, on apprécie le pouvoir trypanocide : D MINUTES 10 MINUTES 30 MINUTES SOLUTIONS FOIE FOIE LOI FOIE FOIE FOIE sans glob. > sans olob. + glob. sans glob. + glob. Pur. Immob. p. c.| Mobiles. Immob. TZmmob. Immobiles. | Immobiles. |, 1/5° Mob. lente. | Très mob. Immob. Immob. Immobiles. | Inwnobiles. 1/10 Très mob. Immob. Im. part. | Zmmobiles. | Immobiles. 1/20 Immob. p. c.| Ass. mob. | Zmmobiles. | Immobiles. 1/50° Ù Très mob. Très mob. | Zmnmobiles. | Immobiles. 4/100° » Tnmobiles. Immobiles. Contrôle. ) » Très mob. | Très mob. Ces expériences montrent : 1° que les cellules hépatiques et leurs dérivés, débarrassés de globules rouges, transforment l’atoxyl en trypo- notoæyl; 2° que la présence des hématies , au lieu de favoriser cette trans- formation, la diminue légèrement. Cela tient à ce que ces hématies, comme l'a montré Levaditi, fixent le trypanotoxyl. D'ailleurs, si l'on filtre à travers un sac en collodion, sous pression, l'extrait hépatique dépourvu de globules rouges, on constate que le liquide filtré transforme l'arsanilat en son dérivé trypanocide. Ajoutons que le dosage du pouvoir trypanocide du foie lavé et du même organe riche en sang ne révèle pas des différences frappantes. (Travail du Laboratoire de M. Levaditi, à l'Institut Pasteur.) À PROPOS DE L'APPARITION TARDIVE DES RÉACTIONS BIOLOGIQUES PROYOQUÉES PAR LES KYSTES HYDATIQUES, par M. WEINBERG. . Tout récemment, MM. Chauffard et Vincent (1) ont publié un cas très intéressant d'échinococcose où les réactions biologiques furent négatives. avant l'opération. (1) A. Chauffard et Ci. Vincent. De l'apparition tardive des réactions biolo- giques provoquées par les kystes hydatiques. Gaz. des hôp., 1°" mars 1940, p. 343. SÉANCE DU 12 MARS A4%T L'étude de ce cas à permis à ces savants de montrer qu'une ponc- tion exploratrice et une vomique hydatique peuvent provoquer une éosi- nopbilie et amener la formation, dans le sérum du malade, d'anticorps spécifiques. La publicalion du travail de MM. Chauffard et Vincent nous incite à résumer ici une observation datant déjà de plusieurs mois et qui appuie l'hypothèse que nous avons faite sur la cause de l’apparition d’anticorps échinococciques chez les malades opérés de kyste hydatique qui ne don- naient pas de réaction de fixation avant l'opération. La première observation de kyste hydatique avec une séro-réaction négative se rapporte à un malade du service de M. Chauffard. Le sérum de ce malade s'est montré riche en anticorps hydatiques trois semaines après l'opération. _ Ayant envisagé les hypothèses qu'on pourrait émettre sur la cause de l'apparition tardive des anticorps échinococciques dans ce cas, nous avons penché plutôt à expliquer ce phénomène par la réac- tion de l’organisme à l'absorption de liquide hydatique pendant l'opé- ration (1). Depuis, nous avons observé deux nouveaux cas d’échinococcose avec séro-réaclion négative. Une de ces malades nous a été adressée [le 6 mai 1909) par notre ami le D' Lenglet, alors assistant de M. Brocq. Il s'agissait d’une femme de vingt-quatre ans ayant un très gros kyste hydatique du foie. On ne trouvait pas chez elle d'éosinophilie (2 éosi- nophiles pour 75 polyn., 11 monon., 12 lymphocytes). Son sérum ne renfermait pas d'anticorps hydatiques. Cette malade refusa l'intervention chirurgicale et supplia son médecin de la soulager par une ponction. La ponction faite au trocart amena 2 litres de liquide. La malade a présenté le lendemain, au niveau de la ponction, une poche sous-cutanée de liquide hydatique, du volume du poing. Ce liquide s’est résorbé très rapidement. Nous avons revu la malade trois semaines après l'opération. À ce moment, son sérum donnait une réaction de fixation très nette. Il est évident que cette observation, comme celle publiée par MM. Chauffard et Vincent, vaut une expérience de laboratoire et montre que l’absence d'anticorps spécifiques dans le sérum de certains porteurs de kyste hydatique signifie dans la plupart des cas, si ce n'est pas dans tous, que le liquide hydatique n'a pas traversé la paroi du kyste en quantité suffisante pour donner lieu à la formation d'an- ticorps. Une nouvelle observation vient confirmer cette facon de voir. Tout dernièrement, nous avons observé dans le service de M. Delbet un troi: (1) M. Weinberg. Séro-diagnostic de l’échinococcose. Annales de l'Institut Pasteur, t. XXIIT, juin 1909, p. 491. 438 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sième cas d'échinococcose avec séro-réaction négative. Nous n'avons trouvé des anticorps hydatiques dans le sérum de cette malade que quinze jours après son opération. - SUR LE MÉCANISME DE LA GLYCOSURIE PHLORIZIQUE, par R. LÉPINE. Comme conclusion d’un mémoire récent, M. Erlandsen exprime l’idée qu'une augmentation temporaire de l'aptitude du rein à excréter le sucre est la cause essentielle de la glycosurie phlorizique, et il ajoute que la proportion de sucre ne diminuant pas dans le sang artériel, il doit nécessairement se produire une hyperglycogénie compensatrice (dans le foie), déjà démontrée, dit-il, par le professeur Bang. La phlorizine n'a pas d'autre action (1). Le travail de M. Erlandcen paraissant très consciencieux, et ses expériences ayant élé faites dans le laboratoire du professeur Bang, dont la compétence est bien connue, il me paraît nécessaire de remettre la question au point, et il me suffira pour cela de résumer brièvement les faits exposés dans mon livre sur le diabète (Paris, 1909, p. 272-283). Après avoir montré que la phlorizine n’augmente l’excrétion ni des matières colorantes ni du chlorure de sodium, j'ai particulièrement insisté sur le fait, maintes fois constaté (2) et absolument incontestable, que, chez l'animal phloriziné, on peut souvent trouver de la manière la plus nette le sang de la veine rénale plus sucré que le sang artériel. L'excès de sucre dans la veine provient, ainsi que nous l'avons prouvé, du dégagement de glycose dans les capillaires du rein, aux dépens de sucre virtuel du sang (Lépine et Boulud). La phlorizine favorise ce dégagement. Telle est la cause prochaine de la glycosurie phlorizique. Ce processus n’est pas limité aux capillaires du rein : chez l'animal phloriziné et à jeun, on constate facilement que le sang de la carotide est plus sucré que celui du ventricule droit (Lépine et Boulud). Biedl et Kolisch ont, de leur côté, signalé une augmentalion de sucre dans le sang des veines sus-hépatiques, ce qui s’accorderait avec le fait noté par le professeur Bang (3). (1) Erlandsen. Biochem. Zeitschrift, 1910, tome XXiII, p. 360. (2) Par Levene, par Biedl et Kolisch, et par Lépine et Boulud dans un très grand nombre d'expériences. (3) Le dégagement de sucre dans les capillaires de la petite circulation et la production de sucre dans le foie expliquent l’hyperglycémie transitoire notée parfois dans le sang artériel chez l'animal phloriziné dont le pédicule rénal a été lié des deux côtés ou dont les reins ont été extirpés. SÉANCE DU 12 MARS 149 Mais il importe de savoir que cette augmentalion ne peut être bien considérable, car il n’est pas très rare dans l’intoxication phlorizique de trouver le sang de la veine rénale plus sucré que celui des veines sus- hépatiques (Lépine et Boulud). Ce fait, constaté plusieurs fois avec cer- titude, est d'autant plus important que, dans les conditions où il était recueilli, le sang des veines sus-hépatiques était anormalement sucré (à cause de l’asphyxie produite par l'ouverture du thorax). En tout cas, la produclion de sucre par le foie n’est nullement néces- saire à la glycosurie phlorizique. J'en ai donné la preuve absolue en montrant que la section de la moelle cervicale ne l'empêche, ni même ne la diminue, tandis que, comme on sait par les expériences de MM. Chauveau et Kauffmann, elle empêche complètement la glycosurie pancréatique. Si les faits que je viens de rappeler suffisent à montrer que les conclu- sions de M. Erlandsen sont erronées, ils laissent encore, je l'avoue, dans l'obscurité bien des points du mécanisme intime de la glycosurie phlorizique. Je m'’efforce actuellement d'y apporter quelque lumière (4). DISTRIBUTION DES SPIROCHÈTES DANS L'ORGANISME DE LA SANGSUE (Troisième note), par LÉON KaRwaACk1 et CASIMIR SZOKALSKI. Quatre sangsues mortes pendant des expériences d'ingestion de spirochètes nous ont donné l’occasion d'étudier la TéRAREMION des para- sites dans leur organisme. Chez l’homme et chez les animaux réceptifs au virus de la fièvre récurrente les spirochètes envahissent presque exclusivementle système vasculaire. Exceptionnellement, on en trouve dans le foie et la rate à l’intérieur des cellules de Kupffer, et dans des leucocytes. On peut quel- quefois trouver des spirochètes disséminés dans les interstices du tissu conjonctif rénal. Chez les insectes, les spirochètes se localisent surtout dans les organes. L'adaptation à ce mode de parasilisme peut créer chez les spirochètes des changements de forme considérables (formes en bäton- nets, formes en grains chromatiques, chez l'Ornithodorus moubata, décrites par Leishmann et Balfour, formes spirillaires très courtes trouvées par Mackie dans l'ovaire de la poa). (4) On trouvera dans mon ouvrage précédemment cité toutes les a \u. : L £ bibliographiques des travaux auxquels j’ai fait allusion. # 5 HENC ê Er 450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les sangsues ont été fixées et traitées d’après la première méthode de Levaditi. ii Ce qui frappe au premier abord sur les coupes, c'est la pauvreté rela- tive du tube digestif en spirochètes en comparaison avec le reste du corps. Les spirochètes dans la plupart des cas ont quitté l'intestin etse sont localisés dans le mésenchyme. Des amas de parasites se rencon- trent surtout dans le tissu conjonctif tout autour de l'intestin. Les glandes séminales, les ovaires, les néphridies sont entourés d’une zone compacte de spirochètes. On observe plus rarement la pénétration des spirochètes dans l'intérieur des glandes et toujours en nombre très pelit ; on les rencontre assez souvent dans le tissu conjonctif des muscles. Par contre, nous ne les avons jamais vus dans le système vas- culaire de la sangsue, ni dans la peau. Les spirochètes contenus dans le mucus éliminé par la peau doivent probablement leur origine à l’excrétion. Il y a certaines différences de forme entre les spirochètes du tube digestif et ceux du tissu conjonclif. Ceux-ci sont sont minces, très souvent fragmentés, ceux-là sont plus courts et plus gros. Certains individus possèdent des contours doubles (division longitudinale ?). Chez beaucoup de parasites les ondulations sont à peine marquées. Conclusions. — Chez la sangsue nourrie avec du sang à spirochètes, les parasiles passent à travers les parois intestinales et vont se loca- liser dans le mésenchyme autour des organes. Plus rarement les spirochètes pénètrent dans l’intérieur des glandes. Il est fort probable que les spirochètes se multiplient très activement dans l’intérieur des lissus de la sangsue. (Travail du laboratoire bactériologique de la clinique thérapeutique de l'Université de Varsovie.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES CONDITIONS DE LA FORMATION DE L'ANTITHROMBINE PAR LE FOIE, par M. Doxon. I. — Pour déterminer la formation dans le foie de l’antithrombine (découverte par Delezenne), sous l'influence de la peptone, j'emploie le procédé suivant : j'isole le foie d’un premier chien sacrifié par la saignée et la section du bulbe, je dérive dans la veine porte du foie isolé le sang carotidien d’un second chien et j'injecte la peptone dans le tube qui fait communiquer la carotide à la veine porte. SÉANCE DU 12 MARS 451 Expérience. — Un chien de 7 kilogrammes est sacrifié par la saignée et la section du bulbe. Pendant que le cœur bat encore, on isole le foie, on place des canules, l’une dans la veine porte, l’autre dans la veine cave inférieure au-dessus du foie. On relie ensuite immédiatement la veine porte à la carotide d’un autre chien. On recueille deux échantillons de sang en aval du foie; puis on injecte dans le tube qui relie la carotide à la veine porte environ 4 gramme de peptone Witte en solution dans 15 centimètres cubes d’eau. ; On recueille ensuite une série d'échantillons de sang en aval du foie, de 15 centimètres cubes environ chacun, en ayant soin, entre chaque prise, de comprimer le tube d'écoulement pendant quelques secondes. Les deux échantillons recueillis avant l'injection ont coagulé : le premier en quatre minutes, le second en trois minutes. L'échantillon recueilli pendant l'injection à coagulé en trois minutes. Le premier échantillon recueilli après l'injection a coagulé en vingt minutes, le deuxième seulement après quarante-huit heures; les sept derniers se sont pris en masse seulement quatre jours après l'injection. Dès le second jour cependant, le sang contenait quelques petits caillots mous qui s’accumulaient au fond des tubes. J'ai additionné un des échantillons d’un volume de sang normal; le mélange est resté liquide et a présenté les mêmes particularités que les autres échantil- ions prélevés après l’action de la peptone. Au moment où l'expérience a été interrompue, j'ai prélevé du sang direc- tement dans le tube qui faisait communiquer la carotide à la veine porte; ce sang a coagulé en deux minutes. Il n’y avait à ce moment aucun caillot dans le tube de communication. IT. — J'ai pu obtenir avec la peptone la formation d’antithrombine six heures et même seize heures après la mort du chien. Le foie était lavé, immédiatement après la saignée et la section du bulbe, avec plusieurs litres de solution de chlorure de sodium à 9 p. 1000 portée à 40 degrés, puis abandonné à la tempéralure du laboratoire. III. — J'ai constaté dans quelques expériences que le sang qui s'écoule après son passage à travers le foie lavé donne un caillot mou ou ne coagule complètement qu'avec de très longs retards — même en l'absence de toute injection de peptone. L’incoaguilabilité constatée dans ces conditions ne parait pas devoir être rapportée au liquide de lavage retenu par le foie; le sang additionné d’une solution de chlorure de sodium à 9 p. 1000 (un volume de sang pour un volume de solution) coagule plus vite que le sang normal. Il semble donc que, dans certaines circonstances, le foie sécrète de l'antithrombine, en dehors des influences connues dans les laboratoires pour provoquer le phénomène. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) 452 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DE LA BILE, EN INJECTION MÉSARAÏQUE, SUR LE FOIE, par M. Doyon, J. Mawas et A. PoLricaRp. I. — La bile (de bœuf) injectée chez le chien dans une mésaraïque à la dose de 1 à 3 centimètres cubes par kilogramme d'animal détermine l’incoagulabilité du sang et la mort rapide, en quelques heures. À ces doses, la bile injectée dans une veine de la circulation générale ne pro- voque pas la mort et n’exerce aucune action sur la coagulabilité du sang. II. — Le problème que nous nous sommes posé est le suivant : la toxicité plus grande de la bile injectée par la voie mésaraïque s’explique- t-elle par l’action cytolytique du liquide injecté sur la cellule hépatique? Nous n’avons pas observé de lésions cellulaires autres qu'une légère vacuolisation qui d’ailleurs n'est pas constante. Par contre, il se produit toujours une congestion énorme du foie. Cette congestion peut être telle que par places les travées sont complètement disjointes; les cellules nagent, isolées, dans un véritable lac sanguin. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) L'ÉTUDE BIOLOGIQUE D'UN CAS DE LADRERIE CHEZ L'HOMME, par ALBERT ROBIN et NoEL FIESSINGER. Les études biologiques ont éclairé certains points obscurs dans l’évo- lution clinique de l’intoxication hydatique. MM. Chauffard, Boidin et Laroche ont récemment démontré la toxicité anaphylactisante du liquide de kyste hydatique. Cette toxicité tient sous sa dépendance l’éosinophilie locale et générale et la réaction de Weinberg. D'après MM. Chauffard et Boidin l’éosinophilie locale constituerait une barrière antiloxique entre le kyste et l'organisme, barrière plus ou moins parfaite et néanmoins très importante. Si le kyste se rompt et que le liquide déborde cette barrière de protection, la résorption toxique se ferait en masse et des accidents d’anaphylaxie apparaîtraient. Si nous avons tenu à rapporter ces recherches entreprises au sujet du kyste hydatique, c’est pour les comparer plus facilement avec les consta- tations faites par nous dans un cas de ladrerie. Notre malade âgé de vingt-cinq ans, Italien d'origine, ancien porteur d'un ténia dont la nature reste inconnue, présentait de nombreuses petites tumeurs, de la SÉANCE DU 12 MARS 453 grosseur et de la forme d’un gros haricot, en plusieurs régions, dans le tissu sous-aponévrotique et dans le tissu cellulaire sous-cutané. Il s'agissait de cysticercus cellulosæ de tænia solium, comme permet de l’affirmer la tête du cysticercus avec ses crochets. Depuis que nous suivons ce malade le D' Michaux lui a enlevé huit kystes sous-aponévro- tiques. Le liquide de ces kystes se montre doué d’une toxicité intense: Il ana- phylactise le cobaye. Huit à dix jours après une injection intrapéritonéale d'un demi-centimètre cube du liquide du kyste, une nouvelle injection intra-péritonéale moins abondante d’un quart de centimètre cube a suffi pour faire apparaître des phénomènes convulsifs suivis de mort à la troisième et quatrième heures. Cette toxicité fut appréciée aussi par intradermo-réaction. Une intra- dermo-réaction pratiquée avec une goutte de liquide kystique fut pra- tiquée sur le malade et sur quatre témoins. Chez le malade, une heure après l'intradermo-réaction était apparu un très large placard congestif, induré, qui augmentait dans les deux heures suivantes et évoluait ensuile progressivement vers une résolution complète à la vingt-quatrième heure. Sur les quatre témoins, deux présentèrent des réactions sem- blables. Il ne semble donc pas y avoir la spécificité réactionnelle dans ces réactions toxiques. De même que pour le kyste hydatique, cette toxicité avait entrainé une réaction avoisinante périkystique à éosinophiles. Dans le tissu fibreux de ces parois, les éosinophiles sont nombreux avec tous les caractères sur lesquels Boïdin et N. Fiessinger ont insisté : tantôt mono- nucléaires à petits noyaux non pycnotiques, tantôt à noyaux en bissac, tantôt polynucléaires. Celte barrière d’évsinophiles constitue probable- ment une réaction défensive. Mais cette réaction est propre aux pro- cessus toxiques à lente évolution. R L’inoculation à l’homme ou à l'animal du liquide des kystes de notre malade n’a jamais fait apparaître, ni in situ, ni à distance, la moindre poussée éosinophilique dans les quarante-huit premières heures. Peut- être faut-il pour obtenir cette réaction réaliser une intoxication plus prolongée ou plus intense. Ajoutons à ces constatations l’absence d’éosinophilie sanguine; la formule hématologique est normale. Les examens ont été pratiqués à de nombreuses reprises, avant et après l'ablation des kystes, sans modifi- cation des résultats. La réaction de fixation du complément pratiquée très obligeamment par M. Weinberg sur du liquide hydatique, de l'extrait de ténia inerme, du liquide de cysticerque de mouton et sur du liquide des kystes du malade est reslée négative. On peut donc joindre ce fait au cas rapporté récemment par MM. Chauffard et Vincent : kyste hydatique dont l'éosinophilie sanguine 454 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et la réaction de Weinberg ne se montrèrent qu'après une ponction exploratrice. Avant la ponction, ce porteur de kyste ne présentait aucune réaction à distance, comme notre malade. Avec Chauffard et Vincent, il faut considérer ces faits comme des cas rares où la toxicité « reste locale »; la barrière d’éosinophilie locale constituerait une barrière parfaite au point d'empêcher toute exsudation toxique et, pos là, toute production d'anticorps dans l’organisme. : (Clinique thérapeutique de l'hpital Beaujon.) LES MODIFICATIONS ET ALTÉRATIONS DU CHONDRIOME CHEZ LES MAMMIFÈRES, par NoEL FiessiNGer et Louis LYoN-CAEx. Lorsque l’on utilise, pour la fixation et la coloration du foie, la technique de CL. Regaud, il est facile d'étudier la structure du système mitochondrial. Ce système se présente à nous sous des aspects très variables, sur des coupes différentes, ou même sur la même coupe. Des cellules voisines ne possèdent pas les mêmes formations intérieures. Telle cellule contient les granulations régulièrement arrondies et sou- vent très rapprochées qui constituent les granulas d’Altmann ou mito- chondries de Benda ou encore plasmosomes d’Arnold ; telle aulre cellule, au contraire, est bourrée de très fins bacilles en courtes chai- neltes disposées tangentiellement au noyau, ce sont les chondriocontes; lelle autre, enfin, contient parmi ces coccobaciiles des filaments plus allongés légèrement contournés, dont l'extrémité est toujours arrondie. Ces différentes formations peuvent se voir sur la cellule hépatique des mammifères; le plus souvent, à l’état normal, les chondriocontes (en forme de coccobacilles) prédominent. Ces différents aspects ont été étudiés par Policard ; Ho Rathery et Schæœffer ont eu l'attention attirée surtout vers la formation granuleuse. Nous avons essayé de fixer les parentés des différents aspects du chondriome en nous aidant à la fois de la physiologie et de la patho- logie. A lélat physiologique normal, les milochondries présentent des variations. Arnold admet que le plasmosome est le siège de la surcharge glycogénique ; nous pensons, au contraire, que le glycogène s’accumule cotre les mailles de l'hyaloplasma et entre les mitochondries. Les foies de cobayes, fortement chargés de glycogène, après une alimentation copieuse et riche en hydrale de carbone, présentent très nettement des chondriomes bacilliformes répartis sur les travées spongioplasmiques, tandis que le glycogène s’amasse dans les espaces limités par ces tra- SÉANCE DU 12 MARS 455 vées. Il nous semble, par contre, que la graisse osmio-réductrice appa- raisse à l’intérieur de la cellule en se fixant sur les granulas qui se transforment progressivement tout d'abord en vacuole dont les bords - sont encore sidérophiles pour devenir plus tard la vésicule graisseuse. La surcharge graisseuse paraît ne se développer qu'à la faveur d’une modification granuleuse du chondriosome. Ce n’esl cependant pas là une règle générale. Nous ayons cherché sur le chien et le lapin, chez lesquels on provo- quait une hypersécrétion biliaire par injection intraveineuse d’hémo- globine ramenée à l’isotonie, si l’hyperfonctionnement cellulaire s’ac- compagnait d’une modification des chondriosomes. Ceux-ci nous ont paru rarement de forme bactérienne; ils prennent le plus souvent la forme arrondie et tendent par endroits à se condenser au voisinage du canalicule biliaire. Les éléments arrondis proviennent d’une transfor- malion progressive des éléments bacilliformes, et on peut retrouver tous les intermédiaires entre ces deux constitutions. De celte étude, il résulte donc que, dans la sécrétion artificielle, on observe la transfor- mation du chondriome en grains; ces grains sont probablement, pour une partie du moins, des grains de ségrégation. A l'état pathologique, il se produit encore des modifications des chon- driosomes (Policard). Chez les lapins, cobayes et chiens intoxiqués, nous avons assisté à la transformalion des chondriosomes bacilliformes ‘en grains arrondis, transformation qui se produit d’une façon progres- sive par rétraction des extrémités de l'élément. Ainsi l'aspect granuleux, si souyent observé à la suite d’une autolyse légère, peut correspondre à une altération pathologique. Sur ce point, nos constatations sont d'accord avec celles de Policard. Si l’intoxication se prolonge, les gra- nulations se rapprochent, se condensent en une homogénéisation com- plète ou disparaissent en se fondant dans la masse cytoplasmique (Mayer, Rathery et Schœæffer). Quoi qu’il en soit, nous voyons que la morphologie des cellules hépa.- tiques des mammifères reproduit ce que l’un de nous a signalé au sujet des cellules hépatiques des batraciens {1). Au début, l’altération pathologique présente une analogie complète avec la modification phy- siologique. Il semble que l’intoxication provoque de la part de la cellule une réaction passagère qui reproduit certains stades physiologiques. Mais l'aspect normal du chondriosome au repos et en dehors de toute altération nous semble, de même qu'à Policard, résider dans l'aspect du chondriosoine bacilliforme. (Travail du laboratoire du professeur Albert Robin à l'hôpital Beaujon et du professeur Bouchard à la Faculté.) (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 13 mars 1909. 456 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LA FORMATION ET LA GERMINATION DES SPORES pu Bacillus thermophilus Jivoini Nov. SPEC., par PIERRE GEORGEvITCH. I. — Formation des spores du bacille. — Le Bacillus thermophilus Jivoini vègète dans l'eau chaude de la station balnéaire de Vragna (Sud- Est de la Serbie, température 50 degrés et demi) et forme des spores relativement grosses. C'est pourquoi leur étude est facile et d’un intérêt spécial. Les bacilles mesurent 5 à 7 1/2 u sur 2 uw. Leurs spores ont 3 u de long et 1 1/2 w d'épaisseur. Nous avons observé, après cinq heures de culture à 44 degrés, le début de la for- mation de ces spores. Auparavant, dans le protoplasma du bacille, un certain nombre de grains apparaissent, qui se colorent plus intensive- ment que le protoplasma (fig. 1). Près d'un pôle, exactement à la jonction des parois transversales arrondies avec les parois latérales, on apercoit deux grains plus gros, lesquels se forment sur le côté interne de la membrane des cellules. Elles ont une forme de cône dont les sommets sont dirigés vers le milieu de la cellule. Par apposition de chromatine, les cônes s'agrandissent jusqu’à leur jonction (fig. 2). Une nouvelle paroi transversale est ainsi formée; elle sépare un segment de l'autre partie de la cellule (fig. 3). A l’extrémité de ce diaphragme ou plutôt de ces cônes, l'accroissement de la masse chromatique se continue dans la direction du pôle. De cetle facon la masse chroma- tique tapisse toute la périphérie interne des petits segments de cel- lule, circulaires en section transversale optique, vésiculeux en vue. stéréoscopique. Nous avons pu suivre, pas à pas, la formation de cette vésicule. Ainsi nous voyons dans la figure 4 un cercle non encore fermé et dans la figure 5 le même cercle fermé. Les parois de cette vésicule sont d'abord d’une épaisseur inégale, puis elles prennent la forme d’une ligne mince et nette. Elles sont au début en contact intime avec les parois de la cellule et en seront plus tard séparées (fig. 6). C’est dans cette vésicule chromalique que la spore définitive sera formée et c'est pourquoi nous la nommerons préspore. Ces préspores s'avancent vers le centre de la cellule et croissent dans la direction de l'axe le plus long: elles ont une forme elliptique (fig. 7 et 8). A cet état, dans leur proto- plasme, une série de grains chromatiques apparaît, rangés en demi- cercles (fig. 8 et 9). Enfin ces demi-cercles se soudent dans une ellipse, c'est-à-dire dans une vésicule elliptique. Une partie de la masse des préspores de laquelle sera formée la spore définitive est séparée par cette vésicule (fig. 10). La spore définitive croît aussi dans la direction du grand axe et prend une forme ovale. Au début les spores définitives SÉANCE DU 12 MARS 457 se colorent plus inlensivement que le protoplasme environnant (fig. 11). Plus tard elles ne se colorent plus et réfractent la lumière (fig. 12); à cet état la spore définitive est entourée de la substance des préspores. Dans la spore adulte, on ne peut pas encore distinguer l'enveloppe et elle paraît entièrement homogène. Le reste du protoplasme des cel- lules restant après la formation des préspores est rejeté vers les pôles du bacille en forme de ménisques qui sont limités intérieurement par les parois des préspores et extérieurement par les parois du bacille même. Ces deux enveloppes forment le sporangium dans lequel la spore adulte est formée (fig. 12). Ordinairement on trouve les spores dans ce sporangium, on les trouve aussi bien dans les jeunes que dans les vieilles cultures. Premièrement, à la fin de la germination des spores, le sporangium s'ouvre par une déchirure équatoriale; par suite la plus petite partie se détache du sporangium, comme un couvercle. La mem- brane du sporangium se déchire précisément au point où les parois JOU0C 86880888 ot oecoot ®œ A UaDar> 1Z 15 14 20 21 26 externes touchent les parois internes. Vue de côté, cette déchirure offre une forme triangulaire (fig. 13); vue de dessus elle offre la forme repré- sentée dans la figure 16. La figure 14 montre l'état dans lequel la spore sort de son sporangium, et ensuite on ne retrouve que les sporangiums vides (fig. 15). II. Germination des spores du bacille. — Sitôt que la spore a abandonné le sporangium, la germination commence et les spores doublent de volume. Dans la spore libre, l'enveloppe se distingue de la couche chromatique périphérique de la spore définitive, l’ectospore de sa partie externe, l'endospore de sa partie interne. L’ectospore est séparée de l’endospore, seulement aux pôles de la spore, en forme d’une calotte, et se réunit ailleurs intimement avec l’endospore (fig. 17). La masse chro- matique s’accumule sur les flancs de la spore, laquelle croît en cône et forme une paroi transversale (fig. 18, 19). Une partie de la spore adulte est tapissée par l’apposition de la masse chromatique dans la direction des pôles de la spore. De cette facon, une vésicule chroma- tique est formée (voir les fig. 17 à 21). Cette vésicule chromatique, nous la considérons comme l'origine de l'embryon dont la périphérie est formée par la masse chromatique. Dès que l'embryon a atteint ses dimensions normales, l'enveloppe de la spore se déchire suivant une ligne méridienne, certainement par suite de la pression intérieure, sous BioLociE. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 33 458 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la forme d'angles aigus (fig. 22). Ensuite la déchirure s’élargit et l'embryon commence à sortir de son enveloppe, laquelle maintenant apparaît mettement double (fig. 23). L'enveloppe vide de la spore vue de côté a la forme d’une cloche; vue d’en dessus elle a la forme d’un angle obtus (fig. 24 et 25). L'embryon même est réniforme et se colore intensivement, certainement parce que sa membrane est mince. Très souvent on voit que l'embryon commence à se diviser pendant qu'il est encore, par une extrémité, dans l'enveloppe de la spore (fig. 26 et 27). Plus tard l'enveloppe des spores est rejetée par le mouvement de la chaîne des bacilles et l’organisme perd son caractère embryonnaire. (Laboratoire de Zoologie à l'Université de Belgrade.) SUR LA RÉCEPTIVITÉ DE LA SOURIS BLANCHE À Zrypanosoma Lewisi KENr, par D. Roupsky. Ayant observé que le sérum sanguin de la souris blanche constitue un milieu favorable pour la conservation in vitro de 7. Lewisi, j'ai tenté l'inoculation à ce rongeur. Après avoir constaté que les souris injectées avec le virus ordinaire ne s'infeclent pas, j'ai employé pour ces expé- riences les trypanosomes des rats qui ont fait l’objet de ma précédente note (1). J'ai choisi ce virus parce quil parait représenter une forme plus virulente, à en juger tout au moins par le nombre, la variété et la persistance des formes de multiplication du sang. Voici le résumé des expériences : Souris 1-12 inoculées avec des cultures de T. Lewisi, ou avec du sang des rats 1-2(2), riche en formes de multiplication, ou encore avec le produit d'une ponction péritonéale d’un rat inoculé la veille avec une forte dose de T. Lewisi. Pas de trypanosomes dans le sang. Souris 13, pesant 18 grammes, et souris 14, pesant 22 grammes, reçoivent chacune, le 27 février 1910, à la fois dans le péritoine et dans les muscles fessiers, du virus riche en forme de multiplication de T. Lewisi, provenant du rat 4 (la souris 13, le produit de lavage du contenu péritonéal, et la souris 14, une forte dose de sang cilraté). Pas de trypanosomes dans le sang de la souris 13. Le sang de la souris 14 renferme, le 28 février 1910, des trypano- somes non rares; ceux-ci diminuent ensuite, sont très rares le 1° mars et disparaissent le lendemain. Le 1% mars, quelques gouttes de sang servent à inoculer deux rats qui s’infectent de T. Lewisi. (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXVIII, p. 421, 4940. (2) Pour les rats simplement indiqués par un numéro d'ordre, se reporter à la note précédente. | SÉANCE DU 12 MARS 459 Souris 15, pesant 21 grammes, recoit, le 28 février 1910, à la fois dans le péritoine et dans les muscles fessiers, quelques gouttes de sang de la souris 14. Pas de trypanosomes dans le sang. Souris 16, pesant 18 grammes, et souris 17, pesant 17 grammes, recoivent chacune, le 1°* mars 1910, à la fois dans le péritoine et dans les muscles fes- siers, du sang riche en formes de multiplication de T. Lewisi provenant du rat 6 (la souris 16 une très faible dose et la souris 17 une forte dose). Le 2 mars, le sang de la souris 16 présente de très rares trypanosomes; l'animal est sacrifié pour ensemencer des milieux de culture; la rate pèse O0 gr. 06. La souris 17 présente, le 2 mais, des trypanosomes non rares; le 3 mars, les trypanosomes sont nombreux; quelques gouttes de sang servent à inoculer les souris 19 et 20; le 4 mars, trypanosomes très nombreux; le 5 mars, trypa- “osomes nombreux avec abondantes formes de multiplication qu'on ne voyait presque pas auparavant; le 6 mars, trypanosomes très nombreux; quelques gouttes de sang servent à inoculer un rat (1) et une souris; le 7 février, try- panosomes nombreux. L'animal est mourant; il est sacrifié agonisant pour inoculer deux souris. A l’autopsie, hépatite aiguë, ganglions hypertrophiés. La rate pèse 0 gr. 25. Souris 18, pesant 15 grammes, et souris 19, pesant 17 grammes, reçoivent, le 3 mars 1910, à la fois dans le péritoine et dans les muscles fessiers, dû sang citraté riche en formes de multiplication de T. Lewisi, provenant du rat 7. Le 4 mars, les trypanosomes sont très rares chez les deux souris. Le 6 mars, pas de trypanosomes. Souris 20, pesant 17 grammes, et souris 21, pesant 18 grammes, reçoivent chacune, le 3 mars 1910, à la fois dans le péritoine et dans les muscles fes- siers, quelques gouttes de sang riche en T. Lewisi, provenant de la souris 17. Le 4 mars, trypanosomes très rares chez la souris 21 seulement; le 5 mars, les deux souris présentent des trypanosomes ; les 7 et 9 mars, trypanosomes assez nombreux avec formes de multiplication. Le 9 mars, une souris (3° géné- ration) est inoculée avec le sang de ces deux souris; le 10 mars, pas de try- panosomes chez la souris 20; trypanosomes très rares chez la souris 21; celle-ci est alors sacrifiée pour ensemencer des milieux de culture et pour inoculer une souris. La rate pèse 0 gr. 40. En résumé, l’'inoculation à la souris de cultures ou de sang de rat riche en formes de multiplication de 7. Lewisi, ou encore du produit d’une ponction péritonéale de rat injecté la veille avec une forte dose de T. Lewisi, n’est pas suivie, en général, de l'apparition de flagellés dans le sang de la souris. Cependant, le sang des rats 4, 6, 7 (2), ete., s’est montré infectant pour la souris; or, ces rats appartenaient à une série dont chaque individu était inoculé avec une très forte dose de sang pro- venant du rat le précédant immédiatement sur la liste et sacrifié qua- (1) Le rat s’infecte seul. (2) Nous avons obténu les mêmes résultats avec d’autres rats et d'autres souris non mentionnés dans nos communications. L RÉ Te PR PE PT EE à ‘oder 20 ete A TNT 5 «7 Jr EE, De LS it ENT AE r Tab UE Jen 2 L CD end ii ré 260 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rante-huit heures après l’inoculation (1); ce laps de temps correspondait à peu près à l'apparilion d'assez nombreux trypanosomes dans le sang du rat. On peut ainsi se demander s’il ne s'était pas fait une sorte de sélection des formes ayant tendance à passer rapidement dans le sang. (Travail du laboratoire de M. Laveran.) TRAITEMENT DU TÉTANOS EXPÉRIMENTAL A LA PÉRIODE DE CONTRACTURE, par JEAN Camus. J'ai entrepris une série de recherches sur le traitement du télanos expérimental, et, avant d'exposer le détail de ces recherches et la technique suivie, je voudrais indiquer quelques expériences et pré- senter à la Société des animaux qui serviront à ma démonstration. Groupe I. — Le 31 janvier, à 5 h. soir, un chien P — 13*7 recoit dans les muscles d'une patte 13 c. c. 7 de re tétanique et, le lendemain, mêm heure, encore 7 c. c. de es tétanique (2). Le 2 février, raideur de la patte injectée. Le 3 février, à 11 h. matin, on lui injecte une émulsion stérilisée d’encé- phale de cobaye mélangé à du sérum antitétanique; l’injection est faite dans le liquide céphalo-rachidien, entre l’atlas et l’occipital. Une autre injection du même mélange est faite sous la peau du ventre. Les accidents tétaniques ne progressent plus et l’état général reste bon. En même temps que ce chien, un autre chien P— 11K,5 recoit par kgr. mêmes doses de même toxine. Le 2 février, début de raideur. Le 3 février, patte in- jectée très raide. On lui injecte, dans le liquide céphalo-rachidien, 2 c. c. 1/2 de sérum antitétanique, et même dose sous la peau du ventre. Les accidents progressent lentement. Le 6 février, le tétanos est généralisé. Mort, 11 février. Groupe II. — Chien de 13%. Le 15 février, à 6 heures du soir, injection dans les muscles d’une patte de 13 c. c. de toxine tétanique. Le 17 février, le matin, la patte injectée devient raide. Le 18 février, patte injectée très raide. A 10 h. matin, on fait, dans le liquide céphalo-rachidien, une injection d'une émulsion stérilisée d’encéphale de cobaye + du sérum antitétanique. Les accidents s'arrêtent; je présente ce chien bien portant. En méme temps que lui, un chien de 6*5 recevait par kgr. même dose de (1) Les rats #, 6, 7 représentaient les 3°, 4° et 5° générations de la série en question. (2) Je tiens à remercier mon ami le D' Loiseau, qui a mis gracieusement à ma disposition la toxine nécessaire à ces recherches. La toxine employée tuait le cobaye au 1/100 de cc. en 36 à 56 h. et au 1/500 de cc. en quelques jours. SÉANCE DU Â12 MARS 461 même toxine et, le 18 février, on lui faisail, dans le liquide céphalo-rachidien, une simple injection d’émulsion stérilisée d’encéphale. : Les accidents continuent à évoluer. Mort 2 mars par tétanos généralisé. Choses 3chensder:.a) PP 6"; b) P — 1055; c)} PS8 recoivent le 427 mars, à 1t h. matin, dans les muscles d’une patte, 1 cc. toxine tétanique par kgr. Le 3 mars, au matin, début de raideur localisée. Le 5 mars, le chien a) recoit dans le liquide céphalo-rachidien une émul- sion stérilisée d’encéphale de cobaye X du sérum antitétanique. Les accidents tétaniques s'arrêtent. Je présente l’animal très bien portant. Le chien b), gardé comme témoin, ne recoit aucun traitement; il est atteint depuis plusieurs jours de tétanos généralisé. Je le présente à la Société. Le chien c) a recu, le 5 mars, deux injections du même mélange que Île chien a), mais sous la peau des flancs. Les accidents, après avoir progressé, semblent s'être ralentis. Il a du tétanos généralisé, mais son état général est meilleur que celui de b). Je le présente à la Société. Ainsi donc, les chiens traités par le mélange émulsion encéphalique — sérum antitoxique ont guéri (ils ont conservé seulement de la raideur de la patte injectée) alors que les témoins ont été atteints de tétanos généralisé mortel. Je voudrais exposer maintenant comment j'ai été amené à employer ce mélange : émulsion encéphalique + sérum antitoxique. Dans des expériences portant sur la toxicité des sels de plomb sur les centres nerveux, j'ai vu que des doses très faibles (1 à 2 milligr.) injectées à des chiens dans le liquide céphalo-rachidien entre l'atlas et l’occipital donnent lieu, après une période d'incubation de 2 à 3 joursen moyenne, à des hallucinations, convulsions épileptiformes, toniques et - cloniques, qui se terminent toujours par la mort. Ces accidents se pro- duisent aussi quand l'injection est faite sous les méninges craniennes et de même dans les ventricules latéraux ; mais si l'injection est faite après trépanation dans la substance blanche sous-corticale, aucun aceci- dent n'apparaît. Ces constatations m'ont amené à penser que la sensibilité des diffé- rentes zones cérébrales, inégale vis-à-vis des sels de plomb, l'était peut- être aussi pour les toxines et les antitoxines. Et j'ai cru un instant expli- quer ainsi la discordance entre les résultats obtenus chez le cobaye et ceux obtenus chez l’homme par la méthode de MM. Roux et Borrel : si l’antitoxine doit agir sur une zone spéciale de l’encéphale, elle sera lou- jours injectée près de cette zone si le cerveau est petit (cobaye), elle pourra êlre injectée très loin d'elle si le cerveau est volumineux (homme). ï J'ai d’abord répété les expériences de MM. Roux et Borrel sur le cobaye et la souris et mes résultats ont été entièrement conformes aux leurs. Prenant alors de gros et de petits chiens tétanisés au préalable, 4 262 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE j'imjectai aux premiers de l’anlitoxine dans la substance blanche sous- corlicale et aux seconds de l’antitoxine en injection traçante en traver- sant chaque hémisphère de part en part. D’après mon hypothèse, ceux-ci devaient survivre et les autres mourir : or, tous survécurent. Le lieu de- - l'injection ne me parut pas entièrement négligeable, mais que l’injec- tion fût poussée en surface ou en profondeur, en avant ou en arrière, Les animaux survivaient, et la conclusion qui s'imposait était que la condi- tion essentielle de la guérison résidait dans le contact, peut-être dans la combinaison de l'antitoxine et de la substance nerveuse. Un autre fait m'avait frappé en répélant les expériences de MM. Roux el Borrel, c'est que, après l'injection d’antitoxine, la contracture aug- mentait encore pendant plusieurs heures avant l'arrêt définitif. Ces constatations m'ont conduit à faire à l'avance le mélange subs- lance nerveuse + antitoxine. La technique est la suivante : On prend l’encéphale et la partie supérieure de la moelle d’un gros cobaye, on broye le tout finement; on ajoute 20 cc, d’eau salée à 7 p. 1.000; on répar- lit en 10 tubes, — les tubes sont bouchés et stérilisés à l’autoclave à 106°, 20! à deux reprises, — puis agités. À chacun d'eux, on ajoute aseptiquement 1 c. c. de sérum antitétanique et on met les tubes à l’étuve à 37°. Ils y sont restés dans mes trois groupes d'expériences 40 h. pour le premier groupe, 72 h. pour le deuxième et 96 h. pour le troisième. IL est possible qu'un contact très bref de l’émulsion cérébrale et de l’antitoxine soit suffisant. Le rôle des différentes parties de l’encéphale dans ce mélange est peut-être inégal et il est possible aussi que des substances chimiques (cholestérine, lipoïdes, albumines, sels, etc.) puissent remplacer le mélange complexe qu'esl une émulsion d’encé- phale. Ces différents points feront l’objet de recherches ultérieures. _ Pour expliquer ces faits, on pourrait supposer que le mélange. substance nerveuse + antitoxine agit contre une substance x différente de la toxine et née d’elle dans l'organisme ; on pourrait supposer que la toxine tétanique étant composée de plusieurs éléments, ceux-ci sont neutralisés les uns par la substance nerveuse, d'autres par l’antitoxine, eu l’union des deux, etc. En restant uniquement sur le terrain des faits, la méthode que je propose me paraît, telle qu’elle se présente à l’heure actuelle, d'un usage pratique, et les expériences que j'apporte sont, tout au moins chez le chien, concluantes. … Nota. — À l’occasion de ces recherches, j'ai fait deux tentatives d’un ordre différent que je mentionnerai seulement à titre d'indication : Le 31 janvier, à 6 h. soir, un cobaye recoit sous la peau 2 c. c. 5 de sérum äntitétanique; le 1% février, à 11 h. matin, il recoit dans une patte 3 c.c. de. foxine tétanique ; le 2, il va très bien (suivant la règle). Le 3 février, à 10 b. matin, l'encéphale de ce cobaye est enlevé, broyé finement, dans 6 c. c. de SÉANCE DU 12 MARS 2463 sérum antitétanique. Un chien de 9 kil. 400, ayant reçu le 31 janvier même dose de toxine que les chiens du premier groupe, reçoit le 3 février, à 10 h., 1 c. c. 1/2 du mélange ci-dessus dans le liquide céphalo-rachidien et même dose sous la peau; le soir même, il présente une sorte d'état catatonique, et le lendemain matin # février, il a un tétanos généralisé typique. Il meurt en quatre: jours. Mon injection, au lieu d'arrêter le tétanos, a paru hâter sa généralisation. J'ai, d'autre part, injecté dans le liquide céphalo-rachidien d’un chien (P — 9 kil.) le mélange suivant : 2 c. c. d'émulsion stérile d'encéphale de cobaye + 1 c. c. de toxine tétanique, laissé 64 h. à l’étuve à 37° L'animal ne fut atteint d'aucun symptôme net pendant deux jours, et le troisième jour mourut en quelques heures après avoir présenté des phénomènes toxiques nerveux sans contracture tétanique. A l’autopsie, son encéphale était conges- tionné sans exsudat méningé. (Travail du Laboratoire des travaux pratiques de Physiologie.) LA MORT DU CYLINDRAXE, par J. NAGEOTTE. Les fibres nerveuses meurent lorsqu'elles sont séparées de la portion nucléée des neurones; par leur taille et la facilité de les manipuler, eiles constituent, pour l'étude détaillée de ce genre de mort, un objet plus favorable que les protozoaires. Comme il s’agit ici de la néerobiose du protoplasma la plus simple qui puisse exister, sans mélange d'’altérations contingentes du fait d'agents étrangers, les phénomènes observés de séparation et de trans- _ formation des substances constituantes présentent un grand intérêt, au point de vue de la structure et de la biologie cellulaires en général. J'ai étudié à l’état frais des nerfs dégénérés, dissociés dans l’eau salée, et je me suis convaincu qu’en agissant ainsi on peul, à l'abri de tout artifice, observer un cerlain nombre de faits dont les uns ne sont pas encore connus et dont les autres viennent confirmer ou reclifier les notions acquises à l’aide des techniques habituelles. J'ai décrit ailleurs les phénomènes de segmentation de la gaine de myéline (1); j'éludierai sommairement dans cette note les lransformations du cylindraxe, en n'ayant en vue qu'un type moyen autour duquel se groupent, dans la réalité, beaucoup de variations individuelles. De même que pour la gaine de myéline, les modifications du cylindraxe sont essentiellement les mêmes pendant les premières heures, lorsque (4) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 28 février et 7 mars 1940, 46% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le nerf sectionné est resté en place sur l'animal vivant (dégénéralion wallérienne), ou bien lorsque, après excision, on l’a conservé dans un milieu approprié (autolvse): dans ce dernier cas le processus marche Fibres nerveuses du scialique du lapin observées à l'élal fruis. I, I, Dégénération wallérienne au bout de 1 et 2 jours; III, IV. V, Nerf excisé conservé à l'étuve dans de l’eau salée physiologique au bout de 1 jour; IV, Nerf excisé conservé à l'étuve dans du sérum sanguin au bout de 25 jours. La fibre 1 montre des granulations colorées au rouge neutre, dans une cellufe de Schavann. Obj. apochr. Zeiss 2 millimètres, ouvert. num. 1,40 ; oc. comp. 8, chambre claire. Dessiné à 1.200 uiam., réduit à 900. seulement plus vite. Mais au bout de vingt-quatre heures, les diffé- rences s'accusent; dans la dégénération wallérienne, la segmentation continue et la fibre nerveuse est résorbée; dans le nerf séparé de l'organisme, au contraire, les transformations histologiques s’arrêtent, SÉANCE DU 12 MARS 465 en même temps que le tissu ambiant meurt totalement, et les produits de désintégration restent sur place, emprisonnés à l’intérieur des seg- ments de myéline qui sont clos de toute part. Cette circonstance, et la possibilité de faire varier les conditions du milieu, rendent l'étude des nerfs excisés particulièrement instructive; les transformations que je vais décrire ne se produisent, en effet, que dans les milieux permettant la survie. Le premier phénomène observé se montre déjà sur quel- ques fibres au bout de vingt-quatre heures dans la dégé- nération wallérienne, de deux heures dans les nerfs excisés ; il consiste dans la rétraction d’un cylindre régulier, légè- rement granuleux, relié à la gaine de myéline par de fins tractus filiformes qui sont destinés à disparaître (1). Cet aspect, observé par Münckeberg et Bethe après fixation à l'acide osmique, est dù à l'exsudation d’un hyaloplasma; le cylindre central comprend le spongioplasma (1) tout entier. Un phénomène de séparation analogue a été décrit par Looss dans l’histolyse des fibres musculaires de la queue des têtards. Cette rétraction est comparable à celle qui est produite par beaucoup de réactifs fixateurs; on l’observe également dans la mort artificielle produite par un degré excessive- ment faible d’acidité du milieu où l’on conserve les frag- ments de nerfs. Mais dans ce dernier cas le phénomène s'arrête dès la première phase. Dans la nécrobiose il s’agit d'une coagulation véritable, avec rétraction progressive; en effet, au bout de deux jours dans la dégénération wallérienne, de un jour dans l'au- tolyse, le cylindre, rempli de granulations osmio-réduc- trices, s’est réduit à un mince filament, qui cesse d’être tendu, parce qu'il s’est fractionné en portions inégales; cha- que morceau, en revenantsur lui-même, est devenu sinueux, et l'aspect, à l’état frais, répond exactement à la figure connue, obtenue après divers fixateurs (II à V). En mêmetemps, l'hyalopiasma, limpide, s’est rétracté à son tour, en abandonnant un liquide plus ténu; sa consistance reste liquide comme le montre la mobilité passive du filament spongioplasmique qu il contient, mais sa réfringence a augmenté et sa tension superticielle l'oblige à se segmenter en gouttelettes inégales; c’est ce phénomène qui entraine le tiraillement et la rupture du filament spongioplasmique englué (II, Il). (1) Les termes de spongioplasma et d’hyaloplasma sont pris iei dans un sens conventionnel; nous ne connaissons pas encore la constitution proto- plasmique du cylindraxe, qui, sur fond noir, apparaît hyalin, avec ses fila- ments mitochondriaux seuls éclairés. 166 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les gouttes d'hyaloplasma condensé soutiennent la gaine de myéline qui tend à s’affaisser dans leur intervalle, et c’est là le point de départ de la segmentation de la gaine. Mais l’étranglement et la segmentation de la gaine de myéline, bien que consécutifs à la fragmentation de l'hya- loplasma, ne sont pas des phénomènes passifs, car, dans les nerfs excisés, ils s'arrêtent au bout de vingt-quatre heures; ce délai passé, l'activité de la gaine de myéline cesse, malgré l’état fragmentaire du cylindraxe (VI). Ultérieurement, dans les nerfs excisés, les gouttes d’hyaloplasma continuent à se rétracter, en prenant une consistance moins liquide, comme le montre l'irrégularité de leur forme. Le coagulum de spongio- plasma se dissout et laisse répandre ses granulations graisseuses, aug- mentées de volume, dans toute l'étendue de l'hyaloplasma (VI). En résumé, dans la nécrobiose du cylindraxe, le spongioplasma se coagule et forme de la graisse osmio-réductrice, puis se redissout ; l'hyalo- plasma se rétracte en abandonnant une sérosité, et se fragmente sans se coaguler; 4| ne parait pas capable de donner naissance à de la graisse. SUR LA VITALITÉ DE LA DIATOMÉE BLEUE ET LA POSSIBILITÉ DE L'ENSEMENCEMENT DE CETTE NAVICULE A L'AIDE D'HUÎTRES VERTES, par L. CALVET. Dans une précédente communication (1) sur « la Diatomée bleue et le verdissement des huîtres dans les bassins de « L'Ostréiculture méri- dionale » à Balaruc-les-Bains (Hérault) », nous annoncions, M. Paul et moi, que, pour obtenir le verdissement, nous avions procédé à l’ense- mencement de la Diatomée bleue (Navicula ostrearia Bory) dans ces bas- sins à l’aide d'huîtres vertes de Marennes, dont la coquille porte loujours de nombreuses Navicules ostréaires. Nous ajoutions que les Diatomées bleues ayant verdi ce bassin provenaient de l'un ou l’autre des deux ensemencemenis effectués avec les huîtres de Marennes ou des deux à la fois. Or, telle n’est pas l'opinion de quelques biologistes, qui, m'ayant écrit à cet égard, m'ont demandé s’il était possible d’ensemencer la Diatomée bleue avec des huîtres de Marennes transportées à de grandes distances et comptant parfois plusieurs jours de vie hors de l’eau? La « verdeur » obtenue dans le bassin de Balaruc-les-Bains n’était-elle pas due plutôt à 2 des Diatomées bleues vivant dans l'étang de Thau? (4) Comptes rendus des séances de la Soc. de Biol., 19 juin 1909. SÉANCE DU 12 Mars 467 Dans une nouvelle « Contribulion à l'élude du verdissement des huîtres » (1), j'ai déjà eu l’occasion d'indiquer le motifpourlequel ily avait tout lieu de supposer que la « verdeur » du bassin élait due aux Diato- mées bleues portées par les huîtres de Marennes. Bien que signalée sur quelques points des côtes méditerranéennes |à Trieste (Hauck, Moliseh), à Marseille (Lindig) et à Banyuls-sur-Mer (Sauvageau) ,, cette Diatomée, en effet, n’a jamais été rencontrée ni dans les eaux de l'étang de Thau: ni dans celles du port et de l’avant-port de Cette, où, depuis près de dix ans, sont cependant effectuées de régulières et nombreuses pêches planktoniques, soit par les différents travailleurs de la Station zoologique de Cette, soit par le professeur Pavillard-de l’Université de Montpellier, qui s'occupe tout spécialement du phytoplankton de cette région. Mais en ce qui concerne l’ensemencement de la Navicule ostréaire au moyen d'huitres de Marennes, il m'a paru utile de vérifier expérimenta- lement cette possibilité, tout en me plaçant dans des conditions compa- rables à celles des deux ensemencements effectués à Balaruc-les-Bains, soit avec des huîtres comptant vingt-quatre heures de mise à sec (ense- mencement du 12 novembre 1908), soit avec des huîtres comptant cinq jours de vie hors de l’eau (ensemencement du 6 février 1909). Dans ce but j'ai recu du château d'Oléron (région de Marennes), à la date du 29 janvier dernier, une caisse d'huitres vertes qui me sont par- venues dix-huit heures après leur sortie de l’eau. Ces huîtres furent réparties en einq lots de 12 huitres, tenus à l'abri de toute cause de des- siccation et chacun d'eux mis successivement en expérimentalion toutes les vingt-quatre heures, de manière que le premier lot comptait vingt- quatre heures de mise à sec et les quatre autres respectivement deux. trois, quatre et cinq jours. Pour chaque lot les coquilles subissaient un lavage au pinceau el à l’eau de mer préalablement filtrée sur coton. l’eau de lavage étant recue dans une coupelle; puis ces huîtres ainsi brossées étaient ouvertes et l’eau qu'elles renfermaient recue dans une deuxième coupelle. Après observation au microscope du contenu de ces deux sortes d’eau, chacune de celles-ci était versée dans un cristallisoir én verre contenant un litre d’eau de mer filtrée, et les deux cristallisoirs placés sur une table en face d'une fenêtre exposée au nord, en vue de la culture des Diatomées. 1° Dans chaque lot, Veau de lavage et l'eau des huitres renfermaient, l’une et l’autre, avec d’autres Diatomées, un certain nombre de Nawvi- cules ostréaires en vie et se déplaçant assez activement dans le champ du microscope, nombre plus important dans l’eau de lavage que dans l’eau des huîtres, mais d'autant plus réduit q'e le lot comptait une plus longue mise à sec ; au contraire, celui des Diatomées bleues dégéné- (4) Bulletin trimestriel de l'Enseignement technique et professionnel des Péches maritimes, juillet-septembre 1909. 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rescentes ou réduites à l'état de frustules était d'autant plus grand que le séjour hors de l’eau avait été plus prolongé. 2° Les cultures effectuées avec l’eau de lavage ont fourni {outes des résultats positifs, quoique très inégaux, et à la date du 22 février (1) chaque cristallisoir présentait une « verdeur » plus ou moins accusée du fond, verdeur due à la multiplication de la Diatomée bleue, mais diver- sement atténuée par le développement variable d’autres Diatomées et indépendamment de la durée du séjour hors de l’eau subi par les huîtres (salinité de l’eau — 10,16, température du laboratoire — 8 à 18 degrés centigrades). 3° Les cultures opérées avec l’eau des huîtres n’ont donné que des résultats négatifs jusqu'à ce jour (7 mars), devant être expliqués sans doute par la richesse albuminoïde du milieu et le développement bacté- rien considérable qui s’y est effectué (mêmes conditions que précédem- ment). De ces quelques observations, nous pouvons conclure que la Diatomée bleue, en milieu quelque peu humide comme celui de la coquille des huîtres, possède une vitalité relativement très grande, rendant pratique-. ment possibles les ensemencements des claires ou bassins à verdir les huîtres au moyen d’huîtres provenant de bassins en verdeur, même lorsque ces dernières ont à supporter un voyage nécessilant une mise à sec d’une durée de cinq jours. HYPERSENSIBILISATION GÉNÉRALE THYROÏDIENNE. III. — La RECHERCHE DES LEUCOCYTES DANS LE LIQUIDE PÉRITONÉAL, ET LA FORMULE LEUCOCYTAIRE DES COBAYES HYPERTHYROÏDÉS ET INFECTÉS AVEC LE BACILLE D EBERTH, par S. Maé. I. — Dans une communication antérieure, j'ai démontré que les cobayes hyperthyroïdés succombent quand on leur injecte une dose de culture typhique, non mortelle pour les témoins (2). M. Metchnikoff, auquel j'ai montré ce phénomène, m'a invité à en étudier le mécanisme. IT. — En examinant l'épanchement péritonéal, prélevé, par des ponc- (1) A cette date, ayant dû changer les cultures de place et les mettre dans une pièce plus froide et moins bien éclairée, la verdeur a disparu du fond des divers cristallisoirs. (2) S. Marbé. Sur la diminution de la résistance des cobayes hyperthyroïdés vis-à-vis de l'infection éberthienne expérimentale. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1910, t. I, p. 351. SÉANCE DU 12 MARS 469 tions successives, chez des cobayes sensibles et chez des témoins, j'ai noté les différences suivantes : chez les cobayes sensibilisés par l’admi- nistration de 0,20 grammes de corps thyroïde le liquide est aqueux et incolore. Il est rouge, hémorragique chez ceux qui ont mangé 1,50 grammes de même corps. Le liquide péritonéal des témoins, peu consistant au commencement, devient blanc et glaireux quelques heures après ; il prend même la consistance du pus et finit par disparaître petit à petit. IH. — L'examen microscopique nous montre, chez les cobaves sen- _sibles, de très rares lymphocytes, et plus rarement encore des mononu- cléaires à protoplasme à peine distinct. Il y a des hématies nombreuses et des cellules endothéliales isolées ou en plaques. Les bacilles sont nombreux, extraleucocytaires, mobiles. Cet état dure jusqu'à la mort des animaux. Chez les témoins, on assiste à une irruption de plus en plus grande de polynucléaires, qui atteint le maximum vers la quatrième heure et qui commence à diminuer dix-huit heures après l’inoculation. Les mono- nucléaires, au contraire, très nombreux au début, disparaissent quatre à cinq heures après l’inoculation. La même évolution s’observe pour les Iymphocytes. Une demi-heure après l'infection la plupart des bacilles se trouvent dans le protoplasme des mono et surtout des poly- nucléaires. Le nombre des bacilles extraleucocytaires de petit à petit pour disparaitre cinq heures après. Au fur et à mesure que ceux-ci sont phagocytés, ils subissent les influences destructlives et au bout de dix- à quinze heures il n'existe plus de bacilles dans les frottis du liquide péritonéal ; celui-ci est stérile. Alors, le péritoine est envahi par des lues mononucléaires énormes dont le nombre augmente et atteint le maximum vers la 35° et 40° heure après l’inoculation. Le noyau de ces cellules est hémi- sphérique ou en forme de calotle. Le protoplasme est quelquefois uniforme et d’autres fois est rempli par des débris de noyaux étrangers, ou même par des polynucléaires entiers, etc. Je n'ai jamais trouvé de ‘bacilles typhiques dans ces cellules, qui disparaissent à leur tour (1). IV. — Quand la maladie traîne, on voit, chez les cobaves sensibles, une faible irruption de polynucléaires phagocytants, mais les ani- maux succombent quand même, quoique le nombre de bacilles diminue dans le péritoine. (1) Je propose de désigner sous le nom de fhanatophages ou de homophages ces macrophages fixes de M. Metchnikoff pour les distinguer des mononu- cléaires sanguins, qui seuls se sont emparés de microbes et que je propose d'appeler biophages ou hétérophages. Dans ce dernier groupe entrent, bien entendu, les polynucléaires du sang. Voy. Metchnikoff. Immunité dans les maladies infectieuses, Masson, p. 84, al. 1. 470 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces cobayes peuvent même guérir, à condition d’une polynucléose forte et rapide dans l’épanchement péritonéal, ainsi qu’on l’observe chez les témoins (1); vice versa, chez les témoins, qui succombent excep- tionnellement, on constale la péritonite suraiguë des cobayes hyper- thyroïdés et infectés. V. — En présence de cette péritonite suraiguë, je me suis demandé s’il y a là un cas de chimiotaxie négative où les leucocytes manquent parce qu'ils n'existent plus dans le système circulatoire. Avant de faire la technique de Wright avec le liquide péritonéal, j'ai cherché la formule leucocytaire du sang des cobayes sensibles et des témoins, et jai trouvé que le nombre des leucocytes est en effet abaissé dans le sang du cœur des cobayes sensibles (1.000-1.500 Ileucocytes par millimètre cube, quatre heures après l'infection) et que la mononuecléose qui était prépondérante par l’action du corps thyroïde devient presque absolue après l'infection. Les polynucléaires diminuent dans les mêmes condi- tions et disparaissent à peu près complètement vers la mort des ani- maux. Ces leucocytes passent par les phases d'éclatement de la mem- brane, de dégénérescence bouleuse et granuleuse, formes qu'on voit plus aisément par la coloration avec le Giemsa que par l’hématéine. Chezles témoins, il y a aussi une hypoleucocyÿtose avec mononucléose, mais elle n’est qu'apparente, car les polynucléaires se trouvent dans la cavité péritonéale. VI. — Chez quelques sujets hyperthyroïdés qui ont survécu à l'infec- tion, j'ai trouvé que la mononucléose hyperthyroïdienne a fait place à une polynucléose, tout comme chez les témoins. NII. — Ces constatations nous montrent que la mort des animaux coïn- cide avec la destruction de leurs leucocytes, spécialement des polynu- cléaires, qui se sont montrés si utiles chez les cobayes témoins. (Travail fait à l’Institut Pasteur de Paris.) (1) L'apparition de ce changement contirme l'hypothèse que j'ai émise dans nes travaux sur «les opsonines et la phagocytose dans les états thyroïdiens ».. __ ÉLECTION DU PRÉSIDENT. ‘ És 2 | 4e Nombre de votants : 63. nt Fe .. obtient en À Ga fe obtient. illetins blancs . .. Le séquence, M. Dasrre est élu président pour 5 ans. is ei pas 473 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU !7 FÉVRIER (1910 SOMMAIRE BaBes (V.) : Observations sur les différentes formes d’æœdème pulmo- entre la taille de l’adulte et la quan- tité de nourriture absorbée par lés DORE à 0 6 RS NE URERe 413 | larves chez l’Osmia rufa et l’'Osmia Joxesco (D.) : Sur le mode d'ac- cornutas 20-906. ACRIEAE 480 tion des substances antagonistes de Proca (G.) et DaniLa (P.) : Filtra- édnbnaline nes. Lace sde - 116 | tion de la thrichobactérie des pro- Pérresco (G. Z.) : Résistance du duits Syphilitiques AVE 0m 481 sang à l’hémolyse dans les infec- RAINER (F.-J.) : Contribution à la HORS 0 MR RE EEE 418 | connaissance de la cellule endothé- Popovici-BAZNOSANU (A.) : Relation liale du péritoine chez l'homme. . 483 Présidence de M. G. Proca, Vice-président. OBSERVATIONS SUR LES DIFFÉRENTES FORMES D'ŒDÈME PULMONAIRE 9 par V. BABEs. En continuant mes études sur l’æœdème pulmonaire, je me permettrai d'attirer l'attention sur les différentes formes sous lesquelles il se pré- sente, dans des pièces durcies par le formol, sectionnées avec le micro- tome à glace (1). L'examen des pièces a toujours été complété par l’exa- men bactériologique : | 1° Œdème suraigu. — Dans l’œdème agonique les alvéoles sont dilatés, en partie vides ou renfermant, surtout au niveau des infondi- bules, de grandes bulles d'air entourées d'une substance pâle granulée et les produits d’une faible desquamation épithéliale. Ici on ne trouve pas ordinairement de microbes à l'exception des cas (1) La fixation des pièces par l’eau bouillante donne exactement les mêmes résultats. Biozo@ie. COMPTES RENDUS. — 1910, T. LXVIII. 34 47% REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST de maladies septiques ou putrides, d’étranglement intestinal, d'entérites putrides, de gangrènes, dans lesquels les alvéoles œdématiés ren- ferment de grandes quantités de microbes. Parmi ces microbes les diphtéridées, les microbes ayant déterminé la septicémie, les pneumo- coques associés aux microbes ayant délerminé les premiers foyers d'infection sont les plus fréquents. É 2° Œ'dème aigu. — L'œædème aigu non inflammatoire se présente sous plusieurs formes. a) Les alvéoles renferment ou bien des réseaux vacuolaires vitreux ou bien des réseaux hyalins métachromatiques. ; b) Ou bien on y voit une substance albumineuse finement granulée à peine colorée par les couleurs d’aniline. C’est dans l'æœdème qui se pré- sente sous forme de réseau pâle que l’on trouve souvent des microbes, surtout des pneumocoques. 3° Œ'dème avec colliquation. — Une autre forme d'œdème est associée à une vérilable fonte des cellules et des tissus. Ainsi la pneumolacie, certaïnes intoxications putrides entrent dans celte catégorie. On y trouve différents microbes parmi lesquels j'ai pu déceler des diphtéri- dées, le microbe du pus bleu, parfois des streplocoques et différents anaérobies. j 4° Dans l'æœdème subaigu et chronique on trouve le plus souvent de grandes cellules pigmentées ou cellules à poussière ou bien des cellules desquamées devenues énormes par une vacuolisation œdémateuse allant jusqu'à la fonte des cellules. Souvent on ne trouve pas de microbes dans cette dernière forme d’œdème. C'est surtout dans l’œdème subaigu que les différents types d'æœdème mentionnés plus haut et associés aux lésions inflammaloires aiguës ou chroniques donnent lieu aux combi- naisons les plus variées. Souvent on y trouve, auprès de pneumocoques dégénérés et en parlie englobés dans des cellules, une nouvelle génération de ces microorga- nismes sous forme de grands diplocoques libres bien colorés, formant de petites colonies dans l'intérieur des alvéoles œdématiés. 5° Œ'dème interstitiel. — Souvent l’œdème alvéolaire est accompagné d'œdème interstiti-l, intralobulaire ou perivasculaire. Surtout dans les maladies aiguës infectieuses on rencontre dès le début un ædème peri- vasculaire. Dans l'œdème interstiliel on trouve souvent les vaisseaux oblitérés par la fibrine. Cet œdème accuse la même origine et peut ren- fermer les mêmes microbes que l’œdème alvéolaire. Même l’æœdème non inflammatoire est souvent accompagné de forma- tion de fibrine, d’hémorragies, de desquamation ou de tuméfaction et de prolifération des épithéliums alvéolaires. 6° L’œdème dans la tuberculose. — On connait bien l’œdème subaigu ou invétéré formant souvent de larges zones autour des foyers tuber- culeux en voie de progression. Dans ce cas les alvéoles dilatés mais SÉANCE DU 17 FÉVRIER 475 peu modifiés sont occupés par une masse pâle grenue dans laquelle on distingue mal de grandes cellules desquamées, gonflées, diffluentes et qui se confondent avec cette masse albumineuse. On y voit encore un petit nombre de leucoeytes œdématiés renfermant par places de la graisse avec des noyaux fragmentés. Auprès de ces alvéoles on en voit d’autres renfermant le réseau vilreux ou hyalin. a) Œdème tuberculeux à bacilles de Koch. — Dans certains cas de tuberculose renfermant un grand nombre de bacilles, les alvéoles œdé- matiés contiennent également un grand nombre de bacilles de la tuber- culose, libres ou renfermés dans des cellules en voie de destruction. Ces bacilles colorés par le Ziehl-Gram-Weigert montrent très bien les cor- ‘ puscules métachromatiques violets foncés à l'extrémité et au milieu des bacilles colorés en rouge. Il est intéressant d'établir dans ces cas la dissémination des bacilles dans un tissu peu modifié et distant des foyers de tuberculose. b) (Ædème tuberculeux sans microbes. — Dans d'autres cas de tuber- culose pulmonaire, les bacilles font défaut dans les alvéoles œdématiés. On y trouve souvent les alvéoles remplis de cellules desquamées ou de leucocytes énormément gonflés, œdématiés et diffluents. Dans d’autres cas il s’agit d’un réseau vitreux ou hyalin sans microbes ou bien ren- fermant par places des pneumocoques. Ces derniers cas sont les plus fréquents. c) ŒÆdème tuberculeux à pneumocoques et à streptocoques. — Dans d'autres cas on trouve seuls ou en association avec des pneumocoques des foyers d’inflammation et d’ædème streptococcique. Les streptocoques se trouvent surtout dans l'œdème qui entoure les foyers d'infiltration cellulaire ou les petits abcès d’origine streptococcique. L'œdème revêt, dans ces cas, plutôt le caractère d’un œdème inflam- matoire avec infiltration leucocytaire. Les streptocoques forment le plus souvent de pelits amas, ou bien ils sont englobés dans des épithé- liums gonflés, ou dans des leucocytes qui tapissent les alvéoles œdé- matiés. Ces microbes peuvent déterminer surtout dans les parties œdématiées, hypostatiques, des hémorragies, une hémolyse, de même qu’une stase capillaire avec confluence des globules rouges. _ RÉSUMÉ. — L’œdème agonique se présente sous forme de masses pâles grenues avec une faible desquamation alvéolaire. On y trouve souvent les microbes qui ont été le point de départ des lésions locales ou générales. Dans l’ædème aigu non inflammatoire, les alvéoles renferment une substance grenue pâle, hyaline ou vitreuse et souvent des microbes: surtout des pneumocoques. Dans l’a dème subaigu ou chronique, les alvéoles sont tantôt remplis de 476 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST grandes cellules alvéolaires ou leucocytaires æœdématiées; tantôt on y trouve une associalion de diverses formes d'æœdème. On y constate souvent plusieurs générations de pneumocoques. Les cas amicrobiens ou renfermant des espèces autres que les pneumo- coques sont plus rares. L'œdème périvasculaire interslitiel et interlobulaire aigu est ordi- nairement de nature inflammatoire; il est engendré dans la plupart des cas par le pneumocoque ou le streptocoque. Dans l'œdème tuberculeux les alvéoles peuvent renfermer le bacille de la tuberculose; dans certains cas, il ne contient pas de microbes; dans d'autres, on trouve des pneumocoques ou des streptocoques. SUR LE MODE D'ACTION DES SUBSTANCES ANTAGONISTES DE L'ADRÉNALINE, par D. Jonesco. Lohmann (1), Degrez et Chevalier (2) ont montré que la choline em- pêche l’action hypertensive de l’adrénaline. D'autre part, l'hypertension artérielle paraît jouer un rôle important dans l’action athéromatogène de l’adrénaline. En effet, Mansfeld (3) n’a pas pu provoquer de lésions vasculaires en injectant en même temps les deux substances par des voies différentes : la choline par la voie sous-cutanée, l’adrénaline dans les veines (4). Il m'a donc paru inléressant, vu les conséquences thérapeutiques qu'on pourrait en tirer, d'étudier quelles substances pourraient agir comme antagonistes sur l’action vaso-constrictive de l’adrénaline et quel est le mécanisme de cette action. Les expériences ont été faites sur des lapins; la solution d’adrénaline employée est celle de Parke et Davis. L’antagonisme entre deux substances peut être de nature chimique et dans ce cas elles agissent l’une sur l’autre, donnant lieu à un produit (1) Pfüger’s Arch., vol. 118 et 122. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1907. (3) Wiener klinische Wochenschrift, 1908. (4) C’est ce qui pourrait expliquer pourquoi Teissier et Thévenot (Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1908) sont arrivés à des résultats contraires, après avoir injecté les deux substances dans les veines. Il faut signaler ici le travail de Modrakowski (Pflüger's Arch. 124) qui tend à démontrer que la choline chimiquement pure est très peu toxique et ne produit d'autre action qu’une légère augmentation de la pression sanguine. Modrakowski attribue d’après ses expériences les effets observés par les auteurs aux produits de décompo- sition de la choline, facilement ARE principalement à la neurine et à la triméthylamine. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 471 inactif ; ou bien les deux substances sont incapables d'entrer en réaction. Leur antagonisme résulte alors, soit du fait qu’elles produisent des actions contraires dans l'organisme, soit qu'elles meltent en jeu des appareils à effets physiologiques contraires : antagonisme physiologique. J'ai donc cherché d’abord si des substances douées d’une grande affinité chimique constituent à l'intérieur de l'organisme des antago- nistes de l’adrénaline. On a étudié ainsi l’action du peroxyde d'hydro- gène, de l’hyposulñte de soude, de l'hypochlorite de soude, du perchlo- rure de fer et du nitrite de soude. Tous ces corps attaquent in vütro l’adrénaline. Ainsi, en faisant agir des solutions de 1 p. 200 de ces substances sur la solution du commerce au millième d'’adrénaline, le produit qui en résulte ne provoque plus la dilatation de la pupille des grenouilles dans l'expérience de Meltzer-Ehrmann ; de même il reste sans effet sur la pression artérielle. Par contre, introduits dans l’orga- nisme par la voie intraveineuse, concurremment avec l’adrénaline, ils n'exercent plus aucune influence sur cette dernière, dont l’action hypertensive se manifeste alors comme d'habitude. Ogs. I. — Lapin 2 kilogrammes. Narcose par uréthane. — On injecte dans les veines 1 centimètre cube, puis 2 centimètres cubes d’un mélange de nitrite de soude à 2 p. 100, et d'adrénaline à { p. 1000 : la pression sanguine ne change pas. Quelque temps après, on injecte séparément 0,02 grammes de nitrite de soude, puis 0,1 milligramme d'adrénaline : la pression sanguine monte de 100 à 200 millimètres de mercure. O8s. II. — Lapin 2.250 grammes. Narcose par uréthane. — L'injection d’un mélange de perchlorure de fer à 2 p. 100 et d’adrénaline à 1 p. 1000 reste sans influence sur la pression sanguine, tandis que les deux substances injectées séparément (0,1 milligramme d’adrénaline) font monter la pression sanguine de 80 à 150 millimètres de Hg. Des injections de contrôle ont montré que les substances sus-mentionnées n’exercaient elles-mêmes aux doses indiquées (1/2 centimètre cube de la solution à 2 p. 100) aucune action sur la pression sanguine. Il est probable que ces substances sont modifiées par le sang, de sorte qu’elles ne peuvent plus agir sur l’adrénaline et que leurs ions n’ont pas d'action antagoniste vis-à-vis d'elle, comme des expériences entreprises à ce sujet me l'ont dômontré pour l'ion fer. Nous avons recherché ensuite si des substances vaso-dilatatrices, peu capables de réagir chimiquement sur l’adrénaline, pourraient agir comme antagonisies si on les injecte simultanément avec l'adrénaline. Dans ce but je me suis servi du nitrite d'amyle (1). Le résultal de ces expériences à été que l'on peut arriver chaque fois par des dosages convenables à supprimer l’action hypertensive de l’adrénaline. (4) Employé par Braun (Wiener klinische Wochenschrift) avec des résultats négatifs, pour empêcher l’action athéromatogène de l’adrénaline. 418 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Os. II. — Lapin 1.859 grammes. Narcose uréthane. — 0,1 milligramme d'adrénaline provoque une élévalion de la pression sanguine de 92 à 200 mil- limètres de mercure. 1 centimètre cube d’une dilution de nitrite d’amyle au cinquième dans l’eau salée provoque un abaissement de pression de longue durée de 40 millimètres Hg. En injectant simultanément les mêmes doses des deux substances il résulte un abaissement passager de 100-86 millimètres Hg. (Ainsi donc, non seu'ement l’action hypertensive de l’adrénaline est supprimée, mais celle du nitrite d'amyle prédomine; elle provoque en effet un léger abaissement de pression, qui n’est d’ailleurs pas comparable avec l'abais- sement déterminé par l'emploi du nitrite d’amyle seul, ni comme hauteur, ni comme durée). Si l’on prend en considération que les effets vaso-dilatateurs du nitrite d'’amyle sont dus à son action directe sur les fibres musculaires de la paroi vasculaire, dont il provoque ainsi le relâchement, tandis que l’action vaso-constrictive de l’adrénaline résulte de son action excitante sur les appa- reils nerveux terminaux sympathiques de la paroi vasculaire, on voit que l’antagonisme des deux substances est dû au fait que la fibre musculaire ne peut plus répondre, après le nitrite d'amyle, à l'excitation causée par l'adré- naline. Leur antagonisme appartient donc à la deuxième catégorie, l’anta- gonisme physiologique mentionné plus haut. | Conclusion. — Les substances agissant chimiquement in vitro sur l’'adrénaline ne constituent pas, introduites dans l'organisme, des anta- gonistes pour ce corps. Seules les substances produisant des effets physiologiques opposées aux siens, quel que soit le mécanisme de leur action, peuvent jouer le rôle d'antagonistes vis-à-vis de l’adrénaline. RÉSISTANCE DU SANG A L'HÉMOLYSE DANS LES INFECTIONS, par G. Z. PÉTRESco. Lors de la publication par Klausner de ses expériences sur la précipi- tation du sérum de syphilitique par l’eau distillée dans certaines pro- portions et après de vains essais pour obtenir par cette méthode des résultats comparables à ceux que son auteur disait avoir oblenus, nous avons entrepris une série de recherches, en vue de trouver une réac- tion sérique normaie dont la modification, à l’état pathologique, püt dans une certaine mesure être caractéristique et par conséquent de quelque valeur diagnostique. Nous nous sommes adressés à l’hémolyse par un sérum normal. Ainsi pour les globules rouges de l’homme on peut se servir pour plus de faei- lité du sérum normal de cheval dont le pouvoir hémolytique, il est vrai, est assez faible, mais constant. Nous avons toujours obtenu un certain degré de dissolution des hématies en laissant séjourner un mélange de ce dernier sérum avec du sang défibriné d'homme sain, PA SRB RES DR EL > 7 RSR" PS 2 Te, Ve SÉANCE DU 17 FÉVRIER 479 pendant quelques heures, à la température du laboratoire. C’est inten- tionnellement que nous nous sommes servis de sang défibriné au lieu d'une émulsion d'hématies lavées, dans le but de connaître les qualités éventuelles que le sang des syphilitiques pouvait avoir acquises. Cela nous a permis de constater d'emblée que le sérum normal de cheval _n'exerçait pas son aclion dissolvante sur les globules de ce sang, dans les proportions où l’on observe le phénomène avec du sang d'homme normal. Il suffit en effet d'ajouter au sérum hémolytique un cinquième de son volume de sang défibriné de syphilitique pour empêcher toute action sur les hématies de ce sang, tandis qu'avec du sang normal, même en proportion inverse, le sérum hémolytique exerce toujours son action dissolvante sur un nombre plus ou moins grand d’hématies. Les doses que nous employions couramment étaient de 1 centimètre cube. de sérum hémolytique pour 4, 1/2, 1/3, 1/10, 1/20 ou 1/50 de sang déti- briné. Or, toutes les fois que nous opérions avec du sang d'homme sain, l'hémolvse se produisait à un degré variable dans toutes les propor- tions du mélange. Avec du sang infecté, au contraire, elle n’avait lieu que lorsque le volume de ce sang était inférieur à 4/5 de celui du sérum hémolytique, et dans ce cas encore elle était assez faible. Faisons observer que même dans les cas où le sérum exerce l’action hémolytique la plus énergique la plupart des globules rouges se dépo- sent au fond des tubes, un très petit nombre se trouvant hémolysés. Nous avons cherché à déterminer cette quantité qui nous a semblé être d’envi- ron 25-30 millimètres cubes par centimètre cube de sérum hémolytique. Cela nous a permis de continuer nos essais avec des globules rouges lavés en proportion fixe et d’inverser les rapports des doses. Dès lors, nous ayons varié la provenance des divers éléments en contact. C'est-à- dire que nous avons mélangé des hématies lavées de syphilitique à du sérum humain normal et nous avons constaté que dans le premier mé- lange le sérum de cheval produisait constamment une dissolution des hématies, tandis que dans le second l’hémolyse était toujours nulle. Cela nous permet d'écarter l'idée d’un accroissement de résistance des glo- bules rouges et de conclure à une qualité acquise du sérum des malades. Hâtons-nous d'ajouter qu'à aucun moment nous n'avons cru avoir affaire à une réaction spécifique du sang syphilitique et que nous n'avons pas tardé à retrouver cette résistance à l’hémolyse dans d’autres infec- tions, notamment dans le sang d'enfants atteints de fièvres éruptives (deux cas de scarlatine et un cas de rougeole en pleine éruption}. Nous ne reproduirons pas ici les proportions des mélanges, qui du reste sont très variables selon les sujets et la maladie. Il nous suffit de préciser qu avec des degrés très différents et au bout d'un temps qui varie, lui aussi, le résultat nous a semblé toujours le même : le sérum de cheval hémolyse le sang normal d'une facon incomparablement plus active qu'il n’agit sur le sang des malades. Cette différence d’action du 180 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Sérum hémolytique n'est pas due à un accroissement de la résistance globulaire, mais à une qualité acquise du sérum dans les infections. Quant à à interpréter les faits, nous pensons qu'il s’agit très pro- bablement d'un anticorps du sang infecté, anticorps qui, s’emparant de l'alexine, empêche l’action dissolvante du sérum de cheval. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale, professeur Cantacuzène.) RELATION ENTRE LA TAILLE DE L ADULTE ET LA QUANTITÉ DE NOURRITURE ABSORBÉE PAR LES LARVES CHEZ L'OSMIA RUFA ET L'OSMIA CORNUTA, par A. Popovicr-BAZNOSANU. Nicolas (1) a essayé de transplanter des Osmia du sud de la France dans les Alpes et à Oran. Dans les Alpes il n’a pas réussi, tandis qu’à Oran il a obtenu une nouvelle génération qui, se trouvant dans des conditions différentes, s'est adressée pour sa nourriture aux Oran- gers et Néfliers. Cette expérience prouve que ces abeilles ne sont pas exclusives quant aux choix de leur provision qu'elles récoltent sur telle ou telle fleur. À ma connaissance, c'est la seule expérience que l’on ait faite sur les Osmia au sujet de leur nourriture. En examinant des nids de l'Osmia rufa et de l’'Osmia cornuta du nord de la Roumanie où ces espèces sont abondantes, j'ai constaté que dans les cellules la quantité de nourriture mise en dépôt pour l'alimentation des larves varie et qu’elle est plus grande pour celles qui deviendront abeilles femelles que pour celles qui deviendront mâles. J'ai enlevé dans un certain nombre de cellules une partie de cette réserve nutritive ; j'ai attendu la fin de la métamorphose et, en comparant les individus sortis de ces dernières cellules avec les individus des cellules voisines intactes, j'ai constaté une grande différence de taille. Osmia rufa : Tandis que la taille des mäles des cellules intactes atteint de 10 à 11 millimètres de longueur et celle des femelles de 11 1/2 à 12 1/2 millimètres de longueur, les cellules à provisions réduites fournis- sent des mâles de 6 à 8 millimètres de longueur et des femelles de 7 1/2 à 8 1/2 millimètres de longueur. Osmia cornuta. À côté des mâles de 11 1/2 millimètres et des femelles de 13 millimètres de longueur jai obtenu, dans les cellules à provisions, (1) Nicolas (H.). Changement dans l'alimentation des Osmia. Comptes rendus Sect. Zool. Assoc. Franc. SÉANCE DU Â7 FÉVRIER 481 dès mâles de 8 1/2 millimètres et des femelles de 7 1/2 millimètres de longueur. Conclusions. — La quantité de nourrilure des larves de l'Osmia rufa et de l'Osmia cornuta a une grande influence sur la taille de l'adulte ; quand on réduit les provisions, la taille diminue. FILTRATION DE LA THRICHOBACTÉRIE DES PRODUITS SYPHILITIQUES, par G. Proca et P. DanILA. Les espèces bactériennes qui passent facilement à travers les filtres sont très rares. En dehors du Spirillum parvum (NV. Esmarch) et des Vibrions des eaux (Borrel) on ne rencontre que des microorganismes plus ou moins fins, de nature indéterminée (Remlinger, Burnet). La finesse des bactéries paraît être la condition qui leur permet de traverser les parois filtrantes. Cependant d'après nos recherches la thrichobactérie polymerphe des produits syphilitiques ({ladothrix stereotrspa), bien que ne rentrant pas dans le groupe des microbes petits, filtre mieux que quelques-uns des virus filtrants. Les bougies que nous avons employées sont les bougies de laboratoire Berkefeld 12 N, neuves ou ayant peu servi, stérilisées à l’autoclave. La durée de la filtration n'a jamais dépassé une heure, à la pression néga- tive de 25 centimètres. Les cultures jeunes de vingt-quatre heures, ou bien ägées de deux à trentre-quatre jours, sur gélose ou plus souvent en milieu liquide (bouillon-sérum), se comportent de la même manière ; comme témoin nous avons choisi le bacille pyocyanique, ajouté toujours en partie égale aux cultures soumises à la filtration. Pour le contrôle des résultats, les liquides filtrés sont maintenus plusieurs jours à 37 degrés ; dans les cas de trouble apparent nous faisons des repiquages sur gélose. … . A Fes Les résultats obtenus dans vingt essais sont les suivants : à à Filtrats stériles. : 5 fois. É — à Pyocyañique | no Jo Ve , — à cladothrix pure. DD < î — à cladothrix a ronnique Afin de pouvoir apprécier l'abondance des germes filtrants nous avons réparti les filtrats dans des tubes à essai, à raison de 1 à 3 centimètres cubes par tube. 489 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Dans le cas de filtration positive pour le pyocyanique seul, sur un total de 43 tubes, 12 sont restés stériles. Avec les filtrats à Cladothrix seul nous avons eu : A Sur ES NtubeS a MIT EN ES DO EIUDeS SIenileSe b) Su 6 — — 4 — — COUR MORE Ur A NS -Ri a MERE = d) Sur 22 — Lin de OUR -- CSURMS RE — MANS AN Elo Ne — f) Sur 10 — et ne Me Lee — Total : 69 26 La perméabilité des bougies varie d'un essai à l’autre; c'esl ainsi que la bougie À nous a donné successivement : 4° filtrat à Clad. + pyoc. ; 20 filtrat à Clad. pur; & filtrat stérile ; 4° filtrat à pyoc. pur. Pour la bougie B Îes résultats succesifs ontété : 1° filtrat stérile ; 2° filtrat àpyoc. pur; 3° filirat stérile ; 4° filtrat à Clad. pure ; 5° Clad. et pyoc. ; 6° sté- rile et 7° Clad. pure. La troisième bougie s’est comportée de même. Pour une juste interprétation des résultats, nous avons recherché si les deux espèces filtrées ensemble ne sont pas antagonistes et nous avons pu constater que tandis que la thrichobactérie ne gêne pas le développement du bac. pyocyanique, lors même que les germes de la première espèce sont plus nombreux, le bacille pyocyanique exerce une action bactéricide assez marquée sur les germes de Cladothrix. Dans ces conditions il est fort probable que les cas de filtration posi- tive pour le b. pyoc. seul doivent compter parmi les cas de filtration mixte, avec la particularité que les germes de la thrichobactérie qui ont traversé le filtre n'étaient pas assez nombreux pour pouvoir résis- ter à l'action du bac. pyocyanique. Un dernier fait qui ressort de nos observations, c'est que la filtration, tout en constituant un moyen assez infidèle d'épuration des cultures ou des virus, est en même temps un procédé qui peut servir à la sélection des germes d’une culture filtrable. Les rares éléments qui traversent les filtres se montrent doués de certaines propriétés qu'on ne pouvait constater dans les cuitures avant la filtration. C'est ainsi que la forme bacillaire de Cladothrix stereotropa, trans- plantée sur gélose glycérinée à 3 p. 100, donne après un nombre de einq à six passages la forme amycélienne (diplo-ovoïde) qui ne change plus dans les repiquages ultérieurs ; néanmoins une culture de cette forme ainsi réduite, soumise à la filtration, laisse passer des germes qui se reproduisent dans le filtrat même, ainsi que dans les cultures suc- cessives, la forme primitive de gros bacilles à pseudo-ramification et à membrane-gaine. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 483 La filtration des cultures de Cladothrix vaccinæ (1) nous a permis de conslater des faits analogues pour cette dernière thrichobactérie, dont les germes ne présentaient que la forme bacillaire sur tous les milieux employés. Immédiatement après filtration les germes filtrants ont commencé à prendre de nouvelles formes évolutives (formes sphériques et ovalaires bourgeonnantes), tout en conservant la propriété de reproduire la forme bacillaire caractéristique dans les milieux convenables (bouillon glycosé). (Laboratoire de pathologie générale.) CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA CELLULE ENDOTHÉLIALE DU PÉRITOINE CHEZ L'HOMME, par F.-J. RAINER. Le type morphologique de la cellule endothéliale péritonéale dans ses lignes générales parait être le suivant, ainsi qu’il résulle des re- cherches de Ranvier et surtout de celles de Kolossow (2). Cette cellule se compose d’une partie profonde, contenant le noyau et formant le corps cellulaire proprement dit, et d’une partie super/icielle, dite plaque recouvrante, plaque endothéliale, etc., sorte de lame de protoplasma condensé, plus large que le corps cellulaire sous-jacent. Ces plaques sont séparées les unes des autres par des fissures qui, par l’imprégnation argentique, donnent les traits noirs classiques. Les corps cellulaires, au contraire, sont reliés par de nombreuses anastomoses, qui s’acheminent aussi (Ranvier) vers les cellules conjonctives fixes voisines. Il faut en- core ajouter que chez tous les mammifères examinés, ainsi que chez les enfants jusqu’à l’âge de deux ans, Kolossow signale la ciliation plus ou moins riche de la cellule comme un caractère constant, J’aieu l’occasion d'examiner desnéo-membranes dues à une péritonite tuberculeuse chez une femme adulte. Ces membranes étaient adhérentes seulement par leurs extrémités : d’une part,à des segments différents du tube intestinal; d'autre part,. à la paroi abdominale antérieure. Elles étaient très peu vascularisées; par endroits même elles ne présentaient. pas de vaisseaux et étaient pourvues de fines fenestrations. Leur épaisseur élait minime, ce qui permit de les soumettre à l'examen microscopique après simple étalement sur lame. (Fixation par le sublimé, coloration par une hématoxyline colorant d’une manière un peu diffuse.) (1) G. Proca. Essais de culture du microorganisme de la vaccine (Clado- thrix vaccinæ). Communic. à la Réun. Biol. de Bucarest, dans la séance de 27 jan- vier, C. a. (2) Kolossow. Ueber die Structur des Pleuroperitoneal - u. Gefässepithels (Eudothels). Archiv fur mikrosk. Anatomie, 1893. 484 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Au microscope ces membranes possèdent un revêtement endothélial d'apparence pavimenteuse, à cellules polygonales d’aspect homogène, pourvues, d'ordinaire, d'un ou de deux noyaux allongés, et reliées entre elles par des ponts intercellulaires de grosseur et de longueur variables. Il n'est pas douteux que l’on ait affaire à des cellules de revêtement péritonéal qui tapissent ces néo-membranes (1), devenues de la sorte des dépendances de la séreuse. Ce qui est visible de ces cellules, c'est la plaque homogène polygonale dont la substance se continue d'une Dessin fait à la chambre claire. Microscope Reichert. Apochrom. 2 mm. Ocul. #. Disposition des cellules épithéliales autour d’une fenestration. On voit aussi deux Mastzellen et dans un interstice, au-dessous de la fenestration, une cellule migratrice. Le stroma n’a pas été représenté. manière évidente avec la substance des plaques voisines; puis c’est le noyau, sous-jacent à la plaque. On n'apercoit rien du corps proto- plasmique proprement dit. La conclusion que nous voulons tirer de cette observation est que, si l'existence des ponts intercellulaires solidarisant les cellules péritonéales est un fait indiscutable, la topographie précise de ces ponts, chez l'homme, est controversée. Pour nous, ils appartiennent aux plaques recouvrantes. (Laboratoire de Médecine expérimentale de la Faculté de Bucarest.) (4) Il faut se demander s'il est possible d'accepter pour cellules une autre origine que l’épithélium péritonéal du voisinage. 485 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU { er MARS 1910 SOMMAIRE CHAINE (J.) : Termites et plantes vivantes. — II. Dégâts occasionnés aux arbustes, aux plantes d’orne- ment et potagères et aux cé- TÉNESS CI ER DEP CN CAE LUE CHAMBRELENT (M.) : Remarques à propos de la communication de MAOAN ESRI LE a Len And e DENIGÉS (GEORGES) : Etat de l’acé- tone dans l'urine et réaction de DEN RER A EE mnt Le DENIGÈS (GEORGES) : Détermination de l’acétone urinaire par distillation. GAUTRELET (JEAN) : Contribution à l’étude des extraits organiques-d'in- vertébrés. Action hypotensive de l'extrait alcoolique de certaines Glande SAS ÉTIENNE EN A Présidence de M. Chaine, vice-président. A PROPOS DU PROCÈS-VERBAL 481 M. CHAMBRELENT. — A propos de la communication de M. J. CARLES : « Les abcès de fixation et la localisation des poisons et médicaments absorbés par les leucocytes », je signalerai l'observation suivante : Une secondipare, souffrant de vomissements incoercibles, reçoit deux injec- tions d'essence de térébenthine; quelques jours après la formation des abcès, les vomissements s’amendèrent et actuellement ils ont comple- tement cessé. 486 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX # TERMITES ET PLANTES VIVANTES. II. DÉGATS OGGASIONNÉS AUX ARBUSTES, AUX PLANTES D ORNEMENT ET POTAGÈRES ET AUX CÉRÉALES, par J. CHAINE. Dans une note précédente (1), j'ai étudié les dégâts que les Termites occasionnent aux arbres ; dans celle-ci, je décrirai les ravages obser- vés sur les arbustes, les plantes d'ornement et potagères et les céréales. De même que toutes les essences d'arbres sont susceptibles d’être attaquées, les arbustes les plus divers peuvent être la proie des Ter- miles. Comme étant principalement atteints en Charente-Inférieure, dans les arrondissements de La Rochelle, Rochefort et Marennes, je citerai l'aubépine, le jasmin du Japon ({Tecoma grandiflora,) les lilas, les lauriers-roses et surtout les rosiers. Ici encore, les dévastations constatées sur les arbustes, dans les pays chauds, sont plus importantes que chez nous, et la plante y succombe beaucoup plus rapidement. Le fait suivant qui m'a été rapporté par une personne revenant de Konakry montrera à quel point ces Insectes sont. à redouter. Dans son jardin, elle avait planté quurante-cinqg rosiers; ces arbustes furent rapidement envahis par les Termites, et, au bout d’un temps relativement très court, tous moururent, sans exception. Les tiges étaient rongées par les Insectes qui y avaient creusé leurs galeries, etau pied de chaque rosier, dans le sol, on trouva des Termites en grande quantité. Les dégâts observés sur les arbustes, bien que très graves dans un grand nombre de cas, sont cependant moins à redouter que ceux que l’on peut constater sur les plantes potagères ou les céréales ; 13, le dommage peut s'étendre à de grands espaces et les pertes en résultant peuvent être considérables. Il me suffira pour en donner une idée de rappeler qu'Escherich cite un champ de blé entièrement dévasté par les êtres dont il est ici question. Dans les pays chauds, les dégâts occasionnés à ces plantes sont plus connus que chez nous et toujours plus étendus et plus importants. Mar- latt nous apprend que, dans l'Amérique du Nord, le Z'ermes flavipes dévaste les plantations de pommes de terre, dont il attaque les tuber- cules. D’après Wells William, les Termites causent de grands dommages en Chine, où ils ravagent un grand nombre de plantes diverses, etc. D'après mes propres observations ou d’après les faits qui m'ont été rapporlés, ces Insectes, en Charente-Inférieure, attaquent les plantes Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXVIIL, p. 328. _ SÉANCE DU L°' MARS KST d'ornement ou potagères les plus variées. Les plantes sauvages ne sont pas non plus à l'abri de leurs atteintes, car on a constaté de leurs méfaits jusque sur les mauves. Parmi les plantes d'ornement, les géraniums (Pelargonium) semblent être des plantes fort recherchées par les Termites. Bien rares, en effet, sont les jardins, dans les régions où les Termites existent, ne renfer- mant pas de géraniums plus ou moins rongés. Je puis encore citer les dahlias chez lesquels tantôt ce sont les tubercules seuls qui sont visités, tantôt uniquement les tiges, mais le plus souvent ces deux parties de la plante à la fois ; puis encore les cannas, les bégonias, les anthémis, les giroflées, les héliotropes, les œillets, ete. Quant aux plantes potagères, peu échappent aux attaques des Termites. Je puis citer comme étant le plus fréquemment atteints : les choux, les artichauls, les carottes, les pommes de terre, les salsifis, les navets, elc., et, dans un autre ordre d'idées, le blé et l'avoine. Enfin, pour terminer cette énuméralion, je crois devoir indiquer le fait suivant qui m'a été rapporté par une personne digne de foi. Des pommes, placées dans un meuble, au bout de peu de jours, furent en- vahies par les Termites, au point qu’elles ne purent pas être mangées ; le propriétaire s’en débarassa en les donnant à ses poules. Si des faits qui précèdent nous essayons de tirer un enseignement, nous constatons que les Termites attaquent indistinetement les plantes franchement ligneuses (arbres, arbustes, héliolropes, elc.,) ou les plantes à tissus mous et aqueux comme les pommes de terre, les géra- niums, les bégonias. On les rencontre aussi bien dans les parties aériennes des plantes, comme les tiges des dahlias et de la pomme de terre, que dans les racines ou les tubercules de celles-ci ; enfin, ces êtres ne délaissent pas non plus les fruits. ÉTAT DE L'ACÉTONE DANS L'URINE ET RÉACTION DE LEGAL, par GEORGES DENIGES. Dans ces dernières années, là réaction de Legal, pour la recherche de « l'acétone urinaire », a été fort attaquée. Nous avons surtout pour but, dans cet article, de la réhabiliter et d'en montrer la signification el l’importance clinique dans la recherche de l’acidose. Rappelons-en d’abord la technique telle qu'elle doit être suivie pour une réussite cerlaine : à 5 centimètres cubes du liquide acétonique à essayer on ajoute successivement et en secouant le tube récipient après chaque addition 0 c. c. 5 d'une solution non altérée de nitroprussiate de soude à 5 p. 100, 0 c. c. 5 de lessive des savonniers et 1 centimètre cube d'acide acétique cris- 188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE RORDEAUX tallisable. Après la dernière agitation et sans s'arrêter aux colorations transi- toires observées après l'addition d’alcali, la présence d’acétone s’accuse par la production d’une teinte finale, pourpre ou carmin plus ou moins intense. Dans les urines, la réaction sera tentée directement ou, de préférence, aprés défécation par 1/10 de sous-acétate de plomb et filtration. Diverses variantes ont été proposées à cette technique : dans la plu- part, on a cherché à remplacer la soude par NH°. MM. Porcher et Her- vieux (1) ont soulevé de vives objections contre la dernière en date. Quant aux critiques qui visent le peu de spécificité et de sensibilité de la méthode, nous allons essayer de répondre. Pour la spécificité, s’il est certain, ainsi que Bela von Bitto et nous- même l'avons indiqué (2), que la réaction de Legal s'applique à beau- coup de substances, et, en particulier, comme nous l’avons démontré, à tous les corps possédant le groupe acétyle dont le carbonyle est, en outre, en relation avec H ou un noyau hydrocarboné, il faut remarquer que dans l'urine elle ne peut s'appliquer qu'à l’acétone ou à son antécé- dent l'acide diacétique, ce qui limite beaucoup sa signification. D'autre part, la liqueur de Fehling, FeCF, et bien d’autres réactifs généraux, devraient depuis longtemps être bannis de l’urologie si l’on ne tenait compte que de leur généralité d'action et non de la particularité de cette action dans le cas bien spécial de l'urine. Enfin, pour ce qui est de la sensibilité, tous ceux qui ont pris la peine d'examiner la question ont vu que, même en solution aqueuse, l’acétone ne peut être décelée par la réaction de Legal à une dose inférieure à 0 gr. 05 par litre, mais que dans l'urine, lorsqu'on y ajoute de Pacétone en nature, on ne peut guère espérer reconnaître moins de 0 gr. 25 de ce composé par litre. Or, beaucoup d'urines, dans l’acidose, renferment une quantité d’acétone totale bien inférieure à ce chiffre. N'y a-t-il done pas là un motif péremptoire pour faire rejeter complètement le pro- cédé? Nullement, et en voici la raison. L’attention n’a pas été assez appelée sur ce fait d'après lequel toute urine dont on peut séparer, en quantité notable, de l’acétone par distil- lation présente, directement, une réaction de Legal plus de dix fois supérieure en intensité à celle que donnerait toute l’acétone distillée, diluée dans un volume d’eau égal à celui de l’urine dont elle provient. De plus, après une ébullition de quinze à trente minutes, au réfrigé- rant à reflux, même sans addition d'acide quand ces urines ont une acidité propre suffisante, la réaction de Legal ne correspond plus cette fois, par son intensité, qu’à l’acétone dosée par distillation, c’est-à-dire qu'elle est réduite à moins de dix fois ce qu'elle était précédemment. En même temps, il se dégage CO° — un peu moins d’une molécule par (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., numéro du 24 décembre 1909, p. 791. (2) Bulletin Soc. chimique, 3° série, t. XV, p. 1058, et t. XVII, p. 381. SÉANCE DU 1° MARS 489 molécule d'acétone lotale dosée — et l'acidité de l’urine s’abaisse d’une manière proportionnelle. Enfin, la réaction de Gerhardt primitivement positive est devenue négative. Quant au pouvoir rotatoire, il n’a pas sensiblement varié, ce qui prouve que l'acide B-oxybutyrique de ces urines n'a pas été modifié. Que s'est-il donc passé ? Dans le travail cité plus haut, nous avons montré que les composés renfermant potenliellement plusieurs noyaux acétyle, comme l’acétyl- acétone, présentaient à un haut degré la réaction de Legal. Nous avons constaté qu’ilen était de même pour l'acide diacétique obtenu par saponification de son éther et qui, à égalité moléculaire, donne, par la réaction de Legal, une intensité de coloration 16 à 18 fois plus iatense que celle de l’acétone. Or, c’est cet acide qui, prédominant sur l’acétone libre dans tous les cas d'acidose humaine qu’il nous a été donné d'examiner (acidose dans le diabète et en dehors du diabète), fournit, dans l'urine, une réaction de Legal en général 12 à 14 fois plus intense que celle donnée par l’acétone qu’on peut retirer de la même urine par distillation. Dans le chauffage prolongé, au réfrigérant à reflux, l’acide diacétique est entièrement dissocié en CO* et acétone etla réaction de Legal, tentée ensuite, ne peut être que fortement amoindrie. De plus, un principe acide ayant ainsi disparu de l'urine, l'acidité totale de ce liquide sera proportionnellement diminuée. En résumé, il résulte de nos déterminalions que : 1° Dans l’acidose humaine, l’acétone n'existe à l’état libre dans l’urine que dans la mesure, généralement faible, où son générateur, l’acide diacétique, est dissocié dans les conditions d'émission de cette urine; 2° Les acides diacétique et $-oxybutyrique sont donc les principaux signes urinaires immédiatement tangibles de l’acidose, tandis que, par la voie pul- monaire, ce sont surtout les produits de dissociation de l'acide diacétique, CO et l’acétone, qui sont éliminés ; 3° La réaction de Legal avec laquelle on peut déceler jusqu’à 1 ou 2 centi- grammes, par litre, d'acide diacétique, même dans l'urine, permet de recon- naître plus aisément qu'aucune autre méthode la présence des produits céto- niques de l’acidose dont le principal est, d’ailleurs, l'acide diacétique, l’acétone n’en étant que le dérivé de dissociation. C’est donc la meilleure réaction clinique dont nous disposions pour rechercher l'acidose. La réaction de Gerhardt, au chlorure ferrique, lui est très inférieure. | DÉTERMINATION DE L'ACÉTONE URINAIRE PAR DISTILLATION, par GEORGES DENIGES. La recherche, par la distillation à la pression ordinaire, de l'acétone libre de l'urine est le plus souvent illusoire puisque,dans les conditions où on la pratique d'habitude, l'acide diacétique, si constant dans les urines qui fournissent de l’acétone ordinaire quand on les distille, se dissocie intégralement en cette acétone et en gaz carbonique. Par suite, Biococre. CouPpTEs RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 39 390 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX il est impossible, par cet unique moyen, de connaître la part qui revient, dans le produit distillé, à l’acétone préexistante ou à son géné- rateur l’acidé diacétique. Ce point établi, non plus pour des recherches au lit du malade où, à l'encontre de la réaction de Legal,elle est inapplicable, mais au laboratoire, la distillation d’une urine, dans l’acidose, permet la diagnose certaine et le dosage facile de l’acétone totale (libre et potentielle dans l’acide dia- cétique); elle est donc le complément obligatoire, pour une étude rigoureuse, de l'essai chimique rapide. Il importe, toutefois, de faire quelques observalions à son sujet. Malgré sa grande volatilité, l’acétone diluée dans l’eau aux doses où elle peut se trouver dans l'urine ne passe pas entièrement dans les pre- mières portions distillées. Si l’on fractionne les dislillats, on constate que le premier quart (25 centimètres cubes sur 100 centimètres cubes distillés avec ou sans addition d’acide) contient très régulièrement de 88 à 89 p. 100 de l’acétone totale. Les fractions plus faibles sont plus irrégulièrement composées, suivant les conditions de la distillation, bien qu'on puisse dire que le premier dixième renferme, environ, les. trois quarts de l’acétone totale. Il sera donc plus avantageux, pour l’essai qualitatif, d'opérer sur le premier dixième distillé (pourcentage plus élevé du liquide, en acétone) et sur le premier quart pour le dosage (plus grande constance du rapport avec l’acétone totale). Pour la recherche qualitative, 100 centimètres cubes d'urine, additionnée de 0 c. c. 5 de SO‘H?, seront, par suite, placés dans un ballon d'environ 1 litre et distillés au réfrigérant ordinaire à la vitesse de 1 c. c. 5 à 2 centimètres cubes par minute. Sur le premier dixième recueilli, on essaiera la réaction para-nitro-hydrazinique ou celle de Penzoldt, rappelées par MM. Porcher et Hervieux dans leur note (1); ou encore celle, peut-être la plus sensible de toutes, que nous avons autrefois publiée (2), et qui permet de reconnaître jusqu’à 1/100 de milligramme d'acétone dans 2 centimètres cubes de liquide. On mélange pour cela, dans un tube à essai, 2 centimètres cubes de dis- tillat avec 2 centimètres cubes de sulfate de mercure acide (HgO, 5 grammes: SO*H®, 20 centimètres cubes; eau, 100 centimètres cubes); on porte au bain d’eau bouillante et, au bout d’un temps qui n’est jamais inférieur à 45 secondes, mais qui peut atteindre plusieurs minutes pour les très grandes dilutions, un: trouble ou un précipité blanc se produisent brusquement par suite de la for- mation d'une combinaison mercurique et caractérisent l’acétone. Pour le dosage, on opérera comme plus haut, maïs en recueillant 25 centi- mètres cubes de liquide qu’on traitera par l’iode N/10, comme nous l'avons déjà indiqué dans une publication antérieure (3) et d’après une technique qui nous a toujours fourni les résultats les meilleurs. ; (1) Comptes rendus de la Socièlé de Biologie, numéro du 24 décembre 1909, P. Taxe (2) Annales de Chimie et de Physique, 1899, 7° série, t. XVIIL, et Conférence de là Soc. chim. Bulletin, 1902, p. VIIL. (3) Bull. Soc. de Pharm. de Bordeaux, 1907, p. 165. SÉANCE DU 1 MARS A9 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES EXTRAITS ORGANIQUES D'INVERTÉBRÉS. ACTION HYPOTENSIVE DE L’EXTRAIT ALCOOLIQUE DE CERTAINES GLANDES D'ASTÉRIES, par JEAN GAUTRELET. Peu nombreuses sont les recherches relatives à l’action physiologique des extraits glandulaires des invertébrés. Grâce à la proximité du laboratoire d'Arcachon dont nous tenons à remercier les directeurs, nous pouvons nous procurer un grand nombre d'invertébrés marins vivants. Nous avons donc en particulier étudié l’action de leurs extraits organiques sur la pression sanguine, et nous apportons aujourd'hui quelques résultats relatifs aux ‘Etoiles de mer. : LEE 200 grammes de cæcums ou glandes hépatiques d’Astéries, bien réduits en bouillie, sont mis à macérer dans l'alcool à 95 degrés pen- dant quarante-huit heures ; après expression du précipité à la presse, la solution alcoolique colorée en jaune est évaporée au bain-marie vers 50 degrés, en partie seulement, de facon à chasser l'alcool. Si l’on prolonge par trop l’évaporation, un magma brunâtre se forme, insoluble même dans un excès d'alcool. Le volume du filtrat étant donc réduit par évaporation convenable, on l’additionne de sérum à 8 p. 1000 de NaCI, de manière à oblenir une solution dont 1 centimètre cube représente 2 grammes de substance. * Une dose de 2 grammes par kilogramme, considérée comme optimale pour cette étude, ayant été injectée dans les veines d’un chien morphiné de 10 kilogrammes, on voit, après un temps perdu de quelques $econdes, la pression (prise à la carotide) baisser rapidement de quelques centi- mètres (2-3), en même temps que le rythme du cœur s'accélère et que son amplitude diminue. Cette diminution de pression, ces phénomènes cardiaques ne durent que quelques secondes; le cœur reprend bientôt son allure normale et la pression est revenue à son chiffre primitif. Etant donné les caractères transitoires de la baisse de pression et les modifications parallèles du cœur, il est difficile de ne pas admettre un rapport de cause à effet, et nous considérons cette hypoténsion pas- sagère comme d'origine cardiaque. Nous devons à la vérité de dire que cette baisse de pression fait même parfois défaut. Tout autres sont les résultats obtenus si l'injection du même extrait hépatique est effectuée chez un chien préalablement atropiné. EXPÉRIENCE. -- Renard chien, 10 kilogrammes, morphiné et atropiné(2 milli- grammes), dont la pression carotidienne est de 14 centimètres Hg, recoit dans la saphène 40 grammes de la solution, soit 4 grammes par kilogramme, à 2 h. 44. Aussitôt la pression baisseà 8 centimètres, puis remonte à 9 et 492 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 10 centimètres Hg. À 2 h. 45, la pression est de 10; à 2 h. 46, elle est de 41, chiffre auquel elle se maintient jusqu'à 3 h. 5, soit 19 minutes. À 3 h.5,la pression s'élève d'un demi-centimètre, pour arriver enfin à 41 cm. 5, et se maintenir à ce taux plus d'une demi-heure, Il n'y à pas à considérer ici de modification dans le rythme ou l'am- plitude du cœur; l’hypotension considérable et prolongée que l'on observe offre tous les caractères d'une origine vaso-motrice. Dans l'expérience précitée, nous avons vu un certain relèvement de la tension s’opérer après deux minutes. Dans d’autres cas, la pression consécutivement à l'injection était tombée de 16 à 12 centimètres de Hg, et maintenue à ce chiffre pendant plus de vingt minutes. À noter aussi que des doses d’extrait hépatique de beaucoup infé- rieures à celles que nous venons d indiquer sont capables de produire une baisse — moins considérable naturellement — de la pression. Léopold, chien de 10 kilogrammes ayant reçu seulement 2 grammes de l'extrait; sa pression pendant sept minutes resta de 1 centimètre et demi inférieure à la normale. Suivant le même mode opératoire, nous avons préparé également des extraits alcooliques de glandes génitales d’astéries. Ces extraits injectés au chien normal à la dose de 1 ou 2 grammes par kilogramme ne produisent eux aussi qu’un effet hypotenseur passager, mais, chez le chien atropiné, ils causent une hypotension marquée et durable, présentant donc les mêmes caractères, avec moins d'intensité souvent, que l'extrait hépatique; la moins grande intensité, et peut-être aussi la constance moins absolue des effels, nous semblent en rapport avec le développement des glandes génitales dont le volume s'accroît beaucoup à certaines saisons. Quoi qu'il en soit, les extraits hépatiques et génitaux d'astéries, en solution alcoolique, renferment donc au moins une substance provo- quant une action hypotensive marquée et durable chez l'animal atropiné ; avant l’atropine les mêmes extraits donnent lieu tout au plus à une baisse passagère semblant relever d’un mécanisme cardiaque. (Travail des Laboratoires de physiologie de la Faculté et de la Station biologique d'Arcachon.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE D ARONSSOHN (F.) : Sur la composi- tion des alvéoles des différentes ré- sions d’une colonie d’abeilles. . . . BERTHELOT (ALBERT): Antagonisme du bacille bulgare vis-à-vis du mé- MAO OQUER. D ee de ee + ee Camus (JEAN) : Toxicité des sels de plomb sur les centres nerveux. Leur période d'incubation. . . . .. Camus (JEAN) et Niccoux (Mau- RICE) : Essai de neutralisation des sels de plomb au niveau des cen- TES COPIE ER ROC ES CARRIEU, LAGRIFFOUL et BOUSQUET : Les lésions anatomo-pathologiques dans la fièvre de Malte. . . . . . .. Dasrre : Discours à l'occasion de son élection à la présidence de la SOCIÉRS à 00 CNRS RENONCE Fauré FremieT(E.): Mitochondries CLNIDOSDMESS ENT EN ere GARNIER et SABARÉANU : Recherches sur l'autolyse aseptique du foie de Dion vDEMal st, + 5. Nm Herr (A.) : Actions coagulantes comparatives du sérum frais et des extraits d'organes frais sur le sang et le plasma des hémophiles . . . JAvaz et Boyer : La rétention de l’urée et sa diffusion dans les liqui- desde/horsanisme. +... .... . 1. Leruize (M.) : Allocution à propos de l'installation du Président. . .. Logper (M.) et Becnaup (G.) : Va- riations de la chaux intestinale dans quelques maladies générales. MAYER (ANDRÉ), RA'THERY (FRANCIS) et ScHærrerR (GEorGks) : Réaction des cellules hépatiques à diverses substances organiques. . . . . . .. Mixer (JEAN) : La formule héma- tologique de l’hérédo-syphilis. (Nu- mération des globules. Formule hémo-leucocytaire) U [9 MARS [910 SOMMAIRE 529 509 512 539 395 533 Parsseau (G.) et TixiEr (LÉON) : A propos de la réaction de Meyer dans les néphrites. [Importance de la dis- tinction en néphrites dégénératives et néphrites congestives. . . . . oo Pozicarp: (A.) : Sur la coloration vitale des trypanosomes. . . . . .. ReGaup (CL.) : Particularité d'ac- tion des rayons de Rœntgen sur l’épithélium séminal du chat. . .. Repracr (G.) : Contribution à la connaissance de la vitalité des mi- CTODES ANA ONE EPP EE ReTrerer (Ep.) et LELIÈVRE (AUG.): Transformation des cellules épithé- liales d'un épithélioma en tissu con- JONCE AN CANON AU RAM PATES Ricuet fils (Cu.) : Modifications de toxicité du plasma musculaire. . Ricuer (CHARLES) : Protoxines et transformations des protoxines en TONI ESS EN de SICARD (J.-A.) et Sazin (H.) Réactions méningées consécutives aux injections arachnoïdiennes lombaires de sérum de cheval et de SéTUMaLtICIe EN EE CENT TERROINE (Euie-F.) : Action des sels biliaires sur la lipase pan- créatique (Deuxième note). . . . . . Trisoucer, RiBapeau-Dumuas (L.) et HaArvier : La sidérose du foie chez les nourrissons . . . . . . . .. WeRTHEIMER (E.) et Duvircier (E.) : Sur l'absorption de la sécrétine . . Réunion biologique de Nancy. Durour (M.) : Les mouvements de l'œil dans l'orbite et la perspective. Durour : Un peu de cinématique à propos de la loi de Linsting. . .. BioLocie. COMPTES RENDuSs. — 1910. T. LXVIII. 36 b41 09 518 A94 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE GARNIER (CHARLES) et VILLEMIN {Fernano) : Surles « ganglions pha- ryngien et lingual » du sympathique MOIS) 4e drole iote baie SN Ricaon (L.) èt JEANDELIZE (P.) : Courbe de croissance en longueur cervical de l'homme et leur texture. 554 | chez le lapin castré . . . . . . . .. 559 Guircoz (T4.) : Sur la pratique de RicHon (L.) et JEANDELIZE (P.) : la respiration artificielle dans la Courbe de croissance en longueur syncope respiratoire et cardiaque. 551 | chez des lapins ayant subi la résec- HAUSHALTER (P.) Opalescence tion des canaux déférents. . . . . . 560 d'épanchements pleuraux et périto- SIMON el SPILLMANN (L.) : Sur la néaux, indépendante de la présence localisation des alcaloïdes dans le de graisse ou de mucine dans le SAND EU EN EEE 593 Huile ee CRE CT de 550 SPILLMANN (L.), JEANDELIZE (P.) et JEANDEL1ZE (P.) : Faits relatifs à ParisoT (J.) : Proportions adiasté- l’inhibition cardiaque (Première matiques du squelette avec déve- HNOUC)E loco et lou o-nare ie tasone 556 | loppement morphologique normal JEANDEL1ZE (P.) : Faits relatifs à des organes génitaux externes . . . 561 l'inhibilion cardiaque (Deuxième Présidence de M. Letulle, vice-président, puis de M. Dastre. MORT DU PROFESSEUR PFLÜGER. LE PRÉSIDENT annonce à la Société la mort du professeur Pflüger, membre honoraire, et se fait l'interprète des sentiments douloureux que cause cet événement dans le sein de la Société de Biologie. OUVRAGES OFFERTS. M. GLey. — L'ouvrage que j'ai l'honneur d'offrir à la Société, au nom de l’auteur, M. Henri Piéron, sur l'£volution de la mémoire (1), est une très intéressante contribution à ces études de psychologie biologique si cultivées en Amérique ; l'information y est d’une grande richesse, l'érudi- tion sûre, la critique aiguisée et approfondie. L'auteur part des phénomènes de mémoire inorganique, de l’'hysté- résis par exemple, pour s'élever peu à peu jusqu'à la mémoire humaine. En considérant la mémoire comme une influence persistante d’événe- ments passés sur l’activité ultérieure des êtres, il est naturellement con- duit à étudier d’abord les persistances rythmiques, chez les végétaux aussi bien que chez les animaux; et on trouvera dans cette partie du (1) 1 vol. in-18 de 360 pages, Paris, E. Flammarion, 1910. FC SÉANCE DU 19 MARS 495 livre la réunion de nombreux faits soigneusement classés et discutés. Une autre parlie est consacrée à l'exposé des diverses formes sous lesquelles, dans les différentes espèces animales, se présente la mémoire. L'étude de la mémoire humaine, de ses variations, de son utilisation clôt cet ouvrage, qui est bien d’un biologiste, mais qui est aussi d’un psychologue et d’un philosophe. M. LAPICQUE offre, au nom de l’auteur, un mémoire de M'° Bailliet, intitulé : Recherches sur la teneur en fer du foie dans les deux sexes, 1 vol. in-8°, 76 pages, Paris, Jouve, 1910. ALLOCUTION DU VICE-PRÉSIDENT M. Maurice LETULLE. — Dans sa dernière séance, la Société de Biologie a procédé à l'élection du successeur de notre très regretté Président Malassez. Elle a donné l'unanimité de ses suffrages à M. le professeur Dastre, voulant témoigner, par ce vote spontané, l'estime profonde et l’admiration que nous avons tous pour l'œuvre impeccable du savant et notre affectueuse confiance dans la sage direction qu'il saura imposer à nos travaux. Au nom de la Société, je prie notre cher Président de vouloir bien prendre place au Bureau. DISCOURS DE M. DASTRE. Messieurs, Les premiers mots que je doive prononcer devant vous sont ceux de « gratitude » et de « remerciement ». Je vous en dois beaucoup pour le srand honneur, — le trop grand honneur, — que vous m'avez fait. Ces sentiments, permettez-moi de vous les dire brièvement — et presque dans les mêmes termes que mes devanciers. . Je me suis préparé, en effet, à cette quasi-cérémonie en relisant, dans nos Comptes rendus, les allocutions d'installation de quelques-uns de nos présidents perpétuels el quinquennaux. Tous ont vivement res- senti l'honneur de votre choix. Les premiers, les plus anciens, dont les noms étaient déjà célèbres, ont recu votre élection comme une dernière couronne. Les autres, les présidents des plus récentes années, se sont montrés, d'une part, fiers d’être haussés par vos suffrages à la succes- sion de ces « personnages consulaires », et, d'autre part, écrasés par 496 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’inévitable comparaison avec eux. Giard, évoquant les grandes figures de Rayer, Claude Bernard, Paul Bert, Brown-Séquard, pour ne parler que des morts, saluait avec admiration leur œuvre scientifique désor- mais classique ; puis ensuite, envisageant leur rôle présidentiel, il attri- buait justement à leur patronage et à leur direction avisée, la prospérité de notre Société, l'autorité légitime et la réputation dont elle jouit dans le monde. Aux noms glorieux que citait Giard, se sogt ajoutés celui de Chau- veau, d’abord; puis ceux de Bouchard, de Marey, et enfin de Giard lui- même. En face de ce qu'il appelait cette haute et puissante lignée de: présidents, Malassez se demandait avec inquiétude comment il pourrait rendre à la Société, en éclat ou en ulilité, ce qu’elle lui donnait en confiance. | Ces senliments sont les miens. J’ai les mèmes scrupules. Je connais mieux que personne la faiblesse de mes mérites et leurs limites lrès prochaines. Je les considère depuis longtemps comme amplement ré- compensés. Aussi, avais-je cherché à me dérober, lors de la précédente élection présidentielle et à laisser la place à quelqu’autre qui en fût aussi digne ou plus digae. Je devrais maintenant, conformément à l'usage, vous entretenir de mon prédécesseur Malassez et lui payer le juste tribut de nos regrets. Mais d’autres, ici même, se sont acquittés de cette tâche mieux que je ne réussirais à le faire. Dans la séance du 8 janvier dernier, notre vice- président, M. Gley, a passé en revue la vice tout entière de Malassez et fait comprendre tout ce que la Société de Biologie lui devait, depuis le règlement qui la protège jusqu'au toit qui l'abrite. Il nous La montré attaché à cette Compagnie comme à une sorte de fille d'adoption et passionnément zélé pour ses intérêts. Personne mieux que Malassez n'en connaissait l'histoire et la tradition. Quand surgissait une queslion embarrassante relative au règlement, tous les veux se tournaient vers lui. 11 était notre conseil en quelque sorte juridique. Il participait à loutes les discussions; il a été membre de toutes les commissions impor- tantes, depuis celle de la réforme, en 1887, jusqu’à celle du cinquante- naire, en 1899. Il eût fait un incomparable « secrétaire général », a dit de lui celui de nos collègues qui peut passer pour le meilleur Juge en la matière. | | Sa droiture, sa simplicité, son désintéressement, son éloignement de tout ce qui pouvait ressembler même de loin à une intrigue quel- conque en ont fait une figure de savant parfailement digne de respect ; et j'ajoute, d'affection. ) Le savant ne méritait pas moins d'être apprécié. Notre collègue, M. Jolly, a fait une œuvre méritoire en publiant sous forme condensée une étude judicieuse et parfaitement documentée sur ses travaux. On :SÉANCE DU 19 MARS 497 sait que les principaux se rattachent à l'histologie du sang et des tumeurs. Son nom restera attaché à la découverte des méthodes de numération des globules. C’est un problème dont il a donné la solution complète. Vierordt avait l'idée de la méthode; c’est Cramer, qui a proposé l'emploi de la chambre humide; c’est Potain qui a imaginé le mélangeur; mais Malassez a synthétisé tous ces efforts fragmentaires et les a concrétés: il en a fait l'invention qui a rendu tant de services à la physiologie et à la pathologie. Lui-même a montré que les divers départements circulatoires sont inégalement riches en hématies : et de leur comparaison il a tiré des indications utiles sur le rôle hématopoié- tique de la rate. Malassez dans le même ordre d'idées a perfectionné les appareils colorimétriques qui servent à l'appréciation de l'hémoglobine; il y a introduit une notation rationnelle, celle du rapport entre le nombre des globules et la quantité d’hémoglobine, autrement dit la notion essen- tielle de la richesse du globule rouge en hémoglobine, qui permet des déductions importantes pour l'étude de la régénération sanguine, et des applications pathologiques pour la connaissance des anémies. Je dois me contenter, en ce qui concerne les tumeurs, de signaler la part importante qu'il a prise à la démonstration de l’origine épithé- liale du cancer. Telle est, vue en extrême raccourei, la figure de l'homme que vous aviez élevé à la présidence de notre Société. Il à joui trop peu de temps de ce suprême honneur qui lui fut aussi une réparalion pour beaucoup d'injustices qu'il avait subies. Dans notre Société, Malassez était le plus ferme soutien des tradi- tions. Et par une ironie des choses qu'il a soulignée lui-même, il a été nommé président en dépit de la tradition qui depuis soixante ans, veut que le président soil choisi souvent parmi les physiologisles et {oujours parmi les membres de l'Académie des Sciences. Une Société jeune et vivante comme la nôtre ne saurait s’astreindre évidemment à l’obser- vance judaïque d’une si étroite tradition. Elle a bien fait de s’en écarter une fois. Mais on voit par l’allocution présidentielle de Malassez qu'il pensait lui-même qu'on ferait bien d'y revenir. Et c’est précisément à cette opinion que je dois mon élection, c'est-à-dire vos bienveillants suffrages. J'acecède donc à ce fauteuil, non par quelque mérite sélectivement personnel qu'on ne trouverait pas chez d’autres de nos collègues et confrères, mais par suite de la rencontre d'événements qui m'ont fait cumuler les principales conditions que nos prédécesseurs avaient jugé uliles à l'espèce de magistrature qu'exerce le président, etoù ils voyaient, entre aulres-avantages, une garantie d'indépendance. En ce qui me con- cerne, ils ne se sont pas trompés. Les événements de la vie nous assa- gissent et nous rassérènent. Ils nous apprennent qu'il faut s’efforcer 498 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE toujours à être juste et bienveillant. Je m'y efforcerai et je crois bien que jy parviendrai. Je ne serai intraitable que vis-à-vis des perturba- teurs de nos séances, c’est-à-dire de ceux qui causent, aves trop d’indis- crétion, pendant les présentations, et qui, ainsi nous empêchent de tirer de ces réunions le profit qu’elles comportent. Nous avons tous des re- proches à nous faire à cet égard, et c'est moi qui dorénavant vous les ferai. Nous avons droit d'entendre, d'interroger et de comprendre. C’est l'exercice de ce droit que je m'’efforcerai d'assurer à tous pour le grand avantage de la Science. MODIFICATIONS DE TOXICITÉ DU PLASMA MUSCULAIRE, par Cu. Ricer fils. Nos recherches ont porté sur les modifications que subissait la toxicité du myosérum abandonné à lui-même. C'était une preuve, indirecte il est vrai, mais certaine, des transfor- mations qu'il subissait dès sa sortie de l’organisme. Nos expériences ont confirmé ce fait (1). Nous prenions de la viande extrêmement fraîche, dans l'espèce c'était de la viande de poule que nous sacrifiions au laboratoire; par pression énergique, nous arrivions à en extraire une certaine quantité de liquide plasmatique. L'opération se faisait assez rapidement et ne prenait pas plus de trois heures. Comme nous opérions à O0 degré, ce myosérum pouvait être considéré comme le myosérum normal du musele vivant. Après filtration, nous ajoutions du fluorure de sodium de 7 à 10 p. 1000, quantité absolument suffisante pour empêcher toute action bactérienne; dans un certain nombre d'expériences, et les résultats ont été encore plus probants, nous avons ajouté, en outre, du bicar- bonate de soude. De notre myosérum, nous faisions deux parts : l’une était injectée de suite à nos animaux; l’autre était mise à l'étuve, et ce n’est qu'après un séjour de 1, 4, 6, 8, 12, 17 ou 22 heures que nous l’injections à même dose, et suivant une technique identique, à des animaux de même poids. Il était essentiel d'éliminer toute action bactérienne. Par le fluorure de sodium, antiseptique puissant, nous y sommes arrivés. D'ailleurs, l’ensemencement du myosérum, pratiqué après quelques heures d'étuve, (1) Ch. Richet et A. Perret avaient antérieurement vu que le plasma muscu- laire était plus toxique en été qu’en hiver. Ils n’avaient cependant pas émis l’hypothèse qu'il s'agissait d'une modification aseptique des tissus sous l'influence de l’autolyse. SÉANCE DU 19 Mars 499 s’est montré négatif et le myosérum n’exhalait aucune odeur de putré- faction, même après plusieurs jours. Nous avons opéré sur des lapins ‘(voie intra-veineuse) et sur des cobayes (voie intra-péritonéale). Dans trois séries d'expériences nous avons obtenu une augmentation de toxicité considérable. Dans une seule série nous avons eu des résultats opposés, mais une erreur opératoire avait été commise (1) et ce n’est que pour mémoire que nous citons celte série qu'il est logique, croyons-nous, d'éliminer. Nous retiendrons particulièrement l’expérience du 8 mars, faite avec du myosérum de poule additionné de bicarbonate de soude et de fluorure de sodium (6 p. 1000). À un lapiu adulte de 2.500 grammes, on injecte à 4 heures de l’après- midi 6 centimètres cubes (2) par kilogramme de myosérum extrême ment frais. Il ne présente aucun phénomène. De ce même myosérum mis pendant six heures à l’étuve, puis filtré, nous injectons la même dose, soit 6 centimètres cubes par kilo- gramme, vers 10 heures du soir, à deux lapins de 2.500 et de 2.200 grammes. Le premier meurt, moins de cinq secondes après l'injection; le deuxième lapin, avant même la fin de l'injection, tombe sur le flanc et reste immobile; il semble mort. Cependant, au bout de quelques minutes, il se remet; il meurt d’ailleurs trente-six heures après. De même nalure sont les résultats obtenus avec le mème liquide sur des cobayes. Deux cobayes recoivent 10 et 5 centimètres cubes par kilogramme de suc musculaire frais et ne présentent que des phénomènes insi- gnifiants. Deux autres cobayes reçoivent la même dose du même myosérum, mais modifié par un séjour de six heures à l’étuve. L'un et l’autre présentent des phénomènes sérieux, transitoires il est vrai, et se couchent sur le flanc. | Par contre, de ce myosérum chauffé seize heures, un cobaye recoit 10 centimètres cubes par kilo et ne présente que des phénomènes légers et transitoires. Dans les deux autres séries d'expériences nous avons eu des résultats identiques. (1) Nous avions congelé directement la viande à l’aide d’un jet de chlorure de méthyle et d’éthyle. | (2) Ce chiffre, comme les suivants, ne représentent pas la toxicité réelle du myosérum de poule, car le muscle de cet animal ne donnant qu’une quan- tité minime de sérum, nous élions forcés d'ajouter de petits fragments de glace et une certaine quantité d’eau aux fragments musculaires que nous -comprimions. 500 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans la première, lapins et cobayes injeclés avec du myosérum frais pe présentèrent aucun phénomène. Le séjour d’une heure à l’étuve à 45 degrés ne suffit pas à en modifier la toxicité; par contre, au bout de quatre heures, le liquide est hypertoxique; lapins et cobayes sont malades et un des deux cobayes meurt dans la nuit. Après dix-sept heures d’étuve, la toxicité du liquide semble être la même. Après vingt-deux heures, elle est diminuée. Dans l’autre expérience, les résultats sont identiques. De ces résultats, on peut conclure le fait suivant : En dehors de toute fermentation microbienne, la toxicité du my0- sérum de poule pour le lapin et le cobaye augmente par séjour prolongé à l’étuve. Il semble que la présence du bicarbonate de soude et la tempé- rature de 38 degrés soient les conditions optima pour modifier cette toxicité. Dans ces conditions, en moins de six heures, l’autolyse est déjà très marquée. La précocité de cette autolyse en est donc un des principaux carac- tères. Très rapidement après la mort, et cela sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir de putréfaction microbienne, les propriétés de la viande, tant alimentaires que thérapeutiques, sont trés vraisembla- blement modifiées. Il est possible que, consommée absolument fraiche, la viande se montre dépourvue de toxicité, mème chez les malades qui ne peuvent la tolérer telle qu’on la consomme normalement, c'est- à-dire provenant d'animaux lués depuis vingt-quatre ou quarante-huit heures. C’est là un point qui est à l’étude. Des expériences sont en cours pour voir si la toxicité des œufs et du lait n’augmente pas dans les mêmes conditions. (Travail du laboratoire de M. le D' Béclère à l'hôpital Saint-Antoine.) PROTOXINES ET TRANSFOKMATIONS DES PROTOXINES EN TOXINES, par M. CHaRLes Ricuer. On sait que les ferments n'existent, dans les glandes, qu'à l’état de proferments. La pepsine, la trypsine n'apparaissent dans le suc gastrique et dans le suc pancréatique que si l’on a traité les liquides glandulaires primitifs par des réactifs appropriés. On peut prouver qu'il y a de même, pour les toxines, une certaine phase préparatoire, c'est-à-dire quil existe des protoxines aptes à se transformer en toxines. SÉANCE DU 19 Mars 501 La démonstration directe est difficile à faire. Il faut aborder le problème indirectement. Pour cela, il sufüra de prouver qu'une toxine, préparée à l’état de pureté relative, et dissoute, devient, soit par le chauffage, soit par le vieillissement, soit par l'addition d'un réactif (carbonate de soude au centième), plus active qu'elle n’était d’abord. 1° Cela est vrai pour l’actino-congestine. Treize chiens ont recu des doses de ce poison variant entre 0,013 et 0,036 (en moyenne 0,026) et ils ont tous treize survécu. Sur douze autres chiens ayant recu des doses plus fortes, de 0,04 à 0,078 (en moyenne 0,05), il n’y a eu que trois morts. La dose mortelle certaine minimum est donc très positivement de 0,08. Or trois chiens ayant reçu des doses beaucoup plus faikles d’une vieille solution d’actino-conges- tine non altérée microbiquement sont morts. Z'ertullia, pour 0,01 (en 7 jours); Perséphone, pour 0,01 {en 14 jours); Admète, pour 0,0086 (en 41 jours). 2° Cela est vrai pour un des éléments de l’actino-congestine (l’actino- congestine jaune, soluble dans un mélange de 50 parties d'alcool et 50 parties d’eau). Voici les chiffres très précis de toxicité de cette actino-congestine injectée à divers chiens : Mrs MT 0.075 Mort en 1 jour et demi. Horace . . . . 0.060 Mort en 4 jours. Flipote . . . . 0.055 Mort en 33 jours. Gorgibus . . . (0.050 Survie. Alcmène. . . . 0.045 Mort en 31 jours. Martine. . . . 0.045 Survie. Adrasle. … …...,0.040 Id. Covielle. . . . 0.010 Id. Arnolphe . . . 0.040 Id. Cléante . : . . 0.040 Id. Pourceaugnac. 0.039 Id. Charlotte : "0.032 Id. Or, un chien, Lucas (injecté le même jour que Martine), a recu 0,032 de cette même actino-congestine, mais chauffée à 40° pendant six heures, et il est mort au dixième jour. (Dorimène, qui a reçu 0.041 de cette même loxine chauffée à 70° pendant six heures, n’a pas été malade). 3° Cela est vrai pour la crépitine noire. J'appelle crépitine noire celle qui est insoluble dans un liquide formé de 50 parties d'alcool et 50 parties d’eau. Othello. . 0.0180 Mort en 4 jours. Guzman . (0.0085 Survie. Gonzalve . 0.0055 Mort au 13° jour. - Palabras . 0.0050 Mort au 14e jour. 502 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Or, avec la crépitine noire chauffée à 40°, les chiffres sont un peu différents : Naichez. . 0.0056 Mort au 10e jour. Azlèque. . 0.0038 Mort au 10° jour. Géras. . . 0.0032 Mort au S° jour. 4° Cela est vrai sur les propriétés anaphylactisantes de la crépitine noire. Paolo et Daylon ont reçu le 15 janvier les mêmes quantités de crépi- tine (Paolo 0,01 et Dayton 0,007). Le 3 mars, j'injecte à Dayton 0,0029 de crépitine noire et à Paolo 0,0014 de cette même crépitine noire, mais additionnée de carbonate de soude. Paolo meurt en une demi-heure avec des symptômes d’intense anaphylaxie (il est très rare que les chiens anaphylactisés meurent aussi vite). Quant à Dayton, il est à peine malade pendant quelques minutes, pour se rétablir aussitôt. 5° Cela est vrai aussi pour la crépitine jaune (soluble dans un mélange de 50 parties d'alcool et 50 parties d’eau). Érié. : . 0.042 Mort au 6e jour. Atala . 0.028 Vie. Maine. . 0.024 Mort (de la maladie des chiens au 12€ jour). Amérigo." 0,022 Mie. Mais, de cette crépitine chauffée six heures à 40 degrés, Bas de Cuir qui a reçu seulement 0,005 est très malade (et finit par guérir). Carcas- sonne, qui a recu 0,011, meurt au dixième jour. Il est à noter qu'Abbeville a survécu à 0,024 de crépitine jaune chauffée à 70°; et Zouisiane à 0,019 de cette même crépitine chauffée à 50°; Zabrador (0,017), chauffée à 52°, meurt au 15° jour. Pour conclure, on peut admettre que les solutions de toxines fraîches deviennent de plus en-plus toxiques à mesure qu’elles vieillissent, ou si on les chauffe à 40°, ou si l’on ajoute du carbonate de soude à 4 p. 100. Tout se passe comme si les toxines fraichement préparées étaient des prototines aptes à se transformer en toxines, absolument comme les proferments deviennent des ferments. TRANSFORMATION DES CELLULES ÉPITHÉLIALES D'UN ÉPITHÉLIOMA | EN TISSU CONJONCTIF, par ÉD. RETTERER et AuG. LELIÈVRE. Il nous à paru intéressant de rechercher si la différenciation et l’évo- lution des cellules pathologiques se font d’après les mêmes lois que celles qui président au développement physiologique. L'étude d’un néoplasme épithélial, spontané, c'est-à-dire de cause inconnue, nous a fourni les résultats suivants : SÉANCE DU 19 MARS 503 Il s’agit d’une tumeur de la luette et des parties voisinès développée sur un homme de quarante-huit ans et dont le début remonte à six ou sept mois. Elle était grosse comme une cerise (4 centim. à environ), lorsque M. Castex l'a enlevée au thermocautère en dépassant d’un centimètre les limites visibles de la tumeur. Fixée fraîche dans le Zenker-formol, elle fut étudiée en coupes sériées. . La tumeur qui siégeait dans la muqueuse de la face antérieure du voile du palais et de la luette est essentiellement constituée par des boyaux ou lobules épithéliaux qui forment une nappe épaisse de 3 millimètres environ. L'épithélium superficiel, qui est pavimenteux stratifié, atteint une épaisseur de 0 millim. 10 à O0 millim. 15. C’est de cet épithélium que partent les bour- . geons ou plutôt les expansions épithéliales qui se prolongent jusqu'à la face profonde du chorion. Elles n'arrivent pas au contact des glandes muqueuses, dont elles restent séparées par une lame conjonctive ou fibreuse contenant -de nombreux et gros vaisseaux sanguins. Les lobules épithéliaux ont la plupart une étendue de 1 à 2 millimètres environ et sont séparés les uns des autres par un tissu conjonctif lâche for- mant de minces cloisons. Leur constitution est la même que celle du revête- meut superficiel, c’est-à-dire qu’on y observe de dehors cn dedans : 1° une couche de cellules basilaires; 2° des couches de cellules polyédriques. En bien des points, les cellules polyédriques sont devenues fusiformes ou étoilées et rappellent la pulpe réticulée de l’organe adamantin. En d’autres points, le centre des lobules est occupé par un amas de cellules épithéliales dontlesnoyaux se sont transformés en leucocytes polynucléés, tandis que le cytoplasma est «en voie de désagrégation (1). Signaions également. de nombreux globes épi- dermiques. \ l C’est surtout dans les bourgeons secondaires qui partent des lobules du néoplasme, qu’on observe les phénomènes qui caractérisent la transformation de l’épithélium en tissu conjonctif réticulé. Nous avons obtenu les préparations les plus démonstratives en procédant de la facon suivante : nous avons orienté la pièce de telle sorte que les bour- geons, débités en coupes sériées, fussent sectionnés perpendiculairement à leur grand axe, ce qui permet de suivre aisément les modifications structu- rales de chaque bourgeon, depuis sa base d'implantation sur le lobule jusqu'à son sommet. Dans ces conditions, on constate que la base du bourgeon a même structure ‘que le lobule lui-même ; sa couche périphérique ou basilaire est bien distincte du tissu conjonctif environnant. Vers Le milieu et le sommet du bourgeon, sa constitution change : entre le centre épithélial et le stroma conjonctif du néoplasme, s’intercale une couche intermédiaire de tissu conjonctif réticulé. La structure, à ce niveau, est identique à celle que l’un de nous a représentée dans le travail cité (1909, pl. IV, fig. Il) : cellules malpighiennes qui occupent le centre et tissu réticulé à petites cellules claires entourant l’axe épithélial. En étudiant le bourgeon de la base vers le sommet et, nous le répétons, sur (4) Ces amas d’épithélium dégénéré sont identiques à ceux que Retterer a décrits et figurés dans les cryptes amygdaliens. Journal de l'Anatomie, 1909, p.229, pl. IV, fig. IV et V. 504 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des coupes régulièrement sériées, il est aisé de suivre les changements que subissent les cellules épithéliales et qui aboutissent à la production du tissu conjonctif réticulé : du côté de la base du bourgeon, les cellules épithéliales ont un gros noyau et un cytoplasma abondant, finement réticulé et basophile. 'e fins prolongements basophiles unissent les cellules épithéliales entre elles : ce sont des cellules malpighiennes épineuses. En s’avançant vers le sommet du bourgeon, le cytoplasma granuleux et basophile se réduit autour du noyau qui se rapetisse et devient plus chromatique; l'écorce périphérique, claire, augmente d'autant, de sorte que les éléments semblent séparés par de larges espaces intercellulaires. Comme toutes les cellules épithéliales, situées au même niveau, ne subissent pas simultanément cette transformation, on observe les images bien connues et décrites sous le nom de cellules épithé- liales infiltrées au sein du tissu conjonctif. Il ne saurait être question ni d'in- filtration de cellules épithéliales entre les éléments conjonclifs, ni de pénétra- tion de cellules ou de fibres conjonctives entre les cellules épithéliales, car les cellules épithéliales voisines sont reliées entre elles par des filaments d'union, et, d'autre part, le tissu conjonctif forme un complexus plein. En réalité, il s'agit d'une transformation de cellules épithéliales en tissu conjonctif réticulé. Résultats et critique. — La néoplasie épithéliale en question offre une struc- ture et des phénomènes évolutifs identiques aux follicules clos physiologiques. Elle a produit des bourgeons épithéliaux qui sont en voie de transformation conjonctive. Les classiques expliquent tout autrement l’évolution des épithéliomas : l’élément nocif (cellule épithéliale, parenchyme) proviendrait seul de la pro- lifération épithéliale. La trame (stroma ou tissu conjonclif avec les vaisseaux) aurail une source différente. Les pathologistes admettent, sans l'avoir vérifiée, la théorie de Remak, qui attribue au tissu conjonctif une origine et une évo- lution autres qu’à l’épithélium. Ce n’est pas tout. Ils prêtent à l’un et à l’autre de ces tissus des propriétés et des tendances opposées : la prolifération des cellules épithéliales serait essentiellement néfaste pour l'organisme, tandis que la multiplication des cellules conjonctives deviendrait protectrice et défensive par le fait que ces dernières formeraient un rempart qui s’oppose- rait à l'invasion de l'ennemi. A notre avis, les cellules épithéliales fournissent toute la vie des générations cellulaires qui se transforment, comme chez l'embryon, en tissu conjonctif; les éléments du tissu conjonctif ne sont pas antagonistes des cellules épithé- liales, des frères ennemis; ils représentent tout uniquement un tissu arrivé à un stade évolutif plus avancé que l'épithélium générateur. Aussi la zone de tissu conjonctif jeune correspond-elle toujours à des éléments épithéliaux en voie de transformation conjonctive; on la rencontre dans les tissus physiolo- yiques (amygdales et follicules clos) et les néoplasies pathologiques. On peut, par voie expérimentale, en déterminer la formation. Comme l’un de nous (1) 2 (1) Voir Retterer. Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. CXXXI, p. 511 et 697, 1903. — Journal de l'Anatomie, 1903, p. 663. — Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, 1904.— Comptes rendus de la Société de ru 1903, p. 1#16. > LS RSA NT vo , - SÉANCE DU 19 MARS 505 l'a montré, l’irritation mécanique des téguments provoque le développement de bourgeons épithéliaux et leur transformation ultérieure en tissu conjonctif; il suffit de décoller, avec un couteau de Graefe, l’épiderme du derme : l’épi- derme répoud à l'irritation par la prolifération, tandis que le derme dégénère et s'atrophie. Selon la durée et le degré de l'irritation, les cellules épithc- liales se transforment en tissu conjonctif soit réticulé, soit fibreux. Les irritations banales donnent lieu, chez l’adulte, à une production analogue de follicules clos aux dépens des cellules épithéliales. Cordes (1) a observé le fait dans la pharyngite latérale. J. Wright (2) cite également plusieurs obser- vations de transformation d’épithélium amygdalien en tissu conjonctif. Dans les néoplasies spontanées, cette zone de tissu conjonctif jeune n'a cessé de préoccuper les pathologistes; bien qu'ils l’aient toujours considérée comme de provenance mésodermique, ils sont partagés d'opinion sur sou mode de développement : résulte-t-elle de la prolifération des cellules con- jonctives, du réveil des cellules dormantes ou de l'immigration des leucocytes vasculaires ? L'observation directe prouve qu’elle provient de la transforma- lion des cellules épithéliales. Conclusions. — Dans un néoplasme spontané (de cause inconnue) en voie de transformation carcinomateuse, l’épithélium de revêtement a engendré, par prolifération, des masses et des bourgeons d’épithélium hypertrophié, comme on peut en produire par irritalion mécanique. Une partie des cellules épithéliales se transforme en tissu conjonctif réticulé. Chez le fœtus, on voit des organes, tels que les amygdales, se développer de même, alors que l’hérédité est seule en jeu. Chez l'adulte, le fonctionnement de cerlaines membranes tégumentaires ou des irri- {ations banales déterminent l'apparition de formations identiques. Que leur développement soit utile à l'organisme ou qu'il lui soit préjudi- ciable, que ce soit un facteur exlerne ou interne qui provoque leur for- mation, ces Lissus néoformés évoluent d'après un processus histogé- nétique qui demeure invariable : is débutent sous la forme d'amas épithéliaux et se transforment ultérieurement en tissu conjonctif. SUR LA COLORATION VITALE DES TRYPANOSOMES, par À. Porrcarn. I. — França, dans un travail récent (3), a prétendu que les {rypano- somes des mammifères ne pouvaient se colorer d’une façon vitale par le (4) Archiv für Laryngologie, t. XII, p. 203, 1902. (2) New-York Medical Journal, janvier, février, avril et mai 1909. — Th: Laryngoscope, Saint-Louis, 1909. (3) França. Sur la coloration vitale des trypanosomes. Bullelin de ï Société . portugaise des Sciences naturelles, F, 20 mai 1909. 506. SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE rouge neutre. « Nous avons voulu colorer par le même procédé (colora- tions vitales) des trypanosomes de mammifères, dourine, par exemple, nous n'avons rien obtenu. Ils ne se laissent colorer, même par les cou- leurs basiques, qu'après la mort. Nous avons répété ces CHERE et sommes arrivé à des résultats. bien différents. 11. — Nos recherches ont porté sur le trypanosome du Nagana (7ry- panosoma brucei). Au début de nos recherches, nous avons utilisé une première technique : nous mélangions le sang à quelques gouttes d’eau salée physiologique additionnée de rouge neutre jusqu’à coloration rose trèsclaire. Ce procédé théoriquement bon, est praliquement mauvais; les trypanosomes sont rapidement tués et se colorent diffusément. Nous avons employé alors un procédé qui peut paraître au premier abord rudimentaire, mais qui donne d’excellents résultats en pratique. Une goutte de sang est mise entre lame et lamelle. Sur les bords de la préparation, on ajoute une goutte de solution concentrée de rouge neutre; ce liquide pénètre sous la lamelle et prend contact avec le sang. Au point de contact, le rouge diffuse dans le plasma sanguin : il existe une zone où les éléments du sang ne sont pas du tout modifiés et où ils sont cependant colorés. Les leucocytes rencontrés dans cette zone nous servaient d’étalon; quand ils apparaissaient bien nets, à noyau non coloré, à granulations très fines, colorées en rouge brun, en somme avec l'aspect habituel classique, nous pouvions en déduire que le milieu n'était pas altérant. Et ce qui le démontrait encore, c'était l'existence de trypanosomes animés de mouvements très actifs. Ce procédé malgré son aspect fruste apparent nous a toujours donné des résultats très compa- rables et très fidèles. III. — Nous avons examiné des trypanosomes soit au troisième jour de l'infection chez la souris, soit au moment de la mort, Dos ans sont abondantes les formes d’involution. A. Suivant leur aspect, on peut classer les trypanosomes en trois types principaux, entre lesquels du reste existent tous les intermédiaires. 1. Trypanosome avec quelques rares granulations rouge brique extrêmement peliles : ces formes sont les moins fréquentes. 2. Trypanosome avec des granulations colorées en rouge brique dans. la région postérieure. 3. Trypanosome avec granulations à la fois dans les régions anté- rieure et postérieure. - Les grains sont d’une couleur rouge brique ét non de la teinte rouge cerise qui est caractéristique des vacuoles à contenu acide -(vacuoles digestives des microphages par exemple). Leur taille est variable, d'un SÉANCE DU 49 MARS 507 point rouge extrêmement petit à une vacuole de diamètre égal à environ le tiers du noyau. Nous n’avons pas pu saisir de rapport entre le nombre de granulations, leur répartition ou leur forme, et d’autres caractères des trypanosomes, en particulier leur forme ou leur motilité. B. Au moment de la mort, quand le sang renferme une quantité énorme de trypanosomes avec beaucoup de formes d’involution, on peut cons- tater que les formes à grosses granulations rouge brique apparaissent plus nombreuses. Quelques formes même apparaissent remplies de grosses vacuoles rouges, de diamètre égal à environ la moitié du noyau. Sont-ce là des formes d’involution? Il est difficile de le déterminer d’une facon précise, car leur nombre n’est pas en rapport avec le nombre des formes involuées trouvées dans les préparations témoins. Nous avons fait des observations analogues pour les 7rypanosoma gambiense et equiperdum. I semble donc bien que nous ayons affaire à un phénomène très général. IV. — En résumé, les trypanosomes des mammifères renferment des formations colorables pendant la vie par le rouge neutre. La nature chimique de ces formations est indéterminée; nous savons seulement que leur réaction n’est pas acide et que ce ne sont pas des produits de dégénérescence, puisqu'on les rencontre chez des trypano- somes au début de l'infection. Leur rôle physiologique n’est pas même encore soupçonné. (Laboratoire de M. Mesnil, à l’Institut Pasteur.) À PROPOS DE LA RÉACTION DE MEYER DANS LES NÉPHRITES. IMPORTANCE DE LA DISTINCTION EN NÉPHRITES DÉGÉNÉRATIVES ET NÉPHRITES CONGESTIVES, par G. PaissEaAu et LÉON TIXIER. Depuis quelques mois, on utilise couramment la réaction de Meyer, à base de phénolphtaléine, pour dépister les néphriles les plus légères et notamment les hémorragies histologiques du rein au cours de la scar- latine. On aurait tort de conclure de la néphrite aiguë scarlatineuse aux autres variétés de néphrites, et il ne faudrait pas croire que la réaction de Meyer est le procédé le plus sensible pour diagnostiquer le début d’une néphrite aiguë. En effet, certains agents toxiques ou infectieux semblent porter leur action sur tous les éléments du rein; d’autres paraissent agir avec une 508 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE électivité particulière, tantôt sur l'appareil vasculaire de l'organe, tantôt sur l’épithélium rénal. Si cette hypothèse que nous formulions « priori était exacte, la réaction de Meyer devait être positive dans les deux pre- mières variétés de néphrite et négative dans la dernière variété où l’épithélium seul est touché. C’est dans le but de préciser la valeur diagnostique de la réaction de Meyer dans les néphrites que nous avons élé conduits à entreprendre une série de recherches en utili- sant le lapin comme animal d'expériences. Lapin N° 1. — Injection sous-cutanée de 1 centigramme de nitrate d'urane le 23 février 1910; urines albumineuses le lendemain et augmentation pro- gressive de l’albumine passant de 1 gramme à 2 grammes, puis à 10 grammes. Mort &e l’animal le 28 février après diminution progressive de la quantité d'urine et anurie presque complète. La réaction de Meyer fut toujours nésa- tive. Lapix N° 2. -- Injection sous-cutanée de 4 centigrammes et demi de sublimé répartis en rois doses le 3, le 6 et le 7 janvier 1910. Très légère quantité d’al- bumine le 8 janvier avec réaction de Meyer négative. Injection au même animal de 8 centigrammes de sublimé répartis en trois doses les 9, 10 et 11 janvier. Légère quantité d'albumine et réaction de Meyer positive le 12 janvier; les jours suivants, disparition simultanée du sang et de l’albumine. L’animal succomba quinze jours après avec des symptômes de néphrite subaiguë. : Lapin N° 3. — Un premier animal ayant eu des hématuries précoces et aboudantes après injection sous-cutanée de 1 centigramme de cantharidine en solution dans l’éther acétique, nous avons opéré par doses fractionnées. L'in- jection de 7 milligrammes et demi répartis en trois doses, les 26, 27 et 28 jan- vier, ne fit apparaïilre dans les urines ni sang, ni albumine. L'injection de 2 centigrammes de cantharidine répartis en quatre doses les 3, 5, 6 et 7 mars fit apparaître dans les urines du sang et une quantité notable d’albumine (4 gr. 50). La réaction de Meyer persista plusieurs jours consécutifs. Le volume des urines ne subit à aucun moment de modification notable. En résumé, à côté des agents toxiques comme la cantharide qui ont une action prédominante sur l'appareil vasculaire du rein (néphrile con- gestive); à côté des substances, comme le sublimé qui, à doses moyennes, entraînent des lésions diffuses du rein (néphrile mixte), il existe des toxiques dont le nitrate d'urane est le type, qui lèsent uniquement les cellules des lubes contournés (néphrite dégénérative). On peut aussi conclure de ces faits que les lésions congestlives nesont nécessairement liées, dans les néphrites aiguës, ni à l'intensité du pro- cessus, ni à son acuité, et qu'il existe une indépendance réelle entre les néphrites aiguës congestives et les néphrites purement dégénératives. La distinction anatomique sur laquelle insiste Custaigne possède donc également une individualité clinique. La sensibilité de la réaction de Meyer, la facililé avec laquelle elle SÉANCE DU 19 MARS 909 permet de déceler les hématuries permettra peut-être de préciser en clinique l'importance des processus congestifs dans les diverses variétés de néphrites. Mais le rôle diagnostic et pronostic que M. Triboulet (1) lui attribue à juste titre dans la néphrite scarlatineuse ne saurait être généralisé a prioriaux diverses variétés de néphrites. Il est en effet nécessaire de déterminer, au préalable, quels sont les cas où les phénomènes congestifs sont assez intimement subordonnés aux lésions rénales pour qu’il soit possible d'en tirer des déductions applicables à la clinique (2). (Travail du laboratoire du professeur Hutinel.) TOXICITÉ DES SELS DE PLOMB SUR LES CENTRES NERVEUX. LEUR PÉRIODE D'INCUBATION, par JEAN Camus. Dans une note présentée à la Société dans la dernière séance, j'ai fait allusion à des recherches de toxicité des sels de plomb sur les centres nerveux, et je voudrais donner quelques détails sur ces expé- riences. Si on injecle aseptiquement dans le liquide céphalo-rachidien d'un chien, entre l’atlas et l’occipital, une très faible dose d’un sel de plomb, 1 centimètre cube à 2 centimètres cubes, et même moins, d’une solution de chlorure de plomb à 2 p. 1.000, on s’apercoit que cette injecti »n est immédiatement très bien tolérée. L'animal a parfois, pendant quelques instants seulement après l'injection, des vertiges qui disparaissent très rapidement, et il reprend son aspect normal. On ne remarque rien d’anormal pendant deux ou trois jours ; l'animal n’a pas de troubles de la motilité; il boit et mange bien. Puis, assez brusquement, son aspect devient inquiet; il s’agite, et bientôt l'agitation prend des proportions très impressionnantes. Au milieu des crises d’agitation, il s'arrête, paraît écouter ou regarder fixement des tableaux terrifiants et, de nou- veau, s'agite d'une facon désordonnée en aboyant; il est manifeste qu'il est victime d’hallucinations. Puis, au milieu de ces crises, il tombe et présente la crise épileptiforme typique avec convulsions toniques et cloniques, membres révulsés, contracture des mâchoires et souvent (1) Triboulet et Perineau. Société médicale des Hôpitaux, 17 décembre 1909, (2) Les documents cliniques que nous possédons confirment la nécessité de distinguer, au point de vue de la réaction de Meyer, les néphrites congestives des néphrites dégénératives. Ces faits seront l'objet d’un travail ultérieur. Biozoaie. COMPTES RENDUS. — 1910, T. LXVIII. 31 É ù - VS Le ET Tien : ASE Ar PET PREMIERE rar 510 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE salivation abondante. Après la crise fait suile un état de semi-coma plus ou moins prolongé, puis de nouvelles crises apparaissent, d’abord discontinues, puis subintrantes, avec coma persistant, et terminées par la mort, qui survient en vingt-quatre à quarante-huit heures. J'ai répété ces expériences sur plus de vingt chiens, en ces dernières années, et toujours avec une symptomatologie à peu près semblable. Parmi les symptômes de la période d’agitation, il en est un qu'on observe parfois, c’est l'hydrophobie. Je l’ai observé deux fois, avec une très grande netteté; dans un cas, il suffisait d'ouvrir un robinet d’eau à quelques mètres du chien pour le voir immédiatement s’agiter et pré- senter une grande anxiété; toute autre excitation : pincements, petils chocs, coups violents portés sur des planches où se trouvait l'animal, rien ne semblait l’émouvoir. Ces essais purent être répétés avec succès une dizaine de fois au cours d’un après-midi. Dans un autre cas, il suffisait d'approcher un peu d’eau du museau du chien ou de projeter sur lui quelques gouttes d’eau avec une seringue pour provoquer une crise; des excitalions d’un autre ordre, mais plus fortes, restaient sans effet. Notons qu'on ne saurait admeltre pour expliquer ces phénomènes qu'une faute d’asepsie ait pu déterminer des lésions méningées sep- tiques, causes des symptômes décrits ci-dessus. En effet, des injections répétées dans les mêmes conditions expérimentales avec de l’eau dis- tillée ou de l’eau salée n’ont donné aucun résultat; de plus, ponction- nant des animaux en pleine crise et injectant leur liquide céphalo- rachidien à d’autres chiens, je n’ai rien observé chez ces derniers. L'examen cytologique du liquide montre, pendant la crise, des polynu- cléaires abondants, des mononucléaires et des globules rouges, mais pas de microbes. L'injection des mêmes solutions de chlorure de plomb sous la dure- mère cranienne après trépanation donne lieu à des symptômes ana- logues. L’injection dans les ventricules latéraux fournit à peu près le même tableau symptomatique, mais la période d’incubation parait rac- courcie. | Si, par contre, on injecte les mêmes doses de chlorure de plomb, et même de plus fortes, dans la substance blanche sous-corticale, on n’observe aucun phénomène; le sel de plomb détermine un petit foyer de nécrose, s'enkyste, ne diffuse pas, et, quelques semaines après, les animaux ont encore un aspect normal. C'est ce que nous avons observé chez trois chiens différents. Il y a donc inégalité dans la sensibilité vis-à-vis du plomb des diffé- rents territoires de l’encéphale et cette constatation permet de penser que la même inégalité se retrouve vis-à-vis d’autres substances toxiques, peut-être vis-à-vis des toxines et peut-être aussi des antitoxines. La. toxicité dont nous venons de parler n’est pas spéciale au chlorure SÉANCE DU 19 MARS 511 de plomb. Elle s’observe également avec d’autres sels et avec le butyrate de plomb. Tout ce qui précède n'est rigoureux que pour les petites doses indi- quées (1 à 4 milligrammes de chlorure de plomb). Si l’on augmente la dose, on peut raccourcir le temps d’incubation ; si on l'augmente encore, on n’observe plus cette symptomatologie très particulière que nous avons décrite plus haut. On plonge alors rapidement l’animal dans le coma; il s’agit, dans ce cas, d'actions probablement différentes des premières, car les sels de plomb précipitant les matières aibuminoïdes, il se produit une modification profonde et rapide du liquide céphalo- rachidien, des méninges et du bulbe, action massive et brutale chan- geant brusquement les conditions physiologiques normales. À l’autopsie des animaux injectés, il est possible de déceler la pré- sence de sels de plomb sur différentes régions du névraxe : autour du bulbe et de la protubérance, si l'injection a été faite entre l’atlas et l’occipital ; dans les plexus choroïdes, si l’injection a été faite dans les ventricules; sur les méninges corticales, si l’injeclion a été faite sous la dure-mère cranienne. Il faut, pour déceler le plomb, placer l’encéphale dans une solution très faible d’un acide (IV gouttes d'acide azotique dans 250 centimèlres cubes d’eau distillée), puis ajouter de l'acide sulfhydrique ; les zones imprégnées par le plomb apparaissent très net- tement en noir. Il est probable qu'il se tt une combinaison organo-métallique, car même ?n vitro le contact prolongé du sel de plomb et de la sub- stance nerveuse empêche la réaction de l’acide sulfhydrique (celui-ci étant ajouté en faible quantité) de se produire aussi nettement et aussi complètement que dans un tube témoin préparé extemporanément. Par contre, l'addition d’une trace d’acide au mélange (prolongé in vitro substance nerveuse + solution faible de sel de plomb) permet à la réaction par l'acide sulfhydrique d'apparaitre immédiatement très intense. Si on peut suivre assez facilement les traces de plomb sur la surface du névraxe, il n’en est pas de même dans les centres nerveux où je n'ai pas réussi à les mettre en évidence macroscopiquement. (Travail du laboratoire des travaux pratiques de physiologie.) 512 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ESSAI DE NEUTRALISATION DES SELS DE PLOMB AU NIVEAU DES CENTRES NERVEUX, par JEAN Camus et Maurice NicLoux. _ En nous plaçant dans les conditions expérimentales exposées dans la nole précédente, nous avions pensé qu'il serait aisé de neutraliser les sels de plomb au niveau des centres nerveux. Deux circonstances faisaient envisager cette neutralisation comme possible : 1° la petite quantité des sels de plomb à neutraliser (1 à 4 milligrammes) ; 2° la lon- gueur d'incubation avant l'apparition des accidents. L'un de nous avait essayé de soumettre à des inhalations de vapeur d'acide sulfhydrique un chien pendant cette période d'incubation. On pouvait supposer que ces vapeurs, qui sont capables de traverser l’éco- nomie, pourraient neutraliser la minime quantité de plomb injecté. il n'en fut rien, les accidents ne parurent en rien modifiés. Chez d'autres chiens, nous avons alors injecté dans le liquide céphalo- rachidien à différents moments de la période d’incubation une solution titrée d'H’S et calculée de telle sorte qu'elle pouvait totalement préci- piter à l’état de sulfurè le sel de plomb. Nous donnons le protocole de deux expériences ainsi conduites : Le 9 juillet 1909, un chien fox, P = 7 kilogrammes, reçoit aseptique- ment dans le liquide céphalo-rachidien entre l’atlas et l’occipital une injection de À centimètre cube d’une solution de chlorure de plomb à 2 p. 1000. Cette injection est faite à 4 heures. Dix minutes plus tard, on in,ecte dans la même région 0 c.c. 7 d’une solution titrée d'HS telle que O0 c.c. 5 de cette solution neutralise 2 milligrammes de chlorure de plomb. À la suite de cette injection, l'animal a pendant quelques instants des troubles d'équilibration qui disparaissent très vite. Les 10,11 et 12 juillet,on ne remarque rien d'anormal. L'animal parait seulement un peu triste et craintif, mais il n’a aucun trouble et mange comme d'habitude. Le 13 juillet, il est pris d'hallucinations, d’agitation, de convulsions, et il meurt dans la nuit du 13 au 14 juillet. À l'autopsie, on trouve au niveau du bulbe et de la protubérance des zones noires très nettes. Aulre expérience : Chien fox, P = 10 kilogrammes. Le 9 juillet, à 4 h. 30, même injection de chlorure de plomb que le précédent (1 centimètre cube d’une solution à 2 p. 1000 injectée entre l’atlas et l'occipital) ; à la suite, aucun trouble immédiat. À 6 h. 25, il reçoit dans la même région 1 c.c. 3 de la même SÉANCE DU 19 MARS 513 solution H°S que le chien précédent; aussitôt après cette dernière injec- tion, il a deux vomissements bilieux et quelques troubles de déséquili- bration qui disparaissent complètement en quelques minutes. Les 10, 11 et 12 juillet, il est en parfait état, ne présente aucun trouble. Le 13 juillet, hallucinations, agitation, convulsions; à 6 heures du soir, il recoit en injection rachidienne 1 c.c. 4 de la solution d'HS ci-dessus. Les accidents continuent, il meurt la nuit suivante. Cependant, la solution d'H°S avait rencontré parfaitement les sels de plomb sur le névraxe, car chez les deux chiens précédents on trouvait une Zone noire au niveau des méninges du bulbe et de la protubérance. Cette constatation nous fit supposer que peut-être le sulfure de plomb lui-même n'étail pas dépourvu d’aclion sur les centres nerveux. C’est pourquoi, après neutralisation in vitro de 1 centimètre cube de la solution de chlorure de plomb à 2 p. 1000 par IPS, nous avons injecté le sulfure de plomb formé en suspension. Cette injection fut faite le 16 juillet 1909 à un chien de 9 kil. 500; il ne présente aucun accident immédiat, se porte parfaitement pendant 5 jours. Le 22 juillet, il est pris d’hallucinations, de convulsions très graves et répétées. Le 23 juillet, il parait mieux, on n'observe pas de crises pendant la Journée. . Il meurt dans la nuit du 23 au 24, probablement au milieu de crises convulsives, car les objets placés à dessein autour de sa niche sont retrouvés dans le plus grand désordre. A l’autopsie, on ne retrouve pas, en faisant agir HS, la région où s’est localisé le plomb. _ Dans cette expérience, il apparait que le plomb à l’état de sulfure a agi plus lentement que dans les autres expériences, mais il a cependant produit les mêmes accidents mortels. Cette action du sulfure de plomb explique pourquoi nos essais de neu- tralisation in vivo du chlorure de plomb par H°S avaient été infructueux. Il est curieux de voir un composé stable et insoluble tel que le sulfure de plomb subir dans l’organisme des transformations qui le rendent capable de déterminer de tels accidents toxiques. (Travail du laboratoire des travaux pratiques de physiologie.) 514 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RECHERCHÉS SUR L'AUTOLYSE ASEPTIQUE DU FOIE DE LAPIN NORMAL, par GARNIER et SABARÉANU. La plupart des auteurs qui ont étudié le processus de l’aulolyse ont placé les morceaux d’organe dans de l'eau salée physiologique. Mais la solution de chlorure de sodium même exactement isotonique au sérum sanguin ne peut être considérée comme complètement inoffensive pour les éléments qui y sont plongés; une qualité au moins lui fait défaut, la viscosilé, dont les recherches récentes ont montré l'importance. Aussi nous a-t-il paru préférable, dans les recherches que nous avons entre- prises sur l’autolyse aseptique du foie, de conserver les fragments dans des flacons ne contenant aucun liquide ; un large bouchon de caout- chouc profondément enfoncé empêche la dessiccation du fragment. Nous avons pu nous assurer par des pesées successives que l'appareil ne diminuait aucunement de poids même après être resté quinze jours à l’étuve. Nous avons aussi évité de mettre aucune substance antiseptique en contact avec le tissu soumis à l’autolyse. En prenant de minutieuses précautions d’asepsie on arrive à enfermer dans le flacon le morceau de foie sans aucun germe. L’asepsie des fragments était contrôlée chaque fois par l'examen microscopique d’une parcelle de lissu et l’ensemence- ment de tubes de bouillon ordinaire et de gélose sucrée profonde avec le liquide exsudé ; dans les cas où une de ces recherches était positive, le fragment élait écarté. Sur chacun des foies que nous étudions, nous prélevons plusieurs morceaux que nous plaçons dans des flacons séparés à l’étuve à 38 de- grés. Certains foies ont été soumis uniquement à l'examen histologique, sur lequelnous reviendrons dans une note prochaine; sur d’autres, nous avons fait conjointement avec l'étude microscopique quelques recherches chimiques. Les résultats que nous relatons se rapportent à des animaux sacrifiés après un jeûne de vingt-quatre à trente heures. Quand un morceau de foie est placé dans les conditions que nous venons d’énumérer, après vingt-quatre heures d’étuve, il a conservé à peu près son aspect normal ; à peine quelques gouttes de sang se trouvent répandues au fond du tube. Au bout de quarante-huit heures, une cer- taine quantité de liquide a exsudé; cette quantité représente 30 à 35 p. 100 du poids du fragment soumis à l’autolyse ; ce qui reste du frag- ment est moins consistant qu'à l’état frais ; la partie en contact avec l'air a pris une coloration brunâtre. Après cinq jours d’étuve, le liquide exsudé représente 40 à 43 p. 100 du fragment primitif; après seize jours il atteint 49 à 50 p. 100. La partie restée solide a pris une consislance très molle ; elle est difficile à SÉANCE DU 19 MARS 515 couper. Souvent elle est parsemée d’efflorescences blanchâtres formées de cristaux aciculaires de tyrosine. L'examen chimique a porté non seulement sur le fragment, mais aussi sur le liquide exsudé quand il y en avait. Nous avons dosé l’eau, les substances solubles dans le chloroforme après épuisement du frag- ment desséché et pulvérisé dans l'appareil de Soxhlet ; puis nous avons faït agir sur le résidu l'alcool chlorhydrique au dixième, de manière à dédoubler les savons, et nous avons pratiqué un deuxième épuisement par le chloroforme pour doser les graisses ainsi mises en liberté. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant ; nous avons réuni sous le nom de graisses les différentes substances que le chloroforme a dis- soutes, c'est-à-dire, outre les acides gras et les graisses neutres, les lipoïdes et le pigment. N° 1 Z_} APRÈS 48 HEURES 0/0 APRÈS D JOURS 0/0 APRÈS 16 Jours 0/0. es S és |23 LESC NECE n<|2s Partie Partie Partie Partie Partie Partie FES = solide liquide solide liquide solide liquide À | 65.08 0/0 | 34.92 0/0 | 59.43 0/0 | 40.57 0/0 | 50 3 0/0 | 49.7 0/0. 66.22 11.87 63.74 71.37 61.3 75.29 RÉ ES CS EC DU. Ru AE O 1) D 70.58 69.28 68.26 7.05 | 8.19 0.58 10.08 0.67 EE D. EU CS Graisses.| 4.71| » » 5.09 5.30 1.36 | QI 2.34. | 2.48 0.78 Se) NE Savons .| 0.56! « » 2.58 1.62 No 2 Part. sol. | Part. liq. | Part. sol. | Part. liq. | Part. sol. | Part. liq. 69.6 0/0 30.4 0/0 | 56.18 0/0 | 43.82 0/0 | 49.59 0/0 | 50.41 0/0 68.89 18.27 66.97 71.176 64.86 77.07 Eau. . .|71 61|71.81 71.74 TUE 71.03 4.88 | 0.26 6.105 0.26 7.47 0.29 I —" 7 Graisses.| 3.76| 3.32 3.46 3.542 3.89 2:59 1.06 0.50 | 1.48 3.105 0.549 TN © 20" 2 2 — Savons .| 0.47| 0.89 2.12 ' 0.92 1.815 L] Le 516 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'eau et les substances solubles dans le chloroforme varient très peu même après seize jours d’étuve; les différences constatées par l'examen de la partie solide disparaissent si l’on tient compte du liquide exsudé. Si donc de la graisse se forme dans l’autolyse, elle ne peut provenir que de l’un des corps que le chloroforme a dissous. Par contre, la quantité de savons augmente d’une facon considérable ; après quarante-huit heures d’étuve, leur taux peut être cinq fois plus élevé qu'à l’état frais ; plus tard une diminution sensible se produit. (Travail du laboratoire du professeur Roger.) LA SIDÉROSE DU FOIE CHEZ LES NOURRISSONS, par TRIBOULET, L. RiBADEAU- Dumas et HARVIER. Nous avons recherché par les réactifs histo-chimiques, sulfure d’am- monium et ferrocyanure de potassium-acide chlorhydrique, s'il était possible de meltre en évidence le fer dans le foie des nourrissons et dans quelles conditions pouvait apparaître le pigment. Il y a d’ailleurs lieu de noter qu'il s'agissait de sujets soumis à une alimentation pauvre en fer (lait de vache coupé, eau de riz, rarement bouillon de légumes). Nos examens ont porté sur le foieet la rate de cinquante-deux enfants atteints de maladies diverses, rougeole, broncho-pneumonie, tubercu- lose, ou de cachexie, d’athrepsie pure ou compliquée d’infection. Sur le chiffre total des cas examinés, nous relevons seize hypotrophiques, dont deux sont morts de broncho-pneumonie. Les coupes histologiques des enfants morts d’infections graves repro- duisent un type de lésions comparables dans la plupart des cas. Macros- copiquement, il s'agit de foies gras parsemés de taches colorées ou de vives ecchymoses. Au microscope, on y trouve une stéalose à disposi- tion variable mais constante. Presque toujours la graisse se dispose principalement autour de l’espace porte et à la périphérie du lobule, quelquefois elle occupe tout le lobule. Dans un cas de rougeole, nous avons constaté une nécrose centrale péri-sus-hépatique. Jamais, dans ces foies stéalosés, il n’a été possible de mettre en évidence du pigment ferrique : il semble que sous l'influence des lésions cellulaires le foie ait perdu le pouvoir de retenir le fer. Enfin, il est intéressant de noter qu’à ces glandes altérées correspond une bile vésiculaire, claire, fluide, jaune urine ou rouge hématique, ne donnant pas la réaction de Gmelin. Le foie des athrepsiques a des caractères bien différents. C’est un organe de poids diminué, dur, uniformément violacé, avec une augmen- tation notable du tissu fibreux de l’espace porte, constituant une véri- CN SÉANCE DU 19 MARS 51 table cirrhose insulaire. Microscopiquement, il y a de la congeslion et, dans beaucoup de cas, une large dilatation des capillaires qui donne au système vasculaire un véritable caractère sinusial. Les trabécules hépa- tiques sont étroiles, ce qui explique l’atrophie grossièrement apparente de l'organe. La cellule, dont tous les diamètres sont amoindris, a un protoplasma finement granuleux, jamais clair, et un noyau dense, rétracté, bien coloré. Sauf exception, il n’y a pas de stéatose apparente. Par contre, dans les cas que nous avons étudiés, la réaction du fer a été toujours constante. Tantôt, elle est très marquée, dessinant en traits noirs après le sulfure d'ammonium le trajet des trabécules hépatiques; tantôt, moins intense, on la voit plus évidente au niveau de l’espace porte que dans le reste du lobule. Le fer s y trouve sous divers aspects : sous forme de gros bloes ordinairement arrondis ou d’une fine poussière à grains réguliers. Enfin, il n’est pas rare de constater, surlout après actiun prolongée du sulfhydrate d’ammoniaque, que certains proto- plasmas prennent une teinte grise, diffuse, mettant en évidence des ‘éléments cellulaires, comme les cellules endothéliales : le fait est surtout apparent lorsqu'il n'existe pas de gros blocs pigmentaires. Certains éléments à structure spongieuse ont, tant au niveau des mailles proto- plasmiques que du liquide qui les baigne, des reflets verdâtres brillants qui tranchent sur la coupe non colorée. La topographie des pigments est intéressante à relever : au niveau de l’espace porte fibreux, quelques fibroblastes en renferment dans leur protoplasma, mais c’est surtout au niveau des trabécules qu’il abonde, farcissant soit les cellules de Kuppfer, soit les cellules hépatiques. Dans les premières, le fer affecte des aspects variés; on l’y voit notamment sous forme de gros blocs. Au contraire, au niveau des cellules hépatiques, ce n’est plus que de fines granulations, comme s'il avait été émulsionné dans son passage de la cavité vascu- laire dans l'intérieur même de la travée. D'autre part, il occupe de pré- férence le pôle biliaire de la cellule, de manière à dessiner les contours du capillicule biliaire; jamais, cependant, nous ne l'avons rencontré dans les canaux vecteurs de la bile, pas plus d’ailleurs que dans la paroi des vaisseaux de l’espace porte. La surcharge ferrique du foie est tou- jours accompagnée de la sidérose splénique. La pulpe rouge de la rate est incrustée de blocs pigmentaires plus ou moins volumineux. Les sinus et les cordons de Billroth sont le siège d’une macrophagie active avec nombreuses figures de destruction globulaire, de sorte qu'il paraît évident que tout le fer mis en liberté provient de la destruction des globules rouges. Lorsqu'à l’athrepsie se surajoute une infection, tantôt il y à une forte stéatose hépatique et disparition des pigments, tantôt, le processus étant atténué, on peut observer un peu de fer au voisinage des zones grais- seuses. Remarquons enfin que chez les atrophiques la bile vésiculaire est 518 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE épaissie, verte, d’une grande puissance colorante. Il semble donc que la fonction biliaire s’exagère sous l'influence de l'hémolyse : mais il faut noter que chez ces enfants, sauf quelquefois aux derniers moments de la vie, la recherche de la bile ou de ses dérivés (stercobiline) est né- gative dans les selles, ce qui laisse supposer que la chasse biliaire est insuffisamment faite. ACTION DES SELS BILIAIRES SUR LA LIPASE PANCRÉATIQUE (Deuxième note), par EMILE F. TERROINE. Dans la note précédente (1) nous avons vu que quelle que soitla composition chimique ou l’état physique d'un corps à fonction éther hydrolysé par le suc pancréatique, son hydrolyse est toujours beaucoup plus rapide en présence de sels biliaires. Des recherches antérieures (Loevenhart, Donath) faites le plus souvent avec des macéralions pancréatiques, il ressort que les sels biliaires agissent plus ou moins énergiquement suivant les quantités employées; le mécanisme de l'activation est donc ici tout différent de celui de la trypsine par la kinase. Une étude systématique du rôle de la concentration des sels biliaires sur le suc pancréatique s'imposait donc, d'autant plus que LOEvENHART trouvait d'importantes différences d'action suivant qu'il s'agissait d’hydrolyse d’éthers ou de graisses neutres. I. — Cas DES ÉTHERS. Lorsqu'on fait agir sur des éthers du suc pan- créatique additionné de quantités croissantes de sels biliaires, on cons- tate que la valeur de l'hydrolyse augmente jusqu’à une certaine concen- tration, puis diminue ensuite, ainsi que le montrent les chiffres ci- dessous : CONCENTRATION en sels biliaires : 0.033 0.066 0.165 0.33 0.66 1.65 33 Acétate de méthyle. . 3.3 18.5 2225 45.7 49 4 32.3 282 Butyrate d'éthyle. . . … 19.3 A2 AMIE) 26.2 25.1 2e 1 22.0 On observe donc ainsi l’existence d’une concentration optimale en sels biliaires; disons d’ailleurs que cette concentration varie dans de certaines limites suivant les conditions de l'expérience (particulièrement suivant l’activité propre du suc et sa teneur en substances protéiques) et il ne nous semble pas qu’on soit en droit de lui assigner une valeur fixe. IT. — Cas DES GRaissEs. Dans des expériences analogues faites sur des graisses neutres et bien que nous ayons employé des concentrations en (1) Séance du 12 mars 4910. l SÉANCE DU 19 MARS 519 sels biliaires atteignant 50 p. 100, nous n'avons jamais observé d'opti- mum d'action. L'activation croît régulièrement avec la concentration, rapidement d’abord, très lentement ensuite, puis ne varie plus. Ces résultats, en accord avec ceux de Donath, ressortent nettement des chiffres ci-dessous, obtenus hors de la digestion de l'huile d’olive : CONCENTRATION ; en sels biliaires : 0.031 0.62 4.55 3.1 6.2 42.4 24.8 49.6 — — BxpeMios k +212 232 8.1 12.1 » » 21.2 » HR DAS 7 2:8 5.4 8.6 12e AR SUIS ENIR 206 » Hocu ee #002%5 4.8 » » » 9.2 19.4 12.8 Par conséquent, tandis qu'on observe un optimum dans le cas des éthers, il n’en existe pas dans le cas des graisses neutres. D’importantes conclusions pourraient être tirées de ces faits. C’est ainsi qu'Oppenheimer dans la récente édition de son ouvrage: « Die Fermente und ihre Wirkungen », fait de ces différences d'activation par les sels biliaires une preuve en faveur de la distinction à établir entre deux groupes de ferments: les éthérases et les lipases. Une telle distinction ne tendrait à rien moins qu'à admettre l'existence dans le suc pancréatique de deux ferments distincts pour une même fonction. A-t-on le droit de par l’action des sels biliaires d'établir une telle distinction ? La comparaison, telle qu’elle a toujours été faite, des éthers tels que l’acé- tate de méthyle, le butyrate d’éthyle avec les graisses telles que la tripalmi- tine, la trioléine n'a pas de sens puisqu'on n'y tient aucun compte de la nature des acides gras. Pour pouvoir comparer des graisses, c’est-à-dire des éthers de la glycérine, avec des éthers éthyliques, il est de toute évidence qu'il faut prendre des corps de même radical acide. _ Les expériences ci-dessous montrent que dans ce cas le triglycéride se comporte, vis-à-vis de l'accélération par les sels biliaires, exactement comme l’éther éthylique correspondant; bien plus, elles montrent que la nature du radical alcoolique n'intervient en rien dans l'allure de l’activation. + Éd re TRTACÉTINÉ ACÉTATE ACÉTATE ACÉTATE ACÉTATE ACÉTATE p- 100. de Méthyle.| d'Ethyle. |de Propyle.| d'Isobutyle.| d'Amyle. 0.009 9.8 1.6 1.1 1 D 2. 3.1 0.018 11.1 Doi 145 2.4 4.7 re 0.045 13.6 5.2 2.6 6.1 8.0 6.4 0.09 17.3 8.7 6.4 10.5 12.1 9.0 0.225 25.9 14.6 42.9 47.2 13.4 9.4 0.45 18.4 147 11.8 11.4 12 3 8.5 0.90 10.5 7.0 6.0 7.0 Mes 1.4 Po 8.1 4.5 4.6 4.3 5.6 2 520 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE De ces faits nous pouvons conclure : 1° Le mode d'activation par les sels biliaires ne permet pas d'établir une différence essentielle entre l'hydrolyse des éthers et celle des graisses neutres. 2° Les différences observées entre l'activation par les sels biliaires de corps tels que la triacétine, l’acétate d’éthyle, le butyrate d'éthyle, d'une part, et la trioléine, la tripalimitine, etc., d'autre part, doivent être entière- ment rapportées à lanature des acides gras libérés au cours de l’hydrohyse. Nous analyserons dans notre prochaine note le mode d'action de ces acides. (Travail du laboratoire de physiologie physico-chimique des Hautes-Etudes.) RÉACTION DES CELLULES HÉPATIQUES A DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES, par ANDRÉ MAYER, FRANCIS RATUERY et GEORGES SCHAEFFER. Le rôle que joue le foie dans les processus du métabolisme et de résistance aux intoxications étant considérable, nous avons, à la suite de nos recherches sur la structure de la cellule hépatique normale (1), examiné comment varie celte cellule au cours de ces différents processus, Nous voulions tout d’abord savoir s’il était possible, à l'heure actueite, de déceler histologiquement des réactions spécifiques du foie. En dehors de variations de dimension sur lesquelles nous aurons à revenir, nous avons vu (2) que ces réactions se présentent sous deux aspects géné- raux : cytolyse ou homogénéisation, et que des groupes de substances très diverses les font apparaître l’un ou l’autre. Nous voudrions, dans la présente note, préciser l’action de quelques-uns de ces groupes. ? Il nous à paru quil fallait pour étudier les variations des cellules hépatiques s'adresser d’abord à des substances relativement simples, et rechercher l’action non pas seulement de corps isolés, mais de plusieurs corps appartenant à la même famille chimique. Dans les familles que . nous avons étudiées, cerlains des corps se produisent au cours du métabolisme normal ou pathologique. Tous nos essais ont été faits sur le lapin. Nous insistons sur ce fait que nous avons toujours cherché, au cours de nos expériences, à réaliser non seulement la survie, mais encore (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXVIIT, n° 10, 1910. (2) Ibid. On voudra bien se reporter à cette note pour la définition des degrés de lésion que nous avons distingués. SÉANCE DU 19 MARS 521 la constance de poids des animaux, et nous réglons à cet effet les doses administrées. , Nos expériences ont été poursuivies un mois et demi à trois mois. Toutes les substances essayées ont élé injectées dans le péritoine, soit en suspension dans l’eau, soit en solution dans l'huile ou l'alcool, avec les précautions d’asepsie nécessaires. Les résullals que nous donnons ont toujours été vérifiés sur 3 ou 5 animaux, et quelquefois sur un plus grand nombre jusqu'à 10). 1. — ACTION DES ACIDES ORGANIQUES. — Les acides gras saturés dont nous avons signalé l’action (1) provoquent toujours un certain degré de cytolyse, les acides acétique et propionique à dose faible, les acides butyrique, valérianique, caproïque, caprylique, à dose plus forte. Cette cytolyse dépasse rarement le deuxième degré; elle se répare vite. Par contre, on rencontre toujours, après les injections des acides supérieurs (à partir de l'acide caproïque), des lésions de sclérose bien marquées. Les acides non saturés (oléique, érucique, élaïdique, brassidique, ricinoléique, etc.) produisent des lésions de cytolyse plus accentuée, allant jusqu'au troisième degré. L’acide linoléique à la même dose ne produit pas de lésions. Les acides bibasiques (oxalique, succinique, etc.) et les acides alcools (série lactique) produisent eux aussi de la cytolyse (1° et 2° degré). Les acides célones de bas poids moléculaires (pyrurique, lévulique) n'ont que très peu d'action. Dans l’ensemble on voit que l’injection d'acides organiques, particu- lièrement les acides gras non saturés, a pour résultat une cytolyse plus ou moins accentuée des cellules hépatiques. Il. — ACTION DES BASES ORGANIQUES. — Ces bases ont été injectées soit en nature, soit sous forme de sels ou de savons. Les amines à bas poids moléculaire ne produisent que des lésions très passagères. Par exemple les triméthyl, tributyl, tripropylamines, la triamylamine produisent de la cytolyse ne dépassant guère le 1° degré. Par contre, les amines élevées donnent des lésions d’un toul autre ordre. L’hexyle et l’heptyla- mine produisent des lésions d'homogénéisation allant jusqu'au 3° degré. Les benzyl et dibenzylamine, méthyl et acéthydiphenylamines, naphtylamines « et 6 et l’héxamethylène-tétramine provoquent de la cytolyse du 1% et du 2° degré. Il en est de même, en général, des corps à deux fonctions amine. Par exemple, après l'injection d’éthylène et de propylène diamine, de (1) Ibid. Qe LO © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE toluylène diamine, de pentaméthylène diamine (cadavérine), de para- phénylène diamine, on observe de la cytolyse du 1° et du 2° degré. Dans ce groupe, une exception à noter est celle de l’orthophénylène diamine, qui produit des lésions accentuées d'homogénéisation, souvent même du 3° degré. Bases pyridiques. La pyridine, la pipéridine et les bases qui en dérivent, notamment celles du groupe des collidines, la conicine, etc., provoquent de fortes lésions de cytolyse allant jusqu’au 3° degré. En résumé, et sauf les cas notés au passage (amines à poids molécu- laire élevé, orthophénylène diamine), l'injection des amines et des bases pyridiques à dose non mortelle a done pour effet de produire des lésions de cytolyse (disparition progressive des granulations, fragilité du protoplasma) parfois très marquées. Il est à noter que le plus souvent ces lésions sont réparables. Bien plus, si des injections en petit nombre provoquent des lésions, il n’en est plus de même d'’injections nom- breuses. Souvent alors les lésions, très nettes après les premières injections, disparaissent peu à peu, et l’on n'en trouve plus trace, bien qu'on continue à administrer les mêmes doses. C'est le cas, par exemple, après les injections de bases pyridiques répétées pendant trois mois. ILE. — AGENTS D'HUMOGÉNÉISATION. — À côté des acides et des bases orga- niques qui amènent en général la cytolvse, un certain nombre de corps provoquent au contraire d'emblée et toujours les lésions d'homogénéi- sation. Tels sont les hydrazines, le pyrrol. Il y a lieu de voir si ces lésions, qui sont aussi celles que provoquent l’intoxication phosphorée, ne sont pas produiles par les agents réducteurs en général. Les toxines (ricine, sapotoxine, toxines microbiennes) donnent nais- - sance à de fortes lésions d’'homogénéisation. CoNCLuSIONS. — Nous avons dans nos notes précédentes montré que les granulations des cellules hépatiques sont des éléments permanents du protoplasma et ne varient pas au cours des différents régimes d’ali- mentation. Les diverses intoxications que nous venons de passer en revue les atteignent, au contraire, plus ou moins profondément. Au cours de lintoxication par un grand nombre d'acides ou de bases organiques, elles se dissolvent et disparaissent; dans d'autre cas, au contraire, elles fusionnent entre elles et envahissent la cellule tout entière. (Travail des laboratoires de physiologie physico-chimique de l'École des Hautes-Etudes et de la Clinique du professeur Debove.) SÉANCE DU 19 Mars GPA RÉACTIONS MÉNINGÉES CONSÉCUTIVES AUX INJECTIONS ARACHNOIDIENNES LOMBAIRES DE SÉRUM DE CHEVAL ET DE SÉRUM ARTIFICIEL, par J. A. SrcaRD et H. SALIN. Dans ces dernières années, on a cherché à modifier favorablement l'évolution de certaines psychoses en suscitant dans l'organisme de tels vésaniques, sous l'influence d’injections sous-cutanées de nucléinate de soude (Jean Lépine), des réactions thermiques doublées d'hyperleuco- eytose. Nous avons, dans le même but, pour provoquer un coup de fouet salutaire chez ces sujets, eréé des réactions méningées aseptiques par l'injection sous-arachnoïdienne lombaire de sérum artificiel, ou de sérum de cheval sous une forme quelconque, sérum anti-tétanique, anti-diphtérique ou anti-méningococcique. Nous ne discuterons pas les résultats thérapeutiques de cette méthode, mais il nous a paru intéressant de relater, dès aujourd'hui, un fait humoral constant. À la suite de l’injection lombaire, dans une cavité méningée à liquide céphalo-rachidien normal, de 3 à 6 centimètres cubes de sérum chloruré artificiel à 8 p. 1000 ou de sérum de cheval à la dose de 5, 10, 15, 20 centimètres cubes, il se produit toujours un certain nombre de signes généraux et locaux. À un point de vue général, nous avons noté une certaine élévation thermique de 1 à 2 degrés, de la céphalée, parfois quelques nausées et une ébauche de Kernig, tous symplômes, du reste, passagers et ne per- sistant pas au delà de quarante-huit heures. Nous n'avons jamais observé d'anaphylaxie. | Localement, dès la troisième ou quatrième heure après l'injection, il se produit au sein du liquide céphalo-rachidien un exode abondant de polynucléaires, polynueléose qui, dès le troisième jour, se transforme en lymphocytose. Cette lymphocytose résiduelle peut persister durant plus de deux mois, à la suite d’une seule injection. Si l’on pratique une seconde injection, celle-ci détermine les mêmes signes réactionnels, locaux et généraux, que la première. Celte réaction locale est un fait constant dont est responsable un sérum de cheval quelconque anti- tétanique, anti-diphtérique, anti-méningococcique (1). Ces faits ont leur intérêt au moment où l’on use largement de sérum anti-méningocoecique, et si de telles réactions cellulaires locales ont (4) Quand l’inoculation de sérum est faite dans une cavité méningée déjà irritée par un processus subaigu ou chronique (syphilis cérébro-spinale, tabes, paralysie générale), la réaction cellulaire se montre avec la même intensité, mais avec une richesse polynucléaire moindre. 5924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——————————————————_———__————— pu êlre méconnues ou mentionnées seulement incidemment au cours de la sérothérapie de la méningite cérébro-spinale (1), c’est que les auteurs qui se sont occupés du liquide céphalo-rachidien des méningitiques cérébro-spinaux avaient déjà, avant tout examen post-sérique, à compter avec une humeur riche, au préalable, en éléments leucocy- taires. La preuve matérielle de ces réactions sériques locales méningées ne pouvait être donnée que par l'injection de sérum de cheval dans une cavité méningée anatomiquement et physiologiquement normale. Ces vives réactions cellulaires méningées nous montrent donc que, vraisemblablement, le sérum anti-méningococcique injecté par voie lombaire au cours des méningites cérébro-spinales agit non seulement comme facteur spécifique anti-toxique ou bactéricide (et, à cet égard, les belles statistiques de Dopter et de Netter sont tout à fait démons- tratives), mais encore comme agent provocateur salutaire de diapédèse méningée. Cette dernière propriété cytogène méningée n'est donc pas spéciale au sérum anti-méningococcique, elle est commune à tout sérum de cheval. L'entrée en scène de ces polynucléaires neufs et actifs dans le sac sous-arachnoïdien où la lutte est vive nous paraît être un élément de défense des plus utiles. Et c’est sans doute à cet acte humoral local, sus- cilé par un sérum de cheval quelconque, et dont nous saisissons aujour- d'hui le mécanisme, qu'il faut reporter, en partie tout au moins, la supériorité thérapeulique incontestable, au cours de la méningite céré- bro-spinale, de l'injection sérique sous-arachnoïdienne sur l'injection sous-culanée. C’est là un gros argument de plus en faveur de l'injec- tion sérique sous-arachnoïdienne. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA VITALITÉ DES MICROBES ANAÉROBIES, par G. REPACI. Dans l’étude des microbes anaérobies, on rencontre souvent des espèces dont la vitalité est très faible et que l’on est obligé de réense- mencer souvent pour les conserver. C’est là une notion fort importante pour l'étude et l'isolement de ces microorganismes, car, lorsqu'on fait des isolements en partant d’un matériel qui contient des germes dont on ignore la vitalité, il arrive souvent, si l’on néglige de faire des repi- quages quotidiens, de perdre des espèces très intéressantes. D'autre part, plusieurs auteurs ont constalé que les réensemencements répétés (1) Dopter. Bull. Soc. méd. des Hôpitaux, 1909, p. 894. SÉANCE DU 19 Mars Qc 1© Of finissent presque toujours par déterminer une diminution considérable de la virulence des anaérobies. Cela tient vraisemblablement en grande partie, ainsi que la mort des microbes, à l'acidité développée par le glucose, aliment réducteur pour les uns, aliment indispensable pour les autres, qu'on ajoute toujours aux milieux qu'en emploie pour la culture des anaérobies. Aux cours de nos recherches, nous avons pu, par un moyen très simple, conserver pendant longtemps, vivants et virulents, des anaëé- robies ne donnant pas de spores et connus pour leur grande fragilité. Il suffit pour cela, une fois l’ensemencement fait comme d'habitude, d'empêcher les microbes de se développer, ce qu'on peut irès facilement réaliser en gardant à la température ordinaire et à l'abri de la lumière les germes qui ne se développent qu'à 37 degrés, et en plaçant à la glacière ceux qui se développent à la température ordinaire. Dans ces conditions, il nous a été possible de garder vivante pendant six semaines une race de b. léthoide (b. fundibuliformis de Veillon et Zuber, que nous avions isolé d'un cas de gangrène pulmonaire), qui ne vit que cinq ou six jours à 37 degrés, seule température à laquelle il se développe. Une race de 4. perfringens, qui à la température de 37 degrés meurt en trois jours, est restée vivante après un séjour d'un mois à la glacière. A la température ordinaire, nous ayons encore vivant, après deux mois et demi, le b. moniliformis, qui ne résisle que quatre semaines environ à l’étuve à 37 degrés. Le 4. /ragilis de Veillon, dont la vitalité est, comme son nom l'indique, très précaire, peut êlre conservé un mois environ, tandis que à l’étuve à 37 degrés il meurt souvent en vingt-quatre ou trente-six heures. Les mêmes résultats que nous avons obtenus avec plusieurs autres échantillons d’anaérobies nous permettent d'affirmer que leur conser- vation peut être toujours réalisée par le procédé que nous indiquons: Lorsqu'on veut utiliser les germes ainsi conservés, il suffit de placer les tubes à l’étuve pour voir apparaître les colonies dans les délais ordinaires, variables pour chaque espèce. Inutile de dire qu'il faut toujours capuchonner les tubes après l’ense- mencement, pour éviter la dessiccation du milieu de cullure, qui, surtout à la température ordinaire, ne manquerait pas de se produire. Il est bon aussi d'ensemencer largement les tubes qu'on destine à la conservation des germes. Nous n'avons pas besoin d'insister sur les grands avantages qu'il y aurait à éviter le passage à l’étuve pour les cullures destinées à être envoyées d’un laboratoire à l’autre, surtout à grande distance. (Travail du laboratoire du D° Salimbeni, à l'Institut Pasteur.) BioLocie. CouPprEs RENDUS. — 1910. T. LXVII]. 38 5926 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE VARIATIONS DE LA CHAUX INTESTINALE DANS QUELQUES MALADIES GÉNÉRALES, par M. Lorper et G. BecHame. Le dosage de la chaux des matières fécales est beaucoup plus impor- tant que celui de la chaux urinaire quand on étudie l'assimilation et-la désassimilation calcaire à l’état pathologique, et si, dans l’appréciation des résultats, il est souvent difficile d'évaluer ce qui revient à la chaux résiduelle et à la chaux véritablement excrélée, on peut élablir un rap- port entre la quantilé trouvée dans les matières et celle absorbée avec les aliments, et en tirer des renseignements déjà fort intéressants. Nous avons, dans une précédente note (1), étudié les variations de la chaux intestinale dans les entérites et maladies de l'intestin et montré que l'élimination fécale atteignait dans certains cas des chiffres très. élevés. Dans les maladies générales où l'intestin n'est plus directement en cause, l'élimination calcaire est assez variable et se montre tantôt égale, tantôt supérieure ou inférieure à la normale. Nous avons vérifié que l'élimination de la chaux par l'intestin était un peu plus considérable dans l’alimentation lactée (45 p. 100 de la chaux ingérée) que dans l'alimentation mixte ou carnée (28 à 35 p. 100). Aussi mentionnerons-nous, chemin faisant, le régime auquel était soumis nos. malades. En ce qui concerne les infections, les résultats sont très différents suivant la nature du processus morbide : dans la pneumonie et le rhu- matisme articulaire aigu, maladies phlegmasiqu?s (5 cas), l'élimination est très inférieure à la normale (10-15 et 20 p. 100 de la chaux ingérée). Dans la fièvre typhoïde où les lésions intestinales sont, il est vrai, très accentuées, la proportion de chaux éliminée dépasse parfois 45 p. 100. La convalescence fait apparaître des modifications inverses : chez les pneumoniques, l'élimination calcaire atteint et même dépasse la normale (55 p. 100) après la chute de la température ; chez les typhiques, elle s'abaisse et se maintient assez longtemps à un taux très inférieur (19 p. 100). Il s’agit, dans tous ces cas, de malades soumis au régime lacté absolu introduisant de 2.90 à 3.20 de chaux par vingt-quatre heures. La tuberculose, que la plupart des auteurs considèrent comme une maladie décalcifiante, ne s'accompagne pas toujours d'élimination ceal- (1) M. Loeper et G. Bechamp. Variations de la chaux intestinale dans quel- ques maladies de l'intestin. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 31 juillet 1909, p. 350. SÉANCE DU 19 MARS 527 caire excessive : sur sept cas, une seule fois nous avons trouvé un chiffre élevé (98 p. 100) et il s'agissait de lésions très étendues et ramollies ; dans les six autres, congestion tuberculeuse, tuberculose au 1% et 2° degré, péritonite, pleurésie, les chiffres sont voisins de la normale (35 p. 100) avec un régime mixte (lait, laitages, viande, légumes). Nous mentionnerons seulement un cas de syphilis secondaire et un cas de létanos subaigu où l’élimination fut de 57 et de 58 p. 100. Les maladies hépatiques (cirrhose, cancer) donnent de 15 à 21 et à 52 p. 100. L'ictère catarrhal à la période de rétention, 22 p. 100, et, à la période eritique, 76 p. 100. Les maladies du rein, du cœur s’accompagnent, en général, d’élimi- nalions assez faibles (25 p. 100). L'athérome, même très étendu, nous a donné dans deux cas 35 et 28 p. 100. Il est un groupe d’affections qui s'’accompagnent fréquemment de déminéralisalion calcaire intense : ce sont la dyspepsie hyperchlorhy- drique (140 p. 100), l'oxalurie (98 à 110 p. 100), l’acidose (90 p. 100), et les maladies osseuses comme le rachitisme aigu et l’ostéomalacie (183 p. 100), l’ostéomyélite aiguë même, quel que soit le régime auquel sont soumis les malades. Dans la consolidation des fractures, par contre, nous avons une fois noté une diminution notable (19 p.100). La chaux urinaire subissant dans ces différents cas des variations assez faibles et représentant rarement plus de 10 p. 100 de la chaux _ ingérée, nous pouvons, par le simple dosage de la chaux fécale appré- . cier la désassimilation et l'assimilation calcaire à l'état pathologique, et reconnaître dans les divers états morbides les déperdilions calcaires et les rétentions. LA RÉTENTION DE L'URÉE ET SA DIFFUSION DANS LES LIQUIDES DE L'ORGANISME, par JAvVAL et Boyer. Dans une note précédente (1), nous avons rapporté cinq observations où l’urée el l’azote total non albumineux étaient retenus à un taux sen- siblement égal dans différents liquides de l'organisme examinés au même moment. L'un de nous, avec M. Adler (2), avait déjà publié anté- rieurement quatre cas analogues pour l’urée seulement. (1) Javal et Boyet. La diffusion de l'azote dans les liquides de l'organisme, Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1909, t. LXVI, p. 470. (2) Javal et Adler. La diffusion de l’urée dans les transsudats de l'organisme, Application au diagnostic et au pronostic de l'urémie. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1906, t. LXI, p. 235. 5928 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE Dans des lravaux récents, MM. Mollard et Froment (1), M. Bon- notte (2), M. Froment (3), tout en reconnaissant la fréquence de cette identité de rétention, signalent des observations où la discordance est manifeste entre le sérum sanguin et le liquide céphalo-rachidien. Nous avons pu faire dix nouveaux examens : huit- portent sur des comparaisons entre le sérum et le liquide céphalo-rachidien, un sur le liquide céphalo-rachidien et le liquide pleural, un sur le liquide pleural et le liquide d'œdème. Nous consignons nos résultats dans le tableau suivant : LIQUIDE RECUEILLI DIAGNOSTIC CLINIQUE ——_—_—__—_—— —— Ponct. lomb. Sérum Urémie (service de M. Mosny). Penct. lomb. nie, Paralysie générale (service de M. Mosny). Ponct. lomb. Sérum. Artériosclérose (service de M. Gouget). Ponct. lomb. CE Paralys'e saturnine (service de M. Mosny). Ponct. lomb. Sérum. Saturnisme (service de M. Mosny). Ponct. lomb. ne Ramollissement cérébral (service de M. Kahn). Ponct. lomb. SA qe Néphrite goutteuse (service de M. Gouget). Liq. pleural. Liq. d œdème. Néphrite inlerstitielle (service de M. Kahn). Ponct. lomb. Q ie rvice de M. Vaquez). Ra: Urémie (service de M quez) Ponct. lomb. liq. pleural. Urémie (service de M. Mosny). Au début de nos recherches, nous nous élions astreints à recueillir les différents liquides rigoureusement au même moment pour les exa- miner. Nous avons observé depuis, que les variations de la concentration (1) J. Mollard et J. Froment. Urée dans le liquide céphalo-rachidien et urémie nerveuse. Journal de Physiologie et de Patholgie générale, 1909, p. 263. (2) P. Bonuotte. Contribution à l'étude des variations du taux de l'urée dans le liquide céphalo-rachidien, Thèse de Lyon, 1909. (3) I. Froment. Diagnostic et pronostic de l’urémie nerveuse par le dosage de l’urée daus le liquide céphalo-rachidien. Lyon médical, 6 février 1910. SÉANCE DU 19 MARS 529 urique des sérosités étaient assez lentes pour donner encore des chiffres sensiblement identiques. si on examine des liquides ponctionnés dans le cours d’une même journée. C’est, sans doute, la lenteur de ces variations qui permet de constater le plus souvent une diffusion si parfaite. Les variations du A dans nos observations montrent que, sans accuser une isotonie absolue, les liquides examinés présentaient une _ grande tendance au maintien de leur isotonie, alors que cette isotonie s'établissait à un taux anormal, en rapport avec leur concentration uréique. Plusieurs de ces cas sont de ceux que nous considérons comme des azotémies pures (1). Il serait, en tout cas, intéressant de savoir comment se comportent les A des liquides dans les cas où on a rapporté les plus grandes diffé- rences dans la concentration uréique des humeurs de l'organisme. Les dix-neuf observations que nous avons successivement rapportées comportent la totalité des cas où nous avons pu examiner en même temps plusieurs liquides chez le même malade. Il ne nous a jamais été donné d'observer des variations plus grandes que celles qui sont con- signées dans nos tableaux. (Travail du laboratoire de l'hôpital de Rothschild.) ANTAGONISME DU BACILLE BULGARE VIS-A-VIS DU MÉNINGOCOQUE, par ALBERT BERTHELOT. Depuis 1908, M. Louis Fournier emploie avec succès le bacillebulgare dans le traitement des infections du pharynx et des fosses nasales (2). Les résultats qu’il a obtenus et les faits que j'ai moi-même constatés, m'ont amené à penser qu'on pourrait utiliser les bacilles lactiques à la prophylaxie des infections rhino-pharyngées et de leurs complications, souvent si graves. Dans un article encore inédit, j'ai exposé cette idée, insistant particu- lièrement sur l'application qu'on pourrait en faire à la prophylaxie de la méningite cérébro-spinale épidémique. Avant de vérifier, sur des por- teurs de méningocoque, si mon hypothèse est réalisable, j'ai cherché à élablir in vitro l’action du bacille bulgare sur le diplocoque de Weichsel- baum. Dans ce but j'ai entrepris quelques expériences qui m'ont permis d'observer les faits suivants : (1) Javal et Boyet. Classification des hyperconcentrations du sérum san- guin. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1909, t. LXVIIT, p. 361 et 396. (2) Observations encore inédites. PRE RS APR A ER TAN ne OS PR RCI CPE LA ca v' . y DT 530 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ù 4° Si l’on délaie dans 15 centimètres cubes de lactosérum peptoné une üse d’une culture de méningocoque sur gélose (24 heures) et qu'on ensemence cette dilution de corps microbiens avec une üse du dépôt de centrifugation d'une culture jeune de bacille bulgare, après trente-six heures à 37 degrés, le bacille lactique s’est développé en tuant le méningocoque; en effet, si l’on cen- trifuge la culture en lavant Je dépôtavec du bouillon ordinaire pour le débar- rasser de toute trace d’acidité et qu’on ensemence, avec le mélange de corps mizrobiens, un tube de gélose ordinaire sur laquelle le bacille bulgare ne pousse pas, rien ne se développe même après quarante-huit heures d’étuve. Un tube témoin ensemencé avec du méningocoque non soumis à l’action du bacille bulgare, mais ayant subi les mêmes traitements successifs, donne une abondante culture. | 2° Si l’on met en suspension deux üses de méningocoque dans 10 centi- mètres cubes d’une culture (vieille de quarante-huit heures), de bacille bul- gare en lactosérum, après trois heures de contact à la température ordinaire, le méningocoque est stérilisé. 3° Une culture de méningocoque sur gélose (2 ou 3 colonies de dix-huitheures) est recouverte de lactosérum, en achevant de remplir le tube avec ce liquide. On ensemence abondamment ce dernier avec du bacille bulgare (dépôt de centrifugation) ; après quarante-huit heures d'éluve à 37 degrés, si on réense- mence le méningocoque, qui s’est mis en suspension dans le lactosérum où s'est développé le bacille lactique, on ne peut obtenir de culture même en pre- nant toutes les précautions indiquées plus haut. J'ai fait deux séries d'expériences avec deux méningocoques d’origine différente et déjà habitués à vivre dans les milieux ordinaires (1). Les résultats que j’ai obtenus me semblent montrer suffisamment que le bacille bulgare est capable en se développant de détruire le méningo- coque ; on ne peut guère s’en étonner lorsqu'on songe à la sensibilité aux acides de ce dernier germe, et qu'on se rappelle le grand pouvoir acidogène de son antagonisle. En pulvérisant fréquemment des bacilles bulgares jeunes (2), en suspension dans du lactosérum, dans les fosses nasales etle pharynx des porteurs de méningocoque, on pourrait peut-être, au bout de quelques jours, débarrasser ceux-ci des germes qui les rendent si dangereux (4) Ces deux échantillons m'ont été donnés par M. Dopter; je tiens à l'en remercier, ainsi que de ses conseils qui m'ont été si précieux au cours de ces recherches. | (2) Déjà en 1908, Pierre Rosenthal et moi, avons montré que dans toutes applications locales, il faut employer très largement le bacille bulgare et que pour cela le mieux est d'utiliser le dépôt de centrifugation, ou tout au moins de décanlation, de cultures âgées au plus de quarante-huit heures. Ce dépôt doit être mis en suspension dans une petite quantité de liquide nutritif; celui qui convient le mieux est le lactosérum additionné de 5 p. 100 de lactose. (Traitement des gingivites et des pyorrhées alvéolaires, Bull. Soc. Thérapeutique, 8 avril 1908.) < SÉANCE DU 19 MARS 531 pour la collectivité; et cela sans risque de développer chez eux des phénomènes irritatifs, d'ordre médicamenteux, au niveau de la muqueuse rhino-pharyngée. (Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) ACTIONS COAGULANTES COMPARATIVES DU SÉRUM FRAIS ET DES EXTRAITS D'ORGANES FRAIS SUR LE SANG ET LE PLASMA DES HÉMOPHILES, par À. HERRY. Nolf(1) a démontré, en 1908, que l'extrait frais de rate est l'agent coa- gulant le plus actif que nous possédions pour opérer la coagulation du plasma des hémophiles. À cet égard, son action surpasse notablement celle du sérum frais. Quelques mois plus tard, Morawitz et Lossen(2) obtinrent les mêmes résultats avec l'extrait de rein. Tout récemment, P. Émile-Weil et G. Boyé (3) ont fait des expériences du même genre et ont étudié l’action de divers extraits d'organes préalablsment desséchés sur le sang des hémophiles. Ils arrivent à conclure : que les extraits de corps thyroïde, de rate, d'estomac, de foie, de 5ancréas, de surrénales, d’hypophyse totale du mouton et du lobe antérieur de l'hypophyse du bœuf déter- minent un retard de coagulation; Que les extraits d'ovaire, de testicule, de thymus, de rein agissent dans des sens divers; Que l'extrait du lobe postérieur d’hypophyse de bœuf et le sérum corrigent le vice de coagulation; Que les doses d'extraits et leur provenance sembl ent avoir peu d’im- portance. Pour eux, le sérum est l'agent de coagulation le mieux approprié au sang des hémophiles. Ces auteurs ne se sont pas demandé pour quelle raison leurs résultats diffèrent de ceux des auteurs précédents, dont les conclusions sont l'inverse des leurs. Il nous à paru intéressant, lantau point de vue doctrinal que pratique, de reprendre cette étude. Nous avons tout d’abord étudié comparative- ment l’action des extraits frais et du sérum sanguin sur le sang et le plasma des hémophiles familiaux. (1) Nolf. La nature et le traitement de l'hémophilie. Le Me et piege médical, 9 et 16 août 1908. (2} Morawitz et Lossen. Ueber Hæœmophilie. Deut. Arch. f. klin. Med., Bd XCIV, 15 septembre 1908. (3) P. Émile-Weil et G. Boyé. Action des extraits d'organes sur le sang des hémophiles. Comptes rendus de la Société de Biologie, 5 novembre 1909, p. 454. 532 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L’extrait frais est préparé d’après Nolf de la façon suivante. S'il s’agit d'organes d'animaux de boucherie, ils sont recueillis frais à l’abattoir et lavés plusieurs fois dans du liquide physiologique afin de les débar- rasser autant que possible de toute trace de sang. S'il s’agit d'organes de lapin, celui-ci est saigné par une carotide, puis les organes sont lavés par un courant d’eau physiologique entrant par la carotide et sortant par la veine cave supérieure, par exemple. Pour préparer l’extrait, on prend une certaine quantité d'un organe, qu'on coupe en morceaux et qu'on triture dans un mortier avec un poids double du liquide physiologique et un quart du poids d'organe, de sable fin stérilisé. Après trituration, on centrifuge soigneusement pour éliminer le sable et les déchets et on utilise le liquide surnageant. Nous résumons nos expériences dans les tableaux ci-joints. ACTION SUR LE SANG COMPLET D HÉMOPHILE. Exlrails frais d'organes de lapin. Temps de coagul. N'ic-crextraitidenrale NE PR PET TES 1 c.c. sang + 1/2 S ARC CRSan EEE DRE; ex eRTeNE ER ER TT SES 1Nc/cAsanseEU/20%ccMextraitdepOoumORnM AM EN NUS 1 c.c. sang + 1/20 c.c. extrait de foie. . . . PRE ENS MESSE 1 c.c. sang + 1/20 c.c. extrait de muscle du CŒur . . . . . ‘2m. 408 Voile. Caiïllot. ANCICHSANO TÉMOINS ET EME Te 1 h. 40 m. Extraits frais d'organes de génisse. Temps de coaoul. 1Nc-c sont) 20NCC extrailiderrate CRE NE OT PRE Nec sans EM 20Mcc extrait de thymus ER EN 2 1 PRES 4 «c.c- sang + 120% ec textraittdeMOIe ONE EE ETES IP ET Voile. Caillot. ANCACESAN CALE MONNIER EE EE NE) EN 2 h. 28 m. Extraits frais d'organes d'homme (autopsie 10 h. post mortem). Temps de coagul. 1 cc. sang + 1/20 c.c. extrait S'RYPOPRISE, totale Men een 1/2 m. 1 c.c. sang ie 1/20 c.c. extrait de rate . . PALESTINE 1HercasangE 20 Nc/cMextrait ide noie AMEN ES ne Voile. Caillot. 1SCÉC SAN LATE MOINE RETENUE Te Le RER EUR ne bi Sérum frais de lapin. Temps de coagul. Voile. Caillot. 1 Ge nee DDR SÉANN :° 500 à eco 2) AIO on. 40 m. 16c:c. san 0 EM IONC EC SEM EME EM EN EME 12 m. 21 m. Acc ESanLAtÉMoiIN FN Re du OMR ROUE À h. 15 1 h. 40 SÉANCE DU 19 MARS 539 ACTION SUR LE PLASMA D'HÉMOPHILIQUE. Extraits frais d'organes de lapin. Temps de coagul. 1 c.c. plasma + 1/10 c.c. extrait de rate 1 m. 405. 1 c.c. plasma <+ 1/10 c.c. extrait de rein Ne el TM PSS Mevabiasma 0 T/T0NCe extrait de poumon : .. . 2.0 m.vslts. 1 c.c. plasma + 1/10 c.c. extrait de foie ERA EURE 3 M. 39 S. 4 c.c. plasma + 1/10 c.c. extrait de muscle du cœur. . 4 h.43s. ARC MDIASMAUEMOIN ANNEES LI CNE ins O1 Se Sérum frais de lapin. Temps de coagulation e Voile Caïllot mou. ferme. 1 c.c. plasma + 1/10 c.c. sérum. . . . 24 m. 38 m. 42 1. 4 c.c. plasma + 2/10 c.c. sérum. . . . 18 m. 49 1/2 m. 25 41/2 m- INC CRDI SMANÉMOINN RE EE Re Sie int Il résulte de ces recherches : 1° Que tous les extraits frais (rate, rein, poumon, thymus, foie, muscle, hypophyse) corrigent très sensiblement au même degré et complètement le vice de coagulalion du sang complet ou du plasma d’hémophilique familial ; 2° Que les extraits frais agissent beaucoup plus rapidement que le sérum frais à doses égales ; 3° Que si la provenance des extraits est indifférente, la dose employée à une importance dans les temps de coagulation. (Laboratoire de la clinique médicale de l’Université de Liége.) LA FORMULE HÉMATOLOGIQUE DE L HÉRÉDO-SYPHILIS. (NUMÉRATION DES GLOBULES. FORMULE HÉMO-LEUCOCYTAIRE), par JEAN MInerT. L’examen du sang, au cours de l’hérédo-syphilis, ne parait guère avoir été fait jusqu'ici que chez des nourrissons et de jeunes enfants présentant des lésions appréciables des organes hématopoïétiques. Le plus souvent dans ces cas, selon Bezancon et Labbé, la syphilis congé- _ nitale produit l’anémie, et même l’anémie pernicieuse (Looss, Luzet, Monti et Berggrün, Demelin). Le nombre des leucocytes est habituelle- ment augmenté. Enfin et surtout, la présence d’une réaction myéloïde du sang, avec hématies nucléées, caractérise un véritable élat pseudo- leucémique (von Jacksch, Sabrazès et Mathis, Mathis, Radæli, Cima, Looss, Baginski, Monti et Berggrün, Ribadeau-Dumas et Poitot, Labbé et Armand-Delille, Lenoble, Engel, Füschl, Brunart et Lemoine). 534 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE Les examens de sang que j'ai pratiqués, non seulement chez de tout jeunes enfants, mais chez des hérédo-syphilitiques de tout âge, sont condensés dans le tableau ci-dessous : a] re a = É PU 20) ALMA NE se LE ce ( n . SUR ui =] A , un QUE, EE & 5 s ES [as lae | AE) SA AS pa eee Es] © £ 3 NE MEN EN MES ENS ES SE 52 a 8 9% [ps pa| fic |Shlas| » 15 [il ans 1.861.000! 18.600 153 » | 0,5 | 2 »136,5 | 4 » | 4,5! 2,5 |» » 16 |21 aus 5.363-000105 580 470 NO) 38 SN MAN NO SN IE ON SE 17 | 8 ans. 15.208.000! 11.780 168 » | 3 » | 1,5119,5 | 4,5 D LS PE » 18 [1% a 1/215.2487.000! 16.740 160 » | 3 5 113 »126,52| 50 05 MISES 5h 19 [12 ans. 5.301.000! 17.360 60,5 AE) 3 »|29 » ON » L » D» » 20 | 7 ans. 5.5*0.0001 12.400 144 » 9)» 18 5149 » | 6 20 31% » » » 21 127 ans. |3.177.000! 13.640 162 » | 3 » | 3 »119 » | 6 » | 4 »| 9 » Mo» 22 |11 mois. |5.2710.000! 44.640 155 » | 0,5 | 2 »128,5 | 6 » | D »| 1 » |.» M» 23 [31 ans 5.20N%.000! 18.600 158 » nl 20) TRUE 5 » Lo» » 24 M5 a. 1/216.076.000! 13.020 157,5 | 4,5 | 2,5125,51| 8» | 2 »| 45/27 25 |22 ans 4.650.000! 14.780 154 » | 5 » | 2 »125 » [TO » | 9 sh Lo» An)» 26 115 ans 3.931.000! 10.540 150 » | 3 » | # »125 » F0 ».12 »] 4,5 [1,5 | » 27 |21 aus. 15.310.000! 12.400 |7A » » OMG MESNIL Zu) ps | 3 0 28 l11 ans 5.146.000! 17.360 148,75] 1,75! 2,5129,75/11,75) » | 5,2510,25/4,55 29 115 a. 1/215.115.0001 18.600 148,5 | 2:» | 2,5123.» |A » | 85) BU M» 3 2 ans 5.270.000! 15.500 136 » 125,5 | 4,5/20 » 113 » | 0,5] 3 » A TD) 31 [32 ans 5.445.000! 15.500 164 » | 4 » | 3 »f11 » [13 » | 8 >|. » » |» 32 1 a. 1/2 6.000.000! 12.000 159 » 1 » 5 »16 » M4 » NS) » 6 » 33 2 ans 4.836.000! 15.500 170 » IRD AIS) RO A ER ARR UINOS » » 34 [35 ans 2.588.0001139.000 160.5 | 5,3 | 6 »|11,2 |15 » » | 2 » |1 » 10,5 35 |19 ans 6.044.000! 10.540 153 » | 2 » | 1 »147 » M6,5 | 3 »| 6,5 |1 » 12 » 36 [15 a. 1/215.456.000! 19.860 159 » PE ON OM E I Q NES) » 31 |30 ans ).104.000! 16.120 153.» | 1» | 2,6/22,6 117,8 | » | 2,» Mic» 38 | 5 mois. |1.890.000! 18.600 139 » » 3 »136 » [18 » | 9 »] 2» on £» 39 |16 ans 5.210.000! 11.660 144,7 | 1,5 | 6 »|24,3 |18,5 | 4, 3 » 10,5 |T » 40 116 a 12) 5.613.000! 14.260 150 » (PEN DIS CES » » HAMMAM ans 5.828.000! 15.500 156 » | 0,5 | L »]12 » [21.5 D LICE ED IE 42 |26 ans 5.890.000! 40.540 147 » | 2 » | 2 »123 » 122,5 Dee mu fils 43 [32 ans 5135 000 AB 640 GE NO ON 2 D AU IDE 5 MO M 2 SION SM) Des 43 examens que j'ai faits, je tire les conclusions suivantes : 1° Contrairement à l'opinion généralement admise, il y a habituelle- ' SÉANCE DU 19 MARS 535 ment hyperglobulie rouge, et non anémie (entre 5.000.000 et 6.076.000 hématies). 2 Il y a, en outre, hyperglobulie blanche, à peu près constamment ; cette hyperleucocytose est parfois considérable (de 10.000 à 139.000). Elle porte d'ordinaire sur les polynucléaires chez l'enfant de moins de douze ans, sur les mononucléaires chez l'enfant de plus de douze ans, chez l'adolescent et chez l'adulte. jhitel 3° La formule hémo-leucocylaire révèle des altérations sanguines importantes : a) augmentation sensible du nombre des grands mononu- eléaires, dans 19 cas sur 43 ; b) apparition de myélocytes (grands mono- nucléaires à granulations), dans 36 cas sur 43. Ces myélocytes sont le plus souvent basophiles, souvent aussi neutrophiles, plus rarement éosinophites. Leur nombre oscille, en moyenne, autour de 5,5 pour 100 leucocytes ; c) apparition assez fréquente (une fois sur quatre environ) de pseudo-éosinophiles (éléments mono ou polynucléaires à protoplasma éosinophile, mais sans granulations nettes) ; d) apparition d'hémalies nucléées (normo ou microblastes), dans 13 cas sur 43. Cette formule hémo-leucocytaire ne s’est montrée normale que dans 1 cas. De telles altéralions sanguines ne se rencontrent pas chez les enfants nés de parents syphilitiques et ne présentant eux-mêmes aucune lésion spécifique. Elles ne se rencontrent pas non plus, ou tout au moins pas aussi nombreuses ni aussi marquées dans la syphilis acquise (où l’on peut trouver de la mononucléose à la période tertiaire, et parfois une très discrète myélocytose [0,5 p. 100] à la période secondaire). Cette formule hématologique constitue un véritable syndrome pseudo- leucémique hérédo-syphilitique, suivant l'expression de von Jacksch, accompagné d'hyperglobulie rouge. Existant à tous les âges de l’hérédo- syphilis, elle mérite qu’on la recherche plus souvent qu'on ne le fait à l'heure actuelle ; car, outre la simplicité de la technique à employer, elle présente l'avantage de permettre le diagnostic dans les cas douteux, et il peut y avoir intérêt, intérêt majeur même, pour le médecin, à savoir s'il se trouve en présence d'un cas de syphilis acquise ou de syphilis héréditaire SUR L’ABSORPTION DE LA SÉCRÉTINE : par E. WERTHEIMER et E. DUVILLIER. Bayliss et Starling ont vu que si on introduit dans l'intestin une solution de sécréline neutralisée, elle n’a aucun effet sur le pancréas. Il est évident, ajoutent ces physiologistes, que la paroi des cellules 536 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE épithéliales tournée vers la lumière de l'intestin est imperméable à cette substance (1). Fleig a répété l'expérience avec le même résuitat (2). Le fait est d'autant plus curieux que, comme l'a montré l'un de nous (3), la sécréline se trouve en grande abondance dans la cavité de l'intestin, à la suite d’une injection acide : en effet, si on laisse séjourner pendant quelque temps dans le duodénum ou le jéjunum une solution d'acide chlorhydrique, celle-ci ne le cédera en rien comme excitant sécrétoire, à une macération acide de la muqueuse, quand elle est injectée dans le sang. Il résulterait de l'observation de Bayliss et Starling que toute cette sécrétine serait formée en pure perte. À un autre point de vue, l’imperméabilité de la muqueuse pour cette substance offrirait un exemple très démonstratif des propriétés <électives de l'épithélium intestinal. Toutefois, Bayliss et Starling se sont servis, pour leurs expériences, d'une décoction acide de la muqueuse qu'ils étaient obligés de neutra- liser pour l’introduire dans l'intestin, sinon l'acidité seule du liquide aurait suffi pour provoquer la sécrélion. On pouvait se demander si ces manipulations n'étaient pas de nature à modifier les propriétés de la sécrétine et à empêcher ainsi son absorption. Qu’adviendrait-il si on metlait en contact avec la muqueuse la sécréline telle qu'elle s'offre normalement à l'absorption, c'est-à-dire telle qu’elle se forme in vivo dans la cavité de l'intestin après une injection d'acide? Pour répondre à cette question, on peut utiliser la partie inférieure de l’iléon puisque l'injection d’acide dans cette région est sans action sur le pancréas (Wertheimer et Lepage) (4). Par conséquent, si une solution acide de sécrétine introduite dans cette même région active la sécrétion, le résultat ne peut être attribué qu’à la sécrétine elle-même. Nous l’avons, en effet, obtenue plusieurs fois dans ces conditions : d’abord avec une solution de la substance recueillie in vivo et ensuite même avec des macérations acides de la muqueuse. Voici une expérience de ce genre. Chez un chien curarisé, on intro- duit une canule dans le conduit pancréatique et on isole, par trois ligatures immédiatement au-dessus du cæcum, deux anses intestinales, longues chacune d'environ 30 centimètres. On commence par injecter, dans la saphène, un centimètre cube d’une solution d'acide chlorhydrique à 5 p. 1000 qui a séjourné la veille trente minutes dans le jéjunum d’un autre chien : cetle injection a pour but de mettre à l'épreuve l’activité de la solution. On obtient 5 à 6 gouttes de suc pancréatique par minute. Au bout de 15 minutes, la sécrétion s’est fortement ralentie et une na 1) Journ. of Physiol., 1902, p. 343. (1) (2) Arch. génér. de médecine, 1903, p. 1482. (3) Journ. de Physiol. et de Pathol. génér., 1902, p. 1070. (4) Ibid., 1901, p. 693. 1} SÉANCE DU 19 MARS 537 + 0 ——— x goutte met 2 min. 10 secondes à tomber. On injecte alors 25 centi- mètres cubes d’une solution d'acide chlorhydrique à 5 p. 1000 dans celle des deux anses de l’iléon qui est la plus éloignée du cæcum afin de voir si l’acide seul ne serait pas capable, même en cette région, d’accé- lérer exceptionnellement la sécrétion pancréatique. Mais, après cette injection, une première goutte met 5 min. 15 secondes à se former, une seconde 7 min. 50 secondes. On introduit alors dans l’anse sous-jacente 25 centimètres cubes de la solution de sécrétine essayée au début de l'expérience. Durée de la formation des gouttes : 6 min. 35 secondes; 2 min. 2 secondes; 1 min. 30 secondes ; 1 min. 6 secondes; À minute; 1 min. 5 secondes; 59 secondes, etc. Dans quelques autres expériences, l'accélération a été tout aussi prononcée; cependant, d'ordinaire, elle l’est notablement moins. Il faut ajouter aussi que les insuccès sont fréquents : on comprend que, si la sécrétine passe lrop lentement, le pancréas ne réagit pas. Toutefois, il est certain qu'elle est absorbée et cette substance ne peut donc être citée comme un exemple des propriétés sélectives de l’épithélium intes- tinal. C'est surtout ce que tendent à démontrer nos expériences. En ce qui concerne la sécrétion pancréatique, il n'est pas moins vrai que la Sécrétine, si abondante dans le contenu intestinal, n’est habituellement que pour peu de chose ou même pour rien dans l'accélération produite par l'acide. Il n'y à, en règle générale, de vraiment efficace que celle qui s'est formée dans l’intimité de la muqueuse et qui est déversée directement dans les vaisseaux. MITOCHONDRIES ET LIPOSOMES, par E. FAURÉ-FREMIET. J'ai décrit en 1907 une forme d'Opercularia, Infusoire de la famille des Vorticellides, qui vit sur la Votonecla glauca. Chaque Infusoire, de forme allongée, est enveloppé par une cuticule très résistante qui sert de point d'attache à différents faisceaux de myofibrilles; l’un de ces faisceaux est situé à la partie inférieure du corps, et s'insère d'autre part sur la surface interne de l'origine du pédoncule; il forme ainsi une sorte de lronc de cône renversé, dont l’intérieur est rempli par un faisceau de fibrilles élastiques; cet ensemble constitue dans l'Infusoire une région bien délimitée, qui sous l’action des réactifs fixateurs peut même apparaitre séparée du reste de la masse cytoplasmique par un espace clair. Le cytoplasma de l’'Opercularia notonectæ renferme un très grand nombre de mitochondries; celles-ci sont de très petites dimensions 538 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (0 p, 5) et affectent la forme de granules réguliers, de bâtonnets ou de diplosomes. Elles subissent toutes une bipartition au moment de la division de l'Infusoire. Ces mitochondries se colorent parfaitement par la méthode de Benda, et par les colorants en solution concentrée alcoo- lique employés après l’action d’un fixateur oxydant (Os0*, Cr0*, per- sels, etc.). Enfin elles sont incolorables par la méthode de Gram, comme les mitochondries de tous les nombreux Infusoires que j'ai étudiés à cette occasion, d’ailleurs (1). J’admets avec Regaud que les réactions caractéristiques des mitochondries en général, et de celles-ci en parti- culier, indiquent la présence d’un corps gras fixé sur ces éléments, et nous avons en grande partie, Mayer, Schaeffer et moi, donné l’explica- tion de ces réactions. Les mitochondries rentreraient donc dans la catégorie générale de « liposomes » au sens de Albrecht. Mais il existe chez ce même Infusoire une aulre catégorie de « lipo- somes » qu'il est intéressant de comparer aux mitochondries. Il s’agit de granulalions très réfringentes qui apparaissent entre les fibrilles élas- liques du faisceau basilaire de l’Opercularia et forment à la surface de celui-ci une couche plus ou moins dense. Ces granulations sont solubles dans l’alcool-éther, insolubles dans l’acétone ; elles se colorent en bistre sous l’action du peroxyde d’osmium; elles sont insoiubilisées par ce réactif et par le trioxyde de chrome; elles se colorent uniquement par l'orange G après l'action de ce dernier fixateur; enfin elles se colo- rent avec intensité par la méthode de Gram, et ne se colorent pas par la méthode de Benda ou par les méthodes similaires. Le bleu de naphtol les colore légèrement, ainsi que le Sudan IIT en solution acétonique. Les réactions microchimiques de ces granulations sont donc bien diffé- rentes de celles des mitochondries, mais elles sont identiques à celles de la lécithine (Mulon; Fauré-Fremiet, Mayer et Schaeffer). Pourtant, les différences que ces granules présentent avec les ‘milochondries ne sont pas fondamentales, car ces liposomes se colorent comme les mito- chondries et comme la lécithine par l’hématoxyline de Regaud, et si l'on fixe l’Infusoire en les oxydant longuement ou énergiquement ils deviennent, comme la lécithine, colorables par toutes les méthodes mitochondrales. Enfin, il est d'autant plus difficile d'établir une bonne distinction microchimique entre ces granulations et les mitochondries, que Mayer, Rathery et Schaeffer ont montré que les mitochondries du foie prennent le Gram d’une manière élective (2). Au point de vue morphologique, la distinction entre ces deux sortes de granulcs est encore délicate ; la présence des filaments élastiques (1) Si l’on fait agir la solution de Gram pendant une à deux heures, on obtient cependant une coloralion précise des mitochondries après la différen- ciation. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie. SÉANCE DU 19 MARS . 539 oriente en files les granulations lécithiques de l'Opercularia, et l’on ne peut se défendre en les voyant de songer quelquefois aux bâtonnets de Heidenhain. D'autre part, ces granulations, lorsqu'elles grossissent, peuvent essaimer dans le cytoplasma de l'Infusoire tout entier, et former des boulettes qui rappellent les grains de ségrégation. Pourtant ces liposomes ne sont pas des mitochondries. En effet : 1° Dans l'hypothèse contraire il faudrait admettre que l'Opercularia notonectæ possède deux sortes de mitochondries, jouissant de propriétés michrochimiques différentes. 2° Les granulations lécithiques ne sont pas constantes ; elles peuvent faire défaut, tandis que les mitochondries sont permanentes. 3° Les granulations lécithiques sont très différentes d’un individu à l’autre par leur nombre et leur volume. 4° Ces granulations qui sont tout d’abord excessivement fines, gros- sissent peu à peu jusqu'à ce qu'elles soient résorbées; mais elles ne pré- sentent jamais de figures de division. 5° Les solvants des graisses agissant sur les mitochondries, leur font perdre leurs caractères de colorabilité sans les dissoudre entièrement (support albuminoïde). Les granulations lécithiques au contraire dis- paraissent entièrement dans leurs solvants. Tous ces caractères purement morphologiques permettraient déjà de classer ces « liposomes » parmi les corps de réserve, si leur nature lécithique ne devait nous y engager tout à fait. Les milochondries nous apparaissent également comme des « lipo- somes » mais qui auraient, au contraire des premiers, une situation conslante dans l’organisation normale de la cellule. Néanmoins la comparaison de ces deux catégories de liposomes, facile à faire dans le cas de l’'Opercularia notonecta, montre combien il faut être prudent dans l’interprélation des granules cytoplasmiques. (Zravail du laboratoire de cytologie de l'Ecole des Hautes-Etudes, Collège de France.) LES LÉSIONS ANATOMO-PATHOLOGIQUES DANS LA FIÈVRE DE MALTE, 4 par CARRIEU, LAGRIFFOUL et BOUSQUET. Le pronostic de la fièvre de Malte est en général peu grave. Aussi les constatations anatomiques sont-elles peu nombreuses. Nous avons eu l’occasion de pratiquer l’autopsie d’un sujet atleint de fièvre de Malle 540 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE qui a succombé dans le service de clinique de l’un de nous. C'est, croyons-nous, la première autopsie de fièvre de Malte, avee examen histologique des lésions, pratiquée en France; le fait n’a rien qui doive surprendre, puisque jusqu'en ces derniers mois, la fièvre de Malte était considérée, à tort du reste, comme tout à fait exceptionnelle dans notre pays. Nous résumerons d'abord brièvement l’observation clinique : OBseRvATION. — Le nommé R..., âgé de soixante-dix-sept ans, terrassier, venant de Baïillarguer, petite localité des environs de Montpellier, entre le 9 féviier dernier dans le service de M. le professeur Carrieu. Pas d’autres maladies antérieures. Ethylisme léger. La maladie a débuté il y a dix jours environ, après quelques frissons, par du mal à la tête, de l’anorexie, de la constipation. Ni épistaxis, ni vomissements. Tousse et crache un peu. Langue sale, rôtie. La diarrhée fait place à la constipation du début. Ventre ballonné. Pas de taches rosées. Purpura assez discret à la partie inférieure du ventre et de la cuisse gauche. Foie douloureux à la pression, légèrement hypertrophié. Conjonctives jaunies. Rate volumineuse. Râles sibilants et ronflants des deux côtés de la poitrine. Submatité avec quelques sous-crépitants à la base droite; 48 respirations à la minute. Cœur; premier bruit mort. Le pouls, dicrote, oscille eatre 80 et 100; la température reste aux environs de 39 degrés. Urines peu abondantes. Le séro de Widal pratiqué le 15 février est négatif, le séro de Wright est très nettement + au 1/30 et au 1/60. Le malade est de p'us en plus affaissé; bientôt apparaissent du subdélire, des soubresauts des tendons, des mouvements carphologiques; le pouls devient rapide, filiforme et la mort survient le 21 février à onze heures du soir. ‘ L’autopsie put être pratiquée le 21 février à onze heures du matin, par un temps froid, c'est-à-dire dans des conditions d'observation assez rarement réalisées. Autopsie. -— Lésions macroscopiques. À l'ouverture de l’abdomen, pas de liquide épanché dans le péritoine. Estomac légèrement congestionné. Intestin qgréle. Congestion intense surtout dans les 3 à 4 derniers mètres; sur un fond rougeûtre se dessinent en noir les vaisseaux et en blanc les plaques de Peyer; ces dernières ne sont pas augmentées de volume, à peine saillantes; dans la dernière portion de l'intestin, psorentérie très nette, dans la zone de congestion intense, deux ou trois segments d’intestin tranchent par leur pâleur. Le bord libre des valvules conniventes présente une coloration rouge clair très nette, d’une largeur d'un millimètre environ. Le côlon est congestionné, mais la congestion est bien moindre que dans l'intestin grêle. Pas de ganglions mésentériques volumineux. * F ie très hypertrophié : 2.400 grammes, aspect muscade. Rate volumineuse ; 680 grammes. N'est pas trop friable. A la coupe, conges- tion intense. Pancréas. Normal. Poumons. Teinte uniformément rouge vineux plus marquée à la base. A la coupe, sérosité rosée; quelques noyaux de bronchopneumonie aux bases. Ë . L SÉANCE DU 19 MARS 541 Reins paraissent normaux. Capsules surrénales normales. - Cœur un peu pâle mais sans aller jusqu’à la teinte feuille morte. Cerveau. Les méninges molles sont congestionnées ; léger œdème sous-pie- mérien. Les hémisphères ne présentent ni congestion superficielle ni conges- tion profonde. Lésions microscopiques. —- Cet examen à été praliqué par M. le professeur Bosc. Intestin grêle (portion hyperémiée). Abrasion de la partie supérieure de la muqueuse avec destruction de la plus grande partie des glandes; infiltration forte de la muqueuse par des cellules mononucléées ; œdème et infiltration modérée du reste de la paroi. Pas de lésion du tissu lymphoïde; seulement quelques follicules très hypertro- phiés sans ulcération ni lymphangite profonde appréciable. Foie. Atrophie hémorragique et œdémateuse dans la région sus-hépatique des lobules; hépatite nodulaire et infiltration diffuse à mononucléaires. Pancréas. Normal. : Rein. Glomérulo-néphrite légère. Capsules surrénales. Normales. Cœur. Processus de myocardite scléreuse ancienne avec poussée de myo- cardite récente subaiguë. Rate. Type de la rate infectieuse spodogène avec destruction considérable de globules rouges. Poumons. Bronchite avec quelques foyers broncho-pneumoniques. Examen bactériologique. Le Microcaccus melitensis a été isolé de la rate et du foie. Voilà donc une observation de fièvre de Malte s’écartant considéra- blement de la forme classique et dont le diagnostic avec la dothiénen- - térie n’a pu être établi pendant la vie que par le sérodiagnostic de Wright. Les constatations nécropsiques, l'isolement du Wicrococcus melitensis de la rate et du foie sont venus confirmer les résultats du sérodiagnostic. À un moment où l’un de nous, avec M. Roger, a attiré l'attention sur la fréquence insoupçonnée de la fièvre de Malte en France, il n’était peut-être pas inutile d'apporter une preuve irrécu- sable de son existence. PARTICULARITÉ D'ACTION DES RAYONS DE RÔONTGEN SUR L'ÉPITHÉLIUM SÉMINAL DU CHAT, par CL. REcaun. I. — On sait que les rayons X exercent sur l’épithélium séminal du Rat une action cytocaustique remarquablement élective. Non seulement les éléments de la lignée spermatique de cet épithélium sont beaucoup plus sensibles que son BroLoeie. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 39 “RÉ y Re À à à 6 $ | + ET Es 542 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = syncytium nourricier, mais encore, parmi les premiers, les spermatogonies F Jus x * . . sont d’une vulnérabilité extrême: de la destruction des spermatogonies _souches ou de l'arrêt de leur multiplication résultent des particularités actuel- lement connues dans l’évolution des lésions, ainsi que la stérilité temporaire ou définitive, partielle ou totale, du testicule(1). II. — Les recherches faites chez le Lapin, le Cobaye et la Souris, quoique l'analyse histologique ait été poussée moins loin chez ces animaux que chez Coupe d'un tube séminal de Chat adulte, 36 jours après la rüntlgenisalion. a, grosses cellules réfractaires aux rayons; 6, noyaux de Sertoli; c, dernières cellules séminales en voie de disparition; », membrane d'enveloppe du tube. le Rat, ont donné sensiblement les mêmes résultats. On était dès lors en droit, semblait-il, de considérer comme une Loi générale la sensibilité particu- lière des spermatogonies aux rayons X. Toutefois, les expériences de Regaud et Dubreuil chez le Lapin ont mis en évidence ce fait inattendu que les sper- matogonies de l'animal impubère sont beaucoup moins vulnérables par les rayons que les spermatogonies de l'adulte de mème espèce. (1) Pour la bibliographie et de plus amples détails. sur les faits connus avant 1908, voir: Cl. Regaud, Lésions déterminées par les rayons de Rüntgen et de Becquerel-Curie dans les glandes germinales, etc. Rapport à l’Assoc. française pour l'avancement des Sc., Clermont, août 1908. SÉANCE DU 19 MARS 543 Mes premières observations chez le Chat adulte (1) parurent confirmer les faits établis chez les Rongeurs. Je vis ,en effet, que l’épithélium sémi- nal se dépeuple consécutivement à l'irradiation et devient aspermato- sène ; et je crus pouvoir rapporter ce fait à la destruction des sperma- togonies-souches ou à un arrêt temporaire dans leur multiplication. Mais de nouvelles observations m'ont prouvé que cette con:lusion est en partie erronée. III. — J'ai exposé aux rayons X, fillrés ou non sur aluminium, les testicules de trois chats adultes. La survie des organes fut, après l’irra- diation unique, de dix-huit et trente-six jours (1% chat), vingt jours (2° chat, un testicule témoin) et vingt-huit jours (3° chat, un testicule témoin). Les résultats ont été concordants et peuvent se résumer ainsi, en ce qui concerne l’épithélium séminal : a) Les éléments du syncytium nourricier résistent à la rüntgenisa- tion, comme chez les rongeurs jusqu'ici étudiés. b) Les spermatocytes très jeunes et les spermatogonies de la généra- tion qui précède immédiatement les spermatocytes sont très sensibles aux rayons X. Il résulte de leur disparition un dépeuplement de l’épi- thélium séminal comparable à celui qu’on observe chez le Rat. c) Mais, malgré une irradiation intense, il persiste dans la couche génératrice des cellules généralement volumineuses, à contour arrondi très net, à noyau ordinairement pauvre en chromatine et possédant un gros nucléole. Ces cellules sont semblables aux ovules mâles (ou mieux spermatogonies oviformes) qu'on trouve dans l’épithélium séminal de tous les mammifères impubères. Elles existent aussi dans l’épithélium séminal du chat adulte normal. d) Dans les testicules fortement rôntgenisés depuis plusieurs semaines (28, 36 jours), ces grosses cellules persistent et se divisent; des sper- matogonies « ordinaires » reparaissent. Stériliser définitivement l’épithélium séminal paraît être un résultat beaucoup plus difficile à obtenir chez le Chat que chez le Rat, toutes autres conditions restant d’ailleurs égales (2). 11 reste à déterminer la place qu’occupent dans la lignée spermatique du Chat les grosses cellules réfractaires aux rayons X : j'ai des raisons de supposer qu’elles représentent des spermatogonies-souches qui, pour des raisons inconnues et particulières à l'espèce, auraient chez le Chat une morphologie et certaines propriétés qu’elles n’ont pas chez d’autres animaux. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) (1) Assoc. française pour l'avancement des Sc, Lille, 1909: (2) Notamment le volume de l'organe : chez le Chat, il est un peu moindre que chez le Rat. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (rs ma IN SUR LA COMPOSITION DES ALVÉOLES DES DIFFÉRENTES RÉGIONS D'UNE COLONIE D'ABEILLES, par F. ARONSSOEN. Les recherches faites sur la cire ont ordinairement porté sur des échantillons obtenus par fusion en masse des rayons construits par les abeilles. Il était intéressant de savoir si ces insectes apportent volontairement quelque modification à la composition de leurs bâtisses selon ia desti- nation de ces dernières. D'après l'observation directe d’apiculteurs, les abeilles consolideraient avec de la propolis (1) les bords des alvéoles nouvellement construits? Afin d'élucider la question, on a prélevé dix échantillons de grands et petits alvéoles, les uns ayant contenu des larves, d’autres, jamais que des provisions, à une même colonie d’abeilles communes nouvelle- ment installée et ayant construit très rapidement. Ceci élimine les causes d'erreurs résullant de travaux de bâtisse à des époques diffé- rentes avec élaboration cirière sous des régimes alimentaires dissem- blables, aussi bien que toutes celles pouvant provenir de variation du milieu ambiant. On a appliqué aux divers échantillons les méthodes d'analyse des cires pour les dosages suivants, choisis comme susceptibles de déceler de petites variations de composition : 4° acides libres; 2° acides totaux ; 3° indice d'iode. Enfin, on a effectué un dosage particulier : produits étrangers mélangés à la cire. Ce dosage fut exécuté en dissolvant les échantillons dans la benzine chauffée à 33-40 degrés et pesant le résidu insoluble. La propolis est très peu soluble dans ces conditions; quant à la solution de cire, après évaporation du dissolvant on en obtint la substance destinée aux autres analyses. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau ci-dessous, cal- culés pour 100 de matière, les acides évalués en acide sulfurique. À l'inspection de ce tableau, on voit que les chiffres d'acides libres et totaux varient sans règle fixe, les chiffres élevés d'iode fixé par les échantillons venant des rayons ayant servi aux larves aussi bien en grandes qu’en petites cellules décèlent la présence abondante de corps non saturés. Gette variation de composition de la cire est probablement acquise secondairement, ces rayons sont de couleur foncée, la cire en provenant est elle-même très colorée, fait dû selon certains auteurs aux excreta des larves abondamment nourries de pollen généralement coloré. (1) Produit résineux récolté par les abeilles sur les bourgeons de certains végétaux et utilisé par elles pour enduire l’intérieur de leurs habitations. SÉANCE DU 19 MARS , 545 Gi PRODUITS PA A de NATURE DE L'ÉCHANTILLON élrangers ee Ar En No 1. Grandes cellules n'ayant jamais contenu que du miel . . . . 2,0 1,65 6,44 8,24 N° 2, Grandes cellules n'ayant jamais. contenu que du miel. . . . . agi 1,69 8,26 8,21 N° 3. Grandes cellules ayant FeRenT destlanves- 0.1: 201,2 154 8,45 11,03 No %. Grandes cellules si onu CÉSMEATES EEE NS 25,0 IPS 5,82 11095 No 5. Grandes cellules vec sssliean des larves. . . . 28,5 1 8,15 9,52 N° 6. Petites cellules et fre contenu que du miel. . . . . 4,0 1,90 PU 9,63 No 7. Petites cellules n'ayant jamais contenu que du miel. . . . . ED 1,82 6,16 8,63 No S. Petites cellules ayant contenu destlanves ete Ce 29,0 1,0% 8,29 12,10 No 9. Petites cellules ayant Danone : Mrdestlarvese mines Rte) 1,70 1E1R02 11,70 No 10. Petites cellules ayant contenu : HeSMISLVeS MNT RER Te 2992 2,00 8,40 12,08 En outre de ces matières, les insectes abandonnent après métamor- phoses leurs cocons soyeux dans les alvéoles, sans les relirer jamais; le dosage des matières étrangères incorporées à la cire lors de la construc- tion des rayons n’a donc pu être fait pour les cellules ayant contenu des larves, les chiffres obtenus étant dus pour une part inconnue aux enve- loppes des nymphes. Au contraire, en ce qui concerne les rayons n'ayant jamais servi à l'élevage, on peut voir que les abeilles incorporent à la cire 2 p. 100 de produits étrangers lorsqu'elles construisent de grands alvéoles et 4 à 5 p. 100 de ces mêmes produits s'il s’agit d'établir de petites cellules. Ces produits étrangers sont en majeure partie constitués par de la pro- polis mais en outre on y reconnaît des débris végétaux. Les résultats obtenus permettent donc d’énoncer les propositions sui- vantes : 1° Les abeilles d’une même colonie élaborent à un même moment une cire dont la composition n’est pas constante. 2° Les abeïlles ajoutent volontairement à la cire des matières étran- gères en proporlion déterminée et. particulière à l'espèce de cellule qu’elles construisent. : 3° Les rayons ayant contenu des larves sont formés d’une cire de composition parliculière, riche en corps non saturés, mais cette singu- larité est probablement acquise postérieurement à la construction des alvéoles. (Travail fait au laboratoire de M. le professeur Desgrez.) $ a 7 Re CA + _ ÉcecrioN D'UN MEMBRE TITULAIÏRE.: me Ÿ Votants : 43. eau roles MM Bisneves 0 SN obtient you MOLONEN Nr ee ur = | EMARCHOUXS. |: 4 ARMES RENE UPE l GUÉCUEN, 2. ANS NISSAN ARR se MÉNÉGAUX. AU EN NO E SE RAS ; GARNTERE EE D Me UE — i. = = @ OO | Vacances de Pâques. En raison des vacances de Pâques, la prochaine séance’de Société | de Hnlégies aura lieu le Sn 9 avril 1910. ts AU 2 # à ù ‘e ÿ' RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 8 MARS 1910 SOMMAIRE Durour (M.) : Les mouvements de l’œil dans l'orbite et la perspec- ENTERREMENT Durour (M.) : Un peu de cinéma- tique à propos de la loi de Listing. GARNIER (CHARLES) et VILLEuIN (FgrNano) : Sur les « ganglions pha- ryngien et lingual » du sympathique cervical de l'homme et leur texture. Guizcoz (Tu.) : Sur la pralique de la respiration artificielle dans la syncope respiratoire et cardiaque. HausHaLTER (P.) Opalescence d'épanchements pleuraux et périto- néaux, indépendante de la présence de graisse ou de mucine dans le MELLE SPRL JEANDELIZE (P.) : Faits relatifs à l’inhibition cardiaque (Première 9 10 46 13 12 HO AIN REC Rare ee JEANDELIZE (P.) : Faits relatifs à l'inhibition cardiaque (Deuxième FUN 1e) LE MANENE Et LEE es ER EN NO EURE RicHon (L.) et JEANDELIZE (P.) Courbe de croissance en longueur chez le lapin castré RicHon (L.) et JEANDELIZE (P.) : Courbe de croissance en longueur chez des lapins ayant subi la résec- tion des canaux déférents. . . .. . SIMON et SPILEMANN (L.) : localisation des alcaloïdes dans le SAONE ne M ee ; SPILLMANN (L.), JEANDELIZE | P.) et Parisot (J.) : Proportions adiasté- matiques du squelette avec déve- loppement morphologique normal des organes génitaux externes. . . Présidence de M. Garnier. LES MOUVEMENTS DE L'OEIL DANS L'ORBITE ET LA PERSPECTIVE, par M. Durour. Quand notre œil fixe un point déterminé de l’espace, il se forme sur la rétine une perspective dont le centre peut élre placé au centre de la pupille. Mais alors seule une très petite région avoisinant l'image de l’objet sur la rétine, la fovea, nous donne une image nette, et, si nous avons aperçu en vision indirecte en quelque point du champ visuel quelque objet qui nous intéresse, nous tournons l'œil dans l'orbite pour © ee (@ +) RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (10) que l’image de cet objet vienne 5e faire sur la fovea. Grâce aux mouve- ments de l'œil, sur les différentes positions de la fovea viennent se peindre les images des différents objets, etcomme les axesdes faisceaux lumineux, qui produisent ces images, passent tous par un même point qui est le centre de rotation de l'œil, ce centre de rotation joue pour l'œil mobile le rôle d’un centre de perspective. La distance entre le centre de perspective pour une position de l'œil fixe(Füllperspektiv de von Rohr) et le centre de perspective pour l'œil mobile (Hauptperspektiv) est d'environ 1 centimètre. Pour les objets éloignés, la parallaxe est insigni- fiante. Mais on peut la mettre en évidence pour les objets rapprochés, et voici une expérience que j'ai réalisée, pour montrer la chose de façon très simple. Elle se fait avec une facilité particulière en employant la monture d’un stéréoscope de type dit américain, privé de ses verres; mais elle peut réussir avec un disposilif plus rudimentaire. L'essentiel pour qu’elle soit concluante est de bien assurer la fixité de la tête. Fermant l'œil gauche, par exemple, je laisse l'œil droit ouvert, et je vise le bord d’une cloison verticale noire placée dans le plan sagittal, sur un fond formé par un écran noir vertical, disposé dans un plan frontal. Sur cet écran, je déplace une feuille de papier blanc dont j'amène le bord à être tout juste caché par le bord de la cloison. Cette condition réalisée, je tourne l'œil vers la droite en laissant la tête fixe. Je vois alors en vision indirecte apparaître le bord de la feuille de papier blanc, et cette bande blanche disparait quand je veux la fixer directe- ment. | C'est là une sorte de supplice de Tantale oculaire, un objet qui se montre quand on ne le regarde pas, et qui disparait quand on veut le regarder. Il suffit pour expliquer les conditions du phénomène de dessiner schématiquement les axes des faisceaux lumineux utiles. UN PEU DE CINÉMATIQUE A PROPOS DE LA LOI DE LISTING, par M. Durocr. L'œil tourne dans son orbite autour d’un point fixe O comme une arti- culation sphérique, de telle façon qu'à chaque position de la ligne visuelle correspond une orientation bien déterminée de l'œil autour de la ligne visuelle. C’est la loi de Donders. Géométriquement, l'œil peut passer d'une position À à une position B par une rotation autour d’un axe passant par le point O et situé d’une façon quelconque dans un plan P, mené par la bissectrice des deux lignes visuelles a et b, perpendiculairement au plan a Ob; la loi de Don- (11) j SÉANCE DU S MARS : 519 ders nous apprend que physiologiquement cette rotation ne se fait qu’au- tour d’une seule droite, toujours la même, mais elle ne ne nous dit pas laquelle. C’est la loi de Listing qui fixe complètement la position de l'axe de rotation. On en trouve l'exposé mathématique dans l'Oplique physiologique de Helmholtz, mais les calculs mis en œuvre sont un peu rébarbatifs, et j'ai cherché à en établir par une voie moins laborieuse un des résultats essentiels (1). J'exprime iei toute ma reconnaissance à mon ami E. Cartan, professeur à la Sorbonne, dont les savants conseils m'ont été fort utiles. Si nous prenons l'œil dans une position déterminée A, ce que nous pouvons imaginer de plus simple, c’est que, à partir de celte position A, tous les mouvements se fassent sans que l’œil tourne autour de la ligne visuelle: il suffit pour cela que les axes de ces mouvements soient tous perpendiculaires à la direction a de l'axe visuel. L'expérience a montré qu'il en est bien ainsi pour une direction privilégiée, à laquelle on a donné le nom de position primaire, toute autre position étant appelée secondaire. Quand l'œil part de cette position primaire, les axes de toutes les rotations possibles sont contenus dans un plan appelé plan de Listing et perpendiculaire à la direction primaire de la ligne visuelle. L’axe de rotation se trouve donc dans ce cas à l'intersection du plan P avec le plan de Listing. Admettant l'existence, expérimentalement établie, de la position pri- maire, on peut par des considérations cinémaliques simples trouver autour de quel axe l'œil devrait tourner pour passer d’une position secondaire B à une autre position secondaire C, et avoir en C l’orien- tation convenable (2). D’après la loi de Donders, l'orientation de l'œil en C est la même que s’il élait passé de B en A, puis de A en C par deux rotations successives, dont les axes sont connus. Ces deux rotations se composent en une seule d’après la règle suivante : Deux rotations suc- cessives autour de rayons menés aux deux sommels d’un triangle sphé- rique, et d’angles égaux aux doubles des angles correspondants du triangle, reviennent à une rotation unique autour du rayon mené au troisième sommet, et double de l’angle correspondant à ce sommet, le sens étant convenablement choisi. La rotation qui amène l'œil de Ben A se fait autour de l'axe Oy per- pendiculaire au plan OAB : autrement dit, + est le pôle du grand cercle AB. De même la rotation qui amène A en C 5e fait autour de O8 (1) M. Otto Fischer vient de publier un travail intitulé : Zur Kinematik des Listingschen Gesetzes. Les raisonnements mathématiques y sont présentés sous une forme simple et facilement abordable, mais toute différente de celle que j'indique dans cette note. (2) Il ne s’agit ici que des positions extrêmes, les positions intermédiaires pendant le mouvement ne sont pas encore suffisamment étudiées, 550 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (12) perpendiculaire au plan OAC. Pour avoir la rotation résullante, il faut construire un triangle sphérique 26y tel que son angle en y soit égal à AOB' moitié de AOB, et que son angle en 8 soit égal à AOC’ moitié de AOC. Or le triangle supplémentaire de A'B'C' remplit ces conditions. Donc la rotation résultante amenant l'œil de B en C se fait autour de ox perpendiculaire au plan du grand cercle B'C. Ce théorème sur la composition des rotations est généralement déduit de la théorie de quaternions (1), mais on peut en donner une démons- tration très simple si on remarque que faire tourner une figure d'un angle 2 aulour de OA revient à prendre le symétrique de celte figure par rapport à un plan quelconque passant par OA, puis le symétrique de ce symétrique par rapport à un second plan passant également par OA et faisant avec le premier un angle w. Une rotation autour de OB équivaut de même à 2 symétries succes- sives autour de 2 plans passant par OB. On peut choisir le plan AOB comme plan fixant la seconde symétrie pour la première rotation et comme plan fixant la première symétrie pour la seconde rotation; ces 2 symétries se compensent et il ne reste, en somme, que la première symétrie pour la première rotation, et la deuxième symétrie pour la deuxième rotation, c'est-à-dire 2 symétries, équivalant à une rotation autour de OC, d’un angle double de l’angle des deux plans OAC et OBC, ce qui démontre le (théorème. OPALESCENCE D'ÉPANCHEMENTS PLEURAUX ET PÉRITONÉAUX, INDÉPENDANTE DE LA PRÉSENCE DE GRAISSE OU DE MUCINE DANS LE LIQUIDE, par P. HAUSHALTER. Dans un premier cas, il s’agit d'un enfant de dix ans, atteint de néphrite chronique avec œdème, épanchement dans les séreuses, phé- nomènes urémiques ;: dans un second cas, il s’agit d'une fillette de quinze ans atteinte de symphyse péricardique avec hypertrophie du foie et inondation de la plèvre et du péritoine, et observée par le D' Martin, de Neufchateau, qui voulut bien m'adresser du liquide d'ascite. Le liquide retiré par ponction, de la plèvre dans le premier cas, du péritoine dans le second cas, offrait l'apparence typique des épanche- ments chyliformes, ou opalescents; outre leur aspect ces liquides pré- sentaient la plupart des autres caractères attribués aux épanchements opalescents : par le repos, il ne se forma ni caillot ni dépôt; la centri- fugation ne donna lieu à aucun culot; l'examen microscopique n'y (1) Tait. Traité élémentaire des quaternions. Trad. française, t. IE, 4884, p. 91. (13) - SÉANCE DU 8 MARS 551 révéla l'existence d’aucun élément anatomique. On à noté que la putré- faction de ces liquides opalescents est très difficile ; je vous en apporte la preuve en vous présentant aujourd'hui du liquide pleural retiré dans le premier cas en décembre 1908, c'est-à-dire il y a plus de deux ans, et conservé sans précautions aseptiques dans un ballon simplement bouché à l'ouate; la quantité de ce liquide n’a guère diminué par évaporation ; le caractère opalescent s’est assez notablement atténué; mais il n'existe aucune apparence de putréfaction. L'opalescence des liquides d'épanchements des séreuses peut se rencontrer dans des circonstances cliniques variées. Dans certains cas exceptionnels elle à été expliquée par la présence de chyle en nature, résultant de la rupture de vaisseaux chylifères; dans la plupart des autres cas, par l’émulsion de graisse ou de mucine. Dans les deux faits que je rapporte aujourd’hui, semblables en cela à celui que j'ai communiqué en mars 1908 à la Société de médecine de Nancy, l'analyse chimique pratiquée au laboratoire de chimie biolo- gique par M. le professeur agrégé Robert a montré qu’il n'existait dans les liquides d’épanchements en question ni graisse ni mucine ; dans le premier cas, les matières albuminoïdes étaient constituées uniquement par la sérumalbumine sans globuline ; dans le second cas, elles étaient constituées par des traces de fibrine, et surtout par de la sérumalbu- mine et de la globuline. | Ces faits où l’opalescence ne peut être expliquée par l'émulsion de graisse ou de mucine sont les plus rares ; elle serait alors la consé- quence d’une émulsion de matières albuminoïdes qui pour des raisons physiques inconnues présenteraient un état de stabilité particulière : ces matières albuminoïdes elles-mêmes résulteraient de la cytolyse des leucocytes exsudés ou des cellules endothéliales, subissant une régres- sion albumineuse, sous des influences actuellement obscures. SIR LA PRATIQUE DE LA RESPIRATION ARTIFICIELLE DANS LA SYNCOPE RESPIRATOIRE ET CARDIAQUE, par Ta. GuILLOz. J'ai déjà signalé à cetie Réunion (4) toute l'utilité qu'il y avait à pratiquer la respiration artificielle en déprimant au maximum le dia- phragme vers le thorax par le refoulement en haut aussi complet que possible de toute la masse abdominale. | J'indiquais, dans cette note, que l’on pratiquait ainsi une sorte de (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 16 juillet 1904, t. LVTIT, p. 147. 552 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (44) massage du cœur pouvant avoir une autre ulilité que l’augmentation de débit de la pompe thoracique que ce procédé donne du reste sur les autres méthodes usuelles, ainsi que je l'ai montré par Ja spires et par la radioscopie. A cette époque, j ai pu ranimer, par quelques-unes de ces manœuvres, un malade au cours d’une syncope chloroformique qui ne mor- telle. Je viens, six ans après cette observation, d'obtenir le même résullat hors de conteste sur un homme qui, après une opération grave (extir- pation de ganglions du cou, création d’un pneumothorax gauche, etc.}, présenta, cinq à dix minutes après la cessation de l'administration du chloroforme, une syncope pour laquelle les procédés usuels de traction rythmée de la langue et de respiration artificielle pratiquéé par les mouvements des bras et la pression costale restaient.sans «effet. Je vis fortuitement cet homme, au moment où son état était jugé désespéré par les opérateurs qui l'entouraient el où, la respiration artificielle étant abandonnée, la question de massage direct du cœur était agitée comme ultime ressource. Je pratiquai la manœuvre en question et, après qu’elle fut ee trois fois, à quatre ou cinq secondes d'intervalle, les mouvements respi- ratoires reprirent, de même que les battements du cœur. Voici en quoi consiste ce procédé : les deux mains largement élendues sont fortement appuyées sur la partie inférieure du ventre, les paumes dirigées en avant, et on refoule en déplaçant les mains vers le thorax toute la masse abdominale. Ce déplacement doit être fait avec force, mais je ne crois pas quil faille le faire brutalement. Puis on relève {rès brusquement les mains pour recommencer à nouveau la manœuvre. Si on dispose d'aides, on combine ce procédé à la pratique ordinaire de la respiralion artificielle par la pression costale et le mouvement des bras. Dans le cas que je relate, je recommandai à celui qui déplacait les bras et à celui qui faisait la pression costale de cesser très brusquement à mon commandement, par une sorte de làchez-tout, la phase active de la manœuvre, celle de la pression costale, phase qui coïncidait avec le refoulement que je praliquais des organes abdominaux vers le thorax. Dans ces conditions, on produit un flux et un reflux du sang vers le cœur et un ballottement violent et très appréciable de cet organe si les mouvements sont brusques lors de la décompression thoracique. C'est ce mézanisme qui produit un résultat favorable dans la syn- cope cardiaque. Je crois devoir répéter qu'il conviendrait d'y avoir recours dans les cas semblant désespérés avant d’e-sayer le massage direct du cœur et il me semble que cette manœuvre est tout parti- culièrement à recommander dans les soins à donner aux électrocutés. (45) / SÉANCE DU 8 MARS 599 SUR LA LOCALISATION DES ALCALOÏDES DANS LE SANG, par Simon et L. SPILLMANN. Il est généralement admis que les toxines bactériennes fournies ou introduiles dans l'organisme se fixent tout d’abord sur les leucocytes : en est-il de même des poisons minéraux et des alcaloïdes ? _Le fait semble établi pour le fer, l’arsenic, le mercure, le salicylate de soude ; il nous parait problématique pour la strychnine et l’atropine, du moins nous n'avons pu réussir à le vérifier. Pour cette expérience, la première chose à obtenir est de séparer les divers éléments du sang; nous avons utilisé pour cela les procédés ordinaires : le premier consiste à recevoir le sang frais dans une pelite quantité de solution faible de bioxalale de potasse. Après une centrifu- gation d'environ deux heures, le sang se trouve séparé en trois couches, la supérieure formée par le sérum, l'inférieure par les hématies, la moyenne par les leucocytes. Avec certaines précautions on peut aspirer isolément à l’aide d’une fine pipette chacun de ces trois éléments. La seconde méthode que nous avons employée plusieurs fois, con- curremment avec la première, est peut-être plus précise : une partie de sang est mélangée à neuf parties d'eau salée isotonique et centri- fugée. Le liquide surnageant qui représente une solution au dixième de sérum sanguin est décanté avec soin et remplacé par une quantité égale d'une solution hémolysante de formol à 0,20 centigrammes p. 4000 et centrifugé à nouveau. On obtient alors une solution de globules rouges et le culot resté au fond du tube est formé par les leucocytes et les plaquettes sanguines. | Pour déceler la présence d’un alcaloïde dans chacun des éléments du sang, nous avons eu recours à des réaetifs vivants. L’atropine se révèle facilement par la dilatation de la pupille ; quant à la strychnine, nous avons constaté qu'une dose de 1/20 de milligramme suffit pour tuer en moins de cinq minutes une souris blanche et que la même dose donne des convulsions tétauiques à la grenouille, mais celle-ci survit habi- tuellement. 11 suffit donc, en supposant, bien entendu, que le poison reste dans le sang pendant quelque temps, d'injecter à un cobaye ou à un lapin une dose lelle de poison qu'un centimètre cube de sang renferme au moins un vingtième de milligramme de sulfate de strychnine pour obtenir chez les petits animaux une réaction très nette. Les doses de strychnine injectées ont varié entre 0,0012 et 0,008 mil- ligrammes par kilogramme d'animal, ce qui représente par rapport à la masse du sang une proportion suffisante. L'animal était sacrifié au bout de quinze minutes environ et le sang recueilli immédiatement. 554 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (46) Or, dans aucune de nos expériences, ni l'injection de sang complet, ni l'injection des éléments séparés n’a déterminé chez la grenouille aucun accident convulsif. Bien plus, l'extrait de foie et l'extrait cérébral obtenus avec les organes frais broyés avec du sérum arlificiel et centri- fugés sont demeurés absolument inertes. Les résultats ont été identiques avec le sang des animaux intoxiqués par le sulfate d’atropine même à la dose d’un centigramme injectée an cobaye. Dans aucun cas, les éléments du sang et le sang entier n'ont déterminé chez le lapin, après instillation dans’ œil, de dilatation pupillaire. Nous pensons donc que les alcaloïdes ne sont pas simplement charriés par les leucocytes, mais qu'ils forment avec eux comme aussi sans doute avec les cellules nerveuses et hépatiques de véritables combi- naisons stables qui les empêchent de produire après l'injection à d’autres animaux leurs effets physiologiques. Nous nous proposons d'orienter nos recherches dans celte nouvelle direction. SUR LES & GANGLIONS PHARYNGIEN ET LINGUAL » DU SYMPATHIQUE CERVICAL DE L'HOMME ET LEUR TEXTURE, par CHARLES GARNIER et FERNAND VILLEMIN. Après Valentin, les anatomistes ont, entre autres, décrit dans la région carotidienne deux petites masses nodales, annexées au système nerveux sympathique, avec lequel elles sont en connexion par des rameaux multiples : ce sont le ganglion pharyngien et le ganglion linqual. Tous deux occupent la partie profonde du carrefour artériel de la carotide externe, le pharyngien étant le plus en arrière, placé au devant de la portion originelle de l’artère pharyngienne ascendante, el le lingual, plus antérieur, se trouvant accolé à la earotide moe près de la naissance de l’artère linguale. | Au cours de recherches sur le sympathique cervical chez l'homme, nous avons été amenés à mettre en évidence ces deux petits ganglions et nous en avons profité pour préciser leurs connexions anatomiques et leur texture. Ganglion pharyngien. — Sur vingt sujets, il existait dix-neuf fois, nettement apparent comme petite masse gangliforme, étoilée, aplatie dans le sens sagittal. Une fois, il était remplacé par un petit amas plexiforme, présentant les mêmes branches afférentes ou FRIC que la forme ganglionnaire. Ses rameaux postérieurs, au nombre de trois ou quatre, lui viennent (47) SÉANCE DU 8 MARS 599 du ganglion cervical supérieur, directement, ou bien l'un d’eux met en communication le ganglion avec un rameau qui se rend soit au plexus et au ganglion inter-carotidiens, soit autour de l'artère thyroïdienne supérieure, où il constitue le chef profond de l'anse thyroïdienne supé- rieure (Garnier et Villemin) (1). Une ou deux branches postéro-supé- rieures remontent le long de l'artère pharyngienne ascendante, et l’une d'elles s’anastomose fréquemment avec le glosso-pharyngien (disposi- tion que nous avons retrouvée chez quelques singes). Les filets antérieurs se dirigent vers la carotide externe et vers l’ori- gine de la linguale et de la faciale, où ils se continuent dans les plexus qui enlacent ces artères. Un rameau se jette en bas, sur le chef super- ficiel, ascendant, de l’anse péri-thyroïdienne supérieure, mais jamais il ne gagne directement l'artère thyroïdienne supérieure. Enfin, un ou deux rameaux viennent se perdre dans le ganglion lingual lorsque ce dernier existe, Ganglion lingual. — Sa présence n'est pas constante. Nous ne l'avons noté que six fois sur vingt, à l’état de petite masse nodale. Il est en connexion, en arrière, avec le plexus intercarotidien et avec le gan- glion pharyngien, et partout ailleurs ses rameaux, élalés, divergent en haut, en avant et en bas, pour aller s'unir aux plexus périartériels de la linguale, de la faciale et de la temporale superficielle. Lorsque le gan- glion lingual est absent, il est remplacé par un entrelacement nerveux plexiforme assez compliqué. Etude microscopique. — Nous avons coupé et coloré quinze de ces ganglions pharyngiens et six ganglions linguaux, afin d'en vérifier la constitution ganglionnaire. Aucune de nos préparations ne nous a permis de déceler de cellules nerveuses caractéristiques, soit isolées, soiten amas. Les petites masses nodales gangliformes se sont toujours montrées comme formées d’un véritable enchevètrement de faisceaux de fibres nerveuses amyéliniques du type de Remak. Ces faisceaux sont de grosseur très variable et affectent des directions plus ou moins divergentes et aussi suivant des plans différents. Les nœuds du plexus sont groupés en plusieurs carre- fours assez rapprochés l’un de l’autre et noyés au milieu d’un tissu con- Jonctif riche en vaisseaux. Nulle part, nous n’avons encore trouvé de fibres à myéline. Ces observations permettent donc d'attribuer au ganglion pharyngien et au ganglion lingual, vraisemblablement, la valeur de simples plexus gangliformes, plus ou moins condensés et de nature sympathique pure. Ce sont des « ganglions illusoires », selon l'expression de Valentin, qui avait déjà fait une remarque de cette nature sur le sympathique des (1) Soc. anat., février 1910. La TA 0 A Pre CAEN OP ETES CREME TROT ER PEER ONS Re 5 le ne AS 1) 227 RENTE VENTE EUR 556 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (18) régions carotidienne supérieure et cardiaque. U est probable que d’autres ganglions sympathiques péri-artériels, du genre de ceux que nous venons d'étudier, fourniraient l'occasion de constatations analogues. (Laboratoire d'anatomie normale de la Faculté de médecine de Nancy.) FAITS RELATIFS A L'INHIBITION CARDIAQUE (Première note), par P. JEANDELIZE. On sait que chez les mammifères, lorsqu’au cours d'une excitation inhibitrice d’un pneumogastrique, le cœur reprend ses battements, le transfert de l'excitation suffisante sur le deuxième nerf reste sans effet. Ce phénomène serait dû à la fatigue de l'appareil nerveux intra- cardiaque commun aux deux vagues (Tarchanoff et Puelma) (1). Chez la grenouille, l'excitation, dans les mêmes conditions, du deuxième vague est au contraire efficace; ce serait l'indice que, chez les batraciens, les deux nerfs aboutissent à un appareil terminal indépendant (Tarcha- noff) (2). Gamgee et Priestley (3) admetlent au contraire que l'excitation pro- longée d’un vague n’annule pas le pouvoir inhibiteur de l’autre, à moins, disent-ils, que l'appareil inhibiteur n'ait été, au préalable, excité récemment, et cela pendant un certain temps. Pour Hough (4), même conclusion que Tarchanoff, à moins que l’excitabilité des deux nerfs ne soit différente, Pour Hüfler (5), pas de modification de rythme quand on ajoute, après la reprise, l'excitation du deuxième nerf. Laulanié (6) reconnait les faits de Tarchanoff et Puelma et il ajoute que « lorsqu'une excitation de l’un des vagues produisant un ralentis- sement du rythme est prolongée jusqu’à la fatigue que vient exprimer le relèvement partiel du rythme, le passage immédiat de l'excitation sur l’autre nerf produit un nouveau ralentissement et parfois un arrêl ». (1) Tarchanoff (J. de) et Puelma (G.). Arch. de physiologie, 1855, p. 151. (2) Tarchanoff (J. de.). Travaux du laboratoire de M. Marey, t. NH, 1876, (3) Gamgee (A.) et Priestley (J.). The Journal of Physiology, vol. I, 1878-79, p. 39. (4) Hough. The Journal of Physiology, vol. XVIII, p. 198, 1895. \ (5) Hüfler. Archiv für Anatomie und Physiologie (partie physiologique), 1889, p. 295. (6) Laulanié. Académie des Sciences, 1889, t. CIX, p. 377. 9) .. SÉANCE DU 8 MARS 557 Nous avons repris ces expériences chez le chien chloralosé. Chaque pneumogastrique fut excité avec un courant induit provenant d’une bobine différente. Le tracé de la pression artérielle fut recueilli au sphygmoscope, soit à la carotide, soit à la fémorale. Voici les faits essentiels que nous avons observés : _4° Lorsque, par une excitation suffisante sur un pneumogastrique, on pro- duit un arrêt du cœur et que l’on Mann cette excitation, la reprise des battements, on le sait, ne tarde pas à apparaître avec un rythme ralenti. Or, si à ce moment précis on excite l’autre nerf avec une intensité déterminée d'avance et suffisante pour provoquer l'arrêt, on n’observe pas de modifica- tions. C’est là le type réalisé par Tarchanoff et Puelma et que nous confir- mons. 2° À cette même période de la reprise, on peut, sans passer à à l'excitation du deuxième nerf, renforcer l'excitalion au maximum sur le premier nerf par le rapprochement des deux bobines, ou faire l'excitation simultanée des deux; aucun changement ne se produit. 3° L’excitation primitive sur un nerf persistant, le rythme du cœur, après avoir été ralenti comme il a été dit, tend à se rapprocher du rythme normal; or, à ce moment, le transfert de on au deuxième nerf, ou le renfor- cement de l'excitation sur le premier, produit de nouveau un arrêt ou un ralentissement. C'est à celte période que Gamgee et Priestley semblent, d’après leurs graphiques, avoir alterné l'excitalion. 4 L'ensemble de ces résultats est obtenu par l’un et l’autre nerf. 50 Il est classique qu'un ralentissement du cœur peut être transformé en arrêt complet par le renfor:ement de l'excitation. D'autre part, deux excita- tions, capables de produire isolément, sur chaque nerf, un ralentissement, produisent un effet plus accentué quand on les applique simultanément aux deux nerfs (Hüfler) : bref, les deux excitations s'ajoutent. L'arrêt complet primitif paraît donc être une des conditions premières de l’inefficacité momentanée de l'excitation alternative de Tarchanoff. 6 En somme, chez le chien, il y a lieu de considérer durant une excita- tion prolongée d'un pneumogastrique, suffisante pour provoquer un arrêt du cœur, deux phases différentes : une première, où l'excitation du deuxième vague ou bien un renforcement de la première excitation reste sans effet; à ce moment, le rythme de reprise est encore ralenti; et une deuxième phase, où ce rythme s'est accéléré et où l’effet inhibiteur est de nouveau possible, Tarchanoff et Puelma ont vu la première phase, Gamgee et Priestley semblent n'avoir opéré que pendant la seconde. 70 Chez la grenouille, nous avons constaté, comme Tarchanoff l’a dit, l’ac- tion efficace du deuxième vague après la reprise des battements. Gamgee et Priestley, qui ne constatent chez les mammifères que la seconde phase, con- cluent à l'identité de ceux-ci et de la grenouille ; cela est inexact, car, chez la grenouille, la première phase fait défaut. Jamais nous n'avons remarqué d'inefficacité de l’action du deuxième nerf à quelque moment de la reprise, même à son début. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Nancy.) BioLocte. COMPTES RENDUS, — 1910, T. LXVIII. 40 558 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY . 2" (20): FAITS RELATIFS A L'INAIBITION CARDIAQUE (Deuxième note), par P. JEANDELIZE. L'explication, par. la fatigue des nerfs, des faits exposés précédem- ment, explication à laquelle Laulanié semble s'être d'abord rallié (1889) pour d’ailleurs l’abandonner plus tard dans ses « Eléments de physio- logie », n’est pas satisfaisante, eu égard à leur infatigabililé, ainsi qu'aux conditions de l'expérience. L’épuisement de l'appareil terminal admis par Tarchanoff et Puelma paraît être actuellement encore l’expli- cation des auteurs en général. Il nous paraît cependant difficile de faire intervenir l'épuisement de cet appareil. En effet, dans l'hypothèse de l'épuisement de l'appareil intracardiaque, c'est au moment où le cœur s’est au plus haut degré libéré de l'influence modératrice, en reprenant, malgré la persistance de l'excitation, un rythme presque normal, où par conséquent cet appareil s'est épuisé au maximum, que l'excitation du second nerf, inefficace quelques secondes auparavant, redevient de nouveau efficace; car il nous semble impos- sible de ne pas tenir compte à la fois, et de la première phase, réfrac- taire, et de la deuxième, efficace, c’est-à-dire du phénomène dans son ensemble. Ares Aussi est-on en droit de se demander si cette oscillation de ia récep- tivité de l'appareil d'inhibition n’est pas fonction d’une oscillation d’excitabilité. Plusieurs faits viennent à l'appui de cette hypothèse : a) Le contraste est frappant entre l'inexcitabilité pendant la première phase, quelle que soit l'intensité de l’excitant, et l’excitabilité très grande pendant la deuxième phase, mise en jeu par une excitation faible au seuil de l’arrêt. b) Dans les cas favorables, on peut maintenir, après arrêt du cœur, pendant un temps très long, un rythme ralenti par, excitation du premier nerf (plus de deux heures d’après Laulanié) (1); or au fur et à mesure que l’on s'éloigne du début de l'établissement de ce rythme, nous avons vu l'excitation simullanée du deuxième nerf, inefficace pendant un temps variable, finir par ralentir d’abord légèrement le rythme de reprise, puis plus complètement quand ce rythme tend vers la normale. c) Dans cerlains cas favorables également, on peut au cours d’une longue excitation constater des périodes de légère accélération suivie de ralentissement ou d'arrêt momentané des battements cardiaques, et (1) Laulanié. Académie des Sciences, 1889, t. CIX, p. 407. OC Or ce (21) SÉANCE DU 8 MARS cela plusieurs fois de suile. Dans ces périodes d'accélération, l'exei- tation surajoutée est efficace. Resterait à savoir si ces variations d’excitabilité tiennent à l'appareil inhibiteur, ou aux excitants internes du cœur. Nous utiliserons ulté- rieurement les documents recueillis à cet égard. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Nancy.) COURBE DE CROISSANCE EN LONGUEUR CHEZ LE LAPIN CASTRÉ, par L. Ricnon et P. JEANDELIZE. Nous avons suivi la croissance chez des lapins jeunes ayant subi la castration. Cette recherche fut réalisée sur deux groupes d'animaux renfermant chacun des sujets de même portée ainsi réparlis : Groupe I. — Deux lapins castrés et un témoin. Castration pratiquée à l’âge de cinq semaines et trois jours. Groupe II. — Un lapin témoin et un castré à l’âge de huit semaines et quatre jours. La tailie a été mesurée sur le vivant à différents moments de la croissance, en nous plaçant toujours dans les mêmes conditions. L'animal était étendu sur Le dos le long d’une table graduée, la tête fléchie à angle droit, le sommet de la tête appliqué contre un appui disposé perpendiculairement au grand axe de la table et correspondant au zéro de la graduation. L'ensemble du corps était soigneusement tendu en ligne droite et nous mesurions ainsi la distance du vertex à l'extrémité osseuse des membres inférieurs. Cette : méthode nous a permis, après en avoir acquis l'habitude, d'éviter les causes d'erreur dues aux difficultés des mensurations, et nous sommes arrivés à obtenir des mesures assez exactes, comparables en tout cas pour les témoins et les opérés. L'examen des courbes établies en suivant l'animal d'âge en âge nous a montré que la croissance du lapin castré dans le jeune âge est progressivement croissante, la taille finale de l’animal adulte étant, comme on le sait, toujours supérieure à la normale. Nous avons constaté, de plus, que la courbe de croissance Lente d'abord parallèle à celle des animaux témoins et commence à s'élever au- dessus d'elle à partir de l'âge de trois à trois mois et demi environ. En effet dans le Groupe I, l'augmentation nette de croissance par rapport au témoin s'est manifestée pour l’un des castrés vers l’âge de trois mois, et pour l’autre vers trois mois et dix jours, c'est-à-dire environ huit à neuf semaines après l'opération. C'est également vers l’âge de trois mois 560 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (22) environ, c'est-à-dire environ un mois après la castration, que cetle augmentation a débuté d'une facon visible dans le Groupe II. Inutile d'insister sur le fait connu et observé également ici, à savoir : l'arrêt de développement des organes génitaux externes chez les castrés. En somme, la courbe de croissance d’un lapin castré vers l’âge de cing à huit semaines est progressivement croissante et s'élève au- dessus de la normale à partir de trois à trois mois et demi environ. (Laboratoire de la clinique de M. le professeur Haushalter.) as COURBE DE CROISSANCE EN LONGUEUR CHEZ DES LAPINS AYANT SUBI LA RÉSECTION DES CANAUX, DÉFÉRENTS, par L. Ricnon el P. JEANDELIZE, La marche de la croissance après la résection des canaux déférents fut suivie en employant le procédé indiqué précédemment à propos de l’étude analogue chez des lapins castrés. Deux groupes de jeunes lapins, comprenant chacun des animaux de même portée, servirent à ces expé- riences, dans lesquelles nous nous sommes préoccupés d'isoler le canal déférent des nerfs et vaisseaux voisins, de façon à ne sectionner que lui seul. Groupe I. — Quatre lapins. À l’âge de 5 semaines, on résèque à deux d'entre eux les canaux déférents sur une longueur de 1 centimètre environ, après avoir lié les bouts périphériques; les deux autres sont réservés comme témoins. Groure IE. — Trois lapins. A l’âge de 6 à 7 semaines, on résèque à deux d'entre eux les canaux déférents sur une longueur de 2 centimètres environ sans faire de ligature du bout central ni du bout périphérique; le 3° sert de témoin. Des courbes de croissance furent établies, qui nous permirent de constater la similitude de croissance des opérés et des témoins, en tenant compte, bien entendu, des différences individuelles, Il est intéressant d'ajouter que l’évolu- tion des organes génitaux s’est faite normalement, les animaux réséqués ne subirent aucun retard et acquirent les formes d'adultes en même temps que les témoins et même avant eux pour certains. En somme, au point de vue de la croissance et du développement des organes génitaux externes, nos lapins ayant subi la résection des canaux déférents se sont comportés comme les témoins, sans différence appré- ciable. Ÿ JA À Ce résultat pouvait être prévu comme possible d’après les expériences SÉANCE DU 8 MARS 561 antérieures de MM. Bouin et Ancel (4) qui montrent que de jeunes ani- maux, opérés par eux, ont offert un développement normal des testi- cules et ont acquis tous les attributs des animaux entiers, tous faits observés chez nos lapins. _ Toutefois il n'était pas certain, car ces auteurs, opérant de jeunes lapins à l'âge de 7 à 8 semaines, les virent rester grèles et petits avec un tractus génital non développé, même à l’âge de huit mois. Ces troubles, que MM, Bouin et Ancel ont également observés sur des chiens, sont dus, à leur avis, à une modification fonctionnelle passagère de la glande interstitielle. En effet, ils constatèrent de la facon la plus nette une alté- ration importante de la glande interstitielle. Et, fait important, des lapins ayant subi cet arrêt de développement furent conservés et on les vit vers le 12° mois acquérir tous les caractères du mâle entier ainsi que l'aclivilé génitale. Pour expliquer ce résultat, les auteurs pensent que les troubles temporaires observés dépendent de la section du plexus nerveux déférentiel, qui amène une altération de la glande interstitielle, ce plexus pouvant se reconstituer plus tard et permettre alors aux animaux, primilivement atleints, de reprendre le type normal. Suivant donc que l'on intéresse ou non le plexus déférentiel, on observe ou non des modificalions passagères de croissance et de forma- tion des organes génitaux externes. Nos expériences correspondent au deuxième type et contribuent de plus à fixer ce point que la section du plexus nerveux déférentiel entraîce plutôt qu’une insuffisance de la glande interstitielle une viciation de sa sécrétion, viciation qui aurait pour résultat la production de l’infantilisme expérimental en question. _ Si, en effet, cet infantilisme était dû à l'insuffisance de la glande inters- titielle, à plus forte raison devrait-on le trouver chez les jeunes castrés, où l'insuffisance diastématique existe au plus haut degré; or, nous l'avons montré précédemment, cet arrêt momentané de la croissance ne se présente pas chez eux. (Laboratoire de la clinique de M. le professeur Haushalter.) PROPORTIONS ADIASTÉMATIQUES DU SQUELETTE AVEC DÉVELOPPEMENT MORPHOLOGIQUE NORMAL DES ORGANES GÉNITAUX EXTERNES, par LE. SPILLMANN, P: JEANDEUZE et J. PARISOT. Nous désirons appeler l'attention sur un cas intéressant d'infantilisme. Il s’agit d’un jeune homme, âgé de dix-neuf ans, atteint d’un diabète re- montant à environ deux ans; amaigrissement considérable, émission de (1) Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1904, p. 1012 et 1038. 562 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (24) 10 litres d’urines avec 300 à 400 grammes de sucre par jour. Rien ne permit de déterminer sûrement l’origine de ce diabète. Contre l'hypothèse plausible de diabète pancréatique, se trouvent les recherches négatives de l’insuffi- sance du pancréas (examen des selles, épreuve du salol, réaction de Camidge); de plus l’opothérapie pancréatique n’amena aucune amélioration. Le foie un peu gros ne parut pas en cause; l'emploi de l'extrait hépatique ne modifia pas la glycosurie. Le même résultat négatif fut constaté après emploi de pro- duits thyroïdiens et hypophysaires. Rien d’anormal du côté du système ner- veux. Le régime habituel des diabétiques et le traitement par les matières grasses ne produisirent aucune amélioration. On ne releva non plus aucune tare toxique ou infectieuse antécédente, Le malade tomba subitement dans le coma et mourut rapidement. , L'examen des différents organes, pratiqué par M. Lucien, chef des travaux du laboratoire d'anatomie pathologique, ne permit pas non plus de trouver l’origine du diabète. Le corps thyroïde présentait bien un épaississement des travées conjonctives périfolliculaires, mais n'ayant pas entrainé l’atrophie de la glande dont les follicules semblaient normaux. Outre ce diabète, ce sujet était intéressant parce qu'il était petit de taille et que de plus nous constations chez lui la disproportion, habituellement ren- contrée chez les castrats, dans la longueur de la taille et celle des membres. -Voici les mensurations comparées à celles d'un jeune homme normal de dix-sept ans et demi, plutôt plus grand que notre sujet. Ces mensurations normales sont relevées dans le livre de Godin. SUJET NORMAL £ DIFFÉRENCE 17 ans et demi. NORRIS avec le sujet d’après Godin. Des. de 17 ans et demi. Taille debout NERRON D IREAVe AA 2 1636 mm. 1630 mm. » Tale Nas SIS MERE PEER RE RE 858 199 — 59 Membre supérieur gauche. . . . . 725 710 + 45 À D SE RSA SN MAL NN A LAN AR ES 308 320 + 12 AVANT DTA SEMI ER NIN MAMAN QUE US . 244 260 + 16 Main tirent Ace sa IA 187 + 16 Membre inférieur gauche . . . . . 854 ; 902 + 48 ÉUISSe Te RCE MANN Er RE 407 - 460 + 53 Jamie tes AE ANS NAN een 312 395 — 23 Hauteur du pied au-dessus du sol. 14 41 — 26. La lecture de ces chiffres nous montre clairement que notre sujet de dix- neuf ans a la taille d’un jeune homme de dix-sept ans et demi et que ses segments de membressonttrès supérieurs, surloutceux des membresinférieurs. Une exception à faire pour la hauteur du pied au-dessus du sol s'explique dans l'existence de pieds plats ; or, malgré ce défaut, le membre inférieur a une longueur nettement supérieure à la normale. Ajoutons que la taille assise plus petite de 59 millimètres que celle du jeune homme normal nous prouve encore l'importance prise par les membres inférieurs pour combler ce déficit sur la longueur de la taille debout. De plus l'examen radiographique, que nous devons à l’obligeance de M. le professeur Guillez, indique un retard dans l'ossification. Ce type de squelette n'avait pas manqué de nous surprendre, car si notre (25) SÉANCE DU 8 MARS 563 sujet avait un système pileux très peu développé(cheveux blonds peu fournis, quelques rares poils follets comme favoris, absence de poils aux aisselles, pubis glabre ou à peu près), les organes génitaux externes étaient morpholo- giquement normaux (testicules et verge d'aspect normal); seul l’appétitsexuel paraissait absent. Cette opposition en apparence paradoxale, entre l’état du squelette et celui des organes génitaux, trouva son explication dans l’examen post mortem des testicules. Ceux-ci furent en effet trouvés d’un volume normal, mais à l'examen histologique, on coustatait une sclérose de la glande: bandes conjonctives entourant les tubes séminifères, plus trace de glande interstitielle; la paroi des tubes séminaux était constituée par des cellules de Sertoli et seulement par les premiers éléments de la lignée spermatique; pas de spermatozoide. En se basant sur les {ravaux de MM. Ancel et Bouin concernant le rôle de la glande interstitielle du testicule, l'explication suivante s'imposait. La cause qui a détruit la glande interstitielle n'a agi qu'après la pu- berté, et par conséquent le tractus génital avait pu normalement se développer. Mais tandis que le développement génital était morpholo- giquement complet, le squelette n’était pas encore fixé définitivement, et voilà comment s’est établi ce type particulier, où nous trouvons les proportions adiastématiques du squelette jointes à un développement morphologique normal des organes génitaux externes. Ajoutons qu’aus- sitôt la modification interstilielle produite, des signes d'adiastémalie apparurent : absence d’appétit sexuel et retentissement sur le système pileux. Ce type, en somme, est un infantile à longs membres ; il rentre dans la catégorie des infantiles d'origine testiculaire, sur lesquels l’un de nous a particulièrement appelé l'attention ea collaboration avec M. Richon (1). Cet infantile ne relève pas d’une insuffisance thyroïdienne; si le corps thyroïde présentait des travées de tissu conjonctif, la glande elle-même paraissait normale, et, de plus, il n’y avait aucun signe d’athyroïdisme. Dans le cas particulier, on est en droit de se demander si le diabète d'origine inconnue n’a pas été la cause de la sclérose de la glande in- terstilielle, le début de cette maladie se manifestant après l’époque du développement normal du tractus génital. Et ces considérations d'ordre physio-pathologique ne permettent-elles pas de jeter un jour nouveau sur la pathogénie des troubles d'insuffisance génitale des diabétiques par retentissement sur la glande interstitielle du testicule ? (Clinique de M. le professeur P. Spilimann.) { (1) Richon (L.) et Jeandelize (P.). Province médicale, 23 juin 1906. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. APE Su “£ . jt SÉANCE "DU"9 AVRIL" 1910 SOMMAIRE BEzn : Transmission de l’anaphy- cellules épithéliales, dites mu- phylaxie sérique de la mère au ŒUEUSE SAN E CNE AE 596 269 608 617 d81 GE DAS RER RENNES NP Snes PS 591 LEvaDini (C.) et Intosx (J. Mc.) : Berrmin et Bruant (L.): Essais in- Mécanisme de la transformation de fructueux de cuti-réactions de la l’atoxyl en trypanotoxyl (Deuxième syphilis avec les extraits de foie D'OLONNE Ra A PA hérédo-syphilitique Sn e or OMO ONE ROME 519 LOEPER (M.), BécHaAMmP (G.) et Br- Bior : Action revivifiante du chlo- NET (E. M.) : L’élimination de l'acide rure de sodium sur les trÿpano- | oxalique par l'estomac. . ... ... SCORE PER PESTE rss EE SL fie Massoz (L.) et Grysez (V.) : Sur BorreL (A.) : Eléments inira-cel- 84 | les variations du pouvoir alexique lulaires dans le sarcoMe. . . . . À 5 du sérum frais de cobaye... ... Camus (JEAN) : Traitement du té- M E.):Infl af : tanos expérimental à la période de PRRRNRe DE RO ee VU ne ; d'administration sur les doses de contractures. (Deuxième note.). . 612 è : J bichlorure de mercure pouvant don- Camus (JEAN) et Niczoux (MAURICE) : * : : RE T e : MOMENGUOI TEEN MTEIDINE ENS EN Contribution à l'étude de la diges- | ANG PR ue tion des graisses dans les différents ti VENDRE (4 +) “ EVADUN ( ê= segments du tube digestif. . . . .. 619 ie A CRORCUS De SE Dastre : Allocution à propos de (ae SE SE di ë Pa la mort de M. N. Gréhant. ..... 567 ne CEE ÉCOUTER MIEUS TOME DrzewiNA (Anna) : Création d'as- se 7e as D à a Nana sociations sensorielles chez les LISE (S-) : FE QE ENCEINTE ORHSACÉESRRANN ir eee au # à e 513 te SR Le dans l'appen- ) : Acti lant IC UN TAPIE RENE AE ET D De en Rexaur (J.) et DuBreuiL (G.) : His- des extraits d'organes frais et des togenèse du cartilage hyalin des extraits d'organes desséchés, sur le MAMMACLES ESP CRE CU DR sang des hémophiles. . . . ..... 603 Ricaer (CHARLES) : De l’anaphy- Jacogson (D.) : La narcose dans laxie « in vitro » avec le tissu cé- la préparation des sérums hémoly- + os : a : . ROite 6 “ se Ê QUES L'NRRE E ù ICHET fils (CHarLes) : Modifica- Baunoy (L.) : Sur la mise ea évi- tion de toxicité des œufs . . . . .. dence dans. la cellule hépatique du Roper (A.) et Lacrirrouz : La sé- ns Di Dee Rp. SRaUIEUr ne Dee la fièvre typhoïde; ifférents des mitochondries. — Il. réSuliats Cliniques 7e 0 0e Des canalicules biliaires (Démons- Rougwovirex (J.) et PAILLARD (H.) : ADO) 1e er NC CE PE 610 | La pression du liquide céphalo- LAVERAN (A.) et Perrir (A.) : Au rachidien dans diverses maladies pe des ee du mulot “pt : 5 ; r ne : $ ii e etidutcampagnol Wei nen. Lui, RIBOULET (H.) : La recherche du LÉCAILLON (A.) : Influence de la sang dans les selles, notamment au température sur la segmentation et cours et au décours du purpura et la dégénérescence de l'œuf non fé- des vomissements périodiques avec CondENdeMla BOUT NE TR. DOM IP AC ONE PIRE LELIÈVRE (AuG.) et RETTERER (Éb.) : Weiss (G.) : À propos de l’excita- Origine, structure et évolution des tonMÉlEC TIQUE EPP TE Brococie. Comptes RENDUuS. — 1910. T. LXVIII. 4 1 566. : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'égard des Eriophyides qui atta- Réunion biologique de Bucarest. quent leurs feuilles . . . . . . . .. 645 GErBer (C.) : Action des sels mer- Garasescu (P.) et UrecurA (C.-J.) : curiques sur la coagulation du lait Les cellules acidophiles de la glande par les ferments protéolytiques. — pinéale : 4 DONNE 623 | 1. Bichlorure de mercure et pré- Marinesco (M.-G.) : La radiothé- sures végétales du laït bouilli . . . 631 rapie de la paralysie générale . . . 624 GERBER (C.) : Action des sels mer- Marinesco (G.) et Minéa (J.) : Sur curiques sur la coagulation du lait les métamorphoses des nerfs sec- par les ferments protéolytiques. — CONNÉS A Er MAUR A EMERE 626 | Il. Sels halogénés et cyanurés mer- Popovici-BAzNosAnu (A.) : La mue curiques et présures végétales du des larves de Megaloma undala. . 628 | lait bouilli. . . . . . . . . . . . . .. 634 GERBER (C.) : Action des sels imer- Réunion biologique de Marseille. curiques sur la coagulation Qu lait par les ferments protéolytiques. — ALEzAIS et PEYRON : Sur l’origine III. Sels halogénés et cyanurés mer- des cellules géantes à type Langhans curiques etprésures végétales du lait observées dans le chalazion. . . .. 640: CTU TS EE SF ET TR PEL 636 ALEZAIS et PEvroN : (Cellules OLuER (D.) et Sauvan (A.) : Action géantes épithéliales à {ype invo- « in vitro » sur le sang des solu- RU Ne te Lo ee Rte 642 | tions d’abrire et de ricine chauf- Corxe (J.) Nouvelle acarocécidie fé6S. Se er ce Ie ER COS de Cratægus oxyacanthoides Thuill. 643 OLxER (D.) et Sauvan (A.) : Action Corte (J.) : Différences de sus- « in vitro » sur le sang des solu- ceptibilité des Cratæqus monogyna tions d’abrine et de ricine en pré- Jacq. et oxyacanthoides Thuill. à sencetieLéCiINe ERP EE 639 Présidence de M. Dastre. PRÉSENTATION D'OUVRAGE. M. Pacuon. — M. le professeur Billard, de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand, et son collaborateur M. Ferreyrolles me prient d'offrir à la Sociélé une courte brochure intitulée : À propos des eaux minérales considérées comme sérums artificiels (A). Cette brochure contient l’exposé objectif d’un débat et le texte d’une décision arbitrale. Son ensemble constitue, dans la pensée des auteurs, une « Réponse aux pages #1 et suivantes du livre de C. Fleig sur Les eaux minérales milieux vitaux », offert à la Société de Biologie dans la séance du 6 novembre 1909. Quiconque attacherait de l'importance aux pages signalées du volume de M. Fleig doit, en toute justice, prendre également connais- sance de la brochure de MM. Billard et Ferrevyrolles. (1) Chez A. Joachim, imprimeur, Clermont-Ferrand, 1910. 4 \r4e aé SÉANCE DU Ÿ AŸRIL 567 OUVRAGE OFFERT. M. J. Amar. — Le rendement de la machine humaine. Recherches sur le travail, 1910, gr. in-8°, 88 pages. Librairie J.-B. Baillière et fils, Paris. Mort DE M. N. GRÉHANT. ALLOCUTION DE M. DASTRE, PRÉSIDENT. Messieurs, Depuis notre dernière réunion, nous avons eu la douleur de perdre l’un de nos membres honoraïres qui était parmi les plus universelle- ment connus et estimés. Nestor Gréhant, professeur au Muséum d’His- toire naturelle, a succombé à une cruelle affection qui l'avait frappé subitement il y a quelques mois, et contre laquelle les soins des plus habiles neuropathologistes devaient rester impuissants. Ses obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité, el nous avons été mis dans l'impossibilité d'apporter sur sa tombe le tribut de nos sincères regrets. Mais la Société de Biologie lui doit el se doit à elle-même d’exprimer les sentiments que lui inspire la perte d’un savant éminent et d'un excellent collègue. Au point de vue scientifique, Gréhant a eu son moment. Tandis que Marey introduisait dans l'observation des pl ‘nomènes physiologiques la précision de la méthode graphique, Gréhan y faisait pénétrer les méthodes physiques. S'il n'a pas inventé la pompe à mercure, il l'a du moins perfectionnée et lirée des laboratoires de physique pour en faire l’un des instruments essentiels du laboratoire de physiologie. Les méthodes et l’instrumentation relatives à l'analyse des gaz sont, depuis lui et grâce à lui, devenues d'un usage courant en physiologie. Gréhant était un physicien de l’ancienne école. Tandis qu'il achevait sa méde- cine, ile ‘rcait les fonctions de préparateur auprès de deux professeurs de physique éminents, Ed. Desains et Ch. d'Almeïda. C’est là, au lycée, que je l'ai vu pour la première fois, exécutant devant nous, élèves ravis, les expériences les plus élégantes avec une précision parfaite. Ce sont les qualités de cette éducation première que l’on retrouve dans toute son œuvre. Celte œuvre, il serait excessif de vouloir l’examiner ici tout entière. Je me contenterai d'en rappeler quelques points. Ses premiers travaux, qui séduisirent les physiologistes de ce temps, sont relatifs à la respiration. C'était en 1864. Il emprunta à la physique 568 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE _une méthode très ingénieuse pour la mesure du volume des poumons. Il faisait inspirer à l'animal ou au sujet une quantité mesurée d’hydro- gène et il analysait par rapport à ce gaz, le mélange expiré. — Outre la mesure de la capacité pulmunaire, on lui doit de nombreuses études sur la composition de l’air dans les poumons, sur l’exhalation de l’acide carbonique et les variations de cette fonction, et enfin, sur la respiration des animaux et végétaux aquatiques. — Une autre série d’études qui ne sera pas oubliée, est relative aux gaz du sang. On doit à Gréhant les premières déterminations exactes de la capacité respiratoire du sang, c’est-à-dire du plus grand volume absor- bable par l’unité de volume de ce liquide. Comme les précédentes, ces déterminations sont restées classiques. — Une troisième partie de l’œuvre de Gréhant se rapporte à l’excrétion de l’urine par les reins. La méthode qu’il a imaginée, en 1870, consistait à analyser l’urée dans le sang avant et après la néphrectomie, avant et après la ligature des uretères; et cela, en décomposant, dans la pompe à mercure, l’urée en volumes égaux d'acide carbonique et d’azote, au. moyen du bioxyde d'azote. — Beaucoup d’autres faits, tel l’anesthésie DR l'acide carbonique, res- teront à l’acquit de Gréhant. La Société connaît les lravaux qui ont occupé les dernières années de Gréhant. Ils sont relatifs à l’oxyde de carbone; ils embrassent presque toutes les importantes questions de physiologie et d'hygiène qui se rat- tachent à l’action de ce gaz sur l'organisme et ils ont été poursuivis avec une persévérance infatigable. Telle est, en peu de mots, l’esquisse bien sommaire d’une vie qui, un moment interrompue par une catastrophe cérébrale, avait repris ensuite sa course laborieuse et féconde. Nestor Gréhant faisait partie de notre Société depuis quarante-trois ans. Il avait été élu en 1867. IL avait été vice-président annuel en 1886. Il nous arrive souvent d’avoir à dire de ceux qui nous quittent, que leur mort ne laisse que des regrets et qu'ils ne comptaient que des amis : et cela n'a rien que de naturel à propos chinones dont la vie toute de travail et d'honneur, a été consacrée à la poursuite scrupuleuse de la vérité scientifique. Mais jamais cet hommage ne s’est appliqué plus rigoureusement, plus littéralement qu'à Nestor Gréhant. C'était un homme d'un caractère aimable et doux, d’une affabilité et d’une cour- toisie parfaites, qui eussent découragé l’inimitié. Ces qualités étaient empreintes sur sa physionomie douce et régulière, encadrée au temps de sa jeunesse d’une longue chevelure blonde et bouclée, dont les rides de la vieillesse n’avaient pas altéré l’expression : :sa voix elle-même chantait la douceur et la bonté de cette âme ingénue. On ne pouvait pas ne pas l'aimer. ; C'est par l'expression de ce sentiment que doit se manifester notre SÉANCE DU 9 AVRIL 569 deuil. Notre estime pour le savant, notre amitié pour l’homme excel- lent expliquent la sincérité de nos regrels et apporteront un peu de réconfort dans leur douleur, aux membres de sa famille et à la com- pagne dévouée de ses dernières années. € MÉCANISME DE LA TRANSFORMATION DE L'ATOXYL EN TRYPANOTOXYL (Deuxième note), ; par GC. Levant et J. Mc. INtosx. Nous avons montré dans une première note (1) que la transformation in vitro de l’atoxyl en une substance trypanocide, le érypanotoxyl, est provoquée par les cellules ou les dérivés cellulaires de certains tissus (en particulier le foie), et non pas par les hématies que renferment les émulsions d'organes. Nous avons étudié la nature de la substance qui engendre cette transformation, et nous avons établi les faits suivants: 1° La substance qui transforme l'atoxyl en trypanotoxyl est un prin- cipe soluble dans l’eau salée. Le foie d’un lapin saigné à blanc est trituré avec de l’eau salée isotonique (60 centimètres cubes), puis centrifugé de facon à obtenir un extrait dépourvu de globules rouges. Cet extrait est filtré sous pression (40 millimètres), à travers un sac en collodion et le liquide de filtration, ainsi débarrassé de débris cellulaires, est mélangé, à volumes égaux, avec une solution d’atoxyl à 4 p. 100. Après deux heures et demie de contact à 37 degrés, on constate que le mélange est devenu trypanocide in vitro. Dix gouttes de ce mélange immo- bilisent au bout de dix minutes les trypanosomes (Nagana) contenus dans une goutte de sang de souris infectée. Ni la solution d’atoxyl, employée seule, ni l'extrait filtré n’agissent dans le tube à essai sur les flagellés. . 2° La substance transformatrice est thermostabile. Levaditi et Yamanouchi (2) ont constaté que si l’on plonge dans de l'eau bouillante un fragment de foie fraîchement retiré de l'organisme, ce fragment, trituré avec de l’eau salée, fournit une émulsion qui transforme l’atoxyl en trypanotoxyl. Nous avous préparé un extrait hépatique en nous servant du foie d'un lapin saigné à blanc, et nous avons chauffé une portion a à 70 degrés et une autre b à 100 degrés pendant dix minutes. On apprécie le pouvoir trans- formateur de l’émulsion chauffée entière, et du liquide débarrassé par centri- fugation du précipité formé (mélanges à volumes égaux avec une solution d’atoxyl à 4 p. 100, deux heures à 37 degrés). Après trente minutes de contact (4) Levaditi et Mc Intosh. Comptes rendus de la Soc. de Biol., séance du 42 mars 1910. (2) Levaditi et Yamanouchi. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1908, vol. LXV, p. 23. 570 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec les trypanosomes, tous les mélanges immobilisent les flagellés (1), cependant que ces derniers conservent leur vitalité dans l’'émulsion de foie (chauffée et non chauffée) et dans la solution d’atoxyl servant comme témoins. La subs- tance tranformatrice résiste très bien au chauffage à 70 degrés et assez bien au chauffage à 100 degrés. 3° La substance qui transforme l'atoxyl en trypanotoxyl s'atténue spon- lanément «in vitro ». On prépare une émulsion de foie dans de l’eau salée et on apprécie son pouvoir transformateur une heure, un jour, deux jours et trois jours après la préparation conservation à la glacière). On procède de la même facon avec une émulsion hépatique filtrée à travers un sac en collodion. Mélanges à volumes égaux d’émulsion ou de filtrat et d’une solution d’atoxyl à 4 p. 100. —————#@—— TEMPS : : SOLUTION de : 4 /2 4/5 4/10 4/20 | 4/50 | 1/100 1/200 CONTROLE conservation. DUEE 2 {1 heure.| Zmmob. |Immob.| Invunob.| Immob.| Immob.| Immob.|Partiel| Mob. lente. £ \1 jour .| Zmmob. |Inmob.|Immob.|Invnob.| Immob.|Tr. m.|Tr. m.| Tr. mob. E É jours .| Zmmob. |Zinmob.|lmmob.| Partiel|Tr. m. ) » » = (3 jours . |Mob. lente.|Tr. m.|Tr. m.|Tr. m. » \ » » _ (1 jour .| Znunob. |Zinmob.| nmob.|As. m.[Tr. m. » » » £ 42 jours. |Mob. lente.|Tr. m.|Tr. m.|Tr. m.|Tr. m. D » » = (3 jours .| Tr. mob. » » » » » » Examen après 30 minutes. 4° Température optima et vitesse d'action. — Des mélanges à volumes égaux d'extrait hépatique et d'atoxyl à 4 p.100 sont maintenus pendant deux heures et demie à 0 degré, à 37 degrés, à 55 degrés et à 70 degrés. On apprécie in vitro quantitativement le pouvoir trypanocide (temp. de la chambre). QUANTITÉS Ô DEGRÉ 31 DEGRÉS 55 DEGRÉS 10 DEGRÈÉS BUT Ne ER Très mobiles. Détruits. Détruits. Inunobiles. AN DN CEE RP OREN RER » Détruits. Détruits. Invnobiles. Has cd NOTE Dnmobiles. Détruits. Tonobiles. ALORS RS Mob. faible. Mob. faible. Mobil. faible. Contrôle (foie seul). ) Très mobile. Très mobile. Très mobiles. Examen après 50 minutes. Îlen résulte qu'à O degré la substance transformatrice n'agit pas sur l'atoxylet que la température optima d'action se trouve entre 37 et 55 degrés. (1) Le précipité provoqué par le chauffage paraît dépourvu d'action trans- formatrice, SÉANCE DU 9 AVRIL 571 C'est, en effet, le mélange maintenu à 55 degrés qui a provoqué la plus intense destruction des trypanosomes. De plus, nous avons examiné la vifesse de la réaction «in vitro », et à 31 degrés. La quantité de trypanotoxyl formée, assez faible au début (quarante-cinq minutes), augmente progressivement dans la suite pour atteindre son maximum après deux heures à deux heures et demie de séjour au thermostat. | Conclusions. — La substance qui transforme l'atoxyl en trypanotoæyl est un dérivé cellulaire soluble dans l'eau, thermostabile, s'atténuant sponta- nément et exigeant une lempéralure optima d'action. (Travail du laboratoire de M. Levadili, à l'Institut Pasteur. AU SUJET DES TRYPANOSOMES DU MULOT ET DU CAMPAGNOL, par À. LAvERAN et À. Pernr. Nous avons décrit récemment les trypanosomes du mulot Mus syloa- ticus L. et d’un campagnol Wicrotus arvalis Pallas, sous les noms de Tr. Grosi et de 7r. microti (1). Nous avons continué l'étude de ces try- panosomes, et nous pouvons compléter sur quelques points nos pre- mières notes. 1° Trypanosoma Grosi. — Nous avons examiné 37 mulots ; 9 prove- naient du Perreux {Seine), 28 des Boutards (Seine-et-Oise). Sur les 9 mulots du Perreux, un seul était infecté naturellement; sur les 28 mulots des Boulards, 4 étaient infectés, ce qui donne une proportion de 5 infections sur 37 ou de 13,5 p. 100. Vingt-deux mulots ont été inoculés (après examen négatif du sang) sur des mulots infectés par 77. Grosi: 15 de ces mulots se sont infectés, 7 se sont montrés réfractaires. L’incubation est de sept à dix jours. Les trypanosomes sont d’abord très rares, puis rares, non rares el leur nombre diminue ensuite. Jamais nous n'avons noté l'existence de trypanosomes nombreux. Tr. Grosin’est pas pathogène, aucun mulot n’a suecombé à l'infection. Chez les mulots sacrifiés au cours de l'infection, la rale n était pas grosse (0 gr. 05 à 0 gr. 10 pour des mulots du poids de 15 à 20 grammes). La durée des infections expérimentales a varié de quinze jours à soixante jours; il est d’ailleurs difficile, alors même qu'on a fait une (1) A. Laveran et A. Pettit. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 21 novembre et 18 décembre 1909. 572 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE série d'examens négatifs du sang, d'affirmer que les trypanosomes ont disparu d’une manière définitive. À la suile de l'infection expérimentale, limmunité ne paraît pas complète. Un mulot qui avait eu une infection légère, et qui depuis un mois ne montrait plus de trypanosomes, s’est infecté de nouveau après avoir été réinoculé. Un autre mulot qui avait eu une première infection légère a pu être réinoculé deux fois avec succès. A la vérité deux autres mulots, réinoculés après guérison, ne se sont pas réinfectés. Les 7 mulots inoculés avec succès doivent être consi- dérés aussi comme ayant acquis l'immunité. Deux mulots inoculés sur un campagnol ayant dans son sang des Tr. microti non rares ne se sont pas infectés. Deux mulots inoculés avec le 7r. Lewisi (virus ordinaire) ne se sont pas infectés. Quatre mulots neufs, chez lesquels l'examen du sang fait avec grand soin n'avait pas révélé l'existence de trypanosomes, ont été inoculés avec le 7r. Lewisi qui a servi à M. Roudsky pour infecter des souris (1) et que nous appellerons 77. Lewisi renforcé. Un de ces mulots ne s’est pas infecté; chez les trois autres mulots, les 7r. Lewisi se sont montrés dans le sang en plus ou moins grand nombre; dans un cas l’infeclion a duré une vingtaine de jours. Quatre mulots ont été inoculés sur les mulots infectés avec le 7r. Lewisi renforcé; trois d’entre eux se sont montrés réfractaires ; chez le quatrième nous avons constaté, quarante-huit heures après l'inocu- lation, l'existence dans le sang de trypanosomes très rares qui ont bientôt disparu. Trois mulots ayant limmunité pour 7r. Grosi ont été inoculés avec le Tr. Lewisi renforcé ; l’un d’eux a montré, pendant trois jours, des trypa- nosomes (nombreux le deuxième jour); les deux autres ne se sont pas nfectés. Deux essais de culture de 7%. Grosi sur milieu de Novy ont échoué. 2° Trypanosoma microti. — Sur 30 campagnols, Microlus arvalis Pallas, provenant des Boutards, un seul a été trouvé infecté de trypa- nosomes à l’arrivée. Le sang de ce campagnol a été inoculé successivement à 18 cam- pagnols ; aucun de ces animaux ne s’est infecté. Les expériences ont été faites pendant les mois de décembre 1909, de janvier et février 1910 sur des campagnols adultes qui, apparemment, avaient acquis l’immunité à la suite d’une atteinte de la trypanosomiase. L'immunité conférée par Tr. microti paraît plus solide que celle conférée par 77. Grosi. (1) Roudsky. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 5 et 12 mars 1910. SÉANCE Du 9 AVRIL 573 Le campagnol infecté a montré des trypanosomes du 7 décembre 1909 au 3 février 1910 ; les trypanosomes, non rares au début, sont devenus rares, puis très rares. Deux souris blanches, 2 souris grises et 2 rats blancs inoculés sur le campagnol ne se sont pas infectés. Cinq campagnols, après examens négatifs de leur sang, ont été inoculés avec le 77. Lewisi renforcé ; 2 ont eu des infections très légères, les 3 autres se sont montrés réfractaires. Deux campagnols ayant une immunité bien marquée pour 77, microti, ont été inoculés avec le 77. Lewisi renforcé ; ils ont eu tous les deux des infections bien caractérisées avec trypanosomes non rares dans un cas, rares dans l’autre. | Les trypanosomes des petits mammifères : souris, mulot, campagnol, lérot, etc..., présentent de grandes ressemblances avec le trypanosome du rat 77. Lewisi; on devait donc se demander s'ils ne dérivaient pas de ce dernier parasite très répandu, comme on sait. M. Roudsky a entrepris à ce sujet des recherches qui l’ont conduit déjà à des résultats très inté- ressants en ce qui concerne le passage de 77. Zewisi par les souris. Avec le virus renforcé qui nous a été fourni par M. Roudsky, nous avons réussi à faire vivre, parfois assez longtemps, le 7. Lewisi chez des mulots ou chez des campagnols, mais les infections ainsi produites n'ont pas pu être transmises de mulot à mulot ou de campagnol à cam- pagnol. Toute conclusion serait prématurée; il y aura lieu évidemment de poursuivre ces recherches. CRÉATION D'ASSOCIATIONS SENSORIELLES CHEZ LES CRUSTACÉS, par ANNA DRZEWINA. Depuis un certain nombre d'années on applique à l'étude de l’activité dite psychique, chez les animaux, la méthode associative, qui s’est montrée particulièrement féconde entre les mains des auteurs améri- cains. Grâce à des expériences précises, on a pu non seulement établir, d'une façon objective, que les animaux supérieurs sont capables de modifier leur activité à la suite des expériences individuellement acquises, qu'ils possèdent la « mémoire associative » et la « faculté d'apprendre », mais aussi le temps nécessaire pour la création d’une nouvelle association chez un animal donné, les divers facteurs qui entrent en jeu, etc. Pour les animaux inférieurs, la chose était beaucoup plus délicate, la vie sensorielle de ceux-ci étant plus restreinte et aussi 574 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE moins accessible pour l’expérimentateur. Parmi les invertébrés, les insectes, du moins les abeilles etles fourmis, paraissent doués de la faculté de créer de nouvelles associations au cours de la vie individuelle; par contre, il n’y à aucun fait précis qui prouverait l’existence d’une telle faculté, même à l’élat rudimentairce, chez les protozoaires, les cœlentérés, les vers et les mollusques. En ce qui concerne les crustacés, les études ont élé jusqu'ici bien peu nombreuses. Pendant longtemps, ces animaux avaient été considérés comme de pures machines réflexes, des auto- mates. Cependant, des auteurs récents ont montré que l£upaqurus longicarpus est capable d'apprendre le chemin qui conduit à la nourri- ture et que le Cambarus affinis arrive à s'orienter dans un labyrinthe. D’après les expériences que j'ai effectuées sur les Pachygrapsus marmo- ralus, ceux-ci apprennent à trouver la porte qui les conduit dans la moitié éclairée de l'aquarium (1). En étudiant, au laboratoire marilime de Banyuls, les réactions des Clibanarius misanthropus Risso (2), je me suis demandé, entre autres, s’il est possible de créer des associations chez cet animal et, pour l'éta- blir, j'ai essayé de faire intervenir le choix des coquilles. Les Pagures misanthropes de Banyuls vivent, pour la plupart, dans les coquilles de Cerithium vulgaltum; mais beaucoup habitent aussi des Troches, des Turitelles, des Nasses et autres. D'une manière générale, un Pagure « nu » s’introduit dans n'importe quelle coquille que l’on met à sa disposition. . Je place un lot de Pagures dépourvus de leurs coquilles en présence de coquilles de Troches hermétiquement bouchées au liège. Les ani- maux sen emparent et longuement s’acharnent après, en essayant d’arracher le liège avec leurs pinces. Pendant plusieurs jours de suite, on laisse ainsi les animaux en présence des coquilles en ne faisant que renouveler tous les jours l’eau qui, au début, est toute souillée de débris de liège, résultat des efforts, d’ailleurs stériles, de Pagures. De jour en jour, les Pagures deviennent de plus en plus indifférents vis-à- vis des coquilles; quand ils en rencontrent, dès que les pinces viennent au contact du liège ou même de l’échancrure que garnit le liège, ils s’en éloignent. Six jours environ après le début de l'expérience (on remar- quera combien est long,chez les animaux inférieurs, le temps nécessaire pour créer une nouvelle association), ils n’essaient même plus d'explorer les coquilles bouchées au liège; quand on en place sur leur chemin, ils montent pour aussitôt redescendre, ou simplement glissent contre, ou même les repoussent de côté; dans l’eau, on ne trouve plus de débris de liège, ce qui prouve bien que toute tentative esl abandonnée. Il est (1) Bulletin de l'Institut génér. psycholog., 1908, p. 235. (2) Voir à ce sujet Le travail que je publie dans les Archives de Zoologie expér. et génér., 1910 : Contribution à la biologie des Pagures misanthropes. © SÉANCE DU Ÿ AVRIL 51 évident qu'il s’est formé, chez les Pagures, une association nouvelle qui fait que le contact d'une coquille dont l'accès a été reconnu impos- sible ne déclanche pas l’acte d'exploration. Or, si en ce moment on introduit dans le cristallisoir une coquille également bouchée au liège, mais de forme différente, celle d'un Cérithe par exemple, l'allure de l'animal change immédiatement. Dès qu'il la rencontre, il s’en empare et pendant longtemps ne cesse de l’explorer, la parcourt suivant la génératrice longitudinale du sommet à la base et de la base au sommet, la fait tourner sur elle-même, constarnment essaie d'introduire ses pinces dans l’orifice bouché et arrache des fragments de liège. Ce fait prouve que non seulement on peut créer chez les Pagures des associations nouvelles et que, par conséquent, ces animaux sont susceptibles d’un apprentissage, mais aussi qu'ils sont capables d'apprécier diverses formes par le toucher. Et qu'il en est bien ainsi, on peut le prouver en leur présentant une nouvelle coquille de Troche non bouchée, ou bouchée avec du papier que d'habitude ils savent arracher très facilement : ils n’essaient même pas de l’enlever-et, rencontrant la coquille, l’écartent de leur chemin. C'est donc bien la forme de la coquille qui arrêle les mouvements d'expioralion. Ces résultats me paraissent intéressants, car c’est là une des pre- mières tentatives de l'application aux animaux inférieurs de la méthode associative. À PROPOS DE L'EXCITATION ÉLECTRIQUE, par G. WEIss. Je me suis occupé, pendant nne quinzaine d'années, de l'excitation électrique des nerfs et des muscles, puis, absorbé par d’autres travaux, j'ai dû abandonner cetle question. Au moment où je commencçai mes recherches, les méthodes employées pour fixer l'excitation étaient presque toutes basées sur l'emploi des condensateurs, et divers auteurs avaient obtenu ainsi des résultats importants. Mais il me parut que dans toutes ces expériences il y avait une lacune capitale tenant à ce que la durée de l'excitation employée restait indé- terminée. C’est pour y remédier que j'imaginai mon interrupteur EE et je pus, en 1901, formuler les deux lois suivantes: PREMIÈRE LOI. — Quand les excitations électriques ont la méme durée, il faut, pour arriver au seuil de l'excitation, mettre en jeu la méme quan- tité d'électricité. (Soc. de Biol., 27 avril 1901.) 576 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DEUXIÈME LOI. — Plus générale et comprenant la précédente : Quand, pour produire la réponse minima, on porte une excitation élec- trique sur un nerf ou un muscle, celle excilation doit mettre en jeu une quantité d'électricité constante plus une quantité proportionnelle à la durée de la décharge. (Soc. de Biol., 4 mai 1901.) Ce que je résumai dans la formule Q = a + bt, et l’on voulut bien reconnaître l'originalité de cette loi en la désignant sous mon nom, qu'elle porte encore. Ce qui me parut important dans ce résultat, et je n’ai pas changé d'avis, c’est d'avoir montré que l'excitation électrique doit être reliée à la durée de l'excitation et à la quantité d'électricité, et non à l’énergie de la décharge, comme la plupart des auteurs, et moi-même du reste au début de mes expériences, cherchaient à le faire. Je passe sur certains détails, mais je rappellerai que je montraiaussi que le rapport ; des deux termes de ma formule variait quand on pas- sait d'un animal à l’autre (Soc. de Biol., 18 mai 1901). Dans un article d'ensemble des Archives ltaliennes de Biologie, t. XXXV, 1901, je me résumai en écrivant: Les propriétés d’un tissu, au point de vue de leur excitabilité électrique, sont connues quand on a déterminé les coefficients a et b, et j'indiquai la manière de faire cette détermination. La première publication de M. Lapicque sur ce sujet date du 4 avril 1903 (Soc. de Biol.) ; on y lit: « Cette durée d'excitation qui comporte une dépense minima d'énergie nous paraît intéressante, et il nous à semblé utile de rechercher si elle est en relation avec la forme de contractilité, lente ou rapide, du muscle. » « M. Weiss a déjà insisté sur l’avantage qu’il paraît a priori y avoir à em- ployer en physiologie une excitation de ce genre. D’autre part, et sans paraître avoir songé sur ce point au minimum d'énergie, il a recherché si le rapport r variait en passant de la grenouille au crapaud et à la tortue; ses expé- riences lui ont montré qu’en effet ce rapport était plus considérable chez le crapaud (gastro-cnémien) que chez la grenouille (gastro-cnémien), et que la tortue (muscle non désigné) présentait une valeur intermédiaire. Nous pou- vons dire dès maintenant que nos résultats confirment entièrement les résul- tats de Weiss. » À ce moment, j'ai jugé inutile de faire remarquer à M. Lapicque que j'avais tout de même songé, un peu, au minimum d'énergie en écrivant dans l’article des Archives Ztaliennes de Biologie, qu'il citait : « En nous bornant aux expériences sur la grenouille, il serait tout indiqué de se placer au point d'énergie minima. Ce point varie quand on passe d’un animal à l’autre. Aïnei, s’il se produit chez la grenouille SÉANCE DU 9 AVRIL 577 pour le temps 8, chez la tortue il se trouve un peu au-dessus de 15, et chez le crapaud dans le voisinage de 20. » Je n'insiste pas sur divers accidents, j'arrive à 1907, Journal de Physiologie et de Pathologie générale, p. 634, et je lis dans le mémoire de M. Lapicque : « Passons à l’élément chronologique de la fonction, c’est-à-dire au facteur du temps qui intervient comme logarithme. J'ai pris 8 inverse de ce facteur, pour que $ soit lui-même un temps. Il me semble que les considérations physiologiques sur ce facteur, auquel j'attache la plus grande importance, prendront ainsi une forme plus concrète; ce sera l'équivalent du rapport a : b des constantes de la formule de Weiss, rapport dont j'ai déjà étudié la variation physiologique en des cas divers. » Dans la séance du 24 juillet 1909 de la Société de Biologie, M. Lapicque donne au rapport F coefficient chronologique, le nom de chronaxie, et le désigne par r. Après ce court historique, on m’accordera que je sois en droit de manifester quelque étonnement en lisant dans l'introduction d’un travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, dont l’auteur remercie M. Lapicque « pour les précieux conseils qu'il n’a cessé de lui donner », cette déclaration étrange (1) : « Or, la durée de l'excitation à une importance considérable qui a échappé jusqu'ici à beaucoup d’observateurs. « Quelques auteurs avaient signalé l'intérêt qui se rattache à l'étude de cette durée de l'excitation : citons Fick, en expérimentant sur le muscle adducteur de l’Anodonte, et Engelmann, sur le muscle de l’uretère. Ils l’avaient nommé temps physiologique de l'excitation. Après eux, cette notion tomba dans l'oubli et ne fut reprise que beau- coup plus tard par M. et M"° Lapicque. Ces auteurs, à la suite de leurs nombreuses récherches, on fait intervenir dans l'évaluation de l’excita- bilité un paramètre chronologique. » C'est Le rapport 7 dont l’auteur étudie certaines variations. Evidem- ment, cet auteur, je l’en excuse bien volontiers, n'a pas lu mes publi- cations, puisque aucune d'elles ne figure dans l'index bibliographique qui accompagne son mémoire. Mais dans cet index de 32 numéros il y en à 24 consacrés à M. et M"° Lapicque; l’auteur a dû les lire et aurait dû y voir, surtout conseillé, comme il dit l'avoir été par M. Lapicque, que je m étais aussi intéressé à cette question. Il était bon, je crois, que ceci fût dit ici, où il vient tant de jeunes travailleurs, pour rappeler qu'il convient, à tous égards, de faire des 4 L (1) Archives internationalés de Physiologie. ph D Mon MP » 578 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——_———_—_—_—_—_——_—_—__—_—————--———————]—-——— "| |" "|" CC UUUUOUOUOÎ'UO'U'U'UÎU'UOUOUOÎUÎUÎU_ÎUAOA AAA | historiques exacts et qu'ils risqueraient de se faire mal juger en ne laissant pas, dans la vie scientifique comme dans la vie privée, à chacun ce qui lui appartient. L'ÉLIMINATION DE L'ACIDE OXALIQUE PAR L'ESTOMAC, par M. LorPer, G. BÉcuamp et E. M. Biner. L'acide oxalique dont certains auteurs ont signalé la présence dans l'estomac semble provenir tantôt des aliments eux-mêmes, tantôt des transformations qu'ils subissent au cours de la digestion gastrique. Nous croyons qu'il peut reconnaître une autre origine : l'élimination par la muqueuse de l'acide oxalique en excès dans le sang. Cette hypothèse est basée sur un certain nombre de recherches cli- niques et expérimentales que nous avons failes récemment. 1. — Chez l’homme normal, le taux de l’acide oxalique du sang ne dépasse pas, d’après nos dosages, 1 milligramme p. 100; dans l’asys- tolie, la néphrile chronique, il atteint 2 milligrammes ; dans le diabète el certaines oxaluries de nature indéterminée, il s'élève jusqu'à 3 mil- ligr. 8 et même 8 milligrammes. C'est précisément dans ces der- niers Cas que nous avons constaté la présence de l'acide oxalique dans l'estomac. Les malades étudiés présentaient des troubles gastri- ques; le régime alimentaire auquel ils étaient soumis, consistait en quantité très minime de lait et d’eau pure, et dans les vomissements muqueux, absolument dépourvus de matières alimentaires et de bile, nous avons trouvé des proportions très appréciables d'acide oxalique, et même dans un cas 8 milligrammes. Il. — Chez l'animal, on peut démontrer expérimentalement cette éli- mination gastrique en injectant sous la peau, dans une anse intestinale ligaturée ou dans les veines, 10, 20 ou 30 centigrammes d'acide oxa- lique ou d’oxalate de soude. L'estomac lavé, détergé de tous les détritus alimentaires, donnait jusqu'à 2 centigr. 5 p. 100, alors que certains tissus ne donnent que 1 centigr. et les estomacs témoins 1 centigr. 6. La proportion assez forte d'acide oxalique contenue dans l'estomac lavé du lapin, même normal, tient sans doute à la résorption constante d'oxalates alimentaires par son tube digestif. IT. — L'acide oxalique s’élimine vraisemblablement en partie à l’état d’oxalate de chaux : chez l'animal, dans l’intoxication expérimentale, celte élimination s'accompagne de congestion et d'hémorragie de l’es- tomac, particulièrement marquées au niveau du grand cul-de-sac : c’est dans cette région que nous avons pu voir au microscope, après raclage SÉANCE DU 9 AVRIL 519 de la muqueuse, des cristaux caractéristiques d’oxalate de chaux. Chez l’homme l’éliminalion oxalique, même à l’état pathologique, étant fala- lement beaucoup plus faible, de telles lésions doivent être exception- nelles ; pourtant 2 malades que nous avons observés, présentèrent de petites hématémèses et le sang de ces hématémèses montrait des cris- taux octaédriques typiques et contenait jusqu'à 8 milligrammes p. 100 d'acide oxalique. IV. — Ces recherches nous semblent démontrer que l'acide oxalique organique s'élimine, non seulement par l'urine, comme le fait est connu depuis longtemps, par l'intestin, comme l'un de nous l’a démontré ailleurs (1), mais aussi par l'estomac. ESSAIS INFRUCTUEUX DE CUTI-RÉACTIONS DANS LA SYPHILIS AVEC LES EXTRAITS DE FOIE HÉRÉDO-SYPHILITIQUE, : par E. BERTIN et L. BRruyanr. En 1908, Neisser (2) annonçait avoir obtenu, chez des syphilitiques, à l'aide d'extraits d'organes riches eu spirochètes, des cuti-réactions posi- tives allant de l'érythème à l’infillration ; les mêmes essais se seraient montrés le plus souvent négatifs chez les sujets indemnes de syphilis. La même année, Tedeschi (3), pratiquant des cuti-réactions en se ser- vant d'extraits aqueux de chancre syphilitique, obtenait des résultats tout à fait encourageants (12 cuti-réactions positives chez 18 syphili- tiques). Tout récemment, MM. Nicolas, Favre et Gautier (4), utilisant des extraits glycérinés concentrés de foies hérédo-syphilitiques, ont obtenu par l’intradermo-réaction des résultats fort intéressants : 7 réactions positives sur 12 syphilitiques à diverses périodes; 3 résullats négatifs chez 3 témoins. La cuti-réaction a été à peu près constamment négative. Dans une série d'expériences effectuées depuis le mois de décembre dernier, nous avons cherché à obtenir chez les syphilitiques des réac- lions cutanées à l’aide de macérations et d'extraits de foies hérédo- syphilitiques préparés de la manière suivante : Nous nous sommes servis de foies de fœtus hérédo-syphilitiques, riches en spirochètes, dont nous avons fait différents extraits : (1) M. Loeper, La lithiase oxalique de l'intestin. Soc. méd. des Hôpitaux, octobre 1909. (2) Berliner medizsin: Gesellsch., 4 mars 1908. (3) Gaz. degli Osped., 1908, n° 59. (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, 12 février 1910. 580 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Macération dans l’eau physiologique pendant quarante-huit heures à basse température, tantôt avec le foie sec, tantôt avec le foie frais pulpé. Les proportions ont varié de 1/5 à 1/10. | Macération dans l’eau physiologique, dans les mêmes conditions que précédemment, avec foie frais, mais en proportion plus forte (jusqu à 1/2). Foie frais pulpé additionné de 1/3 de son poids de glycérine. Macérations de foie frais, pendant quarante-huit heures à basse tem- pérature, dans un mélange à parties égales de glycérine et d’eau phy- siologique, ramenées par passage à l’étuve à 50 degrés à des concentra- tions telles que l'extrait correspondit à 1/10 ou à 1/5 de son poids de foie frais. Nous avons pratiqué avec ces différents extraits 41 cuti-réactions et 36 intradermo-réactions. Voici le résultat de nos expériences : 1° Cuti-réactions. RÉSULTATS Positifs. Négatifs. Douteux. no et ; : k 1 syph. sec. À. 23 cuti-réactions faites avec l'extrait (3) . . . 2!syph. tert 18 0 B. 14 cuti-réactions (9 faites avec l'extrait : 9 su- perficielles, 5 profondes) . . . . . . . . STATE 0 14 0 C. 4 cuti-réactions faites avec l'extrait . . . . . 0 4 0 TOCAL MIRE 3 36 2 20 Intra-dermo-réactions. RÉSULTATS RC Positifs. Négatifs. Douteux. A. 6 expériences faites avec l'extrait. . . 0 6 0 B. 17 expériences faites avec l'extrait. . 9 14 0 C. 13 expériences faites avec l'extrait. . . . . . 0 12 î Total es 2 32 1 Nos expériences comprennent donc 17 essais (dont 41 cuti-réactions et 36 intradermo-réactions) pratiqués avec des extraits différemment pré- parés. Elles ne nous ont donné que des résultats assez peu encoura- geants et insuffisants pour servir de base à une méthode de diagnostic de la syphilis. (/nstitut Pasteur de Lille et Clinique dermatologique de l'hôpital Saint-Sauveur.) ; ° SÉANCE DU 9% AVRIL 581 CAS DE TUBERCULOSE PRIMAIRE SPONTANÉE DANS L'APPENDICE D'UN LAPIN, par $. OukuBo Il y a quelque temps, à la suite d'une opération sur un lapin, nous avons observé par hasard un-cas de tuberculose primaire à l’appen- dice. L’étrangelé du fait, la rareté des cas analogues signalés jusqu'ici el qui offrent un intérêt spécial, surtout au point de vue de l'anatomie pathologique comparée, nous paraissent justifier cette note. Notre cas concerne un lapin mâle de couleur gris jaune, pesant à peu près 3 kilos. À l'incision du péritoine, nous avons élé frappé par l'aspect de l’appendice, démesurément gonflé et criblé de petites granulations grises, miliaires et sous-miliaires. Toutes les autres parlies de l'intestin, l'estomac et l’æsophage étaient parfaitement intactes. Dans la cavité abdominale, on ne trouvait pas de contenu anormal. L’appendice avait un diamètre d'environ 1 centimètre et une longueur de 15 centimètres. Il était dur au toucher; la surface séreuse était douce et d’un rose pâle. Les vaisseaux sanguins étaient fortement injectés. Lalumière de l’appendice était remplie des matières fécales ordinaires. À l’incision longitudinale de l’'appendice, la paroi apparut épaissie (jusqu'à 3 millimètres) el la couche sous-muqueuse toute couverte des granulations, en partie caséeuses, mentionnée plus haut. Lorsqu'on soulevait la couche épithéliale sus jacente, on voyait la muqueuse toute bosselée. La membrane muqueuse elle-même était pâle et ne montrait nulle part d'ulcération. Les ganglions mésentériques correspondants à l’'appendice étaient tuméfiés jusqu'à la grosseur d’un haricot; à la coupe, ils apparaissaient nettement caséifiés. L'examen macroscopique minu- lieux des autres organes de l'abdomen et de la poitrine ne montrait aucun changement pathologique. Sur les frottis de la masse caséeuse des ganglions mésentériques, colorés par le Ziehl-Neelsen, se trouvaient d'assez nombreux bacilles de Koch. L'examen microscopique des coupes de la paroi de l'appendice, colorées à l'hématoxyline-éosine, montrait que la couche sous-muqueuse élait farcie de lubercules de diverses grosseurs, à divers stades de développement. Les tubercules s'étaient développés d'une part dans les follicules Iÿmpathiques, d'autre part à l'intérieur des vaisseaux lympha- liques même. De-ci de-là encore quelques appareils Iÿmphatiques nOrMAUx. Æ LL Brozogre. Comprrs RENDUS. — 1910, T. LXVIII. © Q0 1O SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les vaisseaux sanguins étaient complètement exempts de tubercules. La couche musculeuse montrait seulement une infiltration diffuse des cellules lymphatiques. À ce niveau, pas de granulations tuberculeuses. L’épithélium était partout intact, ainsi que la couche séreuse. Tous les autres organes, notamment les poumons, le foie, la rateet les reins, ne montraient histologiquement aucunes anomalies. Par les coupes de l’appendice, colorées d’après Ziehl-Neelsen, on voyait de nombreux bacilles dans les tubercules. Il s'agit donc certainement d’une tuberculose spontanée, primaire, formée dans l’appéendice. Quant à la pathogénie, je croirais Une que le bacille tuberculeux arrivé dans l’appendice, après avoir traversé l’épithélium, intact en apparence, s’est propagé par la voie lymphatique et a déterminé la formalion des tubercules dans l’appendice et les ganglions mésenté- riques. (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) LA PRESSION DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DANS DIVERSES MALADIES MENTALES, par J. RougiNovircn et H. PAILLARD. Nous avons, au cours de la ponction lombaire, recherché la pression du liquide céphalo-rachidien chez 55 malades hospitalisés à Bicêtre. Notre technique a été des plus simples et ne diffère pas sensiblement de celles employées précédemment ; le manomètre estreprésenté par un tube de verre de 2 à 3 millimètres de diamètre environ, et coudé à son extrémité inférieure ; on adapte à celle-ci un tube de caoutchouc de 7 à 8 centimètres de long, porteur à son autre extrémité d'un embout métallique ; au moment de la ponction, cet embout est réuni à l'aiguille introduite dans le canal rachidien. La position à donner au malade doit être exactement observée : décu- bitus latéral, la tête dans le prolongement du rachis, ni trop haut, ni trop bas; en pratique, il suflira qu’elle soit appuyée sur le coude replié en haut, et en bonne position d'équilibre. La ponction est pratiquée comme de coutume; la pression du liquide doit être prise dès le début de l'écoulement. On réunit donc le mano- mètre à l'aiguille et l’on prend soin que le coude du tube de verre soit au même niveau vertical que l’orifice de la ponction; on voit le liquide s'élever dans le manomètre, rarement en un bond, presque loujours assez lentement, et il faut quinze à vingt secondes pour que la pression défi- SÉANCE DU Ÿ AVRIL D93 nitive soit atteinte. Du reste, une fois ce niveau obtenu, le liquide peut encore subir quelques oscillations faibles et rythmiques : on voit de petites élévations de 1 à 2 millimètres, synchrones aux pulsations car- diaques ; une profonde inspiration détermine parfois, au contraire, un abaissement de plusieurs millimètres. On peut étudier ainsi le pouls cérébral. Nos résultats ont été les suivants : PRESSION DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN A Moins de 5 5 à 10 10 à 15 15 à 20 20 à 25 Plus de 2%5 cent. cent. cent. cent. cent. : cent. Paralytiques généraux (33) . . 3 8 10 6 3 3 Déments précoces (8). . . . . 0 il 4 0 { 2 Déprimés mélancoliques (5) . 0 2 il il 1 (] Chez 2 débiles paranoïdes, nous avons trouvé 13 cent. 1/2 et 20 centi- mètres ; chez 3 déments artérioscléreux avec lésions circonscrites de ramollissement cérébral : 7 centimètres, 9 centimètres et 10 cent. 1/2; chez un idiot : 3 centimètres ; chez 2 malades atteints de débilité men- tale avec surdimutité, nous avons observé les chiffres lrès opposés de 4 centimètres et 27 centimètres, sans que nous ayons pu mettre en évi- dence le facteur d’une différence aussi marquée; chez un épileptique avec troubles mentaux et ponctionné dans l'intervalle des crises, nous avons trouvé 10 centimètres. Nous avons cherché s’il n’y avait pas un certain rapport entre la pres- sion du liquide céphalo-rachidien et d’autres éléments tels que la pres- sion artérielle ou l'âge du malade: la comparaison attentive de ces divers chiffres ne nous a permis de tirer aucune conclusion valable. Il n'en est pas de mème du stade évolutif de la maladie ; c’est ce que nous tenons à exposer pour la paralysie générale. Chez les paralytiques généraux, la pression du liquide céphalo-rachi- dien est variable suivant que le malade est dans une période de repos et de calme, — ou dans une phase d'excitation avec ietus épileptiformes, — ou enfin dans cet état de marasme qui précède souvent la mort de quel- ques semaines. Au cours d’une période de calme, on trouve, en général, une pression de 10 à 15 centimètres, à quelques variations près, en plus ou en moins; si le malade présente des phénomènes d’excitalion,la pression s élève : l’un de nos paralytiques généraux, par exemple, avait, en temps habituel, une pression de 10 cent. 1/2; il fit une phase aiguë de quelques jours avec ictus épileptiformes, et la pression céphalo-rachi- dienne atteignit alors 19 à 23 centimètres; chez 2 autres malades nous avons vu la pression monter jusqu'à 35 centimètres. Au contraire, si l'on examine le malade dans le marasme et la cachexie avancée, on 584 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trouve le plus souvent une pression minime et presque nulle; tous les chiffres inférieurs à 5 centimètres et presque tous ceux au-dessous de 10 centimètres ont été fournis par de tels malades. ÉLÉMENTS INTRA-CELLULAIRES DANS LE SARCGME, par A. BOoRREL. L'espèce canine présente un lype de tumeur cancéreuse très particu- lier se développant spontanément chez la chienne au niveau du vagin. La tumeur est constituée par des végélations exubérantes, pédiculées ou sessiles qui finissent par envahir toute la cavité vaginale. Les cellules de la tumeur sant des cellules rondes, serrées les unes contre les autres, presque sans substance interstitielle, avec un fin réseau conjonctif et des capillaires disséminées de place en place. Cette lésion est transmise par le coït au mâle. San Felice, Washburn, Sticker, Bashford et nous-mêmes avons pu transplanter la tumeur par greffe. On a discuté sur la nature cancéreuse de cette affection; Le fait qu’elle s'inocule par greffe et que la lumeur développée croît aux dépens du fragment inoculé juge pour nous la question en faveur du cancer. Il est probable que la lransmission spontanée au mâle n'est aussi dans beaucoup de cas qu'une greffe. Il est non moins probable que la tumeur peut naître et se développer spontanément, dans certaines conditions, sans qu’intervienne Le proces- sus de greffe cellulaire d’une tumeur préexislante. Dans un cas, chez une chienne qui portait une petite tumeur à peine #rosse comme une noisette, il nous a paru que le cancer s'était développé spontanément autour des follicules pileux et des glandes de la région, infectée de Demodex. Je désire signaler aujourd'hui, dans les celiules spécifiques de la tumeur, des éléments qui pourraient bien être les agents virulents de. celte affection. | Quelles que soient les méthodes d'examen employées, ces éléments ont passé inaperçus jusqu’à maintenant. Sur coupes ou dans les frotlis par les colorants et les fixateurs ordi- naires, la cellule ne montre rien de spécial. Mais si on surcolore un froltis fait avec des cellules mises en suspension dans l'eau physiolo- gique et centrifugées, on voit dans les cellules une foule de corpus- eules micrococciques, en diplocoques, en amas, quelquefois allongés ou bifurqués. qui nous ont paru intéressants à signaler et à photogra- phier. SÉANCE DU 9 AVRIL 585 Sur une préparation mordancée et colorée par la méthode ci-dessus indiquée, toutes les cellules contiennent de ces granulations en plus ou moins grand nombre. Fis. 1. — Cellules du sarcome du chien. Frottis après centrifugation des cellules dissociées. Surcoloration par {annate fer- rique, fuchsine phéniquée. — Grossissement : 5000/1. Sur coupes, la mélhode de surcoloration par imprégnation à l'argent permet de voir à côlé du noyau une figure chromidiale contenant des grains noirs en très grand nombre; il s’agit des mêmes corpuscules. Dans un cas de sarcome du sein chez une femme, par l'imprégnation 586 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à l’argent, les coupes m'ont montré dans les cellules, à côté du noyau, un corps chromidial identique avec granulations noires. Dans les Epithélioses, les cellules à corps chromidiaux (corps de Guarnieri) sont presque toujours des cellules épithéliales; dans la clavelée, ce sont tantôt des cellules épithéliales, tantôt des cellules mésodermiques ; ici, dans la tumeur sarcomateuse, la cellule est beaucoup plus facile à dissocier sur les frottis et montre admirablement les cor- puseules en question. S'agit-il de microbes, s'agit-il de granulations cellulaires, la question ne pourra être résolue que par la culture. Contre l'hypothèse de granu- lations cellulaires par la variété des éléments cellulaires, spécifiquement atteints, et présentant des inclusions chromidiales avec granulations. soit dans la vaccine ou la variole, soit dans la clavelée ou le molluscum contagiosum. L'hypothèse de microbes intra-cellulaires vivant davs l’archoplasma de la cellule, en symbiose, expliquerait très bien les qualités particulières de cette cellule sarcomateuse, cancéreuse, capable de se diviser et de se multiplier indéfiniment par greffe. MODIFICATIONS BE TOXICITÉ DES ŒUFS, par CnaRLes Ricuer fils. Dans une communicalion récente (1), j'ai étudié ici même les modifi- cations de toxicité du myosérum, et j'ai montré que ce phénomène était indépendant de toute fermentation bactérienne. J'ai recherché si la toxicité des œufs, plus ae lo tes du jaune de l'œuf, ne subissait pas des changements comparables. Nos expériences ont confirmé cette induction. Nous opérions de à manière suivante: On épuisait par l’éther puis par l’eau distillée le jaune de cinq ou six œufs pondus le jour même, puis on reprenait, soit par l’eau salée à 6 p. 100 pour dissoudre exclusivement la vitelline, soit par l’eau faible- ment carbonatée (3 p. 1000) pour dissoudre à la fois vitelline et nucléo- albumine. | Après filtration, nous ajoutions de 5 à 7 p.1(00 de NaF!, dose suffisante pour amener l’asepsie de notre milieu, comme en témoignait l’absence de toule culture dans nos tubes d’ensemencement. De ce liquide nous faisions deux parts : l’une était injectée immédiatement; l’autre mise dans l’étuve à 38 degrés était injectée quelques jours après. (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 25 mars 1910. FETES SÉANCE DU 9 AVRIL 587 Nos expériences ont été faites sur des lapins : voie intraveineuse, et nous n'avons étudié que la toxicité immédiate. Dans une première série d'expériences, les résultats obtenus ont été négatifs ; la dose toxique du premier au onzième jour n’a en effet pas varié (1). Dans une deuxième série d'expériences, j'ai obtenu les résultats sui- vants : Le premier jour, un lapin recoit 7 ec. 5 par kilogramme. Il ne pré- sente aucun phénomène. Le lroisième jour, un autre lapin reçoit la même dose. Les phéno- mènes morbides qu’il présente, bien que très nets, sont légers et transi- toires. Le cinquième jour, un autre lapin reçoit une dose un peu plus faible, 6 ec. 8 par kilogramme. Il présente des accidents graves (diarrhée, som- nolence, parésie) qui persistent plusieurs heures. Plus nets sont les résultats obtenus dans une troisième série avec de la vitelline. | En voici le tableau: NOMBRE DE JOURS DOSE INJECTÉE PHÉNOMÉNES ler jour 6 c.c. par kilogr. Pas de phénomènes. 3 c.c. par kilogr. Id. 4e jour. 6 c.c. par kilogr. Accidents graves, survie. : 3 c.c. par kilogr. Pas de phénomènes. 6e jour. 6NC-chparkilosr-. Meurt en 3 minutes. 3 c.c. par kilogr. Accidents légers, survie. se jour. 3 c.c. par kilogr. Meurt en 2 minutes. 2 c.c. par kilogr. Accidents légers et transitoires. . 11e jour. 2 \C.C. par kKilosr. Accidents graves et transitoires. 13e jour. 2 c.c. par kilogr. Accidents légers et transitoires. Les résultats de cette expérience sont des plus nets. Manifestement le liquide ovulaire est devenu de plus en plus toxique. À partir du onzième jour la toxicité n’a pas augmenté, mais est restée stationnaire ou à diminué. Ces expériences ont, croyons-nous, une certaine importance hygié- nique et pratique. À Il n'est pas, en effet, illogique d'admettre qu'un grand nombre d'in- toxications, tant aiguës que subaiguës, survenant à la suite d’ingestion d'œufs peu frais, intoxications beaucoup plus fréquentes qu'on ne le (1)-La dose toxique immédiate correspondait à © gr. 30 de vitelline. Ce chiffre était de beaucoup inférieur aux chiffres que nous obtinmes dans nos autres expériences. Les œufs étaient manifestement hypertoxiques. 588 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE croit en général, sont dues à l’aulolyse ovulaire aseptique, plutôt qu'à des phénomènes de putréfaction microbienne qui rendent l'œuf absolu- ment impropre à l'alimentation. (Travait du laboratoire de M. Béclère, hôpital Saint-Antoine.) SUR LES VARIATIONS DU POUVOIR ALEXIQUE DU SÉRUM FRAIS DE COBAYE, par L. Massoz et V. GRYSEz. Au cours de nos recherches sur la réaction de Bordel-Gengou, lun de nous a pu constater la variabilité du pouvoir alexique des sérums de cobayes et du sérum d’un même cobaye suivant que le litrage était effectué immédiatement ou après un séjour d'une heure à 37 degrés, sous des dilutions variables. Nous nous proposons, dans cette note, d'étudier plus complètement ces deux propriétés. Notre étude a porté sur les sérums de 24 cobayes. Nous employons : 0e. c. 1 de sérum hémolytique (1) de cheval-antichèvre, soit environ 20 fois la dose minima hémolytique, 0 €. c. 05 à O0 c. c. 5 du sérum à doser dilué au 1/20 et 0 c. c. 05 de globules de chèvre. Le volume total pour chaque lube est porté uniformément à 3 centimètres cubes. Dans une autre expérience nous introduisons seulement l’alexine et, après avoir complété à 2 centimètres cubes, nous portons les tubes pendant une heure à 37 degrés (Llemps employé pour une expérience de fixation). Nous ajoutons ensuite le sérum hémolytique, le sang, et nous complé- tons à 3 centimètres cubes. Dans les deux expériences, on laisse trente minules à l’étuve et on lit les résultats immédiatement el après quinze heures à la température du laboratoire : les deux lectures sont sensible- ment concordantes. Le tableau ci-dessous donne les volumes de sérums dilués au 1/20 nécessaires pour produire l’hémolyse. La dernière colonne indique pour chaque sérum le rapport des pouvoirs alexiques avant et après une heure d’étuve à 37 degrés, le premier étant supposé égal à 100. En général le pouvoir alexique est donc très variable d’un cobaye à l’autre et s’atténue de plus de la moitié de sa valeur initiale après un séjour d’une heure à 37 degrés lorsqu'il est dilué dans les conditions de nos expériences. D’autres essais nous ont montré que la dilution est le seul facteur qui intervienne, la prolongation du temps de séjour à (1) Le pouvoir alexique varie dans certaines limites dans le même sens que la dose de sérum hémolytique. Pour un grand excès de ce dernier on peut admettre que le pouvoir alexique reste constant. SÉANCE DU 9 AVRIL 589 31 degrés (jusqu'à deux heures) n'ayant aucune influence. Les sérums dilués au même taux, laissés à la température du laboratoire, subissent la même atténuation que les sérums maintenus à 37 degrés. VOLUMES DES SÉRUMS VOLUMES DES SÉRUMS À DILUÉS AU 1/20 DILUËS AU 1/20 & Ê donnant res DARRONT NUMÉROS donnant rie RARE SE ES — — des sn ———— ae ee — des = Hot ACTIVITÉS Rte ne ACTIVITÉS 1/20 cc extrait de foie. """2 Caiïllot ferme après 27 minutes. ACC: Sane TEMOIN EE EN PL PT RENE PAM NE Caillot ferme après 2 h. 28 m. Les différents extraits frais (rale, rein, foie, elc.) que nous avons essayés aux mêmes doses sur le même sang d'hémophile donnent un caillot tout à-fait ferme dans des temps variant de 4 minute et demie à 3 minutes et demie. Le sérum frais employé dans les mêmes proportions ne donne un caillot ferme qu'après 30 à 35 minutes. Il résulte de ces recherches : 1° La confirmation que les extraits frais d'organes (rale,rein, poumon, foie, muscle, thymus, kypophyse) corrigent le mieux et le plus com- plètement les vices de coagulation du sang des hémophiles et sur- passent à cel égard le sérum frais; 2° La démonsiration que les extraits d'organes secs obtenus par simple macération ou après porphyrisation ont une action coagulante ou moins nette et moins marquée que les extraits frais, ou bien même exercent une action empéchante. SÉANCE DU 9 AVRIL 605 Nos résultats montrent que Weil et Boyé n'ont pas obtenu les mêmes effets que Nolf et Morawitz pour n'avoir pas préparé leurs extraits comme ces auleurs. Cette constatation est intéressante en ce qu'elle nous apprend que lorsqu'on veut uliliser un extrait comme moyen hémostatique, on ne peut guère, — à l'encontre de ce qu'on aurait pu espérer (1), — le préparer avec les extraits secs qui existent dans le commerce, sous forme de préparations opothérapiques. Il faut de toute nécessité recourir, dans ces cas, aux extraits préparés au moyen d'or- ganes frais. (Laboratoire de la clinique médicale de l'Université de Liége.) LA SÉROTHÉRAPIE DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE; RÉSULTATS CLINIQUES, par A. RODET et LAGRIFFOUL. Nous avons à diverses reprises attiré l'attention sur les propriétés du sérum antityphique, au point de vue expérimental. Nous avons surtout étudié le sérum préparé au moyen d’injections intra-veineuses de bacilles vivants, méthode que nous préconisons, depuis longtemps, comme la plus efficace à conférer rapidement au sérum les propriétés spécifiques les plus variées. Notamment, ce sérum est susceptible, injecté préventive- ment sous la peau, de prémunir le cobaye à l'égard de l'infection par les bacilles vivants injectés dans les veines. C’est surtout une action anti- toxique qui est alors en jeu; et elle s'exerce sans mélange d'effets nui- sibles, à la condition que l’immunisation du sujet fournisseur du sérum ait été faite d’une facon très méthodique eu égard aux intervalles, à la quantité, à la progression des injections immunisantes. C’est avec ce sérum que nous avons cru pouvoir, depuis quelque temps, faire des essais thérapeutiques. Nous ne viserons dans cette note que les résultats obtenus par le traitement précoce, c'est-à-dire sur les malades qui ont pu recevoir le sérum avant le 12° jour (du 5° au 11°) ; ils sont actuellement au nombre de 27. Les doses de sérum ont varié de 2 à 10 centimètres cubes; 17 malades:n'ont recu qu’une injection, 9 en ont recu deux, 1 seulement en à eu trois. Plusieurs malades n'ont pas été baignés ; aucun n'a recu de médicament antithermique en même temps que le sérum. Considérant les modifications survenues dans la courbe thermique à la suite des injections du sérum, nous classons nos 27 malades de la façon suivante : (1) Nolf et Herry. De l’hémophilie. Pathogénie et traitement. Revue de médecine, déc. 1909, janv. et fév. 1910. 606 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Groupe 1. — Une baisse de température s’est brusquement dessinée, au 12° jour, au plus tard, le lendemain ou le surlendemain de la première injection de sérum. Ceci a été observé chez 13 malades (soit 48 p. 100)... Le plus souvent, cette baisse s’est rapidement accentuée, atteignant en deux à six jours l’apyrexie ou un chiffre voisin; la défervescence a été rapide, complète ou à peu près complète, et définitive : la maladie a pu être dite avortée. Cette éventualité, la plus favorable, s’est produite chez 11 malades de ce premier groupe (sous-groupe {«, 40,7 p. 100). Groupe 2. — C’est encore une défervescence brusque, mais notablement plus tardive, survenue seulement après la seconde injection, du 16° au 19° jour, la première injection n’ayant pas été suivie de IEC notables. Ges cas sont au nombre de 5 Groure 3. — Ici, la courbe de température a commencé peu après la pre- mière injection une descente lentement progressive. Ce groupe comprend 5 malades. GROUPES 4 ET 5. — 2 fois, la courbe n’a subi-qu'un abaissement très passager à la suite d'une injection unique; 2 fois, une injection également unique na pas élé suivie de modifications sensibles prochaines; après quoi, l’évolution a été troublée par une hémorragie intestinale (suivie elle-même d’une assez rapide amélioration) ; soit, pour ces deux groupes réunis, considérés comme négatifs, 4 malades. x Le séro-diagnostic, pratiqué à l'entrée à l'hôpital avant toute injection de sérum, a donné un résultat posilif 16 fois, négatif 5 fois; nous considérons comme n'ayant pas été faites les séro-réactions effectuées avec le sang recueilli seulement après l'injection de notre sérum. Voyons donc ce que deviennent les résultats et comment se classent les cas dans les groupes ci- dessus définis ; si nous nous limitons aux 16 malades pour lesquels le séro- diagnostic, pratiqué avant l'injection de sérum, a donné un résultat positif, 10 (soit 62 p. 100) appartiennent au groupe 1, dont 9 (56 p. 100) au sous-groupe le plus remarquable 1x. Voilà donc que le pourcentage des éventualités favorables, loin de s’abaisser, s'élève, si nous nous limitons aux cas à diagnostic affirmé par la séro- réaction. La proportion des évolutions heureuses serait encore plus élevée si nous considérions à part les malades traités par un certain échantillon de sérum, celui d’une même saignée d’un cheval, faite dans des conditions particulière- ment favorables. La proportion des cas se classant en 1x monte même à 80 p. 100 si l’on se limite aux malades à séro-diagnostic positif et traités par ce sérum non vieilli (ayant moins de deux mois de flacon). Il est vrai que l’importance de ce pourcentage, est réduite du fait qu'il se rapporte à un petit nombre de traités; il n’en est pas moins suggestif. Il va sans dire que les chutes de témpérature, du moins lorsqu'elles ont été soutenues, ont toujours traduit une amélioration réelle, c’est-à-dire se sont accompagnées d’un amendement des divers symptômes. Signalons, comme remarquable particularité, la diurèse : toutes les fois que la quantité des urines à pu être mesurée, nous avons constamment observé une abondante SÉANCE DU 9 AVRIL 607 polyurie, de 3, 4, 5 litres par jour et davantage, et cela en l'absence de bains froids. Les bains ne peuvent d’ailleurs être rendus responsables des effets que nous avons observés : plusieurs de nos évolutions les plus favorables concernent précisément des malades non baignés. Deux malades sont morts : mort subite en pleine convalescence, au 6° jour de l’apyrexie, d’une malade qui avait présenté une évolution assez favorable (groupe 2); mort presque subite, au 16° jour de la maladie, dans un accès de collapsus cardiaque, survenu au sortir d’un bain, chez un malade ayant recu deux injections de sérum avec une baisse de température très passagère après la première injection, et à l’autopsie duquel on trouva, avec des lésions intes- tinales très peu avancées, une aorte fœtale et une grave altération très proba- blement ancienne du ventricule droit, siège d’une surcharge graisseuse ayant réduit à presque rien la couche musculaire. Il s’agit donc de deux cas de mort dans des conditions très particulières. Le séro-diagnostic avait été négatif pour le dernier de ces malades, non pratiqué pour le premier. Dans la catégorie des malades à séro-diagnostic positif, nous n’avons pas de mort. Dans l’ensemble, ce serait une mortalité de 7 p.100, si l’on peut attacher quelque importance à un pourcentage de mortalité en rapport avec un nombre de cas peu élevé. Ce que nous voulons mettre en relief, ce sont les modifications dans la marche de la maladie, à la suite des injections de sérum. En laissant de côté tous les cas où la guérison a été la suite d'une évolution pour ainsi dire normale, lentement progressive, en négligeant même les défervescences brusques survenues un peu lardivement après une deuxième injection, en ne considérant que le sous-groupe le meilleur (1x), c'est-à-dire les cas à défervescence rapide, au 12° jour au plus tard, complète el définitive, on voit que la maladie a tourné court dars une forte proportion de cas; cette proportion, qui, si l’on considère des lots restreints de malades eu égard au séro-diagnostic et aux échantillons de sérum, va jusqu'à 80 p. 100, est encore pour tout l’ensemble des cas de 40,7 p.100. Dans un lot de cas de fièvre typhoïde pris au hasard, en des lieux divers et à des dates multiples, voit-on jamais une. si forte proportion de cas abortifs? Il parait bien difficile d'attribuer les faits que nous avons observés à une simple coïncidence, de sorte que nous croyons pouvoir conclure que notre sérum, s'il est administré à un malade atteint de fièvre typhoïde au 11° jour au plus tard, est suscep- tible d’influencer très favorablement la maladie et d'en abréger la durée. — \ 608 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DE LA VOIE D'ADMINISTRATION SUR LES DOSES DE BICULORURE DE MERCURE POUVANT DONNER LA DIARRHÉE AU LAPIN, par E. Maurez. J'ai donné à cet animal le bichlorure de mercure par la voie gastrique, la voie hypodermique et par la voie veineuse, et les résultats, au point de vue spécial qui fait l'objet de cette communication, ont été les sui- vants : | VoIE GASTRIQUE. — Le bichlorure a été donné par cette voie et par kilogramme d'animal : une fois à 0 gr. 05 (1); deux fois à O0 gr. 04 (1); une fois à 0 gr. 03 (1); une fois à 0 gr. 02 (1) et trois fois à 0 gr. O1 (2). Les doses de 0 gr. 05 et de 0 gr. 04 ont produit aussitôt une forte diarrhée et l'animal est mort dans moins de vingt-quatre heures. Les doses de 0 gr. 03 et de 0 gr. 02 ont produit une diarrhée légère dans les vingt-quatre heures, et les animaux ont survécu. Enfin, la dose de 0 gr. O1 n’a jamais produit la diarrhée, et l'animal a toujours mangé quelques heures après l’ingestion. Conclusion. — Par cette voie, il faut arriver à la dose de 0 gr. 02 pour provoquer la diarrhée. VOIE HYPODERMIQUE. — Par cette voie, le bichlorure de mercure a été donné aux doses, par kilogramme d'animal, de 0 gr. 05 (1), une fois; à celle de 0 gr. 03 (1), une fois ; à celle de O0 gr. 02 (1 et 3), trois fois; à celle de 0 gr. 015 (1 et 3), deux fois ; à celle de Ogr. O1, six fois (1 et 3) : à celle de 0 gr. 005 en répétant la même dose, deux fois (3), soit O0 gr. O1 en deux fois ; à celle de 0 gr. 005 {3), sans répéter la dose, quatre fois ; à la dose de 0 gr. 0095 (2), une fois; à celle de 0 gr. 002 en répétant la dose de manière à atteindre 0 gr. 006 (3), deux fois; à la dose de O gr. 002 (3), mais en ne répétant qu'une fois la dose de manière à s'arrêter à 0 gr. 004, deux fois ; à la dose unique de 0 gr. 002 (3), deux fois ; enfin, aux doses de 0 gr. 001 (2), 0 gr. 0005 (3), 0 gr. 0003 (2) et 0 gr. 0002 (2), pour chacune d'elles, une fois. ù | Les résultats ont été les suivants : 1° Les doses de 0 gr. 05 et de 0 gr. 03 ont provoqué la diarrhée et ont été suivies de mort ; 2° Sur les trois animaux ayant reçu la dose de 0 gr. 02 par kilo- - (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 6 juillet 1907, p. 21, et Thèse de Tou louse, de Lemosy d’Orel, juillet 1907. (2) Expériences non publiées. (3) Inflammation mercurielle des muqueuses. Doin, Paris, 1894, p. 14, 16, 17, 20, 29, 38, 40, 43, 46, 47 et 49. SÉANCE DU 9 AVRIL 609 gramme, deux ont eu la diarrhée et ont survécu; et l’autre, qui n’a pas eu de diarrhée, est mort; 3° Sur les six animaux ayant reçu la dose de 0 gr. O1, tous ont eu la diarrhée et ont survécu; 4 Les doses de O0 gr. 005, répétées une fois, n'ont provoqué la diarrhée qu'après la deuxième dose et les animaux ont survécu ; 5° Les quatre animaux qui ont reçu une seule fois la dose de 0 gr. 005 n'ont pas eu de diarrhée el ont survécu ; 6° La dose de 0 gr. 0025 n'a pas provoqué de diarrhée, et l'animal a résisté ; 1° La dose de 0 gr. 002, répétée trois fois, à un jour d'intervalle, a provoqué la diarrhée après la troisième dose, el l’animal a survécu ; 8° Enfin, les doses de 0 gr. 002, même répétées une fois, et toutes les doses au-dessous n’ont jamais provoqué la diarrhée, et les animaux ont survécu. Conclusions. — Par celte voie, la diarrhée peut être provoquée jusqu'à la dose de O gr. O1 donnée en deux fois, ou en une seule fois ; elle l’a même élé par la dose de 0 gr. 006 donnée en trois fois. Or, nous avons vu que, par la voie gastrique, la dose de O gr. OL ne provoque pas la diarrhée. VoiE VEINEUSE. — Par celte voie, les expériences ont été beaucoup moins nombreuses. J'ai donné le bichlorure de mercure : deux fois à la dose de 0,01 (1); une fois à celle de O0 gr. 005 (1) et deux fois à celle de 0 gr. 002 {1 et 2) par kilogramme d'animal. Les résultats ont été les suivants : 1° Les doses de 0 gr. O1 ont tué l'animal dans quelques minutes ; 2 Les animaux ont égalemeut succombé aux doses de 0 gr. 005 et de 0 gr. 002, mais la diarrhée a eu le temps d’apparaitre avantla mort. Conclusion. — Par cette voie, même la dose de O gr. 002 a produit la diarrhée cl peut être pourrait-elle être produite par des doses moindres. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. — De la comparaison des doses de bichlorure de mercure pouvant produire la diarrhée par ces trois voies, il résulte donc : 1° Que par la voie gastrique, il faut arriver au moins aux doses deO0 gr. 02 par kilogramme d'animal pour produire la diarrhée et que la dose de 0 gr. OL est insuffisante pour la produire; 2° Qu'au contraire, par la voie hypodermique, cette dose de 0 gr. OI par kilogramme d'animal la produit toujours; _ 3° Que par la voie veineuse, il suffit de 0 gr. 002 pour produire la diarrhée, soit une dose environ dix fois plus faible que par la voie gastrique. & (1) Société de Biologie, 6 juillet 1907, p. 21 et Thèse de Lemosy d'Orel, Toulouse, juillet 1907. (2) Expériences non publiées. £ 610 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE De tous ces faits se dégage bien nettement celte conclusion que le bichlorure de mercure produit la diarrhée à dose plus faible par la voie hypodermique et surlout par la voie veineuse que par la voie gastrique. Demême que pour l’arséniate de soude et le calcium, on ne sauraït donc expliquer la diarrhée produite par le bichlorure de mercure par une action de contact. Je pense donc de nouveau, comme pour ces deux substances, qu'il s'agit d’une diarrhée d'élimination. L'exagération des sécrélions intestinales aurait pour but d’éliminer le bichlorure de mercure par cette voie: il représenterait un moyen de défense de l'orga- nisme, surtout dans les cas d'insuffisance de la voie rénale. Comme on le verra, les faits que je donnerai bientôt me paraissent tout à fait en faveur de cette interprétation. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) SUR LA MISE EN ÉVIDENCE DANS LA CELLULE HÉPATIQUE DU LAPIN : I. — DES coRPS GRANULEUX DIFFÉRENTS DES MITOCHONDRIES. Il. — DES CANALICULES BILIAIRES (Démonstration, par L. Launoy. A différentes reprises j'ai insisté sur la présence, dans la cellule hépa- tique du lapin, de corps granuleux diflérents des plasmosomes (mito- chondries, bioblastes). Ces corps ont une structure complexe. Ils paraïis- sent constitués en effet par une enveloppe lipoïide. thermolabile, soluble dans certains solvants des graisses, faiblement réductrice pour l'acide osmique, et par une ou plusieurs granulations de nature inconnue: ser- vant vraisemblablement de support à la matière lipoïde.: Jai désigné ces éléments complexes du nom de « corps lipoïdes »; j'ai signalé qu’ils sont souvent pigmentés. Après fixation par un réactif osmié, les corps lipoïdes n’ont pas besoin d’être colorés pour se différencier de mitochondries; leur périphérie ayant réduit l'acide osmique, ils sont alors colorés en bistre, ou plus exactement en gris-brun; ils se présentent sous forme de gouttelettes: qui, par la coloration de Galeotti, se colorent comme les mitochondries. Après fixation par un réactif non osmié, par exemple par le bichromate- formol (Regaud) ou par le bichromate formol acétique, les granula- tions seules sont fixées; elles ne se différencient pas ou se différencient imparfaitement des mitochondries, après application sur les coupes PR Re 17 SÉANCE DU 9 AVRIL 614 ainsi fixées de la coloration à l'hématoxyline au fer. En effet, les corps lipoïdes donnent une laque ferrique, comme les mitochondries. J'ai montré que ces granulations pouvaient cependant être différen- ciées des mitochondries par la coloration au bleu de Giemsa des pièces fixées au bichromate de potasse acétique, qui ne fixe pas les mitochondries, ou les fixe mal (4). Cette méthode n’est peut-être pas à l'abri de certaines objections; on pourrait dire, par exemple, que les granulations colorables par la méthode indiquée ci-dessus résultent de l'oxydation, par le bichromate de potasse, d'une gouttelette de graisse neutre préexistante, le produit d'oxydation étant insoluble dans l'alcool et le toluol (?). Dans le but d’éclaireir ce point j'ai fixé des fragments de foie pendant vingt-quatre à quarante-huit heures dans le mélange suivant : AIGOOMAMUNTENTES EEE EEE 40 cent. cubes. CHOICE SE a ar) — NCITOMACE DIQUE RP LEE PARENT er — qui fixe mal les mitochondries, fixe au contraire très bien les granulations des corps lipoides et n’est pas susceptible d’insolubiliser les graisses neutres. J'ai caractérisé les granulations des corps lipoïdes par les deux méthodes suivantes : Au sortir du liquide fixateur les fragments sont passés directement dans le chloroforme (trois à six heures), la paraffine-chloroforme, la paraffine (50 de grés). On coupe à 5 y. On fait agir soit : 1° Le bleu de Giemsa à 10 p. 100, pendant! quinze minutes à une heure; lavage à fond par l'alcool absolu, toluène, baume; ou bien: 2° Mordancçage par l’alun de fer à 4 p. 100 pendant dix-huit à vingt-quatre heures; lavage rapide à l’eau non courante; coloration par l’hématoxyline pendant trois heures. Différenciation rapide dans l’alun de fer (4 p. 100), alcool, toluol, baume. Dans le premier cas, seuls les noyaux (coloration en masse) et les granu- lations sont colorés. Les granulations, colorées en bleu ou bleu vert, tran- chent sur le fond rose du protoplasma. Dans le second cas, les granulations des corps lipoïdes sont colorées en noir intense (encre de Chine) par la laque ferrique. Quand la différenciation est suffisante, aucune autre enclave protoplasmique n’est colorée. Cette dernière méthode est particulièrement instructive pour deux rai- sons. La première, c'est qu'elle met en évidence avec une grande netteté les canalicules biliaires:; la seconde, c’est que, grâce à l’imprégnation des cana- licules, elle démontre que les granulations des corps lipoïdes sont souvent en relation de contiguité quelquefois très intime avec les canalicules. Certaines paraissent incluses dans la paroi du canalicule. (4) L. Launoy. Comptes rendus de la Soc. de Biol., séance du 12 mars, pt 441. 612 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D'après ces résullats, que les membres de la Société peuvent vérifier sur la préparation mise à leur disposition, je crois pouvoir conclure : 1° Les granulations ‘qui forment le substratum des corps lipoïdes sont différentes des mitochondries; il est possible qu'elles en dérivent. 2° Les granulations mises en évidence par le bleu de Giemsa après fixation par le bichromate-acétique, — granulations que je considère comme appartenant à cet élément complexe désigné sous le nom de corps lipoïde, — ne peuvent pas résulter de l’insolubilisation problé- malique d'une graisse neutre par le bichromate-acétique, agissant comme corps oxydant. 3° Les corps, pigmentés ou non, que je désigne sous le nom de gra- nulations lipoïdes, sont toujours présents, en nombre variable, sur la cellule hépatique du lapin d'apparence normale. (Laboratoire de M. Delezenne, à l'Institut Pasteur.) TRAITEMENT DU TÉTANOS EXPÉRIMENTAL A LA PÉRIODE DE CONTRACTURES (Deuxième note), par JEAN Camus. Dans une note du 12 mars j'ai indiqué comment j'ai été amené à rechercher l’action thérapeutique du mélange : émulsion d’encéphal: slérilisée et antitoxine tétanique, sur des chiens tétaniques. J'ai essayé depuis d'étudier plus complètement cette méthode dont l'effet heureux au premier abord semble imprévu. Trois conditions me paraissent importantes : 1° Le moment de l'inter- vention par rapport à l'injection de toxine; 2° L'activité de la loxine; 3° La durée de contact du mélange émulsion encéphalique et antitoxine : 1° Les chiens qui ont été guéris avaient été traités 66, 64, 96 heures après l'injection de toxine. Depuis j'ai traité un chien 7 jours après l’in- jection de toxine alors qu'il était en tétanos généralisé; la mort a semblé retardée seulement de quelques jours. 2° La toxine que j'avais employée chez les chiens qui ont survécu tuait au 4/100 le cobaye en 56 h. L'activité de cette toxine était plutôt faible; on à vu cependant qu'aux doses utilisées chez les chiens traités, les chiens témoins étaient morts de létanos généralisé. En me servant depuis d’une toxine beaucoup plus active tuant le cobaye au 1/100 en 36 h., je n’ai pas réussi à sauver un chien que j'ai traité 96 h. après l’in- Jection de cette toxine. 3° Le troisième point, la durée de contact de l’émulsion encéphalique et de l’anlitoxine, est encore plus important que les précédents. Dans ma SÉANCE DU 9 AVRIL 613 première note j'ai mentionné l'observation d'un chien tétanique traité par un mélange extemporané : le traitement avait accéléré de beaucoup l’évolution du télanos. J'ai refait depuis les expériences suivantes : Chien roquet, 8 kil. Le 15 mars, à 11 h. 45 du matin, on lui injecte dans les muscles de la cuisse 8 c.c. de toxine télanique (qui tue le cobaye au 1/100 en 48 h.); le 16 mars, il est encore normal; le 17 mars, début de raideur. Le 19 mars, à 11 h. du matin, on lui injecte dans le liquide céphalo-rachidien entre l’atlas et l’occipital, 2 c.c. d'émulsion stérilisée d’encéphale de cobaye et 1 c.c. de sérum antitétanique mélangés 40 minutes seulement avant l’in- jection. Le 20 mars, à 6 h. du soir, il peut à peine se tenir debout; le tétanos est en voie de généralisation rapide. Il meurt seulement dans la nuit du 26 au 27, après êlre resté plusieurs jours en tétanos généralisé. Le témoin n’a présenté de tétanos généralisé que plusieurs jours après lui. Chien fox, poids 8 kil. Le 22 mars, à 10 h. 55 malin, injection dans les muscles de la cuisse droite de 8 c.c. de toxine tétanique (qui tue à 1/100° le cobaye en 36 h.); le 24 mars, raideur de la patte injectée; le 26 mars, à 11 h.35 matin, état général bon, contracture de la patte injectée; on lui injecte entre l’atlas et l’occipital le mélange suivant : A. Un tube contenant 2 c.c. d’émulsion stérile d’encéphale + 1 c.c. de sérum anlitétanique. Ce premier mélange est resté 48 h. à l’étuve; B. 2 c.c. 5 de sérum antitétanique frais. A et B sont mé- langés 20 minutes avant l'injection. Dans l'après-midi, il entre peu à peu dans un état de stupeur, devient raide; à 6 heures du soir, il est dans le coma et meurt pendant la nuit. Le 5 avril, à 11 h. du matin, 3 chiens : a) poids, 10 kil. 5; b) poids, 9 kil. 5; c) poids, 9 kil., sont injectés dans les muscles de la cuisse avec 1 c:c. de toxine tétanique par kilogramme. Le 6 avril, ils vont bien tous les trois. Le 7 avril, au matin, ils ont tous un début de raideur de la patte injectée. Le 8 avril, au matin, ils ont tous la patte injectée très raide, mais marchent correctement sur les trois autres pattes. Le chien a) recoit à 10 h. dans le liquide céphalo-rachidien, entre l’atlas et l’occipital, l'injection du mélange suivant : 2 c.c. d’émulsion d’encéphale de cobaye stérilisée H 1 c.c. de sérum antitétanique (mélangés 2 minutes avant l'injection). Revu vers midi : il a eu des vomissements et est atteint de convulsions toniques et cloniques avec opisthotonos; il ne peut se tenir debout, reste couché dans un semi-coma. Les réflexes paraissent exagérés. Il meurt à 4 h. de l'après-midi. Le 8 avril, le chien b) recoit une injection identique au précédent à 9 h. #5. A midi, il a les mêmes symptômes que lui, mais un peu moins accentués; il ne peut se tenir debout entre ïes crises. A 2 h., les réflexes sont exagérés, les convulsions sont plus violentes ; un petit choc déterminé en un point du corps donne une contraction de tous les muscles. À # h., la raideur augmente et se généralise à tous les muscles. À 6 h. 30, même état, télanos généralisé s’ac- centue. Le 9 avril au matin, tétanos généralisé typique. Le 8 avril, la chienne c), poids 9 kil., recoit à 9 h. 30, entre l’atlas et l'occipital, le mélange suivant : 2 c.c. d’émulsion d'encéphale stérilisé + 1 c.c. de sérum antitétanique. Ce mélange a été laissé 7 jours à l’étuve à 37°. A midi, elle a de grandes convul- Brococte. Coupres RENDuS. — 1910, T. LXVII. 4% 014 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sions loniques et cloniques, avec salivation ; entre les crises, elle peut se tenir debout et marcher. Les crises sont moins fortes que celles des chiens précédents. A 2 heures, elle a encore des crises mais qui paraissent diminuer : état vertigineux, pas d'exagération des réflexes ; pas de raideur, sauf de la patte injectée. 6 h. 30, même état. Se tient debout, marche, mais paraît obnubilée. 9 avril au matin, elle est mieux, marche seule, spontanément, boit l’eau qu'on lui présente. IT était intéressant d'étudier l'effet, sur des animaux normaux, du mélange extemporané, émulsion encéphalique + sérum antitéitanique. Un chien, p. 6 kil. 7, normal, a recu le 6 avril, à 11 h. du matin, dans le liquide céphalo-rachidien, 2 c.c. d’émulsion encéphalique stérile H 1 c.c. de sérum antitétanique mélangé extemporanément. Il a eu dans la journée de la parésie du train postérieur et quelques vertiges ; le lendemain, il est parfai- tement bien portant. Un autre chien de 11 kil. 200, qui a reçu ce matin (9 avril) même injection que le précédent, a eu trois heures après l'injection des attaques de vertiges, avec déséquilibration et quelques convulsions ; il est à l'heure actuelle en état de torpeur ; sa situation paraît très grave. Deux lapins de 1.590 gr. et 1.490 gr. ont recu le 31 mars, dans le liquide céphalo-rachidien, 0 c. c. 5 du même mélange extemporané. On n'a rien remarqué d'anormal à la suite de cette injection. Le 5 avril, ils ont recu dans les muscles d’une patte 3 c. c. de toxine tétanique et n’ont à l'heure actuelle que de la raideur de la patte injectée. Deux cobayes normaux ont recu, dans une cuisse, l'un 1 €. c. 5 du mélange extemiporané, l’autre 2 c. c. 5 du mélange laissé plusieurs iours à l’éluve. Ils n'ont présenté rien d’anorimal à la suite de ces injections. Ils ont même sup- porté saus autre symptôme que de la raideur de la patte injectée une injec- tion de 1 c. c. de la toxine tétanique. J'ai publié dans ma 1"° note l'observation de deux chiens tétaniques, dont l’un recut dans le liquide céphalo-rachidien une injection d’émul- sion cérébrale seule, l’autre une injection de sérum antitétanique (2 c.c., c'est-à-dire le double des chiens précédents). Les accidents tétaniques ne parurent pas hâtés par ces injections (1). Il est possible cependant qu'il y ail des variations dans la toxicité du sérum antitétanique de cheval et que les échantillons qui ont servi à mes dernières expériences aient été doués d'une toxicité particulièrement marquée. Dans ce cas, le séjour à l’étuve diminuerait sans doute la toxicité du sérum. On peut remarquer toutefois qu'il a été publié de nombreuses obser- valions de cas de tétanos chez l’homme traité par des injections intra- (1) Le dernier chien ci-dessus (14 kil. 2) est mort dans la soirée du 9 avril. Un outre chien normalinjecté dans le liquide céphalo-rachidien avec 1 c. c. 2 du même sérum seul le 12 avril, n’a présenté aucun symptôme sérieux ni le 12 ni le 13 avril. SÉANCE DU 9 AVRIL G15 rachidiennes de sérum antitétanique; je ne crois pas qu’on AIT RELATÉ des aggravations manifestes sous l'influence de ce traitement. Ce mélange extemporané, émulsion cérébrale et antitoxine, qui au premier abord semblerait inoffensif, peut donc avoir des effets redou- tables chez un animal en puissance de tétanos (1). Ces résultats expérimentaux montrent combien la question est com- plexe et font penser que le succès de la méthode que j'ai proposée dépend d'une série de facteurs et en particulier du temps de séjour à l’étuve des substances actives. Peut-être aussi conviendra-t-il de faire varier la proportion de substance cérébrale et d’antiloxine, suivant le moment de l'injection, suivant l’activité de la toxine ou la marche du tétanos. (Travail du laboratoire des travaux pratiques de physiologie.) ACTION REVIVIFIANTE DU CHLORURE DE SODIUM SUR LES TRYPANOSOMES, par C. Bror. Dans une note antérieure (2), j'avais signalé l'action toute spéciale, stimulante, on peut dire revivifiante du chlorure de sodium sur les trypanosomes, particulièrement le 7. Lewisi. J'ai pu, depuis cette époque, vérifier plusieurs fois le phénomène et l’étudier de différentes facons. Je recueille habituellement la goutte de sang obtenue par piqûre de la queue du rat sur un cower que je renverse sur une lame où ont été préalablement déposées et mélangées une goutte de solution de citrate de soude à 20 p. 100 et une goutte de solution de chlorure de sodium à 70:p. 100. Il arrive assez fréquemment que, pendant un temps assez long, plu- sieurs minutes, on ne voit pas de trypanosomes, et on est tenté de con- sidérer l'animal comme étant indemne d’infection. En faisant alors pénétrer par capillarité sous le cower un excès de solution isotonique, on voit presque instantanément se mettre en mou- (1) Je n'ai pas encore étudié l’action du mélange d'émulsion encéphalique et. de sérum de cheval normal, ni d'émulsion encéphalique et d’un autre sérum antitoxique (le sérum antidiphtérique, par exemple), expériences qui me paraissent importantes à réaliser. Je m’empresse de publier les faits ci-dessus pour mettre en garde contre des accidents possibles ceux qui, pensant qu’on est en droit de tout tenter en présence d’un tétanos grave, voudraient appli- quer sans une très grande prudence cette méthode à l'homme. (2) Académie des Sciences, 9 novembre 1909. G1G SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE _ —_ vement quelques parasites dont le nombre augmente rapidement, comme s'ils naissaient sous l'objectif. J'avais constaté le fait d’abord sur du sang vivant, et je m'étais demandé si cette absence de mouvements au début a un effet de contact avec le verre, me rappelant que certains auteurs conseillent de paraffiner ou de vaseliner le porte-objet pour éviter la déformation des globulins (4). Mais le fait que je signale n’est pas constant; assez souvent on voit, dès le début de l'examen, les Trypanosomes en mouvement: donc, il fallait éliminer cette explication. J'avais pensé aussi que cette immobililé pseudo-cadavérique pou- vait être le résultat de la différence de température entre le corps du rat et la lame porte-objet, sans que le retour ultérieur des mouvements pût réellement être attribué à l’action de NaCI. Or, ces jours-ci, j'ai pu faire une constatation qui est venue en cor- roborer beaucoup d’autres et qui démontre bien l’action revivifiante du chlorure de sodium sur les trypanosomes. Un de mes rats a été trouvé mort le 28 mars au matin. Je l'ai gardé au froid, sans l'ouvrir (je considère ce point comme essentiel pour la suMIe du trypanosome; j'en ai déjà parlé et y reviendrai), jusqu'au 3 avril, à 5 heures du soir; donc, plus de six jours et demi. En l’ouvrant, on constate une décomposition putride assez avancée de la masse intestinale. Le foie est écrasé dans une capsule de porce- laine pour en extraire un peu de sang. Les deux premières préparations ne laissent voir aucun (rypanosome. Une troisième préparation montre des trypanosomes en forme de iassue, de spermalozoïde, immobiles, granuleux, ayant l'aspect de cadavres. On ajoute de la solution isotonique, qui pénètre par capillarité entre la lame et le cower, et on voit progressivement apparaître le mouvement dans ces cadavres de trypanosomes dont la forme se modifie peu à peu, dont le corps s’allonge et semble vouloir, par ses oscillations graduel- lement croissantes de vitesse et d'amplitude, se débarrasser du corps rond qui lui donne sa forme de massue. À un moment donné, reconquérant sa forme allongée, le flagellé reprend le type du 7”. Lewisi et part en serpentant. Plusieurs préparations faites pour vérifier le phénomène l'ont fait constater identique chaque fois. Il semble donc bien évident que c'est le chlorure de sodium qui a redonné aux trypanosomes leur vigueur, les a revivifiés. (4) Achard et Reynaud. Semaine médicale, 14, IN, 1909. SÉANCE DU 9 AVRIL 617 ACTION MICROBICIDE EXERCÉE PAR LE SÉRUM DES MALADES ATTEINTS DE PARALYSIE INFANTILE SUR LE VIRUS DE LA POLIOMYÉLITE AÏGUE, par A. NeTter et C. LEvaprri. Levaditi et Landsteiner (1) ont montré que le sérum des singes ayant survécu à l'infection par le virus de la poliomyélite aiguë, détruit in vitro les virus. Leurs constalations ont été confirmées par Leiner et Wiesner (2) et par Rœmer 3. Nous avons recherché si le sérum des malades ayant présenté, à un moment donné, des signes de poliomyélite aiguë (paralysie infantile, maladie de Heine-Medin). se comporte comme celui des singes vis-à-vis du virus dont se sont servis Landsteiner et Levaditi. Nous avons employé, dans nos expériences, le sérum de quatre sujets, dont voiei l'histoire résumée : li s’est agi de lrois enfants de trois ans, trois ans et cinq ans et d'un adulte de trente-huit ans. Les paralysies des enfants de trois ars (une fille et un garçon) el de l’adulte (homme de trente-huit ans) étaient assez récentes. Le début de la maladie remontait, en effet, au 15 janvier 1910, au 20 décembre et au 5 septembre 1909. Chez l'enfant de cinq ans, la paralysie avait fait son apparition en 4907. Chez les deux enfants de trois ans, la maladie avait présenté le début classique : fièvre avec maux de tête, vomissements accompagnés de convulsions chez la fillette. La paralysie avait été reconnue après la disparition de Ja fièvre. Elle avait présenté une régression manifeste, ayant laissé une paralysie flasque et une atrophie d'un membreinférieur chez la fillelte, des deux membres inférieurs chez le garçon. Chez l'adulte, la maladie avait débuté en septembre 1909 par des dou- leurs vagues etune faiblesse progressive du bras droit, aboutissant en quelques jours à une im; otence complète; en même temps se manifes- tait une légère parésie du membre supérieur gauche. Aprèsune quinzaine de jours, fièvre à 40 degrés, douleurs dans les reins et dans les jambes, paralysie progressive des membres inférieurs et enfin impolence com- plète des quatre membres. Bien que les diagnostics portés au cours de la maladie aient varié et-que l'on ait successivement parlé de polyné- vrite et de méningile cérébro-spinale, l’évolution dela maladie, son amé- (1) Levaditi el Landsteiner. Comptes rendus de la Société de Biologie, 19 fé- vrier 1910. (2) Leiner et Wiesner. Wiener klin. Woch , 1910, n° 10, p. 324. . (3) Rœmer. Münchener med. Woch., 1910, n° 11, p. 568. GLS SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE € RE lioration progressive, la réaction électrique, la persistance actuelle d'une atrophie très accusée des muscles de l'épaule droite, de faiblesse marquée des membres inférieurs et surtout du gauche, de l'abolition des réflexes permettent d'affirmer la poliomyélite. Enfin, la quatrième malade, soignée dans le service de chirurgie, est âgée de cinq ans. La paralysie avait été constatée il y à trois ans, au moment du réveil, et portait sur les quatre membres. Le membre inférieur gauche est flasque, très atrophié; le membre inférieur droit, sensiblement affaibli; la réaction de dégénérescence est extrêmement avancée dans le triceps crural et les muscles de la partie postérieure; la contractibilité électrique galvanique et faradique, absolument abolie dans les muscles de la région antérieure de la jambe. Expérience. — Le 9 mars, on filtre sur papier une émulsion de moelle virulente provenant du Æhesus 57. On verse, dans une série de 4 tubes, 0 ce. 7 du filtral et on ajoute 0 cc. 2 de sérum humain frais (1}, puis on introduit dans chacun des tubes 1 centimètre cube du sérum du malade. Un cinquième tube recoit 9 ce. 7 de virus filtréet 1 cc. 2 de sérum humain normal ({ube témoin). Les tubes sont conservés trois heures à la tempé- ralure de la chambre et douze heures à la glacière. Le lendemain, on injecte 0,25 du contenu de chaque tube à un Rhesus. : Résultat. — Le Jihesus 66 ayant reçu le mélange témoin (sérum normal et virus) se paralyse le seizième jour. 11 montre, le 26 mars, une paralysie faciale gauche et de la titubation. Le 27, la paralysie s'étend au train postérieur; elle se généralise le 28 et l'animal est mourant le 30. On le sacrifie, et l'examen microscopique montre des lésions typiques de poliomyélite. Aucun des animaux ayant reçu les mélangés de sérum de malades et de virus, n'a montré des signes de paralysie; ils ont survécu sans avoir jamais été malades. | Ces expériences établissent donc une nouvelle preuve d'identité entre la poliomyélite expérimentale du singe et la paralysie infantile humaine. Le sérum des sujets qui ont été atteints de paralysie infantile neutralise in vilro le virus de la poliomyélite. Celte propriété neutralisante: peut être déjà décelée six semaines après le début de la maladie. Elle existe encore après {rois ans. : Les sujets dont la maladie a débuté en septembre et décembre 1909 et en janvier 1910, ressortissent à l'épidémie parisienne dont l’un de nous à établi l'existence devant la Société médicale des hôpitaux (2). Le virus, neutralisé par leur sérum, avail pour point de départ les centres nerveux d’un enfant qui avait succombé à Vienne. Nous sommes (1) Afin de réactiver les sérums. (2) Arnold Netter. Société médicale des Hôpitaux de Far 12.novembre 1909, SÉANCE DU 9 AVRIL 619 donc autorisés à admettre l'identité d'origine des épidénues parisienne, autrichienne aussi bien que des épidémies allemande et américaine qui ont fait l’objet d’études expérimentales, Cette identité n’était du reste guère contestée. L En revanche, certains auteurs pensaient pouvoir repousser l'identité de ces poliomyélites épidémiques avec la paralysie infantile classique qui apparaît sous la forme sporadique. Notre quatrième observation vient fournir un argument nouveau et précieux en faveur de cette unicité. Ici, en effet, le sérum provenail d'une paralysie infantile clas- sique remontrant à trois ans, c'est-à-dire à une époque où la maladie n'avait pas revélu le caractère épidémique. Ce sérum avait les mêmes propriélés que celui des malades de l'épidémie de 1909-1940. On saisit l'intérêt de ces expériences qui pourront permeltre, grâce à l'examen du sérum sanguin, le diagnostic rétrospechif de paralysies ou d'atrophies dont l’origine première peut être très diverse. Des recherches analogues à celles dont nous avons exposé les résul- tats sont en cours et nous en ferons connaître ultérieurement les résultats. Elles ont pour: objet, notamment, de fixer la durée pendant laquelle le sang conserve ses propriétés microbicides, de rechercher si ces propriétés se retrouvent dans le sang des sujets qui ont présenté des formes atténuées ou même des formes larvées de l'infec- tion, etc. (Travail du service du D' Netter à l'hôpital Trousseau et du laboratoire du D' Levaditi à l’Institut Pasteur.) | CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA DIGESTION DES GRAISSES DANS LES DIFFÉRENTS SEGMENTS DU TUBE DIGESTIF, par JEAN Camus et Maurice NicLoux. Au cours de recherches sur la digestion des graisses dans des conditions variées, normales et pathologiques et qui paraïitront dans la suite, nous avons éfé amenés à maintes reprises à étudier la digestion des graisses dans l’estomac, dans l'intestin grêle et dans le rectum d'animaux nor- maux. Les résultats d'expériences semblables étant assez variables sui- vant les auteurs, nous croyons devoir publier ceux que nous avons obtenus à litre de contribution à cette intéressante étude. Nous avons toujours opéré sur le chien ; la technique que nous avons adoptée à été la suivante : TRS TRS ES AN DE HU ARR CSD CNE OSES 620 SOCIÈËTÉ DE BIOLOGIE Une quantité connue d'huile de coton (nous nous sommes toujours servis de la même huile) est introduite émulsionnée ou non avec de l’eau dans l'estomac par la sonde œsophagienne, et dans l'intestin grêle après laparolomie, ou dans le rectum en lavement. L'animal est mis au préa- lable, suivant les expériences, dont on verra plus loin le détail, en état de jeùne ou en état de digestion. Après un temps variant de une heure à deux heures, le chien est sacrifié ; l'huile restant dans le tube digestif est relirée, et on prélève une quantité connue sur laquelle sera effec- tuée l’analyse. Celte huile mélangée à du sable est immédiatement portée à 95 degrés pour éviter toute action ultérieure des ferments, puis abandonnée à l’étuve jusqu’à poids constant. Le mélange graisseux est alors desséché, puis épuisé au Soxhlet par de l’éther à 66 degrés B.; l'éther est ensuite évaporé; on obtient comme résidu la matière grasse : graisse et acides gras. J AS Ya JUSQUE : 2N Les acides gras sont dosés à l’aide d’une solution de — de soude en J présence de la phénolphtaléine et la graisse par différence; toutefois, comme vérification, on effectue sur le mélange neutralisé une sapo- nification par la potasse alcoolique en suivant la technique habituelle (Indice de sponification). | Estomac. — Noiei les résultats : a) Chiens en digestion au préalable. 1° Chien, poids : 10 kil. A 3 h. 20, ingestion de 75 grammes de viande; à 3 h. 40, introduction par la sonde œsophagienne du mélange suivant : huile de coton, 20 grammes; eau, 8 grammes; 5 h. 30, l'animal est sacrifié. Saponification : 3,5 p. 100. 20 Chien, poids : 14 kil. 300. À 3 h. 20, ingestion de 15 grammes de viande; à 3 b. 33, introduction par la sonde œsophagienne du mélange suivant : huile de coton 28 gr. 6; eau, 11 gr. #4; 4h. 48, l'animal est sacrifié. Saponification : 3 p. 100. 3° Chien, poids : G kil. À 10 h.20 du matin, ingestion de 15 grammes de viande, puis introduction par la sonde œæsophagienne de : huile de coton, 40 grammes, et eau acétique à 6 p. 1000, 15 grammes; à # h. 15, sacrifice de Panimal. Saponification : 13 p. 100. 40 Chien, poids : 11 kil. 7. À 4h. 3 on lui fait manger 15 grammes de ten- dons; à # h. 23, introduction par la sonde œsophagienne : huile de coton, 35 grammes, et eau acétique à 6 p. 1.000, 14 grammes; 6 h. 3, on le tue. Saponitication : 6,35 p. 100. | b) Chiens à jeun : 5° Chien, poids : 10 kil. À 4 h. 50, on lui donne par la sonde œsophagienne: huile de coton, 30 grammes, et eau ordinaire, 12 grammes; à 6 h. 20, on le lue. Saponification : 1,28 p. 100. SÉANCE DU 9 AVRIL 621 . 6° Chien, noids : 8 kil. 7. À 2 h. 45, on lui donne par la sonde œsophagienne : huile de coton, 26 grammes, eau acétique à G p. 1.000, 10 gr. 4; à 3 h. 45, on le tue. Saponification : 11,25 p. 100. Les analyses faites après séjour de l'huile dans un segment isolé du jéjunum, de l’iléon ou du rectum nous ont montré que la digestion des graisses y est insignitiante. 7° Chienne, poids : 7 kil. À 4 h. 25, chloralose ; à # h. 35, laparotomie. On pose une ligature sur l'intestin à 15 centimètres du pancréas et une autre ligature 60 centimètres plus loin; 4 h. 50, on injecte dans cette anse isolée : huile de coton, 25 grammes, eau distillée, 10 grammes; à 6 h. 35, on la tue. Saponification : 0,44 p. 100. 8° Chienne, poids : 13 kil. 200. À 3 h. 30, deux grands lavements évacuateurs dans Le rectum; à 4 h. 15, injection dans le rectum du mélange suivant, bien émulsionné : huile de coton, 25 grammes, eau acétique, 10 grammes; à > h. 20, on la tue; à 5 h. 30, on retire le contenu du gros intestin. Saponification : 2 p. 100. Digestion dans le duodénum en présence du suc panrréatique et de la hile. — Les résultats auxquels nous somines arrivés sont les sui- vanlts : 99 Chien, poids : 9 kil., à jeun. À 4 heures, chloralose; # h. 27, injection intraveineuse de 1 c. c. 5 de sécréline ; 4 h. 35, introduction par une petite canule du mélange suivani, érès émulsionné, dans le duodénum : huile de coton, #5 grammes ; eau salée isotonique, 18 grammes, et | jaune d'œuf. A 5 h. 8, injection de 1 c. ec. 3 de sécrétine; à 5 h. 40, injection de 2 c. €. de sécrétine; à 5 h. 52, on le tue (chylifères intestinaux apparents). Saponification du contenu intestinal : 15,35 p. 100. 10° Chien, poids 4 kil. 200, à jeun. À 5 h. 20, chloralose ; 3 h. 30 introduc- tion dans le duodénum du mélange bien émulsionné :ihuile de coton, 45 gram- mes; Eau salée, 18 grammes plus 1 jaune d'œuf; 6 h. 45, on le tue. Saponification : 16,5 p. 100. 11° Chien, poids : 7 kil. 3, en pleine digestion. A 4 h. 45, chloralose; # h. 55, injection dans le duodénum du mélange non émulsionné: huile de coton, 45 grammes ; eau salée, 18 grammes ; 6 h. 17, on le tue. Saponilication : 4,72 p. 100. 129 Chien, poids : 12 kil. 200, à jeun. À 4 h. 15, chloralose ; #4 h. 30 injection dans le duodénum de: huile de coton, 50 grammes ; eau distillée, 20 grammes; mélange agité très fortement au préalable; 6 h. 30, on le tue. _ Saponification : 9,15 p. 100. 139 Chien, poids : 11 kil. 30, en pleine digestion. À 3 h. 45, chloralose ; 4 heures, injection dans le duodénum de : huile de coton, 50 grammes; eau distillée, 20 grammes; mélange agité très fortement au préalable ; 6 heures, on le tue. Saponificalion : 37,3 p. 100. 14° Chien, poids : 6 kil. 7, en digestion. À 4 h. 55, chloralose, laparotomie ; es na x ÿ ë Le PE bin Le 622 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 5 h. 8, injection dans le duodénum de : huile de coton, 50 grammes; eau, 20 grammes, émulsionnés par agitation; 7 h. 15, on le tue. Saponification : 43 p. 100. Les expériences que nous venons de relater conduisent aux conclu- sions suivantes. La digestion intragastrique de l'huile de coton est peu importante, en moyenne de 5 p. 100, avec des oscillations comprises entre 3 et 11,5 p. 100 pour des temps variant de une à deux heures. La digestion dans l'intestin grêle, en dehors de l'action du pancréas 4 et du foie, est à peu près nulle ainsi que la digestion rectale. qi La digestion duodénale est importante et nécessite pour s’accomplir: une bonne émulsion préalable. Les conditions les plus favorables semblent être l'introduction d'une émulsion fine chez un animal en pleine digestion. La sécrétine, dans une expérience relatée plus haut, n'a pas paru activer la digestion de l'huile. Le mécanisme de la digestion gastrique des graisses a été expliqué, on le sait, soit par une lipase gastrique, soit par un reflux des sucs duodénaux dans l'estomac. Relativement à ce mécanisme, nous avons observés les faits suivants: Chez tous les animaux du dernier groupe (chiens 9°, 10%, 14°, 12°, 13°, 14°), nous avons trouvé à l'autopsie une quan- tité importante d'huile ayant reflué dans l'estomac. Cependant le mélange huileux avait été injecté sans pression dans le duodénum en dirigeant l'injection vers le bout inférieur de l'intestin. Il est possible que les con- ditions expérimentales aient favorisé le reflux de l'huile ; et nous avons noté chez quelques-uns des chiens des efforts de vomissements pendant | le sommeil, En tous les cas, ce reflux, puisqu'il a.été constantchez tous | les chiens en expérience, parait tout au moins facile. | Les analyses de l'huile ayant reflué dans l'estomac ont donné les résultats suivants : pour le chien 9°, saponification gastrique : 8,1 p. 400; | chien 10°, saponification gastrique : 7,2 p. 100 ; chien 12°, saponificaltion gastrique : 16,8 p. 100 ; chien 13°, saponification gastrique : 10,6 p. 100; chien 1%, saponification gastrique : 8,7 p. 100: . | : ! à mai en à tnt + és Et LÉ ec SS S S S < A D le résultat paradoxal du chien 12°, chez lequel la digestion gastrique à élé plus intense que la digestion duodénale. Nous pensons en raison de ces faits (sans nier ou affirmer l'existence d’une lipase gastrique, dont l’action est au moins faible) que non seule- ment les sucs duodénaux peuvent refluer dans l'estomac pour expliquer la digestion gastrique des graisses, mais encore que les graisses qui | sont déjà en voie de digestion peuvent refluer mélangées à des acides | gras déjà libérés et que, d'autre part, dans le mélange graisses et sucs | duodénaux, les actions fermentlatives peuvent se DORE après reflux dans l'estomac. 623 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 3 MARS (910 SOMMAIRE GarAsEsou (P.) et UrECuiA (C.-J) : Marwesco (G.) et Minéa (J.) : Sur Les cellules acidophiles de la glande les métamorphoses des nerfs sec- RATÉQUE AT OR EE RER RE PRE GOSMIETIONN ESA AMAR. TS ESA 626 Marinesco (G.) : La radiothérapie Porovicr-BAzNosanu (A.) : La mue de la paralysie générale... . . . .. 624 | des larves de Megatoma undata. . . 628 Présidence de M. G. Marinesco, Vice-président. PA 65 ENS tas LES CELLULES ACIDOPHILES DE LA GLANDE PINÉALE, \Z par P. Garaseseu et C.-J. URECHIA. NE , À On décrit actuellement l'épiphyse comme un organe rudimentaire et essentiellement composé de névroglie. Nous devons remarquer seule- ment que les récentes publications de Ogle, Slawig, Gutreit, Marburg, v. Frankl-Hochwart montrent que les tumeurs de cette prétendue glande sont accompagnées de troubles du système pileux et des organes génitaux externes. Ges faits et, en outre, son abondante vascularisation tendent à faire altribuer à cet organe une sécrétion interne. Incités par cette idée, nous avons entrepris l'étude de cet organe et nous croyons avoir trouvé quelques faits nouveaux qui méritent d’atiirer notre attention. Nous avons trouvé autour de quelques vaisseaux des cellules rondes ou oyalaires, avec des noyaux bien colorables et situés au milieu d’un protoplasma doué de la propriété de se teindre vivement par les couleurs acides, comme l’éosine, la fuchsine de Van Gieson, etc. Le protoplasma de ces cellules, qui est nettement délimité, contient parfois des granula- tions fines, et quelquefois il en est lellement bourré que le noyau ne s’y distingue plus. . 624 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Comme morphologie, ces cellules seraient à rapprocher des acido- philes que nous rencontrons souvent dans les parathyroïdes. Etant donnée la situation de ces cellules dans le voisinage des vais- seaux et leur affinité tinctoriale pour l’éosine, fuchsine acide, etc., nous proposons de les appeler acidophiles paravasculaires. Nous ne pourrions nous prononcer sur le rôle physiologique de ces cellules. Mais, considérant que l’épiphyse paraîl avoir une sécrétion interne, il nous semble intéressant de faire remarquer que ces éléments voisins des vaisseaux pourraient jouer un rôle dans cette sécrétion. LA RADIOTHÉRAPIE DE LA PARALYSIE GÉNÉRALE, par G. MARINESCO. Je prie M: le secrétaire général de la Sociélé de bien vouloir ouvrir le pli que j'ai déposé à la réunion biologique, dans la séance du 28 jan- vier 1909, et d’en donner lecture. Ceci fait, on aura constaté qu’à partir du mois de septembre 1908, j'ai fait appliquer par le D' G. Severeano la radiothérapie au traitement de deux malades atteints de paralysie générale, dont l'un, chez qui la maladie était tout à fait à son début, a élé tellement amélioré après quatre mois qu'il était impossible de constater des troubles objectifs relevant de cette affection. Chez le second malade, certains troubles, tout en persistant, n'ont pas empêché une amélioration sensible des phénomènes de la maladie. J'ai continué depuis cet essai de traitement et je me propose dans cette nole préliminaire d'indiquer les résultats que nous avons obtenus dans dix cas de paralysie générale. Chez presque tous ces malades, le cadre symptomalique était suffisamment indiqué par la clinique pour affirmer le diasnostie de paralysie générale. Néanmoins, pour qu'aucun doute ne subsistät sur notre diagnostic, nous avons pratiqué la réaction de Wassermann dans le sang et le liquide céphalo-rachidien, la réaction des globulines et l'examen cytologique : toutes ces réactions ont été positives chez les malades en traitement. On a fait usage tout d'abord de rayons non fillrés, et ensuite, chez presque tous les malades, le D' Severeano a employé une plaque d'alu- minium de deux millimètres d'épaisseur. On a fait habituellement trois séances par semaine d’une durée de dix minutes. Le nombre des séances s'est élevé à 108 chez notre premier malade, et chez les autres il à varié entre 15 et 45. On à soumis à la radiolhérapie alternativement les régions frontale, occipitale, pariétale et temporale. Il s’est produit de la radiodermite du euir chevelu chez le premier SÉANCE DU 3 MARS 625 malade lors de l'application des rayons non filtrés; nous n'avons constaté aucun accident chez les autres. Sur les 10 malades traités de celte manière, deux n'ont pas présenté d'amélioration. Chez l'un d'eux, la maladie datait de deux ans et il avait souvent des ictus et des attaques épileptiformes ; le second présentait des troubles délirants très accusés. Chez les huit autres, il s’est produit une amélioration sen- sible des troubles somatiques et intellectuels. Notre premier malade, qui a été soumis à la radiothérapie pendant une année et demie, se trouve aujourd'hui dans un élat de guérison, tont au moins apparent. Les troubles de la parole, qui, à vrai dire, n'étaient pas très accusés, ont disparu; l'écriture, qui au commencement était troublée, est aujour- d'hui une belle écriture, et le malade, ayant passé un concours de maître de dessin dans un lycée, a été classé second. L'état mental, dans son ensemble, est celui d’un homme absolument normal, peut-être est-il encore un peu émotif. Il n’y a plus d’inégalité pupillaire, le malade n’a jamais eu le signe d’Argyl. Il a repris ses fonctions. La réaction de Wassermann persiste encore dans le sang, mais elle a disparu du liquide céphalo-rachidien et la Iymphocytose est considérablement diminuée. La réaction des globulines, autrefois Irès manifeste, est réduite à une très légère opalescence. Un second malade, ancien syphilitique avec réaction de Wassermann dans le sang, présentait des troubles somatiques con- sistant dans le tremblement des muscles des lèvres el des mains, avec inégalité pupillaire et légers troubles de la mémoire. En outre, il souf- frait de douleurs fulgurantes dans les jambes et de crises gastriques. Après 40 séances de radiothérapie, la plupart des troubles indiqués se sont dissipés, l'écrilure est complètement changée et le malade a repris son écriture calligraphique d'autrefois; il ne fait plus d'erreur dans les calculs. La parole n’est plus difficile et ce n’est que rarement qu'il y à un léger tremblement des lèvres lorsqu'il prononce des mots très dif- ficiles comme, par exemple : trente-trois litres, hypermanganate de potasse. Le malade a repris sa fonction de télégraphiste. Un troisième malade, âgé de trente-cinq ans, inetituteur, ancien syphilitique, présentait des troubles somaliques indubitables de para- lysie générale sans phénomènes délirants; il a été soumis à la radiothérapie depuis le mois de novembre de l’année dernière jus- qu'aujourd'hui. Chez lui, les phénomènes somatiques, tout en étant améliorés, n’ont pas subi une transformation si radicale que chez les précédents, mais son état mental £st tel qu'il peut faire des descrip- tions très intelligentes et très exactes sur différents sujets d'histoire, d'arithmétique, sciences naturelles, etc. Chez les cinq derniers malades, nous avons également constaté des effets assez favorables soit sur les troubles somatiques, soit au point de vue de l’état mental. Cependant, il n'y a pas eu de changements favorables aussi notables que chez nos deux premiers malades. D Il est difficile en l’état actuel de nos connaissances de nous faire une opinion exacte sur le mécanisme qui à présidé à l'amélioration de nos malades atteints de paralysie générale à la suite de l’application des rayons X. Mais en tenant compte de l’action biologique de ces rayons (von Selden, Burchke, Krause et Ziegler, Villemin, Bergonié et Tri- bondeau, Regaud et Dabreuillé, Herheimer et Hoffmann, Philipp, Beckler, von Brown et Orgood), je serais tenté d'admettre qu'ils exer- cent une action spéciale sur le processus de néoformation des vais- seaux et des cellules plasmatiques et peut-être aussi sur la cause mor- bigène de la méningo-encéphalite diffuse. SUR LES MÉTAMORPHOSES DES NERFS SÉCTIONNÉS, par G. Manixesco et J. MinÉa. Les phénomènes de métamorphose qui se passent dans le bout péri- phérique des nerfs sectionnés, signalés par Perroncilo, confirmés par nous-mêmes, ont été étudiés d’une manière plus approfondie et juste- ment interprétés par Cajal. En raison de leur importance biologique de premier ordre, nous croyons utile d’y revenir en apportant de nouveaux faits que nous décrirons brièvement dans cette note. Nos expériences ont porté sur des chiens, des lapins, des chats, sur lesquels nous avons tantôt pratiqué la section, tantôt l’écrasement ou encore la ligature des nerfs. Nous avons choisi pour nos expériences non seulement le nerf scialique, mais aussi le nerf hypoglosse, car les différents nerfs neréagis- sent pas de la même facon. Les phénomènes de métamorphose de l'extrémité du bout périphérique sont précoces; on peut déjà les observer quinze heures après le traumatisme. Nous prendrons tout d’abord pour notre description les phénomènes que nous avons observés trente-six heures après la section du nerf sciatique du lapin. Les fibres fines sans myéline comme les fibres épaisses à myéline offrent des modifications dans leur aspect morphologique et dans leur pro- priété argentophile. Un certain nombre de ces dernières présentent une partie de leur extrémité altérée de différentes manières. On peut y reconnaître : 4° un segment de dégénérescence complète, gonflé et dans lequel il n’y a que quel- ques traces de neurofibrilles en état de dégénérescence granuleuse; 2° un segment beaucoup plus important qui offre des phénomènes de trans- formation du réticulum neurofibrillaire, et 3° un segment qui, en général, ne permet pas de voir de modifications apparentes de ses parties consti- tutives. Les types habituels de métamorphose sont : 4° un type à massues piriformes représentant la terminaison d'un cordon neurofibrillaire (rare); 2° un type à massues et fibres occupant le centre d’un faisceau de fibrilles entourés d’une zone claire à constitution variable, depuis l’effilochement et = SÉANCE DU 3 MARS - 627 l'apparition d’un réticulum jusqu’à la dissolution complète du réseau neuro- ‘fibrillaire. Le filament central se recourbe avant d'arriver à la massue. A la place du filament central, on peut voir quelquefois une espèce de dissociation et d’effilochement de l’axone. I arrive aussi que le filament central s’épanouit en une espèce d’arborescence très fine et délicate. Dans le troisième type, la zone de dégénérescence périphérique est discontinue et le filament central persiste. Comme l’a bien vu Cajal, il y a entre la zone de métamorphoses et le segment indifférent, une région de passage présentant aussi des phénomènes de réaction, mais moins nombreux. En ce qui concerne les fibres sans myéline, on constate que certaines d’entre elles aboutissent à une massue volu- mineuse habituellement de forme sphérique, constituée par une zone périphé- rique plus large, sans structure et une région centrale, argentophile, consti- tuée par une arborisation de l’extrémité des fibres de Remak. Parfois, ces massues se réunissent en grappes et sont plus abondantes à l'extrémité de quelques faisceaux. Il est certain qu’assez souvent des collatérales sorties des fibres de Remak aboutissent également à de pareilles massues, mais il y a aussi des fibres qui finissent en pinceau ou bien par un bouton réli- culé ou encore par un anneau. On distingue enfin parfois des fibres de nou- velle formation constituant un plexus ou un feutrage. Sur le trajet des segments indifférents, on trouve parfois de distance en distance des espèces d’épines ou de petites excroissances. On voit en outre que la structure des fibres myéliniques n’est pas normale mais offre une légère désintégration granuleuse. Entre les fibres résistantes, on voit par-ci par-là quelques axones en neurolyse. Chez le même animal, on à aussi pratiqué la section de l'hypoglosse que nous avons examiné trente-six heures après. On est frappé tout d’abord, de l’exiguité des phénomènes de métamorphose com- parativement à ceux que nous avons trouvés dans le sciatique. On n'’observe que quelques transformations des fibres épaisses consistant dans la dégéné- rescence périphérique avec conservation d’un cordon neurofibrillaire central. La durée des métamorphoses que nous venons de décrire dans le sciatique dépend de plusieurs facteurs : intensité du traumatisme, persistance des gaines de Schwam, fonctions du nerf. D'une facon générale, on peut dire qu'il existe une relation étroite entre l’arrivée des fibres de nouvelle formation dans le bout périphérique et leur disparition. L'inanition, l’extirpation du corps thyroïde, états pathologiques qui produisent un retard des phénomènes de dégénérescence et de régénéra- tion, font persister les métamorphoses puisqu'on les rencontre encore dans le bout périphérique deux semaines après la section du nerf. L'apparition de pareils phénomènes de métamorphose dans le bout périphérique d’un nerf sectionné montre jusqu'à l'évidence que les fibres nerveuses séparées de leur centre trophique ne meurent pas d'emblée et qu’à l'extrémité du bout péri- phérique comme également à l'extrémité du bout central se produisent des phénomènes de réaction qui ne diffèrent au commencement que par leur degré d'intensité, mais ont une évolution différente. Aussi nous nous sommes demandé ce qui arriverait si on pratiquait plusieurs sections simultanées ou successives du même nerf. C’est ainsi que chez un petit chat nous avons sectionné incomplètement le nerf scialique à deux endroits différents séparant ainsi un bout de trois centimètres. Conformément à nos prévisions, nous avons 628 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST trouvé quatre jours après l'opération des phénomènes de métamorphose et dans le bout périphérique supérieur et dans le bout périphérique inférieur. Dans le premier bout central, on rencontre des fibres en métamorphose terminées par des massues et quelques autres offrant le phénomène de Perroncito. L’extrémité du bout périphérique est fortement dégénérée, mais on rencontre des fibres épaisses, tumétiées, présentant à leur extrémité des métamorphoses. Le segment dégénéré de ces fibres s’est déjà résorbé et la zone de dégénérescence de forme conique se continue avec un filament. Dans quelques faisceaux, il y a des conglomérats de massues dégénérées apparte- nant évidemment à des fibres de Remak et à leurs collatérales. Le nombre des fibres en neurolyse est plus grand que celui des fibres résistantes. Au niveau de la seconde section, le bout supérieur montre un nombre de fibres en métamorphose beaucoup plus restreint que celui du bout central propre- ment dit, etil n’y a pas de phénomène de Perroncito. Mais dans le bout infé- rieur, c’est-à-dire dans le second bout périphérique, le nombre des fibres myéliniques ou non et en métamorphose est plus considérable de même que celui des fibres résistantes. L’hypoglosse seclionné également chez le même animal a montré quatre jours après un pelit nombre de métamorphoses du bout central et leur absence presque complète à l'extrémité du bout périphérique. Les fibres résistantes sont à peu près absentes dans le bout périphérique. LA MUE DES LARVES DE « MEGATOMA UNDATA », par A. Popovicr-BaAzNoSANu. Dans les nids des Megachile bombycina, Osmia rufa, Osmia cornuta, Trypoxylon figulus du nord de la Roumanie, j'ai souvent trouvé des larves du dermestien Megatoma undata qui causent de grands dégâts en consommant le contenu des cellules. Il existe quelques notes par Kuwert (1), en 1871, Lampert (2), en 1886, etc., sur le mode de nulri- tion de cette larve; ici, je vais parler de l’acte de la mue. Dans les cellules des hyménoptères cilées, à côté de la larve de Mega- toma, on trouve toujours ses exuvies de différentes grandeurs. L'exuvie présente toujours une coupure d’après une ligne médio-dorsale corres- pondant aux premiers anneaux du corps el une déchirure de la tête en trois lambeaux : un médian, y compris les mandibules, et deux laté- raux (fig. À). Le reste de l’exuvie est intacte et reproduit exactement la forme du (1) Kuwert (A.). Entomol. Tenthredo-Larven und Megatoma undata. Sfettin. Leits., t. XXXII, p. 305-308. (2) Lampert. Die Mauerbiene und ïihre Parasiten. Eine biol. Studie. Jahnshefte Ver. vat. Nat. Würlemo., 42 Jhg, p. 89-{0f. . à 4 à | : ! À ni mtitintit sus s{:t fhéts SÉANCÉ DU 3 MARS 629 corps de la larve avec ses poils et même avec ses {rois paires de pattes. Pour nous rendre compte comment se produit la déchirure de l’exuvie, regardons une larve très jeune qui n’a pas encore mué, nous verrons que la chitine est plus mince dans la direction de la ligne médio- dorsale du corps et que cette ligne se prolonge dans la tête en se bifur- quant sur sa face dorsale. C'est la ligne de minoris resislentiæ, et c'est Justement suivant cetle ligne que, pendant la mue, la déchirure se pro- duit. Le grand nombre des mues n’est pas toujours en rapport avec la croissance de la larve. En effet : 1° Azambre (1) (1857) a récolté au printemps de 1855 des nids de Colletes succinta pour nourrir des larves de Megatoma qui disparurent, sauf une plus robuste. La survivante semblait ne pas grossir quoi- qu'elle changeât très fréquemment de peau, et, au printemps 1856, elle n'avait pas beaucoup augmenté de volume ; 2° D’après mes observations la larve grandit jusqu'à un certain point, puis sa taille reste Stalionnaire et pourlant elle continue de muer; 3° De plus, la larve de Megatoma undata peut vivre longuement sans nourriture: deux exem- plaires Ôtés des nids d'Osmia le 7 octobre 1908 et mis séparément dans deux bocaux qui étaient couverts d'une feuille de papier vivent encore aujourd’ hui. Le manque de nourriture a empé- ché la croissance de ces larves et pourtant elles ont mué deux fois chacune. Un troisième exem- plaire ôté d’un nid d'Osmia rufa le 9 juillet 4909 après quatre mues et privé de nourriture a eu encore deux mues (le 2% juillet et le 21 août Se me ue sans augmenter de volume. dian ; /, lambeaux latéraux. Toutes ces observations contribuent à dé- - montrer l'intervention de plusieurs facteurs qui déterminent le pro- cessus de la mue des larves des insectes. Dans notre cas, c'est le changement de la distribution des poils sur la surface du corps qui en est la cause. En effet, la larve de Megatoma undata est couverte de deux espèces de poils : des poils à ramifications épineuses et des poils pseudo-articulés. Les premiers, plus longs, forment des touffes, landis que les seconds forment des brosses sur les anneaux du corps. - Chez les jeunes larves, Les poils en brosse sont cantonnés surtout à la partie postérieure et, plus tard, ils s'étendent sur la parlie antérieure Exuvie (l: la larve Megaloma undatu. (1) Azambre (A). Note sur les habitudes naturelles du Ptinus 6 pustulatus. Ann. Soc. ent. France, EBullsp uns. Brococte. Compres RENDUS. — 1910. T. LXVIIT. Lx ŸV6 630 ; RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST du corps. Leur apparition dans cette dernière région doit être en rela- tion avec un besoin biologique et ce besoin détermine la mue. Pantel{), en 1898, a donné la même interprétation pour la mue de la larve parasite Thrixion. En d’autres termes, les nouvelles formations cuticulaires apparaissent comme des nécessités biologiques à mettre au premier rang parmi celles qui déterminent la chute du système LE existant. À l'appui de cette manière de voir, je cite encore le cas des jeunes larves de la mouche à viande qui mue deux heures après l'éclosion : donc, il ne peut s'agir ici de croissance. (1) Pantel (J.). Le Thrixion Halidayanum. La Cellule, t. XV. ERRATUM Dans la communication de MM. Bases (V.) et Busrra (V.), séance du 30 décembre 1909, p. 182, ligne 2 d'en bas, au lieu de : n'a pas fixé, lire : à fixé. — Ligne 10 d'en bas, à supprimer le mot ni et plus loin. au lieu de : ni la fuberculine, lire : mais non pas en présence de la luberculine. 631 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 15 MARS 1910 SOMMAIRE … Axgzais et PEyroN : Sur l’origine des cellules géantes àtype Langhans curiques sur la coagulation du lait par les ferments protéolytiques. — observées dans le chalazion. . . . . : 640 | II. Sels halogénés et cyanurés mer- ALEZAIS et PEYRON Cellules curiques et présures végétales du géantes épithéliales à type invo- Jante DOUTE NRA RER 634 NN PU Devon RER TEE 642 GERBER (C.) : Action des sels mer- Comte (J.) : Nouvelle acarocécidie curiques sur la coagulation du lait de Cratægus oxyacanthoides Thuill. 643 | par les ferments protéolytiques. — Corre (J.) : Différences de sus- III. Sels halogénés et cyanurés mer- ceptibilité des Cralæqus monogyna curiques et présure végétale du lait Jacq. et oxyacanthoides Thuill. à CRUE CU ER ed ENS PS A 636 l'égard des -Eriophyides qui atta- Ormer (D.) et Sauvan (A.) : Action uentleurs feuilles me"; 21007 1 645 | « in vitro » sur le sang des solu- GERBER (C.) : Action des sels mer- tions d'abrine et de ricine chaul- curiques sur la coagulation du lait ES ra AE EAP SLR RES SEE 638 _ par les ferments protéolyliques. — OLuer (D.) et Sauvaw (A.) : Action I. Bichlorure de mercure et présures « in vitro » sur le sang des solu- végétales de lait bouilli . : . . . .. 631 | tions d’abrine et de ricine, en pré- GERBER (C.) : Action des sels mer- sence de lécithine COMM MOINS MO O Présidence de M. Vayssière. ACTION DES SELS MERCURIQUES SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES. Il: BICHLORURE DE MERCURE ET PRÉSURES VÉGÉTALES DU LAIT BOUILLI, par C. GERBER.' Dans une note récente, constatant combien est forte l'influence retar- datrice des sels de Cu, de Hg et de Ag sur la coagulation du lait par la présure du Vasconcellea, quand on la compare à celle des oxalates, fluorures et citrates des mélaux alcalins, nous donnions comme expli- cation de cette différence : les derniers sels n’agissent qu'en modifiant 632 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE la minéralisation du lait, tandis que les premiers semblent bien s'atta- quer directement aux colloïdes : 1° Le colloïde influencé : est-ce la caséine qui deviendrait moins facilement coagulable, ou la présure? En un mot, ces métaux sont-ils retardateurs ou anticorps ? .2° Tous les sels des métaux toxiques précédents se comportent-ils de la même façon? 3° Toutes les aclions présurantes se comportent-elles comme celle du Vasconcellea ? C’est Le résultat de nos recherches sur les sels de mercure que nous résumerons tout d’abord. ACTION DES DOSES CROISSANTES DE HgCl? AJOUTÉ AU LAIT OU A LA PRÉSURE SUR LA VITESSE DE COAGULATION DE D C.C. LAIT BOUILI PUR OU CONTENANT 10 MOL. MILLIGR MnCl® PAR LITRE, EMPRÉSURÉ AVEC LES PRÉSURES VÉGÉTALES SUIVANIES : 55° 55° 40° 40° 420 a È © Vasconcellea Vasconcellea Figuier Figuier cn 3 ÉS0o 1 2, ms 10 1 SS DE POUR Oce05 Occ05 Occ03 Occ05 Occ05 ES 5 S FA Lea É o Le sel mercurique est ujoulé : an CS eûe 2 | ME TRUC rem CT ES 2 À Au A la Au A la Au A la Au lait | Au lait ©8 fe lait |présure lait présure Jait présure | manga- | manga- 3 È = pur |3heures] pur |3 heures] pur |3heures| nésé nésé Er = avan! avant avant avant avant avant avant avant n = emprès.| emprés.| emprés.| emprés.| emprés.| emprés.| emprés.|emprés. m. S. m. S nm. S. RSS AISNE us m. S. m. &. 0 »! O0 »| 0.0000 .D0 5 »f 10.45 .30 3.20 3.451 42.15 10.50 0.5| 0.01] 0.0027 4.50 5 »|] 10.45 1 45 3.10 3-90] 12.45 11 » 1 »| 0.02! 0.005 HE) SONO EDEN SD 3.20 3.415105 19 2 »| 0.04[ 0.0108 6 » 5.4) 20 » 220) LD) 5.301150 » 16.30 4 »| 0.08] 0 0217! 120 »| 140 »] 300 »| 360 »! 45 »| 60 »1[600 » [1140 » 8 »| 0.16] 0.0434| 150 »| 180 »1 450 »| 540 »11260 »11380 » 16 »| 0.32! 0.0867| 165 »| 240 »] 960 »|1440 » Je 40 »| 0.80] 0.2168} 190 »| 240 »11260 »|1500 » 4) D) ee. 80 »| 1.6 | 0.4336| 165 »| 210 »11080 »11320 » 160 »| 3.2 | 0.8672] 105 »| 110 »1 600 »| 780 » \ 540 » » 6.4 1.1344 » » » » » | » 3307 » .|12,8 | 3.4688 » » » » » » 420 » » 25 D 6 6 . 9316 » » » » » » 600 » » 138.1 |10.24064 » » » » » » 900 » » 151.2 [13.872 » » » ) » » 1140 » » 16.8 [20.8128 » » » » » » (2) (1) Pas de coagulation au bout de 36 heures. — (2) Pas de coagulation au bout de 24 heures. I. — Bichlorure de mercure. Faisons agir sur les présures de Vascon- cellea et de Ficus, pendant trois heures, à la ‘température du laboratoire SÉANCE DU 15 MARS 633 (15 degrés), des doses croissantes de HgCF avant d'ajouter ces dias- tases au lait à 40 degrés, et comparons les temps de coagulation observés à ceux obtenus en ajoutant directement le sel mercurique dans le lait; ces temps sont sensiblement égaux (colonnes 4 à 9 du 1°" tableau). La présure n’est donc pas altérée dans son contact préalable avec le sel mercurique. nw TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 400, DE D C.C. LAIT BOUILLI PUR OÙ E A 40 MoL. mizcicr. MnCl? PAR LITRE ET EMPRÉSURÉ AVEC DES DOSES CROIS- SANTES DE SOLUTION DE PRÉSURE DE : re) oo É # Vasconcellea quercifolia Ficus carica L PORTES contenant par litre : ah contenant par litre : É © ne 20 mol. milligr. 0 mol. milligr. T € |99 mol. milligr.| 0 moi. millier. a S HgCE HgCl A 2 HgCE HgCl° © 3 | = … présure ajoutée présure ajoutée = 4, | Prés. ajoutée | Prés. ajoutée À ‘æ | 3 = | au lait manganésé au lait manganésé DA au lait pur au lait pur a = c D D = = ARR E : & | Av. | Après | Après nt | Après | Après || : & F Après Après BE M | 42h. | 36h. [Avant 9 p. | 36h. le = | Avant) 364 |Avant| Sn Ê Z 1yse. | dialyse. | dialyse. À dialyse. | dialyse. | dialyse. | 7 dialyse. | dialyse. | dialyse. | dialyse. cree ne US ETES IN ES ENTARS | RMERSe m. m. S. | m. s. | m.s. 0 40] 1.6 102027 » 2 »] 1.45 | 1.45 | 1.50 10.480 1.20 | 2.15 | 2.10 0.20! 0.8 3 » 3.30] 2.45 | 2.45 | 2.50 |0.240° (1) 1.50 | 2.45 | 2.50 0.10! 0.4 »? (1) | 4.45 6.451 5.15 | 5 » | 5.15 |0.120 3 055 -2071P5 0.05] 0.2 8.45 | 48 »]f1 » MA » |10.45 |0.060| 420 5.30 |10 » | 8.30 0.02! 0.08! 600122 » | 47 »125 » [26 » [21 » |0 0241 20 |13 » [22 » [19 » 0.01! 0.04! 450153 » [100 »110 » 170 » [65 » 10.012! 50 130 » 155 » 136 » (1) Pas de coagulation au bout de 36 heures. D'autre part, emprésurons du lait avec les diastases protéolytiques des deux végétaux précédents mises lrois heures en contact avec du sublimé, cet emprésurement se faisant immédiatement ou après dialyse subséquente. On constate : 1° qu'avec les diastases non dialysées, la coagulation se fait mieux pour des doses faibles que pour des doses élevées (l'action relardatrice du mercure croit done plus vite que l’action coagulante de la présure); 2° qu'au fur et à mesure de l'élimination du mercure, la présure devient plus active et obéit mieux à la loi de pro- portionnalité inverse; 3° si on compare les résultats précédents à ceux que fournit une présure pure, on trouve que, non seulement HgClË n’a pas altéré la présure, mais qu'il l’a rendue un peu plus active, et cela est probablement dû à l'influence de HCI provenant de Ja dissociation hydrolytique du sublimé. 634: RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ACTION DES SELS MERCURIQUES SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES. II. SELS HALOGÉNÉS ET CYANURÉ MERCURIQUES ET PRÉSURES VÉGÉTALES DU LAIT BOUILLI, par C. GERBER. Les faits relatés dans la note précédente ne sont pas particuliers à HgCl, mais ils s’observent avec tous les sels mercuriques dont une dissociation-trop brusque dans l’eau ne nous a pas interdit l'essai. Le bromure, l’iodure et le cyanure mercuriques sont, en effet, retar- dateurs à très faible dose et empêchants dès que celle-ci atteint 0,1 ou 0,2 molécules milligrammes par litre de lait. Ces trois sels, comme HgC}, agissent avec la brusquerie des anticorps (colonnes .2, 5, 6, 10 du 1°" tableau), et cependant ils sont sans action appréciable sur la présure pure, car la diastase hydrargyriée dialysée se comporte comme celle-là. : 2 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION DE D C.C. LAIT BOUILLI PUR OÙ SALÉ E ADDITIONNÉ DE DOSES CROISSANTES DES SELS MERCURIQUES SUIVANTS ET EMPRÉ- 2 £:| SURÉ AVEC LES PRÉSURES DU FIGuIER (F) Et pu VASCONCELLEA (V). PRES D'E + RES Hel’, 2KI HgBr*, 2KBr HeCE He(Gy)° m2 F. 40° lait. N.#550 lait. M. 550Mait: F. 40° lait. Fe 400 ]Jait. LEE Re. 0 CR ES le. 0 SE CS OS < Cu) BD 5 50 mol. | 50 mol. | 50 mol. 50 mol. 200 mol. 200 mol. © Pur. | milligr. | milligr. | milligr. | Pur. | millier. | Pur. | milligr.| Pur. | milligr. a KI. Na: KI. KBr. NaCI. NacCl. " ms: ms. M..s a 5 ms: m. S Im. S. m..S$, ms. m. ss 0 » | 4.40 SEA T5 8 »| 7.45 b »|] 2.45 1.45] 3.45 5) 0.01 | 4.45 9 20 8.30 8.10| 8.20 5.15 2.50 1.45] 3.45 1.05 0.02 | 5 » 3.20 M5) Go) ne AND 5.451213: » 1.501 4.45 1.10 0.0% | 7.45 4 »} 55 »| 18.401 410.240 HDI 15 DS) MOTOS ETES 2x) 0.08 5.15] 480 »| 33.20/150 »| 90 »1420 »| 360 »1210 »| 180 » 0.16 6.45| 660 »| 45 »1960 »| 420 » 1260 »[900 »| 540 » 0.32 9 »! 900 » 15% » 900 » 1440 » 0 .6% 1% »|1200 »| 160 » 1380 » 1.60 (1) 21 »|1420 »| 330 » 3.20 35 » 720 ») (1) 4) De a) 6.40 90 »$ (1) s (1) (1) 12.80 720 » (4) 25.60 (4) Lu »| 660 » l ! | | Ï RE Pas de coagulation au bout de 24 heures. | RP EN Le biiodure de mercure présente quelques particularités intéressantes sur lesquelles nous croyons utile d'insister. On sait qu’il est insoluble dans l’eau, mais qu'il se dissout avec faci- SÉANCE DU 15 MARS 635 lité dans une solution d’iodure de potassium, grâce à la formation d'un sel double de mercure et de potassium. Ce sel double, dilué, se dissocie avee d'autant plus de rapidité que la quantité d'iodure de potassium en excès est plus faible. Nous avons dû avoir recours à ce sel double, et nous avons opéré soit sur du lait pur où la dissociation est relativement rapide, soit sur du lait contenant une certaine quantité de KI (50 molécules milligrammes par litre), et où la dissociation est très lente. TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION, A 40 DEGRÉS, DE 5 C.C. LAIT BOUILLI EMPRÉSURÉ AVEC DES DOSES CROISSANTES DE SOLUTION DE PRÉSURE DE FIGUIER PURE OU CONTENANT 10 MOLÉCULES MILLIGRAMMES DES SELS MERCURIQUES SUIVANTS : RS ———"— Em = E HeCy° Hgl°2KI 1 > x 2 2 $ S Présure cyanurée Présure pure Présure iodurée Présure pure 2 ajoutée au lait ajoutée au lait ajoutée au lait ajoutée au lait Ni + Après une Après une || Après une Après une av. | dialyse de : av. dialyse de : |lav. || dialyse de : av. | »dialyse de : ‘ — : = 2 : CR) dia- D dia- ce. A ER dia- dia- DOSE DE SOLUTION PRÉSURANTE lyse.| 42 h. | 36 h. | lySe. | 12 h. | 36 h. |Lyse.| 49 h. | 36 h. | lyse. | 42 h. | 36 h. | ccm 0) mis nine mers Miemes. 1m Sum ts lens. lon, <:-|Pmirs 0201270 1.20 4.» 14.951435 14295 |INGGO NT 05 | 4,50 l'US) 04.15 1850 0.201400 "1:30: | 1.30 & 2 »1 2.10 | 2.10 || 960! 4.45 1 2.50 | 2 »|1141.50 | 2:35 02401600" 2:30: 112.20: | 3.40! 3.50 | 3.30 |1440| 3 » | 4.45 |,3.40| 3 » | 4:30 0-05| 840! 4.40 | 4.30 1 5,45| 6 » | 6.15 ea Na 60 D020 CAE 0.021 2711.30 |10.30 M3 »114.30 113.3 14143 » |18.15 |13 »|13.30 |18 » 0.01! 23122 » 120 » 129 »128 » 195 » 29194 » [37 » 130 »|29 » [51 » Dans le premier cas, il a suffi d’une dose comprise entre Omol. milligr. 04 et 0 mol. milligr. 08 pour empêcher toute coagulation ; dans le second cas, 12 mol. milligr. 80, c'est-à-dire 320 fois plus de Hgl’, laissent -encore au lait la possibilité de coaguler; le bromure mercurique se comporte comme l'iodure mercurique vis-à-vis du lait pur et du lait additionné de KBr; l'écart est cependant moins fort entre les doses empéchant la coagulation des deux sortes de lait; cet écart est presque nul avec le chlorure mercurique vis-à-vis du lait pur et du lait addi- tionné de NaCI; tous les deux, néanmoins, s'expliquent par la formation de sels doubles correspondants. 636 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE - ACTION DES SELS MERCURIQUES SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES. III. SELS HALOGÉNÉS ET CYANURÉ MERCURIQUES ET PRÉSURES VÉGÉTALES DU LAIT CRU, par C. GERBER. La présure du Vasconcellea et celle du Figuier, avec lesquelles nous avons fait les expériences relatées dans les deux précédentes notes, sont, comme nous l'avons établi autrefois, des présures du lait bouilli. Il est, en effet, impossible, dès qu'on dépasse 40°, d'obtenir avec elles des coagulations exigeant plus d’un quart d'heure dans le cas du lait cru, alors qu'avec le lait bouilli, on obtient de très belles coagulations au bout d'une heure et plus. Cet arrêt dans la coagulation du lait cru se produit avec la même brusquerie que celui du lait bouilli additionné de sels mercuriques. EEE ES TSI EEE PES PE °C EI ARE EE TRE EC MEME, TEMPS NÉCESSAIRE À LA COAGULATION, A A0 DEGRÉS, DE 5 C.C. LAIT BOUILLI CONTENANT 10 MOLÉCULES MILLIGRAMMES MnCl? PAR LITRE, ADDITIONNÉ DE DOSES CROISSANTES DE SELS MERCURIQUES ET EMPRÉSURÉ AVEC LES (221 Fa PS DIASTASES PROTÉOLYTIQUES SUIVANIES : BURUE SUN = © à : Cyoara ie fe, Amanita phalloides. UE Cirdun- FE € DAPOPSESE culus. cie Eee HeBr°, | 2 CRE H2Cl° 9K Br Hgl°,2KI1| HgCy° HeCl HgCl = ne LS ne E IN À A A B B 1 2 “h 2 2 1 2 —————— | — | — a —— m. sS m. S. m.s m.s m. S in S. m. S. D 11 » 2030 OR 18.30 2 NS) 5.20 12.10 9 » 0.01 10.59 20.15 10 » 18.3 91 » 5.20 42 » 9.10 0.02 10.40 20 » 10 » 18.30 DE 5.19 11.50 9.10 0.04 10.30 19.30 10 » 18.30 21 5.10 11.40 9.20 0.08 10 » 18 » 10 » 18.40 21.30 5.05 11.30 9.80 0.16 9.30 17.15 10 * 19 » 22 » 5.05 11.20 9.45 0.32 9 16 » 10 » 19:20 22.15 5.00 11.10 10.15 0.80 8.30 3 10.15 20° » 22.30 4:50 11 » A1 ». 1.6 LED 11.30 1185) DD 22.45 5.00 11.20 11.40 De 6.30 ASS LENS 50 » 28515 5.90 13.30 15.30 6.4 7.30 11.19 25 » 300 » 23.3 10 » 21.30 31 » 1228 8.30 14.45 45 » À (1) 24.15 D) 40 » 90 » 95.6 9.45 12.30 JO DS) 25.30 45 > 90» 240 » 38.1 10,20 3149 » » » 120: 910 » 200 » (5) (612) AS) 16 » » » » 600 » 990 » 420 » 76.8 1% » 25) 0 » » » 1200 » (1) 600 » (1) Pas de coagulation au bout de 24 heures. TT ——— Il existe, nous l'avons également montré, tout un groupe de présures qui, par opposition aux précédentes, sont des présures du lait cru. SÉANCE DU 15 MARS Telles sont, en par- liculier, les dias- tases protéolytiques des Basidiomycè- tes, du Broussonetia et des Composées. Ces présures don- nent des coagula- lions très longues avec le lait cru, et au contraire Coagu- lent très mal le lait bouilli. Nous avons pensé qu'à la sup- pression de l'arrêt brusque dans la coagulabilité du lait cru par ces présures devait correspondre la suppression du même arrêt brusque dans la coagulabi- lité du lait addi- tionné de sels mer- curiques. Un simple coup d'œil jeté sur les deux lableaux où sont répélées avec Amanila phalloïdes, Broussonetia et Cy- nara les expériences faites précédem- ment avec Vascon- cellea et Ficus mon- tre combien nous avons raison. Les sels mercuriques ne sont que très faible- ment relardateurs ; l’un d'eux même HqCË, est nettement accélérateur à doses faibles el moyennes TEMPS NÉCESSAIRE À LA COAGULATION, DE 5 C.C. LAIT BOUILLI PUR OU À 10 mor. mizziGr. MnCL° PAR LITRE, = 4 3 . = RS = Sd D D OT EUERNS Zas EL : sovnoe = Gt e re SHSrE E mm Sam Et || En Se) © = èp 25 2920 20 A CARE } ) © En GE . 1 © n NON x EE Se S SET CE = = PR RIQu a NO MN 20 © = ” RO 5 NEO = _ 2 = S MARS ee 1 © n 292T 2 Le IE TS à . 2 +20 a PRE OS 5 2 S:% à DO + 44 el =: Œ e . . Le = LE £ HOunan) ES — —1 M CO J . a . es LS A = © ar a 2 — Mo) = EME LOT > RS ; = Se Se = EL 22 EN ce = 25 +5 Eu SE É - 3 Er 2 € £ EU SEEN eue Fm _ © et LS = E =MIOQNr A & = © 2 5 : RENE EEE = a © à ÊRS à ; SRE rer a k 2 PS LIT > E ss _ © 3 E = = salteihéle:5,21 =) = £ = = Lu es ñ Z2222 4 g x © FE RU TE) & £ 2 SR HD © a = SRORE = ro = ag on. Bt NE ; = nr arpe 22 FI) © 2 SG pe CE CES s > ere £ NS: 5 hi | (&} — [=] 29 + me dre VASTES [a Aer sue 2 BIENS = = NC É =mEexS© = = NN È 2 = un 8 2 a ms SR 2 = £ =" = = 8% 2 5 = k GLEN S . E E ë = LOT £ rene — nl _ SIMPSON USE = ee ÿ : = £ g Serre a = = = Sales ? HS = & Le EE £ #00 = — = S CES n > = el SPA PU 2 S ENS = A = À = D ESS CT = [ex] % NT > as . û [e} = oz mu 7 — ES ON 20 © 29 al & æ) = > = En É = jen S MUTES s Se A Ne a > S a : = sl S 2 Co DE DSC = È SRE E =NS2IS n ES RE £ G : ES nr OS A a — © SR ? Lao = Er = £ GT DANCE DE E FE NISSEE EN no ze CES nan) s à CIRE 1% =) 2 AO ie SN Nr . “cm TE TT EN COCO #20 — M El RE AL EN — a a RUN: & = $ RSS 2 M) Be M EEE à Nez EME EMCENS) PC SNA Do — PE © En NN + he = ME — APE LE _ © F2 = .& ENST CDR © a So a ER = =) LA E) 1 (2) e. — = =) SR HN 20 © D. e ( ae Er & NS D el PA — 29 5 o e SAGE RC SON à 5© 6 6 S 2 D = FOSC APE RE € < Que = TL e © 5 "11 ne 99 Fe See je ne o9qnofe S EREES HLNVHASHHd NOILNIOS 44 zsoq IS (1) Pas de coagulation au hout de 12 heures. 638 KÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (E% et 2 colonne du tableau I et les colonnes 2 à 5 du tableau Il): Les présures animales sont, comme celles de l'Amanite, des diastases du lait cru; nous aurons donc à voir, dans une prochaine note, com- ment elles se comportent en présence des sels mercuriques; puis nous essaierons d'établir la théorie de l’action si curieuse de ces sels sur la coagulation du lait par les ferments protéolytiques. ACTION « IN VITRO » SUR LE SANG DES SOLUTIONS D'ABRINE ET DE RICINE CHAUFFÉES, par D. OLMER et A. SAUVAN. On sait que, l’orsqu'on ajoute une solution de ricine ou d'abrine à du sang, il se produit une véritable agglutination des hématies; cette agglutination obtient également avec le sang défibriné et avec les glo- bules lavés dans l’eau physiologique après centrifugation. Nous avons pu constater que dans ces conditions il était impossible de provoquer l’hémolyse par l’eau distillée : une goutte de la solution d'abrine (Merck) à 1 p. 1000 et deux gouttes de la solution de ricine (Merck) à 1 p. 1000, empêchent l'hydrohémolyse. Il nous à paru intéressant de rechercher l'influence du chauffage des solulions sur ce. phénomène. 1° Les solutions sont placées pendant une heure dans l’étuve à 55°. Dans ces conditions,'elles conserventleur pouvoir toxique, et on constate une légère atténuation de l’action anti-hémolytique. 2° Sous l'influence de l’ébullition, qui détruit les propriétés toxiques des solutions d’abrine et de ricine, l’action anti-hémolytique subit une modification analogue, mais est encore très nette avec des doses minimes. Par contre, 2 centimètres cubes (correspondant à 2 milli- grammes de toxines) de ces solutions d’abrine et de ricine, préalablement soumises à l’ébullition, ne déterminent aucun accident chez les cobayes, alors qu'il suffit d'une dose quarante fois moindre pour amener la mort de ces animaux. Nos principaux résultats sont résumés dans le tableau suivant (1) : Conclusions. — 1° Le chauffage à 55 degrés et l’ébullition diminuent légèrement l’action anti-hémolytique in vitro des solutions d’abrine et de ricine. (1) Nous avons employé des solulions récentes à 4 p. 1000 d’abrine et de ricine (Merck), et nous avons utilisé pour nos expériences des comnte-gouttes exactement calibrés donnant vingt gouttes au centimètre cube. SÉANCE DU 15 MARS 639 ——_—_—_—_—__]_]_ SOLUTIONS TT —, — 7> Non Porlées Après chauffées. 2Mop0. ébullition. Eau distil., 1 c. c. + ricine, 1 goutte + sang, 1 g.| Hémolyse. | Hémolyse. | Hémolyse. — 1 ©. c. + ricine, ? gouttes + sang, 1 g. Pas Hémolyse | Hémolyse - d'hémolyse.| incomplète.| incomplète. — 1 c. c. + ricine, 3 gouttes + sang, 1 &. Pas Pas Pas | ete d'hémolyse.|d'hémolyse.| d'hémolyse. Eau distil., { c. c. + abrine, 1 goutte + sang, 1 à. Pas Hémolyse. | Hémolyse. d'hémolyse. — 1 ©. c. + abrine, 2 gouttes Æ sang, { g. Pas Pas Hémolyse d’hémolyse.|d’hémolyse .| incomplète. — 1 c.c. + abrine, 3 gouttes + sang, 1 g. Pas Pas Pas êtc d'hémolyse.|d’hémolyse .| d'hémolyse. 2° Mais cette action anti-hémolvlique ?n vitro est encore très nette à des doses minimes, même pour des solutions qui, par l’ébullition, ont complètement perdu leur pouvoir toxique. (Travail du Laboratoire de pathologie interne et expérimentale.) ACTION « IN VITRO » SUR LE SANG DES SOLUTIONS D'ABRINE ET DE RICINE, EN PRÉSENCE DE LÉCITHINE, par D. OLMER et A. SAUVAN. La lécithine possède à un très haut degré la propriété de se combi- ner avec de nombreuses substances organiques, en particulier avec des toxines, avec le venin de cobra, le venin d'abeille. On peut se demander si ce lipoïde ne modifie pas l’action agglutinante et anli- hémolytique de certaines’ toxalbumines végétales, comme l’abrine et la ricine, dont les propriétés sont si voisines des venins et des toxines microbiennes. O. Pascucei (1) a étudié cette action pour la rieine, et a constaté que cette dernière devient hémolytique en présence de lécithine. I. — Nous avons déterminé au préalable l’action de la lécithine sur le sang in vitro. Nous avons employé une solution de lécithine pure (de Poulenc) préparée de la facon suivante : Dissoudre 0 gr, 3 de lécithine dans 50 centimètres cubes d'alcool absolu; ajouter 50 centimètres cubes de solution salée physiologique. Agiter fortement et filtrer. Le filtrat doit être limpide. (1) O0. Pascucci. Beitr. chem. Physiol. u. Path., 1905, t. S, p. 457, analysé dans le Bull. de la Soc. chimique de Paris. \, 640 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE On observe une hémolyse tolale, lorsqu'on ajoute à un centimètre cube d'eau physiologique à 9 p. 1000 cinq goultes de celte solution de lécithine, et une goutte de sang de cobaye. Ainsi la lécithine exerce in vitro une action hémolytique très nette. IT. — Nous avons montré que deux gouttes de la solution de ricine (Merck) à 1 p. 1000 suffisent à empêcher l'hydro-hémolyse. En présence de lécithine, à la condition d'employer une solution récente de ricine, il faut encore pour obtenir une hémolyse lolale ajouter cinq goutles de notre solulion de lécithine. Si la solution de ricine remonte à quelques jours, on observe une hémolyse partielle avec trois gouttes de la solution de lécithine, totale avec quatre gouttes. Nous avons pu contrôler parallèlement que, sous l'influence du vieil- lissement, les propriétés toxiques des toxalbumines végétales que nous avons étudiées s'atténuent rapidement. ITT. — Les résultats précédents s'appliquent exactement aux solutions d'abrine. En résumé, à la condition d'employer des solutions récentes d’abrine et de ricine, il semble que l’addition de lécithitine ne modifie pas sensi- blement l'action de ces toxalbumines végétales sur l’'hydro-hémolyse. (Travail du Laboratoire de Pathologie interne el expérimentale.) SUR L'ORIGINE DES CELLULES GÉANTES A TYPE LANGHANS OBSERVÉES DANS LE CHALAZION, par ALEZAIS et PEYRON. L'existence de cellules géantes dans le chalazion a été signalée depuis longtemps, mais leur origine épithéliale, admise par de Vincen- tiis, a été combatlue par de nombreux auteurs qui en faisaient, les uus (Baumgarten, Tangl) des cellules banales de tuberculose avérée, les autres (Parisotti) une forme de tuberculose discrète. Récemment, Sabrazès et Lafont ont donné une description complète des divers éléments de la série conjonctive dont les caractères évolutifs et les rapports expliquent la diversité d'aspect des chalazions. Observant dans le stroma le développement de formations syncitiales, les modifications de certains endothéliums vasculaires, le grand nombre de plasmazellen nucléées, ils ont été amenés à penser que l’origine des grandes cellules géantes à type Langhans devait être également cherchée dans des cellules conjonctives indifférenciées ou dans des éléments plus spécia- lisés endothéliaux et plasmatiques. SÉANCE DU 15 MARS 641 Malgré l'autorité de ces divers histologistes, nous croyons devoir nous rallier à l'opinion de de Vincenliis. | 1° Sabrazès et Lafont pensent qu'on ne trouve jamais d'éléments glandulaires dans le tissu du chalazion proprement dit. Dans plusieurs cas, au début des lésions, nous avons constaté une meibomite constante, quoique de modalité variable, et surtout accusée au niveau des canaux excréleurs, fait qui corrobore l'opinion des auteurs (Truc) pour lesquels le chalazion est cliniquement une canali- culite meibomienne. Dissociés par l'infillration embryonnaire, les vestiges des glandes de Meibomius, euls-de-sac et canaux excréteurs restaient visibles et c’est précisément dans ces points que l’on suivait la formation des cellules de type Langhans; 2 En ce qui concerne les formes intermédiaires de géantisme trouvées par Sabrazès parmi les élémènts conjonctifs jeunes, endo- théliaux ou plasmazellaires, il semble que cette mulliplicité d'origine soit peu compatible avec la genèse et l’évolution univoque de ces cellules. Si nous avons pu voir des plasmazellen à trois et quatre noyaux, les masses protoplasmiques à noyaux {rès nombreux, telles que les cellules géantes, nous en ont toujours paru distinctes. Ne peut-on pas aussi remarquer dans le cas particulier des plasmazellen qu'un tel géantisme serait bien exceptionnel, en regard des nombreuses lésions plasma- zellaires cutanées, muqueuses, viscérales dans lesquelles aucune cellule géante vraie ne se constate? 3° La formalion des cellules géantes est surtout intéressante à suivre au niveau des canaux excréleurs. Dans les points où l'infiltration embryonnaire est très marquée, leur lumière s’efface peu à peu, tandis que les noyaux du revêtement glandulaire se multiplient par amitose (45, 20, 25). Les limites cellulaires se confondent; des masses proto- plasmiques se forment munies d’une couronne périphérique de noyaux et conservant parfois une ébauche de cavité centrale. Plus tard, ces plasmodes devenus homogènes prennent des contours irréguliers et paraissent s’incorporer par places des plasmodes plus jeunes. Les mêmes faits s'observent au niveau des culs-de-sac glandulaires, mais ils sont d'observalion moins facile, peut-être en raison des tendances atrophiques plus rapides des cellules: 4° Dans tous les cas, l'aspect des noyaux des cellules géantes est le même; ils sont généralement hypochromatiques, pourvus au centre d’un ou deux nucléoles, leur membrane est particulièrement fine et nelle, tous caractères qui les différencient des noyaux conjonctifs Voisins. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) ©) Æ 19 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE CELLULES GÉANTES ÉPITHÉLIALES A TYPE INVOLUTIF, par ALEzAIS et PEYRON. A côté des deux groupes de cellules géantes conjonclives consacrés par les classiques (1) : cellules géantes angioblastiques, cellules géantes irritatives (ou à corps étrangers, les Allemands), il semble qu’il y a place pour un troisième groupe, les cellules géantes épithéliales à type invo- lutif. Les éléments épithéliaux condamnés à disparaitre à la suite d’un processus atrophique de cause locale ou générale sont, en effet, suscep- tibles de former, à un moment donné, des masses protoplasmiques pluri- nucléées (pustules cutanées, Weigerl; lésions expérimentales de la peau, Podwyssotsky, 1908; syphilis hépatiques, Fabris et autres). Nous laissons de côté, comme insuffisamment établis, les cas de cellules géantes d’origine épithéliale dans la tuberculose de certains organes (foie, poumon, testicule) signalées dans des observations anciennes. Nous rapprocherons des cellules géantes du chalazion meibomien dont nous avons cherché à démontrer l’origine épithéliale (2), trois faits de même nature. 1° Dans un foie humain envahi par un épithélium cylindrique des voies biliaires, les travées hépatiques comprimées par les éléments cancéreux présentaient des cellules géantes, quatre à cinq sur la coupe d’un lobule, provenant des cellules hépatiques. Leurs noyaux, au nombre de dix à vingt au plus, n'étaient pas toujours disposés en couronne régulière. Ni plasma, ni mastzellen. 2° La capsule surrénale, en voie d’atrophie à la suite de la ligature des veines capsulaires, contient des cellules géantes de formes mul- tiples signalées en premier lieu par Martinotli. Leur genèse par amitose aux dépens des cellules glandulaires est surtout facile à suivre dans la substance corticale, zone fasciculée. Les dimensions des éléments (10 à 120 L) et le nombre de leurs noyaux sont très variables. 3° Le lesticule de chien soumis à des traumatismes Capérimentates offre dans les éléments de la lignée séminale, en particulier les sperma- tides, un type de géantisme par hypergenèse nucléaire exclusive (amitose). Nous reviendrons sur certains points de ce géantisme dégé- nératif dont A. Maximov a apporté la notion dans son étude histo- logique générale sur les lésions expérimentales du testicule. Nous nous bornerons à indiquer ici que selon les vues primitives de Maximow, le (1) Laulanié. Thèse de Lyon, 1887-1888. (2) Sur l’origine des cellules géantes à type Langhans observées dans le chalazion. SÉANCE DU 15 MARS 645 mode de répartition et les rapports des noyaux périphériques des spermatides géantes parait bien lié aux modifications des sphères attractives. Les faits que nous venons de rapporter ont des traits communs : 1° Pas de rôle phagocytaire. Nous n'avons lrouvé dans le proto- plasma des éléments de type de Langhans que des vacuoles dégénératives et des blocs chromatiques représentant des vestiges nucléaires; 2 Disposition périphérique et connexions des noyaux ne dépendant pas de corps étrangers bactériens ou inertes; dans un cas (testicule), elles paraissaient liées à des causes intrinsèques. Dans ces divers types de cellules, le géantisme résulte-t-il de la fusion d'éléments isolés ou d'une hypergenèse nucléaire? Il nous a paru que si les deux modes coexistaient et se complétaient, le rôle le plus impor- tant revenait à la multiplication nucléaire qui, seule, explique d’une facon satisfaisante les différences observées entre des éléments d’origine homologue et surtout la disproportion souvent notée entre les dimen- sions du protoplasma, le nombre et la richesse en chromatine des noyaux. ; (Laboratoire d'anatomie pathologique.) NOUVELLE ACAROCGÉCIDIE DE Cratæqus oxyacanthoides.Tuavie., par J. COTTE. J'ai observé sur les feuilles d'un certain nombre de pieds de Cratægus oxyacanthoides Thuill., dans la région de Monestier-de-Clermont (Isère), une cécidie que je n'ai vue décrite nulle part. Les feuilles sont attaquées par leur face supérieure ; sous l’action des piqüres d’un £riophyes parasite, il se forme une gouttière faisant saillie à la face inférieure et orientée généralement dans le sens de la longueur de la feuille. Lorsque cette gouttière siège près du bord, celui-ci se rabat complètement sur la face supérieure de la feuille. La différen- ciation des parenchymes palissadique et lacunaire disparait plus ou moins complètement dans l'épaisseur de la cécidie, et la majorité des cellules y deviennent collenchymateuses. Cetle dernière transformation est surtout active vers la face inférieure, où la partie convexe de la cécidie n'est plus formée que de collenchyme, prenant ainsi la même structure que la face inférieure des nervures. Sous l'influence des frotte- ments, les cellules superficielles sont souvent détruites dans la partie saillante de la déformation, et les cellules de remplacement tendent alors à s’y disposer en files parallèles. Les mâcles d'oxalate de calcium que l’on rencontre, cà et là, dans le 644 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE parenchyme des feuilles de C. oxycanthoides, et les cristaux rhomboé- driques qui se trouvent au voisinage des nervures disparaissent à peu près complètement au niveau de la cécidie. Celle-ci ne renferme pas de poils ; cependant C. oxyacanthoides possède quelques poils sur le bord de ses feuilles et sur les deux faces de ses nervures. L’absence de toute pilosité au niveau de la galle peut donc être considérée comme un carac- tère de différenciation entre l’Eriophyide qui attaque la face supérieure des feuilles de C. oxyacanthoides Thuill. dans l'Isère, et £riophyes goniothorax Nal. (1), qui déter- mine un enroulement, sur la face inférieure, du bord des feuilles de C. monogyna Jacq., avec for- mation de poils courts, bruns, en massue. Lescécidozoairessontd'ailleurs très différents, ainsi que le mon- trent les dessins ci-contre, dont le grossissement est de 500 dia- mètres, et que l’on peut comparer à la planche VIII, fig. 5 et 6, du travail de Nalepa. L'animal que j'ai figuré a un corps cylindrique, brièvement atténué dans sa partie postérieure, long chez la femelle de 150 y environ et large de 35 p. Le rostre est assez allongé, recouvert dans sa partie médiane par un prolongement en pointe du bouclier céphalo-thoracique. Celui- ci possède un certain nombre de lignes, anastomosées d’une manière ‘4 assez variable. J'ai figuré deux as- pects de ces orneménts, dont le plus fréquent est représenté par le dessin supérieur. Habituellement, il existe dans le champ médian trois lignes longi- tudinales; aux deux latérales viennent se souder des lignes flexueuses qui déterminent la formation d'un certain nombre de cellules. Les soies dorsales - sont espacées de 16 g à leur base. Sur la face ventrale, on remarque que les épimères des pattes se réunissent sur la ligue médiane en un sternum saillant; l’espace compris entre les épi- mères de la deuxième paire est orné d’une très fine striation dans le sens transversal. Les pattes sont assez robustes, armées d’une plumule bien déve- (1) A. Nalepa. Beiträge zur Systematik der Phytopten. Sifzber. math. naturw. CL K. Akad. Wiss., 1. XCOVII, p. 112-156, 1889. Vienne, 1890. SÉANCE DU 15 MARS 645 loppées et d’un ongle à extrémité obtuse. L'épigynium mesure environ 20 y de largeur et est long de 10 p; la plaque génitale antérieure possède deux lignes divergentes, et la plaque postérieure une très fine striation. La longueur des différentes soies est la suivante : Soies dorsales. . . . . . . . 2 Soies génitales. . . . . . . 10 5 pu b Soies thoraciques I 3 pu Soies ventrales I. . . . . . 35 u Soies — MS ue ras DT QU Soies — Tlpse rh 2-3 y Soies — ITEMS 30 y Soies — DRE ue 20 w Soies latérales. . . . . . . 20 p Soies caudales . . . . . . . 15 pu Soies accessoires. . . . , . 8-10 n Je propose pour cel Acarien le nom de £riophyes cratægumplicans, qui rappelle la lésion dont il est l’auteur. DiFFÉRENCES DE SUSCEPTIBILITÉ DES Cratægus monogyna JACQ. ET oxyacanthoides TAUILL. À L'ÉGARD DES ERIOPHYIDES QUI ATTAQUENT LEURS FEUILLES, par J. COTTE. Les botanistes n’ont pas tous accepté comme bonnes espèces Cralægus monogyna Jacq. et C. oxyacanthoides Thuill., divisions de l’ancien C. oxyacantha L. Habitués à voir un même parasite animal s'attaquer à plusieurs espèces végétales affines, les cécidologues songent plutôt à réduire les espèces qu'à les morceler, et ils ne paraissent guère dis- posés, en général, à abandonner le nom linnéen de l’aubépine. Il existe cependant une différence marquée dans la susceptibilité, à l'égard des Eriophyides, des deux Cratægus que je viens de citer. Dans la région de Monestier-de-Clermont (Isère), dans laquelle je me trouvais en août dernier, les deux espèces d’aubépine coexistent; C. monogyna est cependant plus abondant que son congénère. Eriophyes gomiothorax Nal. y est, lui aussi, très répandu; mais la déformation qu'il produit est à peu près spéciale à C. monogyna. Je me suis arrêté après avoir compté 102 pieds de monogyna attaqués par cet Ériophyes. À ce moment je n'avais encore remarqué la cécidie due à celui-ci que sur 5 pieds de C. oxyacanthoides (2 à Sinard, 3 dans les gorges du Baconnet), et j'ai maintenant des doutes sur l’exaclitude de ma détermination en ce qui concerne ces cinq pieds. En l'absence de fruits, je me suis servi assez souvent du mode de lobation des feuilles et de l’angle de divergence de leurs nervures pour différencier les deux Cratægus, et ce caractère, peu net parfois, à pu m'induire en erreur. Voici un détail plus précis. Dans une partie de haie située près de Monestier, qui a servi pour la statistique précédente, les Cratægus étaient mélangés à ce point que BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIIL. 46 646 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 35 pieds de C. monogyna et 30 d'oxyacanthoides portaient des feuilles altérées par Aphis pyri Fonse. (1); dans cette partie de haie, j'ai compté 21 pieds atteints par l'Eriophyes : tous appartenaient au monogyna. C'est sur C. oxyacanthoides, en revanche, et sur cette espèce seule- ment, que j'ai rencontré la cécidie due à £7r RACE) cratægumplicans, décrite dans la note précédente. J'ai lieu de croire que la différence de susceptibilité de deux Cratæqus à l'égard de Eriophyes goniothorax n'existe pas seulement dans la où je l’ai observée. Tout en tenant compte que les deux aubé- pines n’ont pas la même aire de dispersion, il est permis cependant de rapprocher les faits ci-dessous. Je n’ai vu citer nulle part sur C: oxya- canthoides la cécidie qui nous occupe ; au contraire, c'est sur €. monogyna que Al. Braun a récolté, à Reichenhall, la déformation due à Er. gonio- thorax (2); cette galle, sur la même espèce végétale, a été distribuée par Hieronymus et Pax (n° 305) dans leur #erbarium cecidiologicum, a été figurée par Nalepa (1889), par Darboux et Houard (1901) et par Houard (1908). Il en est de même pour Tavares (1905). Celui-ei précise d’ailleurs dans son texte qu'il a observé l’Eriophyide sur €. monogyna; il'est vrai que l’on ne peul tirer aucune conclusion de ce fait, car il cite la même espèce comme déformée par Aphis pyri Fonse., Aphis pomi Degeer et Perrisia cratægi Winn., et qu'il dit : « As cecidias criam-se em ambos [Cratægus] indifferentemente. » | En résumé, Eriophyes cratægumplicans n’est encore connu que sur C. oxyacanthoides, dont il attaque la face supérieure des feuilles, sans y faire apparaître de pilosité, tandis qu'Ær. goniothorax ne paraît guère vivre que sur les feuilles de C. monogyna, dont il détermine l’enroule- ment du bord, avec formation d’une pilosité anormale. C’est là un caractère d'ordre physiologique, bien moins important, évidemment, que les caractères anatomiques, mais qui vient s'ajouter à eux pour différencier les deux espèces d’aubépine. (1) Les galles, si ubiquistes, produites par Aphis pyri Fonse, sur les feuilles et par Perrisia. cratægi Winn. sur les extrémités des pousses, se rencontrent également en très grand nombre dans la région, et indifféremment sur les deux espèces d’aubépine. (2) In F. Thomas. Æltere und neue Beobachtungen über Phytoptocecidien. Leitschr. f. ges. Naturwiss., t. XLIX, p. 329-387, 1877. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, Î, rue Cassette. EL TR tonte EE EE à * 647 SÉANCE D Borrtx (M.) : Sur l’hydrobiliru- DIREMÉ CALE SL a el ne detre de à Camus (JEAN) et NrcLoux (MAURICE) : Digestion intra-gastrique des grais- ses sous l'influence de la lipaséi- CRE ee DRE PRE ER CHAUSSÉ (P.) : Sur la teneur des produits pathologiques en bacilles HHDENCUT ELLE NE rat ee Conor (A.) : I. Fièvre méditerra- néenne expérimentale chez le chien. — II. Passage du Micrococcus me- litensis de la mère au fœtus chez la . brebis infectée expérimentalement. DasrrE (M.) : Notice sur E. F. W. IDE SR MERE Doyox (M.) : Sécrétion par le foie, sous l'influence du sang artériel normal, d’une substance anti-coa- gulante, plus de vingt-quatre heures après l'isolement et le lavage du FOIE. 2 0 OPEN Hépon (E.): Diabète par extirpa- tion du pancréas, après section de la moelle cervico-dorsale . . . . .. HEr»“NG (H.) : Nouvelle méthode -de stérilisation du lait sans altérer ‘ses propriétés physiques et ses fer- ments Me ehalonniel le telelte eo. false reit alel: 0, U (6 AVRIL (910 SOMMAIRE 680 613 678 648 Josvé (0.) et Parccaro (H.) : In- fluence de l’adrénaline sur le pou- voir opsonique. (Première note). . . Levaprrt (C.) et Sranesco (V.) : Lé- sion nerveuse et atrophie muscu- Jaire chez les singes atteints de pa- PAVSICMNNAMUlESS Ne. . . | LiNossiER (G.) et LeMoINE (G.-H.) : Sur la toxicité normale des aliments albuminoïdes frais. Influence de la CONSTANT R AR ee D S à Maurez et ARNAUD : Comparaison des doses de bichlorure de mercure pouvant donner la diarrhée au lapin 671 avec: celles qui rendent ses urines alDUMINEUSES PES ET OnKupo (S.) : Action trypanocide et spirillicide de la pyocyanase. . . 655 Porcaer (C8.) et Panisser (L.) : De la recherche de lindol et de l’hy- drogène sulfuré dans les cultures HUCTODIERNESR PEN EN EME SÉZARY (A.) et TinEL (J.) : Lésions dégénératives de la substance blan- che de la moelle dans les ménin- CUCOSE PET STE MER CRIE MES RU de TALaricO (L.) : De l'influence de la cuisson sur la digestibilité tryp- sique de l'albumine d'œuf. . . . . . TERROINE (Euice-K.) : Action des sels biliaires sur la lipase pancréa- ellolMe la fe pe ele lie Hesse ete oire Réunion biologique de Bucarest. ALEXANDRESCU (D.) et Cruca (A.) : Phénomènes d'anaphylaxie observés chez les animaux en cours de séro- vaccination anti-charbonneuse . ALEXANDRESCU (D.) et Cruca (A.) : Anti-anaphylaxie par la méthode de 685 NS NDS alt ete ul'erlt ee Orchite syphilitique chez lelapin par cultures impures de spirochètes . . 664 Réunion biologique de Bordeaux. GauTReLET (E. et J.) : L’excrétion urinaire du lapin normal . . . . .. 691 Larire-Duponr : Sur le développe- ment de la paroi des sinus veineux des poissons cartilagineux . . . .. 694 LauTIER (R.) et GRÉGOIRE (G.) : La ligne blanche dite surréuale ; re- cherches cliniques . . . . . . . . ., 690 Mowcour (Cx.) et DarRAssE : Al- | bumo-réaction des crachats. . . . . 689 Brococre. CoMPTESs RENDUs. — 1910. T. LXVIIL » 41 648 - _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre. PRÉSENTATION D OUVRAGE. M. RapauD. — J'ai l'honneur de présenter à la Société de Biologie le premier fascicule du tome 44 du Bulletin scientifique de la France et de la Belgique. Pendant près de trente années AÏf. Giard a dirigé ce recueil où il se plaisait à admettre de préférence les travaux de Biologie géné- rale. Organe de libre discussion, le Bulletin scientifique a contribué pour une bonne part à répandre en France la théorie de l’évolution. A la mort de Giard, quelques-uns de ses élèves ont pensé qu'il impor- tait à tous égards de ne pas laisser disparaître cette publication et ils ont uni leurs efforts pour en assurer la continuation. Désirant main- tenir sa tendance et la préciser encore s'il se peut, les membres du Comité de rédaction ont estimé qu'il convenait de publier, en outre de travaux originaux, un compte rendu des principales recherches, éparses dans les recueils de tous pays, se rattachant à la théorie de l’Evolution. Ces comptes rendus sont groupés sous le titre général de Pibliographia evolutionis. Chaque fascicule trimestriel renfermera désormais, paginées à part, un certain nombre d'analyses des mémoires les plus récents ; les lecteurs français pourront ainsi être mis rapidement au courant du mouvement des idées. C’est le premier fascicule contenant cette Prblio- graphia evolutionis sur lequel j'attire aujourd'hui l'attention. ÉcLoce DE E. F. W. PFLUGER. M. DasrTRe. — Dans une précédente séance j'ai fait part à la Société de la mort de l’un de nos plus éminents collègues, membre honoraire, E. F. W. Pflüger, qui a succombé subitement à Bonn, le 15 mars dernier, à l’âge de quatre-vingts ans. E. Pflüger était le doyen des physiologistes allemands. C’est en 1853 qu'il a publié son premier travail sur les fonctions sensorielles de la moelle épinière; il n'avait cessé, depuis lors, de fournir un labeur consi- dérable et les années qui viennent de s’écouler ne sont pas les moins fécondes de sa belle carrière. Depuis plus de quarante ans il occupait la chaire de Physiologie de l'Université de Bonn et il en dirigeait l'Institut Physiologique. Depuis le même temps environ (1868), il pré- sidait à la publication de ces Archiv für die gesammte Physiologie qui LEE fr f SÉANCE DU 16 AVRIL 649 forment le répertoire le plus considérable et le plus complet de la Biologie expérimentale en Allemagne. Tous les physiologistes connaissent les parties principales de l’œuvre de Pflüger. Et les élèves mêmes de nos Universités sont initiés aux résultats, devenus classiques, de quelques-unes d’entre elles. Tous les manuels exposent, sous le nom de lois de l'excitation de Pflüger, les règles qui font connaître les effets de l’excitant électrique continu sur les nerfs moteurs. De même les manuels d'anatomie et d’histologie décrivent sous le nom de tubes de Pfläger la disposition de l’épithélium germinatif qui, dans l'ovaire des mammifères, contient la cellule ovu- laire. L'intérêt des faits reconnus ou démontrés par le savant de Bonn est assez grand pour que l'étude s'en impose à ceux mêmes qui débu- tent comme élèves dans les branches de la Zoclogie et de la Médecine. Les investigations de Pilüger ont porté sur les lrois chapitres les plus étendus de la Physiologie. De 1853 à 1865, il s'attache à l'étude du système nerveux. De 1865 à l'heure présente, ses travaux portent les uns sur la nutrition, les échanges matériels et les autres, enfin, sur la reproduclion. Dans le domaine de la physiologie nerveuse l’on doit à E. Pflüger, à côté de la loi des secousses, qui codifie, comme nous l'avons dit, les résultats jusqu'alors incompréhensibles de l’action de l'électricité sur les nerfs moteurs, — la loi des réflexes, qui précise les effets de l’excita- - tion des nerfs sensitifs. Cette loi révèle les mécanismes de coordination distribués dans les parties les moins élevées de l’axe cérébro-spinal, d'où résultent des actes complexes qui semblent adaptés à un but, et qui sont ordinairement l'effet de la volonté consciente. C'est à ce propos que l’on a reproché au savant physiologique de Bonn d'avoir admis une sorte de conscience rachidienne. En réalité, Pflüger à fait connaître des faits extrémement intéressants et qui doivent rester; et, quant à la doctrine qu'il en a tirée, il n’est pas vrai qu'elle prêtât le flane à la cri- tique, comme on l’a dit alors. Aujourd'hui nous répéterons avec Edinger, l’un des meilleurs juges en physiologie nerveuse, que c’est à Pflüger et à Goltz que la science est redevable de la notion de l'autonomie de la moelle épinière. — Dans le même ordre d'idées, nous nous bornerons à citer les recherches de Pflüger sur l'électrotonus; sur la localisation de excitation aux électrodes; sur la terminaison des nerfs dans les glandes. La nutrition et les échanges matériels ont occupé toute la seconde partie de Pactive carrière du physiologiste de Bonn. Son œuvre, ici, a été critique autant qu'expérimentale. Tandis que l'école de Voit (de Munich) el une partie du monde médical persistaient à localiser les oxydations dont l'organisme est le théâtre dans les humeurs, le sang et _ la lympbhe, Pflüger et ses élèves restituaient, avec raison, ce rôle aux tissus eux-mêmes et aux cellules vivantes qui les composent. — Beau- coup d'autres erreurs d'importance ont été redressées ainsi par Pflüger : 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 erreurs de fait et erreurs de doctrine; et par là l'éminent physiologiste a fait preuve d'un esprit philosophique dont le continuel travail de laboratoire n'avait pas émoussé la puissance et la pénétration. C'est par la discussion de ces graves questions de biologie générale que M. Pfüger se reposait des nombreuses recherches d'ordre technique qu'il exécu- lait et faisait exécuter dans son laboratoire et qui portaient sur les meilleures méthodes de détermination dans les humeurs et les tissus, àe l’urée, de l’azote, du sucre et du glycogène, — études qu'il couron- aait d'ailleurs par la découverte d'une nouvelle forme de diabète, — le diabète duodénal. Les publications de E. Pflüger sur le rôle de l’albumine dans les scbanges matériels; sur son intervention dans la production de l'énergie mécanique, mériteraient un long examen. Ce n'est pas le moment de. aous y livrer. — Contentons-nous de dire que dans E. Pflüger le savant était de tout premier ordre — et que le professeur et l’homme jouissaient, de l’autre côté du Rhin, d’une estime qui s’accompagnait de respect. DIABÈTE PAR EXTIRPATION DU PANCRÉAS, APRÈS SECTION DE LA MOELLE CERVICO -DORSALE, par E. Hépon. L'extirpation du pancréas produit-elle ses effets habituels chez le chien ayant subi au préalable la section de la moelle cervico-dorsale ?: Lorsqu'on fait cette expérience d’une manière extemporanée : section de la moelle, puis immédiatement ou quelques heures après, extirpation du pan- créas, l'hypoglycémie qui résulte de la section médullaire persiste malgré la iépancréatisation (Chauveau et Kaufmann). Nous ne sommes cependant pas autorisés à conclure de là que le résultat sera le même si la dépancréatisation est séparée de la section médullaire par un plus long intervalle, de manière à laisser à l’animal-le temps de se -emettre du choc opératoire. J'attachais depuis longtemps, pour des raisons ‘héoriques, un grand intérêt à l'expérience ainsi faite. Mais sa réalisation présentait de sérieuses difficultés. C'est une tâche déjà très ardue que de conserver un chien en vie après une section de la moelle aussi élevée. Ajouter à cela Le grave traumatisme de l’extirpation du pancréas, ne laissait, semble-t-il, que peu de chances d'obtenir une survie assez longue. le suis arrivé cependant trois fois à un résultat satisfaisant. La moelle fut interrompue par écrasement entre la 7° vertèbre cervicale et la 1° dorsale. L'opération fut pratiquée avec la plus rigoureuse asepsie et le moins de délabrements possibles, sans couper le ligament de la nuque, sans résection osseuse. Au lieu de sectionner la moelle au bistouri, je l'ai écrasée ratre les mors d'une pince à forcipressure, sans ouvrir la dure-mère ; la compression exercée étant très forte et répétée à plusieurs reprises, il ne SÉANCE DU 16 AVRIL G5E pouvait guère rester de doutes que l'interruption de la moelle ne fût complète. Néanmoins, pour plus de certitude, j'ai lié en outre circulairement la résion écrasée avec un fil de catgut. L'abolition absolue des mouvements volontaires et de la sensibilité consciente au-dessous de la lésion, a été vérifiée minu- tieusement, et l’autopsie a démontré d'ailleurs que l'interruption de Îa moelle avait été de la sorte bien réalisée. La paraplégie était complète au-dessous d’un plan passant parles membres antérieurs. Une partie des muscles de ces membres obéissaient encore à ia volonté, mais l'animal était incapable de les associer pour des mouvements utiles, excepté dans un cas où il apprit, après quelques jours, à s’en servir pour redresser son train antérieur. La respiration ne s’effectuait qu'avec le diaphragme. Du côté de la tête on observa une paralysie dans le domaine du sympathique, reconnaissable notamment à la diminution de la fente palpé- brale et à l’enfoncement dans l'orbite du globe oculaire. Dès le deuxième jour après la section, le pouvoir réflexe de la moelle reparaissait, et dans fa suite s'exagérait considérablement. La défécation s'opérait spontanément ou était facilement provoquée par une affusi n d’eau froide sur l’anus. Par contre, on ne constata pas de mictions spontanées, et la vessie fut vidée par des cathétérismes fréquents pour l’analyse de l’urine. Dans une première expérience (chienne de 7 kilogr. 590), on mit ue intervalle de quatorze jours entre la section de la moelle cervico-dor- sale et l’extirpation du pancréas. Au bout de ce temps, l'animal était en bon état de nutrition, sa plaie cervicale complitement cicatrisée. Le pancréas fut extirpé en totalité et en une seule séance. L'animaf supporta très bien l'opération ; même le choc opératoire parut à peu près nul, sans doute en raison de l'insensibilité. Le lendemain, la glyca- surie apparut avec une forte intensilé. Le sucre atteignail déjà, au bout de vingt-quatre heures, le taux de 6 à 7 p. 100. L’hyperglycémie fut trouvée le premier jour de 0,31 p.400, le troisième jour de 0,37 p. 100. Il fallut alors interrompre l'observation et sacrifier l'animal parce que les cathétérismes vésicaux répétés déterminèrent une cystile que l'état diabétique aggrava considérablement. Mais la preuve éfait faite que chez le chien paraplégique par section de la moelle cervicale, l’extirpation totale du pancréas produit encore le diabète. Dans mes deux autres expériences, le pancréas fut d’abord extirpé moins sa portion duodénale descendante transplantée sous la peau de l'abdomen, selon la technique connue. Après cicatrisalion, l'urine étant d’ailleurs dépourvue de sucre, gräàce au fragment de pancréas restant, on coupa la moelle ; enfin, quand l’animal fut remis de ce second lrau- matisme, on extirpa le fragment de pancréas transplanté. Chez un des animaux (chien de 7 kilogrammes, section de la moelle vingt Jours après la dépancréatisation partielle), l'absence de glyce- surie fut régulièrement notée chaque jour, avant comme après la section médullaire. Le cinquième jour après la section de la moelle, l'animal paraissant en bon état, et mangeant avec voracité, la greffe pancréa- 652 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : tique fut extirpée. Le sucre apparut dans l'urine au bout de huït heares. Après vingt-quatre heures, il s'élevait à 7,3 p. 100 et l'hyperglycémie atteignait 0,41 p. 100. Les jours suivants la glvcosurie montait à 9 p. 100, pour un régime alimentaire exclusivement carné. Un des nerfs sciatiques chargé sur des électrodes, fut excilé par un fort courant induit toutes les dix minutes pendant plusieurs heures. L’ani- mal n’en avait aucune conscience, et cette excitation n'’altéra en rien le rythme respiratoire et cardiaque. On n’observa aucune modification appréciable de la glycosurie, qui oscilla entre 8 et 9 p. 100. L'observation fut interrompue le sixième jour après le début de la glycosurie, par le développement d’une inflammation vésicale. D'ailleurs à ce moment, l'animal était devenu d’une maigreur squelettique, malgré la grande quantité de nourriture qu'il ingérait avec une avidité extrême On peut juger de l'intensité de son diabète à ce fait qu'il excréta en cinq jours 106 grammes de sucre, pour une nourriture exclusive de viande. Le rapport du sucre à l’urée atteignait la valeur normale que l’on constate dans le diabète pancréatique le plus intense. L'autre chien (8 kilogrammes) opéré de la même facon présenta les mêmes phénomènes, avec cette particularité cependant, qu'il ne fut pas nécessaire d'extirper la greffe, pour voir apparaître la glycosurie ; celle- ci se déclara spontanément, par suite de l’atrophie du fragment de pancréas transplanté. Elle se montra tout d'un coup à la fin du troi- sième jour après la section médullaire, au taux de 4,6 p. 100. Le quatrième jour elle atteignit 8,8 p. 100, puis s’abaissa ultérieurement à 6et 5 p.100. La quantité totale de sucre excrétée s’éleva à 89 grammes en trois jours. Comme le précédent, cet animal présenta un appétit insatiable et un amaigrissement extrêmement rapide ; il fut sacrifié en raison du développement d’une cystite vésicale. Son sang renfermait 0,34 p. 100 de sucre ; son foie, des traces de glycogène et 0,54 p. 100 de sucre. La conclusion de ces expériences est donc que la section de la moelle cervico-dorsale ne modifie en rien les résultats habituels de la dépan- créatisation chez le chien. Le diabète apparaît avec la même fatalité que dans les expériences d’extirpation totale du pancréas chez les ani- maux normaux. La glycosurie et l'hyperglycémie se montrent tout aussi rapidement, et avec une intensité aussi grande. | Un fait très intéressant aussi, c'est que ces chiens dont la sensibilité consciente était réduite à un petit territoire (Lête et cou, et partie des membres antérieurs), et dont la sensibilité viscérale ne pouvait plus être transmise aux centres nerveux supérieurs que par les vagues, manifestaient encore avec leurs quelques muscles obéissant à la volonté leur vif désir pour la nourriture. Dans ces dernières années certains auteurs ont nié l'existence de la -polyphagie chez le chien après dépancréatisation totale. Cette négation, SÉANCE DU 16 AVRIL 653 de même que quelques autres, émanées de temps en temps d’expéri- mentateurs abordant pour la première fois l’extirpation du pancréas, est sans aucune valeur. Il n’y a rien à changer au tableau du diabète pancréatique expérimental, tel qu'il a été tracé, il y a plus de vingt ans, Je n’ai jamais vu manquer la polyphagie dans les expériences correcte- ment réussies, et je constate de plus aujourd’hui que la dépancréati- sation produit une augmentation de la faim tout à fait remarquable, même chez l'animal paralysé par section de la moelle cervicale. DE LA RECHERCHE DE L'INDOL ET DE L'HYDROGÈNE SULFURÉ DANS LES CULTURES MICROBIENNES, par CH. PorcHER et L. PANISSET. I. — Le réactif! d'Ehrlich, c’est-à-dire la p. diméthylaminoben- zaldéhyde en milieu chlorhydrique, sur lequel nous avons appelé l’atten- tion dans une note antérieure (1) est certainement le réactif le plus délicat de l’indol. Son exquise sensibilité a permis à Sicre (2) de déceler de l'indol dans la plupart des peptones commerciales, alors que la nitroso-réaction ne lui donnait aucune indication positive; d'autre part, le furfurol recommandé par ce même auteur lui semble moins sensible que la p. diméthylamincbenzaldéhyde (3). Il reste bien entendu que la recherche de l’indol ne doit pas être faite sur la culture ou le bouillon peptoné lui-même puisque les matières albuminoïdes à noyau tryptophanique, telles les peptones pepsiques ou pancréatiques du commerce donnent des réactions colorées, d’abord rouges, puis violettes et bleues avec le réactif d'Ehrlich (4). Sous la réserve de cette observation, qui montre bien toute l’impor- tance de la technique que nous avons antérieurement préconisée : extrac- tion de l’indol par l’éther qui est ici le dissolvant de choix et caractéri- sation de ce composé dans l'extrait éthéré obtenu, le fait avancé par Sicre est exact, ainsi que nous avons pu nous en assurer avec diverses peptones que nous utilisons pour nos recherches. Mais la quantité d’indol trouvée, toujours extrêmement faible, varie beaucoup avec la peptone examinée. Elle correspond à une fraction de dixième de milli- gramme pour 50 grammes de peptone sèche; aussi peut-elle échapper à 1) Ch. Porcher et L. Panisset, Comptes rendus de la Soc. de Biol., 24 avril 1909. 2) Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXVII, p. 76, 10 juillet 1909. ) ) 654 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'observaleur s'il ne prend pas la précaution de concentrer l'extrait éthéré oblenu. 200 cenlimètres cubes d’une solution de peptone à 2 p.100. sont rigoureusement agités avec 50 centimètres cubes d’éther; on décante, puis on disloque l'extrait éthéré avec quelques gouttes d’alcool:. on obtient ainsi près de 30 centimètres cubes d'une liqueur limpide qui ne donne qu’une réaction douteuse avec le réactif d'Ehrlich. /{ faut, de toute nécessilé, concentrer l'extrait au 1/10, c’est-à-dire à 2 ou 3 centi- mètres cubes pour obtenir une réaction type. + La même solution de peptone portée à l’ébullition à gros bouillons,. en même temps qu'on ajoute de l’eau peu à peu pour éviter la concen- tration, perd son indol presque en totalité; il n'en reste du moins que. des traces absolument négligeables. Comme conséquence, il semble alors indiqué de modifier quelque peu la préparation des milieux de culture dans lesquels on se propose de rechercher l’indol. On fera macérer d’une part, pendant quelques heures seulement, la viande dans 500 grammes d’eau comme à l'habitude, et puis, d'autre part, on portera à l’ébullition et on maintiendra celle-ci pendant 20 minutes en ayant soin de remplacér l’eau au fur et à mesure qu'elle s'évapore. On mélange les deux solutions et l’on continue la préparation du bouillon en suivant. les indications habituelles de la technique. I. — La réaction de Legal : nitroprussiate de soude dilué en solution alcaline donne, comme on le sait, une coloration bleue avec HS ; mais, si grande que soit sa sensibilité, celle-ei est dépassée par ceile des réactions qui aboutissent à la formation de {hionine en présence d’un oxydant, le FeCl' et de p. phénylène-diamine en milieu acide (1), ou encore de bleu de mélhylène en présence du même oxydant, le FeCl° et du dérivé dimé- thylé de la p. phénylène-diamine, c’est-à-dire la p. aminodiméthylamine- toujours en milieu acide. E. Fischer (2) estime que la réaction est pos-- sible avec 0 gr. 000.0182 d'IFS par litre. Dans ces conditions la recherche de HS dans les cultures microbiennes: apparaît comme très facile; soumises à la distillation, ces cultures lais- seraient dégager leur H°S que l'on recueillerait dans une eau légère ment alcaline, puis on procéderait à la caractérisation de H°S en suivant les indications rappelées dans une note précédente (3). Cette technique, si simple à première vue, est entachée d’une grave- erreur. En effet, /a distillation des solutions stérilisées des diverses pep- piones que nous avons au laboratoire fournit, surtout, quand elle est conduite lentement, de l’'H°S; la quantité en est variable suivant les (1) Ch. Porcher, Ch. Hervieux. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 15 jan- vier 1910, p. 24. (2) E. Fischer. Bildung von Methylenblau als Reaktion auf Schwefelwas-- serstoff. Berichte dd. ch. G., t-XNT,"p:223#, 1883. SÉANCE DU 16 AVRIL 655 pepiones, mais elle est toujours suffisante pour donner la réaclion de la thionine ou celle du bleu de méthylène. Il est donc contre-indiqué de rechercher l'H°S dans les distillats des cultures bactériennes; on en trouverait alors même que le microbe étudié n’en aurait pas fabriqué. La réaction de la thionine ou du bleu de méthylène doit s'effectuer sur les cultures elles-mêmes: elle n’est nullement gènée par les aulres substances aussi nombreuses que com- “plexes que l’on y trouve dans ces dernières. (Laboratoires de Chimie et de Bactériologie, Ecole vétérinaire de Lyon). ACTION TRYPANOCIDE ET SPIRILLICIDE DE LA PYOCYANASE, par S. OgKuBo. Dans un travail précédent qui paraîtra dans Zeitschrift für Immu- nitätsforschung und experimentelle Therapie (vol. IV, t. 5), nous avons montré que les substances de nature lipoïde de la pyocyanase possèdent des qualités bactéricides et hémolytiques et la propriété de fixer soit le complément, soit des toxines. Il était intéressant de chercher si la pyocyanase influence les trypa- nosomes et spirilles et, si une telle action existe, d'examiner ensuite quels sont les éléments de la pyocyanase qui l’exercent. On a employé comme objet de recherche la pyocyanase dialysée de Lingner, le trypanosome du Nagana et le Spirochæte Gallinarum. Comme le montrent les tableaux suivants, nous avons pu constater que la pyocyanase possède en effet une action trypanocide et spirillicide très nette. Pour montrer que la destruction des trypanosomes et spirilles est attribuable aux substances lipoïdes de la pyocyanase, nous avons fait une série d'expériences avec un extrait à l'alcool-éther (1) de pyocyanase, émulsionné avec soin dans l'eau salée, de façon à ramener au volume. Le résultat a été très net. L’émulsion lipoïde de pyocyanase était si efficace que la propriété deslructive était encore manifeste à la dilution de 1 p. 1000 pour les trypanosomes, et 4 p. 500 pour les spirilles. Avec la pyocyanase et avec l'extrait les spirilles montraient clairement le phénomène d'agglomération. Le reste d'extrait de la pyocyanase ne possède pas d'action trypa- nocide et spirillicide. (1) On s’est servi d'alcool absolu pur et d’éther absolu distillé sur le sodium. 656 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tableau I. EFFET SANG EE 2 2 PYOCYANASE tryp.-Nag. Après Immédiat. 15 minutes. 30 minutes. 10 gouttes 1 goutte. Immobile. »e 10 gouttes (1/10) 1 goutte. Immobile. » 10 gouttes (1/100) : Mobilité faible. Immobile. 10 gouttes (1/500) 1 goutte. Très mobile. | Mobilité faible. Immobile. Témoin : 10 gouttes l’eau salée. . .| 1 goutte. Très mobile. Tableau II. EFFET SANG RER ERP Ie SN RE EE PYOCYANASE SPRL Immédiat. 15 ns 30 minutes. 10MsouttesS ARE RON 1 goutte. Immobile. » « 10 gouttes (4/10) . . . . . 1 goutte. Mobilité faible. Immobile. » 10 gouttes (/AOD) MN 1 goutte. Très mobile. | Mobilité faible. Immobile. Témoin : 10 gouttes l’eau salée. . . 1 goutte. Très mobile. » » Les essais d’immunisation de rats et de souris au moyen de la pyo- cyanase et vis-à-vis du trypanosome du Nagana n'ont pas encore réussi, à cause de la grande sensibilité à la pyocyanase des animaux d'expé- rience. Conclusions. — 1° La pyocyanase possède une action trypanocide et spirillicide ; 2 Cette action doit être rapportée aux substances lipoïdes de la pyocyanase. : (Travail du laboratoire de M. Metschniko/f à l'Institut Pasteur.) SÉANCE DU 16 AVRIL 657 INFLUENCE DE L'ADRÉNALINE SUR LE POUVOIR OPSONIQUE (Première note), par O. Josué et H. PAILLARD. Nous avons étudié l'influence de l’adrénaline sur le pouvoir opso- nique du sérum chez le lapin. Nous avons employé la solution d’adré- naline au 1/1000 en injection intraveineuse. Nous nous sommes servis de cultures jeunes de staphylocoque doré et de bacille d’Eberth. Sur chaque lame, nous avons compté les microbes englobés par 50 leucocytes. 4° Nous avons comparé au pouvoir opsonique du sérum d’un lapin normal, le pouvoir opsonique du sérum de lapins recevant depuis plusieurs mois de l’adrénaline en injections intraveineuses répétées. Nos expériences ont porté sur quatre lapins : A a reçu du 1°" mars au 21 avril 1909, 54 gouttes d’adrénaline (2 milligr. 3/4) en 8 injections de 3 goultes et 15 de 2 gouttes. B a reçu du 19 mars au 21 mai 1909, 50 gouttes d’adrénaline (1 milligr. 1/2) en 25 injections de 3 gouttes. C a recu du 1° avril au 11 juin 1909, 46 gouttes d’adrénaline (1 milligr. 3/4) en 23 injections de 2 gouttes. D a reçu du 11 mars au 8 juin 1909, 77 gouttes d’adrénaline (3 milligr. 3/4) “en 3 injections de 3 gouttes et 34 injections de 2 gouttes. Voici les résultats : Exp. 1. — 22 avril. Lapin normal. . 135 staphylocoques. PapineA EE tre — il = 0, Exp. 2. — 21 mai. Lapin normal. . 136 staphylocoques. PAPIERS — 174 Exp, 3. — 11 juin. Lapin normal. . 71 bacilles d'Éberth. DApin CEE 68 — 10097 Exp. 4 — 12 juin. Lapin normal. . 139 bacilles d'Éberth. ÉDITER 133 — 1==10;96 Moyenne des indices : 0,97. Chiffres extrêmes : 0,95 et 1. L'adrénaline injectée pendant longtemps par petites doses répétées dans les veines n’exerce aucune influence sur le pouvoir opsonique du sérum. 2° Nous avons recherché l’action de l’adrénaline sitôl injectée dans les veines. Chez un même animal, le pouvoir opsonique du sérum a été pris 658 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avant et 3 minutes après l’injeclion de 2 à 3 gouttes d'adrénaline au 1 1000 : VEANT QUANTITÉ 3 MINUTES ocre d'adrénaline après INDICES 2) : injectée. l'injection. Exp. 5. 116 staphylocoques. Il gouttes. 124 staphylocoques. 1,04 Expo ion — II gouttes. 135 — 0,98 Exp. 1. 71 IT gouttes 1/2 78 — 1,09 Exp. 8 139 — III gouttes. 197 — 0,91 Moyenne des indices : 1,05. Chiffres extrèmes : 0,91 et 1,09. Il n'y a donc pas de modification du pouvoir opsonique du sérum aussitôt après l'injection d’adrénaline dans les veines. (Travail du laboratoire de pathologie expérimentale et comparée de la faculté de médecine.) SUR L'HYDROBILIRUBINE FÉCALE, par M. BoRRIEN. On admet généralement que l’hydrobilirubine existe dans les matières fécales, soil à l’état naturel, soit à l’état de chromogène. Nous croyons pouvoir démontrer aujourd'hui qu'on la rencontre aussi sous forme d’hyürobilirubinate alcalin. HYDROBILIRUBINE. — Quand on broye quelques grammes de matières fécales avec 10 ou 15 centimètres cubes de chloroforme, on remarque que cerlains de ces extraits, après filtralion, présentent neltement au speclroscope la bande d’absorption de l’hydrobilirubine et donnent immédiatement la fluorescence par addition de solution alcoolique d'acétale de zinc à 1. p. 1000 (solution faite avec l'alcool à 95 degrés) — ce qui indique la présence de l'hydrobilirubine en nature. Le plus souvent l'extrait chloroformique est incolore et ne donne pas de fluorescence immédiate. Il contient néanmoins du chromogène, ainsi que le montrent les réactions suivantes. CHROMOGÈNE. — 1° Action de l'acide azotique. — Si, à l'exemple de MM. Gilbert et Herscher, on ajoute à cet extrait chloroformique incolore une goulte d'acide azotique pur (il n'est pas nécessaire d'employer comme ces auteurs de l'acide azotique nitreux), le chloroforme prend par agitation une coloration plus ou moins rougeûtre. Nous ajouterons, avant de poursuivre celte étude, que les extraits faits avec l'alcool amylique ou l’éther acétique donnent les mêmes résultats; toutefois, dans l'action de l'acide ‘azotique, nous avons remarqué qu'avec l'extrait SÉANCE DU 16 AvRiL 659 chloroformé, la coloration se produisait très rapidement et à froid, tandis que si l'on se servait des deux autres dissolvants, on ne l’obtenait nette qu’en chauffant le mélange à l’ébullition. Examiné au spectroscope, celui-ci donne nettementla bande de l'hydrobili- rubine ; mais on n'obtient pas la réaction de fluorescence, car elle est empêchée par l'acide. Toutefois on pourra la provoquer en neutralisant le mélange avec beaucoup de précaution au moyen de quelques gouttes d’une solution saturée de carbonate de soude. Au moment où l’on obtient la neutralité, la fluores- cence apparail pour disparaitre au bout de quelques instants, l'hydrobiliru- bine étant entrainée dans la partie aqueuse et saline surnageante. On pourra enfin obtenir une fluorescence plus stable en additionnant le mélange de 10 ou 15 fois son volume d’eau distillée qu'on agite dans une ampoule à décantation ; le chloroforme coloré en rose se sépare ; on le filtre sur un petit tampon de coton hydrophile imbibé de chloroforme et on ajoute la solution alcoolique d’acétate de zinc à 4 p. 1000. Il faut prendre garde, dans cette opération, de ne pas entraîner d’eau pendant la décantation, car la plus petite quantité empêche la fluorescence ; on prendra donc la précau- tion indiquée plus haut, c’est-à-dire la filtration sur le coton imprégné de chloroforme. 2° Action d'un alcali. — L'extrait chloroformique initial est addi- tionné de quelques gouttes d’une solution alcaline au 1/5 (ammoniaque, potasse, soude), puis agité longuement avec 5 ou 6 fois son volume d’eau ; la solution aqueuse est ensuite séparée et filtrée. On l’acidifie avec quelques gouttes d’acide chlorhydrique, aussitôt on remarque que celte solution se teinte en rouge plus ou moins foncé. En l’agitant de nouveau avec du chloroforme, celui-ci entraine l’hydrobilirubine, carac- térisée par sa bande d'absorption et sa fluorescence qu'on obtient faci- lement en lavant la solution chloroformique à l’eau distillée pour enlever les traces d'acide. 3 Oxydalion lente. — Nous avons remarqué en outre qu'une solution chloroformique initiale, contenant du chromogène caractérisé par les deux réactions précédentes, additionnée de Ïa solution alcoolique d'acé- tale de zinc, ne présente pas de fluorescence immédiate. Cependant cette solulion, abandonnée à elle-même après cet essai, présente au bout de quelques heures une légère fluorescence, qui va s’accentuant de jour en jour. D'autre part, la même solution chloroformique incolore, évaporée au bain- marie dans une capsule de porcelaine, laisse un résidu rouge brique. Ge résidu repris par un peu d’eau distillée tiède, présente la bande d’absorption de l’hy- drobilirubine, caractérisée encore par la réaction de fluorescence après sépa- ralion au moyen du chloroforme. L'oxydation lente nous explique le phénomène remarqué par M. le D' Tri- boulet: des matières fécales peuvent donner une réaction très vive avec la solution de sublimé acétique, indiquant ainsi une très grande quantité d’hy- drobilirubine, tandis que les mêmes matières traitées par l’éther acétique et l’acétate de zinc donnent une faible fluorescence. Ceci s'explique par l’oxyda- 660 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion plus rapide du chromogène dans le premier cas, dans l’autre au con- traire l'oxydation est beaucoup plus lente. HYDROBILIRUBINATES. — Nous caractérisons cette combinaison de l'hy- drobilirubine de la manière suivante : un échantillon de matières fécales, 5 ou 6 grammes environ, est longuement lavé au chloroforme jusqu'à ce que celui-ci ne donne plus de fluorescence ni de réaction avec l’acide azolique. En traitant le résidu par l'alcool à 95 degrés nous obtenons une liqueur jaune présentant une bande d'absorption peu accentuée ; mais cette bande devient plus intense par l'addition de quelques gouttes d'acide. La solution alcoolique est mise dans une ampoule à décantation et addi- tionnée de 15 ou 20 fois son volume d'eau distillée, on y ajoute 5 ou 6 gouttes - d'acide chlorhydrique, ce qui fait prendre au mélange une teinie rose. En agitant avec du chloroforme, celui-ci se sépare nettement coloré en rose : il donne la bande d'absorption de l'hydrobilirubine et la fluorescence, en ayant soin de le laver comme précédemment pour enlever les traces d’acide. Si, aux matières épuisées comme ci-dessus par le chloroforme, on ajoute un excès d’acétate de zinc en poudre et de l’alcool à 95 degrés, on n'obtient qu'une trace de fluorescence dans le liquide filtré. Au contraire cette fluores- cence est des plus vives si on a eu soin d’acidifier légèrement les matières fécales épuisées. Les hydrobilirubinates ont été décelés aussi bien dans les selles d'adultes que dans les selles d'enfants. LÉSIONS DÉGÉNÉRATIVES DE LA SUBSTANCE BLANCHE DE LA MOELLE DANS LES MÉNINGITES, par À. SÉzZaRy et J. TINEL. L'examen par la méthode de Maïchi de douze moelles prélevées chez des sujets morts de méningites cérébro-spinales et tuberculeuses, nous a révélé l’existence, à un degré plus ou moins marqué, de lésions dégénératives des fibres de la substance blanche, indépendantes de tout processus de myélite ou de myélomalacie. Dans certains cas, on observe une grande abondance de corps gra- nuleux dans les cordons postérieurs. Il s’agit là de dégénérescences secondaires, ascendantes, consécutives aux lésions radiculaires toujours très marquées. Ces lésions systématisées, sur Loge les l’un de nous a déjà insisté (1), ne nous arrêteront pas ici. D'autre part, en même temps qu’elles ou indépendamment d'elles, nous avons constaté, à des degrés divers selon fes observations, une (1) J. Tinel. Lésions radiculaires dans les méningites. Revue neurologique 1909, n° 12, p. 741. SÉANCE DU 16 AVRIL 661 dégénérescence marginale des fibres nerveuses. Dans les cas les plus légers, celle-ci est rigoureusement marginale : les corps granuleux, disposés en couronne sous la pie-mère, forment une bordure à la moelle. D'autres fois, elle envahit la moelle de la périphérie au centre, s'atténuant à mesure qu'on pénètre dans la profondeur; on peut voir, jusque dans la substance grise, des fibres nerveuses dont l'atteinte est signalée par le Marchi. Dans quelques cas plus curieux, la zone des corps granuleux n’est pas absolument périphérique; elle forme un anneau séparé de la méninge enflammée par une mince bande qui ne présente aucun précipité d’osmium : on peut dire qu'elle est sub- marginale. La topographie de ces lésions prouve qu'il ne s’agit pas de dégéné- rescences systématisées à un faisceau nerveux ou secondaires à des lésions cellulaires. L'examen microscopique montre que cette dégéné- rescence marginale n’est pas due à la présence de microbes, que nous n'avons pas trouvés parmi les corps granuleux, ou de polynucléaires diapédétiques qui font également défaut. Elle n’est pas davantage en rapport avec des lésions des vaisseaux médullaires, car elle existe dans les cas où ces vaisseaux sont peu atteints, et elle n’est pas plus marquée au voisinage des capillaires enflammés. Il ne s’agit donc pas de myélite, ni de myélomalacie, mais de dégéné- rescence simple. Cette dégénérescence peut être attribuée à l'action directe des toxines sécrétées par les microbes : elle ne s’observe, en effet, qu'aux régions qui sont en contact avec les méninges et elle diminue à mesure qu'on s’en éloigne. Les toxines semblent agir plus en imbibant le parenchyme, à la façon d’un réactif fixateur, qu'en y pénétrant par les gaines lym- phatiques des vaisseaux, autour desquels les corps granuleux ne sont pas plus abondants qu'ailleurs. Quant aux cas où la périphérie de la moelle semble respectée sur une petite étendue, alors que la zone sous-jacente est altérée, nous supposons qu'un tel aspect microscopique est dù au déblayage précoce et rapide de la myéline fragmentée par les leucocytes infiltrés dans la pie-mère el en rapport direct avec elle : les granulations graisseuses que l’on observe dans les leucocytes intraveineux pourraient n'être, au moins en partie, que des débris de myéline. Ces lésions dégénératives de la substance blanche nous paraissent devoir être retenues pour l’étude du déterminisme des symptômes mé- dullaires de la méningite et, peut-être, de ses séquelles. En effet, dans un cas de méningite syphilitique secondaire latente, uniquement médullaire, étudié par l'un de nous (1), les corps granuleux (1) A. Sézary. Processus histologique de la réaction méningée des syphili- tiques secondaires. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1908, t. LXIV, p. 576. 662 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE étaient extrêmement rares. L'inflammation pie-mérienne n’avait presque pas rerenti sur la moelle épinière : ce qui explique la latence d’un tel processus méningé, dont la constatation est banale dans un certain nombre de maladies. DE L'INFLUENCE DE LA CUISSON SUR LA DIGESTIBILITÉ TRYPSIQUE DE L’ALBUMINE D'ŒUF par J. TALARICO. La cuisson a été envisagée souvent comme un moyen apte à faciliter la digestion des aliments. Mais cette influence favorisante n'a formé jusqu'ici, à ce que je sache, l'objet d’aucune recherche méthodique. J’ai pensé qu'il pouvait être d'un certain intérêt, au double égard de la théorie et de la pratique, de combler cette lacune. Dans cetle note je me borne à co l’action de la cuisson sur la digestibilité de l’albumine d'œuf vis-à-vis de la trypsine. La trypsine dont je me suis servi était du suc pancréatique d'un même animal (chien) obtenu aseptiquement d’une fistule temporaire, par injection de sécrétine. Le suc venait activé par de l’entérokinase pro- venant d’une émulsion filtrée à 1 p. 100 de raclures séchées de duodénum de porc dans de l’eau distillée. Pour suivre la marche de la digestion dans les différents cas, J'ai employé la méthode de Sürensen, consistant, comme on sait, dans le titrage des acides amidés mis en liberté par la digestion. L’albumine d'œuf, soumise aux différentes épreuves, était constituée par une émulsion parfaitement homogène (filtrée sur une double couche de tarlatane) à 20 p. 100 dans de l’eau distillée. On étudiait l'action de la température sur des volumes de 50 centimètres cubes chacun d'émulsion. Le suc kinasé était ajouté à cette émulsion, après que cette dernière avait subi l’action à étudier de la température, dans la proportion de 1 centimètre cube de suc par 10 centimètres cubes d’émulsion; le mélange était additionné de quelques gouttes d’acide thymique et porté ensuile à l'étuve à la température de 45°. De temps en temps on prélevait de chaque mélange, au cours de la digestion, des échan- tillons de 10 centimètres cubes chacun, où les acides amidés étaient titrés par une solution 1/10 n. de soude en présence de phénolphtaléine. La cuisson par elle-même dégage une certaine acidité dont il est tenu compte dans l'évaluation de l'acidité finale. Dans une première série, J'ai étudié l’action de la durée de la cuisson, la température subie par l'albumine étant la même (100°). Dans le tableau suivant sont consignées les données numériques relalives à SÉANGE DU 16 AvRIL 663 C2 EE = a mms cetle série, que J'ai répétée plusieurs fois, en obtenant toujours des résultats concordants. DURÉE DE LA CUISSON ACINES AMIDÉS LIBÉRÉS à après 15 heures de digestion 100 degrés. ! (exprimés en c.c. de soude 1/10 n.) S Albuminercrie EME Er = 10 minutes . . 20 minutes . . 30 minutes. 40 minutes : 50 minutes. heure Re h. 15 minutes h. 30 minutes heures . te h. 145 minutes. . h. 30 minutes heures . heures . heures . heures . heures . heures . heures . 19 C2 co 09 vo & À O7 O7 OÙ OO OP CN ND OHDIDEI RUN HnwmmebirwWoeror Dans une seconde série j'ai soumis l’albumine pendant un même laps de temps (15 minutes) à des températures de plus en plus élevées, mon- tant de 60 à 140 degrés. Voici les résultats obtenus dans une des expé- riences faites pour établir cette influence : TEMPÉRATURES DIFFÉRENTES ACIDES AMIDES LIBÉRÉS pendant un même laps de temps, après 15 h. de digestion à 45 degrés 15 minutes. (exprimés en c. c. de soude 1/10 n.) Albumine crue . 1.4 Ë 60 degrés. . 1.4 10 degrés. 1,4 80 degrés. 2.0 90 degrés. À) 100 degrés. DRE 110 degrés. 2,6 120 degrés. . JP 130 degrés. dot 140 degrés. 6.1 Conclusions. — Ces deux tableaux font ressortir nettement l'influence favorisante exercée par la cuisson sur la digestibilité de l’albumine, par la trypsine. Soit que la durée augmente, soit que la température monte, . dans la cuisson, la digestibilité de l’albumine augmente à son tour. Cependant cette augmentalion ne suit pas régulièrement la même progression. On note, en effet, dans le premier tableau, une augmenta- tion brusque, en passant de trente à quarante minutes de cuisson; ensuite, l'action favorisante ne subit sensiblement d'augmentation, Biozocie. Coupres RENDuS. — 1910, T. LXVIIL 48 664 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE elle reste stationnaire en prolongeant graduellement la cuisson de quarante minutes à deux heures. Cette phase représente, pour ainsi dire, la durée optima. À partir de deux heures de cuisson, l’albumine devient de moins en moins digestible, quoique assez lentement, au fur et à mesure qu'elle a été plus longtemps cuite. Dans le second tableau, l'augmentation de l'effet favorisant de la cuisson suit beaucoup plus régulièrement l'augmentation de la tempé- rature. Cependant dans cette seconde série il se produit encore un saut en passant de la cuisson à 130 degrés à la cuisson à 140 degrés. LÉSION NERVEUSE ET ATROPHIE MUSCULAIRE CHEZ LES SINGES ATTEINTS DE PARALYSIE INFANTILE, par GC. Levapit1 et V. STANESCO. Les singes qui survivent à une attaque aiguë de poliomyélite expéri- mentale restent paralysés. Parfois les troubles paralytiques rétrocèdent, mais le plus souvent l’atrophie musculaire succède aux phénomènes moteurs du début. On constate aussi, en particulier chez les animaux paralysés depuis plusieurs mois, des déformations du membre atteint. Comme l'ont montré Flexner (1) et Levaditi et Landsteiner (2), ces singes sont vaccinés; de plus, leur sérum jouit de propriétés microbi- cides à l'égard du virus de la poliomyélite [Levaditi et Landsteiner (3), confirmés par Leiner et Wiesner (4) et par Rœmer et Joseph (5)]. Nous avons examiné le système nerveux central, les muscles et les nerfs de trois singes paralysés depuis 21, 29 et 67 jours, et nous avons comparé les lésions observées à celles que l’on constate pendant la période aiguë de la maladie. Rhesus n° 6%. Inoculé le 14 janvier, se paralyse le 27. Paralysie de la jambe gauche, se généralisant au train postérieur le 4 février. L'animal meurt le 17 février, après 21 jours de maladie. — Rhesus n° 66. Inoculé le 5 janvier, se paralyse le 16. Paralysie du train postérieur. L'animal meurt le 29e jour, après avoir présenté une lésion ulcéreuse ressemblant au mal perforant plan- taire. — Callitrich 26. Inoculé le 29 novembre. Paralysie de la patte gauche le 1) Flexner et Lewis. Journ. of the Americ. med. Assoc., 1910, 1°" janvier. 2) Levaditi et Landsteiner. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 1910, 3 janvier. 3) Levaditi et Landsteiner, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, 19 février. 4) Leiner et Wiesner. Wiener klin. Woch., 1910, n° 9. (5) Rœmer et Joseph. Münch. med. Woch., 1910, n° 411. CE 1 ue L' ON AA RS SA re X Je CL 1 Die ) Pè = L] SÉANCE DU 16 AVRIL 665 11 décembre ; le 12, paralysie complète du train postérieur. L'animal meurt le 4 février, après 67 jours de maladie. Examen histologique. Cerveau. — Chez les singes 64 et 66, les lésions céré- brales sont insignifiantes; par contre, chez l’animal qui a survécu 67 jours, on constate une accumulation de cellules rondes autour des vaisseaux et un enrichissement des méninges en leucocytes mononucléaires et polynucléaires, ces derniers en plus petit nombre. Protubérance et bulbe. — On ne décèle des lésions que chez le Rhesus 64 et le Callitrich 26. Chez le premier, on observe, au niveau des noyaux d’origine des nerfs, une infiltration par des cellules à noyaux ovalaires et aussi par des polynucléaires (plus rares). Chez le second, on constate : 1° une accumulation de cellules à noyaux ronds autour des vaisseaux; 2° des foyers d’inflammation aiguë, formés par des leucocytes polynucléaires à noyaux dégénérés. Ces foyers circonscrits rappellent ceux que l’on constate dans la moelle des ani- maux sacriäés pendant la période, aiguë de la maladie. Moelle cervicale et dorsale. — Chez aucun de nos animaux, qui n’ont jamais présenté des troubles moteurs des membres supérieurs,nous n'avons retrouvé des lésions dans ces régions de la moelle. Moelle lombaire. — Tous nos singes ont présenté des altérations plus ou moins prononcées de la moelle lombaire. Les vaisseaux des septa et de la substance blanche, ainsi que les méninges, ne sont pas lésés. Dans les cornes antérieures et autour du canal épendymaire, les cellules nerveuses ont disparu presque complètement. A leur place on constate des foyers de cellules mononucléaires, à noyaux ronds ou ovalaires. Les vaisseaux sont entourés d’ék- ments 4 noyaux ronds formant une gaine périvasculaire épaisse. Des éléments semblables sont répandus dans la substance grise des cornes antérieures. Les cornes postérieures ne montrent pas de lésions. Ces altérations sont localisées à la partie latérale et antérieure de l’une des cornes, chez le singe 64, chez lequel la maladie a débuté par une monoplégie. Nerfs. — Les nerfs correspondant aux régions lésées de la moelle lom- baire montrent des lésions typiques de dégénérescence : segmentation de la myéline, multiplication des noyaux. Chez le singe n° 26, il y a des altérations de névrite aiguë. Muscles. — Les muscles des membres paralysés montrent des signes d’a- trophie musculaire (atrophie des fibres, disparition des stries, prolifération intense des noyaux). Conclusions. — Chez les animaux ayant survécu à la période aiguë de la poliomyélite, les lésions changent d'aspect. Dans la moelle, les altérations des vaisseaux de la substance blanche et des méninges disparaissent, la substance grise seule se montrant lésée. On ne constate plus l'infiltration par des leucocytes polynucléaires, qui caractérise la période aiguë; on ne révèle qu'une inflammalion chro- nique, constituée presque exclusivement par des cellules à noyau unique, inflammation diffuse, ou localisée autour des vaisseaux de la substance grise. Ces altérations respectent les cornes postérieures ; 666 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RERERSE e elles correspondent, dans les cornes antérieures, aux membres pa- ralysés. | Les moelles cervicale et dorsale des singes paraplégiques sont indemnes. Au contraire, on retrouve des alléralions à caractère aiqu dans la protu- bérance. Deux segments du système nerveux central se montrent, en somme, les plus atteints chez les animaux ayant survécu à la période aiguë de la poliomyélite : ce sont la moelle lombaire et la région bulbo- protubérantielle. Le fait s'explique par l'affinité particulière que ces deux segments, en particulier le lombaire, montrent pour le virus de la paralysie infantile. On sait, en effet, que ce virus, introduit dans le cerveau, com- mence presque toujours par s'attaquer à la moelle lombaire, la forme paraplégique de l'infection étant de beaucoup plus fréquente que la pa- ralysie des membres supérieurs. D'ailleurs, chez lun de nos animaux (n° 26), il y a eu deux attaques successives : une première, la plus ancienne, intéressant la moelle lombaire, et une seconde, plus récente, localisée à la région bulbo-protubérantielle. La récidive, au cours de la paralysie infantile expérimentale, paraît donc possible, surtout chez les animaux qui n'acquièrent pas rapidement l’immunité active. Ajoutons que l’atrophie musculaire et la dégénérescence des nerfs cor- respondant aux membres paralysés succèdent, comme chez l'homme, aux troubles moteurs du début. (Travail du laboratoire de M. Levaditi, à l'Institut Pasteur.) ACTION DES SELS BILIAIRES SUR LA LIPASE PANCRÉATIQUE (Troisième note), par EMILE-F. TERROINE. Dans notre précédente note, nous avons montré que le mode d’activa- tion par les sels biliaires du dédoublement des corps à fonction éther par le suc pancréatique ne permettait en rien de supposer l'existence de deux ferments distincts : éthérase et lipase. Les différences obser- vées avec les divers corps étudiés doivent être en effet rapportées à la nature de leur acide gras, non à celle de leur alcool. Mais alors, comment expliquer que la nature des acides gras des corps dédoublés puisse intervenir dans le mode d'activation de la lipase pancréatique par les sels biliaires? En d’autres termes, et pour préciser la question, comment peut-on expliquer qu'il y ait un optimum de con- centration en sels biliaires lors du dédoublement de corps tels que la triacétine, le butyrate d’éthyle, ete., etc., et plus généralement de tous les corps (éthers ou glycérides) d'acides gras à faibles poids molécu- SÉANCE DU 16 AVRIL 667 laires, tandis qu'on R GPSEITe point cet optimum lors du dédoublement des corps d'acides gras à poids moléculaires plus élevés? I. Dans nos expériences précédentes sur le dédoublement des acétale, butyrate, etc., on observe, après l’optimum, une décroissance ue mais pas d'inhibition totale pour les concentrations maximales étudiées (2,95 p. 100); si l’on étudie la valeur du dédoublèment pour des concen- trations plus élevées en sels biliaires, on constate que cette valeur se relève, croit progressivement et de plus en plus lentement, ainsi que le montrent les chiffres ci-dessous : CONCENTRATION en sels biliaires p. 100 : 0.033 0.066 0.165 0.266 0.33 0.66 1.66 3.33 6.66 13.3 26.6 Acétate de propyle . . . 95.5 Oo ASTON 00 À OZ CG 100: 1241 47e. 206 Il ressort de ces faits que l’optimum observé dans le cas des corps _ d'acides gras à faible poids moléculaire n’est pas un véritable optimum. La courbe d'accélération, au lieu d’être continue, présente une inflexion; c’est l'existence de cette inflexion qui constitue la seule différence entre le dédoublement des corps d'acides à faibles ou à forts poids molécu- laires. L'expérience ci-dessous, faite sur des triglycérides purs, le montre nettement, CONCENTRATION : en sels biliaires p. 100 1 0 0.045 0.227 (0.454 0.908 2.27 4.54 9,18 18.56 = — _ — — BNIACé LINE et, roue el 11,3 10.7 8.4 7,6 9,1 9,7 10.8 AICAPTOINEE. ES. 0. | 5.6 10,9 11.6 10.5 8,9 OO MONS 17 MADAME ed ee de 8.3 10.6 11.6 eo HA NES — 15.4 Mripalmitine. 1-0 4,5 4157) 2.2 2.0 2.6 579 4.0 4,9 6.1 Il. Reste à déterminer la cause de cette inflexion; c'est ce que permet de faire la simple observation des Hors en digestion. Lorsque les corps dédoublés donnent naissance à des acides gras inférieurs, relati- vement assez dissociés(acétique, butyrique, ete.), ces acides, en présence de sels biliaires, précipitent les albuminoïdes du suc pancréatique et avec elles le ferment. Comme tous les précipités de nature colloïdale, ce précipité sé redissout dans un excès d’un de ses constituants, dans le cas particulier dans un excès de sels biliaires. Si donc on observe, après un certain temps de digestion, une série de tubes contenant tous les mêmes quantités de suc pancréatique et d’acétate d’éthyle, par exemple, et des quantités croissantes de sels biliaires, on constate l'existence d'un précipité qui augmente régulièrement à parlir du premier tube, atteint un maximum, diminue, puis disparaît. Le maximum du préci- pité correspond sensiblement au minimum du dédoublement. On n’ob- serve aucun fait de ce genre lorsque les corps dédoublés mettent en liberté des acides gras supérieurs Par conséquent, l'inflexion dans la Saurhe d'astivation lors du dédoublament da cotes libétant des feldes 668 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gras inférieurs est due à l'apparition d’un précipité pour de certaines concentrations en sels biliaires. Les courbes d'activation par les sels biliaires du dédoublement des différents corps hydrolysés par le suc pancréatique ne présentent donc que des différences minimes et dont l’origine est complètement élran- gère au mode même de l'activation. Nous pouvons donc conclure que, sans rien préjuger de sa nature, le mode d'activation du suc pancréatique par les sels biliaires est essentiel- lement le même, quelle que soit la composition du corps à dédoubler. (Travail du laboratoire de Physiologie physico-chimique des Hautes-Etudes, Collège de France.) NOUVELLE MÉTHODE DE STÉRILISATION DU LAIT SANS ALTÉRER SES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET SES FERMENTS, par Ta. HERYNG (de Varsovie). Le lait comme produit des glandes lactifères n'est pas une simple solution des substances nutritives; c’est un tissu vivant, qui possède des propriétés biologiques bien déterminées. Il renferme différents ferments, ainsi que des antitoxines. Tous ces corps sont détruits à la température de 62 degrés centigrades. Le chauffage du lait au-dessus de 100 degrés centigrades décompose et détériore les substances albuminoïdes (la caséine, le sucre, les graisses et les sels). Ces derniers solubles aupara- vantdeviennent insolubles. La propriété du lait reconstituant les tissus est d'après Behring en relation intime avec la chaux et le fer, le phosphore et le soufre, unis aux corps albuminoïdes. Il en résulte que la stérilisa- tion rend le lait inerte. Pour parer à ces inconvénients on emploie différentes méthodes de stérilisation du lait, soit chimiques, soit phy- siques. Ces dernières comprennent les rayons ultra-violets, la satura- tion du lait par des gaz divers (acide carbonique), par la tempéralure basse, ou par la lempérature élevée (pasteurisation, stérilisation). Aucune des méthodes jusqu'ici connues de stérilisation du lait n’est en état de stériliser complètement le lait sans décomposer ses ferments et antitoxines. Les méthodes chimiques se sont montrées soit ineffi- caces, soit tout simplement nuisibles. Certains corps chimiques (borax, salicylates) altèrent le goût du lait, d’autres exigent une élaboration de vingt-quatre heures sans toutefois être en état de détruire les bacilles tuberculeux (lait à la perhydraze de Behring). ‘ Il nous a donc paru utile de rechercher un procédé qui stériliserait le "lait sans détruire'ses ferments. SÉANCE DU 16 AVRIL 669 Le principe de mon procédé est basé sur la considération suivante. Tous les ferments contenus dans le lait, exposés à une température de 65 à 70 degrés centigrades, se décomposent si le chauffage dure quel- ques minutes, mais restent intacts s’il ne dure que quelques secondes, et à condition que le lait soit immédiatement refroidi. Il s'agissait donc de construire un appareil, lequel serait en état, dans un temps très court, de stériliser une quantité donnée de lait. Un spray à vapeur pul- vérise le lait dans un condensateur en verre et chauffe le lait à une tem- pérature de 75 à 80 degrés centigrades. Le lait se condense ensuite et s'égoutte dans un récipient où il est aussitôt refroidi. Avant de se servir de l'appareil, on stérilise le condensateur et le récipient, en faisant passer un courant de vapeur à 95 degrés centi- grades de la bouillotte. Grâce à une disposition spéciale, le lait est dis- persé et dissocié en gouttelettes de 1/300 à 1/800. L'action de la chaleur agit donc sur ces gouttelettes d’une manière rapide et très énergique. En nous servant de la vapeur comme agent pulvérisant nous aboutis- sons à une certaine dilution du lait variant dans des limites de 10 à 15 p. 100, circonstance importante dans le lait destiné aux nourrissons. Cette méthode de stérilisation du lait à la température de 75 degrés centigrades présente les avantages suivants : 1° Le lait conserve ses propriétés physiques et chimiques, c'est-à-dire couleur, odeur, goût, graisses et sucres. 2% Les albuminoïdes restent inaltérées. 3° À la température de 4 degrés centigrades, le lait n’aigrit pas pen- dant huit à dix jours, s’il est tenu à l'abri de la lumière. 4° Le lait préparé par cette méthode devient homogénisé. 5° L'appareil est simple dans sa construction et application, et donne des températures fixes, 75 à 80 degrés centigrades, sans contrôle du thermomètre. Mes expériences ont été vérifiées à l’Institut hygiénique de Berlin par le professeur Ficker et à Varsovie par les D'° Serkowski et Zurakowski. Les recherches du D' Serkowski, qui a contaminé le lait cru avec les microbes de la fièvre typhoïde, de la suppuration, et le stérilisait ensuite en le faisant passer à travers l'appareil, ont démontré que tous ces microbes ont été détruits à une température de 10 degrés centigrades au-dessous.de leur température critique ; le bacille du choléra, le B. pyo- cyaneus on! été détruits à une température de 80 degrés centigrades. Quant au bacille de Koch, il a été détruit à une température de 15 degrés centigrades, comme le prouvent les expériences bàctériolo- giques exécutées dans le laboratoire du D' Serkowski à Varsovie. 670 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉCRÉTION PAR LE FOIE, SOUS L'INFLUENCE DU SANG ARTÉRIEL NORMAL, D'UNE SUBSTANCE ANTICOAGULANTE, PLUS DE VINGT-QUATRE HEURES APRÈS L'ISOLEMENT ET LE LAVAGE DU FOIE, par M. Doyox. I. — Delezenne a démontré que si l’on fait circuler à travers le foie isolé et préalablement lavé par un courant d’eau salée du sang défibriné ou du sérum sanguin, ces liquides perdent d’une facon complète leurs propriétés coagulantes primitives et peuvent même acquérir, dans leur passage à travers le foie, des propriétés anticoagulantes qui, pour n'être pas très marquées, sont cependant des plus netles. Ultérieurement Nolf a prouvé que la globuline et l’albumine du sérum de chien, isolées par le procédé de Hofmeister, produisent quand on les injecte brusque- ment dans les veines du chien les effets de la propeptone. D’après Camus et Gley, les injections intra-veineuses de sérum de chien ne modifient pas à coup sûr la coagulation du sang; elles déterminent quelquefois un retard notable de ce phénomène. IT. — J'ai constaté que le foie, isolé et lavé, puis soumis au passage du sang artériel normal, sécrète de l'antithrombine. En effet, le sang qui a passé à travers le foie, dans ces conditions, est incoagulable ou ne coagule qu'après de longs retards et possède la propriété d'empêcher in vitro le sang normal de coaguler. La réaction du foie peut s'obtenir, avec une grande intensité, même plus de vingt-quatre heures après le lavage du foie. III. — Expérience. — Chien de 14 kilogrammes, âgé de moins d’un an, à jeun depuis trente-six heures environ. On saigne l'animal par une des caro- tides. Dès le début de la saignée, on sectionne le bulbe. On enlève rapide- ment la paroi antérieure du thorax, on découvre le foie, on place une première canule dans la veine porte, une seconde dans la veine cave infé- rieure en aval du foie. Pendant la saignée méme, alors que le cœur bat toujours, on fait passer à travers Le foie 10 litres d’eau contenant 9 p. 1.000 de chlorure de sodium, chauffée à 40 ou 42 degrés. Pendant le lavage, qui dure à peine quinze minutes, on exerce de légères pressions sur le foie. Le foie est abandonné en place à la température du laboratoire. Vingt-cinq heures après le lavage, on relie, au moyen d'un tube de caoutchouc, la veine porte du foie préparé à la carotide d'un chien vigoureux, d'âge moyen, à jeun depuis la veille. On fait passer le sang artériel à travers le foie lavé et on recueille dès le début le liquide qui s'écoule en aval du foie par échantillons de 25 à 30 centimètres cubes, en ayant soin de mettre un intervalle de cinq à dix secondes entre chaque prise. On s’arrête après la douzième prise. À ce moment, on rompt la comtmuñication entre la carctide et la veine porte; Gn SÉANCE DU 16 AVRIL 671 s'assure qu'il n'existe aucun caillot dans le tube de communication et on recueille un échantillon de sang carotidien. On recoit ensuite en aval du foie le sang en réserve qui s'écoule encore : prises 13, 14, 15, 16. L'échantillon carotidien, prélevé en amont du foie, a coagulé en deux minutes. Tous les échantillons recueillis en aval du foie sont restés liquides. Ils l’étaient encore plus de six Jours après la récolte. Cependant il s’est formé quelques petits caillots : le premier jour, dans le tube 1; le second jour, dans le tube 2; le troisième jour, dans le tube 3. Quinze minutes après la récolte, j'ai dédoublé les échantillons 1, 2, 3, 6, 9, 12 et 15, puis additionné chaque nouvel échautillon d'un volume égal de sang normal prélevé à un troisième chien dans une carotide. Tous les mélanges sont restés absolument liquides le premier jour; le soir du deuxième jour, tous les mélanges étaient coagulés, sauf le dernier (tube 15), qui ne s'est pris, et encore incomplètement, que le surlendemain. Le sang normal du troisième chien, additionné ou non d’un volume égal d’une solution de chlo- rure de sodium à 9 p. 1.000, coagulail en quatre à cinq minutes. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) SUR LA TOXICITÉ NORMALE DES ALIMENTS ALBUMINOÏDES FRAIS, INFLUENCE DE LA CONSERVATION, par G. Linossier et G.-H,. LEMOINE. Depuis nos recherches sur les précipitines (1), nous n'avons cessé de nous préoccuper de l’action toxique des substances albuminoïdes d'ori- gine animale, et en particulier de leur action néphrotoxique. Dès 1903 (2), nous atlirions l’attention sur la néphrotoxicité des sérums normaux, et tout récemment nous avons publié en plusieurs mémoires (3) les résul- tats de notre longue série d'expériences. Ces expériences ont porté sur les substances alimentaires d’origine (4) G. Linossier et G.-H. Lemoine. Comptes rendus de la Société de Biologie, 25 janvier, 8, 45 et.22 mars, 12 avril 1902. (2) G, Linossier et G.-H. Lemoine. Note sur l'action néphrotoxique des injections de sérums normaux, Comptes rendus de la Société de Biologie, 25 avril 1903. (3) G. Linossier et G.-H, Lemoine, Sur l’action néphrotoxique des aliments albuminoïdes d’origine animale. Comptes rendus de la Société de Biologie, 26 février 1910. — Recherches sur le régime alimentaire dans les affections du rein. Aliments albuminoïdes d’origine animale. Viande. OEufs. Lait. Bulletin de l'Académie de médecine, 1° mars 1910. — L’albuminurie digestive. Bulletin de la Société médicale des Hôpitaux, 18 mars et 15 avril 1910. — La toxicité normale des aliments, Communication au III° Congrès de physiothérapie; dos nvril 4910, et Archives dés muladies de l'appareil digestif, 4Ë avril 1010: 672 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE animale les plus importantes : les diverses viandes, les œufs, le lait. Pour limiter et préciser nos recherches, nous avons particulièrement étudiéla néphrotoxicité, qui se traduit chez l’animal par un phénomène net, d'appréciation facile : l'albuminurie; mais nous avons eu soin de faire remarquer que l’intoxication provoquée par les divers aliments albu- minoïdes est une intoxication générale. Désirant tirer de notre étude des conclusions relatives au régime alimentaire dans les affections du rein, et à l’origine alimentaire de. l’albuminurie dyspeptique, nous avons utilisé les aliments tels qu'ils sont livrés au consommateur, nous réservant d'étudier par la suite les diverses facteurs de la toxicité. Il en est trois dont la recherche s'impose : 1° Les toxines propres de l'aliment; 2° Les toxines développées au cours de la conservation aseptique des aliments, toxines dont l'existence nous est révélée par l’action nuisible bien connue des conserves alimentaires ; 3° Les toxines provenant de l’altération microbienne des aliments, dont l'existence est aussi hors de doute. M. Ch. Richet fils (1\ ayant, postérieurement à nos premières publica- tions, publié deux notes sur les substances toxiques développées au - cours de l’autolyse aseptique de la viande, des œufs, et annonçant qu'il poursuit cette étude sur le lait, nous sommes amenés à discuter plus tôt que nous ne l’aurions fait la question de savoir s'il existe vraiment une toxicité propre de ces aliments, ou si les phénomènes que nous avons étudiés relèvent de transformations post mortem. Dès nos premières recherches, nous nous sommes préoccupés de fixer ce point important. Nous avons pratiqué des injections avec des macé- rations de viandes très fraîches, c'est-à-dire recueillies au moment où elles arrivent de l’abattoir à la boucherie (nous ne nous sommes pas astreints, à cause des difficultés pratiques, à faire l'expérience à l’abat- toir même au moment de l’abatage), nous en avons fait avec des œufs quelques heures après la ponte, et enfin, profilant de l'existence d'une vacherie dans le voisinage de notre laboratoire, avec le lait presque immédiatement après la traite. Nous avons toujours constaté l’action toxique. Une première expérience d'orientation nous ayant permis d’ailleurs de constater que le blanc d’œuf ne semblait pas acquérir, par quelques Jours de conservation dans les conditions habituelles, une toxicité beaucoup plus accentuée, nous mous sommes crus autorisés à conclure qu'il existe bien une toxicité normale des aliments, toxicité que la conservation aseptique ou septique peut à coup sûr augmenter, mais ne crée pas. (4) Ch. Richet fils. Comptes rendus de la Société de Biologie, 25 mars et 45 avril 1910. ‘ SÉANCE DU 16 AVRIL 673 Des recherches ultérieures nous permettront, pensons-nous, de déterminer la part qui revient à chacun des facteurs dans la toxicilé des aliments usuels, et d'établir le degré de toxicité des aliments d'origine végétale, dont nous n'avons pas encore parlé. Les expériences de M. Ch. Richet fils constituent un document intéressant, mais sont poursuivies dans des conditions très différentes des conditions habi- tuelles de conservation des aliments. Il est difficile de conclure des phénomènes qui se passent dans la vitelline de l'œuf maintenue en solution fluorée à l’étuve à 38 degrés à ceux qui se passent dans l’œuf intact à la température ordinaire. SUR LA TENEUR DES PRODUITS PATHOLOGIQUES EN BACILLES TUBERCULEUX, par P. Caaussé. - Nous n'avons trouvé nulle part de documents relatifs à la teneur des produits pathologiques en bacilles tuberculeux et à la numération de ces derniers; il peut cependant y avoir intérêt, même au seul point de vue scientifique, à effectuer cette numération. On sait en effet combien est variable la quantité de bacilles contenue dans la même substance chez des animaux de même espèce ; alors que le plus souvent le nombre des bacilles tuberculeux de la matière caséeuse est infime, au point que l’on peut faire un grand nombre de préparations sans en découvrir un seul, il arrive parfois que l’on trouve des substantes d’une richesse bacillaire considérable : il y à 100 à 200 bacilles par champ microscopique! Le pourquoi de ces différences nous échappe; mais, sans vouloir l’élucider, nous avons fait un certain nombre de comparaisons, quant au nombre des bacilles, entre divers échantillons. Pour pratiquer une numération des germes dans la matière caséeuse ou les crachats nous en broyons finement ou mélangeons au mortier ordinaire un poids connu, par exemple 10 centigrammes. Lorsque le broyage et l’'homogénéisalion sont suffisants, ce qui demande environ un quart d'heure, nous ajoutons goutte à goutte un faible volume d’eau distillée : 4 à 10 centimètres cubes selon la richesse du produit en bacilles, ce dont nous nous sommes assuré au préalable par l'examen microscopique effectué comme à l’ordivaire. Le mélange étant terminé, nous comptons avec une pipette quelconque, et à la température du laboratoire, le nombre de gouttes de la dilution ; et touten effectuant cette opération, nous déposons sur trois ou quatre lames porte-objet 1, 2, 3, 4 gouttes de cette dilution; il peut être avantageux de faire ainsi des préparations avec un nombre croissant de gouttes. Sur chacune des 674 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lames le liquide est aussitôt étalé suivant un rectangle à l’aide d’une aiguille; nous laissons ensuite sécher ces lames dans une position parfaitement horizontale, en nous abstenant de les chauffer, car le chauffage nuit à l'homogénéité de la préparation; enfin nous fixons par la chaleur et pratiquons la coloration au Ziehl-bleu de méthylène. D'autre part, nous disposons d'un micromètre-objeclif (5 millimètres en 100 divisions) et d'un micromètre-oculaire quadrillé. En effectuant la mise au point sur le micromètre-objectif avec la combinaison optique qui servira pour la numération (objectif à immersion et oculaire pourvu du micromètre quadrillé), nous mesurons le côté du carré de notre micromètre oculaire, d’où nous déduisons sa surface. Il suffit main- tenant de faire sur les lames la numéralion successive des bacilles contenus dans 10 ou 20 carrés du micromètre-oculaire ; la surface de chaque préparation sur lame est facile à mesurer; un calcul très simple donne la teneur du produit examiné rapportée au milligramme; il est inutile d'y insister. Il est certain que les résultats obtenus dans des numérations succes- sives faites avec le même produit sont quelque peu variables; mais cependant les écarts ne sont guère que d'un dixième au maximum, ce qui constitue une approximation grandement suffisante. Ces numérations nous ont montré que le nombre des bacilles de la matière tuberculeuse varie dans de très larges limites : de O0 à 500.000 environ par milligramme de substance, aussi bien dans les mucosités bronchiques que dans les produits caséeux. Lorsqu'il existe seulement. 100 bacilles au milligramme, il est difficile d'en découvrir à l’examen microscopique ; au-dessous de ce chiffre, leur numération est'impossible par le procédé ci-dessus ; à partir de 800 à 1.000 bacilles leur constatation est facile, mais ils sont encore rares, tous les champs microscopiques n’en présentant pas une unité; les teneurs élevées de 200.000 à 300.000 ne sont pas absolument exceptionnelles; celles de 400.000 à 500.000 sont rarement enregistrées. Ce sont d'ordinaire les produits prélevés dans les lésions les plus chroniques qui sont les plus riches en bacilles. Il est intéressant de rapprocher ces chiffres de ceux obtenus avec les cultures pures; celles-ci contiennent de 35.000 000 à 40.000.000 de bacilles au milligramme (poids humide après compression modérée au papier filtre); la teneur maxima de la matière tuberculeuse serait donc de 1/70 à 1/80 de celle de la culture humide, le restant du produit étant constitué par l’eau et les débris cellulaires. Mais en général, chez les bovidés, cette teneur est 300.000 à 400.000 fois plus faible, soit 100 bacilles au milligramme. SÉANCE bu 16 AvRit 675 COMPARAISON DES DOSES DE BICHLORURE DE MERCURE POUVANT DONNER LA DIARRUÉE AU LAPIN AVEC CELLES QUI RENDENT SES URINES ALBUMINEUSES, par MAUREL et ARNAUD. Dans une note précédente (1), l’un de nous a indiqué que des trois voies d'administration, gastrique, hypodermique et veineuse, c’est la voie gastrique qui exige la plus grande quantité de bichlorure de mercure pour produire la diarrhée, et la voie veineuse qui en exige le moins. Notamment, la dose de 0 gr. OL par kilogramme est insuffisante pour produire la diarrhée, quand elle est donnée par la voie gastrique, tandis que la diarrhée est constante quand l'administration a lieu par voie hypodermique. La voie veineuse serait encore plus sensible, puisque la diarrhée apparaîtrait même avec la dose de 0 gr. 002 par kilogramme. Or, il nous à paru intéressant, ces dernières données étant acquises, de voir quelles sont les doses qui sont nécessaires pour agir sur les reins et diminuer leur perméabilité. Nos expériences comparatives ont porté sur la voie gastrique et sur la voie hypodermique. VoïE GASTRIQUE. — La dose de 0 gr. OL par kilogramme d’animal a été donnée trois fois; et tandis que ces doses n’ont jamais produit la diarrhée, toutes ont été suivies d’albuminurie. VOIE HYPODERMIQUE. — Sur les six fois que le bichlorure de mercure a été donné à la dose de 0 gr. O1 par kilogramme, dose qui a toujours produit la diarrhée, les urines ont été examinées dans trois expériences, et toujours les urines ont été trouvées albumineuses. Mais, de plus, pour étudier cette question, nous avons fait les expé- riences suivantes à doses graduellement décroissantes. Exp. I. — Le 16 octobre 1909, injection hypodermique à un lapin de 2.440 grammes, dont les urines ont été reconnues normales, de 0 gr. 005 de bichlorure de mercure par kilogramme d'animal. Dans la journée, croltes molles, et 0 gr. 035 d’albumine par kilogramme d'animal. Le poids tombe à 2.230 grammes ; et les urines, qui la veille n’élaient que de 38 grammes par kilogramme, arrivent à 67 grammes. Le lendemain malin, 17 octobre, on renouvelle la même injection, et dès l'après-midi la diarrhée apparait et l’albumine s'élève à 0 gr. 065 par kilogramme. Le poids descend à 2.109 grammes et les urines reviennent à 40 grammes par kilogramme. Les jours suivants, les injections sont suspendues ; la (1) Influence de la voie d'administration sur les doses de bichlorure de mercure pouvant donner la diarrhée au lapin. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 9 avril 1910. 676 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE diarrhée disparait le 18, mais les urines sont restées albumineuses jus- qu'au 23 octobre, jour où l’animal succombe après avoir vu son poids diminuer tous les jours jusqu’à 1.650 grammes. Dans cette observation, la dose de 0 gr. 005, donnée en deux fois, a donc produit en même temps la diarrhée et a rendu les urines albu- mineuses. ExP. II. — Le 24 octobre, un autre animal est mis en expérience. Les urines, examinées jusqu au 26, ne contiennent pas d’albumine. Le 26, injection hypodermique de 0 gr. 0025 de bichlorure de mer- cure par kilogramme d'animal. Cette dose ne provoque pas de diarrhée, mais dès le lendemain les urines contiennent 0 gr. 04 d’albumine par kilogramme d’animal et le lendemain encore 0 gr. 014. Enfin, elles en conservent des traces au moins jusqu'au 11 novembre. Le poids de l’animal, qui était de 2.050 grammes au début de l'expérience, tombe le lendemain à 2.000 grammes, puis à 1.970 grammes, et se retrouve à 2.100 grammes le 4 novembre. Enfin, les urines, qui élaient à 65 grammes par kilogramme la veille de l'injection, restent à 60 grammes le jour de l'injection, s'élèvent à 1609 grammes le second jour, puis successivement à 100 grammes, 120 grammes, 105 grammes, 80 grammes, et 90 grammes les jours sui- vants pour revenir entre 60 et 65 grammes à parlir du 4 novembre. Dans cette expérience, la dose de 0 gr. 0025 par kilogramme a denc été suffisante pour produire des troubles rénaux, et insuffisante pour provoquer la diarrhée. Exp. III. — Après avoir constaté que les urines d’un autre lapin sont normales, on lui injecte, le 14 novembre 1909, par la voie hypoder- mique, 0 gr. 001 de bichlorure de mercure par kilogramme. Or, tandis que les matières fécales restent dures, dès le lendemain ses urines con- tiennent 0 gr. 068 d’albumine par kilogramme d'animal, et le lendemain encore 0 gr. O1. De plus, elles en contiennent des traces au moins jusqu'au 19. Le poids n’est pas modifié. Le poids, qui était de 2.330 grammes avant l'injection, s’y maintient le lendemain et arrive même à 2.360 grammes le 19. Quant à la quantité d'urine, elle passe de 60 grammes par kilo- gramme à 110 grammes par kilogramme le lendemain de l'injection, mais revient dans les environs de 60 grammes dès le troisième jour. Cette petite quantité de 0 gr. 001 de bichlorure de mercure a donc suffi pour rendre les urines albumineuses, mais elle a été insuffisante pour produire la diarrhée. Exp. IV. — Après s'être assuré pendant plusieurs jours qu'un autre lapin mis en expérience a ses urines normales, on lui injecte, le 10 jan- vier 1910, par la voie hypodermique, le bichlorure de mercure à la dose de 0 gr. 000$ par kilogramme de son poids. Or, de nouveau cette faible dose suffit pour rendre les urines albumineuses sans provoquer de diarrhée. SÉANCE DU 16 AVRIL - 671 Du reste, malgré ces troubles de le fonction rénale, son poids con- tinue à augmenter, et ses urines ne présentent qu'une légère diminution et encore seulement pendant quelques jours. Exp. V. — Cette expérience faite du 21 au 24 janvier 1910, à la dose de 0 gr. 0003 par kilogramme, donne les mêmes résultats, soit urines albumineuses et pas de diarrhée. Ce poids a continué à augmenter et la quantité d'urine a un peu diminué. Exp. VI. — Enfin, après avoir, comme pour les expériences précé- dentes, vérifié que les urines d’un autre lapin sont normales, le 26 jan- vier 1910, on lui fait une injection hypodermique de O0 gr. 0002 de bichlorure de mercure par kilogramme. Or, de nouveau, les matières fécales restent dures et les urines, qui ne sont pas albumineuses le 27, le deviennent légèrement du 27 au 28. La marche du poids de l’animal n'est pas modifiée, et ses urines, un peu diminuées pendant quelques jours, reviennent rapidement à leur quantité primitive. En résumé, dans ces expériences comparatives, aussi bien par la voie gastrique que par la voie hypodermique, nous n'avons vu la diarrhée n’apparaitre que lorsque la fonction rénale a été troublée et lorsque, nous pouvons le supposer, les reins sont devenus moins perméables. Nous retrouvons donc dans la diarrhée, produite par le bichlorure de mercure, une de ces diarrhées que l’un de nous a considérées comme un flux intestinal destiné à aider la voie rénale dans son rôle d’élimi- nation ; et ce qui tend à le montrer, c'est que, de même que pour l’arsé- niate de soude, la diarrhée n'apparaît que lorsque le rein est devenu moins perméable. En terminant, de même que nous l'avons fait pour la diarrhée due à la colchicine et à l’arséniate de soude (1), nous faisons remarquer, que (1) Pour les differents travaux ayant trait à cette question, voir les Comptes rendus de la Soc. de Biol. A. — Pour l’arséniate de soude : 23 octobre 1909. — Maurel et Arnaud. Influence de la voie d'administration sur les doses minima mortelles d’arséniate de soude. 21 novembre 1909. — Maurel. Note sur la diarrhée produite chez le lapin par l’arséniate de soude donné par les différentes voies d'administration, p. 539. 5 mars 1910. — Maurel et Arnaud. Rapport entre les doses d’arséniate de soude donnant la diarrhée au lapin et celles qui rendent ses urines albumi- neuses, p. #14. B. — Pour la colchicine : 11 décembre 1909. — Maurel. Influence de la voie d'administration sur les doses minima mortelles de colchicine, p. 687. 18 décembre 1909. — Maurel. Influence de la voie d'administration sur la production de la diarrhée par la colchicine chez le lapin, p. 768. 22 et 29 janvier 1910. — Maurel et Arnaud. Influence de la colchicine sur les dépenses de l'organisme chez le lapin, p. 129 et 170. CG. — 9 avril 1910. — Maurel. Influence de la voie d'administration sur les doses de bichlorure de mercure pouvant donner la diarrhée au lapin. 678 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE si cette manière d'envisager ces diarrhées était confirmée, il faudrait les respecter, les favoriser et non les combattre. C'est à la clinique qu'il appartiendra de vérifier ce que notre hypo- thèse a de bien fondé, soit au point de vue de la pathogénie de ces diarrhées, soit à celui des conséquences pratiques qui semblent se déduire de cette pathogénie. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) I. FIÈVRE MÉDITERRANÉENNE EXPÉRIMENTALE CHEZ LE CHIEN. IT. PassaAce pu Micrococcus melitensis DE LA MÈRE AU FŒTUS CHEZ LA BREBIS INFECTÉE EXPÉRIMENTALEMENT, par A. Conor. I. — Le mouton a élé soupconné de poor transmettre, comme la chèvre, la fièvre méditerranéenne. En 1906, Zammit trouvait à Malte une brebis infectée spontanément. Dans les épidémies récemment signa- lées en France, des ovidés ont présenté une séro-réaction positive (Aubert, Cantaloube et Thibault-Lagriffoul, Arnal et Roger). Nous avons réalisé l'infection expérimentale de ces animaux : 1° INJECTION SOUS-CUTANÉE. — Deux brebis, dont le sérum n’agglutine pas à 10, reçoivent le 7 janvier 1910 l’émulsion d’une culture de quatre jours sur gélose d’un 47. melitensis isolé depuis un an du lait de chèvre (race M7 de lInstitut Pasteur de Tunis). La recherche du pouvoir agglulinant du sérum a donné les résultats suivants : Brebis 22. — Pouvoir agglutinant : le 17 janvier de 30, le 1°" février de 50, le 16 février de 100, le 4 avril de 100. Le 16 février, le M. melhitensis fut isolé du lait de cet animal par ponc tion de la rails Brebis 46. — Pouvoir agglutinant : le 17 janvier de 20, le 1° février de 30, le 16 février de 30, le 4 avril de 50. 2° INGESTION. — Deux moulons (sérum non agglutinant à 10) recoi- vent par la bouche, pendant dix jours consécutifs, à partir du 23 février 1910, le contenu d’un tube de culture de quatre jours sur gélose, émul- sionné dans du sérum physiologique (Race M 7 du M. melitensis). Les résultals de la recherche du pouvoir agglutinant ont été : Brebis 19. — Pouvoir agglutinant : le 10 mars de 25, le 4 avril de 50. Brebis 42. — Pouvoir agglutinant : le 10 mars de 10, le 4 avril de 25. 3° INFECTION PAR LE LAIT. — Deux brebis, ayant chacune leur agneau respeclif, reçoivent sous la peau, le 22 février 1910, l’émulsion d’une SÉANCE DU 16 AVRIL 679 culiure de quatre jours sur gélose (race M7 de 47. melilensis). Le pou- voir agglutinant du sérum de ces quatre animaux était inférieur à 10. Afin d'éviter toute contamination possible par l'urine, la salive, etc., les petits étaient rigoureusement séparés des mères. Le lait de celles-ci, trait chaque jour, était porté aux agneaux nourris en même temps de son. Les résultats obtenus ont élé les suivants : Brebis À. — Pouvoir agglutinant : le 10 mars de 10, le 4 avril de 50. Agneau a. — Pouvoir agglutinant : le 10 mars de 10, le 4 avril de 25. Brebis B. — Pouvoir agglutinant : le 10 mars de 50, le 4 avril de 100. Agneau b. — Pouvoir agglutinant : le 10 mars de 10, le 4 avril de 25. Il résulte de ces expériences que le mouton est sensible à l’inocu- lation sous-cutanée et à l'ingestion de cullures de HW. melitensis et quele lait des brebis peut, comme celui des chèvres, lransmettre la maladie (1). . Les chèvres ne sont donc pas les seuls animaux capables de trans- mettre la fièvre méditerranéenne. La contamination possible par un animal aussi répandu que le mouton ajoute aux difficultés de la prophy- laxie de celte maladie. II. — Les bactéries peuvent traverser le placenta ; de nombreuses preuves ont été apportées en ce qui concerne la bactéridie charbon- neuse, le sitreptocoque, le pneumocoque, le baciile typhique, etc. Dans les expériences sur la fièvre méditerranéenne, il a été reconnu que les agglutinines spécifiques sont ordinairement transmises de la chèvre à ses descendants; mais le . melitensis, recherché sur les petits des animaux infectés, n'a point été décelé. Ces observations ont été faites à plusieurs reprises par la Commission anglaise de Malte {2}. Des chèvres infeclées expérimentalement avaient le M. melilensis dans le sang : leurs chevreaux furent sacrifiés dès leur naissance et le microbe ne fut jamais décelé dans les différents organes : sang, urine, foie, rate, etc. Dans le cas de Williams (3), une femme enceinte de huit mois, atteinte de fièvre méditerranéenne, accouche d'un enfant dont le sang aggluline à 1/500 cinq jours après sa naissance. Il n’y avait eu, dit l’auteur, « à peu près » aucun conlact entre la mère el le nouveau-né, mais le colos- trum contenait le AZ. melitensis ; il est difficile, dans ce cas, de conclure exclusivement à une infection in utero. Il était donc admis que ce microorganisme ne passe pas dans la circu- lation fœtale, bien que présent dans le sang maternel. Le fait suivant montre que ce passage peut avoir lieu : 1) Nous nous proposons de sacrifier ultérieurement ces animaux pour rechercher la présence du microbe dans les organes. (2) Part. V, p.38, et Part. VI, p. 41. (3) Journ. of the Royal Army med. Corps, juillet 1904. BioLoGiEe. COuPTES RENDUS. — 1910. T. LXVII. 680 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —— Une brebis reçoit sous la peau, le 7 janvier 1910, l'émulsion d’une culture de quatre jours sur gélose de M. melitensis. Le 17, le sérum de cet animal agglutine au taux de 30, alors qu'avant l'inoculation l'épreuve avait été néga- tive à 10. Le 1° février, le pouvoir agglutinant est de 50. Le 5, la brebis avorte d’un fœtus d'environ trois mois. Le sang prélevé dans le cœur de ce fœtus et ensemencé sur gélose, donne des colonies de M. melitensis. Les caractères morphologiques et l’aggluti- nation positive à un taux élevé de ce coccus avec un sérum de cheval immu- nisé, démontrèrent l'identité du microbe. Le même organisme fut isolé quel- ques jours plus tard du lait de la brebis dont le sérum avait alors (16 février) un pouvoir agglutinant de 100. Cette expérience montre que le 7. melitensis peut traverser la bar- rière placentaire et passer de la mère au fœtus. Ce fait ne semble pas vérifier l'espoir de Zammit de faire disparaître la fièvre méditerranéenne d’un troupeau en remplaçant les chèvres infectées par leurs chevreaux immunisés ; ceux-ci peuvent en effet avoir Le A. meltensis dans le sang. (Institut Pasteur de Tunis.) DIGESTION INTRA-GASTRIQUE DES GRAISSES SOUS L'INFLUENCE DE LA LIPASÉIDINE, par JEAN Camus et Maurice NicLoux. Dans celte communication et dans quelques autres que nous avons l'intention de consacrer au même sujet, nous relaterons un certain nombre d'expériences ayant pour but l'étude méthodique de la diges- tion des graisses à l’état normal et à l’état pathologique en employant comme adjuvant un agent lipolytique d'une activité considérable. Cet agent lipolytique étudié par l’un de nous (1) à comme substra-, tum le cytoplasma de la graine de ricin. Il se rapproche des diastases connues par certains caractères, il s'en différencie par d’autres, et, en raison de ces constatations, Nicloux luia donné le nom de lipaséidine. Il est juste d'ajouter ici que le dédoublement des graisses par l’activité propre des graines oléagineuses avait été observé par Pelouze dès 1855. (1) C'est ainsi qu’elle possède toutes les propriétés des diastases en ce qui concerne l’action de la température, la vitesse de réaction, l’action des pro- duits de la réaction, etc. Au contraire, l’action de l’eau détruit son pouvoir hydrolysant dès qu'elle n’est plus protégée par un corps gras. Voir Maurice Nicloux, Contribution à l'étude de la saponification des (ou gras. 1 vol., 1906, 76 p. Hermann, éditeur, Paris. 3 SÉANCE DU 16 AVRIL G8L et que Maillot, Green, Siegmund, avaient essayé d'isoler la diastase sans y parvenir, qu'enfin Connstein Hoyer et Wartenberg ont fail porter leurs études sur la graine de ricin, dont ils ont étudié le pouvoir lipolytique dans des conditions qu'ils ont déterminées. Notons que la lipaséidine a une action hydrolysante non seulement sur l'huile de ricin son milieu naturel (au moment de la germination), mais encore sur toutes les huiles comestibles végétales (huile d'olive, de coton, d’œillette, d’arachide, etc.), mais qu’elle dédouble encore les graisses animales, le beurre, le suif, l'huile de foie de morue et cela dans des proportions qui peuvent aller jusqu’à 90-95 et même 98 p. 100. Ce rappel très bref et de l’origine et du mode d’action de la lipaséi- dine montre tout l'intérêt des questions que nous nous sommes pro- posé d’étudier. Nous nous occuperons dans la présente note de la digestion intragastrique des graisses en présence de lipaséidine. Une première question se posait: cette substance d'origine végétale introduite dans l'estomac d’un mammifère ne va-t-elle pas être immé- diatement détruite, digérée elle-même par la pepsine ou empêèchée d'agir par l'acide chlorhydrique ? Dans une note précédente nous avons insisté sur ce fait que la diges- tion gastrique des graisses, bien qu’étant très réelle, est cependant peu importante. C'est ainsi qu'en introduisant de l'huile comestible dans l'estomac d'un chien (20 grammes pour un chien de 10 kilos), on trouve en sacrifiant l'animal, deux heures plus tard, une digestion qui atteint seulement 3 à 6 p. 100 et qui est rarement supérieure à 10 p. 100. Faisons la même recherche en présence de la lipaséidine et voyons ce que devient la digestion des graisses. Nous citerons deux de nos expériences : Chien fox. Poids 13 kil. 400, à jeun. On prépare le mélange suivant : Huile de coton (2 grammes pour 100 grammes de poids vif). 26,8 Pipasetine d'activité totalehx — 10% 022 p-100. 7 0.0.2 0 gr. 536 RERMMÉRICETIQUE A0 ip l000 Re EN Pt ne HONG CNT A 3h. 30, ce mélange est émulsionné et introduit aussitôt par la sonde æsophagienne dans l'estomac du chien. A 5 h.5!, on sacrifie l'animal par section du bulbe, on enlève l'estomac entre 2 ligatures. Le contenu se montre constitué par de l'huile émulsionnée avec de l’eau et du mucus. La technique employée pour l’analyse a été indiquée dans notre note précédente (Soc. de Biol., 9 avril). L'analyse de la matière grasse retirée de l'estomac du chien donne le résultat suivant : Pile SAONE AE ME Onde ln a à JU 56,5 p. 100 682 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ————…—……—…"—"…—…—…—…—.….—.". — ——_—_———"———. Chien roquet. Poids 5 kil. 900. On prépare le mélange suivant : Hate {de Coton AE ER E TC PE OPR RE ramitess Pipaséidinelat=M ur CRE LRU CALME RER ARRRERT ES —. Acide acétique, à 6 p. 1000 . anale ot Steele AA CHELLES. — A & h. 20, ce mélange est émulsionné et introduit aussitôt par la sonde æsophagienne dans l'estomac du chien. A 6 h. 50, l'animal est sacrifié par piqüre du bulbe. On trouve : Huile-Sapomiñée Je IGN TE FER NI RTE CREER NEnUT Les deux expériences précédentes ont été faites chez un animal à jeun au moment de l'introduction du mélange d'huile et de lipaséidine dans l'estomac, il était nécessaire de répéter les mêmes opérations en intro- duisant le mélange huileux dans l'estomac d'un chien en période de digestion. C'est ce que nous avons fait dans l'expérience suivante: Chienne de T kilogrammes. À 4 h. 35, on lui donne à manger 50 grammes de cartilage et quelques cs cuits. A 5h.5', on introduit dans son estomac par la sonde œsophagienne le mélange ci-dessous émulsionné : HuleRde Coton AMENER PE PE EP EE DOranuress Liposéidine, à = 1. ACT I SA NP ENT M LS 1e 52) — Acide acétique, à 6 p. 1000. ANT RENE RS TON OT NET D) — puis on lui fait boire 50 grammes d’eau ordinaire. A 6 h. 55, l'animal est sacrifié par piqüre du bulbe. La muqueuse gastrique est congestionnée, les chylifères sont apparents. Les cartilages ingérés sont presque fondus, très diminués de volume, ce qui prouve que la digestion. gastrique s'est faite dans des conditions assez voisines de la normale. On trouve : Huile#Sa Don fié ep A0 UE RENE RE EE RER EE ELA D'après nos recherches, les conditions les plus favorables à la diges- tion intragastrique des graisses par la lipaséidine sont celles qui sont réalisées par l'introduction du mélange huileux ci-dessus bien émul- sionné, l'introduction des différents éléments du mélange à l’état isolé fournit une saponification notablement moindre et plus tardive, mais cependant assez appréciable dans plusieurs de nos expériences. La pepsine, l'acidité du suc gastrique, ne sont pas des obstacles à l’action intragastrique de la lipaséidine, contrairement à ce que l’on : pouvait craindre au premier abord. Il y a plus, l'acidité du suc gas- trique peut devenir un agent favorisant pour l'activité de la lipaséidine. Pour le démontrer, supprimons dans l’émulsion l'acide acétique et don- nons seulement à l'animal un mélange d'huile de lipaséidine et d’eau sans acide ; si l'animal est à jeun, la digestion de l'huile sera peu intense, si par contre on a eu soin de faire faire à l'animal un pelit DCR ec dE dd SÉANCE DU 16 AVRIL 683 repas de viande avant d'introduire dans son estomacle dernier mélange, la digestion de la graisse devient importante. Chien. Poids 17 kil. 6. À 3 h. 15, on lui donne 200 grammes de viande cuite; à 3 h. 36, on lui donne par la sonde œsophagienne : Huile de coton. 35 grammes. Lipaséidine + ss { gr. 40 CO ee er Su cites eo ne 1 Q LÉN STOMIES A 5 h. 30, on tue l'animal. La viande contenue dans l'estomac est peu digérée ; les chylifères intestinaux sont très apparents. Analyse de l'huile qui surnage du contenu gastrique : ÉRNERSAPONIÉE PNEU ON Ne ON EN 0022 6É DE 100 C'est que la lipaséidine qui agit bien en milieu acide a trouvé dans l'estomac en digestion un acide qui lui convient en qualité et en quan- tité; c'est une coïncidence curieuse que la proportion de l'acide du sue gastrique, loin d'entraver l’action de la lipaséidine, la favorise. En résumé, la lipaséidine, substance végétale transportée dans l’esto- mac d’un mammifère, y agit comme elle le fait #n vitro, en äigérant la substance grasse en proportion notable; elle peut même trouver le tous les douze à quatorze mois. Sur 70.000 (41) animaux inoculés de la sorte, pendant un laps de Lemps de cinq ans, 10 p. 100 ont présenté des accidents anaphylactiques légers, nou mortels el consistant en œdèmes du museau, de la vulve, de la mamelle, salivation excessive, coliques et diminution dans un certain nombre de cas de Ja sécrétion lactée. Cependant dans une circonstance que nous allons relater, ces acci- dents ont pris un caractère plus grave. Une épidémie grave de charbon se déclare au mois de juin 1909 (10 cas mortels en huit jours) dans une ferme dont tous les animaux avaient néanmoins subi la séro-vaccina- tion au mois d'avril précédent. Ces animaux sont, en conséquence, séro- vaceinés à nouveau soixante jours après la première injection. Cette revaccination a porté sur 250 individus, à savoir : 140 vaches laitières, 60 veaux (ces deux catégories appartiennent à la race Pintzgan), 10 bœufs de race indigène (race grise de steppe), et 10 chevaux. 13 p. 100 de ces animaux ant présenté à la suite de la revaccination des phénomènes d'anaphylaxie graves, dont l’un mortel. Les phénomènes les plus graves se sont manifestés chez les vaches laitières, et,en parti- culier, chez celles en pleine lactatation; les veaux ont réagi plus légè- rement. Les bœufs et les chevaux sont restés complètement indemnes. La dose de sérum injectée à chaque animal a été de 10 centimètres cubes. Wotons ici que, pressés par les circonstances, nous avons été obligés d'employer un sérum non chauffé et provenant d'une saignée faite trois jours seulement avant l'injection. De plus, le sérum injecté consistait en un mélange de sérum de cheval, de bœuf et de mouton. (Ges trois espèces d'animaux servaient à la préparation du sérum anticharbonneux). Les symptômes observés chez 28 animaux qui ont présenté des acei- dents anaphylactiques peuvent se grouper comme il suit : a) Forme foudroyante. Nous n'avons observé qu'un seul cas mor- tel; cinq minutes après l'injection apparaissent une dyspnée intense avec cyanose des muqueuses et de la mamelle et un énorme œdème de la mamelle et des muqueuses anale et vulvaire. L'animal tombe, pré- sentant des contractions musculaires généralisées, des phénomènes d’œdème pulmonaire avec jetage et salivation abondante. Au bout de cinq à six minutes, l'animal meurt. À l’autopsie, on constate une hyperémie généralisée des organes internes, y compris le système nerveux central, et un œdème pulmo- naire aigu. (L'animal présentait dans le poumon droit un foyer ramolli de tuberculose de la grosseur d'une noix, ainsi que des ganglions lra- chéo-bronchiques tuberculeux.) b) Formes très graves (observées chez 2 vaches). Les accidents débu- tent dix, vingt minutes après l'injection et consistent en dyspnée, æœdème (4) Ce nombre représente les inoculations faites par nous (5.000) et le reste par les médecins vétérinaires des services publics. SÉANCE DU 17 MARS 687 pulmonaire, vertiges, sécrétions lacrymale et salivaire abondante. L’ani- mal reste trois quarts d'heure dans un état d'hébètement absolu: les = œdèmes, l'hypersalivation, la respiralion accélérée durent deux à trois heures au bout desquelles les phénomènes s’amendent peu à peu pour disparaitre complètement après vingt-quatre heures. La sécrétion lactée diminue considérablement pendant une semaine. c) Formes graves (observées chez 3 sujets). Les accidents débutent une demi-heure après l’injection par un prurigo intense qui affole _ l'animal et qui se localise surtout au museau, à l’auge et au niveau de la région lombaire. L'animal se frotte avec rage et cherche à mordre les points qui le démangent. Il court en aveugle en se jetant sur tous les objets qu'il rencontre. Parfois on observe aussi une urticaire généra- lisée. L'ensemble de ces phénomènes ne dure guère plus de quinze à trente minutes au bout desquelles la santé se rétablit brusquement. d) Formes légères (les plus fréquentes). On observe des œdèmes légers des différentes muqueuses, en particulier de la vulve et de l’anus, une cvanose de la mamelle. Les animaux cessent de ruminer et, rarement, présentent de l’urlicaire. Au bout d'une heure à une heure et demie le tout revient dans l’ordre. Ces formes légères peuvent exceptionnellement apparaître au bout de ! six et même de vingt-quatre heures. L'avortement se produit parfois; la sécrétion lactée diminue et même s'arrête pendant trois à sept jours. Dans aucune des formes susdites on n'observe de l'élévation thermique. A l'occasion d'une autre série d'expériences nous avons pu observer des phénomènes d’anaphylaxie chez les chevaux; ils consistent essen- tiellement en un éfat d'excitation nerveuse exlrême, s'accompagnant d'ur- licaire très étendue. Ces accidents durent peu de temps (une demi-heure à une heure). Dans certains cas le type clinique change; l’urticaire manque : il y a des œdèmes du cou el de la tête; dans ces conditions les phénomènes apparaissent tardivement (six à vingt-quatre heures) et aussi disparaissent lentement (quarante-huit heures). (Travail du laboratoire de microbiologie de l'Ecole supérieure de médecine vétérinaire.) ANTI-ANAPHYLAXIE PAR LA MÉTHODE DE BESREDKA, par D. ArExanprescu et A. CIuca. Au mois de juin 1908 nous avons soumis à la séro-vaccination anti- charbonneuse 180 animaux bovidés (150 vaches laitières et 30 jeunes 688 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST veaux) appartenant à la race de Schwitz (var. Algau) et qui avaient été soumis six mois avant à la même épreuve. — Ces animaux avaient subi déjà depuis six ans des revaccinations successives à des intervalles d’une année et avaient présenté des accidents d'anaphylaxie particulièrement fréquents et graves sans cependant être mortels. A l’occasion de l’épreuve du mois de juin 1909, les animaux furent divisés en deux lots : l’un fut préalablement soumis à la vaccination anti-anaphylactique par la méthode de Besredka, l’autre servit de témoin. Le premier lot, composé de 90 sujets, a recu à cinq heures du matin une injection de sérum anticharbonneux sous la peau à la dose de un centimètre cube pour chaque sujet. Après cinq heures, les deux lots furent inoculés à la dose de cinq centimètres cubes de sérum spécifique et de un demi-centimètre cube d’émulsion bacillaire par sujet. On n’observa durant les vingt-quatre heures qui suivirent cette der- nière injection aucun symptôme d'anaphylaxie, même légère, chez les 90 animaux ayant subi l'injection anti-anaphylactisante; au contraire, 10 individus (sur 90) appartenant au lot témoin présentèrent des accidents anaphylactiques qui consislaient en œdèmes du museau avec hypersa- livation ou en œdèmes des muqueuses vulvaire et anale s accompagnant de coliques. (Travail du laboratoire de microbiologie de l'Ecole supérieure de médecine vétérinaire.) 689: REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU AMEL SU 0 SOMMAIRE GaurreLer (E. et J) : L’excrétion LAUTIER (R.) et GRÉGOIRE (G.) : urinaire du lapin normal. . ..... 691 | La ligne blanche dite surrénale : re- Larire-Duponr : Sur le développe- cherches cliniques Eee CR 690: ment de la paroi des sinus veineux Moxcour (CH.)\ et DArRAssE : Al- des poissons cartilagineux. . . . . . 694 | bumo-réaction des crachats. . . .. 689 Présidence de M. Bergonié, secrétaire-général. ALBUMO-RÉACTION DES CRACHATS, par Ca. Moncour et DARRASSE, A la Société médicale des hôpitaux de Paris (23 juillet 1909) MM. Roger et Levy-Valensi ont proposé un nouveau moyen de diagnostic de la tuberculose pulmonaire basé sur l'étude chimique des crachats, sur la recherche de l’albumo-réaction. Pour ces auteurs, l’absence d’albumine dans les crachats permet de rejeter le diagnostic de tuberculose pulmo- naire. Au contraire toute expectoration albumineuse qui n’est pas sym- ptomatique d’une congestion pulmonaire, d’une broncho-pneumonie ou d'une pneumonie, d’une bronchite rénale ou cardiaque doit entraîner le diagnostic de tuberculose pulmonaire. Nous avons repris les recherches de MM. Roger et Valensi en suivant rigoureusement la technique adoptée par ces auteurs. Nos résultats concordent avec ceux qu’ils ont annoncés : 1° Dans la bronchite chronique et l’emphysème sans complications cardiaques ou rénales, albumo-réaction négative; 2° Dans la bronchite chronique et l'emphysème compliqués de con- gestion passive, albumo-réaction positive; 690 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 3° Dans la pleuro congestiou aiguë, albumo-réaction positive; 4° Chez les malades atteints de bronchite aiguë localisée aux sommets et considérés cliniquement comme tuberculeux, l’albumo-réaction fut toujours positive, sauf dans un cas à diagnostic incertain et dans lequel l’'ophlalmo-réaction fut nettement positive. Chez un malade qui succomba à une granulie généralisée vérifiée à l’autopsie, l’albumo-réaclion fut négative; | 5° Chez les tuberculeux à lésions ouvertes et dont les crachats conte- paient en plus ou moins grand nombre des bacilles de Koch, l'albumo- réaction fut toujours positive. En résumé, la réaction proposée par MM. Roger et Levy-Valensi est intéressante. Elle peut rendre de réels services au médecin qui n’a pas de laboratoire à sa disposition. Toutefois, comme les résultats observés par nous ne concordèrent pas toujours avec ceux que nous donna l'ophtalmo-réaction, il serait peut- être exagéré de lui accorder une valeur absolue, de l'interpréler comme un signe certain de tuberculose pulmonaire, en l'absence de lout autre signe clinique. LA LIGNE BLANCIE DITE SURRÉNALE ; RECHERCHES CLINIQUES, - par R. LAUTIER (de Bordeaux) el G. GRÉGOIRE. Dans une communication en date du 22 avril 190% à la Société médi- cale des Hôpitaux,. M. Sergent dit avoir rouvé un nouveau signe (l’insuffisance surrénale dans le phénomène de la « ligne blanche » qu'il définit un peu plus tard (1) comme un signe d’hypotension arté- rielle, s'obtenant à l’aide d'un corps mousse ou simple effleurage de la peau. Quelques auteurs (2) ayant publié de nombreux faits contradictoires, ce nouveau signe semblait avoir perdu beaucoup de son importance de l'avis de M. Sergent lui-même, souhaitant que son signe altendit dans l'ombre des curiosités pathologiques la consécration de l'oubli qu'apporte le temps à toute chose (3), lorsque, tout récemment, dans une de ses conférences (4), l’auteur revient sur la question pour affirmer de nou- (1) E. Sergent. Soc. méd. des Hôpitaux, 22 avril 1904. (2) Le Clerc. Soc. méd. des Hôpitaux. 3 juin 1904. (3) De Massary et Lian. Soc. méd. des Hôpitaux, 15 février et 6 décembre 1907. £. Bernard, 19 juillet et 6 décembre 1907. (4) E. Sergent. Conférence du 15 juin 1909 à l'Association d'enseignement médical des Hôpitaux de Paris. & vis Sr SÉANCE DU 5 AVRIL . 691 veau l'importance de ce symptôme, au point de vue insuffisance sur- rénale et hypotension artérielle, assertion que nous avons pris à tâche de vérifier. Voici les résultats de nos recherches faites au lriple point de vue de l'insuffisance surrénale, de l'hypotension (1) recherchée en nous ser- vant de l’oscillomètre de M. Pachon et de la ligne blanche obtenue d’après les indications de M. Sergent lui-même, c'est-à-dire au simple frôlement de la peau, à l’aide d’un corps mousse quelconque. Sur un ensemble de 228 épreuves dermographiques, 145 ont donné la ligne blanche d’effleurage, 65 avec hypotension et 80 avec tension normale ou hypertension; 83 ne l'ont pas donnée, 30 avec hypotension, 53 avec tension normale ou hypertension, soit 80 cas de ligne blanche sans hypotension et 30 d'hypotension sans ligne blanche, au total : 110 cas sur 228, c’est-à-dire environ la moilié, non conformes à la règle établie par M. Sergent. C'est là, croyons-nous, une proportion de nature à condamner la théorie de la ligne blanche d’hypotension. Sur 30 sujels examinés à différentes reprises, y compris une addi- sonnienne avec syndrome d'insuffisance surrénale net, 7 d’entre eux seulement ont paru offrir un certain parallélisme entre la valeur de la pression sanguine el l'apparition ou la disparition de la ligne blanche; tous les autres, y compris J’addisonnienne précitée, ont failli à cette règle. : La ligne blanche ne peut donc constituer un signe d'insuffisance surrénale, non plus qu'un phénomène d'hypotension: elle ne conslitue pas un symptôme et comme telle ne peut rentrer dans le cadre des faits pathologiques et semble plutôt relever du dermographisme physiolo- gique dont elle faisait autrefois partie et dont on n'aurait pas dù la distraire. L’EXCRÉTION URINAIRE DU LAPIN NORMAL, par E. et J. GAUTRELET. Nous n'avons point trouvé dans la litlérature scientifique d'analyse urinaire de lapin normal faite d'une façon systématique. Sans doute itrouve-t-on épars des documents variés relatifs à cette urine, mais les auteurs qui les ont établis se sont limités à la recherche ou au dosage d’un petit nombre d'éléments suivant les recherches qu'ils effectuaient. C'était en effet pour posséder les variations de tel élément urinaire dans certaines conditions qu'ils procédaient comparativement au dosage de (4) G. Grégoire. La ligne blanche dite surrénale : Recherches cliniques. Thèse du 3 décembre 1940. 692 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX cet élément chez le lapin normal; pour citer un exemple — et des meil- leurs — Bardier et Frenkel, voulant étudier la sécrétion urinaire dans la néphrite expérimentale, ont dosé l’azote total, l'azote uréique, l'albumine, les cendres, les matières organiques chez le lapin normal, avant de procéder aux mêmes dosages chez le lapin dont ils avaient cautérisé la surface du rein par le nitrate d'argent. Nousavons cru intéressant de présenter, en un tableau, l’ensemble des données que nous fournit l'analyse de deux lapins. Ces deux animaux ont été observés et suivis durant 30 jours, dans deux cages permettant de recueillir facilement et proprement les urines. x Leur équilibre a été réalisé à l’aide d’une ration uniforme de 700 grammes environ de choux pour chacun d’eux et par 24 heures. Cette ration d'entretien, 700 grammes de choux, correspond (Maurel), par 24 heures, à : PAR ANIMAL PAR KILOGRAMME AU AE eee : RSC Tnt 274 or. 145 Matières azotées . . . . LE = il lunes 12 gr. 509 CAISSE SNMP APE AE OP QUE NNE ON 2HaT- PE Hydrates de carbone . . SIERRA 26 gr: 118 Matières salines. . . . . ASUS TE OT 4 gr. 441 Calories:1-M 07 59» OT M3» 188 gr. 84 Le lapin n° 1 (mâle) pesait 2 kil. 120 Le 1°" février, et 2 kil. 180 le 18 mars. Le lapin n° 2 (femelle) pesait 2 kil. 160 le 1° février, et 2 kil. 195 Ie 18 mars. : C'est dire que leur équilibre nutritif était parfaitement réalisé. Nous ne pouvons reproduire les diverses analyses qui furent faites ; nous préférons donner une analyse pour chacur des lapins : ce sont celles du 18 mars, elles sont typiques, constituant en quelque sorte une moyenne. Nous présentons donc dans le tableau ci-dessous, successivement pour chacun des éléments, le dosage par 24 heures et par kilogramme pour chaque animal, et nous établissons également la moyenne générale par kilogramme de poids, telle qu’elle résulte du rapprochement des moyennes individuelles. Nous ne ferons suivre d'aucun commentaire ces analyses. Qu'il nous suffise d'indiquer d’un mot les méthodes utilisées au cours des analyses. L'urée a été dosée par l'hypobromite à l’aide de l’uréomètre si précis de Desmoulière; les xantho-uriques ont été dosés suivant le procédé de Denigès; l’ammoniaque par la méthode de Ronchèse; l’azote total par la méthode de Kjeldahl; les sulfates par le procédé Blarez,; l'acide urique et l'urobiline par le sulfite de cuivre (procédés E. Gautrelet); les sulfo-conjugués ont été recherchés par le procédé Denigès: SÉANCE DU D AVRIL 693 Urines de lapins (état normal). ÉLÉMENTS URINAIRES dosés ou recherchés. Alcal. apparente (en 16 Acidité absolue (en HCI) . . Ammoniaque . . . . . .. Acide urique (total). . . . . Xantho-uriques (globaux). . Azote total (en urée). . . . Rapport azoturique Re Chlorures (en NaCIl) Phosphates (en P°O°). . . . Sulfates (en SO*H°). . . . . Sulfoconjugués. .,. . . . . DOURTEMAEUTTEM, à 210, ST Ürobiinesre, MI M LE Pigments bi:iaires . . . . . Acides biliaires. . . . . . . Glucose pe LAPIN N° | Poids : 2 kil. 180. DOSAGES par 24 heures. 400 c. c. 1014.0 9 gr. 072 9% c.c. 000 MEME [je] ds 0 er. 116 er © Ne, ee © Traces tr. faibles. Traces tr. faibles. DOSAGES par kilogr. 183 c.c. 4 gr. 161 LAPIN N° 2 Poids : DOSAGES par 94 heures. Z20NC-c- 1015.0 10 gr. 214 11 c.c. 008 | 29 c.c.': 0 gr. il fe 0 gr. 0 gr. 0 gr. pere 0.91 0 gr. 502 0 gr. 187 0 gr. 253. Traces tr. so 0 gr. 053 0 0 0 0 0 0 0 Traces tr. faibles. Traces tr. faibles. 2 gr. 0.90 gr. 058 gr. 495 0 gr. 552 Traces. 0 0 gr. 189 Traces tr. faibles. Traces tr. faibles. SD RP CE ES EE EPP PATES | REA des DOSAGES des par Ruben kilogr. de poids. HOT ANIME EC ICS « 1014:5 4 gr. 643 4 gr. 407 c.c. 329 | 12 c.c. 161 0 gr. 580 4 gr. 164 0 gr. 068 0 gr. 022 0 gr. 040 1 gr. 285 0.90 0.905 gr. 482 0 gr. 492 : 0'gr. 225 0 gr. 206 0 gr. 251 0 gr. 252 Traces Traces tr. faibles. | tr. faibles. 0 0 0 gr. 086 0 er. 075 0 0 0 0 0 0 0 Traces Traces tr. faibles. | tr. faibles. Traces Traces tr. faibles. tr. faibles. Enfin insistons sur ce fait que ces données urinaires se rapportent à des lapins soumis à un régime exclusivement composé de choux ; nous considérons le lapin comme prototype de l'herbivore. 694 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PAROI DES SINUS VEINEUX DES POISSONS CARTILAGINEUX, par LariTE-DuPonr. Les sinus veineux de très grande dimension qui existent chez les poissons carlilagineux, au niveau de la glande génitale, du rein, de la paroi postérieure de l'œsophage, présentent, chez l'animal adulte, tout comme le sinus caverneux de l’homme, des trabécules très nombreuses reliant une paroi à l’autre du sinus. Cette disposition est tellement exa- gérée dans certains cas que le sinus est transformé en une sorte d'éponge. Deux processus concourent à cette formation. Dans le premier cas, on observe l’atrophie des parois de deux veines contiguës. L’atrophie se produit en des points séparés les uns des autres par des portions de paroi veineuse qui persistent et constitueront les trabécules. Ce pro- cessus est celui que l’on observe au niveau des sinus craniens del homme. Le second mode de développement de ces parois sinusiennes est tout à fait différent. Observés chez l'embryon, ces sinus se présentent avec l'aspect de veines ordinaires. Sur l’animal un peu plus âgé, la paroi vei- neuse devient irrégulière sur sa face interne, il s’y creuse de petits culs- de-sac dans l'épaisseur de la paroi qui est considérable pour la lumière du vaisseau. À mesure que se creusent les culs-de-sae, la paroi veineuse s'amincit à leur niveau et devient au contraire saillante dans les régions qui séparent deux culs-de-sac. Ce phénomène s'accentuant, les culs-de-sacs augmentant de volume aux dépens de la paroi veineuse, il y a conjonction et fusion de deux culs-de-sac voisins; mais une partie de la paroi qui les séparait persiste et formera une trabécule. La paroi veineuse, dont l'épaisseur considérable a permis l’évolution de la veine, devient extrèmemen* mince et les trabécules qui vont d'un point à l'autre de la paroi conservent à la veine sa résistance. Ce deuxfème processus peut être rapproché de celui observé sur la paroi interne du cœur pour la formation des piliers. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, |, rue Cassette. SÉANCE DU 23 AVRIL ARLOING (FERNAND) : Evolution de l'infection tuberculeuse expérimen- tale par le bacille de Koch en cul- ture homogène chez les mammi- fères, les oïseaux et les vertébrés à sang froid Camus (J.)\ et Niccoux (Maurice) : Digestion des graisses dans l'intes- tin grêle et dans le rectum en pré- sence de la lipaséidine DEMANCHE (R.) et Ménarp (P.-J.) : Valeur de la méthode de Hecht pour le séro-diagnostic de la syphilis; comparaison avec la réaction de Wassermann Frvzr (Gurno) : Les divers bacilles tuberculeux considérés comme an- tigènes à l'égard de sérums riches en anticorps tuberculeux GILBERT et PArTURIER : Note sur les rapports de la vésicule biliaire. Josué (O.) et Parcrarp (H.) : In- fluence des extraits de capsules surrénales sur le pouvoir opsoni- que. (Deuxième note) LArFoRGUE : De la nature {ubercu- leuse de certaines pleurésies rhu- MaLISMAleS ES IL. at reine Lapicous (Louis) : À propos d’une réclamation de M. Weiss en nt eieionle ser ete ee) e el je: Lo où) eù [eLe o CCC EE 1910 SOMMAIRE 101 Linossier (G.) : De l'influence de la cuisson sur la digestibilité gas- trique de l’ovalbumine. . . . . . .. MEUNIER (L.) et VANEY (C.) : Nou- veau procédé de fixation du plank- ton Movssu (G.) : Traitement des ma- ladies à cysticerques par l'extrait éthéré de fougère male . . . . . .. Paris {PauL) : Note sur la fonc- tion de la glande uropygienne des DIS PR EEE RERO ne PonNsELLE (A.) Compresseurs conjugués pour prise de sang sur les artères des petits animaux . .. REMLINGER (P.) et Nourt (0.) : Le bacille de la tuberculose peut-il être entraîné à la surface des végétaux ? RENAUT (J.) et DuBreuIL (G.) : Con- tingence et conditions de. l’incor- poration des fibrilles connectives à la substauce fondamentale des os. Russo (Pur) : De l’action du chlo- rure de sodium sur les albumines, étudiée à l’ultramicroscope . . . .. VanNeyY (ALBERT) : Du précipito- diagnostic de la morve Waiss (G.) : De l’utilisation des aliments pour la production de l'énergie chez les hétérothermes . . enetiel lamelles ele ele sites Nr dater e Présidences de M. Chauveau, ancien président, puis de M. Dastre. président. OUVRAGE OFFERT 695 120 100 696 G.-A. BOuLENGER. — Les Patraciens. 1 vol, in-8, 306 pages. Paris, Doin. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 14910. T. LXVIII 50 696 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'UTILISATION DES ALIMENTS POUR LA PRODUCTION DE L'ÉNERGIE CHEZ LES HÉTÉROTHERMES, par G. Weiss. On sait que depuisles premières expériences de Rubner et celles d’At- water, les physiologistes considèrent, en général, qu’il y a, au point de vue énergétique, équivalence entre les diverses rations alimentaires, lorsque pendant leur passage à travers l'organisme les transformations de ces rations sont accompagnées de la mise en liberté des mêmes quantités de chaleur. Chauveau et ses élèves ne partagèrent pas cette manière de voir. Il résulte de la lecture attentive des derniers travaux de Rubner, qu’il n'y a aucune discordance importante entre les résultats auxquels cet expérimentateur arrive finalement.et ceux de Chauveau. Si la différence qui existe entre les albuminoïdes, les graisses et les sucres semble parfois faire défaut, cela tient à ce qu’elle est masquée par les phénomènes compensateurs liés à la régulation thermique. En fait, en supprimant cette régulation par une élévation suffisante de la température ambiante, jusqu’à 33 degrés environ chez le chien, Rubner vit apparaître les écarts prévus par Chauveau, et considéra que pour conserver l’équilibre dans ces conditions, au moyen des hydrates de carbone, des graisses ou des albuminoïdes, les rations de ces divers corps devaient fournir respectivement 100, 442 et 140 calories environ. Mais il n’est évidemment pas sans inconvénient de maintenir longtemps un chien à 33 degrés. Jeme suis alors demandé s’il n’y aurait pas moyen de tourner la difficulté en s'adressant aux hélérothermes chez lesquels larégulation n’existe.pas. Cette étude sur lés hétérothermes présente de plus l’avantage de pouvoir pousser l'analyse des faits plus loin, en faisant varier la tempé- rature propre des animaux ou en supprimant l'intervention de l'oxygène pendant un temps que ne supporterait-aucun homeotherme. J'ai donc commencé ces recherches, je les ai abordées par diverses méthodes. Aujourd’hui, jene donnerai que les résultats de détermina- tions faites cet hiver et.portant sur les échanges gazeux. C’est le début de ce travail, je ne le considère que comme une étude préliminaire desti- née à orienter mes expériences dans une question où je n’ai pu trouver aucun document. Il est à remarquer, en effet, que quoique l’on ait fait de nombreuses recherches sur les échanges gazeux de la grenouille, on ne semble s'être jamais préoccupé de l'état d'alimentation dans:laquelle-elle se trouvait. Toutes mes mesures ont été faites sur Rana temporaria ç*. Je m'en élais procuré un certain nombre l’aulomne dernier, j'ai dû en acheter d’autres en cours d'expérience. Il vaudrait évidemment mieux n’opérer SÉANCE DU 23 AVRIL 697 ee ——— que sur des animaux suivis au préalable pendant un temps assez long, pour être certain, qu'ils ont vécu dans les mêmes conditions, et qu'ils sont aussi comparables qu'’ilest possible en pareille matière. Quoi qu’il ensoit, voici les résultats que j'ai obtenus : I. — Rana temp. ç*, nourries à la viande depuis leur entrée au labora- toire dans le courant d'octobre 1909, et pesant chacune sensiblement -30 grammes, furent réparties en quatre groupes : J. Jeüne-complet depuis le début. de l'expérience. S. 0 gr. 1 de glucose le mardi et le vendredi. V. 0 gr. 5 de viaude de veau le mardi. E. 0 gr. 5 de viande le mardi. — 0 gr. 1 de glucose le mardi et le ven- L dredi. Je reviendrai plus loin sur la manière dont J'administrais.le glucose. Le mardi, aussitôt après le repas, je mettais les grenouilles dans les compartiments clos d’un appareil que je.-décrirai ailleurs. Chaque com- partiment avait une contenance de 3 litres et recevait deux grenouilles. - La température restait.sensiblement de 15 degrés. Les jours suivants je faisais l'analyse des gaz etchangeais l'air. Cette série d'expériences dura du 23 décembre 1909 au 4 février 1910: MOYENNES GÉNÉRALES PAR GRENOUILLE RS RTE NE ETES ANNE CO* par jour’en c.c. O'par jour en c.c: OR IE SETACENE DES 19,45 - 22,62 0,86 SSSR 18,64 21 0,89 NAS RS PRE J6 50 32,68 0,81 ÉRR e niea 21,19 34,2 0,61 L’intensité des échanges variait du reste suivant le temps qui s'était écoulé. depuis le repas, comme je le montrerai dans. un mémoire plus détaillé. fi Les résultats de ces expériences: ptite confirmatifs des idées qui les ont inspirées. Le glucose, utilisé sans élaboration préalable, ne pro- voque aucune hausse des combustions ; il en:est tout autrement de la viande. Mais ilne faut pas se dissimuler que cette série‘de-recherches com- porte certaines .causes d'incertitude, sinon.sur l'ensemble et le sens des phénomènes, tout au moins sur leur grandeur. Les grenouilles avaient en effet toutes le même poids au début de l'expérience, mais avaient varié à la fin. Je n’ai pu suivre ces variations par suite.de la multiplicité des opérations que j'avais à faire... Divers problèmes se soulevaient-d'ailleurs, je résolus de les étudier un à un par des expériences partielles ei des comparaisons directes. Gette marchetest fort longue, mais elle est sûre. 698 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DES EXTRAITS DE CAPSULES SURRÉNALES SUR LE POUVOIR OPSONIQUE (Deuxième note), par O. Josué et H. PAILLARD. Les extraits ont été préparés en faisant macérer les capsules surré- nales finement hachées dans neuf fois leur poids d’eau salée à 8,5 p. 1000. Ils ont été pratiqués, d’une part, avec la totalité des capsules surrénales de lapin et de cheval, d'autre part, séparément avec la médullaire et la corticale des capsules dé cheval. Sur chaque lame, nous avons compté les microbes (staphylocoques dorés) englobés par 50 leucocytes. I. — Action des extraits de capsules surrénales in vitro. Nous avons étudié l’action des extraits comparativement avec celle d’une solution d’eau salée à 8,5 p. 1000. Ici donc, nous avons expéri- menté avec le même sérum, mais en ajoutant d’une part % l’eau salée, d'autre part de l'extrait de surrénales. 1° Extraits des surrénales entières (médullaire et corticale). a) Surrénales de lapin : Exp. 9. — Avec l’eau salée. . . . . . 149 staphylocoques. Avec l'extrait de surrénale. 154 — 1 — 1,004 Exp. 10. — Avec l’eau salée. . . . . . 138 staphylocoques. Avec l’extrait de surrénale. 139 — I — 1,00 Exp} MAMA VECNNEAUMEAlEE EC 213 staphylocoques. Avec l'extrait de surrénale . 210 — 1 — 1,00 Exp. 12. — Avec l’eau salée. . . . . . 184 staphylocoques. Avec l'extrait de surrénale. 150 — I = 0,81 Moyenne des indices : 0,95. Chiffres extrêmes : 0,81 et trois fois 1. b) Surrénales de cheval : Exp. 13. — Avec l’eau salée. . . . . . 151 staphylocoques. : Avec l'extrait de surrénale. 148 — LT — 1,00 Exp. 14. — Avec l’eau salée. . . . . . 112 staphylocoques. Avec l'extrait de surrénale. 118 — I — 4,00 SEE 15. — Avec l’eau salée . . . . . . 129 siaphylocoques. Avec l'extrait de surrénals. 141 — = ut Exp. 16. — Avec l’eau salée. . . . . . 146 staphylocoques. Avec l'extrait de surrénale. 127 = I — 0,86 Moyenne des indices : 0,98. Chiffres extrèmes : 0,86 et trois fois 1. Les extraits de capsules surrénales entières (médullaire et corticale) n’exercent donc aucune action in vitro. SÉANCE DU 23 AVRIL 699 2° Extraits séparés de substance corticale et de substance médullaire de capsules surrénales de cheval. AVEC L'EXTRAIT NEC de substance l'eau salée. L a Exp. 17 148 staphylocoques. 183 LT ui Exp. 18 112 — 90 I — 0,80 Exp. 19 141 — 133 I — 0,96 Exp. 20 95 — DATE AEUS Exp. 21 102 — On = DEEE Exp. 22 184 — TOME F0 Substance corticale : Substance médullaire AVEC L'EXTRAIT de substance médullaire. 138 = DÉS JS 60765 18e 000 186 [ — 0,95 CL NN) 2 156 1 — 0,84 moy. des indices, 1,01. Chiffres extrèmes, 0,80 et 1,23. : moyenne, 0,87. Chiffres extrêmes, 0,82 et 0,95. L’extrait de médullaire semble diminuer légèrement in vitro le pouvoir opsonique du sérum de lapin, l'extrait de: corticale amène de légères modifications dans un sens ou dans l’autre. Les différences sont d'’ail- leurs peu marquées. . II. — Action des extraits de capsules surrénales en injections intravei- neuses au lapin. Nous avons comparé le pouvoir opsonique avant et 3 minutes après l'injection d’un demi ou trois quarts de centimètre cube d'extrait au 1/10. 1° Extraits de surrénales entières (médullaire et corticale). a) Surrénales de lapin : AVANT l’injection. Exp. 23. 185 staphylocoques. Exp. 24. . 140 — Exp .25-2 132 — Exp. 26. 118 = Exp. 21. 106 — Moyenne des indices favorisante. b) Surrénales de cheval : AVANT Linjection. Exp. 28. 108 staphylocoques. Exp. 29. 163 — Exp. 30. 120 — Moyenne de indices : : 1,11. Chiffres extrèmes : QUANTITÉ d'extrait irjectée. 1/2 cent. cube. 226 3/4 — 164 1/2 — 153° 1/2 — 134 47/2 — 113 3 MINUTES après INDICES l'injection. staphylocoques. ‘1,22 — AA — 4,15 — 1,22 — 1,06 1,06 et 1,22. Action légèrement QUANTITÉ 3 MINUTES d'extrait après INDICES injectée. l'injection. 1/2 cent. cube. 117 staphylocoques. 1,008 1/2 — 166 — 1,00 1/2 — 109 — 0,91 0,972. Chiffres extrêmes 0,91 et deux fois 1. Action nulle 700 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : 2° Extraits de substance corticale de surrénales de cheval. QUANTITÉ 3 MINUTES VANT ; = x É me Fi d'extrait après INDICES- J : injectée. l'injection. Exp. 31. 105 staphylocoques. 1/2 cent. cube. 108 staphylocoques. 1,002 : Exp. 32. 156 Æ TRE 200 = 1,29 Exp. 33. 398 > gr Es 266 — 0,80 Exp. 34 121 _ SRE 116 = 0,95. Moyenne des indices : 1,01. Chiffres extrèmes : 0,80 et 1,29. 3° Extraits de substance médullaire de surrénales de cheval. AN QUANTITÉ 3 (MINUTES INDICES: l'injection Gen iraN je ADTES J injectée. l'injection. — — —— — Exp. 35. 105 staphylocoques., 1/2, cent. cube. 92 staphylocoques. 0,87 Exp. 36. 156 — 1/2 — 153 — 0,99 Exp: 210000 — 1/2 = 89 _ 0,96 Moyenne des indices : 0,94. Chiffres extrêmes : 0:87 et 0,99. Les extraits de substance corticale injectée dans les veines modifient donc parfois légèrement le pouvoir opsonique du sérum dans un sens ou: dans l’autre. Les extraits de substance médullaire n'ont pas d'influence notable. Si nous envisageons l’ensemble de ces recherches, nous voyons que les indices obtenus avec l’adrénaline et avec les différents extraits surrénaux (extrait de substance corticale, de substance médullaire et extrait total) s’écartent peu de l'unité. ; On peut donc utiliser l’adrénaline et les extraits surrénaux pour relever l'énergie de l’appareil cardio-vasculaire dans les maladies infectieuses sans risquer de nuire aux propriétés opsoniques du plasma. (Travail du laboratoire de pathologie expérimentale et comparée de la Faculté de médecine.) Du PRÉCIPITO-DIAGNOSTIC DE LA MORVE, par ALBERT VANNEY. La non-spécificité absolue de l’agglutination dansle diagnostic de la morve, nous à donné l’idée de rechercher si la réaction de précipitation préconisée par Miessner, Wladimiroff et Panisset, était vraiment spéci- ficue, et si l’on pouvait accorder à ce procédé une valeur pratique réelle. SÉANCE DU 23 AVRIL d 701 Un cheval suspect de morve du service de M.le professeur Vallée donne à la précipitation une réaction positive très nette; l'autopsie ne révèle aucune lésion de morve: Des recherches du même genre furent effectuées sur douze chevaux du service de M. le professsur Coquot. La réaction fut faite suivant la technique d’Ascoli, par superposition des couches et à la température de 38 degrés. Dans quatre cas nous avons obtenu une précipitation de sérum par la malléine diluée. Les douze chevaux éprouvés ensuite à la malléine n'ont pas réagi et l’autopsie n’a décelé aucune lésion morveuse. Nous croyons donc que les précipitines, comme les agglutinines, peuvent se rencontrer dans le sérum de chevaux sains, et qu'il neserait pas prudent dans la pratique de tenir un compte absolu des indications de cette méthode. ÉVOLUTION DE L'INFECTION TUBERCULEUSE EXPÉRIMENTALE PAR. LE BACILLE DE KOCH EN CULTURE HOMOGÈNE CHEZ LES MAMMIFÈRES, LES OISEAUX ET LES VERTÉBRÉS A SANG FROID, par FERNAND ARLOING. S. Arloing, puis S. Arloing et Paul Courmont décrivirent dans leurs grandes lignes les modificatiens imprimées au bacille de Koch d'ori- gine humaine par la culture, dans la profondeur du bouillon. Au point de vue pathogénique, leur étude a surtout porté sur l’infec- tion du lapin. Après des injections intraveineuses, cet animal paraît succomber à une tuberculose infectieuse cachectisante, sans tubercules apparents. Des lésions occultes existent pourtant dans le foie et la rate, mais il faut les observer sur des coupes microscopiques. Je me suis proposé de rechercher les effets pathogènes du bacille ainsi modifié sur la plupart des animaux de laboratoire, afin de savoir ce qu'ils ont de commun par l'ensemble de ces animaux, et, s’il y a lieu, leurs-différences, en passant d’une espèce ou d'un-groupe à l’autre. Je ne parlerai pas aujourd'hui des caractères microscopiques des lésions. Je les réserve pour une note ultérieure. Veau (Inoculation intra-veineuse). — A la dose de 0,00004 du poiïds’vif, ces cul- tures sont mortelles pour des animaux pesant de 100 à 140 kilogrammes. Après une sorte de période d'inoculation de quinze jours environ, la température jusque-là oscillante s'élève à 40, 41 degrés et au delà, et la mort survient du 35° au #5° jour. Amaigrissement : 28 p. 100 en moyenne. L’autopsie montre les deux poumons hépatisés dans les deux lobes Æ) SEPY US 2) RS ; D UNE ee SE ETS 4 702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——————_—_———— a — antérieurs, la partie inférieure du lobe moyen et du lobe pcstérieur: de Femphysème au bord dorsal; quelques lobules poppés de pneumonie au milieu des parties saines; pas de tubercules visibles à l'œil nu ; les ganglions médiastinaux et bronchiques fortement hypertrophiés, pulpeux. D'ailleurs, tous les ganglions du corps sont plus ou moins gonflés. Foie simplement tendu. Rate, reins normaux en apparence. Pas de péritonite ni de péricardite. Mouton (Inoculation intra-veineuse).— A la dose de 0,00010 du poids vif, les mêmes cultures emportent les moutons en 15-23 jours, après un amaigrisse- ment de 17 p. 100. La température s'élève fortement au bout d’une dizaine de jours. Les symp- tômes des lésions rappellent ceux qui sont indiqués pour le veau. Un animal a présenté de la méningite tuberculeuse. Chèvre (Ino-ulation intra-veineuse). — Cet animal est tué par une dose de eulture égal” à 0,00016 du poids du corps en 30-50 jours, après avoir maigri de 20 p. 100 en moyenne. Les hautes températures fébriles se sont montrées, tantôt après 15-20 jours, tantôt dès le 2e jour après l’inoculation. On a noté une fois l’hypertrophie et Vétat diffluent de la rate, une fois une altération très marquée du rein. Les autres lésions élaient comme ci-dessus. Lapin (Inoculation intra-veineuse). — Il est tué en 18-35 jours par une dose égale à 0,00004 du poids du corps, après un amaigrissement de 22 p. 100. Le poumon et le foie paraissent sains à l’œil nu. La rate est toujours et plus ou moins hypertrophiée. Chien (Inoculation intra-veineuse). — En général, il est beaucoup plus résistant que les animaux précédents. Parfois, il est tué en 110 jours par une dose égale aux 0,00011 du poids vif; d’autres fois il résiste à des doses égales à 0,00028 et 0,00050 du poids vif. Certains sujets augmentent de poids, d’autres maigrissent. L’autopsie macroscopique est généralement RéAURE, que le sujet soit mort ou qu'il ait été sacrifié. Cobaye. — Peut succomber en 35-50 jours à la suite d’une injection intra- péritonéale de 0,0016 du poids vif. On trouve à l’autopsie des tubercules dans l’épiploon et des lésions caséeuses dans les ganglions périgastriques. Poule. — Elle est tuée en un mois par une injection intra-veineuse de 0,0011 du poids vif. Le foie est tendu, la rate très tuméfiée et farcie de bacilles. La même dose, injectée dans l'abdomen, est sans effet apparent. Pigeon. — Il est tué en 40-50 jours par la voie veineuse à une dose propor- tionnelle à celle qui a tué la poule. Le foie et la rate sont tendus. Une dose double peut faire succomber un sujet en 70-80 jours par la voie abdominale. Grenouille. — 1 centimètre cube dans le sac dorsal la fait périr en 10 jours. On trouve de nombreux bacilles dans le foie. La grenouille succombe aussi à une injection dans l’abdomen, en l’espace de 10 jours. Le foie est gras et ren- ferme beaucoup de bacilles de Koch. Poisson (Vandoise). — 1 centimètre cube dans l’abdomen emporte les moculés en 13-23 jours. L’abdomen renferme de la sérosité ou des fausses membranes riches en baciiles, Poisson (Carpe). — 2 centimètres cubes dans l'abdomen tuent en 9-43 jours. Sur les sujets qui succombent rapidement, on trouve de la sérosité riche en EM ve SÉANCE DU 23 AVRIL 103 bacilles ; sur les autres, des fausses membranes plus ou moins solides, bacil- laires ; on rencontre aussi des bacilles dans la rate. Conclusions. — Si le bacilie en culture homogène a perdu une grande parlie de son pouvoir tuberculigène, il exerce, au-dessus d’une certaine dose, une action très nocive sur les verlébrés les plus usités dans les laboratoires. Par ordre de réceptivité, on citera : les bovidés, le . mouton, la chèvre, le lapin et le chien, le cobaye, parmi les Mammi- fères ; la poule, le pigeon, parmi les Oiseaux; la grenouille, les pois- sons, parmi les Vertébrés à sang froid. Le chien est particulièrement résistant. Les lésions les plus importantes siègent dans le poumon sur les Rumi- nants; dans la rate et le foie chez le lapin; les lésions apparentes sont généralement absentes chez le chien. Dans le poumon des Ruminants, les lésions affectent le caractère des inflammations ordinaires de cet organe. Quand les lésions portent sur les séreuses des Mammifères, elles prennent les caractères des tubercules ; sur les séreuses des gre- nouilles et des poissons, elles ressemblent à des épanchements simples ou compliqués de traclus fibrineux. (Laboratoire de médecine expérimentale. — Faculté de Lyon.) NOTE SUR LA FONCTION DE LA GLANDE UROPYGIENNE DES OISEAUX, par M. PauLz Paris. La glande uropygienne des Oiseaux a toujours passé pour servir au graissage du plumage, moyen bien primitif et peu conforme au principe de moindre effort, ainsi que nous l'avons déjà fait observer (1). L’ablation de cetle glande chez plusieurs types d'oiseaux, particuliè- rement chez des Canards, animal où elle est cependant très active, nous a montré que la perte de cet organe, sans action aucune sur la santé de l'oiseau, n’amenait non plus aucun changement dans la manière d’être de son plumage, l'aspect semblable de ce dernier et son imperméabilité égale à celle des oiseaux témoins démontrant bien qu'il suffisait à lui- même, opinion d’ailleurs partagée par M. le professeur Trouessart (2). Il existe dans certains cas des moyens bien plus puissants de graissage des plumes (plaques de duvet des Ardeidæ). (4) P. Paris. Sur la glande uropygienne des Oiseaux. Bulletin de la Societé zoologique de France, 1906, p. 101. (2) Trouessart. Sur la fonction de la glande uropygiale des Oiseaux. Bulletin de la Société zoologique de France, 1906, p. 140. 704 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE La mue non plus n’est nullement influencée par l’absence de glande, l’activité de celle-ci ne semble pas augmentée à ce moment. Plato, ayant pendant plusieurs semaines fait absorber à des Oies de l'huile de sésame el en ayant retrouvé dans la sécrétion de leur glande uropygienne, avait émis l’opinion que la graïsse de la nourriture passait dans cette sécrétion (1). Les expériences suivantes ne nous ont pas confirmé cetle hypothèse. Ayant pendant plusieurs mois'fait prendre à des Canards des matières grasses colorées au Sudan IT, nous avons obtenu une belle coloration orange de loute la graisse de ces animaux. Seule la glande uropygienne avait conservé sa coloration normale; pourtant, sa sécrétion se colore très vivement in vitro par le Sudan. Cette glande sébacée qui dégage toujours une odeur sut generis et parfois une odeur spéciale (//pupa epops, Cairina moschata), semble donc pouvoir être considérée comme une glande à parfum au même titre que celles du Ghevrotain, de la Civette, etc. On peut admettre éga- lement, en voyant l’usage qu'en fait l'Oiseau, que la sécrélion de cette glande facilite dans une certaine mesure le nettoyage du plumage. Cette fonction si peu importante justifie done l’atrophie de la glande uropygienne chez un certain nombre de types des Ralites, Galliformes et. Colombiformes, disparition qui ne paraît toutefois exister que chez l'adulte, car la présence de cet organe a été contalée dans les embryons et les poussins de plusieurs de ces Oiseaux : Rhea, Dromæus (Picraft), Chrysotis, Tetrax (nobis), et très vraisemblablement doit exister chez tous. LES DIVERS BACILLES TUBERCULEUX CONSIDÉRÉS COMME ANTIGÈNES A L'ÉGARD DE SÉRUMS RICHES EN ANTICORPS ANTITUBERCULEUX, par Guivo Fit. Les résultats obtenus par les différents auteurs sur les bacilles tuber- culeux considérés comme antigènes sont des plus contradictoires, et si certains admettent que les sensibilisatrices antituberculeuses sont éga- lement actives sur les bacilles humains et aviaires, d'autres considèrent que la production de sensibilisatrices parait liée à la race bacillaire. Pour arriver plus facilement à la solution de-cette question, nous avons étudié les rapports de différents bacilles tuberculeux non à l'égard du sérum d'individus tuberculeux, souvent pauvres en anticorps, mais vis-à-vis de deux (1) Plato in Stern Margarete. Histologische Beiträge zur Sekretion der Bür- seldrüse. Arch. für mikrosk. Anatomie, 1905, 66, p. 299. À SÉANCE DU 23 AWRIL 705 sérums de chevaux hyperimmunisés par M. Vallée selon.deux procédés diffé- rents et irès riches en sensibilisatrices antituberculeuses. Ont été étudiées sur divers antigènes à l’aide de ces sérums, la réaction de fixation, l’aggluti- nation et la précipitation. Réaction de fixation. — Notre alexine était une alexine de cobaye, notre sérum hémolytique provenait de lapinspréparés avec des globules de mouton. Comme antigène, nous nous sommes servi de cultures d’un bacille équin avirulent, d'un humain «a avirulent, d’un humain b virulent, d’un aviaire avirulent, d’un bovin virulent et d’un bacille homogène mis gracieusement à notre disposition par M. Arloing. Nos émulsions ont été établies de façon à présenter une richesse en bacilles aussi voisine que possible de celles de la culture du bacille homogène d’Arloing. Dans nos expériences nous avons employé comme réactif de l’alexine, des hématies de mouton lavées, sensibi- lisées, mon diluées, comme il a été indiqué par Bordet et Parker Gay. Le tableau ci-dessous indique les résultats de la réaction defixation (tableaul). Tableau I. RÉSULTATS APRÈS :UNE:HEURE D'ÉTUVE ALEXINE Sérum Sérum SÉRUM physiologique. SÉTUM, BACILLES ANTIGÈNES spécifique spécifique À. ; B. ANTICORPS sensibilisées. normal. HÉMATIES LAVÉES Déviation. Déviation. Hémolyse totale. — Déviation. EQUIN AR ONE | G G DA DRmHDOD mAONDO DAMOO DOG C00 O0 OO _Déviation. Déviation. Hémolyse ‘totale. — Dév. assez nette. Dév. assez nette, — Déviation. Déviation. Déviation. rOO©O© RORO OO ON RONO NO TE CITES OLOLONOLOI HUMAIN A Déviation. Déviation. Hémolyse totale. — Dév. assez nette. Dév. assez nette. — - Déviation. Déviation. Déviation. CUT SRE LI OR Ci = HUMAIN B pepe Dév. assez nette. Dév. assez nette. Hémolyse totale. OO ED OOSO0© 000 DO0O00OO0O OCOOOCSQ =X=1-1-1— QOOOC© Déviation. Déviation. Déviation. 4 .4 .4 .4 4 & .Æ .Æ .Æ 4 4 4 4 4 4 4 4 & 4 .Æ 19 9119 NO to Dév. assez nette. Dév. assez nette. Hémolyse totale. cor à sors r00S vor Déviation. Déviation. Déviation. 12 +2 t9 19 SERRE DUO UUUUT voue OR D = O1 Hs © à [=] 2 Déviation légère. Déviation légère. Hémiolyse totale. OoOn > 5 Go ©Oo©© VDOE- Déviation. Déviation. Déviation. HOMOGÈNE Ur ONUR= 1 © © © IST S [=] DT 2 OLOI OL OUOT 706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Réaction d'agglutination. — Nos émulsions faites en sérum physiologique au mortier d’agate, offraient une teneur bacillaire identique et se montraient d’une stabilité parfaite. Voici les résultats comparés du titrage des agglutinines dans les sérums utilisés (tableau II). Tableau II (1). L AGGLUTINATION AGGLUTINATION ÉNOLSIONS SÉRUM SPÉCIFIQUE A SÉRUM SPÉCIFIQUE B DES BACILLES Résultats Résultats Résultats Résultats après 1 h. à 37° | après 2 h. à 37% | après 1 h. à 37° | après 2 h. à 3% JR, Cu Eu à 1 : 1000 » » Humain a. . .. » 1 : 100 » Humain 6. . .. » 4 : 100 » AIT » 1 : 1000 » BOITE Conte d » 1 : 1000 » Alone 5010 1 : 5000 » 1: 2000 (1) Ge tableau ne fait mention que du pouvoir agglutinant maæimum de chacun des sérums étudiés à l'égard des antigènes utilisés. Réaction précipitante. — Nous avons utilisé comme substances précipitables des filtrats sur Berkefeld de bouillons ayant servi à la culture de bacilles équins, de cultures homogènes d’Arloing, âgées de six semaines et des filtrats sur Berkefeld de cultures préalablement tuées par chauffage à 100 degrés durant une heure. Ces divers antigènes ont toujours été très nettement pré- cipités par les sérums étudiés. Nos résultats confirment ce fait que si les divers bacilles tuberculeux considérés comme antigènes sont susceptibles de fixer de l’alexine en présence d’un même sérum anti, tous les échantillons utilisés n'offrent point cette aptitude à un égal degré. Il en va de même de l'aptitude à l’agglutination, de valeur très inégale selon les échantillons considérés; de tous les bacilles examinés, le bacille homogène de MM. Arloing et Courmont est de beaucoup le plus agglutinable. La réaction de pcs fournit aussi des indications comparables. Enfin, un même bacille n’a point l'aptitude à fournir également bien les trois ordres de réactions. Te] bacille qui dévie énergiquement le com- plément se montre moins agglutinable que tel autre qui, facile à agglu- tiner, donne des déviations incomplètes. (Travail du laboratoire de M. Vallée, à l'Ecole d’Alfort.) SÉANCE DU 23 AVRIL 707 CONTINGENCE ET CONDITIONS DE L'INCORPORATION DES FIBRILLES CONNECTIVES A LA SUBSTANCE FONDAMENTALE DES OS, par J. RENAUT et G. DUBREUIL. On considère assez généralement aujourd’hui comme un caractère essentiel de toute structure osseuse la présence, constante, de fibrilles collagènes dans la substance fondamentale des os (1). Cette opinion, que les remarquables recherches de Sharvey, tout d’abord, puis de von Ebner, avaient fait prévaloir, est cependant inexacte, du moins en ce qu'elle a d’exclusif. Il existe, en effet, des formations osseuses tout à fait légitimes dans la constitution desquelles il n'entre pas une seule fibrille connective, füt-elle réduite à la plus fine fibrille collagène du type tramulaire qu'on puisse imaginer. Il en est d’autres qui en renfer- ment un grand nombre incorporées, à divers états de développement, au sein de la substance fondamentale formée d’osséine amorphe. Ceci, du moins, chez les mammifères. Il est extrêmement facile de savoir si, dans telle ou telle formation osseuse, la substance fondamentale renferme ou non un dispositif de fibrilles connec- tives. Il suffit d’abord de l’examiner, sur une coupe mince faite après décal- cification, dans l'alcool à 60 degrés employé comme liquide additionnel. Dans un tel milieu de très faible réfringence, le dispositif fibrillaire, s’il existe, saute aux yeux du premier coup, car les fibrilles, bien qu’osséinisées au sein de la substance fondamentale formée elle-même d’osséine amorphe, n’ont pas tout à fait le même indice de réfraction que celle-ci; et, dès lors, elles deviennent distinctes. Si maintenant on colore par l'Orange G en solution alcoolique, qui teint l’osséine en orangé franc et les fibrilles connectives seu- lement en jaune paille clair, on reconnaît que le dispositif fibrillaire est bien ici formé par des fibrilles connectives. On voit, en effet, sur nombre de points, les fibrilles comprises dans la substance osseuse en sortir pour se continuer avec celles du tissu conjonctif qui règnent en dehors de l’os. On ferait la même constatation en employant le picro-ponceau ou une triple coloration à la pyrosine, bleu de méthyle acide et orange G, de façon à obtenir des prépara- tions persistantes. Cela posé, voici ce que nous avons observé : A. Formations osseuses ne renfermant aucune fibrille connective. — Dans les lames d'os primaire d’origine enchondrale, disposées à la surface des (ravées directrices cartilagineuses, il est impossible de déceler, par aucune des méthodes précédentes, un dispositif de fibrilles figurées quelconque. La substance fondamentale apparaît, après décalcification, simplement semée de vacuoles très petites et inégales, répondant chacune à un grain de substance carbo-phospho-calcaire enlevé par l’action même du décalcifiant. En regard (1) J. Renaut. Traité d'histologie pratique, t. I, fase. 2, 1893, p. 509, — Pre- nant, Bouin et Maillard. Traité d’histologie, t. I, 1904, p. 663. 708 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de ce premier fait, il faut en poser un second : c'est que, dans la moelle. osseuse rouge, milieu connectif où s’édifient les lames osseuses primaires d’origine enchondrale, aucune méthode ne permet de déceler l'existence de fibrilles connectives collagènes, même réduites à la plus délicate formation tramulaire. Et la même observation peut se reproduire dans la croûte osseuse péri- chondrale de tout à fait première venue, formant la virole préosseuse du point primitif de la diaphyse des os longs d’un embryon de Mouton long de 47 millimètres, par exemple (1). Elle se reproduira de même dans la forma- tion osseuse périostique de ces mêmes os observés un peu plus tard (embryon de Mouton long de 65 millimètres). Ici, il ne s’agit plus de lamelles osseuses encore imparfaites. Ces lamelles, réalisant sur une ou deux rangées une sorte de cage à mailles allongées.doublant sous le périoste le point cartilagi- neux calcifié, sont constituées par de l’os vrai, bien que très jeune encore, mais renfermant déjà des cellules osseuses typiques. Dans l’un et Pautre de ces deux cas, la moelle osseuse ne renferme non plus aucune fibrille connec- tive différenciée déjà, au moment où les ostéoblastes construisent les pre- mières lamelles osseuses. B. Formations osseuses renfermant des fibrilles connectives tramulaires ou fasciculées. — Sur des coupes frontales, montrant le dispositif en M bien connu du cartilage directeur, suivons maintenant le développement des trabécules osseuses dans les os « juxta-cartilagineux » du squelette des fosses nasales. L’os s’y forme par ilots, puis travées’et tnabécules, dans le. tissu conjonctif jeune déjà parcouru par des vaisseaux, interposé au périchondre et au‘derme, soit muqueux, soitsous-cutané. Or, ce tissu: conjonctif apparaît (embryon de Mouton long de 85 millimètres) inégalement développé entre la portion supérieure, répondant à la racine du nez, et: la portion inférieure répondant à celle où apparaissent les germes des dents. Et.los: se comporte de même. En haut, il est formé d'ilots petits et discontinus; en, bas, de travées osseuses esquissant un dispositif spongieux. Sur un pareil objet, on peut, par une simple lecture faite de haut en bas, reconnaître la façon, et aussi aux dépens de quoi la substance fondamentale osseuse devient: progres- sivement, puis variablement fibrillaire. a) Tout en haut, les îlots osseux se forment, dans un tissu muqueux très jeune.et ne contenant encore aucune fibrille connective, même: tramulaire, “ 0 c.c. 10 On laisse le sérum en présence de l’antigène une heure à l’étuve à SÉANCE DU 23 AVRIL 715 + 37 degrés, puis on ajoute les globules rouges et note les résultats au bout d’une demi-heure de séjour à l’étuve. La réaction est encore très nette quarante-huit heures après la prise de sang; il nous a paru, comme à Hecht, que le contact du caillot augmentait le pouvoir hémo- lytique du sérum. On jugera l’hémolyse en examinant les tubes de haut en bas; quelquefois, le résultat reste douteux au bout d’une demi- heure alors même que l'hémolyse est complète dans le tube témoin; il convient alors d’atlendre quelques heures à la température du labora- toire : le résultat devient beaucoup plus net et nous n'avons jamais constaté que cette atlente moditiât artificiellement le caractère d’une réaction véritablement positive. Enfin, dans certains cas rares, le sérum ne contient pas d'hémolysine, ce dont on est averti par le tube témoin, et il faut recourir à un autre procédé. Nos recherches portent sur 390 sérums provenant de sujets. les uns atteints de syphilis à différentes périodes, les autres indemnes de syphilis; dans un certain nombre de cas, nous avons fait comparati- vement la réaction de Wassermann. EE ———_—_—_—_—_—_—_ EE MÉTHODE DE HECHT CONTRÔLE PAR LE WASSERMANN BOSIITIS RENE 62| 7 cas : 5 positifs et 2 posit. partiels. Syphilis primaires, ) Positifs partiels. 12| 3 cas : 1 positif et 2 posit. partiels. 3 Cas : Négatifs . . . . 1] 2 cas : 2 négatifs. | Sans résultat. . 2] 2 cas : 2 positifs. ( Positifs. . . . . 105| 8 cas : 8 positifs. Syphilis secondaires,) Positifs partiels. 8 » 445 cas : Népaliis ei 270 » | Sans résultat. . 2 » Syphilis anciennes ( Positifs. . . . . 43112 cas : 8 positifs et 4 posit. partiels. et héréditaires, Positifs partiels. 17] 9 cas : 9 positifs partiels. parasyphilis, Négatifs” . . . . 15| 2 cas : 2 négatifs. 71 cas : | Sans résultat. . 2] 2 cas : 2 positifs. PBOSINIS et 3| 3 cas : 3 positifs. Sujets douteux, Posilifs partiels. 1| 1 cas : 1 positif partiel. 40 cas : Négatifs . . . . 4| 4 cas : 4 négatifs. | Saus résultat. . 2 » MPOSIIS EEE 2| 2 cas : 1 positif et 1 négatif. Sujets indemnes Positifs partiels. 3| 3 cas : 3 négatifs. de syphilis, Négatifs . . . . 91,122 cas : 21 négatifs et 1 douteux. 105 cas : Sans résultat. . 3 » | En résumé, dans la syphilis primaire nous avons obtenu un total de 74,69 p. 100 de résultats positifs et 14,45 p. 100 de résultats positifs partiels; les cas négatifs (8,43 p. 100) concernent tous des chancres récents. Dans la syphilis secondaire, la réaction n'a jamais été négative, elle a été positive tolale dans 91,30 p.100 et positive partielle dans 6,95 p. 100 des cas, soit un ensemble de 98,95 p. 100 et en réalité de 100 p. 100 de 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : réactions positives s1 nous laissons de côté les deux cas restés sans. résultats. Dans les syphilis anciennes, la plupart traitées, ou héréditaires, nous avons : résultats positifs 55,87 p. 100, positifs partiels 22,02 p. 100, négatifs 19,48 p. 100. Chez les sujets indemnes de syphilis, sur 102 réac- . tions (les 3 cas sans résultat écartés), 97 ont été négatives; 3 ont été faiblement positives, alors que le Wassermann était franchement négatif ; 2 fois la réaction a été positive : il s'agissait, dans un cas, d'un individu cohabitant avec une femme syphilitique, et chez lequel le Wassermann fut aussi positif, et, dans l’autre, d'une tumeur du testicule. chez un homme peut-être ancien syphilitique, mais pour lequel: le, Wassermann fut franchement négatif. Si nous comparons les résultats obtenus par les deux méthodes, nous. constatons que, chez les syphilitiques et les sujets douteux, sur 51 cas, la réaction a été constamment de même signe, elle n’a varié que par son intensité et 7 fois seulement. Chez les individus indemnes de syphilis, sur 27 cas, le résultat a été 22 fois identique, une fois le Wassermann est resté douteux, 3 fois il a été négatif, alors que le Hecht était positif partiel; enfin, dans un cas, le Wassermann a été positif et le Hecht négatif, sans que l'examen clinique nous ait permis d'éliminer ni d'affirmer la syphilis. Nous pouvons donc conclure que le procédé de Hecht modifié dont nous nous sommes servis pour le séro-diagnostic de La syphilis, bien : qu’il n'offre pas toutes les garanties théoriques de la méthode Wasser- mann, donne cependant en pratique des résultats aussi exacts que cette méthode et est susceptible, dans la plupart des cas, de lui être subs- titué. Il possède, d'autre part, l'avantage d’une extrême simplicité, grâce à. laquelle le séro-diagnostic peut devenir le complément régulier -de l'examen clinique chez tout syphilitique. (Travail du laboratoire de M. le D' Queyrat, à l'hôpital Cochin-Annexe.) DE L'ACTION DU CHLORURE DE SODIUM SUR LES ALBUMINES, ÉTUDIÉE A L'ULTRAMICROSCOPE, par Pu. Russo. On a recherché quelle action avait sur les albumines du sérum sanguin Île : NaCI et on lui a fait jouer un rôle dans les albuminuries, les œdèmes; les : épanchements. Cliniquement, cette action est connue; expérimentalement,, il convenait d'en étudier les conditions. Nous'avons fait plusieurs séries d’expé- riences. Aujourd'hui, nous exposerons l’action de NaCl in vitro. sur les solu- à SÉANCE DU 23 AVRIL 717 tions d’albumines communes libres. Ultérieurement, nous montrerons son action sur les albumines des cellules vivantes. I. — Æxamen d'albumines naturelles. A. — Préparer solutions avec : 1OROVSIDUTMMENTAICHEREMEMENN CE TE 40 grammes. HONdishllée Meur RME 100 — POBRbEINeM II he AN MP EEE A 40 grammes. FRORUISTHNÉERE TM ES RENE ER 100 — HÉMOdODNE ENS MEME ER Re AM 40 grammes. HÉOL MSIE EMEA 100 — 40 Sang normal de génisse. . . . . . . . 100 grammes. B. — Faire une numération des grains (micelles) d’albumine contenus dans chaque solution. Pour cela, on place sur l’oculaire un diaphragme du diamètre de 1 milli- mètre qui permet de n’avoir qu’un nombre peu élevé, et facile à compter, de grains dans un champ. On observe un point de la préparation, puis un autre aussi’ éloigné: que possible du premier, pour avoir une numération donnant une valeur plus proche de la moyenne de la préparation. On répète l’opération un certain nombre de fois, on fait la Somme de tous les grains comptés. | C. — Faire filtrer une portion de chacune de ces solutions sur papier épais ou sur bougie Chamberland ou Berkfeld. Conserver une autre portion pour examen ultérieur. D. — Pratiquer une numération du filtrat et comparer les résultats obtenus avec ceux donnés par la numération exposée en B. On constate que peu d’albumine a filtré, comme le montre le tableau suivant : NUMÉRATION SUR 10 CHAMPS. NOMRRE DE GRAINS D'ALBUMINE Portion non filtrée. Portion filtrée. MADENE à «cnrs 16 Ovalbumine . . . . | 18 20 Sérum... . | 2 = OS NN 1 © D ex OO Hémoglobine , . . il à 12 Le liquide, une fois filtré, a perdu une partie de son opalescence. IT. Examen d'albumines ayant subi l’action de NaCl. A. — Sur la portion conservée de la solution d’albumine sans filtra- tion, faire agir une solution de NaCI à 10 p. 100 et laisser reposer un quart d'heure à chaud (40 degrés), filtrer et faire la numération. 718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE B. — On obtient les résultats suivants : NUMÉRATION SUR 10 CHAMPS. NOMBRE DE GRAINS D'ALBUMINE Sans NaCl Avec NaCl 5) 12 b) 12 9 10 11 9 10 11 12 15 12 14 Fibriner eee Ovalbumine . . . . D © NN © J © © © © = > À Hémoglobine . . . . C. — Laisser reposer aseptiquement ces produits de filtration qua- rante-huit heures, il se forme dans le milieu privé de NaCI des flocons coagulés. Le milieu avec NaCI demeure opalescent et donne les mêmes. résultats à la numération. D. — On peut répéter les mêmes expériences à froid, mais alors ik faut vingt-quatre heures environ avant que l'action de NaCI soit évidente. E. — Si on centrifuge à 3.009 tours à la minute les solutions avec ou sans NaCI, on constate que les albumines ayant subi l’action de NaCI vont plus facilement au fond du tube. F. — Si l’on pratique l’analyse ultramicroscopique de ces albumines, on voit que les grains contenus dans la solution chargée de NaCl ne sont plus pàles, à bords flous, et peu mobiles, comme ceux des albu- mines ordinaires, mais lumineux, doués d'un mouvement vif, presque scintillants comme ceux des albumines à noyau métallique. _ Nous conclurons donc : 1° Le NaCI agit sur les albumines en les rendant plus filtrables; DOI empêche le groupement ultérieur des micelles qui tend à se produire à la longue dans les albumines TARelcs sous la forme d’agglomérats plus ou moins volumineux ; 3° Il Les alourdit et les modifie au el de leur donner les caractères ultramicroscopiques des albumines à noyau métallique (1). (Travail du laboratoire de la Clinique du professeur G. Teissier.) (1) Nous exposerons tous ces points dans une prochaine note sur les carac- tères différentiels des colloïdes de l’organisme. SÉANCE DU 23 AVRIL 719 DE LA NATURE TUBERCULEUSE DE CERTAINES PLEURÉSIES RHUMATISMALES, par LAFFORGUE. Quand une pleurésie séreuse apparaît au cours ou au décours d’une infection aiguë, la complication pleurale n’est point nécessairement due à l'agent pathogène de cette infection; un grand nombre de ces épisodes pleuraux intercurrents reconnaissent une origine lubercu- leuse. Ce fait a été mis en évidence par H. Vincent (1) pour certaines -pleurésies typhiques; nous l’avons récemment vérifié pour deux cas de pleurésie rhumatismale. Il s'agissait, et ce détail a une grande importance pratique, non de rhumalismes lorpides, apyrétiques, peu fluxionnels, auxquels semble- rait convenir l’épithète de rhumatismes tuberculeux (Poncet), mais de rhumatismes polyarticulaires, très fébriles, avec fluxions douloureuses, rapidement améliorées par le salicylate de soude. Dans l’un des cas, la pleurésie ne dura que quatre jours; dans l’autre, elle se montra plus tenace, fit bascule de droile à gauche et s’immobilisa pendant plusieurs semaines, sans augmentalion no- table de l'épanchement qui aïfectait la forme en galette décrite par Lasègue. Dans les deux cas, les ensemencements aérobies et anaérobies du liquide pleural se montrèrent stériles. La formule cytologique comptait : a) Pour le premier cas, au troisième jour, 60 p. 100 de cellules endo- théliales contre 16 p. 100 de polynucléaires, dont deux éosinophiles, et 24 p. 100 de lymphocytes et mononucléaires gros ou moyens; b) Pour le deuxième cas, au huitième jour, 70 p. 100 de cellules endothéliales contre 12 p. 100 de polynucléaires et 18 p. 100 de Iym- phocytes et autres éléments uninucléés. Ces formules, à prédominance d’endothéliose, semblaient confirmer la nature franchement rhumatismale de l’épanchement. Celui-ci était cependant de nature tuberculeuse, comme le démontrent les faits suivants : Pour chacun des malades (2), nous inoculâmes dans le péritoine d'un cobaye le culot de centrifugation correspondant à 80 centimètres cubes de liquide pleural citraté, suivant une méthode que nous avons fait (1) H. Vincent. Sur la cytologie et sur la signification des pleurésies typhiques. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 7 nov. 1903, p. 1305. (2) Pour l’un deux, le séro-diagnostic d’Arloing-Courmont, pratiqué par M. Paul Courmont, était positif à 1/15 pour le sérum sanguin, à 1/5 pour l’'épanchement. CSN MES ANR 720 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE eonnaître ici même (1). Il se développa chez les deux animaux une tuberculose typique, intéressant les ganglions mésentériques, la rate et le foie. Ces deux faits autorisent les conclusions suivantes : 1° Il est démontré, contrairement à une opinion très généralement admise, que certaines pleurésies, dites « rhumatismales », apparaissant au cours d’un rhumatisme franc, sont d’origine tuberculeuse ; 2° Chez certains rhumatisants, la prédominance des cellules endothé- liales dans la formule cytologique du liquide pleural n’est pas une raison suffisante d’exclure la tuberculose. (Laboratoire de bactériologie de l'Ecole de santé militaire de Lyon.) TRAITEMENT DES MALADIES A CYSTICERQUES PAR L'EXTRAIT ÉTIHÉRÉ DE FOUGÈRE MALE, par G. Moussu (d’Alfort). En 1908, de Renzi signalait la guérison d’un cas d’échinocoque du foie chez l’homme, et d’un cas de cysticerque cérébral, par l’adminis- tration prolongée d'extrait éthéré de fougère mâle. Depuis, Dianoux, de Nantes, mentionnait, lui aussi, la guérison d’un cas de cysticerque de l'œil, et d’un cas de cysticerque sous-cutané de la:région de l’aine, par l'administration d'extrait éthéré de fougère mâle, à la. dose de 2 grammes par jour durant deux mois. Ces observations paraissaient pleines de promesses pour le traitement des eysticercose, échinococcose et cénurose, c'est-à-dire de ces maladies parasitaires causées par des eystiques de ténias. Et l'intérêt qui s’atta- chait à ces premières recherches n’échappera à personne, surtout si l'on tient compte de la fréquence des kystes d'origine échinococcique chez l'espèce humaine. En médecine vétérinaire, il en eüt été de même pour les espèces animales, car la ladrerie et la cénurose sont des affections fréquentes et toujours fort graves, puisqu'elles entraînent la saisie totale ou partielle des viandes lorsqu'elles n’entrainent pas la mort des malades. Au seul point de vue matériel et économique il y avait intérêt à pré- ciser ces premières recherches. Dans ce but, je me suis procuré des malades offrant des signes non douteux de ces affections parasitaires, je les ai traités pendant des (1) Lafforgue. Recherches: sur la bacillémie tuberculeuse, Comptes: rendus de la Soc. de Biol., 10 juillet 1909, p. 96. SÉANCE DU 23 AVRIL 724% périodes de deux à trois mois, je les. ai observés durant quatre el six mois, et voici les résultats obtenus : À un premier malade, un mouton porteur d’un cénure cérébral et atteint de tournis, j'ai administré chaque jour, pendant deux mois, 4 grammes d'extrait éthéré de fougère mäle dans les aliments. Dès le 10° jour, il y eut une amélioration tellement marquée des signes appa- rents de la maladie (signes sur lesquels je ne puis insister ici), que j'ai cru à une guérison progressive et complète. Après deux mois de traitement, le malade a été conservé encore près de deux mois en observation, puis _ Sacrifié. Je croyais à une guérison, il n’en était rien. A l’autopsie du cerveau j'ai trouvé un céaure très gros, très volumineux, nullement ratatiné ni dégénéré; au point que j'en suis à me demander comment et pourquoi il y aeu atténuation des manifestations pathologiques apparentes. Con- trairement à ce qui arrive d'ordinaire, où l’état des malades va en s'ag- gravant de jour en jour jusqu'à la mort, ce malade s’entretenait en parfait état d’embonpoint. Je pense, sans pouvoir l'affirmer, que la médication a eu ce résultat favorable d'arrêter le développement de la vésicule et que l’accoutumance cérébrale a permis ensuite au malade de conserver les apparences de la santé. - Un second malade, un second mouton, atteint de la même affection et traité dans les mêmes conditions, a été, lui aussi, très nettement amélioré, mais il a toujours conservé de l'irrégularité et de l'incertitude de la démarche. Son état général est resté excellent, et chez lui aussi on pouvait croire à une guérison, moins radicale que chez le premier cependant. A l’autopsie, il a montré, comme le précédent, une vésicule du volume d'une noisette et non dégénérée, et, sans doute, la même explication peut être fournie pour l'amélioration des symptômes cliniques. Je tiens à ajouter encore, en vous présentant les pièces, que ces vési- (A « © 06 OST ant C fe! 08 © [06:6T DECO 6 our ne 6e, POS‘ F D |Loëtce [© LT | 07 CI 0e cn 6r. 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OSRCNC Dale CÉTECSC REA 2-3 Or c: OE2AC:C: OMECTC OMACNC \ Témoin. 0.1 Sér. act. du cob. DAME OMRCAC: OBINe C2 85 — OSAe:c. OMR: OMRCAC: 3 Tandis que dans les tubes qui contenaient du sérum actif, la phagocy- tose se faisait déjà en abondance après dix minutes, elle aété très pauvre dans les tubes à liquide amniotique et seulement au bout de trois heures, c'est-à-dire que l'indice était le même que l'indice obtenu avec de l’eau physiologique. Conclusion. — Le liquide amniotique, qui doit être considéré comme un transsudat, ne contient pas de compléments. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) ESSAIS DE CONSERVATION HORS DE L'ORGANISME DES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX. I. PLAN DE RECHERCHES ET DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL, par R. LEGENDRE et H. Minor. Les recherches récentes de Nageotte, Marinesco, elc., ont montré que les cellules nerveuses des ganglions spinaux peuvent survivre après la section de toutes les connexions ganglionnaires, tant vasculaires que nerveuses. En effet, dans les ganglions excisés et transplantés sous la peau, cerlaines cellules présentent des phénomènes réactionnels intenses : formation de nouveaux prolongements à partir du corps cellulaire ou du cylindraxe, qui montrent bien leur survie et même leur activité. En répétant quelques-unes de ces expériences, nous avons constaté des variations d'intensité des réactions cellulaires que nous avons attri- buées à la grandeur de l’incision faite à la peau et surtout au contact plus ou moins étendu des ganglions avec les tissus sous-cutanés. Ces observations nqus ont conduits à essayer de conserver des ganglions spinaux dans le sang du même animal, mais hors de l'organisme. Ces recherches permeltent de faire varier un certain nombre de facteurs : température, tonicité, oxygénation, etc., et peuvent ainsi fournir de nouveaux renseignements sur les conditions de vie de la cellule ner- BioLoGtEe. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 57 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE veuse. Elles permettront même d'étudier, dans des conditions relati- vement simples, l’action de divers corps lels que le sodium, le potas- sium, le calcium, etc., dont l'importance a été démontrée en ces dernières années. Ainsi, ces recherches d’histo-physiologie apporteront peut-être une contribution aux études entreprises sur l’action des fac- teurs physico-chimiques et pourront être intéressantes à rapprocher de celles purement physiologiques concernant l’action de divers liquides en injection ou en circulation artificielle sur l’excilabilité des nerfs. Bien entendu, ces recherches ne peuvent renseigner que sur la con- servalion de la forme et les variations de structure de la cellule; elles ne peuvent fournir aucun critère de son fonctionnement ni même de sa mort, d'autant plus que la cellule se trouve dans des conditions particu- lières, séparée de son prolongement cylindraxile, sans que le milieu qui la baigne se renouvelle par la cireulation sanguine. Quoi qu'il en soit, nous avons essayé de conserver des ganglions spi- naux dans du sang et, après avoir constaté l'aspect histologique de ceux-ci, nous avons poursuivi ces recherches dans du sang plus ou moins dilué, ou bien en contact avec des gaz variés, ou encore dans divers liquides artificiels, Avant de publier les résultats de ces recher- ches, nous décrirons le dispositif expérimental employé. Les ganglions spinaux sont enlevés aseptiquement et placés dans les vases contenant le sang ou le liquide dont ou étudie l'action. Ils en sont retirés au bout d’un temps variable, fixés par l'alcool, coupés, puis colorés soit par la méthode de Nissl, soit par l'hématoxyline au fer. Le sang nécessaire à certaines expériences est prélevé aseptiquement dans la carotide, recueilli dans un ballon contenant des billes de verre et sté- rile; il est défibriné par agitation, puis versé en quanlité suffisante (20 à 40 centimètres cubes) dans les vases où il recevra les ganglions. Les vases employés sont des fioles coniques d’Erlenmeyer fermées par un bouchon de caoutchouc percé de deux trous par où passent deux tubes de verre inégalement longs permettant le barbotage; ces tubes sont munis de tampons de ouate et chaque flacon est préalablement passé à l'autoclave. Les flacons restent pendant toute la durée de l’ex- périence dans l'étuve à 39 degrés. L'oxygénation est produite par un barbotage bulle à bulle d'oxygène provenant d’un cylindre de ce gaz comprimé. Comme le passage du gaz déshydraterait peu à peu le liquide où plongent les ganglions, il est nécessaire de le faire arriver d'abord: dans un barboteur placé dans l'étuve où il se détend, se lave et se sature de vapeur d’eau. Nous publierons dans une prochaine note-les premiers résultats de nos recherches. (Travail du laboratoire de physiologie générale du, Muséum d'histoire naturelle.) SÉANCE DU 1 MAI 797 DÉTERMINATION DE LA CHRONAXIE PAR LES DÉCHARGES DE CONDENSATEUR, par L. et M. LaPicQuE. Pour comparer diverses excitabilités au point de vue chronologique, nous nous sommes souvent servi, depuis 1903, de la décharge du con- densateur qui atteint le seuil de l'excitation avec la dépense minima d'énergie, soit approximativement du rapport a/b des deux constantes de la formule de Hoorweg. En effet, pour un grand nombre des tissus que l'on peut avoir à examiner, les condensateurs sont d’une installation plus facile et d’un emploi plus commode que les divers rhéotomes, pendules ou autres. On peut rapidement déterminer la décharge liminaire d'énergie minima; et la constante de temps de cette décharge, c'est-à-dire le produit de la capacité déchargée C par la résistance R du circuit de décharge, est fonction de la constante de temps caractérisant l’excitabilité interrogée ; elle en est donc une mesure. Mais cetle mesure a besoin d'être pré- cisée. L'un de nous à proposé ici l'an dernier sous le nom de chronaxie une mesure bien définie expérimentalement au moyen des passages limités de courant constant (ondes rectangulaires). L'intensité liminaire du courant brusque prolongé (rhéobase) étant préalablement déterminée, la chronaxie est la durée de l’onde rectangulaire qui atteint le seuil avec une intensité égale à deux fois la rhéobase (1). Comment peut-on passer, par le calcul, des décharges de conden- sateurs à la chronaxie? Les formules sont trop approximatives pour qu il soit légitime de raisonner déductivement. Nous avons fait une série de comparaisons directes. Nous avons monté un dispositif nous permettant de substituer, par le simple jeu d’un commutateur (2), une décharge de condensateur à une onde rectangulaire fournie par un rhéotome balistique de Weiss ou un pendule de Keith Lucas. Le circuit était fermé, dans les deux cas, sur une même résis- tance en charbon, sans self ni capacité, de 10.000, 20.000 ou 40.009 ohms; le reste du circuit, formé de fils de cuivre, présentait une résistance négli- sgeable. Le tissu était excité en dérivation avec addition d'une autre résis- tance de l’ordre de 100.000 ohms. La résistance effective du circuit était donc constante, et indépendante du tissu. Electrodes impolarisables (argent chloruré par électrolyse). L'expérience était faite de la manière suivante: on déterminait le voltage (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 24 juillet 1909, LXVIT, p. 280. (2) Dispositif décrit dans le Journal de physiologie et de pathologie générale , 1907, p. 574. | 7198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rhéobasique ; puis la durée du passage du courant constant donnant le seuil pour le double de ce voltage (chronaxie); enfin la capacité donnant égale- ment le seuil avec le double du voltage rhéobasique. Bien entendu, on vérifiait que la rhéobase n'avait pas changé pendant l'expérience. Voici les chiffres d’une expérience sur le gastrocnémien de Rana esculenta (excité par le sciatique). Résistance, 20.500 ohms. Voltage rhéobasique, 0"18. Avec un voltage de 0,36 on est au seuil pour un écartement des fils de 8 centimètres. La vitesse de la balle étant de 270 mètres par seconde, la chronaxie, +, en seconde, est de 8 : 27.10° — 3.10. Pour le même voltage 0,36, la capacité liminaire (exac- tement) est # centièmes de microfarad. RC— 4.108 X 2.10 — 8.10-:. Par conséquent, en partant de l'expérience au condensateur, on retrouverait la chronaxie en multipliant le produit RC par 3/8 —0,375. Nous avons fait un assez grand nombre d'expériences avec le gastro- cnémien de la grenouille, ana esculenta et Rana fusca. Le facteur de transformalion pour passer de la constante de temps RC, du conden- sateur, à la chronaxie a varié de 0,33 à 0,4; moyenne 0,37; les dernières expériences, les plus précises, donnent toutes une valeur très voisine de 0,37. | Il est très important de savoir si ce rapport reste le même quand on passe à des chronaxies différentes. Voici les valeurs du facteur de transformation trouvées dans d’autres expériences. -CHRONAXIE QUES (en millième de seconde). FAGIETE Pince de l'écrevisse 6 » 0,41 Queue de l'écrevisse. 159 0,31 Muscle columellaire de Ménearaut. 14 » 0,40 PieddeNNeSCARTOLER RTE NE EN 10 » 0,41 Fléchisseur du pied, tortue . 0,9 0,37 Il y a peut-être une varialion systématique de ce facteur, qui aug- menterait avec la chronaxie; mais cette variation est si faible qu'elle est presque de l’ordre des erreurs d’expérience, même quand la chronaxie varie dans le rapport de 4 à 50. On peut la négliger et con- sidérer le facteur de transformation comme pratiquement conslant. ConNcLusIoN. — Après avoir déterminé la décharge du condensateur qui donne le seuil de l’excilation avec un voltage double du voltage rhéobasique, on obtient la chronaxie (en seconde) en multipliant par 0,37 le produit de la capacité (en farad) par la résistance (en ohms). Remarque. — Comparons les diverses grandeurs électriques des deux ondes physiologiquement équivalentes dont il est question dans cette note. La d'charge du condensateur, prise en totalité, dépense une quantité d'élee- SÉANCE DU 7 MAI 799 tricité 2,17 fois plus grande que l’onde rectangulaire, et une quantité d'énergie 1,35 fois plus grande. à Mais nous avons déterminé expérimentalement la durée utile de l'onde logarithmique. Elle est égale à deux fois la chronaxie ou un peu plus (Dans l'expérience citée plus haut, la durée utile correspondait à un intervalle de 18 centimètres). La quantité utile est alors égale à une fois et demie environ la quantité de l’onde rectangulaire, et l'énergie est sensiblement égale duns les deux cas. Ceci en supposant que le retard à l'établissement du courant soit négligeable, ce qui n’est probablement pas exact par rapport à des temps de l’ordre du dix-millième de seconde. LE PAGURE CÉNOBITE CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE LA TRANSMISSION HÉRÉDITAIRE DES CARACTÈRES ACQUIS, par E. Buewiox (de Lausanne). Commun sur les plages de Ceylan, le Cénobite (Cœænobila rugosa Edwards) vit, à la manière du Bernard l'Ermite, dans la coquille vide d'un mollusque univalve. On le trouve d'ordinaire à quelquesmèêtres de la mer sur le sable sec, au milieu des pierres et des racines. Les adultes habitent des coquilles évasées, larges de 3 cent. 1/2 à l’ou- verture, appartenant presque toujours au G. Purpura. Les jeunes se trouvent dans des coquilles plus petites d’un lype allongé, mesurant parfois à peine À centimètre de la baseau sommet. On sait d'ailleurs que le Pagure en voie d’accroissement change de lui-même sa demeure, lors- qu'il se trouve trop à l'étroit. L'intérêt qui s'attache à l'étude du Cénobite provient surtout d’une asymétrie des pattes beaucoup plus marquée dans cette espèce que chez le Pagure Bernard et en général d’une adaptation beaucoup plus com- plète à la vie recluse. On remarque, lorsque l’animal est retiré à l'inté- rieur de la coquille, que l'orifice de celle-ci est exactement fermé: 1° par la pince gauche (1"° patte) élargie à cet effet, formant par sa face externe une sorte de plaque; 2° par la 5° patte du même côté, ajustée au bord de la précédente, aplatie aussi sur sa face externe, limitée en dehors par une crête tranchante qui suit exactement le contour de la coquille, enfin 3° par l'extrémité des 2° et 3° pattes droites dont les tarses durs et acérés contribuent à compléter l'occlusion. La bête entière est conformée de telle façon que, lorsqu'elle se rétracte, les 1" et 3° paltes gauches se placent d’elles-mêmes dans l’ouverture, formant un véritable opercule. Les 4° et 5° paires de pattes, beaucoup plus courtes que les autres, retirées à l’intérieur de la coquille, portent de petites plaques brunes couvertes d’aspérités, transformées par là même en organes fixateurs (pattes verruqueuses de M.-Edwards). 809 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'adaptation est si parfaite que lorsque le céphalothorax proémine en dehors, les pattes verruqueuses se placent dans les deux échancrures de la coquille (à droite et à gauche de l'orifice) et, grâce à leur structure particulière, font l'office de crampons. Des organes semblables aux pré- cédents se voient également sur les prolongements asymétriques qui surmontent le bout du corps. L’abdomen, de consistance molle, privé de pattes, appendu au thorax par une portion rétrécie, s'est adapté d’autre part à la forme spiroïde de la coquille. Courbé sur lui-même, tordu en spirale de gauche à droite, il offre un côté gauche plus long, convexe, répondant à la paroi dorso-externe, et un côté droit plus court, concave, qui, appliqué contre la columelle, en reproduit les contours. A sa base, en arrière de la portion rétrécie, se trouve un bourrelet arrondi qui, s'appuyant contre le rebord postérieur de l'ouverture, contribue puis- samment à maintenir l'animal. Ces faits ont, comme on voit, une portée générale. Le Cénobite, qui n'a cependant pas été créé de toute pièce à l'intérieur d'une coquille, mais dérive d'une forme libre appelée Zoë, s’est adapté à sa vie d’ermite en développant quelques-unes de ses parties aux dépens des autres. L'asymétrie des paltes, si marquée chez notre espèce, doit être consi- dérée comme un caractère acquis au cours du développement phylogé- pétique, ensuite d'adaptation à un genre de vie spécial. De même la torsion de l'abdomen, la formation du bourrelet abdominal, la consis- tance inégale des téguments, l’atrophie des pattes abdominales et la transformation des 4° et 5° paires thoraciques en organes fixateurs. Des diverses modifications qui peuvent affecter l’individu pendant sa vie, les unes inutiles ou franchement nuisibles ne s’héritent pas : telles sont, par exemple, les mutilations (ablation du prépuce chez les enfants juifs, amputation de la queue chez les fox-terriers). Une deuxième classe comprend une série d'altérations qui, bien que nuisibles, sont plus profondément ancrées, et, s'étant développées lente- ment,.ont, par là même, une tendance à s’hériter ; telles sont certaines malformations (bec-de-lièvre, syndactylie, polydactylie, brachydactilie), cerlaines atrophies provenant le plus souvent de défaut d'usage (anky- lose des orteils, du coceyx, atrophie des muscles correspondants). Une troisième catégorie enfin comprend les modifications acquises au cours dela vieindividuelle ensuite d’adataption à des conditions nouvelles. Ces dernières, utiles à la conservation de l’espèce, résultées d'ordinaire d'une transformation lente, ont une tendance manifeste à s’hériter. Le cas du Cénobite rentre précisément dans cette classe. Transmises d’une génération à l’autre, ces modifications adaptatives doivent être considé- rées comme l’un des principaux facteurs du transformisme. SÉANCE DU 7 MAI SOI SUR L'OCCLUSION SPONTANÉE DES FISTULES DE THIRY, par ALBERT FrouIn et M"° PozERSKaA. L'un de nous a montré antérieurement que si l’on établit sur un même animal deux fistules de Thiry prises, l’une sur le duodénum, l’autre de même longueur intéressant le jéjunum ou l'iléon, on constate que la sécrétion spontanée du suc entlérique est abondante dans l’anse duodé- uale, plus faible dans le jéjunum et à peu près nulle dans l’anse iléale. Nous avons observé de plus un fait qui peut être la conséquence du précédent, c'est que dans les fistules des dernières portions de l'intestin, iléon ou cæcum, l'orifice fistulaire s’oblitère spontanément. Si on laisse les animaux livrés à eux-mêmes, sans provoquer la sécrélion de l’anse isolée par des excitations mécaniques ou chimiques, on constate au bout de quelques mois que la peau s'est reformée et recouvre entièrement et complètement l'orifice fistulaire, transformant ainsi l’anse isolée en cavité close. Nous avons observé ce fait chez deux chiens à fistules iléales, chez deux chiens à fistules cæcales ainsi que chez une vache à fistule iléale. Chez l’un des chiens à fistule cæcale, l’oblitération définitive et com- plète remontait à plus de six mois. Au-dessous de la peau, on sent une petite tumeur mobile assez dure, se laissant déprimer à la pression. Après ouverture de la peau au thermo-cautère on retire 6 grammes de matière solide constituée par des débris cellulaires et des microbes. La desquamation de l'intestin et les bactéries s’étaient donc accumulées et sans doute enkystées entre la muqueuse cæcale et la peau. Nous avons pu en isoler deux espèces aérobies, un bacille que nous avons identifié avec le bacille Coli et un diplocoque prenant le Gram. Cette observation montre que certaines espèces bactériennes vivant dans le cæcum, ainsi que les cellules épithéliales expulsées de la cavité intestinale ; peuvent rester pendant longtemps dans un tissu :ous-cutané sans être phagocylées, sans produire de troubles chez l'animal. Nous verrons dans une prochaine communication l'influence du suc intestinal sur l’innocuité des microbes de l'intestin. INFLUENCE DES PHOSPHATES SUR LE DÉVELOPPEMENT DES MICROORGANISMES DANS LES MILIEUX NON ALBUMINOÏDES, par ALBERT FROUIN. Les milieux liquides généralement employés en bactériologie sont : 1° le bouillon de viande additionné de diverses peptones ou de divers sucres ; 2° les liquides ou humeurs naturels. 802 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces divers milieux de culture peuvent s'oblenir facilement et rapide- ment, ce qui constitue un avantage pratique. Le bouillon ordinaire, l’eau peptonée ou les divers liquides organiques répondent aux exi- gences de la plupart des bactériologistes qui se contentent d'obtenir des récoltes abondantes et d'injecter aux animaux soit les filtrats, soit les corps microbiens eux-mêmes. Les milieux nutritifs constitués par des sels minéraux et des corps azotés simples tels que le tartrate d’ammoniaque (Pasteur), l'aspara- gine (Ouschinski), le succinate d'ammoniaque (Gessard), le glycocolle ne conviennent pas à beaucoup d'espèces microbiennes. Le plus souvent l’abondance de la culture diminue rapidement pour devenir nulle au quatrième ou cinquième passage. J'ai constitué des milieux de culture avec les produits de l'hydrolyse sulfurique de diverses matières albuminoïdes telles que : le sérum, la caséine, la gélatine ou encore de la levure de bière. Dans les liquides d’hydrolyse, j'ai séparé les acides mono-aminés des autres produits et j'ai cultivé des bactéries sur l’une et l’autre de ces fractions. Je ne parlerai dans cette note que des résultats de la culture sur les acides mono-aminés; je communiquerai ultérieurement ce qui a trait à la biologie des microbes eux-mêmes, à la production de toxines el aux variations de la virulence. J'ai constitué un milieu nutritif en dissolvant dans un litre d’eau distillée une quantité d'acides mono-aminés provenant de l'hydrolyse de 10 grammes de matières albuminoïdes du sérum. Dans quelques cas, pour empêcher la précipitation des sels minéraux au moment de la neutralisation et de la stérilisation à l’autoclave, j'ai ajouté au liquide 5 centimètres cubes de glycérine par litre. La solulion d’acides mono-aminés additionnée de 6 grammes de chlorure de sodium par litre et neutralisée est impropre au développe- ment des microbes. En ajoutant à 1 litre de solutions d'acides mono-aminés les sels suivants : Chlorure de sodium. . . . . -. Gror 0 Chlorure de potassium . . . . . or Phosphate bisodique (Een 5 Sulfate de magnésium Dar. 3 Cine de calcinmmie #6" 5 6 ce 0 gr. 15 on obtient un liquide qui, neutralisé, stérilisé à l'autoclave, filtré, et stérilisé à nouveau, constitue un milieu de cuiture très favorable pour le développement de la plupart des espèces microbiennes. En retranchant successivement chacun des éléments minéraux, j'ai pu constater des actions très nettes sur ce développement des microbes. SÉANCE DU 7 MAI 803 Voici quatre séries de tubes dans lesquels j’ai ensemencé les microbes suivants : 2. pyocyanique, B. coli, B. typhique, B. lactlis aerogenes, B. Friedlander, B. proteus, B. anthracis, B. subtilis, vibrion cholérique et trois espèces de paratyphiques. Les tubes M1 renferment tous les éléments minéraux cités plus haut ; Les tubes M2 ne renferment pas de sulfate de magnésie ; Les tubes M3 ne renferment pas de chlorure de calcium; Les tubes M4 ne renferment pas de phosphate de soude. Dans tous les tubes de la série M4 il n’y a pas de culture appréciable. Dans les tubes des autres séries on observe une culture abondante. On peut done conclure de cette expérience que dans les milieux orqu- niques de constitution simple la présence de l'élément P est nécessaire pour le développement des microbes. SUR L'ANALYSE CHIMIQUE DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DES PARALYTIQUES GÉNÉRAUX. PRÉSENCE D'UNE BASE VOLATILE A COTÉ DE LA CHOLINE (Deuxième note), par LAIGNEL-LAVASTINE et LASAUSSE. Nous croyons avoir montré (1) que l'ammoniaque ne préexiste pas dans le liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux. On sait qu'il y existe de la choline. Y est-elle la seule base organique ? Pour résoudre celte question, nous avons fait les trois expériences suivantes avec le mélange à parties égales des liquides provenant ce trois paralytiques généraux. Le fait était intéressant à chercher, car Bauer (2) a signalé dans l'urine la présence de triméthylamine. Nous avons cherché dans le liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux si nous pouvions trouver une base présentant les réactions microchimiques de la triméthylamine. Nous nous sommes, dans une première expérience, appuyés sur le fait suivant constaté par Gu- lewitch (3). (1) Laignel-Lavastine et Lasausse. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 janvier 1910, p. 111. (2) Bauer. Beilräge zür chem. Physiol., vol. XI, p. 502. (3) Gulewitch. Zeïtschrifte für physiol. Chemie, vol. XXIV, p. 513. 804 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK Le chloroplatinate de choline est insoluble dans l'alcool à 95 degrés et dans l'alcool absolu, alors que le chloroplatinate de triméthylamine y est légèrement cote. Nous nous empressons de dire que nous n’accordons pas ae rience qui suit une valeur décisive, car Gulewitch lui-même indique qu'il ne faut tabler sur l'insolubilité absolue du chloroplatinate de choline dans l'alcool absolu que si la choline n'est pas accompagnée d’autres composés. Le liquide céphalo-rachidien fut évaporé à sec en présence d'HCI et repris par l'alcool absolu à trois reprises ; la solution, traitée par PIC}, donne un précipité très manifeste. On filtre. Le filtrat neutralisé, traité une heure par HS, est filtré à nouveau et lavé. La liqueur obtenue est distillée en présence de KOH. On recueille le distillat dans HCÏ, et on obtient par évaporation un résidu très net qui donne la réaction de la triméthylamine par la technique de Denigès (1), (formation d'un perio- dure). Nous ferons remarquer iei la nécessité de suivre cette lechnique exac- tement pour obtenir la cristallisation du periodure de choline. Le refroi- dissement énergique du réactif et de la lame à expérience sont néces- saires, sous peine de laisser passer la triméthylamine, surtout quand celle-ci est en petite quantilé, comme c’est le cas ici. Les deux expériences suivantes nous paraissent plus décisives. Le chlorhydrate de choline pur n’est pas décomposé à froid par la magnésie en solution aqueuse, alors que le chlorhydrate de triméthyla- mine pur l'est dans les mêmes condilions. Pour vérifier ce fait, nous avons employé du chlorhydrate de triméthylamine pur, soigneusement débarrassé de NH° par la méthode de M. Francois (2). Notre chlorhydrate de choline provenait du chloroplatinate soigneuse- ment lavé à l'alcool absolu bouillant. Les chlorhydrates de choline et de triméthylamine, mélangés avec un lait de magnésie, étaient placés dans une capsule de verre au fond d'un excitateur et surmontés d'une autre capsule contenant de Peau légèrement acidulée par HCI. On faisait un vide partiel et rapide dans l'appareil à l’aide d’une trompe à eau, puis on l’abandonnait pendant vingt-quatre heures. On évaporait à sec à 110 degrés le liquide de la capsule supérieure, on reprenait par l'alcool absolu, on évaporait sur lame et faisait du le chlorure de platine et le réactif iodo-ioduré par le procédé de Denigès Nous n'avons obtenu ainsi aucune réaction. Or, le liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux, traité par MgO dans les mêmes conditions, nous donne par le réactif iodo-ioduré (1) Denigès. Bull. Sc. Pharmacie. Bordeaux. XLVUT, 48 97, 1907. (2) Francois. Journ. Pharm. et Chimie, juin 1907. SÉANCE DU 7 MAI 805 des cristaux présentant au microscope les caractères des periodures de triméthylamine indiqués par Denigès. Nous avons obtenu les mêmes résultats en faisant passer un courant d'air dans un système forméde 3 barboteurs, le premier à SO‘H”, le second contenant un mélange de MgO et de liquide céphalo-rachidien et le troi- sième de l’eau chlorhydrique, et en exécutant sur ce dernier liquide les réactions indiquées plus haut. Donc l’analyse chimique du liquide céphalo-rachidien des paralytiques généraux permet de mettre en évidence, à côté de la choline, une autre base organique qui possède quelques-uns des caractères de la trimé- thylamine. (Laboratoire de la Clinique des maladies mentales, prof. Gilbert Ballet.) SUR LE SORT DU CHLOROFORME DANS L'ORGANISME. MÉTHODE EXPÉRIMENTALE PERMETTANT L'ÉTUDE DE CETTE QUESTION, par Maurice NIcLOUx. Dans un mémoire publié l’an dernier dans le Journal de Physiologie et de Pathologie générale et qui à fait l’objet d’une note résumée dans les Comptes rendus de la Société de Biologie (1), j'ai donné les résultats d'expériences failes sur le lapin dans lesquelles j'ai démontré que le chloroforme subit une décomposition partielle dans l'organisme. Il résulte en effet de ces expériences que 10 à 15 p. 100 au minimum du chloroforme réellement fixé au moment de l’anesthésie ne se retrouvent plus dans les produits d'élimination et d’excrélion, et ce déficit ne peut être attribué qu’à une décomposition du chloroforme dans l'orga- nisme. Je terminai mon mémoire par la phase suivante : « Chez le chien cette décomposition paraît beaucoup plus grande: toutelois, pour que ce fait soit définitivement acquis, il serait préférable de laisser ces animaux dans des conditions physiologiques, ce que je n’ai pu réaliser jusqu'ici; je poursuis mes recherches dans ce sens. » Et en effet les appareils qui me donnaient toute satisfaction pour mes expériences sur le lapin pré- sentaient de graves inconvénients lorsque j'expérimentais sur le chien ; j'en ai donné les raisons dans mon travail; la principale, c'est qu'il (1) Maurice Nicloux. Sur le sort du chloroforme dans l'organisme, Société de Biologie, 1909, t. LXVII, p. 274, et Journal de Physiologie et de Pathologie géné- rale, 1909, t. XI, p. 536-589. NE 806 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE m'était impossible de retenir la vapeur de chloroforme dans l'air lorsque cet air circule dans les appareils absorbants chargés de l'arrêter à une vitesse supérieure à 40 litres à l'heure: or c'est la vitesse de 80 litres et même de 100 litres à l'heure qu’il fallait atteindre, vitesse double, par conséquent, de la précédente. J'ai été assez heureux pour résoudre ce ire par deux méthodes différentes ; la première de ces méthodes, assez compliquée, ne m'a donné que des résultats approchés ; la seconde, d’une simplieité extrême, ma fourni des résultats presque rigoureux. Je donnerai le principe des deux méthodes, en insistant tout naturel- lement sur la seconde (1). PREMIÈRE MÉTHODE. — Arrêt de la vapeur de chloroforme en provoquant sa décomposition par la potasse alcoolique à chaud. L'air chargé de vapeur de chloroforme passe successivement dans quatre éprouvettes à pied renfermant 450 centimètres cubes de potasse alcoolique à 10-20 p. 100 d’alcali. Ces éprou- vettes sont plongées dans un bain-marie à niveau constant à la température constante de 70 à 75 degrés. Comme la vaporisation de l'alcool dans ces con- ditions est très notable, le tube de sortie de chaque barboteur est constitué par un réfrigérant d’Allihn à 4 boules. Le chloroforme en passant dans cet appareil est décomposé et le chlore passe à l’état de chlorure de potassium, qu'il suffit de doser. On retrouve, comme cela résulte de seize expériences de contrôle dont il est inutile de fournir ici les chiffres, 94 à 95 p. 100 du chlo- roforme vaporisé entrant en expérience. Cette méthode implique, cela estde toute évidence, la nécessité de n'admettre à l'entrée de l'appareil que de l’air privé d’acide carbonique qui pourrait saturer la potasse et empêcher son action sur le chloroforme, et c'est là un gros inconvénient dans le cas particulier de mes recherches. 2° MÉTHODE. — Arrêt de la vapeur de chloroforme par l'alcool à 90-95 degrés. Il ne fallait pas songer aux barbotteurs dont mes expériences antérieures avaient démontré l'insuffisance ; j'ai pensé alors à appliquer à un appareil de laboratoire le principe des appareils absorbants employés dans l’industrie pour l’absorption des gaz ou des vapeurs; ces appareils consistent simplement en des colonnes ou tours remplies de matières inattaquables dans lesquelles gaz et dissolvant circulent en sens inverse (2). J'ai monté alors l’apparei très simple suivant : Un tube en verre de 30 millimètres de diamètre, de 4 mètre de long, tenu verticalement, est rempli de billes de verre de 3 à 5 nullimètres de diamètre. L'air chargé de vapeur de chloroforme circule de haut en bas appelé par une trompe, tandis que de l'alcool ne cesse de couler de la partie supérieure sur les billes de verre. Il vient d’un flacon situé à la partie supérieure du tube et est collecté dans un autre flacon à la partie iufé- (1) Les détails complets de la technique paraitront dans un prochain mémoire. (Voir plus bas.) (2) Hanriot et Ch. Richet dans leurs travaux sur les échanges respiratoires et Maurice Billy (Bulletin de la Société Chimique, 1908, 4e série, t. II, p. 758) ont fait connaître des appareils basés sur le même principe, SÉANCE DU 7 MAI 807 rieure. Pendant tout le temps de sa descente l'alcool se charge de chloro- forme qui se retrouve ainsi entièrement dans son véhicule, où il est facile de le doser par les méthodes que j'ai fait connaître (1). L'expérience montre que dans cet appareil l'arrêt de la vapeur de chloroforme est intégral, que le débit de l'air qui en est chargé atteigne 100 litres à l'heure ou même le dépasse, que la teneur en chloroforme soit de plusieurs grammes par 100 litres d'air ou seulement de quel- ques milligrammes. Je donnerai dans un mémoire qui paraitra ulté- rieurement dans le Journal de Physiologie et de Pathologie générale la technique détaillée de mes expériences de contrôle (2); en voici cepen- dant le bref résumé : È Dans une grande cloche de verre tubulée de 27 cent. 5 de diamètre, de 59 centimètres de hauteur, d'un volume de 35 litres, couchée horizontalement, on vaporise des quantités de chloroforme déterminées, comprises entre 0 gr. 010 et 5 grammes. Il suffit pour cela, au moyen d’une aspiration obtenue par une trompe à eau, de faire passer l'air qui doit circuler dans la cloche dans un petit barbotteur genre Cloez renfermant le poids de chloroforme que l’on veut vaporiser. La vaporisalion terminée, on fait circuler de l'air dans la cloche (10 fois son volume au moins); cet air entraîne tout le chloroforme, passe ensuite à travers un barboteur métallique genre Villiers qui donne une idée de l'intensité du débit et de là dans le iube-colonne que je viens de décrire (3). Quant à la vérification de l'arrêt complet de la vapeur de chloroforme dans cet appareil, elle consiste tout naturellement à s'assurer, par le dosage du chloroforme dans l'alcool du barboteur et dans l'alcool collecté à la partie inférieure du tube-colonne, que la quantité retrouvée est égale à celle vaporisée. Les expériences de contrôle dont voici les résultats montrent que les différences sont ou minimes, ou nulles, ou de l'ordre d'erreur de l'expérience elle-même. Numéros ; des expériences. ji IT II] EN V WII VII VIII IX N XI Chloroforme Vaporisé Men cr 1.800 39002 900.1 .830 0941 0" 485 07130 "0031" 0010: 09752890 Chloroforme retrouvénen or. 710% 3 791" 2,841 41-809 0:929" 0.483. 0.133 0-0313" 0:0107 0.952 2.845 Retrouvép.100. 97. 97.2 98.2 989 98.8- 99.6 102 101 107 JROMAIS ES Dans l'expérience X le débit du courant gazeux a été de 133 litres à l'heure au lieu de 80 à 100 litres dans les expériences précédentes. (4) Maurice Nicloux. Les anesthésiques généraux au point de vue chimico- physiologique, 1 vol., 243 p., 30 fig. 1908. Paris, Doin, éditeur. (Voir page 1 et suivantes). | (2) Consulter ‘aussi le mémoire qui va paraître en mai dans le Bulletin de la Société chimique de France. (3) L'appareil a fonctionné dans le laboratoire attenant à la salle des séances de la Société. 808 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans l'expérience XI le débit horaire de l'alcool dans le tube-colonne, qui avait été de 300 centimètres cubes en moyenne dans les expériences précé- dentes, avait été abaissé à 150 centimètres cubes. Ainsi le problème que je m'élais posé se trouve résolu d'une façon extrèmement simple. En possession de cette méthode d’arrêt de la vapeur de chloroforme, l'étude physiologique que j'avais laissée en suspens pouvait être reprise; j'en donnerai les résultats dans une toute pro- chaine note. | Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 809 SEANCE DU (4 MAI 1910 SOMMAIRE AuçGaup et BiLLarD : Sur l’appa- tification à la note intitulée : « Con- rition des globules rouges nucléés tingence et conditions de l’Incorpo- au cours de l'envenimation. . . .. 810 | ration des fibrilles connectives à la ARLOING (FERNAND) et Srazzr (P.) : substance fondamentale des os » . 810 Etude histologique des lésions tu- Ricuer (CHARLES) : Accroissement berculèeuses expérimentales pro- général de la sensibilité aux poi- duites par le bacille de Koch en cul- sons chez les animaux anaphylac- tare homogène chez les mammi- LISE SE MESA RP D AVRRRe. se 820 fères, les oiseaux et les vertébrés à Roussy (GusrAve) et CLUNET (JEAN) : LORS ONE RERO EN EE S13 | Intégrité des parathyroïdes dans le Bammezzr (F.) et STERN (L.) : Re- myxædème congénital par agénésie cherches sur la fonction de la ca- dUACOLDS ty EOitTer-e an A _ 818 LRIOSE 6 0 PRE ENORME OEURE 811 Rouvizze (ETIENNE DE) : Etudes BEerGER (Eure) : Sur l'étendue du physiologiques sur les glandes sali- champ visuel binoculaire à points vaires des Céphalopodes, et, en par- identiques (ou correspondants) des ticulier, sur la toxicité de leurs CES MÉTTCNERERR EE MAAERREE 816" | extraits. (Première note)... 83% Brerry (Henri) et Hexrr (Victor) : Tessier (J.) et THÉvENOT (LUCIEN) : Action des rayons ultraviolets sur Recherches expérimentales sur le certains hydrates de carbone. . . . 821 | sérum de veine rénale. . . . . . .. 815 Carnor (P.)et SLavu (GR. 1.) : Influ- ence de l’adrénaline sur la OSRIPR KA : x le canon dates 822 Réunion biologique de Bordeaux. Grzeerr (A.) et CHaBroOL (E.) : ons tribution à l'étude d:s .modifica- Branpeis (R.): Sur l'agencement tions du sang dans l'intoxication périvasculaire des cellules néopla- par la toluylène-diamine . . . . .. 836 | siques dans certaines tumeurs à Gricaur (A.) : Dosage colorimé- cellules claires du rein. (Première trique de la cholestérine dans l'or- TOLS)e AR Rd NE EN ARE l'or x. 845 sanisme. (Deuxième note). . . . .. 821 BRANDEIS (R.) : Origine mésoder- LEeGENDRE (R.) et Minor (H) mique d'une tumeur du rein con- Essais de conservation hors de l’or- sidérée d'ordinaire comme épithé- ganisme des cellules nerveuses des lioma à cellules claires (Deuxième ganglions spinaux. — II. Conserva- DOTE MARNE AN EE AR en. 841 tion dans le sang défibriné . . . .. 839 CHAINE (J.) : Termites et plantes Massoz (L.) et Grysez (V.) : In- vivantes. — III. Caractères de l’in- fluence du vieillissement et de la VA STONE PE EE ee Sur ne 849 dessiccation sur la conservation de FEevraup (J.) : Formation de co- l’aiexine du sérum de cobaye. . . . 825 | lonies nouvelles par [es sexués Mour1Quanp (G.) et Pozrcarp (A.) : essaimants du termite lucifuge. . . 842 Sur le mécanisme ds formation et Ereux (G.) et Maurrac (P.) : Sur la signification clinique de quelques quelques cas de séro-diagnostics de cylindres DITMENRES ENFIN CRT 629) || 19 EOESRCS Se POS 6 0 848 NicLoux (MAURICE) : Découpor Larire-Duponr ; Appareils pour la tion du chloroforme dans l’orga- ponction du labyrinthe. . . . . . .. S51 MIS TN GARE ee LC AAA Een S22 Prrres (A.) et Branpeis (R.) : Sur Parvu (M.) : A propos de la réac- un cas de narcolepsie (Elude de tion de Weïnberg-Parvu. . . . . . . 833 | l'urine, du sang, du liquide céphalo- Renaur(J.) et Dusreure (G.) : Rec- TaChITTENn PE PEL RENTE 84% BioLocie. ConPxEs RENDUS. — 19]0. T. LXVI. 58 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre, président. M. À. Livox, membre correspondant, assiste à la séance. RECTIFICATION A LA NOTE INTITULÉE : « CONTINGENCE ET CONDITIONS DE L IN- CORPORATION DES FIBRILLES CONNECTIVES A LA SUBSTANCE FONDAMENTALE DES OS », par J. REeNaUT et G. DUBREUI. Une faute d'impression s’est glissée dans le texte de notre communi- cation faite sous le titre précédent à la Société de Biologie du 23 avril dernier (1). Elle doit être corrigée, car elle rendrait incompréhensible la conclusion même de notre travail, ou du moins elle permettrait au lecteur de supposer que nous attribuons aux fibrilles conjonctives incorporées à la substance fondamentale des os le caractère de diffé- renciations intracellulaires des cellules conjonctives. Mais nous n'avons nullement prétendu trancher ici cette question de l’origine des fibrilles conjonctives. Bien au contraire, nous avions écrit intercellulaires en parlant de ces fibrilles ou faisceaux de fibrilles. Et les deux phrases terminales de notre note doivent se lire comme suit : — « Les osléoblastes n'élaborent rien que de l'osséine amorphe. Ils en imprègnent, dans les limites de leur portée et au cours de l’ossification primaire, les éléments INTERCELLULAIRES figurés du tissu conjonclif au sein duquel l'os primaire se forme. Ils les incorporent tels quels à la substance fondamentale des os; c'est-à-dire avec les caractères du stade de leur évolution auquel ils étaient parvenus. Et là où il n'y en a point à incorporer de déjà faits, la substance fondamentale des os n'en renferme pas. » f SUR L'APPARITION DES GLOBULES ROUGES NUCLÉÉS AU COURS DE L'ENVENIMATION, par ArGAUD et Bizrarp (de Clermont-Ferrand). L'examen hématologique pratiqué sur un certain nombre d'animaux venant d’être mordus par des vipères, nous a permis de constater quelques faits que nous énoncerons très brièvement dans cette note. (1) Séance du 23 avril 1940 (p. 107 des Comptes rendus de la Soc. de Biol.). ATEN SÉANCE DU 14 MAI s11 Ainsi que l’a déjà indiqué Calmette (Le venin des serpents, p. 23), les modifications histologiques des hématies sont à peu près nulles; pas de déformation, pas de crénelures, à peine un léger gonflement du glo- bule. Nous n'avons pas retrouvé davantage les petits nodules réfringents ‘entrevus par Lacerda, mais nous avons observé l'existence d’un très grand nombre d'hématies nucléées. Chez les vertébrés inférieurs, les grenouilles envenimées en parti- culier, ces éléments sont bien marqués. On aperçoit, au milieu des érythrocytes, de petits éléments fusiformes, lancéolés, groupés la plupart du temps en plaqueltes; ce sont bien là les cellules décrites par Dekhuyzen et par Giglis-Tos sous le nom de trombocytes et que l’on doit assimiler aux hématoblastes des mammifères. Chez les mammifères, lapin, cobaye, lérot, homme, on voit également apparaître, quelques heures après la morsure, un grand nombre d’hématies nucléées, microblasies et surtout normoblastes, libres ou groupées en plaquettes. Quel que soit le rôle de ces hématoblastes, il nous a paru intéressant de signaler leur apparition au cours de l’envenimation, comme aussi de rappeler que leur présence a déjà été décrite, soit au cours de certaines infections expérimentales (Dominici, Timofeiewsky), soit après certains ‘empoisonnements par le chloroforme, la nitrobenzine, le phosphore (Ebrlich, Lindenthal), soit enfin dans quelques cas d'infections patholo- . giques (Laveran, Epstein, Leyden et Israël) (1). RECHERCHES SUR LA FONCTION DE LA CATALASE, Par F. Barre et L. STERN. Toutes les recherches faites jusqu'ici pour trouver à la catalase d'autres propriétés, outre celle de décomposer H°0*, ont échoué. Au cours de nos expériences sur l'oxydation de l'alcool par les lissus animaux nous avions constaté un certain parallélisme entre la quan- tité de catalase et la quantité d’alcoolase existant dans les différents organes. Cette constatation nous à amenés à reprendre nos anciennes recherches sur l'anticatalase et la philocatalase. Plusieurs tissus animaux ont la propriété de rendre la catalase en grande partie inactive. Nous avons attribué cette propriété à une subs- tance que nous avons appelée anticatalase et que nous avons étudiée dans un travail spécial. Les sels ferreux très dilués possèdent le même pouvoir. Maïs l’anticatalase et le sulfate ferreux n'’agissent sur la cata- (1) Jolly. In Histologie pathologique de Cornil et Ranvier, t. I, p. 500. 812 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lase qu’en présence d'O°. On peut done admettre que sous l'influence du sulfate ferreux ou de l’anticatalase, la catalase est oxydée. Nous appellerons oxycatalase la catalase qui a été rendue ainsi inactive par le sulfate ferreux en présence d’O*. Mais l’oxycatalase ne constilue pas un composé is Il suffit de lui ajouter l'extrait de muscle ou d’autres tissus pour régénérer la catalase. Nous avons attribué cette propriété de régénérer la catalase à une sub- sance que nous avons appelée philocatalase, et que nous avons aussi étudiée dans un travail spécial. La philocatalase agit mieux en l'absence d'O*; il est donc probable qu’elle réduit l’oxycatalase à l’état de catalase ordinaire. Il va sans dire qu’en présence de quantités suffisantes de philocata- lase, l’anticatalase n’oxyde pas la catalase. Il existe plusieurs substances, et surtout l'alcool, qui agissent d'une manière analogue à la philocatalase. Toutes ces substances, à des con- centrations très diluées, empêchent la destruction de la catalase par l’anticatalase ou par le sulfate ferreux. Or, nous avons constaté que toutes les substances qui empêchent l’ac- tion de l’anticatalase sur la catalase sont oxydées en quantité plus ou moins considérable par les foies très riches en catalase (foie de cheval, de mouton, de bœuf, etc.). L'alcool, l’aldényde, le glycol et l'acide for- mique se comportent de ne manière. Toutefois, l'acide urique quiest oxydé dans le foie n'agit pas comme la philocatalase ; mais l’acide urique est oxydé par un ferment spécial, l’uricase. Au contraire, les substances qui ne paraissent pas être oxydées dans le foie in vitro n’empêchent pas l’action de l'anticatalase sur la catalase. C'est le cas pour l'acide lactique, la glycérine, la tyrosine, etc. Le meilleur procédé pour constater l'action de ces substances est le suivant. On introduit dans un flacon 40 grammes de foie broyé, 100 cen- timètres cubes d’eau, ou mieux d’une solution d'NH° à 0,5 p. 1006, et la substance qu'on veut étudier dans la proportion de À à 2 p. 1000. Un flacon témoin ne contient pas la substance. Les flacons sont soumis à une agitation énergique, à une température de 37 degrés en présence .d'O*. | On constate que dans le flacon témoin, au bout d’un certain temps, la catalase commence à diminuer, et au bout d'un temps variable (une à deux heures) son activité vis-à-vis de H° 0° est tombée à un tiers, à un quart ou même moins. Mais il suffit d'ajouter un demi-centimètre cube d'alcool pour que la catalase reprenne toute son activité primilive. Nous interprétons ce résultat en disant que la catalase avait élé trans- formée en oxycatalase et que l'alcool en lui prenant de l’O° la ramène à l'état de catalase ordinaire. En l’absence d'oxygène, l’activité de la cata- lise ne diminue pas. LR RO SÉANCE DU 14 MAI SL _ Dans le flacon contenant la substance qu'on veut étudier on constate que l’activité de la catalase diminue comme dans le flacon témoin si on ajoute de l’acétate, du lactate de Na, de la glycérine, de la tyrosine, etc. Mais, si on a ajouté de l'alcool, de l’aldéhyde, du glycol, de l'acide formique, l’activité de la catalase ne baisse pas. Or, on constate que ces dernières substances ont augmenté l'absorption d'O* par le foie, tandis que les substances du premier groupe n’ont aucune influence. En résumé, il y a un certain groupe de substances, et surtout les alcools et les aldéhydes de la série grasse, qui, mises en contact avec les organes ?n vitro, subissent une oxydation dont l'intensité présente un certain parallélisme avec la richesse de l'organe en catalase. Ces sub- stances empêchent la diminution de l’activité de la catalase, qui a lieu en présence d'O* sous l'influence de l’anticalase. En outre, ces substan- ces régénèrent la catalase qui a été préalablement transformée en oxyca- talase, en enlevant probablement! à celle-ci son 0°. Nous sommes ainsi amenés à supposer que la catalase joue un rôle dans l'oxydation de ces substances réductrices analogues. (Travail du laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève.) ETUDE HISTOLOGIQUE DES LÉSIONS TUBERCULEUSES EXPÉRIMENTALES PRODUITES PAR LE BACILLE DE KOCH EN CULTURE HOMOGÈNE CHEZ LES MAMMIFÈRES, LES OISEAUX ET LES VERTÉBRÉS A SANG FROID, par FERNAND ARLOING et P. STazzi. L'un de nous a fait connaître dans une précédente note (Comptes Rendus de la Société de Biologie, séance du 16 avril 1910) les effets de l'infection mortelle par les bacilles de la tuberculose en culture homo- gène sur une série de mammifères, d'oiseaux et de vertébrés à sang froid, en réservant pour une note ultérieure l'étude histologique des lésions. Cette étude sera résumée ici pour chacun des principaux viscères où les lésions siègent ordinairement ; et à propos de chaque viscère seront signalées les particularités appartenant à telle ou telle espèce animale. l. — Poumon. Chez les Ruminants (veau, mouton, chèvre), lésions typiques de tuberculose absentes. Le processus dominant est une sorte de processus de carnification à foyers surtout péribronchiques et sous-pleuraux, foyers occupant 2-3-4 alvéoles, laissant voir encore ou masquant la disposition alvéo- laire, formés d’amas de fibroblastes ou de grosses cellules rondes mélangées à un reliquat d’exsudat fibrineux ancien ou encore de tissu jeune fusocellu- laire. Travées alvéolaires épaissies. Bronches plus ou moins altérées : cer- 814 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE ; taines simplement reconnaissables à de rares fragments de leur épithélium ; d'autres présentent un épaississement de la muqueuse et une desquamation de l’épithélium; d’autres enfin, intra-lobulaires, comme engainées dans un cylindre connectif. Plusieurs artères lésées, surtout frappées d’endartérite. Parfois, on observe des nodules tuberculiformes, ordinairement péribren- chiques, dépourvus d’enveloppe connective et de cellules géantes, constitués par de petites cellules rondes et un fin réticulum fibrillaire. Dans quelques nodules, les cellules centrales ont un aspect épithélioïde. La muqueuse des bronches adjacentes est infiltrée de cellules rondes, ou bien soulevée par de véritables amas lymphoïdes. Çà et là, dans le parenchyme sain, foyers cir- conscrits de pneumonie desquamative épithéliale légère ou foyers atélectasiés avec néoformation connective intense dans l'épaisseur des parois interalvéo- laires et dans l’intérieur des alvéoles, Sur le lapin, trois stades évolutifs des lésions : d’abord, dans les alvéoles, lésions de pneumonie fibrineuse ou de pneumonie desquamative; puis, épaississement fibreux des cloisons, pendant qu’à l’intérieur des alvéoles, les cellules endothéliales s’accolent, simulant des cellules géantes; enfin, hyperplasie connective étendue. Chez le chien, en général, processus de néoformation connective; méso- bronchite diffuse, et, au voisinage de cette lésion, infiltrations de lymphocytes. sans cellules épithélioïides. IT. — Foie. Ici encore, on rapprochera les animaux Ruminants. D'une manière générale, parenchyme infiltré de petites cellules rondes, abondantes surtout dans les espaces interlobulaires, faisant parfois irruption dans le lobule, où elles se réunissent tantôt autour de la veine centrale, tantôt ailleurs où elles refoulent les cellules hépatiques. Certaines de ces dernières, au sein des amas embryonnaires, sont vitreuses et simulent des cellules géantes. Cellules endothéliales des capillaires au voi- sinage des lésions, manifestement gonflées. Dégénérescence graisseuse visible dans plusieurs lobules. Dans le tissu connectif interlobulaire, néoformations de vaisseaux sanguins et de canalicules biliaires. En somme, chez ces ani- maux, l'infection tuberculeuse a déterminé des lésions d'hépalite vraie. Dans le foie du lapin, infiltrations ainsi que chez les Ruminants, mais ren- fermant quelquefois des cellules géantes entourées par des cellules épithé- lioïdes et par de nombreuses cellules à-type de fibroblastes ou même englo- slées directement dans un tissu fibroïde. Il convient de signaler, en outre, des. ilots conjonctifs très riches en noyaux dérivant des nodules tuberculeux. Leur centre peut être occupé par un amas irrégulier de noyaux ou de débris. nucléaires. Sur le chien, peu ou pas d’altérations; à peine de rares petits amas de cel- lules rondes autour de quelques rameaux veineux porte. À signaler dans le foie des Oiseaux : infiltration de cellules rondes autour des vaisseaux ; légère néoformation connectivale; dégénérescence des cellules hépatiques détruisant parfois des travées entières. IIT. — Rate. Chez les Ruminants, à peine touchée. Pas de lésions tubercu- leusés proprement dites; seulement, légère hypertrophie des follicules et faible épaississement des travées conjonctives et des parois des vaisseaux sanguins. Très peu de {ésions aussi chez le chien. Au contraire, la rate du SÉANCE DU 14 MAI S15 lapin est très altérée : nodules tuberculeux à l'intérieur et au dehors des fol- licules, formés de petites cellules rondes, évoluant vers les cellules épithé- lioides, ou bien de cellules épithélioïdes pressées les unes contre les autres. Ailleurs, follicules hypertrophiés ou bien profondément modifiés: centre occupé par des masses protoplasmiques d’aspect vitreux, mal colorées, parse- mées de noyaux ; à la périphérie, cellules épithélioïdes et cellules rondes. Sur les Oiseaux, pas de formations tuberculeuses, mais les follicules sont hyper- trophiés, leur tissu réticulé épaissi, parfois leur centre est changé en un bloc hyalin. Chez les Poissons, vaisseaux très dilatés et pulpe riche en cellules rappelant les cellules pigmentées de la moelle osseuse et de la rate des mammifères. Pas de tubercules non plus chez la Grenouille, mais simplement gonflement des follicules, dégénérescence hyaline du tissu réticulaire et du tissu conjonc- tif péri-vasculaire. IV. — Rein. La plupart des Ruminants présentent une altération de l’épithé- lium et un exsudat granuleux à l'intérieur des tubes. Çà et là, infiltrations intercanaliculaires discrètes de cellules rondes, et même hyperplasie du tissu conjonctif. Chez le chien, altération de l’épithélium et des tubes comme ci- dessus. Le lapin offre ordinairement des lésions de néphrite hémorragique accusées. Chez les Oiseaux, altérations de l’épithélium dans quelques tubes ou fractions de tubes ; en certains points, infiltration de cellules rondes dans la substance cortical!e. Conclusions. — De ces descriptions on peut conclure : 4° Que le pou- voir toxique des cultures homogènes domine le pouvoir tuberculigène ; 2° qu à côté des lésions toxiques (hypertrophie splénique, dégénéres- cence hyaline et vitreuse; altérations vasculaires), il existe des lésions dérivant des bacilles ; 3° que ces dernières sont polymorphes et con- sistent tantôt en lésions inflammatoires banales (infiltration cellulaire diffuse des parenchymes, néoformations connectives et vasculaires, tantôt en tubercules qui, pourtant, ne possèdent pas la struclure clas- sique (tuberculose non folliculaire) ; 4° que ces lubercules n'évoluent jamais vers la caséification, mais bien vers la transformation fibreuse avec néoformation vasculaire, c'est-à-dire vers la guérison ; 5° que cette évolution permet d’espérer que les cultures homogènes pourraient immuniser contre la tuberculose. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE SÉRUM DE VEINE RÉNALE, par J. Trissier et LUCIEN THÉVENOT. Les effets de la-sérothérapie par le sérum de veine rénale sont assez difficiles à apprécier au point de vue expérimental; nous nous sommes efforcés ici de déterminer dans quelle mesure le sérum de veine rénale 816 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pouvait modifier l’action d’un sérum néphrolytique; nous avons utilisé d’une part le sérum d'une brightique (M"° [°...) arrivée à la phase termi- nale de sa néphrite, d'autre part, celui de la veine rénale d’une chèvre. Nous avons pratiqué nos injections sur trois lapins : 1° Lapin B, 10 injections intraveineuses de 2 centimètres cubes de sérum F pur. 2° Lapins À et C, mêmes injections de chacune 2 centimèires cubes de sérum F + 2 centimètres cubes de sérum de veine rénale (en contact douze heures). Les animaux ont été sacrifiés un mois après la dernière injection ; leurs reins ont été fixés par la méthode de Van Gehuchten-Sauer; les coupes ont été colorées suivant la technique de Sauer. Or, le lapin P (sérum néphrolytique) montre des allérations très accu- sées ; lésions du premier degré (cytolyse périnucléaire) généralisées ; altérations du deuxième degré (cytolyse péri et susnucléaire) frappant un très grand nombre de cellules ; enfin, quelques lésions du troisième degré (disparition des granulations, éclatement de la cellule). Chez le lapin A (sérum neutralisé), on note des lubes parfaits, sauf de la cytolyse périnucléaire au niveau de quelques cellules. Quant au rein du lapin C, il offre des lésions du premier degré et même quelques-unes du deuxième, mais beaucoup moins que le lapin B; pas de cytolyse du troisième degré. Donc, le sérum de veine rénale de chèvre paraît neutraliser partielle- ment, mais très nettement, in vivo, l’action néphrolytique, vis-à-vis du lapin, d’un sérum. de brightique. SUR L'ÉTENDUE DU CHAMP VISUEL BINOCULAIRE A POINTS IDENTIQUES (OU CORRESPONDANTS) DES DEUX RÉTINES, par ÉMILE BERGER. Nous avons décrit (1) un phénomène de fusion stéréoscopique de deux images similaires se formant sur des points non identiques des deux rétines. Nous avons fail ensuite des recherches pour déterminer l’éten- d ue du champ binoculaire dans lequel ce phénomène (ayant comme but d'éviter une diplopie apparente) se produit, et nous l'avons cir- conscril à la partie centrale de la rétine (peut-être aussi dans son pourtour immédiat). En dessinant, dans la partie inférieure d'un car- ton stéréoscopique, un grand carré noir, sur une moitié, et deux carrés noirs de la même grandeur dans l’autre, disposés pour que leur (1) Comptes rendus de lu Société de Biologie, 22 jauvier 1910, t. XLVI, p:703° SÉANCE DU 14 MAI 817 fusion montre un damier, on observe ce dernier et on peut diriger le regard en bas lout près dudit damier, sans remarquer de rotation uni- oculaire pour fusionner. Nous n'avons pu observer le phénomène de neutralisation; mais à une observation prolongée, tel ou tel des trois carrés disparaîtra, ce qui s'explique comme phénomène de Troxler (1). Cette expérience nous a amené à chercher l'étendue du champ visuel binoculaire, dans lequel une diplopie pouvait se produire. Rappelons que c’est surtout Johannes Müller (2) qui formula la loi des points iden- tiques des deux rétines et admit que les phénomènes de fusion ou de diplopie se produiraient selon que les deux images d'un objet se des- sinent sur des points identiques ou non des deux réiines. Cette hypo- thèse fut modifiée par Hering (3), pour qui les figures situées dans le plan principal de l’espace visuel (Kernfliche des Sehraumes) se dessi- neraient sur des points identiques des deüx rétines. L'étendue de la zone rélinienne, où existe la diplopie, nous rensei- gnerait sur la zone des points identiques. On peut’ étudier cette question d'une facon très précise, grâce au stéréoscope. Nous avons dessiné, dans la partie inférieure de chaque moitié d’un carton, un carré, detelle facon que les deux carrés donnent, au moment de la fusion des deux points de fixation, une diplopie péri- phérique. Les observations ont montré : 1° une diplopie périphérique; 2° l’antagonisme des deux champs; c'est-à-dire tantôt l’un, tantôt l’autre des deux carrés devient net. En levant le regard jusqu'au bord supérieur du carton, on observe la disparition desdits phénomènes : les deux car- rés s’additionnent et il n'y a pas d'antagonisme des deux champs. Nous avons répété la même expérience dans le sens horizontal avec le même résultat. Nous avons constaté que la diplopie et l’antagonisme des deux champs disparaissent dans une zone distante de 10 degrés environ du point de fixation. La zone de la rétine, pourvue de points identiques, est, par conséquent, inférieure à 20 degrés en étendue. Or, l'alternance des couleurs, dans les expériences que nous avons faites sur le mélange binoculaire des couleurs au stéréoscope, a lieu seulement dans la zone rélinienne pourvue de points identiques. Il fallait étudier jusqu'à quelle limite du champ visuel le contraste binoculaire simullané des couleurs apparait. Il existe, à cet effet, une expérience de Helmholtz (4\ que nous avons adaptée au stéréoscope : En placant dans la partie inférieure d’un carton une bandede papier vert dans la moitié gauche etuneautre de papier rose (4) Himly und Schmidt. Ophthalm. Bibliothek, 1802, IT, p. 1. (2) Beiträge zur vergleichenden Physiologie des Gesichtsinnes, Leipzig, 1826, p.71. (3) Hering, cité dans le Traité de Physiologie optique de Helmholtz (1° édition allemande, p. 812). (4) Loc. cit., p. 187. 618 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans la moitié droite, une raie de papier noir sur chaque bande colorée de facon que les deux raies noires soient en diplopie; si l’on fusionne les deux points de fixation en observant pendant un certain lemps, il se produit (toujours dans une zone péri-centrale) le phénomène suivant : la raie noire sur papier vert devient pourpre, et celle sur papier rose devient verl foncé. Voici maintenant un nouveau fait : En levant le regard en haut à 10 degrés, les deux raies noires demeurent apparentes, mais le phéno- mène de contraste des couleurs ne se reproduira pas. Certains auteurs avaient déjà supposé, en contredisant Helmholtz (1), que le phénomène était dû à l’action de la perception d’une rétine sur celle de l’autre, et on avait ainsi cherché, dans ce fait, un argument pour appuyer l'hypothèse d’une union congénitale anatomique des fibres rétiniennes correspondantes. Cette hypothèse est confirmée par notre expérience. Nous avons enfin cherché, si le phénomène de lustre stéréoscopique de Dove ne se produirait pas dans la partie péri-centrale des deux rétines. Nous nous sommes servi, pour cette expérience, de la planche 41 des cartons stéréoscopiques de Hegg (2). En examinant le cristal dessiné dans la figure I, on le voit avec un reflet métallique ; le reflet disparaît aussitôt que l’on lève le regard pour voir le bord inférieur (distance 10 degrés) des barres verticales de l'impression dessinées pour la lecture contrôlée. Le cristal nous semble maintenant de couleur grise. Sans donner une preuve de cette hypothèse, Helmholtz (3) avait déjà admis que le phénomène du lustre stéréoscopique était dû à l’action simultanée de deux effets lumineux hétérogènes sur deux parties iden- tiques des deux rétines. Il nous semble que ce phénomène est d'ordre psychique, car il résulte de la comparaison de la sensation lumineuse de deux parties correspondantes des deux rétines et notre hypothèse fait comprendre pourquoi le lustre stéréoscopique n'apparait pas, si. l’on éclaire le stéréoscope par un éclair électrique. INTÉGRITÉ DES PARATHYROÏDES DANS LE MYXCEDÈME CONGÉNITAL PAR AGÉNÉSIE DU CORPS YHYROÏDE, par GustTAvE Roussy et JEAN CLUNET. Nous avons pu étudier le système thyro-parathyroïdien de deux adultes myxœdémateux congénitaux. Chez ces deux malades, le corps (t) Loc. cit., p. 193. (2) Emile Hegg. Cartons stéréoscopiques pour strabiques. Berne, 1902. (3) Loc. cit., p. 184. enr Lim. PA I OR € Tr SÉANCE DU 14 MAI 819 thyroïde était réduit au volume d'un grain de blé et présentait une structure histologique embryonnaire tout à fait comparable à celle qu'on observe dans les premiers mois de la vie fœtale. Les parathyroïdes au contraire étaient bien développées, le volume de chacune d'elles dépas- sait de trente à quarante fois celui du corps thyroïde et leur structure histologique répondait à celle d’une glande normale, sans aucun signe d'hyper ou d'hypofonctionnement. Ogs. I. — R..., homme de vingt-huit ans; taille, 41"45; poids, 51 kil. 500; aspect infantile. Intelligence peu éveillée; adipose généralisée. Le facies est bouffi. Pas d'æœdème où le doigt puisse marquer son empreinte. Le système pileux est très peu développé. A la palpation du cou, on ne sent pas le corps thyroïde. Les testicules sout de volume normal, mais le malade n’a jamais eu de rapports sexuels. A dix-huit ans, le malade était encore un véritable nain (130); sous l’action de l’opothérapie thyroïdienne, il gagne 15 centimètres en trois ans. Tuberculose pulmonaire bilatérale à marche torpide depuis l’âge de quinze ans. Mort de granulie le 8 juillet 1909. Autopsie. Le corps thyroïde et les artères thyroiïdiennes supérieures font défaut. Les artères thyroïdiennes inférieures sont très grêles ; on trouve, appendue à l'extrémité de chacune d'elles, une petite masse glandulaire du volume d’un grain de blé. Cette masse contient quelques vésicules colloïdes volumineuses, tapissées par un épithélium cubique (2 ou 3 vésicules sur chaque coupe) et des travées épithéliales ramifiées, dont les cellules tendent par places à se grouper en acinis, mais ne paraissant pas sécréter de colloide. Les parathyroïdes supérieures n’ont pu être trouvées. Les parathyroïdes inférieures appendues à un rameau de la thyroïdienne inférieure sont volumineuses et d'aspect macroscopique normal. Sur les coupes, on voit qu’elles ont la structure semi-compacte. Elles sont riches en spougiocytes, contiennent un assez grand nombre de petits groupements aci- neux à contenu colloïde. Les cellules éosinophiles peu abondantes sont isolées ou groupées par petits amas, surtout à la périphérie des glandules; pas de volumineux placards éosinophiles. Os. AT. — V..., fille de vingt-huit ans, grande myxædémaleuse, intelligence nulle; adipose généralisée, æœdème dur des membres inférieurs. Bave conti- nuellement ef gâte. La malade a parfois de légères pertes utérines, mais n’a jamais été régulièrement réglée. Malgré une opothérapie thyroïdienne, entre- prise dès l'enfance et longtemps prolongée, aucune amélioration appréciable. Mort de broncho-pneumonie le 20 mars 1909. Aulopsie. — Le corps thyroïde et les artères thyroïdiennes normales manquent. À gauche de la trachée, appendue à un petit rameau de la carotide primitive, on trouve un nodule du volume d’un grain de chènevis. Sur les coupes histologiques, on voit qu'il s’agit d'un vestige d’origine branchial, dans lequel on distingue plusieurs parties : 1° au centre, deux canaux accolés en canon de fusil, formés d'une paroi épaisse conjonctive et revêtus d’un épithé- lium pavimenteux stratifié comprenant trois ou quatre assises cellulaires; 820 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 20 deux vestiges thyroïdiers, situés de chaque côté des canaux et formés de tubes pleins et d’acinis cellulaires de structures diverses : les uns formés d'éléments cubiques à protoplasma granuleux légèrement basophile, les autres de cellules à contours plus nets, à protoplasma homogène, acidophile ; 3° un amas lymphoïde, non différencié, contenant quelques cellules épithéliales isolées, qui reproduit la structure du thymus embryonnaire. Les parathyroïdes supérieures n’ont pu être trouvées. Les parathyroïdes inférieures, situées de chaque côté de la trachée, recoiveni, elles aussi, un rameau de la carotide primitive. Elles sont très volumineuses, et leur diamètre atteint trois fois celui du vestige thyroïdien pris dans son ensemble. Sur les coupes : structure semi-compacte, quelques travées spon- giocytaires, assez nombreux amas de cellules éosinophiles, mais sans forma- tion de gros placards. Acinis à contenu colloïde moins abondants que dans l’observation précédente. Ces faits nous paraissent apporter une confirmation de plus à la doctrine aujourd’hui généralement admise de l'indépendance embryo- logique, anatomique et fonctionnelle du corps thyroïde et des glandes parathyroïdes. (Travail du laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de Médecine.) ACCROISSEMENT GÉNÉRAL DE LA SENSIBILITÉ AUX POISONS CHEZ LES ANIMAUX ANAPHYLACTISÉS, par CnARLES RICHET. On peut déterminer avec précision la dose émétisante de l'apomor- phine (chlorhydrate), chez le chien. En injectant dans le péritoine 1 cc. 2 par kilogramme d’une solution aqueuse à 0 gr. 25 de sel p. 1.000, en général le chien ne vomit pas; mais c'est la dose limite. Sur seize chiens normaux n'ayant reçu antérieurement aucune injec- tion de quelque substance que ce soit, la dose moyenne injectée étant de O0 gr. 00031 par kilogramme, cinq chiens ont vomi. Les autres onze n'ont pas vomi. Aucun na recu une dose inférieure à 0 gr. 00098, et trois ont recu O0 gr. 000375. Mais, sur des chiens anaphylactisés par des injections antérieures d'actino-congestine ou de crépito-congestine, la sensibilité du centre bulbaire au vomissement est devenue beaucoup plus grande, et ül réagit à des doses plus faibles. Sur trente-deux chiens ainsi préparés depuis un, ou deux, ou trois mois, et d’ailleurs en bonne santé, il y en a dix-neuf qui ont vomi et treize qui n’ont pas vomi. Et cependant la dose injectée était plus faible. Aucun : SÉANCE DU 14 MAI 821 n’a recu une dose d’apomorphine supérieure à 0 gr. 00028 eus un). La moyenne des doses injectées a été de 0 gr. 00026. Ainsi, dans le cas des chiens normaux, la dose de 0 gr. 00031 n’a été émétisante que pour 31 p. 100 des chiens, tandis que pour des chiens anaphylactisés, la dose de 0 gr.00026 a été émétisante pour 60 p. 100 des chiens. Un fait remarquable, c'est que, chez les chiens normaux, le vomis- sement de l’apomorphine est très rapide. Les cinq chiens normaux ont vomi quatre, cinq, six et huit minutes après l'injection péritonéale. Au contraire, chez les anaphylactisés, il y à vomissement après un grand retard, soit cinquante-quatre, irente-sept, trente-deux, vingt-trois, etc., minutes, en moyenne dix-huit minutes après l'injection. Il semble qu'il y ait là un processus secondaire, processus qui ferait complètement défaut chez le chien normal, et qui se produirait seule- ment, avec un grand retard, chez le chien anaphylactisé, comme s'il se passait dans son organisme des réactions chimiques, spéciales, et plus tardives. On ne peut donc pas parler d’une spécificité absolue des phénomènes anaphylactiques. Un organe, comme les centres bulbaires qui président au vomissement, peut être rendu plus sensible pour tous ces poisons, et devenir par suite de l’imprégnation des cellules par une toxogénine, plus apte à subir l'aclion des divers poisons, même des alcaloïdes, si différents des antigènes. Par là se trouve démontré que l’état anaphylactique amène une sensi- bilité plus grande de l'organisme aux poisons, et non pas seulement aux poisons qui ont anaphylactisé. ACTION DES RAYONS ULTRAVIOLETS SUR CERTAINS HYDRATES DE CARBONE, par HENRI BierrY et Vicror HENRI. Ayant constaté dans des solutions de certains polyoses et glucosides soumis à l’action des rayons ultra-violets l'apparition de substances réductrices, nous avons entrepris l'étude de cette action sur uue série d'hydrates de carbone dans le but de la comparer à celle des acides et à celle des ferments solubles. Nous indiquons aujourd’hui les premiers résultats obtenus. Nous avons étudié jusqu'ici l’action sur les sucres et glucosides purs suivants : saccharose, gentianose, raffinose, stachyose, maltose, lactose, « et 6-méthyl-d-glucosides (préparés par la méthode de E. Fischer), am ygdaline et azotate de lactose-amino-guanidine. Tous ces corps étaient dissous dans l’eau distillée. 829 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les solutions étaient placées dans des cristallisoirs à la distance de 15 centimètres sous une lampe à vapeur de mercure en quartz du modèle Westinghouse Cooper Hewitt. La durée d'exposition aux ie ultraviolets variait de une heure à vingt-huit heures. Résultats : — Les solutions des quatre premiers sucres qui n'ont pas de fonction aldéhydique — saccharose, gentianose, raffinose et sta- chyose — deviennent réductrices déjà au boul de une heure d’expo- sition, Le pouvoir réducteur augmente lentement avec le temps d’'expo- siüon pour devenir marqué au bout de 22 heures. Les solutions des trois glucosides se comportent de même. Dans les solutions de mallose, de lactose et d’azotate de lactose- amino-guanidine nous n'avons pas pu meltre en évidence du glucose ou du galactose libre après vingt-deux heures d'exposition. Dans le cas du saccharose nous avons cherché quels étaient les rayons aclifs : l’interposition d'un écran de verre arrête l’action transforma- trice du spectre violet, par conséquent cette action est due aux radia- tions ultraviolettes extrêmes qui ne traversent pas le verre. Il y a lieu de faire l'analyse plus complète du phénomène. DÉCOMPOSITION DU CHLOROFORME DANS L'ORGANISME 1 par Maurice NicLoux. J'ai montré précédemment (1) qu'en vaporisant dans une grande cloche de 35 litres des quantités de chloroforme comprises entre 0 gr. 010 et 5 grammes, et en y faisant circuler ensuite de l'air en quantité suffisante pour l’entrainer, on peut arrêter complètement le chloroforme à la simple condition de faire passer l'air chloroformé dans un tube-colonne dont j'ai donné la description; le débit peut atteindre el même dépasser 80 à 400 litres à l'heure. La vaporisation du chloroforme dans la grande cloche dont je viens de parler, a été faite à dessein, pour réaliser en définitive une expé- rience à blanc. Et en effet,si maintenant on introduit dans cet appareil | un chien de petite taille et si on vaporise une quantité déterminée de 4 chloroforme : 5 grammes par exemple, on se trouvera exactement dans les conditions des expériences de contrôle, hormis la présence du à chien. Voici alors-ce qui va se passer. | L'animal fixe par sa respiration une partie de la vapeur anesthésique qui pénètre dans la cloche, et il ne tarde pas à s'endormir. Quand les 5 grammes de chloroforme ont été vaporisés par fractions successives, CAN Ne PORT PE Luz Tr. 4 (1) Comptes rendus de la Société de Biologie. Séance précédente, p. 805. SÉANCE DU À14 MAI 823 —— — séparées par des appels d'air, de manière à entretenir l’anesthésie pendant 30 minutes environ, on fait arriver exclusivement de l'air pur; l’animal élimine alors du chloroforme et peu après il se réveille, on le laisse alors dans la cloche jusqu'à ce qu’il n’élimine plus de chloroforme, ce qui demande de trente-six à quarante-huit heures. Comme le débit de Fair qui circule autour de l'animal est de 80 à 100 litres à l'heure, il n'éprouve pas la moindre gêne respiratoire et il reste parfaitement normal. Dès lors, une fois le dosage du chloroforme effectué dans les appareils absorbants (1\, une des deux conciusions suivantes s'impo- sera : Ou la quantité de chloroforme retrouvée sera égale à celle qui a été vaporisée : le chloroforme n'aura pas subi la moindre décomposition dans l'organisme ; Ou la quantité de chloroforme retrouvée sera en déficit par rapport à la quantité vaporisée : le chloroforme aura subi une décomposition dans l'organisme. Le tableau suivant résume mes expériences : CHLOROFORME os DURÉE I ae Spa du séjour Dispare Ë DAETe dans la Vaporisé : par kilogr. exp. l'animal. raie (2). Retrouvé. Disparu. du poids de l'animal kgr. Heures. or. gr. gr. gr. I 4.5 30 5.629 5129 0.498 0.111 IX it 24 4.630 4.939 (3) 0.391 0.105 I] DAS 30 5.340 4.79 0.623 0.113 IV 43 39 4.550 4.110 Dar 0.102 VS 4.6 36 4.759 4.801 0.449 0.098 WI 4.150 46 4.720 4.263 0.457 0.110 De l’ensemble de ces expériences toutes concordantes (Exp. I, II et III faites avec la première des méthodes décrites dans ma note précédente, Exp. IV, V, VI avec la seconde méthode), il résulte un premier fait indé- niable : une partie du chloroforme ne se retrouve plus, ce déficit est dû à une décomposition de l’anesthésique dans l'organisme. Rapportée au kilogramme d'animal, cette décomposition a été en moyenne de 0 gr. 100 à 0 gr. 140. (1) La quantité de chloroforme élimiuée par l'urine est absolument négjli- geable. (2) Plus exactement : Chloroforme vaporisé pouvant être retrouvé par l’ana- lyse, l'appareil fonctionnant à blanc. Je tiens compte, en effet, du petit déficit que montrent les expériences de contrôle. Je reviendrai sur ce point dans le mémoire annoncé. (3) Le séjour dans la cloche a été insuffisant, j'ai ajouté à 4 gr. 189, chiffre fourni par l'analyse, 50 milligrammes qui représentent à peu près d'après l'ensemble de mes expériences la valeur moyenne de l'élimination ultérieure. 824 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Si l’on veut exprimer en p. 100 la quantité de chloroforme décom- posée, il faut la comparer non pas à celle qui a circulé dans la cloche, mais à celle réellement fixée par l'animal. Or, d’après mes expériences sur la quantité d'anesthésique fixé par les tissus, on peut calculer que l'organisme fixe au moment de l’anesthésie 20 milligrammes environ de chloroforme par 100 grammes de poids vif : soit 0 gr. 2 par kilogramme. Nous venons de voir que la quantité décomposée est de O0 gr. 400 à 0 gr. 110 par kilogramme, c'est donc 50 à 55 p. 100 du chloroforme réellement fixé au moment de l’anesthésie qui est décomposé dans l'or- ganisme. C'est là, comme on le voit, une proportion considérable. D'ailleurs on arrive à des résultats absolument comparables en faisant ingérer le chloroforme sous forme d’eau chloroformée. Cette méthode a l'avantage de faire connaître exactement et non par le calcul comme précédemment la quantité qui à pénétré dans l’organisme, et de fixer par suite d’après les données de l'expérience elle-même la proportion de chloroforme décomposé. Voici les résultats de ces expériences : 2HHDE QUANTITÉ POIDS ; : QUANTITÉ INDE re d’eau de chlorof. QUANTITÉ DE CHLOROFORME de chloroforme des nt chlo- par c.c. décomposé. Exp maux roformée d'eau Tr ingérée. chlorof. Ingéré. Retrouvé. Dicomposé, Par kil. PA00: kgr CAC: mor. or. à CR gr. gr. VIN RNSAE 1123 8.3 0.933 0.534 0.399 0.105 4208 VIII 5.4 147.2 8 » 0.937 0.599 0.538 0.100 61.8 LXAANMNSS Ur 22) 7.68 0.900 0.512 0.388 0.102 40.8 X° 55 185 » 5.67 1.050 0.518 0:53? 0.097 50.7 L'examen de ce tableau comparativement avec le précédent fait ressortir des données intéressantes. Tout d’abord le poids de chloroforme décomposé rapporté au kilo: gramme de poids vif est sensiblement le même, 0 gr. 100 à 0 gr. 105. Quant à la proportion de chloroforme décomposé p. 100, elle est de même ordre; les variations sont, il est vrai, plus grandes de 40,8 à 61,8, mais elles s'expliquent aisément. En effet, la quantité de chloroforme décom- : posé rapportée au kilogramme de poids vif est la même; si donc, à des animaux de poids différent, on fait ingérer la même quantité de chloro- forme ou des quantités voisines, la proportion décomposée sera d’autant plus grande que le poids de l’animal sera plus élevé (comparer les Exp. VIIT et IX ou VIl et VIII). En revanche, dès que l’on augmente la quantité de chloroforme ingéré, les nombres tendent à s'égaliser (Exp. X). De l’ensemble de ces recherches, toutes faites sur le chien et qui (1) Ces deux expériences ont été faites sur le même animal à dix-sept jours d'intervalle. ; É ai DPI ET PT ET SÉANCE DU A4 MAI 825 confirment mes travaux antérieurs, on peut tirer les conclusions suivantes : Au cours de l’anesthésie et pendant la période de retour le chloro- forme flxé par le sang et par les tissus est décomposé dans une propor-. tion d'environ 50 p. 100. Où et comment se transforme-t-il? Ce sont là deux nouvelles questions très intéressantes auxquelles j'espère pouvoir donner une réponse. Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum national d'Histoire naturelle. INFLUENCE DU VIEILLISSEMENT ET DE LA DESSICCATION SUR LA CONSERVATION DE L’ALEXINE DU SÉRUM DE COBAYE, par L. Massoz et V. GRYSEz. Dans une note précédente (1), nous avons étudié les variations du pouvoir alexique du sérum frais de cobaye. Ces variations sont assez considérables, car certains sérums frais se montrent trois fois plus actifs que d’autres. Nous nous proposons de rechercher si ces diffé- rences peuvent être alténuées par le vieillissement ou la dessiccation. Dans une première expérience, nous avons déterminé par la méthode décrite précédemment le pouvoir alexique de dix sérums conservés à la glacière (temp., 6 degrés). Le tableau I résume nos expériences eb donne les valeurs des divers titres aux jours indiqués après la récolte des sérums, en prenant le premier titre du premier sérum égal à 100 comme terme de comparaison. ; Tableau I. Nos ÉPOQUE DES TITRAGES de (Jours.) SÉRUMS 4 3 9 16 20 4 400 15 50 » » » 2 4100 15 18,1 » » 3 Ho 75 30 » 15 » 45 » 4 100 15 45 » 45 » 40 » 5 15 50 12,5 9,4# » 6 100 60 30 » 150) » 1l 100 75 37,5 » » 8 100 75 31,5 » » 9 50 50 25 » » » 10 100 100 31,9 9529 » (4) Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 9 avril 1910. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T, LXVIII. 59 826 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A l'inspection du tableau on voit que : 1° Le pouvoir alexique des sérums baisse rapidement au début. Trois sont cependant restés constants jusqu’au 3° jour; 9° Vers le 9° jour, un seul a conservé 50 p.400 de sa valeur. Lies autres . varient de 12,5 à 37,5 p. 100; 3° Après 16 jours les pouvoirs alexiques ont perdu de 85 à 90 p. 400 de leur valeur. À ce moment, le sérum devient pratiquement inutili- sable. D'autres expériences avec chacun des sérums étudiés nous ont montré qu'un vieillissement de 10 jours n'influence en aucune manière l'affai- blissement progressif de l’alexine par la dilution. Nous avons ensuite recherché l’action de la dessiccation sur l’alexine. Le sérum recueilli est placé dans des boîtes de Pétri stériles et des- séché dans le vide à basse température; après broyage on l’enferme dans des flacons bouchés à l’émeri, conservés à la température du laboratoire. L'emploi de ce produit est beaucoup plus facile que celui du sérum liquide. Le tableau 11 donne le résultat de nos expériences. Tableau II. Nos ÉPOQUE DES TITRAGES es (Jours). ù ALEXINES 4 5 410 20 30 50 80. 449 4 66,5 ZA ,4 30 » 15 1925 1:8 7 » 1 » ? » 34,9 23 » AS 5 NT 56 AD 11,6 3 34,9 29 » 218 17, D 17,5 AS 8,15 T » % )) 8, 8,1 {es Sen 7 » 7 » 3: » 5 40 » 34,9 25 » 1e) 15 » 1486 11,6 140 On a pris comme terme de comparaison, supposé égal à 100, la quan- -{ité minima du premier sérum avant dessiccation capable de donner l'hémolyse. Les autres nombres ont été obtenus par la connaissance du poids du sérum sec nécessaire pour donner l’hémolyse et du ren- dement du sérum liquide en sérum sec. Voici les conclusions de nos expériences : 4° Le pouvoir alexique baisse du fait de la dessiccation. Cette baise est plus rapide que pour les sérums liquides. 20 Au 10° jour, sur 5 sérums étudiés, 3 ont sensiblement la même valeur, ce qui n’a pas lieu pour le sérum liquide. 3° Après 20 jours de conservation, les alexines desséchées comme les «lexines liquides ont perdu de 80 à 90 p. 100 de leur valeur. Dans la suite, le pouvoir alexique varie peu. %° La dilution et le séjour à l’étuve n’ont plus d'influence sur Macs des alexines sèches, âgées d’un mois. 5° Plus la dessiccation est complète, mieux est assurée la conservation de l'activité. Ainsi, pour lalexine n° 4, nous avons constaté sur une SÉANCE DU 44 MAI 827 partie, qu'après un nouveau broyage et conservation en présence de soude ou de chlorure de calcium fondu, l’activité s'était maintenue après 110 jours à 8,7 alors que l’alexine témoin était descendue à 3. En résumé, il n’y a pas intérêt à conserver une alexine liquide plus de trois où quatre jours et, même dans ces conditions, il est indispen- sable de la titrer avant son emploi. Les alexines sèches, d’une conser- vation et d’un emploi plus faciles, semblent susceptibles de rendre des - services quand on ne peut se procurer de l’alexine fraîche. Mais, d'ac- cord avec H. Noguchi, nous pensons qu’il est toujours préférable d’em- ployer l’alexine fraiche et liquide. (Institut Pasteur de Lille.) DOsAGE COLORIMÉTRIQUE DE LA CHOLESTÉRINE DANS L'ORGANISME, (Deuxième note) (1), par À. GRIGAUT. La colorimétrie ne peut convenir au dosage de la cholestérine qu'autant que cette substance se présente toujours avec des propriétés identiques et sans être accompagnée de corps voisins. C'est ainsi, par exemple, que ce pro- cédé est impossible quand la cholestérine se trouve mêlée à l’isocholestérine, car Ja réaction de Liebermann prend une teinte rouge brunâtre qui se subs- titue plus ou moins à la belle teinte verte habituelle. Dans l'organisme, la cholestérine, quelle que soit sa provenance : sérum, hématies, ganglions lym- phatiques, foie, rate, cerveau, calculs biliaires, lobules athéromateux de laorte., présente d’une manière constante sensiblement le même pouvoir rotatoire (an —— 249,92 à — 25°,64 pour les solutions à 3 p. 100 dans l’éther acétique), et le même point de fusion (146,5 — 14895). D'autre part, traitée dans les mêmes conditions par l'anhydride acétique et l'acide sulfurique, elle donne la réaction du cholestol d’une facon identique et avec la mêmeintensité maxima. Au spectroscope, les divers stades de cette réaction sont marqués d’ailleurs par les raies caractéristiques de la cholestérine pure et l’espace D-E reste toujours libre et ne montre à aucun moment la large bande d’absorp- tion de l’isocholestérine (2). C’est grâce à la constance de ces caractères que la méthode colorimétrique peut servir au dosage de la cholestérine dans l'or- ganisme. (1) Voir Soc. de Biol., 5 mai 1910, p. 791. (2) Même dans les graisses de la peau, on ne trouve pas d’isocholestérine, d'après Unna et Golodetz, « die Hautfett », Biochem. Zeitsch., Bd XX, 469- 503 (1909). 828 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Burchard (1), le premier, utilisa la réaction de Liebermann pour doser la cholestérine des végétaux. Les graines ou les plantes épui- sées à l'éther donnaient un extrait incolore qui, traité directement par le chloroforme, l'anhydride acétique et l'acide sulfurique, servait à l'évaluation colorimétrique. Chez les animaux, il ne put, dit-il, appliquer sa méthode, car l'extrait qu’on obtient dans ces conditions est toujours coloré. J’ai pensé que ce résidu éthéré jaune rougeâtre, saponifié d’une certaine manière et débarrassé ensuite des savons et autres impuretés, pourrait fournir un produit incolore, formé de cholestérine pure et facilement dosable par la méthode colorimétrique. Voici d’ailleurs la technique que j'ai suivie pour le dosage de la cholestérine dans le sérum sanguin : 5 à 40 centimètres cubes de sérum, mêlés de sable fin,sont desséchés au bain-marie, en prenant soin de remuer pendant quelques instants pendant la coagulation, afin d'obtenir une masse homogène. On introduit dans un Soxhlet le produit pulvérisé et on épuise à l’éther pendant trois à cinq jours. Le liquide d'extraction, placé daus un flacon émeri d'environ 80 cen- timètres cubes, est évaporé, puis remplacé par 20 centimètres cubes de potasse alcoolique récemment préparée (polasse 1, alcool à 80 degrés 100 centimètres cubes). On procède à la saponification en portant le tout au bain-mairie bouillant, et évaporant de nouveau à siccité. On ajoute dans le flacon 10 cen- timètres cubes d'eau, puis, quand la solution est refroidie, 20 centimètres cubes environ d’éther exempt d'alcool; on bouche et on agite fortement. La couche éthérée qui se sépare rapidement est décantée aussitôt, et remplacée par de nouvel éther. On recommence plusieurs fois cette manœuvre, de facon à bien enlever toute la cholestérine à la solution aqueuse des savons. Les liqueurs éthérées, complètement incolores, réunies dans une ampoule à décan- tation, sont lavées à deux ou trois reprises avec de l’eau distillée. On décante une dernière fois la eouche inférieure formée par les eaux de lavage et on dessèche l’éther. Le résidu, bien sec, formé par la cholestérine, est dissous en chauffant légèrement dans quelques centimètres cubes d’un mélange de chloroforme et d’anhydride acétique et la solution refroidie est complétée exactement à 5 centimètres cubes avec le même mélange. On ajoute alors les II gouttes d’acide sulfurique concentré et on achève le dosage colorimé- trique comme il est mentionné plus haut (voir la note précédente). Chez l'homme normal, suivant les conditions d’alimentation, la quantité de cholestérine, exprimée en cholestérine cristallisée, contenue dans un litre de sérum sanguin, varie entre 0 gr. 10 et O0 gr. 40. Les résultats obtenus de cette manière portent sur la cholestérine totale d’un tissu, qu'elle soit libre ou combinée. Toutefois, on pourrait espérer, par cette méthode, doser la cholestérine sous ses deux états, car, d’après certains auteurs (Unna et Golodetz) (2), les éthers de la cho- (1) Burchard. Diss., Rostock, 1889. (2) Unna et Golodetz. Loc. cit. Biochem. Zeitsch., BA XX, p. 484 (1909). ; » du * sa 1- hi cb ht de 6 flels leds 1, PPT rr hrrote corn (1% SÉANCE DU 14 MAI 829 lestérine ne donnent pas la réaction de Liebermann. Il suffirait alors de faire deux déterminations colorimétriques, l’une avant, l’autre après la saponification, et de soustraire l’un de l’autre les chiffres trouvés. Mais les recherches que j'ai faites à ce sujet, d'accord d’ailleurs avec une note toute récente de Salkowski (1), m'ont montré, au contraire, que certains éthers de la cholestérine (2), absolument exempts de cholesté- rine libre, donnent la réaction de Liebermann. Enfin, on pourra, en dernier lieu, compléter les données fournies par le dosage par la recherche des produits d’oxydation de la cholestérine, en suivant les indications de Lifschütz (3). Quelques milligrammes d’oxycholestérine, en particulier, disssous dans l'acide acétique cristal- lisable et additionnés de quelques gouttes d’acide sulfurique concentré, donnent une coloration rouge-jaune qui devient rapidement vert intense et passe au brun jaunâtre après dix à quinze heures. Ni la cholestérine, ni l'isocholestérine ne donnent celte réaction. L'examen spectroscopique de la solution verte permet de différencier les diverses oxycholestérines par leurs bandes d'absorption caractéristiques : on aperçoit rarement une raie dans le bleu ou le vert du spectre, plus souvent une large bande entre D et Eet toujours une raie étroite et intense dans le rouge entre C et d. (Travail du laboratoire de M. le professeur Chauffard.) SUR LE MÉCANISME DE FORMATION ET LA SIGNIFICATION CLINIQUE DE QUELQUES CYLINDRES URINAIRES, par G. Mouriquanp et A. Porrcarp. Au cours de recherches, tant expérimentales (4) que cliniques, nous avons eu l’occasion d'étudier la structure et le mode de formation des cylindres urinaires granuleux, granulo-graisseux, cellulaires et hyalins. En essayant d'interpréter les faits observés par nous à la lumière des données récentes sur l’histophysiologie du tube urinaire, nous sommes arrivés à nous faire une conception particulière de l’origine et, partant, de la signification clinique de ces formations. Nous laisserons de côté les cylindres colloïdes et fibrineux. Dans tout cylindre constaté dans l'urine, il y a lieu de considérer: 1° un axe central ; 2 des éléments surajoulés à cet axe central. (1) Salkowski. Biochem. Zeitsch., Bd XXII, 361-364 (1910). (2) Je n'ai étudié que la stéarate et le palmitate. (3) Lifschütz. Zeit. f. physiol. Chem., Bd L, LIT, LVIIT, EXIII (4907-1909). (&) 830 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Un cylindre constaté dans l'urine n’est pas formé en un temps, mais bien au contraire en plusieurs et à des niveaux différents du tube urinaire. I. — Cylindres à axe granuleux. L’'axe central. L'axe du cylindre se forme au niveau du segment à bordure en brosse du tube urinaire : une partie du contenu de la cellule passe d’abord par transsudation, sans modification apparente de la bordure en brosse. Dans quelques cas seulement et toujours secondairement, il y a effraction de la cellule : la bordure en brosse est disloquée. Immédiatement après leur transsu- dation hors de la cellule, les substances qui vont constituer l’axe du cylindre ont un aspect hyalin ou très finement granuleux. Elles subissent ensuile des modificalions d'ordre autolytique qui se traduisent morpho- logiquement par leur transformation granuleuse; elles apparaissent sous la forme d’une masse de fines granulations acidophiles enrobées dans une substance amorphe également acidophile. Nous pensons même que certaines fines granulations qui réduisent l'acide osmique, et font qualifier le cylindre de granulo-graisseux, sont d’origine autolytique et proviennent de le désintégration in situ des albuminoïdes constituant primitivement le cylindre. Dans certains cas, plus rares, il semble bien que les granulations qui constituent l'axe du cylindre ne sont pas comme les précédentes nées dans la lumière du tube, mais au contraire proviennent bien de la cellule : il s'agit alors de cylindres à grosses granulations graisseuses, manifestation d'une dégénérescence grais- seuse de la cellule. À un moment donné et suivant un mécanisme que nous n'avons pas encore pu saisir nettement, le cylindre se déplace et par les segments grêles et intermédiaires gagne les tubes excréteurs. Il subit dans la traversée de ces deux segments des modifications que nous n'avons pu définir jusqu'ici. Les éléments surajoutés. Dans le segment excréteur il se passe quel- quefois le phénomène suivant: des cellules épithéliales se collent à l'axe du cylindre. Ce qui était un cylindre granuleux pur devient ua cylindre granulo-cellulaire, et si beaucoup de cellules ont adhéré et masquent l’axe central, un cylindre cellulaire. Les cellules que l’on rencontre sur les cylindres cellulaires ne proviennent donc pas du segment à bordure striée. Au niveau de ce segment on peut bien observer une desqua- mation des cellules; elles viennent se coaguler au centre du tube en un magma. Mais de telles masses cellulaires ne passent jamais dans les segments d’aval ni dans l’urine. À priori on pouvait le déduire de la comparaison des diamètres de ces segments et de ces bouchons cellu- laires. En fait, on le constate facilement : dans des reins lésés expé- rimentalement par le sublimé, le plus grand nombre des segments à bordure en brosse est altérée de cette façon; dans de tels reins on ne rencontre jamais ces cylindres de desquamation ailleurs que dans ce seg- SÉANCE DU 14 MAI 631 ment. La présence de ces bouchons cellulaires explique du reste l'anurie et le caractère si spécial de ces néphrites hydrargyriques. L'existence de cylindres cellulaires indique seulement une altération légère des segments excréteurs. Il est du reste très fréquent de ren- contrer dans les néphrites épithéliales des lésions peu apparentes mais très constantes des segments excréteurs. D'autres éléments ou cellules peuvent au cours du cheminement de l’axe du cylindre s’accoler à lui et constituer des cylindres composés : cylindres leucocytaires, hématiques, bactériens. Il exisle un vrai pouvoir agglutinant du cylindre. FE — Cylindres à axe hyalins. Les faits ci-dessus s'appliquent aux cylindres à axes hyalins. Le lieu de formation seul est différent. Nous n'avons jamais rencontré de cylindres hyalins dans les segments à bor- dure striée. On les voit seulement à partir des segments grêles. Nous n'avons pas pu définir le mécanisme histophysiologique de leur for- mation. IE. — En résumé, les seules déductions pratiquement admissibles en clinique sont les suivantes que nous schématisons dans le tableau suivant : DÉDUCTIONS ACTUELLEMENT ADMISSIBLES Axe granuleux Altérations peu considérables du segment à bor- || à petites granulations,|dure striée. graisseuses où non. Axe granuleurz Altérations, en général profondes, du segment à || à orosses granulations,| bordure striée. surtout graisseuses. Élément fondamental du cylindre ou axe. Axe hyalin. Altération du tube ur inaire, à partir du segment || gréle. Cellules plates Altérâtions variables des segments excréteurs. avec gros noyaux. Leucocytes . Élém. accessoires surajoutés Globules rouges . : Suivant la nature de l'élément surajouté. Bactéries . . | (Laboratoire de la clinique médicale infantile de la Facullé de médecine de Lyon.) 832 Ré SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DE L'ADRÉNALINE SUR LA RÉPARATION OSSEUSE ET L'ÉVOLUTION DU CAL, par P. Carnot et GR. I. SLAvu. L'adrénaline nous a paru susceptible de favoriser la réparation osseuse et de raccourcir la consolidation du cal, propriétés utilisables dans le traitement des fractures. Pour démontrer expérimentalement cette in nous avons em- ployé la techniquesuivante : avecune couronne de trépan de 8 millimètres de diamètre, nous avons détaché des rondelles osseuses sur la face interne du tibia, chez des chiens de même âge (1 an et demi) et de même poids (10 kilos); ces rondelles osseuses étaient détachées complè- tement et réimplantées. | | Certains de ces animaux recevaient, quotidiennement, une injection sous-cutanée de 6 milligrammes de chlorhydrate d'adrénaline, les témoins n’en recevant pas. Les animaux ont été sacrifiés les 18° et 23° jours. Leur réparation osseuse était comparée, macroscopiquement et histolo- quement. Voici les résultats obtenus : Macroscopiquement, au 18° jour, les différences de consolidation osseuse sont évidentes. Chez l'animal traité par l’adrénaline, la ron- delle détachée par le trépan est entièrement fixée et ne peut subir aucun déplacement. Chez l’animal témoin, au contraire, la rondelle est encore incomplètement adhérente, et on peut, avec un stylet, lui imprimer quelques mouvements de Éécle Au 23° jour, la rondelle osseuse est, a fortiori, complètement consoli- dée chez le chien soumis aux injections d’adrénaline ; chez le témoin, au contraire, non soumis à l’action de l’adrénaline, la rondelle osseuse est bien fixée; mais elle est encore légèrement mobile, et on peut, avec un stylet, lui imprimer de faibles mouvements propres; le trait de fracture peut être encore déprimé, ce qui est l'indice d’une calcification encore incomplète. Ainsi la consolidation osseuse a été nettement plus avancée, Le 18° jour, chez l'animal soumis à l’adrénaline, que le 23° jour chez le témoin. L'examen macroscopique suffit donc pour montrer nettement l'influence favorisante de l’'adrénaline sur Le processus de la réparation osseuse. Histologiquement, les pièces du 23° jour ont été décalcifiées par l’al- cool nitrique à 5 p. 100, et incluses à la paraffine. Les coupes ont été dirigées parallèlement à la surface de l'os, comprenant, par conséquent, la couronne de néoformation osseuse. À = es D un Ed da 50 ls UC APR x Cu 1/72 SÉANCE DU 14 MAI 833 Ici encore, on voit une différence très nette entre le processus norrnal et le processus accéléré par l'adrénaline. La différence consiste, principalement, en ceci que les lacunes médul- laires du nouvel os sont plus nombreuses et plus petites chez l'animal soumis à l’'adrénaline que chez le témoin ; leur contenu (ostéoblastes et ‘vaisseaux) parait beaucoup plus important. D'autre part, la substance osseuse nouvelle occupe une beaucoup plus grande place et paraît plus complètement organisée dans le cal de l'animal adrénalinisé que dans le cal des témoins: les cellules osseuses, dérivées des ostéoblastes emmurés, paraissent, notamment, beaucoup plus abondantes. Nous nous proposons de revenir sur les détails de ce processus ostéo- génique et sur le mode d’action de l’adrénaline. Des expériences en cours semblent, notamment, montrer qu'il y a, d’une part, réaction médullaire, et, d'autre part, rétention de sels de chaux, sous l'influence de l’adrénaline. Le fait que nous apportons doit être rapproché des essais efficaces du traitement de l’ostéomalacie par l’adrénaline {Bossi). Il aura, vraisemblablement, des applications à la thérapeutique osseuse, et, notamment au traitement, des fractures, avec ou sans retard de consolidation. (Laboratoire de Thérapeutique de la Faculté de médecine.) À PROPOS DE LA RÉACTION DE WEINBERG=-PARVU, par M. Parvu Quand on lit les travaux parus sur l’échinococcose depuis quelques mois, on est étonné de remarquer que certains auteurs disent : « Réac- tion de Weinberg-Parvu », d’autres se contentent simplement de « Réaction de Weinberg », ou « Réaetion de Parvu ». Vu que cette erreur ne s’est pas rectifiée d'elle-même, je me vois Sans la nécessité de rétablir l'exactitude des faits. Voici les indications bibliographiques des travaux princeps en vue de diagnostic à ce sujet : Première note (1): « La réaction de fixation dans les helminthiases », séance du 17 octobre 1908, p. 298. (1) Weinberg et Parvu. Comptes rendus de la Société de Biologie, 17 oc- tobre 1900, p. 298. AV. ‘ { 4 834 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Deuxième note (1) : « Le diagnostic de l’échinococcose par la réaction de fixation », 5 décembre 1908, p. 562. Troisième note (2) : « Le diagnostic de l’échinococcose (rapport avec l'éosinophilie, persistance relative des anticorps) », séance du 19 décembre 4908, p. 644. Si l’on veut spécifier cette réaction d’après les noms des auteurs, on doit loyalement lui donner le nom de réaction Weinberg-Parvu. Depuis ces publications, j'ai, le 15 mai 1909, exposé une nouvelle méthode très simple, qui a été employée avec succès par la majorité des auteurs. Ce procédé à été appelé à tort par différents auteurs « pro- cédé rapide », car il exige le même laps de temps que l’ancienne méthode préconisée par Weinberg-Parvu; en réalité, c'est une méthode simple et qui donne d’aussi bons résultats que l’ancienne méthode compliquée. ETUDES PHYSIOLOGIQUES SUR LES GLANDES SALIVAIRES DES CÉPHALOPODES, ET, EN PARTICULIER, SUR LA TOXICITÉ DE LEURS EXTRAITS (3) (Première note), par ETIENNE DE ROUVILLE. Krause (1895), le premier, démontra la toxicité du suc pur des glandes salivaires postérieures des Céphalopodes, expliquant ainsi le curieux phéno- mène, depuis longtemps constaté, de la paralysie immédiate provoquée par le poulpe chez les Crustacés. Livon et Briot (1905-1906) ont repris ces expé- riences et ont nettement prouvé que le venin contenu dans l’exlrait de ces glandes était « un stupéfiant du système nerveux du crabe ». C’est aussi la conclusion d’un travail récent de Baglioni (1909), qui insiste sur le fait que ce poison n’est pas un spécifique pour les Crustacés seuls. Des différentes recherches jusqu'à ce jour effectuées, il ressort : 1° que les extraits des glandes salivaires des Céphalopodes n’ont rien donné à Krause,; 2° que les glandes postérieures seules sont nettement toxiques (spécialement vis-à-vis des Crustacés); 3° que les glandes antérieures ne le sont nullement; 4° que l'injection d'extrait des glandes postérieures chez le lapin à fourni à Krause des résultats inconstants, à Livon et à Briot des résultats négatifs. (1) Weinberg et Parvu. Comptes rendus de la Société de Biologie, 5 décem- bre 1908, p. 562. (2) Weinberg et Parvu. Comptes rendus de la Société de Biologie, 19 décem- bre 1908, p. 644. (3) Le détail de ces recherches, avec une bibliographie complète, va être publié dans le Bulletin de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier (mai 1940). ; x 4 (e 2) CO (D — À SÉANCE DU ÂÆ MAI Mes expériences ont été failes avec l’£ledune moschata, dont j'ai essayé les extraits de glandes salivaires sur le crabe. J'ai ainsi modifié la technique de Livon et Briot : Sur des Elédones encore vivantes, on prélevait les quatre glandes salivaires, divisées en deux lots, l'un de glandes antérieures, l’autre de glandes postérieures. On les broyait à sec dans un mortier et ajoutait alors peu à peu une solution de NaCI à 9 p. 1000; je remédiais au grave inconvénient présenté par la viscosité des extraits en les diluant beaucoup plus que ne l'avaient fait ces deux auteurs; au lieu d'employer comme eux des extraits faits à parties à peu près égales d'eau distillée et de glandes fraîches, je me servais d'extraits au dixième dans l'eau salée. Ceux-ci, une fois bien homogé- néisés, étaient filtrés sur coton de verre, et l’on obtenait ainsi un liquide assez fortement opalescent, mais très facilement injectable. Ces extraits étaient utilisés aussitôt après leur préparalion (Des Elédones de taille ordinaire me fournissaient en moyenne 0 gr. 75 de glandes postérieures fraiches par individu et 0 gr. 42 de glandes antérieures). Comme Krause avec le suc pur et Livon et Briot avec leurs extraits, j'ai obtenu des effets toxiques très nets. J'injecte, par exemple, 1 c. c. 5, au niveau d’une articulation, dans la patte d'un crabe de 65 grammes, choisi vigoureux et agressif. Presque instantané- ment, tremblement des pattes: bave abondante; parésie très marquée des pinces de l’animal, devenues incapables de serrer les objets; retourné sur le dos, il ne pouvait rétablir son équilibre. Mort en une demi-heure. { LS rl nr DOUTE Aa ut Eat are Le résultat est, d’ailleurs, constant, sinon absolument le même au point de vue de la dose mortelle nécessaire. J’opérais avec un extrait de glandes antérieures réputées non toxiques, soumis aux mêmes manipu- lations que les postérieures; le suc ainsi obtenu est, on le sait, plus fluide que le précédent. (} ne. À à d A un crabe de :5 grammes, très vivace, j'injecte 3 centimètres cubes dans le réctum, d’arrière en avant. Presque immédiatement, une partie du liquide introduit est rejetée. Peu à peu, l’animal perd de sa vivacité. Un quart d'heure après se manifestaient des phénomènes de parésie, puis de paralysie, parti- culièrement marqués au niveau des pinces. Mort en quelques heures. Comme, dans cette dernière opération, la blessure subie par le crabe aurait pu, à la rigueur, être invoquée comme ayant provoqué la mort, j'ai, sur un second crabe, simplement perforé le rectum avec la même aiguille : l'animal ne se montre nullement incommodé de ce traumatisme. L'injection de 2 centimètres cubes du même suc dans l'articulation basi- laire de la deuxième patte locomotrice d’un second crabe de 50 grammes, très ardent, provoqua sa mort au bout de vingt-cinq minutes. Déjà,un quart d'heure après l’opération, ce crabe se laissait immobiliser sur le dos sans réagir. Plus résistants que d’autres, certains supportaient une plus forte 836 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - dose de poison (glandes antérieures); le phénomène le plus frappant et le plus constant élait la paralysie toujours rapide des membres du Crustacé : que ce dernier meure ou non, dans tous les cas se trouve atteint le but visé par le poulpe qui a vite fait de transformer en une proie inoffensive un animal primilivement dangereux. J’attire volontiers, à nouveau, l'attention sur Le fait que je n'ai jamais employé que des solutions au dixième, ce qui éliminait un facteur important de toxicité physique banale dû à une trop forte viscosité. Conclusion. — Les extraits de deux paires de glandes salivaires de l'Eledone moschata sont toxiques pour le crabe, celui des glandes anté- rieures, toutefois, l'étant à un degré inférieur. Les phénomènes toxiques sont du même ordre dans les deux cas, accusant une action puissante sur le système neuro-musculaire. J'étudierai, dans une prochaine note, l’action toxique des mêmes extraits sur les Mammifères. (Travail de la station zoologique de Cette et du laboratoire de physiologie - de la Faculié de médecine de Montpellier.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES MODIFICATIONS DU SANG DANS L'INTOXICATION PAR LA TOLUYLÈNE-DIAMINE, par A. GiLBerT et E. CHABROL. On sait que l’intoxication par la toluylène-diamine détermine de la cholémie et de la fragilité globulaire (Lapicque et Vast, Widal et ses élèves); cependant il n'existe point, à notre connaissance, de données précises sur la date d'apparition, la durée de ces deux\ phénomènes, et par suite sur leurs rapports réciproques. C'est à l'étude de ces points particuliers que nous consacrerons ce travail. Nous avons pratiqué sur le chien des injections intrapéritonéales de toluy- iène-diamine et nos expériences, au nombre de quinze, reposent sur douze animaux. La plupart d'entre eux ont reçu des doses faibles de toxique, variant en moyenne de 0,02 à 0,04 centigrammes par kilogramme de poids. Ces faibles doses nous ont permis d'observer une lente évolution des phénomènes et d'obtenir une survie prolongée ou définitive de l'animal. Toutefois, pour compléter cette étude, nous avons, à trois reprises, inoculé de fortes doses (0,14 cer. à 0,18 cgr. par kilogr.), qui ont entrainé la mort en moins de vingt- quatre heures. Le sang fut recueilli à des intervalles très rapprochés dans deux tubes à cen- trifuger. L'un d'eux contenait une solution isotonique d’oxalate de potasse, et, Due ct à A TE cd M 44 Ou TE à SÉANCE DU 14 MAI 837 - tandis que nous constations sur le plasma l'existence ou l'absence de l’hémo- glabine et de la bile, nous observions sur les hématies déplasmatisées la fra- gilité globulaire. Le sérum transsudé dans le deuxième tube, après coagula- tion, servait à la recherche et au dosage de la cholémie, à l'étude des propriétés hémolysantes. En nous appuyant sur l’ensemble de nos observations, nous distin- guerons trois phases dans les modifications du sang que provoque la toluylène-diamine : Première phase. — La première phase est caractérisée par l’absence complète de tout phénomène hématologique : le sérum ne contient ni pigments biliaires, ni hémoglobine, ni substances hémolysantes et les hématies conservent leur résistance normale. Cette période, absolument latente, est variable dans sa durée: avec les doses faibles, elle s'est prolongée de cinq à quinze heures ; avec les doses fortes, elle s’abrège et peut ne point dépasser deux heures. Deuxième phase. — Dans la deuxième phase, on voit apparaître suc- cessivement, puis cuexister, la cholémie et la fragilité globulaire. La cholémie est d'autant mieux perceptible à son début que le sérum du chien est normalement incolore. La teinte jaune, d'abord légère, augmente peu à peu, puis fonce brusquement. C'est à ce moment précis qu'apparaît la fragilité. On pourrait donc distinguer dans cetle deuxième phase deux parties : la première marquée par une cholémie légère, la seconde par une cholémie forte, accompagnée de fragilité globulaire. Chez les animaux faiblement intoxiqués, la durée de la première partie oscille entre 4 et 8 heures; chez les chiens fortement intoxiqués, elle est beaucoup plus courte et peut se réduire à deux heures. Chien, n° 3. — Poids : 1 kil. 200. — Exp. I. DATES RÉSISTANCE GLOBULAIRE CHOLÉMIE Re. ER Ë H' H° H° 30 mars. Avant l'injection. . 48.50 42 40 » À 11 heures du matin, injection intrapéritonéale de 0,20 centigrammes de toluylène-diamine. 3 heures du soir. . 48.50 49 38.40 » 6 heures et demie. 50 44 A0 » 9 heures et demie. 48.50 44 40 » 31 mars. 2 heures du matin. 48.50 44 40 Sérum coloré en jaune, légèr., mais nettement. 8 heures du matin. 54 48 44 Sérum jaune citrin, 1/30.000 de bilirubine. MIRE, 56 46 42 Sérum jaune doré, 1/15.000 de bilirubine. 5 heures du soir . 48.50 44 40 Sérum très foncé, 1/5.000 de bilirubine. ACTU EEE 50 A4 40 1/5.000 de bilirubine. POUR 48.50 44 40 1/15.000 de bilirubine. La coexistence de la fragilité globulaire et de la cholémie accusée se poursuit pendant quelque temps, six heures au maximum dans les intoxi- cations faibles; dans les intoxications fortes, on l’observe jusqu’à la mort avec ou sans hémoglobinémie. at OA AR RSS de 1 835 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Troisième phase. — La troisième phase commence avec le retour à l’état normal de la résistance globulaire, souvent même avec une hyper- résistance plus ou moins persistante. Elle est marquée par une cho- lémie qui se prolonge en décroissant pendant quelques jours. Tel est le cycle général des phénomènes hématologiques que déter- mine l'intoxicalion par la toluylène-diamine. Ses différentes phases peuvent être reproduites, comme nous l'avons réalisé sur un même animal, par une nouvelle injection de toxique (1); toutefois, les résul tats furent moins marqués lors de la deuxième injection, et une troi- sième expérience demeura négative. Chien, n° 3. — Exp. Il. DATES RÉSISTANCE GLOBULAIRE CHOLÉMIE H' H° HS AAMEUTTLERAERNENLE 44,46 40 30 Aucune trace. 12 avril. 3 heures du matin, injection intrapéritonéale de 0,10 centigrammes de toluylène-diamine. HAeUTES NEA 44.46 A0. 36 » APTE 4% 40 36 Sérum très lésèrement teinté en jaune. 2 heures du soir. . 44 40 36- Sérum jaunet. Ghheures RU. 46.48 42 36 Sérum franchement jaune. IHPREUTESERESC EEE 42.44 40 35 Sérum citrin. 13 avril. 8 heures du matin. 49.44 40 36 Sérum peu teinté. En résumé, les injections de loluylène-diamine ne sont suivies tout d’abord d'aucune modification du sang. C'est seulement au bout d’un certain nombre d'heures que l’on voit poindre une cholémie qui, d’abord légère, s'accentue dans la suite brusquement. C’est alors qu'apparaît la fragilité des globules. Cette fragilité n’a qu’une durée éphémère; bientôt elle fait place au retour à l’état normal ou à une hyperrésistance plus ou moins passagère. Cependant la cholémie se poursuit pendant quelques jours encore, puis elle s’atténue, s’efface et disparait. La position de la fragilité globulaire dans le complexus hématolo- gique semble toujours pareille; elle ne se manifeste pas avant la cho- lémie, elle ne précède pas la cholémie, mais apparaît au début de la cholémie avec un réel retard sur elle ; le sérum se teinte modérément, tandis que la résistance des hématies reste normale, puis, en même temps que la coloration du sérum s’accentue, la fragilité se montre. La fragilité globulaire ne représente done pas le phénomène hémato- logique initial de l’intoxication par la toluylène-diamine. Celte qualité appartient à la cholémie, à une cholémie légère, sans doute, et très inférieure à celle qui bientôt accompagnera la fragilité des hématies, (1) Lors de cette deuxième expérience, la résistance globulaire était encore accrue et la fragilité, d’ailleurs très courte, que l’on put constater, ne fut que relative. e - SÉANCE DU A4 MAI 839 mais suffisante pour marquer l'action primitive exercée par le poison sur la cellule hépatique. D'ailleurs, la fragilité globulaire elle-même n'est-elle point, comme la cholémie, d'origine hépatique ? Joannovies et Pick, récemment, n’ont- ils pas observé que dans l’intoxication par la toluylène-diamine Ja fonc- tion hémolytique, que le foie possède normalement, était exaltée ? et n ont-ils pas localisé dans le foie seul la source des substances fragili- santes auxquelles donne naissance l'injection expérimentale de toxique ? En tout cas, cette donnée cadre parfaitement avec la notion bien établie de l’inactivité directe de la toluylène-diamine sur les hématies, in vitro comme tn vivo. Elle justifie cette longue phase de l’intoxication diaminique sur laquelle nous avons insisté, phase durant laquelle la fragilité incube sans se montrer. Enfin, elle nous explique les connexions étroites, que nous avons signalées, entre l'apparition de la cholémie et celle de la fragilité, celle-ciétant devancée par celle-là. Ainsi, l'ictère causé par la toluylène-diamine ne serait pas un ictère hémolytique, au sens actuel du mot, mais un tcière hépatogène avec hémolyse. Sous l’action de la substance toxique, la cellule hépatique stimulée entrerait en suractivité; l'exaltation de ses fonctions biligénique et hémo- lytique se traduirait par de la cholémie, puis par de la fragilité globu- laire, à la faveur de laquelle la biligénie et la cholémie augmenteraient. Quels liens unissent à la fonction biligénique du foie sa fonction hémo- lytique ? Nous posons simplement la question. Quoi qu'il en soit, dans l'intoxication par la toluylène-diamine, si la fragilité persiste seulement durant quelques heures, la cholémie, qui l’a précédée, lui survit d’ordi- naire pendant plusieurs jours. ESSAIS DE CONSERVATION HORS DE L'ORGANISME DES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX. II. — CONSERVATION DANS LE SANG DÉFIBRINÉ, par R. LEGENDRE et H. Minor. Dans une première série d'expériences, nous avons appliqué le dispositif décrit dans notre dernière note à l'étude de la conservation dans le sang défibriné des cellules nerveuses des ganglions spinaux du Chien. Les ganglions conservés à 39 degrés dans du sang défibriné oxygéné ont présenté les modifications suivantes : Après deux heures de séjour à l’étuve, l'aspect des cellules nerveuses est encore normal. Le seul changement que l'on puisse noter est la présence à la surface de la gaine conjonctive du ganglion de quelques 840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE polynucléaires qui n'existent pas sur un ganglion normal et qui pro- viennent évidemment du sang dans lequel on l’a conservé. Après quatre heures, l'aspect des cellules nerveuses est encore normal ; quelques-unes, cependant, présentent de petites vacuoles; d'autres, fort rares, ont à leur surface des encoches dans chacune des- quelles est logée une cellule névroglique. A la surface du ganglion, les polynucléaires sont très nombreux; ils forment souvent un manchon continu autour de la gaine conjonctive ; quelques-uns sont même situés dans l’intérieur de celle-ci. Après huit heures, l'aspect des cellules nerveuses est un peu modifié : leur volume paraît diminué (après fixation à l'alcool), le volume nucléaire l’est également, parfois plus que le volume cellulaire ; l'aspect du noyau et du nucléole est normal; la substance chromatophile est moins bien individualisée en grumeaux, elle a souvent un aspect plus finement granuleux et réliculé; les vacuoles sont toujours rares ; les encoches superficielles plus fréquentes. Les polynucléaires sont toujours abon- dants sur et dans la gaine conjonctive du ganglion ; certains paraissent plus voisins du tissu nerveux que dans les observations précédentes. Après dix ou douze heures, les modifications des cellules nerveuses sont plus accentuées : leur volume et surtout leur volume nucléaire est encore plus diminué ; la substance chromatophile tend de plus en plus vers l’'homogénéisation ; les cellules les plus voisines du centre du gan- glion sont souvent en achromatose totale ; certaines de la périphérie présentent de nombreuses encoches ou sont même complètement atta- quées par les cellules névrogliques. Les polynucléaires sont assez nombreux dans la gaine conjonctive jusqu’au voisinage du tissu ner- veux. . Après vingt-quatre heures, toutes les cellules situées dans la profon- deur du ganglion sont. en achromatose absolue; quelques-unes, très rares, sont pénétrées par des polynucléaires; celles de la périphérie présentent le plus souvent une substance chromatophile finement gra- nuleuse ou homogène, d'autres sont atteintes gravement par des cellules névrogliques. Les polynucléaires sont assez fréquents dans la gaine, mais rares à la surface du ganglion. En résumé, cette première série d'expériences montre qu'on peut conserver plusieurs heures, sans modifications morphologiques appa- rentes, des cellules nerveuses ganglionnaires dans le sang du même animal défibriné, oxygéné et stérile, à la température du corps. Les changements cellulaires ne deviennent quelque peu importants que vers la huitième heure ; ils progressent différemment au centre et à la périphérie du ganglion. Les polynucléaires du sang réagissent et leur concentration a lieu exclusivement ou presque sur et dans la gaine conjonctive. SÉANCE DU 14 MAI ÉY7 1 La comparaison de ces résultats avec ceux obtenus par Marinesco (1) et par Nageotte (2) dans la transplantation des ganglions spinaux sous la peau montre que les modifications qui se produisent dans les deux cas sont analogues. Toutefois, celles obtenues dans le sang défibriné hors de l'organisme paraissent avoir une marche plus lente, Des séries d'examens faites après des durées plus longues de séjour à l’étuve nous “diront si l’on peut observer dans ce cas les curieuses néoformations signalées par Nageotte. (Travail du laboratoire de physiologie générarce du Muséum d'histoire naturelle.) (4) G. Marin esco. Recherches sur la transplantation des ganglions nerveux, Comptes rendus de l'Ac. des Se., t. 18, février 1907; Quelques recherches sur la tran splantation des ganglions nerveux, Rev. neurol., 30 mars 1907. (2) J. Nageotte. Ne urophagie dans les greffes de ganglions rachidiens. Ho neurol., 15 sèptembre 1907. | BioLoGie. Compres RENDUS, — 1910, T, LXVIIT, 69 842 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 3 MAI 1910 SOMMAIRE FeyrauD (J.) : Formation de co- lonies nouvelles par les sexués ; Branoeïs (H--R.) : Sur l’agence- ment périvasculaire des cellules néoplasiques dans certaines tumeurs à cellules claires du rein (Première essaimants du thermite lucifuge. . 842 Fieux (G.) et Mauriac (P.) : Sur MOUS)e auvvocace MELON OR D 845 | quelques cas de séro-diagnostic de Branpeis (H.-R.) : Origine méso- las Tossesse RENAN 848 dermique d’une tumeur du rein Larite-DuPponsr : Appareils pour la considérée d'ordinaire comme épi- ponction du labyrinthe. . . . . . . . 851 thélioma à cellules claires (Deuxième Prrres (A.) et BRANDEIS (R.) : Sur MN) er soccoccoovsotrec 847 | un cas de narcolepsie (Etude de CHAINE (J.) : Termites et plantes l'urine, du sang, du liquide céphalo- vivantes. — JII. Caractères de l'in- rACHIeEN) EEE DO à S44 VEHON Ado cacoc CARE lo oi 849 Présidence de M. Coÿne, président. FORMATION DE COLONIES NOUVELLES PAR LES SEXUÉS ESSAIMANTS DU TERMITE LUCIFUGE, par J. FEYTAUD. M. J. Pérez avait, en 1894, observé la formation d’une colonie nou- velle de Termes lucifugus Rossi, à partir d’un couple de sexués essai- mants. Dans un nid artificiel, installé au laboratoire, il trouva, six mois après l’essaimage, trois couples de sexués réunis dans une cavité du bois avec deux larves très petites. Il en avait conclu que la formation de nouvelles colonies par ces sexués était possible et que ceux-ci ne deve- naient aptes à s'unir qu’au bout d’un temps assez long, 5 ou 6 mois. J'ai moi-même, en 1908 et 1909, fait de multiples élevages au labora- toire, dans des nids formés de débris de bois, les uns simplement enfer- BEFIUPENTT T9 ï . SÉANCE DU 3 MAI 843 més dans des tubes de verre, les autres à demi enterrés dans du sable humide, en ayant soin d'y placer les sexués par couples appariés ; j'ai pu ainsi conserver beaucoup de couples vivants et suivre à intervalles fréquents le développement des individus et des colonies. _ Pour une étude de ce genre, il est nécessaire d'avoir à sa disposition des sujets en abondance, en raison des risques de l'élevage et de la mortalité due principalement aux conditions défavorables du milieu (conditions qui se retrouvent dans la nature) : [a trop grande humidité du bois cause la mort avec développement de moisissures: l’insecte meurt aussi en bois trop sec ou bien il est retardé dans son évolution. En outre, chaque fois que l’on ouvre un nid, on risque de blesser ses hôtes, et, en tout cas, on les dérange, on les expose à l’air ; les couples sexués, qui sont très fragiles, survivent rarement à cet examen; ils doivent être presque toujours sacrifiés et ne peuvent plus servir qu'à des études anatomiques. | L'examen des nids placés dans des conditions favorables d'humidité m'a permis de faire les constatations suivantes: Dans un cas, un nid ouvert le 15° jour après l'essaimage rerfermait, à côté des 2 sexués, 2 œufs. D'autres nids examinés le 24° jour et le 31° jour contenaient aussi des œufs. Le 51° jour, je trouvai dans un nid 2 couples avec 8 œufs; — le 92° jour, un couple avec des œufs et 2 jeunes larves; — le 125° jour, un couple avec 8 jeunes larves ; — le 445° jour, un couple avec 14 larves, les unes très jeunes, d’autres plus développées; — le 214° jour, un couple avec 4 jeunes larves et un jeune ouvrier ayant mangé du bois qu'on voyait par transparence dans le tube digestif. Enfin un nid examiné le 242° jour nous présentait, autour des deux sexués, 7 jeunes termites, dont 1 larve très petite, 3 larves plus développées, 2 jeunes ouvriers ayant mangé du bois et 1 petite nymphe. Dans tous les nids examinés et présentant des larves, il y avait aussi un petit nombre d'œufs. ; Je dois ajouter que, dans certains nids, je n'ai découvert ni œufs ni larves, aux 167°, 173°, 230° et 279° jours. Les observations qui précèdent me permettent d'établir les conclu- sions suivantes : Les sexués essaimants du Termite lucifuge sont capables de fonder de nouvelles colonies (confirmalion des observations de J. Pérez). L'évolution de ces sexués après l'essaimage n'est pas régulière ; elle peut être accélérée ou retardée suivant les conditions du milieu. Dans des conditions favorables, leur maturité sexuelle peut être acquise presque aussitôt après l’essaimage et la ponte peut commencer dès le premier mois. À trois mois, une colonie peut être ébauchée. 844 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX À sept mois, il peut y avoir déjà des ouvriers se nourrissant eux- mêmes et devenus membres actifs de la colonie. À huit mois, les petites colonies peuvent déjà présenter des individus évoluant vers la forme sexuée. (Travail du laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences de Bordeaux.) SUR UN CAS DE NARCOLEPSIE (ÉTUDE DE L'URINE, DU SANG, DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN), par À. Prrres et R. BRANDEIS. Un homme de quarante-quatre ans, menant à la campagne une vie assez active, n’ayant jamais eu la syphilis, ne commetlant pas d'excès alcooliques, ne présentant aucune lésion appréciable du cœur, des pou- mons, de l'appareil digestif, a commenccé en 1901 (à trente-cinq ans) à éprouver plus fréquemment qu'il ne l’aurait dû des besoins impérieux de dormir. Actuellement, bien qu'il repose fort bien toute la nuit, de 9 heures du soir à 7 heures du matin, il est pris plusieurs fois par jour de besuins invincibles de sommeil. Il s'endort dans son bureau, en voi- ture, en chemin de fer, au théâtre, à table, au milieu d’une conversa- tion, en traitant une affaire, reste endormi pendant un laps de temps qui varie de un quart d'heure à une heure, puis se réveille spontané- ment et reprend aussitôt les occupations que le sommeil à inter- rompues. La rareté relative des cas de ce genre et l'obscurité de leur patho- génie nous ont engagé à pratiquer un examen détaillé des urines, du sang et du liquide céphalo-rachidien. L'analyse des urines accuse une diminution marquée de l’urée et des corps xantho-uriques : 9 gr. 71 d'urée et 0 gr. 48 de corps xantho- uriques par vingt-quatre heures. L'indican est cinq fois plus abondant que normalement, le rouge scatolique est augmenté du double. = autres données urinaires n'offrent rien de particulier. L'étude du sang fournit les renseignements suivants : Hémoslobine (Gowers) ER A Se ne etc 0 1D6 Coagulation se manifestant vers la dix-huitième minute, sans formation de cristaux par dessiccation lente. Hématies ER RC 060000 Leucocytes 0 MM PIERRE 10.300 So ne Ne SÉANCE DU 3 MAI 845 Formule leucocytaire normale : PYAMPROCES EMEA LM PAUDATINUT. RUE RO LATE ATP 23,3 Crmasmonanueiéés Al. RE Do si LS 8 1,8 Formesitransiloipess "4.12 24. ste EE NRA NUE 3,8 BOlYnUCIééSENeULTOPhNES ATEN NES. VU NE 68,9 — COSITO DITES EEE. M CU ee LES Er OR D NÉASEZE NET CRAN Te eee SPA CUP ALE LAN Enr MEN RO D Pas d’affinités colorantes anormales de la part des hématies ni des leuco- cytes. À noter un très minime accroissement de diamètre des hématies qui dépassent légèrement 8 y. Le liquide céphalo-rachidien réduit normalement la liqueur de Fehling, renferme une faible quantité d’albumine. La sédimentation décèle en moyenne deux leucocytes par champ microscopique, représentés pour la plupart par des lymphocytes de petite taille, à contours effrangés, à noyaux intacts. Exceptionnelle- ment quelques polynucléés (1 environ p. 40 lymphocytes). Pas d’hématies, pas de microbes. Nous ne pouvons que signaler les résultats obtenus au cours de nos diverses investigations sans essayer d’en fournir une explication. Il nous paraît cependant intéressant, en ce qui concerne les rensei- gnements hématologiques, de les rapprocher de ceux fournis par le sang des asphyxiques : accroissement du nombre des hématies, augmenta- tion de leur diamètre, élévation du taux de l'hémoglobine. SUR L'AGENCEMENT PÉRIVASCULAIRE DES CELLULES NÉOPLASIQUES DANS CERTAINES TUMEURS A CELLULES CLAIRES DU REIN (Première note), par R. BRANDEIS. Les tumeurs rénales décrites sous le nom d’angio-sarcomes sont loin d’être admises sous cette dénomination par tous les anatomo-patholo- gistes. Aux observations de Paoli, Driessen, Hildebrandt qui militent en faveur de la nature sarcomateuse de ces tumeurs, nombre d'auteurs opposent une série de néoplasmes de texture à peu près semblable, d'origine épithéliale non douteuse, et proposent d’englober les angio- sarcomes dans la variété des « épithéliomes à cellules claires ». Est-ce à dire que ces angio-sarcomes n'existent pas et faut-il défini- tivement les rayer de la classification des tumeurs du rein? 846 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX — Nous avons, pour notre part, été souvent frappé de l'agencement périvasculaire des cellules néoplasiques qui semble assigner à ces tumeurs une origine périthéliale. Ce n’est là, nous en convenons nous- même, qu'une simple présomption tirée d'une constatation visuelle et qui ne saurait emporter la conviction. Un cas récemment étudié présente cependant un agencement péri- vasculaire tellement net, que notre impression antérieurement éprouvée dans d’autres occasions s’est manifestée plus vive encore cette fois-ci. Comme on peut s’en convaincre par l'observation de la figure ci-contre, certains territoires plus particulièrement favorables à l'étude histolo- gique montrent des vaisseaux sanguins flexueux autour desquels des cellules claires constituent un revêtement à une ou plusieurs assises. Il se produit ainsi des digitalions capricieuses dont le centre est manifestement occupé par un canal sanguin et dont les cellules de revé- tement externe semblent bien émanées de la périphérie du vaisseau. Dans certains points, les cellules provenant de plusieurs rameaux vasculaires voisins fusionnent en masses compactes, et, du fait de leur cohésion, leur origine périvasculaire ne saurait être soupconnée, si les - digitations isolées précédemment décrites n'avaient permis de pénétrer la genèse de ces éléments cellulaires. Signalons en passant la riche vascularisation de la tumeur ainsi que l'extrême fragilité des parois des conduits sanguins, qui se traduit par d'abondantes hémorragies. La présence du sang hors des vaisseaux se manifeste sous l’aspect de nombreux territoires d’aspects variés, mais dont l’origine hématique peut être facilement décelée : ce sont de grands amas d’hématies bien conservées, des amas de pigment héma- lique ou encore des masses amorphes au milieu desquelles de grands macrophages attestent le rôle de résorption qui leur était dévolu. SÉANCE DU 3 MAI 847 Ajoutons pour être complet qu'à côté de ces hémorragies, et sans nul doute à cause d'elles, on trouve de grandes étendues des coupes entiè- rement nécrosées et qui réduisent d'autant le tissu néoplasique intact et en activité. Ces caractères de formation périvasculaire, que nous avons, nous le répétons, déjà constatés sur nombre de tumeurs de même espèce, nous ont toujours donné l'impression d'une prolifération néoplasique née du périthélium vasculaire. La note suivante apporte, on le verra, un argument encore plus valable à l'appui de cette manière de voir. ORIGINE MÉSODERMIQUE D'UNE TUMEUR DU REIN CONSIDÉRÉE D ORDINAIRE COMME ÉPITHÉLIOMA A CELLULES CLAIRES (Deuxième note), par R. BRANDEIS. La tumeur décrite dans la précédente note provenait d'un homme victime il y a quelques années d’un traumatisme violent dans la région du flanc. Depuis cette époque le sujet :ne cessa de souffrir et les douleurs vio- lentes qu'il ressentait nécessitèrent dans ces derniers temps la néphrec- tomie. L'opération révéla, en outre de la présence d’un volumineux calcul urique coralliforme enchâssé dans le rein, une masse néoplasique oceu- pant le pôle inférieur de l'organe. Toute la périphérie du néoplasme était nécrosée et sa partie centrale présentait l'aspect microscopique antérieurement décrit. Quelques mois après la néphrectomie, le flanc du malade était rempli d'une énorme masse néoplasique et, par un minime pertuis du revêtement cutané abdominal, faisait hernie une masse bourgeonnante en conlinuité avec la tumeur intraabdominale et présentant la grosseur d’une petite noix. La mort prochaine du malade et le refus auquel on se serait heurté en voulant pratiquer la nécropsie incitèrent à prélever le bourgeon de récidive qui fut soumis par nous à l'examen. Son étude histologique apporte un argument de grande valeur à l'appui de l’origine mésodermique de la tumeur rénale initiale. Cette néoplasie secondaire présente, en effet, comme l'indique la figure, les caractères indéniables d'un vulgaire sarcome à cellules fusi- 818 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX formes où se manifestent les mêmes tendances à la nécrose que dans la tumeur mère. Les conclusions des deux notes consacrées à l’étude de la tumeur et de son noyau de récidive sont les suivantes : Sans vouloir le moins du monde nier l'existence des épithéliomas à cellules claires du rein, nous pensons qu'il ne faut pas englober sous cette dénomination trop générale des tumeurs qui, par l'aspect épithé- lioïde de leurs cellules, pourraient à un examen superficiel être rangées. dans la catégorie des épithéliomes. Les angio-sarcomes endo ou périvasculaires ne doivent pas être. rayés de la classification des tumeurs du rein ; le cas de néoplasie péri- vasculaire que nous rapportons aujourd’hui décèle bien son origine mésodermique par la nature franchement sarcomateuse du noyau de récidive étudié. SUR QUELQUES CAS DE SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE, par G. Kieux et P. Mauriac. Cherchant une pathogénie aux symptômes des premiers mois de la gestation, nous avons été frappés par les faits suivants : 1° Les troubles qui marquent le début de la grossesse disparaissent complètement et presque subitement à l'occasion de l'expulsion, de. l'extraction totale ou de la mort de l'œuf; 2 ils s'atténuent et s’éva- nouissent habituellement à la fin du troisième ou dans le courant du quatrième mois; 3° ils peuvent se prolonger et présenter une intensité exceptionnelle dans certains états pathologiques de l'œuf, dans la môle hydatiforme par exemple. De ces considérations il résulte que, dans la production des troubles LE. = ass . SÉANCE DU 3 MAI 849 de la grossesse, l'embryon n'est rien et que l'œuf est tout : il semble donc exister une loxémie ovulaire. Pour révéler cet anticorps villeux, nous avons utilisé dans le labora- toire de M. le professeur Ferré la méthode de fixation du complément, notre antigène étant fourni par l'extrait sec des masses villeuses d’un œuf de deux mois. Notre première statistique portait sur 55 cas (Ann. de gyn. et d’obst., février 1910). Nous publions aujourd'hui de nou- velles observations qui nous semblent intéressantes : Deux femmes jeunes, non gravides et aménorrhéiques depuis deux mois ont donné deux résultats négatifs. Deux femmes enceintes de un et deux moisont donné deux resultats négatifs. Chez quatre femmes enceintes de deux et trois mois nous avons obtenu trois résultats positifs. Une jeune femme enceinte de deux mois et demi donna une séro-réaction positive; trois semaines après, le séro-diagnostic renouvelé fut trouvé négatif. Dans deux cas de vomissements incoercibles, dont l’un nécessita l'avortement, le sérum sanguin donna une réaction très nettement positive; simultanément, sur un sérum de femme enceinte, névropathe présentant des vomissements opiniälres sans toxémie grave, la réaction fut négative. En somme, toutes réserves étant faites sur les causes d'erreurs inhé- rentes à toute épreuve de déviation du complément, nous nous RRAAE autorisés à formuler les conclusions suivantes : 4° Le sang de la femme enceinte contient au début de la grossesse un anticorps spécifique de la villosité choriale jeune. 2° Cet anticorps est le plus souvent décelé avec une grande netteté dans le courant du 2° et du 3° mois. 3° Ils’alténue très vite, dès le 4° mois, et disparait dans les mois suivants. 4° On le retrouve parfois chez certaines femmes à la suite d’un avor- tement jeune et récent. 5° Il paraît donc exister pendant les premiers mois de la gestation une véritable villo-toxémie, qui mène àla possibilité d’un séro-diagnostic de la grossesse du 2° au 4° mois. TERMITES ET PLANTES VIVANTES, IIJ. — CARACTÈRES DE L'INVASION, par J. CUAINE. Dans deux notes précédentes (1), j'ai montré que les Termites attaquent les plantes vivantes et j'ai indiqué la fréquence de ces attaques suivañt (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LXVIIT, p. 328 et 486. 850 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX + les espèces végétales ; dans celle-ci, j'étudierai les caractères de cette invasion. Bien souvent, généralement même, rien ne décèle au dehors la pré- sence des Termites, ces êtres se comportant alors de la même façon que lorsqu'ils ravagent le bois mort. Dans ce cas, s’il s’agit d’un arbre, ils creusent des galeries à l’intérieur du sujet envahi au niveau des racines, du trone et des branches, rongeant ceux-ci en tous sens, ménageant seulement vers l'extérieur, au-dessous de l'écorce, une très mince couche de bois ne dépassant parfois pas un millimètre d'épaisseur. L'arbre atteint, pendant fort longtemps, ne présente rien de particulier, n’offrant aucune différence avec un sujet sain; l'invasion ne peut donc même pas être soupçonnée. Le diagnostic ne peut être posé que lorsque la plante est sur le point de mourir et présente les signes particuliers que je décrirai prochainement, ou bien en sciant, pour les besoins de la taille ou pour toute autre raison, une branche atteinte, ou le tronc, ou une racine : la section opérée permet de constater la coupe des galeries que les Insectes ont creusées dans le bois et peut indiquer l'importance du mal à ce niveau et non dans l’ensemble de l'arbre. Il n’en est heureusement pas toujours ainsi et ilest des cas où un propriétaire vigilant peut reconnaître les arbres envahis. Les travaux des Termites peuvent, en effet, être situés très près de la périphérie du tronc ou d’une branche, contre l'écorce même ; en enlevant alors un lambeau de celle-ci, on détruit un certain nombre de galeries sur une plus ou moins grande étendue et l’on constate la pré- sence des Insectes ; ces derniers, souvent en grand nombre, fuient en tous sens, s'empressant de se mettre à l'abri dans les parties des gale- ries encore intactes. D’autres fois, les Termites, tout en creusant leurs galeries à l’intérieur du bois, établissent des couloirs transversaux qui percent l'écorce et aboutissent au dehors ; à partir de l’orifice extérieur de ces couloirs les Insectes cheminent à la surface du tronc et des branches en se construi- sant des galeries couvertes au moyen de substances étrangères (excré- ments, etc.) ; ces galeries sont semblables, par leur aspect, à celles que l’on observe sur les murs des habitations, lorsque les Termites passent d'un étage à l'autre. Elles ne sont pas immédiatement reconnues par un œil non exercé, car elles se confondent assez bien avec les rugosités de l'écorce et peuvent ainsi être prises pour celles-ci; lorsqu'elles sont situées près du sol, elles peuvent être confondues avec la terre accolée à la base du tronc. Les galeries extérieures sont de la grosseur de la tige d'une plume d'oie, elles ont une couleur brun clair et un aspect granuleux; leur trajet, souvent très sinueux, est dans son ensemble, sensiblement parallèle à l'axe du trone ou dela branche. La longueur de ces sortes de couloirs n’a rien de constant; j'en ai vu qui n'avaient que quelques cen- SÉANCE DU 3 MAI 851 timètres; par contre, sur des ormeaux adultes, j'en ai constaté de très longs commençant près de terre, s'étendant sur toute la longueur du tronc et même sur une assez grande étendue d'une branche primaire. Les galeries extérieures sont généralement plus communes vers la base du tronc que sur les autres régions et il est assez rare d’en trouver uniquement sur la partie moyenne ou supérieure de celui-ci et bien plus encore seulement sur une branche. Sur le tronc d’un même arbre peuvent exister plusieurs de ces galeries qui, d’après ce que j'ai dit pré- cédemment sur leur orientation générale, sont à peu près parallèles ; Les galeries principales sont reliées par des couloirs transversaux donnant à l’ensemble un espace assez irrégulier. J'ai rencontré des galeries exté- rieures sur les arbres de tout âge, quelques-uns n'avaient pas une tige principale plus grosse qu'un manche à balai; mais c’est sur les gros troncs que ces travaux des Termites sont le plus fréquents. Chez les plantes herbacées, la présence des Termites ne se traduit guère au dehors, ce n’est que par l'état maladif de la plante que l’on peut supposer qu'elle est envahie par ces Insectes. L'intérieur des tiges et des racines est rongé, « comme vidé », et si l’on saisit la partie malade, on s’apercoit qu’elle est complètement creuse par le fait qu'elle s'aplatit entièrement à la moindre pression, comme le fait un mince tube de caoutchouc. Il suffit alors de fendre la tige ou la racine pour trouver les Termites à leur intérieur. APPAREILS POUR LA PONCTION DU LABYRINTHE, par Larire-DuPonr. A la Société d'anatomie de Bordeaux (janvier 1907), avec M. Benoit- Gonin, nous avons donné les détails d'anatomie topographique en vue de la ponction du labyrinthe par la fenêtre ronde. L'appareil que je viens de construire, pour cette opération, se compose d’un aspirateur et d’une canule à paracentèse. La forme de celle-ci pré- sente une double courbure : la première destinée à pénétrer au fond du recessus hypotympanique pour s’insinuer dans la fossa rotonda; la seconde, formant un angle avec la première, permet la pénétration de l'extrémité dans le labyrinthe au travers de la fenêtre ronde. L'appareil aspirateur se compose d'un tube manométrique en U, dont chaque branche mesure 5 centimètres de hauteur et 3 millimètres de diamètre intérieur. À chaque branche est adapté un tube de caoutchouc souple; un de ces tubes se termine par'une poire de caoutchouc remplie d’air à la pression atmosphérique. L'autre tube porte l'aiguille à para- centèse. Le tube contient une colonne de mercure. 852 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX | ; Pouf charger l'instrument, on presse sur la poire, là pression se transmet dans la branche correspondante du manomètre. Le mercure contenu dans celui-ci remonte dans la branche opposée, à une hauteur déterminée et repérée par une échelle établie contre la paroi du tube manométrique. Un robinet intercalé entre la poire et le manomètre est fermé à ce moment et l'appareil est prêt à fonctionner. La ponction de la fenêtre ronde se pratique au travers d’une ouvér- ture faite au {tympan par deux incisions, l’une suivant le cadre dans le quadrant postéro-inférieur, l'autre suivant le rayon vertical inférieur. Le lambeau circonscril par ces deux incisions, se rejoignant suivant un angle à sinus supérieur, est relevé en haut. L'ouverture ainsi faite découvre le promontoire. L’aiguille est introduite dans le rêcessus hypo- tympanique, puis est ramenée en haut et en avant dans la fossa rotonda et, enfin, dans la fenêtre ronde elle-même. À ce moment, on oûvre le robinet: la pression tendant à se rétablir dans le manomètre, la colonne de mercure descend reprendre son niveau et produit dans le tube auquel est adaptée l'aiguille une dépression qui aspire le liquide Faby- rinthique dans lequel baigne Fextrémité de l'aiguille. Pour la commodité du maniement, le robinet et l'aiguille ont été montés sur un même manche auquel aboutissent les deux tubes de caoutchouc adaptés aux deux extrémités du tube manométrique. L’ap- pareil, une fois chargé, peut se manœuvrer de la main droite seule, la main gauche étant libre pour tenir le speculum d'oreille. La main droite tient le manche portant l'aiguille et maintient celle-ci en place. Il suffit alors, avec le pouce, de tourner le robinet à levier qui est à la portée de ce doigt. Il n’y a plus qu'à retirer l’aiguille, à la dévisser, à souffler par sa grosse extrémité, afin de recueillir le liquide labyrinthique extrait par l'aspiration. Le liquide est étalé sur une lamelle où il sera pesé, puis des- séché, à fin d'examen microscopique. Le lambeau tympanique, remis en place, se ressoude au bout de quatre ou cinq jours. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. POV PONS DR SÉANCE DU 21 Existence chez la Busquet (H.) : grenouille mâle d’un centre médul- laire permanent présidant à la co- MAI 1910 SOMMAIRE tion microbicide exercée sur le vi- rus de la poliomyélite-aiguë par le sérum des malades atteints de pa- D3 814 891 HAT ONEREMEN EN ra LUTTE 880 | ralysie infantile. Sa constatation Camus (Jean) et Niccoux (Mau- dans le sérum d'un sujet qui a pré- RICE) : Digestion et absorption des senté uue forme abortive (Deuxième graisses en présence de lipaséidine ONE ONE OURS EN Mt NCA RON - chez les animaux atteints de lé- Pacuox (V.) : Education physique sions du pancréas et des voies et critères fonctionnels. Les varia- URSS EE DE 864 | tions de la pression artérielle, cri- Faxo (Giuzio) : Hypothèse sur les téresdientriainemente ere conditions déterminant la vitesse Pacnon(V.):Observations à l'occa- énergétique dans les organismes sion de la communication de M. Vil- FIRE. SRE Re S62 MIE SEC PEU EEE SI M EMEMEE Gzey (E.) : De l’exophtalmie con- ParsseAu (G.) et Tixter (L.) : À sécutive à la fthyroïdectomie. Pré- propos des néphrites congestives et SeHAtON animaux EL 00 858 dérénÉraAtives ei UNS CRAN GLEy (E.) et Pacnon (V.) : Sur la Poncer (ANTONIN) : Remarques à découverte de la fonction anticoa- propos de la communication de gulante du foie. A propos de com- ML GIE VE EN RROREE RUIRE munications de M. Doyon. . . . .. 854 ROUVILLE (ETIENNE DE) : Sur la GLEY (E.) : Réponse à M: A. Pon- toxicité des extraits des glandes sali- BEL à à a ET RP EN AE EEE 862 | vaires des céphalopodes (Deuxième LarrorGue : Rhumatisme articu- : NO be) rs SR A ES UE ON me laire aigu et pleurésie tuberculeuse. 887 VILLEMIN (F.) : Sur l’action phy- LEGENDRE (R.) et Minor (H) siologique des injections intravas- IT. Influence de la dilution sur la culaires d'extraits de corps jaunes. conservation des cellules nerveuses des ganglions spinaux hors de l’or- Réunion biologique de Bucarest. LHDNTNC 5 CNET EN 885 Logrer (M.) et Lecros (G.) : Re- BaABes (V.) et Miroxescu (T.): Note cherches sur le ferment uricolyti- préliminaire sur une nouvelle my- que de quelques organes . . . . .. 867 | cose de l'homme avec formation de MARBÉ (S.) : Les opsonines et la DAS PL OITS AMAR UE LT ANUS phagocytose dans les états thyroï- CALUGAREANU (B.) : Variations du diens. X. L'évolution du pouvoir pha- chlore dans l'organisme de la Loche gopsonique des animaux hyperthy- (Cobitis fossilis), suivant la teneur roïdés. Méthode pour l'étude com- enTChlore tEMNIeU EE LM CNE parative des produits des glandes. DaxréLopoLu (D.) : Action de la Les stimullines et les inhibines pepsine « in vitro » sur la tubercu- DAC EITES EN CREER 882. |‘ line précipitée. .. - . . - VOA EE Mosny et JaAvaz : Recherche et Maxinesco (M. G.) : De la cons- dosage des pigments biliaires dans tance des lésions de l'appareil f- le liquide céphalo-rachidien des ic- brillaire des cellules nerveuses dans DÉDUE SENS MR. Ain à là 816 | la rage humaine et leur valeur dia- Murox (P.) : Sur les mitochon- CROSÉTQUE LS EIRE ER PAM dries de la surrénale (substance cor- MaRiNeEsco (G.\ et Mina (J.) : Lé- . ticale, couche graisseuse, cobaye). 812 | sions des ganglions craniens dans Netter (A.) et Levapitr (C.) : Ac- VeSta Des Res Les ÉuLARES BioLOG1E. Comptes RENDUS. — 1910. T, LXVII. 61 554 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nicozau (G.) : Sur les anticorps SLATINEANU (A.), DANIÉLOPOLU (D.) - hémolytiques naturels chez les ani- et Cruca (M.) : Sensibilisaliou de maux domestiques. — Dosage de l'organisme humain normal aux in- CESANTICONDS LS RENTE RTE 902 | jections répéttes de tuberculine . . 903 Présidence de M. E. Gley, vice-président, puis de M. A. Dastre, président. M. G. Fano, membre correspondant, assiste à la séance. DÉcÈSs DE M. JOURDAIN. M. ze PRÉSIDENT. — J'ai le regret d'annoncer à la Société la mort de M. Jourdain, membre correspondant. SUR LA DÉCOUVERTE DE LA FONCIIUN ANIICOAGULANTE DU FOIE. À PROPOS DE COMMUNICATIONS DE M, Doxon, par E. Gzey et V. Pacuon. Dans des notes récentes (1), M. Doyon a écrit à diverses reprises : « l'antithrombine hépatique (découverte par Delezenne) ». La découverte d'une substance anticoagulante, produite dans pe nisme sous l'influence d’une injection intra-veineuse de peptone, remonte à 1881-1882 et appartient à G. Fano. Ce physiologiste a, en effet, montré (2) que le plasma sanguin des chiens auxquels a été injectée dans les veines une solution de peptone a acquis la propriété de rendre incoagulable in vitro le sang d’un animal normal, chien ou lapin, et de rendre également inco igulable in vivo le sang du lapin, nor- malement réfractaire à l’action de la peptone elle-même. A partir de ce moment, donc, était prouvée la présence dans l'organisme d’une sub- stance anticoagulante directe formée sous l'influence de la peplone. Restait à déterminer le lieu de formation de cette substance. C’est à quoi s’employèrent plusieurs physiologistes francais. Sur cette ques- (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 12 mars et 30 avril 1910, p. 450 et 752. (2) Voy. Arch. italiennes de biologie, IX, p. 146-154, 1882. » SÉANCE DU 21 MAI 555 tion, M. Doyon écrivait, il y a quelques années (1) : « La question de savoir dans quelle partie de l'organisme se forme la substance anticoa- gulante a été posée par Ch. Contejean dès 1895 et résolue par les travaux de Giey et Pachon d'une part, de Delezenne d’autre part. » Et M. Doyon donne dans l'index bibliographique correspondant à ce sujet dans son livre (loc. cit., p. 832) les références nécessaires. ACTION MICROBICIDE EXERCÉE SUR LE VIRUS DE LA POLIOMYÉLITE AIGUE PAR LE SÉRUM DES SUJETS ANTÉRIEUREMENT ATTEINYS DE PARALYSIE INFANTILE. SA CONSTATATION DANS LE SÉRUM D'UN SUJET QUI A PRÉSENTÉ UNE FORME ABORTIVE (Deuxième note), par A. Nerrer et C. LEVADITI. Dans notre communication du 9 avril dernier nous avons montré que le sérum de quatre sujets antérieurement atteints de paralysie infantile neutralisait èx vitro le virus de la poliomyélite. Cette propriété, présente «déjà après six semaines, était tout aussi manifeste au bout de trois ans. Nous apportons aujourd'hui le résultat d’une nouvelle série d’expé- xiences du même ordre qui confirment les premières et les complètent sur divers points. Dans cette nouvelle série nous nous sommes adressés au sérum san- guin de trois nouveaux enfants. Deux de ces derniers ont été atteints de paralysie infantile remontant chez l’un à trois mois, chez l’autre à onze ans. Le troisième enfant n’a présenté à aucun moment trace de paralysie. Mais c'est la sœur du premier malade, et quelques jours après celui-ci; elle a eu de la lassitude el quelques phénomènes généraux. Voici, du reste, le résumé de ces trois observations : Ogs. L — Emile G..., âgé de six ans et demi, a quitté le 14 janvier 1910 l'école en excellente santé et a soupé de bon appétit. Dans la nuit du 14 au 15, fièvre, douleur de tête et de ventre. Le Dr Ergbischoff le voit le lendemain, 862 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE intensive de l'hypophyse ne va pas sans amener, dans sa sécrétion, des: modifications plus ou moins profondes, capables, à leur tour, par leur variation de quantité, de qualité, par leur adultération, d’engendrer le: phénomène : exophtalmie. M. GLEey. — Il me paraît difficile de supposer qu'un organe vicariant, quel qu’il soit, hypophyse ou autre, puisse par hypersécrétion causer: l’'exophtalmie, alors qu'il ne suffit pas à empêcher les accidents que l’on. constate chez mes lapins. HYPOTHÈSE SUR LES CONDITIONS DÉTERMINANT LA VITESSE ÉNERGÉTIQUE DANS LES ORGANISMES VIVANTS, par M. Gruzio Fano (de Florence). Je voudrais vous dire pourquoi il ne me paraît pas possible de sou- mettre toujours un organisme vivant en son ensemble à des calculs énergétiques tout comme s'il s'agissait d’une machine quelconque. En effet, les processus de l'échange matériel et dynamique sont réglés par le système nerveux soit directement, soit par l'intermédiaire de la circulation sanguine et lymphatique. Par-conséquent, le comportement du courant énergétique réfléchit les activités nerveuses centrales en même temps que la nature générale et l'intensilé fonctionnelle de l'être vivant. Malgré cette action régulatrice, et à cause d'elle, la consommation de l'énergie par l’organisme apparaît énorme lorsqu'on pense que pendant le repos c’est seulement une petite partie qui en est utilisée pour activer les différentes fonctions indispen- sables au maintien de la vie, tandis que le reste, qui peut atteindre les neuf dixièmes, est dissipé sous forme de chaleur. Et ceci même si le milieu est chaud et qu'il n’est pas besoin d’une grande quantité de com- bustible pour l'entretien de la température intérieure, et même pendant le jeûne, alors que l'organisme vit aux dépens de ses réserves et de ses structures et doit pour cela réduire autant que possible ses dépenses énergétiques. Il est donc très intéressant de rechercher s’il y a des raisons intimes sus- ceptibles de justifier une si grande dépense qui, du moins en apparence, semble improductive au point d’être une énorme prodigalité, une prodiga- lité d'autant plus déplorable que c’est pour elle que l'être vivant doit, avec le travail acharné de toute sa vie, conquérir chaque jour une quantité suffisante d'aliments, les digérer, les assimiler, les brûler, en éliminant les matériaux usés. Je crois qu’on peut trouver en partiela justification de ces dissipations appa— rentes, si l’on pense qu'il ne suffit pas d'offrir à l'organisme des aliments riches en énergie, mais qu'il est nécessaire qu'ils la possèdent d’une facon SÉANCE DU 21 Mar 863 utilisable. Les effets réactionnels d'adaptation qui constituent la plus grande partie des manifestations vitales intérieures et extérieures, sont presque tou- jours la conséquence de stimulations très faibles. Malgré leur valeur dyna- mique presque négligeable, ces excitants libèrent soit directement, soit en se transformant en agents nerveux, une grande quantité de manifestations ciné- tiques, thermiques, électriques ou chimiques, etc. Nous pouvons attribuer cette propriété de réponse, ou excitabilité, à une provision de matières riches en énergie et très oxydables et par conséquent capables de manifester d’une manière facile et rapide, à la moindre stimula- tion, leurs capacités de travail. Mais, d'autre part, les matériaux dynamogènes accumulés dans les tissus comme aliments de réserve possèdent une telle fixité moléculaire, que même les plus combustibles d’entre eux, comme les saccharides et les graisses, ne pourraient être employés par l'impatiente demande d'énergie qui vient des tissus. C’est pour que les excitants puissent agir sur des matériaux prêts à céder leur énergie, que ces matériaux seraient continuellement décomposés, pro- bablement par des ferments hydrolysants, de manière que, à chaque instant, pour chaque événement prévoyable ou non, il y ait toujours à la disposition de l’organisme des produits intermédiaires très oxydables, qui seraient la conséquence des désintégrations continuelles que nous avons mentionnées. Si un excitant spécifique intervient, ces substances, par de rapides réac- tions chimiques, fournissent aux tissus l’énergie nécessaire pour l’action de réponse. Si aucune excitation ne se présente, ils continuent leur lente désin- tégration en dissipant de la chaleur. Lorsqu'on pense que les muscles, capables de fortes et rapides manifestations cinétiques, donnent, même peudant le repos apparent, une si grande contribution à la thermogénèse, et qu'on observe les mêmes faits chez les animaux poikilothermes qui n’ont pas nos exigences de réchauffement, on devra admettre la vraisemblance de cette hypothèse qui donue un caractère d'utilité à la dissipation apparente d'énergie par les êtres vivants. Ce serait grâce à cette dissipation que ces êtres pourraient toujours être préparés à des réactions d’offense et de défense contre tout ce qui menace leur intégrité. Mais la dissipation d'énergie n’est pas due seulement à la préparation con- tinuelle de matériaux instables qui peuvent donner une base dynamique suffisante pour les manifestations réactionnelles. Elle est aussi en partie provoquée par l’intime corrélation qui subordonne ces actions les unes aux autres. Et en vérité, de ces rapports entre les activités fonctionnelles diffé- rentes, résulle la répercussion réciproque de chaque fait biologique sur tout l'organisme et de tout l'organisme sur chaque fait biologique. De telles relations entre parties contiguës et éloignées de l'organisme pro- viennent des collaborations compliquées auxquelles on doit ajouter les réson- nances mnémoniques qui font de chaque réaction vitale le réflexe non seule- ment du présent, mais aussi du passé de l'individu et de l'espèce. C'est de cette corrélation de motifs différents et souvent antagonistes que dérive, en partie du moins, le caractère intentionnel des manifestations vitales. Plusieurs de ces actions concomitantes provoquent un développement de chaleur, de manière que chaque geste vital, même le mouvement le plus simple, produit une dégradation d'énergie bien plus grande que celle qui serait 8624 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nécessaire si le geste élait provoqué par une seule force vectrice correspon- dant au résultat mécanique final. Comment pourrait-on jamais, même approximativement, calculer par quel nombre de composantes accélératrices et inhibitoires, centrales et périphériques, nerveuses et humorales, conscientes et inconscientes est déterminé un simple acte volontaire, et que d’échos il réveille dans tout l'organisme ! Il en est ainsi, non seulement pour chaque manifestation chimique et physique des êtres vivants, mais même pour chaque activité édificatrice manifestée par eux. Et en vérité, comment calculer la quantité d'énergie qui est employée et puis dissipée sous forme de chaleur, pour entretenir en bonnes conditions les fines structures organiques, pour que le cou- rant énergétique qui les traverse continuellement ne les consume trop rapidement? L'énergie employée en de semblables œuvres structurales est évidem- ment bien plus grande pendant la période de développement, lorsque l'organisme n'a pas encore atteint la forme et la grandeur établies par les traditions de l'espèce à laquelle il appartient et par ses atavismes par- ticuliers. C'est donc pour que l'être vivant puisse lutter avantageusement dans le combat pour la vie et soit capable de réparer ses structures et éventuellement de les édifier, qu’il est traversé avec une vitesse aussi grande par le courant de l’énergie. DIGESTION ET ABSORPTION DES GRAISSES EN PRÉSENCE DE LIPASÉIDINE CHEZ LES ANIMAUX ATTEINTS DE LÉSIONS DU PANCRÉAS ET DES VOIES BILIAIRES, par JEAN Camus et Maurice Nicioux. Dans des notes précédentes (1), nous avons établi que la lipaséidine est capable de digérer très activement les graisses dans les différents segments du tube digestif : estomac, intestin grêle et rectum. (1) Jean Camus et Maurice Nicloux. Digestion gastrique des graisses sous l'influence de la lipaséidine. Comples rendus de la Soc. de Biologie, 1910, t. LXVII, p. 680. — Digestion des graisses dans l'intestin grêle et dans le rectum en présence de la lipaséidine, 1d., p. 712. — Voir aussi : Jean Camus et Maurice Nicloux. Contribution à l'étude de la digestion des graisses dans les différents segments du tube digestif. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19140, t. LX VIII, p. 619. SÉANCE DU 21 MAI 865 x D'autre part, on sait, et nous l'avons vérifié à maintes reprises, que les ferments lipolytiques de l’animal normal sont capables d’assurer, et au delà, la digestion des graisses qui sont ingérées dans l'alimentation habituelle. C’est ainsi que nous pouvons citer l’exemple d’un chien de 40 kilo- grammes, auquel nous avons fait ingérer plusieurs jours de suite 150 grammes d'huile et 200 grammes de viande. Les analyses des malières fécales ne nous permirent de retrouver qu’une très faible quantité de matières grasses, soit en moyenne un chiffre inférieur à 10 grammes par vingt-quatre heures. Presque toute la graisse ingérée avait donc été absorbée. Dès lors, pour montrer l’action utile de la lipaséidine sur l’ensemble de la digestion et de l'absorption des graisses dans le tube digestif, nous ne pouvions songer à nous adresser à des animaux normaux puisque, chez eux, les ferments digestifs dépassent déjà les besoins de l'organisme. Il fallait de toute nécessité expérimenter sur des animaux mis au préalable en état d'insuffisance fonctionnelle, relalivement à la diges- tion des graisses. C’est ce que nous avons fait en étudiant l’action de la lipaséidine chez des chiens auxquels nous avons lié le canal cholédoque ou les canaux pancréatiques, ou déterminé des lésions de sclérose du pancréas. À des animaux ainsi opérés, nous donnions des quantités connues de matières grasses et additionnées ou non de lipaséidine : nous déterminions ensuite comparativement, par l’ analyse des matières fécales, la valeur de l’absorplion. Nous donnerons un premier exemple relatif à l’utilisation globale des graisses dans le tube digestif. Une chienne (genre roquet), P.— 7 kil. 900, est opérée sous chloralose; on pratique chez elle la section des deux canaux pancréatiques (principal el accessoire) entre deux ligatures, ainsi que la section du canal cholédoque, également entre deux ligatures. Après avoir attendu quelques jours pour permettre à l’auimal de se remettre du traumatisme opératoire, on lui fait ingérer des matières grasses, d’abord sans lipaséidine, puis immédiatement après avec lipaséidine. Les fèces sont recueillies, pesées et analysées au point de vue acide gras (1) et graisses neutres. Voici les résultats : PREMIÈRE PÉRIODE. — Durée : 2 jours et demi. Sans lipaséidine. MITRÈRS ERRONÉE NN SE ER REC NC Matière grasse éliminée (acides gras et graisse Rene MORE ie Absorbé p. 100 : 15. (1) La quantité d'acide gras sous forme de savons a été trouvée toujour, très petite. RS SE, SNS ESS DETAILS FRE NRE Su 866 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Deuxième PÉRIODE. — Durée : 2 jours et demi. Avec lipaséidine. Matière grasse ingérée. . . . : ce 21. 0 or.» Matière grasse éliminée hate den et are re 52 gr. » Absorbé p. 100 : 62,8. Il était intéressant de noter en même temps le degré de saponification; voici les nombres pour les trois échantillons de fèces correspondant à la pre- mière période et les deux échantillons correspondant à la seconde. PREMIÈRE PÉRIODE. — Sans lipaséidine. DEGRÉ Nos MATIÈRE GRASSE din au de saponification. des échantillons. totale. HN nes Re p. 100. hs 2% gr. 3 12 gr. 9 11 gr. 4 46,9 Ile D(nEen S) 15 gr. à 12 gr. 6 45,2 II. 31 gr. 1 IMPSTEUS 13 gr. 3 49,1 DEUXIÈME PÉRIODE. — Avec lipaséidine. 13 29 gr. 4 10 gr. 1 10e 65,6 Le 22 gr. 6 : 4 gr. 1 11 gr. 9 79.2 Ainsi donc, sous l'influence de la lipaséidine, l'absorption s’est élevée considérablement, de 15 à 62,8 p. 100 ; quant au degré de sapo- nification, il a été augmenté très notablement, il ne correspond pas toutefois, comme on le voit, à une saponification complète de la subs- tance grasse. L'augmentation de l'absorption est encore mise en évidence par l'expérience suivante. Une chienne de 10 kil. 500 recoit sous chloralose une injection d’acides gras dans le canal pancréatique principal (ces injections déterminent, comme nous nous en sommes assurés, des scléroses et des atrophies considérables de l'organe. Le pancréas de cette chienne, par exemple, ne pesait que 4 grammes au moment de l’autopsie, pratiquée cinq mois plus tard). Trois semaines après l'opération, la chienne, qui paraît en très bon état, recoit, pendant deux jours de suite, par la sonde œsophagienne et comme alimentation exclusive, 40 grammes d'huile de coton et 40 grammes de lait (1); le poids des matières grasses éliminées (correspondant à ces 80 gr.) est de 50 grammes. Puis, pendant trois jours de suite, on lui donne 45 grammes d'huile de coton additionnés de lipaséidine et 40 grammes de lait. Elle recoit donc en (1) Nous avons considéré comme négligeables les graisses du lait; il est inutile d'apporter dans des expériences de ce genre, qui comportent des ‘, crosses avec leur prolongement fibreux: Cr, crosse renfermant la terminaison d'un filament; f, f!, /!!, fibre conjonctive transformée en masse noire sous l'influence du parasite, p; ec, fibroblastes ; c', cellules rondes en destruction. La couche suivante est formée par des cellules embryonnaires (e), mononueléaires, polyblastes et fibroblastes, par des fibres scléreuses et par quelques grains noirs. Ensuite vient une couche formée par une quantité considérable de grandes cellules fusiformes ou ovalaires, fibro- blastes, parmi lesquelles on distingue de grands globes hyalins (f). Ce tissu donne passage à une masse scléreuse qui sépare l’abcès de l'os et des tissus modifiés du voisinage (l). Dans les parties qui paraissent les plus fraiches on peut constater l'éliologie de cette lésion. Ici on réussit facilement à suivre la trans- formation des fibres conjonctives (fig. 2 f.) à la suite de l'invasion d'un 894 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST champignon (ff). Ce parasite se présente sous la forme de filaments longs, de 1, 5 u de diamètre environ, grenus, à pseudo-ramifications, à extrémités un peu gonflées (P) et à granulations métachromatiques, colorables par le Gram; il présente, de distance à distance, aussi des parties ciaires ovalaires. Les contours du parasite se colorent en rouge par la fuchsine ou par la safranine, ayant des irradiations et des crosses (cr) colorées comme les produits de l’actinomycose tpar la safranine anilinée et iodée. Cependant, ce champignon (probablement un cladothrix) offre de gros filaments plus ou moins irradiés et plus rares, entourés de masses homogènes pigmentées et dont les pseudo-ramifications sont dirigées vers la périphérie, pénètrent par leurs extrémités, un peu épaissies, dans des parties irradiées et dans les crosses (cr). D’autres filaments pénètrent dans le tissu voisin, déterminant un gonflement, une confluence et une pigmentation des fibres conjonctives, et forment ainsi de nou- veaux foyers noirs. Plus tard les filaments parasitaires disparaissent, de sorte qu'on ne lrouve plus, dans les grains noirs, que des canaux ramifiés, qui ont été occupés parles filaments. Les streptocoques qui ont envahi d'une manière secondaire les masses noiïres produites par le champignon s'accumulent autour des grains et les envahissent en occupant les canaux d'où les filaments ont disparu. Les ensemencements du pus et des masses noires rétrobulbaires, sur gélose et liquide asci- tique, donnent de pétites colonies de diplocoques, et de courtes chaïi- nettes. L'injection d'une émulsion des masses noires dans le tissu rétrobulbaïire produit un abcès chronique renfermant les mêmes coques, mais pas les masses noires caractéristiques. Conclusion. — Il s’agit donc de deux cas d’abcès sinueux, fistuleux, proba- blement analogues, renfermant des masses dures, noires, produites par la modification da tissu conjonctif sous l'influence de l'invasion d’un cham- pignon (cladothrix ?). Dans l’un de ces cas, on peut distinguer dans l'abcès deux espèces de microorgauismes. 1° L'une est représentée par de larges filaments aux pseudo-ramifications. Ce parasite produit une transformation particulière du tissu conjonctif, sous forme de grains noir:, présentant à la périphérie des crosses colorables par la safranine iodée. Les grains noirs ne donnent pas la réaction du fer. Les filaments disparaissent à la longue, tandis que les grains traversés par des canaux qui étaient auparavant occupés par les filaments persistent. 20 Un streptocoque pyogène court, pénètre secondairement dans les foyers produits par ce champignon dans les grains noirs, par les mêmes canaux qui ont été remplis auparavant par les filaments. Dans ce cas, l’abcès a été rétrobulbaire et avait perforé le crâne en déter- minant la formation d’un grand abcès cérébral. L'examen histologique montre le rapport de cause à effet du champignon avec la formation des massesnoires, avec l’abcès progressif, avec la perforation de l'os et avec l'abcès cérébral- SÉANCE DU 14 AVRIL 895 VARIATIONS DU CHLORE DANS L'ORGANISME DE LA Locne (Cobitis fossilis), SUIVANT LA TENEUR EN CHLORE DU MILIEU, par B. CALUGAREANU. On sait que beaucoup d'animaux marins (Invertébrés et Elasmo- branches) peuvent changer la pression osmolique de leurs liquides internes suivant la concentration saline du milieu (1). Je me suis demandé si le même phénomène pouvait se produire chez un animal d'eau douce. Pour connaître de plus près les propriétés des membranes qui séparent, chez les différents animaux aquatiques, le milieu interne du monde extérieur, il est important de savoir si un vertébré d'eau douce peut, ou non, perdre des sels quand il se trouve dans un milieu plus dilué que son milien normal ou en gagner lorsqu'il est obligé de vivre dans un milieu plus concentré. Comme sujet d'expérience, j'ai employé la Zoche, poisson osseux, exclusivement d’eau douce (ne descendant jamais à la mer). Un certain nombre d'individus furent conservés dans l’eau distillée, chaque jour renouvelée; d’autres étaient placés dans de l’eau salée, obtenue par le mélange de l’eau de la ville avec de l’eau de mer (Mer Noire) en pro- portion de 60, 70 et 80 parties d’eau de mer pour 100 de mélange. Dans l'organisme des poissons placés dans ces conditions, j'ai dosé l'eau, la substance sèche et Le chlore (2). Les résultats des 57 expériences exécutées sont consignés dans le tableau ci-après qui contient les chiffres moyens. NOMBRES POIDS |SUBSTANCE (O1 H? |Cl en NaCI|PERTE (—) des MILIEU if éche exprimé p. 100 p. 100 où expériences res M È en NaCl | du poids | du poids’ | gain (+) exécutées. | °XIEPNE: en gr. en gr. en gr. vif. VIE en (Cl. Eau 32.268 1,275 0,058 THEN 0,182 (—) 17 distillée. p. 100 Eau 31,166 8,142 0,081 16,731 0,220 — douce. Eau 39,480 8,556 0,203 16,616 0,456 |(+)<100 salée. p. 100 (1) Voir à ce sujet : L. Frédéricq. Arch. de zool. expérim. 8, 1885, et Bull. de l’Acad. roy. de Belgique (Classe des sciences), 1882 et 1901. — R. Quinton. Comptes rendus Acad. Sc., 26 nov. et 3 déc. 1900. — V. Henri et S. Lalou, Journ. de physiol. et pathol. génér., VF, 1904. (2) Pour plus de détails, voir le mémoire qui paraitra prochainement dans Pfluger's Archiv. 896 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST On voit donc que les animaux conservés dans l'eau distillée perdent une quantilé peu importante de chlore par rapport aux animaux maintenus dans l’eau douce, {andis que ceux qui sont conservés dans l’eau salée en gagnent une quantité très importante. - Quant aux membranes qui ont servi à cet échange salin, les expé- riences précédentes ne nous donnent aucune indicalion. En effet, la sortie ou l'entrée du chlore pouvait se faire soit par la branchie, soit par la peau, soit par le tube digestif et — spécialement pour la sortie — par le rein. Les analyses montrent que la perte de chlore dans l’eau distillée est assez insignifiante ; cela veut dire que les membranes externes de ces animaux ont la propriété de conserver, même quand le poisson vit dans l'eau distillée (169 jours), une quantité fort importante de sels à l’inté- rieur de l'organisme. Elles seraient, jusqu’à un certain point, semiper- méables, au moins quant au passage des molécules (ou ions) de l'inté- rieur à l'extérieur. Les expériences en cours me montreront le degré de perméabilité de la branchie. (Institut de Physiologie de Bucarest.) ACTION DE LA PEPSINE & 12 vilro » SUR LA TUBERCULINE PRÉCIPITÉE, par D. DaAntÉLoPoLu. Dans une communication antérieure, j'ai démontré que la trypsine, en milieu alcalin, détruit complètement la substance spécifique de la tuberculine. En continuant les recherches sur l’action des ferments digestifs sur la tuberculine, j'ai constaté que la pepsine peut aussi rendre cette substance complètement inactive. J'ai fait trois mélanges : — Tuberculine précipitée au dixième . . . --nlecentecubes Acide chlorhydrique, 0,3 p. 100 + Data, 02 p. 200 . 9 cent. cubes. Nluberculinenprécipitée au TM EE NE EN centricuhes PEPSINEMERERE ; OUT A Eee Eau salée 0,9 p. 109 OR ER Ur OMS EMA MIECentaCubes MT = Tuberculine précipitée au dixième" Vcent.cuhe. AGide chlore RE 0 DCE Haursaléer0 ND MIO IR OC en ACIDE SE J'ai laissé ces trois mélanges, pendant vingt-quatre heures, à 31 degrés ; ensuite j’ai neutralisé au carbonate de soude et j'ai chauffé chaque mélange à 100 degrés. SÉANCE DU À14 AVRIL 897 J'ai choisi trois séries de malades tuberculeux, qui avaient présenté l’ophtalmo-réaction positive à la tuberculine instillée dans la conjonc- _live droite, et j'ai instillé dans le sac conjonctival gauche des malades de la première sérié le mélange tuberculine-suc gastrique artificiel ; chez les malades de la deuxième série, le mélange pepsine-tuberculine ; et chez ceux de la troisième catégorie, le mélange lémoin (tuberculine- acide chlorhydrique). Voici en résumé les résultats que j'ai obtenus : PREMIÈRE SÉRIE (4 cas de pleurésie séro-fibrineuse -el un cas de mal de Poll). Tous ces malades avaient présenté l’ophtalmo-réaction très intense à la tuberculine dans la conjonclive droite. Aucun de ces malades n'a réagi après l'instillation dans le sac conjonc- hval gauche de la tuberculine attaquée par le suc gastrique artificiel. DEUXIÈME SÉRIE (2 cas de pleurésie séro-fibrineuse et un cas de tubercu- lose pulmonaire). — Ophtalmo-réaction préalable à la tuberculine très intense à droite. Tous ces sujets ont réagi, après l’instillation dans le sac conjonctival gauche du deuxième mélange (tuberculine-pepsine), mais la réaction a été sensiblement plus atténuée qu'à droite (instillation de tuberculine sans pepsine). TROISIÈME SÉRIE (2 cas de tuberculose pulmonaire). — Ophtalmo-réac- tion à la tuberculine, positive à droite. Ces deux malades, auxquels j'ai instillé dans la conjonctive gauche avec le lroisième mélange (tuberculine-acide chlorhydrique), ont réagi de ce côté d'une manière tout aussi intense qu'à droite. Ainsi done, il résulte de ces recherches que le suc gastrique artificiel détruil complètement la substance active de la tuberculine ; la pepsine seule atténue considérablement son action, et l'acide chlorhydrique ne provoque aucune modification de ce produit. Des recherches antérieures il résulte que la tuberculine, administrée par voie buccale, ne provoque que dans très peu de cas une réaction thermique, chez des tuberculeux qui sont capables de réagir à la tuber- culine administrée en injection sous-cutanée. Je me crois autorisé à admettre que ce défaut de réaction est dû, au moins en grande partie, à l’action destructive des sucs digestifs sur la substance spécifique de la tuberculine. Ces résultats confirment les recherches de Kôhler sur l’action des ferments digestifs sur la tuberculine. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale el de la Clinique médicale de l'hôpital Brancovan.) 898 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST DE LA CGONSTANCE DES. LÉSIONS. DE L'APPAREIL FIBRILLAIRE DES CELLULES NERVEUSES, DANS LA RAGE HUMAINE ET, LEUR VALEUR DIAGNOSTIQUE, par M. G. MARINESCo. Depuis que Cajal a attiré l’altention sur les changements très parti- culiers qu'offre l'appareil réticulé des cellules des centres nerveux, ils ont été retrouvés ensuite par tous les auteurs qui ont examiné les centres nerveux des animaux inoculés avec le virus rabique ou morts de la rage des rues (Marinesco, Babès, Achticarro, Dustin, elc.). Mais les docu- ments concernant la présence de pareilles lésions chez l’homme enragé. sont extrêmement reslreints. Aussi, ayant eu l’occasion d'examiner le système nerveux de quatre individus morts de la rage, il m'a semblé utile de communiquer à la Société le résultat de cet examen. Je dois tout d'abord äire que dans les quatre cas j'ai trouvé des lésions com- parables à celles décrites chez les animaux, maïs dont l'intensité n’est pas égale dans tous les cas. C'est dans les ganglions spinaux et plexi- formes que nous avons trouvé les changements morphologiques les plus accusés, tandis que les ganglions sympathiques sont restés intacts ou bien n’ont présenté que des lésions tout à fait minimes. ù Dans les ganglions spinaux nous constatons la disparition d’un certain nombre de cellules remplacées par les follicules rabiques de Van Gehuchten. Quelques-unes sont atrophiées, mais la plupart des autres, surtout à la péri- phérie du ganglion, présentent des lésions remarquables de l'appareil réticulé. On peut reconnaître en général les mêmes types de lésions que ceux qu'on constate chez le chien enragé : C’est ainsi qu'on peut voir des cellules qui n’ont plus d'appareil réticulé et qui présentent à la surface comme dans la profondeur des filaments ondulés qui peuvent atteindre des proportions con- sidérables. Les filaments isolés ou réunis en faisceaux occupent une grande partie de la cellule et lui donnent un aspect fasciculé ou strié. Dans d’autres cellules, l'aspect réticulé est relativement bien conservé. Mais les travées s'imposent par leur calibre et leur forte coloration. Suivant l’épaisseur et la disposition des travées, nous avons tantôt une réticulation très dense, tantôt plus lâche. Certaines cellules possèdent, à leur périphérie, des anses plus ou moins régulières; dans d’autres, ces anses tout à fait irrégulières et épaissies sont disposées à la partie centrale de la cellule. La formation de ces anses irrégulières donne à la cellule un aspect tout à fait étrange. Chez l’homme comme chez les animaux la transformation du réticulum neurofibrillaire s'étend de la surface vers la profondeur. En dehors de l’hypertrophie et de la coalescence des neurofibrilles, on trouve parfois des cellules pourvues d’expansions ou d’anses de nouvelle for- mation que Cajal rapporte à l'action irritante des cellules satellites dont quelques-unes pénètrent même à l’intérieur du cytoplasma. J'ai constaté parfois des images de neuronophagie qui ressemblent à celles qui ont été SÉANCE DU 14 AVRIL 899 décrites tout d’abord par M. Nageotte et confirmées ensuite par moi dans les cellules des ganglions greffées. Les cellules de Cajal envoient des expansions dans des espèces de fentes intracellulaires, et'on peut retrouver ces mêmes cellules autour des espaces périaucléaires. La moelle, le bulbe, la protubé- rance, le cerveau contiennent des cellules présentant également des neuro- fibrilles épaisses, mais l'intensité de ces transformations dépend des types cellulaires; elles sont peu apparentes dans les cellules à neurofibrilles fasci- culées ou fasciculo-réticulaires. Dans les cellules radiculaires l’épaississement est tout d'abord partiel et n'intéresse qu’un certain nombre de travées du réseau. Lorsque la lésion est plus avancée, l'orientation neurofibrillaire change et la cellule prend un aspect plus ou moins fasciculé. On constate les mêmes phénomènes dans les cellules de Purkinje. Les cellules de la corne d'Ammon présentent une hypertrophie sembiable à celle connue chezles animaux. La durée de la maladie exerce une influence très visible sur les changements de l'appareil réticulaire des cellules nerveuses. Après avoir conslaté ces deux séries de changements de l'appareil peurofibrillaire consistant d'une part dans la concentration de la matière argentophile disposée sous forme de filaments, de cordons, de rubans, ou bien, dans, l’'épaississement considérable des travées du. réseau, et d'autre part dans l'expansion de cette matière et formation de nouveaux prolongements, il y a lieu de se demander quelle est la signification. et la valeur de cette transformation. J’ai soutenu autrefois et je persiste encore à croire que l'association de ces deux séries de transformations appartiennent en propre à la rage et ne se rencontrent pas, avec les mèmes caractères dans d’autres étais pathologiques. Il est vrai que cer- tains agents tels que l’action du froid sur les animaux, jeunes (Cajal et Tello, Marinesco), l’action combinée de substances toxiques telles que la strychnine, la morphine, le chloral, et de l'inanition (Marinesco), ou bien l’action combinée de l’inanition et du froid (Donaggio), réalisent la production de filaments.et de cordons fibrillaires ressemblant à ceux rencontrés dans la rage. Mais à cela il faut faire observer que les lésions qui ont été décrites par Cajal et par moi-même dans. cette affection se produisent à tout âge et en toute saison; elles sont indépendantes de la température, contrairement à ce qui à lieu pour les lésions consécutives au froid. Du reste, la plupart de mes malades sont morts pendant l'été et cependant les lésions dont il s’agit n’ont pas fait défaut. J'ai d’ailleurs fait soumettre des lapins inoculésavec du virus fixe à l’action d’un milieu chaud et cependant l’hypertrophie, des fibrilles a persisté. En d’autres termes, les lésions desneurofibrilles que l’on rencontre dans la rage sont irréversibles. Ensuite, ce qui prouve bien que nous avons affaire dans la rage à des lésions spéciales, c’est qu'elles s’accompagnent de modifica- tions particulières, du noyau consistant dans la lésion du réseau et l'augmentation de la, nucléine dans les cellules de la corne d’Ammon (Siciliano, Marinesco, Achücarro). On comprend dans ces conditions le 900 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST parti qu'on peut lirer de la constatation des transformations de l’appareil neurofibrillaire dans la rage surtout lorsque les lésions décrites par MM. Babès et Van Gehuchten viennent à faire défaut. LÉSIONS DES GANGLIONS CRANIENS DANS LE TABES, par G. MariNEsco et J. MINE. Les recherches récentes de Nageotte, les nôtres et cellles de Biel- schowsky, ainsi que celles de Rossi, Déjerine et Thomas, ont montré l'existence d’altérations intéressant les fibres et les cellules des gan- glions spinaux.Ilétait à prévoir que les ganglions craniens ne sauraient rester indemnes au processus labélique, tout au moins dans quelques cas, étant donné que les nerfs craniens, sont touchés dans le tabes. C'est dans le but de vérifier cetle hypothèse que nous avons examiné les divers ganglions craniens, à savoir : ganglion de Gasser, plexiforme, géniculé, ganglion de Scarpa, les ganglions spiral et ciliaire dans neuf cas de labes arrivé à la phase d’incoordination motrice très avancée, la plupart de ces malades étant alités. Pour ce qui à trait aux ganglions de Gasser, ce sont ceux que nous avons trouvés le plus souvent altérés. Voici en somme en quoi consistent ces altérations qui, du reste, varient beaucoup d'intensité. Certains faisceaux qui se trouvent au pôle supé- rieur du ganglion et dans la branche centrale sont constitués en grande partie par des fibres d'aspect monoliforme dont les chapelets sont séparés les uns des autres et réunis entre eux par des filaments extrêmement minces. Entre ces fibres on constate des axones très fins et puis un nombre plus ou moins grand de massues terminales dont quelques-unes sont coiffées de cellules satellites. Ces massues appartiennent à toute espèce de fibres: fines, moyennes et grosses. Quelques-unes d’entre elles ont une marche rétrograde. Le nombre de fibres altérées, des fibres fines et des massues terminales diminue à mesure qu'on se rapproche du pôle inférieur du ganglion. Nous n'avons rencontré que très rarement des plexus péricellulaires ou périglomérulaires analogues à ceux qui ont été décrits par M. Nageotie et confirmés par nous-mêmes dans les ganglions spinaux. Par contre, dans un des cas se rapportant à une ataxique âgée de quarante-huit ans, nous avons trouvé un assez grand nombre de cellules déchirées ou en état d’irritation sénile et présentant parfois un système de fenêtres au niveau de l’origine de l'axone. Au point de vue clinique, nous devons accentuer le fait que les différentes formes de sensibilité de la face ont été trouvées intactes ou à peu près dans la plupart de ces cas; il n'y a que la sensibilité vibratoire qui ait - SÉANCE DU 14 AVRIL 901 élé trouvée diminuée ou abolie surtout du côté de la mächoire infé- rieure. Il est intéressant de constater que parmi nos neuf malades deux présentaient des crises laryngées. Or, nous avons trouvé dans le ganglion plexiforme de ces deux cas des modifications notables du côté des fibres et des cellules, mais surlout des premières. Il s'agissait de la présence de nombreuses fibres fines et de la raréfaction des fibres épaisses à l’intérieur des faisceaux intraganglionnaires. D'autre part, un certain nombre de cellules sont pourvues d’un riche plexus péricellulaire et de prolongements terminés par des boules intra et extracapullaires; on voit également des massues terminales à l'extrémité de quelques fibres fines ou épaisses situées dans les faisceaux intraganglionnaires. Aussi sommes-nous porlés à admettre une relation de cause à effet entre ces lésions et la production des crises laryngées. Nous pensons que ces dernières sont dues à l’altération des fibres de la branche centrale des cellules qui représentent l'origine du laryngé supérieur. Nous ajoutons en outre que dans les ganglions mentionnés il y a des faisceaux nerveux, constitués en partie par des fibres monoliformes. Nous n’avons trouvé que peu de lésions dans le ganglion géniculé, mais le ganglion de Scarpa nous à montré des lésions indéniables dans deux cas de tabes. Dans la branche centrale de ce ganglion, lequel comme on le sait est constitué qar des cellules bi-polaires nous avons irouvé un assez grand nombre de fibres gonflées, monoliformes et d’autres en neurolyse; ces fibres se rencontrent même à l'intérieur du ganglion. L’altération de celle branche centrale, laquelle constitue le rameau ventriculaire du nerf audilif, est en état de nous expliquer certains troubles vertigineux que l’on rencontre dans le tabes, tels que les troubles de l'équilibre, le défaut de perceplion des mouvements de rotation et l'absence de réaction à l'épreuve de la centrifugation (Charcot, Pierre Marie, Valton, Marina, Raymond, Déjerine et Thomas). Etant donnée l'incertitude qui règne sur le mécanisme de l'abolition des réflexes lumineux de la pupille dans le tabes, nous avons donné toute notre atlention à l’élat des cellules du ganglion ciliaire où quelques auteurs ont placé le siège de ce réflexe, mais nous n'avons pas pu découvrir de lésions dégénératives ou régénératives dans les fibres intraganglionnaires. BroLoctEe. CompTEs RENDUS, — 1910. T. LXVIII. 64 902 RÉUNION BIOLÔGIQUE DE BUCAREST 7 SUR LES ANTICORPS HÉMOLYTIQUES NATURELS CHEZ LES ANIMAUX DOMESTIQUES. — DOSAGE DE CES ANTICORPS, par G. Nicorau. Dans nos recherches par la méthode Wassermann sur les anticorps dans la rage, nous avons presque toujours obtenu une hémolyse rapide dans le tube témoin qui contenait les éléments suivants: alexine, sérum hémolytique anti-mouton, éritrocites de mouton et sérum de chien enragé. | Afin de bien préciser la part de ce dernier élément, nous avons cherché le pouvoir hémolytique du sérum du chien normal, et nous avons trouvé que 0,1 centimètre cube de sérum frais de chien normal hémolyse en une demi-heure 1 centimètre cube d’une émulsion d’hé- maties mouton 2 p. 100. 1 44 Nous avons été amenés à déterminer Je pouvoir hémolytique du sérum normal de plusieurs animaux domestiques. Voici les résultats obtenus : e ÉMULS. D'HÉMAT. / 9 IM nù PA Te SERUM FRAIS 2 p. 100 RESULTATS Sér. chien, Glob. mouton, : + Hémolyse en quelques minutes Sér, chien, . Dilut., 1/10|Glob. mouton, Le Sér,. chien, . Dilut., 1/20|Glob. mouton, : + ITA Dilut., 1/2: |Glob.-mouton, : Dilut., 1/3 |Glob. mouton, . Dilut., 1/40|Glob. mouton, Glob. chien, : Glob. mouton, Glob. mouton, : Dilut., 1/5 |Glob. mouton, : Dilut:, 1/10|Glob. mouton, Gliob. mouton, : Glob. mouton, : 1 Î 1 Sér. chien, 1 Î 1 il 1 1 L l 1 1 Glob. âne, 1 1 4 L 1 1 L jt 1 1 1 1 S'r,! chien. Sér. chien, Sér, mouton, Sér lapin, -ISér. cobaye, 10.|/Sér, cobaye, ! 11-|Sér. cobaye, 142 |Sér. âne, 13.|Sér. cheval, 14.|Sér. mouton, 15 |Sér. chèvre, 1 16.|Sér. mouton, { 17 |Sér. chèvre, 18.|Sér. chèvre, : 19.|Sér. chien, 920.|Sér. chien, 21.|Sér. chien, 29 .|Sér, chien, 93.|Sér. chien, 24.|Sér. chien, 25.|Sér. âne, Hémol. tAndi NO. 1/85-1/80, Bono Le titre 1/5. Glob. mouton, Glob. chèvre, Gloh. chien, . Dilut., 1/10|Glob. chien, Glob. chèvre, : . Dilut., 1/20|Glob. chèvre, : Dilut., 1/20|Glob. chèvre, : Glob. âne, . Dilut., 1/10|Glob, âne, . Ditut., 1/20|Glob. âne. Glob. chien, — + Des traces d'hémolyse. Le titre 1/1-1/2. Le titre 1/10: Paseo rl Belle — Le titre 1/3-1/4. É DOPOPEECSGIOGOGP6C He LCPEGE A Q 0 G10 0 0 0 © 0 6 G0 0.6 © 6 © © où lo Ga © QG QG OO 060 0Q0QG0Q0Q QD 00 0Q0G0Q0Q.QQ & EPOOPPOBOQOPGGROOPPTONOGTEORRNQ Pour résumer : a. Le sérum frais de cobaye hémolyse naturellement les éritrocites de mouton; le titre est 1/5. b. Le sérum frais de chien hémolyse Les éritrocites d'âne . . . . . . . le titre du sérum est 1/3-1/4 Les éritrociles de chèvre . . . . . — — est 1/10 - Les éritrocites de mouton. . . . - = — est 1/25-1/40 SÉANGE DU 14 AVRIL 903 : Le contraire n’a pas lieu, c'est-à-dire que les sérums d'âne, de chèvre, de mouton ne peuvent hémolyser les globules du chien, qui sont très résistants, à l'exception du sérum de chèvre qui hémolyse en propor- tion 1/2-1/L les globules rouges du chien. Etant établi que dans le sang du chien il existe des hémolysines natu- relles à un titre asséz élevé, une première conséquence en résulte, à savoir que l’on peut simplifier la méthode classique de Wassermann, et la ré- duire aux lrois éléments suivants : Antigène Fabiqiue, sérum du chien à examiner et globules rouges de mouton. Cela veut dire que le procédé Bauer-Hecht ne peut être utilisé seule- ment pour l'homme, mais aussi pour le chien. En outre, ce procédé est bien supérieur pour le chien que pour l’homme, parce que le sérum d'homme conlient peu d’hémolysine pour le sang du mouton et que ces mêmes hémolysines sont très inconstantes, tandis que le chien en contient.1/25-1/30, et elles sont IDTTTS présentes dans le sang de cet animal. | Une seconde conséquence, non moins importante, est relative à la recherche des anticorps rabiques dans le sang des li1pins enragés, ainsi que d'ânes vaceinés contre la rage. Iei la méthode de Wassermann est réduite à quatre éléments, à savoir : Antigène, anticorps, hématies de mouton à 5 p, 100, auxquelles j'ajoute duséruni frais de chien, qui remplace avec succès le sérum hémolytique or -mouton:et l'alexine. … (Travail dr Laboratoire des maladies contagieuses à l'Ecole supérieure de médecine vétérinaire de Bucarest:) SENSIBILISATION DE L'ORGANISME HUMAIN NORMAL AUX INJECTIONS RÉPÉTÉES DE TUBERCULINE, par À. SLATINEANU, D. DanrÉLoPpozu et M. Cruca. La plupart des auteurs qui ont employé la tuberculine en injections répétées, pour le diagnostic de la tuberculose (méthodes de Koch, Fraenkel, Cornet, Turbau, Moeller, etc.), admettent que l'organisme humain à l'état normal n’est pas sensibilisé par cette substance. Le fait qu'il existe des sujets chez lesquels on ne peut obtenir aucune réaction thermique, même avec des doses énormes de tuberculine (20 et 50 milligrammes) administrées après avoir fait plusieurs injections avec des doses croissantes de cette substance, conduit les auteurs à con- sidérer ces sujets comme indemnes de tuberculose. Nous croyons que ce: fait. ne constitue nullement un argument en 904 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST. faveur de leur hypothèse, car il se peut que ces individus soient immu- nisés par les injeclions antérieures. Mie Nous avons commencé une série de recherches sur la question de la sensibilisation de l'organisme humain non luberculeux à la tubercu- line, et nous donnerons dans cette note les résultats obtenus dans une première série de 57 cas. | Ces recherches ont été faites sur 57 soldats qui ont reçu sous la peau une première dose de 4 milligrammes de tuberculine brute. Nous avons choisi celte quantité pour éliminer de l'expérience, autant que possible, les sujets qui auraient pu présenter un foyer latent de tuberculose. De ces 57 sujets, 37 ont réagi plus ou moins à cette première injec- tion. Les autres 20 soldats ont été réinjeclés, quatorze jours après, avec - la dose de 1 millisramme de tuberculine. Tandis qu'après la première injection aucun de ces sujets n'avait présenté la moindre réaction lhermique, tous ont réagi, généralement d'une manière très intense, après la deuxième injection qui contenait une dose quatre fois moindre de tuberculine. En dehors de celte réaction générale, tous nos sujets ont présenté une réaction locale très intense au point de la deuxième injection, consistant en une tuméfaclion œdémateuse de la peau, qui est devenue rouge et très douloureuse. Nous n'avons pas constaté chez ces sujets le moindre signe de tuber- culose. Mais comme la tuberculose est très fréquente chez l'adulte, qui peut être atteint de petits foyers non décelables par les moyens cliniques, mais capables de donner à l'organisme la propriété de réagir à la tuberculine, nous ne nous croyons pas autorisés à considérer tous nos 20 sujets comme indemnes de tuberculose. Le fait seulement que nous avons obtenu la réaclion positive après la deuxième injection, d’une manière constante, nous conduit à croire que probablement, par les injections répétées de tuberculine, on peut sensibiliser non seulement un organisme tuberculeux, comme l’ad- mettent la grande majorité des auteurs, mais aussi un sujet indemne de tuberculose. Nous nous proposons de continuer les recherches sur cette question, qui a une très grande importance pralique, car si la sensibilisation. de l'organisme normal à la tuberculine est possible, les diagnostics obtenus par les méthodes à injections répétées peuvent être erronés. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale et de l'hôpital militaire Regina Elisabeta. Le Gérant : OCTAVE PoRÉE. Paris, — L. MARETHEUX, imprimeur, 4, rue Cassette, à 905 SÉANCE DU 28 MAI 1910 > SOMMAIRE ABELOUS (J.-E.) et Barpier (E.) : Influence de la saignée sur la ré- sistance des animaux à l'urohypo- LOSC SE e EE RUES AynauD : Action du métaphos- phate de soude sur les globulins . BATTELLI (F.) et Stern (L.) : Cir- culation croisée entre un animal privé de capsules surrénales et un SMMAIEMOMALL".. 0... =. 2. BEL : Hérédité de l'anaphylaxie sérique (Deuxième note). . . . . .. BrzcarD (G.) : Sur l'absorption des solutions salines par la peau cheztlatGrenouille. 1... Busouet (H.) : Action inhibitrice du cervelet sur le centre de la co- pulation chez la Grenouille. Indé- pendance fonctionnelle de ce centre vis-à-vis du testicule. . . :.. . ... CAwaADiAs (ALEx.) : Elude expéri- mentale du sérum sanguin humain M à ec qe sue es Doxon (M.) : Production d'anti- thrombine sous l’influence de l’eau CENTER RE FrouIx (Azeert) : Culture du ba- cille tuberculeux sur la glucosa- mine et la sarcosine associées . . . GauriErR (CL.) et Nocrer (Tu) : Action des rayons ultra-violets sur le chromogène d'origine skatolique et la- couleur qui en dérive. . . .. Lapicque (L., M.) et Fizon (G.) : Variation de la vitesse d’excitabi- lité avec la température . . . . . .. Muzon (P.) : Les mitochondries surrénales (substance médullaire) . 920 916 909 906 910 925 917 Paco (V.) : Sur l'insuffisance de l'étude isolée du pouls pour juger de l’état d'entraînement.Valeur com- parée de la sphygmomanométrie. . Ricäer (CHARLES) fils. et Gricaur (A.) : Hémorragies occultes bron- chiques et buccales . . .. ..... TaLarico (J.) : De l'influence de la cuisson sur la digestibilité trypti- QŒUESTE AVANT EN EEE WEiLL (JEANNE) : Influence de la fatigue sur l'addition latente . . Réunion biologique de Marseille. GAUTRIER (J.-Consr.) et RayBaun (A.) : Les puces du rat (Cerato- phyllus fasciatus et Clenopsylla musculi) piquent l'homme. . . . .. GAUTHIER (J.-Consr.) et Raysaun (A.) : Conservation prolongée du Bacille de Yersin chez les puces (Ceratophyllus fasciatus) en som- MeTNVeRAa EEE EE GErsER (C.) : Action des compo- sés auriques sur la coagulalion du lait par les ferments protéolytiques. GERBER (C.) : Action des compo- sés platiniques sur la coagulation du lait par les ferments protéolyti- ques GergEr (C.) : Action des pallado- sels P4X#M®? sur la coagulation du lait par les ferments protéolytiques. Oppo et Monter : Modification de la formule leucocytaire après l’hé- moptysie chez le tuberculeux. . . . BrocoGie. Cowpres RENDUS. — 1910. T, LXVII. 65 937 939 906 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Dastre. Î JUBILÉ DE.M. GELLÉ M. LE PRÉSIDENT. — Le 10 mai 1910, les élèves, amis et collègues.du D° GELLÉ ont fêté son Jubilé; dans la grande salle des Sociétés Savantes. Aux nombreux témoignages de sympathie que notre collègue a reçus à ce propos, M.le professeur Gley a joint ceux de la Société de Biologie: il a rappelé, dans une chaude improvisation, la vie laborieuse et les nombreux travaux que le jubilaire a présentés pendant vingt-cinq ans devant la Société. DÉCÈS DE M. R. Kocu. ' M. LE PRÉSIPENT. — J'ai le regret d'annoncer à la Société de Biologie la mort de M. R. Koca, membre associé. HÉRÉDITÉ DE L'ANAPHYLAXIE SÉRIQUE (Deuxième note), par M. BELIN. Nous avons montré dans une note précédente {séance du 9 avril 1910) que la sensihilisation d’un cobaye femelle amenait, chez le fœtus, la formation de toxogénine facilement décelable dans le sérum. Il était intéressant de voir si une partie de la toxogénine qui se forme ainsi ne se fixe pas sur les cellules cérébro-médullaires, comme M. Richet le constata en se servant de crépitine comme antigène. a) Un cobaye femelle est sensibilisé par une injection sous-cutanée de 1/100 de centimètre cube de sérum de bœuf vingt et un jours avan: la fin de la gestation. Un jeune cobaye né de cette mère et âgé de trois jours est sacrifié par hémorragie. Aussitôt après la mort, des injections de sérum physio- 1© ique sont failes dans les carotides et dans l'aorte postérieure. Nous SÉANCE DU 28 MAI 907 prélevons ensuite l’encéphale, le foie, les corps thyroïdes et les capsules surrénales. Tous ces organes sont mis immédiatement dans du sérum physiologique, puis broyés grossièrement et agités vigoureusement à plusieurs reprises en filtrant à chaque fois sur un linge fin stérile. L'encéphale est repris et broyé aussi finement que possible avec 1 cen- timètre cube de sérum physiologique. Une parlie de la masse ainsi broyée est mélangée à un volume égal de sérum de bœuf; une autre partie recoit un égal volume de sérum d'âne. Nous continuons à broyer quelques minutes la pulpe encéphalique en présence des sérums et nous laissons le tout à la température de la chambre en ayant soin toutefois d’agiter de temps à autre. Au bout d’une heure, nous injectons, sous la dure-mère d’un cobaye neuf de 420 grammes, 1/2 centimètre cube du mélange sérum de bœuf — substance cérébrale : mort en cinq minutes avec tous les symptômes de l'anaphylaxie. Après trois heures de contact, un cobaye neuf de 400 grammes recoit en injection, subdurale 1/2 centimètre cube du mélange sérum d'äne — substance cérébrale : mort presque instantanée. Nous retrouvons à l’autopsie de ces deux sujels les lésions conges- lives. classiques. Il est impossible d'obtenir la mort par anaphylaxie avec les capsules surrénales, les corps thyroides, le foie broyés séparément et laissés trois heures en contact avec du sérum de bœuf. b) Un autre cobaye femelle fut sensibilisé avec du sérum d’âne, le 29 décembre 1909. Trois jeunes cobayes naquirent le 11 mai dernier. La sensibilisation de la mère a donc été faite deux mois environ avant le début de cette dernière gestation. Nous sacrifions un de ces jeunes animaux par hémorragie, nous pré- levons l’encéphale et nous procédons comme dans l'expérience précé- dente. Après deux heures de contact, les mélanges sérum d'âne + encéphale et sérum de bœuf + encéphale sont inoculés à des cobayes neufs de 420 et 450 grammes, à la dose de 1/2 centimètre cube, sous la dure-mère. Ils succombent tous deux à l’anaphylaxie, comme dans l'expérience précé- dente. Les sérums inoculés seuls et séparément sous la dure-mère de co- bayes neufs se montrent inactifs. La substance cérébrale sensibilisée, injectée seule dans les mêmes conditions, ne détermine aucun trouble. Les mélanges substance cérébrale (d'un cobaye neuf) + sérum de bœuf ou d'âne ne provoquent l'apparition d'aucun symptôme anaphylactique. Conclusions : 1° La sensibilisation de la mère avant ou pendant la ges- tation produit chez le fœtus la formation de toxogénine qui se fixe en partie sur les cellules de lPencéphale; 908 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2° La quantité de toxogénine fixée sur ces cellules ne semble pas diminuer avec le temps. 3° Ici encore il y a production du poison anaphylactique aussi bien avec le sérum homologue qu'avec un sérum hétérologue (bœuf ou âne). (Laboratoire de bactériologie de l'Institut vaccinal de Tours.) HÉMORRAGIES OCCULTES BRONCHIQUES ET BUCCALES, par CHARLES RIcuer fils et À. GRIGAUT. Au cours de recherches faites en vue d’établir le diagnostic d’hémo- plysies occultes, nous avons constaté que la réaction de Meyer était presque toujours positive dans les crachats examinés directement ou portés à l’ébullition. Ce fait s’observe aussi bien dans les affections qui provoquent de grosses hémoptysies, que dans celles qui cliniquement ne s'accompagnent pas d’hémorragies bronchiques. L'origine bronchique de ce suintement sanguin n'est pas douteuse, car le crachat lavé à grande eau, donne encore une coloration rouge avec la phénolphtaléine réduite et l'eau oxygénée. La bronchorragie évidente ou minime est donc de règle dans les affections de l'arbre respiratoire. Cette tendance à l’hémorragie est encore plus accentuée pour la muqueuse buccale, car, même chez des individus normaux, dans le liquide buccal ou mieux dans une petite quantité d’eau (20 à 30 centi- mètres cubes) ayant servi à rincer la bouche, on peut déceler la présence du sang. Sans parler des hémorragies indiscutables qui donnent à la salive une coloration nettement rosée, on observe fréquemment après centrifu- gation du liquide, des hématies en nombre plus ou moins considérable, et constamment, ou à peu près, la réaction de Meyer est positive. Elle persiste ici également après ébullition prolongée. Ce résultat toujours positif, s'oppose au résultat toujours négatif obtenu chez les individus normaux avec l'urine, le suc gastrique, les matières fécales. Les ulcéra- lions minimes dont la présence du sang semble démontrer l'existence, sont donc de beaucoup plus fréquentes au niveau de la muqueuse buccale qu'au niveau des autres muqueuses. C’est là une preuve de plus pour montrer que la cavité buccale est une des régions les plus fragiles du revêtement cutanéo-muqueux. Ces effractions facilitent l’entrée des dif- férents agents pathogènes et expliquent la fréquence, et des septicémies d’origine buccale, et des infections régionales (adénopathies tuber- culeuses). (Travail du service de M. le professeur Chauffard.) {tr SÉANCE DU 28 MAI 909 CIRCULATION CROISÉE ENTRE UN ANIMAL PRIVÉ DE CAPSULES SURRÉNALES ET UN ANIMAL NORMAL, par F. BATTELLI et L. STERN. L'un de nous (Soc. de Biologie, 1902, p. 113) avait montré ancienne- ment que l'injection d’adrénaline, à doses différentes, dans les veines d’un chien, privé de capsules surrénales, n’a pas d'influence appréciable sur la survie de l’animal. Dans ces expériences, l’adrénaline était injectée d'une manière continue pendant toute la survie de l’animal. Les symptômes habiluels dus à l’ablation des capsules surrénales ne présentent pas de modifications malgré cette injection continue d’adré- naline. Nous avons fait des expériences pour rechercher si on pouvait obtenir une prolongation dans la vie d'un chien décapsulé en le mettant en rapport vasculaire direct avec un chien normal. La méthode employée pour empêcher la coagulation du sang est celle qui est devenue d’un usage courant après les recherches de Carrel, en réunissant les vaisseaux de manière que le sang se trouve toujours en contact avec l’endothé- lium vasculaire. Après avoir enlevé les capsules surrénales à un chien, on établit la circulation croisée entre une des carotides de cet animal et la carotide d'un autre chien normal, comme cela a été récemment pratiqué par Hédon pour étudier les effets de l’ablation du pancréas. La réunion des vaisseaux est faite au moyen de deux segments de carotides provenant d’un gros chien. Les deux chiens réunis sont d’un poids aussi voisin que possible. Pendant les premières heures après l'établissement de la circulation croisée on ne constate aucun changement appréciable dans l’état des deux animaux. Mais au bout de quelques heures (six à huit en général) le pouls commence à s’affaiblir chez le chien décapsulé et en même temps sa température s’abaisse un peu. Bientôt la pression artérielle diminue aussi chez le chien normal, les animaux s’affaiblissent peu à peu et meurent. La survie n’a jamais dépassé quatorze heures. À l’autopsie on constate que les organes de l'animal décapsulé et surtout les viscères abdominaux sont gorgés de sang. Les tissus du chien normal sont au contraire exsangues. Il est facile d'interpréter ce résultat. Pendant les premières heures, les quantités de sang échangées entre les deux chiens se maintiennent probablement en équilibre, ou bien la différence est très peu élevée. Mais comme la pression artérielle tombe peu à peu chez l’animal décap- sulé, la quantité de sang qu'il reçoit de l’animal normal devient consi- dérablement plus grande que la quantité de sang qu'il lui envoie. La 910 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE masse de sang diminue de plus en plus chez l'animal normal, ce qui amène finalement sa mort, qui a lieu element, presque en même temps que celle du chien décapsulé. Le résultat est bien différent si on enlève à un chien une seule capsule surrénale, et qu’on réunisse ensuite une de ses carotidesavec lacarotide d'un chien normal. Dans ce cas, les deux animaux ne présentent encore aucun symptôme appréciable vingt-quatre heures après leur réunion vasculaire. Le pouls, la température, la respiration, etc., restent tout. à fait normaux. Nous. pouvons donc conclure que l'échange continu du sang avec uu chien normal ne suffit pas pour prolonger d’une manière appréciable la vie chez un chien privé de capsules surrénales. On peut rapprocher ce résultat du fait que l'injection continue d'adrénaline dans le sang n'a pas une influence appréciable sur la survie de l'animal décapsulé. La suppression de la sécrétion d'adrénaline par les capsules surrénales ne suffit donc pas à expliquer la mort si rapide du chien après l’ablation de ces capsules. (Travail du laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève.) SUR IL'ABSORPTION DES SOLUTIONS SALINES PAR LA PEAU /CHEZ LA GRENOUILLE, par G. BILLARD. À la séance du 7 mars 1874, Georges Pouchet présentait à la Société de Biologie une:grenouille énorme, offrant un .gonflement considérable de tous les sacs Iymphatiques sous-cutanés. « Celle-ci, dit-il..a été placée il y aplus de deux mois accomplis dans deux litres d’eau. On ne lui a donné aucune nourriture, mais de temps à autre, on a ajouté à l’eau deux grammes de sel marin. La quantité de sel successivement ajoutée à l’eau est de 28 grammes soit 14 grammes par litre. La grenouille paraît en excellent état de santé. » Il est certain que cette expérience est une démonstration remarquable du rôle du sel (NaCI) dans la pathogénie des œdèmes. Mais à cette époque Pouchet n'avait pas certainement songé à cette interprétation, puisque CI. Bernard, dans la même séance, termine la discussion sur ce sujet en disant que « depuis longtemps dans les laboratoires on emploie l’au salée pour conserver les grenouilles pendant une longue période de temps, sans qu’elles s’amaigrissent ». Le grand intérêt de cette observation est actuellement pour moi dans ce fait que la peau de grenouille absorbe l'eau salée (NaCl). J'ai voulu me rendre compte dans quelles limites de concentration cette absorption pouvait avoir.lieu. SÉANCE DU 28 MAI 91 Au-mois d'avril 1909, j'ai placé des grenouilles dans une série de bocaux contenant de l'eau salée depuis 1 gramme jusqu'à 20 grammes par litre. Dans ces conditions, j'ai observé dans trois séries identiques que les grenouilles augmentent de poids jusqu’à la concentration qui correspond à 11 grammes: par litre. L'augmentation de poids peut être énorme ; ainsi dans une solution à 5 grammes par litre une grenouille pesant 30:grammes avait atteint lecinquième jour le poids de 55 grammes. Get animal avait donc presque doublé de poids. L'augmentation de poids n’est pas proportionnelle à la concentration des solutions, mais plutôt semble dépendre de la résistance ou de l’activité vitale des animaux. À 8:p. 1000 de NaCl une grenouille a augmenté de 24 grammes en huit jours (poids initial 43 gr. 40); à 2 p. 1000, j'ai, dans un autre cas, observé une augmentation de 20 grammes en deux jours (poids initial 21 gr. 15). La survie est très courte dans les solutions supérieures à 9 p. 1000 : quelques heures à vingt-quatre heures. Elle varie d’une à plusieurs semaines dans les solutions plus faibles. Les grenouilles d'hiver résistent beaucoup plus que les grenouilles d'été. Lorsque la tempé- rature extérieure est élevée, les échanges sont d'autant plus rapides. Il semble donc, par suite, que la rapidité de l'absorption est fonction de l’activité vitale des animaux. Pouchet a pu conserver une grenouille “vivante dans ‘une solution à 14 grammes par litre, précisément parce qu'il avait expérimenté sa résistance en'hiver. Dans une série de notes ultérieures j'exposerai les résultats que j'ai obtenus en immergeant les grenouilles vivantes ou leurs organes dans diverses solulions salines, dans l’eau de mer, dans une série d’eaux minérales naturelles et de sérums artificiels. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) ACTION INHIBITRICE DU CERVELET SUR LE CENTRE DE LA COPULATION CHEZ LA GRENOUILLE. — INDÉPENDANCE FONCTIONNELLE LE CE CENTRE VIS-A-VIS DU TESTICULE, par H. BUSQuET. Nous avons démontré (1) que la grenouille mâle possède dans sa moelle cervicale un centre réservé à la copulation et susceptible d'entrer en activité à tout moment de l'année en sectionnant la moelle (1):H. Busquet. Existence chez la grenouille d'un centre médullaire per- manent présidant à la copulation. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXVII, 1910, 880. 912 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE immédiatement au-dessous du bulbe. Dans ces conditions, la grenouille embrasse convulsivement tout objet de dimensions convenables placé entre ses membres antérieurs. I. — L'apparition du réflexe de l’embrassement chez l'animal médul- laire prouve que l’encéphale exerce normalement et constamment une action inhibitrice sur le centre de la copulation. Il y avait donc lieu de rechercher en quel endroit des masses nerveuses intra-craniennes se trouve localisée cette influence frénatrice. Chez des grenouilles mâles, nous avons mis à nu l’encéphale et pro- cédé à des coupes et à des ablations sériées faites d'avant en arrière. La destruction des lobes olfaclifs et des lobes optiques ne provoque pas l'apparition du réflexe de l’embrassement ; mais, dès que la lésion inté- resse le cervelet, la grenouille étreint vigoureusement tout objet placé entre ses membres antérieurs. Le cervelet, on le sait, consiste chez les batraciens en une bande transversale de substance nerveuse située à la partie antérieure de la face supérieure du bulbe. En laissant intactes toutes les autres régions de l’encéphale, il suffit de dilacérer cette bande transversale sur une étendue de 2 à 3 millimètres de part et d’autre de la ligne médiane pour voir l’embrassement spasmodique se produire. C'est donc le cervelet qui, chez la grenouille, inhibe d’une manière per- manente l’activité du centre médullaire présidant à la copulation. Cette action frénatrice est à rapprocher des faits déjà décrits par A. Spina (1), relatifs à une influence d’arrêt exercée par une région indéterminée du cerveau sur le centre lombaire de l'érection chez les mammifères. IT. — On sait que la castration chezles mammifères adulles n'empêche pas le fonctionnement des centres médullaires présidant à divers actes génitaux (érection, copulation). De même, chez des grenouilles adultes castrées depuis un temps variable (quinze à trente jours), la section sous-bulbaire de la moelle permet encore l'apparition du réflexe de l’embrassement. On pourrait peut-être objecter à ce dernier ordre d’ex- périences que, au bout de trente jours, il reste dans le sang des subs- tances antérieurement libérées par le testicule et entretenant l’excita- bilité du centre de l’accouplement. Pour éliminer cette critique, nous avons, après castration, lavé le système circulatoire à des grenouilles avec de l'eau salée et remplacé par ce liquide le sang de l’animal. Quinze jours après cette opération, la section sous-bulbaire de la moelle permettait encore l’apparition du réflexe de l’embrassement. Chez la grenouille adulte comme chez les mammifères, le centre médullaire de la copulation peut donc fonctionner en l’absence des testicules. (1) A. Spina. Experimentelle Beiträge zur der Lehre von der Erection und Ejaculation. Wiener medic. Blätter, 1897, 159-161 ; 175-177; 191-195; 210-211. SÉANCE DU 98 MAI 943 Résumé. — 1° En dehors de l’époque du frai, le cervelet exerce vis-à-vis du centre médullaire de la copulation chez la grenouille une action inhibitrice constante. 2° Le fonctionnement de ce cenire chez l'animal adulle est indépen- dant de toute influence testiculaire. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Paris). ETUDE EXPÉRIMENTALE DU SÉRUM SANGUIN HUMAIN NORMAL, par ALEX. CAWADIAS. I. — ]l ya deux choses à considérer dans l'étude expérimentale du sérum de sang humain. D'une part, nous avons à déterminer la dose capable de tuer l’animal d'expérience. D'un autre côté, nous devons étudier les effets que produit sur les différents tissus et organes de l’animal-réactif cette injection de sérum. L'importance des variations de la toxicité du sérum sanguin au cours de certaines maladies nous montre la nécessité d’avoir comme point de repère précis des notions exactes sur l’action expérimentale du sérum sanguin normal. Malheureusement, les résul- tats fournis jusqu’à présent par les différents expérimentateurs qui se sont occupés de cetle question sont très variables, — les variations vont du simple au triple. Ceci est dû probablement aux difficultés et aux causes d'erreurs inhérentes à la méthode des injections intravei- neuses dont on s’est servi presque exclusivement jusqu'à présent. Nous avons voulu reprendre cette question en nous servant des injections intrapéritonéales au cobaye. Nous avons ainsi cherché à fixer la toxicité vraie, c'est-à-dire la dose nécessaire pour amener la mort de l’animal d'expérience dans les vingt-quatre heures qui suivent l'injection. Nous avons examiné à ce point de vue six sérums d'hommes nor- maux (1). Nous avons fait, autant qu'il était possible pour chaque sérum, deux ou trois expériences. IT. — Le sérum humain normal injecté dans Le péritoine du cobaye déter- mine deux ordres de phénomènes, les uns immédiats, les autres éloignés (2). Lorsque la dose dépasse 65 centimètres cubes, le cobaye immédiatement (1) Un seul de nos sujets présentait comme état pathologique un début de paralysie générale. (2) Le sérum intervient par sa toxicité propre et non pas par sa masse. Dans des expériences témoins, nos cobayes ne présentaient aucun trouble après des injections de 150 centimètres cubes de sérum physiologique ou même hypotonique. 914 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE après l'injection, s'agite, présente de la parésie du train postérieur, des troubles de la coordination, des convulsions. I se fait une émission rapide et involontaire de matières. L'animal se refroidit, la respiration devient labo- rieuse, il tombe sur le côté et meurt par arrêt respiratoire (le cœur continue à battre quelques minutes après l’arrêt de la respiration). Une dose inférieure peut déterminer des phénomènes graves, mais non mortels. Le cobaye, après avoir présenté de la dyspnée et des convulsions, se rétablit. À l’autopsie des animaux intoxiqués par le sérum humain normal, nous constatons de la congestion de la paroi abdominale, marquée surtout au niveau du péritoine pariétal. Dans l’exsudat rougeâtre qui remplit la cavité péritonéale, nous trouvons un nombre très considérable de placards endo- théliaux. Les reins présentent des lésions de cytolyse de premier et de deuxième degrés lorsque la dose de sérum dépasse 20 centimètres cubes. Nous avons pu confirmer cette action néphrotoxique du sérum humain normal (comme depuis les travaux de Linossieret Lemoine) en provoquant chez deux jeunes chiens de l’albuminurie par injection interpéritonéale de 20 cen- timètres cubes de sérum humain (1). Le foie présentait aussi des lésions moins accentuées, mais constantes. Certains îlots cellulaires avaient subi la dégénérescence granuleuse et présen- taient de l’acidophilie du protoplasma et de la pycnose nucléaire. En injectant le sérum humain sous la peau du cobaÿe, nous pouvons pro- vocçuer des phénomènes locaux (congestion et même nécrose) intenses. IT. — Les troubles à distance que provoque l'injection de sérum humain normal dans le péritoine du cobaye consistent en une cachexie progressive qui amène la mort de l’animal:à une date variable de celle de l’injection. La dose du sérum n’influe en rien dans l'intensité de la cachexie ni dans la précocité de la mort du cobaye. Ceci nous permet de supposer que, dans la genèse de ces troubles à distance, le mode réactionnel individuel du cobaye intervient pour beaucoup et masque l’action toxique du sérum. Le fait que l’organisme du cobaye est modifié par l'injection de sérum humain normal, même à faible dose, nous est démontré par la produc- tion d’anaphylaxie chez cet animal. Dans deux séries d'expériences, nous nous sommes rendu nettement compte de la production d’ana- phylaxie chez le cobaye pour le sérum humain normal (2). IV. — Conclusions : Le sérum sanguin humain normal est, pour l'animal d'expérience, un poison faible, mais réel. I1 détermine la mort d’un cobaye de 500 grammes à la dose de 70 centimètres cubes. (1) Cette albuminurie a duré huit jours environ en s Hire Les reins d’un des chiens présentaient des lésions de cytolyse. (2) Ces phénomènes étaient nets. Des doses insignifiantes de sérum tuaient nos animaux préparés. SÉANCE DU 28 MAI 915 Son action nocive s'exerce sur un grand nombre d'o organes et de tissus. Il a, en plus, une action nécrosante locale. Il modifie profondément la nutrition de l’animal d’ expérience et pro- voque une cachexie mortelle: à distance. Il modifie ses réactions humo- rales, ainsi que le montre le phénomène d’anaphylaxie qu'on obtient avecile sérum humain normal. Telle est l’action expérimentale du sérum sanguin normal. Quelles _ sont-ses variations au cours de certains états pathologiques? C'est ce que nous allons voir dans une note ultérieure. CULTURE DU BACILLE TUBERCULEUX SUR LA GLUCOSAMINE ET LA SARCOSINE ASSOCIÉES, par ALBERT FROUIN. J'ai constitué un milieu de culture qui convient parfaitement au développement du bacille tuberculeux. Ce milieu a la composition suivante : PAUSE AE nn Ra a Eee LU CSS ER Se AIOONSST. dy Cllotrece "fodoEnPaeEMREnENERENEeTEREr EN EE 6.gr. » Chlorure de potassium . Mio Tate le arte Nail OST Drosphatenbrsediqe 22,24, LL UNS OU IE TMONNUERNE 0 gr. 5 Sulfate de magnésie . 0 gr. 3 Chlorure de calcium . RAR Re sr AE TE Ogr. 15. HTC ARE PE ER ET 40 gr. » ACC SAUT E te Creer A en AE RON ARS ee DLOT Sarcosine . . PRE Cette solution est neutralisée, stérilisée, filtrée, répartie dans des ballons de culture et stérilisée à nouveau. Sil’on ensemence ce liquide avec une culture de bacille tuberculeux, adaptée par de nombreux ‘passages sur bouillon de viande peptoné et glycériné, on observe pendant les deux premières semaines un retard dans le développement du microbe. Au bout de ce temps, la culture se développe, et après quatre semaines on a, aïnsi que vous pouvez le constater dans les ballons que je vous présente, une culture abondante avec un voile épais. Dans une prochaine communication, j'étudierai la production de la tuberculine ainsi que la virulence du'microbe développé sur ce milieu. 916 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DU MÉTAPHOSPHATE DE SOUDE SUR LES GLOBULINS, par M. AynauL. H. Deetjen (1), étudiant le sang recueilli sur des lames recouvertes de gélose additionnée de chlorure de sodium, biphosphate de potasse et métaphosphate de soude, a décrit des mouvements amiboïdes aux glo- bulins; j'ai répété l'expérience de Deetjen sur du sang recueilli directe- ment dans le vaisseau et j'ai constaté une altération très rapide des globulins, qui subissent une désintégration granuleuse et se hérissent de prolongements irréguliers, assimilés à tort à des pseudopodes. En recherchant la part qui revenait aux divers composants de la gélose de Deetjen dans les altérations des globulins et en opérant sur du sang recueilli convenablement, conservé en dehors du contact du verre (milieux paraffinés ou ‘vaselinés) et à une température de 37 degrés, j'ai constaté que si la gélose agglutinait et altérait les globulins, le méta- phosphate de soude se comportait par rapport à ces éléments comme un agent conservateur remarquable, comparable aux oxalates ou aux citrates (Achard et Aynaud); le rôle anticoagulant du métaphosphate de soude a déjà été étudié par L. Sabbatani (2). Je ne m'occuperai dans celte note que de son action sur les globulins. Je me suis surtout servi du chien comme animal d'observation; je n’ai fait que quelques expériences sur le sang d'homme, de cheval, de lapin, avec d’ailleurs les mêmes résultats. J'utilise une solution fraîche de métaphosphate de soude à 5 p. 100 ; les solutions anciennes ou chauffées perdent de leur activité. Le sang est recueilli par ponction de l’artère fémorale avec une grosse aiguille vaselinée. Il est d'importance capitale que l'aiguille pénètre du premier coup dans la lumière arté- rielle et ne se déplace pas dans la plaie. Je recois 98 centimètres cubes de sang sur 2 de métaphosphate, ce qui donne un sang contenant 1 p. 1000 de métaphosphate, ou 96 sur 4, ce qui donne 2 p. 1000 de métaphosphate. Dans ces conditions, on peut observer pendant plu- sieurs heures dans le plasma, les globulins absolument isolés, avec leur forme typique en bâtonnet et leurs mouvements d’oscillation ; sous l'influence de variations thermiques (refroidissement à 0 degré, chauf- fage à 50 degrés) ils deviennent granuleux, globuleux et irréguliers. Des altéralions analogues se produisent spontanément à 37 degrés, au bout de vingt-quatre heures. Les globulins au métaphosphate de soude se comportent par rapport au rouge neutre et au bleu de méthylène comme les globulins citratés (1) Virchow's Archiv, Bd CLXIV, 1901. - (2) Archives italiennes de Biologie, 1903. SÉANCE DU 28 MAI 917 ou oxalatés. Sous l'influence de la quinine, ils prennent la forme con- tractée. Le métaphosphate de soude protège les globulins non seulement contre l’agglutination par le suc des tissus, mais aussi contre les autres substances agglutinantes (peptone, saponine, électrargol). Ces faits, ainsi que l’action suspensive qu'il exerce sur l'hémolyse, rapprochent le métaphosphate de soude du citrate, et pareil rapprochement avait déjà été fait en ce qui concerne leur mécanisme anticoagulant par L. Sabba- tani. Comme le citrate ou l'oxalate, en injection intra-veineuse, le métaphosphate de soude est très toxique : à la dose de 0 gr. 06 à 0 gr. 10 par kilogramme, chez le chien comme chez le lapin, il produit la mort en quelques secondes, précédée de convulsions. À l’autopsie on trouve le cœur en diastole, contenant un sang incoagulable. LES MITOCHONDRIES SURRÉNALES (SUBSTANCE MÉDULLAIRE), par P. Muron. Dans une note précédente, j'ai montré qu'au niveau de la corticale surrénale, chez le cobaye, les mitochondries, en s’hypertrophiant et en confluant parvenaient à occuper toute l'aire cellulaire : la substance sidérophile qu’elles contiennent arrive ainsi àenvahir tout lecytoplasma. Les cellules totalementtransformées par ce processus présentent l’aspect d'éléments en voie de dégénérescence ou de fonte (cytoplasma fluide, homogène, noyau pycnotique). Or, dans les points de la glande où l’on rencontre le plus de ces cellules transformées, à l’intérieur des vaisseaux capillaires, par ailleurs vides et invisibles ou à contenu incolore, on trouve une substance élec- tivement sidérophile. Cette substance est également répandue entre certaines cellules, comme si elle cheminait interstitiellement avant d'atteindre un conduit préformé par où elle puisse quitter la glande. Ces faits seront exposés dans un travail plus étendu et je ne veux insister ici que sur un point : dans la surrénale corticale du cobaye, du fait de l'élaboration et de la transformation des mitochondries, ily a charge de certaines cellules en substance sidérophile, substance qui contient un acide gras libre ou facilement libérable (1). Chez le cobaye, le processus se passe dans une zone où les cellules sont riches en gouttelettes graisseuses (zone glomérulaire et zone fasci- culée externe), mais plusencore dans une zone {zone fasciculée pigmentée (1) Sur ce point voir : Bibliographie Anatomique, 1905 : « La cellule à corps sidérophile de la surrénale ». 918 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et réticulée) où les cellules n’en contiennent pas: Il n‘y a par conséquent aucun rapport entre l'apparition de la substance sidérophile et l’adi- pogenèse (1). | Substance médullaire. — Les cellules chromaffines contiennent aussi des mitochondries. La méthode de Regaud les met parfaitement en évidence à condition de-faire le:mordancage dans l’alun de fer à chaud. J'ai observé trois types différents de mitochondries : 1° chez le lapin (2% individus des deux sexes, pesant environ 2 kil, 500), les mitochon- drics sont du type n° 3-de la. figure ci-dessous, Ë Obj., 1cmÿ, Oc. 12, proj. à 1e, Gr. 2121, environ. — Méth. de Kegaud. 1,.:0baye 116, 4 ans, mâle. — 2, cobaye 118, femelle, 4 mois. — 3, lapin 847, environ 4 à 6 mois. Longs filaments, très étroits, qui se croisent, s'enchevêtrent et semblent même s’anastomoser. Ces filaments sont répartis dans toute la cellule, loin du noyau comme à son contact. 2° Chez le cobaye (sur deux femelles, l’une de dix-sept jours, l’autre de quatre mois) les mito- chondries paraissent sous forme de chondriocontes disséminés sans ordre dans toute la cellule (fig.n° 2). 3° Chez le cobaye(mäâle âgé de quatre ans) les mitochondries (fig. n° 1) ont présenté la forme de granulations irré- gulières, dispersées dans la cellule. Les plus grosses avaient environ la taille des granulations chromaffines. Chez les cobayes que j'ai examinés, toutes les cellules chromaffines contenaient des-mitochondries d’un seul type : bätonnets pour les uns, granulations pour l’autre. Il m'est donc difficile, chez cet animal et jusqu'à présent, de connaître quelque chose du sort de ces formations. (1) Da Costa a soutenu que les cellules sidérophiles sont à un stade pré- graisseux. (Anatomischer Anzeiger, vol. XXXI, 1907.) SÉANCE DU 28 MAI 99 Chez le lapin, il n'en est pas ainsi. Chez presque tous les: individus examinés (L), il est des cellules (fig. n° 3) qui, à côté de formation fila- menteuse, renferment, au contact du noyau, un amas de mitochondries granuleuses ou en courts bâtonnets, très serrées les unes contre les autres. Etant donné ce que nous savons des mitochondries d’autres cellules, on peut émettre l'hypothèse qu'ici, ces mitochondries granu- leuses paranucléaires représentent le terme de-passage entre le filament mitochondrial. et la granulation chromaffine. _ En tout cas l'évolution des mitochondries n’a pas, au niveau de la médullaire surrénale, la même évidence que dans la corticale. ACTION DES RAYONS ULTRA-VIOLETS SUR LE CHROMOGÈNE D ORIGINE SKATOLIQUE ET LA COULEUR QUI EN DÉRIVÉ, par CL. GAUTIER et Tu. NoGter. Dans un travail actuellement sous presse, l’un de nous (Gautier) montrera que le skatol injecté à la grenouille, dans les sacs lympha- - tiques dorsaux, s’élimine par les urines à l’état de chromogène et qu'il . y a là un procédé très simple pour étudier, en l’absence de toute souil- lure provenant de dérivés d’autres indols, le chromogène et la couleur d’origine skatolique. Il établira, en outre, que le foie est le principal organe formateur du chromogène skatolique. Comme suite aux recherches que nous avons entreprises dès 1908 (2), nous avons étudié l’action des rayons ultra-violets, fournis par la lampe en quartz de Kromayer, sur le chromogène skatolique et la couleur qui en dérive. : Les irradiations ont été faites de la façon suivante : on remplissait à peu près de liquide en expérience un petit tube en quartz fondu, à parois minces, mesurant 7 millimètres de diamètre intérieur sur 6 centimètres de hauteur. Le tube était disposé sur un support, à 7 centimètres de la fenêtre de quartz de la lampe, de facon à éviter la zone calorifique, qui s'étend jusqu'à 4 centimètres en avant de cette fenêtre. La lumines- cence était produite par le passage d’un courant à 135 volts, le rhéostat élant au minimum de résistance, soit une intensité de 4 ampères 95. Nous avons utilisé pour ces recherches une partie des urines prove- (1) Au cours, il est vrai, d'expériences d'intoxication faites par Mayer et Schoeffer et dont les résultats seront ultérieurement publiés. (2) Cf. CL. Gautier et Th. Nogier. Procédés de différenciation de l’indol et du skatol et de caractérisation de ces corps dans leurs mélanges. Comptes rendus de.la Soc. de Biologie, 1908, 2, p. 646. 920 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nant de neuf grenouilles ayant reçu, chacune, 1 milligramme de skatol dans les sacs lymphatiques dorsaux. Ces urines avaient été, préalable- ment, additionnées de leur volume d’eau et agitées avec une grande quantité d’éther pour extraire le skatol (une petite partie du skatol injecté passe, en effet, en nature dans les urines), séparées par décan- tation de l'extrait éthéré, puis portées quelques minutes à l’ébullition afin de chasser toute trace d'éther. | Quelques centimètres cubes de cette urine diluée furent portés à l’ébul- lition, additionnés aussitôt de leur volume d’acide chlorhydrique pur, et chauffés à nouveau doucement jusqu’à l’ébullition. Le mélange se colora aussitôt en violet rose et fut divisé en deux portions : la première fut conservée telle quelle, l’autre agitée avec un peu d'alcool amylique et la teinte de l'extrait amylique, séparé de l'urine, fut approximativement égalisée par des additions successives d’aléool, à la teinte de la pre- mière portion. Le mélange coloré d'urine et d’acide fut le premier soumis à l’action des rayons : après dix minutes d'irradiation, le mélange devint tout à fait incolore et, agité avec un peu d'alcool amylique, ne céda plus trace de matière colorante à ce dernier. L’extrait amylique de couleur skatolique fut ensuite irradié : après vingt-cinq minutes d'action des rayons, la coloration de l'extrait avait viré au brun clair. Enfin, l'urine elle-même, avant tout traitement par l'acide chlorhy- drique, fut soumise pendant vingt minutes à l’action des rayons; chauffée à l’ébullition, alors, et additionnée encore chaude d’acide chlorhydrique, elle ne fournit plus trace de couleur. Nous poursuivons cette étude, que nous étendrons au tryptophane, aux corps qui résultent de sa désintégration (acides indolpropionique, indolacétique, indolcarbonique, skatol, indol), et aux diverses couleurs qui proviennent de ces substances. Nous nous efforcerons, en outre, de caractériser les produits résultant de l’action des rayons ultra-violets sur les différents corps de ce groupe. (Travail du laboratoire des professeurs Morat et Porcher.) INFLUENCE DE LA SAIGNÉE SUR LA RÉSISTANCE DES ANIMAUX A L'UROHYPOTENSINE, par J.-E. ABecous et E. BARDIER. Avec la toxine que nous avons étudiée sous le nom d'urohypotensine, nous avons pu reproduire chez les animaux tous les symptômes de l'urémie, jusques et y compris les œdèmes et les lésions rénales. SÉANCE DU 28 MAI 991 Sans insister pour le moment sur cette urémie expérimentale dont l'importance mérite une étude particulière, nous devons dire que c'est l'observation même de ces symptômes qui nous a amenés à étudier les effets de la saignée sur la résistance des animaux à l’intoxication par l’urohypotensine. Nos expériences ont porté sur les chiens et les lapins. La saignée était pratiquée vingt-quatre heures avant l'injection de la toxine, de façon à per- mettre à la leucocytose posthémorragique d'atteindre son maximum. La soustraclion de sang était assez copieuse (20-30 grammes pour des lapins d'un poids variant de 1.500 à 2.000 grammes ; 150 grammes pour des chiens de 4 à 7 kilogrammes). De plus les chiens mis en expérience étaient des animaux sains et jeunes sans trace d’albuminurie ou de glycosurie. Ils étaient au préalable soumis à un régime alimentaire abon- dant, de façon à se trouver dans les meilleures conditions possibles au moment de l'injection. Comme on va le voir, les résultats ont été concluants. Non seulement la saignée préventive atténue les symptômes immédiats de l'intoxication, mais elle influence encore très heureusement la nutrition des animaux après l'injection. EXPÉRIENCES. — I. Jeune chien (un an). Poids au moment de l'injection : 4 kil. 600. On pratique une saignée de 130 grammes. Vivgt-quatre heures après on injecte à cet animal ainsi qu'à un témoin de même âge, du poids de 6 kil. 550, 0 gr. 03 d’urohypotensine par kilogramme. A la suite de l'injection, on observe l’ensemble des troubles que nous avons décrits dans une communication antérieure, mais ces accidents sont plus marqués chez le témoin. La prostration est plus grande, les vomissements plus fréquents, le ténesne plus accentué, les défécations plus abondantes et plus diarrhéiques. Les jours qui suivent, la courbe du poids est très différente pour les deux animaux, comme le montre le tracé ci-dessous : Le chien saigné non seulement n’a pas baissé de poids, mais au con- traire a augmenté d’une facon plus ou moins régulière, tandis que ie témoin, après une chute considérable, n’a reconquis son poids primitif qu’au bout de vingt-cinq jours. Ces deux animaux ont d’ailleurs présenté de l’albuminurie et de la glycosurie dans les trois ou quatre jours qui ont suivi l'injection. IT. — Même expérience sur deux autres chiens de six mois. Le n° 1 ©, du poids de 5 kil. 500, a subi une saignée de 135 grammes, vingt-quatre heures avant l'injection.'Le n° 24 (témoin) pesait 6 kil. 250. Les troubles immédiats ont été à peu près les mêmes chez les deux chiens, sauf que la narcose a été à peine appréciable chez le n° 1. Pour le poids, les changements ont été de même sens que dans l’expé- rience précédente, avec cette différence que le témoin n'a pas subi de Brozoctre. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 66 9929 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE baisse sensible. Mais, par contre, alors que le n° 1 (saigné) a augmenté régulièrement jusqu'à dépasser de 575 grammes son poids ‘primitif en vingt-trois jours, le n°2 dans ce même temps n'a gagné que 135 grammes. Ce jeune animal a done subi du fait même de l'injection un arrêt de son accroissement. ee An EL pa A A A A eu A EN D ES UT mn a ae AL PP el Lente) Seippe VITAE a PE na set MN tete 2 1 PANDA er LEE ue D D a EAN A A a EE FA PER En) ODA RP ie A EN ee DEEE ENMANe CIE RTIEn _\ Mal 2 (26121:28 29\80 1122108 04 05 6 07 18 ID Il 12 13 14 17 18 19 20 vril Mar De même, chez les lapins, non seulement les troubles immédiats sont bien moins apparents quand l'animal a été saigné un jour avant, en particulier la narcose et l’abaissement de température, le myosis et la vaso-dilatation auriculaire, mais ici encore la courbe du poids indique également une atteinte grave à la nutrition pour les lapins témoins, tandis que les autres atteignent et dépassent rapidement leur poids pri- mitif. Après l'injection, chez les uns et les autres, on note constamment de l'albuminurie et parfois de la glycosurie. Les saignées pratiquées étaient en moyenne de 20 à 30 grammes. L'expérience donne des résultats encore plus frappants quand elle porte sur des lapins injectés antérieurement et en état d'anaphylaxie. Dans ce cas, l'animal témoin présente des troubles immédiats beaucoup “plus graves et, les jours qui suivent l'injection, une dénutrition très pro- fonde qui peut entraîner la mort. SÉANCE DU 28 MAI 993 Exemple : LAPIN SAIGNÉ LAPIN TÉMOIN Avant l'injection . . 2 2k2710 2k800 Le lendemain. . . . .: . . 2 120 2 430 2e jour . 2 190 2 150 JONJOUTI A UE . 2) 325 2 130 4e jour. 2. 2 305 2 090 HERO 2 480 2 000 (mort) Il résulte donc de ces expériences que la saignée, pratiquée vingt- quatre heures avant l'injection d’urohypotensine, crée une résistance marquée à l'intoxication. Ces faits constituent une justification nouvelle de la saignée dans les troubles de l’insuffisance rénale. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse.) « INFLUENCE DE LA FATIGUE SUR L'ADDITION LATENTE, par JEANNE WEILL. Sur les conseils de M. Lapicque j'ai étudié l'influence de la fatigue sur le phénomène d’addition latente. Les expériences ont porté sur le gastrocnémien de la grenouille verte excité par des chocs d’induction (onde d'ouverture du chariot de Du Bois Reymond), les électrodes étant appliquées directement sur le muscle. Dans le circuit sont intercalés différents systèmes d’interrupteurs : 49 On obtient la fatigue du muscle à l’aide d’une roue à goupilles de Marey placée dans le circuit primaire; on a des ondes suffisamment écartées les unes des autres pour éviter l'échauffement. Les contractions sont enregistrées; on suit ainsi, par l’étalement progressif de la courbe, le degré de la fatigue. 2 Un trembleur constitué essentiellement par une lame vibrante porte à son extrémité libre une pointe qui plonge dans du mercure; en abaïssant et en soulevant cette pointe à la main, on peut chercher le seuil pour une exci- tation isolée; en faisant vibrer la lame on obtient une série d’excitations rapprochées (25 par seconde), qui servent à chercher le seuil d’addition. Dans le circuit secondaire se trouvent les électrodes, le muscle et un interrupteur à mercure; cet interrupteur permet, lorsqu'on cherche le seuil d’addition, de ne fermer le circuit secondaire que quand le trembleur, lancé depuis quelque temps, vibre avec une période régulière. Une première détermination des seuils pour des excitations isolées est faite au début de chaque expérience; on prend le rapport = des (9) intensités nécessaires pour avoir les seuils de fermeture F et d’ouver- 924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lure O, ce qui donne une indication de la chronaxie du musele(1); ensuite on détermine l'intensité à correspondant au seuil pour une excitation isolée (ouverture), puis à l'intensité pour %5 excitations par seconde; la différence entre ces deux intensités rapportée à la pre- : LES mière : donne la mesure de la puissance de sommation du tissu. Le muscle est alors fatigué par une série d’excitations; lorsque la durée de la courbe de contraction est devenue environ deux fois plus grande et sa hauteur quatre à cinq fois moindre, une nouvelle détermi- nation est faite de l’excitabilité et de la puissance de sommation. Dans toutes les expériences on constate régulièrement le changement suivant : 1281e rapport & est diminué, c’est-à-dire que la chronaxie est Ate Sn0 vs = S = _ ts © un an = Su 5 © G n d a © mn T © © D = 1 2 3 Feb) = RCA Lo] d © = © HD ET LE =) Del = 5 Cv ©) d Ÿ EE ‘© A ere" SES CR terrestre! 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CT: Te Cr RC orne Role ES) 000k 0 AU 0 :S “U S ‘WU S ‘tu s ‘uw S ‘wu S ‘u S ‘tu S ‘uw S ‘ul $ ‘U S ‘tu S ‘uw DRSD D | PCSI 6 à | POST 0 (ONCE :S “ 13 [Hu “jour INqT | INTI | 97 INT o'] INT o'T INd'I q'I o'T INT o'T Ep IN | ATTT or] LIVI 4€ 98 ‘(oNaTnod) | 68€ ‘(NASNYIH) 00% 007 00 CG 0GG “OIOHAN) MULTI NA 3N10S4Ÿ 3NISdd 34N 34d JLLINNOGHVHO |301011VHd 3LINVAY 411n914 V31119N09SVA ANILOAVdVd one nole : SHINVAINS SHNÔÜILATOHLOHA SASVLSVIA SH AANIMUBLAA ÆITLNVOO ANA DHAV HUNSAUANAH ua be & ‘IDNV NOUS HO HHNUOTHD HA SHINVSSIOND S4S0Q AA ANNOILIAQV ‘(INqT) HULIT HYA [DIN HOITTIR ‘TION 8 VITUNOS LIVI 4Q NO (q'}) HNd 1THAO8 LIVT HG ‘(9]) HNd NU9 LIVI HG ‘D D G HG NOILVINOVOND VT V HUIVSSHON SANG], ILATOULIAIA, A HIILNVAO SÉANCE DU À7 MAI 937 TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION DE 5 C. C. LAIT BOUILLI (Lb) ù OU CRU (LC) ADDITIONNÉ DE DOSES CROISSANTES DE CHLORURE D'OR QUANTITÉ JAUNE OU DE CHLOROAURATE DE SODIUM ET EMPRÉSURÉ AVEC UNE QUANTITÉ DÉTERMINÉE DES DIASTASES PROTÉOLYTIQUES SUIVANTES : LS D'ÉLECTROLYTE ajoutée à RER TRE PAPAYOTINE |VASCONCELLEA| FIGUIER | AMANITE ([CHARDONNETTE PRÉSURE | PEPSINE MERCK PHALLOIDE HANSEN ABSOLUE 55° 55° 400 400 400 38° 26° Lb Lh Lb Le Lc Le Le UN LITRE DE LAIT 19 AuGI°, HCI, 4aq. (1) Pas de coagulatiou au bout de 24 heures. — (a) Coagulation saline, sans présure. ACTION DES COMPOSÉS PLATINIQUES SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES, ar C. GERBER. P I. — SELS simpes. À l'encontre des sels auriques qui, comme nous venons de le voir, se rapprochent beaucoup plus des sels mercuriques que des sels cuivriques et argentiques, les sels platiniques simples (PLCÏ tableau [) se rapprochent beaucoup plus des seconds que des pre- miers. Les deux types d'actions présurantes Amanile et Chardonnette, si distincts en effet dans le cas des sels auriques et mercuriques, ne présentent, ici, que des différences secondaires ; aussi est-on amené à les réunir en un seul type (présures du lait cru), opposé au type Vas- Brocoe1Ee. ComPpTEs RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 67 F / n “nn Te TA IE mt OP TENTE re el : ST OO D DEA ln le £S * (2 — = = TT = SDAERELS a ER S — LEAS. Nhieiriits DÉBLIQCER cueisesi ee ets UE ; Hi d œ © G © à Te CE te) es SFET SR ST. ES e n 5 + DO |, Ù EE © 5 $S 0 n à DT ëp =: Se RSS - DIE ù © > 2 © DUR PER, T'en v+ à COTES EE S 9 «es EE em ,% D A. © D ;D/1 = © = © © d © : = © D = © = > D'AEUS S LO , de U A0 a Dos Ti .taseotd SMGEgAln [Rs S SÉpEiunet Ps. 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La pepsine et la Chardonnette,:en-effet, entrent nettement dans le groupe Vascon- cellea; Y Amanite phalloïde -et la Présure Hansen seules constituent le type:Présures du lait cru; et encore l'accélération est-elle très atténuée (Amanite) ou fait-elle place à un léger retard (Présure Hansen) quand on opère sur du lait cru. ACTION.DES PALLADOSELS PdX*M* SUR LA COAGULATION: DU EAIT PAR LES .FERMENTS . PROTÉOLYTIQUES, ) | par C.: GBRBER. Dans notre étude de l’action des-sels métalliques sur la caséification du läit par les ferments protéolytiques, nous avons choisi, pour-chaque métal, à cause de leur plus grande stabilité, les sels correspondant à la valence la plus élevée de ces corps simples, et,ide préférence, les sels halogénés. Les-séis les plus stables du Palladium sont, au contraire, ceux qui correspondent à la valence la-plus faible (sels. palladeux PdX”); les sels halogénés palladeux n'étant, en général, solubles dans l’eau qu'en pré- sence d’un acide ou d'un sel halogéné alcalin correspondant, nous avons dû nous adresser aux sels doubles palladeux, au palladosels PdX'M°. L'examen du tableau ci-joint, qui représente l'action du chloropalladite = / GREAT ORNE TENTE ne re mie mir mime LS D OU 1 D OL no mn © a @ y & 1 © ENS D RME OS OR Ed RE EN RDS UOTE Erin 4 0,0. 0 OURS) D O7 Sd) TD He Die ENS S DSi DD SOUS DONS oi ie BP DNA So SNS Tor re BU male RO AS au 02 De musee cs sat des PDP D SES nd. 0 0.0 We © 9 do 8 ne CEE A OU HO EE OS D Le 2 D œ — un) SDL €) en mn, 2 ALT = 2,28 A4T9ST Ac pes + Lun 2 y Sn TO Mn dE à Su Ne se er ms vues e Sas ts9gzgsied un sde ss Be mon 6.t SR no Bus DS CE TD. = dons .et ses © MA ESS 2 D x d = S À a EU = LS QD) Mel a D ie £ : n n © € 2 S S € = un ‘= DMRERS un CS Fr ee ue + «D D D NO à = Phnune -DDRN SU T DEUNSr ES Ste 0 Dee Sao) MEME AU Mn Goo Love a Ain Que) à DÉS NE AD Ce © © © SE" FINOMEINS) S EN OMERrEMoMe NE 5 S À E © ! DOS RÉ SE TE SSL Es EST Rae 8 DE RAS 0 SES à 00 À Do © à à Ce À = S “oansoid sues ouifes uore[n 380 (e) — ‘Soinou F& Op NO NE UOIEINSE00 op SE (1) «+10 006€ 00€ 08 LE °8 9 CCE G G G G ‘w REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE EOqI Cat ep or or] ot] eo QT SA LIVI ad 96 “(oNrinod) | 086 ‘(NISNYH) 07 007 007 oGG °CG ‘(HDWATN) D CRESNT 1N10$AV1N1Sd Ad aunS3ud ALIINNOGVHO |101071VHd 3LINVHY 431n914 V31119N09SVA ANILOAVdVd e opqnofe à : SHINVAINS SHAÔILATOHLOUA SASVISVIO SH AANINUAIHG HELLNVNO AJSTO NME NN DHAV HUNSHUANT LH ,[DPdeEN AT SHINVSSIOND SHSOG 44 HNNOILIQGV (ED) AULIT HYd «[OUD ‘HAITUN “ION Of HUTINVAO = Y ITTINO4 LIVA HG AO (qJ) WAd ITTNO4 LLVT HG ‘(9T) UN AUD HIVT ‘D ‘D G HA NOILVINOVON VI V HUIVSSHOAN SANS SÉANCE DU 17 MAI 941 Les puces pu RAT (Ceratophyllus fasciatus ET Cienopsylla musculi) : PIQUENT L'HOMME, par J. ConsT. GAUTHIER et À. RAYBAUD. _ Dans une précédente note (1) nous avons appelé l'attention sur le fait, bien établi par nos expériences, que la puce commune des rats de nos contrées (Ceratophyllus fasciatus) piquait assez aisément l’homme. Nous devons ici compléter les résultats des expériences alors en cours eten citer quelques autres. Exp. V. — Ceratophyllus fasciatus du 22 septembre 1909; a été conservé jusqu’au 14 janvier 1910, nourri exclusivement de sang humain pendant cent quatorze jours; il est mort accidentellement, écrasé au cours des mani- pulations. Exp. VI. — Cer. fasciatus du 2 novembre 1909; nourri sur l’homme jusqu’au 24 janvier 1910 (83 jours); à cette date l’insecte s’est échappé et n’a pu être retrouvé. Exp. VIL. — Cer. fasciatus du 8 novembre 1909; des deux puces encore vivantes à la date de notre précédente note, l’une est morte le 27 décembre 1909 (49 jours), l’autre le 17 février 1910 (101 jours). Exp. VIII. — Cer. fasciatus du 22 décembre 1909; a été nourri sur l’homme jusqu’au 1° février(40 jours). Exp. IX. — Deux cer. fasciatus du 15 janvier 1910; l’un meurt le 20 février (36 jours), l’autre Le 20 avril 1910 (95 jours). Exp. X. — Deux cer. fasciatus du 26 janvier 1910 ont été nourris sur l’homme, l’un jusqu’au 20 mai (114 jours), l’autre jusqu’au 23 mai (117 jours). Exp. XI. — Cer. fasciatus du 30 mars 1910 pique nettement l’homme mais s'échappe, par accident, le 10 avril. Tidswell (de Sydney) avait seul, jusqu'à ces derniers temps, obtenu des résultats conformes aux nôtres sur cette question. Nous pouvons encore ajouter, à l’appui de nos constatations personnelles, les asser- tions de Mac Coy et Mitzmain (2) (de San Francisco), qui ont pu nourrir des Ceratophyllus fasciatus de sang humain et ont conservé un de ces insectes vivant, pendant « plus de quatre mois », en ne lui fournissant pas d'autre nourriture. Les mêmes auteurs ont également observé que Ctenopsylla musculi peut occasionnellement piquer l’homme, mais qu'on ne parvient pas à (1) Réunion biologique de Marseille, 21 décembre 1909; in Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVII, p. 859. (2) Mc. Coy and Mitzmain : « An experimental investigation ofthe biting of manu by fleas taken from rats and squirrels « Public health reports, 1909, vol. XXIII, n° 30. 9494 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE faire vivre longtemps ces insectes en captivité. Nos propres recherches confirment ces résultats. Depuis le mois de janvier 1910,nous avons mis en expérience 28 ctenopsylla musculi recueillies sur des rats soumis à notre examen. Sur ce nombre, 14 insectes n'ont jamais piqué le bras qui leur était offert et sont morts 4 en 2kheures; 8'en 2 jours; 2'en3 jours; — 8 ont paru piquer et ont vécu’: 1, 2 jours; 4; 3 jours$ 1; 4jours; 1, 6 jours; 1, T jours: —lés 6 autres on! piqué mamifestément et on6 survécui: 2; 3 jours; 2, 7 jours; 4; 10 joursiet 4 24Jjours: Avec clenopsylla musculi, ilest moins facile dese rendre compte quand les puces: piquent qu'avec ceratophyllus fastiatus; placées sur le’ bras, les ctéenopsylla ne font guèredémouvementetparaissent inertes, qu’elles” piquent où non; toutefois, lorsqu'elles piquent, ellés'se fixent pendant un temps prolongé — 15, 30, 50 minutes — et àl est très difficile de leur faire lâcher prise pour les replacer dans leur tube; il est même probable que les traumatismes que subissent les puces, lorsqu'on se lasse de les tenir.sur le braset qu'on. veut s’en débarrasser, contribuent à raccourcir leur survie. Nous avons, d'ailleurs-vérifié: d’une:façon:. plus: précise que ces puces (Ctenopsyllæ 1nusculi) piquaïent l'homme, d'abordi en les-examinant'aumicrôscope: avant et aprèsila piqüre et envoyant l'estomac vide avant, rutilant de sang après, et'ensuité en'observant/ chez cellés qui ont véculongtemps;, qu’elles expulsaient par l'anus dés gouttelettes de sang digéré, durant toute la durée de leur survie. (Laboratoire dé bactériologie de la direction de la Santé de Marseille. CONSERVATION PROLONGÉE: DU BACILLE DE YERSIN. CHEZ. LES : PUCES (Ceratophyllus. fasciatus) EN. SOMMEIL. HIVERNAL, - par’ J-Consr. GAUTHIER et A! RAYBAUD. Dans une précédente communication (1) nous avons signalé la longue: durée de survie à laquelle des puces de rat peuvent atteindre, à l’état de° jeûne absolu, lorsqu'on les maintient à une température suffisamment basse, à la glacière. Nous avons pu vérifier, dans de nouveaux essais, que nos conclusions ne s'appliquent qu'à l'espèce Ceratophyllus fasciatus, dont la survie peut encore dépasser les 45 jours auxquels sont parvenus certäins de nos échantillons de la note déjà citée; deux ceratophyllus (1) Réunion biologique de Marseille, 24 déc. 1909 ,in.Comptes.rendus.de lai Sacs. de Biologie, t. LXVIL, p, 863. f: Ne _SÉANCE DU: 17, MAI 943 fasciatus denos dernières: expériences ont survécu. 63. jours, sans aucune nourriture, à la glacière. Par contre: Pulex:Oheopis résistermal, à basse température, et ne peut y survivre plus de 10444 jours. Nous'avons voulu vérifier si des puces infectées dé peste par succion _du sang d’un rat pesteux et placées ensuite à basse température pour- raient:survivré-comme les-puctes:saines eb conserver pendant toute. leur suevie Le: virus dont'elles s'étaient chargées. Les-expériences. que nous-avons entreprises dans le but.de vérifier cette hypothèse: nous ont! donné des résultats, nettement. positifs. En voici le-résumé. Dans tous ces essais, nous avons placé sur des rats, inoculés de peste virü- lente, des puces dont l’espèce était préalablement déterminée, aussitôt après: la mort des rats, nous recueillions les puces qui se trouvaient vivantés: dans leur pelage et nous les répartissions dans’ des tubes placés’ ensuite à la gla- cièrét Après un nombre dejours variable; nous prélévions une, deux outrois puces; parmi celles qui restaient vivantes, et après les avoir écrasées entre deux: lämes-porte-objels parfaitement stériles, nous-délayionsle- suc obtenu ave@-un-peu, d'eau stérilisée; cette dilution servait ensuite.: toujours à ino- culer une souris blanche; quelquefois aussi. à faire des ensemencements sur gélose et en bouillon; les: lames qui.avaient servi à l’écrasement restaient utilisables, après dessiccation et fixation, pour un examen microscopique. Exps 1: — Le rat sur leqwel ont été placées les puces meurt d'infection pestéuse) massive, avec de-très nombreux hacilles dans:les frottis d'organes et même dans le‘sang,.en 48 heures. Trente-trois Cer. fasciatus, recueillis sur lui, sont mis en sommeil à la- gla- cière (0 à 5 degrés). Aw 5e joùr, le suc de 2 puces écrasées ensemble: montre au microscope des bacilles de Yersin et tue la souris en 50 heures de septicémie pesteuse typique. Le suc d’une seule puce montre aussi sur lame des bacilles pesteux et tue la souris en 52 heures. Au jour’: 2 puces tuent la souris en 3j. 1/2; 1tseule puce ne tue’pas la souris. Au 16° jour : 2 puces tuent la souris en 7 jours; 4 puce tue la souris en 10 jours. Au 20° jour : 3 puces tuent la souris en 18 jours. Au 26° jour, il ne-reste que: 2 puces-vivantes ; après’ avoir été écrasées, elles tuent l4 souris-inoculée'en 3: jours. Exp. Il Le rat sut lequel ont: été placées les: puces niéurt d'infection pesteuse moyenne (cultures positives; mais pas: de- bacilles décelablesi sur lame, dans le,sang;ducœur:et.12:bacilles-environ par champ. (Zeiss, obj. 1/12, oc: IH), dans les frottis du foie), en-4:jours. Trente-neuf Cerat. fasciatus, recueillis à l’autopsie, sont mis en sommeil à la glacière. Au 30° jour : 2 puces tuent la souris, en trois jours, et donnent, par ense- mencement direct, des cultures de peste virulentes; une seule puce ne iue pas la souris. (dæ) rs re KÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Une puce qui avait été vue vivante le 30° jour et qui est trouvée morte le 37° jour tue la souris en 11 jours. Au 37° jour : 2 puces tuent la souris en 2 j. 1/2. Au 45° jour : 2 puces, les dernières vivant encore à cette date, tuent la souris en 5 J. 1/2. Comme on le voit, les résultals positifs que nous relatons ont été interrompus lorsque nous arrivions à la fin des lots de puces ayant survécu, sans que le bacille ait paru perdre notablement de sa virulence initiale pendant toute la durée du sommeil hibernal observé. Dans les hautes latitudes des régions tempérées, les conditions clima- tiques sont susceptibles de prolonger la durée d’hibernation de Cerat. fasciatus largement au-delà des limites notées dans nos expériences, il n’est pas invraisemblable que la latence du virus, telle que nous l'avons observée, puisse se trouver, par suite, sensiblement prolongée. Dans certains foyers d’endémicité pesteuse et notamment en Asie Centrale, les marmottes, écureuils et autres animaux qui jouent un rôle impor- tant dans la conservation du virus sont parasités par des Ceratophyllus de variétés voisines de C. fascialus ; il est assez probable que ces puces se comportent là comme Cer. fasciatus dans nos expériences. La notion de ces faits n’est, sans doute, pas dénuée d'intérêt pratique pour l'étude de l’épidémiologie de la peste dans la plupart des contrées tempérées qu'infestent Mus decumanus et son parasite Ceratophyllus fasciatus. Et, en dehors même de la peste, on peut soupçonner ces faits d’avoir, en ce qui concerne l'étiologie générale des infections, une portée plus étendue. (Laboratoire de bactériologie de la Direction de la Santé de Marseille.) MODIFICATION DE LA FORMULE LEUCOCYTAIRE APRÈS L'HÉMOPTYSIE CHEZ LE TUBERCULEUX, par Oppo et Monter. Au cours de recherches hématologiques dans la tuberculose pulmo- naire, nous avons été amenés à constater des modifications qui nous ont paru constantes jusqu’à présent, dans l'équilibre leucocytaire, sous l'influence des poussées hémoptoïques. Chez sept tuberculeux dont trois ont présenté des hémoptysies succes- sives nous avons vu le chiffre des lymphocytes augmenter dans des proportions très notables. Nous citerons comme exemple une femme qui après avoir présenté la formule suivante : Polyautléaires 2 er Ve MC Ja Grands mononucléaires . . . . . . . . . . .. 13 EYMPROCYLES PE CES RE NE 15 SÉANCE DU Â7 MAI | 945 présentait à la suite d'une hémoptysie la formule suivante : Polyauciéairese ie. RS NM eee 72 Grands mononucléaires . . . . . . . . . . .. 1 VDM die ee ue ADEME pl puis, après un retour à la formule antérieure, nous voyons après nou- velle hémoptysie les lymphocytes remonter à 19, puis à 21, tandis que _les grands monos passaient à 6 et à 4. Pour résumer les autres observations nous dirons que nous avons vu constamment, ainsi qu'on peut s’en rendre compte par les graphique ci- joints, les lymphocytes augmenter dans des proportions assez cons- tantes allant de 20 à 29. Quant aux grands monos ils paraissent diminués au profit des lymphocytes, mais, au bout de quelques jours, ils augmentent de nouveau, comme dans une de nos observations où nous avons constaté la formule suivante : Après hémoptysie. | Puis trois jours après. Polyaueléaires : : "12 2 A TE PolynuclÉdres Me AA ES ILE 60 Grands mononucléaires . . . . . . AIMORnONUCIÉRITeS ER CS 12 Lymphocytes . . . . . . PETER ONE VINPROCHES EEE ER EE 28 Il semble donc bien que l'augmentation secondaire des grands monos soit la suite naturelle de la lymphocytose post-hémoptoïque. Quant aux polynuecléaires, leur proportion est, ainsi que nous l’avons constaté dans un autre travail, liée à celle de l’aggravation du processus. Aussi la polynucléose survient-elle comme un stade nouveau, qui suit la poussée hémoptoïque lorsqu'elle est suivie d'une aggravation de l’état pulmonaire, comme cela est malheureusement si fréquent. Exemple. — La formule suivante : Bolynicléaires 5241 . 224 69 puis : Polynucléaires . . . . . . . 80 Grands mononucléaires . . . . . . 2 — Mononucléaires. . . . . . . 2 Eymphocytes . . . . . . . . 2553. 2129 — Lymphocytes . . . . . . . . -17 Au contraire, lorsque l’état du malade n’est pas sensiblement aggravé, nous voyons le chiffre des polynucléaires revenir à son point de départ et le malade restant en mononucléose relative. Ce que nous avons consi- déré comme la formule favorable dans la tuberculose pulmonaire. . Ainsi donc le fait capital est l'apparition d’une lymphocytose post- hémoptoïque. : Le moment où se produit cette lymphocytose a pu être saisi dans quelques cas. Chez un de nos malades, un examen fait immédiatement après l’hémoptysie n'a pas montré de lymphocytose commencante, puisque nous trouvons : AEOBAMUCIEAIRES NME EN MEN Cr É. cn 18 Grands mononucléaires. . . . . . . . . . . . 416 Lymphocytes ._: : . . . . . . . .:. . . . . . 8 ‘926 RÉUNION: BIOLOGIQUE BE {MARSEILLE Mais un second'examen fait le lendemain nous a montré: la: pue cytose réalisée. Rolynucléaires 4. CERN Re see 82 MOnOnUCIÉUTESR ER EEE NO AB ln LYAMPROEMLES LAC ENONNNS EPNEASPNT RS Se 5 Quant à la durée de cette Iymphocytose, elle nous a paru dans un cas ne pas dépasser treize jours — et, pendant cette durée, nous-avons pu voir successivement les formes moyennes remplacer les petits lympho- cytes, pour se terminer par la formation de grands monos qui est l’aboutissant naturel de cette Iymphocytose. Quelle est la signification de ce phénomène si intéressant? 11 semble qu'il ne peut en être donné de meilleure quecellequ'émettait devant nous Dominici auquel nous communiquions nos résultats : à savoir que la lymphocyÿtose est l'expression hématologique de la néoformation épithélioïde qui se produit autour des foyers bacillaires. L’hémoptysie ne.serait donc pas la cause directe de la lymphocytose qui la suit, mais elles:seraient l'une et l'autre liées — tout.comme da fièvre — à une extension nouvelle du processus tuberculeux. Nous avons voulu, en effet, nous rendre compte des modifications qu'une hémorragieestçapable de produire dans la formule leucocytaire, et, conformément;aux données, classiques, nous :avons , vu chez ;une femmeatteinle de fibrome -utérin-et chez une autre métrorragique — non tuberculeuses l'une et l’autre — la formule Jeucocytaire rester invariable. Nous avons vu dans un cas d'hématurie liée à.une tuberculose rénale la lymphoeytose.se produire tout: comme.au cours d’une hémoptysie, — justifiant ainsi par l'hématologie le terme.d’ «;hémoptysie rénale.»con- sacré à l'hématurie du rein tuberculeux. Nous considérons donc, jusqu'à nouvel ordre, la lymphocytose post- hémoptoïque comme l'expression assez constante d'une poussée: Rapide de lésions bacillaires. Cette Iymphocyÿtose se transforme “ensuite ‘en grands monos-et, dans un troisième stade, si les lésions continuent à ‘évoluer, la polynucléose marque l'aggravation définitive des lésions, er aux données classiques. Le Gérant 2 OCTAYE PORÉE. = Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 4 JUIN 1910 Bizczanp (G.) : Sur l'absorption des solutions salines (NaCl) par les tis- Ssucterlaerenoutlle- +522 07. Bonn (GEORGES) : Les réactions des actinies aux basses tempéra- VOTES 6 PRE EN EEE Bonnet (AmÉDÉéE) : Nouvelle mé- thode de fixation des algues par la quinone Cawapras (ALEX.) : Etude expéri- mentale du sérum sanguin au cours de l'urémie DemANCHE (R.) et Dérré (G.) : Va- leur de la réaction de fixation pour le diagnostic de la syphilis hérédi- taire Desrocue (PauL) : Transformation expérimentale de Vaucheria lerres- lris en Vaucheria geminala. . . .. FreiG (C.) : Des agents sensibili- sateurs de la réaction à la phénol- phtaline pour la recherche du sang - dans l'urine (alcool, alcool acétique, autres alcools acides) Gizser® (A.) et CuaBroL (E.) : L’in- toxication expérimentale par la to- luylène diamine (Note addition- nelle. EN ME CE NRA EE HALLION et ALQUIER Modifica- HNotreidedie June) Ve Malle et se; —— BIOLOGIE. Comptes RENDUS. — 1910. T. POVTUE SOMMAIRE 960 969 968 961 lions histologiques du corps thy- roïde et des surrénales par in- gestion prolongée d’extrait surré- US MOD SN CE CAES DSPOUe DUR E0 LAvERAN (A.) et Perrir (A:) : Au sujet du trypanosome du lérot (Myoxus nitela) et de la puce qui parait le propager LEGENDRE (R.) et Préron (H.) : Ré- futation expérimentale des théories dites « osmotiques » du sommeil. . Maraieu (Henri) : Recherches sur l’'hydrolyse des protéines par le suc D'ARCTÉAUUER CAC NAN Re MAYER (ANDRÉ) et SCHÆFFER (GEOR- GES) : Appareil à contention pour TEE PA te NE Se A AT Morez (L.) : Gouttière métallique pour opérations sur le chien . . . Ozoux (M.) : La filaire de l'œil du dINTON RENE EAN Rerterer (Éo.) et Lecrèvre (Aue:) : Connexions et développement de l'appareil hyoïdien du chien. . . .. Tezmon (H.) : Recherche clinique du sang dans les urines. Sensibili- sation de la réaction de Meyer à la phénolphtalne mers "ra 00 a 947 966 950 962 68 948 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. E. Gley, vice-président. APPAREIL A CONTENTION POUR LAPINS, par ANDRÉ MAYER et GEORGES SCHÆFFER. Il y à un an environ, nous avons montré à la Sociélé un appareil à contention pour lapins, que nous avons amélioré depuis, et qui nous paraît devoir rendre quelques services. On en trouvera ci-contre le dessin (1). Fic. 1. Le Gouttière. — La plupart des appareils construits par nos devanciers comportent un plan rigide sur lequel repose l’animal. Or, pour toutes les opérations abdominales, il est beaucoup plus commode de se servir d’une gouttière. Mais la gouttière pleine, classique, a l'inconvénient de ne pouvoir facilement être tenue propre. Nous lui avons substitué un appareil composé de lames longitudinales. L'animal est ainsi placé dans une sorte de lit métallique à claire-voie, à travers lequel les li- quides s’écoulent. Les pattes sont attachées ou bien par des ficelles que peuvent fixer des arrète-rideaux, ou bien par des courroies passées dans des trous percés à cet effet de chaque côté de la gouttière. L'appareil peut être recouvert (1) L'appareil a été construit sur nos indications par M. Gauthier, 28 rue Pascal, à Paris. SÉANCE DU 4 JUIN 949 d'une peinture vernissée, ce qui le rend lavable. Il peut être nickelé quand on l’emploie pour des opérations aseptiques. 2 Mors. — La partie la plus importante est le mors. La plupart de ceux qu'on emploie sont défectueux, soit qu'ils contiennent mal Île lapin, soit qu'ils le blessent. Le nôtre se compose d'une pièce en étrier, à l'extrémité de laquelle joue librement une lame plate, un demi-collier courbé sur le champ de manière à se placer exactement sous la nuque de l'animal. Sur les deux branches de l’étrier peut se déplacer, en glissant, une pièce modelée exactement sur le contour de la face du lapin (2). En la faisant avancer vers le demi-collier elle vient buter contre le zigoma et la mâchoire inférieure de l'animal; celui-ci, dont la tête est prise entre le demi-collier occipilal et l'anneau facial, se trouve parfaitement con- tenu et peut cependant respirer à l'aise. Fra. 3." 3° Serre-lige universel. — Pour donner au mors tous les mouvements possibles aulour de son axe nous avons imaginé, avec M. Gauthier, un serre-tige universel (fig. 3). Ce serre-tige laisse à la tige qui repose sur lui, la liberté de tourner dans tous les sens, et permet de la fixer dans n'importe quelle position par l'action d'une seule vis. Il se compose de quatre parties principales : deux pièces centrées portant chacune une gorge, destinées à maintenir la tige qu'on veut serrer en se coinçant l’une sur l’autre; un écrou qui permet d'obtenir le déplacement des gorges l’une sur l'autre; un collier fendu glissant le long du support. C’est de chaque côté de ce collier que sont placés l'écrou et la double gorge. Il est perforé de manière que la vis de ser- rage le traverse. _ Le collier assure en suivant le support, les mouvements de haut en bas. Dans la gorge, la tige du mors se déplace d’avant en arrière. La rotation des deux pièces de la gorge permet les autres mouvements. Le seul serrage de l’écrou fixe d’un coup la dans la position choisie quelle qu'elle soit. 950 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le mors et le serre-tige peuvent se fixer sur tous les HOES de planches à contention déjà existant. M. LE PRÉSIDENT. — MM. André Mayer et Georges Schæffer veulent bien offrir à la Société l'appareil qu’ils viennent de présenter. Je les prie d’agréer les remerciements de la Société. AU SUJET DU TRYPANOSOME DU LÉROT (Myoxus nilela) ET DE LA PUCE QUI PARAÎT LE PROPAGER, par A. LAvERAN et A. PErrir. Nous avons observé, depuis le mois de décembre 1909, chez plusieurs lérots Myoxus nitela Schreb., le trypanosome qui a été décrit en 1905 par Brumpt sous le nom de 77. Blanchardi (1). Nous nous bornerons à résumer, dans cette note, les résultats de nos observations, sans chercher à faire l’histoire complète du trypanosome du lérot. ; Sur cinq lérots provenant de Bligny (Seine-et-Oise), qui nous ont été très aimablement procurés par M. le D' Clair, deux étaient adultes, les trois autres étaient de jeunes lérots trouvés en état de sommeil hivernal dans une meule de foin. Des deux lérots adultes, l’un était infecté, l’autre ne l'était pas et avait l'immunité; les jeunes lérols étaient infectés tous les trois. Des trois jeunes lérots infectés, un a été sacrifié pour ensemencement du sang ; les deux autres jeunes lérots et le lérot adulte infectés sont conservés depuis six mois au laboratoire, et l'examen du sang fait au moins une fois par semaine a toujours révélé l'existence de trypano- somes, parfois non rares, plus souvent rares ou très rares. La trypano- somiase du lérot parait donc avoir une durée notablement plus longue que celle du rat ou du mulot. De même que les trvpanosomes du rat, de la souris, du mulot et du campagnol, le trypanosome du mulot n’est pas pathogène. Tr. Blanchardi persiste dans le sang du lérot pendant la période (1) Trypanosomes et trypanosomoses, Revue scientifique, 1905, 2° semestre, p. 324. C’est par erreur que, dans ce travail, Brumpt a désigné le lérot sous le nom de Myoxus glis au lieu de M. nitela; ce lapsus a été rectifié dans des travaux postérieurs du même auteur. Le trypanosome du lérot a été décrit en 1909 par C. França sous le nom de Tr. eliomys qui doit disparaître (Arch. do R. Inst. bacter. Camara Pestana, 1909, t. II, fasc. 1) ; il a été signalé aussi (chez les lérots de France) par Biot (Au sujet de Trypanosoma Lewisi, Acad. des sciences, 8 novembre 1909). SÉANCE DU # JUIN 951 d'hivernation (1). Trois de nos lérots capturés en pleine période hiver- nale étaient infectés. Tr. Blanchardi a une grande ressemblance avec Tr. Lenvisi ; il mesure 26 à u de long (flagelle compris), sur 1 #5 à 2 de laige. À l'état frais, le trypanosome a des mouvements très vifs, il se déplace rapidement dans le champ du microscope, il reste mobile in vitro bien plus longtemps que les trypanosomes pathogènes. Dans les frottis de sang desséché et fixé, te trypanosome du lérot se colore difficilement par le Giemsa; le procédé de coloration des hématozoaires pré- conisé par l'un de nous : bleu de méthylène à l’oxyde d’argent-éosine avec différenciation au tannin, donne des résultats beaucoup plus satisfaisants. L'extrémité postérieure est effilée comme chez Tr. Lewisi ; la membrane ondulante est peu plissée ; le flagelle se termine, à l'extrémité antérieure, par une partie libre qui mesure 6 y environ. Le protoplasme prend une coloration d’un bleu très pâle, on n’y trouve que de rares et fines granulations. Le noyau arrondi ou ovalaire est situé à l’union du tiers antérieur du corps avec le tiers moyen. Chez un lérot nous avons trouvé, à un moment donné, des trypanosomes dont le noyau était divisé en deux parties bien distinctes. Ce stade de muliphcation s’observe très rarement au cours de l'infection. * Le centrosome assez volumineux est assez souvent bilobé; il est situé à une distance un peu variable de la pointe de l'extrémité postérieure, mais tou- jours assez loin de cette pointe. Tr. Blanchardi n’est inoculable ni au rat, ni à la souris ; les inocula- tions de lérot à lérot réussissent très bien, au contraire, à la condition qu’on opère sur des animaux jeunes n'ayant pas acquis l’immunité (Brumpt)._ Nous n'avons pas réussi à cultiver le trypanosome du lérot sur - le milieu de Novy. Trois de nos lérots avaient, au moment de leur arrivée au labora- toire, des puces en assez grand nombre (2). Des échantillons de ces puces ont été envoyés à M. Ch. Rothschild, dont la grande compétence pour la détermination de ces insectes est universellement reconnue. Il s’agit d'une espèce nouvelle de Ceratophyllus que M. Ch. Rothschild a dédiée à l'un de nous, sous le nom de C. Laverani, ce dont nous le remercions sincèrement. Dans les frottis du contenu des puces capturées sur des lérots infectés de trypanosomes, nous avons trouvé : 1° Des trypanosomes semblables à ceux du sang du lérot; ces flagellés (1) Brumpt. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 27 juin 1908, t. LXIV, p: 1148. (2) Nous avons cherché vainement des poux chez nos cinq lérots. 952 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE existaient dans des frottis ne contenant pas de sang frais de lérot, ce qui semble indiquer que 77. Blanchardi peut vivre dans le tube digestif de la pucé spéciale à cet animal ; 2° Des kystes à différents degrés de développement, mesurant de 8 à 10 & de long sur 5 à 7u de large. Il s’agit d'éléments de forme ova- laire plus ou moins allongée ; le protoplasme aréolaire est séparé par un espace clair de la membrane kystique, Dans le protoplasme, on dis- tingue tantôt un seul käryosome central, tantôt 2, 4 ou 8 karyosomes de forme assez irrégulière, situés le plus souvent à la périphérie du corps protoplasmique. Dans les kystes arrivés à maturité, on distingue des éléments minces, allongés, de 8 & de long environ, l’une des extré- mités est arrondie et l’autre effilée ; vers la partie moyenne de chacun de ces éléments qui sont vraisemblablement des sporozoïtes, on dis- tingue un karyosome ovalaire. La coloration est rendue-difficile par l'existence de la membrane kystique; nous avons cependant réussi à compter dans quelques kystes, jusqu’à huit sporozoïtes. Ces kystes paraissent indépendants de l'évolution du trypanosome du lérot; il s’agit vraisemblablement du stade enkysté d’une grégarine semblable à celle qui a été décrite par E. H. Ross (1) chez la puce du chien Clenocephalus serraticeps, grégarine dont l’évolution aboutit à des sporocystes en tonnelet à huit sporozoïtes semblables à ceux décrits plus haut. , Il est bien probable que la transmission du 77. Blanchardi se fait par les puces que nous avons trouvées chez les lérots ; on sait que la transmission de 77. Lewisi peut se faire par les puces ou par les poux. D ù ÊVE EMENT DE L'APPAREIL HYOÏDIEN DU CHIEN CONNEXIONS ET DÉVELOPPEMENT DE 1 k par Ép. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. Malgré des travaux multiples, l'appareil hyoïdien est peu connu. On s'est borné à énumérer les segments qu'il offre chez les divers vertébrés : d'habitude ces segments sont peunombreux et petits dans l’espècehumaine, dont l'appareil hyoïdien serait, par conséquent, dégradé. Chez quelques personnes, il prend un grand développement et représenterait alors une anomalie régressive ou réversive ; mais, lorsque le nombre des pièces constituant l’anomalie l'emporte. sur celui des autres vertébrés, il est difficile d'expliquer le fait en invoquant un retour atavistique vers un état inférieur ou antérieur. Depuis que l’un de nous (2) a étudié les connexions d’un appareil hyoïdien (4) E. H. Ross. Ann. of trop. med. a. parasitol., mai 1909. (2) Voir Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 20 février et 6 mars 1886, 71 p. 71 et 105. SÉANCE DU 4 JUIN 953 remarquablement ossifié chez l'homme, nous avons recueilli, er vue d’une étude comparée, l'appareil hyoïdien de plusieurs espèces animales. Nous ne nous sommes pas contentés d'examiner les pièces à l’œil nu ; sur des coupes sériées, nous avons étudié leur structure, leur développement et leur mode d'union. Voici les résultats que nous avons obtenus sur le chien. Nomenclature. — La multiplicité des termes, le luxe de mots, basés la plu- part sur des circonstances forluites de volume ou de figure, nous a obligés à faire notre choix. Impossible d'appeler grandes cornes chez l’homme ce qu'on appelle petites cornes chez les animaux, et, vice versa. Les mots de « corne » et de « branche » sont à rejeter, car ils ont été appliqués non seulement à une chaîne d’osselets, mais à chacun des osselets de la même chaine. Il fallait également éviter l’exemple de ces anthropotomistes qui, ignorant l'anatomie comparée, se complaisent à mélanger et à additionner toutes les nomencla- tures, de sorte que leurs ouvrages, au lieu d'éclairer les phénomènes évolu- tifs, n’aboutissent qu'à des abstractions ou à l'anarchie. Après avoir comparé et rapproché les diverses nomenclatures, nous avons choisi lés termes techniques qui nous semblent les plus propres; grâce à eux, et sans introduire aucun mot nouveau, nous espérons réussir à faire des dés- criplions claires et précises. Chez le chien, comme chez la plupart des mammifêres, l'appareil hyoïdien se compose d'un corps qui émet, sur sa face dorsale, quatre bras, la paire an- térieure ou supérieure allant s’accrocher au crâne, et la paire postérieure ou inférieure, au larynx. Dès 1753, Daubenton, décrivant de haut en bas la paire antérieure, ou chaîne sylohyÿoïdienne, y distingua : 1° un pretnier os, dit prin- cipal, que Geoffroy Saint-Hilaire appela, en 1818, séylhyal ; 2° un deuxième os (cératohyal de Geoffroy Saint-Hilaire) ; 3° un troisième os, dit oblung (apohyal de Geoffroy Saint-Hilaire). Enfin le corps de l’hyoïde, os du milieu de Daubenton, devint le basihyal de Geoffroy Saint-Hilaire. Quant à la paire postérieure (bran- ches de la fourchette de Daubenton), son segment principal est représenté par le thyrohyal de R. Owen (1855). _ À. Connexions des segments hyoïdiens du chien adulte. Surle chien adulte, le développement respectif des divers segments de la chaîne stylohyoïdienne est le suivant : si l'on représente par 2 la longueur du stylhyal, le cératohyal est de 1,5; l’apohyal de 1 ; le basihyal de 2, ainsi que le thyrohyal. La chaîne stylohyoïdienne est unie au temporal par syndesmose ; et l'extrémité supérieure ou proximale du stylhyal, restée cartilagineuse (arthrohyal des auteurs), est reliée à la bulle et aux parties avoisinantes du temporal par des ligaments fibreux. Les autres articulations de l'appareil hyoïdien sont toutes des diar- throses. L’articulation du stylhyal et du cératohyal (art. styl-cératohyale) est une ar- throdie à surface faiblement connexe du côté du stylhyal, et légèrement con- cave pour le cératohyal. Même forme des surfaces articulaires pour l'articulation cérato-apohyale. Quant à l'articulation apo-basihyale, ses surfaces articulaires ont une figura- tion inverse : convexe du côté du basihyal, concave du côté de l’apohyal. 954 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — L’articulation thyro-basihyale, au contraire, offre une surface convexe sur le thyrohyal, et concave sur le basihyal. Il est à noter que le thyrohyal s’unit au cartilage thyroïde par diarthrose. Dans la plupart de ces articulations, la cavité articulaire ne dépasse pas le centre, ou portion axiale, des deux segments en présence. De cette cavité centrale à la capsule s'étend un tissu conjonctif plus ou moins lâche qui, en divers points, reste à l’état muqueux. B. Etat de l'appareil hyoïdien de chiens âgés de deux mois et de deux mois et demi. — À cet âge, tous les segments sont pourvus chacun de son point d’os- sification ; l’apohyal seul du chien de deux mois est encore entièrement car- tilagineux. Le stylhyal est terminé par une épiphyse proximale de cartilage hyalin, unie par syndesmose au temporal. Les autres articulations sont à des stades variables d'évolution. Entre les bouts cartilagineux du stylhyal et du cératohyal existe encore un segment intercartilagineux plein, formé d’un tissu à cytoplasma homogène et commun, tissu squelettogène, capable de se transformer en cartilage hyalin, en cavité articulaire et en capsule fibreuse (1). En un mot, l'articulation cérato-styl- hyale est au stade de syndesmose embryonnaire. Dans l'articulation cérato-apohyale, il existe déjà une fente articulaire, mais celle-ci, au lieu d’être limitée par du cartilage hyalin, est encore séparée du cartilage hyalin de chaque segment par une bande squelettogène épaisse de 0 millim. 07 et se transformant ultérieurement en cartilage hyalin. L’articula- tion cérato-apohyale est donc au stade d’amphiarthrose avec fente articulaire. Dans l'articulation apo-basihyale, tout le tissu squelettogène s’est, d’une part, fluidifié dans le centre, et, de l’autre, transformé en tissu cartilagineux hyalin de chaque côté de la fente, et en tissu fibreux à la périphérie. Elle est déjà au stade de diarthrose. | L'articulation thyro-basihyale est au même stade que l'articulation cérato- apohyale, c'est-à-dire d'amphiarthrose avec fente articulaire. - Enfin, l'articulation thyrohyale-(hyroïdienne est encore au stade de syndesmose embryonnaire; cependant, on apercçoit à son centre une ligne ou un trait trans- versal, à cytoplasma très clair contenant de petits noyaux (future fente); le tissu squelettogène qui limite de part et d'autre ce trait clair montre des noyaux allongés parallèlement à ce dernier. Il y a ébauche d’amphiarthrose pleine. = C. Foetus et chiens à la naissance. — Les nodules cartilagineux, représentant chacun un segment futur de l’appareil adulte, apparaissent dans une masse cellulaire à éléments plus denses et plus colorables que le tissu con- jonctif environnant. Ces nodules et le tissu squelettogène qui les réunit constituent un tout continu de même configuration que le futur appareil cartilagineux et osseux, c’est-à-dire qu’il se compose d’une portion médiane, (1) Voir Retterer pour ce qui concerne l’évolution et la structure du tissu squelettogène des membres, in Journal de l'Anatomie, 1902, p. 473, pl. XII et XIE, | SÉANCE DU À JUIN | 955 impaire et ventrale (basihyal) et de deux paires de tigelles ou prolongements, chacun d’une seule pièce. C'est en confondant cette ébauche squelettogène (c’est-à-dire ce tissu conjonctif primordial capable de se transformer soit en cartilage, soit en tissu fibreux ou de subir la fonte), avec le tissu cartilagineux hyalin, que les classiques décrivent une tigelle ou arc cartilagineux continu du rocher au corps de l’hyoïde. Ils méconnaissent du même coup l'existence de segments intercartilagineux formés de tiss1 squelettogène, non cartilagi- neux, et sont obligés d’invoquer, pour expliquer le développement des articu- lations, une fissuration ou un clivage se faisant en plein tissu cartilagineux. Conclusions. — L'appareil hyoïdien du chien a même origine et même développement que le squelette des membres. L’ébauche primitive est formée d’un cytoplasma commun, contenant de nombreux noyaux ; elle se différencie peu à peu en nodules cartilagineux et en segments intercartilagi- neux. À ce premierstade, l'appareil hyoïdienest constitué pardessegments cartilagineux (plus tard partiellement osseux) réunis entre eux par syn- desmose. Le stylhyal seul restera toujours relié par syndesmose au crâne, grâce à la transformation du tissu conjonctif en tissu fibreux. Dans les autres segments intercartilagineux, l'évolution des cellules varie selon les points qu'elles occupent dans chaque segment : 1° au centre et au milieu du segment intlercartil/agineux, le tissu squelettogène devient tissu conjonctif réticulé, d’abord à mailles pleines, puis à mailles vides. La fonte des éléments amorphes et figurés aboutit à la production de la première synovie et à l'établissement de la cavité articulaire. La partie du tissu squelettogène des segments intercarlilagineux qui revêt les ex- trémités articulaires continue à élaborer du cartilage (cartilage d'encroù- tement). A la périphérie de la fente articulaire, le tissu du segment intercartilagineux se converlit en tissu conjonctif muqueux et réticulé (synoviale) et en tissu conjonctif fasciculé (capsule et ligaments articu- laires). | En un mot, l'ébauche de l'appareil hyoïdien du chien est identique à celle du squelette des membres; es nodules cartilagineux, puis os- seux, y apparaissent de facon semblable; les articulations s'y dévelop- pent d’après le même processus. RECHERCHE CLINIQUE DU SANG DANS LES URINES. SENSIBILISATION DE LA RÉACTION DE MEYER A LA PHÉNOLPHTALINE, par H. TELMON. Dans une communication récente (1), M. Emile Feuillié, parlant de la réaclion de Meyer appliquée à l’urine en vue de la recherche de traces (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1 mai 1910. = 956 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE très légères de sang, signale avec juste raison la perte de sensibilité de cette réaction dans la plupart des urines. Ayant remarqué, de notre côté, depuis assez longtemps ce fait, nous nous sommes efforcé de tourner cette difficulté. La question est depuis quelques mois nettement résolue et nous sommes heureux de faire connaître la modification que nous avons apportée dans ce sens à la réaction habituelle de Meyer. M. Feuillié nous permettra de faire remarquer que la critique qu’il fait de Ja réaction de Meyer n’est pas complète, car il ne parle que d'un coefficient de retard. Telle qu’elle s'effectue avec les urines, la réaction de Meyer donne la plupart du temps des résultats absolument négatifs, alors même que les urines renferment des globules rouges en certain nombre, décelables au microscope. Or, l'emploi de ce réactif est réservé surtout à la recherche de traces de sang. Il faut done reconnaître à la fois l’inconstance et l’insensibilité de cette réaction appliquée à l'urine. La modification quenous avons apportée à la réaction de Meyernetouche qu’à la technique et respecte absolument le réactif lui-même, dont nous reconnaissons volontiers la sensibilité exquise. Elle se borne en somme à l’action empêchante de certains éléments contenus dans l'urine. Cette action se trouve tellement supprimée qué la sensibilité de la réaction ainsi modifiée est mentionnée par L. Sardou (1), qui a expérimenté longuement notre technique, comme se rapprochant de celle indiquée pour la recherche du sang dans l’eau. Voici la modification que nous avons apportée à la réaction et qui est des plus simples. Elle ne nécessite qu’un second réactif : de lalcool légèrement acétique (à 2 p. 100), composé ainsi : alcool à 90 degrés, 98 parties ; aide acétique cristallisable, 2 parties. On opère de la manière suivante : dans un tube à essai verser 3 centi- mètres cubes d'urine préalablement agitée, puis 3 autres centimètres cubes d'alcool acétique, agiter vivement. Verser alors 1 centimètre cube de réactif de Meyer puisé de préférence avec une pipette (afin de ne pas entrainer du réactif desséché sur le goulot du flacon), agiter de nouveau. Ajouter enfin III gouttes d’eau oxygénée à 12 vol. Agiter une dernière fois. Si l'urine renferme la moindre trace de sang, ne serait-ce que sous forme de très rares globules rouges indiqués par le microscope, la réaction est positive. Toute une gamme s'établit quant à l'intensité de la coloration qui varie du rose très tendre au rouge vif et à l'apparition de cette coloration qui va de l’instantané à deux minutes parfois. La coloration est toujours suffisamment nette pour permettre de conclure sans hésitation, d’autant plus qu'ainsi obtenue la réaction conserve longtemps son intensité définitive. (4) Telmon et Sardou. Montpellier médical (séance de la Société des sciences médicales du 28 janvier 1910). SÉANCE DU À JUIN 957 Comme il est facile de s'en rendre compte, la réaction ainsi effectuée est absolument négative avec toute urine normale. - Nous ajoutons avec insistance que la réaction de Meyer-Telmon ne s'applique qu'à l'urine seule. En résumé, la modification, toute simple, que nous avons apportée à la réaction de Meyer dans son application à l'urine lui donne son maximum de sensibilité et larend, dans les cas de destruction globulaire partielle par hypotonie ou hémolyse, plus sensible même que la recherche microscopique. NOUVELLE MÉTHODE DE FIXATION DES ALGUES PAR LA QUINONEF, par AMÉDÉE BoNNET. En faisant des essais de fixation de Vorticelliens fixés sur des Algues d'eau douce, par une solution de quinone, suivant la méthode préco- nisée par L. Meunier et C. Vaney (1), j'ai remarqué que ce produit donnait des résultats intéressants pour la fixation des Algues. _ Siontraite des Algues filamenteuses ou en thalles minces, telles que les Siphonées, Confervacées, Conjuguées, les petites Phéophycées ou Floridées, par une solution de quinone fraichement préparée à 4 p. 1000, on obtient une très bonne fixation des divers éléments cellulaires. La fixation peutse faire aussi bien dans l’eau douce que dans l’eau de mer ; mais, dans ce dernier cas, la solution de quinone brunit plus rapidement que dans l’eau douce. L’Algue, une fois fixée, résiste beaucoup mieux aux déformations que lui font subir les déshydratations nécessaires pour le montage en prépa- rations microscopiques permanentes, soit au baume du Canada, soit à la glycérine, soit encore, de préférence, à la gélatine glycérinée de Kaiser. - La chlorophylle se colore en brun verdâtre, d’une facon plus ou moins intense, et, d'autant plus foncée que la chlorophylle est déjà elle-même plus ou moins chargée en principes colorants : phycophéine ou phyco- érythrine. On obtient ainsi de belles préparations, mettant en évidence les masses chlorophyliennes sur lesquelles se détachent les noyaux et les nucléoles, avec une remarquable netteté. Les spores et les œufs se colorent également en brun. Le reste du protoplasma garde une teinte jaune clair, tandis que les membranes cellulosiques restent incolores. Parmi les avantages de cette méthode de fixation, il faut signaler (1) L. Meunier et C. Vaney. Nouveau procédé de fixation du Plankton. Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXVIIT, p. 727, 1910. 958 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que, le fixateur étant très progressif, et ne produisant pas de rétrac- tions brusques dans les organismes, on peut obtenir de belles prépara- tions d’Algues unicellulaires rampant sur d’autres Algues, de Vorti- celles, d'Infusoires, de Foraminifères, etc., qui restent en place et bien étalés sur le filament de l’Algue où ils étaient fixés. On peut toutefois, si on craint une déformation ou une rétraction de l’animai, se servir d'une solution de quinone à 1 ou 2 p. 1000 seulement, et la laisser agir le temps nécessaire pour obtenir l'intensité de coloration désirée. Il suffit ensuite de monter directement la préparation dans le milieu, sans avoir à pratiquer des colorations successives qui risquent souvent de faire détacher les animaux de leur support. RECHERCHES SUR L'HYDROLYSE DES PROTÉINES PAR LE SUC PANCRÉATIQUE, par HENRI MATHIEU. La marche de l’hydrolyse a été suivie en se servant de la réaction carbaminique de Siegfried (1). I. — Hydrolyse de la gélatine. 60 cent. cubes de gélatine à 5 p. 100 sont mis à digérer à 40 degrés avec : (A). 10 cent. cubes de suc pancréatique de chien (suc de sécrélion pris dans la seconde moitié, sécrétion totale : 700 cent. cubes). (B). 10 cent. cubes de suc d’un deuxième chien (prenant le mélange des 400 premiers cent. cubes d’une sécrétion totale de 1 litre). (C). 10 cent. cubes du même suc + Ca(OH”) ajouté jusqu à neutrali- salion de l'acidité de la gélatine. (D). 10 cent. cubes du même sue + NaCO° ajouté jusqu'à neutrali- sation. /E). 10 cent. cubes de pancréatine obtenue en expurgeant deux pan- créas de chien pendant quarante-huit heures dans l’éther, étendant l’exudat à 80 cent. cubes. (F). Constance de l’activité. 1 cent. cubes du suc d’un troisième chien (ayant donné 350 cent. cubes et prenant le troisième quart) (25 cent. cubes de gélatine à 5 p. 100 + 32 cent. cubes provenant d’un mélange de 50 de gélatine + 14 de suc ayant digéré deux heures). (G). 7 cent. cubes du même sue (sur 50 de gélatine à 5 p. 400). (4) Voir Journal de physiolugie et de pathologie générale, 6 mai 1909 : «Hydro- lyse par les acides », Mathieu. SÉANCE DU À JUIN 959 D (H). 40 cent. cubes du suc précédent 60 de gélatine. | (I). 10 cent. cubes du même suc (sur 30 de gélatine à 10 p. 100 + 30 d'une digestion identique à (H) arrêtée au bout de 5 h. 1/2 en la portant à 100 degrés pendant 10 minutes). à Tableau des valeurs de X. TEMPS À B C D E EF G H [ 0 m. 10 9 9 D) OP 9 955 GET 92 AT 8,5 1,4 1,9 où) 6,8 S,3 8 1,6 HA DA 125 6,1 5,9 ïl 4,4 » » 6 6,2 4 h. DE Das) 5 ù,8 3,4 Do8 6 5,2 De TRE b 4,7 4,5 Des ajoul 5,4 524 4.6 PE ER 10 h, 4,7 4,6 4,4 5 »» » » » » Les courbes obtenues sont très régulières, on suit nettement la marche de la digestion, on peut en tirer à un moment quelconque le degré d'avancement, les quatre premières courbes se voisinent très fort, il semble donc que l'influence des adjuvants chaux et carbonate de soude dans le cas de la gélatine ait été exagéré. La pancréatine (E) a une activité protéolytique très nelte puisque, à volume égal, elle est supérieure à celle du suc de sécrétion. _Les expériences (F) et (G) montrent que dans les limites de précision de ces expériences, et pour une activité préalable de deux heures, l'acti- vilé proléolytique du suc pancréatique n’est pas diminuée. Les expériences {H) et (1) montrent que le ralentissement dû aux pro- duits d’une digestion de 5 h. 1/2 est assez faible pour n'être pas con- trôlable. | Avec la pancréatique obtenue en faisant exsuder quarante-huit heures des pancréas de mouton dans l'éther, les résultats, quoique moins nets, montrent une digestion de la gélatine pure ou alcalinisée lente mais régulière. Po IL. — Aydrolyse de la caséine. ; 10 cent. cubes de caséine à 4 p. 100 (obtenue avec la caséine exempte de graisse de Hammarsten) étaient mis à digérer à 40 degrés. (A). Avec 10 cent. cubes de suc pancréatique de sécrétion (du troi- sième chien, deuxième quart de la sécrétion). (B). 10 centimètres cubes du même suc + 6 cent. cubes de Na‘CO®* à 8 p. 100. TEMPS | 10 m. 30 m. Dune 4h. 6h, 8 h. 10 h. A 9 8,5 4,8 BJ 3,4 3 » B 4,6 JD 2,6 2,5 » 3,2 ) Les courbes obtenues sont très régulières; elles donnent à chaque 960 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE instant la marche de la digestion; leur allure est sensiblement différente de celles obtenues dans la digestion de la gélatine, la composition en acides aminés de la caséine diffère fortement de celle de la gélatine, mais ici, à l'inverse de ce qui se passe avec la gélatine, l'addition du carbonate de soude semble activer fortement le suc pancréatique. (Travail du laboratoire de physiologie à la Sorbonne.) SUR L'ABSORPTION DES SOLUTIONS SALINES (NaCI) PAR LES TISSUS DE LA GRENOUILLE, par G. BILLARD. Dans une note présentée à la séance précédente j'ai montré que des grenouilles, placées dans des solutions salines de concentration crois- sante, gonflent et augmentent de poids jusqu'à la solution qui corres- pond à 11 grammes de NaCl par litre. Peut-on conclure de ce fait que la tension osmotique de la peau correspond à une solution de 11 grammes pour 1.000 de NaC1? On sait (1) que les muscies de grenouille gonflent et enr de poids dans l’eau salée jusqu'aux solutions de 7 à 8 grammes dé NaCl pour 1.000, tandis que la tension osmotique du sang correspond à une solution de 5 grammes de ce même sel. Faut-il en conclure que la tension osmotique de la peau correspond à 11 p. 1.000, celle du muscle à 7 pour 1.000, celle du sang à 5 pour 1.000? A priori le fait paraît inadmissible. Comment concevoir que, chez le même animal, de tels écarts de pression existent entre les divers tissus de son organisme? Nous ne pouvons faire entrer en ligne de compte les échanges dus à l'activité circulatoire du sang, puisque le train postérieur d’une gre- nouille amputée avec sa peau et plongé dans les solutions se comporte comme l’animal entier bien vivant. Un train postérieur écorché se comporte comme un muscle séparé du corps. Or tout change, si l’on vient à ajouter CaCÏ ou MgCF aux solutions de NaCI. On peut avec quelques centigrammes de ces sels empêcher l’absorption de NaCI par la peau, ou, du moins, l'animal ne gonfle pas, n’augmente pas de poids. Ces faits conduisent donc à admettre tout simplement que la perméa- bilité de la peau pour NaCI s’observera jusqu'aux solutions de 11 granimes par litre, celle du muscle, jusqu'aux solutions de 7 grammes, etc. Dons (4) J. Lœb. La dynamique des phénomènes de la vie, p. 89. SÉANCE DU # JUIN 961 constatons une fois de plus que l’action nocive de NaCl peut être neu- tralisée par CaCl°, MgCl (ef. Travaux de Lœb, Pachon et Busquet). _ Donc toute méthode, qui, pour apprécier la tension osmotique des tissus, sera basée sur la résistance de ceux-ci dans les solutions de NaCl, doit être considérée comme inacceptable (cf. Beiträge zur Diurese. Wilh. Filehne et H. Biberfeld, Pflüger’s Archiv, 91 Band, 1902). Enfin, dans mes expériences, il apparaît nettement que le rôle de NaCI comme régulateur de la pression osmotique dans les tissus exige des groupements, des associations de plusieurs sels, qui doivent varier avec les divers organes. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) L'INTOXICATION EXPÉRIMENTALE PAR LA TOLUYLÈNE DIAMINE (Note additionnelle), par À. GILBERT et E. CHABROL. Dans une note récente, nous avons étudié les effels qu'exerce sur le sang l'intoxication expérimentale par la toluylène diamine et, de nos constatations, nous avons conclu à l’action hépatique initiale du poi- son. re Aujourd'hui, nous voudrions envisager en quelques mots les rapports de la cholémie et des lésions globulaires. _ A cet égard, il y a lieu de distinguer les intoxications faibles et les intoxications fortes. Dans les premières, on observe une fragilité globulaire légère et de courte durée qui se manifeste au moment où la cholémie jusque-là mo- dérée s'accroît notablement. Cette coïncidence rend plausible l'hypo- thèse du rôle possible de la fragilité dans l'hyperbiligénie ; on comprend aisément, en effet, qu'à la faveur de globules plus facilement destruc- tibles, le foie en hyperfonction biliaire puisse fabriquer une quantité plus élevée de bile. Toutefois l'hyperbiligénie, qui précède la fragilité globulaire pendant plusieurs heures, lui survit pendant plusieurs jours, el ainsi se manifeste une large indépendance des deux processus : fra- gilité des globules circulant el cholémie. Dans les intoxications fortes, on obtient non seulement de la fragilité globulaire, mais encore et surtout de l'hémoglobinémie. Ces phénomènes suivent de près l'apparition de la cholémie, qui les devance cependant toujours. Il ne nous à pas semblé qu'au moment où ils se montraient chez les 962 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chiens qui devaient très rapidement mourir, la cholémie subissait une notable recrudescence. Mais chez les animaux qui survivaient plusieurs jours, nous avons re- levé une forte cholémie. L'’ictère évoluait alors selon le mode indiqué par M. Widal, parallèlement à la fragilité globulaire et à l'hémoglobinémie. Mais ici, il ne faut pas perdre de vue l’action hépatique initiale du poi- son et l’origine hépatique d’après Joannovris et Pick des substances hémolysantes. RÉFUTATION EXPÉRIMENTALE DES THÉORIES DITES € OSMOTIQUES » DU SOMMEIL, par RENÉ LEGENDRE et HENRI PréRON. Parmi les innombrables théories du sommeil, qui font évidemment honneur à l’imaginalion féconde de leurs inventeurs, les plus récentes tendent d'expliquer les faits par une aclion physique des humeurs du sang et de la Iymphe en particulier, sur les cellules cérébrales. Ces théories semblent avoir pris trois formes principales : 1° Il y aurait à l’origine du sommeil une augmentation de viscosité du sang, qui circulerait plus lentement, rendant plus difficile le fonction- nement cérébral. 29 [1 y aurait hypertonie du sang et de la lymphe qui se chargeraient progressivement des résidus de fonctionnement de l'organisme, et cette hypertonie nuirait aux fonctions des cellules cérébrales et provoquerait les lésions que nous avons effectivement constatées dans le besoin impératif de sommeil (1). 3° Enfin, l'hypertonie du sang pourrait provoquer un appel d'eau des tissus et en particulier déshydrater les cellules cérébrales ; le sommeil deviendrait une conséquence de l’anhydrobiose cérébrale. Comme, dans le domaine biologique, il est dangereux de ne se fier qu'à des raisonnements, et, malgré le peu de vraisemblance de ces expli- cations, il nous a paru utile de faire quelques recherches dans ce sens. : Nous avons utilisé la méthode générale exposée précédemment par un de nous, et consistant à examiner des chiens parvenus à un besoin de sommeil extrèmement intense après avoir été empêchés de dormir jour et nuit pendant une dizaine de jours, sans faligue musculaire (2). Une première détermination de viscosité et de tension osmotique du sang défibriné chez Black, insomnique ( 15 kg. 500), donna un point cryoscopique (4) C. R. de la Soc. de Biol.,.1907, LXIT, p.312 et 1007 ; 1908, LXIV, p. 1102. (2) CF. H. Piéron. L'étude ele des facteurs du sommeil normal. ma La méthode, C. R. de la Soc. de Biol., 1907, LXII, p. 307. SÉANCE DU 4 JUIN 963 normal (— 0°583) et une viscosité un peu élevée (3,0, en prenant le temps d'écoulement d’un même volume d’eau distillée comme égal à l'unité). _ Dans deux nouvelles expériences, une série de délerminations fut faite chez chacun des deux animaux à l’état normal, puis au bout de la période d'’in- somnie imposée, un certain temps après. Voici quels ont été les résultats des déterminations effectuées de la vis- cosité du sang défibriné, de la densité du sang vital, de l'extrait sec du sang défibriné et du sang total, du point cryoscopique du sérum et de la proportion de sérum obtenue. Artémis, Setter © 22 kilogrammes (10 jours d’insomnie). AVANT APRÈS DIFFÉRENCE Point cryoscopique . . , . . — 0059 — (0058 — 0001 ENST era ein e 1,064 1,057 — 0,007 Pat cc Sang total. . . ? 20,55 p. 100 ? Sang défibriné. 21,4 p. 100 19,25 p. 100 — 2,15 p. 100 MISEOS IEEE 25 SU Das 2 YA 2,0 — 0,71 Quantité de sérum . . . .. 38 p. 100 45 p. 100 + 7 p. 100 Douillet, &, 26 kilogrammes (10 jours d'insomnie,. D'ENSITEMRS AT ESS e SRNIS 1,067 1,059 — 0,008 Prait sec Sang total. . . 23,4 p. 100 22,5 p.400. —="1"1 p.100 Pre Sang défibriné. 23,2 p. 100 21,5 p.100 —1,7 p. 100 MASCOSILE AREAS Aa 2,89 2,46 — 0,43 Ces chiffres montrent nettement qu'il n’y à en aucune manière aug- mentation de la densité, de la viscosité et de la tension osmotique du sang lorsque se manifeste le besoin impératif de sommeil; il y a plutôt diminution. On ne peut done expliquer le besoin de sommeil par déshy- dratation, ni les lésions cellulaires par l’hypertonie des milieux. Mais on peut dire que si le sang reste normal, c'est qu'il a soutiré de l’eau aux tissus, et qu’il y a déshydratation cellulaire. Nous avons donc, dans notre dernière expérience, recherché la teneur en eau de la substance grise et de la substance blanche des hémisphères. Nous avons fait en même temps une détermination sur un chien témoin. Voici les chiffres que nous avons obtenus : Douillet, &, insomnique. EXTRAIT SEC EAU Substance prise, © 2 31. . 17,7 p. 100 82,3 p. 100 Substance blanche , . . £ 30,7 p. 100 69,3 p. 100 SE VOICE RE J9F 6 pAali00 11,1 p. 100 Touffu, «, normal. EXTRAIT SEC EAU SUDSTANCE ETISEL 2 pol. nl 19,9 p, 100 80,1 p. 100 Substance blanche. . . . . . . 33,9 p, 100 66,1 p. 100 DANONE EN ASP E ER 27,5 p. 100 12,5 p. 100 Ainsi, il y a proportionnellement moine d’eau chez le chien témoin, à la fois dans le sang et dans le cerveau, ce qui n'est pas fait pour con- firmer l'hypothèse d’un antagonisme dans leur teneur respective. Biécocie. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVID, 69 964 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Et les chiffres que nous avons trouvés chez Douillet sont des chiffres très proches de ceux qui ont été donnés par les divers auteurs, pour des cerveaux humains, il est vrai, dans la plupart des cas. Nous rappellerons seulement que les chiffres moyens que l’on trouve dans les manuels sont de 17 p. 100 d'extrait sec dans la substance grise et de 30 p. 100 dans la substance blanche. Il ressort bien nettement, en tout cas, de notre détermination, que ce n’est pas une diminution de la teneur en eau du cerveau qui est capable d'expliquer le besoin de sommeil, devenu absolument irrésistible, que l’on pouvait constaler chez l’animal au moment où il fut sacrifié. Sous leurs diverses formes, les théories dites osmotiques du som- meil sont donc nettement réfutées par les faits expérimentaux. (Travail des laboratoires de physiologie de la Sorbonne et du Muséum et du laboratoire de psychologie expérimentale des Hautes-Etudes.) LES RÉACTIONS DES ACTINIES AUX BASSES TEMPÉRATURES, par M. GEORGES Bonn. Les observations que je poursuis depuis six ans sur les actinies, et dont beaucoup sont encore inédites, m'ont conduit à quelques hypo- thèses qui cadrent avec les divers faits observés et qui actuellement me servent de guides dans mes recherches. Ces hypothèses sont les suivantes : 1° Ce que l’on désigne par « sensi- bilité » de ces animaux serait fonction de la vitesse des réactions chi- miques et en particulier des oxydations ; 2° la sensibilité vis-à-vis des divers agents du milieu extérieur se manifesterait: par la fermeture du polype, l'épanouissement étant un signe de la « désensibilisation », 3° celle-ci surviendrait forcément après une période plus ou moins pro- longée de « sensibilisation », c’est-à-dire d’accélération des réactions chimiques. On concoit immédiatement l'intérêt de recherches faites à des tempé- ratures basses, pour lesquelles toutes les réactions chimiques de l'orga- nisme se trouvent ralenties. Or, la quinzaine de Pâques dernière s'est. prêtée à cet ordre d’études : pendant quinze jours de suite, sur les côtes sud de la Bretagne, où je m'étais rendu, les conditions du milieu exté- rieur ont peu varié : température basse, vent du nord, ciel clair. J'ai fait des observations, jour et nuit (les observations nocturnes ont élé faites au moyen d’une lanterne à acétylène), dans les rochers qui bordent la plage de Port-Lin, sur la grande côte du Craisic; parmi les fucus, patelles et balanes, à divers niveaux, des milliers d’Actinia equina se trouvaient x SÉANCE DU # JUIN 965 - fixées, dans des cuvettes, ou des couloirs, où la mer descendante conti- nuait longtemps à pénétrer; l’abord en était très facile, et on assistail aisément au découvrement et au recouvrement. Dans la Méditerranée, où ces phénomènes n'ont pas lieu, les moments qui sont le plus intéressants à considérer sont celui où la nuit succède au jour et celui où le jour succède à la nuit. Comme je l’ai constaté sur les Actinia equina de Banyuls (voir ma note du 12 février dernier), dans le premier cas, il y a épanouissement durable : dans le second, fermeture durable ; dans le premier cas, il y aurait diminution de vitesse des réac- tions chimiques ; dans le second, augmentation. Voyons ce qui se passe sur les côtes de Bretagne, aux basses tempé- ratures, lors du découvrement des rochers littoraux, et distinguons suivant que celui-ci a lieu quand il fait clair ou quand il fait nuit. 1° Influence du retrait de la mer quand il fait jour. — Elle varie sui- vant l'heure, ou plutôi suivant l'intensité de l’éclairement général. Matin du 21 mars : température eau : 9 degrés (air : 7 degrés), ciel clair, grande marée (4), mer basse à 11 h. 39. Le découvrement de la zone à actinies se fait progressivement de 7 h. 1/2 à 9 heures. À 7 h. 1/2, dans les flaques isolées aussi bien que sous le flot, les actinies sont bien épanouies. A 8 heures, quelques-unes commencent à se fermer dans les flaques isolées, et plutôt dans celles qui viennent de se découvrir que dans celles qui sont découvertes depuis plus longtemps. A 9 heures, presque toutes sont fermées dans les flaques isolées (sauf .par- fois dans petites flaques des niveaux supérieurs); il ne s’est produit ni dessè- chement ni élévation de la température de l’eau. Quelques individus sont fermés au-dessous du flot. A 9 h. 1/2, deux épanouies parmi des centaines; dans certaines flaques, la température de l’eau est un peu plus élevée. Matin du 28 mars : température eau : 10 degrés (air : 10 degrés), ciel clair, mer basse (4) à midi 7. La fermeture a lieu plus tôt que la veille après le découvrement. Dans les mares isolées, à 9 heures, même état que la veille à 9 heures, bien que le décou- vrement ait été un peu plus tardif. Matin du 1% avril : température eau : 8 et 9 degrés (air : 4 degrés), ciel clair, commencement de la morte eau (13), mer basse à 2 h, 10. _ Le découvrement des actinies se fait lentement à partir de 9 heures. A 9 heures déjà beaucoup sont fermées, même sous les flots agités, mais peu au-dessous du niveau de l’eau. A 10 h. 1/2, la plupart sont fermées dans les flaques isolées, presque ou complètement fermées dans les couloirs où l’eau du large pénètre encore - et où les vagues se brisent, et cela même à une certaine profondeur. Matin du 2 avril : température eau : 9 degrés (air : 7 degrés), ciel clair, mer basse (17) à 2 h. 55. 966 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À 10 h. 1/2, toutes fermées, même dans l’eau agitée (9°5), sauf sous écran d'eau épais. Ainsi, plus le découvrement a lieu tard dans la matinée, plus la fer- meture des actinies se fait rapidement; elle arrive à se faire dans l'eau agitée, et sous une épaisseur d’eau de plus en plus grande. De plus, les jours où, par suite de la brume ou des nuages, l’éclairement est moindre, elle se fait plus tardivement, ce qui montre bien que c’est le facteur éclairement qui intervient ici. 2° Influence du retrail de la mer quand il fait nuit. — La nuit les choses se passent tout autrement que le jour. Soir du 27 murs: même température que le matin, 9 degrés (air : 9 degrés). À 9 heures, sur des centaines d’actinies, quelques-unes sont plus ou moins fermées. À 10 heures, toutes Les actinies, sans exception, sont superbement épanouies, celles qui étaient fermées s'étant rouvertes. Ce matin, à 9 h. 1/2, l’état de la mer et la température étant les mêmes, elles étaient, au contraire, toutes fermées (sauf deux). On ne peut pas imaginer un contraste plus saisissant. Soir du 1° avril: même température que le matin, 9 degrés (air : 5 degrés), obscurité complète. L'eau étant peu montée, dès 9 heures certaines flaques sont isolées; les aclinies y sont superbement étalées. De même dans la suite. Ainsi, la nuit, malgré le découvrement, les actinies s’épanouissent considérablement ; parfois, elles ne se ferment pas même, étant complète- ment sorties de l'eau. Tous les faits qui précèdent montrent que la fermeture des actinies au moment de la baisse de la mer est déterminée par une augmentation de l’éclairement, et non pas par une modification dans l’état mécanique, physique ou chimique de l’eau. J'examinerai ultérieurement si les choses se passent de même aux températures plus élevées. MODIFICATIONS HISTOLOGIQUES DU CORPS THYROÏDE ET DES SURRÉNALES PAR INGESTION PROLONGÉE D EXTRAIT. SURRÉNAL, _par HALiionN et ALQUIER. Nous avons fait ingérer à trois lapins, concurremment, de la poudre totale de capsule surrénale de mouton, à raison de 20 centigrammes par animal et par jour, durant une année (avec une seule interruption de trois semaines apres la fin du troisième mois). ad SÉANCE DU # JUIN 967 Les animaux n'ont pas présenté de troubles appréciables; leurs courbes de poids, dressées de deux en deux jours, ont été sensiblement parallèles à celles d’un lapin gardé comme témoin. _Nous avons sacrifié Ces animaux, et avons examiné leurs organes. L'un d'eux ayant eu récemment, d'une facon accidentelle, un abcès du cou, nous l’avons laissé de côté; nous avons soumis les deux autres à de multiples examens histologiques (1). Nous n’avons constaté aucune lésion du foie, des reins, des testicules ni à l'œil nu ni au microscope. Dans les deux cas, la rate, d’ailleurs saine, est relativement pauvre en tissu lymphoïde. L'hypophyse, normale comme poids et volume, n’a été étudiée histologiquement que dans un cas : les cordons cellulaires sont constilués par de petites cellules, en majeure partie éosinophiles; la seule différence avec l’état normal moyen est que, dans l’ensemble, les masses de substance colloïde pa- raissent moins volumineuses. Au contraire, les thyroïdes et les surrénales présentent des modifi- cations nettes. Nous ne nous permettrons pas, pour le moment, d’inter- préter ces modifications; nous ferons simplement remarquer que, d’après une. opinion courante, elles correspondraient à une diminution de fonctionnement. Des expériences plus nombreuses, et sériées comme durée, seront nécessaires pour en établir le processus. Elles nous paraissent, de toute manière, intéressantes, attendu qu’elles ont été identiques dans les deux cas. Les lobes du thyroïde sont diminués de volume, surtout chez l'un des animaux, et présentent, au microscope, un aspect qui rappelle en partie ce que nous avions constaté chez d’autres lapins soumis à l’ingestion prolongée de poudre totale d’hypophyse (Soc. de Biologie, juillet 1908) ; les vaisseaux et le tissu interstitiel ne sont pas modifiés, tandis que les vésicules sont très diminuées de volume et pauvres en colloïde. Mais cette diminution n’atteint pas le degré extrême que nous avions observé après l'ingestion prolongée d’hypophyse : ici, les vésicules mesurent de 30 à 100 w, celles dont la colloïde est presque absente sont tout à fait exceptionnelles. En outre, la colloïde, qui, dans nos expériences avec l’'hypophyse, se montrait peu dense, mais homogène, présente ici des variations notables : dans la méme vésicule on trouve souvent des por- tions de coloration inégale, qui tendent à alterner en couches concen- triques; on y voit, en outre, des gouttes de substance plus claire, plus (1) MM. L. Rénon et Arthur Delille ont constaté, chez des lapins {ués par injection d'extrait surrénal : dans le corps thyroïde, de la congestion et une diminution de la sécrétion colloïde ; dans la surrénale, de la congestion, avec des modifications qu'ils n'indiquent point et dont l'interprétation leur a paru difficile. Nous signalons, pour mémoire, ces expériences qui, vu leurs condi- tions, ont été toutes différentes des nôtres (Voy. A. Delille, Thèse de médecine, Paris, 1909). 968 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réfringente, d'aspect huileux, éparses dans la masse. Ces dernières sont, par places, entourées d’ün anneau de colloïde dense, basophile. Les parois des vésicules sont fréquemment rétractées de facon irrégulière, comme plissées ; l’épithélium qui les revêt se compose presque unique- ment de cellules principales, claires, tandis que les cellules de Langen- dorff sont très rares et ne contiennent que peu de colloïde. Le Van Gieson décèle quelques fines granulations fuchsinophiles. Quant au noyau, il est tantôt sombre, opaque, tantôt vésiculeux, avec chromatine en anneau périphérique, avec petites masses centrales irrégulières, sans figures de kinèse. Dans les interstices, nous trouvons en abondance des coulées de colloïde irrégulièrement fragmentée. Nous n'avons vu qu'une parathyroïde en tout : elle est du type com- pact; toutes ses cellules contiennent de nombreuses petites masses de colloïde, vaguement granulaires, sans vacuoles. Deux choses nous frappent dans les surrénales. C’est d’abord l’exis- tence de nombreuses petites suffusions sanguines à la limite des deux substances et dans la médullaire; par places, les hémalies sont encore reconnaissables; en d’autres, on ne trouve plus qu’une substance anhiste, infiltrant les cellules et se colorant comme les hématies. En second lieu, la couche spongiocytaire n’est plus différenciée qu’en de rares points; presque partout, les cellules sont, dans la fasciculée aussi bien que dans la réticulée, formées d’un protoplasma finement et régu- lièrement réticulé, à la manière d’une fine dentelle à travées épaisses et à mailles fines, très inférieures au demi-diamètre du noyau. Les élé- ments de la médullaire ont des mailles beaucoup plus volumineuses et sont abondamment chargés de pigment. Il n’y a pas trace de sclérose. TRANSFORMATION EXPÉRIMENTALE DE Vaucheria terrestris EN Vaucheria geminala, par PAUL DESROCHE. En décembre 1908, je plaçai dans des tubes contenant quelques centi- mètres cubes d’une solution de Knop à 2 p. 1000, et stérilisés, des frag- ments de Vaucheries. Il s'agissait de Vaucheria terrestris Lyngb. recueillie sur la terre d’une allée du jardin botanique de l'Ecole normale supérieure, et reconnaissable à la forme caractéristique de son appareil sexuel : un pédicelle, directement prolougé par une anthéridie, et d'où se détache latéralement un oogone unique sur un court pédoncule. Je pris soin de n'introduire dans chaque tube qu'un fragment de filament de 2 millimètres environ de longueur, portant un appareil sexuel; un examen microscopique de chaque fragment avant l'ensemencement me SÉANCE DU # JUIN 969 permettait d'assurer qu'il n'emportait avec lui aucun œuf dont je n’au- rais pu dire avec certitude de quelle espèce il provenait ; j'étais ainsi certain d’avoir ensemencé Vaucheria terrestris Lyngb. à l'exclusion de toute autre espèce de Vauchérie. Quelques-unes seulement des cultures se développèrent, d’ailleurs très lentement. A-la fin de 1909, je possédais six cultures contenant des filaments bien vivants, d'une longueur de plusieurs centimètres. J'observai le contenu d'un de ces tubes. Les filaments se montrèrent porteurs d'un grand nombre d'appareils sexuels. Mais ceux-ci, au lieu de présenter la forme caractéristique des appareils reproducteurs de V. terrestris, avaient tous la forme des appareils de V. geminata Walz, à savoir un pédicelle surmonté directement par une anthéridie, et sup- portant latéralement deux oogones, symétriquement opposés dans un plan perpendiculaire au plan d'enroulement de l’anthéridie. Il y avait eu transformation de l'espèce V. terrestris en l'espèce V. geminata. Ces deux espèces sont voisines. Dans la nature, l'une, comme son nom l'indique, est plus particulièrement terrestre, l’autre plus particulière- ment aquatique. À la vérilé, d'après Walz, le créateur de l'espèce Y. ge- minata, celle-ci peut croître aussi sur le sol humide, et inversement V. terrestris peut croître dans l’eau. Mais Cooke et Wildemann indi- quent comme habitat de la première les étangs et les fossés, et signa- lent la seconde comme « formant des gazons sur aile sol humide et argi- leux ». On peut conclure de l'expérience elite que V. terrestris Lyngb. el V. geminata Walz sont en réalise deux formes d'adaptation d’une même espèce capable de vivre à l’air ou dans l’eau. L'une ou l’autre de ces deux formes se manifeste suivant que lé thalle croit au contact de l'air ou se trouve immergé dans une solution nutritive. (Laboratoire de botanique de l'Ecole normale supérieure.) VALEUR DE LA PRÉACTION DE FIXATION POUR LE DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS HÉRÉDITAIRE, par R. DEMANGuE et G. DÉTRÉ. Nous avons recherché la réaction de fixation du complément chez 16 enfants dont 72 atleints ou soupçonnés de syphilis héréditaire ; de ces enfants, 64 traités dans un dispensaire (1) par MM. Bresset et Carel, qui nous ont obligeamment communiqué leurs observations, ont (1) Dispensaire de la Caisse de l'Ecole du VIT: arrondissement. 970 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE été suivis régulièrement, beaucoup pendant plusieurs années. Nous avons employé, soit la technique classique de Wassermann, soit la méthode simplifiée de Hecht, dont l’un de nous (1) a précédemment étudié la valeur. I. — Syphilis héréditaire avérée : 138 cas. 10 Sypruis HMACCIVentS BÉNÉTAUTE NN RCE 2 cas pos : paie 1 positif partiel. Ar QE À Accidents secondaires. :: . 2 1... . 1 cas 1 positif. précoce, 9 itifs. en GONE SA ELLE DE MUEEES AR ES A ER REQRE 3_Ca { ROsinrs 6 Rue 1 positif partiel. évolulion. É dt ess Pseudo-paralysie syphilitique . . . . . . . 1 cas 1 positif. 8 cas. à Ne POUR Sarcocèle, traité. . . . . DER CRM TA TELE RU À 1 cas 1 négatif. 20 Syphilis | Accidents survenus dans la première enfance héréditaire la syphilis étant ensuite restée latente 3cas 3 négatifs. tardive depuis trois ans et demi, quatre ans et huit ans . ou latente, 1 positif. Syphilis osseuse ipndine JUSIDIA RER Er 2 cas : À négatif. ) Cas. Dans le premier groupe d'observations, il s'agissait de jeunes enfants âgés de huit à trente mois, atteints précocement d'accidents spécifiques : le séro-diagnostic fut 5 fois positif total et 2 fois positif partiel, soit une proportion globale de 87,50 p. 100 de résultats positifs. Dans un cas, l'enfant étant mort quelques semaines après la naissance, dans le service du D' Dufour, nous avons pu constater dans ses organes la pré- sence de nombreux tréponèmes : le séro-diagnostic avait été positif partiel. Une seule fois il a élé négatif, chez un enfant atteint de sarco- cèle, traité intensivement, et dont le testicule était revenu à un volume normal au moment de l'examen. Dans 4 autres cas où le traitement spécifique avait été institué, le résultat a été 4 fois positif et 1 fois positif partiel. Les enfants du 2° groupe étaient âgés de 4 à 11 ans et l'infection syphilitique était chez eux de date relativement ancienne; le séro-diagnostic n'a été posilif qu'une fois sur cinq (20 °/,). IT. — Enfants présentant des manifestations suspectes : 22 cas. 9 réactions positives (40,90 p. 100) : hydrocéphalie ; maladie de Little (21 cas); céphalée; dactylite; kéralite; ozène; tumeur du foie; arriération mentale avec malformations multiples. 6 réactions positives partielles (27,27 p. 100) : céphalée; kératite ancienne; ulcération linguale; rachitisme avec hypertrophie du foie ; sclérose atrophique du foie ; malformations multiples. 7 réactions négatives (31,82 p. 100) : hydrocéphalie ancienne traitée; crises (1) R. Demanche et P.-J. Ménard. Valeur de la méthode de Hecht pour le séro-diagnostic de la syphilis; comparaison avec la réaction de Wassermann, Comptes rendus de la Société de Biologie, 23 avril 1910, t. LXVIIT, p. 745). SÉANCE DU 4 JUIN 971 convulsives ; psoriasis suspect à vingt mois chez un enfant âgé de huit ans; _ ostéite ; kératite ancienne; malformation cranienne; monstruosité (absence d'un pied et des avant-bras). UL. — Enfants prématurés, atrophiques ou dystrophiques (rachitiques) : RÉAELON DOS AMEL EME ME. 4 ner Peas (H0.SÉ Te 100) — positive partielle. . . . . . . . . A1 cas (29,73 p. 100). _ RÉPARER 00 22 Cast (9/45 p° 100) Les enfants de ce groupe n'étaient porteurs d'aucune lésion caracté- ristique qui permit d'affirmer la syphilis: une naissance prématurée, un mauvais état général, une atrophie pondérale considérable, des symptômes de rachitisme nous ont conduits à la rechercher. IV. — £nfants indemnes de syphilis : À cas; 4 réactions négatives. De ces recherches, nous nous croyons autorisés à conclure que la réaction de fixation peut être utilisée avec profit pour le diagnostic souvent difficile de l’hérédo-syphilis. Dans la syphilis héréditaire précoce, en évolution, la proportion des cas positifs (87,50 p. 100) est comparable à celle que l’on obtient dans la syphilis acquise floride. L’intensité de la réaction ne semble pas tou- jours en rapport avec l'intensité de l'infection. Le sens de cette réaction peut être influencé vers le terme négatif par le traitement mercuriel (2 cas sur 5), influence d'ailleurs encore discutée chez l'adulte. L'ancienneté de la syphilis comptée à partir des derniers accidents nous paraît avoir une influence prépondérante. Dans ce cas, et de même dans la syphilis héréditaire tardive, la proportion des résultats négatifs (80 p. 100) peut être rapprochée de celle obtenue dans les syphilis anciennes torpides de l'adulte. Un résultat négatif, surtout à partir de la seconde enfance, ne permet donc pas d'éliminer entièrement la syphilis. Chez les sujets indemnes de syphilis, la réaction a élé constamment négative. La scarlatine ne semble pas être une cause d'erreur ; dans 4 cas le Séro-diagnoslic pratiqué, soit chez un ancien scarlatineux, soit en période d’éruption ou de desquamation, a été négatif. Chez les enfants présentant des manifestations suspectes l'examen du sérum nous à confirmé l'origine syphilitique de divers accidents (maladie de Little, ozène, kératite interstilielle); mais là encore cer- taines réactions négatives peuvent s'expliquer par l'ancienneté d’acci- dents actuellement arrêtés dans leur évolution. Enfin la réaction de fixation nous à permis d'isoler parmi les dystrophies de l'enfance cer- taines formes imputables à l’hérédo-syphilis, et dont la nature n'aurait pu être affirmée par la clinique ; mais la réaction est parfois délicate à apprécier et on n'obtient le plus souvent que des résultats partiellement positifs. (Travail du laboratoire de M. Queyrat à l'hôpital Cochin annexe.) 972 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE t DES AGENTS SENSIBILISATEURS DE LA RÉACTION À LA PHÉNOLPHTALINE POUR LA RECHERCHE DU SANG DANS L'URINE (ALCOOL, AI.COOL ACÉTIQUE, AUTRES ALCOOLS ACIDES), par C. FLEic. [. La sensibilité de la réaction de Meyer dans l'urine est beaucoup moins grande que dans l’eau et, schématiquement, d'autant plus dimi- nuée que l'urine est plus dense; dès lors, elle peut être positive avec des urines très pauvres en globules, mais peu denses, et négative avec des urines bien plus riches en globules, mais plus denses. Ces consta- tations ont amené Telmon à trouver un agent, l'alcool acétique (aleool à 90 degrés, 98 centimètres cubes; acide acétique cristallisé, 2 centi- mètres cubes), dont l'addition à l’urine rend la réaction presque aussi sensible que dans l’eau. Elle s'effectue alors ainsi : urine, 3 centimètres cubes; alcool acétique à 2 p. 106, 3 centimètres cubes; réactif de Meyer, 4 centimètre cube {agiter); H°0° à 12 volumes, IV gouttes. Bien que la réaction, effectuée sur de l’eau distillée au lieu d'urine hématique, donne une très légère teinte rosée, l'urine ne la donne pas si elle ne contient pas de sang et exerce une action empêchante très nette sur la réaction à blanc de l’eau distillée. Sardou, pour expliquer cette action empéchante, à examiné successivement l’urée, l’acide urique, le NaCI, les phosphates, la créatinine, l'acide hippurique, mais avec des résul- tats négatifs; il croit possible de rapporter l’action empêchante aux substances précipitables par les sels de plomb (notamment matières colorantes), qu’on sait gêner les réactions de l’indoxyle (1). Feuillié, enfin, a récemment confirmé l’action retardante de l'urine pour la réaction de Meyer originelle et admet, dans le cas de globules non hémo- lysés, la supériorité de l'examen microscopique sur cette réaction. II. J'ai observé que, dans le cas de très petites quantités de sang non hémolysé et d'urine dense, la réaction de Meyer originelle, effectuée sur le culot de cen- trifugation de l'urine, est plus sensible que le microscope, plus sensible encore si elle est faite sur le culot repris par 0 c. c. 25 à 4 centimètre cube d’eau distillée; dans le cas d’urines très denses empéchant la réaction malgré une proportion notable de globules, hémolysés ou non, il suffit de diluer l’urine pour obtenir la réaction. III. J'ai étudié l’action empéchante de l'urine en recherchant les composés pouvant à la fois entraver la réaction de Meyer originelle dans des dilutions aqueuses de sang et empêcher la réaction à blanc de Meyer-Telmon obtenue avec l’eau distillée : les diverses substances urinaires citées plus haut, et en (1) J'ai en cours des expériences comparatives sur l’action de l'alcool acétique vis-à-vis des réactions de l’'indoxyle urinaire. SÉANCE DU À JUIN | 973 outre la créatine, la xanthine, la cystine, les sulfates, employées soit isolé- ment, soit dans une même solution (urine artificielle), aux doses où elles peuvent se trouver dans l'urine, ou à des doses beaucoup plus fortes, n’ont manifesté aucun pouvoir empêchant net. Par contre, l'urine normale décolorée par le noir animal à un pouvoir empêchant marqué; ce pouvoir s'accroît beaucoup pour l’urine concentrée au bain-marie et pour les extraits aqueux ou alcooliques du résidu d'évaporation de l'urine. Ces mêmes liquides ont aussi un pouvoir décolorant pour les solutions alcalines de phénolphtaléine. IV. Jai constaté que des urines très polyuriques, sans trace de sang, peu- vent donner la réaction de Meyer en présence d’alcool acétique. Il faut, pour éliminer la cause d'erreur, faire une réaction-témoin avec l’eau distillée et, mieux encore, additionner l'urine de 1 à 1 volume et demi d'urine normale, de densité élevée autant que possible, et reconnue préalablement comme ne donnant pas la réaction à blanc. V. Pour les urines purulentes, il y a contradiction entre les divers auteurs ‘au sujet des résultats de la réaction de Meyer originelle (Deléarde et Benoit, Pozzi-Escot, Willenz, Feuillé), la teneur du pus en globules rouges étant très variable. La réaction de Meyer modifiée à l’alcool acétique est souvent faible- ment positive, mais, pour une même urine sans antiseptique, elle devient d'autant plus intense que l'urine est d'autant plus fraichement émise (peroxydases des produits de désagrégation leucocytaire et bactériennes). Pour dissocier l’action peroxydasique hémoglobinique des actions peroxyda- siques leucocytaires ou sériques possibles, il faut porter l'urine à l’ébullition. Il est préférable de ne rechercher le sang que sur des urines récentes et cyanurées, le chauffage suffisant déjà à diminuer légèrement l'intensité de la réaction, même dans le cas de dilulions d’hémoglobine ou d’hématines pures aqueuses, VI. L'alcool à 90 degrés, ou mieux à 95 degrés, sensibilise déjà, à lui seul, la réaction de Meyer originelle, presque aussi activement que l’alcool acélique, mais ce derniér donne des colorations plus rapides et plus stables (comparer les colorations sur les mélanges séparés des précipités). Dans les deux cas, d’ailleurs, les colorations sont beaucoup plus stables ‘que dans celui de la réaction de Meyer originelle. L'alcool ou l'alcool acétique peuvent être ajoutés à l'urine, soit avant, soit après le réactif de Meyer. On peut aussi augmenter la stabilité des colorations de la réaction de Meyer originelle en diluant d’eau le mélange ou en ajoutant après coup l'alcool acétique, l'alcool ou IT gouttes d'acide acétique seul (stabilisation moins marquée dans ce dernier cas). VIT. La dose optima d'acide acétique de l'alcool acétique peut varier suivant la nature des urines, d’où l'utilité d'effectuer, en cas de résultats douteux, des épreuves avec des doses d'acide acétique différentes (de IT à IV gouttes pour 3 centimètres cubes d'alcool). La proportion de 6 centimètres cubes d'alcool est préférable à 3 centimètres cubes et la réaction la plus sensible s'obtient avec 3 centimètres cubes d'acide acétique et 3 centimètres cubes d'alcool à 95 degrés, soit 6 CENTIMÈTRES CUBES D’ACIDE ACÉTIQUE A À P. 100. VIIL. L'alcool méthylique sensibilise aussi la réaction de Meyer, mais nette- ment moins que l’éthylique. Les alcools tartrique, lactique, formique, chlorhy- drique et nitrique sensibilisent aussi à des degrés divers, ces deux derniers 974 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE e : en particulier (IT à IV gouttes pour 3 centimètres cubes d'alcool), plus que l'alcool acétique. < IX. Les moyens de sensibilisation étudiés soulignent d’une part les précau- tions techniques importantes pour éviter diverses causes d'erreur de la réaction de Meyer originelle ou modifiée (examen de la densité urinaire et consé- quences, épreuves-lémoins, chauffage de l’urine) ou pour obtenir le maximum de sensibilité (épreuves avec doses d’acides et d'alcool variables, alcools- acides divers); ils montrent, d'autre part, les modifications probables à apporter dans l'interprétation des résultats cliniques de la réaction de Meyer originelle, en particulier au point de vue de la distinction de Paisseau et Tixier entre les néphrites dégénératives et congestives, ces dernières passant pour s’accompa- gner seules d’une réaction positive. LA FILAIRE DE L'OŒIL DU DINDON, par M. Ozoux. La littérature est muette sur le parasitisme oculaire du dindon. - Nous avons, cependant, trouvé à la Réunion, dans le cul-de-sac sous- nictitant de ce volatile, des nématodes mâles et femelles en cohabitation. Tous les quartiers de l’île sontinfectés, aussi bien ceux des montagnes, à 1.250 mètres, que ceux de la côte, Pour extraire les parasites de dessous la troisième paupière, il n’est pas avantageux de se servir de pinces, qui les meurtrissent ou les tuent; il est préférable, après cocaïnisation légère de l'œil, de procéder à une irrigation d’eau tiède, qui révèle parfois de nombreux vers là où l’ins- pection seule n’en avait pas montré; on recoit le liquide de lavage dans un bassin à fond noirci sur lequel les vers se détachent nettement. Le mäle est plus grèle, plus court, long de 12 millimètres, large de 260 y; la femelle à jusqu’à 17 millimètres de long sur 290 4 de large. L’extrémité antérieure offre une -bouche arrondie suivie d’une capsule buccale chitineuse en deux parties et d'un æsophage assez allongé. Le mâle a la queue enroulée sur elle-même; cetle queue est pointue, offre des papilles caudales et deux spicules inégaux. La femelle a la queue effilée, droite, souvent terminée par un petit. bouton; son corps est presque complètement rempli d'œufs dont les plus volumineux et les plus organisés sont voisins de la vulve, située à la partie postérieure du corps, un peu en avant de l'anus. Les œufs, ellipsoïdes, à coque épaisse, sont longs de 40 à 45 uv, larges de 26-30 4, s'ouvrant, dans les liquides artificiels, le plus souvent sur la longueur, rarement à une extrémité, et mettant en liberté un embryon déjà formé au moment de la ponte. OC SÉANCE DU À JUIN 97 Hors de l'organisme du dindon, la filaire vit quelques heures à peine; les liquides artificiels variés, alcalins comme le mucus oculaire, ne la conservent pas; elle y périt après quatre ou cinq heures, même à 37- 38 degrés et à l'obscurité; et, après quarante-huit heures de séjour, la dislocation commence. Les expériences multipliées auxquelles nous nous sommes livré nous permettent de penser que les œufs éclosent en dehors de l’organisme du dindon, probablement dans le sol, mais que les jeunes filaires sont reprises par l'appareil digestif d’où elles remontent aux yeux. La transmission par les insectes nous paraît improbable. Cliniquement et anatomo-pathologiquement la filaire passe inapercue; il est vrai que le maximum de parasites trouvés dans un œil de dindon a été de huit; le sang est toujours vierge de microfilaires: il ne révèle le parasitisme n1 par son taux hémoglobinique anormal, ni par une propor- lion inhabituelle de globules rouges, ni par sa formule leucocytaire. Le dindon étant un gallinacé, il faut se demander si sa filaire ne doit pas être rangée dans le même groupe que celles du paon, trouvées par Magalhäes, au Brésil, et qui ont pour prototype la filaire découverte par Manson à Amoy, en Chine, dans l'œil du poulet. = Une première probabilité consiste en le fait que cette dernière filaire (Oxyspirura Mansoni), non encore signalée à la Réunion, y existe en abondance, occupe les mêmes zones d’infestation que la filaire du dindon et que poulets et dindons vivent en promiscuité complète dans les basses-cours bourbonnaises. Il faut ajouter que les deux nématodes ont les mêmes mœurs, les mêmes côtés ignorés de leur évolution (ponte, hôte de passage des microfilaires, etc); enfin, l’examen des parasites à Fétat frais ou après séjour dans les liquides conservateurs (alcool, formol, baume, huile) nous à permis de conclure à leur identité; et l'étude que M. Henry, chef du laboratoire de M. le professeur Railliet, a faite des exemplaires rapportés par nous de la Réunion à confirmé nos conclusions. | 2 a GOUTTIÈRE MÉTALLIQUEÉ POUR OPÉRATIONS SUR LE CHIEN, par L. Morez. L'appareil que j'ai l'honneur de présenter à la Société est une moditi- cation de la gouttière de CI. Bernard. Cette modification est justifiable par la prise en considération des deux raisons suivantes : 1° Impossibilité de tenir rigoureusement propre la goultière clas- sique. 2° Difficulté de placer l'animal dans les positions favorables à l’exécu- tion d'interventions physiologiques très diverses, 976 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour parer à ces inconvénients on emploie généralement des tables d'opérations d’un prix élevé, dont les meilleurs modèles, encore qu'ils rendent des services, ne font pas oublier l'excellente vieille gouttière. C’est celle-ci que j'ai cherché à rajeunir, en prenant garde de la déna- turer. La gouttière que je vous présente est entièrement métallique, ajourée et nickelée, conditions qui en assurent l'entretien facile et ia rigoureuse propreté. Elle est munie, à sa partie moyenne, d’une double articulation per- mettant de la couder en dos d'âne. Cette disposition — obtenue sans effort au moyen d’un volant de commande -- est très favorable aux opérations sur les voies biliaires, le pancréas, la masse gastro-intestinale (l'animal reposant sur le dos); aux opérations sur le rein (l'animal reposant sur le côlé); aux opérations sur la moelle et les racines rachi- diennes (l’animal reposant sur le ventre). Une autre modification consiste dans l’adjonction d’une paire de bar- reaux de soutien latéraux, mobiles, interchangeables et adaptables à tous les points de la gouttière. Ces barreaux sont destinés à fixer les pattes de l’animal dans les positions les plus variées, On peut ainsi réa- liser sans peine le plan incliné des chirurgiens, et opérer sur les organes pelviens à ciel ouvert et non au fond d’un puits. Ramenée dans la rectitude, la gouttière redevient une gouttière de CI. Bernard dont elle conserve lous les avantages (1). (Laboratoire de physiologie physico-chimique des Hautes-Etudes; Collège de France; professeur Francçois-Franck). ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DU SÉRUM SANGUIN AU COURS DE L'URÉMIE, par ALEX. CAWADIAS. à Lorsqu'on injecte dans le péritoine du cobaye du sérum d’urémique à une dose convenable (30 centimètres cubes par exemple), on provoque des phénomènes immédiats, consistant en troubles nerveux (convul- sions, paralysies du train postérieur), troubles respiratoires (dyspnée très forte), hypothermie, coma allant jusqu’à la mort. Si la dose n’est pas suffisante, le cobaye après avoir présenté quelques phénomènes alarmants se rétablit. Mais il commence à maigrir, il perd ses poils et meurt cachectique à une date variable, dix, vingt ou trente jours après l'injection. (1) Constructeur : Tainturier, 7, rue Blainville. Paris. | A / SÉANCE DU 4 JUIN $ JD Nous insisterons sur l'étude des phénomènes immédiats dus à l'action toxique du sérum sur l'organisme de l’animal d'expérience. L'apprécia- tion des phénomènes éloignés est plus délicate, car ici le mode réactionnel du cobaye intervient pour beaucoup. Pour déterminer la dose toxique immédiate minima du sérum de brightique, nous prenions trois cobayes sensiblement de même poids (500 grammes); à l’un nous injections 20 centimètres cubes, à l’autre 35 centimètres cubes, au troisième 40 centimètres cubes (dans certains cas, suivant les indications de l'expérience, nous injections des doses inférieures à 20 centimètres cubes ou bien entre 20 et 30). Nous avons examiné de cette facon 18 sérums. En compulsant nos observations nous pouvons donner le chiffre de 20 à 30 centimètres cubes comme représentant la dose toxique minima du sérum de brightique pour le cobaye. Dans trois cas seulernent nous avons constaté que cette dose dépassait 45 centimètres cubes, c'est-à- dire se rapprochait de la normale. Par conséquent, dans l’urémie, dans la ha des cas le sérum, est hypertoxique. Mais il y a des cas de néphrites chroniques dans lesquels cette toxicité n'existe pas. Cette division des néphrites au point de vue de la toxicité de leur sérum ne correspond à aucune division clinique. Le seul fait que nous puissions affirmer est que le sérum dans l’urémie convulsive est beaucoup plus toxique que celui des individus ne présen- tant pas de convulsions pendant leur urémie. A l’autopsie des animaux intoxiqués par du sérum d’urémique nous cons- tatons une hyperémie intense de la paroi abdominale, de la congestion des viscères, une abondante réaction péritonéale à gros placards entothéliaux. Microscopiquement on trouve des lésions cellulaires hépatiques (îlots de dégé- nérescence granuleuse avec acidophilie du protoplasma et pyknose nucléaire). Les reins sont de même très altérés et on rencontre constamment des lésions de cytolyse de 2° et 3° degrés irrégulièrement réparties. Le sérum d’urémique injecté sous la peau provoque des phénomènes intenses de réaction locale (infiltrat, nécrose). On peut arriver à sensibiliser les cobayes pour le sérum d’'urémique et on obtient nettement l’anaphylaxie en se servant de ce sérum. / Ainsi que nous voyons, les effets de l'injection du sérum d'urémique chez le cobaye sont comparables à ceux produits par l'injection de sérum normal. Dans les deux cas il s’agit d’un poison qui agit presque sans incuba- ton sur différents tissus et organes (rein, foie, système nerveux) et qui modifie là nutrition de l'animal et le sensibilise. Il n’y a entre ces deux sérums qu'une différence de degré. Alors qu'on n'arrive pas à tuer un cobaye avec 63 centimètres cubes de sérum nor- 978 ’ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mal on détermine la mort si on injecte 20 centimètres cubes de sérum d'urémique. C'est là une différence du simple au double, par conséquent très nette. De même l’action cytotoxique (rénale, hépatique, etc.) du sérum d’uré- mique est beaucoup plus intense que celle du sérum normal. Par conséquent (si nous mettons de côté pour le moment les cas d'urémie sans hypertoxicité du sérum), nous pouvons admettre qu’en restant sur le terrain de la médecine expérimentale, il n'y a pas dans l'urémie un poison nouveau qui intervient, mais une substance toxique préexistante dont l’action devient plus intense. a em mm ERRATUM Note de M. Gricaut, séance du 14 mai. P. 828, 18e et 19° lignes, au lieu de : polasse; lire : soude. Le Gérant : OGrAVEe Por, RE Paris. — JL. MARETHEUX, imprimeur, !, rue Cassette. QU TtES SuS DAT dd” SÉANCE DU (I JUIN [910 BrzLarD (G.) Immunité natu- . relle du lérot après hibernation et immunité naturelle du blaireau con- tre le venin de vipère Bousouer (L.) et DERRIEN (E.) : Acétonémie et acétone dans le li- quide céphalo-rachidien. . . . . .. Carnor (P.) et Scavu (Gr. L.): Sur un procédé capable d'éviter les accidents d'anaphylaxie sérique . . DEuENY (G.) : Education physi- que. Importance du mouvement continu et complet en direction et en étendue suivant des trajectoires curvilignes sur le développement musculaire et l'éducation des cen- tres nerveux de coordination . . .. DESROCHE (PAUL) : Sur une trans- formation de la sexualité provoquée chez une vauchérie ; DrzZEwWINA (ANNA) : Sur les éosino- philes de l'intestin “de certains Té- léostéens Fizon (G.) et WEïLL (JEANNE) : fluence de la température sur l’addi- tion latente GEssARD (C.) et LorsEAu (GEORGES) : Contribution à la technique de l'extraction des toxines précipitées. Gizsert (A.) et CaABroL (E.) : À propos du procès-verbal. L'intoxi- cation expérimentale par la toluy- lène diamine Lacrirrouz, Bousquet et ROGER : La typhopyocyanie (pyocyauie gé- néralisée à forme typhoïde). . . . . Laprcque (L. et M.) : Action du curare sur les muscles d'animaux divers LecENDRE (RENÉ) et PréroN (Hewer) : La théorie de l’autonarcose carbo- nique comme cause du sommeil et les données expérimentales. . . . . LeLièvre (AuG.) et RELTERER (Eo.) : Variations de l’appareil hyoïdien des mammifères C0 MO MO COVEOT ED Mo Oo ON OO OMC ETIENNE) COM NC DO OR ÉCHELLE ERET selle fete tte) ele etes de Brozoete. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIL, SOMMAIRE 993 998 1012 1017 991 980 1019 1007. LisBoNNE (MARCEL) : Sur l’invertine de la salive Martin (Louis), PRÉvVOT (ALEXIS) 979 et LoiseAu (GEORGES) : Sur le pou- voir agglutinant du sérum antidiph- LÉPIQUE SLR UT EE NO e NÈèGRE (L.) : Sur le stade intes- tinal de la sarcosporidie de la souris P£ÉREz (CHARLES) : Origine des cel- lules imaginales de l'intestin moyen JÉSAVES PIE SPRINT SEILLIÈRE (GASTON) : Observations sur la composition et la digestibilité de quelques tissus végétaux cellulo- OOo EURO ONE 20 SÉZARY : Constatation du trépo- nème dans l'artérite cérébrale sy- phylitique ViLLARD et TAVERNIER eNsPetiemiolefete feeitetialtefl- le Trans- | plantation d’un rein de chien sur une chèvre WEINBERG et JONESCO-MIHAIESTI : A propos de la réaction de la meios- ta MINE SMS M NRA ER NERE YAMANOUCHI (T.) Expériences d'anaphylaxie chez l'homme et le singe aMaPlamle allie he miette eluiehnese TO. 997 1010 989 985 1020 1015 1000 Réunion biologique de Nancy. | . ETENNE (G.) et DAupLais : Sur la pathogénie de l’athérome. A pro- pos d'un cas d’ostéomalacie sénile. ! ETIENNE (G.) et Dauprais (H.) Myome calcifié et athérome dans un cas d’ostéomalacie sénile. . . . . GARNIER (CHARLES) et VILLEMIN (FERNAND) : Les nerfs supérieurs du corps thyroïde Hocne (L.) : Sur les parentés de la glande mammaire, d’après des con- sidérations normales et patholo- giques (Note préliminaire) . = « T0 1027 1023 980 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE * Présidence de M. A. Dastre. À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. L’INTOXICATION EXPÉRIMENTALE PAR LA TOLUYLÈNE-DIAMINE, par À. GILBERT et E. CHABROL. Dans deux communications antérieures, nous avons relaté à la Société les résultats de nos recherches expérimentales sur l’intoxication par la toluylène-diamine. Comme nous l'avons montré, dans les intoxications faibles, on ne note tout d’abord aucune modification du sang. C’est seulement après un certain laps de temps que se manifeste, comme premier phénomène, une cholémie à la vérité légère, mais nette. Celle-ciévolue seule pendant quelques heures, puis, à la cholémie se surajoute, pendant quelques heures également, de la fragilité globulaire. À ce moment, ja cholémie subit une nolable recrudescence; lorsque la fragilité globulaire a dis- paru, elle subsiste pendant quelques jours et s’efface à son tour. Dans les intoxications fortes, le sang, comme dans les intoxications faibles, ne subit tout d'abord aucune modification. Ici encore, c’est la cholémie qui se montre la première, mais, au bout d’un temps plus court que dans les intoxications faibles, à la cholémie s’adjoint l'hémolyse ; celle-ci est marquée, non seulement par la fragilité globulaire, mais aussi par l'hémoglobinémie. Lorsque les animaux doivent succomber rapidement, il ne semble pas que la cholémie augmente d’une facon notable; à vrai dire, l'évaluation de son degré est rendue difficile par la présence de l'hémoglobine dans le sérum. Lorsque les animaux sur- vivent, la cholémie augmente considérablement et, après disparition de l'hémolyse, elle persiste plus longtemps que dans les intoxications faibles. Comme on le voit, la cholémie et l’hémolyse ne se superposent pas dans le temps, la première se poursuit sur une durée plus considérable que la seconde, la précède légèrement et lui survit assez longuement. Cette indépendance apparente des Jeux ‘processus marque-t-elle une indépendance véritable? Nous ne le pensons nullement, et nous esli- mons que l'explication des phénomènes réside dans la fhéorie hépatogène de l’ietère dû à la toluylène diamine. Touché par le poison, le foie élabore et la bile et les substances hémolysantes (Joannovics et Pick) et les globules hémolysés sont ulilisés par lui pour l’élaboration de la bile. L'ut RUE SÉANCE DU ÎL JUIN 981 Peut-être pourrait-on proposer pour l’ictère diaminique l'appellation d'ictère hémolylique hépatogène? Maïs une telle désignation renfermerait, à l'heure actuelle tout au moins, une véritable antinomie, l’ietère hémo- lytique étant par définition un ictère dans lequel l'initiative pathologique appartient au sang et dans lequel le foie est considéré comme jouant un rôle tellement secondaire et effacé qu'il a pu être intégralement nié. Nous donnons la préférence aux termes d’ictère hépatogène avec hémolyse. PRÉSENTATION D OUVRAGE. M. ANTONIN Poncet. — J'ai parlé incidemment, ces temps derniers, à la Société de Biologie, du ÆRhumalisme tuberculeux et de la Tuberculose inflammatoire. A ce propos, je suis heureux d'offrir à la Société, la den française d'un ouvrage qui vient de paraitre : Les intoxicalions tubercu- leuses du D' Jozsef Hollo’s, prosecteur à l'Hôpital Général de Szeged (Hongrie) (1). L'auteur, par l'emploi judicieux des vaccins tuberculeux et surtout des corps immunisants, a établi le diagnostic bacillaire de nombreux états pathologiques d'origine indéterminée, qu'il combattait ensuite avec succès, c'est-à-dire, dans la circonstance, par les corps immuni- sants. Si la nature d’une maladie ‘est, comme on le dit, démontrée par son traitement, rarement certitude ne fut mieux donnée que par celui em- ployé chez les malades du D' Hollo’s. Les recherches thérapeutiques expérimentales du très distingué mé- decin de Szeged, sa découverte d'un traitement, en pareils cas, spéci- fique, viennent complètement à l'appui de nos travaux basés, dès leur début, sur la clinique et l'anatomie pathologique. Elles ont un intérêt pratique de tout premier ordre. (1) Ce livre a été traduit du hongrois grâce à l'initiative et sous la direction de mon chef de clinique chirurgicale, le D' G. Cotte. (Masson et Cie, éditeurs, Paris, 1910.) 982 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE IMMUNITÉ NATURELLE DU LÉROT APRÈS HIBERNATION ET IMMUNITÉ NATURELLE DU BLAIREAU CONTRE LE VENIN DE VIPÈRE, À par G. BILLARD. J'ai pu conserver tout l'hiver deux lérots que j'ai fait mordre par des vipères au mois de mai. Ces animaux ont parfaitement résisté au venin de deux très grosses vipères, mais ont présenté localement des accidents inflammatoires suivis de la chute des poils. Mes lérots avaient été mordus pour la dernière fois en août 1909; leur immunité persislait donc neuf mois après. = Dans ma précédente note (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1909) sur l’immunité naturelle du lérot, je signalais que Brehms supposait le blaireau réfractaire au venin de vipère et il relate les expériences de Lenz (Brehm, les Merveilles de la nature, page 583) qui cependant n'a jamais vu les vipères mordre le blaireau : «Celui-ci (le serpent) chercha à échapper, le blaireau le maintint avec sa patte, lui déchira le corps et parul le dévorer avec plaisir; la vipère ne mordait pas. » J'ai vu des chiens tuer des vipères sans être mordus. L'expérience de Lenz ne prouve donc pas d'une manière certaine que le blaireau est réfractaire au venin. Le 6 juin, j'ai fait mordre par deux très grosses vipères, et à plusieurs reprises, un jeune blaireau de huit livres. Celui-ei n'a nullement été incommodé et se porte actuellement très bien. Il n’est donc pas douteux que le blaireau possède une immunité naturelle contre le venin de vipère, puisque mon animal tout jeune n'avait certainement guère quitté son terrier et que mes vipères devaient avoir les glandes gorgées de venin, puisqu'elles n avaient pas mordu depuis un mois. Je possède actuellement ne blaireaux vivants et j’exposerai dans une note ultérieure les résultats obtenus au sujet des propriétés immu- nisantes de leur sérum. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) D LE LME D ONE me LT ET Le, per Ney SÉANCE DU Âl JUIN 983 ’ SUR L'INVERTINE DE LA SALIVE, par Marcez LISBONNE. Si on laisse fondre dans la bouche pendant deux à trois minutes un petit fragment de sucre de canne, en évitant tout mouvement de déglu- tition, on conslate que la salive sucrée recueillie, après ce laps de temps, réduit toujours notablement la liqueur de Fehling. De même la salive mixte humaine in vitro, en présence d’une solution de saccharose en milieu fluoré, réduit la liqueur cuivrique après un séjour de quelques heures à l’étuve à 40 degrés. La même expérience répétée avec de la salive chauffée préalablement à 80 et 90 degrés demeure négative. On est donc conduit à admettre l’existence dans la salive d'une diastase kydrolysant le sucre, c'est-à-dire d'une invertine ou sucrase. Ch. Richet (1) mentionnant accidentellement au cours d’une étude sur le suc gastrique ce fait qu'il avait observé, s’étonnait en 1878 qu’il ne soit signalé dans aucun traité classique. Aujourd’hui encore, cette propriété si simple à mettre en évidence est généralement méconnue. En 1907, au moment où je commencais à étudier systématiquement cette action lermentaire (en collaboration alors avec G. Fleig), Roger (2), à son tour, à signalé l'existence d'invertine dans la salive humaine après un repas riche en sucre, attribuant ainsi la présence de cette diastase dans cette sécrétion à l'adaptation des glandes salivaires, à ce genre d'aliments. Je me propose de résumer succinctement les résultats que j'ai obte- nus concernant l’action et l’origine de l’invertine salivaire. I. Action de l’invertine salivaire. — Le tableau suivant indique les quantités de sucre interverti dans les mélanges de sauITe mixte humaine et de sucre en milieu fluoré à 1 p. 100 (3). RAPPORT SALIVE EAU SALÉE SUCRE TEMPS de la quantité de sucre interverti au saccharose initial, 5 5 0,15 10 heures. 15,20/0 10 10 0,50 30 minutes. 29/0 LOS 10 0,50 2 heures. 3,8 2/0 Di) 40 0,50 12 heures. 10,5 9/0 20 10 0,25 12 heures. 16,89/ Comme on le voit, celte action diastasique est relativement faible et ne peut en aucune manière être comparée à celle de l’invertine intestinale. Pour obtenir des chiffres élevés, il est nécessaire en effet de mettre en œuvre de (1) Ch. Richet. Des propriétés chimiques et physiologiques du suc gas- trique.… Journ. anat. et phys., XIV, 1878, p. 285, note 2. (2) Roger. Alimentation et digestion. Masson, 1907. (3) Tous les dosages ont été faits par la méthode de G. Bertrand. “ 984 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À grandes quantités de salive par rapport à celles de sucre interverti formé. On pouvait penser que la mucine exercait une action inhibitrice sur l’inter- version du sucre. Mais, l'interversion du sucre par une sucrase très active (de lAspergillus niger) se faisant aussi activement dans la salive que dans l’eau salée, il faut plutôt admettre que l’invertine ne se trouve dans la salive mixte qu’en quantité très minine. Le fait qu'il faut traiter un volume consi- dérable de salive (500 centimètres cubes) par l'alcool à 90° pour obtenir un précipité actif sur le sucre, vient à l’appui de cette manière de voir. Je ne suis jamais arrivé à constater, comme Roger, la moindre adap- tation diastasique de la salive après un copieux repas de sucre. Dans des expériences comparatives où j'ai fait agir sur une même quantité de sucre des volumes égaux de salive sécrétée normalement et de salive sécrétée sous l'influence d'un poids déterminé de sucre, mais immédiatement après l’ingestion de 150 grammes de saccharose; je n’ai jamais pu obtenir des différences appréciables en faveur de l'opinion de Roger. IT. Sur l'origine de l'invertine salivaire. — Roger se basant sur les phénomènes d'adaptation qu’il a constatés, et sur la stérilité (vérifiée au microscope) des mélanges de salive et de sucre en présence de thymol, a conclu à l’origine glandulaire de l’invertine salivaire. Mes expériences m'autorisent au contraire à penser que c’est aux micro-organismes de la bouche que la salive doit la plus grande part de son action intervertissante. On filtre de la salive mixte sur bougie Berkefeld. Cette salive stérile est chauffée à 90 et 95° pendant quinze secondes pour détruire l'invertine qu'elle pouvait renfermer. On ensemence alors 20 centimètres cubes de cette salive avec une anse de platine promenée dans la bouche. Etuve 37° pendant 24 et 48 heures. On ajoute alors une solution de sucre filtrée sur bougie. On dose le sucre interverti après quatorze heures à 37° (dernière colonne). 1o 9pce salive filtrée. chauffée, ensemencée (24 h.) + 2cc sucre 3 0/0 14,1 0/0 20 9pEc | — — — ensemencée (48 h.) + 2ce sucre 3 0/0 25 » 0/0 Jo AE, — _— = ensemencée""rcceau 0 » 6/0 o 200 — — — non ensemencée. . + 2€ sucre 3 0/0 Traces. Cette expérience où les microbes intervertissent le quart du sucre qu'on leur donne plaide énergiquement en faveur de l’origine microbienne de l’invertine de la salive (1). Conclusions : La salive mixte humaine normale contient de l’in- Vertine. Cette action, faible d’ailleurs, ne peut être rapportée à une (1) La salive parotidienne, recueillie par catéthérisme aseptique du canal de Stenon chez l'homme, hydrolyse légèrement le sucre. Mais en vingt-quatre heures la quantité de sucre interverti ne dépasse le 1 à 2 p. 100 de la quantité initiale de saccharose. SÉANCE DU À JUIN 985 adaptation des glandes salivaires à l’ingestion de sucre. Cette invertine est d'origine microbienne. Aussi doit-on l'appeler invertine buccale. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Montpellier et de l'Institut Pasteur.) CONSTATATION DU TRÉPONÈME DANS L'ARTÉRITE CÉRÉBRALE SYPHILITIQUE, par À. SÉZARY. J'ai eu l'occasion de déceler le Tréponème dans les parois d'une artère sylvienne atteinte d'inflammation syphilitique. Il s'agissait d’un sujet de quarante-trois ans, chez lequel, un mois après un chancre induré, se développèrent des syphilides psoriasiformes généralisées et, quarante-cinq jours plus tard, une hémiplégie droite suivie de coma et de mort. À l’autopsie, on découvrit deux foyers d'ar- térite, à peu près symétriques, siégeant à l'origine des deux artères sylviennes : les deux vaisseaux avaient été thrombosés sans doute l'un après l’autre puisque la lésion gauche s'était seule manifestée clinique- ment. De plus, la pie-mère médullaire et mésocéphalique était atteinte d’un processus de méningite que nous avons décrit antérieurement (1). Au point de vue histologique, les vaisseaux présentaient les lésions typiques de l’artérite syphilitique. Celles-ci siégeaient surtout au niveau de l’endartère et de l’adventice. L'endartère était très épaissie, hyper- plasiée et infiltrée de quelques cellules rondes. La périartère présentait des altérations différentes à sa partie profonde, où elle était hyper- plasiée, et à sa périphérie, où elle élait infiltrée de nombreuses cellules rondes, sans caséification; ses vasa vasorum étaient dilalés et comblés d'hématies, leurs parois tuméfiées, mais non épaissies, quelques-uns (très rares) étaient thrombosés. La tunique moyenne était intacte. La limitante élastique interne présentait en deux régions une atrophie et une dissociation très marquées. De plus, on remarquait quelques gommes, caséifiées en leur centre, isolées, situées dans la partie pro- fonde de la périartère, sauf une qui se trouvait dans l’endartère, et indépendantes des cellules rondes périphériques. C'est exclusivement dans le voisinage et dans l’épaisseur des nodules gommeux de la périartère que nous avons décelé des tréponèmes (méthode de Bertarelli et Volpino). Les parasites s’y présentent avec (1) A. Sézary. Processus histologique de la réaction méningée de la syphilis secondaire. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908, t. EXIV, p- 576. 986 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE leurs caractères typiques, quelques-uns affectent des formes anormales que nous avons décrites avec M. Jacquet. Leur répartition est très inégale : ils sont localisés au niveau des gommes et on en compte de 4 à 10 par champ d'immersion. Ils sont quelquefois intracellulaires, le plus souvent libres dans les espaces lymphatiques ou dans les tissus caséifiés. 1 Leur distribution est intéressante à noter, car malgré de nombreuses recherches nous n’en avons trouvé ni dans l’endartère (bien que celle- ci présente un petit nodule gommeux), ni dans la mésartère, ni parmi les globules blancs qui infiltrent la partie externe de l'adventice. Les vasa vasorum n’en contiennent ni dans leurs parois, ni dans leur lumière, pas plus que le caillot qui oblitère la sylvienne. J'ai signalé antérieurement qu'ils faisaient également défaut dans la méninge avoisinante. Ce n’est qu'après de longues recherches que ce résultat positif a été obtenu. L'examen de lasylvienne gauche pratiqué dans divers segments a été constamment négatif : nous n'y avons pas constaté de nodule caséifié, bien qu'elle fût également très lésée. Nous n'avons donc trouvé le parasite que dans les points caséifiés. ; Tels sont les faits que nous tenons à rapporter aujourd’hui, sans vouloir encore les interpréter et les appliquer aux doctrines pathogé- niques de l’artérite cérébrale syphilitique. (Travail de la Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu.) VARIATIONS DE L'APPAREIL HYOÏDIEN DES MAMMIFÈRES, par AuG. LELIÈvRE et Ép. RETTERER. Daubenton a examiné et décrit l'hyoïde de 69 espèces de mammi- fères. Il ne s'est pas borné à en noter la forme et à compter les pièces osseuses qui entrent dans la composition de tout l'appareil ; il a parfaite- ment reconnu les changements qu'il subit avec l’âge. Après avoir cons- taté, chez le cheval, que les deux branches de la fourchette (un thyrohyal de chaque côté) sont soudées avec le corps (basihyal) par le moyen d'une symphyse, il dit, en parlant du taureau : l'os du milieu (basihyal) s’arlicule, de chaque côté, avec l’une des branches de la fourchette ; « peut-être que dans de vieux taureaux ou dans de vieux bœufs, les trois os de la fourchette seraient réunis et soudés comme dans l'os hyoïde du cheval ». Il fait une remarque analogue pour le porc et le sanglier « dont la fourchette est formée tantôt d'un seul os, tantôt de trois réunis par des symphyses ». SÉANCE DU À JUIN 987 Ce nest que sur nos grands mammifères domestiques que nous avons pu recueillir un matériel peu riche, bien insuffisant, mais capable cependant de fournir quelques documents à l'histoire évolutive de l’appareil hyoïdien. Outre la forme, les dimensions et le nombre des segments qui le composent, nous avons cherché à en étudier la struc- ture, les connexions et le développement. Jusqu’aujourd’hui on s’est généralement contenté de l'examen pratiqué à l'œil nu sur les pièces fraiches ou macérées. Nous les avons fixées aussi fraiches que possible, durcies, puis débitées en coupes sériées que nous avons ensuite colorées diversement. Voici les principaux résultats que nous avons obtenus : Bœuf. — L'appareil hyoïdien du bœuf se compose des mêmes segments osseux que celui du chien (1). È Ils sont disposés dans le même ordre, comme le montre le tableau-ci-dessous qui donne de plus leurs dimensions respectives à deux âges différents. TAUREAU VEAU (d'après Daubenton). de trois mois. Longueur. Longueur. BLÉHMEROS TOUR SEVIR YA METRE 14 cent. 0 1 cent. ÿ Deuxième os ou cératohyal. cent 2 1 cent. 0 Troisième os ou apohyal. 3 cent. 0 2 cen{. 5 Os du milieu ou basihyal Ne 2 cent. 2 3 0 3 cent. Branches de la fourchette ou thyrohyaux . 2"cent. 1 Due On sait que l'extrémité supérieure du stylhyal du veau se bifurque : son angle, ou apophyse supérieure, se termine par un cartilage réuni par syu- desmose au temporal, tandis que l’angle, ou apophyse inférieure, donne seu- lement attache à des muscles (mastoïdo-stylien et stylo-hyoïdien). L’extrémité inférieure du stylhyal s'articule avec le cératohyal ; sur le veau de trois mois, il existe encore un segment de tissu squelettogène, épais de O2 entre les deux extrémités cartilagineuses en présence. Cependant le disque intercartilagineux n’est plus partout formé de tissu plein; en de nombreux points existent des espaces vides dus à la liquéfaction du eytoplasma conjonctif. En un mot, l'articulation stylo-cératohyale du veau est une amphiarthrose dont la cavité articulaire est en voie de formation. L’articulation cérato-apohyale a même constitution, mais elle est plus avancée dans son développement, car la fente articulaire y est plus étendue. Dans larticulation apo-basihyale, la fente articulaire occupe toute la partie centrale de l'articulation; ce n’est qu’en avant et en arrière qu'on y voit encore un tissu réticulé à l’état muqueux. Cependant l'articulation n’est pas encore une vraie diarthrose, car le cartilage hyalin de la facette concave de l’apohyal, comme celui de la facette convexe du basihyal, sont chacun encore revêlus d'une bandelette de tissu conjonctif ou squelettogène, épaisse de (1) Voir notre note Comptes rendus de la Soc. de Biologie, # juin 14910 p. 952.) 988 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 0 mm.1. L’articulation apo-basihyale est encore une amphiarthrose, quoique pourvue d’une cavité articulaire. Quant à l'os du milieu (basihyal) et les branches de la fourchette (thyrohyal), nous les avons réunis dans le tableau, car il est impossible de savoir où com- mence l’un et où finissent les autres : ils sont, en effet, réunis par une couche épaisse de tissu cartilagineux hyalin el vascularisé. Nous sommes en présence d’un segment cartilagineux unique pourvu de deux points d’ossification; c'est une synchondrose basi-thyrohyale. B. Mouton. — Sur deux moutons jeunes adultes, nous avons observé des segments de 1nême forme que chez le veau; 1° l'articulation stylo-temporale à l'état de syndesmose; 2 l’articulation stylo-cératohyale sous la forme d’une amphiarthrose au début de la formation de la cavité articulaire; 3° l’arlicu- lation céralo-apohyale et l’arliculation apo-basihyale sont à l’état de diar- throses. Le basihyal et le thyrohyal sont chacun constitués par un point ou centre d'ossification et réunis entre eux par une couche épaisse de plus d’un centi-. mètre de cartilage hyalin et vascularisé. C’est une synchondrose qui ne permet pas de fixer les limites des deux segments. Sur un fœtus de mouton long de 30 centimètres, le stylhyal long de 8 milli- mètres possède une diaphyse osseuse. Les autres segments sont cartilagineux et ils sont reliés les uns aux autres par des segments intercartilagineux pleins, constitués par du tissu squelettogène. C. Porc. — Sur le porc jeune adulte, le stylhyal, tong de 9 m. 5, est uni 1o au crâne par syndesmose et 2° à l’apohyal, qui mesure 1 m. 6, par un ligament fibreux, épais et long de 2 centimètres. Il y a donc une syndesmose stylo-apohyale; le cératohyal fait défaut. Quant à l'articulation apo-basohyale, c'est une amphiarthrose avec fente articulaire. Le basihyal et le thyrohyal sont unis, comme chéz le bœuf et le mouton, par synchondrose à cartilage hyalin et vascularisé. D. Cheval. — Nous n’avons pu examiner que l’hyoïde d’un vieux cheval. Les articulations de la chaîne stylo-hyoïdienne {stylo-apohyale et apo-hasihyale) étaient des amphiarthroses à fente articulaire; autrement dit, le cartilage hyalin des segments en présence était revêlu d’une couche de fibro-cartilage. Quant au basihyal et au thyrohyal, ils ne constituaient qu'une pièce osseuse unique, c'est-à-dire qu'on était en présence d’une synostose du basihyal et du thyrohyal. Résultats. — Pour incomplets que soient nos documents, plusieurs résultats concordent avec ceux du chien: Chez le mouton, l'appareil hyoïdien apparaît, comme chez ce dernier, sous la forme de nodules carti- lagineux se développant dans une masse commune de tissu squeletto- gène. Ses articulations se forment de même parliquéfaction de la portion centrale des segments intercartilagineux. D'abord à l’état d’amphiar- throse pleine, l'articulation se transforme ensuite en amphiarthrose avec fente articulaire. £ Tandis que, chez le chien, toutes les articulations hyoïdiennes (sauf la stylo-temporale) finissent par devenir des diarthroses, les articulations SÉANCE DU A1 JUIN 989 de la portion supérieure de là chaîne stylo-hyoïdienne ne dépassent pas, chez le bœuf et le mouton, le stade d’amphiarthrose, avec fente articu- laire; l'articulation apo-basihyale seule devient une diarthrose. L’articulation stylo-cératohyale est une syndesmose chez le porc, une amphiarthrose avec fente articulaire chez le cheval vieux. L'articulation apo-basihyale de ces deux espèces est une amphiarthose avec fente arti- culaire ou une diarthrose. _ Quant au basihyal et aux deux thyrohyaux, nous les avons vus, déjà pendant la vie fœtale, constituer une pièce unique de cartilage hyalin. Apparaissent-ils à l'état de trois nodules cartilagineux distincts, se fusionnant plus tard, ou sous la forme d’un nodule unique? Nous ne pouvons le dire. En tout cas, chaque thyrohyal, d’une part, le basihyal, de l’autre, s’ossifient par un point spécial et les centres d’ossification sont unis entre eux par synchondrose jusqu'à l’ossifcation Lotale, c’est-à-dire la synostose du basihval et des deux thyrohyaux. Ki OBSERVATIONS SUR LA COMPOSITION ET LA DIGESTIBILITÉ DE QUELQUES TISSUS VÉGÉTAUX CELLULOSIQUES, par GASTON SEILLIÈRE. Les celluloses du type de la fibre de coton, donnant comme produit ultime d'hydrolyse — acide ou diastasique — à peu près uniquement du glucose, sont très exceptionnelles dans les végétaux; beaucoup de fibres qui histologiquement sont d’origine épidermique tout comme le coton, ont une composition bien différente. Tel est le cas du duvet entourant la graine des Salicinées. Récolté au moment où la maturité fait éclater les capsules qui la ren- ferment, cette bourre donne avec la phloroglucine et l’orcine des réac- tions colorées indiquant la présence de polysaccharides dérivés des pentoses, un dosage fait par la méthode de Tollens sur des fibres de Populus ontarienris accusait une teneur en pentosane de 14,2 p. 100. L'hydrolyse par SO'H étendu a fourni presque uniquement du xylose, caractérisé par son osazone qui fondait à 162 degrés; la belle cristallisa- tion de cette dernière était remarquable et s'explique par l'absence presque complète d’autres sucres dans le produit d'hydrolyse. Plus riche encore en pentosanes est une fibre connue dans le commerce sous le nom de « kapok » ou duvet végétal. Cette matière provient du fruit capsulé de certaines Bombacées exo- tiques du genre Eriodendron (1); sa teneur en pentosane a été trouvée (1) Nous devons ce renseignement à l’obligeance de M. Molliard, professeur- adjoint à la Faculté des sciencss. 990. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE égale à 22,9 p. 100 (moyenne de deux dosages concordant à 0,8 p. 100 près). L'hydrolyse par SO'H° à 8 p. 100 a donné du xylose caraclérisé par son osazone et par le xylonobromure de onu ce sucre était accom- pagné d’une certaine quantité î arabinose, isolé à l’élat de p —bromo- phénylhydrazone. A rapprocher comme composition des fibres précédentes est la moelle de sureau, que souvent on a citée comme type de cellulose pure, au même titre que le coton (1); en réalité, sa composition est complexe, el rappelle celle des lissus dits « ligneux ». Nous y avons trouvé une proportion de pentosanes allant de 15,4 à 16,5 p. 100; l'hydrolyse par HCI à 15 p. 100 a fourni surtout du xylose accompagné de traces d’arabinose. Cette hydrolyse, effectuée à 100 degrés, est d’ailleurs fort lente et laisse toujcurs une portion importante de matière inattaquée; un dosage fait dans cette partie résiduelle à montré: que sa teneur en pentosane n'était que de 3,1 p. 100, ce qui par com- paraison avec la teneur initiale du produit, indique que l'hydrolyse a porté d’une manière nettement élective sur l'élément pentosane. A l’état brut, les fibres de peuplier et le kapok ne sont que très peu et lentement attaqués par les diastases du suc digestif d’Aelix pomatia et la macération de contenu du côlon des mammifères herbivores; par ces mêmes liquides diastasiques la moelle de sureau ne l’est pas du tout. | Ajoutons que la résistance de cette dernière au suc d'Hélix avait été déjà observée par Pacaut et Vigier (2 ), qui, entre autres hypothèses, pour: expliquer le fait, avaient à juste titre invoqué la possibilité d’une diffé- rence d’état physique entre cette cellulose et celle des autres paren- chymes végétaux. Comme c’est le cas pour le coton, les alcalis caustiques agissent sur les produits dont il vient d’être question en les rendant accessibles aux diastases (d'origine microbienne) du côlon des herbivores; nos essais ont été effectués avec des produits soumis à l’action de KOH à 25 p. 100 et dans des conditions comparables aux expériences de même ordre faites sur la cellulose du coton et la xylane (3). | Le produit de ces hydrolyses diastasiques consistait en un mélange de sucres où dominait loujours le xylose accompagné d’un peu de glu- cose; comme dans le cas de l’hydrolyse par les acides minéraux, il reste même après 2 ou 3 jours d'action un résidu non saccharifié, et ici encore la faible leneur de ce résidu en pentosanes indique qu'il y a eu hydro- lyse élective de celles-ci. C'est ainsi qu'après action du suc d'Helix, la moelle de sureau (traitée (1) Belzung. Anatomie et physiologie végétales, p. 21, 1900. (2) Archives d'anatomie microscopique, t. VII, p. 609, 1906. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1° mai 1909 et 22 janvier 1910. SÉANCE DU À JUIN 991 par KOH) ne renfermait plus que 6,5 p. 100 de pentosane; la fibre de : kapok digestibilisée par un passage à l’alcali et soumise pendant trois jours à l’action de la macération chloroformique de contenu intestinal de cobaye, laissait un résidu où il n’y avait plus que 6,4 p. 100 de pento- sane ; notons que ce résidu avait conservé l'aspect extérieur du produit initial. Gelte digestibilité des pentosanes par les diastases microbiennes du oros intestin a son importance au point de vue de la physiologie des herbivores et même de l'homme; les celluloses tendres des végétaux frais sont en effet riches en pentosanes et comparables comme état physique aux celluloses digestibilisées par les alcalis. Lorsque les aliments végélaux arrivent dans le côlon presque entiè- rement privés d'amidon et de sucres libres par le jeu de l’amylase et de la diffusion, l’élément pentosane, que n’attaque aucune des sécrétions digestives, est sensiblement intact (1); sa facile saccharification doit alors faire de lui un aliment de choix pour les microbes intestinaux. Des expériences particulières sur lesquelles nous comptons revenir ailleurs, nous ont en effet montré que sous l'influence de l’ensemble des microbes du gros inteslin du cobaye, la xylane est rapidement fermer- tescible avec formation, entres autres produits, de notables quantilés d’aeides gras volatils. Ceux-ci, déterminés par la méthode de Duclaux, consistaient en un mélange d'acides acétique et butyrique, dans la proportion d'environ huit parties du premier contre une du second. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) CGNIRIBUTION A LA TECHNIQUE DE L'EXTRACTION DES TOXINES PRÉCIPITÉES, par C. GESSARD et GEORGES LOISEAU. Nous avons étudié l'application aux toxines microbiennes du procédé de préparation que l’un de nous (2) a proposé pour les diastases. Rappe- lons que ce procédé consiste à employer du sérum (sérum de cheval préalablement chauffé une heure à 60 degrés) pour reprendre une dias- tase à un précipité de phosphate de chaux dans lequel on l’a d’abord entrainée. Nos expériences ont porté sur les toxines tétanique et diph- térique. 200 centimètres cubes de toxiné tétanique, soit du bouillon approprié LA (4) Des réserves doivent étre ici faites en ce qui concerne les ruminants. (2) C. Gessard. Contribution à la technique de la préparation des diastases. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t, LXVI, 1909, p. 913. 992 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE où le bacille a été cultivé pendant six jours, sont additionnés de 20 cen- timètres cubes d’une solution au dixième de chlorure de calcium, puis. traités, par pelites portions et en agitant continuellement, par 30 centi- mètres cubes de solution au dixième de phosphate disodique. Le préci- pité, recueilli sur filtre, est lavé à l’eau distillée (500 centimètres cubes environ). Nous nous sommes assuré que les dernières portions de l’eau de lavage étaient sans action par injection d’un demi-centimètre eube à un cobaye. Après douze heures d’égouttage, le précipité pesé humide accuse 26 grammes. Il est alors délayé dans 60 grammes de sérum de cheval (chauffé une heure à 60 degrés). Le méiange est conservé à la glacière pendant six jours, avec agitation deux fois par jour. Il est ensuite jeté sur filtre Chardin et repassé plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il 11 donne un liquide clair. Des cobayes de 450 grammes environ, inoculés | dans la cuisse avec un cinquantième de centimètre cube de ce liquide, à meurent entre quatre et neuf jours. Un centième a donné lieu seule- : ment à un tétanos local, alors qu'à cette même dose d'un centième, la toxine primitive, même après êlre restée quinze jours exposée à l'air, tuait un cobaye de même poids en six jours. Un second précipité de L phosphate de chaux, formé dans les eaux-mères du premier avec les, mêmes proportions de sels, a fourni, par le même traitement, une solu- tion en sérum qui, à la même dose que la première, tue SPORE dans le même temps le même poids d'animal. 200 centimètres cubes de toxine diphtérique, soit d’une culture du bacille diphtérique américain n° 8 en bouillon Martin âgée de onze jours, sont traités de la même façon que ci-dessus, avec les mêmes proportions des solutions salines calcique et phosphatée. Le précipité est lavé à trois reprises par eau distillée, 300 centimètres cubes chaque fois, et séparé par centrifugation. Dans cette expérience, avant le traitement par le sérum, le précipité a été mis dans 60 centimètres cubes d’eau physio- logique à 9,2 p. 1000 de sel marin, où il à été maintenu trois jours avec agitation quotidienne. Au bout de ce temps, un centimètre cube de ce liquide de macération est injecté sous la peau d’un cobaye sans effet nuisible. Le précipité, pesant humide 20,5 grammes, est mis ensuite dans 60 grammes de sérum de cheval (chauffé une heure à 60 degrés), et le mélange gardé quatre jours à la glacière avec agitation chaque jour. L'activité du sérum séparé du précipité par centrifugation est essayée par inoculation sous la peau de cobayes de 350 grammes environ. Dans un premier essai, la toxine primitive tuait le cobaye au cinq cen- tième de centimètre cube en trois jours et demi et le sérum centrifugé tuait au centième en deux jours et demi; dans un deuxième essai, où la toxine primitive tuait seulement au deux centième de centimètre cube en trois jours et demi, le sérum centrifugé provoquait la mort des animaux au dixième de centimètre cube en un jour et demi, les doses d'un cin- quantième et d’un centième donnaient une eschare au point d’inocula- N SÉANCE DU AA JUIN - 993 + tion. Dans les deux cas, un second précipité de phosphate de chaux, formé dans les mêmes conditions au sein du liquide d'où Le premier a été séparé, a fourni, par le même traitement, une nouvelle solution en sérum sensiblement aussi toxique. À conclure de ces exemples, il en est des toxines comme des diastases. Le sérum peut être employé pour reprendre en partie tel de ces prin- cipes qui aura été d’abord entrainé et fixé sur un précipité de phosphate de chaux. EDUCATION PHYSIQUE. IMPORTANCE DU MOUVEMENT CONTINU ET COMPLET EN DIRECTION ET EN ÉTENDUE SUIVANT DES TRAJECTOIRES CURVILIGNES SUR LE DÉVELOPPEMENT MUSCULAIRE ET L'ÉDUCATION DES CENTRES NERVEUX DE COORDINATION, par G. DEMENY. L'exercice ne doit pas être considéré seulement comme moyen de dé- velopper les muscles, mais surtout comme une éducation des centres ‘ nerveux qui leur commandent en vue de la meilleure utilisation de notre énergie. Le mieux est d'obtenir simultanément ces deux résul- tats. a) La meilleure condition de nutrition du musele est le mouvement com- plet, c'est-à-dire le mouvement du muscle travaillant en contraction concen- trique et excentrique avec toute l'amplitude possible et sous une tension modérée. La contraction statique, au contraire, est un obstacle à la circulation dans le muscle ; elle est, de plus, une source de fatigue nerveuse. Les mouvements des membres peuvent se faire dans des plans verticaux, horizontaux et obliques passant par l'axe des articulations de l’épaule et de la hanche : ce sont les plans antéro-postérieur, transversal et intermédiaires. La trajectoire de l'extrémité des membres peut être une droite, une courbe concave ou convexe, plane ou gauche ou une courbe fermée. « Cercle, el- iipse.…. » Dans les mouvements usuels et dans les mouvements des animaux on ne trouve pas en général de trajectoires rectilignes; les mouvements de va-et- vient alternatifs se font toujours suivant une courbe fermée. Il suffit de citer la trajectoire de l'extrémité de l’aile de l'oiseau ou de l’insecte, le mouvement de la nageoire du poisson, les mouvements de natation de l'homme, l’aviron, la godille, l'hélice ; la patte d’un chat qui se gratte, le coup de bâton décrivent dans l’espace des courbes fermées et non des trajectoires rectilignes. Il est indiqué de se conformer à cette loi générale d'accord avec la loi du moindre effort. Il est, en effet, plus aisé de modifier la direction du mouve- ment d'un membre sans annuler la vitesse, que d’arrêter cette masse en mou- vement pour lui redonner en sens contraire la vitesse perdue. Considérons ce qui se passe dans le cas d’une articulation en énarthrose 994 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans un mouvement conique ou un mouvement de circumduction. Tous les muscies, réunis én bouquet autour de cette articulation, se contractent suc- cessivement ; ils ne sont jamais en contraction statique, mais tour à tour éti- rés et raccourcis. Tous les faisceaux subissent une série d’élongations et de raccourcissements favorables à la circulation ; le sang y est, pour ainsi dire, pompé et exprimé à chaque révolution. Les mouvements coniques donnent, pour cette räison, une sensation de - chaleur et de bien-être toute différente de celle des contractions statiques ou des mouvements saccadés à changement de direction brutal. Ils délassent, tandis que ceux-ci sont douloureux et fatigants. Les mouvements articulaires coniques et complets agissent encore sur la nutrition des muscles par voie réflexe, par suite de la sensibilité particulière des articulations; ce sont des mouvements à recommander. b) Du côté des centres nerveux, les mouvements complets suivant destra- … jectoires variées, intéressent les cellules motrices correspondant à tous les fais- ceaux musculaires, puisque tous sont mis en jeu ; et, de plus, si l’on consi- dère l’image du mouvement dans l’espace qui, s’associant à son exéculion, précède et prépare celle-ci, cette image, dansles mouvements coniques, est plus nette. De là, résultent : leur supériorité éducative, la souplesse unie à l'indépendance des contractions musculaires, l'éducation du sens de la direc- tion et de l'orientation des membres dans l’espace. Réalisation pratique. — Je conseille donc d'exécuter les mouvements symétriques et dissymétriques des bras et des jambes dans tous les plans horizontaux, verticaux et obliques. Je fais décrire aux extrémités, mains et pieds, des courbes continues, circulaires, elliptiques, en 8, en spirale dont les axes sont horizontaux, verticaux ou obliques : je fais de même pour le tronc. Pour les articulations en charnière: genou, coude, cheville du pied, Je rends les contractions des muscles moteurs indépendantes par des exercices dissymétriques et en les associant à d'autres mouvements qui ne sont pas habiluellement exécutés simultanément. Quand on à pris ainsi possession de tout son appareil locomoteur et qu’on a acquis la faculté de mouvoir avec aisance une partie du corps indépendamment des autres, on peut alors aborder les combinaisons de toutes sortes de mouvements partiels et vaincreles difficultés de rythme et de direction dans l’espace. Le résultat de cette éducation des mouvements est double : développe- ment du corps et souplesse complète, c'est-à-dire harmonie constante dans les contractions, économie dans la dépense musculaire et ner- veuse. En se figurant ainsi dans l’espace les différents plans dans lesquels on exécute les mouvements et les diverses trajectoires à décrire, on est . guidé dans l'exécution des mouvements les plus compliqués, on peut en aborder l'improvisation sur un chant ou sur un rythme musical et enfin exprimer par le geste une pensée ou un état psychique quel- conque. Cette méthode convient au mieux à l'éducation de la jeune SÉANCE DU À JUIN 995 fille en lui donnant, avec la vigueur, la grâce et l’aisance des mouve- ments. , Les figures ci-dessous schématisent les genres de mouvements décrits: PRE 2 Traectrres currilignes : Pons lorgonther ik CÉ> AK KNN a — \ se ox d k 1 14 5 d A Mouvement drisymérr Le SUR UN PROCÉDÉ CAPABLE D'ÉVITER LES ACCIDENTS D 'ANAPHYLAXIE SÉRIQUE, par P. CarNor et GR. I. SLAvu. Nous avons étudié un procédé susceptible d'éviter les accidents d'ana- phylaxie sérique, qui consiste dans le mélange extemporané du sérum à injecler avec une quantité déterminée d'acide chlorhydrique. Nous avons constaté, expérimentalement, que celte addition empêche la pro- duction d’accidents anaphylactiques, chez les cobayes sensibilisés, à des doses assez faibles pour ne pas nuire aux propriétés antitoxiques du sérum : On à, ainsi, une marge d'action suffisante pour permettre l’uti- lisation pratique de ce procédé. Nos recherches sont relatives : 1° aux proportions minima d'acide susceplibles d'empêcher les accidents sériques; 2% aux proportions maxima susceptibles de ne pas diminuer le pouvoir antitoxique du sérum. Pour éludier les effets de l'addition d'acide sur les propriétés anaphy- lactiques du sérum, nous avons suivi la technique suivante : Des cobayes ont été sensibilisés par l'injection sous-culanée de 1/400 de centimètre cube de sérum de cheval non chauffé. S Biozocre. CoMPTES RENDUS. — 1910. T. LX VIII. 71 £ 996. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TS ee De ces cobayes, les témoins reçurent, après douze jours, en injection intraveineuse, 1/20 de centimètre cube de ce même sérum : ils mou- rurent lous immédiatement, avec les symptômes habiluels; la dose mortelle pour les animaux ainsi sensibilisés était donc très fixe. Après douze jours également, les autres cobayes, préparés de la même facon, recurent, en injection intraveineuse, 1/10 de centimètre cube (soit la double dose mortelle) du même sérum, mais traité par addition d'une solution normale d'acide chlorhydrique. Nous avons constaté la survie, sans accidents, de tous les cobayes sensibilisés, après l'injection de sérum additionnée de 1/2, 1/6, 4/8 et 1/11 + Avec une proportion d'acide moindre (et jusqu'à 1/20), il y avait souvent survie, mais non d'une facon constante. Nous pouvons donc admettre, comme proportion minima d'acide sus- ceptible d'éviter, à coup sûr, les accidents anaphylacliques, la proportion HCI | den "N° € qui correspond à une proportion de 3,3 pour 1.000 d'acide chlorhÿdrique. Cette quantité suffit à éviter tout aceident avec une dose deux fois mortelle. Nous avons constaté, d’aulre part, que le contact du sérum avec la solution acide n’a pas besoin d’être prolongé longtemps, car nous avons obtenu, régulièrement, les mêmes effets, aussi bien après une heure et demie de contact qu'après cinq minutes seulement. L'addition au sérum de cette proportion d'acide lui donne une légère opalescence, mais sans précipitation vraie, et ne gêne enrien l'injection. Nous avons alors recherché si l'addition de cette quantité d'acide est susceplible de modifier le pouvoir antitoxique du sérum. Les expé- riences ont été faites avec le sérum antitétanique. Les lémoins ont été inoculés avec 0 milligr. 8 de toxine tétamique et sont morts après trente-six heures. D’autres ont reçu, en injection sous- culanée, le mélange de 0 milligr. 8 de la même toxine et de 1 centi- mètre cube de sérum antitélanique après une demi-heure de contact préalable. A la dilution de 1/25.000, les animaux ont survécu; aux dilu- tions de 1/50.000, 1/75.000 et 1/100.000, les animaux sont morts trois et quatre jours après les témoins. Enfin d’autres animaux ont reçu en injection sous-cutanée le mélange de 0 milligr. 8 de la même toxine, avec du sérum antitétanique aux dilu- tions précédentes, mais après l'addition d'acide chlorhydrique normal faite une heure et demie auparavant. Après addition de 4/5 d'acide chlorhydrique normal, le sérum antité- tanique n’a pas empêché la mort, à la dilution de 1/25.000 : il y avait donc eu, à cette dose, perte, au moins partielle, du pouvoir antitoxique, bien que les animaux soient morts plus tard que les témoins. SÉANCE DU LE JUIN 997 Mais, après addition de 1/11 d'acide chlorhydrique normal, les animaux ont survécu, après injection de sérum acidulé à 1/25.000, de même que les témoins injectés avec le sérum antlitétanique non addi- tionné d’acide. On peut donc admettre que la proportion de 3,3 p. 1.000 d'acide chlorhydrique (qui correspond à l'addition de 4/11 d'acide chlorhy- drique normal) ne modifie pas le pouvoir antitoxique du sérum. Or,nous avons vu que cette proportion d'acide suffit à éviter les acci- dents anaphylactiques des animaux sensibilisés, même avec une dose doublement mortelle. Or peut donc, par addition d’acide,éviter les accidents anaphylactiques, sans modifier les propriétés thérapeutiques du sérum. Reste à voir ce que cette méthode est susceptible de donner cliniquement, dans la pro- phylaxie de la maladie du sérum et des accidents d'anaphylaxie sérique. (Laboratoire de Thérapeutique de la Faculté de médecine.) SUR LE STADE INTESTINAL DE LA SARCOSPORIDIE DE LA SOURIS, par L. NÈGRE. Dans une précédente note (1), nous avons prouvé expérimentalement la présence d’un stade intestinal dans le tube digestif des souris qui ont ingéré du muscle de souris infecté par les sarcosporidies. Nous avons établi les faits suivants : Les matières fécales de souris qui ont ingéré du tissu musculaire sarcosporidié infectent par ingestion des souris saines. Elles possèdent ce pouvoir infectant du 45° au 50-60° jour environ, après l'ingestion de muscle à sarcosporidies. Conservées pendant un mots à sec dans un bocal ouvert, ou chauffées quinze minutes à 65 degrés, elles gardent leur pouvoir infectant. Mais nous n'avions pas réussi à identifier ce stade intestinal. La nole de M. Gilruth, complétée par les observations faites par M. Chatton, au laboratoire de M. Mesnil (2), nous engage à publier l'observation d’un kyste de protozoaire trouvé dans le tube digestif d'une souris dont les matières fécales avaient, par ingestion, infecté de, sarcosporidiose tout un lot de souris saines. Cette souris avait été sacrifiée le 22° jour après l'ingestion de muscle sarcosporidié. Une partie de l'intestin avait été fixée au sublimé acétique, et l’autre partie (1) Ccmptes rendus de la Société de Biologie, séance du 26 octobre 1907. (2) Bulletin de la Socitté de Pathologie exotique, séance du 11 mai 1910. 998 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — donnée à ingérer à six souris, dont cinq ont élé reconnues atteintes. d'une sarcosporidiose généralisée trois mois après. Dans les coupes du segment du duodénum, voisin de l'estomac, nous avons trouvé, inclus dans la muqueuse intestinale, un kyste de ‘protozoaire. Il mesure environ 30 sur 25. Sous la gaine de cellules formée par le tissu de l'hôte, se trouve une membrane dans laquelle il n’a pas été possible de percevoir de différenciation. À l’intérieur, se trouvent 9 à 10 masses protoplasmiques qui ne paraissent pas avoir une forme régulière. Deux d'entre elles cependant sont ovalaires, légèrement en croissant. Dans quelques-unes, proba- blement au hasard de la coupe, se trouve un corpuscule entouré d’une auréole claire. Cette structure rappelle celle du stade sporoblaste de la sarcosporidie dans les muscles de la souris. Le kyste est sur le point de tomber dans la cavité intestinale où nous avons trouvé d'autres kystes semblables déjà libres. Nous avons pensé que la présence de ce protozoaire dans l'intestin d’une souris, qui renferme d’une façon certaine le stade intestinal de la sarcosporidie, mérilait d’être signalé. Si on le retrouve d’une facon constante dans le lube digestif des souris qui ont été infectées avec du muscle à sarcosporidies, on pourra conclure qu'il représente bien un des stades intestinaux de la sarco- sporidie. (Laboraloire de M. Borrel à l'Institut Pasteur.) SUR UNE TRANSFORMATION DE LA SEXUALITÉ PROVOQUÉE CHEZ UNE VAUCHÉRIE, par PAUL DESROCHE. Dans une note précédente j'ai signalé la transformation de Vaucheria terrestris Lyngb. en Vaucheria geminata Walz, obtenue par culture de la première au sein d'une solution de Knop à 2/1000. Parti de la forme V. terrestris portant des appareils sexuels à un seul oogone, j'obtenais après une année de culture la forme V. geminala portant des appa- reils sexuels à deux oogones symétriques. Or,un de ces appareils pré- sentait la particularité suivante : L'un des deux oogones, très reconnaissable à sa position, à sa forme, à sa teinte d’un vert intense, avait bourgeonné et produit à la place où se trouve d'ordinaire le bec de l’oogone un filament semblable à celui que cet oogone aurait donné en germant (fig. 1). Mais il ne s'agissait pas là d’une véritable germination : l’oogone en question était trop jeune encore, trop peu différencié pour avoir été fécondé; son frère SÉANCE DU 11 JUIN 999 porté sur le même pédicelle montrait nettement les caractères d'un oogone en xoie de différenciation, mais non encore mür; d'ailleurs je ne trouvai dans toute l'étendue de la culture, peu abondante et par suite facilement observable, aucune anthéridie müre. J'étais done en présence d’un cas d’apogamie, ou plutôt d’une sorte d'arrêt de différen- cialion, dans un organe qui élait sur le point de devenir sexuel et qui, avant de compléter sa différenciation dans ce sens, redevenait végétatif. Tout récemment je sacrifiai pour une nouvelle observation le contenu d'un des cinq tubes de culture restants. J'observai les faits suivants : Parmi les nombreux appareils sexuels que portaient les filaments, aucun ne présentait la forme caractéristique de V. terrestris, ce qui confirme la conclusion de ma note précédente ; 16 sur 31 présentaient la forme caractéristique de V. geminata; les autres étaient tous anor- maux ; mais les anomalies étaient toules d’un même type, qui peut se FICHE décrire de la facon suivante : la forme fondamentale est la forme de V. geminala : un pédicelle-prolongé par une anthéridie, et portant laté- ralement deux oogones symétriques; dans les formes anormales chacun de ces deux oogones est remplacé par un ensemble hermaphro- dite formé d’une anthéridie terminale et de deux oogones latéraux et symétriques; chacun de ces deux oogones peut à son tour être remplacé par le même ensemble. On observe ainsi des cymes bipares, dont tous les rameaux se terminent par des anthéridies, sauf les rameaux de la dernière génération, qui portent des oogones (fig. 2 et 3); la cyme la plus développée que j'aie observée présentait des rameaux de troisième génération; il semble que la croissance d'une telle cyme soit théorique- ment illimitée. L'intérêt de cette anomalie est que chaque élément femelle se trouve remplacé par un ensemble hermaphrodite compre- nant 2" femelles et 2 — 1 mâles. Comment se fait ce remplacement? Dans la plupart des cas, on n'ob- serve aucune trace de l’oogone normal remplacé par l’ensemble herma- phrodite. Mais, dans deux cymes, j'ai observé sur le pédicelle de cet ensemble un renflement où l’on reconnait encore la forme caractéris- tique de l’oogone, très bombé sur sa face externe, presque plat sur sa 1000 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE face interne ; en ce point, d’autre part, le pédicelle subit une inflexion identique à l’inflexion des oogones normaux sur leur pédonceule e (fs: 2 et fig. 4 en a). Ces deux faits, renflement et inflexion, montrent qu'au cours du développement de la cyme, un oogone commenca en ce point à se différencier. Puis la différenciation dans le sens sexuel s'arrêta avant la maturité de l’oogone, et, comme je l'avais observé à la fin de l’année 1909, un filament naquit du bec de ce jeune oogone. Mais ce filament n’est pas, comme je l'avais cru à cetle époque, purement végétalif, et dans la suite de son développement donne rapidement l'ensemble her- maphrodite décrit tout à l'heure. Comme je l'ai dit, cette trace de l’oogone normal primitif n existe pas toujours ; dans la plupart des cas il y a une sorte d'accélération, de-con- densation de l’évolution, el on ne retrouve aucun indice permettant de reconnaître la différenciation d’un oogone à un moment du dévelop- pement. En résumé, les cultures dé V. terrestris ou geminata au sein d'une solution nutritive m'ont permis de reconnaître : 1° Que dans certaines conditions de nutrition, le rameau sexuel à croissance limitée peut avoir une croissance ee 2° Que le sexe d'un bourgeon n'est pas absolument déterminé, et que, même alors que ce bourgeon a subi un commencement de diffé- renciation en oogone, sa différenciation peut s'arrêter, la croissance végétative reprendre, et le déterminisme femelle du bourgeon dispa- raître pour faire place à une sorte d'indifférence sexuelle se traduisant par l’hermaphroditisme. : Les dessins ont été faits à la chambre claire à un grossissement de SOC (Laboraloire de botanique de l'Ecole normale supérieure.) EXPÉRIENCES D'ANAPHYLAXIE CHEZ L'HOMME ET LE SINGE, par T. YAManoucHI. Exp. I. — Transmission de l’état anaphylaclique de l'homme au cobaye. Un homme (moi-même), vivgt-huit ans, recoit 1 cent. cube de sérum de cheval, le 43 mai 1910, sous la peau. Il est saigné (50 c. c ). Le 4 juin (24 jours après l'injection), le sérum est injecté dans le péritoine de cobayes : Cobaye, n° 4 a recu 2 cent. cubes de son sérum dans le péritoine et, après 24 heures, 4 cent. cube de sérum de cheval dans la veine. Symptômes caractéristiques; mort en 3 minutes. N° 2 est traité comme n° 1; phénomènes caractéristiques; mort en 2 minutes. Cobaye n° 3 est traité comme ïe dernier; symptômes caractéristiques; mais il se rétablit dans les 30 minutes. Un homme (aide de laboratoire), 25 ans, est traité comme moi-même avec le sérum de cheval, le SÉANCE DU A1 JUIN 1001 43 mai 1910. Le 7 juin 1940 (21 jours après l'injection), il est saigné (30 c.c.); 2 cent. cubes du sérum sont injectés dans le péritoine de cobayes (n°5 4, : et 6). Ils sont éprouvés le lendemain, comme les cobayes 1, 2 et 3. Deux sont morts en quelques minutes avec les phénomènes caractéristiques et l’autre (n° 6), après les symptômes caractéristiques, s'est rétabli en 30 minutes. — Expérience de contrôle : le sérum de deux sujets humains non sensibilisés n'a provoqué aucun phénomène chez le cobaye. Exp. I[. — Anaphylaxie active chez les singes et transmission au cobaye. Un rhesus (3.000 gr.) recoit 5 cent. cubes de sérum de cheval dans la veine, mais il ne montre aucun phénomène, aucun mouvement de température. Le Sérum (d’une saignée faite avant l'épreuve) n’a pas transmis au cobaye l’état d'anaphylaxie passive. Un macaque (1.500 gr.) est traité avec 1 cent. cube sérum de cheval sous la peau, comme le précédent. Il ne montre aucun phé- nomène à l'épreuve, 21 jours après l'injection du sérum. Son sérum n’a pas eu non plus le pouvoir de transmettre l’état d’anaphylaxie à des cobayes. Un macaque, 1.000 gr., qui est traité avec 4 cent. cube de sérum de cheval le 13 mai 1910, se comporte comme le précédent. Exp. III. — Anaphylaxie active chez les cobayes vis-à-vis du sérum de homme, de chimpanzé et de macaque. Le 19 mai 1910, 6 cobayes sont sensi- bilisés avec du sérum humain; 6 avec du sérum de chimpanzé et 6 avec du sérum de singe inférieur (0,01 cent. cube de chaque sérum sous la peau). Le 10 juin, ils sont éprouvés avec 1 cent. cube de sérum dans la veine. 1° Cobayes sensibilisés avec sérum humain éprouvés avec sérum humain; mort (anaphylaxie). Cobayes sensibilisés avec sérum de chimpanzé, éprouvés avec sérum de chimpanzé ; mort. Cobayes sensibilisés avec l’un de ces deux sérums (homme, chimpanzé), éprouvés avec l’autre; mort; 20 Cobayes sensibilisés avec sérum, soit d'homme, soit de chimpansé, éprouvés avec sérum de singe inférieur, survie; pas de symptômes d’anaphy- laxie. Cobayes sensibilisés avec sérum de singes inférieurs, éprouvés avec sérum d'homme, de chimpanzé; survie, pas d’anaphylaxie; 3° Cobayes sensibilisés avec sérum d'homme ou de chimpanzé; éprouvés avec sérum de macaque; pas d’anaphylaxie ; 1 heure après cette épreuve avec sérum d'homme ou de chimpanzé, pas d’anaphylaxie. Cobaye sensibilisé avec sérum de macaque; épreuves avec sérum d'homme ou de chimpanzé; pas d’anaphylaxie; 1 heure après seconde épreuve avec sérum de macaque, pas d’anaphylaxie (cependant un des cobayes est mort après 3 heures, avec de la parésie; mais tous les cobayes qui ont réagi dans ces expériences sont morts sur-le-champ). Conclusions : 1° Le sérum d’un sujet humain, sensibilisé au sérum de cheval transmet au cobaye l'état d’anaphylaxie (anaphylaxie passive) au Sérum de cheval; 2° nous n'avons pas trouvé l'état d’anaphylaxie active chez les singes inférieurs vis-à-vis du sérum de cheval, et le sérum de singes inférieurs (macaque, rhésus) sensibilisés au sérum de 1002 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cheval n’a pas transmis au cobaye l’anaphylaxie; 3° des cobayes sen- sibilisés au sérum soit d'homme, soit de chimpanzé, soit de singes infé- rieurs succombent lorsqu'on les éprouve avec du sérum d'homme ou de chimpanzé ou des singes inférieurs (anaphylaxie active). Dans ces expériences de sensibilisation, les sérums d'homme et de chimpanzé sont équivalents, le sérum des singes inférieurs est différent. Un cobaye sensibilisé au sérum d'homme ou-de chimpanzé ne succombe pas à l'épreuve avec du sérum de macaque. . Si, avant l'épreuve mortelle, on fait une épreuve avec le sérum de l'espèce qui ne donne pas la mort par anaphylaxie, on rend négative l'épreuve qui aurait été positive. Ainsi les choses se sont passées (sauf un cas, mal élucidé) comme si la première épreuve, négative, avait produit un état d'antianaphylaxie vis-à-vis de l'épreuve qui devait être positive. (Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) ACÉTONÉMIE ET ACÉTONE DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par L. Bousquer et E. DERRIEN. Guidés par les hypothèses qui rapportent, en parlie, le coma diabé- tique à une action neuro-nocive des « corps acétoniques » (acide B-oxy- butyrique, acide acétylacétique, acétone), quelques auteurs (1) ont recherché ces composés dans le liquide céphalo-rachidien de diabé- tiques comateux, à la période terminale : Carrière, 3 cas, acide acétyl- acétique et acétone ; Grünberger, 1 cas, acide acétylacétique ; Souques et Aynaud, À cas, acétone. Ces derniers auteurs constatèrent sur l'animal le passage facile dans le liquide céphalo-rachidien de l’acétone injeetée dans le sang et en déduisirent que l’acétone trouvée dans le liquide céphalo-rachidien de leur diabétique (comateux mourant) devait vrai- semblablement y exister antérieurement au coma et être contemporaine de l’acétonurie. Deux diabéliques, inégalement acétonuriques (2), nous permirent d'établir directement ce fait de la coexistence de l’acétone rachidienne avec l’acétonurie, en dehors du coma. Depuis, nous avons pu reprendre ces recherches chez quelques nou- veaux malades du service du professeur Carrieu. (1) Carrière, Acad. de méd., 1905, t. LIV, p. 114; Grunberger, Centralbl, f. inn.Med., 1905, t. XXV. — Souques et Aynaud, Soc. méd. des hôp., Paris, 1907, p'one (2) Bousquet et Derrien. Montpellier médical, 1908, t. XXVI, p. 183, et Biochem. Centralblalt, 1908, t. VIT, p. 323. SÉANCE DU A JUIN 1003 OBs. INT. — Diabétique maigre au début (salle Astruc, n°7; 16 février 1909). Urine : 4,200 par 24 heures. Glucose, 78 grammes ; acétone, 0 gr. 07 p. 1000. Liquide céphalo-rachidien : réaction de Frommer-Emilewicz, positive; acétone p. 1000, quantité comprise entre 0 gr. 005 et 0 gr. 01 (précipité mercurique au bout de 5 à 6 minutes). Os. IV. — Addisonnien acétonurique, période terminale (salle Combal, n° 20; 12 février 1909). Urine} 700 centimètres cubes, pas de sucre, acétone, 0 gr. 060 p. 1000. Liquide céphalo-rachidien : réaction de Fromriner-Emi- léwiez positive ; acétone p. 1000, 0 gr. 02. : Ogs. V. — Diabète maigre (salle Combal, n°3 ; 27 juillet 1909). Trine : 3.700. Glucose, 100 grammes; acétone, 0 gr. 264 p. 1000. Nous avons pu, chez ce malade, doser comparativement l’acétone du sang et l’acétone du liquide céphalo-rachidien. Nous avons opéré, dans les deux cas, exactement dans les mêmes conditions, en ulilisant la technique établie par Nicloux (1) pour le dosage de l’éther dans le sang. Employé 10 centimètres cubes de sang pris dans la veine cubitale, et 10 centimètres cubes de liquide de ponction lom- : baire. Dans les distillats, lPacétone fut dosée par la méthode iodométrique _ précisée par Denigès (2). Dans les deux cas, même chiffre, 0 gr. 108 d’acétone par litre de sang ou de liquide céphalo-rachidien. Ces observations, rapprochées des expériences de MM. Souques et Aynaud, semblent établir la perméabilité physiologique des plexus choroïdes à l’acétone. Chaque fois qu'il y a de l’acétone dans le sang, \ y en a dans le liquide céphalo-rachidien (probablement en quantités égales) (3). Parmi les réactions caractéristiques et sensibles qui permettent de rechercher l’acétone, la réaction de Frommer-Emilewiez (4) nous parait particulièrement convenir à la recherche clinique de l’acétone dans le liquide céphalo-rachidien. Il suffit de verser dans un petit tube à essais un ou deux centimètres cubes de liquide de ponction lombaire, Il ou II gouttes d’une solution alcoolique d'aldéhyde salicylique à 1 p. 10, d’agiter, de laisser tomber au fond du tube une pastille de potasse et de chauffer, sans agiter, au-dessus de la flamme d'une allumette (il ne faut pas dépasser 70 degrés). Si le liquide contient de lacétone, il apparaît au-dessus de la potasse un anneau rouge cramoisi dû (4) Nicloux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1906, t. LXI, p. 606. (2) Denigès. Bull. Soc. de Pharm., Bordeaux, 1907, p. 163. (3) Au moins dans les cas d’acétonémie pure. Dans certains cas (obs. Il, obs. VI), nous avons pu constater la faible présence ou l'absence d’acide acétylacétique dans le liquide céphalo-rachidien, alors que l’urine en donnait fortement les réactions. Nous pouvons donc nous demander si les plexus qui sont perméables à l’acétone n'auraient pas (comme cela a été constaté pour d’autres tissus) un pouvoir destructeur défensif vis-à-vis des acides précur- seurs de l’acétone. Le (4) Frommer. Berlin. klin. Wochenschr., 1905, t. XLIX, p. 1008. PR ee 1004 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à la formalion d'o.0. dioxybenzalacétone dont les sels alcalins ont cette couleur. Nous avons constaté que les liquides céphalo-rachidiens de malades non- acétonuriques ne donnent pas la réaction. Cette recherche facile de l’acétone dans le liquide de ponction lom- baire permet le diagnostic de l'acétonémie dans ces cas difficiles de malades arrivant dans le coma, sans urine (Cf. Lépine, Le diabète sucré, p. 635-636). Nous en avons observé un cas dans le service du pre fesseur Rauzier. Os. VE — Femme, quarante-quatre ans, entre à l'hôpital, dans le coma sans urines (salle Esperonnier, n° 145; 9 mars 1909). Liquide de ponction lombaire : réaction polynucléaire, réaction de Frommer-Emilewiez très nette ment positive. Glucose, normal, 0 gr. 45 par litre. D'ou on pouvait conelure que cette malade avait de l’acétonémie |en plus des symptômes de méningo- encéphalite qu’elle présentait), et devait être acétonurique sans glycosurie. Le lendemain on peut recueillir dans la vessie 15 centimètres cubes d'urine qui donne, en effet, nettement les réactions de l’acétone et de l'acide acétyl- acétique et ne contient pas de sucre. En résumé, cette note nous paraît établir la présence constante de l’acétone dans le liquide céphalo-rachidien des acétonémiques et donner le moyen dans certains cas de coma, er l'absence d'urine, de rechercher facilement l’acétonémie, recherche utile puisqu'elle peut être la source d'indications thérapeuliques urgentes. | (Laboratoire des cliniques de la Faculté de médecine à l'hôpital suburbain, Montpellier.) ; / SUR LE POUVOIR AGGLUTINANT DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE, par Louis MARTIN, ALExIS PRÉVOT et GEORGES LoISEAU. Aucours d’une série de recherches sur les différents pouvoirs du sérum antidiphtérique, nous avons pu éludier quelques points concer- nant le pouvoir agglutinant du sérum antidiphtérique, qui précisent ou complèlent nos connaissances sur ce sujet. Nous avons employé pour ces recherches des cultures sur milieux solides (gélose double au bouillon Martin ou gélose double à la pomme de terre d’après Nicolle), coulés en boîtes de Roux triangutaires. Pour obtenir ces cul- tures dans des conditions comparables, nous partons toujours de la culture en bouillon du bacille américain n° 8 repiqué tous les deux jours: un frag- ment de voile est enlevé avec une oese de platine et sert à l'ensemencement d’un tube de gélose incliné; après vingt-quatre heures, cette culture prélevée SÉANCE DU À JUIN 4005 —= RE = = = = = + avec un tampon de coton monté sur une baguette de verre et préalablement stérilisé au four à flamber sert à ensemencer une boîte triangulaire de gélose. Après vingt-quatre heures de culture, on peut recueillir les corps micro- biens (50 centigrammes environ par boîte) avec une large spatule en platine, les peser et faire au mortier de porcelaine une émulsion dans l’eau physiolo- gique à 8,5 p. 1000, de façon qu'elle contienne deux milligrammes de corps de microbes par centimètre cube. À cette dose, on a une émulsion extrêmement stable qui ne montre aucun dépôt, même après quarante-huit heures de séjour à l’étuve et un temps égal passé à la température du laboratoire. Pour la recherche du pouvoir agglutinant, 1 cent. cube de l’émulsion préparée comme ci-dessus est mélangé avec 1 cent. cube d’une série de dilutions des sérums à examiner; le mélange porté à l’étuve à 37 degrés est examiné après 15 à 18 heures. Nous n'avons compté comme agglutination positive que les cas où le liquide est complètement ou presque complète- ment éclairci avec dépôt granuleux qui, par agitation, reste quelques instants en suspension dans le liquide sous forme de gros amas ou de granu- lations plus ou moins volumineuses. En suivant cette technique nous avons étudié le pouvoir agglutinant chez des chevaux immunisés par voie sous-cutanée avec des toxines diphtériques vieilles (20 à 35 jours d’étuve à 37 degrés) et chez des che- vaux immunisés avec des toxines diphtériques jeunes (2 à 6 jours d'étuve à 37 degrés), et nous avons précisé son époque d'apparition, son maximum et sa durée. Chez un autre cheval nous indiquerons la marche de la courbe d'agglutination après une injection intra-périto- néale de bacilles vivants. Chevaux immunisés avec la toxine diphtérique vieille. — L'immuvisation des chevaux n°° 38, 39 et 40 fut commencée le 20 septembre 1909 par la méthode américaine et terminée le 8 novembre. La toxine diphtérique employée pro- venait de cultures en bouillon du bacille Am. n° 8, filtrées après 20 & 9 jours de séjour à l'étuve à 37 degrés. Une saignée d’essai fut pratiquée tous les huit jours du #4 octobre (14° jour de l’immunisation) au 29 novembre (20° jour après la fin de l’immunisation). A partir de cette date, les trois chevaux recurent le même traitement que les chevaux producteurs de sérum antidiphtérique, c'est-à-dire toutes les quatre semaines trois injections de toxine diphtérique : 1" injection 150 cent. cubes de toxine vieille; 2° injec- tion 300 cent. cubes de toxine jeune; 3° injection 500 cent. cnbes de toxine jeune; ils ont recu ces trois séries d’injections en décembre 1909, janvier, février, mars 1910; nous avons examiné au point de vue de l’agglutination la saignée consécutive aux dernières injections (5 avril 1910). Le pouvoir agglutinant, comme l’indiquent les courbes du tableau [, est apparu pour les chevaux 39 (1/400) et 40 (1/200) le 17 novembre, 41 jours après le début de l’immunisation, pour le cheval 38 (1/300) le 25 octobre, 35 jours après le début de l’immunisation. Le maximum du pouvoir aggluli- nant coïncide avec la fin de l'immunisation (8 novembre) pour les chevaux CT 1006 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 38 (1/600) et 40 (1/400), et la précède d’une semaine (1° novembre) pour le cheval 39 (1/400); le maximum a coincidé, pour celui-ci, avec l'apparition du pouvoir agglutinant. | Dans la suite, pour le cheval 38, la courbe présente un plateau, puis des- cend légèrement ; le 29 novembre (20 jours après la fin de l’immunisation), le taux de l’agglutination est encore de 1/500; pour les chevaux 39 et 40 la courbe descend régulièrement et, le 29 novembre, le sérum du cheval 39 agglutine à 1/200 et le sérum du cheval 40 à 1/100. Cinq mois après la fin de l’'immunisation (saignée du 5 avril 1910), le sérum du cheval 38 agglutine à 1/400, le sérum du cheval 39 à 1/300, le sérum du cheval 40 à 1/200. Chevaux immunisés avec la toxine diphtérique jeune. — L'immunisation des chevaux n°5 2, 5 et 31 fut faite suivant la même méthode que les chevaux à aie 600 a 500 L 00) 1 300 L 20 K È N sa 5 TABLEAU I. TABLEAU Il. toxine vieille, les saignées ont été pratiquées aux mêmes .dates; seule, la toxine injectée pendant la période d'immunisation fut différente; c'était de la toxine provenant toujours des cultures en bouillon du bacille américain n° 8, mais filtrées après #8 heures de séjour à l’étuve à 37 degrés. $ Chez les trois chevaux, voir T. II, pendant les premières semaines de l'immu- nisation (jusqu’au 21° jour pour le cheval 31, jusqu'au 35° jour pour le cheval 5, jusqu’au 28° jour pour le cheval 2), il est possible de mettre en évidence un léger pouvoir agglutinant ne dépassant pas 1/100, se tenant même à 1/50 chez. le cheval 2. Au moment où chez les chevaux traités avec la toxine aiphtérique . vieille apparaît le maximum du pouvoir agglutinant, nous voyons ce pouvoir chez les chevaux immunisés par la toxine jeune, tomber à 0. Même dans la suite, quand les chevaux recoivent tous les mois 150 cent. cubes de toxine vieille, comme nous l'avons indiqué plus haut, le pouvoir agglutinant reste nul (chevaux 2 et 5, 5 avril 1910). Courbe d'agqlutination après injection de bacilles diphtériques vivants. — On sait qu'il est possible de faire apparaître le pouvoir agglutinant par injections de corps microbiens sous la peau, dans les veines et dans le péritoine. Nous avons étudié la courbe d'agglutination chez un cheval après injection intra-péritonéale de bacilles diphtériques vivants; en voici les résultats : SÉANCE DU AA JUIN 1007 Ce cheval (n° 35) ne recevait plus d’injections de toxine diphtérique depuis six mois, Son pouvoir antitoxique était voisin de 50 IE en janvier 1910. Le 25 janvier on lui injecte dans le périloine 500 cent. cubes d'une émul- sion de bacilles diphtériques provenant d'une culture de 48 heures sur cinq boîtes de gélose (environ 7 gr. 50 de corps microbiens). Aucun symptôme après l'injection. Saignées d’essai tous les deux jours jusqu’à fin février, puis tous les huit jours jusqu’au 8 avril. ër 8 &k ee : ss PRET] H #8 Fron à sl [= 25 8 30 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 £1 24 26 28 6 10 {2 4 16 4 1 8 Juu. Février Mars Avril. TaBLeau HI, Comme le montre la courbe, tabl. IIT, le pouvoir agglutinant apparaît le 5° Jour (1/100), pour atteindre rapidement son maximum le 10° jour (1/600), se maintient en plateau à 1/500 jusqu'au 20° jour, puis présente des oscilla- tions irrégulières; le 74° jour après l'injection, le sérum de ce cheval agglu tine encore à 1/300. Chez ces mêmes chevaux nous avons étudié les autres propriétés des sérums ; nous ferons connaître les résullats dans une note ultérieure. ACTION DU CURARE SUR LES MUSCLES D'ANIMAUX DIVERS, par L. et M. LaPicQuE. Nous avons montré que l’action du curare consiste essentiellement à ralentir l’excitabilité musculaire (1). La curarisation, c'est-à-dire le décrochement fonctionnel du nerf moteur, nous apparaît comme une conséquence de ce ralentissement (2). Les recherches qui nous ont amenés à ces conceptions portaient sur le gastrocnémien de la gre- nouille, cbjet ordinaire des expériences de ce genre. Leur généralisa- tion nous à donné les résultats que nous allons exposer. 1° PBatraciens.— Le crapaud (PBufo vulgaris) exige, pour se curariser, une dose triple de la dose suffisante pour une grenouille (Rana escu- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 juin 1906. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 décembre 1908. 1008 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lenta) de poids égal (la curarisation étant jugée de l'extérieur par la paralysie locomotrice de l'animal). On savait déjà que la tortue résiste à des doses de curare relalive- ment considérables (1). Ces animaux sont done d’autant plus bles au curare que leur excitabilité est plus rapide. D'autre part, chez un même animal, la curarisation. pour une dose convenable de poison, envahit les muscles divers dans un certain ordre. C'est un fait d'observation courante chez la grenouille que les membres postérieurs sont paralysés avant les membres antérieurs. Nous avons mesuré la chronaxie de quélques muscles du bras chez cet animal (Rana esculenta); nous l'avons trouvée nettement plus grande (environ le double) que dans les muscles de Ja jambe. Exemple : Expérience du 13 décembre. Chronaxie en millième de seconde. — Gaslrocnémien : 0,43. — Extenseur de l'avant-bras sur le bras : 0,80. — Fléchisseur de l’avant-bras sur le bras : 0,76. Avec une dose convenablement ménagée, on peut obtenir la paraly sie exclusive des membres postérieurs, la partie antérieure du corps con- servant ses mouvements spontanés. | Inversement, avec des doses forles, on sait qu’on arrive à arrèler même le cœur. L'activité du curare sur les muscles est donc fonction de leur rapidité. 20 Mollusques. Sur Helix pomatia, on peul pratiquer l'excitation indirecte comme l'excitation directe des muscles du pied. Les filets nerveux partant du ganglion pédieux sont assez gros et assez forts pour être disséqués et chargés sur un excitateur. A l’état normal, l'examen de l’excitabilité montre des faits tout à fait parallèles à ceux que nous avons indiqués chez la gre- nouille (2); le voltage rhéobasique est sensiblement plus faible quand l’exci - tation porte sur le nerf que quand elle porte directement sur le muscle; mais la chronaxie est la même dans les deux cas. Si on injecte à un escargot 5 milligrammes de curare (1/2 centimètre cube d'une solution contenant, pour 100, 1 de curare et 0,4 de NacCl, injection poussée soit dans Je cœur, la cobilié tant briséé, soit plus simplement dans le poumon par le pneumostome), on voit bientôt l'animal pendre flasque hors de sa coquille. L'examen de l’excita- bilité montre alors ceci : 1° la chronaxie est au moins doublée (on a préalablement déterminé la chronaxie normale sur un lambéau détaché du pied); 2 l'excitation par le nerf exige un voltage rhéoba- sique beaucoup plus grand que l'excitation directe. On obtient des 1) Wir Mrnircnezr. Journal de la Physiologie, 1862. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 mai 1906. SÉANCE DU 11 JUIN 1009 _résultats analogues en instillant sur une préparation de tissus normaux quelques centimètres cubes de la solution de curare à 1 p. 100. Voici des chiffres d'expériences (chronaxies en millièmes de seconde, rhéobase en volts). CHRONAXIE RHÉOBASE APRÈS CURARE —— MU RS TRS Normale. Après curare. Sur le muscle. Par le nerf. 18 31 } » 26 44 4,5 17 20 38 1,3 D ,4 10 50 5,5 D (1) Sur une moule d’eau douce (Unio longirostris) (2), le pied mis dans le bain de curare à 1 p. 100 à montré un ralentissement du même ordre (menstrue, eau de fontaine ou NaCI à 3 p. 1.000; on s’est‘assuré direc- tement que cette menstrue n’avait aucune action; NaCI à 7 p. 1.000 est ralentissant par lui-même). Chronaxie : { Avant curare. . . . . . 10 9 12 z dLPApres curare eu 018 27 99 D æ IN 30 Crustacés. Sur l’écrevisse (Astacus fluviatilis ou À. leptodactylus), on peut aussi pratiquer l’excilation indirecte de la queue et de la pince. Pour la queue, en soulevant d'avant en arrière la chaîne ganglionnaire ventrale, on aperçoit les filets moteurs qui se rendent aux fléchisseurs des nageoires ter- minales, et on peut les charger sur un excitateur. Pour la pince, sur la patte ravisseuse séparée du corps, on place par tâätonnement les électrodes sur un article proximal et on trouve assez facilement une position telle que l’excita- tion produise un mouvement de la pince. E’injection de 5 milligrammes de curare (solution ci-dessus, injection dans le péricarde par un petit trou à Ia carapace rebouché aussitôt avec de la cire) provoque d’abord une paralysie des fléchisseurs de l'abdomen ; l'animal continue à marcher, sa queue étendue; aucune excitation n'obtient la flexion de la queue ni de ses nageoires termi- nales ; les petites pattes abdominales continuent leurs mouvements; les pattes ravisseuses fonctionnent normalement. Ensuite, le mouvement de fermeture de la pince est aboli, l'extension du dactylopodite et les mouvements des articles étant conservés. (1) Dans la dernière expérience, la température étant de 23 degrés, le muscle était plus rapide; le ralentissement par le curare à été plus considé- rable et le nerf est (exceptionnellement) devenu pratiquement inexcitable (curarisation au sens ordinaire du mot). (2) Nous sommes redevables de cette détermination à M. Germain. 1010 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cet ordre dans l'invasion de la paralysie curarique est l’ordre inverse des chronaxies, comme chez la grenouille. L'examen de l'excitabilité montre que, par l'action du curare : 4°la chronaxie est augmentée, beaucoup plus pour la queue que pour la pince; 2° l'excitation indirecle de la pince exige un voltage plus fort que l'excitation directe, pour la queue, l’excitabilité indirecte est abolie (curarisation). = Voici des chiffres d'expériences (notations comme pour l’escargot) : CHRONAXIE RHÉOBASE APRÈS CURARE EE — RE RES Normale. Après curare. Sur le muscle. Par le nerf. Flexion du propodite 24 50 » » sur le carpopodite. 26. 55 154 7 Flexion des 1e SET 4 co nageoires caudales. 425 10 5 co En résumé, l'action du curare est la même sur tous les muscles: elle se manifeste essentiellement par le ralentissement du processus d’exei- tation ; elle est d'autant plus marquée que le muscle est normalement plus rapide. Le curare, peut-on dire, est un poison de la vitesse d’excitabilité musculaire. ORIGINE DES CELLULES IMAGINALES DANS L'INTESTIN MOYEN DES VESPIDES, par CuARLES PÉREZ. Les recherches de nombreux auteurs s'accordent à reconnaître, chez les Insectes les plus variés, un même processus pour la métamorphose de l'intestin moyen; et l’on peut, semble-t-il, affirmer cette règle géné- rale que la rénovation nymphale a lieu par substitution aux cellules larvaires de cellules imaginales, qui sont, au même titre que les pre- mières, essentiellement épithéliales. Quelques opinions discordantes ont été cependant formulées. Ainsi Berlese fait remonter la première origine des cellules de remplacement à des splanchnocytes migrateurs, sortes de leucocytes venus du cœlome, et ayant traversé la basale; tout récemment, Docters van Leeuwen a repris cette manière de voir pourun Hyménoptère, /sosoma. D'autre part, Anglas, qui avait d'abord accepté pour les Guêpes une hypothèse analogue, a soutenu plus récemment que les cellules imaginales étaient immigrées dans l’épithélium intes- tinal à partir de la matrice des trachées (4). (1) Comptes rendus de la Soc. d2 Biologie, 1904, t. LVI, p« 173. SÉANCE DU LL JUIN | 10114 Il y avait intérêt à élucider ces cas soi-disant aberrants. Je me suis occupé pour le moment des Vespides, et ai fait porler mes recherches sur le Polistes gallica, lun des types précisément étudiés par Anglas. Chez les plus jeunes larves que j'ai eues à ma disposition, et qui mesurent à peine 2 millimètres de long, les cellules de remplacement sont déjà parfaitement reconnaissables, distribuées sans ordre à la face cœlomique des grosses cellules larvaires fonctionnelles, et tenant comme elles à la basale. On n'observe jamais que des leucocytes tra- versent cette basale; et les aspects histologiques des cellules imaginales sont, d’ailleurs, bien distincts de ceux des globules blancs. Je n'insiste pas sur ce point, Anglas ayant lui-même abandonné sa première manière de voir. î Quant aux trachées, il est aisé de s’assurer qu'elles n'ont pas davan- tage le moindre lien avec les cellules de remplacement. De nombreux petits troncs trachéens, venant des régions environnantes de la cavité du corps, s'approchent du tube digestif, et se divisent, avant de l’atteindre, en dichotomies ou en palmures qui n’offrent rien de parli- culier; ces rameaux ont la structure classique : matrice épithéliale à petits noyaux aplatis et serrés, intima chitineuse à fil spiral. À peu près au niveau où il atteint le clissage musculaire de l'intestin, chaque rameau se renfle brusquement en une nodosité irrégulière, qui corres- pond à sa résolution simultanée en nombreuses trachéoles ; un volu- mineux amas protoplasmique enveloppe la naissance de ces trachéoles, ainsi que les boucles récurrentes qu’elles forment généralement dès leur origine avant de se disperser dans leurs directions définitives ; un gros noyau polymorphe, lobé, moulé dans les interstices de ces anses achève de caractériser la nodosité. C'est là‘le dernier noyau que Von rencontre sur le trajet de l'arbuscule respiratoire ; les trachéoles ultérieures, où l'on n'apercoit plus de fil spiral, sont de simples tubules protoplasmiques, longues digitations de la cellule géante de la nodosité, régies par son noyau, et toujours dépourvues elles-mêmes de noyau propre. Or, ce sont ces trachéoles seules qui, dépassant le niveau de la couche musculaire, viennent ramper sur la face cœlomique de la basale. I est facile de reconnaître, dans les coupes rasantes en particulier, que le trajet des trachéoles est quelconque par rapport à la distribution des cellules imaginales ; et, bien entendu, la basale est toujours interposée, ininterrompue. Au cours de la vie larvaire, les cellules de remplace- ment d'abord isolées prolifèrent lentement, et arrivent à constituer de petits ilots de 3 ou 4 cellules, puis davantage, les îlots voisins se mel- tant en rapport par anastomose de prolongements protoplasmiques. Celte prolifératon a lieu par division caryocinétique des éléments préexistants ; il n’y à jamais addition d'éléments étrangers venus du dehors. IL me parait donc que le cas des Vespides doit rentrer dans la règle Biococre. Compres RENDUS. — 190. F. LXVII. 1e Lo] 1012, — SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK générale : différenciation, dès la période embryonnaire, de cellules épithéliales toutes foncièrement équivalentes, dont certaines se déve- loppent aussitôt en éléments digestifs fonctionnels, tandis que d’autres restent petites, en réserve contre la basale, attendant pour proliférer la fin de la vie larvaire et la nymphose. Comme chez la généralité des Insectes, la rénovation de l'intestin moyen des Polistes se ramène à un processus de mue et de rénovation épithéliale. SUR LES ÉOSINOPHILES DE L'INTESTIN DE CERTAINS TÉLÉOSTÉENS, par ANNA DRZEWINA. “ Des leucocytes à granulations éosinophiles ont élé signalés pour la première fois dans la muqueuse intestinale par Ellenberger en 1879. Heidenhain, qui a étudié ces éléments chez le chien, s’est demandé s'ils sont identiques à ceux du sang; il suppose qu'ils se forment et dispa- raissent sur place, mais admet qu'ils peuvent aussi passer dans le sang. Récemment, Du Bois (1) a décrit, dans l’intestin grêle du porc, des leu- cocytes granuleux basophiles et de nombreux acidophiles; mais comme ces derniers se colorent à la fois par les colorants acides et basiques, il est probable qu'il s’agit plutôl d'amphophiles que de véritables éosi- nophiles. En ce qui concerne les Poissons osseux,'des leucocytes éosinophiles ont été reconnus dans l'intestin du Salmo fario par Oppel, et dans celui du Salmo salar par Gulland. Parmi les nombreux Téléostéens que j'ai étudiés à ce sujet, je n'ai rencontré d’éosinophiles que chez quelques espèces de la famille des Labridés, mais ils sont ici si abondants que le fait mérite d'être signalé. Ces espèces sont : Crenilabrus melops Riss., Crenilabrus mediterraneus Riss., C. ocellatus Riss., C. paro Cu. lalenc. et Labrus Cergylta Asean. Chez toutes ces espèces, et en particulier chez les quatre premières, on rencontre dans la muqueuse et dans la sous-muqueuse de l'intestin une proportion très élevée de leucocytes à noyau unique, arrondi, le plus souvent rejeté vers un des pôles de la cellule, et à cytoplasma bourré de grosses granulations arrondies. Celles-ci se colorent électivement par l'éosine; dans le triacide, elles se teintent en un orange brillant; c’est encore l'orange qu'elles prennent dans le mélange : éosine-orange-bleu. de toluidine; quand on applique un colorant basique seul (bleu de méthylène polychrome, bleu de toluidine...), elles restent incolores, Ces éléments, comme nous venons de le dire, se rencontrent aussi bien (1) Du Bois. Grauule Cells in the Mucosa of the Pig’s Intestine. Anatomischer Anzeiger, Bd XXVN, 1904. SÉANCE DU 11 JUIN 1013 dans la sous-muqueuse que dans la muqueuse. Mais il arrive qu'ils sont strictement localisés, soit dans l’une, soit dans l’autre. Ainsi, chez un Crenilabrus melops, ils étaient presque exclusivement confinés dans la muqueuse; on les voyait souvent former à la base des cellules épithé- liales une assise presque ininterrompue, mais ils s’insinuaient aussi parmi les cellules à des niveaux variés; toutefois les sommets des villo- sités en paraissent à peu près dégarnis. Il en élait de même chez un C. ocellalus, où ils faisaient presque complètement défaut dans la sous- muqueuse. Chez un C. pavo, par contre, ii n'y en avait presque pas dans la muqueuse, mais dans la sous-muqueuse ils étaient disséminés en nombre tellement considérable que j'ai pu en compter plusieurs milliers par millimètre carré; dans le champ du microscope, à un fort grossisse- ment, ils sont couramment au nombre de 50 à 100; jamais cependant ces éléments ne sontaccumulés de manière à former de véritables nodules. La localisation des éosinophiles, soit dans la muqueuse, soit dans la sous-muqueuse, que je suppose être en rapport avec l’état fonctionnel de l'intestin, avec l’état de digestion, n’a pas lieu toujours; chez plu- sieurs exemplaires, en effet, j'ai rencontré les éosinophiles disséminés à la fois dans la sous-muqueuse et dans la muqueuse. Il est à remarquer que, malgré leur abondance dans la muqueuse, jamais on ne rencontre ces éléments dans la lumière de l'intestin. Quant à la parenté des acidophiles de l'intestin avec ceux du sang, il me paraît très probable que ce sont là les mêmes éléments. Le sang des Téléos- téens en question est riche en leucocytes acidophiles; dans les capil- laires qui parcourent les villosités intestinaies, il n’est pas rare de ren- contrer des leucocytes à granulations acidophiles qui se présentent ‘avec le mème aspect que ceux interposés entre les cellules épithéliales et les cellules conjonctives. Je note en terminant que la richesse de l'intestin en leucocytes éosi- nophiles, chez les Labridés, n’est pas un fail constant. Il paraît y avoir des différences suivant l'habitat. Chez trois exemplaires de Crenilubrus melops provenant de la Méditerranée (Banyuls-sur-Mer), j'ai toujours constaté une richesse extraordinaire en acidophiles, cependant que chez plusieurs individus de la même espèce venant de l'Océan (Arcachon), ils étaient beaucoup moins abondants. D'autre part, la présence de ces éléments en nombre plus ou moins grand paraît être en rapport avec la nutrition de l'animal. À la station biologique d'Arcachon, j'ai constaté que, chez un Crenilabrus melops ayant jeüné pendant huit jours, les éosinophiles faisaient presque complètement défaut dans l'intestin, tandis qu'ils étaient assez abondants chez des animaux témoins venant d'être pris ou ayant été nourris après un jeüne prolongé. Je poursuis des recherches à ce sujet. (Collège de France. Laboratoire d'embryogénie comparée.) ‘1014 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. LA THÉORIE DE L'AUTONARCOSE CARBONIQUE COMME CAUSE DU SOMMEIL ET LES DONNÉES EXPÉRIMENTALES, par RENÉ LEGENORE et HENRI PIÉRON. M. Raphaël Dubois, qui a consacré de nombreuses études au sommeil _hibernal de la marmotte, admet l'identité des mécanismes de ce som- meil et du sommeil normal; or, d’après lui, il s'agirait uniquement d'autonarcose carbonique. Nous avons donc fait quelques recherches sur les phénomènes respiratoires d'animaux soumis à l’insomnie jusqu’à l'apparition du besoin impératif de sommeil, afin de confronter cette théorie avec les données expérimentales, comme nous l’avons fait pour la théorie osmotique (1). Voici les résultats obtenus chez deux chiens, mis successivement en expé- rience, en ce qui concerne l'air expiré, recueilli dans des sacs de caoutchouc au moyen de soupapes de Müller, et analysé dans des conditions identiques : Artémis. ® 22 kilogrammes. : NOMBRE AIR EXPIRÉ QUOTIENT de respirations FE ÿ respiratoire. à la minute. 2 / 3 novembre 1909, 10 h. mat. . OS RPMDE CUS 0,74 19 OL ATE0 — j 20 novembre 1909, 10 h. mat. . SU La piste l 0,53 22 Os; ur Le sommeil de l’animal est rendu impossible à partir du 20 au soir. TT = = = 22 novembre 1909, 9 h. 30 mat. ne fe 1 0,41 18 24 novembre 1909, 5 b. soir . . nn (e 0,51 12 25 novembre 1909, 9 h. 30 mat. Sr can 0,49 16 271 novembre 1909, 9 h. 30 mat. LS Le re 0,56 14 29 novembre 1909, 10 b. mat. : {6 jé Pr Lt 0,29 13 30 novembre 1909, 9h. 30 mat. Se Eu P ne 0,47 13 Des résultats très analogues sont fournis par Douillet, dont l’air expiré ren- ferme, avant la période d’insomnie, 1,50 et 1,59 p. 100 et CO?; et 18,3 et 19,2 p. 100 d'oxygène; et, au cours de l’insomnie, 0,96; 0,97; et 1,32 de CO”; et 10,2; 19,8 ; et 19,9 d'oxygène. : (4) René Legendre et Henri Piéron. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LX VIT, n° 21. SÉANCE DU Â1 JUIN 1045 Il n y a donc aucune variation systémalique des échanges respira- toires pendant l'accroissement du besoin de sommeil, qui ne tarde pas à devenir irrésistible. Nous avons également dosé pour préciser les gaz du sang. Malheureusement, chez Artémis, si l'extraction et l'analyse des gaz furent faites avant l’'insomnie, après l’insomnie une fuite de la pompe à mercure ne permit pas de mesures comparatives, et cette expérience dut être abandonnée. Chez Douillet, l'extraction des gaz du sang artériel (pris dans la fémo- rale) put être faite à la fin de la période d'insomnie et indiqua une teneur, plutôt faible de 35 c. c. 2 de CO: pour 100 centimètres cubes de sang (19 c. c. 7 de CO° sur 38 c. c. 5 de gaz, extraits de 56 centimètres cubes de sang). Si l’on rapproche celte faible teneur du sang artériel en acide carbo- nique de la très forte teneur présentée par le sang artériel d'un chien qu’on vient simplement de faire expirer dans un sac de caoutchouc au moyen d'une soupape de Müller, sans que cela provoque le moindre besoin de sommeil, la moindre somnolence, on comprendra que le besoin de sommeil ne nous paraisse pas explicable par autonarcose carbonique. En effet, nous trouvons à l’état normal, mais après quelques minutes d'expiration dans un sac de caoutchouc, 63 centimètres cubes de CO* pour 100 centimètres cubes de sang chez Douillet, et 48 c. ce. 2 chez Artémis. Or, les animaux étaient absolument normaux malgré cette forte vénosilé du sang artériel. Au contraire, chez le même Douillet, présen- tant le besoin irrésistible de Ru la teneur du sang artériel en acide carbonique n’est que de 35 c. c. Nous sommes donc en droit d’ inner que le besoin de sommeil, ou plus généralement le sommeil normal, n’est pas dû à une autonarcose carbonique. (Travail des laboratoires de physiologie de la Sorbonne et du Muséum et du laboratoire de psychologie expérimentale des Hautes-Etudes.) À PROPOS DE LA RÉACTION A LA MEIOSTAGMINE, par M. WeïnBerG et JoNESCco-MrrHAIESTI. Sous le nom de Meiostagminreaktion, Ascoli a désigné le phénomène de l’abaissement de la tension superficielle qu’il observe lorsqu'il mélange, dans des proportions données, le sérum renfermant des anti- corps spécifiques avec de l’antigène correspondant. Ce phénomène avait 1016 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a déjà été observé par Weichardt lors de ses études sur les kénotoxines, mais Ascoli (1) l'ayant étudié de plus près avec le sérum antityphique, l'a utilisé pour le diagnostic de différentes maladies, comme syphilis, tuberculose, maladies parasitaires et tumeurs malignes. La technique suivie par l’auteur est très simple : le mélange de sérum dilué au 1/20 et d’antigène préalablement titré en présence des sérums nor- maux ayant séjourné deux heures à l’étuve à 37 degrés ou une heure seule- mentau bain-marie à p0 degrés donne au stalagmomètre de Traube un nombre de gouttes supérieur à celui qu’on obtient en opérant dans les mêmes condi- tions avec les sérums normaux. Cette différence est de quelques gouttes seu- lement, mais paraît très constante. Izar, en se servant de la même méthode. a pu mettre en évidence des anticorps syphilitiques dans les sérums qui avaient donné des résultats négatifs par la méthode de Wassermann. Etant donnée cette sensibilité du procédé, nous avons pensé qu’il serait intéressant de l'appliquer à l'étude de certains sérums échinococciques humains, quelquefois si pauvres en anticorps qu'il est impossible de les mettre en évidence par la réaction de fixation ; el cela d'autant plus que la réaction à la meio- stagmine a été lrouvée positive par Izar pour 6 porcs et 3 vaches atteints d’échinococcose. Pour nos premières expériences, nous avons choisi 40 échantillons de sérums provenant des malades opérés de kyste hydatique et donnant une fixation du complément des plus neltes. Deux de ces sérums préci- pitaient très abondamment le liquide hydatique. Ces expériences ne nous ont malheureusement donné que des résul- tats négatifs,comme le montre le tableau ei-dessous.Et cependant, nous avons pris toutes les précautions conseillées par Izar : le liquide hyda- tique était absolument clair, eau de roche; l'extrait alcoolique a été préparé d’après les indications de l'auteur. Nous avons fait d’abord ces recherches avec le stalagmomètre de Traube fabriqué par la maison Poulenc; nous avons pu depuis répéler nos expé- riences avec l'appareil beaucoup plus précis de la maison Gerhardt, de Fan, les résultats obtenus furent toujours négatifs. Nous avons également obtenu des résultats négatifs avec trois sérums syphililiques. L’antigène dont nous nous sommes servis dans ces expé- riences est un extrait alcoolique de foie hérédo-syphilitique que nous avons eu l’occasion d’éprouver avec un très grand nombre de sérums normaux et syphilitiques. (1) Les recherches d’Ascoli, d'Izar, de Saint d’Este, de Micheli et Cattorelli ont paru dans Muench. med. Woch., 1910, n° 2, 4, 8, 16, 21, 22, et dans Berlin. klin. Woch., 1910, n° 19. Re: SÉANCE DU A JUIN 4017 NOMBRE DE GOUTTES TKOUVÉES APRÈS LE SÉJOUR DU MÉLANGE { PENDANT 2 HEURES A L'ÉTUVE A 31 DEGRÉS SÉRUMS : , À L 236: SERUM SEÉRUM SERUM SERUM É SÉRUM Le TE dilué (20) liq. hyd. liq. hyd. extr. alc, extr. alc. Nec 1/10 SEE 1/50 1/00 Normal. 60 » 60 » 60.2 60.21 60,16 Normal. 60.2 60.4 60.2 60.2 59.6 Normal. 9912 59.8 99.4 59.2 59,6 Normal. 60.2 60.4 60.2 60.2 59.6 Normal. 59.9 €0.2 59.4 59.1 59.2 Hydat., n° 1. 59:20 60 » 59:20 60.14 60.8 Hydat., n° 2. 61.3 = = 61.3 61.4 Hydat., n° 3. 60,2 GOVERe 60.2 60.5 60.2 - Hydat., n° 4. 60.8 69.8 61» 61.2 61.4 Hydat., n° 5. 59,10 59.8 39.8 59.90 59.15 Hydat., n° 6. - 60 » — _ 60 » 60.11 Hydat., n° 7. 99.4 — = 60.8 60.15 Hydat., no 8. 28.9 58.9 58.8 — —_ liq. hyd. 1/25 Iydat., n° 9. 60.6 60.1 60 » 60.4 a Hiydat-/mo10 17 : 59.4 99.4 59.16 59.10 — Nous appliquons la méthode d’Ascoli au séro-diagnostic des tumeurs malignes. Les résullats de ces recherches seront publiés ultérieure- ment. INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR L'ADDITION LATENTE, par GENEVIÈVE FiLon et JEANNE WEeïicr. Comme suite à des recherches récemment publiées (1) nous avons étudié l'influence de la température sur l'addition latente. Nous avons expérimenté sur différents muscles de grenouilles et de crapauds que _nous excitions à l'aide d’un condensateur; le dispositif employé a été {1) M. et M®e L. Lapicque. L’addilion atente et ses rapports avec le para- mètre chronologique de l’excitabilité., Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 21 mars 1910. — Jeanne Weill. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. EXVIIT, p. 923. — M. et Mue Lapicque et G. Filon. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIL, p. 925. 10LSN SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE précédemment décrit (1). Nous nous sommes servies de la plus pelite capacité que nous puissions obtenir avec notre condensateur, soit 1/100 de microfarad; la résistance était constituée seulement par le muscle, ce qui fait une valeur d'environ 3.000 ohms. Le muscle était placé à l'intérieur d’un tube de verre à deux parois entre lesquelles circu- lait de l’eau à la température voulue. 1; Pour chaque température nous avons mesuré le voltage v correspon- dant au seuil pour une excitation isolée; puis le voltage v' donnant le seuil pour six excilations se suivant à la vitesse de 15 par seconde. La ! différence entre ces deux valeurs rapportée à la première donne la mesure de la puissance d'’addition du tissu à la température où il se trouve. Nos expériences nous ont montré que ce rapport diminue quand la température s'élève et augmente quand la température s’abaisse. Voici par exemple, quelques-uns des chiffres que nous avons obtenus : Sur le gastrocnémien de ana esculenta. d— 0 A 180. ». —"() -» Ù AN RO OP RU, RÉ ee SE BR OP TE NIET LEE » 0,09 RS A ER ne DE RE CE +) o,11 ACLO OUn) en RER Cr LC En EAP Re » 0 » Sur le gastrocnémien de Pufo vulgaris. )! À 900. Penn — 0 » v À 100 : 0,16 A 200 » 0 » À 450 ; 0,10 A ) 0,20 On voit que la puissance d’addition varie sous l’action de la tempéra- ture dans le même sens que la chronaxie, mais le changementest moins marqué pour le phénomène d'addition (1); comme dans la chronaxie, il est plus grand chez le crapaud que chez la grenoüille. Ces résultats sont contradictoires avec ceux de Steinach (2); par contre ils sont d'accord avec les conclusions d’un mémoire tout récent de Keith Lucas(3) dont nous avons eu connaissance vers la fin de nos recherches; cet auteur en abordant le phénomène par un autre côté a été amené à des conclusions semblables aux nôtres. (1) L. et Mu° Lapicque et G. Filon. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXVIIL, p. 925. : (2) Steinach. Archiv fiir der ges. Physiol.; CXXV, 1908. (3) Keith Lucas. Journal of Physiologie, vol. XXXIX, n° 6,8 march 1910. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) SÉANCE DU 11 JUIN 1019 LA TYPHOPYOCYANIE (PYOCYANIE GÉNÉRALISÉE A FORME TYPHOÏDE), par LaAGrirFouz, Bousquet et RoGEr. Nombreuses sont les manifestations morbides que peut déterminer le bacille pyocyanique. S'il s’agit le plus souvent d'infections localisées, dans quelques cas cependant le bacille peut pénétrer dans la circulation et donner lieu à une véritable septicémie. Le tableau clinique de ces pyocyanies généralisées est d'ordinaire le suivant : troubles gastro-intestinaux d'intensité variable, prostration considérable, fièvre assez élevée, dyspnée, albuminurie, puis apparition en général assez tardive des manifestations cutanées qui sont consi- dérées comme une des caractéristiques de la maladie : taches purpu- riques de la grosseur d'une lentille à celle d’une pièce de 1 franc, qui ne lardent pas à se transformer en vésicules dont la rupture donna naissance à des ulcérations au fond nécrosé, au pourtour infiltré de sang. L'état général s'aggrave et la mort ne tarde pas à survenir. D’après un cas observé par nous, ces manifestations cutanées, consi- dérées comme caractéristiques de la pyocyanie généralisée, peuvent faire défaut ; la maladie a revêtu les allures d'une fièvre typhoïde ady- namique, avec éruption particulièrement abondante de taches rosées ; mais à aucun moment, nous n'avons observé de vésicules ou d’ulcéra- tions. Ce cas fut du reste considéré par nous comme une dothiénen- térie et serait resté ainsi étiqueté si l’autopsie, en nous faisant cons- tater l'absence des lésions de la fièvre typhoïde et nous permettant d'isoler le bacille pyocyanique des divers organes, n'était venue nous éclairer sur sa véritable nature. C'est celte forme de pyocyanie géné- ralisée primitive, non encore décrite, croyons-nous, revétant les allures de la dothiénentérie, mais non associée avec elle, et ne s’accompagnant pas des manifestations cutanées habituelles aux septicémies pyocya- niques, que par abréviation nous désignons sous le nom de typhopyo- cyanie. É : Voici, du reste, irès brièvement résumée cette observation : M. R..., trente-cinq ans, homme d’équipe, n'ayant jamais présenté d'autres maladies antérieures, se plaint à son entrée à l'hôpital d’être mal en train depuis une douzaine de jours : céphalée frontale, épistaxis fréquentes, insomnie, anorexie, soif, diarrhée. Tuphos marqué, facies vultueux, trému- lations des lèvres. Sur le thorax et l'abdomen, éruption de taches rosées très nombreuses, quelques-unes boutonneuses, mais s’effaçant bien à la pression. Cœur : premier bruit mou, tendance à l’embryocardie. Pouls petit, régulier, 130 pulsations, dyspnée, 30 respirations à la minute. Sibilants et ronflants au sommet droit et aux bases. Albuminurie légère : 1 gramme. Traitement : bains, huile camphrée, électrargol. La température, qui, à l'entrée, était de 39°4, descend en lysis pendant les jours suivants, puis remonte suivant une marche assez irrégulière sans jamais dépasser 39,4. Malgré cette température 1020 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE peu élevée, le malade est toujours très affaissé ; le tuphos est de plus en plus marqué, le pouls devient filiforme et lé malade meurt dans le coma le quin- zième jour après son entrée à l'hôpital et le vingt-sixième de sa maladie. Le séro-diagnostic de Widal, pratiqué à l’entrée et quelques jours avant la mort, a donné un résultat négatif. Auropsie : pratiquée vingt-quatre heures après la mort. Intestin gréle : vive congestion de la partie terminale, mais aucune altération des plaques de Peyer qui n'ont aucune tendance à l’ulcération. Gros intestin : normal. ; 3 Foie et rate : de volume à peu près normal. Poumons : vivement congestionnés ; à la coupe s'écoule un pus crémeux. Reins : substance corticale très congestionnée ; les calices renferment du pus blanchâtre assez épais ; quelques petits abcès aussi en plein parenchyme. Cœur : coloration normale. Cerveau : liquide louche purulent dans la cavité arachnoïdienne. Examen bactériologique. — Le bacille pyocyanique a été retiré de la rate, du foie, des poumons, des reins et de la cavité arachnoïdienne. Le bacilie d'Eberth, recherché dans la rate, n’a pu en être isolé. Ce bacille pyocyanique a été agglutiné au 1/50 par le sérum du malade qui avait servi au dernier séro-diagnostic de Widal, et dont il restait encore quelques gouttes dans le tube conservé par hasard. Dans la discussion de cette observation, nous ferons ressortir les points suivants : 1° Il s'agit bien d’une pyocyanie généralisée : le bacille pyocyanique a été en effet retiré des divers organes et le séro-diagnostic positif montre qu’il ne s’agit pas d’une infeclion agonique ; 2 Il s’agit d'une pyocyanie primitive, non associée à la dothiénen- térie, comme le démontrent le séro-diagnostlice de Widal négatif à deux reprises, l'absence des lésions caractéristiques de la dothiénentérie à l’autopsie, l'absence du bacille d'Eberth dans la rate. Il nous semble donc rationnel d'admettre que le bacille pyocyanique peut, dans certaines conditions, déterminer une infection générale simulant la fièvre typhoïde sans être cependant associée avec elle et sans donner lieu aux modifications cutanées habituellement observées au cours des pyocyanies généralisées : c’est la typhopyocyanie. TRANSPLANTATION D'UN REIN DE CHIEN SUR UNE CHÈVRE, par ViLLARD et TAVERNIER. Le rein d’un chien de forte taille, prélevé après placement de pinces à pression coutinue sur ses vaisseaux, fut greffé dans le cou d'une chèvre par anastomose des vaisseaux rénaux avec la carotide primitive et Ja jugulaire externe, sans perfusion préalable au sérum. L'uretère fut abouché à la peau. SÉANCE DU A1 JUIN 1021 Les jours suivants le rein devint énorme et très dur, sans sécréter trace d’urine. Après trois jours une réouverture exploratrice de la plaie montre un rein au moins doublé de volume, très tendu, dans lequel la circulation sanguine est parfaite. Le même état subsista sans modification jusqu’au dix-huitième jour : rein très gros, dur, sans sécrétion. La ehèvre ne présentait aucun trouble, elle mangeait bien, et n'avait pas d’albumine. Le vingtième jour, abcès superficiel sous la cicatrice. La réouverture exploratrice de la plaie montra les vaisseaux rénaux thrombosés et le rein déjà mal odorant quoique non encore sphacélé. L'examen histologique révéla des altérations très profondes; presque toute la surface des coupes est occupée par des bandes de tissu hyalin entre lesquelles s'allongent des boyaux pleins, discontinus, de cellules épithéliales très altérées à protoplasma granuleux, jaunâtre, mal limité el à noyaux peu ou pas colorés. Il subsiste pourtant par endroits de petits ilots relativement peu altérés, où la constilution tubulaire nor- male et les glomérules sont conservés. Presque tous les expérimentateurs qui ont tenté ces greffes entre animaux d'espèces différentes ont échoué, Carrel et Unger en particulier. Seul Ullmann a présenté à la Société des médecins de Vienne en 1902, une chèvre porteur au cou d’un rein de chien qui, dit-il, sécrétait de l'urine goutte à goutte. Notre expérience va à l'encontre de ce résultat, puisque sur les mêmes animaux le rein greffé ne sécrétait absolument rien malgré une circulation parfaitement correcte constatée après - trois jours, et qui est probablementrestée normale bien plus longtemps, puisque après vingt jours le rein commencçait à peine à se sphacéler. Il paraît donc probable qu'Ullmann a été trompé par un simple écoule- ment de sérosité. Dans notre cas, malgré l'absence de sécrétion, et la thrombose tar- dive, il est intéressant de constater que le rein de chien a en somme vécu, greffé sur la circulation de la chèvre, et ceci sans troubler de facon apparente la santé de l’animal porte-greffe. ERRATA Note de M. C. Freic. — Séance du #4 juin. Paragraphe V, ligne 6, au lieu de : « d'autant plus fraîchement », lire : « d'autant Moins fraichement ». Ligne 12, au lieu de : « hématines », lire : « hématine ». Paragraphe VII, ligne 6, au lieu de : «3 centimètres cubes d’acne acétique », lire : « 3 centimètres cubes d’ALcOoOoL acétique ». Ligne 7, au lieu de : « acipe acétique », lire : « aLcooL acétiqu: ». (26) 24 1023 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY. SÉANCE DU 23 MAI 1910 SOMMAIRE ETrEnne (G.) et DauPrzais (H.): Sur GARNIER (CHARLES) et VILLEMIN la pathogénie de l’athérome. A (FERNAND) : Les nerfs supérieurs du propos d’un cas d’ostéomalacie sé- CORDON RER A EE 26 PAIE EUR ECRASRTS RER PRESS TA ECS 28 Hocxe (L.) : Sur les parentés de la EvieNne (G.) et Daupzais (H.) : glande mammaire, d’après des con- Myome ealcifié et athérome dans sidérations normales et pathologi- umMesssdostéomealacressémiles.:. 130] ques: F2 Mer SRE Présidence de M. Cuénot. = LES NERFS SUPÉRIEURS DU CORPS THYROÏDE, par CHARLES GARNIER et.FERNAND VILLEMIN. Les nerfs qui vont au corps thyroïde comportent des filets vasomo- teurs et vraisemblablement sécrétoires aussi. Ils émanent directement ou indirectement du sympathique cervical. Habituellement, on les décrit sous le nom de nerfs thyroïdiens supé- rieurs et de nerfs thyroïdiens inférieurs, qualifiant ainsi les plexus qui accompagnent les vaisseaux correspondant à ces dénominations. Ces filets périvasculaires ne sont pas, cependant, les seuls nerfs qui se rendent à la glande thyroïde. Aussi vaut-il mieux diviser l’innervation thyroïdienne en deux terri- toires : l’un comporte lés nerfs supérieurs du corps thyroïde, destinés à la moitié supérieure de la glande ; l’autre comprend les nerfs infé- rieurs du corps thyroïde, qui se rendent à sa moitié inférieure. Chacune de ces catégories se compose de deux variétés de rameaux : A. — La première variété est constituée par des filets émanés direc- tement du sympathique cervical. Ce sont, à proprement parler, les 1024 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (21) nerfs principaux qui constituent les plexus thyroïdiens supérieur et inférieur. Le premier fait partie du territoire sympathique ganglion- naire supérieur ; le second est en relation avec le ganglion cervical moyen (ganglion thyroïdien). B. — La deuxième variété de rameaux n'a, en général, que des rapports morphologiques indirects avec le sympbhatique cervical. Les nerfs qui la composent ne sont pas forcément satellites de gros troncs artériels thyroïdiens. En tout cas, ils abordent ceux-ci au voisinage de leur pour de distribution glandulaire. Nous n'avons en vue, dans cette étude, que les nerfs supérieurs du corps thyroïde. À. — hameaux du plexus thyroïdien supérieur. — Ils sont constitués de deux facons différentes : 1° Des filets grêles passent du plexus carotidien externe sur la thy- roïdienné supérieure en s'appliquant sur l'angle thyro-carotidien supé- rieur. Ils s’anastomosent parfois avec le chef ascendant de l’une des collalérales longues de l’anse périthyroïdienne supérieure. Ils sont tou- Jours situés sur un plan plus profond que le système des nerfs apparte- nant à celle ane; 2° Ces filets qui sont l’amorce du plexus thyroïdien supérieur sont renforcés, entre l'origine de l'artère et sa crosse, par des nerfs qui représentent des branches collatérales du nerf ansiforme périthyroïdien supérieur. Ou bien, celles-ci se détachent du chef profond et gagnent la thyroïdienne supérieure après avoir croisé la face profonde de la caro- tide externe. Ou bien, elles sont constituées par une terminaison du chef ascendant d'une ou plusieurs collatérales longues ansiformes, après leur anastomose avec la portion angulaire inférieure du plexus carotidien externe. Ces filets repassent sur la face superficielle de la carotide, qu’ils peuvent encercler dans leur courbe, et se jettent sur le plexus thyroïdien supérieur à une certaine distance de l’origine caroti- dienne de l’arlère thyroïdienne supérieure. B. — Les nerfs supérieurs du corps thyroïde qui n'entrent pas dans la constitution du système périvasculaire précédemment décrit pro- viennent : 1° De la partie inférieure du plexus pharyngien ‘viscéral), des plexus périlrachéal et périæsophagien ; 2° Du nerf laryngé supérieur, parfois directement, avant sa bifureca- - tion. Mais, le plus souvent, ces nerfs thyroïdiens sont représentés par trois ou quatre rameaux qui se délachent du laryngé externe, de son filet descendant et aussi de son anastomose avec le premier nerf car- diaque. (28) SÉANCE DU 23 MAI , 402% » Ce sont encore là des filets d'origine sympathique probable, et qui, malgré leur provenance sympathique indirecte, sont+assez importants et n’en jouent pas moins un rôle prépondérant dans l'innervation de la slande, ainsi que l'ont montré les expériences des physiologistes. (Laboratoire d'anatomie normale de la Faculté de médecine de Nancy.) SUR LA PATHOGÉNIE DE L'ATHÉROME. À PROPOS D'UN CAS D'OSTÉOMALACIE SÉNILE, par G. ETIENNE ET H. DaupLaïis. A l’autopsie d'une ostéomalacique àgée de 82 ans, dont la maladie élait arrivée au suprême degré de la fonte osseuse en une évolution de deux ans, nous avons trouvé, coïncidant avec une décalcification telle que les fémurs se coupent au bistouri, deux foyers de calcifications locales : l’un, constitué par un athérome aortique intense à lopographie intéressante ; l’autre, par un myome utérin calcifié. Cette observation prouve donc que si, dans l’ostéomalacie, le squelette se décalcifie, la cause en réside dans une maladie systématique du sys- tème osseux, mais non de tout l'organisme, puisque pendant ce temps d'autres tissus ne se décalcifient pas, quoique beaucoup moins aptes que le Lissu osseux à fixer la chaux. Bien plus, peut-être pourrions-nous dire que non seulement ces tissus ne se décalcifient pas, mais qu’au contraire ils se calcifient alors que le squelette perd sa chaux. En effet, il est très frappant de constater chez notre malade que l'aorte est divisée en deux régions; l’une, supérieure, jusqu'au niveau du tronc cœliaque, est dure en vérilé, mais comme nous la trouvons souvent chez les vieillards ; tandis que, brusquement, à ce niveau du tronc cœliaque, l’athérome prend une intensité très ex- ceptionnelle au point que la coque calcaire se détache du reste du vais- seau. Dans la portion sus-cœliaque, la paroi aortique titre: CaO 0,307 p. 100 ; dans sa portion sous-cœliaque, CaO — 1,45 p. 100 (1). Quelle cause intervient brusquement pour déterminer cette différence brutale entre les deux portions aortiques ? C'est précisément à ce niveau (1) Il est curieux de rapprocher de ces deux chiffres, les deux suivants qu'avec M. Fritsch nous avons trouvés dans deux portions d’aorte expérimen- talement athéromatisée par CaCE et adrénaline combinés: aorte en dehors des plaques d’athérome Ga0 : 0.312 p. 100 ; dans un fragment calcifié, Ca0 — 4,72 p. 100. 1026 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (29) que s’est formée la plicature du tronc par affaissement, à angle très aigu. Il y a eu à ce niveau coudure de l'aorte abdominale, d’où établissement d'une disposition topographique rappelant celle de la crosse de l'aorte, point d'élection des scléroses aortiques, facilitant l'installation d’une de ces lésions de la paroi préparant la fixation de CaO, dans les conditions dont l'un de nous a étudié en détail le mécanisme avee M. J. Parisot (1) et avec M. Fritsch (2). C'est également au niveau de ces coudures acci- dentelles que nous avons trouvé des anévrismes de l'aorte abdominale, Mais cette plicature s’est établie lorsque le squelette du tronc, déjà partiellement ramolli, s'est incurvé. Cette femme était, en effet, restée de stature très droite jusqu’un an avant sa mort. C'est donc à partir de ce moment seulement que s'est créée la condition anatomique aortique qui a facilité la surcalcification en aval tranchant avec la sclérose vas- culaire banale préexistante d’amont. C'est donc en pleine phase de décalcification osseuse que s'est accomplie la calcification de l'aorte abdominale. Ce fait tranche nettement avec ce que l’on observe dans l’ostéomala- cie classique de l'adulte. Dans ce cas, en effet, la fonte calcique du - squelette jette dans l'organisme un torrent de chaux, mais cette chaux est éliminée complètement par les urines el surtout par les fèces, et ne se fixe pas sur les vaisseaux: il ne coexiste pas athérome et ostéoma- lacie. Il se produit spontanément ce que nous avons établi expérimen- talement en montrant que l’absorption des sels de chaux, notaminent de CaCl à haute dose, ne produit pas la calcification des vaisseaux, sa | chaux s'éliminant en tolalité (3). Mais si l’ostéomalacie frappe le vieillard, elle trouve les vaisseaux lésés par l’artériosclérose ; et sur cette lésion vasculaire vient se fixer soit partie de CaO versée dans l'organisme par la décalcification osseuse, soit partie de la chaux alimentaire que le squelette est devenu incapable de fixer, par suite d’une altération histologique du tissu osseux ou bien de la transfor- mation de l’osséine en l’albumose spéciale de Bence Jones. Et ainsi à l’artérioselérose succède l'athérome. Ilse réalise spontanément ici ce que nous produisons expérimentalement lorsque, faisant absorber à haute dose CaCF à un lapin adulte en même temps que par l’'adrénaline nous lésons la paroi des vaisseaux, nous faisons fixer sur ces lésions vascu- (1) G. Etienne et J. Parisot. Le rôle de l'élévation artérielle dans l'étiologie de l’athérome, Journal de Physiologie et de Pathologie générale, novembre 1908. (2) Etienne et Fritsch. Origine de la chaux dans la calcification des artères, et pathogénie de l’athérome calcifié, Journal de Physiologie et de Pathologie ge: nérale, novembre 1909. (3) Etienne et Fritsch. L'action athéromatisante de CaCE dans l’alhérome expérimental n'appartient pas à sa chaux. Réunion biologique de Nancy, 1907: C. R. Soc. de Biologie, p. 937. - (30) ; SÉANCE DU 23 MAI 1027 = laires CaO mis en liberté par décomposition de CaCl* dans l'organisme, et lorsque nous greffons ainsi de l’athérome sur les lésions artériosclé- reuses de désintégration et de mortification d'éléments conjonctifs et musculaires, bien étudiées par MM. Lucien et J. Parisot (2). Et cela, pendant que parfois le squelelte se décalcifie (1). Le cas de notre ostéomalacique sénile rentre donc dans le principe général que, chez le vieillard, c'est-à-dire chez l’artérioscléreux, les calcifications vasculaires sont d'autant plus intenses que le squelette contient moins de chaux. M. Fritsch a montré, en effet, que la masse du squelette et sa teneur en chaux sont plus petites chez le vieillard très artérioscléreux que chez le vieillard normal, et plus petites chez celui-ci que chez l'adulte. MYOME CALCIFIÉ ET ATHÉROME DANS UN CAS D'OSTÉOMALACIE SÉNILE, par G. ÉTIENNE et H. Dauprais. A côté des lésions d’athérome aortique étudiées dans le précédent mémoire, nous ne pouvons passer sous silence l'existence d’un volumi- neux myome utérin calcifié, ayant le volume d’une grosse orange, et pesant 250 grammes; ce myome appartient au Lype à calcification centri- pète, beaucoup plus incrusté à la périphérie qu’au centre.La quantité moyenne de CaO pour l'ensemble des deux zones est de 12,11 p. 100. Bien que cette transformation ne soit pas exceptionnelle chez le vieil- lard (3), sa coexistence avec l'ostéomalacie est intéressante, et il est curieux que ce cas soit le premier que nous rencontrons sur 225 autop- sies de vieilles femmes pratiquées à la Clinique des vieillards de l’hos- pice Saint-Julien. On peut affirmer que cette tumeur n'est pas en voie de décalcifica- tion; mais on ne peut avoir la certitude qu'elle a continué à se calcifier pendant l'évolution de l’ostéomalacie. S'il en a été ainsi, CaO s’est fixée sur un tissu en condition de nutrition défectueuse, comme elle s'est fixée chez notre malade sur la portion lésée de l'aorte, comme chez le vieillard elle se porte là où se trouve un tissu malade : tubereule pul- monaire ou péritonéal, plèvre enflammée, ganglion, etc. . (1) Lucien et J. Parisot. De la pathogénie de l’athérome d’après l'étude de ses lésions expérimentales et spontanées, Province médicale, 21 novembre 1908, n° 47. (2) Fritsch. Contribution à l'étude de la chaux dans l'organisme. Thèse de Nancy, 1999, p. 105. (3) Guibé. De la calcification des fbro-myomes utérins. Thèse’de Paris, 1901. BioLoare. Compres REwDuSs. — 1940. T. LXVIII. 18 1028 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (31) Et peut-être ce réservoir de chaux, fixant CaO alimentaire en plus ou moins grande quantité, nous explique-t-il pourquoi la calcification mas- sive des vaisseaux ne s’est pas poursuivie malgré des conditions extré- mement favorisantes, se limitant au segment aortique en situation ana- tomique anormale. SUR LES PARENTÉS DE LA GLANDE MAMMAIRE D'APRÈS DES CONSIDÉRATIONS NORMALES ET PATHOLOGIQUES (Note préliminaire), par L. Hocue. - La glande mammaire est considérée ordinairement comme une glande sébacée adaptée à des fonctions spéciales. Les ouvrages classiques d’Anatomie et d'Embryologie la donnent comme telle. Cependant les recherches d'Anatomie comparée tendent à la faire rapprocher plutôt des glandes sudoripares. Depuis plusieurs années, j'avais été frappé, par l'examen de nombreux cas de tumeurs du sein, de certains détails de structure qui m'avaient porté à comparer les glandes mammaires, non seulement aux glandes sudoripares, mais aussi aux glandes salivaires et aux glandes lacrymales. Ces détails de structure sont, d’une pas d'ordre normal, d'autre part, d'ordre pathologique. En effet, ces différentes sortes de glandes possèdent des caractères communs : 1° situation profonde; 2° indépendance vis-à-vis des forma- tions pileuses ; 3° revêtement épithélial à une seule couche; 4° présence d’une couche de cellules contractiles myo-épithéliales (cellules de Boll), entre l’épithélium et la membrane basale — caractères que ne possèdent pas les glandes sébacées. D'autre part, au point de vue pathologique, je considère que certaines constatations sont en faveur, soit de la nature sudoripare de la glande mammaire, soit de la présence dans l'organe de glandes sudoripares aberrantes ou incluses. En faveur de cette dernière opinion, je citerai ce fait que dans cerlaines coupes de mamelon, faites transversalement, j'ai rencontré des canaux très réguliers tout à fait comparables aux canaux de glandes sudoripares, et qu’en outre on rencontre dans les mammites chroniques, des formations isolées comparables aux adé- nomes kystiques sudoripares. Quoi qu’il en soit de cette inclusion d'élé- ments sudoripares au milieu des glandes mammaires, il y a un fait d'ordre oncologique qui me parait avoir la plus grande importance. C’est. que certaines tumeurs épithéliales de la glande mammaire se présentent avec un aspect microscopique tout à fait comparable à celui de tumeurs (32) | : SÉANCE DU 23 MAI 1029 — des glandes sudoripares, des glandes salivaires ou des glandes lacry- males. Les végétalions épithéliales sont en nappe le plus souvent, percées de trous sur les préparations, c'est-à-dire en masses cellulaires creusées de canaux ou de cavités régulières comme les cavités glandu- laires. L'ouvrage de M. Menetrier sur le cancer donne comme épithé- lioma typique du sein une tumeur de ce genre. Cette propriété, pour des glandes d'apparence différente, de donner lieu, par suite des modifications d'ordre encore inconnu qui constituent la néoplasie cancéreuse, à des tumeurs similaires, m'a paru devoir être remarquée et signalée, en faveur de l’'homologie des glandes mammaires, sudoripares, salivaires et lacrymales. [Cette communication était appuyée de démonstrations par préparation microscopique relative à la coupe transversale du mamelon et de photo- graphies microscopiques. | Le Gérant : OcTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur. {, rue Cassette. 1031 SÉANCE D AvynauD (M.) : Méthode de numé- ration des globulins chez l'homme. BareLLi (F.) et Ster (L.): Action de la lumière sur la catalase . . . . : BERGER (EMILE) : Sur les cons- trastes binoculaires des couleurs, successif et simultané . . . . .... - BertencourtT (NicOLau) : Le sys- tème hémolytique lapin-homme dans la séro-réaction du kyste hy- ÉTAT LR RARE PE BizLarn (G.) et VAQUIER Sur l'absorption des solutions salines (NaCI,CaCl?) par les plantes. . . .. CHoay (E.) : Sur la protéolyse PARETÉAIQUEr AL MAR RUES Freic (C.) et SancouarD (P.) : Sur la réaction peroxydasique à la phénoiphtaline, sensibilisée ou non, dans divers liquides organiques (transsudats, exsudats, crachats, Ait, DE) Te GARRELON et Desrouis : Influence de la ventilation sur la pression ar- térielle chez le chien en état de veille et en état de narcose . . . .. Gessanp (C.) : Milieu de culture STE Préparé AUTO... 07. GILBERT et CHABROL : À propos du procès-verbal. Sur l’intoxication par la toluylène-diamine . . . . . . . .. GruzEwsKA (Mme Z.): Sur les pro- U 18 JUIN [910 SOMMAIRE 1062 1061 1073 duits d'hydrolyse de l’amidon sous : laction.de l'eau oxygénée. . . . .. Hazzron (L.) : Présentation d’un chronomètre avertisseur pour labo- FOIOITES. 0 0 CURE Re LanGLois (J.-P.) : Influence de la ventilation sur l'organisme . . . .. Lararier et TAVERNIER : Inversion MASCINAREAU DIE. 0 2. LEGENDRE (RENE) et P1ÉRON (HENRI) : Le problème des facteurs du som- meil. Résultats d'injections vascu- laires et intra-cérébrales des liqui- des insomniques.. . . .. ipaq re LEsxé (Eomono) et Dreyrus (LUCIEN) : De l'influence de la voie d’introduc- tion de la substance anaphylacti- 1077 sante sur la production du phéno- mener anaphylAC tique EL" LEevapiTI (G.) MurermiLcx (Sr.) : Mécanisme de la phagocytose. . . Marsé (S.) : Les opsouines et la phagocytose dans les états thyroï- diens. XI. L'évolution du pouvoir phagopsonique des animaux hyper- thyroïdés. Les stimulines et les inhi- bines phagocytaires (Deuxième DOTE) AN TT RE MR ne nn AN MaTualEu (HENRI) : Hydrolyse des protéines par le suc pancréatique . MaureL : Note sur les lois qui pa- raissent régir l’action générale des agents thérapeutiques et toxiques. NAGEOTTE (J.) : Phénomènes de sécrétion dans le protoplasma des cellules névrogliques de la substance OISE NSP Enr e EUTC IE PÉREZ (CHARLES) : Evolution nym- phale du corps gras chez les Polis- DESPERATE RS SL RER LR Porrier (P.) Destruction des larves de Gastrophilus fondée sur la connaissance de la physiologie de leur appareil respiratoire . . . . .. Renaur (J.) et Duereur (G.) : Le morcellement résorptif du cartilage IE EI LEA CES TS Een PPS Les CC Rerterer (Eo.) et LELIÈVRE (AuG.) : Evolution et constitution de l’appa- reil hyoïdien de l'homme. . .... ROSENTHAL (GEORGES) : Le sérum anti-Perfringens, le Wright-vaccin anti-Perfringens, dans la médication des infections graves anaérobies. . ROUTHIER et BOUSSAGUET : Influence de la ventilation sur la pression artérielle pendant le travail chez homer ere MEET RES RoutarEerR et Marcou : Influence de la ventilation sur la pression ar- LÉRCLEFAUNEPOSE PET WinTREBERT (P.): Sur le détermi- nisme de la métamorphose chez les Amphibiens. XV. La structure dis- semblable de la base du crâne chez 14 1072 . 1079 1056 i les Protritonidés et les Urodèles . . 1081 Brozocre. Comptes RENDUS. — 41910. T. LXVIII. 1032 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Réunion biologique de Bordeaux. CHAINE (J.) : Termites et plantes Laumer (R.) : Recherches sur les caractères cyto-physico-chimiques de certains liquides organiques pa- vivantes. — IV. Symptômes pré- thologiques (Note préliminaire). . . 1090 sentés par les Plantes atteintes. . . 1087 PirRes (A.) et GAUTRELET (J.) : CuuiA (H.) : Sur l'aspect général Contribution à l'étude du métabo- des capsules surrénales de Rana lisme des hydrates de carbone chez ON DOT UN EL DEN ENCEINTES 1089%1MIESUISONTENS RENE RER 1092 Présidence de M. À. Dastre. A PROPGS DU PROCÈS-VERBAL. SUR L'INTOXICATION PAR LA TOLUYLÈNE-DIAMINE, par GILBERT et CHABROL. Dans le dernier paragraphe de la communication que nous avons faite à la Société sur l’intoxication expérimentale par la toluylène diamine, une erreur typographique consistant dans le déplacement d’une virgule nous fait écrire : « Mais une telle désignation renferme- rait à l'heure actuelle tout au moins, une véritable antinomie, ete. » C'est : « Mais une telle désignation renfermerait, à l'heure actuelle, tout au moins une véritable antinomie, etc. », que nous avions écrit. MM. Jozyer et MoraT, membres associés, et MM. J. Courmonx et SELLIER, membres correspondants, assistent à la séance. PRÉSENTATION D OUVRAGE M. J. Jorry. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie, de la part de M. Galippe, qui m’a chargé de ce soin, ce beau volume qui a pour titre : Les débris épithéliaux paradentaires, d'après les travaux de L. Malassez (1). Malassez est surtout connu par ses études sur le sang. (1) V. Galippe. Les débris épithéliaux paradentaires, d’après les travaux de L..Malassez. À vol. in-8°, 270 p., fig. texte, 1 portrait. Masson et Ci, Paris. SÉANCE. DU AS JUIN 1033 mais ce qu il a fait sur les tumeurs n'est pas moins important, et ce qui concerne les tumeurs d’origine dentaire, en particulier, est peut-être de son œuvre, la partie la plus originale et la plus suggestive. Aussi doit-on savoir gré à M. Galippe d'avoir rassemblé dans cet ouvrage les différents travaux de Malassez sur le sujet. De plus, de nombreuses figures inédites faites d’après les préparations de Malassez ajoutent encore une valeur documentaire à cet ouvrage de mise au point. Les travaux postérieurs aux publicalions de Malassez sont analysés et critiqués : ils montrent que rien n’est à changer des conclusions qui datent de vingt-cinq ans. Le livre est accompagné d’un beau portrait et précédé d’une biographie dans laqueile l'hommage que M. Galippe a rendu à un ami très cher est exprimé avec une émotion profonde et communicative. OUVRAGES OFFERTS. Livox. — Travaux de physiolqgie expérimentale, IV° série, 1 vol. in-&, 126 p. Baiïllière, Paris. Bulletin mensuel de l'Institut Solvay. 4 vol. in-8°, 74 p., n° 4, 4910. Misch et Thron, Bruxelles et Leipzig. INFLUENCE DE LA VENTILATION SUR L'ORGANISME, par J.-P. LanGzois. En 18383, Hermann déclarait que les excrétions gazeuses de l'homme et des animaux ne jouaient qu'un rôle peu important dans les accidents de l'air confiné. Cette idée a été reprise plus récemment par Flügge et ses élèves Paul et Ercklentz, qui soutiennent que les troubles observés dans un espace clos sont attribuables essentiellement à l'excès de calo- rique. au voisinage du corps et qu'il suffit de brasser l'air de la pièce pour supprimer ces malaises. Sans accepter la conception du professeur de Breslau, nous avons été conduits dans le cours de nos recherches d'hygiène industrielle à cons- tater la sensation de soulagement que procure l’arrivée de l'air (même chaud) en vitesse, sur les sujets travaillant en milieu chaud et humide. C'est principalement dans les mines de charbon que cette sensation se manifeste. Ces mines sont généralement bien ventilées; les règlements allemands prescrivent 33 litres par seconde et par ouvrier, le règle- ment français demandait 50 litres, mais la commission d'hygiène des Lie "2 QE re ee RAA ape. 1034 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mines ayant reconnu l'impossibilité pratique de fixer des chiffres précis, il a été décidé que les ingénieurs des mines seraient laissés libres de surveiller la ventilation, guidés toujours par les chiffres indiqués dans le projet du règlement, c'est-à-dire par heure et par homme 95 litres pour les mines métallifères et 50 pour les mines de combustible. Ces chiffres sont évidemment suffisants au point de vue des échanges respiratoires; mais au front de taille, dans les chantiers profonds qui sont éloignés de 25 à 50 mètres de la galerie, le mouvement de l'air est à peine sensible, alors que dans les galeries d’aérage il peut atteindre 1 et8 mètres. Il était donc intéressant de déterminer comment les mouvements de l’air tels qu'on les observe dans le milieu minier pouvaient influencer les différentes fonctions de l’organisme. Le Comité des Houillères de France a si bien compris l'importance de ces questions qu'il a mis à la disposition du Comité d'hygiène des mines des fonds permettant de poursuivre des recherches scientifiques permet- tant de déterminer l'influence de l’état hygrométrique, lié à la tempéra- ture et à la ventilation sur l’organisme. À la subvention du Comité des Houillères s’est ajoutée la subvention de la Caisse des recherches scientifiques et de l'Association française pour l'avancement des sciences. D'après nos indications, il a été installé, sur les plans de M. Bousquet, ingénieur du Comité des Houillères, une galerie des mines d'expériences dans une dépendance du laboratoire des travaux pratiques de physio- logie. Cette galerie, longue de 8 mètres sur 12,50 de large, présente une section de 2°, 50. Annexée à la galerie, une pièce munie de portes-coulisses permettant de régler l’arrivée de l'air en dérivation, réalise les conditions d’aérage d’un chantier. La ventilation dans la galerie est assurée par un ventilateur hélieoïdal de { mètre de diamètre débitant 10 m° par seconde avec une dépression de 10 millimètres de hauteur, mis en mouvement par un moteur Alioth de 6 HP. Le chauffage de l'air est obtenu par une chaudièré chauffée au gaz et produisant 48.000 calories-heure; l'air traverse en circuit fermé une batterie de chauffe composée de 50 tuyaux à ailettes longitudinales de 10 mètres de longueur. L’humidification de l'air est réalisée par des pulvérisateurs à filets fluides hélicoïdaux Monnet et Moyne. Dans ces conditions, nous avons pu obtenir des températures de A0 degrés en milieu saturé d'humidité avec une vitesse atteignant Jusqu'à 6,40 dans la galerie à 1 mètre de hauteur. Les expériences ont été poursuivies dans les conditions suivantes avec sept collaborateurs. SÉANCE DU 18 JUIN 1035 1° Influence de la ventilation (de O0 mètre à 6 mètres) avec variations thermiques en milieu sec. 2 Influence de la ventilation (de 0 mètre à 6 mètres) avec variations thermiques en milieu d'humidité variable. Les procédés d'études comprennent : 1° La perte de poids déterminée avec une balance sensible au déca- gramme, sensibilité suffisante étant donnés les écarts constatés. Cette perte de poids permet de calculer l'élimination de la vapeur d’eau. 5 2° Les échanges respiratoires : le sujet respire deux minutes de suite, à des [intervalles variables de cinq à dix minutes suivant la durée de l'expérience soit dans un milieu clos de 105 litres de capacité, munis de chicanes intérieures. Le brassage de l’air ou l'évacuation de l'air vicié est réalisé par un petit centrifugeur électrique débitant 250 litres à la minute; soit à travers un récipient de 4 litres, muni d'un ballon régu- lateur de 1 litre; l’air traverse ensuite un spiromètre étalonné. La prise de l'échantillon d'air avec ce dispositif se fait pendant toute la deuxième minute de chaque respiration dans l'appareil à l'aide d’un aspirateur. Les gaz sont dosés avec l’endiomètre de Laulanié, conjointement avec un appareil à acide pyrogallique. 3° La pression artérielle avec l’oscillomètre de Pachon. 4° L'examen du sang : dosage des hématies et des leucocytes(Malassez). Hémoglobine, Gowers. Volume des globules, hématocrites. Densité du sang (Ludion de Langlois). 5° Mesures des températures. Thermomètres de Pitticher donnant le 1/10 de degré après trente-cinq.secondes de contact, ou sondes ther- moélectriques, une rectale, l’autre buccale. Les mesures étant prises à l’aide d'un potentiomètre permettant la lecture en ramenant au zéro (suppression de loute self-induction) avec une sensibilité de 1/100 de degré. Les observations ont été prises sur des sujets portant tous un vête- ment identique, cote bleue de mécaniciens, ou le torse nu. Le travail était effectué et mesuré avec des méthodes diverses : ergo- graphe de Mosso; typtographe de Langlois; ventilateur à main, bicyclette avec frein de Prony. Les résultats obtenus sont indiqués dans les notes conjointes de mes six collaborateurs Garrelon, Desbouis, Routhier, Boussaguet, Marcou-Allemagny. (Travail du laboratoire des Travaux pratiques de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris.) 1036 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DE LA VENTILATION SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE AU REPOS, par M. Routier et Marcou. Les recherches ont porté sur l'influence exercée par la ventilation arti- ficielle en milieu à température variable chez des sujets soit au repos, soit exécutant un travail. Les pressions étaient prises avec l’oscillomètre de Pachon et le sphyg- mométroscope d’Amblard; l'appareil de Pachon a de préférence élé utilisé, parce qu’il permet mieux de déterminer l'amplitude de la pul- sation artérielle et par suite la pression dite constante. Quand on utilisait simultanément les appareils Pachon et Amblard, le second était appliqué au poignet comme le premier et le pneumatique inférieur était seul mis en pression. Dans ce cas, les chiffres recueillis sur le même sujet, avec l'appareil P sur un avant-bras, l’appareïl A sur l’autre avant-bras, et les lectures faites à l'insu des deux observateurs ont donné des résultats concordants. Dans tous les cas c'était toujours le même appareil avec le même lecteur qui était utilisé pour un sujet donné dans une série d'obser- vations. Les chiffres donnés comme pression maxima sont ceux observés quand les oscillations de l'aiguille ont un millimètre environ d’amplitude-avec le Pachon, un demi-millimètre au plus avec l’'Amblard. Les chiffres donnés comme pression minima sont ceux observés au moment précis où l’amplitude des oscillations marque une tendance à diminuer par suite de l’abaissement progressif de la pression. Le maximum d'amplitude s’observe en effet avec des pressions com- prises entre deux centimètres au moins de pression. : En éliminant les pressions prises dans les conditions particulières, en écartant les pressions nettement anormales comme celle observée chez B. de 11 cent. 5, alors qu'elle n'avait jamais été inférieure à 17, nous avons pu'réunir 275 lectures de pressions, opérées ‘sur 9 sujets différents. Avec des températures oscillant entre 20 et 41 degrés et un milieu hygrométrique oscillant également de 70 à 95 p.100 d'humidité, l'état hygrométrique étant déterminé par le psychromètre. La ventilation assurée par un ventilateur électrique, déterminée avec l’anémomètre de Casartelli, oscillait entre 0 et 52,70 à la seconde, la vitesse étant mesurée à la hauteur du thorax du sujet. La pression était prise après un séjour de 145 minutes au moins dans les conditions indiquées : calme, ventilation. La presque totalité des expériences ont été poursuivies, les sujets étant revêtus de leur chemise et d’une veste uniforme de toile bleue. Dans quelques cas, le sujet avait le torse nu jusqu’à la ceinture. SÉANCE DU 18 JUIN 1037 AVEC VENTILATION ie oi SANS VENTILATION OU ODRE thermomètre sec. de 4 mètres à la seconde. 20 :à 230 16 centimètres. 16 centimètres. 23 à 260 18 centimètres. 16 centimètres. 26 à 290 18 centimètres. 11 centimètres. 29 à 320 18 centimètres. 17 centimètres. 32 à 1350 17 centimètres. 17 centimètres. 35 à 380 18 centimètres. 16 centimètres. 38 à 410 20 centimètres. 17 centimètres. Il ne s’agit ici que des pressions maxima. Les oscillations de la pres- sion minima sont très faibles. Les expériences établissent très nettement une très légère baisse de la pression maxima sous l'influence de la ventilation, baisse qui n’est pas:constante, qui quelquefois même ne se manifeste pas.Mais en fait, sur les 210 observations réellement comparables, parce qu’elles ont.été prises sur le même sujet, le même jour, à une demi-heure environ d’in- tervalle chaque, 115 fois la pression a baissé, 39 fois la pression est restée:stationnaire, 60 fois elle s’est élevée. L'influence dépressive de la ventilation étant surtout accentuée avec les températures élevées, (Travail du laboratoire des Travaux pratiques de Physiologie de la Faculté de médecine de Paris.) INFLUENCE DE LEA VENTILATION SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE PENDANT LE TRAVAIL CHEZ L'HOMME, par ROUTHIER et BoussAGUET. Les mesures de pression étaient prises immédiatement avant le travail, mais après un séjour de 15 minutes au moins dans les condi- tions d'ambiance étudiées et immédiatement dans laminute quisuivait la fin du travail. Quatre procédés de dépenses énergétiques ont été utilisés : 4° Mise en marche d’un ventilateur à main débitant 200 litres par seconde ; 2° Ergographe de Mosso ; 1038 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3° Typtographe de Langlois avec choc au marteau, 4 Bicyclette avec frein de Prony. 1° Avec la mise en marche d’un ventilateur, le travail durait trois minutes avec une moyenne de 33 tours à la minute. VENTILATION THERMOMÈTRE DR Open VONERE NOMBRE SANS VENTILATION de 550. d'observations de Wet RE Sec. Humide. À sujets. Avant Après Avant Après travail. travail. travail. travail. 290 180 8 6 18 cm. 20 cm. 148 cm. 19 cm. 380 250 b 0) 18 » 20 » AG) 18 » 2° Ergographe de Mosso. Soulèvement d’un poids de 2 kilogrammes, suivant un rythme variant de 60 à 80 par seconde, jusqu à la fatigue. Les pressions n’ont pas été prises exactement après le même temps de travail, mais quand la fatigue amenait l’arrêt de l'expérience. TRERMOMÈTRE & . VENTILATION SANS VENTILATION D à Cr. D ne, Sec. Humide. Avant Après Avant Après travail. travail. travail. travail. 210 240 19 cent. 19 cent. 5 18 cent. 5 19 cent. 330 260 19 cent. 19 cent. 5 19 cent. 19 cent. En fait, le travail est trop faible pour amener une modification sen- sible de la pression artérielle. 3° Avec le typtgographe de Langlois. L'appareil n’est pas suffisamment au point, pour que l’on puisse tirer des résultats obtenus, des faits suffisamment nets. 4° Avec la bicyclette munie d’un frein de Prony. La bicyclette munie d’un frein de Prony est certainement l'appareil qui permet le travail le mieux déterminé et le plus prolongé. Le sujet donnait le même nombre de coups de pédales avec une résistance constante de 4 kilo- grammes au dynamomètre. THERMOMÈTRE SANS VENTILATION VENTILATION LIT DNS TRS Ce Sec. Humide. Avant Après Avant Après travail. travail. travail. travail. 280 200 11 cent. 22 cent. 17 cent. 21 cent. 389 25° 18 cent. 5 25 cent. 47 cent. 23 cent. SÉANCE DU 18 JUIN 1039 La moyenne des 46 observations, sans tenir compte ni de la tempé- rature, ni de l’état hygrométrique, donne SANS VENTILATION AVEC VENTILATION EE Avant Après Avant Après travail. travail. travail. travail. 17 cent. 5 25 ceut. 5 17 cent. 22 cent. Soit une me — — A nn augmentation de : 38 p. 100 28 p. 100 En dehors de toute autre considération, on peut donc affirmer que sous iinfluence d'une ventilation oscillant entre 4 et 6 mètres à la seconde, l'élévation de pression artérielle due au travail est sensiblement dimi- nuée. (Travail du laboratoire des Travaux pratiques de Physiologie de la Facullé de Médecine de Paris.) INFLUENCE DE LA VENTILATION SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE CHEZ LE CHIEN EN ÉTAT DE VEILLE ET EN ÉTAT DE NARCOSE, par GARRELON et DESBouIs. En même temps que. l’on déterminait les variations de pression sur l’homme exposé à l'influence d’une ventilation variant de 0à6 mètres à la seconde, quelques expériences furent poursuivies simultanément sur des chiens, Exp. D. — Chien à poil ras de 10 kilogr., attaché sur la planche et mis dans la galerie, où la température est de 22 degrés, thermomètre sec, et de 16 degrés, thermomètre humide. Les registres fermés ne per- mettent qu'une ventilation de 120. La pression dans la fémorale oscille entre 12,5 maxima et 10,5 mi- nima. Ouverture des registres. La vitesse de l’air passe de 1"20 à 4"40. La pression maxima s'élève immédiatement à 14. Fermeture des registres. Vitesse retombe à 1"20, la pression a baissé graduellement de 2 centimètres. Ouverture des registres. La pression passe de 11,5 à 13, pour retom- ber à 11,5 à la fermeture. Par le jeu des registres, on augmente progressivement la vitesse et la courbe de pression suit une marche parallèle. NHÉCSS OR CEE et 1m920 2m85 4m30 PECSSION- admet 11 cent. 5 12 cent. 5. 13 cent. 5 Il suffit en pleine vitesse de placer un écran protégeant l'animal pour 1040 $ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE faire baisser sa pression rapidement de 1 centimètre à 1 cent. 5, la pres- sion remonte quand on enlève l'écran. Il est intéressant de noter parallèlement les résultats obtenus sur l'homme resté pendant l'expérience à côté du chien soumis aux mêmes influencés. HOMME HEURES VITESSE Pression Preston CHIEN maxima. minima. 3th. 10 415 19,5 11 15 34h. 15 0 ITS 11 1155 31h. 25 2.85 11,4 11 12,5 Dans le cas actuel, homme et chien ont donné des variations de pres- sions identiques, mais il faut rappeler que c’est là au moins pour l’homme un cas anormal, puisque la ventilation fait généralement baisser légèrement la pression artérielle. L'animal est ensuite anesthésié avec le chloralose. La pression reste alors constante. Les variations de ventilation, la mise en place de l’écran ne sont abso- lument plus visibles sur les tracés. L'influence dela ventilation disparaît donc complètement avec l'anes thésie générale. (Travail du laboratoire des Travaux pratiques de Physiologie de la Faculté de médecine de Paris.) ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA CATALASE, par F. BATEzLt et L. STERN. L'influence de la lumière sur la catalase a déjà été étudiée par quel- ques auteurs (Zeller et Jodlbauer, Lockemann, Thies et Wichern, Ost- wald, etc.). Toutes ces recherches ont démontré que la lumière exerce une action destructive sur la catalase et que c’estsurtout la partie droite du spectre qui possède ce pouvoir. D’après Zeller et Jodlbauer, les rayons de la. parlie visible du spectre ne détruisent la catalase qu'en présence d’0*°, tandis que l’action des- tructive des rayons ultraviolets n'est pas influencée par la présence ou l'absence d'O°. En appliquant les résultats de Zeller et Jodlbauer à nos recherches sur l’oxycatalase, nous espérions pouvoir transformer la catalase en ox y- catalase par la seule intervention des rayons lumineux sans'‘addition de SÉANCE DU 18 JUIN 10241 — substances étrangères. Mais nous n'avons pas réussi à confirmer les résultais de Zeller et Jodlbauer sur l'influence de l'O dans la destruc- tion dela catalase par la lumière. Nous avons exposé aux rayons solaires directs des solutions bien lim- pides d’hépatocatalase bien sèche, préparée par double précipitation alcoolique. Les flacons contenant 5 cent. cubes de solution de catalase étaient plongés dans un grand'récipient en verre rempli d’eau. Les rayons solaires avant d'arriver à la solution de catalase traversaient une couche d’eau de 10 centimètres environ etune épaisseur de verre de 1 centimètre environ. La température de l’eau du grand récipient était maintenue à 20 degrés environ. Pour étudier l’action de l’0* nous avons procédé de la ‘manière sui- vante. Un petit flacon est rempli presque complètement par la solution de catalase et on y fait le vide aussi parfait que possible. Un autre fla- con servant de témoin renferme de l'air et est agité de temps en temps pendant l'exposition à la lumière. Les deux flaconssont soumis à l’action des rayons solaires directs dans les conditions décrites plus haut. Or, la destruction de la catalase était identique dans les deux flacons. Dans la majorilé de nos expériences, 5 cent. cubes de la catalase exa- minée avant l'exposition aux rayons solaires détruisaient en une minute 10 grammes environ de K°0° en dégageant 3.300 cent. cubes d’O° envi- ron. Après une exposition de 30 minutes à la lumière directe du soleil par'un ciel bien découvert, les 4/5 au moins de la catalase sont détruits. La destruction est à peu près complète au boul de 2 heures. Larapidité de la destruction dépend du reste de l'intensité de l'éclairage. Si le ciel est couvert de nuages la destruction de la catalase est très lente. L'O* n’exerce donc aucune influence sur la destruction de la cätalase par les rayons lumineux contrairement aux résultats de Zeller ét Jodl- bauer. Nous interprétons ce résultat en disant que dans ce cas la cala- lase n’est pas transformée en oxycatalase, comme cela a lieu sous l’in- fluence de l’anticatalase et dusulfate ferreux en présence d’O°. En outre, tandis que le sulfate ferreux ne peut jamais rendre inactive la totalité de la catalase, celle-ci est au contraire complètement détruite par l’action du soleil comme nous venons de le dire. re Nous avons admis que la philocatalase régénère la catalase en réduisant l’oxycatalase. Il fallait donc s'attendre à ce quela philocatalase ne puisse pas régénérèr la catalase détruite par les rayons solaires. C'est bien en effet ce qui a lieu. L'addition d'extrait musculaire (philocatalase) à la solution de catalase, préalablement exposée au soleil, ne régénère aucu- nement la catalase. Plusieurs substances, telles que les ‘alcools, les adéhydes, les for- miates, empêchent la destruction dela catalase par l’anticatalase ou le sulfate ferreux. Or, nous avons constaté que ces substances, même à des doses eéxtrémementfaibles, empêchent aussi la destruction de la catalase 1042 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE par les rayons solaires. Par contre, elles n’ont pas le pouvoir de régéné- rer la catalase détruite. Les substances telles que la glycérine, le lac- tase, la tyrosine, le gayacol, etc., qui n’empêchent pas l’inactivation de la catalase par l’anticatalase, ne protègent .. la catalase contre l’action destruclive des rayons solaires. Conclusions. 1° La destruction de la catalase par les rayons visibles du spectre se produit avec la même intensité en présence ou en absence d'O*. Les rayons lumineux ne transforment donc pas la catalase en oxy- catalase. 2° Si l'intensité des rayons lumineux est suffisante, la catalase est ra- pidement et complètement détruite. 3° La philocatalase n'a pas Le pouvoir de régénérer la catalase détruite par les rayons lumineux: 4° L'alcool, l’aldéhyde, les formiases, etc., même à concentration très faible, protègent la catalase contre l’action destruetriee desrayons lumi- neux. (Travail du laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève.) SUR LA RÉACTION PÉROXYDASIQUE A LA PHÉNOLPHTALINE, SENSIBILISÉE OU NON, DANS DIVERS LIQUIDES ORGANIQUES (TRANSSUDATS, EXSUDATS, CRA- CHATS, LAIT, BILE, par C. FLEIG et P. SANGOUARD. Nous avons éludié la réaction de Meyer, sensibilisée ou non par les alcools acides, dans divers liquides organiques autres que l'urine : nous résumons ici nos résultats concernant les liquides céphalo-rachi- diens, ascitiques, pleurétiques, la salive et les produits d’expectoration, la bile, le lait, le colostrum. Plusieurs de ces liquides, même dépourvus de sang, donnent, surtout dans le cas de réaction sensibilisée par l’al- cool acétique, des résultats positifs même après ébullition. Donc, pour certains d’entre eux, la réaction n'est pas due (ou n’est due que partiel- lement) à une péroxydase proprement dite, mais à des péroxydations non diastasiques (comme dans le cas du sang) : un résultat positif peut relever soit d’une action péroxydasique vraie, soit d’une action simple- ment péroxydante. effectuer la réaction de Mever originelle et la même sensibilisée, sur : 1° le liquide non centrifugé; 2 le liquide non centrifugé, mais chauffé; 3° le liquide centrifugé non chauffé; 4 le liquide centrifugé et chauffé; 5° le culot de centrifugation, mis en suspension dans quelques gouttes d’eau (VI gouttes d’eau dist., III de réactif de Meyer, I de H°0° à 6 vol.), avant et après chäuffage. Pour les liquides normaux (de par SÉANCE DU 18 JUIN 1043 leurs caractères physiques, chimiques, cytologiques et bactériologiques), la réaction originelle est négative ou ne donne qu’une très légère coloration, mais est négative après chauffage du liquide; la réaction sensibilisée s’est toujours montrée faiblement, mais nettement positive sur le liquide non cen- trifugé et non chaufté, plus faible ou nulle sur le liquide chauffé (teinte des « réactions à blanc »), et nulle sur ces liquides centrifugés La persistance, après chauffage, d’une réaction légèrement positive peut d’ailleurs être en rapport avec la présence de rares globules provenant de la ponction. Rappe- lons que la réaction sensibilisée doit toujours s'effectuer comparativement à une réaction témoin faite sur l’eau. Pour les liquides pathologiques, la réac- tion originelle a souvent été positive, à des degrés divers, même sur le liquide chauffé, et l’a toujours été sur le culot de centrifugation; la réaction sensibi- lisée l’a toujours été sur les liquides chauffés ou non chauffés et sur les culots. Mais les deux réactions se sont montrées tantôt positives, tantôt négatives sur les liquides centrifugés, ce qui indique l'existence ou l'absence d'hémolyse. Les résuliats sont beaucoup plus sensibles que ceux du microscope. Prati- quement, il y a du sang en quantité notable lorsque le liquide ou le culot addi- tionné de un demi-volume d’urine normale donne encore, après chauffage, un résultat neltement positif avec la réaction sensibilisée ou lorsque les mêmes, sans urine, donnent après chauffage la réaction originelle. Ii. Les LIQUIDES p’AsciTE donnent des résultats très variables suivant leur nature. Avec les liquides d’origine. purement mécanique, la réaction originelle est négative et la réaction sensibilisée l’est pratiquement aussi. Les liquides à processus inflammatoire (ascites tuberculeuses, néoplasiques) donnent des réactions plus ou moins fortement positives. IT. Les ciQuIDES DE PLEURÉSIE, chauffés ou non chauffés, présentent des résultats négatifs ou positifs avec la réaction originelle, mais toujours des résultats positifs avec la même réaction effectuée sur le culot chauffé ou non chauffé; la réaction sensibilisée est toujours positive, avant ou après chauf- fage, fait bien en rapport avec cette donnée, que toute pleurésie est histolo- giquement hémorragique. Les réactions sont toujours extrêmement intenses sur les culots de centrifugation. Les liquides centrifugés donnent ou non un résultat positif suivant que le sang est hémolysé ou non. {Pratiquer l'examen le plus tôt possible après la ponction.) On peut augmenter la sensibilité des réactions en diluant d’eau salée le liquide, celui-ci ayant, bien qu'à un moindre degré que l'urine, une certaine action empéchante. IV. SALIVE ET cRACHATS. — Ch. Richet fils et Grigaut viennent de montrer que la réaction originelle est presque toujours positive dans les crachats, avant ou après chauffage, et que le seul rincage de la bouche suffit à faire apparaître de petites quantités de sang dans le liquide buccal. Nous avions aussi noté ces faits et constaté, en outre, que la réaction sensibilisée donne des résultats encore bien plus nets avec les crachats de toute espèce. Ces résultats s'expliquent par la nature essentiellement infiammatoire de ces pro- duits, de sorte que le fait seul qu’un crachat donne une réaclion positive ne nous parait pas permettre de conclure à la production d’ « hémorragie occulte » à proprement parler. Les globules rouges des crachats ne sont sans doute pas les seuls éléments capables de provoquer la réaction : les cellules à pigment sanguin qui peuvent s’y trouver, dites cellules cardiaques, abon- 1044 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dantes dans les crachats des cardio-rénaux (« Herzfehlerzellen », cellules du cœur défaillant), dans les crachats jus de pruneaux et dans ceux des pé- riodes qui leur succèdent, interviennent aussi. — Le procédé suivant nous a paru très approprié à la recherche du sang dans les crachats. Après lés. avoir homogénéisés par broyage dans un mortier, on leur ajoute, par petites quan- tités successives, et sans interrompre le broyage, 5 à 10 parties d'alcool acé- tique, suivant leur viscosité : en même temps qu'on précipite ainsi la mucine et la presque totalité des albuminoïdes, on hématinise l'hémoglobine non dé- composée, et l'hématine passe en solution dans le liquide; on filtre et on opère sur le filtratum soit la réaction sensibilisée (3 centimètres cubes filtra- tum — 3 centimètres cubes eau salée ou urine normale + 1 centimètre cube Meyer + H°0°), soit la réaction originelle (réduire par évaporation 3 centi- mètres cubes. du filtratum à 0 c. ce. 5 — 1 centimètre cube, ajouter 2 centi- mètres cubes KOH à 1 p. 100, puis 1 centimètre cube Meyer et IV gouttes H?0?). Les réactions sont infiniment, plus jolies et plus nettes que sur le: cra- chat total (méthode applicable aussi à d’autres liquides organiques). Pratique- ment, il n’y a du sang en quantilé notable dans un crachat (hémorragie occulte vraie) que si la réaction originelle ou la même sensibilisée et effectuée en présence d'urine normale est netiement positive après chauffage du crachat. V. La size (vésiculaire de chien), diluée au 1/20, donne des réactions néga- tives. Elle a même, comme l'urine, une action empéchante, même. après décoloration par le noir animal (quoique à un moindre degré); l'addition d'alcool acétique rend la réaction du sang ajouté à la bile presque aussi sen- sible que dans l’eau. VI. Les Larrs de vache et de femme ne donnent que des colorations rose lilas plus ou moins foncées avec la réaction sensibilisée, un peu moins intenses après chauffage, mais très nettes encore (dues vraisemblablement aux nucléones; à rapprocher de résultats obtenus avec le jaune d'œuf). Les réactions sont plus intenses et plus persistantes avec le cocosrrum, surtout non, chauffé. Lt SÉRUM ANTI-PERFRINGENS, LE WRIGHT-VACCIN ANTI- PERFRINGENS, DANS LA MÉDICATION DES INFECTIONS GRAVES ANAÉROBIES, par GEORGES. ROSENTHAL. Dans les infections graves dues aux microbes anaérobies, les travaux modernes faits par Achalme, Veillon et ses élèves, Tissier (Annales de l'Institut Pasteur, 1905), ete., ont établi le rôle considérable qui revient au bacille Perfringens, microbe qui doit se confondre avec le bacille de Klein ou avec le bacille d’Achalme, variété banale. Ces infections comptent parmi elles les mastoïdites gangreneuses, certaines formes graves de gastro-enlérite infantile, les infections urinaires, l'appendicite térébrante, dont la perforation paraît souvent due à la digestion tryp- lique de la paroi intestinale par les diastases microbiennes, etc... Achalme ed x Ten | SÉANCE DU Â8 JUIN 1045 en effet a rangé le bacille Perfringens dans le groupe des microbes tryptobutyriques, et son pouvoir digestif est considérable. Après avoir obtenu le sérum du rhumatisme articulaire aigu et Île Wright-vaccin correspondant, dont nous poursuivons l'étude systéma- tique, il nou3 a paru important. de chercher à obtenir un Wright-vaccin anti-Perfringens et le sérum correspondant. Le Wright-vaccin anti-Perfringens.est une émulsion dans l’eau phy- siologique de bacilles Perfringens tués par la chaleur ou par le vieillis- sement. Nous l’obtenons en centrifugeant des cultures faites en bouillon sucré sans gélatine, de façon à éviter la sporulation entravée par l'aci- dification du milieu née de la fermentation des sucres. L'absence de géla- tine nous garantit contre les souillures possibles par le bacille du tétanos. Nos cultures sont faites en ballons cachetés, avec des races de Perfringens légèrement atténuées par l’aérobisation. Le culot microbien de centrifugation est repris dans de l’eau physio- logique. Le dosage numérique des bactéries est fait selon le procédé de Wright, en comparant la teneur en microbes à celle d’un sang connu en globules rouges. Nous préciserons plus tard quelques précautions techniques qui facililent cette manœuvre. Finalement le vaccin. est étendu de façon qu'un CARAUNEURE cube, unité de dose, corresponde à 10 millions de germes. Le sérum anti Perfringens a été obtenu à l’Institut sérothérapique de Grenoble avec la collaboration de M. Jourdan directeur. Les chevaux ont reçu progressivement des injections de cultures d’aérobisation ini- tiale, puis de cultures anaérobies en lait cacheté. L’immunisation à été renforcée par des injections intra-veineuses de bacilles. Le sérum obtenu n'est pas bactéricide on vitro; il ne produit ni l'immobilisalion, ni l'agglutination des microbes. Mais, par contre, inoffensif même à haute dose, il a un pouvoir préventif marqué, même contre l'infection suraiguë du cobave parle bacille Perfringens. Moici une expérience de mensuration : Les cobayes ont recu l'injection de sérumle 3 juin, et l'injection mor- telle le 4 juin. Ils ont donné le tableau suivant : 3 juin. 4 juin. 6 juin. Cobaye 5 » » Dose mortelle. Mort. Cobaye 64 480 grammes. 2 C.c. sérum. Dose mortelle. Guérison. Cobaye 91 410 grammes. 1° (cc. sérum: Dose mortelle. Guérison. Cobaye 91 535 grammes. 1/2 c.c. sérum. Dose mortelle. Mort. Donc la préservation contre l'injection suraiguë est comprise entre 1/500 et 1/1000. Comme nous avions montré que le sérum antirhumatismal a une 1046 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK action prophylactique identique contre la variété Perfringens, nous avons voulu réaliser l'épreuve inverse. Nos expériences nous ont montré une préservation de groupe, dont le pouvoir semble légèrement plus faible. Le sérum anti-Perfringens a un pouvoir prophylactique contre l'infection par la variété rhumatis- male variant entre 1/300 à 1/500. Tels sont les faits expérimentaux. Nous chercherons à voir quel usage clinique peut être fait de ces deux médications spécifiques (au sens scientifique du mot). Par action locale ou générale, en s’associant aux médications classiques, elles combattront le bacille Perfringens dans les infections complexes graves aéro-anaérobiques, comme les mastoïdites infantiles ou les appendicites gangreneuses. (Laboraloire et service de M. le professeur Hayem.) NOTE SUR LES LOIS QUI PARAISSENT RÉGIR L'ACTION GÉNÉRALE DES AGENTS THÉRAPEUTIQUES ET TOXIQUES, par E. Maurer. Dès 1856, CL. Bernard, dans ses études sur l'action des substances toxiques el médicamenteuses, était arrivé à ces conclusions : 1° Que ces substances exercent leur action non sur les organes, mais sur les systèmes de tissus; 2° que chacune d'elles a un+ action élective sur un de ces tissus; et 3° que celle action se maintient dans la série animale (A). Ces idées fondamentales sur lesquelles, du reste, CL. Bernard est revenu plusieurs fois, ont été reprises, au moins en ce qui concerne l’électivilé de chaque agent pour un lissu, principalement par Rabu- teau (2), par Laborde (3) et par G. Pouchet (4). Enfin moi-même j'ai été conduit à m'occuper de cetle question de l’action générale des substances toxiques dès 1895 (5); et depuis elle a (1) « Lecons sur les substances médicamenteuses et toxiques ». Semestre d'été 1856. (2) Éléments de thérapeutique et de pharmacologie, 1877. Lauwereyns, Paris. (3) Cinquantenaire de la Société de Biologie. Volume jubilaire. « L'expéri- mentation et la méthode expérimentale en thérapeutique », p. 161. Masson, Paris, 1899. (4) Leçon de pharmacodynamie et de matière médicale. Première série, p. 47. Oct. Doin, Paris, 1900. (5) 1895. — Action élective de certains agents physiques et chimiques sur les leucocytes. Société de médecine de Toulouse, 1° mars 1895. SÉANCE DU 18 JUIN 1047 été l'objet de ma part de nombreuses recherches dont un certain nombre ont été publiées (1). Or, mes recherches ont complètement confirmé la première conclusion de CI. Bernard, relativement à l’action des agents thérapeutiques et toxiques sur les systèmes de tissus et non sur les organes. Ce qui tend à faire croire le contraire, c'est que certains systèmes de tissus, selon l'expression de CI. Bernard, ou si l’on veut certains éléments anatomiques, n'existent que dans un seul organe ; tels sont la fibre car- diaque, la cellule rénale, la cellule hépatique, etc. Dans ces cas, il semble bien qu'il y ait des agents médicamenteux pour le cœur, le rein ou le foie, mais c'est que l'élément anatomique qui fait la spécialisation de ces organes n'existe que chez l'un d'eux. En réalité, ces agents n'exercent donc leur action que sur un seul élément anatomique de ces organes; et beaucoup d’autres agents peuvent aussi faire sentir leur action sur ces mêmes organes en agissant sur les autres éléments anatomiques qui leur sont communs avec d’ autres, tels que le tissu OUEN les fibres lisses des vaisseaux et les nerfs. Mais c'est surtout quand il s'agit des éléments anatomiques existant dans de nombreux organes, ces systèmes de tissus de CI. Bernard, que la loi de l’illustre physiologiste se comprend et qu'elle prend de l'impor- tance. Un agent qui exerce son action sur le tissu conjonctif, en le conduisant à la sclérose, agira sur le tissu conjonctif de tous les organes, celui du foie, du cœur, du rein, des vaisseaux, etc. Il en est de même des agents exerçant leur action sur la fibre lisse, sur les nerfs sensitifs et les nerfs moteurs. L'action de ces divers agents n’est pas limitée aux flbres lisses, aux nerfs sensitifs et moteurs d'un organe; cette action s'exerce aussi, toutes conditions égales d’ailleurs, sur toutes les fibres lisses, sur tous les nerfs sensitifs et moteurs du même organisme. Les agents thérapeutiques et toxiques n'exercent donc pas leur action sur les organes, mais sur les éléments anatomiques, La deuxième conclusion de CI. Bernard relative à l'électivité de chaque agent pour un élément anatomique a dù étre un peu élargie. D'abord l'électivilé n’est pas exclusive. Chaque agent agit bien sur un élément anatomique à une dose plus faible que sur tout autre; mais, à la condition (1) 1896. — Action de l’eau dislillée sur les éléments figurés du sang du lapin. Sur le lapin par la voie veineuse et hypodermique, 14 novembre 1896. Aclion de l’eau distillée sur le sang humain. Conclusions générales sur l’eau distillée. Société de Biologie, 28 novembre 1896. 1897. — Action de l’eau distillée sur le sang et sur l'organisme. Archives médicales de Toulouse, 10 et 15 décembre 1896, 15 février et 45 mars 1897. 1897. — Note sur l’action élective des caustiques arsenicaux sur les élé- ments Jeunes. Société de médecine de Toulouse, 1°* juin 1897. BioLoctE. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVII. 15 1048 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'élever la dose, il peut agir sur d’autres. De plus, j'ai dû reconnaître que ce n'est pas toujours l'élément anatomique le premier influencé par un agent qui perd le premier ses fonctions, quand on élève la dose. Il faut donc reconnaître deux électivités : l’une de sensiilité et l’autre de toxicilé. En ce qui concerne la troisième conclusion de CI. Bernard, il avait déjà constaté lui-même que l’électivité ne pouvait pas toujours être vé- - rifiée dans toute la série animale; et, de plus, en ce qui me concerne, j'ai limité la confirmation de cette électivité à la série des vertébrés. Mais, au moins, pour ces animaux, la proposition de Cl. Bernard reste exacte. Enfin, par une série de recherches, j'ai pu vérifier que si l'électivité n'est pas exclusive, et si différents éléments anatomiques, à la condition d'élever les doses, peuvent être influencés par le même agent, l’ordre dans lequel les éléments anatomiques sont influencés et celui dans lequel ils perdent leur fonction ou meurent est constant, non seule- ment pour la mêine espèce animale, mais aussi dans toute la série des vertébrés : poissons, sauriens, chéloniens, batraciens, oiseaux et mam- mifères. Ces divers faits constatés, les trois propositions de CI. Bernard m'ont paru pouvoir être réunies dans la suivante, qui, en outre, tient compte des modifications que je viens d'indiquer, que : Pour chaque agent thérapeutique ow toxique les éléments anatomiques se placent dans des ordres de sensibilité et de toxicité donnés qui restent les mêmes dans toute la série des vertébrés. Je puis donner les exemples suivants pour les substances pour les- quelles les ordres de sensibilité et de toxicité sont les mêmes. ACÉTATE DE PLOMB. — Les éléments anatomiques se placent dans l’or- dre suivant : Hématies, fibre lisse, nerf sensitif, nerf moteur, fibre striée, fibre cardiaque et leucocyte. ERGOTINE. — Fibre lisse, hématies, nerf moteur, fibre striée, nerf sen- sitif, leucocyte et fibre cardiaque. | Parmi les substances ayant des ordres de sensibilité et de toxicité différents, je puis citer : BICHLORURE DE MERCURE. — Ordre de sensibilité: leucocyte, hématies, fibre cardiaque, nerf sensitif, nerf moteur, fibre striée, fibre lisse. Ordre de toxicité : leucocyte, hématie, fibre cardiaque, nerf sensitif, nerf moteur, fibre striée. EMÉTINE. — Ordre de sensibilité : fibre lisse, nerf sensitif, fibre striée, nerf moteur, fibre cardiaque, leucocyte, hématie. \ SÉANCE DU 18 JUIN ‘1049: Ordre de toxicité: nerf sensitif, nerf moteur, fibre striée, fibre car- diaque, fibre lisse, leucocyte et hématie (4). Je crois inutile, après ce qui précède, de faire ressortir l'importance de la proposition qui résume celle de CI. Bernard. Je me contente de faire remarquer: 4° Que cette proposition s'applique à tous les agents exerçant une action générale sur l'organisme, qu'ils soient d’origine exogène ou en- dogène. à 2° Que pour les substances exogènes, elle s'applique également aux actions thérapeutiques et à celles d'ordre toxique. 3° Enfin, fait capital, au point de vue des applications à l'homme, que lorsque nous aurons déterminé les ordres de sensibilité et de toxi- cité pour un agent thérapeutique ou toxique sur un vertébré, nous sau- rons que ces mêmes ordres se retrouveront chez tous les vertébrés et par conséquent également chez l'homme. MILIEU DE CULTURE SOLIDE PRÉPARÉ A FROID, par C. GESsARD. Les principes naturels des matières animales sont sacrifiés dans la préparation des milieux de culture pour les microbes. Ils sont détruits par la chaleur ou pour le moins amalgamés à des produits apprêtés par la chaleur, tels qu'exige la confection des milieux solides, hétérogène comme la gélose, ou sujet à caution, encore que d’origine animale, comme la gélatine. On peut cependant préparer à froid, aseptiquement, un milieu solide, résistant à 37 degrés, de composition exclusivement animale et tenant ses éléments constituants d’un individu unique, dont il est loisible de faire varier l'espèce suivant les exigences d’habitat du microbe considéré. On sait que du sel marin ajouté au sang empêche la coagulation, que l'addition d’eau rend au sang salé le pouvoir de coaguler. Recueillons aseptiquement, au sortir de la veine, 300 centimètres cubes de sang dans 109 centimètres cubes d’eau distillée contenant 20 grammes de chlorure de sodium. Après dépôt des globules, le liquide surnageant est apte à coaguler par son mélange à l’eau dans la proportion d’un dixième en volume. Le coagulum ne se rétracte que faiblement et après (4) Consulter, pour d’autres substances, le travail publié dans le Bulletin de thérapeutique en octobre et novembre 1904. De plus, d’autres recherches sont restées inédites. : 1050 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE un long temps, même à la température de l'étuve. C'est l’élément pri- mordial de milieux solides, variables par ailleurs, qui se trouvent ainsi constitués à la base, hormis 0,5 p. 100 de matière étrangère (sel marin), uniquement par les principes du sang, 7,5 p. 100, dont les globules seuls sont exclus. On peut réincorporer les globules au taux originel, et réaliser de la sorte un équivalent du caillot sanguin, sous le degré de dilution susdit. Pour cela, les globules sont mis dans l’eau physiologique, la dose coagu- lante ensuite mélangée; la prise se fait dans tous les cas à l’air ou à. l’étuve. Par la même technique, j’ai introduit dans le milieu coagulable da glucose, de la glycérine, des sels. J’ai pu, d'autre part, substituer à l’eau soit du sérum, soit le produit de la macération en eau phyS10= logique de tissu ou d'organe, muscle, foie. Lorsqu'il s'est produit quelque retard ou empêchement à la solidifi- cation du milieu, je me suis bien trouvé de doubler la dose de liqueur coagulante ou d'ajouter à la dose primitive quelques gouttes de solution au dixième de chlorure de calcium. Il paraît y avoir, au point de vue de l'aptitude à former le coagulum, des différences entre les individus; il en existe certainement entre les espèces. J'ai expérimenté avec succès homme, bœuf, cheval, chien, cobaye, lapin, mouton, porc. Le cheval m'a paru venir en première ligne pour les qualités du caillot, au moins avec le titre salin que j'indique, où d'ailleurs la pratique doit suggérer d’utiles modifications. Ce milieu me semble désigné pour iles recherches qui réclament l'intégrité des principes animaux et des propriétés humorales. Il peut fournir, d'autre part, un nouvel élément de diagnose pour les espèces microbiennes, car la liquéfaction n'y est pas parallèle à celle de la géla- tine, comme j'ai vu par quelques essais comparatifs, et comme-on devait l’attendre de la nature différente du principe solidifiant et de la température PIRE élevée qu'il supporte. LE MORCELLEMENT RÉSORPIIF DU CARTILAGE HYALIN, par J. RENAUT et G. DUBREUIL. Chez les Mammifères et chez l'Homme, partout où le cartilage hyalin dessine le modèle primilif d'une pièce du squelette qui doit devenir osseuse, ce cartilage est appelé à disparaître, sauf au niveau des bandes articulaires, là où il existe des jointures. Les bandes articulaires de Luschka n'appartiennent pas, du reste, au modèle cartilagineux pri- milif de l'os futur : ce sont simplement là des parties du ligament arti- ? SÉANCE DU 1À8 JUIN 1051 culaire de Hagen-Torn devenues cartilagineuses el qui n’ont normale- ment rien à voir avec le processus d’ossification enchondrale. . Au cours de nos études sur l'ossification primaire dans le cartilage, nous avons déjà fait connaître un fait nouveau : la « chondrolyse », ou disparition, par fonte, du cartilage à cellules globuleuses, soit au niveau de la ligne d’érosion du cartilage calcifié, soit, après l'érosion et le début de l’ossification enchondrale, au niveau des travées directrices cartilagineuses déjà englobées dans les lames osseuses, de formation récente, disposées à leur surface (1). Il existe même une troisième variété de chondrolyse que nous décrirons bientôt. Aujourd'hui, nous voulons signaler un mode tout à fait différent de liquidation du tissu cartilagineux, survenant dans certains modèles primitifs en cours d’ossification primaire. Et comme il nous a paru nouveau, nous lui donnons un nom — morcellement résorplif — qui désormais le carac- térisera et permettra d'éviter une périphrase pour le désigner. L'étude du « morcellement résorptif » doit être faite sur les cornets du nez en cours d'’ossification, en particulier sur ceux du Mouton, où nous l'avons découvert et où nous en avons fait l'analyse histologique telle que, tout d'abord, nous la présentons en cette note sommaire. Chez un embryon long de 014 centimètres, le squelette cartilagineux primitif des fosses nasales, sur une coupe frontale de celles-ci, montre le cartilage en M continu, répondant à la cloison et aux cornets, partout et absolument quiescent : c’est là du cartilage hyalin ordinaire. Chez un embryon long de 0"33 centimètres, il en est autrement : le cartilage des cornets est en train de disparaître pour faire place au tissu osseux. À la pointe du cornet supérieur, et là seulement à ce stade dans ce cornet, le cartilage a évolué sur une petite étendue en cellules globu- leuses ; il s’est calcifié; puis il fait de la chondrolyse et il est envahi par des fusées de cellules du tissu conjonctif jeune et de cellules de la. moelle osseuse. C’est là un point primitif d’ossification du mode enchon- dral. Toutefois, dans ce point, on peut déjà reconnaître qu’à l’inverse de ce qu'on observe ordinairement, il reste parmi les autres des cellules cartilagineuses globuleuses qui, n'ayant pas subi la calcification, ne chondrolysent pas, et que les cellules de la moelle rouge, ni même les ostéoclastes que celle-ci renferme, n'abordent ni n'ouvrent jamais pour découper des travées directrices entre leurs séries. Sur les cornets moyen et inférieur, principalement dans le cartilage de leur partie terminale terminée en volute, cette double catégorisation (1) J. Renaut et G. Dubreuil. Note sur la préossification dans la croûte osseuse périchondrale et la ligne d’ossification du cartilage. Comptes rendus de l'Association des anatomistes, X° Réunion, Marseille, 1908. — Sur la chondro- lyse axiale des travées directrices, etc. Cemptes rendus de la Soc. de Biologie, 30 mai 1908, t. LXIV, p. 928. g 1052 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des grandes cellules globuleuses est devenue tellement marquée qu'elle saute maintenant aux yeux. Dans le cornet inférieur, par exemple, le périchondre de toute la partie convexe et du crochet de ja volute carti- lagineuse est immédiatement doublé d’une bande de cellules globuleuses du cartilage. Cette bande confine, plus intérieurement, à une traînée de bractées osseuses d’origine enchondrale typique. Après quoi vient, jusqu’à la ligne opposite du périchondre amincie ou même rompue de distance en distance, une épaisse masse de tissu conjonctif au stade muqueux, parcourue par de minces aiguilles osseuses disposées radiai- rement, et d'origine exclusivement connective. Ainsi, d'un bord à l’autre de la lame entièrement cartilagineuse et homogène au stade précédent, on voit se succéder maintenant : 1° Une bande de cartilage à cellules globuleuses ; 2° une mince assise parallèle d'os enchondral; 3° une large bande de très jeune tissu conjonctif parcourue par de fines aiguilles osseuses de signification connective, et qui semblent jaillir du péri- chondre opposite. Quelle est la signification de la bande de cellules globuleuses du cartilage qui sépare la dentelle d’os enchondral du péri- chondre, et la tient à distance de ce dernier? De prime abord, on pourrait croire qu’il s’agit là d’une zone de cellules du cartilage qui, ayant subi l’évolution globuleuse, vont se comporter comme celles surmontant une ligne d’érosion ordinaire et vont se cal- cifier pour fournir une zone d’extension à l'ossification enchondrale subjacente. Mais il n’en est rien. La bande de cellules globuleuses est formée d'éléments dont la substance fondamentale ne se calcifie point, ne chondrolysera jamais et qui ne fourniront rien à l’ossification du modèle cartilagineux primitif, sinon des collagènes résultant de leur liquidation propre. Si l’on suit attentivement le processus, on voit en effet que, du périchondre, partent pour s'engager dans le cartilage des trainées de cellules connectives jeunes. Ces cellules poussent, dans les intervalles des « chondrinballen » commandées par une, deux ou plu- sieurs cellules globuleuses du cartilage, une série de prolongements qui contournent, individualisent ces « chondrinballen », les circonscrivent individuellement, enfin, par un réseau de jeunes cellules connectives fixes. Et peu à peu, celles-ci développent autour d'elles une substance collagène de plus en plus abondante. Les groupes de cellules globu- leuses du cartilage sont ainsi progressivement séparés du reste, puis un à un rejetés dans la masse conjonctive médio-lamellaire qui résulte de la poursuite de ce mouvement de morcellement. Du même pas, la substance cartilagineuse des chondrinballen vacuole, devient de plus en plus inconsistante ; et enfin, elle cesse d’être optiquement et histochimi- quement distincte au centre du rets enveloppant des cellules connec- tives qui l’ont circonscrite pour la résorber lentement, sans chondrolyse aucune ici, du moins saisissable par les méthodes que nous connaissons. Ainsi, peu à peu, le cartilage du modèle squelettal primitif est, — en EX / SÉANCE DU À8 JUIN 1053 ses parties non destinées à servir à l'ossification enchondrale, — mor- celé par le tissu conjonctif, puis résorbé lentement par les cellules fixes de ce dernier. Et ainsi, cette partie inutilisable pour l'ossification du modèle cartilagineux disparait, non toutefois sans accuser le processus de « morcellement résorptif » que nous venons de décrire, dans la masse connective muqueuse qui, à partir de là, deviendra le milieu d'ossification définitif au niveau des cornets. Longtemps encore. celte masse muqueuse reste formée de globes circonscrits par des rels enve- loppants de cellules connectives fixes, et dont certains sont occupés par des trous dont quelques-uns, du moins, tiennent la place de la cellule cartilagineuse liquidée. (Travail du laboratoire d'anatomie générale de la Faculté de médecine de Lyon.) ÉVOLUTION ET CONSTITUTION DE L'APPAREIL HYOÏDIEN DE L'HOMME, par Ép. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. L'union des pièces osseuses qui composent l’hyoïde humain se ferait par des lames cartilagineuses, susceptibles de s’ossifier avec l'âge. En ce qui concerne le mode d’articulation même, Sappey, Debierre, Testut, Poirier, K. von Bardeleben se bornent à dire : les grandes et les petites cornes « s’unis- sent, s’articulent ou se soudent » avec le corps. Si cette formule est vraie, on peut dire qu'elle est fort vague. Cependant, depuis longtemps, des obser- vateurs avaient pris la peine d'y regarder de plus près; dès 1875, W. Krause et Krull, après avoir examiné quatorze hyoïdes humains, ont trouvé tantôt des amphiarthroses, tantôt des synchondroses. L'exemple suivant montre l'insuffisance des examens macroscopiques : Parsons (1909) conclut de l'étude faite à l'œil nu de plus de cent hyoïdes que, dans le jeune âge, les divers segments hyoïdiens sont unis par du cartilage; chez l'adulte, le cartilage dégénère en tissu fibreux capable de s’ossifier; d'où synoslose des divers segments de l’appareil hyoïdien du vieillard. L’embryologie confirmerait cette manière de voir, car, d’après les clas- siques, l'appareil hyoïdien apparaïîtrait sous la forme d’une ébauche cartila- gineuse, toute d’une pièce, continue avec le temporal et formant une seule coulée de l’apophyse styloïde du temporal jusqu’au corps de l’hyoïde. Plus tard, elle se décomposerait, par clivage, fissuration ou dégénérescence par- tielle, en segments distincts. Voici ce que nous avons observé en appliquant à l'hyoiïide humain la même méthode qu'à celui des autres mammifères (1). I. Période embryonnaire et fœtale. — Dans les premiers temps de la vie intra-utérine, l’ébauche hyoïdienne existe sous la forme d’une masse continue (4) Voir Soc. de Biol., 4 et 11 juin 1910, p. 952 et 986. 1054 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de cellules conjonctives serrées (tissu squelettogène); de sa partie ventrale et médiane partent deux paires de bras, ou prolongements, dont la supérieure va au temporal, et, l'inférieure au larynx. C’est dans cette masse squelettogène qu'apparaissent, l’un indépendamment de l’autre, comme chez les autres mammifères, les nodules carlilagineux, au nombre de 7 : 1 basihyal, 2 thy- rohyaux, 2 apohyaux et 2 stylhyaux. Ils sont réunis et séparés les uns des autres par des segments intercartlilagineux à l'état conjonctif. Toutes les arti- culations sont encore des syndesmo.es embryonnaïres. Voici, à titre d'exemple, la consflitation et les connexions des divers segments de l'appareil hyoïdien sur un fœtus long de 50 centimètres, c’est- à-dire à terme. Le point d’ossificationu a apparu dans le basihyal, ainsi que dans chacun des deux thyrohyaux. Les extrémités recourbées du basihyal sont unies, de chaque côté, au thyrohyal correspondant par un disque: sque- lettogène, haut de 0%®160. L’apohyal (cornu minus) n’est long que de 122 et large de 0®5; sa base correspond au disque interbasithyrohyal dont elle est séparée par une couche squelettogène, épaisse également de 02150. Le sommet de l’apohyal se continue avec un tractus conjonctif qui aboutit à l’'apophyse styloide (stylhyal) du temporal. En d’autres termes, la chaîne stylo-hyoïdienne du fœtus humain rappelle, en miniature, la composition de l'appareil hyoïdien du porc adulte. IT. Enfance. — Sur un enfant de vingt-lrois jours, le corps, ou basihyal, est encore complètement cartilagineux; en arrière, il se recourbe de chaque côté et se relie au thyrohyal (cornu majus), seul pourvu de son point . d’ossification. A la ligne de jonction du basihyal et du thyrohyal se trouve un segment ou disque squelettogène, constitué par du tissu conjonctif réticulé et plein. Au bord supérieur de ce segment intercartilagineux existe un nodule cartilagineux (apohyal) mesurant un millimètre environ. Ici encore les segments sont unis par syndesmose embryonnaire. Sur des enfants de six, huit, dix et seize mois, sur d’autres de quatre ans, le basihyal est uni au thyrohyal par un segment intercartilagineux de tissu conjonctif ou bien par amphiarthrose avec fente articulaire, ou bien encore par véritable diarthrose. En d'autres termes, le tissu squelettogène a persisté chez les uns, tandis que, chez les autres, il s’est liquéfié dans sa portion médiane ou centrale et transformé, de chaque côté de la fente, en partie ou totalement, en cartilage hyalin. Quant à l’apohyal, sa base est séparée, pendant le jeune âge, du basi- thyrohyal par une cavité articulaire résultant de la fluidification du tissu conjonctif. Les surfaces articulaires, convexes du côté du basi-thyrohal, concaves du côté de l’apohyal, sont revêtues tantôt de cartilage hyalin, tantôt de tissu conjonctif. Autrement dit, l'articulation apo-basi-thyrohyale est, soit une amphiarthrose avec fente articulaire, soit une diarthrose. III. Adulte et vieillard. — Les connexions des segments hyoïdiens varient chez l’adulte autant que dans le jeune âge. En voici quelques exemples. Sur une femme de vingt-deux ans, l'articulation basi-thyrohyale présente : i° Sur sa moitié interne un cartilage hyalin, haut de { millimètre (synchondrose) ; 2 sur la moitié externe un pont osseux (synos{ose), qui réunit le tissu osseux du basihyal à celui du thyrohyal. SÉANCE DU À8 JUIN 1035 Quant à l’apohyal, sa base est reliée à la grande corne par un trousseau fibreux (syndesmose). Le centre de l’apohyal est cartilagineux, mais sa péri- phérie est circonscrite par une écorce osseuse, épaisse de O2m07. Sur une autre femme (vingt-cinq ans), l'articulation basi-thyrohyale était une amphiarthrose avec fente articulaire, limitée de part et d'autre par un liséré de fibrocartilage qui se continuait avec le cartilage hyalin des deux segments en présence. L'apobyal est ossifié sauf à sa base qui est demeurée cartilagineuse. Sur une froisième femme (vingt-neuf ans), l'articulation basi-thyrohyale est, à droite, une amphiarthrose analogue à celle que nous venons de décrire. Celle de gauche est bien différente : les extrémités cartilagineuses du basihyal et du thyrohyal sont toutes deux convexes, el, pour rétablir la concordance et l'harmonie de ces condyles, un fibrocartilage, en forme de ménisque; est inlerposé entre eux. On croirait, sur les coupes, avoir sous les yeux l’articu- lation fémoro-tibiale d’un fœtus humain. Sur deux vieillards (homme de quatre-vingt-six ans, femme de quatre-vingt- dix ans), les articulations basi-thyrohyales représentaient, dans leur moitié interne, des amphiarthroses, avec un rudiment de fente articulaire, et, dans leur moitié externe, des synostoses analogues à celle décrite plus haut sur la femme de vingt-deux ans. L'apohyal semblait faire défaut, c’est-à-dire qu'il paraissait s'être réuni par ossification avec la grande corne. Résultats. — Chez l'homme, comme chez les autres mammifères, l’ébauche . hyoïdienne débute sous la forme d’une masse de tissu conjonctif à cellules serrées (squeleltogène). C’est dans celte masse qu'apparaissent autant de nodules cartilagineux qu'il y aura de segments, au moins pendant le jeune âge. Le nodule supérieur (stylhyal) de la chaîne stylo-hyoïdienne reste habituelle- ment relié au nodule inférieur (apohyal) par un tractus conjonctif (syndes- mose apo-stylhyale). L’apohyal s’unit au basi-thyrohyal par amphiarthrose avec fente articulaire ou par diarthrose; à un âge avancé, il semble s’y souder par synostose. En ce qui concerne les connexions du basihyal et du thyrohyal, elles varient selon l’âge et les individus : pendant la vie intra-utérine, le basihyal est uni, de chaque côté, au thyrohyal par syndesmose embryonnaire. Ce sesment squelettogène a une destinée variable : chez les uns, il se trans- forme tout entier en cartilage hyalin (synchondrose) ou partiellement en os (synostose); chez d’autres, il évolue en amphiarthrose avec ou sans fente articulaire. Enfin l’articulalion basi-thyrohyale devient parfois une diarthrose pourvue d’un ligament intra-articulaire de forme annulaire. Interprétation des faits. — L'hérédité seule ne saurait expliquer les variétés si grandes qu'on observe dans les connexions des segments hyoïdiens. L’atavisme est tout aussi insuffisant pour rendre compte de ces anomalies dans lesquelles l’'hyoïde humain prend les proportions de celui du chien ou des Ruminants. Pour nous,ces modifications ne sont que les conséquences de l'exercice et des contractions des muscles hyoïdiens. Le chien, le cheval, les Ruminants possèdent normalement des muscles surnuméraires qui s’attachent sur l’hyoïde et qui manquent chez l'homme. Ce sont les contractions des muscles hyoïdiens qui ont 1056 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dù multiplier et fortifier les points d'appui, c'est-à-dire le squelette hyoïdien; ce sont elles qui nous paraissent capables, lorsqu'elles se répètent fréquemment et énergiquement, de faire naître, chez l’homme, de nouveaux segments. Chez les chanteurs et les crieurs publics, par exemple, la base de la langue prend un développement considérable; c'est sur un marchand d'habits et de vieux galons, atteint de phtisie laryngée, que Ét. Geoffroy Saint-Hilaire a rencontré un appareil hyoïdien de composition identique à celui du chien ou des Ruminants. Tout hyoïde humain possède ies germes de l'appareil hyoïdien le plus com- pliqué ; mais il faut des circonstances spéciales pour les développer. En résumé, nous rapportons aux mouvements des muscles hyoïdiens et à leur travail inégal les variations si diverses qui se produisent dans les connexions des segments squeletliques de l’hyoïde. C’est à l'exercice plus ou moins violent des muscles hyoïdiens que nous semble dù l’ac- croissement de nombre et de volume que prennent, chez plusieurs mammifères et certaines personnes, les segments osseux de la chaine stylo-hyoïdienne. DESTRUCTION DES LARVES DE (zas{rophilus FONDÉE SUR LA CONNAISSANCE DE LA PHYSIOLOGIE DE LEUR APPAREIL RESPIRATOIRE, par P. PorTIER. Les traités de parasitologie ou de thérapeutique vétérinaire qui trai- lent des accidents causés par la présence des larves de Gastrophilus dans l'estomac des chevaux avouent l'inutilité des effort stentés jusqu’à présent pour la destruction de ces parasites. Cet échec est regrettable car il arrive assez souvent que le nombre de larves contenues dans un estomac est si considérable qu'il en résulte une anémie qui entrave le développement des jeunes animaux ou même une perforation stomacale qui entraine la mort. à D'autre part, les cas de myase humaine, sans être très fréquents, ne sont pas aussi exceptionnels qu'on l'avait cru autrefois. Ces faits m'ont incité à entreprendre l'étude méthodique des moyens de destruction de ces larves endo-parasites. Jusqu'ici, les procédés de thérapeutique essayés semblent avoir été choisis à peu près au hasard. On s’est adressé soit à des antiseptiques puissants comme le sublimé, les sels d'arsenic, le thymol, soit à des substances dont l’action néfaste sur les insectes ou leurs larves est connue et utilisée depuis longtemps comme l'essence de térébenthine, la teinture de pyrèthre, etc. Les résultats, ainsi que je l'ai rappelé, ont été à peu près muls; les SÉANCE DU 18 JUIN 1057 larves, solidement fixées à la muqueuse, ne se détachaient ni le jour de la médication, niles jours suivants : le cheval souffrait ou mourait du remède sans que les parasites soient alteints. Les insuccès s'expliquent si on fait agir les substances toxiques sur le parasite in vitro. On constate que des larves plongées pendant trois ou quatre heures dans l'alcool, l'essence de térébenthine, le sublimé, l'huile de ricin, etc., ne paraissent nullement atteintes et, retirées de ces liqui- des, se montrent en parfait état les jours suivants. Cette extraordinaire résistance aux agents toxiques les plus puissants, à ceux mêmes qui ont d'ordinaire une action si néfaste sur les insectes, est une conséquence des moyens de défense nombreux et si bien adap- tés au milieu qui existent chez ces larves. J'ai exposé ces faits dans leurs traits essentiels dans une communica- tion précédente (1). J'ai montré que les voies respiratoires, le système trachéen de la larve, était protégé contre l’envahissement par les liqui- des toxiques d'une manière extrêmement efficace par une série de dis- positions anatomiques que je rappelle brièvement. Une bourse stigmatique formée par des replis chitineux emprisonne entre ses plis et Es plaque stigmalique une couche d’air très adhérente. Vient ensuite la plaque stigmatique percée de longues fentes extrême- ment étroites, garnies de poils très fins, le tout en chitine « hydrofuge », puis une plaque de chitine poreuse, un atrium, et enfin un diaphragme d’origine de toutes les trachées du corps (trachées coniques et trachées splanchniques). On peut donc concevoir ces moyens de défense comme une série de redoules qu'il faut enlever chacune par un procédé spécial, et, en se plaçant au point de vue physico-chimique, le liquide qui a chance d’en- vahir le système trachéen doit satisfaire aux conditions suivantes. Il doit: mouiller la chitine hyrofuge et la chitine non hydrofuge ; il doit posséder une tension superficielle très faible pour détruire le phé- nomêne d'adsorption gazeuse, si marqué chez ces insectes et si efficace comme mode de protection des stigmates contre l'envahissement des liquides extérieurs ; il doit enfin posséder les qualités énumérées en milieu acide aussi bien qu’en milieu neutre. Toutes ces qualités sont difficiles à réunir pour un même liquide, et j'avoue avoir fait bien des essais infructueux avant d'atteindre la solu- tion cherchée. L'alcool possède les qualités requises, mais il est très peu toxique pour la larve, il le serait davantage pour l’animal parasité si on essayait de l’employer à un litre et en quantité suffisante. L’éther sulfurique est à rejeter en raison de sa volatilité. Le savon est précipité en milieu acide. Les huiles essentielles ou les substances (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVII, 1909, p. 368. 1058 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —————_—]———]——2Z— aa grasses sont arrêtées par la première barrière : la chitine non hydrofuge de la bourse stigmatique. | Après avoir essayé de composer des liquides mixtes ayant les aalitée requises, j'allais renoncer à obtenir une solution satisfuisante lorsque je fis la remarque que la bile possédait toutes les propriétés énumé- rées. Sa tension superficielle extrêmement faible est due, comme on le sait, aux acides biliaires, et c'est sur ce fait qu'est fondée la réaction de Hay pour la reconnaissance de traces de bile dans l'urine au moyen de la fleur de soufre- C'est un point sur lequel je reviendrai dans une com- munication ultérieure. Je me suis assuré d'autre part que cette réaction se manifestait parfaitement dans un milieu contenant trois veus mille d'acide chlorhydrique. L'expérience montre que les conditions imposées au liquide étaient bien celles qu'il devait posséder, car des larves plongées dans la bile même diluée (solution à 1 p. 100) ont le système trachéen rapidement envahi. En incorporant à la bile des essences appropriées on parvient à tuer les larves les plus grosses et les mieux défendues en moins d’une heure lorsqu'on opère à la lempérature de 38 degrés. Arrivé à ce point de montravail, j'ai pu faire une remarque suggestive et qui s'imposait. Les seules espèces animales chez lesquelles on ait constaté la présence habituelle des larves de Gastrophilus sont: 4° les Equidés (Cheval, Ane, Zèbre); 2° l’Eléphant et le Rhinocéros. La liste des animaux chez lesquels la vésicule biliaire fait défaut est identique. Il n’est peut-être pas téméraire d'avancer qu'il n’y a pas là une simple coïncidence et que peut-être chez les animaux pourvus d'nne vésicule la bile peut, à un moment donné, refluer dans l'estomac en quantité suffisante pour avoir une influence néfaste qui doit se manifester surtout surles jeunes larves, Les animaux pourvus de réservoirs stomacaux multiples (Ruminants) sont sans doute protégés par ce fait que les larves ne peuvent vivre d'une manière permanente qu'en milieu acide. En milieu neutre ou alcalin elles sont rapidement envahies par des organismes parasites. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) 7 SÉANCE DU 18 JUIN 1059 SUR LES CONSTRASTES BINOCULAIRES DES COULEURS, SUCCESSIF ET SIMULTANÉ, par EMILE BERGER. La grande difficullé de l'expérimentation et de l'interprétation des phénomènes des contrastes binoculaires, successif et simultané, est la raison pour laquelle ils n’ont été éludiés que par un nombre restreint de savants, et les traités récents ou se bornent à copier ces derniers ou négligent de parler sur ces phénomènes. Leur expérimentation devient cependant facile et accessible à un grand nombre de savants, si on adopte le stéréoscope. Nous avons modifié, dans ce sens, une expérience de Hechnen (4). Après avoir regardé pendant une cerlaine durée un papier vert clair avec l'œil le meilleur, tandis que l’autre est fermé, nous examinons au stéréoscope un carlon noir sur lequel sont collées deux raies blanches très minces, de telle façon que leur fusion ne soit pas possible. Du côté de l'œil qui avait regardé apparaît la raie rose (image complémentaire négative), landis que l’autre apparaît vert clair. Fechner explique ce dernier phénomène comme induction d'une couleur ressentie longtemps sur l’autre œil: Il est évident que ce phénomène de contraste binoculaire surcessif des couleurs est dû, comme Helmholtz (2) l'avait expliqué, à l'apparition d'une image complémentaire posilive du côté opposé de l'œil observateur, au moment où ce dernier perçoit une image complé- mentaire négative. Nous avons déjà exposé, dans une communication antérieure (3), une modification de l'expérience de Helmholtz (4) sur le contraste binoculaire simultané des couleurs. Nous l’avons modifiée en nous inspirant du procédé de Helmholtz de la façon suivante : Nous avons collé sur un verre deux raies noires (disposées en diplopie) (5), et nous avons placé en arrière un carton moilié vert, moilié rouge. Après une certaine durée d'observation au stéréoscope apparaît d’abord du côté opposé au meilleur œil (chez nous le gauche) la raie vert olive, et l’autre devient pourpre seulement après. Si l’on ferme l'œil gauche, la coloration verdâtre de la raie droite disparaît lentement. Si, au contraire, on interpose entre le verre et le carton de couleur un papier blanc ou noir, (1) Fechner, cité chez Helmholtz. Trailé d'optique physiologique (1'° édition allemande), p. 785. (2) Helmhollz, loc. cit., p. 788. (3) Soc. de Biologie,, 14 mai 1910. (4) Helmholtz, Loc. cit., p. 188-790. (5) Toutes hos expériences sont exposées pour ceux dont l'œil gauche joue le rôle de l’œil directeur; les expérimentateurs dont l'œil doit est le meilleur n’ont qu’à tourner les cartons dans le sens contraire. 1060 3 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a ——_—_—_—_—_—_———————_———…—— —" — ——_—————"———————————————————————————————— ut la disparition de la couleur selon Helmholtz serait immédiate, ce que cet auteur explique par la correction d’un faux jugement auquel ïül attribue le phénomène de contraste de couleurs en général. Le stéréos- cospe nous permet cependant d'observer plus nettement le phénomène. La persistance des couleurs des raies devient nette, surtout si l’on interpose un carton blanc entre le verre et le carton des couleurs. Si l’on remplace sar le verre les raies noires par des raïes blanches, les couleurs vert et rose et la persistance des dites couleurs après l’interpo- sition d’un carton blanc deviennent encore plus nettes. Nous avons modifié celte expérience de telle façon que nous avons collé sur le carton vert rouge de chaque côté une raïe noire et une blanche et entre les deux raies une brune. On devrait supposer que le contraste de couleurs ne se manifesterait pas sur la raie brune. Cepen- dant le phénomène fut le même; on observe d’un côté le vert clair, le brun verdâtre et le vert olive, et de l’autre côté les trois raies sont lune rose claire, les autres brun rougeàtre et pourpre. Nous avons ensuite fait des expériences avec des papiers de couleurs non complémentaires en nous servant des deux raies blanches disposées en diplopie. Le rose à gauche, le bleu à droite : la raie droite devient rose et ensuite la raie gauche devient bleue; le phénomène est inverse, si l'on tourne le carton (bleu à gauche, rose à droite). Le vert à gauche, le bleu à droite : la raie blanche devient rose et ensuite la raie gauche devient bleue ; phénomène inverse, si l’on tourne le carton. Nous avons ensuite fait des expériences avec le gris, le noir et des couleurs mélangées. Le brun à gauche, le gris à droite : la raie blanche devient brune et celle du côté gauche grisâtre; phénomène inverse, si l’on tourne le bran à droite et le gris à gauche. Le noir à gauche, le gris à droite : la raie blanche droite devient brune et ensuite celle du côté gauche grisàtre; phénomène inverse, si l’on tourne le carton. Il est évident qu'il s’agit dans ces phénomènes non pas d’un contraste de couleurs, mais de l'induction d’une couleur du gris ou du noir ou d'une couleur mélangée, sur l’autre œil. Cette induction ne présente rien d'extraordinaire puisqu'il est bien établi qu'une image complémen- taire positive ou négative (1) apparaît dans un œil qui est resté fermé, tandis que l’autre rétine avait été excitée par une observation prolongée. La lenteur avec laquelle l'induction de couleur se produit parle en faveur de la transmission de la sensation par la voie des centres optiques et non pas par la voie d’une prétendue commissure inter-oculaire (Pagano) (2). Notre manière de voir est d’ailleurs confirmée par le fait que les phénomènes d'induction et de contraste de couleur peuvent alterner ou (1) Voir Nicati. Physiologie oculaire humaine et comparée, Paris, 1910, p. 209. (2) Pagano, cité dans Nicati, loc. cit., p. 284. : SÉANCE DU À18 JUIN 1061 se produire l’un à côlé de l’autre. Nous plaçons le jaune à gauche et le vert feuille à droite et examinons au stéréoscope deux raies blanches disposées en diplopie. D'abord la raie droite devient jaune (couleur induite) et la gauche mauve {couleur de contraste). Ensuite apparaît avec alternance dans la raie droite le rose (couleur de contraste) et le jaune, tandis que la raïe gauche devient tantôt verte, tantôt mauve. x SUR L'ABSORPTION DES SOLUTIONS SALINES (NaCI, CaC) PAR LES PLANTES, par G. BrLrarD et VAQUIER. I. — Des lailues avec leurs racines, plongées dans des solutions de concentration croissante de 1 gramme à 20 grammes p. 1000, augmentent de poids jusqu’à la concentration 45 à 146 p. 1000 et même parfois jusqu’à 20 p. 1000. | Les laitues dont les racines sont coupées augmentent de poids jusqu'à la concentration 6 p. 1000 et au delà se flétrissent. L’augmenta- tion de poids des plantes racinées n’est nullement en rapport avec la concentration. Pour dix grammes de plantes nous avons, par exemple, gain : eau pure, 0 gr. 78; à 4 p. 1000, 0 gr. 74; à 6 p. 1000, 0 gr. 00; à 1 p. 1000, 0 gr. 37; à 15 p. 1000, 1 gramme. Pour les plantes à racine coupée, l’augmentalion du poids va croissant avec un optimum à 5 p. 1000. - | Si nous comparons les résultats obtenus ici avec ceux signalés par l'un de nous (1) chez les grenouilles placées dans des solutions iden- tiques, nous pourrons dire que la racine est comparable à la peau dela grenouille, la tige aux muscles de cet animai. En effet, la perméabilité de la peau correspond à la solution 11 p. 4000 et celle de la racine à 15 ou 20 p. 1000, tandis que celle des muscles et de la tige correspond aux solutions 6 et 7 p. 1000. Devons-nous voir là un rôle protecteur de la peau et de la racine per- mettant à l'animal et à la plante de survivre dans des solutions où ils auraient fatalement succombé sans cette défense? Ceci est probable. II. — La racine paraît particulièrement sensible à CaCF. Des laïtues racinées, placées dans des solutions de concentration croissante de NaCI, toutes additionnées de 0 gr. 20 centigrammes de CaCl par litre, diminuent de poids jusqu’à la solution contenant 20 grammes Na]. Dans celle-ci le poids reste stationnaire pendant trois jours. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 960, 4 juin 190. 1062 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La perte de poids estsurtoutmarquée pour les solutions de 8à45 p- 1000 NaCI. Les laitues sans racines, placées dans les mêmes solutions, augmentent de poids d’une manière à peu près identique dans les diverses concen- BR tralions jusqu'à 15 p. 1000. f ER Dans ce cas nous pouvons dire que CaCl a neutralisé l'action nocive de NaCl pour les tissus. La sensibililé particulière de la racine pour CaCÏ° nous permet de confirmer ce fait, déjà annoncé par l'un de nous (1), ; que les divers tissus, les divers organes exigent, pour la régulation de leur pression osmotique intime, des groupements différents de sels, groupements qui doivent caractériser chaque organe. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) PET NOR MES ENS FRANCE MÉTHODE DE NUMÉRATION DES GLOBULINS CHEZ L'HOMME, par M. AyÿNaun. Dans un travail antérieur (2), j'ai indiqué une méthode de numéra- tion des globulins applicable à l'animal : sur le sang recueilli en dehors du contact des tissus, stabilisé par les citrates ou oxalates alca- lins, dilué et fixé, on détermine le rapport des globules rouges aux globulins; dans le même travail j'indiquais qu'il était possible d'arriver à des résultats exacts chez l'homme en prenant le sang dans la veine avec une seringue contenant une solution citratée. Dans un travail récent, MM. Le Sourd et Pagniez (3 semblent avoir adopté une technique analogue et renoncé à l'examen du sang cutané qu'avaient utilisé : jusqu’à aujourd'hui les nombreux auteurs qui ont proposé des mé- thodes de numération des globulins. J'ai cherché à simplifier la tech- nique de manière à la rendre plus facilement applicable à la clinique et me suis arrêté au procédé suivant, basé sur les mêmes principes. mais d'application plus simple. Il reste de toute nécessité de prendre le sang dans la veine, et les numérations d'hématoblastes ou plaquettes faites sur le sang cutané s'adressent à des objets différents des globulins, comme le prouvent les chiffres de 7 et 800.000 par millimètre cube donnés par certains auteurs. MSEne cit: (2) M. Aynaud. Les globulins des mammifères, Paris, 1909. : - (3) Le Sourd et Pagniez. Les plaquettes sanguines dans certaines hyper- globulies. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, p. 946. SÉANCE DU 18 JUIN 1063 ————_—_—_—_—_—_—_—_——_—_———…—…—…—…—….….…—……—…—…——… —…— —"…—"…—"…"—"—… — …"…"—"—"…—…"…—…—"…—"…"—"—"—…"…"—…"…"…"—"—"—_— —.—…— —…"…—"—…"—"—"…"—"—"…"—"…"—"—"—"——_—"—_—_—…_——_—_…——…—_—_——— La prise de sang se fait dans une veine du pli du coude, sans poser de ligature élastique sur le bras comme on le fait d'habitude pour les prises de sang ; la compression prolongée entraîne des variations considérables dans le nombre relatif des globulins, comme je m'en suis assuré chez le chien; tout au plus est-il permis, au moment d'opérer, de faire exercer une légère compression digitale par un aide, compres- sion qui est levée dès que l’aiguille a pénétré dans le vaisseau. La peau, aseptisée au sublimé, est lavée à l’eau tiède et séchée. L’ins- trumentation comprend une seringue en verre de 5 à 10 centimètres cubes et une aiguille d'acier courte (45 millimètres) et à très large lumière. On aspire dans la seringue 1 ou 2 centimètres cubes d’une solulion stérile de citrate de soude à 10 p. 100 ; la seringue est lenue dans la main comme un trocart, le citrate venant sourdre à l’orifice de l'aiguille; on l’enfonce d’un seul coup dans la veine et, lorsque l’opéra- tion est réussie, on voit aussitôt le sang se mélanger au citrate, avant toute aspiration; on aspire quelques centimètres cubes de sang qui sont versés aussitôt dans un tube paraffiné ; avant de retirer l’aiguille on fait un prélèvement de sang par les procédés ordinaires pour déter- miner le nombre des globules rouges. Le sang citraté sert à la détermination du rapport des globules rouges aux globulins : R/Gl. Avec une pipette paraffinée, après agitation préa- lable pour éviter la cause d'erreur due à la très grande différence de densité des globules rouges et des globulins, on en prélève quelques souttes qui sont versées dans un un godét paraffiné contenant deux ou trois centimètres cubes de la solution suivante : CAN eTeSOUTE MERE EC ll rainmiess hlonure: densodium arc ar Ne 5 — BaurdiStléeNqESADOUR RP ET CC DINcentacuNes. Ajouter : 10 cent. cubes de formol du commerce. Cette solution est de conservation facile et ne donne aucun préci- pité avec le sang. _ On dépose une goutte du mélange sur le disque central d'une chambre à numération de Thoma, on recouvre d’une lamelle plane; la goutte doit être assez petite pour ne pas déborder en dehors du disque. I faut atlendre avantde faire la numération de quinze à vingt minutes pour que les globulins se déposent sur le fond de la chambre; quand on examine la préparation avec un objectif 7 ou 8, en diaphragmant fortement et sans appareil d'éclairage Abbe, on aperçoit les globulins sous la forme de petits disques extrêmement pâles, beaucoup moins réfringents que les globules blancs ; un examen fait quelques minutes plus tôt les aurait montrés aux différentes étages de la préparation, au-dessus de la couche des globules rouges; un grand nombre se pré- sentent alors par la tranche et ont un aspect en fuseau. On détermine le Brococie. Compres RENDUS. — 1910. T. LXVIIT. 76 1064 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE + rapport R/Gl. en comptant les globules rouges et les globulins contenus dans les 16 grands carrés de la chambre à numération : l’expérience montre que pour un même sang, en comptant sur deux préparations différentes on a pour R/GL. des chiffres exacts à 4/100 lorsque le rapport est déterminé sur 12 à 1.500 globules rouges. Il est facile avec un peu d'habitude d'arriver à une dilulion donnant ces nombres. Le nombre des globules rouges ayant été déterminé par les procédés ordinaires, en Le divisant par R/G1. on obtient le nombre des globulins par millimètre cube. Avec la technique que je viens d'exposer, sur 8 sujets normaux du sexe masculin de dix-sept à cinquante-cinq ans, examinés avant le repas de midi, j'ai trouvé des chiffres variant de 183.000 à 252.000; la moyenne est de 216.000. La valeur moyenne de R/G1. est de 21. Chez la femme, les chiffres que j'ai trouvés sont un peu plus faibles, maïs, étant donné l'influence possible des différentes périodes de la vie génitale, je ne puis donner de chiffres définitifs. Comparé aux autres mammifères, l’homme a moins de globulinus que le chien, le lapin, le cobaye, le rat; il en a plus que le cheval; d’après les résultats observés chez ces animaux, et qui doivent être étendus à d’autres espèces avant d'en tirer une loi définitive, il semblerait que le nombre des globulins est d'autant plus élevé qu'il s’agit d’une espèce plus petite ; par contre, il n’y a aucune relation entre le nombre des globules rouges et celui des globulins, et le rapport R/G1. présente des variations considérables suivant les espèces. ÉVOLUTION NYMPHALE DU CORPS GRAS CHMEZ LES Polistes, par CHARLES PÉREZ. On peut distinguer, chez les larves de Polistes, un corps gras péri- phérique et un corps gras profond. Le premier, situé immédiatement sous les téguments, est formé de nappes minces, ne contenant guère qu'une seule assise de cellules, toutes adipeuses proprement dites. Le corps gras profond, situé entre les organes, est formé de nappes plus massives, où s’intercalent, au milieu des cellules adipeuses, des cellules à urates et des œnocytes. Au cours de la vie larvaire les cellules adi- peuses se chargent progressivement de gouttes de graisse, surtout volamineuses dans le corps gras externe, puis de globules albuminoïdes dont l'apparition est plus précoce dans le corps gras profond. Les con- tours des noyaux deviennent de plus en plus irréguliers, émettant des prolongements épineux. Au début de la nymphose, les nappes se désagrègent, et les cellules SÉANCE DU 18 JUIN 1065 deviennent individuellement libres dans le sang ; elles peuvent alors présenter des évolutions diverses. Tout d'abord, à un stade assez pré- coce, un certain nombre sont phagocytées par les globules du sang. Ces cellules migratrices viennent s’accoler à leur surface, les désagrè- gent et accaparent en les englobant leurs diverses inclusions de réserve, grasses ou albuminoïdes. Dans les cellules grasses ainsi phago- cytées, le noyau a toujours repris une forme d’équilibre simple ellipsoï- dale, et il commence à manifester le début d'un processus de chroma- tolyse. Je ne suis pas en mesure de dire si la dégénérescence nucléaire est préalable ou consécutive à l’attaque des phagocytes, car ces phéno- mènes se passent à une période où les cellules grasses ont une fragilité extrême et où l'obtention de bonnes préparations est très difficile. Je ne crois pas cependant à la réalité du processus que divers auteurs ont admis pour les Hyménoptères, la dislocation spontanée d'un grand nombre de cellules grasses en une bouillie fluide qui diffluerait dans la cavité du corps. En effet, pendant les derniers temps de la nymphose, les éléments reprennent plus de solidité, et il redevient facile d'obtenir de bonnes préparations. On retrouve alors les cellules toujours parfai- tement individualisées, avec leur membrane intacte. C'est pendant la dernière étape de la nymphose qu'un grand nombre d’entre elles dispa- raissent. Restant isolées les unes des autres, elles résorbent chacune pour leur compte leurs inclusions, et: leur volume se réduit de plus en plus ; c’est seulement après avoir achevé de digérer et de remettre en circulalion leurs réserves qu'elles meurent et disparaissent. En même temps un grand nombre d'autres cellules grasses, que rien, semble-t-il (sauf peut-être leur situation topographique), ne distinguait des précédentes, persistent d'une manière définitive, s'associent de nouveau en nappes cohérentes et constiluent le corps gras imaginal. Leurs réserves albuminoïdes sont en grande partie remplacées à nou- veau par de la graisse. De même que chez la larve, on peut distinguer chez l'imago un corps gras périphérique et un corps gras profond. Ce dernier est parsemé de cellules à urates persistantes ; les œnocytes larvaires ont disparu. Le corps gras externe est, au contraire, semé d'œnocytes intercalés ; ces œnocytes imaginaux, émigrés de lhypo- derme pendant, la nymphose, n'ont aucun rapport avec les œnocytes larvaires. Ces différents processus concordent dans leurs traits généraux avec Ceux que j'ai décrits chez les Mouches, à cela près que chez ces dernières toutes les cellules larvaires sont finalement résorbées, et que le corps gras imaginal est entièrement néoformé. 1066 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE SYSTÈME HÉMOLYTIQUE LAPIN-HOMME DANS LA SÉRO-RÉACTION DU KYSTE HYDATIQUE, par NicoLAu BETTENCOURT. La diagnose biologique de l’échinococecose humaine est entrée définiti- vement dans la pratique courante. Ghedini avait déjà essayé la réaction de la fixation du complément, quand Fleig et Lisbonne, en 1907, mon- trèrent que le mélange du sérum frais du malade avec le liquidehydatique donnaitlieu à un phénomène de précipitation spécifique. Après Ghedini nous avons été les premiers à employer avec succès la réaction Bordet- Gengou (1) dans un cas de kyste hydatique du foie, dans lequel la préei- pito-réaction avait donné un résultat négatif. Ensuite les recherches de quelques auteurs, notamment de Weinberg, démontrèrent que la réaction de fixation est en effet plus sensible que la réaction de précipitation pour la démonstration de l'existence d’anti- corps spécifiques dans le sérum des individus atteints d'échinococcose. Néanmoins cette réaction peut manquer et manque parfois, surtout dans les cas de kyste hydatique suppuré. C'est ce qui nous est arrivé dans le cas présent, où une petite modification technique nous a mis à même de faire le diagnostic biologique. : Il s'agissait d'un jeune homme hospitalisé (salle S. Carlos, professeur Monjardiuo) et porteur d'une tumeur au ventre. Soupçonnant la nature échinococcique de la tumeur, le professeur Monjardino nous prie de faire le séro-diagnostic. La réaction précipitante, aussi bien que la réaclion Bordet-Gengou à la façon ordinaire, furent toutes deux néga- tives. Mais, en répélant cette dernière d’après les indications données par Noguchi pour la syphilis, — en employant un système hémolytique constitué par des globules rouges d'homme et du sérum de Lapin- Homme, — le résultat fut nettement positif. L'intervention chirurgicale, pratiquée quelques jours après, nous donna raison en démontrant la présence d’un kyste hydatique rétro-cœliaque, en rapport avec la face antérieure du foie, mais indépendant de ce viscère. Le liquide (3 litres environ) était franchement purulent, mais aseptique ; les cultures en bouillon et en gélose, de même que la recherche directe, n'ont pas démontré l'existence de germes microbiens. Le tableau suivant montre le résultat des réactions exécutées : Précipito-réaction (214-5-1910). 0,5 centimètres cubes de sérum frais du malade sont ajoutés à À centi- mètre cube de liquide hydalique de mouton recueilli le même jour; (4) Soc. Sciencias Medicas de Lisbonne, séance du 27 avril 1908. SÉANCE DU 18 JUIN À 1067 dans un tube témoin égale quantité du liquide est mélangé à 0,5 cenli- mètres cubes de sérum d'un individu normal. Les tubes, mis à l’étuve à 42 degrés, et examinés fréquemment, n’ont pas montré, même au bout de quarante-huit heures, le moindre précipité; ils se maintiennent par- faitement limpides. Réaction de la fixation du complément (21-5-10) (Ambocepteurs lapin-mouton). 1 s à ÉMULSION sers HOUDEMMATIQUE | coupLNENT. AMBOCEPTEUR | de globules Sérum de mouton RÉSULTATS malade ones de cobaye. . | hémolytique. en NaCIl inactivé. 21-5-10. 2 1 : 2 : Ep a : ce c. C, c. € 5 CAN CC 0.20 0.2 0.1 . 0.002 1 Hémol. comp. > 0.25 0.3 0.1 £ 0.002 1 Hémol. comp. 0.3 0.3 0.1 e 0.002 l Hémol. comp. (w} Sér. d'homme ë norm., inact. £ 0.2 0.2 0.1 É 0.002 1 Hémol. comp. 0.25 0.3 0.1 0.002 1 Hémol.comp. 0.3 0.3 0.1 0.002 il Hémol. comp. Réaction de la fixation du complément (21-5-10) (Ambocepteur, Lapin-Homme). - : 3 ÉMULSION SERUM FRAIS LIQUIDR HYDATIQUE COMPLEMENT L de globules À AMBOCEPTEUR du de Sérum À d'hommes RÉSULTATS malade. mouton. de cobaye. HÉRENT RIRE en NaCI É 1 : 80. S RER el Rs of d c. C. ei CG 5 II gouttes. IL gouttes. 0:05 | II gouttes. 1 Hém. part. o (1/2). II gouttes. III gouttes. 0.05 £| I gouttes. | 1 Pas d'hémol. Sérum normal 5 frais. o 5 IL soultes. III gouttes. 0.05 2| Il gouttes. 1 Hémol. comp. d Sér. de syph. El frais. le II gouttes. III gouttes. 0.05 II gouttes. 1 Hémol. comp. or gouttes. III gouttes. 0.05 IL gouttes. 1 Hémol. comp. Ce cas nous semble intéressant car il démontre que l’on peut vérifier la présence d'anticorps dans le sérum des malades en employant le 1068 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE système hémolytique Lapin-Homme, alors que les réactions précipi- tante et de fixation pratiquées avec le système Lapin-Mouton ne réussissent pas. - (Travail de l'Institut Royal de Bactériologie Camara Pestana de Lisbonne.) À PHÉNOMÈNES DE SÉCRÉTION DANS LE PROTOPLASMA DES CELLULES NÉVROGNIQUES DE LA SUBSTANCE GRISE, par J. NAGEOTTE. Les fonctions de la névroglie, qui sont multiples, ne sont actuelle- ment pas toutes connues ; par ses fibres, qui appartiennent surtout à la substance blanche, elle constitue un appareil de soutien dans les organes nerveux ; mais, depuis longtemps, des histologistes ont com- pris que là ne devait pas se borner son utilité. , P. Ramon a supposé qu'elle pouvait servir d’isolant entre les ramifi- cations des neurones, et il est fort possible que ce soit un de ses rôles accessoires. Golgi, le premier, a fait intervenir la névroglie dans la nutrition des cellules nerveuses ; il à émis l'hypothèse que les cellules névrogliques conduisent les substances nutritives des vaisseaux aux. éléments nobles. Dans le même ordre d'idées, Lugaro prête à la névro- glie, entre autres fonctions, celle de transformer Les produits de désassi- milation du système nerveux, en les rendant inoffensifs. Enfin, récem- ment, S.-R. Cajal à mis en lumière la subordination des éléments nerveux aux cellules satellites qui les entourent, pour tout ce qui con- cerne les phénomènes nutritifs. Cette dernière conception s'appuie, pour le système nerveux péri- phérique, sur des arguments nombreux et solides, mais, pour le système nerveux central, elle ne repose guère, jusqu’à présent, que sur des analogies. Les faits que je viens d'observer me paraissent éclairer d’un jour nouveau la physiologie des cellules névrogliques, non seulement de celles qui s’accolent aux cellules nerveuses et méritent le nom de cellules satellites, mais aussi, et surtout, de celles qui entrent en connexion avec les parois vasculaires. J'ai pu, en effet, mettre en évidence des phénomènes de sécrétion fort actifs dans le protoplasma de ces cellules, chez Le lapin et le cobaye. Le fait est visible surtout dans les expansions protoplasmiques qui tra- versent l'espace vide creusé par la rétraction des tissus autour des parois vasculaires, auxquelles elles se fixent par un pied élargi. = SÉANCE DU ÀS JUIN 1069 Dans une note précédente, j'ai décrit les mitochondries qui existent dans ces expansions protoplasmiques et j'ai montré que beaucoup, et peut-être la totalité des granulations situées dans la substance grise en dehors du protoplasma des cellules nerveuses, appartiennent en réalité à la névroglie. Aujourd'hui je suis en mesure de suivre l'évolution qui se fait dans ces granulations et de montrer leurs transformations pro- gressives en grains de sécrétion. Ces phénomènes sont exactement semblables à ceux qu'Altmann a décrits dans les cellules glandulaires ; les granulations observées sont de trois ordres : l° des grains arrondis excessivement petits qui, par la méthode d'Altmann, se colorent en rouge intense ; 2 des grains plus volumineux, à centre clair; 3° des grains qui ne se colorent pas par [a fuchsine. Ces derniers sont un peu plus petits que les grains rouges les plus volumineux. Tous les intermédiaires existent entre ces irois catégories, qui re- présentent les phases successives de la transformation des mito- chondries en grains de sécrétion. Par la méthode de Benda les grains les plus petits se colorent en bleu, les plus gros en violet et Sijsfance grise de la moelle du lapin les grains de sécrétion en rouge. Expansions protoplasmiques des cellules D'ailleurs, ces formations sont de la névroglie, venant se fixer sur un parfaitement visibles à l’état frais, ee RO Ce BHAMSPVACUOS dans les préparations faites par He “écrasement de la substance grise AU | de la moelle. Dans ces conditions, Re utilisée : 5 w environ. Obj. J apochr. 2 mm., ouv. num. 1,40, ocul. elles apparaissent sous la forme de comp. 48, Zeiss; grossissement de 2.000 granulations faiblement réfringen- diam. Chambre claire. tes, arrondies, de volume variable, : : | dont les unes restent emprisonnées dans le réticulum névroglique, tandis que 1ss autres nagent librement dans la sérosité, où elles sont animées d'un mouvement brownien très rapide et très ample. On les prendrait volontiers pour des microcoques. La solution de dahlia dans l’eau salée leur donne une légère coloration violette. _ Comme il est infiniment peu probable qu’il s'agisse là de Ia simple élaboration d'un produit de désassimilation, les faits que je viens de décrire me semblent indiquer que la névroglie est une glande intersti- tielle annexée au système nerveux. Sr Méthode d’Altmann. Coupe. de 10 p; 1070 5 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PRÉSENTATION D'UN CHRONOMÈTRE AVERTISSEUR POUR LABORATOIRES, par L. HALLION. Un appareil que j'avais fait établir il y a une dizaine d'années, et dont voici un modèle, construit par M. Tainturier, m a rendu de sérieux services dans les travaux de laboratoire. C’est pourquoi je ne crois pas inutile de vous le signaler, malgré le faible mérite de l'invention. Chacun sait par expérience que pour mener de front, dans un labo- ratoire quelconque, plusieurs opérations demandant des interventions successives à des moments déterminés, il faut un effort d’altention soutenu, qui limite le rendement du travail et qui risque toujours d’être traversé par quelque distraction forluile, au grand préjudice de la recherche. ETAÏNTURIER FRuede Blainville PAñIS F16. 1. — Le chronomètre, de face et de profil. Le chronomètre avertisseur que je vous présente porte, sur le pour- tour du cadran des minutes, soixante goupilles équidistantes, qui permettent d'établir, aux minutes voulues, des contacts électriques fermant le courant sur une sonnerie pendant quelques instants, De même, une autre série de contacts est disposée sur le cercle parcouru par l’aiguiile des heures. Ce chronomètre est transportable, ainsi que la sonnerie (qui pourrait d'ailleurs être remplacée par d’autres sonneries déjà existantes à poste fixe) ; on peut le placer sur une table, soit debout, soit couché, ou le pendre à un clou quelconque. Cet instrument offre cel avantage, sur un simple réveil-matin, qu'il permet de prévoir toute une série de signaux successifs, tantôt réguliè- rement espacés (lorsqu'il s'agit, par exemple, de dresser la courbe | __ SÉANCE DU Â8 JUIN 1071 régulière d'un phénomène à des intervalles définis), tantôt inégalement répartis dans le temps. Il se prête ainsi à des combinaisons multiples, qui trouvent dans les travaux les plus divers d’un laboratoire scienti- fique ou industriel des applications journalières. Il est vrai que les différentes sonneries, étant identiques, n x'indiquent point par elles-mêmes la nature des interventions auxquelles elles invi- tent; mais cela importe peu; l'essentiel est de savoir que tel moment est venu de consulter son programme. Il est d’ailleurs facile de différencier, par une particularité convenue, chacun des appels; l’un d'eux doit-il correspondre, par exemple, à la vingt-cinquième minute, on pourra le faire conventionnellement précéder d'une ou plusieurs sonneries, correspondant à une ou plusieurs minutes immédiatement précé- dentes. Cet artifice devient particulièrement utile quand on fait fonctionner l'appareil comme enregistreur du temps, au cours d’'inseriptions lentes et prolongées ; on établit alors un con- tact unique au premier quart d'heure, double au deuxième, etc., et l'on divise ainsi le temps en intervalles égaux faciles à repérer. Or, rien n'est plus simple que d'obtenir une inscription de ce genre. À défaut d’an signal de Desprès, il suffit d’actionner, avec le marteau delason- eo nerie élecirique, la membrane ou le levier d'un La sonnerie électrique. tambour de Marey, qui transmet alors ses ébranlements à un autre tambour fonctionnant comme inseripteur. Son ulilité est évidente dans les expériences compliquées, ou dans les travaux disparates que l’on mène de front pour gagner du temps et qu'un instant d’inattention suffit souvent à compromettre. Mais son emploi est aussi des plus commodes ‘dans les manipulations les plus courantes de physiologie, de chimie, d'histologie, etc., ne füt-ce que pour régler avec sûreté, sans risque d’oubli, la durée d’un chauffage, d'une réaction ou d’un temps de pose. Il est inutile d’ajouter que l'appareil peut servir à déclancher automatiquement un appareil quelconque, tel qu'un robinet, par exemple, muni au préalable d’un dispositif capable de l'ouvrir ou de le fermer. 1072 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'INFLUENCE DE LA VOIE D'INTRODUCTION DE LA SUBSTANCE ANAPHYLAC- TISANTE SUR LA PRODUCTION DU PHÉNOMÈNE ANAPHYLACTIQUE, par Epmonp LESNÉ et LUCIEN DREYFUS. Lorsqu’à l’aide d’une substance albumineuse, telle que le blanc d'œuf de poule ou le sérum de cheval chez Le lapin et le cobaye ou telle que l’actinocongestine chez le chien, on veut déterminer la mort par ana- phylaxie, il faut choisir la voie vasculaire. Mais un certain nombre d’autres voies permettent d'arriver au même résultat. C’est ce qui ressort d’un grand nombre d'expériences que nous avons faites et dont voici le résumé (1). Lorsqu'on inocule dans le cerveau de cobayes ou de lapins une petite quantité de blanc d'œuf, la réinoculation intraveineuse de ces animaux faite avec la même substance à un intervalle de jours convenable entraine la mort par anaphylaxie. Lorsqu'on introduit dans ie canal rachidien de lapins une petite quantité de sérum ou de blanc d'œuf on tue facilement ces animaux par anaphylaxie en injectant dix-sept jours après la même substance dans la veine marginale de l'oreille; on les tue également avec des sym- ptômes anaphylactiques en réintroduisant la substance anaphylactisante _dans le canal rachidien; mais dans ce cas, si la mort peut survenir dès la seconde injection, il faut le plus souvent faire plusieurs inoculations intrarachidiennes. On sait qu’il en est de même de la voie sous-cutanée, de la voie intrapéritonéale, de la voie rétrooculaire, de la voie intracardiaque, etc. Il en est tout autrement lorsqu'on introduit la substance anaphylacti- sante dans les voies digestives (2). Lorsqu'on injecte par laparotomie dans l'estomac du blanc d'œuf de poule à des lapins ou de l’actinocongestine à des chiens, on n'obtient pas d’anaphylaxie lorsqu'on réinocule ultérieurement ces animaux par voie veineuse; l'absence d’anaphylaxie est absolument constante. Il en est de même lorsque la première injection est faite dans l'intestin grêle; quelques expériences pratiquées avec l’actinocongestine chez le chien nous font penser qu’il n’en est peut-être pas ainsi lorsqu'elle est faite dans le gros intestin. Quoi qu’il en soit, il semble à peu près certain que l’absence du phénomène anaphylactique ne tient ni au foie ni à la paroi du tube (1) Le détail de ces expériences paraîtra incessamment dans la thèse de Me Bouteil. (2) Nous n'avons en vue que les voies digestives intactes, sans lésions mécaniques des parois déterminant une plaie. - ER AR SÉANCE ou 8 JUIN 1073 digestif. On peut en effet anaphylactiser parfaitement des lapins et des chiens en faisant l’inoculation première dans la veine porte ou dans une veine mésentérique. D'autre part, en faisant macérer avee du tissu hépatique ou avec du tissu intestinal broyés dans du sérum artificiel la substance anaphylactisante destinée à la deuxième injection, dite. ‘d’épreuve, on obtient une anaphylaxie typique. Il semble donc, sans que nos expériences cependant en fournissent la preuve d’une façon absolue, que l'absence d'anaphvlaxie dans les cas d’inoculation intrastomacale ou intra-intestinale ne dépende ni du foie, ni de la paroi digestive. Ce sont probablement les sucs digestifs, parti- culièrement le suc gastrique, quiinterviennent directement, transforment les substances albumineuses et les rendent inaptes dans ces conditions physiologiques à produire l’anaphylaxie. Les cas d’anaphylaxie diges- tive observés en clinique par divers auleurs et par nous-mêmes - doivent donc, suivant toute vraisemblance, être attribués à des troubles du chimisme digestif. : SUR LA PROTÉOLYSE PANCRÉATIQUE, par E. Croay. Ce travail fait suite à une précédente étude de la protéolyse gastrique. Il comporte les mêmes matériaux, savoir : Fibrine {F), extrait gastrique total (Ext. G), extrait pancréatique total (Ext P}, obtenus en desséchant, à froid et dans le vide, de la fibrine essorée, des muqueuses d’estomacs ou des pancréas de pores. , — On compare d’abord des digestions de fibrine faites, les unes avec l'extrait gastrique, les autres avec l'extrait pancréatique, et-l’on trouve qu'elles sont caractérisées, les premières par une grande richesse en principes sofubles, les secondes par un abaissement des pouvoirs rota- toires et des grandeurs moléculaires (G. M.). Ainsi, pour des digestions avec lesquelles les rapports entre les poids de substance fermentescible et d'extraits actifs sont très différents, on voit que : Feu :0 1 gramme. Extr. G. donne. . . 41 gr. 16 de principes solubles. Extrait 1Scramme. Exir PA = 0. . 0 31 gr. #4 — nn Ever 500 1 gramme. Extr. G. donne. . . 317 gr. » de principes solubles. Extrait eramme. ExireBue—,,, 0.0 AY gr» =: = Rise: 12.5 ( Digestion gastrique . . . . . Cm = 00e Cou = li Extrait te Digestion pancréatique. . . . . ‘an — — 380,49; @&. M. — 549 Fi ego » Digestion gastrique . . . . . . am— — 810,28; G. M. — 1.263 Extrait Digestion pancréatique. . . : . on — — 620,11; G. M. — 821 D'où il résulte que les digestions pancréatiques manifestent surtout un pouvoir dégradant considérable qui, dans les conditions les plus 1074 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE favorables des expériences, répond à «, — — 39 degrés environ et à G. M. — 550 environ. Le En faisant agir l'Ext. P., non plus directement sur F, mais sur celle- ci préalablement dissoute par l'Ext. G. et dans des conditions telles _ que les rapports — soient très variés, on constate : 1° une augmen- I Ext. G lation en principes solubles qui permet de suivre la marche de l’hydro- lyse, et 2° un état de dégradation plus avancée. Dans le but d'étudier les variations d'activité pancréatique, on pré- pare d’abord des digestions gastriques témoins, répondant à des états de dégradation différents, puis on fait agir sur des fractions de ces divers liquides gastriques, après neutralisation au carbonate de calcium, des quantilés décroissantes d’'Ext. P. On remarque que, pour des mêmes rapports de substance fermentescible et d’Ext. P., l’état final de dégradation est sensiblement le même dans chaque série-d'expériences. Ainsi, pour le rapport — — 12,5, à des dégradations initiales ex- primées respectivement par : - ap —— 120; —S00; — 890 CM ME EME C5 EMI AIG on aboutit, dans chaque cas, à a, = — 30 degrés environ et G. M. — 400 environ. Le grand pouvoir dégradant de la trypsine a rétabli l'équilibre entre les divers liquides gastriques. L’ext. P. digère donc plus activement les produits de la protéolyse gastrique. Pour mesurer cette suractivité, on fait choix de digestions pancréatiques de F, directes et indirectes (c’est-à-dire sur F préalable- ment modifiée par l’Ext. G), ayant des grandeurs moléculaires aussi voisines que possible; puis l’on établit le rapport des poids de sub- Stances transformées qui leur correspondent. Ainsi, pour : G. M. = 549, une digestion directe donne 10 gr. 99 de résidu fixe par gr. d’extr. P. G. M. = 505, une digestion indirecte donne 44 gr. 9 — — 3e 44.9 le rapport d'activité sera de = — %. . = ce 10.99 Cette activation n'est pas due au sel de calcium introduit dans le liquide de digestion au moment de la saturation de HCI. En effet, deux. digestions pancréaliques de même rapport — 12,5, effectuées F ERP l’une en présence d’eau distillée, l’autre en présence d'un même volume de solution chlorhydrique à 2,5 p. 1.000, neutralisée par le carbonate de chaux, donnent : a). Principes solubles, pour 1 gr. d’ext. P. — 10 gr. 99; G. M. — 549 b). — — — 411) er. 02 CG M 6550 SÉANCE DU 18 JUIN 1075 En somme, de cette étude, il résulle que : 1° L'Ext. P. donne avec F des produits de digestion qui, dans les ER = 125), s'arrê- tent à un état de dégradation exprimé par : « ——39 degrés; G. M. — 550 environ; 2° L'Ext. P. digère les produits de la protéolyse gastrique avec une activité quatre fois plus grande qu’en agissant directement sur F; l’état final de dégradation, dans les conditions les plus favorables, est exprimé par : an — — 30 degrés; G. M — 400 environ, quelles que soient d’ail- leurs les valeurs initiales de «, et de G. M.; 3° Le rôle principal d'agent solubilisant appartient à Ml ne gas- trique ; 4° Le rôle principal d'agent de dégradation appartient à l’extrait pancréatique ; 5° Enfin, ces deux rôles ne sont pas exclusifs, chaque ferment pou- yant exercer vis-à-vis de l’autre un rôle secondaire de suppléance (1). conditions les plus favorables des expériences (& LES OPSONINES ET LA PHAGOCYTOSE DANS LES ÉTATS THYROÏDIENS. XI. — L’ÉVOLUTION DU POUVOIR PHAGOPSONIQUE DES ANIMAUX HYPERTHYROÏDÉS. LES STiMULINES ET LES INHIBINES PHAGOCYTAIRES. (Deuxième note), par S. MARBE. I. — Dans une communication antérieure j'ai démontré, que les glandes des animaux manifestent des propriétés différentes vis-à-vis du phénomène de la phagocytose. Tandis que les capsules surrénales, les ovaires (injectés aux femelles), et surtout le corps thyroïde ont eu une influence stimulatrice, la glande sublinguale et l'ovaire (injecté aux mâles) ont produit une inhibition de la phagocytose, étudiée, in vitro, par la réaction de Wright. IT. — Pour l'étude d’une autre série de glandes, et en particulier des glandules parathyroïdes, j'ai eu recours au cheval. J'ai fait les émulsions dans l’eau physiologique, conformément à la méthode décrite dans la précédente communication (2). (1) Le travail détaillé sera publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie. (2) S. Marbé. L'évolution du'pouvoir phagopsonique des animaux byper- thyroïdés. Méthode pour l'étude comparative des produits des glandes. Les stimulines et les inhibines phagocytaires. Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, 1910, t. LXVIIT, p. 882. 1076 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Exemple : Le corps thyroïde du cheval B, châtré, pèse 22 grammes. On le broie dans un mortier avec du sable fin et on l'émulsionne dans 220 centimètres cubes d’eau salée. L'hypophyse (3 grammes) est émul-. sionnée aussi, dans 220 centimètres cubes d’eau physiologique. La glande parathyroïde, isolée, et celle qui à été détachée du corps thyroïde, pèsent 0,28 grammes. Elles sont broyées et mises à macérer dans la même quantité d'eau salée. Enfin on met à macérer de même les testi- eules (350 grammes) provenant d’un étalon, dont on ignore les apti- tudes sexuelles. L’extrait aqueux de cette dernière glande élant trop épais a été délayé dans son volume d’eau pour faciliter la filtration. Les glandes ont macéré cinq heures à la température du laboratoire, dans un milieu aseptique. L’extrait a été centrifugé, filtré sur bougie Berkefeld poreuse et injecté à titre de 5 centimètres cubes dans la veine margi- . nale des lapins. L’extrait tesliculaire ayant été dilué de deux fois, on en injecte une quantité double (10 centimètres cubes). L'INDICE OPSONIQUE GLANDE injectée. 2 ô 1 2 3 5 1 17 Avant.| heures | heures | jour | jours | jours | jours | jours | jours après. | après. |après.|après.|après.|après.|après.| après. LAPINS | SEXE Ne 48.| Mâle.| Testicule. | 1.9 1.3 2.7 0) 0.500885 0) A ON pe CPE AS Ne 49. |Temelle. | Testicule: | 1.0 1.4 110 04.200500 DR MESRINE No 50.| — | Thyroïde. | 1.0 ‘| 1.2 2.60 11 7400006 NRC HO ES N° 9$.| — | Parathyr. | 2.6 5.1 40 02e st hre ni6 ET EmMRE No 95.1 — |Hypophyse.| :1.5 3.2 5 So 4MIeS ro 7 PONTS Je me suis servi pour ces recherches de staphylocoque et de bacille typhique et, comme sérum témoin, de mon propresérum, prélevé toujours à neuf heures du matin. III. — Malgré la relativité des chiffres, on peut déduire de cet exemple les faits suivants : 1° Le corps thyroïde, provenant d’uu animal châtré, présente une activité beaucoup plus stimulante, sur la phagocytose, que celui qui pro- vient d’un animal normal ; 2 Le testicule présente une aclion très stimulante, quand il est injecté aux mâles; 3° Malgré l'influence stimulatrice de l’eau salée, le testicule est,en général, inhibiteur, quand il est injecté aux femelles ; 4° La parathyroïde produit des variations de l'indice opsonique, ana- logues à celles qui sont déterminées par le sérum artificiel; SÉANCE DU 18 JUIN 1077 5° L'hypophyse, très stimulante au début, devient inhibitrice à la longue. IV. — Vu l'importance physiologique que manifestent toutes les glandes sur les phénomènes de l’immunité, je me propose de revenir, dans des études plus détaillées, sur chaque glande en particulier, études calquées sur celles du corps thyroïde, que j'ai communiquées longue- ment dans les séances de celle Société. (Travail du laboratoire de M. Danysz, à l’Institut Pasteur de Paris.) LE PROBLÈME DES FACTEURS DU SOMMEIL. RÉSULTATS D'INJECTIONS VASCULAIRES ET INTRA-CÉRÉBRALES DE LIQUIDES INSOMNIQUES, par RENÉ LEGENDRE et HENRI PIÉRON. Nous avons fait un grand nombre d'expériences, avec examen physio- logique et histologique, pour rechercher une influence hypnotoxique attribuable aux milieux intérieurs d’un animal manifestant le besoin impératif de sommeil, influence révélable chez des animaux normaux. Voici les résuliats de quelques-unes de ces expériences : I. — Criard «&, 1 kil. 900, deux mois, Injection dans la saphène, à 38 degrés, de 60 centimètres cubes de sérum de Finette, insomnique. Mis avec des chiens de la même portée, il reste géné- ralement couché, un peu inerte, mais ne présente pas de besoin de sommeil excessif; au bout de deux heures paraît cependant nettement plus somnolent que les autres (dont un a recu une injection égale d’eau physiologique). Examen histologique (lobe frontal, ainsi que les examens suivants) : Noyau cellulaire rarement excentrique, varicosités dendritiques rares, vacuoles in- traprotoplasmiques nombreuses, nucléole assez souvent ectopique, souvent dédoublé ; quelques cellules en achromatose; d’autres, plus nombreuses, en chromatolyse. Cellules névrogliques nombreuses (lobe frontal). È I bis. — Touffu «', 9 kilogrammes, témoin. Iüjection de 300 centimètres cubes de sérum normal. Se montre abruti et inerte ; somnole et dort lorsqu'on le laisse quelque temps à lui-même. Examen histologique : Cellules absolument normales. Aucune altération. II. — Lourdaud &, 15 kilogrammes, un an et demi. Injection de 200 centimètres cubes de sang défibriné de Bruyant, insom- nique. Absolument normal après l'injection. Pas d'examen histologique. IT bis. — Léger SG, 7 kil. 500, un an et demi, témoin. Injection de 100 centimètres cubes de sang normal. Absolument normal après l'injection. JT. — Anatole &,1 kil. 500, deux mois. Injection de 50 centimètres cubes d’émulsion cérébrale de Finette, insom- 1078 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. — nique. Vomissement pendant l'injection. Frissons. Clignements d'yeux. Som- nolence assez accentuée. Examen histologique : Noyau et nucléole rarement excentriques, varicosités dendritiques et vacuoles intraprotoplasmiques rares. Cellules à chromatolyse périnucléaire, quelques cellules en achromatose. III bis. — Oreillard &, #4 kil. 250. Injection de 145 centimètres cubes d'émulsion cérébrale normale. Aussitôt après l'injection il est tout à fait normal. Aa bout de deux heures, il devient plus inerte, se couche, a quelques clisnements d’yeux, une légère teadance à la somnolence. : à Examen histologique : Pas d’altérations. Cellules normales. IV. — Brunet 5‘, 5 kil. 250. Trépanation sur bosse frontale droite. Injection intra-cérébrale de 2 ce. c..5 d'émulsion cérébrale de Tom, insomuique. Normal ensuite. Au bout d’une heure, clignements de paupières répétés, inertie croissante; ne parvient pas à ouvrir les yeux ; fuit la Fumière. Se remet très bien. Le lendemain, injection en même place de 2 c. c. 5 de sérum de Tom, insomnique. Normal ensuite; au bout d’une demi-heure ses yeux se ferment. Photophobie. Pas de somno- lence véritable. Examen histologique : Dans une région éloignée du siège de l'injection, cellules absolument normales ; près du siège de l'injection, altération intense avec chromatolyse et nombreuses vacuoles intraprotoplasmiques, proliféra- tion névroglique, dilatation vasculaire, neurophagie : réaction inflammatoire. V bis. — Kiki æ, 6 kil. 900. Trépanation sur la bosse frontale droite. Injection intra-cérébrale de 3 cen- timètres cubes d’émulsion cérébrale normale. Paralt normal aussitôt après; au bout d’un quart d'heure, il y a des clignements de paupière. L'œil-reste généralement fermé. Inertie constante. Le lendemain, n’à pas repris complè- tement son aspect normal. Injection en même place de 3 centimètres cubes de sérum normal. Est très inerte aussitôt après l'injection, somnole. . Examen histologique : Aspect normal, chromatolyse et vacuoles extrême- ment rares (pièce prise à une certaine distance du siège de l'injection). En ce qui concerne l'injection intra-cérébrale, procédé brutal et peu physiologique, on voit de suite qu'elle ne peut avoir aucune significa- tion: ses effets toxiques paraissent diffuser très peu et se localiser au siège de l'injection, et ses effets physiologiques (photophobie et som- nolence ?) semblent dus à des phénomènes de compression. Les injections vasculaires donnent des résultats difficiles à interpré- ter ; des phénomènes d'inertie et de somnolence peuvent apparaître à la suite d'injections d'émulsion cérébrale et même de sérum provenant d'animaux normaux ; seulement des chiens altachés sur une table d’ex- périence, qui se sont débaltus et ont dépensé beaucoup dans leurs efforts, peuvent réagir facilement par de la somnolence, en particulier à l’action d'extraits organiques, toujours toxiques, et introduits en grande quantité. Mais, histologiquement, les lésions apparaissent seulement après Pi ei rs at Se RS DÉS Ur TE TRE D LS, 7 MISES « SA FUN LCR = he ma SÉANCE DU 18 JUIN 1079 l'injection de sérum ou d’émulsion cérébrale provenant d'animaux in- somniques, et les phénomènes de somnolence semblent plus accentués. L'injection de sang défibriné est toujours sans effet appréciable (1) ; mais les quantités injectables correspondent à une quantité nettement moins grande de sérum que quand on injecte le sérum lui-même. En somme, de ces expériences, il n’est pas possible de conclure à une influence hypnotoxique accompagnant le besoin impératif de sommeil chez les animaux insomniques. (Travail des Laboratoires de Physiologie de la Sorbonne et du Muséum et du Laboratoire de Psychologie expérimentale des Hautes Etudes.) MÉCANISME DE LA PHAGOCYTOSE, par CG. LEvapiri et St. MUTERMILCH. Nous avons réussi à préciser le mécanisme de la phagocytose en nous servant de trypanosomes du Nagana, de leucocytes du cobaye et d’un sérum trypano lytique spécifique. Lorsqu'on met en présence, dans le tube à essais, des glo- bules blancs de cobaye (exsudat péritonéal), une goutte de sang de souris trypanosomiée et du sérum de cobaye normal, inactivé à 56 degrés, on constate que les flagellés, très mobiles, touchent les leucocytes, les déplacent, mais ne sont pas englobés par eux. Par contre, il suffit de remplacer le sérum neuf par un sérum provenant d’un cobaye trypanosomié et saigné au moment de la crise [sérum doué de propriétés trypanolytiques (Rodet et Vallet (2) (Mas- saglia) (3 h inactivé à 56 degrés}, pour constater les phénomènes suivants : Dès que les trypanosomes, très mobiles, arrivent au contact des glo- bules blancs, ils se fixent par leur extrémité non flagellée (4) sur le pro- toplasma de ces globules (5). Ce phénomène de l'attachement, constaté in vivo par Laveran et Mesnil (6) (7ryp. Lewisi), et par Mesnil et Bri- mont (1) (éryp. pathogènes) est constant dans les expériences faites dans le Lube à essais et apparaît à la température du laboratoire. Peu après, le globule blanc pousse des pseudopodes qui englobent l'extrémité du trypanosome et le phagocytent de plus en plus. Le parasite continue à ) Cf. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1907, t. LXII, p. 1005. ) Rodet et Vallet. Arch. de méd. expérim., 1906, vol. XVIHIL. ) Massaglia. C. R. de l’Acad. des sciences, 1907, vol. CXLV, p. 687. ) La fixation par l'extrémité flagellée est plus rare. } Le détachement de PR ne s'opère PR ) ) Biocoere. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 711 1080 SOCIÉTÉ D£ BIOLOGIE être mobile aussi longtemps que l’englobement n'atteint pas la région où se trouve le noyau; à partir de ce moment, il se meut de moins en moins, finit par s'immobiliser et devient lransparent (TRYPANOLYSE), avant qu'il soit totalement phagocyté. Parfois, quand l’activité phagocy- taire du globule blanc est amoindrie, le trÿpanosome, simplement accole au globule blanc, Subit la trÿpanolyse en dehors du leucocyte, maïs à son contact immédiat. Finalement, le globule phagocyte totalement le parasite (prép. colorées). Le phénomène de la phagocytose comporte donc deux phases : la première, celle de l'attachement de l'objet phagocytable sur le leucocyte ; la seconde, celle de l'englobement proprement dit et de la destruction du trypanosome. Première phase. — L'altachement des trypanosomes sensibilisés n'exige pas la vitalité ou l'activité phagocytaire du qglobule blanc. En effet, il s’opère tout aussi bien lorsque le leucoeyte à été préalablement TuÉ par le séjour prolongé à la glacière (trois jours), par le chauffage à 45, 55 ou 60 degrés, par congélations et décongélations successives, par action mécanique (lrituration, agitation). Toutefois, les phagocytes chauftés au delà de 60 degrés perdent, en partie, la faculté d’attacher les trypa- nosomes sensibilisés. On conslate le même phénomène de la fixation, si on soumet le mélange à zéro degré; à cette température, les trypa- nosomes, érès mobiles, s'attachent aux globules, mais ne sont pas englo- bés, l’activité phagocytaire de ces derniers étant paralysée par le froid. L'accolement de l'objet phagocytable sur le leucocyte est donc un phéno- mène d'ordre physico-chimique, analoque à l'agglutination, puisqu'il a lieu dans des conditions qui excluent toute intervention active ou vitale de la part du phagocyte. Néanmoins, ce phénomène est spécifique, attendu que : 1° seuls les trypanosomes sensibilisés (en présence de l’anticorps, ou ayant fixé cet anticorps) s’attachent aux globules blancs; 2° /s flagellés ayant absorbé l'ambocepteur s'accolent aux leucocytes el non pas aux autres éléments cellulaires. En effet, ces flagellés se fixent Sur les globules blancs de l'exsudat péritonéal(1), de même que surles éléments de la rate, des ganglions lymphaliques etde la moelle osseuse (4 compris les myéloplaxes), tout en se montrant indifférents à l'égard des cellules hépatiques ou rénales (même résullat lorsqu'on se sert, non pas de cellules entières, mais de débris cellulaires). 1] en résulte que, par suile de la fixation de l'anticorps sur l’antigène, celui-ci acquiert une affinité nouvelle et spécifique, en vertu de laquelle il se fixe sur les éléments cellu- laires appartenant au groupe leucocytaire, éléments qui, précisément, servent à l'élaboration des anticorps. La première phase de la phagocytose est donc un pondre physico- chimique, du moins pour ce qui à trait aux leucocytes: Ce n’est pas (1) Seules les Mastzellen du péritoine du rat ne fixent pas iés trypanosomes. SÉANCE DU 18 JUIN: 1081 le globule Moine qui, atliré par le trypanosome sensibilisé, vient à sa re- cherche : l'acte initial de l'attachement résulte plutôt de la rencontre for- tuile du phagocyle et du trypanosome, et truduit l'existence d'une af finité spécifique de l’antigène sensibilisé pour le protoplasma leucocytaire (L). - Deuxième phase. — La deuxième phase, celle de l'englobement proprement dit et de la destruction des trypanosomes, est un phénomène vital. En effet, pour ce qui a lrait à l’englobement, il est nul lorsque le leucocyte est plus ou moins lésé ou simplement refroidi à zéro degré. Il en est de même de la destruction des trypanosomes. Nous avons en vain essayé d'extraire des globules blancs une substance capable de détruire in vitro les flagellés sensibilisés (congélation, trituralion, agitation). Nous avons constaté que toutes les fois que l'on porte alteinte à la vitalité du phago- cyte, on empêche la trypanolyse des parasites fixés sur leur protoplaäsma. Tout se passe comme si le leucocyte vivant, excilé par l'attachement de l'objet phagocytable, sécrétait, au moment même, un principe microbicide destiné à imprégner le microbe sensibilisé et à le détruire. Ajoutons que les trypanosomes vaccinés contre les anticorps ne s’atta- chent pas aux globules blancs et ne sont pas phagocytés. (Travail du laboratoire de M. Levaditi, à l’Institut Pasteur.) SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPHOSE CHEZ LES AMPHIBIENS. — XV. La STRUCTURE DISSEMBLABLE DE LA BASE DU CRANE CUEZ LES PROTRITONIDÉS ET LES URODÈLES, par P. WINTREBERT. La résorption du palatin pendant la métamorphose chez les Salaman- dridæ, son absence chez les adultes qui ont acquis la forme parfaite, sont, dans la série des vertébrés, des phénomènes particuliers à la tête des Urodèles. J'ai cherché, parmi les Amphibiens fossiles, la trace d’une disposition primitive dont la régression par étapes pourrait ren- dre compte du stade actuel. Mais, à ce point de vue, les stégocéphales les plus voisins des Urodèles, les Protritonidés (ou Branchiosauriens) ne donnent aucune indication ; bien plus, leur voûte palatine est établie sur un mode absolument différent, et, si l'on a pu rapprocher les deux groupes par certains caractères, tels que : la forme générale du corps, la présence de la ligne latérale, le texture des vertèbres, l'aspect et, l'articulation des côtes, la disposition des os à La voûte du crâne, la conformation des membres, le nombre des doigts, etc, il parait aven- (4) La vitalité des trypanosômes facilite l'attachement et la phagocytose (expé- riences avec des trypanosomes morts et sensibilisés). . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE [2 2 © (we Lo turé d'accepter la conclusion récente de Moodie (1): que les Urodèles descendent en ligne directe des Branchiosauriens, dont ils ne sont que des formes dégénérées. I. — Etat adulte. C’est un fait constalé par les premiers observateurs que la base du crâne chez les Protritonidés est plus semblable à celle des Anoures qu'à celle des Urodèles ; mais on n’a pas suffisamment insisté sur la struc- ture inverse dela région moyenne qui forme le trait d'union entre les terri- toires antérieur nasoethmoïdal et postérieur occipito-otique. Ceux-ci sont réunis chez les Protritonidés par des arcs latéraux très puissants, composés de nombreuses pièces osseuses (supratemporal, jugal, quadrato-jugal, lacry- mal, postorbitaire) développées superficiellement autour de l'appareil sus- penseur et du maxillaire supérieur, tandis que sur la face buccale, les arcs ptérygo-palatins trifurqués viennent encore renforcer ce massif en s’arc-bou- tant en dehors au maxillaire et au quadrato-jugal; la boîte carlilagineuse mé- diane n’est que faiblement soutenue par l’étroit processus cultriformis du parasphénoïde. Chez les Urodèles, au contraire, nous trouvons au centre, une large table parasphénoïdienne qui forme un pont résistant; les trabécules craniens, renforcés des orbito-sphénoïdes osseux, qu'on ne trouve pas chez les Protri- tonidés, reposent sur elle; et le chevauchement antérieur des boucliers vomé- riens et du parasphénoïde vient encore augmenter la rigidité de la voûte buccale. Par contraste, les côtés du crâne, dégarnis de pièces osseuses, mon- trent toujours un hiatus entre l'appareil suspenseur et le maxillaire. Il y a, dans cette opposition de structure, plus qu’une simple dégénération, et, si l’on veut apercevoir un lien entre les deux dispositions, malgré l’absence de termes fossiles intermédiaires, il faut admettre un remaniement profond des lignes de force, qui a permis de substituer à la dégradation des contre- forts latéraux un renforcement compensateur de la table médiane. Cette évo- lution semble pourtant justifiée par plusieurs faits : 1° la persistance en son entier, chez Ranodon, d'un arc ptérygo-palatin cartilagineux grêle qui se continue, au contact du maxillaire, avec le cartilage antéorbital; 2° l’état des Salamandridés lectriodontes à dents sphénoïdales, chez qui l'accroissement de résistance apporté au parasphénoïde par l'addition d’une nouvelle plaque dentée se lie à la disparition totale du ptérigoïde cartilagineux (Wiedersheim); 3° le contact chez Tylototriton, l'union chez Pachytriton, du ptérygoïde avec le maxillaire. À On peut aussi remarquer que l'absence de contreforts osseux latéraux concorde, chez les Urodèles, avec la jonction secondaire du cartilage palato- carré à la boîte neurale, reudant ainsi le crâne autostylique, et il est permis de penser que le crâne des Protritonidés, consolidé latéralement par des bou- cliers osseux, devait être hyostylique, comme celui des poissons crossopté- rygiens. II. — Etat larvaire. Ici les différences s’accusent. Les Protrilonidæ bran- chiés sont semblables aux adultes en ce sens que leurs ptérygoïdes offrent -(4) Moodie, D° Roy (L.), American Naturalist, XLIT, n° 498. June 1908. — Id., XIV, n° 522, june 1910. - EAN Tp AUS » = _ SÉANCE DU 18 JUIN 1083 déjà la même forme et les mêmes connexions chez lesanimaux les plus petits. Au contraire, les larves d'Urodèles, comme les Protéidæ perennibranches, ont un arc osseux ptérygo-palalin qui parcourt dans l’espace sous-orbLitaire une diagonale inverse, se porte en dedans et en avant vers l'extrémité anté- rieure du parasphénoïde. . Je n’ai trouvé que deux Branchiosauriens dont la voûte buccale puisse être interprétée de la même façon; ce sont: Batrachiderpeton lineatumet Pteroplax cornuta de Hancock et Atthey, formant pour le groupe des Athroodonta Miall (Rep. Brit. Ass. 1874), et placés par Zittel parmi les Incertæ Sedis. Fait im- portant, ils manquent de maxillaires supérieurs comme aussi des jugaux, quadrato-jugaux, supra-temporaux, etc. De même, dans l’ontogénie des Sala- mandridæ actuels, les palato-ptérygoides naissent avant l'apparition des maxillaires ; ils constituent, au moment de l’éclosion, avec les vomers et les prémaxillaires, les premières pièces dentées qui servent à la préhension des aliments. Cette disposition larvaire des arcs ptérygo-palatins persiste chez les perennibranches et chez les larves progénétiques de Salamandridæ (Axolotl) qui n’acquièrent pas la forme aérienne. IlÏ.:— Mélamorphose. Les transformations de la tête sont très minimes chez les Protritonidæ. D’après Credner (1), chez Branchiosaurus amblysto- _mus, le crâne obtus, court, des larves prend dans le cours du développement un aspect plus svelte, plus allongé ; la croissance en longueur s’accomplit spécialement dans la moitié antérieure du crâne et est caractérisée par ce fait que la longueur des nasaux devient peu à peu quadruple est presque égale à celle des frontaux. La régression des arcs branchiaux suit une marche parallèle dane les deux groupes. Mais ce qui caractérise et différencie les Urodèles, c'est, d’une part, le changement d'orientation des ptérygoïdes os- seux qui se tournent maintenant en dehors vers le maxillaire, la disparition totale du palalin que j'ai précédemment démontrée, le remaniement et Ja reconstruction plus étendue du vomer qui couvre d’un bouclier tout le plan- cher de la région naso-ethmoïdale élargie. = (Laboratoires d’Anatomie comparée et de Géologie à la Sorbonne.) HYDROLYSE DES PROTÉINES PAR LE SUC PANCRÉATIQUE, par HENRI MATHIEU. L'application de la réaction carbaminique de Siegfried aux peptones de Wilte et aux àälbumoses donne les résultats suivants : I. — Hydrolyse des peptones de Wilte. 10 cent. cubes de peptones de Witte (obtenues en dissolvant 5 gr. de peptone dans 95 d’eau, filtrant à la trompe, et n’employant que le liquide filtré) sont mis à digérer à 40 degrés avec : (4) Credner (H.), Zeitschr. der Deutsch. geolog. Gesellschaft. Bd XXX VIH, 1886, p. 630. si é 1084 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (M). 10 cent. cubes provenant du deuxième chien (en employant le suc qui a été sécrété entre le 400° et le 600° cent. cube). (N). 10 cent. cubes du même suc + 1/2 cent. £UE d'eau de chaux salurée. ‘ (P) 10 cent. cubes du même sue + Na’Co° (4 p. 1000). TEMPS 0m: 10 m. 25 m. 45m: “24h. D 3 b. 5 b. 7h. 9 b. M. BBHEN A 4,2 3,4 3 2659 2,4 2325 PEU N. 5 4,3 4 352 dl 2,65 2,5 2,4 25 P2 5 4,5 4 Moro) 3,1 2,65 25 2,4 pa) Les courbes obtenues ont la même netteté que celles obtenues avec la gélatine et avec la caséine; on peut, de même que dans les cas précé- dents, suivre à chaque instant la marche de la digestion; la compo- sition des peptones de Witte diffèrent à la fois de celle de la gélatine et de celle de la caséine; l'allure des courbes obtenues diffère aussi de 2 celle des courbes de gélatine et des courbes de caséine; de même que dans la digestion de la gélatine on peut dire que les adjuvants à chaux et carbonate de soude ont une action activante très faible. Il. — Avec les Dentero albumoses B, retirées des peptones de Witte par la méthode de Pick, après une digestion pepsique, on a obtenu) des £ résultats comparables aux précédents : en 9 heures de digestion, le coef- ficient X a diminué de moitié. La pancréatine de mouton sur les peptones'de Witte a do ame une digestion active, les résultats se présentant sous forme de courbe nette, en tous points comparable à celles obtenues avec le sue de sécré- tion d chien. Nota. — Le suc pancréatique de sécrétion fut Loujours activé ie, la même quantité de kinase (faite chaque fois avec la « kinase Carïon »). UT. — Aydrolyse par le suc d’escargot. 10 cent. cubes de peptones de Witte, préparés comme précédem- ment, + 10 cent. cubes de suc d’escargot non dilué, à 35 degrés. La en des X diminue en 8 heures depuis 5 à l’origine jusqu'à 2,8. Dans deux cas parallèles, un sans adjuvant, l’autre avec addition de chaux. (Travail du laboratoire de Physiologie à la Sorbonne.) SUR LES PRODUITS D'HYDROLYSE DE L'AMIDON SOUS L'ACTION DE L'EAU OXYGÉNÉE, par M2° Z. GRUZEWSKA. Les travaux antérieurs aux miens qui se rapportent à l’action de l'eau oxygénée sur les polysaccharides complexes sont ceux de SÉANCE DU 18 JUIN 1085 Wurster’ (1) et d'Asboth (2) sur l’amidon. Ces deux auteurs traitent des solutions d'amidon par une grande quantité de H°0° (150 c. c. H°0 avec 30 p. 100 d’amidon et 170 c. c., de H*0?) à l’ébullition et en présence des alcalis ou des acides. La méthode que j'emploie pour l'étude de l’action de H°0* sur l'amidon et les autres polysaccharides complexes étudiés par moi est toute diffé- rente. Les corps à étudier sont mis à la température de 37 degrés centi- grades, en présence de petites quantités de H°0? pure. On poursuit dans des conditions bien déterminées et toujours comparables la marche de la réaction pendant des semaines. Pour étudier les corps formés au cours de l’hydrolyse ou de l'oxydation, on arrête la réaction au moment voulu, le plus favorable pour un corps donné. C'est ainsi que j'ai pu séparer dans des solutions d'amidon traitées par H?0? les corps sui- vants : ‘une rythrodextrine. Le moment le plus favorable pour l’extraire, de la solution mère, c'est quand l’amylopectine entièrement transformée en dextrine laisse en liberté l'’amylose qu'elle maintenait en suspen- sion, et quand la plus grande partie de l’amylose non dégradée encore par H°0? rétrograde totalement en présence des acides formés au cours de la réaction sous forme d’un précipité, qui se sépare nettement du liquide limpide. Dans les mêmes conditions de l'opération pour chaque concentration de l’amidon, il y a un moment qui donne le meilleur ren- dement en dextrine; par exemple, pour une solution d'’amidon à 1 p. 100 avec 5 centimètres cubes de H*0? pure, ce moment tombe entre le deuxième et le troisième jour. Si l’amidon est à 5 p. 100, il faut extraire la dextrine le sixième jour de la réaction. Cette dextrine non purifiée a les propriétés suivantes : 4) elle se dissout facilement dans l’eau à froid en donnant des solutions limpides; b) ces solutions en présence du liquide iodo-ioduré se colorent en rouge, d’où lé nom d’Erythro- dextrine; c) elle ne présente aucun pouvoir réducteur, mais hydro- lysée par HCI, elle réduit fortement la liqueur de Fehling. Par exem- ple : 50 centimètres cubes d'une solution de dextrine avec 0 g. 514 de substance de 1 centimètre cube de HCI bouilli deux heures au bain- _ marie donne 0 gr. 500 de glucose (méthode de G. Bertrand). Le liquide après l'hydrolyse additionné de phénylhydrazine et d'acide acétique donne des osazones avec un point de fusion instantané au bloc Ma- quenne de 227 degrés. Les solutions de dextrines après l'hydrolyse avec HCI prennent toujours une teinte jaune. Il y a probablement une destruction partielle de la substance: d) son pouvoir rotatoire est d’extro- gyre |[«], d’une solution à 2 p. 100 est égal à 187°,8; (4) Wurster. Zur Kenntniss der Einwirkung des Wasserstoffsuperoxydes auf Kohlehydrate und organische Sauren. Deutch. chem. Ges., t. XXII, 1887, p. 145. (2) Asboth. Wirkung des Wasserstoffsuperoxydes auf die Stärke. Chemiker Zeitung, Bd XVI, 1892, p. 1517, 1560. 1086 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2° En dehors de l'érythrodextrine, on peut extraire des solutions d'amidon traitées par HO une Achroodextrine en lrès petite quantité. Cette dextrine donne dans l’eau des solutions limpides. Elle n’est pré- cipitée de ses solutions que par l'alcool absolu. Elle ne se colore pas en présence de la solution iodo-iodurée. Cette dextrine réduit faiblement la liqueur de Fehling. Hydrolysée par HCI, elle donne du glucose; 3° Au cours de la réaction, il se forme aussi du maltose, mais on ne peut le mettre en évidence, que si on a soin de prendre de grandes quantités d'amidon et si on fait ralentir la réaction en abaïissant la tem- pérature de 37 degrés centigrades à 20 degrés centigrades. Le maltose ainsi obtenu a été caractérisé par son osazone. Dans aucun cas, je n'ai pu observer la formation du glucose. Il y a donc une véritable hydrolyse de l’amidon sous l’action de H*0° pure à la température de 37 degrés centigrades et au-dessous. Cette hydrolyse a lieu aussi bien dans le milieu acide, que dans un milieu légèrement alcalinisé par un excès de bicarbonate de soude. Dans ce dernier cas, il faut ajouter de H*0° au fur et à mesure qu’elle est détruite par la réaction du milieu. Il est à remarquer que de cinq polysaccharides traités par HO, il n’y en a que trois qui donnent des dextrines : l’amidon, le glycogène et les mannogalactanes du caroubier. Je n’en ai pas trouvé dans des solutions de xylane et d'inuline. (Travail fait au Laboratoire de Physiologie à la Sorbonne.) INVERSION VASCULAIRE DU REIN, par LATARJET et TAVERNIER. 1087 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 7 JUIN 1910 SOMMAIRE CHaine (J.) : Termites et plantes caractères cyto-physico-chimiques _ vivantes. — JV. Symptômes pré- de certains liquides organiques pa- sentés par les plantes atteintes . . . 1087 | thologiques (Note préliminaire). . . 1090 CuurA (H.) : Sur l'aspect général PitRes (A.) et GAUTRELET (J.) des capsules surrénales de Rana Contribution à l'étude du métabo- POUR OL Ie CAE RTC 1089 | lisme des hydiates de carbone chez LauTIER (R.) : Recherches sur les lestaddrsontens ere 0 1092 Présidence de M. Coÿne, président. TERMITES ET PLANTES VIVANTES. IV. — SYMPTOMES PRÉSENTÉS PAR LES PLANTES ATTEINTES, par J. CHAINE. Lorsqu'un arbre est envahi par les Termites, au début, son aspect extérieur n’est en rien modifié. Si c'est une espèce à feuilles caduques, il continuera, à chaque automne, à perdre ses feuilles, en acquerra de nouvelles au printemps suivant, fleurira el portera des fruits tout comme ses congénères sains. Cet état peut durer très longtemps, sans _ que le sujet paraisse le moins du monde incommodé. Mais, un beau jour, l'arbre à l’air malade, ses feuilles, qui s'étaient normalement développées, jaunissent, se flétrissent rameaux par rameaux, puis se déssèchent; les fruits, si ceux-ci sont formés, se flétrissent aussi, la plupart se ratatinent et tombent. L'arbre semble mourir en pleine santé et cela malgré les soins dont il peut être l’objet. Parfois, la mort n’est pas aussi rapide. L'arbre périclite pendant une, deux ou trois années, avant de présenter les symptômes énumérés ci- 1088 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX dessus : il est moins vigoureux qu'à l'ordinaire, il possède moins de feuilles, plusieurs de ses branches meurent les unes après les autres. Dans une région envahie par les Termites, pour peu qu'il soit obser- vateur ou quil ait été déjà victime des méfaits de ces êtres, le proprié- taire ne s’y trompe pas, s’il perd un arbre de la façon que je viens de décrire, il en accuse aussitôt ces Insectes, même si leur présence.n’a pas été révélée au dehors par des galeries extérieures. Du reste, comme je le disais dans une note précédente (1), il est assez facile de s'assurer si les Termites sont la cause du mal constaté. Il suffit de scier une partie atteinte : la section opérée permet de voir la coupe des galeries que ces êtres ont creusées. — Je puis citer le fait suivant. Un propriétaire d'une. commune de l'arrondissement de Marennes avait constaté dans son vignoble la mort de plusieurs pieds de vigne; en les arrachant, il vit qu'ils étaient envahis par les Termites : le tronc et les racines étaient entièrement rongés. Il arracha également des sujets encore vivants, mais présentant déjà les mêmes signes de maladie que ceux qu'avaient offerts les précédents, sur eux encore, il constata les mêmes méfaits. Enfin, des pieds n'offrant extérieurement aucune trace de maladie et qu’il crut devoir également détruire pour des raisons que je n’ai pas à donner ici étaient également atteints, à un degré moindre que les autres seulement. Dans le cas que j'ai décrit ci-dessus, etqui est le plus fréquent, l'arbre meurt sur place. Il n’en est pas toujours ainsi, car il peut arriver qu'il tombe, une rupture du tronc se produisant près de terre. Jusqu'à ce. moment, l'arbre conserve ses feuilles et parait croître normalement, souvent même il semble devoir vivre encore longlemps : la chute est brusque, inattendue. Je puis citer un frêne mort de cette facon, il est vrai, que, dans ce cas, la surprise ne fut peut-être pas très grande pour. le propriétaire, car lui et ses amis avaient constaté depuis longtemps déjà des galeries extérieures à la surface du tronc et il savait fort bien. que l’arbre était envahi par les Termites. Mais il n’en fut pas de même de la personne de Konakry dont j'ai rapporté précédemment les déboires. Elle avait planté quarante-cinq rosiers qui tous moururent par suite de l'attaque de ces êtres ; quelques-uns d’entre eux tombèrent d'eux-mêmes, par suite de la rupture de la tige près de terre; ils étaient encore garnis de feuilles, et nul n'aurait pu soupçonner.une telle chose. | Pour les plantes herbacées, le processus morbide est à peu près le même que pour les arbres, il est seulement plus rapide. La plante parait malade, s'étiole, jaunit, se flétrit, se dessèche et meurt, cela malgré les soins que lui prodigue le jardinier : arrosage, fumage, etc. (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXVHI, p. 849. SÉANCE DU 7 JUIN 1089 SUR L'ASPECT GÉNÉRAL DES CAPSULES SURRÉNALES DE Æana temporaria L.,. par H. Cumia. Les capsules surrénales des Grenouilles ont été décrites comme ayant une forme bien déterminée : « Les reins succenturiés, écrit Gruby dans son travail sur le système veineux des Grenouilles, forment des arcs. On en voil trois dont l’antérieur est le plus large et Le dernier le plus étroit, » L'espèce sur laquelle ont porté le plus souvent ces observations est la Rana esculenta L. Nous avons étudié ces organes chez Rana temporaria L., nous avons disséqué un grand nombre d'individus de cette espèce et ce sont les résultats de nos observations concernant celle-ci que nous indi- querons ici. Les capsules surrénales reposent sur la face ventrale des reins, près du bord externe, parfois sur la ligne médiane de cet organe. Elles ont une couleur jaune clair qui tranche nettement sur la teinte gris rosée du rein. Fort rares sont les capsules surrénales répondant à la description de Gruby. Nous en avons cependant rencontré quelques-unes dont la forme rappelait quelque peu les ares à concavité interne décrits par cet auteur. D’autres fois nous avons rencontré également des capsules for- mées par une série d'arcs, se succédant d'avant en arrière; ceux-ci ont leurs extrémités appliquées contre les veines efférentes du rein; leur nombre n'était pas toujours égal à trois; c'est ainsi que nous avons trouvé des surrénales constituées par deux ou quatre ares. La dimension des arcs varie beaucoup avec les individus ; leur cour- bure est également plus ou moins prononcée; tantôt ils sont profondé- ment arqués, d’autres fois dessinent une courbe très légère. Mais la forme de capsule qui semble dominer est la forme droite; la capsule est alors comme parallèle à l'axe longitudinal du rein; les bords de la capsule présentent des irrégularités ; ils ne sont pas recti- lignes, mais présentent des nodosités plus ou moins prononcées. Ce qui frappe tout d’abord dans une étude portant sur un très grand nombre d'individus de Rana temporaria L., c'est la fragmentation des “capsules. On lrouve peu souvent des surrénales bien entières; ordinaï- rement la capsule surrénale gauche est moins divisée que la surrénale droite. Cette dernière est constituée par deux, lrois, parfois quatre frag- ments de dimensions très variables, tandis que la surrénale gauche est entière ou présente de un à trois petits nodules isolés; même dans le ‘casoù celte dernière est divisée, la majeure partie de la capsule forme une masse bien homogène. Ces nodules varient considérablement de forme; tantôt ils sont ovales, tantôt arrondis, parfois arqués. Dans cer- tains cas où la masse de la capsule surrénale est entière, on remarque des étranglements qui resserrent la capsule en plusieurs endroits; et 1090 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX > cette forme nous amène à la forme fragmentée décrite précédemment. Ces capsules surrénales sont en contact avec les veines efférentes du rein, au point où ces dernières sortent du parenchyme rénal. Rarement = se continuent le long de ces veines. Nous avons cependant observé quelques cas où 1h capsule surrénale droite quittait le rein à sa partie antérieure et se poursuivait le long de la veine rénale efférente antérieure sur une longueur de 2 millimètres, et elle atteignait ainsi le point où cette dernière se jette dans la veine cave inférieure. La forme des capsules surrénales est du reste éminemment variable; les cas signalés ci-dessus ne sont que les principaux que nous ayons observés, ceux qui se présentent le plus souvent; mais il y en a bien d’autres que nous ne pouvons signaler dans cette courte note; il est cependant une forme que nous croyons devoir indiquer : chez une Aana, nous avons trouvé la capsule surrénale gauche présentant nettement deux arcs, mais leur concavité était tournée vers le bord externe du rein, c'est-à-dire le contraire de ce qui est la règle générale. En résumé, on ne peut accorder aux surrénales de Rana temporaria L., une forme fixe, et celle décrite par Gruby n’est qu’un cas particulier. (Laboratoire de M. Chaine, Faculté des Sciences de Bordeaux.) ! RECHERCHES SUR LES CARACTÈRES CYTO-PHYSICO-CHIMIQUES DE CERTAINS LIQUIDES ORGANIQUES PATHOLOGIQUES (Note préliminaire) par R. LaurTiER (de Bordeaux). Depuis quatre années que-je me livre à l’étude des caractères cyto- physico-chimiques des liquides organiques, j'ai pu réunir 68 observations de malades présentant une pleurésie séro-fibrineuse franche aiguë, un hydrothorax, une ascite, une péritonite tuberculeuse ou de l’œdème sous-cutané, etc. Chez ces 68 daledee J'ai prélevé près de 300 échantillons de liquides La plupart de ces échantillons ont été l’objet d'un examen physique, chimique avec épreuve de Rivalta et cytologique. La faible quantité de certains m'a interdit l'analyse chimique, de même que l’espace de temps trop long entre la ponction et la possibilité de l'examen m'a privé de quelques résultats cytologiques. L'idée qui m'a dirigé est la suivante : Rechercher : 1° les relations qui existent entre les caractères cyto-physico-chimiques d'un même liquide SÉANCE DU 7 JUIN 1091 organique, de différents liquides de même nature, de liquides de diffé- rente nature ; 2° la fixité ou les varialions des caractères cyto-physico- chimiques des liquides organiques en évolution; 3° ce qu’il faut penser d'eux au point de vue du diagnostic de la nature d’un liquide examiné. Voiei les conclusions auxquelles m'ont conduit ces études : . Chaque liquide a été examiné au point de vue de sa couleur, son aspect, sa réaction, sa densité, son résidu sec, sa teneur en matériaux albumi- noïdes et organiques, en sels minéraux, en chlorure et en fibrine; je lui ai fait subir l'épreuve de Rivalta; au point de vue cytologique, les lym- phocytes, les polynucléés, les hématies, les cellules endothéliales disso- ciées ou isolées, les agents microbiens, etc., ont été recherchés et numérés. 1° Dans un même liquide organique (pleural, abdominal, œdème cellulaire), il n'existe aucune relation fixe entre les caractères cyto-phy- sico-chimiques. Entre différents liquides de même nature (inflammatoire ou méca- nique), il existe des variations, qui peuvent être considérables, entre les diverses caractéristiques cyto-physico-chimiques. Entre lesliquides de différentes natures, il n'existe que très peu decarac- tères qui puissent permettre de les distinguer et de les séparer très sûrement : la réaction de Rivalta semble la plus fidèle. Dans tous les cas un diagnostic basé uniquement sur les caractères cytologiques expose à la grave erreur de prendre un liquide mécanique pour un liquide nettement inflammatoire. 90 Etant donné un liquide organique pathologique d’origine inflam- matoire ou mécanique, il présente tout le temps de son évolution des changements considérables dans ses signes physiques, dans sa consti- lution chimique et dans son contenu cytologique : quelques liquides semblent obéir à de véritables lois de variations. 3° Ceci a une très haute valeur pratique : car lorsqu'on voudra faire le diagnostic de la nature d’un liquide organique quelconque, il faudra tenir compte de ce défaut de fixité des caractères cyto-physico-chimiques des épanchements. Le diagnostic ne pourra être certain que s'il est basé sur l'étude de toutes les caractéristiques du liquide sans en omettre la réaction de _ Rivalta, à condition de faire cette étude plusieurs fois et de ne point se contenter d’un seul prélèvement de liquide. 1092 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU MÉTABOLISME DES HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES ADDISONIENS, par A. Prrres et J. GAUTRELET. Le rôle des capsules surrénales dans le métabolisme des hydrates de - carbone semble considérable; ce fait résulte de nombreuses recherches consécutives à celles de Herter et Wakemann. L’asthénie, symptôme cardinal de la maladie d’Addison, ne serait- Se pas en rapport avec les troubles que l’altération des surrénales provoque dans les mutations du glycose? Telie est la question que nous nous étions posée voici plus d’un an. Pour la résoudre nous avons cherché à nous rendre compte des effets dynamogéniques d'uneration déterminée de glycose administrée systématiquement à un addisonien. Peut-être n'eussions-nous publié les résultats obtenus qu'après les avoir vérifiés à nouveau, sur d'autres malades, mais la lecture d’un travail de Porges au dernier Congrès de médecine allemande (avril 1910) nous à incités à publier notre observation, d’ailleurs fort probante par elle-même. à Porges, ayant extirpé les capsules surrénales à un chien, constata qu'une alimentation mêmetrès abondante en hydrates decarbone ne pou- vait arrêter la disparition du glycogène hépatique; il se demanda donc si l'administration d'hydrates de carbone à des addisoniens n'aurait pas pour résultat de remplacer le glycogène et d'améliorer l’adynamie. C'est une réponse à la question posée par Porges que nous donnons aujourd hui. H. L..., vingt-quatre ans, est entré le 16 mai 1909 à l'hôpital Saint-André, salle 16, lit 4. Ses antécédents héréditaires ou personnels n’ont rien de parti- _culièrement intéressant; depuis janvier il offre les symptômes d’une faiblesse tendant à se généraliser; il a souffert de douleurs lombaires, mais celles-ci ont disparu et au 15 mai la seule asthénie a persisté : la face, le dos de la main, la verge et les muqueuses sont fortement pigmentés. La sensibilité et les réflexes (sauf les réflexes de Babinski, les réflexes testiculaire et abdo- minal) sont intacts. Les réactions vaso-motrices sont peu nettes. À noter la coloration ivoirine dés ongles. Le champ visuel est rétréci. Le, malade est constipé. L'examen du sang pratiqué par le D' Brandeiïs indique que la coagu- lation s'effectue en onze minutes et que le taux de l’hémoglobine est de 80 p. 100 ; les polynucléaires sont diminués, les lymphocytes augmentés. Du 15 au 25 mai, le malade reçoit quotidiennement 10 centimètres cubes. d'extrait surrénal; malgré cela, la pression sanguine reste égale à8 centimètres et la force au dynamomètre est de 25 kilogrammes. Du 25 au 28, pas de trai- tement; le 28 mai, on pratique l'épreuve de la glycosurie éreriatre e celle- ci est ue quant à la réduction des urines; mais sous l'influence de . SÉANCE DU 1 JUIN 1093 l'absorption de 200 grammes de glucose, la force dynamométrique monte successivement en une heure, de 28 à 35 et à 40. Le maximum enregistré au dynamomètre est 45 à 2 heures. L'effet dynamogène du glycose persiste, à 40, pendant deux jours. Du1® juin au 8 juin, la force diminue graduellement jusqu'à 36. Le malade se sent mieux; 100 grammes de glycose administrés le 8 juin ramènent la force à 48 (6 heures après l’ingestion). Le lendemain, le dynamomètre accuse le même chiffre. On institue alors pendant quatre jours le traitement par l'extrait surrénal: malgré une dose de 0 gr. 10 quotidienne, on constate une légère diminution de la force qui se traduit au dynamomètre par les chiffres successifs de 49, 47, 45 et 44. Après deux jours de repos, le 18 juin, on administre 50 grammes de glycose le matin et 50 grammes de glycose le soir. Sa force revient à 48 kilogrammes enregistrée au dynamomètre. À partir de cette date on associe les traitements par leglucose (20 grammes) et l'extrait surrénal (10 cent. cubes). Pendant plusieurs périodes de cinq à six jours, alternant avec un repos de quatre jours, le malade se soumit à cette médication. Le résuliat fut des plus nets; la puissance dynamométrique du malade dans ces conditions se maintint même durant les périodes de suspension de trai- tement, voisine de 50. Son état général s’améliora; la pression artérielle se ‘releva légèrement, la pigmentation s’atténua, les ongles reprirent leur colo- ration rosée; mais surtout le malade ressentit un bien-être en rapport avec la disparition plus ou moins complète de l’asthénie. Tout était pour le mieux, de par le régime institué, quand le malade con- tracta la fièvre typhoïde et mourut le 1e" septembre. A l’autopsie, les capsules surrénales présentaient un état de caséification considérable. Nous ne pouvons donc tabler que sur des données de quelques mois, el ne saurions rigoureusement préjuger de l'avenir. Langlois a donné d'excellents tracés ergographiques démontrant l'effet dynamogène à plus ou moins longue échéance de l’opothérapie surrénale chez les addisoniens. Nous ne prétendons pas nier l'efficacité de cette opothérapie, tant s’en faut; et même nous la croyons utile en tant que médication fonctionnelle ; mais l’enseignement que nous vou- lons dégager de cette observation, c’est l'amélioration rapide et consi- dérable de l’'asthénie dont bénéficia le sujet sous l'influence du glycose, médication symptomatique. Le Gérani : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 25 JUIN AronssoHN (FRÉDÉRIC) : Sur la na- ture des enveloppes abandonnées par les abeilles à l'intérieur des alvéoles de la cire BesrenKA (A.)etLissorsky(Ml'eS.): De l’anaphylaxie par la voie rachi- ARE M me care ane eve Bizcarp (G.) : Sur la valeur nu- tritive des albumines See et SHÉCIHMMES ES est tq ei ce à ie BLaizor (L.) : Toxicité : pour les lapins neufs du sang de lapin ana- phylactisé au sérum de cheval. . Box (GEORGES) : A propos des lois de l’excitabilité par la lumière. — V. Intervention de la vitesse des réactions chimiques par la désensi- bilisation par la lumière. . . . . .. BourqueLor (Ex.) : Sur l’invertine de la salive. À propos d’une note de M. Marcel Lisbonne. . ...... Dusreurz (G.) : L'appareil mito- chondrial (périnème,mitochondries, choudriochontes), dans la lignée cellulaire allant du lymphocyte à la cellulerosseuse 2. 51... 7". - Fnxz (Gurno) : L’anaphylaxie pas- sive à l'égard de l'endotoxine du Hacilentuberculeux. à. 4%." FRancois-FRANCK (CH.-A.) : Défor- mation spéciale des artères sclé- reuses en présence des contre- pressions maxima. Surestimation de la pression systolique . . . .. - Grrarp (PrRRE) : Sur l'absorption des solutions Salines par les tissus AL na in ie ce à US noue 1e 1095 [910 SOMMAIRE 111 1110 1103 . 1124 1114 1096 1100 1099 1130 A117 GoniNx (Paur) : Alternances des accroissements , (semestriels) au cours du développement du corps humain (dans le sexe masculin) entre treize et dix-huit ans . . . .. Joy (J.) : À propos de la com- munication de M. Patella . . . .., LEGENDRE (R.) et PiéroN (H.) : Des résultats histophysiologiques de l'injection intra-occipito-atlan- toïdienne de liquides insomni- CRUE Sn RE ea le Marin (Louis), PRÉvOT (ALExIsS) et LorsEAU (GEORGES) : Quelques re- marques sur la production de l'an- tiioxine-diphiér ques. 1. AU A MorEeL (L.) : Gouttière métallique pour opération sur le chien (Note complémentaire) NrcLoux (MAURICE) : Sur un Der nombre de produits relatifs à la dé- composition du chloroforme dans lOTSANISMIO PEER EE TL Nicozce (M.) et Pozersxt (E.) : Hypersensibilité au suc pancréati- UE ENONCE RE HE IE PArTELLA (V.) : L'origine endothé- liale des mononucléaires du sang. PArELLA (V.) : Réponse à la re- marque de MAO AE MEET SICARD : Traitement de certains symptômes du tabes inférieur par les injections arachnoïdiennes SICARD et SALIN : Histologie des réactions méningées astptiques PROTOQuees chez l'homme. e + + BioLoie. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXVIII. 18 1119 1098 1108 1128 . 1127 1096 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. François-Franck, ancien vice-président, puis de M. A. Dastre, président. SUR L'INVERTINE DE LA SALIVE. À PROPOS D'UNE NOTE DE M. MARCEL LISBONNE, par Ex. BourqQuELor. Dans la séance du 11 juin dernier, M. Marcel Lisbonne a présenté, à la Société de Biologie, une note intitulée : Sur l'invertine de la salive. Revenant sur uné observation de Ch. Richet, publiée en 1878, relative à l'inversion du sucre candi maintenu pendant quelque temps dans la bouche, l’auteur étudie cette réaction et tire de ses expériences la con- clusion qu'elle est produite par une invertine d’origine microbienne. Il me sera permis de rappeler que, précisément aussi à l’occasion de l'observation de Ch. Richet, je me suis occupé, il y a plus de vingt-cinq ans, mais dans un ordre d'idées un peu différent, de la même question. À l’époque dont je viens de parler, on était loin d'être fixé sur la spé- cificité de la diastase et de l’invertine. Du moins plusieurs savants admettaient que la diastase pouvait posséder à la fois la propriété de saccharifier l'amidon et celle d'intervertir le sucre de canne. La réaction signalée par Richet, rapportée à la diastase de la salive, venait à l'appui de cette manière de voir. Més expériences, effectuées sur du sucre de canne pur, ont établi que de la salive, filtrée sur terre poreuse, est sans action sur le sucre de canné, tandis que là même salive, recueillie et employée sans précau- tion, ne tarde pas à l’intervertir; elle se peuple d’ailleurs rapidément de microorgañismes. J'en ai conclu que là propriété inversive qu'on remarque dans certaines salives ést d'origine microbienne : « Cest l’in- vertine des microphytes qui est la cause déterminante de l’interversion du sucre de canne, lorsqu'elle est observée, et non la diastase de la salive (1). » (1) Em. Bourquelot. Recherches sur les phénomènes de la digestion chez les Mollusques céphalopodes. Th. Doct. ès sciences, Paris, 1884, p. 52. 22 SÉANCE DU 25 JUIN 1097 Les expériences de M. Lisbonne viennent donc confirmer celles que j'ai publiées en 1884, et dont il n’a pas eu connaissance (1). OUVRAGE OFFERT. M. Cu.-A. FRAnNçors-FRANCK. — J’ai l'honneur de remettre en hom- mage à la Société de Biologie un mémoire extrait du Livre jubilaire du professeur J. Teissier (de Lyon). Ce travail, intitulé : Signification manométrique de divers sphygmomanomètres, développe plusieurs des sujets que j'ai exposés depuis deux ans à la Société, et notamment la critique des manifestations de pression artérielle produites chez l'homme par les réflexes vaso-moteurs : les sphygmomanomètres circulaires fonce- tionnant en pléthysmographes, ne traduisent pas l'hypertension aor- tique réflexe, si les vaisseaux de la région explorée participent au spasme vasculaire. Tout au contraire, les sphygmomanomètres locaux (radiaux) peuvent fournir cette indication à la condition d’être exactement appli- qués sur l'artère. L'ORIGINE ENDOTHÉLIALE DES MONONUCLÉAIRES DU SANG (2), par V. PaTecra (de Sienne). Les arguments sur lesquels se base l'origine endothéliale des mono- nucléaires du sang sont de plusieurs ordres : histologique, expéri- mental et clinique. On voit assez souvent dans les mononucléaires (grands, moyens, petits) un contour polygonal, très semblable à celui des cellules endothéliales vasculaires. Les moyens et les petils mono- nucléaires, qui dans la classification d’Ehrlich sont désignés comme lymphocytes du sang, n’ont rien de commun avec les véritables lympho- cytes tels qu'on les voit dans les ganglions lymphatiques, dans la lymphe du canal thoracique: Dans les mononucléaires nous voyons une trans- parence, un aspect lamellaire, un manque d'une véritable épaisseur : tout cela, comme dans les cellules endothéliales. Quoique très rare- ment, pourtant, on voit dans quelques mononucléaires un résidu (1) Je suis revenu depuis lors, à différentes reprises, sur le même sujet, et en particulier, en 1885, dans Ja première communication que j'ai faite à la Société de Biologie. « Sin: l'identité de la diastase chez les êtres vivants», séance du 31 janvier 1885). (2) Communication faite dans la séance du 28 mai. 1098 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ou de substance unitive endothéliale, fixant les sels d'argent. L'’auto- lyse cadavérique transforme les cellules endothéliales en des éléments identiques aux mononucléaires du sang. Les massages aux extrémités, les mouvements choréiques produisent une mononucléose, suivie par la lymphocytose, due à la pyenose des mononueléaires moyens. Les petits présentent, même dans la fixation du sang à l’état humide, tous les caractères assignés par Schmaus et Albrecht à la pycnose. Celle-ci se présente, comme l'ont démontré les auteurs susdits, avec des figures très variées, qu’on voit loutes dans ce qu’on désigne sous le nom de lymphocytes du sang. Parmi ces figures, nous pouvons avoir celle d’un réticule nucléaire, qui, selon Jolly, serait l'unique figure nucléaire, tandis que mes photogrammes en démontrent bien d’autres (état vésiculaire surtout). Tout cela est bien évident dans mes photo- grammes, dans lesquels les hématies (à l'état humide) ont été fixées, avec ces mélanges osmiques, dans l’élat d’allongement dans lequel elles se trouvaient par la distension du sang sur la plaque. Cette rapidité de fixation, jamais obtenue par les autres observateurs, nous oblige à croire que mes préparations méritent plus de considération que les autres, dans lesquelles les hémalies se montrent rondes. Dans les infections (typhus, pneumonie), grave est l'endartérite de laquelle dérivent dans le sang des mononucléaires très dégénérés, qui s'histolisent rapidement dans le sang. Si l'infection n'est pas forte, les lésions de l’intima sont faibles el on a ainsi une mononucléose non dégénérative, laquelle est suivie par la lymphocytose dans la convalescence. L'étude de la formule mononu- cléaire du sang, considérée sous ses variations quantitatives et qua- litatives donne, pour la prognose des infections, des renseignements des plus précieux et tout à fait comparables à ceux que l'on obtient, chaque jour, par l’examen des produits de desquamation, par exemple, des voies urinaires enflammées. < M. J. Jouzy. — La capacité des endothéliums vasculaires, lympha- tiques et sanguins, à produire des leucocytes, dans des conditions déterminées et limitées, a été affirmée depuis longtemps, et il est juste: de dire que cette hypothèse peut aujourd’hui s'appuyer sur des obser- vations récentes. Mais, en tous cas, c'est là une démonstration qui ne semble pas résulter des recherches de M: Patella. La forme polygonale des mononucléaires du sang sur les préparations, qui est un de ses principaux arguments, n’est que le résultat d’une technique peut-être un peu insuffisante. Quant à l’opinion de M. Patella, que les lympho- cytes du sang sont le résultat de la pyenose dégénérative des mononu- cléaires, elle ne peut guère être acceptée et se trouve en opposition avec tous les faits connus. En réalité, et l'emploi de techniques comparatives le montre, les lymphocytes en pycnose sont, dans le sang, d'une extrême SÉANCE DU 29 JUIN 1099 rareté. Aujourd'hui, du reste, un nombre considérable de faits bien observés, dont la seule énumération serait trop longue ici, nous mon- trent que le lymphocyte représente, dans l’évolulion des leucocytes, un stade originel et non un stade évolutif éloigné ou dégénératif. M. ParELLA. — Je dirai avant tout au collègue Jolly que, d'accord avec Barjon (de Lyon), on ne peut songer à retrouver dans les leuco- cyles du sang étendu sur la plaque, les caractères histologiques qu’ils avaient dans le sang. Lüwit a bien démontré que le seul fait de leur issue hors du torrent sanguin en provoque une grande destruction. Le réseau nucléaire qui, pour Jolly, devrait signifier intégrité des mono- nucléaires, est un réticule de dégénération, et comme tel il est basique, monochromatique, landis que celui des éléments normaux est double (linino-chromatinique). Les constatalions histologiques sont renforcées par les arguments décisifs de la clinique, qui démontrent très clairement que les petits mononucléaires dérivent exclusivement des moyens, par pycnose, en nous montrant que la micromononucléose (dite lymphocytose) suit tou- jours la mononucléose, quelle qu'en soit l’origine : infectieuse ou träu- maltique (massage, contractions musculaires choréiques). L’ANAPHYLAXIE PASSIVE A L'ÉGARD DE L'ENDOTOXINE DU BACILLE TUBERCULEUX, par Guino Fini. Après les travaux de MM. Besredka, Gay et Southard, Otto, Kraus, Ascoli, Yamanouchi, Lesné et Dreyfus, nous avons étudié si le sérum des animaux anaphylaclisés (par des injections répétées dans les veines des extraits de bacilles tuberculeux) injecté à des animaux neufs, trans- met l'état d'anaphylaxie (anaphylaxie passive). Le sérum qui à servi à nos recherches provenait d'un cheval dont l'état d'hypersensibilité était des plus’ nels vis-à-vis des endotoxines du bacille tuberculeux. - ; Voie veineuse. — Le sérum est injecté dans le péritoine de 12 cobayes à la dos> de 2 centimètres cubes et dans les veines de 4 lapins à la dose de 3 centimètres cubes. En même temps nous injectons les mêmes doses de sérum d'un cheval normal dans le péritoine de 12 ie et dans les veines de 4 lapins. Après vingl-quaire heures, 6 des dobasee injectés avec le sérum du 1100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ; | : cheval hypersensibilisé et 6 des cobayes ayant recu le sérum normal recoivent dans la veine 4 centimètre cube d’endotoxine tuberculeuse. Les 6 premiers meurent après les symptômes caractéristiques en trois à cinq minutes ; les 6 témoins injectés avec le sérum normal n’ont donné aucun phénomène anaphylactique. Voie intracérébrale. — Les 12 autres cobayes ont été éprouvés, tou- jours après vingt-quatre heures, avec une injection par voie intra- cérébrale. Tandis que, chez les cobayes injectés avec le sérum du cheval non sensibilisé après de la dyspnée et des convulsions légères ils se sont rétablis dans quinze minutes, chez les cobayes anaphylactisés l'injection intracérébrale de 0,125 millièmes de centimètre cube provoquait la mort instantanément. Nous n'oublierons pas d'observer que les 6 cobayes témoins injectés par voie intracérébrale sont morts après douze ou quinze heures ; mais l'injection faite dans la même condition à 3 cobayes neufs a donné les mêmes résullats. 3 Après vingt-quatre heures les lapins reçoivent 1 centimètre cube d'endotoxine dans la veine ; mais les sujets traités avec le sérum sensi- bilisé n'ont pas donné des symplômes nets d'anaphylaxie, sauf de la dyspnée. Les lémoins sont restés insensibles à l'injection de l’endo- toxine. Sur les 4 lapins nous avons répété l’expérience après soixante heures et nous avons constaté les mêmes phénomènes. Il ressort de ces résultats qu'il est possible de transmettre la ion à l’endotoxine du bacille tuberculeux d'un cheval sensibilisé à des animaux neufs et que le phénomène d'anaphylaxie passive vis-à-vis de cette endotoxine est plus évident chez le cobaye que chez le lapin. (Travail: du laboratoire de M. Vallée, à l'Ecole vétérinaire d'Alfort.) L E L'APPAREIL MITOCHONDRIAL (PÉRINÈME, MITOCIHONDRIES, CHONDRIOCHONTES), DANS LA LIGNÉE CELLULAIRE :ALLANT DU LYMPHOCYTE A LA CELLULE OSSEUSE, parie DUBREUIL. Les nombreuses évolutions que peut subir le lymphocyte le con- duisent, par transformations suecessives, soit vers la lignée des cellules connectives, soit vers la lignée des cellules osseuses. SÉANCE DU 25 JUIN 4101 Nous avons déerit, avec M. le professeur Renaut (1), dans les cellules lymphocytiformes du liquide des séreuses, un appareil mitochondrial d'aspect un peu particulier ; nous l'avons appelé le « périnème ». Nous avons retrouvé cette formation dans des cellules plus avancées dans leur évolution, soit libres dans les séreuses, soit entrées dans les forma- tions conjonctives qui en dépendent (mononucléaires du liquide des séreuses, cellules connectives rondes mobiles, cellules conjonctives clasmatocytiformes). Par contre, il a été presque impossible de mettre en évidence des mitochondries dans les cellules fixes du tissu con- jonctif adulte. Et toujours, plus l’activité secrétoire rhagiocrine était développée, plus le dispositif mitochondrial était abondant dans ses variétés évolutives d’une même espèce cellulaire. Les cellules osseuses ne sont qu’une variété, différenciée dans un but spécial, des cellules connectives ; comme ces dernières, elles sont d’abord lymphocytes, puis cellules connectives rouges, ostéoblastes et cellules osseuses. Durant cette évolution, l’activité sécrétoire rhagio- crine, peu marquée au début, s’accroît et devient considérable dans les ostéoblastes, pour diminuer et n’exister bientôt qu’à l’état de vestige dans les cellules osseuses. Cette fonction sécrétoire se manifeste par la présence de vacuoles colorables par le rouge neutre de grains de segré- gation envacuolés teints par l'hématoxyline ferrique (2). Poursuivant l'étude cytologique des cellules osseuses, nous devions y chercher les mitochondries, et les ytrouver. La méthode préconisée par Regaud pour l'étude des mitochondries (fixation par un mélange de bichromate de potasse et de formol suivie d'un mordancage au bichromate de potasse) appliquée à des os en voie d’'ossifica- ton (fémurs et astragales de fœtus de mouton de 030 à 0250), permet une excellente coloration des mitochondries par l'hématoxyline au fer, après inclusion à la celloïdine et décalcification par l'acide azotique (méthode de Schæffer). | : Dans ces conditions, les cellules lymphocytiformes des espaces conjonctifs situés au-dessous de la ligne d’érosion apparaissent avec le dispositif mito- chondrial typique du périnème. Les cellules plus avancées dans leur évolution ont les mêmes formations en réseau périnucléaire que les cellules rondes du tissu conjonctif; d’ailleurs, ne sommes-nous pas en milieu connectif embryon- naire? Les cellules connectives fixes ont peu de mitochondries; mais, par contre, les jeunes ostéoblastes et les ostéoblastes rangés en ordre pseudo- épithélial à la surface des travées directrices cartilagineuses, sécrétant l’osséine de la première couche osseuse, sont remplis de chondriochontes peu flexueux (4) Renautet Dubreuil. Les cellules connectives de la lignée rhagiocrine, etc. Bibliogr. Anatom., t. XV, fasc. 4, 1906. (2) Renaut et Dubreuil. Cytologie, fonction secrétoire, filiation des ostéo- blastes et des cellules osseuses, etc. Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LX VI, p. 74, 1909. 1102 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et disposés sans ordre apparent, avec tendance cependant à s'orienter suivant: la direction de la plus grande longueur du corps protoplasmique. Les jeunes cellules osseuses, à peine englobées dans la couche d’osséine, possèderit encore de nombreuses mitochondries; on sait qu'elies rétrécissent par de nouveaux apports d'osséine la loge qu’elles se sont ménagée. Les cellules osseuses englobées depuis quelque temps, et situées dans les lamelles osseuses pre- mières formées, n’ont que peu ou pas de mitochondries. Meves (1) a décrit recemment les mitochondries dans les cellules connec- tives de très jeunes embryons, donc au moment où leur rôle édificateur et sécrétoire est le plus actif; il les a signalées également dans les cellules carti- lagineuses et les ostéoblastes de la croûte osseuse périchondrale. Il est le seul jusqu'ici à décrire un chondriome aux éléments de la lignée des cellules osseuses. Ainsi, du lymphocyte à la cellule connective, du lymphocyte à la cellule cartilagineuse, du lymphocyte à la cellule osseuse, trois rameaux de la même branche, on trouve sans discontinuité une formation intra- cellulaire mitochondriale, variable quant à sa forme et à son abondance, toujours constante. Il est impossible de ne pas être frappé par le fait que, dans les cellules de ces trois lignées : conneclive, carlilagineuse, osseuse, dont l’activité édificalrice est marquée par le même mode secrétoire rhagiocrine, les formations mitochondriales sont d'autant plus développées quel'activité secrétoire esl. plus intense, augmentant du lymphocyte à la cellule con- nective mobile d’une part, du lymphocyte à l’ostéoblaste d'autre part, diminuant d'importance de la cellule connective mobile à la cellule fixe du tissu conjonctif, et de l’ostéoblaste à la cellule osseuse complètement englobée. 1l existe un parallélisme entre le développement et la régres- sion du chondriome, et l'accroissement et la diminution de l’activité secrétoire rhagiocrine de ces cellules. Les mitochondries ne joueraient- elles pas dans cetle catégorie de cellules sécrétantes le rôle des « orga- nites intracellulaires chargés de l’extraction et Ce la fixalion élective des substances dissoutes dans le milieu amkiart », suivant l'hypothèse. de Regaud (2), le rôle d’ « eclectosome » (Renaut) (3)? {Travail du Laboratoire d'Anatomie générale et d'histologie de la Faculté de Médecine de Lycn.) (1) Meves. UeberStrukturen in den Zellen des embi yonalen Stützgewebes, etc. Arch. f. mikr. Anat., Bd 75, Heft1, p. 149, Februar 1910. (2 et 3) Regaud. Attribution aux formations m tochondriales de la fonction générale d’ « extraclicn et de fixation électives » exercée par {les cellules vivantes sur les substances dissoutes dans le milieu ambiant, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 919,5 juin 1909. : SÉANCE DU 25 JUIN 1103 SUR LA VALEUR NUTRITIVE DES ALBUMINES ÉTRANGÈRES ET SPÉCIFIQUES, par G. BILLARD. Les faits que je viens d'observer confirment les beaux résultats chi nus chez la grenouille par H. Busquet {1). Celui-ci a pu, en effet, montrer que : 1° « Chez la grenouille, la ration d'entretien se réalise avec un apport d’albumine plus faible par ingestion de viande de grenouille que par ingestion de viande de veau ou de mouton ; 2° « Chez des grenouilles préalablement inanitiées, une augmentation pondérale déterminée s'obtient avec un apport d'albumine moindre par ingestion d’une chair spécifique que par ingestion de viandes étran- gères. » J'ai élevé de jeunes tétards de grenouilles dans quatre bacs séparés. Ceux du quatrième bac n’ont pas été nourris et ont vécu dans l’eau pure. Dans le troisième bac, l'alimentation a été végétale (Algues vertes : Sce- nedesmus quadricanda, Scenedesmus obliquus, Raphidium elongatum). Dans le deuxième bac, l'alimentation est composée de foie de veau haché, et dans le premier de foie de grenouille. Au bout de vingt-quatre jours, le poids moyen d’un tétard dans les divers bacs est le suivant : NO TC te 0e 00 NOMBRES RENE LR Rte Der ol NO EN re Deer Un Au moment de celte pesée, les tétards n° 4 possèdent leurs quatre pattes, et ils commencent à perdre la forme globuleuse et larvaire de leur corps. Les télards n° 2 présentent deux pattes postérieures et con- servent la forme globuleuse du corps. Quant aux autres, ils sont très en retard, et ceux du bac n° 4 semblent avoir subi un arrêt de développement et de régression, puisque leur poids a diminué par sujet de O0 gr. 02. (1) H. Busquet. Contribution à l'ctude de Ja valeur nutritive comparée des albumines étrangères et des albumines spécifiques chez la grenouille. Journal de physiologie et”de pathologie générale, 15 mai 1909, 1104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Je crois donc pouvoir ajouter une troisième proposition aux deux premières fournies par H. Busquet : Chez les larves de grenouille, l'accroissement et une augmentation pondérale déterminée s'obtiennent avec un apport d'albumine moindre par ingestion d’albumines spécifiques que par ingestion tan étrangères. (Laboratoire de physiologie de l'École de médecine de Clermont-Ferrand.) HISTOLOGIE DES RÉACTIONS MÉNINGÉES ASEPTIQUES PROVOQUÉES CHEZ L'HOMME, par SICARD el SALIN. On sait avec quelle facililé le liquide céphalo-rachidien réagit à toute injection sous-arachnoïdienne lombaire. Ravaut a montré il y a quelques années la possibilité d’un exode leu- cocytaire rachidien sous l'influence d’anesthésiques toxiques (rachianes- thésie); de notre côté, nous avons fait voir qu’on provoquait constam- ment une diapédèse rachidienne abondante par l'injection lombaire de quelques centimètres cubes de sérum quelconque de cheval ou même d’eau chlorurée isolonique (1). : Mais jusqu'ici, on ne s'était préoccupé que des modifications cytolo- giques et chimiques duliquide céphalo-rachidien provoquées par de telles injections. On n’avait pas étudié le substratum anatomique qui présidait à leur apparition. C'est celte lacune que le hasard des circonstances nous a permis de combler. Trois malades ayant succombé à leur maladie causale (fracture compliquée de jambe; gangrène du membre inférieur; délire toxique simulant une ménin- gite cérébro-spinale) avaient été traités, les deux premiers, par une seule injection anesthénique rachidienne d’eau chlorurée novocaïnée (3 cenli- mètres cubes renfermant au total 2 centigrammes de novocaïne); le troisième par une seule injection lombaire, de sérum antiméningococcique (15 centi- mètres cubes). Chez aucun de ces malades, on n’avait, antérieurement aux injections arachnoïdiennes, noté de modifications du liquide céphalo-rachi- dien. Mais, suivant la règle, consécutivement à ces injections, étaient appa- rues les réactions cytologiques et albumineuses rachidiennes classiques décelables par la ponction lombaire. (1) Sicard et Salin. Réactions méningées consécutives aux injections lom- baires de sérum de cheval ou d’eau chlorurée. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 mars 1910. } [4 :SÉANCE DU 23 JUIN 1105 Or, l’autopsie fut faite chez ces trois sujets respectivement au 3°, 7° et 21° jour après l'injection rachidienne. Déjà, macroscopiquement on pou- vait noter, dans les deux premiers cas, une congestion vasculaire intense localisée surtout au département sazro-lombaire lepto-méningé pos- térieur, s'étendant en hauteur jusqu’au niveau de là région dorsale supérieure. À la coupe, il existait une infiltration lympho-polynucléaire prépondérante au niveau des vaisseaux spinäux postérieurs, des racines postérieures, et des culs-de-sac ganglionnaires rachidiens. On constatait que les éléments cellulaires, polynucléaires et lympho- cytes de réaction, étaient repris à l’intérieur même des vaisseaux el des espaces LT EEE puis, de là, véhiculés au dehors du sac arach- noïdo-pie-mérien à travers la dure-mère, dans le tissu cellulaire du trou de conjugaison avoisinant le ganglion rachidien. Tout processus réactionnel était éteint chez le troisième sujet cu succombé tardivement le vingtième jour après l'injection. Ces faits anatomiques ont leur intérêt. Ils éclairent la pathogénie des signes cliniques méningés fréquemment observés après les injections rachidiennes ; ils expliquent également la genèse de certains reliquats paralytiques flasques notés après la rachianesthésie ; ils montrent enfin la possibilité d'agir directement sur la moelle postérieure et les racines postérieures, en les impressionnant favorablement par des liquides pru- demment dosés et appropriés, au cours de certaines maladies nerveuses, le tabes, par exemple. TRAITEMENT DE CERTAINS SYMPTÔMES DU TABES INFÉRIEUR PAR LES INJECTIONS ARACHNOÏDIENNES, par SICARD. Depuis qu'avec MM. Widal et Ravaut nous avons montré la constance de la Iymphocytose rachidienne au cours du tabes, la pathogénie méningée de celte affection a été généralement admise. C'est au niveau du nerf radiculaire de Nageotte (1), ou mieux encore au niveau des culs-de-sac arachnoïdo-pie-mériens ganglionnaires, décrits avec Cestan (2), qu'il faut placer la lésion causale du tabes. Or, comme les culs-de-sac arachnoïdo-pie-mériens des régions lombo-sacrées sont plus nombreux, plus profonds que ceux des autres segments ganglio-radiculaires dorsaux ou cervicaux, et par conséquent (1) Nageotte. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 10 novembre 1894. (2) Sicard et Cestan. Elude de la traversée méningo-radiculaire au niveau du trou de conjugaison. Bull. Soc. Méd. Hôp., 24 juin 4904. 1106 SOCIÉTÉ DK BIOLOGIE tout à fait aptes à localiser et à perpétuer en ce point le processus méningé, il est logique d'attribuer, comme nous l'avons dit, à cette dis- position topographique (1) la fréquence démontrée en clinique du tabes inférieur. Les coupes de ces régions radiculo-ganglionnaires font voir chez les tabétiques une infiltration embryonnaire plus ou moins dense (Nageotte, de Ranarg, Thomas, Tinel), et par places la formation d'une véritable gangue hyperplasique. Ces lésions histologiquescommandent la plupart des signes de la série tabétique inférieure : douleurs fulgurantes des membres inférieurs, crises vésicales, troubles sphinctériens, trophiques, moteurs, etc. Il est parfois difficile à l'aide du seul traitement mercuriel classique d'agir sur ces lésions qui se dérobent à l’action du spécifique derrière leur barrière méningée et leur manchon de sclérose vasculaire. Aussi, après échec des méthodes ordinaires de traitement chez tel ou tel tabétique, sera-t-il nécessaire de s'adresser à une thérapeutique plus directe et de demander aux injections sous-arachnoïdiennes l'effort curateur. C'est cette méthode que depuis plusieurs années (in Thèse de Ducros, 1903) nous avons cherché à réaliser et à appliquer au cours du tabes inférieur. Son principe est celui-ci. Il s’agit de provoquer à l’aide d’une injection arachnoïdienne lombaire une réaction méningée locale, suffisante pour troubler la vascularisation médullo-radiculo-ganglionnaire, et libérer au moins en partie les racines et les culs-de-sac lepto-méningés des infiltrats embryonnaires qui les enserrent. Celte réaction salutaire peut être provoquée, comme nous l'avons dit avec M. Descomps (2), par une solution aqueuse légèrement alcoolisée à 10 degrés et stovaïinée, ou plus simplement encore, par l'injection de trois à quatre cen- timètres cubes et même davantage (suivant la susceptibilité réactionnelle méningée de chaque tabétique), d’eau chlorurée à 8 p. 1000 (Sicard et Salin). A la suite de ces seules injections chlorurées, répétées à doses variables tous les huit ou quinze jours, on peut voir survenir chez certains tabéliques infé- rieurs des améliorations remarquables. Toute injection sous-arachnoïdienne, même au taux minime de trois à quatre centimètres cubes d’eau salée, réveille chez ces malades des douleurs plus ou moins vives dans les membres inférieurs, qui débutent trois heures environ aprés l'injection, durent douze à seize heures et nécessitent parfois une injection de morphine. On note également une certaine élévation ther- mique. (4) Sicard. Pathogénie du tabes. Congrès de Lisbonne. Presse médicale, 21 juillet 1906, p. 467. (2) Sicard et Descomps. Traitement du tabes par les injections sous-arachnoï- diennes, à la suite de la communication de MM. Lhermitte et Lévy. Revue neurologique, 7 novembre 1907, p. 121%. SÉANCE DU 25 JUIN 1107 Lorsque l’accoutumance méningo-médullaire est ainsi appréciée et faconnée chez chaque tabétique, c’est-à-dire à la troisième injection lombaire environ, nous ajoutons aux trois à quatre centimètres cubes d’eau chlorurée, un, deux à trois dixièmes de milligramme de cyanure de mercure. Par cette adjonction on rend la révulsion méningée plus active, et l'on agit directement à l’aide d’un sel mercuriel sur un processus que toutes con- sidérations portent à croire de nature syphilitique. - Le cyanure de mercure nous a paru être le sel le plus maniable. Il n’a pas d'action coagulante sur les albumines rachidiennes. Mais nous n'avons pas essayé le mercure colloïdal, l’électro-mercurol dont M. Carrieu (1) a vanté les bons effets en l’employant également en injections sous-arachnoïdiennes chez de tels malades. À côté de cette réaction méningée libératrice, il faut encore envisager comme autre force thérapeutique à utiliser, les troubles de la per- méabilité méningée. Ainsi provoqués localement, ils favorisent le passage, au niveau du liquide céphalo-rachidien, du mereure introduit dans la circulation générale. Aussi est-il indiqué de poursuivre concomitamment avec les jee tions arachnoïdiennes le traitement général classique mercuriel. Le mercure pourra, de cette façon, agir sur des lésions méningées avivées et les atteindre directement tout à la fois par la voie du liquide céphalo- rachidien et par celle de la grande circulation. Dans ces conditions, nous avons vu la réaction de Wassermann dis- paraître du liquide céphalo-rachidien et la lymphocytose rachidienne s alténuer considérablement chez des malades traités depuis un certain temps. Nous avons appliqué cette méthode avec succès à quatorze tabéliques dont la plupart ont été suivis depuis trois ans. Elle n’est pas généralisable, croyons-nous, à tous les cas de tabes indistinctement, elle doit être réservée à certains symptômes du tabes inférieur, à ceux surtout rebelles chez tel ou tel malade aux traitements ordinaires : douleurs fulgurantes continues, crises vésicalés paroxys- tiques, troubles sphinctériens notables, troubles moteurs graves. Les résultats sont moins nets pour les troubles trophiques. Certains de ces tabétiques inférieurs se sont améliorés dès la première injection, d’autres n'ont bénéficié de cette méthode qu'après une série de trois à quatre injections répétées à une, deux ou trois semaines d'intervalle. (1) Carrieu. Trailement du tabes par les injections arachnoïdiennes de . mercure colloïdal. Congrès de Budapest, 1909. 1108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | DES RÉSULTATS HISTOPHYSIOLOGIQUES DE L'INJECTION INTRA-OCCIPITO-ATLANTOÏDIENNE DE LIQUIDES INSOMNIQUES, par R. LEGENDRE et H. PréRoN. La recherche d’une action hypnotoxique par injection vasculaire expose à un échec apparent dû à ce que l’action peut être masquée par des phénomènes antitoxiques que facilite la dilution dans la masse sanguine des liquides injectés. Aussi avons-nous cherché à mettre plus directement en contact avec les centres nerveux les liquides provenant des animaux insomniques en faisant des injections intra-occeipito-atlantoïdiennes dans les espaces sous-arachnoïdiens ; mais il faut, au point de vue des effets physiolo- giques, prendre garde que l’on oblient des phénomènes de somnolence par simple compression lorsqu'on n'enlève pas au préalable une quan- tité suffisante de liquide céphalo-rachidien. Deux séries d'expériences ont été faites. Dans la première, il fut injecté à Jaunet (7 kil. 2) 8 centimètres cubes de plasma cérébral (liquide extrait à la presse d’un hémisphère cérébral privé de sang) provenant d’Artémis, insomnique (pendant dix jours), à Blanchard (9 kil. 3), 6 centimètres cubes de liquide céphalo-rachidien, et à Agitée (5 kil. 2), 5 centimètres cubes de sérum, toutes injections faites à 37°. Chez les trois animaux furent observés des phénomènes de somno- lence extrêmement accentués. Dans la deuxième série, il fut injecté à Follet (8 kil. 850) 8 centi- mètres cubes du sérum de Douillet, insomnique (pendant dix jours), à Résigné (7 kil. 700) 8 centimètres cubes du même sérum après trois minutes de chauffage à 55 degrés, à Trapu (5 kilogrammes) 5 centi- mètres cubes du même sérum après cinq minutes de chauffage à 65 degrés, et enfin à Négrillot (8 kil. 800) 8 centimètres cubes du liquide provenant de la dialyse pendant quarante-huit heures du même sérum (10 centimètres cubes de sérum ayant été mis à dialyser dans 10 centimètres cubes d’eau distillée). On nota une somnolence accentuée chez Follet, nettement moindre et plus tardive chez Résigné, un peu plus nette chez Trapu, nulle chez Négrillot. Voici, d'autre part, les résultats des examens histologiques : PREMIÈRE SÉRIE : Lobe frontal. — Vaisseaux dilatés avec mononu- cléaires et polynucléaires. Diapédèse rare. Glandes pyramidales et poly- morphes très atteintes. Vacuolisation. Excentricité fréquente du noyau et du nucléole. Neurophagie assez fréquente. Lésions par zones, plus étendues et plus intenses chez Agitée que chez Blanchard et Jaunet. SÉANCE DU 25 JUIN. 1109 Lobes temporal et occipital. — Polynucléaires dans les vaisseaux. Cellules normales. Vacuoles rares. Parfois de la neurophagie chez Jaunet. Cervelet, normal. D£uxtTÈME SÉRIE : Lobe frontal. — Lésions nettes, mais peu intenses, chez Follet (quelques vacuoles dans les grandes pyramidales, chroma- tolyse par régions, asséz rares, neurophagie très rare), moindre encore chez Résigné (où quelques ïlots des grandes pyramidales sont seuls atteints), nulles chez Trapu et Négrillot. Polynucléaires dans la pie- rnère et lés vaisséaux chez Follet et Résigné (où ils sont peu nom- breux). Lobes temporal et occipital. — Normaux chez Follet et Résigné (avec de très rares grandes pyramidales altérées), ainsi que chez Négrillot ; chez Trapu les grandes pyramidales et surtout les polymorphes sont très atteintes avec chromatolyse, vacuolisalion protoplasmiqué, neuro- phagie, etc. Des expériences témoins ont été faites chez trois chiens à qui furent injectés des liquides normaux : La Jaune (7 kilogrammes) recoit 6 centi- mètres cubes de liquide céphalo-rachidien ; Pia (6 kil. 600), 6 centi- mètres cubes de plasma cérébral, et Noirotte (6 kil. 400) 6 centimètres cubes de sérum. On note un peu de somnolence et surtout de la photo- phobie chez Pia. A l'examen histologique, on ne rencontre aucune lésion, les animaux étant sacrifiés au bout du même temps (deux heures et demie). L’examen histologique des animaux insomniqués a montré des lésions importantes chez Artémis et des lésions faibles chez Douillet, qui, plus résistant, n'était pas arrivé au bout de dix jours à un besoin de sommeil aussi intense, fait qu'il faut rapprocher des lésions moindres rencon- trées chez Follet (sérum de Douillet) que chez Agitée (sérum d'Artémis). Tels sont les faits, très brièvement résumés ; nous n’en tirerons pas de conclusions hâtives; les expériences devront être répétées, mais si lès résultats obtenus ultérieurement concordent avec ceux-ci, la question des facteurs du sommeil impératif pourra entrer dans une période nou- velle où l’on ne fera plus appel à des hypothèses gratuites. ‘Travail des laboratoires de Physiologie de la Sorbonne et du Muséum et du laboratoire de Psychologie expérimentale des Hautes-Etudes.) 1110 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ANAPHYLAXIE PAR LA VOIE RACHIDIENNE, par A. BesrEeDkA et M'e S. Lissorsry. , En abordant les recherches sur l’anaphylaxie, nous avons émis l’idée de la parlicipation éventuelle des centres nerveux (1); nous nous sommes dit notamment que les cobayes dits sensibilisés pouvaient bien être porteurs de lésions centrales latentes qu'une deuxième injection vien- drait réveiller. Partant de cette idée, nous avons porté le sérum, lors de la deuxième injection, directement dans le cerveau. En frappant ainsi la cellule sensible, nous avons réussi, en effel, à provoquer le choc ana- phylactique avec des doses beaucoup plus faibles et avec une régularité plus grande que lors des injections sous-cutanées ou intrapéritonéales. C’est la même idée qui nous a incités à tenter la voie spinale. En injec- tant dans la cavité rachidienne de cobayes sensibilisés 1/6 à 1/45 centi- mètres cubes de ce sérum dans 1/2 centimètre cube d'eau physiologique, nous avons réussi à provoquer le même syndrome anaphylactique qu'avec des injections intracérébrales. Le lieu de prédilection pour ces injections est au niveau de la région lombaire, dans le premier espace intervétébral, juste au-dessus du sacrum. L'injection intrarachidienne délermine souvent un choc immédiat que l’on ne saurait confondre avec le choc anaphylactique ; dans la plupart des cas, l'animal se res- saisit vite, et ce n’est qu'après une période d’acalmie de une à cinq mi- nutes que l’on voit se dérouler chez lui les symptômes anaphylactiques que l'on connait. Nos recherches antérieures nous ayant appris que l’on pouvait vacci- ner les cobayes contre l'épreuve cérébrale par le procédé de petites doses, nous avons appliqué ce dernier aussi à l'épreuve rachidienne. Voici quelques exemples relatifs à cette vaccination, choisis parmi beaucoup d’autres. Deux cobayes sensibilisés (1/100 centimètre eubé) reçoivent, à titre de vaccin, 1/4 centimètre cube de sérum sous la peau; l’un est éprouvé dans le rachis (1/6 centimètre cube) après quatre heures; il présente de légers accidents, puis se rétablit; l’autre est éprouvé après six heures avec la même dose (1/6 centimètre cube), mortelle pour le témoin; il ne présente pas le moindre trouble. | : : Deux cobayes sensibilisés recoivent dans le périloine 1/4 centimètre cube de sérum; un de ces cobayes est éprouvé dans le rachis (1/6 centi- mètre cube) au bout de 40 minutes; il survit après avoir eu de la toux et de la parésie des extrémités postérieures, d’ailleurs passagères ; l'autre, éprouvé après 80 minutes, fut à peine incommodé. (4) Annales de l'Inslitut Pasteur, février 1907. SÉANCE DU 25 JUIN AAA Trois cobayes sensibilisés reçoivent dans le rachis, à titre de vaccin, 1/12 centimètre cube de sérum dans 1/4 centimètre cube d’eau physio- logique; deux d’entre eux sont éprouvés dans le rachis au bout de 45 minutes; le troisième, au bout d’une heure; on éprouve en même temps un autre cobaye sensibilisé, qui a été vacciné la veille avec du sérum dans le rachis; sur ces quatre cobayes un seul est mort, celui de deux, qui fut éprouvé après 45 minutes; tous les autres ont très bien résisté à l'épreuve (1/6 centimètre cube). e Deux cobayes sensibilisés recoivent dans la veine jugulaire 1/30 cen- timètre cube de sérum; ils sont ensuite éprouvés par la voie rachi- dienne, l’un après 10 minutes, l’autre après 15 minutes; tous les deux résistent à l'épreuve mortelle sans présenter le moindre accident. Il en résulte que la vaccination par petites doses proposée par l’un de nous pour éviter les accidents anaphylactiques se montre efficace aussi lors des injections du sérum dans la cavité rachidienne; l'expérience montre, de plus, que cette vaccination est rapide, et que si l’immunité antianaphylactique demande une ou plusieurs heures à s'établir lors- qu on pratique la vaccination par le rachis, le péritoine ou la peau, elle s'acquiert déjà au bout de quelques minutes lorsqu'on a recours à la voie veineuse; il va sans dire que, outre la voie de pénétration, il y a lieu de tenir aussi compte de la dose de sérum employé comme vaccin. (Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) SUR LA NATURE DES ENVELOPPES ABANDONNÉES PAR LES ABEILLES A L'INTÉRIEUR DES ALVÉOLES DE LA CIRE, par FRÉDÉRIC ARONSSOHN. Les larves d’abeilles déposent à un certain moment de leur existence sur les parois des cellules de cire où elles vivent un revêtement continu à l'abri duquel a lieu la dernière métamorphose. Nous nous sommes proposés d'étudier la substance ainsi déposée sous forme de sacs mem- braneux, en soumettant des rayons de colonies d’Apis mellificea à la technique suivante : La Cire, sommairement séparée par expression sous l’eau bouillante, la masse des enveloppes fut soumise à l’action de la benzine bouillante tant que ce dissolvant put entraîner des produits solubles. Les membranes furent soumises ensuite à l’action de l'alcool bouillant; ce dernier se chargea d’un peu de matière colorante brune. L'épuisement fut continué par le chloro- forme qui ne put rien dissoudre. À ce moment les enveloppes se montrèrent mélangées de poussières brunes composées de produits cellulosiques venant BrocoGre. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXVIIL. 79 1119 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ; —_— du pollen; on élimina ces derniers en majeure partie, par brassages: et décantations répétées en présence d’eau bouillante. Les membranes étant encore colorées on les a soumises à l’action de l’eau de brome faible, après quoi elles furent lavées à l’eau et séchées. Ces différents traitements laissent encore dans les angles dessinantile fond de l’alvéole de petits amas de résidus polliniques fortement adhé- rents. Ces produits étrangers furent éliminés avec des ciseaux. La pré- sente étude a donc été faite sur les membranes ainsi préparées; la sub- stance contient 10,7 p. 100 d’azote, mais est exempte de soufre ainsi que de phosphore. Les réactions xanthoprotéique, de Millon, du biuret et de l’acide glyoxylique sont négatives: Les dissolvants : alcool, éther, chloroforme, acétone, benzine, sont sans action, l’eau froide ni même portée à 130 degrés ne donne-pas. de: dissolution même partielle. La liqueur cupro-ammoniacale laisse la substance inallérée même. après deux jours de contact, L’acide acétique agit partiellement à froid, l'acide sulfurique con- centré ainsi que l'acide chlorhydrique pur sont sans action à froid, la dissolution a lieu à chaud. La potasse dissout à froidla masse membra neuse, même en solution assez étendue; l’'ammoniaque se comporte de même pour des concentrations plus grandes ; la solution, très altérée par les alcalins, précipite avecles acides. L'hypochlorite de soude dissout les membranes même lorsqu'il est étendu; l’eau oxygénée et le bisulfile de soude ne les attaquent pas, mais ne décolorent pas non plus le produit brut. L'hydrolyse de lasubstance a été effectuée sous différentes conditions, en faisant varier les concentrations-d'acide de 5 à %5 p.100 et la durée de chauffage de une demi-heure à six heures. On a essayé l'attaque par l'acide sulfurique et l’acide chlorhydrique. Le produit restant évaporé dans le vide après filtration, puis neutralisé, n'a jamais donné de réduction avec la liqueur cupro-potassique. La solution ne précipite pas par les réactifs de Tanret, de Millon ni par les acides phosphotungstique ou molybdique. De ces différentes propriétés résultent que les saes membraneux étudiés ne sont pas constitués par une substance albuminoïde, car!les: réactions fondamentales de ce groupe sont négatives. La faible teneur en azote, l’insolubilité dans l’eau surchauffée, la non- précipitation des solutions chlorhydriques par les acides phosphotuug- stique et molybdique ainsi que l'absence du biuret ne permettent pas le classement parmi les collagènes. L'absence du.soufre seule exclut le produit du groupe des kéralines. La teneur'en azote, l’insolubilité dans la liqueur de Schweitzer, la facile solubilité dans les-alealis et l'absence de réaclion:de Millon.écartent le. rapprochement. d'avec: la.fibroïne. La chitine: et l'hyaline donnant par SÉANGE DU 23 JUIN 11143: hydrolyse des produits hydrocarbonés, la substance étudiée ne peut leur être comparée. La conchyoline vu son chiffre d'azote et sa résistance à la potasse ne peut non plus être rapprochée de la substance considérée. Enfin la pupiné des chrysalides de lépidoptères se distingue d’avec les produits des alvéoles par sa teneur azotée et son insolubilité en présence de potasse. Nous croyons done que les membranes élaborées par la larve de l'abeille sont constituées par une substance parliculière azotée, non sulfurée, ayant des caractères chimiques spéciaux ne permettant pas de. l'identifier avec des-produits déjà étudiés. (Travail du laboratoire de M. Desqrez.) HYPERSENSIBILITÉ AU SUC PANCRÉATIQUE INACTIF, par M. Nicozze et E. Pozersutl. L'un de nous à élabli, le premier — en réalisant l’hypersensibilité passive — que les phénomènes anaphylactiques sont dus à la présence d'anticorps. spéciaux. Nous avons démontré, ultérieurement, avec le D: Abt, que ces anticorps appartiennent au groupe des lysines (opposées aux coagulines, agents de l’immunité). Les travaux parus depuis lors n'ont fait que confirmer ces vues et, tout récemment encore, Briot apportait à notre conception de l'anaphylaxie une série de preuves absolument iopiques. Au cours de recherches sur le suc pancréatique de chien, envisagé à divers points de vue nouveaux, nous avons effectué de nombreuses expériences concernant l’hypersensibilité active et passive des cobayes et des lapins, expériences qui ont fourni des résultats quasi schéma- tiques. Nous nous contenterons d'en donner ici un résumé succinct. Le sérum des lapins traités par le suc pancréalique inactif (et devenus hypersensibles) n'offre jamais de propriétés précipitantes, mais il dévie le complément en présence de ce suc, ce qui démontre déjà l'existence d'un pouvoir purement [ytique, acquis au cours du traite- ment. La démonstration peut être poussée plus loin que l’épreuve de Bordet et Gengou, ainsi qu'on va le voir. Le sérum frais de nos lapins (3 centimètres cubes), mêlé au suc pan- créatique inactif (2 centimètres cubes) et injecté dans les veines des cobayes neufs (500 à 600 grammes), les tue en quelques minutes ou les rend très malades. La proportion des cas mortels est la même que chez les cobayes hypersensibilisés activement contre le suc par injection de 0 c. c.5 à 1 centimètre cube dans les muscles et éprouvés trois semaines après avec 2 centimètres cubes dans les veines. 411% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (Inutile d'ajouter que le sérum de lapin hypersensible el le suc pan- créatique inactif se montrent absolument inoffensifs pour le cobaye neuf, ainsi que le mélange de sérum de lapin normal et de suc). Le sérum de nos lapins, conservé à 15 degrés, perd assez vile son pou- voir lytique; très diminué, en effet, après quinze jours, il est devenu inappréciable au bout d'un mois. Le chauffage à 55 degrés réalise com- plètement la même transformation en une demi-heure. Le sérum inactivé récupère aisément ses propriétés in vivo. Si l’on injecte, dans les veines des cobayes, 3 centimètres cubes de ce sérum et, le lendemain, 2 centimètres cubes de suc, les phénomènes observés demeurent les mêmes que tout à l'heure. Le déterminisme de la réactivation in vitro n’a pas encoreélé rigoureuse- ment élucidé; nous avons cependant obtenu plusieurs résultats posilifs en ajoulan! À centimètre cube de sérum frais de cobaye ou de lapin au sérum anaphylactisant vieilli ou chauffé. En présence des faits expérimentaux qui viennent d’êlre rapportés, il P P ) nous parait impossible de contester que l’hypersensibilité soit fonction de lysines absolument typiques. La méthode de Vaughan, appliquée au suc pancréalique inactif, pro- voque l’albuminolyse plus brutalement encore que l'organisme vivant; le D' Abt aobtenu, par ce procédé, un poison dont les effets sur le cobaye neuf sont exactement les mêmes que ceux du suc inactif sur le cobaye anaphylactisé activement ou passivement. A PROPOS DES LOIS DE L'EXCITABILITÉ PAR LA LUMIFRE. V. — INTERVENTION DE LA VITESSE DES RÉACTIONS CHIM!)UES DANS LA DÉSENSIBILISATION PAR LA LUMIÈRE, par GEORGES Bou. Dans l'étude des activités animales, il importe de tenir compte de la nolion de « vitesse des réactions chimiques ». Déjà, grâce à cette notion, beaucoup des mystères de la biologie de l'œuf se sont dissipés. Or, il résulte de mes recherches qu'il est possible d'établir un parallèle entre ce quise passe dans l'œuf et ce qui se passe dans un animal infé- rieur, tel qu'un coralliaire. L'étude des vérétilles ou celle des actinies peut donc conduire à des conclusions intéressant la biologie générale. Avant que j'essaie de formuler celles-ci, je voudrais faire voir sur quelques exemples concrets l'importance de la nolion de vitesse des réactions chimiques. Un exemple très frappant est précisément fourni par les Actinia gquina que j'ai observées au Croisic pendant les vacances de Päques bééen : ze æ SÉANCE DU 25 JUIN 11145 dernières. Dans une précédente note (4 juin 1910), j'ai montré que, après le retrait de la mer, les anémones qui restent dans les flaques d’eau se ferment à la lumière du jour et s’épanouissent dans l'obscurité de la nuit. Mais une exposition suffisamment prolongée à la lumière peut entraîner la désensibilisation du polype qui, alors, s’épanouit à la lumière. D'un jour à l’autre, cette désensibilisation peut survenir plus ou moins tôt, comme il ressort de ce qui suit : 27 mars :- Emersion des rochers, de 7 h. 1/2 à 2 h. 1,2; température de l'eau des flaques, de 9 à 20 degrés; température de l'air, de 7 à 14 degrés; ciel clair, soleil. j Quand l’eau revient ‘1 h. 1/2 à 2 h. 1/2), la plupart des actinies sont encore fermées; au contact de l’eau qui vient du large, beaucoup s’épanouissent subitement, mais certaines restent encore fermées un certain temps. Fait important à noter : quelques-unes, au contraire, s’épanouissent déjà avant l'arrivée de l’eau. 28 mars : Emersion des rochers, de 8 heures à 3 heures; température de l’eau des flaques, de 10 à 23 degrés ; température de l'air, de 10 à 15 degrés, ciel clair, soleil. Le fait de l'épanouissement des actinies avant le retour de l’eau dans les flaques, exceptionnel la veille, est aujourd’hui, où la température est plus élevée, presque la règle. A midi, quelques-unes commencent déjà à s’épa- nouir ; à 4 h. 1/2, un assez grand nombre présentent les divers degrés de l'épanouissement ; dans des mares à 23 degrés, certaines sont complètement épanoulies. Ainsi, une différence de quelques degrés dans la lempérature des 27 et 28 mars a entraîné une différence dans la manière de réagir des actinies à marée basse. Le 27 mars, celles-ci ne se sont réouvertes, en général, qu'après le retour de l’eau; le 28 mars, au contraire, l’épa- nouissement s’est produit, dans la majorité des cas, avant le retour de l’eau. | J'ai observé un contraste analogue et très marqué entre les 4% et 2 avr. Le 1° avril, {a température fut basse et le ciel nuageux pendant l'après-midi ; le 2 avril, au contraire, le soleil n’a cessé de briller avec un vif éclat, et la température s'était releyée notablement. 1 avril ; Emersion des rochers, de 9 heures à 5 heures; température de Veau des mares, 8 à 9 degrés; température de l'air, # à 7 degrés; cielnuageux l'après-midi. Quand l’eau revient, et cela aussi bien aux hauts niveaux qu'aux bas niveaux, les actinies sont encore toutes fermées, et elles mettent un temps assez long à s'ouvrir après le recouvrement. 2 avril : Emersion des rochers, de 9 h. 3/4 à 5 h. 3 4: température de l’eau des mares, 9 à 16 degrés; température de l'air, 7 à 13 degrés; ciel clair, soleil vif. 4116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dès 11 heures, quelques actinies se réépanouissent; à 5 heures, dans les mares, un dixième sont à demi épanouies et un dixième complètement “épanouies. L'eau, en revenant, détermine l'ouverture immédiate de celles qui sont fermées. ‘Ainsi, dans les mares littorales, à mer basse, les Actinia equina, qui se sont fermées (sous l'influence de Ja lumière), peuvent se réépanouir au bout d'un certain temps; ce temps varie avec l'intensité de l'éclairement et la température; il est d'autant plus court que l’éclairement est plus intense et la température plus élevée. Ce réépanouissement tardif des actinies dans les mares littorales est la conséquence d’une désensibilisation vis-à-vis de la lumière. Quand il se produit, les actinies ont cessé de réagir aux variations d’éclairement et, d’une manière générale, leur sensibilité vis-à-vis des divers agents du milieu extérieur est fort atténuée. A la pleine lumière du jour, les animaux, désormais insensibles à la lumière, se comportent comme s’il faisait nuit, c'est-à-dire s'épanouissent. Ce phénomène est connu depuis longtemps sous la dénomination d’« accoutumance à la lumière ». Beaucoup d'animaux inférieurs, acti- nies, planaires..., exposés à la lumière, y deviennent insensibles. La rétine des animaux supérieurs se comporte de même. Celle-ci a été comparée à une plaque photographique qui devient insensible d” agro plus rapidement que la lumière est plus vive. Des actinies appartenant aux espèces les plus diverses se ferment le matin sous l'influence de la lumière, et finissent par s'épanouir dans le cours de la journée; quand la nuit survient. elles restent épanouies, insensibles à ce changement d’éclairement. L’épanouissement diurne, dû à une insensibilisation, se produit et continue à se manifester dans des eaux diversement riches en oxygène, et à diverses températures. Dans les mares littorales, exposées à la lumière solaire directe ou indi- recte, l’eau est en général sursaturée d'oxygène et, bien que ce soit là, comme je l'ai démontré par des dosages, une condition qui favorise la fermeture des actinies, bien que souvent la température soit élevée, celles-ci, une fois arrivées à la phase de désensibilisation, S'Y épa- nouissent. Il est possible de réaliser les mêmes conditions extérieures (oxygéna- tion, température, éclairement) deux jours de suite, à la même heure; les mêmes individus se comporteront différemment, suivant que leur activité chimique a été intense ou faible pendant les heures qui ont précédé, l’état de désensibilisation étant plus ou moins prononcé. Toutes les fois que l’on observe la manière dont-se comporte un animal, il y a lieu de tenir compte de la vilesse des réactions chimiques. dont celui-ci a été le siège pendant les heures qui précèdent le moment de l'observation. SÉANCE DU 25 JUIN AA17 / Il est enfantin de chercher à expliquer les phénomènes biologiques, rythmiques et leurs perturbations (rythme de marée, rythmes nycthé- méraux, sommeil...) en faisant intervenir les seuls facteurs actuels; une accélération inhabituelle des réactions chimiques dans l’état d’ac- tivité fait que l’état de désensibilisation, ou un autre état analogue, sur- vient plus vite. SUR L'ABSORPTION DES SOLUTIONS SALINES PAR LES TISSUS VIVANTS, par PIERRE GIRARD. Dans une note récente (Séance du 28 mai 1910) M. Billard signalait l'augmentation de poids parfois considérable de grenouilles placées dans des solutions de NaCI de concentration variable. « Ges faits, tout comme ceux obtenus par Lœæb sur les muscles de grenouille, par Heiïdenhain, Hamburger, par MM. Nobécourt et Vitry, Carnot et Anet, et relatifs à l'absorption de solutions salines par des anses intestinales isolées, se rattachent tous à cette même question : Etant donné qu'un tissu vivant sépare un milieu vital (lymphe ou sérum) d’une solution saline de concentra- tion donnée, les lois qui président aux échanges à travers ce tissu sont-elles celles pures et simples de l’osmose. L'accord est à peu près unanime entre les auteurs, les résultats obtenus sont dans de nombreux cas en contradiction absolue avecles lois de l’osmose. » Heidenhain a argué de cette contradiction pour affirmer que l’absorp- tion rentrait dans la catégorie des phénomènes physiologiques où inter- vient une activité cellulaire propre. - ‘En réalité nous pensons que le déterminisme du RE De est pure- ment physico-chimique; mais un facteur très important intervient dont jusqu'ici on n'a pas tenu compte, c’est la différence de‘potentiel que le tissu vivant, peau ou paroi intestinale, présente d’une face à l’autre. Desrecherches poursuivies depuis plus de deux ans, qui furent l'objet denotes à l’Académie des Sciences (1), et dont je ne puis par conséquent querappeler les traits essentiels, me montrèrent que si l'on sépare par un “septum inerte (en vessie de porc, gélatine, etc.) une solution de concentration donnée d’une autre moins concentrée ou de l’eau pure, si ce septum en outre est polarisé, s'il est le siège d’une différence de potentiel, celle-ei intervient comme un facteur régulateur et prépondé- rant du double mouvement de l’osmose ; diffusion des molécules salines et afflux des molécules d’eau. 4) Voir notamment Comptes Rendus, 4 mai 1908 ; 19 avril 1909 ; ‘Revue gé- nérale des Sciences, août 1909. 1118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE « La polarisation du seplum peut s’obtenir en l'absence de tout champ élec- trostatique, de tout courant électrique. Il suffit qu'il y ait dans la liqueur qui baigne l’une des faces du septum des ions actifs au point de vue de l’électri- sation ce contact (conformément aux lois de l’électrisation de contact for- mulées par Jean Perrin) (1). Les parois dés {ubes capillaires qui composent le septum adsorbent ces ions et se chargent de leur signe. La veine liquide qui remplit ces tubes se charge d’un signe contraire; une force tangentielle à l'axe des tubes, même très faible (différence de pression osmotique, champ électrostatique), suffit alors à polariser la membrane, conformément à un mécanisme que nous avons décrit. » La différence de potentiel dont le septum est le siège présente une orientation ; d'autre part, le sel qui diffuse à travers le septum est dis- socié en ions de signes contraires. Ne L'inégale mobilité de ces deux sortes d'ions engendre ce qu'on appelle le champ électrostatique de diffusion du sel. Le fait essentiel que nous avons mis en lumière, c’est que la perméabilité du septum au sel envisagé dépend de l'orientation réciproque de deux champs : le champ qui correspond à la différence de potentiel dont le septum est le siège, et le champ électrostatique de diffusion du sel. Considérons un sel en particulier, NaCI par exemple; le champ électrostatique de diffusion de ce sel est fixé; et d’autre part, nous sommes maîtres en utilisant des traces d'acide ou de base d'inverser l'orientation de la différence de potentiel dont le septum est le siège; en suivant cette orientation, un même septum, ne présentant aucune différence de structure d'une face à l’autre, témoignera pour NaCI d’une perméabilité extrêèmement diffé- rente. Or, il est remarquable qu'un tissu vivant, siège d'une différence de potentiel, se comporte exaclement comme un septum inerte polarisé. Nos recherches ont porté notamment sur la peau de grenouille (2). Mais ce n’est pas seulement la diffusion du sel (exosmose), c’est aussi l’en- dosmose que régit la polarisation du septum. Pour les solutions peu concentrées, comme sont les liquides physiologiques, les phénomènes osmoliques ne sont intenses qu'avec des solutions électrolytiques capa- bles de polariser énergiquement le septum; or nous avons mis en évidence que dans tous les cas où l’osmose est positive, où l’eau afflue vers la solution à travers le septum, le champ de polarisation du septum et le champ électrostatique de diffusion de l’électrolyte sont orientés de même sens. Mais il est des cas (avec les acides forts et cerlains sels acides) où l'endosmose est négative, l’eau de la solution filtrant vers les régions de moindre concentration. Dans tous ces cas, l'orientation réciproque des deux champs électrostatiques envisagés est l'inverse de ce qu'elle était \1) Journal de Chimie et de Physique, 1903. (2) Comptes rendus, 12 juin 1910. SÉANCE DU 25 JUIN 1119 précédemment. Ce n’est pas, ou plutôt ce n’est qu'indirectement, la nature chimique de l’électrolyte dissous qui engendre ces mouvements osmotiques anormaux, aberrants, serait-on tenté de dire, c’est un ensemble de conditions électrostatiques ; et ces mouvements osmotiques anormaux, comparables à ceux qu'observèrent Heidenhain et d’autres depuis, nous les reproduirions sans nul doute avec n'importe quelle solution saline si nous reproduisions ces conditions électrostatiques. I| nous semble que c’est de ce point de vue particulier qu'il faut aborder l'étude de l'absorption, et c’est ce que nous nous proposons de faire. (Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) ALTERNANCES DES ACCROISSEMENTS (SEMESTRIELS) AU COURS DU DÉVELOPPE- MENT DU CORPS HUMAIN (DANS LE SEXE MASCULIN) ENTRE TREIZE ET DIX-HUIT ANS, * par PAL Gopix. 1. Buste et membre inférieur. — La taille doit la plus grande part de son développement, avant la puberté au membre inférieur, après la puberté au buste (graphique I). 134 40 1# bath A6ya15 | 155156: 15%: 16 AGI6S J6e7 172174 25 V4 ©OHelbt HWANS 158158 154816 162164 16K7 17a17% .20 30 15 25 “10 Ere als Pre. LE Buste, membre inférieur, ----- : Taille, poids, ----- 2. Taille et poids. — Les principaux accroissements de la taille se produisent pendant les trois semestres qui précèdent la puberté, les principaux accroissements du poids ont lieu pendant les trois semestres qui la suivent (graphique Il). 3. Croissance osseuse et musculaire. — Va croissance est surtout osseuse avant la puberté, et surtout musculaire après elle (graphique II). 4. Allongement de deux os longs consécutifs. — Les périodes d'activité 1220 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x S . DRE j MS et de repos qui se succèdent semestriellement dans l'accroissement en longueur d’un os long de membre sont contrariées pour les deux os longs consécutifs d’un même membre (graphiques IIL et [V traits pleins). Allongement et grossissement d'un os long. — Les repos de l’allon- gement sont utilisés par le grossissement ét réciproquement. L'os long grossit et allonge alternativement et non simullanément (graphique IN). Ce sont là autant de règles auxquelles est soumise la croissance, en lon- gueur, en grosseur et en poids. Ces faits, que j'avais déjà dégagés et formulés dans la partie de mes recherches (1) parue en 1902-1903, se présentent cons- tamment avec le même caractère de généralité au cours du travail actuel de mise en œuvre de la totalité des documents relatifs à la croissance (environ trois cent mille mensurations et notations relevées sur deux mille sujets). Je les ai observés d’une façon également constante sur les animaux, mammi- fères et oiseaux. BY AHaLEA à A44u15 ASIN 15416 1GRAGY AGIT 17.17 ÿs 14 dhil4* as 15 15215% 45x16 162164 16h17 172174 Te 10 1 Fic. III. — Cuisse, allongement Fic. IV. — Jambe, allongement grossissement musculaire ----- grossissement osseux ----- (Circonférence maxima). (Circonférence minima). Conclusions. — La croissance normale entre treize et dix-huit ans est soumise à des alternances. Les alternances avec leurs irrégularités sont, pour le développement du corps, une des caractéristiques de la progression biologique qu'elles contribuent à différencier de la progression arithmétique de Quételet. Les allernances ne dépendent pas des saisons. La proposition IV démontre en effet que la périodicité semestrielle n'implique pas l'in- fluence saisonnière. À plus forte raison, les saisons n'influent-elles pas sur les alternances qui échappent à cette périodicité. Les alternances subissent une influence prépondérante de la part de k puberté. L'âge pubère (quinze à quinze ans et demi en moyenne) est l’axe des courbes. Il ne s’agit pas du centre de figure qui est un effet de la période de jeunesse à laquelle s'étend l'étude, mais du rôle de centre à l’égard de l’évolution de l'accroissement, à l’égard des alternances. = (1) Paul Godin. Recherches anthropométriques sur la croissance des diverses parties du corps, 224 pages, Paris, Maloïine, édit., 14903. 4e loi, v. p. 107, 411, 119, 120, 122, 123, 127, 134; 9 loi, v. p. 407, 123, 427, 428; 3° loi, v. p. 108, 120, 123, 175, 176; puberté, v.p.'#80 et snivantes. a En dr. à p. à > & SÉANCE DU 29 JUIN 1121 C'est en effet au moment même de l'apparition de la puberté que le buste, ce contenant des viscères, ce réservoir de vie, se substitue aux membres inférieurs, comme facteur prépondérant de l’allongement de la stature. C'est à ce moment que survient l'énorme majoration du poids corres- pondant à l'effondrement de l’accroissement de la taille, et révélant, en _ l'absence d’adiposité, la densité acquise par les tissus. C'est à ce moment que le tissu osseux cède la prédominance au tissu musculaire. Tous ces phénomènes marquent l'effort vers la nubilité, effort dont l’objet est l'achèvement (1) de l’évolution du soma en vue de l'acquisition de la vigueur exigée par le concours qu'il doit au germen pour assurer la fonction dominatrice de reproduction. La puberté, dans ce rôle d'agent déterminant de l'achèvement de l’évolution du soma, est évidemment autre chose que la manifestation morphologique de la transformation génitale : elle est le phénomène germinal lui-même, le stade final de l’évolution de la lignée séminale, dont la spermatide n’avortera plus, mais aboutira désormais au spermatozoïde, lequel n'attend, du perfec- tionnement du soma, que les qualités chromosomiques dont dépend la puis- sance de transmission héréditaire. SUR UN CERTAIN NOMBRE DE PRODUITS RELATIFS A LA DÉCOMPOSITION DU CHLOROFORME DANS L'ORGANISME, par Maurice NicLoux. Dans une note paraissant simultanément dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences sur les produits de décomposition du chloro- forme dans l'organisme, je m'appuie sur un certain nombre de faits qui, faute de place, n’ont été que mentionnés. Cette note sera consacrée à leur résumé (Un mémoire d'ensemble sera publié prochainement dans le Journal de physiologie et de pathologie générale). 1° Elimination des chlorures alcalins chez les animuux anesthésiés. — Des recherches anciennes, notamment celles de Kast (2) et de Vidal (3), ont mis en évidence ce fait intéressant que l'élimination urinaire des (1) Paul Godin. De la puberté à la nubilité, communication au Congrès du cinquantenaire de la Société d’Anthropologie de Paris, 7 juillet 1909, et Clini- que infantile du D' Variot. (2) Zeitschrift für physiologische Chemie, 1887, t. XI, p. 277-285. (3) Thèse de Paris, 1897, 1 vol. 199 p. Henri Charles-Lavauzelle, éditeurs, Paris, 1122 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chlorures alcalins augmente considérablement lout de suite après l’anesthésie (1). £ Kast anesthésiant pendant quatre heures un chien soumis à un régime déchloruré voit l'élimination journalière moyenne passer de 0 gr. 215 à 0 gr. 894, soit quatre fois plus environ. ; Vidal, pour une durée d’anesthésie plus faible, chez des chiens à l’inani- : tion, constate encore des différences notables : du simple au double. ne -même, chez un chien de 3 kgr. 8 à l’inanition, soumis à l’anesthésie dans les conditions de mes expériences précédentes, j'ai trouvé 0 gr. 308 de chlorure éliminé dans les vingt-quatre heures qui suivent l’anesthésie contre 0 gr. 092 pendant les vingt-quatre heures qui la précèdent, soit 3,3 fois plus. Certains auteurs ont signalé dans l'urine (Consulter à ce sujet Vidal, loc. cit.) la présence du chlore engagé dans des combinaisons orga- niques, mais ces corps toujours en petite quantité vis-à-vis du chlore minéral n’ont jamais été isolés. 2% Décomposition de pelites quantités de chloroforme par des solutions faibles de soude. — Elle s'effectue d'aprés la réaction très intéressante découverte par Desgrez (2). CHCEF + 3KOH — 3KCI + CO + 2H°0 J'ai choisi à dessein des quantités de chloroforme de l’ordre de grandeur de celles contenues dans le sang au moment de l’anesthésie et je les ai mises au contact de solution aqueusé de soude dont l’alca- linité était au plus égale à celle communément admise par les auteurs pour le sang. Exe. I. — Solution à 3 gr. 3 de NaHO par litre renfermant 0 gr. 425 de chlo- roforme par litre. Après vingt-quatre heures de séjour à l’étuve à 38 degrés, on peut enflammer l'oxyde de carbone à la partie supérieure du flacon; la proportion de chloroforme décomposé, déterminée par le dosage du chlorure formé, est de 76,5 p. 100. Exe. II. — Mémes conditions que dans l’exp. I. On laisse 72 heures à 38°. L'oxyde de carbone peut être enflammé, le chloroforme est one entièrement. Exp. III. — Solution de 1 gramme de NaOH par litre renfermant 0 gr. 427 de CHCE par litre. L’étuve est à 38°5. Les résultats sont les suivants : Temps compté depuis le début . %# heures. 7h. 24h. 32h 48h. 7h. Chloroforme décomposé p. 100 . ES DS DEAD NO ES Tes 80 » Exp. IV. — Mémes conditins que dans l'expérience III. La quantité de chlo- roforme est un veu plus faible : 0 gr. 370 par litre. La mesure dela perte d’al- calinité montre que vers la fin de la réaction il se formerait de très petites quantités de formiate. Ces résultats sont les suivants : Temps compté depuis le début. . . : . . 1 jour. 2 jours. 5 jours. 8 jours. Chloroforme décomposé p. 100. . . . . . 54.1 14.3 86.5 92 (1) L’anesthesie par l’éther n'amène aucune modification. (2) Comptes rendus, 1897, t. CXXV, p. 780. SÉANCE DU 25 JUIN 1193 3 Disparition partielle du chloroforme du sang IN VIrRo avec formation simullanée d'oxyde de carbone. — Ces expériences ont consisté : soit à ajouter à du sang normal, recueilli aseptiquement, une quantité déter- minée de chloroforme (sous forme d’eau chloroformée), soit à recueillir également aseptiquement du sang d'un animal anesthésié (dans un temps ausssi court que possible). Dans l'un et l’autre cas, sur les échan- tillons de sang mis en expérience et à des intervalles de temps déter- minés, on dose le chloroforme et l’oxyde de carbone (par l’acide iodique). Je résume ici les expériences et les résultats. Exp. L. — À un chien on prélève 154 c. c. de sang artériel stérile et on les additionne de 10 c. c. d’eau saturée chloroformée renfermant 7 milligr. 56 de chloroforme par c. c. On trouve, pour 100 c. c. de sang : CHLOROFORME OXYDE DE CARBONE -Sang du début. . 46m8r2 Occ13 NDRÉSS ZA heures. AS re 0 AN SRE Occ26 Après 48 heures . . . …. . : : 31 aiguë par le sérum des malades atteints de paralysie infantile. Sa constatation dans le sérum d’un sujet qui a présenté une forme abortive (Deuxième note). : . . . . NrcLoux (Maurice\. Sur le sort du chloroforme dans l'organisme. Méthode expérimentale permettant l'étude de cette question . — Décomposition du chloroforme dans l'organisme , . . . 39 463 1068 188 997 617 1174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nrczoux (Maurice). Sur un certain nombre de produits relatifs à la décompo- sition du chloroforme dans l'organisme — Voir Camus (J.). : NicoLas (J.), FAVRE (M.) et GaurTier (C1.). Intradermoréaction et cutiréaction avec la syphiline chez les syphilitiques. : . . .:. . + . . . . Nrcozau (G.). . . Sur les anticorps hémolytiques naturels chez les animaux domestiques. — Dosage de ces anticorps. . . . . . . . . NicozLe (M.) et Pozerskr (E.). Hypersensibilité au suc pancréatique inactif. NOGIER EE pee Voir GAUTIER. NOURRI TE eee Voir RENLINGER. Ve ne: fie Neon de MT Ile O Opvo Er Monter. . Modification de la formule leucocytaire après l'hémoptysie chez“le tuberculeuxs 0 net Ro RE OnxkuBo (S.). . . . Cas de tuberculose primaire spontané dans l’appendice d'un-lapin ee rive fe et Sn Men ARRET ONE — Action trypanocide et spirillicide de la pyocyanase. . — Recherches sur la teneur en compléments du liquide aMBIDAUUEAUES CODAVES AN RRNERENT PE RT OLMER (D.) et Sauvan (A.). Action in vitro sur le sang des solutions d’abrine etidétricine ehauté es PR IEEE Er — Action in vitro sur le sang des solutions d’abrine et de ricine en présence de lécithine Ozoux (M.) . . . . La filaire de l’œil du dindon RCE OP MES CE ren HE CT P Pacnox (V.). . . . Education physique et critères fonctionnels. Les variations de la pression artérielle, critère d'entraînement. . . . . — Observations à l’occasion de la communication de M. Vil- Je Se RS TE Rare — Sur l'insuffisance de l'étude isolée du pouls So juger de l'état d'entraînement. Valeur comparée de la sphygmo- manométrie — Voir Busquer. : — Voir GLEY. PAGNIEZ ENT RUERE Voir LE Souro. PAILLARD . . . . . Voir Josué. — Voir ROUBINOVITCH. — Voir SÉZARY. Parsseau (G.) et Tixrer (Léon). A propos de la réaction de Meyer dans les néphrites. Importance de la distinction en néphrites dégénératives et néphrites congestives. . . . . . . . . . — À propos des néphrites congestives et dégénératives . . . Panisser (L.). . . Action précipitante du sérum des animaux morveux sur la HNANENES LES à 6 6 8 0 0 Son aNte Melle Ait — . Voir PORCHER, 944 581 655 193 638 639 974 927 884 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS PARHON. + : . . . Voir MariNEsco. Paris (Paul). . . . Note sur la fonction de la glande uropygienne des Oiseaux. Pxrts (A.) et SABARÉANU (G.). La séro-précipitation chez les syphilitiques par lé syrochelatedesonde ne GE LR EAN EE PARISOT. . .. . . Voir SPII.LMANN. à PARTURIER. . . . . Voir GILBERT. Parvu (M.) . . . . À propos de la réaction de Weinberg-Parvu . . . . . . . Parvu (M.) et Foy (G.). Indice opsonique et valeur phagocytaire dans la leu- : CÉMMONAIGUE PIRE Nr UT NON ON PATES NPALE NIET UN ParezLa (V). . . . L'origine endothéliale des mononucléaires du sang . . . . _ Réponse à la question de M. Jolly . . . . . Fabaie VE Pérez (Charles). . Métamorphose des tubes de Malpighi chez les Muscides. . — Métamorphose de l'intestin postérieur chez les Muscides. . — Les phénomènes histologiques de la métamorphose chez LES RINSEC LOS EN EN SEM Een) Note eo — Origine des cellules imaginales de l'intestin moyen des MS DIE Se ee La or IMATLc LÉ SN TOR APN es — Evolution nymphale du corps gras chez les Polistes. . . . PERRIN 6. Voir Ricnox. PERRIN (M.) et JeANDEL1ZE (P.). Moindre résistance des lapins thyroïdectomisés à l'intoxication par le chlorure mercurique (3° note). PErronciro (Aldo). Isotoxicité du sang d'animaux traités avec le sérum d’an- CD MN RE MO M RO VO SON RER Re Pétresco (G. Z.). . Résistance du sang à l'hémolyse dans les infections. . . . MÉEME ... . . Voir Laveran. BEYRON AN 0. 1: Voir ALEZAIS. PHILIBERT. . . . . Voir GILBERT. BEFRONE ANS 2 Voir LEGENDRE. Prrres (A.) et Branpeis (R.). Sur un cas de narcolepsie. (Etude de l'urine, du sang, du liquide céphalo-rachidien.) . . . . . . . . . . Pirres (A.) et GauTReLET (J.). Contribution à l’étude du métabolisme des hy- Ë drates de carbone chez les addisoniens. . ... . . . . . PoricarD (A.). . . Faits et hypothèses concernant la physiologie de la cel- lulesmtestinale pat nm en der pes re — La structure de la cellule hépatique en fonctionnement normal Re RP NOTE ee 0 oi eee OS ON SITE = Sur la coloration vitale des trypanosomes . . . . . . . . — Voir Doxon. — Voir MouRIQuAND. Poxcer (Antonin). Rhumatisme articulaire aigu tuberculeux et pleurésie tuber- DONNER ee SE ONE ORE TE STE At = AMEN LE CL — Remarques à propos de la communication de M. Gley . . _Ponsezze (A.). . . Compresseurs conjugués pour prise de sang sur les artères | desspetitSaMMaUrR 0570 EL UN TER Popovrcr-Bazxosanu (A.). Relation entre la taille de l’aduite et la quantité de nourriture absorbée chez l'Osmia rufa et l'Osmia cornuta. — La mue des larves de Megatoma undala . . . . . . . . . Porcer (Ch.). . . Sur le dédoublement diastasique du cellose . . . . . . . Porcaer (Ch.) et Hervieux (Ch.). Production d’'H?S lors de la distillation de lurinesodicaractérisa ion 0e Mn. 2 heroes de Porcner (Ch.) et Panisser (L.). De la recherche de l’indol et de l'hydrogène : sulfuré dans les cultures microbiennes . . . . . . . . . 103 24% 1097 1098 42 115 167 1010 1064 146 133 418 1176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Porrier (P.). . . . Destruction des larves de Gastrophilus fondée sur la con- naissance ‘de la physiologie de leur appareil respira- : Loire sn, ES MERE PRE ME AR G OREL ANSE SIMON 1056 Pozenska (Mme). . Voir FrourIn. POZERSKI ue Voir NicoLLe. PRÉVOT. . . .. . . Voir MARTIN. Proc (G.) . . . , Essais de culture du microorganisme de la vaccine (Cla- dobhiavactinæe) (Première note) 100-002: CURE 375 Proca (G.) et DaniLA (P.) Sur la présence dans les produits syphilitiques d’une thrichobactérie pathogène (Cladofhriæ stereotropa, M Spas 4 MEN AT, DURE D PRET RE PTE ARR ET EE. Os 79 = I. — Sur le polymorphisme de la trichebactérie des produits SYPOITIQUES ET MEME ES AMAR NPURAEREEN 190 — IT. — La pathogénéité des cultures de Cladothrix erebe LR RER PA 2 AN EL A DL PRET OS Gr d 192 — Filtration de la trichobactérie des produits syphilitiques. , 481 R RaïLLiET (A.) et Henry (A.). Les Thélazies, Nématodes parasites de l'œil . 213 — Les Onchocerques, Nématodes parasites du tissu con- JONCHLE. . LE 40 VA A TR ER RO PAPA LS AT TE NET 248 — Nouvelles observations sur les Thélazies, Nématodes para- sites de l'œil 250 Der EE er 783 RaïxEr (F,-J.). . . Contribution à la connaissance de la cellule endothéliale du péritoine chez l'homme. AAA TO ET SAN RS NE 483 RATHERY UV. Voir Mayer. RATuERY (F.) ct Saison (M.). Lésions expérimentales du foie et du rein à la suite danholation déthe autla pin PRESENT RaysauD (L.).. . . De l'influence des radiations ultra-violettes sur le proto- x plasma ER TE LE Le RME A ET ES — Influence des radiations ultra-violettes sur la germination deSteraines ee SR A PEAR ES do Le 0 De — Voir Fayer. — Voir GAUTRIER (J.). ReGaur (CI) . . . Particularité d'action des rayons de Rœntgen sur l’épithé- MiumiSéATIn al UNE Nat en PEER REP NNERr A Rne ; REMLINGER (P.) . . Fièvre typhoïde et rapports sexuels. . . . . . . . . …_ . . ReuLiNé6er (P.) et Nourr (O.). Les microbes pathogènes du sol peuvent-ils être entraînés a la Surface des VEDÉLAUx NOM — Le bacille de la tuberculose peut-il être entraîné à la sur- face dés” VÉSÉLAUR TE MONA De RAI Renaur (J.) et Durreuiz (G.). Histogenèse du cartilage hyalin des mammifères. = Contingence et conditions de l'incorporation des fibrilles connectives à la substance fondamentale des os. . . . . = Rectification à la note intitulée : « Contingence et condi- tions de l’incorporation des fibrilles connectives à la substance fondamentale des 051 EME POUR ‘7e Le morcellement résorptif du cartilage hyalin . . . . . , Revacr (G.). . , . Contribution à l'étude de la flore bactérienne anaérobie des gaugrènes pulmonaires. Un sireptococcobacille aneé- FODICT AE NE An UNS ToeE con coneteade emilie ce 0 ne — Contribution à l'étude de la flore bactérienne anaérobie des gangrènes pulmonaires. Un sireptococcus anaérobie, — Contributiou à l'étude de la flore bactérienne anaérobie des gangrènes pulmonaires. Un bacille anaérobie. . . — Contribution à la connaissance de la vitalité des microbes ARRÉTODICS SANTA EE us rer NON LIRE —- Voir Dopter. — Voir Moruzzr. RETTERER , % . +, Voir LELÈVRE, Rerrerse (Éd.) et Lièvre (Aug.). Origine, forme et valeur cellulaire des héma- Her AES AMENER rl het ee à uesteus : — Procédé simple pour voir que le ganglion lymphatique fabrique des hématies . , . . . . . . MS LH .— : Transformation des cellules épithéliales d’un épithélioma à EHAISSHPCOR ONCE El ES Ain DEAR Labs bee an ivre — La destruction des cellules muqueuses débute par la fonte de leur hyaloplasma et finit par la désagrégation de leur DÉTOUR ER ME EU ME Pl = ee ee Use — Connexions et développement de l’appareil hyoïdien du CHERS ER TE NE fe Se ete on 20e . — Evolution et constitution de l'appareil hyoïdien de l'homme. RiBADEAU-Dumas. — Voir TRIBOULET. Rrougr (Charles). . Notes statistiques sur la progression des mémoires et tra- vonedenhysiolp 61e PES A ETAT ES EN rm eur): — Protoxines et transformations des protoxines en toxines. . — De l’anaphylaxie in vitro avec le tissu cérébral. . . . . . — Accroissement général de la sensibilité anx poisons chez les animaux anaphylactisés, , . . , , . . . , . Ricner fils (Ch.). . Modifications de toxicité du plasma musculaire. : — Modification de toxicité des œufs. . . . . . . , . . , . , Ricner (Charles) fils et Gricaur (A.). Hémorragies occultes hronchiques et bu- Ricnon (L.) et Jeanoeui#e (P.). Courbe de croissance en longueur chez le lapin CASTÉ SE EE D CSN ND ASC ANT EEE SERRE — Courbe de croissance en longueur chez des lapins ayant ‘ subi la résection des canaux déférents . Rrcnox (Louis) et Perrin (Maurice). Athérome expérimental. . RIMBAUD . . ._. . Voir VALLET. Risx (Ed.) et BécrÈre (Henri). Apparition en masse de myéloblastes non gra- à nuleux au cours de la leucémie myéloïde. . . . . . . . Roi (Albert) et Fressincer (Noël). L'étude biologique d'un cas de ladrerie : CHAT O MELON RS A RU Ar DE A LP OMR Roper (A.) et LAGrirrouc. La sérothérapie de la fièvre typhoïde; résultats cli- NOTES» N'OSE PAM PR ko HORS MU Voir LAGRIFEOUL. . RosentuaL (Georges). L'enquête scientifique sur la bactériothérapie lactique (suile). Bacille bulgare contre l’anhémobacille entéroco- gène du rhumatisme. Incontamination du lait caillé. . , MER Bases scientifiques de la bactériothérapie par les ferments 1477 Pages, 216 292 410 524 32 100 502 148 94 1178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages lactiques. Bacille bulgare contre bacille de la diphtérie. Incontamination des cultures de bulgare; vicloire de la bactérie lactique. Rôle essentiel de l’acidification du mi- MOUSE PNR ET PAS Er INT SURERNE AE ER ARRET AS SR ARE RosenrTHAL (Georges). Bases scientifiques de la bactériothérapie par les ferments lactiques. Le bucille bulgare contre les associations mi- crobiennes. Rôle essentiel de l’acidification . . . . . . . — Le sérum anti-Perfringens, le Wright-vaccin anti-Perfrin- gens, dans la médication des infections graves anaéro- HIÉS EEE ART EME MNT ER CE RSR RosENTHAL (Georges) et CaAzAraIN WETZEL (P.). Bases scientifiques de la bacté- riothérapie par les ferments lactiques (suite). Le bacille bulgare contre le bacille pyocyanique; importance de l'acide lactique. Disparition du bacille pyocyanique; transformation du bacille bulgare en streptocoque lac- Tue 5 6 ET SRE AN ARE ES Rougiovirex (J.) et ParccarD (H.). Influence de la ponction lombaire sur :a pres- _ sion artérielle et la fréquence du pouls dans diverses formes de psychoses se ARR RO — La pression du liquide céphalo-rachidien dans diverses maladies mentales ee ON AENPMENT EE RER NE Roupsky (D.). . . Sur l'inoculation de cultures de Trypanosoma Lewisi Kent au rat blanc et sur la réceptivité de la souris blanche dICENICYPANOSOMES PANNE PR UNUE PAN PRE CE PRE — Sur la réceptivité de la souris blanche à Trypanosoma Levisi Kent Mie ne Ne MERE NC TE PERRET Roussy (Gustave) et CLuner (Jean). Les parathyroï les dans quatre cas de ma- l'adie de ParkKinS OR RER PRES HET ENe — Intégrité des parathyroïdes dans le myxœdème congénital Par asénésiendu COrpPSMEyTOITe RENE RE RouTuier et Boussacuer. Influence de la ventilation sur la pression artérielle pendant lestravailichez homme ete CON rOERE Rouruier et Marcou. Influence de la ventilation sur la pression artérielle au TEPOS RTS ANNE RMEENnes LE RP E SET ARE AENEREERRE Rouvize (Etienne de). Etudes physiologiques sur les glaudes salivaires des Céphalopodes, et, en particulier, sur la toxicité de leurs extraits (Première Note) RE EN NMER E — - Sur la toxicité des extraits des glandes salivaires des Cépha- lopodes (Deuxiememote) AMENER RARE CMEESE Russo (Ph.). . . . De l’action du chlorure de sodium sur les albumines, étu- diéela/NultramicrosCope RER PR NE PE S SABARÉANU . . . . Voir GAKRNIER. — Voir Paris. DSATSONE Tr Voir RATHERY. SALINE Re Voir SICARD. SANGOUARD . . . Voir FLEIc. SARTHOU (J.) . . . Recherches sur le passage à travers les parois poreuses de l’anaéroxydase du lait de vache cru. . . . : . . « è «à | 349 162 1044 92 296 582 1037 1036 434 L TABLE PAR NOMS D'AUTEURS SAUIVANE ES eee Voir OLMER. _ SCHAEFFER. . . . . Voir GUERBET. — Voir Mayer. SEILLIÈRE (Gaston). Sur la digestion de la cellulose. .,. . . . . . . . . . . : — Observations sur la composition et la digestibilité de quel- ques tissus végétaux cellulosiques . . . . . . . . . . . SÉzany . . . . . . Constatation du tréponème dans l'artérite cérébrale syphi- HE CREER NE AR en Sn ANT 2 - SÉézaRY (A.) et ParzLarp (H.). Constatation du tréponème dans le liquide céphalo- rachidien au cours de l’hémiplégie syphilitique. . SÉzARY (A.) et Tinez (J.). Lésions dégénératives de la substance blanche de la moellesdansilesméninpeites COR ER ET : BICARD En ep Traitement de certains symptômes du tabes inférieur par les injections arachnoïdiennes . . . . . . . . . . . . . SICARD a. -A.) et SALIN (H.). Réactions méningées consécutives aux injections arachnoïdiennes lombaires de sérum de cheval et de SÉRUME ALICE EME MT AS SA NN OMR Nr: = Histologie des réactions méningées aseptiques provoquées chezhomme ee SAT MEN PE TRE Voir BABES. SIMON et SPILMANN (L.). Sur la localisation des alcaloïdes dans le sang. . . . . SLATINEANU (A.) et DanreLoroLu (D.) Sensibilisation des animaux à la tubercu- line par une injection sous-cutanée de la même subs- — Sensibilisation des animaux à la tuberculine par une ino- culation intraveineuse préalable de la même substance. SLATINEANU (A.), DanréLorozu (D.) et Ciuca (M.). Sensibilisation de l’organisme humain normal aux injections répétées de tuberculine. . SLAVU (Gr.-J) . . . Sur la toxicité des métaux alcalins, alcalino-terreux et de - quelques autres appartenant aux familles voisines. . . . — - Voir CarNorT. SPILLMANN (L.). . . Dispositif facilitant la recherche du spirochète au moyen du condensateur à fond obscur. _ Voir Simon. 989 985 295 660 1105 523 1104 593 81 82 903 311 141 SPILLMANN (L.), JEANDELIZE (P.) et Parisor (J.). Proportions adiastématiques du. squelette avec développement morphologique normal des OP ANES SC ÉRLEAURE XIE EN ES EC ee ol ÉSFANESOOD ca Voir LEVADITI. STAZZI . . . . . . Voir ARLOING. ARR RE re oi à Voir BATTELLI. DAURAESKI.: . | Voir KARWACKI. de PAITLLANDIER. . . . Voir MARRE. Taranico (I.). . . De l'influence de la cuisson sur la digestibilité tryp- S sique de l’albumine d'œuf - . er De l'influence de la cuisson sur la digestibilité net detasviandé seen, Re PE uns ER sig. Tanton et ComsE (E.). Le séro-diagnostic de la ble par la méthode de : Pr DOI DES ne ere god MR dent deteste d61 662 932 4180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ü TAVERNIER . . . . Voir LATARJET. — Voir ViLLARD. Teissier (Pierre) et BexarD (René). Le foie des scarlatineux. : : . . . . . : . — Recherches sur la réaction de Wassermann dans fa scar- étre BA AT A NE E fn SAT SD AQU see — Sur la résistance globulaire dans la scarlatine avec CrOUDIESMRÉPETIQUES AUTREMENT EE Re Fgissiter (P.-J.) et Duvoir (M.). Essai d'inoculation par voie cutanée de la VATIORS UE PUR TELL LOS EME) ALT ART ERA — Influénce in vitro de certains gaz (oxygène, azote, acide carbonique, acide atmosphérique), sur la résistance globuläire::- 2440 RE AUS ANG SE RTS EE Teissier (J.) et Tnévenor (Lucien), Recherches expérimentales sur le sérum de veine: TÉRAlBT AMIE TR TEA ANNE RC MORE Tezuon (H.). : -« : Recherche clinique du sang dans les urines. Sensibilisa- tion de F4 réaction de Meyer à la phénol-phtaline. . Fernoine (Emile-F.). Action de la température sur la lipase pancréatique. . = Inflüènce de la réaction du milieu de la lipase pancréa- TiQue 2 Po NAS ee Le NAN EE RÉRTR RS ONSE — Action des sels biliaires sur la lipase pancréatique (Pre- MÉÈTE MORE) AN I EURO ME FAC NE CA CEA Er —- Action des sels Dbiliaires sur la lipase pancréalique (Deuxiémé HOT) AMAR NN CEE RON UE LENS — Action des sels biliaires sur la lipase pancréatique . . — Action des sels biliaires sur la lipase pancréatique (Qua- tÉete ROSE 8 RS INSTANT ETC NES THÉVENOT - . + ,: : Voir TErssier, FÉIBAUT. . + - : + Voir AUBERT HHINETS NC . Voir SÉZARY. \ Fissrer (H.) . . . Régime végétalien utilisant les graisses animales suivi depuisideus ans ee Er PNEU Tixier (Léon) et Mie Fecozer. La régression pathologique du ne dans le jeune âge s' + 70500 RIRE ET AUS SEE 54 MIXTER CC Ne Voir PAISSEAU. Trisouter (H} . . La recherche du sang dans les selles, notamment 4w cours et au décoürs du purpur& et des vomissements périodiques avec acéfonémie. . . - . le ART MO TEL Taisoucer, Risap£au-Dumas et HArvier, La sclérose du foie chez les nourris- SONS A peer tes ON ne RARE EE Et . U (RECHIA A Voir GALASESCU: V Vauuée. . . : . . Rematïques à propos de la communication de M. G. Finzt. VazrLée (H.) et Kinzr (G.). Sur Je précipito-diagnostie de læ luberculose et les propriétés du sérum de cheval hyperimmun contrée cette infection. 5 Re APR NE. Lee 12 DIS) 595 46 128 259 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 4181 Pages. VALLÉE (H.} et Frwzt (G.} Au sujet de nos notes sur lé précipito-diagnostic de RIDER SEE MALE ER M EN 857 Vatier (G.} et RimpauD (L.). Recherches sur Faction de la lécithine au point de vue du pouvoir bactériologique et de l'immunisa- UOTE MRC A CE ARC RTE RER one oc AUD VanEYÿ , , , . . . Voir MEUNIER. Vaney (C.) et Conte (A.). L’enroulement des chenilles helici-- NOTA S Ch RER AR AR DE RAA LT . 432 VanneY (Albert). . Du précipito-diagnostic de la morve . . . . . . . . . . . 100 VAQUIER : : . . . Voir BIELARD. Vasirre. . . . . . Voir Nanu-Muscez. - VerzLon (A.)et Mazé (P.). De l'emploi des nitrates pour la culture de l’isole- MENtÉdeSMICTONESNANTÉROPIES EE UE Une 112 VieMIN (F.) . . . Sur l’action physiologique des injections intravasculaires d'extraits de corps jaunes . , . ….. . .…. 1 . . ee DIONe — Voir GARNIER. > Yirarn et TAvERNIER. Transplantation d'un rein de chien sur une chèvre. . . 1020 W Weic (Jeanne). . Influence de la fatigue sur l'addition latente . . . . . .. 923 — Voir FILoN. WEINBERG (M.). . . À propos de l'apparition tardive des réactions biologiques provoquées par les kystes hydatiques . . . . . . . . . 446 WeinBeRG et Jonesco-MinaïEsri. À propos de la réaction de la meiostag- PNA ME A NC EEE VISE DA SL RTE NO RE 1015 Waiss (G.). . . . À propos de lea Sevlfaes UT : 1 EE — De l’utilisation des aliments pour la production de ie énergie éheriles élééirotlérites 2 1. 4 Us D LUCE ET 696 — À propos du procès-verbak de fa deraière Séahtte . & 2 21 132 — Influence de l’albumine et du glucose sur des échanges gazeux de la grenouille. . . , . . . . : . . . . . . .. 132 Wertuelmer (G.) et Duvrczier (E.). Action du chloroforme injecté dans l’iu- : testin sur la sécrétion pancréatique. . . . . . , : . 0 0100 — SUPAIADSOLpLOonpTenlarsÉCrÉtneR ee NE ere 535 Vi (A.) et Decvaz (C.). Un cas d’éosinophilie nine très intense au cours d'une association parasitaire (kyste hydatique et lombricose) . . : . A ER ee 262 WiNTHEeBERT (P.). . Sur le dèterminisme de F non de etes les Amphi- : biens, — XII. L'évolution du vomer et du ptérygo- palatin chez Amblystoma ligrinum. . . . . . . . 178 —_ Sur le déterminisme de la métamorphose chez fes Anpht. biens. — XIIT. La disparition du palatin ét la transfor- : mation du vomer chez Salamandra maculosa Laur. . , 8300 = Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Amphi- biens. — XIV. Les variations de l'appareil voméro- ptérygopalatin chez l'Axolotl et chez l'Amblystome DRE ie ne LE ir enleve ea LA © l'or à PR CRE D ei Le) 1182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE WainTReserT (P.). « Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Amphi- biens. — XV. La structure dissemblable de la base du cràne chez les Protritonidés et les Urodèles . . . . . . . 41081 WoLrr(J.) . . . . Influence du phosphate disodique sur la tyrosinase. . . . 366 Y Yamanoucai (A.). . Action de l’atoxyl sur les trypanosomes dans l'organisme. 120 — Expériences d'anaphylaxie chez l’homme et le singe . . . 1000 ERRATA NOTE DE LAVERAN ET PETTIT. P. 114-115, entre les 4° et 5e alinéas, rétablir ce passage supprimé par erreur à la composition : 5 « Après quelques tàtonnements, nous nous sommes arrêtés à la formule suivante : BEDIOnÉ CNAPOIEAUL RENE RCE 2 grammes. KES Chlorure de Sont Re 6 grammes. ? 1 volume. EAU RE EN ARR MATE 900 grammes. SancidétbTinede lapin PR 7. NE =. HavolUnIe. : Nore DE Moruzzr. P. 227, 27e ligne, au lieu de : ont la propriété, lire : n’ont pas la propriété. NOTE DE TERROINE. P. 349, tableau, à la ligne 4, 1re colonne de chiffres, suc seul, Exp. I, 60 degrés, 10 minutes, au lieu de : 13.3, lire : 1,3. NOTE DE LAUNOY. P. 612, 130 ligne, au lieu de : sur la celulle hépatique, lire : dans la cellule hépa- tique. NOTE DE GLEY. P. 859, avant-dernière ligne, au lieu de : ci-dessus, lêre : ci-contre, et dernière ligne, au lieu de : fig. 2, Lire : fig. 3. . NOTE DE GRIGAUT. P. 828, 18e et 19e lignes, au lieu de : potasse, Lire : soude. Nore DE FLeic. - P. 973, $ V, ligne 6, au lieu de : d'autant plus fraîchement, lire : d'autant moins fraîchement. Ligne 12, au lieu de : hématines, lüre : hématine. Paragraphe VII, ligne 6, au lieu de : 3 centimètres cubes d'acide acétique, Zre : 3 centimètres cubes d'alcool acétique. Ligne 1, au lieu de : acide acétique : Zre: | alcool acétique. = Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel. L. MARFTHEUX, directeur, 1, rue Cassette. LR : = NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE, DIiRECTEUR-ADJOINT DÜ LABORATOIRE D’HISTOLOGIE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTunes AU COLLÈGE DE FRANCE (1842-1909) PAR M.J. JOLLY. {Notice lue dans la séance du 18 juin 1910.) Louis-Charles Malassez était né à Nevers le 21 septembre 1842. Il ap- partenait à une vieille famille de fonctionnaires originaire d’Alsace. Son père, inspecteur des contributions directes, séjourna longtemps à Compiègne. Malassez évoquait volontiers le souvenir de l'éducation virile qu'il avait reçue : son père le placant tout jeune sur la croupe d'un cheval, lui apprenant à plonger, à nager tout habillé; puis ses prome- nades dans la forêt de Compiègne, ses courses à pied à travers le Morvan. C'est dans la forêt de Compiègne, étant enfant, qu'il fut vic- time d’un grave accident de_ voiture auquel il rapportait les maux de tête dont il souffrit toute sa vie. C'est ce qui fit aussi que ses premières études, dans sa famille, et au collège de Chauny, furent entrecoupées par beaucoup de séjours en plein air, circonstance qui développait son goût pour l'observation de la nature, en même temps qu’elle permettait à son naturel gai et enjoué, à son jugement personnel et indépendant, de s'épanouir sans contrainte. Par sa mère, Malassez appartenait à une famille de médecins établis dans le département de la Nièvre. L'un d'eux, le D' Senelle, camarade de Velpeau et de Bouillaud, a exercé sur l'éducation du jeune Malassez une influence que celui-ei aimait à rappeler. Senélle avait été chirur- gien-major de la Grande Armée, dont il avait suivi la fortune jusque dans la retraite de Russie. Brecocze. MéMorres. — 1910, T. LXVIII. 1 9 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE IE DE De ES DRE ES ET CE D Malassez passait une partie de ses vacances auprès de son oncle Senelle, qui l’'emmenait dans ses tournées médicales et lui donnait les premières notions d'anatomie et de médecine; il lui fit même cadeau d’un micro- scope. Louis Malassez trouvait auprès de cet homme excellent, dont il aimait les allures franches et un peu brusques, la sociéré qui convenait à son esprit déjà tout naturellement tourné vers l'observation. Après quelques années passées à Paris, au collège Rollin, établisse- ment qu'il avait choisi lui-même et où se révélèrent ses aptitudes pour la physique, il commenca en 1862 ses études médivales. A l'Ecole de médecine de Paris, son goût pour l'observation exacte oriente tout de suite ses études dans une direction scientifique. Il s’adonne à l’ana- tomie et il devient l'élève, puis le préparateur de Dupré. Dans les hôpi- taux, dans les services de Broca, de Bouillaud, de Piorry, il pratique avec soin les aulopsies. | Dans le service de Bouillaud, en 1867, il fait la connaissance de Cor- nil, chef de clinique, et cette rencontre a une influence décisive sur l’orientation définitive de ses études. Cornil, en effet, l’attire dans le petit laboratoire particulier qu'il avait fondé avec Ranvier, rue Cbris- tine, et dans lequel les deux collaboralcurs préparaient leur trailé d'histologie pathologique, depuis célèbre. Malas+sez, dont le goût pour le microscope s'était déjà révélé, fut lout de suile séduit par les travaux de ses initiateurs, et de ce moment date sa spécialisalion dans une branche : de la science où il devait plus lard s'illustrer. Nommé interne en 1867, il est attaché successivement aux services de Péan et de Trélat, qui lui fournirent les premiers matériaux de ses observations sur les tumeurs. La guerre arrêla brusquement son travail. Dès le 20 août 1870, avec Lucas-Championnière, Terrier, Delens, et sous la conduite de leur maître commun, Trélat, il part, comme aide-chirurgien de la 5° ambu- lance internationale avec laquelle il assiste au combat de Mouzon. Plus tard; en octobre, il se trouve aux environs d'Orléans; il assiste au combat d'Arthenay, où sa conduile fut particukièrementibrillante, puis à Patay. Dans toute cette période, il montre son dévouement, il se pro- digue, il est plein d'endurance et d'énergie. Et La guerre terminée, il continue son internat chez Pidoux à la Charité, chez Hardy à Saint-Louis, et surtout chez Potain, à Necker, en 1872. Potain exerça certainement une influence sur la direction de ses tra- vaux. Potain élait alors préoccupé de l'idée de la numération des globules du sang. Trouvant justement dans son interne le goût des recherches minutieuses qu'il affectionnait, il l'engagea à se lancer dans cette voie, et Malassez aimait à rappeler que c'était avec Potain qu'il avait com. mencé ses premières recherches sur la numération des globules rouges. Il avait retrouvé aussi Ranvier et s'était remis à l'étude de l'histologie pathologique. Ranvier étant devenu préparateur de CL Bernard, Malassez le suivit au Collège de France, et dans le laboratoire de CI. Bernard, Ma- — NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ 3 se lassez meltait à profit la méthode qu'il venait de découvrir pour éludier les modifications du nombre des globules rouges dans des conditions physiologiques expérimentales. De là datent ses belles observations sur le nombre des hématies dans les différentes parties de l'arbre circula- toire, dont les résullais sont à la base de toutes nos connaissances sur le sujet. A ce moment, il noue des amitiés durables. M. Galippe {1} a raconté en termes pittoresques les souvenirs de la crémerie de la « mère Fran- cois », où venaient régulièrement avec Malassez, Ranvier, Grimaux, Cornu, Pouchet, Carrière, et tant d’autres dont les noms sont devenus depuis célèbres. | À cette époque; les préparateurs au Collège de France étaient logés. Ranvier avait fait de son logement un petit laboratoire d’histologie. Claude Bernard obtint, en 1872, que ce laboratoire eüt une vie officielle et fût doté par l'École des Hautes Etudes. Claude Bernard en resta le directeur, Ranvier en devint le directeur-adjoint avec Malassez, Debove et Renaut comme répétiteurs. Lorsqu'en 1875, la chaire d'anatomie générale fut créée pour Ranvier, Malassez devint directeur-adjoint du laboratoire d’histologie. C’est dans cette siluation modeste que Malassez travailla toute sa vie. Mais il possédait un laboratoire outillé où il pouvait donner l'hospitalité aux chercheurs; il se trouvait heureux de son sort, et comme ceux dont l'intelligence est riche, dont la curiosité est en éveil et dont le caractère et le cœur sont en même temps à la hauteur du talent, il n’atiendait sa récompense que de la satisfaction du labeur accompli. Pendant près de quarante années, on le vit arriver chaque jour fidèlement à son laboratoire et poursuivre paliemment ses (ravaux, qu'il interrompait toujours avec bonne grâce pour prodiguer ses conseils. Son laboratoire et la Société de Biologie, c'était, avec les affections familiales, ce qui remplissait toute sa vie. Depuis quelques ._ années déjà, l’élat de sa santé ne lui permettait plus guère d'appliquer Son aslivité à des recherches suivies, mais il s'intéressait encore vive- ment à tout ce qui se faisait autour de lui, et plus d’un travailleur profitait de son expérience et de ses idées. L’an dernier, et on peut le dire, malgré lui, malgré ses conseils, la Société de Biologie l’avait élu son président. Malassez, qui aimait la Société et lui avait consacré déjà depuis longtemps beaucoup de ses préoccupations, souhaitait de pouvoir lui témoigner sa reconnaissance pour la marque de haute estime qu’elle lui avait donnée. Bien que sa présidence ait été courte, il a réalisé son souhait. Des circonstances particulières lui permirent de doter la Société d’une nouvelle installation, plus digne d’elle. Pour réaliser ce projet, que de démarches, que de (1) Les débris épithéliaux paradentaires, d'après les travaux de L. Malassez, publié par le D' V. Galippe. Paris, Masson, 1940, p. vor. DV pere ae Te CR D Te RES ini le Sp VEN E ig TNT ER TE UNE As LE 0 NT LES RS RE ET 4 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE peines ! Mais aussi avec quelle satisfaction il étudiait, faisait et refaisait les plans! Ses dernières vacances, il les consacra tout entières à ces travaux, se faisant lui-même architecte et artisan et ne néglizeant aucun détail. Il avait mis son point d'honneur, sa coquetterie, à ce que la séance de rentrée en octobre eût lieu dans ce nouveau local. Il se surmena. Comme surcroît de fatigue, il proposa, pour fêter la nouvelle installation, la réunion d’un banquet où ses collègues le virent et l’entendirent pour la dernière fois. Le soir même, il s’alitait définitivement. Même malade à et souffrant, ses préoccupations allaient encore à la Société, et plus d'une fois, passant outre aux recommandations de ses médecins, il faisait venir l'un ou l’autre pour s'assurer que telle ou telle disposition avait été prise. Le 22 décembre, il était mieux; la crise semblait conjurée, ses paroles étaient pleines d'espoir, sa présence d'esprit parfaite; le soir même, il était frappé brusquement! ; En parlant de Giard, son prédécesseur, Malassez rappelait ici même, il n’y a guère plus d’un an, les paroles de Bouchard : « Pour le savant, : mieux vaut mourir dans la pleine vision des choses que de vivre dans les ne. ténèbres. » C’est la mort libératrice qui survint, dit Malassez. Pour lui : aussi, la mort a été douce, et, si elle est venue trop tôt, du moins, elle - l’a pris, comme il le souhaitait, en pleine intelligence, et elle lui a épargné les ténèbres, les souffrances et les infirmités. Les principaux travaux de Malassez concernent l'histologie du sang et des tumeurs. Le nom de Malassez restera attaché à la déconerte des méthodes de - numération des globules du sang. Evidemment, il avait été précédé par quelques initiateurs, en particulier par Vierordt (1852), qui, à l'aide d’une méthode fort laborieuse, avait acquis quelques résultats intéressants; re par Cramer (1857), qui avait eu l’idée de la chambre humide; par Polain, à qui on doit la pipelte spéciale qui porte son nom et à qui Malassez, loujours modeste, Fe PpOtIA volontiers une partie du mérite de ses propres travaux. Mais c’est Malassez qui, à côté de ces tentatives, a réalisé le premier une méthode simple, pratique et précise (1872) (1). C’est lui qui a donné la solution d’un problème que bien des chercheurs, à son époque, consi- déraient comme insoluble. C'est sa méthode qui, perfectionnée par d'autres et par lui-même en 1879, a été le point de départ de tous les (4) Comptes rendus de la Société de biologie, 19 octobre 1872, et Mouvement se médical, 26 octobre 1872, p. 169. £ Le _ Qc NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ travaux enlrepris depuis sur le sujet (1), et la source des résultats obtenus sur la numération des globules rouges et des leucocytes. En possession de cette méthode, Malassez étudie le nombre des glo- . bules rouges dans la série animale (2), et il se préoccupe immédiatement de donner une base solide à toute recherche ullérieure en examinant le sang dans les différentes parties de l'arbre circulatoire. La richesse du sang en globules rouges varie en effet, non seulement suivant l'espèce animale considérée, mais aussi suivant le vaisseau considéré (3). D'une manière générale, le nombre des globules rouges est fixe dans les gros : vaisseaux, artères et grosses veines. Il varie dans les veines et les capil- -Jaires. Le sang s'enrichit en hématies en traversant la peau, les muscles les membres, les glandes. Le sang qui sort de lasous-maxillaire du chien _est plus riche en globules que celui qui y entre. L'augmentation de nombre s’exagère sous l’influence de l'excitation du sympathique ou de la section de la corde du tympan. Elle s’atténue au contraire sous Pinfluence de la section du sympathique ou de l'excitation du bout péri- phérique du tympanico-lingual. Le sang de la veine mésentérique est plus riche en globules que le sang artlériel chez l'animal à jeun; il est au contraire plus pauvre chez l'animal en digestion, ce que Malassez attribue à une dilution produite parl'absorption des liauidesintestinaux. Le sang cutané est toujours plus riche en globules que le sang profond, ce que Malassez explique par une concentration due à l’évaporation. C'est à la concentration qu'il rapporte aussi les augmentations de glo- bules dues aux pertes de liquide de l'organisme et à l'œdème. Le sang veineux splénique contient toujours plus de globules rouges quele sang artériel, et le résultat, contrairement à ce quiexiste pour la peau, persiste et s'exagère, même quand on a coupé les nerfs spléniques. Ces expé- riences, qu'il fit avec Picard, préparateur de CI. Bernard, le conduisent à attribuer à la rate un rôle important dans la fabrication des hématies (4). NE A l’état normal, la richesse du sang en hématies varie avec les condi- tions physiologiques (5). L'alimentation, le genre de vie, les saisons, la température, les exercices violents, les bains, etc., provoquent des modi fications dans des directions constantes. Cerlaines de ces variations (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 15 novembre 1879 et 7 août 1880; Archives de Physiologie, 1880, p. 377. (2) Soc. de Biologie, 23 novembre 1872. — Académie des Sciences, 2 décembre 1872. (3) Sur la numération des globules rouges du sang. Th. Paris, 1873. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 7 novembre et 5 décembre 1874; 6, 13, 20 mars 1875; 20 novembre 1875; 25 mars 1876; 8 juin 1878 ; 25 février 4893. — Comptes rendus de l'Ac. des Sciences, 21 décembre 1874; 22 novembre . . 1875; 10 avril 1876. (5) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 31 octobre 1874. 6 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sont passagères et consistent surtout dans des phénomènes de dilution ou de concentration du sang. D’autres, plus persistantes, dues à des actions plus continues, dépendent de modifications réelles dans le nombre des globules. L'âge, le sexe,la menstrualion, la grossesse sont encore des causes de différence constantes dans l'état du nombre des globules. Au cours du développement embryonnaire, le nombre des hémalies par millimètre cube s'accroît progressivement, et chez cer- taines espèces même, le nombre définitif n’est pas encore atteint à la naissance. _ Ces modifications du nombre des globules rouges, Malassez les éludie aussi dans les conditions pathologiques (1). Chez l'animal, à la suite des saignées, la chute globulaire persisteet augmente,même après la saignée, ce que Malassez atlribue à la dilution du sang par l'arrivée du plasma des tissus. Chez l'homme, il éludie ces modifications du nombre des globules rouges à l'état de maladie, et c’est à ses travaux qu'on doit en particulier la notion des augmentations de nombre qui, par suite äe la concentralion du sang, masquent dans les diarrhées. chroniques, dans les maladies du cœur avec œdème, etc., l’anémie véri- table. En étudiant l'action des médications dans les anémies, Malassez constale l’action bienfaisante sur la régénération du sang des petites doses de mercure dans l'hypoglobulie de la syphilis secondaire, action définitivement démontrée par Wilbouchewitch dans un travail qu'il avait entrepris sur les indications de Malassez (2). | Enfin, Malassez applique la numération des globules rouges à de nouvelles méthodes d'évaluation de la masse totale du sang (3). Il eut l'idée de faire, avec la numération des hématies, ce que Welcker avait fait avec le dosage de l'hémoglobine : calculer le volume total du sang en faisant la numération préalable de divers échantillons et en recuüeil- lant sans exception tous les globules rouges de l'animal. Il obtient ie nombre total des hématies etil en tire le chiffre de la cay acilé globulaire, c'est-à-dire le nombre des globules par gramme d'animal, valeur abso- lument exacte, dontil déduitapproximativement, d'après les numérations û faites pendant la vie, le volume lolal du sang et le volume par gramme d'animal. Il applique aussi la numéralion à des procédés indirects d'évaluation de-la masse totale chez l'homme vivant, et il déduit de ses observations cette notion intéressante, c'est que l’inanilion agit plus sur la masse totale du sang que sur sa richesse globulaire. (1) Comptes rendus de la Soc. de Liologie, 6 décembre 1873, mémoires, p. 125. — Société anatomique, 1874, p. 282 et 287. — Cours du Collèse de Franc (1885-1886). — Exposé detiires. Paris, Masson, 1894. (2) Archives de Physivlogie, 1874, p. 509. (3) Comples rendus de la Soc. de Biologie, 28 décembre 1872 et 27 juin 1874, — Archives de Physiologie, 1874, p. 797 et 1875, p. 261. x : NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ 1 ” Malassez étudie ensuite l’hémoglobine (1). Il perfectionne les appa- reils de dosage colorimétrique; il les applique aux études cliniques; il y introduil la précision, la simplicité et une notation ralionnelle. En possession de cette méthode, il vérifie etétend les résu Lats de ses devan- ciers sur le dosage de l'hémoglobine dans la série animale; et surtout cette méthode le conduit à la nolion de la valeur globulaire. A ce moment, on croyait, en effet, avec Welcker, que la couleur du sang et le nombre des globules rouges variaient parallèlement. Quel- ques observations contradictoires, celles de Duncan en particulier, qui, il est vrai, avaient été recueillies de facon peu exacte, étaient passées inapercues ou restées sans crédit. Potain n'avait eu l’idée de dénombrer les globules rouges que pour arriver à graduer en nombre d'hématies un colorimètre qu'il avait commencé à construire. Grand fut l'étonne- ment de Malassez quand, en-1872, dès ses premières numérations, il trouva, chez les chlorotiques, un désaccord complet entre la couleur des mélanges sanguins et le nombre des globules rouges. Pour avoir une juste idée de la richesse globulaire du sang, il ne faut donc pas 6e fier uniquement à la numération ; il faut encore apprécier la richesse du sang en hémoglobine. Ce qu'il importe de connaître, c'est done avant tout le rapport entre le nombre des globules et la quantité d'hémoglo- biñe contenue dans un échantillon de sang, c’est le poids d’hémoglo- bine que porte chaque élément anatomique, la charge hémoglobinique ou valeur globulaire. Cette notion fondamentale est indispensable à l’apprécialion de la qualité du sang, de sa valeur fonctionnelle, à l'étude des anémies el de la régénération sanguine. La diminution de la valeur globulaire est Ja lésion sanguine de la chlorose. Dans toute régénération du sang, après les hémorragies comme à la suite des anémies diverses, c’est la valeur globulaire qui revient en dernier lieu à la normale, après le nombre des globules et après l’hémoglobine, et seul, ce retour à la normale de la valeur globulaire permet de dire que la régénération est accomplie. Celte notion capitale l'amène à proposer une nouvelle classi- ficalion des anémies et lui permet de montrer qu'il y a plus qu'une simple question de degré dans les anémies diverses que les elinieiens avaient distinguées. | Malassez applique encore les méthodes de numération à l'étude de la leucocytose et de la leucémie (2). 11 établit d'abord les moyennes nor- (4) Comptes rendus Soc. de Bisloyie, 28 octobre 1836 ; 4 acvûüt 1877; 1k octobre “l 4882. — Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, 6 août 1877. — Archives de Phy- siologie 1871, p. 1, 41, 634; et 1886, p. 257. (2) Société anatomique, 1872, p. 503; 1873, p. 141, 625. — Comptes rendus de. C7 la Soc. de Biologie, 27 mai 1876, 15 novembre 1879 [mémoircs, p. 154), 1% mai 1887, 2 décembre 1893, 8 __ MÉMOIRES DE LA SOCIËTÉ DE BIOLOGIE males du chiffre des leucocytes, et les étudie dans le sang et dans la lymphe. Il montre la diminution des globules blancs dans le sang vei- neux sous l'influence de la section des vaso-moteurs, les augmentations des leucocytes qui succèdent aux traumatismes opératoires et à l’infec- tion des plaies. Il étudie de près la leucocytose des suppurations. Il montre que cette leucocytose peut servir à diagnostiquer l'existence de collections purulentes profondes. Dès ‘que l’abcès est ouvert, elle tombe assez brusquement et disparaît peu à peu si la collection ne se repro- duit pas ; elle peut réapparaître, au contraire, si le pus se reforme. Malassez soumet à une nouvelle étude les résultats obtenus avant lui par Welcker sur le diamètre et sur le volume des globules rouges (1). Cette analyse physique de l’hématie le conduit à une notion importante : cherchant les meilleurs liquides conservateurs des globules pour la numération, et s'adressant tout naturellement aux solutions salines, il voit que le titre de la solution nécessaire pour conserver l’hématie varie d'une espèce à l’autre, et de l'homme sain à l’homme malade. Celte constatation l’amène à proposer une méthode d’évaluation de la résis- tance des globules rouges basée sur la numération (2). De plus, étudiant les modifications du diamètre des hématies produites dans des solutions salines de titre croissant, il montre que le globule rouge se comporte comme une vessie à parois semi-perméables, s’aplatissant et augmen- tant de diamètre en perdant de l’eau, diminuant de diamètre en absor- bant de l’eau et se gonflant, suivant qu'il se trouve au contact d’une solution riche ou pauvre en sel. Il existe, pour un sang donné et pour un sel donné, une solution permettant de conserver l'équilibre de forme : et de volume de l’hématie. On voit que le nom de Malassez doit être ainsi associé à celui des physiologistes qui, partis d'une autre obser- vation, celle de l'hémolyse, uous ont donné la notion fondamentale d’isotonie. Hamburger lui a, du reste, déjà rendu hommage (3). L'analyse du sang splénique au point de vue de sa richesse en hématies comparée dans l’artère et dans la veine, avait conduit Malassez à attribuer à la rate une part importante dans la formation de ces éléments (4). Malassez observe au microscope les globules rouges (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 janvier 1889, 16 et 23 maï 1896. — Cours du Collège de France, 1893. - (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 décembre 1873 (mémoires, p. 125). — Cours du Collège de France, 1885 et 1893. — Comptes rendus de lu Soc. de Biologie, 12 janvier 1895. (3) XIII Congrès int. de méd. de Paris, 1900 (Section d’anatomie path.) Rapport, p. 324. (4) Comptes rendus de l’Ac. des sciences, 21 décembre 1874, 22 novembre 1875, 10 avril 1876. — Thèse de Paris, 1873. — Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1 novembre et 5 décembre 1874, 6, 13, 20 mars 1875, 20 novembre 1875, 25 mars 1876, 8 juin 1878, 25 février 1893. — Cours du Collège de France, 1885. NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ 9 nucléés dans la rate (1) ; mais, à la suite de Neumann, il trouve dans la moelle des os un objet plus favorable à leur étude (2). Bien que les con- clusions de Malassez sur la formation des globules rouges des mammi-. ‘fères ne puissent plus guère être soutenues aujourd'hui, il subsiste cependant de ses recherches sur ce sujet, plus d’une notion intéres- sante, vérifiée par les travaux modernes, en particulier, sur l’origine des cellules mères des globules rouges nucléés. Avec l'étude du sang, c'est celle des tumeurs qui a été l’objet des plus aclives recherches de Malassez, et sur un sujet si difficile et si obscur, il a eu le mérite de nous apporter bien des éclaircissements. On lui doit, en effet, de nombreuses observations qui ont contribué à démontrer l’origine et la nature épithéliale du carcinome. Au moment où Malassez, dans le laboratoire de Ranvier et de Cornil, commençait à étudier les tumeurs, quelques histologistes croyaient encore qu'elles étaient formées d'éléments spécifiques. Les progrès de l'histologie montraient au contraire à la plupart des observateurs com- pétents que les éléments des lumeurs avaient leurs représentants dans la structure normale; mais, pour beaucoup de tumeurs, on se deman- dait encore à quel tissu normal il fallait les rapporter. Il en était ainsi pour le carcinome. La nature épithéliale-des cancers cutanés, des « can- croïdes », était fort bien connue, parce qu'alors, on pouvait, en général, suivre facilement la continuité du nouveau tissu avec l’épithélium de revêtement. Mais, lorsque le cancer se présentait sous forme d’amas de grosses cellules disséminées entre les faisceaux du tissu conjonctif, ses relations avec un épithélium étaient loin de paraître évidentes. Si Robin avait soutenu l’origine épithéliale de ces cellules, Virchow les considé- rait comme Conjonctives, et c'était sa manière de voir qui était de beaucoup la plus répandue. C'était en particulier celle du milieu scien- tifique où travaillait Malassez. Cependant, Waldeyer, en s'appuyant sur des observations précises, venait de soutenir que les cellules du carci- nome proviennent de la prolifération anormale des épithéliums nor- maux préexistants. À propos d'un cas de cancer encéphaloïde du poumon, Malassez se décide en faveur de l’origine épithéliale (3), et il montre, dans cette tumeur, tous les aspects, intermédiaires entre les amas carcinomateux et les kystes épithéliaux dont le point de départ est probablement l’épi- thélium bronchique. Puis, dans des travaux successifs, il vérifie sa ma- nière de voir, qu’il n'abandonne pas. Le carcinome, ou cancer alvéolaire, n’est qu'un stade particulier de l’évolution des tumeurs épithéliales. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 janvier 1878. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 novembre 1882. — Archives de Physiologie, 1882, p. 1. _ (3) Société anatomique, 1875, p. 767. 40 ù MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Au moment des premières recherchés de Malassez, l'attention était altirée vers les tumeurs abdominales, vers ces énormes kystes de l'ovaire auxquels la chirurgie, pour la première fois, osait s'attaquer. La nature de ces néoplasmes était fort problématique. D'abord seul, de 4872 à 1876 (1), puis avec la collaboration de Sinéty, de 1876 à 1882 (2), Malassez éludie méthodiquement leur formation. Il montre d'abord qu'il n'existe pas d’intermédiaire entre les follicules de Graaf dilatés et les kystes; les follicules ne forment donc pas les kystes, comme quelques auteurs l'avaient d’abord pensé. On trouve, dans certains ovaires, de peliles tumeurs qui ont là même structure que les grands kystes; enfin, on observe, partant de la surface de l’ovaire, et en continuité avec son revé- tement épithélial, tantôt des cordons cellulaires pleins, tantôt des tubes épithéliaux avec des cellules cylindriques semblables à celles qui revé- tent la surface intér:eure des grands kystes. Ce ne sont pas des tubes dé Pflüger; ce ne sont pas non plus des formations développées aux dépens des restes épithéliaux ; tubes creux et cordons pleins partent du revête- ment épithélial de l'ovaire dont ils représentent une prolifération patho- logique qui subit la transformation kystique, la surface interne des kystes étant capable à son tour d'engendrer de la mème facon des kystes secondaires. Malassez montre que certaines tumeurs kystiques du testicule (3) sont, comme les kystes de l’ovaire, des tumeurs épithéliales. Dans l'ovaire, Malassez éludie d’autres néoplasmes formés par des amas cellulaires logés dans le tissu conjonctif et rentrant dans la calé- gorie des sarcomes alvéolaires de Billroth. À la suite de Waldeyer, Malassez montre la ressemblance de ces tuineurs avec le carcinome et avec le tissu ovarien en voie de développement, tel qu'on l’observe, par. exemple, dans l'ovaire de jeunes fœtus humains. Il conclut à la nature épithéliale probable de ces tumeurs. | C’est encore Malassez qui démontre la nature épithéliale de ces néo- plasmes, fréquents au niveau de la face, formés de cordons cellulaires d’origine alors” inconnue, et qui avaient été décrits sous le nom de cylindrome, par Billroth. Ces « cylindromes » sont des formations épi- théliales, envahies secondairement par un tissu de myxome; ce sont des « épithéliomas alvéolaires avec envahissement myxomateux » (4). Enfin, l'attention de Malassez est altirée sur les tumeurs des maxil- Jaires, et dans cette étude, il a, non svulément l’occasion de démontrer encore la nature épithéliale de plusieurs de ces formations patholo- (1) Société anatomique, 1874, p. 344. (2) Archives de physiolugie, 1878, p. 39 et 343: 1879, p. 624; 1880, p. 867; 1881, p. 224. | (3) Société anatomique, 1874 et 1875; Archives de physiologie, 1875, p. 122. (4) Archives de physio'og'e, 1883, 4er semestre, p.123, 186, 4%6. NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ 11 giques, mais il a le grand mérite de soulever un coin du voile qui nous cache l’origine mysléricuse des néoplasmes en général. Par la décou- verte d'un fait précis dont il donne une sûre inlerprétation, il démontre pour la premièré fois que les tumeurs peuvent se développer aux dépens de restes embryonnaires persistants et inulilisés. Parmi les lumeurs des mâchoires qu'il avait examinées au micro- - scope, Malassez avait été frappé d'en découvrir, dont la structure rap- pelait les formations épithéliales de dentition. Comme ces tumeurs se développaient en général à une époque où les dents sont depuis long- temps formées, el que l'organe adamantin disparaît après l'achèvement de la dentition, il semblait, au premier abord, difficile d'admettre les relations de ces tumeurs avec l'organe de l'émail. Ces observations ame- nèrent Malassez à étudier le développement de la dent, non seulement dans la période fœtale, mais encore au moment de la seconde dentition. Il vit que les formations épithéliales de denlition, qui, du reste, sont des organes persistani(s chez certains animaux, ne disparaissent pas _ complètement chez l'homme une fois la dentition achevée, comme on l'avait cru. Elles laissent des débris épithéliaux que Malassez retrouve autour et au voisinage de toutes les dents. Ces débris proviennent des cordons épithéliaux qui relient l'organe adamantin à l'épithélium gin- gival ; avant l’éruption de la dent, ils se trouvent entre celle-ci et la gen- cive. Pendant son éruption, la dent pénètre dans une série de cavilés épithéliales formées en avant d'elle aux dépens des débris épithéliaux. Dès que la couronne est poussée, les revêtements épithéliaux se disso- cient, S'atrophient à nouveau; les débris, restés en place, tandis que la couronne, en s’élevant, passait au milieu d'eux, se trouvent alors autour de la racine, entre les faisceaux du ligament alvéolo-dentaire. Sous l'influence probable d'irritations, de nalure encore inconnue, ces débris inutilisés peuvent proliférer et former divers types de tumeurs des maxillaires dont quelques-unes arrivent à reproduire exactement la structure de l'organe adainantin. Ce sont les épithéliomas adamantins, dans lesquels l’épithélium peut aller jusnu'à former de l'émail et de la dentine. Ces néoformations aux dépens des débris épithéliaux peuvent aussi prendre la forme de cavités tubulées ou kystiques; ainsi s'explique l'origine dés kystes radiculo-dentüires ct ecrouo-dentaires (1). Ce travail sur les débris épithéliaux paradentaires est, nous semble- t-il, le meilleur titre. que Malassez ait à notre admiration. On trouve en effet dans ces beaux mémoires, à côté de l'observation rigoureuse des faits, de leur interprétation éclairée, des déduclions logiques qui en sont tirées, une idée originale très suggestive qui éclaire tout le travail, (1) Archives de Physiologie, 1885, 1e semestre, p. 129, 309; 2e semestre, F- 379. V. aussi Les débris épithéliaux paradentuires, d'après les travaux de L. Malassez, publié par le D' V. Galippe. Paris, Masson, 1910, 19 : MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et au service de laquelle se mettent l'observateur patient et le technicien habile. 44 ù Tout en est resté depuis, et les observations d’Albarran, d’Algayer, Audry, Derujunsky, Nasse, Kruse, Chibret, etc., ont confirmé complè- tement les conclusions de Malassez. Ces conclusions ont une portée qui dépasse de beaucoup les seules tumeurs des mâchoires qu'il avait étu- diées. Depuis, pour d’autres organes, des restes embryonnaires capables : de former des tumeurs ont été découverts, particulièrement dans lhy- pophyse, et sur l histogenèse des néoplasmes, ce sont, jusqu’à pHÉSOUE les seuls éclaircissements certains que nous possédions.: Partant de l’idée qui l'avait conduit dans ses recherches, Malassez essaie de reproduire expérimentalement des tumeurs, non seulement par des greffes et des inoculations de tissu cancéreux, mais aussi par des greffes de tissus embryonnaires normaux chez l'adulte, par des invaginations de téguments, etc. Ces tentatives n'ayant pas été suivies de succès, elles ne furent pas publiées, mais elles sont bonnes à rap- peler ici, parce qu’elles montrent que Malassez n’était pas simplement morphologiste et que la description rigoureuse de la structure n’était pour lui qu'un moyen d'arriver plus sûrement à des notions plus impor- lantes et plus générales. Malassez avait découvert dans les débris épithéliaux le matériel aux dépens duquel pouvaient se développer certaines tumeurs. Mais sous quelle influence irritative ces débris épithéliaux se mettaient-ils à pro- liférer? C’est ainsi qu'il est arrivé à rechercher la cause même de la formation des tumeurs. Mettant à profit les méthodes de coloration qu'il avait perfectionnées, il recherche dans ces tumeurs les micro-orga- nismes. Il ne tarde pas à se convaincre que les microbes qu’on y décèle n'y sont arrivés que secondairement; mais il est bientôt frappé de la présence, dans diverses tumeurs épithéliales, d'éléments ressemblant à des coccidies; il émet l'hypothèse que de pareils organismes pourraient être la cause du cancer. Il étudie aldrs une véritable coccidiose, la psorospermie du foie du lapin et, observant les modifications histolo- giques produites par le parasite sur l'épithélium des canaux biliaires, il voit dans ces faits un appui à son hypothèse (1). Depuis, beaucoup d'éléments considérés par Malassez, dans les tumeurs de l'homme, comme pouvant être des coccidies, ont été démontrés comme étant simplement des cellules dégénérées; mais cette critique à élé trop loin, et certains des éléments vus par Malassez recoivent difficilement detre interprétation. La question est encore ouverte. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 mars 1889; 1°" mars ne Archives de méd. exp., 1890, p. 302; 1891, p. 1. — Comptes rendus de la So de Biologie, 5 mars 1892; 29 avril 1893. : E s 4 à F … 5 LLC 2 =. tin gs that 3 à NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ 43 Malassez a eu la conception absolument nette de la transformation des tumeurs bénignes en tumeurs malignes, et dans les glandes, par exemple, il observe tous les passages entre l'adénome vrai qui repro- duit exactement la structure de l'organe et l'aberralion de structure qui constitue le cancer. De plus, en décrivant certaines tumeurs com- plexes comme le « cylindrome », il a eu l’idée de l’envahissement pos- sible d’une tumeur épithéliale par un tissu nouveau apte à limiter l'extension du premier — ces tumeurs de tumeurs — comme il les appe- lait: et il a compris la signification de ces cancers squirrheux dans lesquels le processus malin est limité par une sclérose envahissante. L'importance de la réaclion du tissu sain ne lui a pas échappé. La psorospermie du foie du lapin n’a pas été la seule maladie parasi- _ taire étudiée par Malassez et, dès le début de ses travaux scientifiques, il se préoccupait de rechercher la cause des lésions qu'il observait. Il avait été séduit par la théorie microbienne qui venait seulement d’ap- paraître et qui avait encore à soutenir ses luttes les plus vives. Sans parler des observations de Malassez sur les champignons parasites, il faut surtout retenir sa découverte, avec Vignal, de la tuberculose Z00- gléique (1). | : Un an après l’immorlelle découverte de Koch, Malassez et Vignal, à la suite de l’inoculation au cobaye d’un nodule tuberculeux sous-cutané, - firent connaître une maladie spéciale, s’inoculant en série comme la tuberculose bacillaire, produisant des lésions comparables aux siennes, mais due à un micro-organisme différent du bacille de Koch. Les cons- tatations postérieures d’Eberth, de Nocard, Chantemesse, etc., enle- vèrent les doutes, et on fut bien obligé d'admettre l’existence de cette tuberculose anormale, exceptionnelle. On sait que, depuis, un certain nombre de maladies du même genre, de ces pseudo-tuberculoses comme on les a appelées, dues à divers micro-organismes, ont été découvertes, et un certain nombre sont maintenant parfaitement classées et hors de conteste. Les premières recherches de Malassez avaient mis en évidence son goût très prononcé pour la lechnique et les appareils. Et, sur ce point, nous lui devons beaucoup en effet. Il faut citer ses méthodes de fixation des préparations de sang et de moelle osseuse (2), ses procédés de con- gélation des pièces par le chlorure de méthyle (3), sa méthode de décal- cification par les mélanges picro-azotiques (4), sa méthode d’impré- gnalion des vaisseaux à l'argent (5), et aussi sa contribution à la tech- (1) Archives de Physiologie, 1853, 2° semestre, p. 369: 1884, 2 semestre, p- 81. (2) Archives de Physiologie, 1882. (3) Archives de Physiologie, 1884. (4) Soc. de Biologie, 19 avril 1884. (5) Soc. analomique, 1880, p. 331. À4 MÉMOIRES DÉ LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE S ñique de la coloration des microorganismes dans les coupes par les couleurs d’auiline (4). 1} faut citer encore sa méthode de notation des objectifs microscopiques (2) et ses procédés de micrométrie (3). Mais il faut rappeler surtout les nombreux appareils que nous devons à son ingéniosité (4) : compte-globules, colorimètres, chambres claires à angle variable, microtomes, objectifs redresseurs à long foyer pour la dissection à de forts grossissements, microscopes portatifs, appareils à contention, seringues stérilisables... et combien d’autres! C’est Malassez qui a eu l'idée, il y a déjà une trentaine d’aunées, de la seringue stéri- lisable toute en verre qu'il avait pu réaliser lui-même. Combien de travailleurs ignorent que de modestes objets, d'un usage journalier sur leur table de travail, sont dus à l'esprit inventif de Malassez : platines chauffantes, diaphragmes oculaires mobiles, indica- teurs oculaires, flacons comple-gouttes à rebord, micromèlres, etc., qu'il imaginait, modifiait, perfectionnait, avec une précision, un amour du fini et du mieux que rien ne lassait. : « On me reproche quelquefois, disait-il, de perdre mon temps à des noue de détail! Mais c'est que je suis Si et que je ne puis lou- jours faire des recherches! » On ferait tort à Malassez, en effet, en sup- posant qu'il attachait à ces travaux de second plan une importance égale au soin et à la précision qu'il y apportait. Pour lui, ces recherches mécaniques étaient destinées à remplir les moments où une applicalion : soutenue ne lui aurait pas été possible; c'était une distraction. Mais, comme il faisait laules choses, il y mettait la conscience et l'amour. Ceux qui n’ont pas vécu dans l'intimité de Malassez ne se sont jamais doutés, en effet, que les beaux mémoires sur la numéralion des globules rouges, sur les kystes de l'ovaire, sur les épithéliomas adamantins, n'ont pu voir le jour qu’au prix d'une lutte continuelle sur la souffrance, qui, sans être aiguë, n'en rendait pas moins le lravail pénible et diffi- cile. Aussi, avant de rédiger un mémoire de longue haleine, il en expo- sait la substance autour de lui. Beaucoup de ses idées, il les donnait en causant. C’est ce qui fait qu'il a collaboré, sans qu'on puisse le dire tou- jours exactement, à des acquisitions qu'on rapporte quelquefois exclu- sivement à d’autres. L'effort durable et persévérant, quiest la véritable marque del’homme de science, a ainsi conduit Malassez à l'acquisition de quelques notions importantes : ila associé son nom à la démonstration de l’origine épi- (1) Soc. anatomique, 1881, p. 670. (2) Archiv. d'Anut. microsc., &. VII, jauvier 1905. (3) Archives de Physiologie, 1874 et 1878. (4) Voir surtout : Archives de Physiologie, 1880, et Travaux du Laboratoire d'histologie du Collège de France, 1900, Catalogue des instruments et appa- reils, etc. ; - NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ 15 théliale du cancer; il a apporté quelque lumière à la pathogénie si obscure des tumeurs par sa découverte des débris épithéliaux paraden- taires et des épithéliomas adamantins. Il a soulevé, le premier, d’après _ des observations microscopiques positives, le grand débat de la nalure parasilaire du cancer. C'est lui, qui, pour la première fois, il ÿ a vingt- cinq ans, dans un cours fait en remplacement de Ranvier, a exprimé l'hypothèse de l'origine marine du milieu intérieur et du sang, idée qui, comme on le sait, a été reprise plus réceminent, avec quelque bruit. L'importance de la valeur globulaire dans la régénéralion du sang, dans l’étude des anémies, les variations de richesse en globules que présente le sang dans les différentes parties de l'arbre circulatoire, l'idée de la concentration du sang en globules par les pertes de liquide de l'organisme sont des notions dues à Malassez. La constitution vési- culaire du globule rouge, l’action de la concentration moléculaire sur l'équilibre de forme; de volume des hématies sont dues aussi pour une part à Malassez. De pareils titres scientifiques, unis à des qualités exceptionnelles de caractère qui faisaient de Malassez un . homme vraiment complet, auraient dû tout naturellement lui faire avoir une chaire dans notrehaut _ enseignement. Les circonstances, sa modestie extrême, son horreur ins- tinctive pour toute épreuve de concours ou pour toute campagne d: candidature, le désir aussi de ne pas quitter le milieu où il avait com- mencé sa vie scientifique, la crainte encore d’être distrait de ses recher- ches par un enseignement obligatoire, l’état de sa santé qui ne lui per- mettait de travailler qu'à ses heures, l’empêchèrent de pousser tout projet de candidature et de répondre à ceux qui quelquefois l'avaient pressenti. Une seule fois cependant, il se mit en avant; mais c'est qu'alors, il y avait quelque chose à créer, quelque chose à organiser, autre chose enfin qu'une situation personnelle à prendre. En 1566, Le Conseil municipal de Marseille demandait déjà la trans- formation de son École de médecine en Faculté; plus tard, en 1872, 1871, les vœux se précisèrent. En 1882, pressenli par Morges, professeur de chimie à la Faculté des sciences, adjoint au maire de Marseille, et Albert Dumont, directeur de l'Enseignement supérieur, Malassez élabore un projet où il peut développer ses vues personnelles sur l'enseignement médical. L'originalité du projet de Malassez consistail dans l'existence, côte à côte, au sein de la Faculté de médecine, de deux enseignements distincts: un enseignement élémentaire, professionnel, progressif et rapide, destiné à former des praticiens, réalisé d’abord par des cours élémen- taires et complets sur chaque matière du programme ; un enseignement 16 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE supérieur s adressant à une élite et destiné à faire progresser les con- naissances médicales et à former des maitres; ce dernier était réalisé par la création de quelques laboratoires de recherches bien outillés, dirigés par des professeurs non astreints aux cours théoriques. Ce projet avait été élaboré dans tous les détails; Malassez s'était acquis déjà la collaboration d’un grand nombre d'hommes de valeur qui depuis se sont tous illustrés dans diverses branches de la science. La municipalité qui avait assumé la responsabilité du projet fut remplacée par une autre; Albert Dumont et Morges moururent presque en même temps ; Le projet ne fut pas mis à exécution. Mais les idées fondamentales qu'il contient sont si jusles, et répondent si bien aux besoins de l’en- seignement médical, qu'elles seront certainement reprises un jour, à Marseille ou ailleurs. Dans ses travaux, Malassez faisait preuve de qualités rares de con- science, de persévérance, d’un amour profond de l'ouvrage achevé. Il ne laissait jamais rien au hasard; il était inlassable quand il s'agissait d'améliorer une technique ou un appareil. Malassez citait volontiers le mot de Magendie, qui se comparait à un chiffonnier, ramasseur de faits. Il avait horreur des théories et il atta- chait infiniment plus d'importance aux faits bien observés. L'hypothèse n'était pour lui qu’un moyen de travail et elle était toujours très rapprochée du but proposé. Il accordait assez peu d'importance aux vues synthétiques; cependant, loin d’être disséminé et superficiel, il aimait au contraire à approfondir et à parfaire. Il apportait dans les sciences biologiques « l'esprit géométrique », el jamais peut-être ce terme ne s’est appliqué plus justement. Devant un objet, un phénomène, il sentait tout de suite le besoin de le mesurer dans le lemps et dans l’espace, comptant que la loi se dégagerait d’elle- même de l'analyse minutieuse qu'il faisait. Cela est arrivé, en effet, mais peut-être cette méthode un peu trop exelusive et fort longue a-t-elle pu le faire passer à côté de résultats importants auxquels des esprits très intuitifs et moins méthodiques arrivent quelquefois du premier coup. Ce besoin de perfection dans le détail, qui peut-être pouvait paraître exagéré, élait un besoin de sa nature, et l'expression même de sa con- science parfaite, de sa scrupuleuse honnêteté. C’est ce qui fait aussi qu'il se cantonnait de préférence dans les parties de la science où il était maître. Il faut exploiter sa mine, nous disait-il. Et certes, il n'aurait pas acquiescé à cette pensée de Pascal, qu'il « est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose ». Avec son maitre CI. Bernard, il aimait mieux dire que l’on saurait tout si l’on savait une seule chose à fond. Un des côtés les plus remarquables du caractère de Malassez, c'élait NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LOUIS MALASSEZ A7 son admiration du présent et sa confiance dans l'avenir. Il avait con- servé l'enthousiasme des jeunes années. Certes, il ne rappelait jamais sans émotion la période la plus active de sa vie, celle du laboratoire de CL. Bernard et du laboratoire de Ranvier, qui étaient alors le centre des recherches biologiques en France; mais jamais il ne dénigrait le présent. Quand il louait le passé, quand il l'évoquait avec complaisance, ce n’était jamais pour diminuer la valeur des travaux des plus jeunes; bien au contraire, ce passé si beau, il le retrouvait dans le présent; passé et présent lui étaient un gage de l'avenir. Il disait qu'il fait bon de vivre en un temps qui voit tant d’acquisitions merveilleuses dans le domaine des sciences physiques. C’est pourquoi, même à une époque de sa vie où son activité s'était reposée, Malassez était capable d’exciter au travail ceux qui l’entouraient ; sa confiance dans l'avenir de la science leur était un puissant encouragement. Sa conception du travail était plutôt austère, mais elle faisait comprendre la beauté d’une acquisition certaine, si modeste fût-elle ; on sentait, en l'ayant vu à l’œuvre, qu'il n'était pas de peine qu’une parcelle de vérité ne mérität. Cette confiance dans le résultat des efforts persévérants, même les plus modestes, lui faisait juger assez sévèrement des livres modernes, dont la valeur et la beauté sont indéniables pourtant, mais dans lesquels l'exposé de la relativité des phénomènes et des lois qué nous tirons de leur observation semble aboutir à mettre en doute nos acquisitions les plus simples et les fondements même de toute science. Il en considérait la conception fausse, puisque l'important pour nous est de saisir la rela- tion des phénomènes, et-que la notion du phénomène en soi, sans les liens qui le rattachent aux autres, n’a aucun sens pour notre esprit. Il trouvait que ces livres, au lieu d’exciter au travail, arrêtaient l'essor des intelligences moyennes que l'espoir de découvrir un peu de vérité n'excitait plus. Et en cela, et malgré les réponses qu'on pourrait certai- nement faire à sa critique, il se montrait vraiment éducateur. Et c’est ici que nous rencontrons ce qui fut un des points les plus caractéris- tiques de la carrière de Malassez. Il a été, dans le milieu où il travaillait, un facteur moral de premier ordre. Ce qui a le plus de valeur dans le monde, a-t-on dit quelque part, c'est une âme active. Cette âme active, Malassez l'était au milieu des siens. Il savait les attirer: il savait aussi les retenir. Cette influence morale, nous la retrouvons aussi, particulièrement, dans le rôle que Malassez a joué dans la Société de Biologie. Ce rôle a été si bien exprimé par M. Gley dans son éloge, que je ne puis mieux faire que de m'en approprier les termes (1) : « Malassez, dit-il, était de ceux qui se donnent complètement. Pas une manifestation de la Société , (1) E. Gley. Allocution. Comptes rendus de la Société de Biologie, 8 janvier 1910, t. LX VILT, n° 1, p. 2. Brorocie. MÉMoirEs. — 1910. T. LXVIII. 2 15 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à laquelle il ne participe, pas un événement important auquel il n’est mêlé, pas une Commission où il ne travaille de la façon la plus active et la plus efficace. » Malassez a eu un rôle considérable dans l’organi- sation de la Société, dans l’élaboration de ses nouveaux statuts, sources de sa jeunesse et de son activité : et on sait que fidèle à lui-même, Malassez trouvait cependant que cette organisation pouvait être perfec- tionnée. Malassez a fait plus. Il a eu sa bonne part d'influence dans les choix de la Société. Il a aidé autrefois Cl. Bernard, Brown-Sequard à renouveler heureusement son personnel scientifique; c’est en partie à lui qu’on doit d’avoir élargi le cadre de son recrutement : il suscitait des candidatures parmi les jeunes; «ils nous faut des compétences, disait-il; il nous faut des spécialistes », et ceci est encore vrai. Cette influence morale, Malassez l'avait surtout par son caractère indépendant et son aménité, qui ne luiattirait que des amis. Accueillant, bon, affable, gai, toujours prêt à interrompre son travail pour s'inté- resser à celui des autres, d’une douceur de manières qui n’excluait pas une certaine vivacité dans l'expression de ses sentiments et de sa volonté; sévère pour lui-même, indulgent aux autres, sauf dans les cas où la sincérité était en jeu, intransigeant avec le devoir et avec tout ce qu'il croyait juste, assez désabusé des hommes en particulier, mais pourtant confiant dans le progrès, tel il nous apparaissait. En lui, l'homme égalait le savant : les qualités du cœur, la délicatesse des sen- timents, le caractère étaient aussi dignes d’admiration que le talent. D'humeur modeste, désintéressé, dénué complètement d’ambition per- sonnelle, il s'était cantonné dans son rôle de chercheur et d'éducateur; son autorité n’en était que plus grande. Par ses ällures simples, son caractère indépendant, sa foi dans l'œuvre commencée, sa patience, son amour du travail achevé, Malassez évoquait le souvenir de ces hommes d’une race presque disparue, de ces artisans de génie du moyen âge et de la Renaissance qui, dans l'ombre de leurs ateliers, passaient leur vie entière à parfaire de leurs mains et à polir quelque chef-d'œuvre. Le nom de beaucoup d’entre eux n’a pu nous parvenir. Celui de Malassez restera certainement au contraire, et pour des générations de travailleurs, il pèrsonnifiera le labeur persévé- rant uni à la conscience intransigeante et à toutes les hautes qualités du caractère qui sont l'honneur d’une science, d’une école, d’un pays. Mn # WHSE 03929 TR VATAN à #28 4. CPP EE Air à ut RAR 4e 0 He Bd do Dé " Rev ere ere ER Ah ù 2e # ©. à ne CO TE rer tre o A ee 4 + PU ue ph RE À 5 she