EL nET. Rue es Na Ra RER EET ET Te SR S et. Les ES eZ = = RES ET ca EE === 1= ETS ET qe oi ON À N) 4 qi (4 hé ‘ nt , 1} it “+ ge 3% ni f 1 ui Au KE os qu 0 AE pe ' n NE in ! JEUX ou MAROC F ROUE | un fi \ + x Mi dr » diode Ha} SN A at: jt QUE il }}} As Ko tint nr EL QUO Hu) JAULE RTE Ja RES Ter = 2 ER ee SERRE ETES Reese ER S ENT IS ER a SENS PAST DT Ses RER ERP RER HR ns ED PPT NPA ESS TESTS ZT ASE D RES HÉSEIT PR Rs NI et ARRET SET EN E RTS SENS een PRESSE TS PE sr Eee TZ FRE TE STRESS re ne = TE RS 2 - RETSE RE E TE 2er Han) 14 la al + ci is Wu HU nuit 1 7 cut sat HAE EU ti Que { pa H f nt 4) ie si . là . ï i { ins . Mt ji î ua 11e ll je a A Mis HE ENS) fl rl ï es a ns h4 Lt Le entr Z. 2. =. TEL + r RS DEEE ter TX RE: ee = Ter a RTE His £ £S z = XF EE . ho MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il élabore une méthode simple et précise qui lui permet de calculer la proportion de lactose dédoublée sous l'influence du ferment. Le pro- cédé est d'autant plus précieux qu’il est applicable à l'étude générale des diastases des bioses. Il permet à l’auteur d’établir, en collaboration avec Frouin, la présence de la lactase dans les excréments des jeunes Mammifères. Cette année même, M. Porcher nous a donné une étude sur le dédou- blement diastasique du cellose. à L'auteur réintroduit dans la technique urologique un réactif qui ten- dait, bien à tort, à tomber dans l'oubli : le nitrate mercurique. Il en précise fort heureusement l'emploi et en tire parti pour étudier les com- binaisons glycuroniques de l'urine des herbivores. Il établit ensuite l'importance de la constatation de ia elycosurie pour le diagnostic de la rage. Les recherches de P. Bert sur l’origine du lactose étaient restées inachevées ; avant les travaux de E. Fischer, il n'existait, en effet, aucun procédé certain pour caractériser Le lactose dans l'urine ; l’auteur reprend celte question, règle l'emploi rationnel de la phénylhydrazine, puis procède à une étude physiologique de la glande mammaire chez la vache et d’autres femelles laitières. Il montre que le glucose est l’origine du lactose; c’est le glucose qui est éliminé après ablation totale de la mamelle. L'auteur tire de ses recherches cette conclusion importante que, chez la femme enceinte, il peut se produire une glycosurie ante-partum qui peut atteindre jusqu'à 20 grammes par litre, g/ycosurie physiologique qui avait élé souvent confondue jusqu'alors avec une forme de diabète, Les recherches sur les indols et corps voisins, entreprises en partie avec la collaboration de M. Hervieux, comptent parmi les travaux les plus importants de M. Porcher. Certains auteurs avaient attribué, à tort, des propriétés toxiques aux composés indoxyliques et scatoliques. Il montre que ces produits ne sont pas la cause des phénomènes d'intoxication intestinale, mais qu'ils sont cependant les témoins de phénomènes microbiens de putréfaction, et qu’à cet égard leur caraclérisation dans l'urine reste importante. Il établit Le rôle du foie dans la transformation de l’indol en dérivés indoxyliques. Il réalise l’indigurie et établit sa significalion par inges- tion de fortes doses d’indol. Il montre que la formation des composés indologènes est due aux mêmes bactéries que celles qui produisent l’indol, eux aussi sont des témoins des fermentations inteslinales. [ls n'existent pas dans l'urine du nouveau-né. Tous les faits énumérés sont solidement établis au moyen de la technique la plus soignée; toutes les recherches de M. Porcher sont conduites avec une très grande méthode; son œuvre forme un ensemble RAPPORT SUR LE PRIX DE LA FONDATION LABORDE Et 6: qui a même attiré sur lui l’attention de ses collègues étrangers qui ont sollicité sa collaboration pour des ouvrages classiques de physiologie comparée. Votre Commission pense donc que les mérites de M. Porcher le ren- dent très digne d'obtenir le prix Laborde. — Les conclusions de la Commission sont adoptées à l'unanimité. FIN DES MÉMOIRES COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 2 JUIÉLET:1910 ABELOuS (J.-E.) et BARDIER (E.) : Influence du nucléinate de soude sur la résistance des animaux à l'in- toxication par l’urohypotensine. . . ARYAND-DELILLE (P.) et Launoy (L.): - Stabilisation des globules rouges par les solutions très diluées de HOMO EN ESP BernarD (P.-Noër) : Sur l'endo- toxine du Micrococcus melitensis. BorrieN (V.): De la présence de l'hématoporphyrine dans le méco- TON QE UE ET OP E SOA | QUE Brior et Durrer: Pathogénie des accidents observés au cours de l'immunisation des chevaux contre lemeninrocHque ete Brior (A.) et DusaRDIN-BEAUMETZ : L’anaphylaxie chez les chevaux pro- ducteurs de sérum antipesteux. . . CHAPELLIER (A.) : Le canal de Wolff persisterait-il chez les femelles de certains oiseaux ? (Fringillidés). CRUVEILHIER (L.) : Procédé des vaccinations subintrantes de Bes- redka, appliqué au bacille diphté- rique et\au SONn0COQUEL 0. DéÉvé (F.): Echinococcose primi- tive expérimentale du Porc. Kystes hydatiques des glandes surrtnales. Fixzi (Guino) : Recherches sur le sérum d'animaux attein!s de tuber- culose et d’entérite chronique . . . Frouix (Azsert) : Distributiou de l’antitoxine dans les humeurs et sécrétions des animaux immunisés. SOMMAIRE 29 GILBERT (A.) et Cnasroc (E.): L'intoxication par la toluylène-dia- mine. Histologie et physiologie pa- COLOR RE Ne re LanGLois (J.-P.) et BoussaGuer : Les pertes d’eau pendant le travail suivant les variations du milieu ANOTAN DEMO PA NS RL MEET LEE CT LaxGLois (J.-P.) et GARRELON : De la résistance différente des sujets normaux aux maladies dans les mi- lieux chauds et humides. . . . . .. LaxGLois (J.-P.) et Rourturer : Du rendement suivant les variations du EU EUPANDIANT EN RE RE Laricoue (L.) et Lavucier (H.) : Modifications dans l'excitabilité du nerf par une striction progressive. LÉCAILLON (A.) : La variation du nombre des chromosomes dans la segmentation de l'œuf non fécondé deffaspoule mere E re mr e m MarTiN (Louis), PréÉvor (ALexis) et LorsEaU (GEORGES) : Examen com- paratif des pouvoirs antitoxique et agglutinant du sérum antidiphtéri- que : leur valeur thérapeutique. . Maruis (C.) et Lécer (M.) : Para- sites sanguicoles d'un passereau du Tonkin ({xus Hainanus, boulboul deaktle d'Hainan) te". Maurez (E.) : Lois complémen- tires qui paraissent régir l'action générale des agents thérapeutiques CALORIES AMAR re = Mawas (J.) : Note sur la structure BroLocie. ComPrEs RENDUS. — 4910. T. LXIX. 1 n° rss Lt) + 56 30 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et la signification g'andulaire pro- bable des cellules névrogliques du système nerveux central des verté- DTÉS US LINE Re Morez (A.) et BEzrIoN (M! M.):- LL ©t structure de la surrénale. Réponse aux critiques de M. Audigé. . . .. RETTERER (Ep.) et LELIÈVRE (AuG.) : L'hématie des mammifères jeunes, adultes et bien portants est un QU C> Contribution à l'étude du sucre du noyau devenu hémoglobique. . 19 sang chez les invertébrés. Sucre Ricaxr (CHarLes) : De la séro-ana- libre et sucre combiné du sang de phylaxie homogénique . . . . . .. 2 HeESCArSO CEE RAR 27 SERIN (J.) et GarLLArvor (R.) : De NAGEOTTE (J.) : A propos du pro- la polypnée par les sérums toxiques Ces Ver Dal SM EE QE ee 2 | (sé ums d’anguille et de torpille). . 22 - NeTrer : Remarques au sujet de SzZCZAWINSKA (Mie W.): Sur la la communication de MM. Briot et prétendue aérobisation des micro- D'Opter HAE Ca er cr 42 APDeS Anar ODIes. Een er Era 15 NicoLLe (M.) et LorsEAU (G.) : Sur TELMON (H.) : Recherche clinique les deux propriétés essentielles du du sang dans les urines par la ré- sérum autidiphtérique . . . . . . .. 8 | action de Meyer-Telmon (Note Perrir (AuGusTe) : A propos de la complémentaire)éc.f. nt Fute 49 Présidence de M. Netter, puis de M. Dejerine, Anciens vice-présidents. À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. M. J. NaceoTTe. — Dans l'intéressante communication de M. Sicard, dont j'ai pris connaissance par le ÆBulletin, je crois devoir relever une phrase qui, à mon avis, contient une définition inexacte de la lésion causale du tabes; suivant l’auteur, celte lésion siégerait « au niveau du nerf radiculaire de Nageotte, ou mieuxencore au niveau des culs-de- sac arachnoïdo-pie-mériens ganglionnaires, décrits avec Cestan ». Or, il n'y a pas de « culs-de-sac » ni de pie-mère dans la région à laquelle M. Sicard fait allusion, et les ganglions n’ont rien à voir dans la consti- tution du point faible qui existe là et que j'ai fait connaître en 1894. ae DE LA SÉRO-ANAPHYLAXIE HOMOGÉNIQUE. Note de CHARLES RICHET. Toutes les nombreuses expériences qui ont jusqu'à présent été faites sur la séro-anaphylaxie, portent sur l'injection du sang d'un animal à un animal d’une autre espèce, ce qu'on pourrait appeler la séro-anaphy- laxie hétérogénique. J'ai cherché à savoir comment réagirait un animal SÉANCE DU 2 JUILLET 3 à deux injections successives de sang homogénique, c'est-à-dire de sang provenant d'un animal de même espèce. Pour cela, j'ai dû d'abord déterminer — ce qui n'avait pas été encore fait — la quantité de sang total qu'on peut, sans provoquer la mort, injecter par transfusion d'un animal à un autre animal de même espèce. L'expérience a été faite de la manière suivante. À un petit chien À on mettait une canule dans la veine jugulaire, et on faisait passer par trans- fusion directe le sang carotidien d'un gros chien B, dans la veine jugu- laire (bout central) du petit chien A. Le chien À était placé sur une balance, de telle sorte qu'on pouvait, en voyant l'augmentation de poids de ce chien, savoir exactement, à tout moment de l'expérience, la quan- tité de sang artériel qu'il avait recue. Les résullats ont été assez nets. Voici les quantités de sang transfusé (par kil. p. 100 de l'animal transfusé) : QUANTITÉ DE SANG en grammes NOMS par kilogramme SORT DE L'ANIMAL de l'animal transfusé. Lorient -0..5. 136 Mort en huit jours. “Épernay. . . . 132 Mort en quatre heures. Quimpert 123 Mort en onze jours. Boulogne. . . . 108 Survie. Draguignan . . 98 Survie. Saint-Gaudens. 95 Mort immédiate (coagulation) HOSCO de Le 88 Survie. Bayonne. . … . 88 Mort en quatre heures. Beaunia. ! . . 15 Survie. L'TÉAME MT ALAN #1. 10 Survie. ACC 67 Survie. BANANT NUE. GI Surtie. Barbades . . . 6h) Survie. Abbeville . . . 53 Survie. Ainsi on peut transfuser à un chien environ 10 p. 100 de son poids vif du sang d'un autre chien, sans déterminer la mort. Mais on ne peut impunément beaucoup dépasser ce chiffre ; puisque à 12 p. 100 la mort, lardive d’ailleurs, paraît être fatale. Alors, aux chiens Boulogne, Draguignan, Beaunia et Roscoff, j'ai fait, un mois après la transfusion première, ma transfusion seconde, en pre- nant le sang du même chien transfuseur, et il ne parut pas que ce sang ait été pour eux toxique. Nul phénomène d’anaphylaxie ne s’est produit (seconde injection) : Boulogne . . . 80 Survie. Draguignan . . T0 Mort en qualre heures. BEGIN 50 Survie. RDSCO ee 68 Survie. Il résulte de ces faits que l'injection de sang seconde à des doses voi- sines de ia dose limile, ne provoque aucun accident. À SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il s'ensuit qu'il n'y a pas de séro-anaphylaxie homogénique, et que la première injection d'un sang homogénique ne provoque pas la forma- tion de toxogénine dans le sang ou l'organisme de l’animal transfusé. Le résultat est assez net : on aurait pu cependant supposer qu'il y a une anaphylaxie individuelle, c'est-à-dire que le sang d’un individu B contient des substances spéciales qui anaphylactisent contre une nou- velle injection, faite des semaines après, de ce sang B à un même chien. Mail il parait bien que les choses ne se passent pas ainsi, et que le sang B, injecté à deux reprises différentes, avec l'intervalle de temps nécessaire pour l'anaphylaxie, ne provoque pas l’anaphylaxie quand A et B appartiennent à la même espèce. RECHERCHES SUR LE SÉRUM D'ANIMAUX ATTEINTS DE TUBERCULOSE ET D'ENTÉRITE CHRONIQUE, par Guipo Finzi. Nous avons d'abord cherché à établir l'indice antitryptique dans plu- sieurs sérums pathologiques ; ensuite nous avons étudié quelles sont les relations existantes parmi les substances antifermentatives et la présence des lisines dans les sérums sanguins. Nos expériences sur le pouvoir antitryptique, isolytique et hétéroly- tique ont porté sur des sérums provenant de bovins tuberculeux, de bovins atteints d'entérite chronique que nous devons à la complai- sance de M. le professeur Moussu. re Tuberculose. — Nous résumerons les résultats que nous avons obtenus sur l'étude du sérum de 37 bovins infectés en toute certitude de tuber- culose, soit expérimentale, soit spontanée. Toujours l’état de nos animaux a été vérifié, soit par l’autopsie, soit par l'épreuve de la tuberculine. Pouvoir antitryptique. — Résultats : Comme nous l'avons déjà précédem- ment démontré (1), l'indice antitryptique du sérum normal est 1 : 3 — 1 : 4. POUVOIR ANTITRYPTIQUE: NORMAL RÉACTION NÉGATIVE RÉACTION POSITIVE 2 sujets. Indice, 1 : 3 4 15:29 47/9293 Sujets. Und:,12#%6 2 sujets. Indice, 1: 31/2 3 159 À sujet. Ind., 1 : 5 5 sujets. Iudice, 1 : 4 9 sujets. Ind., 1 : 1.1/2 » 8 suj 1 » » Pouvoir isolytique. — Résultats : Sur 37 sérums examinés, 4 seulement con- tenaient des isolynes et contrairement aux résultats de MM. Weinberg et (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 juin 1909, p. 1007. SÉANCE DU ® JUILLET 5 Mello, 2 des bovins, dans les sérums desquels nous avons rencontré des isoly- sines, à l’autopsie, nous ont présenté des lésions tuberculeuses limitées et récentes. Pouvoir hétérolytique. — Résultats : Anti-cheval. Son taux était 11 fois à4 c. c. (4 c.c. de sérum — # c. c. de globules rouges); 7 fois à 3 c.c. et 5 fois à 2 c.c. Anti-lapin. Les 37 échantillons de sérums ont détruit les globules rouges du lapin. Seulement en 5 expériences, les globules rouges n'ont pas élé détruits au taux 1 c. c. (4 c. c. de sérum — 1 c. c. de globules rouges). Anti-mouton. Quant à l’hétérolysine anti-mouton, son taux était 9 fois "a CC. Entérite chronique. — Nous avons porté nos recherches sur 6 sérums provenant de bovins atteints d'entérite chronique. Pouvoir antitryptique. — Résultats : A l'examen des sérums nous avons trouvé 6 réactions négatives (en 4 sujets l'indice fut 1 : 2 et en 2 fut 1 : 2 1/2). Pouvoir isolytique. — Résultats : Des 6 sérums étudiés, en aucun nous n'avons noté la présence d'’isalysine; après avoir laissé les {ubes jusqu’à 4 heures à 37-38 degrés, en tous nous avons constaté que le sérum physiolo- gique surnageant le dépôt de globules rouges, était parfaitement clair. Pouvoir hétérolytique. — Résultats : Les 6 échantillons de sérum ont été étudiés vis-à-vis des hématies de cheval, mouton et lapin. Anti-cheval. Son taux était 4 fois à 4 c. c. et 2 fois à 2 c. c. Anti-lapin. Sur 5 cas nous avons noté la présence d’hétérolysines, et l’'hémo- lyse fut complète en toutes les différentes proportions des mélanges. Anti-mouton. Les 6 sérums ont été trouvés complètement dépourvus d’am- bocepteurs anti-mouton. Dans une prochaine note, nous étendrons nos investigations aux sé- rums de moutons infectés par le Bacille de Preiz-Nocard et de chevaux cachectiques et nous exposerons les conclusions générales auxquelles nous sommes arrivé. (Travail du Laboratoire de M. Vallée, à Ecole d’Alfort). LOIS COMPLÉMENTAIRES QUI PARAISSENT RÉGIR L'ACTION GÉNÉRALE DES AGENTS THÉRAPEUTIQUES ET TOXIQUES, par E. MAUREL. Dans une note précédente, j'ai indiqué comment, après avoir vérifié les propositions de CI. Bernard relatives à l’action des substances médi- camenteuses et toxiques (1856), et avoir légèrement modifié celle relative _ à l'électivité, je suis arrivé à la suivante, qui résume les (rois de CI. Ber- nard : Pour chaque agent thérapeutique ou toxique, les éléments anatomi- 6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ques se placent dans des ordres donnés de sensibilité et de toxicité, qui restent les mêmes dans la série des vertébrés. Mais, de plus, après cette proposilion fondamentale, j'ai été conduit à en formuler quelques autres qui en découlent, et qui en même temps l'expliquent; je rappellerai lés suivantes : 4° Les ordres de sensibilité et de toxicité élant fixés, un agent ne peut agir sur un élément anatomique intermédiaire, qu'à la condition d'agir d'abord sur tous ceux qui sont avant lui. L'acétate de plomb (1), par exemple, ne peut exercer son action sur la fibre lisse qu'après avoir agi sur l'hématie; et l’ergotine (2) ne peut agir sur la fibre striée qu'après l'avoir fait sur la fibre lisse, l'hématie et le nerf moteur. 2 Par contre, à la condition de graduer les doses, on peut n'agir que sur un certain nombre d'éléments anatomiques, en suivant leur ordre de sensi- bilité. Avec le bichlorure de mercure (3), on pourra n’agir que sur le leuco- cyte, et avec l’éméltine (4), que sur la fibre lisse. 3° Parmi les agents exercant leur action sur le même élément anato- nique, les uns exaltent sa fonction, les autres la diminuent. L'émétine, l’ergotine font contracter la fibre lisse; et, au contraire, l’atropine, la spartéine tendent à la paralyser. On verra toute l'impor- tance de cette proposition en parlant du synergisme et de l'antago- nisme. 4° La sensibilité aux divers agents thérapeutiques et toxiques varie avec les espèces animrles, mais les ordres de sensibilité el de toxicité restent les mêmes. D'une manière générale, et bien entendu en rapportant les quantités employées au kilogramme d'animal, pour produire la même aclion, les doses doivent être d'autant plus fortes que l'animal appartient à une espèce moins élevée. Un kilogramme de congre est moins sensible qu'un kilogramme de grenouilles, et celui-ci qu'un kilogramme de lapin. Mais ce n’est là qu'une loi générale qui offre des exceptions. 5° Les ordres de sensibilité et de toxicité varient pour chaque agent thé- rapeultique et toxique. Mes expériences m'ont donc conduit à admettre qu'il n’y a pas d’élé- ment anatomique qui, en principe’et par sa nature, soit plus sensible que tous les autres aux divers agents. Tous les éléments anatomiques peuvent être électifs pour quelques-uns de ces derniers. Le leucocyte est le premier influencé par la chaleur, le froid et le bichlorure de mercure ; l’'hématie, par l’acétate de plomb; le nerf sensitif, par la caféine; la fibre (1-2-3-4) Voir la note précédente. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 18 juin, page 1046. SÉANCE DU JUILLET 7 lisse, par l'émétine, l’ergotine et la spartéine; la fibre cardiaque, par la strophantine; la fibre striée, par le sulfo-cyanure de potassium. . La sensibilité dépend done de l’agent et non de l'élément anatomique. De plus, comme les ordres de sensibilité et de toxicité varient pour chaque agent, ces ordres deviennent pour chacun d’eux, pour aïnsi dire, leur formule physiologique. Sur plus de vingt substances dont j’ai déter- miné les ordres de sensibilité et de toxicité, je n'ai trouvé que la strych- nine et la thébaïne, pour lesquelles ces deux ordres soient les mêmes. 6° Les ordres de sensibilité et de toxicité restent les mêmes, quelle que soit la voie d'administralion. Je vise ici la voie gastrique, la voie hypodermique et la voie veineuse, les seules sur lesquelles ont porté mes expériences d'une manière suffi- sante. On peutadmettre qu'en général, pour produire la même action, il faut des doses plus élevées pour la voie gastrique que pour la voie hypo- dermique, et pour celle-ci des doses plus élevées que pour la voie vei- neuse. Pour les doses minima mortelles, la voie gastrique ne serait que deux ou trois fois moins sensible que l'hypodermique pour les substances minérales. Elle serait quatre à cinq fois moinssensible pourles alcaloïdes ; mais pour la plupart des glucosides, elle peut l'être plus de vingt fois (1). Les écarts sont moins étendus entre la voie hypodermique et la voie veineuse; et de plus, nous ne trouvons pas la grande différence que Je. viens de signaler pour les glucosides. La voie veineuse, à la condition d'éviter les exceptions qui dépendent du titre, ne serait guère que deux ou trois fois moins sensible que l'hypodermique (2). 1° Pour chaque élément anatomique, sa mort est toujours précédée par la perte de sa fonclion spécifique. Celle-ci se perd avant celles dont dépend sa nulrition, si bien que lorsque la cause cesse, l'élément anato- mique peut revenir à l'élat normal. 8° Pour l'organisme, la perle de La fonction de certains éléments ana- iomiques, fibre cardiaque, nerf moteur, fibre striée, si elle se prolonge, équivaut à la mort de cet élément. Pour les animaux à température constante, la perte de fonction de ces éléments anatomiques fait succomber l’animal sous l'influence de doses qui restent au-dessous de celles qui sont nécessaires pour pro- duire la mort de ces éléments. Telles sont les principales propositions dans lesquelles je puis résu- mer mes recherches. On les trouvera, du reste, plus longuement expo- (1) Comparaison de la voie gastrique avec la voie sous-cutanée au point de vue des doses minima mortelles. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 22 mai 1909, page 833. (2) Comparaison au point de vue des doses minima mortelles, entre la voie sons-Cutanée et la voie veineuse. Comptes rendus de lu Soc. de Biologie, séance du 15 mai 1909, page 782. 8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sées dans les travaux que j'indiquerai dans la note suivante (1), et notamment dans celui publié par la Bulletin général de thérapeutique en 1901 (2) ; et si je les ai rappelées, c'est que, d’une part, j'ai pu depuis les vérifier sur d’autres agents, et ensuile qu’il m'a paru nécessaire de le faire pour faciliter l'intelligence de deux notes que je me propose de donner prochainement, l’une sur le synergisme et l’autre sur l’antago- nisme. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) SUR LES DEUX PROPRIÉTÉS ESSENTIELLES DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE, par M. Nicoze et G. LoisEAU. Dans son travail sur les anticorps, l’un de nous (avec Abt et Pozerski) a divisé les antigènes en deux groupes: toxines (et enzymes) d’une part, albuminoïdes (humeurs ou cellules) de l’autre. Il aadmis que tout antigène peut engendrer deux sortes d'anticorps opposés, coagulines et ‘ lysines, et que, de façon habituelle, une forte proportion d’antigène engendre surtout des coagulines et une proportion modérée des lysines. Le sérum antidiphtérique, livré couramment par l'Institut Fasteur, s'obtient en injectant aux chevaux de grandes quantités de culturesfiltrées du « bacille américain n° 8 », c'est-à-dire de grandes quantités de toxine (les filtrats sont très actifs) et de faibles quantités de substance xropre du bacille diphtérique (que nous appellerons, dorénavant, substance fondamentale). Si la théorie est vraie, ce sérum doit se montrer: k 1° Peu ou pas foxinolytique, sauf chez les chevaux devenus hypersensibles (ce qui a été établi par les recherches de l’un de nous et de Pozerski et par celles d'Armand-Delille) et peu ou pas albuminocoagulant (il n’agglutine pas, à proprement parler, les cultures) ; 2° Très toxinocoagulant (son pouvoir antitoxique atteint régulièrement 250 à 300 unités, comme chacun peut s’en assurer) et très a/buminolytique (nous allons prouver qu’il provoque une bactériolyse intense in vivo — et, corrélati- vement, (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 juin 1910. (2) Essai sur les lois qui régissent l’action générale des agents thérapeu- tiques et toxiques. (Bulletin général de thérapeutique, 15 et 30 octobre, et 15 et 30 novembre 1901). re) SÉANCE DU 2 JUILLET 3° Très puissant, chez l'homme, contre l’empoisonnement diphtérique et susceptible, en même temps, d’entraver le développement des fausses mem- branes et d'en hâter la chute (tout le monde est d'accord là-dessus). Pouvoir toxinocoagulant (antitoxique) du sérum. — Sans étudier la neutralisation des filtrals, sujet de connaissance banale, nous envisage- rons, en détail, l’action du sérum vis-à-vis des bacilles diphtériques (cultivés sur milieux solides). On peut isoler, des organismes malades, trois groupes de bacilles ayant, pour le reste, les caractères essentiels du microbe de Lôüffler. Un premier groupe comprend les individus sus- ceptibles de fournir plus ou moinsde «toxine soluble » dans les liquides; ils sont toxiques par eux-mêmes et le sérum combat victorieusement leurs effets. Un second groupe comprend les individus non susceptibles de fournir de la toxine dans les liquides, mais toxiques par eux-mêmes (à un degré, d’ailleurs, variable) ; introduits sous la peau des cobayes, ils les tuent ou tout au moins déterminent l'apparition d'une eschare sèche. L’injection de sérum (à distance) empêche et la mortet la lésion locale. Un troisième groupe comprend les individus qui ne fournissent aucune toxine dans les liquides et qui, introduits sous la peau, ne déterminent ni la mort des sujets, ni l’escharification locale. Ils’en faut cependant que la substance fondamentale de ces microbes soit tout à faitinoffensive, car, à forte dose, ils provoquent la formation d'un bourbillon sous-cutané, lequel, selon les cas, se résorbe ou s’élimine. Le sérum ne peut évidem- ment manifester aucune activité contre de tels accidents, puisque son pouvoir toxinocoagulant n’a pas lieu de s'exercer. Nous allons voir que, par contre, sa propriété albuminolytique permet d’affirmer qu’on se trouve bien en présence de bacilles diphtériques, c'est-à-dire de bacilles ayant la même substance fondamentale que le microbe de Lôffler pris comme type (et comme antigène). Pouvoir albuminolytique. — Il se manifeste non seulement sur la substance fondamentale fiqurée (bacilles), mais encore sur la substance fondamentale non fiqurée (extraits bacillaires). Nous n'envisagerons que le premier cas, afin de ne pas allonger celte note. Les bacilles diphtériques, toxiques ou non (l'expérience est plus démonsbralive avec les derniers), mêlés au sérum antidiphtérique et introduits sous la peau des cobayes, provoquent foujours des lésions plus intenses que si l’on n injecte pas de sérum (bacilles atoxiques) et que si on en injecte à dis- tance (bacilles toxiques). — Les bacilles, toxiques ou non (l'expérience est plus démonstrative, ici encore, avec les derniers), introduits dans les veines des cobayes, peuvent les tuer à forte dose (nouvelle preuve de la non innocuité de la substance fondamentale) ; introduits dans les veines des cobayes qui ont recu la veille, par une voie quelconque, cinq centimètres cubes de sérum, ils les font périr rapidement à dose bien 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plus faible ; on observe, alors, toute la série des accidents du « type Theobald Smith ». Nous voyons donc nettement que, grâce à ses deux propriétés essen- tielles, le sérum antidiphtérique « médicinal » constitue un réactif par- fait du microbe de Lüffler, comme il constitue un remède parfait de la maladie couenneuse. (Le détail de nos expériences se trouvera dans un travail d'ensemble.) PATHOGÉNIE DES ACCIDENTS OBSERVÉS AU COURS DE L'IMMUNISATION DES CHEVAUX CONTRE LE MÉNINGOCOQUE, par BRIoT et DoprER. Au cours de la vaccination des chevaux par injections intraveineuses hebdomadaires de cultures de méningocoques, on observe souvent des accidents graves qui se manifestent avec les caractères suivants : Quelques minutes après l'injection, ils présentent du vertige accom- pagné de contractures des membres postérieurs, ils titubent et tombent brusquement. Bientôt après, ils se relèvent d'eux-mêmes, se remettent à marcher, retournent à leur box sans paraître souffrir de la crise grave qu'ils viennent de traverser. Ces troubles peuvent être beaucoup plus marqués : après quelques contractures, l'animal s’affaisse subitement, présentant ou non des convulsions; la dyspnée est intense, les nasaux battent violemment, l'angoisse est extrême; le collapsus s’installe et la mort survient vingt à quarante minutes après l'inoculation; elle peut être foudroyante et se produire au bout de cinq minutes. Nous nous sommes proposé d'expliquer la genèse de ces accidents par plusieurs séries d'expériences dont voici les principales : On émulsionne dans 20 centimètres cubes d’eau physiologique une culture de méningocoque sur gélose en boîte de Roux, âgée de vingt- quatre heures. On en prélève 1 centimètre cube qu'on mélange ?n vitro avec 1 centimètre cube de sérum antiméningococcique non chauffé, pro- venant d'une saignée récente. Ce mélange est injecté immédiatement dans la veine jugulaire dun cobaye neuf. Quelques secondes après, l'animal présente quelques secousses; inquiet, comme angoissé, il titube, se couche sur le côté, présente des contractures, essaie de se relever sans y parvenir tout d'abord; la dyspnée est très marquée. Au bout de quelques minutes il se relève, présente une difficulté marquée de la marche, due en général à un certain degré de parésie des membres postérieurs ; il semble se remettre complètement; puis au bout d'une demi-heure environ, son poil se hérisse, des secousses se produisent à SÉANCE DU 2 JUILLET 41 nouveau, la respiration s'embarrasse, et la mort survient dans un délai de quelques heures (1). Quand on augmente la dose, soit de microbes, soit de sérum, l'animal paraît être foudroyé; après quelques secousses, la mort survient en deux à cinq minutes. On obtient encore les mêmes résultats en injectant le sérum dans les veines ou le péritoine vingt-quatre heures auparavant; l'injection d'émulsion seule, faite le lendemain, amène des troubles identiques, quoique moins sévères en général. L'injection de microbes sensibilisés produit les mêmes phénomènes. Ces accidents ne se produisent pas si le sérum a élé préalablement chauffé à 56 degrés pendant quarante minutes. L'injection intraveineuse d'émulsion fraiche seule, même à des doses fortes, n’est suivie d'aucun trouble semblable ; il en est de même de l'injection du mélange méningocoques-sérum normal, ou sérum anti- pesteux, en sérum antidysentérique. Notons cependant que l’introdue- tion dans les veines de 4 à 5 centimètres cubes de sérum antiméningo- coccique seul provoque parfois chez le cobaye quelques secousses, mais aucun symptôme comparable aux phénomènes décrits. Il est remarquable de constater le parallélisme étroit qui existe entre les accidents observés chez le cheval en immunisation et le cobaye dans les veines duquel on introduit le mélange sérum-méningocoques. Voici, à notre sens, comment on peul, en attendant mieux, inter- préter la pathogénie de ces troubles. L'injection de méningocoques vivants dans les veines du cheval amène dans le sérum de cet animal la production d’une lysine destinée à exercer son action sur ces germes. Sous son influence, le corps microbien met en liberté une substance toxique qui provoque instanta- nément les accidents relatés. Cette lyse brusque se manifeste chez le cheval dès la prise de contact des microbes avec la lysine préformée par des injections antérieures; elle se manifesle immédiatement aussi chez le cobaye neuf qui a recu le mélange sérum-microbes effectué in vitro. Si cette hypothèse est légitime, on doit retrouver, entre autres sub- slances, ce poison dans le liquide de macération aqueuse de méningo- coques : en effet, on racle la culture provenant d'une boite de Roux; on l'émulsionne dans 20 centimètres cubes d’eau distillée; puis on laisse ainsi macérer ce produit à la température du laboratoire pendant cinq à six Jours; 3 à 5 centimètres cubes sont injectés dans la veine d’un cobaye neuf; des troubles identiques aux précédents se déclarent avec une brusquerie semblable; suivant la dose employée, ou bien l'animal (4) Signalons, en outre, que le sang de ces cobayes aïnsi traités est hémo- lysé; en quelques cas, l'animal émet, après l'injection, une urine nettement sanglante. 12 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE meurt foudroyé en quelques minutes, ou bien il présente la crise décrite plus haut, et se remet dans la suite, mais pour succomber quelques heures plus tard. En ce cas, la lyse s’est effectuée d'elle-même; dans le cas du mélange méningocoques-sérum, elle a été provoquée et rendue plus complète par l'action de ce dernier. Le poison incriminé serait donc contenu dans la substance même du corps microbien, le sérum ne possé- derait sur lui aucune action neutralisante. Dans une note ultérieure, nous montrerons comment on peut éviter les accidents décrits plus haut. M. NETTER. — Les accidents relevés par M. Dopter à lasuite des injec- tions intraveineuses de méningocoques chez les chevaux en cours d'im- munisation ont été signalés par Flexner, qui les attribue à une action des microbes et des produits d’autolyse sur les organes cireulatoires. Flexner a pour cetle raison renoncé aux injections intra-veineuses dans l’immunisation de ses chevaux. Au cours du traitement sérothérapique des méningites nous avons, comme un certain nombre d’autres médecins, observé des troubles graves et même mortels sur lesquels M. Hutinel a appelé l'attention dans une leçon clinique parue aujourd'hui même dans la Presse médicale. : Ces accidents présentent une analogie très grande avec ceux qu'a signalés M. Dopter. On y relève surtout les troubles respiratoires. Peut-on attribuer leur apparition au mécanisme indiqué par M. Dopter et admettre la mise en liberté de l’endotoxine méningococcique? Cette explication serait très favorablement accueillie par certains auteurs, comme Jehle, qui ont vu les incidents surtout dans les cas graves et seraient disposés à conseiller de s'abstenir du sérum pour les cas déses- pérés. Nous ne croyons pas cependant qu'il y ait lieu d'incriminer la disso- lulion des méningocoques et cela pour les raisons suivantes : 1° Nous avons observé une fois ces accidents chez une fillette de douze mois après une injection de sérum antiméningococcique au cours d'une méningite suppurée qui fut reconnue de nature exclusivement pneumococcique. Il n’a pu y avoir analyse du pneumocoque, sur lequel le sérum antiméningococcique est sans action. 2° Les accidents, s'ils rappellent la symptomatologie décrite par M. Dopter, ressemblent plus encore à ceux qui apparaissent après injec- tion de sérum normal chez des cobayes préalablement sensibilisés. Auer et Lewis, Biedl et Kraus, qui ont dans ces derniers temps étudié ces cas avec une attention toute particulière, ont fait voir que les trou- a SÉANCE DU © JUILLET 413 bles respiratoires sont sous la dépendance d’une contracture des mus- cles de Reisessen ; 3° Ilexiste un certain nombre d'observations où les mêmes phéno- mènes ont été observés chez l’homme après des injections sous-cuta- nées de sérum antidiphtérique ou antistreptococcique. Herbert Gillette a réuni vingt-huit de ces observations, qui dans quinze cas ont été suivies de mort. On ne saurait du reste dans ces faits invoquer l'anaphylaxie proprement dite. Dans la grande majorité de nos cas, les accidents ont fait leur appa- rition après la première injection. Il en a élé de même pour les accidents consécutifs aux injections sous-cutanées. Quatre fois seulement sur vingt-huit, ces derniers sont survenus chez les sujets injectés plus d’une fois et aucun de ces cas ne s’est terminé par décès. Il y a plus, une de nos malades qui a présenté des accidents très graves à lafin d’une injection intraveineuse de sérum antiméningo- coccique, recevait bien le sérum pour la dix-neuvième fois au cours de la deuxième rechute. Mais dans cette deuxième rechute les injections s'étaient poursuivies à peu près sans interruption : treize en quinze jours. Une fillette de vingt mois a été prise d'accidents très graves immé- diatement après sa première injection. Le deuxième, le troisième jour les nouvelles injections provoquent le retour des mêmes phénomènes, et c'est au prix d'efforts très grands que nous ramenons la fillelte à la vie. Six Jours après, une rechute nous oblige à injecter de nouveau le sérum deux jours de suite. Cette fois l'injection n’est suivie d'aucun accident, et deux nouvelles injections après un nouvel intervalle de sept jours sont également inoffensives. Ces accidents sont provoqués par des principes toxiques contenus nor- malement dans le sérum du cheval, et il y a lieu d'en connaître l'existence. Heureusement exceptionnels dans les cas où l'injection est faite sous la peau, ils sont moins rares dans les cas d'injection intraveineuse, intra- rachidienne ou intracranienne. Il importe de ne pas ignorer leur possibilité et il faut espérer que l’on arrivera à les supprimer en débarrassant les sérums antitoxiques ou antimicrobiens des principes nocifs du sang de cheval normal. En altendant, nous n’en continuerons pas moins à nous adresser à la sérothérapie, dont les avantages inappréciables l'emportent de beaucoup sur les inconvénients. Nous n'avons d’ailleurs observé ces accidents que chez 9 malades sur 100 et après 13 injections intrarachidiennes sur 484. 414 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'ANAPHYLAXIE CUEZ LES CHEVAUX PRODUCTEURS DE SÉRUM ANTIPESTEUX, par A. Brior et DuJARDIN-B£AUMETZ. Les chevaux qui produisent le sérum antipesteux recoivent tous les huit jours en injections inlraveineuses une émulsion de microbes pesteux chauffée à 58 degrés, puis de microbes vivants. Au bout d’un certain temps, la sensibilité des chevaux à pareille injection est sirgu- lièrement augmentée, et on observe des accidents qui rappellent ceux que l'on note chez les lapins ou chez les cobayes anaphylactisés par de multiples injections de sérum, lorsqu'on fait les inoculations d’épreuve. L’animal est pris de vertiges, de convulsions, de contractures. Il est atteint de dyspnée et s’abat. Tout cela dans les quelques minutes qui suivent l'injection. Le plus souvent l'animal se relève et reprend assez vite son attitude normale. Mais parfois il meurt. Ce tableau clinique sai- sissant chez un animal de la dimension d’un cheval est celui de l’ana- phylaxie. Le cheval, par les injections répétées qu'il recoit, est anaphy- lactisé contre l’émulsion de bacilles pesteux. L'un de nous (1) ayant mis en évidence les propriétés du sérum des lapins anaphylactisés, nous eûmes l’idée de rechercher dans le sérum antipesteux les mêmes propriélés ; ce sont ces résultats comparables à ceux que l’un de nous a étudiés avec M. Dopter pour le sérum antimé- ningococcique que nous communiquons aujourd'hui. On se sert d’émul- sion de bacilles pesteux äans l’eau physiologique, chauffée à 57 degrés. Comme quantité de liquide, on ajoute, au moment des expériences, de l’eau ph;siologique, de manière à amener à peu près exactement à 20 cen- timètres cubes le volume de l’émulsion des bacilles provenant d'une cul- ture faile en boîte de Roux. Les émulsions doivent être utilisées aussi frai- ches que possible. L'animal réactif pour nous fut le cobaye de 400 à 700 grammes. L'inoculation intraveineuse d'une dose de 1 centimètre cube à 5 centimètres cubes d’émulsion fraîche est inoffensive, du moins dans les premières heures. Si on à préparé les animaux par une injection préalable de sérum anlipesteux, soit par voie intraveineuse quelques heures auparavant, soit par voie intramusculaire ou intrapéritonéale vingt-quatre heures avant, l'inoculation d’émulsion pesteuse est suivie d'accidents immédiats, secousses, titubation, qui entraînent parfois la mort en un laps de temps variant de cinq minutes à deux heures. Nous avons remarqué que le sérum chauffé inoculé préalablement donnait des accidents aussi mar- qués, sinon plus, que le sérum antipesteux non chauffé. (1) A. Briot, Sur l’anaphylaxie sérique sur le lapin. Comptes rendus de la Socicté le Biologie, t. LXVIIF, p. 402. SÉANCE DU 2 JUILLET 45 2 En faisant in vitro le mélange d'émulsion fraiche et de sérum anti- pesteux et en l'injectant immédiatement dans la veine de cobayes neufs, à des doses de 2 à 5 centimètres cubes, on note les mêmes accidents, plus marqués en général que chez les cobayes préparés pour l’anaphy- laxie passive. Les expériences nous donnaient de moins bons résultats lorsque l’émulsion avait été {rop chauffée et se présentait en grumeaux de coagulation. Tous les sérums de chevaux ne se montraient pas non plus équivalents par la production des accidents, et celui qui a été le plus actif provenait d’une saignée faite à un cheval huit jours après l'inocu- lation de bacilles pesteux. Nous ajouterons aussi que nous avons fait quelques expériences avec un bacille pesteux d'origine différente, ayant perdu toute virulence pour la souris. Les cultures étaient moins riches, par suite l'émulsion moins épaisse ; aussi, les accidents produits par une telle émulsion, soit chez des cobayes préparés par injection de sérum antipesteux, soit chez des cobayes neufs injectés avec le mélange fait in vitro avec le sérum, ont été moins accusés qu'avec l’'émulsion de bacilles ordinaires. Lorsque l'émulsion de bacilles pesteux chauffée à vieilli, même à la glacière, elle devient très toxique par elle-même ; elle provoque par inoculation intraveineuse des accidents immédiats et la mort chez le cobaye. Elle a subi une transformalion et est devenue plus limpide, et il est à noter alors qu'avec de telles émulsions toxiques le sérum antipes- teux par son adjonction ne provoque plus aucune augmentation de toxicité de la liqueur. Tels sont les faits. L’explication ? Le sérum des chevaux pesteux est bactériolytique et l'action de la lyse agissant sur les corps microbiens met en liberté un poison de la même famille chimique que tous les poisons obtenus par lyse, soit des corps microbiens, des hématies ou du sérum. SUR LA PRÉTENDUE AÉROBISATION DES MICROBES ANAÉROBIES, par Me W. Szczawixska. Dans une thèse soutenue à la Sorbonne en 1907, M. Rosenthal décri- vait plusieurs procédés qui avaient permis à l’auteur de transformer les microbes anaérobies en microbes aérobies. Ces procédés, au nombre de quatre, étaient les suivants : 1° Aérobisalion des microbes anaéro- bies par culture en tubes scellés sous pressions graduellement crois- santes ; 2° par delanolisation et vieillissement des cultures; 3° par cul- ture en gélatine dans les tubes de Liborius-Veillon des anaérobies liqué- fiants; 4° par cultures en tubes profonds, à colonnes de liquide progres- sivement décroissantes, dans des liquides tels que : lait, eau peptonée, 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gélatinée, eau distillée avec cubes de blanc d'œuf ou de la fibrine. M. Rosenthal est allé très loin dans l’aérobisation des microbes anaé- robies. Par des stades successifs (3 Stades) il a abouti, en dernier lieu, à changer entièrement les caractères biologiques, chimiques et patho- gènes des microbes aérobisés. Il a même transformé une espèce micro- bienne en une autre : le bacille perfringens en entérocoque de Thiercelin. De ses expériences, l'auteur tirait des conclusions de la plus haute portée biologique dont l’une a trait à la question qui nous occupe ici. Dans cette conclusion, l’auteur émettait l’idée que la division classique des microbes en aérobies et anaérobies n’avait plus de raison d’être. Se basant sur son quatrième procédé d'aérobisation, par colonnes de liquide graduellement décroissantes, il écrivait : « Alors que dire de cette distinction fondamentale de la bactériologie qui disparaît, lorsque, au lieu d'utiliser les colonnes de liquides de 4 à 5 centimètres, on emploie des tubes identiques, mais à colonne de liquide de 15 centi- mètres? » Somme toute, pour M. Rosenthal, l'aérobiose et l’anaérobiose présentent des différences de quantité susceptibles de mensuration au moyen d'un simple centimètre. J'ai repris une série d'expériences de M. Rosenthal, ceile notamment qui consiste à aérobiser les microbes anaérobies en les cultivant en milieu liquide à colonne graduellement décroissante. Je me suis mise exactement dans les conditions dans lesquelles expérimen- tait l'auteur : le lait écrémé Galactone était distribué dans des tubes de 22 centimètres de longueur et de 1 cent. 1/2 de diamètre en colonne de 10, 9, 8, etc., jusqu'à 3 centimètres de hauteur. Le repiquage était fait tous les cinq jours. Lorsque les microbes ont traversé toute la filière des tubes et parvenaient à celui qui contenait 3 centimètres de lait en hauteur, on les ensemencçait sur la gélose inclinée. J'ai expérimenté sur le vibrion septique et le bacille perfringens, aérobisés tous les deux par l’auteur. J'ai seulement ajouté à mes expériences quelques détails de contrôle : 1° J’ensemencais chaque génération de microbe en lait au moment du repiquage dans un tube de Liborius-Veillon. Cette dernière précaution me servait à m'assurer de la pureté de la semence, elle pouvait m'indiquer le degré d’aérobisation des microbes; 2° J'additionnais certains tub?s de lait de bleu de méthylène, dont le leucodérivé me permettait de suivre les conditions d’aéro-anaéro- biose de milieu. Voici les résultats de mes expériences : Le vibrion septique pouvait être repiqué tous les cinq jours à travers la série des tubes jusqu'à celui de 3 centimètres de colonne de lait, à la condition que les tubes ne fussent pas trop vieux. Ensemencé de ce dernier tube en gélose inclinée, le vibrion septique n’a pas donné trace de culture. Le bacille perfringens se cultivait bien depuis les tubes de 10 centimètres de colonne de lait, jusqu'à celui de 7 centimètres. A partir du tube à colonne de lait de 6 centimètres, il ne pouvait plus être repiqué. Son congénère en culture anaérobie avait gardé, au contraire, toute sa vitalité. Provenant d’une jeuae culture strictement anaérobie, il poussait dans des tubes de lait SÉANCE DU © JUILLET 17 ayant 5 centimètres de hauteur. Il ne poussait plus dans du lait à colonne de liquide inférieur. La culture en gélose inclinée a échoué, comme pour le vibrion septique. Les cultures des deux microbes en milieu Liborius-Veillon avaient toujours les caractères anaérobies stricts. Le contrôle avec le bleu de méthylène avait montré, avant l’ensemencement, la présence d’une zone anaérobie dans tous les tubes de lait dans lesquels avaient poussé les mi- crobes. Il découle de mes expériences que le procédé de culture des anaéro- bies en lait à colonnes progressivement décroissantes, dans des tubes profonds de M. Rosenthal, ne peut pas les transformer en microbes aérobies, capables de pousser en surface. Et c'est parce que le dévelop- pement des microbes anaérobies ne dépend pas uniquement de la quantité de liquide, comme le croit M. Rosenthal, mais qu'il dépend surtout de sa qualité. Depuis quelques années, grâce aux procédés de Tarozzi-Wrzosek, on-peut cultiver certains microbes anaëérobies en milieux liquides avec accès libre de l'air atmosphérique. Dans une note faite en collaboration et communiquée, en 1908, à la Société de Biologie, j'ai expliqué pourquoi, dans les macérations et les infusions de tissus de Tarozzi-Wrzosek, les microbes anaérobies pouvaient vivre en présence de l'air. Jai fait ressortir le rôle des corps réducteurs dans ces milieux. J'ai cité à cette occasion des substances variées qui ont égale- ment l’action réductrice et qui peuvent, pour cette raison, êlre utilisées dans la culture des microbes anaérobies en présence de l'air. Ces substances sont : le lait, la gélose peplonée, la viande putréfiée et bien d'autres. Les milieux liquides de M. Rosenthal pour l’aérobisation des microbes anaérobies rentrent dans la catégorie des milieux en ques- tion. La hauteur des liquides ne joue dans ces milieux qu'un rôle tout à fait secondaire. L'anaérobisation par vieillissement des cullures anaérobies en tubes profond de M. Rosenthal ou par adaptation à l’air des microbes liqué- fiants la gélatine repose sur la même conception erronée que le pro- cédé exposé plus haut. Quant au procédé d'aérobisation des anaérobies par culture en tubes fermés sous une pression de plus en plus forte, je ne l'ai pas vérifié à cause des dispositifs trop compliqués. Toutefois, les résultats obtenus me permettent, je crois, de conclure que la classification des microbes en aérobies et anaérobies peut encore se maintenir en bactériologie, quoi qu’en dise M. Rosenthal. (Travail de l'Institut Pasteur.) B10LOG1IE. COMPTES RENDU+. — 4910. T. LXIX. 2 18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE LA PRÉSENCE DE L’HÉMATOPORPIYRINE DANS LE MÉCONIUM, par V. BORRIEN. Le méconium est considéré comme de la bile n’ayant subi que de très faibles modifications. En dehors de la bilirubine et de la biliverdine, qu'on y décèle facilement, Zweifel indiqua la présence d'un pigment rouge, produit d'oxydalion. Nous venons d'y découvrir un autre pigment qui à notre connaissance n'avait pas encore été signalé et que nous identifions, d’après ses carac- tères, comme de l'hématoporphyrine. : Sa présence serait donc le trait d'union entre le pigment sanguin et le pigment biliaire. Elle confirmerait une fois de plus la relation existant entre les deux. Le méconium est trituré longuement dans un verre à expérience avec de l’acétone. Si la dilution est suffisamment concentrée, nous remarquons après filtralion que lé liquide jaune ambré obtenu accuse au speclros- cope deux bandes, dont l’une « plus étroite est située près de D, l'autre 8 plus large dont le bord droit s'appuie sur E. Afin de mieux caractériser ce pigment, nous sommes parvenus à l'isoler de la facon suivante : Le méconium élant épuisé plusieurs fois par l’acétone pour en retirer le maximum de produit, nous réunissons les liqueurs acétoniques et les évaporons au bain-marie à la température de 70 à 80 degrés, de façon à ne pas altérer l hématoporphyrine décom- posable assez facilement à 100 degrés. Quand le résidu de l’évaporation ne représente plus que deux ou trois centimètres cubes, nous ajoutons environ 100 centimètres cubes d’eau distillée. à Le liquide ainsi obtenu est mis, sans être filtré, dans une ampoule à décantation et agité doucement, afin d'éviter une émulsion, avec de l’éther ordinaire. Nous recueillons la solution éthérée, nous lavons pla- sieurs fois le liquide aqueux par le même procédé. Toutes les liqueurs éthérées, réunies, sont fillrées et évaporées au bain-marie. Le résidu est repris par deux ou lrois centimètres cubes d'alcool à 90 degrés. La solution, filtrée est de couleur jaune ambré avec un reflet pourpre, si elle contient beaucoup de pigment. Au spectroscope, elle présente alors très nettement les deux bandes signalées précédemment : une petite bande «, correspondant à } — 565 à 567, accentuée surtout de 570 à 575 ; une large bande 8, s'étendant de À — 530 à À — 540 et au delà, ayant son maximum d'intensité vers À — 535. Celte solution alcoolique étant acidifiée avec de l'acide sulfurique dans la proportion de une goutte par centimètre cube donne une modi- fication dans les bandes d'absorption : « est déplacée vers À — 590, se SÉANCE DU © JUILLET 19 rapprochant ainsi de D; 6 est déplacée vers la droite et s’élend ainsi de À — 540 à À — 550 et au delà. De même, si on alcalinise avec une goutte de lessive de soude, les bandes prennent la position suivante : à s'étend de À—565 à À — 580 avec son maximum d'intensité vers À — 570, le bord droit de $ correspond . à À— 535, plus accentué à À — 540. La solution acide a pris une couleur jaune verdâtre avec un reflet pourpre, tandis que la solution acide est, au contraire, jaune rougeàtre avec le même reflet. L'étude du spectre étant le seul moyen de reconnaître l’hématopor- phyrine, nous croyons pouvoir affirmer que nous avons bien affaire à ce pigment. Les deux bandes, en effel, ne pourraient être confondues qu'avec celles de l’oxyhémoglobine ; mais ce ne pouvait être ce dernier pigment, car le traitement que nons avons fait subir au méconium pour l'obtenir en écartait toute possibilité; de plus, le spectre que nous obte- nions n’était pas modifié par l'addition d'une goutte de solution de sulfhydrate d’ammoniaque. Enfin la bande 6, la plus large, était la plus accentuée et disparaissait la dernière quand on étendait la solution; dans le spectre de l'oxyhémoglobine, au contraire, la bande «, la plus petite, est la plus foncée. Une seule chose nous paraissait suspecte, c'est que nous obtenions très imparfaitement les quatre bandes signalées par différents auteurs dans les solutions alcalines, mais cecitient, pensons-nous, à la trop faible concentration de nos solutions et surtout à la nature des liquides employés comme dissolvants. L'HÉMATIE DES MAMMIFÈRES JEUNES, ADULTES ET BIEN PORTANTS EST UN NOYAU DEVENU HÉMOGLOBIQUE, par Én. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. L'appareil hyoïdien, dont nous avons étudié la constitution et le développement, nous a permis de vérifier et de confirmer des faits que nous avions déjà signalés dans les membres des embryons. Ces faits se rapportent à l'origine et à la valeur nucléaires des hémalies des Mammi, fères adultes. On sait combien sont nombreuses les théories que les micrographes ont émises sur cette question; la plupart appartiennent aujourd'hui à l'histoire des erreurs histologiques (genèse au sein du plasma ou aux dépens dé bourgeons se détachant de cellules, etc.). Il est certain que les hématies des Mammifères représentent des cellules transformées; chez les Ovipares et les embryons de Mammifères, l'hémalie est une 20 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cellule dont le cytoplasma est hémoglobique et pourvue encore de son noyau. Quant à l’'hématie du Mammifère jeune, adulte et bien portant, les classiques en font une cellule qui aurait perdu son noyau; à notre avis, elle figure le noyau lui-même, dont la substance s’est transformée en hémoglobine pendant que le cytoplasma a disparu par fonte. Pour faire œuvre scientifique, il ne suffit pas d’énumérer les diverses opinions; il faut remonter à la source des divergences qui, comme dans la plupart des questions controversées, sont dues à la méthode employée par les chercheurs. L'étude des éléments libres du sang, de la lymphe ou des organes hématopoiétiques y montre, outre les hématies et les leucocytes, des formes dont les unes (érythroblastes) donneraient nais- sance aux hémalies et les autres (/ymphoblastes) aux leucocytes. Mais d'où vient l’érythroblaste lui-même? Est-ce une espèce cellulaire dis- tincte ou dérive-t-il uniquement d’une cellule quelconque de l’orga- nisme ? | , Quel que soit le fixateur ou le colorant auquel on s'adresse, l’examen des éléments libres ne peut résoudre le problème. Comme nous l'avons montré (1) pour le tissu conjonctif, les articulations embryonnaires ou les ganglions lymphatiques, il est nécessaire de suivre les règles sui- vantes dans l'étude des organes hématopoiétiques : 1° plonger les tissus frais dans une solution de bichromate de potasse ou de sublimé, ou combiner l’action des deux sels en employant le liquide de Zenker. Ces solutions fixent non seulement le protoplasma, mais encore l'hémoglo- bine dont les éléments sont chargés ou imprégnés ; 2° faire dans la paraf- line des coupes fines et sériées, de façon à ne pas déranger les con- nexions des éléments; 3° trailer ces coupes successivement avec un colorant basique (hématoxvline), puis des colorants acides, en vue de déterminer de quel protoplasma (acidophile ou basophile) provient l'hémoglobine dans les cellules encore en place. Appliquée aux tissus de l'appareil hyoïdien des fœtus de chien, de chat ou de chiens et de chats à la naissance, cette méthode nous a donné les résultats suivants, en ce qui concerne la nature et l’origine des hématies des segments inlercartilagineux. Exposé des faits. — Lorsque les segments intercartilagineux passent de l'état de Lissu conjonctif plein à celui de tissu conjonctif à mailles vides, on voit les noyaux, ainsi que le réticulum du corps cellulaire, se colorer par l'hématoxyline en violet ou en noir, tandis que l'hyaloplasma, qui prenait une teinte rouge jaunâtre, disparaît par fonte. La seconde modification qui apparait dans ce tissu conjonctif à mailles vides, c’est que le réticulum (chro- mophile ou basophile) du cytoplasma perd de son affinité pour l'hématoxy- (4) Journal de l’anatumie, 1901, p. 501. — Ibid., 1907, pp. 68 et 132. — Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 10 janvier 1910, p. 32, et 22 janvier 1910, p. 100. SÉANCE DU © JUILLET 91 line et prend l’éosine-orange-aurantia, tout en restant granuleux. A ce stade, le réticulum chromophile ou cytoplasmique est intact, et les noyaux des cel- lules conjonctives occupent les points nodaux du réticulum. Ces noyaux, qui ne sont pas libres, mais sertis dans le réticulum du cytoplasma, offrent un changement dans leur coloration : les granulations et le réticulum nucléaire ont moins d’affinité pour l'hématoxyline et commencent à se colorer, comme l'hyalo-plasma, par la solution éosine-orange-aurautia. D'autres noyaux,encore en place dans le réticulum, montrent, à la place des granulations basophiles, des points qui prennent l’éosine-orange-aurantia ; enfin on en voit qui, toujours en- châssés dans le réticulum, ne peuvent être distingués d'une hématie libre ; au- _trement dit, aux points nodaux du réticulum cytoplasmique, les noyaux des cel- lules dégénèrent en masses hémoglobiques, après que les filaments basophiles du réticulum ont subi eux-mêmes la modification acidophile. Lorsque ensuite le réticulum disparaît par fonte, les hématies d'origine nucléaire deviennent libres dans la cavité articulaire. Privées de mouvements amiboïdes et situées dans des cavités closes, ces hématies ne peuvent que périr là où elles ont pris naissance, sans pénétrer dans le torrent circulatoire. La développement des hématies dans les cavités articulaires rend compte du fait signalé par Hammar de la présence constante des hématies dans la synovie normale. Résultats. — Les phénomènes que nous venons de décrire compren- nent, en somme, la série des stades successifs que parcourt un seul et même tissu. Les éléments de ce tissu ont été fixés par les mêmes solu- tions ; les coupes ont séjourné le même laps de temps dans les mêmes colorants, et, malgré ce traitement identique, les mêmes éléments montrent, aux stades successifs de leur évolution, une élection diffé- rente pour les colorants. Après que l’hyaloplasma s'est fluidifié, le réticulum cytoplasmique, de basophile, devient acidophile, en même temps que la substance nucléaire perd sa basophilie et prend les réac- tions tinctoriales de la substance hémoglobique de l'hématie. Comme ces noyaux, ainsi devenus hémoglobiques, sont encore en place dans le réticulum cytoplasmique, on peut conclure en toute assurance l’hématie des Mammifères adultes n'est que le noyau d'une cellule. Or, cette cellule n'est pas isolée; elle fait partie d'un complexus de cellules anc stomotiques dont les noyaux, après avoir subi la transformation hémo- globique, deviennent libres par fonte du cytoplasma. L'hématie du Mammifère adulte et bien portant n'est donc pas l'homologue de celle de l'embryon, de celle des Ovipares ou de l'hématie nucléée des Mammifères anémiés ; la première équivaut à un noyau, et la seconde, à une cellule entière. Cette différence d'évolution nous semble tenir à la constitution des cellules formatives : chez les Ovipares et les embryons de Mammifères, le cytoplasma périnucléaire, très granuleux, subit la transformation hémoglobique avant que le noyau se modifie; chez le Mammifère adulte et bien portant, la cellule formative est pauvre en Cytoplasma granuleux, et, lorsque le corps cellulaire dispa- rait par fonte, c'est le noyau seul qui se transforme en substance 29 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE hémoglobique. Nous ne saurions trop insister sur cette distinction fondée sur la morphologie et les réactions colorantes; c'est faute de - l'avoir faite que les histologistes continuent à discuter sur le mode de disparilion du noyau des cellules formatives de l’hématie anucléée. Le noyau n’est ni expulsé ni résorbé; c'est lui-même qui se transforme en hématie. Les physiologistes, Nolf (1) par exemple, ont donc tort d'attribuer au cytoplasma seul la fonction d'élaborer de l'hémoglobine. DE LA POLYPNÉE PAR LES SÉRUMS TOXIQUES (SÉRUMS D'ANGUILLE ET DE TORPILLE), par J. SERIN et R, GAILLARDOT. Dans ses recherches sur l’action toxique des sérams d’anguille et de, torpille, M. Gley (2) avait remarqué comme fait constant, dans le cas où l'animal qui a recu le sérum ne meurt qu'après un temps assez long, permettant de constater le phénomène, un amaigrissement considérable. Voici quelques exemples de ce fait. Après injection intra-veineuse de sérum d'anguille, un cobaye de 540 gr. avait perdu 235 gr. en 24 h. 30; un autre de 256 gr., 81 gr. en 46 h. — Après injection dans le liquide céphalo-rachidien, M. Gley a noté une perte de 240 gr. en 24 h. sur un lapin de 2.200 gr., de 200 gr. en 48 h. sur un lapin de 2.750 gr., de 380 gr. en 48 h. sur un lapin de 2.020 gr. Même effet avec le sérum de torpille. Après injection intra-veineuse, la perte est de 110 gr. en 24 h. chez un lapin de 1.600 gr., de 55 gr. en 24 h. sur un animal de 2.115 gr. — Après injection dans le liquide céphalo-rachidien, l’amaigrissement est encore plus marqué : 110 gr. en 24 h. pour un lapin de 1000 gr. | 220 gr. en 48 h. pour un lapin de 2180 gr. 230 gr. en 48 h. — de 1100 gr. | 340 gr. en 48 h. — de 2410 gr. 145 gr.en 4j. — de 135 gr. | 360 gr. en 48 h. — de 2960 gr. 120 gr. en 48h. — de 1240 gr. | 160 gr. en 24h. — de 3190 gr. 160 gr. en 14h. — de 1880 Sr. Nous avons cherché, sur les conseils de M. Gley, quel est le mécanisme de cette perte de poids (3). Prenant tout d’abord le poids des animaux d'heure en heure, nous avons constaté que la diminution se produit très peu de temps après l'injection et (1) Dictionn. de Physi.l. de Ch. Richet : art. Héwarties, 1908, p. 309. (2) Voy. E. Gley;, C. R., 13 juin 1904, p. 1547; Ibid., 9 décembre 1907, p. 1210; Ibid., 8 novembre 1907; Congrès de l'Associat. fr. pour l'avancement des sc., Clermont-Ferrand, 1908 et Lille, 14909. (3) Cette question a fait le sujet de la thèse inaugurale de l’un de nous (voy. J. Serin : Contribut. à l'étude des sérums toxiques. Recherches sur la polypnée toxique [Thèse de la Fac. de Méd. de Paris, 1940]). L 1 UE PC ASS 41 SP SOUS SÉANCE DU 2 JUILLET 22 qu'elle est progressivement décroissante; que, pour une intensité trop forte des phénomènes nerveux, la chute du poids est atténuée, et cela d'autant plus que la mort sera plus rapide. Il n’y a, en un mot, pas de relation de cause à effet entre la gravité des accidents nerveux et la perte du poids. Nous avons obtenu les chiffres suivants, après injection du sérum d'angui le dans le liquide céphalo-rachidien. Exp. I. — Un lapin de 2.675 gr., mort en 3 h. 4 m., a perdu 67 gr. et 25 gr, de fèces. La perte se produit ainsi : 45 gr. dans la 1*° h., 30 dans la 2° et 17 dans la 3°. Exp. II. — Lapin de 3.413 gr., ayant perdu 181 gr. et 3 gr. 42 de fèces en 6 h., soit 48 gr. dans la 1r° h., 50 gr. dans la 2°, 50 dans la 3°, 20 dans la 4°, 8 dans la 5° et 5 dans la 6°. Exp. HI. — Lapin de 3.318 gr., ayant perdu 141 gr. en 4 h., soit 83 gr. dans la 47° h., 42 gr. dans la 2°, 12 gr. dans la 3° et # gr. dans la #°. Exp. IV. — Lapin de 2.925 gr., perte de poids 94 gr. en 4 h., soit #3 gr. dans la 1'e h., 39 gr. dans la 2°, 8 gr. dans la 3°, et 4 gr. dans la 4°. Dans les expériences suivantes, l'injection sous-arachnoïdienne a été faite avec le sérum de torpille. Exp. V. — Lapin de 3.248 gr., perte de poids 152 gr. en 3 h., 54 gr. dans la 47e h., 50 gr. dans la 2° et 48 gr. dans la 3°. Exp. VI. — Lapin de 2.640 gr., perte de poids 93 gr. en 3 h., 37 gr. dans la Are h., 41 gr, dans la 2° h. et 15 gr. dans la 3° h. Il ressort de ces expériences que la perte de poids n’est pas un phé- nomène de désassimilation lente, mais qu'il apparait au contraire très rapidement qu'il atteint son maximum une heure environ après l'in- jection, décroit ensuite et ne persiste pas au delà de quelques heures. Nous avons voulu voir si, dans les éléments de l’urine, une élimination plus abondante ne pourrait expliquer en totalité ou en partie Les pertes subies par les animaux en expérience. L'analyse des urines a été faite avant et après injection, durant cinq jours, sur des lapins en équilibre de nutrition; et sur quatre de ces animaux, après injection, nous n'avons jamais trouvé la moindre variation du volume, de la densité, des chlorures, des phosphates et de l’urée. D'autre part, l'élimination des fèces a toujours été constante. Ayant remarqué que, parmi les accidents présentés par les animaux, il en était un à peu près constant, la polypnée, ayant en outre constaté que la perte de poids était d'autant plus élevée que la polypnée est plus intense et de plus longue durée, nous en avons inféré une relation de cause à effet entre ces deux phénomènes. Cette accélération respiratoire n’est pas la consé- quence d'une forte désassimilation d’hydrates de carbone, avec amaïigrisse- ment consécutif. En effet, procédant au dosage de l’acide carbonique exhalé avant et après l'injection, nous n'avons jamais constaté de variation du quo- tient respiratoire dans quatre expériences consécutives. Ainsi, les recherches sur les différents produits de désassimilation étant négatives, nous étions amenés par déduction à attribuer les pertes de poids. considérables subies par les animaux injectés à l’exhalation de vapeur d’eau par la surface pulmonaire. L9 rS SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour évaluer cet élément, nous avons eu recours à la balance de Richet qui donne les pertes de poids par kilogramme d’animal et par heure, et nous avons comparé les graphiques ainsi obtenus avec un graphique fourni par un animal non injecté. Nous avons ainsi constaté que la descente de la courbe est exactement proportionnelle à la polypnée et en relalion directe avec la baisse de température, observée d’autre part sur nos animaux. Nous avons, pour cette polypnée {oxique, retrouvé les lois exprimées par M. Richet pour la polypnée thermique : 1° l'animal se refroidit en respirant rapidement; 2° cette polypnée entraine la réfrigération par exhalation de vapeur d'eau. Qnant au mécanisme de cette polypnée toxique, il est plus que pro- bable que celle-ci résulte d’une action directe de la substance toxique sur le bulbe et non d’une action de l’acide carbonique, puisque celui-ci n'est pas exhalé en plus grande quantité. Les sérums toxiques entraîneraient donc une perte de poids considé- rable en agissant directement sur les centres bulbaires. Ces pertes de poids apparaissent très peu de temps après l'injection et, diminuant progressivement, ne persistent pas au delà de quelques heures et sont (rès atténuées. La perte de poids est en relation élroite avec l'accélération des mouvements respiratoires et proportionnelle à l’aug- mentalion de l’exhalation de vapeur d’eau. (Travail du Laboratoire de Biologie générale du Collège de France.) L'’INTOXICATION PAR LA TOLUYLÈNE-DIAMINE. — HISTOLOGIE ‘ET PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE, par A. GILBERT et E. CyABROL. Dans l’intoxication par la toluylène-diamine, les organes hématopoié- tiques et le foie subissent des modifications du plus haut intérêt dont la description fera l’objet de la présente note. Au début de l'intoxication diaminique, avant l'apparition de la cholémie et de la fragilité globulaire, les organes hématopoiétiques, la rate, la moelle osseuse, les ganglions sont le siège d’une congestion intense. Il en est de même du foie, lorsque l’intoxication est profonde. De plus et surtout, dans la rate et la moelle osseuse, on trouve des granu- lations hémoglobiniques. Nous en avons rencontré également dans certains ganglions. En ce qui concerne la rate, au début de l’intoxication, les granulations ne s’observent que dans la pulpe rouge; elle se conglomèrent sous la forme d’amas de teinte jaune ou verte, à réaction ferrique, et se forment manifes- tement aux dépens des hématies. Effectivement, dans certains agglomérats, 1Q O6 SÉANCE DU ® JUILLET les boules hémoglobiniques voisinent avec des hématies et, si celles-ci peuvent présenter leur apparence normale, elles peuvent aussi, tout en conservant leurs réactions histochimiques, offrir des modifications morphologiques : être, par exemple, réduites en petites boules, comme si elles étaient pulvérisées. Mais il y a mieux : certaines granulations sont mixtes en quelque sorte, ayant conservé en leur centre les affinités colorantes des hématies et présentant à leur périphérie la teinte jaune ou verte, hémoglobinique. Bientôt les granulations sont visibles en grand nombre dans les veines des travées fibro-musculaires, ainsi que dans les fentes etles lacunes dont celles-ci sont creusées. D'ailleurs, à côté des granulations libres, on discerne, dans les vaisseaux, des leucocytes polynucléaires dont le protoplasme est imprégné d'hémoglobine. Dans la moelle osseuse, les granulations hémoglobiniques ne sont pas moins nombreuses, mais elles sont disséminées sous la forme d’amas plus petits et plus réguliers, Ceux-ci souvent se composent d'une grosse granulation cen- trale, autour de laquelle se rangent des granulations plus fines, comme, autour d’une pierre volumineuse, des pierres de moindre dimension dans le chaton d'une bague. Comme au niveau de la rate, on assiste à leur naissance aux dépens des hématies. D'abord localisées dans la substance médullaire, elles ne tardent pas à envahir et les fentes lymphatiques et les vaisseaux. L'activité médullaire se manifeste encore par l'abondance des polynucléaires et des myé- locytes éosinophiles. A un stade plus avancé de l’intoxication diaminique, le foie, qui, en dehors de la congestion possible et de fines lésions cytoplasmiques sur lesquelles nous reviendrons, n’offrait tout d’abord aucune altération, le foie se charge d’hé- moglobine. Celle-ci se dissémine principalement à la périphérie des lobules, dans les vaisseaux, veines et capillaires, dans le tissu conjonctif des espaces, dans les cellules de Küppfer et les cellules hépatiques. Ici, elle est à l'état de grains plus ou moins volumineux (vaisseaux, tissu conjonctif); là, sous forme de fine poussière (cellules hépatiques); ici enfin, ou à l'état granuleux ou dissoutes (cellules de Küppfer). À cette phase correspond la légère cholémie initiale. Ultérieurement, les lésions vont s’accentuant dans les divers organes, notamment dans le foie : le centre des lobules, comme la périphérie, devient le siège d’un travail intense de fixation et de transformation de l'hémo- globine, l’hémolyse, marquée par la fragilité globulaire ou par l'hémoglobinémie fait son apparition dans le sang périphérique et la cholémie atteint bientôt son apogée. Pendant cette période, dont la durée est variable, nous avons vu, mais à la vérité chez un chien dératé (1), les cellules de Küppfer s'emparer des hématies (4) Dans une prochaine communication, nous relaterons les résultats que nous à permis d'obtenir l’intoxication par la toluylène-diamine chez les ani- maux dératés. Nous montrerons que ceux-ci réagissent sous l’action du poi- son comme des animaux normaux, c’est-à-dire qu'ils peuvent présenter un ictère aussi intense que ces derniers et une hémolyse s'arrêtant à la fra- gilité ou allant jusqu’à l'hémoglobinémie. Toutefois, pour obtenir de tels résultats, il faut recourir à de plus fortes doses toxiques que chez les chiens normaux; en outre, on observe dans l’évolution de la cholémie et de l’hémo- lyse quelques particularités différentielles que nous ferons connaitre. SOCIÉIÉ DE BIOLOGIE 1O [er] —— — et s’en gorger, si bien que chacun de ces éléments apparaissait sous l’aspect d'un sac rempli de boules. À ce moment aussi, les capillicules biliaires inter- cellulaires peuvent se montrer injectés de bile; les cellules hépatiques ne tardent pas à manifester des indices de dégénérescence graisseuse et de nécrobiose. Si l’intoxication n'ayant pas été trop forte a permis la survie des animaux, intervient la dernière phase marquée par une cholémie terminale plus ou moins prolongée. Partout le processus tend à s’éteindre : dans les organes hémato- poiéliques, dans le foie, les matériaux pigmentaires se raréfient. Les macro- phages interviennent alors activement : les grains et les blocs hémoglobiniques sont, dans la rate, assaillis par eux, englobés, digérés. Toutefois, le travail de déblayage et de réparation est de longue durée et, quand la cholémie a cessé, il se poursuit encore pendant plusieurs semaines, ainsi que nous avons pu le constater, La toluylène-diamine, au total, suscite dans l'organisme l’évolution d'un double processus, hémolytique et biliaire. | L'hémolyse se manifeste tout d’abord dans certains organes, plus tard, dans le sang circulant. Les organes hémolytiques par excellence sont la moelle osseuse et la rate. On y voit effectivement, dès le début de l’action toxique, les héma- ties s’altérer et se transformer en granulations et boules hémoglo- biques. Ce travail, comme en témoigne l'absence de toute intervention cellulaire, — les macrophages, nous l’avons vu, n’entrent en scène qu à la fin du processus, — est d'ordre purement chimique. Sous l’action de la toluylène-diamine, les organes hémopoiétiques élaborent une quan- tité anormale d'hémolysines puissantes, grâce auxquelles les hématies sont détruites en masse. Mais bientôt l’'hémolyse marquée soit par la fragilité globulaire, soit par l’hémoglobinémie, se manifeste dans le sang circulant. C'est que l’action hémolytique des organes a atteint son summum et qu’elle s’est fait sentir non seulement sur les hématies hémoglobinisées in situ, mais aussi sur une parlie ou la totalité des autres. D'après Joannovics et Pick l’action hémolvytique de la toluylène-dia- mine serait due au foie. Nos constatations personnelles nous conduisent à l’altribuer surtout à la moelle et à la rate. L'hémolyse générale, d’ailleurs, découle sans doute de l’addition des divers effets hémolytiques, et, soit dit en passant, elle n’est que le témoin des hémolyses locales, témoin précieux, mais infidèle, dont l’absence dans le sang circulant ne saurait être élevée en preuve de l’inexistence de l'hémolyse. L'hypersécrétion biliaire est fournie par la seule cellule hépatique. Naturellement, elle ne peut se manifester sans les matériaux nécessaires, dont l’hémoglobine, d'où les connexions de l’hémolyse et de la bili- génie. Si, comme nous l'avons montré, la cholémie devance l'hémolyse SÉANCE DU 2 JUILLET 97 générale (1), elle est par contre devancée par l'hémolyse locale spléno- médullaire. La fonction biliaire est-elle commandée par l'hémolyse et devons-nous considérer le foie comme jouant un rôle purement passif? Nous ne le pensons pas : l'hyperbiligénie est l'expression d'une hyperactivité hépa- tique, de même que l'hyperhémolyse est la marque d'une hyperactivité médullaire et splénique. A ce titre l'ictère diaminique mérite véritable- ment le qualificatif d'hépatogène. Si le foie n’était pas stimulé par le poison, ses fonctions ne s’exalteraient pas, et la cholémie, puis l'ictère ne se montreraient sans doute pas. La dénomination attribuable à un tel ictère, étant donnée la com- plexité des processus qui l'engendrent, variera nécessairement avec le point de vue auquel on se placera. Strictement, c’est un ictère hémolytique, en ce sens que l’'hémolyse spléno-médullaire est à sa base; mais ce n’est pas un ictère hémolytique au sens clinique actuel, l'hémolyse dans le sang circulant ne s’y mon- trant qu’à titre d'épiphénomène. C'est un ictère spléno-médullogène par le lieu où s'effectue principalement la destruction des hématies et par la suractivité splénique et médullaire dont celle-ci témoigne, hépatogène par le lieu où s’élabore la bile et par la suractivité hépatique dont cette élaboration est la marque. C'est un ictère hépatogène avec hémolyse. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU SUCRE DU SANG CHEZ LES INVERTÉBRÉS. SUCRE LIBRE ET SUCRE COMBINÉ DU SANG DE L'ESCARGOT, par A. MorEz et Mle M. BELLIoN. Le But du travail. — On savait (2) que le sang d’escargot ne contient du glucose libre que pendant une courte période de l’année (janvier, février), et encore en quantité très minime, moins de 1/10.000; pen- dant la période correspondant à la vie active en particulier, il en est totalement dépourvu. Nous nous sommes demandés si, en suivant les indications données par Lépine et Boulud (3) pour la mise en évidence du sucre « virtuel » dans le sang de chien, on ne trouverait pas dans les albumines du sang d’escargot un sucre combiné. Ayant constaté que l’hydrolyse (1) Ge fait nous a permis d’affirmer, dès le début de nos recherches, l’anté- cédence de l’activité hépatique sur les altéralions du sang circulant. (2) E. Couvreur et M!° Bellion. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 oc- tobre 1907. — Mie Bellion. Thèse de doctorat ès sciences. Lyon, 1909, p. 93. (3) Lépine et Boulud. Sur le sucre virtuel du sang (Comptes rendus de l’Aca- démie des sciences, 2 novembre 1903, 8 octobre 1906). — Sur le sucre total du sang (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 27 juillet et 30 novembre 1908). 28 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fluorhydrique de ces albumines met en liberté un sucre réducteur, nous présentons les résullats d’une série de dosages effectués à différentes époques de l’année comparativement sur le coagulum albumineux et sur ce sang privé d’albumines. Technique. — Le coagulum albuminoïde obtenu en chauffant un quart d'heure au bain-marie du sang d'escargot est délayé dans 200 centimètres cubes d’eau distillée contenant 5 grammes d'acide fluorhydrique à 60 p. 100, puis chauffé au bain-marie dans un vase clos pendant huit heures. Au bout de ce temps, on neutralise par une solution de potasse le liquide provenant de celte hydrolyse et on y dose le pouvoir réducteur (1) par le procédé Berlrand après défécation par le nitrate mercurique (élimination du mercure par HS et de H°S par SO'Cu). Les expériences cilées ont toujours été faites avec des quantités de sang variant de 15 à 20 centimètres cubes ; leurs résultats ont été rapportés à 100 centimètres cubes de sang. SEEN OR EN CE POUVOIR RÉDUCTEUR (EN GLUCOSE) POUR 100 CENTIMÈTRES CUBES DATES et FT RMS CN Ale To) conditions ie : L Sucre - ee Sucre libre en solution Se Re es dosages. Anse lion £ dans le liquide ICS rivé d'albumine. , ; parents albumines coagulées. 29 novembre 1909 : Animaux operculés . . . . . . .|Traces << 0 milligr. 1| 17 milligr. 5 13 décembre 1909 : Animaux operculés . 3 4 Le, Traces << 0 milligr. 1| 47 milligr. 5 20 janvier 1910 : Animaux operculés 2 allraces 8 milligr. 0| 19 milligr. 0 Ler février 1910 : Animaux operculés Rip r-PNraces 8 milligr. 5| 39 milligr. 5 7 mars 1910 : Animaux operculés . . . . . . .|Traces << 1 milligr. »| 46 milligr. 5 2 mai : Animaux à la fin de l’hibernation. Nul. 56 milligr. 5 23 mai 1910 : Animaux en activité. . . . . . .|Traces << 1 milligr. »| 22 milligr. 5 6 juin 1910 : Animaux en activité. . . . . . .[Traces << 9 milligr. 1| 70 milligr. 0 20 juin 1910 : Animaux en activité. . . . . . .[Traces << 0 milligr. 1| 64% milligr. 5 Conclusions.— Ces résultats montrent que, dans le sang de l’escargot, les sucres réducteurs sont principalement et parfois exclusivement à l’état de combinaisons albuminoïdes. Nous poursuivons des recherches pour déterminer la constitution chimique des sucres (monoses ou monosamines) ainsi mis en évidence. (1) A. Morel, O. Monod et M'e Bellion. Dosage des sucres réducteurs. Congrès de Clermont, A. F. A. S., 1908. Li DRE SÉANCE DU 2 JUIELET 29 DISTRIBUTION DE L'ANTITOXINE DANS LES HUMEURS ET SÉCRÉTIONS DES ANIMAUX IMMUNISÉS, par ALBERT FROUIN. J'ai recherché l'antitoxine dans le sang, la lymphe et diverses sécré- tions chez les animaux immunisés avec la toxine tétanique. Voici les délails d’une de ces expériences : Un chien de 32 kilos est immunisé avec la toxine tétanique et reçoit à cel effet, du 7 septembre au 28 novembre 1906, 1.361 centimètres cubes de toxine. La dernière injection, faite le 28 novembre 1906, a été de 450 centimètres cubes (1. Le 8 décembre, soit dix jours après la dernière injection, l'animal est morphiné et on fait une fistule du canal thoracique, une fistule du canal cholédoque et une fistule pancréatique. On recueille aseptiquement du sang artériel, de la lymphe, de la bile, par évacuation de la vésicule biliaire. On pratique chez cet animal des injections intraveineuses de sécrétine de 10 €. c. chaque à intervalles de 20 minutes, on recueille à nouveau tous ces liquides et on prend à la fin de l'expérience une nouvelle quantité de sang arlériel. Pour mesurer comparativement le pouvoir antitoxique de ces divers liquides j'ai employé la méthode suivante : le liquide à étudier était injecté au cobaye, dans les muscles de la cuisse; vingt-quatre heures après on injectait dans les muscles de la cuisse opposée une quantilé de toxine qui lue un cobaye de 500 grammes en soixante heures. (2) (1) Cette toxine m'a été obligeamment fournie par le service de sérothé- rapie de l’Institut Pasteur; à la dose de 1 centième de centimètre cube, elle tuait un cobaye de 500 grammes en 3 jours. (2) La toxine employée dans ces expériences a été préparée par un procédé inédit de M. Nicolle. Ce procédé est le suivant : on place dans un tube à essai une certaine quantité de toxine tétanique sèche, 0 gr. 05 environ, et 20 centi- _mètres cube d’eau glycérinée renfermant 50 0/0 de glycérine, on agite plusieurs fois par jour pendant une quinzaine de jours, on laisse déposer à la glacière. Au bout d’un mois environ on a une solution limpide avec un dépôt constitué par l’excès de toxine. C'est donc une solution saturée de toxine tétanique dans l’eau glycérinée. La toxicité de cette solution se maintient intégralement pendant très longtemps. C’est grâce à ce procédé ingénieux, qui m'a été obligeamment communiqué par M. Nicolle, que j'ai pu faire compara- tivement toute une série d'expériences. Dans les expériences rapportées ici _ il suffisait de 3 gouttes de cette solution, mesurées avec une pipette donnant 50 gouttes au centimètre cube, pour tuer un cobaye de 500 grammes en soixante heures. 30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Voici les résultats de ces expériences : PRODUITS INJECTÉS Sérum sanguin avant sécrétine . Sérum sanguin après sécrétine . Sérum de la lymphe avant sécrétine. Sérum de la lymphe après sécrétine. Bile avant sécrétine . Bile après sécréline . Suc pancréatique après sécréline. . D) EN OT OROTAQNOLA er OUT QUOLONCT OMC or. Ve © © NA © © GrOrO RON S: nr FroC"0 10e O Mm.0,9. 06 à 0 9 0:06 € € D. © © OBSERVATIONS Tétanos local léger. Guérison. Tétanos local moyen. Guérison. Pas dé tétanos. Tétanos local, net. Guérison. Tétanos local. Mort, 20 jours. Tétanos local. Mort, 20 jours. Tétanos local moyen. Guérison. Tétancs local moyen. Guérison. Tétanos mort, 60 heures. — — 60 heures. — .— 72 beures. — — 72 heures. 84 heures. 84 heures. 132 heures. Tétanos local. Guérison. Tétanos. Mort, 72 heures. — 12 heures. — 72 heures. = 12 heures. On peut donc conclure de ces faits que l’antitoxine tétanique existe en quantité un peu plus faible dans le sérum\de la Iymphe que dans le sérum sanguin, elle n'existe sensiblement pas dans la bile et le suc pan- créatique. Après l'injection de sécrétine, l'antitoxine augmente dans le sérum, dans la lymphe et apparaît d’une façon très nette dans la bile. On sait que les lymphagogues, ainsi que la pilocarpine, augmentent l’antitoxine dans le sérum; on peut done se demander si la sécréline n'agit pas par son action lymphagogue pour ce qui a trait à l'augmentalion de l’antitoxine dans le sérum et dans la lymphe. PARASITES SANGUICOLES D'UN PASSEREAU DU TONKIN (Ixus Haïinanus, BOULBOUL DE L'ILE D'HAINAN), par C. Marais et M. LÉGER. Dans le sang d'un passereau dentirostre très répandu dans le Delta tonkinois, le boulboul, Zxus Hainanus, nous avons rencontré un leuco- : cytozoon, un trypanosome etune microfilaire qui nous paraissent cons- lituer trois parasites nouveaux. RO SÉANCE DU 2 JUILLET 31 LEucocyroz00N. — Nous n'avons vu que les formes sexuées de ce parasite, sur préparations fixées à l'alcool absolu et colorées au Giemsa. Rares dans le sang périphérique, elles sont manifestement plus nom- breuses dans le sang du cœur et dans les frottis d'organes, surtout du poumon et du foie. Macrogamètes. — Sphériques ou légèrement ovoïdes, ils ont un diamètre de 11 y environ. Le protoplasma se colore en bleu foncé avec de petites vacuoles claires. Nous n'avons pas noté la présence de granulations. Le noyau, arrondi, coloré en rose pâle, mesure environ ? & 5; ilpeut être central ou excentrique. Nous n'avons pas vu de grain chromatique soit intra, soit extra-nucléaire, pou- vant être assimilé à un micronucleus. Microgamétocytes. — Beaucoup moins nombreux que les formes femelles, ils sont légèrement plus petits. Egalement sphériques ou ovoides, leur proto- plasma se colore très faiblemeut en bleu cendré. Le noyau à contours diffus occupe uve grande partie du parasite. Il est formé par un grand nombre de petites granulations colorées en rose plus ou moins intense. Cellules-hôles. — De formes plus ou moins arrondies, mesurant 13 y envi- ron, à protoplasma lie de vin et noyau lilas, elles ne présentent jamais de prolongements polaires en forme de cornes effilées comme Leucocytozoon Neavei ou Leucocytozoon Sabrazesi. Le parasile est généralement refoulé sur un côté par le noyau de la cellule hôte qui semble l’embrasser dans sa concavité. En réalité, ce noyau et le leucocytozoon empiètent l’un sur l’autre ; à travers le protoplasma moins compact des formes mâles, on voit souvent par trans- parence une partie du noyau de la cellule parasitée. Dans les frottis, beaucoup de leucocytozoon sont libres ou entourés seule- ment par le noyau plus ou moins intact de la cellule hôte. Les boulbouls mourant rapidement en captivité, nous n'avons pu savoir si le parasite présentait la périodicité que nous avons observée chez Leucocytozoon Caulleryi. Le leucocytozoon du boulboul ressemble morphologiquement au Leucocytozoon Marchouxi que nous avons signalé chez T'urtur humilis ; mais, nous conformant à la règle de Sambon, nous le considérons comme une espèce nouvelle en raison de la spécificité de l'oiseau hôte. TRYPANOSOME. — D'une excessive rareté, nous n'avons pu l’étudier que sur une préparation colorée au Giemsa et sur un seul spécimen en très bon état. Les dimensions du parasite sont les suivantes: Denllextrémitésposiérieure "au centrosome WE M RE US Du centrosome au bord postérieur du noyau. : STE) Du bord postérieur au bord antérieur du noyau . . . . . . . 3u2 Da bord antérieur du noyau à l'extrémité antérieure. . . . . 14 u 5 MORTE Se Renan er ableas oc ob 0e OS ECO OEN ee ED La longueur totale du corps (flagelle compris) estde #1 u. Sa largeur maxima est de # pu 7. 32 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le corps est fusiforme : les deux extrémités sont en pointe fine, l'extrémité postérieure presque aussi effilée que l'extrémité antérieure. Le noyau, ovoïde. à grand axe longitudinal, est situé vers le milieu du corps. Le centrosome, très fortement coloré en rouge, en forme de baguette perpendiculaire au corps du parasite est beaucoup plus rapproché du noyau que de l'extrémité posté- rieure. La membrane bordante assez large, peu ondulée, prend bien la colo- ration. Le trypanosome du boulboul, par ses dimensions, se rapproche de Try panosoma avium (Danilewsky) variété minus, mais il s’en écarte net- tement par la distance beaucoup plus considérable qui sépare le centro- some de l'extrémité postérieure du corps (11 y 5au lieu de 3 à5 L.). Il est très voisin de 7rypanosoma paddeæ (Laveran et Mesnil) et de Trypano- soma polyplectri décrit par Vassal en 1905 chez un faisan de l’Annam. MICROFILAIRE. —- À l’état frais, cet embryon est d’une très grande mobilité. [l bouscule énergiquement les globules de sang silués dans son voisinage et se déplace activement dans le champ du microscope. Dans les périodes de repos, il prend une direction rectiligne. Il est dépourvu de gaine; son extrémité antérieure est arrondie; la posté- rieure est effilée. Le contenu du corps apparaît à peu près uniformément granuleux et aucun détail de structure nucléaire n’est distinct. Sur préparations fixées à l'alcool absolu et colorées à l’hématéine-éosine ou au Giemsa, le corps, très mince par rapport à sa longueur, présente une extrémité antérieure arrondie el une queue très effilée. L’embiyon mesure de 155 à 175 v de longueur sur 3 4 5 de largeur. La colonne de noyaux, très dense, remplit tout le corps, sauf au niveau des extrémités céphalique et caudale. On observe, en outre, une interruption constante un peu en arrière de la partie moyenne. Il y a d’autres petites taches claires qui varient d’un spécimen à l’autre. La cuticule colorée en rose ne présente pas de stries marquées comme chez d’autres microfilaires. La recherche de la filaire adulte chez l'oiseau parasité a été négative. Nous proposons de dédier ces trois nouveaux parasites sanguicoles de l’/xus Hainanus à la mémoire de notre ami regretté Ernest Brimont, directeur du laboratoire de Saint-Laurent du Maroni (Guyane française), et nous les nommerons Leucocylosoon Brimonti, Trypanosoma Brimonti et Wicrofilaria Brimonti. (/nstitut anlirabique et bactériologique de Hanoï. Avril 1910.) DEP PRE OT ES \ SÉANCE DU © JUILLET 33 À PROPOS DE LA STRUCTURE DE LA SURRÉNALE. RÉPONSE AUX CRITIQUES DE M. AUDIGÉ, par M. AUGUSTE PETriIT. Au cours de recherches (1) relatives aux reins des Poissons, M. Audigé aborde l'étude des capsules surrénales; après avoir résumé la description que j'ai donnée de ces organes chez l'Anguille,. il ajoute : les surrénales du Rotengle « sont formées par des cordons pleins anas- tomosés et repliés sur eux-mêmes de plusieurs manières. Cet aspect plein, différant de celui décrit par Petitt (sic), est dû à l’aglomération (sic) de cellules dans la lumière du canalicule; bien que les cellules cen- trales soient dans un état de dégénérescence plus avancé que les cellules pariétales, il ne paraît pas démontré que les tubes soient creux et comblés par des cellules issues de la paroi » (p. 589). En somme, M. Audigé décrit les surrénales du Rotengle comme for- mées de cordons ayant un « aspect plein différant de celui décrit par Petitt »; d’où il ressort que j'aurais pris des formations pleines pour des cylindres creux (2). La preuve que donne M. Audigé de mon manque de perspicacité est péremptoire : le Rotengle ne réalise pas la structure que j'ai signalée chez l’Anguille (3). Le choix du Rotengle pour infirmer la description actuellement clas- sique de la surrénale de l’Anguille paraîtra au moins singulier. La rédaction de M. Audigé n'est pas moins bizarre; dans la phrase même où il conteste l'exactitude de mes observations, l’auteur contredit sa propre description; en effet, à s’en tenir aux termes mêmes de son texte, l’« aspect plein... est dû à l’agglomération de cellules dans la lumière du canalicule ». M. Audigé excusera mon incapacité de concevoir un cordon plein percé d’un canalicule. Enfin, pour mon instruction personnelle, j'ai tenu à examiner à mon tour les surrénales du Rotengle (Scardinius erythropthalmus L.) : à l'in- verse de M. Audigé, j'ai constaté avec la plus grande facilité que ces organes renfermaient des cordons creusés d’une lumière centrale (4). Devant ce résultat, je me suis trouvé fort embarrassé pour concilier (4) Contribution à l'étude des reins des Poissons téléostéens. Archives de z00- logie expérimentale, t. IV, n° 2, 277-624, fig. texte, 1910. (2) Je me limiterai strictement à l'examen de ce seul point bien que nombre d’autres questions résolues par M. Audigé méritent examen. (3) Comptes rendus de La Suc. de Biologie, XLVIN, 320, 1896. (4) C’est encore le cas du Gardon (Leuciscus rutilus L.\ Brococre. Compres RENDUS. — 1910. T. LXIX. 3 34 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mes observations avec celles de M. Audigé ; malgré mes efforts, je n'ai pu y parvenir ; aucune des techniques classiques, en effet, ne fournit d'images aussi simplistes que celles qui ornent (p. 589) le mémoire en question. LA VARIATION DU NOMBRE DES CHROMOSOMES DANS LA SEGMENTATION DE L'ŒUF NON FÉCONDÉ DE LA POULE, : par A. LÉCATLLON. Dans mes précédentes notes relatives à la segmentation de l'œuf non fécondé de la poule, j'ai donné quelques brèves indications sur les chromosomes qui ‘apparaissent lors de la division des noyaux contenus dans les blastomères, ou situés dans la partie non seg- mentée de la cicatricule. J'ai signalé, en particulier, l'existence de très petits fuseaux portant un nombre très restreint de chromosomes et celle de grandes figures de division, sur lesquelles on trouveun nombre beaucoup plus considérable de ces éléments, La connaissance plus pré- cise et plus détaillée de ces chromosomes étant susceptible de fournir des indications intéressantes à différents égards, j'ai repris récemment leur étude. EREX Les cytologistes admettent que dans les cellnles somatiques de la poule ïl y a normalement 12 chromosomes. En considérant ce chiffre comme l'expression exacte de la réalité, el.en le prenant comme terme de comparaison, voici les résultats principaux de mes nouvelles recher- ches qui ont élé faites, comme les précédentes, uniquement sur l'œuf non fécondé fixé aussitôt après la ponte, c'est-à-dire déjà à peu près parvenu au stade ultime de segmentation qu'il est capable d'atteindre. Le dénombrement des chromosomes, qu’il s'agisse de figures de divi- sion contenues dans la partie non segmentée du germe, ou de mitoses situées dans les blastomères, ne peut se faire, la plupart du temps, que: plus ou moins approximativement. On sait, en effet, que quand une figure de division contient une douzaine de chromosomes ou, a fortiorr, davantage, il devient parfois impossible de déterminer rigoureusement le nombre de eeux-ei. Il est nécessaire, pour qu’on puisse le faire, qu'à certains stades favorables, tels que celui de la plaque équatoriale, par exemple, l'arrangement des éléments à dénombrer se présente favora-- blement. Or, très souvent, dans les noyaux sur lesquels ont élé faites mes observations, le nombre de chromosomes est très supérieur à 12. Ges éléments ont, de plus, la forme de bâtonnets inégalement allongés. En outre, au stade de la plaque équatoriale, ils sont ordinairement trop serrés les uns contre les autres pour se prêter à un dénombrement rigoureux. Enfin, dans beaucoup de «cas, ils sont éparpillés sur lefuseau déiésns déspsiat ais CE , = SÉANCE DU 2 JUILLET sa de division, depuis la région équatoriale jusqu aux pôles. Il en résulte que les chiffres oblenus sont souvent incerlains, et cela d'autant D qu'ils tendent à être plus élevés. Cependant, même dans ces conditions, ils sont itéressants à COnSIi- dérer, et on peut en déduire des conséquences dont [° Hours est loin d'être négligeable. Les cas où les chromosomes sont le moins nombreux sont ceux des « noyaux nains » contenus dans certains blastomères. Comme les noyaux d’où ils dérivent, les fuseaux de division ont alors des dimensions extré- mement restreintes par rapport à celles du blastomère qui les contient. Ils peuvent porter des chromosomes très courts et très grêles, répartis irrégulièrement sur les fibres fusoriales, au nombre de 5 ou 6 seulement. Je ne crois pas que l'on doive attacher la moindre importance à la présence, dans ces pelits noyaux, d'un nombre de chromosomes infé- rieur au chiffre normal 12, et en déduire que, dans les blastomères d'origine parthénogénésiques, il y à moins de chromosomes que dans les cellules somatiques ordinaires. Il s'agit manifestement, ici, de noyaux dégénérescents tout à fait comparables à ceux qui ont été décrits dans les cellules qui dérivent de la segmentation de l’ovule non mûr contenu dans les follicules de Graaf qui, chez les mammifères, subissent le phénomène de l'atrésie. Dans une deuxième catégorie de noyaux en voie de division indi- recle, les chromosomes ont un aspect normal; ce sont des bätonnets beaucoup plus développés que ceux décrits ci-dessus, bien qu'ils puissent différer notablement les uns des autres au point de vue des dimensions. Dans cette catégorie, on peut distinguer deux séries de figures de division. Les unes présentent des chromosomes souvent dis- séminés sur le fuseau et dont le nombre total parait être égal à 24 ou se rapprocher de ce chiffre, ce qui signifie que les dete nOyaux ‘qui devraient dériver de la division dont il s’agit auraient chacun une douzaine de chromosomes, c'est-à-dire le chiffre normal contenu dans les cellules somatiques de la poule. Les autres paraissent tout à fait normales; les chromosomes y forment une plaque équatoriale bien nette et des couronnes polaires très régulières. Le nombre exact de chromosomes ne peut être compté qu'à quelques unités près, parce que ces éléments sont très serrés les uns contre les autres. Mais on peut cependant reconnaitre qu'il s’agit encore-d’un nombre voisin de 12. Dans une dernière catégorie comprenant toutes les figures de division multipolaires, le nombre de chromosomes peut s’accroitre considérable- ment. Il est alors impossible de donner un chiffre cerlain, mais on peut trouver des cas où ce chiffre atteint el même dépasse la centaine. Souvent, alors, une partie seulement des chromosomes se dispose en plaques équatoriales bien nettes, tandis que Le reste constitue un groupement dépourvu de régularité. Il s’agit ici de miloses qui n'aboulissent qu'à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ao (SE donner des noyaux multiples restant dans le même blastomère, et qui sont surtout l'indice d’une prochaine dégénérescence nucléaire. De ces faits, on peut tirer les conclusions essentielles suivantes : 1° Si l’on considère les mitoses les plus normales que l’on observe au stade ullime de la segmentation, il semble que, dans les noyaux contenus dans le germe de l'œuf non fécondé, le nombre de chromosomes est fondamentalement le même que dans les noyaux somatiques normaux. Sous ce rapport, l'étude des stades de segmentation plus précoces, probablement moins riches en mitoses irrégulières que ceux que j'ai observés, paraît seule capable de donner une preuve tout à fait indiscu- table que cette conclusion est rigoureusement exacte; 2° Le nombre de chromosomes, dans les mitoses qui s’observent vers la fin de la segmentalion de l’œuf non fécondé, éprouve une variation désordonnée que l’on peut considérer comme caractéristique d’une pro- chaine dégénérescence des noyaux où on l'observe; 3° Si la non-pénétration d’un spermatozoïde dans l'œuf de poule entraîne à bref délai l’arrêt du développement embryonrvaire qui com- mence à s’y produire, elle n'empêche pas la chromatine de se former dans la cellule ou le noyau, ni les chromosomes de s’y différencier et de s'y multiplier. Malgré la vitalité en apparence ralentie des blastomères qui se forment dans la segmentation de l'œuf non fécondé, chromatine et chromosomes peuvent se développer abondamment, tout en gardant leurs propriétés habituelles vis-à-vis des réactifs colorants qui servent à les caractériser. SUR L'ENDOTOXINE DU Micrococcus melitensis, par P.-NoEL BERNARD. Tous les cliniciens signalent l'importance et la variété des symptômes nerveux dans la fièvre de Malle. J. Eyre (1) décrit la forme aiguë que revêt l'infection des rongeurs par inoculation intracérébrale du Haicro- coccus melilensis. Cependant, en étudiant les effets des toxines de ce microbe sur le singe, E. A. Shaw ne constate aucun symptôme ner- veux (2). L'injection de cultures en bouillon filtrées, de cultures en bouillon et sur gélose chauffées une demi-heure à 60-70 degrés, pro- voque une fièvre légère sans ondulations. Tandis que, sous l'influence (1) J. Eyre. The pathogenesis of Micrococcus melitensis. Proceed. of the royal soc. of Ediburgh, 1909. (2) E. A. Shaw. Immunity serum, toxine and vaccine on Monkeys. Analyse in Bul’. Inst. Pasteur, 1907. td auf SÉANCE DU © JUILLET 37 des cultures filtrées, le pouvoir agglutinant du sérum n’est que de 1 p. 80, il atteint avec les cultures chauffées 1 p. 1.500. Cette action plus éner- gique des cultures chauffées m'a engagé à rechercher si le poison de A7. m. ne pouvait êlre extrait par les méthodes usitées pour la prépa- ration des endotoxines. Le procédé de Besredka et celui des macérations aqueuses permettent d'isoler une toxine qui a pour la cellule nerveuse une affinité bien nette. Endotoxine soluble (Besredka) (1). — 1 gramme de microbes secs, provenant de cultures sur gélose de 4 jours, émulsionnées dans l’eau distillée, chauffées une heure à 58 degrés et desséchées dans le vide, est trituré avec 0 gr. 20 de NaCI jusqu'à obtention d’une poudre impalpable. Cette poudre est délayée dans 25 centimètres cubes d’eau distillée. On agite fortement le mélange. Après vingt heures de séjour à l’étuve, il est chauffé une heure à 58 degrés, puis porlé douze heures à la glacière. Au-dessus du dépôt qui s'est formé, surnage un liquide citrin et opalescent qui contient l’endotoxine en solution. Ce liquide tue, en six à huit heures, un cobaye de 450 grammes par inocu- ‘lation intracérébrale, à la dose de 1/100 de centimètre cube. Par inoculation intrapéritonéale, la mort survient en dix-huit heures, avec une dose de 10 cen- timètres cubes pour un cobaye de 300 grammes, une dose de 20 centimètres cubes pour un cobaye de 450 grammes. Endotoxine sèche. — On prépare la toxine soluble sans adjonction de NaCI. 10 centimètres cubes de cette toxine donnent un résidu sec de 0 gr. 207 par évaporation dans le vide. Un cobaye de 450 grammes succombe, en dix-huit à trente-six heures, à la dose de 0 gr. 40 à 0 gr. 50 de toxine sèche en dissolution dans 5 centimètres cuses d’eau physiologique, inoculée dans le péritoine. Macéralions aqueuses. — Des cultures sur gélose de quatre jours sont émul- sionnées dans l’eau distillée à raison d’une boîte de Roux par 10 centi- mètres cubes d’eau. L’émulsion est chauffée une heure à 58 degrés, puis abandonnée à l’étuve trente ou quarante jours. Les M.m. ainsi traités se sédi- mentent. La décantation donne un liquide ambré limpide qui tue le cobaye par voie cérébrale à la dose de 1/50 de centimètre cube. Symptômes et lésions. — Deux à trois heures après l'inoculation intra-céré- brale, l'animal, inquiet, se met en boule. La respiration devient rapide et courte. De légers tressaillements apparaissent toutes les dix minutes. Puis ils se rapprochent toutes les dix secondes pendant une minute ou deux, cessent un instant pour se reproduire à nouveau par crises de plus en plus violentes, jusqu'au moment où se mani'estent les grandes convulsions cloniques qui ne cessent plus jusqu'à la mort (six à huit heures après l’inoculation). L’hypo- thermie (jusqu’à 33 degrés) s’accentue dès le début des convulsions. Par inoculation intra-péritonéale, les symptômes, de même nature, présentent parfois une acuité moindre. La mort ne survient alors qu'après dix-huit à trente-six heures. A l'autopsie, on constate de la congestion du foie, de la rate, des reins, et de l’œdème pulmonaire. (1) Besredka. Endotoxines solubles. Annales Inst. Pusteur, 1906. 38 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nature de la taxine. — En prélevant tous les cinq jours quelques cen- timètres cubes de liquide d’une culture en bouillon de 150 centimètres cubes et en inoculant, après filtration sur papier, 2/10 de centimètre cube du fillrat au cobaye par la voie cérébrale, on constate que le bouillon ne devient toxique qu’à partir du quinzième jour. Les cultures chauffées, puis conservées, augmentent de toxicité par le vieillissement. Elles se montrent après lrente-cinq jours vingt fois plus toxiques que les cul- tures de même âge non chauffées. La substance toxique, retenue à l’in- térieur des cellules de-XZ. m. pendant la vie du microbe, est donc mise en liberté après la mort de ces cellules. Une heure de chauffage à 58 degrés n'altère pas cette endotoxine, qui se montre résistante à la chaleur. Au voisinage de la température de. coagulation des albumines (78-80 degrés), sa toxicité diminue. Après cinq minutes de chauffage à l’ébullition, le liquide clair, séparé du coagulum, est seulement dix fois moins toxique que le liquide initial. Un chauffage plus prolongé détruit complètement la toxine. La filtra- tion au Chamberland l’atténue. Par voie intracérébrale, le cobaye succombe à une dose mille ou deux mille fois inférieure (1/100 de centimètre cube) à la dose mortelle par voie péritonéale (10 à 20 centimètres cubes). La résistance de l'animal tient donc à ce fait que le poison, quels que soient le mode et le lieu de sa des- truction, arrive très difficilement aux cellules nerveuses pour lesquelles il a une affinité spéciale. Ces faits expliquent la bénignité fréquente de la fièvre de Malte chez l’homme, ainsi que la persistance des phéno- mènes nerveux et cachectiques dans les formes graves de cette affection. (Jastitut Pasteur de Lille.) PROCÉDÉ DES VACCINATIONS SUBINTRANTES DE BESREDKA APPLIQUÉ AU BACILLE DIPHTÉRIQUE ET AU GONOCOQUE, par L. CRUVEILHIER. Dans une précédente communication à la Société de Biologie (f), nous avons exposé comment nous avonsréussi, en partant de corps microbiens diphtériques, à mettre en liberté un poison absolument distinct de la toxine soluble, qui nous a permis de tuer d’une façon constante par la voie cérébrale, et en moins de vingt-quatre heures, descobayes de poids variant de 250 à 400 grammes. Déjà, nous avions tenté d’immuniser des lapins et des chèvres au. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. EXVI, p. 1029. SÉANCE DU ® JUILLET 39 moyen de cette endotoxine en nous adressant à la voie intraveineuse que nous avons appris être celle qui assure le mieux l& production des sérums actifs. - Quoique nous nous soyons appliqués à rendre aussi fine et homogène que possible émulsion à injecter, auçun de nos animaux n'avait pu supporter toutefois plus de 4 ou 5 injections, si bien que nous n'avions pas été étonnés de constater le peu d'activité des sérums recueillis. Nous nous sommes demandé si la mort de nos animaux, survenant le plus ordinairement subitement aussitôt après l'intervention, n’était pas due à des phénomènes anaphylactiques. Cette hypothèse nous a conduit à appliquer à nos animaux le procédé des petites doses imjectées à titre préventif indiqué par M. Besredka dans diverses communications à la Société de Biologie (1) et à l’Académie des Sciences (2). Grâce à ce procédé nous avons réussi à pratiquer par la voie veineuse successivement, depuis le 4 août 1909, trente injections chez une chèvre, sans qu'à la suite d'aucune de ces interventions nous ayons eu à cons- tater un trouble important. Nous éludierons ultérieurement Les propriétés du sérum recueilli au cours des prélèvements effectués aux divers slades de l’immunisation de la chèvre en question qui est encore actuellement en expérience. Aujourd’hui, nous tenons simplement à exposer les résultats de l’appli- cation du procédé Besredka pour l’immunisation de la chèvre. Toutes les injections ont été faites par la voie veineuse, les doses employées ont été toujours dix fois plus faibles lors de la première intervention que celles employées pour la seconde injection. L'intervalle entre l'injection préventive et l'injection massive était au début de vingt-quatre heures, puisil a été réduit à dix-huit heures et enfin dans la plupart des cas à six heures. Les résultats ne nous ont toutefois pas semblé moins satisfaisants dans une expérience où l’inter- valle entre les deux injections n'avait été que de trois heures. . Les réactions qui ont suivi la seconde injection ont toujours été relati- vement très faibles, ainsi qu'en témoigne la température systémalique- ment prise six heures et vingt-quatre heures aprèschaque intervention. Six heures après la seconde injeetion, le thermomètre s’est rarement élevé sensiblement plus haut qu'il ne s'élevait le même nombre d'heures après l'injection préventive. Presque toujours, vingt-quatre heures et même dix-huit heures après la seconde intervention, l'élévation de la lempérature était normale ou presque normale. La chèvre en expérience recevait cependant de grandes quantités de bacilles diphtériques puisqu’onluf a injectéces derniers tempsle contenu (4) Comptes rendus de lu Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 125ett. LXVII, p. 266. (2) Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, t. CL, p. 1456. 40 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de vingt grands tubes de gélose (18 X 22), ce qui équivaut à peu près à celui de quatre boîtes de Roux. La chèvre a recu depuis un an environ que dure l’immunisation tour à tour des bacilles diphtériques exposés dans l’autoclave à une tempéra- ture de 100 à 105 degrés durant quinze à vingt minutes, puis des bacilles vivants. Vis-à-vis des uns comme des autres nous avons éprouvé le bon effet de cette technique d'’immunisation en deux temps. Ce que nous venons de dire au sujet du bacille de la diphtérie est vrai aussi pour ce qui concerne le gonocoque, ainsi qu'il résulte d'expériences en cours dont nous publierons prochainement les résultats. (Travail du laboratoire de M. Roux.) STABILISATION DES GLOBULES ROUGES PAR LES SOLUTIONS TRÈS DILUÉES DE FORMOL, par P. ARMAND-DELILLE et L. LAuNoy. Quand on fait agir et laisse en contact sur des hématies lavées de mouton, de bœuf ou de cheval des solutions de formol de concentration déterminée (1/300 à 1/1200), on constate que, à la température ordinaire: 1° Il ne se produit ni hémolyse, ni phénomènes réducteurs notables pendant une période d'assez longue durée : environ quinze jours, pour les solutions faibles ; 2° Les globules ainsi traités peuvent se conserver à la température (20° à 25°) du laboratoire, en conservant intacts leurs caractères morphologiques ; 3° Les mêmes globules conservent, peu modifiées par la formolisation, leurs propriétés physiques; c’est ainsi que : 4° La résistance globulaire, vis-à-vis des solutions hypotoniques de chlorure de sodium, n’est pas altérée, pendant les premiers jours tout au mOIUS ; 5° Les globules stabilisés par le formol sont en tous points compa- rables aux globules frais, lavés, quand on les examine du point de vue de leur résistance aux agents hémolytiques tels que les sérums hémo- lytiques naturels ou préparés et la saponine; 6° La réaction de Bordet-Gengou peut être obtenue avec des globules formolés tenus à la température ordinaire pendant trois semaines; 1° Les caractères des globules formolés, que nous venons d'étudier, nous ont permis de nous en servir comme indicateurs dans le diagnostic de la syphilis, par les procédés de Wassermann et de Bauer; SÉANCE DU 2 JUILLET AL 8 La conservalion des globules de mammifères par l'emploi du formol en solutions très diluées est de beaucoup supérieure à celle réalisée par l'emploi du froid. (Laboratoire de M. Delezeïne à l'Institut Pasteur.) ECHINOCOCCOSE PRIMITIVE EXPÉRIMENTALE DU PORC. KYSTES HYDATIQUES DES GLANDES SURRÉNALES, par F. DÉvÉ (de Rouen). L'infestation du Porc (plus précisément du Cochon de lait) avec des œufs de Ténia échinocoque nous a donné des résultats expérimentaux constamment positifs (1). L’autopsie des animaux sacrifiés de façon précoce (aux quatrième, septième, quatorzième, vingt et unième jours) nous à permis de cons- tater, sur la plupart des organes, un semis de granulations blanches constituées par de petits kystes surpris aux premiers stades de leur développement (2). Cette « granulie hydatique primitive » prédomine déjà manifestement dans certains viscères. Mais la localisation élective des lésions parasitaires s’apprécie mieux sur les animaux sacrifiés à une époque plus éloignée (de deux à cinq mois). À cet égard, les divers tissus et viscères du Porc peuvent être rangés - en trois groupes, suivant que les kystes développés s’y montrent con- fluents, clairsemés ou isolés. Le premier groupe est formé par le poumon, le foie et la rate; le second par le rein et le cœur. Nos expériences nous permettent de faire rentrer dans le dernier groupe : les muscles péri- phériques, le tissu cellulaire sous-péritonéal pariétal, l’épiploon, les ganglions mésentériques, le pancréas, le thymus, le corps thyroïde, l'æsophage, la langue, la glande sous-maxillaire, le cerveau. Un autre organe très spécial constitue, chez le Porc, un siège d’élec- tion de l’échinococcose : c’est la glande surrénale. Notre atlention fut appelée sur celte localisation singulière dans l'expérience suivante : EXPÉRIENCE. — Goret, infesté, le 26 juin 1908, avec des matières fécales de chien ténifère, desséchées à l’air depuis le 17 juin (3). L'animal est sacrifié le (1) Leuckart avait déjà signalé le fait. Ses expériences qui remontent à 1862 n'avaient pas été reprises jusqu'ici. Cf. F. Dévé, Echinococcose primitive expérimentale. Comptes rendus se la Soc. de Biologie, 12 octobre 1907, t. LXIIL, p-. 303. (2) Nous étudierons daus un travail ultérieur l’histogenèse du kyste hyda- tique primitif. (3) CF. F. Dévé, É. P. E. Résistance vitale des œu‘s du Ténia échinocoque. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 octobre 1908, t. LXV, p. 296. 42 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 8 octobre 1908. À l'examen des viscères abdominaux, abondante éruption de kystes dans le foie et la rate; éruption très discrète dans: les reins. Aucun kyste dans le mésentère, le pancréas, les ganglions Iymphatiques rétropan- créatiques et duodénaux ni le diaphragme. Au milieu de ces organes les cap- sules surrénales attirent l'attention par leur'surface bosselée. Des sections montrent que leurs bosselures extérieures répondent à des kystes hydatiques d'un volume remarquable (presque double de celui des kystes développés dans les autres viscères). Chaque glande surrénale contient une dizaine de kystes; sur une coupe transversale de l’une d'elles, on rencontrait trois cavités kystiques accolées- Nous avons vérifié la nature échinococcique (cuticule feuilletée) et l’activité (germinale glycogénée) de ces kystes. L'examen histologique nous a montré, de plus, que-les parasites. s'étaient développés indifféremment dans la zone coriicaie et dans la zone médullaire de la glande. L'échinococcose des capsules surrénales rencontrée dans cette expé- rience n’était pas le résultat d’un simple hasard. Nous l'avons retrouvée dans deux expériences récentes. La bilatéralité, la multiplicité, la taïlle remarquable des kystes venaient confirmer, dans ces deux nouveaux cas, qu'il ne s'agissait pas d'un siège purement accidentel et erratique de la maladie hydatique. À nous en rapporter à ces faits expérimentaux, il nous semblerait que les glandes surrénales viennent en quatrième ligne, avant le rein, dans l'échelle des localisations d'élection de l'échinocoecose porcine. Cepen- dant les vétérinaires n’ont pas encore signalé, à notre connaissance, cette localisation spontanée chez le Porc; elle paraît d’ailleurs abso- lument exceptionnelle chez les autres animaux (un cas de Fumagalli, observé chez le Bœuf). En pathologie humaine, on n’en connaît guère que cinq observations anthentiques : deux concernent l’échinococcose hydatique (cas Perrin, Pacinotti) (1); les trois autres ressortissent à l’échinococcose alvéolaire (cas Huber, Elenevsky, Teutschländer). Quant à la pathogénie des kystes en question, nous ferons remarquer que l'hypothèse d’une migration active d’embryons hexacanthes venus directement du drodénum, — outre que la preuve d’un tel processus est encore à faire — n’expliquerait pas de façon satisfaisante le siège cen- tral des kystes, non plus. que leur systématisation aux surrénales, à l'exclusion des autres tissus juxta-duodénaux. (4) Bacinotti (Gazz. degli Ospedali, 5 juillet 1908, n° 80, p. 847), pour expli- quer l'extraordinaire rareté des kystes hydatiques des capsules surrénales, à émis l'hypothèse que « le produit de sécrétion cellulaire de la substance médullaire des capsules surrénales, l’adrénaline, était un énergique poison. pour les kystes kydatiques ». Cette hypothèse tombe devant les faits quenous apportons. Nos coupes histologiques nous ont montré des kystes en pleine activité se développant au centre même de la substance médullaire-des surré- nales. SÉANCE DU ® JUILLET 43 C’est par la voie sanguine générale, artérielle, que les embryons échi- nococciques ont bien certainement été amenés aux glandes surrénales, comme ils le sont aux reins, à la rate, au corps thyroïde, au cerveau. Ea richesse de [a vascularisation intime du viscère, l’étroitesse de ses capil- laires, l’activité de sa circulation interviennent vraisemblablement pour expliquer le développement électif du parasite dans un organe moins volumineux que le pancréas et les masses ganglionnaires voisines (restés indemnes, quoique soumis à la même circulation artérielle), Maïs il semble bien que ces conditions pathogéniques d’ordre mécanique ne soient pas les seules el que le terrain biochimique local doive jouer un rôle dans le développement des kystes. INFLUENCE DU NUCLÉINATE DE SOUDE SUR LA RÉSISTANCE DES ANIMAUX A L'INTOXICATION PAR L'UROHYPOTENSINE, par J.-E. ABeLoUs et E. BARDIER. Dans une note récente, nous avons montré que la résistance des ani- maux à l’urohypotensine était notablement accrue après une saignée préalable. C'est, au moins en partie, à l'hyperleucocytose qui suit l’'hémorragie qu’est due cette augmentation de résistance. Il est en effet nécessaire, pour que la saignée produise ses eflets protecteurs, que l'injection d'urohvpotensine ne la suive pas de trop près. Si on injecte la toxine trois ou quatre heures seulement après l'hémorragie, non seu- lement la résistance n’est pas accrue, mais elle est même diminuée. Les effets favorables se manifestent, par contre, quand on attend vingt- quatre ou quaranle-huit heures, c'est-à-dire le moment où la leuco- eylose est à son maximum. Ces résultats nous ont conduits à étudier l’action de quelques subs- lances leucocytogènes et en particulier du nucléinate de soude sur le lapin et sur le chien. Les animaux recevaient à trois ou quatre reprises, quelques jours avant l'injection d'urohypotensine, une injeclion sous-cutanée de 0 gr. 05 de nucléinate de soude. Ces injections étaient pratiquées de deux en deux jours. Dans ces conditions, Les effets protecteurs sont manifestes. Lapins. — Un lapin À du poids de 1.630 grammes a recu trois injee- tions de nucléinate. Le 23 avril, on injecte à cet animal et à un témoin B du poids de 2.060 grammes dans la veine marginale de l'oreille une dose immédiatement mortelle d’urohypotensine. Les deux animaux sont pris de convulsions. Pour les sauver, on pratique la respiration artificielle. Mais le lapin B meurt, tandis que le lapin A survit. Le 26 avril, on prend deux nouveaux lapins, l’un C qui a reçu trois A4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE injections de nucléinate, l’autre D comme lémoin. On leur administre une dose non mortelle d'urohypotensine. Les deux animaux survivent, mais la courbe des poids est significative : tandis que le lapin C a aug- menté régulièrement de poids, le témoin, après avoir baissé considéra - blement, n'a récupéré son poids initial que dix-sept jours après. Le 6 mai, à un lapin E de 1.940 grammes, qui a reçu trois injections préalables de nucléinate, on injecte 0 gr. 04 d'urohypotensine pure par kilôgramme. La même dose est administrée à un témoin F du poids de 2.050 grammes. Le lapin E survit sans présenter de convulsions, tandis que le témoin succombe dans une violente crise convulsive, malgré une respiralion artificielle prolongée. Chiens. — Bertrand, chien écossais, de 4 kil. 450, reçoit trois injec- tions de nucléinate. Le 20 mai, on lui injecte, ainsi qu'à un témoin (Barbu, chien griffon de 10 kilogrammes), une dose de 0 gr.04 d'urohy- potensine pure par kilogramme. Le témoin tombe sidéré et meurt au bout de quelques instants malgré des manœuvres prolongées de respi- ration artificielle, tandis que le premier, après avoir présenté les troubles habituels (diarrhée, vomissements, ténesme, narcose), mais à un faible degré, a survécu et n’a subi aucune chute de poids conséculi- vement à l'injection. Le 26 mai, deux chiens, dont l’un Xo, du poids de 4 kilogrammes, a reçu préventivement trois injections de nucléinate, et Sigma (témoin), de 8 kil. 500, recoivent 0 gr. 04 par kilogramme d'urohypotensine. Les deux animaux ont survécu, mais les troubles immédiats présentés par le témoin ont été beaucoup plus graves que chez l’autre où ils ont été très atténués. De plus X0o n'a présenté aucune perte ultérieure de poids, tandis que Sigma n'a repris son poids primitif que douze jours après. Nous avons aussi étudié, au même point de vue, l'effet de l’électrargol qui passe pour une substance leucocytogène très active, mais les résul- tats ont été de beaucoup inférieurs à ceux que nous avait donnés le nucléinate de soude, car nous n’avons pu constater aucun accroissement de résistance. Conclusions. — L'administration de nucléinate de soude aux animaux crée en eux une résistance manifestement plus grande à l'intoxication par l'urohypotensine. Cette action protectrice est due, selon toute pro- babilité, à la leucocytose consécutive aux injections. Mais il est possible que cette leucocytose ne soit pas le facteur unique et qu’à elle se Joigne un effet antitoxique direct du nucléinate de soude, comme certaines expériences tendent à nous le faire penser. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de Médecine de Toulouse.) SÉANCE DU 2 JUILLET A © NOTE SUR LA STRUCTURE ET LA SIGNIFICATION GLANDULAIRE PROBABLE DES CELLULES NÉVROGLIQUES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL DES VERTÉBRÉS, par J. Mawas. I. — On admet généralement, et cette notion est aujourd'hui elassique, que la névroglie forme l'appareil de soutien des éléments nerveux du névraxe : les cellules nerveuses et leurs prolongements dentritiques et cylindre-axiles. L'opinion de Weigert, pour qui la névroglie est un tissu de remplissage, celle de P. Pamon, de Ramon y Cajal et de ses élèves, pour qui la névroglie sert à isoler les cellules nerveuses les unes des aulres, empêchant ainsi « les contacts nuisibles entre portions de neu- rone qui ne doivent point communiquer », l'opinion soutenue par Andriezen, pour qui la névroglie épuise et amortit les à coups brusques de l’ondée sanguine, se ramènent en somme à l'opinion qui envisage la névroglie comme une formation de soutien et n’en sont que des variantes. Golgi, se basant sur l’extraordinaire développement des fibres névrogliques autour des vaisseaux sanguins, émit l'hypothèse que les cellules névrogliques et leurs prolongements jouent un certain rôle dans la nulrition des cellules nerveuses. Hansen (1886), L. Sala (1891), Lugaro (1907) sont du même avis que Golgi. IT. — J'ai récemment étudié certains éléments issus de l’ébauche ner- -veuse primitive, les cellules épithéliales qui composent la rétine ciliaire. J'ai montré que ces éléments, considérés par la plupart des auteurs comme d'ordre névroglique, et comparables aux fibres de soutien de la rétine, sont doués de l’activité sécrétoire. Logiquement, je fus donc amené à étudier des formations comparables dans le système nerveux central : les cellules épendymaires et les cellules névrogliques. Voici succinctement résumés les principaux résultats de mes recherches sur la structure des cellules épendymaires et des cellules névrogliques de quelques Vertlébrés : 1° Les cellules épendymaires et les cellules névrogliques des Vertébrés présentent d’une facon très nette la variation de chromaticité des noyaux, dont on connait l'importance dans les manifestalions morphologiques de l’activité glandulaire. Les noyaux sont, soit très uniformément teints en gris ou en noir inteise par l’hématoxyline au fer, sans grains de chromatine visibles, soit très légèrement colorés, avec quelques grains de chromatine, plus ou moins abondants suivant les divers noyaux. 2° Le protoplasma des cellules épendymaires, des cellules névrogliques et de leurs prolongements montre, parmi d’autres détails sur lesquels j'aurai à revenir, des formations mitochondriales et des enclaves : grains de ségréga- tion et enclaves lipoïdes. Les formations mitochondriales occupent dans les cellules épendymaires de préférence la zone supra-nucléaire; mais on peut 46 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les rencontrer dans toute la hauteur de la cellule. Il s'agit surtout de chon- driocontes. Dans les cellules névrogliques, les filaments mitochondriaux sont disposés sans ordre dans le protoplasma et autour du noyau. Les enclaves occupent la place laissée libre par les chondriocontes. Les grains de ségrégation, très développés chez cerlains animaux (Petromyzon mar.: Am- mocetes branch.; Ranaesc.), sontcomparables aux formations décrites par mon maître M. Renaut, sous le nom de « grains indicateurs de la névroglie ». Ces grains existent dans tous les prolongements des fibres névrogliques, où ils forment, semble-t-il, la majorité, sinon la totalité, de ce qu'on nomme le « givre de Boll ». ù . Les vésicules ou goutelles lipoïdes, de tous points comparables à la myéline (réactions et colorations), sont caractérisées par leur écorce très colorable, et leur centre clair. III. — Ainsi donc, toutes les cellules névrogliques présentent les caractères de la signalétique cytologique sécrétoire actuelle et forment une immense glande diffuse dans tout le système nerveux, comparable à celle constituée par les jeunes cellules connectives rhagiocrines au sein du tissu conjonctif (1). (Laboratvires d'histologie et de physiologie de la Faculté de médecine de Zryon.) MODIFICATIONS DANS L'EXCITABILITI DU NERF PAR UNE STRICTION PROGRESSIVE, par L. LapicouE et H. LAUGIER. On sait que, sous l'effet d’une compression étroitement localisée, par exemple, quand on lie un nerf, la continuité anatomique est inter- rompue en même temps que la conductivité; le tissu conjonctif et les gaines seules persistent sous le lien, la myéline et la substance des cylindraxes étant refoulées en amont et en aval. Ce refoulement doit, évidemment, s'effectuer d'une manière progressive, et la rupture de chaque fibre doit être précédée d'un amincissement, d'un étirement graduel. 11 nous a paru intéressant d'étudier comment varie l’excitabilité au cours de cette modification structurale, à l’endroit même qui en est le (1) Ce travail était entièrement rédigé lorsque j'eus connaissance d’une note de M. Nageotte, parue dans le numéro du 24 juin 1910 des Comptes rendus de la Soc. de Biologie. M. Nageotte, se basant sur la constatation de différents grains dans les prolongements des cellules névrogliques, conclut également à la nature glandulaire des cellules névrogliques. Re Le | dot SÉANCE DU 2 JUILLET NAT siège. Diverses recherches ont été publiées sur les effets de la com- pression ou de l’étirement.du nerf, mais ces recherches diffèrent trop profondément des nôtres pour qu'il soit utile de les rappeler dans cette note. Dispositif. —'Sur une grenouille, on prépare ‘une patte galvanoplastique en disséquant le sciatique vers le haut Jusqu'à ses origines, conservant même un ‘fragment de colonne vertébrale pour:servir de point d'arrêt. La jambe est fixée par'/le genou comme ‘d'ordinaire, sur une planchette de liège; le nerf, couché en long :sur cette planchette, est relenu à son extré- mité supérieure par un crochet a recouvert de coton imbibé de solution phy- siplogique. On passe ensuite sous.le nerf dans la région du sciatique un autre crochet b formé d'un fil d'argent ayant 7 dixièmes de millimètre comme diamètre ; ce crochet est suspendu à un levier horizontal dont l’autre bras porte une légère ampoule de verre pouvant contenir environ 15 centimètres cubes. L’ampoule étant vide, le système est équilibré ; en y ajoutant'une ou deux gouttes d’eau, on soulève le nerf'sur le crochet b avec une ‘traction insigni- fiante ; en remplissant peu à peu l’ampoule, :on exerce une traction facile- ment graduée. Les effets de ‘cette traction ‘peuvent se décomposer ainsi : torune tension longitudinale sur chacun des segmeuts du nerf amont et aval du'pointb:; 2°en ce point b, une compression à la face inférieure du nerf, et, pour chacune des fibres nerveuses, prise entre cette compression et la résistance des gaines tendues, une striction semblable à celle qu’exercerait une ligature circulaire. , On peut de la façon suivante se faire une idée de la pression exercée : en attribuant au sciatique le même diamètre qu'au fil d'argent, la surface de conlact (croisement transversal) est d'environ un demi-millfmètre carré; une charge de 10 grammes (10 centimètres cubes d’eau dans l’ampoule, les bras du levier étant égaux) donne, par conséquent, une pression moyenne de 2 kilogrammes par centimètre carré. C’est aux environs de cette grandeur que nous avons obtenu les phénomènes dont nous allons parler. L'excitation électrique arrive par les crochets à et b; a est l’anode ; avec la large surface que lui assure le coton, elle constitue une‘électrode indifférente ; b, catode, porte l'excitation sur le pomt même que sa pression déforme. Il y a dans le circuit environ deux cent mille ohms de résistance instrumentale (crayons Conté), de facon que les variations de résistance du nerf soient négli- geables. La rhéobase est déterminée par une courte fermeture à la main dans le mercure, et la chronaxie par les ondes rectangulaires (rhéotome balistique de Weiss). Autour du nerf et de ses électrodes, on à construit, avec de petits blocs de ‘papier à filtre imbibés de solution physiologique, ume chambre humide qui le métà l'abri de la dessiccation et des variations de température ; le‘passage de l’électrode b avec glissement facile et isolement électrique est assuré par un tubede verre. Voici le tableau le plus ordinaire d’une expérience. |, À Les premiers grammes de charge ne produisent aucun effet notable ;° 48 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’excitabilité ne change pas. Lorsqu'on arrive à 10, 12 grammes ou un peu plus (suivant, bien entendu, la grosseur du nerf employé), on voit apparaître des contractions dans le muscle. À ce moment même, l’exci- tabilité commence à changer. Il suffit de laisser maintenant l’action se prolonger sans augmenter la charge pour assister à l’évolulion suivante en vingt minutes ou une demi-heure. Les contractions du muscle, en apparence spontanées, et évidemment imputables à la lésion nerveuse, se succèdent par petites crises, tantôt cloniques, tantôt tétaniques. Entre ces crises, on peut mesurer l’excitabilité; on trouve une rhéobase abaissée et une chronaxie augmentée ; assez rapidement la chronaxie viert à une valeur triple environ de sa valeur primitive; elle s’y maintient quelque temps, puis la diminution de la rhéobase s’accentue ; l'instabilité de la rhéobase ne permet pas de déterminer la chronaxie qui semble encore augmenter. Mais bientôt les contractions musculaires s'arrêtent, et, tout à coup, on retrouve une rhéobase beaucoup plus élevée que la rhéobase primitive, avec une chronaxie qui a repris sa valeur primitive. Voici les chiffres d’une expérience : 27 juin. Aana esculenta, fil de O0 millim. 7 de diamètre. Avant la traction, rhéobase, B—O0"11; chronaxie (en millièmes de seconde), T— 0,48. On établit la traction (12 grammes). Les paramètres caractéristiques de l’excitabilité prennent successivement les valeurs : 12:B=—=0"05 77 — 15322? B=— 0"01 ; r — 1,68. — 3°B — 033; 7 —0,74. — 4° B—0,49; r—0,50. Le dernier stade persiste indéfiniment. À ce moment, la continuité nerveuse est abolie. Une excitation portée en amont de b peut bien encore, si elle est intense, provoquer une réponse du muscle, mais il s’agit d’une dérivation du courant électrique et non d'une transmission d'influx nerveux. En effet, si on isole électriquement le muscle et le segment de nerf y attenant, ou bien si l’on dispose une dérivation métallique formant anneau de garde (empêchant le courant d’arriver jusqu'au nerf intact), la réponse du muscle disparaît. D'autre part, en examinant (simplement avec une loupe) la portion de nerf comprimée en b, on constate qu’en ce point le nert est aplati et comme vidé. Cet état ne change pas, ni quant à l'apparence, ni au point de vue fonc- tionnel, si on supprime la traction et même si on enlève le crochet. Les contractions musculaires sont plus ou moins fortes, plus ou moins fréquentes, quelquefois elles manquent tout à fait. Alors, on peut néanmoins suivre toute l'évolution par les seules variations de Fexcitabilité. Tandis qu'on établit graduellement la traction, on éprouve de temps en temps la rhéobase; quand celle-ci s'abaisse notablement, on est à peu près certain de trouver alors une chronaxie augmentée. Si on emploie pour l’électrode comprimante un fil d'argent trop fin, toute l'étape intéressante est brûlée ; on passe pour ainsi dire sans SÉANCE DU 2 JUILLET A9 transition de l’excitabilité normale à la section totale, caractérisée par une grande élévation de la rhéobase sans changement de la chronaxie. Si, au contraire, on émousse la compression en recouvrant le cro- chet b d’un fragment de peau de grenouille (face interne en contact avec le nerf), on oblient alors une évolution très lente ; on peut même s’arrêter d'une façon stable à un stade de chronaxie augmentée. - Cette variation systématique de l’excitabilité au cours d’une déforma- tion de la fibre nerveuse nous paraît capable de jeter quelque lumière sur les relations entre la structure du nerf et sa fonction. Mais il sera nécessaire de suivre parallèlement au microscope cette déformation. C'est ce que nous proposons de faire dans des recherches ultérieures. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) RECHERCHE CLINIQUE DU SANG DANS LES URINES PAR LA RÉACTION DE MEYER-TELMON (Note complémentaire), par H. TELMON. La communication que nous avons faite récemment (1) au sujet de la sensibilisation de la réaction de Meyer ne comportait que l'exposé pur et simple de la modification que nous avons apportée à cette réaction. La note qu'a fail paraitre M. Fleig dans le même numér) du Bulletin, concernant les agents sensibilisateurs de cette réaction, nous incite à publier sans plus de retard ces quelques lignes complémentaires. Nous avons dit que la réaction modifiée à l’aide de l'alcool acétique est absolument négative avec toute urine normale. De cette assertion concise se dégagent les considérations qui suivent. Par urine normale, nous entendons l'urine courante, de densité et de coloration normales, ne renfermant aucune hématie. Et cela nous amène tout de suite à dire que pour les urines de faible densité et pâles (urines de polyurie nerveuse, de régime lacté, d'enfants), ne renfermant donc presque pas de substances empêchantes, par conséquent anormales dans leur composition, la réaction de Meyer-Telmon n’a plus de raison d’être et peut même, conformément à ce que dit Fleig, donner lieu à une réac- tion positive sans la moindre trace de sang. Nous avons déjà signalé la coloration légèrement rosée que l’on obtient en effectuant notre réaction à blanc, c’est-à-dire avec l’eau pure au lieu d'urine. {1 importe donc de ne pas perdre de vue cette cause d'erreur et d'effectuer avec ces (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, du 10 juin 1910. BioLoëre. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. ES 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE urines très aqueuses la réaction de Meyer originelle, sans alcool acétique. Nous ne faisons exception, pour de telles urines, que si elles sont louches ou troubles à l'émission (pus ou phosphates). Dans ce cas, la réaction de Meyer-Telmon peut et doit même leur être appliquée, ainsi que nov l'avons constaté expérimentalement. Ajoulons qu'avec Sardou nous avons signalé que les urines leucocy- tiques fraiches ne donnent de réaction positive qu’en présence du sang. Par l’altération, de pareilles urines peuvent arriver à renfermer des ferments oxydants aclifs, mais que l'ébullition détruit, permettant alors au sang de produire sur le réactif son action propre, à peine atté- nuée. Dans le sens de l’excès contraire, certaines urines très chargées, soit en éléments minéraux, soit en pigments, peuvent donner, en cas de présence d'hématies, des réactions nous ne dirons pas négatives, mais douteuses. Nous n’approuvons nullement, en pareil cas, l'addition supplémentaire d'alcool ou d'acide qu'indique Fleig, car avec ces modi- fications-là il devient toujours possible de provoquer une réaction posi- tive sans la moindre trace de sang. Nous conseillons dans ces cas douteux, cas où la réaction paraît négative par transparence et par réflexion, mais douteuse si l’on examine le liquide en essai suivant l'axe du tube, en profondeur et sur fond blanc, de refaire l'essai en modifiant simplement la technique de la facon suivante : Opérer comme d'habitude, mais avant d'ajouter l'eau oxygénée, filtrer le mélange d’urine, d’alcool acétique et de réactif. À 4 centimètres cubes de filtratum ainsi obtenu, ajouter alors 2 gouttes d’eau oxygénée et agiter. La réaclion, en cas de positive, se manifeste d’une façon suffisam- ment nette pour enlever tous les doutes. Nous pensons qu'avec ces quelques détails de mise au point, la réaction de Meyer, telle que nous l'avons modifiée, s'applique à tous les cas que peut présenter l'urine dans la diversité de sa composition. En résumé, la réaction de Meyer-Telmon est appréciable à toutes les urines, exception faite pour celles qui présentent en même temps une faible densilé, une faible coloration et de la limpidité à l'émission, urines avec lesquelles la réaction de Meyer originelle garde toute sa netteté. Avecles urines quelque peu chargées en couleur, nous conseillons la modification de la technique sus-mentionnée qui s'impose avec les urines très chargées. Restent, bien entendu,toujours possibles, les cas d'erreurs qui peuvent provenir de causes exceptionnelles, telles, par exemple, que la présence dans l’urine de substances à pouvoir catalytique. Mais dans ces cas la réaction de Meyer originelle est aussi bien en cause. Ces cas ne peuvent qu'être exceptionnels et nous ne les signalons que parce que nous avons eu l’occasion d'en constater un très net. L’urine à laquelle nous faisons : allusion donnail une réaction positive des plus intenses et tout à fait RG A SÉANCE DU: JUILLET 51 insolite, mais renfermait des traces très marquées d'un persel de fer. Nous estimons que dans de pareils cas la réaction est trop violemment positive pour ne pas éveiller l'attention, DE LA RÉSISTANCE DIFFÉRENTE DES SUJETS NORMAUX OU MALADES DANS LES MILIEUX CHAUDS ET HUMIDES, par J.-P. LANGLois et GARRELON. L'influence hygrométrique d'un milieu est d'autant plus sensible que la température est plus élevée. C'est principalement à l’occasion du travail que cette influence se manifesle avec une intensité extrême. Dans le cours de nos recherches sur les conditions hygiéniques de louvrier, nous avons été conduits à se la question sous un point de vue particulier. Comment réagissent deux groupes de travailleurs, l'un constitué par des individus bien portants, l’autre par des sujets en état de tuberculose peu avancée. Dans ce but, deux lots de cobayes de même poids ont été Choisis: l’un d'eux (10 animaux) a recu une cullure tuberculeuse très atténuée, et les expériences n ont commencé que quinze jours après l'inoculation. A tour de rôle, les animaux deux par deux étaient placés dans un tambour de 75 centimètres de diamètre, Lournant sur son axe, avec une vitesse variable de 23 à 40 tours à la minute, le lout enfermé dans une grande cage à parois de verre, où l'on pouvait amener l’air à la tempé- rature et à l’état hygrométrique désirés par. un serpenlin à circulation d'eau chaude et un pulvérisateur à vapeur. Un psychromètre donnait les indications nécessaires. == Les cobayes ne sont pas des animaux très disposés pour tourner dans un tambour ; très souvent, au lieu de réagir en courant sur les parois du lambour, ils se laissaient rouler. Néanmoins, on peut admetire qu'un travail assez intense, non calculable il est vrai, élait effectué par ces animaux. Dans la note actuelle, nous n’insisterons que sur une seule réaction, l'élévation de température rectale immédiatement après le travail. C’est la réaction la plus caractéristique, la plus facile à mésurer avec une grande précision. Il aurait été évidemment très intéressant d établir si le travail en milieu humide et chaud accélère l’évolution de la tuberculose. Malheu- reusement, des accidents aigus survenus à nos tuberculeux à la suite du travail aux environs de 34° au thermomètre mouillé ne nous ont pas permis de suivre méthodiquement cette partie du problème: Le nombre 52 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des animaux survivants était trop faible pour permettre de tirer dès aujourd'hui des déductions positives. Dans les expériences en milieu humide, l'air était complètement saturé, les deux thermomètres des psychromètres ne présentant pas un écart supérieur à 0°6. Vers 20 degrés, les animaux tuberculeux et les animaux sains se com- portaient de même ; après une heure de travail, leur température était augmentée de six à sept dixièmes de degré, alors qu'en milieu relati- _ vement sec (7 degrés de différence), la température restait constante. Vers 25 degrés, la différence s'accentue; déjà, chez les cobayes nor- maux, l’excès de température alteint 1°2, mais chez les tuberculeux l'excès dépasse 1°7. Enfin à 30 degrés, l'excès, qui est de 2°3 pour les cobayes normaux, atteint 3°4 pour les tuberculeux. Au-dessus de 32 degrés, l'excès atleint 4 degrés, aussi bien chez les animaux sains que chez les tuberculeux, mais avec cette différence que les animaux normaux ont pu se rétablir complètement et rapidement (3 fois sur 4), alors que chez les tuberculeux, un est mort six heures après, 3 ont eu des troubles nerveux (paraplégie) persistant plus de vingt-quatre heures; 4 sur 7 ont succombé dans les quarante-huit heures, 2 ont maigri rapidement, 1 enfin s’est comporté comme un animal normal. Dans les expériences faites en milieu non saturé, mais confiné, l’hu- midité augmentait rapidement pendant la durée de l'expérience (à la fin, l'écart ne dépassait pas 2°5), et on notait également, avec 29 degrés au thermomètre mouillé, un excès de deux à trois degrés. I. — Animaux sains. THERMOMÈTRE MOUILLÉ AVANT TRAVAIL APRÈS TRAVAIL 18 à 21 degrés. 3901 4003 22 à 25 degrés. 3906 4008 28 à 30 degrés. 3907 420 32 à 34 degrés. 3906 440 II. — Animaux tuberculeux. THERMOMÈTRE MOUILLÉ AVANT TRAVAIL APRÈS TRAVAIL | 18 à 21 degrés. 3905 4004 : i 235 à 26 degrés. 400- 4108 À 29 à 31 degrés. 3907 4301 4 32 à 34 degrés. 3909 440 Résumé. — Chez les cobayes, jusqu’à 23 degrésen milieu relativement | sec, le travail forcé élève peu la température. Au-dessus de ce chiffre, il 4! y à toujours hyperthermie et cette hyperthermie est fonction de l’état à sautent J ÿ ï SÉANCE DU 2 JUILLET 53 hygrométrique. Au-dessus de 25 degrés au thermomètre mouillé, l'orga- nisme ne règle plus, et cet écart, déjà très manifeste chez l'animal sain, est beaucoup plus accentué chez l'animal en puissance de tuberculose - même alténuée. Les suites des fortes hyperthermies, souvent bénignes chez l'animal sain, sont des plus graves chez le tuberculeux. Les quelques observations faites sur l’homme permettent de penser que les réactions sont de même ordre. (Travail du laboratoire des travaux physiologiques de la Faculté de médecine de Paris.) LES PERTES D'EAU PENDANT LE TRAVAIL SUIVANT LES VARIATIONS DU MILIEU AMBIANT, par J.-P. LANGLOIS et BOUSSAGUET. Rübner et Wolpert ont étudié l'influence que l’état hygrométrique, la température ou la ventilation exercent sur l’organisme vivant au repos. Seules les recherches de Wolpert ont porté sur l’homme. Nos recherches ont été poursuivies sur l’homme exécutant un travail -énergique : travail sur bicyclette avec frein de Prony marquant 4 kilo- grammes, soit 12 à 16.000 kilogrammètres par quart d'heure, durée de chaque expérience. Les sujets étaient habillés avec une veste de toile, quelquefois nus jusqu’au thorax. Les chiffres indiqués dans celte note sont ceux obtenus en pesant les sujets, immédiatement avant et après le travail. Ces chiffres ne sont pas rigoureusement exacts, car il faut tenir compte: 1° De la perte de poids par suite des échanges gazeux; 2% De l'eau non évaporée et restant dans les vêtements. Les mesures des échanges montrent que, pendant le travail, la produc- tion horaire d’acide carbonique peut atteindre 130 grammes et l'absorp- tion d'oxygène 115 grammes, soit un quotient de 0,9. Dans ces condi- tions extrêmes, la perte par les échanges peut atteindre 15 grammes. La quantité d’eau perdue ne descendant pas au-dessous de 450 grammes, il y aurait donc une erreur en trop de un trentième au maximum. D'autre part, les chiffres des échanges chimiques nous montrent que les varia- tions dans le coefficient respiratoire sont d'ordres secondaires comparés aux variations de l'élimination de vapeur d’eau. Nous n'avons pas cru devoir faire cette correction, ne pouvant faire celle en sens inverse provenant de l’eau condensée dans les vêtements. 54 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour étudier l'influence de l'ambiance, on peut grouper les résultats successivement d’après les températures données par le thermomètre mouillé, puis par le thermomètre sec. Les chiffres cités réprésentent des moyennes de cinquante et une expériences faites avec trois étudiants en médecine de poids très voi- sins (65 à 68 kilogrammes). Thermomètre mouillé. Thermomètre sec. EE "ne 200 à 260 26° à 310 20° -à 26° 26° à 31° Accalmie. . RE PR 527 gr. 450 gr. 500 gr. 540 gr. Vent de 4 min. à la seconde. 1.340 gr. 930-gr. 520 gr. 1.140 gr. En ne tenant compte que du thermomètre mouillé, on voit que la quantité d'eau perdue pendant le travail diminue à mesure que la tem- pérature s'élève, alors que la courbe est inverse, en ne tenant compte que du thermomètre sec, pour des degrés de températures identiques. Le fait s’observe aussi bien par accalmie que par un vent de 4 mètres à la seconde, les écarts dans le second cas étant plus amplifiés. On pourrait s'étonner de voir la perte d’eau entre 20 et 26 degrés au thermomètre mouillé supérieure à celle obtenue avec les mêmes tempé- ratures au thermomètre sec. Mais il faut penser que 25 degrés mouillés coïncident avec 30 ou 37 degrés au thermométre sec. (Or, à 31 degrés au thermomètre sec, la perte d'eau serait de 540 grammes au moins.) Le travail est beaucoup plus pénible en milieu humide et explique une production d’eau plus considérable. Aussi est-il utile de comparer également les pertes d'eau en tenant compte du déficit de saturation, c'est-à-dire de l'écart entre les thermomètres du psychromètre, indé- pendamment de leur valeur absolue. ACCALMIE VENTILATION Thermomètres. Thermomètres. SE Perte d’eau > Perte d’eau Mouillé. Sec. Ecart. par heure. Mouillé. Sec. Écart. par heure. 280 300 20 200 gr. 280 300 20 360 gr. 290 390 100 425 gr. 280 380 100 2.500 gr. Ces chiffres pourraient être multiples, ils suffisent pour montrer qu'il serait dangereux de ne tenir compte que du thermomètre mouillé (comme le propose Haldane) dans la réglementation du travail en milieu humide et chaud. Si l'écart des deux thermomètres (suivant la réglementation anglaise des filatures) fournit des données insuffisantes, . il paraît plus juste de tenir compte des deux facteurs. Tout écart de température inférieur à 4 degrés, quand le thermo- | DE Lite Qc Qt SÉANCE DU © JUILLET mètre mouillé est au-dessus de 24 degrés, indique une ambiance incom- patible avec les conditions physiologiques du travail. (Travail du laboratoire des travaux physiologiques de la Faculté de médecine de Paris.) Du RENDEMENT SUIVANT LES VARIATIONS DU MILIEU AMBIANT, par J.-P. LANGLois et ROUTHIER. On peut envisager l'influence des variations du milieu ambiant (tem- pérature, état hygrométrique et ventilation) par deux méthodes difré- rentes. Laisser le sujet travailler librement, en produisant soit le maximum de travail, soit un travail énergique, mais sans aller jusqu'à la fatigue. Ou bien imposer au sujet un travail fixe, c'est-à-dire dans le cas de la bicyclette ergogrammétrique, donner toujours le même nombre de coups de pédales. Le premier procédé ne donne pas des résultats très précis, quoique l’on puisse constater une augmentation très nette du travail accompli. Nous nous sommes principalement attachés à étudier le second procédé : travail fixe avec étude des échanges. Les résultats sont parfois très variables; néanmoins, en prenant des moyennes sur trois sujets en expérience et en ne tenant compte que dela ventilation, en milieu non humide avec une température de 27° (therm. mouillé) et 40° (therm. sec), on obtient les chiffres suivants : TRAVAIL KILOGRAMMÈTRES CO? CO? de par par par 12 minutes. . minutes. minutes. 100 kilogr. Tours de pédales. je = E Marcou. . . Accalmie. , 38 608 1,22 0,20 Vent, 4 m. 40 - 640 9,97 0,15 Boussaguet. Accalmie. 42 672 1,82 0,18 Vent. 46 136 0,97 0,13 Boussaguet. Accalmie. . 56 900 1,63 0,17 Vent. 50 800 1,40 0,17 Routhier . . Accalmie. 41 656 ‘al 0,22 Vent. 41 656 » 0,2 Les écarts observés entre le travail en milieu sans ventilation et avec forte ventilation sont ici très sensibles, parce que l'on opère dans une ambiance toute particulière : le thermomètre mouillé est à 27 degrés; or, nous plaçons à 24 degrés thermomètre mouillé la limite des tempé- ratures compatibles avec un état normal pendant le travail. Alors que la ventilation augmente le rendement dans une proportion 6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —— atteignant 46 p. 100, quand le thermomètre mouillé est au-dessus de 25 degrés, cetle même ventilation n'amène qu'une modification insigni- fiante quand le même thermomètre est à 22 degrés, et enfin, pour des températures au-dessous de 20 degrés, on note très souvent un phéno- mène inverse. La production d'acide carbonique pour un travail égal est légèrement augmentée (de 5 à 8 p. 100) quand on passe de l’accalmie à une ventila- tion de 4 mètres. Avec une ventilation entre 0 m. 80 et 1 m. 25 à la seconde pour une tem- pérature de 20 à 26 degrés (T. mouillé), on obtient une production moyenne d'acide carbonique de 0 gr. 80 par minute pour un travail de 605 kilogrammètres. C’est un des meilleurs rendements observés. Nous croyons pouvoir conclure que, dans un milieu à température voisine de 25 degrés au thermomètre mouillé, un courant d'air venant frapper le travailleur avec une vitesse de 1 mètre à la secondeaugmente très sensiblement son rendement. (Travail du laboratoire des travaux physiologiques de la Faculté de médecine de Paris.) EXAMEN COMPARATIF DES POUVOIRS ANTITOXIQUE ET AGGLUTINANT DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE : LEUR VALEUR THÉRAPEUTIQUE, par Louis MARTIN, ALEXIS PREVOT et GEORGES LoIsEAU. La diphtérie est une maladie primitivement locale, caractérisée par la fausse membrane produite par le microbe de la diphtérie. Au point où le microbe s'implante et se développe, une fausse membrane se forme et, à son niveau, le bacille diphtérique sécrète une toxine qui diffuse dans l'organisme et la maladie devient dès lors une intoxication. À notre avis, le meilleur sérum antidiphtérique sera celui qui se montrera efficace contre le microbe (lésion locale) et contre l’intoxica- tion générale. Savons-nous quel est le meilleur sérum et quel est celui qui provoquera une chute rapide des fausses membranes et combattra le mieux l'intoxication ? - Dans deux communications précédentes (1), nous avons étudié deux pouvoirs du sérum antidiphtérique. L'un, le pouvoir agqlutlinant, faeile à mettre en évidence, apparait quand on injecte des produits microbiens, bacilles vivants ou autolysats (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIL, p. 1004 et p. 1128. PERTE NAT OC SN PRIE VRSON) f j | sis SÉANCE DU © JUILLET 57 (cultures vieilles) ; c'est le type du pouvoir antimicrobien. Rappelons que dans ces conditions on voit apparaître également des précipitines et _des sensibilisatrices. - L'autre le pouvoir antitoxique, d'autant plus élevé que la toxine injectée est plus active, toutes choses égales d’ailleurs. Il est facile de démontrer que les courbes de ces deux pouvoirs ne sont pas parallèles : Tableau [. — Cheval n° 2, immunisé avec de jeunes toxines. Pouvoir antitoxique atteignant 1000 IE. Pouvoir agglutinant tombe à 0 au moment où le pouvoir antitoxique est le plus élevé. Tableau II. — Cheval n° 38, immunisé avec des toxines vieilles. Pouvoir antitoxique ne dépassant pas 350 I E. Pouvoir agglutinant atteint 1/600, son maximum correspond au minimum de la courbe antitoxique. Nous re- trouvons également cette dissociation des pouvoirs antiloxique et agglutinant dans le tableau III. — Cheval n° 35, chez lequel on a laissé le pouvoir antitoxique baisser sponta- nément. Le 18 janvier, six mois après les dernières injections de toxine, le sérum de ce cheval titre 90 I E. Le 25 janvier injection de bacilles diphtériques vivants dans le péri- toine ; dix jours après cette injection le pouvoir agglutinant atteint 1/600 tandis que le pouvoir antitoxique baisse à 60 IE, puis à SOIE; dix jours plus tard il remonte pro- gressivement à 80 IE pendant que le pouvoir à 1/300. œ = = antélorte te & 8 = LS & È Pouvoir ENS JAN DT NA DAN CEN IS 28 Woverère 4 1 Octobre. TaBLEaAU [ T LORS . CE 7/4107730 pe É gere d- = | Pouvoir” ag Lis re a Pouvoir: artdilart RE NOTE NEO: Hovembra TaBLEaU Il- agglutinant oscille de 1/500 Le a|- de al s Pouvoir agylt EE rt E emmamesens Q ; j 3 ‘ S È R, DU S1ILBLIVANEE ECNRUIUISE 26 Jan Févrjer TagLeau III Mas Avril Moi Les trois courbes que nous venons d'étudier nous permettent d'affir- mer que le pouvoir anlitoxique h’est pas parallèle au pouvoir aggluti- nant et que l’on peut préparer des sérums très antitoxiques qui ne sont pas agglutinants. { 58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Puisqu'il en est ainsi, peut-on dire quel est le meilleur sérum dans le traitement de la diphtérie ? Pour répondre il nous faut rappeler ce que tous les médecins ont pu constater en France, depuis le début de la sérothérapie. Après le congrès de Budapesth, l’action du sérum antidiphtérique préparé par nous était manifeste, les fausses membranes tombaient rapidement et vingt à trente centimètres cubes de sérum suffisaient pour guérir une diphtérie moyenne; à ce moment-là, les chevaux ne recevaient que des toxines vieilles ayant séjourné longtemps à l’étuve. Quand M. Ehrlich publia son mode de dosage du pouvoir antitoxique on vit que les sérums étaient peu antitoxiques et titraient 150 IE environ. Pour augmenter ce pouvoir antitoxique, devenu le critérium de la valeur du sérum antidiphtérique, on injecta aux chevaux des toxines plus jeunes, plus aclives, el séjournant peu à l'étuve ; les méde- cins signalèrent aussitôt que les fausses membranes tombaient moins bien, et nous fñmes obligés, pour obtenir de meilleurs résultats théra- peutiques, d'injecter, en plus des toxines jeunes, des toxines vieilles. Nous communiquämes ces faits au Congrès de Bruxelles (1903) sans pouvoir en donner l'explication. Aujourd’hui nous confirmons ces faits et les expliquons en disant : on peut avec des toxines très jeunes obtenir des sérums très anti- toxiques, surtout si on emploie la méthode américaine pour l’immuni- sation; mais nous nous sommes assurés que ces sérums, à fortes unités, ne provoquent pas une chute rapide des fausses membranes, tandis que, avec des sérums antitoxiques et agglutinants, nous avons observé une disparition rapide des fausses membranes. Signalons que dans nos essais, les sérums très agglutinants paraissent provoquer des accidents sériques plus marqués que les sérums strictement antlitoxiques; c’est un point que nous préciserons ultérieurement. Nous ne pouvons encore dire quelle sera la méthode de choix pour obtenir le meilleur sérum thérapeutique, mais nous affirmons une fois _de plus que le pouvoir antitoxique, indispensable, n’est pas le seul à rechercher, et que pour obtenir la chute rapide des fausses membranes il faut que le sérum antidiphtérique possède d’autres propriétés. Nous. pouvons dès maintenant préparer des sérums très antitoxiques mais non agglutinants ; nous pouvons aussi préparer des sérums à la fois antitoxiques et agglutinants. L'expérimentation ne pouvant encore nous fixer sur la valeur respective de ces sérums, c’est la clinique qui, pour le moment, peut seule nous renseigner. Dr Ne SR DL ni SÉANCE DU © JUILLET 59 LE CANAL DE WOLFF PERSISTERAIT-IL CHEZ LES FEMELLES DE CERTAINS OISEAUX? (FRINGILLIDÉS), par A. CHAPPELLIER. Poursuivant des recherches sur les organes génitaux d’oiseaux hybrides, j'étudie, en même temps que les glandes, leurs appareils annexes, à la fois chez les métis et chez les espèces parentes pures. Les premières dissections ont été faites sur des femelles provenant du croisement Cini ç'serin & . Dans les individus étudiés les organes ordi- nairement fonctionnels (ovaire et trompe gauches) sont très rudimen- taires, et l'attention a été tout de suite attirée par une petite masse située entre l’uretère et la trompe, à la base de ces deux organes, près des points où ils atteignent la paroi dorsale du cloaque. Le corps, qui a, du reste, son pendant à droite, est formé par le grou- pement de plusieurs circonvolutions d’un canal contourné. Son analogie d'aspect et de situation avec la vésicule séminale des mâles est telle- ment frappante qu'au premier coup d'œil je ne doutai pas d'être en présence d’un cas d'hermaphrodisme. Contrairement à mon attente, je retrouvai la même disposition chez d’autres fringillidés (moineau, serin, cini ordinaire et métis de chardon- neret et de serin). Chez une serine, après avoir enlevé le tractus intestinal, on fend le cloaque suivant la ligne médiane ventrale et on tire fortement en avant le lambeau ainsi obtenu pour en découvrir la paroi dorsale aussi loin que possible. Ceci . met à nu l'extrémité inférieure des conduits génitaux et urinaires. En écartant la trompe gauche T (fig. 1) nous découvrons, caché derrière elle, le conduit pelotonné W qui se prolonge vers le haut par un canal C très étroit, transparent et blanchâtre, assez difficile à voir sur la pièce non fixée. Il longe extérieurement l'uretère U, continue son trajet jusqu'auprès de l'ovaire O (fig. 2), et là il se ramifie très abondamment en une sorte de delta D dont la base est cachée par la glande O0. Du côté droit la trompe rudimentaire (fig. 1) ne masque pas l'organe w qui aboutit à une masse o (fig. 2) assez indécise, peu épaisse, placée sur le rein droit à la hauteur de l'ovaire gauche. Ici les canalicules secondaires ne sont plus condensés en nappe, mais s’éche- lonnent sur une assez grande longueur 4 (fig. 2). Des deux côtés, dans la région anale, le canal, au sortir du re w (fig. 3), continue sans changer sensiblement de diamètre, longe en partie la trompe t vers sa base et aboutit à la paroi cloacale, tout au voisinage de l'ouverture de la trompe. J’ai cru remarquer, en ce point, un orifice très petit, noyé dans les replis de la muqueuse cloacale; mais la dissection est peu facile et devrait être complétée par un examen sur des coupes. J'ai étudié par ce dernier procédé la région ovarienne représentée figure 2; elle a été débitée en coupes transversales, ce qui permet de suivre les 60 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE canaux dans leurs modifications et leurs rapports avec les glandes génitales. A gauche, le delta D reste, dans sa plus grande partie, sans aucune liaison avec le rein ou l'ovaire. Cependaut, à trois hauteurs différentes, on voit un canalicule se recourber horizontalement, s’allonger et se porter à la rencontre du stroma de la glande. A droite, je n’ai trouvé cette disposition qu'une fois; mais la masse près de laquelle courent le canal et ses ramifications repré- sente, sans aucun doute, les restes de l'ovaire droit dont le stroma est, sur la plus grande partie de son étendue, en continuité avec celui de l'ovaire gauche. Le LXE LAG_ FX43 La lumière des canaux et des canalicules est très réduite, obstruée, la plupart du temps, par le protoplasma des cellules mêmes qui en constituent les parois. La présence de l'organe étudié n'est signalée dans aucun des livres modernes que j'ai pu consulter, et cependant Belon (1) paraît déjà l'avoir vu en 1555 car il dit, p.16 : « Les femelles des oiseaux ont certains conduits cachés léans qui se rendent à quelques charnues glanduleuses nommées prostates ayant cela correspondant aux génitoires des mâles; cornme aussi les oiseaux mâles, en outre que leurs testicules leur sont apparemment attachés aux reins ont encore les prostates. » Par « prostates », Belon désigne, évidemment, chez les mâles, les vésicules séminales, c'est-à-dire le pelotonnement du canal déférent dans la région cloacale ; en donnant le même nom à l'organe qu'il voyait chez les femelles, il traduisait l'impression d'analogie que cet organe offre dès l’abord. En effet, nous trouvons, à la fois chez les mâles et chez les femelles de cer- tains fringillidés, des canaux qui vont du cloaque aux glandes génitales et dont la forme, la situation et le trajet sont très semblables d'un sexe à l’autre. Chez les femelles, la partie cloacale est toujours très visible tout en offrant d'assez grandes différences individuelles dans la constitution du peloton W, (4) Belon. L'Histoire de la nature des oiseaux avec leurs descriptions et naïfs portraits. AT. SÉANCE DU © JUILLET 61 dont les spires sont fréquemment très lâches et s'étendent aussi sur une plus grande hauteur. Quant à la partie ovarienne des canaux, elle est parfois si ténue que les ramifications D et d sont seules faciles à mettre en évidence. Ceci semble être le cas des individus âgés (serins); cependant, sur une femelle adulte de Cini, j'ai pu, non seulement suivre le canal jusqu’à l'ovaire, mais le voir ramper à la surface inférieure de celui-ci jusqu’à sa partie supérieure, et là donner des ramifications qui semblent plonger dans la masse. J'ajouterai que chez les femelles à ovaire fonctionnel, ce dernier masque en grande partie l'emplacement de D et d; de plus, la région cloacale est, chez les oiseaux en bon état, noyée daus une masse de graisse qui gêne beau- coup la dissection. En résumé, nous avons affaire à un organe femelle qui peut n'être qu'une glande méconnue, ou tout au moins mal connue, annexe des organes génilo-urinaires, mais qui, par ses analogies avec ce que l’on trouve chez les mâles, paraît plutôt un reste du canal de Wolff. L'examen d'embryons des fringillidés en question permettrait de voir quelle inter- prétation il faut adopter. ERRATUM Communication de M. Maurice Niccoux, Séance du 25 juin 1910. Titre, au lieu de : « Sur un certain nombre de produits relatifs à la décomposi- tion du chloroforme dans l'organisme », Lire : « Sur un certain nombre de faits. » Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. (28 ELSDEC ST AY Ve OS À AT . :(xianailhss Cd il ; po er V4 63 SEANGE DU 9 JUILÉET 1910 ABELOUS (J.-E.) et BARDIER (E.) : Affinité de l’urohypotensine pour la substance cérébrale ; le cerveau comme source principale de la sub- stance anaphylactigène . . . . : .. AyxauD (M.) : Modifications nu- mériques des globulins à l'état pa- DOlQ IE SPENCER EN UE BourqueLotr (Eu.) et FiCHtENHoLz (Mile A.) : Sur la présence d'un glu- coside dans les feuilles de poirier et SUP SON EXÉTAMION NS. Camus (JEAN) : Lésions macrosco- piques tardives du tétanos expéri- MENTON TUÉTIME EE M en Lee Dusreulz (G.) : Mitochondries des ostéoclastes et des cellules de BIZOZELO MAIRES A ET eee FIxzr (Guibo) : Recherches ‘sur le sérum des moutons infectés par le bacille de Preiz-Nocard et des che- - vaux cachectiques. Remarques sur les propriétés de certains sérums Daho 0 CIQUES FRERE RACE FLerG (C.) : L'activité péroxyda- sique comparée du sang et des or- ganes chez les invertébrés à sang hémoglobiuique ou hémocyanique, étudiée au moyen de la réaction à latphenolphtaline RENTE NE Frourx (Azsert)? Section des deux artères rénales. Présentalion d'un animal ayaut subi cette opération LEDUSAUNAMOILS NAN RE CET Joy (J.) : Sur la survie des cel- lules en dehors de l'organisme . .. LaxGcois (J.-P.) : Réactions des différentes fonctions de l'organisme aux variations du milieu ambiant. LaxGLois (J.-P.) et GARRELON : Sur la respiration pendant l'hyperten- Brococie. Coxpres RENDUES. — 1910. T, LXIX. SOMMAIRE =: 711 66 sion due à l’adrénaline . . . . . .. 80 LaPicque et PerTeriN (J.) : Sur la respiration d'un batracien urodèle sans poumons, Æuproctus mon- CORUUS RE RE NES EEE RTE EE 84 WinTREseRt (P.) : Sur le déter- miniswe de la métamorphose chez les batraciens. — XVI. La valeur phylogénétique de l'arc ptérygo- palatin chez les larves d'urodèles. 78 Réunion biologique de Bucarest. Bases (V.) et Busiza (VL.) : L'ex- trait éthéré des bacilles acido-résis- tantsiCcommesantisenest.21" "01 91 BABes (V.) et LEONEANU : Un mi- crobe du groupe du bacille tétani- que déterminant une infection hé- MOTTE RES UE 94 DanrezoroLu (D.) : Action eimpé- chante du liquide céphalo-rachidien normal'sur le pouvoir hémolytique du taurocholate de soude. . . . .. 97 Réunion biologique de Marseille. Gerger (C.) : Action des platosels (PLCIX®) sur la coagulation du lait par les ferments protéolytiques . . 102 GERBEK (C.) : Action des sels d'iri- dium surla coagulation du lait par les ferments protéolytiques . . . . . 10% Gergex (C.) : Action des sels d'os- mium, de ruthénium et de rhodium sur la coagulation du lait par les ferments pro!éolytiques. . . . . .. 106 JocEaAU» (4A.) : Sur le prétendu mimétisme des Balanes . . . . ... 101 64 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Letulle, vice-président. OUVRAGE OFFERT. Rapport officiel sur la première exposition internationale de locomotion aérienne. 1 vol. in-4°, 198 pages. Paris, Librairie aéronautique. RECHERCHES SUR LE SÉRUM DES MOUTONS INFECTÉS PAR LE BACILLE DE PREIZ-NOCARD ET DES CHEVAUX CACHECTIQUES. REMARQUES SUR LES PRO- PRIÉTÉS DE CERTAINS SÉRUMS PATHOLOGIQUES, par Guino Finzr. Nous avons élendu les recherches précédemment exposées (1) au sérum de moutons infectés par le bacille de Preiz-Nocard et de chevaux cachectiques. Les moutons nous ont été gracieusement offerts par M. Carré, chef du Laboratoire des recherches. Suppuration caséeuse chez le mouton. — Nous avons porté nos recherches sur le sérum sanguin de 12 moutons infectés du bacille de Preisz-Nocard. Pouvowr antitryplique. — Résultats : Connaissant l'indice antitryptique du sérum du mouton normal {4 #4 1/2 — 1 : 5 1/2), chez tous nos sujets nous avons eu réaction négative (3 sujets indice 1 : 1; 7 sujets indice 1 : 2; 2 sujets indice 1:12). ee Pouvoir isolytique. — Résultats : Sur 3 sujets nous avons noté la présence d'isolysine. £ Pouvoir hétérolytique. — Anti-cheval. En 5 cas nous avons noté la présence d’ambocepteurs anti-cheval. Anti-bœuf. En 2 cas nous avons trouvé le sérum complètement dépourvu d’ambocepteurs anti-lapin. Animaux cachectiques. — Nous avons porté nos recherches sur le sérum de 104 chevaux dans un état très accentué de misère physiolo- gique, anémiques, d’un âge variant de 15 à 25 ans. Pouvoir antitryptique. — Résultats : Nous basant sur nos précédentes recherches où nous avons établi que l'indice antitryptique du sérum de cheval (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, D. #4, 1910. SÉANCE DU % JUILLET 6 (Or -en bonnes conditions de santé était 4 : 2 — 1 : 3, nous affirmons sans hésiter -que l’état cachectique, loin d'amener une augmentation du pouvoir anfifer- mentatif du sérum, donne à l'examen du pouvoir antitryptique une réaction négative. (Nous avons obtenu 104 réactions négalives.) 18 sujets. [ndice, 1: 1/2 NS sujets lndice 1:29 sSujets aindice, 1:71 17 sujets. Indice, 1 : 3 3 sujets. ‘Indice, 1 : 1/2 Conclusions. — Nous pouvons résumer, de la facon suivante, les prin- -cipales conclusions qui se dégagent des recherches exposées dans notre note précédente et dans la présente note : I. — Contrairement aux résultats obtenus en médecine humaine. l'indice antitryptique du sérum sanguin de bovin tuberculeux est géné-. ralement inférieur à la normale (24 sur 37 cas), tandis que nous avons trouvé réaction positive dans 4 éas sur 37. II. — La réaction antitryptique ne permet pas d'aider dans le dia- -gnoslic de la tuberculose des bovidés; car nous avons vu qu'à l'examen des sérums des bovins atleints d'entérite chronique (animaux chez lesquels l’intra-dermo-réaction et la précipito-réaction nous ont donné -des résultats négatifs), l'indice antitryptique fut inférieur à l'indice normal dans 4 cas sur 6. Nous nous demandons aujourd'hui, à simple titre hypothétique, si la diminution de l'indice antitryptique dans les 6 cas d’entérite chronique, est due à la présence constante d'un état cachectique très accentué, ou si le phénomène est consécutif à une affection spécifique. III. — Le bacille de Preisz-Nocard constamment altère le pouvoir antifermentatif du sérum sanguin du mouton; et d’après les résultats de nos expériences, nous pouvons conclure que dans la suppuration caséeuse du mouton l'indice antitryptique du sérum est constamment diminué. IV. — Jusqu'à Ce moment, nous ne pouvons considérer la déviation de l'indice antitryptique comme réaction spécifique pour une affection déterminée, mais seulementcomme un fait certain d'existence d'un pro- cessus pathologique quelconque ; après les résultats de nos expériences qui portent sur un assez grand nombre d'animaux cachecliques, nous ne pouvons accepter les opinions de Brieger, Trebing, Fürst, Herzfeld,ete.. et nous concluons en disant que: les états cachectiques n'augmentent jamais les substances antitryptiques de sérum, et que l’augmentalion du pouvoir antitryptique chez les cancéreux n'est pas conséculive à un état cachectique. V. — E’assez grand nombre de cas étudiés nous permet de conclure que la recherche des variations du pouvoir hémolytique (isolysines et hétérolysine), dans la tuberculose, dans la diarrhée chronique des bovidés et dans la suppuration caséeuse du mouton ne peuvent absolument pas fournir à la clinique des données utiles; et nos résultats démontren Ep aer SE MS ere TRURE 66 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que le pouvoir hémolytique, augmenté ou diminué, n'est pas par lui- méme-une réaction spécifique pour une maladie déterminée. Nous vou- lons encore une fois insister en disant que, contrairement à ce qui a été observé en médecine humaine, la présence des isolysines dans la tuber- culose des bovidés n’est pas en rapport avec la gravité des lésions. VI. — Le fait que les sérums des bovins tuberculeux ont constamment détruit les hématies des lapins, et assez fréquemment celles du cheval, ne prouve pas que les sérums des tuberculeux contiennent des ambo- cepteurs anti-lapin ou anti-cheval, car les sérums des bovins à entérite chronique ont donné les mêmes résultats. Il en résulte d’une facon évidente, que les hématies du lapin et du cheval sont facilement détruites par le sérum de bœuf. VII. — La quantité des substances hémolytiques des sérums sanguins semble en rapport direct avec la quantité des substances antifermen- lalives existant dans les sérums mêmes. (Travail du laboratoire de M. Vallée, à l'Ecole d'Alfort.) L'ACTIVITÉ PEROXYDASIQUE COMPARÉE DU SANG ET DES ORGANES CHEZ LES INVERTÉBRÉS A SANG HÉMOGLOBINIQUE OU HÉMOCYANIQUE, ÉTUDIÉE AU MOYEN DE LA RÉACTION A LA PHÉNOLPHTALINE, par C. FLEIG. J'ai entrepris des recherches sur l'activité péroxydasique comparée de l'hémoglobine, de certains de ses dérivés et de composés ferrugineux plus ou moins complexes, préparés chimiquement in vitro ou formés physiologiquement in vivo (hémoglobine oxycarbonée, hématine, cholo- hématine, hémine et dérivés, hématogène mélanines, ferratine, ferrine, rubigine). Il était intéressant de rechercher si l’hémoglobine ou les autres protéides respiraloires de divers invertébrés, en particulier la chloro- cruorine de Lankester (Fe), l’'hémérythrine de Krukenberg (Fe), l’échino- chrome de Mac Munn (Fe), l'hémocyanine (Cu), les achroglobines de Grilfiths, — pinnaglobine (Mn) et achroglobines non métallifères, — don- naient aussi des réactions de péroxydation et, plus spécialement, de com- parer, à travers la série animale, l'activité péroxydasique du sang et des tissus, à des stades embryclogiques variés. Cette note groupe quelques résultats obtenus en effectuant la réaction à la phénolphtaline sur Île sang et les tissus d'invertébrés porteurs d'hémoglobine où d’hémocya- nine. f. Chez certaines Holothuries, Cucumaria Planci, par exemple, qui contien- nent de l'hémoglobine fixée sur des placards cellulaires du liquide cœlomiaue, 1 à à 3 É -SÉANCE DU. 9 JUILLET ; 67 ce liquide non centrifugé donne fortement la réaction de Meyer originelle; centrifugé, il ne la donne que beaucoup plus faiblement; après centrifu- gation et chauffage, la réaction n’est plus qu'infime. Avec les placards eux- mêmes, on obtient des réactions extrèmement intenses. Je me suis assuré que la coloration rouge de ces placards était bien due à de l’hémoglobine, en constatant la production des bandes d'absorption caractéristiques de l'hémo- chromogène par le réactif hydrazinique de Riegler. — Avec l'extrait aqueux des organes de Cucumaria, la réaction originelle n'est que très faible, la sen- sibilisée très intense. I. Les ganglions nerveux d'un Ver polychète, Aphrodita aculeata, sont colorés en rouge par de l’hémoglohine, alors que le sang n’en contient pas. Leurs extraits aqueux, ou ces ganglions eux-mêmes, donnent puissamment la réaction originelle. De même, quoique avec moins d'intensité, pour les mus- cles du pharynx de ce ver, dans lesquels on a signalé aussi l’hémoglobine. Le liquide cæœlomique, chauffé ou non, donne une réaction beaucoup moins in- intense; le liquide intestinal est plus actif que ce dernier. Les muscles du pha- rynx de divers Mollusques gastéropodes (Helix, Paludina), qui contiendraient de l'hémoglobine sans que celle-ci existât dans le sang (Lankester), donnent aussi la réaction même après chaulfage. Il semble cependant que ces muscles, de même que ceux du pharynx d'Aphrodite, ne contiennent pas d'hémoglobine proprement dite : je n'ai pu obtenir, en traitant leurs extraits aqueux par le réactif de Riegler, ni coloration, ni spectre caractéristiques de lhémochro- mogène, alors que les ganglions d'Aphrodite, dans les mêmes conditions, ont présenté de la façon la plus nette la coloration rose et le spectre de l'hémo- chromogène et qu'on oblient avec léurs extraits aqueux les bandes de l’oxy- hémoglobine et la bande de Stokes par réduction : l’activité péroxydasique des muscles pharyngiens doit donc relever plutôt d'une substance de l'ordre des histc-hématines (myohématine) de Mac Munn. (Celles-ci cependant, en so- lution alcoolique, présentent le spectre de l'hémocliromogène par réduction.) ITT. Chez Lumbricus agricola, qui contient de l'hémoglobine dissoute dans un appareil différent de la cavité cælomique, le sang obtenu par incision du vaisseau dorsal donne des réactions de Meyer extrêmement intenses, même après chauffage. Des dilutions de sang de lombric et de sang de cheval de même teinte colorimétrique donnent desréactions d’égale intensité, mais, pour le sang de lombric, la réaction apparaît, avant l'addition de H°0°, plus facilement que pour le sang de cheval. On obtient aussi des réactions extrêmement intenses avec les tissus de lombric, chauffés ou non (extraits aqueux ou par l'alcool acétique). Il n’est cependant pas possible de préparer ces extraits dé- pourvus de sang. Mêmes résultats avec des extraits aqueux ou alcoolo- acétiques de Musca domestica, dont le sang contient aussi de l’'hémoglobine, avec ceux de ses larves et ceux de Cypris, Crustacé ostracode à sang hémo- globinique. Réactions fortement positives aussi avec le liquide cœlomique rouge de Hirudo medicinalis. à IV. SANG nÉmocyaniQque de Carcinus mœnas. Le sérum, bleu par formation d'oxyhémocyanine, perd sa teinte bleue par addition de réactif de Meyer et donne une coloration rose pâle, qui n’est pas modifiée par addition de H?0%. Si, au lieu de Meyer, on ajoute une solution de KOH à 20 p. 100, on observe une coloration rose qui n’est que très légèrement plus faible : il s’agit donc, dans 68 L SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ce cas, de la simple réaction du biuret et, dans le cas du réactif de Meyer, de: la même réaction, dont l'intensité est très légérement augmentée par la super- position de la réaction d’oxydation de la phénolphtaline par le cuivre faible- ment combiné (laquelle, on le sait, se produit déjà sans H*0*). — Le sérum additionné d'alcool acétique et de Meyer donne une coloration rose très nette. (comparalivement avec fémoins faits avec KOH au lieu de Meyer et avec eau salée au lieu de sérum), indice de l'oxydation de la phtaline par le cuivre; l'addition d’eau oxygénée augmente un peu, mais nettement, la teinte rose, alors que le témoin à KOH n'est pas modifié et le témoin à l’eau salée ne présente qu’une teinte bien moins intense et se décolore beaucoup plus. vite. Avec le sang tolal tombant directement dans le Meyer ou dans l'alcool acétique (lhémocyanine étant encore sous sa forme réduite), mêmes résul- tats qu'avec le sérum. De même avec le sang coagulé et oxydé à l’air. Donc : 1° le sang de Carcinus, avec ou sans fibrine, oxydé ou non, ne donne qu’une infime réaction oxydante avec la phénolphtaline sans H°0° et ne donne pas Ja’réaction péroxydasique proprement dite (Meyer originel); 2° en présence. d'alcool acétique, il donne une réaction oxydante (sans H?0°) légèrement plus marquée, et, en présence de H20?, une réaction péroxydasique faible. V. L'extrait aqueux au cinquième de foie de Carcinus, chauffé ou non, donne la réaction originelle extrèmement intense. Avec l'extrait de bran- chies, chauffé ou non, la réaction est très intense aussi, mais moins qu'avec l'extrait de foie. Avec l'extrait de cœur, elle est faible, mais nette, et dévient plus intense par l'alcool acétique ; elle est moins marquée pour l'extrait chauffé. Avec l'extrait de muscles, la réaction (sensibilisée où non) infime. Toutes ces réactions sont de nature peroxydante (rien sans H°0°), positives aussi sur les fragments non broyés des organes vivants et sur des extraits alcoolo-acétiques. — L'ACTIVITÉ PÉROXYDANTE PARTICULIÈREMENT INTENSE DU FOIE EST EN RAPPORT AVEC SA FONCTION MARTIALE et sa « faculté de fixation élective pour le fer » (Dastre). Le sérum de Carcinus a une certaine action empêchante sur les peroxydations par les organes. AFFINITÉ DE L'UROHYPOTENSINE POUR LA SUBSTANCE CÉRÉBRALE ; LE CERVEAU COMME SOURCE PRINCIPALE DE LA SUBSTANCE ANAPIYLACTIGÈNE, par J.-E. ABELoUS et E. BARDIER. En étudiant l’action des extraits de divers organes d'animaux morts. à la suite d'injection d'urohypotensine sur la toxicité de l'urohypo- tensine, nous avons pu constaler que non seulement ces extraits n exercent pas d’aclion antitoxique, mais même que certains d’entre eux, en particulier l'extrait de cerveau, rendent les animaux plus sen- sibles à l’action de la toxine. : 4°: Tout d’abord, la substance cérébrale à une affinité spéciale pour l’urohypotensine qu'elle retient et fixe comme la toxine tétanique. On injecte à un lapin par le bout céphalique d’une ecarotide une forte SÉANCE DU 9 JUILLET 69 dose d’urohypotensine. L'animal tombe sur le flanc; sa respiration est ralentie, le myosis intense. Ilest plongé dans une narcose très profonde. Au bout de dix minutes, on le sacrifie en le saignant à blanc et on met à part le sang pour recueillir le sérum. On extrait le cerveau et on prend poids égal (9-10 grammes) de reia, de foie et de muscle. On pulpe chacun de ces organes avec 30 cenli- mètres cubes d’eau salée à 8 p. 1000. On chauffe les macérations pen- dant un quart d'heure à 56-58 degrés el on filtre à plusieurs reprises pour avoir des extraits parfaitement limpides. On injecte d’abord par la veine marginale de l'oreille 20 centimètres cubes d'extrait cérébral à un lapin A. On nole du myosis el un léger degré de narcose; mais bientôt, myosis et narcose disparaissent et, au bout de quinze minutes environ, l'animal est tout à fait remis. De même à d’autres lapins B, G, D, E, on injeete la même dose de sérum, d'extrait de rein, de foie et de muscle. Aucune de ces injections ne détermine du myosis, mais plutôt au contraire un léger degré de mydriase. Cette première série de faits nous montre donc que seul l'extrait de cerveau à provoqué du myosis. Or, un extrait de cerveau normal ou un “extrait cérébral de lapin en état d’anaphylaxie ne possède nullement cette propriété. C’est donc que le cerveau de l'animal sacrifié avait retenu et fixé l’urohypotensine injectée et qu'une parlie au moins de cette toxine se trouvait en nalure dans ia pulpe cérébrale. _ Par contre, on peut affirmer qu’il n’y a pas d’urohypotensine dans le sérum et les extraits des autres organes examinés. 2° Vingt minutes après l'injection d'extrait de cerveau, on injecte au lapin À 0 gr. 034 d'urohypotensine par kilogramme, dose manifestement insuffisante pour amener la mort. Immédiatement après l'injection, l’animal présente des troubles très graves : myosis punctiforme, vertige, angoisse, dyspnée, cornage, titubation, tressaillements musculaires. Bientôt il tombe sur le flanc, ses mouvements respiratoires sont rares et superficiels, l'énergie cardiaque très affaiblie ; le myosis persiste aussi intense. La température baisse. Au bout de quarante minutes le lapin est pris de légères secousses convulsives et meurt. Sa température à ce moment est de 35°3. À l’autopsie, on constate une congeslion intense des surrénales, de la congestion pulmonaire et une forte hyperémie du cerveau, surtout à la base. C'est Ià un cas d’anaphylaxie primitive immédiate très net. La mème dose d'urohypotensine est injectée aux autres lapins. Le lapin C (qui a recu l'extrait de rein) ne présente aucun symptôme particulièrement grave et se remet vite. Au bout de quarante-cinq minutes, sa température est de 386; deux heures après,140 degrés. Il n y a aucune perte de poids le lendemain ; le surlendemain il a augmenté de 10 grammes sur son poids initial. 70 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le lapin B qui a reçu le sérum est plus touché. Il présente en parti- culier un violent et douloureux lénesme rectal qui lui arrache parfois des cris. Il y a, en même temps, un degré assez marqué de parésie du train postérieur. Sa température tombe à 37°6, mais ‘au bout d’une heure il est tout à fait remis. Le surlendemain son poids a baissé de 95 grammes sur le poids primitif. Le lapin D, injecté avec l'extrait de muscle, paraît d'abord fortement touché. Il est prostré, ne réagit que difficilement aux excilations, et sa température, au bout à trois quarts d'heure, est tombée à 37°8. Maisil se rétablit assez vite. Deux heures après, sa température est de 3827. Sa perte de poids le surlendemain est de 80 grammes. Le lapin E, qui a reçu l'extrait de foie, présente des troubles moins graves que le précédent. Sa température, quarante-cinq minutes après l'injection d'urohypotensine, est de 37°9 et deux heures après 58°5. Sa perte de poids le surlendemain est de 280 grammes. Ce que nous voulons retenir de ces expériences, c'est que seul le lapin qui a reçu l'extrait de cerveau a succombé rapidement après l'injection d’urohypotensine. On peut donc penser : 1° que le cerveau seul retient et fixe de l’urohypotensine en nature ; 2° que le cerveau élabore et contient plus de toxogénine ou substance anaphylactigène que le sérum et les autres organes. On voit de plus que ces fails sont en harmonie avec ceux que M. Charles Richet a signalés dans une commu- nication à la Société de Biologie le 9 avril 1910. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse.) LÉSIONS MACROSCOPIQUES TARDIVES DU TÉTANOS EXPÉRIMENTAL GUÉRI, par JEAN Camus. : Je présente à la Société plusieurs animaux atteints antérieurement de tétanos expérimental et guéris à l'heure actuelle. Voici tout d’abord un cobaye injecté de toxine tétanique dans la patte postérieure gauche, le 28 octobre 1909, il a été traité et guéri par la méthode des injections intra-cérébrales d’antiloxine. MM. Roux et Borrel ont signalé chez les animaux traités par leur méthode, des troubles dans le membre injecté persistant encore au bout d'un mois; l'animal que je présente aujourd'hui est guéri depuis plus de huit mois et il conserve encore une raideur extrême de la patte injectée, et de l'atrophie muscu- laire marquée. Voiei un lapin injecté, le 16 novembre 1909, de toxine télanique (en quantité insuffisante pour provoquer la mort). Après avoir été atteint PP VAS PRES DENT C VE TN TE | ; SÉANCE DU 9 JUILLET 11 d'accidents tétaniques graves, cel animal a guéri. Il conserve près de huit mois après l'injection, de la raideur, de l’atrophie musculaire loca- lisée, comme le cobaye précédent. Je présente d'autre part quatre chiens. L'un d'eux a été montré à la Société, le 12 mars 1910, en période de tétanos généralisé. Cel animal, qui avait été trailé par une injection sous-culanée d’un mélange de sérum anlitélanique el d'émulsion céré- brale, a guéri lentement et péniblement. Son état général est mainte- nant excellent, mais alors que les symptômes du tétanos qui existaient ailleurs ont disparu, le membre injecté reste très raide et très atrophié. Un autre chien, injecté de toxine le 17 mai, puis traité après l'appari- tion des accidents par une injection dans la région bulbaire de sérum antitétanique chauffé à plusieurs reprises et précipité partiellement, a guéri également lentement. Son élat général est très born à l'heure acluelle, mais sa patte injeclée est dans le même état de raideur et d’atrophie que celle du chien précédent. On remarque en outre une arthropathie avec laxité ligamenteuse du membre lésé. Les deux autres chiens ont été traités en avril et mai dernier, après l'apparition des accidents lélaniques;, par un mélange d'antitoxine el d’émulsion encéphalique injecté dans le liquide céphalo-rachidien : (méthode que j'ai indiquée dans un travail précédent) (1). L'un d'eux n’a plus qu'un peu d'atrophie de la région injectée, l’autre parait com- plètement guéri, il ne conserve qu'un peu de gène dans les mouve- ments isolés (action de se gratter) de la patte injectée. IL semble donc que la méthode employée ait non seulement arrêté le télanos, mais diminué encore chez ces deux derniers chiens l'intensité et la durée des manifestations tardives. J'ai l'intention de sacrifier prochainement ces différents animaux après avoir étudié chez eux les réactions électriques. Les résullats des auto- psies et des examens histologiques des nerfs, des centres nerveux et des muscles seront publiés ultérieurement, mais il m'a paru intéressant de montrer auparavant les modifications pathologiques chez les ani- maux vivants. MITOCHONDRIES DES OSJÉOCLASTES ET DES CELLULES DE B1ZZ0ZERO, par G. DUBREUIL. La cytologie des ostéoclastes (myéloplaxes, cellules à noyaux mulli- ples de la moelle osseuse) a fait l'objet de quelques recherches au cours de l’élude que nous poursuivons, M. Renaut et moi, sur l’ossification (1) Soc. Biol., 12 mars et 9 avril 1910. Ben SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = 1 19 primaire. La cytologie complète de ces éléments trouvera sa place dans notre travail définitif. Nous n’aurons en vue dans cetle note que les mitochondries des ostéoclastes et des cellules de Bizzozero, laissant de côlé les vacuoles colorables par le rouge neutre ou. l'acide osmique (vacuoles de ségrégation, de phagocytose, de lipoïdes). I. — Ostéoclastes. Pour la mise en évidence des formations mitochon- driales des ostéoclastes, la fixation est le temps important : les liquides de Zenker (bichromale de potasse, sublimé, acide acétique), de Tellyesniczky (bichromate de potasse, acide acétique) ne donnent aucun bon résultat, le bichromate de potasse (solution aqueuse à 3 p. 100) prolongé donne de bonnes figures du chondriosome; mais le mélange de Regaud (bichromate de potasse solution aqueuse 3 p. 100, 80 volumes; formol commercial, 20 volumes), suivi ou non d’un mordançage au bichro- mate de potasse, donne les meilleurs résultats. D'ailleurs, la coloration des mitochondries par l'hématoxyline ferrique est beaucoup Does facile dans les ostéoclastes que: dans les ostéoblastes. Par la méthode du bichromate de potasse-’ormol, suivi de coloration à l'hématoxyline ferrique, le protoplasma général des ostéoclastes est - incolore, les noyaux sont clairs avec des croûtelles de chromatine, ou complètement colorés en gris ou noir. Les mitochondries se voient sous forme de petits grains noirs, semés sans ordre, très ab'ondants, isolés les uns des autres; leur abondance est telle qu'ils donnent une teinte noire uniforme là où le corps cellulaire est épais. Les mitochondries occupent toute la cellule, aussi bien le corps que les prolongements; sans ordonnance dans le corps, elles se rangent en fils, parallèlement au sens de marche, dans les prolongements protoplasmiques quelquefois immenses. Ce ne sont pas des chondriochontes, mais des grains milo- chondriaux distincts, des milochondries proprement dites, dont la répartition est égale dans toute la-cellule. I. — Cellules de Bizzozero. Ces cellules à noyau bourgeonnant qu'on ‘ne trouve qu'à une certaine distance de la ligne d’érosion, dans un os en voie d'ossification, ont-elles des mitochondries? Il est très difficile de l'affirmer. J'ai observé, après fixation au bichromate de potasse-formol el coloration à l'hématoxyline ferrique, que le proloplasme de ces cellules avait un aspect flbroïde, composé de deux substances de réfrin- gence- ou de coloration différentes. Cet aspect fibroïde est surtout visible dans les expansions recourbées du corps cellulaire. Au sein du proloplasma, on voit, dans certaines cellules, pas dans toutes, quelques petits grains- gris, parcimonieusement répartis dans toule la masse cellulaire. S'agit-il de mitochondries ou de petites vacuoles à lipoïdes ? La même mélhode met en évidence l’une ou l’autre formation, suivant le temps du mordancçage et le degré d'imprégnation chromique de la L4 SÉANCE DU 9 JUILLET 13 pièce. Il est difficile de trancher la question. Cependant, la petitesse des grains, le fait qu'on les lrouve dans les préparations qui montrent les mitochondries des ostéoblastes et celles des ostéoclastes, font pencher - Ja balance en faveur d'une formation mitochondriale très discrète, et d'importance minime. La connaissance’exacte de l'origine des cellules de Bizzozero et des stades intermédiaires entre elles et leur cellule d’origine rendrait probablement le problème plus facile à résoudre; pour l'instant, il ne peut être que posé. En résumé, l'ostéoclaste, cellule géante à noyau unique et géant ou à noyaux mulliples, ressortissant à la classe des cellules de nature connective, à un protoplasma commun rempli d’un nombre incroyable de mitochondries, sans préjudice des vacuoles à lipoïdes et des vacuoles colorables par le rouge neutre. La cellule de Bizzozero renferme dans son protoplasma quelques rares petits grains teints par l'hématoxyline ferrique, de nature probablement mitochondriale. (Travail du laboratoire d'anatomie gén‘rale et d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) MODIFICATIONS NUMÉRIQUES DES GLOBULINS A L'ÉTAT PATHOLOGIQUE 1 par M. Aynaun. PA Dans une note antérieure (1) j'ai indiqué un procédé de numération des globulins et les résultats obtenus chez les sujets normaux : chez les sujets-malades j'ai observé des varialions numériques considérables, en plus ou en moins, que je vais exposer brièvement. Parmi les affections sanguines, l’anémie pernicieuse aplastique se distingue par une hypoglobulinhémie inlense et précoce : dans deux cas que j'aipu observer, dont l’un plusieurs semaines avant la mort, il v avait disparition presque complète des globulins. Dans les deux cas, le sang était normalement coagulable.: dans l’un, la rétraction se faisait normalement; dans l’autre, elle était à peine appréciable, mais en décollant le caillot de la paroi du tube, il était facile d'amener la prc- duction de sérum : ce sérum était très riche en fibrin-ferment. Au cours de la leucémie myéloïde, les globulins ne participent pas au développement exagéré des éléments blancs du sang : dans deux cas, étudiés au début de la maladie j'ai trouvé 372.000 et 250.000 globulins (4) M. Aynaud, Méthode de numération des globulins chez l'homme. * Comptes rendus de la Soc. de Biologie, ?8 juin 1910. FetE 44 RE RTE RL TA TO 14 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pour 360.000 et 202.000 leucocytes. Dans deux autres cas; étudiés à la période terminale, il y avait une hypogobulinhémie manifeste. Dans les anémies légères, dans la chlorose, j'ai trouvé des chiffres normaux, Ou à peine supérieurs à la normale. Au cours des infections aiguës les globulins présentent des varialions très étendues, variations constantes pour une même affeclion : la courbe des globulins est aussi régulière, aussi caractéristique que celle de la température, des variations leucocytaires ou des éliminations urinaires, quoique ne correspondant pas à ces dernières. Au cours de la rougeole et de la scarlatine, les chiffres les plus bas entre 100 et 200.000 ont toujours élé trouvés le jour de l'entrée des malades : le taux des globulins monte les jours suivants, que la tempé- rature baisse ou ne baisse pas. Lorsque la défervescence est rapide, l'augmentation des globulins se poursuit encore pendant quelques jours et peut même dépasser 900.000 par millimètre cube. Leur nombre revient progressivement à la normale, mais sans présenter les variations brusques, les courbes en crochets signalées par certains auteurs. J'ai retrouvéla même courbeet lamême hyperglobulinhémie post-infectieuse au cours de l’érisypèle, des oreillons, de la varicelle, de la pneumonie, de la méningite cérébro-spinale, de l'infection puerpérale, des an- gines. La fièvre typhoïde s’écarte des affections précitées; pendant toute la période d'état ilexiste une hypoglobulinhémie très marquée (de 100.000 à 50.000); cette hypoglobulinhémie est probablement en rapport avec la présence constante du bacille dans le sang à cette période. Les variations numériques des globulins au cours des maladies chroniques et en particulier des infections chroniques, demandent des. observations plus prolongées et plus nombreuses que celles que j'ai pu faire jusqu'ici. Chez les diabétiques, j'ai trouvé des chiffres supérieurs à la normale (3 à 400.000), alors que chez les cardiaques j'ai trouvé des chiffres normaux. Au cours des suppurations prolongées, ouvertes à l'extérieur, j'ai trouvé des augmentations (3 à 600.000). Dans la tubercu- - lose, dans la pe j'ai trouvé une augmentation non constante : dans deux cas de lèpre, j'ai vu des chiffres normaux ainsi que dans un cas de dysenterie amibienne. Il est évident que de nombreuses causes doi- vent intervenir pour modifier le nombre des globulins au cours de ces affections (poussées aiguës, infections secondaires, troubles nutritifs) et qu'il faut attendre de nouvelles observations pour se prononcer définiti- vement : une chose cependant est certaine, c'est que l’on n'observe pas au cours de ces maladies les augmentations numériques constantes signalées par de nombreux auteurs. J'ai pu étudier un cas de filariose et, malgré la présence de nombreux embryons de microfilaris diurna dans le sang, il n'y avait pas de dimi- nution de globulins : on sait au contraire que la présence dans le sang æ = O4 SÉANCE DU 9 JUILLET de parasites tels que les trypanosomes ou les piroplasmes entraine une hypoglobulinhémie très marquée (1). Les résultats que je viens d'exposer sont basés sur plus de 400 obser- -__vations qui ont été complétées par l'étude de la morphologie des globu- A lins, aussi bien à l'état frais qu'après coloration : dans toutes ces obser- vations, le globulin s’est présenté avec une morphologie constante, ne différant en rien de celle qu'il a à l’état normal : je n’ai pu saisir aucun lien génétique entre lui et les autres éléments du sang, ni observé de figures de leucolyse ou de fragmentation leucocytaire. Je n'ai pas trouvé davantage de relations entre les variations numériques du globulin et des autres éléments du sang. SUR LA PRÉSENCE D'UN GLUCOSIDE DANS LES FEUILLES DE POIRIER ET SUR SON EXTRACTION, par Em. BouroueLor et M'° A. FicaTENRoLzZ. Il y a quelques années, MM. Rivière et Bailhache ont, en quelque sorte fortuitement, constaté la présence de l'hydroquinone dans les bourgeons foliés du poirier (2). Tout récemment, M. Th. Weevers a reirouvé ce principe dans les feuilles, et, ayant en outre observé qu’on en obtient une plus forte pro- portion lorsqu'on traite au préalable, à l'ébullition, l'extrait de ces _ organes par de l'acide chlorhydrique étendu, il en a conclu qu'il y existait vraisemblabiement sous la forme d'un glucoside, peut-être sous forme d’arbutine. Mais les tentatives que M. Weevers à faites pour isoler le glucoside supposé n'ont pas réussi (3). L'application, aux feuilles de poirier, de la méthode de recherche des glucosides à l’aide de l’émulsine (4), modifiée spécialement pour les plantes riches en matières tanniques (5), nous a permis, non seulement d'en démontrer la présence, mais encore de le séparer à l'élat de pureté. (1) Ch. Achard et M. Aynaud. Les globulins dans les infections par les :protozoaires. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 10 juillet 1909. (2) De la présence de lhydroquinone dans le poirier, Comptes rendus de PAcadémie des sciences, t. CXXXIX, 4 juillet 1904, p. 81. (3) Die physiologische Bedeutung einiger Glykoside. Recueil des Travaux - botaniques néerlundais, t. VIT, 1910. 26 octobre 1901. (5) A. Fichtenholz. Recherche de l’arbutine dans [es végétaux. Journ. de Pharm.-et de Chim., [6], XXVH, p. 255, 1508. 76 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Rappelons d'abord brièvement en quoi consiste cette méthode : 1° Les feuilles fraiches sont projetées, puis maintenues pendant vingt à trente minutes dans de l’alcool à 90 centièmes, chauffé à l’ébullition. Elles sont ainsi stérilisées de telle sorte que les ferments solubles, hydratants ou é oxydants qu'elles renferment et qui, sans cette précaution, pourraient dans la suite des opérations altérer leurs principes immédiats, sont détruits. 20 On distille au bain-marie les solutions alcooliques pour en retirer l'alcoo!, et l’on défèque le liquide résiduel à l'aide du sous-acétate de plomb, afin d'éliminer le tanin et l'acide gallique qui empêcheraient l’action de l'émulsine. 3° Après avoir chassé l'excès de plomb par l'hydrogène sulfuré, on distille à sec sous pression réduite, et on reprend par de l’eau thymolée en quantité telle que 100 centimètres cubes de la solution obtenue correspondent à. 100 grammes de feuilles fraiches (1). 4 On fait agir sur ce liquide successivement l'invertine et l'émulsine en suivant les indications qui ont été données à ce sujet (2). Nos premiers essais ont porté sur les feuilles fraiches, cueillies le 14 mai dans les Ardennes d’une variété de poirier dite Zouise-bonne ) d'Avranches (3). Les résultats en sont résumés dans le tableau suivant : ROTATION PRODUITS RÉDUCTEURS EXPRIMÉS EN GLUCOSE du "7" liquide. contenus dans 100 cm’. formés pour 100 or. de feuilles. Avant lessain ina — 2093! 0 gr. 194 » 2 MC Après action de l’invertine. —- 309 0 gr. 656 0 gr. 462 pour recul de 46/. Après 3 jours d'émulsine . — 217! : 1 gr. 260 0 gr. 604 pour retour de 52/. = Après 7 jours d'émulsine . — 1°39/ 4 gr. 25 1 gr. 069 pour retour de 90/. Après 25 jours d'émulsine . — 0931 » S Il ressort nettement de ces chiffres que les feuilles essayées renfer- ment un glucoside hydrolysable par l'émulsine, puisque, sous l'in- fluence de ce ferment, il y a retour vers la droite de la rotation en # même temps que formation de sucre réducteur. Remarquons de suite qu'un retour de 1 degré correspond à la formation de 0 gr. 693 (3 pre- miers jours) et de 0 gr. 712 (7 premiers jours) de produits réducteurs * exprimés en glucose, valeurs très voisines de celles que nous avons (1) En opérant toujours la reprise dans ces conditions, il est beaucoup plus facile, comme on s’en rendra compte un peu plus loin, de comparer les résultats de plusieurs expériences, portant, par exemple, sur des espèces differentes. j (2) Em. Bourquelot. Sur l'emploi des enzymes dans les recherches de labo- « ratoire. Journ. de Pharm. et de Chim., [6], XXIV, p. 165, 1906 et XXV, p. 16 et : 378, 1907. (3) Les recherches de M. Weevers ont été faites sur cette variété. SÉANCE DU 9 JUILLET ÿÉ7I établies théoriquement et approximativement pour l'arbutine vraie, encore inconnue (1). Nous avons soumis à des essais semblables les feuilles de deux - autres variétés de poirier : une variété hâtive, dite poirier de Madeleine, fournissant des fruits sucrés (feuilles cueillies le 2 juin), et une variété tardive, dite Carisi à gros fruits, fournissant des fruits aigres, employés à la fabrication du poiré (feuilles cueillies le 2 juin). Ces deux variétés nous ont donné en huit jours, sous l'influence de l'émulsine, la première un retour de 109 minutes, avec formation de 1 gr. 318 de produits réducteurs (retour de 1 degré — 0 gr. 725), et la deuxième un retour de 167 minutes avec formation de 1 gr. 973 de pro- -duit réducteur (retour de 1 degré — 0 gr. 708). Cinq jours plus tard, le retour pour l'espèce hâtive s'élevait à 149 minutes, et pour l’autre à 202 minutes. Ainsi, il n'y avait pas de doute, les feuilles Les plus riches en glucoside étaient celles du poirier Carisi : c'étaient donc elles qu'il fallait traiter de préférence pour chercher à extraire le glucoside. Et de fait, en employant comme dissolvant l'éther acétique, nous -avons pu extraire de ces feuilles 12 à 14 grammes de glucoside pur par kilogramme (2). Propriétés du glucoside. — Ce glucoside se présente sous forme d'aiguilles prismatiques qui, simplement desséchées à l’air, éprouvent, sur le bloc, une première fusion vers 143 degrés, se solidient de nouveau et fondent détini- tivement à 194-195 degrés. : Deux déterminations portant sur des échantillons séchés à l'air et prove- nant de deux préparations différentes, ont donné : D D = — 600,38; (p—3 59,80; (p—3 Perte de poids à 110 degrés pour le premier échantillon : 6,42 p. 100 et pour le second : 6,72 p. 100. En En dans l’eau, ce glucoside ire comme l’arbutine, une colora- - tion bleue avec le perchlorure de fer ainsi qu'avec le réactif de Jungmann. Il est hydrolysé par l'émulsine avec formation de glucose et d'hydroquinone : une solution renfermant 3 gr. 2016 p. 100 a été additionnée d’un égal volume de solution d’émulsine à 2,5 p. 100; la rotation du mélange qui était primiti- vement de — 1 degré 56 minutes, a passé à — 36 minutes en vingt-quatreheures, - à — 4 minutes en deux jours et à + 26 minutes en cinq jours, avec une pro- (1) Arbutine et méthylarbutine. Caractères, distinction et recherche dans les végétaux. Journ. de Pharm. et de Chim., [T], 1, p. 62 et 104, 1910. (2) Des renseignements plus détaillés sur la préparation et sur les pro- - priétés du glucoside seront donnés dans un article qui paraîtra ultérieure- .ment dans le Journal de pharmacie et de chimie. 78 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE duction de 0 gr. 687 de DEOQURE réducteurs exprimés en glucose pour un retour de 1 degré. Nous pensons donc que ce glucoside n'est autre que l’arbutine vraie, sans mélange de méthylarbuline. Outre les feuilles des trois variétés de poirier désignées plus haut, nous avons essayé celles de coignassier (Cydonia vulgaris), espèce rangée autrefois dans le genre Pirus. Ces feuilles ne renferment pas d'arbutline, mais un glucoside cyanhydrique paraissant être la prulau- rasine. Un kilogramme de feuilles fraiches nous a donné 0 gr. 0389 d'acide cyanhydrique. SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPHOSE CHEZ LES BATRACIENS. XVI. — La VALEUR PHYLOGÉNÉTIQUE DE L’ARC PTÉRYGO-PALATIN CUHEZ LES LARVES D URODÈLES, par P. WiNTREBERT. Nous avons montré précédemment la constitution différente de la voûte palatine chez les Protrilonidés et les Urodèles, et souligné l'orientation inverse des appareils ptérygo-palatins larvaires dans ces deux groupes de Batraciens. De cet examen, nous devons tirer la con- clusion : que la forme branchiée des Protritons, en dépit de son ancien- nelé, représente un état moins primitif et plus spécialisé que la forme larvaire actuelle des Salamandridés. En effet, chez celle-ci, le ptérygo-palatin, en se dirigeant en dedans et en avant vers l’angle du trabécule et de la région ethmoïdale, offre une disposition qu’on ne rencon(re que chez les Poissons. Il suffit pour s’en convaincre d'étudier attentivement les modifications de la mâchoire supérieure chez les Poissons gnathostomes. On suit facilement le sens dans lequel l’évolution s’est accomplie. C'est ainsi que chez les Sélaciens, la mâchoire, très primitive, est uniquement constituée par les deux cartilages palato-carrés réunis sur la ligne médiane. Les Téléostomes et, parmi eux, les Crossoptérygiens, qu'on s'accorde à consi- dérer comme la souche des Vertébrés aériens, possèdent encore le même appareil cartilagineux; mais au pourtour de la région naso-ethmoïdale, est venu s'adjoindre un deuxième arc denté, plus externe, constitué par les pré- maxillaire et maxillaire. L’arc primitif s’écarte de la ligne médiane qu'occupe le parasphénoïde: il s’arlicule en avant, soit avec le cartilage ethmoïdal, soit avec l’ethmoïde; il se recouvre d'os de membrane, s’ossifie partielle- meñl et prend contact en dehors avec le maxillaire. Chez les Dipneustes, issus des Crossoptérygiens (Dolio), la disparition de l'arc externe coïncide “TTÈS SIA TER CAT 14 F PR SÉANCE DU 9 JUILLET 19 avec la réunion nouvelle des branches palatales, modifiées par leur soudure au crâne comme chez les Chimères. L'appareil ptérygo-palatin est donc le premier en date. Plus tard, quand les deux ares sont constitués, on voit se produire entre eux, dans leurs structures, un état d'équilibre et de balancement que met en relief, chez les Dipneustes, la reconstitution nouvelle de l'arc interne an moment de la régression maxillaire. Quand ils coexistent, ils tendent à une adaptation réciproque ; ils deviennent cohérents et solidaires; ils . s'unissent au moyen de muscles, de ligaments, viennent en contact et s’articulent entre eux. L'arc maxillaire, placé au pourtour antéro-externe du crâne, a une situation fixe; l'arc ptérygo-palatin se déplace au contraire sur la voûte buccale et manifeste, dans ses changements de position, un grand nombre de formes diverses. Cependant, on peut établir comme une loi {a lendance générale de l'arc palatin à venir en dehors renforcer l'arc maxillaire, dès l’'apparilion de celui-ci. A l'inverse de ce qui se passe chez les Dipneustes, nous assistons, chez les Vertébrés terrestres, à l'amplification de l'appareil maxillaire, auquel le ptérygo C2 QU KO = (1) 0 0 0 0 0 0. 1 2 4 8 6 2 SNS OLCO© CO > = (1) Pas de coagulation au bout de 24 heures. Les uns et les autres agissent en rendant la caséine du lait plus résis- tante aux diverses présures et non en détruisant celte dernière. Si, en effet, on soumet à une dialyse prolongée du lait additionné de % à 8 mol. milligr. de chloroplatinite ou de chloropalladite de sodium par litre, et qui, par suite, est extrêmement résistant aux diverses présures, on constate que ce liquide conserve sa résistance et l’on retrouve presque tout le métal en solution dans le lait dialysé. Par contre, additionnons de cette même quantité des électrolytes précédents une solution présu- rante quelconque; celle-ci sera devenue très peu aclive sur le lait pur: mais elle récupérera peu à peu son activité au cours de la dialyse, tandis que sa teneur en métal diminuera progressivement. Si cependant la dose de sel introduite dans la diastase est exagérée, si elle dépasse 20 molécules milligrammes par exemple, l’atténuation de la présure est définitive, comme on peut le voir en comparant les colonnes 5 et 7, 9 et 11 du tableau ci-joint, et ellé est accompagnée de la formation d'un abondant précipité. L'action des platosels et des palladosels sur la coagulation protéoly- tique du lait contraste avec celle des platisels (PICI°'X") qui, avons- nous vu antérieurement, est fortement relardatrice et même empêchante pour les présures du lait bouilli (type Vasconcellea) et, au contraire, accélératrice pour les présures du lait cru (types Amanite et Chardon- nette). Ces deux groupes de sels diffèrent par leur teneur en chlore qui 4104 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE est 1 fois 1/2 plus élevée chez les derniers que chez les premiers. Les présures du lait cru étant beaucoup plus fortement oxyphyles et par suite halophyles que celles du lait bouilli, il est naturel d'admettre que l'élément chlore surabondant dans les platisels intervient pour favo- riser la caséification énergiquement dans le cas des présures du lait cru, faiblement dans le cas des présures du lait bouilli, alors que le métal, en se combinant à la caséine intervient pour retarder fortement dans les deux cas cette caséification. La résultante de ces deux actions contraires est favorisante pour les présures du lait cru, retardatrice pour celles du lait bouilli; mais il suffit que la quantité de chlore uni au métal diminue fortement (Plato et Palladosels) pour que l’action retar- datrice de cet élément l'emporte, même dans le cas des présures du-lait- cru. SRE EP EP SE ù s TEMPS NÉCESSAIRE À LA COAGULATION, A 55 DEGRÉS, DE 5 C.C. LAIT BOUILLI Z EMPRÉSURÉ AVEC DES QUANTITÉS DÉCROISSANTES DE SOLUTION DE PAPAYOTINE ec MERCK PURE OU CONTENANT 5 MOL. MILLIGR. (P;) OU 25 MOL. MILLIGR. moe (Psx) DE CHLOROPLATINITE OU DE CHLORORALLADITE DE SODIUM Réa : SE : FE Pas H°0 PICLNa*, 4 aq 5 PACI'Na” SE SP en RS E e D à ; Lie - : Are Présure ajoutée au lait un © m à Après Avant Après 3 jours Avant Après 3 Jours A Avant |... dialyse. dialyse. dialyse. dialyse. = Ë 2 Jours = | E Dose Eyes PP PLRBE "RSR pi PPT Pepe c. cubes. mr, ="S: m.=S. Im. S. m. S. m. S. Im. S. MS m. S. m. S. m. S. 0.16 2.30 2.45 93 60 3:49 60 le 105 3.90 190 0.08 3.49 3.30 21 S0 6.30 85 13.45 65 5.30 180 0.04 6.30 5.45 17 105 46 5 120 16 » 75 VAS 120 E 0.02 9.45 9715 21 80 19.30 170 23.19 95 15 » 95 0.01 16.30 14.30 35 D 32 » 240 40 » 110 DRE) 106 ACTION DES SELS D'IRIDIUM SUR LA COAGULATION DU LAIT “. PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES, & = ” par C. GERBER. x L. Tétrachlorure d'iridium IrCl‘. — Avec la présure des Basidiomycètes (Amanite phalloïde), la vitesse de la caséification croit au fur et à mesure que la quantité d’électrolyte augmente; elle décroit progressi- 1 _vement, au contraire, dans les mêmes conditions, avec toutes les autres . présures. 4 IL Chloroïridate de sodium IrCl'N&. 6 aq. — Toutes les présures de ce L SÉANCE DU 21 JUIN 105 second groupe $e compor- ‘fent, en présence du ehlo- roïridate désodium, comme dans le cas précédent. La -présure des Basidiomycètes elle-même tend à s'en rap- procher. Si, en effet, la ‘caséification du lait cru par la présure de l’amanite phalloïde est progressive- ment accélérée par des doses faibles d'électrolytes, cette accélération est lente et fait place à un relard aussitôt que la dose dé- passe 8 molécules milli- grammes par litre de Jaït, retard qui croil rapide- ment. II. Sesquichlorure d'iri- dium Ir°Cl, 8 aq. — Nous observons ici une tendance inverse de celle que nous venons de voir se mani- fester avec les chloroïri- dates. D'une part, en effet, ce n’est plus, comme dans le cas du tétrachlorure, avecl'Amanile,maisencore avec la Chardonnette que nous copstalons une aug- mentation progressive dans la vitesse de caséification du Jait; d'autre part, si, avec les autres présures, de faibles doses d’électro- lyte amènent unretard dans la caséification, la décrois- sance dans la vilesse de cette caséification n’aug- À mente constamment avec ; la dose que pour le Figuier et la Présure Hansen; pour les autres, cette décrois- ES P Pap. 55° Le Lb Pep. 26° Pr 38° ou BOUILLI (Lb), ADDITIONNÉ DE DOSES CROISSANTES DES SELS D'IRIDIUM CI-DESSOUS ET EMPRÉSURÉ AVEC UNE QUANTITR DÉTERMINÉE DES DIASTASES PROTÉOLYTIQUES SUIVANTES : Ch 40° LArr CRU (Le) Am. 40° Le 9% IrClNa’,6aq. F. 40° Lh DU CRC: V 55° Lh Lib Pep. | Pap. 26° 55° IL 380 Le Pr. (1) Pas de coagulation au bout de 24 heures. — (2} Pas de coagulation au bout de 12, heures. ‘A LA COAGULATION DE Le Ch. 40° F Am. 400 LAN Lb Le TEMPS NÉCESSAIRE 55° Lh. | l‘et GYAa£ x 4 (a) Coagulation saline, sans présure. l'NA2, SCOS-N400a = x 4 MOL, MILL [re 5 ( 106 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE sance passe par un maximum, puis diminue progressivement. Des faits ci-dessus, il résulte que les sels d’iridium se placent entre les sels de platine et ceux de palladium, en ce qui concerne leur action sur la caséification protéolytique. Ce qui les distingue surtout de ceux- ci et plus encore des sels d’or, d'argent, de mercure, c’est que la dimi- nution dans la vitesse de la caséification ne se fait pas brusquement, pour une faible augmentation, dans la teneur du lait en électrolyte, mais progressivement. Néanmoins cette diminution doit être attribuée à la même cause : action des électrolytes sur la caséine et non sur la diastase. ; De la papayotine, en effet, n’a subi qu’une atténuation très faible après deux heures de séjour à 55 degrés dans du lait contenant 0 molécule milligrammes, 5 Ir°Cl°, bien que ce liquide n'ait été coagulé qu'en 135 minutes alors que la même dose de papayotine coagulait, le lait pur, en 3 minutes. Du lait bouilli, emprésuré à 55 degrés d'une part avec des doses décroissantes de ce lait incoagulé (x), d'autre part avec des doses correspondantes de papayotine neuve (6), a coagulé dans les temps suivants : Dose de solution présurante « . . . 0 c. c. 48 0 c. c. 24 OFC'ECA2 0 cc. c. 06 CAO MIE 18 m. 33 m. 60 m. 120 m. . %. Temps de coagulation q 14 m. 26 m. 47 m. 86 m. ACTION DES SELS D OSMIUM, DE RUTHÉNIUM ET DE RHODICM SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES FERMENTS PROTÉOLYTIQUES, - - par C. GERBER. Osmium. — Si l’on compare entre eux les modes d'action des sels simples (tétrachlorure) d'osmium et de platine, sur la caséification, on est saisi du contraste qu'ils présentent. Seule, en effet, la caséification par les présüres des Basidiomycètes (Amanite phalloïde) se comporte de la même façon dans l’un et l’autre cas. Elle est accélérée, et l'accélération est d'autant plus forte que la dose d’électrolyte est plus élevée. Par contre : d’une part, les caséifi- cations par les présures du lait cru (Chardonnette, Présure Hansen, Pepsine) qui, avec les sels de platine, se comportent comme celle de l’Amanite, sont retardées par les sels d’osmium, et Le retard est d'autant plus important que la dose d’électrolyte est plus élevée; d'autre part, les caséifications par les présures du lait bouilli (Papayotine Merck, Vasconcellea, Figuier), qui sont retardées par les. sels platiniques, sont accélérées par les sels osmiques. Néanmoins, cette accélération est précédée d'un léger retard, pour les doses faibles d’électrolytes, retard, il est vrai, en rien comparable à celui occa- sionné par des doses correspondantes de sels platiniques. Les sels doubles (chlorosmiate et chloroplatinate de sodium) présentent des différences moins profondes; mais cela provient uniquement de ce que l'accélération déterminée par le tétrachlorure de platine dans les caséifica- ‘Soimou ÿà °p Jn0q ne uoryepnseoo ep se (&) — ‘Sono &F 9P 1n0q ue uorens80n op Sea (1) — oinsgrd sues ouipes morenavon (e) (&) O&OT O1G OTG OT 6 [e) SAUT YA 06 y 0€ 9 (ENS (© QT O8 °FE SY'6T « ST ‘S'‘u 08 |“ & 88 167 8 £6 |« ç à |06'L ST 106 8 ‘GE [GTS ‘Cp [062 ‘Cp [CL er lcy'y OJETWSOIOUO € 068 |“ EH COL GEEC S7N6 NETDG 06% IST L 06 4 |GF8 DER ORS « L CG SPA CIGRE °S ‘LU °S ‘ul *10S0 WNIUSO,P 21NIO[UIUMOL 0] « | (e) | « (e « | « OGT| = € _ 09 « y © le 0 (@&) & 9 fc 009! 01 Cu 0£°G Log rr |« 9 O&or |« coce [068 x 009 |« Gyy [os'9 |« ç €9 |« C'y « 9 « G II « 08° loge Ît G « ‘bug TO.UU wWnrpoux ep exnxopyormbses l | " E [ | | e) \ ë) 4 à { « FA SD E GES CS KO FX & 7 )& D eee 676 |© y J]@ a ST Y [SE Cr: GT £ © 91 || (1) ): 6% 7 LA : GY 6 GYL |C G IST SG 108 8 Î08S£ 108% € YT » ST G 0€ 6 & OF 106 9 1676 IGTY [66 GTS GT'&] « Gr Y [GT L 6y q Gr ; GF° C YF 16% 8 | 9 1086 IST 9 16% 56 CI'01 « CNT a 9» LC 9 106 7 ISr'6 06 97 ISF GE [08 9 |« 9 108 9 69 tn8 cy Gy 6 |GF 9 169 16% % Icr'6 LE |SF:67 16% 9° IST L 108 9 |« 9 Fe) A7 CT 06 6 |GF G 108 9: 10 G Gr 6 C_8T |06 67 [67 9 |C 8 [059 |« ç 0€ G se °S ‘U 1SAUT ISLUT ‘S ul S ‘U °S ‘uw Sen UUL AS AUL RS A UUL SAUI EST $S ‘ul °S ‘ul $S ‘WU ‘ui ‘beg toux wniusynux op ornxoyormbsos 6 epqil TT di | 97 |eoqT| °7 [eoqzT| og leoqr| qu fepqx | ar fear! qi 9"T °93 ‘dog 08€ “Id °0ÿ ‘un 55 ‘UV °0Y ‘A GG ‘A 066 ‘deg = OHLOUA SASVLSVIO S4Q HANINUALAA HLILNVOŸ ANA OHAV AUNSAUANAX LH SAOSSHG-19 S'IAS SH SHLNYSSIOHD SHSOU 44 ANNOTLICQV 1111N04 HULTT Hd 51)RT HOITTIN “ION 07 V ‘(47) una rmnoa (og) una nu9 LIVA ‘0 DAC o"T OT d'I d'I (I 10 07 | 007 | 06G | 0g6 CN RUE EN SON IETEN : SHINVAINS SHAÜILAT 44 NOILVIN9VON V'I V AUIVSSHOUN ‘(89 q1 SaNAT n 9T « $S « y CNE: COMENT G20 C& 0 w (0 « ras SO {C x « y (€ rA «€ Ï c'0 C& 0 « 0 STE en 6 e € [ul Pic e. O5 a DS 5 OH ES ANENGUIE! Ress E sure DS: 7 ASS = = CALE) FO3Eu De ee . 6 € (E; GIFS Le 108 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE tions par les présures du lait cru autres que l’amanite, fait place à un retard avec le chloroplatinate. Le contraste est aussi fort en ce qui concerne les caséifications par les présures du lait bouilli qui sont accélérées par Le chlo- rosmiate alors qu'elles sont retardées par le chloroplatinate. La diminution dans la vitesse de la caséification par les présures du lait cru sous l'influence des sels d’osmium relève des mêmes causes que celle observée avec le platine, l’or, l'argent, le mercure, le cuivre, dans la vitesse de caséification par les présures du lait bouilli : action des électrolytes sur la caséine et non sur la diastase. De la présure de chardonnette, en effet, n’a subi qu'une atténuation très faible après trois heures de séjour à 40 degrés dans du lait cru contenant 1 mol. milligr. OsCISNa?, bien que ce liquide n'aitété coagulé qu'en 210 minutes alors que la même dose de chardonnette coagulait le lait pur en 18 minutes. Du lait bouilli sensibilisé [(10 mol. milligr. (CaCl)] emprésuré à 40 degrés. d’une part, avec des doses décroissantes de ce lait incoagulé (x), d'autre part, avec des doses correspondantes de présure de chardonnelte neuve (f) a coagulé dans les temps suivants : Dose de solution présurante. . . . 1ACEAC! 0 c. c. 500 0 c. c. 250 Tee de ES SAtSE 12 m. 30 22 m. 40 m. Ps 8 DEEE 9 m. 45 17 m. 30 34 m. Ruthénium et rhodium. — Ces deux métaux se comportent comme l'osmium et, par suite, forment avec ce dernier un groupe nettement opposé à celui constitué par le Platine, le Palladium et l’Iridium, en ce qui concerne l'action de leurs sels sur la caséification par les ferments protéolytiques. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 109 SÉANCE DU ABELOUS (J.-A.) et Banoter (E.) : Urohypotensine et urémie AcBArD (CH.) et FLANniIN (Cx.) Toxicité des centres nerveux pen- dant le choc anaphylactique . . . . BATTELLI (F.) et STERN (L.) : Dé- doublement de l'aldéhyde salicyli- que en acide salicylique et en sali- gépine par les tissus animaux. . . . BELIN (M.) : De l'existence d’une DrOOXOSÉMINE CIE Ce BEsrenkA (A.) : Le procédé des vaccinations subintrantes appliqué aux animaux passivement anaphy- lactisés; l'antianaphylaxie passive. Brior et Doprer : Action expéri- mentale du sérum antiméningo- coccique sur le méningocoque (Deuxième note) CarnoiRE (E.) : Recherche de la déviation du complément dans le typhus exanthématique CawapIAs (ALEXANDRE) : Causes de la toxicité du sérum sanguin des LÉ IQUE SE CR NC CourMont (JuLes) et Rocxaïx (A.) : Technique de la détermination du bacille d’Eberth par la recherche derlagslutimationt 0e" DsÉNAB (K..) : Contribution à l'étude de la part d'action de la moelle cer- vicale dans la piqûre diabétique cheztleiCDIen NES EEE FEUILLIÉ (EMILE) : Indépendance de l’albuminurie et de la lésion des tubuli FressiNGer (Nogr) et Rovpowsxa (L.) : De la myocardite parcellaire par homogénéisation terminale au cours de la fièvre typhoïde FLeic (C.) : Activité péroxydasi- que comparée du sang et des or- ganes chez les crustacés, les mol- lusques et les arachnides à sang hémocyanique. (Réaction à la phé- MOolDRtAlIRE) PRES PEER eMeiebras etell el ele ah elle let site. te EG JU lLÉET [910 SOMMAIRE 131 139 143 120 110 FonxTixEau (L.) et RiBeREAU (L.) : Quelques cas de contagion inter- humaine dans la fièvre paraty- ROIS É c dro tiblu-ahdr dec role GaurTier (CL.) et Nocter (Tn.) : Action des rayons ultra-violets sur les produits colorés que donnent, avec le réactif iodo-ioduré, l’amidon et le glycogève Giz8EerT (A.) et Descomups (P.) : Le phénoxypropanediol .. ....... GuILLAIN (GEORGES) et LAROCHE (Guy) : La fixation des essences sur lefsystème nerveux 1% 2000000. GUILLEMARD (ALFRED) : Action com- parée, à l'égard des bactéries, des solutions salines relalivement à leur degré de dissociation. . . . .. LauBEerT (M.) : Sur le pouvoir ab- sorbant de la peau de la grenouille. LécaILLox (A.) : Relation entre les phénomènes de parthénogenèse na- turelle rudimentaire et ceux de parthénogenèse expérimentale . .. Livon (Cn.) : Remarques au sujet de la communication de M. Roger. LoEPER (MAURICE) et Bécraur (GEoRGES) : La chaux du sang dans quelques états pathologiques . . .. MaurEL (E.) : Recherches sur le synergisme dans le domaine expé- HIMENTAIES NP EEREIEUS RER MORE À MEsniL (F.) et Brimonr (E.) : Trypa- nosome et Microfilaire d'un Edenté, le Tamandua tridactyla (L.) .. Monnier (U.) et RiBereAu (L.) : Note sur un cas de fièvre paraty- phoïde terminée par la mort. INUÉOPSIC ENT PR Ne AN : RETTERER ( Ep.) et LELIÈVRE{(AUG.) : Bourse de Fabricius et plaques? de Deyvendes Oiseauxt 2" er. Rocer (H.) : Les substances {hy- potensives des capsules surrénales. ROSENTHAL (GEORGES) : De quel- ques expériences de contrôle de BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T, LXIX. 8 153 114 160 110 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’aérobisation des microbes anaéro- nication de MM. Jules Courmont et de PR A PRET RE ner 154 A ROChAIXx ME EPS PER 135 Sarvonar (F.\et ReBarru (J.) : In- WiNTREBERT (P.) : Sur le détermi- fluence de la tuberculose sur la mi- nisme de la métamorphose chez les néralisation chez le cobaye. . . .. 1927 | Batraciens. — XVII. Les change- VannEY (A.) : De la réaction pré- ENS ES En EE ao cipitante aire le Rouget: . . .. =. 138 | nement et la constitution de l'arc f d voméro-ptérygo-palatin chez les Dore Apres ets con larves de Salamandridæ a ee 129 Présidence de M. Weiss, ancien vice-président. M. Cu. Livon, membre correspondant, assiste à la séance. ACTIVITÉ PÉROXYDASIQUE COMPARÉE DU SANG ET DES ORGANES CHEZ LES CRUS- TACÉS, LES MOLLUSQUES ET LES ARACHNIDES A SANG HÉMOCYANIQUE. (RÉAC- TION À LA PHÉNOLPHTALINE), par C. FLEIG. I. J'ai montré que le sang de Carcinus ne donne qu’une infime réac- tion oxydante avec la phénolphtaline sans H°0°, et ne donne pas la réaction de peroxydation proprement dite; qu’en présence d’alcool acétique, il donne une réaction oxydante (sans H°0°) légèrement plus marquée et, en présence de H°0?, une faible réaction de peroxydation; que certains organes, au con- traire, le foie au premier chef, ont un pouvoir peroxydant beaucoup plus intense, susceptible d’être atténué, in vitro par le sérum de l'animal. IT. Cette action empéchante du sérum est nette, quoique faible. Elle se ma- nifeste bien en effectuant la réaction de Meyer sur des mélanges de 5 à 10 parties de sérum pour une partie d'extrait aqueux de foie ou de branchies au 1/5 (extrait total, non filtré), comparativement à des extraits additionnés d’eau salée au lieu de sérum. Mais elle s’observe encore cependant avec des proportions de sérum plus faibles. L'addition ultérieure d'alcool acétique n’augmente que très légèrement les colorations, alors que dans les témoins à l’eau salée, elle l’augmente beaucoup. Le sang total a la même action que le sérum. III. La recherche, dans les extraits aqueux, alcalins, alcoolo-acétiques ou éthéro-acétiques des branchies de Carcinus, d'une substance de l’ordre des histo-hématines s’est montrée négative : pas de formation d’hémochromo- gène sous l'influence de l'hydrate d’hydrazine alcoolique. SÉANCE DU 16 JUILLET 411 IV. La réaction de Meyer, originelle ou sensibilisée, effectuée sur le résidu de l'extrait de branchies par l’éther acétique après alcalinisation de l'extrait et évaporation complète de l’éther a été négative; elle a été positive, au con- traire, en opérant dans les mêmes conditions sur l'extrait éthéro-acétique de foie. V. Le sang de Carcinus, après putréfaction, même dilué de 20 volumes d'eau, donne de facon très intense la réaction de Meyer sensibilisée ; celle-ci reste aussi marquée après ébullition du sang. Elle ne se produit qu'après addition de H?0? (peroxydation proprement dite). L'apparition de cette réaction sous l'influence de la putréfaction semble montrer que le sang peut posséder normalement un pouvoir peroxydant, mais que celui-ci, in vitro,.est soumis à l’action de substances empêchantes que la putréfaction fait dispa- raitre. VI. Le sang de Palinurus vulgaris (Langouste) perd sa teinte bleue oxyhé- mocyanique par addition de Meyer et ne se colore pas en rose de façon appréciable (infime teinte rose saumonée peu nette); pas de modification nouvelle par addition consécutive de H°0°, d'alcool acétique ensuite. Réaction négative aussi en ajoutant au sang d’abord l'alcool acétique, ensuite le Meyer et l'eau oxygénée, ou en effectuant la réaction sur un extrait alcoolo-acétique de sang. Ce sang est donc normalement, in vifro, moins actif encore que le sang de crabe au point de vue du pouvoir oxydant ou péroxydant, ce qui semblerait indiquer ou une différence d'état du cuivre qu'il contient ou une différence dans la nature ou la quantité des substances pouvant avoir une action empêchante sur les réactions. Mèmes résultats aussi avec le sérum. Le sang putréfié se comporte comme le sang putréfié du crabe. VII. Les extraits d'organes de langouste, chauffés ou non, donnent des résultats analogues à ceux des extraits de crabe. L’extrait aqueux de foie (filtré ou non) donne une réaction de Meyer, sensibilisée ou non, extrèême- ment intense. L'extrait de branchies donne des réactions moins intenses, mais très marquées encore. Pour l'extrait de cœur, réactions à peu près de même intensité; pour l'extrait de muscles, réactions extrêmement faibles. Enfin, l'extrait de glande verte a une action peroxydante assez intense et l'extrait de testicule ne donne un résultat positif qu'avec la réaction de Meyer sensibilisée. Les extraits par l'alcool acétique donnent des résultats de même ordre que ceux des extraits aqueux. Le sang a une action afténuante vis-à-vis du pouvoir peroxydant des organes. Avec le sang (orangé) de Scylla rus arctus (Cigale de mer), réactions absolument négatives. VIIL. Mollusques céphalopodes et gastropodes à sang hémocyanique. Sur le sang recueilli dans les sinus veineux d'Ocfopus vulgaris (poulpe) la réaction de Meyer originelle ne donne, sans H?0*°, qu'une faible coloration rose. (De même avec KOH : biuret.) Pas de modification par H°0:. L’addition ultérieure d'alcool acétique fait apparaître une coloration rouge violacé; réactions sensi- -bilisées très nettes encore sur le sang dilué de 5 volumes d’eau. Les extraits de foie (aqueux ou alcoolo-acétiques, sont ceux qui, de tous Les extraits d'Octopus, donnent les réactions les plus intenses ; le cœur, les cœurs veineux. les branchies donnent aussi des réactions assez intenses. Les extraits d'or- _ganes d'Eledone moschata, de Sepia officinalis se comportent de facon analogue et c'est toujours le foie qui a le pouvoir de peroxydation le plus marqué. I en 412 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE est encore ainsi chez les Mollusques gastéropodes, Murex, Paludina, Helix, chez lesquels les extraits de foie, chauffés ou non, sont doués d’un fort pouvoir peroxydant. Ces faits ne sont point sans lien direct avec le fait de la fivation élective du fer par le foie des invertébrés, qui est, ainsi que l’a montré Dastre, l'organe ferrugineux par excellence, méme chez les invertébrés à sang hémo- cyanique, où il fixe le fer et non le cuivre. — Chez les vertébrés, au contraire, des extraits aqueux (non filtrés) correspondant à un poids déterminé de foie ou d'organes divers se sont toujours montrés beaucoup moins actifs vis-à-vis de la réaction de Meyer que des dilutions sanguines correspondant à un poids identique de sang. IX. On sait que le sang de certains Arachnides, en particulier celui des Scorpionides (Lankester) et des Aranéides (Griffiths), contient de l’hémocya- nine; Mac Munn a, en outre, démontré la présence de myohématine chez ces dernières. J'ai fait sur le sang et sur les extraits de Buthus occitanus (Scorpion), de Epeira diadema et Tegeneria domestica (Araignées) les mêmes recherches que sur le sang et les extraits d'organes des Crustacés et Mol- lusques : le sang a toujours donné une réaction de Meyer (originelle ou sensi- bilisée) négative, alors que les extraits ont donné des réactions fortement positives ; il a, de plus, montré une action atténuante sur les peroxydations produites par les extraits. X. Cet ensemble de faits montre que le mécanisme des actions oxydasiques et péroxydasiques pouvant relever, soit de l’intervention des protéides respiratoires, soit de celle de substances (diastasiques ou non) fixées dans les tissus, diffère chez les vertébrés et chez les inver- tébrés, du moins chez les invertébrés à sang non hémoglobinique. LA CHAUX DU SANG DANS QUELQUES ÉTATS PATHOLOGIQUES, par Maurice LOEPER et GEORGES BÉCHAMP. La quantité de chaux contenue dans le sang est, à l’état normal, de 0,065 à 0,07 pour 1.000 parties de sang total frais ; de 0,12 à 0,14 pour 1.000 parties de sérum ; de 0, 056 à 0,06 pour 1.000 parties de caillot. Chez l'individu sain le régime alimentaire produit peu de variations appréciables: par contre, l’âge a une influence manifeste sur la teneur en chaux du milieu sanguin, et, d’après nos recherches, la moyenne chez le vieillard semble dépasser de 1 centigramme la moyenne de l'adulte. À l'état pathologique la « calcémie » subit des oscillations plus impor- tantes. — Nous avons consigné dans le lableau suivant les résultats que nous avons obtenus par des méthodes toujours identiques, et nous avons noté à côté de chaque maladie, l’âge du malade, le régime alimentaire auquel il était soumis et la quantité de chaux rapportée à 1.000 parties de sang total frais. SÉANCE DU 16 JUILLET 113 AGE FIGE p. 1000 dead frais. Maladies gastro-intestinales : Hyperchlochydrie “CR OU Banal. 0,055 EntéRite aie eee 3 Mixte. 0,054 Entérite mucomembraneuse . . . 29 Mixte. 0,061 Intoxications : ATCOOUS MER RTE EU RCE 48 Banal. 0,076 Intoxication oxycarbonée . . . . 31 Lacté. 0,095 Maladies nerveuses : Maladie de Basedow . . . . . . ” 49 Banal. 0,071 Sclérose cérébrale infantile . . . 39 Banal. 0,091 Hérédo-ataxie cérébelleuse. . . . 30 Banal. 0,079 Maladies pulmonaires : PREUMONIE EE Tee He NE Lacté. 0,105 Tuberculose 22 degré, 10" 0 27 Mixte. 0,07 Tuberculose 2 degré. 0.1 29 Mixte. 0,07 Tuberculose fébrle 22" 0.0 3 Mixte. 0,081 Bronchite simple . . . . . ércesul Lacté. 0,07 ETDOVSEMEPNP NEC RC EC 41 Mixte. 0,088 ASSURE MERE TR ce eee 47 Banal. 0,098 AS CHEN mare rai eee eus er, 36 Banal. 0,087 ASTRMEN SN MEN AMI EEE ler 41 Banal. 0,09 Emphysème et asthme. . . . . 02 Banal. 0,092 Maladies du rein : Néphrite, veille de mort . . . . . 61 Lacté. 0,07 TRÉNO |0 5 7 © ec tog 0 Gare 32 Lacté. 0,108 Maladies du cœur : Cardiaque simple . . . . . Scote 8% Lacté. 0,078 Aortique/simple 1.400". LT -270) Mixte. 0,082 INSYSTOITE ENTER CNE PAPE ere 51 Lacté. 0,115 Maladies des vaisseaux : IANTRÉTOMEN NE ER LT tte ele Dee TE Lacté. 0,102 AthÉérTOMeEr AM AREA: Ne ASE PT Lacté. 0,094 AUMÉLOMENT PET RE ANNE 0) Banal. 0,097 ATRÉTOMER ET NAS RATE CA Lacté. -. 0,091 INCRELODOM MEME EN Le 11 Lacté. 0,081 Il est fort probable que le régime alimentaire et l’âge des individus jouent un rôle dans les modifications signalées ci-dessus, mais ce rôle doit être assez minime puisque le sang de plusieurs individus de même âge et soumis au même régime donne des résultats diffé- rents suivant la maladie dont ils sont atteints. Aussi avons-nous le droit d'admettre que certains élats morbides provoquent réellement une augmentation de la calcémie, d’autres une diminution. L'hypocalcémie se montre surtout dans les entérites et l'hyperchlor- hydrie qui s’accompagnent, ainsi que nous l'avons montré récemment, de déminéralisation intense par voie intestinale (1). - (1) M. Loeper et Georges Béchamp. Comptes rendus de la Société de Biologie, 31 juillet 1909 et 19 mars 1910. EX SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La tuberculose donne des résultats inconstants et contradictoires. L'hypercalcémie signalée déjà dans l’ostéomalacie existe dans des états morbides très divers : dans l’athérome tout d’abord, quoi qu’en aient dit certains auteurs, et aussi dans les néphrites, l’asystolie, l'asthme, les crises dyspnéiques et la pneumonie. Elle tient évidemment à des causes multiples : désassimilation osseuse, ralentissement circu- latoire, anoxhémie, insuffisance de l'élimination, trouble de nutrition . spécial ou appétence marquée des tissus pour la chaux. Toutes ces causes peuvent d’ailleurs un peu schématiquement être ramenées à deux principales : surproduction de chaux circulante ou mobile et réten- tion. Il serait intéressant de rechercher quelle part revient à celte surcal- cification dans l’apparition de certains phénomènes morbides et dans la précipitation ultérieure des sels calcaires au sein des artères et des. autres tissus. BOURSE DE FABRICIUS ET PLAQUES DE PEYER DES OISEAUX, par ÉD. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. Si la bourse de Fabricius a beaucoup préoccupé les anatomistes, Les plaques de Peyer des Oiseaux ont été l’objet de fort peu de recherches. Comme la structure de ces deux sortes d'organes présente des analo- gies, il nous à semblé intéressant d'en faire une étude comparée. Les exemples que nous décrirons seront empruntés au Coq et à l'Oie. A. Plaques de Peyer.— Avant l'apparition des plaques de Peyer, la muqueuse intestinale des Oiseaux offre une constitution partout semblable : des diverti- cules (glandes) épithéliaux partent du revêtement. superficiel et leur fond s'étend à travers la muqueuse jusque auprès de la musculeuse. Le premier indice d’une plaque de Péyer consiste dans l'accroissement et l'allongement des diverticules épithéliaux dont l'extrémité profonde végète et pénètre entre les faisceaux de la tunique musculaire. Après les avoir écartés, les bourgeons épithéliaux arrivent au contact de la couche longitudinale ou externe de cette tunique. La prolifération des bourgeons épithéliaux et leur pénétration dans la musculature rappellent les phénomènes que nous avons signalés. (Soc. de Biologie, 27 nov. 1909, p. 603, et Ibid., 18 déc. 1909, p. 762) dans l'utérus du Cobaye après le part. C’est dans la musculature que le fond des bourgeons épithéliaux se transforme en amas cellulaires à cytoplasma com- mun, se différenciant ensuite en réticulum chromophile et en hyaloplasma. Par fonte ultérieure d’une portion de cytoplasma, certains restes cellulaires et nucléaires deviennent libres et sont contenus, à l’état de lymphocytes, dans les mailles de la trame réticulée. Le follicule clos intramusculaire n’a d'autre enveloppe que les faisceaux musculaires mêmes de la couche musculaire. Dès. pi SÉANCE DU 16 JUILLET A5: 1854, Basslinger a vu des follicules clos dans la couche musculaire de l’Oie, mais il pensait qu'ils n'étaient que l’extrémité profonde des follicules clos intradermiques. En réalité, les follicules clos débutent dans la tunique mus- culeuse; plus tard, il s’en produit de nouveaux, mais dans la muqueuse pro- prement dite. Pour mettre quelque précision dans la description des faits, nous choisirons une plaque de Peyer, grande comme l’ongle, sur une Oie de cinq mois. En ce point, les faisceaux de la couche circulaire (épaisse de 4 millimètre) sont dissociés par des follicules clos, gros de 0 mm. 1 à 0 mm. 6 et ils leur constituent une coque musculeuse, sans interposition du tissu conjonctif. Quant à la muqueuse proprement dite, elle se continue avec la face interne de la couche circulaire ; elle est très épaisse (1 mm. 5 à 2 millimètres) et se compose d’une masse compacte de tissu identique à celui des follicules intramusculaires. Seulement les follicules clos sont mal délimités, car, par- tout les amas de tissu réticulé, non seulement sont continus, mais encore traversés par les diverticules épithéliaux de la muqueuse : de là un aspect et une structure analogues à ceux de l’amygdale côlique du Cobaye, ou aux follicules clos du rectum du Cobaye (1). Comme dans ces derniers organes, les invaginations intradermiques continuent, chez l'Oie, à fournir des géné- rations de cellules épithéliales qui se transforment en amas de cytoplasma commun, puis réticulé, et enfin à mailles remplies de lymphocytes. Le pro- cessus qui préside à l’histogenèse du follicule adulte est le même que celui que nous avons décrit plus haut. Aux follicules clos intramusculaires s'ajoutent ainsi de nouveaux follicules clos intra-dermiques. B. Bourse de Fabricius. — De la paroi dorsale du cloaque, à l’union de la loge uro-génitale (urodaeum) et du passage anal (proctodaeum) part un diver- ticule tégumentaire qui s'accroît et se prolonge entre le sacrum et le rectum. Son entrée reste en communication avec le cloaque, tandis que son extrémité aveugle proémine dans la cavité pelvienne. C’est là la bourse de Fabricius. Déjà, durant l’incubation, l’épithélium de la bourse de Fabricius prolifère abondamment et produit des bourgeons épithéliaux qui s’enfoncent dans le derme sous-jacent. Chaque bourgeon représente une ébauche de follicule clos, séparé de ses voisins par une cloison conjonctive, reste du derme primitif. Chez le poulet, à la naissance, les bourgeons, ou follicules, longs de 0 mm. 150 et larges de O0 mm. 08, montrent déjà une portion périphérique ou cortex épais de 10 y, et un centre médullaire large de 36 pu. Le cortex se distingue du centre médullaire par des éléments à noyaux plus serrés, d’où l’aspect plus sombre et plus dense du cortex surtout sur les coupes colorées. Cortex et ceutre médullaire, nous le répélons, descendent l’un et l’autre du bourgeon épithélial, mais les cellules du premier se différencient plus vite en tissu réticulé que celles du second; le cortex se vascularise de très bonne heure. Sur une Oie de cinq mois, les follicules sont longs d’un demi-millimètre, avec une largeur moitié moindre. Leur cortex est épais de 15 à 25 p,, et le centre médullaire de 150 à 250 y. Dans le cortex et le centre méduilaire on observe les mêmes éléments, mais différemment agencés : dans le cortex, les (1) Voir la description et les figures de Retterer, in Anatom. Gesellschaft, 4895, p. 30, et Journal de l'Anatomie, 1909, p. 219. 116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mailles du réticulum sont plus serrées et les vaisseaux sanguins y appa- raissent de bonne heure; dans le centre médullaire, les mailles sont larges el la charpente reste longtemps avasculaire. A la limite de ces deux couches, on observe une zone épaisse de 10 à 12 y, comprenant deux ou trois assises de cellules à cytoplasma réticulé, mais compact, c’est-à-dire dont les mailles sont la plupart pleines d’hyaloplasma. A cet âge, la fachsine-résorcine et le colorant de van Gieson donnent les renseignements suivants : la fuchsine-résorcine montre des fibres élastiques très abondantes dans les cloisons interfolliculaires sous la forme d’un réseau à mailles allongées et qui semblent indépendantes des éléments cellulaires. Dans le follicule même, les filaments qui se colorent en noir, c’est-à-dire qui sont de nature élastique, occupent l'axe même des prolongements anastomo- tiques des cellules de la trame. L'image est la même que celle des ganglions Iymphatiques du cobaye (Voir Journal de l’Anatomie, 1901, p. 492, fig. XIII, pl. XI). Ce qui démontre que la zone intermédiaire au cortex et au centre médullaire est de même structure et de même nature que ces dernières couches, c'est la continuité de son réticulum élastique avec celui du cortex, d’une part, avec celui du centre médullaire, de l’autre (Voir Journal de l'Anatomie, 1885, fig. X, pl. XVIII.) Eufin, le colorant de van Gieson ne décèle à cet âge la présence de fibres collagènes ou conjonctives que dans les cloisons interfolliculaires et le long des vaisseaux du cortex. Autres modifications evolutives : la bourse de Fabricius, ainsi que le passage anal (proctodaeum) de l'Oie de onze mois possèdent un épithélium pavimen- teux stiatifié, composé d'au moins trente rangées de cellules et constituant un revêtement épais de 150 &. Dans le derme du proctodaeum se sont également développés des follicules isolés, longs de 0 mm. 6 à 0 mm. 7 et larges de 0 ram. 5. L'épithélium qui est sus-jacent à ces follicules continue à se trans- former en tissu folliculaire, et est formé d’un tissu réticulé identique à celui des amygdales ou du pénis du chien. Résultats et critique. — En admettant un cortex mésodermique, les auteurs ont méconnu l'origine épithéliale de cette portion du follicule. Le centre médullaire reste plus longtemps sous la forme épithéliale, mais il se transforme également en lissu réticulé. Dès 1885, l’un de nous (loc. cit., p. 369) a soutenu la provenance épithéliale des éléments propres, ou lymphocytes de tout le-follicule clos de la bourse de Fabri- cius. Quant à la {rame, nous croyions alors, comme on [e pense encore pour toutes les charpentes réticulées, qu’elle ne pouvait provenir que du mésoderme. Dès 1897, nous avons modifié cette explication provisoire pour ce qui est des amygdales et des plaques de Peyer des Mammifères. Nos recherches actuelles, confirmant les données de S. v. Schumacher (1903) sur le même objet, montrent que pareille conclusion s'étend et s'applique aux Oiseaux : l’épithélium est l'élément originel de toutes les portions qui composent le follicule clos et de la bourse de Fabricius et des plaques de Peyer des Oiseaux. Ce sont les cellules épithéliales qui, nr: SÉANCE DU 16 JUILLET 117 après avoir proliféré, se transforment ef donnent naissance aussi bien à la trame réliculée du follicule qu'aux lymphocytes qui sont contenus dans ses mailles. Si la bourse de Fabricius et les plaques de Peyer des Oiseaux ont même origine et même évolution, elles diffèrent en les points suivants : les follicules clos de la bourse ont un développement plus précoce, leur centre médullaire reste plus longtemps avasculaire et ils se rabougrissent plus rapidement que ceux des plaques de Peyer, grâce au départ des lymphocytes et à la transformation de la trame en tissu fibreux. Enfin, l'atrophie des follicules de la bourse n’est pas suivie, dans la région cloacale, de la formation de nouveaux follicules clos. RECHERCHE DE LA DÉVIATION DU COMPLÉMENT DANS LE TYPHUS EXANTHÉMATIQUE, par E. CATHOIRE. Pour faire la recherche de la déviation du complément dans le typhus exanthématique, nous avons employé comme antigène l'extrait alcoolique de rate prélevée chez un typhique mort au 15° jour de l’infec- tion. Le choix de cet organe était dicté par la localisation vasculaire de la maladie dont témoignent l'existence dans le sang du germe encore indéterminé (Ch. Nicolle), la destruction globulaire si intense avec-alté- ration des globules blancs que l’on y note, les lésions enfin de l'appareil circulatoire qui se traduisent par les pétéchies et les suffusions san- guines. On était donc autorisé, pour trouver un antigène, de s'adresser à un organe hématopoiétique. Nous avons préparé l'extrait alcoolique par broyage d'un fragment d'organe frais dans dix fois son poids d'alcool absolu et filtration après dix jours de contact avec fréquents brassages. Un pareil produit dilué au 1/30 dans l'eau physiologique nous a paru dévier faiblement, mais électivement, le complément quand on le mettait en présence de sérum frais de typhiques. En raison de difficullés matérielles, nous avons eu exclusivement recours au procédé employé dans la syphilis sous Le nom de Wasser- mann rapide. Il ulilise l'hémolysine naturelle que contient le sérum humain pour les globules de mouton et le complément que l’on trouve normalement dans le sang. Les sérums provenaient de malades pour la plupart au 10° jour environ de la maladie (le sérum d’un malade à la période d'invasion fut employé sans résultat, la recherche n'a pu malheureusement être ultérieurement renouvelée dans ce cas). Les quantités mises en présence étaient de 148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1/10 de centimètre cube de sérum pour 1 et 2 dixièmes de l’antigène présumé. L'adjonction de 1/10 de centimètre cube de globules de mouton lavés et dilués au 1/20 était faite après une heure de contact à l’étuve à 37 degrés. Nous avons ainsi examiné le sang de 15 malades; chez 7, une déviation notable du complément a été trouvée avec 2/10 de l’antigène ; chez 8, avec 1/10. Les quelques sérums témoins essayés n’ont pas dévié, par contre, aux mêmes doses. il eût été utile, pour confirmer ces données, de procéder à la recherche de la déviation du complément par le procédé lent. Les sérums chauffés que nous avions emportés dans ce but ont malheureusement acquis, en vieillissant, des propriétés anticomplémentaires qui ne nous ont pas permis cette recherche. LA FIXATION DES ESSENCES SUR LE SYSTÈME NERVEUX, par GEORGES GUILLAIN et GUY LAROCHE. On sait que certaines essences sont nocives pour le névraxe et ont em particulier une action épileptogène, aussi nous a-t-il paru intéressant de rechercher si l’on pouvait mettre en évidence la fixation de ces corps sur les éléments nerveux des animaux intoxiqués. L'injection dans la veine de l'oreille du lapin d'essence de tanaisie, de sauge ou d'hysope détermine, au bout de cinq à dix secondes suivant la dose injectée, des effets convulsivants caractérisés par une raideur géné- ralisée, de la contracture des muscles de la nuque, des bonds violents avec morsure de la langue, écoulement d’une bave sanguinolente, dyspnée, émission des urines et des matières fécales. La symptomatologie peut varier légèrement suivant l'essence injectée et suivant les différents animaux. La crise convulsive dure de vingt à cinquante secondes, puis s'arrête, recommence et se termine dans un coma mortel en une demi- heure, une heure ou une heure et demie. Il suffit en moyenne de 1/2 oude 1 centimètre cube d'essence de tanaisie (1) pour déterminer la mort; à des doses moindres, l'animal a des crises convulsives, mais survit. Nous avons cherché à mettre en évidence la fixation de cette essence toxique sur les éléments nerveux. Des expériences préliminaires nous ont prouvé que le système ner- (1) L’essence de tanaisie pure dont nous nous sommes servis provenait de: la maison Poulenc (de Paris). La dose toxique de cette essence paraît variable suivant sa provenance. SÉANCE DU 16 JUILLET 119 veux central du lapin normal broyé sans adjonction d'aucun exeipient aqueux et injecté à la dose de à 0,15-0,2 centimètres cubes sous la dure- mère du cobaye, ne détermine aucun trouble. Au contraire si, avec la même technique, on injecte, sous la dure-mère du cobaye, du système nerveux de lapin intoxiqué par les essences, on délermine chez ces animaux des crises convulsives et un coma mortel au bout de six à dix -heures. _Nous avons injecté à des lapins des doses non mortelles d’essences de tanaisie, doses cependant suffisantes pour déterminer des convul- sions. Ces animaux ayant été sacrifiés par saignée, nous avons constaté que seul leur bulbe rachidien était toxique, et que le reste du système nerveux ne présentait aucune toxicité. Au cours de nos expériences nous avons remarqué que des injections sous-dure-mériennes faites avec du sérum sanguin, du foie, des capsules surrénales, du rein de lapins intoxiqués par l'essence de tanaisie don- naient des résultats négatifs, tandis que des injections du système nerveux de ces mêmes animaux déterminaient des symptômes toxiques. Nous attirons l'attention sur la symptomatologie différente que pré- sentent les animaux auxquels on injecte de l'essence de tanaisie pure et ceux auxquels on injecte du système nerveux d’autres animaux préala- blement intoxiqués. Dans le premier cas, il n'y a pas de période d’incuba- tion, les phénomènes convulsifs sont immédiats ; dans le second cas, il y à une incubation de six à dix-heures. Si l’on mélange 2n vitro du cerveau de cobaye et une quantité convenable d'essence de tanaisie, si l'on injecte ensuite ce mélange sous la dure-mère de cobayes, on observe cette même période d’incubation de six à dix heures. Ce fait peut s’ex- pliquer soit parce que le toxique fixé sur le système nerveux donne naissance à un corps nouveau moins toxique, soit parce que l'orga- nisme à besoin d’un certain laps de temps pour absorber le toxique fixé. Nos expériences nous semblent démontrer l’action élective des essences sur le système nerveux et spécialement sur la région du bulbe. On peut rapprocher ces conclusions obtenues par notre méthode expéri- mentale des enseignements des physiologistes qui ont démontré, par des moyens indirects, que l'écorce cérébrale et la moelle épinière n'étaient pas nécessaires pour la production des crises convulsives au moyen des essences, et que le bulbe réagissait par des convulsions à des doses insuf- fisantes pour que l'écorce ou la moelle puissent entrer en activité. Il est incontestable d’ailleurs que, lorsqu'on injecte des doses élevées, il se produit une diffusion du corps toxique sur l’ensemble du système ner- veux et des viscères. __ Dans une autre série d'expériences faites avec la même méthode et sur lesquelles nous reviendrons, nous avons vu que les substances toxiques de l'urine introduites chez le lapin par voie intraveineuse se fixaient électivement sur le tissu nerveux, en particulier sur le cortex 120 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et non plus sur la région bulbaire comme les essences précédentes. Ce fait expérimental s'accorde avec les théories actuelles sur la phy- siologie pathologique des accidents urémiques. Ces expériences nous montrent que les modalités cliniques des diffé- rentes intoxications peuvent résulter de localisations électives dissem- blables des agents toxiques sur les diverses parties du système nerveux. (Travail du Laboratoire de M. le Professeur Chaufjard.) DE LA MYOCARDITE PARCELLAIRE PAR HOMOGÉNÉISATION TERMINALE AU COURS DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE, par NoëL FiessiNGEr et L. Rovpowska. Les lésions au cours de la fièvre typhoïde ont été décrites par de nombreux auteurs (Hayem, Zencker, Renaut, Letulle, Bacaloglu, etc.) Elles consistent en dégénérescence granuleuse, dissociation segmen- taire, rarement en dégénérescence graisseuse ou vitreuse. Dans tous ces cas, les lésions sont massives et intéressent des nom- breuses fibres dans une grande étendue. Mais elles sont loin d’être cons- tantes, aussi en leur absence a-t-on attribué à des troubles de l’inner- vation les accidents cardiaques présentés par les typhiques. Ayant eu l’occasion d'examiner plusieurs cœurs de fièvre typhoïde mortes à la suite d’un syndrome tachycardique avec embryocardie et hypotension artérielle, nous avons été frappés non seulement par l'absence d’altéra- tions macroscopiques et de dégénérescence étendue, mais par l’exis- tence d’une lésion qui, dans deux cas, se montrait particulièrement accusée. Cette lésion intéresse aussi bien les régions périphériques que les régions profondes du cœur, mais prédomine neltement au niveau des piliers du ventricule gauche et de la cloison interventriculaire. Elle consiste en une altération de l'extrémité de la fibre au voisinage des bandes intermédiaires. Sur des coupes à réfrigération, la fibre à ce niveau présente une dis- parilion de la strialion avec surcharge granuleuse. Les granulations ayant de faibles affinités pour le Sudan, ont une coloration légèrement jaunâtre sur les coupes non colorées et sont de très petites dimensions. Sur les préparations fixées suivant la technique de Regaud et colorées à la laque cuprique d'hématoxyline et à la safranine suivant une tech- nique dont nous rapporterons plus tard les détails, nous avons vu très nettement que ces extrémités de la fibre se colorent d’une facon massive et homogène en bleu foncé. En même temps que se montre cette altération, on observe un étire- SÉANCE DU 16 JUILLET 191 ment de la « bande intermédiaire » dont les petits filaments deviennent nettement visibles, reproduisant les figures décrites par Przewoski sur les cœurs des cholériques. Cet étirement de la bande intermédiaire nous paraît secondaire à l’'homogénéisalion de la fibre ; c’est comme si le sar- coplasma subissail une coagulation avec rétraction consécutive. Par suite de cette rétraction le segment intermédiaire s’allonge, et si cet allongement dépasse une certaine limite, il se produit une rupture qui réalise la dissociation segmentaire. On ne peut dans les faits que nous avons observés incriminer la cadavérisation dans le déterminisme de ces altérations, le cœur étant fixé sur Le cadavre quelques heures après la mort. Dans les régions les plus altérées nous avons vu ultérieurement des îlots d'homogénéisation apparaître sur le trajet de la fibre et jusqu'au voisinage du noyau donnant sur les coupes non colorées l’aspect clas- sique de la dégénérescence granuleuse. Il résulte, en somme, de nos constatations qu’en dehors de toute alté- ration cadavérique dans les deux tiers des cas environ, on peut retrouver sur les cœurs des typhiques morts avec tachycardie et embryocardie, des lésions fines, très limitées, qui intéressent l’extrémité de la fibre et qui échappent entièrement, sion n'apas la précaulion de pratiquer des coupes fines et des colorations aux laques d'hématoxyline. Ces altérations pré- cèdent la dissociation segmentaire. Par leur localisation au voisinage des bandes d'union on comprend qu'elles puissent expliquer certains accidents cardiaques qu'on a trop de tendance à mettre sur le compte du système nerveux (1). (Travail du laboratoire de la clinique thérapeutique du professeur Robin, à l'hôpital Beaujon.) UROHYPOTENSINE ET URÉMIE, par J.-E ABELous et E. BARDIER. L'observation des troubles qui suivent l'injection d'urohypotensine nous a amenés à la conviction que les accidents de l’urémie doivent être considérés, pour la plus grande part, comme le résultat de l’accumu- lation de cette toxine dans l'organisme. Nous retrouvons, en effet, chez les animaux injectés (chiens, lapins, cobayes) tous les signes cliniques et nécropsiques de l’auto-intoxication urémique. HS (1) On ne peut attribuer ces lésions à la tachycardie, car elles font entière- ment défaut sur certains cœurs tachycardiques comme ceux des tuberculeux. 192 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE C'est ce que montre le tableau suivant. En face de chacun des symp- tômes ou signes, nous avons signalé par une croix (+) son existence et par le signe (—) sa non-existence chez les animaux que nous avons eus en expérience. SYMPTÔMES ET SIGNES NERVEUX. lroublesisensorielsth seu es Pme it nr > ? Géphalée sn rt re Ne RSS Un er Le ? Verntise nes rene DR SC DO D io EN + AMP YOpIe AMAUTOSE EN RS PR EN ë Myosis. ee Narcose SU RO PA EN RSR GR eq 22e Coma en pio ne te ne oser Ont or ester dE Ne Convulsions ia ru ae à à AE Contractures "ses ANA AU AEnE te as PPSSSTINR + Troubles ARR LES PS ee EN SD TUE ao Paralysies NN nes A GER CET — (Parésie). Troubles rio ami tata eumChansementidecaractère chez certains chiens). DE o ee Sn OA ee rar Ante ur ee DA NIE Congestion nee no AT RATS AE + + OBdèm'eucérébraliis nes ane 2e entire er + + Hÿpofhérmies,:4r set mines nee te ë + + AMestNésles re era re Net RUE —— APPAREIL RESPIRATOIRE, D'YSDN CCM AMEN, APRES EN Pre a tee PET R RE ASURNTIE. ARE LANTA LE SN PRE DEU tn CEE + (Spasmes bronchiques). Respiration de ones SLOKES EE EE USER — (Respiration périodique). OEdéme pulmonaire ee re ee nee 2 Consestion (pulmonaire een + + Apoplexiempulmonaire CNE RENAN ONE + APPAREIL DIGESTIF Sialorrhée . RE er EE + + ANOTEXIE. + Lin ANA PIRE ARE cie — VomisSementS tee NET Hyperhémie gastrique . . . . . SUITE ÿ + Entérite muco-membraneuse et DE norepiquel + - Diarrhée .: 2" AURA RER SUR NEC PRES PAIE + + Entérorranie PSE SENENEUEMRE TRS AE ROUE SENS + ConsesHonaduRiOle re re TRE : + APPAREIL RÉNAL. Polyurie et /pollakiuniers CePES mP ARR EU + Albuminurie ANNE SOPRANO se Gylindresnurinaires. sue. 262n.ntenr + FÉRMACURIE PARU RUE AE Ne RAR SE : . . . . 1 Baclerium SUBITNS ES LE RAM es ee 2 Toutes ces expériences montrent que les bactéries peuvent être impressionnées différemment suivant les ions qui prédominent, qu'ils soient positifs ou négatifs. Praliquement, en tenant compte de ces parti- cularités d'action pour chaque espèce bactérienne, on possédera un choix de moyens propres à leur différenciation et à leur séparation. On peut donc tirer comme conclusions : la pression osmotique réagit sur la bactérie et d'une façon plus générale sur la cellule vivante, suivant un double mécanisme : la concentration moléculaire détermine une action x : SÉANCE DU 16 JUILLET 143 purement quantitative; la dissociation électrolytique produit des effets d'ordre spécifique en rapport avec la nature des ions en présence dans la solution osmosanle. INDÉPENDANCE DE L'ALBUMINURIE ET DE LA LÉSION DES TUBULI, par EMILE FEUILLIÉ. Les injections sous-cutanées de nitrate d’urane produisent au niveau du rein des lésions qu’il est classique de ranger sous deux appellations principales : la néphrite congestive et la néphrite tubulaire. La néphrite congestive est normale, aussi trouvera-t-on fréquemment des hématies dans le sédiment urinaire. La néphrite tubulaire est caractérisée surtout par une fonte protoplasmique vacuolisant plus ou moins le plasmode tubulaire. Ces lésions s’accompagnent d'albuminurie. D’après Cartier, la section de la moelle cervicale empêche cette albu- minurie. J'ai repris ses expériences. Dans une série de cinq chiens robustes de 12 à 16 kilogrammes, j'ai fait à chacun une injection sous-cutanée de 0,80 centigrammes de nitrate d’urane, après avoir sectionné la moelle cervicale entre la sixième et la septième ver- tèbre. Les animaux furent sacrifiés cinq ou six heures après. Dans trois cas il existait un nuage indosable d’albumine dans l'urine; dans les deux autres il s’y en avait pas de trace appréciable à l'aide de la chaleur et de l'acide acétique. Cette série date de deux ans. Tout dernièrement, chez un chien très robuste de 17 kilogrammes, l'injec- tion intra-musculaire de la même dose a donné de l’albuminurie au taux de 0,30 environ par litre : il y avait des hématies dans le sédiment urinaire et dans la lumière de certains tubuli. Dans tous ces cas il existait, par plages, des lésions tubulaires parfois énormes. Il me semble utile, à l'appui de la thèse que je soutiens, d’in- sister sur cette absence d'albuminurie malgré l'importance de la vacuo- lisation tubulaire ne laissant parfois que la basale dénudée. . On connaît, d’autre part, le fait d’albuminuries considérables ne s'ac- compagnant que de lésions insignifiantes du plasmode tubulaire. L’albuminurie me semble indépendante de la lésion des tubuli. Viennent plaider dans le même sens les expériences suivantes que _ j'ai déjà indiquées : le premier genre serait peut-être le plus facile à reproduire. MM. Castaigne et Rathery (1) en ont contrôlé quelques-unes ; (1) Journal médical francais, 45 mai 19140. ’ 144 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — le point le plus important de leur étude vient confirmer ma constata- tion des leucoses. Le reste de l'appréciation de ces auteurs me deviendra certainement favorable s'ils veulent bien multiplier leurs expériences sur le chien; le lapin qu'ils ont surtout utilisé m'a fourni un autre mode d’expérimentation tout à fait probant et beaucoup plus facile encore à reproduire ; j'en apporterai prochainement les résullats. Expériences : 1° À un chien robuste de 12 à 20 kilogrammes, faire chaque jour une injection sous-cutanée d’une solution aqueuse de sublimé à 14/1000 : un demi-centimètre cube par kilogramme. 2 Faire une injection semblable après cicatrisation de un ou deux abcès préparatoires à la térébenthine. 3° Production de leucoses et d’exoleucoses à l’aide d’intoxications légères. D'autre part, lorsqu'un sujet meurt à la suite d’une « néphrite épi- théliale » classique, on peut constater (en se mettant à l’abri des erreurs dues à la cadavérisation) que la lésion des tubuli peut êlre insignifiante ou nulle. En tout cas, la desquamation épithéliale n'existe pas : il n y a pas dans ces cas de cellules rénales dans l'urine. Les cylindres dits « épi- théliaux » sont des cylindres leucocytaires. Au seul point de vue des albuminuries, nous pouvons donc insister sur nos précédentes conclusions. 1° [I n'y a aucun rapport entre l’albuminurie et la lésion des tubuli. 2° Les flux leucocytaires sont des actes individuels indépendants de la lésion de l'élément noble du rein. 3° Quand une substance albuminoïde filtre au travers du rein, ce ne peut être qu'au niveau du glomérule. 4° En présence d'une albuminurie il faut toujours rechercher la part leucopathique qui peut être primordiale et souvent exclusive. 5° La leucopathie peut influer sur l'albuminurie d’après les principales modalités suivantes : ce sont les ALBUMINURIES LEUCOPATHIQUES. a) La présence d’un poison dans la circulation produit une exoné- phrose, par fuite, par poursuile, ou par appétence éliminatrice : il se fait de l’albumine aux dépens de la masse lymphatique tombée dans l'urine : variélé leucocytaire. b) Dans l’orifice momentané créé par un leucocyte en diapédèse il peut passer de l’albumine du plasma : variété post-diapédétique. c) Les leucocytes malades répandent dans la circulation des sucs toxiques qui viennent léser le glomérule : variété par gloméru‘ite leuco- pathique. d) Les leucocytes malades sont incapables de fixer avec suffisance le toxique, dans les phases pré-rénales tissulaire et circulatoire : variété par insuffisance d'arrêt pré-rénal, À {Travail du laboratoire de pathologie générale.) © SÉANCE DU 16 JUILLET ù 14 LE PHÉNOXYPROPANEDIOL, par À. GireerT et P. DEscomrs. Le phénoxypropanediol rentre dans le groupe des composés chi- miques des dérivés non azotés du phénol. Il répond à la formule C°H°0- CH°CHOH-CH?0OH et a été obtenu pour la première fois — chimique- .ment pur — par M. Fourneau, en France, et peu après par M. Zinovic, en Autriche. Il y a quelques années, Lindeman s'était déjà attaché à l'étude des dérivés de cette série; mais il n'avait pu obtenir qu'un produit impur, de composition mal définie et qui ne se prétait pas, de ce fait, à des recherches pharmacologiques systématiques. Le phénoxypropanediol se prépare en traitant par l’eau sous pression un des produits de condensation du phénol avec l’épichlorhydrine, le phénoxypropanoxyde. Il se présente sous l’aspect de fines aiguilles blanches, feutrées. Il est extrêmement soluble dans l’eau et dans tous les dissolvants orga- niques, sauf dans l’éther de pétrole. Il bout à 200 degrés sous 22 milli- mètres de mercure. TL. — ToxiciTÉé. — Dans toutes nos expériences, nous nous sommes servis de solutions aqueuses à 5 p. 100. À. — Expériences sur le cobaye. Si l'on utilise la voie intra-périto- néale, la dose mortelle en vingt-quatre heures oscille entre 0 gr. 45 et 0 gr. 50 par kilog et pour des animaux d'un poids supérieur à 600 grammes. Nous n'avons obtenu aucun effet toxique par la voie sous-cutanée aveé des doses de 0 gr. 50, 0 gr. 66 et 0 gr.75 par kilogramme. Enfin, des doses de 1 gramme et 1 gr. 25 par kilogramme et par vingt- quatre heures sont restées sans effet lorsque nous les avons administrées par voie gastrique. Si l’on vient à examiner l'animal qui a recu par injection intra-péri- tonéale une dose toxique de phénoxypropanediol, on assiste aux phé- nomènes suivants : Au bout d’un laps de temps variant, suivant la dose injectée, de trois minutes à dix minutes, on voit apparaitre un certain degré de parésie des membres, parfois précédée de quelques rares et courtes contractures passagères. Cette paralysie incomplète est toujours transitoire, et sa durée oscille en général entre quinze et trente minutes ; une seule fois, elle persista une heure. En même temps, on peut constater une diminu- tion sensible de tous les réflexes, le réflexe cornéen étant même com- plètement aboli pendant quelques minutes. 146 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le nombre des battements cardiaques est diminué, ainsi que la fré- quence des mouvements respiratoires, le rythme, tant cardiaque que respiratoire, restant toujours régulier. L'animal injecté avec 0 gr. 45 à O0 gr. 50 de phénoxypropanediol meurt dans les vingt-quatre heures. B. — Expériences sur le lapin. La dose toxique, mortelle en vingt- quatre heures, pour des animaux de 2.500 grammes et au-dessus, est voisine de 0 gr. 66 si l’on injecte le phénoxypropanediol dans le péri- loine, elle oscille autour de 0 gr. 30 si l'injection est poussée dans les veines. Par voie gastrique, on a pu, sans inconvénient, donner 1 gramme et 1 gr. 50 de ce produit. C. — Expériences sur le chien. Un chien de 9 kilogrammes a pu recevoir dans le péritoine : le premier jour, 1 gr. 25 de phénoxypropane- diol; le deuxième jour, 1 gr. 50; le troisième jour, 1 gr. 75, et cela sans aucun dommage. Un chien de 7 kil. 900 a pu ingérer en trois jours, sans en éprouver de gène : 3 grammes, 4 grammes et 5 grammes de phénoxypropa- nediol. Aux doses toxiques, quelle que soit Ia voie d'introduction du médi- cament, on voit se manifester une action hypothermique qui se carac- térise par un certain nombre de phénomènes que nous allons résumer : 4° Chute brusque de la température rectale de 2 degrés à 3 degrés, après une injection intra-péritonéale; de 1 à 2 degrés après une injec- tions sous-cutanée; de 1 degré après ingestion d’une dose suffisante. 9 Le maximum de l'hypothermie survient en général une heure, plus rarement deux ou trois heures après l'introduction du médicament dans l'organisme. 3° Dans la majorité des cas, la courbe se relève de la seconde à la troisième heure qui suit cette introduction. 4° La courbe offre l’image d'un V à angle très aigu. I n’y à pas de plateau intermédiaire entre l’abaissement et le relèvement de la tem- pérature. Par contre, on observe toujours un plateau plus ou moins étendu en un point quelconque de la ligne ascendante. Cette ligne ascendante ne se produit pas dans les cas dans lesquels la dose introduite dans l'organisme est mortelle : l’hypothermie con- tinue alors, progressive, jusqu'à la mort. 5° La courbe thermique revient à son point de départ, six heures après environ, dans le cas d'injection péritonéale; trois heures après si. l'injection a été faite dans le tissu cellulaire sous-cutané. Il, — ACTION SUR LA SENSIBUATÉ. — À. Action sur les terminaisons ner- veuses. — Si l'on vient à instiller dans l'œil d'un lapin 4 gouttes d’une SÉANCE DU 16 JUILLET- 4147 solution à 5 p. 100 de phénoxypropanediol, la sensibilité cornéenne dis- parait pendant un laps de temps oscillant entre cinq et dix minutes. Une nouvelle instillation donne une insensibilité de la cornée qui dure de vingt minutes à une demi-heure. B. — Action sur les troncs nerveux. Si l'on baigne le sciatique de la grenouille avec une solution à 5 p. 100 de phénoxypropanediol, on détermine, momentanément, une anesthésie de toute la patte. C. — Action sur la moelle. Chez le lapin, une injection intra- rachidienne de quelques gouttes de la même solution provoque une paraplégie immédiate et une anesthésie absolue du train postérieur. D. — Action sur le système nerveux central. Sur un lapin de 1 kil. 905, on pratique une injection intraveineuse de 0 gr. 50 de phé- noxypropanediol. Aussitôt après, l'animal est absolument immobile ; l’anesthésie est totale et complète; le réflexe cornéen est aboli. Cette anesthésie dure peu, — cinq ou dix minutes environ, — les -— mouvements réapparaissent peu à peu, tandis que l’anesthésie diminue progressivement pour faire place, au bout d’une heure environ, à la sensibilité normale. III. — EMPLOI THÉRAPEUTIQUE. — Nous avons essayé le phénoxypro- à panediol dans diverses affections douloureuses, et nous avons obtenu ; dans Ia plupart des cas des résultats très satisfaisants. ï Nous l'avons également expérimenté dans certaines affections 4 fébriles, en particulier dans la fièvre typhoïde, la pneumonie, la tuber- “ culose pulmonaire. Or, même chez les tuberculeux fébriles, si sensibles pourtant à l’action de tous les antipyrétiques, nous n'avons jamais À pu — du moins aux doses ingérées et qui n'ont jamais dépassé $ % grammes — obtenir d'abaissement de la température. Cette particula- rité mérite, croyons-nous, d’être signalée, tant est habituelle l'associa- lion des actions analgésique et antipyrétique. Nous avons utilisé le phénoxypropanediol aux doses de 0 gr. 25 à L gramme, bien suffisantes, en général, pour atteindre le résultat thé- rapeutique désiré. Cependant, le médicament a pu être donné aux doses de 3 et 4 grammes; l’un de nous, même, en a ingéré 6 grammes en vingt-quatre heures, et cela sans inconvénient. 148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TRYPANOSOME ET MICROFILAIRE D'UN EDENTÉ, LE J'amandua tridactyla (L.),. par F. MEswic et E. Brimonr. Les hématozaires qui font l’objet de cette note ont été trouvés par l’un de nous, dans le sang d’un fourmilier de l'espèce T'amandua tri- dactyla, à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane française). Le Trypanosome a été vu à l’élat vivant; il n'est pas rare sur les pré- parations colorées. La microfilaire, très rare, n’a été trouvée que sur les préparations colorées. TRYPANOSOME. — La forme la plus fréquente du Trypanosome mesure de 30 à 35 pour le corps proprement dit, et 10 à 13 w pour le flagelle: la longueur totale oscille très peu, entre 42 et 45 x seulement. Le corps est relativement large ; ordinairement de 5 w., la largeur peut atteindre 6w et même 645 chez des exemplaires soit particulièrement trapus, soit un peu ramassés sur eux-mêmes par le fait de l’étalement. Le protoplasma se colore par le Giemsa en bleu assez intense; mais la coloration n’est pas uniformément répartie; on observe des taches claires, en particulier en avant du noyau, parfois aussi en avant du blépharoplaste. On distingue quelquefois des stries longitudinales, sortes de raies plus claires sur le fond bleu du protoplasme. Le noyau, situé relativement assez en avant, a une forme soit arrondie, soit allongée suivant l’axe du corps; parfois même il apparaît en crois- sant de lune, la partie concave étant limitée par un pli rentrant de la membrane ondulante. Ce noyau est en général moins intensivement coloré que le cytoplasme ; sa teinte lilas est d’ailleurs différente; il est décomposable en fins granules surtout répartis à la périphérie; l'espace clair ainsi limité laisse voir quelquefois un grain central; il s’agit sans doute du karyosome si caractéristique des novaux de trypanosomes; mais, comme on le sait, d’autres méthodes que le Giemsa sont néces- saires pour le mettre bien évidence. Le blépharoplaste se colore en violet foncé d’une facon particulière- ment intense: il est rond ou ovale et mesure plus de 1 de diamètre. IL est situé assez loin de l'extrémité postérieure, à une distance de 14 à 16w. La partie posthblépharoplastique est donc assez développée; elle a une forme triangulaire, mais ne se termine jamais en pointe aiguë; elle parait très aplatie. La membrane ondulante, bien plissée, est limitée par un filament qui prend naissance à quelque distance du kinétonueléus et se colore en lilas comme le noyau. La partie antérieure du corps se terminant par un angle relativement grand, le point où le filament devient libre peut toujours être noté avec facilité. Ce flagelle porte à sa partie distale un petit nodule qui se colore en violet foncé comme le blépharoplaste, mais est beaucoup plus petit. SÉANCE DU 16 JUILLET 149 - A côté de ces formes, remarquables par leur uniformité d’ aspect et de - dimensions, on en trouve, dans une proportion qui est à peu près celle du simple au double, de plus petite taille. Voici les dimensions de l’une d'elles : corps 27 v sur 3 25; partie libre du flagelle 9 z; distance du blépharoplaste à l'extrémité postérieure du corps, 75. Le protoplasma _se colore d’une facon beaucoup plus pâle et alors le noyau tranche assez nettement. | Nous n'avons observé aucune forme de multiplication ni dans le sang circulant n1 dans les frottis de poumon. En somme, ce Trypanosome présente un cerlain nombre de particu- larités qui méritent de retenir l'attention. Celle qui frappe d’abord, c'est quil ressemble beaucoup plus à un Trypanosome d'Oiseau qu'à un _ Trypanosome de Mammifère. La largeur du corps et le développement 150 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la membrane ondulante, alliés à un volumineux blépharoplaste, ne se rencontrent guère chez les Trypanosomes de Mammifères (1); cette association de caractères est au contraire fréquente chez les Trypano- somes aviaires. L'autre particularité est l'existence constante d'un grain centroso- mique ou blépharoplastique à l'extrémité libre du flagelle. Wrublewski a signalé un élargissement de l'extrémité du flagelle chez le Trypa- nosome du bison qui porte son nom; mais l'aspect est tout autre. Le flagelle du 7. Johnstoni Dutton et Todd, d'Oiseaux de Gambie, a un grain terminal, très comparable à celui du Trypanosome du fourmilier ; mais ici il n'y a pas de partie libre au flagelle. Dans le plan de structure des Trypanosomes que Schaudinn avait déduit de ses observations sur l’'Athene noctua, l'existence d’un « centrosome antérieur » est indiquée ; mais Schaudinn le place juste à l'extrémité antérieure du corps, c'est-à- dire à la base et non à l'extrémité de la partie libre du flagelle (2). Nous désignerons le Trypanosome du Z'amandua sous le nom de 7ry- panosoma Legeri, le dédiant au D' M. Léger, directeur de l’Institut vacci- nogène d'Hanoï. Rappelons que nous avons déjà signalé chez un autre Edenté, l’'unau, un Trypanosome à côté de l'£ndotrypanum Schaudinni. MICROFILAIRE. -— Les deux exemplaires que nous avons pu mesurer sur les préparations colorées ont l’un (coloré à l'hématéine-éosine) 165 L de long sur 3 45 de large; l’autre (coloré au Giemsa) mesure 200% sur 315. Mais ce dernier est étiré à tel point qu'il a été brisé. Le corps, dans sa seconde moitié, va en s'atténuant graduellement jusqu’à l’extré- mité postérieure. Il n’y a pas de gaine. Les noyaux sont tellement serrés qu'on ne les distingue pas. L'extré- mité antérieure porte un espace clair triangulaire; il y en à encore un très petit à 32 y environ de la tête; mais l'espace le plus net est celui situé à 50 y de la têle; il mesure 5 uw de long et apparait comme un rec- tangle elair qui interrompt la = (] RO mn (2 : Fr : ANÉCS EU S à = © SNA Æ Z ea Ne) 4 D EH 10 en : 7 = = © © : E à a HET) ee « NOTE A mn © 8x CRE à ie : Sleee SU re ÉRNIMSUCS E SFR = ; = = ENS ‘à eo A ES SAR 2 x Cal A © RS : 5 = a M LRO (ŒX (2681) 2 = eye TN = Æ = Ü a DAEUATÉ) E A = = Cie) 10 E> je el (> © | En de) 4 A © a!lro < S = D = Sr De EL 2 rue «©. mn ne à Q le à SEX 2 il = CH RO NEED 2 G . 0 s 5 a à el ASS ST ou 5 2 - A 5 = < L< ee © re Æ TE | So SEM 00" 5 O:| 4 co ED «YA 5 | Een ST VO RE: PEN Si =) RES XL SERRES © = 10 à = = = 2 OO 10 à É ADS = eos ST ASRES | © (S) ( VA F Lo] u] < 2) sl = SET SAME OS | [en | ÉVRRME da) e sir = ù E = = < 2 = £ : © a æ n Sel cn © ES = Si ©) me) © = Lo 5 [2] 1 0 ge Ë = é =] EST ie co a 5 > 2 à 2 ne) _ L'Hor) . ë ‘a = ‘£ SO DORE al Se VE 1 JO 13 Ce) = M. bu 5 ee ue ; Z. 2 5 le Len ses Re sien B 02 Ê See Sr ve Dole = TT [| 4 1 S1S A Ko) = Æ © Es 1 + = H 4 > = y ro (el (=) Ce] S $ © St Sel és =! 8 = SO S RS FR Q 2 F < 2 2 9 = > = SG TA OS rt Jets Al a 2 æ) (e) Es SÉSNES: tn 2554400 SEE : = en D © à = & Een le pa > ? = + À à ro EG 5 Alse : &p © E = © 22 6, mo nm Le mn on. = ae) T- CS 2 Z = a © d 5 2) E 4 & mt ST R © { M < RÈRe < = ee ONE Pete Er: ES 1Q A e (=D 1 à à Es à ‘ DORE © = Cas . © Ts a al © à, = D. À 8 due eo a ® 2 . “ RIRE Ts qe] El Er ere lle 0/2] nñn H 7Z 5 mn 7 . nm 4 < &, 0e Ssere) a = © D. © RUES) & RSS < ; É < à Ro sS + A 5 ŒURNE ER 4 6@ Dr CH DOSR ENS Mt DIN A ONONE AalAS - : .. 24 EDG (1) W. Mestrezat. Bulletin de La Société chimique de France, 1910. S. 4, t. VII, p. 88. composition du liquide arachnoïdien et nous fait distinguerune dou- ble action à l’électro "He: 1° L'électromercurol agit sur un processus de méningite chroni- que existant chez la plupart des tabétiques et dont semble dépen- dre en grande partie la symptomatologie dou- loureuse. Sur ces pla- ques torpides, il pro- voque une « MÉNINGITE THÉRAPEUTIQUE » que nous avons parfaite- ment caractérisée par l'examen cytologique et chimique et sur la- quelle nous revien- drons. Le seul examen clinique dans les jours qui suivent ces injec- tionssuffirait d’ailleurs à le prouver : les ma- lades accusant des douleurs lombaires et rachidiennes, des ir- radiations douloureu- ses dans l:s membres, de la c‘phalée, des troubles sphinctériens (constipation, réten- tion d'urine), des vo- missements, de la fiè- VRCMEULECE 2° L'électromercurot agit enfin à plus lonque échéance sur un proces- sus de sclérose pro- fonde, radiculo-mé- dullaire, auquel sem- SÉANCE DU 23 JUILLET 169 blent liés les symptômes fondamentaux du tabes. Dans celte action de PÉNÉTRATION, le mercure de l’électromercurol semble jouer un rôle particulièrement actif, que ne peuvent remplir, à notre avis, les injec- tions seulement modificatrices. Nes MODIFICATIONS ÉVOLUTIVES ET RÉGRESSIVES DE LA BOURSE DE FABRICIUS, par AuG. LELIÈVRE et Én. RETTERER. Nous voudrions compléter notre note du 16 juillet (Soc. de Biol., 1910, p. 114), c'est-à-dire l’histoire de l’évolution des follicules clos de la bourse de Fabricius, en décrivant les modifications qu'ils subissent avec _ es progrès de l’âge. L'un de nous (1) a déjà fait cette étude chez le Coq et le Casoar, et a cru expliquer les phénomènes par la théorie, encore classique aujourd’hui, de la prolifération du tissu conjonctif allant com- primer et étouffer les éléments propres (lymphocytes) des follicules. Sur l’oie de huit mois, les follicules ont encore l'aspect et la structure de ceux de cinq à six mois; les cloisons interfolliculaires sont aussi minces; le coriex des follicules est cependant déjà du double plus épais qu'à cinq ou six mois. Au milieu des centres médullaires, il existe, à cet âge, des grandes cel- lules épithéliales, ayant l'aspect de celiules géantes, et autour desquelles sont disposées des cellules plates formant des couches concentriques (corps con- centriques). Sur l’oie de onze mois, la muqueuse de la bourse a changé de telle sorte qu’on croirait de prime abord avoir affaire à un organe différent : les plis se sont effacés; l’épithélium est devenu pavimenteux, stratifié, le derme est papillaire. A partir de la base des papilles, le derme mesure 0"",7 à Omn,8 jusqu'à Ja tunique musculaire et a acquis la structure d’une lame fibreuse. Dans ce derme sont épars, ou réunis par groupes de cinq à six, des amas de cellules rondes, figurant un follicule clos de mammifères avec une taille de Onm,1 à Omm,3. 11 n’est plus possible d’y distinguer un cortex du centre médul- laire. L'étude attentive montre que ces follicules de la bourse devenue fibreuse sont constitués : 1° par une zone périphérique à cytoplasma commun et à nom- breux noyaux; et 2° par un centre d'éléments réduits à des noyaux entourés d'un mince liséré de protoplasma basophile et émettant des prolongements également basophiles. Ces éléments nucléaires se colorent les uns par l’hématoxyline, les autres par l'éosine. La zone périphérique se continue avec le derme fibreux, et il est facile d’y suivre la transformation du réticulum basophile en fibrilles élastiques, et, celle de l’hyaloplasma, en fibrilles conjonctives. En résumé, le bourgeon épithélial (/°" stade), qui est l’ébauche du follicule clos, se transforme : 1° en cortex, couche basilaire dont le cytoplasma est … d’abord commun, et 2° en centre médullaire à tissu réticulé. Après avoir pro- (1) Voir Retterer. Journal de l'Anatomie, 1885, p. 440, fig. XXI et XXIIL. 170 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liféré abondamment par voie mitosique, les cellules du cortex (homologue de la couche basilaire des épithéliums) se transforment égalenrent en tissu réti- culé, composé d’un réseau de cellules anastomotiques (sans fibrilles conjonc- tives) et de lymphocytes contenus dans ses mailles. À ce second stade succédera un troisième qui consiste dans l'élaboration de fibrilles conjonctives se faisant dans les cellules de la trame de la péri- phérie vers le centre du follicule. C'est le stade fibreux, pendant lequel on observe encore des restes de centres médullaires épars dans la trame fibreuse. Nous n'avons jamais pu voir de mitose dans les cellules de la trame pendant cette évolution fibreuse; donc, cette modification fibreuse est due, non point à la prolifération des cellules conjonctives, mais à la transformation fibreuse que subit la trame réticulée, d’origine épithéliale. Historique et critique. — Pour apprécier la valeur de nos résultats, il est nécessaire de comparer nos procédés et nos objets d'étude avec ceux de nos devanciers. Il ne suffit pas de produire une nouvelle conception fondée sur quelque particularité d'aspect ou quelques détails de struc- ture, il faut chercher pourquoi et comment les anatomistes ne sont pas arrivés aux mêmes résultats. - Nous ne mentionnerons pas les homologies qu'on a tenté d'établir d’après l'examen à l'œil nu ; on en trouvera l’exposé dans notre travail cité (p. 447). Ce sont des théories qui appartiennent à l’histoire. Leydig, Alesi et Forbes montrèrent, par l'étude microscopique, que la bourse est un organe lymphoïde. Cette conclusion fut attaquée par ceux qui suivirent le mode de développe- ment de la bourse. C'est ainsi que pour Bornhaupt (1867), Galèn (1871), et leur maître Stieda, les follicules apparaissent et évoluent tout d’abord comme une glande ordinaire : une coque conjonctive, fournie par le mésoderme, recoit dans son intérieur une ébauche épithéliale, les deux portions restant tou- jours distinctes grâce à une membrane intermédiaire (propre ou limitante). Eu 1885, l'un de nous découvrit une trame réticulée dans tout le follicule et établit que tous les éléments propres ou lymphocytes sont d’origine épithé- liale. C'est à tort qu'il admit la provenance mésodermique de la trame. Wenckebach (1888 et 1895) se range à l'avis de Stieda : le centre médullaire « est toujours épithélial et avasculaire; le cortex est mésodermique et seul vasculaire, 5 Ÿ S. v. Schumacher (1903) est, à cet égard, de l'opinion de Stieda et de Wen- : ckebach; maïs il ajoute un fait d'observation de première importance, iden- * tique à ceux que nous avions indiqués sur les follicules clos des mammifères : L le-centre épithélial du follicule produit ou élabore, par transformation cellu- : laire, un tissu réticulé dont la charpente, ainsi que les éléments libres (lym-" phocytes), descendent l'une et les autres de cellules épithéliales. F Il est un aulre point que nos recherches permettent de préciser; c'est l'étendue du réseau vasculaire dans le follicule. Wenckebach et v. Schumacher nient l'existence des vaisseaux sanguins dans le centre médullaire. Nous. mêmes (loc. cit., p. 429) nous avons injecté, chez les guillemots (uria) et les. pigeons Adultes, un réseau capillaire constituant « dans la substance médul=n laire des mailles deux à trois fois plus larges que celles de la substance corti=. cale ». d x SÉANCE DU 23 JUILLET Pe 171 Wenckebach n'indique pas l’âge des oiseaux qu'il a étudiés à cet égard. Schumacher, au contraire, donne des indications précises qui nous permettent de saisir la cause de nos résultats différents : c’est un poulet de vingt-huit jours qu'il a choisi pour étudier, par les injections, le système vasculaire de la bourse. Certes, à cet âge, le centre médullaire est privé de vaisseaux san- guins; mais ceci n'infirme nullement nos résultats sur des oiseaux adultes. Pour vérifier ces faits, même sans injecter de masse colorée dans le système vasculaire, il suffit d'étudier, sur des oiseaux jeunes, puis adultes, la bourse fixée dans le liquide de Zenker, en colorant les coupes à la solution éosine- orange-aurantia. En comparant les follicules, en mesurant l'épaisseur dt cortex et du centre médullaire, on se convaincra : 1° de l’épaississement progressif du cortex grâce à la transformation de la zone intermédiaire en substance corticale ; 2° du développement de capillaires sanguins dans ces zones en voie de transformation. En même temps, on verra des hématies dans cette portion périphérique du ceritre médullaire. A mesure que le tissu réticulé se transforme, de la périphérie vers le centre, en une trame plus compacte, que les fibrilles conjonctives ou collagènes y apparaissent, les vais- seaux sanguins s’y développent et approchent davantage du centre de la por- tion médullaire. Il est probable que la plupart des follicules se transforment ainsi tout entiers en trame conjonctive et vasculaire; cependant, sur l’oie de onze mois, on aperçoit encore quelques restes médullaires analogues à ceux figurés dans le travail cité (pl. XIX, fig. 23) dans la bourse du Casoar. Ces élé- ments, réduits à des noyaux en voie de dégénérescence, semblent disparaître par résorption. Signification de la bourse. — En récapitulant les faits évolutifs que nous venons de décrire, nous dirons : chez les jeunes oiseaux, le cytoplasma subit une fonte partielle; d’où formation de plasma lymphatique ; les éléments (lymphocytes et hématies) ainsi mis en liberté sont emportés par le courant sanguin ou lymphatique. C’est donc un organe sanguiformateur, semblable aux plaques de Peyer ou aux amygdales. Si la régression ou transformation fibreuse de la bourse est si rapide et survient déjà chez l'oiseau adulte, les raisons en sont faciles à saisir. Les plaques de Peyer, les amygdales et les follicules solitaires possèdent des centres gerrminatifs, c'est-à-dire des régions où l'organe se régénère à mesure que les vieilles cellules se transforment en éléments sanguins; de plus, chez l'adulte, il se produit constamment de nouveaux follicules clos aux dépens des bourgeons épithéliaux de la muqueuse. Il en va autrement dans les follicules clos de la bourse : d’abord très active chez le jeune oiseau, la prolifération des cellules du cortex cesse bientôt, et, alors, les cellules corticales ne font : plus que se (rarfsformer en éléments conjonctifs ou vasculaires. Lorsque les matériaux premiers se sont épuisés, l'organe lymphoïde a disparu, en même temps que la trame devient fibreuse (1). : Conclusion. — La bourse de Fabricius débute à l’état de diverticule du cloaque. Aux dépens de l'épithélium de revêtement de ce diverticule Et) Cest d’après un processus identique que l’amygdale du vieillard se trans- forme en une masse fibreuse et très vasculaire, 172 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE se développent des bourgeons qui s’enfoncent dans le derme ou chorion de la muqueuse. Ces bourgeons épithéliaux représentent le premier stade des follicules clos; le chorion intermédiaire aux follicules corres- pond au derme du diverticule et ne prend aucune part à la formation des follicules, si ce n’est qu’il leur amène les vaisseaux sanguins. Au second stade, le centre, puis la portion corticale des bourgeons épithé- liaux se transforment en tissu réticulé. Trame et lymphocytes sont d'origine épithéliale. Au fur et à mesure que les lymphocytes etles hématies sont emportés par le courant Lym- phatique ou sanguin, la trame subit la modification fibreuse et tout l'organe finit par former, chez l’oiseau adulte. une masse de tissu ino- dulaire (35° stade). SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPHOSE CHEZ LES BATRACIENS. XVIII. L'ORIGINE DES URODÈLES, par P. WINTREBERT. Nous avons cherché à démontrer précédemment (XV°etX V[° notes) que l'arc ptérygo-vomérien, né dans l'ontogénie des Salamandridæ avant le maxillaire, représentait une disposition primitive, tandis que Île processus ptérygoïdien cartilagineux, apparu tardivement, marquait un stade postérieur de l’évolution. Le groupement ptérygo-maxillaire, sinet chez les Protritons branchiés, ne fait que s'ébaucher ici sous le décor persistant du premier arc interne; il se précise au moment de la métamorphose, par l'extension du maxillaire et l'orientation nouvelle du ptérygoïde osseux, mais, sauf chez Tylototriton et Pachytriton, il n'aboutit pas à la rencontre des deux os. Ce fait est exceptionnel. Dans les autres groupes de Batraciens (Protritons, Apodes, Anoures) et dans les autres classes de Vertébrés; y compris les Poissons, les con- nexions de l'arcade ptérygo-palatine avec le maxillaire augmentent parallèlement à l’importance de celui-ci. Quand la bouche se développe en largeur, comme chez les Protritons et les Anoures, le ptérygoïde prend uné direction plus transversale, mais atteint toujours le maxil- laire. On ne peut donc attribuer, chez les Urodèles, à l'élargissement de la cavité buccale, le manque d’attache plérygo-maxillaire; il paraît plutôt résulter d’une évolution spéciale de la base du crâne qui a substitué aux jetées puissantes de l'appareil osseux quadrato-maxillaire, une table médiane, parasphénoïdienne, suffisamment rigide et étendue. La question la plus difficile à résoudre est celle de l'ancienneté com- parée des arcades ptérygo-palatines larvaires à type Protriton et à type 4 È È + h \ SÉANCE DU 23 JUILLET 173 Urodèle. Il est admis par tous les paléontologistes que les Protritons sont déjà fort évolués et que l'origine des premiers Tétrapodes ne peut être trouvée que dans le Dévonien. Cependant, les ancêtres des Urodèles, à supposer qu'ils soient distincts des Protritons, devaient vivre dans le Carbonifère et le Permien à côté de ceux-ci. En cherchant leur trace, j'ai reconnu (voir XV° note) chez Pteroplax et Brachiderpeton qui manquent de maxillaire comme les Proteidæ et les Sirenidæ actuels, l'orientation interne caractéristique de l'arc Urodèle. Malgré la conser- vation imparfaite des ces cränes fossiles, l'aspect de leur voûte palatine permet d'affirmer l'existence à cette époque reculée d’un type voisin des Urodèles. - L'absence dans l’ontogenèse des Salamandridæ d’un arc cartilagineux supportant le ptérygo-palatin osseux s'explique aisément par le caractère transitoire de l'appareil. Beaucoup d'autres organes, voués à la régres- sion métabolique, se présentent chez les Batraciens avec des modifica- tions analogues. Je citerai dans la queue des têtards d’Anoures, les vertèbres restées fibreuses, et le groupement, coalescent à la base, des centres nerveux médullaires (1), dont la métamérisation devait être primitive comme dans la queue des Urodèles. $ Le déclin du premier arc osseux et de son fonctionnement commence pendant la vie larvaire, au moment où parail le ptérygoïde cartilagineux. Celui-ci représente un deuxième aspect du même arc, orienté diversement sous l'influence de conditions nouvelles; en effet, il n’est pas douteux, d’un côté, que l’arcade cartilagineuse ptérygo-palatine des Batraciens, généralement inachevée chez les Urodèles, mais cependant complète chez Ranodon et chez les Anoures, ne représente la partie palatine du palato-quadratum des Poissons, et, d’autre part, le retour au parallé- lisme, qui survient chez les Urodèles pendant la métamorphose entre le ptérygoide osseux primitif simplement remanié et le ptérygoide cartilagi- neux, prouve que ces deux pièces, apparues isolément en des temps différents de l'ontogénèse el réunies ensuile, font partie intégrante de la même formation. Nous conclurons donc que l'établissement de l’arcade ptérygo-palatine chez les Urodèles comprend deux phases distinctes, séparées par l’appa- _rition du maxillaire; — que le premier arc osseux apparu dans l'onto- génèse présente un caractère pisciforme primordial; — que l'on ne peut admettre comme primitive, parce qu'elle se rapproche de laconformation des Protritons, l’arcade cartilagineuse ébauchée chez la larve, inachevée généralement chez l'adulte; — que les Anoures ne sont pas plus primitifs à ce point de vue que les Urodèles (contre Gaupp, in Entwick- lehre d'Herlwig, II Bd, 2 T., p. 738) parce qu'ils possèdent cette arcade dans son complet développement. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LVI, p. 581. 4174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il est du reste une autre production de la bouche des Urodèles qui contribue à lui donner un caractère primordial, et qui confirme notre interprétation : c’est Le splénial ou os dentaire interne de la mâchoire inférieure. Il existe normalement chez tous les Poissons gnathostomes, tandis que les Protritons, plus évolués, ne le possèdent pas. Sa présence: est liée à celle de l’arc denté primitif ptérygo-palatin; il a la même durée transitoire et disparait aussi pendant la métamorphose. La structure de la voüte palatine, subissant une transformation radicale au cours de la métamorphose, pourrait servir de base à une classification des Urodèles, grâce à la distinction très nette qu'elle établit entre les formes larvaires et les adultes parfaits. (Laboratoire d'Anatomie comparée à la Sorbonne.) MOYEN DE PRÉVENIR LES ACCIDENTS OBSERVÉS CHEZ LE CHEVAL EN COURS D'IMMUNISATION ANTIMÉNINGOCOCCIQUE, par BRioT et DoPpTER. Plusieurs séries d'expériences nous ont permis de penser qu’on pour- rait éviter les accidents survenant chez le cheval au cours de la vacei- nation anliméningococcique. 1° On mélange 10 centimètres cubes de sérum antiméningocoecique et 10 centimètres cubes d'une émulsion de méningocoques (20 centi- mètres cubes d'eau physiologique pour une boîte de Roux). On laisse en contact pendant seize à dix-huit heures. On centrifuge, on décante le liquide surnageant. Si on injecte dans la veine de cobayes neufs un mélange in vitro de 1 centimètre cube d’émulsion méningococcique et de 2 centimètres. cubes de ce liquide décanté, on n’observe chez l’animal aucun trouble immédiat. Au contraire, l'injection intraveineuse de la même quantité de microbes et de sérum antiméningococcique (dilué à un demi pour le ramener aux proportions de l’expérienee précédente) donne lieu à des accidents graves pouvant entrainer la mort. (Voir notre note du 2 juil- let 1910.) Il est évident que dans le premier cas les méningocoques ont fixé tout ou partie de la lysine contenue dans le sérum qui, par là même, est devenu inactif. 2 Nous avons comparé ensuite, chez un même cheval, au point de vue du même pouvoir, le sérum oc avant, puis trente, Hurt minutes et dix-huit heures après la vaccinalion. Les expériences sur les cobayes montrent qu'au bout de trente: a A È F SÉANCE DU 253 JUILLET 175 minutes, le sérum parait avoir conservé son activité; au bout d’une heure, celle-ci est déjà fort diminuée ; au bout de dix-huit heures, elle a totalement disparu. Par conséquent, ici encore, les méningocoques injectés ont fixé in vivo la même substance. È É Dès lors, il était permis de penser qu’en injectant tout d’abord aux chevaux une dose incapable de provoquer des accidents, ou du moins des accidents graves, on pourrait, une heure après environ, injecter impunément le complément de la dose totale; c’est ce que l’expérience nous a montré. Nous avons inoculé de cette facon, à plusieurs reprises, cinq chevaux qui, depuis plusieurs vaccinations, présentaient des accidents d'intensité croissante, faisant craindre, pour quatre d’entre eux, une mort fou- droyante. Voici, entre toutes, l'observation d’un cheval (cheval n° 5), en immunisation depuis le 12 avril 1910. Ce cheval avait jusqu'alors bien supporté les injections intraveineuses de méningocoques vivants : | - Le 14 juin. Il reçoit dans les veines 35 centimètres cubes d’émulsion (100 centimètres cubes d’eau physiologique pour une boîte de Roux). Aussitôt après, vertige, titubation, dyspnée, angoisse. Se remet rapidement. Le' 21 juin. 35 centimètres cubes (même dose). Les troubles sont plus accusés : vertige, titubation, contraclure, angoisse et dyspnée intenses, chute sur le train postérieur, se couche, présente des convulsions généralisées, stertor. Se relève aa bout de cinq minutes, retourne à son box avec une démarche hésitante et raide. Ces accidents font craindre une mort rapide lors de la vaccination suivante. Le 28 juin. On injecte 35 centimètres cubes d'émulsion, en deux fois, à À h. 15 d'intervalle : à 2 h. 15, 20 centimètres cubes : aucun trouble ne se pro- duit; à 3 h. 30, 145 centimètres cubes. Aucun accident. Le 5 juillet. 40 centimètres cubes en deux fois, à 1 h. 10 d'intervalle (20 et 20 centimètres cubes). On ne constate aucun trouble. Le 42 juillet. 45 centimètres en deux fois à 4 heure d'intervalle (20 et 25 cen- timètres cubes). Aucun accident. Le 19 juillet. 50 centimètres cubes en deux fois, à 1 h. 20 d'intervalle (25 et 25 centimètres cubes). Aucun accident. Les observations des quatre autre chevaux sont calquées sur la précédente, Le contraste est frappant entre les résultats de ces injections prali- quées en deux fois et ceux où l'émulsion a été injectée totalement d'emblée. Remarquons en outre que non seulement on a pu faire sup- porter impunément à ces chevaux la dose injectée la semaine précé-. dente, mais encore des doses progressivement croissantes. Notons toutefois qu'un cheval, ayant recu tout d’abord 30 centimètres cubes, a présenté une crise asséz grave; mais une dose complémentaire de 3 4 = 5x x ES: à + RÉRSeU ST NT SAONE Lit où, : Gb De PP) VIT EN er € re, 176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 20 centimètres cubes a pu lui être injectée sans dommage une heure et quart après. Ce dernier fait montre qu'il y aurait intérêt à réserver la plus faible dose pour la première vaccination. Un autre cheval a reçu en effet sans accident 20 centimètres cubes d’abord, puis, une heure après, 30 centimètres cubes. Pour faire supporter des quantités plus fortes d'émulsion, on pour- rait, sans inconvénient, croyons-nous, fragmenter les vaccinations non plus en deux fois, mais en trois fois. Ce procédé rappelle la méthode des vaccinations subintrantes imagi- nées par Besredka pour éviter chez le cobaye les accidents d’anaphylaxie sérique. Des essais en cours nous permettent de penser que, par une tech- nique analogue, on peut mettre à l'abri des troubles décrits les cobayes inoculés dans la veine avec le mélange sérum-méningocoques. SUR LES FORMES DE MULTIPLICATION ENDOGÈNE DE Aæmogregarina platydactyli ByLLer, par À. LAvERAN t A. PETTIT. À. Billet a décrit en 1900 une hémogrégarine d’un gecko, Platydacty- lus maurilanicus — T'arentola mauritanica L., sous le nom de A. platy- dactyli (4). Prowazek a décrit en 1907, chez un gecko de Batavia, Platydactylus quttatus Guvy., une hémogrégarine très voisine de 7. platydactyli, sinon identique à cette dernière (2). Nous avons eu récemment l’occasion d'étudier 7. platydactyli chez 5 geckos provenant de Constantine, comme ceux qui avaient servi aux recherches de M. Billet; nous remercions M. le D' Pignet, qui a bien voulu nous envoyer ces Sauriens. Nous ävions recu l’an dernier plu- sieurs geckos des environs d'Alger qui n'étaient pas parasités. Les 5 geckos provenant de Constantine étaient infectés tous les 5 ; A. pla- tydactyli semble donc beaucoup plus répandue chez les geckos de Cons- tantine que chez ceux d'Alger. Nous ne reviendrons pas sur l’étude des formes endoglobulaires de: l'hémogrégarine que l'on trouve dans le sang de la grande circulation. Nous nous occuperons uniquement des formes de multiplication endo- gène qui n'ont été décrites ni par Billet ni par Prowazek. Suivant la règle, pour les hémogrégarines des Chéloniens, des Ophi- (1) A. Billet. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 juin 1900. (2) Prowazek. Arbeiten aus dem Kais. Gesundheitsamte, 1907, t. XXVI, p. 32. he de ri à dd à: Cu bait “élle étant Va ch path ti SÉANCE DU 23 JUILLET : 177 diens etdes Sauriens, les formes de multiplication endogène de 77. pla- tydactyli ne se trouvent pas dans le sang périphérique; c’est dans les viscères, et en particulier dans le foie et dans les poumons, qu'il faut les chercher. ca Dans les frottis du foie et des poumons faits par le procédé ordinaire, les formes de multiplication sont lrès rares, elles sont aussi d’une obser- vation difficile sur les coupes histologiques de ces viscères: c’est en employant le procédé du broyage que nous avons réussi à isoler des formes de multiplication en grand nombre. Nous avons décrit déjà ce procédé (1). L'hémogrégarine qui va se diviser prend une forme ovoïde, elle aug- mente de volume, l'hématie qui la contenait disparaït et une membrane kystique mince, anhiste, se forme autour du parasite. Le protoplasme de l’hémogrégarine en voie de division a un aspect aréolaire caractéristique, il se colore en bleu pâle par le Giemsa ; le karyosome se divise en 2, 4, 8, 16, 32; les karyosomes de nouvelle for- mation, d'abord sphériques, prennent une forme allongée au moment où, le protoplasme lui-même se divisant, les mérozoïtes se différen- cienl. Les kystes contenant des mérozoïtes différenciés mesurent 25 à 98 de long, sur 19 à 21 y de large. Le nombre des mérozoïtes est très variable: nous avons compté: 6 fois 4 mérozoïtes, 4 fois 6, 10 fois 8, 1 fois 10, 9 fois 15 à 16, 29 fois de 20 à 30 noyaux ou mérozoïtes incomplètement différenciés. Les mérozoïtes, dans les kystes qui en renferment de 4 à 8, mesurent 15 à 16 y de long sur 2 u 5 de large environ; ils sont épaissis à l’une des extrémités, effilés à l'autre. - A l’état frais, on distingue dans les kystes un gros reliquat sphérique ou ovalaire qui disparait plus ou moins complètement dans les prépara- tions fixées par l’alcool-éther. Nous avons insisté, à diverses reprises (2), sur la variété des formes de . multiplication endogène des hémogrégarines des Sauriens et des Ophi- diens; nous croyons inutile de revenir sur cette queslion. (1) A. Laveran et A. Pettit. Bulletin de la Soc. de pathologie exotique, 1909, t. IT, p. 513, et Acad. des Sciences, 18 juillet 1910. (2) Voyez notamment : A. Laveran et A: Pettit, «Sur les formes de multipli- cation endogène de H. lacertæ», Acad. des Sc., 21 déc. 1908, et «Sur les formes de multiplication endogène de H. Sebai », Acad. des Sc., 18 juillet 1910. 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA RÉTENTION CALCAIRE DANS LES MALADIES, par M. LoErer et G. Bcuamp. La diminution parallèle de la chaux urinaire et de la chaux fécale dans certains états pathologiques, malgré la richesse assez considérable en chaux de l'alimentation, semble attester une rétention de sels cal- caires dans l'intimité même des tissus. | Cette rétention est locale ou générale suivant que la chaux s’accumule dans un tissu, dans un organe, dans une séreuse ou dans l’ensemble même des différents parenchymes et tissus de l'organisme. La rétention existe dans l'athérome au sein même des artères malades, dans les cavités séreuses au cours des pleurésies, des hydrolhorax ; dans le poumon, au cours de la tuberculose, de la pneumonie et des congestions intenses; dans tous les tissus, au cours de l’asystolie, de l’urémie et de la plupart des états infectieux phlegmasiques. La fièvre typhoïde et les entérites aiguës, en raison de l’exagération du flux intestinal ne donnent lieu à aucune rétention. I. — Voici les résultats donnés par les exsudats et transsudais : . Ga0 CaO p. 1000. totale. PleuréSie tibercuteuse (2 litres) 4e, me 020 0720 0,4% Pleurésie hémorragique: (2 Htres 4/2), 0.004 7)02146 0,53 Pleurésie-purulente 12/Titresh se SN 0007 0,54 Ascite Cirrhotique (412 /1itres) ee ee EEE RS OS 2,31 Ascite tuberculeuse (5 litres). See OT NE 0 25 1,25 Ascite cardiaque et tuberculeuse (6 litres) . . . , . 0,18 1,08 ASCWerCirehotique, (12 litres) Reed DER Tee (DA 7 2,10 Hydarthrose rhumatismale (300 grammes) . . . . . 0,26 0,086 On voit que la quantité de chaux retenue dans les grands épanche- ments est considérable et qu'elle est plus forte dans les exsudats inflam-’ matoires que dans les transsudats. IF. — Les inflammations limitées à certains organes nous ont donné : Poids du poumon. CaO totale. Ga0 De 1000 a Tuberculose aiguë (1.200 grammes). . 0,165 0,11 0,80 Tuberculose cavitaire (1.500 grammes). 0,22 0,156 1,25 Pneumonie (1.400 grammes). . . . . . 0,23 0,15 1,20 Poumon congestionné (700 grammes). 0,07 0,095 0,95 Il est intéressant de rapprocher de ces résultats les chiffres obtenus SÉANCE DU 23 JUILLET 179 avec les expectorations qui ne sont que des exsudats bronchiques ou pulmonaires extériorisés. Pour 1.000 parties sèches. Crachalstpneumoniques rem PEU 0,46 > —" bronchopneumoniques : . . . . . .... . 0,50 — bronchopneumoniques. . . . . . He 0,70 —> tuberculose avancée 1.7 0 0,30 4 -tUDerculoSe dyancée sr lee 0,38 1 LUDELCUIOSe AVANCE Me Eee Ce 0,56 Hi tulrerculose avancée LM EU 0,90 — : bronchite asthmatique . . - . . . . . . ; 0,36 — bronchite simple. . . . . FRONT 0,24 III. — L'accumulation de chaux dans les aortes athéromateuses ou en voie de transformation calcaire peut être très appréciable. Pour 41.000 parties DOTE fraîches. sèches. Nortenormaleten- AU RAIN - 0,15 0,35 AFNÉTOMErEe 2 Se SE EE 0,40 2 » PATHÉ ROME ART AU. MN ne oi 0,56 2,8 D CIÉLEUSE ee RE TS TE NE STAR 0,31 0,61 E IV. — Enfin au cours des maladies générales la rétention de la chaux . se fait dans tous les tissus. Voici les résultats que nous avons obtenus . particulièrement pour le cœur et le cerveau : CaO pour 1.000 CaO totale. © ————— | frais. sèches. * Cœur de pieumonie.N."10.0 0054 0,115 0,47 | durée tree sente O7 0,077 0,33 — M ONE FOME Merde ere Me NU, DAT 0,087 0,35 ÿ Id aSVSIDIIe RER 05020 0,11 0,44 ROPAS YSLOITE nee Peer el: 0ONE 0,12 0,48 ES DOT ONE 125191 EU EN: Vases 0802; 0,065 0,29 3 d'en térite Me os SAME — — 0,28 3 Cerveaunormal "tn — — 0,066 & — étre EMEA — — 0,052 3 — HAS VSLONE RS PNE AT He — — . 0,081 22 V. — La chaux ainsi retenue dans les organes au cours des maladies aiguës et de l’asystolie peut s’éliminer en partie par les voies respira- toires. C'est ainsi que nous avons trouvé jusqu’à 0,60 de chaux pour 1.000 chez un brightique œdémateux qui rendait par jour 5 à 600 grammes d’un liquide spumeux et albumineux. Lorsque survient ja cerise, la chaux s’élimine plus ou moins rapide- -ment par l'urine et par l'intestin. 180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE UN NOUVEAU MOYEN DE DÉSENSIBILISER LES LAPINS ANAPHYLACTISÉS AU SÉRUM DE CHEVAL, par L. BLAIZOT. I. — J'ai montré dans une note antérieure que le sang de lapin ana- phylactisé au sérum de cheval était très toxique pour les lapins neufs ; il fallait savoir s’il était aussi toxique pour les lapins activement sensibi- lisés ; c'est ce que j'ai cherché à voir dans la même série d'expériences. Les lapins sensibilisés, fournisseurs de sang, appartenaient à l’une des cinq séries décrites précédemment, et le protocole était le même que dans ces expériences antérieures (1). En général, les lapins anaphylactiques résistent mieux que les lapins neufs à l'injection de sang anaphylactique (ex. : Z'ableau V). Mais l’in- jection de 10 centimètres cubes de sang anaphylactique à de petits lapins anaphylactisés de 1 kil. 300 est quelquefois mortelle. Tableau V. N°S SANG DEFIBRINE. QUANTITÉ SUJET PASSIF LAPINS injecté ‘ es dela) combiendetemps| de sance maman ÉSULTATS actifs. Se après SEA Ë serie. la saignée ? injectée. Nos Neuf. |Anaphylactique. — | ( 15 m BC: rc: ia L » Mort. 2.94 3 = l 20 m l0ÉC-EC: L. b » Le Aucun | (série 2). trouble. Ç 8 m à C. C. 1B62 + » Mort. A. 5 : 10 m 8 C..c Ted » Aucun | (série 5). trouble. Il. — Dans ces expériences, le phénomène le plus frappant, c'est que les lapins anaphylactisés se sont trouvés désensibilisés par l'injection de sang anaphylactique. Ex. I. — Soient deux lapins de la série 3. On en prend un comme témoin. Vingt-quatre jours après l’injection sensibilisante, il recoit dans les veines 5 centimètres cubes de sérum de cheval. Au bout de deux minutes, il tombe paraplégique et reste paralysé pendant quinze minutes. L'autre lapin recoit dans les veines, vingt-huit jours après l'injection sensi- bilisante, 10-centimètres cubes de sang anaphylactique (L. b, tableau V). Aucun trouble. Au bout de une heure un quart, on lui injecte 5 centimètres cubes de sérum de cheval dans les veines. Aucun trouble. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 25 juin 1910, p. 1124. D ja ag: d TSÉANCE DU 23 JUILLET 181 Ex. IT. — On prend trois lapins de la série 5. Ils sont éprouvés de la façon suivante vingt-sept jours après la dernière injection sensibilisante. L’un d'eux est le témoin. Il reçoit 1/4 de centimètre cube de sérum de cheval dans les veines. Au bout de deux minutes, paraplégie qui dure dix minutes. Le deuxième lapin (L. d., tableau V) recoit dans les veines 8 centimètres cubes de sang anaphylactique. Aucun trouble. Cinq minutes après, 5 centi- mètres cubes de sérum de cheval dans les veines. Aucun trouble. Le troisième lapin est traité exactement de la même manière que celui-ci et se comporte de même. Cette désensibilisation, produite sans antigène, est évidemment un phénomène important, mais il reste à savoir si on ne pourrait pas aussi bien la produire avec du sang frais de lapin normal ou avec du sang anaphylactique ayant perdu sa toxicité par un vieillissement de quelques heures (1); il faudrait connaître également l'importance de sa durée. Mais ce sont là autant d'objets à de nouvelles recherches. ({nstitut Pasteur de Tunis.) RECILERCIHES SUR L'ÉLIMINATION DU BACILLE b EBERTIH ET DES PARATYPHIQUES PAR L'INTESTIN, par L. RiBapeAU-Dumas et P. IARVIER. Dans une série d'expériences nous avons recherché, chez le lapin, comment se faisait l'élimination du bacille d'Eberth et des paraty- phiques par l'intestin, et quelles étaient les lésions créées dans cet organe par le passage, au bout d’un lemps très court, des microorga- nismes injectés à fortes doses. Dans ce but, nous nous sommes servis de cultures en eau peptonée de différentes espèces bacillaires, datant d'au moins une semaine, et nous pratiquions l'inoculation d'un centimètre cube du liquide dans la veine marginale de l'oreille. Le lendemain ou le surlendemain, l'animal était tué instantanément par une injection intra-cardiaque de chloro- forme. Après ouverture du corps et avec toules les précautions d'usage, nous ensemencions sur plaques au bleu de Lôffler, d'une part le sue retiré à l’aide d'une fine pipette de la paroi intestinale, et d'autre part les matières recueillies aux différents segments de l'intestin. Les cul- tures suspectes isolées sur les plaques élaient contrôlées par la méthode de l’agglutination. Enfin, chez quelques-uns de nos animaux, afin H)ÉEoc tout.) pr 4425: Biococie. Compres RENDuS. — 1910, Ÿ, LXIX, 13 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'éviter la cause d'erreur résultant du passage possible dans l'intestin des bacilles véhiculés par la bile, nous avons fait quarante-huit heures avant l’inoculation la ligature et la résection du cholédoque. Ces recherches ont été complétées par l’étude comparative de la teneur en bacilles de l'intestin et de quelques autres viscères. Dans le tableau ci-joint, nous donnons le résultat fourni par quelques-unes de nos expériences chez des animaux au cholédoque réséqué. E8. EB Es P.A. PE DVÉOTE) ER pen EPA AO dE dE » » Contenu pylorique . . : . . . 0 () 0 » » DuodénumEe eee ee EU 0 + 0 + Contenu. 2er a de Niue + (l 0 (l JÉJUQUM Ne D ne 0 û de (] 0 Content SRE Enr Rr RER) (l 0 () () Iléon. Parüe moyenne nette) + » » Plaquerde Peyer 2207207000 + _E » » Plaque lymphoïde précæcale () + 0 » » Contenu. re 0 (l (] (] 0 GrOS MIN EeStIN Ce re NE RES) 0 () 0 AL Contenu. sea Parce) 0 0 0 (l APDENICe rte ere ne AE _ + + 0 Contenu: 5 te rene eee 0 ( + Rate re tel net + + JE Bienne QUTRNE EM ARE (l 4e Le pour la bile, plus rarement pour le poumon et pour les reins. En résumé, d’après ces expériences, les bacilles se fixent surtout dans la rate, le foie, l'appendice et paraissent s’éliminer, en ce qui concerne la voie intestinale, au niveau de l’appendice et du duodénum, accessoi- rement par le milieu de l'intestin grêle et par le gros intestin. Il est frappant de constater que les microorganismes se retrouvent infiniment plus facilement dans les parois de l'intestin que dans les matières. Nous n'avons pas pu établir la durée du phénomène en raison de la mort qui survient rapidement chez les animaux ainsi traités. Ilne s'agit cependant pas de phénomènes dus à une distribution quelconque des germes charriés par le sang. En effet, il nous a élé possible de noter pour un certain nombre de cas des altérations intestinales semblables dans leur morphologie à celles qu'avait vues Gaudy au cours des toxi- infections graves et qui se localisaient de préférence aux points mêmes où les microbes avaient pu être isolés. Sur dix cas, quatre fois, il est vrai, Ces recherches n’ont donné aucun résultat, mais, dans les autres expériences, nous avons constaté des hyperémies marquées, des ecchymoses, des suffusions hémorragiques, surtout au niveau des premières portions du duodénum et de la racine de l’appendice. Nous avons encore observé la production de petites escarres hémorragiques limitées à la muqueuse. En ces points, la lésion fourmillait de bacilles ne prenant pas le Gram et qui peut-être par comparaison avec les résultats fournis par les cultures étaient, suivant les cas, des bacilles d'Eberth ou des paratyphiques. Il est à remarquer que les altérations les plus accentuées se rencontraient sur le duodénum des animaux inoculés avec le paratyphique B. ESSAT D’'IMMUNISATION DES ANIMAUX CONTRE L'UROHYPOTENSINE. ACTION ANTITOXIQUE DU SÉRUM DES ANIMAUX IMMUNISÉS, par J.-E. ABeLous et E. BARDIER. . En administrant par voie veineuse au lapin et par voie sous-cutanée au cobaye des doses graduellement croissantes d'urohypotensine, et en espacant suffisamment les injections selon la courbe du poids des ani- maux, on peut arriver à les immuniser contre des doses de toxine plus que mortelles pour des animaux neufs. L'immunité complète est atteinte quand, sous l'influence d'une injection d’urohypotensine à dose mortelle, les sujets ne présentent que des troubles insignitiants. 184 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Parmi les symptômes, le myosis est le dernier à disparaître chez les animaux en immunisalion. Ce sérum des animaux immunisés mélangé in vitro à de l’urohypo- tensine possède des propriétés antitoxiques manifestes. Expériences. — Un cobaye mâle du poids de 650 grammes recoit le # mai O0 gr. O1 d’urohypotensine par kilogramme. Le 9 mai, son poids est tombé à 565 grammes. Le 20 mai, il atteint 635 grammes. On lui fait une deuxième injection de 0 gr, 05 de toxine. Le 21 mai, il pèse 632 grammes et le 22 mai 635 grammes. Nouvelle injection de O0 gr. 08. Le 23, son poids tombe à 620 grammes, mais, le 30, il est remonté à 635 grammes. — Injection de Ogr. 10. Le poids fléchil de nouveau, mais est remonté à 635 le 4 juin. — Injection de 0 gr. 12, chute de poids à 620; le 7, le cobaye pèse 635. On lui fait une dernière injection de 0 gr. 13, et on le saigne pour recueillir son sérum. L'animal, qui avait été fortement touché par la première injection, n’a présenté que des troubles de plus en plus légers aux injections sui- vantes, sauf les chutes de poids très passagères que nous avons signa- lées. On sacrifie le même jour un cobaye normal pour recueillir son sérum. Le 8 juin, un lapin À du poids de 2 kil. 410 reçoit par injection intraveineuse 0 gr. 04 d'urohypotensine par kilogramme. A la solution d'urohypotensine, on avait ajouté et laissé en contact pendant quinze minutes 4 centimètres cubes de sérum de cobaye normal. Un lapin B du poids de 2 kil. 120 reçoit dans les mêmes conditions la même dose d'urohypotensine soumise pendant quinze minutes à l'action de 4 centimètres cubes de sérum de cobaye immunisé. Enfin, un lapin témoin T (1570) est injecté avec la même dose d’uro- hypotensine (0 gr. 04 par kilogramme). À (sérum de cobaye normal) : angoisse, contracture des membres et du cou; myosis intense, respiration lente et dyspnéique; gène dans les mouvements; narcose, affaissement. Le myosis a disparu au bout de cinq minutes. B (sérum de cobaye immunisé) : pas de myosis, pas trace de narcose; aucun symptôme apparent, sauf un peu de raideur dans la marche qui disparaît très vite. L'attitude et l'allure de ce lapin sont tout à fait nor- males. T (urohypotensine seule) : angoisse, titubation, lressaillements mus- culaires, mÿyosis punctifoïme. Imminence de convulsions; respiration dyspnéique très ralentie ; émission d'urines et de selles très muqueuses. Le myosis ne s'atténue qu'au bout de quinze minutes, mais l'animal reste encore prostré pendant un bon quart d'heure. Nous voyons donc que le sérum de cobaye immunisé supprime les EAC SÉANCE DU 23 JUILLET 183 signes de l'intoxication par l'urohypotensine; le sérum de cobaye normal les atténue en partie seulement. Le 16 juin, sept jours après, le lapin B a augmenté de 130 grammes, le lapin À de 15 grammes seulement. 2° On prépare le 15 juillet du sérum avec 30 grammes de sang empruntés à un lapin immunisé par sept injections antérieures d'urohy- potensine; on recueille de même le sérum d’un lapin normal. Le lendemain, un lapin A’, du poids de 1740 grammes, reçoit en injec- tion intraveineuse 0 gr. 046 de toxine par kilog (dose mortelle) mélangée dix minutes avant avec 4 centimètres cubes de sérum de lapin immunisé. L'animal résiste bien et ne présente qu'un myosis très léger et très court; pas de narcose. Un autre lapin B’, du poids de 1410 grammes, reçoit la même dose de toxine mélangée à 4 centimètres cubes de sérum de lapin normal. La quantité de liquide à injecter est de 18 centimètres cubes. Au 14° centi- mètre cube, l'animal est pris de violentes convulsions; on arrête l’injec- tion et, grâce à la respiration artificielle combinée aux tractions rythmées de la langue, le lapin revient à la vie, mais il reste longtemps affaissé, somnolent, avec un myosis intense et prolongé. Il a reçu seulement 0 gr. 03% de toxine par kilogramme. Le lapin A’ a admirablement résisté à une dose mortelle de 0 gr. 046 par kilog. Conclusions : 1° On peut donc, par des injections répétées d'urohypo- tensine, immuniser les animaux. 2° Le sérum des animaux immunisés, mélangé in vulro à la loxine, possède une action antitoxique spécifique manifeste. On se rendra compte de l'intérêt de ces premiers résultats si l’on songe que, comme nous l'avons montré, les (roubles de l’urémie nous paraissent devoir être attribués, pour la plus grande part, à l’action de l’urohypotensine. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse.) SUBSTANCES HYPOTENSIVES ET PIGMENTS DES SURRÉNALES, par H. RoGEr. J'ai essayé d'établir, dans une note précédente (1), qu'on peut extraire des capsules surrénales, préalablement traitées par l'ammoniaque, (1) Roger. Les substances hypotensives des capsules surrénales. Soc. de Biologie, 16 juillet 4910. 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plusieurs substances hypotensives et notamment un pigment rouge dialvsable, un pigment noir non dialysable, des matières grasses. Si l’on fait une décoction de capsules et si on soumet le liquide à la dialyse sans l'avoir traité par l’ammoniaque, on obtiendra un pigment violet qui vire au rouge sous l'influence des alcalis. La même transfor- mation se produil plus ou moins vite quand le liquide est abandonné à l'air. Quand on opère à l'abri de l'oxygène, on obtient par la dialyse non un pigment, mais un chromogène qui est jaune et ne tarde pas au con- tact de l'air à devenir violet, et plus tard rouge. On peut suivre ainsi toutes les transformations du pigment dialysable. Comme il était facile de le prévoir, les liquides dialysés sont riches en adrénaline et fortement hypertenseurs ; si on les traite par l’ammo- niaque, ils acquièrent la propriété d’abaisser la pression. La portion non dialysable de ces décoctions abandonne au chloro- forme une matière grasse qui forme, avec l’eau additionnée d’une trace de soude, une émulsion laiteuse. Cette émulsion est fortement hypoten- sive. Elle se comporte exactement comme les émulsions dont j'ai parlé dans ma note précédente. Après avoir étudié les pigments, les chromogènes el les substances hypotensives qu'on peut extraire des capsules surrénales par l'ébulli- tion, il m'a semblé intéressant de faire quelques recherches en opérant à froid. Voici comment j'ai procédé : Cinquante grammes de capsules de cheval, finement hachées, ont été laissées en contact pendant trois semaines avec de l'alcool, puis elles ont été épuisées par ce liquide. L'alcool ayant été évaporé dans le vide, on à repris par l'eau et on a obtenu un liquide rouge, riche en adréna- line. Traité qar l’ammoniaque, l'extrait, qui était primitivement hyper- tenseur, est devenu hypotenseur. C’est un résultat analogue à celui que j'avais obtenu dans les expériences précédentes. Le tissu capsulaire, qui avait été épuisé par l'alcool, a été traité par le chloroforme. Ce dissolvant a extrait 1 gr. 736 d’une matière d'apparence graisseuse qui fut émulsionnée dans 20 centimètres cubes d’eau salée à 8 p. 1.000 chargée d’une trace de soude. Contrairement à ce qui avait lieu dans les expériences précédentes, ce liquide amena une élévation de la pression, d'ailleurs légère et passagère, mais non suivie d’abaisse- ment. Je pensai que le résultat tenait à la présence d’une trace d'adré- naline. J'ai donc traité les matières grasses par de l’eau aiguisée d'acide chlorhydrique, puis je les ai de nouveau émulsionnées dans de l’eau salée alcaline. Cette fois, j'ai obtenu un abaissement de pression très marqué el très durable. L'eau acidulée qui avait servi au lavage de la graisse, après neutralisation, à produit une hypertension légère, mais manifeste. SÉANCE DU 23 JUILLET 487 Après avoir traité le tissu capsulaire par l'alcool et le chloroforme, je l'ai soumis à l’action de l'alcool amylique. J'ai obtenu une nouvelle matière grasse fortement hypotensive, un peu plus hypotensive que la matière contenue dans l'extrait chloroformique. Le tissu qui a été soumis à l'action successive de l'alcool, du chlo- roforme et de l’alcool amylique abandonne encore à l’eau froide une substance très légèrement hypotensive. L'eau chaude n'extrait plus aucune substance agissant sur la pression. Il semble donc que les hypo- tensines que j'avais obtenues dans mes expériences précédentes ont été coagulées d’une facon définitive par les dissolvants employés. RELATION ENTRE LES PHÉNOMÈNES DE PARTIÉNOGENÈSE NATURELLE RUDIMENTAIRE ET CEUX DE PARTIHÉNOGENÈSE NATURELLE TOTALE, par À. LECAILLON. Ce n'est pas seulement avec les phénomènes de parlhénogenèse expé- rimentale, mais aussi avec ceux de parthénogenèse naturelle totale, que les phénomènes de parthénogenèse naturelle rudimentaire ont des rapports étroits. On sait que diverses théories ont été proposées en vue d'expliquer l'origine et le mécanisme de la parthénogenèse naturelle totale que l’on appelle encore souvent parthénogenèse « vraie ». Pour Ch. S. Minot, l'œuf est hermaphrodite, c’est-à-dire contient des substances mäles et des substances femelles. Au moment des divisions de maturation, il expulserait les premières, lesquelles seraient récupérées ensuite lors de l'entrée du spermatozoïde fécondateur. Dans l’œuf non fécondé parthé- nogénésique, il ne se formerait pas de globules polaires; il n’y aurait donc pas perte de substances màles et, par suite, nécessité de féconda- tion. L’œuf pourrait ainsi se transformer quand même en embryon. Pour Weismann, il ne se formerait qu'un globule polaire dans les œufs parthénogénésiques, et c'est dans ce fait qu'il faudrait chercher l’origine même de la parthénogenèse. Ces théories ne cadrent pas avec les faits actuellement connus. Au- Jourd'hui, les biologistes admettent plutôt que, quel que soit le nombre de globules polaires qu'il peut produire, l'œuf non fécondé a virtuelle- ment le pouvoir de se transformer en embryon. Pour que celte trans- formation s'effectue, il suffit de faire agir sur lui un excitant convena- blement choisi. Et même, quand il s’agit de parthénogenèse vraie, il n’est pas besoin d’excitant. Mes recherches sur l’œuf non fécondé des Oiseaux montrent qu'ici non seulement l'œuf est virtuellement capable de se transformer en embryon, 188 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mais que loujours, sans avoir besoin d’éprouver l’action d’aucun exci- tant, il commence à subir de lui-même cette transformation. J'ai rap- pelé, dans ma dernière note (1), que des phénomènes semblables existent chez beaucoup d’autres animaux (2) et j'ai expliqué pourquoi, à mon avis, ils ne doivent pas être rattachés à la parthénogenèse expérimen- tale, mais bien être regardés comme des faits de parthénogenèse nalu- relle rudimentaire. Or, la comparaison de ces faits entre eux montre que, dans certains cas, le rudiment de développement qui se produit naturellement est extrêmement peu marqué, alors que dans d’autres cas il atteint un stade notablement plus avancé, et, chez certaines espèces même, un stade plus ou moins voisin de celui de l'éclosion. Ainsi, chez la Souris, d’après Tafani ‘1889), le rudiment de dévelop- pement parthénogénésique naturel serait extrêmement peu accentué. On verrait simplement, après la formation du deuxième globule polaire, le résidu fusorial se redisposer en un autre fuseau qui s'enfonce dans le vitellus et qui porte un nombre normal de chromosomes. Ceux-ci, après avoir été d'abord disposés régulièrement sur les fibres fusoriales, se dispersent sur celles-ci, de sorte que la division nucléaire ébauchée ne s'achève pas. Il ne se forme donc même pas, dans ce cas très simple, de pronucléus femelle. Chez les Poissons osseux, il se produit, d’après les recherches concor- dantes de nombreux auteurs (Van Bambeke, Henneguy, ete.), dans l’œuf non fécondé, des mouvements du germe qui rappellent ceux qui appa- raissent dans l’œuf nouvellement fécondé. Chez les Oiseaux, on observe la segmentation que j'ai fait connaître en détail et qui aboutit à donner plusieurs centaines ou même peut-être un millier de blastomères. Chez le Pombyx mori, d'après Nussbaum (1898), le Tenebrio molitor, d'après Saling (1905), et le Diplogaster minor, d’après Maupas (1900), Le développement parthénogénésiquenaturel rudimentaire atteint un stade analogue. Enfin, chez certains Lépidoptères et certains Echinodermes, le déve- loppement embryonnaire, dans l'œuf non fécondé, va beaucoup plus loin. D'après Delage (1905), il manque bien peu de chose aux œufs de certaines Astéries pour être normalement parthénogénésiques, c'est-à- dire pour engendrer des larves complètement formées. Dans certaines espèces même, alors que le développement, dans les œufs non fécondés, n’est généralement pas total, il paraît y avoir une certaine proportion de ceux-ci donnant naissance à de véritables larves. C'est ce qui résulte des observations failes par plusieurs auteurs sur les Lépidoptères et par Loeb sur certaines Étoiles de mer. (4) Voir : Comptes rendus de la Soc. de Biologie, n° 26, 1910. (2) Il en est certainement de même chez les végétaux. SÉANCE DU 23 JUILLET 189 De l’ensembie des faits qui précèdent, on peut conclure que c'est dans l'existence des phénomènes de parthénogenèse naturelle rudimen- taire qu’il faut chercher l’origine de la parthénogenèse naturelle totale. C’est seulement en étudiant mieux qu'on ne l’a fait jusqu'ici ces phéno- mènes que l’on peut espérer expliquer réellement celle-ci. Actuellement, l’on peut dire déjà que chez certaines espèces qui se sont adaptées à des conditions d'existence particulières, les rudiments de développements parthénogénésiques qui existaient primilivement se sont accentués plus ou moins rapidementet ont fait place à la parthénogenèse naturelle totale. VACUOLES A LIPOÏDES DES OSTÉOBLASTES, DES CELLULES OSSEUSES ET DES OSTÉOCLASTES, par G, DuBrEurL. Nous avons vu récemment qu'il y avait lieu d'ajouter aux détails cyltologiques des ostéoblastes et des cellules osseuses les grains de ségrégation et les milochondries (1). Aujourd'hui, nous voulons signaler la présence dans ces cellules de nombreuses enclaves lipoïdes, rencon- trées également dans les ostéoclastes. M. Renaut a signalé, dans les cellules osseuses de l'opercule des Cyprins. la présence de vacuoles qui pourraient peul-être se rapporter au même objet que nous étudions : les vacuoles à lipoïdes. « Il (le protoplasma) renferme alors des vacuoles brillantes qui, souvent, se poursuivent sur la racine des prolongements protoplasmiques (2) ». La même observalion n'a pas encore élé faite dans les os des Mammifères, à notre connaissance, probablement en raison des difficultés d'observation. La méthode que nous avons employée pour l'étude des mitochondries des ostéoblastes et des cellules osseuses (3) (fixation par le mélange de bichromate de potasse, solution aqueuse à 3 p. 100 : 80 vol., formol : 20 vol., suivie d’un mordançage au bichromate de potasse et coloration à l'hématoxyline ferrique) - donne, dans certaines conditions d’imprégnation chromique, d'excellents résul- tats pour la coloration des vacuoles à lipoïdes. L'étude des pièces fraiches, coupées à main levée et examinées dans le sérum isotonique ne donne aucun résultat pour plusieurs raisons : difficulté d'examen, petitesse et faible (4) JS. Renaut et G. Dubreuil. Cytologie, fonction sécrétoire, filiation des ostéoblastes et des cellulus osseuses, etc... Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, t. LXVI, p. 74. (2) J. Renaut. Traité d'hislologie pratique, t. 1, p. 497. (3) G. Dubreuil. L'appareil mitochondrial dans la lignée cellulaire allant du lymphocyte à la cellule osseuse. Comptes rendus de la Sce. de Biologie, t. LXVIIT, p. 1100. pe: 190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réfringence des vacuoles. Ces mêmes coupes à main levée sur la pièce fraiche, portées dans l’acide osmique, permettent d’utiles constatations, comme nous allons le voir. La fixation par l’acide osmique, en solution ou en vapeurs, montre après quelques heures un assez grand nombre de grains colorés en bistre dans le protoplasma des ostéoblastes, qui se colore lui-même en bistre clair. Des grains de même taille, ou plus gros, sont visibles dans les ostéoclastes. Aucun ordre ne préside à la distribution dans les corps cellulaires de ces grains, indices de vacuoles graisseuses. Dans les cellules osseuses, englobées qu'elles sont dans l’osséine qui se colore fortement, il est impossible de rien distinguer. On obtient une notion infiniment plus nette de la richesse en vacuoles lipoides des ostéoblastes, cellules osseuses et ostéoclastes par l’hématoxyline ferrique. Les ostéoblastes se voient sous forme de polyèdres protoplasmiques légèrement teintés, avec un noyau clair parsemé de quelques grosses croû- telles de chromatine d’un noir absolu. Dans le protoplasma sont semées, sans ordre, des vacuoles sphériques ou ovoïdes, de forme rarement irrégulière, en nombre variable de cinq à vingt par élément. Ces vacuoles sont colorées en gris bleuté et leur marge plus foncée prend une teinte presque noire. — La même constatation se fait dans les cellules osseuses de l’os enchondral lorsque l'osséine est suffisamment différenciée. Les vacuoles sont plus petites et moins abondantes. — Les ostéoclastes, avec leurs grosses mitchondries qui rem- plissent entièrement le corps protoplasmique et se colorent en même temps que les vacuoles à lipoïdes (ce qui ne se produit ni pour les ostéoblastes, ni pour les cellules osseuses), ne différencient pas nettement ce qui est mito- chondrie et ce qui est vacuole à lipoïdes. Mais, l'examen après lPacide osmique aidant, nous pouvons conclure que les corpuscules colorés en noir par l'hématoxyline, plus gros que les mitochondries, de forme parfois bizarre, correspondent à des vacuoles à lipoides. Par ce qui précède et nous appuyant sur les observations de Mulon (1) et de ses devanciers, nous pouvons dire que ces lipoïdes, qui se teignent en bistre par l’acide osmique, ont parmi leurs constituants l'acide oléique en faible quantité. 11 ne s'agit pas là d’une graisse comparable à la myéline. Pour résumer nos notes précédentes et celle-ci, disons qu'il faut ajouter à la cytologie des ostéoblastes, cellules osseuses et ostéoclastes les détails suivants : 1° Pour les ostéoblastes et les cellules osseuses jeunes : des grains de segrégalion envacuolés, des chondriochontes et des vacuoles à lipoïdes ; 2 pour les ostéoclastes : des mitochondries et des vacuoles à lipoïdes. Nous en tirerons les conclusions de droit dans le travail général sur l’ossification primaire que nous préparons avec M. Renaut. (Travail du Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) (4) Mulon. Aclion de l'acide osmique sur les graisses. Bibliographie anato- mique, t. XIIT, p. 208, 1904. ut SÉANCE DU 23 JUILLET 491 SUR LE PHÉNOXYPROPANEDIOL, par L. LAuUNoy. Dans une communication récente (1) MM. À Gilbert et P. Descomps viennent d'attirer l'attention sur les propriétés antithermiques et anal- sésiques du phénoxypropanediol. Il y a deux ans environ, mon ami E. Fourneau m'avait remis une certaine quantité de ce corps en me demandant d'en faire l'essai phy- siologique. J'en avais reconnu les propriétés antithermiques et anal- gésiques, chez le cobaye normal. Sur ces deux points je ne puis donc que confirmer les résultats publiés par MM. Gilbert et Descomps. J'ajouterai qu'en injection intra-veineuse à la dose de 0 gr. 50 chez un chien d’une douzaine de kilogrammes curarisé, le phénoxypropanediol détermine immédiatement une légère chute de la pression carotidienne: ce phénomène est passager. J'avais été surtout frappé par les propriétés analgésiques de cette substance, et, partant de ce fait, je m'étais demandé quelle pouvait être l'action d'an produit chimique d'action convulsivante, tel que la stry- chine par exemple, chez des animaux traités par le phénoxypropanediol. Je suis arrivé à ce résultat que, chez les animaux injectés d'une dose de phénoæypropanediol, capable de produire une résolution musculaire presque absolue, l'injection ullérieure d’une dose mortelle de sulfate de strychnine reste sans effet. Voici, par exemple, une série d'expériences pour lesquelles M. M. Ni- colle avait bien voulu m'assurer son bienveillant contrôle. Dans ces expériences, nous partions d'une solution de strychnine dont la dose mortelle, en injection éntra-musculaire chez le cobaye mâle, était calculée en gouttes d’une pipette calibrée; deux gouttes de cette pipette correspondaient à 1 milligramme environ de sulfate de strychnine ; trois gouttes tuaient régulièrement les animaux témoins, dans un temps variable loujours de courte durée. I. — Animaux témoins. 4° Cobaye, 500 gr. — Injection à 3 h. de 4 gouttes. Crise convulsive à 3 h. 4, mort à 3 h. 11. Survie : 11 minutes. 29 Cobaye, 520 gr. — Injection à 3 h. 1 de # gouttes. Crise à 3 h. 5. Mort à 4 h. Survie : 59 minutes. 3° Cobaye, 500 gr. — Injection à 3 h. 1 de 3 gouttes de la solution. Crise à 3 h. 8. Mort à 3 h. 11. Survie : 10 minutes. (1) Gilbert et Descomps. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, p. 145, 16 juillet 14910. 192 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ; 49 Cobaye, 470 gr. — Injection à 3 h. 2 avec 3 gouttes. Crise à 3 h. 8. Mort à 3 h. 14. Survie : 12 minutes. 50 Cobaye, 499 gr. — Injection à 3 h. 14 avec 2 gouttes. Survie : ce. 6° Cobaye, 470 gr. — Injection à 3 h. 14 avec 2 gouttes. Crise à 3 h. 27. Mort à 3 h. 28. Survie 14 minutes, IL. — Animaux préalablement injectés de phénoxypropanediol (1). 4° Cobaye, 510 gr. — Injection intra-musculaire de 0 gr. 30 de + à 3 h. 28. A 3 h. 40, l'animal est en résolution musculaire. On l’injecte dans les muscles d’une patte postérieure avec 3 gouttes de la solution de $. de strychnine. A 3 h. 48, on assiste à une crise strychnique bien caractérisée, La crise est finie à 4 h. Survie : o. 2° Cobaye, 480 gr. — Injection intra-musculaire à 3 h. 35 avec 0 gr. 40 de ©. L'animal se couche à 3 h. 48. On l’injecte avec 3 gouttes (dose mortelle) de la solution strychnique. Crise violente de strychnisme à 3 h. 52. L’animal pré- sente encore de la parésie à 5 h. Il est tout à fait remis le lendemain matin. Survie : co. 3° Cobaye, #80 gr. — Injection intra-musculaire à # h. 12 avec 0 gr. 35 de 9. L’animal se couche à # h.20. À 4 h. 25 injection de 3 gouttes de strychnine. Crise à #h. 29. L'animal se remet sur ses pattes à 4 h. 45. La démarche est hésitante, ébrieuse. Survie : 0. 4° Cobaye, 500 gr. — Injection intra-péritonéale à 4 h. 40 avec 0 gr. 20 de o. A 4h. 50 nouvelle injection identique. Aucun phénomène de parésie. À : 5 h. injection intra-musculaire avec 3 gouttes de la solution de strychnine. L'animal n’a pas de véritable crise, il est très hyperesthésié. À 5 h. 25 quel- ques mouvements convulsifs. Survie : æ, Je conclurai simplement dans cette note à l’action antagonisle exer- cée chez le cobaye par les injections préventives de phénoxypropane- diol contre une dose rapidement mortelle de sulfate de strychnine (1). NOUVELLE RÉACTION, A LA FLUORESCINE, POUR LA RECHERCIE DU SANG, EN PARTICULIER DANS L'URINE, par GC. FLeic. J'ai recherché si diverses phtaléines, autres que la phénolphtaléine, se réduisant en phtalines incolores par hydrogénation en milieu alealin, pourraient être utilisées, une fois réduites, pour la recherche du sang. Parmi les phlaléines ou les dérivés de phtaléines que j'ai étudiés . (galléine, éosine, érythrosine, rhodamine, ete.), la plus appropriée à (1) Je désigne le phénoxypropanediol par la lettre ©. (2) Des expériences avec le venin de cobra ne nous ont donné que des résultats peu encourageants. SÉANCE DU 23 JUILLET 193 cette recherche m'a paru être la fluorescéine, qui se réduit facilement en fluorescine, celle-ci repassant ensuite à l'état de fluorescéine par peroxydation, c’est-à-dire en présence d’un agent catalytique métallifère (hémoglobine ou dérivés, pour le cas présent) et d’eau oxygénée. Pour préparer le réactif fluorescinique, on dissout 0 gr. 25 de fluores- céine dans 100 centimètres cubes d’une solution forte de potasse (KOH, 20 grammes ; eau, 100 centimètres cubes) ; on ajoute 10 grammes de zinc très finement pulvérisé et on porte à l’ébullilion en agitant cons- tamment. La décoloration se produit déjà à froid et la fluorescence disparaît complètement à l’ébullition. Une minute d’ébullition suffit. On filtre le liquide chaud et on le conserve en flacons jaunes, autant que possible à l'obscurité, additionné d’une petite quantité de poudre de zinc (2 grammes environ) ; dans ces conditions, le réactif se conserve assez bien ; si à la longue il était devenu fluorescent, il suffirait de l’agiter et de le laisser déposer à nouveau, ou simplement de fillrer après agitalion la quantité à utiliser. (Cependant le zinc en suspension ne gène nullement la réaction.) Pour rechercher le sang dans l'urine, on ajoule à 2 centimètres cubes d'urine, dans un tube à essai, 0 c. ce. 25 à 1 centimètre cube deréactif et III gouttes de H°0°* (à 12 vol.). Pour peu que l'urine contienne de sang, il se produit instantanément de superbes stries fluorescentes, épaisses, extrêmement nettes ; si l’on agite très légèrement le tube, le nuage fluorescent envahit le liquide toul entier et l'intensité de la réaction ne failqu'augmenter. La légère fluorescence que présentent parfois spontané- ment certaines urines ne constitue en aucune facon une cause d'erreur. Il suffirait d’ailleurs, ea pareil cas, de diluer l'urine, après réaction faile, pour supprimer sa fluorescence naturelle, sans diminuer en rien la netteté de la réaction ; après addition d’un grand volume d’eau, celle-ci n'est que plus apparente, par suite de la disparition de la coloration normale de l'urine. Dans le cas d’urines riches en pigments, on peut effectuer la réaction sur l'urine préalablement diluée (pour 1 volume d’urine diluée, 1/4 à 1/5 de réactif). La fluorescence obtenue est stable. Si dans un tube témoin on effectue la réaction sur de l’eau distillée ou de l'urine normale, on n’oblient point de fluorescence ; en cas de doute, faire une dilution comme précédemment pour avoir un terme de comparaison absolument concluant. Si, dans une urine, la réaction, comparativement avec un tube témoin, ne s’est pas produite au bout de {rois minules au maximum, c'est que l'urine ne contient pas de sang. La réaction est infiniment plus sensible que la réaction de Meyer originelle et décèle des proportions de sang de 1/1.000.000 environ et souvent plus faibles. L’urine n'a qu'un pouvoir allénuant extrêmement minime vis-à-vis de la sensibilité de la réaction à la fluorescine et, prali- quement, on peut dire que cette sensibilité est à peu près la mème dans 194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'eau et dans l'urine. L’addition d'alcool acétique ne sensibilise pas la réaction, plus sensible d’ailleurs que la réaction de Meyer sensibilisée à l'alcool acétique ; elle la diminue même. De plus, la réaction, effectuée en milieu aqueux en présence d'alcool acétique, peut être positive en l'absence de sang. La réaction à la fluorescine, appliquée dans l'urine, reste pratique- ment spécifique du sang, l'urine normale ou pathologique ne contenant pas d'éléments susceptibles de la donner; les substances médicamen- teuses habituellement éliminées par l'urine ne la donnent pas non plus. (Pour les formes d'élimination médicamenteuse ou toxique à action oxy- dante possible, — Fe*Clf, SO'Cu, ferricyanures, — effectuer des réac- tions témoins.) Les urines de très faible densité, qui peuvent, bien que ne contenant pas de sang, donner des « réactions à blanc » avec le réactif de Meyer en présence d'alcool acétique, ne donnent aucune réaction avec le réactif à la fluorescine. Les urines purulentes, après ébullition (destruction des peroxydases leucocytaires, sériques ou bacté- riennes possibles), donnent suivant la quantité de globules rouges contenus dans le pus des réactions plus ou moins marquées. La réaction peut être aussi appliquée pour la recherche du sang dans divers liquides organiques ou dans les taches suspectes ; mais, au point de vue médico-léqal, elle n’a, de même que la réaction de Meyer, qu'une valeur dile négalive et ne présente que l'avantage de sa plus grande sensibilité. Au point de vue de la recherche du sang dans l'urine, elle constitue une réaction à la fois très simple, très facile et très sensible. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Montpellier.) NOTE SUR UN ACIDO-RÉSISTANI PARASITE DES LARVES DE S{egomyia fasciata, par J. LEGENDRE. Dans un aquarium où je faisais l'élevage de larves Stegomyia fasciata, j'ai rencontré un bacille acido-résistant assez rare dans l’eau de l’aqua- rium, mais en quantité considérable chez les larves et les pupes où il pullule dans une proportion qui paraît en rapport avec l'âge des insectes, qui sont tous parasités. C'est dans leur tube digestif qu'il cullive, ainsi que je m'en suis assuré en faisant des frottis séparés de cet organe et en pratiquant des coupes de larves et de pupes. Par ce dernier procédé d'examen, on se rend compte que le tube digestif de l'insecte, de son début à sa terminaison, est absolument bourré de bacilles acido-résis- tants qui obstruent sa lumière. Il ne m'a pas paru, malgré l'intensité de ce parasitisme, que l’évolution du futur moustique en füt retardée TETE L SÉANCE DU 23 JUILLET 195 d’une façon sensible. Le bacille parasite paraît s’éliminer rapidement chez l’insecte ailé ; je n'ai trouvé que quelques acido-résistants chez un St. ÿ' âgé de douze heures et resté à jeun. Par contre, je n’ai pas vu un seul de ces bacilles dans le tube digestif, ni dans les ovaires de 3 © ayant fait des repas. Je reste dans le doute sur la provenance de ce bacille que je n'ai trouvé ni dans les crottes de cobayes avec lesquelles les larves étaient alimentées ni dans une macération de trèfle et de betterave. Par ensemencement d’eau de l'élevage ou de fragment de larves infectées, j'ai pu obtenir sur différents milieux solides des cultures impures d’où l’acido-résistant a été isolé et repiqué sur les milieux ordinaires afin de le caractériser. En bouillon, il se forme des grumeaux blanchätres assez abondants rendus évidents par agitation ; au bout d’un certain temps, le bouillon prend la colo- ration rouge trouble de l’urine d’un fébricitant. À aucun moment il ne se forme de voile. En bouillon glycériné, même sédiment sans changement de coloration du milieu; pas de voile ; culture tardive et pauvre. Le bouillon de larves, qui a une teinte ambrée, devient brunâtre et contient du sédiment ; la culture y est beaucoup plus riche que dans les milieux pré- cédents. Sur gélose, les cultures entrainées commencent à pousser au bout de deux ou trois jours sous forme de stries blanchâtres sur lesquelles des points minus- cules d'aspect crémeux se développent en saillie les jours suivants. Après plusieurs mois, la culture végète encore ; elle se présente, quand elle est bien développée, sons l'aspect d'un enduit crémeux, ondulé, qui prend en vieillis- sant une coloration légèrement grisätre. Avec des cultures âgées, la végétation est plus lente et demande de six à quinze jours. Le bacille se développe bien sur les différents milieux solides, gélose sucrée, pomme de terre glycérinée; la gélose au sang lui est très favorable; le milieu de Nicolle l’est moins. Son optimum de température est de 25 à 30 degrés, il pousse moins bien à 37 et mal à 40 degrés. La présence de saprophytes n’entrave pas son dévelop- pement, les cultures se purifient en vieillissant par élimination des autres germes. Il est doué d’une grande vitalité et se conserve longtemps; six mois au moins sur le milieu de Nicolle ; je n’ai pas fait de repiquage avec des cultures plus âgées. Morphologie. — On rencontre, dans les cultures, des formes courtes et des formes longues; les premières appartiennent à des bacilles Jeunes; dans les cultures âgées de quelques jours, les bacilles présen- tent à une seule ou aux deux extrémités un renflement qui leur donne l'aspect d’une épingle ou d'une haltère. Les formes vieilles sont longues et granuleuses, elles prennent moins bien la couleur et offrent à l'œil des points inégalement colorés, ù 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les bacilles ont une tendance à se rapprocher deux par deux en V plus ou moins ouvert et à se grouper en paquets à l'instar du bacille de la diphtérie, avec lequel ils présentent beaucoup d’analogie ; comme ceux de son groupe ce bacille est immobile. Coloration. —- Il prend le Gram, très bien le Ziehl, résiste cinq minules à l'acide azolique au 1/10; après coloration par la fuchsine phéniquée à chaud, il n’est pas entièrement décoloré après six minutes de contact avec l'alcool absolu. Il est détruit par un chauffage de 15 minutes à 70 degrés. Le bacille de la larve du S{egomyia, que je propose de dénommer Bacillus acidophilus stegomyiæ, paraît distinct des nombreux acido- résistants signalés jusqu’à présent. Ses caractères de culture permettent, en effet, de le différencier du bacille du Beurre, qui pousse extrême- ment vile à 37 degrés, ricrement en bouillon glycériné et possède, par ailleurs, des caractères tout différents de ceux que j'ai signalés; du Grassbacillus, qui, en bouillon, donne après trois ou quatre jours un dépôt abondant et un voile. I ne s’agit pas du T’himotheebacillus que ses réactions colorantes sur gélose glycérinée (jaune d’or) séparent nette- ment du bacille du Stegomuyia ; non plus que du bacille de Karlinski qui donne sur gélose glycérinée des colonies jaunâtres et sèches ; pas davan- tage du‘bacille de la tuberculose pisciaire. Sur le cobaye, seul animal que j'aie inoculé jusqu'à présent, le bacille est sans action. IL est facile, en déposant un fragment de culture dans un élevage de larves de Culex ou de Stegomiyia, de les infecter sans qu'il en résulte pour elles aucune influence nuisible. (Travail du laboratoire de M. Marchour.) DE L'ANTAGONISME DANS LE DOMAINE EXPÉRIMENTAL, par E. MAUREL (1). Jde considère comme agents antagonistes ceux qui, après leur absorption, s'opposent à la production ou à la continuation d’une action provoquée par un autre agent, ou qui s'opposent seulement à la mani- festation de cette action. La condition de l'absorption séparerait ainsi, 1l est vrai d'une manière purement conventionnelle, l’antagonisme de l’anfidotisme, ce dernier se (1) Voir les Comptes rendus de la Soc. de Biologie : 18 juin 1910, page 1046; 8 juillet 1910, page 5, et 16 juillet 1910, p. 157. ‘USE SÉANCE DU 23 JUILLET 197 passant dans les cavités naturelles. Telles seraient pour lui les actions réciproques des bases et des acides. Au contraire, l’action des antago- nistes s’exercerait, je l'ai dit, après leur absorption et, autant qu'on peut le supposer, dans le protoplasma lui-même des éléments anato- miques. Ainsi compris, les agents antagonistes doivent, comme les synergiques, se diviser en deux groupes : Ceux qui agissent sur des éléments anatomiques différents, les allohistiques, et ceux qui agissent sur le même élément anatomique, les homohistiques. ANTAGONISME ALLOHISTIQUE. — Je puis en donner, d'après mes expé- riences, les exemples suivants : Premier exemple. — La strophantine a une action élective sur la fibre cardiaque, dont elle ralentit les contractions, en lui donnant plus d'énergie, Au contraire, la chaleur et l’atropine agissent sur la fibre lisse qu’elles paralysent, et elles provoquent ainsi une vaso-dilatation 4jui tend à accélérer les contractions du cœur. Deuxième exemple. — La strychnine en agissant sur l'axe gris provoque des convulsions. Le curare paralyse le nerf moteur et arrête ces convulsions, mais l’animal ne succombe pas moins. On obtient le même résultat avec le sulfo-cyanure de potassium qui paralyse la fibre striée. Sous son influence les convulsions cessent, mais l’animal n'en meurt pas moins et avec la même dose de strychnine. Ce sont là des faits, je me permets de le faire remarquer, qui peuvent se produire quand on s’en tient à combattre les symptômes. C’est là une pratique aveugle qui peut être plus dangereuse qu'utile. ANTAGONISME HOMOHISTIQUE. — Dans les expériences que je vais résumer rapidement, les deux agents antagonistes ont été employés : 4° simultanément; 2° successivement lorsque l'action du premier avait commencé (action curative); 3° longtemps d'avance pour oblenir une aclion préventive. 1° ACTION SIMULTANÉE. — J'ai fait la première constatation de cet anta- gonisme sur le leucocyte entre l’atropine et la pilocarpine (1). Je l'ai constatée, en second lieu, sur la circulation de la grenouille entre l'atropine et l’ergotine, la première provoquant la vaso-dilatation et la seconde la vaso-constriclion des vaisseaux. Je l'ai constatée aussi en répélant l'expérience bien connue de l’action de la pilocarpine et de l'atropine sur les glandes sudoripares. Enfin, j'ai constaté l’action simul- tanée, au point de vue des doses minima mortelles, entre plusieurs agents dont les principaux sont : l’atropine, l’ergotine, la pilocarpine, l’emétine et l’ésérine. La conclusion principale qui s’est dégagée de mes expériences à cet égard est que pour être efficace, les agents antagonistes homohistiques (1) Recherches expérimentales sur les leucocytes, applications à la toxicologie et à la thérapeutique. Doin, Paris, 1892, pages 34 et suivantes. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. 14 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE doivent étre employés dans la proportion de leurs doses minima mortelles. Si bien que si le premier de ces agents a été donné en quantité double de sa dose minima mortelle, son agent antagoniste, pour le combattre efficacement, devra également être donné en quantité double de sa dose minima mortelle. C'est ce qui va ressortir des expériences suivantes : Sulfate d'atropine el ergotine de Bonjean. — Le sulfate d’atropine, qui paralyse la fibre lisse, est mortel pour la grenouille entre 0 gr. 30 et 0 gr. 50 par kilogramme, et l'ergotine de Bonjean, qui contracte le même élément, est mortel pour le même animal, à la dose de 3 grammes par kilogramme. 1° Une grenouille recoit en même temps : Sulfate d'atropines se." 0 pr: . Engourdissement, Ergotine de Bonjean. : . . . : 4 gr. » mais survie. Les deux témoins ayant recu séparément : No 1#Sulfate d'atropine 22.22 MER Rare 0 gr. 40 Meurt. : No 2. Ergotine de Bonjean. . ; . . ris ce: rors ns Meurd: 2° Une grenouille recoit en même temps par kilogramme : Sulfate d'atropine . . . . . . . 0 gr. 50 | Fort engourdissement, ErgolinerT Het (nine ain ET EE) mais survie. Deux grenouilles ayant recu les mêmes doses séparément succombent. 3° Une grenouille recoit en même temps par kilogramme : Suktate «d'atropine.t ant #4. Lime “enr --07on. 20 HAE b ë. Mort. PTS OHINE Eee Co eo en ee 5 gr. » ‘Témroin-:"Sulfate d'atropiners mme 0 gr. 20 Survie. Démon ErrOtINeENTs Mae Ne MR ARE 5 gr. » Mort. Dans cette dernière expérience l’atropine a été donnée à dose insuffi- sante pour neutraliser l’action de l’ergotine. CONCLUSION, — Deux agents antagonistes donnés simultanément dans les proportions de leurs doses minima mortelles se neulralisent et l'animal survit. 2° ACTION GURATIVE. — Chlorhydrate d'atropine et chlorhydrate de pilo- carpine. — Le chlorhydrate de pilocarpine fait contracter la fibre lisse, et il est mortel pour la grenouille à la dose de 0 gr. 20 par kilogramme. 1° Une grenouille recoit O0 gr. 50 de sulfate d'atropine par os inertie presque complète. L'animal mis sur le dos y reste. En ce moment, injection de 0 gr. 20 de chlorhydrate de pilocarpine. Amélioration rapide et survie. Les deux témoins ayant reçu séparément ces doses ont coca 2° Ergotine de Bonjean et sulfate d'atropine. — Une grenouille recoit 3 gramme d'ergotine de Bonjean par kilogramme et elle devient rapi- dement inerte. On lui injecte alors 0 gr. 20 de sulfate d’atropine. Amé- lioration rapide et survie de l’animal. Le témoin ayant recu 3 grammes d’ergotine succombe, et celui ayant recu le sers d'atropine à 0 gr. 20 survit. SÉANCE DU 23 JUILLET : | 199 ConcLzUSION. — L'action des agents antagonistes homohistiques, constatée dans l'administration simultanée, se maintient comme aclion curative. ACTION PRÉVENTIVE. — Sul/ute d'atropine et ergotine de Bonjean. — 1° Une grenouille reçoit 0 gr. 10 de sulfate d'atropine par kilogramme, dose bien supportée. “ Quatre jours après, j'injecte à cet animal 3 grammes d’ergotine de Bonjean, dose mortelle habituellement. Engourdissement, mais survie. 2 Krgotine de Bonjean et sulfate d'atropine. — Une grenouille recoit 2 grammes d’ergotine de Bonjean, dose bien supportée. Quatre jours après, j'injecte au, même animal 0 gr. 50 de sulfate d'atropine, dose souvent mortelle. Conservalion de la vivacité normale et survie. 3° Ergotine de Bonjean et sulfate d'atropine à plus hautes doses. — Une grenouille recoit 2 gr. 50 d’ergotine de Bonjean par kilogramme ; engourdissement pendant plusieurs jours. Quatre jours après, j'injecte à ce même animal 0 g. 40 de sulfate d’atropine, dose mortelle, et l'animal conserve sa vivacité. ConcLusion. — L'action anrtagoniste, constatée dans l’action simultanée et dans l’action curative, se retrouve comme action préventive. Les applications de ces données sur l’antagonisme ne sont pas sorties jusqu'à présent du domaine expérimental; mais, même en les laissant dans ce domaine, elles me paraissent mériter l'attention du monde médical. Elles prouvent l'existence d'agents réellement antagonistes, elles nous font mieux connaitre ce mode d’action de ces agents, et enfin elles font ressortir l'importance des doses à donner si l’on veut obtenir une action antagonisle efficace. Mais, de plus, les résullats que j'ai obtenus dans le domaine expéri- mental ont été si nets qu'ils m'ont laissé ces convictions : 1° Qu'il y aurait un sérieux intérêt à déterminer expérimentalement les antagonismes homohistiques, ce qui comporterait au préalable, bien, entendu, la fixation des ordres de sensibilité et de toxicité; 2° Que la fixation de ces antagonismes, en les étendantaux ptomaïnes. et aux toxines, devrait constituer une partie importante de la thérapeu- tique expérimentale ; 3° Enfin, qu'il est probable qu'au moins un certain nombre de ces anlagonismes, constatés expérimentalement, pourront trouver des appli cations utiles dans la clinique. 20 3 : REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 5 JUILLET 1910 SOMMAIRE GAUTRELET (JEAN) : Contribution de crustacés: tr M QE Re etre 201 à l'étude des extraits organiques -KuxSTLER (J.) et GinESTE (Cx.) : d'invertébrés. Action sur la pres- Formations fibrillaires chez le Chi- sion sanguine de certaines glandes lomonas paramæcium Ehrbg . . . . 200 Présidence de- M. Bergonié, secrétaire-général. FORMATIONS FIBRILLAIRES CHEZ LE Chilomonas paramæcium EER&G., par J. KUNSTLER et Cu. GINESTE. Les progrès de la technique moderne reculent de plus en plus les - limites des faits inconnus, à un point tel que les notions qui, autrefois, eussent pu paraître inaccessibles, trouvent, aujourd'hui, une solution satisfaisante avec une facilité relative. Autrefois, les Protozoaires étaient des grumeaux de substance gélati- neuse, etil ne faut pas remonter bien haut pour trouver des livres au- torisés se cantonnant dans cette rudimentaire manière de voir. Les struc- tures fibrillaires n'étaient connues, jadis, que dans des cas où, généra- lisées, elles apparaissaient par elles-mêmes avec une suffisante netteté. Peu à peu, l’on a réussi à déceler des fibrilles d’une finesse et d'une déli- catesse inaltendues, en des points où rien n'avait pu faire soupconner jusque-là leur présence. Le-Chilomonas paramæcium-E hrbg., espèce banale des pourritures vé- x gétales et des eaux stagnantes, présente à son intérieur un ensemble d'éléments fibrillaires reliés les uns aux autres, et constituant ainsi une SÉANCE DU D JUILLET 201 sorte decharpente générale qui maintient en place les éléments du corps. Il en est de longitudinales, de transversales et d’obliques. Selon les préparations, on en remarque beaucoup ou peu, ceci sans qu’on puisse se rendre parfaitement compte des raisons pour lesquelles ces variations se constatent. Les fibrilles internes des Chilomonas sont d’une délicatesse et d’une finesse extrême ; elles échappent à la vue avec une grande facilité. Elles ne sont pas homogènes surtout leur parcours, mais on les voit aboutir d'espace en espace à des points sombres qui apparaissent sous l'aspect de minuscules corpuscules. Ce sont là, sans doute, les points de départ de la charpente fibrillaire, éléments analogues aux éléments conslitu- tifs fondamentaux du protoplasma que l’un de nous a signalés autre- fois et qui recoivent aujourd'hui des noms si divers. Il n’est pas possible de s'étendre, ici, sur la description détaillée de ce remarquable ensemble fibrillaire, qui trouvera sa place dans un travail plus étendu. Nous nous contenterons d'ajouter que, si l’aspect en est simple et rudimentaire dans certains cas, il apparaît aussi quelquefois avec une complexité de disposition qui dépasse tout ce que l’on aurait pu soupconner. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES EXTRAITS ORGANIQUES D INVERTÉBRÉS. ACTION SUR LA PRESSION SANGUINE DE CERTAINES GLANDES DE CRUSTACÉS, par JEAN GAUTRELET. Nos recherches ont porté sur l'hépato-pancréas et les glandes géni- tales de Cancer pagurus (tourteau), de Maïa Squinado (araignée de mer) et de Palinurus (Langouste) provenant de la station biologique d'Arcachon. Les extraits étudiés ont été des extraits aqueux ou des extraits alcoo- liques. Les premiers ont été obtenus en faisant macérer vingt-quatre heures en un endroit frais les glandes bien réduites en bouillie dans la solution physiologique de NaCI à 9 p. 1.000, en présence d’un cristal de -thymol; on filtrait le produit à travers un linge fin. Quant aux extraits alcooliques, ils ont été de deux sortes : les uns ré- sultaient de la macération des glandes pendant vingt-quatre ou trente-six heures dans l’alcool à 95 degrés, macération dont le filtrat était évaporé incomplètement de facon uniquement à chasser cet alcool; le filtrat ainsi réduit était ramené au volume convenable par addition d'eau salée physiologique. Les autres étaient réalisés en évaporant complètement, presque à siccité, le filtrat alcoolique; une nouvelle précipitation par l'alcool donnait 202 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX naissance à une solution qui, filtrée et évaporée à son tour, était reprise par le sérum physiologique. Qu'il s'agisse d'extraits aqueux ou alcoo- liques, 1 centimètre cube de la solution injectée renfermait 2 grammes de substance; les injections étaient faites dans la saphène; la pression était prise à la carotide chez le chien légèrement morphiné. Palinurus. — Nous n'avons étudié que les extraits alcooliques com- plètement évaporés de Langouste. Ferrer, chien de 25 kilogrammes, a reçu successivement des doses de 0 gr.5 et de 1 gramme par kilogramme d'extraits hépatique ou génital; jamais à noter de modification dans le rythme cardiaque ni dans la pression, que l'animal soit atropiné ou non. Cancer pagurus. — les extraits alcooliques de foie complètement évaporés, même à la dose de 2 ou 3 grammes par kilogramme, ont été toujours inactifs vis-à-vis du cœur et de la pression, que le chien ait reçu ou non de l’atropine préalablement (Campo, Lansquenet). Les extraits alcooliques incomplètement évaporés produisent une baisse de pression de quelques minutes. Roosevelt, 10 kilogrammes, ayant reçu une injection de 20 grammes d'extrait hépatique, la pression aussitôt baisse de .3 centimètres, mais après deux minutes remonte à son chiffre primitif; le cœur ne subit pas de modification notable. Quant aux extraits aqueux de foie, ils agissent d’une facon plus intense. Vichy, chien de 140 kilogrammes, non atropiné, recoit une injection de 5 grammes à 9 h. 48; la pression de 10-14 centimètres tombe immé- diatement à 4, puis à 2; l'animal est agité; sa respiration est ample; à 9 h. 56, le cœur est imperceptible ; cette hypotension extrême se maintient jusqu à 10 h. 98 ; elle se relève alors lentement. Maïa Squinado. Hépato-pancréas. — Les extraits alcooliques complè- tement évaporés, que le chien soit atropiné ou non, ne produisent aucune modification dans la pression ni la contraction cardiaque (Lans- quenet). { Les extraits alcooliques incomplètement évaporés produisent, suivant la dose, une hypotension plus ou moins passagère. À la suite d’une injection de 1 gramme pour une heure la pression de Sauvage baisse quelques secondes de 16 à 12, mais se relève aussitôt en même temps que les oscillations du cœur reprennent leur amplitude. Pluviôse,10kilogrammes, recoit 2 grammes par kilogramme à 10 h.20; la pression, de 8-13, tombe à 6; à 10 h. 22, la pression est de 5 centi- mètres ; à 10 h. 24, elle remonte à 6; à 10 h. 26, elle égale 10, pour revenir normale à 10 h. 28. L’amplitude cardiaque également a repris alors son allure physiologique. Les extraits aqueux sont beaucoup plus actifs. Candidat reçoit à 10 h. 43 1 gramme par kilogramme de foie; la SÉANCE DU 5 JUILLET 203 - œ pression, de 8-13, tombe à 4, puis à 3, puis à 2; elle se maintient à ce chiffre jusqu’à 40 h. 55; à 10 h. 57, elle-est égale à 5; à 11 heures, la pression est de 6; à 11 h. 15, de 8-9. Le cœur est encore petit, l’origine vaso-motrice de la baisse de pression se révèle de ce fait. Si les chiens ont reçu préalablement une injection d’atropine, les extraits alcooliques complètement évaporés sont également sans action ; les extraits incomplètement évaporés produisent une baisse de pression passagère, les extraits aqueux une hypotension très durable. Glandes génitales. — Les extraits de glandes génitales comparés aux extraits hépatiques sont moins actifs. 2 grammes par kilogramme d'extrait alcoolique complètement évaporé injectés à Lansquenet ne produisent aucun effet cardiaque ou vascu- laire. Roosevelt, Pluviôse (le second seul étant atropiné) ne subissent qu'une hypotension très légère et de peu de durée (une minute environ) à la suite d’injections de 2 et 3 grammes par kilogramme d'extrait alcoo- lique èrcomplètement évaporé. | Enfin, la tension artérielle de Candidat, ayant reçu { gramme etmême 2 grammes d'extrait aqueux, ne baisse qu'insensiblement durant une minute tout au plus; l’atropinisation préalable ne modifie pas le résul- tat de l'injection. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine et de la Station biologique d'Arcachon.) REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU {2 JUILLET 1910 SOMMAIRE ALEZAIS et PEYRON: Sur la présence nickel et de cobalt sur la coagu- de globules rouges nucléés dans lation du lait par les ferments pro- les vaisseaux sanguins de l’hypo- LÉOIPIIQUES RAA EN IR NIESE 21€ PAYSE SR AC Ne Et nte 204 GERBER (C.) : Action des sels de ALEZzAIS et PEYRON : Sur les carac- zinc et de cadmium sur la coagula- tères cytologiques de la cellule tion du lait par les ferments pro- chromaffine dans les paraganglio- téolytqQUess PE ARR 213 MESASUTTÉN AUX EEE eat 206 GERBER (C.) : Action des compo- ALEZAIS et PEYRON : À propos des sés du chrome sur la coagulation du remarques de M. Cuénot relatives lait par les ferments protéolytiques. 215 une de nosmotes. A2 Ace 218 PEyron et Pezer : Lésion dégé- ALEZAIS et PEYRON : Paraganglio- nérative localisée au cortex surré- mes médullo-surrénaux avec invo- nal Chez une aliénée. 722027 208: lution épidermoïde au début. ... 219 SimonD (P.-L.) : Note sur un dis- Borxet (E.) : Anévrisme syphili- positif simple pour apprécier la tique de l'artère vertébrale gauche. 210 | production de gaz par une culture GERBER (C.) : Action des sels de microbienne en milieu liquide. . . 217 Présidence de M. Vayssière. SUR LA PRÉSENCE DE GLOBULES ROUGES NUCLÉÉS DANS LES VAISSEAUX SANGUINS DE L'HYPOPHYSE, par ALEZAIS et PEyrox. Le lobe glandulaire de l’hypophyse chez l’homme à l'état normal et dans les tumeurs a pour caractère général l'absence d'une délimitation nette entre les éléments épithéliaux des cordons et les cavités vascu- laires. Récemment, Soyer (1), éludiant le mode d’excrélion de la sub- (4) Association des anatomistes, Nancy, 1909. SÉANCE DU Â2 JUILLET 205 stance colloïde, a précisé le mécanisme suivant lequel la cavité du pseudo- acinus devient partie intégrante du réseau sanguin. Recherchant ensuite la destinée de certaines cellules qui se sont mélangées au sang, il a cru devoir réserver son opinion au sujet de leur transformation possible en hématies. Notre note a pour but d’insister sur les caractères de quelques-uns de ces éléments qui ont une étroite analogie avec les érythroblastes. Ces cellules s’ohservent au voisinage des parois endothéliales, de préférence dans la région -du manteau, constituée surtout, comme on le sait, par des cellules principales ou chromophobes qui paraissent correspondre à un stade de repos glandulaire relatif. On trouve trois catégories de ces chromophobes irrégulièrement réparties : des chromophobes de grande taille; des éléments de volume réduit, nettement chromophobes, qui nous paraissent identiques aux cellules dites migratrices dont Soyer a indiqué le groupement périvas- culaire et les particularités cytologiques (en particulier, noyau pyeno- tique et protoplasma lie de vin); enfin de petits chromophobes se ratta- chant à ces cordons compacts de cellules hypophysaires en voie de régénéralion, décrits quelquefois sous le nom de « Kernreiche Proto- plasm ». C’est surtout ce groupe qui à un certain stade revêt des carac- tères érythroblastiques. En des points divers, maïs à la vérité assez rares, du manteau, on trouve des groupes de ces chromophobes en bordure d’un capillaire endothélial; on peut en observer plusieurs juxta- posés. Plus souvent, ils sont isolés au milieu d’autres cellules plus volu- mineuses. À leur niveau,la paroi vasculaire peut être absente, incomplète ou prête à la déhiscence, tandis que sur le reste du capillaire la ligne endo- théliale et ses noyaux offrent un contour net. L'aspect de ces éléments est remarquablement uniforme : noyau arrondi, pourvu d'une membrane nelte et d'un réseau serré; prolo- plasme absolument homogène, restant incolore, blanc lavé après l’éosine. Cette condensation de la chromatine et l’aspect incolore du cyto- plasme après l’éosine appartiennent aux érythroblastes, en particulier à ceux du foie embryonnaire. C’est le même aspect, le même contraste avec les cellules épithéliales voisines différenciées, la même situation en bordure d’endothéliums amincis ou fenèêtrés. L’homologie se continue lorsqu'on suit ces éléments dans le sang. Le noyau se fonce, devient homogène, assez souvent pycnotique. Le protoplasma, comme celui des globules du sang circulant, devient brusquement éosinophile. Le stade de corpuscules nucléés est net, mais très court. La disparilion du noyau s'effectue ordinairement par une expulsion dont on suit les stades, plus rarement par dissolution progressive. Les pelils chromophobes à noyau pycnotique disparaissent aussi 206 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE sous cet aspect de globules nucléés, mais pour eux le stade d'érythro- blaste pariétal ne nous a pas paru net. Ces aspects érythroblastiques d'éléments hypophysaires régénérés, à type embryonnaire peu différencié, sont bien distincts des faits de dis- parition nucléaire observés dans les vaisseaux chez des cellules vieïllies et dégénérées. Ils ont d'autre part une grande importance pour l’inter- prétation de certaines dispositions observées dans les tumeurs de l’hy- pophyse. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) SUR LES CARACTÈRES CYTOLOGIQUES DE LA CELLULE CHROMAFFINE DANS LES PARAGANGLIOMES SURRÉNAUX, par ALEZAIS et PEYRON. La nature épithéliale des paragangliomes (1), à l’appui de laquelle nous avons récemment apporté l'étude d’une tumeur carotidienne à évolution épidermoïde (2), est encore confirmée par la cytologie des paragangliomes médullo-surrénaux dont les éléments gardent leurs caractères endocrines jusqu'à un stade très avancé de leur évolution, qui par places leur donne l’aspect d’angio-sarcome ou de périthéliome. Nous avons observé plusieurs cas de ces paragangliomes chez l'homme et chez le bœuf après fixation dans le liquide de Müller. Assez souvent la disposition normale du paraganglion en cordons épithéliaux séparés par des endothéliums vasculaires s’efface pour faire place soit à des masses épithéliales volumineuses circonserites et cloisonnées par du tissu conjonctif, soit à un réseau irrégulier de cellules épithéliales réunies en travées effilées dans lesquelles l’orientalion périvasculaire s’atténue ou disparait. Les dimensions des cellules chromaffines varient dans des limites plus étendues qu’à l’état normal; leur taille est parfois doublée. Leurs variations de formes sont particulièrement intéressantes, car elles peuvent s'observer dans une même tumeur. Dans les travées épi- théliales, les cellules chromaffines sont irrégulièrement pyramidales, parfois même sinueuses et munies de minces prolongements. Dans cer- tains cordons placés en bordure des endothéliums, elles offrent une forme prismatique remarquablement régulière, rappelant celle qui a été (4) Un groupe nouveau de tumeurs épithéliales (les Paragangliomes). Réu- nion biolog. Marseille, 1908. (2) Paragangliome carotidien à évolution épidermoïde. Association française pour l'étude du cancer. Mai 1910. cé: lès osbtné SÉANCE DU 12 JUILLET 207 observée dans les corps supra-rénaux des sélaciens. Cette disposition s’amplifiant passe progressivement à ces aspects de périchéliome qui ont induit en erreur la plupart des observateurs. Le cytoplasme offre les grains chromaffines caractéristiques. La diffé- rence entre les éléments clairs et foncés est plus marquée qu'à l'état normal. Nous pouvons affirmer avec Grynfeltt, contrairement à Giaco= mini, que l'aspect clair tient plutôt à la raréfaction qu'à la faible taille des granulations chromaffines. Les vacuoles sont plus nombreuses que dans le paraganglion normal. Certains auteurs (Branca, Mulon) tendent à les rapporter à une fixation imparfaite, mais Grynfeltt a démontré leur existence à peu près cons- tante et Stoerk (4) dans un travail récent reconnaît leur valeur morpho- logique. L'étude du paraganglion de Zuckerkandl (2) nous avait permis de nous rallier à l'opinion de Grynfellt; celle des tumeurs nous confirme dans cette opinion que la vacuolisation de l'élément chromaffine repré- sente un stade constant de son cycle sécréloire encore peu connu. On - suit facilement la confluence des petites vacuoles; les plus grosses qui résultent de cette fusion sont considérables et atteignent parfois le volume de la cellule. Elles contiennent alors assez souvent une masse homogène, éosinophile, à contours réguliers. La vacuolisation est à son plus haut degré sur les cellules qui ont perdu leurs contours et se fusionnent en véritables syncyliums adrénalinogènes qui rappellent sin- gulièrement ceux qui se forment dans certains cordons de l’hypophyse au cours de la sécrétion. L'étude des noyaux montre que les phénomènes de chromalicité observés par Grynfeltt dans les organes chromaffines des Sélaciens et Amphibiens sont ici beaucoup plus marqués. À côté de noyaux pourvus d’un réseau chromatique dense et serré, on voit des noyaux hypochro- matiques avec 1 ou 2 nucléoles qui paraissent isolés dans un karyo- plasme d’aspect vacuolaire. Les formes plissées et plurilobées sont fré- quentes, la plus typique est le noyau en méduse. Pourvu d'une face convexe et régulière, ce noyau donne par sa face concave un grand nombre de prolongements pédiculés qui s’effilochent dans le cyto- plasme. Dans ces noyaux à hernies on trouve ordinairement un nucléole hypertrophique collé à la face interne de la membrane; toutefois nous n'avons jamais observé des phénomènes d'expulsion. A noter, dans quelques éléments volumineux, la présence d’une zone hyaline ou entonnoir périnucléaire, et dans d’autres celle d’une vacuole isolée juxta- nucléaire. (1) Beïtrag zur Morphologie des Nebennierenmarkes von P. Stoerk. Archiv fur mikrosc. Anat. und Entwick., LXXII, 1908. (2) L'organe D ni ide de ZuckerkandI chez le jeune chien. Réunion | & À biol. Marseille, 1906. 208 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Les karyocinèses sont rares; nous avons vu de nombreuses amitoses qui nous ont paru assez souvent suivies de karyolyse en rapport avec l'élaboration cytoplasmique. Les formes plurinueléées auxquelles elles donnent lieu sont assez fréquentes. ; Les endothéliums vasculaires forment un revêtement continu. Nous n'avons jamais trouvé dans les vaisseaux les cellules isolées ou les cha- pelets de granulations décrits par Hulgreen, Manasse, Carlier. Leur contenu est représenté par une substance d'aspect vitreux, parfois éosi- nophile, homogène ou non, qui résulte peut être du mélange du plasma sanguin avec les produits chimiques de l’excrélion vacuolaire, mais qui ne représente pas un produit figuré cytoplasmique. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) LÉSION DÉGÉNÉRATIVE LOCALISÉE AU CORTEX SURRÉNAL CHEZ UNE ALIÉNÉE, par PEYRON et PEZET. Nous avons pu étudier les capsules surrénales d'une aliénée de qua- rante-trois ans qui présentait depuis plusieurs années un délire incohé- rent avec agitation, perversions sexuelles, et qui est morte avec des symptômes d'ictère grave. À l'autopsie : foie atrophique jaune de Fre- richs ; cholécystite calculeuse ; slase cardio-pulmonaire; congestion rénale. Examen des capsules. — Lésions bilatérales; disparition générale presque complète des noyaux dans la zone fasciculée, alors que les autres parties de la glande offrent des aspects chromatiques normaux. Zone glomérulée. — Amas épithéliaux plus volumineux qu'à l’état normal, ovoides ou arciformes, répartis en plusieurs rangées. Noyaux fortement chro- matiques; cytoplasme dense. Vers la fasciculée, les noyaux perdent leur caractère embryonnaire, deviennent hypochromatiques, avec corps cellulaire clair, progressivement vacuolisé. La glomérulée amplifiée donne l'aspect d'une zone de régénération. Zone fasciculée. — Cordons élargis ; trois à cinq rangées d'éléments. Cyto- lyse générale; transformation des corps cellulaires en masses nuageuses ou finement granuleuses, parfois confluentes, avec vacuolisation secondaire. Près de la glomérulée, la dégénérescence nucléaire s'établit progressivement et par caryolyse : noyau irrégulier, à teinte diffuse, puis homogène par dissolution de la chromatine, disparition de la membrane. Le contenu se fragmente en une fine poussière ; l'’imbibition du cytoplasme se traduit par une coloration en violet pâle à l'hématoxyline. Rarement caryorrhexis (persistance d’une mem- brane nucléaire avec grains chromatiques rassemblés à sa face interne). Par places, quelques dégénérescences vacuolaires ; jamais de pycnose. LS & SÉANCE DU Â12 JUILLET 209 Zone réticulée. — Lésions peu marquées; quelques noyaux en caryolyse, quelques petits foyers de lymphocytes. Ni plasma-, ni mastzellen. Substance médullaire. — Disposition générale normale. Les cellules ont leur cytoplasme granuleux habituel ; vacuoles peu marquées.Noyaux tous colorés. Pas de lésions dégénératives, pas d'infiltration Iymphocytaire. Amiloses fréquentes, d’où augmentation des formations multinucléées de Gottschau. Endothéliums des vaisseaux complets ; dans leurs lumières absence presque totale des plaques vitreuses amorphes caractérisant l'hypersécrétion médul- aire. Sur des rameaux veineux sinusoïdaux, quelques cellules dégénérées venues par migration de la fasciculée se juxtaposent sans transition aux cellules iatactes. Zones adénomateuses. — Purement corticales et d’origine glomérulaire, développées à la fois vers l'enveloppe conjonctive et entre les cordons de la fasciculée. En résumé, intégrité anatomique du paraganglion sans signes d'hypertrophie fonctionnelle et, au contraire, hypertrophie du cortex chez une adulte de quarante-trois ans, se traduisant par l’épaississement des cordons de la-fasciculée et une formation adénemateuse d’origine glomérulaire. Au stade d'hyperfonctionnement, a dû succéder vraisem- blablement une insuffisance que manifeste la lésion dégénérative loca- lisée et qui a provoqué des phénomènes de régénération dans les glomé- rules. Ces deux processus ont été lents et simultanés, comme l’indiquent d'une part la sclérose peri-adénomateuse d'origine capsulaire, de l’autre la rareté du caryorrhexis et l'absence de la pycnose qui sont à peu près constants dans la mort rapide des cellules. La localisation des lésions mérite d'être soulignée, de même que les amitoses régénératives de la glomérulée, toutes deux conformes aux données de Mulon. - Quoique l'examen des autres organes endocrines et lécithinogènes n'ait pu être pratiqué, ce fait est intéressant au point de vue du rôle des glandes endocrines dans les syndromes mentaux et surtout du rôle antitoxique de la cortico-surrénale récemment nié dans le travail de Pende (1). Le délire chronique terminé par ictère grave paraît corres- pondre à un syndrome ancien d'insuffisance antitoxique terminé par un épisode aigu. Enfin, au point de vue morphologique, ce fait montre l’inexactitude de la conception ancienne de Gottschau qui considérait la cellule médullaire comme une ‘orme ultime de l’évolution des cellules glomérulo-corticales. Il corrobore la doctrine du dualisme surrénal qui est démontré par l'ontogenèse, la tératologie et l'étude des caractères normaux et pathologiques. (4) Patologia dei cassule surrenali e degli organi parasimpatici, 1909. sf 210 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ANÉVRISME SYPHILITIQUE DE L'ARTÈRE VERTÉBRALE GAUCHE, par E. BoInET. Parmi les anévrismes des artères cérébrales, celui de l'artère verté- brale est un des plus rares. Si l'anévrisme atteint la sylvienne dans la proportion de 45,7 p. 100, d'après Erlenmeyer, il siège rarement sur les artères cérébrale profonde, basilaire, vertébrale (Rosenthal) ; il occupe de préférence le côté gauche. Ces anévrismes sont presque toujours d'origine syphilitique. La coexis- tence de gommes et de lésions cérébrales syphilitiques, dans notre cas, prouve encore le rôle prépondérant de la syphilis dans la genèse de l’anévrisme. Observation clinique. — Une femme, miséreuse, eachectique, très amaigrie, sans domicile, couchant d'habitude dans la rue, soumise à de longues privations, entre, presque mourante, dans notre service de: elinique médicale de l'Hôtel-Dieu. Cette malade est plongée dans le coma et ne tarde pas à succomber. - Autopsie. — Le liquide céphalo-rachidien s'écoule en abondance. De nombreuses gommes syphililiques, à divers degrés de développement, sont disséminées à la surface et dans la profondeur des centres nerveux, du cerveau en particulier. L'épendyme qui recouvre les ventricules cérébraux offre un fort épais- -Sissement et un aspect parcheminé très accusé. L'artère vertébrale gauche présente, à sa partie interne, à 5 milli- mètres au-dessous du tronc basilaire, un anévrisme, de forme ovoïde, de la grosseur d’un grain de raisin, mesurant 2 centimètres de longueur et 15 millimètres de largeur. Son grana axe est dirigé obliquement de haut en bas, de droite à gauche. Le bord interne de cet anévrisme est «en contact avec l'artère vertébrale droite, de sorte que cette poche anévris- male occupe l’espace compris entre les deux artères vertébrales, au- dessous de leur abouchement dans le tronc basilaire. Le collet de cet anévrisme a 5 millimètres de diamètre ; les parois de cette poche sont assez épaisses et résistantes ; elles sont doublées d’une mince couche de caillots actifs ; elles n'ont aucune tendance à se rompre. La gravité de l’état de la malade à son entrée à l'hôpital n'a pas permis de dissocier les symptômes attribuables à cet anévrisme de l'artère vertébrale gauche qui est surtout intéressant par sa rareté et par son origine syphilitique. ; Mer. : ge 4 J à & LES. é SN ‘SOINOU &Ç 2p An0q ne uorenseoo op Sea (1) — ‘ounsord sues ourpes uorueneror) (e) _ él > © bu En 2 « ; O00T : Ale à » gyle 000 / É A 0E'#ElC 008 NES € OJ[C 007 | 2 & og 4e GL ! A à 2 CG 8 % GTr' à i 0€" L A 2 L 0€'01 =) es) F RQ = & dre ; a lire j n FETE ‘8 cr'e |s Va 5 5 & £& 6 [0 066 ëp-v love ler: et ë Ur > [ea] TIIGY" À Ce? 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GERBER. L'examen des tableaux de la note précédente montre que les sels de Nickel se comportent comme les sels d'Osmium, de Æuthénium et de fihodium. À doses faibles, ils retardent, en effet, la caséification du lait : à peine dans le cas des présures des Basidiomycètes (type Amanite), légèrement dans le cas des présures du type Vasconcellea (Papayotine, Vasconcellea, Figuier, Crucifères), fortement dans celui des présures du type Chardonnette (Composées, Présures animales). Ces retards, dus à la grande résistance du complexe nickel-caséine, sont suivis d’une accélération pour des doses moyennes de sel, accélération qu'explique l’action coagulante propre du sel en excès sur le compiexe précédent. Il suffit, en effet, d'élever légèrement la température pour constater la coagulation purement saline de la caséine aux doses qui, à une tempé- rature déterminée, sont accélératrices de la caséification diastasique. Quant aux sels de Cobalt, ils se comportent comme ceux de Nickel; mais leur action retardatrice est beaucoup plus faible. Les sels de Zinc et de Cadmium, au contraire des précédents, entrent dans le groupe des sels de Cuivre, de Mercure, d'Argent, d'Or, de Platine, de Palladium et d’Zridium ; les sels de Cadmium se rapprochent plus particulièrement des sels de Platine; ceux de Zinc, des sels de Palladium. Avec les chlorures de zinc et dé cadmium, on observe bien, en effet, un fort retard dans la caséification avec les présures du lait bouilli (Vasconcellea, Papayotine, Figuier) et une accélération avec les pré- sures du lait cru (Amanite, Chardonnette, Présure Hansen, Pepsine de porc); mais, tandis que cette accélération s'observe à toute dose pour les sels de Cadmium, elle est précédée d’un léger retard pour les sels de_ Zinc, dans le cas des présures du lait cru autres que celles des champignons. Pour celles-ci, en effet, les sels de Zinc sont accélérateurs dès le début. Etant donnée l'idendité problable des ferments présurants et proléo- lytiques et, par suite, le rôle qu'ils semblent jouer dans la migration des matières protéiques à travers l'organisme, on est peut-être autorisé : 1° à rapprocher ce dernier fait de ceux si bien établis définitivement par lavillier, concernant l'influence favorisante des sels de Zinc sur le déve- loppement de certains champignons (Sterigmatocytes); 2° à se deman- der, si pour le Papayer, le Vasconcellea et le Figuier, ces sels ne seraient pas. au contraire, nuisibles, BioLoGie. CoMPtEs RENDUS, — 1910, T. LXIX. 15 SLILLE UNION BIOLOGIQUE DE MAR Fe V] RE 06 OF Cy OT « 11: O£'OT G 6 0£°L Gr°9 066 GSTÈG © — = v98 ‘Sdfl °NA9 PDT (m) (æ) (e) GE 7 RS 06 L <=. 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GERBER. 1° Sels contenant le chrome à l'état d'oxyde basique. — Les sels chromeux étant peu stables en solution, nous n'avons étudié que les sels chromiques. Ceux-ci, quel que soit le ferment protéolytique, sont accélérateurs de la caséi- fication du lait, et d'autant plus accélérateurs que la dose est moins faible. Ils sont donc opposés aussi bien aux sels du groupe Aurique (Zn, Cd, Cu, Hg, Ag, Au, Pt, Pd, Ir) qu'à ceux du groupe Rhodique (Ni, Co, Os, Ru, Rh), et doivent être pris comme le type d’un troisième groupe que nous appelerons Chromique et dans lequel nous verrons entrer un grand nombre de métaux ; 20 Sels des métaux alcalins contenant le chrome à l'état d'oxyde acide. — Les phénomènes observés sont essentiellement différents avec les dichromates et avec les chromates neutres. Les Chromates neutres sont retardateurs à toute dose, et d'autant plus retar- dateurs que la dose est plus élevée, empêchants à forte dose, dans le cas des présures du type Chardonnette (Composées, présures animales). Ils sont relardataires à faible dose; ce retard augmente progressivement, passe par un maximum pour une dose moyenne comprise entre 2 et 40 mol.-milli- grammes, puis décroît et fait place finalement à une accélération pour les fortes doses, dans le cas des présures végétales, aussi bien celles du type Vasconcellea qne celles du type Amanite. Les dichromates, au contraire, sont retardateurs à toute dose, d'autant plus retardateurs que la dose est plus élevée, empèchants à forte dose, dans le cas des présures du type Vasconcellea (Papayoline, Vasconcellea, Figuier, Crucifères). Ils sont accélérateurs à faible dose; cette accéléralion augmente progressivement, passe par un maximum pour une dose moyenne comprise entre 2 et 10 mol.-milligrammes, puis décroît et fait place à un retard qui croît progressivement, si bien que ces sels deviennent empêchants à forte dose dans le cas des présures du lait cru (types Amanite et Chardonnette). La diminution dans la vitesse de caséitication déterminée par des doses convenables de chromate neutre ou de bichromate n’est pas due à la destruc- tion du ferment protéolytique. Les présures de Figuier et de Papayotine, ‘après être restées trente minutes dans du lait bouilli contenant 50 mol.- milligrammes K2?Cr°0° (Papayotine 55 degrés) ou 7,5 mol.-milligrammes K*Cr°0* (Figuier 40 degrés), n'ont, en effet, subi qu'une très faible atlénuation, bien que ces liquides n'aient coagulé qu’en quarante-cinq minutes (Pap.)ou en cent quinze minutes (Fig.), alors que les mêmes doses de présures coagulaient le lait pur en six minutes quarante-cinq (Pap.) ou en six minutes (Fig.). En effet, du lait bouilli, emprésuré d’une part avec 0 €. c. 50 et 0 c. c. 25 de ces laits incoagulés (x), d'autre part avec des doses correspondantes des deux présures neuves (6), a coagulé dans les temps suivants : Pap. 0 c.c.50 Pap.Oc.c.2%5 Fig. Oc.c.50 Fig.0c.c.25 à z 53 min. 110 min. 300 min. 660 min. Temps de coagulation : ; ; ; LA SE ME Ü 3 48 min. 100 min. 210 min. 520 min, 4 :Solnou 9 op Anoq ne uore[nseoo op sed (d) Ë À | | *Soinow Y& 0p no ne noryeqnaeoo op se4 (I Sy 0 Pate) AS (8) (8) (e) (A ONE “Je] of Suep snossip enbiwmoago o1pAquY (q et eue 0 Eu ne De Lu KT: é , e « «€ « e oanspid Sues eurjes uorjeqnSeon (e) CL e |0£ « a ler log | y GE ie SF'6 |“ 6 | 068 |« 8 1089 | L | SF'& GET | | | 08% 197% | « 9 | 9 IL 1088 | STE go GE | 65 | G |08'L (DS or er | (&) le ogpl « aol 9 [0 9 |O8'L | 8 168 1066 | ‘ 7% Ca 0 LR ESS PT LR SR ee AS « gonle cs | « ol" 8 ke L 1088 le 87 2 07007! « S | « 0 “GE | 86 « L 198 «1056 [GIZ Ne O8L]< 06 |« 9 | « CL « £$F ce Cr 0£'6 (C_ 08&& |0£'9 © O0£IC «Gr «QG ‘1494 ,19-19 enbIuoïuo 9InNJIOIU9 © GT | 07 © CTE JOSEF D 001 OT | OL [Ce 9 | GéTIe Ta |{ 88 | © 06 € 8 | 66 logs le #r le ocrlogr e ge ere |c 2 l« y | 8r | « 08 l | “1e | engp le gps joe ove es liée |< 09 (6 sos Le eo) GR LUS aa) Ce 2m or le où get le Sc era ce er [ge [ce oc | er [er'er | c'e 0 10 6 | OST | 9 (8) (e) G'üI © pe | on |o pe lrgr le or loge er'or | 9 [« ar [ce ar le er | « or|| FE 106 8 | YF ISF9 [STE € 01 « Lg | Grr |e rc [OS'SE VOS & IST e IST Or ISF 9 |‘ 9€ [08° Fr [O8 TT cr, [IST IS £8 | GT 1679 19% 6 16% C | 068 S'L ) Sue logos logr |Sr27. |6t'e 67:06; 1069 ls ge Je Tr cr he c | 080 IGTe ec CE SP ROBE LA Le EE en or Le 61 lets lot [ose |< pr |C £ |c Le loc'or er'or | c'e || 976 1066 | S7'e |( O7 |SF'9 1996 | S'S g'e Ÿ Le «ep le gr logr gra grrr | 8 «1e le or Igr'or | & à ||SF'8 |e 6 | 676 |<.62 1SF8 | 6 | S7°L CHE « gedee le gle IE cg IE logé le gr loge log'e | © 1 |l086 1e L, | 08% |< 406 |« 6° |SF6 | OL Ce: CAT CT «© O7 [086 4 &G |< & [< Gr 108 07 | àr IST 6 |Gr'8 G'0 6° 6 106 6 GT L |" 07 108 6 1278 ST L 0G°0 « QT | O1 e 6 le 6 ge greg Îgrer le HE ls 8 |« 6 Ier's ‘| ce'o || < % |SY'TT | 08°8 |C 9% 10807 |0£°8 |“ L Sa 0 | € GT | 6 O£'8 IGT'S GTS 108 8 108°Gr |OS'FE |0£'L |S7'8 [SL |G&r 0 06% |« S£SF | « 6 |‘ 06 |ISGT'O7 |ST'8 cy'9 CGT 0 « Gr |9 co. lo J0g:2, ogg le gt Île 21 le 9 los'z [gro | e 0 || 6%°% |08°87 | 6 |" 36 |« or |t 8 | Sr9 «0 ‘$ ‘TU *S ‘WU °S.-°twu *S ‘Il "WU *S ‘mu *S ‘ut °S ‘UK > ‘uw "Tu 8: "UT | *S "U °S ‘U LS HAT "8 ‘um LS RAUT °s ‘WU *S “U SJ AUX: S fau: CT PE 1 *,0-19,YH WniIssej0od 9p axmou 2, LWOIU9 ‘,0-19.H Winisse]od op 9)eWOoxu91 (4) ,0:149-H 9nbTUOïqOoIp 9PI9V 27] ‘21 'T "0" q'T ‘qT. ‘qi 9'T "TT “OT "OT q'T QT ‘q'I = 5 "9" ‘Of 9'T "O"T d'I QT ‘q'T SAT BE 098 8€ 007 007 00% GG | 0CG 098 08€ 007 007 007 CG 0€G se 098 08€ 00 00 007 GG GG E = £ é à Si ‘ad | ‘ud D ‘Y MATE ‘d | ‘84 | ‘ïa 46) NW ‘4 ‘A “dei add /|29 V 1 "A ‘d He 8e GUSE : SHINVAINS SHNÔILATOHLOUL SASVISVIQ SHG HANINUALHG HLILNVAO AN OHAV HUNSAUINE LA SAOSSHG-I9 SALATOULIGTA SAU &. 5 & SHLNVSSIOUD S4$0Q 44 ANNOILIAAY ‘(q'I) 117104 NO, (9T) AO LIVI ‘9 ‘9 G a NONMVINOVON VI V AUIVSSHIIN SANAL NOTE SUR UN DISPOSITIF SIMPLE POUR APPRÉCIER LA PRODUCTION DE GAZ : PAR UNE CULTURE MICROBIENNE EN MILIEU LIQUIDE, par P.-L. Srmonr. Constamment on a besoin, au laboratoire, en particulier pour les études concernant les bacilles d'Eberth, d'Escherisch, de Shiga, de Flexner, de rechercher le développement de gaz dans les cultures en milieux sucrés ou non sucrés. Le tube d’'Einhorn permet cette démonstration et la récolle du gaz pour l'analyse. Toutefois, le prix un peu élevé de cet appareil empêche que la plupart des laboratoires en aient un approvisionnement suffisant. D'autre part, l’orsqu’il s’agit d'effectuer des recherches sur le pouvoir fermentaire d’un microbe donné, un bacille coli, par exemple, vis-à-vis d'une série nombreuse de milieux, le procédé par le tube d’Einhorn exige à la fois beaucoup de temps et la dépense d’une quantité considé- rable de milieu de culture. Les inconvénients de ce procédé font que l’on se borne le plus sou- vent, pour affirmer la production du gaz par un microbe, à constater soit la dislocation des milieux solides, soit la formation de bulles dans les milieux liquides pendant le développement de la culture. Mais ces procédés simples ne permettent d'obtenir aucune indication ni sur l'mtensité du dégagement gazeux ni sur la nature des gaz dégagés. Nous nous servons depuis plusieurs années d’un dispositif d’une grande simplicité qui permet à la fois d'apprécier l'importance de la production gazeuse et de recueillir le gaz. Ce dispositif est le suivant : Avec des tubes de verre de 3 à 6 millimètres de diamètre intérieur et longs de 5 à 8 centimètres, on prépare de petites éprouvettes en fer- mant au chalumeau une extrémité du tube. Le milieu à éprouver, par exemple un bouillon lactosé carbonaté, a été préparé d'autre part et réparti en tubes à essai de la même facon que du bouillon ordinaire. Au moyen d’une pipette on puise dans chaque tube la quantité de milieu nécessaire pour remplir entièrement une des petites éprouvettes. Cette éprouvette bien pleine est renversée brusquement dans le tube à essai tenu incliné qui contient encore quelques centimètres cubes du milieu. Elle demeure entièrement pleine, car l'opération doit s’effec- tuer assez vite pour qu'aucune bulle d’air n’y pénètre pendant le ren- versement; c’est un résultat des plus faciles à obtenir. Le tube, renfermant son éprouvette et le milieu de culture, est fermé au coton et stérilisé à l’auloclave. On en prépare une provision qu'on utilisera suivant les besoins. Lorsqu'on veut éprouver le milieu avec un microbe donné, on ense- 218 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE mence ce microbe dans le tube comme s'il s'agissait d’un tube de bouillon ordinaire, et l'on met à l’étuve. La-culture se propage non seu- lement dans le liquide du tube à essai, mais aussi dans la colonne liquide qui remplit l’éprouvette. Si des gaz se dégagent, ceux produits dans cette colonne refoulent le liquide et s'accumulent dans la petite éprouvette. Celle-ci se vide partiellement ou complètement du liquide qu'elle renfermait, suivant l'intensité du dégagement gazeux. On peut ainsi juger de l'abondance du dégagement et, au besoin, vérifier la nature du gaz. Il devient, dès lors, de la plus grande facilité d'apprécier les diffé- rences du pouvoir de production de gaz d’un microbe donné en divers milieux. Or, c’est là une des réactions les plus utiles et les plus fréquem- ment recherchées pour la différenciation des espèces et des races micro- biennes. À PROPOS DES REMARQUES DE M. CUÉNOT RELATIVES A UNE DE NOS NOTES, par ALEZAIS et PEYRON. Nous prenons connaissance assez tardivement dans les comptes rendus de la réunion biologique de Nancy d’une note de M. Cuénot (1) relative à notre communication (2) sur la « présence d'éléments spécialisés de la série Iympho-conjonctive dans les fibres musculaires striées envahies par les tumeurs ». M. Cuénot avait cru devoir établir à cette époque un rapprochement entre les plasmazellen signalées dans notre note et certains éléments conjonctifs spéciaux découverts par lui dans le stroma du cancer expérimental de la souris, éléments qu'il identifiait aux néphrophagocytes étudiés dans ses travaux antérieurs. Ces analogies, sur lesquelles M. Cuénot pourrait apporter plus de pré- cision en raison de ses recherches spéciales sur la question, ne parais- sent pas aussi marquées que sa courte note le laisserait croire. La plasmazelle, bien connue dans les tissus des Mammifères en parti- culier depuis Unna, von Marschalko, Pappenheim, Dominici, ete., est caractérisée par sa forme régulière, Le plns souvent ovoïde, son noyau ponctué, excentrique, son cytoplasme coloré métachromatiquement par le bleu polychrome. Telle n’est pas la morphologie des néphrophago- cytes de M. Cuénot auxquels il assigne une forme rameuse. Nous ferons également toutes nos réserves sur la portée — inattendue — atiribuée par M. Cuénot aux conclusions de notre note : Nous nous bornions à constater la présence d'éléments lympho-conjonctifs, en (1) Réunion biol. Nancy, juin 1909. (2) Réunion biol. Marseille, mai 1909, D. SÉANCE DU 12 JUILLET 219 particulier de plasmazellen, dans le tissu museulaire envahi par une tumeur, parce que cette présence, à notre connaissance n’a pas été signalée dans les travaux consacrés au cancer secondaire du muscle. Nous ne pouvions avoir la prétention que nous prête M. Cuénot de découvrir ces éléments cellulaires dans le conjonctif des tumeurs, où ils ont été signalés depuis longtemps. PARAGANGLIOMES MÉDULLO-SURRÉNAUX AVEC INVOLUTION ÉPIDERMOÏDE AU DÉBUT, par ALEZAIS et PEYRON. Nous avons décrit (1) dans un paragangliome carotidien la présence de globes épidermiques provenant des éléments eux-mêmes de la glande, comme le démontraient les étroites relations de ces formations avec les cellules atypiques. Nous avons observé, quoique à un moindre degré d'évolution, les mêmes tendances morphologiques ‘ens deux paragangliomes médullo-surrénaux : -1° Une de ces tumeurs, qui a refoulé par places sans l'atrophier com- plètement, la corticale, est constituée par des cellules pourvues de gra- nulations chromaffines. Dans un point où l'imprégnation chromique est parliculièrement nette, on voit s’accuser assez brusquement les disposi- tions suivantes. Les granulations et les vacuoles disparaissent. Les corps se rétractent et leur cytoplasme se condense. Le réseau chroma- tinien des noyaux est serré. Ces éléments, qui ont un aspect embryon- paire, s'agglomèrent; par places, ils s’aplatissent, s’incurvent. Les noyaux pâlissent sans s’atrophier complètement. Malgré l'enroulement concentrique des corps cellulaires, l'involution épidermoïde ne s'achève pas. On trouve au centre de ces figures quelques cellules encore vésicu- leuses, quelques blocs chromatiques provenant de noyaux dégénérés. Nous n’avons vu ni polynucléaires ni granules d’éléidine. Il s’agit d’une parakératose incomplète, rappelant le corpuscule thymique de Hassal ou l’évolution de certains épithéliomas pulmonaires, thyroïdiens ou salivaires. | 2° Le second cas est rendu plus intéressant par la coexistence de dis- positions périthéliales avec les aspects involutifs. La néoformation, localisée à la médullaire, débute par une hyper- trophie avec élargissement des cordons épithéliaux. Bientôt se précise une disposition en tubes périvaseulaires constitués par des cellules (4) Alezais et Peyron. Paragangliome carotidien à évolution épidermoïde. Association francaise pour l’élude du cancer, mai 1910. 290 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE cylindriques où prismatiques qui s’implantent en couches régulières autour des cavités endothéliales. Ces cellules perdent leur aspect gra- nuleux el leurs vacuoles, et, lorsqu'elles se sont allongées en fuseau, leur cytoplasme prend un aspect dense, parfois même une apparence fibrillaire. C’est la disposition classique du périthéliome. Pour nous, ces figures correspondent à une simple ordination péri- vasculaire d'éléments d’origine épithéliale. On ‘trouve, en effet, à côté des formations pseudo-périthéliales, des groupements stellaires plus restreints, de quatre à six cellules, par exemple, dont les éléments gardent un aspect épithélial cubique ou prismatique. Au centre de ces groupements est une cavité vasculaire, dont la limite (ligne endothéliale avec où sans noyaux) est toujours régulière. Or, par places, ces éléments cubiques et prismatiques modifient leur orientation radiée, leur forme et leur structure. Ils s’incurvent concen- triquement à l'axe vasculaire qui se réduit et disparait peu à peu. Lorsque l’imbrication, réalisée sur plusieurs couches, rappelle la précé- dente, c’est-à-dire celle d’un globe parakératosique rudimentaire, la lumière endothéliale ale plus souvent disparu par refoulement. On trouve ainsi juxtaposées dans celte tumeur des dispositions variées, les unes d'ordre fonctionnel (granulations, vacuoles), certaines d'ordre morpho- logique (orientation périvasculaire), d’autres enfin reliées à un type évolutif antérieur (globes rudimentaires). Ce dernier caractère, dont nous avons rapporté des exemples dans un certain nombre de néo- plasies glandulaires, se rattache à leur origine neuro-ectodermique. (Laboratoire d'analomie pathologique.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. a — ————— Paris. — L. MARÉTHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. \ LC 25% > Fe SÉANCE DU 30 JUILLET BENARD (RENÉ) et JoLrRaIx (En.) : Résultats comparés de la méthode de Wassermann et d'une méthode de simplification pratique pour le [910 SOMMAIRE NiICOLLE (CHARLES) et BLa1zor (L:) : Reproduction expérimentale de la lèpre chez les singes inférieurs. . . PortTier (P.) : Considérations gé- 221 261 263 diagnostic de la syphilis . . . . .. 241 | nérales sur l'influence de la pres- BLanc (G.) et Rozcer (M.) : De la sion extérieure sur les êtres vivants. présence chez l’homme de Tarso- STASSANO (H.) et TaLarico (J.) nemus hominis DARL. . : 1. : 472. 233 | De l'influence de la cuisson sur la Cazrery (Mile C.) et PoRTIER (P.) : caséification du lait par le lab-fer- Influence des pressions élevées sur AO SR Te EN ones les phénomènes osmotiques . . . . 245 STASSANO (H.) et TaLarico (J.) : De CATHoOIRE (E.) Recherche du l'influence de la cuisson sur la di- pouvoir opsonisant du sérum des gestibilité tryptique du lait. . ... porteurs sains de méningocoques. 240 WEINBERG (M.) et BROMFENBRENNER FLeiG (C.) : Sur-la réaction à la (J.) : Application du procédé de phénolphtaline sensibilisée par les Noguchi à l’étude des sérums hyda- alcools acides, dans des urines de CLONE SN RCE Le NRA ES fermes tend de diversemnature "0-0. 1 222 WINTREBERT (P.) : Sur le détermi- Frouin (ALBERT) : Variatious du nisme de la métamorphose chez les pouvoir hémolytique du sérum et Batraciens. — XIX. Le recul impos- production de l’antitoxine tétanique sible du bassin chez Branchiosau- chez les animaux éthyroïdés . . . . 237 | sus amblyslomus Credner.. . . . .. GraJa (L.) : Sur quelques pro- priétés du sucre biose dérivant de Réunion biologique de Bucarest. amy d aline PE RER 235 LaBsé (MARCEL) et THaon (P.) : DanreLzopoLu (D.) : Nouvelle réac- Modifications de l'ilot de Langer- tion biologique permettant de re- hans du cobaye sous l'influence de connaitre les processus inflamma- l'alimentation carnée. . . . . . . .. 228 | toires méningés. Augmentation de LanGEroN (Maurice) : Remarques l’action empêchante du liquide cé- sur la ponte du S{omoxys calci- phalo-rachidien sur le pouvoir hé- trans et l'élevage des larves de molytique du taurocholate de soude. RDS CITES Re MEN EN EC 230 DanreLopoLu (D.) : Sur une subs- LEcLErcQ (J.) : Etude de l'in- tance hémolytique contenue dans fluence de la composition du sol le liquide céphalo-rachidien . sur la putréfaction à l’aide des sé- Marinesco (G.) et Mixea (J.): RUN SNDTÉCIPLIANTS Le. 224 | L'influence de la narcose sur la Marino (F.): Culture aérobie des greffe des ganglions nerveux. . .. microbes dits anaérobies (Deuxième NADEJDE (G.) : Recherches expé- CUS) SRE GIE NES 0 DRE Res 247 | rimentales sur l’antianaphylaxie MESTREZAT (W.) et Sappey (F.) : SÉDITUE R N E dE tee Méningite et perméabilité méningée Nicocau (G.) : Sur les anticorps consécutives aux injections intra- hémolytiques naturels chez les ani- rachidiennes d’électro-mercurol chez maux domestiques. Dosage de ces RES TIQUES Eee eos spiclole 229) IMANTICOTDS EE PU Te BioLoGiE. Coupres RENDUS. — 1910. T. LXIX. 16 299 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre. DÉCÈS DE M. CL. JoBERT. M. LE PRÉSIDENT. — J'ai le regret d'annoncer à la Société de Biologie la mort de notre collègue, le D' Cr. JogerT, membre correspondant. PRÉSENTATION D 'OUVRAGE. M. GLzey. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société la 2° édition du Zraité élémentaire de physiologie (1), dont la première édition avait paru (1906-1909) sous les deux noms de Mathias-Duval et de Gley. Cet ouvrage a été revu et quelque peu augmenté, ce qui était inévi- table, puisque la physiologie ne cesse de faire des acquisitions nouvelles. SUR LA RÉACTION A LA PHÉNOLPHTALINE SENSIBILISÉE PAR LES ALCOOLS ACIDES, DANS DES URINES DE DIVERSE NATURE, par C. FLEIG. Le fait que j'ai signalé, de la production, dans des urines très polyu- riques, de réactions de Meyer sensibilisées positives même en l'absence de sang, a été confirmé par M. Telmon. Mais l’auteur ajoute que, dans le cas inverse, d'urines très denses, il n’approuve point « l’addition supplémentaire d'alcool ou d’acide » que j'aurais indiquée (2), cette addition pouvant provoquer une réaction positive sans trace de sang; il conseille, dans ces cas, de filtrer le mélange d'urine, d'alcool acétique et de réactif et de n'ajouter l’eau oxygénée (IT gouttes) qu’au liquide filtré (4 centimètres cubes) : la présence de sang, qui pourrait passer inaperçue sans cette modification de technique, se décèlerait alors avec certitude (Soc. Biol., 2 juillet 1910). (4) Un vol. grand in-8° de ziv-1190 pages. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1910. (2) La formule de M. Telmon ne répond pas exactement au sens de ce que javais indiqué. SÉANCE DU 30 JUILLET 293 M. Telmon n’a pas eu connaissance d’un article paru dans le Bulletin de TAcadémie des Sciences et Lettres de Montpellier, « Sur la diagnose du sang -dans l'urine et dans d’autres milieux organiques par la réaction à la phénol- ‘phtaline et par une nouvelle réaction phtalinique à la fluorescine » (IX, 6 juin 1910, pp. 151-161), où j'ai développé certains détails que, par faute de place, je n’avais pu indiquer dans ma note du 4 juin à la Société de Biologie. On y lit en effet, page 154 : « Pour éviter la production de réactions à blanc lors- qu'on ajoute après coup l'alcool acétique, il est nécessaire d’agiter immédiate- ment le liquide, de façon à mélanger uniformément à celui-ci l'alcool acétique ; sinon il peut se produire à la limite des deux couches de liquide non mé- langées, même en l’absence de sang, un anneau rose pouvant induire en erreur » ; et plus loin, que si l’on augmente la sensibilité des réactions par l’addition de doses élevées d'alcool acétique, c'est « à condition d’opérer sur -des urines dont la densilé ne soit pas trop abaissée ». Dans ces conditions, on n'obtient pas de réactions à blanc. On lit encore, page 155 : « L'action anta- goniste de l'alcool acétique vis à vis du pouvoir empêchant de l'urine dans la réaction de Meyer... ne rend pas cette réaction absolument aussi sensible que dans l’eau. Même en utilisant la modification signalée par Sardou et qui consiste à filtrer le mélange urine + alcool acétique + r. de Meyer et à -ajouter ensuite à 4 centimètres cubes du filtratum II gouttes de H?0°....., la réaclion ne devient pas tout à fait aussi sensible que si elle est effectuée en milieu aqueux pur. Dans les cas notamment d’urines riches en pigments et à densité élevée (1025, 1030 et au-dessus), on peut ajouter à ces urines de petites quantités de sang et obtenir néanmoins, même en utilisant la tech- nique qui vient d’être rapportée, des réactions absolument négatives. Cette technique n’est donc utile que dans le cas où le précipité urinaire est très abondant et gêne l’observation de la coloration, mais elle ne sensibilise pas à proprement parler la réaction de Meyer faite en présence d’alcool acétique. Pour les urines en question, on peut obtenir une réaction positive par simple dilution aqueuse. » — Je connaissais donc bien, et l'avais citée en interpré- tant sa valeur, la modification de technique, due à M. Sardou, que signale M. Telmon. Le même auteur affirme d'autre part que la réaction de Meyer originelle « garde toute sa netteté » avec les urines de faible densité. C’est là un fait dont Je n'ai jamais vérifié l'exactitude : l'urine, même de faible densité, a toujours un certain pouvoir atténuant vis-à-vis de la réaction de Meyer origi- nelle, et la sensibilité de cette réaction y reste toujours plus faible que dans l’eau ; c’est d’ailleurs là un fait constaté aussi par M. Sardou. Enfin M. Telmon signale le cas d’une urine qui, malgré l'absence de sang, donnait une réaction sensibilisée « des plus intenses », par suite de la pré- ‘seuce de « traces très marquées d’un persel de fer ». — Je dois rappeler ici un autre passage de ma communication précédemment citée ; on va voir qu'il n’est guère possible de rapporter cette réaction positive à la présence d’un -sel de fer : « Divers oxydants, tels que les sels ferriques (Fe? CI par exemple), qui, à l’état non colloïdal, n’oxydent pas le réactif de Meyer en présence de H°0*, mais sont capables, ainsi que je l’ai constaté, de l’oxyder en présence d'alcool acétique, ne donnent pas de réaction sensibilisée franchement positive si -on les ajoute en petite quantité à de l'urine de densité normale ou de densité 994 ‘SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE élevée. Il faut bien se garder de confondre la teinte rouillée due à la formation, par la potasse du réactif de Meyer, d'oxyde ferrique hydraté, avec la teinte rouge violacée de la phénolphtaléine (centrifuger). Les sels cuivriques, ajoutés à de l’urine normale, donnent au contraire assez facilement la réaction de Meyer sensibilisée. En tout cas, il est facile, lorsqu'on soupçonne la présence dans l’urine d’une substance oxydante d’origine médicamenteuse ou toxique, de la rechercher par des réactions spécifiques et d’effectuer des témoins de la réaction de Meyer avec cette substance ajoutée à de l’urine normale... » (p. 154). — Vu l’action empêchante de l'urine vis-à-vis de la réaction de Meyer avec les sels ferriques, il faudrait dans une urine sans trace de sang des doses de persel très élevées pour obtenir une réaction sensibilisée fortement positive; je crois donc pouvoir conclure qu'aux doses {toujours faibles, on le sait) aux- quelles le fer peut être éliminé médicamenteusement dans l'urine, il ne peut donner lieu, en présence des alcools acides, à une réaction de Meyer positive. (Une urine normale, ayant artificiellement une teneur en fer correspondant à 0 gr. 38 de Fe’Cl° par litre, ne donne pratiquement pas de réaction de Meyer sensibilisée positive.) ÉTUDE DE L'INFLUENCE DE LA COMPOSITION DU SOL SUR LA PUTRÉFACTION A L'AIDE DES SÉRUMS PRÉCIPITANTS, par J. LECLERCO. La marche de la putréfaction des cadavres inhumés varie sous l'influence de nombreux facteurs, parmi lesquels il faut citer en premier lieu la composition du sol. Depuis longtemps déjà, les médecins légistes, et entre autres Orfila, Lesueur, Devergie ont cherché à déterminer expé- rimentalement quel était le rôle joué par cet élément dans la décomposi- tion des tissus. La plupart de leurs résultats sont probants; quelques- uns d'entre eux cependant, qui ont élé obtenus par des méthodes peu rigoureuses, sont discutables et parfois même contradictoires. A l'instigation de M. Calmette, nous avons essayé d'apporter plus de précision dans cette étude, à l’aide des sérums précipitants. Si l'on prépare un sérum précipitant pour l'extrait de muscle humain, par exemple, et si on laisse putréfier un morceau du même muscle, il arrive un moment où l'extrait de ce muscle putréfié ne donne plus la réaclion de précipitation avec le sérum préparé. Cette réaction disparaît lorsque, sous l'influence des microbes de la putréfaction, toute l’albu- mine du muscle a été dégradée. On peut déterminer ainsi d'une facon précise à quel moment est survenue la désagrégation totale de toutes les molécules albuminoïdes d’un muscle. Nous avons préparé deux sérums précipitants, l’un pour l'extrait de muscle humain, l’autre pour l'extrait de muscle de cobaye. Puis nous avons placé, SÉANCE DU 30 JUILLET 295 chacun dans des pots différents contenant environ 50 kilogs de terre, les milieux suivants : un mélange de sable et de gravier, de la terre glaise pure, de la terre végétale, la même terre à 12,5 p. 100 de carbonate de chaux, la même terre à 25 p. 100 et enfin à 50 p. 100 du même produit. Le mélange de sable et de gravier ne contenait pas de chaux, tandis que la terre glaise et la terre végétale en renfermaient de très faibles quantités. Nous avons sacrifié six cobayes de poids sensiblement égaux et nous en avons placé un dans chacun des milieux. Dans une autre série de pots pré- parés de la même facon, nous avons introduit des morceaux de muscle humain, morceaux de poids égaux et provenant d’un même cadavre. Les douze pots furent ensuite mis sous un hangar, dans des conditions atmosphériques identiques, afin que les résultats puissent être absolument comparables. A différentes époques après l’inhumation, nous avons prélevé des parcelles, sensiblement égales en poids, de muscles de cobaye et de muscle humain. Nous avons broyé et laissé macérer ces parcelles dans une quantité identique de sérum artificiel, puis filtré et centrifugé le liquide obtenu, qui nous a per- * mis de rechercher les réactions de précipitation avec les sérums préparés antérieurement. Dans les derniers examens, comme les muscles étaient com- plètement dissociés et méconnaissables, nous avons simplement délayé dans l’eau salée des fragments d’os et des parcelles de terre noiràtre qui y adhé- raient. Les recherches ont commencé en novembre 1909 et ont été terminées en mai 1910. Nous avons résumé dans les tableaux suivants les résultats que nous avons obtenus: 19 MUSCLE DE COBAYE (‘) 20 MUSCLE HUMAIN Nombre de jours Nombre de jours MILIEUX après l’inhumation. après l’inhumation. — TES, a = 19 103 120 139 157 173 189 79 103 120 139 157 173 189 Sable et gravier . . . . . A EC EE SEGA tS PCR PT EN ET Rerrerolaises ee tu. RE Ne DEN CR ES ES Merrevésétales -:. . . EN nent nee T. à 125 % de carbonate TeNCHAUR ES TER 7. ER NE SR 5 — T. à 25 % de carbonate de CHATS MT 0 Par ce — — == —— =: AVE _ = ET ÆE LPS T. à 50 % de carbonate de HAE NAN EEE TO = —= = = — + + + = — — — (*) + indique une précipitation franchement positive. — signale une réaction positive, mais incomplète. — correspond à un résultat négatif. _ La désagrégation totale de l’albumine, lente dans le mélange de gra- vier et de sable, plus rapide dans la terre glaise et dans la terre végétale, a été particulièrement accélérée dans le milieu contenant du carbonate de chaux. Il semble donc que le carbonate de chaux joue un rôle important au cours de la putréfaction dans le sol. En permettant une aération plus 226 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE complète du terrain, et surtout en saturant les acides produits par la - putréfaction, il favorise le développement des microbes. Grâce à cette. action, il accélère d’autant plus la décomposition des tissus, qu’il est en. quantité plus grande dans le milieu. (Anstitut Pasteur de Lille.) SUR LE DÉTERMINISME DE LA MÉTAMORPNOSE CHEZ LES BATRACIENS. XIX. — LE RECUL IMPOSSIBLE DU BASSIN CHEZ Pranchiosaurus amblystomus Credner, par P. WINTREBERT. Dans son étude magistrale sur Branchiosaurus amblystomus (1), Credner- dit à propos de la ceinture pelvienne (p. 619) : « Que le nombre des ver- tèbres présacrées de Branchiosaurus amblystomus est moindre chez les larves que chez les animaux mürs, c'est-à-dire que le nombre des- vertèbres du tronc s’accroit avec la continuation du développement (comparez cela sur les colonnes vertébrales des 11 exemplaires figurés: à la Planche XVI) »; et plus loin (p. 620) : « Pour l'explication de ce fait au plus haut point surprenant, il ne s'offre, car on ne peut penser à une intercalation de nouvelles vertèbres, qu’une solution : le recul du bassin se poursuivant avec le développement de l’animal vers la vertèbre caudale la plus proche. Par suite, les 5 ou 6 premières ver- tèbres caudales, qualifiées, à cet effet, par la vigueur de leurs côtes, pourraient promptement servir comme la verbre sacrée, l’une après. l’autre, à porter les iléons et ainsi le bassin, pour se joindre ensuite, par suite du recul plus éloigné de celui-ci, aux vertèbres du tronc, et en augmenter le nombre ». Cette conception, 1° est en désaccord avec les idées biologiques. actuelles, et 2° ne cadre pas avec les faits. I. — En effet, le recul du bassin s’effectuerait à un stade de la vie larvaire- où, comme le montrent les restes fossiles, les membres postérieurs sont: déjà complètement développés, et doués d’activité fonctionnelle; dès lors, il ne s’agit plus d’un simple décrochement de la suspension iliaque, mais de la rupture de nombreuses insertions musculaires, de l’élongation pro- gressive des vaisseaux, des nerfs, de la peau des membres, tous changements. qui s'effectueraient à plusieurs reprises et sans période de repos, c’est-à-dire: de métamorphose intercalée. La question du mécanisme (intercalation de vertèbres, ou recul de la ceinture pelvienne), par lequel se produirait l’accrois- (1) Zeitschr. Deutsch. Geol. Ges., 1886. SÉANCE DU 30 JUILLET 9297 sement numérique, devient secondaire et s’efface devant le problème plus important qu’est la recherche du stade ontogénique où ces processus peuvent avoir lieu. Baur (1), partisan de l’intercalation, est d’avis « qu’elle ne peut preudre place que dans la vie très primitive de l’embryon, quand les myo- tomes sont en train de se former, et qu'il est absolument impossible que de nouveaux segments puissent être intercalés par le moyen de quelque effort ou mouvement de l’animal en période plus tardive ». Je pense qu'il est aussi inadmissible d'accepter la rétrogradation du bassin quand le squelette est déjà complet. II. — Depuis le travail de Clauss (1876), l'examen systématique de nombreux squelettes d'Urodèles a é!é pratiqué (2). Il est établi que la fixation des iléons à une vertèbre, antérieure ou postérieure, voisine de Ja vertèbre sacrée, n’est pas rare. Cependant la preuve d’une rétrogradation ontogénique, précoce ou tardive, n’a pas été apportée. — l’autre part, la distribution fixe du plexus lombo-sacré malgré le déplacement osseux, telle que Jhering l’a montré (1868), incline plutôt à penser que ce déplacement est une simple anomalie. Les arguments rassemblés par Credner ne me paraissent point cenvaincants. Si bien conservés que soient les onze squelettes figurés, ils ne donnent pas, les trois premiers en particulier, une précision suffisante dans la numération des vertèbres. — Du reste, l'augmentation ne serait pas graduelle : ainsi, il y a, dans le nombre des vertèbres présacrées, entre le n° Tet le n°8, un saut d'au moins trois vertèbres. — Des différences minimes, mais réelles, se pré- sentent dans l'architecture de la tête : le n° 8 a une tête plus large, des supratemporaux plus étendus; de sorte que, tout en tenant compte des déformations inhérentes à la fossilisation, 1l est permis de se demander si les différences dans le nombre des vertèbres ne seraient pas d'ordre spéci- fique. — L'examen même des squelettes figurés fournit un autre argument défavorable : en effet, le contraste entre les dernières côtes du tronc et la côte sacrée, sur lequel insiste Credner, ne devrait pas exister, si les premières n'étaient que les côtes sacrées précédentes abandonnées par le bassin migrateur. D'une façon générale, l'augmentation des vertèbres du tronc ne peut être exactement repérée que sur des squelettes dont l'intégrité est certaine, condition rarement réalisée dans la fossilisalion. Son méca- nisme est encore plus délicat à prouver. — L'intercalation, la division des vertèbres peuvent être jugées par les imperfections des segments intercalés (fusionnements, déviations, asymétrie, différences de forme et de volume, etc.), contrastant avec la disposition régulière de la région sacrée et des vertèbres voisines. — Le déplacement de la ceinture pelvienne peut s'apprécier, inversement, par l'intégrité des vertèbres du tronc, alliée aux modifications des segments pris successivement (1) Journal of Morphology, vol. IV, p. 335. (2) Voir :: Adolphi, H., Morphol. Jahrb., XXV, p. rs 554, 1898; Smith, F., Americ, Natural., XXXIV, p.:635-638, 1900! 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — comme porte-bassin. Cette dernière alternative est jusqu'ici bien théo- rique; on peut l'admettre comme hypothèse dans l’évolution phylogé- nique; mais elle n’est pas embryologiquement prouvée chez les Uro- dèles serpentiformes, tels que le Protée, l’'Amphiume, etc., où elle est le plus susceptible de réalisation; on ne doit, en tout cas, espérer sa décou- verte qu'au stade embryonnaire où se forme l'iléon. (Laboratoire d'anatomie comparée, à la Sorbonne.) MODIFICATIONS DE L'ILOT DE LANGERHANS DU COBAYE SOUS L'INFLUENCE DE L'ALIMENTATION CARNÉE, par Marcez LABBÉ et P. THAON. Au cours de certaines expériences sur les effets de l’alimentation carnée chez les herbivores, nous avons observé, chez le cobaye, des modifications du pancréas principalement caractérisées par une augmen- tation considérable du nombre des ilots de Langerhans. Nos animaux avaient reçu pour la plupart 8 à 10 grammes par jour de viande de bœuf hachée ou pulpée mêlée à leur nourriture habituelle. Ce régime put être continué pendant cinq à six mois en moyenne et il est à remarquer qu'aucun des sujets en expérience ne présenta de lésions tuberculeuses. Deux d’entre eux moururent dès les premiers jours de l'expérience, sans raisons déterminées, peut-être par le fait d'une de ces infections à anaérobies, comme MM. Garnier et Simon en ont observé au cours de leurs recherches sur les effets du régime carné sur l'organisme du lapin. A l'examen macroscopique, le pancréas de nos cobayes ne présentait aucune particularité spéciale. À l'examen histologique on ne constale ni phénomènes vasculaires (hémorragies, congestion).ni lésions inflam- matoires. Chez un animal qui resta en expérience pendant huit mois, il y à une sclérose assez marquée, à point de départ péri-artériel. Dans trois autres cas le lissu conjonctif interstitiel a subi seulement un très léger degré d’épaississement. L'élément glandulaire acineux ne présente pas à proprement parler d’altérations; les cellules semblent plus vivement colorées, légèrement plus volumineuses et plus riches en grains de sécrétion que dans les pancréas provenant d'animaux normaux qui nous ont servi de témoins. Les îlots de Langerhans ont subi des modifications, remarquables ; leur nombre est considérable et atteste une prolifération intense de ces éléments. Pour préciser ces modifications nous avons fait des men- surations et des numérations à la chambre claire (obj. sec. Stiass. n° 4, SÉANCE DU 30 JUILLET 2929 ocul. comp. n° 4) sur des coupes pratiquées perpendiculairement au grand axe de l'organe, coupes aussi fines que possible, et pratiquées dans les différentes zones du pancréas, depuis l'intestin jusqu’à l'extrémité ter- minale. Nous avons comparé les résultals ainsi obtenus aux numéra- tions et mensurations pratiquées dans des conditions identiques sur des pancréas de cobayes normaux. En faisant la moyenne du nombre des ilots qui apparaissent sur une section transversale de pancréas de cobaye normal, nous avons obtenu le chiffre de 48 éléments. Signalons, en passant, que la région de la queue ne nous à pas paru plus riche en îlots que les'autres points de la glande. Pour classer les îlots selon leurs dimensions, nous considérons trois sortes d'éléments; des gros ayant 40 à 50 centièmes de millimèlre el au-dessus, des moyens ayant environ 20 centièmes de millimètre, enfin des petits. C'est ainsi que sur une tranche de tissu pancréatique normal de cobaye, les 18 îlots se répartissent en moyenne en : 2 gros, 6 à 7 moyens, 8 à 9 petits. Nos pancréas de cobayes soumis à l’alimentation carnée (10 animaux) ont montré au contraire une moyenne de 47 ilols par section, se décom- posant de la façon suivante : 3 à 4 gros îlots, 14 moyens et 29 petits. Leur structure est analogue à celle des îlols provenant des pancréas normaux. [ci aussi on retrouve deux ordres de cellules, ou tout au moins deux aspects divers, avec toutes les formes intermédiaires : cel- lules petites à protoplasma peu coloré et réduit, cellules plus volumi- neuses morphologiquement voisines des cellules épithéliales et renfer- mant quelques grains de sécrétion. Un certain nombre de ces ilols ont des limites nettement marquées, distinctes du tissu acineux voisin. _ D'autres au contraire, et tel est notamment le cas des petits îlots, appa- raissent cà et là parmi le lissu glandulaire acineux qui sur certaines coupes en est comme criblé. La prolifération des îlots de nec avait déjà été expérimenta- lement réalisée. Levaschew l’observa chez le chien par la pilocarpine, Swale Vincent et Thomson avec la sécrétine, Marassini par les injections répétées de glucose, Laguesse chez le pigeon soumis au jeune. Gibertet Weil la signalèrent dans la tuberculose du pancréas, Salomon et Hal- bron chez les cobayes tuberculisés… Il semble que cette prolifération ne se soit jamais montrée aussi intense que dans nos expériences. Il est difficile d'en préciser le méca- nisme. S'agit-il d’une intoxication lente, ou d’une excitation prolongée des fonctions pancréatiques ? Nous préfèrerions cette dernière hypothèse, considérant que les modifications observées n’ont pas un caractère patho- logique marqué. L'alimentation carnée, provoquant une excitation de la sécrétion pancréatique, a peut-être pu secondairement déterminer une hyperplasie des îlots, par excitation des éléments acineux; les aspects histologiques que nous avons observés semblent venir à l’appui de la 230 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE théorie de «la liaison des deux parenchymes », soutenue par le profes- seur Laguesse, et justifier cette hypothèse. (Travail du laboratoire de M. le Professeur Landouzy.) REMARQUES SUR LA PONTE DU Stomoxys calcitrans ET L'ÉLEVAGE DES LARVES DE MUSCIDES, par MAURICE LANGERON. On possède peu de documents sur la ponte du Stomoxys calcitrans et sur les endroits où on peut rencontrer les larves de cette mouche. Les observalions anciennes de Bouché, celles plus récentes de Howard et enfin les derniers travaux de Newstead (1) sont, à ma connaissance, tout ce qui existe sur ce sujet. Bouché et Howard ont établi que les larves de Stomoxes peuvent se développer dans le fumier de cheval. Newstead obtient des pontes de femelles capturées et élève les larves dans du fumier de différents animaux; il établit que les conditions nécessaires pour leur développement sont l'obscurité absolue et une très grande humidité. Enfin il découvre un abondant élevage naturel, en Angleterre, dans un tas d'herbe pourrie et fermentée. Voici quelques faits que j'ai observés en Bretagne, à Erquy (Côtes- du-Nord). Le Stomoxys calcitrans y est assez abondant. J'ai obtenu facilement des pontes en capturant des femelles et en les isolant dans de petits tubes de verre. Les œufs que j'ai obtenus se sont toujours. trouvés fécondés et ont éclos dans les tubes eux-mêmes, simplement au contact du verre, en deux, trois ou quatre jours, suivant la température. La femelle mourait toujours quelques heures après la ponte. J'ai essayé d'élever ces larves dans des bocaux, sur du fumier de cheval, mais mes élevages ont toujours été rapidement envahis et détruits par les moisis- sures. J'allais abandonner ces expériences, lorsqu'un jour, en exami- nant du son mouillé qui avait été oublié dans une terrine dans le jardin, j'y trouvai diverses larves de Muscides parmi lesquelles plusieurs larves de Stomoxes, parfaitement reconnaissables à la forme de leurs stig- males postérieurs. L'élevage de ces larves me procura d’ailleurs des. Stomoxes. Ce fut pour moi un trait de lumière : le son bouilli et très. humide moisit difficilement et constitue un milieu excellent pour l’éle- vage artificiel des larves de Muscides. J’ai pu obtenir ainsi de très bons résultats avec des pontes de Musca domestica et de Stomoxys calcitrans; (4) Journ. econ. biol., I, p. 157-166, pl. XIT, 1906. — Annals of trop.med. cul parasilology, EI, p. 76- 86, 1907-1908. SÉANCE DU 30 JUILLET 231 les larves se développent très bien dans des bocaux au fond desquels se trouve le son très humide et dont l'orifice est fermé par une mousse- line. On peut même opérer dans des petits lubes larges et bas; pour- tant, avec ces derniers, la mortalité est élevée lorsque les larves sont trop nombreuses. Sans avoir lu à cette époque le travail de Newslead, j'avais déjà reconnu que le son devait être très humide et que la lumière était défavorable. En outre, j'ai recherché les larves de Stomoxes dans un trou à fumier qui se trouve au fond du jardin, et dans lequel on déverse uniquement des ordures ménagères et des détritus végétaux. Là encore j'ai trouvé, dans la profondeur, des larves de Stomoxes qui ont donné de très beaux adultes par élevage artificiel dans le son mouillé. Ces faits démontrent donc que les Stomoxes peuvent pondre au voi- sinage immédiat des lieux habités, dans des détritus végétaux peu ou pas fermentés et par conséquent à lempérature peu élevée. Les larves sont toujours enfoncées très profondément. Le son mouillé permet de réaliser les mêmes conditions artificielle- ment et d'élever sans difficultéles larves de Stomoxys, Musca, ete., en un mot toutes les larves qui vivent dans les fumiers et les détritus en décomposition. (Laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine.) REPRODUCTION EXPÉRIMENTALE DE LA LÈPRE CHEZ LES SINGES INFÉRIEURS, par CHaRLes NicoLE et L. BLarzor. L'un de nous a publié déjà (1) les résultats d'une première série d'essais de reproduction expérimentale de la lèpre chez les singes inférieurs. Les lésions obtenues avaient, avec les lépromes de l'homme l’analogie la plus proche ; elles s’en différenciaient cependant par une moindre richesse en bacilles et par une tendance rapide à la guérison. Rappelons brièvement les deux principales expériences : SINGE [ (M. sinicus) : 1e inoculation, incubation 62 et 68 jours, développe- ment de lésions typiques, avec présence de bacilles spécifiques, d’une durée de 56 et 37 jours ; 2° inoculation, pratiquée 23 jours avant la complète dispa- rilion des premiers accidents, incubation 43 jours, évolution de la lésion sous forme d’abcès froid d’une durée de 100 jours; 3° inoculation (avec un produit pauvre en bacilles lépreux), pratiquée au 32° jour de l'apparition du (1) G. Nicolle. Comptes rendus Acad. des Sciences, 20 février 1905, et Annales de l'Institut Pasteur, 25 mai 1906. 232 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE second léprome et 69 avant sa guérison définitive, incubation 6 jours, durée des lésions 63 jours. SINGE IL (M. rhesus) : 1*e inoculation, incubation 62 jours, durée des lésions 29 jours ; 2° inoculation (19 jours après la guérison des premiers accidents), incubation 21 jours, durée 47 jours ; 3° inoculation (13 jours avant la guérison des seconds accidents). Le virus inoculé était pauvre en bacilles lépreux, incubation 6 jours, durée 56 jours ; 4° inoculation (4 mois 1/2 après guérison des accidents dus à la troisième), incubation 15 jours, durée 150 jours. Ces expériences montraient: 1° la sensibilité relative des singes; 2° la nécessité, pour obtenir des résultats, de faire usage de produits riches en bacilles jeunes ; 3° la sensibilisation du singe par la répétition des inoculations virulentes ; cette sensibilisation se traduit par une diminution de la période d’incubation et une durée plus longue des lésions. Depuis la publication de ces expériences, MM. E. Marchoux et G. Bourret (1) ont tenté la reproduction de la lèpre chez le chimpanzé par insertion d’un fragment de tissu lépreux sous la peau et n'ont obtenu qu’un résultat douteux (l'animal est mort prématurément). Ces auteurs ne disposaient comme matériel que de lépromes anciens, con- dition manifestement défavorable. é Nous avons repris depuis peu ces essais. Mettant à profit les leçons de nos premières expériences, nous avons utilisé seulement des_ lépromes jeunes et répété les inoculations virulentes. Celles-ci ont été pratiquées sur deux bonnets chinois, pour l’un dans la peau seule et à la face (1 goutte d’émulsion chaque fois), pour l’autre de même façon et, de plus, dans la cavité péritonéale (1/2 à 2 centimètres cubes). Voici les résultats obtenus à la date du 95 juillet, car nos expériences se poursuivent : I. DATE ET LIEU DES INOCULATIONS. — 18 mai : Bonnet I, lobule du nez, bord externe du pavillon de l'oreille gauche; Bonnet Il, région intersourcilière, péritoine. — 30 mai : |, région intersourcilière, bord externe de l'oreille droite; Il, lobule du nez, péritoine. — 14 juin : I et II aux deux paupières supérieures. — 27 juin : I et Il, rebord orbitaire en 2 points, et pour le II péritoine. — 18 juillet : I et Il aux deux paupières inférieures. IT. RÉSULTATS CLINIQUES. — Bonnet I. Rien jusqu'au 10 juillet. A cette date, début d'un léprome du nez qui grossit rapidement, et de deux lépromes des oreilles (incubation 53 et 39 jours); le 15, le léprome du nez a les dimensions d'une lentille, il occupe le lobule, fait une saillie plate, d’un rouge violacé et est dur à la palpation ; les deux nodules auriculaires, de dimensions un peu moindres, font une saillie plus forte; apparition d’un nodule très petit à la (1) Soc. de Pathologie exotique, t. I, 1908, p. 416-420. SÉANCE DU 30 JUILLET 233 paupière supérieure droite, incubation 31 jours, rien ailleurs. Le 19, excision des lépromes de l'oreille droite. Le 25, même état. : Bonnet 11. Rien jusqu’au 2 juillet; ce jour, début d’un léprome du nez (incubation 45 jours), qui grossit jusqu’à atteindre le volume d’un petit pois et est excisé en presque totalité le 15 Juillet. A l'examen de ce jour, on constate un léprome net du lobule du nez (incubation 46 jours); le 25, deux nodules très petits des rebords orbitaires (incubation 18 jours), rien ailleurs. III. EXAMEN MICROSCOPIQUE. — Bonnet 1. Le léprome de l’oreille droite montre sur les coupes l'aspect classique des lésions humaines. Baciiles lépreux en nombre colossal, intra ou extracellulaires ; grands macrophages analogues aux cellules lépreuses de l’homme contenant des bacilles par paquets et souvent fort nombreux (vingt, trente par cellule et davantage). Les bacilles lépreux ont tous les caractères des microbes vivants et jeunes en pleine multiplication. Bonnet 11. Même aspect sur les froltis provoqués avec le léprome du nez. Ces expériences montrent qu'on peut obtenir chez les singes infé- rieurs la reproduction, aux points inoculés, de lésions semblables aux lépromes humains. L'avenir montrera si la répétition des inoculations virulentes peut permettre de réaliser chez ces animaux une infection générale identique à la lèpre de l’homme. (/nstitut Pasteur de Tunis.) DE LA PRÉSENCE CHEZ L'HOMME DE Z'arsonemus hominis DAUL, par G. Bcanc et M. RoLLET. En 1876, Calestrini et Fanzago créaient sous le nom de Tarsonemus un nouveau genre d'Acariens dont ils faisaient le type d'une famille “spéciale, les Z'arsonemini. La plupart des auteurs n’admettent pas celte famille et font rentrer les genres qui la constituent dans la famille des Oribatidæ comme Berlese, ou en font, comme Trouessart 1), une section de la sous-famille des Cheyletinæ, section caractérisée par un dimor- phisme sexuel très prononcé et par les stigmates qui s'ouvrent sur les côtés ou sur le dessus du céphalothorax. Ce genre vit sur les plantes, soit à l’état libre, soit en parasite produisant des galles. On en trouve aussi sur la peau el à la base des plumes de certains oiseaux. Fr. Dahl, pour la première fois (2), en février 1910, fit connaître un (1) Trouëssart. Consid. gén. sur la classif. des Acariens, etc. Rev. sc. nat. Ouest, 1892. (2) Dahl. Milben als Erzenger von Zellwucherungen. Centralbl. für Bakt. Originale, Bd LIL, Heft 5, p. 524. 3 234 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE 2 —_————_—— — ———— ——————— _——"——"…— ——"—"— —— —— —— — Tarsonemus trouvé chez l’homme par Saul dans différentes tumeurs de l'appareil uro-génital de la femme et constituant une nouvelle espèce. Il la nomme J'arsonemus hominis et la caractérise de la facon suivante : « Chez la femelle, brièveté de la 4° paire de patles et grand intervalle entre les deux soies qui sont à l'extrémité du corps. Chez le mäle, pré- sence d'une longue soie à la quatrième paire et d'un appendice en forme de masse sur l’avant-dernier segment de la 2° paire. » E. Saul, le 44 juin 1910 (1), donnait une série de photographies représentant le T'arsonemus hominis étudié par Dahl et deux autres espèces nouvelles, 7. muris et 7. equi, provenant l’un du cancer de la souris, l’autre du papillome du cheval. A ces premiers faits, nous voulons ajouter une observation per- sonnelle ayant trait à un Z'arsonemus mâle. Au mois de mars 1909, l'un de nous eut l’occasion d'examiner à l'hôpital de Saint-Denis un Acarien trouvé dans l'urine d’une malade soignée en ville pour une cystite rebelle par le D' Villière, chirurgien de l'hôpital. Un examen attentif montra que cet Acarien n’était pas, comme nous l’avions d’abord pensé, un Z'yroglyphe, ni même un Sarcoptide, et qu'il devait vraisemblable- ment s'agir d'une espèce nouvelle, parasite, de la famille des Cheyletinæ. La lecture du mémoire de Saul nous a convaincus qu'il s'agissait de l'espèce décrite par cet auteur, comme en témoigne la description du seul mâle que nous possédions : Pattes allongées suivant l'axe du corps. 1"° paire dépassant légèrement l'extrémité du rostre. 2° paire (2) atteignant par sa partie distale le second article de la 1"e. — 3° et 4° paires tournées vers la partie postérieure et la dépas- sant toutes deux légèrement. Les trois premières paires sont terminées par une pelote adhésive, la 4° par un crochet robuste. Elle porte sur le dernier article une longue soie, caractère spécifique. L’écusson dorsal présente un pli trans- versal divisant le corps en deux parties. La partie antérieure, un peu moins longue, présente deux plis transversaux en V à dos postérieur; ils partent des articulations coxales des deux premières paires et sont réunis par un sillon médian longitudinal. Sur la partie postérieure, cinq sillons longitudinaux atteignant presque le sillon transversal. De ces cinq sillons, l’un est médian, les autres latéraux, partant des articulations coxales des deux dernières paires, légèrement obliques et convergeant vers la ligne médiane. Dimensions. — Longueur totale, de l'extrémité des pattes antérieures à l'extrémité des pattes postérieures, 180 p ; moitié antérieure, 80 u; moitié postérieure, 100 &. Trois premières paires de pattes, 60 & ; quatrième paire, 50 & ; rostre, 36 p. Plus grande largeur du corps, 80 u. (1) E. Saul. Untersuchungen über Beziehungen der Acari zur Geschwulst- ätiologie. Centralbl. für Bakt. Originale, Bd LV, Heft I, 14 juin 1910. (2) Nous n'avons pas observé sur l’avant-dernier article de la 2° paire l’ap- pendice piriforme signalé par Dahl. à rien O6 SÉANCE DU 30 JUILLET 23 Enfin, on pourrait rattacher au 7Z'arsonemus un Acarien décrit par Myaké et Scriba (1) sous le nom de Nephrophaqus trouvé dans un cas d'hématurie et de chylurie et placé dans les Sarcoptides (2). L'animal représenté par le dessin qui accompagne la note des deux auteurs pos- sède les caractères distinctifs de 7”. hominis : Dimorphisme sexuel. Trois paires de pattes à pelote adhésive, 4° avec crochet et longue soie. De ces faits, nous ne conclurons pas, avec Saul, à la relation étroite -du cancer et de l’Acarien, mais nous dirons que des observations encore rares permettent d'affirmer la présence chez l'homme de parasites du genre 7J'arsonemus, présence constatée surtout daus l'appareil uro- génital. Il est probable que la transparence et la petite taille de ces Acariens explique leur rareté apparente. (Travail du laboratoire de Parasitologie.) SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS DU SUCRE BIOSE DÉRIVANT DE L'AMYGDALINE, par JEAN G14JA. En étudiant de près l’action du suc digestif d'Helix pomatia sur l’amyg- -daline, j'ai constaté ce fait qu'au cours de l'hydrolyse de ce glucoside, le sucre réducteur apparaissait en quantités de beaucoup inférieures à celles qu'on devrait trouver par rapport à l’acide cyanhydrique et à l’aldéhyde benzoïque, en supposant que la molécule d'’amygdaline se désagrège simultanément en les produits de son hydrolyse complète : CH2O#N + 2H°0 — CNH + C'HSCOH — 2CH#205. Comme ce déficit en sucre réducteur est très notable surtout vers le -début, puisqu'à ce moment on ne trouve que le tiers ou le quart de la quantité théorique, j'ai été amené à supposer que le sucre biose de l’amygdaline était mis en liberté, au cours de cette action diastasique, et que ce sucre devait être non réducteur; ce n’est qu'une fois mis en liberté que ce biose est hydrolysé à son tour, ce qui explique que le sucre réducteur se trouve en quantité théorique lorsque la réaction est terminée. En résumé, l'amygdaline est hydrolysée par le suc d’'Helix en -deux temps : (1) C2HETOUN — H20 — CNH + C'HSCOH + C2H#01: (IT) C:2H220:1 + H°0 = CSH£205 + C°H:2205 (1) Myake et Scriba. Vorl. Mitth. über ein. neuen Paras. d. Mensch. Berl. klin. Woch., 1893, N. 16, p. 374. (2) Braun. Die thierischen Parasiten des Menschen. Wurtzburg, 1903, p. 334. 236 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En effet, en arrêtant l’action du suc d’Helix a un moment propice J'ai réussi à isoler parmi les produits d’hydrolyse une substance non réductrice, presque insoluble dans l'alcool fort, ne donnant que du glu- cose par hydrolyse, et que je considère comme élant le biose de l’amyg- daline (1). L'analyse élémentaire tranchera cette question dès que j'aurai réussi à obtenir ce corps cristallisé. Je ferai remarquer seulement qu'il: ne saurait s'agir d’un corps fabriqué par le suc d'Helix, puisque ce suc l'hydrolyse très énergiquement et qu'il suffit de prolonger le contact du suc avec l’amygdaline pour ne plus retrouver de biose; d’autre part, cette substance apparaît en quantités appréciables, puisque j'ai réussi à en extraire jusqu'à 10 p. 100 de l’amygdaline employée (d’après le cal- cul, il y avait dans mes solutions employées pour l’extraction du biose, environ 20 grammes de biose pour 100 grammes d'amygdaline employée). J'ai fait quelques observations avec ce corps oblenu sous forme de poudre amorphe, mais purifié jusqu’à ce qu'il fournisse, hydrolysé par les acides, du glucose en quantités presque théoriques. Ainsi, j'ai constaté qu'il est fortement lévogyre en solution aqueuse. Pour diverses préparations, j ai trouvé le pouvoir rotatoire spécifique «,, toujours voisin de — 40 degrés (les légères différences d'une préparation à une autre n’ont rien d'étonnant pour un corps amorphe et dont la pureté n’est pas absolue). Le biose de l’amygdaline ne saurait donc être iden- tique avec le tréhalose qui est fortement dextrogyre. Fischer et Del- brück (2) ont obtenu par synthèse un nouveau sucre du genre du tré- halose, l'isotréhalose. Ce sucre obtenu à l’état amorphe possède un pouvoir rotatoire 4» ——3%°,4, chiffre qui coïncide singulièrement avec celui que j'ai obtenu avec le biose de l'amygdaline. La possibilité est donc à envisager que le biose de l’'amygdaline soit de l’isotréhalose. Action des ferments. — L’exlrait aqueux d'amandes douces — émul- sine — très actif sur l’amygdaline, est #naclif sur le biose de l’amygda- line. Ce fait curieux peut s'expliquer, car en tenant compte que ni l’a- mygdaline, ni l’amygdonitrileglucoside, ni le biose, ne sont réducteurs, on doit admettre que le nitrile phénylglycolique est attaché au biose au point où se réunissent les deux restes de glucose, c'est-à-dire au point où se porte l’action du ferment. Rien d'étonnant alors que l’émulsine d'amandes, qui est capable d'attaquer ce point lorsque le biose est dans la molécule d’amygdaline (3), ne l'attaque plus lorsqu'il est mis en liberté et que ce point d'attaque a été par conséquent modifié. (1) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 21 mars 1910. (2) E. Fischer und K. Delbrück. Synthese neuer Disaccharide vom Typus der Trehalose. Ber. d. d. chem. Gesell., 42, 2, 1909, p. 2776. (3) L’émulsine d'amandes commence son action sur l’amygdaline en déta- chant une molécule de glucose, ainsi que l'ont montré MM. Auld, H.-E. Armstrong, E.-F. Armstrong et Horton, et par conséquent elle ne se trouve en présence du biose à aucun moment de la réaction. SÉANCE DU 30 JUILLET 937 Le suc pancréatique neutralisé, actif sur l'amidon et le maltose, est inactif sur le biose de l’'amygdaline. Le suc d'Helix hydrolyse très facilement le biose de l’amygdaline; ce même suc est très actif sur l’amygdaline et le maltose. L'invertine de levure est sans action sur le biose de l’amygdaline. En somme, on voit que lorsque l’'émulsine estseule (extrait d'amandes), il n'y à pas d'action sur le biose; de même la maltase (suc pancréa- tique) et l’invertine n’ont aucune action. Il semble donc qu'on ne peut attribuer l'hydrolyse de ce biose à aucun de ces trois ferments. Le suc d'Helix qui agit sur ce biose contient aussi de la tréhalase ; il est donc possible que ce soit ce ferment qui hydrolyse le biose de ’amygdaline. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) AETAI VASE ITR D. 27 AS) : S de f\ res (à 0 € f cé LiutiIBRAI VARIATIONS DU POUVOIR HÉMOLYTIQUE DU SÉRUM Z 2e: sa MAS $ L" par ALBERT FROUIN. Mi: Fassin a communiqué en 1907, à la Société de Biologie, une note: Sur les modifications de la teneur du sérum en alexine chez les ani- maux thyroïdectomisés. : Elle a observé une diminution très nelte du pouvoir hémolytique du sérum des animaux ,opérés ainsi qu'une diminution de l’alexine dans ce sérum. | - Mais, en 1907, on ne pouvait conserver les chiens éthyroïdés que - pendant quelques jours après l'opération; depuis, j'ai établi que l’on * peut conserver les chiens thyro-parathyroïdectomisés en leur faisant _ingérer des sels de calcium ou de magnésium. J'ai montré de plus que, - si l’ingestion des sels de chaux a été substituée pendant assez long- temps, on peut ensuite supprimer le traitement calcique ou magnésien sans que les animaux présentent de troubles (1). M. Arthus et M'e R. Schafermann (2) ont vérifié cette action des sels de chaux après la thyroïdectomie chez le lapin. J'ai donc repris ces expériences et étudié les variations du pouvoir (1) Albert Frouin. Sur la possibilité de conserver les animaux après l’abla- ê tion complète de l’appareil thyroïdien en leur faisant ingérer des sels de | calcium ou de magnésium dans leur nourriture. C. R. Acad. des Sc., t. CXLVIII, p. 1622, 1909. (2) M. Arthus et Mie R. Schaferman. Parathyroïdectomie et sels de chaux chez le Japin. Journal de Physiol. et de Pathol. génér., t. XI, p. 177, mars 1910. BioLoere. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXIX. 17 238 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE hémolytique du sérum des chiens éthyroïdés comparativement à celui d'animaux normaux soumis ou non au régime calcique. De plus, j'ai immunisé ces mêmes animaux avec de la toxine tétanique et j'ai étudié le pouvoir antitoxique de leur sérum. Mes expériences ont été faites sur huit animaux : Quatre animaux éthyroïdés depuis quatre et six mois et quatre animaux normaux soumis au même régime. Les deux animaux éthyroïdés depuis quatre mois ont toujours absorbé depuis l'opération et pendant tout le temps de l'expérience 5 grammes de CaCl? cristallisé par vingt-quatre heures. Deux animaux normaux soumis au même régime calcique depuis le même temps ont été pris comme témoins. Les animaux éthyroïdés depuis six mois ont recu du CaCl? pendant 70 jours ainsi que deux animaux normaux. Le traitement calcique était supprimé chez ces quatre animaux depuis 110 jours au début de l'expérience. Après l'étude du pouvoir hémolytique de leur sérum, les animaux ont été immunisés avec la toxine tétanique. _ Les résultats de ces expériences peuvent se résumer de la façon sui- vante : L'ingestion de sels de chaux n’augmente pas le pouvoir hémolytique du sérum de chien normal vis-à-vis des globules de lapin ou de cheval. Chez les animaux éthyroïdés depuis quatre ou six mois, le pouvoir hémolytique du sérum sur des globules de lapin et de cheval est égal ou légèrement supérieur à celui du sérum des animaux normaux soumis au même régime. Au DOS de vue de la produetion. de l’antitoxine tétanique, je n'ai observé qu’une légère différence entre le pouvoir antitoxique du sérum de ces animaux, le sérum des chiens éthyroïdés étant légèrement plus antitoxique que celui des animaux normaux, mais le sérum de chien se prête mal au titrage de l’antitoxine d’après la méthode de neutralisation par contact, Ainsi, un sérum de chien qui, titré par cette méthode, ne renferme pas 40.000 unités antitoxiques, possède un pouvoir préventif égal à celui du sérum de cheval renfermant 50.000 unités antitoxiques. Ces résultats prouvent que chez les animaux éthyroïdés depuis plu- sieurs mois et en bonne santé, le pouvoir hémolytique du sérum n’a pas diminué. Chez ces mêmes animaux la production de l’antitoxine tétanique est aussi abondante que chez les animaux normaux. ; Cependant, chez deux chiens éthyroïdés depuis douze et quatorze mois et qui avaient été traités pendant trois mois avec du MgCF et qui ont présenté, neuf et onze mois après la cessation du traitement magné- A 2 É m7 re 1 SÉANCE DU 30 JUILLET 9239 sien, des crises caractéristiques de tétanie auxquelles ils ont succombé, j'ai observé une diminution du pouvoir hémolytique du sérum sur les globules de lapin et de cheval. J'ai montré antérieurement que chez les animaux qui présentent des accidents typiques longtemps après la thyroïdectomie, on constate, comme chez les animaux nouvellement opérés, une augmentation du nombre des leucocytes. Je ne puis dire actuellement si ces deux faits de la diminution de l’alexine du sérum et de l’augmentation des leucocytes sont dépendants l’un de l’autre, ou s'ils doivent être envisagés comme indépendants et dus seulement à la même cause. MÉNINGITE ET PERMÉABILITÉ MÉNINGÉE CONSÉCUTIVES AUX INJECTIONS INTRA-RACHIDIENNES D'ÉLECTRO-MERCUROL CHEZ LES TABÉTIQUES, par W. Mesrr&zat et F. SappEy. Dans une note antérieure sur les effets et le mode d'action de l’électro- mercurol en injections dans le tabes, nous avons fait allusion à la méningite rachidienne provoquée par cetle thérapeutique. Des ponctions pratiquées dans le service du professeur Carrieu deux et cinq jours après ces injections colloïdales nous ont à cet effet permis d'établir la réalité de cette « Méningite thérapeutique » et d’en préciser la formule chimique particulière. C’est ainsi que nous avons ponctionné deux tabes : l'un au début chez une femme (n° 27 de la salle Bichat), l'injection d’électro-mercurol ayant été faite pour la première fois chez elle quarante-huit heures auparavant. L'autre, plus ancien, datant de cinq ans, chez un homme T. N. amélioré déjà par une injection antérieure et ponctionné actuellement cinq jours-après une nouvelle intervention. - Chez nos deux malades, la réaction clinique qui a suivi l'injection a été vive. L'examen cytologique des liquidesretirés, pratiqué par le D' Anglada, montre une leucocytose abondante avec polynucléose marquée, surtout chez le second de nos malades. L'analyse chimique, elle, souligne et précise à la fois la réalité et la nalure de cette réaction méningée : Le taux d’albumine passe chez la malade de la salle Bichat, n° 27, de 0 gr. 55 à 1 gr. 15 et de O gr. 20 à 0 gr. 53 pour T. N. -— Les chlorures et l'extrait conformément à ce que l’on rencontre dans les méningites ” vraies sont aussi modifiés, mais ici d’une façon diserète; NaCl passe de : À gr. 36 à 7 gr. 47 pour le premier tabes; de 7 gr. 45 à 7 gr. 30 pour le # 240 SOCIÉÈTÉ DE BIOLOGIE second. L'extrait monte de 11 gr. 0 à 11 gr. 90 pour le n° 27. Le sucre ne paraît pas modifié. En un mot, cette dernière considération mise à part, nous avons nette- ment ébauché, par ces chiffres, la formule d'une méningite aiquë véritable. La ressemblance se poursuit et s'accuse d’ailleurs sur le terrain phy- sico-chimique : les liquides retirés dans les jours qui suivent l'injection sont fortement xanthochromiques, montrant combien sont intenses les phénomènes congestifs. — Mais c’est surtout l'apparition d’une PERMÉA- BILITÉ MÉNINGÉE qui nous à paru aussi démonstrative qu'intéressante : l'« Essai aux nitrates » pratiqué quarante-huit heures après l'injection d’électro-mercurol chez la malade de la salle Bichat, n° 27, et suivant la technique préconisée par l’un de nous ici même, accuse une perméa- bilité de 37 milligrammes (de nitrate de soude par litre) alors qu'il passe dans les états méningés chroniques, et ne passait avant chez cette femme, que 10 à 13 milligrammes seulement, ce taux atteignant 50 à 55 milligrammes dans la méningite cérébro-spinale à méningocoques La méningite rachidienne artificiellement produite a donc créé, confor- mément à une idée déjà émise par Sicard(1), une perméabilité qui se trouve assez élevée dans l'échelle de ces dernières. Pour nous résumer, il résulte de nos examens que les injections intra-rachidiennes d'électro-mercurol provoquent une MÉNINGITE, que cerlains caractères cliniques, vraisemblablement liés à la nature asep- tique de cette dernière: (absence d’hypoglycose et remaniement peu profond de la formule), différencieraient seuls peut-être d'une méningite aiguë vraie dont elle possède les grandes lignes. La perméabilité méningée créée par cette méningite fait concevoir la possibilité pour certains agents et surtout, pensons-nous, pour certains antlcorps élaborés par l'organisme, armes si puissantes, mais parfois inutilisées pour des raisons anatomiques, de franchir avec les autres éléments curateurs du sérum la barrière méningée, et de venir ainsi exercer sur la moelle l’action heureuse qu’on leur connait ailleurs. RECHERCHE DU POUVOIR OPSONISANT DU SÉRUM DES PORTEURS SAINS DE MÉNINGOCOQUES, par E. CATHOIRE. Il est de notion courante, dans la prophylaxie de la méningite céré- bro-spinale épidémique, que les porteurs sains de méningocoques con- (1) Sicard. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, p. 1107, 25 juin 1910. SÉANCE DU 30 JUILLET 241 * tractent très rarement la maladie. Il était naturel de penser que cette immunité provenait d’une défense de l'organisme qui, sous l'influence de l'infection naso-pharyngienne, acquiert des propriétés humorales défensives. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons fait la recherche : 1° des propriétés agglutinantes du sérum; 2° de son pouvoir opsonisant vis-à vis des méningocoques. Nous ävons opéré sur des porteurs chroniques avérés dans le rhino- pharynx desquels des méningocoques étaient constatés depuis plusieurs mois, en dépit des médications employées pour les en débarrasser. Les essais d’agglutination étant restés négatifs, même au taux de 1/20, nous n'avons pas cru devoir insister dans cette voie. Pour le pouvoir opsonisant, nous avons utilisé la technique de Wright, prenant comme témoin notre propre sérum, après constatation que nous n'étions pas nous-même porteur sain. Les sérums étaient prélevés en même temps et utilisés, bien entendu, ensemble. L'émulsion de méningocoques était faite à raison d’une anse de culture de vingt-quatre heures par centimètre cube d’eau physiolo- gique ; le contact du sérum, des microbes et des globules était de vingt minutes (1). Les résultats ont été variables suivant les sérums, recueillis d’ailleurs à des moments différents de la journée, et employés au bout d’un temps variable de séjour à la glacière. Ces sérums ont toujours montré un pouvoir opsonisant nettement plus marqué chez les porteurs sains. L'utilisation d'nn sérum témoin d'autre provenance que de nous-même a confirmé cette donnée. Nous avons fait 10 fois la recherche; les index trouvés ont été : 1,6 — oo Sen les) purs pda sr ir Gigulee 4: Il semble donc bien que ce soit à la défense humorale spécifique que les porteurs sains de méningocoques doivent leur immunité relative. RÉSULTATS COMPARÉS DE LA MÉTHODE DE WASSERMANN ET D'UNE MÉTHODE DE SIMPLIFICATION PRATIQUE POUR LE DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS, par RENÉ BENARD et Ep. JOLTRAIN. Nul ne songe aujourd'hui sérieusement à contester la haute valeur du procédé de Wassermann, dans le diagnostic de la syphilis. Toutefois, (1) Il y aurait même avantage à réduire cette durée, la désintégration du méningocoque par la phagocytose étant très rapide et pouvant quelquefois, au bout de ce temps, gêner la numération. 249 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la nécessité de préparer des animaux, de se procurer du foie syphili- tique, et aussi le fait qu’elle exige une certaine habitude des procédés de laboratoire, l'ont jusqu'ici empêché d'entrer dans la pratique cou- rante. _ Pour remédier à cet inconvénient, on a proposé diversés méthodes simplifiées (Porges, Bauer, Tschernogubow, Noguchi, Stern, Foix, Hecht). Comme le disait l’un de nous en exposant ces méthodes (1), toutes pré- sentent l'inconvénient de supprimer un certain nombre de tubes de contrôle, et par suite augmentent les causes d'erreur. Aussi est-ce tou- jours à la méthode initiale de Wassermann que l’on doit revenir, lors- qu'on veut vérifier des résullats obtenus par l'une des méthodes sim- plifiées. Parmi toutes celles que nous avons essayées, celle qui nous a paru la meilleure, c’est une méthode dérivée de Hecht, analogue à celle qu ’ont récemment décrite MM. Sabrazès et Eckenstein (2). Cette méthode utilise comme antigène de l'extrait alcoolique de cœur humain normal, dont on peut garder pendant longtemps une suffisante provision pour pouvoir agir toujours avec la même solution. Le sérum hémolytique est constitué par le sérum du malade lui-même qui, ainsi que l’ont montré Nozuchi et Hecht, contient normalement des hémoly- sines pour les globules de mouton. Enfin, le complément est celui qui est contenu dans le même sérum frais et non chauffé. Voici comment nous procédons : $ Nous dosons d’abord l’antigène suivant la méthode classique, et, choi-. sissant la dilution dans Jaunes l’'hémolyse est complète sans être trop rapide nous sommes amenés à employer 2 et 3 gouttes ae solution à 1/4 d’antigène alcoolique. Nous faisons 3 tubes pour chaque réaction contenant respectivement : Nos Eau. NaCl à 9 p. 1000. Antigène. Sérum. Hématies de mouton diluées au 1/2. 1 16 2 2 1 2 15 3 PAS 1 3 18 == 2 fl On porte à l’éluve, et au bout de dix à vingt minutes, lorsque le tube 3 ést hémolysé, on centrifuge. LES Comme on le voit, oh péut mettre les hémäties en inêmeé temps que les autres éléments de la réaction. En effet, la fixation du complément humain par le mélange antigène-anticorps se fait très vite, alors que l’action de la sensibilisation sur les globules de oui 0e est beaucoup plus lente. e Nous avons pratiqué sys omatiquement le contrôle de cette méthode x (1) Ed. Joltrain. Nouvelles méthodes de Do Le. Maloine, 1910: (2) Sabrazès et Eckenstein. Lancet, n° 4; 22 janvier 1910. Médecine moderne, 26 janvier 1910, pages 65-66. > ot ñ : % Pess #l SÉANCE DU 30 JUILLET - 243 par la méthode de Wassermann, dans laquelle nous employons comme antigène un extrait alcoolique de foie syphilitique, et comme système hémolytique un sérum antihumain et des globules humains. Cette der- nière précaution nous paraît préférable en ce qu'elle supprime l’action de la sensibilisation normale antimouton. Nos recherches ont porté sur 71 malades. Nous avons examiné ainsi 16 syphilitiques, 43 non syphilitiques, provenant des services de MM. les professeurs Widal, Gaucher et Marie, et 12 scarlatineux du service de M. le D' P. Teissier. Voici les résultats que nous avons obtenus : Dans 62 cas, les résultats obtenus furent analogues avec les deux méthodes; 46 fois ils furent négatifs : il s'agissait des maladies les plus diverses (méningites, cirrhoses, pleurésies, hernies, épilepsie, mal de Bright, psoriasis, scarlatine, etc.); 15 fois ils furent positifs : il s'agissait de syphilis avérées ou soupconnées ; une fois enfin le sérum fixait à lui seul le complément. Dans 4 cas, nous avons observé une absence plus ou moins totale de sensibilisatrice antimouton; il s'agissait d’un sérum ictérique et de trois sérums lactescents; il suffit dans ces Cas, suivant le conseil de Sabrazès et Eckenstein, d'ajouter une goutte de sérum frais normal. Dans 4 cas, nous eûmes une réaction nettement négative avec l’une des deux méthodes, et, avec l’autre, de ces résultats partiels sujets au doute et aux interprétations. Une seule fois enfin, la méthode simplifiée indiquait une réaction douteusé alors que la méthode complète donnait un résultat positif. Nous äjouterons ces quelques remarques : les sérums scarlatineux ne donnent pas la réaction simplifiée; cela était à prévoir, puisque, ainsi . que M. le D' Teissier l'indiquait avec l'un de nous (1), cette réaction est beaucoup plus rarement positive en présence d’antigène alcoolique. Les sérums des lépreux, comme l'ont montré Danielopoulo, Gaucher et plus justiciables de la méthode simplifiée que de la méthode complète. Enfin cette méthode peut être appliquéé aux liquides céphälo-rachidiens, si on a le soin d'ajouter une goutte de sérum frais, connu comme normal. Tels sont les faits. Ce n’est point à dire que cette méthode doive dis- penser de recourir à la méthode de Wassermann, surtout en présence è dé résultats négatifs: Il y a cependant un nombre suffisant de cas con- cordants pour que l’on soit autorisé à tenir compte du procédé, et à lui accorder la même valeur diagnostique qu’à la méthode complète, lorsque _: la réaction est positive. » (Travail du laboratoire de M. le professeur Widal à l'hôpital Cochin.) (4) P. Teissier et René Benard. Comptes rendus de la Soc. de Biologie; 40 fé- … vrier 4940. 2/1. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'INFLUENCE DE LA PRESSION EXTÉRIEURE SUR LES ÊTRES VIVANTS, par P. POoRTIER. Tous les biologistes qui traitent de cette question commencent par répartir les animaux sur lesquels ils expérimentent en deux groupes suivant qu'ils possèdent ou ne possèdent pas de réservoir gazeux. Les premiers étant mis de côté, l’auteur s’empresse de reproduire la théorie de physique élémentaire qui veut que les pressions auxquelles l'animal est soumis s’annulant deux à deux, leur effet total soit rigou- reusement nul. Le préambule élabli, on passe aux expériences qui semblent confir- mer la théorie au début, mais qui la démentent dès qu’on a recours à de fortes pressions. On passe sous silence cette contradiction et on tire les conclusions du travail. Un physiologiste éminent, dont les travaux sur la pression osmotique en physiologie sont, à juste titre, universellement admirés, s'exprime en ces termes (1) en parlant de l'influence de la pression extérieure sur la pression osmotique. « Mais si l’on soumet l'appareil (2) en entier à la pression augmentée, par exemple en le placant dans une cloche, dans laquelle on peut com- primer l'air, de sorte que non seulement le liquide dans le tube, mais aussi celui dans le vase en éprouve l'influence, le niveau du liquide dans le tube gardera sa hauteur primitive. « La même considération se laisse appliquer aux globules rouges, etc.» L'auteur, après avoir terminé sa démonstration, conclut ainsi : « Par conséquent, on peut s'attendre à ce que, en élevant la pression sanguine, les hématies ne montreront aucun changement de teneur en eau. » Passant alors de la théorie à l'expérience, Hamburger montre, pour les sangs de Lapin et de Cheval, que la solution limite qui provoque l’hémolyse reste la même lorsque la pression varie entre une demi-at- mosphère et deux atmosphères. Et Hamburger conclut finalement : « Il me semble donc qu'il faut « admettre que la pression extérieure n'exerce aucune influence sur la « soi-disant résistance des globules rouges. » La conclusion de Hamburger est inatlaquable pour la zone de pression dans laquelle il a opéré. Nous allons montrer dans un instant qu'elle : (1) Hamburger. Influence de la pression extérieure sur la résistance des globules rouges, etc. L'Intermédiaire des biologistes, 1898, p. 430, et Osmot. Druck u. Jon. Lehre. (2) Osmomètre. SÉANCE DU 30 JUILLET 245 n’est plus vraie lorsqu'on s'adresse à des pressions atteignant plusieurs centaines d’atmosphères. Ici s'établit donc une contradiction très nette entre la théorie et la vérification expérimentale. La conclusion ne saurait être douteuse, c’est la théorie qui présente un point faible. Il n’est d’ailleurs point difficile à mettre en évidence. Toute la théorie précédemment énoncée repose implicitement sur cette fiction que la matière que l’on comprime est incompressible. Nous voulons transporter dans le domaine de la biologie cette qualité qu'en mécanique on attribue au point matériel pour la commodité du raisonnement. La matière vivante étant peu compressible, ses propriétés physiologiques sont peu sensibles aux variations de pression, et, dans des limites assez étendues, elles passent inaperçues, mais elles se mani- festent dès qu'on s'adresse à des moyens assez puissants. Dans ce cas encore, les pressions s’annulent deux à deux, ce qui veut dire qu'aucun phénomène cinématique ne saurait être engendré, mais ces pressions s’annulent aux dépens de la matière vivante qui joue le rôle d’intermédiaire, d'état tampon si l'on veut me permettre cette ex- pression. è Dans le cas des phénomènes osmotiques, l'influence de la pression extérieure deviendra manifeste au moment où la membrane de l’osmo- mètre sera modifiée par cet accroissement de pression. Il ne faudra donc pas s’étonner que les cellules d’un animal vivant, les globules rouges en particulier, dont la surface de la membrane limi- tante estrelativement très étendue, manifestent une sensibilité à l’accrois- sement de pression extérieure qui n'existerait pas dans un osmomètre, C'est ce que nous allons prouver. INFLUENCE DES PRESSIONS ÉLEVÉES SUR LES PHÉNOMÈNES OSMOTIQUES, par M'° Gabrielle CaLLERY et P. PORTIER. But du travail. — L'influence de la pression extérieure sur les ani- maux aquatiques a été étudiée, il y a une vingtaine d'années, par M. P. Regnard (1). Les principaux faits de la question sont donc connus. Mais à cette époque la notion de pression osmotique n'avait pas encore pénétré dans le milieu physiologique; on ne pouvait donc guère espérer saisir le mécanisme intime de l’adaptation des animaux aux fortes pres- sions. Il nous a &onc semblé intéressant de reprendre l’étude de cette ques- lion que nous envisagerons successivement sous plusieurs faces. (1) La Vie dans les eaux. Paris, Masson, 1891, p. 107. 26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Un des premiers problèmes dont la solution s'impose est le sui- vant : Une cellule étant plongée dans un liquide iso, hypo ou hypertonique, comment varieront les réactions osmotiques de cette cellule lorsque la pression à laquelle est soumis le milieu augmentera? On sait depuis les travaux de Hamburger que le globule sanguin est une des cellules de l’économie dont les réactions osmotiques sont le plus faciles à étudier; c’est donc à lui que nous nous sommes adressé en premier lieu. Technique. — Des globules de sang frais défibriné sont isolés par centrifugalion. On en met une quantité déterminée en suspension dans un tube rempli du liquide dont on veut connaître l'action. Celui-ci est enfermé dans un second tube. Les bouchons qui ferment chacun des. tubes sont, par un trou, en communication avec l'extérieur; le liquide qu'ils contiennent pourra subir à chaque instant la pression extérieure. Les tubes sont comprimés au moyen de la presse hydraulique de Cailletet. Les témoins sont constitués par des tubes contenant la même propor- tion de globules mélangés au même liquide; il restent à la pression ordinaire pendant la durée de l'expérience. Les modifications des globules rouges ou du ide observées et mesurées sont : a) L'hémolyse dont le degré est déterminé au moyen du colorimètre; b) La varialion de conductivité électrique du liquide de dilution mesurée au moyen de l'appareil de Kohlrausch. Résultats principaux. — 1° La durée de la compression a une grande influence ; les phénomènes observés sont d'autant plus intenses que la compression a été maintenue peudant plus longtemps. 2° L’intensité de la compression joue également un grand rôle, comme on pouvait s’y attendre. De 4 à 100 atmosphères, l'influence sur l’hémolyse est à peu près nulle. Elle ne se manifeste avec intensité qu'à partir de 300 atmos- phères (1). 3° La variation de la conductivité électrique du liquide de dilution (sortie des électrolytes du globule) varie, toutes choses égales d’ailleurs, avec la concentration saline du liquide de dilution. a) Dans les solutions hypoloniques; Ia CORANCEAES augmente, LES électrolytes quittent le globule. (1) Il est intéressant de rapprocher ce fait dé celui obserzé par M: Régnard qui a vu que la pression critique pour les animaux de surface était précisé- ment voisine de 300 atmosphères. LENOIR SÉANCE DU 30 JUILLET 247 b) Dans les solutions isotoniques, les variations sont très faibles, il y a encore une légère tendance à la sortie des électrolytes. c) Dans les solutions hypertoniques, la variation à lieu en général en sens inverse, là conductivité du liquide de dilution diminue. FÈ Conclusion. — Nous retiendrons surtout cette conclusion générale que, au delà de 300 atmosphères, la pression extérieure du liquide a une iniuence manifeste sur les phénomènes osmotiques des cellules qui y sont plongées. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne et de l’Inslilut océanographique.) CULTURE AÉROBIE DES MICROBES DITS ANAÉROBIES (Deuxième note), par F. MaRINo. Nous avons constaté qu'il y a des anaérobies capables de se déve- lopper dans l’eau de condensation de la gélose, quand ils se trouvent en symbiose avec dés amibes. Cette observation nous a amené à faire une série de recherches pour généraliser les phénomènes de symbiose des anaérobies avec d’autres cellules vivantes et cultivables. Nous nous sommes d’abord occupés de l’Amylomyces Rouxii CALmETTE (1), de l’'Aspergillus osyzae, des levures et des torulas. Voici les résultats de nos recherches : 41° L’Amylomyces de Calmette, ensemencé sur moût de bière-gélose, ou sur gélose glucosée, reste vivant pendant longtemps. . Nous avons pu repiquer facilement une culture vieille de cinq ans. : 20 L’Amylomÿyces ensemencé dans du bouillon ordinaire et mis à l’étuve à 30 degrés, ou exposé à la température du laboratoire, pousse très bien, et, _après deux ou trois jours, forme un gros voile à la surface du liquide. 3° Les microbes dits anaérobies, ensemencés dans le bouillon qui porte à la surface un gros voile d’Amylomyces et mis à l’étuve à 37 degrés, se dévelop- pent après dix ou quinze heures. Cete méthode de culture des anaérobies avec l’Amylomyces est très rapide et très commode. Il faut ensemencer à l’avance les tubes de bouillon avec l'Amylomyces et s’en servir dès que le voile s’est formé à la surface des liquides. La toxine tétanique obtenue avec ce nouveau procédé est très active. (1) C’est uné moisissure découverte et étudiée par Calmétte dans une levure désséthéé. 248 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1/200 de centimètre cube tue un cobaye de 300 grammes en trois à quatre jours. 4° La méthode à l’Amylomyces permet le développement des anaérobies à 37 degrés, à la température du laboratoire et à la température du dehors. Nos anaérobies — spores tétaniques — ont poussé dans des tubes laissés nuit et jour sur deux fenêtres, une exposée au midi et l’autre au nord. Les tubes exposés au midi recevaient le soleil du mois de juin six heures par jour environ. Le thermomètre à côté marquait 43 degrés vers deux heures de l'après-midi. 5° Ces anaérobies se développent et donnent des spores, quand ils sont exposés à la température de 37 degrés, à celle du laboratoire, ou même à celle d'une fenêtre au nord. Dans ce dernier cas les anaérobies se développent et donnent des spores très rares dans le bouillon ordinaire, abondantes dans le bouillon glucosé. Mais si les anaérobies sont exposés sur une fenêtre au midi, ils se déve- loppent sans avoir le temps de produire des spores. La température élevée et le soleil arrivent à les tuer. 6° Les anaérobies (spores) ne se développent pas s'ils sont ensemencés en même temps que l'Amylomyces dans des tubes de bouillon exposés nuit et jour au midi ou au nord. On ne constate dans ces tubes que le développement de l’'Amylomyces; il n’y a aucune traces d’anaérobies. Ces derniers ne se développent à la température du dehors que s'ils sont ensemencés quelques jours après l’Amylomyces. Les raisons de ces phénomènes nous échappent. 7° L’Amylomyces cultivé en profondeur dans du bouillon permet aussi le développement des anaérobies. 8° Le vide pratiqué dans les tubes de bouillon qui portent l’'Amylomuyces en surface ou en profondeur ne change pas la marche du développement des anaérobies. 9° Le bouillon où a poussé l’Amylomyces en surface permet un deuxième développement de cette moisissure quand on enlève le voile et qu’on ense- mence de nouveau le milieu. 10° Le bouillon, au contraire, où a poussé l'Amylomyces et le tétanos ne permet pas un deuxième développement d’Amylomyces. Cela démontre que la toxine tétanique est un fort poison pour la moisissure. L’Amylomyces ne se développe pas dans un mélange constitué de 5 centimètres cubes de culture de tétanos et de 10 centimètres cubes de bouillon ordinaire. 2 11° Le voile d’Amylomyces pris à la surface d’un tube de bouillon conte- nant du tétanos, et déposé à la surface d’un autre tube de bouillon neuf, donne une culture de tétanos très abondante après dix à quinze heures. On peut passer ce voile du deuxième tube à un troisième et ainsi de suite et avoir des cultures de tétanos nouvelles, tous les jours. Nous sommes arrivés au vingtième passage, et il est à supposer qu'on puisse aller à l'infini. à Si l’Amylomyces s’affaiblit, on n’a qu’à faire un passage, de temps à autre, sur le bouillon glucosé ou sur la gélose glucosée. 12° Le voile d'Amylomyces obligé de vivre en profondeur dans une culture de tétanos est tué par la toxine tétanique après quinze à vingt jours. Ce SÉANCE DU 30 JUILLET 249 voile retiré, lavé et transporté dans un deuxième tube de bouillon ne permet pas le développement des anaérobies. Cela démontre que la vie de ces der- niers doit dépendre en grande partie des fonctions vitales de l'Amylomyces. 13° Le bouillon glucosé qui contient un voile d’'Amylomyces en surface ou en profondeur développe les anaérobies moins vite que le bouillon ordinaire. Après avoir fait une série de recherches sur la symbiose de l'Amylo- myces avec les anaérobies, nous en avons fait d’autres sur l’Aspergillus Oryzae, qui sert de temps immémorial aux Japonais pour la production de leur boisson fermentée, le koi. Les résultats de nos études sur l'Aspergillus oryzae sont en grande partie superposables à ceux obtenus avec l'Amylomyces. Ils en diffèrent en ceci que les anaérobies — tétanos — se développent moins vite avec l’Oryza et que leurs toxines, en revanche, sont plus actives. 1/200 de centimètre cube de toxine tétanique, prélevée au quatrième jour de symbiose avec l’Oryza, tue un cobaye de 350 grammes en trente-six à quarante-huit heures, tandis que la même dose de toxine obtenue par la symbiose avec l’Amylomyces tue un cobaye en quatre à cinq jours. Le développement des anaérobies avec l'Amylomyces et l’Aspergillus constaté, nous avons étendu nos études aux levures et aux torulas, et nous avons observé que toutes les levures de vin, de bière, de lactose et de distillerie, ainsi que les torulas, favorisent le développement des anaérobies. Les détails de nos recherches seront exposés ailleurs. APPLICATION DU PROCÉDÉ DE NOGUCHI A L'ÉTUDE DES SÉRUMS HYDATIQUES, par M. WEINBERG et J. BROMFENBRENNER. Nous avons eu dernièrement l’occasion d'étudier comparativement un grand nombre de sérums syphilitiques par la méthode de Wassermann et par le procédé de Noguchi. Nous avons pu ainsi nous convaincre que le procédé de Noguchi donne quelquefois de meilleurs résultats, surtout lorsqu'on emploie comme antigène des lipoïdes pures extraites de différents organes (foie d'homme, foie de bœuf, cœur de bœuf, etc.) (1). Nous avons également appliqué maintes fois le procédé ds Nogachiau séro-diagnostic de l’'échinococcose. Une note récente de Bettencourt (2), (4) Nous avons préparé, d’après les indications de Noguchi, des lipoides du foie de bœuf. Nous pouvons ainsi confirmer que ces lipoïdes donnent d’'excel- lents résultats dans l’étude des sérums syphilitiques. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, p. 1066-68. 250 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui dans un cas a employé avantageusement le système hémolytique lapin-homme, nous incite à publier le résumé de nos observations. Voici la disposition de notre expérience : NICE SÉRUM LIQUIDE ALEXINE EAU ne het des humain re à physio- à 40 9 100 tubes.| dilué au 1/4. JA 60 pe 100 logique. nr 6 © 1 0.1 0.1 0.1 0.6 Q.1 8 2 2 0.1 0:2 0.1 0.5 0.1 n 8 3 0.1 — 0.1 0.7 0.t 2 BE 4 0.1 0.1 0.1 0.6 0.1 se 5 0.1 0.2 0.1 0.5 0.1 25 8 6 0.1 _ 0,1 0.7 0.1 © un Ls Ù k e 2 she 1 0.1 0.1 0.1 0.6 0.1 o DES 8 0.1 0.2 0.1 0.5 0.1 = 2 a 9 0.1 = 0.1 0.7 0.1 nel ER es Se, 10 = 0.2 0.1 0.6 OS 11 — 0.4 0.1 0.4 0.1 12 — — 0.1 0.8 0.1 13 — — — 0.9 0.1 Au lieu de 0,1 de centimètre cube d’une dilution de sérum au 1/4, on peut verser au moyen d'une pipette capillaire une goutte de sérum frais non dilué. Lorsque le sérum est chauffé une demi-heure à 56 degrés, il faut en employer 2 à 4 gouttes. Nous employons deux doses différentes -d’antigène, car la quantité d’antigène varie d’un liquide hydatique à l’autre. Le mélange de sérum, de liquide hydatique et d’alexine est mis pendant une demi-heure à l’étuve à 37°; on y ajoute ensuite des glo- bules rouges sensibilisés d'avance. Comme les globules rouges sont dilués de moïtié par l’addition de sérum hémolytique, il est nécessaire d'ajouter aux tubes de l'expérience 0,2 de centimètre cube de ce nouveau mélange pour avoir 0,1 de centi- mètre cube de globules rouges à 10 °/.. En suivant cette technique, nous avons pu très facilement mettre en évi- dence des anticorps spécifiques dans.le sérum de 14 porteurs de kystes hyda- tiques. Dans un cas, nous avons pu nous rendre compte de la sensibilité spéciale du procédé employé. Il s’agit d’une malade opérée d’un kyste hydatique du mésentère qui a pu être enlevé sans incision préalable. Le sérum de cette malade a donné une réaction de fixation très nette avant l'opération. Un mois après l'opération, le sérum de la même malade a été si pauvre en auticorps qu'il ne donnait plus de réaction nette par lé procédé ordinaire. Cependant, nous avons obtenu une réaction positive en opérant d'après le tableau ci-dessus. 2 > 7 SÉANCE DU 30 JUILLET 251 Un des avantages importants du procédé de Noguchi est de permettre la détermination précise de la richesse d’un sérum donné en anticorps spécifiques, D’après l'étude de sept sérums, 0,1 de centimètre cube de sérum échino- coccique reuferme en moyenne 40 à 25 unités d'anticorps; c’est-à-dire que dilué 10 à 25 fois, ce sérum est encore capable de provoquer la fixation du complément avec un liquide hydatique bien titré. La même technique permet de constater l’augmentation de la quantité d'anticorps quelque temps après l'opération de kyste hydatique. $ Le chauffage fait perdre au sérum échinococcique une notable partie de ses anticorps : ainsi, chauffé pendant une demi-heure à 56 degrés, le sérum est affaibli 2 à 3 fois; pendant une heure à 56 degrés — 4 à 10 fois; pendant une - demi-heure à 60 degrés — 7 à H fois; une heure à 60 degrés — 20 à 25 fois; une demi-heure à 65 degrés — 70 à 100 fois; enfin les anticorps disparaissent totalement après le séjour du sérum pendant une demi-heure au bain-marie à 70 degrés. Citons, pour terminer, quelques expériences qui nous ont été inspirées par un récent travail de Graetz (1). Ayant constaté, dans le liquide hydatique, la présence de tyrosine et de leucine, ce savant a émis l'hypothèse que les deux substances en question faisaient partie de l’antigène hydatique. Il prétend même que les animaux injectés avec la tyrosine et la leucine fixent le com- plément en présence du liquide hydatique. Il nous a paru très facile de vérifier l'hypothèse de Graetz. Si, en effet, la tyrosine et la leucine entraient dans la composition de l’antigène hydatique, nous devrions obtenir une fixation du complément en substituant, dans nos expériences, ces deux substances au liquide hydatique. Or, nous avons obtenu des résultats tout à fait négatifs en expérimentant, dans ces conditions, avec quatre sérums riches en anticorps échinococciques. DE L'INFLUENCE DE LA CUISSON SUR LA DIGESTIBILITÉ TRYPTIQUE DU LAIT, par H. Srassano et J. TALARICO. Dans deux notes antérieures l’un de nous a étudié l'influence de la cuisson sur la digestibilité de l’albumine d'œuf, et du tissu muscu- laire (2). Dans cette étude, l'influence de la cuisson à été examinée soit par rapport à la durée, le degré de la cuisson (100 degrés) étant le même, soit par rapport au degré de la cuisson, variant dans ce cas le _ degré, la durée de la cuisson étant au contraire constante (15 minutes). Nous avons soumis le lait à a même influenee de la cuisson en faisant ” (1) Centralblalt f. Bakt., Paras. und Inf. Originale, 1910, 234-246. . (2) Talarico. De l'influence de la cuisson sur la digestibilité trypsique de l’albumine d'œuf. De l'influence de la cuisson sur la digestibilité trypsique de la viande. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT. 92592 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE varier également tantôt la durée, tantôt le degré de la cuisson. Les résultats obtenus à l’égard de la variation de la digestibilité de ce liquide naturel vis-à-vis du suc pancréatique sont consignés dans les deux tableaux suivants, comprenant, pour chaque détermination, plu- sieurs séries successives d'essais (1). Tableau I. DURÉE DE LA CUISSON ACIDES AMIDÉS LIBÉRÉS (exprimés ! à 100 degrés. (exprimés en cent. cubes de soude 1'10 n.) LAIT 6 SÉRIE À. | SÉRIE B. | séRix C. | SÉRIE D. Témoin tleCTUs ESS A Ne Ne 10,0 A) 18,0 30,2 Témoin TT CEU rt AR Eee 10,2 15,4 17,4 » Echantillon cuit peudant 2 minutes. . 14,0 24,3 » » Echantillon — 5 minutes. . 13,8 31,0 20,8 36,1 Echantillon — 10 minutes. . 13,7 23,4 25,2 34,0 Echantillon — 15 minutes. . 12,3 2155 27,0 32,5 Echantillon — 30 minutes. . 13,5 22,0 » 3220 Echantillon — 45 minutes. . » 22,6 » » Echantillon — léheure fre 12,0 21,6 20,2 30,1 Echantillon — 2 heures . . 11,8 » » » Echantillon — 3 heures . . » 20 ,0 20,7 » Echantillon — 4 heures . . 11,8 » 19,5 » Echantillon — 6 heures . . 12,0 18,0 I » Echantillon — $S heures . . 10,2 14,5 16,8 » Echantillon — 10 heures . . 8,4 13, » » Echantillon — 12 heures . . 8,0 12,4 16,0 » Echantillon —— 14 heures . . » » 14,5 » Echantillon — 18 heures . . » » 13,0 » Echantillon — 20 heures . . » » 10,2 » Tableau Ii. ACIDES AMIDÉS LIBÉRÉS (exprimés en cent. cubes de soude 1/10 n.) LAIT SÉRIE À. SÉRIE B. Témoin Cru. ir 4 RUN D RUE MST PEN RE 10,1 15,2 Guit-a 65 denrés, Nos TN ere Es 41,5 2 Cuit à 80 degrés. . . . . . . RÉ AN AREe 12,0 16,1 É Cuit a -100/desrés EN NEmeNEee crmnneRn ter 1959 22,0 AS Cuit A A10 denrées nee et RS rs 16,2 18,0 .2 Cuit a 4120 desrés trs RARE Rene 18,4 14,0 Guit a 139 degrés hi re er 11,8 12,0 SU RG QGGGGURÇRRRRRQQGRRRGKQÇUQQURKRRRUURRRI.N À Les trois séries concordantes relatives à l'influence de la durée de la (1) Nous avons suivi Ja même technique décrite dans les notes précé- dentes. = PTS SÉANCE DU 30 JUILLET 253 cuisson montrent bien que la digestibilité augmente sensiblement du Jait cru au lait cuit; cette augmentation est très rapide au début, se maintient ensuite constante pour un certain temps et finit par diminuer jusqu’à tomber au-dessous de sa valeur initiale (lait cru). L'albumine d'œuf se comporte également, l’un de nous l'a déjà établi, à l’égard de la durée de cuisson, si ce n’est que : 1° L’augmentation de la digestibilité se produit beaucoup plus rapidement dans le cas du lait et 2° que l’opti- mum de la digestibilité est sensiblement plus hâtif ainsi que de plus longue durée pour le lait que pour l’albumine. Vis-à-vis du degré de la cuisson, la digestibilité du lait augmenie également sous la même influence. Cependant cette augmentation est moins accusée. Car, dans le cas de l’albumine, elle atteint six fois la valeur du produit cru; et au lieu de continuer à s’accroitre avec la température, en montant le degré de la cuisson, de 400 à 140 degrés, diminue progressivement de 100 à 130 degrés. Done, d’une façon générale, la digestibilité du lait se comporte comme celle de l’albumine d'œuf vis-à-vis de la cuisson, aussi bien par rapport à la durée que par rapport au degré de la cuisson. Il en est tout autre- ment du tissu musculaire, dont la digestibilité diminue (de la moitié environ) par la cuisson, cet effet inhibiteur disparaissant seulement en grande partie aux températures élevées (140 degrés). Nous nous sommes demandé si cette influence favorisante de la cuisson sur la digestibilité du lait, ne relèverait pas, comme on l'a pensé pour l'albumine d'œuf, de son état physique d’albuminoïde coagulé. À cet effet nous avons fait coaguler le lait, soit cru, soit soumis aux différentes épreuves de cuisson, à l’action du lab-ferment avant d'y faire agir la trypsine. Nous avons trouvé ainsi que le lait cru, ayant subi préalablement l’action du lab possède à peu près le même degré de digestibililé que le lait qui n’a pas recu de présure, ou à qui a été additionné de la pré- sure chauffée à 100 degrés pendant cinq minules et qui à été exposé à l’étuve pendant que le premier coagulait par le lab également à l’étuve. Au contraire le lait chauffé à 100 degrés se montre nettement plus apte à la digestion trypsique après avoir subi l’action du lab. Dans une de nos séries d'expériences la différence en plus d'acides amidés libérés, exprimés en centimètres cubes de soude 1/10 n., a été de 5 cent. cubes, et dans une seconde série cette même différence a élé de 3 cent. cubes sur l'échantillon témoin du lait, c'est-à-dire le lait qui a subi la même cuisson, mais à qui, à la place de lab vivant, on a ajouté - de la même dilution de presure mais chauffée à 100 degrés. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) BioLoGie. ComPrEs RENDUS. — 1910. T. LXIX. 18 254 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'INFLUENCE DE LA CUISSON SUR LA CASÉIFICATION DU LAIT PAR LE LAB-FERMENT, par H. Srassaxo et J. TALARICO. On savait de longue date que l’ébullition retarde la coagulation du lait de vache. Nous avons repris de près l’étude de cette influeuce, en faisant varier tantôt la durée de l’ébullition, tantôt le degré de la tem- pérature de cuisson. Voici les résultats obtenus dans ces deux cas; ils se rapportent à plusieurs séries d'essais : Tableau I. TEMPS MIS POUR COAGULER LAIT A. B. (CE AD: E. 1 31 degrés. | 25 degrés. | 23 degrés. | 20 degrés. | 22 degrés. | 22 degrés. 12 min. 16 min. 25 min. 11 min. 16 min. 26 min. 50 20 min. 50 min. 20 min. Cru (éch.tém.). Cru (éch.tém.). fl Cuit à 1000 pendant: Ê 1 minute 2 minutes . 3 minutes . 5 minutes . 10 minutes . 15 minutes . 30 minutes . . 25 m.|12 heures. . 40 m.|13 heures. . 45 m./14heures. » 6 heures. |17 heures. 1 heure .;: 1-20 min: 35 min. |1h. 45 m.|21 heures. 2 heures. 38 min. 40 min. » 49 heures. 3 heures. » 4 heures. .| 63 min. 5 heures. .|1 h. 23 m. 6 heures. .|3 heures. 8 heures. . 10 heures. . 12 heures, . 14 heures. . 18 heures. Tableau II. LAIT TEMPS MIS POUR COAGULER || Cru (échantillon témoin). . . . . .| 55 minutes. | 16 minutes. | 30 minutes. {| Cru (échantillon témoin). . . . . .| 55 minutes. | 16 minutes. | 30 minutes. ll Cuit à 55° pendant 15 minutes . .| 20 minutes. 12 minutes. 25 minutes. hi) Cuit à 650 pendant 15 minutes . .| 20 minutes. | 12 minutes. | 25 minutes. Cuit à 7109 pendant 45 minutes . . » 16 minutes. | 30 minutes. Cuit à 890 pendant 15 minutes . .| 19 heures. 4 h. 10 min. 1l heures. f) Cuit à 1009 pendant 15 minutes. .| 43 heures. 23 heures. 13 heures. Âl Cuit à 1100 pendant 15 minutes. .| 43 heures. 62 heures. 48 heures. f! Cuit à 1200 pendant 15 minutes. .| non coag. non coag. » | Cuit à 1309 pendant 15 minutes . . » » 10 heures. _ SÉANCE DU 30 JUILLET [) ©€ © Le premier tableau confirme ce que l’on savait déjà de l’action empè- chante de l’ébullition à l'égard de la caséification du lait. On peut y suivre nettement cette influence défavorable, qui augmente graduel- lement à mesure que le chauffage à 100 degrés se prolonge de 1 minute jusqu’à plusieurs heures de suite. À la fin, le lait arrive à perdre entièrement le pouvoir caséifiant. Le second tableau, au contraire, apporte un fait bien nouveau. Il montre que l'action d’une cuisson modérée (55 et 65 degrés), au lieu de retarder la coagulation du lait, l’accélère nettement. Du lait cru qui caille en 50 minutes se prend en masse en 20 minutes seulement, toutes choses égales (quantité de Iab, température, etc.), lorsqu'il à été chauffé pendant 15 minutes à 55 ou 65 degrés. Avec le chauffage à 70 degrés, le lait se montre sensible à l’action du lab-ferment dans la même mesure que le lait cru. Ensuite, au delà de 70 degrés, l’action empêchante apparaît et augmente paral- lèlement à l'augmentation de la température. Arthus a montré que la perte de gaz carbonique par le lait, pendant l’ébullition, est une des causes, mais seulement une des causes, du retard de caséification du lait chauffé. Ce fait nouveau fait encore mieux ressortir que la perte en acide carbonique du lait subit pendant la cuisson ne suffit pas à expliquer l’appauvrissement de son pouvoir caséifiant. Car, s’il en était ainsi, lorsque le lait commence à s’appauvrir en acide carbonique, par une cuisson modérée (55 ou 65 degrés), ce pouvoir devrait diminuer parallèlement. Il s’accroit, au contraire, considérablement, comme nous venons de signaler. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) Vacances de la Société. En raison des vacances de la Société, la prochaine séance aura lieu le 22 octobre. SÉANCE DU 30 JUIN DanreLopoLu (D.) : Nouvelle réac- tion biologique permettant de re- connaître les processus inflamma- toires méningés. Augmentation de l’action empêchante du liquide cé- phalo rachidien sur le pouvoir hé- molytique du taurocholate de soude. DanreLopoLu (D.) : Sur une subs- tance hémolytique contenue dans le liquide céphalo-rachidien . . . . .. PSC SOMMAIRE MarRiNEscO (G.) et MinEa (J.) L'influence de la narcose sur la greffe des ganglions nerveux .-. .. NADEJDE (G.) : Recherches expé- rimentales sur l’antianaphylaxie SÉTIQUE MSI AUTRE AE EEE. NicoLau (G.) : Sur les anlicorps hémolytiques naturels chez les ani- maux domestiques. Dosage de ces ANUICODPS ER me DR EU Présidence de M. G. Marinesco, vice-président. NOUVELLE RÉACTION BIOLOGIQUE PERMETTANT DE RECONNAITRE LES PROCESSUS INFLAMMATOIRES MÉNINGES. AUGMENTATION DE L'ACTION EMPÉCHANTE DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN SUR LE POUVOIR HÉMOLYTIQUE DU TAUROCIHOLATE DE SOUDE, par D. DANIELOPOLU. 19 (er 1 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST 266 Après avoir constaté que le liquide céphalo-rachidien normal possé- dait la propriété d'empêcher l’hémolyse provoquée par le taurocholate de soude sur les hématies de chien, je me suis demandé si cette action empêchante n'était pas moditiée dans le liquide céphalo-rachidien pathologique. Mes premières recherches sur celte question ont été faites avec le liquide céphalo-rachidien dans huit cas de méningite (sept cas de méningite à lymphocytes, dont un avec bacilles de Koch, le dernier à mono et polynucléaires avec méningocoques) (1). J'ai em- (4) Services de MM. les D’ Buicliri, Nanu-Muscel, N. Tomescu et Jacobson. 9258 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST ployé la dose minima (0,2 centimètres cubes) d'une solution de tauro- cholate de soude au centième (dans l’eau physiologique à 0,95 p. 100) qui hémolysait complètement en cinq à dix minutes à 37 degrés 1 cen- timètre cube d’une dilution à 1 p. 100 d'hématies de chien. Pour chaque cas j'ai préparé une série de cinq mélanges, contenant chacun pour les mêmes proportions d’hématies (1 centimètre cube de la dilution à 4 p. 100) et de taurocholate (0,2 de la solution à 1 p. 100) des doses de liquide céphalo-rachidien décroissantes depuis 1 centi- mètre cube jusqu'à 0,2 centimètres cubes (1). Une série de tubes té- moins conlenaient du liquide céphalo-rachidien normal aux mêmes doses. Dans chaque tube le mélange a été ramené à 5 centimètres cubes par adjonction d’eau physiologique à 9,5 p. 1.000. J’attendais ensuite le temps nécessaire pour que l'hémolyse soit com- plète dans les mélanges à liquides normaux (intervalle qui varie entre trente el soixante minutes à 37 degrés), et j'observais en ce moment la marche de l’hémolyse dans les tubes à liquide de méningite. Voici en résumé les résultats que j'ai obtenus : Après trente à soixante minutes à 37 degrés, l'hémolyse était complète dans les tubes contenant du liquide céphalo-rachidien normal. En ce moment la mäjorité des tubes, dans lesquels on avait disposé des quantités variables de liquide de méningite, ne présentaient pas d’hé- molyse. (Voir le tableau.) Il faut considérer la réaction comme terminée, au moment où l’hémolyse est complète dans les tubes contenant du liquide normal. La réaction au taurocholate a été constamment positive dans tous les huit cas de méningite que j'ai eus jusqu'à présent à ma disposition, et toujours négative avec vingt-sept liquides normaux. Dans un cas de méningisme la réaction a été négative. Avec les liquides de méningite j'ai constaté, tout comme pour les liquides normaux, une action hémolytique sur le sang de chien. On observe en effet quelquefois une hémolyse plus accentuée dans le mé- lange à 1 centimètre cube de liquide que dans ceux à moindre dose. La réaction au taurocholate n'est pas spécifique pour les processus inflammatoires -méningés aiqus. Elle se rencontre aussi, quoiqu'à un moindre degré, avec le liquide des sujets atteints d’une affection du système nerveux central accompagnée d'une réaction méningée chronique (2). Dans le tableau qui suit j'indique les proportions employées pour haque mélange dans un cas de méningite : (1) Dans. toutes mes recherches je me suis servi de la solution extempo- ranée de taurocholate Poulenc, ainsi que de liquide céphalo-rachidien et héma- ties prélevés le jour même de l'expérience. (2) Je-reviendrai sur'ce sujet dans une autre communication. 19 QE Ce SÉANCE DU 30 JUIN Re RÉSULTATS TAURO- |; | LIQIUDE| physio- N0% |CHOLATE AU. CÉphalo-| LOQqUe panne — "ee 1 p. 100.[ P: =": | rachid. | 0.95 0/0 5 h. 15 m1. 11/2 h:°|/45°m° |N60nr.e| °2°h° Méningite . 1 0.2 ee (ACC 0{1) 0 (E 0 = ie 2 _ = 0.8 0 0 () 0 0 JE 3 — — 0.6 5 0 0 0 (E ( + > (b] ñ — _ 0.4 E 0 0 0 ie ar) actten 5 A ne 0.2 | à 0 0 + ++ ++Hl+++ 2 | Norma). © 6 — — 1%: c Æ 0 0 de Len Ir Sen VOTRE DErT «S 7 — == 0.8 e 0 0 0 + Sn tre le tot o 8 — — 0.6 er 0 0 0 CO CRE) DE CEE PSE 9 — = 0.4 0 (] LES eat uen tene ere | 10 = = 0.2 0 + raracaranarllscsrethenor 11 = = 0 Se Le Le no (1) 0, signifie : hémolyse nulle ; +, hémolyse légère ; + +, hémolyse moyenne ; + + + hémo- lyse complète. Je crois que cette nouvelle réaction peut servir en clinique pour le diagnostic de la méningite. Jusqu'à présent {ous mes liquides provenaient de cas de méningite confirmée, de sorte que je ne sais pas quel est le mo- ment de la maladie où cette réaction commence à être positive dans le liquide. JL est absolument indispensable d’avoir toujours au moins un liquide normal comme témoin et, tout comme pour la réaction de fixation, de lire les résultats au moment où dans les tubes à liquide normal l'hémolyse est complète. (Laboratoire de médecine expérimentale.) SUR UNE SUBSTANCE HÉMOLYTIQUE CONTENUE DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par D. DANntELoPoLU. Au cours de mes recherches sur l’action anti-hémolytique du liquide -Céphalo-rachidien vis-à-vis du taurocholate de soude (1), j'ai constaté (1) Voyez les communications antérieures (séance précédente). 260 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST que le liquide céphalo-rachidien a la propriété d’hémolyser les hématies de chien. Le sang de chien, rendu incoagulable par une solution isotonique d'oxalate de potasse et chlorure de sodium était lavé deux ou trois fois avec de l’eau physiologique 0,95 p. 100. Dans une série de tubes à essai, j'ai mis, pour la même quantité d’hé- maties de chien (1 centimètre cube d'une émulsion au centième dans ‘eau physiologique à 0,95 p. 100), des proportions variables de liquide céphalo-rachidien (depuis 1 centimètre cube jusqu'à 3 centimètres cubes) et de l’eau physiologique pour ramener tous les mélanges à 5 centimètres cubes. Après un séjour d'une heure et demie à la température de 37 degrés on constate une hémolyse plus ou moins intense selon la dose de liquide céphalo-rachidien employée. En général, l’hémolyse est Conipletes après ce laps de temps avec 1 centimètre cube, 0,8 centimètre cube et 0,6 centimètre eube de liquide. Dans quelques cas, cette action hémolytique a été plus marquée, car, même avec 0, 3 centimètre cube, l’hémolyse était complète. D'autres liquides, au contraire, ne provoquaient l’hémolyse complète qu'avec 0,8 ou même 1 centimètre cube de liquide. Dans cinq cas enfin, le degré d'hémolyse a été moyen même avec cette dernière dose. J'ai entrepris ces recherches avec 31 liquides céphalo-rachidiens qui possédaient tous une action hémolytique, mais à des degrés différents. _ Parmi ces 31 liquides examinés, 13 provenaient de sujets normaux (aucun signe d’une affection organique du système nerveux ou des méninges). Le reste des 18 étaient des liquides de méningite (6 cas), tabes, pa- ralysie générale, myélite, urémie convulsive, hémorragie cérébrale (12 cas). Je n'ai pu constater aucune différence au point de vue de l’action hémolytique entre les liquides normaux et pathologiques. Cette action hémolytique persiste après le chauffage du liquide à 56 degrés (expérience avec quatre liquides normaux et pathologiques) et même à 70 degrés (expérience avec six liquides normaux et patholo- giques). J'ai essayé ensuite si cette action hémolytique du liquide céphalo- rachidien humain s’exerçait aussi sur les hématies d'autres espèces d'animaux. J’ai fait pour cela des essais comparatifs avec huit liquides en employant des hématies de mouton, de lapin et de chien. Après un séjour d’une heure et demie à la température de 37 degrés l’hémolyse est complète dans les tubes avec hématies de chien; elle est nulle dans ceux contenant des hémalies de lapin ou de mouton. Si, après cela, on porte les mélanges à la glacière (vingt-quatre heures), on constate une légère hémolyse dans les tubes contenant du sang de SÉANCE DU 90 JUIN 261 lapin, mais elle reste encore nulle dans ceux contenant des hématies de mouton. Dans une communication ultérieure je donnerai les résultats de mes recherches sur l’action hémolytique du liquide humain ou animal sur les hématies de plusieurs autres espèces d'animaux. Dans le tableau qui suit on peut voir les détails des expériences cilées plus haut, les proportions employées et les résultats obtenus. Liquive | MÉMOL. | HÉMOL. | nÉMOL. EAU AEUNERTES N°S ÉPH êE dé te PHYSIOLOGIQUE Rene CNIEN EE EU Après 1 h.1/2| + 2% heures RACHIDIEN 1 p.100. | 1 p. 100. | 1 p: 100. 0,95 p. 100. à 37, à la glacière. AMMECe CHA) teCEC- — — 3 C.C. » Complète. | Complète. DR É0PC C-A841MINCNC: — — SIC CZ Complète. Complète. 3110 CCG Mic: — — 3 C.C. 4 Complète. Complète. 4P=0NC-c- "3: 1 c'c. — — 3 C.C. 1 Moyenne. Complète. AIR CC — 1RcNc: — NC: Co» Nulle. Légère. GS ROC: S — AP CIC: — DAC C2 Nulle. Légère. HA ROC CAC — TRCNC: — DICNCUE Nulle. Nulle. SAPOÉC:c25 — ARC: — SÉCICAI Nulle. Nulle. EE 5 — — 1NCAC: 320-020) Nulle. Nulle. TOM AOC: C8 — — 1#C-C: SCC Nulle. Nulle. 11% NO C:C26 _ — IRCAC: SUCICAE Nulle. Nulle. LR RONCACS —— — 1RCACE SAC CON Nalle. Nulle. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de Bucarest.) L'INFLUENCE DE LA NARCOSE SUR LA GREFFE DES GANGLIONS NERVEUX, par G. MaRINEsco et J. MINEA. Les recherches si intéressantes de Overton et Meyer ont montré que le mécanisme de la narcose réside avant tout dans la propriété des sub- stances anesthésiques de se dissoudre dans les lipoïdes du tissu nerveux, si riche en pareilles substances. Partant de ce fait, nous nous sommes demandé quelle serait l'influence de la narcose par le chloroforme et l’éther sur les changements morphologiques que subissent les éléments nerveux des ganglions sensitifs et sympathiques greffés sous la peau de l'oreille du même animal ou bien chez un autre animal de la même espèce. Nous avons utilisé pour nos expériences des chats et des lapins et voici le résultat de quelques-unes d’entre elles. : Première expérience. — Après avoir soumis un petit chat à la chloro- formisation pendant quarante-cinq minutes, on a enlevé les ganglions plexiforme et sympathique qu'on a greffés sous la peau de l'oreille du © < (eR LŸ RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST même animal. La même opération a été praliquée chez un autre petit chat du même âge non chloroformisé. On à pratiqué l'examen des gan- glions traités par la méthode de Cajal trois jours après. Au premier abord, on ne voit pas de différence sensible entre les fibres et les cellules des deux animaux. En effet, les cellules, tout en étant altérées dans les deux cas, ont gardé leur morphologie extérieure ; il n'y a que le réseau endocellulaire qui paraît être plus altéré chez l'animal chloroformisé. Le nombre des cellules résistantes est plus grand chez l'animal soumis à la narcose. Nulle part on ne voit de phénomènes de phagocytose, des cellules altérées. D’autre part, le nombre des fibres à différents stades de neurolyse est plus grand chez l’animal non chlo- roformisé. Deuxième expérience. — Pelit chat soumis à la narcose par l’éther pendant une heure et demie. Après cet intervalle, on a enlevé les gan- glions plexiforme et sympathique et on les a greffés sous la peau de l'oreille d’un autre petit chat du même âge. L'animal témoin non éthérisé a subi la même opération. L'examen des ganglions nerveux a été pra- tiqué quatre jours et demi après. Les différences notées chez les deux animaux sont considérables. C'est ainsi que chez l'animal lémoin, aussi bien dans le ganglion plexiforme que dans le ganglion sympathique, la plupart des cellules nerveuses ont disparu; elles sont remplacées en partie dans le ganglion plexiforme pas des nodules résiduels. Les cel- lules qui persistent sont en état de nécrose; leur novau homogène est atrophié et le corps cellulaire en cylolyse’ offre des vacuoles ou des espèces de canaux irréguliers dans lesquels sont logés des phagocytes. Quelques rares cellules résistantes et qui persistent à la périphérie offrent des expansions de nouvelles formations analogues à celles qui ont été décrites par M. Nageotte et par nous-même antérieurement. Peu de fibres nerveuses persistent encore dans le centre du ganglion et même la plupart de celles-ci sont en neurolyse.A la place des fibres disparues,on observe des bandes cellulaires coupées suivant diverses directions. Chez l’animal avec narcose, aussi bien dans le ganglion plexiforme que dans le ganglion sympathique, la plus grande partie des cellules, quoique profondément altérées, persistent encore; il n’y a qu’à la périphérie du ganglion qu'on voit quelques nodules-résiduels qui témoignent de la disparition des cellules nerveuses. Puis on voit quelques cellules gan- glionnaires plus résistantes qui offrent une réaction plastique modérée, discrète, sous forme de plexus nerveux. La phagocytose des cellules en nécrose est peu active et en retard. En effet, il n’y a que peu de cellules nécrosées qui deviennent la proie des phagocytes. Le phénomène de la persistance des cellules nécrosées et des fibres dégénérées est encore plus démonstratif dans la troisième expérience. Il $’agit ici de deux petits chats de la même portée dont l’un a été soumis à la narcose par le chloroforme pendant une heure, après quoi on à SÉANCE DU 30 JUIN 263 pratiqué: la greffe du ganglion plexiforme sous la peau de l'oreille du second animal. Un troisième animal témoin a recu la greffe de ganglion plexiforme provenant du second, c’est-à-dire non chloroformisé. Dans le ganglion provenant de l’animal narcotisé et examiné six jours après l’opération,on constate la persistance des cellules nerveuses dégé- nérées sur la plus grande partie de la coupe. Il n'y a qu’à la périphérie qu'on voit quelques cellules très atrophiées et on constate la présence d’un petit nombre de cellules résiduelles et de quelques rares cellules, situées sous la capsule du ganglion, qui ont résisté au processus de _ dégénérescence, mais qui n’offrent pas de phénomènes de néoforma- 2 ue - tion. Les cellules nécrosées, envahies par les phagocytes, sont relative- ment peu nombreuses. Le tableau microscopique du ganglion chez l'animal témoin est tout autre. Il n’y persiste plus de cellules nécrosées, toutes ont disparu, tandis que celles de la périphérie, plus résistantes, offrent des phéno- mènes de réaction plastique; au centre du ganglion, il y a des colonies de cellules apotrophiées et des fibres nerveuses de nouvelle formation. Nous avons constaté des faits analogues dans un cas de greffe du gan- glion plexiforme provenant d’un lapin soumis à la chloroformisation pendant quarante-cinq minutes. Six jours après l’opéralion, nous avons constaté dans le ganglion trois zones : 1° Une couche superficielle mince dans laquelle les cellules disparues sont remplacées par des nodules résiduels ; 2° une zone un peu plus large constiluée par des cellules atrophiées à différents degrés, et 3° une région profonde où les cellules ont conservé leur volume et où les fibres nerveuses persistent encore malgré leur état de dégénérescence. L'aspect du ganglion témoin est différent. Le nombre des nodules résiduels y est beaucoup plus grand. Il résulte donc de nos expériences que la narcose, prolongée suffisam- ment, exerce sur les éléments nerveux des ganglions greffés une influence incontestable. Elle retarde les phénomènes de dégénérescence, ralentit la phagocytose et réduit la capacité de réaction plastique des cellules nerveuses résistantes. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L’ANTIANAPHYLAXIE SÉRIQUE, par G. NADEJDE. I. — Besredka admet dans le sérum normal de cheval deux subs- tances : le sensibilisogène et l’antisensibilisine, lesquels sont plutôt deux propriétés différentes d’une seule et même substance. . Le sensibilisogène produit la sensibilisine (anticorps anaphylactique); l'antisensibilisine représente l'antigène respectif. 264 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Il admet aussi que l’antisensibilisine en s’unissant brusquement à la sensibilisine produit les phénomènes anaphylactiques. La combinaison lente de ces deux substances ne produit aucun phé- nomène grave. Donc, en mettant en contact, pendant un certain lemps, « in vitro », la sensibilisine et l'antisensibilisine, on peut supposer la neutralisation de l’antisensibilisine par la sensibilisine. Le mélange de ces deux subs- tances serait alors un mélange neutralisant, ne pouvant pas produire l'anaphylaxie chez les animaux sensibilisés. II. — Pour obtenir ce mélange neutralisant j'ai mis en présence « in vitro » une petite quantité d’antigène toxique (antisensibilisine) avec une quantité beaucoup plus grande d’anticorps anaphylactique (1). J'ai ajouté aussi au sérum normal de cheval (antisensibilisine) du sérum de lapin ou de cobaye vacciné contre le sérum-cheval (sensibili- sine) d'une part, et d'autre part une émulsion des centres nerveux de ces mêmes animaux, dans les proportions respectives de 1 : 4. Les mélanges étaient laissés à l’étuve (37°) pendant une heure. En injectant ces mélanges aux lapins et aux cobayes, dans le péri- toine, j'ai obtenu un certain élat antianaphylactique. IT. — ExPÉRIENCES. — Cobayes. 1° Trois cobayes recoivent une première injection, dans le périloine : 4/80 c. c. sérum normal de cheval + 1/20 c. c. sérum cobaye-cheval. Quatorze jours après, ils sont éprouvés par l'injection intracérébrale de 1/4 c. c. Sérum normal de cheval. Résultats. — 1° Deux cobayes présentent des phénomènes A marqués (dyspnée toux, contractions..….), puis ils se rétablissent. Le troisième cobaye, présentant des phénomènes graves, succombe trois minutes après l'injection intracérébrale. 2° Trois cobayes recoivent dans le péritoine une injection de : 1/80 c. c. sérum cheval Æ 1/20 c. c. d’une émulsion nerveuse (1/5) d'un cobaye vacciné contre le sérum de cheval. Douze jours après, ils sont éprouvés par l'injection intracérébrale de 1/4 c. c. sérum-cheval. Résultats. — Deux cobayes restent parfaitement sains; le troisième cobaye présente une très légère dyspnée et il revient immédiatement à la santé. 3° Des cobayes sont inoculés par le mélange suivant : 1/80 c. c. sérum normal de cheval + 1/20 c. c. d'une émulsion nerveuse (1/5) de cobaye vacciné contre le sérum de cheval + 1/20 c. c. sérum cobaye-. a Après l'injection d'épreuve les animaux se comportent comme ceux du pré- cédent groupe. 1) D'après Besredka, la sensibilisine existe dans les centres nerveux des. P , - animaux sensibilisés. On peut. supposer aussi l'existence de cette substance dans le sérum de ces mêmes animaux. mi ii SEANCE DU 30 JUIN 26 | ©€ 4° Les trois cobaÿes témoins reçoivent dans le péritoine une première injection de : 1/80 c. c. sérum de cheval + 1/20 c. c. d’une émulsion nerveuse (1/5) normale (cobaye). Douze jours après, ils sont également éprouvés par une injection intra- cérébrale de 1/4 c. c. sérum normal de cheval. Résultats. — Les cobaves ont présenté de graves phénomènes anaphylac- tiques. Un cobaye succomba après trois minutes; les deux autres ne se sont rétablis qu'après 3/4 d'heure. Lapins. — 1° On inocule quatre lapins dans le péritoine avec : 1/80 c. c. sérum de cheval + 1/20 c. c. sérum lapin-cheval. Après le trente-deuxième jour, ils sont éprouvés par l'injection intracéré- brale de 1/#c c. sérum normal de cheval. Résultats. — Trois lapins présentent des phénomèn2s anaphylactiques marqués. Un quatrième lapin succombe quelques heures après l'injection intracérébrale. 20 Quatre lapins recoivent dans le péritoine une injection : 1/80 ç. c. sérum-cheval + 1/20 c. c. d'une émulsion nerveuse (1,5) de lapin lypersensibilisé par le sérum de cheval. Trente-deux jours après, ils reçoivent 1/4 c. c. sérum-cheval dans Je cerveau. Résultats. — Les lapins ne présentent aucun trouble manifeste. Ils survi- vent à l'expérience. 3° Des lapins inoculés par le mélange 1/80 c. c. sérum cheval + 1/20 c. c. émulsion nerveuse de lapin vacciné contre le sérum cheval + 1/20 c. c. sérum lapin-cheval n’ont montré après l'injection d’épreuve aucun phéno- mène grave anaphylactique. 4° Les quatre lapins témoins recoivent dans le péritoine : 1/80 c. c. sérum-cheval + 1/20 c. c. d'une émulsion nerveuse (1/5) nor- male (lapin). Après l'injection intracérébrale les animaux ont présenté des troubles très graves : toux, dyspnée violente, contractures généralisées. Deux lapins succombent après vingt-quatre et quarante-huit heures. Conclusions. — 1° Si à un volume minime de sérum normal de cheval on ajoute un volume plus grand d'émulsion nerveuse au 1/5, provenant d'animaux vaccinés contre le sérum normal de cheval, on obtient chez les cobayes et les lapins injectés par ce mélange un état réfractaire à l’anaphylaxie par le sérum de cheval. 2° Le sérum des lapins et des cobayes vaccinés contre le sérum de cheval paraît incapable de produire un état antianaphylactique marqué. (Recherches du labor. de méd. expériment. de la Faculté de médecine de Bucarest.) / 266 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SUR LES ANTICORPS HÉMOLYTIQUES NATURELS CHEZ LES ANIMAUX DOMESTIQUES. DOSAGE DE CES ANTICORPS, par G&. NicoLau. M’: Stern (1) et P. Rissling (2) ont titré les premiers les hémolysines naturelles du sang de divers animaux. Nous (3) avons eu aussi l’occasion de chercher et de doser ces hémo- lysines chez quelques animaux domestiques, à savoir : cheval, âne, bœuf, mouton, chèvre, chien, chat, lapin, cobaye. Le sérum de chacun de ces animaux a été mis en contact avec les. globules rouges de tous les autres. Nous avons déterminé autant que possible le titre hémolytique de ces. sérums et les résultats obtenus se trouvent consignés dans le lableau suivant : Conclusions. — 1° Les hématies du chat se sont montrées les plus. résistantes, car elles ne peuvent être hémolysées par aucun des sérums. employés ; 2° Le sérum d'âne est incapable d'hémolyser les globules rouges. d'une des espèces animales sur lesquelles nous avons expérimenté; 3° Parmi tous les sérums mis à contribution, celui du chien, pour les. hématies du mouton, a le titre le plus élevé; 4° Nous avons constaté aussi cinq cas de réversibilité hémolytique- (c'est-à-dire de cas où le sérum d'une espèce À est hémolytique pour les hématies de B, et, vice-versa, les globules rouges de A sont hémo- lysés par le sérum de B), à savoir : a) Chien, cheval et vice-versa. b) Chien, bœuf — c) Chien, chèvre — d) Mouton, cobaye — e) Chèvre, lapin — (4) M'ie Stern. Pouvoir hémolytique du sérum sanguin normal chez diffé- rentes espèces animales. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1904, p. 309. (2) P. Risshing. Beiträge zur Biologie normaler Tiersera. Centrbl. f. Bakt., B. XLIV, 1907. (3) Comptes rendus de Soc. de la Biologie, n° 18, 1910. ESPÈCES nos [qui ont fourni le sérum globules rouges employé. Sont hémolysés. Cheval. Glob. Mouton. Chévre. SÉANCEÉ DU 30 JUIN 267 ESPÈCES dont les chien . . MCDIeNT 20e AlADIN . cheval . HANEE sr ET -Chévre Cheval : ane. . lapin . . cobaye . . cheval . âne. Cobaye. Homme. . chien. "Japmes . cheval sane ARE HDŒURAE MENT ‘Mouton... ‘Cchévre + “APN 0 . Cheval MOUtOnS- Imouton + l'hémolyse. 1/1 1/3 1/2 Fraction souS- unitaire. 1/3 1/2 1/1 1/2 Fraction sous- unitaire. 4/4 1/3 1/3 ESPÈCES dont les globules rouges ne sont pas hémolysés. —— Ane, bœuf, mouton, chèvre, chat, lapin, cobaye. Cheval, bœuf, mouton, ché- vre, chien, chat, lapin, cobaye. Mouton, chat, cobaye. Bœuf, chèvre, chien, chat. Bœuf, mouton, chat. Bœuf, lapin. Bœuf, chien, chat. (Travail du laboratoire de microbiologie el maladies contagieuses à l'École sup. de Méd. vétérinaire.) —— —————…—— ——— Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. LA 1x EE 1e w SENS AP Al c) L3D Sue Pa CAMES SÉANCE DU 29/0CTOBRE ABELous (J.-E.) et Barbier (E.): Action hémolytique de l’urohypo- tensine Résistance du sang des animaux immunisés à l’hémolyse. ARRamI (P.), Ricaer fils (Cn.) et SAINT-GIRONS : Recherches sur la pathogénie des pancréatites infec- tieuses. Voie ascendante et voie descendante (Première note) . . .. Baront (V.) et JonEsco-MIHAIESTI (C.) : Sur la destruction par les rayons ultra-violets de la propriété « antisensibilisine » du sérum de cheval (Contribution à l'étude du mécanisme de l’anaphylaxie). . . . Burrows {Monrrose T.) : Culture des tissus d’embryon de poulet et spécialement culture des nerfs de poulet en dehors de l’organisme . . Carnot : À propos de la commu- nication d'Abrami (P.), Richet fils (he RSanEGirOns PP RE Carrez (ALExIS }et Burrows(Moxr- ROSE T.) : La culture des tissus adultes en dehors de l'organisme (Bremienepnole) RER ER Aie EuIre-WeErz (P.) ct Bové. (G.) : Action des extraits d'Ascaris Equo- (910 SOMMAIRE 296 no +) C9 291 255 rum sur la coagulation du sang de Apin ete er ide 6 eng Fava (ArriLro) : Lésions sporotri- chosiques expérimentales de l'ap- pareil lacrymal du lapin. . .. . .. GAsPERI (F. DE) : Préparation de sérums hémolytiques et leucoly- tiques par l'injection de petites doses préventives d'après le procédé defbesredk anis MMS MAIN GEORGE vITCH (P1ERRE) : De la mor- | phologie des microbes des nodosi- fés des légumineuses. 00 Jozzy (J.): Sur la survie des leu- COCYTES RE A LEE TRUE Lapicque (Louis et MarcCELLE) Quelques chronaxies chez des mol- lusques et crustacés marins. : . .. Moucnet (A.) : Lymphatiques de articulation A Coude re Pezzi (C.) et Savint (E.) : Sur l'ac- lion des endotoxiues typhique el cholérique, chaulffées et non chaul- fées, sur le cœur isolé de mammi- Tuaox (PauL): Action des extraits d'hypophyse sur le rein. Remarques sur l'opothérapie hypophysaire. . . Présidence de M. Dastre. DÉcÈs DE M. LE PROFESSEUR RAYMOND. Le PRÉSIDENT fait part des regrets que cause la mort de M. Raymond, survenue pendant les vacances. BioLoe1E. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. 970 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'ACTION DES ENDOTOXINES TYPHIQUÉ ET CHOLÉRIQUE, CHAUFFÉES ET NON CHAUFFÉES, SUR LE COŒUR ISOLÉ DE MAMMIFÈRE, par GC. Pezzr et E. SAvintr. En raison du nombre encore restreint d'expériences sur l’action des toxines sur le cœur isolé, nous nous sommes proposés d'étudier l’action des endotoxines typhique et cholérique sur le cœur isolé de lapin. Dans le but de mettre mieuxenrelief l’action propre de l’endotoxine employée, nous avons tout particulièrement recherché si un chauffage préalable ne lui enlèverait pas son action. À cet égard, nous avons comparé, d'une vart, l’action sur le cœur d'une solution déterminée d’endotoxine non chauffée, et, d'autre part, d'une même solution de la même endotoxine chauffée à la température de 120 degrés pendant 30 minutes. Notre étude a porté sur les endotoxines typhique et cholérique, pré- parées de la facon suivante: une culture de 24 heures sur gélose en surface dans des flacons de Roux est raclée, et le produit de raclage de chaque boîte délayé dans 50 centimêtres cubes d’eau distillée. Le mélange, agilé pendant une heure, est mis ensuite à congeler pendant 24 heures à la glacière. Chacun des trois jours consécutifs, ce mélange est porté brusquement et maintenu pendant une heure dans un bain- marie à 56 degrés : après quoi, il est remis à la glacière. Le cinquième jour, le mélange, après centrifugation complète, sert aux essais de cir- culalion artificielle dans les diverses conditions que nous allons dire. Nous nous sommes servis, dans l'application de la méthode générale de Langendorff, de l'appareil de perfusion de Pachon (1), qui nous per- mettait de faire circuler alternativement, dans des conditions rigou- reuses de température et de pression constantes, soit le liquide nutritif normal de Ringer-Locke (2), soit ce même liquide contenant à des concentrations diverses l’une ou l’autre des deux endotoxines étudiées par nous. La pression était réglée à 4 centimètres de Hg et la tempéra- ture à 37 degrés à l'entrée du cœur. D'après les expériences que nous avons pratiquées, l’endoloxine lyphique, chauffée ou non chauffée, n’a eu aucune action sur le cœur isolé de lapin à des solutions variables entre 1 : 5000 et 1 : 500. Ce n'est qu'à la dose de 1 p. 100 que s’est manifestée son action (1) V. Pachon. Appareil de perfusion à température el pression constantes. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 27 novembre 1909. (2) La solution d'irrigation employée était la suivante: NaCI, 9 gr.; KCI, 0 gr. 20 ; CaCE°, 0 gr. 20 ; CO* NaH, 0 gr. 20; glucose, 1 gr.; eau distillée, q. S.0p-1/litre. SÉANCE DU 22 OCTOBBE. DTA dépressive, caractérisée par une diminution assez nette, sans être con- sidérable, dans la hauteur des pulsations, diminution qui d’ailleurs disparaît facilement sous l'influence d'un passage ultérieur de liquide de Ringer-Locke. Avec la solution de 2,5 p. 100 les mêmes effets, mais plus intenses, se sont reproduits. Avec la solution de 5 p. 100 on a obtenu l'arrêt du cœur en diastole, précédé par une série de pulsations de plus en plus faibles, suivies elles-mêmes parfois de quelques pulsations alternantes terminales. Dans tous les cas, le lavage ultérieur par le Ringer-Locke a vite rétabli la fonction cardiaque et d’une façon presque normale. Les mêmes solutions d’endotoxine typhique chauffées à 120 degrés pendant 30 minutes se sont montrées entièrement sans effet. En ce qui regarde l’endotoxine cholérique, dans nos expériences elle ne s'est trouvée aussi agir nettement que si on emploie des solutions d'assez forte concentration comme celles employées pour l’'endotoxine typhique. Mais là encore, les mêmes solutions d'endotoxine cholérique, chautfées à 120 degrés pendant 30 minutes, ont loujours été inactives. Nous pouvons donc conclure que les endotoxines typhique et cholé- rique, préparées suivant les indications données, ont une action propre toxique sur le cœur isolé de lapin : ces mêmes endotoxines sont inac- tives, chauffées à 120 degrés pendant 30 minutes. IL faut {outefois employer des solutions relativement concentrées pour obtenir des résultats nets. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Paris.) LYMPHATIQUES DE L'ARTICULATION DU COUDE, par À. MoucHEt. On ne connait jusqu'à maintenant, comme lymphatiques articulaires, que ceux de l'articulation de la hanche, qui ont été bien étudiés par un de nos prédécesseurs au Laboratoire d’Anatomie, M. Clermont (1). Nous avons poursuivi celte étude, et nous avons réussi à injecter les lympha- _ tiques des articulations du poignet, du coude, de l'épaule, du cou-de- pied et du genou. Dans cette première note, nous ne parlerons que de ceux de l'articulation du coude. Nos injections ont élé pratiquées chez le nouveau-né, à l’aide de la (1) D. Clermont. Lymphatiques de l'articulation de la hanche. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes. Marseille, 1908. 279 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE méthode de Gerota. Elles ont porté sur six sujets, et fourni ainsi douze observations. Voici, brièvement résumée, la description que nous donnons d'après nos résultats. La capsule articulaire est lapissée d’un réseau lympha- iique à mailles plus serrées au niveau de l'insertion de la synoviale, sur les limites des cartilages articulaires. De ce réseau partent des vaisseaux lymphaliques que nous réparti- rons, en tenant comple de leur destination, en quatre groupes, dont deux principaux et deux accessoires ou secondaires. Les deux groupes principaux peuvent être dénommés épitrochléen et huméral, suivant qu’ils aboutissent aux ganglions épitrochléens ou aux ganglions huméraux, A. — Le système épitrochléen est le plus important par son étendue. Il comprend deux ordres de vaisseaux collecteurs : les uns antérieurs, les autres postérieurs. Les premiers drainent la Iymphe de toute la sur- face postérieure de l'articulation. Il est facile de les injecter en piquant directement la capsule sur les parties latérales de l’olécrane. Au nombre de quatre à cinq, ils se dirigent transversalement en dedans et un peu en haut. Se réunissant ensuite, ils donnent naissance à deux troncs prin- cipaux, lesquels, après un trajet presque vertical, viennent se Jeter dans le ganglion épitrochléen inférieur. Au niveau de la partie antérieure, le système épitrochléen est repré- senté par un gros collecteur dont le trajet est long et les rapports com- plexes. Issu de la partie antérieure et externe de l'articulation radio- humérale, il est formé à son origine par deux branches. Celles-ci passent sur la partie interne de la branche antérieure du nerfradial, puis croisent ‘la face externe du tendon du biceps qu'elles contournent. À ce niveau, elles se fusionnent, et le vaisseau ainsi formé chemine avec la veine perforante du coude, devient superficiel, et, poursuivant son chemin à côté de la veine médiane basilique, il va finalement se jeter dans le ganglion épitrochléen inférieur. Celui-ci est relié à un autre ganglion placé immédiatement au-dessus de lui. Ce dernier enfin donne naissance à des vaisseaux efférents qui se divisent en deux groupes principaux et accessoires. Ceux-là, au nombre de deux en général, vont se jeter dans les vaisseaux lymphatiques pro- fonds du bras qu'ils abordent vers la partie moyenne de leur trajet. Quant aux efférents accessoires, ils comprennent des vaisseaux incons- lants comme nombre et comme disposition, lesquels, suivant la voie superficielle, sous-cutanée, vont se jeter directement au niveau de l’ais- selle dans le ganglion le plus inférieur du groupe huméral. Deux fois, un efférent venait rejoindre le lymphatique qui accompagne parfois le nerf cubital. B. — Le système huméral est représenté par les lymphatiques pro- fouds du bras, qui cheminent avec le paquet vasculo-nerveux. 19 1 C SÉANCE DU 22 OCTOBRE Il résume la circulation lymphatique de la face antérieure de la capsule articulaire et de l'articulation radio-cubitale supérieure. Les racines d'origine naissent sur le ligament annulaire, au voisinage de la petite cavité sigmoïde, et de la partie antérieure de l’article. Elles donnent naissance à deux vaisseaux lymphatiques qui se placent sur les côtés de l'artère humérale. Sur le trajet de ces derniers, vers la partie moyenne du bras, on trouve constamment un ou deux ganglions arrondis ou allongés dans le sens de l’axe du membre. Ces collecteurs vont finale- ment aboulir à deux ganglions du groupe huméral. C. — Le système accessoire des vaisseaux lymphatiques issus de l’ar- ticulation du coude, que nous opposons aux deux précédents, comprend à son tour deux groupes très différents : groupe superficiel et groupe cubital. Nous les considérons comme accessoires, parce qu'ils nous ont paru variables et même inconstants. - a. Le groupe superficiel se compose de un à trois vaisseaux, lesquels, nés dans la région de l’épitrochlée, se dirigent directement vers les gan- glions de l’aisselle sans passer par le relai épitrochléen. b. Enfin, dans certains cas, nous avons pu suivre un vaisseau lympha- lique, qui, tirant son origine de la région épitrochléo-olécranienne, accompagnait le nerf cubital pour venir se jeter dans un ganglion situé au-dessus du groupe huméral (ganglion du groupe intermédiaire). Dès lors, si nous passons en revue les ganglions dont sont tributaires les collections lymphatiques de l’articulation du coude, nous trouvons : 1° Au niveau du bras, les ganglions épitrochléens et brachiaux ou huméraux. 2° Au niveau de l’aisselle, deux ganglions du groupe huméral (dont le plus inférieur) et un ganglion du groupe intermédiaire ou central. (Travail du laboratoire d’ Anatomie de la Faculté de médecine de Toulouse.) / SUR LA DESTRUCTION PAR LES RAYONS ULTRA-VIOLETS DE LA PROPRIÉTÉ € ANTISENSIBILISINE » DU SÉRUM DE CHEVAL. (CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU MÉCANISME DE L'ANAPHYLAXIE), par V. Baronr et C. JonEesco-MinAIESTI. Nous avons voulu savoir si, par l’exposition du sérum frais aux rayons ultra-violets, on peut arriver à détruire complètement sa pro- priété antisensibilisine (pour des cobayes rendus sensibles activement et _ passivement), et établir les conditions de cetle destruction comparative- 274. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment à la destruclion des autres propriétés existantes ou acquises du sérum de cheval (1). Technique. — Nous eûmes recours à une technique employée par l'un de nous dans des recherches faites en collaboration avec M. et M®°.V: Henri (2). Avec ce procédé, nous avons pu exposer nos sérums en dilutions moins étendues (1 : 4 — 1 : 9 dans eau phys. 0,85 p. 100) et même non dilués. Les durées d'exposition ont varié de trente minutes à trois heures et demie. Distance de la lampe : 10 centimètres. Voici une partie de nos expériences et les résultats obtenus : 1° Le sérum d’un cheval inoculé de bacilles typhiques, fortement aggluti- nant (Jusqu'à 1 : 20.000), exposé aux rayons dans la dilution au dixième, perd son pouvoir agglutinant après quarante minutes d'exposition. Son pou- voir toxique (essayé sur des cobayes sensibilisés trois semaines avant avec 1/200 centimètre cube) persiste encore. 0,5 centimètre cube de la dilution exposée, inoculé dans la veine jugulaire, provoque des accidents graves d’anaphylaxie ; des 6 cobayes : 4 sont morts présentant le choc typique, les deux autres se sont rétablis après avoir montré les symptômes caractéris- tiques (agitation, toux, soubresauts, convulsions, etc.). 2° Ce même sérum perd complètement son pouvoir toxique après une exposition de deux heures un quart dans la même dilution. # centimètres cubes de cette dilution exposée comme nous venons de le dire, inoculés dans la veine Jugulaire (ce qui représente 0,4 centimètres cubes de sérum non dilué, une dose huit fois plus forte, par conséquent, que celle nécessaire pour pro- duire la mort en deux minutes), ne produisent plus les moindres accidents d’anaphylaxie. Cette expérience est répétée sur 6 cobayes sensibilisés dans les mêmes conditions. 3° Un lapin reçoit quatre inoculations intraveineuses, chacune de 10 centi- mètres cubes, sérum frais de cheval, à sept jours d'intervalle; neuf jours après la dernière injection, on le saigne à blanc. Son sérum est très précipi- tant pour le sérum de cheval. Avec ce sérum de lapin, on inocule 6 cobayes neufs (180 à 250 grammes) dans le péritoine, à raison de 1 centimètre cube de sérum par 100 grammes d'animal. Le lendemain, on essaie ces cobayes (voie intraveineuse) en leur injectant des doses variables de sérum frais de cheval. La dose minima qui donne encore le choc typique suivi de mort en deux minutes est de 1/50 centimètre cube. Par conséquent, ce sérum préci- pitant est en rnême temps capable de conférer une forte anaphylaxie passive. Nous préparons de la même manière un lot de 12 autres cobayes neufs (170 à 260 grammes). On partage ce lot en quatre groupes, et le lendemain : a) Cobayes n°5 1, 2, 3 reçoivent chacun dans la jugulaire droite 1/40 centi- mètre cube d’un sérum frais de cheval ; ils présentent tous les symptômes caractérisliques suivis de mort en une à deux minutes. b) Cobayes n° 4, 5, 6 recoivent de la même manière chacun 5 centimètres (4) Voir : Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIII, p. 393, 1910. ( \YV ) C. R. Acad. Sc., 24 octobre 1910. 1 2 Lee mnt RO CL NE E LÉ Pate de à Le Lee UT À # F SÉANCE DU 22 OCTOBRE O4 cubes d’une dilution 1 : 4 du même sérum exposé aux rayons ultra-violets pendant une heure et demie ; aussitôt après l'injection : symptômes graves d’anaphylaxie (agitation, toux, soubresauts, paralysie transitoire). Un de ces animaux succombe, n° 4 et 5 se Eee lentement. c) Cobayes n°5 7, 8, 9 recoivent dans les mêmes conditions du même sérum irradié pendant deux heures et demie. Ces animaux présentent encore de légers symptômes d’anaphylaxie (ils sont agités et mordent la cage). d) Cobayes n° 10, 11 et 12 recoivent dans la Jugulaire la même quantité de sérum exposé pendant trois heures à l’action des rayons. Les trois animaux ne présentent pas le moindre trouble. Donc, après trois heures d'exposition, une dose 20 fois plus forte que celle qui produit la mort à coup sûr ne donne plus aucun trouble à des cobayes anaphylactisés passivement. Les cobayes restés vivants des groupes b, ec et d sont réinoculés, trois ou quatre heures après, dans la jugulaire du côté opposé, chacun avec 1 centi- mètre cube de sérum frais de cheval. Les animaux des groupes b et c ne réagissent plus : ils sont vaccinés. Les n% 10, 11 et 12 meurent avec les symptômes caractéristiques en une à {rois minutes. Une expérience en tout conforme à celle du groupe d est répétée après quelques jours sur 6 autres cobayes, avec les mêmes résultats. Des 6 animaux réinoculés trois heures après avec du sérum frais, 2 succombent avec le choc typique, les 4 autres montrent de graves symptômes d’anaphylaxie. 4° Ce sérum de cheval, exposé pendant trois heures aux rayons ulira- violets, est encore précipitable (dans la proportion de : 0,5 cent. cube de la dilution exposée + 1 centimètre cube de sérum précipitant 1/10) par le sérum de lapin anticheval qui nous avait servi à sensibiliser passivement nos cobayes. Il semble même, d’après nos recherches comparatives, que plus un sérum a été longuement exposé, plus il est précipitable par un antisérum ; le précipité, en tout cas, est plus abondant. Conclusions. — 1° L'action des rayons ultra-violets sur le sérum frais de cheval se manifeste en dehors des propriétés étudiées dans notre précédente note par la destruction de sa toxicité pour les animaux rendus sensibles vis-à-vis de ce même sérum. 2° Cette propriété toxique (antisensibilisine d'après la terminologie de Besredka) est la plus résistante de toutes les propriétés existantes ou acquises d’un sérum de cheval (destruction entre deux heures et demie à trois heures et demie). 3° Il semble d’après nos recherches que la propriété antisensibilisine du sérum de cheval est différente de la propriété précipitinogène : tandis que la première disparaît complètement après trois heures ou trois heures et demie d'irradiation, nous n’aävons pas réussi à détruire la seconde par les mêmes durées d'exposition. 4° Un sérum de cheval peut encore être précipitable par un sérum anti, sans que pour cela il soit vaccinant pour des animaux sensibilisés. (Travail du laboratoire de M. Borrel, à l'Institut Pasteur.) 276 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE LA MORPHOLOGIE DES MICROBES DES NODOSITÉS DES LÉGUMINEUSES, par PIERRE GEORGEVITCH. Nous avons cultivé deux espèces de bacilles des nodosités de Vicia sativa L., à savoir : 1° une espèce sporogène, courte, très mobile ; 2° une autre plus longue, immobile et en forme de bâtonnets. Le pre- mier de ces bacilles, que nous dénommerons x, forme après quarante- huit heures, au milieu des bâtonnets, la spore réfrangible de laquelle naissent toujours de nouveaux bacilles non ramifiés. Du deuxième bacille, que nous nommerons $B, à une température de 35 degrés centi- grades sur pomme de terre, naissent des individus ramifiés desquels proviennent de nouveaux bacilles ramifiés. Dans cette note, nous vou- lons, ci-dessous, décrire la formation et la séparation des membres de ces bacilles. Un individu adulte est partagé par plusieurs cloisons en un certain nombre de membres (fig. 1). Chacune de ces cloisons prend naissance de deux grains chromatiques qui apparaissent par paires sur les côtés du bacille. Quelques- uns de ces membres bourgeonnent en obtenaut une gibbosité qui s'agrandit et qui se sépare par une cloison de son membre-mère. Par la répétition de ce procédé des formes ramifiées très différentes dérivent, lesquelles forment des colonies (fig. 2). De telles formes ramifiées se partagent bientôt, après quarante-huit heures, en plusieurs membres particuliers de la manière suivante : après la formation de plusieurs cloisons dans un individu adulte, les membres obtenus de cette manière s'arrondissent et leurs parois se colo- rent plus intensivement qu'avant. Entre les membres apparaît un étrangle- ment de la paroi extérieure de la cellule et de ce fait les membres particu- liers se séparent peu à peu (fig. 3-4). Nous avons employé la coloration vitale (Dahlia violet) pour l'étude du développement et de la transformation. de ces baciiles. Par cette méthode, nous avons pu constater que les membres particuliers du bacille ramifié possèdent la valeur d’une spore ét, comme nous le verrons plus loin, d'une Arthrospore. Dans les cultures plus anciennes on ne trouve que des membres ovales plus courts ou plus longs qui sont les membres séparés du bacille ramifié. Le membre ovale le plus court mesure 4 1/2-3 y, en largeur { u. A l’intérieur de ces membres, on voit souvent, au centre, uu grain qui se colore intensivement (fig. 5). Dans la période de germination, après une inoculation nouvelle, on trouve aussi de tels indi- vidus avec deux grains chromatiques qui se trouvent l’un contre l’autre sur les parois latérales de l’Arthrospore (fig. 6). Les deux grains sont liés par une ligne mince et il se forme ainsi une membrane. A ces deux grains est tou- jours apposée la masse chromatique nouvelle; d’abord en forme de ligne droite, elle donne avec les grains la forme d’un 7, et enfin par l’apposition continuelle de la masse chromatique forme une espèce de vésicule (fig. 7-8). Les parois de cette vésicule se colorent très intensivement et croissent peu à peu aux dépens du protoplasma de la cellule jusqu’à la complète occupation SÉANCE DU 22 OCTOBRE DAT. du volume de la spore. Un embryon est ainsi formé, qui enfin déchire l'en- veloppe de la spore et sort. L'’enveloppe de la spore est simple et s'ouvre par un couvercle, ce que nous voyons plus clairement dans les figures 9,10. L’em- bryon a déjà bien grandi, et par la pression interne un couvercle s'est détaché de la spore. Il se colore intensivement et se partage pendant qu'il est encore en partie dans l'enveloppe de la spore (fig. 11). Dans les cultures, l'enveloppe vide des spores se trouve ordinairement séparée de ses couvercles et seulement exceptionnellement en connexion avec elle, comme il est démontré dans la figure 12. D’après le mode de développement décrit, on voit clairement que les membres séparés d'un bacille ramifié possèdent la valeur de spores; il s’agit d’une Arthrospore pour la formation de laquelle la masse entière des membres est employée sans que sa forme en soit modifiée. Ce développement des membres représente une manière simplifiée de la formation des spores et non la formation des coccobacilles de la forme ramifiée décrite par Mazé (1). 0088 à : É a d D ee Caen) ne il 5 10 Mazé considère les bacilles ramifiés comme des colonies etnon comme des individus, mais il croit que de celles-ci proviennent plusieurs cocco- bacilles. À cause de cela, il dit: « Ces formes ramifiées des lubercules.… se gonflent en une petite série de vésicules séparées par des étrangle- ments qui prennent la couleur (fig. 1, pl. 1). Les vésicules ne se colorent pas; ce sont des vacuoles dilatées par les courants osmotiques dus au changement de milieu ; elles se résorbent ou éclatent ; les granules protoplasmiques mises en liberté, donnent naissance à autant de bacilles mobiles » (page 136). Mazé a observé la formalion des cloisons, mais il les considère comme des étranglements qui prennent bien la couleur. Il considère les Arthrospores ainsi formées comme une pelite série de vésicules qui nese colorent pas et qui sont dilatées par le courant osmotique. Il suppose que ces vésicules éclatent et qu’ainsi des bacilles mobiles proviennent de ces granules protoplasmiques. Nous avons donné les raisons qui nous éloignent de cette interprétation, et à la suite de nos constatations (1) Les microbes des nodosités des légumineuses. Annales de l'Institut Pasteur, année 1898, n° 2. 278 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nous pouvons dire qu'on ne trouve dans les nodosités des légumineuses que deux espèces de bacilles (notre forme « et 8) et qu’un coccobacille n'existe point dans les cultures, mais seulement une espèce d’Arthro- spores qu'on a considérées comme coccobacilles. (Laboratoire de Zoologie à l'Université de Belgrade.) QUELQUES CHRONAXIES CHEZ DES MOLLUSQUES ET CRUSTACÉS MARINS, 5 par Louis et MARGELLE LAPICQUE. Au début de nos recherches sur l'excitation électrique, en 1903, nous avions remarqué chez divers animaux marins, comparés aux objets ordinaires des études physiologiques, une grande lenteur d’excitabilité. Dans la suite de nos recherches, nous avons rencontré des excitabilités très diverses chez des animaux terrestres ou d’eau douce; d’autre part, nous avons été amenés à préciser cette nolion d’excitabilité plus ou moins lente et à l’exprimer par une constante de temps bien définie, la chronaxie. Il nous a semblé utile de reprendre des mesures de chronaxie chez des animaux marins, d'abord pour préciser nos observations primitives et aussi pour pouvoir comparer notre série d'animaux terrestres et d’eau douce à une série assez nombreuse d'animaux marins; on pouvait se demander si la différence de concentration saline du milieu intérieur, très fortement influencé par le milieu extérieur, n’entrainerait pas dans les vitesses d’excitabilité une différence systématique saisissable par cette comparaison. = Voici ce que nous a donné l'observation : Nous rappelons comment se mesure la chronaxie. Le circuit d’excitation étant disposé d’une manière invariable, on cherche la plus petite force électromotrice qui, appliquée à ce circuit pendant un temps aussi long que l’on veuille, atteigne le seuil de l'excitation; on note ce voltage rhéobasique. On prend alors un voltage exactement double et on cherche le temps, nettement limité, pendant lequel il faut appliquer ce voltage double pour être encore au seuil de l'excitation; ce temps, caracté- ristique de l’excitabilité étudiée, est la chronaæie. Nous avons opéré au bord de la mer, en Bretagne, sur des animaux frai- chement récoltés. Comme électrodes, nous employions des fils d'argent chlo- ruré plongés directement dans les tissus. Les passages de courant d’une durée déterminée étaient réalisés au moyen du pendule de Keith Lucas. La température a toujours été comprise entre 17 et 20 degrés. Nous en expri- mons les chronaxies en millièmes de seconde. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 979 MOLLUSQUES GasrÉROPODES. — Patella vulgata L. Animal extrait de sa coquille; ganglions periœsophagiens enlevés. Electrodes plantées dans la sole du pied; seuil de l’excitation jugé par le mouvement imprimé à l’une des électrodes. Suivant la région observée, on a affaire, sur un même animal, à deux systèmes musculaires distincts ; dans la zone marginale, on rencontre des fibres qui servent à la marche; dans la région centrale, on excite vrai- semblablement une portion du muscle rétracteur qui produit l'adhésion de l'animal sur son support. D'un muscle à l’autre, la chronaxie varie du simple au double. Bord du pied, 5 à 6 5; centre, 10 à 12 0. Trochus lineatus (Da Costa) (1). La dissection de ce Bigorneau nous permet- tait d’exciter avec sécurité tantôt le pied, organe locomoteur, lantôt le muscle columellaire, qui rétracte l'animal dans sa coquille et maintient celle-ci fermée par l’opercule. Les chronaxies observées ont été les suivantes : Pied, 11 à 135; muscle columellaire, 30 5. Chez trois Lamellibranches, nous avons examiné la rétraction du pied. Les chronaxies observées ont été, chez la Moule, Mytilus edulis L., animal à peu près immobile sur son support, 14 à 16 5; chez la Palourde, Venus verrucosa L. (1), animal fouisseur, 8 à 12 5; chez le Couteau, Solen vagina L. (1), qui rentre dans son trou avec une rapidité bien connue de ceux qui se sont amusés à le prendre sur les plages, 2,5 à 3 co. CRUSTACÉS DÉCAPODES. — Crabe ordinaire, Carcinus mænas. Nous n'avons étudié que la fermeture de la pince; mais, en examinant les deux pinces d'un même animal, nous avons régulièrement trouvé une différence de chro- naxie d’un côté à l’autre. Comme chez d’autres Décapodes, où l’asymétrie morphologique, plus considérable, a été depuis longtemps remarquée, il y a toujours une des deux pinces qui est un peu plus grosse que l’autre (indé- pendamment du cas de pince régénérée après autotomie); c'est généralement la droite; nous avons une fois noté que c'était la gauche. La petite pince est sensiblement aussi longue que la grosse, mais elle est moins large et moins épaisse, et elle porte une denticulation plus fine. La chronaxie de la petite pince est environ moitié de la chronaxie de la grosse. Voici les chiffres (toujours en millièmes de seconde) de 4 individus de taille moyenne, 2 mâles et 2 femelles : PETITE PINCE GROSSE PINCE Se 8 11 on 6 13 OM 5 14 CHR IG 9 Sur les crabes plus petits, c’est-à-dire plus jeunes, les chronaxies sont plus petites, avec la même différence systématique entre les deux pinces, 3,5 et 8 s pour un individu, et pour un autre, encore plus petit, 3 et 5 5. Il y a là une question sur laquelle nous nous proposons de revenir. (1) Nous remercions M. Lamy d’avoir bien voulu vérifier ces espèces. 280 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Crevette. Palæmon serratus. L'abdomen ou queue est un organe natatoire d’une vivacité très remarquable et connue de tout le monde. La chronaxie (flexion de la queue) a varié, suivant les exemplaires, de 0,6 à 0,8 s seulement. Conclusions. — La comparaison de cette série avec les chiffres anté- rieurement obtenus par nous sur l'Ecrevisse, l'Escargot, la Mulette des rivières (1) ne montre aucune influence systématique du milieu marin. La pince du Crabe, à côté de la pince de l’Ecrevisse (chronaxie, 3 6 environ), nous avait autrefois inclinés à croire à une influence retarda- trice de ce milieu, mais les expériences par concentralions salines arti- ficielles donnent un résullat contraire (2). D'ailleurs, dans nos observations actuelles, la queue de la Crevette est plus rapide que celle de l'Ecrevisse; sa chronaxie est la plus petite que nous ayons encore obtenue chez les invertébrés; elle est toule proche, à ce point de vue, du rapide gastrocnémien de Grenouille verte. D'autre part, le Bigorneau donne des chiffres très voisins de ceux de l'Escargot. Venus verrucosa ressemble, par la chronaxie de son pied, à Unio longirostris qui mène dans les eaux douces une vie ana- logue. La Patelle, et surtout le Couteau, ont une excilabilité plus rapide, comme ils ont une contractilité plus rapide. Bref, c'est l'adaptation fonctionnelle du muscle qui apparait essentiel- lement dans nos chiffres; c'est elle qui domine la question, et l'influence du milieu marin, si elle existe, se trouve, dans des comparaisons de ce genre, entièrement masquée par les différences spécifiques. LÉSIONS SPOROTRICHOSIQUES EXPÉRIMENTALES DE L'APPAREIL LACRYMAL DU LAPIN, par ATTILIO FavVa. Nous rapportons ici succinctement les résultats de recherches entre- prises avec le Sporotrichum Beurmanni sur l'appareil lacrymal du lapin. Première expérience. — Deux lapins ont été inoculés dans la région du sac lacrymal droit en poussant l'aiguille profondément à travers la peau. Huit jours après on note une tuméfaction qui grossit peu à peu et atteint la grosseur d'un pois en présentant une fluctuation manifeste. L'examen direct du contenu de la gomme et des cultures a été po- sitif. (4) Voir notamment Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 11 juin 1910, et: Comptes rendus de l’Académie des sciences, 21 mars 1910. (2) H. Laugier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 15 janvier 1910. À SÉANCE DU 22 OCTOBRE 281 L'état général des animaux a toujours élé satisfaisant ; il n’y a pas eu de réaction ganglionnaire et l'examen microscopique de la sécrétion conjonctivale ne nous a pas montré la présence de sporothrix. Les lapins ont été sacrifiés au 20° jour, les lésions fixées au formol. Les coupes, colorées avec l'hématoxyline, le Gram combiné et la méthode à l'argent, nous ont montré la constitution habituelle des gommes sporo- trichosiques et des parasites en assez grand nombre. Deuxième expérience. — Trois autres lapins ont été inoculés direcle- ment dans le sac lacrymal droit à l'aide d’une pipette stérile et effilée. En poussant la pipette dans le sac, on fit avec l'extrémité quelques légères scarificalions de la muqueuse. L'un des lapins a présenté au bout de 10 jours une tuméfaction de la région, une abondante sécrétion conjonctivale et une injection marquée de la conjonctive. L'état général de l’animal a toujours été bon; pas de réaction gan- glionnaire; il a été sacrifié au bout de 20 jours après l'inoculation et la lésion fixée dans le formol. L'examen sur frotlis de la sécrélion conjonctivale est assez intéres- sant, car, à côté de quelques bactéries banales qui forment la flore habi- tuelle de la conjonctive du lapin, nous avons vu de nombreux filaments mycéliens isolés ou enchevêlrés qui se coloraient très bien avec la méthode de Gram. D'autre part, l'examen microscopique du pus de la gomme prélevé à l’aide d’une pipette par le point. lacrymal uous a montré de nombreux corps en navette. Dans les coupes passant par la gomme et colorées avec l’'hématoxyline, on pouvait voir l’ulcération de la paroi du sac en communication avec une gomme siégeant dans le tissu cellulaire qui entoure le sac; cette gomme présentait la structure habituelle des sporotrichomes. En dehors du fait expérimental de l’inoculabilité du Sporotrichum Beurmanni par la muqueuse lacrymale ou par la peau dans le tissu péri- lacrymal, un fait important se dégage de ces expériences et vient corro- borer ce que nous avons établi dans un précédent travail (1). Nous avons montré, en effet, que le sporothrix inoculé dans la cornée pouvait se propager à l'iris et que l’on retrouvait dans les deux tissus les formes en navette habituelles; que, par contre, le parasite qui se développait dans l'humeur aqueuse y affectait la forme filamenteuse que l'on retrouve communément dans les milieux artificiels. Ici encore, alors que dans la gomme en communication avec le sac on (1) Attilio Fava. Sporotrichose expérimentale de l'appareil oculaire du lapin, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séances du 10 et du 24 juillet 1909, et Annales d’oculistique, août 1910. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LO GO 19 n'a vu que des formes courtes, dans la sécrétion lacrymale et conjonc- tivale, au contraire, des filaments caractéristiques, qui très vraisembla- blement dérivent des corps en navette. La forme du parasite dans les tissus est donc dépendante de conditions sur la nature desquelles nous ne sommes pas encore fixés. (Travail du luboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) PRÉPARATION DE SÉRUMS HÉMOLYTIQUES ET LEUCOLYTIQUES PAR L'INJECTION DE PETITES DOSES PRÉVENTIVES D'APRÈS LE PROCÉDÉ DE BESREDKA, par F. DE GASPERI. On connait, depuis les travaux de Besredka (1), le moyen d'empêcher les accidents graves et souvent mortels résultant de l’immunisation des animaux par la voie veineuse, qu'il s'agisse des microbes, du sang ou de matières albuminoïdes, en général; malgré les déboires qu’elle offre, c'est la voie veineuse qui, d'après Besredka (2), assure cependant mieux que toute autre la production des anticorps actifs. Nous savons, d’autre part, que ce savant a établi une certaine analogie entre les symptômes qui accompagnent la mort des chevaux et des lapins au cours de l’im- munisation, et ceux que l’on observe chez les animaux exposés au choc anaphylactique. Nous savons, de plus, le parti qu'il a tiré (3) du procédé de vaccination par petites doses, qui lui à si bien réussi chez les cobayes, ainsi que chez les lapins injectés avec du sang étranger; chez ces derniers, tout comme chez les cobayes, l’antianaphylaxie s’installe avec une très grande rapidité (4). Sur le conseil de M. Besredka, nous avons entrepris la préparation des sérums hémolytiques et leucolytiques, en nous servant du principe des petites doses injectées à titre préventif. Pour préparer un sérum hémolytique pour le cobaye, nous avons injecté à trois lapins dans les veines 5 centimètres cubes de sang défibriné de cobaye, trois fois de suite, avec un intervalle de trois jours chaque fois. Trois jours après la troisième injection, les lapins avaient recu dans le péritoine du même sang (7 cent. cubes), ce qui nous a permis de pratiquer douze heures après, sans crainte, une quatrième injection directement dans les veines (5 cent. cubes de sang défibriné). Les lapins ainsi immunisés renfermaient déjà un sérum hémolytique d’un titre très élevé. Toutefois, trois semaines après, nous ) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIT, p. 266, 1909. ) Annales de l’Institut Pasteur, 1906, p. 86. ) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 125, 1909. 4) Annales de l’Institut Pasteur, 1907, p. 125. (1 (2 (3 ( din, Cuñisiniiinaité fuit ER “7 D ALT ? 2 sd e SÉANCE DU 22 OCTOBRE 283 avons injecté de nouveau aux trois lapins, dans les veines, du sang défibriné de cobaye (5 cent. cubes); pour prévenir des accidents graves et peul-être mortels qui auraient pu en résulter, nous avons fait précéder cette injection d’une autre, plus petite, faite douze heures avant, dans le péritoine; les lapins n'eurent aucun accident. Nous avons également préparé, par le même procédé, un sérum hémolytique pour les globules de lapin : dans ce cas aussi tous les animaux ont survécu. Cela établi, nous nous mimes à préparer des sérums leucolytiques contre les leucocytes de lapin et contre ceux de cobaye; pour le faire, nous injectàmes aux lapins des émulsions de pancréas Aselli de cobaye, et aux cobayes des émulsions de pancréas Aselli de lapin. L'immunisation des lapins s’effecluait avec la même facilité sous la peau, dans le péritoine et dans les veines, tandis que chez les cobayes, les seules injections bien tolérées élaient celles qui avaient élé faites sous la peau. En général, les cobayes résistent mal aux injections de pancréas Aselli de lapin. L'émulsion de pancréas Aselli était préparée de la facon suivante : ces ganglions élaient prélevés Le plus stérilement possible, puis broyés sur une toile métallique, avec un peu d’eau physiologique. Les lapins recevaient, à chaque injection, l'émulsion de trois pan- créas Aselli de cobaye. Les injections étaient faites quatre fois, à cinq jours d'intervalle, sous la peau et dans le péritoine. A partir de la deuxième injection, nous faisions précéder chaque dose massive d’une petite injection de la même émulsion faite une demi-heure avant. Les lapins ont bien supporté les injections, ils ont seulement un peu maigri. À quatre autres lapins il a été injecté, dans les veines, tous les huit jours, une émulsion de pancréas Aselli de cobaye; chaque injection, qui comportait l’émulsion de deux pancréas, était faite en deux temps séparés d’une demi-heure d'intervalle: nous injections un cinquième de la masse totale, d’abord, puis, une demi-heure après, quatre cinquièmes de cette même émulsion. Ces quatre lapins ont très bien résisté aux injections, sans avoir maigri du tout. : La voie intra-veineuse semble donc préférable aux voies sous-cutanée et intra-péritonéale pour la préparation de sérums leucolytiques contre les globules de cobaye. Dans une autre série d'expériences, nous avons cherché à combiner le procédé de petites doses de Besredka avec celui de l’immunisation rapide de Fornet et Müller (1); nous nous sommes adressé pour cela à des lapins que nous avons soumis aux injections de blanc d'œuf. Nous injectämes à trois lapins, dans les veines, du blanc d'œuf dilué à (1) Zeitschr. für biolog. Technik und Method., t, V, p. 201, 1908. 284 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE moitié d'eau physiologique : le premier 4our, 5 cent. cubes de blanc d'œuf; le deuxième jour, 10 cent. cubes; le troisième jour, 20 cent. cubes. Huit jours après la dernière injection, nous recommencçcâmes la série, mais, pour éviter la mort subite qui pouvait en résulter, nous avons eu soin de faire précéder chaque injection massive de blanc d'œuf de 1 cent. cube de même solution, faite une demi-heure avant, également, dans les veines. Huit jours après, c'est-à-dire seize jours après la première injection, nous recommencämes la série, en prenant les mêmes précautions, mais cette fois- ci nous fûmes moins heureux, car, par suite de formation d’un fort pouvoir précipitant dans le sérum des lapins, les nouvelles injections d’albumine d'œuf dans les veines furent suivies de mort instantanée, due, très proba- blement, à l’obstruction des capillaires par les précipités produits. Nous n’en pensons pas moins que pour la préparation des sérums hémo- lytiques ou leucolytiques, où le pouvoir précipitant est beaucoup moins accusé que dans les sérums dirigés contre l'albumine d'œuf, la combinaison des deux procédés en question pourra rendre des services signalés dans les laboratoires. (Travail du Laboratoire de M. le professeur Metchnikof}, à l'Institut Pasteur). ACTION DES EXTRAITS D'Ascaris £'qjuorum SUR LA COAGULATION DU SANG DE LAPIN, par P. EmiLe-WEi et G. Bové. Les recherches de Loeb et Smith (4) ont montré qu'il existait dans la moitié antérieure de l’ankylostome une substance empéchant in vitro et in vivo la coagulation de divers sangs animaux. D’autres auteurs ont mis en évidence des substances ayant la même action chez une série d'animaux suceurs de sang. Les macérations de tiques (Sabbatani) (2), celle des larves d’œstres (Weinberg) (3) empé- chent ou retardent la coagulation du sang. Il nous à paru intéressant de rechercher si des vers qui ne soutirent point de sang de l'organisme où ils vivent possédaient le même pou- voir physiologique. (1) Loeb et Smith. The presence of a substance inhibiting the coagulation of the blood in Anchylostoma. Proceedings of the Pathological Society of Phila- deiphia, 1904, t. VIT, p. 170-178. (2) Sabbatani. Ferment anticoagulant de l'Ixodes ricinus. Archiv. ital. de Biologie, 1899, t. XXXI, p. 37-53. (3) Weinberg. Substances hémotoxiques sécrétées par les larves d’œstres. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 41 juillet 1908. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 285 Nous nous sommes servis d'Ascaris Equorum. Les vers, desséchés dans le vide, broyés, puis mis à macérer dans du sérum physiologiques sont injectés dans les veines du lapin. Nous avons opéré sur dix ani- maux, en utilisant, soit les extraits de la partie antérieure du ver (0 gr. 11 par tête), soit les extrails d’un animal complet (1 gr. 50 par ver). Les extraits de tête ne se sont pas montrés plus aclifs que les extraits totaux. Le retard de coagulation.est à peu près constant; il n’est pas proportionnel aux doses employées. Celles-ci ont varié de 0 gr. 70 à 2 grammes pour des lapins de 2 kilogs environ. Il n’est pas à comparer à celui que donnent les extraits de tête de sangsue et oscille entre 15 et 45 minutes; la coagulation met en moyenne 20 minutes à se faire. Le retard apparait aussitôt après l'injection dans les veines auricu- laires et ne dure pas très longtemps. Une première injection vaccine contre l’action d'une seconde, praliquée quelques jours après. L'action anti-coagulante manifestée après injection périphérique à manqué lorsque l'extrait fut injecté par les veines mésaraïques; mais nous n'avons fait que deux expériences. Les extraits (à doses peu élevées, il est vrai) ne nous ont pas paru avoir d'action anticoagulante sur le sang de lapin recueilli in vitro. Cette action des vers sur la coagulation du sang semble être assez générale et peut servir à expliquer pour une part le mécanisme des hémorragies causées par les parasites, mécanisme complexe que nous étudions dans un travail clinique d'ensemble (1). RECHERCHES SUR LA PATHOGÉNIE DES PANCRÉATITES INFECTIEUSES. VOIE ASCENDANTE ET VOIE DESCENDANTE (Première note), par P. ABRAMI, Cu. RicHET FILS et SAINT-GIRoNS. Jusqu'en ces temps derniers, la pathologie des organes glandulaires a été dominée par la notion de l'infection ascendante. L'un de nous s’est efforcé depuis plusieurs années de montrer, avec M. Lemierre (2), qu'à (1) P. Emile-Weil et Boyé. Les hémorragies dans les maladies parasi- taires; in Archives de parasitologie, 1910, 3° fascicule. (2) Lemierre et P. Abrami. Cholécystites et a expérimentales. Comptes rendus de la Société de Biologie, 27 juillet 1907. Fièvre typhoïde et infection descendante des voies biliaires. Presse métule) 30 octobre 1907. — L'infection éberthienne des voies biliaires. Arch. des ma- ladies «le ANR eil digestif, 1°* janvier 1908.— L'ictère preumococcique. Gazette des Hôpitaux, 2 février 1910. BIOLOGIE. CoMpTrESs RENDUS. — 1910. T. LXIX. 209 286 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cette nolion devait se substituer, dans la majorité des cas, celle de l’in- fection descendante, d'origine sanguine. Déjà, pour les lésions micro- biennes du rein, cette pathogénie s'était imposée, à la suite des travaux de MM.Enriquez, Jousset, Léon Bernard et Salomon; nous avons montré qu'il en était de même pour celles du foie et des voies biliaires. Les recherches que nous avons entreprises sur les infections du pan- créas aboutissent à la même conclusion, en ce qui concerne cette glande, À part les cas où la pancréatite succède à une obstruction bas située du canal de Wirsung, et dans lesquels il est légitime d’admettre une infection non pas ascendante, intestinale, mais autogène, due aux germes qui habitent normalement l'extrémité tout inférieure du con- duit, {a magorité des pancréatites relèvent pour nous de la localisation . sur le pancréas de microbes.en circulation dans le sang. Les arguments invoqués en faveur de l’origine intestinale, ascendante, des pancréatites, nous paraissent tout d’abord sujets à discussion. En premier lieu, la topographie canaliculaire des lésions ne prouve rien. Le fait qu'il y a canaliculite indique qu’il y a eu infection des canaux ; il ne préjuge en rien du sens, ascendant ou descendant, de cette infection. On réalise ainsi, avec la plus grande facilité, par la voire sanguine, des cholécystites et des angiocholites très intenses, et qui n’en sont pas moins descendantes. Nous verrons qu'il en est absolument de même pour le pancréas, et que la canaliculite est à peu près cons- tante au cours des infections nettement hématogènes. D'autre part, aucun fait expérimental ne nous semble, jusqu'ici, avoir établi la réalité de l'infection ascendante. Les pancréatites que l’on obtient après inoculation directe de cultures virulentes dans le canal de Wirsung, ou après cathétérisme prolongé de ce conduit, ne peuvent être considérées, en effet, comme des infections ascendantes. Ce mode d'expérience supprime précisément le problème en discussion, à savoir: la voie de pénétration de l'infection. Il prouve que des germes intro- duits dans les canaux pancréatiques peuvent engendrer des canalicu- lites ; il ne prouve pas que l'infection intestinale puisse spontanément se propager au pancréas par la voie ascendante. Autant vaudrait l’ex- périence qui, pour élucider le mécanisme de la tuberculose rénale, injecterait des bacilles de Koch dans le bassinet ou l’uretère. Pour réaliser expérimentalement l'infection pancréatique ascendante, nous avons cherché à nous rapprocher le plus possible des conditions dans lesquelles elle pourrait se développer chez l'homme. Dans une première série d'expériences, nous avons simplement créé chez les animaux une infection intestinale massive par le bacille d’Eberth el le pneumobacille de Friedlander. Sept lapins recoivent pendant onze jours dans l'estomac, préalable- ment alcalinisé par du CO*Na”, le produit de raclage de deux tubes de culture sur géolse de bacille d'Eberth âgé de vingt-quatre heures. Au K SÉANCE DU 22 OCTOBRE 287 bout de ce temps, ils sont sacrifiés par saignée; ie pancréas est ense- mencé presque en lolalité dans un ballon d'eau peptonée:; il en est de même du sang, de la bile, des urines et de fragments du foie et de la rale. Tous ces ensemencements restent stériles ; par contre, trois fois sur sept, Le bacille d'Eberth pullulait dans l'intestin. “ Trois chiens ingèrent de même quotidiennement 300 centimètres cubes de culture d’Eberth en bouillon, âgée de vingt-quatre heures. Tous les organes sont stériles. Par contre, deux fois sur trois, le bacille d'Eberth existe dans l'intestin. Mêmes résultats ont été obtenus avec le pneumobacille de Friedlander et les cinq lapins traités de la même facon se sont comportés identique- ment (pneumobacille dans l'intestin, pas de pneumobacille dans le pan- créas ni dans les autres organes). Pour exagérer la virulence de l'infeclion intestinale et faciliter ainsi l'infection des canaux pancréatiques, nous avons, dans une série d'expé- riences, lié l'intestin au-dessous des canaux pancréatiques. Quatre la- pins ont été nourris uniquement avec le produit de raclage de deux tubes de gélose de culture d'Eberth âgée de vingt-quatre heures. Les animaux ont été sacrifiés mourants, à la 8°, à la 22°, à la 47° et à la 53° heure. Le pancréas, dans ces condilions optima pour obtenir l'infec- tion ascendante, est resté stérile. Le bacille d'Eberth pullulait par contre dans le segment sus-strictural de l'intestin. On voit donc qu'il nous a été impossible, dans ces conditions, de réaliser l'infection pancréatique ascendante. Sans nier la possibililé de ce mode d'infection, il nous semble permis de le tenir pour exceptionnel, et de conclure avec Truhart (1) et avec Hallion (2) que « la théorie de l'infection ascendante n’est pas, comme on paraissait le croire, appuyée s sur des preuves directes, irréfutables, mais seulement sur des vraisem- blances ». Une série d'expériences dont nous rapporterons le détail ultérieure- ment montrera au contraire la facilité avec laquelle on réalise les pan- créalites hématogènes. M. Carnor. — On ne peut pas, semble-t-il, conclure, de la difficulté de réaliser une pancréatite par le seul moyen d’une infection entérique ex- périmentale, à la non-existence d’angio-pancréalites ascendantes. - Ilest bien évident, en effet, que l’abouchement du canal pancréatique dans l'intestin est, normalement, protégé par toute une série-de lignes de défense qui empêchent sa contamination quasi physiologique, étant donnée la flore habituelle de l'intestin. (4) Truhart. Pankreaspathologie, I Theil, in-8°. Bergmann, Wiesbaden. (2) Hallion. Rapport au Congrès francais de médecine, p. 369. 288 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Aussi, dans mes expériences anciennes sur celte même question (1), avais je eu soin de léser ces défenses propres pour faciliter l'infection ascendante du pancréas : j'avais, par exemple, laissé à demeure un fil passé en séton à travers l'ampoule de Vater afin qu'il servit, en quelque sorte, d'échelle aux germes infectieux; j'avais obtenu par ce moyen (et par une série d’autres) des pancréatites, aiguës ou chroniques, quiétaient, certainement, d'origine intestinale. D'ailleurs, cliniquement, l’existence de pancréatites ascendantes est prouvée de façon péremptoire : tels sont, par exemple, les cas dans les- quels il y a du pus dans les gros canaux pancréatiques, consécutive- ment à de la lithiase pancréatique, à un néoplasme de la tête pancréa- tique, etc. Par contre, nous n'avons jamais cessé d'admettre que d’autres infec- tions pancréatiques sont réalisées par voie sanguine ou descendante : telles sont, entre autres, les pancréatites ourliennes, syphilitiques, tuberculeuses et, d'une façon plus compréhensive, les pancréatites liées à une infection générale. Le mécanisme d’une élimination microbienne par la glande pancréatique (et dans le sens même de la sécrétion glan- dulaire) est réel et peut expliquer un grand nombre de cas. Je crois donc que le problème, repris par MM. Abrami, Richet et Saint-Girons, serait mieux posé si, adoptant comme nous-même une théorie éclectique, et admettant concurremment les deux voies d'infec- tion canaliculaire et sanguine (et peut-être même aussi la voie lympha- tique), ils cherchaient à préciser ce que nous savons déjà à ce sujet, à propos de chaque cas particulier (infections typhique, cholérique, dy- sentérique, etc.), et en discutant, non plus l'existence même des angio- pancréatiles ascendantes, mais leur degré de fréquence, comparativement aux pancréatites descendantes (à celles que nous appelons quelquefois les pancréatites sécrétoires), qui, elles aussi, ont une existence cerlaine, et qui sont, d'ailleurs, bien connues. ACTION DES EXTRAITS D'HYPOPHYSE SUR LE REIN. REMARQUES SUB L'OPOTIÉRAPIE HYPOPIHYSAIRE, par PAUL Tao. L'opothérapie hypophysaire est maintenant entrée dans la pratique . courante et employée dans un nombre considérable d'états morbides les plus divers. Cette thérapeutique s'inspire des expériences d’Oliver et Schafer, de Howell, de E. de Cyon, de Livon, de Silvestrini, de celles (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1894-1898, et Thèse de Paris, 1898. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 289 que nous avons faites avec M. Garnier (1), ainsi que de plusieurs études plus récentes et qui toutes ont montré que l'injection d'un extrait hypo- physaire à l'animal provoque une élévation de la pression artérielle, un ralentissement des battements du cœur et une diurèse marquée. L’opo- thérapie hypophysaire s’aulorise encore de la faible toxicité de ces extraits, expérimentalement bien démontrée. Nous ferons cependant remarquer que dans la plupart des expériences on à injecté à l'animal (le lapin a été le plussouvent employé) des extraits glandulaires provenant d'animaux d’une autre espèce; c'est ainsi qu'on s’est presque loujours servi d'extraits d'hypophyse de bovidés, extraits parfois frais, mais le plus souvent conservés, et ayant pour cela subi des manipulations diverses. De telles expériences n’en conservent pas moins un grand intérêt car elles ont permis des constatations importantes d'autre part, ceux qui ont fait un grand usage de l'opothérapie hypo- physaire, et notamment M. Rénon, n'ont signalé chez l’homme aucun accident grave imputable à cette méthode. Mais au point de vue physio- logique strict un pareil procédé ne donne peut-êlre pas tous les résul- tats qu'on pourrait obtenir en étudiant sur ua animal déterminé l'effet des injections d'extraits frais et provenant d'animaux de la même espèce. Nous avons donc étudié les modifications organiques provoquées par les extraits hypophysaires, en soumettant des moutons à l'injection d'extraits frais de glandes de mouton. Les hypophyses, prélevées par nous-même à l’abattoir dès que l'animal était sacrifié, étaient environ une heure après broyées aseptiquement, diluées dans une quantité déterminée d'eau salée physiologique et immédiatement injectéessous la peau du flanc de l'animal en expérience. Chaque injeclion correspondait à une hypophyse entière. Un jeune bélier de 27 kil. 500 recut ainsi le 25 ma 1909 une première injection ; celle-ci ayant été bien supportée, une deuxième injection est faite le surlendemain matin ; dès l'après-midi l'animal a des hématuries qui cessent le lendemain. On suspend les injections; l'animal se remet rapidement. Le 4 juin, nouvelle injection bien supportée; le 6, il reçoit sa quatrième injection; dans l'après-midi l'animal parait malade, les hématuries se reproduisent. Les jours suivants son état s'améliore. Le 12 juin son poids est de 22 kilogrammes. On pratique une cinquième injection d’une demi-hypophyse seulement, et une autre le surlende- main. Pas d'hématuries, mais l'animal paraît malade. On ne reprend les injections que le 18 juin, à raison d’une demi-hypophyse tous les deux jours. Il ne se produit plus d'hématuries, mais à partir du 2 (4) De l’action de l'hypophyse sur la pression artérielle et le rythme car- diaque, par MM. Garnier et Thaon. Journal de Physiologie et de Pathologie générale, mars 1906. 290: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’'amaigrissement s'accentue. Le 18 juillet le poids’est de 18 kilogrammes; on conslate une parésie du train postérieur; l’animal meurt le 22 sans avoir présenté d'œdème ni d’abcès ; l’'autopsie est faite aussitôt. La même expérience a été faite sur un autre animal : les résultats ont été analogues. ae Nous ne parlerons ici que de l’état anatomo-pathologique des reins. Ils sont rouges, leurs vaisseaux paraissent dilalés. Cette congestion s'accuse encore sur les coupes. Le parenchyme est hyperémié; les glo- mérules sont dilatés et à la congestion se joint un certain degré d’exsu- dation œdémateuse; en certains points du glomérule et de sa capsule on observe un début de prolifération cellulaire. Le tissu conjonctif est encore peu modifié ; par endroits, seulement, on voit une légère infiltra- tion de liquide œdémateux et, cà et 1à, quelques noyaux proliférés et quelques éléments migrateurs. Les cellules des tubuli sont troubles, granuleuses el parfois œdémaleuses; quelques cavités tubulaires sont -distendues. En résumé, l'aspect est celui d'une glomérulo-néphrite subaiguë avec congeslion intense. En rapprochant ces constatations anatomo-cliniques, faites sur nos animaux, des faits expérimentaux,qui pour la plupart ont montré L'action excitante des extraits hypophysaires sur la diurèse, on peut conclure que ces exlraits agissent sur la fonction rénale, non pas seulement en provoquant celte diurèse par élévation de la pression artérielle, mais vraisemblablement aussi par une action directe sur cet organe. Aux doses assez élevées que nous avons injeclées à nos animaux, il y a - même eu des altérations du parenchyme rénal et non plus seulement une excitation de sa fonction. Peut-être y aurait-il lieu de tenir compte de ces faits dans l'emploi de l’'opothérapie hypophysaire. Il est vrai que les doses habituellement usitées sont notablement inférieures à celles que nous avons injectées à nos animaux. Ilse peut, d'autre part, qué les manipulations subies par les substances hypophysaires dans leur transformation en extraits pharmaceutiques et notamment en extraits secs, puissent détruire ou modifier la toxicité que, selon nos expériences, les extraits frais présentent pour le rein des animaux de même espèce auxquels nous les avons injectés. Néan- moins il nous semble prudent de réserver l'emploi des extraits hypo- physaires chez l’homme aux sujets qui paraissent cliniquement in- demnes de toute altération rénale. (Travail des laboratoires de MM. les professeurs Landouzy et Roger.) LE "hs 4 ce na SET SE VS és SÉANCE DU 22 OCTOBRE 291 CULTURE DES TISSUS D'EMBRYON DE POULET ET SPÉCIALEMENT CULTURES DE NÉRFS DE POULET EN DEHORS DE L'ORGANISME, par Buüurrows MoNTROSE T. Il a été démontré par Harrison que les tissus d’un embryon de gre- nouille peuvent être cultivés dans une goutte de lymphe. L'été dernier, j'ai adapté sa méthode à la culture des lissus d’embryons de poulet dans du plasma de poulet adulle. Les expériences ont été faites sur des embryons de poulet âgés de soixante heures. Les myotomes, le tube neural, le cœur et la peau furent disséqués sous le microscope binoculaire àune température de 39 degrés, et placés dans un plasma. Les cultures étaient conservées dans une étuve à 39 degrés. ‘ Le tissu musculaire végéta lentement, tandis que la peau, les nerfs et les cellules mésenchymateuses poussaient avec une plus grande rapi- dité. Les cellules mésenchymateuses commençaient à végéter entre la seconde et la douzième heure, et continuaient à se multiplier aussi long- temps que le milieu de culture le permettait. De longues fibres nerveuses se développèrenten lrois ou quatre jours. Un cœur placé dans du plasma battit pendant huit jours. De la surface de section se produisirent des cellules mésenchymaleuses et des cellules musculaires qui se contrac- taient avec le même rythme que la partie voisine du cœur. Contraire- ment à ce qui existe chez la grenouille, le vitellus du poulet est extlra- cellulaire. Par conséquent, les cellules devaient tirer leur nutrition du milieu de culture. Nous pouvons donc cultiver facilement en dehors de l'organisme certains tissus embryonnaires du poulet. J'ai étudié spécialement la culture des nerfs. On sait que Harrison a réussi à cultiver des cellules nerveuses d'embryon de grenouille dans un caillot de fibrine. 11 a démontré ainsi que le système nerveux central d'un embryon de grenouille extirpé à la période de son développement qui précède l'apparition des nerfs périphériques et immergé dans de la lymphe, peut y produire des fibres nerveuses. Certains auteurs ont discuté la nature des fibres observées par Harrison et se sont demandé s'il s'agissait bien de neurofibrilles. Je puis démontrer que les fibres qui se développent dans les cultures de cellules nerveuses sont des filaments proloplasmiques qui ont les mêmes réactions histo-chimiques que les nerfs embryonnaires, et qu’elles doivent être considérées comme des neurofibrilles. Les expériences ontété faites surdes embryons de poulet. J'ai employé la méthode d'Harrison après l'avoir adaptée à la culture des cellules des animaux à sang chaud. Le cerveau et la partie supérieure de la moelle 209 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'un embryon de poulet de 60 heures étaient disséqués dans de la solu- tion de Ringer chaude et stérile à l’aide du microscope binoculaire. Le tube neural étaitensuile coupé en petits morceaux, placé dans une lame creuse, couvert de plasma de poulet, et protégé par une lamelle scellée avec de la paraffine. La lame était alors placée dans une étuve à 39 degrés. Les spécimens étaient examinés à intervalles réguliers sur la platine chauffante du microscope. Dans beaucoup de préparations, des végéta- lions abondantes de cellules mésenchymateuses se produisaient et s’ac- croissaient rapidement pendant cinq à douze jours. Elles génaient beaucoup l'observation des fibres nerveuses. Cependant, je pus obtenir des morceaux de moelle non contaminés par les cellules mésenchyma- teuses et observer facilement la croissance des fibres nerveuses. Entre la fin du deuxième jour et le cinquième ou le sixième jour, apparaissaient des filaments ‘délicats et isolés, ou bien de larges masses translucides composées de nombreux filaments. Les fila- ments isolés suivaient un trajet irrégulier à travers la fibrine et se ter- minaient par une extrémité renilée. Cette extrémité changeait conti- nuellement de forme. Elle était couverte de prolongements ciliés qui avançaient et se rétractaient incessamment. Les larges masses translu- vides se terminaient par une quantité de pelits filaments qui possédaient une extrémité amiboïde, La rapidité d'accroissement des fibres était variable. Quelques-unes grandissaienttrès rapidement pendant 48 heures avec une vitesse de 1 à 1,5 & environ par minute, et allaient aussi loin que le permettait la goutte de plasma. D’autres s'accroissaient de façon très irrégulière. Une longue branche se projetait d’une extrémité ren- ilée, puis s'arrêtait el se rélractait, tandis qu’un autre prolongement naissait d'un autre point de la masse terminale. Ce filament s’avancait alors dans une nouvelle direction ets’arrêlait bientôt. Et le même phé- nomène se reproduisait de nouveau. J'ai traité ces fibres par la méthode de Cajal et la méthode de Held. Par la méthode de Cajal, les masses translucides ont apparu composées de neurofibrilles. Par la méthode de Held, les filaments isolés se déta- chaient sur le fond bleu clair de la fibrine comme des fibres bleu foncé, avec une extrémité épaissie et des prolongements pseudopodiques d'un bleu un peu plus pâle. On pouvait facilement suivre les fibres jusqu'aux cellules, qui présentent l'aspect caractéristique des neuroblastes. Les cellules nerveuses et neurofibrilles étaient semblables à celles d'un em- bryon de poulet normal. (Travail du laboratoire de Ross Harrison, Université de Yale.) SÉANCE DU 22 OCTOBRE 293 LA CULTURE DES TISSUS ADULTES EN DEHORS DE L'ORGANISME (Première note), par ALExIS CARREL el BURROwWS MoNTROSE T. Nous venons de trouver le moyen de cultiver, en dehors de l'orga- nisme, les tissus adultes des mammifères. Le point de départ de nos recherches a été le beau travail de Ross Harrison qui put observer le développement des nerfs produit par le système nerveux central d'em- bryons de grenouille cultivés dans une goutte de lvymphe. En 1910, Burrows, sous la direction de Harrison, adapta cette méthode aux ani- maux à sang chaud et réussit à cultiver les nerfs et les cellules mésen- chymateuses d’embryons de poulet de soixante heures. C’est alors que, . au Rockefeller Institute, nous avons lenté d'établir une méthode géné- rale qui permette de cultiver comme des microbes tous les lissus et organes adulles des animaux supérieurs et de l’homme. Les expériences ont été pratiquées sur des chiens et des chats. Elles ont consisté simplement à enlever de petites parcelles de tissus et d’or- ganes, à les inoculer à un milieu plasmatique venant du même animal, et à les sceller dans des lamelles creuses qui étaient conservées dans une étuve à la température de 37 degrés. On pouvait surveiller à chaque instant la marche de la croissance des lissus en plaçant les lamelles sous un microscope maintenu lui-même à la tempéralure de 37 degrés. Nous avons essayé de cultiver ainsi du tissu conjonctif, du cartilage, - de la moelle osseuse, de la peau, du péritoine, de l’endothélium vascu- laire, de la rate, du rein, de la thyroïde, de la surrénale, de l’ovaire et du ganglion lymphatique. Tous ces Lissus ont pu végéler en dehors de ; . l'organisme dans le milieu plasmatique. La végétation est plus ou moins 4 hâtive et abondante suivant l’âge de l'animal, la nature du tissu et plu- c sieurs autres facteurs. Les premières cellules apparaissent en général au bout de trente-six et quarante-huit heures dans les cultures de tissus glandulaires d’ani- maux adultes jeunes ou d'âge moyen. Mais les glandes d'animaux très jeunes poussent plus vile. Douze heures après l'ensemencement du tissu - thyroïdien d'un chat âgé de quelques jours, on voyait déjà de nouvelles - cellules dans le milieu plasmatique. Les tissus tels que le cartilage, le - tissu conjonctif, le péritoine végèlent plus lardivement. Au bout de trois jours, on aperçoit quelques rares cellules dans le milieu de cul- ture, et pendant piusieurs jours encore elles se développent très lente- ment. Le premier signe de la croissance d'un lissu est l'apparition. de _ granulations fines et égales en quelques points de sa périphérie, ou sur …_ sa face supérieure. Ces granulations représentent le cytoplasme des cel- 204 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lules dont on ne tarde pas à apercevoir le noyau comme une tache claire contenant un ou deux nucléoles plus lumineux. Chaque organe et chaque tissu produisent deux différentes classes de cellules, les cellules de la charpente connective vasculaire et les cellules différenciées. De longues cellules fusiformes apparaissent d'abord sur le fond clair du plasma. Leur morphologie est presque identique, qu'il s'agisse de rein ou de cartilage, de moelle osseuse ou de thyroïde. Elles se multi- plient tellement qu'elles peuvent former un véritable nouveau tissu autour d'un fragment de cartilage, par exemple. Les cellules de la seconde classe présentent une morphologie spéciale à chaque tissu. Elles apparaissent, en général, un peu après les cellules fusiformes. Le péritoine produit de très larges cellules qui, d’abord isolées, forment, au bout de dix ou onze jours, une couche continue. Le cartilage forme des cellules cartilagineuses et de la substance carti- Jagineuse. Un fragment de cartilage conjugal de jeune chat produisit, en douze jours, un nouveau morceau de cartilage long de plus de deux millimètres. Les glandes produisent des cellules épithéliales. Au bout de cinq à six jours, des masses de cellules polygonales s'échappent de la thyroïde et poussent parfois dans le plasma sous forme de tubes. Le rein forme aussi des cellules épithéliales qui édifient dans le milieu de cuiture de nouveaux tubes. Les cultures glandulaires sont en plein développement du cinquième au septième jours. Les tissus péritonéal ou cartilagineux se développent plus lentement et végètent abondam- ment, surtout vers le dixième et onzième jour. Ces chiffres sont loin d'être constants et varient avec plusieurs facteurs, en particulier avec la température et l’âge de l’animal. Dans les cultures fixées et colorées à l'hématoxyline, on aperçoit des figures caryokinétiques nombreuses dans les nouvelles cellules. | : La culture des tissus adultes en dehors de l'organisme est donc deve- nue possible. Nous avons même commencé des cultures en série de cel- lules thyroïdiennes. Les tissus pathologiques végètent aussi bien que les tissus normaux. Nous avons en cè moment, dans une de nos étuves, des cultures de sarcomes qui poussent avec une grande activilé. Nous donnerons, dans les notes suivantes, les détails de ces recherches. (From the laboratories of the Rockefeller Institute.) Méga cf a si amitié ii". à} tn TRS 4 4 1 SÉANCE DU 22 OCTOBRE 205 SUR LA SURVIE DES LEUCOCYTES, par J. Jouy. J'ai déjà eu l’occasion d'étudier la survie des cellules en dehors de l'organisme (1), ct j'ai donné cette année à la Société de Biologie le ré- sultat de mes observations sur la survie des leucocytes (2). J'ai continué mes expériences, et, dans les mêmes conditions, j'ai obtenu des résul- tats supérieurs à ceux que j'avais obtenus précédemment. Le maximum de survie, pour le sang des Batraciens, a été jusqu'ici de dix mois. F #1 / EX 4h16 7 444] RE 44.18 Z A . 2 4420 Fic. 1. — Rana temporaria. Sang du Fic. 2. — Kana lemporaria. Sang du cœur prélevé le 9 décembre 1909, con- servé en tube scellé à la glacière. Mou- vements amiboïdes d’un leucocyte observés le 26 juillet 1910 à la tempé- rature du laboratoire. Survie de sept mois et demi. cœur prélevé le 9 décembre 1909, con- servé en tube scellé à la glacière. Mou- vements amiboïdes d'un leucocyte observés le 8 octobre 1910 à la tempé- rature du laboratoire (180\. Survie de dix mois. Le sang, puisé dans le cœur, était conservé aseptiquement en tubes scellés, à la glacière, sans l'addition. d’aucun réactif. La preuve de la survie était donnée par les mouvements amiboïdes des. leueocytes, observés à la température du laboratoire. (Laboratoire d’histologie du Collège de France.) (4) J. Jolly. Sur la durée de la vie et de la multiplication des cellules ani- males en dehors de l'organisme. Comptes rendus de la Société de Biologie, 7 novembre 1903, p. 1266. — Recherches expérimentales sur la division indi- recte des globules rouges. Archives d’Anatomie microscopique, t. VI, avril 1904, p- 455. (2) J. Jolly. Sur la survie des cellules en dehors de l'organisme. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 juillet 1910, t. LXIX, p. 86. = 296 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION HÉMOLYTIQUE DE L'UROHYPOTENSINE. LÉSISTANCE DU SANG DES ANIMAUX IMMUNISÉS À L'IHÉMOLYSE, par J.-E. AgeLous et E. BARDIER. Comme beaucoup de toxines, l'urohypotensine est douée d'une action hémolytique vis-à-vis du sang d’un animal normal. En revanche, elle en est dépourvue vis-à-vis du sang d’un animal immunisé. On relire à un lapin normal 1 centimètre cube de sang qu’on mélange à 19 centimètres cubes de solution physiologique à 7,5 p. 1000 {mélange A). On fait de même avec du sangd'un lapin immunisé contre l’urohypo- tensine par une série d’injections antérieures (mélange B). À chacun de ces mélanges on ajoute la même quantité d’une solution d'urohypotensine dans l’eau salée physiologique,soit pour chaque tube 0 gr. 01 d'urohypotensine. Les tubes sont abandonnés à la te mpérature du laboratoire (18 degrés) pendant une heure, après quoi on centrifuge pendant un quart d'heure. Mélange A : le liquide limpide présente une couleur rouge très nette. Il y à hémolyse. Mélange B : Le liquide limpide est absolument incolore. Il n'y a pas hémolyse. Conclusions. — Le sang des animaux immunisés n’est pas hémolysé par l’uroh ypoténsine à l'encontre du sang d'animal normal. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de : Toulouse.) ERRATA Note de C. Bror, t. LXVIH, p. 615, ligue 9, au lieu de : 20 p. 100, lire : 2 p. ICO: ligne 10, au lieu de : T0 p. 100, lire : 7 p. 1000. Note de Sarvoxar et ReBarTru, f. LXIX, p. 128; modifier le tableau de la facon sui- vante : ; Ca sq: La valeur moyenne du rapport = est chez les tuberculeux 0.359, au lieu de : 0.285. See Ca Nr "2 ‘ut - Mt » où di Li Gutbe le 214 La É. ; E. | à à es Y k” ( _SÉANCE DU 29 OCTOBRE 301 leucocytes mononucléaires et polynucléaires, et de grands mononu- cléaires. Les cellules les plus nombreuses sont de très larges mononu- cléaires qui présentent de longs pseudopodes. Leur cytoplasme montre un fin réticulum qui entoure les zones correspondant aux granulations observées sur le vivant. Le noyau est nettement défini, de forme arrondie et placé excentriquement. Quelques-unes de ces cellules pré- sentent plusieurs noyaux. Un fil de coton a été entouré par ces larges cellules qui se sont étendues à sa surface, et le couvrent à la manière d'un endothélium. (From the laboratories of the Rockefeller Institute.) OXYDATION DE L'ACIDE SUCCINIQUE PAR LES TISSUS ANIMAUX, par F. BATEzLLt et L. STERN. Dans des travaux précédents, nous avons démontré que la respira- tion principale des tissus animaux à lieu in vitro par l'intervention de - deux facteurs, auxquels nous avons donné le nom de pnéine et de pro- cessus respiratoire fondamental. Lorsqu'un tissu, le muscle, par exemple, est broyé et traité par l’eau, la pnéine passe dans l'extrait et le pro- cessus respiratoire fondamental reste adhérent aux cellules. Au dernier Congrès des physiologistes, à Vienne, Thunberg a émis l’hypo- thèse que la pnéine est constituée par des acides organiques bibasiques (acide succinique, fumarique, malique, etc.), ou tribasiques, tel que l'acide nitrique. Il a eu effet constaté que ces acides augmentent les échanges gazeux des muscles de grenouille ayant perdu leur activité respiratoire. Cette remarque de Thunberg nous a amenés à étudier l'influence de ces différents acides sur les échanges gazeux des tissus des animaux supérieurs. Nous avons d'abord constaté que seul, l'acide succinique est oxydé par les tissus animaux. Les autres acides ne subissent pas une oxydalion appréciable. En effet, les échanges gazeux des tissus, additionnés de quantités variables de ces différents acides, n’offrent pas de changement, ou bien ils présentent des diminutions plus ou moins considérables, si la concentration de l'acide est un peu élevée. Nous avons examiné à ce point de vue les acides malo- nique, malique, fumarique, glutarique, sébacinique, tricarballylique et citrique. L'accide succinique est au contraire oxydé en acide malique par tous les tissus que nous avons examinés jusqu'ici (foie, rein, cerveau, muscles, etc.) des différents animaux (cheval, bœuf, mouton, etc.). Ainsi que l'exige la for- mule, l'oxydation de l'acide succinique en acide malique produit seulement une augmentation dans l'absorption d'O*, tandis que la proportion de CO* produite ne varie pas. L’oxydation de l'acide succinique se fait avec une 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE grande rapidité. Ainsi l'addition d’acide succinique à 100 grammes de foie peut augmenter, dans une heure, l'absorption d'O*° de 150 centimètres cubes ou davantage. Dans ces recherches, nous avons employé notre méthode habituelle, con- sistant à soumettre à une agitation énergique le tissu broyé, plongé dans 3 volumes d'eau légèrement alcalinisée par NaOH, à la température de 40 degrés, dans une atmosphère d’O°. A la fin de l'expérience, on mesure les quantités d'0? absorbé et de CO? produit. Après avoir déterminé qu'un grand nombre de tissus possèdent un pouvoir oxydant très énergique vis-à-vis de l'acide suecinique, nous avons fait des recherches sur le mécanisme de cette oxydation. Nous avons constaté que, pour oxyder l'acide succinique, il faut l'intervention de deux substances ou de deux groupes de substances. Une de ces subs- tances est soluble dans l’eau, l’autre substance reste adhérente aux cel- lules. Chaque substance isolée ne possède pas le pouvoir d’oxyder l'acide succinique; mais si on réunit les deux substances, l'oxydation a lieu de nouveau avec la même énergie qu'auparavant. L'expérience réussit surtout facilement avec le muscle de cheval. Après avoir broyé finement le muscle, on ajoute un volume d’eau, on agite pendant quelques minutes et on exprime à travers un linge. On a ainsi un résidu et un extrait. Le résidu est de nouveau additionné d'un volume d'eau et exprimé. On répète l'opération cinq ou six fois. On constate alors que le résidu seul et les extraits seuls n'ont pas le pouvoir d’oxyder l'acide succinique. Mais si on réunit le résidu et les extraits, l'oxydation de l'acide succinique se fait de nouveau avec une grande énergie. La substance qui passe en solution dans l'eau paraît posséder les mêmes propriétés que la pnéine. Elle n’est pas détruite par l’ébullition, elle dialyse facilement, elle peut être concentrée jusqu’à consistance sirupeuse, elle n'est pas précipitée par les acides ou les alcalis, y com- pris la baryle, etc. Mais nous ne pouvons, pour le moment, affirmer que la substance soluble dans l'eau, nécessaire à l'oxydation de l'acide succinique, soit la pnéine, Nos connaissances relatives à la substance qui reste adhérente aux cellules, sont naturellement bien limitées. Nous avons, toutefois, cons- taté que ses propriétés oxydantes, vis-à-vis de l'acide succinique, sont abolies, si on soumet les résidus ou les tissus entiers à l’ébullition. On obtient le même effet en traitant les tissus broyés par l’alcool ou l'acé- tone. Après évaporation de l'alcool, on recueille une poudre qui n’a plus le pouvoir d'oxyder l'acide succinique, même après addition d'extrait musculaire. L'oxydation de l'acide succinique ne paraît donc pas être produite par un ferment ayant les propriétés des enzymes habituelles. D’après les faits que nous venons d'exposer, on remarque une cer- SÉANCE DU 29 OCTOBRE 303 taine analogie entre le mécanisme de la respiration principale et celui de l'oxydation de l’acide succinique. Il existe, toutefois, une différence bien nette entre ces deux processus. Les tissus perdent peu à peu leur respiration principale après la mort, tandis que leur pouvoir d’oxyder l’acide succinique reste intact pendant longtemps. En outre, le muscle broyé traité plusieurs fois par l’eau perd complètement son pouvoir respiratoire, et l'addition d'extrait musculaire reste sans effet. Ce même résidu additionné d'extrait musculaire oxyde énergiquement l'acide succinique. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Université de Genève.) AU SUJET DES HÉMOGRÉGARINES DE Lacerta muralis, par À. LAvVERAN et À. PETriIT. En 1908, nous avons décrit une hémogrégarine que nous avions rencontrée chez des ZLacerta muralis et des Z. viridis provenant de différentes régions de la France, et nous avons identifié cette hémogré- garine à celle qui avait été décrite dès 1886 par Danilewsky et Chalach- nikow, chez des Lacerta agilis — L. muralis et des ZL. viridis capturés aux environs de Kharkow, sous le nom de 77. lacertæ (1). Dans un travail sur les hémogrégarines de Z. muralis publié en 1909 (2), C. França émet l'opinion que l'identification admise par nous est « presque impossible », d'abord parce que Danilewsky aurait décrit sous le nom de 77. lacertæ deux espèces distinctes, ensuile parce qu'il est improbable qu'on trouve en France les mêmes espèces d'hémogré- garines qu'en Russie. Il ajoute : « De cette identification à outrance est née toute la confusion qui existe sur ce sujet », et il décrit, pour le Portugal, quatre espèces nouvelles d'hémogrégarines de Lacerta muralis, sous les noms de : À. Nobrei, H. bicaysulata, H. Marceaui, H. nana. En admettant que Danilewsky ait confondu deux espèces d’hémogré- garines du lézard et que nous soyons tombés dans la même erreur, l’une des espèces décrites doit, d’après les règles de la nomenclature, garder le nom de /7. lacertæ; d'autre part, contrairement à l'opinion émise par Francça, il ne nous parait pas du tout improbable que les hémogrégarines des Z. muralis de France soient de même espèce que celles des Z. muralis de Kharkow. Nous pourrions citer de nombreux (1) A. Laveran et A. Pettit. Acad. des Sciences, 14 et 21 décembre 1908. (2; G. França. Arch. do R. Instituto bacteriol. Camara Pestana, 1909, t. II, 304 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE exemples d'hémogrégarines dont la répartition est très étendue et dont les espèces ne varient pas d’une région à l’autre. Nous ne croyons pas avoir fait de l'identification à outrance en iden- tifiant notre hémogrégarine du L. muralis de France à A. lacertæ de Danilewsky et Chalachnikow. Il ne faudrait pas oublier d’ailleurs que la création d'espèces nouvelles, mal ou insuffisamment caractérisées, con- stitue elle aussi une cause de confusion extrèmement regrettable. Depuis la publication de notre note de 1908, nous avons examiné le sang d’un grand nombre de ZL. muralis provenant de différentes régions de la France : Bellevue (près Paris), Fontainebleau, départements de la Corrèze et de la Lozère, Concarneau, Saint-Nazaire, et, à une exception près, nous avons toujeurs trouvé, chez ceux de ces lézards qui étaient parasités, l'hémogrégarine que nous avons décrite sous le nom de H. lacertæ. Chez des L. muralis, var. fusca (1), provenant de Sainte-Enimie (dépar- tement de la Lozère), nous avons trouvé, en même temps que 7. lacertæ, des hémogrégarines tout à fait semblables aux /7. bicapsulata de Francça. Sur 10 lézards examinés, 5 présentaient une double infection par I. lacertæ et H. bicapsulata, 2 ne présentaient que des 77. lacerlæ. Nous avons pu étudier les hémogrégarines des Z. muralis du Por- tugal : 1° dans des préparations que M. C. França a bien voulu envoyer -à l’un de nous; 2° dans le sang de lézards que M. A.-F. de Seabra a eu la grande obligeance de nous adresser et qui sont arrivés vivants à Paris. D'après la détermination de M. G.-A. Boulenger, du British Museum, il s'agissait de Lacerta muralis var. Bocagei, variété à peine distincte de la variété fusca, à laquelle appartenaient la plupart des lézards sur les- quels ont porté les recherches de França. Dans le sang des Z. muralis envoyés par M. de Seabra, comme dans deux des préparations du D' França, nous avons trouvé deux espèces d'hémogrégarines. L’une de ces espèces correspond à 77. bicapsulata Francça; elle est bien caractérisée pas sa capsule épaissie en forme de calottes aux deux extré- mités de l'hémogrégarine. Dans les préparations faiblement colorées au Giemsa, la capsule se colore en rose; dans les préparations fortement colorées, elle a une teinte violacée presque aussi foncée que celle du karyosome déformé de l'hématie. Dans une préparation faite avec du sang recueilli à la périphérie, nous avons trouvé de très rares formes de multiplication endoglobulaires de l’hémogrégarine. Dans un des kystes, montrant encorela disposition caractéristique de l'enveloppe des Æ. bicap- sulata, nous avons compté cinq mérozoïtes bien différenciés. C’est dans le foie que les kystes de multiplication ont été trouvés en plus grand nombre. (1) D’après la détermination de M. G.-A. Boulenger. SÉANCE DU 29 OCTOBBE 305 L'autre espèce d’hémogrégarine qui était associée 4 fois sur » à H. bicapsulata, chez les lézards envoyés par M. de Seabra, correspond à H. Nobrei França; mais cette hémogrégarine se rapproche de si près de H. lacertæ Danilewsky qu'on doit se demander si l'espèce créée par França doit être conservée. Les dimensions diffèrent peu (il faut tenir compte de ce fait que les dimensions de 77. lacertæ présentent des varia- tions assez étendues); les deux hémogrégarines sont libres, non encap- sulées, ou du moins ne présentent que des capsules très minces, difficiles à voir; enfin toutes deux déterminent des altérations profondes des hématies parasitées. Nous n'avons pas trouvé dans le sang des Z. muralis du Portugal, peu nombreux il est vrai, que nous avons examinés, les hémogrégarines qui ont été décrites par França sous les noms de 77. Marceaui et de A. nana. UTILITÉ DE L'ÉVALUATION DU POUVOIR HÉMOLYTIQUE NATUREL DES SÉRUMS DANS LE SÉRODIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS PAR LA MÉTHODE DE HECHT, par HALLION et BAUER. Parmi les variantes de la séroréaction de Wassermann, l’une des plus intéressantes est la méthode de Hecht, qui utilise, comme hémo- lysine etcomme alexine.l'hémolysine (anti-mouton) etl’alexine contenues normalement dans le sérum humain. Cette méthode présente une grande valeur pratique, que nos propres recherches nous ont permis de confirmer. Par contre, on lui a reconnu certains défauts dont le plus sérieux, à raison des erreurs qu'il peut entrainer, parait être l'inégalité de richesse des sérums humains en hémolysine anti-mouton. Nous avons employé, pour corriger ce défaut, un procédé qui nous a donné de bons résultats et que nous allons indiquer. Rappelons le principe de la méthode. Soit un sérum humain qui, dans un tube témoin, à la dose de 0 c.c. 1, hémolyse à 37 degrés, en une heure, 0 c.c. 1 d’une dilution de globules de mouton à 1/20; cela dans un volume total de liquide amené à O0 c.c. 5 par addition de 0 c. c. 3 de solution physiologique. Additionné d’antigène à dose convenable, ce sérum reste hémoly- tique s’il provient d’un sujet normal; il cesse de l’être s’il provient d'un sujet syphilitique, les anticorps spécifiques en présence d’antigène ayant fixé l’alexine. En somme, les anticorps syphilitiques, dans ces conditions, neutralisent le pouvoir hémolytique du sérum. L'inconvénient de la méthode, c’est que le pouvoir hémolytique anti- mouton des sérums humains est inégal, ce qui tient à des variations dans leur teneur en alexine et surtout en hémolysine. Négligeons, pour 306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le moment, les cas où il est nul ou très médiocre, et envisageons ceux où l'hémolyse, en l’absence d’antigène, se réalise en une heure ou plus rapidement, sur les globules employés à la dilution de 1/20. Distinguons trois cas, suivant que le pouvoir hémolytique est faible (hémolyse demandant une heure ou guère moins), moyen, ou éner- gique. Faisons, d’un autre côté, abstraction des sérums syphilitiques dont le pouvoir fixaleur vis-à-vis de l’alexine est très considérable et se décèle pour ainsi dire brutalement. Ces derniers faits mis à part, lorsqu'on applique une technique uniforme à des sérums dont le pouvoir hémolytique est faible, moyen ou énergique; on s'expose à deux causes d'erreur, que la conception actuelle sur les anticorps permettrait de prévoir et dont nos recherches nous ont démontré la réalité. Soit, en effet, un sérum non syphililique à pouvoir hémolytique faible : l'addition de l’anñtigène alcoolique généralement employé pourra suffire à contrebalancer ce pouvoir; l'hémolyse sera empêchée; on ris-- quera de conclure à une séro-réaction spécifique positive chez un sujet normal. Soit, d'autre part, un sérum syphilitique à pouvoir hémolytique éner- gique; la quantité d'anticorps syphilitiques capables (en présence de l'antigène) de neutraliser un pouvoir hémolytique moyen, peut se mon- trer incapable de neutraliser ce pouvoir hémolytique énergique. On risque alors de déclarér négative une réaction de fixation qui aurait été dûment positive en cas de pouvoir hémolytique moyen. Pour pallier cette double cause d'erreur, il nous a paru nécessaire de tenir compte du pouvoir hémolytique du sérum auquel on a affaire, de manière à lui offrir, à lui opposer, pour ainsi dire, une quantité de globules à hémolyser en rapport avec son énergie hémolysantie. À cet effet, nous procédons comme il suit : Nous mettons tout d'abord, en présence de 0 c.c. À de sérum, des émulsions globulaires de diverses concentrations : 1/100, 4/50, 1/30, 1/20, etc. Nous connaissons ainsi la concentration, qui est tout juste assez pauvre en globules pour permettre une hémolyse totale en une heure. Cette épreuve faite, nous employons, pour l'épreuve de fixation défi- nilive, une concentration globulaire notablement plus faible encore que la précédente. Par exemple, si tel sérum s’est montré juste capable d'hémolyser une émulsion globulaire à 1/5, nous utiliserons, avec lui, une émulsion à 1/15. Si tel autre sérum hémolyse une émulsion à 1/20, nous lui offrirons une émulsion à 1/30 ou même à 4/50. Ayant confronté les résultats de celte technique, dans un très grand nombre de cas, d'une part avec ceux que fournissaient la méthode de Wassermann et la modalité usuelle de la méthode de Hecht, d'autre: part avec les données de la clinique, nous estimons que notre manière SÉANCE DU 29 OCTOBRE 307 de faire offre des avantages très appréciables pour la précision du dia- gnostic. Bien entendu, la même technique est utilisable pour d’autres réac- tions de fixation, telles que la réaction échinococcique, par exemple. D'une manière générale, elle corrige les inconvénients inhérents aux différences de richesse des sérums humains en alexine et surtout en hémolysine naturelle, toutes les fois qu’on emploie, comine globules- tests, les globules rouges de mouton. Elle corrige aussi les différences de résistance que présentent les globules de mouton d’un cas à l’autre, et qui, d’après des données que nous recueillons actuellement, ne sont pas négligeables en pratique. CONTRIBUTION A LA PHYSIOLOGIE DU Spirillum Gallinarum. ASSIMILATION DU GLUCOSE (Première note), par A. PONSELLE. La physiologie du Spirillum Gallinarum et notamment l'assimilation du glucose présente certaines particularités qui expliquent les échecs éprouvés dans les essais de culture in vitro de ce parasite. En effet, dans le sang de Poule infectée par Spirillum Gallinarum con- servé in vitro, les Spirilles ne tardent pas à s’agglutiner en gros amas, puis à s'immobiliser, et cela d'autant plus vite que la température est plus élevée (37 degrés). Ils conservent dans cet état leur virulence d'autant plus longlemps que la température est plus basse, plus de vingt-cinq jours à O0 degré. Ces phénomènes sont connus. Nous avons découvert que cette agglutination et cette immobilisation résultent de la disparition du glucose contenu normalement dans le sang par glycolyse. Voici nos expériences à ce sujet : Technique. Matériel. -— Nous employons quelques gouttes du sang du cœur d'un Calfat (Padda orizivora), mort depuis vingt-quatre ou quarante-huit heures de spirillose des Poules, dans lequel les Spirilles sont agglutinés en gros amas et immobiles. Solution glucosée. — Composé d'un mélange à volume égal de solut. NaCl à 9 p. 1000 et d’une solut. A —56 degrés de glucose (le liquide de Loke peut servir, mais le calcium est inutile dans ce cas). Nous employons des lames et lamelles ordinaires pour nos examens et, après le séjour à l'étuve, portons les lames sur le microscope muni d’un condensateur à fond noir paraboloïde de Zeiss et d’un objectif à sec. 308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Expérience. — a) Sang Calfat avec Spirilles immobiles + solution NacCl 9 p. 1000 après 5 minutes à 37 degrés. Les Spirilles sont toujours aussi immobiles. b) Sang Calfat avec solution glucosée après 5 minutes à 37 degrés; les Spirilles sont d'une extrème mobilité. Les gros amas se désagrègent et les Spirilles se répandent dans le liquide. Il semble qu'on a sous les yeux une préparation de sang frais de Calfat en pleine infection; c’est une véritable reviviscence. L'analyse de ce phénomène nous a montré que les Spirilles sont inca- pables d’assimiler directement le glucose et que le concours d’une substance contenue dans le sang, probablement un catalyseur, est néces- saire. Ce corps, qui rend le glucose assimilable par les Spirilles, résiste quelques minutes à 110 degrés. La présence d'oxygène est nécessaire à son action. Cette action est très ralentie à 15 degrés et très rapide à 37 degrés. Voici nos expériences à ce sujet : Matériel. — Spirilles lavés à la solution NaCI 9 p. 1000 suivant la technique de Borrel (1), soit en partant du sang défibriné ou citraté de Poule infectée avec Spirillum Gallinarum. Comme il est essentiel de n’avoir aucun globule rouge mélangé aux Spirilles, il est préférable d'employer le procédé suivant que nous avons imaginé : On laisse coaguler dans un tube 1 à 2 centimètres de sang de Calfat ou de Poule très infectée. On ajoute alors de la solution NaCI glucosée et citratée pour retarder l’autolyse. Le tube est placé à 37 degrés. Le liquide se peuple au bout d’une heure ou deux de multitudes de Spirilles. Il est facile alors de décanter ce liquide, qui ne contient aucun globule rouge en suspension et de laver les Spirilles à l’eau physiologique par la centrifugation. Leur immobili- sation survient d'autant plus vite que le lavage est plus parfait. Trois à quatre lavages suffisent en général, mais il faut savoir qu'ainsi lavés les Spirilles ne | vivent plus longtemps, et les expériences doivent être faites dansles 15 minutes qui suivent le dernier lavage, sous peine d’échec par mort détinitive des Spirilles. Globules rouges lavés. — Nous employons les globules de Calfat. Lavés à quatre reprises à l’eau physiologique par centrifugation. En suspension à 50 p. 100 dans l’eau physiologique. Expérience. — «) Spirilles lavés + globules à l’éluve à 37 degrés, 5 minutes : Rien. b) Spirilles lavés + solution glucosée à l’étuve à 37 degrés : Rien. c) Spirilles lavés + solution glucosée + globules : Très vive mobilité. (Si les globules sont absolument intacts la mobilité est peu prononcée, il faut les écraser légèrement en appuyant sur la lamelle pour mettre en liberté la substance active.) d) Spirilles lavés + solution glucosée + globules chauffés à 90-95 degrés : Très vive mobilité. (1) A. Borrel. Cils et divisions transversales chez le Spirille de la Poule. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, année 1906, p. 138. SÉANCE DU 29 OCTOBRE 309 La poudre de foie obtenue en traitant le foie par l'alcool absolu, en le desséchant et en le pulvérisant, peut remplacerles globules rouges comme source de substance aclive. Même dans un milieu contenant du sang et du glucose maintenu à 37 degrés, les Spirilles meurent au bout de plusieurs heures sous l'influence de la production d’acides au cours de la glycolyse. Il faut neu- traliser ces acides au fur et à mesure de leur production par du carbonate de chaux précipité introduit dans le milieu ou employer du sang chauffé à 110 degrés. Il est alors possible de conserver à l’étuve à 37 degrés la mobilité des Spirilles pendant plusieurs jours. Nous comptons étendre ces recherches à d’autres micro-organismes et nous publierons l'application de ces données à des essais de culture in vitro du Spirillum Gallinarum. MYOCARDITE HOMOGÈNE, par NoEL FIEssiINGER et L. Roupowska. La dégénérescence homogène de la fibre cardiaque est connue depuis longtemps. Friedreich, Bernheim, Hayem, Zencker, Renaut, Mollard et Regaud la signalent dans leurs descriptions, elle ne fait que changer d'appellation, dénommée tantôt dégénérescence vitreuse, tantôt dégé- nérescence homogène. Mais ce que ces auteurs comprenaient ainsi, c'était une atteinte massive et étendue de la fibre, grossièrement visible et d’ailleurs rare. Nous voudrions montrer que cette myocardite homo- gène peut être parcellaire et limitée, elle est alors précoce et même fréquente. Nous nous sommes mis à l’abri de la cadavérisation par les injections de formol inlrapéricardiques pratiquées le plus tôt possible après la mort. À l’autopsie, des parcelles de myocardes étaient prélevées en diverses régions, et fixées au formol bichromaté. La coloration des préparations était faite avec l'hématoxyline cuprique-safranine. L'homogénéisation est pendant longtemps une lésion très limitée, elle débute au voisinage de la bande striée intermédiaire (homogénéisation terminale) ; cette dernière s’élargit, prend l'aspect classique signalé par Przewoski sur le cœur des cholériques, puis se rompt d’un bord à l’autre, réalisant ainsi une dissociation segmentaire secondaire. Après la rupture de la bande intermédiaire l’ilot terminal d'homogénéisation devient plus net. Déjà d'ailleurs d’autres foyers d’homogénéisation se sont montrés dans la parlie moyenne de la fibre (homogénéisation par- cellaire). Tous débutent par un gonflement des fibrilles musculaires dont les disques épais se fusionnent en effaçant la ligne des disques 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE minces. Il est rare d'observer, comme nous l’avons vu deux fois, l’'homo- généisation isolée des fibrilles qui strient les fibres de traits uniformé- ment tracés d’un bout à l’autre de son étendue (homogénéisation fibril- laire). Dès le début de la dégénérescence homogène, on voit s’effacer tout d’abord la striation transversale ensuite la striation verticale. Le noyau de la fibre musculaire n’est que très tardivement intéressé. Les coupes à réfrigération nous ont montré que souvent la dégénérescence homogène parcellaire coexiste avec une notable infiltration de granula- tions pigmentaires. Des recherches expérimentales nous permettent d'affirmer que cette dégénérescence n’est pas une lésion de cadavérisation, ni un artifice de préparation. C'est une lésion facile à reproduire sur l'animal, mais chez le cobaye du moins, elle ne reproduit jamais complètement les lésions humaines, l'homogénéisalion est parcellaire et non terminale. Nous avons retrouvé cette altération actuellement sur plus de vingt cœurs humains. È Elle fait le plus souvent défaut dans la tuberculose pulmonaire, à moins qu'il n'existe une cause de fatigue cardiaque (symphyse, péri- cardite, pneumothorax, ete.). On la retrouve dans les intoxications de l'insuffisance hépatique et rénale. Elle est inconstante, mais s’observe surtout dans la fièvre typhoïde, dans la pneumonie et dans les grandes septicémies (staphylocoque, charbon, abcès du foie, endocardite infectante). Cette myocardite homogène peut se retrouver sur un cœur porteur d'autres lésions de myocardite aiguë, mais elle est souvent l'unique lésion d'un cœur, bien avant l'apparition de toute dégénérescence vitreuse. Cette lésion existe sur des cœurs exempts de toute altération macroscopique ; elle prédomine surtout au niveau des piliers du ventri- cule gauche et souvent on est frappé de sa prédilection pour la partie supérieure de la cloison interventriculaire au niveau du faisceau de His. C'est une lésion fréquente, même chez des sujets n’ayant pas présenté durant leur vie la symptomatologie d'une myocardite. Elle nous semble apparaître tardivement et traduire l’intoxication de la pré-agonie, c'est une myocardite pré-agonique. Elle se manifesterait surtout par du collapsus et de la tachycardie avec chute de la tension artérielle. Sa prédominance au niveau du faisceau atrio-ventriculaire explique les troubles du rythme cardiaque que l’on observe avant l'agonie et que souvent l’on attribue à de la thrombose cardiaque, dont l'apparition est bien plus tardive et l'existence souvent problématique. (Travail du service et du laboratoire de la Clinique thérapeutique (Professeur A. Robin) à l'Hôpital Beaujon.) SÉANCE DU 29 OCTOBRE 311 INFLUENCE DE L'AGE SUR LA QUANTITÉ ET LA RÉPARTITION CHIMIQUE DU PHOSPHORE CONTENU DANS LA RATE, par C4. DHÉRÉ et H. MaurICE. Au cours de recherches étendues sur le phosphore dans l'organisme à différents âges, notre attention s'est portée sur les variations du phosphore splénique. Ainsi que le montrent les tableaux suivants, /a teneur de la rate en phosphore total (4) est, en général, d'autant plus élevée que les sujets sont plus jeunes. Tableau I. PHOSPHORE DANS {00 PARTIES DE SUBSTANCE /raîche. Composition des groupes. Rate. Foie. Sang. I. 21 chiens de quelques heures à 15 jours. 0,35 0,27 00380 (I. 9 chiens de 4 semaines à 4 mois. . . . 0,34 0.33 0,043 III. 6 chiens de 6 mois à 15 mois . . . . . 0,29 0,36 0,043 INA ichiensiden Ans als NANsS Ut LULU 0.25 0,32 0,037 * Le phosphore n'a été dosé que dans le sang de 8 sujets de ce groupe, choisis à différents âges. Tableau II. PHOSPHORE TOTAL DANS 100 PARTIES DE RATE sèche. na = EEE Te) POUR 100 PARTIES DE PHOSPHORE TOTAL Groupes. Teneurs extrêmes. Teneur moyenne. P.lipoïde. P. nucléique. P. inorganique. Ile 1,18 — 1,6 4,70 13,59 8,67 11,18 IIS 4,16 — 4,4 4,61 16,75 1,85 15 ,40 II. 1,54 1,1 4,32 16,91 6,51 16,52 LV. 1,21 — 0,98 4,09 2 APN AMV05 67,18 En considérant de plus près les chiffres sur le phosphore total, on observe que la variation que nous venons de signaler est encore plus accusée pour l'organe sec que pour l'organe frais. La feneur moyenne en phosphore des rates du groupe IV est inférieure de 29 p. 100 à celle du groupe I, dans le cas de la substance fraîche, et inférieure de 36 p. 100, dans le cas de la substance sèche. Ce qui est particulièrement remarquable dans cette diminution proportionnelle du phosphore total au cours de la vie, c’est la régularité avec laquelle elle se produit, (1) Toutes nos déterminations ont été effectuées au moyen d'un procédé de dosage déjà publié (voir notre note dans le volume LXIV des Comptes rendus de la Soc. de Biologie). Ajoutons que nos chiens, sans exception, ont été tués par saignée. 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE comme le démontrent, d’une manière frappante, les {eneurs indivi- duelles extrêmes dans chaque groupe (voir tableau IT). Cette consta- tation pose la question de l'intervention possible de la rate dans les échanges phosphorés. Il n'y a pas, remarquons-le, de variation parallèle pour le phosphore du foie ni pour le phosphore du sang. Nous avons aussi déterminé les modifications suivant l’âge dans la répartition chimique du phosphore de la rate, en considérant le phosphore lipoide (de l'extrait alcoolo-éthéré), le phosphore nucléique (de la fraction insoluble du résidu soumis à ia digestion pepsique) et le phosphore inorganique (évalué par différence). Le tableau IT indique le pourcentage de chacune de ces catégories de phosphore par rapport au phosphore total. Il convient de relever l'augmentation régulière, avec l’âge, de la fraction de phosphore lipoïde, bien que la proportion d'extrait alcoolo- élhéré varie en sens inverse : POIDS GROUPES RS D ae DES de l'extrait alcoolo-éthéré. I IT III IV De 100 grammes de substance fraîche . . . . 430 45 » 3597 3579 De 100 grammes de substance sèche . . . . . 921518 18:98 18506 1683% (Faculté des sciences de Fribourg en Suisse.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES UROBACTÉRIES, par A. Rocnaix et À. DüFourT. Nous avons isolé (urines diverses, purin) huit microbes de la fermen- lation ammoniacale. Leurs caractères sont les suivants (voir tableau page ci-contre) : Dans ce tableau, on peut mettre en relief les faits suivants : 1° Les microbes possèdent le pouvoir de sécréter, en plus de l’uréase, d’autres ferments capables de liquéfier la gélatine, le sérum et de pro- duire la coagulation du lait (ce dernier phénomène ne peut s'expliquer, dans le cas présent, par la formation d'acides dans le milieu; 2° Tous ces microbes font virer au jaune canari avec fluorescence verte les milieux au neutral-rot. Nous reviendrons ultérieurement sur l'importance de ce phénomène; 3° Tous ces microbes, sauf le n° 4, produisent de l’indol. Nous l'avons recherché simultanément par la réaction d'Ehrlich et celle de Salkowski. Ré ( fl f l AA, HSODATH op np np TN nn | 7 NOLLVILNETIN TANT HSOLOV'I "TOGNI ‘09U99S910n/F tn) OGCITA ‘oou99So410n[/! [) 9SBITA ‘09099S910n1[} 19 OGPIIA ‘22u9989410n] 39 ‘D9U99$9410NT] ‘o2U99$S910NT 1° 98PII À ‘97194 9ou99S010n] 294 ounel ne 93IT A LO TTVHLAUN JETTA DAT ITA Se "oSRIIA sed *20BIIA sed ‘0Sn0I ne JITA ‘06n01 ne o8eAtA *OSUITA OP sed TOSANHNOL ‘UOIJESLU SU8OI" ‘905807 *91N5809 uoN] ‘9[n0809 UON ‘pmm3v09 uoN ‘p[nu5r09 UON . a a 9103807 ‘910980 LIV'T jD08JINS PI R O[IOA 79 9[QUOXT, "OUHIOFIUN O[{NOAT, ‘0095 0UO] O[AUOAT, ‘ou9 500 9O[ŒNOAT, ‘OTI0A SUBS wo] 9[{MOuT, "O[I0A SUES 950104 [{nOLL ‘O98JINS EI L OFIOA 79 o[qnoT, ‘O[IOA 1099] 39 o[{nOIT, OTIIAO4 OSSIU( oan ur) “OT(ISIA ourod & oanp[nn *OIISIA oc La 91/0") “ounel ste do a1n1[n9 )UCICT sstedé oiny[n! 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Panisset, Crossonini). La méthode d'Ebrlich est beaucoup plus sensible que l'ancienne méthode de Sal- kowski ; 4° La transformation de l’urée en carbonale d'ammoniaque, sous l’in- fluence de ces microbes, diminue par le vieillissement des cultures et leur acelimatement aux milieux artificiels ; 5° Ces microbes peuvent exercer une action pathogène sur les ani- maux de laboratoire (lapins et cobayes). ils sont capables de déterminer . des seplicémies mortelles. On nole, en outre, un phénomène assez par- ticulier, qu’on doit, étant donnée sa constance, attribuer à l'infection par ces microorganismes, c’est l'épilation spontanée des lapins en expé- rience. Nous avons cru tout d’abord à une maladie de chenil, mais d’autres lapins, soit neutres, soit inoculés avec d'autres produits, placés au voisinage immédiat des premiers, n’ont pas présenté ce phénomène. En résumé, nous avons isolé huit urobactéries, donnant des réactions qui n'avaient jamais été signalées dans ce groupe de Microorganismes, et qui sont pathogènes, dans certains cas, pour les animaux de labora- toire. (Laboratoire d'hygiène du professeur J. Courmont.) REMARQUES SUR LA RÉACTION DU NEUTRAL-ROT, par À. Rocxaix et A. Durourt. Le milieu de Rothberger au neutral-rot est employé couramment pour la recherche rapide du colibacille dans les eaux de boisson. Dans sa revue générale de 1906, Braun (1) la considère comme constante, (1) A. Braun. Le rouge neutre et le diagnostic de la souillure des eaux de boisson par le colibacille. Bulletin de l’Institut Pasteur, t. IV, n° 13, 15 juil- let 1906. SÉANCE DU 29 OCTOBRE 315 spécifique et très sensible; mais certains bactériologistes ont signalé quelques causes d'erreur. Rothberger (1) qui a, le premier, préconisé ce milieu, avait déjà indiqué qu’en outre du colibacille, quelques anaérobies, le bacille du tétanos, le bacille de l’œdème malin, donnaient la réaction fluorescente. Scheffler (2) a isolé de l'eau trois variélés de microbes et, de la matière fécale, huit variétés de germes, qui donnent la réaction fluo- rescente et qui ne donnent pas toutes les réactions du colibacille. Rochaix (3) attire l’attention sur la fluorescence verte produite par le bacillus subtilis. Sicre (4) indique que le bacille pyocyanique, les bacilles de Schott- müller, de Gærtner, le bacille fluorescent et d’autres espèces familières des eaux font virer le bouillon au rouge neutre. Vincent (5) a pu constater que, dans près de 5 p. 109 des cas, avec des eaux ensemencées en faible quantité (10 centimètres cubes), la fluo- rescence ou la teinte jaune peuvent ne pas être dues au colibacille. Nous avons isolé plusieurs microbes (bacilles, cocci, etc.), provenant d’urines diverses et de purin d’écurie, qui n étaient pas des colibacilles, et qui tous avaient la propriété de faire fermenter l’urée (6). Or, tous ces microbes donnaient toujours très nettement la réaction du neutral-rot (virage au jaune avec fluorescence verte). On observait cependant des varialions assez considérables dans la coloration qui allait du jaune clair à l’orangé. Ces microorganismes doivent donc être ajoutés à la liste de ceux qui, avec le colibacille, agissent sur le neutral-rot. Il semble que cette réac- tion du neulral-rot soit une propriété constante des microbes de la fer- mentalion ammoniacale. Peuvent-ils en imposer pour du colibacille dans la recherche de ce dernier par la méthode de Rothberger ? Si on contamine, avec les microbes en question, de l’eau stérilisée, et si on répartit cette eau par 1, 5, 10 centimètres cubes, etc., dans des tubes d'Esmarch renfermant des quantités convenables de bouillon (1) Rothberger. Centralblatt f. Bakt., 1898, t. XXIV, p. 513; t. XXV, p. 15 et 69. (2) Scheffler. In Braun, loc. cit. (3) Rochaix. Une nouvelle cause d'erreur dans la recherche du colibacille en milieux au neutral-rot. Soc. méd. des Hôpitaux de Lyon, 2 fév. 1909; Lyon médical, 21 février 4909. (4) Sicre. Au sujet du rouge neutre comme indice du colibacille. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVI, p. 152, janvier 1909. (5) Vincent. La détermination bactériologique du bacillus coli dans l’eau de boisson. Hygiène générale et appliquée, février 1909. (6) A. Rochaix et A. Dufourt. Contribution à l'étude des urobactéries. Comptes rendus de la Soc. de Biologi?, 29 octobre 1910. 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE glycosé au neutral-rot, ces tubes étant placés à l’étuve à 415, on observe : dans les quarante-huit heures, ou même bien avant, un virage au jaune avec fluorescence, absolument identique à celui des tubes de coli témoins. Ces microbes, sporulés pour la plupart, se conservent d’ailleurs très longtemps dans les eaux. Nous en avons gardé, dans de l’eau distillée, pendant un mois et demi. Au bout de ce laps de temps, ils possédaient encore loutes leurs propriétés. Mais, ces germes perdent leur action sur le neutral-rot au bout d’un certain nombre de générations artificielles. Pour le colibacille, il en est d’ailleurs de même. Cette cause d'erreur dans la recherche du colibacille dans les eaux peut être évitée, les microbes ammoniacaux ne faisant pas, d’une façon générale, fermenter les sucres (1). Il suffit d'employer la méthode du neutral-rot combinée à celle d'Eijkmann à la peptone glycosée (La- comme) (2). Le virage du milieu et la production de gaz n'existent que dans le cas de présence du colibacille. En tout cas, la méthode au neutral-rot simple, si elle perd de sa valeur spécifique au point de vue du diagnostic du colibacille, voit sa valeur générale renforcée, en tant qu’elle indique une pollution de l’eau par les microbes de l'urine, du purin ou des matières fécales. Donc, toute eau qui donne la réaction complète du neutral-rot est une eau contaminée par les excreta de l'homme ou des animaux. (Laboratoire d'hygiène du professeur J. Courmont.) SUR L'IMMUNITÉ NATURELLE DU CANARD DOMESTIQUE ET DE LA CUOUETTE (CHEVÊCHE COMMUNE) CONTRE LE VENIN DE VIPÈRE, par G. BiLLARD et E. MAUBLANT. Il n'est pas surprenant de voir réfractaires au venin des serpents les grands échassiers qui, sans doute, ont de tout temps chassé les reptiles. Certains oiseaux sont bien connus comme réfractaires, et Fontana (3) a (1) Le microbe n° 2 de notre tableau publié antérieurement (loc. cit.) est le seul à posséder cette propriété. .(2) L. Lacomme. La recherche rapide du colibacille dans les eaux de boisson par la méthode au neutral-rot combinée à celle d'Eijkmann. Journal de phy- siologie et (le pathologie générale, 5 janvier 1910. (3) Brehm. — Les merveilles de la Nature. Edition française par Sauvage. Baillière et fils, éditeurs. Article V. aspis, p. 465. SÉANCE DU 29 OCTOBRE on pu injecter à un corbeau des doses colossales de venin sans provoquer la mort. Mais nous croyons intéressant de signaler que, parmi les palmi- pèdes, le canard domestique montre une indifférence des plus remar- quables au venin de vipère. I. — Nous avons fait mordre un canard au niveau du talon par une très grosse vipère. Après la morsure, il a présenté des accidents dyspnéiques qui ont duré une demi-heure. Mouvements respiratoires très profonds, très amples, bien que le rythme fût très rapide (80 à la minute, dix minutes après la morsure). Ces accidents ont rapidement cessé, et au bout d’une heure, l’animal se promenait dans le laboratoire. Mordu une deuxième fois, quatre jours après, l'animal présente des symptômes identiques avec des accidents locaux plus marqués; c’est-à- dire que la première morsure n'avait déterminé aucun œdème local apparent ni même de boiterie. À la deuxième morsure, nous avons, au contraire, constaté un léger œdème et une boiterie qui a duré deux Jours. Nous savions déjà que Kaufmann (1) avait signalé lecanard parmi les animaux destructeurs de vipères; mais nous ne croyons pas que des expériences précises aient été faites sur cet animal au sujet de son immunité naturelle. Nous nous réservons de publier ultérieurement les résultats obtenus chez lui par des doses croissantes de venin. Il. — Deux chouettes sont mises en cage avec une vipère de taille moyenne. Dans la journée, les oiseaux mordillent la vipère lorsqu'elle passe à portée et paraissent se préoccuper fort peu de sa présence. La vipère attaque et vient en vain mordre dans les plumes. Le lendemain malin elle est morte et ses entrailles ont été mangées. Le même jour, les deux chouettes, tenues en main, sont mordues aux pattes par deux vipères de forte taille. Nous avons seulement constaté un très léger œdème local et une boiterie qui n’a pas duré deux heures. Pas de troubles généraux. Nous nous sommes assurés qu'à chaque morsure nos vipères injectent au moins cinq à sept milligrammes de venin sec (dose énorme pour ces oiseaux, puisque avec quatre dixièmes de milligramme de venin nous avons tué, en une heure, des pigeons aussi gros que la chouette). Nous relaterons ultérieurement nos expériences en cours sur la buse, l’oie (réfractaires), le furet, le putois (très sensibles). (1) Kaufmann. Les vipères de France. Asselin et Houzeau, éditeurs, p. 152. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'IMMUNITÉ NATURELLE DU CHAT DOMESTIQUE CONTRE LE VENIN DE VIPÈRE, par G. BILLARD. Le chat est signalé par la plupart des naturalistes parmi les chasseurs de serpents; mais je n’ai pu trouver d'expériences précises au sujet de son immunité contre la morsure des serpents venimeux. Grâce à son agilité, le chat peut facilement tuer une vipère sans se faire mordre par elle, et on n’en saurait conclure qu'il est immunisé par le venin. Je me suis assuré qu'un chat peut être à peu près impunément mordu par une vipère. I. — Un chat angora, âgé de six mois, est placé dans une cage avec une grosse vipère (V. aspis). Celle-ci se dirige vers lui en sifflantet d’un coup de patte très vivement appliqué sur la tête, le chat la renvoie dans un angle de la cage. Bientôt se produit une nouvelle attaque de la vipère. Le chat décoche un nouveau coup de griffe à la tête et bondit par- dessus le serpent, qui, par suite de l’espace réduit’où a lieu le combat, peut mordre le chat sous le ventre. À partir de ce moment, impossible de provoquer une attaque de part et d'autre. La vipère est examinée et on constate qu’elle n’a plus de crochets : élle les a laissés dans la peau du chat. Celui-ci est indifférent aux évolutions de son adversaire, replacé près de lui, ne songe qu'à s'échapper de sa cage. Le lendemain, la vipère est morte, le chat est bien portant. Les seules complications observées à la suite sont des accidents locaux : un peu d’æœdème de la région mordue et chute de poils au bout de quelques jours. La santé de l'animal a été très bonne par la suite. I — Un jeune chat, âgé de deux mois, maintenu à la main,est mordu à la patte antérieure droite. Il présente une heure après de l’ædème local et se rétablit très vite sans autres accidents. IT. — J’injecte à un chat de trois mois dans le péritoine un milligramme et demi de venin de vipère. Quelques instants après, il se couche, urine et vomit. Au bout d'une demi-heure, je constate un tremblement qui se généralise, et trois quarts d'heure après, surviennent des convul- sions. Celles-ci durent peu, et une heure et demie après l’envenimation l'animal mange. Cependant, il vomit de nouveau deux heures après, et reste couché pendant plusieurs heures. Le lendemain, il se promène, mange, est caressant comme d'habitude. IV. — Cinq centimètres cubes de sérum de chat sain injectés dans le SÉANCE DU 29 OCTOBRE 319 péritoine d'un cobaye de 150 grammes déterminent des secousses convul- sives qui durent une demi-heure. Après quoi, l’animal se rétablit, V. — Cinq centimètres cubes de sérum du chat ayant recu l'injec - tion intrapéritonéale sont injectés à un cobaye de 250 grammes. Celui-ci présente les accidents convulsifs déjà signalés avec le sérum de chat normal. Deux heures après, j'injecte dans son péritoine un demi-milli- gramme de venin de vipère, et il succombe au bout de trois heures. Je crois pouvoir conclure que l’immunité naturelle du chat contre la neurotoxine du venin provenant d'une morsure de vipère est à peu près complète. Les accidents dus à l’hémorragie sont insignifiants et certai- nement aussi peu marqués que ceux que j'ai pu observer chez le hérisson. Est-il possible d'expliquer l’immunilé du chat contre la neurotoxine par les substances convulsivantes pour le cobaye contenues dans son sérum ? Nous savons, en effet, que c'est ainsi que M"° Phisalix explique l’an- tagonisme du venin de salamandre (convulsivant) contre le venin de vipère (paralysant). Enfin, il est très probable que tous les grands félins (lion, tigre, etc.), sont immunisés naturellement conlre les morsures de serpents venimeux ou, du moins, contre la neurotoxine. Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette, SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1910 ABrAMI (P.), Ricner rizs (Cx.) et Sarnr-Girows : Pancréatites hémato- gènes. De l'élimination des mi- crobes par les canaux pancréa- ICE & Da 0 Guise a LU EAN CarreL (ALexis) et Burrows (Moxr- ROSE T.) : Cultures primaires, se- condaires et tertiaires de glande thyroïde et culture de péritoine tOuatriemennote) "tr rc Carrez (ALExIs) et BurRows (Moxr- ROSE T.) : Cultures de sarcome en dehors de l'organisme . . . . .… .. Cuarron (Épouaro) : Paradinium Poucheti, n. g., n. sp., flagellé pa- rasite d'Acartia clausi Giesbrecht (Copépode pélagique). (Note préli- une Se CONCEPT Doyox (M.): Persistance des pro- priétés anticoagulantes du foie Apres MON TRE CR eue FEUILLÉ (EuiLe) : Indépendance des albuminuries et des lésions tu- DUIAITES RER ASTM RREIEE Iscovesco (H.) : Etudes stalagmo- métriques. La mesure des tensions SHPETICIC ESP EE EE RT KzrpreL (M.) et CaaBroL (E.) : Sur la tuberculose expérimentale du pan- CRÉÉ p.90 up Cros 0 roi Do BRDEe LELIÈVRE (AUG.) RETTERER (E0.) : Structure et évolution du 3° cæcum dANCAnArA LAN Tiges LE ER ERE. LEMAIRE (G.) et LaArronT : Essais de sérodiagnostic de la grossesse . . . Marek (S.) : Les opsonines et la phagocytose dans les états thyroï- SOMMAIRE 37 diens. XII. — L'influence de la thy- ratoxine sur le pouvoir opsonique normales aDIMAUXES Me De Matnis (C.) et Lecer (M.) : Sur Trypanosoma clariæ (Montel, 1905) d'un poisson d’Indo-Chine, Clarias TLACROCOPIOLUS PRENONS Marmis (C.) et LeGer (M.) : Try- panoplasme d’un poisson du Ton- kin, Clarias macrocephalus . . . .. MELrLo (UGo) : Examen du sérum de chevaux porteurs de tumeurs malignes par la méthode d’Ascoli. Rocarx (A.) et DurourT (A.) : Si- gnification de la réaction du neu- tral-rot. Essai sur son mécanisme. ROSENTHAL (GEORGES) Bases scientifiques de la bactériothérapie par les ferments lactiques (suile). Bacille bulgare contre méningo- coque de Weichselbaum, en milieu mixte. Confirmation des lois géné- rales. Importance prépondérante de LACITACATION. AN eee Rous (PEyrox) : Sarcome du pou- let, transplantable et donnant des IMELAS CAS ES Eee IE SÉZARY (A.) : Sur une forme an- nulaire du tréponème pâle . . ... Tararico (J.) : De l'influence des rayons ultra-violets sur la digesti- bilité tryptique du lait... . > .1, …. TrisouLer (H.) : Quelques apercus de physiologie biliaire et intesti- nale. Réduction de l'hydrobiliru- bine (stercobiline) et amas lym- phoïdes iléo-cæcaux Présidence de M. A. Dastre. PRÉSENTATION D'OUVRAGE. 321 M. DEsGrez. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie la notice que j'ai publiée, à la demande de M. Raphaël Blanchard, dans les Archives de Parasitologie, sur notre regretté collègue Phisalix. Brococie. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXIX,. 23 322 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE di Vous vous rappelez certainement encore, Messieurs, combien Phi- salix était assidu à nos séances et quelle part importante il a prise, pendant de longues années, aux travaux de notre Société. C’est à la faveur de ce souvenir que je prie le Bureau de recevoir cette modeste brochure pour notre bibliothèque. Je me suis d’abord efforcé de faire revivre le collègue si prématuré- ment disparu, de faire connaître le caractère élevé et le noble cœur que fut Phisalix. Comme suite à la biographie, j'ai présenté un exposé aussi exact que possible des recherches du savant. Je n'ai pas besoin de vous rappeler, Messieurs, que si son œuvre est dominée par ses magnifiques travaux sur les venins, elle fut cependant extrêmement variée et eut les conséquences les plus heureuses, soit au point de vue scientifique, soit au point de vue des applications. OUVRAGE OFFERT. M. le D’ Azouzay, au nom de l’auteur et au sien, fait don à la Société du tome Il, Histologie du système nerveux de l'homme et des vertébrés de Ramon y Cajal. 4 vol. in-&, de 997 pages, 582 figures. Paris. Maloine. EXAMEN DU SÉRUM DE CHEVAUX PORTEURS DE TUMEURS MALIGNES PAR LA MÉTHODE D ASCOLI, par Uco MELLo. M. Ascoli a remarqué que la tension superficielle du sérum provenant d’un malade atteint d’une maladie infectieuse diminue d’une facon sensible si, après l’action additionnée d'une certaine quantité d’antigène correspondant, on le porte pour une heure au bain-marie à 50 degrés. La tension superficielle est mesurée au stalagmomètre de Traube. Cette réaction a été appliquée par son auteur, en collaboration avec M. Izard, au séro-diagnostic des tumeurs malignes. Les recherches d’Ascoli et Izard ont été confirmées par Micheli Cattoretti, D. d’Este, P. de Agostini, Tedesko et Verson. MM. Weinberg et Jonescu ont également obtenu des résultats satisfaisants avec un antigène préparé d'après les nouvelles indications d’Ascoli et Izard. Sur le conseil de M. Weinberg, nous avons étudié par cette méthode le sérum d’un certain nombre de chevaux porteurs de tumeurs malignes. Préparation de l'antigène. 5 grammes de poudre de sarcome ou de cancer sont délayés dans 25 centimètres cubes d'alcool méthylique pur. Le mélange est porté pendant 24 heures à l’étuve à 50 degrés. Le lendemain, on filtre à froid. On obtient ainsi un liquide d'aspect brunâtre dont on titre le pouvoir antigénique avec un sérum cancéreux et des sérums normaux. se CLS enr Æ 06 ie « « « 8 — &9 & — &9 = 68 « € € FT 19 ReTe 09 Sa SG « « « Ce y + c9 IT -S LE ‘ < F & & + 99 8 + #6 7° 7 °° 91Q49SIp oSOUCION |98 « « « « er ce z + ca ° * * : * neod er 9p amoaqi |GG 1 — 9 Y — ‘OlUAO [| 2p 97SÂ4 ouuou |c V G + 96 G + GQ °° * * eondoid np aeouun |yz G — 19 e + EEE OMIS TU | 72 4 Ce mL £ + c9 Y + 19 © 7 7 7 * ‘noue np owoaqi |£e 1 + 19 G — ‘ : ojeuisoqur asopnoper) |eg | S—2x C0 CE +68 °° © ae I 2P IAUU) |TG G + 96 Cr RE ET TON OU | 27 Ge C F5=°09 Fo pa 1 à 7 7 ? © ? © 20948$097S0 |FG Lg ® : © ? *onwa0,1 ap 93SÂM |7g à lÉrarete & + 19 € + #9 + + + + “quns ‘duo owou9py |0G M ) Te à: osoopboouno [ne G G + 99 8 + Y "7 7 7" 9gsuigu9s oWOp4ES |6I 8 + 64 UT ont On G 8 — 9 G — &9 °° 7 7" * enbruejaut dooue) |$} 8 + c9 a+ ET NE AT 6 + V + 19 0 ° © © ATTOUEUU UT 2p AU) |LT EC) ° ‘onbr}108 oouesyynsur [LI Ge 19 CEE — OT t — 09 — OR TO TTTO ITS EE OT G— € 89 G + 66 °° ©: * eubruejour ewmooaes [GI EN d) V + D : : oruotumeug |cI € 1 — #9 G— "29 9 9 7 ?. 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On verse d’abord dans chacun de ces tubes 9 centimètres cubes de sérum dilué au 1/20 ; puis, on ajoute au premier { centimètre cube d’eau distillée, au second 1 centimètre cube d’antigène bien titré en dilution dans de l’eau distillée. Chaque expé- rience doit comporter deux contrôles, l’un avec le sérum cancéreux, l’autre avec le sérum normal. Ces contrôles sont nécessaires, car l’antigène, même donnant d'excellents résultats, peut très rapidement perdre de son activité. Nous avons étudié par la méthode d’Ascoli 30 sérums de chevaux porteurs de tumeurs, ainsi que 25 sérums de chevaux normaux on bien atteints d’au- ires maladies. Le tableau de la page 323 résume les résultats de nos recherches. L'examen de ce tableau montre que sur 25 sérums non cancéreux, un seul a donné une différence de deux gouttes. Encore s'agit-il d’un très volumineux kyste ovarien. Or, il est bien possible que ce kyste de l'ovaire comme cela arrive très souvent, ne soit qu'un épithélioma au début. Pour tous les autres, cette différence atteint au plus une goutte. Conclusions. — 1° En ne considérant la réaction positive que lorsque la différence est de 2 gouttes, la méthode d'Ascoli nous a donné 21 réac- tions positives pour 24 sérums de chevaux porteurs de tumeurs malignes. Les tumeurs bénignes ainsi que les tumeurs mélaniques de petit volume n’ont donné dans la plupart des cas qu'une réaction nulle ou très faible ; 2° La préparation de l'antigène méthylique par la nouvelle technique d’Ascoli et Izard est très simple. Malheureusement, l’antigène peut s’altérer très rapidement; il est donc indispensable de vérifier cons- tamment son activité en faisant des contrôles avec les sérums normal et cancéreux. La poudre de cancer peut au bout de quelque temps ne plus donner de bon extrait méthylique ; 3° Tout en reconnaissant une valeur réelle au phénomène décrit par Ascoli, nous croyons qu'on ne pourra l'utiliser en clinique que lorsqu'on aura trouvé un antigène stable. (Travail du laboratoire de M. Weinberg à l'Institut Pasteur.) ’INFLUENC = S A TÉ DE L'INFLUENCE DES RAYONS ULTRA-VIOLETS SUR LA DIGESTIBILI TRYPTIQUE DU LAIT, par J. TALARICO. Dans une note antérieure, j'ai étudié, en collaboration avec M. Stas- sano, l'influence de la cuisson sur la digestibilité du lait vis-à-vis de la trypsine. Dans la présente note, j'ai examiné l'influence des rayons ultra-violets sur la digestibilité du lait à l'égard de la même diastase. Le lait frais, sans être écrémé, est soumis à l'action des rayons ultra-vio- is » Riot ds 2 té it Se) 19 QC SÉANCE DU 5 NOVEMBRE lets d'une lampe de quartz à mercure (de 110 volts) dans des ceristallisa- teurs, à la distance de 15-20 centimètres de la source lumineuse. La couche liquide ne dépassait jamais la hauteur de 1 centimètre. Par le moyen d’un dispositif spécial, mis en marche par l'électricité, le lait était continuellement agité pendant toute la durée de l'expérience. Dans les mêmes conditions, était exposée une quantité égale de lait, couverte par une plaque de verre, qui, comme on sait, ne laisse pas passer les rayons ultra-violets. De temps en temps, on prélevait des échantillons de 20 centimètres chacun, soit du lait exposé directement à la lumière ultra-violette, soit du lait qui n'avait pas subi cette action. Une série de ces échantillons était mise à digérer avec du suc pancréatique et une autre série était additionnée, au lieu de suc pancréatique, d’un volume égal d’eau physiologique, alcalinisée au même degré que le suc pan- créatique kinasé. Les échantillons des deux séries étaient exposés pendant cinq heures, à l'étuve à 37 degrés, ct étaient ensuite titrés par la méthode de Süren- sen, en employant la même technique que dans mon travail précédent (1). L'acidité que l’on retrouve dans les échantillons de la première série est représentée par l'acidité des acides amidés, libérés par la digestion et par l'acidité du lait due aux altérations microbiennes naturelles. Les échantillons de la seconde série (témoins) donnent exclusivement la valeur de cette dernière acidité : aussi, en déduisant cette valeur de l'acidité globale, titrée dans les tubes de la première série, l’on a, pour chaque traitement, la valeur exacte correspondante au fait de la diges- tion (acidité réelle). Dans le tableau ci-après sont consignés les résultats comparatifs de ces différents essais que j'ai répétés plusieurs fois en obtenant toujours des résultats concordants. Ce tableau montre d’abord que pendant les premières trente minutes d'exposition à la lumière ultra-violette, le laït conserve sa digestibilité naturelle vis-à-vis de la trypsine, ce qui peut avoir un certain intérêt dans la pratique de la stérilisation du lait par la lumière ultra-violette. Après ce court laps de temps, la digestibilité tryptique du lait diminue gra- duellement, au fur et à mesure qu'augmente la durée de l’action de rayons ultra ; mais au delà d'une certaine limite, c'est-à-dire après deux à trois heures d'exposition à la lumière, le lait reprend en partie sa digestibilité primitive. Le tissu musculaire se comporte également vis-à-vis de l'action de la cuisson (2); l'effet inhibiteur provoqué par la cuisson à 100 degrés à l'égard de la digestibilité du tissu musculaire, disparaît en grande partie par la cuisson à une température plus élevée (140 degrés). (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIL, p. 662. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT, p. 953. EH ii de: | Lf LT 4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au RAYONS DURÉE de L'EXPOSITION X ULTRA ÉCHANTILLONS DU LAIT EXPOSÉ DIRECTEMENT AUX RAYONS ULTRA : a: Acidité Acidité Reine exprimant globale | ka moin le degré de la digestion exprimée ÉCIANTILLONS DU LAIT EXPOSÉ, COUVERT PAR UNE PLAQUE DE VERRE DE Acidité Acidité pue exprimant globale NV le degré de la digestion 0 0 exprimée VS PIC TS RO AENCE en cent. cubes de soude 1/10 n. | en cent. cubes de soude 1/10 n. PRESS) H-Lait naturel... 7.4 4.4 3.0 » » » — Exposit: : 10 min.| 7.5 4.4 exo 1.5 4.5 3.0 — Exposit. : 920 min.] 7.5 4.5 3.0 F2 4.3 229 — Exposit:: 30 min.| 1.3 à 4.3 3.0 740 4.9 3.0 — Exposit. : 45 min.) 6.5 4.4 DA 7.4 4.4 3 0 — Exposit. : 60 min.| 6.0 4.5 1.5 GE 4.4 3-1 — Exposit. : 120 min.| 5.4 4.4 11 TEST 4.3 3.4 — Exposit. : 150 min.| 6.3 4.4 1.9 8.5 Aa 4.1 — Exposit. : 180 min.] 7.1 4,4 DNA 9.0 4.5 4.5 La faible augmentation de la digestibilité trypique des échantillons couverts par la plaque de verre et qui ont longtemps subi l’action de la lumière, s'explique par l'élévation de température (60 à 70 degrés) cau- sée par la lampe à mercure ; température qui suffit pour déterminer l'augmentation de la digestibilité du lait à laquelle j'ai fait plus haut allusion (1). (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SIGNIFICATION DE LA RÉACTION DU NEUTRAL-ROT. ESSAI SUR SON MÉCANISME, par À. Rocxaix et A. DuFourr. Etant donnés les résultats précédents (2), nous avons pensé qu’il pour- rait y avoir une relation entre la propriété de faire virer le neutral-rot et celle de la fermentation ammoniacale. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, p. 251. (2) A. Rochaix et A. Dufourt. Contribution à l'étude des urobactéries. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 29 octobre 1910. Id. Remarques sur la réaction du neutral-rot. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 29 octobre 1910. PTE der A Le SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 3927 I. — Il semble, sans qu'on puisse encore généraliser d’une façon absolue, le nombre d'espèces étudiées à ce point de vue étant encore trop faible, que le virage du bouillon au neutral-rot est une réaction commune et exclusive des microbes faisant fermenter l'urée. Le coli- bacille entre d’ailleurs dans ce groupe. Hallé et Dissard (1), et de nom- breux expérimentateurs, ont démontré, depuis longtemps déjà, que ce microbe est susceptible de transformer l’urée en carbonate d'ammo- niaque, la fermentation étant d’ailleurs variable suivant les échantillons microbiens. En effet, en examinant de près les réactions obtenues avec les divers microbes signalés comme faisant virer le neutral-rot, nous noussommes aperçus qu'il fallait considérer, dans la réaction de Rothberger, deux éléments distinets : 4° la coloration jaune canari appréciable par trans- parence ; 2° la fluorescence verte visible par réflexion. L'un de nous avait déjà d'ailleurs attiré l'attention sur l'importance de cette distinc- tion (2. Or, seuls, les microbes de la fermentation ammonicale donnent les deux éléments de la réaction. Le Bacillus subtilis, le B. mesentericus, le B. pyocyanique, le B. de Schotimüller, le B. enteridis de Gærtner, produi- sent, d’une facon très nette, la fluorescence verte, mais jamais nous n'avons observé la coloration jaune visible par transparence. Nous nous sommes assurés d'autre part que tous ces microbes ne font pas fermenter l'urée. Les microbes qui sont capables de produire la fermentation ammonia- cale sont donc les seuls à donner la réaction cCoMPLÈTE du neutral-rot. - IE. — Plusieurs faits montrent, en outre, la relation qui unit les déux propriétés. 1° En faisant varier le pouvoir de faire fermenter l’urée, on observe des variations parallèles dans le pouvoir de faire virer lé neutrai-rot. Des cultures qui, par une série de générations artificielles, perdent leurs propriétés fermentatives, voient également disparaître leur pouvoir de faire virer le neutral-rot. Lorsque les cultures reprennent le pouvoir de transformer l'urée en carbonate d'ammoniaque (passages successifs sur divers milieux), elles récupèrent la propriété de faire virer le neutral-rot. 2° Il nous est arrivé, dans des circonstances exceptionnelles, que cer- tains microbes ammoniacaux, ensemencés dans le bouillon de Savage, n'ont pas donné le virage connu. Nous avons pu la faire apparaître en (1) Hallé et Dissard. Note sur la culture du Bacillus coli dans l'urine. Fer- mentation colibacillaire. Comptes rendus de la Soc, de Biologie, 18 mars 1893. (2) A. Rochaix. Une nouvelle cause d'erreur dans la recherche du coliba- cille en milieux au neutral-rot. Soc. médicale des Hôpitaux de Lyon, 2 février 1909. Lyon médical, 21 février 1909. 328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE additionnant la culture d’une petite quantité d’urée. Ces faits excep- tionnels sont la confirmation de la règle. La réaction du neutral-rot est donc spécifique du groupe des microbes qui transforment l'urée en carbonate d'ammoniaque. IT. — Peut-on, à la lueur de ces faits nouveaux, éclaircir le méca- nisme intime de la réaction du neutral-rot? D Il est bien connu, en chimie tinctoriale, que l'addition d’alcalis, d’am- moniaque en particulier, fait passer le neutral-rot au jaune en donnant naissance à un Corps nouveau. | Nous savons, d'autre part, que les microbes, comme d’ailleurs tous les tissus vivants, déterminent par leurs réactions vitales la production d'urée. : Or, il est probable que les microbes de la fermentation ammoniacale qui, seuls, sont capables de transformer l’urée en carbonate d'ammo- niaque, soient les seuls à transformer ultérieurement, dans les cultures, cette urée en composés ammoniacaux, qui, par suite de réactions secondaires, donneraient momentanément de l’ammoniaque libre. L'ammoniaque, ainsi mis en liberté, agirait sur le neutral-rot pour le faire virer au jaune, puis serait transformé ou saturé dans la suite, par l'acide lactique, par exemple, si nous considérons le cas du coli- bacille. Quant à la fluorescence verte, son apparition n’est guère susceptible d'explication pour le moment. Elle ne paraît pas, en tout cas, sous la dépendance de la fermentation ammoniacale. Donc, il paraît vraisemblable que le virage du rouge neutre au jaune canari, dans les cultures microbiennes, est sous la dépendance de la pro- duction momentanée d'ammoniaque. (Laboratoire d'Hygiène du professeur J, Courmont.) CULTURES PRIMAIRES, SECONDAIRES ET TERTIAIRES DE GLANDE THYROÏDE ET CULTURE DE PÉRITOINE (Quatrième note), par ALEXIS CARREL et MONTROSE T. BuRRowS. Nous désignons sous le nom de culture primaire la végétation d’un fragment de tissu dans un premier milieu plasmatique, et sous le nom de culture secondaire, la végétation du même fragment après passage dans un second milieu. Une culture tertiaire s'obtient en transportant le tissu originel d’une culture secondaire dans un troisième milieu. Ces L9 SÉANCE DU D NOVEMBRE 329 passages successifs ont pour but de stimuler ou de réactiver la crois- sance d’une semence glandulaire ou de prolonger la vie du tissu primitif, lorsque son milieu de culture est épuisé. Il était intéressant, en effet, de faire vivre un fragment de glande aussi longtemps que possible en dehors du contrôle de l'organisme. On pouvait penser que l'influence, mystérieuse encore, qui oblige les cellules à se soumettre au plan général d’un tissu et à ne pas vivre uniquement pour elles, mais aussi pour la communauté qui constitue l'individu, disparaïtrait dans ces nouvelles conditions de vie. I. Les semences thyroïdiennes étaient prélevées à des chiens âgés de huit mois à deux ans environ, et cultivées dans le plasma de l'animal qui avait fourni la graine. Les cultures primaires commencaient à végéter vers la 48° heure et parfois un peu plus tôt. Des expériences comparatives, faites avec des thy- roides de jeunes chats, montrèrent que le début de la croissance peut être plus précoce et commencer de la 12° à la 24° heure. L'activité de la semence glandulaire se manifestait d’abord par l'apparition de cellules fusiformes sur les bords du tissu. Vers le troisième ou le quatrième jour, la culture était en général en pleine végétation. Des cellules fusiformes élancées rayonnaient en longues chaînes dans le plasma et formaient une auréole au fragment pri- mitif. En même temps, des cellules polygonales à contours plus ou moins distincts se montraient dans la zone plasmatique la plus rapprochée du tissu glandulaire. Parfois, on voyait sur toute la surface du tissu un semis des granulations petites et uniformes qui indiquent la présence du proto- plasma vivant. Vers le sixième ou le septième jour, des nappes continues de cellules polygonales et des formations tubulaires s’avançaient dans le milieu plasmatique. Des cultures furent fixées et colorées à l’hématoxyline à toutes les périodes de leur développement depuis les premiers jours jusqu'au dix- septième jour. Les cellules appartenaient à deux types, polygonal et fusiforme, qui correspondent probablement aux types épithélial et conjonctif. Les cultures secondaires furent obtenues à l’aide de fragments cultivés déjà depuis cinq ou huit jours. Elles se développèrent beaucoup plus rapide- ment que les cultures primaires. Au bout de douze heures, on apercevait parfois dans le milieu plasmatique quelques cellules fusiformes. Daus quelques cas, les cultures parvinrent à leur période de pleine végétation avec une extrême rapidité. Une culture secondaire fixée et colorée à l’hématoxyline au bout de trente-six heures seulement, montrait d'un côté un grand nombre de cellules fusiformes, tandis que, de son pôle postérieur, s’échappaient de longues formations tubulaires. La paroi de ces tubes était formée de cellules épithéliales. Dans d’autres cultures, les cellules épithéliales végétaient en nappes continues. Le fragment glandulaire, au début complètement opaque devenait progressivement translucide. Il paraissait se vider de ses éléments cellulaires qui s’échappaient dans le milieu ambiant. Au bout de quelques jours, le tissu primitif apparaissait comme une charpente translucide, avec des alvéoles privés de cellules. Autour de lui, le plasma contenait une immense quantité d'éléments anatomiques vivants. Les cultures tertiaires de ces tissus épuisés ont été essayées deux fois. Dans 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE un cas, le milieu de culture resta stérile. Dans le second cas, il contenait au bout de quelques jours quelques rares cellules fusiformes. Il semble donc que les cellules d’un tissu cullivé en dehors de l’or- ganisme s’affranchissent, au bout de quelque temps, de l'obligation de vivre en communauté sous leurs règles habituelles. Elles s’échappent donc dans le milieu plasmatique; le phénomène se produit pour plu- sieurs tissus. Par exemple, dans les cultures de péritoine, vieilles de treize à quatorze jours, de larges cellules fusiformes à cytoplasma très sombre se mobilisent au sein du tissu primitif et le quittent. Le tissu péritonéal se disloque et se résout en ses éléments libérés. Dans les cul- tures thyroïdiennes secondaires les cellules abandonnent si complète- tement le tissu primitif, qu'il est réduit au bout de quelques jours à l’état d'un squelette translucide et presque entièrement stérile. IT. Culture de péritoine. — La semence endothéliale fut prise sur la paroi latérale de l’abdomen d’un chat de cinq jours et sur la paroi stomacale d’une chatte âgée de deux ou trois ans environ et d’un fœtus de chat à terme. La végétation du péritoine se fit à peu près de la même manière dans tous les cas. Mais la rapidité du développement varia avec l’âge du sujet qui avait fourni la graine. La culture d’un fragment péritonéal du jeune chat dans le plasma de sa mère a donné des résultats excellents. Nous décrirons donc son développement pendant les dix-sept jours où elle a vécu. L'expérience fut pratiquée le 26 septembre 1910. Un tout petit fragment séro-musculaire fut inoculé à un milieu plasmatique. Pendant trois jours, le tissu resta presque complètement inactif. Le quatrième jour, on aperçut, près du bord du fragment péritonéal très opaque, quelques belles cellules qui se détachaient avec une grande netteté sur le fond lumineux du plasma. Les unes étaient fusiformes, d’autres multipolaires avec de longs prolongements, et d’autres encore ressemblaient à des amphores, à des palmes et à des poulpes. Jusqu'au cinquième jour, la végétation fut très lente et se confina à un point de la périphérie du tissu. Le sixième jour, le péritoine s’entoura complètement de nouvelles cellules. Elles avaient, à cette époque, une ten- dance à former une couche continue. Du septième au huitième jour commença la période de grande activité de la culture. Les cellules devinrent extrêmement nombreuses, et se disposaient parfois en couche continue. Ensuite, elles se répandirent sans ordre à travers le milieu plasmatique à une grande distance du tissu primitif. Le onzième jour, le fragment péritonéal se présentait sous la forme d’une tache opaque et homogène entourée d'une immense quantité de cellules. Le douzième jour, le tissu primitif commenca à s'ouvrir en plu- sieurs points, et de grosses cellules fusiformes à granulations sombres s'échap- paient dans le plasma. Vers le quinzième jour, la culture était dans un état de très grande activité. Le fragment péritonéal se disloqua en plusieurs parties plus petites, séparées par des espaces clairs remplis de cellules. En même temps, de très grosses cellules sombres passaient dans le milieu de culture. Il semblait que les cellules du tissu primitif se mobilisaient et s’'échappaient à l’extérieur. Le dix-septième jour, l'activité de la végétation diminua un peu. at. dé ei à “it not tn hé dt nl dl à à à SC ÈRE SÉANCE DU D NOVEMBRE 331 - La culture fut alors fixée et colorée à l'hématoxyline. On aperçut sur la pré- paration les restes du tissu primitif qui se composaient seulement de frag- ments de tissu musculaire. Autour de ces fragments, une foule de cellules fusi- formes et multipolaires dont quelques-unes paraissaient en voie de division. Les autres cultures de péritoine ont donné des résultats à peu près ana- logues. Il en fut de même des cultures d’endothélium prélevé à la surface du cœur. Dans une de ces dernières cultures, nous observâmes aussi au bout de quelques jours une dissociation complète des éléments cellulaires qui composaient le tissu primitif. L’endothélium péritonéal ou péricardique produit donc de très belles cultures à développement lent et prolongé. Le milieu plasmatique ne se liquéfie pas et ne se rétracte pas. Il est donc inutile de faire des cultures secondaires. Les cellules sont très distinctes et leurs moindres détails sont visibles. Le tissu primitif présente parfois une grande tendance à se dissocier, et ses cellules s’affranchissent de la vie commune pour s'échapper dans le milieu plasmatique. SARCOME DU POULET, TRANSPLANTABLE ET DONNANT DES MÉTASTASES. par PEYTOoN Rocs. Les tumeurs sont fréquentes chez les oiseaux, et plusieurs d’entre elles ont été décrites chez le poulet. On avait essayé sans succès jusqu'à présent de les propager. Cependant nous observons depuis un peu plus d’un an un sarcome du poulet, qui a donné lieu déjà à cinq générations de tumeurs. Ce sarcome est une tumeur maligne typique qui ressemble plus aux néoplasmes de l'homme que beaucoup des tumeurs du rat et de la souris étudiées aujourd'hui. Cette tumeur a déjà été décrite (4). Mais depuis peu de temps elle a “pris un caractère très intéressant. C’est un sarcome à cellules fusiformes très envahissant. On y a recherché des parasites de façon répétée, à l’aide des colorations, des cultures et de l’ultra-microscope, mais sans aucun résultat. Les greffes ne réussissent encore que chez les poulets de la même variété que celle de l’animal porteur de la tumeur primi- tive. En nous servant de jeunes animaux, nous avons augmenté la rapi- dité de la croissance. Les résultats sont positifs dans environ 75 p. 100 des cas. La rapidité de la croissance est énorme. Un fragment de 1 ou 2 millimètres de diamètre greffé dans les muscles de la poitrine peut produire en un mois une tumeur dont les dimensions longitudinales et transversales sont de 80 sur 48 millimètres. Les métastases, qui étaient d'abord rares, sont maintenant habituelles. Les poumons sont rem- placés souvent par une masse compacte de tissu sarcomateux, et on (1) Peyton Rous. Journal of experimental Medicine, 1910, XIT, 696. 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE voit dans le foie et dans les reins de nombreux noyaux. On observe aussi des généralisations péritonéales. Parfois des viscères abdominaux éloignés s'unissent en une seule masse. [es métastases se font en général par les vaisseaux sanguins et rarement par les Iymphatiques. La tumeur ulcère parfois la paroi d'un vaisseau et remplit sa lumière. Par des coupes sériées, on peut voir le point de pénétration. En général, les tumeurs secondaires envahissent surtout les poumons, le foie et les reins comme chez l’homme, et jamais la rate. Le cœur est fréquemment envahi, ce qui est exceptionnel chez l’homme. Sur des greffes extirpées après peu de temps, on voit que les cellules périphériques restent vivantes, commencent à pousser, et la tumeur grandissante reçoit ses vaisseaux de l'hôte. Elle se développe entière- ment aux dépens du fragment greffé à l'exception des vaisseaux et d’un maigre stroma. Chez les poulets, naturellement résistants, une réaction lymphocytaire intense se produit autour de la greffe. Dans l’immunité cancéreuse, le rôle des lymphocytes a été récemment reconnu, et, dans notre cas, il est frappant. Il est important de remarquer, à ce propos, que les tumeurs humaines présentent souvent une infiltration locale de lymphocytes. (From the laboratories of the Rockefeller Institute.) CULTURES DE SARCOME EN DEHORS DE L'ORGANISME, par ALEXIS CARREL et MontTRosE T. Burrows. Nous venons de réussir à cultiver en dehors de l'organisme le sar- come très malin que Rous a décrit chez le poulet. Le but de nos expé- riences était de trouver une méthode générale qui permit d'étudier l’évolution du cancer dans des conditions déterminées et d'observer les cellules vivantes du néoplasme à chaque instant de leur développement. Les milieux plasmatiques furent inoculés avec des fragments de sar- come en voie d'accroissement rapide prélevés à deux des poulets de Rous. Quatre séries de cultures furent faites à l’aide des parcelles de tumeurs extirpées aux animaux à quatre reprises différentes. Les cul- tures, dont se composaient ces différentes séries, appartenaient à plusieurs classes : cultures primaires et secondaires de tissu sarcoma- teux, et cultures en série de cellules sarcomateuses. Les cultures primaires végétaient avec une extrême rapidité, presque sans période latente. Cette rapidité était analogue à celle du début de la croissance des tissus d’embryon de poulets âgés de soixanle heures. Tandis que les tissus normaux d'un chien adulte ou d’un chat âgé de Dé, 21, v SÉANCE DU à NOVEMBRE 333 quelques jours commençaient à se développer respectivement vers la quarante-huitième et vers la douzième heure, après l’inoculation du milieu, les tissus sarcomateux montraient parfois au bout de deux heures et demie des signes de grande activité. A la périphérie du frag- ment apparaissaient les extrémités de cellules fusiformes qui, après quelques heures, devenaient complètement libres dans le milieu plas- matique. La croissance du tissu néoplasique continuait souvent avec une grande vitesse. Dans une culture de la quatrième série, le fragment de tumeur s’entoura en moins de dix heures d’une auréole de nouvelles cellules dont la surface était bien supérieure à la sienne. L’étendue du nouveau tissu formé pendant les vingt-quatre premières beures était parfois de dix à quatorze fois supérieure à celle du tissu primitif. Dans un cas, au bout de quarante-huit heures, l’espace couvert par les nouvelles cellules était vingt-deux fois supérieur à la surface du fragment original. Les dessins, faits à la chambre claire, montraient que, pendant cette période, la surface du fragment primitif diminuait légèrement. Par conséquent, la néoformalion était due à la fois au glissement des cellules du tissu primitif dans le milieu de culture et à leur multiplication. Les cultures fixées et colorées au bout de vingt-quatre heures montraient dans les cellules du nouveau tissu un grand nombre de figures karyokinétiques. Les cellules avaient une morphologie neltement différente de celle des tissus embryonnaires du poulet. Elles étaient rondes, fusiformes, ou polygonales, et contenaient de larges granulations réfractiles. Elles s’étageaient en plusieurs plans dans le milieu plasmatique. La nature du plasma avait une influence marquée sur la croissance du sarcome. Dans sept cultures, on se servit du plasma d’un poulet normal. Deux résultats seulement furent positifs. Dans six cultures témoins, on employa le sérum de l’animal porteur de la tumeur. Il y eut six résul- tats positifs. Les cultures secondaires ont été essayées très rarement. Elles ont donné quelques résultats positifs, mais n'ont pas montré beaucoup d'activité. Nous avons tenté aussi de cultiver en série les cellules sarcomateuses dans l'intention d'obtenir une culture pure de leurs éléments les plus actifs. La seconde génération végéta très activement. Le tissu primitif et les cellules nouvelles adjacentes furent extirpés, et l’espace laissé libre dans le milieu de culture par leur ablation fut rempli par du plasma neuf. La surface de l’ancien milieu de culture fut aussi couverte de nouveau plasma. Dans chaque cas, les cellules sarcomateuses péné- trèrent immédiatement dans le nouveau milieu, qui, au bout de vingt- quatre heures, était envahi par de longues chaînes de cellules fusi- formes. Le cinquième jour, les cellules étaient encore en pleine activité. Ces résultats montrent que le tissu sarcomateux peut végéter abon- 334 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE damment en dehors de l'organisme, qu’une seconde génération de cellules s'obtient facilement, et que toutes les étapes de la croissance du nouveau tissu peuvent être observées à chaque instant sous le micros- cope. Il est probable que des tissus provenant de cancers humains peuvent pousser de la même manière en dehors de l'organisme. Cette méthode est donc une addition utile à nos moyens actuels d’invesliga- tion du problème du cancer. (From the laboratories of the Rockefeller Institute.) STRUCTURE ET ÉVOLUTION DU 9° CÆCUM DU CANARD, par AuG. LeciÈvre et Éo. RETTERER. On sait, depuis les recherches de Sténon (1664), de Needham (1667) et d'Antoine Maïître-Jan (1722), qu'une portion du conduit vitello-in- testinal, ou omphalo-mésentérique, persiste chez beaucoup d'Oiseaux et constitue, chez l'Oiseau adulte, le 3° cæcum ou appendice iléul. Dès 1857, Leydig y a découvert des follicules clos ; Lonnberg et Jägerskiôld (4890), puis en 4896, 1901 et 1903, Mitchell (Chalmers) y ont constaté la présence simultanée de glandes et de follicules clos. En ce qui concerne le mode de développement de ces derniers, on admet qu'ils sont dus à l'infiltration lymphoïde qui se ferait de la façon suivante: les cellules lymphatiques, d’origine vasculaire ou conjonc- tive, se répandraient, par mouvements propres, dans les mailles du derme, et ensuite entre les faisceaux mêmes de la tunique musculaire. Etudiant le développement morphologique et histogénétique du 3° cæcum du canard, nous sommes arrivés aux résultats que nous résu- merons dans les termes suivants : ExPOSÉ DES FAITS. — A. Canard âgé dehuit jours. L'ombilic cutané estfermé, et le canal vitello-intestinal, qui n’adhère plus à la paroi abdominale, affecte la forme d’un filament long de 8 millimètres. La portion distaie du pédicule est libre, tandis que sa portion basilaire est réunie à l’iléon par un mésentériole.Le pédicule est plein à son extrémité libre et n’est large que d’un demi-millimètre ; plus loin, il se renfle, atteint un dia- mètre de 1 millimètre et montre une lumière de 0®"6. Enfin, la base ou por- tion adhérente à l'iléon n'a qu’un diamètre de 0m à 06. Sur la plus grande largeur du 3° cæcum, la lumière est remplie d'épithélium en voie de dégénérescence ; ce n’est que dans la portion basilaire qu’elle est revêtue d’un épithélium cylindrique de même structure que celui de l’iléon. Le 3° cæcum possède la constitution du tube digestif: séreuse, musculeuse et muqueuse. La musculeuse offre une couche longitudinale externe, à peu près moitié moins épaisse que la couche interne circulaire. qui mesure Onn5. 407 L-5 LA O6 SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 33 L'épaisseur de la muqueuse (de la portion basilaire du 3° cæcum) varie dans les divers points d’une même coupe transversale, parce que sa surface interne offre 5 à 6 saillies, ou plis, dont la hauteur est de Omm4{ à Oum et dont la largeur atteint Om1. Confondus à leur base, ces plis constituent un derme continu, épais de 0u®1 en moyenne. L’épithélium envoie dans les plis, comme dans le derme, de nombrenx prolongements glandulaires ou cryptes, larges de 0204 à 0®m05 dont le fond arrive au contact de la couche musculaire circulaire. B. Canard âgé de cinq semaines. — Le 3° cæcum est long de 1 centimètre, et large de 1""7 en moyenne. Sauf le bout distal, qui est creusé d’une cavité contenant des détritus épithéliaux, le 3° cæcum est revêtu par- tout d'une muqueuse épaisse de O0m85, La musculature a augmenté de dimensions : sa couche longitudinale a Omu{ à Qum2 et la couche circulaire atteint 0Onm150, Les glandes, ou cryptes épithéliaux, ont acquis une longueur de 425 et un diamètre de 022050 à 022100 avec une lumière de 0208 à 0209, L’épithélium de ces cryptes est haut de Omn025. La position externe ou périphérique de la muqueuse, ainsi que la couche musculaire Circulaire, contiennent de nombreux follicules clos, larges de Onm1 àOmm2, De plus, le fond des cryptes épithéliaux, après avoir traversé toute l’épaisseur du derme, se prolonge, en de nombreux points, surtout du côté distal du 3° cæcum, entre les faisceaux musculaires de la couche circu- laire. Ce n’est pas seulement sous la forme de bourgeons pleins, mais sous celle de diverticules creux, larges de 022100 à 02120, que les cryptes s’avancent dans la musculature. Ces prolongements épithéliaux et intra-musculaires se trouvent aux stades les plus divers de multiplication et de transformation des cellules épithéliales en amas syncytiaux, puis en tissu réticulé plein. C. Canardägé de trois mois. — Le 3° cæcum, distant de 40 centimètres du gros intestin, est long de 1°%5 et large de 2 millimètres en moyenne. Le bout distal ne montre plus de cavité, dépourvue de revêtement épithélial et contenant des détritus cellulaires. La musculature est épaisse de 0150 environ. La mu- queuse atteint un diamètre de 0"29. Le derme de la muqueuse montre, sur une coupe, de 12 à 15 follicules clos, mesurant de 0n®2 à 0®m4 et disposés par places, sur deux rangées. De nombreux follicules clos sont situés dans la musculature, et font hernie sous le revêtement séreux. Nulle part les diverticules épithéliaux ne s’avan- cent plus dans la couche musculaire; dans les points où existaient, au sein du tissu musculaire, des cryptes épithéliaux, on observe des follicules clos. D. Canard âgé de six ou sept mois. — Le 3° cæcum, recourbé en crosse, a une longueur (mesurée en suivant les courbures) de 127, Les dimensions de l'organe augmentent donc jusqu’à l’âge de six on sept mois. Il en est de même des parois, car la muqueuse atteint une épaisseur de 029 à 1 milli- mètre. Le derme contient de nombreux cryptes et les cellules épithéliales conti- nuent à proliférer et à produire des ébauches de follicules clos. Aussi, compte-t-on sur une coupe transversale du 3° cæcum de 20 à 30 follicules clos, les uns iutramusculaires, les autres intradermiques. Cependant, le 3° cæcum du canard semble avoir atteint le summum de son développement; car, en divers points de la muqueuse, ont apparu des espaces clairs, limités par des 336 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE contours brillants et contenant des masses cellulaires et nucléaires en pleine dégénérescence ; ces espaces clairs rappellent les a/véoles que l’un de nous a signalés et figurés en 1888 dans les amygdales du vieillard et du marscuin. Résultats. — A l’iléon du canard qui vient d'éclore se trouve appendue la portion proximale du canal vitello-intestinal. De cet appendice iléal ou 3° cæcum, le segment distal s’atrophie, tandis que le segment basilaire non- seulement continue à persister, mais prend un accroissement considérable. Tout en s'ouvrant dans l'iléon, il ne recoit plus de matières alimentaires dans son intérieur. L'épithélium de ce segment proximal prolifère et produit des diverticules, ou cryptes épithéliaux, qui s’avancent jusque dans la tunique musculaire. Au cours des 2°, 3°, 4° et 5° semaines, les cellules épithéliales des diverticules intramusculaires et d’une partie des cryptes intradermiques produisent, par multiplication et transformations cellulaires, des amas de protoplasma commun à de nombreux noyaux qui ne tardent pas à se différen- cier en lissu réticulé à mailles pleines d’hyaloplasma. Autrement dit, l’épi- thélium des cryptes donne naissance à des follicules clos intramusculaires et intradermiques. Les phénomènes qui président au développement des follicules clos du 3° cæcum sont identiques à ceux qu'on observe lors du développement des plaques de Peyer dans le tube digestif des Oiseaux (1). Les follicules clos intramusculaires se forment, dans les deux cas, aux dépens de cellules épi- théliales qui, après avoir résorbé les faisceaux musculaires, se transforment en tissu réticulé. Les phases de cette évolution sont les mêmes pour les follicules intramus- culaires et intradermiques; après s'être multipliées par voie mitosique, les cellules épithéliales des cryptes se changent en amas syncytiaux dont le cyto- plasma s'accroît et se différencie en réticulum chromophile et en hyaloplasma. Ensuite, une portion du cytoplasma subit la fonte, d’où résulte la mise en liberté de noyaux entourés chacun d’un liséré protoplasmique. Le plasma, ainsi que les globules blancs et rouges qui se forment ainsi,'sont emportés par le courant lymphatique et sanguin. Le 3° cæcum, ou appendice iléal, des Oiseaux offre une origine et une évo- lution parallèles et même identiques à celles de l’appendice vermiforme ou cæcal de l’homme. Ce dernier n’est, à l’origine, que le segment distal du cæcum dont il possède la structure ; plus tard, son développement semble retarder sur la portion initiale ou proximale du cæcum: d’où les moindres dimensions de l’appendice. La forme et le volume différents de l’appendice cæcal sont la conséquence de l’évolution différente que subissent les cellules épithéliales des glandes de Lieberkühn : dans le cæcum proprement dit, ces glandes per- sistent la plupart à l'état de cryptes à conduit excréteur et fournissent des produits de sécrétion qui, versés sur les matières alimentaires, en modifient la constitution pour préparer leur absorption. Dans l’appendice, au contraire, les cellules épithéliales des glandes ne demeurent pas sous leur forme primitive ; elles se multiplient par voie mitosique et donnent naissance (4) Voir Retterer et Lelièvre. Comptes rendus de l’Acad. des Sc., 8 août 1910, 07. PS p. EU ESS SÉANCE DU 5 NOVEMBBE 331 RE ER Re. à des amas cellulaires qui se transforment en tissu réticulé (follicules clos), perdant toute connexion avec la lumière du tractus digestif. Enfin, le proto- plasma des follicules clos finit par se fluidifier et fournit des éléments amor- phes et figurés (plasma, globules blancs et rouges) qui passent dans la lymphe et le sang (1). L'appendice iléal des Oiseaux n’est que le segment persistant du tube diges- tif extra-embryonnaire. Sur le canard qui vient d’éclore, il possède la structure du reste du tractus digestif; peu à peu, ses glandes, ou cryptes de Lieberkühn, s’allongent jusqu’à pénétrer dans les couches profondes du derme et la mus- culature. Ensuite, les cellules épithéliales du fond des cryptes se transforment en tissu réticulé constituant les follicules clos intradermiquesetintramusculaires. Enfin, les éléments de ces follicules deviennent libres et sont emportés par le courant lymphatique ou sanguin. Conclusion. — L'appendice iléal des Oiseaux représente, comme l'appendice cæcal de l’homme, un segment du tube digestif qui, à l’ori- gine, possède la même structure que ce dernier. Avec les progrès du développement, l'épithélium des glandes, ou cryptes, de l’un et l’autre appendices évolue dans un sens différent des glandes à sécrétion externe : il donne naissance à des amas de lissu réliculé élaborant des éléments fluides et figurés qui sont versés dans le sang. ESSAIS DE SÉRODIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE, hs Tu par G. LEMAIRE et Larronr (d'Alger). A La conception du parasitisme fœtal, théorie admise par de nombreux auteurs, et la comparaison familière, que traduit l'expression classique de kyste fœtal, ont engagé l’un de nous (Laffont, Bul. méd. de l'Algérie, 25 mars 1910) à tenter de mettre en évidence ce parasitisme. Existe t-il des modifications humorales de l’organisme maternel qui peuvent être décelées, in vitro, par des réactions biologiques? Les recherches récentes sur les anticorps, sur les réactions spécifiques qu'ils déterminent en présence de leur antigène, permettent de demander une réponse à ces méthodes. L. Précipito-diagnostic.— Nous nous sommes tout d’abord demandé s'il n'y avait pas dans le sérum de la mère des anticorps spécifiques préci- pitant en présence du liquide amniotique, et si nous n’obtiendrions pas une réaction analogue à celle de MM. Fleig et Lisbonne. (1) Voir Retterer et Lelièvre. Journal de l’Anatomie, 1910, p. 598,604, 641 et 659, BIOLOGIE. Comptes XENDUS. — 1910. T. LXIX. Lo] FA 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Premier essai. — Dans le premier essai, nous nous sommes servi comme anligène d’un liquide amniotique recueilli dans une capsule, au moment de la rupture des membranes, et que nous avons utilisé le plus rapidement possible. Ce premier essai a porté sur 4 sérums (2 femmes enceintes, 2 femmes non enceintes) non chauffés. Le sérum était ajouté dans la proportion de 12 gouttes pour 1 centimètre cube de liquide amniotique et laissé dans de petits tubes pendant vingt-quatre heures à la température du labo- ratoire. Les 4 tubes présentaient, après vingt-quatre heures, ur préci- pité floconneux, moins abondant cependant dans les 2 tubes correspon- dant aux témoins (femmes non enceintes). Deuxième essai. — Nous avons voulu nous placer dans les conditions d’asepsie requises par ces expériences, et nous avons prélevé, après désinfection soigneuse du vagin, du liquide amniotique, à l’aide d’une pipette Pasteur effilée et longue, avant la rupture de la poche des eaux, en ponctionnant les membranes. Ce liquide, limpide, s’est conservé sans se troubler pendant toute la durée de nos expériences. Après centrifugation, on ne notait que quelques rares hématies, ce qui indique qu'il n'y avait pas eu pour ainsi dire d’addition de sérum. Cet essai a porté sur 9 sérums (3 femmes à terme, 1 femme ayant accouché une demi-heure avant, 1 jeune fille vierge de quinze ans, 4 hommes ayant des affections diverses). Nous avions ainsi 4 sérums pouvant nous donner des résultats positifs et 5 témoins. Le sérum était employé frais et ajouté dans la proportion d'un demi- centimètre cube pour 1 centimètre cube de liquide amniotique limpide. Après vingt-quatre heures de contact, à la température ambiante, tous les tubes présentaient un précipité floconneux, abondant, sans différences appréciables avec les témoins. Troisième essai. — Même liquide amniotique limpide. Mêmes sérums, mais inactivés par chauffage à 55 degrés pendant une demi-heure, addi- tionnés et placés dans les mémes conditions que dans le deuxième essai. Les résultats sont identiques et l’on ne peut saisir de différences. ConcLusron : La réaction de précipitation du liquide amniotique employé coïnme antigène ne semble pas devoir permettre le diagnostic de la grossesse. IT. Méthode de Bordet et Gengou. — Nous avons ensuite cherché à déce- ler une déviation du complément chez les mêmes 9 sujets que précédem- ment (4 femmes à terme, 5 témoins), après avoir inactivé nos sérums; nous avons suivi la même technique que nous employons pour le diagnostic des kystes hydatiques, celle indiquée par MM. Weinberg et Parvu. Cependant, le liquide amniotique déviant, pour son compte, assez fortement le complément de cobaye, nous avons toujours procédé Le SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 339 à un titrage préalable de cette déviation, avant de faire nos essais définitifs. Nous avons employé successivement les systèmes hémolytiques lapin- mouton et cheval-chèvre, avec chacun de nos sérums. Nous n'avons pu constater de différence sensible entre les réactions présentées par tous les sérums, aussi bien ceux des hommes que ceux des femmes. Conczusron : La méthode de déviation du complément, telle que nous l'avons employée, en utilisant le liquide ammniolique comme antigène, ne semble pas devoir permettre le diagnostic de la grossesse. Le liquide amniotique pouvant être considéré comme un liquide de sécrétion, il est possible qu'on n'ait pas les mêmes résultats avec les villosités mêmes servant d’anligène (Fieux et Mauriac, Soc. de Biologie, 20 mai 1910), mais nous n'avons pas encore essayé cette méthode. SUR UNE FORME ANNULAIRE DU TRÉPONÈME PALE, par À. SÉZARY. J'ai récemment communiqué à la Société de Biologie une observation d'artérite cérébrale syphilitique, où j'ai pu déceler des tréponèmes. Je désire aujourd’hui attirer l'attention sur l'aspect spécial qu'y présentaient les parasites. Dans ce cas, la syphilis s'était manifestée, un mois après le chancre, par une éruption d'emblée psoriasiforme et, quarante jours plus tard, malgré un traitement actif, par une hémiplégie qui précéda la mort de huit jours. Les parois artérielles présentaient des nodules gommeux caséifiés dont la périphérie seule contenait les tréponèmes. Ceux-ci ont élé étudiés sur les coupes, après fixation au formol et imprégnation argentique selon la méthode de Bertarelli et Volpino. Un fait est frappant : la plupart des tréponèmes sont sinueux et beau- coup ont la forme d’une boucle. Selon les individus, cette boucle est plus ou moins fermée. Assez souvent, les deux extrémités du parasite arrivent à se joindre, de telle sorte qu'un cercle complet se trouve réa- lisé. Dans certains cas, il est manifeste que le cercle a double contour et est formé par le parasite enroulé par deux fois. A cette disposition se combinent souvent un épaississement et une rétraction. Certains tréponèmes, dont les tours de spire, quoique épais, sont encore très nettement visibles, forment un anneau épais à rayon très réduit. A côté de ces types qui ne laissent aucun doute sur leur origine, on en note d’autres caractérisés par une masse de 2 à 4 w de diamètre, percée en son centre d’un orifice d’ailleurs inconstant et quelque- 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fois minuscule. Nous les rattachons également au tréponème, car, par une transition dont nous avons trouvé tous les éléments, ils se relient aux formes précédentes. De plus, ils ne se trouvent que dans les foyers très limités où sont localisés les microorganismes et sont impré- gnés par l'argent avec la même intensité que ces derniers (il ne saurait certainement s'agir de précipité argentique). D'ailleurs, chez certains trèponèmes, une extrémité seule est enroulée et épaissie : celle-ci pré- sente un aspect analogue au type que nous venons de décrire, mais elle fait suite à la ligne spiralée. Nous nous sommes aussi assurés que ces formes extrêmes étaient le plus souvent indépendantes de tout orga- nisme spiralé. Nous rattachons done au tréponème pâle cette formation qui en est si distincte au premier abord. Quelle en est la signification? Nous nous contenterons de signaler que la lésion histologique consistait en gommes d’apparition récente, Peut-être s'agit-il là d’un type dégénératif du tréponème dans les tissus caséifiés où il est si rare dele rencontrer et où il pourrait disparaitre en revêtant les divers aspects que nous venons de décrire. PERSISTANCE DES PROPRIÉTÉS ANTICOAGULANTES DU FOIE APRÈS LA MORT, par M. Doxon. I. — J'ai montré que le foie, isolé et lavé, puis soumis au passage du sang artériel normal, sécrète de l’antithrombine; en effet, le sang qui a passé à travers le foie, dans ces conditions, est incoagulable, ou ne coagule qu'après de longs retards, et possède la propriété d'empêcher in vitro le sang normal de coaguler. Il. — J'ai constaté que les propriétés anticoagulantes du foie peuvent se manifester, avec une grande intensité, plusieurs jours après l’exci- sion et le lavage de la glande. Je me suis demandé si, dans ces condi- tions, l’antithrombine s’accumule dans le foie. L'expérience suivante est contraire à cette hypothèse. ExPéRIENCE : Chien de 12 kil. 500, âgé de un à deux ans, à jeun depuis vingt-quatre heures. Le 26 octobre, lavage du foie avec une solution à 9 p. 1000 de chlorure de sodium, chauffée à 40 degrés. À cet effet : saignée du chien par une des carotides, section du bulbe dès le début même de la saignée, pose d’une canule dans la veine porte, pose d’une autre canule dans la veine cave au- dessus du foie, passage à travers le foie de 10 à 12 litres d’eau salée, alors que le cœur de l’animal bat encore. L’expulsion totale du sang est facilitée par les manœuvres suivantes : de temps en temps on presse les lobes hépa- édun ml tie à LE db é DÈS L D à SR, doté td é5 Ra Éd aucun»: Ù À ee “ he SÉANCE DU D NOVEMBRE 341 tiques, ou on comprime le tube de sortie des eaux de lavage; dans ce der- nier cas, le foie se gonfle momentanément et expulse plus complètement, en s’affaissant ensuite, le sang qu'il contient. Le foie lavé est abandonné pendant quarante-huit heures dans un endroit frais (10 à 12 degrés). Le 28 octobre, on fait passer à travers l’organe, succes- sivement : d’abord, une petite quantité d’eau salée, chauffée à 40 degrés, destinée à entraîner l’antithrombine qui aurait pu se former; ensuite, le sang carotidien d’un fort chien bien nourri, âgé de cinq à six ans; le sang est dérivé directement par l'intermédiaire d’un tube, aussi court que possible, de la carotide dans la veine porte. L’eau de lavage a été recueillie en aval du foie dans quatre tubes par échantillons de 25 à 30 grammes. Les deux premières prises, additionnées chacune d’un volume égal de sang artériel normal, ont coagulé sensiblement dans le même délai qu'un échantillon de sang artériel normal et qu’un échan- tillon du même sang normal additionné d’une solution d’eau salée n'ayant pas traversé le foie. Le sang carotidien qui a traversé le foie a été recueilli par échantillons de 25 à 50 grammes. Aucun des échantillons n'a coagulé; cependant le cinquième jour, lorsque les tubes ont été jetés, on a constaté la présence de très rares et de très petits caillots mous. Un des échantillons avait été dédoublé et une partie additionnée d’un volume égal de sang arté- riel normal; le mélange n’a coagulé que le quatrième jour. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculié de médecine de Lyon.) Paradinium Poucheti, n. g., n. sp., FLAGELLÉ PARASITE d’Acarlia clausi GIESBRECHT (COPÉPODE PÉLAGIQUE) (Note préliminaire), par ÉDouARD CHATTON. Pouchet (1) a observé en 1890, à Concarneau, et fait connaître ici même, une infection d'Acartia (Dias) longiremis ‘par un « flagellé para- site viscéral » qu'il n’a point nommé, mais dont il a suivi partiellement l’évolution. Je puis rapporter sans hésitation au parasite vu par Pouchet une forme très voisine, sinon identique, rencontrée à Banyuls-sur-Mer chez A cartia clausi Giesbrecht. Je noterai seulement que, contrairement à ce qui a été observé à Concarneau, les mâles sont, à Banyuls, infestés aussi bien que les femelles. Les parasites {très jeunes se présentent dans la cavité générale de (1) Pouchet. Sur un ffagellé parasite viscéral des Copépodes. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, Paris, t. XLIT, 31 mai 1890, p. 312. 342 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'hôte, dans la région cardiaque, sous forme de cellules amæboïdes, de de 8 à 10 y de diamètre, à noyau vésiculeux, clair, et à pseudopodes rayonnants, filiformes, noduleux et ramifiés. La plupart de ces pseu- dopodes se terminent librement, mais deux d’entre eux dans chaque élément, sont en continuité avec ceux d'éléments voisins, de sorte qu'à ce stade l’ensemble des parasiles constitue un filoplasmode comparable à celui des Labyrinthulés. Ces éléments se multiplient par bipartition, mais la division nucléaire prenant de l’avance sur la division cytoplasmique, ils forment bientôt de petits plasmodes primaires, qui finissent par conflueren un plasmode secondaire massif, lobé, qui encombre tous les espaces libres de la cavité générale. Les noyaux y sont visibles comme autant de vésicules claires. Alors que chez les Syndinium, dinoflagellés parasites cœlomiques des Copépodes pélagiques, le plasmode sporule dans le Copépode même, chez Paradinium la sporulation est extérieure à l'hôte. Des fragments de plasmode sont éliminés par le tube digestif, s’ar- rondissent au contact de l’eau de mer et sécrètent une enveloppe gélifiée d’une grande épaisseur; ils constituent ainsi des kystes sous lesquels s'effectue la sporulation, sans que le nombre de leurs noyaux se soit multiplié. ; Les spores, qui sont ovoïdes, possèdent deux flagelles, dirigés l’un en avant, l’autre en arrière, dans la progression. Ils s’insèrent au-dessous de l’extrémité antérieure, proéminente, en une sorte de bec obtus. Ces flagellés, dans les conditions où je les ai observés, se sont toujours transformés au bout de quelques minutes en petites amibes à pseudo- podes radiaires, identiques à celles du début de l’évolution dans l'hôte, mais isolées. Ni sous cette forme, ni sous la forme flagellée, je n’ai pu observer de conjugaison entre ces éléments. Cette forme flagellée des spores n'est pas acquise d'emblée sous le kyste. Elle est précédée par un état amæboïde, durant lequel les amibes sont réunies entre elles, deux à deux, en chaîne, par de longs pseudo- ‘ podes filiformes. Il y a donc, chez Paradinium Poucheti, avant la formation du plasmode massif, puis au moment de sa résolution en spores, une phase filoplas- modiale très caractéristique de cet organisme et qui pourraitinciter à le rapprocher des Labyrinthulés. Mais cetle seule particularité me paraît insuffisante à légitimer un semblable groupement, d'autant que les Labyrinthulés sont encore fort mal étudiés. Au surplus, on ne connaît chez eux ni plasmode massif, ni spores flagellées. Ces deux caractères se retrouvent bien chez les Myxomycètes euplas- modiés, dont le plasmode massif est, là aussi, secondaire. Mais chez eux la flagellispore, qui est uniflagellée, ne procède pas directement du \ SÉANCE DU D NOVEMBRE 343 plasmode, mais d'une myxamibe issue elle-même d'une spore résis- tante. L Par la forme de ses spores, par sa structure nucléaire que j'étudierai en détail dans mon mémoire définitif, et aussi par son évolution chez les Copépodes pélagiques, Paradinium Poucheti me paraît confiner plutôt aux Dinoflagellés plasmodiaux, parasites cœlomiques, eux aussi, des Copépodes pélagiques, les Syndinium, que j'ai fait connaître toutrécem- ment (1). (Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer.) INDÉPENDANCE DES ALBUMINURIES ET DES LÉSIONS TUBULAIRES, par ÉMILE FEUILLIÉ. _ Dans mes précédentes études sur ce sujet, j'ai montré combien il est facile de produire d'énormes lésions tubulaires sans que la recherche de l’albumine dans les urines en décelât la moindre trace. Dans les mêmes circonstances, la présence d’albumine dans l'urine dénote une leucopathie ; j'ai indiqué quatre variétés d'albuminuries leu- copathiques : 1° leucocytaire ; 2° post-diapédétique ; 3° par glomérulite leucopathique : 4° par insuffisance d'arrêt pré-rénal. Les deux premières variétés sont plus faciles à mettre en évidence chez le chien. Le lapin présente le plus souvent ses flux leucocytaires, leucoses et leucexoses, du côté des voies biliaires ét vers l'intestin, très rarement vers le rein. | Cet animal nous fournit cependant l'une des expériences les plus faciles à réaliser comme preuve de l'indépendance des albuminuries et des lésions tubulaires. J'ai complété, en effet, les expériences de Cartier par l'étude de l’état des tubuli après fixation du rein avec le liquide de Lindsay. Des lapins de 2 kilogrammes environ, après un jeûne de quatre ou six jours (de l’eau seule est mise à leur portée), reçoivent en injection sous-cutanée 0 gr. 25 ou 0 gr. 50 de nitrate d’urane en solution à (4) E. Chatton. Sur l'existence de Dinoflagellés parasites cœlomiques. Les Syndinium chez les Copépodes pélagiques. Comptes rendus de l'Àc. des Sciences de Paris, 10 octobre 1910. co = & SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 5 p. 100. On les sacrifie quatre heures après l'injection. Pendant ces quatre heures, l'urine s’est accumulée assez abondamment dans la vessie : elle ne renferme que des traces d'albumine, et quelquefois aucun louche n'apparaît, ni par le réactif d'Esbach, ni par l’ébullition avec acidifi- calion par l'acide acétique. L'examen microscopique du rein montre cependant d'énormes lésions tubulaires comme dans nos autres expériences du même genre : dans de vastes plages il ne reste que la basale. Sans nous occuper, pour l'instant, de l'influence du jeûne sur cette absence d’albuminurie, nous voyons donc que le lapin nous fournit avec une facilité extrème la preuve formelle de ce fait sur lequel nous revenons aujourd’hui : {{ n'y a aucune relation entre les albuininuries el les lésions des tubuli contorti. BASES SCIENTIFIQUES DE LA BACTÉRIOTHÉRAPIE PAR LES FERMENTS LAC- TIQUES (suite). BACILLE BULGARE CONTRE MÉNINGOCOQUE DE WEICHSEL- BAUM, EN MILIEU MIXTE. CONFIRMATION DES LOIS GÉNÉRALES. IMPOR- TANCE PRÉPONDÉRANTE DE L’ACIDIFICATION, par GEORGES ROSENTHAL. Pour étudier la concurrence vitale du bacille bulgare et du méningo- coque de Weichselbaum, il est de première nécessité de recourir à un milieu de culture également favorable à ces deux germes. Avec un milieu électif, il serait aussi facile de démontrer, en lait pur, l’action du bacille bulgare sur le méningocoque que de faire la démonstration inverse de l'absence de toute action; par exemple, en recouvrant de bouillon ensanglanté une culture de bacille bulgare sur gélose lac- tosée de Cohendy. En additionnant des tubes contenant 10 centimètres cubes de lait écrémé, d’un centimètre cube, soit de solution au cin- quième dans l’eau de sang pris aseptiquement, soit d'hémoplase, on obtient un milieu mixte lait hémoglobine des plus favorables au ménin- gocoque de Weichselbaum comme au bacille bulgare. Il est alors facile d'avoir des expériences rigoureuses en variant les ensemencements. Les recherches exécutées nous permettent d'établir les faits sui- vants : a) Les cultures vivantes du bacille bulgare ne permettent pas la symbiose du méningocoque de Weichselbaum, même après addition de solution fraîche d'hémoglobine ou de sérum. C’est, une fois encore, la démonstration de la loi d’Zncontamination du lait caillé, loi que nous avons posée avec la collaboration de Chazarain-Wetzel. b) Les cultures mortes de bacille bulgare ne laissent pas se déve- FD nt ed FO SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 345 lopper le diplocoque spécifique, même après addition de sérum ou de solution d’hémoglobine. c) Par contre, vivante ou morte, la culture en lail de bacille bulgare laisse se développer le méningocoque pourvu qu'il y ait une quantité minime de solution hémoglobinique non réduite et que l’acidité soit supprimée par addition de solution alcaline. Les repiquages de cultures mixtes donnent alors en lait de beaux échantillons de bacille bulgare, sur gélose-sang et sur gélose-hémoplase de belles cultures de méningo- coque parfaitement développé. C'est, une fois encore, la démonstration de la valeur de l’acidification des milieux, processus essentiel des faits de concurrence vitale obtenus par le bacille de Massol. d) L’ensemencement mixte en lait hémoglobine de bacille bulgare et de méningocoque donne, au début, une culture mixte, mais, après vingt-quatre heures, le méningocoque ne se retrouve plus sur lamelles et les repiquages sur gélose sang restent stériles. Notre technique, plus rigoureuse, nous mène à des conclusions sem- blables à celles émises par des auteurs antérieurs. Au cours de ménin- gites cérébro-spinales, le gargarisme au bouillon lactique, les toilettes au bacille bulgare des cavités dela face peuvent détruire les repaires du microbe pathogène, pendant que l’absorption de lait eaillé, de bouillon ou de comprimés en entravera la pullulation intestinale. (Laboratoire de M. le professeur Hayem. QUELQUES APERÇUS DE PHYSIOLOGIE BILIAIRE ET INTESTINALE, RÉDUCTION DE L'HYDROBILIRUBINE (STERCOBILINE) ET AMAS LYMPHOÏDES ILÉO-CÆCAUX, par H. TRIBOULET. Nos contrôles coprologiques ont été faits par la réaction du sublimé acétique (réactions roses, rose-rouge et rouges), par la réaction de fuo- rescence (élher acétique, acétate de zinc), par la réaction de Grimbert, acétate de zine, alcool à 90 degrés. Dès les premières communications que j'ai faites sur le sujet, soit seul, soit en collaboration avec Ribadeau-Dumas et Harvier, à propos de la réaction du sublimé acétique, j'avais signalé que, d'après la clinique, d'après l’expérimentation (chat, chien), d’après les constatations nécrop- siques, il semblait bien que la réduction de bilirubine en hydrobiliru- bine (stercobiline) apparût avec constance en rapport avec une localisa- tion que je précisais assez exactement sur les 8 derniers centimètres de l'iléon et sur l’amas lymphoïde de la valvule iléo-cæcale. 346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dès le début de mes recherches, j'avais laissé entrevoir l'importance probable de la structure Iymphoïde si accentuée de cette région dans la genèse du phénomène bio-chimique (hydrobilirubine-stercobiline). Les détails en grand nombre que je me suis efforcé de recueillir, depuis lors, m'ont confirmé dans cette manière de voir, et les voici tels que je les ai observés. Comme l’ont bien signalé Gilbert et Herscher, chez le nourrisson au sein l'apparition de la réduction hydrobilirubine (stercobiline) est plus ou moins tardive. Or, bien que rares, les autopsies d'enfants élevés au sein, m'ont permis de voir que la non-existence de la réduction coïnci- dait avec Le non-développement des amas lymphoïdes iléo-cæcaux; que la réduction coïncidait avec le développement de ceux-ci (du 5° au 7° mois d'ordinaire). Les autopsies innombrables d'athrepsiques montrent dans 90 p. 100 des cas, au moins, le non-développement des amas lymphoïdes iléo- cæcaux; Or, ces sujets ne donnent qu'exceptionnellement les réactions d'hydrobilirubine (stercobiline). Par contre, les enfants vigoureux, élevés de bonne heure au biberon, ont un développement plus précoce de leur appareil lymphoïde iléo- cæcal, et, chez eux, de bonne heure, parfois au 8°, au 2° mois même, la réduction stercobiline peut se constituer, pour durer; et cela est en rapport avec quelques examens d’autopsie montrant des plaques lym- phoïdes de l'intestin bien constituées. La pathologie, en nous révélant pour certaines pneumonies, rou- geoles, dermatoses aiguës, etc., des réductions de stercobiline passa- gères chez des sujets qui ne donnaient pas cette réaction antérieure- ment, ou en venant renforcer momentanément des réactions préalables faibles, confirme fréquemment notre mamière de voir, en nous révélant, à l’autopsie, le boursouflement des amas lymphoïdes iléo-cæcaux. Enfin, dans la fièvre typhoïde au début (affection à prédominances bien nettement lymphoïdes intestinales), on voit, je n’oserais dire tou- jours, ne pouvant parler que de 14 cas personnels, une réaction rose- rouge au sublimé acétique, dénotant une excitation de l'élément Iym- phoïde. Je dis au début (4° septénaire clinique), car, dans la suite, la réaction peut disparaître (période d'état, 2° au 3° septénaire). Par contre, quand vient la guérison, la réaction reparaît de plus en plus vigoureuse. Une objection pourrait m'être faite, c’est que, dans bien des cas, la non-réduction peut tenir à des altérations de la bile, par le fait des in- toxications infectieuses. Je répondrai que chezles jeunes sujets au sein, la bile est vraiment parfaite au point de vue des contrôles chimiques, et que, cependant, la réaction de réduction hydrobilirubine (stercobiline) n’a pas lieu, tant que l'intervention intestinale spécifique n’apparaît pas ; et aussi, dans un autre ordre d'idées, que les plus graves infections (cer- taines diphtéries, scarlatines, etc.), si elles ne lèsent pas la région lym- < M sé ln es “ 1 SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 34 phoïde iléo-cæcale, peuvent atteindre le foie biliaire (bile altérée) sans supprimer la réaction de réduction stercobiline. En somme, on pourrait dire : si peu de bile ait-on, il peut toujours y avoir réduction si la zone lymphoïde iléo-cæcale est intacte ; tant de bile aurait-on, pas de réduc- tion si la zone lymphoïde est lésée et inhibée. Des arguments énoncés ci-dessus, je conclurais que la réduction de la bilirubine en hydrobilirubine-stercobiline est liée en majeure partie à l'influence de la zone lymphoïde iléo-cæcale. À l’action microbienne possible, invoquée par certains, il y a peut-être lieu de substituer ou d'associer la donnée anatomo-histologique que nous mettons en avant. Nous avions pensé que la présence des éosinophiles, comme l'avaitin- diqué Simon, avait une importance physiologique particulière ; nos examens histologiques, avec Ribadeau-Dumas et Harvier, nous ont montré, semble-t-il, l’'éosinophilie à peu près identique dans les coupes de muqueuse intestinale, aux divers niveaux. S'il s’agit d’une action lymphatique spécifique, intervenant dans la réduction hydrobilirubine-stercobiline, au niveau des régions iléo- cæcales envisagées par nous, c'est à la physiologie qu’il appartient d'en faire la preuve. SUR LA TUBERCULOSE EXPÉRIMENTALE DU PANCRÉAS, par M. Kzrprez et E. CHABRoL. L'analyse des expériences qui ont été poursuivies dans le but de réaliser la tuberculose du pancréas semble montrer que les résultats sont avant tout subordonnés au mode d'inoculation du bacille de Koch et de ses toxines. C'est ainsi que M. Carnot, injectant les microbes dans le parenchyme ou par voie canaliculaire, détermine le plus souvent, une sclérose atro- phique de la glande ; par contre, MM. Salomon et Halbron observent, sur des lapins inoculés par voie sanguine les dégénérescences vitreuse, épithélioïde ou fibro-caséeuse des îlots langerhansiens. En réalité, les différences ne dépendent pas uniquement du mode d’inoculation, elles sont encore commandées par la virulence variable du germe pathogène, et c'est en modifiant l’imporlance de ces deux facteurs, la voie d’entrée et la virulence des microbes, que nous proposons de comparer entre elles les altérations obtenues, pour préciser ensuite leurs caractères communs. I. — TUBERCULOSE PAR VOIE SANGUINE. A. — Inoculations sous-cutanées : Les cobayes que nous avons inoculés par voie sous-cutanée sont au nombre de quinze et peuvent être répartis en 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE deux groupes : Six ont recu { centimètre cube d’une culture de bacille de Koch sur bouillon glycériné, culture âgée de six semaines. De ce premier lot, cinq ont succombé par granulie, dans un délai variant entre vingt-quatre heures et neuf jours ; un seul a survécu et a été sacrifié six mois plus tard. Neuf autres cobayes, représentant le deuxième lot, ont été inoculés avec le pus d’un abcès froid coxalgique ; ils sont morts un à deux mois après l’inoculation. Etant donnée la virulence variable des bacilles injectés, on pourrait croire qu'il existe une opposition entre les lésions précoces et les alté- rations tardives de la tuberculose pancréatique, les premières se tra- duisant par la dégénérescence massive des îlots et des acini, les autres par les réactions lympho-conjonctives ou seléreuses. À vrai dire, nous n'avons observé qu'une seule fois la dégénérescence caséeuse d'un î/ot de Langerhans, et encore cette constatation était elle discutable, puisque les amas lymphoïdes, qui sont inclus dans le paren- chyme glandulaire du cobaye, peuvent être envahis pour leur compte par le processus tuberculeux. Le plus souvent les cordons cellulaires des îlots sont fragmentés, et leurs cellules, franchement éosinaphiles, renferment un noyau basophile fortement condensé. Il est plus rare de noter leur dégénérescence granulo-graisseuse. Quelles que soient l'intensité des lésions cellulaires et la durée plus ou moins longue de leur évolution, il existe toujours une réaction interstitielle le long des vaisseaux capillaires, depuis la présence de polynucléaires, de macrophages, d'éléments lympho-conjonctifs, voire même de cellules épithélioïdes, jusqu’à l'aboutissant terminal, la sclé- rose organisée. La selérose coexiste, d’ailleurs, dans certaines observa- tions, avec l'hyperplasie des ilots; on sait que celte hypertrophie a été signalée par MM. Gilbert et Weil dans la tuberculose humaine. Tandis que les îlots présentent le plus souvent des lésions cellulaires définies par la dégénérescence acidophile avec condensation des noyaux, l'acinus subit d'ordinaire la dégénérescence granulo-graisseuse, parfois une véritable stéatose. La réaction interstitielle des capillaires inter-aci- neux est moins apparente que celle des vaisseaux langerhansiens ; cependant, les éléments inflammatoires figurent en grand nombre dans les espaces interlobulaires à la périphérie des artères et des canaux excréteurs; autour de ces derniers, ils semblent même prédominer et l’on pourrait, invoquant une hypothèse que M. Carnot a proposée en 1898, se demander si l'angiopancréatite tuberculeuse n’est point sous la dépen- dance d’une excrétion bactérienne. Cette théorie est plausible, réserves faites sur les canaliculites spontanées, si fréquentes chez les animaux de laboratoire. B. — Les injections intra-hépatiques d'un bacille plus virulent nous ont permis d'observer sur le lapin des modifications comparables aux précédentes. Trois animaux sont morts un à quatre jours plus lard; trois autres ont survécu de deux à trois mois. Ici encore, nous remar- v SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 34 (Ge) quons l'importance de la réaction interstitielle et même, au troisième mois, de larges bandes fibreuses parsemées de cellules Iympho-conjonc- tives. Ë IT. — VOIïE CANALICULAIRE. — Reprenant les expériences de M. Carnot, nous avons injecté dans le canal de Wirsung du chien des bacilles de forte ou de moyenne virulence. Dans les deux cas, les lésions furent identiques : le pancréas des animaux sacrifiés deux mois plus tard était infiltré de nombreuses cellules fusiformes et de macrophages ; les acini, en dégénérescence vacuolaire, étaient fragmentés par les éléments. conjonctifs, réalisant une sclérose intra-lobulaire et intra-acineuse. ConcLusions. — Quels que soient la virulence du bacille de Koch et son mode d’inoculation, le fait dominant, au point de vue expérimental, est la réaction de la trame conjonclivo-vasculaire du pancréas. Les altérations spécifiques de la tuberculose font presque toujours défaut à l’intérieur du parenchyme, et la dégénérescence caséeuse, comme les cellules géantes et les follicules doivent être attribués aux ganglions interlobulaires dont la présence est souvent méconnue. Les modifications interstitielles semblent prédominer au niveau des îlots de Langerhans: ce fait est en rapport avec la riche vascularisation de ces éléments et ne saurait dépendre de leur structure cellulaire. L'hypertrophie réactionnelle des îlots, les formes de passage qui les rattachent aux acini plaident d’ailleurs contre l'hypothèse d'une origine lymphoïde et ne permettent point de comparer les réactions langerhansiennes à celles de la rate et des ganglions. Sur Zrypanosoma clariæ (MontEL, 1905) D'UN POISSON D'INDOCHINE, Clarias macrocephalus, par C. Maruis et M. LEGER. Sous le nom de 7rypanosoma clariæ, Montel (1), en 1905, a décrit un parasite qu'il a trouvé, en Cochinchine, dans le sang d’une espèce de poisson du genre Clarias (ancien Silurus clarias). Au Tonkin, chez le Clarias macrocephalus (Günther), le « caché » des Annamites, qui abonde dans les mares du Delta et qui entre pour une large part dans l’alimen- tation des Indigènes, nous avons retrouvé 7'rypanosoma clariæ. Sur 145 « caché » examinés, 44 étaient trypanosomés (soit 37 p. 100). Cette proportion doit être notablement majorée pour correspondre (1) R. Montel. Comptes rendus de la Soc. de Biolog'e, 1905, t. LVIT, p. 1046. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à la réalité, l'infection étant souvent fort légère et pouvant passer inapercue. L’abondance de matériel nous permet de compléter la des- cription de Montel. En plus des grandes formes, les seules que Montel ait vues, nous avons observé des formes petites el des formes intermédiaires. A l’état frais, Trypanosoma clariæ montre une extrème agilité, Il s’incurve, puis se détend brusquement, en bousculant d’une manière incessante les globules du sang situés dans son voisinage. Il présente des mouvements de plissement et d’enroulement sur lui-même. Nous avons vu un parasite, se recourbant en arc de cercle, embrasser fortement un globule rouge dans sa concavité ; après quatre à cinq secondes d’immobilité, il se détachait, frétillait quelques instants, puis de nouveau enserrait énergiquement le même glo- bule. Ce phénomène s’est répété sous nos yeux une douzaine de fois. Pourtant, malgré sa grande vivacité, Trypanosoma clariæ n'a que de faibles mouvements de translation et se déplace à peine dans le champ du microscope. Pour l'étude des préparations sèches, nous nous sommes servis très avantageusement du Leishman qui donne les meilleurs résultats pour la coloration des flagelles ; le Giemsa peut être utilisé à la condition de fixer aux vapeurs d'acide osmique. 49 Variété parva. — Corps allongé, relativement étroit, à extrémités effilées. Le protoplasma, non vacuolaire, se colore faiblement et montre des granu- lations surtout à la partie antérieure. Noyau volumineux, ovalaire, situé à la partie moyenne, son grand diamètre dirigé suivant l'axe du corps. Il se colore en rose et présente des grains de chromatine plus foncés, irrégulièrement distribués. Centrosome arrondi, très apparent, fortement coloré, et situé très près de l'extrémité postérieure. Membrane ondulante, à plis larges et peu nombreux (5 en moyenne), colorée en rose et bordée par un flagelle, qui, dans sa partie libre, atteint à peu près le quart de la longueur totale du parasite. 20 VARIÉTÉ magna. — Corps notablement plus grand que le précédent. Les extrémités se terminent en pointes. L'antérieure s’effile graduellement, tandis que la postérieure s’atténue brusquement à partir du centrosome ; fréquem- ment, nous avons observé la bifidité de cette extrémité postérieure. Le pro- toplasma se colore en bleu intense, il présente des vacuoles irrégulièrement disséminées. Une série de vacuoles en avant du centrosome est, pour ainsi dire, constante. Des stries longitudinales, visibles surtout en arrière et en avant du noyau, parcourent tout le parasite. Sur certains spécimens, le corps, dans son cinquième antérieur, et un peu en arrière de l’extrême pointe, se renfle, et montre à ce niveau des granulations chromatiques disposées en séries linéaires parallèles à l’axe longitudinal. Noyau volumineux, ovalaire, situé vers le milieu du corps, dont il n'occupe pas toute la largeur. Presque toujours perpendiculaire au grand axe du parasite, il se colore en rose clair, mais fait voir dans son intérieur des grains chromatiques de teinte plus foncée. Ë : l [»}d be SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 3 Centrosome arrondi ou ovalaire, coloré en rose vif, siège très près de l'extrémité postérieure. Membrane ondulante, ayant 12 à 15 plis larges et peu profonds, est bien développée. Flagelle se colore en rouge. Sa partie libre ne dépasse pas sensiblement en longueur celle de la petite forme. FORMES INTERMÉDIAIRES. — Ne diffèrent des grandes et petites formes que par leur taille, les dimensions relatives restant les mêmes. Le noyau est tantôt perpendiculaire, tantôt parallèle à l’axe du corps. Le protoplasma est granuleux et vacuolaire. Les dimensions en y des formes petites et grandes sont les suivantes : Var. parva. Var. magna. De l'extrémité postérieure au centrosome. . . . . . 1,50 AE Du centrosome au bord postérieur du noyau . . . . 10,50 22,00 Du bord postérieur au bord antérieur du noyau . . 2,75 %,50 Du bord antérieur du noyau à l'extrémité antérieure. 13,00 25,00 Rlaselle bre Re Rte tnt +9 O0 11,00 Longueur totale. . . . . 36,75 64,25 Largeur maxima . . . . 2,105 5,00 Nous n'avons observé aucune forme de division longitudinale binaire. Le trypanosome ne parail pas pathogène. Le trypanosome décrit par Dutton, Todd et Tobey, chez Clarias angolensis, se rapproche beaucoup de Trypanosoma clariæ. Les formes grandes, petites et moyennes existent dans les deux espèces. Mais le parasite des auteurs anglais se distingue de celui de Montel, particulière- ment par la non-bifidité de l’extrémité postérieure et par la situation du noyau, notablement plus rapproché de l'extrémité antérieure. Bouet, chez Clarias anguillaris, a décrit un trypanosome de grande taille qu’il identifie à celui de Dutton, Todd et Tobey, bien que le noyau de son parasite soit plus rapproché de l'extrémité postérieure que de l’antérieure, et qu'il n'ait vu ni les petites ni les moyennes formes. Wenyon a également trouvé un trypanosome chez Clarias anquillaris, mais il n’en a pas donné la description. ({nstitut antirabique et bactériologique, Hanoï, septembre 1910.) TRYPANOPLASME D'UN POISSON DU Tonkin, Clarias macrocephalus, par C. Matuis et M. LEGER. Dans le sang de Clarias macrocephalus (Günther) des mares du Tonkin, où nous avons trouvé les trois formes du 7rypanosoma clariæ (Montel), nous avons fréquemment rencontré un parasite du genre 322 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Trypanoplasma. Ce flagellé a été vu 26 fois sur 145 poissons examinés : il coexistait 14 fois avec le trypanosome. En réalité, la proportion des Clarias parasités est beaucoup plus élevée, car, très souvent, l'infection est légère et Les parasites peuvent échapper à un unique examen. A l'élat frais, ce trypanoplasme se déplace vivement dans le champ du microscope, la grosse extrémité toujours en avant. Les mouvements de translation sont beaucoup plus marqués que ceux de 7rypanosoma clariæ. En outre, on observe des mouvements sur place : le parasite s'allonge et se rétracte comme un accordéon ou comme une flamme qui claque au vent: parfois, il se produit un brusque mouvement de : ressort de la partie antérieure, le reste du corps paraissant fixe. On note aussi tout le long de la convexité les mouvements d'onde de la membrane bordante. Dans les périodes de repos, ce trypanoplasme, rarement étalé, est de forme allongée, avec deux extrémités arrondies, l’antérieure sensi- blement plus grosse que la postérieure. Nous avons obtenu de bonnes colorations du parasite et des deux flagelles, soit avec le Leishman, soit avec le Giemsa, après fixation par l'acide osmique. Sur préparations colorées, les trypanoplasmes sont presque toujours déformés, mais, dans l’ensemble, ils affectent une forme arquée, plus ou moins irrégulière. L’extrémité antérieure est arrondie, tandis que la postérieure s’effile progressivement. La longueur du corps (flagelles non compris) est d'environ 32 v, variant de 29 à 35 . La longueur du corps maxima à l’union du tiers moyen et du tiers antérieur est comprise entre 9 et 12 w, en moyenne 10 5. Le protoplasma, à peine vacuolaire,-se colore en bleu, avec teinte plus foncée le long du bord concave. On distingue parfois un semis de grains chromatiques fins et irrégulièrement distribués, mais jamais de pigment noir. Le noyau est situé sur la convexité du parasite, un peu en arrière du cenirosome, toujours dans le premier quart antérieur. De forme ova- laire, mesurant 5 à 7 de long sur 2 y de large, il est quelquefois à bissac, en deux lobes inégaux, à grand axe longiludinal. Il est constitué par un amas de petits grains de chromatine, qu'on peut, sur certains spécimens, évaluer à 18 ou 20. Le centrosome tranche par sa forte coloration uniforme lilas foncé. Ovalaire (4 y 5 sur 1 x 75), à grand axe longitudinal, il est situé sur la concavité du corps, très près de l'extrémité antérieure. Le flagelle antérieur, coloré en rouge, part du centrosome et devient immédiatement libre. [l n’a pas de tendance à s’enrouler et se montre souvent rigide. Il est très long, en moyenne 22 », atteignant ainsi plus des 2/3 de la longueur du parasite. ) Admis médf LR Gr din cuis RE né ie ts ri distéstdE inter st à ‘inc À SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 353 Le flagelle postérieur se détache également du centrosome. Après un court trajet en avant, il se courbe en arrière et gagne l’extrémité pos- térieure du parasite, en longeant le bord convexe. Ce flagelle, d’un rouge vif, borde la membrane ondulante, colorée en rose pâle, et à larges replis (5 ou 6) peu profonds. Il passe toujours à proximité du noyau, auquel, dans certains cas, il paraît se superposer. Il abandonne le corps un peu avant d'atteindre l’extrémité postérieure du parasite, et, dans sa partie libre, mesure 10 & environ, c’est-à-dire la moitié du fla- gelle antérieur. À l'encontre de ce dernier, il est toujours flexueux, souvent enroulé sur lui-même. Nous n'avons pas noté la dualité des formes de trypanoplasmes signalées par Keysselitz, gamètes & à blépharoplaste très développé et noyau relativement petit, gamètes © dont les formations nucléaires offrent des caractères inverses. Pour Keysselitz, tous les trypanoplasmes se rangeraient dans l’espèce- type; Trypanoplasma Borreli. Minchin, au contraire, croit à leur diver- sité. Dans l’état actuel de notre documentation, il nous est impossible de dire si notre parasite constitue une espèce nouvelle. Nous le dési- gnerons cependant provisoirement sous le nom de 7rypanoplasma cla- riæ. Nous nous contenterons de mentionner qu'il s’écarte notamment de Trypanosoma Borrelhi (Laveran et Mesnil) par ses plus grandes dimen- sions, de 7rypanoplasma varium (Leger) et de Trypanoplasma Guernei (Brumpt) par l'absence de pigment noir. C’est, à notre connaissance, le premier trypanoplasme décrit chez un Siluride. (Institut antirabique el bactériologique, Hanoï, septembre 1910.) ETUDES STALAGMOMÉTRIQUES. LA MESURE DES TENSIONS SUPERFICIELLES, par H. Iscovesco. Les énergies de surface jouent un rôle considérable dans les phéno- mènes biologiques. Depuis 1897, Rhumbler s'est occupé de ces questions. Duclaux, Fraenkel et Cluzet, Bardier, Cluzet, Lyon-Caen et beaucoup d’autres ont étudié ou mesuré la tension superficielle de liquide organique. Traube a publié depuis 1904 les mémoires les plus importants sur cette question. Avant d'exposer les résultats que j'ai obtenus dans l'étude des tensions superficielles, il est nécessaire d'indiquer comment je les ai mesurées. La manière de mesure la plus simple est celle des gouttes. Duclaux Biococte. Comptes RENDUS. — 1910. T. LXIX. 25 354 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui a étudié en 1897 les tensions superficielles d'un grand nombre de substances organiques a fait construire un compte-gouttes d’une capa- cité de 5 centimètres cubes, à extrémité capillaire. Traube a fait construire un autre compte-gouttes plus compliqué comme fabrication et d’une précision plus grande, permettant de compter 1/4 et même un 1/10 de goutte. Je considère cette précision apparente comme un danger grave dans les recherches biologiques. En effet, le nombre de gouties données par un même liquide peut varier dans des proportions beaucoup plus gran- des qu'une goutte pour 60 ou 100, et pour les causes en apparence les plus insigni- fiantes. Pour différentes raisons que j'exposerai ailleurs en détail, j'ai fait construire le stalagmomètre dont le dessin est ci-joint par la maison Chenal et Douilhet. Ce stalagmomètre présente les avanta- ges suivants : 1° Il permet de n'employer, sion le veut, qu'une petite quantité de liquide (4 c. c., 5 environ); 29 Il opère en vase clos, de sorte que la tension est prise dans un milieu saturé des vapeurs du liquide qu'on étudie ; 3° Il permet de recueillir le liquide étudié qui peut servir pour une ;analyse, ce qui n’est pas à dédaigner quand on ne dispose que d'une petite quantité; 4° Il peut servir en même temps de vis- cosimètre ; 5° [permet de mesurer la tension super- ficielle d’un liquide par rapport àunautre; 6° L’écoulement est gradué par un robinet, ce qui permet en même temps le transport facile de l'appareil de l’endroit où on l’a chargé à l'endroit où on fait la mesure. Pour faire une mesure stalagmométrique, il faut toujours s'assurer de la propreté absolue de l’appareil il faut le laver, à l’eau alcaline (1 p. 1000) d’abord, ensuite à l'alcool et le sécher. Toute mesure doit absolument être précédée de la mesure de la tension superficielle de l'eau distillée. Et cette comparaison doit être faite chaque jour et souvent plusieurs fois le même jour. On note le nombre des CNE d’eau distillée, on charge ce l’ap- pareil avec le liquide qu'on étudie et on note le nombre de gouttes. ne ét th MEN | TONER PTS PEVTET VF PUTES 4 + à di Cr RS SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 355 Toute mesure est sans valeur si elle n'est pas précédée de la délermi- nation de la densité du liquide qu'on étudie, au moyen d'un picno- mètre. Le produit du nombre de gouttes d’eau (N) distillée, obtenu dans la mesure de contrôle et de la densité du liquide étudié (D') divisé parle nombre de gouttes du liquide étudié (N') donne la valeur de la teasion superficielle cherchée par rapport à celle de l'eau prise comme unité. Rien n'est plus facile que de transformer ensuite ce chiffre en dynes centimètres en le multipliant par 75. Je suis arrivé ainsi avec cet appareil à trouver des chiffres qui au centième près sont identiques aux chiffres absolus connus. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) LES OPSONINES ET LA PHAGOCYTOSE DANS LES ÉTATS THYROÏDIENS. XIL. — L'INFLUENCE DE LA THYRATOXINE SUR LE POUVOIR OPSONIQUE NORMAL DES ANIMAUX, par S. MaARBÉ. I. — Les expériences, que j'ai communiquées ici même sur l’hyper- sensibilisation générale thyroïdienne, m'ont conduit à ce résultat que cette hypersensibilisation coexiste avec une augmentation de l'indice oposonique et phagocytaire (1). Comme, dans le corps thyroïde, il y a plusieurs principes à fonctions différentes, voire même antagonistes, j'ai trouvé utile d'isoler ces principes et d’en discerner celui qui produirait spécifiquement la sensibilisation des animaux. Dès lors, pour résoudre le problème, je me suis proposé d'étudier d'abord l'influence qu'exercent les différents produits thyroïdiens sur l'indice phagopsonique et de choisir, pour le phénomène de l’hyper- sensibilisation, ceux de ces produits qui se seraient montrés hyperopso- nisants. | IT. — Les produits, qu’on a isolés de la glande thyroïde, sont très nombreux et les procédés sont aussi nombreux et plus ou moins complexes. J'ai choisi la manière employée dernièrement par M. Isco- vesco, qui répond parfaitement au but que je me suis proposé. Ce savant fait épuiser successivement, par l’éther, par le chloroformé et par l’alcocl, une même quantité de poudre de corps thyroïde (2). Les extraits gras, d'après Iscovesco, qui m'a communiqué ces chiffres, sont en quantités très différentes. Pour 100 grammes, il obtient : (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, t. T, p. 351, 412, 468. (2) Iscovesco. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908, t. IT, p. 8k. 356 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Extrait léthérique 2 RNA tn 00409 0erammese Extrait chloroformique : .. .… .:.". 2 RARE 1,0 — Extrait alcoolique. . . . . SSL N : 7,0 — Le résidu © Th yTALOXINE LA. CNE NES RE RON 0205 — 100,0 grammes. III. — Pour étudier d’une manière rigoureuse l’action de chacun de ces produits, j'ai mis en œuvre des solutions telles que les proportions fussent identiques à celles qui existent à l’état physiologique. Tous ces produits ont été très obligeamment mis à ma disposition par la maison Byla, que je tiens à remercier ici. L'influence de la thyratoæine sur la fonction opsonique normale du sérum des lapins. IV. — On met 0,625 gramme de thyroïde atoxique à macérer dans 15.625 centimètres cubes d'eau physiologique. On met de même 1 gramme de poudre de thyroïde, non délipoïdée, dans 95 centimètres cubes d’eau pour servir comme témoin. Les mélanges sont centrifugés. Les liquides surnageants sont injectés dans les veines des lapins de même poids. On injecte 0,62 centimètre cube de l'extrait thyratoxique et À centimètre cube de l'extrait de la glande témoin, ce qui correspond à environ 0,20 gramme de glande thyroïdienne fraiche. V. — Le sang à examiner est prélevé immédiatement avant l'injec- tion pour connaître l'indice normal de l'animal. Les prélèvements ulté- rieurs sont faits deux heures et six heures après l'injection des extraits. VI. — Voilà quelques réactions faites en présence du bacille de la fièvre typhoïde : 6 Juin. Avant. 2h. après. 6 h. après. Lapin n° 31, mâle, 1 300 gr. — Thyratoxine . . . 1,0 1552 ren Lapin n° 30, femelle, 1,240 gr. — Thyroïdine. . . 1,0 0,7 0,6 4 Juillet. Avant... 2 h. ap. 6 h. ap. 24 h. ap. Lapin n° 27, mâle, 2.600 gr. — Thyratoxine . . 1,0 1,6 3,0 165 Lapin n° 33, mâle, 2.680 gr. — Thyroïdine 1,0 1,0 0,7 0,6 VIT. — En employant le staphylocoque, le résultat a été sensible- ment le même : 6 Octobre. Avant. 2h. après. 6 h. après. Lapin n° 1, mâle. — Thyratoxine . . . . . . . . . A.0 1.6 1,9 Eapinn° 2; male = Thyroïdine;. 0 400 i,0 dal VIII. — Je me suis servi, dans ces expériences, d'une macération de thyroïde normale, qui soit sans influence ou même qui manifeste une influence plutôt négative sur la fonction opsonique normale. Or, l’équi- SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 357 valent thyratoxique de cette solution manifeste — comme on vient de le voir — une influence positive très énergique sur le pouvoir es du sérum des lapins. IX. — Le chauffage des. deux extraits pendant une demi-heure à l’autoclave, à 100 degrés, en faisant diminuer un peu l’action de la thy- raloxine, fait, au contraire, augmenter sensiblement l’action de la thy- roïde normale, constatation qui confirme, une fois de plus, mes recher- ches antérieures (1). 20 Octobre. Avant. 2h. après. 6 h. après. Lapin n° 85, mâle, 2.540 gr. — Thyratoxine à 1000. . 1,0 1,2 0,9 Lapin n° 83, mâle, 2.600 gr, — Thyroïde norm. à 1000. 1,0 18 1e X. — La seule conclusion qui découle de ces expériences, c’est que la thyroïde délipoïdée à une action de beaucoup plus stimulante sur le pro- cessus de la phagocytose que la thyroïde normale, et que cette action est due précisément à l'absence des lipoïdes. (Travail du laboratoire de M. Danysz, à l'Institut Pasteur de Paris.) PANCRÉATITES HÉMATOGÈNES. DE L'ÉLIMINATION DES MICROBES PAR LES CANAUX PANCRÉATIQUES, par P. ABRamI, Cu. Ricuer fils et SaiNT-GtRons. Dans une note précédente, nous avons montré que l'infection ascen- dante, admise jusqu'ici pour expliquer la plupart des pancréatites infeclieuses, ne saurait être considérée que comme un processus d’exception. La grande majorité des pancréatites — à part celles qui succèdent à une obstruction basse de Wirsung et relèvent à notre avis de l'infection autogène — résultent pour nous d’une contamination de la glande par voie sanguine descendante. Déjà, le fait est acquis pour deux infections chroniques, rapportées - jusqu ici par la plupart des auteurs à la voie lymphatique : la pancréatite tuberculeuse commune (Salomon et Halbron) et la pancréatite syphili- tique (Faroy). Il en est également de même pour la Doeseute typhique (Chauffard et Ravaut) et la pancréatite ourlienne. Les recherches cliniques et expérimentales que nous avons entre- prises ENG d'étendre cette notion à la plupart des infections du pancréas. TR RS A EE ou (4) S. Marbé. L'aclion directe, in vitro, du corps thyroïde. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1909, t. 1, p. 432. 358 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tout d'abord, en pratiquant systématiquement l'examen de-cette glande chez des sujets atteints de maladies diverses, nous avons pu réunir plusieurs observations d'infection pancréatique manifestement hématogène. C'est ainsi que chez une femme atteinte de broncho-pneu- monie à pneumobacille de Friedlander, que nous avons observée avec M. Widal, nous avons trouvé, à l’autopsie, un abcès de la tête du pan- créas avec canaliculile intense et présence de pus glaireux dans le canal du Wirsung ; dans ces lésions le pneumo-bacille fourmillait, en culture pure. Chez une malade, morte d’ictère grave infectieux conséculif à une métrite puerpérale, et dû au bacillus perfringens, ce germe existait en très grande abondance dans les vaisseaux pancréatiques; on le retrou- vait aussi dans les acini, les îlots de Langerhans et jusque dans les canalicules excréteurs. Chez un pneumonique et chez un brightique qui mourut trois jours après la guérison d’un érysipèle, nous avons retrouvé également le pneumocoque et le streptocoque dans la glande pancréua- tique. Enfin, chez deux typhiques, la culture de fragments de pancréas sur gélose de Drigalsky nous a fourni des colonies confluentes de bacilles d'Eberth. D'autre part, rien n’est plus facile que de reproduire expérimentale ment ces pancréatites hématogènes. Dans la plupart des cas, elles ne diffèrent en rien par leurs lésions des pancréalites dites ascendantes. En créant simplement chez les animaux une infection sanguine, éphémère ou durable, et en les sacrifiant à des époques plus ou moins éloignées de l’inoculation intraveineuse, nous avons observé très fréquemment la localisation, dans le Lissu pancréatique, des germes inoculés et l'existence de lésions glandulaires, acineuses, langerhansiennes et canaliculaires. Dans ces expériences, aucun traumatisme, aucune aclion n'étaient exercés sur le pancréas; les conditions étaient exactement superposables à celles de la pathologie humaine. Nous avons noté cette infection pancréatique descendante : chez 3 cobayes sur 3 inoculés avec la bactéridie charbonneuse ; chez À souris sur À inoculée avec le pneumocoque ; chez À souris sur 1 et chez 2 chiens sur 2 infectés par le pneumobacille de Friedlander ; chez À lapin sur L'inoculé avec un staphylocoque doré ; chez 1 chien sur 1 et chez 1 lapin sur 4 infectés par le bacille d’Eberth ; nous l’avons obtenu de même 2 fois sur 3 avec le bacille pyocyanique et 1 fois sur 2 avec le bacille dysentérique. ) Dans plusieurs de ces cas, l'infection sanguine avait disparu au moment où l’animal fut sacrifié. La fréquence des lésions canaliculaires observées au cours de ces pancréatites descendantes s'explique par ce fait qu'il y a non seulement fixation des microbes sur le pancréas, mais, de même que pour le foie, élimination par les canaux excréteurs. Nous avons pu prendre cette élimination sur le fait en recueillant, à SÉANCE DU D NOVEMBRE 359 l’aide d'une canule introduite aseptiquement dans le Wirsung, le suc pancréatique d'animaux (chiens) soumis à l’inoculation intraveineuse . de certains microbes. Le suc était immédiatement cultivé. Dans ces conditions nous avons pu relrouver le bacille d’Eberth 2 fois sur 3, le bacille subtilis 4 fois sur 4. Cette élimination comme sur le foie ou le rein, est très précoce. Dans un cas elle apparut, moins d'une heure après l’inoculation intraveineuse. Par contre, nous n'avons pu l’observer avec d’autres bactéries (staphylocoque doré (1 cas), pneu- mobacille (2 cas), bacille de Koch (2 cas). La différence des résultats peut s'expliquer, croyons-nous, par le mode d'action, différent suivant les germes, du suc pancréatique. Cette élimination des microbes par les canaux pancréatiques ne paraît pas être sous la dépendance de lésions glandulaires : nous l’avons observée aussi nettement avec des particules inertes injectées dans la circulation générale ou locale (encre de Chine). [1 semble qu'il s'agisse là d'une propriété commune à tous les organes glandulaires. Les résultats précédents établissent la réalité et l'importance de l'in- fection descendante du pancréas. Ils montrent en outre que la systéma- tisation canaliculaire des lésions n'est pas plus pour le pancréas que pour les autres glandes sous la dépendanee de l'infection ascendante. (Travail de la Faculté de médecine, laboratoire de physiologie, et de l'hôpital Cochin, services et laboratoires de MM. les professeurs Chauf- fard et Widal.) Le Gérant : ÜCTAVE PORÉE. EE A — Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU BartTeLcr (F.) et SrerN (L.) : In- - fluence de quelques facteurs sur l'oxydation de l'acide succinique 12 NOVEMBRE FO SOMMAIRE Lépine {R.) et BouLun : Influence de l'hyperthermie simple et de l'in- fection fébrile sur la glycémie . . . par les tissus animaux . . . . ... 310 MAR&BË (S.) : Les opsonines et la Boxxamour (M.), Iuserr et Jour- phagocytose dans les états thyroi- pAN : Action diurélique et déchlo- diens. — XIII. Les inhibines phago- rurante du chlorure de calcium chez cytaires d'origine thyroïdienne. . . JeflapinEn or Mal PANNE 374 Marran et WEILL-HALLÉ (B.) : La CARREL (ALExIS) et Burrows (Monx- peroxydase-du lait de femme. . .. TROSE T.) : Seconde génération de Maurez (E.) : Importance des cellules thyroïdiennes (Cinquième ordres de sensibilité et de toxicité, TOLE) PP I Cr la lea 365 | ainsi que des doses minima mor- CARREL (ALExIS) et Burrows (Mox- telles au point de vue de la patho- TROSE T.) : Culture in vitro d'un logie et de la thérapeutique. — Ré- SarCOoMeNUMaIN Fe 361 | sumé. — Conclusions . . . . . . .. CHAPPELLIER (A.): Lecanal de Wolff MEesiz (F.) et Lesogur (A.) : De persisterait-il chez les femelles de l'action comparée des sérums de certains oiseaux ? (Deuxième note). 3:6 | primates sur les infections à trypa- CHAUSSÉ (P.) : Expériences d'inha- DOSOMES PME LIRE SR SPENCER EEE lation de matière tuberculeuse bo- MuLon (P.) : Sur l'existence de VIneiChe ze Chat EEE 380 | graisses antitoxiques. . . . . . . .. DÉVÉ (F.) : Anaphylaxie hydatique RETTERER (Eo.) et LELIÈVRE (AUG.): post-opératoire mortelle. . ... ... 400 | Involution de l’appendice iléal du DÉVÉ (F.) et Guerser (M.) : Re- Canard En et Ce cherches expérimentales au sujet RosenTnaL (GEorGEs): Le lait caillé du formolage des kystes hydatiques. 402 | au bacille bulgare, aliment de pro- Doyox (M.) : Modification des pro- phylaxie certaine du choléra asia- priétés anticoagulantes du foie tique. Concurrence vitale du bacille EXCISÉIe CONSERVER ei 395 | virgule et du bacille bulgare. . . . FerRier (Pauc) : Importance de Roupsky (D.) : Sur le Trypano- l'examen des urines dans le traite- soma Lewisi Kent renforcé. . . . .. ment recalcifiant de Ia tubercu- Simon (L.-G.) : Sur le bacille de OSCAR EEE RME RER PERLE LE 378 | la pseudo-tuberculose du cobaye. . Iscovesco (H.) : Le lipoïde exoph- Turrô (R.) et GonzALez (P.): Ana- talmisant de la thyroïde . . . . .. 391 | phylaxie par les globulines. . . .. Brococie. ComPres RENDUS. — 1910. T, LXIX. 26 361 368 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. ‘A Dastre. IMPORTANCE DES ORDRES DE SENSIBILITÉ ET DE TOXICITÉ, AINSI QUE DES DOSES MINIMA MORTELLES AU POINT DE VUE DE LA PATHOLOGIE ET DE LA THÉRAPEUTIQUE. — RÉSUMÉ. — CONCLUSIONS, par E. Maurez. On peut considérer comme démontré que les agents microbiens pathogènes exercent leur action surtout par leurs produits solubles (ptomaïnes, toxines). Je crois également que, dans les maladies de nutrition, c'est aussi aux produits anormaux solubles (leucomaïnes, produits de combustion incomplète) que sont dues leurs manifestations. Pour ces deux groupes d’affections, nous devons admettre que, même quand il y a des lésions manifestes de certains éléments anatomiques, ces lésions ont toujours été précédées par des troubles tonctionnels de ces mêmes éléments. Ces deux grands groupes d’affections microbiennes et de nutrition, qui représentent la plus large part de la pathologie, reconnaissent done comme causes des agents solubles. Or, mes recherches m'ont conduit à celte conclusion que tous les agents sont soumis aux lois d’électivité, c'est-à-dire qu’ils agissent sur les éléments anatomiques et que leur action ne se fait sentir sur ces divers éléments que graduellement, les moins sensibles exigeant des doses plus fortes ou prolongées pendant plus longtemps. (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 18 juin et 2 juillet 1910.) Ces données étant admises, et elles me paraissent désormais s'1n- poser, j'estime qu'il y a un intérêt capital à déterminer les ordres de sensibilité et de toxicité des divers agents pathogènes, comme je lai fait pour quelques-uns, toxine tétanique, toxine diphtérique, venin de cobra, et pour un certain nombre de substances médicamenteuses (voir la bibliographie ci-jointe). La connaissance de ces ordres pour les agents pathogènes nous permettrait de pénétrer le mécanisme intime de leurs manifestations, et, de plus, elle nous guiderait dans les indications thé- rapeutiques à remplir pour chacun d'eux. À des agents pathogènes agissant électivement sur la fibre cardiaque et diminuant son énergie, nous pourrions opposer, en suivant les lois de l’antagonisme, d’autres agents ayant également leur action élective sur le même élément, mais excitant sa fonction. Il en serait de même de la fibre lisse, de la fibre striée, des nerfs sensilifs et moteurs, ete., ete., et il m'est déjà démontré qu'il y a des agents pathogènes ayant leur Us élective sur ces divers < UE Es ge Cible in à nono: siirndmlt Basile set Lies he © ©ù (BE SÉANCE DU 12 NOVEMBRE éléments, et aussi des agents thérapeutiques ayant une action contraire. Or, les altérations anatomiques des divers éléments étant toujours pré- cédées d’une période de troubles purement fonctionnels, pendant laquelle les modifications de ces éléments sont remédiables, on voit toute l'importance que prendrait la connaissance des ordres de sensi- bilité et de toxicité des agents pathogènes, et aussi de substances propres à les combattre. Les procédés capables d'éliminer les produits pathogènes, et ceux employés par l'organisme pour élaborer les sub- stances destinées à les neutraliser, ne perdront rien de leur importance. Leur utilité se trouvera même augmentée par les agents antagonistes qui leur donneront plus de temps pour agir. Quant aux doses à employer pour les agents antagonistes, je l'ai dit, elles sont fixées par leurs doses minima mortelles; et de là découle la nécessité de fixer ces dernières aussi loin pour les agents pathogènes que pour ceux destinés à les combattre. Or, ce sont là des recherches faciles; je l’ai déjà fait pour une trentaine d'agents de ces deux ordres (1). En connaissant les ordres de sensibilité et de toxicité des agents pathogènes, on pourrait, d'après les éléments analomiques impres- sionnés, apprécier approximalivement la quantité d’antagoniste à donner; et je rappelle que, pour une quantité de toxique double de sa dose mortelle, il faudrait donner une quantité de l'äantagoniste double de la sienne. Il ne pourra être efficace, j'y insiste de nouveau, qu'à cette condition. Ce principe conduira donc souvent à donner l’antagoniste à une dose telle que, s'il était donné séparément, il serait sûrement mortel. Il devra même en être logiquement ainsi loutes les fois que l'agent pathogène existera dans l'organisme en quantité suffisante pour être mortelle. Telles sont les idées auxquelles m'ont conduit les recherches que je poursuis, comme on peulle voir par les indications bibliographiques(2), depuis plus de quinze ans. Je le dis de nouveau, ces recherches ne sont pas encore sorties du domaine expérimental, et elles devront y rester encore quelque temps. Mais les résultats auxquels je suis arrivé dans ce domaine, et aussi les interprétations que ces faits m'ont permis de donner de nombreux faits cliniques, me semblent avoir une telle impor- tance au point de vue de la direction à donner aux recherches théra- peutiques, que j'ai cru devoir les signaler au monde médical; et je (1) Voir les communications faites à la Société de Biologie le 18 juin, le 2, le 16 et le 23 juiilet 1910. (2) Contribution à la fixation des doses minima mortelles et de celles appli- cables à la voié thérapeutique par la voie hypodermique. (Comptes rendus des travaux, publiés par la Caisse des recherches scientifiques, année 1909.) Ces 30 substances comprennent : 9 substances minérales, 13 alcaloïdes, 4 gluco- sides et # substances composées d'origine végétale ou animale. 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE serais heureux si je puis obtenir ainsi que quelques expérimentateurs entrent dans la même voie. Bigciograpnie. — 1895. Action élective de certains agents physiques et chi- miques sur les leucocytes. Société de médecine de Toulouse, 1° mars-1895. 1896. Action de l’eau distillée sur les éléments figurés du sang du lapin. —. Sur le lapin par la voie veineuse et hypodermique, 14 novembre 1896. — Action de l’eau distillée sur le sang humain. — Conclusions générales sur l'eau distillée. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 novembre 1896. 1897. Action de l’eau distillée sur le sang el sur l'organisme. Archives médicales de Toulouse, 10 et 25 décembre 1896, 18 février et 25 mars 1897. ‘ 4897. Note sur l’action élective des caustiques arsenicaux sur les éléments jeunes. Société de médecine de Toulouse, 4° Juin 1897. 4900. Recherches expérimentales sur la strophantine. Société d'Histoire naturelle de Toulouse, juillet 1900. | 1900. Essai sur les lois qui régissent l’action des agents thérapeutiques et toxiques. Congrès international de médecine de Paris, Section de pathologie générale, 7 août 1900. 1901. Essai sur les lois qui régissent l’action générale des agents thérapeu- tiques et toxiques. Bulletin général de thérapeutique, 15 et 30 octobre, 15 et 30 novembre 1901. F , 1901. Note sur l’ordre de sensibilité et de toxicité des principaux éléments anatomiques sous l'influence du chlorhydrate d’émétine. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 novembre 1901. 1902. Rapport sur l’ordre de sensibilité des principaux éléments anato- miques à l’'émétine et les propriétés thérapeutiques de cet agent. Comptes rendus de la Soc. de Biologie 11 janvier 1902. 1902. Application à la pathologie et à la thérapeutique des lois qui parais- sent régir l’action générale des agents thérapeutiques. Bulletin général de thérapeutique, février et mars 1902. 1902. Ordre de sensibilité et de toxicité des principaux éléments anato- miques à l’ergotine de Bonjean. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 44 juin 1902. 1902. Rapport entre l’ordre de sensibilité des principaux éléments anato- miques à l’ergotine et les propriétés thérapeutiques de cet agent. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 14 juin 1902. 1902. Détermination de l’ordre de sensibilité et de toxicité des principaux éléments anatomiques au sulfate de strychnine. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 juillet 1902. 1902. Contribution à l'étude expérimentale de la quinine. Société d'Histoire naturelle de Toulouse, 16 juillet 1902. 4902. Rapport entre l'ordre de sensibilité des principaux éléments anato- miques à la strychnine et les propriétés thérapeutiques de cet agent. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 juillet 1902. 1903. Contribution à l'étude expérimentale du bromhydrate de quinine. Archives de médecine expérimentale et d'anatomie pathologique, # novembre 1902 et janvier 1903. 1903. Ordre de toxicité et de sensibilité des éléments anatomiques sous ns ann EL faten ete FREE 757 x : - SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 365 l'influence du sulfate de spartéine. Déductions théoriques et pratiques. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 novembre 1903. 1906. Contribution à l'étude de la convallomarine sur les organes de la circulation et sur les éléments figurés du sang. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 juillet 1906. SECONDE GÉNÉRATION DE CELLULES THYROIDIENNES (Cinquième note), par ALEXIS CARREL et MONTROSE T. BURROwWS. Ces expériences ont consisté à ensemencer dans un nouveau milieu plasmatique les cellules produites en dehors de l’organisme par un frag- ment thyroïdien, dans le but de faire des cultures en série. L'inoculation du nouveau milieu était parfois obtenue en plaçant dans du plasma neuf des petits morceaux de plasma ancien contenant des cellules actives. Mais celles-ci étaient souvent traumatisées par la trans- plantation, de telle sorte qu’elles restaient stériles et mouraient. Une méthode plus sûre fut donc ordinairement employée. On extirpait le fragment de tissu thyroïdien d’une culture primaire ou secondaire. Puis on recouvrait la cavité ainsi créée et la surface de l’ancien milieu de culture par du plasma neuf. Plusieurs expériences du premier lyvpe ont élé pratiquées. Dans une série de quelques cas seulement, les résultats furent positifs. Dans une des cultures, un petit fragment de plasma ancien contenait des cellules: - L'une d’elles envoyait dans le nouveau plasma un long filament qui s’y terminait par une cellule. Dans d’autres cultures, on voyait les cellules s'assembler sur les bords du plasma neuf et y végéter plus ou moins rapidement. Toutes ces cultures moururent d'infection au bout de trente-six heures environ. Dans la plupart de nos expériences nous avons employé la seconde méthode. La première lentative donna d'emblée un résultat très démonstratif. La culture 5 —A de la thyroïde du chien 862 étail au septième jour en élat de végétation active. Le frag- ment de tissu primitif fut alors enlevé, et on recouvrit la lamelle de plasma neuf, le 29 septembre 1910, à 11 h. 30 du malin. Quelques minutes après, on constata que le plasma neuf ne contenait pas une cellule. Dans le plasma ancien il y avait des cellules fusiformes et multipolaires, sans trace du tissu thyroïdien primitif. À 3 h. 10 du soir, la plupart des cellules s'étaient approchées du nouveau milieu de culture et quelques- unes commencaient à y pénétrer. Une cellule arrondie munie d’un long filament s’y trouvait déjà. À une plus grande distance du bord du plasma ancien, On apercevait une cellule fusiforme. Mais le nouveau plasma ne contenait encore que ces deux cellules à l’élat libre. La cellule fusiforme 366 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE se composait d’un cytoplasme granuleux et d’un gros noyau clair avec deux nucléoles. Les extrémités étaient larges el comme ouvertes. De 3 h. 15 à 3 h. 24, la cellule augmenta de volume et modifia sa forme. Son extrémité antérieure s'élargit tandis que son extrémité postérieure s'effila. Il y avait en même temps une grande activité dans les granu- lations protoplasmiques. À 3 h. 26, l’extrémité postérieure commença à se développer rapidement en une très longue queue. À 4 h. 45, la cellule changea de forme. Son extrémité antérieure s’élargit en éventail. À ce moment, on examina les autres régions du nouveau plasma et on y trouva plusieurs cellules. À 8 heures du matin, la cellule fusiforme était devenue une large cellule multipolaire. Le lendemain matin, à 9 heures, le nouveau milieu plasmatique contenait beaucoup de cellules fusiformes et mullipolaires. Dans l'après-midi, la culture fut fixée et colorée à l'hématoxyline. L'examen confirma entièrement les observations faites sur le vivant. Nous répétâmes plusieurs fois cette expérience avec des cultures pri- maires ou secondaires vieilles de trois à huit jours. Dans tous les cas, la seconde génération cellulaire s’obtint facilement, et parfois de petits groupes de cellules donnèrent lieu à une végétation extrêmement abon- dante. Par exemple, à l'aide de la cullure primaire 47—E faite Le 30 sep- tembre avec la thyroïde du chien 869, on obtint le 8 octobre la cullure secondaire 2—L. Cette culture végéta rapidement. Le 14 octobre, on enleva le tissu primitif et on recouvrit le milieu de culture de plasma neuf. Des cellules fusiformes et des masses de cellules polygonales apparurent bientôt dans le nouveau milieu. Celui-ei subit une rétraction assez marquée. Il fut fixé el coloré le 21 octobre. On y constata alors de très belles cellules fusiformes et des masses de cellules ressemblant à des cellules épithéliales. Dans d'autres cas, on obtint des résultats encore plus beaux. Dans la culture 3—L faite à l'aide de la culture primaire 17--E, il y eut une prolifération inlense et rapide des cellules thyroï- diennes. Le plasma s’infiltra de granulations protoplasmiques. Les cellules étaient tellement nombreuses qu’il était impossible de les indi- vidualiser. Le milieu plasmatique était comme imprégné de malière vivante. Il y avait deux centres principaux de prolifération qui s'unirent bientôt par des gerbes de cellules fusiformes traversant le nouveau milieu. On essaya alors de couper le plasma en petits morceaux pour ensemencer d’autres milieux et obtenir ainsi une troisième génération de cellules. Mais l'opération tua les cellules de la seconde génération. Plusieurs résultats analogues aux précédents furent observés. De l'examen des cultures vivantes et des cultures fixées et colorées, on peut conclure quil est facile d'obtenir une seconde génération de cellules provenant des cellules produites en dehors de l'organisme par un fragment thyroïdien. (From the laboratories of the Rockefeller Institute.) SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 367 CULTURE @ IN VITRO » D'UN SARCOME HUMAIN, par ALExIS CARREL et MonrRosE T. BurRrows. Il a été possible de cultiver ?n vitro un sarcome humain aussi facile- ment que le sarcome de poulet décrit dans une précédente note. Grâce à M. Coley et à ses assistants du Memorial Hospital de New-York, nous avons pu faire des cullures d'un sarcome de l'extrémité supérieure du péroné d’une femme de trente-cinq ans. Cette malade avait été opérée déjà au mois de juin et au mois de septembre. Au mois d'octobre, elle vint au Memorial Hospital pour une nouvelle récidive. Le 27 octobre, à 4 heures de l'après-midi, M. Coley enleva la tumeur. Pendant l'opération, nous primes un peu de sang du bras de la malade pour nous en servir comme milieu de culture. À 4 h. 1/2, douze cultures furent failes et emporlées immédiatement au Rockefeller Institute. seize heures après, les cultures furent examinées. Le milieu plas- mique était mal coëgulé, et les fragments de tissu n'étaient maintenus que par une très mince couche de fibrine adhérente à la lame de verre. Toute la parlie inférieure du milieu était fluide. Malgré ces conditions défavorables, un grand nombre de cellules fusiformes faisaient saillie des bords du tissu dans le plasma. Beaucoup de belles cellules allongées à cytoplasme granuleux et à gros noyaux clair évoluaient dans le milieu. Dix cultures sur douze donnèrent des résultats positifs. Le surlendemain, c’est-à-dire le 29 octobre, il y avait dans les cultures des cellules fusiformes à longues queues, des cellules rondes et quelques larges cellules multipolaires. Ces cellules poussaient dans la mince couche de plasma qui couvrait la lamelle. On pouvait donc les observer facilement avec l'objectif à immersion. Leurs caractères seront décrits dans une autre note. Le but de cette communication est seule- ment de montrer que tous les détails des cellules peuvent être observés à chaque minute de leur évolution. En voici un exemple : Pendant que nous regardions une large cellule fusiforme, ses attaches se rompirent sous l'influence d’un léger choc donné à la lame. Aussitôt elle se transforma en une petite boule granuleuse. A 9 heures, elle était une masse parfaitement sphérique et composée de protoplasma . densément granuleux. À 9 h. 3, elle devint ovoïde. À 9 h. 6, l’ovoïde s'allongea. Peu à peu, les granulalions de sa partie antérieure devinrent moins denses. À 9 h. 18, l'extrémité postérieure s'allongea en pointe. En même temps, une tache claire apparut à la place où les granulations étaient moins nombreuses. À 9 h. 20, une grande activité se manifestait dans les granulations de la partie postérieure de la cellule. Quelques- unes s'écoulèrent dans le plasma sous la forme d’une courte queue. A 9h. 22, la tache claire devint un réel noyau avec des bords bien 368 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE définis. Un nucléole plus opaque y apparut bientôt. La cellule avait beaucoup augmenté de volume. À 9 h. 30, une très longue queue se développait à l'extrémité postérieure de la cellule. Mais l'extrémité anté- rieure était encore très courte et large. Elle s’allongea ensuite de façon progressive, et, à 9 h. 45, la cellule avait repris le volume et l'aspect qu'elle présentait avant 9 heures. Cette observation montre avec quelle facilité l'évolution d'une cellule vivante peut être observée dans une culture. Le 30 octobre, les cultures végétaient avec activité. Deux d'entre elles furent fixées et colorées. Leur examen confirma les observations faites sur le vivant. Le 1°" novembre, la plupart des cultures étaient mortes ou fixées. Une seule survivait le 2 novembre en bon état. Cette expérience montre qu'il a été possible de cultiver in vitro un sarcome humain aussi facilement que le sarcorme de poulet déjà décrit. Nous pourrons probablement observer par la même méthode le déve- loppement de la plupart des tumeurs malignes. La culture des tissus, en dehors de l'organisme, constituera donc peut-être un nouveau moyen d'étudier ke cancer chez l'homme. (From the laboratories of the Rockefeller Institute.) INVOLUTION DE L'APPENDICE ILÉAL DU CANARD. par Ép. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. Après les follicules clos (1), nous avons étudié la structure et l’évolu- tion de la muqueuse de l’appendice iléal du Canard. Il va de soi que nous avons employé les fixateurs les plus variés (acide osmique, liquide de Bouin et de Zenker, bichlorure de mercure), et les colorants appro- priés (hématoxyline, éosine, mélange de van Gieson, thionine, bleu de toluidine, etc.). Sur le canard qui vient d’éclore, le segment distal, ou libre, de l’appendice iléal s’atrophie: les cellules du revêtement épithélial se dissocient et résol- vent en éléments qui dégénèrent; le chorion se raréfie également ; il y appa- rait des espaces clairs résultant de la liquéfaction du cytoplasma amorphe et de la désagrégation du réticulum chromophile. Quant au segment proximal, ou basilaire, il subit une évolution progressive et atteint la forme et les dimensions que nous avons décrites dans la note citée. On distingue, dans le chorion (tunica propria) de la muqueuse, deux portions de structure différente, l’une externe, et, l’autre interne. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 nov. 1910, p. 334. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 369 La portion externe avoisinant la musculature, devient conjonctive, c'est- à dire qu'il s’y développe des faisceaux de fbrilles conjonctives, épais de Omm4 à Oum, d’où partent des trabécules également conjonctives dont les unes se perdent, après un court frajet, dans le chorion, tandis que les autres s'irradient vers la musculature où elles se continuent avec les fines cloisons intermusculaires. En ce qui concerne la portion énterne du chorion, comprenant la plus grande épaisseur de la muqueuse, elle est constituée, outre le revêtement épithélial des cryptes, par une masse réticulée complètement dépourvue de fibrilles collagènes. Cette masse est un cytoplasma commun à nombreux noyaux, cloisonné par un fin réticulum chromophile ou basophile. Elle a même origine et même structure que les ébauches des follicules clos ; elle dérive, en effet, de la multiplication des cellules épithéliales des cryptes qui se transforment en un syncylium produisant, en de nombreux points, du plasma, des globules blancs et rouges par fonte d'une portion de cytoplasma. Lorsque le canard atteint l’âge de six mois environ, la masse réticulée du chorion montre les modifications suivantes : l’hyaloplasma de la masse réti- culée, ou syncytium, disparaît ; quel que soit le fixateur qu'on ait employé, on ne constate plus que la présence de noyaux entourés d'une zone cyto- plasmique très mince d’où partent, en rayonnant, des filaments chromophiles ou basophiles. En s’anastomosant entre eux, ces filaments circonscrivent des mailles vides. Autrement dit, au syncytium plein a succédé un cyneytium à mailles vides. Tel est le premier stade de la transformation régressive. Au stade suivant (septième mois), apparaissent de larges espaces clairs, d’une étendue de 0mm2 à O4, Chacun de ces espaces se compose de champs arrondis figurant des alvéoles, de 12 à 15 uw, limités à leur périphérie par une paroi qui semble taillée à l’'emporte-pièce. Aux points de rencontre des alvéoles se trouve une cellule nucléée dont le cytoplasma a pris une apparence homogène et hyaline. Quant au contenu des alvéoles, il rappelle celui d'un kyste microscopique : tantôt il remplit fout le kyste et se compose d’une cellule claire à noyau basophile; tantôt le contenu est hyalin et parsemé de petits noyaux, les uns basophiles, les autres acidophiles; tantôt on ne voit plus, dans l’espace limité par une paroi à doubles contours, qu'un bloc soit entièrement hyalin, soit semé de granulations nucléaires de 1 à 2 y. En sériant les modifications ou allérations qui surviennent avec les progrès de l’âge dans le syncytium plein du chorion de l’appendice iléal, on voit les phénomènes involutifs se succéder dans l'ordre suivant: 1° résorption de l’hyploplasma contenu dans les mailles du réticulum chromophile ; 2° désa- grécation du réticulum lui-même; 3° dégénérescence hyaline du cytoplasma périnucléaire ; fragmentation des noyaux et transformation de la substance “nucléaire en granulations, d’abord basopbiles, puis acidophiles. Les kystes sont donc dus aux modifications sus-mentionnées qui s'étendent sur certaius territoires cellulaires du chorion. Résultats. — Jusque vers l’âge de 6 ou 7 mois, le chorion de l’appen- dice iléal du canard est constitué essentiellement par un syncylium à cytoplasma réticulé, qui élabore, en de nombreux points, du plasma, 370 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des globules blancs el rouges. À cette évolution progressive succède l'involulion, qui se caractérise par la dégénérescence de certaines cel- lules ; d'où résulle la formation de Æystes microscopiques. Pareil processus régressif rappelle les modifications cellulaires qui se passent dans certaines régions d’abord pleines et compactes et qui aboutissent au développement des bourses muqueuses et des cavités arti- culaires (4). La provenance blastodermique des organes importe peu: s'il s'agit, dans les exemples cités, de tissus mésodermiques, nous con- naissons aujourd'hui des organes dont l'origine et la structure sont identiques à celles de l’appendice iléal : bien que produits par la végé- tation et la transformation d'éléments uniquement épithéliaux, ils pré- sentent néanmoins des phénomènes involutifs de même ordre. Nous vou- lons parler des amygdales et du thymus. L'un de nous a décrit el figuré des lacunes ou alvéoles qui se déve- loppent dans les amygdales du vieillard et du marsouin adulte (2). D'autre part, Prymak et Hammar ont signalé, dans le thymus adulte de nombreux vertébrés, un mode d'involution analogue qui y détermine la production de kystes. Le premier auteur les attribue au départ des lymphocytes ; le second, à la mortification de territoires cellulaires tout entiers, qu'il décrit alors sous le nom de séquestres. Conclusion. — Le syneytium, d’abord plein du chorion de l’appendice iléal, commence, chez le canard adulte, par se transformer en une masse réticulée à mailles vides. Par désagrégation du réticulum et fragmentation des noyaux prennent naissance des kystes dont le con- tenu finit par dégénérer et se résorber. INFLUENCE DE QUELQUES FACTEURS SUR L'OXYDATION DE L'ACIDE SUCCINIQUE PAR LES TISSUS ANIMAUX, par F. Barrezur et L. STERN. Nous avons exposé dans une note précédente (29 octobre 1910) que les tissus des animaux supérieurs ont la propriété d’oxyder l'acide suc- cinique en acide malique, avec absorption d'O. L'importance de cette oxydalion est d’abord constituée par le fait que tous les tissus examinés possèdent, à un degré plus ou moins élevé, le pouvoir d'oxyder l’acide suceinique, Il est en outre à remarquer que (1) Voir Retterer. Journal de l'Analomie, 1896, p. 256, et fbid., 1902, p. 473. (2) Voir Retterer. Journal de l'Anatomie, 1888, p. 45 et 280, fig. 17 et 27, pl. 1L et. XIIL, L'éR SÉANCE DU 12 NOVEMBRE )11 rt ES TU _ cette oxydation est surtout active dans les tissus (foie, muscle, rein, qui présentent in vitro les échanges gazeux les plus élevés. L'oxydation de l’aeide succinique est de beaucoup la plus énergique que nous connais- sions jusqu'ici. On peut enfin ajouter que l'extrait aqueux des tissus ne possède pas la propriété d'oxyder l'acide succinique, et que les tissus traités par l'alcool perdent cette propriété. Par ces deux derniers carac- tères le processus d’oxydation de l'acide succinique se distingue des ferments habituels. Nous avons étudié l'influence de plusieurs facteurs sur l'énergie d'oxydation de l’acide succinique par les tissus animaux. La réaction du milieu exerce une influence considérable. C'est en milieu neutre que l'oxydation est la plus active; elle est inhibée énergi- quement par la présence des ions H et OH libres. Mais l'oxydation n'est pas gênée par l'alcalinité potentielle du liquide. Ainsi si on neutralise l’alcalinité réelle de NaOH par l'extrait aqueux d’un tissu, l'action inhi- bitrice de Na9H est abolie. C’est celte action neutralisante des extrails tissulaires vis-à-vis des alcalis, qui nous à fait croire que l'intervention des substances qui passent dans l'extrait aqueux, était nécessaire pour l'oxydation de l'acide succinique. Dans nos premières expériences, les muscles ou le foie broyés avaient été traités à plusieurs reprises par l’eau, de manière à obtenir un résidu dépourvu des substances solubles dans l’eau. Ce résidu additionné d’eau‘faiblement alcalinisée (NaOH à 1 p. 2000) n’oxyde pas l'acide succinique, mais il acquiert ce pouvoir si on ajoute l'extrait aqueux d'un tissu. Le même résidu oxyde énergique- ment l’acide succinique si on l'additionne simplement d’eau non alcali- nisée, et la quantité d'acide succinique oxydée est à peu près la même que celle qu'on observe dans le cas où le résidu a été additionné de l'extrait aqueux de tissu. La présence des substances qui se trouvent dans l'extrait aqueux n'est donc pas nécessaire à l'oxydation de Pacide succinique, comme nous l'avions cru dans nos premières expériences. Les substances qui opèrent cette oxydation restent adhérentes aux cellules et ne passent pas dans l'extrait aqueux. Les tissus gardent longiemps, après la mort de l'animal, leur pouvoir oxydant vis-à-vis de l'acide succinique. Le résidu musculaire se com- porte de même, el sous forme de pâte il constitue une préparation très commode, qui, conservée à basse tempéralure, garde son pouvoir oxydant pendant quelques jours. L'oxydation de l'acide succinique par le foie et le muscle de cheval présente son optimum de température à 40 degrés environ en présence d'eau nonalealinisée. À 55 degrés, l'oxydation de l'acide succinique devient peu à peu nulle. Nous constatons ici une autre différence bien netlé avec les oxydations de nature enzymatique qui ont lieu dans le foie et qui ont leur optimum de température à 55 degrés environ, comme nous l'avons démontré. JD SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons examiné l'action de plusieurs poisons, dont nous avions déjà étudié l'influence sur la respiration principale et sur la respiration accessoire. Nous avons constaté que l’oxydation de l'acide suecinique par les tissus est fortement diminuée en présence de faibles concentra- Uüons d’arsénite de Na, d’aldéhyde formique ou d’aldéhyde salicylique, de chloral, d’oxalate, de la bile, etc. Toutefois ces différents poisons agissent moins énergiquement sur l'oxydation de l'acide succinique que sur la respiration principale. L'acide cyanhydrique, même à très faible concentration, abolit l'oxydation de l'acide succinique. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Université de Genève.) ANAPHYLAXIE PAR LES GLOBULINES, par R. Turr6 et P. GonzALez (de Barcelone). Nous nous sommes proposé la recherche des substances composantes du sérum sanguin qui pourraient provoquer les phénomènes d’anaphy- laxie. Nous avons isolé les globulines par la méthode classique 150 centimètres cubes de sérum ont été dilués dans 2.500 centimètres cubes d’eau distillée et ont été soumis (après neutralisation avec deux gouttes d'acide acétique) à l'influence du courant de CO. On lave les globulines précipitées avec six litres d’eau distillée et on obtient, par concentration et centrifugation, les globulines pures. Le liquide qui reste séparé des globulines, après la centrifugation, est du sérum, quinze fois dilué et privé de globulines. Avec ce sérum aglobulinique A, les globu- lines et le sérum normal N, nous avons fait les expériences sui- vantes : 1° Dix cobayes de 400-500 grammes ont été traités par 1 centimètre cube de sérum N, dilué à 1 p.100. Passé douze jours, ils ont recu par la veine jugulaire une injection de L centimètre cube d'une dilution des globulines dans 150 centimètres cubes de solution physiologique. Cette dose paraît êlre la dose minima mortelle. En effet, tous ces animaux sont morts avec des phénomènes semblables à ceux qui sont propres à l'anaphylaxie sérique, mais avec une tendance paralytique marquée. 2° Dix cobayes du même poids ont été préparés avec 1 centimètre cube de sérum N, comme dans l'expérience antérieure; douze jours plus tard, ils ont reçu une injection péritonéale de 0,75 centimètres cubes de la solution de globulines, laquelle est répétée après trente minutes. Une demi-heure après cette deuxième injection, les cobayes ont recu encore une injection de À centimètre cube de sérum N, dans la jugu- PRE ee SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 313 laire. Certains de ces animaux ont présenté des phénomènes convulsifs, mais aucun, parmi eux, n’est mort des suites de l'expérience. 3° Dix cobayes préparés avec le sérum N dilué recoivent la moitié de la dose minime mortelle de globulines 0,50 centimètres cubes et, cinq minutes plus tard, l'injection d’épreuve de sérum frais. Aucun de ces cobayes n’a présenté de symptômes anaphylactiques. 4° Dix cobayes sont préparés avec 1 centimètre cube de globulines à 1 p. 300, c'est-à-dire la moitié de la dose minime mortelle de la pre- mière expérience. L'injection, après douze jours, de la dose mortelle de globulines tue tous ces animaux en l’espace de trois minutes, sans con- vulsions et avec des phénomènes paralytiques, qui commencent par le train postérieur et avancent progressivement jusqu’à produire l'asphyxie. Les animaux mâles présentent généralement une éjaculation assez abondante. 5° Dix cobayes sont préparés avec 1 centimètre cube de sérum A dilué à 1 p. 100. Après douze jours, on injecte par la jugulaire 1 centimètre cube de sérum N frais. Les cobayes sont pris d’une agitation muscu- laire très vive; il yen a qui font des sauts considérables. Ces phéno- mènes sont passagers et, après cinq minutes, les animaux sont tout à fait remis. Si l’on répète l'expérience, mais en injectant la dose nouvelle de globulines au lieu du sérum frais, on n'observe de phénomène anaphylactique d'aucune sorte malgré qu'on injecte encore immédiate- ment 1 centimètre cube de sérum normal. Conclusions : 1° Les accidents anaphylactiques des cobayes préparés avec du sérum normal peuvent être provoqués par les globulines injec- tées à l’état de pureté. 2° L’injection de globulines à dose inférieure à la dose minime mor- telle préserve les animaux des acidents anaphylactiques déterminés par le sérum. 3° Les eobayes préparés par des globulines sont anaphylactisés pour une nouvelle injection de globulines ou de sérum frais. Ces accidents anaphylactiques sont paralysants, et non convulsifs. 4° On observe des accidents anaphylactiques très alténués chez les animaux préparés avec du sérum sans globulines, A. On peut injecter, pour en faire l'épreuve, ou bien du sérum normal N, ou bien des globu- lines. Il parait donc que le rôle le plus important dans l’anaphylaxie sérique serait joué par les globulines. (Travail du laboratoire bactériologique municipal de Barcelone.) 314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DIURÉTIQUE ET DÉCHLORURANTE DU CHLORURE DE CALCIUM CHEZ LE LAPIN NORMAL, par M. BonnamouUR, IMBERT et JOURDAN. À yant constaté que, chez l’homme, le chlorure de calcium a une action diurétique et surtout déchlorurante (1), nous avons recherché quelle était son action sur le lapin normal. Nous l'avons introduit par la voie intraveineuse. Nous ferons remar- quer à ce propos que, contrairement à ce que l'on croit d'ordinaire, on peut impunément injecter dans les veines d'un lapin des solutions de chlorure de calcium, mais à la condition d'employer ce sel en solution très diluée, et surtout de pousser très lentement l'injection. C'est ainsi que, tandis que nous avons tué rapidement, en provoquant une throm- bose des cavités cardiaques droites, un lapin chez lequel nous avions injecté en une minute et demie 20 centimètres cubes d’une solution au 1/20 de chlorure de calcium, t’est-à-dire { gramme de sel, nous n’avons provoqué que quelques accidents passagers chez un autre lapin chez lequel une injection identique fut pratiquée en l’espace de einq minutes. Du reste ces fortes doses n'ont qu'une action faible sur la diurèse et la déchloruration. Comme le montre le protocole résumé de quelques- unes de nos expériences, c'est entre 10 et 25 centigrammes de chlorure de calcium chez des lapins de 2 kilogs que l’on provoque les résultats les plus nets, c'est-à-dire avec environ 5 à 15 centigrammes par kilog. d'animal. Inutile d'ajouter que l'alimentation était constammentla mème. ExpéRiences. — Lapin 1, 2.050 gr. — Injection dans une veine marginale de 10 centimètres cubes d'une solution au 1/200 de chlorure de calcium, soit 5 centigrammes de sel, faite en quatre minutes. L'élimination urinaire suivie pendant trente jours a montré que la quantité d’urines des vingt-quatre heures, assez irrégulière avant l'injection, reste irrégulière après, et n’a pas de tendance marquée à s'élever. De même, les chiffres des chlorures totaux ont continué à osciller assez régulièrement autour de ce qu'ils étaient les jours précédant l'injection. Lapin 11, 2.050 grammes, dont la diurèse journalière oscille entre 100 et 150 centimètres cubes, et dont les chlorures totaux ne dépassent pas un gramme. Injection intraveineuse, en six minutes, de 10 grammes de chlorure de calcium. Dès le lendemain de l'injection, la quantité d'urine et les chlorures ont augmenté, et leurs courbes ont progressé parallèlement et rapidement. La (4) Imbert et Bonnamour. De l'action du chlorure de calcium et de divers chlorures sur l'élimination urinaire. Journal de Physiolooie et de Pathologie générale, janvier 1910, ad iles SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 315 quantité d'urine a augmenté très rapidement les quatre premiers Jours, pour atteindre son maximum, 240 centimètres cubes, le dixième jour. Les chlo- rures également ont atteint en quatre jours le chiffre de 1 gr. 556, et sont maintenus autour de cette valeur pendant six jours. Le dixième jour, chute brusque des deux courbes, qui reviennent à peu près à ce qu’elles étaient avant l'injection. Lapin III, 2 kilogs. — Quantité d'urine journalière de 100 à 150 centimètres cubes, chlorures totaux oscillant entre 50 grammes par jour. Le 11 mai, injeetion intraveineuse de 10 centigrammes de chlorure de calcium (4 centimètres cubes d’une solution au 1/40), en dix minutes. Le lendemain, la diurèse et les chlorures augmentent parallèlement pour atteindre en quatre jours, les chlorures, le chiffre de 1 gr. 450, et la quantité d’urine, la valeur de 240 centimètres cubes. Puis les chlorures s’abaissent, pour revenir à leur chiffre primitif le dixième jour. La diurèse, qui avait diminué, remonte et reste le dixième jour et les jours suivants autour de 200 centimètres cubes. Le 24 mai, alors que les chlorures sont retombés à 50 centigrammes el que le volume d'urine s’est maintenu à 220 centimètres cubes, on injecte 25 cenligrammes de chlorure de calcium. En trois Jours, les chlorures éliminés journellement montent à 1 gr. 65, tandis que la diurèse s'élève jusqu’à 290 centimètres cubes. Les jours suivants, grandes oscillations des deux courbes qui varient paral- lèlement : chute assez brusque jusqu'au chiffre normal pour les chlorures, diminution de la diurèse moins marquée. Puis en {rois jours les deux courbes remontent, les chlorures jusqu'à 2 gr. 2, la diurèse jusqu’à 310 centimètres cubes. A partir de ce moment l'élimination baisse par grandes oscillations, mais, tandis que douze jours après ce maximum, les chlorures totaux sont retombés à 1 gr. 9, la diurèse reste assez élevée à 220. Le 16 juin, nouvelle injection en quatre minutes de #0 centigrammes de chlorure de calcium. En deux jours les chlorures totaux montent à 1 gr. 8, tandis que la quan- tité d'urine atteint 280 centimètres cubes. Cette augmentation ne persiste pas, les deux courbes descendent parallèlement et, en vingt-trois jours, les chlo- rures descendent à 0 gr. 65, la diurèse à 100 et 150 centimètres cubes, chiffres du début de l'expérience. Conclusions. — Chez le lapin normal, des injections intraveineuses de solution de chlorure de calcium, diluée, faites lentement, et à la dose de 5 à 15 centigrammes par kilog, provoquent sûrement une augmen- tation de la quantité des urines et des chlorures éliminés. Cette aug- mentation, variable avec les doses, dure au moins une douzaine de jours. L'action sur la diurèse parait plus prolongée que celle sur l'élimination chlorurée. (Travail du laboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine de Lyon.) 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE CANAL DE WOLFF PERSISTERAIT-IL CHEZ LES FEMELLES DE CERTAINS OISEAUX ? (Deuxième note), par A. CHAPPELLIER. Dans une précédente séance (1), j'ai signalé, chez des femelles d'oi- seaux, un organe peu connu et dont l’analogie d'aspect et de situation avec le canal déférent et la vésicule séminale des mâles semble indi- quer une persistance, au moins partielle, du canal de Wolff. Voici ce que de nouvelles recherches m'ont montré chez d’autres espèces: A. PASSEREAUX EXOTIQUES. — 1° Fringillidés : Mozambique, Serinus hartlaubi (Bolle). — Chanteur d'Afrique, Serinus leucopygius (Sundev.). —— 2° Plocéidés : Beugali, Lagonosticta minima, Cab. (?). — Bec d'argent, Aidemosyne cantans (Gmelin). — Bec de corail, £'strilda cinerea (N.). — Padda, Munia oryzivora (L.). Tous ont, chez la femelle, à droite et à gauche, un peloton (corres- pondant à la vésicule séminale des mâles) très visible, et plusieurs montrent l'organe complet, c'est-à-dire allant du cloaque à l’ovaire, soit des deux côtés, soit à droite ou à gauche. B. Psirracinés., — Perruche de Madagascar, À gapornis cana (Gmelin). — Perruche ondulée, Helopsittacus undulatus (Shaw). Les femelles n'ont aucune trace de peloton, le canal C très mince, est rectiligne dès sa base. Moins facile à mettre en évidence chez Agapornis, il est particulièrement visible chez Melopsititacus où il aboutit franche- ment, des deux côtés, aux formations ovariennes. C. GALLINACÉS. — Jeune poulette de Houdan. — Pas de peloton; le canal C est très mince et difficile à débrouiller; je l'ai suivi à gauche sur sur toute sa longueur. D. RApacEs DIURNES. — Cresserelle, Tinnunculus alaudarius (Gay). La région cloacale est à ce point envahie par une graisse compacle qu'il est impossible d'y trouver quelque chose; mais l’on aperçoit, des deux côtés, les canaux C dans leur partie supérieure. Les trois figures ci-jointes sont destinées à préciser quelques points de détail. La figure I est une reconstruction schématique d’après des coupes en série de la région cloacale droite d’un serin Q ; elle montre les relations de l’ure- tère U, de la trompe rudimentaire T et du canal C avec la paroi dorsale du cloaque K. Le canal C, après avoir formé le peloton dont la coupe se voit en W, longe (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, p. 59. SÉANCE DU Â2 NOVEMBRE BTE cette paroi dorsale pour aboutir très en dessous de la papille urétérale p.U. On trouve, en cet endroit p.W, un repli tubulaire et profond de la muqueuse; il se termine en cul-de-sac et n’a aucune relation avec la lumière du canal C qui s’oblitère à quelque distance de là. La paroi elle-même du canal C devient de moins en moins délimitée et aboutit à la muqueuse par une traînée diffuse de cellules qui viennent envi- ronner et englober le repli cloacal. Dans le cas présent, le canal C n’a pas de débouché à l'extérieur, mais il ne faudrait pas généraliser d’après cet exemple, car la région génitale droite de l'individu examiné paraît très atrophiée. La trompe T se réduit à une masse assez difforme et se continue par un pédoncule plein c.T qui va très vite en diminuant de diamètre pour se perdre dans la masse cellulaire de la base du canal. Figures IL et II sont prises: II chez un Cini &, Serinus horlulanus Koch, et HT chez un serin ©. La région génitale voisine des capsules surrénales et la partie des reins sur laquelle elle repose ont été enlevées d’un seul bloc pour avoir les organes in situ. — (R, reins. — A, aorte.) On trouve chez le &, en D, figure II, le canal déférent appliqué sur les veines rénales V et l’on voit que ce canal n’est pas unique; il donne naissance à plusieurs branches secondaires et, sur les coupes, il est comparable à ce que montrent, chez la femelle, figure IIT, le canal C et ses ramifications. Il n’y à que des différences dans le nombre et le diamètre des canalicules, mais l'aspect général et l'emplacement sont identiques. Les dissections faites autorisent à penser que l'organe étudié ici se rencontre chez presque tous les oiseaux, peut-être même chez tous, mais avec des degrés de différenciation et une variété de forme qui Brozocie. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LX!X. 27 378 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rendent souvent son identification difficile. D'autre part, il se confirme que la partie cloacale est la mieux reconnaissable et que les relations exactes du canal C avec les reins et les ovaires mériteraient plus ample examen. (Travail du laboratoire d'Evolulion des Etres organisés.) IMPORTANCE DE L'EXAMEN DES URINES DANS LE TRAITEMENT RECALCIFIANT DE LA TUBERCULOSE, par PAUL FERRIER. C’est de la plus simple uroscopie qu'il est question ici. Les urines reflètent macroscopiquement les varialions journalières de la calcification. Avant l'institution du traitement, et bien que d’un volume normal, provenant d'un appareil urinaire d’ailleurs sain, elles se troüblent, en général, après refroidissement, et forment un dépôt blanc-jaunâtre d'aspect plus ou moins pulvérulent. Ce fait est constant chez les fébriles des deux premiers degrés. Le traitement commencé, les urines deviennent claires, soit le pre- mier, soit dans les premiers jours, si le régime correspond aux facultés digestives du sujet, et suivant qu’on met ordre plus ou moins vite à tous les défauts d'alimentation. Si ce résultat n'est pas obtenu dans ce court délai, on se trouvera éminemment bien de faire recueillir l'urine en trois bocaux (ou bou- ieilles claires), chacun d’eux renfermant l'urine sécrétée depuis deux heures après l’ingestion d’un repas jusqu'à deux après l’ingestion du suivant. Un repas étant ingéré, l'urine émise deux heures après dépend donc encore du repas qui précède le dernier fait. Cette division de la durée de vingt-quatre heures en trois périodes digestives est suffisante pour atteindre le but cherché, qui est la localisation des fautes alimentaires au repas dont l’urine marque sur- tout l'influence sur la composition du sang. Les fautes commises peuvent se diviser en quatre catégories : I. — Les fautes horaires, consistant surtout dans la diminution de l'intervalle entre deux repas ; Il. — Les fautes de quantité, qui portent surtout sur les aliments hydrocarbonés (permis comme qualité) ; HI. — Les fautes de qualité, qui se font principalement aux dépens des corps gras, alcools de toutes sortes, acides (tous interdits), du lait pris comme boisson ; ht dus midi LÉ SR Es as Ni énnniess D, Lt ENTER 1 2 - " SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 379 IV. — Les fautes de vacuité, conséquence fréquente de l’une ou de plusieurs des précédentes, et comprenant les repas supplémentaires clandestins. Mais ces fautes peuvent avoir aussi une existence propre, lorsque le malade a négligé l'absorption d'eau calcique une demi-heure ou trois quarts d'heure avant le repas. à Dés visites médicales, comportant l'examen complet du malade et l'examen grossier des urines que je viens d'indiquer, devraient ètre faites tous les deux jours, et ne doivent pas être espacées de plus de huit jours. Dans les deux cas, le malade notera pour le médecin l’état de toutes ses urines, jour par jour. Il aura de la sorte la possibilité de savoir lui-même s'il suit correctement ou non son régime et deviendra un aide précieux pour son médecin. En surveillant ainsi un malade, on saisit très facilement une corré- lation étroite, d’une part, entre la progression des lésions, les symp- tômes qui l’accompagnent, et une période de décalcification dont témoigne l'urine ; d'autre part, entre la rétrocession de ‘ous ces phéno- mènes et la constance presque parfaite et mieux encore complète de l'état normal des urines. INFLUENCE DE L'HYPERTHERMIE SIMPLE ET DE L'INFECTION FÉBRILE SUR LA GLYCÉMIE, par R. LÉPINE et BouLun. Nous avons réalisé une hyperthermie pure en plaçant nos chiens dans une étuve humide de 2 mètres cubes, éclairée par une large fenêtre, el parfaitement ventilée par aspiration. Au bout d’une heure, la tempéra- ture du rectum atteignait souvent 41° centigrades. Le sang était extré- mement coagulable; mais, soit immédiatement, soit deux heures après la sortie de l’étuve, la glycémie était sensiblement normale (1). Nous avons seulement noté une légère augmentation du sucre virtuel (2). Dans une deuxième série d'expériences, nous avons injecté dans la P ; J jugulaire de chiens trois à quatre colonies d’une culture pure sur géla- tine d’un bacille coli qui nous avait élé obligeamment fournie par le (4) On sait que chez le lapin, Noël Paton et le professeur Senator ont trouvé, dans les mêmes conditions, une érès légère hbyperglycémie. (2) On sait que nous nommons sucre virtuel du sang celui que l’on dose dans un extrait chauffé un temps suffisant en présence d’un acide, de préfé- rence l'acide fluorhydrique. (Voir notre mémoire, Journal de pharmacie et de chimie, 1° semestre, 1910.) _ 380 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D' Lesieur, directeur du laboratoire municipal d'Hygiène. Ce bacille était cultivé depuis plusieurs mois au laboratoire. Moins de deux heures plus tard, la température de nos animaux était de 40° centigrades, puis elle s'abaissait. L’hyperthermie a donc été chez eux très modérée. Quant à la glycémie, elle à été très variable; chez un chien nous avons trouvé 2 gr. 5 de sucre p. 1000, avec disparition presque complète du sucre virtuel; chez un autre, hypoglycémie (0 gr. 54) et diminution du sucre virtuel; chez d’autres, une augmentation de sucre virtuel. En résumé, nos expériences montrent de la manière la plus nette qu'une hyperthermie pure, alors même qu'elle atteint 41° centi- grades, pourvu qu'elle soit de courte durée, ne modifie que fort peu le taux du sucre du sang, tandis que, s’il y a infection, même si l’hyper- thermie est modérée, il se fait une perturbation considérable de la gly- cémie, variable suivant les cas, tantôt une forte hyperglycémie, tantôt de l'hypoglycémie avec des modifications du sucre virtuel, soit par excès, soit par défaut. EXPÉRIENCES D'INHALATION DE MATIÈRE TUBERCULEUSE BOVINE CHEZ LE CHAT, par P. CHAUSSE. Dans une précédente communication (1), nous avons fait connaitre le résultat d'expériences d’ingestion de matière tuberculeuse bovine chez le chat: il en résultait que, si l'infection de ce carnassier est possible avec des doses modérées de virus, elle est cependant incertaine dans les délais de deux à trois mois; dans tous les cas elle conduit à une tuberculose mésentérique primilive et à une tuberculose thoracique secondaire. Nous avons voulu ensuite nous rendre compte si l’inhalation cons- titue une méthode d'infection plus efficace dans cette espèce. Il semble- rait résulter d'expériences faites par M. le professeur Cadéac, avec du virus humain, à fortes doses, que le chat ne peut être infecté par inha- lation ou que cette infection est très difficile, tous les résultats de cet auteur étant négatifs (2). Conformément à un plan que nous nous sommes imposé, nous avons toujours opéré, sauf dans l'expérience [I qui, du reste, est négative, dans un vaste local (13 mètres cubes et 36 mètres cubes) ; nos animaux y étaient placés dans des cages spacieuses, et la pulvérisation effectuée (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, juillet 4909. (2) Journ. de méd. vétér., 1906, p. 554. a dt SÉANCE DU Â12 NOVEMBRE 381 avec un appareil de Richardson, ne fut jamais dirigée sur les sujets d'expérience. Dans ces conditions rien ne rappelle l'inhalation forcée. En outre, nous avons opéré avec des quantités déterminées de bacilles, la numéralion étant faite suivant le procédé indiqué par nous (Société de Biologie, avril 1910, ou Recueil d'Alfort, 15 mai, 1910). Exp. [. — Un centigramme de matière caséeuse, contenant 2.800.000 bacilles, mélangé de 200 centimètres cubes d’eau, est pulvérisé dans une caisse de 45 litres en sept minutes ; 2 chats étaient dans cette caisse; l’un d'eux périt au bout de trente jours, l’autre est tué le quarante et unième jour; tous les deux sont indemnes. Exp. IL. — Trois grammes de matière tuberculeuse, contenant 4.665.000 bacilles, incorporés à 1 litre d’eau, sont pulvérisés dans un local de 36 mètres cubes dans un temps total de cinquante-neuf minutes ; 2 chats S'y trouvent dans une cage, à 2 mètres environ du pulvérisateur. Le chat n°3, tué au bout de cent trente-sept jours, a 3 tubercules pulmonaires caséeux et 1 ganglion pulmonaire correspondant également caséeux ; rien de plus. Les tubercules pulmonaires sont inoculés au cobaye avec résultat positif. Le chat n° 4, tué après cent quarante-trois jours,a des lésions tuberculeuses pulmonaires ec pleurales prononcées, riches en bacilles. Exp. III. — Dans un local de 13 mètres cubes nous pulvérisons 52 milli- grammes de matière tuberculeuse contenant 12.000.000 de bacilles, le tout dans 100 centimètres cubes d’eau et en quarante minutes. Quatre chats sont exposés à l'infection ; tués 33, 41, 64 et 136 jours après l'inhalation, tous les quatre sont tuberculeux et les lésions ont des caractères de plus en plus anciens suivant le délai écoulé; toutes ces lésions confirmées histologique- ment sont localisées au thorax; les ganglions mésentériques du premiei sont iaoculés au cobaye avec résultat négatif. Exr. IV: — Dans le même local nous pulvérisons 0 gr. 50 de matière caséeuse, contenant 33.000.000 de bacilles, dans 100 centimètres cubes d’eau et en une heure. Deux chats sont soumis à l'inhalation ; tués 21 et 34 jours après, tous les deux sont tuberculeux. Chez le premier {n° 9) les tubercules sont très petits ; leur nature est vérifiée histologiquement et on y découvre déjà quelques bacilles ; chez le second, les tubercules sont caséeux. Conclusions. — Nous ferons ressortir qu'avec des doses minimes, et sans aucun appareil de contention, l'infection du chat par inhalation de matière tuberculeuse bovine est extrêmement facile ; elle est réalisée avec certitude dans les conditions de nos trois dernières expériences ; son intensité est proportionnelle à la dose de virus pulvérisée ; le délai avant que les tubercules pulmonaires soient macroscopiquement appa- rents est de quinze à vingt jours. En tenant compte de la quantité d'air respiré et du temps de suspension des particules liquides nous pour- rions en déduire que la dose minima infectante est d’un bacille. Chez le chat, l’inhalation est donc un mode d'infection beaucoup plus 382 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE sévère et plus rapide que l’ingestion ; il détermine de la tuberculose thoracique primitive. Bien entendu, nous ne prétendons pas opposer ces résultats aux résul- tats négatifs du professeur Cadéac puisque nous n’avons pas opéré avec un produit de même origine. DE L'ACTION COMPARÉE BES SÉRUMS DE PRIMATES SUR LES INFECTIONS A TRYPANOSOMES, par F. MESsniz et A. LEBOEUr. Laveran (1), guidé par la constatation, faite par divers auteurs et par lui-même, de l’état réfraclaire des cynocéphales aux trypanosomiases, a recherché si le sérum de ces animaux n'avait pas une action analogue à celle du sérum humain. Il a constaté que le sérum d’un cynocéphale (babouin), à la dose de 0 gr. 2 de sérum desséché (correspondant à 2 centimètres cubes de sérum frais), faisait disparaître, de la circulation des souris infectées, pendant quelques jours, les 7ypanosoma gam- biense, evansi, brucer et equinum; l’activité, sur ces trois derniers trypa- nosomes, s'est montrée moindre que celle du sérum humain. Nous avons entrepris sur les sérums euratifs de Primates et l’immu- nité de ces animaux une série de recherches dont nous exposerons suc- cessivement les résultats. Dans celte première note, nous comparerons dans la série des Primates l’action des sérums. Le nagana des souris, qui évolue en quelques jours avec une grande régularité, et qui est particulièrement sensible à ces sérums, nous a servi de tesl dans toutes nos expériences. Nous avons utilisé pour nos recherches d’abord neuf cynocéphales (genre, Papio) (2), quatre de forte taille (de 6 à 8 kilos), et cinq de petite taille (4 kil. 500 à 3 kilos). Le sérum de ces animaux s’est montré très actif. Par exemple, celui d'un de nos gros cynocéphales faisait dispa- raître les trypanosomes en moins de vingt-quatre heures à la dose de 0,01 centimètre cube de sérum frais, en moins de sept heures aux doses de 0,02, 0,05 et au-dessus; à partir de 0,1 centimètre cube, les souris n'avaient pas de rechutes. Le sérum des autres Papio, gros et (1) Laveran. C. R. Acad. Sciences, t. CXXXIX, 18 juillet 1904, p. 177. (2) Pour M. le professeur Trouessart, qui a bien voulu examiner nos singes, un certain nombre d’entre eux doivent être rapportés au Papio anubis F. Cuv.; d’autres en différaient quelque peu et paraissaient être des doguera Puch. et Sch. et des olivaceus (Is. Geoff.\, considérés à l'heure actuelle comme sous- espèces de anubis. On observait aussi des passages vers Papio sphinx (E. Geoff.). arm SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 383 petits, ne s'est guère montré moins actif, donnant des guérisons défini- tives à 0,1 ou au moins 0,25 centimètres cubes. Pourtant, le sérum d’un des jeunes, bien qu'il ait fait disparaître les trypanosomes à 0,1 centi- mètre cube en vingt-quatre heures, n’a pu empêcher, même à 1 centi- mètre cube, la rechute. Celui d'un autre, à une première saignée, faisait à peine baisser le nombre des trypanosomes à 1/4 centimètre cube; mais, à une deuxième saignée, il avait une action analogue à celle du précédent. Donc, en règle générale, dans nos expériences, les sérums de cynocé- phales se sont montrés doués d’un pouvoir curatif énergique, que l’on peut évaluer, par la facon dont les trypanosomes disparaissent de la cir- culation, à 10-95 fois celui du sérum humain. Employé à titre préventif, les résuilats sont de même ordre : donné vingt-quatre ou même quarante-huit heures avant le virus, à la dose de 1/4 centimètre cube, il prévient toute infection; le sérum humain, dans les mêmes conditions, et aux doses de 1/2 ou 1 centimèire cube, ne fait que la retarder de quatre à neuf jours. Les Mandrills [Mormon maimon (Linné)|, quoique très voisins z00lo- giquement des Papio, fournissent un sérum très peu actif. Celui d'un premier individu (de près de 4 kilos) ne déterminait guère qu'à la dose de 4 centimètre cube une disparition, — de peu de durée, — des trypanosomes de la circulation. Celui d’un second, de même poids, à la même dose, avait une action presque nulle. En passant des cynocé- phales proprement dits aux mandrills, l’activité du sérum baisse environ de 100 à 4. Les Macaques (que l’on peut décomposer en deux genres: Macacuss.s., à queue courte, et Cynomolqus à queue longue), les Mangabeys (g. Cer- cocebus) et les Cercopithèques constituent une longue série continue de formes dans laquelle les C'ercocebus occupent une position moyenne. Or, ce sont, d'après nos recherches, les seuls dont le sérum ait quelque acti- vité. Le sérum d’un Cercocebus fuliginosus, à 1/2 et 1 centimètre cube, a fait disparaitre en vingt-quatre heures environ les trypanosomes de la circulation; il y a rechute au bout de quelques jours. En revanche, les sérums d'un Macacus rhesus, d'un Cynomolgus sinicus, de deux C. fasci- cularis Raffl. (Mac. cynomolg. de beaucoup d'auteurs), d'un Cercopi- thecus callitrichus se sont montrés sans action. L'homme, si voisin des Anthropomorphes, comme le montrent en particulier les réactions biologiques des sérums, a seul un sérum actif. Laveran et Mesnil (1) ont déjà vu qu'un sérum de chimpanzé était sans action à la dose de { centimètre cube, et nous avons pu, grâce à l’obli- geance de MM. Metchnikoff et Besredka, étendre cette constatation aux sérums de deux autres chimpanzés et à celui d’un gibbon. (1) In Laveran. C. R. Acad. Sciences, t. GXXXVIT, 6 juillet 1903, p. 15. 394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi donc, aucun lien n'apparaît entre la place des animaux à sérums aclifs et la classification zoologique. Au point de vue de l'intensité d'action, les sérums actifs se classent dans l’ordre général : cynocéphale, — homme, et, au voisinage, man- gabey, — mandrill. Si maintenant nous étudions l'action d’un même sérum, par exemple le sérum de cynocéphale, sur les différentes espèces de trypanosomes pathogènes pour les mammifères, nous constatons que ces espèces se classent en deux catégories tranchées : d'un côté, les 7r1ypanosoma brucei, evansi, togolense, equinum, pecaudi, qui sont tous très sensibles à ce sérum ; et de l’autre les 7rypan. gambiense, dimorphon et congolense, qui y sont très peu sensibles, puisqu'il fallait 1 et même 2 centimètres cubes de nos meilleurs sérums pour les faire disparaitre, — d’une façon très éphémère, — de la circulation de souris de 45 grammes. On peut évaluer que le sérum de cynocéphale est 100 à 159 fois plus actif sur les trypanosomes de la première catégorie que sur ceux de la seconde. Avec le sérum humain, on arrive à la même dislinction, mais moins tranchée; actif en général à 1/4-1/2 centimètre cube sur les cinq espèces de la première catégorie, il ne l’est qu'à 1 ou 2 centimètres cubes sur le 77. dimorphon et plus du tout sur le 77. gambiense |Laveran (4) a déjà signalé ce manque d'activité sur le Trypanosome humain et une action plus faible sur le 7rypan. dimorphon|]. Notre sérum de mandrill, qui avait une légère action surle 77. brucei, n'en avait plus du tout sur les 7. dimorphon et qambiense. Celui de Cercocebus a montré une action nulle ou au moins douteuse sur ces deux espèces. Dans de prochaines notes, nous étudierons les rapports entre la sensi- bilité des divers singes aux trypanosomes et le pouvoir de leur sérum, tels qu'ils résullent des travaux de nos devanciers et de nos propres recherches, et les affinilés des substances actives des divers sérums de Primates. SUR LE Zrypanosoma Lewisi KENT RENFORCE, par D. Roupsky. Dans deux notes antérieures (2), j'ai attiré l'attention sur les pro- priétés acquises par le 77ypanosoma Lewisi après culture prolongée en milieu de Novy ordinaire et passages en série rapides chez le Rat blanc. La caractéristique de ce virus, qui est capable d'infecter la Souris (1) Laveran. C. R. Acad. Sciences, t. CXXX VIII, 22 février 1904, p. 480. . (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVITE, pp. #21 et 458, 1910. PT SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 399 blanche, est bien mise en évidence par le nom de 7rypanosoma Leuwisi renforcé, que lui ont donné MM. A. Laveran et A. Pettit (1), et que j'adopte. Dans Ja présente communication, je me propose de compléter mes premières indications relatives à ce virus. 1° Rats blancs. — En procédant comme je l'ai indiqué dans ma première note, le virus est inoculable en série; je suis arrivé actuellement au #5° pas- sage sans que la virulence diminue ; les formes de multiplication persistent dans le sang au moins aussi nombreuses ; peut-être même sont-elles devenues plus abondantes qu'au début. L'inoculation de sang de rat infecté de 77. Lewisi renforcé est, en général, suivie de l'apparition de trypanosomes dans le torrent cireu- latoire du Mulot {#. sylvaticus), du Campagnol (4. arvalis)et du Cobave; chez la Souris, l’ infection ne se produit guère plus de 6 fois sur 10. 20 Souris blanches. — La souris inoculée avec le sang assez riche en Tr. Lerwisi renforcé des souris 20 et 21 (voir note citée) ne s’est pas infectée, mais les cultures en milieu de Novy ont réussi. Du 27 février au 20 juillet 1910, j'ai tenté à nouveau d'obtenir, en suivant la lechnique que j'ai indiquée, le passage en série chez la souris de Tr. Lewisi renforcé. D'autre part, des souris ont été inoculées avec des cultures en milieu de Novy ordinaire ensemencées avec du sang de rat ou de souris, ou encore avec du virus ayant passé alternativement par 6 rats et 6 souris. Toutes ces tentatives, qui ont porté sur 122 souris, ont échoué; le premier animal s'isfectait, mais les trypanosomes, toujours rares, ne persistaient dans le sang guère plus d'un jour, et le second passage n'était jamais obtenu. Du 20 au 22 juillet 1910, j'ai ensemencé 36 tubes de milieu de Novy ordinaire avec le sang de 8 rats infectés de 77. Lewisi renforcé. Ces cultures ont été abandonnées à une température de 20 à 25 degrés jus- qu’au 6 octobre 1910. À ce moment, 3 tubes seulement renferment des rypanosomes; l’un d’eux, qui contient environ 4 cm° de culture vivace ensemencée 75 jours auparavant avec le sang du Rat, du 55° passage, est utilisé en lotalilé pour inoculer un nouveau Rat. Ce dernier s’infecle et sert à faire de nouveaux passages en série chez le Rat. Une Souris (n° 1), inoculée à son tour avec du virus de Rat, s'infecte et est le point de départ d'une infection inoculable en série chez la Souris. Voici le résumé des expériences : Souris 1, P. 25 gr., inoculée le 19 octobre sur rat 2; 20 octobre, tryp. assez nombreux dans le sang ; l’animal est alors sacrifié pour inoculer la souris 2 et pour ensemencer des milieux de culture. — Souris 2, P. 25 gr., inoculée sur souris !. Da 21 au 23 octobre, pas de (ryp.; 24 octobre, tryp. non rares; l’animal est alors sacrifié pour inoculer la souris 3 et pour ensemencer des milieux de culture. — Souris 3, P. 26 gr., inoculée le 24 octobre sur souris 2 (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LX VITE, p. 571, 1910. 3806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 25 octobre, pas de tryp.; 25 octobre, tryp. non rares. La souris est alors sacrifiée pour inoculer les souris 4 et 5. — Souris 4, P. 22 gr., et souris 5, P.21 gr., inoculées le 26 octobre sur souris 3. La souris 5 ne s’infecte pas. La souris 4 présente dans son sang, du 27 au 28 octobre, des tryp. extrême- ment rares; Le 29 octobre, rares. L'animal est alors sacrifié pour inoculer la souris 6 et pour ensemencer des milieux de culture. — Souris 6, P. 23 gr., inoculée le 29 octobre sur souris 5. 30 octobre, tryp. extrêmement rares; 31 octobre, tryp. très rares; 1° novembre, tryp. non rares; quelques gouttes de sang servent alors pour inoculer la souris 7. 2 novembre, tryp. assez nom- breux; l'animal est alors sacrifié pour inoculer les souris 8 et 9. — Souris T, _P. 21 gr., inoculée le 1° novembre avec quelques gouttes de sang de souris 6. 2 novembre, pas de tryp.; 3 novembre, tryp. extrêmement rares; 4 et 5 no- vembre, tryp. très rares; 6 novembre, tryp. rares; 7 novembre, tryp. très rares; 8 et 9 novembre, pas de tryp. — Souris 8, P. 23 gr., et souris 9, P., 22 gr., inoculées le 2 novembre sur souris 6. La souris 9 ne s’infecte pas. La souris 8 présente dans son sang : 3 novembre, tryp. non rares; # novembre, tryp. assez nombreux. L'animal est alors sacrifié pour inoculer les souris 10 et 11. — Souris 10, P. 23 gr. et souris 11, P. 20 gr., inoculées le 4 novembre sur souris 8. La souris 10 présente dans son sang : 5 novembre, tryp. non rares; 6 novembre, assez nombreux; elle est alors sacrifiée pour inoculer les souris 12 et 13. La souris 11 présente dans son sang : 5 novembre, tryp. très rares; 6 novembre, rares; 7 novembre, assez nombreux. La souris est alors sacrifiée pour inoculer la souris 14. — Souris 12, P. 21 gr., et souris 13, P. 23 gr., inoculées le 6 novembre sur souris 10. Du 7 au 8 novembre, tryp. assez nombreux. La souris 12 est sacrifiée le 8 novembre pour inoculer les souris 14 et 15. La souris 13 présente dans son sang : du 9 au 10 novembre, tryp. nombreux; 11 novembre, très nombreux; 12 novembre, rares. — Souris 14, P. 21 gr., inoculée le 7 novembre avec le sang total, de la souris 11; 8 novembre, tryp. assez rares; 9 novembre, tryp. non rares; 10 novembre, assez nombreux. La souris est alors sacrifiée pour inoculer la souris 19. — Souris 15, P. 19 gr., et souris 16, P. 20 gr., inoculées le 8 novembre sur sou- ris 42. La souris 15 présente dans son sang : 9 novembre, tryp. rares; 10 no- vembre, tryp. assez rares; 11 et 12 novembre, tryp. non rares. La souris 16 : 9 novembre, tryp. non rares; 10 novembre, tryp. nombreux; la souris est alors sacrifiée pour inoculer les souris 17 et 18. — Souris 17 (10° passage), P. 21 gr., inoculée le 10 novembre sur souris 16, 11 novembre, tryp. très rares; 12 novembre, tryp. rares. Il résulte de ces expériences que le 7r. Lewisi peut, dans certaines conditions, s'acclimater chez la Souris ; on doit, par suite, se demander si les trypanosomes non pathogènes des petits Mammifères qui ont une si grande ressemblance morphologique entre eux et avec 77. Lewis n’appartiennent pas à une même espèce qui s’est si bien acclimatée chez ses différents hôtes qu'elle a perdu la faculté de passer, par inoculation directe, d’une espèce animale à une autre. (Travail du laboratoire de M. Laveran.) : dr SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 381 LES OPSONINES ET LA PHAGOCYTOSE DANS LES ÉTATS THYROÏDIENS. XIII. — LES INHIBINES PHAGOCYTAIRES D'ORIGINE THYROÏDIENNE, par S. MARB£. I. — Dans ma communication précédente j'ai montré que la thyroïde délipoïdée a an pouvoir opsonique très augmenté, et que son équivalent de glande normale est dépourvu de toute action sur le phénomène de la phagocytose (1). Il m'a été très aisé d'en inférer : 1° que cette pro- priété stimulatrice avait pour cause l'absence de lipoïdes, et 2° que ces corps gras ont, « priori, une influence négative sur le même phéno- mène. Les recherches ultérieures m'ont montré le bien fondé de cette hypothèse. IT. — Les lipoïdes thyroïdiens se trouvant dans des proportions très différentes dans 1 gramme de poudre de corps thyroïde, j'ai fait — pour l'étude comparative de tous ces lipoïdes — des dilutions telles que la somme totale des quantités d’eau physiologique, ajoutée à chaque extrait, soit égale à 25 cent. cubes, c’est-à-dire à la quantité d’eau phy- siologique employée pour 1 gramme de thyroïde normale qui m'a servi de témoin. 1 GRAMME DE THYROÏDINE EAU PHYSIOLOGIQUE DOSES conlient : à ajouter : à injecter : Dhyratoxine A CRE ON 06250 15,625 cm. 0,62 cm. EXTAIEMÉtNÉT EE RS 0 205 1,315 cum. 0,30 em. — chloroformique . 0,010 gr. 0,250 cm. 0,04 cm. — alcoolique. : 0,0104cr. 1,150 em. 0,07 cm. 1,000 gr. 25,000 cm. 1,00 cm. Pour la préparation des émulsions, j'ai fait dissoudre les lipoiïdes dans i cent. cube d’éther sulfurique, puis j'ai délayé dans l’eau physiolo- gique. L'’éther a été chassé par un courant d'air chaud. Pour l'émulsion du lipoïde ehloroformique j'ai ajouté du bicarbonate de soude er pro- portion de 4 p. 100 au mélange aqueux. A. — Le lipoide thyroïdien éthérique. On injecte 0,30 cent. cubes de l’émulsion dans la veine des lapins : Exemples, : Avant 2h. ap. 6h ap. 24 h. ap. Lapin n° 32, femelle, 2 kgr. 220. Eu présence du typiques UE RE EN ORNE PET TE Sa DORE AU 0,6 0,5 0,3 Lapin n° 50, femelle, 2 kgr. 500. En présence du staphylocoque . . PAC RMS RP ORNE VOOR VE ON ET 0,7 0,2 1,2 Lapin n° 26, mâle, 2 kor. 590. En, présence du SCD NID COUR ent ee Mn A DT AN AP Re 2 VE AE 0 0,8 0,4 0,5 (1) S. Marbé. L'influence de la thyratoxine sur le pouvoir opsonique normal des animaux. Comptes rendus de La Soc. de Biologie, 1910, S. LI, 355. 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces quelques réactions nous montrent péremptoirement que le lipoïde thyroïdien éthéré exerce une influence négalive sur la propriété opso- nique du sérum des lapins. B. — Le lipoide thyroïdien chloroformique. On injecte 0,25 cent. cubes de l’'émulsion (0,01 extrait + 0,95 d’eau salée) délayée 25 fois. Exemples : Avant. 2h. ap. 6h. ap. 24 h. ap. Lapin n° 34, mâle, 2 kgr. 100. En présence du typhique. RARE APE ERA AT A er AN Sr) 0,5 0,6 0,5 Lapin n° 34, mâle, 2 kgr. 100. En présence dn Stäphylocoque ner SEC Tree EE" 0 0,% 0,2 0,4 Comme le précédent, cet extrait manifeste une action inhibitrice dans l'acte de la phagocytose. C. — Le lipoide thyroïdien alcoolique. On injecte dans la veine des lapins 0,07 cent. cubes, c’est-à-dire 0,07 cent. cubes de l’'émulsion du tableau, délayée dans cent fois son volume d’eau salée. Exemples : Avant. 2h. ap. Gh. ap. 24 h. ap, Lapin n° 87, femelle, 2 kgr. 380. En présence du EVPhIQUESE ANRT SR TE ROSE AT A REA TE) 0,8 0,9 » Lapin n° 87, femelle, 2 kgr. 380. En présence du staphylocoque . Me en D nn A em LA) 0,8 0,8 » Lapin n° 75, mâle, 2 kgr. 250. En présence du typhique one tarte et ee Cat eie Gloire) LU 0,7 0,8 » Lapin n° 75, mâle, 2 kgr. 250. En présence du Stäphylocoques #0) Piece ter te ire tt) 0,7 0,9 » Influence de la chaleur. — On fait bouillir pendant une heure (à l’autoclave) l'émulsion de l'extrait éthéré, et on injecte, comme précé- demment, 0,30 cent. cubes dans la veine des lapins : Exemples : Avant. 2h. ap. 6 h. ap. 24-h. ap. Lapin n° 35, mâle, 2 kilogr. 800. En présence du typhique. . Dee eee era GUN LS DEEE Eee ES Te 0) 1,1 1,0 1,0 Lapin n° 35, mâle, 2 kgr. 800. En présence du SÉAPhyIOCOQUES AS PEN RE e ANE Es Re Een) 1,3 0,8 0,5 Ces expériences nous font voir que les lipoïdes extraits des thyroïdes normales ont, en général, une influence inhibitrice sur la phagocytose étudiée par la réaction classique de Wright. À côté de ces substances on a vu, de par la communication précédente, que l'extrait aqueux de la poudre de thyroïde délipoïdée a la propriété de stimuler énergique- ment la fonction phagocytaire. Par conséquent, dans le corps thyroïde normal, il y à des principes à fonctions opposées, car à côté de la « stüimuline » il y a trois « inhibines » phagocytaires. En chauffant le lipoïde éthérique, le plus inhibiteur de Llous les SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 389 extraits, on obtient une émulsion qui ne manifeste aucune influence sur le phénomène de la phagocytose. (Tiavail du laboratoire de M. Danysz, à l’Institut Pasteur de Paris.) SUR L'EXISTENCE DE GRAISSES ANTITOXIQUES (1), par P. MuLon. La méthode de Weigert pour la coloration des gaines de myéline (ancienne formule reprise par Regaud), appliquée à l'étude de coupes faites par congélation des pièces fixées au Bouin, permet de diviser les différentes graisses de l'organisme en deux'grandes classes. [. — Les premières se trouvent sous les téguments, dans les glandes sébacées, sous le péritoine ; ce sont des graisses d'isolement, de pro- tection, de réserve. Elles se présentent en général sous forme de grosses gouttes. occupant toute une cellule dont le cytoplasma est très réduit. Elles se colorent fortement par OS0", c'est-à-dire qu'elles sont riches en oléine. Elles ne sont pas biréfringentes. II. — Les secondes se trouvent dans les capsules surrénales, rein, graisse périrénale, cellules interstitielles de l'ovaire ou du testicule, corps jaune, mamelles, glandes sudoripares, corps adipeux des batra- ciens, cellules chloragogènes des lumbricides. Elles se présentent en général sous forme de petites gouttelettes nombreuses au sein du cyto- plasma. Celui-ci est en quantité suffisante pour que des échanges im- portants puissent s’effectuer entre lui et la graisse. Elles sont pauvres en oléine, car elles ne prennent directement qu'une teinte bistre sous l'influence de OS0*. Elles sont toujours biréfringentes quoique à des degrés différents. S Parmi ces graisses se colorant par le Weigert, on peut établir deux groupes en s'appuyant sur l’action de l’eau distillée et de la méthode de l’'hématoxyline au fer de Heidenhain. 1° Dans le premier groupe rentreront la graisse mammaire (lait) et la graisse ovulaire. Ces deux graisses résistent assez bien à l’action de . l'eau distillée; les gouttelettes gardent leur forme même après une macération des coupes dans l'eau pendant plusieurs jours; ces deux graisses en outre ne se colorent que très faiblement par l'hématoxyline au fer, et le cytoplasma qui les entoure immédiatement reste incolore lui aussi. 2° Dans un second groupe prendront place : la graisse de certaines cellules de la fasciculée des surrénales de mammifères ; la graisse des (1) Pli cacheté déposé le 24 décembre 1904. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cellules interstitielles du testieule et de Povaire; la graisse du corps jaune à un certain moment de son évolution; certaines gouttelettes graisseuses intra-épithéliales rénales (chien, chat) ;la graisse des glandes sudoripares (homme); la graisse du corps adipeux des batraciens; la graisse des cellules chloragogènes. Toutes ces graisses, outre la colorabilité par le Weïgert, etc., pré- sentent deux caractères spéciaux qui permettent bien d'en faire un groupe à part. a) D'abord les gouttelettes ont une grande facilité à disparaitre, à perdre leur forme de gouttelettes sous l’action de l’eau distillée. b) Ensuite, chaque gouttelette est entourée par un cerele cyloplas- mique sidérophile, tout en restant elle-même peu colorée, lorsqu'on traite la coupe par la méthode d'Heidenhain. Premier caractère : La facile dissociation de ces graisses par l’eau permet de penser qu'elles seront capables au maximum d'échanges avec les humeurs de l'organisme. — Deuxième caractère : Indique aussi qu’il y à échange entre le cytoplasma et la graisse et formation d’une sub- stance x à la limite de la graisse et du cytoplasme. Cette substance x est utilisée pour une fonelion inconnue. Or, sans préjuger de la nature de cette substance x (lécitalbumine ou savon), l'examen de la répartition de ces graisses et de leur sidérophilie permet d'émettre une hypothèse vraisemblable sur leur utilisalion par lorga- nisme. a) Répartition. — Ces graisses se trouvent : 1° les unes dans des organes ou au voisinage d'organes quenous savons contenir des poisons (testicules, ovaires). 2° D'autres dans des organes qui apparaissent tem- porairement au moment où l'organisme va voir accroître ses toxines (corps jaunes). 3° D’autres dans des cellules considérées comme excré- trices (cellules chloragogènes). 4° Les autres, enfin, dans des glandes chargées d'extraire de l'organisme (rein, glandes sudoripares) où de neutraliser en quelque sorte (corticale surrénale) les poisons norma- lement engendrés par la vie cellulaire. Il semble donc que la présence de cette graisse spéciale soit en rapport avec celle des poisons normaux de la vie cellulaire, et plus par- üculièrement avec leur excrétion ou leur neutralisalion. b) Sidérophilie. — Le rapport que l'esprit établit entre ces graisses. et les poisons découlant de la vie cellulaire voit croître sa vraisem- blance si l’on considère la sidérophilie périphérique aux gouttelettes graisseuses. Notons en effet que cette sirédophilie n'existe pas lorsqu'on la recherche après lavage de la coupe aux essences : il semble donc qu'elle dépende d’un corps gras, larvé. Elle ressemble en cela de tout point à la sidérophilie des bdlonnels rénaux, ces bâtonnets que OS0* colore (secondairement), que le Scarlach colore, quoique faiblement, qui ont SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 391 une sidérophilie marquée, qui présentent donc des caractères de corps gras et qui sont, d'autre part, considérés comme ergastoplasme, jouant un rôle actif dans la sécrétion rénale, c’est-à-dire l'extraction hors du sang de poisons métaboliques. La sidérophilie, liée à la présence d'une graisse visible ou larvée, peut donc être supposée en rapport elle aussi avec les poisons métaboliques. Il s'ensuit qu’à cause de sa répartition, et de la réaction sidérophile du cytoplasma à son alentour, la graisse du dernier groupe que je for- mais doit être soupconnée d'être de fonction antiloxique, Ainsi seraient organes antitoxiques, à côté du rein, des surrénales (corticale), la glande interstitielle de l’ovaire et du testicule, les corps Jaunes. LE LIPOÏDE EXOPHTALMISANT DE LA THYROÏDE (1), par H. IScovesco. Dans la séance du 21 mai de cetie année M. Gley a présenté des ani- maux chez lesquels la thyroïdectomie avait été suivie d’exophtalmie. L'auteur se demandait s'il ne fallait pas admettre que chez divers ani- maux thyroïdectomisés, dans des conditions à rechercher, il finit par s’'accumuler une substance toxique, excitant le système sympathique, ou supposer que les glandes thyroïdes sécrètent une substance douée de la propriété de modérer les aclivilés du système sympathique. Je n'ai lu la communication si intéressante de Gley que ces jours-ci et j'ai pensé qu'il y aurait intérêt à communiquer dès maintenant, et aussi afin de prendre date, le résullat de recherches que j'ai faites en juin 1908 et que je n'ai publiées qu'en partie (Voir Comptes rendus de la’ Soc. de Biologie, 1908, IT, 218). Je rappelle que dans différentes pu- blications j'ai signalé que j'avais isolé par des extractions successives du corps thyroïde du mouton une série de lipoïdes, et que parmi ceux-ci il y en avait un qui était fort toxique et quelques autres qui étaient hé- molytiques ?n vitro. : Ainsi la partie de l'extrait éthéré de thyroïde du mouton, insoluble dans l’acétone (ETA), injectée dans la veine auriculaire d’un lapin à la dose de 0,02 à 0,05 par kilogramme d’animal, provoquait soit des acci- dents immédiats, tels que de l’anhélence, une tachycardie très vive et des convulsions avec mort immédiate, soit ces mêmes troubles moins violents et suivis d'un amaigrissement considérable, augmentant si on répète les doses jusqu'à la mort(20 p. 100 du poids de l'animal en quatre jours). (4) Voir aussi: C.R. Soc. Biol., 1908, IX, p. 84, 106 et 218. 3992 SOCIETÉ DE BIOLOGIE CS À l’autopsie des animaux traités par des injeclions intrapéritonéales _de ce lipoïde (ETA) on trouve presque toujours des altérations graves de la thyroïde telles que : atrophie et foyers hémorragiques. Un fait que j'ai noté plusieurs fois en 1908 et que je n'ai pas signalé jusqu'à ce jour, c'est que l'injection au lapin d’un autre lipoide de la thyroïde, celui qui est soluble dans l'acétone (FA), provoquait une exoph- talmie passagère qui se montrail presque aussitôt après l'injection intra- périlonéale ou intraveineuse. Chez trois lapins qui avaient reçu une injection intrapéritonéale de 0 centigr. 05 d’émulsion d'extrait acétonique (EA), on n’observa aucun trouble immédiat, mais quelques minutes après on put facilement cons- tater une exophtalmie double avec un peu de larmoiement. Cette exophtalmie très prononcée, et que j'ai montrée à plusieurs personnes du laboratoire, disparut au bout de vingt-cinq à trente minutes. Les lapins continuèrent ensuite à se porter très bien et ne présen- tèrent aucun trouble. Je tiens à ne pas émettre d'hypothèse hâtive, mais ces faits que je signale dès maintenant acquièrent grâce aux faits signalés par Gley un certain intérêt. La thyroïde a-t-elle comme fonction d'arrêter le lipoide EA qui est produit par un autre organe, ou bien est-ce la thyroïde elle-même qui sécrète ce liquide exophtalmisant ? Les faits de Gley prouvent que la seconde hypothèse n'est pas soute- nable. Mes observations montrent en effet que l’exophtalmie est due à un lipoïde qui se trouve normalement dans la thyroïde. Si on admet que la thyroïde est chargée de retirer de l'organisme le lipoïde exophtalmisant que j'ai isolé, on comprend facilement mes ré- sultats et ceux de Gley ainsi que les résultats contradictoires obtenus par la médication thyroïdienne chez les basedowiens. On administre en effet à ces malades non seulement de la thyroïde mais ainsi le lipoïde toxique, cachectisant et convulsivant (ETA) et le lipoïde exophtalmisant (EA). Donc et en attendant des recherches plus complètes: 1° [existe dans la glande thyroïde du mouton un lipoiïde provoquant la tachycardie, des convulsions et de l'amaigrissement, et à doses répétées la cachexie et la mort. 2° Ilexiste dans la thyroïde un autre lipoïde qui est exophtalmisant et qui est le lipoïde soluble dans l’acétone. 3° Les lipoïdes isolés de la thyroïde doivent l'être dans l’ordre que j'ai indiqué, car autrement on a des mélanges et les effets physiolo- giques se superposent. 4° L’exophtalmie qui accompagne les affections thyroïdiennes ne peut être expliquée que par une incapacité de la thyroïde de fixer le lipoïde SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 393 exophtalmisant ou par une production trop grande de ce lipoïde par l'organisme. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne. SUR LE BACILLE DE LA PSEUDO-TUBERCULOSE DU COBAYE, par L.-G. SIMON. A l’autopsie d'un cobaye neuf, nous avons trouvé de très nombreuses granulations dans la rate et dans le foie et quelques petits tubereuies dans le rein gauche et à la surface du poumon droit. Au microscope, ces lésions rappelaient beaucoup celles que Malassez et Vignal décrivirent es premiers sous le nom de tuberculose zoogléique; il n’y avait ni cellutes géantes, ni cellules épithélioïdes. Les recherches bactériologiques ne permirent pas de déceler de bacilles de Koch ; par contre, nous pûmes mettre en évidence un bacille qui pullulait au centre des granulations, qui poussait en vingt-quatre heures sur tous les milieux usuels, et qui, inoculé au cobaye, reproduisait en huit jours des tubercules et des gra- nulations très analogues à celles du premier cobaye. Nous étions donc en présence d’une pseudo-tuberculose spontanée du cobaye, due à un bacille spécial que nous avons étudié. Les caractères généraux nous permettent de l'identifier au bacille que Roger et Charrin ont découvert dans des lésions analogues du cobaye, mais nous avons pu, grâce à de nouveaux procédés d'investigation, pousser son étude plus loin et lui assigner une place dans la classification actuelle des bactéries. C’est un bacille de 2 à 5 p de large, sur 0,45 en moyenne d'épaisseur, à bouts arrondis, ressemblant beaucoup au bacille d'Eberth ou au Coli, suscep- tible d’ailleurs de changer d’aspect suivant les milieux de culture, de revêtir - une forme courte sur la surface de la gélose, une forme longue, filamenteuse dans le bouillon et dans l’eau de condensation des tubes de gélose ou de sérum incliné. Il est mobile. Il se colore facilement par les couleurs d’aniline et se décolore par la méthode de Gram. Il pousse sur les milieux usuels, aérobies ou anaérobies; et a une action fermentative très énergique sur les sucres. Sur bouillon, il proroque d’abord un trouble uniforme, puis, les jours suivants, il se forme un voile à la surface, et un dépôt floconneux dans le fond. La culture exhale une légère odeur de viande rôtie, nullement fétide. Sur gélose et sur sérum, il donne des colonies grisâtres, demi-transparentes, ayant tendance à confluer pour former un voile uniforme, un peu plus opaque sur les bords. BioLociE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. 28 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CO de) ESS épais, Sur pomme de terre, la culture est apparente et forme un enduit grisâtre. Pour les autres milieux de culture, nous avons comparé notre bacille à un échantillon de bacille d'Eberth obtenu par hémo-culture chez un malade atteint de fièvre typhoïde, à un échantillon de Coli-bacille fournit par le D' Demanche, et un échantillon de paratyphique B (épidémie de Rennes) de la collection de l’Institut Pasteur. Sur artichaut, Réaction Négative. Légèrement Légèrement Fortement de l'indol. positive positive. positive. Sur lait Pas coagulé, Pas coagulé, Coagulé, Coagulé, tournesolé. mauve. mauve. rose. rose. Gélose lactosée, Reste bleue, Reste bleue, Décolorée, Rouge, tournesolée pas de gay, pas de gaz. Gaz nombreux. gaz nombreux. profonde. Gélose glucosée. Devient rose, Décolorée, Décolorée, Décolorée, teurnesolée pas de gaz. gaz gaz gaz profonde très nombreux. très nombreux. très nombreux. Gélose Pas Acidifie Acidifiée, Acidifée, saccharose. de gaz. légèrement, oaz nombreux. gaz nombreux. sans gaz. Gélose mannite. Pas Acidifiée Acidifiée, Acidifiée, de gaz. légèrement, L'az gaz sans 2az. très nombreux. très nombreux. EBERTH Pas de couleur. de changement RENNES B. Coloration verte légère. Coloration verte légère. B. Rocer | B. COLI Coloration vert foncé. Nous avons cherché à plusieurs reprises, et avec le sérum de plu- sieurs animaux inoculés avec ce bacille, son pouvoir agglutinant vis- à-vis des bacilles du groupe Coli-Eberth. DILUTION A : B. ROGER EBERTH RENNES B. CONRADI Cort B. GÆRTNER 1/25 LT 0. 0 + + Douteux. 0 0 1/50 Detrnhaele (l ner Douteux. 0 () 1/100 LEE 0 Douteux. 0 0 (} 1/500 ++ 0 Douteux. 0 0 (0 41/1000 = 0 0 0 0 (l Enfin nous avons constaté que l'Eberth, le Coli, le Rennes B, le Conradi poussaient tous très mal sur la gélose gratiée ayant déjà servi à la cul- ture du bacille de Roger. On voit donc que le bacille de Roger et Charrin appartient à la grande famille Eberth-Coli; il semble se placer plus près du bacille paraty- phique B. À l’aide de ce microbe, nous avons pu déterminer expérimentalement — avee de fortes doses, la mort en vingt-quatre heures avec des lésions SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 395 congestives de tous les organes, principalement des surrénales; — avec des doses moyennes, la mort en six ou sept jours avec de nombreuses granulations dans le foie et la rate; — avec des doses faibles, l'animal survit où meurt en un mois, avec de grosses masses d'aspect caséeux dans le périloine et dans le foie. Il est curieux de voir un bacille de la famille Coli-Eberth donner des lésions aussi spéciales; cependant le bacille de la psittacose, si voisin du bacille d'Eberth, peut déterminer des lésions analogues ; nous avons recherché s'il y avait un rapport étroit entre ces deux germes, mais nous avons constaté que le sérum de nos animaux infectés n’avait aucun pouvoir agglutinant sur le bacille découvert par Nocard. MODIFICATION DES PROPRIÉTÉS ANTICOAGULANTES DU FOIE EXCISÉ ET CONSERYVÉ, par M. Doxon. I. Problème. — On sait que l’autolyse fait apparaître dans les organes des substances anticoagulantes. J'ai montré que le pouvoir anlicoagulant normal du foie est maintenu après la mort, au moins pendant plusieurs jours. Ge pouvoir s’accentue-t-il dans l'organe excisé et conservé? II. Conditions expérimentales. — Pour résoudre ce problème j'ai eu recours à deux procédés. Premier procédé : lavage du foie sur un chien pendantla saignée et après la section du bulbe; division du foie en deux parties au moyen d’une solide ligature; chaque partie de la glande est munie de deux canules, l'une placée dans la veine porte ou dans une de ses grosses branches, l’autre dans une sus-hépatique. Immédiatement après le lavage on fait passer à travers une des parties du foie le sang carotidien d'un second chien. La partie utilisée du foie est excisée et rejetée, la seconde est conservée, soit dans un endroit frais [10 à 12 de- grés|, pendant quarante huit heures, soit à 37 degrés pendant quatorze à seize heures. On fait ensuite passer à travers cette partie conservée le sang carotidien, soit du chien qui a déjà fourni du sang, soit d'un chien neuf. On compare la coagulabilité et le pouvoir antithrombique du sang, obtenu en aval du foie, dans les deux expériences. Deuxième procédé : le foie lavé dans les conditions habituelles est soumis dans sa totalité à un premier passage de sang carolidien, lavé de nouveau avec soin, puis, après un intervalle plus ou moins long, soumis à un second passage de sang artériel. Ce procédé n’est pas irréprochable; il est impossible d'expulser pendant le second lavage tout le sang caro- tidien qui a pénétré dans le foie. 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LT. Aésultats. — 1] arrive souvent que le sang artériel qui a traversé le foie excisé et lavé sort d'emblée, dès le premier échantillon, incoagu- lable et capable d’empêcher in vitro le sang normal de coaguler. Le fait s’observe notamment chez certains chiens jeunes, privés de nourriture depuis un jour ou deux. Le plus habituellement l’'incoagulabilité ne se manifeste que lorsque le foie a été traversé déjà par une certaine quantité de sang artériel et dans les cas ou on provoque un peu de stase. La conservation même très prolongée, dans les conditions que j'ai indiquées, ne modifie pas très sensiblement le pouvoir anticoagulant du foie. J'ai cependant noté très fréquemment une certaine exagération de ce pouvoir. C'est ainsi que j'ai vu le premier échantillon du second essai rester liquide et exercer in vitro un certain pouvoir antithrombique sur du sang normal, alors que le premier échantillon du premier essai effectué sur le même foie coagulait normalement; j'ai vu souvent le sang devenir plus rapidement coagulable dans le deuxième essai que dans le pre- mier. Toutefois, au total, je n'ai jamais assisté à un changement radical. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) LA PEROXYDASE DU LAIT DE FEMME, par MarFan et B. Weiri-HALLÉ. Dans des études antérieures (1), faites en collaboration avec M. Gillet, l'un de nous avait démontré la présence inconstante, dans la sécrétion mammaire de la femme, d’une peroxydase, facile à démontrer par divers réactifs, mais particulièrement par addition d’eau gaïacolée et d'eau oxygénée; l'oxydation du gaïacol se révèle par lPapparition d’une teinte orangée ou rouge brique. Cette réaction, constante dans le colostrum ou dans la sécrétion mammaire après la suspension de l'allaitement, était généralement absente dans le lait proprement dit, dans le lait normal. MM. Marfan et Gillet faisaient la réaction dans une capsule de porcelaine et n’acceptaient comme réaction positive que celle qui se produisait rapidement et donnait une coloration rouge brique diffuse. Cette réaction leur apparut comme étant liée à la présence de polynucléaires dans le colostrum ou le lait. (1) Marfan. Allaitement naturel et allaitement artificiel. Hypothèse sur le rôle des zymases du lait. Presse méd., 9 Janvier 1910. — Ch. Gillet. Le ferment oxydant du lait. Journ. de physiel. et de pathol. gén., 1902. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 397 En 1908, le D' Cassin, d'Avignon (1), modifiant les conditions de l'expérience et étudiant la réaction dans des tubes de verre, reconnait la présence de deux types de réaction; l’une identique à celle qu'avaient obtenue MM. Marfan et Gillet, donnant une teinte rouge brique, foncée et diffuse, intéressant tout le lait; elle est liée à la période colos- trale où à une polynucléose accidentelle, analogue à celle qui existe à la période colostrale; l’autre offrant une teinte jaune orange, légère, de forme discoïde, annulaire, siégeant à l’union du lait el des réactifs, indépendante de tout élément cytologique, et que M. Cassin considère comme normale et comme nécessaire si le lait est bon. Après une étude nouvelle portant sur un grand nombre de nourrices en dehors de la période colostrale, et faite avec la technique de M. Cassin, nous pouvons confirmer ces résultats; nous avons observé comme lui le deuxième type de réaction, c’est-à-dire la réaction faible, qui n'apparait pas si la recherche est faite dans une capsule de porcelaine et non dans un tube à essai. Nous avons pratiqué, avec le concours de M. Chabert, externe du service (2), 80 essais sur 48 laits de femme, à diverses époques de l’allai- tement, et nous avons obtenu les résultats suivants : SEIN DROIT SEIN GAUCHE Réaction normale ou discoïde . . . . . 60 58 Réaction colostrale ou diffuse . 6 6 Réaction intermédiaire 8 10 Absence de réaction. 6 6 Au total, la réaction annulaire ou du lait normal s’est montrée dans 85 p. 100 des cas, la réaction colostrale dans 7 à 8 p. 100 environ: il y avait absence de réaction dans 7 à 8 p. 100 des cas environ. Pour M. Cassin et son élève Rochette, la réaction annulaire discoïde est caractéristique du bon lait. En fait, l'absence de réaction nous a paru coïncider généralement avec des conditions anormales : dans un cas, la nourrice était enceinte et le nourrisson âgé de seize mois; une autre avait deux jumeaux de frois semaines, dont l’un était atteint d’ictère, et les deux enfants refusaient le sein: une troisième avail un enfant de trois mois atleint de diarrhée verte, et avait pendant trois jours cessé d’allailer. Chez deux autres femmes ne présentant, pas plus que leur nourisson, aucune anomalie, la recherche n'a pu être renouvelée et l'absence de réaction pouvait être transitoire. (4) Cassin. Sur la valeur clinique de la réaction des anaéroxydases dans le lait de femme. Bull. de la Soc. de méd. de Vaucluse, 1908. (2) On trouvera le détail de ces recherches dans la thèse qui sera soutenue prochainement par M. Chabert. 398 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Quant aux laits à réaction colostrale, ils proviennent de femmes qui présentent toutes, sauf une, des phénomènes pathologiques nets. Deux sont sûrement, une troisième probablement, syphilitiques. L'une d’elles, qui offrait une réaction colostrale unilatérale, présentait sur le sein cor- respondant des lésions papuleuses syphilitiques ; de plus, la réaction de Wassermann, recherchée dans ce lait, est trouvée positive. Deux autres femmes étaient atteintes de tuberculose. Une dernière malade, à réaction encore unilatérale, souffrait d’une douleur aiguë dans le sein en ques- tion. En dehors de toute interruption de l'allaitement, la constatation d’une réaction de type colostral nous paraît donc répondre à l'existence d’une irritation mammaire, subordonnée à une infection mammaire aiguë ou chronique ou à une infection générale chronique de la nourrice. Le lait qui présente cette réaction ne semble pas être mal toléré par le nourrisson, ni devoir entraîner des troubles digestifs. En résumé, la réaction diffuse et forte indique le caractère colostral du lait; elle est anormale passé les quatre ou cinq premiers jours qui suivent l’accouchement. La réaction légère et annulaire correspond aw lait normal. L'absence de toute réaction est un fait pathologique et semble indiquer que le lait n’est pas de très bonne qualité. LE LAIT CAILLÉ AU BACILLE BULGARE, ALIMENT DE PROPHYLAXIE CERTAINE DU CHOLÉRA ASIATIQUE. CONCURRENCE VITALE DU BACILLE VIRGULE ET DU BACILLE BULGARE, par GEORGES ROSENTHAL. Les nombreuses recherches que nous avons publiées sur les bases scientifiques de la bactériothérapie lactique nous paraissaient devoir rendre inutiles de nouveaux contrôles des lois que nous avons établies avec Chazarain-Wetzel. Mais quelques-uns de nos confrères nous ont demandé de vérifier les données générales en mettant en présence bacille bulgare et vibrion cholérique. C'est ce que nous avons pu faire, grâce à l’amabilité de nos amis de l'Institut Pasteur qui nous ont fourni les cultures de bacille virgule. Les recherches de concurrence vitale nous ont, en ce cas, comme dans toutes nos précédentes recherches, montré la haute valeur vitale du bacille de Massol (1). (1) Étant donnée l'importance clinique de cette recherche, nous l'avons pra- tiquée avec les différents échantillons de bacille bulgare que nous gardons au laboratoire et avec des échantillons nouveaux fournis par M. Thépénier. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 399 a) Tout d’abord, nous avons vérifié la loi de l'Incontaminalion du lait caillé : Le lait caillé, culture vivante de bacille bulqare de vingt-quatre heures, est incontaminable par le bacille virgule ensemencé même à haute dose. Le lait caillé, culture morte de bacille bulgare, est incontaminable par le bacille virgule, même ensemencé à haute dose. Ainsi, par exemple, le 1% février 1910 nous ensemencons un tube de lait, culture de vingt-quatre heures de bacille bulgare, avec 1 centi- mètre cube d’une culture très riche de vibrion en bouillon gélatine. Après vingt-quatre heures, les repiquages en gélatine ne donnent aucune culture, et, sur lamelle, c'est à peine si on retrouve quelques formes du germe pathogène. De même, un tube de culture en lait de bacille bulgare du 14 octobre, où le bacille bulgare est mort spontanément, est additionné le 1° no- vembre d’un centimètre eube de culture en gélatine de vibrion. Dès le lendemain, les repiquages échouent complètement, et cependant il s'agissait d’un ensemencement au dixième. b) L'incontamination du lait caillé avec culture morte ou vivante de bacille bulgare est due uniquement à l'acidificalion du milieu. En milieu ramené ou maintenu à une neutralité approximative, la culture de bacille tulgare même vivante peut laisser se développer le vibrion cholérique; cette dernière expérience est assez délicate et doit être faite avec soin. De nombreux tubes de culture conservés à l’alcalinité approchée ont permis le développement du bacille virgule. Les colorations doubles par la méthode de Gram montraient alors les bacilles de Massol teintés en violet-noir, et le vibrion recoloré en rouge par la fuchsine diluée. c) L’ensemencement dans un milieu également favorable aux deux germes (milieu mixte de Bize) est suivi d'un développement symbiotique court avec épuralion rapide de la culture pur mort du vibrion cholérique. Cette mort se produit au plüs en quarante-huit heures, même avec une disproportion considérable entre l’ensemencement parcimonieux du bacille bulgare et l’ensemencement ultra-abondant du vibrion cholé- rique. Ainsi, le 1°* novembre 1910, nous ensemencçons deux tubes de lait avec une goulte et un centimètre cube de bacille bulgare et réciproquement avec un centimètre cube et une goutle de vibrion cholérique en gélatine de quarante-huit heures surabondamment développée. Après vingt- quatre heures d’éluve, les repiquages en gélatine échouent : pas de liqué- faclion, et sur lamelles rares bacilles gramiens, pas de formes en virgule. d) Les cultures de vibrion cholérique surpiquées de bacille bulgare sont, en vingt-quatre où quarante-huit heures, débarrassées du vibrion. Des cultures riches de vibrion virgule en lait de quarante-huit heures suür- 400 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE piquées au bacille de Massol n'ont plus donné, après vingt-quatre heures, de repiquage positif sur gélose inclinée. e) La nécessité du milieu mixle se démontre aisément. — Des lubes de vibrion cholérique en bouillon gélatine ne subissent nulle influence du fait du surpiquage par une à dix gouttes de lait caillé, culture de vingt- quatre heures de bacille bulgare. De même, le bacille bulgare est détruit dans le bouillon ordinaire, qu'on ne peut supposer cependant doué de propriétés de concurrence vitale ! De nos expériences (1), il résulte que le vibrion cholérique ne peut supporter la symbiose avec le bacille bulgare dont la sécrétion acide le détruit et que le lait caillé avec le bacille bulgare, aliment-médicament incontaminable par le vibrion, est l’aliment de choix en milieu épidé- mique comme en territoire menacé, pour la prophylaxie du choléra asiatique. Comme il semble démontré (voir les beaux travaux de Metchnikoff) que le choléra asiatique se transmet par le tube digestif, on peut dire que se laver les mains et se nourrir de lait additionné de culture de bacille bulgare sont les deux conditions essentielles, pour ne pas dire suffisantes, pour éviter ou circonscrire une épidémie cholérique. [Laboratoire de M. le professeur Hayem (Clinique médicale de l'hôpital Saint-Antoine).] ANAPHYLAXIE HYDATIQUE POST-OPÉRATOIRE MORTELLE, par F. DÉvEÉ. On semble considérer généralement l'intoxication hydatique comme un accident appartenant en propre au domaine « médical » ; elle ne s'ob- serverait pas à la suite des interventions sanglantes. Boiïdin, dont on connait les intéressantes recherches sur la toxicité hydatique, écrivait encore dernièrement : « Il est à noter que la résorption de liquide hydatique au cours des opérations n’occasionne aucun trouble toxique. » Or, contrairement à cette opinion, que paraîtrait confirmer le silence des chirurgiens sur ce point, les faits d'intoxication hydatique post- opératoire ne sont nullement exceptionnels. À la suite des interven- tions les plus modernes, tout comme à la suite des anciennes ponctions, (1) Voir nos recherches antérieures, Sociétés de Biologie, de Thérapeu- tique, de Médecine de Paris, de l’Internat, etc., 1909-1910. Un exposé général de nos travaux sera fait à la séance solennelle de la Société de Pathologie comparée, décembre 1910. FIM SÉANCE DU 12 NOVEMBRE A01 on peut observer, en dépit de l'anesthésie générale, — nous en donnerons la preuve ailleurs, — des accidents toxihydatiques, bénins ou graves; on peut même observer des accidents mortels; le fait suivant en est un saisissant exemple. Chez une fillette de cinq ans et demi, présentant au creux épigastrique une tuméfaction circonscrite, rénitente, un médecin pratique, le 8 septembre 1910, une ponction exploratrice avec une seringue de Pravaz, qui lui donne 1 centimètre cube de liquide eau de roche. Aucun accident à la suite. Opération pratiquée le 5 octobre. — Anesthésie générale à l’éther. Laparo- tomie médiane. Ponction du kyste épigastrique (dont le liquide est resté lim- pide). Formolage : 150 centimètres cubes de formol à 2 p. 100, laissés trois minutes. Extraction de la membrane-mère. Capitonnage, suture et fixation de la poche à la paroi, sans drainage. Il existe un second kyste dans la région sous-diaphragmatique droite : deuxième incision, parallèle au rebord costal; ponction du second kyste, à contenu limpide. Formolage; évacuation de la vésicule parasitaire, capitonnage, suture et fixation sans drainage. L’opéra- t'on, qui s’est poursuivie sans le moindre incident, a duré une heure un quart; elle était terminée à dix heures et demie du matin. Suites opératoires. — Dès midi, facies rouge, agitation. A trois heures de l'après-midi, température, 40 degrés; pouls, 135; excitation nerveuse extrème : deux personnes doivent maintenir l'enfant qui veut sortir de son lit. Pas de prurit ni d'éruption. A six heures du soir, crise de contractions toniques des membres accompagnées de raideur de la nuque et de trismus. A neuf heures, facies vultueux, regard fixe, trismus, respiration précipitée. Ces accidents semblent s’amender dans la nuit; mais ils reparaissent à quatre heures, et la mort survient à cinq heures du matin, — dix-neuf heures après l'opération, — au milieu d'accidents tétaniformes, le thermomètre étant monté à 42°5 dans les derniers moments. L'interprétation d’un pareil fait eût élé des plus obscures, il y a quel- ques années; elle se trouve singulièrement éclairée, aujourd'hui, par la notion de l’anaphylaxie. Le formolage doit être mis ici entièrement hors de cause, comme le montre une série d'expériences que nous rap- portons d’autre part; au reste, les urines émises par l’opérée douze heures après l'intervention ne renfermaient par trace de formol (M. Guerbet). La symptomatologie même des accidents fait écarter, d'’auire part, les hypothèses d’infeclion kystique, de péritonite, d’hé- morragie interne, etc. Il s’est agi, sans nul doute, d’accidenis d'ana- phylaxie hydatique mortelle, exactement superposables à ceux qu’on voit parfois succéder aux ponctions. Dans le fait clinique en question, au surplus, les conditions pathogéniques de l’anaphylaxie s'étaient trouvées réalisées comme dans une expérience, du fait de la ponclion exploratrice praliquée vingt-six jours avant l'intervention chirurgicale. Un fait de ce genre est éminemment suggestif. Outre qu'il ajoute à d’autres, déjà suffisantes, une raison de plus de s'abstenir des ponctions 402 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE exploratrices en matière de kyste hydatique, outre qu'il appelle l’atten- tion des chirurgiens sur des faits dont ceux-ci semblent s'être trop désintéressés jusqu'à ce jour, il soulève un problème thérapeutique et prophylactique de la plus haute importance. On peut se dispenser de ponctionner les kystes hydatiques, mais on sera toujours obligé de les opérer. Au cours de l'évacuation nécessaire du parasite, l'opérateur, quelque soin qu'il y mette, ne peut être sûr d'éviter de répandre, hors de la poche ou dans la poche, quelques gouttes de liquide hydatique, — et nous savons qu'il suffit de doses minimes d'antigène pour déclancher, chez un sujet préparé, le choc anaphylactique, Or, le chirurgien ne sait jamais si, même en l’absence de ponction antérieure, son malade n’a pas été mis en état d’anaphy- laxie, par une ruplure spontanée, par une fissuration de son kyste ou par une dialyse lente de l’antigène hydatique à travers la membrane parasitaire intacte. D'autre part, il est des cas particuliers où le chirur- gien est amené à pratiquer, chez un même malade, des opérations itéra- tives (kystes multiples du foie, de l'abdomen, etc.). On peut toujours craindre, en pareille circonstance, que la première intervention n'ait sensibilisé l'opéré pour l'avenir. Ces brèves considérations suffisent à montrer l'intérêt qui s'attache à la recherche d'une prophylaxie antianaphylactique spécifique et d'un traitement anti-loxihydatique. Plusieurs solutions théoriques se pré- sentent à l'esprit, suggérées par les travaux de Besredka, en particu- lier. À l’expérimentation de laboratoire il appartient de montrer quels résultats on peut en espérer. Il restera ensuite à les appliquer pru- demment à la pratique chirugicale. C’est là tout un chapitre nouveau du traitement moderne de l’échino- coccose, que nous nous proposons d'exposer prochainement dans un travail d'ensemble consacré à l’étude de lintoxication hydatique post- opératoire. RECUERCHES EXPÉRIMENTALES AU SUJET DU FORMOLAGE DES KYŸSTES HYDATIQUES, par F. DÉVÉ et M. GUuUERBET. À l’occasion d'un cas de mort rapide survenue après une opération de kyste hydatique du foie au cours de laquelle on avait pratiqué le « for- molage » de la poche — cas que l’un de nous rapporte d'autre part —, nous avons entrepris quelques recherches expérimentales au sujet de la toxicité du formolage. Dans le fait en question, on avait, chez une enfant de cinq ans et demi, pesant environ seize kilogrammes, utilisé 300 grammes d’une ani. +5 ue), jf dé SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 403 solution de « formol à 2 p. 100 ». Analysée rétrospectivement au point de vue de sa teneur exacte en formaldéhyde, cette solution ne renfer- mait, en réalité, que 0,48 p. 100 d’aldéhyde, au lieu des 0,80 p. 400 théo- riques : 1 gr. 44 de formaldéhyde avait donc été employé en tout, chez cet enfant, soil 9 centigrammes par kilogramme. I. Deux lapins, pesant 2.135 et 2.200 grammes, reçoivent sous la peau respectivement 42 et 44 centimètres cubes d’une solution de formol titrant _ 0,48 p. 100 d'aldéhyde formique : soit 9 centigrammes de formaldéhyde par kilo. Aucun accident. Les urines émises six heures et vingt heures après l'injection renfermaient du formol. Les animaux survivent. IT. Deux lapins, pesant 2.120 et 1.780 grammes, reçoivent sous la peau res- pectivement 43 et 37 centimètres cubes d’une solution de formol à 2 p. 100 authentique, titrant 0,80 p. 100 d’aldéhyde : soit 16 centigrammes d’aldéhyde par kilo. Un peu d’agitation et d'hébétude après l'injection ; le second des animaux présente quelques secousses convulsives de la nuque. Ces troubles légers ont complètement disparu uüne demi-heure plus tard. Les urines recueillies après douze heures renferment du formol et pas d’albumine, Les animaux vivent. | IIT. Un lapin pesant 2.050 grammes recoit sous la peau 51 centimètres cubes de formol à 2 p. 100 : soit 20 centigrammes d’aldéhyde formique par kilogramme. Aucun accident. L'animal vit. IV. Deux cobayes, pesant 500 et 400 grammes, reçoivent sous la peau 10 et 8 centimètres cubes de solution de formol à 2 p. 100 : 16 centigrammes de formaldéhyde par kilo. Aucun accident immédiat. L’un des animaux meurt le sixième jour; le second survit. Dans toutes ces expériences, les doses de formol correspondantes et supérieures à celle qui avait été employée au cours de l'opération que nous rappelions en commencant ont été injectées de façon définilive et résorbées en totalité et rapidement, — sans accidents. Dans la pratique du formolage, au contraire, la solution formolée injectée dans le kyste est, comme on sait, évacuée en lotalité après trois ou cinq minules de contact. Quelle quantité de formol peut être absorbée durant ce temps? A deux lapins nous avons injecté sous la peau de la cuisse (après ligature lâche placée à la racine du membre, pour empêcher la diffusion du liquide injecté) 40 centimètres cubes de solution formolée à 2 p.100. Après six minutes, nous avons extrait 5 centimètres cubes du liquide injecté : ce liquide titrait 0,63 et 0,65 p. 100 d’aldéhyde formique, au lieu des 0,78 p. 100 primitifs. Il résulte de ces expériences que 18 p. 100 du formol avaient étè résorbés pendant les six minutes de contact, soit moins du cinquième de la dose employée. Or, le tissu cellulaire sous-cutané, dans lequel la solution injectée formait une boule d'œdème, n'offre qu'une lointaine comparaison, au point de vue de la surface et de l'aptitude d’absorplion. 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec la paroi régulière, formée de tissu fibreux dense, avasculaire, con- centriquement stratifié, qui constitue le kyste adventice du parasite. De plus, il est à remarquer que le formolage chirurgical n’est pas pratiqué à même la poche fibreuse, mais bien à l'intérieur de la vésicule hydatique intacte. La quantité de formol qui peut dialyser à travers la paroi vési- culaire pendant cinq minutes doit être faible. | Dans trois kystes hydatiques du poumon et trois kystes du foie de mouton intacts, nous avons injecté, après évacuation complète de leur liquide, une solution formolée à 0.80 p. 100 d'aldéhyde formique, que nous avons retirée après cinq minutes : il restait 0,75 p. 100 de formaldéhyde dans les seconds el 0,78 p. 100 dans les premiers. On voit, en définitive, que la dose d’aldéhyde formique absorbée au cours du formolage opératoire est minime. Elle ne saurait être incri- minée comme cause des accidents observés dans le cas auquel nous avons fait allusion. D'une facon plus générale, il résulte des expériences que nous venons de rapporter que la solution de formol à 2 p. 100 peut être employée sans crainte par les chirurgiens pour le formolage des kystes hydatiques. (l'ravail du Laboratoire de Bactériologie de l'Ecole de médecine de Rouen.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. SÉANCE DU 405 PONIONEEMBRE, 1910 SOMMAIRE Awgarp (L.) : Rapports entre le qui gouverne la toxicité des corps taux de l’urée dans le sang et l'éli- : SIMDICSEMENE IRON RON TRES EEE 433 mination de l’urée dans l'urine. . . 411 RoBiN (AL.) et FIEssixGEr (NOEL) : DEvaux (E.) : Anesthésie chloro- Etude du pouvoir catalytique du foruique et\œdème.. cm1 ‘.. 416 | sang chez les cancéreux et les tu- Iscovesco (H.) : II. Études sta- HeRCUIEUX PET ER EMENERE me AE lagmoméetriques. La tension super- VENEL et Mansion : Formule ficielle des colloïdes lyophobes. . . 421 | hémo-leucocytaire de la syphilis, Leruzze (Maurice) : Métamorpho- | avant traitement mercuriel (Pre- ses adénomateuses des glandes MIÈTENNOLC) EN EE Te 406 myo-épithéliales chez l'homme. . . 35 VEDEL ef MaxsiLzox : Formule Marsé (S.) : Le phénomène des hémo-leucocytaire de la syphilis plis rouges dans la scarlatiue 425 | après traitement mercuriel (Deu- Massoz (L.) et Nowaczysnxki (J.) : IxIe M'eNOtE) US CAEN 407 Conservationetfiltration de l’alexine | . Vice (J.) : Formation d’urobili- dursérumAdeCobaAyeNEN PEN 430 | nogène aux dépens des pigments MaurEL (E.) : Existence et survi- biliaires par l’action réductrice d’un vance des micro-organismes à la palladium hydrogéné en présence surface des pâtisseries et des su- | d'on hypophosphite . . ..... .. 419 creries exposées à l'air libre daus | les rues et sur les places publi- Réunion biologique de Bordeaux. ES 3: 9 0 ou b'olob CD 0 0.6 piamie 427 MüLox (PAuL) : Sur une sécrélion Caine (J.) : Termites et plantes lipoide nouvelle de la glande inters- vivantes. — V. Début de l'invasion. 446 htelletovarienne re Une 423 DExiGÈs (G.) : Acide diacétique et NETTER (ARNOLD) et GENDRON A.) : réactionidelesal eee 137 Modifications dans la composition Dexicës (G.) : Le coelficientde par- du liquide céphalo-rachidien à la EN OEM ES NETENENE 439 suite des injections inlra-rachi- DENIGES (G.) : Sur l'impossibilité diennes de sérum humain. . . . .. 409 | de déterminer lacétone urinaire Nowaczyynski (J.)et LECLERCQ (J.) : parexiraction éLhérEe EE al Sérum hémolytique polyvalent. . . 432 GAUTRELET (JEAN) : Contribution Pezzi (CESARE) : Sur le mécanisme à l'étude des extrails organiques des bruits de souffle cardio-vascu- d’'invertébrés. Aclion sur la pres- l'Air RME Tee een re AT 417 | sion sanguiue d'ex'raits hépatiques REMLINGER (P.) : Ulilisation des et génitaux de mollusques . . . .. 443 bouillons en cubes, en technique SABRAZÈS (J.) : Variations de la bacténolvoique se EEE IAE 413 | pression arterielle dans le type res- Ricuer (Cr) : De la loi biologique piratoire de Cheyne-Stokes . . . . . 44) Biozoë1e. Comries RENDUS. — 1910. T, LXIX, 91) 406 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Dastre. FORMULE HÉMO-LEUCOCYTAIRE DE LA SYPAILIS, AVANT TRAITEMENT MERCURIEL (Première note), par VEDEL et MaANSILLON. Au cours de ces deux dernières années, nous nous sommes appliqués à rechercher les modifications apportées dans le sang par l'infection syphilitique à ses diverses périodes, et à apprécier comparativement l'influence du traitement, par les injections mercurielles solubles. En nous plaçant dans les conditions d'observation les plus rigou- reuses, nous avons numéré les globules rouges et blancs {avec l’héma- timèêtre de Thoma-Zeiss), recherché le taux de l'hémoglobine (avec l'hémoglobinimètre de Gowers), établi la valeur globulaire du sang et précisé la proportion relative de chacune des variétés de leucocytes. De l'ensemble de nos recherches hématologiques, qui ont porté sur 25 sujets, nous avons pu dégager des moyennes qui montrent l'influence respective de la maladie et de la médication. 1° La syphilis primaire ne modifie sensiblement ni le nombre des globules rouges (4.550.000), ni celui des globules blanes (6.200). Elle diminue un peu le taux de l'hémoglobine (80,4 p. 100) et fort peu la valeur globulaire (0,92). Mais elle se marque par un changement dans la formule leucocytaire qui, exprimée en chiffres moyens, Potynucléaires MISERERE ERP RE RES CS AD LD Mononucléaires (2) Re RSA No ee Éymphocytes- 2er Ne enter eS nPRR ÉOSinophiles te Looneo) NID MANN EE montre l'augmentation nette des mononucléaires, grands et moyens, aux dépens surtout des lymphocytes. 2 La syphilis secondaire, par rapport à la période primaire, abaisse insensiblement le nombre des globules rouges (4.460.000), le taux de l’'hémoglobine (80 p. 100) et la valeur globulaire (0,85), et augmente d’une facon appréciable le nombre des globules blancs (8.000). Mais elle (1) Polynucléaires neutrophiles auxquels nous avons rattaché quelques faux éosinophiles que l'en trouve notamment à la période secondaire. (2) Grands et moyens mononucléaires, qui comptent d'une facon générale dans nos recherches les grands pour 1/3 et les moyens pour 2/3. Ce SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 407 imprime surlout à la formule leucocytaire une modification mononu- cléaire encore plus nette, par augmentation des grands et Hoxens mononucléaires aux dépens des lymphocytes : POlYNUClÉAITE SE SEA REP Dre 69 6 p:cdl00 MononucCléaires RP AE ER re 25,285 — ne à Ce Ne — BOSINODHIIeS TERMES MER AE EEE TA EEE 2,15 — 3° La syphilis tertiaire, par rapport à la période secondaire, diminue encore bien légèrement le nombre des globules rouges (4.350.000) et abaisse relativement le nombre des globules blancs (6.830). Elle diminue assez fortement le taux de l'hémoglobine {67,5 p. 100) et la valeur glo- bulaire (0,77); mais la formule leucocytaire devient moins caractéris- tique par égalisation des grands et moyens mononucléaires d’une part (diminués relativement aux périodes précédentes), et des lymphocytes d'autre part ‘augmentés d'autant) : Polynucledires EME UE GED 100 Mononucléaires eee CREER EE A TA DYMphOCYLeS EEE RS UNE Lire. LIL Eosinophiles. . . . . OMR DD SUR DE NUE ele te En résumé. — À toutes les périodes de la maladie, l'infection syphili- tique ne produit qu'une très légère diminution des globules rouges, landis qu'elle abaisse nettement le taux de l’hémoglobine et la valeur globulaire. D'autre part, la syphilis n'augmente un peu les globules blancs qu'à la période secondaire; mais à toutes les périodes la formule leucocytaire se caractérise par une augmentation des grands et moyens mononucléaires aux dépens des lymphocytes. FORMULE HÉMO-LEUCOCYTAIRE DE LA SYPHILIS APRÈS TRAITEMENT MERCURIEL (Deuxième note), par VEDEL et MANSILLON. Le traitement mercuriel, qui a consisté en l'espèce en 20 injections intra-musculaires de benzoate ou de bibromure de mercure à raison de 0,02 centigrammes de mercure métal par injection répétée trois fois par semaine, a toujours exercé une influence sur le sang des syphili- tiques. 1° À la période primaire, du fait de la médication, le nombre des globules rouges ne subit pas d'augmentation bien appréciable (4.657.000), pas plus que celui des globules blancs (6.652); mais le taux de l'hémo- 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE globine est nettement augmenté comparativement (97,53 au lieu de 80,4 p. 100) et la valeur globulaire un peu relevée (0,96 au lieu de 0,92). Par ailleurs la formule leucocvtaire subit une modification très expressive. Polynucléaires. : . .:: . : 60,25 p: 100 au lieu de: :63,p:"M00 Mononucléaires. . . . . . . 15,925 — au lieu de : 2% — Éymphocytes 7 OM Sel 75 rau HeurdefAites Eosinophiles (D ME ES GO Naurlieurder 2 re les lymphocytes augmentant alors, surtout aux dépens des grands el moyens mononucléaires — en sorte que l’équilibre leucocytaire modifié par la maladie tend à se rétablir du fait du traitement. 20 A la période secondaire, le traitement fait encore un peu augmenter le nombre des globules rouges (4.978.000) mais diminue d’une façon assez sensible celui des globules blancs (6.000 au lieu de 8.000). Le taux de l’'hémoglobine est neltement augmenté (98,5 au lieu de 80 p. 100), ainsi que la valeur globulaire (0,96 au lieu de 0,86). Quant à la formule leucocytaire, elle subit une modification de même sens qu’à la période primaire étudiée après traitement. Polynucléaires . . : - . . 61,2: p. 100 au lieu de : 63,5 p. 100 Mononucléaires. . . . . . 23,4 — au lieu de : 25,25 — Eymphocytes 1e Pen — au lieu de : 8,5 — Eosinophiles .. . 3» — au lieu de : 2,15 — les lymphocytes augmentant aux dépens des autres leucocytes mononu- cléaires et polynucléaires. 3° A la période tertiaire, le traitement ne touche presque pas le nom- bre des globules rouges (4.086.000) et blancs (6.296), mais il relève encore le taux de l'hémoglobine (75 au lieu de 67,5 p. 100) et la valeur globulaire (0,85 au lieu de 0,77) et augmente aussi le nombre des lymphocytes aux dépens des polynucléaires. Polynucléaires. . 58 » p. 100 au lieu de : 65 p. 100 Mononutléaires . . . . . . . 17.33. — au lieu de: 17 — Lymphocytes . 22 » — au lieu de : 11 — Eosinophiles 2,33. —, au lieu de : 1 — En résumé. — À toutes les périodes de la maladie, le traitement aug- mente le taux de l'hémoglobine et la valeur globulaire. De plus, il tend progressivement à ramener l'équilibre en modifiant la formule leucocy- taire de la svphilis par augmentation des lymphocytes. En conclusion. — L'infection syphilitique détermine une anémie qualitative et une mononucléose vraie que le traitement, tel que nous l'avons institué, répare et régularise dans une large mesure. (1) Les éosinophiles sont très légèrement augmentés par le traitement aux diverses périodes de la maladie. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 109 a MODIFICATIONS DANS LA COMPOSITION DU LIQUIDE CÉPHATO-RACHIDIEN A LA SUITE DES INJECTIONS INTRA-RACIIDIENNES DE SÉRUM HUMAIN, par ARNOLD NETTER et A. (ENDRON. Dans ces derniers temps, nous avons élé amenés à pratiquer chez un certain nombre de malades des injections intra-rachidiennes de sérum humain. Ce sérum avait été séparé par centrifugation. La prise de sang avait été faile dans la veine avec l’asepsie la plus rigoureuse. Le sérum con- servé dans la glacière était injecté au plus tard quatre jours après le prélèvement. Nous entretiendrons sans doute bientôt la Société du but de ces inter- ventions et des résultats obtenus chez les malades. Nous ne voulons aujourd'hui nous arrêter qu'aux modifications présentées par le liquide céphalo-rachidien à la suite de ces injections. Dans nos trois premières observations il s'agit d'enfants alteints de poliomyélite et traités à une période très rapprochée du début neuvième, sixième, troisième jour). Voici les faits exposés brièvement : O8s.'I. — Henri M..., six ans, poliomyélite ayant débuté le 25 octobre. Première ponction, le 3 novembre. — On retire 25 centimètres cubes d'un liquide clair, légèrement albumineux. L'examen cytologique montre une lymphocytose exclusive et quelques plaques endothéliales. La numération à la cellule de Nageotte montre 10 éléments par millimètre cube. La ponction est suivie d’une injection intra-rachidienne de 7 centimètres cubes de sérum humain. Deuxième ponction, le lendemain k novembre. — On retire 15 centimètres cubes d’un liquide légèrement opalescent avec des flocons fibrineux en suspension ayant les caractères des liquides inflammatoires. La numération donne 300 éléments par millimètre cube dont voici la répartition : Polynucléaires . 185 Lymphocytes. ; 12 Plaques endothéliales. 3 Quelques hématies. Injection de 5 centimètres cubes de sérum humain. Ors. IT, — Etienne Rob, vingt-deux mois, atteint le # novembre de polio- myélite. Première ponction, le 9 novembre 1910. — On retire 15 centimètres cubes «le liquide clair, légèrement albumineux. Lymphocytose exclusive : 15 éléments par millimètre cube. On injecte 7 centimètres cubes de sérum humain. 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Deuxième ponction, le 10 novembre. — On retire 15 centimètres cubes d’un liquide clair, aspect légèrement opalescent, par transparence. Extrêmement albumineux : 110 éléments par millimètre cube; éléments assez déformés, prenant mal le colorant. POlYNUC lé IR SR PORC UT ARR A Net RE CO Lymphocytes. ; 1 Plaques endothéliales. 4 La ponction est suivie d’une injection de 7 centimètres cubes de sérum humain. Troisième ponction, le 11 novembre. — On retire 12 centimètres cubes. Liquide clair, beaucoup plus qu’hier, que le liquide du 10 novembre. Pas d'aspect opalescent inflammatoire. Liquide albumineux, mais beaucoup moins que celui du 40 novembre. 60 éléments par millimètre cube. PolynucIé aires nr Ro Sr TE Re RSR EEE MENT 0 Mononucléailes ions ici Rs er SRE Ne Re Re a ls LYMPHOCY LES PASSA ANA PRESS US RAS RS dt re () Plaques endothéliales en astres Rene Anne RER Ors. IT. — René D..., six ans et demi, pris le 15 novembre 1910 de para- plégie complète, entre le 17 novembre. Ponction lombaire du 18 novembre. — 25 centimètres cubes de liquide clair, légèrement albumineux : #5 éléments par millimètre cube. Lymphocytose exclusive. La ponction est suivie d'une injection de 7 centimètres cubes de sérum humain, dans le canal rachidien. Ponction lombaire du 19 novembre. — Les caractères du liquide ont changé. Liquide légèrement opalescent, très nettement albumineux : 300 éléments par millimètre cube. Polynucléaires . 45 Lymphocytes. . 4 Mononucléaires. . 15 Nombreux éléments pariétaux sans noyau. Comme on le voit, la constitution du liquide céphalo-rachidien subit des modifications sensibles à la suite de l'introduction de sérum. La quantité des éléments cellulaires devient beaucoup plus considérable. Elle passe de 10 à 80, de 15 à 110, de 45 à 300. La proportion des divers éléments est profondément modifiée. Avant la ponction, il y a seulement des lymphocytes accompagnés parfois de quelques plaques endothéliales. Après l'introduction de sérum les poly- nucléaires prédominent et montent à 88, 95 et 45 pour 100. Ces différences doivent incontestablement être mises sur le compte de l'introduction du sérum humain. Nous connaissons en effet l’évolution naturelle des poliomyélites et nous savons que lalymphocytose une fois établie diminue progressivement et disparaît même assez vite. Jamais SÉANCE DU 19 NOVEMBRE A ———_—————— on n'a noté la présence de cellules du type polynueléaire, sauf à la période tout à fait initiale. Ces modifications cytologiques consécutives à l'introduction de sérum humain homologues, sont très semblables à celles qui suivent l’injec- tion de sérum de cheval et que MM. Sicard et Salin ont signalées ici même. = Cette réaction, en revanche, ne s’est jamais accompagnée de troubles fonctionnels (fièvre, douleur, accentuation de la raideur), semblables à ceux qui suivent souvent l'introduction sous-arachnoïdienne du sérum de cheval et sur lesquels j'ai attiré l'attention de la Société des Hôpitaux le 28 mai 1909. RAPPORTS ENTRE LE TAUX DE LURÉE DANS LE SANG ET L'ÉLIMINATION DE L'URÉE DANS L'URINE, par L. AMBARD. Dans un travail précédent, nous avions montré que la sécrétion de l'urée au point de vue de sa concentration dans l'urine pouvait présenter deux formes distinctes. Lorsque chez le chien on sollicite, par un régime carné de plus en plus abondant, puis par ingestion d’urée, une élimi- nation d'urée de plus en plus grande dans l'unité de temps, on constate que tout d’abord l'animal peut éliminer l'urée à sa concentration maxima, puis qu'à partir d'un certain débit uréique, la concentration de l'urée fléchit. L'expérience nous a montré que le chien est susceptible d'éliminer des quantités d’urée d'environ 5 grammes par jour et kilo- gramme d'animal à la concentration maxima, puis que pour des débits supérieurs à 5 grammes, la concentration uréique fléchissait nécessai- rement. Ultérieurement, en étudiant les relations entre le taux de l’urée du sang et le débit de l’urée dans l'urine, pour des débits urinaires supé- rieurs à 5 grammes, nous avons constaté que le taux de l’urée du sang variait proportionnellement à la racine carrée du débit de l’urée dans l'urine. Il nous avait paru cependant que pour des débits uréiques moindres, c'est-à-dire pour des débits compris entre (0?) et 5 grammes par jour et kilogramme d’animal, la relation du taux de l’urée dans le sang et du débit uréique était différente. Mais nous n'avions pas été affirmatif sur celte dernière relation que nous nous proposions d'’étu- dier à nouveau. C’est ce travail que nous résumerons ici (1). (1) En 1904, MM. Widal et Javal ont déjà reconnu l'existence d'un rapport entre le taux de l’urée dans le sang et l’ingestion azotée. Ce travail confirme donc l’existence de ce rapport en en montrant la formule. 412 , SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour des raisons de pratique expérimentale, les recherches ont porté exclusivement sur des hommes. Pendant des durées de temps variant de trente à soixante minutes, on évalue le volume de l'urine émise et sa concentration en urée. Le débit uréique ainsi constalé est rapporté uniformément à vingt- quatre heures. Au cours de la diurèse envisagée, on retire environ une quarantaine de centimètres cubes de sang à l'individu en expérience au moyen de deux ventouses scarifiées. L'urée du sang est comparée à l'urée urinaire. Dans les exemples qui vont suivre et qui ont porté sur des sujets sains et des sujets néphritiques, on voit très nettement que l’urée du sang varie comme la racine carrée des débits uréiques. DRÉRDE LURINE h, Rad URÉMIE URÉNMIE APPORSES es calculée. constatée. à 24 heures. pour (1). Sujet A. (1) 30 gr. V30 — 55 X 0,065 — 0,36 p. 1000 0,36 p. 1000° 60 gr. V60 — 3,7 X 0,065 — 0,50 0.50 20 2 AS Ingestion 92 gr. V92 — 9,6 X 0,065 — 0,62 0.63 de gr. V92 ne 200 gr. V200 — 14,2 X 0,065 — 0,92 1.00 le calculée pour (1) Sujet B. (1) 33.6 gr. V33.6 — 5.8 X 0,010 — 0,41 p. 1000 0,41 p. 4000 69.4 gr. V69.4 — 8,25 X 0,070 — 0,585 0,69 k j calculée pour (1) Sujet C. ne (1) 42.9 gr. V12.2 — 35 X 0,198 © — 0,45 p. 1000 0,45 p. 1000 63,4 gr. V63.4 — 80 0.128 — 1.02 0.97 Sujet D. 0,7gr. V40.1— 6,4 X 0,083 — 0.53 p. 1000 0,53 p. 1000 91.7 gr. V91.7— 96 X 0.083 — 0,19 0.76 Dans cet ordre de recherches faites sur l'homme qui, en raison de son alimentation, n’excrète pas l’urée à sa concentration maxima, la cause d'erreur principale qu'on doit éviter, est d'examiner l'urine avec des concentrations trop variées en urée. Selon une loi que nous ne pouvons exposer ici, il se trouve en effet que, pour une même urémie, la sécré- tion de l'urée est d'autant plus grande que l’excrétion se fait à plus faible concentration. Pour examiner tous les individus dans des condi- (4) Polyurie expérimentale de M. Albarran. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE A13 tions identiques, il y a grand intérêt à ne les examiner qu'au cours de diurèses les plus voisines de leur concentration maxima. C'est ce qui a été fait dans ces expériences. Par ces résultats, on voit donc que le taux de l'urée du sang varie en fonction des racines carrées des débits uréiques, et étant donné que parmi nos sujets examinés il s’en trouvait alteints de néphrites, on voit que cette loi est générale pour le rein sain comme pour le rein malade. Il suffirait donc, pour rendre toutes ces observations comparables, de les rapporter finalement à un homme de poids type arbitrairement choisi, par exemple, de 7 0 kilogrammes, pour que la constante urémique # exprimât directement, et sans autre caleul, la valeur fonctionnelle du rein au point de vue de l’excrétion uréique. Un rein étant d'autant plus — atteint que pour une même urémie l’excrétion uréique est plus faible, k sera d'autant plus élevé que le rein est plus lésé. Contrairement à ce que nous avions présumé, une seule loi régit donc les rapports de l'excrétion uréique au taux de l’urée sanguine, et elle peut se formuler ainsi : L” débit de l'urée X # = taux de l'urée du sang. Cette loi se retrouve avec tous les débits uréiques, chez l'homme comme chez le chien, chez l’homme sain comme chez l’homme malade. (Laberatoire de M. le professeur Albarran.) UTILISATION DES BOUILLONS EN CUBES, EN TECHNIQUE BACTÉRIOLOGIQUE, par P. REMLINGER. Nous désirons attirer en quelques mots l'attention sur les services que peuvent rendre dans les laboratoires de bactériologie, en particulier dans les petits laboratoires, les bouillons en cubes dont il existe plusieurs bonnes marques commerciales. Ces bouillons se présentent, ainsi que leur nom l'indique, sous forme de cubes de couleur brun foncé, d’odeur agréable, d’un centimètre de côté, d'un poids de 8 à 10 grammes. En faisant dissoudre deux de ces cubes dans un litre d'eau bouillante, en précipitant à 120 degrés dix minutes, filtrant sur papier mouillé, répartissant et stérilisant à nou- veau, on obtient en moins d’une demi-heure un litre d’un beau bouillon jaune d'or dont le prix de revient est de vingt centimes seulement. Ce bouillon n'a besoin d'être ni salé ni alcalinisé et sa réaction légèrement acide n’est nullement un obstacle à la croissance de la grande majorité des microrganismes. Il peut, ilest vrai, être additionné, sans complica- tion notable, de 1 à 2 p. 100 de peptone et de 1/2 p. 100 de sel marin, 414 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mais, tel qu'il est obtenu à l'aide du procédé extrêmement rapide que nous venons d'indiquer, il suffit aux usages courants des laboratoires. Ce bouillon peut — cela va de soi — servir à préparer de la gélose, de la gélatine, susceptibles de rendre les mêmes services que la gélose et la gélatine obtenues en partant de la macération de viande ou de bouillon de bœuf classique. On concoit — sans qu'il soit nécessaire d'insister — que les principaux avantages des milieux nutritifs obtenus au moyen des bouillons en cubes soient la rapidité et la simplicité de la fabrication, l'extrême modicité du prix de revient, enfin la facilité du transport susceptible de faire parti- culièrement utiliser dans les laboratoires maritimes et coloniaux. Il semble que ces cubes ou des cubes similaires puissent également rendre des services au point de vue de l'unification — plus souvent souhaitée que réalisée — des méthodes de culture en bactériologie. (Laboratoire de bactériologie du VÆ corps d'armée, à Chälons-sur-Marne.) ETUDE DU POUVOIR CATALYTIQUE DU SANG ÇHEZ LES CANCÉREUX ET LES TUBERCULEUX, par ALBERT ROBIN et NOEL FIESSINGER. Le sang total possède un fort pouvoir catalytique qu'il exerce plus spécialement sur les solulions d’eau oxygénée dont il fait dégager une molécule d'oxygène. Nous nous sommes demandé, de même que Jolles, Lockemann, Thies et Wichern, si la mensuration de ce pouvoir catalytique pouvait fournir des renseignements utiles au diagnostic clinique. Nous n'insisterons pas sur la technique que nous avons employée. Il nous suffira de dire que nous avons étudié le volume du dégagement gazeux obtenu à l’aide de quantités définies de sang dans un appareil à température constante. Les volumes étaient mesurés sous une pression égale à la pression atmosphérique et ramenés à une pression toujours la même. Le dégagement gazeux peut facilement être suivi durant sa production, et c’est là un avantage incontestable de cette technique, car il permet dès les premières minutes de prévoir l'intensité de la réac- tion. Il est nécessaire d'opérer dans des conditions toujours semblables. Nous avons utilisé une solution de sang total obtenu par prise veineuse dans la dilution de 1 centimètre cube pour 100 centimètres cubes d’une solution chlorurée sodique à 9 p. 1.000. Deux centimètres cubes de celte solution étaient mis en présence de 20 centimètres cubes d’eau RTE Re SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 415 oxygénée à » volumes et dosée à une acidité de 1 p. 10.000 en SO'H*. Le dégagement est mesuré après une heure dans une cuve à eau. L'utilisation d’une même concentration de l'eau oxygénée n’est pas une précaution toujours nécessaire. Nous avons vu, en effet, des dégage- ments presque de même volume avec des eaux oxygénées à 5 ou 12 volumes. Mais, par contre, l'acidité de la solution est imporiante à préciser. L'eau oxygénée chimiquement neutre donne des dégage- ments considérables (1); plus l'acidité augmente, plus les dégagements diminuent, pour être presque minimes si l'acidité atteint un titre de 1 p. 100 évalué en SO'H. Certaines influences diminuent considérablement le pouvoir cataly- tique du sang : telles, par exemple, le chauffage à 56 degrés pendant une heure, l'adjonction de quelques gouttes de sublimé, de formol, de chloroforme et de quelques centimètres cubes d’une solution faible de fluorure d'ammonium. Néanmoins, malgré la présence de ces substances inhibitrices, il se fait un faible dégagement d'oxygène. Le pouvoir catalytique du sang est-il dû à une catalase? L'action du chauffage à 56 degrés semblerait le prouver; et, si des composés ferru- gineux du globule rouge possèdent un pouvoir catalytique, comme il résulte des recherches modernes, ils se comportent par leur fragilité thermique et chimique à la facon d’un véritable ferment. Ce pouvoir catalytique n'appartient qu’en de très faibles proportions au sérum, à la fibrine, ou aux globules blanes, c'est surtout le résultat de l’action des globules rouges. Nos constatations confirment pleine- ment à ce sujet les notions physiologiques classiques. L'hémolyse, dans une solulion alcoolique au 1/3, réduit de plus des 4/5 le dégage- ment d'oxygène. Les résultats de nos expériences se rapportent surlout à des faits cliniques. Nous avons cherché si, comme certains auteurs l'avaient fait espérer, la recherche du pouvoir catalytique pouvait diriger dans la discussion d'un diagnostic clinique. Nos observations portent actuelle- ment sur une triple série de sujets. Les dégagements sont étudiés sous des pressions constantes de 756 millimètres de mercure et à une tem- pérature de 20 degrés, et sont obtenus par 2 millimètres cubes de sang total. Les sujets normaux avec de 4.200.000 globules rouges à 4.600.000 et de 6.200 globules blancs à 6.800 par millimètre cube donnent des dégagements qui oscillent entre 30 et 45 centimètres cubes d’oxy- gène. Les tuberculeux cavitaires et fébriles entre 3.000.000 et 3.500.000 glo- bules rouges et 10 à 20.000 globules blancs donnent des dégägements (1) Nous tenons à signaler que souvent l’eau oxygénée « Perhydrol » de Merck, livrée dans le commerce en flacons paraffinés, est faiblement acide. 416 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE entre 10 et 20 centimètres cubes. Un tuberculeux dont le nombre des globules rouges du sang atteint 4.300.000 et celui des leucocytes 6.700, dégage 27 centimètres cubes d'oxygène. Les cancéreux peu anémiés, au-dessus de 3.000.000 de globules rouges et aux environs de 10.000 leucocytes, signalent des dégagements de 20 à 30 centimètres cubes d'oxygène. Les cancéreux très anémiés (2.000.000 et 2.500.000) donnent des dégagements qui oscillent entre # el 10 centimètres cubes. Nous avons examiné en plusle sang d’une anémie pernicieuse d'origine hémorragique dont le nombre de globules rouges était de 1.200.000 et le nombre des leucocytes de 8.200, le dégagement ne dépassait pas 6 cen- limètres cubes. Il résulte de ces constatations que le sang possède un pouvoir cataly- lique diminué très notablement chez les tuberculeux et les cancéreux; il nous semble que cette diminution n’est pas toujours en proportion de l'intensité de l’anémie, et surtout chez les cancéreux l’abaissement du pou- voir catalytique se trouve souvent bien plus marqué que ne permettrait de le prévoir le chiffre des globules rouges. Peut-être le pouvoir catalytique résulte-t-il autant de la qualité que de la quantité des globules rouges? En tout cas, la recherche du pouvoir catalytique nécessitant une technique délicate et n'apportant que des résultats bien difficiles à interpréter, cette méthode ne peut entrer en aucune facon dans la pra- tique journalière et on ne peut espérer actuellement quelle puisse rendre des services au diagnostic clinique. Travail du laboratoire et du service de la Clinique thérapeutique à l'hôpital Beaujon.) ANESTHÉSIE CHLOROFORMIQUE ET OŒDÈME. par E. DEvaux. D'une série d'observations sur des sujets endormis au chloroforme pour des opérations diverses, je crois pouvoir conclure : 4° Que l'anesthésie chloroformique fait apparaître de l'ædème chez des sujets qui n'en avaient pas; qu’elle accroît l'ædème de ceux qui en avaient déjà; 2% Qu'il y a un rapport entre la vitesse d'élimination du chloroforme après l’anesthésie el la durée des wdèmes. Quand on endort un sujet qui ne présente aucune trace d'æœdème, si l'anesthésie chloroformique est de courte durée et si la dose de chloro- SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 417 forme absorbé est faible, l'œdème ou le subædème provoqué par le chloroforme est léger et fugitif : il faut le rechercher, le saisir, pour ainsi dire, au passage pour l’observer; il s'efface et disparaît au fur et à mesure que le sujet s’éveille. (La région de choix pour cet examen est la face externe du tibia.) Il n’en est pas de même quand l’anesthésié a de l’ædème avant d’être endormi; pour peu que l’anesthésie chlorofor- mique soit de longue durée et que la dose de chloroforme absorbé soit forte, l'œdème devient considérable, le godet d’empreinte formé par la pression du doigt est profond et long à disparaître; le superædème ainsi provoqué est durable; il se prolonge plusieurs jours après l'anes- thésie. Chez le sujet qui n’a pas d'œdème avant son anesthésie, l'élimination du chloroforme est rapide et, quelques heures après le réveil, les urines n’en renferment plus de traces. Au contraire, chez le sujet en état d'æœdème avant son anesthésie, l'élimination du chloroforme est lente et, plusieurs jours après, les urines en renferment encore. Ces faits témoignent du pouvoir qu a le chloroforme d’accroitre brus- quement et considérablement l’'hypertonie des milieux interstitiels. SUR LE MÉCANISME DES BRUITS DE SOUFFLE CARDIO-VASCULAIRES, par CESARE Pezr. Un sait depuis les expériences classiques de Chauveau (1) que, pour la production d’un bruit de souffle, il faut qu'une veine liquide se forme à l'intérieur du système circulatoire. Chauveau a posé la loi fondamentale suivante : « Tout bruit de souffle résulle des vibrations d'une veine fluide intra- vasculaire, qui se forme constamment lorsque le sang pénètre avec une certaine force d'une partie étroite dans une partie réellement ou relali- vement dilatée du système circulatoire. » Si la veine liquide est un facteur indispensable, elle ne suftit pas loue seule, à mon avis, à la production d'un souffle. La veine liquide par elle-même n'est pas vibrante, elle est seulement capable de mettre en mouvement un corps qui peut donner des vibrations, dans l'espèce la paroi cardio-vasculaire. Lorsqu'on applique le stéthoscope sur la paroi d’un tube au delà d’un rétrécissement, on entend un souffle si le liquide circule sous une cer- (1) Chauveau. Expériences physiques propres à expliquer le mécanisme des murmures vasculaires ou bruits de souffle. Bull. de l'Acad. imp. de méd., vol. XXIIT, p. 1174. Paris, 1858. 418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE laine pression; mais nous ne possédons aucun moyen qui nous permette de dire que le souffle se produit plutôt dans la veine que dans le liquide qui l'entoure ou dans la paroi du tube. Pour dissocier ces différents facteurs, c’est-à-dire pour déterminer le siège exact de formation du souffle, il faut d'abord renoncer à étudier les veines liquides dans l'inté- rieur des tubes, vu l'impossibilité dans laquelle nous nous trouvons pour faire la part qui revient soit à la veine elle-même, soit à la masse liquide environnante, soit à la paroi du tube. L'expérience très simple suivante va nous permettre de dire lequel de ces trois facteurs donne lieu aux vibrations nécessaires pour que le souffle se produise. EXPÉRIENCE. — Dans une cuve remplie d’eau, on réalise des veines liquides en évitant la formation de bulles d'air — précaution indispensable — soit par une poire en caoutchouc soumise brusquement à une forte pression, soit par l'intermédiaire d’un tube suspendu au milieu du liquide et relié au robinet d’une conduite d'eau. Si on plonge alors un stéthoscope dans l'eau, de facon que le pavillon se trouve en dehors et qu'on ausculte, les veines liquides auront beau passer très près du stéthoscope et parallèlement à celui-ci, — les ondes liquides étant perpendiculaires à la direction suivant laquelle l’ébranlement se propage, — on n’arrivera jamais à percevoir le plus petit bruit de souffle. Au contraire, si la veine liquide est dirigée de telle manière qu’elle vienne se briser en partie, ou mieux en totalité, contre les parois du stéthoscope, on aura la pro- duction d’un souffle tout à fait analogue à ceux qu'on entend au niveau de la paroi thoracique dans les lésions valvulaires du cœur. Par cette expérience, on peut donc dire qu'une veine liquide, ni par elle-même, ni par le liquide environnant, ne se suffit pour donner lieu à un souffle. Ce dernier se produit seulement lorsque la veine liquide peut se briser contre une paroi. Le bruit de souffle, dans notre expé- rience, par exemple, est le résultat des vibrations provoquées dans le stéthoscope par les chocs successifs de la veine liquide contre ses parois. Si, dans les expériences, où l’on dispose à l’intérieur de l’eau d’une cuve un tube droit en verre ouvert à ses deux extrémités et à travers lequel on fait passer des veines liquides axiales, on entend un bruit de souffle par l'inter- médiaire d’un stéthoscope appliqué sur la paroi externe; cela s'explique de la façon suivante : c’est que la veine, tout en ne se brisant pas contre le tube, produit par son passage dans le liquide environnant des ondes perpendicu- laires à sa direction, qui arrivent toutes comme autant de chocs sur les parois du tube pour y déterminer les vibrations suffisantes à la production d’un souffle. Mais cela n'implique en rien que la veine fluide vibre par elle-même. Le fait que dans la première expérience la veine, tout en étant parallèle et très près de la tige du stéthoscope, ne détermine pas de souffle, s'explique aisément si l’on considère que la plus grande partie des ondes rayonne dans SÉANCE DU 19 NOVEMBRE AA9 toutes les directions, si bien que les quelques chocs qui arrivent sur le sté- thoscope sont insuffisants pour réveiller des vibrations perceptibles. Si maintenant l’on applique ces données à la pathologie cardiaque, on comprendra facilement que dans l'insuffisance mitrale la veine liquide qui se forme dans l'oreillette devra se briser contre l’une des parois de cette même oreillette, vu l'énergie contractile du ventricule gauche et la faible pression endo-auriculaire. Dans la sténose aortique, la veine liquide qui se forme au delà du rétrécissement à l'intérieur de l'aorte devra se briser contre les parois de cette dernière, vu que le rétrécissement n’est jamais exactement concentrique et que l’aorte fait un coude peu apres sa naissance (crosse aortique). Dans l'insuffisance aortique, enfin, l’ondée sanguine rétrograde qui se produit pendant la diastole devra se briser aussi contre l’une des parois ventriculaires. Les mêmes conditions se réalisent dans les lésions valvulaires et orificielles plus rares du cœur droit. En résumé, pour que le souffle cardio-vasculaire se produise, il faut l'association de deux facteurs. D'une part, une veine liquide, et, d’autre part, une paroi cardio-vasculaire, mise en vibration soit par la brisure directe de la veine liquide contre elle (cas le plus fréquent), soit par les chocs successifs que créent contre cette paroi les ondes engendrées par le passage de la veine fluide. FORMATION D UROBILINOGÈNE AUX DÉPENS DES PIGMENTS BILIAIRES PAR L'ACTION RÉDUCTRICE D'UN PALLADIUM HYDROGÉNÉ EN PRÉSENCE D'UN HYPOPHOSPHITE, par J. VILLE. R. Engel (1) a montré que le palladium hydrogéné, précipité de la solution de son chlorure par de l'acide hypophosphoreux ou un hypo- phosphite, a la propriété de transformer en phosphite une quantité illimitée d'hypophosphite en dégageant de l'hydrogène, dégagement gazeux qui se continue tant que le milieu renferme du produit hypo- phosphoré. Pensant que l'hydrogène formé dans ces conditions pouvait réaliser, sur des composés d'ordre biologique, des réductions ou fixations d'hydrogène analogues à celles obtenues avec de l’amalgame de sodium ou d’autres réducteurs, j'ai essayé son action sur les pigments biliaires. Ces essais m'ont permis d'observer que les pigments de la bile sous 1) Comptes rendus de l’Acad, des sciences, t. CX, p. 786, 4920 SOCIÉTÉ DE BIOLUGIE l'influence de cette action hydrogénante se réduisent avec formation de chromogène de l'urobiline, d’urobilinogène. J'ai employé à cet effet des pigments retirés de calculs biliaires de bœuf, calculs pulvérisés et épuisés par des lavages successifs à l'eau bouillante, à l'éther et à l’eau acidulée par de l'acide chlorhy- drique. Dans une solution alcaline de pigments biliaires assez étendue et à laquelle on ajoute du palladium précipité de son chlorure par de l’hypo- phosphile de sodium, on introduit, à l’aide d’un entonnoir à séparation à robinet, par gouttes suffisamment espacées pour éviter un trop fort dégagement d'hydrogène, une solution à 20 p. 100 d'hypophosphite de sodium. En opérant à chaud, au bain-marie bouillant, on constate rapidement, sans traces décelables d’urobiline, la formation d’urobilinogène ; la pré- sence de chromogène commence à s'observer nettement après dix ou quinze minutes de réaction, comme l'indique la coloration rosée que prend une portion du liquide par addition de quelques gouttes de réactif d'Ehrlich (solution de 2 grammes de p. diméthylaminobenzaldéhyde dans 100 centimètres cubes d’un mélange à parties égales d’eau et d'acide chlorhydrique). La présence de l’urobilinogène peut également être décelée par les essais suivants basés sur la transformation de ce chromogène en son pigment l’urobiline, après avoir constaté que le liquide ne présente pas les caractères spectroscopiques el les réactions entraînant la fluores- cence qui distinguent ec pigment. Après addition d'une ou deux gouttes de solution iodée (1 gramme d'iode et? grammes d’iodure de potassium pour 100 centimètres cubes d'eau), le liquide présente dans le vert-bleu, à l'examen spectroscopique sous une épaisseur de 1 centimètre, la bande d'absorption y caractéris- tique de l’urobiline. Le liquide additionné d’une ou deux gouttes de solution iodée, puis mélangé du tiers de son volume de réactif d'Olivero (10 grammes chlo- rure de zinc, 30 centimètres cubes ammoniaque, 90 centimètres cubes alcool à 90 degrés, 20 centimètres cubes éther acétique), donne un filtratum liquide, dichroïque et fluorescent, présentant au spectroscope la bande } de l’urobiline. Ces caractères s’accentuent avec le temps, et après une heure d'opéra- Lion on obtient un liquide assez fortement chargé en urobilinogène. On peut ainsi obtenir très facilement, et dans un temps relativement court, une solution d'urobilinogène, ce qui permet d'utiliser cette opéra- lion comme expérience de cours. Je me propose d'étudier cette aclion réductrice du palladium hydro- géné, en présence de l'hypophosphite de sodium sur d'autres composés d'ordre biologique, tels que l'hématine, les lutéines, l’acique urique, etc. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 421 Je me propose également de rechercher si l'hydrogène, dégagé à chaud par l'action de l'hydrure de cuivre, hydrure de Wurtz, sur l'hypophos- phite de sodium, peut produire des réductions du même ordre. 3 IT. — ÉTUDES STALAGMOMÉTRIQUES. LA TENSION SUPERFICIELLE DES COLLOÏDES LYOPHOBES, par H. Iscovesco. Linder et Picton ont mesuré la tension superficielle d'une solution colloïdale de trisulfure d’arsenic contenant 20 gr.de AS°S° par litre etont trouvé qu’elle était de 0,994 par rapport à celle de l’eau distillée. Les mêmes auteurs ont trouvé pour du fer colloïdal (à 27,2 de Fe (OH) une tension de 1,0005 par rapport à l’eau prise pour unité. Hardy, en 1903, a montré d'autre part que, au point de coagulation (critique), la différence du potentiel entre le liquide et le granule col- loïdal tombe à 0. Le point isoélectrique est donc le point où commence la précipitation. On sait, d'autre part, que toute charge électrique d’une surface libre diminue la tension superficielle. On pouvait donc prévoir théoriquement que le point de précipitation des colloïdes doit être accompagné d'un maximum de la tension superficielle. Or, c'est en effet ce qui se présente. Avant d'exposer les expériences que j'ai faites à ce sujet, je tiens à rappeler ce fait remarquable, c'est que les suspensions fines laissent la tension superficielle du liquide sans le modifier. Zlobicki a mesuré la tension superficielle de grosses suspensions de masiie, gomme-gutle, or, argent et a trouvé les mêmes valeurs que pour l’eau distillée. J'aurai l'occasion de montrer que cela n’est plus vrai lorsque le liquide dans lequel sont suspendues les particules est un liquide organique complexe. Ainsi la tension superficielle du sérum n'est pas égale à celle du sang défibriné. En ce qui concerne les colloïdes instables ou lyophobes (suivant l'ex- pression de Jean Perrin), j'ai trouvé avec le stalagmomètre que j'ai décrit dans une séance précédente la tension superficielle de l’eau dis- tillée étant égale à 75 dynes centimètres. TENSION SUPERFICIELLE DECRE en dynes cent. Herscollota lee Rens rte 1029 » 15,7 Herntcolomlalp "10001000 14,49 Rencoloidal RE RE eee AZ ES 14,97 BroLoctie. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. 30 PURE CRT PE DITS fie D al) FE LEr 129 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE On voit que pour certaines concentrations au fer colloïdal, la tension superficielle est plus forte que celle de l’eau, et cela tient certainement aux impuretés, mais que dès que l’on étend avec suffisamment d’eau distillée pour que lerôle des impuretés devienne insignifiant, on retrouve une baisse de la tension. Sur ce point je suis donc en contradiction avec les recherches anté- rieures. La tension superficielle du sulfure d’arsenic colloïdal est inférieure à celle de l’eau distillée. J'ai trouvé pour une solution colloïdale de As°S, très étendue, 74,63 dynes cent. Pour l’électrargol, tension superficielle : 73,65. Pour l’iode colloïdal Carrion, tension superficielle : 74,70 dynes cent. Lorsqu'à une solution de fer ou d’arsenic colloïdal on ajoute des quan- tités progressivement croissantes d’un électrolyte, de NaCl par exemple, et qu'on pratique régulièrement la mesure des tensions superficielles, on conslate que celle-ci augmente parallèlement. Au moment où la tension devient maxima, il y a précipitation, puis la tension baisse, quoiqu’on continue à ajouter du sel, jusqu'à un mi- nimum. Pendant toute cette période la précipitation continue à se faire par étapes successives. Quand la tension superficielle a atteint le point le plus bas, la précipi- tation est complète. Si on continue alors à ajouter du sel, on oblient une ascension nouvelle de la tension superficielle et une courbe à peu près identique à celle qu'on obtient lorsqu'on ajoute à de l’eau distillée des quantités croissantes de NaCI. Toujours, avec tous les colloïdes lyophobes, on retrouve ces faits. Il y a parallélisme entre l'augmentation de la tension superficielle et l’ins- labilité du colloïde quand on ajoute des électrolytes. Je cite comme exemple l'expérience suivante : Une solution de fer colloïdal a comme densité 101%,5, sa tension super- ficielle par rapport à l’eau est de 0,9997 eten dynes cent. 74,97. J'ajoute des quantilés progressivément croissantes de NaCI, les tensions montent graduellement et petit à petit jusqu'à 76,08. À ce moment précis il ya début de précipitation, celle-ci continue et augmente avec la tension qui après avoir passé par 77,11 retombe brusquement à 75,4, où elle est terminée. À ce moment, le liquide est devenu presque complètement clair et incolore, et en ajoutant de nouvelles quantités de sel on observe l'augmentation presque linéaire qu'on obtient lorsqu'on ajoute un sel à de l’eau distillée. Il résulte donc de mes expériences : 1° Les colloïdes Iyophobes (instables) que j'ai étudiés diminuent légèrement la tension superficielle de l’eau. Sion a constaté quelquefois avec des solutions concentrées de fer colloïdales une augmentation ao + ire SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 4923 légère de la tension superficielle, cela tenait aux impuretés salines con- tenues dans le sol. re 2 Lorsqu'on ajoute un électrolyte tel que NaCI à dose croissante, on observe toujours que la précipitation coïneide avee le maximum de la tension superficielle et que la précipitation totale est immédiatement. suivie d’une chute considérable de la tension. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SUR UNE SÉCRÉTION LIPOÏDE NOUVELLE DE LA GLANDE INTERSTITIELLE OVARIENNE, par Paurz MüuLox. Dans les cellules de la glande interstitielle de l'ovaire, Les auteurs (1) n’ont relevé jusqu’à présent, comme signes d'activité sécrétoire, que la présence de gouttelettes grasses et de pigment. À côté de ces deux produits de sécrétion, il en est un troisième, de nature grasse également, qui, à ma connaissance, n'a pas encore élé décrit. Je l’ai observé déjà dans l'ovaire de lapin, de cobaye et de chatte. La seule technique qui m'ait permis de le mettre intégralement en valeur est la méthode de coloration des mitochondries d'après Regaud. Voici les faits tels qu'ils se présentent chez le lapin : dans la région centrale des faux corps jaunes (2), on trouve des cellules à mitochon- dries en bätonnets. Puis, en s’éloignant de ce centre, et en alteignant peu à peu les masses de la glande qui sont à proprement parler intersti- tielles, on rencontre : 4° des cellules à mitochondries sphérulaires ; 2° des cellules en certains points desquelles ces mitochondries con- fluent ; 3° des cellules avec petits corps sidérophiles (3) plus ou moins nombreux ; 4° enfin, des cellules plus vastes dont le corps, chargé ou non de gouttelettes de graisse, est totalement sidérophile. Certaines de ces cellules, déformées, à noyau pycnotique, semblent en voie de disparition, et, souvent, se lrouvent alors au voisinage de (1) Tourneux, Limon, Loisel, Bouin et Ancel, Aimé, Regaud, Forgue et Massabuau. (2) Nous savons depuis les recherches de Limon que les faux corps jaunes représentent, chez le lapin, l’ébauche de la glande interstitielle (Th. de Nancy, 1902). (3) Ces corps osmophiles ou sidérophiles sont semblables à ceux de Ja surrénale ou du corps jaune du cobaye. Voir : La cellule à corps sidérophiles de la surrénale du cobaye, in Bibliographie anatomique, 1905. 424 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE veinules ; le plasma coagulé dans ces vaisseaux est lui-même fortement sidérophile, caractère qu'il ne possède pas ailleurs. Ces cellules de la glande interstitielle présentent ainsi toute une série de stades analogues à ceux que J'ai récemment décrits dans la surrénale du cobaye (1), et que l’on peut retrouver, d’ailleurs, dans celle du lapin lui-même. De slade en stade, nous assistons graduellement à l'imprégnation totale d'une cellule par une substance due à la coalescence des mitochondries et à leur transformation. D'autres techniques permettent de voir cette substance : l’hémato- xyline au fer après longue fixation au liquide de Bouin faible en acide acétique montre, assez difficilement d’ailleurs, des corps sidérophiles dans certaines grosses glandes de lapin ; OSO’, agissant sur coupes faites par congélation de pièces fixées au Bouin, décèle des cellules plus ou moins osmophiles ; le Scarlach, sur coupes à la paraffine de pièces chromées, colore les mêmes cellules en rouge. Mais ces méthodes ne montrent que la sécrétion élaborée, et non pas son mode d'élaboration, ce que fait la méthode de Regaud ; en outre, la fixation par le formol picro-arcétique ne semblent pas capable de fixer de faibles quantités de cette sécrétion, et seules les cellules richement imprégnées sont visibles après cette fixation. Quoi qu'il en soit, l'ensemble des résultats que fournissent ces diffé- rentes techniques permet d'établir plus qu'une analogie, une véritable homologie entre la glande interstitielle et la surrénale corticale. De l'identité morphologique on peut, dans le cas particulier, conclure, je crois, à une identité de fonction. Il v aurait donc vicariance possible entre la surrénale corticale et la glande interstitielle chez certains animaux. Reste à savoir à quelle fonction correspond cette sécrétion. Ayant démontré pour la surrénale du cobaye que la sécrétion qui nous occupe était un acide gras, vraisemblablement en combinaison d’adsorption avec le cytoplasma, une lécithalbumine (2); sachant, d'autre part, que les lécithalbumines sont des corps antitoxiques, j'ai supposé que les cellules sidérophiles ou osmophiles de la surrénale étaient des éléments en élat d'action antitoxique. On pourrait faire la même hypothèse pour la glande interslitielle ovarienne (3). (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. XVIIE, p. 872. (2) Bibliographie anatomique, 1905, loc. cit. (3) Et pour le corps jaune et l'interstitielle testiculaire. Ces glandes seraient douées toutes trois d’une fonction antitoxique. Loisel a émis le premier cette hypothèse à la fin d’un travail sur les graisses, les pigments et les toxalbu- mines des glandes génitales (Journ. de l'anatomie, 1905, p. 79 et suivantes), et je l’avais moi-même consignée en un pli cacheté (décembre 1904) ouvert dans la séance préeédente. he. ds E À ‘ont dlnies 6 bar tinlt"e 154 énitèé ché Lnl hd de LO O6 SÉANCE DU 19 NOVEMBRE LE PHÉNOMÈNE DES PLIS ROUGES DANS LA SCARLATINE, par S. MARBé. I. — En examinant des cas sporadiques de scarlatine, chez les adultes, j'ai remarqué l'existence d’une modification de la couleur et de l’aspect des plis de flexion du genou et surtout du ceude. Ces plis sont constamment rouges, luisants et plus larges que chez les sujets normaux. IL. — Grâce à ce signe, j'ai pu poser le diagnostic de la scarlatine chez une personne qui habitait l'hôpital Marcutza (Roumanie), une loca- lité exempte de toute maladie infecto-contagieuse. La malade souffrait d’une néphrite hémorragique, accompagnant une angine de nature indéterminée et rebelle aux traitements. Mon diagnostic fut confirmé, deux semaines plus tard, par M. le professeur Nanu-Muscel, qui observa la desquamation classique de l’épiderme. III. — A cette époque, en 1905, j'ai fait une démonstration, restée inédite, devant mes collègues d'internat. En 1907, pendantmon internat à la clinique de maladies éruptivo-contagieuses du D' Mirineseo, j'ai étudié plus complètement le phénomène des plis. Mes observalions firent alors le sujet d’une communication verbale, — à la Société « Juni- mea studioasa medicala », — que je résume brièvement ici : IV. — a) Les plis de flexion ne correspondent pas généralement à la ligne mécanique de l’arliculation. Pour le coude, par exemple, ils sont d'ha- bitude au nombre de trois, un articulaire et Jes autres abarticulaires. Ces plis sont rectilignes, curvilignes, en zig-zag, complets, incomplets et souvent dis- posés en forme de losange. b) Ils ne disparaissent pas par l'extension des membres. Cette persistance des plis est due assurément au fait que leur aspect est différent de celui de la peau des segments. Ils ont, en effet, l'apparence de cicatrices et ressemblent, à s y méprendre, aux vergetures. L’épiderme, à leur niveau, est nacré, bridé, et, chez les enfants, présente une coloration ambrée ou grisâtre. c) En froltant la région desplis, et en étendant en sens contraire la peau du bras et de l’avant-bras, les lignes des plis deviennent plus saillantes. C’est de cette manière, du reste, qu'on parvient à les mettre en évidènce chez les sujets maigres, à peau päle outrès blanche. V. — a) Dans la scarlatine, ces cicatrices deviennent plus saillantes encore, comme boufties, et l’exanthème à leur niveau est plus aigu que sur le reste de la peau. On les voit simplement en plaçant les membres en extension. Quand on étend la peau environnante, on peut les distinguer d'autant plus facilement . que la peau est plus anémiée. L’exanthème est rouge vif; il devient plus coloré encore par la friction et ne s’efface pas par la pression du doigt. Par- fois, il est parsemé de points ecchymotiques, ainsi que je l’ai vu, notamment, dans le service de M. Mirinesco, chez une jeune fille qui a eu, pour la troi- sième fois, une scarlatine des plus classiques. 126 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE b) Ces caractères apparaissent à la fin de l’incubation, s'accentuent pendant l'éruption et tendent à disparaitre avec celle-ci. Je n'ai pas pu remarquer de desquamation au niveau de ces plis. c) A la fin de la période desquamative, elles perdent, en général, leur ca- ractère pathologique. 11 reste néanmoins une pigmentation brunâtre, mais, surtout chez les enfants, celle-ci ne peut pas nous servir comme éléments pour un diagnostic retrospeclif. d) Les plis du coude et de la région poplitée constituent des tissus très sensibles, qui traduisent le moindre exanthème scarlatineux. e) Les angines banales et diphtériques ne s’accompagnent pas de modifi- cations appréciables des cicatrices de flexion. f) Il en est de même chez les personnes à l'instabilité vaso-motrice, essen- tielle ou toxique. g) Quand le phénomène des plis coexisle avec une angine, dépourvue même de tout caractère scarlatineux, nous pouvons affirmer la nature contagieuse de la maladie et prendre, dès lors, les mesures imposées par l'hygiène sociale. h) Ce phénomène traduit simplement une perturbation organique au niveau des téguments. À lui seul, le signe ne permet pas de poser le diagnostic de scarlatine. i) Dernièrement, en examinant les petits malades de la clinique de M. le pro- fesseur Netter, j'ai pu l’observer dans quelques cas de rougeole. Nota. — Dans le dernier numéro de Ja Tribune médicule (n° 46, 1910), M. Pastia décrit, lui aussi, le phénomène des plis (1). Malgré les indications que je lui ai fournies au sujet de mes constatations, faites six ans aupara- vant, cet auteur n’en a pas tenu compte dans l'exposé de son article. Il n’a pas non plus tenu compte des communications que j'ai faites à cette Société sur le rôle des glandes dans l’immunité, alors qu'il cite, sans aucune nécessité du reste, dans sa bibliographie, les travaux des auteurs qui ont fait, dans d’autres conditions, ce que j'ai fait antérieurement avec le corps thyroïde. , Dans son article « Le pouvoir phagocytaire au point de vue du diagnostic et du pronostic de la fièvre typhoïde » (2), il semble ignorer complètement les recherches antérieures faites sur le même sujet par Hektoen (3), Chante- messe (4), Milhit (5), Achard, Ramon et Foix (6), etc. (1) Pastia. Un nouveau signe de diagnostic de la scarlatine. (2) Pastia. La Tribune médicale, n° 45, 1910. (3) L. Hektoen. The opsonic index in certain acute infec‘ions diseases. Centralblatt für Bacter., Parasit. und Infectionskrankheiten, vol. XLIV, 1907, p. 456. (4) Chantemesse. Sérothérapie de la fièvre typhoïde (Opsonisation anti- typhoïde). Le Bulletin médical, 1907, p. 837. (5) Milhit. Spécificité des opsonines. Diagnostic opsonique, en particulier dans la fièvre typhoïde. Arch. de méd. expérimentale, 1908, p. 401. (Les mots « en particulier » sont soulignés par moi. Ils ont été omis par M. Pastia.) (6) Achard, Ramon et Foix. Résistance et activité des globules blancs du sang dans les infections aiguës. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1909, (1 p-1091 nn mie! ‘ns eh “one dté iô, à Et Dai dit SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 497 De même, dans son article « l'influence du collargol sur le pouvoir opso- nique », il ne cite pas Basson et Marcelet (1), qui l'avaient précédé dans cette voie. EXISTENCE ET SURVIVANCE DES MICRO-ORGANISMES A LA SURFACE DES PATIS- SERIES ET DES SUCRERIES EXPOSÉES A L'AIR LIBRE DANS LES RUES ET SUR LES PLACES PUBLIQUES, par E. MaAUREL. Déjà, en 1901 et en 1902, j'avais constaté des micro-organismes à la surface des pätisseries et des sucreries vendues en plein air, et j avais pu m'assurer aussi de la reproductivité de ces agents même après avoir mis ces aliments à l'abri pendant plusieurs jours. Aussi, frappé des inconvénients que pouvait présenter l'ingestion de ces micro-orga- nismes, la section des Sciences médicales de l'Association française pour l’Avancement des sciences, au Congrès de Montauban (1902), devant la- quelle j’exposai mes recherches, émit le vœu que les pâtisseries et les sucreries vendues dans les lieux public fussent toujours conservées sous vitrine (2). De plus, je suis revenu sur la même question un an après, au congrès international d'Hygiène de Bruxelles (3). Or, décidé à étendre le même genre de recherches à certaines charcu- teries également ingérées sans être soumises de nouveau à la cuisson et cependant aussi exposées aux poussières des rues et des places publiques, j'ai voulu reprendre mes observations sur les pâlisseries et les sucreries commepoint de départ. Ces nouvelles expériences ont été faites en décembre 1409 et en juillet 1910 ; et, en m'appuyant sur elles et sur celles de 1901 et 1902. J'ai demandé à la section d'Hygiène publique du Congrès de l’Associa- tion française pour l'Avancement des sciences, qui cette année se tenait à Toulouse, de bien vouloir renouveler le vœu émis en 1902: et ce vœu a été émis à l'unanimité. L'existence de micro-organismes à la surface des pâtisseries et des sucreries, dans les conditions que je viens d'indiquer, devait être pré- vue ; mais cependant il m'a semblé qu'il y avait encore un certain inté- rêl à prouver cette existence par des expériences méthodiquement dirigées et aussi à constater de nouveau, comme je l'avais déjà vu, que (1) Bossan et Marcelet. Les métaux colloïdaux. Etude sur leur action et leur effet sur le pouvoir phagocytaire. Gazette des Hôpitaux, 10 septembre 1908. (2) Congrès de Montauban, 1902, Comptes rendus, première partie, p. 118. es rendu du Congrès, t. VIT, section VI, hygiène administrative, p. 218. 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ces agents peuvent vivre à la surface de ces aliments en conservant le pouvoir de se reproduire. ParisseriEs. — Exr. 1. Gâteaux secs et à surface lisse, vendus dans un jar- din public sans être protégés. Grattage avec un scalpel flambé; mélange du résultat de ce grattage avec de l’eau distillée fraîchement bouillie ; centrifu- gation du mélange; décantation et ensemencement des culots sur trois tubes de gélose n° 1, n° 2 et n° 3. Le lendemain : n° 1 est resté stérile; sur le n° 2, riche culture et quelques points de cullure sur le n° 3. Après quarante-huit heures, à partir de l’ense- mencement: le n° 1 est toujours stérile ; tube n° 2: sa culture est constituée : 1° par de gros éléments sphériques de 5 à 7 & et contenant des granulations; et 2° par de longs filaments ayant de 20 à 25 » de long sur 2 y de large. Tube n° 3. Culture constituée : 1° par des diplocoques dont les éléments ont de 2 à 3 y de diamètre, souvent groupés par deux et placés parallèlement ; 20 par les mêmes filaments que dans le tube précédent ; et 3° par des bacilles n'ayant que de 2 à 3 y. de long sur 1 y de large. Exp. II. Mèêmes gâteaux, mais achetés sur une place publique; même technique et ensemencement de quatre tubes de gélose, n° 1, n° 2, n° 3, n° 4. Le lendemain, les quatre tubes sont restés stériles; mais quarante-huit heures après l’ensemencement tous, au contraire, présentent des cultures plus ou moins riches. Tube n° 1. Culture exclusivement composée par de gros micrococcus dont les éléments ont environ 3 de diamètre, et souvent groupés par deux ou par quatre. Tube n° 2. Culture composée par des diplocoques dont les éléments ont 2 y de diamètre et qui sont soit isolés, soit réunis par deux bout à bout ou paral- lèlement. Tubes n° 3 et n° 4. Cultures composées : 1° par des diplocoques dont les éléments n'ont que 1 4 5 de diamètre et presque toujours isolés, et 2° par des filaments très longs et sans mouvement. SUCRERIES. — Exp. I. Ces expériences ont porté sur des berlingots achetés sur une place publique et qui étaient exposés aux vents sans moyen de pro- tection. On a laissé fondre leur couche extérieure dans de l’eau distillée fraîchement bouillie ; cette eau a été centrifugée et le culot a servi à faire trois ensemencements sur gélose: n° 1, n° 2 et n° 3. Dès le lendemain, chaque tube présente quelques points de culture, et, quarante-huit heures après l’ensemencement, ils se sont multipliés sans cependant arriver à se toucher. Tube n° 1. Culture représentée : 4° par des points grisâtres, qui sont consti- tués par des éléments sphériques ayant 5 à 6 de diamètre et disposés soit en chaïneltes de 8 à 10 éléments, soit groupés d’une manière irrégulière ; et 2° par des poinis blancs et exclusivement composés par des diplocoques ayant environ 2 y de diamètre et, sauf de rares exceptions, isolés. Tube n° 2 et n° 3. Tous leurs points de cullure sont blancs et ne sont cons- titués que par des diplocoques dont quelques-uns sont réunis par deux et parallèlement. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 429 Exp. II. Mêmes sucreries, mais vendues dans les rues; même technique que pour l’expérience précédente et ensemencement de deux tubes de gélose n° 1 et n°2, : Dès le lendemain, les deux tubes sont couverts d’une riche culture exclusi- vement composée de longs filaments segmentés, ayant de 2 à 3 y de large. Les segments ont environ 5 à 6 de long et chaque filament contient 3 à 4 seg- ments. : Le deuxième jour après l’ensemencement tous ces filaments sont sporulés, et, en outre, la culture contient des éléments sphériques, isolés, réfringents et ayant environ 2 y 5 de diamètre. Ce sont probablement des spores libres. Une partie de cette culture est mélangée à de l’eau distillée fraichement bouillie en quantité suffisante pour donner à cette dernière une couleur légèrement laiteuse, et un centimètre cube de ce mélange est injecté par la voie veineuse à un lapin du poids de 1440 grammes. Or, dès le lendemain, le poids de cet animal, qui augmentait tous les jours, tombe à 1.370 gr. et à 1.310 gr. le jour suivant; mais le troisième jour, il revient à 1.400 gr. et à 1.480 gr. le quatrième jour. Enfin, à partir de ce moment, le poids reprend sa marche ascendante et arrive successivement à 1.550 gr., 1.560 gr., 1.580 gr., 1.590 gr. et 1.600 gr. ConcLusions. — Ce sont les suivantes pour ces deux séries d’expé- riences : 1° Les pätisseries et les sucreries laissées à l’air libre sans moyen de protection présentent à leur surface des micro-organismes divers : fila- ments, micrococci, bacilles, etc. 2° Ces micro-organismes y conservent leur reproduction. 3° Ces micro-organismes peuvent ne pas être sans danger, puisque, injectés au lapin par la voie veineuse, ils ont fait baisser son poids pendant deux jours, et que ce n’est que le quatrième jour que l'animal a dépassé son poids initial. Or, je me suis assuré par une série d’expé- riences, dont je rendrai compte, que l'injection au lapin par la voie vei- neuse de la même quantité d’eau distillée ne modifie ni l’alimentalion ni le poids de l'animal. Telles sont les nouvelles expériences que j'ai faites pour étudier cette question. Je l'ai déjà dit, leurs résultats en ce qui concerne l'existence de micro-organismes à la surface de ces aliments pouvait êlre prévue. Mais cependant j'ai cru utile de l’établir expérimentalement. De plus, elles nous font entrevoir la possibilité pour ces micro-organismes de devenir pathogènes pour nous, puisqu'ils l'ont été pour le lapin. Enfin la survivance de ces micro-organismes sur les pâtisseries et les sucreries laisse également supposer la possibilité pour un certain nom- bre de microbes pathogènes d'y conserver leur reproductivité. Je Pai déjà, du reste, constaté pour le colibacille en ce qui concerne les sucre- ries, et, comme je le dirai bientôt, pour d'autres agents pathogènes pour les charcuteries. J'estime donc qu'il y aurait lieu, comme je l'ai demandé plusieurs 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fois, de protéger ces aliments par des vitrines. Tout danger de conta- mination par les poussières et les insectes ne serait certes pas évité par cette précaution, mais, au moins, je le crois, les chances de conta- gion seraient au moins diminuées. CONSERVATION ET FILTRATION DE L'ALEXINE DU SÉRUM DE COBAYE, par L. Massoz et J. Nowaczysnxr. On sait que le sérum frais de cobaye conservé à la glacière perd rapi- dement son pouvoir alexique (4); après trois Jours sa valeur a déjà baissé de 25 à 50 p. 100; après 9 jours de 73 p. 100; après seize jours de 85 à 90 p. 100. Nous avons recherché s'il n'y avait pas un moyen d’em- pêcher cet affaiblissement si rapide. Pour cela nous avons fait varier la tonicité du sérum. Un échantillon d’alexine a été divisé en cinq parties traitées comme il suit : 19 4 c.c. d’alexine normale + 1 c.c. d’eau salée saturée; j £o 4 c.c. d'alexine normale + 1 c.c. d’eau distillée ; 30 2 c.c. d’alexine normale —- 6 c.c. d’eau distillée ; 49 2 c.c. d’alexine normale + 6 c.c. d’eau salée physiologique. à 9 p. 1000; 59 2 c.c. d'alèxine normale + 6 c.c. d’eau salée à 31,00 p. 1000. Voici les titres successifs rapportés à la première détermination : NUMÉROS DES ALEXINES JOURS À 2 3 4 5 RE OT REA Poster ne LE) 100 100 100 100 SAR Te PARU Lee EN A NU 66 10 100 100 GARE AIR AN num EAN enr ses RSR 33 ( 25 100 CHR TR AA A LM STE LE 50 0 0 0 100 53; 0 0 0 0 0 Après cinquante-trois jours les pouvoirs alexiques deviennent nuls. L'hypertonicité du sérum conserve donc le pouvoir alexique constant pendant quelques jours; l'hypotonicité hâte l’affaiblissementde l’alexine. Nous savons (2) qu'après cent dix jours de conservation à l’état sec une alexine garde encore 10 p. 100 de sa valeur; après deux cent trente Jours, nous avons constaté que le pouvoir alexique. des produits bien desséchés n'avait pas varié sensiblement: après trois cents jours (4) Massol et Grysez. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 avril 1940. (2) Massol et Grysez. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 avril 1910. RP TT ETES PNR PUTTU CE SÉANCE DU 19 NOVEMBRE . É A31 5-alexines sur 6 étaient encore utilisables et conservaient le même pouvoir que précédemment. L'alexine inutilisable avait été mal des- séchée puisque deux parties de cette alexine conservées en présence de soude caustique ou de chlorure de calcium desséché étaient encore actives. Une dessiccation parfaite est donc le mode le plus durable de conservalion de l’alexine. Pour l’usage courant du Iaboratoire on pourra ajouter au sérum frais un dixième de son volume d’eau salée saturée, ce qui permettra de con- server un pouvoir alexique constant pendant quelques jours ; comme on peut s’en rendre comple,le mélange contientenviron 36 grammes de NaCIl par litre (il est quatre fois tonique). Ce taux de sel n'aura aucun incon- vénient puisque dans nos recherches courantes nous diluons notre sérum au quart; il suffira donc d'effectuer notre dilution avec de l’eau distillée qui nous donnera la tonicité normale. Les sérums frais de cobaye conservés par cetle méthode ne présentent pas de grandes variations dans leur pouvoir alexique : après dix jours ils ont encore sensiblement la même valeur; après dix-huit jours le pouvoir alexique n’est plus que de 75 pour 100; après vingt-cinq jours il passe à 25 pour 100. Pour conserver l’alexine en milieu stérile on peut aussi utiliser la bougie Chamberland, bien que Frouin (1) ait démontré qu'elle ne tra- verse pas les sacs de collodion. Pour favoriser le passage de l’alexine il suffit d'augmenter la tonicité du milieu. Nous préparons les cinq mélanges ci-dessous et nous les fillrons avec une méme bougie Cham- berland. Nous donnons les quantités d’alexine passées pour 100 de chaque échantillon. APRÈS filtration. 1 Alexine diluée de son volume d’eau distillée. . , . . . . … . . . 6,25 2 Alexine diluée de son volume d'eau physiologique . . . . . . . (62,5 3 Alexine au 1/2 contenant 23 grammes de NaCI p. 41000. . . . . 400 » 4 Aïtexine au 1/2 contenant 34 grammes de NaCI p. 1000. . . . . 120 » 5 Alexine au 1/2 contenant 150 grammes de NaCI p. 1000. . . . . 100 » L'alexine en solution hypotonique est donc retenue par la bougie; quand la tonicité augmente, la filtration s'effectue plus rapidement et l’alexine déposée sur la bougie par les premiers échantillons est reprise _ par les derniers. Dans une expérience directe nous avons d’ailleurs pu reprendre au moyen d'eau salée hypertonique une partie de lalexine abandonnée par un sérum hypotonique. La filtration d’une sensibilisatrice tuberculeuse ou d’une inhibitrice tuberculeuse (2) nous a donné les mêmes résultats. En revanche, il n’en ( 1) Comptes rendus de l’Institut, 12 novembre 1908. (2) Calmette et Massol. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, février 1910. 432 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE est'pas de même pour l’antitoxine venimeuse qui traverse la bougie dans tous les cas. Nous pensons que cette méthode de séparation de l’alexine, des sen- sibilisatrices, des inhibitrices et de redissolulion de l’alexine par l’eau salée hypertonique permettra une étude plus facile de ces produits, tout au moins pour l’alexine qu'on peut isoler à un plus grand état de pureté. (Anstilut Pasteur de Lille.) SÉRUM HÉMOLYTIQUE POLYVALENT, par J. Nowaczynski et J. LECLERCO. Nous avons tenté de préparer un sérum hémolytique pour différents globules. Nous avons injecté à des lapins des globules sanguins d'homme, de cobaye, de pore, de bœuf, de mouton et de cheval préparés de la façon suivante. Un centimètre cube de chaque espèce de sang défibriné a été mélangé et lavé par trois centrifugations successives. Finalement, après avoir décanté le liquide surnageant à la suite de la dernière centrifuga- tion, on a ramené le mélange, par addition d'eau salée physiologique, à son volume primitif. Nous avons alors injecté, sous la peau de l'abdomen, à chacun des lapins, un semblable mélange de globules, soit 6 centimètres cubes. Après trois injections, renouvelées tous les trois jours, à chaque animal nous avons prélevé le sang, quatre jours après la dernière injection. Le sérum recueilli aseptiquement a été inactivé par un chauffage à 58 degrés, pendant une demi-heure. Puis sa valeur hémolytique à été titrée en présence des différents globules. Les quantités de sérum hémolytique employées pour ce tilrage ont été de 0 c. c. O1, c’est-à-dire 4 centimètre cube de la dilution au 4/100, 0e. c. 05 ou 1 centimètre cube de la dilution au 1/20, et0 c. c. E ou I centimèlre cube de la solution au 1/10. La dose d’alexine ajoutée à chaque lube fut de 0 e.c. 05, soit 0 c. ce. 1 de la dilution au 1/2. Enfin nous avons mis dans les différentes séries de tubes une goutte des globules dilués au 1/2 avec l’eau salée physiologique. Les trois pre- mières lignes de notre tableau ci-contre indiquent la valeur hémoly- tique de notre sérum respectivement pour chaque globule. La 4° ligne est un témoin dans lequel nous avons employé 0 c. ce. 1 de sérum hémo- lytique lapin-antichèvre en présence de la dose uniforme d’alexine 0,05 et de chaque globule. La 5° ligne est le témoin. sérum polyvalent à la dose de O0 c.c. 1 sans alexine. Enfin la 6° ligne nous donne l’action de SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 433 l'alexine seule sur chacun des globules étudiés. Les résultats que nous donnons ont été lus après une demi-heure à 37 degrés. a el = LA & > = Fe £ a = DOSES DE SÉRUM POLYVALENT = = Æ D = © © = © es] Æ (æ) (æ) = æ) OC Sr nan [lee (e) —— + DECO LR EE DEL Ar Le _ DORE A Poe ere | ae Occl sér. lapin-antichèvre . . .| — Occl sér. polyn., sans alexine.| — Ocel alexine seule . . . . . . .| — — — — —_ — — (*) Le signe + correspond à une hémolyse complète. Le signe + correspond à une hémolyse partielle. Le signe — correspond à une hémolyse nulle. On constate donc qu'il est facile d'obtenir un sérum hémolylique polyvalent. Nous ferons remarquer toutefois que sa valeur varie légère- ment avec les globules et qu'il est plus puissant pour les globules de cheval, de mouton et de chèvre. On remarquera, comme on le savait déjà, qu'un sérum hémolytique pour les globules de mouton l’est aussi pour les globules de chèvre et inversement. Nous pensons que pour obtenir un sérum de même valeur vis-à-vis de chaque globule, il serait nécessaire d'augmenter les doses de globules d'homme, de cobaye et de porc. : Nous n'insisterons pas sur l’intérêt que peuvent présenter ces sérums pour les recherches courantes de laboratoire, où l’on pourra toujours se procurer facilement une des nombreuses espèces de globules contre lesquels le sérum aura été préparé. ({nstitult Pasteur de Lille.) - DE LA LOI BIOLOGIQUE QUI GOUVERNE LA YOXICITÉ DES CORPS SIMPLIS, par Cu. Ricuer. Toutes les recherches (celles de Blake, Rabuteau, Ch. Richet, Mathews, Robertson) qui ont porté sur la relation entre La toxicité des corps sim- - il td NAT, v. y 434 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ples (à l’état de sels) et leur constitution chimique ont été en somme infructueuses. Il m'a semblé qu'on devait prendre pour cette étude une autre base que la base physico-chimique, et la chercher dans l'adaptation biologique ancestrale des êtres aux conditions mêmes de leur existence. J'énoncerai donc à cet effet la loi suivante, féconde en déducticns multiples, et je me contenterai ici de l'établir, sans en développer les conséquences. Pour des corps simples homoloques, très analogues quant à leurs pro- priétés physico-chimiques, la toxicité est d'autant plus forte que ces corps simples sont plus rares dans la nature. Voici comment j'en ai fait la démonstration : J'ai pris pour réactif non des êtres complexes, mais des êtres mono- cellulaires (le ferment lactique\, et je les ai fait vivre dans des milieux lactés contenant des quantités différentes de telle ou telle solution saline. La quantité d'acide formé, mesurée par un simple titrage acidi- métrique peut évidemment être considérée comme parallèle à l’activité ou à la vitalité du ferment. On a alors les chiffres suivants, calculés en dix millièmes de molécule. gramme par litre (chiffres ronds), pour déterminer la quantité qui di- minue de moitié l’activité du ferment lactique. 1° Zinc et cadmium (sulfates et azotates). Pour 100. PLAGE PRESSE CE RTS 100 Cadmium . 5 6 2° Calcium et strontium (azotales et acétates). Pour 100. Calcium 6220000 100 Strontium 150 35 3° Plomb et thallium (azotates). Pour 100. Plon eee een 100 Hhaliumie sens PA) 2 1° Fer, manganèse, nickel et cobalt (sulfates). Ï Pour 100. RER See ru 50) 100 Manganèse . . : . . 100 40 Nickel een Us fl CObDAlL IE A rnTeuRe 5 2 5° Potassium et rubidium (chlorures). Pour 100. Potassium . 4.000 100 Rubidium . : : . 1.000 25 | %, SORT M, &,: SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 435 6° Chlorures, bromures, iodures et fluorures (de potassium). Pour 100. Chlorures. . 4.000 100 » Bromures. . 2,500 60 » à lodures. 1.500 40 » BluGrures,. 20.027 100 95 1° Séléniates et sulfates (de potassium). $ Pour 100. Sulfates2t ct 414150 100 Séléniates. . 1 4 8° Phosphates et arséniates (de potassium). Pour 100: Phosphates. .. : . - 425 100 ATSÉDIATES ME NE 0) 4 Comme évidemment le zine est bien plus abondant dans la nature que le cadmium, le calcium que le strontium, le plomb que le thallium, etc., on peut, en comparant ces loxicilés les unes aux autres, et en suppo- sant égale à 100 la toxicité du métal le plus commun, constatér que le métal plus rare est beaucoup plus toxique. D'ailleurs ces nombres sur la toxicité moléculaire des solutions sa- lines ne sont que très approximatifs. La composition du lait, la durée et la température de la fermentation modifient énormément tous les chiffres ; il ne faut donc pas leur donner une valeur absolue. Mais, comme toutes les expériences ont été comparatives, et qu'il s’agit, somme toute, d’une comparaison, on peut considérer comme établi ce fait, d'ailleurs très rationnel, que les sels des métaux homoloques et ana- logues sont d'autant plus toxiques qu'ils sont plus rares dans le sol, les eaux et les organismes. MÉTAMORPHOSES ADÉNOMATEUSES DES GLANDES MYO-ÉPITHÉLIALES CHEZ L'HOMME, par M. Maurice LETULLE. L'organisme humain possède un groupe de glandes d'origine ectoder- mique remarquables par leur structure particulière. Il s’agit des glandes sudoripares de la peau, des glandes de Moll (particulières aux pau- . pières) et des glandes mammaires, sorte de bourgeonnements mons- trueux des sudoripares du mamelon de l'enfant. Toutes ces glandes ont pour caractère d’être pourvues d’une double couche d’éléments cellulaires inelus à la face interne de leur gaine d’enveloppe; de ces éléments, les uns (la couche interne ou sécrétante) sont des épithéliums eubiques ou cylindriques, granuieux, répartis en une seule couche; les autres (couche externe) sont des cellules muscu- laires lisses, soit normales, comme dans la sudoripare, soit réduites et 136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en élat sub-atrophique, comme dans les canaux galactophores, et ‘ins les iacini mammaires (cellules en panier, de Boll). Au cours de leurs métamorphoses adénomateuses, l'individualité de ces glandes apparait renforcée d'une facon saisissante, l’adénome sudo- ripare se caractérise par l'élargissement et l'allongement du tube glan- dulaire, par l'hypertrophie et l'hyperplasie de ses cellules épithéliales, qui se déforment, deviennent cylindriques, très hautes, avec une face interne souvent bombée; en même temps, les fibres musculaires sous- épithéliales s'épaississent, s'allongent, se multiplient et deviennent plus rigides, plus brillantes qu'à l’état sain. La glande en totalité, avec son double revêtement myo-épithélial, à done subi, sous une cause encore inconnue, un travail hypernutritif commun à l’ensemble de ses élé- ments constitulifs. Le cancer des glandes sudoripares détruit au contraire les fibres musculaires, tandis que les épithéliums sécréleurs, transformés en élé- ments monstrueusement proliférés et déformés, enfoncent dans les mailles interslitielles leurs longs prolongements canaliculés, véritables glandes atypiques dépourvues de cellules musculaires. Les adénomes des glandes de Moll reproduisent le même double processus hyperplasiant, à la fois épithélial et musculaire, alors même qu'il s’agit de cyslo-adénome de provenance embryonnaire. Enfin, la glande mammaire elle-même, dans un certain nombre de lésions bénignes décrites sous les termes variés de maladie kystique de la mamelle, d'adéno-fibrome canaliculaire, de cysto-adéno-fibrome, montre aussi, de place en place, certaines métamorphoses partielles de ses canaux et de ses acini, qui rappellent, trait pour trait, les adénomes sudoripares précédents : même ectasie insulaire des canaux et des glandes, mêmes proliférations hypertrophiques des cellules épithéliales, qui deviennent vivement colorables par l’éosine, granuleuses, cylin- driques haules, maintes fois alypiques: enfin, même hypertrophie hyperplasique de la couche des cellules musculaires sous-épithéliales. L'identité est parfois si complète qu'il est arrivé de considérer cer- lains de ces ilots adénomateux perdus au milieu des pelotons adipeux péri et intra-mammaires non comme des acini mammaires (ransfor- més, mais comme des glandes sudori ipares aberrantes ectasiées et hy- perplasiées. Ces caractères généraux communs à tous les adénomes vrais des glandes myo-épithéliales constiluent un signe de valeur dans les cas où le diagnostic histo-pathologique est hésitant. Le cancer de ces glandes, quelle qu’en soit la variété, n'offre jamais celte unité d'évolution des épithéliums et de leurs cellules musculaires satellites ; il frappe à part: les cellules d'origine ectodermique et semble les libérer de leur asso- cialion symbiosique avec les éléments mésodermiques auxquels elles étaient congénilalement accouplées. ; RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX . SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1910 SOMMAIRE CHaIxE (J.) : Termites et plantes GAUTRELET (JEAN) : Contribution à vivantes. — V. Début de l'invasion. 446 | l'étude des extraits organiques Dexrcës (G.) : Acide diacétique et d'invertébrés. Action sur la pres- réaction sde lerals Pr NT 431 | sion sanguine d'extraits hépatiques Dexrcës (G.) : Le coefficient de par- et génitaux de mollusques . . . .. 443 LA ENTENACÉ ONE MINE 439 SABRAZÈS (J.) : Variations de la DEniGÈs (G.) : Sur l'impossibilité pression artérielle dans le type res- de déterminer l’acétone urinaire par piratoire de Cheyne-Stokes. . . .. 445 EXÉTACUONMÉNETE Er emee 44 Présidence de M. le D' Chaine, vice-président. ACIDE DIACÉTIQUE ET RÉACTION DE LEGAL, par G. DENIGES. Dans une communication antérieure (1) nous avons montré que toutes les urines dont on peut retirer de l’acétone par distillation présentent une réaction de Legal, d'intensité beaucoup plus grande que celle qu’on constate avec les solutions aqueuses d’acétone de même titre. Nous avons expliqué ce fait par la présence, constante et prépondérante sur l’acétone libre dans ces urines, d'acide diacétique, lui-même générateur d’acétone à l’ébullition de ses solutions dans l’eau, et qui, à molécules À ri cdi ns Eté l ct Eambmhde 7: 4 égales, donne, avec le nitroprussiate de soude, la soude et l'acide acé- J tique, une coloration pourpre de même nuance, mais extrêmement plus d marquée que celle fournie par l’acétone dans les mêmes conditions, ce À qui permet, par la seule réaction de Legal, de déceler, en clinique, les : cas d’acidose à type cétonique les plus légers. à 1. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, numéro du 18 mars 1910, p. 487. BI0LOG1E. COuPTES RENDUS. — 19]0. T. LXIX. 31 138 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Dans la note citée, nous avons eu soin de faire remarquer que la vérification de cette propriété de l'acide diacétique, jusqu'à ce jour méconnue, avait été faite avec cet acide en nature, isolé de son éther éthylique par le procédé Céresole. La brièvelé imposée de cette note nous à empêché d’insister sur la nécessité d'employer, dans ces études, l'acide diacétique libre ou salifié et non ses éthers dont les propriétés sont bien différentes. C’est pour éviter de fausses interprétations ou déductions à ce sujet que nous croyons devoir revenir sur cette question. Lorqu'on verse une certaine quantité — 1 gramme par exemple — d'éther éthyldiacétique dans 100 centimètres cubes d'une solution aqueuse à 1 p. 100 de potasse caustique, on constate, si l’on agite vigou- reusement le mélange, que l’éther se dissout très vite. Cela résulte non pas, comme on pourrait le croire, d’uné saponification immédiate par l'alcali, mais de ce que l’éther diacétique, renfermant un groupe CH” compris entre deux carbonyles, présente de ce chef une fonction acide faible que l’eau seule, mais surtout les alcalis, ionisent rapidement et font, ainsi, entrer en dissolution. Si l’on essaye de réaliser la réaction de Legal avec cette solution, on constate que la teinte finale obtenue après sursaturation acétique n’est pas pourpre, mais présente une coloration rouge orangé analogue à celle des solutions concentrées d'acide chromique ou des dichromates alealins. Cette même solution, préalablement étendue et traitée dans des condi- lions similaires, donne une coloration du même ordre, mais proportion- nellement diluée et tendant vers le jaune pour les faibles concentrations. La réaction est encore appréciable à une dilution correspondant à 0 gr. 02 d’éther diacétique par litre. Après quelques heures, même à la température ordinaire, la réaclion de nouveau essayée avec le même liquide change de caractère : elle tend vers le carmin et, déjà, après sept à huit heures de contact, elle conduit à la teinte pourpre donnée par les solutions d’acétone à 2 p. 100 environ. À ce moment, la saponification est à peu près complète. C'est ce que prouve la perte d’alcalinité, en présence de phtaléine, laquelle corres- pond bien à la réaction : (4) CH* CO CH? CO?C2H°5 + KOH — CH CO CH? COK + CH OH, alors que, tout au début de la dissolution, seul le bleu soluble indiquait la neutralisation d’une molécule d'’alcali, selon l'égalité : (2) CH CO CH? CO?C*H5 L KOH — CH° CO CHK CO°C°H° + H°0, tandis que la phtaléire, beaucoup moins influencée par cette sorte d'acide faible qu'est l’éther diacétique, montrait, par un virage progressif et la faible quantité d’alcali dissimulé, que la réaction (2) à type dissocié était bien celle qui se produisait au début. On peut, dès lors, procéder à des expériences ; pour plus de certitude SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 439 dans l'achèvement de la saponification, il est toutefois préférable d'at- tendre vingt-quatre heures. On constatera alors que la solution éthérée primitive étant diluée au dixième pour faciliter les comparaisons : 1° Donne une réaction de Legal environ 18 fois plus intense, mais de même caractère que celle que donne une solution aqueuse, équimoléeu- laire, d’acétone ; 2 Bouillie pendant vingt minutes au réfrigérant à reflux, après ou sans acidulation, puis refroidie, donne une réaction de Legal identique à celle donnée par une solution équimoléculaire d’acétone ; 3° Soumise à la distillation, après acidulation, se comporte comme une solution aqueuse, équimoléculaire, d’acétone ; 4° Agitée avec de l’éther, ne lui cède pas sensiblement d’acétone:; 5° Additionnée du dixième seulement d’une quantité équimoléeulaire d'acétene et agitée avec de l’éther, lui abandonne une quantité d’acétone très appréciable au Legal et dont la quantité est strictement celle que règle le coefficient de partage de l’acétone ; 6° A cidulée et agitée avec de l’éther, lui abandonne de l'acide diacé- tique décelable par toutes ses réactions. + Toutes ces observations peuvent être reproduites avec les urines acé- toniques ; elles prouvent que l'acide diacétique, libre ou salifié, s’il se dédouble rapidement à l'ébullition de ses solutions en CO* et acétone libre, est assez longtemps slable à froid, au moins dilué, et que, sans renfermer d'acétone libre, il présente, à un très haut degré, la réaction colorée qu'offre cette dernière avec le nitroprussiate de soude, un alcali puis lacide acétique. Très faciles à réaliser, elles offrent à chacun la possibilité de s'assurer du bien fondé de nos affirmations antérieures el permettent de se rendre compte que le rejel de la réaction de Legal dans la recherche de l’acidose, par l'examen de l'urine, non seulement n'est en rien justifiée, mais serait, au contraire, une faute et un recul. LE COEFFICIENT DE PARTAGE DE L'ACÉTONE, par M. G. DENIGES. De même que, soumises à la distillation, les solulions aqueuses d'’acé- tone, malgré la grande volatilité de ce produit, n'en abandonnent pas la totalité aux premières parties distillées, mais en gardent toujours une certaine quantité jusque dans les dernières portions résiduelles, de même, agitées avec de l'oxyde d'’éthyle, elles ne lui cèdent qu'une partie de leur principe cétonique dissous, quelles que soient la masse du dis- solvant éthéré employé et la fréquence des épuisements. En d’autres 240 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX =— ———— termes, les solutions aqueuses d'acétone présentent, vis-à-vis de l’éther, un coefficient de parlage. : L'utilité de la connaissance de ce coefficient est incontestable si l'on veut aborder l'étude de l’acidose urinaire en se servant des dissolvants non miscibles. Comme il ne paraît pas, que nous sachions, avoir été déterminé, la présente note a pour but de combler cette lacune. Mope oPÉRATOIRE SUIVI. — Dans une boule à décantation de 120 centimètres cubes environ de capacité, 25 centimètres cubes de solution aqueuse d’acé- tone sont additionnés de 25 centimètres cubes d’éther officinal pur. On agite vivement pendant cinq minutes, on laisse reposer et on décante la presque totalité de la couche aqueuse. Dans 10 centimètres cubes de cette dernière, diluée si c’est nécessaire à un volume connu, dans 20 centimètres cubes pour les faibles concentrations, on détermine volumétriquement la dose d’acétone contenue, par iodométrie, suivaut la méthode connue. Soit a la dose d’acétone trouvée et ramenée à 1 centimètre cube de couche aqueuse et À celle du même composé existant dans les 25 centimètres cubes de la solution acéto- nique employée. Connaissant le volume v centimètres cubes de la première, on en déduit le poids a v d'acétone qu'elle contient en totalité, puis, par diffé- rence, celle À — av de la couche éthérée, de volume v’, et, enfin, celui de 1 centimètre cube de cette couche, soit (A — av) : v'. Le rapport : À — av av’ di —— — l D RARE est, par définition, le coefficient de partage cherché. Les volumes respectifs v et v' des couches aqueuse et éthérée sont donnés par les relations : v—21—n <0,016 et v —23+ n X 0,016 dans lesquelles n représente la teneur de la solution acétonique essayée, en grammes d’acétone par litre, et que nous avons établies expérimentale- ment (1). Dans la détermination, par iodométrie, de la quantité d’acétone existant dans la couche aqueuse après agitation avec l’éther, il importe d'observer que l’eau seule, agilée avec de léther, lui emprunte une certaine quantité des principes aldéhydiques que renferme presque toujours ce dissolvant et qui agissent sur l’iode en milieu alcalin. Bien que la proportion en soit générale- (1) C'est ainsi que nous avons constaté que lorsqu'on agitait volumes égaux (25 centimètres cubes par exemple) d’éther et de solution aqueuse d’acétone, cette dernière, après agitation, était augmentée pour des teneurs d'acétone inférieures à 125 grammes par litre et diminuée pour des teneurs supérieures à cette dose. L’inverse a lieu pour l’éther. Avec 125 grammes d’acétone par litre la solubilité réciproque des deux couches est telle qu’elles ne paraissent pas avoir changé de volume. Les formules plus haut indiquées représentent fort bien ces faits (puisque pour n —125, on a v— 25 et v' — 25) ainsi que toutes les valeurs intermédiaires fournies par expérience. 2 a PANGETE LISE ÈS TA rt + ie SE 3 "ha Fe Ce < 5 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE AA ment faible quand l’éther est de purification récente et n’a pas été abandonné dans un flacon en vidange, à la lumière solaire, il est nécessaire pour être rigoureux, surtout avec les faibles dilutions (1), de se rendre compte, par un essai à blanc, pratiqué sur 25 centimètres cubes d’eau distillée et autant de l’éther employé, de la correction à faire subir, de ce chef, aux chiffres obtenus ayec les solutions d’acétone. Le lableau ci-dessous résume nos résultats : DOSE D'ACÉTONE COEFFICIENT par litre. de partage. 250 gramimes 200 grammes 30 grammes. De 0 gr. 50 à 10 grammes ET SAAETAN CG (Der IE EE 0 gr. 05. > O7 OR CR 1 © V On voit en consultant ce lableau que, pour des doses d’acétone com- prises entre 0 gr. 50 et 10 grammes par lilre, le coefficient de partage est constant et égal à 1,6. Il s’abaisse à mesure que croit la concentra- lion, mais lentement, puisqu'il estencore 1,5 pour 30 grammes par litre; 1,1 pour 200 grammes et 1 pour 250 grammes. Au-dessous de U gr. 50 par litre, il tend à augmenter avec la dilution puisqu'il atteint 1,7 avec 0 gr. 20 et dépasse 2 avec 0 gr. 05 de ce pro- duit par litre. Nous examinerans prochainement le coefficient de partage de l'acide diacétique. SUR L'IMPOSSIBILITÉ DE DÉTERMINER L'ACÉTONE URINAIRE PAR EXTRACTION ÉTHÉRÉE, par G. DENIGES. Nous avons indiqué, antérieurement (2), que l’acétone libre des urines, dans J’acidose, ne représente qu'une faible fraction de l’acétone totale qu'on peut libérer, par distillation, de telles urines, et dont la majeure partie existe virtuellement dans l'acide diacétique. Dans ces conditions et étant donné le coefficient de partage relati- vement élevé que présentent les solutions aqueuses d’acétone vis-à-vis (1) Dans le cas des faibles dilutions, il est même nécessaire de n’employer qu'un éther assez pur pour ne fournir qu'un chiffre correctif aussi petit que possible. ; (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, numéro du 18 mars 1910, p. 487. 419 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX de l'éther et qui croit à mesure que la teneur de ces solutions en produit dissous s'abaisse davantage, on ne saurait songer à uliliser, d’une manière générale, le mode d'extraction par l’éther pour la détermi- nation de l’acétone urinaire et, particulièrement, pour dépister les premières manifestations de l’acidose et en apprécier l'importance. Supposons, en effet, un cas d’acidose correspondant à 0 gr. 20 d’acé- tone totale, par litre, ce qui est déjà un degré très manifeste d’acétonurie puisque, au delà de 0 gr. 02 d’acétone totale urinaire, par litre, on peut considérer que l’acétonurie n’est plus physiologique. La quantité maxima d’'acétone libre, dans une semblable urine, est de 4 à 5 centigrammes par litre ; prenons le chiffre 5 (le plus élevé). A cette dose, le coefficient de partage de l’acétone est supérieur à 2 : adoptons néanmoins le chiffre 2, ce qui va suivre étant, a fortiori, plus - évident avec le chiffre réel. Cette valeur 2 indique que lorsqu'on agite volumes égaux d’une solution aqueuse d’acétone, du titre indiqué, et d’éther, après agitation. la couche éthérée renferme 1 partie de l’acétone totale et la couche aqueuse 2 parties : soit : pour l’éther età pour l'eau (4). Après n épuise- ments successifs, toujours avec volumes égaux d'éther, l’acétone res-. tant dans la couche aqueuse — et en admettant un coefficient de partage p4 n constant — est les (5) de ce qu'elle était précédemment. Cette valeur est toujours positive, mais on peut la rendre aussi petite qu'on le veut à condition de prendre » suffisamment grand. Proposons-nous de la faire : 1 égale à —- Nous devrons poser : 100 2\n G) (DAS 3 d'où l'on tire : 9 n log 3 — n (log 2 — log 3) — log 0,01——2, d'où à — 2 Mae log 2 — log 3 ? comme log 2 — log — 0,30103 — 0,47712 — — 0,17609, il vient : DT 2 Ai n 11,3: T = 0,17609 0,17609 (1) En réalité, il passe plus des deux tiers de l’acétone dans la couche aqueuse dont le volume final est très sensiblement les 0,54 du volume des deux liquides et moins dans la couche éthérée qui n’en représente que les 0,46 pour une concentration en acétone ne dépassant pas { gramme par litre. Pour ne pas compliquer les calculs, nous ne tiendrons pas compte de cette différence, qui serait, du reste, toute favorable à notre thèse. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 443 Donc, en admettant : 1° que la séparation de la couche éthérée ait été intégrale après chaque épuisement, ce qui est très difficile à réaliser, surtout avec l’urine ; 2° que le coefficient de partage de l’acétone soit constant, ce qui n'existe pas puisqu'il augmente à mesure que la solution aqueuse d’acétone s’appauvrit, il faudrait 11,3 X° 100 cent. cubes — 1 1. 300 d’éther pour extraire, à un centième près (1), l'acétone libre existant dans 100 centimètres cubes de notre urine, soit 5 milligrammes. En réalité, ce volume d’éther devrait être augmenté en tenant compte des facteurs que nous avons négligés. Enfin, le calcul montre qu'il devrait être de 20 litres si l'épuisement avait lieu en une seule fois. Comment serait-il possible de déceler cette minuscule quantité d’acétone et surtout de la doser, répartie comme elle le serait dans une masse au moins deux cent mille fois plus forte, dans un cas, plusieurs millions de fois, dans l’autre, d'un liquide dont la volatilité est assez voisine de celle de l’acétone pour rendre déjà difficile la séparation, par fractionnement, des deux produits mélangés dans des proportions comparables. Que dire, alors, de recherches analogues tentées dans des cas d’acéto- nurie à 4 ou 5 centigrammes d'acétone totale, soit 0 gr. UI au plus d’acé- tone libre, par litre, dans lesquels l’acétone extraite serait noyée dans une prodigieuse quantité d’éther le plus souvent souillé d’impuretés aldéhydiques et toujours chargé d’extractifs urinaires. Il nous paraît donc démontré qu’il est impossible de déterminer l’acé- tone urinaire par extraction éthérée, ce qui n’est pas à déplorer abso- lument puisque la distillation, aidée de la réaction de Legal, de l'examen polarimétique pour l'acide B-oxybutyrique et du dosage de l’ammo- niaque, permet de répondre heureusement à tous les cas de la pratique. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES EXTRAITS ORGANIQUES D'INVERTÉBRÉS. ACTION SUR LA PRESSION SANGUINE D'EXTRAITS HÉPATIQUES ET GÉNITAUX DE MOL- LUSQUES, par Jean GAUTRELET. Dans une note précédente à la Réunion Biologique, nous avons exposé le mode de préparation des extraits aqueux ou alcooliques (les uns com- plètement, les autres incomplètement évaporés) que nous avons employés dans l'étude des glandes génitales ou hépatiques de Crustacés. Ce sont des extraits identiquement préparés qui ont servi pour nos recherches sur l’action physiologique des glandes de Mollusques. (4) IT en faudrait 0 1. 560 pour l’extraire à un dixième près seulement, et jusqu’à 175 cent. cubes pour n'en extraire que la moitié. 41.4 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Nous avons utilisé spécialement le Poulpe, la Seiche et l’Aplysie, trois Mollusques marins provenant du laboratoire d'Arcachon, et l’escargot. Les pressions ont été faites à la carotide et les injections ont élé faites à la saphène. Poulpe.— Nous avons injecté, à Mauléon, Chien de 10 kilogs, à 9 h. 20, 10 grammes d'extrait aqueux de foie. La pression ne s’est pas modifiée. À 9 h. 25 nouvelle injection de 20 grammes; la pression a baissé de 13 à 8 pendant deux ou trois secondes seulement. Mais le cœur est resté petit, et ce n'est qu'après une demi-heure qu'il a perdu son aspect de cœur atropiné, pour reprendre son amplitude normale. Seiche. — Hépato-Pancréas. Les extrails alcooliques complètement évaporés n'ont produit aux doses de 2 et 3 grammes par kilog, chez Pan ou Que-Sais-je (ce dernier atropiné), que des modifications cardiaques passagères de quelques secondes, sans retentissement sur la pression. Il en est de même des extraits alcooliques incomplètement évaporés. (Spartiate atropiné ou non.) Les extraits aqueux n’ont produit chez Candidat, 1 et 2 grammes par kilog, aucun changement dans la tension, avant l’atropine; une hypotension de 3 centimètres pendant une minute, passagère donc, après l'atropine. Glandes génitales. — Elles n'ont pas montré plus d'activité que l’hé- palo-pancréas ; aux doses de 4 et 2 grammes par kilog, on a injecté à Lansquenet et Pan des extraits alcooliques complètement évaporés, sans retentissement sur la pression (que le chien soit ou non atropiné). Spartiate a reçu 2 grammes par kilog d'extrait alcoolique, incomplè- tement évaporé; baisse peu nette de pression de quelques secondes; après injection d'atropine, aucun accident cardiaque à noter. Candidat n’a point sensiblement réagi à l'injection à 2 grammes par kilog d'extrait aqueux. Aplysie. — L'extrait alcoolique complèlement évaporé a élé absolu- ment inaclif chez Que-Sais-je à la dose de 2 grammes. Négus a recu 2 gr. 5 par kilog d’extrait alcoolique incomplètement évaporé à 9 h. 50 ; la pression a baissé immédiatement de 9 cent. à 5; après une demi-heure elle n'était revenue qu'à 7 et atteignait pénible- ment 8 à 10 h. 15. Chez un autre chien, Mauléon, l'extrait aqueux 1 gramme par kilog à 10 h. 10 à abaissé la pression de 13 à 4; à 10 h. 15, elle est revenue à 6 ; elle était de 7 à 10 h. 18, 8 à 10 h. 95 ; à 10 h. 45 seulement elle était revenue à son chiffre primitif ; le cœur n'avait alors pas repris son am- plitude qui était considérablement diminuée. Escargot. — Le foie agit d'une façon plus intense que celui d’aplysie, surtout durant la période de veille des animaux; l'expérience nous a montré en effet que les extraits hépatiques d’escargot en hibernation élaient moins actifs. SÉANCE DU S NOVEMBRE 4145 Les extraits alcooliques complètement évaporés produisent un abais- sement de pression d'assez courte durée, en rapport avec la diminution de l'amplitude cardiaque. Paris reçoit Î gramme par kilog à 8 h. 48. La pression, de 10 à 14, monte d’abord à 18, puis 22 et 24, mais, après ces quelques secondes de hausse, elle tombe à 5,4et3 d’une facon progres- sive : à 8 h. 51 elle remonte à 5; à 8 h. 54 elle est de 8 ; à 9 h. 6 elle oscille entre 10 et 12. La baisse de pression observée à la suite” d'injection d'extrait alcoo- lique incomplètement évaporé est plus marquée. Le Négus ayant recu 2 grammes par kilog, sa pression descendit de 13 à 3 et ne commença à se relever qu'après une demi-heure, et ce ne fut que plus d’une heure après qu'elle était redevenue normale. Mêmes résultats avec Léopold et Sauvage. Quant à l'extrait aqueux, il modifie considérablement la courbe de tension. Dans la saphène de Liberty on injecte 0 gr. 5 par kilog à 9 h. 55 ; la pression tombe aussitôt le 40 à 2; le cœur reste longtemps imperceptible, et celte hypotension persiste jusqu’à 40 h, 13; la pression remonte alors à 3 pour alleindre progressivement 10, à 10 h. 55. Le cœur a repris ses oscillations du début. L'atropine modifie l'allure des tracés. On peut dire que d’une facon générale l’action des extraits hépatiques d'escargot est moins marquée chez le chien préalablement atropiné. Que-Sais-je, Pan atropinés reçoivent sans manifester de changement de pression 2 grammes d'extrait alcoolique complètement évaporé. De Léopold et Sauvage atropinés, la tension ne subit qu'une baisse de 1 centimètre à la suite d'injection de 1 et 2 grammes d'extrait alcoolique incomplètement ésaporé. Enfin, chez Liberly atropiné, l'injection de 0 gr. 5 d'extrait aqueux par kilog a produit une hypotension dont toute trace a disparu en moins de dix minutes. À noter que le cœur a continué à présenter une inten- sité de contraction à peu près égale. L'action sur le pneumogastrique des extraits hépatiques d’escargot semble ressortir tout particulière- ment. (Travail des laboratoires de la stalion Biologique d'Arcachon et de Physiologie de la Faculté de médecine de Bordeauic.) VARIATIONS DE LA PRESSION ARTÉRIELLE DANS LE TYPE RESPIRATOIRE DE CHEYNE-STORKES, par J. SaBrazÈs (Bordeaux). Au cours d’un coma apopleclique, chez une femme âgée de soixante- deux ans, quadriplégique, atleinte d’une cardiopathie mitro-aortique RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX = rs [ep] bien compensée, nous avons fait les constatations suivantes, avec le concours de notre collaborateur et ami M. Eskenstein : le 6 novembre 1909, quelques heures après l’ictus, la température axillaire atteignant 39 degrés, le pouls 130, l'urine contenant 4 gr. 50 d’albumine par litre, la malade étant dans le coma avec rythme de Cheyne-Stokes, la pression artérielle systolique mesurée avec l'appareil de Riva-Roci- Oliver, sur l'humérale, oscillait, dans la période d’'hyperpnée croissante, de 200 millimètres Hg à 225, et, en pause apnéique, de 200 à 195. Cette pause ne durait pas moins de 20 à 25 secondes. Le 9 novembre, le même mode respiratoire persiste; la température est à 39°6, le pouls à 140. On suit les variations de la pression artérielle aux divers stades de l'apnée et de l'hyperpuée du rythme de Cheyne- Stokes. Pendant la pause, deux déterminations nous donnent des valeurs de 145; au moment où la respiration commence à se ranimer, 150; quand la respiration s’accuse, 180-185; enfin, lorsque les respira- tions ont toute leur ampleur et deviennent bruyantes, 190, 200, 200, 190. Il résulte de ces constatations que, pendant la pause apnéique du rythme respiratoire de Cheyne-Stokes, la pression artérielle systolique baisse. L'écart maximum entre la phase d’apnée et celle des respira- tions à amplitude maximum se faisant avec effort peut être relativement considérable et atteindre à centimètres de mercure. Nous réservons l'interprétation de ces faits que nous désirons véri- fier, à la prochaine occasion, avec l’oscillomètre de Pachon. TERMITES ET PLANTES VIVANTES. V. — DÉBUT DE L'INVASION, par J. CHAINE. Pour élucider la façon dont les Termites s'introduisent dans les plantes vivantes, j'ai mis à profit, celte année-ci, le temps des vacances que, tous les ans, je passe dans la Charente-[nférieure, au sein de la région contaminée, pour faire de nombreuses observations, recueillir des témoignages dignes de foi et instituer un certain nombre d’expé- riences. Je donne ici le résultat de ces travaux. Mes expériences ont consisté en plantations de Pelargoniums dans le voisinage d'arbres envahis par les Termites. J’ai choisi le Pelargonium, les plantes, c'est celle qui semble être préférée par ces Insectes; j'ai pensé qu'avec elle j'obtiendrais des résultats assez rapides, et je n'ai pas parce que, comme je le disais dans une note précédente (1), de toutes (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIE, p. 486. cel : SÉANCE DU 8 NOVEMBRE AT été trompé dans mon attente. Les plantations eurent lieu vers le mois de mai et d’après mes indications, de sorte qu'en juillet, moment où je suis arrivé sur les lieux d'expériences, je pouvais déjà étudier les pre- mières atteintes (1). À diverses reprises, j'ai arraché quelques sujets que J'ai examinés avec soin; j'ai ainsi pu suivre pas à pas l’envahissement. J'ai constaté que les premières atteintes portent {oujours sur les parties souterraines ; c'est par ces régions-que les bêtes pénètrent, et de là elles gagnent les branches en cheminant à leur intérieur et en les rongeant comme je l'ai décrit ailleurs (2). Je n'ai constaté aucune exception. D'autre part, j'ai visité, dans plusieurs jardins, de très nombreuses plantes en pots; toutes celles qui étaient légèrement atteintes présen- taient uniquement des lésions dans les parties basses et dans les régions souterraines. Des observations, faites par d'autres personnes que moi, viennent corroborer mes résultats. Un instituteur d’une commune voisine de Rochefort m'a affirmé n'avoir pu, pendant un certain temps, réussir aucune bouture de « géranium », celles-ci éfant loujours rongées à leur base par les Termites, c’est-à-dire au niveau de la partie enterrée. Un de mes anciens maitres, professeur au lycée de Bordeaux, a vu de même périr des boutures de Z'ecoma grandiflora qu'il avait faites; celles- ci élaient encore mangées au niveau de leur région souterraine. Les rosiers de Konakry (3), dont j'ai précédemment parlé, étaient attaqués à leur base; les vignes de la Charente-Inférieure, dont j'ai également rapporté l’histoire (4), qui furent arrachées par leur propriétaire, étaient atteintes au niveau des racines, même des pieds qui, extérieurement, paraissaient sains; c'était sans conteste, pour ces derniers, un début d’invasion. Je pourrais citer encore d’autres cas que j'ai moi-même constatés ou qui m'ont été rapportés par des personnes dignes de foi et sachant fort bien observer, mais je crois pouvoir me borner à ces exemples; j'ajou- terai seulement que les plantes à racines charnues (caroltes, salsifis, etc.) - ne présentent de lésions qu'au niveau de leurs organes souterrains. Je n’ai pas borné mes études aux plantes herbacées et aux arbustes, j'ai également examiné un grand nombre d'arbres. Quelques-uns étaient fortement atteints, et il m'est impossible de dire, pour ceux-ci, où a commencé l'infection; mais ce que je puis affirmer, c’est que, presque toujours, ils présentaient des galeries descendant jusqu’au niveau du sol. Chez d’autres, qui paraissaient être au début de l’en- (1) Les sujets plantés possédaient des racines; ce n'étaient donc pas des boutures. 6 (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT, p. 849. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIT, p. #86. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT, p. 1087. 448 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX vahissement, c'est uniquement près de terre que siégeait le mal. Du reste, nombreux sont ceux qui ont aussi constaté un tel début d’in- vasion des arbres et qui me l'ont rapporté, soit de vive voix, soit par Écrit: Il est fort possible que lorsque un arbre possède äes branches mortes, des Termites s'installent dans l’une d’elles et, de là, gagnent le reste du sujet. De cela, je n'ai pas d'observations personnelles, mais un de mes correspondants, habitant la Côte occidentale d'Afrique, m'écrit que, au Sénégal, les arbres et arbustes soumis à la taille peuvent être envahis au niveau des sections opérées ; il a constaté le fait un certain nombre de fois et me donne à ce sujet des détails que je regrette dene pouvoir rap- porter ici. Lorsqu'une partie du tronc voisine de terre est morte, il peut arriver qu'elle soit envahie au même litre que le serait une pièce de bois ordinaire: il est même probable, comme cela semble résulter de mes ob- servations, qu'une lésion primitive de cette nature prédispose à l'invasion. De même, l'écorce morte des arbres peut être le point de départ de l’in- vasion, et j'ai souvent vu des écorces mortes entièrement envahies. Quand un arbre possède une blessure au niveau de laquelle est un tissu mort, celui-ci peut être d’abord attaqué de préférence; aux dires de mon correspondant d'Afrique, cela est assez fréquent dans la région qu’il habite sur les arbres qu'on incise pour en tirer une gomme ou une résine (gommier copal, arbres à caoutchouc, ete.). Des observations que j'ai faites, ainsi que de mes expériences, il résulle done que chez les plantes herbacées, c'est uniquement par les parties souterraines que les Termites pénètrent. Les arbres sont atteints d’une facon identique, mais ils peuvent aussi, dans des cas spéciaux, présenter d’autres modes d'envahissement. Le Gérant : OGTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. ds us # s- ; SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1910 Bizcarp (G.) : Toxicité du suc d'autolyse du foie de porc : . . .. BiccarD (G.) et DECHANBRE (E.) : Action du suc d'aufolyse du foie de porc sur le venin de cobra . . . Caaussé (P.) : Sur la nature de la dégénérescence caséeuse dans la fubereulose aviaire 10000 Feurzcré (Eure) : Ingestion et éli- mination d'eau. Cure hydrique . . . Iscovesco : III. Études stalagmo- métriques. La tension superficielle de quelques sérums thérapeutiques et de quelques eaux minérales . .. Jorzx (J.) : À propos des commu- nications de MM. Alexis Carrel et Montrose T. Burrows sur la « cul- turendes tiSSUS 20e EN Jousser (Anpré) : De l’action des rayons ultra-violets sur la tubercu- lineetlessérums antituberculineux. Le PLay (A.) : Action compara- tive des injections répétées de solu- tions isotoniques de liquide d'as- cite et de sérum physioiogique . . . LE Sourp (L.) et PaGxrez (Pn.) : In- fluence de l'addition de petites quantités d'acide sur le phéno- mène de la rétraction du caillot . . Marge (S.) : Les opsonines et la phagocytose dans les états thyroï- diens. Résumé et conclusions MAUREL (E.) : Note sur l'exis- : SOMMAIRE tence et la survivance de microor- ganisme à la surface des pâtés... 413 Pérox (P,) : Sur la formation du pæuol dans la racine de pivoine ar- porescente eee RME CC 476 TRiROULET (H.) : A propos d'une : des causes d’erreur sur l'emploi de la phénolphtaléine dans l'examen d'ESÉS CE SAN RS A AE EE RSS RU 166 Taisoucetr (H.) : Risgapeau-Duuas et HARVIER : Genèse de la réaction de stercobiline par les amas lym- phoïdes de l’iléon terminal. Résul- fatstexpérimentaux eee 467 Turrô (R.) et GoNzaLEz (P.) : Ana- phylaxie par les globulines. Nature du poison anaphylaclique. . . . .. 451 Vincent (H.) et CozLIGNon : Sur ; l’immunisation active de la chèvre contre!la fièvre de Malte. . . . . . . 468 Réunion biologique de Marseille. JoceauD (A.) : Faune de poissons miocènes de la basse vallée du Rhône : mise en évidence, par la fossilisation, des caractères histo- logiques de certaines dents d'Elas- HTOBTANCHES PRE CRE TC ET 451 Raygaup (A.) : La réaclion indol- nitreuse dans les cultures de ma- tières fécales en l'absence de vi- DHORSICHOIÉTIQUES PEER 419 Présidence de M. A. Dastre. PRÉSENTATION D'OUVRAGE M. Boux. — Je viens offrir à la Société de Biologie un petit livre que “1 J ai consacré à la mémoire de mon regretté Maître, Alfred Giard (1). Le (1) Alfred Giard et son œuvre, par Georges Bohn, avec un portrait el un autographe et la bibhographie méthodique complète de son œuvre. Collection « les Hommes et les Idées », Mercure de France. Brococie. ComprEs RENDUS. — 1910. T, LXIX,. 32 450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE souvenir de Giard est trop vif parmi nous, pour que je vous parle ici de l'homme ou du savant. Dans mon livre, non seulement j'insiste sur l'étendue et la fécondité de son œuvre, mais j'essaie: de montrer l'influence profonde qu’il a exercée sur l'esprit des jeunes biologistes, et la vénéralion dont il était entouré, autant pour sa vaste intelligence et sa culture encyclopédique, que pour l'indépendance de ses idées et sa bonté inépuisable. Je donne en oulre la bibliographie complète des travaux et publica- tions de Giard, qui se lrouvent disséminés dans de nombreux recueils français et étrangers. Je les ai classés, ce qui n’avait pas encore été fait jusqu'ici, d'une facon systématique, de manière qu'il soit possible de se rendre compte de la contribution apportée par Gierd dans chacune des branches de la Biologie. SUR LA NATURE DE LA DÉGÉNÉRESCENCE CASÉEUSE DANS LA TUBERCULOSE AVIAIRE, par P. Cnaussé. Nous avons présenté à la Société de Biologie, le 6 mars 1909, une note de laquelle il nous parait ressortir que la dégénérescence tuberculeuse, appelée nécrose de coagulation par les Allemands (Weigert, Schmoll), dégénérescence vilreuse ou colloïde par les Français (Grancher, Charcot), est en réalité une simple dégénérescence granulo-graisseuse. Nos consta- tations ayant été faites sur le bœuf, il était indiqué de vérifier si, dans les autres espèces, le processus était identique. La tuberculose aviaire nous a fourni une remarquable confirmation de notre facon de voir. Chez les gallinacés les tubercules sont nettement délimités ; ils comprennent une enveloppe fibreuse périphérique blanche et un centre caséeux de couleur brunâtré. A lexamen macroscopique des coupes, après on selon la méthode utilisée précédemment par nous, on voit déjà que le centre caséeux est entièrement rouge par suite de la fixation du Soudan IIL. Le microscope le montre constitué par des zones concentriques de granules adipeux ; c’est à la limite externe de la zone caséeuse que la coloration rouge est la plus prononcée; et c'est là en effet que s’eflectue l'élabora- tion spéciale et caractéristique. Pour en saisir plus exactement le mécanisme, il faut employer un grossissement de 500 à 600 diamètres et examiner particulièrement le sillon de caséification : les gouttelettes grasses apparaissent dans les cellules épithélioïdes radiées; elles sont d’abord très petites, puis elles s'accroissent el se confondent en des masses intra-cellulaires volumineuses; ensuilé le protoplasma se détruit F': Fe 4 4 D L L | 4 C6 = SÉANCE DU 26 NOVEMBRE A5 ainsi que le noyau; il est facile de s'assurer que la partie caséeuse immédiatement voisine est constituée par un mélange de débris cellu- laires et de graisse. La caleification ultérieure n’est qu'un épiphénomène. Tout ce qui est encore vivant ne contient pas de gouttelettes adipeuses; tout ce qui est dégénéré en est surchargé ; el à la limite on assiste aux étapes du processus. Notons enfin que la zone bacillaire se confond avec celle de la graisse et dela caséification, et que dans les jeunes tubercules le centre bacillaire montre les premiers stades de l'élaboration ci-dessus. Si l’on opère par inclusion, même après fixation osmique, on ne voit plus que des vacuoles rondes là où il existait de la graisse, celle-ci reslant soluble. Nous avons donc bien là l'impression d’une action locale toxique pour les éléments cellulaires; la cellule intéressée dégénère comme dans nombre d’autres phénomènes infectieux. ANAPHYLAXIE PAR LES GLOBULINES. NATURE DU POISON ANAPHYLACTIQUE, par R. TurRo el P. GONZALEZ. Nous avons cherché à obtenir l'anaphylaxie 2n vitro, selon la méthode de Richet, en employant les globulines, dont l’action anaphylactisante a été démontrée dans nolre note antérieure (1). Nous avons préparé un cobaye en lui injectant, comme d'habitude, 1 cent. cube de globulines à 1 pour 300 (voyez la note indiquée); le sang de ce cobaye est recu dans 10 cent. cubes de globulines à 1:150 en pré- sence de 0,30 gr. de citrate de soude, qui empêche la coagulation du sang. Le mélange du sang d'animal préparé et des globulines est la cause de la formation instantanée d’un poison mortel pour les cobayes non préalablement préparés, à la dose de 1 cent. cube donné par la veine jugulaire. Ce poison s'oxyde très facilement : à 37 degrés, le mélange, exposé à l'air, perd sa toxicité en moins de trois heures ; à 0 degré, cette “toxicité disparait petit à petit; il faut, en effet, injecter chaque fois une plus grande quantité du mélange pour tuer les cobayes. Le mélange, maintenu dans le vide, conserve son activité pendant un temps beaucoup plus long, mais que nous n'avons pas encore déterminé. En tenant compte de la rapidité des effets des poisons anaphylactiques, on devait supposer que ces poisons seraient facilement dialysables. Cette prévision fut confirmée par les faits : le mélange de sang et globulines, dialysé par un sac de collodion dans 15 cent. cubes d'eau distillée, à 1 degré et pendant 24 heures, anaphylactise les cobayes par injection veineuse à (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 18 novembre 1910, n° 32. 352 SUCIÉTÉ LE BIOLOGIE la dose de 2,50 cent. cubes de la solution obtenue. L’amoindrissement de la toxicité du produit dialysé, par rapport au mélange originaire, est sans doute la conséquence de la dilution de ce même mélange par le fait de la dialyse et, aussi, de l'oxydation qui se produit pendant le temps employé. Si le mélange est dialysé dans l’eau courante, il perd absolu- ment tout son pouvoir toxique; cela démontre que le poison à été tout : à fait dialysé. Les mêmes expériences que nous venons d'indiquer ont été faites avec le sang, et ont donné les mêmes résullats avec la matière cérébrale des animaux sensibilisés par les globulines. Le poison qu'on sépare par la dialyse peut se conserver peudant de longs jours si on le tient à l'obscurité et à une température très fraiche. Il s'agit, sans doule, d'une substance cristalloïde. Le traitement par les hydroxydes et les carbonates alcalins ne la précipite pas de ses solu- tions. Elle n’est pas non plus précipitée par l'alcool ni l’éther, ni par le mélange de ces deux composés à 50 0/0. Ni l'un ni l’autre ne décomposent nine neutralisent le poison. Les solutions alcalines ou non alcalinisées conservent pendant longtemps son pouvoir toxique. - Le poison anaphylactique est thermostabile ; à 56-60 degrés il conserve toutes ses propriétés. : Richet, comme on sait, précipite son poison anaphylactique par l'alcool. Ce fait parait contradictoire de ceux que nous venons de transerire ; mais il faut considérer que le savant physiologiste précipite Les albu- mines avec l'alcool et que cette précipitation doit entrainer le poison anaphylactique, tandis que nous traitons par l'alcool le produit de la dia- lyse; ie poison isolé (quelle que soit sa composition chimique) n’est pas précipité par l'alcool. (Travail du Laboratoire Bactériologique de la Municipalité de Barcelone.) TOXICITÉ DU SUC D'AUTOLYSE DU FOIE DE PORC, par G. Bicrarp. Le suc d’autolyse de foie de pore est habituellement considéré comme suc toxique. Dans l’un des derniers travaux publiés sur ce sujet, M. Ramond (Journ. de physiol. el path. gén., nov. 1908) dit qu'un centi- mètre cube de suc d'aulolyse de foie de porc, injecté à un cobaye, déter- mine la mort de celui-ci au vingt et unième jour, après un amaigrisse- ment considérable. À l’autopsie, on constate des lésions histologiques très graves au niveau du foie. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 453 Cependant j'utilise, depuis trois années, dans le traitement de diverses maladies, chez l’homme, le suc d’autolyse de foie de pore et je n'ai jamais observé d'intoxication. La différence dans les résultats provient certainement de la différence dans la technique de préparation du suc. Dans son travail, Ramond utilise le suc obtenu par la méthode clas- sique en immergeant des fragments d'organe ou de pulpe d'organe dans de l'éther. Avec le chloroforme on obtient du reste les mêmes résultats. Ce suc, filtré sur papier, privé de son éther ou de son chloro- forme, a des effets très loxiques; j'ai pu tuer un cobaye en cinq jours,en injectant tous les jours dans son péritoine 2 centimètres cubes de suc (l'animal maigrit au moins de 10 grammes par jour, tout en continuant de manger comme d'habitude). Le suc que j’emploie est obtenu en disposant le foie de porc dans une atmosphère de chloroforme. Ce procédé a, du reste, été préconisé par les professeurs Dastre et Raphaël Dubois (Cf. Soc. Biol., 1901). Le pro- cédé utilisé par Ramond a été déjà employé par Legris sous le nom de diœtheralyse en 1876 (#épertoire de Pharmacie, 1876), par Chevastelon en 1894 (Thèse doct. ès. sc., Paris, 1894). Lorsque, vers le huitième ou dixième jour, le liquide qui suinte de l'organe est en quantité suffisante, je le filtre plusieurs fois sur papier (ce qui demande deux ou trois jours), ou mieux sur kaolin très finement pulvérisé, ce qui donne un liquide clair en quelques heures. Celui-ci peut être alors facilement filtré sur bougie et mis ensuite en ampoules. La toxicité du suc ainsi préparé est relativement très faible. J'ai pu injecter sans inconvénient, pendant un mois, 2 centimètres cubes par jour de suc ainsi préparé dans le péritoine d’un cobaye de 600 grammes, et celui-ci, au bout d’un mois, avait gagné 70 grammes de poids. Cepen- dant si j injecte en une seule fois 6 centimètres cubes de suc à un cobaye de 500 grammes, j'obtiens la mort en vingt-quatre heures. Chez le lapin, J'ai pu injecter à des animaux jeunes, dans le péritoine et pendant un mois, 2 centimètres cubes par jour, sans que ceux-ci aient paru souffrir des injections et aient présenté des différences avec les témoins de la même portée. Il faut donc admettre que le kaolin ou que le grain de la bougie adsorbent la plus grande partie des substances nocives contenues dans le suc d’autolyse. Dans une série de notes ultérieures j'exposerai les propriélés de ce sue : action antitoxique contre le venin de cobra, de vipère, le chlorhy- drate de cocaïne; action anticoagulante sur le sang et le lait n vilro; aclion des catalases qu'il contient sur l’eau oxygénée; action de ses fer- ments hydratants, action antitoxique dans le cancer, etc. (Laboratoire de Physiologie de l'Ecole de Médecine de Clermont-Ferrand.) 154 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE AGTION DU SUG D'AUTOLYSE DU KOIE DE PORC SUR LE VENIN DE COBRA, par G. Brccarp et E. DECHAMBRE. Grâce au venin de cobra qu'a bien voulu nous adresser M. M. Nicolle, de l’Institut Pasteur, nous avons pu étudier l’action du sue d’autolyse sur cette loxine. 1° La toxicité d'une dose mortelle de venin de cobra laissée en con- tact pendant deux heures avec 2 centimètres cubes de suc d’autolyse est complètement détruite. Cobaye femelle (témoin), 525 grammes, 14 novembre, 4 heure. Injection intrapéritonéale d'une dose mortelle de venin de cobra 2 h. 30. Mort. Cobaye mâle, 420 grammes, 14 novembre, 14 heure. Injection intrapérito- néale de 2 centimètres cubes de suc d’autolyse et d’une dose mortelle de venin de cobra laissée deux heures au contact. Survie sans aucun trouble. 20 novembre. Poids, 450 grammes. 2° Lorsqu'on injecte en même temps-el au même point dans le péri- toine d’un cobaye une dose mortelle de venin de cobra et 2 centimètres cubes de suc d’ autolyse, l'animal n’est pas intoxiqué. Cobaye mâle, 420 grammes, 11 novembre. Injection intrapéritonéale d’une dose mortelle de venin de cobra et de 2 centimètres cubes de suc. Survie. 18 novembre. Poids, 510 grammes. XX 3° La toxicité d'une dose äeux fois mortelle de venin de cobra laissé en contact pendant deux heures avec du suc d’autolyse est POUR la mort survient, mais avec un grand retard. Cobaye mâle, 670 grammes, 15 novembre, 9 heures du matin. Injection d’une dose deux fois mortelle de venin et de 2 centimètres cubes de suc laissés deux heures en contact. 10 heures soir, mort. ° Une injection préalable de suc d’autolyse n’immunise pas le cobaye contre une dose mortelle de venin de cobra, injectée plusieurs heures après. La mort est d'autant plus rapide que l’injection de venin est plus éloignée de celle du sue. 1° Cobaye femelle, 525 grammes. 12 heures. Injection de 2 centimètres cubes de suc. 1 h. 30, injection d’une dose mortelle de venin. 7 heures, mort. 2° Cobaye mâle, 640 grammes. 9 h. 30, injection de 2 centimètres cubes de suc. # heures. Injection d’une dose mortelle de venin. 7 h. 15, mort. S Il nous parait acluellement difficile d'interpréter le rôle antitoxique du suc d’autolyse contre le venin de cobra; nous espérons cependant ES (Br © SÉANCE DU 26 NOVEMBRE que la suite de nos expériences avec le venin de vipère nous permettra de donner une interprétation de ce fait. (Laboratoire de Physiologie de l'Ecole de Médecine de Clermont-Ferrand.) INGESTION ET ÉLIMINATION D'EAU. CURE HYDRIQUE, par Émice Feurué. Nos expériences ont été faites avec l'eau de la source basque d'Ahus- quy, dont l'extrait sec n'est que de 0,082 par litre (Desgrez el Peytel). Cette eau s’absorbe et s’élimine avec une rapidité extraordinaire : cer- tains sujets peuvent en boire jusqu'à 24 litres par jour. (Reclus). Influence sur la tension artérielle, de l’ingestion de deux hitres d'eau en vingt minutes. Appareil de Pachon. Les résultats varient suivant trois Lypes: 1° Aucune variation dans la pression artérielle ; 2° De dix à ving minutes après l’ingestion du dernier verre, la pression augmente de 1 à 3 centimètres et demi. Dans les trente minutes suivantes, retour au point de départ; 3° Dans les mêmes temps, la pression baisse d’une facon parfois con- sidérable; par exemple de 416 à 11,5 : sensation de froid : frissons : aucune varialion du nombre des pulsations : après quarante minutes, retour au point de départ. Influence sur les leucocytes du sang, de quantités d'eau var US À partir du septième jour de la cure, et même avant, diminution du nombre de leucocytes ; augmentation du pourcentage des lymphocytes ; résistance leucocytaire augmentée. : \ Dans une phase intermédiaire, pendant les deux ou trois premiers jours, nous avons souvent noté, au contraire, une augmentation du nombre des leucocytes avec polynucléose. Opsiurie. — Nous avons observé de nombreux types de retard d'éli- mination déjà éludiés par MM. Gilbert, Lereboullet, Lamarre, Villaret, Lemoine et Linossier, Cottet, Mousseaux, Amblard, Bergouignan, Vaquez. Parmi les oliguriques, les uns éliminent plus vite par la posi- tion couchée, les autres ne voient survenir aucune modification. Nous signalerons de plus les deux types suivants : 1° Après cinq ou six jours de cure, parfois plus rapidement, l'opsiurie peut disparaître ; 2° En supprimant le repas de midi, l'élimination de l’eau ingérée le matin peut être de beaucoup avancée. 456 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En faveur de l’origine portale de l’opsiurie, vient plaider le fait de pression artérielle périphérique abaissée par l'ingestion d’eau. Dans ces cas, en effet, les influences nerveuses peuvent être mises de côté, car il n’y avait pas de variation dans le nombre des pulsations ; en tenant compte, de plus, de la fréquence des tensions hémorroïdaires, nous pensons que l’abaissement de la pression périphérique réside en une gêne de la circulation hépatique, réalisant en petit une ligature de la veine porte (Castaigne el Bender) et obligeant à s’accumuler momen- tanément dans la circulation intestinale, l’afflux de sang venu pour combattre l'hypotonie de la grande quantité d’eau absorbée. C’est là, il nous semble, un signe d'insuffisance de la circulation hépa- tique : mais ces phénomènes ne persistent que de 20 à 30 minutes. L'absorption gastro-intestinale ne semble varier que de quelques minutes; quand il n'y a ni diarrhée, ni vomissements, elle ne peut expliquer l'opsiurie se mesurant en heures, et même en jours. Quant au rein, il n’est pas, en général, la cause de l’opsiurie ; l’eau absorbée n'est pas restée dans le sang, elle est passée dans les tissus ; elle n'arrive pas au rein. L'organisme a besoin d'eau pour bo on des ingestas et des déchets, et le passage des colloïdes en cristalloïdes. L'eau ingérée peut être bienfaisante immédiatement, en enlevant aux cellules un excès de cristalloïdes ; la débâcle est rapide. Mais, souvent l'effet direct est nocif, par hydronocivité physique, par hypotonie. Des éléments plus fragiles, et tout particulièrement des leucocytes, meltent en liberté des albumines anomales qui provoquent de l’hydro- phylaxie tissulaire active ; les lissus plus spongieux, absorbent et gar- dent l'eau : d'où on ædème (1), hydropysie. Nous en arrivons donc aux mêmes conclusions, mais pour des rai- sons différentes : 1° L’oligurie et l’albuminurie orthostatiques sont identiques comme origine (Lemoine et Linossier) ; 2° L'opsiurie est d'origine extra-rénale (Gilbert, Vaquez, Cottet, Carles). L'eau s’élimine quand les tissus ne la retiennent plus. L'élimination dépend en partie de l’état de gavage (ingestas et déchets) et de diète, des cellules tissulaires et des leucocytes. | Pour prévenir l’opsiurie, il faut donc: activer la nutrition; diminuer par le repos et la diète les chances d’imbibition tissulaire, expri- mer dans le sang l'éponge tissulaire, par la douche froide en particu- lier. Nous avons vu l'ingeslion d'eau provoquer: ædème, albuminurie, pas- (1) Thèse de Paris 1909. Leucopathies-Métastases. Ot.. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 457 sage de leucocytes dans l'urine; augmentation de l'acide dique de l’urine ; nausées, diarrhée, courbature, céphalée, fièvre. Ce sont là les éléments de la « poussée thermale » que le praticien cherche à atténuer et à masquer. Après quelques jours, la rénovation leucocytaire s’est produite, comme dans Je traitement mercuriel, comme dans la cure de chloruration (1). La curé hydrique, comme toutes les cures hydro-minérales, chloru- rées ou autres, se résume en une leucolhérapie hydro-minérale. ACTION COMPARATIVE DES INJECTIONS RÉPÉTÉES DE SOLUTIONS ISOTONIQUES DE LIQUIDE D'ASCITE ET. DE SÉRUM PHYSIOLOGIQUE, par À. LE Pzay. Nous avions primitivement pour but, dans ces expériences, d'étudier les désordres occasionnés par les injections de liquide ascilique, recueilli aseptiquement, par paracentèse abdominale, chez un malade atteint du syndrome de la cirrhose atrophique de Laënnec pur, sans lésions tuberculeuses. Dans ce but, nous avons pratiqué cinq séries d'expériences, dans les- quelles nous injections à des lapins pesant 2 à 3 kilos, des doses variant de 15 à 18 c. c. de liquide ascitique, en même temps que des lapins témoins, de même poids, recevaient des quantilés égales de sérum phy- siologique (NaCl-9 gr. pour 1 litre d'eau). Ces injections étaient faites dans la cavité péritonéale tous les huit jours. _ D'une façon générale, nous avons observé que les lapins à ascite pré- sentaient une résistance beaucoup plus grande que les lapins à sérum. En effet, tandis que la mort ne survenait qu'au bout de deux à quatre mois, avec des doses variant entre 150 et 200 c. ce. de liquide ascitique injecté, suivant les cas, chez les premiers, les seconds, au contraire, succombèrent en trois à qualre semaines, au maximum cinq semaines, dans toutes nos expérieuces, avec des doses de sérum physiologique de 60 à 70 ec. c., ne dépassant jamais 80 ec. c. Ainsi, dans la dernière série d'expériences, commencée le 7 juin dernier, le lapin à aseite reçut, entre le 7 juin et le 1" octobre, seize injeclions de 15 à 18 c. c., au total 260 c. c. d’ascite, et mourait le 5 octobre, alors que le témoin, avec 10 e. ce. de sérum physiologique, c’est-à-dire une dose presque quatre fois moindre, succombait le 6 août, en somme assez rapidement. Tous ces sujets meurent cachectiques, en état de dénutrition mar- (1) Rapport à l'Académie de médecine 1909, Montecatini. Cure de chloru- ration. 158 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quée; mais ces faits sont parliculièrement nets chez les témoins (injectés de sérum), dont l’amaigrissement est très rapide, qui perdent rapide- ment tous leurs poils et succombent dans un état lamentable. L'examen histologique des organes, recueillis aussitôt après la mort et fixés au formol à 5 p.100 et au liquide de Muller, montre des lésions marquées surtout au foie el aux reins. Les lésions du foie semblent plus accusées chez les 3änimaux soumis aux injections de liquide ascitique, peut-être parce que l'expérience a été de plus longue durée ; au contraire, les altérations rénales paraissent plus intenses chez les Lémoins ayant reçu l’eau salée physiologique. Dans le foie des premiers, on observe une infiltration abondante de cellules embryonnaires au niveau des espaces portes surtout, se pro- longeant parfois dans l’intérieur du parenchyme hépatique. Il y a de la canaliculite et de la péricanaliculite, en maints endroits, de la thrombose des ramifications de l'artère hépatique, el une congestion très marquée des veines sus-hépatiques. Il y a, en somme, une infiltration du tissu conjonctif périportal, marquant peut-être une tendanee à l’organisation fibreuse. Le parenchyme hépatique est peu touché, sauf dans les expé- riences de longue durée, où l’on observe une dégénérescence vitreuse du- protoplasma cellulaire, avec un état de karyolyse plus ou moins marqué des noyaux. Chez les témoins, l’infiltration du tissu conjonctif périportal est seulement ébauchée; le parenchyme parait indemne. ; Du côté des reins, on relève surtout des lésions de néphrite parenchy- mateuse, plus accusées chez les témoins. La rate présente une proportion considérable de gros macrophages. Les capsules, normales, offrent par places un aspect plus clair des cellules de la couche corticale, au niveau des zones glomérulaire et fasciculée. Enfin, à l'autopsie, le cœur se montrait le plus souvent mou, pâle el un peu dilaté, surtout chez les témoins. : / Il semble, d’après les résultats fournis par ces expériences, que le liquide ascitique ait une action irritante sur Je tissu hépatique; cette action sclérogène possible, apparente même dans certains de nos cas, doit toutefois être exprimée avec réserve, surtout lorsqu'il s’agit du lapin, qui a des tendances naturelles manifestes à la selcrose. Il est évident, d'autre part, que les sujets témoins (à sérum) suc- combent beaucoup plus rapidement et avec des symptômes beaucoup plus accusés, que les animaux à ascite. Peut-on invoquer l'action d'un facteur physico-chimique? Les liquides présentaient la même densité, et même, particularité curieuse, le même point eryoscopique (== 0,55°). ‘Le liquide d’ascite donnait, à l'analyse chimique, 5 gr. 80 NaCI p. 1000. Ou bien, faut-il incriminer plus spécialément l’action de NaCI qui, en injections répétées, entraine des troubles organiques plus intenses, - particulièrement au niveau du rein et du musele cardiaque? Un point sur lequel nous désirons attirer l'attention est l'importance que nous —- Eee LT DERUE SÉANCE DU 26 NOVENBRE 459 attachons à la répétition des injections. En effet, on peut, comme nous l'avons fait, pratiquer, sans graves inconvénients, sur un lapin une injection unique de 40, 60, 80 et même 100 c. c. d'eau salée physio- “logique : l'équilibre des milieux se rétablit rapidement et aucun phéno- mène morbide n'apparait; au contraire, une quantité égale et même - moindre, injectée en plusieurs fois, entraîne, comme nous l'avons vu, une cachexie rapide et la mort. Il semble qu'on se trouve en présence d'une sorte d'hypersensibilisation à l’action de NaClI, d’une interpré- tation encore difficile. Quoi qu'il en soit, ces résultats, intéressants au point de vue des réflexions de thérapeutique qu'ils peuvent suggérer, viennent à l'appui de recherches précédentes (1), dans lesquelles nous avons montré com- ment l'introduction réilérée de substances minérales dans l’économie facilite les processus infectieux et toxiques; leur rôle paraîtrait être ainsi en grande partie indirect : par les lésions cellulaires qu'elles entrainent et en affaiblissant le terrain, elles faciliteraient Ja diffusion des germes et des produits infectieux ou toxiques. DE L'ACTION DES RAYONS ULTRA-VIOLETS SUR LA TUBERCULINE ET LES SÉRUMS ANTITUBERCULINEUX, par ANDRÉ JOoUSsEr. I. — Il ressort des dernières expériences de M. el M®° Victor Henri et de M. Baroni que l'exposition prolongée de la tuberculine de Koch aux radiations ultra-violettes lui imprime de telles transformations que cette substance devient incapable de provoquer la fièvre ou la mort chez le cobaye tuberculeux (2). Désirant voir s'il s'agissait là, comme le pensaient les auteurs, d'une destruction véritable, j’ai soumis des échantillons de tuberculine lon- suement irradiée, très obligeamment mis à ma disposition par M. et M: Victor Henri, à l’action d'un sérum antituberculineux précipitant, C'est là un réactif d'une sensibilité extrême, capable, ainsi que je l'ai démontré (3), de révéler la tuberculine dans un mélange au 1/10.000. Or, la précipitation s'est parfaitement effectuée dans ces conditions. C'est à peine si pour les dilutions extrêmement étendues on percçoil une réaction plus faible avec la tuberculine irradiée qu'avec Ia tuber - culine primilive. (1) Le Play. Du rôle des substances minérales en biologie. Paris, Steinheil, 1906. (2) Comptes rendus de l'Acad. des Sc., 24 octobre 1910. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 18 décembre 1909. ; 460 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE » On peut donc affirmer que l'irradialion n'alteint pas également toutes les propriétés spécifiques de la tuberculine, qu'une tluberculine dépouillée de sa toxicité, biologiquement inactive, n’est pas ipso facto détruite puisqu'elle conserve presque intégralement son pouvoir préei- pitogène. C'est là un fait à ajouter à tous ceux qui témoignent de l'extraordinaire résistance générale de ce produit. IT. — On n'en saurait dire autant de la résistance du sérum antituber- culineux. Sous l'influence des mêmes radiations, un sérum, de cheval d'activité précipitante moyenne, mais choisi à dessein pour sa limpidité, sa pàäleur et sa fluidité remarquables, a subi les modifications suivantes : En quinze à trente minules le pouvoir précipitant disparaît (1), l'aspect du sérum restant le même; puis l’irradiation se prolongeant, le liquide s'épaissit, devient à la fois opalin et visqueux. En ciuq heures le sérum est à demi solidifié, gélatinisé. Cette gélification du milieu nest d'ailleurs pas un fait nouveau. M. Victor Henri l’a observée avec des colloïdes divers. Aussi attirerai-je surtout l'attention sur les changements de teinte subis par le liquide. Le phénomène est rendu plus saillant lorsqu'on irradie de échan- tillons de sérum dilué dans neuf parties d’eau physiologique. D'incolore ou presque incolore, le mélange devient jaune clair, puis jaune sale foncé, et ceci ea dehors de toute intervention thermique appréciable; le sérum se comporte donc comme s’il contenait un véritable chromogène décomposable par les radiations ultra-violettes. Je ferai à ce propos remarquer l’analogie de la teinte ainsi artificiellement acquise avec celle que présente tout sérum qu'on a abandonné en tubes scellés pendant de longues années à la lumière du jour. Ce n’est là toutefois qu’un simple rapprochement, il n'y faudrait pas voir une explication du phénomène. INFLUENCE DE L’ADDITION DE PETITES QUANTITÉS D'ACIDE SUR LE PHÉNOMÈNE DE LA RÉTRACTION DU CAILLOT, par L. LE Sourp et Pu. PAGNIEz. Nous avons fait connaître ici même une série de preuves expérimen- tales montrant que la rétraction du caillot sanguin est fonction des plaquettes ou globulins. Ayant entrepris l'étude d'un certain nombre de points complémen- taires touchant le phénomène de la rétraclion, nous avons été amenés à (1) MM. Baroni et Jonesco-Mihaiesti ont déjà signalé le fait pour d’autres précipilines. Rire SÉANCE DU 26 NOVEMBRE AG constater quelques particularités qui ont trait à l'influence du mode de réaction du milieu plasmatique sur la production du phénomène de la rétraction. Quand un plasma oxalaté contenant ses plaquettes (facile à obtenir par centrifugation de quelques minules de sang oxalaté) est abandonné à lui-même, après 24, 36, 48 heures, on constate que si l’addilion de CaCË provoque toujours la prise en gelée du plasma, la fibrine ainsi obtenue ne se rétracte plus. Si à un semblable plasma vieilli on ajoute, avant de le recalcifier, une petite quantité d'acide chlorhydrique (une partie d'une solution au 4/100 pour 15 de plasma), larétractilité reparait ; on à en quelque sorte réaclivé les plaquettes. On peut obtenir le même résultat en vieillissant artificiellement du plasma oxalalé, contenant ses plaquettes, par le chauffage à 45-46 de- grés. Ce plasma récalcifié donne un caillot irrétractile ; additionné d'une petite quantité d'acide chlorhydrique avant recalcification, il fournit un caillot rétractile. : Cette propriété de l'acide chlorhydrique ne lui est pas spéciaie et on peut réactiver un plasma chauffé en l’additionnant de très petites quan- tités d'acide sulfurique ou d’acide acélique. On ne peut pas réactiver un plasma trop vieux; on ne peut pas non plus réactiver un plasma chauffé à une température trop élevée, et quand la température de 48 degrés à été atleinte, le plasma fournit définitivement un caillot irrétraclile quand on le recalcifie. _ Tous cés faits invitent à se demander quel est le rôle de l’acidification dans la production du phénomène, et par là quel est le rôle du vieillisse- ment ou du chauffage dans l’inactivation des plaquettes. Bien que probablement très complexe, le problème présente immédia- tement deux solutions principales à chercher. Sont-ce les plaquettes qui vieillissent, ou que le chauffage inactive, ou est-ce le plasma? Réactive- t-on l’un ou l’autre ? Le vieillissement et le chauffage agissent sur les plaquettes elles- mêmes, et si par exemple on transporte dans du plasma frais des pla- quetltes inactivées par chauffage, elles restent inactives. Mais l'acide chlorhydrique ne les réactive pas directement, ou du moins ne se fixe pas sur les plaquettes. En effet, des plaquettes chauffées soumises dans leur plasma à l'addition d'HCI puis transportées, après centrifugation, dans du plasma frais, n’ont point retrouvé leur activité. Il faut, pour que l'acide agisse, qu'il soit présent dans le milieu même où s’accomplit le phénomène de la coagulation, puis de la rétraction. Ces faits nous paraissent devoir être rapprochés de ceux que MM. Dastre et Floresco ont fait connaître il y a quelques années ; ces auteurs ont montré que l'addition d'acide pouvait rendre sa coagulabi- lité à du plasma de peptone, et M. Floresco a insisté sur le rôle des acides dans la coagulation, phénomène dont la rétrattion nous apparait ES 1462 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE comme une sorte d'achèvement. On sait qu'on a établi également (Camus et Gley) que le rôle coagulant de la gélatine est pour une srande part attribuable à son acidité (1). _ De ces recherches résulte done une donnée nouvelle touchant la ques- tion de la rétractilité du caillot sanguin et qu'on peut ainsi indiquer. Pour que la fibrine soit rétractile, il faut, entre autres conditions, que ses constituants soient dans un état donné qui parait assez instable et que suffit à perturber le chauffage à la température de 45-46 degrés. Cet état peut être ramené à son équilibre primitif par acidification du milieu. de (Travail du laboratoire des Travaux pratiques de Physiologie.) LES OPSONINES ET LA PHAGOCYTOSE DANS LES ÉTATS THYROÏDIENS. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS, par S. MaARBÉ. I. — L'ingestion de corps thyroïde détermine chez les animaux une aug- mentation de l'indice opsonique du sérum (1908, t. I, p. 1058). Le même effet est constaté chez l'homme (1908, t. If, p. 612, $ 1). L'injection d’un extrait aqueux de corps thyroïde est suivie, quelques heures après, d’une très forte production d’opsonines (1910, t. F, p. 882 et p. 1075). II. — Le corps thyroïde Et ne également une augmentation de . phagocytaire des He chez les animaux (1909, t: I, p.1073, $ I) et chez l’homme (1908, t. I, p. 612, $ 2). HIT. — L’ablation: ne e du corps thyroïde des animaux est suivie d’une diminution de l'indice opsonique (1908, t. I, p. 1413). J'ai fait la même constatation en étudiant le sérum des myxædémateux (1908, II, 612, $ 3). IV. — L’athyroïdie expérimentale fait diminuer le pouvoir phagocytaire des leucocytes (1909, t. I, p. 1073, $ 6). Les leucocytes des myxædémateux, présen- tent de même un abaissement de leur indice phagocytaire (1908, IF, 612, $ 4). V. — « Ces recherches nous montrent qu'il y a un parallélisme entre l’évolution du pouvoir opsonique du sérum et le pouvoir phagocytaire des leucocytes, les deux éléments étant pris en même temps chez un même sujet, soumis ou non à l’opothérapie thyroïdienne. » (1908, If, p. 612, $ 5.) VI. — C'est à cause de la constatation du parallélisme physiologique de ces deux indices que j'ai été amené à employer le terme synthétique de l'indice phagopsonique (1940, t. I, p. 882). VIH. — IL est à remarquer que lhyperthyroïdie et l’athyroïdie ne produi- (1) Dastre et Floresco. Contribution à l'étude du ferment coagulateur du sang. Arch. de physiol., 1897, p. 216. — Floresco. Action des acides et de la gélatine sur la coagulation du sang. Id., 1897, p. 717. — Camus et Glev. Action du sérum sanguin et des de propeptone sur diet fer- ments digestifs. 1d.,"p. 765. : SÉANCE DU 206 NOVEMBRE . A63 sent que des variations quantitatives de l'indice phagopsonique des sujets. J'ai, en effet, trouvé que, chez les animaux neufs comme chez les animaux en expérience, l'indice phagopsonique est dépourvu de toute spécificité à l'égard des différents corpuscules microbiens ou minéraux (1909, IL, 111). VIH. — Le corps thyroïde entier, ou son extrait aqueux, ne détermine d'augmentation de l'indice phagopsonique qu'après une certaine période latente (1908, t. I, p. 1058; 1910, t. I, p. 882 et p. 1075). Cette glande inter- vient donc dans l’acte de Ja phagocytose, non par la production directe des opsonines, mais d’une façon indirecte et médiate : indirecte, car son influence directe est nulle ou même nuisible (1909, €. I, p. #32, $ 1); médiate, car, entre l’action thyroïdienne et celle de la phagocytose, s'interpose le leucocyte avec ses fonctions de nutrition et de relation. La thyroïde stimule les phagocytes. IX. — La stimulation extraphagocytaire du leucocyte, assez évidente chez l'animal vivant, est plus saisissante encore quand on expérimente in vitro avec les « leucocytes thyroïdés », c’est-à-dire avec des leucocyles séjournés quelques heures dans un extrait étendu de corps thyroïde (1909, TJ, #32, $ 2). X. — Les diastases, dont l’activilé est accrue sous l’action thyroïdienne, restent dans le corps des leucocytes, car le lavage des « leucocytes thyroï- dés », ne leur fait pas perdre les propriétés, qu'ils ont acquises (1909, I, #32, S6). + XI. — Le sérum des animaux hyperthyroïdés est plus acide, à la phtaléine, que le sérum normal; il est moins acide chez les éthyroïdés (1909, IT, 293). XII. — Je donne le nom de digerines à l'ensemble des diastases leucocy- taires. L'augmentation de ceux-ci marche parallèlement avec l'augmentation des sécrétions digestives des animaux hyperthyroïdés (expériences inédites). XIII. — Lors de la coagulation du sang, les digérines passent dans le sérum. D'où le parallélisme de l'indice opsonique et phagocytaire. _XIV. — J'appelle « stimuline » {mot créé par M Metchnikoff) la substance thyroïdienne, soluble dans l’eau salée, qui exalle la fonction phagocytaire. Cette stimuline est extraleucocytaire et thermostabile (1909, I, 432, S4 et 5. XV. — Les digérines actives, produites sous l'influence de l’activité thyroï- dienne, semblent être sécrétées par les mononusléaires; car le nombre de ces cellules augmente beaucoup après administration du corps thyroïde (1909, t, I, p. 416, S 2). Ce fait a été aussi constaté antérieurement par M. Lépine. L'ablation du corps thyroïde détermine, par contre, une diminution des sécrétions leucocytaires qui coexisteut avec une polynucléose (1909, IT, 44, S #). Cette polynucléose a été constatée aussi chez le chien par M. Mezincesco. XVI. — Ces deux constatations nous expliquent « pourquoi la phagocytose est mononucléaire chez les animaux hyperthyroïdés, et polynucléaire chez les éthyroïdés (1909, L. IT, p. 44, S 6). XVII. — Les formules leucocytaires des états thyroïdiens étant tout à fait comparables avec celles des maladies infectieuses, on pourrait, par analogie, tirer la conclusion, que les troubles apportés au nombre et aux formes des leucocytes, qu'on constate dans les maladies infectieuses, ne sont pas déter- minés directement par l'influence des agents pathogènes sur les leucocytes, mais indirectement par l'influence que ceux-ci exercent sur la glande thyroïde et, en général, sur les organes hémato-poiïétiques. Cette argumentation cadre bien avec les recherches anatomiques de M. Roger et ses élèves, sur l’état du corps thyroïde, de l'hypophyse, de la moelle osseuse dans les infections. ñ 64 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE XVIII. — Toutes ces recherches corroborent à nous faire voir que la phy- siologie du leucocyte — être libre, en apparence, dans le milieu interne — est soumise aux vicissitudes de ce milieu. Le corps thyroïde, en particulier, peut agir directement in vivo et in vitro sur le globule blanc, c’est-à-dire sur un élément tout à fait indépendant du système nerveux — et manifester ainsi son action propre sans l'intermédiaire de ce système. XIX. — La phagocytose in vivo est stimulée ou inhibée, d’après la nature de l'agent pathogène, par les sécrétions internes des glandes (1909, t. IT, p. 141, S 5). C'est ainsi, par exemple, que nous avons vu, avec M. Dujardin-Beaumetz, une phagocytose excessive chez un cobaye hyperthyroïdé, qui a été infecté avec la peste. Elle a son importance dans l'étude de la chimiotaxie. XX. — A côté de la stimuline d’origine thyroïdienne, j'ai trouvé que les lipoides, extraits de cette glande, manifestent une influence inhibitrice sur la phagocytlose. Je les ai appelées : « inhibines phagocytaires » (1910, II, 387). XXI. — Pour pouvoir assurer la phagocytose spécifique, l’immunisation doit porter non pas sur le leucocyte lui-même, mais sur le milieu interne; car c'est ce inilieu qui semble donner l'orientation à l'activité leucocytaire. XXIL — Non moins inattendus sont les résultats que les examens héma- tologiques, dans la maladie de Basedow, m'ont fournis pour la pathogénie de cette distrophie (1909, 11, 362). Je suis très heureux de constater que MM. Gleye (1910, I, 858) et Iscovesco (1910, IE, 391) sont arrivés, par d'autres voies, au même résultat. XXII. — Enfin notre procédé, d'employer les données bactériologiques dans des distrophies, a été employé avec des résultats remarquables par d’autres auteurs : Naltan-Larrier et Parvu (1908, II, 590) ont trouvé un abais- sement de l'indice opsonique dans ïe diabète sucré; Achard, Bénard et Ga- gneux (1909, II, 636), en employant mon « indice phagocytaire », ont confirmé les résultats que j'ai obtenus dans les états thyroïdiens expérimentaux, dans le myxæœdème et dans la maladie de Basedow. Josué et Paillard (1910, I, 698 ont enfin étudié l’évolution de l'indice opsonique sous l'influence de l'extrait aqueux des capsules surrénales. Ils n'ont pas pu arriver à mes constatations 1910, {. F, p. 882), parce que ces auteurs n'ont pas tenu compte de la période latente, en saignant trop Lôt leurs animaux. LIL. — ÉTUDES STALAGMOMÉTRIQUES. LA TENSION SUPERFICIELLE DE QUELQUES SÉRUMS THÉRAPEUTIQUES ET DE QUELQUES EAUX MINÉRALES, par H. Iscovesco. J'ai étudié parmi les sérums thérapeutiques des échantillons d'eau de mer, de plasma Quinton, de sérum de Locke et du sérum Chéron, qui ont été obligeamment mis à ma disposition par Carrion. En ce qui concerne les eaux minérales, j'ai étudié quatre sources de 1. SEANCE DU 26 NOVEMBRE 465 Vichy, dont les échantillons m'ont élé envoyés par mon ami le D' Pari- set, médecin en chef de la Compagnie, qui les a prélevés avec les pré- cautions les plus minutieuses aux griffons. Celles de Chäâtel-Guyon m'ont été envoyées par mon ami le D’ Foucaud, qui a pris à Chätel-Guyon les mêmes précautions que le D’ Pariset à Vichy. Voici les résultats de ces examens : TENSION SUPERFICIELLE CONDUCTNTÉ DENSITÉ électrique. par en | rapport eau. | dynes cenlim. Eau de mer de Carrion .| 1031,8 613,9.10° 1,01497 16,07 Plasma de Quinton . . .| 1011,3 231,0.10 1,0013 15,097 Sérum de Locke . . . .| 1006.8 232,10 1,0132 15,98 Sérum de Chéron . . . . 1056,9 » 1,0240 14.80 | TENSION SUPERVICIELLE à CONDUGDIVIRE, JR | SOURCES DENSITE électrique. par en rapport eau. | dynes centim. lichy : | Grande-Grille. . . . .| 1004.55 19.01.40 100258 15,19 Hépiale ee sl A00 15 95. 3.10 1.00258 5,19 Célestins 12100148 56,77.10° 0,99946 |. 74,37 CHOC SE 1008.60 9%,12.10 1,00371 | 715,28 Châtel-Guyon : | Gubler 1. . . | 4003, | 494,48.10 0,993S 14,53 Houisé 20" 2 14000 24008,55 124,33.10 0,9949 | 74.61 Yvonne die reste 1003 21 193 .10.10 1.00341 15,25 NTATEUELILE ee 1003 41 94.10 1,0010 15.07 Dev a EMENRRE ner 1003.41 I 1.10 0.9938 11.53 Germaine. . . . . . .| 1004.55 123, 5.40 09949 14.61 | | Tous ces chiffres sans exception, aussi bien pour les sérums étudiés plus haut que pour les sources minérales, sont supérieurs à la valeur de la tension superficielle du sang humain qui ne dépasse guère 72 dynes centimètres (eau — 75 de.). Un premier fait qui ressort nettement de mes mesures, c'esl que pour les eaux naturelles, la conductivité électrique n'est pas directement proportionnelle à la tension superficielle. Le fait est surprenant quand on pense que pour les solutions de sels, la tension superficielle croit régulièrement avec la concentralion et est une fonction presque linéaire de celle-ci. B10LOGIE. COMPTES RENDUs. — 1910. T. LXIX. © ©2 466 SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE Ainsi les sources de Vichy Grande-Grille et Célestins ont des condue- tivités très différentes et sont cependant isostalagmiques. Celle des Célestins présente une conductivité trois fois plus grande que la Grande-Grille et cependant sa tension superficielle est inférieure. Gubler I et Louise (Châtel-Guyon) ont des conductivités de beaucoup inférieures à celle de la source de la Grande-Grille de Vichy et cepen- dant leur tension superficielle est inférieure. Ces faits acquièrent une certaine importance, car ils tenaient à démon- trer que les eaux minérales, de même que certains sérums thérapeu- tiques, se résorbent dans des conditions spéciales. On sait que Billard, Traube, Baltelli et Stefanini, moi-même et d’autres ont montré que la tension superficielle jouait un rôle très important dans l’établis- sement du courant osmotique. Deux eaux minérales à concentration égale, mais à tensions superficielles différentes, seront inégalement résorbées. Quant à la raison pour laquelle une eau minérale à concentration saline donnée a une tension superficielle supérieure à celle d’une eau artificielle égale en concentration, cela tient aux colloïdes dont j'ai anté- rieurement démontré l'existence dans les eaux minérales (Voir Presse Médicale, 4 août 1906), fait qui a été ensuite confirmé pour d'autres sources par Salignat, Foucaud et autres. Il résulte des faits que je viens d'exposer : 4° L'eau de mer naturelle, l'eau de mer diluée, connue sous le nom de plasma de Quinton, les eaux de Vichy et celle de Châtel-Guyon ont des tensions superficielles inférieures à celles des solutions salines qui leur sont isotoniques. 2 Cette hypostalagmie joue certainement un rôle important et expli- que beaucoup des différences que présentent les eaux naturelles avec les eaux artificielles de même constitution chimique. 3° La baisse de la tension superficielle dans les liquides sus-nommés tient pour une grande part à la présence de colloïdes, que j'ai démontrée antérieurement. {Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) A PROPOS D'UNE DES CAUSES D'ERREUR SUR L'EMPLOI DE LA PHÉNOLPHTALÉINE DANS L'EXAMEN DES SELLES, par H. TRIBOULET. Dans l'examen systématique pour la recherche du sang dansles selles, j'ai montré eomment, avec les indications de Deléarde et Benoît, la réae- Lion de la phénolphtaléiné était d’un très précieux emploi. Ls (@p) | SÉANCE DU 26 N VEMBRE Parmi les causes d'erreur, je signalais qu'au lieu de la réaction rouge franc, durable, seule valable, on trouvait, parfois, une réaction rosée fugace. Cette réaction, presque constante, au cas d’acholie, et notam- ment dans les selles d’ictère par rétention, m'avait paru pouvoir se raltacher, peut-être, à la présence de pigments biliaires modifiés, inter- médiaires à l’hémoglobine et à la bilirubine. C'était une erreur d'inter- prélation. Celle réaction rosée, fugace, se voit dans les selles fermen- lées, acides, et semble due à la présence, dans de pareilles selles, d’acides de fermentation : acides gras, acide acélique et acide lactique, notamment. Ces acides, à l’état de solution, donnent effectivement les mêmes réactions fugaces, et leur présence dans les selles a été signalée par tous les auteurs, en ce qui concerne l’acide acétique, et par les beaux travaux de M. Lavialle, en ce qui a trait à l'acide lactique (pro- duction du lactate de zinc). Il ya dans cette réaction à la phénolphtaléine, rosée, fugace, chez les enfants à régime bien précis (lait, farines, eau de riz), un moyen pra- tique, nous semble-t-il, d'apprécier dans une certaine mesure les réac- lions de fermentation des selles. GENESE DE LA RÉACTION DE STERCOBILINE PAR LES AMAS LYMPHOIÏIDES DE L'ILÉON TERMINAL. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX, par H. TriBouLer, RiBapeau-Dumas et HARviEr. Dans une précédentie séance, l'un de nous a montré comment la cli- nique (physiologie et pathologie) indiquait nettement l'influence des amas lymphoïdes de l'iléon terminal sur la genèse de la réaction de ster- cobiline, et concluait ainsi : : Si peu de bile (bilirubine normale) ait-on, au contact des amas lym- phoïdes actifs, on a la réaction (fluorescence); tant de bile ait-on, sans action de ces amas, pas de réaction de stercobiline. L'auteur indiquait la valeur des faits positifs et négatifs en clinique courante (état normal des nourrissons, athrepsie, état normal des sujets plus àgés, élats pathologiques, et notamment fièvre typhoïde, etc.). Pour affirmer définitivement, ajoutait-il, il faudrait la preuve expéri- mentale que seule la physiologie peut réaliser. C'est cette réalisation que nous avons tentée: elle vient confirmer pleinement nos dires. Deux chiens de un an, en pleine digestion lactée, sont sacrifiés par mort foudroyante (chloroforme dans le éœur); les segments digestifs : estomac, duodénu, iléon supérieur, moyen, inférieur, inférieur ter- minal (12 WENPN NI cubes), cæcum, appendice, sont isolés par des ligatures. 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pendant la vie, ces animaux donnant une belle réaclion de stercobiline (fluorescence), il s'agissait de prouver que telle région, nettement déli- milée, et non telle ou telle autre, assurait la réaction caractéristique. Des amas de selles prélevés in situ, sur les différents segments, ont donné avec l’acétate de zinc : estomac, duodénum, iléon supérieur, iléon moyen (0). Iléon inférieur, jusqu'à 15 centimètres cubes de la valvule iléo cæcale, O. Iléon terminal (12 centimètres cubes R. positive, de même, avec les selles du cæcum et dans l’appendice.. La bile, recueillie aseptiquement, est distribuée dans des tubes, et mêlée avec des fragments de muqueuse lavée à maintes reprises, broyés avec du sable, et délayés dans de l’eau salée physiologique. Le filtrat, mis à l’étuve à 37 degrés pendant quinze à vingt heures, esl soumis à l'action de l’acétate de zinc, alcool à 90 degrés. Chez les deux animaux, les résultats ont été nuls avec la bile pure, avec la muqueuse de l'estomac, avec celle du duodénum, avec celle de l'iléon moyen, et douteux avec celle de l'iléon pré-terminal (plus de 15 centimètres cubes au-dessus de la valvule I. C.), positifs avec ia mu- queuse du cæcum et de l’appendice; Posirirs avec la muqueuse de l'iléon terminal (12 centimètres cubes) et de l’amas lymphoïde de l'angle iléo-cæcal. Chez l’un des animaux, le développement extrème des plaques de Pever a permis d'isoler celles-ci par abrasion, sans muqueuse, et la réaction a été, dans ce cas, remarquablement PoOsiTive. (Présentation des tubes de réactions.) Celte confirmation, par l'expérimentation, des données de la clinique, nous parait appelée à préciser davantage, désormais, le rôle de la région iléo-cæcale et surlout de ses amas lymphoïdes, en pathologie digestive, et aussi en pathologie générale (données physiologiques sur le lymphoï- disme et sur l’alymphoïdisme iléo-cæcal). SUR L’IMMUNISATION ACTIVE DE LA CHÈVRE CONTRE LA FIÈVRE DE MALTE, par H. ViNcENT et COLLIGNON. Deux jeunes chèvres el deux jeunes boues âgés d'environ six mois et en parfait élal de santé ayant élé mis à notre disposition par M. le professeur Perrier et par M. Lucet, du Muséum (1), nous avons essayé de les immuniser contre le Mic. melitensis. Les cultures dont nous nous sommes servis nous avaient été données l’une par le regretté M. Binot, . de l’Institut Pasteur, l'autre par M. C. Nicolle, de Tunis. Cette dernière (1) Je prie MM. Perrier et Lucet d'accepter mes vifs remerciements. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 469 élait la plus virulente et a été utilisée comme agent de contrôle de l’immunitlé obtenue. L’antigène employé a été préparé suivant le principe que l’un de nous a fait connaîlre pour la préparation du sérum antilyphique (1). Les cultures sur gélose du microcoque (Binot), âgées de trois jours, ont été émulsionnées dans l’eau physiologique (10 centimètres cubes pour un grand lube de culture), puis additionnées d'éther. Le mélange, fortement agilé pendant une à deux minutes, élait soigneusement bouché, puis abandonné pendant vingt-quatre heures à la température du laboratoire. Après ce délai, on évaporait l'éther pendant quelques minutes à 38 degrés. Cette culture ainsi tuée a été employée comme vaccin. Les inoculations de l’antigène ont été failes sous la peau ou dans la veine. La première injection sous-culanée a provoqué, chez une jeune chèvre, une fièvre de 40 degrés pendant vingt-quatre heures. La seconde injec- tion n’a donné lieu à aucune élévation de température ; la troisième inoculation, plus forte (4 centimètres cubes}, a déterminé une augmen- tation de température de 0°5. Un jeune bouc inoculé simultanément avec les mêmes doses n’a présenté qu'une réaction jrès faible, et seulement lors de la première inoculation. Les injections ont été faites à huit ou dix jours d'intervalle. Une deuxième série de chevreaux a recu une seule injection 2ntra- veineuse de 2 centimètres cubes de culture tuée par l’éther. On a cons- talé chez eux une légère réaction fébrile. On a recherché ensuite si ces deux groupes de chèvres étaient protégés contre l'injection intraveineuse de 4 centimètres cubes de eulture vivante et très active de A. melitensis (race de M. Nicolle). Le premier lot d'animaux, ayant recu trois injections préventives sous la peau, n'a manifesté aucun symptôme anormal. Depuis six mois que l'expérience a été faite, ils se sont développés et ont beaucoup grossi. Leur santé est parfaite. Leur sang ensemencé n’a donné aucune culture. Leur sérum est fortement agglutinant. Le deuxième lot, qu’on a essayé d’immuniser par une seule injection intraveineuse de culture luée, a manifesté, à l'épreuve d'inoculation de la culture vivante, une résistance beaucoup moins grande. Les chevreaux ont eu de la fièvre (40 degrés) pendant un jour, de l'inappétence et de la diarrhée pendant trois jours. Ils ont un peu maigri. Toutefois cet état n'a pas persisté et leur croissance n’a pas tardé à s'effeciuer normale- ment. Ils sont en état de santé normale, bien développés et nullement anémiés. Le degré de résistance définitive des jeunes chèvres ainsi immunisées (1) H. Vincent. Sur l'immunisation active contre la fièvre typhoïde. Acad. cles Sciences, T févr. et 21 févr. 1910. 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ainsi que la durée de leur immunité continueront à être éludiés. Il à paru résulter des expériences ci-dessus qu'une Seule injection intra- veineuse d’antigène ne protège pas avec la même efficacité qu'une triple inoculalion sous-cutanée. On peut donc espérer obtenir pratiquement l’immunité de la chèvre contre la fièvre de Malte par plusieurs injections sous-cutanées de culture du microbe de cette affeciion, stérilisées par l’éther. Ce dernier antiseptique est volatil, d'un maniement facile; on s'en débarrasse aisément. Enfin il ne détermine aucune atténuation des propriétés vaccinantes du virus, qui, ainsi traité, sollicite la produc- tion d'anticorps presque aussi énergiquement que le fait la culture vivante. Cet antigène est hien préférable à la culture vivante et atténuée du A. melitensis comme moyen d’immuniser les animaux, la culture vivante, quoique atténuée, pouvant transformer les animaux en « por- teurs de germes ». Il est également supérieur aux cultures tuées par la chaleur. La vaccination antimélitensienne des jeunes chèvres réalise, selon nous, le moyen le plus efficace d’enrayer l'extension inquiétante de la fièvre de Malte dans l'espèce caprine et peut-être chez les autres animaux domestiques, aussi bien que parmi les populations exposées à l'infection par le lait, le fromage ou le contact de ces animaux. À PROPOS DES COMMUNICATIONS DE MM. AzexISs CARREL ET MONTROSE T. BURROWS SUR LA € CULTURE DKS TISSUS ». par J! Jorcy. MM. Alexis Carrel et Montrose T. Burrows viennent de donner à la Société de Biologie le résultat de leurs expériences sur la « culture des tissus ». L'importance de ces notes n’a échappé à personne, et il n’est pas besoin d’'insister sur l'intérêt Fons eine qui s'attache à la solution d'un pareil problème. ‘ Je commence par dire, d'abord, que je crois la culture des tissus ani- maux possible, et j'ai l'espérance qu'elle sera réalisée. La culture des tissus ne heurte aucun principe acquis de la Biologie. Il n'est pas impossible a priori de donner au tissu un milieu approprié et renouve- lable. Mais M. Carrel a-t-il obtenu de véritables cultures? Voilà la question. La méthode consiste à placer un fragment de tissu dans une goutte de plasma où de sérum sanguin (1) et à le conserver, en préparation (1) Les auteurs ne donnent pas la technique de préparation de leur plasma, mais comme ils emploient quelquefois le sérum avec les mêmes résultats, il ne semble pas qu'il y ait là un facteur particulier et nécessaire. Fe bu Fi ; k Malte Es y il, dis rs # À D EP TT PUR TA RS EN A SÉANCE DU 26 NOVEMBRE ATA scellée, à 37 degrés. Cette méthode n’est pas nouvelle, Je l'ai employée moi-même pour démontrer les mouvements des lymphocytes des gan- glions et des myélocytes de la moelle osseuse. M. Carrel a observé la survie in vilro des leucocytes de la rate, des ganglions, de la moelle osseuse. M. Carrel a observé aussi la survie des cellules endothéliales. On savait que dans là lymphe péritonéale, il existe, libres, des cellules arrondies, dont un certain nombre sont des cellules endothéliales ; in vitro, on les voit pousser de longs prolongements. On savait aussi qu à côté des leucocytes doués de mouvements amiboïdes rapides, certaines cellules lymphatiques semblent s'immobiliser in vitro, après avoir poussé des prolongements. [l existe aussi, parmi les éléments libres de la sérosité péritonéale, des cellules qui, in vitro, vivantes, s’étalent en larges lamelles, capables de se juxtaposer et de simuler un revêtement endothélial. M. Carrel s’est adressé aussi à des organes glandulaires, fragiles, pour lesquels la possibilité d’une culture avait une portée pratique con- _sidérable. Mais M. Carrel connaît certainement les expériences dans lesquelles on a observé vivantes, in vitro, des cellules épithéliales, des cellules du rein et diverses cellules glandulaires. Sans parler des mou- vements des cils vibratils des épithéliums de revêtement qu'on peut observer si longtemps in vitro, on sait quil existe, dans les tubes du rein de certains animaux, de longs cils dont les mouvements sont connus depuis cinquante ans, et peuvent être suivis, 4n vitro, pendant plusieurs jours (Regaud et Policard). C'est là une preuve péremptoire de la survie des cellules du rein. On n'en trouve pas l'équivalent dans les expériences de MM. Carrel el Burrows, et même certaines de leurs observations semblent se rap- porter à des phénomènes de mort. Qu'est-ce, en effet, que ce « semis de granulations petites et uniformes » qui apparaissent à la périphérie ou sur la face supérieure du tissu comme premier signe de son accroisse- ment? Qu'est-ce que ces noyaux qui, graduellement, deviennent plus apparents, que ces fragments glandulaires qui, au début, complètement opaques, deviennent progressivement franslucides ? Qu'est-ce que ces « cultures thyroïdiennes secondaires » où « les cellules abandonnent si complètement le tissu primitif qu'il est réduit au bout de quelque temps à l’état d'un squelette translucide et presque entièrement sté- rile » ? sinon les signes d’une imbibition et d’une nécrobiose que con- naissent tous ceux qui ont fait de pareilles expériences ! Et cependant, MM. Carrel et Burrows ont vu les fragments du rein _« édifier de nouveaux tubes », et des cellules épithéliales s'échapper des acini de la thyroïde, et « pousser parfois dans le plasma sous forme de tubes » ! Lorsqu'on observe un fragment de tissu, moelle osseuse ou glande, dans une goutle de sérum sanguin, entre lame et lamelle, la surface du P 472 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fragment parait s'agrandir progressivement, et elle s'agrandit en effet, comme M. Carrel l'a vu, et comme je l’ai vérifié. Pour la moelle osseuse, le fait est en partie dû à ce que les cellules lymphatiques gagnent, par leurs mouvements propres, le plasma périphérique riche en oxygène. C'est ce qu'on voit aussi dans une goutte de sang coagulé in vitro : beaucoup de leucocytes s’échappent du caillot et s'accumulent dans la bordure de sérum. Pour la moelle, il s'y ajoute un phénomène d’imbi- bition et de dissociation. Pour un organe glandulaire comme le rein, l’explicalion est un peu différente : les cellules épithéliales, décompri- mées par la section des tubes, tendent à s'échapper de ceux-ci. Ce phé- nomène de glissement, bien connu, et si bien mis en évidence par Ranvier dans l’étude de la cicatrisation des épithéliams, s’exagère par la nécrose des cellules et par la liquéfaction du ciment intercellulaire, de sorte que, progressivement, les cellules 5e répandent en grand nombre dans le plasma environnant. Il s’agit là d’un phénomène de dissociation mécanique et nécrobiotique, et non d’un bourgeonnement (1). Je ne demanderai pas à MM. Carrel et Burrows, comme preuve de la réalité des cultures, de noter l'augmentation de poids du tissu ense- mencé, parce que, outre les difficultés de l'expérience, on pourrait objecter qu'il s’agit d’un phénomène d'imbibition. Mais une preuve cependant pourrait être donnée, c’est celle que nous fournit la division cellulaire. M. Carrel dit bien, par places, que sur Les « cultures » fixées et colorées, on voit beaucoup de karyokinèses, et sur ce point il n’est pas toujours très affirmalif. Mais M. Carrel sait bien que des figures karyokinétiques existent déjà, nombreuses, dans certains des tissus qu'il a employés. Non seulement la moelle osseuse, la rate, les ganglions, le tissu de sarcome contiennent de pareilles figures, mais, dans la sérosilé péritonéale de certains mammifères, on trouve des cellules libres en karyokinèse provenant de l’endothélium. On retrouve ces figures sur les préparations fixées et colorées après un séjour de vingt-quatre et qua- rante-huit heures, in vitro, comme je m'en suis assuré pour la moelle osseuse. Mais sont-elles aussi nombreuses? Il ne le paraît pas. Du reste, la persistance des mitoses sur le cadavre et dans les tissus séparés du corps et conservés in vitro est bien connue aujourd’hui el s'appuie sur de nombreuses constatations. Récemment, M. Launoy a montré des mitoses dans des foies en autolyse. Mais il semble que, généra- lement, il y ait une diminution des mitoses dans les fragments prélevés. (1) Dans ieurs notes sur la culture du sarcome, MM. Carrel et Burrows signalent ce glissement des cellules à côté de leur multiplication. Dans leur note sur Ja culture du tissu rénal, les autenrs décrivent des formations tubu- laires qui s’avancent dans le plasma, dont l'extrémité est arrondie et la lumière libre. Mon interprétation ne peut s'appliquer à ces cas dont la des- cription, il faut le reconnaître, ressemble fort à un bourgeonnement. £ SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 4713 Certains auteurs pensent que seules les divisions commencées s’achèvent etqu'ilne s'en produit pas de nouvelles. Une preuvedécisive del’apparition de nouvelles divisions a pourtant été donnée : dans certains objets, rares, on peut discerner les phases successives de la karyokinèse d'une même cellule vivante. J'ai trouvé, en 1903, un objet d’étude où les mitoses en train de s'effectuer peuvent être suivies, non plus pendant quelques heures, mais pendant des jours et des semaines in vitro. M. Carrel con- naît ces expériences. Nous en avons causé ensemble il ÿ a un an. Elles ne sont pas encore des cultures, parce que les phénomènes de destruc- Lion existent toujours à côté des phénomènes de multiplication, et que ces derniers s’atténuent peu à peu; mais elles me semblent, aujourd'hui encore, constituer les faits les plus sérieux qui aient été donnés en faveur de la possibilité d'obtenir la culture des tissus animaux (1). En résumé, les expériences de MM. Carrel et Burrows ne sont pas absolument nouvelles. Elles se relient à tout un ordre de recherches antérieures dans lesquelles des résultats fort intéressants avaient déjà été obtenus. Jusqu'à présent, MM. Carrel et Burrows ne semblent avoir démontré que des phénomènes de survie. Certaines de leurs descrip: tions semblent même se rapporter à des phénomènes de nécrobiose. Dans certains tissus, in vitro, des mulliplications cellulaires paraissent pouvoir conliauer quelque temps à s’effecluer, ce qui était connu; mais entre cet effort ultime de quelques cellules et une « culture », à déve- loppement continu et progressif, il y a un abime, qui sera peut-être comblé un jour. Pour le moment, c'est un abus de langage que d’ap- peler du nom de « cultures » les résultats obtenus. NOTE SUR L'EXISTENCE ET LA SURVIVANCE DE MICROORGANISMES A LA SURFACE DES PATÉS, par E. MAUREL. Dans une note précédente, j'ai constaté l'existence de certains micro- organismes à la surface des pâtisseries et des sucreries ; et, de plus, j'ai montré que ces microorganismes y conservaient le pouvoir de se repro- duire. Or, des recherches faites dans la même voie et par les mêmes procédés sur les charcuteries m'ont conduit aux mêmes résultats ; et je (1) Dans la moelle osseuse du cobaye et de la grenouille, j'ai pu voir, in vitro, il y a déjà quelques années, la division de myélocytes s'effectuer sous mes yeux; mais les chromosomes sont presque invisibles: seule la phase d'étranglement du corps cellulaire peut être suivie, et l’objet est d'observation difficile. 474 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vais dans cette note résumer celles faites sur une des charcuteries les plus répandues, celle connue sous le nom de pété. j Exp. 1, 27 décembre 1909. — Anse de platine promenée à la surface d'un pâté frais acheté dans une grande charcuterie et ensemencement de deux tubes de gélose. Dès le lendemain, les deux tubes sont couverts d’une large culture exclusivement composée de diplocoques. Exp. II, 5 janvier 1910. — La surface d’un pété acheté dans une épicerie est raclée avec un scalpel flambé. Le résultat de cette opération est mélangé avec de l'eau fraichement bouillie, et ce mélange sert à ensemencer deux tubes de gélose. Dès le 6 janvier, riche culture sur les deux tubes rappelant celle du staphylocoque et constituée exclusivement par des diplocoques isolés ayant environ À » 5 de diamètre. Exp. III, 18 janvier 14910. — Pdté frais pris dans une grande charcuterie; ensemencement de deux tubes de gélose avec une anse de platine passée à sa surface. Dès le lendemain, riche culture rappelant celle du staphylocoque. Examinée Le 20 janvier, cette culture est composée en ne partie par des diplocoques et aussi par quelques bacilles. Exp. IV, 26 janvier 4910. — Pâté frais achetè dans un marché public. Ense- mencement de deux tubes de gélose, n° 1 et n° 2, avec une anse de platine passée à la surface de ce pâté. Dès le lendemain, les deux tubes présentent une culture qui couvre toute la surface de la gélose. Celle du numéro 1 est composée par un mélange à peu près en parties égales de diplocoques et de bacilles ayant de 3 à 4 de long sur 1 y de larse. Celle du numéro 2 n’est constituée que par des bacilles sensiblement plus longs que les précédents, soit 4 à 5 u et 1 » de large ; pas de diplocoques. Exp. V, 26 janvier 1910. — Päté pris dans un autre marché public que le pré- cédent. Ensemencement de deux tubes de gélose, n° 1 et n° 2, avec une anse de platine promenée à sa surface. Dès le lendemain, le n° 4 est couvert d’une riche culture en nappe grisâtre sur laquelle se détachent une dizaine de points blancs. La partie grisätre’est constituée par des bacilles de # à 5 v de long, sur 1 de large, et les points blancs par des diplocoques. Le n° 2 ne présente que deux points de culture blancs opaques, constitués par un mélange, à parties égales, de bacilles ayant les mêmes dimensions que les précédents et par des diplocoques. | Exp. VI, 3 février 1910. — Pdté frais pris dans une épicerie d’un faubourg. Ensemencement d’un tube de gélose avec une anse de platine promenée à la surface du pâté. Dès le lendemain, riche culture camposée exclusivement par des diplocoques ayant environ 1 5 de diamètre. Exp. VII, 11 février 1910. — Püté pris dans un grand marché. Ensemencement de deux ia de gélose avec une anse de platine promenée à la surface de ce pâté. Ces deux tubes, dès le 12, présentent une riche culture, rappelant celle du staphylocoque, et qui est uniquement composée par des diplocoques dont les éléments ont environ 1 de diamètre. Ces diplocoques sont assez souvent groupés par deux ét placés soit bout à bout, soit parallèlement. Le 11 février, après l’ensemencement des deux tubes de gélose, une tranche de ce pâté est placée dans une boite de Petri et stérilisée à l'autoclave. Le-12 deux tubes de gélose ensemencés, comme les premiers, avec une anse de ordis à. PTT TS OT CPU ORRE PENET EEE pes ot gt à di dc # jo TES fase: Re SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 475 -platine passée à la surface du pâté sortant de l’autoclave, sont restés stériles. Exe. VIII, 11 février 1910. — Päté pris dans un grand marché. Ensemence- ment d’un tube de gélose avec l’anse de platine. Dès le 12, riche culture exclusivement constituée par des diplocoques souvent groupés par deux et placés bout à bout. Exp. IX, 26 janvier 1910. — Pété fait dans une famille. Ensemencement de deux tubes de gélose avec une anse de platine passée à la surface de ce pâté. Dès le lendemain, les deux tubes sont couverts d’une culture rappelant le staphylocoque et constituée exclusivement par des diplocoques. Cette culture déterminée par M. Gautié, préparateur du cours de bactériologie, a été trouvée composée exclusivement par des staphylocoques. Exp. X, 13 décembre 1909. — Päté pris dans une grande charcuterie. Raclage de la surface avec un scalpel flambé ; mélange du résultat de cette opération avec de l’eau distillée fraîchement bouillie, et ensemencement d'un tube de gélose, d’un tube de bouillon gélatiné et d’un tube de bouillon peptonisé. Dès le lendemain, le tube de gélose présente une riche calture exclusive- ment constituée par un coceus assez gros, ovale, ayant 3 environ sur son plus grand diamètre et 2 y daus l'autre. Après cet examen, ensemencement avec cette culture d’un autre tube de gélose qui Le 15 est couvert d’une manière exclusive par les mêmes éléments. Le tube de bouillon peptonisé est resté stérile ; celui de bouillon gélatiné a présenté dès le second jour un léger dépôt qui s’est accentué les jours sui- vants. - À De plus, le 15, la seconde culture sur gélose est mélaugée à de l'eau distillée fraîchement bouillie en quantité suffisante pour douner à cette dernière une couleur légèrement laiteuse, et un centimètre cube de ce mélange est injecté à un lapin de 2.690 grammes par la voie veineuse. Or, dès le lendemain, le RON tombe à 2.530 grammes. Mais il revient à 2.670 grammes le jour suivant, et à 2.710 deux jours après. L'animal a donc résisté. Mais la diminution de son poids me paraît d'autant plus mériter l’attention que, je l'ai déjà indiqué, l'injection de la même quantité d’eau distillée, et par la même voie, n’exerce aucuue action sur ce poids. Exp. XI, 27 décembre 1909. — Paté pris duns une grande charcuterie. — Raclage de la surface, mélange avec de l’eau distillée fraîchement bouillie et ensemencement de deux tubes de gélose, n° 1 et n° 2. Dès le lendemain, culture sur les deux tubes, composée exclusivement par des diplocoques ayant 1 u 5 de diamètre. Le 30, la culture est restée composée des mêmes éléments. J'ai délayé dans de l’eau distillée une quantité suffisante pour lui donner une couleur laiteuse, et j'injecte 1 centimètre cube ce mélange, par la voie veineuse, à un RE pesant? .610-grammes. Le enen le poids de l'animal tombe à 2.480 grammes. Mais il se relève ensuite et arrive successivement à 2.500, 2.590, 2.600 et 2.610 grammes, le 6 janvier. Cet animal, dont le poids augmentait tous les jours, a d’un coup perdu le jour de l'injection 130 grammes, et il Jui a fallu quatre jours pour revenir à son poids initial. J'ai déjà fait remarquer que l'injection de la même quantité d’eau distillée par la même voie reste sans action sur la marche du poids. = I © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Conclusions. — Ces expériences me conduisent donc à ces conclusions : 1° Des microorganismes divers peuvent exister à la surface des palés, même de ceux vendus dans les charcuteries les mieux tenues, et, de plus, ils y conservent leur reproductivité ; 2° L'existence de ces microorganismes doit être fréquente puisque j'en ai toujours trouvé sur les onze pâtés d'origines différentes que j'ai examinés ; 5 3° Les formes de microorganismes que j'ai trouvées le plus souvent sont des diplocoques qui, par l’aspect de leur culture et leurs caractères bactériologiques, rappellent les staphylocoques ; 4° Au moins la surface de ces pâtés peut être slérilisée par l’autoclave ; 5° Enfin, ces microorganismes pourraient ne pas êlre sans danger, puisque, injectés par la voie veineuse à des lapins, ils ont fait baisser leur poids d’une manière sensible, tandis que l'injection d’une même quantité d’eau par la même voie est restée sans action à cet égard. SUR LA FORMATION DU PÆNOL DANS LA RACINE DE PIVOINE ARBORESCENTE, par G. PÉRON. La racine fraîche de Pæonia Moutan (Renonculacées) brisée ou mieux écrasée exhale une odeur aromatique bien nette due à une cétone phé- nolique, le pæonol, qui en a d’ailleurs été extraite assez facilement. — Il nous a semblé que la perception de cette odeur, quoique rapide, n’est cependant pas immédiate ; il était dès lors permis de se demander si le pæonol préexiste dans la racine ou s’il n’est pas le résultat d'un dédou- blement glucosidique. Pour nous en assurer, des racines fraiches de P. Moutan, après avoir été traitées, suivant la technique usitée en pareil cas, par de l'alcool bouillant en présence de carbonate de calcium, ont été broyées, puis épuisées à l'ébullition par de nouvelles quantités d'alcool. Les liqueurs réunies et concentrées sous pression réduite ont fourni un liquide extrac- tif assez coloré qui a été lavé soigneusement à l’éther pour enlever toute trace de pæonol pouvant exister. Quelques centimètres cubes de cet extrait ont alors été étendus d’eau distillée additionnée de thymol pour la conservation et divisés en plusieurs portions égales. Une partie de la solution examinée au polarimètre dans un tube de 2 décimètres donnait, après défécation, une déviation à gauche de —- 0°46' et aceusait à la liqueur de Fehling une teneur de 0 gr. 25 de sucre réducteur, évalué en glucose; ce n’est là qu'un chiffre approximatif, car il est presque impossible de saisir nettement le terme de la réaction. Après hydrolyse par l'acide sulfurique au millième, la dévialion est 5 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 477 devenue : a— + 0°20" et la teneur en sucre réducteur s’est élevée à 1 gr. 32 p. 100; soit un retour vers la droite de + 1°6' et une augmenta- tion de 0 gr. 80 en sucre réducteur. En même temps se dégageait une forte odeur de pæonol caractérisé d'autre part par la coloration rouge violette que donnait le liquide sous l’action du perchlorure de fer. Nous pouvons déjà conclure de cette expérience que le pæonol est un pro- duit d’'hydrolyse, résultant probablement du dédoublement d’un principe glucosidique. Nous avons alors essayé, sans succès d’ailleurs, sur une autre partie de la solution, l’action de l'invertine et de l'émulsine. L'invertine nous a bien donné une déviation de — 1°46' et 0 gr. 77 de sucre réducteur, ce qui semble indiquer la présence d’une petite quantité de saccharose dans la racine, mais aucune trace de pæonol ne s'est développée. Il en a été de même de l’émulsine. Après quatre jours de contact avec de l'émulsine, en suivant la technique proposée par le professeur Bour- quelot, la solution précédente donnait 0 gr. 80 de sucre réducteur et une déviation de — 1°30'; aucune trace de pæonol ne pouvait être perçue à l’odorat ni par la réaction du perchlorure de fer. Il n’y a donc pas dans la racine de pivoine de glucoside dédoublable par l’émulsine ou par l'invertine. Nous avons recherché ensuite si la plante ne renfermerait pas un fer- ment spécifique capable de produire le dédoublement obtenu par les acides minéraux étendus. A cet effet, nous avons préparé une poudre fer- mentaire au moyen de la racine fraîche macérée dans l'alcool à 90 degrés à froid, soigneusement lavée à l’éther et séchée dans le vide. C’est sur le liquide qui avait déjà subi l’action de l'invertine et de l’émulsine que nous avons fait agir la poudre en question, après avoir pris soin de détruire préalablement les deux ferments par la chaleur. Au contact de la poudre fermentaire la déviation polarimétrique accuse un relour très net vers la droite : de a—— 1°30' la déviation devient a—— 0°2%' et la teneur en sucre réducteur passe de 0 gr. 77 à 1 gr. 03; en même temps se développe l'odeur si caractéristique du pæo- nol dont la présence est confirmée d’autre part par la coloration donnée par le perchlorure de fer. Nous sommes donc en droit de conclure que le pæonol ne préexiste pas dans la racine de Pæonia Moutan; que cette racine renferme un principe de nature glucosidique dédoublable en poeonol et en un sucre dextrogyre sous l’action d’un ferment spécifique contenu également dans la racine ; que ce dédoublement peut être obtenu par hydrolyse au moyen des acides minéraux étendus, mais non par l’invertine ni par l’émulsine. RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1910 SOMMAIRE JoLEaup (A.) : Faune de poissons MONTANChES ATEN ANTON RE 481 miocènes de la basse vallée du RaysauD (A.): La réaction indol- Rhône : mise en évidence, par la nitreuse dans les cultures de ma- fossilisation, des caractères histo- tières fécales en l’absence de vi- logiques de certaines dents d'Elas- brOSICROIE TIQUE EE ASE ER &T9 Présidence de M. F. Arnaud. LA KÉACTION INDOL-NITREUSE DANS LES CULTURES DE MATIÈRES FÉCALES EN L'ABSENCE DE VIBRIONS GHOLÉRIQUES, par A. RayBauD. Lorsqu'on pratique des analyses bactériologiques de selles en vue de dépister des porteurs de germes cholériques, il vient tout naturellement à l'esprit l’idée de rechercher, sur les premières cultures obtenues en solution pepto-gélo-sel de Metchnikoff, la réaction du cholera-roth. Sa présence, sans être assez caractéristique pour permettre d'affirmer l'existence, dans les cultures examinées, du vibrion de Koch, paraît susceptible de fournir un utile élément de probabilité. Dès 1893, d’ailleurs, Klein conseillait, lorsqu'il y avait dans les selles peu de comma-bacilles décelables à l'examen microscopique, d'en ensemencer un fragment en milieu de Dunham (eau 100, peptone 1, NaCl 0,5) et de recher- cher dans la culture, obtenue en 6 à 40 heures à 37 degrés, la réaction indol-nitreuse. Le milieu de Metchnikoff, plus genéralement adopté mainte- nant, n'est pas moins favorable à la production du cholera-roth que celui de Dunhäm. L'essai que j'ai fait, au cours de récentes investigations, de la recherche de la réaction de Bujwid, m'a fourni les résultats suivants. J'ensemencais, selon la formule classique, un fragment de selles en tubes de pepto-gélo-sel; je prélevais, au bout de six à douze heures, un peu du 480 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE voile ou, s'il ne s’en était pas formé, du liquide de surface, pour faire un deuxième passage en pepto-gélo-sel et des isolements sur plaques de géla- line; je conservais la première culture et, lorsqu'elle avait vingt-quatre heures environ, j'y ajoutais { centimètre cube d'HCI ou de SO‘H* pur, exempt de produits nitreux. Sur 60 cultures avec lesquelles j'ai recherché la réaction, une seule m'a fourni aux isolements du vibrion cholérique légitime qui, ultérieu- rement, en culture pure, m'a donné la réaction indol-nitreuse avec la plus grande netteté. Cependant, la culture princeps impure donnait à peine une coloration rose qui ne devenait nette qu'après plusieurs heures de contact avec l’acide. Sur les 59 cultures restantes, où il m'a été impossible par les isole- ments de trouver du vibrion de Koch, j'ai observé, dans 23 cas, une réaction indol-nilreuse positive; dans 3 cas, la coloration rouge était immédiatement très marquée; dans 20 cas, la leinte était plus pâle, mais nette; l'addition d'alcool amylique mettait bien en évidence la coloration rouge violacé. Dans les 36 autres cas, la réaction était nettement négative. - Une proportion aussi élevée — 38,9 p. 100 — de réactions positives en l'absence de vibrions cholériques me paraît enlever toute valeur, même à titre d'indication, à la constatation du cholera-roth dans les cultures de matières fécales. Il ne m'a pas été possible de trouver le temps nécessaire pour déterminer d’une facon précise quelles espèces microbiennes intervenaient dans la pro- duction simultanée de l’indol et des nitrites qui donnaient la réaction dans mes cultures. Je puis toutefois affirmer qu'il ne s'agissait pas de vibrions paracholériques, tels que les vibrions de Deneke. de Finkler-Prior, de Metchnikoff, qui ne m’auraient pas échappé sur les plaques de gélatine. Je crois cependant pouvoir attribuer ces réactions positives à la coexistence dans les matières fécales examinées du coli-bacille et du bacillus perfringens. Cette espèce anaérobie a été fréquemment signalée dans le contenu intes- tinal (Tissier, Metchnikoff, Passini). Grâce au développement intense, à la surface du pepto-gélo-sel, du coli et des autres espèces aérobies, l'oxygène pouvait être absorbé assez complètement pour que le développement anaé- robie du perfringens fût possible dans le fond des tubes. Or, Achalme a mis en lumière la propriété que possède ce bacille de réduire les nitrates en nitrites. Avec l’indol produit par les coli-bacilles coexistants, les éléments nécessaires à la réaction de Bujwid se trouvaient ainsi réunis. (Laboratoire de la Direclion de la Santé de Marseille. d Éa L ie 4 à K ; ; È AUS pee \ SÉANCE DU 15 NOVEMBRE | sl FAUNE DE POISSONS MIOCÈNES DE LA BASSE VALLÉE DU RHÔNE : MISE EN ÉVIDENCE, PAR LA FOSSILISATION, DES CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DE CERTAINES DENTS D'ELASMOBRANCHES, par À. JOLEAUD. À l'époque helvétienne, la dépression rhodanienne était occupée par un bras de mer étroit et profond communiquant avec le bassin de Vienne par la plaine suisse et l'Allemagne du sud. Cette sorte de fjord méditerranéen recevait d'abondantes eaux conti- nentales qui s’y déversaient de tous les côtés, et particulièrement de la région alpine dont la surrexion était en voie d'achèvement. Si l’on ajoute que le climat y était tropical, on concevra que les con- ditions biologiques de cette mer étaient comparables à celles que réunissent aujourd'hui les grands estuaires des mers chaudes et, en particulier, les marigots du Sénégal qui sont habités par de nombreux Elasmobranches de taille petite ou moyenne. Sa profondeur permettait, en outre, aux grandes espèces pélagiques d'y circuler facilement. D'abondantes vases grises se précipitèrent d’abord dans les grands fonds; des sables, fins sur certains points, grossiers ailleurs, se dépo- sèrent ensuite et souvent se conglomérèrent en grès. Les restes de poissons et d’autres animaux marins se montrent dans toute l'épaisseur de la formation de ces argiles (schlier), sables (safre) et grès (mollasse), mais ils sont particulièrement bien conservés dans les sables fins et dans la partie supérieure, un peu arénacée des argiles grises. Emilien Dumas (1), en 1876, avait fait connaître 19 espèces de poissons fossiles du miocène de la basse vallée du Rhône ; en 1906-1907, mon - fils (2) en a publié 54 espèces appartenant à 31 genres différents. Cette faune remarquable comprend surtout des Elasmobranches et un petit nombre de Téléostéens représentés principalement par des dents, accessoirement par des vertèbres, des aiguillons, des plaques der- miques. Dans son ensemble, notre faune a les plus grands rapports avec celle de Baltringen (Haute-Souabe), décrite autrefois par Probst (3), mais il semble bien que les matériaux que nous avons recueillis sont en meil- leur état que ceux dont a disposé le géologue allemand. Parmi les plus intéressantes formes qu'il nous ait été donné d'observer, spécialement dans le gisement de Bonpas, au voisinage d'Avignon, se trouvent des dents rostrales de Pristiophorus suevicus Jaekel, ainsi que (1) Statistique géologique du Gard, IF, p. 56 et suivantes. (2) Mémoires de l'Académie de Vaucluse. (3) Jahreshefte des Vereins für Naturkunde in Wurttemberg, 1874-1888. Brocoete. Comptes RENDUS. — 4910. T. LXIX. 34 182 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE des dents de la mâchoire inférieure de Centrophorus radicans Probst, et d’{sistius triangulus Probst. Le Pristiophorus suevicus a été décrit par Jaekel, en 1890, dans le Bulletin de la Société géologique allémande, sur des dents rostrales provenant de la mollasse de Souabe qui lui avaient été envoyées par Probst. Celui-ci n'avait fait connaître que la forme extérieure des dents ; Jaekel les étudia sur des coupes minces. Ce qui différencie nos fossiles similaires de Bonpas, c’est que leur microstructure peut être examinée. directement au microscope sans, aucune préparation préalable. Au centre, on voit la vasodentine avec ses gros canaux anästomosés, et dans l'ivoire se montrent très nette- ment les plus fins canalicules qui vont se perdre dans un émail brillant et parfaitement translucide. : C'est là un résultat encore inédit de la fossilisation, résultat qui se manifeste dans toutes nos dents minces, non seulement du rostre de Pristiophorus, mais aussi de la bouche de Centrophorus et d’Isistius. L'émail qui recouvre la couronne des dents de poissons est principa- lement formé de phosphate de chaux avec un peu de fluorure de calcium, de carbonate de chaux, de phosphate de magnésie et seulement 6 à 8 p. 400 de substance organique. L’ivoire ou dentine qui forme la masse principale de la dent contient beaucoup plus de matière organique que l'émail, et la vaso-dentine, très vascularisée, en renferme davantage encore. La matière organique donne aux dents des squales vivants une teinte. d’un blanc laiteux opaque, opalin-diaphane sur les bords tranchants où l’émail est en couche mince. Il est probable que c’est dans la destruction de cette matière orga- nique, par la fossilisation, qu’il faut chercher la cause de la transpa- rence de nos dents de Bonpas. Mais pour que cette transparence se manifeste, il est évidemment nécessaire qu'aucune cause mécanique ou chimique extérieure ne vienne affaiblir le poli naturel de l'émail. Cette condition semble se présenter rarement dans la nature. Il ne paraît pas, en tout cas, qu'elle ait été réalisée à Baltringen, où souvent les dents sont usées au point que tous leurs caractères externes délicats se trou- vent obnubilés. ARE SÉANCE DU 15 NOVEMBRE ERRATUM z à Note de L. Massoz et J. Nowaczinsur. ts LXIX, p. 434, au tableau, cinquième ligne, au lieu de: - « S * pe rs de pe É : 5 o 5. Alexine au 1/2 contenant 150 grammes de NaCI p. 1000 . : . : . 1400 : Lire : RU | - | a SE - — _ à. Alexine au 1/2 contenant 450 grammes de NaCI p. 1000 . . . . . 160 PAYE Le Gérant : OGTAVE PORÉE. RAY Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rne Cassette. EURE DUPE HIUHEAR SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE AMBARD (L.) Rapports de la quantité et du taux de l’urée äans l'urine, la concentration de l'urée du sang étant constante. . . . . .. Biczarp (G.) : Immunisation du cobaye contre le venin de la vipère par le suc d’autolyse de foie de DONC CE ave Noa: BrccarD (G.) et DEcnAMBRE (E.) : Action antitoxique du suc d’auto- lyse de foie de porc contre le chlor- hydrate de cocaïne... . . .. 5 BRISSEMORET (A.) : Sur les pro-. priétés narcotisantes des hyÿdrures détnaphtalene ere era Camus (JEAN) : Toxicité comparée pour le système nerveux des sels de mercure, de l’hectine et du « 606 ». Doyon (M.) : Formation d’anti- thrombine dans le foie préalable- ment soumis à une température inférieure à la température de con- SÉlaondnAMereUTe ere Cie Fassix (Louise) : Sur le pouvoir -« alexigène » de la thyroïde déli- poidée (Hhyratoxine)e ee ue FLeG (Cnarces) et DE ROUVILLE (ÉTIENNE) Origine intra-glandu- laire des produits toxiques des cé- phalopodes pour les crustacés. Toxi- cité comparée du sang, des extraits de glandes salivaires et d'extraits 506 481 [910 SOMMAIRE de foie des Céphalepodes . . . . . . Frerc (CnarLes) : Sur la survie d'éléments et de systèmes cellu- laires, en particulier des vaisseaux, après conservation prolongée hors de VOrsaDismMes to PE NE GuéGuen (FERNAND) : Sur la non- spécificité botanique des champi- gnons desitelgnes ee eee à Iscovesco (H.) : IV. Etudes sta- lagmométriques. La tension super- ficielle de quelques colloïdes lyo- DAIES MENNESE RER RE NEAENE Een TES Javaz et Boyer : Transformations physico-chimiques prodaites par la putréfaction dans le sérum san- JOLLY (J.) : Sur les premières phases du développement de la bourse de PabriIcIUS Me Lovez (MARIE) Coloration des fibres nerveuses par la méthode à l'hématoxyline au fer après inclu- Slontaslatcelloidine eee EE MaureL (E.) : Existence et survi- vance de microorganismes à la surface du saucisson et du cervelas. Mawas {J.) : Note sur la sécré- tion de l'humeur aqueuse normale et sur l’humeur aqueuse produite après ponction de la chambre an- Lénieur ed MATMIPEEET nEET AEE Présidence de M. Letulle, vice-président. PRÉSENTATION D OUVRAGES 485 498 M. Haxrior présente : 1° Un ouvrage sur les eaux minérales de l'Algérie, qui résume les travaux qu'il a été à même d’effectuer au cours de ses- diverses missions dans cette colonie; 2° Une brochure de M. Freic (de Montpellier), sur les injections d'eaux minérales. On sait que ce procédé, qui a élé proposé et étudié par l’auteur Brococ1e. Coupres RENDUS. — 1910. T. LXIX. = 39 386 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE il y a quelques années, a été l’objet de discussions notamment à la Société d'Hydrologie. La présente brochure a pour but de réunir et de discuter les divers arguments qui ont élé fournis contre ou pour ces injections. FORMATION D'ANTITHROMBINE DANS LE FOIE PRÉALABLEMENT SOUMIS A UNE TEMPÉRATURE INFÉRIEURE A LA TEMPÉRATURE DE CONGÉLATION DU MERCURE, par M. Doyon. I. — L’antithrombire se produit dans le foie Sous l'influence du sang artériel normal ou du sang peptoné, même si l'organe a été soumis au préalable à une température inférieure à. la température de congé- lation du mercure. II. — La démonstration comporte les temps successifs suivants : 1° Lavage du foie d'un petit chien, avec plusieurs litres d’eau salée à 9 p. 1.000. 2 Vingt-quatre heures après le lavage, le foie est suspendu dans une caisse fermée, doublée d'étoffe à l’intérieur. Par une ouverture pratiquée au couvercle, on fait arriver le jet d’une bombe d’acide carbo- nique liquide jusqu’à ce que la caisse soit complètement remplie de neige bien tassée. Le foie est maintenu dans la caisse au contact de la neige pendant plusieurs heures (seize heures dans un cas). Je me suis assuré que du mercure placé au centre d’un lobe est parfaitement congelé dans ces conditions. Le foie est ensuite retiré puis abandonné, pendant une journée, à la température du laboraloire. 3° Le foie, complètement dégelé, est ensuite soumis au passage : d'abord d’eau salée chauffée à 37 degrés, puis du sang carotidien dérivé directement de l'artère d’un chien neuf. Le passage de l’eau salée a pour but, d'une part, de réchauffer l'organe, d’autre part, d'en- trainer l'antithrombine qui pourrait préexister dans le foie. On fait passer à plusieurs reprises la même eau dans le foie. En ce qui concerne le sang artériel, tantôt j'ai fait passer le sang carotidien sans addition d'aucune substance, tantôt j'ai injecté, pendant le passage du ‘ang, de la peptone, dans Le tube qui reliait la carotide à la veine porte. 4° L'eau salée qui a traversé le foie à plusieurs reprises est absolu- ment sans action sur le sang normal in vilro ; elle n'empêche pas le sang normal de coaguler. Le sang carotidien, additionné ou non de peptone, qui a traversé le foie, ne coagule pas ou coagule tardivement et incomplètement ; de plus ce sang empêche x vifro le sang normal de Man DR does os SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 487 = = a — == | coaguler. À doses très élevées le sérum frais détermine la coagulation du sang qui a traversé le foie ; le sérum vieilli est sans action aux mêmes V doses. III. — L'apparition de l’antithrombine dans le foie est considérée comme un phénoméëne de sécrétion. Si cette interprélation est exacte, il faudrait donc conclure que les propriétés sécrétrices du foie persistent malgré la congélation à une température certainement très inférieure à 40 degrés. Peut-être la congélation agit-elle cependant par un méca- nisme particulier ? : (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) IMMUNISATION DU COBAYE CONTRE LE VENIN DE LA VIPÈRE PAR LE SUC D'AUTOLYSE DE- FOIE DE PORC, par G. BILLAR». Le suc d’autolyse de foie de porc préparé ainsi que je l’ai exposé dans la précédente séance, immunise le cobaye contre une morsure de vipère. 1° Un cobaye avant recu des injections préventives de 2 centimètres cubes de suc quarante-huit heures et vingt-quatre heures à l'avance peut. être impunément mordu par une vipère. Cobaye À : poids, 215 grammes, injection préventive Le 16 et le 48 juin, est mordu par une vipère le 20. Trente minutes après la morsure il mange et paraît normal, il urine par la suite fréquemment et ne présente aucun trouble appré- ciable même les jours suivants. Le 22 juin,il pèse 205 grammes; le . 10 juillet 285 grammes, le 12, il est mordu par une très grosse vipère et - se comporte comme la première fois; il fait cependantuue petiteescarre - autour de la morsure. Le 27 juillet, ilest mordu de nouveau etici encore seuls les accidents locaux sont manifestes : l'animal fait une escarre un peu plus grande que la première. Le 8 août il pèse:330 grammes. A ce moment il est sacrifié et son sérum est injecté à un furet mourant d'une morsure de vipère (ce qui n’a pas empêché ce dernier de succomber). J'ai pu reproduire sur une série de cobayes des expériences identiques. démontrant d'une manière nette l'immunisation préventive par une ou plusieurs injections faites soit vingt-quatre, soit quarante-huit heures à l'avance. Le fait qui m'a toujours frappé, c'est la réaction nulle de V’animal à la neurotoxine et à l’hemmorragine lors de la première mor- _ sure. Le cobayes’anaphylactise, par la suite, à l'égard de l’hemmorragine L E 1 4 x : = 4 È 7: 488 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui, à mon avis, doit être comparée aux congestines du professeur Richet. Je reviendrai ultérieurement sur ce fait. 2 Un cobaye injecté avec du suc d’autolyse de foie de porc vingt minutes avant une morsure de vipère résiste à l’envenimation. Cobaye PB : Poids, 659 grammes. Injection préventive le 21 juin à 5h. 10; est mordu à 5 h. 30. À 5 h. 40 se met en boule, puis se déplace fréquemment; à 6 heures il s'allonge, s'étale; à 7 heures paraît aller bien. Le lendemain il est en bonne santé. Par la suite, cet animal a été mordu le 22 juin, le 27 juillet, le 27 septembre. 3° Un cobaye injecté avec du suc d’autolyse un quart d'heure après la morsure résiste à l’envenimation. Cobaye C : Poids, 615 grammes. Les phénomènes d'intoxication pré- sentés par cet animal sont à peu près identiques à ceux que je viens de décrire pour le cobaye B. 4° On ne peut utiliser du suc d’autolyse provenant d’un foie en pré- paration au delà du quinzième jour, ou même celui obtenu lorsque la température du local où a lieu l’autolyse se trouve élevée (au delà de 10 degrés). Ce sue, qui n’a plus sa couleur brune habituelle, a perdu la plus grande partie de son activité et retarde simplement la mort à la suite de l’envenimation (douze à vingt-quatre heures). 5° Des cobayes injectés dans le péritoine avec un milligramme et demi de venin desséché pour 500 grammes de poids, résistent d’une manière parfaite à l’envenimation. Je me suis, du reste, assuré qu'une vipère de bonne taille expulse à chaque morsure environ 5 milligrammes de venin (desséché) et surtout pendant la période où mes expériences ont été faites, qui est celle de la plus grande activité physiologique de ces animaux. Je n'interpréterai pas ici le mode d'action du suc d’auto- lvse de foie de porc, me réservant de le faire lorsque j'aurai exposé quelques aulres propriétés de ce liquide. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) ACTION ANTITOXIQUE DU SUC D AUTOLYSE DE FOIE DE PORC CONTRE LE CHLORHYDRATE DE COCAÏNE, par G. Bizcarp et E. DECHAMBRE. Nous avons cru qu’il n’était pas sans intérêt de nous assurer de l’ac- tion antitoxique du suc d’autolyse contre une substance chimiquement définie, et dont la toxicité est parfaitement connue. Delboseq (1), dans (1) Travaux du laboratoire du professeur Ch. Richet, tome II, 1893. Paris, Alcan. Burns de, SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 489 les travaux du laboratoire du professeur Richet, nous a fourni des données très précises à ce sujet ; c’est d’après celles-ei et les résultats que nous avons nous-mêmes obtenus sur des animaux témoins que nous avons calculé les doses mortelles. Cobaye À : Poids, 235 grammes. Le 27 octobre, à 11 h. 40, recoit une injection de 2 centimètres cubes de suc; à 1 h. 35 on lui injecte une dose mortelle de cocaïne. Secousses convulsives de 1 à 40 à 1 h. 45; ne pré- sente postérieurement aucun trouble. Cobaye B : Poids, 330 grammes. Injection de sue à 1 heure, injection de cocaïne à 2 heures, présente des troubles moins grands que le pré- cédent. Cobaye C : Poids, 685 grammes. Injecté à la cocaïne une heure après l'injection de suc; meurt vingtheures après. Pigeon À : Résiste à une dose mortelle de cocaïne injectée une heure après le suc. Pigeon B : Résiste à une dose mortelle de cocaïne injectée une demi- heure après le suc, et deux jours après résiste encore à une dose mor- telle de cocaïne sans nouvelle injection de suc. Il y a donc là une véri- table immunisation conire la cocaïne. Dans une note ultérieure nous exposerons les résultats comparatifs obtenus avec le suc de foie frais et le suc d’autolyse. (Laboratoire de physiologie de l'École de médecine de Clermont-Ferrand.) TRANSFORMATIONS PHYSICO-CHIMIQUES PRODUITES PAR LA PUTRÉFACTION DANS LE SÉRUM SANGUIN, par JAVAL et Boyer. Les transformations produites par la putréfaction dans certains li- quides de l'organisme ont été étudiées récemment par Osw. Polimanti (1). Cet auteur a constalé que la putréfaction avait pour résultat d’aug- menter la concentration moléculaire, la viscosité et la densité de l'urine du sérum et de la bile, et que ce phénomène ne commençait nettement à se produire qu'après une période de dix à quatorze jours. Nous avons étudié l'effet de la putréfaction sur la concentration molé- culaire et sur la leneur du sérum en azote total (non albumineux) en azote décomposable par l’hypobromite de sodium (et exprimé en urée) en albumine et en chlorure de sodium. (1) Osw. Polimanti. Physikalisch-chemische Veränderungen einiger nor- malen Flussigkeiten während ïhres Faulnissprozesses, Biochemische Zeit- schrift, t. XI, 27 juin 1908, pp. 260-271. ) 490 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - Les liquides recueillis ont été examinés une première fois le jour même de la ponction, puis nous les avons placés dans des ballons à cols étroits, légère- ment bouchés avec du coton ordinaire, où ils se sont putréfiés pendant un temps plus ou moins long, à la température du laboratoire. Nous avons vérifié d’abord que, dans les conditions où nous nous sommes placés, l’évaporation de ces liquides fortement albumineux était pratique- ment négligeable. À Nos recherches ont porté sur trois sérums d’azotémiques et un sérum nor- mal, conservés pendant des temps variables entre quinze jours et trois mois. | AZOTE TOTAL SAONE LE MÊME | des produits : xprimé | x GA sauf décomposables | PF | Na | AzeuuINE | par en | l'albumine. l'hypobromite.| urée. Sérum M. R. : le jour de la saignée . — 0°72 22 0 1.54 3.28 5.62 88 après 1Lmois #24. — 0 80 2.76 2.05 4.46 5.85 89 APrÈS 2 MOIS EE D CEE — 4-20 3.90 2.66 5.69 5.96 71 aprés S Mois ere — 1 50 5.60 2:31 4.95 6 08 62 Sérum M. R. : le jour de la saignée ./— 0°80 3:29 3.05 6.52 5.00 92 après 1-mois . : . . .l= 088 3.23 2.87 6.14 | 5.50 82 aprés 2/mois MAUR — 0 90 4.3 2.88 6.14 6.16 74 après 3 MOIS . :. \. . — 1 38 DE05 2.49 5.18 5.50 60 Sérum A. D.:: le jour de la saignée .!— 0078 2.97 2.95 63244556 74 Aprés AS Jours. els — 0 95 9.04 4.70 10.05 5 04 66 Sérum S$. : le jour de la saignée .|— 0°58 0.37 0.19 0.41 DATE | 0 APrÉS AO NTOUTS LME —,0 64 0.81 » à » 521 85 On voit que la teneur en chlorures ne change pas d’une façon appré- ciable, ce qui est une preuve de plus que l’évaporation est nulle. La teneur en azote des produits décomposables par l’hypobromite subit de petites oscillations. D’une façon absolument constante, l’albu- mine diminue en même temps qu’augmentent l'azote total non albumi- neux et la concentration moléculaire. Sur les deux premiers liquides, nous avons dosé après trois mois l'azote ammoniacal par la méthode de Ronchèse. Nous avons trouvé les deux fois entre 2 gr. 30 et 2 gr. 40 d'azote ammoniacal, chiffre sensiblement égal à l’azote donné par l'uréomètre. On sait que le sérum frais ne contient en général pas d’azote ammoniacal, ou quelques centigrammes seulement. Tout l'azote décomposable par l’hypo- - ; À # SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 494 bromite paraît donc transformé au bout de trois mois de putréfaction en azote ammoniacal, comme il fallait s’y attendre. Dans cette hydrolyse de l’urée, l'azote uréique se change molécule pour molécule en azote de carbonate neutre d’ammoniaque : CO(AzH°)° + 2H°0 — CO* (AzH4)°. M. Nicloux a bien voulu rechercher et extraire les gaz dissous dans nos deux premiers sérums putréfiés pendant trois mois. Après une heure de vide et à 40 degrés, la pompe à mercure n’a extrait que la très faible quantité de 1 centimètre cube de gaz pour 40 et 50 centimètres cubes de prise d'essai; ce gaz était presque entièrement du gaz carbonique. Sur notre second échantillon putréfié pendant trois mois nous avons extrait à 100° Le CO? résultant de la décomposition des carbonates par un excès de HCI. Dans 50 c.c. de liquide putréfié, nous avons trouvé (pour { = 11° et H=— 759) la quantité énorme de 99,6 de CO*, soit un poids de 0 gr. 1866 pour la prise d'essai, ou 3 gr. 732 par litre de liquide. Cette quantité est suffisante pour saturer 2 gr. 88 d’ammoniaque ou 2 gr. 37 d'azote ammonuiacal du carbo- nate neufre d'ammoniaque. Comme nous avons trouvé 2 gr. 40 d’azote am- moniacal, nous pouvons dire que tout l’azole uréique et probablement rien que l'azote uréique a été transformé en azote ammoniacal. Cette transformation ne suffit pas à expliquer les écarts du A observés : en effet 2 gr. 40 d'azote, ammoniacal correspondant à 8 gr. 26 de carbonate neutre d'ammoniaque, l'abaissement du A relatif au car- bonate d'ammoniaque serait de 0,48, en calculant comme si tout ce carbonate devait être considéré, au point de vue cryoscopique, comme dissocié en CO*H* et AzH°. Si, pour notre second liquide, nous retran- chons du A primitif (— 0°80) la part qui revient à l'urée (— 0°20) et si on le compare au A final (— 1938) diminué de la part atttribuable au carbonate d’ammoniaque (— 0°48), on voit qu'il reste une part impor- ‘tante (0°30) de l’abaissement supplémentaire du A pour la transforma- tion de l’albumine en azote non décomposable par Thypobromite ou pour d'autres transformations plus complexes. (Travail du laboratoire de l'hôpital de Rothschild.) IV. — ETUDES STALAGMOMÉTRIQUES. LA TENSION SUPERFICIELLE DE QUELQUES COLLOÏDES LYOPHILES, : par H. Iscovesco. Les recherches de Quincke, Rayleigh, Pockels, Ramsden, Fraenkel, Billard, Bardier, Cluzet, Zlobicki, W. Frei, Traube, Buglia, Lyon-Caen et autres ont montré que la tension superficielle des systèmes colloïdaux EL 492 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lyophiles (stables) peut être plus grande que celle de l’eau, mais qu’en général elle est plus faible. Ainsi, il résulte des recherches de quelques-uns de ces auteurs que la tension superficielle de l’eau serait augmentée par la gomme ara- bique, l’amidon, et au contraire diminuée par la gélatine, la colle de menuisier, l’albumine d'œuf, la dextrine et surtout par les graisses, les savons et les résines. J'ai étudié systématiquement une série de cclloïdes lyophiles et je me suis particulièrement attaché à ceux qui présentent de l'importance au point de vue biologique. J'ai cependant tenu avant tout à vérifier d’une manière générale com- ment se comportaient les colloïdes lyophiles au point de vue de la ten- sion superficielle. Je me suis d’abord adressé aux colloïdes qui, tels que la gomme, l’amidon, élèveraient d’après les auteurs cette tension. J'ai constaté qu’en effet, une solution ordinaire de gomme élevait la. tension superficielle de l’eau : Gomme à 1 0/0. Tension superficielle : 1,004 ou 75,30 dynes cent. Amidon à 1 0/0. Tension superficielle : 41,0269 ou 771,01 d ynes cent. J'ai dialysé des échantillons de ces solutions, à l'égard d’eau distillée. Ma solution de gomme avait, après dialyse, une conductivité élec- trique de 28.10 et la solution d’amidon 34.10. J'ai repris alors les tensions superficielles, et je trouve Gomme à 1 00. Tension superficielle : 0,998 ou 74,85 dynes cent. Amidon à 1 0/0. Tension superficielle : 0,989 ou 714,18 dynes cent. J’ai étudié d'une facon particulière l’ovalbumine, l’hémoglobine et quelques autres colloïdes de première importance pour la constitution des êtres vivants, et j'exposerai ultérieurement les résultats obtenus. Un point qu'il y a lieu de signaler dès maintenant est le suivant. Il existe certaines substances qui forment avec l’eau distillée des solu- tions colloïdales, et qui dans un autre solvant comme l’alcool donnent une solution vraie. Il était intéressant de voir comment se comportaient ces substances au point de vue stalagmométrique, suivant qu'elles se (CON En dans l'un ou l’autre cas. Je me contente de rapporter ici, comme exemple, ce que j'ai trouvé pour le mastic. On sait que le mastic se dissout dans l'alcool absolu en formant une solution vraie. Or, la tension superficielle de l’alcool absolu pris avec le stalagmo- mètre que j'ai décrit dans une séance précédente (voir même volume, SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 493 p. 353), est par rapport à l’eau 0,298 ou 22 dynes centimètres (densité de l'alcool : 0,79433). Une solution à 5 p. 100 de mastic dans l'alcool absolu à comme densité 0,8007, et sa tension superficielle est par rapport à l’eau 0,296, soit 22,2 dynes centimètres, celle de l’eau étant de 75 dynes centi- mètres. D'autre part, de l’eau contenant 1 p. 100 d'alcool absolu a comme densité 0,9984%, sa tension superficielle par rapport à l'eau distillée est 0,937, soit 70,27 dynes centimètres. Si on met dans 99 centimètres cube d’eau distillée, 1 centimètre eube de la solution à 5 p. 100 de mastic dans l'alcool absolu, on a une belle solution colloïdale blanchätre laiteuse dont la densité est 0,9986 et la _ tension superficielle 0,875, soit 65,70 dynes centimètres. _ J'ai donné le mastic comme exemple, mais il y a beaucoup d'autres substances avec lesquelles on peut retrouver ce phénomène. Avant de terminer, je tiens encore à signaler qu'un autre colloïde lyophile: la gomme gutte, dont on se sert beaucoup dans les labora- toires, présente aussi un abaissement de la tension superficielle. Une solution de gomme gutte à 4 p. 100, préparée au mortier puis filtrée, avait comme densité 0,998 et sa tension superficielle était 0,988, c'est-à-dire 74,1 dynes centimètres (eau : 75 dynes centimètres). Donc : 4° Un grand nombre de colloïdes lyophiles présentent une tension superficielle inférieure à celle de l’eau distillée; 2° Lorsqu'un colloïde lyophile présente une tension supérieure à l'eau, ilfautpresquetoujourssoupçonnerl'existencedesimpuretéssalines. On constate, en effet, souvent, qu'après dialyse, ces colloïdes rentrent dans la classe générale et présentent aussi une tension inférieure à celle de l’eau. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SUR LES PREMIÈRES PHASES DU DÉVELOPPEMENT DE LA BOURSE DE FABRICIUS, par J. Jouy. On sait qu’il existe, chez les oiseaux, à la face dorsale de la termi- naison de l'intestin, un organe en forme de poche, dont la cavité com- munique avec le cloaque. C'est la bourse de Fabricius, organe transi- toire, visible chez l'embryon et le jeune individu, mais qui, après avoir atteint son complet développement, subit, d’une façon plus ou moins 149% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rapide, une atrophie progressive, et disparaît. L'étude de cet organe soulève des problèmes importants d’histogenèse ; j'en ai suivi l’évolu- tion avec l'espoir de résoudre, dans cet objet particulier, quelques ques- tions d'ordre général. Je voudrais simplement donner aujourd’hui le résultat de mes recherches sur les premières phases de son développe- ment que j'ai étudiées chez le Canard, la Poule et le Pigeon. Chez l'embryon de canard du sixième jour de l'incubation, l’épithé- lium qui revêt la cavité cloacale, soudé à l’épiderme au niveau du point _ où se formera l'anus, s’est multiplié de telle sorte qu’il comble la plus grande partie du cloaque. Cette masse épithéliale commence alors à pousser, du côté postérieur, une sorte de proéminence en forme de bosse dont le sommet se dirige vers l'extrémité caudale. Gette proémi- nence est l'origine, l'ébauche de la bourse de Fabricius. Elle est parfai- tement netle le huitième jour. À ce moment, elle commence à se creuser de larges vacuoles dues à la disparition d'un certain nombre de cellules épithéliales. En même temps, l'invagination anale s’est formée. Aux 9°,10°, 11° jour, l’invaginalion anale s’approfondit d’une manière considérable. L'ébauche de la bourse de Fabricius s’est agrandie, et le processus de vacuolisation à continué. La bourse est maintenant un organe creux, mais encore séparé de l’invagination anale par une barrière épithéliale. Graduellemment, cette poche s’allonge, en même lemps qu’elle subit, très rapidement, au onzième jour, un changement d'orientation. Son extrémité postérieure, dirigée d’abord vers l'extrémité caudale, en bas, si l’on considère l'embryon placé le ventre en bas, se dirige ensuite exactement en arrière, puis en arrière et en haut, en se rapprochant du tube digestif. Ce changement d'orientation semble dû pour une bonne part à l'allongement considérable que prennent à cette période les lèvres de l’invagination anale. Ce mouvement de bascule amène la bourse de Fabricius dans le. prolongement de l’invagination anale, dont la sépare encore une barrière épithéliale. Ce n’est que le douzième ou le treizième jour que celte barrière se rompt et que la cavité de la bourse commu- nique avec l'extérieur. À ce moment, une épaisse couche de cellules épithéliales sépare encore la cavité cloacale de l’invagination anale. Cette dernière est donc, à ce stade, en communication seulement avec la bourse de Fabricius qui semble être son prolongement. On dirait que la bourse n’est que la continuation de l’invagination anale, et si on ne considérait que ce stade, la bourse semblerait ainsi s'être développée aux dépens de l’ectoderme. Cette erreur a déjà été commise. Les phénomènes sont analogues chez le Canard domestique (Anas boschas, variété domestique) et chez le Canard de Barbarie (Caïrina moschata). Chez le Pigeon et le Poulet, les résultats généraux sont les mêmes. Chez le Poulet, l'ébauche de ia bourse apparaît le cinquième ou. le sixième jour de l'incubation. Dès le sixième jour;,la cavité de la bourse se forme par fusion de vacuoles apparaissant au centre de la masse ONE SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 495 épithéliale. La bourse subit un mouvement de bascule analogue à celui que nous avons décrit chez le Canard, mais moins considérable, parce _ que ce changement d'orientation s'effectue à un moment où la bourse est encore peu saillante. La communication de la bourse avec l’invagination anale se fait de bonne heure, ordinairement le septième jour. À ce moment, la cavité de la bourse est exactement dans le prolongement de l’invagination anale, et, comme chez le Canard également, l'invagination anale est séparée de la cavilé cloacale par une épaisse barrière épithéliale. Chez le Pigeon, les résultats soni les mêmes. L'ébauche de la bourse est déjà bien apparente chez les embryons de 10 à 12 millimètres. Le changement d'orientation se fait alors. La communication de la cavité de la bourse avec l'invagination anale se produit au stade de 14 milli- mètres. Comme chez le Canard et le Poulet, cette communication se fait bien avant que la cavité cloacale ne s'ouvre définitivement dans l'invagi- nation anale. Il résulte de ces faits que la bourse de Fabricius se développe aux dépens de l'épitnélium du cloaque; elle est donc bien d'origine endo- dermique, comme l’a soutenu Wenckebach et comme l'ont confirmé après lui Fleischmann et Pomayer; elle n’est pas produite par une invagina- tion ectodermique, comme l'ont dit un certain nombre d'auteurs. (Laboratoire d'histologie du Collège de France.) SUR LA NON-SPÉCIFICITÉ BOTANIQUE DES CHAMPIGNONS DES TEIGNES, par FERNAND GUÉGUEN. Au cours de recherches sur une dermatose serpigineuse innominée de. l’homme, j'ai isolé et étudié, dans sa morphologie et sa biologie, un Champignon parasite qui, bien que présentant les plus élroits rapports d'organisation avec ceux des teignes, ne peut être identifié à aucune des formes actuellement décrites. On en obtient, sur divers milieux nutritifs : «) les arbuscules que Sabouraud nomme « thyrses sporifères » et que divers auteurs ont rapprochés des appareils conidiens des Acladium, Sporotrichum ou Endoconidium ; b) des « hyphes rameuses », comme dans le Zrichophyton (gypseum) asteroides Sab.; c) des « chlamydospores intercalaires » non septées ; d) quelques rares « organes nodulaires »; e) des « spirales molles » semblables à celles que décrit et figure Sabouraud dans son Zrichophyton farinulentum. 1 n'existe, en revanche, ni tortillons ou spirales régulières, ni chlamy- 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dospores seplées ou en fuseaux, si fréquents dans les champignons des teignes. On sait que les « hyphes rameuses », les « chlamydospores interca- laires », les « fuseaux », les « tortillons » et les « organes nodulaires », n'ont aucune signification générique ou spécifique, étant soit des organes de conservation {chlamydospores et fuseaux), soit des vestiges d'ornements conceptaculaires (tortillons), soit des débuts d’un stroma dont l'aboutissement évolutif — vers le bulbille ou le conceptacle ? — nous demeure inconnu (« organes nodulaires » de Sabouraud). Quant aux « spirales molles », je les ai vues se former, avec Les mêmes aspects, chez de nombreuses Mucédinées, particulièrement à la fin des cultures en cellules, au moment où le mycélium se prépare à fructifier. J’exposerai brièvement les raisons pour lesquelles les « thyrses spo- rifères » ne me paraissent aucunement assimilables à des appareils conidiens. L’hyphe qui les constitue ne possède pas ce caractère de constance dans le facies général et dans le mode de groupement qui est le propre du conidiophore et le fait aisément reconnaître. Les bour- geons appendiculaires, prélendues conidies de ce thyrse, varient nota- blement de forme et de dimensions dans le même champignon, suivant le milieu cultural employé; ils adhèrent à leur support par une large base, bien différente du pédicelle étranglé des conidies véritables ; leur mise en liberté coïncide ordinairement avec la désarticulation du thyrse lui-même, dont certains articles demeurent souvent continus avec un ou plusieurs de ces corpuscules, et ont un contenu réfringent comme ces derniers. Enfin, la formule cytologique de ces bourgeons ne nous à pas offert la constance qui caractérise les vraies conidies. C'est donc avec raison, selon nous, que Matruchot les dénomme chla- mydospores. Les Champignons des teignes {à l'exception de ceux qui, comme les ÆEidamella et les Ctenomyces, sont pourvus de fructifications concepta- culaires) ne possèdent donc que des organes de gemmation mycélienne. Outre qu'on ne peut scientifiquement invoquer, pour la spécification botanique, les caractères fournis par de tels organes accessoires, ces derniers, considérés chez les teignes, sont à la fois si variables dans le même champignon et si analogues dans des champignons différents, qu'il est impossible, en général, d'y recourir pratiquement pour dis- tinguer, non seulenient des espèces, mais même des genres botaniques. Les Champignons des teignes ne sont donc, au sens strict du mot, que des mycéliums stériles de Gymnoascées. Plus que jamais, depuis les récents travaux qui nous ont fail pénétrer plus profondément dans la connaissance des êtres de ce groupe, force nous est donc de nous contenter, pour leur classement, des caractères cliniques des affections qu’ils causent, en même temps que de ceux tirés de l’aspect macroscopique de leurs cultures sur les milieux nutritifs SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 497 et spécialement sur les « milieux d’épreuve » de Sabouraud, en appli- cation de la lor de spécificité des Trichophytons formulée par cet auteur. Les dénominations à allures génériques ou spécifiques par lesquelles on désigne commodément, à l'heure actuelle, les représentants de ce groupe si naturel de parasites, ne doivent donc être considérées que comme les étiqueltes provisoires d’un rangement que les progrès de la science viendront modifier, et un jour, sans doute, entièrement remanier. SUR LES PROPRIÉTÉS NARCOTISANTES DES HYDRURES DE NAPHTALÈNE, par A. BRISSEMORET. Dans une publication antérieure (1), j’ai eu l'occasion de mettre en évidence les propriétés narcotisantes de certains hydrures de phé- nanthrène (hexahydrophénanthrène, octohydrophénanthrène), et j'ai fait observer à cette occasion qu'il n’était pas exact d'attribuer ces pro- priétés narcotisantes au noyau phénanthrénique, mais bien plutôt aux chaïinons hydrogénés des hydro-phénanthrènes. Une nouvelle série de recherches me permet d'étendre les mêmes constatations aux hydrures de naphtalène (tétrahydronaphtalène, déca- hydronaphtalène). De mes nombreuses expériences sur ces différents hydrures j’extrais, à titre comparalif, les deux suivantes, qui mettront bien en évidence les analogies pharmacologiques entre les hydrophénanthrènes et les hydronaphtalènes. * Lapin & 2.700 : cet animal recoit à 4 h. 50 une injection intrapéritonéale de 2 centimètres cubes d’hexahydrophénanthrène. L'animal s’allonge presque aussitôt; il est en proie à une forte dyspnée ; à 2 h. 10, déplacé, il peut faire encore quelques mouvements, puis il se place sur le ventre, les pattes anté- rieures étendues en avant, les paties postérieures entièrement étendues à l'arrière, la face plantaire des pieds tournée en dessus; la tête est immo- bile, horizontale, les oreilles à demi pendantes. L'animal reste dans la posi- üon du lapin morphiné jusqu'à 3 h. 20. La sensibilité a progressivement disparu, il n’a plus de dyspnée. Vers 3 h. 30, l'animal se réveille, il urine abondamment, mais il reste fatigué et quelque peu ivre. Lapin & 2.750 : cet animal recoit à 2 h. 25 une injection intrapéritonéale de 2 centimètres cubes de tétrahydronaphtulène; en moins de cinq minutes l’animal, le membre abdominal parésié, s'étend sur le ventre et s'endort; il a de la dyspnée ; à 2h. 55, il urine abondamment, se déplace avec peine puis, s’allonge à nouveau, les pattes postérieures en extension vers l'arrière, la face (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologte, t. LXVITIE, p. 10, 1910. 498 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plantaire des pieds tournée vers le haut; la tête est renversée sur le dos, les oreilles horizontales ; la dyspnée disparaît. L'animal dort complètement anal- gésié jusqu à 4 heures. Il se réveille lentement, cherche à se relever, mais il ne peut se tenir debout; vers 5 heures, il marche, mais il a l’air hébété. Ce genre d'expériences démontre bien que : 1° L'hexahydrophénanthrène CH" (H°) (e + 305 — 307°) dont la masse atomique est la même que celle de l'hydrure de phénanthrène dont dérive la morphine, possède comme cette dernière la propriété de narcotiser un animal à sang chaud (lapin); 2° Qu'une propriété narcotisante analogue à celle de la morphine et à celle de l’hexahydrophénanthrène se retrouve chez le tétrahydronaph- talène CH (HA 5. 7. 9 fe 905 = 206)... [L est très intéressant de remarquer que ce tétrahydronaphtalène est précisément le carbure dont dérive la naphtalanemorpholine étudiée par L. Knorr (en même temps qu’une phénomorpholine) et dont il avait constaté les prapriétés narcotisantes analogues à celles de la morphine, lors des traysux qui l'avaient conduit à représenter la molécule de la morphine comme constituée par un noyau de phénanthrène et un fragment d’une N méthyloxazine (1). La constitution proposée par Knorr n'est plus admise; et mème les” analogies physiologiques qu’il avait signalées entre la morphine et la naphtalanemorpholine ont été contestées (2). > Il ressort avec évidence de mes propres expériences que, tout au moins en ce qui concerne les propriétés narcotisantes de la naphtalane- morpholine, l'opinion de L. Knorr mérite d'être conservée (3). SUR LE POUVOIR « ALEXIGÈNE » DE LA THYROIDE DÉLIPOIDÉE (THYRATOXINE), par Louise Fassin. Après avoir démontré le rôle considérable de la glande thyroïde dans la lutte de l'organisme contre les infections (4), en montrant que l'ad- ministralion de glande thyroïde fraiche, ou d'extraits complets de cet organe, même à très faible dose, augmente immédiatement, et d'une facon nolable, le pouvoir hémolytique et bactéricide du sérum des ani- (1)1Ges deux UT ir Lee ont été mis aimablement à ma Dénes lon par M. Leroux, à qui j'exprime ici mes sincères remerciements. (2) L.'Knorr. Berichte, t. XXXII, p. 744, 1899. (3) S. Frankel. Die Arzneimittelsynthese, 2° Aufl., p. #05. Berlin, 1906. (4) L. Fassin. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 et 16 mars 1907; Fd., 20 avril 14907. - SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 499 maux en expérience; d'autre part, que la thyroïdectomie est suivie d'un affaiblissement considérable de ces propriétés, je me suis demandé par quel mécanisme cet organe mystérieux produit son action, et s’il serait possible d'isoler la substance qui produit ce phénomène remarquable. Ma tâche a été singulièrement facilitée grâce à la bienveillance de MM. Henri et Iscovesco, qui-ont bien voulu m'aider de leurs conseils. M. Iscovesco (1) a mis à ma disposilion une certaine quantité des produits qu'il a isolés de la thyroïde : les différents lipoïdes, d’une part, de l’autre la thyroïde délipoïdée, la thyratoxine. Avec ces substances, j'ai inslitué une série de recherches, admi- nistrant à des lapins, en injection sous-cutanée : à l’un une émul- sion dans du liquide physiologique de glande thyroïde de mouton, desséchée (20 centigrammes), à d'autres une émulsion des lipoïdes solubles dans l’acélone, et solubles dans l'éther (quantité équivalente à 20 centigrammes de glande sèche), enfin à d'autres une quantité équi- valente de thyratoxine. Seuls, les lapins ayant recu la thyroïde entière, et ceux qui ont été traités à la thyratoxine, ont présenté, déjà dix minutes après l’injec- tion, une augmentalion nette des propriétés hémolytiques de. leur sérum, étudiées vis-à-vis des globules rouges normaux de poule. C’est donc dans la thyratoxine qu'il faut chercher la substance active, au point de vue qui m'intéresse, de la glande thyroïde. ILest intéressant de remarquer que Marbé, qui avait vérifié mes premières expériences en étudiant les propriétés opsoniques du sérum, vient d'arriver à uue conclusion analogue : la thyraloxine seule augmente le. pouvoir opsonique du sérum (2). (Laboratoire de physiologie de lu Sorbonne, 3 décembre 1910. NOTE SUR LA SÉCRÉTION DE L'HUMEUR AQUEUSE NORMALE ET SUR L'HUMEUR AQUEUSE PRODUITE APRÈS PONCTION DE LA CHAMBRE ANTÉRIEURE, par J. Mawas. [. — J'ai récemment étudié le lieu et le mode de produetion de l'hu- meur aqueuse. J'ai montré que c’est la rétine ciliaire (lépithélium ciliaire qui est le siège de la sécrétion de l'humeur aqueuse, et je l’ai considérée comme une barrière épithéliale élective, séparant le milieu intérieur (1) Iscovesco. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 11 juillet, 48 juillet et 25 juillet 1908. (2) Marbé. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, novembre 1910. 500 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : d'un côté, la chambre postérieure de l'autre. En effet, les cellules épithé- liales composant la rétine ciliaire sont douées de l’activité sécrétoire (formations mitochondriales, grains de ségrégation, vacuoles diverses, variations de chromaticité des noyaux ete...). L'humeur aqueuse n’est pas de la lymphe, comme on le croit généralement ; la chambre anté- rieure n’est pas un diverticule du système lymphatique (1). Il était intéressant de compléter les notions fournies par l'étude his- tologique, par une série d'expériences destinées à préciser le rôle que joue l’épithélium ciliaire dans la production de l'humeur aqueuse. On sait depuis très longtemps que la chambre antérieure vidée, se reforme plus ou moins rapidement. On peut donc produire, au moyen de paracentèses successives, une grande quantité d'humeur aqueuse, et l’étudier. En même temps on cherche au niveau du corps ciliaire, et particulièrement dans la rétine ciliaire, les modifications produites par : cette sécrétion exagérée. Mais l'humeur aqueuse produite après la ponction de la chambre antérieure, est un liquide sensiblement différent de l'humeur aqueuse normale. Sa teneur élevée en albumine lui a fait donner le nom d'humeur aqueuse albumineuse. M. Nicati considère ce liquide comme une humeur aqueuse spéciale. Quelle est la signification de cette humeur ? D'où vient-elle? Et comment se produit-elle ? II. — Pour résoudre ces problèmes j ai fait une série d'expériences sur le chien et le lapin ; l'humeur aqueuse recueillie par ponction dans - une seringue de Pravaz servait à un examen chimique sommaire. L’œil était ensuite énucléé, fixé et conservé pour l'examen histologique. L’hu- meur aqueuse recueillie avant et après la ponction, est recue dans deux tubes à essais très minces, l’un contenant de l'acide azotique pour la recherche de l’albumine l’autre de la liqueur de Fehling pourla recherche du sucre. L'humeur aqueuse normale est un liquide, pauvre en matière pro- téique et en sels, d'une viscosité voisine de celle de l’eau, et d’une con- ductibilité électrique supérieure à celle de lx Iymphe. Sa concentralion moléculaire serait plus élevée que celle du sang. L'humeur aqueuse contient en outre très peu de glucose. A l'élat normal, je l'ai toujours trouvée ne contenant aucun élément vivant, aucun globule blanc. L'humeur aqueuse normale donne un très léger louche, ou un anneau très mince d’albumine avec l'acide azotique ; l'humeur aqueuse produite, une demi-heure, une heure ou deux heures après la pre- mière ponction contient beaucoup plus d’albumine, et donne un anneau quatre à cinq fois plus grand et très dense. Quelquefois, le liquide (4) J. Mawas. Sur la structure de la rétine ciliaire, €. R. Académie des Sciences, 14 décembre 1908 ; et Recherches sur l’anatomie et la physiologie de la région ciliaire de la rétine, Thèse de doctorat en médecine. Lyon, 1910. is ORNE Ari ES TONER PEN TS SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 501 entier coagule en masse blanche compacte. Le précipité forméest soluble à la longue en grande partie dans l'acide azotique et donne la réac- tion xanthoprotéique. | L’humeur aqueuse de seconde formation coagule spontanément à l'air et se prend très vite en un caillot mou. Celte coagulation spontanée peut être empéchée par l’adjonction d’une quantité convenable_de fluorure de sodium. Je reviendrai prochainement sur ce détail. L'hu- meur aqueuse normale ne coagule jamais spontanément et reste tou- jours liquide. La liqueur de Fehling est légèrement réduite par l'humeur aqueuse normale, comme l’a signalé le premier Claude Bernard. La réduction est considérablement augmentée, deux à trois fois plus abondante lors- qu’il s’agit de l'humeur aqueuse de seconde formation. De plus, l'humeur aqueuse produite après ponction de la chambre antérieure donne très nettement la réaction du biuret, ce que ne donne jamais l'humeur aqueuse normale. III. — L'humeur aqueuse produite après ponction semble donc très différente de l'humeur aqueuse normale. D’autres différences seront à énumérer, mais dès à présent on peut admettre que cette humeur aqueuse de seconde formation est du plasma transsudé. Il ne s'agit pas là d’une sécrétion particulière, d'une hypersécrétion, mais d’une trans- sudation intense de plasma sanguin. La ponction de ia chambre anté- rieure fait tomber à zéro la pression intraoculaire. Par une série de phénomènes (réflexes multiples, phénomènes mécaniques), les vaisseaux du corps ciliaire sont considérablement dilatés et gorgés de sang. Du plasma transsude en grande quantité, il force l’épithélium ciliaire, et, sous cette poussée considérable, ce dernier laisse passer des substances pour lesquelles il n’est pas perméable normalement. La conséquence pratique de cette conception est grande tant au point de vue clinique qu’au point de vue bactériologique. Ilne faut pas abuser des ponctions de la chambre antérieure ni du drainage de cette cavité ; dans les deux cas la cornée, le cristallin et le corps vitré sont imbibés de plasma sanguin et non d'humeur aqueuse. Au point de vue bactério- logique, les diverses substances (hémolysines, toxines, etc...) qui ne tra- versent pas la rétine ciliaire passeront après une première ponction de la chambre antérieure, (Travail du Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) BroLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. 36 502 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE ORIGINE INTRA-GLANDULAIRE DES PRODUITS TOXIQUES DES CÉPHALOPODES POUR LES CRUSTACÉS. Toxicité comparée du sang, des extraits de glandes salivaires et d'extraits de foie des Céphalopodes, F par CHARLES FLEIG et ETIENNE DE ROUVILLE. A la suite des recherches de divers auteurs et de l’un de nous sur la toxicité du sue des extraits des glandes salivaires de Céphalopodes pour les Crustacés (Soc. de Biologie, mai 1910), nous nous sommes demandé si les produits auxquels est due celte toxicité préexistaient tout formés dans le sang et ne faisaient que filtrer au niveau des éléments glandu- laires, ou s'ils étaient dus à une élaboration intra-glandulaire, c'est-à- dire à un travail de sécrélion proprement dite. Le crabe étant l'animal le plus sensible à l’action toxique des extraits salivaires de Céphalopodes, c'est sur lui que nous avons étudié compa- rativement l’action de ces extraits et celle du sang provenant des mêmes animaux qui avaient fourni les glandes salivaires. Les Céphalopodes utilisés étaient £ledone moschata et Octopus vulgaris; les glandes sali- vaires postérieures (les plus toxiques) de ces derniers élaient triturées dans un mortier sans addition de liquide, jusqu'à obtention d’un produit de broyage homogène, et additionnées ensuite, par petites quantités répétées, de 9 parties d’eau salée, de facon à fournir finalement un extrait au 1/10 qu'on filtrait sur coton de verre. Le sang était obtenu par saignée au moyen d'une canule introduite dans le bout cardiaque de l'aorte ou dans les sinus. Nous avons donc observé comparativement, sur le crabe, les effets des injections de sang et d'extraits glandulaires au 4/10. Ces injections étaient faites soit au niveau des articulations des divers segments des paltes, soit dans le rectum. Dans une seconde série d’expé- riences, nous avons aussi étudié la toxicité des extraits alcooliques de ce sang (les produits toxiques des glandes salivaires des céphalopodes étant solubles dans l’aleool), afin de pouvoir injecter au crabe une quantité importante de sang sous un pelit volume ; pour obtenir ces extraits, on précipitait le sang par un grand excès d'alcool à 95 degrés ajouté par petites quantités successives, chaque addition étant suivie d'un broyage du précipité au mortier afin de le diviser finement; on évaporait ensuite à siccilé dans le vide et on reprenait le résidu, pendant cinq fois, en le broyant dans de nouvelles quantités d’alcoe!l à 95 degrés qu'on filtrait chaque fois au bout de vingt-quatre heures de contact; les cinq filtrats alcooliques étaient évaporés ensuite à siccilé dans le vide et, finalement, le résidu obtenu était brové et dissous dans un volume d’eau salée correspondant au dixième de celui du sang initial, On obtenait ainsi un extrait contenant, dans un volume déter- SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 503 miné, dix fois plus de substances solubles dans l'alcool que n’en renfermait le même volume du sang primitif. Enfin, dans un autre groupe d'expériences, nous avons comparé la loxicilé d’extraits de foie _d’£ledone ou d'Octopus, faits au 1/10 dans les mêmes conditions que les extraits salivaires. . Résultats. — Les extraits salivaires d’£ledone et d’Octopus se sont montrés, comme dans nos recherches antérieurement publiées sur les extraits salivaires d’Æledone, extrèmement toxiques. L'injection de 1 centimètre cube d'extrait d'Æledone entre le coxo- et le basipodite d'une paite, faite à un crabe de 62 grammes, produit en quelques minutes des signes d'intoxication très nets : tremblement des pattes, agitation générale, bave abondante; puis, parésie de plus en plus marquée, les pinces devenant peu à peu incapables de serrer les objets présentés ; l'animal, retourné sur le dos, ne rétablit pas son équilibre; il réagit de moins en moins aux excitations; au boul de dix minutes il est complètement inerte. Mort en quinze minutes. L'injection intra-rectale de 1c.c.5 du même extrait (qui est parliellement rejeté au dehors) produit des effets analogues sur un crabe de 58 grammes, qui meurt en vingt-cinq minutes. Mèmes résullats avec les extraits salivaires d'Octopus : courte période d’excilation avec tremblements caractéris- tiques des pattes, puis parésie progressive et paralysie complète; ces extraits sont généralement un peu plus loxiques que ceux d'£ledone. A la suite au contraire de l'injection dans la patte ou dans le rectum de 1 à 3 centimètres cubes de sang pur, soit d’Octopus, soit d'Æledone, le crabe ne présente rien d’anormal. Deux crabes pesant chacun 10 grammes et recevant en injection lente, dans la cavité générale, l’un 5 centimètres cubes de sang d’Octopus, l’autre 5 centimètres cubes d’eau salée.{témoin), ne cessent à aucun moment d'être comparables. Même - résultat négatif pour l'injection de 2 centimètres cubes d'extrait alcoolique de sang d'Octopus ou d’£ledone faite à des crabes de 60 à 10 grammes ; la quantité injectée représente cependant les substances solubles dans l'alcool qui sont contenues dans 20 cc. de sang normal. Avec les extraits de foie d'Octopus ou d'Eledone employés aux doses des extraits salivaires, on constate une cerlaine action toxique, mais de beaucoup moins intense que pour ces derniers; de plus, les phénomènes d'intoxication sont un peu différents, bien que d'ordre neuro-musculaire ; on ne constante pas, par exemple, les tremblements des pattes caracté- ristiques de l'intoxication par le suc salivaire. Conclusion. — La toxicité du suc salivaire des Céphalopodes est le résultat d'une élaboration intra-glandulaire, d'une sécrétion vraie, et non d'une simple filtration cellulaire, les produits loxiques du suc ne se déce- lant pas physiologiquement dans le sang. Les glandes diles « salivaires » des Céphalopodes n'ayant, on le sait, qu’un rôle nul ou insignifiant dans la digestion, la démonstration de cet acte secrétoire vrai et de la plus 504 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE grande toxicité du suc sécrété par rapport à celle de l'extrait hépatique constitue en outre une double donnée en faveur de la conception de ces glandes en tant qu'organes de défense spécifiques ou vraies « glandes à venin » (« Giftdrüsen de Henze »). {Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Montpellier . el Station zoologique de Cette.) SUR LA SURVIE D'ÉLÉMENTS ET DE SYSTÈMES CELLULAIRES, EN PARTICULIER DES VAISSEAUX, APRÈS CONSERVATION PROLONGÉE HORS DE L'ORGANISME, par CHARLES FLEIG. Des très intéressantes expériences de Jolly d'une part sur la survie in vitro des leucocytes du triton et de la grenouille, et la persistance in vitro de la division cellulaire des globules rouges du triton (Soc. de Biologie, T novembre 1903, 9 juillet et 22 octobre 1910), des curieux résultats de Harrison, Carrel et Burrows d'autre part sur la « cul- ture » in oitro de tissus d’homéothermes ou de poïkilothermes, je désirerais rapprocher une série de données expérimentales établies au cours de mes recherches sur les sérums artificiels à minéralisation complexe. Dans leur ensemble, ces données ont trait à la survie de cellules ou d'organes isolés du corps et aux limites dans lesquelles peut être obtenue leur reviviscence après séjour plus ou moins long à basse température; plus spécialement certaines d’entre elles envisagent la question de l’état vitalite des vaisseaux après conservation très prolongée à la glacière. Les travaux de nombreux physiologistes, en particulier ceux de Ringer, Locke, Cohnheim, Koulialko sur le maintien des fonctions de divers organes contractiles isolés du corps, nous ont amenés, M. Hédon et moi, à observer, en 1903, que sous l'influence d'un sérum artificiel approprié, certains organes de mammifères (intestin, œsophage, utérus, etc.) pouvaient par simple immersion dans ce sérum conserver fort longtemps leur contractilité; nous avons en outre montré que plusieurs de ces organes, conservés à la glacière, étaient encore capables de reviviscence, au bout de six et sept jours après leur excision du corps, par, réchauffement progressif dans le sérum (1). En utilisant des milieux nutritifs de différente nature (sérums artificiels, liquides organiques, {4) Hédon et Fleig. Sur l'entretien de l’irritabilité de certains organes sé- parés du corps, par immersion dans uu liquide nutritif artificiel. Soc. de Bio- logie, 25 juillet 1903. — Influence de la température sur la survie de certains organes séparés du corps. fbid., 24 octobre 1903. — Action des sérumsartificiels et du sérum sanguin sur le fonctionnement des organes isolés des mammifères. Archives internationales de physiologie, juillet 1905. ANNEE Re SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 505 eaux minérales), j'ai ensuite obtenu, avec les mêmes organes, des survies plus prolongées encore (huit et neuf jours pour l'intestin et l’œsophage) et étudié la survie d'éléments cellulaires de mammiféres, tels que les globules rouges et les spermatozoïdes (1). Ces derniers restaient vivants même après cinq à huit jours de glacière et résistaient même à une température de 18 degrés (mou- yements caractéristiques par réchauffement). Pour les globules rouges, la durée de survie s’est montrée de onze à douze jours (lapin); à ce propos, je rappelle la condition que j'ai admise comme critére de la vie des hématies : je considère comme globules rouges vivants les globules qui, lavés ou non, et réinjectés dans les vaisseaux de l'animal dont ils proviennent (auto-transfusion) ow d'un animal de même espèce (iso-transfusion), ne produisent pas d’hémoglobinurie ni aucune autre manifestation dans l'urine de destruction globulaire massive et sont capables de le restaurer après une saignée qui, simplement suivie de trans- fusion d’eau salée, serait mortelle. — Dans de nouvelles recherches, en con- servant à la glacière l’æsophage de lapin dans du sang défibriné ou dans um mélange de sang et de sérum artificiel, la survie est allée jusqu'à 12 jours; pour les spermatozoïdes, dans des conditions de milieu analogues, la survie a été de treize jours; pour le pharynx, l’œsophage et le cœur de grenouille, dans des mélanges de sang et de sérum artificiel, elle s’est montrée plus élevée encore (Jusqu'à quinze à dix-sept jours). En ce qui concerne les vaisseaux conservés in vilro en vue d’une greffe, le critère de leur vitalité est difficile à donner. J'ai néanmoins cherché à élucider si, après conservation prolongée hors de l'organisme, ils restent vivants (2). La condition essentielle pour la réussite de la greffe est l'absence de thrombose et il semble a priori que la réalisation de cette condition soit l'indice d’une paroi vasculaire vivante, car dans une paroi morte devraient se produire des phénomènes d’altération cadavérique amenant la coagulation. Ayant alors préalablement constaté que la congélation à 18 degrés tue les tissus con- tractiles des mammifères, j'avais congelé à 18 degrés pendant un quart d'heure des artères de chien, pensant amnsi les tuer, et les avais interposées ensuite sur le trajet de carotides de chien (procédé de Payr) pendant huit heures, sans constater de coagulation. Il semblait donc qu'un greffon -mort pût remplir la condition essentielle pour la réussite de la greffe. Mais cer- taines cellules de mammifères (spermafozoïdes) pouvant survivre, nous (1) Fleig. Les sérums artificiels à minéralisation complexe, milieux vitaux. Leurs effets après les hémorragies. Soc. de Biologie, 1‘ juillet 4907. — Des divers liquides organiques en tant que milieux putritifs artificiels pour les organes isolés du corps. Ibid., 26 octobre 1907. — Survie et reviviscence des spermato- zoïdes dans quelques milieux artificiels, 1bid., 17 juillet 1909. — Action d'eaux minérales et de sérums artificiels radioactifs sur la survie d'organes ou d’élé- ments cellulaires isolés du corps. 1bid., 26 octobre 1909.— Les eaux minérales milieux vitaux, etc. Paris, Maloine, 1909 (cf. pp. 222-309). — Cf. aussi Soc. de Biologie, 18 décembre 1904, p. 777. (2) Fleis. Recherches sur l’anastomose circulaire des vaisseaux, etc. Société Sc. méd. de Montpellier, 10 décembre 1909. Paru in Montpellier méd., 13 fé- vrier, 10, 17 et 24 avril 4910 et in Recherches sur les anastomoses vasculaires terminales et quelques-un’s de leurs applications. Paris (Maloine), avril 1910. 506 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'avons vu, à la congélation à 18 degrés, il fallait, pour maintenir la précé- dente conclusion, refaire l'expérience avec des artères sûrement mortes : or, des vaisseaux conservés dans de l’eau distillée ou de l’eau salée chloroformée se sont montrés tout aussi aptes à l’interposition carotidienne et n’ont pas donné de coagulation, fait qui permet d'établir la conclusion en question. Dans ces conditions, et eu égard aux limites de survie observées pour les cellules ou lissus de mammifères autres que les vaisseaux, il semble queles artères con- servées à la glacière pendant des mois et greffées ensuite avec succès ne soient, contrairement à l'opinion de Carrel-dans un récent mémoire, que des vais- seaux morts, tolérés en corps étrangers aseptiques, ne produisant pas de coagulalion par suite du maintien des caractères physiques de l'endothélium et servant de simple {uteur aux éléments de néoformation, ce qui d’ailleurs ne diminue en rien la valeur pratique des expériences de greffe. Conclusion. Bien qué diverses cellules de poïkilothermes (physiologiquement adaptées à une vie indépendante) puissent survivre hors de l'organisme pendant des mois, bien que divers organes de poïkilothermes puissent survivre aussi pendant plusieurs semaines, bien que diverses cellules ou organes d'homéothermes puissent conserver leur vitalité à la glacière pendant un temps déterminé (de quelques jours à plus d'une semaine), il n'est point prouvé actuellement que la survie des vaisseaux de mammifères puisse étre prolongée pendant des mois, ni que ces vaisseaux, après plusieurs mois à la glacière, continuent réellement à vivre dans l'organisme où on les greffe. RAPPORTS DE LA QUANTITÉ ET DU TAUX DE L'URÉE DANS L'URINE, , ! LA CONCENTRATION DE L'URÉE DU SANG ÉTANT CONSTANTE, par L. AmpaRn. Dans une note précéderte (1), nous avions montré que le rapport entre le débit de l’urée dans l'urine et la concentration de l’urée dans le sang avait pour formule \/débit de l'urée X K = taux de l’urée du sang — à la condition que les urines examinées fussent de concentra- tions identiques. Si cette dernière condition expérimentale n’est pas observée, c'est-à-dire si les urines sur lesquelles porte l'examen sont de concentrations trop diverses, le rapport précité perd de sa simplicité — parce que avec une urémie constante le débit de l’urée est d'autant plus grand que la concentration uréique de l'urine est plus faible. Ce fait pouvait être prévu. On sait, en effet, que si l'on fait boire abondamment un sujet, sa con- centration urinaire Ss’abaisse, mais que le volume de l'urine s’aceroit; si bien qu'au.total le débit uréique s’accroit. M. Albarran (2) a étudié ce - (4) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 25 novembre 1910, p. #11. (2) Albarran. Exploration des fonctions rénales, 1905. FRONT ENT SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 507 phénomène il y a plusieurs années dans ses recherches sur la polyurie: expérimentale. _ Cette note a pour objet d'exposer la loi qui régit le débit de l’urée en fonction de la concentration de l’urée dans l'urine. ie Pour simplifier la présentation des faits, nous envisageons le cas où ‘avec une urémie constante le débit de l’urée varie en raison des varia- tions de la concentration urinaire. Sujet B de la note précédente. Voici les résultats numériques de la polyurie expérimentale : URÉE CONCENTRATION URÉE de l’urine de l’urée du sang par 24 heures. de l'urine. p. 1000. LÉDIA ST O 34 8 0,41 B 48 gr. 0. . 18.1 0.49 L'expérience montre que le débit de l’urée augmente avec la chute de la concentration urinaire et à première vue en fonction des varia- tions de la racine carrée de la concentration urinaire. Si cette relation est exacte nous devons avoir en appelant D‘ et D°, C'et C les débits et les concentrations uréiques de l’urine dans les expériences « et 8 DC ID VATE et en prenant nos résultats os nous devons avoir : 33.0 = Vis À 18,0 À 31.8 Le calcul de cette égalité nous donne 0,700 — 0,720, c'est-à-dire une approximation des résultats théoriques avec les résultats observés de 3 p. 100. Sujet À de la note précédente : URÉE CONCENTRATION URÉE de l'urine de l'urée du sans par 24 heures. de l'urine. p. 1000 CHA D EE EEE 39,90 0,36 BHIDE Sr 12 ee 4,88 0,37 Ven où CSI 0H - Dans cet exemple l’approximation des résultats théoriques et observés est de 5 p. 100, c'est-à-dire satisfaisante malgré les écarts considérables 508 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du débit et de la concentration de l’urée de l'urine d’une expérience à - l'autre. Deux lois régissent done la sécrétion de l’urée qu'on peut formuler ainsi : | 1° Avecune concentration uréique urinaire constante : \/Débitdel'urée X K = urée du sang. _. a D: 4/0 2°. Avec une urémie constante : — — D VC La pureté des résultats obtenus par l'application de ces deux formules semble établir que les deux lois précitées épuisent les lois qui président à la sécrélion de l'urée. Il en résulte une grande simplification dans l'appréciation de la valeur fonctionnelle des reins caractérisée par K. En effet, il est possible de calculer K avec n'importe quel débit uréique, concentration uréique de l'urine et concentration uréique du sang; on pourra toujours recal- culer la valeur de K pour une concentration urinaire conventionnelle. (Laboratoire de M. le professeur Albarran.) TOXICITÉ COMPARÉE POUR LE SYSTÈME NERVEUX DES SELS DE MERCURE, DE L'HECTINE ET DU « 606 », par JEAN Camus. J'ai étudié l’action toxique du bichlorure de mercure, du biiodure de mercure, de l’hectine et du 606 sur le système nerveux. Les solutions étendues de ces corps ont été injectées à des chiens et à des lapins dans le liquide céphalo-rachidien entre l’atlas et l’occipital. Il s’agit sans doute d’un mode spécial de toxicité qui n’a que des rap- ports lointains avec les procédés thérapeutiques, mais cette méthode simple permet de faire une étude comparée de l'aclion toxique directe de différentes substances sur le système nerveux. Elle donne, ainsi qu'on en peut juger par les expériences ci-dessous, des effets constants en rapport avec les doses des poisons injectées. RECHERCHES SUR LE CHIEN. Bichlorure de mercure : 4. Chien épagneul. P. 20 k. Injection de 3 c.c. de la solution, à 1 p. 1000. Mort avec troubles bulbaires en 30 min. 2. Chien griffon. P. 9 k. Injection de 1 c. c. solution à 1 p. 1000. Mort en 4 heures, après convulsions toniques. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 509 : . Chien mouton. P. 11 k. Ioecues de 2 c. ce. 5 solution à 1 p. 1000. Mort as convulsions épileptiformes en 4 . es. . Chienne fox. P. 8 k. Injection de 1 c. c. mème Soltion. Consors vio- lents 30 min. après l'injection, rotalion rapide autour de son axe longitu- .dinal, puis coma. On l’achève. 5. Chien griffon. P. 21 k. Injection de 1 c.c. même solution, et, 30 min. après l'injection, convulsions violentes, rotation autour de son axe, coma ; en somme, symptômes identiques au précédent. 6. Chien roquet. P. 6 k. 500. Injection de { c. c. d’une solution à 4 p. 5000; l’animal reste normal pendant 6 jours, puis nouvelle injection de 1/3 de c. c. de solution à 1 p. 1000; l'animal reste normal pendant 5 jours, puis nouvelle injection de 1 c. c. de la solution à 1 p. 1000; il meurt en 12 heures. 7. Chien. P. 12 k. Injection de 1/2 c. c. de [a solution à 1 p. 5000 ; aucun _ accident pendant 10 jours, puis injection de 1/2 c. c. de la solution à 1 p. 1000; aucun accident pendant 13 jours ; puis injection de 1 c. c. de la solution à 4 p. 1000 : convulsions épileptiformes dans les heures qui suivent, coma pro- longé. Mort. Biiodure de mercure : Chien. P. 14%. Injection de 1 c. c. de la solution biiodure de mercure 0 gr. 50 ; iodure de potassium 0 gr. 50; eau distillée 100 gr.; il présente 5 minutes plus tard des troubles respiratoires et 35 minutes après de violentes convul- sions avec rotation autour de son axe qui se répètent à plusieurs reprises pendant 1 heure. On l'achèye. Hectine : 4. Chienne. P. 10 k. Injection de 3 c. c. de solution d’hectine à 1 p. 100; 6 heures après, elle a des convulsions, puis coma,et meurt dans les 24 heures. 2. Chien. "P. 7 k. lujection de 1 c. c. solution hectine à 1 p. 100 ; 8 heures après, violentes convulsions. Mort dans les 24 heures. 3. Chien. P. 11 k. Injection de 1 c. c. solution hectine à 4 p. 1000; il paraît normal pendant le 1°" jour; il présente le 2° jour de l'ataxie, de l'incerti- tude de la marche, puis des convulsions; le 3° jour il meurt avec une tem- pérature rectale de 4301. 4. Chien. P. 12 k. Injection de 1/2 c. c. solution hectine 1 p. 100; il paraît normal pendant 4 jours quoiqu'un peu abattu; il meurt pEAAARt Ë nuit du 5° jour. 5. Chien. P. 5 k. Injection 1/2 c. c. solution hectine 1 p. 100; le 1°" jour, rien d'anormal ; le 2° jour, très légers troubles de Ia marche; le 3° jour, très violentes convulsions. 6. Chienne 6 k. Injection 1/4 c.c. solution hectine à 1 p. 100 ; suivie pen- dant {0 jours sans accidents. 7. Chien. P. 13 k. Injection 1/4 c. c. solution hectine à 1 p, 100; il ne pré- sente pas d'accidents pendant 11 jours; nouvelle injection de 1 c. c. même solution, pas d'accidents le 1° jour, et de violentes convulsions le 2° jour. 606 : 4. Chien. P. 10 k. Injection 1/4 c. c. solution 606 (Hyper), à 1 p. 100, rien 510 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'anormal le 1° jour; légers troubles de la marche le 2° jour, violentes con- Ts le 3° jour, et mort. Chien. P. 8 k. Injection 1 c. c. solution 606 | Hype à 1 p. 400. Il entre 30 1 min. après dans un état de semi-torpeur, il a 6 heures après de légères - convulsions, il meurt le 2° jour. 3. Chien. P. 16 k&. Injection de 3 c. c. 5 de solution à 1 p. 100 de 606 (Hyper). Il entre 30 min. après dans un état de semi-torpeur; à heures après, état comateux entrecoupé de convulsions ; 6 heures après, mort avec PORRÉE et = une température rectale de 44 degrés. RECHERCHES SUR LE LAPIN. Bichlorure de mercure : Ce sel a été employé en solution à 1 p. 4000, à 1 p. 300 et à 1 p. 5000. Les lapins (en moyenne du poids de 2 k à 2 k. 500) qui ont recu 1 milligr. sont morts en quelques minutes ; aux doses de 1/4, 1/5 et 1/8 de milligr., les lapins présentent presque tous très rapidement des convulsions violentes et meurent en 12, ou 24 ou 72 heures. : Je donnerai le résumé d'une série d'expériences portantsur 12 lapinsinjectés en même temps; # ont recu une solution de biiodure de mercure (avec un peu d’iodure de sodium), # ont reçu de l’hectine et 4 du 606 (idé). Biodure de mercure : Mort en 2 min. 1er Zapin. 1 Kk. 930 : 1 centigr. Biiodure Hg. (sol. à 1 p. 1000). 2e lapin. 2 k. 220 : 1 milligr. Biiodure Hg. (sol. à 1 p. 500) Mort en 3 min. 3e lapin. 2 k. 120 : 1/5 milligr. Büodure Hg. (sol. à 4 p. 500) Mort en 15 min. 1e lapin. 2 k. 040 : 1/4 milligr. Biiodure Hg. (sol. à 1 p. 1000). Mort en 5 h. Il semble que le titre de la solution n x'est pas négligeable (lapin 3° et lapin 4°). Hectine : 5e lapin. 2 K. 030 : 5 cenligr. [ectine (sol. à 10 p. 100). Mort en 12 min. 6° Zapin. 1 k. 945 : TL centigr. Hectine (sol. à 1 p. 100) Mortlanuitsuiv. 1e lapin. 1 Kk. 920 : 5 milligr. Hectine sol. à 1 p. 100). Mortlanuitsuiv. 8e lapin. 2 k. 160 : 1 milligr. Hectine (sol. à 1 p. 500). Mortlanuitsuiv. Le 6° lapin eut des convulsions 7 heures après l'injection. Le T° à ce moment était abattu. Le 8° était normal. 606 : 9e lapin. 2 kilog. 5 centigr. 606 (idé.) : (sol. à 5 p. 100). Mort en 4 h. 10e Zapin. 2 k. 040 1 centigr. 606 (idé.) (sol. à 1 p. 100) Mortla nuit suiv. | 118 Japin. 2 k. 050 5 milligr. 606 (idé.) (sol. à 1 p. 100). Mort en 36 h. 12e Tapin.. 1 k.-930 4 milligr. 606 (idé.) (sol. à 1 p. 500). Mort en 48 h. $ Le 12° lapin est resté normal le 1° jour et l'était encore au début du 2° jour. Il résulte de ces recherches que les accidents toxiques nerveux déterminés par les solutions faibles de bichlorure et de biiodure de mercure sont beaucoup plus-rapides et plus intenses que ceux qui sont LU > SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE - 341 déterminés par l'hectine et le 606 employés même à des doses plus _fortes. Ces deux derniers corps ont des toxicités nerveuses assez voisines l’une de l’autre; l’hectine paraît chez les lapins un peu plus toxique que le 606, elle l’est un peu moins chez le chien. Je n'ai pas noté avec les faibles doses des sels de mercure la période remarquable d’incubation que j'avais observée avec les mêmes doses de sels de plomb (1). Cette période d'incubation s'observe avec les doses faibles d'hectine et de 606. Il me paraîtrait hasardeux d'introduire des doses même faibles de ces substances dans le canal rachidien de l’homme. Sans doute une injection faite par voie lombaire peut rester dans la partie inférieure des méninges et ne pas diffuser jusqu'aux centres supérieurs. Mais on risquerait que cette diffusion se fasse, et alors un tableau sympto- matique analogue à celui que j'ai observé chez le chien pourrait se pro- duire. Il exisle chez le chien des manifestations psychiques (instabilité, agitation, hallucinations) qui précèdent des convulsions très intenses. Le tableau clinique est d’ailleurs plus riche en symptômes psychiques et en phénomènes moteurs avec de petites doses qu'avec de fortes doses qui diminuent et suppriment les premières phases de l'intoxicalion en déterminant rapidement le coma et la mort. Nota. — fe mercure métallique injecté aseptiquement dans le liquide céphalo-rachidien à la dose de plusieurs grammes ne donne pas d'accidents immédiats. 11 détermine des méningites purulentes, et l’on retrouve à Pautopsie des îlots de pus autour des gouttelettes de mercure qui sont faciles à reconnaitre. COLORATION DES FIBRES NERVEUSES PAR LA MÉTUODE A L'HÉMATOXYLINE AU FER APRÈS INCLUSION A LA CELLOÏDINE, par MakiE Loyez. Pour colorer les fibres nerveuses sur les coupes, outre les méthodes qui nécessitent un chromage prolongé comme celle de Weigert-Pal, il existe des procédés qui n’ont été employés jusqu'ici que sur les coupes par congélation : telle est la méthode de M. Nageotte (2), à l'hématéine alunée; telle est encore la méthode à l'hématoxyline au fer d'Heiden- hain, recommandée par M. Nageolte pour les fibres de la-corticalité, et tout récemment encore par M. Bolton (3). Or, on sait combien il est (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 mars 1910. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie, 7 nov. 1908, et 20 nov. 1909. {3) Brain, vol. XXXIIT, juin 1910. 912 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE difficile d'obtenir de bonnes préparations à l’aide de pièces congelées, la fragilité des coupes après l’action des réactifs rendant leur manipu- lation très délicate; c’est ce qui explique que, malgré la supériorité des résultats obtenus par ces procédés, leur pratique ne soit pas d'un usage courant dans tous les laboratoires de neurologie. Ayant essayé d'employer ces méthodes après l'inclusion des pièces à la celloïdine, le procédé à l’alun de fer m’a donné des résultats compa- rables à ceux qu'on obtient par la méthode de Weigert-Pal. La simple fixation au formol à 10 p. 100 suffit pour insolubiliser la myéline et permettre l'inclusion. Les pièces doivent y séjourner au moins huit jours, pour obtenir de bonnes préparations, mais elles peuvent rester dans le fixateur plusieurs mois et plusieurs années sans inconvénient. Pour les petits fragments, après vingt-quatre heures de fixation, les fibres se colorent déjà suffisamment pour permettre de constater l'existence de lésions dégénératives. Après l'inclusion, les coupes faites au microtome doivent subir les trois opérations suivantes : 1° Mordancçage à l’alur de fer à 4 p. 100 pendant vingt-quatre heures. Lavage rapide ; 2° Coloration par l'hématoxyline de Weigert(hématoxyl. 1 gramme, — alcool 10 centimètres cubes, — eau 90 centimètres cubes, — sol. saturée de carbonate de lithine 2 centimètres cubes), pendant vingt-quatre heures, — de préférence dans l’étuve à 37 degrés, mais ce n'est pas indispensable. Lavage à l’eau; - 3° Différenciation. Il est préférable de la faire en deux temps : d’abord par l’alun de fer à 4 p. 100, mais arrêter la décoloration dès que la substance grise commence à se dessiner en plus clair, et porter ensuite les coupes, après lavage soigné, dans le différenciateur de Weigert : borax 2 p. 100, ferricyanure de K 2,5 p. 100. Laver à l’eau, puis à l’eau ammoniacale ; laver de nouveau plus longuement; enfin passer par les alcools, le xylol, et monter au baume. L'usage d'un second différenciateur, employé pratiquement par M. Nageotte, bien que je n’en aie pas trouvé mention dans sa note, est utile pour atténuer l’action trop rapide et un peu brutale de l’alun de fer, avec lequel on risquerait facilement de dépasser la mesure. Bien entendu, cette méthode, comme celle de Weigert-Pal, n’est pas élective. Outre les fibres nerveuses, les hématies, les nucléoles des cellules nerveuses, la chromatine des petits noyaux restent colorés en noir; le protoplasma des cellules nerveuses EsE jaune päle, et les Corps ns tonne un peu plus foncés. Sur les coupes du cerveau, il reste dans la substance grise une teinte de fond gris jaunâtre, d'autant plus accentuée que les coupes sont plus épaisses; si l’on différencie davantage pour la faire disparaître, on risque de décolorer les fibres fines de la corticalité. De là, la nécessité : ; SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 513 de faire des coupes minces. Celles de 40 à 15 sont très suffisamment transparentes; au delà leur opacité les rend difficilement utilisables. Malgré cet inconvénient, cette simple modification apportée à une méthode déjà employée depuis longtemps présente de réels avantages: 1° Elle permet d'obtenir dans l’espace de quelques jours des prépara- tions de fibres nerveuses sans qu'il soit nécessaire de recourir au chromage prolongé des pièces; 29 C'est une méthode facile à employer, ne nécessitant ni outillage spécial, ni habileté particulière, comme c’est le cas pour les procédés par congélation; 3° Elle permet de faire sur la même pièce, au même niveau, sur des coupes voisines, les principales colorations usitées en neuro-patho- logie, telles que le Nissl, l'hématéine-éosine, le Van Gieson, — ce qui est surtout appréciable pour l'étude de lésions très limitées, par exemple lorsqu'il s’agit des noyaux bulbaires ou protubérantiels. Elle semble donc appelée à rendre quelques services dans les labora- toires de neurologie, et c’est à ce titre que j'ai pensé qu'elle méritait d'être signalée. (Travail du Laboratoire de M. le Professeur Claude, à l'hôpital Saint-Antoine.) EXISTENCE £T SURVIVANCE DE MICROORGANISMES A LA SURFACE DU SAUCISSON ET DU CERVELAS, par E. MAUREL. Qi En même temps que sur le pâté (1), j'ai fait porter mes expériences sur : le saucisson et sur le cervelas, et je vais résumer les expériences faites sur chacune de ces deux charcuteries, en les faisant suivre de quelques conclusions. SAUCISSON. — Exp. I. — Saucisson pris dans une charcuterie d’un faubourg, 3 février 1910. Ensemencement de deux tubes de gélose, n° 4 et n° 2, avec une anse de platine promenée à la surface de ce saucisson. 5 février, sur le tube n° 1, riche culture rappelant les caractères extérieurs du staphylocoque, et constituée d’une manière exclusive par des diplocoques dont quelques-uns sont réunis par deux et placés bout à bout. Le tube n° 2 est resté stérile. Exp. IL. — Saucisson pris dans un grand marché public, 11 février 1910. Ensemencement par le même procédé d’un tube de gélose. 12 février, riche (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séances des 19 et 26 novembre 1910. 514 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE culture composée exclusivement par des diplocoques dont la plupart sont réunis par deux et placés bout à bout. Exp. IL. — Saucisson envoyé de Lille (Nord), 21 février 1910. Ensemencement d’un tube de gélose par le procédé précédent. 22 février, riche culture com- posée par des diplocoques et souvent réunis par deux et placés bout à bout. Exp. IV. — Saucisson pris dans une épicerie, 26 décembre 1910. Ensemence- ment par le même procédé d'un tube de gélose. Dès le 27, culture rappelant celle du staphylocoque et composée par des diplocoques isolés et ayant environ 1 : 5 de diamètre. Exp. V. — Saucisson pris dans une autre épicerie, 30 novembre 1910. Ense- mencement par le procédé ordinaire de deux tubes de gélose. 1 décembre, riches cultures sur les deux tubes composée par des diplocoques isolés. CERvELAS. — Exp.1. — Cervelas acheté dans une grande charcuterie, 8 jan- vier 1910. Ensemencement de deux tubes de gélose qui, dès le 19, sont cou- verts d'une riche culture composée exclusivement par des diplocoques. Exp. Il. — Cervelas pris dans une épicerie d’un faubourg, 31 janvier 1910. Ensemencement par le procédé ordinaire ; dès Le 1°" février, riche culture de diplocoques. = Exp. III. — Cervelas pris dans une grande entreprise d'épicerie, 31 janvier 1910. Ensemencement par le procédé ordinaire de deux tubes de gélose. 1e février, culture de diplocoques sur les deux tubes. Exp. IV. — Cervelas pris dans une épicerie d'un faubourg, 3 février 1910. Ensemencement par le procédé ordinaire de deux tubes de gélose; 4 février, à peine quelques points de culture. Le 5 février, la culture s’est étendue sur les deux tubes, et elle est composée de cocci de 1: 5 de diamètre et groupés par trois ou par quatre. : Exp. V.— Cervelas pris dans une grande charcuterie, 23 décembre 1909. Raclage de la surface de ce cervelas, mélange de ce raclage avec de l’eau distillée fraîchement bouillie, et ensemencement avec ce mélange de deux tubes de gélose et d’un tube de bouillon peptonisé. Le 24, à peine quelques points de culture sur les tubes de gélose; le bouillon peptonisé a conservé sa transparence. Le 25, les points de culture de la gélose se sont multipliés et ceux existants se sont étendus. Ils sont constitués en partie par des cocei et en partie par des filaments dont quelques-uns sont sporulés. Le bouillon peptonisé est trouble. Le 27 décembre, mélange de la culture sur gélose à de l’eau distillée frai- chement bouillie, en quantité suffisante pour donner à cette dernière une couleur légèrement laiteuse, et injection par la voie veineuse d’un centimètre cube de ce mélange à un lapin de 2.350 gr. Le 28, le poids de l'animal, qui était en croissance, descend à 2.330 gr., mais dès le lendemain il reprend sa marche ascendante et il atteint successivement : 2.390 gr. le 29; 2.385 gr. le 30; 2.400 gr.le 31 ; 2.420 gr. le 1°" janvier ; 2:420 gr. le 2'et 2.425 gr. le 5. Le poids de l’animal a donc été diminué pendant vingt-quatre heures, mais il a repris dès le second jour sa marche ascendante. ExP. VI. — Cervelas pris dans un marché. Le 5 novembre 1910, raclage de la surface de ce cervelas avec un sealpel flambé; mélange de ce raclage avec de l’eau distillée fraichement bouillie et éensemencement avec le mélange de deux OO SÉANCE- DU 3 DÉCEMBRE 54 tubes de gélose. Dès le 6, culture sur les deux tubes rappelant celle du staphy- locoque et composée exclusivement par des diplocoques dont les éléments ont environ 1 4 5 de diamètre. Un nouvel ensemencement sur gélose fait le 6, après cet examen, donne le lendemain une culture également composée d'une manière exclusive par ce même diplocoque. Le 8 janvier, un lapin recoit par la voie hypodermique une solution de bichlorure de mercure à la dose de 0 gr. 0075 par kilogramme d'animal, et cette dose est bien supportée. Le lendemain, 9 janvier, à six heures du soir, la culture du 6 janvier est mélangée à de l’eau distillée en quantité suffisante pour donner à cette dernière une couleur légèrement laiteuse et un centimètre cube de ce mélange est Do par la voie veineuse à ce même lapin pesant 2.600 gr. L'animal mange peu dans la journée du 10 et, le 11 aies son poids est tombé #2 .440 gr. Le 11, à six heures du sôir, prise du sang de l’animal et ensemencement de deux tbe de gélose. Le 12 janvier, poids de l'animal. 2.450 gr., cultures sur les deux tubes ense- mencés avec le sang, et composées par les mêmes diplocoques. Le 13, nouvelle injection sous-cutanée de 0 gr. 005 de bichlorure de mercure par kilogramme d'animal. Le 14, poids 2.310 gr., diarrhée légère ; nouvelle prise de sang et ensemen- cement de deux tubes de gélose. Le 15, troisième et dernière injection sous- cutanée de 0 gr. 0025 de bichlorure par kilogramme d'animal. Le 16, poids de l'animal 2.280 gr.; les deux tubes ensemencés le 14 avec le sang sont restés stériles. Le 17, 2.240 gr. et, le 18, 2.300 gr. A partir de ce moment, quoique lentement, le poids de Pl se relève, mais il ne revient à son point de départ, 2.600 gr., que dans-les premiers jours de février. Conclusions relatives au saucisson et au cervelas. — 1° À la surface de ces charcuteries, même tout à fait fraiches et prises dans les magasins les mieux tenus, il peut exister des microorganismes: 2° L'existence de ces microorganismes doit être fréquente, puisque je les ai constatés constamment sur les onze fois que je les ai cherchés; 3° La forme la plus fréquente est un diplocoque ; 4° Ce diplocoque a été peu dangereux pour un lapin sain, mais ii à fait diminuer d’une manière très marquée le poids d’un autre lapin dont la résistance (probablement la phagocytose) avait été diminuée par le bichlorure de mercure (1) ; 5° Ce microbe a pu être retrouvé dans le sang au moins quarante- huit heures après son injection par la voie veineuse. Conclusions générales sur l'existence et la survivance de microorganismes à la surface des charcuteries. — 1° De même que les expériences faites sur les sucreries et les pâtisseries, celles faites sur les charcuteries ne (1) Inflammation mercurielle des muqueuses. Doin, Paris, 1894, 516 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE laissent aucun doute sur l'existence fréquente de certains microorga- nismes à leur surface ; 20 Ces microorganismes y conservent leur reproductivité ; 3° La forme la plus fréquente est un diplocoque ; 4° Ces microorganismes peuvent devenir pathogènes pour les lapins dont la résistance est diminuée. Ces faits me paraissent mériter l'attention des hygiénistes. Si, en effet, ces microorganismes restent habituellement inoffensifs pour nous, nul ne saurait affirmer qu'ils ne pourraient pas devenir pathogènes dans des conditions diverses de notre milieu intestinal. De plus, la conserva- tion de la reproductivité de ces microorganismes à la surface de ces aliments permet de supposer qu'il peut en être de même pour nos microbes pathogènes, et je donnerai bientôt des expériences qui plai- dent en faveur de cette hypothèse. Enfin, fait qui me parait encore plus important, l'existence presque constante du même microorganisme à la surface de toutes ces charcu- teries m'a conduit à cette idée que peut-être il existe aussi dans leur intérieur et, de nouveau, mes expériences sont venues la confirmer. (Fravaux du laboratoire de médecine expérimentale de lu Faculté de médecine de Toulouse.) Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. € SÉANCE DU-10 DÉGEMBRE 1910 ALEXEIEFF (A.) Sur quelques points de la structure des « Binu- cléates » de Hartmann ....... Biccarp (G.) : Anaphylaxie du cobaye pour l'hémorragine du venin LEVÉ DETERENENNS C EC-enpebe ir nage BizzarD (G.) et DECHaMBRE (E.) : Action du suc d’autolyse du foie de porc sur la coagulation du sang et AURAI CNREVITTO NN ee Doprer (Cx.) : Action bactérioly- tique comparée du sérum antimé- ningococcique sur les méningoc«- ques et les germes similaires, in- jectés par voie veineuse. . . . . .. FABrE(G.) : Altérations organiques et fonctionnelles des organismes végétaux sous l'influence du radium (Préliminaires à l’étude des doses LavOrables) reel. EN Fauré-FREMIET (E.) Variations d'une espèce du genre Haplo- DTASMIUME SAME STE 0 FLeiG (CnaARLes) : Activité peroxy- dasique du sang et des tissus chez les insectes (réaction à la phéno- DA taie) PAT PRE Er GRuzEWSkA (Z.) : Purification ra- SOMMAIRE 239 pide de grandes quantités de glyco- gène et séparation de granules de différentes grandeurs... 2... Iscovesco (H.) : V. Etudes sta- lagmométriques. La tension super- ficielle des lipoïdes de l'organisme. Mar8é (S.) et Racuewsxr (Ta- TIANA) : Etude sur l’anaphylaxie. — I. L'étape anaphylactique de l'ana- DAVIAXIENSÉTIQEMAR RUES APCE MarBé (S.) et RacHewskr (Ta- TIANA) : Etude sur l’anaphylaxie. — II. L'ana-anaphylaxie dans l'ana- PRYIAXIEESÉTIQUER SE MAN EUATRE Mawas (J.) : Action de la pilocar- pine sur la sécrétion de l'humeur AAUCUSC RÉ D A Se Cor ne NAGEOTTE (J.) : A propos de la communication de Mie Loyez sur la colorabilité de la myéline dans les pièces fixées au formol et in- cluses, à la celloïdine. = . 5 :. °.. Pasrra (C.) : À propos du « signe du pli du coude » dans la scarlatine. TrisouLet (H.) : La réaction de Pettenkofer, son emploi empirique en coprologie clinique. . . . . .. Présidence de M. Letulle, vice-président. À PROPOS DE LA COMMUNICATION DE Mi° Loyez SUR LA COLORABILITÉ DE LA MYÉLINE DANS LES PIÈCES FIXÉES AU FORMOL ET INCLUSES A LA CELLOIDINE, par J. NAGEOTTE. £je = 1 M'° Loyez a montré, dans la dernière séance, que l’on peut colorer par l’hématox yline ferrique des coupes de pièces nerveuses simplement for- molées et incluses au collodion; c’est là un point extrêmement intéres- sant, car il devient par là même possible d'abandonner définitivement le BioLoGrEe. COMPTES RENDUS. — 1910. T, LXIX. 31 518 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chromage des pièces, qui présente de si grands inconvénients. Entre antres avantages, il sera facile désormais de couper un hémisphères entier à sec, en se servant de microtomes beaucoup moins compliqués et moins encombrants que les microtomes actuels, qui sont destinés à couper sous l’eau: la consistance des pièces après fixation au formol, sans chromage ultérieur, est en effet telle que l'on peut, sans difficulté, exéculer, avee un rasoir simplement arrosé d'alcool, des coupes très étendues. Pour certaines régions, le rcclet par exemple, la congélation ne donne pas de bons résultats, à cause de la difficulté de manipuler les coupes ; demême, pour les coupes en série de petits-encéphales, l'inclu- sion est nécessaire ; le procédé de M'° Loyez permet donc de généraliser les techniques simplifiées pour colorer la myéline, et c’est un très grand progrès ; néanmoins je reste persuadé que, dans beaucoup de cas et pour beaucoup de pièces, la congélation, qui est si peu coûteuse et si rapide, finira par être adoptée lorsque les anatomistes, et surtout les anatomo-pathologistes, se seront familiarisés avec elle. , Pour ma part, j'avais montré que le passage à l'alcool, non seulement ne compromet pas la colorabilité de la myéline non chromée, mais encore la rend possible; c'est un POSE qui pouvait paraître absurde. Rebuté par un essai mauvais, je n’ai pas poussé l'absurdité jusqu’à la dernière limite qui est, après l'alcool, de passer à l’éther et d'inclure au collodion une substance lipoïde qui n’est nullement insolubilisée par le formol. Les coupes à la celloïdine peuvent être colorées, non seulement à l’hématoxyline au fer, comme l’a montré M': Loyÿez, mais aussi par la méthode à l'hématéine, avec décoloration au ferricyanure, que j'ai fait connaître précédemment. ; Voici une coupe de protubérance avec le eee qui à 50 w d'épais-. seur et qui a élé colorée par cette technique. On peut voir que les fibres sont colorées en bleu, les noyaux en noir, les cellules nerveuses en brun-jaune et la névroglie en gris; les hématies ne sont pas colorées. Cette coloration suffit à ee seule pour la plupart des besoins de l’ana- tomie pathologique, au moins dans le plus grand nombre des cas. La technique de l’hématéine présente, sur l’hématoxyline au fer, certains avantages ; elle est certainement moins favorable à la photo- graphie, mais elle donne des préparations beaucoup plus transparentes, aussi permet-elle de suivre le trajet des fibres, même dans les parties les plus denses de la substance blanche et même dans des coupes épaisses. Ce sera la technique de choix pour les grandes coupes du cerveau, sauf lorsqu'il s'agira d'étudier les fibres à myéline de l'écorce; dans ce dernier cas l'hématoxyline au fer est supérieure. Enfin, cette technique a pour elle son extrême ‘rapidité ; la coupe que je vous pré- sente aété colorée en la chauffant fortement sur lame, pendant quelques a | à DRE SLA Pret ME Te PM ONE SN ES 4 Sér.:dilué : 1/0 SRE ou. Je JL ne Ho S‘r. dilué : 1/10. . (] = Ja 0 Sér. dilué : 1/20... ( >{) De 0 1) Bourcet. De l’iode dans l'organisme, etc. Thèse de Paris, 1900. 2) Le signe + + signilie hémolyse forte. — Le signe + hémolyse SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 513 Il paraissait donc bien probable que l’iode produit l'augmentation du pouvoir alexique du sang. M. Iscovesco a bien voulu me procurer de l’iode colloïdal préparé par le procédé Carrion, avec lequel j'ai fait une série ae expériences fort inté- ressantes. Ce produit contient 1/4 de milligramme d'iode par centimètre cube, dans une solution isotonique. Si je l’injecte en quantité variant de 1 à 10 nee cubes sous la peau à des lapins normaux, il provoque dans certains cas une certaine augmentation du pouvoir alexique, mais, d'autres fois, il reste tout à fait sans influence sur lui. Mais si je fais la même expérience chez un animal infecté de bacille d'Eberth, chez lequel on sait, et je l'ai maintes fois vérifié, que le premier phénomène qui suit l'infection microbienne est une diminution du pou- voir alexique, l'injection d'iode colloïdal a pour effet de faire remonter l’alexine à son taux normal; et, si on ia fait préventivement, elle empêche la chute de l'alexine. Voici à ce sujet deux lableaux démonstraltifs. Lapin V, 1 culture d'Eberth dans le péritoine : DILUTIONS AVANT L INJECTION 7 1. APRÈS 24 11. APRÈS 1/2 SF 3 FRE Si Se 1/5 + + — _. 1/10 —- (ÿ ( 1/20 0 (Ù (] Lapin VI, 10 centimètres cubes d'iodocol sous la peau, 1 culture d'Eberth dans le péritoine : DILUTION AVANT L'INJECTION 7 1. APRÈS 24 n. APRÈS 1/2 te ASE et 1/5 + + + + SE 1/10 ne F AE 1/20 Ü (] (] Il semble donc que chez le normal l'iode colloïdal, immédiatement absorbé, se fixe, probablement dans la thyroïde, sans influencer le sérum ; au contraire, chez l'animal infecté, chez lequel il s’est produit une diminution de l’alexine du sang, il intervient pour en stimuler la production, ou plutôt, je pense, comme constituant normal de celte substance. Je me propose d’ailleurs de revenir sur ce sujet dans une prochaine communication, en même temps que je ferai connaître les résultats obtenus chez les animaux thyroïdectomisés. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sor boue.) 574 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SURVIVANCE DU COLIBACILLE ET DU BACILLE D EBERTR SUR LES CHARCUTERTES, par E. MaAuREL. CONDITIONS GÉNÉRALES DE CES EXPÉRIENCES. — Je crois avoir établi dans les notes précédentes (19 et 26 novembre et 3 décembre) qu'à la surface des sucreries, pâtisseries et charcuteries vivent souvent des micro- organismes, et que ces agents conservent leur reproductivité. Or, je l’ai dit, il m'a paru digne d'intérêt de savoir si, comme ces derniers agents, nos microbes pathogènes peuvent conserver leur reproductivité à la surface de ces mêmes charcuteries. Pour étudier cette question, j'ai procédé de la manière suivante : 1° J'ai choisi des charcuteries qui sont ingérées sans être de nouveau _soumises à la cuisson; 90 Les charcuteries ont toujours été achetées très fraîches, de bon aspect et de bonne odeur. J'ai opéré surtout sur le pâté non en terrines, sur le saucisson et moins souvent sur le cervelas parce qu'il fond dans l’autoclave | 3° Des tubes de gélose ont été ensemencés chaque fois avee la surface des charcuteries pour savoir s'il y avait ou non des micro-orga- nismes, et pouvoir délerminer ceux qui existent. Ces cultures ont presque toujours été suivies de succès; 4° Après ces ensemencements, les charcuteries ont été placées dans des boites de Pétri et stérilisées à l’auloclave; 5° Des ensemencements ont été faits ensuite avec la surface de ces charcuteries sortant de l’autoclave pour s'assurer que cette surface était bien stérilisée, et, sauf de rares exceptions, les ensemencements sont Fe sans résultat; : ° Sur la surface de ces charcuteries ainsi sûrement stérilisées, j'ai de des cultures de différents microbes pathogènes, colibacilie, bacilles d'Eberth, bactéridie charbonneuse, etc. ; 7° Le surlendemain, environ vingt-quatre heures après ce dépôt, j'ai fait des ensemencements avec la surface de ces charcuteries, et j'ai renouvelé ces ensemencements les jours suivants. Les résultats ont un peu varié selon les microbes, mais presque toujours ils ont été positifs au moins pour une durée de vingt-quatre heures ; 8° Les tubes de cultures et les charcuteries maintenues dans les boites de Pétri après leur ensemencement ont élé maintenus dans l’étuve à 30 degrés. Expériences sur le colibacille. — Expériences faites sur le pâté. Exr. I, 27 sep- tembre 1909. — Ensemencement sur gélose avec la surface de ce pâlé avant la stérilisation et constatation le 28 d'une culture de diplocoques. Dès le 27 après cet ensemencement, stérilisation. Le 28, nouvel ensemencement ayec 4 + | | AR AT le ne hs lan ie 1 co. ôn ol 5 Koh ati dits » sal 16] (brS 1 (ra SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE la surface stérilisée, mais sans succès. Dépôt sur cette surface d’une culture de colibacilles. Le 29, ensemencement de cette cullure sur gélose ; et Le 30, riche culture composée exclusivement par des colibacilles. Exe. If, 8 janvier 1910. — Stérilisation à l’autoclave de tranches de pâté. Ensemencement sur gélose avec la surface de ce pâté stérilisé qui reste sans succès. Le 9 janvier, dépôt de culture de colibacilles à la surface du pâté, le 10 janvier, ensemencement de cette surface sur gélose, et, Le 11, riche culture de colibacilles. Exe. IL, 3 février 1910. — Stérilisation de tranches de pâté. Les ensemen- cements faits avec leur surface restent sans résultat. Dépôt d’une culture de colibacilles sur la surface, et le 5 deux traînées de cultures composées exclu- sivement de colibacilles. Ex». [V, 11 février 1910. — L'’'ensemencement sur gélose avec la surface d'un pâté avant la stérilisation prouve l'existence de diplocoques. Le 12, sté- rilisation de ce pâté et ensemencement après la stérilisation de tubes de gélose qui restent stériles, dépôt d’une culture de colibacilles à la surface du pâté stérilisé. Le 14, ensemencement avec cette surface de deux tubes de gélose, et le 15 quelques points de culture sur l’un de ces deux tubeset riche culture sur l’autre, pour les deux colibacilles. Exp. V, 16 juin 1910. — Stérilisation de tranchés de pâté. Le 18, ensemen- cement avec la surface stérilisée qui reste sans résultat et dépôt d’une culture de colibacilles sur cette surface. Le 19, ensemencement sur gélose avec cette surface et le 20 riche culture de colibacilles. De plus, deuxième ensemence- ment avec la surface du pâté de deux tubes de gélose, et le 21 colibacilles exciusifs sur les deux. Le même jour, troisième ensemencement avec la surface de ce pâté ayant recu le colibacille le 18, et le 22 riche culture composée en grande partie par des colibacilles, mais contenant aussi quelques diplo- coques. Expériences faites sur le saucisson. Exr. VI, 3 février 1910. — Stérilisation à autoclave et ensemencement avec la surface après la stérilisation qui reste sans résultat. De plus, dépôt de culture de colibacilles sur la surface stérilisée. Le 5, ensemencement de deux tubes de gélose avec cette surface ayant recu le colibacille; mais les deux tubes sont restés stériles. Exr. VIT, 11 février 1910. — Ensemencement de la surface avant la stérilisa- tion et riche culture de diplocoques. Le 12, stérilisation et nouvelle culture qui reste stérile. Ensuite dépôt d’une culture de colibacilles sur cette surface stérilisée. Le 14, ensemencement avec celte surface de deux {ubes de gélose, qui le 15 présenteront une riche culture composée exclusivement de coliba- cilles. Le 17 février deuxième ensemencement avec la surface ayant recu le colibacille Le 12, et dès le 18 culture abondante, mais composée presque en parties égales de colibacilles et de diplocoques semblables à ceux constatés avant la stérilisation. Expériences sur le cervelas. Exe. VIII, 8 janvier 1910. — Stérilisation d'une tranche de cervelas, 9 janvier. Ensemencement avec la surface stérilisée qui reste sans résultat, et dépôt d’une culture de colibacilies sur cette surface. Le 10, ensemencement avec cette surface de deux tubes de gélose qui le 11 présentent une culture pure de colibacilles. 910 : _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Conclusions relatives au colibacille : Le colibacille déposé sur le pâté, le saucisson et le cervelas peut y conserver sa reproduclivilé au moins pendant vingt-quatre heures, et probablement assez- souvent pendant plusieurs jours. Expériences faites sur le bacille d'Eberth. Expériences fates sur le pâté. Exp. I, 3 février 1910. — Stérilisation du pâté à l’autoclave, 4 février, ense- mencement avec la surface stérilisée de deux tubes de gélose qui reste sans résultat, et dépôt à la surface stérilisée d’une culture de bacille d'Eberth; 5 février ensemencement avec cette surface de deux tubes de gélose, qui restent stériles. Une expérience faite en même temps avec le colibacille a donné un résultat positif. Exp. Ii, le 11 février 1910. — Avant la stérilisation du pâté, ensemencement sur gélose avec la surface et culture le 12 de diplocoques. Stérilisation le 12, et sitôt après nouvel ensemencement avec la surface stérilisée qui reste sans résultat. De plus dépôt sur cette surface stérilisée d'une culture de bacilles d’Eberth. Le 14, ensemencement de deux tubes de gélose. Le 15 et le 16, les deux tubes sont restés stériles. Le 17, nouvel ensemencement de deux tubes de gélose avec la surface ayant recu la culture du bacille d'Eberth le 12. Le 18, riche culture, mais exclusivement composée de diplocoques constatés avant la stérilisation. Le 22, troisième ensemencement et même résultat. Exr. I, 16 juin. — Stérilisation du pâté, et ensemencement après la stérili- sation qui reste sans résultat. Le 18, dépôt sur la surface stérilisée de culture du bacille d'Eberth. Le 19, ensemencement avec la surface de deux tubes de gélose, et, le 20, les tubes présentent une riche culture du bacille d'Eberth. Le même jour deuxième ensemencement de deux tubes de gélose avec le dépôt du 18. Le 21, culture pure du bacille d’Eberth. Troisième ensemen- cement avec le dépôt du 18. Le 22, culture composée en grande partie de bacille d'Eberth, mais aussi de quelques diplocoques. Exp. IV, 21 juin. — Stérilisation d’un pâté, ensemencement sur gélose après la stérilisation, mais sans résultat. Le 22, dépôt de culture du bacille d'Ebertn sur la surface stérilisée. Le 23, ensemencement avec cetle surface de deux tubes de gélose qui, le 2%, présentent deux trainées de culture composées en grande partie de bacilles d'Eberth, mais aussi de quelques diplocoques. ExP. V, 28 juillet. — Stérilisation du pâté; le 29, ensemencement avec la surface stérilisée qui reste négatif. Dépôt le même jour, à la surface du pàté stérilisé, d’une culture de bacille d’Eberth ; 30 juillet, ensemencement sur gélose de la surface ayant reçu cette culture, et le 31 cullure composée exclusivement de bacilles d'Eberth. Expériences faites sur le saucisson. ExP. VI, 3 février 1910. — Stérilisation de tranches de saucisson; 3, ensemencement avec la surface stérilisée, résultat négatif. Dépôt sur celle surface d’une culture de bacille d'Eberth. Le 8, ense- mencement avec la surface ayant recu cette culture de deux tubes de gélose qui tous les deux présentent le 7 une culture pure de bacilles d'Eberth. Exe. VII, 11 février 1910. — Stérilisation, le 12 ensemencement avec la surface stérilisée ; insuccès. Dépôt d'une culture d'Eberth sur la surface stérilisée. Le 1%, ensemencement avec cette surface de deux tubes de gélase, qui restent définitivement stériles : deux autres ensemencements faits le 15 et le 17 sont UE RATER Bu Lun TAN ESA ES SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 511 suivis des mêmes résultats négatifs. Des expériences faites en même temps sur le saucisson avec le colibacille ont donné des résultats positifs. (Expé- rience VII.) Exp. VIII, 21 juin 1910, stérilisation de saucisson, et ensemencement avec la surface stérilisée qui reste négatif; 22 juin, dépôt sur cette surface stérilisée d une culture de bacille d’'Eberth. Le 23, ensemencement avec cette surface de deux tubes de gélose; et le 24, culture sur les deux composés en grande partie par des bacilles d'Eberth, mais aussi par des diplocoques. Conclusions relatives au bacille d'Eberth : 1° Le bacille d'Eberth peut conserver au moins pendant vingt-quatre heures sa reproductivité sur le pâté et le saucisson. 2° Il parait s'y conserver moins bien que le coli- bacille. UNE HÉMOGRÉGARINE DE Crocodilus niloticus, par À. Turroux. Les hémogrégarines des crocodiliens ont été décrites d'abord par Bürmer (1) sous le nom d’Aæmogregarina Crocodilinorum, chez Croco- dilus frontatus et chez Alligator mississipiensis. Elles ont été retrouvées plus tard au Congo chez Crocodilus cataphractus (?) par Dutton Todd et Tobey (2) et au Soudan anglo-égyptien (3) par Balfour, qui ne donne aucune indication sur l'espèce du crocodile ni sur la morphologie du parasite. Elles ont été vues chez les crocodiles sp. (?) des iles Sessé par Minchin, Gray et Tulloch (4) et par Koch (5), qui signale que dans ces îles presque tous les crocodiles en sont infectés. C’est la présence de cette hémogrégarine dans l'intestin des tsétsé qui a permis au savant allemand de reconnaitre que Gl{. palpalisse nourrissait très fréquemment du sang des crocodiles. Carini (6) a aussi décrit en Amérique une hémo- grégarine du Caiman latirostris. (1) Bürmer. Untersüchungen über Hæmosporidien. Zeitsch. f. Wiss. Zool., 1901 p. 407. (2) Dutton Todd et Tobey. Report concerning certain parasites and protozoar observed in Africa. Ann. of trop. med. a. parasit., nov. 1907, p. 305. (3) Balfour. ThirdReport Welcome research laboratories. Kartoum, 1908, p.157. (4) Minchin, Gray et Tulloch. G{. palpalis in its relation to Tr. Gambiense and other trypanosomes. Proceedings of the R. S., 12 octobre 1906,,p. 251. (5) R. Koch. Ueber den bisher. Verlauf der deutschen Expedition zur Erforschung der Schlafkrankheit in Ostafrica. Deutsche 20 décembre 1906. Supp. p. VI. (6) A. Carini. Sur une hémogrégarine du Caïman latirostris. Bull. Soc. Path. ex., 13 octobre 1909, p. 471. mediz. Woch., Broczocre. Compres RENDUS. — 1910. T. LXIX, 41 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (Sr = © Nous avons trouvé au Sénégal une hémogrégarine dans le sang d’un jeune crocodile provenant des environs de Saint-Louis, qui a été déterminé par M.Pellegrin, du Muséum, comme étant Crocodilus niloticus. Celte hémogrégarine mesurée adulte et à l’état de repliement dans les hématies a 8 3 de long sur 3 Lu. 3 de large; elle parasite les hématies du crocodile, dont elle refoule sou- vent le noyau à la périphérie. Les formes jeunes sont rondes ou légèrement ovalaires, de 3 à 5 » de diamètre; elles ne présentent pas de grauulations. Dans les formes adultes, le parasite est souvent repiié sur lui-même par une de ses extrémités ou même quelquefois par les deux à la fois; il s'ensuit que, le plusfréquemment, le noyau semble situé à une extrémité. On observe dans le protoplasma des granulations qui se présentent souvent sous la forme d’une traïnée partant du noyau pour aboutir à l'extrémité la plus déliée du parasite. Tout autour de lui on voit souvent une zone claire, qui ne se colore pas, due à la rétraction du protoplasma de l’hémogrégarine, mais qui n'offre aucune des réactions tinctoriales qui pourraient faire penser à une. capsule. Dans les préparations de sang frais, on peut voir le parasite sorti des hématies, se mouvant lentement dans le champ du microscope. Ces formés libres, une fois colorées, présentent, comme les précédentes, une traînée de granulations chromatiques, s'étendant du noyau à l'extrémité de la partie la plus effilée. Par ses dimensions, cette hémogrégarine se rapproche de #7. Croco- dilinorum à laquelle Bürmer attribue 7 à 8 w, mais il semble que cet auteur ait confondu les hémogrégarinesdes crocodiles et des alligators. Les détails morphologiques manquent dans les rapports de Koch et de Minchin, Gray et Tulloch; d’après les figures données par ces derniers auteurs, l’hémogrégarine du crocodile observée dans les iles Sessé mesurerait 11 à 12 y de longueur. Le parasite signalé par Dutton et Todd au Congo chez Cr. cataphractus(?) mesurerait 12 4 5 sur 4 u 5. Ces der- nières hémogrégarines sont donc sensiblement plus grosses que celles que nous avons observées. Dans un récent rapport, Minchin (1) signale que l’'hémogrégarine qu'il a observée présente une capsule. : Notre maitre, le professeur Laveran, nous a récemment communiqué un dessin et une lettre de M. Pecaud, concernant une hémogrégarine du crocodile commun (?) trouvée au Dahomey, et qui semble morphologi-. quement semblable à celle que nous avons observée au Sénégal. Nous proposons de nommer l’hémogrégarine de C7. niloticus : Hæmogregarina Pettiti, en l'honneur du savant collaborateur de notre maitrele professeur Laveran. RE (Travail du laboratoire de M. Laveran.) (4) Minehin. Reports of the Sleep sick. Commiss., n° 10, 1910. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 579 L'ACTION DU LAB EST-ELLE UN DÉDOUBLEMENT, par E. COUvREUR. On admet généralement avec Hammarsten, surtout depuis les travaux d'Arthus (1), que le lab, dans la caséification du lait, dédouble le caséi- nogène (ou caséine) en caséogène et albumose. J'ai déjà fait dans une première note (2) quelques réserves au sujet de celte manière de voir, ayant constaté : 1° qu'on peut trouver des protéoses dans un lait non encore coagulé mais pas très frais ;. 2° que de nombreux microbes coagulants (ferment lactique, coli-bacille) donnent des protéoses, et que généralement la présuration du lait n’est pas faite dans des conditions aseptiques. J'ai pu me convaincre depuis que nombre de microorga- nismes, même non coagulants, sont dans le même cas. Les faits que je vais signaler parlent encore contre l'hypothèse du dédoublement par le Iab. Puisque, selon moi, les albumoses constatées étaient d’origine micro- bienne, il suffisait de se mettre à l'abri de ces microbes pour résoudre le problème. Pour cela, il fallait prendre un lait aussi frais que possible et le faire coaguler rapidement. Sellier a bien décrit (3) chez les crus- tacés une présure à action rapide (quelques minutes), mais il n'était pas correct dans ces expériences de contrôle d'employer un autre lab que celui qui avait servi aux auteurs dont je voulais vérifier les conclu- sions. Heureusement nous avons des moyens de hâter l'action caséi- fiante du lab ordinaire. Gerber (4) d'abord, Agalhon (5) ensuite ont montré qu'avec l’adjonction d’une certaine dose d'acide borique, on pouvait avoir une coagulation en quelques minutes. Je me suis servi de celte propriété de l'acide borique. Voici la technique suivie : le lait recueilli dans des conditions aussi aseptiques que possible (6) (mamelon de la vache aseptisé, mains de l'opérateur aussi, lait recu dans un ballon stérilisé) est presque immédiatement après la traite soumis à l’action de (1) Arthus. Substances albuminoïdes du lait. Arch. phys. norm. et path., 1890. (2) Couvreur. Sur la caséification du lait. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1906. (3) Sellier. Congres Assoc. française, Lyon, 1906. (4) Gerber. Action accélératrice de certains paralysants classiques des présures. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908. (5) Agalhon. Influence de l'acide borique sur les actions diaslasiques, Ann. Ins. Pasteur, 1910. (6) A la vacherie municipale, grâce à l'extrême obligeance de M. le maire de Lyon. 580 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la présure, avec addition d'acide borique. Dix minutes environ après l'opération le caillot est constitué, On filtre rapidement ct on soumet le petit-lait à l'ébullition prolongée avec du sulfate de magnésie à satura- tion, opération qui va débarrasser la liqueur dé ses albumines et globulines. Après filtration, le liquide clair est soumis à l'essai de la réaction xantho-protéique. /{ reste absolument incolore el ne jaunit pas. Il n'y a donc pas d’albumoses dans la liqueur. Donc, le phénomène de la coagulation par le lab n'est pas accompagné du dédoublement admis jusqu'à présent : la présence de la protéose, quand on la trouve, est un épiphénomène. Bien que la démonstration nous semble suffisam- ment netle, nous exposerons prochainement les autres expériences que nous avons faites, et qui corroborent les résultats obtenus. {Laboratoire de Physiologie générale et comparée de Lyon.) NOTE SUR LE MÉCANISME DE L'ALBUMINURIE, par G. Parsseau et L. TixIER. Le mécanisme intime de l'albuminurie a donné lieu à des discussions sans nombre sur lesquelles l'accord n’est pas encore fait aujourd’hui. Si l'élimination glomérulaire, longtemps considérée comme seule démontrée, joue sans doute un rôle prépondérant, on tend actuelleraent à reconnaitre une certaine importance à l'élimination tubulaire. Senator, Lécorché et Talamon l’admettent; Castaigne et Rathery lui font jouer un rôle considérable. Cependant, à l’occasion d'un travail présenté ici même (1), M.Feuil- lié (2), au nom d'une hypothèse dite leucopathique des albuminuries, s'est vivemenl élevé contre l’origine tubulaire de l’albuminurie. Il pense, dans sa communication de novembre 1910, démontrer l'absence de toute relation entre les lésions des tubes contournés et le passage de l’albumine dans les urines. ; Cet auteur aurait constaté, dans certaines conditions d'expérience, des lésions énormes des tubes ne s'accompagnant d'aucune albuminurie. (1) G. Paisseau et Léon Tixier. À propos de la réaction de Meyer dans les néphrites. Importance de la distinction en néphrites congestives et néphrites dégénératives. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 mars 1910. — Valeur séméiologique de la réaction de Meyer dans les néphrites. Bulletin de la So- ciélé de Pédiatrie de Paris, 19 avril 1910. (2) Emile Feuillié. Indépendance des albuminuries et des lésions tubulaires. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, p. 343, 5 novembre 1910, js us n dit SÉANCE DU 47 DÉCEMBRE 581 Nous avons exactement répélé ces expériences, en prenant la précau- lion d'évacuer la vessie des animaux immédiatement avant l'injection toxique. La période d'élimination, comprise entre cette injection et la mise à mort des animaux, ne durant que quatre heures, il nous a paru indispensable de faire porter l'analyse exclusivement sur les urines émises au cours de l’intoxication. L'expérience nous à montré l'impor- tance de cette cause d’erreur. ExPéRIENCES. — Lapin n° 1, 2 kil. 350, le 21 novembre 1910 ; 2 kil. 100, le . 25 novembre 1910, après quatre jours de diète hydrique. Animal sondé avant l'injection de 0 gr. 25 de nitrate d’urane (solution à 5 p. 100): urines normales. Lapin sondé quatre heures après l'injection : urines peu abondantes, troubles, donnant la réaclion nette de l’albumine à la chaleur, au Tanret, (1 gr. 25 du tube d’Esbach). Aucun élément anormal à l'examen cytologique. Mort en état d'anurie le troisième jour. Lapin n° 2, 1 kil. 850, le 21 novembre 1910; 1 kil. 600, le 25 novembre 1910. * Mêmes conditions d'expérience. L'animal est sacrifié quatre heures après l'injection de 0 gr. 25 de nitrate d'urane. Cinq à six centimètres cubes d'urine dans la vessie donnent les réactions classiques de l’albumine (1 gramme au tube d’Esbach). L'examen histologique ne montra que des lésions insigni- fiantes de quelques rares tubes contournés. Presque partout les tubes sont intacts, le protoplasma est régulièrement granuleux, la bordure en brosse est bien visible (fixation au liquide de Sauer.. Lapin n°3, 2 kil. 250, le 26 novembre 1910; 1 kil. 980, le 30 novembre 1910. Mêmes conditious d'expérience. On retire 30 cent. cubes d'urine. Injection de 0 gr. 50 de nitrate d’urave; quatre heures après, on trouve 16 cent.cubes dans la vessie, l’albumine existe par tous les procédés (1 gr. au tube d'Esbach). L'animal est sacrifié. Examen histologique : congestion glomérulaire et inter- tubulaire, la grande majorité des tubes contournés est restée normale; dans quelques-uns il y a une légère tuméfaction avec perte de la disposition régu- lière des grains protoplasmiques, sur d'autres, cytolyse un peu plus avancée avec altérations de la brosse et exsudation dans la lumière du tube. En aucun point on n’assiste à la desquamation totale des cellules des tubes contournés. Lapin n° 4, 2 kil. 150, le 26 novembre; 1 kil. 800, le 30 novembre 1910. Mêmes conditions d'expérience. Avant l'injection, la vessie contenait 35 cent. cubes d'urines normales; quatre heures après l'injection de 0 gr. 50 de nitrate d’urane, la vessie renferme seulement 24 cent. cube d'urine, donnant toutes les réactions de l’albumine (Tanret, chaleur, acide nitrique; 0 gr. 50 au tube d'Esbach). Le lendemain de l'injection l'animal a des urines assez abondantes (2 grammes d’albumine au tube d'Esbach), il succombe le 2 décembre com- plètement anurique. L'examen histologique montre une destruction massive de Ja substance corticale du rein avec oblitération presque complète des tubes excréteurs. La présence de l’albumine dans des urines, qui ne sont pas diluées dans le liquide accumulé dans la vessie antérieurement à l'intoxication, est donc constante quatre heures après l'injection de nitrale d'urane. 582 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En ce qui concerne les altérations histologiques, les lésions des tubes sont insignifiantes avec des doses de 25 centigrammes. Elles sont encore très peu importantes aux doses de 50 centigrammes ; sur des coupes con- venablement fixées, nous n’avons rien observé qui rappelle la desqua- mation massive des cellules à bâtonnets. Il n’y a aucune disproportion entre l’albuminurie et l’état des tubes sécréteurs. En résumé, nos résultats sont exactement inverses de ceux de M. Feuil- lié : au lieu de lésions énormes sans albuminurie, nous avons observé une albüminurie notable avec des altéralions rénales peu importantes. Ces expériences ne comportent done aucune conclusion nouvelle inté- ressant la physiologie pathologique de l’albuminurie. . < EN 83 REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 17 NOVEMBRE 1910 SOMMAIRE BaBes (V.) et BusirA (V.) : Sur une procédé de Bauer-Hecht . . . . : .. 585 épidémie produite par le bacille Marinesco (G.) : Chimiothérapie CHYPRE ARE UE 583 | des maladies nerveuses par le 606. 587 BusizA (V.) : Une modification du Présidence de M. V. Babes, président. SUR UNE ÉPIDÉMIE PRODUITE PAË LE BACILLE « TYPJHI MURIUM », par V. BaBes et V. BusiLa. Le 14 mai de cette année M. C... nous a invités à étudier une épidémie qui s’est déclarée dans sa famille, quelques jours après avoir manié et réparti dans sa maison, pour tuer les souris, des cultures du bacille typhus murium, étalées sur du pain. Une partie des cultures a été donnée à un locataire de la maison. Ces personnes ne se sont pas désinfecté les maius après avoir manié les cultures. Deux jours après cette manipulation, M. et Mme C... tombent malades avec céphalalsie, langue saburrale, nausées, gastralgie, diarrhée et fièvre. Le lendemain, trois enfants, le mari de la cuisinière et la femme du loca- _taire qui avait réparti la culture chez lui tombent malades avec les mêmes symptômes. Le même jour, M. et Mn° C... se remettent, tandis que, chez l'enfant atteint le premier, la fièvre augmente à 40 degrés, accompagnée de transpiration; la langue est chargée, une roséole prononcée apparaît sur l'abdomen, la céphalée augmente; puis apparaissent un peu de délire et de la diarrhée avec gastralgie et entéralgie. Toute la famille, à l’exceplion d’un domestique arrivé deux jours après Ja distribution des cultures, est donc tombée malade presque en même temps et avec les mêmes symptômes. Les personnes le plus gravement atteintes, 5834 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST le petit garçon, la cuisinière et son mari, se sont remises entre le quatrième et le huitième jour de la maladie. Comme la famille avait mangé du poisson qui d’ailleurs était fout à fait frais, le jour même où l’on avait réparti les cultures, on crut un moment qu'il s'agissait d'une intoxication alimentaire. Cependant notre enquête a révélé que plusieurs personnes qui avaient mangé de ce poisson étaient res- tées bien portantes et que d’autres qui n’en avaient pas mangé, mais qui avaient manié les cultures du bacille typhi murium, étaient tombées malades. On peut donc exclure une intoxication par le poisson. Nous avons recueilli le reste des cultures, et nous avons pris du sang de deux personnes malades, les déjections et l’urine de trois. Le sang a été employé à des essais d’agglutination et de fixation du complément. L’agglutination du sang avec le bacille du typhus de souris et avec le bacille identique cultivé du sang d’un des malades a donné un résultat peu satisfaisant, n’agglutinant qu'un titre de 1 : 50. De même le sérum du sang employé comme anticorps, et un extrait des bacilles du typhus murium et du paratyphus B n’ont pas donné une déviation complète. : Le sang dans l’un des cas a donné une culture pure d'un microbe du groupe du paratyphique B. Les déjections ont donné, après isolement sur gélose avec malachite et sur Drigalski, un mierobe présentant tous les caractères du même groupe (sur lait, Barsikov, Lôüffler, etc.). On peut supposer que dans ces cas très légers l'organisme des malades, quoique renfermant un microbe du groupe du paratyphus B n’était pas suffisamment modifié pour que leur sang ait renfermé une quantité notable d'anticorps et d’agglutinines. En effet, le microbe cultivé, du sang, des urines et des déjections des malades, a été agglutiné : 4° au titre de 1 : 2000 par un sérum paraty- phique B au titre de 1 : 10000 et 2° au titre de 1 : 5000 par un autre sérum préparé avec le B. typhi murium, ayant le titre de 1 : 6090 à 1 : 10000. Ce dernier sérum ne produit l’agglutination du bacille para- typhique B qu'en raison de 1 : 2000. Ces recherches prouvent d'une manière indubitable qu'il s’agit, dans notre cas d'une infection par le typhus murium, car les personnes qui ont touché aux cultures de ce microbe sont seules tombées malades. Comme cependant Lôffler et d’autres soutiennent que les cas de transmission du bacille du typhus murium, décrits jusqu’à ce jour, ne sont pas bien établis, il a été nécessaire de chercher d’autres preuves afin d'établir au point de vue bactériologique cette possibilité qui a une certaine importance pratique. Voici le résultat de ces recherches. On donne à dix souris des déjec- tions, de l'urine, du sang des malades mêlés à leur nourrilure. Les souris succombent dans le délai de trois à huit jours et les cultures de leurs organes donnentle même microbe du groupe du paratyphique B. dt dits 3É élan ne it O6 SÉANCE DU 17 NOVEMBRE 58 On mêle à la nourriture de cinq souris des cultures obtenues avec le sang des malades et à cinq autres des cultures isolées et des déjections de ces malades : les animaux succombent tous entre le sixième et le dixième jour avec les lésions du typhus murium. On obtient le même résultat avec le bacille typhus murium et avec les microbes provenant de souris infectées par voie sous-cutanée. Une expérience de contrôle faite avec trois cultures de paratyphus B de différentes provenances donne un résultat tout à fait différent. Parmi dix souris à qui l’on fait absorber le paratyphique B avec la nourriture une seule succombe le dixième jour. Parmi six souris infec- tées par voie sous-cutanée avec le paratyphique B quatre succombent le lendemain, et une le sixième jour en présentant les lésions connues. Une autre série de recherches comparatives a porté sur les caractères morphologiques du microbe isolé des malades. Par la méthode de Lôffler et de Zelthow, nous avons examiné paral- lèlement le bacille paratyphus B de six provenances différentes (d'ori- gine de l'Institut des maladies infectieuses de Berlin), le bacille du typhus des souris et le bacille isolé des malades. Toutes les préparations du paratyphique B montrent de longs cils ondulés, souvent en faisceaux et réseaux, tandis que le bacille du iyphus murium, de même que le bacille isolé des malades, montrent les particu- larités décrites par l’un de nous en 1908 au dernier Congrès d'Hygiène de Berlin (1), c'est-à-dire que les cils de ces bacilles sont beaucoup plus courts, plus rigides, moins ondulés, plus épais, de sorte qu'il est facile de les distinguer des bacilles du paratyphique B. /{ nous semble donc qu'en face du résultat de notre enquêle et de nos recherches, il n'est plus permis de nier la possibilité que le bacille du typhus murium puisse pro- dure dans certains cas des épidémies chez l'homme. UNE MODIFICATION DU- PROCÉDÉ DE BAUER-HECHT, par V. Busira. Le procédé de Bauer-Hecht est sans doute un des plus pratiques dans le sérodiagnostic par la méthode de déviation du complément. Ce procédé est passible cependant de certaines objections, dont la plus importante est qu'il ne titre pas exactement le système hémolytique employé. Il est pourtant bien connu que le titre de ce système hémo- lytique varie non seulement d’un individu à l’autre, mais aussi pour (1) Babes. Referat über die Bazillen der Typhusgruppe. Congrès d'Hygiène de Berlin, 1908. : 586 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST le même individu, selon le temps plus ou moins long qui s'ést écoulé depuis la prise du sang jusqu'au moment où il est employé pour la réaction. Ensuite la résistance des globules de mouton à l'hémolyse varie aussi entre certaines limites (1). Le titrage fait par adjonctions successives de sérum dans l’unique tube de contrôle employé, quoique assez compliqué, est pourtant rudimentaire. Il nous montre seulement le titre relatif du système hémolytique et non son titre absolu. De plus les résultats sont souvent peu précis, et parfois nuls, et on ne peut jamais prévoir ni la quantité de matériel, ni le temps nécessaires à la réaction. C’est pour remédier à ces inconvénients que nous faisons usage depuis quelque temps d’un titrage préalable et plus précis du système hémolytique. Dans ce but j'ajoute — simultanément dans plusieurs tubes — des dilu- tions décroissantes de globules, à des quantités fixes de sérum. Voici comment je dispose ma réaction. ANTIGÈNE HÉMATIES DE MOUTON rer diluées à : salée PTS CRT EE TE er NS à Dose Dose a 9 p. PIQUE simple. Abe: 1 p. 100. 2 p: 100. | 3 p. 100. a 0 SD EE Gn » » » b 0 ,D — —— 0,5 » » C (ù : 5 == = » 0 À 5 » d 0,5 — — » » 0,5 1 0 . 5 — — 0 : 1 » » » » 2 ET 0,5 (] ; dl » » » » 3 ES nn 0 ù à] 0 É (l » » » » n — 0,5 — 0,2 » » » » Les premiers quatre tubes servent au litrage; celui-ei et la sensibili- sation se font simultanément dans les autres tubes. On porte à l’étuve. Au bout de trente minutes on note les tubes hémolysés. On laisse encore les tubes à l'étuve pendant une demi-heure, et on ajoute aux tubes 1, 2, 3 et 4 l’émulsion qui a été hémolysée dans juste une demi-heure, (1) Une cause de cétte variation peut être la manière même dont on effectue la défibrination du sang. L'agitation trop énergique avec des perles agit un peu brutalement ‘sur les globules et diminue leur résistance à l’'hémolyse, et cela d'autant plus que l'agitation est plus forte et la quantité de sang plus petite. Une bonne mesure de précaution est d'ajouter préalablement dansleflacon une quantité d’eau salée. SÉANCE DU 17 NOVEMBRE 58 er Dans l'intérêt de l'exactitude du titrage, je préfère préparer séparé- ment toutes les dilutions de globules indiquées et en mettre dans chaque tube (a, b, c, d,) des quantités égales (0.5), au lieu de préparer seule- ment la plus concentrée en en mettant ensuite dans les tubes des quan- lités décroissantes, comme le font certains auteurs (Brukner et Gale- sesco) qui ont adopté ce procédé. Pour le même motif ces émulsions doivent être préparées dès le début en quantité suffisante pour huit tubes. Ê On remet à l’etuve pour une heure. De cette manière leprocédé réalise toute la précision désirable et ne présente pas les inconvénients signalés plus haut. Depuis que je travaille d’après ce procédé, je n’ai jamais rencontré un sérum dépourvu d’hémolysine. Le procédé ne demande qu’une petite quantité de sérum. Quand la quantité de sérum dont on dispose est très petite, on peut renoncer au tube témoin (1). J'applique le même principe de titrage au procédé de Wassermann. pour éviter les erreurs dues à la variabilité de richesse en hémolysine des différents sérums employés (2). CHIMIOTHÉRAPIE DES MALADIES NERVEUSES PAR LE 606, par G. MARINESCO. Nous avons appliqué le nouveau remède d'Ehrlich aux maladies syphi- litiques et parasyphilitiques à partir du mois de juillet, et le nombre des malades ainsi traités s'élève à 35. Nous avons éliminé soigneuse- ment les sujets trop avancés. Après avoir tout d'abord suivi la méthode d’Alt, qui a produit des douleurs vives, avec fièvre, céphalalsie, transpirations, nous avons eu recours à la suspension neutre de Wechselmann, et puis nous avons employé la glycé- rine, qu'on ajoute goutte à goutle au médicament dans un mortier préala- blement stérilisé. Après avoir broyé et solubilisé le médicament, on ajoute 6 à 8 centimètres cubes d’eau distillée et on injecte le tout dans l’une ou les deux régions fessières, suivant les cas. Les 25 cas que nous avons traités de _cette façon se décomposent de la manière suivante : 1° 2 cas de gomme céré- (1) On peutse passer, du moins pour ce procédé, de laver les globules à l’aide d'appareils centrifuges, car on obtient des résultats précis en se servant de globules lavés par simple sédimentation (6-8 heures) dans l’eau salée. Le procédé devient ainsi accessible même aux laboratoires qui disposent du minimum de ressources. (2) Voir en outre : Revistu Stüntelor Medicalëé, n° 10, octobre 1910, p. 838, Bucarest. 5358 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST brale; 2° 4 cas d'hémiplégie syphilitique; 3° 6 cas de paralysie générale pro- gressive; 4° 5 cas de tabes; 5° 2 cas d'ophtalmologie ; 6° un cas d’ophlal- moplégie bilatérale avec paraplégie spasmodique et troubles de paralysie pseudo-bulbaire ; 7° 2 cas de paraplégie spasmodique; 8° un cas de syphilis diffuse cérébro-spinale ; 9° 1 cas de paralysie faciale précoce et 10° un cas de névralgie du trijumeau. Dans la première observation, il s'agit d’une d’une femme de trente ans, qui depuis 1908 souffre de céphalalgies, nausées, vomissements et convulsions débutant par la face du côté droit et qui ensuite se sont étendues au bras du même côté et parfois à tout le corps; elle a constaté parfois une faiblesse (vé- ritable paralysie transitoire) de la main et de la jambe du même côté. Cet état s’est maintenu jusqu'au mois de juin de cette année, époque où elle est entrée à l’hôpital. Nous constatons à ce moment une parésie des muscles de la main droite, de légers troubles de la sensibilité à la main portant surtout sur le sens articulaire. Il y a en outre de l’astéréognosie et de l’agnoscie de la main droite. Le 3 juillet, on pratique une injection de 0,6 en solution alcaline dans la région fessière des deux côtés. Quelques jours après l’injection, tous les phénomènes dus à l'excitation : céphalalgie, vertiges, nausées, etc., dis- paraissent. Les troubles du sens musculaire, de la stéréognosie et de l’agnos- cie s'améliorent, la malade reconnaît un plus grand nombre d'objets, mais n'est pas en élat d'identitier les petits. Cette amélioration se maintient encore. La réaction de Wassermann n'est pas modifiée. La réaction des globulines a diminué, et légèrement la lymphocytose. Le second malade a trente-huit ans: ila euil y a six ans un chancere syphilitique suivi d'accidents secondaires. Il a subi le traitement mercuriel incomplet. Depuis trois ans, il souffre d’atta- ques convulsives commençant par la contraction de l’orbiculaire gauche et de la commissure labiale du même côté. Puis les attaques se sont propagées an bras et à la jambe du même côté et le malade tombe parfois par terre. Il n’y a jamais eu de cri initial ni de miction involontaire. Après une de ces atta- ques le malade a eu une hémiplégie gauche complète qui a duré dix jours; ensuite, les mouvements sont revenus incomplètement et le malade a recom- mencé à marcher avec une certaine difficulté. Depuis une année, les accès sont revenus et l'hémiplégie s’est aggravée au point que le malade ne pouvait plus faire de mouvements. C’est dans cet état que nous l'avons vu le 12 août de cette année. Nous lui avons fait une injection de 0,4 d'arsénobenzol en solution alcaline. Au bout d'une semaine, l’hémiplégie disparaît presque complètement, la stase papillaire s’est amendée et les accès ne se sont plus répétés depuis deux mois et demi. Les quatre cas d’hémiplégie syphilitique concernant de jeunes sujets ont été influencés d’une façon favorable, mais inégale. Chez d’eux d’entre eux il y a eu une amélioration considérable équivalant à peu près à une guérison. Chez les autres, le traitement n’a pas empêché l'apparition de la contracture. Comme exemple d'amélioration, je cite le cas suivant : Il s’agit d’un sujet de trente-quatre ans, ayant eu à l’âge de viugt-huit ans un chancre induré suivi de roséole et d'angine. Trois mois après, première injection de biiodure renou- velée tous les trois mois depuis. A la fin du mois de jnin de cette année, il a eu un ictus sans perte de connaissance. Vu par nous le 6 juillet, nous cons- tatons une hémiplégie à peu près complète du côté droit. Légère dysarthrie Æ : 4. SEANCE DU 17 NOVEMBRE 299 et parole hésitante. Pas de troubles de la sensibilité et signe de Babinski à droite. Réaction de Wassermann positive dans le sang, lymphocytose abon- dante et réaction de Nonne dans le liquide céphalo-rachidien. Le 10 juillet, injection de 0,4 dans la région fessière. Au bout d’une semaine, retour de presque tous les mouvements aux membres supérieurs et inférieurs. La parole reste encore un peu hésitante. Chez trois tabétiques, nous avons constaté une amélioration sensible des douleurs fulguranties, des troubles vésicaux et, dans un cas de tabesincipiens, la disparition du signe d’Argyll-Robertson. Chez un autre, son mal perforant superficiel a disparu au bout de quelques jours. L’atrophie du nerf optique du malade ne s’est pas améliorée sensiblement, mais il ne parait pas non plus que cette atrophie constilue une contre-indication. Chez deux tabétiques, la réaction de Wassermann a été modifiée et, dans un cas, elle a disparu complètemènt. Dans la paralysie générale, les résultats ont été moins satis- faisants. Du reste, dans les formes rapides, l’action du médicament paraît - être nulle ; néanmoins, j'ai constaté chez un paralytique général avec démence avancée et troubles délirants une amélioration assez sensible de son état mental. Une seule fois, la réaction de Wassermann a été modifiée. Dans la paralysie générale et la névralgie faciale précoces de deux syphili- tiques, les résultats ont été très satisfaisants. La paralysie faciale sans réac- tion de dégénérescence a disparu après cinq jours et la névralgie faciale s’est améliorée considérablement une semaine après l'injection. 591 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1910 SOMMAIRE Decaunay (H.) : Dosage dans les Kunsrzer (J.) : Bassins à carpes tissus animaux, de l'azote, sous di- (petite culture)15 Mel FR 595 MÉLSES NORMES NE De PE MN cet 092 SABRAZES (JEAN), LÉGER (MARCEL) el DELAuNAY (H.) : Présence cons- LÉGER (ANATOLE) : Eosinophilie locale tante, en quantité variable, d’amino- suscitée dans les canaux biliaires acides dans les tissus animaux. .. 594 | par la douve chinoise . . . . . . .. 591 Présidence de M. Coÿne, président. ÉOSINOPHILIE LOCALE SUSCITÉE DANS LES CANAUX BILIAIRES PAR LA DOUVE CHINOISE, par JEAN SABRAZÈS, MARCEL LÉGER et ANATOLE LÉGER. Dans le tissu conjonctif qui enveloppe les kystes hydatiques, des cellules éosinophiles uni- et polynucléées s'accumulent, parfois en très grand nombre, associées à des lymphocytes, à des cellules plasmatiques, à des cellules conjonclives en activité, à des mastzellen (Sabrazès). On a éga- lement décrit de semblables éosinophilies au pourtour des cysticerques de ladrerie et des kystes de trichine. Il y a là une réaction très spéciale provoquée par la présence des parasiles animaux, à l'encontre de leurs produits de sécrétion et d’excrétion. Ayant eu récemment l'occasion d'examiner des foies humains distomés, hébergeant Clonorchis sinensis, recueillis par l’un de nous dans nos possessions d’Indo-Chine (Tonkin), nous avons recherché cette éosinophilie locale. Elle ne se manifeste pas constamment avec intensité. Aussi bien la distomatose chinoise est loin d'être toujours pure; elle peut être associée au paludisme, à des infec- tions bactériennes dysentériques ou autres, toutes conditions suscep- tibles de masquer, d'’atténuer ou de contrarier l'éosinophilie. IL est 592 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX cependant des cas, comme celui que nous vous présentons, où cette éosinophilie est très accusée. Dans les canaux biliaires qui contiennent des douves, la muqueuse, hérissée de saillies villeuses, papilliformes, est bordée d’éosinophiles, sous son revêtement épithélial; ces cellules s'infiltrent profondément dans l’interstice des glandes et se retrouvent essaimées en nombre plus discret dans les agminations de Iymphocyles qui entrecoupent les espaces de Kiernan et cà et là l'intimité même des lobules. Associés aux éosinophiles nous retrouvons les divers types cellulaires énumérés plus haut à propos du kyste hydatique. Notons qu'un bon nombre de ces éosinophiles sont uninucléés et ont, non un noyau clair de myélocyte, mais bien, comme dans la modalité décrite par Dominici, un noyau compact rond ou ovale de Iymphocyte. Ces éosinophiles à noyau foncé se différencient en grande partie aux dépens d'éléments lympho-conjonctifs en prolifération ; il en est, parmi ces éosinophiles mononueléés, qui se trouvent, dans les mailles connec- tives en voie de sclérose, sous la forme d’un fuseau allongé; leurs caractères morphologiques témoignent de leur parenté d’origine avec les cellules conjonctives. Leur provenance histogène plutôt qu'héma- togène est aussi rendue probable par ce fait que très abondantes dans les mailles du mésenchyme des canaux biliaires elles sont, sur nos coupes, très rares dans la lumière des vaisseaux sanguins. Enfin le rôle des parasiles dans la genèse de cette éosinophilie locale ressort claire- ment de nos constatations : à l'examen microscopique de ce foie, les éosinophiles sont d'autant plus nombreux qu'on se rapproche davantage des points où se trouvent emprisonnées les douves qui ont contribué à provoquer le développement et l'accumulation de ces Cellules. DOSAGE DANS LES TISSUS ANIMAUX, DE L'AZOTE, SOUS DIVERSES FORMES, nl par H. DELAUNAY. J'ai étudié comparativement, dans les tissus des vertébrés et inver- tébrés, l’azote total, l'azote des aminoacides (N aminé, NH”), l'azote ammoniacal (NH°), et dans ce but j'ai utilisé la technique suivante : L'azote total a été dosé par la méthode de Kjeldahl : attaque du tissu (1 gramme) par l'acide sulfurique (5 centimètres cubes) en présence d'oxalate de potasse (5 centimètres cubes d’une solution à 30 p. 100) et titration formolique de l’ammoniaque après neutralisation par le procédé Ronchèse. L’ammoniaque a été dosé par la méthode de Grafe : distillation dans le vide à 35, 40 degrés, en présence d'alcool et d'un alcali soluble non hydrolysant (solutions saturées à froid de CO‘Na’ et NaC). de | . SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 593 _ J'ai déterminé, par la méthode au formol, les aminoacides des tissus. Celte méthode donnée par Sôrensen pour le dosage des aminoacides provenant d’une digestion est basée, comme on sait, sur le titrage aci- dimétrique des carboxyles, après bloquage par le formol du groupe- ment aminé basique. Un dosage rigoureux des aminoacides dans les tissus par cette méthode est difficile, mais on peut cependant, comme nous allons le voir, en déterminer la valeur approchée. Un gramme de tissu frais, ou 0 gr. 500, si le tissu est coloré, est prélevé sur l'animal sacrifié par hémorragie et broyé finement dans un mortier, en présence de sable lavé, et de 10 à 20 centimètres cubes d'eau distillée. Le mélange, versé dans un verre avec V gouttes de phtaléine, est neutralisé avec de la soude N/5 jusqu’à coloration rose.On ajoute alors dans le liquide 10 centimètres cubes de formol neutre au demi; la coloration rose disparaît; il faut pour obtenir la coloration rouge nette, persistante malgré la présence de formol en excès, verser une quantité nouvelle de soude N/5, qui neutralise l'acidité après formol. Contrairement à l'opinion classique, suivant laquelle la réaction des protoplasmas cellulaires est alcaline, nous avons trouvé que toujours les tissus sont acides à la phtaléine, directement et après formol. Les chiffres d’alcali employés varient. Il a fallu, par exemple, 0 cc. 2 de soude N/5 pour neutraliser l'acidité directe et 0 cc. 6 pour neutra- liser l’acidité après formol d’un gramme de foie de chien, tandis que toutes choses égales, pour un gramme de foie d’octopus vulgaris, les chiffres s’élevaient à 0,6 et à 1,4. L'acidité directe est toujours beaucoup plus faible que l'acidité après formol; de plus, fait intéressant, il existe le plus souvent un parallé- lisme évident, sinon une proportionnalité, entre ces deux acidités. L’acidité après formol, comme je le montrerai plus loin, est due en presque totalité à la fonction acide des acides aminés, mais ces corps, légèrement acides directement à la phtaléine (Berthelot, Sôrensen), forment aussi, sans aucun doute, une partie importante de l'acidité directe. Il est difficile de savoir dans quelle proportion, car, à leur acidité propre, peut s'ajouter celle d'éléments acides divers (acide car- bonique, acide lactique, etc.). Dans ces conditions, je n'ai pu déterminer une valeur exacte de l'acidité due aux aminoacides, mais je sais qu'elle est comprise entre l'acidité après formol (chiffre faible) et l’acidité totale (A. directe et À. après formol) (chiffre fort). Aussi ai-je transformé en milligrammes d'azote (en multipliant par 2,8 le volume de soude N/5 nécessaire à la neutralisation) les deux acidités el obtenu ainsi pour l'acidité après formol N formol minimum, et pour l'acidité totale N formol maximum. Enfin, je me suis assuré que dans les tissus l’azote titrable au formol BroLoGiE. Comptes RENDuS. — 1910. T. LXIX. 42 594 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX peut être considéré comme de l'azote aminé. Théoriquement N for- mol=N de NH° et NH°, mais l’ammoniaque dans les tissus étant tou- jours en très faible quantité (5 à 30 milligrammes pour 100 grammes de tissu) par rapport à N aminé (100 à 600 milligrammes), on peut admetire que les chiffres de N formol donnent directement une valeur approchée de la teneur des tissus en aminoacides. D'ailleurs, le dosage de l’ammo- niaque à toujours été fait dans mes expériences en même temps que celui de N titrable au formol. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Bordeaux et de la station biologique d'Arcachon.) PRÉSENCE CONSTANTE, EN QUANTITÉ VARIABLE, D'AMINOACIDES DANS LES TISSUS ANIMAUX, par H. DELAUNAY. À l’aide de la technique déjà décrite, j'ai fait de nombreux dosages, dans divers tissus, dans toute la série animale, d'azote total, d'azote aminé (N formol maximum et minimum), d'ammoniaque. J'ai réuni dans le tableau suivant quelques résultats. N FORMOL * RAPPORT mug. N p. 100 de N TroraL À N rorAL” NH ESPECES ANIMALES A mmg, N|. mmg. N N formol NH Mini Maxi LS Minimum Maximum minimum Chien (en digestion): Ole ere Nr Cibres 2.660 168 240 12 6,4 0,4 Muscle rss mer 3.500 168 252 45 4,5 0,4 RATES RUES REE 2.14% 126 168 8 4,7 0,3 Cerveau, re nee 1.814 56 84% 6 4,3 0,1 Res ee pee 2.940 168 196 12 De 0 ,# Muqueuse gastrique. :| 1.680 130 — 28 8,8 1,6 Muqueuse intestinale .| 1.820 168 196 23 9,3 129 Cheval : MONO AR AU STI EN TE rt 122968 182 252 10 6,2 0,34 ABanCre as nee 3.306 210 a ASE Re 6,3 0,36 s Foie NE ELe 2.036 168 224 12 8.4 0,5 Organe électrique. 1.540 196 2.4 9 13,0 0,58 Folies Muscle . . . . on Lo [Ss LE oO © = a © © * Pour 100 grammes de tissu frais. De mes recherches, il se dégage que dans tous les tissus, dans toute D SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 595 la série animale, une notable partie de l'azote total (4 à 20 p. 100 environ) est titrable directement au formol, la plus grande partie de cet azote étant sous forme d’azote aminé, et une très faible partie (0,3 à 1,6 p. 100) sous forme d’ammoniaque. En outre, suivant les tissus, suivant les êtres, il existe des variations notables dans leur teneur en azote total et azote aminé, variations qui feront l'objet d'études ultérieures. Nous ne voulons retenir ici que ce fait : les aminoacides peuvent être considérés comme des éléments normaux des tissus. e (Travail du Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Bordeaux et de la Station biologique d'Arcachon.) BASSINS A CARPES (PETITE CULTURE), par J. KUNSTLER. L'application des procédés de cullure des Carpes, préconisés par divers traités lechniques, est chose complexe. Il est nécessaire de posséder des étangs nombreux et étendus, pour la ponte, l'élevage, l’hivernage, etc., et il est indispensable de se livrer à des manipulations fréquentes, péni- bles et onéreuses, à des opérations plus ou moins compliquées. Ce sont là des nécessités qui se concilient assez peu avec les ressources dont disposent le plus souvent les pisciculteurs, qu'il s'agisse de simples particuliers ou de Sociétés de pêche, animés du désir de contribuer au repeuplement des eaux. Le morcellement actuel de la propriété est un obstacle presque absolu à l'application intégrale des méthodes ensei- gnées. De ce ‘qui précède, il résulte qu'une installation peu coûteuse, rudi- mentaire, mais permettant cependant aux petits groupements et aux particuliers peu fortunés de produire, avec un petit nombre de repro- ducteurs, une quantité de jeunes poissons assez considérable pour per- mettre d'effectuer un repeuplement suffisant, serait de nature à rendre des services que l’on ne saurait espérer d'organisations certainement plus parfaites, mais ayant le tort de n’être que rarement à la portée de ceux qui auraient besoin de s'en servir. Le dispositif indiqué dans cette note répond à un besoin peu contes- table et rend d'appréciables services. Avec des moyens d'action rudi- mentaires, il est ainsi possible de multiplier presque en tout lieu les cyprinides dans des proporlions importantes. Il est, en effet, aisé de creuser un bassin d’une quinzaine de mètres de long sur huit ou dix mètres de large et de soixante centimètres à un Lq 596 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX mètre de profondeur, et de l’aménager de la façon simple qui permet d'en retirer les services désirés. Sur tout le pourtour de ce bassin, l’on disposera une bordure d’en- viron un mètre de large, mais n'ayant guère que vingt centimètres de profondeur au-dessous du niveau supérieur de l’eau, qui sera plantée d'herbages aquatiques. Cette zone bordante sera divisée en deux bandes inégales, la périphérique, plus large, pouvant atteindre quatre-vingts centimètres, par un treiläs métallique dépassant le niveau de l'eau d’une facon suffisante pour que les reproducteurs ne puissent pas les franchir. Le remplissage d’eau peut se faire à l'aide d’une dérivation d'un cours d’eau voisin ou même avec une simple pompe. Sans établir aucune cir- culation d'eau permanente, on se contente de maintenir le niveau pri- mitif par des apports successifs. Une demi-douzaine de reproducteurs suffiront largement à peupler une petite installation de ce genre, et la préoccupation de leur alimen- tation ne saurait donc entrer, pour une part quelconque, dans les diffi- cultés de l’entreprise. La ponte a lieu dans l’étroite zone herbeuse interne. Après leur éclo- sion, les alevins se réfugient dans la zone périphérique plus large, où ils ne craignent plus rien de la gourmandise de leurs parents. Du côté de la vanne d'échappement, on immerge, une fois par semaine, un peu de crottin de cheval, et la présence de cette matière suffit à engendrer des myriades de petits crustacés et autres animal- cules aquatiques indispensables à la vie des jeunes alevins. En résumé, par ce procédé qui est à la portée du grand nombre, quel- ques poissons adultes suffisent à assurer les besoins de repeuplement des personnes dont les ambitions ne sont pas trop grandes. Vidant com- plètement leurs bassins tous les ans, les amendant et recommencant la même culture, il ne sera plus d'intéressés, si modiques que soient leurs ressources, qui ne puissent avoir à leur disposition une installation aussi simple qu'utile. Le (rérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1910 BourqueLor (Éuice) et FICHTENHOLZ (4.) : Nouvelles recherches sur le glucoside du poirier, son rôle dans la production des teintes autom- nales destieutlleseée "mme CLuner (JEAN) et Jonxesco (Vrc- ror) : Le pigment du lobe posté- rieur de l'hypophyse chez l'homme. (Premieremote) enter Doprer (Cx.) : Différenciation du méningocoque et des germes simi- laires par l « épreuve du péri- Toinenesrerdedteinene 2 Acta Gizsert (A.), CnaBroL (E.) et BRix (L.) : La déviation du complément dans la pancréatilte aiguë expéri- MENTALE ENS SMS PEN EN ES GLover (JuLes) : Fonction du voile du palais et huées vocales . . . . . Iscovesco (H.) : VII — Etudes stalagmométriques. La tension su- perficielle de l’ovalbumine . . . .. Joczy (J.) : Sur la signification des figures de mitose que l’on ob- serve dans les tissus séparés du CORPS RE nt Re ET de tele LeGenDRrE (R.) et Minor (H.) : fluence de la température sur la conservation des cellules nerveuses des ganglions spinaux hors de l'or- COMMISE eee te re ete LevaniTi (C.) et Twonr (C.-C.) : Mode d'action de l’arsénobeuzol sur les tréponèmes et les lésions sy- DhITTIQU'e SRE ER EE : Levapiri (C.) et MutTEerMILcH (S.) : Diagnostic des trypanosomiases par le phénomène de « l'attachement ». Margé (S.) : L'action coagulante du staphylocoque sur le sérum san- UT, GTCÉRNE LL RE UE MaureL (E.) : Conservation de la reproductivité du streptococeus, du proteus vulgaris et de la bacté- ridie charbonneuse sur les charcu- seal een elteteteletnuteneie lente. le te NAGEOTTE (J.) : Note sur le méca- BioLoctre. CoupTes RENDUS. — 1910. T. SOMMAI:E 60 60 61 63 63 62 0 8 8 3 5 l A nisme de la formation des réseaux artificiels dans la gaine de myé- DIN AE EN RE sr ne ee nu NÈGRE (L.) : Sur le double pouvoir agglutinant vis-à-vis de l'Eberth et du melitensis du sérum de certains A] 0 ESP CREER RE TEE PiNaARD (MARCEL), GASTINEL (P.) et VanxEY (A. : Intra-dermo-réaction avec la tuberculine figurée de MM. Vallée et Fernandez. — Résultats chez l'homme, comparaison avec les résultats fournis par la tuberculine d'éPKO CNE AMPLES AE t TRES SABOURAUD (R.) et VERNES (A.) : Nouveau procédé de filtration par CNEIUS TION EE NE EU de SICARD (J.-A.) et BLocR (MARCEL) : Perméabilité méningée à l’arséno- benzol SICARD (J.-A.) et BLocu (MARCEL) : Réactions hématiques au cours de la cure par l'arsénobenzol. . . . .. SouLIGOUx (CH.) et LaGane (L.) : Note sur le mode de terminaison fonctionnellement anastomotique des branches de l'artère mésenté- N'AUÉNSUPÉDEUTEN ETC Turrô (R.) et GOonzaLez (P.): Ana- phylaxie par les globulines. Nature du poison anaphylactique. . . . .. Réunion biologique de Nancy. Cou (R.) et Lucrex (M.) : Re- cherches caryométriques sur la cellule somatochrome du cobaye. . Cozzix (R.) et Lucren (M.) : Modi- fications volumétriques du noyau de la cellule nerveuse somatochrome à l’état normal chez l'homme. . . . Cuévor (L.) et MerCIER (L.) : L'hé- rédité de la sensibilité à la greffe cancéreuse chez les souris. Résul- TatsNCOn LAS EE CNE NET ANNEE LXIX. 43 © © 1] 611 641 598 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Droux pe BouvilzE (R. DE) : Sur un essai d'élevage de l’écrevisse à Réunion biologique de Marseille. pattes rouges (Deuxième note) . . . 646 Drouix DE BOUVILLE (R. DE) : Sur FARNARIER (F.) : Sur certaines pli- un essai d'élevage de l’écrevisse à catures de la rétine en voie de dé- pattes rouges (Troisième note)... 649 | veloppement.?: 1. 0.2 657 Drouin bE BouviLce (R. DE) : Sur JocEAUD (A.): Considérations sur un essai d'élevage de l’écrevisse à læ morphologie des cirrhipèdes pattes rouges (Quatrième note). . . 650 | pédonculés aspidés. . . . . . . . .. 659 Durour : Sur l'adaptation de l'œil. 652 JocrauD (A.) : Considérations sur FERRET (P.), Dupuy (A.) et MERCIER la, phylogénie des cirrhipèdes pé- (L.) : Recherches sur l’ « Esponja », donculés aspidés. Essai de tableau affection qui sévit sur les solipèdes phylogénique #0 ME Ce 661 en certaines régions du Brésil Rouscacrorx: Microphotographies (Note préliminaire). .. . . . .,.. «. 654 | sur plaques autochromes . . . . . . 659 Présidence de M. Letulle, vice-président. PRÉSENTATION D'OUVRAGE M. MEsniz fait hommage à la Société, au nom des auteurs, les D'° Gus- tave MarTIN et RINGENBACH, des troupes colonïales, de l'ouvrage qu'ils ont publié sous le titre: Les troubles psychiques dans la maladie du som- meil, et qui a d'abord paru dans le journal l’£ncéphale. Ce travail, exé- cuté à l’Institut Pasteur de Brazzaville, dans le laboratoire fondé par la Mission d’études de la maladie du sommeil au Congo, fournit l’étude la plus complète qui ait paru jusqu'ici de ces troubles mentaux, si inté- ressants en eux-mêmes et aussi au point de vue de la comparaison avec d’autres psychoses, et en particulier celles qui paraissent liées à la syphilis. ANAPHYLAXIE PAR LES GLOBULINES. NATURE DU POISON ANAPHYLACTIQUE, par R. Turr6 et P. GONZALEZ. Une fois démontrées les propriétés cristalloïdes du poison anaphytac- tique (1), nous nous sommes préoccupés de la détermination de la nature. chimique du même poison, en employant deux méthodes diffé- rentes. Extraction du poison dialysé. — Le sang du cobaye sensibilisé mêlé aux globulines, comme nous l'avons expliqué dans notre dernière note, est dialysé (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 2 décembre 1940. 4 à SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 599 dans le vide et à basse température pendant vingt-quatre heures; après éva- poration jusqu'à consistance sirupeuse, il est traité par 30 centimètres cubes d’alcool-éther, à 50 pour 50, dont. l’action précipite différentes substances, qui sont séparées par filtration. Le liquide s’est évaporé encore et, après con- centration, traité une autre fois par le mélange alcool-éther. Il reste alors un résidu très peu abondant, presque insoluble dans la solution physiologique. Si on injecte cette substance dans la jugulaire d’un cobaye neuf, elle détermine les convulsions et l’asphyxie propres des attaques anaphylactiques non mor- telles. On peut expliquer la bénignité de ces phénomènes par la faible solu- bilité du produit. Extraction du poison non dialysé. — Une fois formé le poison in vitro, on centrifuge le sang du cobaye pendant 20 minutes, et, après séparation des globules et du sérum et après avoir lavé ces globules avec de l’eau isotonique, on les réunit de nouveau au sérum, et le mélange est traité à froid par l'alcool éthylique jusqu'à c2 qu'on ait précipité toutes les substances protéiques. Le précipité qu'on obtient est lavé encore par l'alcool; ensuite on évapore ce liqui le au bain-marie jusqu’au volume de 3 centimètres cubes. Cette concen- tration atteinte, on ajoute de temps en temps de petites quantités d'eau, pour arriver à la complète extraction de l'alcool sans que le poison précipite par la concentration du véhicule. On doit arriver à l'extraction complète de l'alcool. A Ja concentration de 5 centimètres cubes, le liquide est injecté dans lesiveines des cobayes.2 centimètres cubes de ce hquide tuent les cobayes de 250 gpammes avec tous les phénomènes de l’anaphylaxie mortelle, dans un délai de 50 à 60 secondes, aw lieu des 2 à # minutes qui sont la règle dans les expériences ordinaires. La même dose est la cause, sur des cobayes de 350 à 400 grammes, de phénomènes très violents : convulsions fortes et paralysie consécutive pen dant une minute. Peu après, l'animal revient à son état normal. Le liquide toxique qu’on obtient par les opérations sus-indiquées est de réaction alcaline ; il n’est pas décomposé par l'acide chlorhydrique, lequel, cependant, modifie les formes de cristallisation du résidu. Il est précipité par le sublimé, il réduit faiblement le ferrocyanure de potassium; l'acide tannique produit dans l’espace de vingt-quatre heures un précipité blanc. Il n’est pas précipité par l'acide phosphotungstique, ni par la solution iodo-iodurée, peut- être par l’extrème dilution du liquide employé. Un composé qui présente tous ces caractères, qui n'est pas détruit par la chaleur à 100 degrés, qui est soluble dans l'alcool éthylique, seul ou mélangé avec l’élher, et qui, enfin, se produit toujours comme une base organique, peut être, on est porté à le croire, de nature leucomaïnique. En partant de cette idée, nous avons traité le sang anaphylactique par les procédés généraux d'extraction des ptomaïnes et leucomaïnes de . À. Gautier : précipitation par le sous-acétate de plomb, courant d'acide sulfhydrique, extraction du. filtrat par l'alcool éthylique, et nous avons eu un petit résidu, qui produit sur les cobayes les mêmes effels du poi- son de nos expériences précédentes. La nature leucomaïnique probable du poison anaphylactique nous fait penser qu'il ne faut pas la médiation d’une nouvelle substance (toxogé- 600 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nine ou anticorps) pour que ce poison soit produit dans l'organisme. Cette hypothèse ne nous paraît pas nécessaire. Il est plus simple de pen- ser que la molécule étrangère qui détermine la sensibilisation de l’animal, u'arrive à s'intégrer dans la molécule vivante (biogène de Verworn) qu'après un travail nutritif très complexe. Dans ce processus, il se ferait une mobilisation anormale des chaînes alcaloïdiques (?) (Danilewski), lesquelles, en se détachant plus facilement, produiraient certaines leuco- maïnes très toxiques, mais qui, en raison de leur faible quantité, pour- raient être éliminées ou détruites sans effets toxiques sur l'organisme. Mais cet organisme, par le même mécanisme qui produit les anticorps, la reproduction exubérante des chaînes détachées, resterait dans un état qu'on pourrait appeler d’imminence hypertoxique; c'est-à-dire que la présence d’une nouvelle dose des mêmes protéines étrangères provoque- rait une rapide libération toxique, qui tuerait l'animal ou produirait des phénomènes graves en agissant sur la cellule nerveuse. Cette action est passagère ; si on défend la cellule nerveuse, en évitant l’absorption du toxique, par l'influence des anesthésiques qui, comme l’a démontré Over- ton, par leur action sur -les lipoïdes, altèrent les phénomènes de diffu- sion dans la cellule nerveuse, le schok anaphylactique ne se produit pas, comme l’a montré Besredka. Le poison est, entre temps, éliminé ou détruit et l'animal nullement affecté. Notre hypothèse n'explique pas comment il se fait que l'organisme perde son aptitude hypertoxique par l’action d’une dose inférieure à la mortelle et non plus d’autres phénomènes qu’on ne peut pas s'expliquer encore; mais, malgré cetle insuftisance, elle nous paraît plus en rapport avec les tendances de la physiologie que les hypothèses qui admettent une substance intermédiaire, dont l'existence ne peut pas être démontrée expérimentalement. {Travail du Laboratoire de Bactériologie de la Municipalité de Barcelone.) DiFFÉRENCIATION DU MÉNINGOCOQUE ET DES GERMES SIMILAIRES PAR L' & EPREUVE DU PÉRITOINE », par Cu. Doprer. La différenciation du méningocoque et des germes qui lui ressem- blent n’est pas toujours aisée : tout d’abord, les paraméningocoques présentent les mêmes réactions fermentatives que le coceus de Weich- selbaum ; la recherche de l’agglutination, d'autre part, est parfois infi- dèle; certains méningocoques, en effet, sont peu agglutinables, et, par ià même, se distinguent fort peu des paraméningocoques; puis il est a] "1 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 601 des pseudo-méningocoques qui sont moyennement agglulinés par l’an- tisérum et légèrement par le sérum normal, caractère que présente parfois le méningocoque provenant de cullures sur agar-ascile. On concoit dans ces conditions les difficultés de l'interprétalion et l’hésitation du bactériologiste-expert, à qui incombe le rôle important et délicat de dépister les porteurs de méningocoques, base de la pro- phylaxie de la méningite cérébro-spinale. L'identification du germe à définir peut cependant être assurée par une réaction rappelant celle que l’on connaît, pour le vibrion cholérique, sous le nom de « phénomène de Pfeiffer ». 1° Quand on injecte dans le péritoine d'un cobaye de 250 grammes une dose de méningocoques non mortelle (1/6 de culture sur agar ordi- naire), l'exsudat péritonéal fourmille de méningocoques bien colorés pendant environ 2 heures 1/2. A cette époque, les polynucléaires arri- vent et phagocytent les germes qui disparaissent presque en lotalité vers la 5° ou 6° heure. 2° À des cobayes de même poids (250 gr.), qui ont recu 24 heures auparavant dans le péritoine une injection de 1 centimètre cube de sérum antiméningococcique non chauffé, on fait une injection périlonéale de la même dose non mortelle de méningocoques, obtenue dans les mêmes conditions (1). Les prises d'exsudat péritonéal (2) effectuées 5, 10, 20, 30 minutes, etc., après cette deuxième injection montrent les particula- rités suivantes : dans les premières minutes, on observe, comme M. Metchnikoff l’avait constaté dans l'étude du phénomène de Pfeiffer, une phagolyse intense, bientôt suivie d'une hypoleucocytose manifeste. En même temps, les méningocoques disparaissent graduellement : les graines se colorent mal et se dissolvent; on en trouve aussi dans les rares leucocytes polynucléaires qui nagent dans l’exsudat; la phago- cytose s'effectue surtout au niveau du grand épiploon, dont les frotlis la montrent dans toute son activité. Bref, 20 minutes après l'injection microbienne, l'examen de lexsudat péritonéal permet de constater l'absence complète de méningocoques libres; il en persiste parfois quelques rares échantillons, mais en état de bactériolyse évidente. Les polynu- cléaires commencent à réapparaitre une heure après, en même temps que le liquide devient louche et purulent. 3° Quand on remplace, chez des cobayes dont le péritoine a été « préparé » de la même manière, les méningocoques par une émulsion égale de paraméningocoques, l'examen du liquide péritonéal montre la (1) Si l’on emploie la gélose-ascite, la culture étant plus abondante, il con- vient de n’employer que 1/8 de l’'émulsion. (2) Une ou deux gouttes de cet exsudat sont étalées sur une lame sur l'étendue d’une pièce de 50 centimes; on laisse sécher, on fixe par l’alcool- éther; on colore par la thioninejphéniquée. 602 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE même phagolyse initiale, suivie de la même hypoleucocytose; mais la bactériolyse est absente, ou,'si elle se produit, elle est beaucoup plus tardive; de plus la plupart des germes sont libres el persistent en foule pendant quarante-cinq à soixante minutes. Au bout decce laps de temps, coïncidant avec l’arrivée des polynueléaires, leur nombre diminue, mais ils ne disparaissent en général qu'une heure et demie à deux heures. après l'injection. L'expérience, répétée avec lies divers échantillons connus depseudo- méningocoques et le gonocoque, äonne des résultats identiques. Ces faits montrent la facon essentiellement différente dont se com- portent le méningocoque et les germes similaires devant l’« épreuve du péritoine ». Ces différences tranchées peuvent servir à l'identification des germes donton se propose de déterminerlanalure méningococcique ou autre. Dans ce but, on injectera dans le péritoine d’un cobaye de 230 à 250 grammes environ, 1 centimètre cube de sérum antiméningococcique non chauffé; vingt-quatre heures après (exactement), on pratiquera au même animal une injection intrapéritonéale de 1/6 de culture (4) sur agar du germe à identifier, soit 4 centimètre cube d'une culture raclée dans 6 centimètres cubes d’eau physiologique. L’exsudat péritonéal sera prélevé vingt et trente minutes après, et examiné : si à cette période il est dépourvu de germes libres, où si ces derniers sont rares, c’est le méningocoque qui est en cause; si, au contraire, les germes libres sont nombreux, il s'agira d'un para ou d’un pseudo-méningocoque. Ilsera bon, lors de chaque essai, de faire une expérience de contrôle avec un méningocoque, pour éviter des causes d'erreurs provenant du sérum antiméningococcique, dont l’activité peut varier d’un échantillon à l’autre, suivant la durée de sa conservation. À cet égard, on emploiera de préférence le sérum de saignées récentes, et conservé en tubes scellés. — … (lravail du service de M. L. Martin, à l'Institut Pasteur.) CONSERVATION DE LA REPRODUCTIVITÉ DU STREPTOCOCCUS, DU PROTEUS VULGARIS EL DE LA BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE SUR LES CHARCUITERIES, par E. MAUREL. Les conditions générales de’ ces expériences ont déjà été données dans .la note précédente (17 décembre), à propos du colibacille et du: (1) Les tubes d’agar employés mesuraient 4 cent. 5 d'épaisseur; la hauteur de la gélose était de 10 centimètres environ. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 603 bacille d'EÉberth; je me contenterai donc, dans celle-ci, de résumer les expériences faites sur ces trois agents microbiens. f Z Srrerococous. — Survivance sur le cervelas. — Exp. 1. — Le'8 janvier 1940, stérilisation d'ane tranche de cervelas; 9 janvier, ensemencement avec la surface stérilisée d'un tube de gélose quiest resté stérile, et dépôt sur-cette surface d’une culture de streptocoques. Le 40 janvier, ensemencement avec cette surface d’un tube de gélose, qui le 11 présente une culture composée exclusivement de streptocoques. Survivance sur le pâté. — Exr. H. — Le 8 janvier 1940, stérilisalion de tranches de pâté. Le 9 janvier, dépôt sur ces tranches de pâté d'une culture de streptocoques.Le 10 janvier, ensemencement avec cette surface d'un tube de gélose, et, le 11 janvier, culture légère mais exclusivement composée de streptocoques. Exe. Il. — Le 28 juillet 4910, ensemencement sur gélose de la surface d'un pàäté avantisa stérilisation ; puis, stérilisation à l'autoclave. Le 29 ruillet, ensemencement sur gélose avec la surface du pâté stérilisé qui reste sans résultat, et dépôt à sa surface d'une culture de streptocoques. Le 30 jmillet, ensemencement d’un {ube de gélose avec la surface ayantrecu la culture de streptocoques ; et le 31 juillet, culture peu développée, mais . composée exclusivement de streplococques. Conczusion. Le streptococcus a conservé sa reproductivité au moins pendant vingt-quatre heures sur le cervelas et le pâté. PROTEUS VULGARIS. — Sw'uivance sur pété, — Exp. 4. — Le 28 juillet 4910, ensemencement avec la surface d’un pâté, puis stérilisatiou de ce pâté. Le 29 juillet, riche culture exclusivement composée de diplocoques; nouvel ensemencement avec la surface du päté stérilisé, qui reste sans résultat, et dépôt, après cet ensemencement, d'une culture de proteus vulgaris. Le 30 juillet, ensemencement avec cette surface de deux tubes de gélose; et dès le 31, riche culture sur les deux tubes exclusivement composés de proteus vulgaris. Conczusion. Ce proteus vulgaris a conservé sa reproductivité au moins pendant vingt-quatre heures sur ce pâté. BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE. — Survivance sur le saucisson. — Exp. I. — Le 11 fé- vrier 1910, ensemencement avec la surface de ce saucisson, puis stérilisa- tion. Le 12 février, riche culture sur les tubes ensemencés, liée ét composée exclusivement de diplocoques. La plupart sont isolés, mais d’autres sont réunis par deux, et placés soit bout à bout, soit parallèlement. Ensemence- ment sur gélose avec la surface stérilisée, et ensuite dépôt sur celle surface d'une culture de bactéridies charbonneuses. Le 14 février, le tube ensemencé sur la surface stéritisée est resté stérile. L'ensemencement sur gélose avec la surface ayant recu la culture le 12. Ensemencement fait avec la surface sléri- lisée et resté stérile. Le 15 février, l’ensemencement fait avec la surface ayant recu la culture de bactéridies a donné une riche cullure exclusivement com- posée par des bactéridies en longs filaments. Le 17 février, deuxième ensemen- cement avec la surface ayant recu le charbon le 12, et, dès le 48, riche culture exclusive de charbon également en longs filaments. 4 604 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La bactéridie a donc conservé sa reproductivité au moins pendant cinq jours sur le saucisson. Exp. Il. — Le 8 décembre 1910, ensémencement avec la surface d’un sau- cisson, puis stérilisation. Le 9 décembre, nombreux points de culture com- posée exclusivement de-diplocoques. Le 10 décembre, ensemencement avec la surface stérilisée qui reste sans résultat, et dépôt sur cette surface d'une culture de bactéridies charbonneuses. Le 12 décembre, ensemencement sur gélose avec la surface ayant recu la culture de charbon ; et, dès le 13, culture composée en grande partie par des bactéridies charbonneuses, mais aussi par quelques diplocoques semblables à ceux trouvés avant la stérilisation. Survivance sur le pâté. — Exp. I. — Le 11 février 1910, ensemencement sur gélose avec la surface d’un pâté, puis stérili-ation de ce pâté à l’autoclave. Le 12 février, l’'ensemencement d'hier a donné une riche culture de diplo- coques ; ensemencement de deux tules de gélose avec la surface de ce pâté stérilisé, et dépôt sur cette surface, après cet ensemencement, d’une culture de bactéridies charbonneuses. Le 14 février, les tubes ensemencés après la stérilisation. sont restés stériles. Premier ensemencement de deux tubes de gélose avec la surface du pâté ayant reçu le charbon. Le 16 février, les deux tubes ensemencés hier présentent tous les deux une riche culture de charbon en longs filaments; 17 février, deuxième ensemencement avec la surface du pâté ayant reçu le‘charbon le 12; 18 février, abondante culture de bactéridies en longs filaments. Le 22 février, troisième ensemencement, fait par conséquent dix jours après le dépôt du charbon sur ce pâté; et le 23 février, culture pure de charbon et bien développée. Dans cette expérience, la bactéridie charbonneuse a donc conservé sa reproductivité pendant au moins dix jours à la surface de ce pâté et elle y est restée à l’état de culture pure. Exp. IV. — Le 8 décembre 1910, ensemencement sur deux tubes de gélose avec la surface d’un pâté, puis stérilisation de ce pâté. Le 9 décembre, large culture pure de diplocoques sur les tubes de gélose ensemencés la veille; ense- mencement avec la surface stérilisée et ensuite dépôt sur cette surface d’une culture de bactéridies charbonneuses ; 10 décembre, l'ensemencement avec la surface stérilisée est resté sans résultat. Premier ensemencement de deux tubes de gélose avec la surface ayant reçu le charbon. Le 12 décembre, ces deux tubes sont couverts d’une large culture pure de bactéridies charbonneuses avec très longs filaments, dont quelques-uns sporacés. Deuxième ensemencement avec la surface ayant recu le charbon. Le 13, riche culture composée exclusi- vement de charbon en longs filaments. Troisième ensemencement, avec la même surface qui, dès le 14, donne de nouveau une culture abondante et pure de charbon en très longs filaments. Conczusion. Cette bactéridie a conservé sa reproductivité sur le saucisson et le pâté au moins pendant plusieurs jours. Je l'ai vue même être conservée après dix jours; dans la plupart des expériences sa culture est restée pure. CONCLUSIONS RELATIVES A CES TROIS AGENTS MICROBIENS. — 1° De même que le bacille d'Eberth et le colibacille, ces trois agents microbiens, le strep- tocoque, le proteus vulgaris, et la bactéridie charbonneuse, ont con- servé leur reproductivité sur ces différentes charcuteries, au moins pen- [ ep SEANCE DU 2% DÉCEMBRE 605 dant vingt-quatre heures; et il est probable que dans toutes ces expériences j'aurais pu la constater plus longtemps, si j'avais continué les ensemencements. 2° La conservation de la reproductivité a été si complète, sur ces char- cuteries, qu'il faut considérer comme probable que ces divers agents pathogènes y conservent aussi, au moins en grande partie, leur virulence. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) NOUVELLES RECHERCHES SUR: LE GLUCOSIDE DU POIRIER, SON ROLE DANS IA PRODUCTION DES TEINTES AUTOMNALES DES FEUILLES, par Emize BOURQUELOT et À. FICHTENHOLZ. Les recherches que nous avons publiées en juillet dernier (1) établis- sent la présence, dans les feuilles de poirier, ou du moins de trois va- riétés horticoles de poirier (Louise-bonne d'Avranches, Madeleine, Carisi), de l’arbutine vraie, glucoside qui a été, à cette occasion, obtenu, pour la première fois, libre de toute trace de méthylarbuline. On sait que le genre Pyrus de Tournefort, auquel on a rattaché autre- fois toutes les espèces de Pomacées à fruit sans noyau, ne [comprend plus actuellement qu’une seule espèce, le Pirus communis, dont les variétés horticoles sont, il est vrai, extrêmement nombreuses. Les autres espèces ont été rangées dans les genres: Amélanchier Moench. Cydonia Tourn., Malus Tourn. et Sorbus L. Il y avait donc à rechercher, pour ces dernières espèces, si leur com- position chimique, aussi bien que leurs caractères botaniques, justi- fiaient leur séparation des Pirus, en s’assurant, par exemple, si leurs feuilles renferment ou non de l’arbutine. C'est ce que nous avons fait pour les espèces suivantes : Cydonia vul- garis Pers., Malus communis Lmk., Sorbus aucuparia L., Sorbus tormi- nalis Crantz. La première et les deux dernières de ces espèces renferment bien, comme on l’a déjà signalé, un glucoside cyanhydrique, mais nous n'avons trouvé d'arbutine dans aucune. C'est là un caractère qui vient s'ajouter aux caractères botaniques qui ont conduit à les rapporter à des genres spéciaux. Une autre question intéressante était celle de savoir si les proportions d’arbutine varient dans les feuilles au cours de la végétation, Î (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 9 juillet 1910, p. 55. 606 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Un calcul très simple permet d'établir qu'un retourde 4 degré observé au tube de 2 décimètres, «en faisant agir l’émulsine sur une solution d'arbutine, correspond à l'hydrolyse de 0 gr. 507 de ce glucoside (1), dans 100 centimètres cubes. j Si donc on a fait agir de l’émulsine sur une solution d’arbutine jus- qu à hydrolyse complète, on conçoit qu'il soit possible, à l'aide de da donnée précédente, de calculer la quantité d’arbutine contenue primiti- vement dans la solution. Deux observations polarimétriques de cette solution sont pour cel nécessaires, l’une avant, l’autre après l’action du ferment. C'est ainsi que nos premières recherches permettent d'établir que les feuilles du poirier dit de Louise-bonne, cueillies le 14 mai, renfermaient très approximativement 1 gr. 15 d'arbutine pour 100 grammes (retour de 136 minutes) et queles feuilles de poirier de Carisi, cueillies le 2 juin, en renfermaient 1 gr. 97 (retour de 233 minutes) (2). De nouvelles analyses ont été faites sur les feuilles de ces poiriers :le 25 septembre pour le poirier de Carisi, et le 2 novembre pour celui de .Louise-bonne (3). Les feuilles de poirier de Louise-bonne étaient sur lepoint de tomber, se détachant au moindre attouchement. Quelques-unes étaient encore vertes, mais la plupart commençaient à se couvrir de tachesnoires.. Sous l’action de l'émulsine, 400 grammes de feuilles de poirier de Carisi ont donné 2 gr. 667 de produits réducteurs (exprimés en glucose) pour un retour de 223minutes (100 centimètres cubes d’extraitliquide — 100 grammes de feuilles et 1 — 2 décimètres). br De même, 100 grammes de feuilles de poirier de Louise-bonne ont donné 4 gr. 767 de produits réducteurs, pour un retour de 147 minutes. D’après ces expériences, les feuilles de poirier Carisi renfermaient 1'gr. 884 d'arbutine et celles de poirier de Louise-bonne 1 gr. 242. Si, d'autre part, on calcule l'indice de réduction relalif à l’action de l'é- muisine (poids en milligrammes de sucre réducteur formé pour un retour de 1 degré), on trouve 7147 et 720, chiffres qui sont aussi rap- prochés que possible de l'indice de l’arbutine vraie, qui est 700 : Il suit de là qu'à la fin de la saison, le glucoside conténu dans les feuilles des deux variétés étudiées est encore de l’arbuline vraie, et que ce principe s’y trouve sensiblement dans les mêmes proportions. : Origine des teintes automnales des feuilles de poirier. — Wewers a déjà émis l'hypothèse que la coloration noire des feuilles de poirier de Louise- (1) En admettant comme pouvoir rotatoire de l’arbutine — 63,8, qui est la moyenne des deux chiffres que nous avons trouvés. (2) Journ. de Ph. et de Ch., [7], Il, p. 97, 1910. (3) Pour les deux séries d'essai, les feuilles ont été récoltées sur le même arbre que celles qu’on avait analysées en mai et juin. * Er NEA _ F PAPAS CE RE LS ee nd Ce dd 1 FO ; à Ë | - L SÉANCE BU 24% DÉCEMBRE 607 bonne provient de l'oxydation, par une oxydase, de l'hydroquinone, dont il a constaté la présence dans ces organes. Etant donné, ce que nous avons établi, que l'hydroquinone existe à l’état d’arbutine vraie, le phénomène se passerait en deux phases: hvdrolyse de l'arbuline par l’émulsine des feuilles, puis oxydalion de l'hydroquinone mis en liberté. Et de fait, si, à une solution d’arbutine, on ajoute de l'émulsine et un peu de solution de gomme arabique ou de suc Æussula delica, liquides qui renferment une oxydase, on voit le mélange prendre une teinte brune qui se fonce peu à peu, réaclion qui est d'accord avec l'hypothèse en question. / Mais comment expliquer la production de la teinte jaune que pré- sentent d’abord les feuilles de certaines variétés ; celles de Beurré Diel par exemple ? Peut-être doit-elle être attribuée à l'existence, dans ces feuilles, de méthylarbutine à côté de l'arbutine vraie ? Car si on répèle avec une solution de méthylarbutine expérience décrite plus haut, ce n'est pas une teinte brun noirâtre que l'on obtient, mais une teinte jaune orangé. La question ne pourra être résolue que par l'ana- lyse des feuilles qui jaunissen! à l'automne. Cette année, nous n'avons pu étudier que des feuilles de Beurré Diel, déjà jaunes, cueillies le 2 novembre à l'époque de leur chute. L'extrait liquide de ces feuilles (100 centimètres cubes — 100 grammes de feuilles) a donné par l'émulsine: Produits réducteurs. En AOPIOUIS REA ECC 0 gr. 315 aec un refour de 51 minutes. Se ETES 0 gr. 151 = 87 ae MAUR AT 2 tee cite 0 gr. 961 — 100 — Ces feuilles renfermaient donc un glucoside. Mais il suffit d'établir les indices de réduction (poids en milligrammes de sucre réducteur formx pour un retour de 1 degré), pour se convaincre que ce glucoside ne peut être uniquement de l’arbutine. Ces indices ont été successivement 441, 549 et 576, valeurs comprises entre l'indice de la méthylarbutine (358) et celui de l’arbutine (700). 11 est done possible qu'on ait affaire à un mélange des deux principes, d'autant plus qu'on voit cet indice augmenter avec la durée de l’expé- rience, ce qui s'explique par l'hydrolyse plus rapide de la méthyiarbu- tine. On aurait ici, en résumé, un nouvel exemple des colorations variées que produisent les oxydases chez les végétaux, colorations analogues à celles que l’un de nous a étudiées autrefois à propos de la teinte du cha- peau des Champignons (1). (4) Emile Bourquelot. Sur le mécanisme de la coloration du chapeau des Champignons. Bull. Soc. mycol. de France, 1897, mp. 71. 608 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA SIGNIFICATION DES FIGURES DE MITOSE QUE L’ON OBSERVE DANS LES TISSUS SÉPARÉS DU CORPS, par J: JoLLy: On sait qu'on peut trouver des figures de mitose dans les tissus du cadavre et dans les tissus conservés in vitro. Quelle est la signifi- cation de ces figures ? Correspondent-elles à des cellules frappées de mort pendant la division et dont l'aspect structural aurait été simple- ment conservé en l’état? Indiquent-elles que les mitoses commencées peuvent continuer à s'achever après la mort générale ? Signifient-elles que de nouvelles divisions peuvent commencer à s'effectuer avant la mort complète et définitive du tissu? Sont-elles le signe d’un accrois- sement de tissu ? _ Flemming, dans des expériences déjà anciennes, faites sur de jeunes larves de batraciens, avait constaté que si on abandonne pendant plu- sieurs heures des tissus riches en divisions indirecles comme l’épiderme, on trouve au bout de ce temps peu de figures de division et, au contraire, beaucoup pius de cellules à deux noyaux. Il pensait que les divisions commencées continuaient à s'effectuer, mais que beaucoup avortaient et n’aboutissaient qu'à la division nucléaire sans division protoplasmique. Dans mes expériences sur la division cellulaire, dans lesquelles j'ai pu suivre pendant quinze jours les mitoses des globules rouges dans le sang du triton, èn vitro, il s’agit bien de nouvelles mitoses. L'objection ui consisterait à dire qu'il s’agit là d’une suspension, d’un ralentisse- ment de mitoses déjà commencées, est déjà bien invraisemblable pour une division observée huit ou quinze jours après le prélèvement de la goutte de sang. Mais elle tombe devant ce fait que la durée des phases observée après quelques jours est à peu près normale. Du reste, le plus grand ralentissement de la mitose, dans cet objet, à + 2 degrés, c’esl- à-dire à la température la plus basse où elle semble pouvoir s'effectuer, n'est que de quinze heures(1), au lieu de deux heures et demie à 20 degrés. Toutefois, il semble que, dans certaines observations, il y ait un certain ralentissement, surtout pour la phase de séparation des cellules-filles. On pourrait penser que les figures de mitose trouvées dans les frag- ments séparés du corps correspondent à des cellules mortes pendant la division, mais dans lesquelles les modifications structurales dues à la cadavérisation n'ont pas encore eu le temps de s'effectuer. Dans mes expériences sur la division cellulaire, j'ai tué des cellules par la chaleur, pendant la karyokinèse même; dans ces conditions, des allérations, (1) Evaluation d’après la durée des phases observées. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 609 x très faciles à reconnaître, ne tardent pas à se produire : la figure nucléaire devient immédiatement très réfringente, les phases s'arrêtent, puis en un quart d'heure à une demi-heure, la figure s’altère ; mais cette altération n'empêche pas, vingt-qualre heures après, de reconnaitre, dans beaucoup de cas, la mitose ; les chromosomes sont souvent encore très nels, bien que plus épais et serrés les uns contre les autres(1). CUITE PAR 02 3 CUS Fire. 1. — Rana esculenta G. Moelle os:euse du fémur, fragment placé dans le sérum sanguin du même animal. Mitose d'un myélocyle observée in vibro à la tempé- rature du laboratoire (20°). Les chromosomes sont visibles dans une des cellules filles à 6 h. 3. Expérience du 19 octobre 1904. Ces DA 1h 55 Le 57 1n.58 2n. F1G. 2. — Cobaye. Fragment de moelle osseuse du fémur placé dans le sérum san- guin du même animal et conservé in vilro à 31 degrés depuis 48 heures. Mitose d'un myélocyte. La figure nucléaire n’est pas visible. Expérience du 30 novembre au 2 décémbre 1910. J'ai fait également des observalions sur la moelle osseuse du cobaye et de la grenouille, conservée in vilro dans le sérum sanguin de l'indi- vidu qui fournit la moelle, à 37 degrés pour le cobaye, à la température du laboratoire pour la grenouille. J'ai constaté les faits suivants : sur des préparations fixées et colorées, les figures de mitose semblent moins nombreuses après vingi-quatre heures el surlout après quarante- huit heures, ce qui confirme 1-s résultats de Wentscher obtenus sur l'épiderme humain conservé in vitro. Dans les préparations conservées . (4) Voir en particulier la figure 35 de mon mémoire de 190%, Arch. d'anat. microscopique, t. VI, p. 592. La pycno:e se produit plus lentement si la tem- péralure est plus basse. 610 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE in vitro depuis un ou deux jours, un certain nombre de figures de milose semblent correspondre nettement aux altérations obtenues expé- rimentalement par l’action de la chaleur sur les globules rouges du twilon pendant l& mitose, c'est-à-dire correspondant à des figures de division en pyenose. Même dans les préparations datant de un ou deux jours, dans lesquelles de nombreux leucocytes bougeaïent encore nette- ment, un grand nombre de cellules sont frappées de mort et présentent, après fixation et coloration, les signes indubitables de la dégénérescence nucléaire. Enfin, on peut observer, observation difficile et rare dans cet objet, la mitose vivante de myélocytes, le jour même où la préparation a été faile, et même après quarante-huit heures. Dans une préparation de moelle osseuse de cobaye où j'avais eu la chance d'observer la phase d'étranglement d'une mitose après quarante-huit heures, on voyait, après ixation et coloration, un très grand nombre de cellules en pycnose. I semble résulter des faits précédents que, parmi les figures de mitose qu’on rencontre dans les tissus cadavérisés ou séparés du corps : 1° une partie correspond à des cellules frappées de mort pendant la division, à des intervalles variables de la mort somatique ; 2° une partie à des divisions déjà commencées qui continuent à s'effectuer plus ou moins lentement, ou avortent; 3° une partie, moins importante, à de nou- velles divisions, qui, dans certains tissus tout au moins, semblent pou- voir continuer à s'effectuer dans le fragment séparé et conservé 1x vitro. Si l’on ajoute que même dans ce dernier cas, la cellule qui se divise peut. être entourée d'un très grand nombre de cellules incontestable- ment mortes, on voit que les figures de division cellulaire qu’on ren- contre dans les fragments de tissus conservés in vilro doivent être soumises à une interprétation critique minutieuse avant de pouvoir ètre considérées comme les signes cerlains d'un accroissement véritable du tissu (4). (Laboratoire d'histologie du Collège de France.) (1) Dans les tissus hématopoiétiques, les mitoses sont très nombreuses, et les éléments néoformés ne sont pas toujours utilisés, de sorte qu'il existe normalement, à côté des mitoses, des figures de destruction nucléaire. Dans certains organes, comme je l’ai observé dans les centres germinatifs de la rate des oiseaux, les karyokinèses peuvent être entourées d’un nombre de cellules en pycnose relativement considérable. Mais la pycnose ne dépasse pas les centres germinatifs ; le tissu lymphoïde voisin, qui représente le tissu produit par les centres germinatifs, reste indemne. Ainsi, la nécrose d’un certain nombre de cellules in vitro n'indique pas nécessairement que le tissu va mourir, Tout est une question de degré. L'effort de la division cellulaire est-il capable de prédominer sur les phénomènes de mort? Voilà le pro- blèmne. Or, il semble, jusqu'ici tout au moins, que l'effort de la division cellu- laire soit insuffisant pour réparer les pertes et les destructions progressives. NÉS SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE GI INTRA-DERMO-RÉACTION AVEC LA TUBERCULINE FIGURÉE DE MM. VALLÉE ET > FERNANDEZ. -—— RESULTATS \CHEZ L'HOMME, COMPARAISON AVEC LES RÉSULTATS FOURNIS PAR LA TUBERCULINE DE KoOcu, | par MARCEL PINARD, P. GASTINEL eb A. VANNey. Parmi les méthodes expérimentales de diagnostie des tubereuloses humaines, l'emploi de la luberculine par intra-dermo-réaction suivant la méthode de Mantoux est aujourd'hui très répandu. Nous avons eu l'idée de substituer à la tuberculine de Koch un réactif très différent, la tuberculine figurée de Vallée et Fernandez, qui n'est autre qu'une émulsion de bacilles tuberculeux dégraissés. Les résultats obtenus: nous ont paru suffisamment intéressants pour les rapporter. En effet, en médecine humaine comme en vétérinaire, les résultats obtenus avec la tuberculine normale, quoique fort bons dans l'ensemble, laissent cependant, dans certains cas, place pour le doute, à cause du peu de netteté de la réaction locale, dans d’autres, même, elle est sus- ceptible de manquer totalement chez des individus nettement hacil- laires. Le produit de MM. Vallée et Fernandez présente les avantages sui- vants. Il est hyperactif par rapport à la tuberculine normale et, en tant que figuré, assure le maximum d'imprégnation locale. Voici les résullats que nous avons obtenus chez l'homme dans le service de notre maître, M. le professeur Landouzy. Nous emplovons un produit très exactement dosé de telle facon qu'une goutte repré- sente 1/500 de milligramme de corps bacillaires dépourvus de leurs cires, nous injectons une goulte au niveau du bras, suivant la technique classique. Les réactions positives ont toujours été d’une extrème netteté. On constale l'apparition d’une nodosité entre la 12° et la 24° heure; la colo- ration de la peau au nivéau du point d'injection est d’abord rose, puis franchement rouge entre la 25° et la 36° heure.'C'est à ce moment que la réaction est à son acmé. La nodosité et la zone érylhémateuse, zone comparable, comme sur- face, à celle d’une pièce de 50 centimes, quelquefois de 4 franc, per- sistent de 5 à 8 jours pour disparaitre ensuite peu à peu. On constate en outre, au niveau de l’inoeulation, un léger prurit qui fait rarement défaut. Les résultats obtenus ont toujours été plus nets et d’une interpréla- tion plus facile que ceux obtenus avec la tuberculine de Koch. Dans certains cas où l'intra-dermo-réaction à la tuberculine de Koch 612 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avait été négative,el, au contraire, positive avec la tuberculine figurée, nous avons eu la preuve indéniable, soit par l’autopsie, soit par l'inocu- lation au cobaye, soit par l'examen bactériologique des crachats que les sujets étaient touchés par le bacille de Koch. Dans les cas où l’intradermo fut négative à la tuberculine figurée, la réaction fut aussi négative avec la tuberculine normale et aucun signe clinique suspect n'a été relevé chez ces malades. Enfin, nous n'avons jamais constaté aucun trouble général de l’orga- nisme, pas plus d’ailleurs que d'élévation de température. NOTE SUR LE MODE DE TERMINAISON FONCTIONNELLEMENT ANASTOMOTIQUE DES BRANCHES DE L’ARTÈRE MÉSENTÉRIQUE SUPÉRIEURE, par CH. SouLiGoux et L. LaGaANE. A l'encontre des conclusions de Litten, pour qui l'artère mésentérique supérieure est anatomiquement anastomotique et fonctionnellement ter- minale, il nous a semblé que normalement le territoire de cette artère pouvait assez facilement bénéficier d’une circulation de secours. Pour élucider ce point, nous n'avons dû tenir qu'un compte relatif de l’expérimentation chez l'animal, à cause des dispositions anatomiques par trop différentes. Chez l'homme, d'autre part, nous avons éliminé les cas où l'ensemble du système vasculaire de l’intesiin n'était pas com- plèlement sain. À la suite de l’oblitération, par ligatures où embolies, du tronc de l'artère mésentérique supérieure, la production de lésions inlestinales graves n'est pas la règle; la circulation se rétablit le plus souvent. Il en est de même à la suite de l’oblitération des moyennes branches. Dans ces cas. l'infarctus de l’intestia ne peut être obtenu sûrement que par la ligature de l'artère mésentérique supérieure et de l’une des artères voisines, par lesquelles s'établit la circulation de secours et en particulier de l'artère mésentérique inférieure. Cependant, comme l'a aussi fait remarquer Ravenna, il semble que pour troubler l'équilibre que rétablit la mésentérique inférieure après ligature de la mésentérique : supérieure, il suffise d'uu obstacle tel que la ligature de l'artère hépa- tique, c'est-à-dire de la voie collatérale supérieure. La ligature des pédicules vasculaires (artère et veine) de l'intestin, sur une longueur de 35 centimètres, et à une distance de 3 centimètres de l'intestin, n'entraine généralement pas de lésions graves, exception faite pour la fin de l’iléon. Une seule artère et une seule veine mésenté- rique suffisent à pourvoir à l'irrigation de 50 centimètres d'intestin, à la condition que les fines artérioles mésentériques aient été respectées. SÉANCE DU 2% DÉCEMBRE 613 Dans l’ensemble, la disposition des anastomoses au niveau du mésen- tère rend presque partout possible une suppléance vasculaire: L'infarctus est encore obtenu par injection dans une artère mésenté- rique de fines embolies qui obstruent les capillaires intestinaux et pro- voquent à la fois l'ischémie et la stase veineuse rétrograde. Les altéra- tions pathologiques qui lèsent les petits vaisseaux intestinaux jouent un rôle identique. Cependant les ligalures des petites artères mésentériques au niveau même de l'insertion intestinale, ou mieux le détachement du mésentère, sont compatibles avec l'absence d'accidents graves, à la condition qu'ils _ne soient pas pratiqués sur une longueur de plus de 7 à 10 centimètres. Sinon l’infarctus se produit et semble surtout résulter de l'oblitéra- tion rapide, d'ordre inflammatoire, des petites veinules pariélales: c'est là un facteur important dont le rôle est élucidé par les expé- riences précédentes. L’ischémie artérielle agit en facilitant cette infec- tion par les microorganismes intestinaux et en entraînant des troubles de la motricité intestinale qui augmentent la difficulté de la circu- lation. Au cas rare où ces lésions veineuses inflammatoires ne se produisen! pas, la circulation peut rester suffisante. Inversement, avec une septi- cité anormale du contenu intestinal, les oblitérations artérielles peuvent amener rapidement la nécrose en masse d’un segment d’inteslin. FONCTION VOCALE DU VOILE DU PALAIS ET BUÉES VOCALES, par JULES GLOVER. Tout à fait différentes des buées respiraloires, les buées vocales, pour que l'observation soit précise, doivent être recueillies simultanément au niveau de la bouche et du nez durant l'émission de la voix. Les voyelles à l’état normal donnent une buée buccale sur toute l'étendue de chaque variélé de voix. La présence des consonnes dans AW, UN, ON, IN et dans MA, ME, W1, MO, MU et NA, NE, NZ, NO, NU produit une buée nasale, qui diminue d'importance, en allant vers l’aigu, dans toutes les voix, à partir des premières notes du second oclave, et qui dis arail complètement sur ces mêmes notes, dans les voix aiguës (soprano aigu). Il est impossible au soprano d’articuler AN, UN, ON, IN sur les notes élevées. Il sort alors une buée buccale. Il existe donc nettement pour le voile du palais une influence des variations de la tonalité laryngienne sur le jeu des organes de la formation verbale. Il y a une limite d'action du voile du palais dans l'articulation. vocale, suivant la note laryn- gienne. Ce fait importe en physiologie, en ce qui touche la question B1oLOG1E. COMPTES RENDUS. — 1910. T. LXIX. 44 614 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE générale du mécanisme qui préside à la formation des timbres-voyelles dans le pharynx et dans la bouche. Une voyelle ne peut être produite par le larynx seul, Ainsi parait se trouver réalisée expérimentalement une nouvelle preuve organique anatomo-physiologique de la formation verbale. Et il semble en outre légitime d'essayer de démontrer le fait, aussi, par la physiologie pathologique, si l’on analyse en clinique interne l’évolution des phénomènes dans la paralysie labio-glosso-laryngée. D'abord les lésions du grand hypoglosse, du facial inférieur, de la branche motrice du trijumeau (faisceau géniculé) entraînent les troubles. de la formation verbale sur O, sur U, etc., chez le malade. Ensuite et à part, interviennent les troubles de l’innervation dans la fonction laryn- gienne proprement dite et dans la respiration vocale. (Nerfs pneumogas- (rique et spiral.) Conclusions. — Il résulte de ces observations faciles à répéter : 1° qu'il est utile pour la culture yhysiologique de la voix et dans l'ensrignement vocal de connaître ces faits de façon à ne pas nuire aux élèves par un travail vocal insuffisamment éclairé, _en contrecarrant les phénomènes naturels. 2° Que dans la composition musicale, il semble qu'il faille tenir compte de ce que l'articulation des syllabes à consonnances nasalisées AN, ON, UN, IN ne sera plus possible pour les voix de soprano, parfaitement normales du reste, si l'émission de ces syllabes est demandée Das auteur à l'interprète sur des notes trop élevées. 3° Qu'il y à lieu de se rappeler de ces faits pour l'analyse graphique de la parole à l'aide d'appareils enregi 2 © ä £ an ë = me dre 2 < & — 5 o 2 2e Fe me 0,1 0,2 O1 15 ® 0,1 Is. H, à 0.2 0,2 0,1 1.4 A X 01 l He de 0,3 0,2 0,1 DE) © «© 0,1 j Ho he à _ 0,2 0,1 1,6 5 70 (OM Ï 1, ne 0,1 — DL Pare 0,1 Ï H, 6. 0.2 —_ O1 1,6 d 0,1 I Hs ee 0,3 — 0,1 1,5 5 © 0,1 i H, se — ue 0,1 RCE MGR 0,1 l H, 9 . _ = = 1.9 Le 0,1 Ï H, Le sérum fixe le complément en présence de l’antigène pancréatique - (tubes 1, 2, 3) ; il s'agit bien |à d’une action spécifique, puisque le sérum à SAUT LP MIX A USSR TES mic Ja LE RON EEE MAPeE 4 NSP RERS SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 617 lui seul n’a aucune action sur le complément (tube 4), et que lantigène ne trouble en rien l’'hémolyse aux doses employées (tubes 5, 6, 7); Les tubes 8:et 9 servent de témoins pour le sérum hémolytique. L'animal étant mort à la vingt-qualrième heure, nous n'avons pu recher- cher l'existence d'anticorps hépatique ou rénal. Cette expérience nous à conduits à injecter des doses moindres de tryp- sine et les deux derniers chiens n'ont reçu que 5 centimètres cubes de la solution à 5 p. 100. L'un d'eux (chien n° 111) présenta, vingt-quatre heures plus tard, de l'hémoglobinhémie, puis de la cholémie; par contre, la réaction de fixation fut complètement négative vis-à-vis des divers antigènes. A la dix-huitième heure, le sérum d’un quatrième chien (n° 112) renfermait un anticorps fixant le complément en présence de l’antigène pancréatique. A la vingt-sixième, à la trente-huitième, à la soixantième heure, les ré- sultats étaient entièrement comparables, et représentés par un tableau en {ous points analozue au tableau précédent. Le quatrième jour, nous avons recherché le pouvoir fixateur de ce sérum, en présence nou seulement de l’antigène pancréatique, mais aussi des anti- gènes hépatique et rénal. Il n’y a pas eu la moindre fixation en présence de ces deux derniers (l'hémolyse était complète et figurée par H:); cependant la fixation se produisait encore vis-à-vis de l’antigène pancréatique (Hi). Ce résultat nous fait étudier l’évolution de l'anticorps spécifique ; au sixième jour, l’hémolyse a été complète dans les trois premiers tubes (H,), quel que fùt l’antigène employé. Les anticorps avaient complètement dis- paru. CONCLUSIONS. — On conçoit facilement les applications cliniques de ces données expérimentales, mais, vu leur petit nombre, nos réactions ne nous autorisent point à avancer des conclusions nettement affir- matives ; elles nous permettent seulement d'orienter de nouvelles recherches, pour préciser les résultats que nous avons obtenus, et que l'on peut ainsi formuler : 1° Un anticorps apparaît dans le sérum des animaux qui ont recu des injechions intrapancréaliques de trypsine (expériences 91, 110, 112). 2° En présence de l'antigène rénal, cet anticorps ne fixe pas le complé- ment; il est spécifique vis-à-vis du pancréas (expérience 112), vis-à-vis du pancréas et du foie (expérience 91). Sa spécificité n’est donc que rela- live. 3° L'anticorps disparaît assez rapidement lorsque l'animal n'est pas soumis à une nouvelle injection de trypsine; le complément n'était plus fixé au 9° jour dans l'expérience 112. se 618 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE BE LA TEMPÉRATURE SUR LA CONSERVATION DES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX HORS DE L'ORGANISME, par R. L£GENDRE et H. Minor. Nous avons déjà décrit (4) les modifications qui surviennent dans les cellules nerveuses des ganglions spinaux conservés hors de l'orga- nisme, à la température du corps, dans du sang défibriné, soit pur, soit dilué. Nous étudierons, dans cette note, celles qui surviennent dans les mêmes cellules des ganglions du Lapin conservés, pendant plusieurs jours, suivant la lechnique que nous avons déjà indiquée, à des tempé- ratures de 39 degrés, 15 à 20 degrés, et 0 degré. Les flacons contenant le sang et les ganglions étaient placés, dans chaque expérience, l’un à l’étuve à 39 degrés, l’autre sur une table dans le laboratoire où la température variait de 15 à 20 degrés environ, le dernier dans une glacière à 0 degré, Les ganglions étaient prélevés dans chacun des trois flacons après un, deux, trois et quatre jours et traités, soit par les mé- thodes histologiques que nous avons déjà signalées, soit par la méthode de Cajal à l'alcool ammoniacal. Voici les résultats de ces expériences : Ganglions conservés à 39 degrés. — Nous ne reviendrons pas sur les phéno- mènes qui se produisent, pendant les vingt-quatre premières heures, dans les ganglions conservés à 39 degrés; nous les avons déjà décrits dans notre deuxième note, et ils sont très constants. Le deuxième jour, les polynu- cléaires sont très rares à la surface et plus fréquents dans l'intérieur du gan- glion, quand le milieu est resté stérile; l'infection du sang par des bactéries produit une diminution considérable du nombre des polynueléaires sans que la marche des modifications dans les cellules nerveuses en paraisse changée. La plupart des cellules nerveuses ont un volume très diminué; leur noyau est extrêmement réduit, leur substance chromatophile complètement dis- parue. Seules, certaines cellules de la périphérie ont un protoplasma qui, par la méthode de Niss], se colore uniformement en bleu pâle, ou montre des uranules bleus généralement de taille petite. Les cellules névrogliques sont abondantes au bord du ganglion et certaines se trouvent en amas dans Île cytoplasma de cellules nerveuses, indiquant une neurophagie assez intense. Après trois et quatre jours, le nombre des cellules conservant de la substance chromatophile diminue, les autres particularités restent les mêmes. La méthode de Cajal montre dans ces ganglions des faits intéressants : à la fin du deuxième jour, la plupart des cellules nerveuses ont une teinte jaune clair; quelques-unes, placées à la périphérie et correspondant probablement à celles où la méthode de Nissl montre une persistance de la substance chroma- tophile, ont une teinte brun foncé; elles présentent un prolongement cylin- draxile épais, plus ou moins contourné entre la cellule et sa capsule; dans (1). Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVIIT, 1910, pages 795, 839 et 885. AE AO PERTE séotatite. kil nas, L'ate xelak tél SÉANCE DU 2% DÉCEMBRE GHIA quelques-unes de ces cellules, des prolongements fins naissent du cylindraxe contourné et forment des ramifications à l’intérieur de la capsule, tendant à s'organiser en pelotons péricellulaires analogues à ceux décrits par Nageotte dans les greffes sous-cutanées (1). Ces phénomènes nous paraissent impor- tants à signaler car ils permettent de supposer que les cellules conservées hors de l'organisme ne sont pas mortes et qu’elles réagissent aux changements qu’ou leur a fait subir. Après trois et quatre jours, le nombre de ces néofor- _mations n’a pas augmenté; dans certains cas, il nous a paru même diminué; nous nous proposons d’ailleurs de revenir prochainement, d'une manière plus détaillée, sur ces réactions décelables par la méthode de Cajal. Ganglions conservés à 15-20 degrés. — Les ganglions conservés à la tempé- rature du laboratoire (15-20 degrés) présentent des modifications beaucoup moins intenses et plus lentes. Les polynucléaires n'apparaissent que plus tard à la surface du ganglion; ils y sont encore rares à la fin du premier jour; le deuxième, ils deviennent plus abondants sur et dans la gaine conjonctive, mais ils sont encore peu nombreux dans le ganglion à la fin du quatrième Jour. Les cellules nerveuses conservent un aspect normal jusqu'au troisième jour; tout au plus, leur volume, et surtout celui de leur noyau, diminue-t-il lentement; mais leur substance chromatophile reste intacte, en grains bien imdividualisés; ce n’est que le quatrième jour que quelques cellules du centre du ganglion présentent une achromatose totale ou une substance chromato- phile pâle et homogène. La névroglie réagit peu et les aspects de neurophagie sont toujours rares. La méthode ds Cajal ne montre aucune néoformation. Ganglions conservés à Q degré. — Les ganglions conservés à la glacière à 0 degré présentent peu de réactions. Les polynucléaires sont rares autour du ganglion, même à la fin du quatrième jour. Les cellules névrogliques ne changent pas d'aspect et ne donnent que très peu de figures de neurophagie. Les cellules nerveuses diminuent de volume plus rapidement qu'à 20 degrés. Leur substance chromatophile change de forme plus rapidement; à la fin du deuxième jour, quelques cellules de la périphérie ont une substance chroma- tophile mal individualisée en grains, d'aspect finement granuleux et réticulé ; leur nombre augmente le troisième jour, et le quatrième presque toutes prennent une coloration intense homogène, tandis que leurs contours sont déformés. La méthode de Cajal ne montre aucune néoformation. En résumé, il résulte de ces séries d'expériences que la température exerce une grande influence sur la conservation des cellules nerveuses (1) Cajal vient de signaler (décembre 1910), dans des ganglions d'animaux jeunes conservés par une méthode différente de la nôtre, des lobulations cellulaires et la formation de masses et de boules naissant soit de la cellule, soit de son axone. Nous-mêmes avons obtenu chez le chien adulte, après vingt-quatre heures seulement de séjour à létuve, des réactions différentes et très intenses, reproduisant la plupart des phénomènes observés par Nageotte dans les greffes : formation de fibres à boutons et à anneaux terminaux, de pelotons péricellulaires, d’arborisations périglomérulaires, d’arborisations des nodules résiduels, lobulatior de cellules, ete. Nous consacrerons notre prochaine note à leur description. 620 (SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des ganglions spinaux hors de l'organisme. À la température du corps, elles se modifient rapidement, perdant leur colorabilité, sauf quelques- unes qui présentent un début de réaction consistant en la formation de nouveaux prolongements; ces phénomènes sont analogues à ceux observés.dans les greffes. À 15-20 degrés, les cellules réagissent peu et conservent jusqu’au quatrième jour leur aspect morphologique normal. À 0 degré, elles se conservent également, mais, semble-t-il, moins long- temps et d'une manière moins parfaite. ; NOUVEAU PROCÉDÉ DE FILTRATION PAR CENTRIFUGATION, par R. SaBouraAuD et A. VERNES. ’ Les défauts des appareils actuels de filtration ne sont pas à démontrer. Les filtrations par pression et les filtrations par aspiration présentent d'égales difficultés. Aucune modification récente et aucun perfectionnement ne leur ont été apportés. Nous croyons faire réaliser un gros progrès à ce sujet par l'adaptation des actuelles turbines à centrifugation à la filtration des liquides. Voici le dispositif dont nous nous servons : 1° On peut introduire dans chaque godet de la centrifugeuse une bougie de porcelaine, soit une bougie à tète débordante reposant par l'intermédiaire d’un simple anneau de caoutchouc sur l'ouverture du tube, soit même une bougie sans tête reposant directement sur le fond du godet de verre. On a ainsi un appareil qu'on peut stériliser aisément. La bougie ainsi placée supporte sans casser 6.000 tours à la minute et même davantage. La filtration est opérée en quelques minutes. 2 Il est aisé de revêtir la face interne de la bougie de collodion pour le filtrage des liquides organiques, et ce procédé appliqué à l'étude des sérums donnera sans doute des résultats intéressants. Nous nous pro- posons de revenir sur ce sujet. Nous devonsinsister sur la simplicité de ce procédé, qui n’exige qu’un matériel courant et qui permet d'obtenir en quelques minutes des résul- tats dont l'obtention aurait demandé jusqu'ici plusieurs heures. On sait que 200 centimètres cubes de liquide pesant environ 200 grammes disposés dans les quatre godets d’une centrifugeuse tournant à 9.000 tours à la minute fournissent sur le fond des godets une pression de 3.500 kilogrammes. C’est dans l’utilisation de cette pression sur la bougie pour. un filtrage que ‘consiste notre procédé. Il est remarquable de voir que les bougies de porcelaine telles qu’elles SÉANCE DU 2% DÉCEMBRE 621 sont livrées par le commerce supportent parfaitement bien la pression énorme à laquelle elles sont soumises pendant cette opération. Les sacs de collodion supportent 6.000 tours sans rupture. (Zaboratoire municipal de lPhépital Saint-Louis.) L'ACTION COAGULANTE DU STAPHYLOCOQUE SUR LE SÉRUM SANGUIN GLYCÉRINÉ, par S. Manpf. I. — En ensemençant par mégarde un staphylocoque sur le milieu de Vasilesco (1), recommandé par cet auteur pour la culture homogène du bacille de Koch (2), j'ai constaté qu'après quelques jours la masse -liquide se prend en une gelée adhérente aux parois du tube. IL. — J'ai refail alors cette expérience en employant cinq staphylo- coques, isolés : d'une vulvite, de trois cas de furonculose et d’une angine catarrhale. Le résultat, dans tous ces cas, a été le même : la culture s’est coagulée. IT. — Le phénomène se manifeste comme il suit : Quand on ense- mence le staphylocoque dans le milieu de Vasilesco, le milieu se trouble après deux à trois jours. L'opacité augmente, mais le milieu reste liquide pendant neuf à dix jours. Ensuite, la consistance devient sirupeuse. Le milieu se coagule, en général, dix-sept jours après l'ensemencement. Le coagulum se rétracte enfin très lentement en laissant exsuder un liquide incolore. IV. — Le phénomène est identique si on opère sur un milieu de culture fait avec du sérum de cheval ; mais, dans ce cas, la coloration du coagulum est moins ambrée que celle du coagulum du sérum de veau. V. — En réensemencçant une parcelle de caillot sur un milieu neuf, ce milieu se coagule à son tour après treize jours. La vitalité du microbe n'est donc pas abaissée. Au contraire, en ensemençant sur bouillon ordinaire une parcelle de coagulum conservé deux mois à 37 degrés, on constate un trouble très rapide du milieu de culture et une grosse masse coagulée au fond du tube. | VI. — Quand on ensemence le staphylocoque sur le milieu de Vasi- lesco, fait sans glycérine (le milieu de Proca), ce milieu reste toujours (4) Sérum de veau, 25,0 ; eau distillée, 75,0; glycérine neutre, 3,0. Stériliser à 120 degrés. à (2) Cultures homogènes du bacille tuberculeux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1904, t. I, p. 929. 622 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liquide, même après une forte évaporation à 37 degrés. La présence de la glycérine est donc indispensable pour la formation du coagulum par le staphylocoque. VII. — En faisant la réaction du biuret avec le liquide clair surna- geant d’une culture même de cinquante Jours, on constate, par le résultat négatif de la réaction, qu’il n’y a dans ce liquide ni d'albu- mine ni de produits de digestion des substances protéiques. VIII. — Le-liquide surnageant est acide. Son acidité, en présence de la phtaléine, comme indicateur, et comptée en HCI, est égale à 0,2555 grammes p. 1000. IX. — Cette acidité s’est développée sous l'influence du staphylo- coque, car le milieu de Vasileseo est par lui-même de réaction neutre. X. — En résumé, la coagulation de lalbumine sérique est déterminée par l'apparition, dans le milieu de culture, d'un acide, engendré par l'action du staphylocoque sur la glycérine. XI. — L'isolement et l'identification de cet acide feront l’objet d’une communication ultérieure. Disons dès à présent que la réaction d'Uffel- mann élant positive, il y a beaucoup de probabilités pour que cet acide soit de l’acide lactique. XII. — Dans les mêmes conditions les streptocoques ne déterminent pas la coagulation du milieu de culture. XIII. — Je suis très heureux de constater que mon ami Vasilesco, auquel j'ai montré ce phénomène à l'Institut Pasteur, m'a dit qu’il a trouvé la même coagulation avec le bacterium coli et le bacille d'Eberth. (Travail du laboratoire de M. Danysz, à l'Institut Pasteur de Paris.) VIL. — ÉTUDES STALAGMOMÉTRIQUES. LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'OVALBUMINE, par H. Iscovesco. C'est une notion classique que celle qui admet que les albumine diminuent la tension superficielle de l’eau. Cette nolion classique est absolument fausse en ce qui concerne l’ovalbumine. Un-blanc d'œuf est battu avec trois fois son volume d’eau distillée. On mesure la lension superficielle de la solution d’albumine trouble, telle quelle, avec le stalagmomètre décrit dans une séance précédente (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, I, p. 353). Je trouve : Densité, 1012,2: Tension superficielle — 1,017 ou 76,27 dynes centimètres. (la tension superficielle de l'eau distillée — 75 dynes centimètres). el id dd gx à Ltée de! RE", 3 . SÉANCE DU 2% DÉCEMBRE 623 Cette même solution est filtrée : Densité, 1011,7; Tension superficielle — 1,0117 ou 15,87 dynes centimètres. On met ensuite la même solution d’ovalbumine dans un sac à dialyse et après quarante-huit heures de dialyse et filtration on trouve : Densité, 1011; Tension superficielle — 1,0369 ou 77,16 dynes centimètres. Donc en présence de globulines et de sels la tension superficielle de l’ovalbumine est plus basse. Nous assistons au phénomène inverse de celui qui a été observé par différents auteurs, qu'une substance comme la bile, qui diminue la tension superficielle, la diminue plus pour une Solution saline que pour l'eau distillée. Ce phénomène est d’ailleurs tellement connu qu'on s'en sert en teinture pour fixer certaines couleurs sur des fibres. Voici maintenant comment se comporte l'ovalbumine lorsqu'on fait varier les concentrations : Je prépare une solution avec un blanc d'œuf dans 125 centimètres cubes d’eau distitlée, j'agite et je filtre. Solution d'ovalbumine D — 1003,3. Tens. sup. — 1,0499 ou 78,1 dynes cent. 50 c. c. sol. d’ovalb. + 50c.c. H?0dist. Tens. sup. — 1,0512 ou 18,84 dynes cent. 2c.c.sol. d’ovalb. + 98 c.c. H20 dist. Tens. sup. 1.00203 ou 75,65 dynes cent. 0c.c. 5, sol. d'ov. +99 c.c. 5 H*Odist. Tens. sup. » 15.0012 dynes cent. Il | Voyons maintenant comment se comporte une solution d'ovalbumine si on lui ajoute une substance telle que la saponine ou Ie savon amyg- dalin qui ont la propriété de baisser fortement la tension superficielle. a) Solution d'ovalbumine D = 1001,66. . . Tension superf. — 78,84 dynes cent. b) Solut. de savon amygdal. à 0,25 p. 100 . Tension superf. — 54,62 dynes cent. Moitié de la sol. a et moitié de la sol. b. Tension superf. — 55,37 dynes cent. Si au lieu d'ajouter de la solution de savon on ajoute une solution contenant parties égales de savon et de cholestérire, La tension superficielle est de . . . . . … + .! 14,35 dynes centimètres. On constate en étudiant ces chiffres que la tension superficielle du mélange est presque rigoureusement égale à la moyenne arithmétique des deux tensions superficielles. Ces mélanges se comportent donc normalement. En voici un qui est anormal : SolMtOnAMOovalbUMINE 2". 1: eue ca de Tens. sup. — 78,170 dynes cent. Solution d'hémonlobin UNSS ER CURE Tens. sup — 69,28 dynes cent. Mélange parties égale D nee et hémoglo Diner NE ne Rise dar ef Hi ce sh... Tens.. sup: — 69.93. dynes cent. Alors que la moyenne arithmétique exigerait . . Tens. sup. — 13,99 dynes cent. La bile ajoulée à de l'ovalbumine reproduit les mêmes phénomènes ; 4 624 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE elle abaisse la tension globale bien au-dessous de la moyenne arithmé- tique. De plus elle abaisse encore plus la tension superticielle si on ajoute du sel. Done : 1° L'ovalbumine pure dialysée élève fortement la tension superficielle de l'eau; 2 Lee globulines contenues dans l’ovalbumine abaissent sa tension superficielle. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) PERMÉABILITÉ MÉNINGÉE À L'ARSÉNOBENZOL 3 1 par MM. J.-A. Sicarp et MarcEL BLocu. On sait, et l’un de nous a contribué à le montrer, qu à l'état normal les méninges opposent une barrière très efficace, sinon absolue, au pas- sage des corps diffusibles dans l'organisme, tels que les iodures, par exemple. Il était intéressant de rechercher à ce point de vue comment se com- portait la perméabilité meningée à l’arsénobenzol. Or, M. Ogier, directeur du laboratoire municipal de Toxicologie, que nous ne saurions trop remercier de son extrème obligeance, a bien voulu rechercher la présence d’arsénobenzol dans nos tubes &e liquide céphalo-rachidien. Sur dix tubes de liquide céphalo-rachidien examinés à l'appareil de : Marsh-Bertrand, l’arsenie avec son anneau caractéristique n’a pu être décelé que pour trois d’entre eux, et ces trois tubes se rapportaient à des malades qui avaient recu une injection intraveineuse de doses de 0,40 à 0,50 d’arsénobenzol et dont le liquide avait été prélevé de une heure à une heure et demie après l'injection. Chez ces mêmes malades la recherche était devenue négative le lendemain et les jours suivants. Au contraire, au cours des infections intramusculaires ou sous-cuta- nées, cette recherche est restée constamment négative. Les examens chimiques ont porté sur 5 centimètres cubes de liquide céphalo-rachidien et M. Ogier nous a dit apprécier approximativement l'arsenic décelé dans cette minime quantité de liquide à 2 ou 3 cen- tièmes de milligramme. De telles constatations présentent non seulement un intérêt ace logique mais clinique. Elles nous montrent que l'injection de choix, au moins dans la syphilis nerveuse -doit être l'injection intraveineuse. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 625 _ RÉACTIONS HÉMATIQUES AU COURS DE LA CURE PAR L'ARSÉNOBENZOL, par MM. J.-A. Sicarp et Marcez BLocn. Nous avons recherché les modifications que pouvait imprimer à la formule sanguine la cure à l’arsénobenzol après injection intraveineuse ou intramusculaire. Or, si nous n'avons pas trouvé de réaction leucocy- taire quantitative ou qualitative, par contre nous avons noté une hyper- globulie manifeste. Le nombre des hémalies augmente rapidement après le traitement, comme les tableaux suivants le font voir : GLOBULES ROUGES Avant l'injection. \près l'injeclion. Cases: 360:000 3 jours après : 4.000.000 Cas 2. 3.800.000 3 jours après : 5.280.000 Cas 5. 3.600.000 4 jours après : 4.000.000 Cas. 4. 4.560.000 1 jours après : 4.360.000 Cas . 1.640.000 6 jours après : 4.480.000 Cas tiG® 3.100.000 9 jours après : 4.000.000 Cas 5. 3.520.000 2 jours après : 4.560.000 RES PONS SON 01 CENT 5 jours après : 4.800.000 Cas 9 3.512.000 > jours après : 4.800.000 Cas 10. . . 4.240.000 3 jours après : 4.600.000 Castane 1.000.000 4 jours après : 4.608.000 Cas 12. 5.680.000 4 jours après : 5.040.000 Cas 13. 5.120.000 8 jours après : 4.600.100 Se EN ee lee ere 15 jours après : 5.040.000 Cas 1%. + . 3.600.000 > jours après : 4.960.000 Cas 15. . .-. 4.620.000 5 jours après : 6.640.000 Par contre, les réactions leucocytaires nous ont paru presque nulles. L'augmentation des globules blancs est minime et inconstante, et, lorsque l’équilibre leucocytaire est troublé, il l’est au profit des éléments mononucléés. Cette statistique montre à l'évidence l'augmentation du nombre des hématies consécutivement à la cure. Si nos examens n'ont pas été pra- tiqués immédiatement après l'injection, c’est que nous désirions nous mettre à l'abri des causes d'erreur mécaniques provoquées par les per- lurbations vasomotrices du médicament. Ce contrôle hyperglobulique vient à l’appui des constatalions déjà faites par MM. Widal et Merklen (1) au cours des injections de caco- dylate de soude. - (4)- Widal et Prosper Merklen. Action de la médication cacodylique. Bull. de lu Soc. de méd., 2 mars 1900, p. 233. 626 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans l’un comme dans l’autre eas, elles contribuent à expliquer le relèvement de l’état général observé chez les sujets soumis à la cure arsehicale, arsénobenzolique ou cacodylique. LE PIGMENT DU LOBE POSTÉRIEUR DE L'HYPOPHYSE CHEZ L'HOMME. (Première note), par JEAN CLUNET et VICTOR JONNESCo. Aspects morphologiques sur les coupes non colorées. — En examinant par transparence une coupe non colorée, on peut voir même à l'œil nu que le lobe postérieur de l'hypophyse contient du pigment. Ce pigment est généralement accumulé dans la région la plus posté- rieure du lobe d’une part, au voisinage de la zone interlobaire d'autre part. [l peut être diffus dans tout l'organe. Éludié au microscope, il se présente tantôt sous forme de granu- lations réfringentes fines plus ou moins sphériques, tantôt sous forme de blocs à contours polyédriques. Les fines granulations sont de couleur brun-jaune avec reflets verdâtres; les blocs présentent les mêmes teintes, mais beaucoup plus foncées. Caractères physiques. — Dissociées dans une gouttelette d’eau, les particules de pigment ne présentent pas de mouvements browniens. Réactions histochimiques. — 1° L’acide chlorhydrique, l'acide azotique, l'acide acétique, l'acide formique n'ont aucune action sur le pigment, même à l’état de pureté et après contact prolongé. L'acide sulfurique ne dissout pas le pigment, mais le noircit, s’il n’a pas éte coloré préalablement, et le fait virer du vert au bleu après coloration élective par le crésyl-blau. 2° Les solutions concentrées de lessive de potasse et de soude n’exercent aucune action sur le pigment pendant douze heures. Au bout de vingt-quatre heures, les fines granulalions sont entièrement dis- soutes. L. s gros blocs résistent plus de quarante-huit heures. L'ammo- niaque n’exerce aucune aclion. 3° Le pigment ne présente la réaclion ferrique ni avec le ferrocyanure de potassium et l'acide chlorhydrique ni avec le sulfhydrate d'ammo- niaque. 4° Il n’est dissous ni par l'alcool, ni par le xylol, ni par la benzine, ni par l'essence de cèdre, ni par le chloroforme, ni par l'éther, ni par les mélanges de ces dissolvants. baies ae” vob test don A sc \g ee NE TRE 1e Le - À L 2 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 627 Il n'est pas bruni par l’acide osmique, ni coloré par le Soudan 3, ni par le Scharlach R. 5° Les fixateurs histologiques usuels : sublimé, bichromate de potasse, acide picrique, formol, paraissent ne point le modifier. Réactions colorantes. — Le pigment hypophysaire ne se colore pas par l'hématéine, l'hématoxyline, le triacide d'Ehrlich, la safranine. Il se colore en noir intense par l'hématoxyline ferrique {méthodes de Heidenhain et de Benda). Il se colore en bleu avec le Giemsa, en rouge avec le neutralroth. En vert avec le bleu de toluidine, la thionine, le bleu polychrome. La méthode qui nous à paru donner les résultats les plus précis, et qui permet de ke différencier d’autres pigments mélaniques comme le pigment des surrénales avec lequel il a les plus graudes analogies, peut être résumée de la manière suivante : 1° Fixation à l’iodochlorure de Dominici ou au sublimé acétique de Gilson. 2° Inclusion à la paralfine. 3° Coloration des coupes par la technique suivante : Solution À. Orange G . . . . . . . « . 65 centigrammes. RubinelS Ve 00e 03 rcentionammese Eau. formolée à 4 p. 140. . 100 cent. cubes. Solution B. Crésyl-blau . . . . . . . . 25 centigrammes. Alcool! méthylique pur. . .« 20 cent, cubes. Eau formolée à 4 p. 100. . 940 cent. cubes. Au moment de la coloration, mélanger en parties égales les solutions A etB; colorer avec ce mélange à la chambre humide, pendant trente minutes. Différencier dans l'alcoot absolu jusqu'à ce que l'alcool de lavage n'entraine plus aucune particule colorante. Monter xylol et huile de cèdre. Les noyaux doivent être bleus, le collagène rouge, les globules sanguins jaunes, le pigment vert brillant. Ces réactions permettent de différencier le pigment hypophysaire des pigments ferriques, et des lipochromes comme le pigment des cellules pyramidales et celui des ganglions rachidiens. On peut le rap- procher des mélanines, mais il se distingue des diverses mélanines normales et pathologiques par l'absence de mouvements browniens, l'insolubilité dans l'ammoniaque et la coloration élective par le crésyl- blau. LISA SUCIÊTÉ LE BIOLOGIE NOTE SUR LE MÉCANISME DE LA FORMATION DES RÉSEAUX ARTIFICIELS DANS LA GAINE DE MYÉLINE, par J. NAGEOTTE. Sous la désignation de réseaux artificiels je comprends le réseau de Lanterman et la neurokératine. Le premier s’observe en traitant les fibres à myéline par l'acide osmique; le second apparaît dans plusieurs modes de fixation. Le vrai réseau de neurokératine, celui qu'ont décrit Ewald et Kühne, se forme au cours de la fixation par l'alcool; la fibre est ensuite énergi- quement dégraissée jusqu'à ce qu'il ne reste plus, dans la gaine de myéline, qu'un réseau de substance albuminoïde entièrement privé de graisse; c'est à cette substance que l'on devrait réserver le nom de neurokératine; mais on se trouve conduit à considérer l'opération du dégraissage comme accessoire et à réunir dans une description commune tous les réseaux artificiels qui présentent des caractères morphologiques semblables à celui d'Ewald et Kühne. Cette manière de faire présente d'autant moins d'inconvénients que les caractères chimiques de la « neurokératine » ont perdu, à l'heure actuelle, toute espèce de valeur. Que le réseau de Lanterman et KR neurokératine soient des artefacts, cela résulte clairement de ce simple fait que l’on peut faire varier à : volonté le volume et le nombre de leurs maikles. Dans la présente note je me propose d'étudier le mécanisme commun qui préside à leur formation, et de montrer par conséquent que ces deux réseaux ne présentent entre eux aucune différence essentielle. Réseau de Lanterman. — Dans un mémoire récent j'ai montré les différences qui existent entre les fibres de la périphérie et celles du centre de la pièce lorsque l’on traite un nerf par l'acide osmique en solutions faibles; j'ai indiqué comment les auteurs qui se sont occupés de cette question ont créé le réseau de Lanterman en dissolvant, sans s'en apercevoir, dans l'essence de térébenthine, les parties les plus osmio-réductrices de la gaine de myéline, et en faisant apparaitre un réseau gris sur fond blanc à la place de taches noires sur fond gris. J’ajoulerai seulement ici que les grosses taches noires qui, dans les tubes situés dans la profondeur de la pièce,remplacent les fins bâtonnets entrecroisés des tubes superficiels, sont constiluées par des pastilles aplaties enchâssées plus ou moins obliquement entre les lames de la myéline. La gaine des fibres ainsi tachetées n’est pas notablement épaissie. Mais si l’on traite les coupes par l’eau oxygénée, pour les colorer ensuite par la méthode d'Altmann, ces pastilles noires se trans- forment en vacuoles arrondies claires, qui se dilatent en comprimant les travées du réseau de Lanterman; ce réseau se colore en rouge et SES TPE | ste ii el ; + 1 4 : : L à SÉANCE DU 2% DÉCEMBRE 629 prend exactement l'aspect du réseau de neurokératine. La gaine de myéline parait alors épaissie. Il existe donc, dans la gaine de myéline, une substance plus osmio- réductrice que la myéline, qui, dans les tubes bien fixés, dessine des bâtonnets obliques, très nombreux et très fins, etqui tend à se rassen- bler en gouttes d'autant plus grosses que la fixation est moins bonne. Cette transformation artificielle de la substance en question provoque, par un mécanisme qui saule aux yeux, l'apparilion du réseau de Lanterman, sous la forme, tout au moins, que lui attribuent la plupart des auteurs. Où siège celte substance lipoïde dans la fibre vivante? Si la fixation des fibres superficielles donne des images correctes, il me semble difti- cile de ne pas admettre que la substance osmio-réductrice imprègne ou entoure les chondriomites, tellement les aspects observés ressemblen: à ceux que fournissent les colorations électives de ces formations. Fibres du sciatique (lapin). a-d, réseau de Lanterman (acide osmique); e,/,rése u de neurokératine {formol). — a, Fixation dans acide osmique à 1 p. 400, paraftine, coupe montée dans gomume-sucre; fibre de la périphérie de la pièce. — 6, M'me préparation, fibre du sentre de la pièce. — c,d, Même pièce, coupe ayant séjourné dans l'essence de lérébenthine, montée dans le baume; fibres du centre de la pièce. — é, Fixation daus formol à 10 p. 100, dissociation, coloration par l'acide o-miq e. — f, Même pièce, coloration d'Altmann : gonflement ‘es vacuoles, élargissement de la gaine de myéline, amincissement des travées du réseau de neurokératine. Toutefois il reste possible que, même dans les tubes bien fixés, les fins bâtounets osmio-réducteurs soient déjà un artefact, qui prend cette forme en raison de la morphologie du chondriome. J'avais tout d’abord pensé que les taches noires répondaient aux amas de chondriom tes agglutinés que me montraient d’autres méthodes; mais j'ai pu me eon- vaincre depuis que les chondriomites sont en réalité refoulées par les gouttes de substance osmio-réductrice et siègent dans l'épaisseur du réseau de Lanterman lui-même. Si donc la substance osmio-réduetrice est tout d’abord altachée au chondriome, elle s’en sépare sous l'in- fluence de Ja mauvaise fixation. Il y a là, quelle que soit l'interpréta- tion que l’on admette, un phénomène de eytolyse fort instructif. Réseau de neurokéraline. — Il se forme, comme je l'ai montré, dans la fixation par le formol. Ce n'est pas, à vrai dire, le formol lui-même qui en est la cause, maïs la façon dont aous l'employons; on peut en effet, avec ce fixateur comme avec l’acide osmique, oblenir à volonté un réseau de neurokératine à mailles grosses ou fines; on peut même fixer très correctement les mitochondries, sans aucune déformalion de la Brococre. Courtes RENpUe. — 1910. T. I X!X. 45 630 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gaine de myéline et sans déplacement de la substance osmio-réductrice que nous étudions. On peut aussi assister à toutes les transformalions qui aboutissent à l'achèvement du réseau de neurokératine et constater que les chondriomites s’y incorporent : ce sont même elles qui donnent au réseau ses affinités pour certaines matières colorantes. Mais je re- viendrai ultérieurement sur ces points et je m'en tiendrai aujourd’hui aux fixalions moins bonnes, qui donnent naissance au réseau de neuro- kératine. ae Si nous examinons une fibre dissociée dans l’eau après fixation dans le formol, nous voyons qu'il s est formé dans la gaine de myéline un réseau très réfringent. J'ai indiqué précédemment les différentes. manières de colorer ce réseau qui n’est autre que le réseau de neuroké- ratine. Un pointtout particulièrement important doit être noté: ce réseau qui contient toute la substance des chondriomites et lui doit en partie sa colorabilité, contient également toute la substance appelée myéline par les chimistes; l'examen à la lumière polarisée le prouve. Que reste-t-il donc dans les maïlles? une substance très peu réfringente qui se colôre en noir intense par l'acide osmique et qui de plus, dans cer- taines conditions, possède la propriété d'absorber de l'eau et de gonfler considérablement. Cette substance, nous la connaissons, c'est celle dont le rassemblement en pastilles provoque lapparition du réseau de Lan- terman. La seule différence entre le réseau de Lanterman et la neuro- kératine résulte done de ce fait que l'acide osmique ne permet guère à la substance en question de gonfler, tandis qu'après fixation au formol elle absorbe de l’eau et distend les vacuoles qu’elle forme dans l’épais- seur de la myéline. C'est encore cette substance qui s’'accumule dans les incisures de Schmidt-Lanterman et au voisinage des étranglements et qui provoque dans cesrégions les gonflements considérables que j'ai signalés. C'est certainement ce lipoïde avide d’eau qui est la cause du gonfle- ment de la gaine de myéline fraîche dans l'eau pure; les lamelles de la myéline proprement dite n’interviennent pas, en effet, dans ce pro- cessus qu'elles subissent passivement, comme lobservation directe le démontre. f Il est fort possible que ce soit également lui qui, dans la fixation par le bichromate acétique, produit le gonflement régulier de la gaine de myéline par séparation et écartement de ses feuillets ; je nepuisl’affirmer parce que l’osmio-réductivité disparaît au cours de cette fixation, mais ce qui me porterait à le croire, c’est la façon dont se comporte le lipoïde osmio-réducteur au cours de la dégénération wallérienne. Dans un nerf en survie, qui a subi la dégénération wallérienne, cette substance est en effet considérablement réduite ou modifiée, comme l'indique la petitesse des mailles du réseau de neurokératine. Or à ce moment la gaine de myéline a également perdu la faculté de gonfler D dun 6 pr ge on ÉE neT dill os oi OR bi . SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 631 dans le bichromate acétique, ce qui permet de fixer et de colorer ses chondriomites dans leur situation naturelle beaucoup plus facilement que dans un nerf sain. Les fibres du système nerveux central, dontle chondriome esttellement différent, ne se comportent pas du tout comme celles des nerfs périphé- riques; je n'ai pu réussir à y faire apparaitre aucun réseau. Leur gaine de myéline gonfle dans l’acide osmique et dans le formol de la même facon que celle des nerfs périphériques dans le bichromate acétique. SUR LE DOUBLE POUVOIR AGGLUTINANT VIS-A-VIS DE L ÊÉBERTH ET DU MELITENSIS DU SÉRUM DE CERTAINS MALADES, par L. NÈGRe. Dans plusieurs sérodiagnoslics, nous avons pu constater le fait qui à déjà été signalé par Lagriffoul, Arnal et Roger (1) et plus récemment par Bassères (2), et par Simond, Thibaut et Brun (3), du double pouvoir agglutinant vis-à-vis de l'Eberth et du melilensis du sérum de certains animaux malades. Le malade n° 1 a agglutiné l’Eberth jusqu'au 1/500 et le melitensis jusqu’au 1/100. Le malade n° 2, l'Eberth et le melitensis jusqu'au 1/300. Le malade n° 3, l'Eberth jusqü'au 1/300, le melitensis jusqu'au 1/100. Les résultats ont été observés au bout de cinq heures à la température du labo- ratoire. Nous tenons à exprimer nos remerciements au D' Duboucher (de Teniet el Had) et au D’ Souleyre (d'Oran), qui nous ont envoyé deux de ces sérums. Ce fait, qui parait assez fréquent, peut s'expliquer soit par la double infection du même malade, soit par la succession ininterrompue ou à des intervalles très rapprochés des deux maladies. Mais on pouvait suspecter une co-agglutinalion du sérum des typhiques vis-à-vis du melitensis et du sérum des malades atteints de: fièvre de Malte vis-à-vis de l’Eberth. | Nous avons donc recherché comment se comporlaient les agglulinines typhiques vis-à-vis du melitensis et les agglulinines mélitensiques vis-à- vis de l’Eberth. Nous avons étendu ces recherches aux anticorps, par la méthode de la déviation du complément. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 5 février 1910. (2) Société de médecine militaire française, n° 16, 3 novembre 1910. - (3) VI° Congrès de l'Alliance d'Hygiène sociale. Marseille, 27-30 ortobre 1910. 632 SOCIÉTR DE BIOLOGIE J. Agglutinines. — Nous avons préparé un sérum antimélitensique et un sérum antityphique, chez des lapins, par inoculation intra-péritonéale de cultures sur gélose. Avec ces deux sérums, nous avons procédé à des expé- riences d’agglutinations croisées. Le sérum antimélitensique, qui agglutinait le melitensis jusqu'au 1/5000, n’a pas aggluiiné l'Eberth. Les dilutions avaient été faites à partir de 1/39. Le sérum antityphique qui agglutinait le bacille typhique jusqu'au 1/10000 n'a pas agglutiné le melitensis. Les dilutions avaient été faites à partir du 1/50. . [n’y a donc pas de coagglutination entre l'Eberth et le melitensis. II. Anticorps. — Il était intéressant, d’autre part, de rechercher si le sérum de ces malades renfermait à la fois des anticorps antityphiques et anltimélitensiques. d = È : : =) = Z = SÉRUM N° Î . - SÉRUM N° 2 D @ | 5. | A'|rA Ê= a 2 « Fr tr Ro a] E & ere = 2 2) r Es SES à À : s c ë a typhique. melilensis. typhique. melilensis. ex s 0.9 0.5| 0.5| 0.1 Eau phys. Pas d'hémol.|Pas d'hémol.|Pas d'hémol.|Pas d'hémol. , 1 cent. cube. 0.8 0.5| 0:5| 0.2 Hémolyse. Hémolyse. |Pas d'hémol.| Hémolyse. Globules | 0.7 0.5| 0.5| 0.3 SH: Hémolyse. ; Hémolyse. Hémolyse. Hémol\se. Avec les témoins : sérum seul, antigènes seuls, et sérum normal et anti- sènes, hémolyse partout. Nous avons procédé aux mêmes expériences avec le sérum antityphique et aultimélitensique des lapins préparés. SÉRUM ANTIMÉLITENSIQUE SÉRUM ANTI1YPHIQUE RL Om TE physiologique SÉRUM ANTIGÈNE ALEXINE melilensis. typhique. typhique. mélilensis. a — D.1 Eau phys. Pas d'hémol.|Pas d'hémol.| Pas d’'hémol.|Pas d'hémol. 1 cent. cube. Pas d'hémol.|Légère hém.|}Pas d'hémol.|Légère hém Globules SAUT. Pas d'hémol.| Hémolyse. [Pas d'hémol.| Hémolyse. © OO © on ER) nec CROTAS U & Hémolyse avec tous les témoins. La déviation du complément se produit donc également pour le. ‘e «sir lient dés SEANCE DU 24 DÉCEMBRE 633 sérum antimélitensique avec l’antigène melitensis et l’antigène typhique. La réaction de tixalion est cependant moins accusée avec le Lyphique qu'avec le melitensis. Résultats analogues avec le sérum antityphique. Conclusions. — 1° Le sérum des malades présentant le double pou- voir agglulinant, vis-à-vis de l'Eberth et du melitensis, a des aggluti- nines spécifiques pour les deux microbes. 2° Il est impossible d'affirmer la présence simultanée dans le sérum de ces malades des anticorps antityphiques et antimélilensiques, puisque la réaction de fixation se produit pour chacun des anticorps presque aussi bien avec l’un et l’autre des antigènes typhique et méli- tensique. (Institut Pasteur d'Algérie.) MODE D ACTION DE L'ARSÉNOBENZOL SUR LES TRÉPONÈMES ET LES LÉSIONS SYPHILITIQUES, par GC. Levaprtt el C.-C. Tworr. Les recherches d’Ebrlich et Hata (1) ont montré que le « 606 », administré à des lapins porteurs de lésions syphilitiques contenant des tréponèmes, provoque en peu de temps la disparition de ces derniers (examen à l'ultra- microscope). Nous avons étudié le mode suivant lequel s'opère la destruction des spirochètes sous l'influence du traitement par le « 606 », en nous servant: de lapins qui présentaient des chancres syphilitiques du scrotum (virus de passage donné par M. Truffi). La solution alcalinisée d'arsénobenzol, préparée suivant le procédé courant, était injectée dans la veine de l'oreille, puis, à des intervalles variables, nous prélevions des fragments de chancre qui servaient : 1° à la recherche des tréponèmes, soit à l’ultra-microscope, soit après ensemencement d’une parcelle de tissu dans du sérum de lapin coagulé partiellement à 70 degrés; 2° à inoculer d'autres lapins neufs (virulence des spirochètes au cours du traitement), et 3° à faire des coupes (imprégnation à l’argent-pyridine). Nos expériences ont porté sur deux lapins, dont voici l'ob- servation : Lapin n° 100, poids : 2.270 grammes. Beaux chancres de la grosseur d’une petite noix. Spirochèles en grand nombre. Première injection de « 606 » le 10 octobre (0 gr. 03 par kilogramme); deuxième injection le 12 octobre (0 gr. 04 par kilogramme). Amélioration nette des lésions le 19 octobre. (1) Ehrlich et Hata. Die e.rperimentelle Chemotherwpie der Spirillozen. Berlin, Sprinser, 1910.- SOCIÉTE DE BIOLOGIE APRÈS LE 606 > AVANT à , APRÈS LA APRÈS LA EXAMEN le PREMIÈRE INJECTION SECONDE INJECTION 606. 7 at 24 48 24 7 34 heures. | heures. | heures. | heures. | heures. |jours. |jours. Ultra- Nombr. Moins Peu Assez Assez Ô 0 0 microscope. spiroch. de de nombr. nombr. trépon. | trépon. | trépon. | trépon. mobiles. | mobiles. Ensemencements. — — — = = 0 0 — Coupes. Positif. | Positif. | Positif. | Nombr. | Nombr. | Assez 0 (Q trépon. | trépon. | nombr trépon Inoculation Positif. | Positif. 0 (BE 0 0 o) (deux lapins + + (0 (® 0 0 0 chaque fois). Lapin n° 54, poids : 3.100 grammes. Beaux chancres des deux scrotums. Injection de « 606 » le 20 novembre (0 gr. 04 par kilogramme). A APRÈS LE 606. EXAMEN le 606. k heures | 7 heures. |24heures.|48 heures.| 7 jours. | 26 jours. Ultra- Nombr. Assez Assez microscope. trépon. nombr. | nombr. (ù 0 (® 0 trépon. trépon. Nombr. Ensemencement. | trépon. — 0 0 0 0 0 mob. Coupes. Positif. | Positif. Positif. Positif. Posihf. 0 0 Ces expériences permettent de déduire les conclusions suivantes : 1° En ce qui concerne la virulence des tréponèmes après l'injection d'arsénobenzol, la première expérience montre que les parasites perdent leur pouvoir pathogène pour le lapin onze heures déjà après l'inoculalion médicamenteuse. Et cependant, à l'examen par l'ultra- microscope, nous avons décelé des tréponèmes mobiles, non seulement à ce moment, mais aussi vingt-quatre et quarante-huit heures plus tard. Il semble donc que le « 606 » atténue la virulence des produits syphilitiques avant qu'il ait provoqué la destruction complète des spirochètes. 2° La vitalité et la mobilité de tréponèmes se ressentent très vite de l'introduction du médicament dans la circulation générale. En effet, il résulte de notre seconde expérience que sep{ heures déjà après l'injection du « 606 » les parasites ne quittent plus le fragment de chancre intro- duit dans le sérum coagulé et ne: se répandent pas dans le milieu envi- ronnant. L'examen à l’ullra montre toutefois que les tissus contiennent encore des parasites en assez grand nombre ; si les spirochètes n’aban- SÉANCE DU 2% DÉCEMBRE 635 donnent plus ces tissus, c’est que le médicament les à profondément touchés dans leur vitalité. 3° L'examen des coupes imprégnées à l'argent montre que les trépo- nèmes existent dans les tissus alors qu'il est impossible de les déceler par le procédé de l’ensemencement et à l'examen ultra-microscopique. Nous les avons ROOMS vingt-quatre et quarante-huit heures après l'injection de « 606 », à un moment où les autres moyens d'investigation fournissaient des de négatifs et que les lésions n'étaient plus viru- lentes. Il en résulte que si la vitalité et la virulence des parasites se res- sentent très vile de l'injection médicamenteuse, par contre la résorption - des cadavres de spirochètes s'opère lentement. Ce fait nous explique peut-être l’absence de production d'anticorps spécifiques au cours de l’évolution de la vérole et aussi après la guérison des lésions, engendrée par la médication arsenicale ou mercurielle. Pour qu'il y ait formation d'anticorps, il faut que l'organisme soit imprégné d'antigènes spiril- laires d’une facon, pour ainsi dire, brusque, comme cela a lieu dans les autres infections à spirilles. Or, c'est, au contraire, d’une résorplion lente des anligènes lréponémiques qu'il s’agit dans la syphilis, parlicu- larité défavorable à la production d'anticorps spirillicides. 4° La destruction des spirochètes s'opère en dehors des éléments cellulaires. Sous l'influence du « 606 », les parasites changent de forme, deviennent irréguliers, moniliformes, se meltent en boule et finale- ment se transforment en granules. Ces granules deviennent la proie des ‘phagocyles, en particulier des macrophages. d° Les tissus montrent des modifications histologiques appréciables. Au fur et à mesure que la lésion évolue vers la guérison, on constate que les foyers embryonnaires péri-vasculaires deviennent plus rares et que le tissu conjonctif iuterstitiel s'épaissit. De nombreux éléments à noyau volumineux et clair, véritables fibroblastes, font leur apparition et remplacent les lymphoeyles et les plasmazellen. On constate égale- : ment une néoformation vasculaire prononcée et de grosses cellules à pigment, ces dernières plus fréquentes au niveau des anciens syphi- lomes péri-vastulaires. Ce processus de réparation se termine par la formation d’un tissu conjonctif cicatriciel, recouvert d’ une couche épidermique à aspect normal. (Travail du Laboratoire de M. Levaditi, à l'Institut Pasteur.) DIAGNOSTIC DES TRYPANOSOMIASES PAR LE PHÉNOMÈNE DE « L'ATTACHEMENT », par C. Levanrrt et S. Murermiien. Nous avons montré dans une note antérieure que les trypanosomes du Nagana, soumis in vitro à l'influence d’ un sérum trypanocide spéci- Tue (préalablement chauffé à 55 degrés), acquièrent la propriété de 636 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'attacher aux leucocytes. Nous avons pensé pouvoir appliquer ce phéno- mène de l'attachement au diagnostic des maladies infectieuses capables. de provoquer des anlicorps attachants (1). Nos expériences ont confirmé ces prévisions et nous apportons aujourd'hui une première série de faits concernant le diagnostic de quelques trypanosomiases. Pour que le phénomène de l'attachement puisse servir au diagnostic des trypanosomiases, il faut : 1°) qu’il soit rigoureusement spécifique, 2°) qu'il puisse être réalisé non seulement avec des leucocytes homologues, mais aussi avec des globules blancs appartenant à une espèce animale différente de celle qui fourait le sérum à examiner, et 3°) qu'il ait lieu avec des phagocytes morts, conservés depuis un temps plus ou moins long. Or, les expériences montrent qu'il en est réellement ainsi, du moins dans les cas choisis par nous. Nous nous sommes servis de trois espèces de trypanosomes, dont deux, Nagana et Nagana de Togo (Schilling), rapprochées, et une troisième, le Dimor- phon, plus éloignée. Le sérum provenait de cobayes et lapins infectés avec le Nagana et le Schilling et saignés quelques jours après la première crise; ce sérum possédait des propriétés trypanocides spéciliques, comme nous l'avons constaté dans des expériences préalables de trypanolyse (0,2 de sérum inac- tivé à 56 degrés, 0,3 de complément de cobaye, une goutte de sang de souris trypanosomiée). Les leucocytes étaient obtenus en injectant de l’aleurone dans le péritoine des cobayes ou la cavité pleurale des lapins. L’émulsion des globules blancs était distribuée dans des tubes à essais et conservée à la gla- cière. 19 LE PHÉNOMÈNE DE L'ATTACHEMENT EST RIGOUREUSEMENT SPÉCIFIQUE. a) Sérum - anti-Schilling, conservé depuis 17 jours; leucocytes de cobaye (frais et con- servés à la glacière depuis huit, quatorze et dix-sept jours). Résultat après 40 minutes à 37 degrés. LEUCOCYTES CONSERVÉS DEPUIS : 24 HEURES 8 Jours 14 sours 47 sours SERUM LEUCOCYTES : d : £ ë “ . £ ë = she EP a te 2e és = = = a Æ, en a EE 2 = e) en & = ee (ro = = &n = = Er) = = Er = = 5 ‘a = Ë £ 2 5 Æ e = =, o d © 5 |A 15 Z. = o = m2 Z 2 ä A A m à TRE mmmemececmemmœs | ceesns | commen | mms À mcm mens | Gomes | ns | coceens | cum | es — , O.1 0.1 0 +++) 0 OPRIEE ET EA 0) QE ee Dre || (D 0.1 au 50e 0.1 Pre een OP ET 21-010 + [0 [o | +++ 10 RE EE b) Sérum anti-Nagana, conservé depuis quatre-vingt quinre jours; leucocytes de cobayes datant de quatre, onze et dix-sept jours. Résultats après une heure à 37 degrés. {1} Levaditi et Mutermilch. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, t. LXVIIT, p. 1079. 2 le sf ai — SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE - 637 LEUCOCYTES CONSERVÉS DEPUIS : & Jours 41 Jours 47 sous SÉRUM LEUCOCYTES 5 = ; . À os Eee nn EM A À & = ee = = 8 s = ni ÈS 2 a, | = Sp SE 2 2] = O = © = ZÆ U2 = 2 U2 = £ u2 = 0.1 pur 0.1 +++] 0 (! ASS D) En (() Ô or (i ON Il \ Mêmes résultats avec un sérum anti-Nagana de lapin et des leucocytes de cobaye. 29 LE SÉRUM ANTI-TRYPANOSOMIQUE D UNE ESPÈCE ANIMALE DONNÉE PROVOQUE L'ATTA- CHEMENT SPÉCIFIQUE DES TRYPANOSOMES NON SEULEMENT SUR LES GLOBULES BLANCS HOMOLOGUES, MAIS AUSSI SUR DES LEUCOCYTES APPARTENANT À UNE ESPÈCE ÉTRANGÈRE. Sérum anti-Nagana de cobaye; leucocytes de cobaye et de lapin. SÉRUM LEUCOCYTES FRAIS DE de LEUCOCYTES COBAYE re COBAYE LAPIN 0.1. 0.1 Attachement fort et phagocytose.| Attachement fort et phagocylose. 01 a 10e. » » » 0.1 au 100. » » > 0.1 au 500°. » » » 0.1 au 1000°. » Altachement partiel. » 0.1 au 5.000€. » Trace. Attachement partiel. 0.1 au 10.000. » 0 Trace. 3° L'attachement s'opère nan seulement avec des leucocytes frais, mais aussi avec des globules blancs morts, conservés à la glacière. Cette conclusion découle des résultats consignés dans les tableaux 1 et 2 (leucocytes conservés pendant 24 heures, 4,8, 11, 1#et 17 jours). Conclusion. — Il est possible de faire le diagnostic les lrypanosomiases (NAGANA, NaGANA DU ToGo et DIMoRPHON) en s'adressant au phénomène de l'attachement des trypanosomes sur les globules blancs (frais ou morts\, provoqué par le sérum sanguin des animaux trypanosonmiés. Ce procédé permet également d'identifier les diverses espèces de trypanosomes, à la con- dition de se servir de sérums actifs employés comme restrs. Il a, sur le diagnostic par l'action préventive des sérums et par la (rypanolysein virro. l’avantage de n'exiger ni l'emploi d'animaux, ni celui de sérums frais ou réactivés. Ajoutons que l'attachement des trypanosomes sensibilisés sur des globules blancs. d'espèce étrangère montre bien que les opsonines thermostabiles agissent plus sur l’objet phagocytable que sur le phagocyte. (Travail du Laboratoire de M. Levaditi, à l'Institut Pasteur.) 638 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉLECTIONS 1° ÉLECTIONS DE 8 MEMBRES DU BUREAU, DE ® MEMBRES DU CONSEIL ET D'UN MEMBRE DE LA COMMISSION DE CONTRÔLE POUR L'ANNÉE 1911. Sont nommés à l’unanimité : Vice-présidents : MM. L. Camus et GRIMBERT. Trésorier : M. JoLy. Archiviste : M. NIcCLOUx. Secrélaires ordinaires : MM. BrerrY, MarcHoux, MULON et PAGNIEz. Membres du conseil: MM. E. GLEy et M. LETULLE. Membre de la commission de contrôle : M. M. LETULLE. 2° ÉLECTIONS DE 2? MEMBRES DE LA COMMISSION CHARGÉE DE DRESSER LA LISTE DE PRÉSENTATION DES CANDIDATS AU TITRE DE MEMBRE CORRESPONDANT. Sont nommés à l'unanimité : MM. CauLLery et GLEY. 30 ÉLECTIONS DE MEMBRES HONORAIRES, ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS. Membres honoraires : Votants : 93 MMS HERMANN 25 0 0 0 CR PSN 09 voix El SCENENDENERE See Oil lus BHRLICHA EN me ne SR ENT O AVES SUANNE ne RC CN TOI Membres associés : Votants : 19 MM: PPRRRER 2 MO Ed SR AO voix lue WALLER er ne A AO voix blu Membres correspondants : Votants : 21 MM. APATnY. 20 voix. Élu. DuÉRé. . 15 voix. Élu. Gorcx. 91 voix. Élu. GUILLERMOND . 19 voix. Élu. PORCHER . 4 Voix. REGAUD. : À VOIX. MOREL DENON. HERTwIG (R.). L voix. SIEDLECKTI . 1 voix. PORT TT ONE 4e FA SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 639 PRIX DÉCERNÉS EN 1910. Prix Godard : M'° DRZEwWINA. Prix Laborde : M. PorcHERr. ERRATA Note DE M. Doyox. T. LXIX, page 510, ligne 31. . -Au lieu de : Le 12, à 9 heures du matin, le foie est complètement dégelé. Lire : Le 12. à 9 heures du matin, le foie est encore absolument congelé. A 5 heures du soir l'organe est dégelé. NÔTE DE MARBÉ (S.) Et RACHEWSKY TATIANA. T. LXIX, p. 517 (Sommaire). Au lieu de : I. L'étape anaphylactique, lire : . I. L'étape phylactique. NOTE DE NAGEOTTE. T. LXIX, p. 558, 8° ligne en remontant, lire: L'addition de sulfate de quinine basique (1 p. 1.000) et celle du chlorhydrate de cocaïne (1 p. 100),ont une action manifeste. Mé 2e lig E tant, lire : à lieu de : on éme page, 2° ligne en remontant, lire : 4 hgg 44 lieu de: —X—. Page 559, 11° ligne, Lire : sodium, au lieu d2 : radium. Note DE CH. FLEIG. £ T. LXIX, page 540. Avant-dernière ligue du paragraphe III, au lieu de : « la réac- tion est seule positive », lire : « La réaction sensibilisée est seule positive ». va (33) (er) rs = REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SEANCE DU 14 DECEMBRE 1910 SOMMAIRE CozziN (R.) et Lucien (M.) : Re- pattes rouges (Deuxième note)... 38 cherches caryométriques sur Ja DrouIx pe Bouvizee (R. DE) : Sur cellule somatochrome du cobaye. . 33 | un essai d'élevage de l’écrevisse à Cozzin (R.)-et Lucien (M.) : Modi- pattes rouges (Troisième note) . .. 41 - fications volumétriques du noyau de DrouIN DE Bouviize (R. DE) : Sur la cellule nerveuse somatochrome un essai d'élevage de l’écrevisse à à l’état normal chez l'homme. . . . 35 | pattes rouges (Quatrième note). . . 42 Cuénor (L.) et Mercieux (L.) : L’hé- Durour : Sur l'adaptation de l'œil. 4% rédite de la sensibilité à la greffe Ferrer (P.), Duruy (A.) et MERCIER cancéreuse chez les souris. Résul- (L.): Recherches sur l’ « Esponja », tats confirmatifs . . . . .. ..... 31 | affection qui sévit sur les solipèdes DrouiN pE BouviLie (R. DE) : Sur en certaines régions. du Brésil un essai d'élevage de l'écrevisse à (Notepréliminaire) 7 CPL 46 Présidence de M. Cuénot. RECHERCHES CARYOMÉTRIQUES SUR LA CELLULE SOMATOCHROME DU COBAYE, par R. CozziN et M. LüctENn. À diverses reprises (1), l’un de nous a attiré l'attention sur les varia- tions de structure et de taille à l’état normal, du noyau de la cellule nerveuse somatochrome (2), et décrit en particulier un é{al sombre, un élat clair et un état intermédiaire de ce corpuscule. Ces variations sont paralleles à celles du protoplasma nerveux connues depuis longtemps (1) Variations volumétriques de l’appareil nucléolaire de la cellule nerveuse somatochrome à l’état normal, chez le cobaye adulte. Réunion biologique de Nancy, 18 février 1908, p. 457. (2) Les variations de structure, à l’état normal, du noyau de la cellule ner- veuse somatochrome chez le cobaye. Dixième réunion de l'Association des ana- tomistes. Marseille, 1908. ° 642 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (34) sous le nom d'état chromophile et d'état chromophobe, d'états pycno- .morphe, parapyenomorphe, apyénomorphe (Nissl). Les observations, consignées dans les rotes en question, ont été confirmées récemment par Ramon y Cajal dans un travail important sur le noyau des cellules pyramidales de l'Homme et de quelques Mammifères. Pour compléler la description relative aux éléments nerveux du cobaye, nous avons cherché à l’appuyer sur des mesures exactes en uti- lisant les formules indiquées dans une note précédente (L) ; les résultats obtenus présentent un certain intérêt. Les éléments les plus favorables à, ce genre de recherches sont les cellules de Purkinje de l'écorce cérébelleuse, parce qu’elles sont dispo- sées en une seule rangée, que leur taille est identique pour un état donné, qu'enfin les stades clair, intermédiaire et sombre sont facilement reconnaissables et comparables. Cependant, pour obtenir des résultats plus précis, nous n'avons mesuré que des noyaux clairs et sombres, laissant complètement de côté ceux qui présentent un état morphologique intermédiaire. Presque tous les noyaux des cellules de Purkinje sont ellipsoïdes, aussi bien les clairs que les sombres. Chose curieuse, dans le passage de l’état clair à l'état sombre, la diminution de volume ne paraît pas se produire concentriquement. On constate, en effet, que tandis que le grand axe &es noyaux sombres est sensiblement égal à celui des noyaux clairs, leur petit axe est beau- coup plus faible. Le. rapport moyen entre les grands axes de ces deux catégories de 1.06 : RS noyaux est de y ce qui revient à dire que le grand axe d’un noyau diminue seulement des 6 centimètres de sa valeur quand le corpuscule passe à l’élat sombre. 1.85 Sn axe d’un noyäu diminue donc des 85/100 de sa valeur dans le passage de l’état clair à l'état sombre. : En ce qui concerne les rapports volumétriques, nous avons constaté si ed DA 40 ; qu'ils varient dans la proportion de 1 à y ces deux rapporls extrèmes étant reliés par une échelle de rapports intermédiaires. En langage ordinaire, on peut dire que les noyaux sombres sont deux, trois ou quatre fois plus petits que les noyaux clairs. Au terme ultime de sa contraction, le noyau de la cellule de Purkinje apparaît encore plus petit; seulement, à ce stade, il est considérable- Au contraire, le rapport moyen des petits axes est de - Le petit (4} Comparaison des noyaux des cellules nerveuses somatochromes dans l’état clair et l'état sombre, chez la souris. Réunion biologique du 15 juin 1909. TOR NP (35) SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 643 ment déformé et, par suite, il est impossible de le mesurer avec pré- CISi0n. Retenons qu'un noyau sombre est toujours au moins de deux à quatre fois plus petit qu'un noyau clair. Nous avons observé des faits analogues pour les cellules radiculaires motrices de la moelle épinière. Dans le passage de l’état clair à l’état sombre, on observe encore une faible diminution de la valeur du grand axe et une forte diminution de la valeur du petit. Les grands axes des noyaux de ces éléments sont entre eux comme 19 1.72 1e les petits axes comme 1 Dans le passage du premier état au second, le grand axe diminue donc de 19/100, le petit axe de 72/100, 9 9 5 ne Les rapports volumétriques oscillent entre I et y avec toujours une échelle de rapports intermédiaires. Il faut observer également qu'une contraction plus prononcée entraîne une déformation du noyau telle que toute mesure devient impossible. Nous avons observé les mêmes faits dans les autres types de cellules somatochromes chez le cobaye, mais sans les mesurer. C'est ainsi que les cellules pyramidales de l'écorce cérébrale, les cellules ganglion- naires spinales présentent des noyaux clairs ou sombres, ces derniers étant toujours au moins deux fois plus petits que les premiers. Le rapport volumétrique moyen des noyaux clairs et des noyaux 3 9 J. sombres dans nos mensurations est de TE Si- l’on tient compte de l'observation déjà faite que la contraction augmente encore alors qu'il est impossible de l'évaluer arithmétiquement, on peut admettre en fait qu'un noyau nerveux, arrivé au terme de sa contraction, est au moins quatre fois plus petit que dans l’état de turgescence qui nous a servi de - point de départ. (Travail du Laboratoire d’histologie de lu Facullé de médecine de Nancy.) MODIFICATIONS VOLUMÉTRIQUES DU NOYAU DE LA CELLULE NERVEUSE SOMATOCHROME A L'ÉTAT NORMAL CHEZ L'HOMME, par R. Cozzin et M. LUCIEN. Les modifications volumétriques du noyau de la cellule nerveuse somatochrome décrites chez plusieurs mammifères se rencontrent aussi chez l'Homme avec une grande netteté. Nous avons eu à notre disposi- 611 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (36) tion des coupes d'écorce cérébrale et de moelle épinière provenant de suppliciés. Les pièces utilisées avaient été fixées par le sublimé, l'alcool absoiu ou le formol à 10 p. 100. Ces lechniques différentes ont donné des résultats convergents. Dans l'écorce cérébrale, les noyaux clairs appartiennent à des cellules pyramidales au stade apyenomorphe de Niss]. Ils ont assez constam- ment la forme d’une sphère ; ils sont clairs, transparents, riches en caryoplasma, pauvres en granulalions. Le réseau de linine et la mem- brane sont très apparents, l'appareil nucléolaire se présente avec les caractères bien connus. Lesnoyaux sombres s'observent dans des cellules pyramidales chromo- philes (pyenomorphes). Ils ont la forme d'un ellipsoïde dont le grand axe est parallèle à celui du dendrite apical. Leur membrane est presque indistincte, le réseau de linine est masqué par les nombreuses granula- tions intranucléaires, le caryoplasma est peu abondant. Les granulations en question ont les caractères déjà décrits par divers auteurs. Des recherches caryométriques précises nous ont permis d'évaluer arithméliquement les changements de taille qu'éprouve le noyau en passant de l’état clair à l'état sombre. On constate en premier lieu que la contraction du noyau n’est pas concentrique. Ce qui le prouve, c’est que l’un de ses diamètres diminue très fortement tandis que le diamètre perpendiculaire diminue dans des proportions beaucoup moins importantes. C'est ainsi que le grand diamètre de la cellule claire est à celui de la cellule sombre 1.19 comme * tandis que le petit diamètre de la première est à celui de 1.60 : : . la seconde comme Ts En d'autres termes, le grand diamètre diminue seulement de 19/100 de sa vaieur quand le petit diminue de 60/4100. Les mesures montrent égalément que les noyaux sombres sont toujours de deux à quatre fois plus petits que les clairs. Les rapports trouvés 2.02 4.66 si 2.85 oscillent entre—— et —— avec une moyenne générale de 1 : Des modifications analogues s'observent au niveau des cellules radi- culaires motrices de la moelle. Les noyaux de ces éléments présentent le dimorphisme déjà signalé à propos de l'écorce cérébrale, avec les mêmes caractéristiques histologiques. En ce qui concerne les diamètres, nous avons fait la même observation que précédemment. Les grands axes _ les petits dans celle de eu ce qui peut se traduire en disant, que dans le passage de l'état elair à l'état sombre l'un des diamètres diminue trois fois plus que l’autre. Quant aux modifications de volume, elles s’opèrent sur une échelle plus étendue que dans le cas des cellules pyramidales, ce qui est Re diminuent dans la proportion de : = Ë p pres Qe (37) SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE à rapprocher de ce qui a été décrit chez la souris. Les rapports volumé- : 2.08 . 12.5 triques des noyaux clairs aux noyaux sombres oscillent de —— à —— 1 L avec une série d’intermédiaires. Le rapport moyen est de > Chez l'Homme donc, il existe une contraction du noyau extrémement prononcée, en tout cas superposable à celle qui a été décrite et mesurée chez d’autres mammifères, en particulier le Cobaye et la Souris. On peut dans une certaine mesurese servir deces données numériques pour se faire une idée des varialions de volume subies par l’ensemble du corps cellulaire aux deux termes ultimes de ses états fonctionnels. Elles montrent en tout cas que les oscillations morphologiques des élé- ments nerveux ont une amplitude considérable qu'il ne faut jamais perdre de vue quand on veut tirer des inductions physiologiques des aspects structuraux et surtout quand on fait de l'expérimentation. (Travail du Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Nancy.) J L'HÉRÉDITÉ DE LA SENSIBILITÉ À LA GREFFE CANCÉREUSE CHEZ LES SOURIS. RESULTATS CONFIRMATIFS, par L. Cuénor et L. MERGIER. Lorsqu'on greffe sur Souris une tumeur cancéreuse (tumeur B), le pourcentage des succès présente d'apparents caprices, que nous avons cherché à expliquer dans une note précédente (1) ; il n’est pas douteux qu'un facteur héréditaire intervient, d'une façon particulièrement curieuse. Chaque Souris a la propriété de transmettre à sa descendance une certaine disposition à accepter la greffe, ce qui se traduit par un certain pourcentage de prises, de sorte que l’on peut se proposer de constituer des familles ou lignées riches donnant un pourcentage de succès allant de 80 à 100 p. 100, des lignées pauvres allant de 0 à 20 p. 100, et des lignées moyennes comprises entre ces deux extrêmes. Avec beaucoup de_ peine et après beaucoup de temps. nous avons réussi à isoler de notre élevage un petit nombre de couples dont les deux membres avaient des capacités à peu près semblables, de sorte que nous avons pu cons- (1) L. Cuénot et L. Mercier. Études sur le cancer des Souris. L'hérédité de la sensibilité à la greffe cancéreuse. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. CL, 1910, p. 1443. Biococie, Comptes RENDUS. — 1910. T, LXIX. 46 640 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (38) tituer une lignée riche, dont les membres ont été croisés entre eux au hasard, et une lignée pauvre, que l'on a multipliée de la même manière ; nous avons éliminé les lignées moyennes qui ne nous intéressent pas. Ce sont les résultats globaux fournis par ces deux lignées que nous publions aujourd’hui. La lignée pauvre comprend 103 Souris qui ont été inoculées avec la tumeur B; 17 ont pris la grelfe, soit 16,5 p. 100 de succès. La lignée riche comprend 89 Souris, inoculées les mêmes jours, avec les mêmes fragments de tumeurs; 76 ont pris la greffe, soit 85,3 p. 100 de succès. Il est probable que nos lignées sont maintenant assez homogènes, car tous les couples, considérés séparément, donnent des résullats à peu près comparables, et conformes à ce que l’on peut attendre d’après la lignée à laquelle ils appartiennent; ainsi, en inoculant 10 petits de la lignée riche, pris absolument au hasard, on est à peu près sûr d’avoir 8 ou 9 prises, ce qui donne une grande facilité pour conserver et étudier la tumeur. Comme certains des facteurs qui déterminent la prise d’une greffe cancéreuse sont sans doute les mêmes que ceux qui permettent le déve- loppement d'une tumeur spontanée, on voit qu'il faut faire une place, dans le problème du cancer, à un facteur d'hérédité. Ce qui esttransmis, ce n’est pas le cancer, que pour beaucoup de bonnes raisons nous croyons déterminé au début par une action parasitaire, s'exerçant peut- être à distance; mais l'individu hérite d'une certaine chance de pré- senter la réaction cancéreuse lorsque les conditions déterminantes seront réunies. SUR UN ESSAI D'ÉLEVAGE DE L’ÉCREVISSE À PATTES ROUGES (Deuxième note), par R. DE DROUIN DE BOUVILLE. Des recherches relatives à l'astaciculture ont été entreprises, en 1908, à l'établissement piscicole de Bellefontaine, dépendance de l'Ecole nalionale des Eaux et Forêts. La description sommaire des installations à été donnée dans une communication antérieure (4), qui rendait compte aussi des premiers (1) Séance de la Réunion biologique de Nancy du 21 novembre 1909, t. LX VIT, s À (39) | * SÉANCE DU  DÉCENBRE (M 1 résultats obtenus ; ceux concernant la seconde campagne, 1909-1910, qui vient de s'achever, feront l'objet de la présente note qui traitera succes- sivement — de la production des jeunes sujets et de leur élevage jusqu'à la fin du premier été — de l'élevage de la fin de ce premier été à la fin du second — des exigences des Écrevisses quant à la profondeur de l’eau. er I. — Production des jeunes sujets et élevage jusqu'à la fin ; du premier été. Faute d'avoir pu se procurer en lemps utile, par pèche ou acquisition, des Écrevisses indigènes, les essais d'élevage ne purent recevoir, durant la seconde année où ils furent poursuivis, l'extension désirable. A la date du 10 novembre 1909, on ne disposait que de dix mâles et trente et une femelles, qui capturés à l’automne 1908 dans un ruisseau de Lorraine se trouvaient donc en stabulalion à Bellefontaine depuis quatorze mois. Dans ces conditions, et vu aussi l’époque déjà avancée, il parut préfé- rable, pour assurer la réussite des accouplements, de ne pas les laisser s'effectuer librement dans un bassin. Aussi les mâles furent-ils installés dans les cases de 025 X 0®20 X 020 d’un bac en zinc spécial, installé au laboratoire et convenablement alimenté d’eau, des femelles leur étant données pour compagnes, qui étaient enlevées aussitôt fécon- dées. La saison étant favorable, 29 avaient déjà reçu, le 15 novembre, le dépôt de liqueur séminale, formant entre les naissances des pattes ambuiatoires une tache crayeuse ; 2 d’entre elles avaient même déjà pondu. Tous ces sujets mesurant de 75 à 100 millimètres de Ia pointe du rosire à l'extrémité de la queue, pesant de 17 à 40 grammes, paraissaient parfaitement sains et vigoureux. Faute d'autre place disponible, force fut de les placer, pour passer l'hiver, dans deux rigoles de 10 mètres X 0250 X 050, utilisées norma- lement pour l'élevage des alevins et des salmonides, et où elles passèrent plus de six mois. C'est seulement, en effet, le 2 juin 1910, qu'il devint possible de Îles installer dans un vivier spécial, en tout semblable à celui où avaient été effectués les premiers essais. À cette date, il ne fut plus retrouvé que 25 écrevisses ; 4 avaient donc disparu, soit un déchet de 13 p. 100, triple environ de celui de l’année précédente. On peut l'attribuer d'abord peut- être à ce que les animaux avaient plus de facilités d'évasion, puis et surtout à ce qu'ils se trouvaient dans des conditions beaucoup moins favorables (volume d’eau 10 mètres cubes au lieu de 26625; pro- fondeur moyenne d’eau 050 au lieu de 0"875; pas de végétation aquatique). . 648 . RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (A0) Des sujets repêchés dans les rigoles : >, soit : 20 p. 100, n'avaient pas d'œufs. 5, — 20 p. 100, en avaient excessivement peu (de L à 5). 2, — S p. 100, avaient des grappes peu fournies. 6, — 2 4, — 16 p. 100, avaient de belles grappes d'œufs. 3 il P P P ï 24 p. 100, avaient des grappes moyennes. P p. 100, avaient de très belles grappes, Il fut observé que le nombre d'œufs que portaient les diverses mères n’élait aucunement proportionnel à leur taille; on peut donc en inférer que les différences tenaient surtout à la manière dont elles avaient été fécondées. Les 20 écrevisses grenées furent donc transportées dans un vivier de 20 mètres de longueur, 175 de largeur et0"875 de profondeur moyenne, orienté de l’est à l'ouest, et présentant, en bordure du couronnement sud, une rangée de planches abris, el, contre la paroi nord, une série de bacs pour culture de cresson. Ce bassin ne fut pêché que le 29 octobre 1910 et on y trouva, outre les reproducteurs au complet, 93 tout jeunes sujets, ayant, comme ceux recueillis l'automne précédent dans des conditions analogues, de 18 à 20 millimètres de longueur. Le rendement de la seconde campagne a donc été de bb environ plus faible que celui de la première, puisqu'il n’a été obtenu que 3-4 petites écrevisses par femelle fécondée en novembre 1909. Le résullal médiocre pouvait être prévu dès le mois de Juin ; à ce moment, en effet, à la veille des éclosions, 20 p. 100 des mères n'avaient plus d'œufs, 28 p. 100 en avaient peu, 52 p. 100 en avaient suffisamment. Or, en 1909, les proportions respectives avaient été : 3 p. 100, 21 p. 100, 16 p: 100: La diminution du rendement en œufs est anormale, les reproducteurs ayant crû en âge et en force; elle peut tenir aux conditions peu favo- rables dans lesquelles ils ont passé l'hiver et le printemps, mais il semble pourtant plus probable qu’on doit l’attribuer à des fécondations défectueuses. Les circonstances du rapprochement sexuel ont certaine- ment grande importance en matière d'élevage; la différence des résultats obtenus en 4909 et en 1910 pouvait donc bien tenir à ce que les accou- plements ont eu lieu, la première année dans un vaste bassin, en pleine liberté, la seconde année en captivité dans les cases étroites d’un bac. Des recherches comparatives viennent d'être entreprises qui permettront, il faut l’espérer, d’éclaircir ce point et de savoir quelle est pour l’asta- ciculture la meilleure méthode pour obtenir des femelles bien grenées. AE EE PA Na à dd di (A4) SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 649 SUR UN ESSAI D'ÉLEVAGE DE L'ÉCREVISSE A PATTES ROUGES (Troisième note), : par R. DE DROUIN DE BOUVILLE. Il. — Zlevage des jeunes Eerevisses de la fin du premier été à la fin du second été, Comme il en a été rendu compte dans une note précédente, il avait été obtenu, à la fin de la première campagne (1908-1909), 296 petites Écrevisses. Faisant application à l'ensemble des résullats de mensura- tions ayant porté sur 25 sujets pris au hasard : 47, soit : 16 p. 100, auraient eu 17 millimètres de longueur. 8 149, — 48 p. 100, LE = _ T1, — 24 p. 100, TE) = = DRE DT 100 A0 = _ HS Ep AU, SE D > = Prélèvement fut fait, pour mise en collection, des 25 crustacés mani- pulés pour en déterminer la taille, et qui s’en trouvaient plutôt mal en point ; il en resta donc 271 qui, le jour même de leur pêche (10 novembre 1909), furent remis dans le vivier spécial où ils étaient nés. Ce bassin ne fut vidé que onze mois après, soit le 12 octobre 1910 : il contenait encore à ce moment 150 sujels, âgés par conséquent de deux étés, savoir : | 27, soit : 18 p. 100 de 25 millimètres dont 11 mâles et 16 femelles. 18, — 39 p. 10S — 30 = 19 _ 39 — 30, — 21p: 100 — 35 — +2,72, = 20 — 19, — 13 p. 100 — 40 — RP EN ROMEO De— +3 ps 100 — #35 — AE PR Les pertes ont élé assez élevées, puisque 121 sujets (soit 44, 65 p. 100 du nombre de ceux déversés à l'automne 1909) sont morts ou ont _ disparu. Le déchet doit se rapprocher de celui qui se produit dans les eaux libres, car les conditions que rencontrent les crustacés dans les viviers de Bellefontaine se rapprochent beaucoup de celles de la nature. Lors de la pêche il à été trouvé une riche faune de carnassiers aqua- tiques (Dytiques, Nèpes, Notonectes, Grenouilles) pour lesquels des êtres aussi menus et délicals que les écrevisses de un ou deux étés doivent constituer des proies faciles. 11 n’est pas aisé de les mettre à l’abri de ces ennemis et surtout des insectes. Par contre, l’accroissement a été satisfaisant, puisque la taille moyenne des sujets en élevage à passé entre novembre 1909 el octobre 650 : RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (42) 1910 de 18"%36 à 31%" 70, soit une augmentation de 13"%34 (792,66 p. 100 de la grandeur initiale). Il faut dire d’ailleurs que la pâlure était abon- dante, et que si le vivier renfermait un certain nombre de voraces, qui ont donc éclairei les rangs des écrevisses, celles-ci trouvaient par contre en abondance, sur le fond, vers, larves d'insectes, mollusques et débris végétaux. Comm: on l'a vu, il a été possible de faire la distinction des sexes : elle révèle une certaine prépondérance des femelles ; il en à été trouvé en effet 88 (soit 58,67 p. 100) contre 62 mâles (soit 41,33 p. 100). Cette proportion, pour autant qu'on possède des renseignements sur ce point, paraît inverse de celle qui existe chez les adultes, dans la nature, mais il est possible qu'elle change au fur et à mesure du développement. Par contre, on voit déjà s’accuser la supériorité de taille, souvent constatée, des mâles, dont la longueur moyenne est de 32°" 66 contre 30%"88 pour l’autre sexe. SUR UN ESSAI D'ÉLEVAGE DE L'ÉCREVISSE A PATTES ROUGES (Quatrième note), par R. DE DROUIN DE BOUVILLE. IE, — Z'xigences des F'crevisses quant à la profondeur d'eau. Les viviers consacrés à Bellefontaine aux recherches d’astaciculture comprennent quatre compartiments de longueur et largeur semblables ne différant entre eux que par la profondeur, le niveau de l’eau étant respectivement à 050, 075, 4 mètre et 1"25 au-dessus du fond dans chacun d'eux, Il était intéressant de voir quels seraient les cases où se cantonne- raient plus volontiers les crustacés et si leurs préférences varieraient au cours de l'élevage. En 1909, les observations n'avaient pas permis de dégager une con- clusion, car les conditions n'étaient pas les mêmes dans toute l'étendue des bassins alors en service, la végétation aquatique (cresson cultivé en bacs) ayant été tout particulièrement luxuriante dans le comparti- ment de têle. En 1910, dans trois viviers, il a au contraire élé possible de constater que les Écrevisses, quel que fût leur âge, se tenaient en eau profonde. En effet, dans celui consacré à l'élevage des sujets d'un été, il en a été capturé : 0, soit : 0 p. 100 dans la case de 0m50 de profondeur. BA LA D 100 à 0m75 == 28, = 30 P. 100 = frien — GA 0) 266 pe 100 ne 1m95 ce A LÉ da D du | ay: (43) SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 651 Même résultat dans le bassin où avaient été placés les sujets de deux étés, dont : 6, soit : 4 p. 100 dans le case de 050 de profondeur. OS = Sp 100 = m7 ie 25 1090 pe 100 e im » _ 89, —’ 59 p. 100 = 125 = Les observations faites sur les adultes ont été plus coneluantes encore; toutes les femelles ayant des œufs au 2 juin 1910 ont été retrouvées en effet, le 12 octobre, dans le compartiment le plus profond du vivier où elles avaient été déposées. On pourrait objecter que lors des pêches, les crustacés descendent au fur et à mesure de la baisse de l’eau dans les bassins, et quiln'y a rien que de très naturel à ce qu'ils se rassemblent dans la partie la plus voisine de la bonde. Mais, outre que ces déplacements ne sont guère probables étant données les mœurs de l'Écrevisse, qui ne circule guère que la nuit, des constatations toutes récentes permettent de montrer que c’est bien dans les cases les plus profondes que les sujets en élevage se tiennent de préférence. Dans un vivier peuplé le 21 septembre 1910 au moyen de 152 écre- visses, des dispositions particulières ont élé prises en vue de leur fournir des abris convenables. Des tuyaux de drainage de 0"15 de lon- gueur ont été réunis par groupes de 24 dans des cadres en bois ; ainsi se trouvent constitués des casiers dont deux furent mis dans chacun des quatre compartiments du bassin. Il est facile de relever rapidement ces casiers, qui sont munis d'une poignée. Au moyen d'un crochet, on peut ainsi voir la facon dont se répartissent les animaux qui, bien loin de quitter leurs retraites quand on remonte l'installation, s’y renfoncent au contraire. Or il n’a jamais été trouvé d’Écrevisses dans les casiers des deux premiers compartiments; ceux du troisième en contenaient quel- ques-unes seulement. Quant au quatrième, le plus profond, il n'était pas de logement qui ne renfermeit un hôte au moins, et certains sujets s’y étaient même tapis dans les inlerstices que laissaient entre eux les tuyaux. La conclusion bien évidente est donc que, toutes choses égales d’ail- leurs, les Écrevisses tant jeunes qu'adultes ne se tiennent pas volontiers dans les eaux superficielles, sans doute parce que la lumière qu'elles craignent y est trop forte. L'éleveur aura donc intérêt à donner à ses bassins une certaine profondeur. 652 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (44) SUR L'ADAPTATION DE L'Œ@IL, par DurFour, Il y a quelque temps, mon attention s'est trouvée attirée pour la première fois sur un phénomène d'optique physiologique, qui s'était produit chez moi extrêmement souvent, sans que je m'en apercusse. Il m'arrive souvent de fermer alternativement un œil et puis l’autre. On peut constater ainsi entre les perceptions de l’œil droit et celles de l'œil gauche certaines différences. L'autre soir, en me livrant à cet exercice, je m'aperçus que je ne voyais plus avec l'œil droit, tandis qu'avec l'œil gauche la vision était normale. [1 m'arrive de temps à autre d'avoir sur un &il, ou sur l’autre, ou sur les deux à la fois, un sco- tome scintillant, qui obnubile plus ou moins la vision, mais, ce soir-là, je ne ressentais pas cette gêne vague, qui accompagne les accès de scotome scintillant, et je n'avais pas de scintillement; il fallait donc chercher ailleurs l'explication de ce que j'éprouvais. Je venais d'entrer dans une chambre peu éclairée, immédiatement après avoir quitté le fauteuil où je lisais depuis un bon moment, mon livre étant fortement éclairé par un bec Auer placé à ma droite. Je rentrai dans la chambre éclairée et repris ma lecture : la vision de l'œil droit était aussi bonne que celle de l'œil gauche. Je retournai dans la chambre plus sombre ; le même phénomène s’y reproduisit, mais, quelques minutes plus tard, je voyais dans cette chambre aussi bien avec l'œil droit qu'avec l'œil gauche. Je pensai qu'il pouvait s'agir d'une adaptation différente pour les deux yeux. Quand, venant d'un endroit bien éclairé, on entre dans un local peu éclairé, une cave ou un laboratoire de photographie, par exemple, on ne distingue d’abord rien ou presque rien; puis au bout de quelques ins- tants, on commence à percevoir certains objets, et au bout de quelques minutes on distingue même des détails. Inversement, si on sort de ce local peu éclairé pour aller au grand jour, on est d’abord ébloui, et on ne distingue que les grandes masses; les détails n'apparaissent que plus tard. L’œil s'adapte à la quantité de lumière qu'il reçoit, et il faut un certain temps pour que cette adaptation s'effectue. L'adaptation se fait de deux façons : la plus facile à constater objecti- vement est l'adaptation pupillaire. Quand on modifie brusquement la quantité de lumière qui tombe sur l'œil, le diamètre de la pupille éprouve une variation : l'œil se diaphragme plus ou moins, suivant la lumière qu'il recoit, comme le photographe emploie un diaphragme variable selon l’éclairement du sujet qu'il veut photographier. Les deux pupilles sont, à l’état physiologique, égales dans la plupart des cas; leurs variations de diamètre sont solidaires. Les réflexes pupillaires à À (] arabes lin 08 ” N Équis nr e LT dde SR ed dé Sn do à ouf Éd ri dormir Rate ñ Î (45) SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 653 la lumière présentent pour l’ophtalmologiste une importance capitale. Mais il existe une autre adaptation plus fine, moins immédiate. On peut la comparer à l'emploi en photographie de plaques de sensibilité différente selon le sujet à photographier : c'est l'adaptalion rélinienne. Elle est beaucoup plus marquée dans les portions périphériques de la rétine que dans la fovea. Son étude est relativement récente, mais elle n'avait pas échappé aux observateurs. Il y a près d’un siècle, Arago disait déjà que pour voir une pelite étoile, il ne faut pas la fixer directe- ment, mais bien la regarder de travers. Cette adaptation rélinienne est en rapport avec la sécrétion du pourpre visuel par l'épithélium pigmen- taire et l’action de ce pourpre sur les bâtonnets. Les bâtonnets manquant complètement au centre de la fovea, où on ne rencontre que des cônes, il n’est pas étonnant que l'adaptation soit très faible ou nulle dans la fovea.Chez l’'héméralope, la sécrétion du pourpre visuel est allérée; l'adap- tation rétinienne disparait et la vision crépusculaire n’est plus possible. Le phénomène ayant son siège dans la réline, il est naturel qu'il puisse se produire dans un œil, indépendamment de ce qui se passe dans son congénère, et cela permet d’expliquer l'observalion que j'ai rapportée plus haut. Pour contrôler cette explication, j'ai placé ma lampe à ma gauche et repris ma lecture. Puis au bout d'une dizaine de minules, j'ai diminué fortement la lumière, et j'ai constaté que mon œil gauche était dans ces conditions comme aveugle, et que mon œil droit voyait bien. Le phénomène était donc produit par la différence d’éclai- rage sur les deux globes oculaires eux-mêmes, puisque tous deux regar- daient le même texte. La chose était plus frappante si en lisant le texte fortement éclairé j'avais soin de tenir fermé l'œil situé du côté opposé à la lampe. On peut faire l'observation plus simplement en couvrant un œil avec la main, et regardant avec l’autre œil un objet très éclairé, par exemple le ciel en plein jour. On constate ainsi que l'adaptation peut êlre différente pour les deux yeux, et que l’état d'adaptation d'un œil est indépendant de celui de l'autre wil. Il est possible que cette indépendance ne soit pas absolue, et que, par exemple, la rapidité d'adaptation soit différente selon que les deux yeux se trouvent dans les mêmes conditions, ou qu'ils sont soumis à des influences différentes. Actuellement, je n’ai pas le loisir de faire des expériences pour élucider la question ; je me borne pour le moment à enregistrer le fait brut, et à le rattacher à des phénomènes connus, Ce _fait m'a frappé parce que, l'hiver dernier, dans deux notes présentées à la Société de médecine de Nancy (1), j'ai expliqué que le phénomène physiologique de Troxler, et le phénomène connu sous le nom de sco- tome scintillant, qui, bien que très fréquent et sans aucune gravité, (1) Sur le phénomène de Troxler. Sur le scotome scintillant, in Revue médi- cale de l'Est, 1910, 654 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (6) n'en est pas moins, si on veut, à la limite de la pathologie, peuvent se produire pour les deux yeux séparément, et qu'il y a moyen d’en conclure quelque chose relativement à leur localisation cérébrale. RECHERCHES SUR L’ « ESPONJA », AFFECTION QUI SÉVIT SUR LES SOLIPÈDES EN CERTAINES RÉGIONS DU BRÉSIL (Note préliminaire), par P. FERRET, À. Dupuy et L. MERCIER. Deux de nous, dans une note antérieure (1), ont indiqué quelques- uns des signes classiques d’une affection très fréquente sévissant sur. les Chevaux au Brésil, à Rio de Janeiro notamment. Cette maladie se traduit extérieurement par des lésions cutanées qui sont dites dans le pays « Esponjas ». Ces lésions apparaissent presque toujours, sinon toujours, à la suite d’une effraction cutanée ; elles sont rebelles à la cicatrisation et présentent une tendance à la généralisation (2). Les « Esponjas » s’observent surtout à l'extrémité inférieure des membres, principalement au niveau du boulet (fig. 1, {: Esponja), du canon, où, lors- qu'elles sont de date ancienne, elles forment parfois des tumeurs globulaires, fibromateuses, ayant la grosseur d’une mandarine et même de plusieurs mandarines juxtaposées. Si l'on fait une section d'une de ces tumeurs, on voit que les parties pro- fondes sont constituées par une masse d'aspect lardacé, parsemée de grains couleur jaune soufre, du diamètre d'une tête d'épingle environ, et qui s’énu- cléent facilement. Ces grains sont parfois très durs, présentant une consis- tance pierreuse. Des fragments de tumeurs fixés au formol picro-acétique nous ont permis de faire l'étude microscopique de ces formations néoplasiques. Sur une coupe colorée à l’hématoxyline et à l’éosine la masse de la tumeur se montre formée de tissu conjonctif à grosses travées orientées suivant dif- férentes directions. C’est dans cette gangue conjonctive que sont noyés les (4) Contribution à l'étude d’une affection qui attaque les Solipèdes au Brésil et dont les manifestations cutanées sont dites, dans le pays, « Esponjas », par les D'° P. Ferret et A. Dupuy, vétérinaires militaires en mission au Brésil (in Revista Medico-Cirurgica do Brazil, Rio de Janeiro, 1910). (2). Au cours de quatre autopsies de Chevaux atteints d’ « Esponjas » (che- vaux: n° 19 du 1°" régiment de cavalerie; n° 279 de la remonte: n° 6 de Ja 7e batterie du 1°" régiment d'artillerie ; n° 23 de la 1'° batterie du 1°* régiment d'artillerie), nous avons constaté que les poumons étaient farcis de tubercules qui s’'énucléaient facilement. Les poumons présentaient en outre un dévelop- pement considérable da tissu conjonctif, Ë ë 4 $ : ë Ë 2 2 subis ich (47) >SÉANCE BU 14 DÉCEMBRE 655 grains dont il a été question précédemment. Le centre de ces grains (fig. ?, X 140) est occupé par un organisme vermiforme (v) que nous croyons pou- voir, d’après la structure anatomique, considérer comme un Nématode (fig. 4, X 1.000, extrémité antérieure du Ver). Ce No nde. plus ou moins altéré, est entouré d’une zone épithélioïde épaisse (e) qui, elle-même, est circonscrite par une enveloppe de fibres con- jonctives disposées circulairement (fig. 2, c). La zone épithélioide est par- courue par d'épaisses travées conjonctives qu'il est très facile de mettre en évidence par une coloration élective (méthode de Van Gieson par exemple). Il nous a paru utile d’attirer l'attention sur la présence de ces travées con- jonctives afin d'éviter une erreur possible. En effet, lorsqu'on traite les grains par la potasse à 30 p. 100 et qu'on les dissocie, on observe des faisceaux de filaments, fortement tassés et enchevêtrés, qui pourraient facilement passer à première vue, lors d’un examen hâtif, pour des fila- ments mycéliens. Or, la nature conjonctive de ce pseudo-mycélium ne paraît pas douteuse. En résumé, les grains semblent dus à la présence de Nématodes qui déterminent une réaction phagocytare très intense; les amibocytes s'entassent autour de ces Nématodes, leur formant à chacun un épais manteau que nous avons appelé la zone épithélioïde (1). Indépendamment des grains, l'étude des coupes nous a révélé la pré- sence d’autres éléments, très nombreux, mais sur la nature desquels il ne nous est pas encore possible de nous prononcer avec certitude. Ces éléments, colorables par l'éosine, se présentent sous l'aspect de petits corpuscules ovoïdes, de dimensions variables : 1 à 3 w de longueur sur O0 y 9 à 2 y 5 de largeur. Tantôt ils sont libres, épars entre les travées conjonclives; tantôt ils sont entassés à l’intérieur de phagocyles, constituant des amas müûrifôrmes semblables à ceux représentés figure 3 (m, x 1.200): Parmi ceux de ces corpuscules qui sont libres, nous avons fréquemment observé des formes analogues à celle représentée Aa 3 (b), formes qui rap- pellent beaucoup l’aspect d’une levure en voie de bourgeonnement. De plus, sil'on traite des coupes d’« Esponja » par la méthode de Gram, on constate que les corpuscules gardent le Gram. L’autopsie (Cheval n° 23) nous ayant montré que les ganglions lymphatiques correspondant aux tumeurs étaient hypertrophiés, nous avons également traité des coupes de ces ganglions par la méthode de Gram. Nous avons retrouvé les mêmes éléments, se présentant avec les mêmes caractères (fig. 5, x 1.200, {, micro-organismes englobés par des phagocytes). (4) Nous rappellerons que l'on a signalé en certains pays et notamment en France une affection sévissant sur les Chevaux et qui est connue sous le nom de « plaies d'été ». Cette affection est due à un Nématode (Filaire). — (Railliet: Traité de Zoologie médicale et agricole, 2° édition, 1895, p. 508). 656 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (48) En présence de ces faits, nous croyons pouvoir admettre chez les chevaux atteints d’« Esponja », en plus du Nématode, la présence d’un microorganisme à forme levure. ConcLusIONs. — Est-il permis d'établir entre la présence de ces para- sites et la formation de | « Esponja » une relation de cause à effet ? Sioui, est-ce le Nématode qui est à ineriminer ? Est-ce le microorga- nisme à forme levure? Ou bien faut-il accuser l’un et l’autre, le Nématode jouant le rôle ino- culateur ? Autant de questions à résoudre par l'expérimentation seule. (Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy.) D ee mt mm ee 2 REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 2C DÉCEMBRE 1910 SOMMAIRE FaRNARIER (F.) : Sur certaines pli- JocEAUD (A.) : Considérations sur caiures de la rétine en voie de dé- la phylogénie des cirrhipèdes pé- VeloDDemMent EE er 651 | donculés aspidés. Essai de tableau JoceAuD (A.): Considérations sur DRVIORÉNIQUE APE EEE 661 la morphologie des cirrhipèdes pé- RousLacroix : Microphotographies dONCULÉSASDIT ESP EN NNS 659 | sur plaques autochromes . . . . .. 659 Présidence de M. Vayssière. SUR CERTAINES PLICATURES DE LA RÉTINE EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT, par F. FARNARIER. An cours de recherches sur l'histogenèse de la rétine, entreprises dans le laboratoire de M. le professeur Et. Jourdan, nous avons pu observer, sur les deux yeux d’un lapin nouveau-né et sur l’un des yeux d'un embryon de mouton de 135 millimètres de longueur cervico-cau- dale, des plicatures rétiniennes qui nous paraissent mériter une brève description. Il s’agit de petites crêtes constituées par les diverses couches de la réline, disposées concentriquement à la papille optique (et au voisinage de celle-ci), mesurant moins de 1 millimètre de longueur, et qui, sur les coupes transversales, sont tantôt normales à la surface rétinienne, tantôt plus ou moins couchées sur celle-ci. Ces plissements débutent par l'assise la plus externe de la rétine, celle des cellules neuro-épithéliales. À mesure que la hauteur de la pli- cature augmente, on la voit se développer progressivement de dehors en dedans et intéresser successivement.la plexiforme externe et la couche des cellules bipolaires. À ce moment, le sommet des couches infléchies 658 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE atteint et dépasse le niveau de la surface interne de la rétine. Sa crois- sance continuant, il soulève la plexiforme interne, la couche des cel- lules ganglionnaires, celle des fibres optiques. Ces dernières assises paraissent comme étirées sur la partie culminante de la crête et finissent même par disparaitre. En même temps, les deux couches cellulaires les plus externes (cellules neuro-épithéliales et cellules bipolaires) se con- fondent pour former une masse unique où il devient impossible de dis-- tinguer les éléments de l’une et de l’autre, tandis que les deux feuillets de la plicature, jusque-là adossés, s’écartent pour laisser une cavité cen- trale. Finalement, la masse cellulaire qui constitue le sommet du plis- sement subit des phénomènes de dégénérescence ét finit par s’éroder, au moins sur les plis les plus volumineux, au point que parfois la cavité de la plicature communique plus ou moins largement avec l’espace vitréen. Des plicatures plus ou moins analogues ontété jadis mentionnées par Külliker (Æmbryologie, p. 118) qui y voit des productions artificielles; la description qui précède et l'examen des préparations ne permet pas d'interpréter de la sorte les faits que nous avons observés. Tout récemment, Seefelder (Gräfe’s Archiv für Ophthalmologie, 41908- 1909, t. LXIX, p. 463, et t. LXXI, p. 89) a décrit des formations sem- blables sur les deux yeux d’un fœtus humain. Cet auteur, ayant cru’ constater que les éléments constitulifs des plicatures subissent une translormation épithéliale, y voit la « forme originelle » du gliome réti- nien. L'opinion de Seefelder a été vivement combattue en Allemagne même; elle ne saurait en tout cas s'appliquer à nos pièces, puisque, bien loin d’un retour des éléments cellulaires à l’état épithélial, nous y observons la dégénérescence de ces mêmes éléments, dégénérescence qui s'explique aisément, au reste, par les conditions fâcheuses de nutri- tion où ils se trouvent placés : du fait de la saillie de la plicature à l'intérieur de la cavité rétinienne, le sommet de cette plicature s'éloigne, en effet, de la chorio-capillaire, couche nourricière des assises réti- niennes les plus externes; et d’autre part l’absence, au sommet des plis, ‘ de la couche des fibres optiques et de celle des cellules multipolaires, qui renferment normalement les branches de l'artère centrale de la rétine, ne permet pas davantage l'apport de matériaux nutritifs par cette voie. Pour nous, il s’agit là tout simplement de phénomènes d'ordre méca- nique, dus à un défaut d'harmonie entre le développement des enve- loppes de l’œil (scléro-choroïde) et celui de la rétine. Que cette dyshar- monie persiste, et l’on assistera à la production d’un œil microphtalme, car pareilles plicatures sont habituelles dans la microphtalmie ; mais parfois aussi ce désaccord pourrail-il n'être que transitoire ; en pareil cas la réparation des minimes lésions réliniennes serait sans doute pos- sible et ne laisserait que des cicatrices insignifiantes, invisibles en tout 41 149 2 tint shit}; 2 : Het SÉANCEÉ DU 20 DÉCEMBRE 659 cas aux faibles grossissements que donne l’ophtalmoscope ; peut-être pourrait-on chercher dans les faits de cet ordre l’explication de cer- taines au moins de ces amblyopies congénitales sans lésions appa- rentes, dont la nature a jusqu'ici déjoué la sagacité des observateurs. MICROPHOTOGRAPAIES SUR PLAQUES AUTOCHROMES, par ROUSLACGROIX. Le procédé de photographie en couleurs imaginé par MM. Lumière peut être appliqué à la reproduction des images microscopiques; il à dans ce sens fourni d'excellents résuilats, soit aux inventeurs eux-mêmes, soit à divers auteurs (Fr. Frank, Montpillard, etc.). Néanmoins on ne voit pas que l'application de la microphotographie en couleurs aux préparalions d'histologie normale ou d'anatomie patho- logique ait pris l'extension qu'elle mérite. La raison en est dans l’opa- cité des fonds, toujours plus ou moins colorés en rose ou jaune orangé par les couleurs acides, opacité qui nécessite, pour la projection sur l'écran, des sources lumineuses d'une grande intensité ; la chaleur dé- veloppée est alors très forte, la gélatine fond et les clichés se détério- rent, Mais, en dehors de la projection lumineuse, l'examen direct des épreuves reste plein d'intérêt et constitue, comme on peut s’en rendre compte par ces diverses photographies, une image très fidèle des cou- pes histologiques. Il est préférable de doubler les clichés avec une plaque de verre dé- poli à grain fin qui permettra de les regarder, non seulement à la lumière du jour, mais encore devant une source lumineuse quelconque. Dans un cours à auditoire restreint, ces présentations, en mettant sous les yeux des élèves une reproduction exacte et complète des prépara- tions, me paraissent destinées à rendre de grands services. (Laboratoire des Cliniques à l'Hôtel-Dieu.) CONSIDÉRATIONS SUR LA MORPHOLOGIE DES CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS ASPIDÉS, par À. JoLeAUD. I. Préliminaires. — 1] n'y a pas de groupe animal où l'évolution se manifeste avec plus d'évidence que dans l’ordre des Cirrhipèdes. À vrai dire, nos documents paléontologiques sont, ici comme ailleurs, 660 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE encore fort incomplels; certains anneaux de la chaine nous manquent et, même, plusieurs des genres actuels ne nous sont pas connus à l’état fossile. Par contre, quelques formes manifestement archaïques sont encore vivantes. Avec MM. Gruvel et de Alessandri (1) nous considérons Z'urrilepas Woodward (Plumulites Barrande), du Silurien et du Dévonien, comme l’ensemble des restes fossilisables d’un Cirrhipède primitif. IL. — Ævolution de la position du corps proprement dit du Cirrhipède : pédoncule et capitule. — Turrilepas a une forme à peu près cylindrique ; son extrémité inférieure à peine atténuée devait sans doute être fixée. Quelle était la position du corps de l’animal dans cette sorte de gaine ? Il serait difficile de le dire exactement, mais il semble qu'il devait, en se recourbant, occuper la plus grande partie de cette cavité écailleuse, à l’inslar de ce que l’on voit aujourd’hui chez /bla et Lithotrya où les ovaires sont repoussés tout à fait vers le bas du tube protecteur. Sa situation n'était déjà plus la même dans Loricula, archaeolepas et surtout dans Mitella pourvus de plaques déjà bien différenciées. Dans Pollicipes, l'animal au repos est couché presque horizontalement sur le dos comme cela a lieu dans Balanus qui, au point de vue de la position du corps, en est resté à ce stade d'évolution. Avec Scalpellum s'accentue très sensiblement le mouvement rotatoire que dans son évolution le Cirrhipède exécute autour de son musele adducteur : son thorax, très développé, se redresse fortement en arrière, du côté carénal, et il allonge ses cirrhes en les recourbant vers le haut. En même temps l'animal abandonne entièrement le tube qui lui servait primilivement d’abri et dont il s'était déjà presque complètement dégagé au stade précédent; il n'habite plus que la: région protégée par les plaques très différenciées de l’orifice de ce tube et celui-ci ne forme désormais que le pédoncule du capitule dans lequel il s’est établi. II. — Ævolulion de la plaque calcaire primitive du manteau. — On peut considérer l’umbo d'une plaque calcaire de Cirrhipède comme une très petite pièce circulaire. L'accroissement de celte pièce se fait, comme dans les coquilles, par l’apposition interne de couches nouvelles débor- dant celles qui sont plus anciennes. Il en résulte extérieurement une série de stries concentriques qui permettent toujours de reconnaitre l’umbo. Le dépôt de la matière calcaire ne se fait, d’ailleurs, jamais également dans tous les sens autour du centre initial. La plaque déve. loppée qui se rapproche le plus du cerele est la supralatérale de certains (4) Nous ayons consulté aves fruit les données phylogéniques contenues dans la Monographie des Cirrhipèdes de M. Gruvel (1905) et dans les Séudij Monografici sui Cirripedi fossili d'Italia de M. de Alessandri (1906. Ê SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 661 Scalpellum, du S. magnum, par exemple, qui affecte une forme voisine de l'hexagone. La plaque primitive est toujours triangulaire avec la base plus ou moins arrondie : l'umbo s'y confond avec l'apex. Toutes les plaques de Turrilepas ont cette forme. Il en est de même de celles des Pollicipes primitifs, celles de P. sertus, par exemple, sauf que déjà ici une diffé- renciation se produit dans le tergum qui devient plus ou moins rhom- boïde, sans, d'ailleurs, que pour cela l’umbo cesse d’être à l’apex. Dans certaines plaques, appartenant à des genres plus évolués, tels que Scalpellum, Oxynaspis, Lepas, il y à disjonction de l'apex d'avec l’umbo : il en est ainsi dans le scutum, la carène, la supralatérale de Scalpellum magnum. L’apex et l’umbo peuvent mème se trouver à deux extrémités opposées de la même plaque comme dans le scutum et la carène de Lepas anatifera. IV. — hiapports de position des plaques dans un même capilule. — Nous considérons le capitule d’un Cirrhipède, pédonculé complet comme formé théoriquement d’une série de verticilles comprenant quatre plaques chacun, savoir . Premier verticille. — 2 terga ne 2 scuta ; Deuxième verticille. — 1 carène + 2 supralatérales + 1 Re (alternant avec les pièces du premier verticille); Troisième verticille. — 2 carénolatérales + 2 rostrolatérales (opposées aux pièces du premier verticille et alternant avec celles du deuxième); Quatrième verticille. — 1 sous-carène + 2 infralatérales + 1 sous-rostre (opposées aux pièces du deuxième verticille et alternant avec celles du troisième). Et ainsi de suite. CONSIDÉRATIONS SUR LA PHYLOGÉNIE DES CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS ASPIDÉS. ESSAI DE TABLEAU PHYLOGÉNIQUE, par À. JOLEAUD. I. Réaction de la position du corps du Cirrhipède pédonculé sur l'évo- lution in hividuelle de ses plaques et sur celle de l’ensemble du capitule. — Réduction du nombre et de la surface. Chez les types primitifs, les divers verticilles de plaques calcaires semblent se trouver dans autant de plans à peine inclinés du côté rostral. On met cette disposition en évidence en joignant par une ligne les umbos des pièces de chaque verticille. Cette opération toutefois est à peu près irréalisable pour les Brozocie. CoMprEs RENDUS. — 19140. T. LXIX. 47 662 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE verticilles inférieurs de Pollicipes dont les plans sont si rapprochés que souvent il paraît y avoir confluence de plusieurs verticilles successifs. Les plans verticillaires qui subsistent dans les groupes supérieurs deviennent très obliques les uns par rapport aux'autres par suite du changement de position du corps du Cirrhipède pédonculé au cours de son évolution. En se fixant entre les plaques supérieures, il en a provo- qué l'allongement, et, lorsqu'il s’est porté plus haut en tournant autour de son muscle adducteur, il a déterminé le développement de la carène au delà de l’umbo, l'accroissement vers le haut de la plaque supralaté- rale et du scutum, etc. Le terme ultime de l’évolution dans ce sens se montre chez les Lepas et les Pœcilasma. L'animal du Lepas en se séparant plus encore de son pédoncule que celui de Scalpellum, en se logeant au-dessus des umbos de son scutum et de sa carène, a rendu inutiles les plaques protectrices constituant les troisièmes et quatrièmes verticilles ; du deuxième iln’a conservé que la partie supra-umbonale de la carène, et du premier il n’a même gardé que le tergum et la zone supraumbonale du scutum. Le capitule de Lepas correspond ainsi au capitule d’un Scapellum vulgare ou magnum dont on aurait retranché toute la partie inférieure à une ligne passant par les umbos du scutum et de la carène. Il faut ajouter qu'entre Scalpellum et Lepas s’intercalent des types. intermédiaires : Oxynaspis, d'abord, qui a un seutum et une carène de Scalpellum; Lepas fascicularis, ensuite, avec une carène coudée. Oxynasyis est, d’ailleurs, au sommet d'une dichotomie, dont l’autre rameau comprend Megalasma, qui a l’umbo de son scutum encore sur le côté, puis Pœcilasma, qui est le symétrique de Zepas. Il. Autres réductions dans la surface et le nombre des pièces. — Dans les divers genres de Cirrhipèdes, certains groupes, dont on a parfois fait des genres distincts (Conchoderma, Dichelaspis), ne diffèrent guère du type auquel les rattache leur forme générale ou la forme de leurs plaques capitulaires que par une réduction, soil du nombre de ces plaques, soit de leur surface, soit du nombre et de la surface tout à la fois. Le parasitisme, les conditions de l'habitat ordinaire sont générale- ment la cause initiale de ces dégradations qui sont indépendantes de la position du corps du cirrhipède. ‘(srdsepoyo1q) sed9[912}v ‘sederuin], ‘B[N9110T — | ‘seda[0aeyaiy | ‘(CT erreqtut ‘TI0d — UITATIN (‘AaIeg ‘Snyes ‘I[04 -Mog ‘snreu{tod ‘Jo4 : SedA]J) sacrot[|0d : od{ 7) ‘(erqr ‘edaourT) [9719191 — -(And9) ‘umejuests ‘d[eos :80g ‘unuerjopouyorn ‘duos : sod£x) wunp[ad[e2S0701q | -(-yoror ‘oxe8çna ‘djeos : edAI,) cuntad189S | ‘(MIE e1e[09 ‘XO odAJ) sidseuÂxO “(4007 unjeurSaeur ‘djeos : odÂj) wun||edpe2s001d2197% (euxepoyouop) LOI AIS 2 [07 Y ‘(any ‘suojed ‘xO : od4x) sidseuAx0]9V “(OR 10 ‘TI ‘surenorosez sedorz : odAÂT,) | (any ‘euuos ‘d[eos “HUd eieumes ‘IS : sodAT) sedafart|I9S -(ewuseeso\) sedafoyo4q REsEe ‘(Cry eaogryeue sedorg : odA]) sedo'T - etuse[1920d07041q ‘(SPUTH “unouimqo ‘0004 any ‘Suepraj ‘2004 : SodÂJ, = ‘etuSerI020d9197V ‘(AI uoejduey ‘2004 : odAT) BUSE[1990 4 ————— -sppidsn soynouopod sopeduyuns Sp onbrusboyhyd nvajgn) op 10$$4 — ‘III | | SHGH41HHHIDOLO -saw10/1p2d197104 "sowuo/i)12d702S ‘sow410/1p0d97 664 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ÉLECTIONS DU BUREAU POUR L'ANNÉE 19141. Sont élus : Président, M. VAYSSIÈRE. Vice-président, M. FR. ARNAUD. Secrétaire général, M. J. CoTTE. Trésorier, M. BErc. Secrétaires des séances, MM. JEAN Livon et RAYBaAUD». FIN DES COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — I. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. « TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES COMPTES RENDUS DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ANNÉE 1910, SECOND SEMESTRE (1) Acétone. — Coefficient de partage, par G. DENIGÈS. . . . . . . — Détermination dans l'urine, par G. DENIGÈS. . . . . . . . . . . — Voir Réaction de Legal. Adrénaline. — Hypertension et respiration, par J.-P. LANGLOIS et GARRELON. Agents thérapeutiques et toxiques. — Lois de leur action, par E. Maure. Agglutinines typhiques et mélitensiques, par L. NÈGRE. . . . . . . . . . Albuminurie.— Indépendance des lésions des tubuli, par E. FEUILLIÉ. 143, NÉCARISMIE par EP APAISSEAUREL EL TIRER 2 NOEL Aldéhyde salicylique. — Dédoublement dans les tissus animaux, Dr ERA DOME DIE PAL STERNE UP SPAM SANT PC DUR EI RES DRE Ten Alexine du sérum de cobaye. Conservation et filtration, par L. Massoz et JOIN OWACZENSRTA ED A SR ET Er ARE CTP PAUSE ORAN Aliénation. — Lésion dégénérative localisée au cortex surrénal, par PEYRON CLOPEZET ET ur UT mate EN CRE RE D ME En ENS ONE AR AN D : Amino-acides. — Présence dans les tissus animaux, par H. DELAUNAY. . . Amygdaline. — Voir Suci'e. Anaérobies. — Leur prétendue aérobisation, par M'e W. SzCZAWINSKA. . . . = AÉTODISAtION par LR OSENTHAT A EN RE NE ER ONE 7 ee CHITRE AE LOPIE DAC EP MARINO 0 es 020 ce SUD UM Deer Le Anaphylaxie homogénique, par Cu. RICHET. . . . . . . . . . . . . . . . — chez les chevaux producteurs de sérum antipesteux, par A. Brior et DUNRDIN BEAUMELZ ME ER ne Me Tee cer ee le ete — Toxicité des centres nerveux, par Cu. Acaarp et Cu. FLANDIN. . . . . . Doyen tdedésensiblliSaftion par le BEAIZOT SE Ne EE — Destruction par les rayons ultra-violets de l’ « antisensibilisine’» du sérum, par V. BARONr et JONESCO-MIHAIESTI. . . . . . . . . . . . . . — par les globulines, par R. Turro et P. GONZALEZ. . . . . . . 312, 451, — hydatique post-opératoire mortelle, par F. DÉvé. . . . . . . . . . . .. — Etudes, par S. Mareé et T. RACHEWSKI. . . . . . RU NT S 529, — Voir Recent (1) Les chiffres gras indiquent les pages des Mémoires. BIOLOGIE. — TABLES. 18 666 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Anaphylaxie (Anti-) sérique, par G. NADEJIDE. . . . . . . . . +, . . . Anesthésie chloroformique et œdème, par E. DEvVAUXx. Anévrisme syphilitique de l’artère ra gauche, par E. Bo Énre Antagonisme dans le domaine expérimental, par E. MAUREL. . . . . . . . Anticorps hémolytiques chez les animaux domestiques, par G. Nicocau. . Antigène. — Voir Bacilles acido-résistants. # Arbutine. — Voir Glucoside. Arsénobenzol. — Réactions hématiques pendant la cure, par À. Sicarp et MSBLOGH.: dr NU enr ren. MANU Se Eee — Voir Salvarsan, Méninges. = Artère mésentérique. — Oblitération, par L. LAGANE. . . . . . . . . : . — supérieure. Terminaison fonctionnellement anastomotique, par Ca. Sou- ÉIGOUX OLA LADA GANES NES PET A Ur ge RE EE Re ee Ascaris equorum. — Action des ie sur Ja coagulation du sang de lapin par PEnire-WEIL etIG BONES UM ee Co er ue Ascite. — Action comparée du liquide d’ ascite et du sérum physiologique, par A LE PET NS RS RSS CS RS en nl nina ee Azote. — Dosage dans les tissus animaux, par H. DELAUNAY. . 5: . . . . . . B Bacilles acido-résistants. — Extrait éthéré comme antigène, par V2ABABES EL NL CBUSITA SH Ne MAN EEE R ere OO moi 00 — diphtérique. — Voir Paccination. — d'Eberth. — Détermination par la recherche de l'agglutination, par Je CourMonr et A MROCHAIXS 4. et Mo air ae STONE Oro: 0 0e Idem: par: NaDALe te cr Fees ae Der Ale Tai te 0 MEN Te — Voir Agglutinines. — typhi murium. — Epidémie, par V. Bases et V. BusiLa. . . . . . . . Bactéries. — Action comparée des solutions salines, par A. GUILLEMARD. . . Bactériologie. — Voir Comestlibles. Bactériothérapie par les ferments lactiques, par G. RosENTHAL. . . . . — Concurrence vitale du bacille bulgare et du bacille virgule, par G. Rosen- HAN en Mae iD Pet AS de es St DNS UM D ee A D RE Bile. — Réduction de l'hydrobilirubine et amas lymphoïdes iléo- cæcaux, nee HE: TRIPOULET: 2 LR ANR RSS A RE RER ESA SEn Binucléates de Hartmann, structure, par À. ALEXEIEFF , . . . . . . . . . Bourse de Fabricius et plaques de Peyer des Oiseaux, par En. Rer- TERERQGT AS LELIEYRE USE Re RS MERS NE MERE ER — Modifications évolutives et régressives, par AuG. LELIÈVRE et En. RETTERER. — Premières phases du AECIObeMERE PAT JÉÉJOLI VIEN NNIENONNENEERPARSSE C Cæcum du canard. — Structure et évolution, par Aug. LELiÈvRE et Ep. RETTERER. - . = .. Nr ete ua ee NN ne 334, Canal de Wolff, — Persistance chez les femelles de certains oiseaux, par ARCHAPELLIER ele lee eee. D EE 59, Cancer. — Hérédité de la sensibilité à la greffe, par L. Cuénor et LS MERCIBR SN en TR PS RS ST te SR 91 368 316 CE YATEE TABLE DES MATIÈRES 667 Cancer. Voir Sang. Cellule nerveuse. — Conservation hors de l'organisme, par R. LEGENDRE EC HEEMINODE RP EE SE Te Cu en cd etes REDON Tes — Somatochrome. Recherches caryométriques, par R. Corux et M UCTENdE Ie A SR PO ee Poe 641, — névroglique. — Structure et signification glandulaire, par J. Mawas Céphalopodes. — Toxicité comparée du sang et d'extraits a pour les Crustacés, par Cn. Fer et E. DE ROUVILLE. VE Céphalo-rachidien (Liquide). — Composition après oclions de sérum humain parti /NErneRset AS (GENDRON SANS CPE ME oi ro — Voir Méningite. Champignons des teignes. — Non-spécificité botanique, par F. GUÉGUEN. Chilomonas paramœæcium. — Formations fibrillaires, par J. Kunsrrer et . CH. GINESTE 3 ; DRE M des ete Étimiotherapie des Lu tee nerveuses par “IE 606, ee G. ManriNEsco +. . Chlorure de calcium. — Action diurétique et Hemaanenue chez le lapin, par M: Bonxamour, IuBert et JourDAN. . . . . . : . . . . . . . . . . Choléra. — Voir flèces. Chronaxies chez des mollusques et crustacés marins, par L. et M. Laprcque Cirrhipèdes. — Morphologie et phylogénie, par A. JocEaup. , . . . . 659, — Voir Mimélisme. Coagulation. — Influence de l'acide sur la rétraction du caïllot, par RAD SOURDERE IP HAN PAGNIEZ, MONS USER — Voir Ascaris, Lail.… Cocaïne. — Voir Foie. Cœur. — Mécanisme des bruits du souffle cardio-vasculaire, par C. Pezzr . +: Colloïdes. — Voir Tension superficielle. Comestibles. — A à la surface de charcuteries, pâtés et pâtis- SERIES AD DR PANMAUREDI EE Mb eee ele De teie de 427, 413, 513, 514, Cuisson. — Mesa sur la ciao et la digestibilité du lait, par HESTASSANO EI TATA RICO EME EN NC D de Tab UE 251, Culture microbienne. — Dispositif pour Dpreuee la production de gaz, par P.-L. Simoxo. : — Bouillons en cubes, par P. REMLINGER. SRE dSCRR Culture des tissus d'embryon en dehors de Mc par T. M. 3URROWS — des lissus adultes en dehors de l'organisme, par A. Carrez etT. M. Burrows. — de substance rénale, de moelle osseuse et de rate en dehors de l’orga- HISME M DAREA HCARREE M BURROWSE SN NS VC 0-0 298, — primaires, secondaires et tertiaires de glaude tyroide par A. CARRELz et T. M. Burrows. MA ER — de sarcome en dehors de lomrqnes par A. on et T. M. Burrows — Seconde génération de cellules thyroïdiennes, par A. Carrez et Burrows . — in vitro d’un sarcome humain, par A.CarREL et BurRowS. , . . . : . . — À propos des communications de MM. Carrel et Burrows, par J. JoLy . — Signification de la mitose dans les tissus séparés du corps, par J. Jorzx. Cure hydrique. — Ingestion et élimination d’eau, par E. Feuicrié . , . + D Décès de M. Robert Koch. — Eloge, par A. NETTER, . , . — de M. Raymond. — Notice, par H. CLAUDE . 460 410 608 455 668 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Décès de M.:Jobert. 5.2 TEA ue A AE Pire = de: M: Lancereaux ER eeSnr SnE RRE ARReREr Diabète. — Action. de la moelle cervicale ous la piqûre diabétique à par KR DIÉNABE NV RE AU RE s CE DR A MN AT A EE LEE Digestion. — Voir Cuisson. Diphtérie. — Propriétés essentielles du sérum, par M. Nicozre et GHEOISBADITE PAROI SR SIN RUE MAG M CE Re he — Pouvoirs antitoxique et agglutinant du sérum, par L. (Manon: A. Prévor CR GAL OISEAUS EAN NES RE Re Gr IP Re er Eee reel Doses minima mortelles. — Sensibilité. oncle, par E. MAUREL. Douve chinoise. — Eosinophilie dans les canaux SANTE, par J. SAR ie M. Lecer et A. LEGER . E Eau. — Voir Cure. Echinococcose primitive expérimentale, par F. DÉVÉ. . . . . . . . . 41, Écrevisse. — Essai d'élevage, par R. DE DRouIN DE BouviLze. . 646, 649, Élection de M. Mulon, membre titulaire . . . . . . . . . . . . . . . .. — du bureau, de membres honoraires, associés et correspondants. . . . . Endotoxines typhique et cholérique. Action sur le cœur, par C. Przzr et PASSA VIN ve eee D RAR ER SN Entérite. — Voir Sérum. Eosinophilie. — Voir Douve. Esponja, affection des solipèdes du Brésil, par P. A. Duruy et TA MERCIERS 2. 6P 0 Us dd MO Un 1 de on Excitabilité du nerf par une hou den L. LaApicquE … HÉSLAUGIER RE SE CE RS Re Ce Cr ee à Extraits organiques d'invertébrés. Etude. Pers. (MAUTRELET. 42.020201; — Voir Céphalopodes. Fèces. — Emploi de la phénolphtaléine dans l’examen des selles, par H. Tri BOLLET: Ge. ere PR Gr done CAC To ; — Genèse de Ja action de cbr par les amas Danbodes “à l'iléon terminal, par H. TriBouLeT, RIBADEAU-DuuaAs et HARVIER . . . — Réaction indolnitreuse en l'absence de vibrions cholériques, par A. RAv- IBAUD ES RS ne ner DE AN LA OA DR eee NO A — Emploi de la réaction de Pettenkofer, par H. a pre Ferments protéolytiques. — Voir Lai. Fièvre de Malte. — Immunisation de la chèvre, par H. Vincent et CoLui- GNONP DAS A AS RSR RE PR EN IC Pr pe Filtration par onto Motion. par R. SaBourauD et A. nn SOU Foie. — Persistance des propriétés anticoagulantes après la mort, par MED O0 VON PR RER TR ae re — Modification des propriétés anticoagulantes, par M. Doxox . — Toxicité du sue d'autolyse, par G. BILLARD . 591 TABLE DÉS MATIÈRES 669 Foie.— Action du suc d'autolyse sur le venin de cobra, par G. Bizcarp et E. DE CHAMBRES eee Docteur ee eine en lente OR date — Formation d’antithrombine, par M. DoxoN . . . . . . . . . . … . . . . — Action antitoxique du suc d'autolyse contre le chlorhydrate de cocaïne, DA GR ÉBIELARD EL EF DECHAMBRE RS CNRS. — Action du suc d’autolyse sur la coagulation du sang et du lait, par G. Br- LARD et E. DECHAMBRE . . . . . : — Congélations successives, par M. Doxen : — Voir Venin. G Glande interstitielle ovarienne. Sécrétion lipoide, par P. MuLox . : .— mammaire. -— Membrane des tubuli, par Én. ReTTERER et AuG. RETENIR ROSE ER NS ne RTS Ati MER NET Es Globulins. — Modifications numériques à l’état Bothologique, par M. oo Globulines. — Voir Araphylaxie. Glucoside du poirier, son extraction et son rôle, par Em. BorQuELOTr et MIRTGRTENHOT ARR eee Eee EE DE Glycémie. — Influence de l'hyperthermie et de nat, Fe R. LÉPINE et OU 0 rairo re. ra rromeue Ve Duo Ai MES Vo OMS TO Die Glycogène. — Purification rapide de grandes quantités, par Z. GRUZEWSKA . Gonocoque. — Voir Vaccination. Graisses\antitoxiques, Par PEMUEONT EN ER ON Greffe. — Voir Nerveux (Ganglions). Grossesse. — Séro-diagnostic, par G. LEmaIRE et Larronr.. H Haplophragmium.— Variations, par E. FAURÉ-FRÉMIET. . . . . . . Hématie des mammifères est un noyau devenu rs par Éo. Bin DENBRNE CAU GEL ELITE RES EN ele eue Ces M ee Ta A Pl ne inst à — Stabilisation par les solutions de CL . p. tion DELILLE el MR AUNON ETS sue Roanne der tt em Me EE nn ee een NO — nucléées dans les vaisseaux sanguins de paonies. par ALEZAIS et BEM ONTE RE en nd er noel ol 2 Dan Le Hæmogregarina Hate — Formes 4e oem on ne DACPASELAVERANEE DAS PERDIDER RA Le u Hémogrégarines de Lacerta muralis, par A. LAveraAn et 1 Brie AUS CROCOUUUSANTIOR CUS MAT AENTHIROUX Er PP CNP Hémolyse. — Action empêchante du liquide céphalo- de sur le pou- voir du taurocholate de soude, par D. DANIELOPOLU . Hérédité. — Voir Cancer. Humeur aqueuse — Sécrétion, par J. Mawas. EPL — Action de la pilocarpine sur la sécrétion, par J. Ma ASE de ee 3 Hypophyse. — Pigment du lobe postérieur, par J. CLUNET et V. Jonnesco . — Voir Hémalie, Opothéra ie. 530 521 626 670 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Immunisation. — Distribution de l’antitoxine dans les humeurs et sécré- Hons pare A MEROUIN. A ci ee ee ee er ae — antiméningococcique. Moyen de prévenir les accidents, _. aos et DopTEr — Voir Méningocoque. Infection hémorragique. — Découverte d'un microbe voisin du bacille tétanique, par V: BABes et LEONEANU + . . . Insectes. — Activité peroxydasique du sang et des tissus, par Cr. Ho. Intestin. — Voir Bile. K Kystes hydatiques. — Formolage, par F. Dévé et M. Guerger . — Voir Anaphyluxie. L Lab-ferment. — Son action est-elle un dédoublement, par E. CoUuvREuR . Lait. — Action de sels sur sa coagulation par les ferments protéolytiques, Dan Ce CPRBERD M 0 dl ... . - 102,104, 106, 211, 243, — de femme: — Peroxydase, par Marrax et B. WEILL-HALLÉ . . . . . . . . — Voir Cuisson, Rayons ultra-violets. Légumineuses. — Morphologie des microbes des nodosités, par P. GEor- GEVITOH De aile ne Ne anne Andenne ee Ne I CR RO A ee Lèpre. — Reproduction chez les singes inférieurs, par Cn. Nico et L. AD LALZOT NS Re MEN ne Re 2e ; Leucocytes. — Survie, par J. ie pente Lymphatiques de l'articulation du coude, par A. Moccnr M Méconium. — Présence de l’hématoporphyrine, par V. BORRIEN. ; Méxinges. — Perméabilité à l’arsénobenzol, par J.-A. Srcarp et M. ones Méningite. — Diagnostic par une nouvelle réaction biologique, par D. DA- NIELO BOL pee ar Le RON MO ARE, Oo ei 2 ER D DNS D PA ER — Substance hémolytique dans le liquide aie. rachidien, par D. D BOLUS APTE ENRE An RER RS TPE ar AU Re RS re ARR — Réactions après Ho ire Chu de sérum humain, par Le NO: BÉGOURTACLAHEMDARRE ET NUE EEE — Idem, par A. NETTER et A. Gas D DES RE US SL RM Se OU Me Lo — cérébrospinale. — Accidents graves post- diode par A. NEDIDE RSR AE Ier EEE CARE e Hs e ho) Le ” Las Ai ai est Se ne” 4) 2 à à (4 LT TABLE DES MATIÈRES 671 Méningocoque. — Accidents au cours de l’immunisation, par Brror et Doprter. PA 10 — Idem, par — DANS DELOR RES RO RE à 12 — Action du sérum À a ser Brior et Do 126 — Action bactériolytique du sérum, par CH. Doprer . 524 — Pouvoir lytique du sérum, par Cu. Doprer. 546 — Différenciation par | « épreuve du péritoine », . CH. Dora. 600 — Voir Immunisalion, Opsonines. Métamorphose chez les batraciens. Déterminisme, par P. WiNTREBERT. 18, 129, 172, 226 Microbe acido-résistant or des larves de Slegomya fasciata, par DUT" DEGENDRE . . - : RE - 19% Micrococcus nacre — Roots ee 1 -N. Ra 36 — Agglutination par les sérums normaux, par L. NÈGRE. SE 564 Microphotographies sur plaques autochromes, par ROuUsLACROIX . "Be 0D0 Milieu ambiant. — Influence sur différentes fonctions de l'organisme, par J.-P.ULANGLOIS.. 82 — Voir Résistance, Travail. Mimétisme des Hoace par A. JoLEAUD ‘ ne OT Mitochondries des ostéoclastes et de cellules de Bizz07er0, Fe G. De BREULL.N- . ROUE 11 Muscides. — Ponte de Stomoays nee et Pere. age Sfr es par RE AR GERON . 230 Myéline. — Monnet des réseaux ar He, SR J. eronur 628 Myocardite homogène, par N. FressinGer et L. Roubowska. . 309 N Naphtalène. — Propriétés narcotisantes des hydrures, par A. BRISSEMORET . 497 Nerf. — Coloration par l’hématoxyline au fer après la celloïdine, par M. Loyez. A aie 51 — Idem, par J. Fm SEE 517 — Dégénération des nerfs en survie, dur J. None 29) bar FRE D06 Nerveux (Ganglions). — Influence de la narcose sur la greffe, ed G. Mig NESCO et J. MINEA. . . . APE Vue 261 — (Système). — Fixation dent essences, par G. Eat à G. Tao BE. 118 Névroglie. — Voir Cellule. Œdème. — Voir Anesthésie. Œil. — Adaptation, par Durour. . . . FEES Opothérapie. — Action des ie d os sur Je rein, Len P. THAON. Opsonines. — Sérum des porteurs de méningocoques, par E. CArnoiRe. — et phagocytose dans les états thyroïdiens, par S. MarBé. . . ._ 355, 387, Osmose. — Influence des pressions élevées, par M'le Carzery et P.Portier . Ostéoblastes, ostéoclastes et cellules osseuses. Présence de vacuoles à lipoïdes, par C. Dugreuiz. . Ouvrage offert par M. DEscrez. Sn Lo] D & ND D © 5 Oo & © e es co © 672 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ouvrage offert par M. Bonn. . NT NT ENT RO ITOT ES: 1 CR Eee Fee 166, 222, 329. 285, 546, Oxydases. — Voir Insectes, Lait, Se Oxydation des acides malique, fumatique et citrique par les tissus ani- maux, par F. BATTELLI et L. STERN . — Voir Tissus. CCD TE OO AOL CT ANO re P Paenol. — Formation dans la racine de pivoine, par P. PÉRON. . . . . . LS Paludisme. — Baisse du pouvoir alexique du sérum, par E. CATHOIRE. . . Idem, pars HS-VINCENT 0-06 ne ES Se SE Ur de Pancréas. — Ilots de Des et alimentation carnée, par M. LABBé et — Voir Tuberculose. Pancréatites infectieuses. Pathogénie. par P. ABraur, Ricner fils et SainT- GI1RONS. ee — Idem, par Bo Sn tee DM RC NEA AR te à — hématogènes, par P. HAT ben fils et SAINT-GIRONS . . . . — Déviation du complément, par A. Gizsert, E. CnaBroL et L. mn Paradinium Poucheti, flagellé parasite, n. g., n. sp., par E. CHATTON . Paragangliomes médullo-surrénaux avec involution épidermoïde, par ALEZAIS €t PEYRON . . . . — Voir Surrénale. Parasites sanguicoles d'un passereau du Tonkin, par C. Marurs et M. Lecrr. Parthénogenèse. — Variations du nombre des chromosomes dans la seg- mentation de l'œuf de poule, par A. LÉCGAILLON . . . . . Te Caron — rudimentaire et expérimentale, par A. LÉGAILLON . . . . . . . . . 123, Peau. — Pouvoir absorbant chez la grenouille, par M. LAMBERT. . . . . Peste. — Voir Anaphylaxie. Phénoxypropanediol, par À. GILBERT et P. DEscomPs. . . . . — par.L. LAUNOY. : =... 10 | ses et ro bone is mielEnetUs Phonation. — Fonction vocale du HE du one par J. GLOVER . : . . - Pigment. — Voir Hypophyse. Pilocarpine. — Voir Humeur aqueuse. Pisciculture. — Bassins à carpes, par J. KUNSTLER . . . . . . . . . . . . Plasmazellen dans les tumeurs. Réponse à M. Cuénot, par ALezais el P&yRoN se le Delt ee eee fe ere Emil le rene led iee tele pee le iienle cherie aie Plaques de Peyer. — Voir Bourses de Fabricius. Poissons miocènes de la vallée du Rhône, histologie de dents, par A. JoLEAUD. Pression artérielle dans le respiratoire de Cheyne-Stokes, par J. Sa- BRAZÈS. — extérieure. Pflicace sur le êtres vivants, par P. PortTier. — Voir Osmose. Prix Godard. — Rapport. — Laborde. — Rapport. Protéolyse. — Voir Lait. Protoxogénine, par M. BELIN . : . Putréfaction. — Influence de la composition du co par d. Pa — Transformations physico-chimiques dans le sérum sanguin, par JAvaL et BOYER EL AT his. hic CA eve » TABLE DES MATIÈRES R . Radium. — [Influence sur les végétaux, par FAVRE . . . . . . . . . ... - . Rate. — Influence de l’âge sur la quantité et la SDotHtion in phosphore, DA CHODHÉREIE MAURICE SE MU AE Dee ee panne ele Dhilte Le A dre Rayons ultra-violets. — Action sur les TROUS de don et du glyco- DÉTAIL GAUTIERNE ND NOGIER EE CN UT --0- Lie: — Influence sur la digestibilité tryptique du lait, par J. TALARICO . : . . . — Action sur la tuberculine, par A. JOUSSET. . . . . . . . . . . . — Voir Anaphylaxie. Réaction de Bauer-Hecht. — Modification, par V. BusiLa. . . — de Legal et acide diacétique, par G. DENIGÈS . . . . . . . . . SRE — du neutral-rot, par A. Rocnaix et A. DurourT. . . . . . . . . . 314, — de Pettenkofer. — Voir Fèces. Résistance aux maladies dans les milieux chauds ethumides, par J.-P. Lan- GHOISFE LAUTARRE ONE EE AE Ne Ne Lo nn Nm er Citer au Respiration d’un batracien urodèle sans one, Dee Lane et J. PETETIN — Voir Pression artérielle. Rétention calcaire dans les maladies, par M. Lorrer et G. BécramP. . . — Voir Sang. Rétine. — Plicatures au cours du développement, par F. FARNARIER. Rouge neutre. — Voir Réaction. Rouget. — Réaction précipitante, par A. VANNEY. . . . . . . . . . . S Salvarsan. — Voir Arsénobenzol, Chimiolhérapie, Syplulis. Sang. — Activité péroxydasique comparée du sang et des organes, par C. ID oo e6 0 lose don EU PEN Sn er PIRE EAU 100: — Chaux, dans quelques états one, _. M. Lens et G. BÉcHawPe. — Pouvoir catalytique chez les cancéreux et les tuberculeux, par A. Ropix ACDENSMETESSINGER EE m-UR E-n RE ON ea LA ete a Le — Voir Rétention, Sucre. - Sarcome du poulet transplantable, par P. Rous . . . — Voir Cultures. Scarlatine. — Phénomène des plis rouges, par S. Marge. — Signe duphidueoude par CAPASTEA- Pere UNS ME NCNEIT Sérodiagnostic. — Voir Réaction de Bauer Heches Sérum d'animaux atteints de tuberculose et d’entérite, par G. Frnzr. — hémolytiques et leucolytiques. — A par le procédé de Besredka, DATA ES de CAS PERTE TERRE à — hémolytique polyvalent, par J. Nowaczynski & J. en $ — hydatiques. — Etude par le procédé de Noguchi, par WeinserG et Brow= FENBRENNES. JAM Mess — pathologique. Propriétés, es FR. LIRE MAD "E QUE — toxiques. Polypnée déterminée, par G. SERIN Fe R. GAILEARDOT — Voir Ascile. 67% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Solutions salines. — Voir Bacléries. Spirillum gallinarum. — Assimilation du glucose, par A. PONSELLE . Sporotrichose. — Lésions de l'appareil lacrymal, par À. Fava. Staphylocoque. — Action coagulante sur le sérum, par S. MARBÉ . . Stegomya fasciata. — Voir Microbe. Stercobiline. — Voir Fèces. Sucre du sang de l'escargot, par A. Morez et Mie BELrION. . —-hiose-de l'amysdaline pars. MGrA TAN 20 PLUS Re RER AIRE Surrénale. — À propos de sa structure, RÉ n à M. Aides D PETTIT. — Substances hypotensives, par H. RoGEr. — Idem, par Ca. Livon . Rd — Substances hypotensives et ar. Da H. Ron GE De 0e Dee — Cellules chromatffines dans les paragangliomes, par ALezaiïs et PR — Voir Aliénation, Paragangliomes. Survie des cellules en dehors de l'organisme, par J.Jorzy . . — des vaisseaux en dehors de l'organisme, par Cs.-FLric . — Voir Cellule nerveuse, Leucocytes. Synergisme dans le domaine expérimental, par E. MAUREL. . . . PS Syphilis. — Simplification de la méthode de Wassermann, par R. Da et Eb. JOLTRAIN. é — Sérodiagnostic et Elan 40 pouvoir bone idrel de és par HALLION et BAUER . —. Formule hémo-leucocytaire, av ant à après oitenen en par ie et MANSILLON. . . .,. RO DA ES IP nn RSS RP An 406, — Toxicité comparée pour le sème, nerveux des sels de mercure, de l’hectinetelidu 606%, par J'ICAMUS: MN NPA RS RSR RP — Action de l’arséno-benzol sur les tréponèmes, in c. Le. ADiTI et C.-C. Twort. — Voir Anévrisme, no Tabes.— À propos du procès-verbal, par NAGEOTÉE. . . . , . . . . . . . . — Injections intra-rachidiennes d'’électromercuroi, par W. ie et FÉISRP PEN SON ER EE EN se — Méningite après an d’électro- EC en Mes TREZAT ei F. dote Tarsonemus hominis. — Présence chez l'homme, par G. Branc et M. ROLLET. Taurocholate de soude — Voir Hémolyse. Tensions superficielles. Etudes stalagmométriques, par H. Iscovesco — des colloïdes lyophobes, par H. Iscovesco. Ë — de sérums thérapeutiques et eaux minérales, par To eu pe — de quelques colloïdes lyophiles, par H. Iscovesco . UE — des lipoïdes et des savons, par H.Iscovesco. . . . . . . . . . . . 531, — de l’ovalbumine, par H. Iscovesco Terrmites et plantes vivantes, par J. CHAINE . : Tétanos expérimental. Lésions tardives, par J. Camus. — Voir Thyroïdectomie. Thyratoxine. — Pouvoir alexigène, par L. FASsIN . . . . . . . . . : . …. Thyroïde. — Lipoide exophtalmisant, par H. Iscovesco. — Rôle de l’iode dans le pouvoir alexigène, par L. FAssIn . . 307 280 621 \ ns a ET M RME en * SE2t Ai * dd nn Co Sd il Sc def pi te PT TP ee OT TRE EE 2 Ce AP ES ONE CORRE LEE PE ET a Pass SR PR UE CPE ER LE TABLE DES MATIÈRES Thyroïde. — Voir Opsonines. Thyroïdectomie. — Pouvoir hémolytique du sérum et production de l'anti- “ toxinetétanique, par A MFROUIN 5.1.0. RECETTES Tissus animaux. — Oxydation de l'acide succinique, _. 1 Per et ESS RERN IAE AN RAR I NARTS PR RE MSN PR RES SLT RSS D'ART D — Voir Amino-acides, Azote. ? Toiuylène-diamine.— Histologie et physiologie pathologique e de l’intoxi- cation, par À. Gixert et E. CHABRUL . à . . . . . Toxicité des corps simples et sa loi, per CH. RicHer. . . Transplantation. Section des deux artères rénales, par A. Deus Travail. — Pertes d’eau suivant les variations du milieu, par J.-P. Pr et BOUSSAGGET. . . . ds : are dore — Rendement suivant le Hten naine RER P. LerenGe et Born : Tréponème pâle. — Forme annulaire, par A. SÉZARY . Trypanosome et microfilaire d'un Edenté, par F. MEsxiz et E. Done 3 — Action comparée des sérums de primates, par F RUSSE et A. LEBOEUr. Trypanosoma clariæ d'un poisson d'Indo-Chine, par C. Marms et M, Lécer. 349, — Lewisi renforcé} par DROUDSKY . 0... JACRE Trypanosomiases. — Diagnostic par le or de « to berent », par C. Levaprrret S. MüurERmILCA .,. . . . . RS Br RO TES BE HT Tuberculine. — Intradermo-réaction, par M. En p. GASTINEL et À. N'ANNEVA EN I PS cute — Voir Rayons ullra- ARTE Tuberculose. Jnfluence sur la minéralisation chez le cobaye, par F7 ont et J. REBATTU . : : — expérimentale du pancréas, par M. np et TE. Ci : — Examen des urines, par P. FERRIER. — Voir Sang, Sérum. — aviaire. — Nature de la dégénérescence aviaire, par P. CHAUSSÉ . — bovine. — Expériences d’inhalalion chez le chat, par P. CHAUSSÉ . Tuberculose (Pseudo-) du cobaye. Son bacille, par L.-G. Simon. Tumeurs malignes. — Examen du sérum, par UGo MeLLo . . . . Se Typhoïde. — Myocardite parcellaire par homogénéisation Rene, par N'YFIESSINGER et LL. /ROUDOWSKA. à Je . 2 d — Elimination du bacille d'Eberth et des paraty Sec par alerte GE L. Risaneau-Duuas et P. HARVIER. . . . ; Typhoïde (Para-). — Une autopsie, par U. oran et Te ol — Cas de contagion interhumaine, par L. Forneac et L. RIBEREAU Typhus exanthématique. — Déviation du complément, par E. CATHOIRE U * Ürine. — Recherche du sang, par H. TELMON . : — Recherche du sang, par la fluorescire, par C. oc — Réaction à la phénolphialine, par C. Fcerc . — Voir Acétone, Réaction de Legal. Urée dans le$ang et dans l'urine, par L. Auparp — Quantité et taux dans l'urine, par L. AmpaRD. . . . Fate Urémie. — Causes de la toxicité du sérum sanguin, par A. ce ADIAS. ©Ot © © O7 co Lo CS ’ FI 676 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Urobactéries. — Etude, par A. Rocaix et À. Durourr. . . . . . . . . . . 312 Urobilinogène. — Formation, par J. VILLE . . . . . . . . . . . . . . . . 419 Urohypotensine. — Influence du nucléinate de soude sur la résistance des animaux, par J.-E. ABeLous et E. BARDIER.. ... . . . . . . . . . 43 — Affinité pour la substance cérébrale, par J.-E. AgsLous et E. Barnier. . . 68 — et-urémie, par J.-E: ABécous et: E. BARDIER . . . #.. : . . . . . | à 121 — Essai d'immunisation des animaux, par J.-E. ABeLous et E. Barnier. . . 183 — Action hémolytique, par J.-E. AgeLous et E. BARDIER. . . . . . . . . . 296 V Vaccination subintrante appliquée au bacille diphtérique et au gonocoque, par B'SCRUVEILETERS ARS SEE ee A AU) — subintrante appliquée aux animaux passivement anaphylactisés, par AHSBESREDIAN RE NNT D etes ee D UN ee 1 de Lente Ce PCT 134 Venin de vipère. — Immunité naturelle du canard et de la chouette, par GBiLcARD etE MAUBLANL 22272 4 nl nn een 316 — Immunité naturelle du chat, par G. BILLARD - : . . . . . . .: . . . . , 318 — Immunisation par le suc d’autolyse de foie, par G. Bicrarn : . , . . . . 487 — Anaphylaxie du cobaye pour l'hémorragine, par G. BILLARD . ._. . . . . 519 — Voir Foie. Sbluss dC : ñ on NS qu ABRAMI ACHARD ( ALEXEIEFF (A.) ALEZAIS AMBARD TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS (1) ANNÉE 1910. — SECOND SEMESTRE ‘ABELOUS (J.-E.) et Barbier (E.). Influence du nucléinate de soude sur la résis- tance des animaux à l’intoxication par l'urohypotensine. — Affinité de l’urohypotensine pour la substance cérébrale; le cerveau comme source principale de la substance ana- phylactigène. . . . SAR RE RAT EE Ce — UrohypotensinereiurÉmMre te NES RUE — Essai d'immunisation des animaux contre ne lens sine. Action antitoxique du sérum des animaux immu- DIS É Se et SRE Se CRC Eee NU Ra er el el — Action hémolytique de D enhnotenenes Résa 4 sang des animaux immunisés à l’hémolyse. (P.), Ricuer fils (Ch.) et Sarxi1-Giroxs. Recherches sur la rome des pancréatites infectieuses. Voie ascendante et voie descendante (Première note). . . . . . . = Pancréatites hématogènes. De l'élimination ke Hibes par les canaux pancréatiques . Ch.) et FLanpiN (Ch.). Toxicité des centres nerveux Herbm le Êre ANAPyIA CE AUE NS EEE EE . Sur quelques points de la structure des « Binucléatesh » d'eHATEMANN NN PES NES RER EE CE Je et Pryron. Sur la présence de globules rouges nucléés 1e les vais- seaux sanguins de l’hypophyse. .°. . . . . . . — Sur les caractères cytologiques de la cellule Chen nne dans les paragangliomes surrénaux. . . . . . . . . . . = A propos des remarques de M. Cuénot ec à uné de ITO SAM O LOS EM APN MENSENNONE UMA UNE Ce Ca — Paragangliomes médullo-surrénaux avec non Ste MOIde AUAAÉ DU PEN EN Te (E.). . . . Rapports entre le taux de Doree dans le sang et Vélinne nation de l’urée dans l'urine . . . . . . . . = Rapports de la quantité et du taux de l’urée cire ce la coucentration de l’urée du sang étant constante. (1) Les chiffres gras indiquent les pages des Mémoires. 183 296 218 678 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE AnmanD-DELiLLE (P.) et Launoy (L.). Stabilisation des globules rouges par les solutions très diluées de formol. ne AvnauD (M.).. . . Modifications numériques des globulins à L'état Hu ce EURO UNE A VA 2 A MA Re OR MOLE AO re el de B D Bages (V.) et Busta (VI. T'extrait éthéré des bacilles acido-résistants comme antigène. . . . Hire — Sur une épidémie Do dale par le bacille « dr Ds murium ». Bages (V.) et Lroneaxu. Un microbe du groupe du bacille tétanique détermi- nant une infection hémorragique. . . BARDIER . . . . . Voir ABELOUS. © Baroxr (V.) et Joxesco-Mrnaresri (C.). Sur la destruction par les rayons ultra- violets de la propriété « antisensibilisine » du sérum de cheval (Contribution à l'étude du mécanisme de l'ana- : phylaxie) ne ie de BarTeLt (F.) et STERN (L.). De dou lenient de Lnélyde aniae en Eu salicylique et en saligénine par les tissus animaux . . . — Oxydation de l'acide succinique par les tissus animaux. — Influence de quelques facteurs sur l'oxydation de l'acide succinique par les tissus animaux . : à ‘ — Oxydation des acides malique, RREARE et cite à par les tissus animaux. Sens Me — L’oxydation de l’acide no be comme mesure <. pouvoir oxydant dans la respiration principale des tissus des AT ATA URR A AU re A LS Rae ee ne BAUER. 02007. NOT :HXELION: BécHAmP. . . . . . Voir LoEpPERr. BELIN (M.). . . . . De l'existence d'une protoxogénine . BELLION ONE Voir MOREL. BEvarD (René) et ou (Ed.). Résultats comparés de la méthode de Was- sermann et d'une méthode de simplification pratique -pour le diagnostic de la syphilis . BERNARD (P.-Noël). Sur l’endotoxine du Micrococcus melilensis . sors BEsREDKA (A.). . . Le procédé des vaccinations subintrantes Dire aux animaux passivement anaphylactisés; l'antianaphylaxie passives et. he : BizLarD (G.) . . . Sur l’immunité Mort ét bar orne Contre Le venin/deviperes 4... OA = Toxicité du suc d'autolyse i te ‘de el = Immunisation du cobaye contre le venin de la sa Las le suc d’autolyse de foie de porc à SE . Anaphylaxie du pour l'hémorragine du \ venin Fe vipère 2e - BiLLARD (G.) et DecHAMBRE Œ.). Action A suc ta se “du He au Ada e sur le venin de cobra . . = Action antitoxique du suc ie se 6e foie He porc Conte le chlorhydrate de cocaïne . : à Action du suc d’autolyse du foie de porc sur ï let on du sang et du lait « in vitro ». Ca | (SL) 583 136 CARS PNA DS A STE PEUT PP TP ETIENNE ST I OU PR NET T A TP ORNE | TABLE PAR NOMS D'AUTEURS “ : BizzarD (G.) et Maugzawr (E.). Sur l'immunité naturelle du canard domestique DE ne et de la chouette (chevêche commune) contre le venin È dE NIET IAE te BLarzor (L:) . . . Un nouveau moyen de on ae ee ue ete HISÉSAUISÉEUMETeN CHEAP EN SS nARe — Voir NICcOLLE. BLanc (G.) et Rorrer (M.). De la présence chez l’homme de Tarsonemus hominis TNDD ENT ne cer eut et MAN OO RO ie OC MB RP Dee EE BLOCH. © 2/20 LU NOIP SICARD. Borwer (E.\ . . . . Anévrisme syphilitique de l'artère vertébrale gauche. Bonnamour (M.), imBerr et Jourpan. Action diurétique et déchlorurante du chlorure de calcium chez le lapin normal . . . . . . . BorRiEN (V.). . . . De la présence de l’hématoporphyrine dans le méconium. Bourup. . .: - . . Voir LÉPINE- BourqueLor (Em.) et Ficarexaocz (Mie AÀ.). Sur la présence d'un glucoside dans les feuilles de poirier et sur son extraction . . . . — Nouvelles recherches sur le glucoside du poirier, son rôle . dans la production des teintes automnales des feuilles . BOUSSAGUET. . . . Voir LANGLoIs. Boyé. . : : : . . Voir Éme-Werr. = PBONETSE RAP OIL JAVA => BRiImonNT. . : . . . Voir MEsnir. IBRIN ES . Voir GILBERT. Brior et Do . Pathogénie des accidents observés au cours de l’immuui- sation des chevaux contre le méningocoque D — Action expérimentale du sérum antiméningococcique sur leméninsocoque(Denxièemenote) MF L. — Moyen de prévenir les accidents observés Che le Che au cours d'immunisation antiméningococcique . . . Brior (A.) et Durarpin-BEAumMETz. L’anaphylaxie chez les chevaux oneEné de sérum antipesteux . . . . 2 Pr Ne ons BRISSEMORET (A.). . Sur les propriétés narcotisantes Le putes de mit 3 TEE re AE ee D LAS FE a CC SENS ES BROMFENBRENNER . . Voir WEINBERG. Burrows (Montrose T.). Culture des tissus d'embryon de poulet et spéciale- ment culture des nerfs de poulet en dehors de l'orga- MIS TIR GP MR ee NN eee en ete mn ia e UE de chef — Voir CARREL. Busica (V. }. . . . Une moditication du procédé de Bauer-Hecht. . . . . = Voir BABES. C GALLERY (M!ie C.) et Porter (P.). Influence des pressions élevées sur les phé- | nomenes os Mmotiques V0 RU 70 ; Camus (Jean). . . Lésions macroscopiques tardives du tétanos Se cal DLL UN Se Lee Dane en» UM vraie Le = Toxicité comparée UE le ere nerveux des sels de mercure; de l'hectineret dusar606> 40 07 0.. CARNOT. . . . . . A propos de la communication d'Abrami (P.), Richet fils (OhMRetSanEtirOons is POS RE tn 316 180 60 291 680 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Carrez (Alexis) et Burrows (Montrose T.). La culture des tissus adultes en dehors de l'organisme. (Première note). — Culture de substance rénale en dehors de Mnirins (Deuxième note) . ë Le _ Culture de moelle osseuse on É sa Troie ui : — Cultures primaires, secondaires et tertiaires de glande thyroïde et culture de péritoine (Quatrième note) . . . . — Cultures de sarcome en dehors de l'organisme. — Seconde génération de cellules thyroïdiennes (Grau note) : — Culture in vitro ba sarcome one : 5 CATnoIRE (E.).. . . Recherche de la déviation du Re ne le be exanthématique . — Recherche du pouvoir St croi de sérum de porteurs sains de méningocoques. — Baisse du pouvoir alexique du SA fre Ve accès Dodo Cawapras (Alexandre). Causes de la toxicité du sérum sanguin des uremiques CHAPROL . . . . . Voir GILBERT. — Voir KLIPPEL, CHAINE (J.). . . . . Termites et plantes vivantes. — V. Début de l'invasion. CHAPELLIER (A.) . . Le canal de Wolff persisterait-il chez les femelles de cer- tains oiseaux ? (Fringillidés). : — Le canal de Wolff persisterait-il chez les. femelles de cer- tains oiseaux ? (Deuxième note). Cnarron (Édouard). Paradinium Poucheli, n. g., n. sp., flagellé Dana (E d'Acarlia clausi Giesbrecht Ste pélagique). Note DrÉMINAIre) ER RSR es Cuaussé (P.) . . . Expériences d'inhalation de matière Lunerouleuse oi chez le chat. à — Sur la nature de la ane ieeeun Éaseuce ne io CuloSe aviaire Mme CLuxer (Jean) et Jonnesco (Victor). Le os du lobe et our de ne physe chez l'homme (Première note) . . COLLIGNON. . . . . Voir VINCENT. Cou (R.) et Lucien (M.). Recherches ous sur la cellule somato- chrome du cobaye. ; — Modifications volumétriques du Hosts 4e. la lui ner- veuse somatochrome à l'état normal chez l'homme. .. ‘CourMonT (J.) et RocHaix (A.). Technique de la détermination du bacille d'Eberth par la recherche de l’agglutination. . CouvreuR (E.) . . . L'action du lab est-elle un dédoublement?. : CRUVEILHIER (L.) . au des vaccinations subintrantes de Besredka, appliqué au bacille diphtérique et au gonocoque. . . . . . . . Quéxor (L.) et Mercter (L.). L'hérédité de la sensibilité à la greffe cancéreuse chez les souris. Résultats confirmatifs . D DaxiELopoLu (D.). Action empèchante du liquide céphalo-rachidien normal sur le pouvoir hémolytique du taurocholate de soude. . us TABLE PAR NOMS D'AUTEURS DanrezopoLu (D.) . Nouvelle réaction biologique permettant de reconnaitre les processus inflammatoires méningés. Augmentation de l’action empêchante du liquide céphalo-rachidien sur le pouvoir hémolytique du taurocholate de soude. . . . — = Sur une substance hémolytique contenue dans le liquide CéphalosraChiTien ee A eZ DARREÉ - . : : . … Voir NoBécourt. ; DECHAMBRE . . . . Voir BiLLarp. à DELauxay (H. Dosage, dans lés tissus animaux, de l'azote, sous diverses formes . = Présence ant en one vari AE re ee d'in les EtISS TS MAMENAUREAT TES TAN ER Pere DexiGÈs (G.) . . . Acide diacétique et réaction de Legal. . . — Le coefficient de partage de l'acétone. MERS SR Sur l'impossibilité de déterminer l’acétone urinaire par CRRACUONNÉLNERÉE PM CE ete Ar ee DEscomps . . . . . Voir GILBERT. Devaux (E.). . . . Anesthésie chloroformique -et œdème. AS ARE Dévé (F.). . . . . Echinococcose primitive expérimentale du Due Kystes hydatiques des glandes surrénales . . . . . . . . — Anaphylaxie hydatique post-opératoire die -- Echinococcose primitive expérimentale. Résistance des ; œufs du Ténia échinocoque à la congélation . , . . . . Dévé (F.) et Guerser (M.). Recherches expérimeatales au sujet du oitiolaée deSENSTES YA IQUES M LA MNPNERNENRNR T CNTOEEnS Daéré (Ch.) et Maurice (H.). Influence de l’âge sur la quantité et la répartition chimique du phosphore contenu dans la rate. . . . . Diéxag (K.). . . . Contribution à l'étude de la part d'action de la Fées cervicale dans la piqüre diabétique chez le chien . Dorrer (Ch.) . . . Action bactériolytique comparée du sérum antiméningo- coccique sur les méningocoques et les germes simi- laires, injectés par voie veineuse. à — Le pouvoir lytique du sérum antiméningococcique il SDÉCIDQUER ED ; SN re RÉ — Différenciation du An ARÈQUE et 4e nes Snretres AREA MÉPrEUVETAUEPÉrIIORENd AAC. EC N.0 — Voir Brio. Doyox (M.). . . . Persistance des propriétés anticoagulantes du foie Re la MORTE SO Ne MS AS OUPE ee Modification des RUE Poele ch foie excisé CHÉCONSEINÉR ET . — Formation de ombine és Fe fe ble ent soumis à une température inférieure à la température derconreélationiquemMercure PART CE — Congélations successives du foie. Persistance de la pro- ductionsdeRantifihromhINE RES EC PR Drouix ne Bouvizce (R. ne). Sur un essai d'élevage de l’écrevisse à pattes te] g TOUL IDeEUXIEMENMOLE) PEN TER NT N Re = Sur un essai d'élevage de l’écrevisse à pattes rouges (Troi- SIÉIMEN NOTE) A PME End rt url du eh 20e lever — _ Sur un essai d'élevage de l'écrevisse à pattes rouges (Qua- DE MENNOLC) Re oo BIOLOGIE. — TABLES. 49 681 682 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DogreuiL (G.). . . Mitochondries des ostéoclastes et des cellules de Bizzozero. 2 Vacuoles à lipoïdes des ostéoblastes, des cellules osseuses et des ostéoclastes . Durour. . . . . . Sur l'adaptation de l'œil. DurodrT 4 . . . . Voir Rocaix. DoJaRpiN-BEAUMETZ. Voir BRr1oT. DuPuY 5 201: FVoir FERRET.: E Émice- Weiz (P.) et Bové (G.). Action des extraits d'Ascaris Equorum sur la coagulation du sang de lapin. . . F FABRE (G.) . . . . Altérations organiques et fonctionnelles des organismes végétaux sous l'influence du radium (Préliminaires à l'étude des-doses favorables) ANR ee FARNARIER (F.) . . Sur certaines plicatures de la rétine en voie de ins : Men ANerNe se ; le Fassin (Louise) . . Sur le pouvoir « alexigèue » de fé Dpt déportés (thyratoxine). . . . PR En — Du rôle de l’iode dans 1 D « à dede » ee la De Toide tres : Fauré-Frenier (E .). Variations d’une ce ch genre on Fava (Attilio). . . Lésions sporotrichosiques none de lappareil lacrymal du lapin . . . . : : ce : Ferrer (P.), Dupuy (A.) et MercIER (L.). RécHere nes sur r « Ecnonis », die. tion qui sévit sur les solipèdes en certaines régions du Brésil (Note spréliminaite) 4 AC AR RR e Ferrier (Paul).. . Importance de l'examen des urines dans le traitement recalcifiant de lamtuberculose M PR Rene FeuiLuié (Émile) . Indépendance de l'albuminurie et de la lésion des tubuli. — Indépendance des albuminuries et des lésions tubulaires . — Ingestion et élimination d’eau. Cure hydrique . . . . . . FICcHTENHOLZ. . . . Voir BOURQUELOT. FressiNGer . . . . Voir ROBIN. Fisssixcer (Noël) et Roupowsxa (L.). De la myocardite parcellaire par homogé- néisation terminale au cours de la fièvre typhoïde. . . — Myocardite homogène . Fixzi (Guido). . . Recherches sur le sérum Menton Aleints d cu et d’entérite chronique. ... . . . — Recherches sur le sérum des moutons Mie er le ait de Preiz-Nocard et des chevaux cachectiques. Remarques sur les propriétés de certains sérums pathologiques . FLANDIN. . . . .:. Voir ACHARD. FLeiG (C.). . . . . L'activité peroxydasique comparée in sang et des organes chez les invertébrés à sang hémoglobinique ou hémocya- nique, étudiée au moyen de la réaction à la phénolphta- line Lo] C2) Sn PSI 66 St (bi ET TR re ENTRE ee V7 dote bte der PT PO TT TABLE PAR NOMS D AUTEURS FLgiG (C.). . « . . Activité peroxydasique comparée du sang et des organes chez les crustacés, les mollusques et les arachnides à sang hémocyanique (Réaction à la phénolphtaline). . — Nouvelle réaction à la fluorescine, pour la recherche du sang, en particulier dans l'urine . . . . 2 == Sur la réaction à la phénolphtaline nnbdice mr és alcools acides dans des urines de diverse nature . = Sur. la survie d'éléments et de systèmes cellulaires, en particulier des vaisseaux, e conservation prolongée hors de-lorganismef 740 : D RUN —_ Activité peroxydasique du sang et des ti ssus chez les | insectes (réaction à la phénolphtaline) . Ares FLerc (Charles) ét ne Rouvirze (Étienne). Origine intra-glandulaire des pro- duits toxiques des céphalopodes pour les crustacés. Toxi- cité comparée du sang, des extraits de glandes salivaires ét d'extraits de foie des Céphalopodes . ./. . . ... .. Forrineau (L.) et RiBEREAU (L.). Quelques cas de contagion Due dns : la fièvre paratyphoiïde . ; PPS sl Frouin (Albert). . Distribution de l’antitoxine dans Le Finn et retiens des animaux immunisés . — Section des deux artères rénales. Présentation d un nu ayant subi cette opération depuis un mois. . -—- Variations du.pouvoir hémolytique du sérum et OO de l’antitoxine tétanique chez les animaux éthyroïdés. “ GAILLARDOT. - . Voir SERIN. GARRELON. . . . . Voir LanGLors. Gasperr (F. DE). . Préparation de sérums hémolytiques et leucolytiques par l'injection de petites doses préventives d’après le pro- cédé de Besredka . CASTINET EEE VOILE PINARDe Gavrier (Cl.) et No (Thb.). Action des rayons ultra-violets sur les produits colorés que donnent, avec le réactif iodo-ioduré, l'amidon et le glycogène . 3 : GAUTRELET (Jean). Contribution à l’étude de ne organiques da ce brés. Action sur la pression sanguine de certaines glandes de Crustacés. . . 3 — Contribution à l'étude des hate Res dei brés. Action sur la pression sanguine d'extraits hépa- tiques et génitaux de mollusques. . GENDRON . . - . . Voir NETTER. GeorGevireu (Pierre). De la morphologie des microbes des nodosités des Es DINEUSES NUE : GERBER (C.). . . . Action des platosels (PEGILXE) sur 14 bon a lait par les ferments protéolytiques . . : = Action des sels d'iridium sur la cnéeuietiée a lait par les ferments protéolyliques . . . = . Action des sels d’'osmium, de nan x de onu sur la coagulation du lait par les ferments protéolytiques. 683 156 10% 106 684 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Gerger {C.). . . . Action des sels de nickel et de cobalt sur la coagulation du lait par les ferments protéolytiques . . . — Action des sels de zinc et de cadmium sur la conne du lait par les ferments protéolytiques . — Action des composés du chrome sur la coagulation “ lait par les ferments protéolytiques . . GragA (L.). . . . . Sur quelques propriétés du sucre biose den ant de Pc g= coine £ GILBERT (A.) et CHABRoOL (E.). L’ on D la I See hat, Bi toIceie et he siologie pathologique. 5 GicBerT (A.), CHaBrOL (E.) et Brin (L.). La déviation Au teneur ER la pancréatite aiguë expérimentale . Gicserr (A.) et Descomps (P.). Le phénoxypropanediol . GINESTE, . . . . . Voir KUNSTLER. GLover (Jules) . . Fonction du voile du palais et buées vocales . (GONZALEZ . . . . . Voir TURRO. GRUZEWSKA (Z.).. . Purification rapide de grandes quantités de glycogène et séparation de granules de différentes grandeurs. . GuéGuex (Fernand). Sur la non-spécificité botanique des champignons des teisnes.> GUERBET. . . . . . Voir DÉvé. GuILLAIN (Georges) et LAROCHE ee La fixation des essences sur le système nerveux . GUILLEMARD (Alfred). Action comparée, à éserdl 16 pacte. de Solos salines relativement à leur degré de dissociation . ALLION et Bauer. Utilité de l'évaluation du pouvoir hémolytique naturel des = sérums dans le séro-diagnostic de la syphilis par la mé- thode de Hecht. - .: … - HaRvier . . . . . Voir Ri8ADEAUu-Duuas. — Voir TRIBOULET. IMBERT ©”. : . = Noir BONNANOUR. Iscovesco (Henri). 1. Études stalagmométriques. La mesure des tensions super- ficielles . AN ne — Le lipoïde de Ha L de hu oide nee — IT. Études stalagmométriques. La tension ciel de Colloïdes |yophobes eee Re ere — II. Études stalagmométriques. La non superficielle de quelques sérums thérapeutiques et de quelques eaux minérales . ; — IV. Études en ondes 1 mon une de quelques colloïdes lyophiles . . RIRE SES ET RO — V. Études stalagmométriques. La tension superficielle des lipordeside l'organisme: SSP PA 305 ils Lis Va IUT Ê . 7 4 | : De. 2 ] < TABLE PAR NOMS D'AUTEURS Iscovesco (Henri). JAVAL et Boyer. JOLEAUD (A.).. JOLTRAIN . JonEsCo-Mrn \1Es"rr . . Voir CLUNET. . Voir BoNxamour. . De l’action des rayons ultra-violets sur la tuberculine et JONNESCO . JOURDAN, se Jousser (André). VI. Études stalagmométriques. La tension superficielle des lipoïdes et des savons. Rôle de la cholestérine . VIL. Études stalagmométriques. La tension = Cle de l’ovalbumine . . Transformations physico-chimiques produites par la putré- faction dans le sérum sanguin. . Sur le prétendu mimétisme des Balanes. Faune de poissons miocènes de la basse vallée a Rhône $ mise en évidence, par la fossilisation, des caractères his- tologiques de certaines dents d'Elasmobranches . Considérations sur la morphologie des cirrhipèdes pédon- culés aspidés. > Considérations sur la Han ie tree te Hess culés aspidés. Essai de tableau phylogénique. . Sur la survie des cellules en dehors de l'organisme. Sur la survie des leucocytes . A propos des communications de MM. Dee Ciel et Mon- trose T. Burrows sur la « culture des tissus ». Sur les premières phases du RE ne de la Hours de Fabricius. : Sur la signification des Ron he se que A Cheb e dans les tissus séparés du corps . . Voir BENARD. Voir Baron. leSÉRUMSMaAntlIUDerCUIN EIRE RE NRA K Kciepez (M.) et CHaBroL (E.). Sur la tuberculose expérimentale du pancréas. . KUNSTLER (J.). . Bassins à carpes (petite culture) . . . . 26 Kuwsrcer (J.) et Gixesre (Ch.). Formations fibrillaires chez le Dbranare TE LARFONTE ES LAGANE (L.) LAMBERT (M.). CCI Re moe 0e ES Ë . LasBé (Marcel) et Taaox (P.). Modifications de l’ilot de Langerhans du cobaye sous l'influence de l'alimentation carnée . . Voir LEMAIRE. . Contribution à l'étude expérimentale de l’oblitération des artères mésentériques . Voir SOULIGOUx. . Sur le pouvoir absorbant de la peau de la grenouille. 489 101 228 \ 686 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LaANGeroN (Maurice). Remarques sur la ponte du S{omoxys calcilrans et l’éle- vagedes larves de muscides tr. in ot LanGLois (J.-P.) . . Réactions des différentes fonctions de l'organisme aux variations dumilieu ambiant éniseeeNeeees LaxGLois {J.-P.) et Boussacuer. Les pertes d’eau pendant le travail suivant ee variations du milieu ambiant . Re no LaxGLotïs (J.-P.) et GaARRELON. De la résistance différente des sujets normaux aux maladies dans les milieux chauds et humides. —- Sur la respiration pendant l'hypertension due à l'adré- nAlNe SEA NEA Aer ER LaxGLois (J.-P.) et RouruiEr. Du rendement suivant les variations du milieu AMPIANL RUE SERPENT Laprcque (Louis et Marcelle). Quelques chronaxies chez-des mollusques et GFUSTACÉS MATINS PERSO Nr A A 26 Lapicoue (L.) et LauGrer (H.). Modifications dans l'excitabilité du nerf par une striction progressive. . . . UN AN I OUR: re LapicouE et PETETIN (J.). Sur la respiration d’un Detracicn Shoes sans pou- mons, Euproctlus MmOntanus. PP ED A et Ut ER tnie LAROCHL.? 2 VO IT GUILEAIN. = LauGIER + . . . . Voir LaprcouEs. Launov (1), Sur lé phénoxypropanediol en — s Voir ARMAND-DELILLE. Laveran (A.) et Perrit (A.). Sur les formes de multiplication endogène de Hæœmogregarina platydactyli Billet. . . . . . . . . . — Au sujet des Hémogrégarines de Lacerta muralis. . . . LEBoœŒur. . . . ... Voir MESxIr. LÉcAILLON (A.) . . La variation du nombre des do no dans la segmen- tation de l'œnfenon-fécondé de la poule. 5: Arme EN Relation entre les phénomènes de parthénogenèse natu- relle rudimentaire et ceux de RETeRREGReSE expéri- mentale pe TDR : — Relation entre les Den cenes de parthénogenese Seite relle rudimentaire et ceux de parthénogenèse naturelle totale Ses re Re Leccerco (J.\ . . . Étude de l'influence de :la non 4 sol sur la putréfaction à l’aide des sérums précipitants. . . . . — Voir NoWACZYNSKI. Lecexore (J.) . . . Note sur un acido- résistant parasite des larves de Sigomye TASCLATE. LU ee leu ND RE SE NS NS re Lecexore (R.) et Minor (H.), Influence de la température sur la or don des cellules nerveuses des ganglions spinaux hors de Vorsanisme ee Uer ee LÉGER. : . . .. Voir MATHIS. — Voir SAPBRAZES. LELIÈVRE . : . . . Voir RETTERER. Lecrèvee (Aug.) et Revrerer (Ed.). Modifications évolutives et régressives de la bourse de Fabricius . . . . 3 ET DONS OUUES — Structure et évolution du 3° cæcum A Canard en ve LEnaAIRE (G.) et LArronT. Essais de sérodiagnostic de la grossesse. . . . . . LEONEANT. . : . . Voir BABES. Lépine (R.)'et BouLuo. Influence de l'hyperthermie simple et de l'infection lébrilessurnlarelycémies EE PRE EC RSC 191 PRE TE NC EME PRET 77 " TE OL TU 4 Ale 3 ve TABLE PAR NOMS D AUTEURS 687 Le Pcay (A) . . . Action comparative des injections répétées de solutions : isotoniques de liquide d’ascite et de sérum physiolo- DIQUE NS OO SR En ARTE ENT RON Le Sourp (L.) et Pacxtez (Ph.). Influence de l'addition de petites quantités d'acide sur le phénomène de la rétraction du caillot. . . 460 Leruce (Maurice). Métamorphoses adénomateuses des glandes myo-épithé- laletcheztihonmier re PETER Er COS 435 Levaprri (C.) et Murermizca (S.). Diagnostic des trypanosomiases par le phé- nomenede «l'attachement Male en ee 635 Levaorri (C.) et Tworr (C.-C.). Mode d action de LS enobenzol sur les trépo- À nèmes et les lésions syphilitiques. . . . . . Se te AM O D Livon (Ch.). . . . Remarques au sujet de la communication de M. Rose Û 161 Logrer (Maurice) et Bécaame (Georges). La chaux du sang dans quelques états pathologiques FEMME NE ARR NACRE 2 — La rétention calcaire dans les maladies. 178 OISEAU EU ES ee Voir MARTIN. _— Voir NICOLLE. Loyez (Marie). . . Coloration des fibres nerveuses par la méthode à l'héma- toxyline au fer après inclusion à la celloïdine . . : . . . 541 BUCrEN REP Voir COLLIN. M MANSIELON . . . . Voir VEDEL. Mareé (S.) . . . . Les opsonines et la phagocytose dans les états thyroïdiens. XII. L'influence de la thyratoxine sur le pouvoir opso- rique normal des Animaux EN. 355 — Les opsonines et la phagocytose dans les états Fo diens. XIIT. Les inhibines phagocytaires d’origine thy- TOTIENT EME EP IN EE NAME eu, Ve 387 — Le phénomène des jee rouges dans la scarlatine . . . . : 425 —— Les opsonines et la phagocytose dans les états thyroïdieus. RÉSUMÉTER CONCIUSIOTS REMPARTS Me ETEene 462 — L'action coagulante du staphylocoque sur le sérum sanguin DVCÉRIDÉ CR M RE DO AU hi vel dr tre Me ET co 621 Margé (S.) et Racuewskr (Tatiana). Etude sur l’anaphylaxie. — I. L'étape phy- laetiquede®l'anaphylaxiebsérique Fm 0. 529 — Etude sur l’anaphylaxie. — Il. L’ana-anaphylaxie dans Éanaphylaxiersénique EM EEE PAPER EN 531 Marran ef W£rcr-HALLÉ (B.). La peroxydase duslaitidetfemme hate tra 396 Mariesco (G.) . . Chimiothérapie des maladies nerveuses par le 606. . . . . 587 MamiNesco (G.) et MineA (J.). L'influence de la narcose sur la greffe des gan- DITONSEN EVER AE ES 2 tee RE eme nere NU Reboot 261 Marino (K.). . . . Culture aérobie des microbes dits anaérobies (Deuxième nOtO) AR SR NE Eee AT Re ER EEE ie DO are ut 0 241 Marin (Louis), Prévor (Alexis) et Loisrau (Georges). Examen comparatif des pouvoirs antitoxique et agglutinant du sérum antidiphté- Riqueteut valeur ihérapentiquenetie to 56 Massoz (L.) et Nowaczyxskr (J.). Conservation et filtration de l’alexine du SÉBUMIIAEN CON AVE Me M 0. Mere ne y AOÛ 688 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Marmis (C.) et Lecer (M.). Parasites sanguicoles d'un passereau du Tonkin (Izus Hainanus, boulboul de l'ile d'Haïnan). den — Sur Trypanosoma clariæ (Montel, 1905) d’un De d'Indo- Chine, Clarias macrocephalus. : — Trypanoplasme d’un poisson du Tonkin, Ce. macroce- phalus. MauBLaANT. . . .: . Voir BIrLaRo. MaurEL (E.). . . . Lois complémentaires qui paraissent régir l’action géné- rale des agents thérapeutiques et toxiques . — Recherches sur le synergisme dans le domaine Se mental — De l’antagonisme dans le domaine expérimental . — Importance des ordres de sensibilité et de toxicité, ainsi que des doses minima mortelles au point de vue de la pathologie et de la CR — Résumé. —- Con- clusions . . . . RÉ A US HEA ide — Existence et survivance des micro-organismes à de SHC des pâtisseries et des sucreries exposées à l'air libre dans les rues et sur les places publiques. PATENT — Note sur l'existence et la survivance de à Jaïsurfaceides pates ee PA ERURe 5 — Existence et survivance de microorganismes à "à “bee du saucisson et du cervelas — Survivance du colibacille et du Ése æ Eber! Le sur IE charcuteries . ; DCE — Conservation de la enduit dé si pro- teus vulgaris et de la bactéridie charbonneuse sur les charcuteries . MAURICE . . . . . Voir DHÉRÉ. É Mawas (J.). . . . Note sur la structure et la signification glandulaire pro- bable des cellules névrogliques du système nerveux cen- tral des vertébrés . D — Note sur la sécrétion de Heads SHC DOME De sur l'humeur aqueuse produite après ponction de la chambre antérieure. . . . eee — Action de la ou sur la Sc crccon ds rent ATUEUSER ES Le Pre NN ie Roc MezLo (Ugo) , . . Examen du sérum de CHevaux porteurs de de ma- lignes par la méthode d’Ascoli . Mercier + . . 4 + Voir CüEror. — Voir FERRET. Meswiz (F.) et BrIMonT (E.). Trypanosome et Microfilaire d'un Edenté, le Ta- mandua tridactyla (L.). . . Mesniz (F.) et Leporur (A.). De l’action comparée des ras a sur À les infections à trypanosomes . . Mestrezar (W.) et Sappey (F.). Des injections nd dc dionnes électro mercurol dans -le tabes. Modifications consécutives du liquide céphalo-rachidien. Action sur le processus mé- ningé et les lésions profondes ÿ — Méningite et perméabilité méningée cu ce aux cite tions intrarachidiennes d’électro-mercurol chez les tabé- tiques . MINEA . . . . . . Voir MARINESCO Minor. . . « : : . Voir LEGENDRE. 362 602 CS ©? 499 521 148 382 167 TABLE PAR NOMS D AUTEURS Montrer (U.) et Risereau (L.). Note sur un cas de fièvre ÉRS ter- minée par la mort. Autopsie. : . More (A.) et BezLion (Ml: M.). Contribution à l'étude tn à sucre sang he les invertébrés. Sucre libre et sucre combiné du sang de l’escargot. Ne re Movucuer (A.). . . Lymphatiques de nantes tt ue : MuLon (P.). . . . Surl’existence de graisses antitoxiques. ë — Sur une sécrétion lipoïde nouvelle de la End Rate tielle ovarienne . MotermiLcH. . . . Voir LEVADITI. N NADEJDE (G.) . . . Recherches expérimentales En Te sérique . NAGEOTTE (J.). . . À propos du procès-verbal . £ — A propos de la communication de Me Lance sur la re bilité de la myéline dans les pièces fixées au formoi et incluses à la celloïdine. — Action des métaux et de divers ne bein sur de dec nération des nerfs en survie . à — Note sur le mécanisme de la rare on les réseaux Hire ciels dans la gaine de myéline . Mrs NÈGRE (L.) . . . . Sur l’agglutination du Micrococcus ne. Se Fe sérums normaux : — Sur le double Late Arnnbrens. vis-à-vis te V'Eberth et £ du melitensis du sérum de certains malades . Nerrez (A.). . . . Remarques au sujet de la communication de MM. Briot “ D 6 DIET AE = Les accidents graves post- true s nement sur- tout dans les méningites cérébro-spinales à liquide puru- lent el à méningocoques intra-cellulaires. Nerter (Arnold) et GENDRON (A.). Modifications dans la composition du out céphalo-rachidien à la suite des injections intra-rachi- diennes de sérum humain . 5 — Modifications consécutives à lintroduc fe du ue ire , main dans le canal rachidien. NicoLau (G.) . . . Sur Les anticorps hémolytiques naturels de 1e animaux domestiques. Dosage de ces anticorps. > NicoLe (Charles) et BLarzor (L.). Reproduction URL de la pre Due les singes inférieurs . NICOLLE (M.) et LoisEau (G.): Sur les deux propriétés rule dns sérum antidiphtérique NoBécourt (P.) et Darré (H.). Réactions méningées ee # amer à la suite de l'injection intrarachidienne de sérum humain dans un cas de maladie de Heine-Médin e NOGIER.... . . …« : Voir GAUTIER. NOWACZYNSKI. . . Voir Massor. Nowaczynski (J.) et LEcLERCQ (J.). Sérum hémolytique polyvalent. . 689 631 166 690 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à P PAGNIEZ 20 eNVoir LE SOURD- : Paisseau (P.) et Trixrer (L.). Note sur le mécanisme de l'albuminurie . . . . Pasria (C.) . . . . À propos du « signe du pli du coude » dans la scarlatine. PÉRON (P.). . . . . Sur la formation du pænol dans la racine de pivoine arbo- TE SCENE AS TIRER MIARRRMES SE A AE ARE eee PETETIN. . . . . . Voir LAPICQUE. Perrir (Auguste). . À propos de la structure de la surrénale. Réponse aux critiques de M. Audigé. — Voir LAVERAN. PEYRON. - . . . . VOir ALEZAIS. Peyron et Pezer. . Lésion dégénérative localisée au cortex surrénal chez une ATÉME CRT ENS PR RE RU RAR SR en ee EN PEZER. 2 IL UVGIT PEYRON: Pezzi (Cesare). . . Sur le mécanisme des bruits de souffle cardio-vasculaire. Pezz1 (C.) et Savinr (E.). Sur l’action des eudotoxines typhique et cholérique, chauffées et non chauffées, sur le cœur isolé de mammifère SE OI PO Aa poto PixarD (Marcel), GasTinEL (P.) et. VANNEY (A). AL Eco de avec la tuberculine figurée de MM. Vallée et Fernandez. — Résultats chez l'homme, comparaison avec les résultats fournis par la tuberculine de Koch . . . . . De PonseLLE (A.). . . Contribution à la physiologie du Spirillum a Assimilation du glucose (Première note). . . . . ù Portier (P.). . . . Considérations générales sur l'influence de la pression exté- Arieuretsnr Ales tétResS VINANtS Sent RES — Voir CALLERY. PRÉVOT. . . . . . Voir MATIN (L.). R RacHewski . . . . Voir Marpé. Raygaup (A.). La réaction indolnitreuse dans les cultures de matières fécales en l’absence de vibrions cholériques . ë REBATTU... ._. . . Voir SARVONAT. REMLINGER (P.). US tion des bouillons en cubes, en technique bactério- LODIQUE Cure RD NA Ne ere RETTERER . . . . Voir LELiÈVRE. : Rerrerer (Ed.) et Lecrèvre (Aug.). L'hématie des mammifères jeunes, adultes et bien portants est un noyau devenu hémoglobique . . — Bourse de Fabricius et plaques de Peyer des Oiseaux. = Involution de l’appendice iléal du Canard. Hs — De la membrane ou paroi propre des tubuli de la lande MAMMAITE SE NO EN ARR rer res RiBapEaAu-Dumas. . Voir TRIBOULET. se RiBAnEau-Dumas (L.) et Harvrer (P.). Recherches sur l'élimination du bacille d'Eberth et des paratyphiques par l'intestin 208 AT 210 419 És- ne der 0 nine PORT TE EN TO PR ‘ LE Ne MT AP IT TA ES" : + « TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 691 . RIBEREAU. . . : . Voir ForTINEAU. — - Voir Monnrer. Ricuer (Charles). De la séro- anaphylaxie homogénique. . . . . — De la loi biologique qui gouverne la toxicité ee corps SIMDIES OR Er ARE IU Ne EI ETS ACER TE ee CE URSS — Voir ABRAMI. Roi (Al.) et FirssiNGer (Noël). Etude du pouvoir catalytique du sang chez [Le] lestcancereux etles tüberculeuxs 2 MA RocxAix . . . . . Voir CourMoNr. Rocæaix (A.) et Durourr (A.). Contribution à l'étude des urobactéries . . . . 312 — Remarques sur la réaction du neutral-rot. . RO ONE _ Signification de la réaction du neutral-rot. Essai sur son mécanisme. . . . HAT 26 ROGErR (H.). . . . Les substances de oise ne HR rAIEO ; = Substances hypotensives et pigments des surrénales. . . 185 ROBE 0 VOiT PB LANC: RosenrTHAL (Georges). De quelques expériences de contrôle de l’aérobisation x des microbes anaérobies. . . . . 154 = Bases scientifiques de la one ic. par Te Pdrneate lactiques (suite). Bacille bulgare contre méningocoque de Weichselbaum, en milieu mixte. Confirmation des lois générales. Importance prépondérante de l’acidification. 344 = Le lait caïllé au bacille bulgare, aliment de prophylaxie certaine du choléra asiatique. Concurrence vitale du bacille virgule et du bacille bulgare. . . . . . . . . 398 RocboWwskA. . . . Voir FIESSINGER. Rouvsky (D.). - . Sur le Trypanosoma Lewisi Kent renforcé. . . . oo Rous (Peyton). . . Sarcome du poulet, es et donnant fe Ov StaSeS EU 1e Re TE eu Le lil ROUSLACROIX . . . Monnaie sur hou Hans UNE EN GE) ROuTHIER. . . . . Voir LanGrors. ROUVILLE 5 Voir EDEIG- S SABOURAUD (R.) et VERNES (A.). Nouveau D de filtration par ns CLOTD-RS-ARe Lee re 0620 SABRAZES (J.) . . . Variations de É ee nenieue ds le ie respira- inirerdeaGheyne-StokesS AE ER Re ET EE AE SABRAZÈS (Jean), LÉGER (Marcel) et Lécer (Anatole). Eosinophilie locale suscitée dans les canaux biliaires par la douve chinoise. . . . . 591 SAINT-GIRONS . . . Voir ABRAMI. = SAPPEY . . . . . . Voir MESTREZAT. -SaRVONAT (F.) et Regarru (J.). Influence de la tuberculose sur la minéralisa- tion chez mlencobaye es ee a ee 0 CAT S'AVINISEN EEE. VOIT-PEZZI SERIN (J.) et Garrcarnot (R.) De la polypnée par les sérums toxiques (sérums d’anguille et de torpille). . . . . . Me ER 22 SÉzaRY (A.). . . . Sur une forme annulaire du aime RE ET SN) SICARD (J.-A.) et Fo (Marcel). Perméabilité méningée l’arsénobenzol. .… 62% 692 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SicarD (J.A.) et Boca (Marcel). Réactions hématiques au cours de la cure par l’arséno-benzol. ue Simon (L.-G.). . .. Sur le bacille de la pseudo- er ciose 4 ae. Simonp (P.-L.). . . Note sur un dispositif simple pour apprécier la production de gaz par une culture microbienne en milieu liquide. SouLIGOUx (Cn.) et LAGANE (L.). Note sur le mode de terminaison fonctionnel- lement anastomotique des branches de l'artère mésenté- rique supérieure. SrassAxO (H.) et TaLarico (J.). De l'influence de 1 cuisson sur à digestibilité tryptique du lait. ; _ De l'influence de da cuisson sur & con Gr lait Das le lab-ferment . STERN.- 1-5. 20.2. VOIT-BATTELLI, SzczAwinskA (Mlle W.). Sur la prétendue aérobisation des microbes anaérobies. e TaLARICO (J.). . . De l'influence des rayons ultra-violets sur la digestibilité tryptique -du lait. — Voir STASSANO. TELMON (H.). . . . Recherche clinique du sang dans les urines par la réaction de Meyer-Telmon (Note complémentaire). Tao (Paul) . . . Action des extraits d'hypophyse sur le rein. cos sur l’opothérapie hypophysaire. = _ Voir LABBé, Tairoux (A.) . . . Une hémogrégarine du Crocodilus niloticus. MINIER. 7.0. Noir PAISSEAU: TrisouLer (H.) . . Quelques apercus de physiologie biliaire et intestinale. Réduction de l'hydrobilirubine de et . lymphoïdes iléo-cæcaux. _ À propos d’une des causes d'erreur sur bras A ha. See nolphtaléine dans l'examen des selles. 5 — La réaction de Pettenkofer, son emploi Soc en coprologie clinique. ; TrisouLer (H.), RiBaDeau-Dumas et HARVIER. Conêse de à ne de So biline par les amas Iymphoïdes de l'iléon terminal. Résultats expérimentaux. Turro (R.) et GonzaLez (P.). Anaphylaxie par les is. À — Anaphylaxie par les globulines. Nature du poison nn : lactique ser ar ae tr : == Anaphylaxie par le Dunes Nature É cr note lactique. TworT +... Voir ÉEVADIMI. V VANNEY fa) . . . De la réaction précipitante dans le Rouget.. — - Voir PINAR». VEDEL et MANsiLLoN. Formule hémo-leucocytaire de la syphilis, avant lraite- ment mercuriel (Première note). OS ROMA rss 138 ? ] d di dé Le 5 dou dd prune En mé lhèn l 4 LS SE NS EN PPT TPE A PET ai lbs de TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 693 - Venez et Maxsizcon. Formule hémo-leucocytaire de la syphilis après traite- mént mercuriel (Deuxième note) +: "7. Ses 401 VBRNES re Voir SABOURAUD. Vice (J.). . . . . Formation d'urobilinogéne aux dépens des pigments bi- liaires par l’action réductrice d’un palladium hydrogéné enprésence dun hypophosphiteer er ee tre nee 419 Vincent (H.). . . . Note sur les variations du complément ca l'accès pa- lustre. {À propos de la communication précédente) . . 563 Vincent (H.) et CocciGnon. Sur l’immunisation active de la chèvre contre la HÉMTenTe MATE SRE NT SR En ees EN R e AGS W WeEiLL-HALLÉ. . . Voir MARFaw. WEINBERG (M.) et BRomrENBRENNER (J.). Application du procédé de Noguchi à Pétuderdes SéTums hydatiques Ph eee Ne 249 Wipaz . . . . . . À propos de la communication de MM. Jules Courmont ARC LA OCT ADR QU TR EE ALERT EUR ER PURE EU ge as 135 WinrreBert (P.. . Sur le déterminisme de la métamorphose cr les Batra- ciens. — XVI. La valeur phylogénétique de l’arc ptérygo- palatintcheztlesilarves diurodeles Cum TS — Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Batra- ciens. — XVII. Les changements des rapports, le fonc- tiounement et la constitution de l'arc voméro-ptérygo- palatin chez les larves de Salamandridæ . . : . . . . 129 — Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Baies ciens. — XVIII. L'origine des urodèles . . . .. 4172 — Sur le déterminisme de la métamorphose chez les Soie aciens. XIX. Le recul impossible du bassin chez Branchiosaurus NO IS TOMUSIUTEUN ET EEE SAC NEC DER DECO EEE 226 ERRATA. — SECOND SEMESTRE Note DE J.-P, LANGLOIS. P. S2, tableau 1, dernière ligne, Lire : Rendement CO?, par 100 kilogrammètres, 0,20. 0.15. P. 83, tableau 11, dernière ligne, lire : Rendement CO? par 100 kilogrammeètres, 0,13, 0,17. NOTE DE ALBERT FROUIN. P. 89, ligne 5, au lieu de : « bout central de la vessie », lire : « bout central de la veine ». NoTe DE C. Brior. P. 615, ligne 9, au lieu de : 20 p. 100. lire : 2 p. 100; ligne 10, au lieu de : 70 p. 100, dire : 7 p.100. AA NOTE DE SARVONAT ET REBATTU. P. 128, modifier le tableau de la facon suivante: Cas ù La valeur moyenne du rapport M … est chez les tuberculeux 0,359, au.lieu de : 0,285. Ca Le rapport Ca est chez les deux animaux témoins, 2,26 au lieu de : 2,51 sv OU et 3,43 au lieu de : 3,30 ; en moyenne chez les témoins, 2,845 au lieu de : 2,205. . Nore DE L. Massoz Er J. NowaAczYNski. P. 43%, au tableau, 5e ligne, au lieu de : 5. Alexine au 1/2 contenant 150 grammes de NaCI p. 1000... 100; lire : 5 Alexine au 1/2 contenant 150 grammes de NaCI p:.1000..... 460. NOTE DE CHARLES FLEIG ET ETIENNE DE ROUVILLE. P. 502, titre de la note, au lieu de : « Origine intra-glandulaire des produits toxi- ques des Céphalopodes pour les Crustacés », lire : « Origine intraglandulaire des produits toxiques salivaires des Céphalopodes pour les Crustacés ». % | . | : ERPATA. — SECOND SEMESTRE 695 Note DE Cu. FLEIG. : P. 504, ligne 13 de la note, au lieu de : « question de l’état vitalite », {ire : « ques- tion de l'état de vitalité ». Ligne 16, au lieu de : « Koulialko », ire : « Kouliabko ». : P. 505, lignes 5, 28 et 29, au lieu de : « 18 degrés », lire : « — 18 degrés ». Notes en bas de la page 505, ligne 2, au lieu de : « Soc. de Biologie », lire : « C. R. Acad. des Sciences »: au lieu de : « des divers ». Lire: « de divers ». Lignes 4 et 5, au lieu de: « Ibid. », lire : « Soc. de Biol. ». Ligne 7, au lieu de: « Ibid. », lire : « C. R. Acad, des Sciences ». Ligne 9,au lieu de : « 190% », lire : « 1909 ». ë Page 506, ligne 1, aulieu de: « 18 degrés », lire : « — 18 degrés ». Avant-dernière ligne de la note, au lieu de: « après piusieurs mois à Ja glacière ». lire : « après un séjour de plusieurs mois à la glacière ». NOTE DE BRISSEMORET. P..497, ligne 5, au lieu de : mais bien plutôt, lire : mais qu'il fallait les porter bien plutôt. P. 498, ligne 18, au lieu de: «comme constituée », /ire: « comme essentiellement constituée ». Reporter les renvois 1, 2, 3, respectivement après la 4e, 19e et 22e ligne. Note DE L. AMBARD. P. 508, ligne 7, au lieu de : D avec une urémie constante — ——— ; DRAC Ee: 1 V/ C avec une urémie constante en — DEA lire : Note pe M. Doyox. P. 570, ligne 31, au lieu de : Le 12, à 9 heures du matin, le foie est complètement dégelé, lire : Le 12, à 9 heures du matin, le foie est encore absolument congelé. À 5 heures du soir l'organe est dégelé. NOTE LE S. MARBÉ ET RACHEWSKY. - P. 517 (Sommaire). Au lieu de : I. L'étape anaphylactique, lire : I. L'étape phy- lactique. NOTE DE NAGEOTTE. . P.558, 8° ligne en remontant, lire: L'addition de sulfate de quinine basique (1 p.1.000) et celle du chlorhydrate de cocaïne (1 p. 100), ont une action manifeste. $ ES , nc ENT à . 10,000 Même page, 2° ligne en remontant, [ire : 10.000 2% lieu de : N P. 559, 11e ligne, lire : sodium, au lieu de : radium. 696 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Note DE CH. FLEIG. Page 540. Avant-dernière ligne du paragraphe IIi, au lieu de : « la réaction est seule positive », lire : « La réaction sensibilisée est seule positive ». RAPPORT SUR LE PRIX LABORDE. P. I], ligne 5, lire : Commission : MM. Linossier, Weiss et Portier. ADDENDUM NOTE DE H. TRIBOULET. Page 466, je rappelais, dans ma note relative à l'emploi de la phénolphtaléine, que les acides acétique et lactique. dans les examens de selles, donnaient des réactions rose-rouge fugace plus ou moins trompeuses. J'ai vu, depuis, que notre collègue, le Dr R. Cestan (Arch. méd. de Toulouse, mai 1909), avait signalé l’action possible de ces acides comme cause d’érreur dans la recherche du sang. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel. L. Margraeux, directeur, {, rue Gasselie. Me 4 “ # “ {| [ | 1. res 2 en = — = TERRE < DR EE TE = Le == See mess PERS IE re =: RSS = RE EEE EE = Pare GAS