on etre re 2 3 + pin : 23 Dh fo rer RIRE MAS S ; “ à ï me COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PARIS — L. MARETHEUX, IMPRIMEUR 1, rue Cassette, 1 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (65° Année) Par ANNÉE 1913 — TOME DEUXIÈME (SOIXANTE-QUINZIÈME DE LA COLLECTION) PARIS MASSON ET C* ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, ROULEVARD SAINT-GERMAIN (6°) 1945 EVA FN ON KEN cu COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le EE RL ES PP RS RE SÉANCE DU 5 JUILLET 1913 AuBEL (E.) et Cozin (H.) : Action des sucres sur la fonction pigmen- taire du bacille pyocyanique . . .. Bosc (F.-J.) et Carmieu (M.) : Cor- puscules intramicroscopiques et fil- trants dans le rhumatisme articu- DATE A EU PAUSE RP ne CarNoT (PAUL) : Sur l'hyperplasie compensatrice du rein après action de divers agents thérapeutiques . . CruvEILHIER (Louis) : Traitement durhumatismeblennorragique aigu, au moyen de la méthode des virus- vaccins sensibilisés de Besredka. . Daéré (Cu.) : Sur l'emploi des ré- seaux de diffraction dans l'étude photographique du spectre d’ab- sorption de l’oxyhémoglobine. . .. FRENKEL (M.) : Créatine et hypo- Dromitereeve en ru he KRoLUNITSKY (G.-A.) Première BIOLOGIE, COMPTES RENDUS, — 1913. 25 Lo) ii SOMMAIRE note sur la leucocytolyse digestive. La leucocytolyse psychique . . .. RETTERER (Eo.) et LELIÈVRE (AUG.) : Origine et évolution des ilots de HANDERIATO ET Ie ee Cie dre RoGer (H.) : Les produits autoly- tiques du poumon ; leur action sur la#pressionssanguine rt... RoussyY (GUSTAVE) : Sur les réac- tions cytologiques produites dans les tissus par les dépôts locaux de cris- taux de cholestérine. {Présentation de microphotographies en couleurs). WEINBERG (M.) et Cruca (A.): Re- cherches sur l’anaphylaxie hydati- que expérimentale. L'anaphylaxie hydatique n’est pas une anaphylaxie sérique (Quatrième note). ..... WERTHEIMEIR (E.) et BATTEZ (G.) : Salivation provoquée par augmen- tation de la pression artérielle . . . D EXXY. 1 Æ 18 21 9 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Mesnil, puis de M. Dastre. TRAITEMENT DU RHUMATISME BLENNORRAGIQUE AIGU, AU MOYEN DE LA MÉTHODE DES VIRUS-VACCINS SENSIBILISÉS DE BESREDKA, par Louis CRUVEILHIER. Il est amplement démontré, aujourd'hui, que les diverses manifesta- tions pathologiques intéressant les séreuses articulaires ou tendineuses, qui apparaissent au cours ou à la fin de l’urétrite blennorragique, dépendent d’une infection générale de l'organisme d'origine gonococ- cique. Il était donc rationnel d'essayer particulièrement contre celte complication de la blennorragie la méthode des virus-vaccins sensi- bilisés que nous avons été les premiers à appliquer au gonocoque (1) et qui nous a donné des résultats si encourageants au cours du traitement de l'orchite et de la métro-salpingite gonococciques. Le rhumatisme blennorragique diffère suivant les formes envisagées. Nous sommes intervenus dans cinq cas de rhumalisme blennorragique à forme arthral- gique. Chez nos cinq malades, on ne constatait rien d'anormal au niveau des jointures, mais on percevait une douleur vive, exaspérée par le moindre mouvement quis’amendait dès le lendemain de la piqüre pour dispa- raître d’une façon absolue au bout d’un temps variable dont la durée n'a jamais dépassé deux semaines. D'ordinaire, toutefois, l’action du virus-vaccin a été plus rapide, comme dans le cas que nous devons à l’obligeance de notre ami le D' Fouquet, de M. B..., garçon de café, âgé de vingt-huit ans, atteint d’une blennorragie depuis dix-huit mois, et accusant depuis un mois et demi une douleur vive localisée particulièrement au niveau des articulations tibio-tarsiennes et tarso-métatarsiennes du pied droit. Injecté, pour la première fois, le 9 avril, puis successivement les 10, 12 et 17 avril, le malade demande qu’on cesse les piqûres, car il n’éprouve plus aucune douleur ni aucune gêne sous l'influence des mouvements du pied et même de la marche prolongée. Le 10 mai, soit environ quinze jours après la dernière piqüre, M. B... revient se faire examiner, ainsi qu’il en avait été prié, et on ne constate aucun réveil des phénomènes douloureux; le malade se félicite d'être redevenu fort et vigoureux, comme avant le début de sa blennorragie. : (1) Louis Cruveilhier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 4 janvier, 19 avril, 28 juin 1913. NX SÉANCE DU D JUILLET 3 La caractéristique du rhumatisme blennorragique à forme d'hydar- throse est, dit M. le D' Georges Luys, « son extrême lenteur à diminuer et à disparaitre ». Or, il n’en a pas été ainsi de M. N.., âgé de seize ans, entré le 12 mai 1913 à Lariboisière, dans le service du D' Florent, pour douleurs très vives au genou gauche l’empêchant de marcher dont, nous devons l'observation à l’obligeance de M. Malleterre (1). L'examen du malade, à son entrée à l'hôpital, décelait un épanchement assez abondant dans l'articulation du genou. On percevait le choc rotulien avec une grande netteté, mais cette manœuvre provoquait de très vives douleurs. Le genou était légèrement en flexion. La température oscillait “autour de 38 degrés. Le 16, nous pratiquons une première injection de virus- vaccin et, dès le lendemain, le malade accuse une diminution manifeste des douleurs. Pour la première fois, depuis le début de la maladie, il passe une nuit calme. On répète les piqûres le 19, puis le 21, et enfin le 26 mai. Le 27 mai, le malade est examiné minutieusement, et on constate que « le genou est devenu tout à fait indolore sur tous ses points ». Le malade plie tout à fait normalement son articulation et marche avec la plus grande facilité. La circonférence du genou est descendue de 38 cent. 1/2 à 34 centimètres. Le malade, qui se considère et peut être considéré comme guéri, quitte l'hôpital. La forme arthrilique uiquë est, certes, la plus commune des formes du rhumatisme blennorragique: Des cinq cas que nous avons traités, nous retenons celui d’un malade qui nous a été adressé par M. le D° Ravaut et que nous avons suivi avec le concours du D' Maralo. Il s’agit d’un homme âgé de trente-quatre ans, représentant de commerce, qui, en mars dernier, anrait constaté, en même temps qu'un écoulement urétral, des symptômes très douloureux de sciatique qui bientôt l'obligeaient à garder le lit. Malgré l’administration de cachets d'aspirine, de salophène, de phénacétine et de valériane, en dépit de l'application de sinapismes et de vésicatoires, bien que furent fréquemment répétées les pulvérisations de chlorure d’éthyle et les frictions avec divers baumes et en particulier avec le baume Bengué, le malade souffrait terriblement, mangeait mal, digérait _“plus mal encore et ne dormait pas, quoique les piqüres de morphine fussent très fréquemment renouvelées. Les progrès du mal étaient tels qu’au 15 avril dernier la colonne vertébrale était douloureuse sur toute sa hauteur, et le malade accusait au niveau des reins des élancements si pénibles qu'il était contraint de rester immobile sur le dos. On essaye vainement d'apnorter quelque soulagement par des lavemenis au salicylate, puis à l’antipyrine, du massage vibratoire, des ventouses, des applications d'air chaud, des injec- tions, sous la peau du ventre, de sang prélevé dans la veine du bras, et le : 10 mai la cheville et le genou droit se prennent. Le 11 juin, la première injection de virus-vaccin sensibilisé est pratiquée, en même temps que lout médicament et toute application locale sont supprimés. (4) Malleterre. Thèse dé Paris, 1913. , SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dès le lendemain de la piqûre, le malade accuse une diminution manifeste : des douleurs au niveau de la colonne vertébrale. Le 13 juin, on pratique une seconde piqüre suivie d'une réaction assez vive, mais qui amène une diminu- tion très sensible des phénomènes douloureux, si bien que, pour la première . fois, depuis le début de sa maladie, le malade peut se lever de son lit sans l'aide de personne. Le 17 juin, une troisième piqûre est faite, à la suite de laquelle la douleur de la cheville et celle du genou disparaissent complète- ment. Le 20 juin, on pratique une quatrième piqüre. Dès lors, le malade n’accuse plus qu’une douleur sourde à la partie supérieure de la colonne ver- tébrale ; il peut s'asseoir, se coucher, se relever, demeurer dans la station debout sans l’aide de personne. Les nuits sont devenues excellentes, il peut monter et descendre les escaliers. On renouvelle toutefois les piqüres tous les trois jours jusqu à la fin du mois. ORIGINE ET ÉVOLUTION DES ILOTS DE LANGERHANS, par ÉD. RETTERER et AUG. LELIÈVRE. Si les théories insulaires se comptent par dizaines, nous sommes cependant loin d'être fixés sur la nature et les fonctions des ilots de Langerhans. Pendant que nous avons étudié la structure des culs-de-sac glandulaires du pancréas, c'est-à-dire les cellules acineuses, nous avons observé plusieurs faits qui nous ont portés à expérimenter afin de nous éclairer sur l'origine et l’évolution des éléments des îlots, c'est-à-dire des cellules insulaires. À cet effet, nous avons soumis des cobayes à une alimentation insuffisante. Voici, à titre d'échantillons, le résumé de deux expériences : Cobaye A, pesant 530 grammes, est descendu en 9 jours au poids de 325 grammes; c’est-à-dire qu'il a diminué de 25 grammes par jour. Cobaye B, pesant 590 grammes, est arrivé au 7° jour au poids de 425 grammes et a été sacrifié après avoir diminué de 23 grammes environ par jour. En comparant les régions correspondantes de leur pancréas (fixé dans le Zenker-formol et coloré par l’hématoxyline puis par l’éosine-orange-aurantia) avec celles de cobayes physiologiques, voici nos résultats. Exposé des fuits. — Sur le cobaye normal, on trouve dans un lobule, long de | millimètre, large de Omm5, deux ou trois îlots : sur les cobayes inanitiés par le jeûne, on observait, par contre, neuf îlots de 70 à 120 & et une quantité considérable de petits îlots ne comprenant chacun que 3 à 8 cellules. Près de canaux excréteurs, on rencontre de plus des îlots composés longs de 0n,6 et larges.de 0,3. Les cellules acineuses se colorent de la façon suivante : leur reticulum chromophile se teint en violet ou en noir par l’hématoxyline et leur hyalo- plasma en rouge par l’éosine. C'est au milieu de ces cellules acineuses, xs SÉANCE DU 5 JUILLET O6 c'est-à-dire en plein cul-de-sac, qu'apparaissent des cellules dont le cyto- plasma montre un réticulum et des granulations non plus hématoxylino- philes, mais se colorant en rouge intense par l’éosine, ces cellules, claires sur les préparations non colorées par l’éosine, ont, autour du noyau, une zone cytoplasmique de 3 s environ. Elles sont polyédriques, et, par groupes de 3 à 4 cellules, elles forment un îlot au premier stade. Plus nombreuses, elles se disposent en traînées ou cordons, séparés par les capillaires. La comparaison des noyaux des cellules acineuses et insulaires est intéres- sante : les noyaux acineux sont, la plupart, arrondis, de 4,5 u, les autres, moins nombreux, sont ovalaires, longs de 5,6 v et larges de 2,8 . Les noyaux insulaires ont même diamètre, mais la plupart ont une figure ovalaire. Ces deux sortes de noyaux se distinguent par leurs réactions colorantes : les noyaux acineux montrent 5 à 6 grains hématoxylinophiles que relient des filaments également hématoxylinophiles, de sorte que tout le noyau est coloré en violet ou en noir et qu’il présente à peine une nuance rouge sous l'influence de l’éosine. Les noyaux insulaires contiennent les mêmes granu- lations hématoxylinophiles, mais le réticulum a disparu et tout le caryo- plasma se teint en rouge par l’éosine. De même que les noyaux, le cytoplasma de l’ilot au deuxième stade perd son réticulum hématoxylinophile ; ensuite, il se vacuolise; d’où l'aspect spon- gieux qu'offre alors l'ilot. A mesure que le cytoplasma se vacuolise et se résorbe, les noyaux se colorent par l'orange et l’aurantia, comme les hématies intra-vasculaires. La disparition du cytoplasma met enfin en liberté les noyaux hémoglobiques qui donnent ainsi naissance aux hématies extra- vasculaires. Enfin, ces amas d’hématies sont mis en communication avec le réseau capillaire dont ils représentent des prolongements en cæcum. Près des canaux excréteurs, les îlots composés se continuent avec du tissu conjonctif dense, très vasculaire; partout ailleurs, les îlots s'entourent d’une atmosphère conjonctivo-adipeuse, se présentant sous la forme d’alvéoles à minces trabécules conjonctives, comme dans le thymus adulte. Résultats et critique. — Les îlots Jeunes sont formés de cellules à disposition épithéliale; les îlots plus âgés sont constitués par des groupes cellulaires à cytoplasma fusionné (syncytium). Au troisième stade, l’ilot devient réticulé, à mailles vides. Laguesse a raison d'attribuer au cytoplasma une structure réticulée (architecture alvéolaire); mais il faut ajouter que le réticulum des cellules insulaires a d'autres caractères tinctoriaux que celui des cellules acineuses dont le réticulum et surtout les points nodaux sont essentiellement basophiles, tandis que le réticulum et les points nodaux des cellules insulaires sont éosinophiles. Piazza (1911) a montré que les -granulations des cellules insulaires se colorent en noir par le nitrate d'argent, représenteraient les éléments de la sécrétion interne. Pour nous, les granulations et le réticulum éosinophile des cellules insulaires sont dus à la transformation acidophile des parties basophiles, des cellules acineuses (évolution régressive). Dans les ilots plus étendus et plus âgés, les granulations sont plus 6 : ù SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 rares ou bien ont disparu, et le cytoplasma, clair, s'est différencié : 1° en fibrilles anastomotiques, acidophiles, et 2 en hyaloplasma qui ne tarde pas à se résorber. C’est la disparition de l'hyaloplasma qui donne alors à l'ilot son aspect alvéolaire. En certains points, le eytoplasma s'organise en fibrilles conjonctives, formant des travées qui eloisonnent les restes de l'ilot, et qui contiennent des vaisseaux sanguins. En ce qui concerne le réseau vasculaire de l'ilot, il est représenté dans les jeunes ilots par le même réseau qui existe entre les culs-de-sac glandulaires. Dans les ilots plus développés, il s’en distingue par La : largeur et les contours sinueux des capillaires; aussi Kühne et Lea l'ont-ils, à juste titre, comparé à un glomérule. Tous les observateurs ont confirmé le fait et insisté sur l'ampleur et le trajet tortueux des vaisseaux insulaires. Renaut, puis Pensa ont montré de plus que les capillaires de l'ilot sont souvent munis de prolongements qui se terminent en culs-de-sac ou cæcum. Laguesse, chez le fœtus, Giannelli et Pochon, chez l'adulte, ont vu des hématies entre les cellules épithéliales, c'est-à-dire en dehors du revêtement endothélial. Laguesse interprète la présence des hématies en plein tissu insulaire en admettant : 1° une fonte cellulaire due aux produits de la sécrétion interne; 2° un épanchement d’hématies intra- vasculaires dans la poche ainsi créée. Pour nous, les cellules insulaires : naissent aux dépens des cellules acineuses. Celles-ci perdent leur réti- culum basophile, et, devenu clair, leur cytoplasma se différencie en réticulum acidophile et en hyaloplasma peu colorable. Quant aux noyaux qui, à l'origine, c’est-à-dire dans les acini glandulaires, sont principalement basophiles, ils commencent, dans l'ilot, par devenir ’ éosinophiles tout en montrant encore quelques grosses granulations Rématoxylinophiles. À mesure que le cytoplasma se résorbe, les noyaux deviennent orangeophiles comme les hématies intra-vasculaires. Par la disparition du cytoplasma, ces noyaux hémoglobiques sont mis en liberté et figurent les amas d’hématies qui constituent les culs-de-sac terminaux du réseau vasculaire de l’ilot. Leur développement est iden- tique à celui des amas sanguins qu'on observe dans les ganglions. Le jeûne hâte cetle évolution et provoque l'augmentation de nombre et d'étendue des îlots. En renourrissant les animaux qu'on avait soumis à l'inanilion, plusieurs expérimentateurs ont retrouvé dans le pancréas des îlots en étendue et en nombre physiologiques. [ls ont expliqué le fait en admettant que les cellules insulaires sont redevenues cellules acineuses. De même qu'une cellule conjonctive représente, à notre avis, un élément plus avancé en évolution qu'une cellule épithéliale, de même, la cellule insulaire, qui descend d'une cellule acineuse, figure, en comparaison de celle-là, un élément plus âgé, incapable de retourner en arrière pour se rajeunir et recommencer le même cycle. Pour nous, l'interprétation des faits est celle qui a été émise, sinon adoptée, par = SÉAXGE DU D JUILLET Swale Vincent et Thomson, en 1907 : les cellules insulaires, après avoir atteint le terme de leur carrière, dégénèrent et disparaissent. La vacuo- lisation et la résorption du cytoplasma, la transformation de leurs noyaux en hématies sont autant de preuves en faveur de cette théorie. Conclusion. — Lorsque les cellules acineuses se transforment en cellules insulaires, leur réticulum et leurs granulations basophiles deviennent acidophiles. L'aspect clair des îlots est dû à cette modifica- tion; peu à peu, l'ilot se transforme en tissu réticulé à mailles pleines d'hyaloplasma (syncytiur). Par la résorption de l'hyaloplasma et Ia _ désagrégation du réticulum, le cytoplasma insulaire fournit du plasma pendant que les noyaux, devenus hémoglobiques, forment des hématies. L'origine et l'évolution des îlots de Langerhans sont identiques à celles des follicules clos tégumentaires. CORPUSCULES INTRAMICROSCOPIQUES ET FILTRANTS DANS LE RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU, par F.-J. Bosc et M: CaRRIEU. Nous avons montré (notes précédentes) la non-origine bactérienne du rhumatisme et la présence, dans le liquide articulaire et dans le sang, d'inclusions intraleucocytaires dont les formes corpusculaires les plus fines sont identiques à celles que l’un denous a décrites, pour la première fois, dans la vaccine, la variole, la clavelée (1). Ces recherches nous autorisent déjà à penser que le rhumatisme doit être rangé parmi les maladies bryocytiques (Bosc), maladies à virus filtrant (2). Les faits suivants apportent des arguments nouveaux en faveur de la nature protozoairienne du rhuimatisme : I. — L'examen du liquide articulaire à l’ultramicroscope nous a permis de constater l'existence de corpuscules libres, très fins, très difficiles à colorer (roses par le Giemsa), identiques aux corpuscules intraleucocytaires et qui présentent des mouvements actifs de scintillement. IT. — Ces corpuscules traversent les filtres : dans ie filtratum du liquide articulaire passé sur bougie Beikefeld V, et qui ne cultive pas, on constate, à lPultramicroscope, les mêmes corpuscules fins et scintillants que dans le liquide articulaire non filtré. (1) F..J, Bosc. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1903 et années sui- vantes. (2) Cette dénomination n'indique, en effet, qu'une particularité morpholo- gique du virus insuffisante pour une détermination de nature. 8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE III. — En bouillon testicule cacheté ensemencé avec le liquide articulaire, nous avons constaté : deux fois, un trouble homogène, sans dépôt, et, à l’ultramicroscope, des corpuscules scintillants nombreux; on retrouve ces corpuscules après passage sur bougie Berkefeld. Les corpuscules étaient plus abondants que dans le liquide articulaire, de sorte qu'il paraît y avoir eu culture positive de ces corpuscules. Les réensencements ont été négatifs. IV. — Les caractères essentiels du rhumatisme, tant symptomatiques (angine érythémateuse, arthrite séro-fibrineuse, troubles ‘cortico-bulbaires) que lésionnels (mononucléose avec myélocytose du sang, lésions cérébrales), sont également typiques des infections aiguës à protozoaires. V.— L'absence d’un animal sensible au virus rhumatismal ne nous a pas permis de faire la preuve expérimentale absolue de la spécificité de nos cor- puscules. Nous avons cependant observé, chez deux lapins, une diminution brutale de poids et des paralysies du train postérieur qui sont encore caracté- ristiques des infections aiguës à protozoaires. Conclusions. — Le liquide articulaire des rhumatisants renferme des inclusions intracellulaires dont les plus fines sont identiques à celles que l’un de nous a décrites, pour la première fois, dans la variole, la vac- cine, etc. Ces corpuscules, libérés dans le liquide articulaire, sont très difficiles à colorer, mais sont visibles à l'ultramicroscope et peuvent traverser les filtres (Berkefeld V). L'absence d’un animal sensible ne permet pas d’affirmer la spécificité de ces corpuscules, mais : l'identité de ces corpuscules avec ceux de la vaccine et de la variole, — leur passage à travers les bougies, — la res- semblance des symptômes et des lésions du rhumatisme avec ceux des infections à protozoaires, constituent un ensemble suffisant pour nous faire admettre que ces corpuscules constituent le virus spécifique du rhumatisme, et que l'infection rhumatismale doit prendre place dans le grand groupe des infections aiguës à protozoaires. SUR L’HYPERPLASIE COMPENSATRICE DU REIN APRÈS ACTION DE DIVERS AGENTS THÉRAPEUTIQUES, par PAUL CARNOT. Dans une précédente note (1), nous avons montré qu'après néphrec- tomie unilatérale, chez le lapin ou le cobaye, le rein conservé augmente rapidement de poids : cette plus-value ne peut être attribuée, les premiers jours, qu’à de l’ædème, de la congestion ou à l'accumulation de réserves nutritives; mais à partir de la troisième semaine, elle correspond de (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 24 mai 1913. SÉANCE DU 5 JUILLET 9 LH T plus en plus à une prolifération cellulaire et à une régénération réelle, à la fois anatomique et fonctionnelle. MM. Morel et Verliac (1) ont obtenu, chez le rat blanc, des résultats de même ordreet acceptent cette interprétalion. Nous avons cherché à modifier l’évolution de cette régénération rénale par intervention d’une série d'agents thérapeutiques, d'ordre physique, chimique ou biologique. En publiant ici quelques-uns de nos résultats, nous attirons l'attention sur le fait que l’on observe, d’un sujet à l’autre, des variations considérables qui doivent nous rendre très réservés sur l'interprétation des phénomènes et qui ne permettent de retenir que des moyennes très étendues ou des hypertrophies excep- > v/ T4 Là A LA tionnelles, assez considérables pour ne pouvoir être contestées. Parmi les agents physiques dont nous avons recherché l’action sur la régénération rénale, nous signalerons principalement les rayons X, dont nous avons étudié l’action, avec Bonniot, sur douze animaux néphrecto- misés : de petites irradiations (4 à 6 H) sur la région lombaire, en une ou plusieurs séances, avant ou après néphrectomie unilatérale, nous ont paru provoquer le plus souvent (mais non toujours) une hyperplasie rénale manifeste, parfois même très considérable. Dans un cas notamment l’augmenlation de poids du rein restant a été, en quinze jours, de 88 p. 100 (poids du rein enlevé : 6 gr. 75; poids du rein conservé et irradié avec 4 H., quinze jours après : 12 gr. 70). Cette augmentation pondérale, si supérieure à la normale, est la plus forte que nous ayons obtenue sur l'ensemble de nos animaux néphrec- tomisés. Dans plusieurs autres cas, l’augmentation, tout en étant moins exceptionnelle, est cependant nettement supérieure à celle des témoins, puisqu'elle a atteint 65 p. 100; 60 p. 100 ; 44 p. 100; 40 p. 100. Enfin il est des cas où l'augmentation a été égale, ou inférieure à celle des témoins; dans un cas même, le rein conservé a été trouvé de poids inférieur à celui du rein enlevé, et ce. pour une irradiation similaire aux cas précédents. Malgré ces divergences, on peut, semble-t-il, conclure que, dans la majorité des cas, des irradiations faibles provoquent une stimulation proliférative, et bien que, parfois, elles produisent l'effet inverse : cette stimulation à pu presque doubler (88 p. 100), en quinze jours, le poids du parenchyme rénal conservé. Parmi les nombreux agents chimiques dont avons recherché l’action sur la régénération rénale, une mention doit être faite pour les diuré- tiques et pour certaines substances à action proliférative propre. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 7 juin 1913. 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les diurétiques nous avaient paru, « priori, susceptibles de favoriser l'hypertrophie rénale : en effet, si la fonction fait l'organe, on pouvait penser que l'exagération de fonction entrainait, peut-être, l'exagération de développement. En fait, les résultats n’ont pas confirmé neltement ceite- pos Certains diurétiques, tels que la théobromine, nous ont donné des résultats assez variables (35 p.100 d'augmentation dans un cas; 3 p.100 seulement dans un autre cas); le lactose nous a donné un pourcentage à peu près normal (27 p. 100). Enfin les injections massives d’eau salée physiologique ou d'eau glucosée, loin de favoriser la prolifération, semblent l'avoir entravée. Peut-être l’hyperfonctionnement des cellules rénales, en accaparant leur activité physiologique, gène-t-il leur proli- féralion, qui, on le sait, exige un certain recueillement. En tout cas, : d'autres expériences sont nécessaires avant de conclure. Il en est de même pour certains agents réputés comme proliférali/s {au moins à faible dose) qui n'ont pas donné de résultats nets : tels la cantharide {augmentation de 12 p. 100 seulement), le scarlach- roth (19 p. 100; 43 p. 109). La plupart des poisons, à dose subtoxique, ont diminué nettement le pourcentage de prolifération rénale. Parmi les agents physiologiques, nous avons étudié l'urine, les extraits de reins, l'extrait thyroïdien, l'extrait hypophysaire, l'adrénaline, ete. L'urine a donné, presque constamment (20 c.c. par jour d'urine stéri- lisée en injection hypodermique, ou 2 c.c. par jour d'urine fraîche en injection intraveineuse) une diminution notable de prolifération rénale après quinze jours (0 p. 100; 3.8 p. 100; 2.4 p. 100). L'urée, par contre, nous a donné un pourcentage supérieur à la nor- male (60 p. 100 dans un cas; 35 p. 100 dans l’autre). Les extraits rénaux ont habituellement favorisé l'hypertrophie com- pensatrice (33 p. 100; 39 p. 100; 55 p. 100; 60 p. 100); l'extrait de rein régénéré s'est montré particulièrement actif à cet égard. Les extraits de fœtus ont paru, eux aussi, no E ses nettement la prolifération rénale {50 p. 100; 53 p. 100). L'extrait thyroïidien ne semble avoir eu de ‘une faible action prolifé- rative (32 p. 100;. L'extruit hypophysaire nous a donné, par contre, des chiffres élevés (44 p. 100; 48 p. 100; et même 61 p. 100. à) De ces expériences, on peut tirer plusieurs déductions. Tout d'abord, il semble qu’il y ait, au point de vue de la prolifération cellulaire, des différences individuelles après action d'un même médi- cament, comme il y a déjà des différences normales de croissance : ces différences enlèvent d’ailleurs aux résultats obtenus une partie de leur précision. Cependant, si, pour beaucoup de substances, les résultats SÉANCE DU D JUILLET 1! sont, par là même, assez aléatoires, il semble que certaines sub- stances aient une action empêchante vis-à-vis de l'hyperplasie com- pensatrice, et d’autres une action favorisante manifeste. Parmi les substances empêéchantes, nous citerons la plupart des substances toxiques et particulièrement l'urine. Parmi les substances favorisantes, nous citerons principalement l'extrait de rein, les extraits de fœtus, les extraits hypophysaires. Les rayons X, à petites doses, ont, semble-t-il, une action stimulante énergique dans la plupart des cas. CRÉATININE ET HYPOBROMITE, par M. FRENKEL. Magnier de la Source a montré que l'hÿpobromite de soude dégage, à froid, tout l'azote de la créatine. Mais il n'existe pas, à notre connais- sance, de données numériques sur la quantité d'azote dégagé de la eréa- tinine par la lessive bromée. Ce dégagement est assez lent à ia tempé- rature ordinaire ;'ilestplus rapide à 25-30 degrés. Si à 4 c.c.d'une solution d'urée à 7 gr. 5 par litre, à la-température initiale de 20 degrés, on ajoute 8 c.c. de lessive bromée ayant une température également de 20 degrés, on observe, au moment où se produit la décomposition de l’urée, une élévation de la température à 27 degrés. Si la solution d'urée contient de la créatinine, celle-ci se décompose rapidement à la faveur de l’échaufement produit par la réaction prin- cipale. Mais des solutions de créalinine pure sont décomposées par l'hypobromite de soude, même à froid ; seulement, la réaction s'achève plus lentement et demande une à deux heures. La décomposition nest jamais totale : la moitié de l'azote contenu dans la créatinine est mise en liberté par l'hypobromite, Nous avons trouvé qu'aussi bien dans les solutions concentrées que dans les solutions diluées la créatinine dégage avec l'hypobromite en moyenne 18,5 p. 100 d'azote (moyenne de 12 essais bien concordants). La créatinine en contient 37,17 p. 100. Cette constatation doit être prise en considération en face de la méthode du dosage de l’ammoniaque urinaire, proposée par M. Lematte (1). En effet, dans cette méthode, l'ammoniaque se calcule d’après la diffé- rence entre le volume d'azote dégagé par l’hypobromite de l'urine déféquée par le sous-acélate de plomb et le volume d'azote dégagé par l’'hybromile de l'urine déféquée par l'acide phosphotungstique. D (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1°* février 1913, t. LXXIV, p. 217. 12 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Comme ce dernier réactif enlève à l'urine et l’ammoniaque et la créa- tinine, et comme le sous-acétate de plomb ne précipite aucune de ces . deux substances, la différence indiquera non seulement l’ammoniaque, mais aussi la créatinine. L'erreur qui en découle est considérable. Par exemple, pour une urine contenant 2 grammes de créatinine par litre, on trouverait 0 gr. 32 d'azote (323 c. c. à 20 degrés et 760 milli- mètres de pression) provenant de la créatiuine. Cela ferait 0 gr. 451 NH°. Si cette urine contenait 0 gr. 5 NH° par litre, on trouverait par la méthode de M. Lematte 0 gr. 951, ou presque le double de la teneur réelle. Il y a lieu de remarquer que les acides oxyprotéiques de l'urine sont également décomposés par la lessive bromée et qu'ils ne sont pas préci- pités par l'acide phosphotungstique, mais bien par le sous-acétate de plomb, ce qui ajoute à l'erreur inhérente à cette méthode. Pour le dosage précis de l’ammoniaque urinaire (comme d'ailleurs pour celui de l’urée) les méthodes à l'hypobromite sont, je crois, à rejeter. LES PRODUITS AUTOLYTIQUES DU POUMON ; LEUR ACTION SUR LA PRESSION SANGUINE, par H. RoGEr. Les extraits obtenus en faisant macérer du tissu pulmonaire dans de l’eau froide sont extrêmement toxiques (1). Injectés dans les veines, ils provoquent de fortes hypotensions et entraînent rapidement la mort. La dose qui tue 1 kilogramme d'animal correspond à l'extrait de 0 gr. 06 ou 0 gr. 07 de tissu et renferme environ 0 gr. 006 de matières solides. En diluant de plus en plus les extraits, on constate que leur toxicité est de moins en moins forte et leur pouvoir hypotenseur de moins en moins marqué. il arrive même un moment où la pression, au lieu de baisser, s'élève légèrement, ce qui lient en partie au renforcement des contractions cardiaques. Devant ces résultats, on peut se demander s’il est exact de classer le poumon parmi les glandes hypotensives. Les substances que cet organe déverse dans le sang doivent être fort peu abondantes. Étant diluées dans une grande masse liquide, il est rationnel de penser qu’elles tendent à élever plutôt qu’à abaisser la pression. Mais une objection fort grave peut être faite à toutes les recherches de ce genre. Il n’est (1) Roger. Toxicité des extraits pulmonaires. Archives de médecine expéri- mentale, janvier 1911. — Influence du sérum sanguin sur la toxicité des extraits pulmonaires. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 juillet 1912. LQ SÉANCE DU 9 JUILLET 13 nullement prouvé que les substances abandonnées par un organe, au cours de son fonctionnement normal, soient identiques à celles qui diffusent quand on pratique un extrait. Elles sont bien plutôt analogues aux produits qui prennent naissance au cours de l’autolyse. J'ai donc continué mes recherches en injectant à des lapins, par la voie intraveineuse, les extraits obtenus en faisant macérer dans de l’eau - des poumons de lapin conservés aseptiquement pendant plusieurs jours. Pour éviter la putréfaction, il suffit d'avoir versé dans le tube scellé où l'on enferme l'organe, quelques gouttes d'essence de cannelle. Dans ces conditions, la toxicité des extraits diminue rapidement. Notablement affaiblie, au bout de vingt-quatre heures, elle est à peu près nulle à partir du troisième jour. C'est ce que démontrent les _ chiffres consignés dans le tableau suivant. Pour faciliter la comparaison, j'ai rapporté les résultats d'une expérience antérieure faite avec la macération d'un poumon frais. DURÉE TAUX RÉSIDU QUANTITÉ INJECTÉE PAR KIL. de de la sec : RÉSULTATS - RE : de la du HSsu du résidu l'autolyse macération p. 100 TS pul- ee monaire ua CC. SE SU a se 1,08 24 heures .| 10 4,28 710 heures . 15,55 4 jours. . 18,23 10 jours. . 38,83 25} Jours: 1252 17,14 Mortimmédiate.ll Mort rapide. Survie. Survie. Survie. Survie. MoN) SOS See ©2 NÙ NN © HOUR © © L’autolyse n’a pas seulement pour effet de diminuer la toxicité des extraits pulmonaires, elle leur confère encore une action très remar- quable sur la pression sanguine. L'injection intraveineuse d'extraits autolysés provoque constamment une élévation, plus ou moins marquée, de la pression. Les tracés revêtent deux aspects un peu différents : tantôt la pression s’abaisse primilivement pour s'élever ensuite, tantôt elle monte d'emblée sans dépression initiale. Dans le premier cas l’abaissement est léger et, presque aussitôt, se produisent de fortes systoles; la pression se relève, dépasse de 2 à 5 centimètres le chiffre initial, puis, au bout d’une ou deux minutes, elle revient, par une descente très régulière, à son point de départ. Dans le second cas, dès que l'injection est faite, les systoles aug- mentent d'amplitude, la pression monte rapidement pour revenir lente- ment et régulièrement à son chiffre initial. Les injections successives provoquent des hypertensions de plus en plus marquées et de plus en plus durables. 14 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi, dans une expérience, j'avais préparé avec un poumon con- servé pendant huit jours un extrait à 20 p. 100. Un lapin de 1.800 grammes recut dans les veines quatre injections successives de 6 c.c.; chaque fois la pression s’éleva sans abaissement initial. Voici les chiffres qu'elle atteignit : INJECTIONS ELEVATION DURÉE successives. eue , des pression. l'hypertension. LT PO U e 16 millimètres. 25 secondes. HSE IS Mere MEN RE see es 28 — où — MLANSEZ ON, PU PERTE en 58 — DD — EVÉ scmntes 2e ee ons Pen fe 52 — 65 — En admettant que l’autolyse donne naissance aux mêmes produits que la dénutrition, on peut conclure de mes recherches que les sub- stances rejetées dans le sang par le tissu pulmonaire ont pour effet de renforcer les systoles cardiaques et d'élever la pression artérielle. PREMIÈRE NOTE SUR LA LEUCOGYTOLYSE DIGESTIVE. LA LEUCOCYTOLYSE PSYCHIQUE, par G.-A. KROLUNITSKY. Dans la présente note, nous donnons les résultats de 21 expériences, faites sur la leucocytolyse digestive. Technique. — Notre techique est celle de J.-J. Manoukhine (1) : Numération des globules blancs dans 100 champs microscopiques (obj. 6 ; oc. 2, Stiassnie). Étude des leucocytolysines à l’étuve à 37 degrés pour les sérums humains et pour 3 sérums de chien. Les autres sérums de chien (3 plasmas hirudinés y compris), à la glacière, avec la solution de l’hirudine au millième, comme substance anlicoagulante. Les sujets et les chiens, toujours à jeun avant l'expérience. Homme : Nous avons étudié le sang surtout pendant la première heure de la digestion. Toutes les sortes de nourritures (jambon, esca- lope froide, lait, petits suisses, œufs, thé sucré) provoquent la leuco- cytolyse digestive. Parallèlement à la diminution des leucocytes (951 gl: en moyenne) apparaissent déjà, cinq minutes après le repas, (1) J.-J, Manoukhine. Sur la leucocytose. Thèse de Suint-Pétersbourg, 1914. — Recherches cliniques sur l'origine des leucocytolysines et des antileuco- cytolysines. Archives des maladies du cœur, 1913, n° 2. — Valeur de la leuco- cytolyse dans la pneumonie. Jbid., 1912, p. 385. — Vralch, 1908, n°5 42-46. L SÉANCE DU D JUILLET 15 des propriétés leucocytolytiques dans le sérum. Ainsi, en faisant la moyenne de 9 expériences, les sérums, recueillis immédiatement avant lerepas, détruisaient 8,6 p. 100 des globules blancs, tandis que les sérums pris cinq minutes après le début du repas en détruisaient déjà 29,9 p. 100. Habituellement, le pouvoir leucocytolytique du sérum va en croissant, avec quelques oscillations jusqu’à la fin de la première heure et, au bout de ce temps, il peut atteindre 48,5 p. 100. Une expérience a duré douze heures : le sujet prit, à 9 h. 25 du matin, deux grands verres de thé bien sucré el, à 1 heure de l’après- midi, un abondant repas. Celte expérience nous a montré que les leuco- cytolysines apparues dans le sérum après le repas en disparaissent complètement au bout de quatre heures, c'est-à-dire au moment qui correspond à la leucocytose digestive. Cette dernière fut de courte durée, puisque, cinq heures après le début du repas, il se produisit une nouvelle chute leucocytaire avec apparition de leucocytolysine dans le sérum. Cet état se maintenait pendant la sixième et la septième heure. Sept heures plus tard, nous avons constalé une nouvelle leucocytose avec existence d’antileucocytolysine dans le sérum. Le thé sucré provoque aussi la leucocytolyse pendant deux heures au plus. On sait que l’eau est un excitant de La sécrétion gastrique. Admettant, avec l’école de Pavloff, que la sécrétion gastrique (« phase psychique » de la digestion) débute exactement cinq minutes après la prise de la nourriture, nous avons examiné le sérum une fois une minute et demie, deux fois trois minutes et une fois trois minutes et demie après le début du repas. Nous avons toujours observé la pré- sence d’antileucocytolysine dans ces sérums. Le fait de mâcher une escalope froide pendant quinze minutes avec rejet de salive a provoqué, mais au bout d'une demi-heure, l'apparition toute fugace de leucocytolysine (40,9 p. 100), suivie, au bout de quinze minutes, d'une forte leucocytose avec antileucocytolysine. Chiens : 2 chiens (17 kil. 850 et 14 kil. 500); 12 expériences avec la viande crue (500 grammes, 1 kilogramme) et le lait (4 litre). Dans ces expériences, nous avons étudié principalement la leucocytolyse psychique dont l'existence était à prévoir d'après l'expérience précédente. Nous nous sommes placé seul avec l'animal dans une chambre séparée du reste du laboratoire. Le chien était maintenu debout dans un appareil spécial pendant toute la durée de l'expérience. Tout était préparé et mis à sa place avant l’arrivée du chien. Les prises de sang étaient faites dans la saphène externe avec une aiguille stérile. On procédait de la facon suivante : on allu- mail tout d’abord un bec de gaz muni d'un verre rouge, et ensuite on donnait ou on montrait la viande. L'animal a pu ainsi associer l'idée de la lumière rouge et celle de la nourriture. Le sérum détruisait, avant la prise de nourriture, 9,5 p. 100 des globules blancs (moyenne des expériences); cinq minutes après, il en 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE détruisait 32,7 p. 100; à ce moment, la numération indiquait la dis- parition de 2.138 leucocytes en moyenne par millimètre cube de sang. Comme chez l’homme, le phénomène s’est montré constant. Le fait (5 expériences) de montrer au chien la viande et de l'exciter en la promenant devant son nez, provoquait toujours une baisse consi- dérable du nombre des leucocyles (1.366 en moyenne) et l'apparition dans le sérum de teucocytolysine (jusqu'à 54,5 p. 100). Le fait d'allumer (3 expériences) le bec de gaz muni de verre rouge, sans montrer la viande (reproduction bien qu'imparfaite des expériences sur les « réflexes conditionnels » de Pavloff) provoquait cinq minutes après une baisse de 1.401 leucocytes en moyenne et l'apparition de leucocytolysine dans le sérum (40,7 p. 100; 14,5 p. 100 ; 21,1 p. 100). : Ainsi, parallèlement à la sécrétion psychique de l'estomac et dans le même sens, il existe une leucocytolyse psychique. Cette dernière est caractérisée par sa fugacilé : elle disparaît au bout de vingt-deux, vingt-cinq, vingt-huit, vingt-neuf, trente-cinq minutes, et est remplacée par l’antileucoeytolyse psychique. Nos expériences démontrent clairement l'influence du système nerveux central, du psychisme (appétit), sur la morphologie et sur les propriétés bio-chimiques du sang. Elles démontrent aussi le rôle que jouent les deux glandes à sécrétion interne, le foie, producteur d’anti- leucocytolysine, et la rate, producteur de leucocytolysine, dans le processus très complexe de la digestion. (Travail du laboratoire de pathologie expérimentale et comparée.) SALIVATION PROVOQUÉE PAR AUGMENTATION DE LA PRESSION ARTÉRIELTE, par E. WERTHEIMER et G. BATTEZ. On sait que l'excitation d’un nerf de sensibilité générale détermine un écoulement abondant de salive. Owsjanikow et Tschiriew, qui ont les premiers signalé ce fait (1), avaient admis que c'est l'augmentation de la pression sanguine, produite par cette excitation, qui agit directement sur la glande pour la congestionner et activer ainsi la sécrétion. Ces physiologistes avaient pensé trouver une preuve en faveur de leur inter- prétation dans les résultats de l'excitation du nerfsplanchnique, laquelle est suivie des mêmes effets que celle du sciatique. Mais Grützner et Chtopowsky (2), ainsi que Vulpian (3), ont fait remarquer que le bout (1) Bulletin de l'Acad. impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, t. VI. (2) Arch. de Pflüger, t. VIF, p. 522, 1873. (3) Lecons sur l'appareil vuso-moteur, t. I, p. 433, 1875. ke SÉANCE DU D JUILLET 17 périphérique du splanchnique est doué d’une sensibilité récurrente très prononcée, que son excitation n’agit pas autrement que celle du scialique, c'est-à-dire par voie réflexe. Il est certain cependant que l'augmentation de pression peut, par elle-même, provoquer la sécrétion salivaire, mais par un mécanisme tout différent de celui qu'avaient invoqué Owsjanikow et Tschiriew. C'est ce que prouve l'expérience suivante. Chez un chien curarisé, on introduit une canule dans chacun des conduits de Wharton : on sectionne la moelle vers la troisième vertèbre dorsale et les pneumogastriques au cou. Après ces opérations, la sensi-: bilité récurrente du splanchnique ne peut plus entrer en jeu ; l'excitation de ce nerf amènera une augmentation parfois considérable de la pression sans qu'elle-même puisse se transmettre au bulbe. Chez le même animal, il est facile d'étudier comparativement les effets de l’excitation d'un nerf sensitif, indépendants de l'élévation de pression. Il suffit d'opérer sur les filets sensibles des nerfs du creux axillaire, sur lesquels on peutappliquer le courant électrique sans HOBIHer la pression puisque la moelle dorsale est coupée. Lorsque, dans ces conditions, on excite le nerf splanchique, on voit la salivation s'établir ou augmenter, en même temps que la pression s'élève. Le résultat n’est pas constant, sans doute parce que la section de la moelle, jointe à la curarisation, diminue l’excitabilité de l'appareil sécréteur ; cependant, nous l’avons obtenu à peu près une fois sur deux. D'ailleurs, l'excitation des nerfs du plexus brachial est elle-même plus souvent infructueuse que celle du splanchique ; mais elle est efficace: dans certains cas, et cela, sans que le niveau de la pression se soit élevé. Cette expérience démontre donc qu'il y a bien une relation de cause à effet entre la variation de pression et la sécrétion salivaire, mais non dans le sens où l’entendaient Owsjanikow et Tschiriew. Ce n’est pas immédiatement que l'augmentation de la tension artérielle agit sur la glande, mais par l'intermédiaire du système nerveux central. Par conséquent, lors de l'excitation d’un nerf sensitif, deux influences concourent pour provoquer la salivation : l’une réflexe, l’autre directe, du moins quant à son mode d'action sur le centre bulbaire de la sécrétion. Les deux influences peuvent, comme nous venons de le montrer, se dissocier expérimentalement. On remarquera aussi que, dans notre expérience, l'excitation bulbaire se transmet exclusivement à la glande par la corde du tympan, puisque - les filets sécréteurs du sympathique étaient sectionnés avec le pneumo- gastrique. Lorsque la corde était également coupée d’un côté, la glande du côté correspondant ne réagissait plus à l'augmentation de pression. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913. LREX XV, 2 SOCIÉTÉ, DE BIOLOGIE joe GE SUR LES RÉACTIONS CYTOLOGIQUES PRODUITES DANS LES TISSUS PAR LES DÉPÔTS LOCAUX DE CRISTAUX DE CHOLESTÉRINE (Présentation de microphotographies en couleurs), par GUSTAYE RoUssy. Au cours d'une série de recherches personnelles, faites dans le but d'établir la pathogénie et la nature des tumeurs dites « cholestéalomes », j'ai été conduit à étudier particulièrement les réactions cellulaires pro- voquées dans ces néoplasies par les dépôts locaux de cristaux de choles- térine (1). Or, depuis que mon attention a été attirée sur ces faits, j'ai retrouvé tout à fait par hasard des images histologiques identiques, soit à la périphérie de tumeurs, le plus souvent kystiques, soit au sein même de tissus chroniquement enflammés. Il s'agit là d'un aspect histolo gique peu ou point décrit jusqu'ici, très caractéristique en lui-même et qui cependant a fait souvent l'objet d'interprétations erronées. Dans l’athérome aortique, la présence de cristaux de cholestérine et d'acide gras est un fait d'observation courante, mais les lésions dégénéra- tives et nécrotiques y sont trop prononcées pour permettre de se rendre compte des stades réaclionnels initiaux déterminés par les cristaux. Voici les faits sur lesquels ont porté mes observations : a Deux cas de parois de vésicules lithiasiques (sur sept examinées), enlevées chirurgicalement, et dans le liquide desquelles rien ne permettait de supposer la présence de cristaux de cholestérine. 2. — Une paroi de vaginale, dans un cas d’hydrocèle essentielle avec liquide jaune citrin. 3. — Un kyste ancien et à paroi très fibreuse du corps thyroïde. A l’ouver- ture le liquide, d'aspect blanchàâtre, contenait de nombreuses paillettes de cholestérine. 4. — Un kyste du mésentère dont la face interne de la paroi présentait à l'œil nu de nombreuses petites taches jaunes d'aspect surrénaloïde. Rien de particulier dans le liquide. 5. — Une tumeur inflammatoire de la gencive légèrement ulcérée avec en un point une zone nécrotique. 6. — Un fibro-adénome du sein en transformation épithéliale maligne avec en un point une petite zone hémorragique. 7. — Un épithélioma primitif du rein à lype papillaire avec formation kystique dans le liquide de laquelle existait de nombreuses paillettes de cho- lestérine. 8. — Une tumeur volumineuse de la région pararénale très nécrosée en certains points, ossifiée en d’autres points (émbryome probable). (4) Gaston Roussy. Les cholestéatomes. Bull. Associat. française pour l'étude du cancer. Décembre 1942. Fr 2 SÉANCE DU D JUILLET 49 9. — Un épithélioma malpighien de la main, montrant au moment de l'extir- pation de petites zones nécrotiques et hémorragiques dans la profondeur. Dans toutes ces observations, on trouve sur les préparations histolo- giques un aspect très particulier, ainsi qu'en témoignent les dessins ci-joints. Ce sont des fentes ou lacunes allongées, fusiformes le plus 4, Épithélioma malpighien. — 2, Paroi de vésicule biliaire. 3, Kyste du corps thyroïde. — 4, Épithélioma papillaire du rein. souvent, quadrangulaires quelquefois, qui sont, soit orientées en tous sens, soit parallèles, et qui forment par leur groupement des amas en un ou plusieurs points de la préparation : ces lacunes enfin sont vides de contenu. Leurs parois sont formées par des cellules aplaties du type endothélial, ou encore par de véritables cellules épithélioïdes ou enfin par de vastes masses plasmodiales. Ces cellules géantes se retrouvent également en très grande abondance dans les zones interlacunaires et ce sont elles qui Ve 20 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quelquefois attirent l'attention par leur nombre et leur volume. Avec leur cytoplasme de forme irrégulière, allongée plus qu'arrondie, à réac- tion plutôt basophile, avec leurs noyaux très chromophiles et nombreux, aussi bien centraux que périphériques, ces cellules ont tous les carac- tères de cellules dites « de corps étrangers ». Dans les tissus avoisinants ce sont, soit des réactions conjonctives, du type inflammatoire subaigu : métaplasie lymphoïde, mononucléaire, fibroblastique jeune ou adulte avec sécrétion de collagène: soit des réactions nécrotiques plus ou moins prononcées avec dépôt, même de sels calcaires, rappelant un peu celles des foyers athéromateux sans cependant en atteindre l'intensité. | Dans un cas (vésicule biliaire) où l'étude de la pièce a pu être faite sur coupes à la congélation, l'examen au microscope polarisant a montré que dans les fentes existaient de fines aiguilles nettement biréfringentes, se colorant en rouge orange par le Sudan III, en violet lilacé ou en bleu par le Nilblau; ce sont les réactions optiques et microchimiques des éthers de la cholestérine mélangés vraisemblablement aux acides gras. Dans les autres cas, qui tous constituent des constatations de hasard faites au microscope sur pièces incluses, les cristaux étaient dissous par le passage dans les alcools. Mais l'aspect histologique est identique à celui qu'on observe dans les cholestéatomes des plexus choroïdes du cheval. L’analogie est absolue et permet de rapprocher ces deux ordres de faits comme type de dépôts locaux de cristaux de cholestérine. En résumé, ces faits me semblent présenter un double intérèt : a) Au point de vue cytologique pur, ils montrent que la présence de cristaux de cholestérine et d'acide gras dans les lissus donne une image très particulière et très caractéristique, difficile sinon impossible à interpréter au premier abord, et qui, par contre, se reconnaît facilement quand on est prévenu, même sur des préparations ordinaires après passage dans les alcools. b) A un point de vue plus général, ils montrent l'existence et la fréquence des dépôts locaux de cholestérine sous forme cristalline, se faisant secondairement dans les tissus, au cours des processus inflam- matoires ou néoplasiques (surtout kystiques), dépôts secondaires qui sont à rapprocher des dépôts locaux primitifs déjà connus et étudiés récemment en France par MM. Chauffard, Guy-Laroche et Grigaut. (Laboratoire d'Anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Paris.) SÉANCE DU D JUILLET DA RECHERCHES SUR L'ANAPHYLAXIE HYDATIQUE EXPÉRIMENTALE. L'ANAPHYLAXIE UYDATIQUE N’EST PAS UNE ANAPIYLAXIE SÉRIQUE (Quatrième note), par M. WEINBERG et A. CIuca. Dans un travail publié il y a environ un an (1), Graetz affirme que le liquide hydatique agit par les substances albuminoïdes du sérum quiont traversé le kyste parasitaire et que l’anaphylaxie hydatique expérimen- tale n’est, en somme, qu'un exemple d'anaphylaxie sérique. De plus, certains phénomènes graves qu'on observe chez les porteurs d'échino- coques ne seraient nullement, d’après lui, de nature anaphylactique, mais seraient dus, tout simplement, à la résorption des produits de dés- agrégation des albumines du sérum passées dans le liquide hydatique. A l'appui de sa manière de voir, Graetz apporte les résultats de ses expériences. Il aurait d’abord obtenu un précipité très net, en traitant un anti-sérum lapin-homme avec le liquide hydatique humain et, dans une autre expérience, un anti-sérum lapin-bœuf avec le liquide hydatique de bœuf. D'autre part, les cobayes qu'il avait sensibilisés avec le liquide hydatique de bœuf n’auraient pas présenté de phénomènes anaphylac- tiques lors de l'injection déchaînante, pratiquée avec le liquide hydatique humain. Éprouvés le lendemain avec le sérum de bœuf, ces cobayes seraient morts d'anaphylaxie classique. Une expérience analogue, faite sur des cobayes sensibilisés avec le liquide hydatique humain à donné les mêmes résultats. Déjà, certaines de nos expériences, publiées dans les notes précé- dentes, nous fournissent un argument très sérieux contre l'hypothèse de Graetz. Nous avons vu, en effet, que les cobayes sensibilisés par le’liquide hydatique d'espèce quelconque (mouton, par exemple) présentent des phénomènes anaphylactiques, que l'injection déchai- nante ait été pratiquée avec le liquide hydatique de même espèce (mouton) ou bien avec celui d’une autre espèce (homme, porc, bœuf, cheval, âne, ete.). Or, si même le liquide hydatique du mouton renfer- mait des substances albuminoïdes provenant du sérum de mouton, ces dernières ne pourraient se retrouver dans les liquides hydatiques d'homme, de porc, etc. Comme, d'autre part, l'anaphylaxie sérique est spécifique, il est certain que le fait que nous avons mis en évidence va à l'encontre des idées de Graetz. Nous avons, cependant, tenu à refaire les expériences de cet auteur. (1) Graetz. Sind bei Punktionen oder Rupturen von Hydatidencysten auftretenden Schockzustände als Anaphylaxie zu deuten? Zeitschrift f. Immunitätsf., Originale, vol. XV, n° 1, p. 60-96. 29 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A. — Expériences de précipilation. Nous avons préparé un anti-sérum, lapin-mouton, un autre lapin-porc. Le titre du premier est de 6.400, celui du second 4.000. Chacun de ces sérums a été étudié avec 3 échan- lillons différents de liquide hydatique de mouton et avec autant d'échantillons de liquide hydatique de porc. Nous n'avons pas obtenu la moindre trace de précipité avec aucun de ces liquides, même dans les tubes où le liquide hydatique et le sérum ont élé mélangés à parties égales. B. — Expériences d'anaphylaxie. a) 10 cobayes sont sensibilisés par l'injection sous-cutanée de 1 à 2 c.c. de liquide hydatique de mouton; neuf jours après, un lot de à cobayes a élé éprouvé par injection intra- veineuse de 2 à 3 c.c. de même liquide hydatique, un autre lot avec la même quantité de liquide hydatique de pore. 5 cobayes, sur 10, ont pré- senté des phénomènes anaphylacliques (4 légers, 1 graves), quelle que soit la provenance du liquide injecté. Le lendemain, aucun de ces co- bayes, injectés dans la veine avec 1/2 à 2 c. c. de sérum de mouton, n'a présenté de phénomènes morbides. se b) La deuxième expérience, faite dans les mêmes conditions que la première, mais où une nouvelle série de cobayes a été préparée par l'injection de liquide hydatique de porc, a donné des résultats à peu près semblables : 6 cobayes ont présenté des phénomènes anaphylac- tiques légers, un autre a été très malade. L’injection intraveineuse de sérum de porc (4 c.c. à 1 e.c. 1/2), pratiquée vingt-quatre heures après celle de liquide hydatique, n’a provoqué chez ces animaux aucun phé- nomène morbide. Ajoutons que tous les liquides que nous avons utilisés dans ces expé- riences élaient riches en antigène; certains donnaient encore la réaction de fixation très nette (avec un sérum échinococcique) même après dilution à 1 p. 25. Nous ne pouvons expliquer les résultats obtenus par Graetz que par deux hypothèses : il se serait servi de liquides hydatiques impropres à l'expérience ou bien il aurait suivi une technique insuffisante. Les liquides hydatiques employés par lui auraient été pathologiques ou mélangés avec une petite quantité de sang au moment de la ponction du kyste. Graetz dit dans son travail qu’il croit d'autant moins à l’anaphylaxie hydatique active qu'il r'est nullement démontré que le sérum des por- teurs d’échinocoques soit capable de conférer aux animaux un état d’anaphylaxie passive. Or, les expériences que nous avons résumées dans une note précédente (séance du 24 juin) montrent précisément que le sérum de la plupart des sujets atteints d'échinococcose renferme des substances anaphylactiques. En résumé, des recherches précédentes nous ont fourni un argument contre l'hypothèse de Graetz. D'autre ‘part, ayant répété les expé- SÉANCE DU D JUILLET 93 riences de cet auteur, nous avons obtenu des résultats opposés aux siens. [l est done évident que le liquide hydatique normal ne doit pas son action à des substances albuminoïdes identiques à celles du sé- rum. L’antigène hydatique ne vient pas du sérum, mais il est élaboré par le parasite lui-même. Il est incontestable que l’échinocoque élabore cette substance spécifique aux dépens des éléments nutritifs qu'il puise dans l'organisme, probablement dans le sérum; mais il est aussi vrai que l’antigène hydatique représente, par ses caractères biologiques, un produit nouveau complètement distinct des albumines du sérum de l’hôte. SUR L'EMPLOI DES RÉSEAUX DE DIFFRACTION DANS L'ÉTUDE PHOTOGRAPHIQUE DU SPECTRE D'ABSORPTION DE L'OXYHÉMOGLOBINE, par CH. DnÉré. On saït que l'emploi des réseaux de diffraction permet d'obtenir des spectres dits normaux dans lesquels l'intervalle qui existe entre deux radia- _ tions présentant une même différence de longueur d'onde reste à peu près constant quelle que soit la ‘région spectrale considérée. Avec les réseaux métalliques par réflexion, on peut photographier — outre le spectre visible — tout le spectre ultraviolet. Avec les rayons par (ransmission (copie des réseaux par réflexion) qui sont habituellement montés sur des plaques de verre ordinaire, on ne peut photographier le spectre ultraviolet que dans sa portion initiale. Néanmoins, dans ce dernier cas, même en se servant d'objectifs achromatiques ordinaires, j'ai constaté qu'on parvient aisément à photogra- phier encore la raie du zinc À 330 u u. À cause de leur mode de dispersion et de luminosité relativement grande dans l’ultraviolet, les spectrographes à réseau par transmission avec système optique en verre sont certainement bien préférables aux spectrographes à prisme avec système optique en verre pour l'étude des spectres d'absorption compris entre À 700 uuet À 350 uu, mais à une condition pourtant : c'est qu'on dispose d’une source lumineuse suffisamment puissante, car il n’y a qu'une très petite fraction de l'énergie lumineuse ayant pénétré par la fente du collimateur qui se retrouve dans le spectre photographié. On doit à d'Arsonval (1890) les premières tentatives de photographie . du spectre d’absorption du sang en utilisant un réseau coneave par réflexion tracé sur métal. Depuis, plusieurs auteurs allemands ont publié des photographies du même spectre obtenues au moyen de réseaux par transmission ; ce sont : Lewin, Miethe et Stenger (1906), Rost, Franz et Heise (1909), Schumm (1910-13), feubner et Rosen- berg (1912). À notre avis, les spectrogrammes de Rosi sont les meilleurs qui aient été publiés jusqu'à présent (1). (1) Voir les Arbeiten aus dem Kaiserlichen Gesundheitsamte, t. XXX{I, 1909. LO Se SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En vue de diverses études, nous nous sommes occupé depuis un an et demi de la photographie des spectres d'absorption que fournissent les réseaux par transmission. Nous nous sommes efforcé de perfec- tionner la technique employée par nos devanciers; le spectrogramme que nous reproduisons ici (en grandeur naturelle et sans aucune rponémri rte tspennnae ere Oxy orme glË ne LQ D LE Vo Ro Où + Ge 0 Æ Où os Go e À vw & © bé 0 te KA À À 4 à KM Teneur. em 7 ne fie ao & oo #: o See: È .2n à Led la) À < + : SR : Ke RS æ£ busammoricrasre retouche) permettra d'apprécier dans quelle mesure nous y avons réussi (1). (4) Nous nous sommes servi d’un spectrographe construit par la maison Leiss, auquel nous avons apporté diverses modifications, dont les principales sont : l'adaptation de dispositifs permettant de régler en hauteur la fente verticale du collimateur et la fente horizontale près de la plaque sensible, d'écrans interceptant la lumière diffusée par l’image blanche de la fente et par les spectres d'ordre supérieur au spectre de premier ordre utilisé, d’une manivelle pour la translation du châssis, d’une glissière pour le déplacement angulaire de la chambre photographique (le patin est muni d’un vernier qui glisse le long d’un limbe gradué). Ce spectrographe est pourvu d’un réseau de Thorp à 14.484 traits par pouce. SÉANCE DU D JUILLET 25 Il s’agit, comme on le voit en examinant la figure ci-dessus, du spectre d'absorption de l'oxyhémoglobine, plus exactement du spectre d'absorp- tion fourni par du sang de porc défibriné, bien oxygéné et étendu avec une solution de CO°Na” anhydre à 1 p. 1000. L’épaisseur de la liqueur restant constante et égale à 10 millimètres, on a fait croître la concen- tration suivant une progression géométrique de raison 2; mais, cette progression étant trop rapide, on a intercalé dans chaque cas le spectre correspondant à une concentration intermédiaire moyenne. La source de lumière était constituée par un filament de lampe Nernst, placé au foyer principal d'une lentille achromatique. Les rayons, rendus ainsi parallèles, passaient à travers le sang dilué et étaient condensés et pro- jetés sur la fente du collimateur au moyen, également, d’une lentille achromatique. La pose a élé uniformément de 150 secondes. Pour les spectres de l'hélium, qui se trouvent aux deux extrémités, la pose n’a été que de 30 secondes. La fente est restée, dans tous les cas, égale à Omu8. Plaque Wratten « M ». La série des spectres d'absorption étant disposée, sur notre spectro- gramme, en superposition exacte, on peut embrasser d'un seul coup d'œil la variation en fonction de la concentration de l'absorption de la lumière dans les régions correspondant aux trois bandes z, 8 et y de l’oxyhémoglobine (1). II nous semble qu'il y aurait lieu d'introduire, dans les traités de physiologie, la reproduction de tels spectrogrammes normaux (ou leur représentation graphique) à côté du graphique clas- sique de Rollett. graphique se rapportant à la dispersion prismatique et ne comprenant que les bandes c et &. (Facullé des sciences de Fribourg en Suisse.) ACTION DES SUCRES SUR LA FONCTION PIGMENTAIRE DU BACILIE PYOCYANIQUE, par Ë. AUBEL et H. Coin. Parmi les substances qui s'opposent à l’élaboration de la pyocyanine par le Bacille pyocyanique, Wasserzug (2) cite les sucres : si l’on ajoute à du bouillon de veau des doses croissantes de glucose, la coloration (1) La bande d, ayant pour axe À 275 uu (Cf. Dhéré, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1906), ne pouvait être photographiée avec notre spectrographe normal à système optique en verre. Nous espérons pouvoir la photographier avec un spectrographe à objectifs de quartz, en employant une copie de réseau montée entre 2? plaques de quartz que nous a fournie, en septembre 1912, la maison Gaertner (deChicago). (2) Wasserzug. Annales de l'Institut Pasteur, t. 1, p. 586, 1887. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LH Sd bleue des milieux diminue d'intensité et bientôt disparaît. Une concen- tration relativement faible de glucose serait suffisante pour entraver complètement la production de pyocyanine. Wasserzug signalait cette action des sucres sur la pigmentation comme un phénomène curieux, dont l'explication lui échappait. Nos recherches nous ont mis sur la voie de l'interprétation qu'il con- vient d'apporter à ces faits. Le B. pyocyanique se développant sur milieux organiques : DoniHon de viande, peptone, par conséquent dans les conditions reconnues les plus favorables à l'élaboration du pigment, s’y conduit, d'une facon absolument constante, comme un ferment ammoniacal, élaborant de l’ammoniaque aux dépens de l'azote organique et alcalinisant le liquide de culture. Cette propriété est mise en lumière par les dosages qui suivent et qui se rapportent à des cultures faites à 35 degrés, sur milieu Giltay, dont la source azotée est la peptone à la concentration de 2 grammes p. 100 AGE AZOTE AMMONIACAL ALCALINITÉ des cultures. pour 100 c.c. exprimée en normalité. DOUTE à 0 mg. 0 5 jours Éd e 35 mo 0,07 N LDMOUTS ARE ER 88 mg. 0,09 N Si l’on introduit, dans la culture sur peptone, du glucose, ou, d'une facon plus générale, des hydrates de carbone assimilables, ceux-ci modifient la physiologie du bacille dans ses deux traits essentiels : ils restreignent la production d'ammoniaqueet aciditient le milieu (1). Nous avons établi ces deux points par des cultures sériées sur milieu Giltay à l'asparagine, dans lesquelles le glucose élait ajouté en proportions croissantes à la solution nutritive. Les cultures, placées à l'étuve à 35 degrés, élaient dosées trois jours après l’'ensemencement. N. AMMONIACAL GLUCOSE P. 100 Ts ALCALINITÉ PIGMENT 0 gramme. 53 mg. 0,026 N Pyocyanine abondante. 1 gramine. 50 mg. 0,020 N Pyocyanine. 2 grammes. 39 mg. 0.012 N » 4 grammes. 92 ME. 0.007 N Pyocyanine, traces. 6 grammes. 11 mg. — 0,002 N 0 Pyocyanine. 8 grammes. 0 mg. — 0.010 N 0 Pyocyanine, La production de la pyocyanine étant soumise à certaines conditions de réaction du milieu déjà précisées par Wasserzug, c'esi donc indirec- (1) Occasionnellement, Charrin et Dissard avaient déjà signalé cette acidi- fication du milieu de culture sous l’inftuence des sucres. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. XLV, p. 183, 1893. ? La) CA | SÉANCE DU D JUILLET tement, en agissant sur la réaction du milieu, que les sucres s'opposent à l'élaboration du pigment. L’acidification du liquide de culture par les sucres est la conséquence de la diminution d’ammoniaque qui, en leur absence, s'accumule dans la liqueur sous forme de carbonate d’ammoniaque, et de l'évacuation, dans le milieu, d'acides organiques résultant de l’assimilation des sucres par le bacille. Il va sans dire qu'un sucre qui ne serait pas assimilé n’exercerail d'autre action que celle de sa pression dans la solution. Le saccharose, par exemple, qui ne peut servir d’aliment au B.pyocyanique, ce dernier ne sécrétant pas d’inverline, n'empêche aucunement, même à la concen- tration de 10 p. 100, la production de pyocyanine. ERRATUM Note DE M. WEINBERG ET P. SÉGUIN. T. LXXIV, p. 1367, 6e ligne, au lieu de : presque toujours les, lire : la plupart des. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Me A" P'ris. — L, MARETBEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. au SAUT SÉANCE DU BEnrranD (D.-M.) et BRoNISLAWA Feicix (Mie) : Contribution à l'étude de la flore bactérienne des infec- F2. J'UTCEEST Hors SOMMAIRE Lyrcakowsxy et RouGEnTzorr : De la toxicité des extraits de poumons d'animaux normaux (Première com- L'ONSPULÉTINES ANA MAROU MP rs Gllmunication) reset ER Anne BoBEAU (G.) Importance des MassoxnaT (E.) et VanEey (O.) affections mycosiques en Cochin- Etiologie et pupation chez les Di- chine (Note préliminaire) . . . . .. 69 | ptères pupipares et les OEstrides. . Broucaron-ALcock et Tzanck (A.) : Moycno (VENCESLAS) : Analyse phy- Un cas de réaction locale précoce siologique de l'action des rayons au cours de vaccination antigono- ultraviolets sur l'oreille du lapin. . COCCINELLE Laine 54 Mucox (P.) : Processus cytologi- CRuvEILRIER (Louis) : Traitement ques de la sécrétion examinés sur durhumatisme blennorragique chro- pièces fraiches ou pièces d’autopsie pique, au moyen de la méthode des dans la médullaire surrénale . . .. virus vascins sensibilisés de Bes- Niccoux (Maurice) : Appareil pour TAN NN A LAN CASE M re SRE 67 | l'extraction de l’'oxyde de carbone Fauré-Freutert (E.) : À propos des du sang. Applications . . . . . . « Iyosomes » de M. Champy. . 30 Rarnerv (FR.) et TERROINE (Ém.-F.): GAuUTRELET (Jean) et BRIAULT (Paul. Mitochondries et graisse décelable L.) : Influence de l'adrénaline sur histologiquement dans la cellule hé- l'anesthésie par le chloralose (Pre- patique, au cours de régimes variés. HNIETE NOÉ) a di SRE MIRE ee cine 40 RicaauD (A.) et Pezzr (C.) : Car- GiaJA (J.) : Influence Ges produits diographe à traction et à inscription de dédoublement de l’amygdaline HORIZON LAINE RER sur le rapport dans lequel ceux-ci STAssano (H.) et GomPEz (M.) : Du apparaissent au cours de l'hydro- mode d’action différent de quelques lyse diastasique de ce glucoside. . . 33 | sels de mercure. . . ......... KARAFFA-KORBOUTT : Sur quelques changements dans le sérum san- s : guin, provoqués par l'introduction Réunion biologique de Bordeaux. de mellins food dans l'organisme DTA ER ROME ee RL ec 41 Aucaé et Portuanx : Réaction de LapicQuE (Louis) : Sur l'isobolisme l'antigène appliquée à l'étude des de la fibre musculaire striée. . . . . 33 | différents types de bacilles tuber- LÉcaiLLon (A.) : Sur la différen- culeux et à celle des laits tubercu- ciation, en ovules définitifs et en dE RE A NT AE RUE TANT CARPE cellules vitellogènes, des oocytes Porruanx : Réaction de l’antigène contenus dans l'ovaire des collem- appliquée au diagnostic de la tuber- boles (Première réponse à MM. Wil- culose humaïne et à celui des laits lemietide=MANteR) ess See r ÉSMININDERCUIEUXSe ne. 0e RE | BioLocie, Compres RENDUS. — 1913. T. LXXV. 3 Æ er EE 19 30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Mesnil, puis de M. Dastre. k PRÉSENTATION D OUVRAGE. M. M. CauLrLerY remet à la Société, au nom du Comité de la souscrip tion A. Giard, le tome II et dernier des (Æuvres diverses de À. Grarp (1), que le Comité a pu rééditer avec les fonds recueillis. : Dans ce second volume, on a réuni toutes les publications de GARD qui se rapportaient plus spécialement à la faune ou à la flore du Bou- lonnais. Une seconde partie est faite de travaux sur des sujets variés : 130 notes ou articles composent le volume. Un appendice contient des données biographiques sur Giard, la liste complète de ses travaux par ordre chronologique, el un index alphabétique détaillé des noms figurant dans cette liste; cet index facilitera beaucoup la recherche. Le Comité ne pouvait songer à rééditer toute l'œuvre de Giard. Il à écarté de cette réimpression tous les gros mémoires, que leur étendue défend suffisamment contre l'oubli; il a trouvé plus utile, à la fois pour le mémoire de Giard et pour l’utilisation des faits renfermés dans cette œuvre, de réunir en un ensemble un grand nombre de notes ou d’ar- ticles courts, dispersés dans des recueils variés, et par suite difficiles à retrouver. Leur juxtaposition fait ressortir, en outre, l'unité et l’am- pleur de vue biologique qu'ont appréciées chez Giard, tous ceux qui l'ont approché ou qui ont recu son enseignement. À PROPOS DES « LYOSOMES » DE M. CHAMPY, par E. FAURÉ-FREMIET. M. Champy (2) a montré que « l’iodure d’osmium » (3) est réduit par des granulations intracellulaires dont l'existence est très générale et qu'il nomme « lyosomes » en raison de leur pouvoir réducteur. Il (1) Azrren Grarp. OEuvres diverses, réunies et rééditées par les soins d'un groupe d'élèves et d'amis. Paris (Laboratoire d'Evolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm). In-80, t. 1 (1911) : Biologie générale {xr1-590 pages, avec por- éralt)out. MI 14948): FAURE et flore de Wimereux, notes diverses de zoologie (vur-586 pages avec portrait, 5 planches hors texte et figures dans le texte). (2) Granules et substances réduisant l'iodure d’osmium. Journ. anat. el physiol., 1913, n° 4. (3) Je laisse à l’auteur toute la responsabilité de ce terme. SÉANCE DU 12 JUILLET 31 admet, étant donné leurs rapports avec les mitochondries et les grains _ de sécrétion, et leur identité avec certains grains de présécrétion, que les lyosomes « représentent une souche commune » d’où dérivent les enclaves cellulaires les plus variées. à Champy admet que | « iodure d’osmium » doit être très dissociable, car « les solutions renferment toujours une certaine quantité de tétroxyde d’osmium libre ». Mais l’iodure diffusant plus vite que OsO*, le milieu seulement des pièces fixées par une solution de ce corps montre les « Iyosomes », tandis que la périphérie présente l'aspect ordi- naire des préparations osmiques. Il a fait une étude détaillée des réactions microchimiques que peut donnerl'«ïiodure d’osmium »;et bien qu'il réserve ses conclusions à cet égard, les résultats étant peu démon- stratifs, il est permis d'espérer d'après son travail que ce nouveau réactif saura donner d'importantes indicalions. Le grand intérêt cytologique que pourraient présenter les résultats obtenus par Champy demande une critique plus approfondie de sa méthode. | Le réactif de Champy est fait en mélangeant : CSD ASE D AO PA ENE EE r NE e e Re ed partie. NAS RD RS IO0D ES RP NRRNE RE er Te rte os DAT ILES: Le mélange se colore en jaune, et Champy croit démontrer qu'il s’est formé un iodure d'osmium ou un iodosmiate de soude. Or on sait que l’iode est sans action sur l’osmium même en présence d'iodures alealins, et pour obtenir des composés iodés d'osmium il faut employer des moyens plus énergiques. Morath et Wischin, par exemple, ont obtenu l’iodure Osl* en traitant le peroxyde d’osmium Os0° par l'acide iodhydrique. Il se forme une liqueur brune dont se séparent des cristaux noir violet d'iodure. Si, d'autre part, on chauffe Os0* avec KI et HCI, on obtient une liqueur colorée en vert émeraude par le composé Os 2HI. Enfin, en réduisant Os par l'hydrogène, on obtient en faible quantité un sublimé jaune Os. | Il paraît certain qu'aucun de ces iodures d’osmium n'est à considérer dans le réactif de Champy. Nous devons done songer aux sels d’osmium plus complexes que Wintrebert (1903) (1) a étudiés dans un travail qui devrait être classique en histologite. Cet auteur n’a pu obtenir que des iodosmiates tels que Osl'K*:; ce corps est peu soluble et sa dissolution est violet opaque comme celle des iodosmiates d’ammonium$ ele. Il se prépare en traitant par l'acide iodhydrique un osmyloxynitrite : OsOS(NO® PK? + 8HI — Osl'K* + 2NO'H + 3H°0. (1) Recherches sur quelques sels complexes de l’osmium hexavalent. Ann. chimie et physique, vol. XXVII. 32 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - On ne peut davantage admettre qu'il s'agisse de ce composé dans le réactif de Champy. Il faut alors penser aux osmylsels dérivés de l'osmium hexavalent et dont la formule est, d'après Wintrebert : OsO?X:M°, X étant un radical acide monovalent et M un métal monovalent. Ils peuvent être formés à partir de OsO‘ par l’action d'un réducteur convenable en présence d'une base telle que KOH. Or, « bien que, dit Wintrebert, HCI puisse difficilement être considéré comme réducteur », la réaction suivante est possible : Os0' + 4HCI + 2KC1 — OsO°CIK? + CI + 2H°0. « Ce n'est pas, ajoute l'auteur, une véritable préparation, mais une simple production attestant l’analogie du composé obtenu avec les autres osmylsels ». I semble qu'avec l'acide iodhydrique et un iodure une telle réaction soit a fortiori possible suivant l'équation similaire : Os0 + 4HI + 2Nal — OsOiNa® I? + 2H°0, et l’on pourrait admettre qu'il se produise ainsi dans le réaclif de Champy des traces d'un osmyliodure à côté d'un excès de peroxyde non attaqué. Les osmylsels forment avec la potasse et la soude en excès des osmiates de K et de Na de couleur rouge, ce qui explique que le réactif de Champy fonce et vire au rougeâtre par l'addition de ces bases. Au point de vue cytologique, le point important à retenir si cette dernière hypothèse est exacte, serait dans le fait que les osmylsels sont essentiellement instables en milieu neutre; l'eau pure les décompose, mais la liqueur devient alors acide, ce qui permet au sel non altéré de se dissoudre : OsOXIM? + 2H°0 — OsO‘H? 2MX — 2HX. La réduction d'un osmylsel localisée à des grains et à des vacuoles intra- cellulaires, peut donc être due uniquement à la réaction de telles inclusions et à celles du milieu environnant, bien plus qu'à un pouvoir réducteur qui leur soit propre; et ce pouvoir serait d'ailleurs beaucoup moins spéci- fique encore que le cas réducteur du peroxyde d’osmium avec Îles graisses. Il serait donc intéressant d'examiner l’aclion d’une série d'osmylsels purs, et le terme « lyosome » paraît un peu aventuré actuellement. SÉANCE DU 12 JUILLET 33 INFLUENCE DES PRODUITS DE DÉDOUBLEMENT DE L'AMYGDALINE SUR LE RAPPORT DANS LEQUEL CEUX-CI APPARAISSENT AU COURS DE L'HYDROLYSE DIASTA- SIQUE DE CE GLUCOSINE, par J. GïaJa. Lorsque l’on étudie la marche de l’hydrolyse de l’amygdaline sous l'influence de l’émulsine d'amandes et sous l'influence du suc digestif de Helix pomatia, à la température de 38°, on constate une différence essen- tielle entre l’action de ces deux agents d'hydrolyse : dans le premier cas, on trouve au cours de la réaction un excès de sucre réducteur (calculé en glucose) par rapport à l'acide cyanhydrique et à l’aldéhyde benzoïque (la proportion normale qu'on trouve lorsque la réaction est terminée est de 2 molécules de glucose contre 1 molécule d'acide cyanhydrique et 1 molécule d’aldéhyde benzoïque); dans le second cas, on trouve par contre un déficit en glucose par rapport à CNH et C‘H*COH. En essayant d’influencer ce rapport dans lequel apparaissent les produits de dédoublement de l’amygdaline, j'ai obtenu les meilleurs résultats enemplo- yant dans ce but ces mêmes produits : glucose, acide cyanhydrique etaldéhyde benzoïque. J'ai déjà montré que le glucose ralentit la mise en liberté du glucose sous l'influence du suc d'Helix saus avoir d'influence sur l’äpparition de l’acide cyanhydrique {1). Dans la présente note, j’exposerai brièvement les résultats concernant l'influence des produits de dédoublement de l’amygdaline sur l'hydrolyse de ce glucoside par le suc d'Helix et par l'émulsine d'amandes. I. Suc pb HELIxX. — a) Le glucose n’a pas d'influence sur la mise en liberté de CNH ‘2), mais il ralentit celle du glucose. b) L’acide cyanhydrique est empêchant envers l'acide cyanhydrique. I ralentit aussi très peu la mise en liberté du glucose. IT faut remarquer que l’action de CNH n’est sensible que lorsque la - réaction diastasique est suffisamment avancée. c) L'aldéhyde benzoïque exerce une action retardatrice très marquée sur la mise en liberté de CNH et du glucose. Mais l'action envers CNH est encore plus marquée que celle envers le glucose, de telle facon que (1) J. Giaja. Sur l'empêchement de la production de sucre réducteur dans l’'hydrolyse diastasique de l'amygdaline, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, ALXXI,-p. 509, 19414. (2) J'ai constaté que l’aldéhyde benzoïque apparaît toujours parallèlement à l'acide cyanhydrique en quantités équimoléculaires. Par conséquent, ce qui est dit sur l'apparition de l'acide cyanhydrique s'applique également à l’appa- rition de l’aldéhyde benzoïque. 34 ___ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'excès de CNH que l’on trouve ordinairement par rapport au glucose, peut disparaître sous l'influence del’aldéhyde benzoïque, et alors on peut trouver à un certain moment de la réaction le glucose et CNH en propor- tion théorique. IT. EMULSINE D'AMANDES. — a) Le glucose ralentit l'apparition ie CNH, mais cette action empêchante est encore plus prononcée envers le glu- cose. De telle façon, par adjonction de glucose, on peut trouver, au cours de la réaction, l'acide cyanhydrique et le glucose prop Ant de l'amyg- daline, en proportion presque théorique, tandis qu'on trouve cross rement, comme nous l’avons dit, un excès de glucose. b) L'acide cyanhydrique a une action retardatrice assez faible, qui est un peu plus prononcée enversl'acide cyanhydrique qu’envers le glucose. c) L’aldéhyde benzoïque retarde énergiquement la mise en liberté de CNH et du glucose. Toutefois son action est plus énergique envers CNH qu'envers le glucose. Montrons maintenant que les résultats exposés peuvent être ramenés à la règle suivante : Les produits de dédoublement de l’amygdaline (CNH, CH°COH et glucose) influencent l'action des ferments (émulsine d'amandes et suc d'Hélix) sur ce glucoside, en retardant chacun la mise en liberté du même corps aux dépens de l'amygdaline. _ Rappelons que sous l’action du suc d'Hélix l'amygdaline se dédouble en deux temps comme il suit : CAOHYOUN + H°0 — CNH + CSHSCOH + C'H201, (2) CeH#04 + H°0 = 2 C'H!206, (2) Sous l'action de l'émulsine d'amandes la réaction se fait également en deux temps, mais d'une autre manière : COHSOUN Æ H°0 — CSH#06 -E CHAHITONN, (1) CHIOS N + H°0 CNE + CHSCOH + CSH05. (3) I En appliquant la règle que nous avons exposée plus haut, voyons comment agira le glucose sur l’activité du suc d’Hélix. La réaction (1) ne sera pas influencée puisqu'il n’y a pas de mise en liberté de glucose. Mais comme dans cette réaction tout l'acide cyanhydrique et l’aldéhyde benzoïque de la molécule d’amygdaline sont mis en liberté, il en résulte que la marche de l'apparition de ces deux corps ne sera pas iafluencée par le glucose. Dans la réaction (2), il s’agit de l’hydrolyse d’un disaccharide fournissant exclusive- ment du glucose ; cette réaction sera retardée par le glucose. .Le résultat final sera que le glucose n’agit pas sur la mise en liberté du CNH et de C‘H*COH, mais retarde celle du glucose. C’est ce qu’on observe, comme nous l'avons vu. Pour l'émulsine d'amandes, nous voyons qu'il y a dans la réaction (1), appa- rition d’'amygdonitrileglucoside et d’une molécule de glucose. Par consé- quent le glucose retardera cette réaction. Dans la réaction (2), il ya également mise en liberté de glucose; par conséquent, cette réaction sera également retardée. Mais comme la mise en liberté de CNH et de CHSCOH dépend dans SÉANCE DU Â2 JUILLET 39 cette dernière réaction de la mise en liberté de la molécule du glucose, il s’ensuit que leur production sera également retardée, l’action retardatrice du glucose est plus intense dans la réaction (1) que dans la réaction (2). En ce qui concerne CNH dans son influence d’action sur l'Hélix, il doit y avoir ralentissement de la réaction (1), qui se traduit par une production moindre de CNH, de C°H>COH et du disaccharide en même temps. Dans la réaction (2), CNH n’exercera pas d'influence, mais par ce fait que la pro- duction de disaccharide a ét£ ralentie en (1), le ferment se trouvant dans la réaction (2) en présence d'une quantité moindre de ce corps à hydrolyser, il. y aura également moins de glucose de produit. On constate que le ralentis- sement produit en (1) est plus intense que celui produit en (2) et qui n’est que la conséquence du premier. Ce qui vient d’être dit de CNH s'applique égale- ment à C°HSCOH (1),avec cette différence que l’action empêchante de ce corps est plus intense que celle de CNH. Dans le cas de l’émulsine d'amandes, CNH n’a pas d'influence sur la réaction (1), qui met en liberté 1 mol. de glucose et 4 mol. d'amygdoni- trileglucoside, mais il influence la réaction (2) en retariant la mise enliherté de CNH, CH°COH et de la seconde molécule de glucose. Le résultat final sera : ralentissement de la mise en liberté de tous les trois produits d'hydrolyse de l'amygdaline, mais surtout de l'acide cyanhydrique et de l’aldéhyde ben- zoique. SUR L'ISOBOLISME DE LA FIBRE MUSCULAIRE STRIÉE, par Louis LAPICQUE. Verworn a récemment créé le mot isobolique, appliqué à la fibre du nerf moteur, pour signifier que le fonctionnement de cette fibre obéirait à la loi du « tout ou rien ». Le fait avait été affirmé par Gotch, en 1902, d’après des expériences sur la variation négative ; Verworn pense en trouver une nouvelle preuve dans des expériences sur l'asphyxie du nerf (2). È Pour le nerf, je me demande si les expériences en question ne peuvent pas s’interpréter autrement, car un certain nombre de mes observations impliquent, il me semble, que l'amplitude de l’influx nerveux est fonction de la grandeur de l’excitation (3). Mais pour la fibre musculaire striée, Keith Lucas a affirmé aussi la loi du « tout ou rien » sur le terrain suivant ; la grandeur de la réponse (1) L’aldéhyde benzoïque peut agir non seulement sur l’action diastasique, mais aussi sur les ferments, en les détruisant plus ou moins lentement, Je reviendrai sur cette question dans un mémoire qui paraitra ailleurs. (2) Zeitsch. f. allgemeine Physiologie, 1912. (3) Par exemple, l'élévation de la rhéobase du nerf dans les premiers stades de la curarisation. Comptes rendus de la Soc. de Bologie. 28 juin 1943. 36 , SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'un muscle dépend du nombre des fibres qui entrent en jeu; des exci- tations d'intensité croissante atteignant de nouvelles fibres les unes après les autres, l'accroissement de la réponse se fait par paliers. K. Lucas a pu dans certains cas mettre une telle discontinuité en évidence, et tout récemment, sous sa direction, Mines en a obtenu des exemples remarquables sur le couturier (1). Des expériences d’une nature toute différente m'ont amené à la même opinion que je formulerai ainsi: la ‘bre musculaire striée répond à une excitation unique, quelle que soit cette excitation, par une contraction qui est toujours pareille à elle-même (isobolique), ou bien ellene répond pas du tout. Voici l'énoncé de quelques faits que j'ai observés en reprenant cet hiver, avec M Lapicque, l'étude de l’excitabilité non plus seulement pour le seuil, comme dans presque toutes nos recherches antérieures, mais pour diverses grandeurs de réponse et pour le maximum. : L'objet de ces recherches est essentiellement le gastrocnémien et le sciatique de la grenouille et de quelques animaux voisins ; le muscle est attelé à un myographe de Gilardoni et trace ses raccourcissements sur le cylindre immobile, sous forme de petits ares faciles à mesurer et à comparer entre eux; l’excitalion consiste en courants constants limités. 1° Znfluence de la durée de l'excitation sur la grandeur de la réponse. La grandeur de la réponse s’accroit avec la durée de l’excitation, jusqu'à une certaine durée limite qui est, dans tous les cas, la même que la limite pour l'obtention du seuil. Par exemple, on fait une fermeture brusque de courant constant prolongé (excitation indirecte), et on cherche l'intensité liminaire (rhéo- base); puis on raccourcit le temps du passage jusqu'au moment où la contraction minimale disparaît (on trouve aiasi, pour le gastrocnémien de la grenouille verte, à la température de 16 degrés, une durée voisine de 3 5). On recommence l'expérience avec une intensité un peu plus forte, de façon à obtenir par le courant prolongé, une contraction net- tement plus haute, mais encore sous-maximale; en raccourcissant progressivement le temps du passage, on voit cette hauteur de con- traction commencer à diminuer juste à la durée pour laquelle la con- traction minimale disparaissait. Symétriquement, si l'on prend une intensité quelconque plus élevée que la rhéobase, sous l'influence de durées successives croissantes, la contraction grandit, mais jamais au delà de cette même limite reconnue pour le seuil ; le maximum peut être atteint pour des durées plus courtes si l'intensité est suffisante, mais s’il n’est pas alteint, disons à trois millièmes de seconde suivant le type (4) Journal of Physiology, 1905, 1909 et 1913. SÉANCE DU 12 JUILLET 31 ordinaire, l'augmentation de la durée du passage ne produira plus aucun accroissement dans la contraction (1). Si l’on prend un courant progressif (de forme exponentielle, au moyen d'une capacité introduite convenablement en dérivalion), il faut une durée plus grande, jusqu'au centième de seconde et au delà pour que l'onde liminaire atteigne le seuil (2). On peut faire varier cette limite suivant la capacité. Dans chaque cas, la limite est la même pour le seuil et pour le maximum. 20 Grandeur de la marge d’excitations sous-maximales. A partir du niveau où l'on atteint le seuil, dans quelle proportion faut-il augmenter l'intensité pour atteindre le maximum? Je suis surpris de ne trouver dans la bibliographie à peu près aucune détermi- nation sur ce point. La comparaison de l’excitation directe et indirecte d’un même muscle donne lieu à la constatation suivante, facile à faire, mais que je n'ai vue signalée nulle part : la marge est beaucoup plus petite dans l'excitation indirecte que dans l'excitation directe; si on fait égale à 100 l'intensité liminaire, le maximum sera atteint à 130 ou 140 dans l'excitation indirecte, à 400 ou 500 dans l'excitabilité directe (gastrocnémien non curarisé, cathode seule sur le nerf ou sur le muscle, anode diffuse). En variant les conditions de diffusion du courant, on agit sur cette marge; si au lieu d'une cathode sur le muscle, on en met deux, trois ou quatre convenablement distribuées, la marge est en général nota- blement diminuée. D'autre part, on arrive à des résultats intéressants en modifiant (1) Pour des courants un peu forts, il y a, pour des durées plus longues, après une certaine zone de contraction invariable, un nouvel accroissement (secousse hypermaximale de Fick). C’est un phénomène nouveau, qui, dans certains cas au moins, s'explique par l'addition d’une excitation d'ouverture; je reviendrai plus tard sur ces faits. Mais il faut se rappeler que l'effet maximal d'une excitation unique n’est jamais le maximum de la contraction du muscle, celui-ci ne pouvant être atteint que par une sommation d’excita- tion. K. Lucas et Mines ont insisté sur ce point, et fait les réserves nécessaires sur la signification ici du «tout ou rien ». C’est pour cela que je renonce à cette expression et reprends celle de Verworn, qui me paraît adéquate. (2) Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1908, p. 624. — L’ortho- rhéonome à gouttière de sulfate de zinc ne convient pas pour ces recherches; il donne des résultats irréguliers, souvent des contractions plus grandes que le maximum de l'excitation unique. En présence de tels résultats, Schott a pensé que le courant progressif était plus excitant que le courant brusque (Archives de Pfiüger, t. XLVIIT, 1891). Je me suis convaincu qu'il s’agit de sommation d’excitations par suite de soubresauts dans l'établissement du courant. 38 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans un sens connu l'excitabilité d’une partie des fibres; le muscle est placé entre deux tubes de verre longitudinaux maintenus par des courants d'eau à deux températures différant de 10 à 13 degrés; 5 l’électrode excitante est placée tantôt du côté chaud, tantôt du côté froid; et on excite tantôt par des passages longs, tantôt par des passages brefs de courant, pour lesquels l’excitabilité est modifiée en sens inverse par la température. Le phénomène est trop complexe pour être exposé en détail ici. Mais les variations de la marge dans ces conditions, comme dans les conditions précédentes, ainsi que les considérations sur l'influence de la durée s'accordent au mieux avec . l'idée que la grandeur de la réponse dépend, non du degré de raccour- 11 cissement de chaque fibre, mais seulement du nombre des fibres qui se contractent. . La discussion des Zeitreise, de von Kries, conduit encore à la même conclusion. Cette conception entraîne des modifications profondes dans la facon dont nous devons nous représenter l’influx nerveux volontaire. Mais ces : conséquences, si elles troublent nos habitudes, ne présentent, dans la mesure où je les ai examinées, aucune contradiclion avec les expé- riences. Au contraire, les recherches électrophysiologiques récentes sur | cet influx, comme des observations anciennes restées plus ou moins paradoxales, s'expliquent d’une facon satisfaisante en partant du fonctionnement isobolique de la fibre striée. CR (Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum.) ANALYSE PHYSIOLOGIQUE DE L'ACTION DES RAYONS ULTRAVIOLEHTS SUR L'OREILLE DU LAPIN, par VENxcEsLas Moycno. \ Après avoir décrit les effets bruts de l’action des rayons ultraviolets sur l'oreille de lapin, déterminé la nature des radiations actives (1), étudié l'influence de l'intensité du rayonnement, montré la sensibilité de cer- tains tissus de l'oreille aux rayons ultraviolets et la longue persistance des effets intracellulaires (2), il étail intéressant de préciser l’action des rayons ultraviolets au point de vue physiologique et particulièrement l'influence du système nerveux. Cette influence peut être étudiée par deux méthodes : section des nerfs et l'emploi des poisons. (1) Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 17 février 1913. (2) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 21 avril 1943. / SÉANCE DU AÂ2 JUILLET 39 Section des nerfs. — 4° Section des nerfs après irradiation. On irradie des points symétriques sur les deux oreilles d’un lapin pendant la même durée. Une demi-heure à trois heures après, on sectionne asepti- quement le nerf sympathique et auriculaire d’un seul côté. On compare les effets des irradiations de deux oreilles. a) Temps de réaction. — La durée qui s'écoule entre le moment d'irra- diation et l'apparition visible de la rougeur est plus pelite du côté des nerfs sectionnés. Ainsi, dans les conditions d'expérimentation, cette durée du côté opposé est égale de six heures à neuf heures; pour le côté normal, elle est généralement plus grande que douze heures. b) Intensité de la réaction. — La comparaison des stades correspon- dants des effets des irradiations, par exemple le maximum de la rougeur, montre que l'intensité de ce phénomène est plus forte du côté opéré que du côté normal. c) Persistance des effets. — Malgré l'intensité plus forte des effets d'irradiation sur l'oreille opérée, on observe sur cette oreille par com- paraison avec la normale : «. Que les effets disparaissent plus rapidement, au bout de six à neuf jours ; 8. Que la desquamation se produit rarement et le pigment ne se forme pas d'une manière visible comme il est de règle; y. Que le système pileux est stimulé sur toute oreille, mais d'une facon plus intense aux endroits irradiés. Donc, la section des nerfs de l'oreille externe de lapin produit : une accélération de l’apparition visible des effets d'irradiation, un renfor- cement de l'intensité des phénomènes inflammatoires, enfin un rétablis- sement plus rapide. | 2° Comparaison des effets des irradiations faites avant et après la section des nerfs. — On irradie une oreille dans un ou plusieurs points. Après avoir sectionné une demi-heure à trois heures plus tard le nerf sym- pathique et auriculaire du même côté, on irradie de nouveau la même oreille aux endroits voisins des irradiations précédentes et pendant les mêmes durées. Les deux séries d’irradiations, antérieure et postérieure à la section, ne présentent aucune différence sensible dans l’évolution des réactions. En outre, par rapport aux irradiations de la même durée sur l'oreille normale, les deux séries d’irradiations de l'oreille opérée présentent même accélération dans l'apparition des effets, même augmentation de l'intensité des réactions inflammatoires, même accélération dans la disparition des effets. Des résultats tout à fait pareils ont été obtenus par les irradiations faites quelques heures, quelques jours ou même quelques semaines après la section des nerfs. Par conséquent, il ne semble pas que le système nerveux intervienne SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE & (==) d'une facon directe sur les effets des irradiations. Les changements qu'on observe après la section des nerfs doivent être attribués plutôt aux modifications vasculaires et celles de nutrition qui en résultent dans les tissus de l'oreille. Des résultats assez analogues à la section des nerfs sont obtenus par l'élévation de la température. La température à laquelle l'animal est maintenu après l'irradiation, favorise l'apparition plus rapide, augmente l'intensité des réactions inflammatoires. En outre, il résulte de ces expériences que l’état des vaisseaux au moment d'irradiation ne joue aucun rôle sensible. Que les vaisseaux soient contractés, comme ils le sont avant la section des nerfs, ou qu'ils soient dilatés comme cela a lieu après la section des nerfs, les effets restent les mêmes. INFLUENCE DE L’ADRÉNALINE SUR L’ANESTHÉSIE PAR LE CHLORALOSE (Première note), par JEAN GAUTRELET et PauL-L. BRIAULT. On sait qu'à dose anesthésique le chloralose en injection intraveineuse provoque tout d'abord chez Le chien une phase d’excitation plus ou moins marquée. C’est ce que nous avons d’ailleurs maintes fois vérifié. Nous avons observé que si l'animal avait recu auparavant une petite quantité de suprarénine ou d’adrénaline (1 milligramme par exemple), la phase d’excitation était supprimée (1). L'injection primitive de suprarénine avait été faite à des moments extrêmement variables et parfois cependant très éloignés de l'injection consécutive de chloralose. Nos observalions portent sur 9 chiens: 1 heure d'intervalle entre les injections de suprarénine (Creil) et de chlo- ralose chez Passy; 4 heures d'intervalle, chez Favori ; 24 heures, chez Argent, Descartes, Sulpice ; 48 heures, chez Fox, Maine ; 20 jours, chez Léon ; 23 jours, chez Prodique. Ces animaux tombèrent comme une masse lors de l'injection de chloralose, sans le moindre cri, sans le moindre soubresaut ; les tracés manométriques, pris lors de l'injection, en témoignent. (1) Nous ferons remarquer que nous employons le chloralose à la dose de 0 gr. 12 par kilogramme et que nous le diluons dans le minimum de liquide. SÉANCE DU 12 JUILLET Al A noter également que, dans les premiers moments tout au moins qui suivirent l'injection de chloralose, ces chiens ne manifestèrent pas l'hyperexcitabilité médullaire caractéristique de cette anésthésie. On sait d’ailleurs que l’adrénaline favorise l’action des anesthésiques locaux comme la cocaïne (Schultz considère l’adrénaline comme jouant le rôle de mordant vis-à-vis des anesthésiques), et même généraux comme le chloroforme. On sait également que l'adrénaline peut jouer le rôle d'antidote de Ia strychnine (Falta et Iveovic) ; récemment d’ailleurs, J. CamusetR. Porak démontraient que les animaux privés de surrénales sont plus sensibles à la strychnine. Nous avons, en outre, pu observer nous-mêmes que À milligramme de suprarénine était susceptible d'arrêter immédiatement les convul- sions cloniques que provoquaient les matières colorantes, la thionine en particulier, dans certaines conditions (Denis et Fox). SUR QUELQUES CHANGEMENTS DANS LE SÉRUM SANGUIN, PROVOQUÉS PAR L'INTRODUCTION DE MELLINS FOOD DANS L'ORGANISME ANIMAL, par KARAFFA-KORBOUTT. On a fait plusieurs fois des essais pour provoquer la production des anticorps spécifiques par l'introduction des corps chimiques de consti- tution relativement simple, par exemple des alcaloïdes; si on fait abstraction de la formation des précipitines après l'immunisation des animaux avec divers corps albuminoïdes, ces essais n'ont pas donné de résultats positifs. Sur la proposition de M. Metchnikoff, nous avons étudié les change- ments qui ont lieu dans les sérums des animaux immunisés avec Mellins food (farine alimentaire pour les enfants). _ Mellins food est un mélange homogène de différentes substance (matières albuminoïdes, principalement de provenance animale, graisse, amidon. lactose). La composition moyenne est, d’après Stuzer, Mansfeld, la suivante : eau, 6,15 p. 100; matières albuminoïdes, 7,81 p. 100; -graisse, 0,29 p. 100 ; amidon, 6,93 p. 100; sucre, 75,65 p. 100: cendres, 3,17 p. 100. Nous nous sommes servi, pour l'introduction par voie intrapéritonéale aux cobayes, et par voie intraveineuse aux lapins, d'une émulsion à 10 p. 100 dans l'eau physiologique à NaCÏ. On stérilisait l’'émulsion en une seule fois à 100 degrés, ou, à plusieurs reprises, à 60 degrés. La préparation des animaux, comprenant 4 à 5 injeclions, se faisait pendant un intervalle de 7 à neuf jours. On a étudié le sérum au point de vue de la teneur en précipitines et A) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en alexine, et aussi au point de vue de la fixation de l’alexine ; on se servait comme antigène du Mellins food lui-même ou de ses parties composantes, prises dans des proportions correspondantes. On a étudié aussi dans les mêmes conditions l’exsudat de la cavité péritonéale. Les résultats obtenus permettent d'établir les changements suivants dans le sérum des animaux préparés par rapport au sérum des témoins : La quantité de l’alexine augmente dès le deuxième jour; le maximum de l’alexine accumulé est atteint environ au moment de la dernière injection; la quantité de l’alexine augmente d'une fois et demie à deux fois et demie. Le sérum des animaux préparés combiné avec du Mellins food (antigène) fixe plus d’alexine que le sérum des témoins; la fixation de l’alexine aiteint 3 à 4 unités, c'est-à-dire, dans les conditions de nos expériences, 15 à 20 millièmes de centimètre cube. Si on prend comme antigène, non pas le Mellins food, mais les substances qui le composent {caséine, peptone, amidon, sucre), en ne changeant rien aux autres conditions, on n'obtient pas de fixation de l’alexine. Dans l’exsudat péritonéal des animaux préparés, on constate une faible augmentation de l’alexine par rapport aux témoins; cet exsudat fixe de même un peu plus d’alexine que l’exsudat des cobayes normaux; ces deux phénomènes se manifestent cependant d’une manière considé- rablement plus faible dans l’exsudat que dans le sérum. Il faut ajouter que, par l'introduction dans le sang de la peptone pure, on est arrivé à augmenter la quantité de l'alexine dans le sérum, mais le sérum n'a pas acquis la propriété de fixer l'alexine en présence de la peptone (antigène). (Travail du laboratoire de M. le professeur Metchniko/ff.) DU MODE D'ACTION DIFFÉRENT DE QUELQUES SELS DE MERCURE, par H. STassano et M. Gompeu. Dans une note antérieure (1), nous avons montré que vis-à-vis du tètard la toxicité des différents sels de mercure ne s'échelonne pas d’après leur degré différent de dissociation électrolytique, conformément au principe général qui considère ce facteur comme synonyme de « coefficient d'activité » d’une substance. (1) Stassano et Gompel. De la toxicité des différents sels de mercure. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 juin 1913. SÉANCE DU 12 JUILLET 43 Nous avons montré, d'autre part, dans celte même note, qu’en ce qui concerne en particulier chacun des sels de mercure sur lesquels portaient nos expériences, la toxicité pour le têtard diminue parallè- lement à la diminution que nous causions dans le degré de dissociation du sel en expérience par addition d’hyposulfite de soude. Ce qui, au contraire, est conforme au principe ci-dessus Cnoncé. Ces résultats contradictoires nous ont amenés à chercher dans le mode d'action particulier à chacun des quatre sels de mercure étudiés par nous, l'explication du désaccord que nous venons de signaler. Rapidité d'action. — La durée de l'immersion des têtards dans les différentes solutions mercurielles, capables de provoquer les effets toxiques consignés dans la note antérieure, est-elle la même pour les différents sels? | Les têtards, après un séjour de 15, de 30, de 45 ou, enfin, de 60 minutes, dans chacune des solutions en étude, sont rincés dans l'eau de source et laissés après en observation dans cette même eau. Pour obtenir des résultats démonstratifs, il faut expérimenter sur des solutions déterminant la mort des têtards en deux ou trois heures. Nous choisissons ainsi pour le biiodure, la concentration n/50.000; pour le benzoate, la concentration n/25.000: pour le bichlorure, les concen- trations n/10.000, n/20.000 et n/40.000; et enfin, pour le cyanure, les solutions très concentrées n/100, n/500 et n/1.000. Voici les résultats : 1° L’immersion de 15 minutes dans La solution de biiodure est suffisante pour amener la mort du têtard; la mort survient seulement avec un léger retard vis-à-vis des têtards témoins, c’est- à-dire des tétards laissés à demeure dans la solution mercurielle correspondante. 2° Pour le bichlorure à la concentration de n/10.000, cette durée d'immersion n'est pas suffisante pour provoquer la mort; avec la so- lution plus concentrée, n/5.000, la mort survient, mais avec un retard considérable, de presque 2% heures; toutefois, avec la concentration encore plus forte, n/1.000, les têtards qui n'y ont séjourné que 15 minutes meurent seulement avec un petit retard sur les têlards témoins, environ une demi-heure après. 3° Pour le benzoate, l'immersion de quinze minules n’est pas mor- telle; l'immersion d'une durée double, trente minutes, l’est au contraire; mais la mort ne survient que très tardivement, vingt-quatre à quarante- huit heures après la mort des têtards témoins. 4° Pour le cyanure, avec l'emploi de concentrations relativement con- sidérables, pour obtenir la mort des têtards, il faut augmenter encore la durée de l'immersion. Aussi, même à la concentration de n/100, l'immersion pendant quinze minutes n’est pas mortelle; il faut que les tétards restent au moins trente minutes dans cette concentration pour 44 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE être atteints mortellement : néanmoins leur mort daus ce cas ne sur- vient que tardivement, le lendemain. Effets toxiques lointains. — Les têlards qui échappent à la mort à la suite d’une immersion insuffisante dans ces différentes solulions mor- telles, particulièrement ceux ayant subi l’action des solutions de cyanure, présentent à la longue des accidents hydropisiques. Chez les têtards ayant séjourné dans les solutions concentrées de cyanure, ces accidents sont constants et semblent se borner aux téguments les plus superfi- ciels, à l'épithélium qui recouvre leur corps. Chez les têtards ayant subi l'action des autres sels, du biiodure par exemple à la concentration très faible n/200.000, ces accidents, au con- traire, sont très rares. On les constate sur un nombre très restreint d'individus. De plus, ils affectent, en outre de l’épithélium, le corps même du têtard, dont plusieurs régions apparaissent distendues. Chez les têtards qui ont plongé pendant une heure dans une solution de cyanure à n/500 et ont été passés ensuite dans l’eau de source, dès le troisième ou le quatrième jour, Fépithélium apparaît gonflé, l'espace clair qui le sépare des tissus sous-jacents mesure déjà 2 à 3 millimètres d'épaisseur; au niveau des points d'insertion, surtout autour des yeux, des épanchements hémorragiques se produisent. L'espace libre entre l’épithélium et le corps grandit rapidement dans la suite et atteint son maximum vers le 12° jour. À ce moment, le têtard présente un aspect bien étrange ; son corps visiblement normal est placé comme au milieu d'une vessie gonflée, transparente ; ses mouvements sont très gênés ; il nage par saccades et, au repos, se place sur le dos. La mort survient vers le15° jour. [l y a des têtards qui en réchappent; chez ceux-là, les accidents hydropisiques disparaissent peu à peu. Conclusions. — 1° Le biiodure se signale par une grande rapidité d'action, même aux faibles concentrations; rapidité d'action qui l’em- porte sur celles des autres sels étudiés par nous, y compris le bichlo- rure à de fortes concentrations. Chez les lêtards qui échappent à une action mortelle, des accidents hydropisiques, ayant leur siège au niveau de la tête et de la queue, témoignent de son action à l’intérieur de l’or- ganisme ; 2° Le cyanure se fait remarquer par son action beaucoup pluslenteet qui semble s'arrêter aux léguments les plus superficiels du têtard ; 3° Le benzoate et le bichlorure occupent une place intermédiaire entre le biiodure et le cyanure, en tant que rapidité d'action et pouvoir de pénétration dans les tissus du têtard. (Travail du laboratoire d2 physiologie de la Sorbonne.) SÉANCE DU 12 JUILLET LE Q6 DE LA TOXICITÉ DES EXTRAITS DE POUMONS D'ANIMAUX NORMAUX (Première communication), par LYTcHKOwskY et ROUGENTZOFF. Pour coaguler le fibrinogène du sang il faudrait, suivant la théorie de Morawitz, l’action combinée de la prothrombine, de la thrombokinase et des sels de calcium. D'après la même théorie, la prothrombine et les sels de calcium seraient toujours présents dans le sang circulant. Quant à la thrombokinase, elle tire- rait l’origine des éléments figurés du sang et des cellules des tissus. Les recherches du D' Lytchkowsky (1) faites à la clinique du professeur Oppel, à Saint-Pétersbourg, avaient montré que l'organe le plus actif pour la formation de la thrombokinase étaient les poumons des lapins. Le but de notre travail actuel est de continuer l'étude de l’action de la thrombokinase pulmonaire sur les lapins et les cobayes à l’aide d’injections intraveineuses d'extraits de poumons dans leurs différents états et dans leur combinaison avec des sérums. Nous nous sommes servis pour nos expériences d'extraits de poumons de lapins et de cobayes. Ces extraits furent préparés d’après la formule que le Dr Litchkowsky donne dans la thèse citée plus haut. Nous avions à notre disposition six sortes d'extraits, dont quatre furent dans les proportions suivantes : { gramme de poumon pour 10 de l’eau phy- siologique à NaCI avec 0,25 p. 100 de phénol. L’extrait 2 était à 1 p. 20et le 5 à 1 p. 40. Les résultats de nos recherches que au mois d'octobre et de novembre 1912 furent les suivants : I. — Sur dix-huit lapins nous avons constaté que les extraits de poumons des lapins normaux, préparés de telle facon qu'une partie de poumons exprimée était mélangée à dix parties de l’eau physiologique à NaCl et à 0,25 p. 100 de phénol, tuaient les lapins en cinquante ou cent vingt secondes, à condition d'introduire ces extraits dans la veine auriculaire à la dose de 0,1 p. 1000 grammes du poids de lapin. Des doses moindres (0,6-0,08 p. 1000 grammes du poids d'animal) provo- quent des phénomènes très graves ou une mort latente. I. — Sur dix autres lapins on avait vu que les mêmes extraits chauffés une demi-heure à la température de 56 degrés au bain-marie perdaient leur pouvoir toxique et ne tuaient pas les lapins même à la dose de 0,15-0,7 ec. c. pour 1000 grammes d'animal. (4) M. Lytchkowsky. De l’hémophilie. Thèse de 1911. BioLoGie. CoMpTes RENDUS. — 1913, T. LXXV. ES 46 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE III. — Sur onze lapins nous avons constaté que les extraits pulmo- naires qui ont perdu leur pouvoir toxique après chauffage à 56 degrés pendant une demi-heure redevenaient actifs et mortels pour les lapins à la dose de 0,1-0,95 c.c., si immédiatement avant l'injection on les mélangeait avec 0,2-0,3 c.c. p. 1000 grammes du poids d'animal de sérum normal de lapin. IV. — Des injections d'extraits chauffés une demi-heure à 56 degrés : et mélangés à du sérum normal de lapin également chauffé pendant une demi-heure à la température de 56 degrés et à la dose sûrement mor- telle pour le mélange non chauffé n’ont eu aucune action évidente sur : deux de nos lapins. V. — Sur sept lapins nous avons remarqué que le sérum des lapins même, pris dans la quantité de 0,3-0,7 c.c. p. 1000 grammes du poids d'animal et injecté dans les veines, ne provoquait aucune action évidente, même si on le mélange à une dose d'un extrait de poumon chauffé ne dépassant pas 0,05 c. c. p. 1000 grammes du poids d'animal. Une dose non mortelle de l'extrait chauffé (0,5 c. c. p. 1000 grammes) étant mélangée avec 0,05 c.c. de sérum de lapin s'était montrée mortelle pour un lapin dont le poids était de 2130 grammes. VI. — Le tableau de la mort des animaux en expérience portait dans tous nos cas à peu près le même caractère : au bout de vingt à qua- rante secondes survenait une sorte d'inquiétude, la respiration devenait difficile, les animaux titubaient: ils poussaient parfois des cris, faisaient des sauts, et on remarquait ensuite : chute sur le côté, opisthotonos et la mort. A l’autopsie, les poumons étaient atélectasiés; le cœur droit, la veine cave et la veine porte étaient remplis de caillots sanguins avec une toute petite quantité de sang liquide. L'’aorte, dans la plupart des cas, paraissait complètement thrombosée. Dans les intestins, on remarquait des phénomènes de stase. Conclusions. — 1° La mort, provoquée chez des animaux par l’injec- tion intraveineuse d'extraits actifs de poumon, doit s'expliquer par la rapide coagulation du sang dans les vaisseaux. 2° Pour que telle action se produise, deux facteurs sont nécessaires : un thermostabile et l’autre thermolabile. Ces deux substances se trouvent dans les extraits frais de poumons de lapin. La présence de la deuxième substance (substance thermolabile) se constate facilement dans les sérums frais de lapins en les ajoutant aux. extraits chauffés de poumons qui, par cela même, deviennent actifs. 3° Ni l’une ni l’autre substance ne doivent se trouver en quantité suffisante dans le sang circulant, puisque l'introduction dans la veine de l’une d'elles, et à la dose sûrement mortelle, ne tue pas l'animal. 4° I] nous semble bien que la substance thermostabile doit corres- SÉANCE DU Â2 JUILLET % 1 pondre au « cytozyme de Bordet et de Delange » (4), et la substance thermolabile au « serozyme des mêmes auteurs ». (Travail du laboratoire de M. le professeur Metchnikoff.) MITOCHONDRIES ET GRAISSE DÉCELABLE HISTOLOGIQUEMENT DANS LA CELLULE HÉPATIQUE, AU COURS DE RÉGIMES VARIÉS, par Fr. RarTuery et Ém.-F. TERROINE. Dans un travail antérieur (2), nous avons examinéles mitochondries ou granulations des cellules hépatiques du lapin soumis à des régimes variés. Il résultait de notre examen que les mitochondries n'offrent pas de changements appréciables, quelle que soit la nourriture de l'animal; elles semblent indépendantes de l'alimentation. Il était indiqué de reprendre la même étude sur le chien: Nous avons donc fait porter l'examen histologique sur les animaux qui, au cours des recherches systématiques poursuivies au laboratoire sur la teneur des org&nes en graisses et en lipoïdes, sont soumis à des régimes différents (3). Rappelons que ces recherches ont montré que la teneur du foie, comme celle des autres parenchymes, en acides gras fixes et en cholestérine oscille peu autour d’une valeur constante, valeur qui semble largement indépen- dante des états nutritifs (inanition, suralimentation). En particulier, la suralimentation à l’aide de matières grasses ou de lécithine ne la fait pas varier. Nous avons recherché s'il existait un parallélisme entre les résultats de l'analyse chimique et de l'examen histologique. I. — Aspect’ des mitochondries. Nous avons recherché et examiné les mitochondries, chez des animaux normaux pris au hasard. Les mito- chondries du chien apparaissent sous forme de bâtonnets trapus, volu- mineux, de dimensions différentes dans une même cellule : tantôt ce sont des granulations un peu allongées, tantôt de véritables bätonnets. Ces formations sont extrêmement abondantes dans la cellule hépa- tique normale du chien: elles sont plus volumineuses, plus épaisses que chez le lapin. Elles se colorent électivement en rouge par la colo- ration de Galeotti. À. — Nous avons examiné des chiens soit en état de jeûne, soil en pleine digestion : Les mitochondries ne présentent aucune modification, ni de nombre, ni de forme, ni de volume, au cours de la digestion; ) Annales de l'Institut Pasteur, n°° 9 et 10 de 1912. ) Ces Comptes rendus, t. LXVIIE, mars 1910. 3) V. notamment, Journ. de Physiol., t. XV, n°3; mai 1913, p. 549-563. 18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE celle-ci ne semble donc pas influer notablement sur ces formations. B. — Nous avons ensuite fait porter nos recherches sur des chiens suralimentés, la suralimentation étant effectuée au moyen d'aliments différents : 1° Protéiques et hydrocarbonés : Un chien de 6 kilogrammes recoit quotidiennement, pendant vingt-six jours, 500 grammes de viande de cheval crue, 50 grammes de riz bouilli, 140 grammes de sucre. 2° Graisses : Les chiens (12 kilogrammes) ingèrent tous les jours, l’un pendant vingt-six jours, le second pendant soixante jours, une soupe composée de pain, de 250 grammes de viande de cheval et de 250 grammes de graisse (veau, porc, cheval). 3° Graisses et lécithine : Un chien de 7 kilogrammes recoit pendant vingt et un jours la même ration de pain et de viande que les précédents et, en plus, douze jaunes d’œuf par jour. Tous ces animaux présentent des mitochondries normales; dans la suralimentation grasse, on a parfois trouvé des mitochondries plus abon- dantes et colorées en rose violacé. C. — Enfin nous avons examiné les organes de chiens soumis à une inanition prolongée, vingt-six et soixante-huit jours. Les formations mitochondriales semblent modifiées surtout dans l’inanition très pro- longée; la cellule hépatique paraît constituée par ses granulations volu- mineuses, sans bàätonnets, irrégulières, nullement comparables aux granulations mitochondriales normales et se colorant intensément par la fuchsine. Il se surajoule certainement des lésions de la cellule hépa- tique constituée par places par de l’homogénéisation. Il. — Graisse décelable par l’acide osmique. — La cellule hépatique normale ne présente pas d’une façon conslante des granulations colorées en noir par l'acide osmique. On trouve seulement dans certaines cellules de petites granulations noires très fines, peu abondantes et variables. Chez les animaux en digestion ou soumis à la suralimentation grasse, on constate quelquefois des modifications. Les granulations noires peuvent devenir plus abondantes ; cependant il est à noter que la diffé- rence est toujours peu marquée. Même chez l'animal ayant ingéré des corps gras surabondamment pendant soixante jours, il n’y a que peu de. granulations grasses. Au contraire, chez le chien dont l’inanition a duré soixante-huit jours et qui a été sacrifié dans la période préagonique, la quantité de graisse histologiquement décelable était considérable; elle se présentait sous deux formes : soit sous celle de grosses masses occupant presque toute la cellule, soit sous celle de fines granulations. D'ailleurs, dans certaines cellules, les formations mitochondriales ayant subi l'homogénéisation prennent une coloration rouge violacée intense ; il devient alors difficile de les distinguer des amas graisseux. SÉANCE DU A2 JUILLET 49 Si l'on compare les résultats de l'examen histologique à ceux de l'analyse chimique, on constate que lorsque la teneur du foie de chien - en acides gras fixes ne s’écarte pas de sa valeur normale, que son indice lipocytique est normal (10,5 p. 100 du poids sec) (1), il n'y a ni graisse _histologiquement décelable, ni varialion des mitochondries. Dans tous les cas où des gouttelettes abondantes de graisse ont apparu, le taux des acides gras, l'indice lipocytique étaient plus élevés que la normale; la quantité de graisse histologiquement décelable est d'autant plus grande que cet indice est plus élevé. EÉTHOLOGIE ET PUPATION CHEZ LES DIPTÈRES PUPIPARES ET LES OESTRIDES, par E. Massonxar et C. VANEY. Au cours de nos études sur les Diptères pupipares et les OEstrides nous avons essayé d'obtenir des imagos par des élevages artificiels de larves. Ces élevages ne réussissent pas toujours et présentent parfois de grandes difficultés. Parmi les Diptères pupipares, les larves de Melophagus ovinus L. et d'Hippobosca equina L., rejetées avant leur complète maturité, restent blanches et ne subissent qu'une évolution incomplète n’aboutissant jamais à des adultes. Cette ponte prématurée de larve immature peut être provoquée artificiellement en comprimant légèrement l’abdomen des femelles en état de gestation avancée. Quels que soient la grosseur et l’état de ces larves prématurément pondues, elles restent toujours blanches et ne continuent pas à se développer, tandis que les larves, pondues normalement, brunissent dans l’espace de deux à trois heures. Les larves de ces Diptères pupipares ne peuvent donc évoluer que si elles ont atteint leur complète maturation à l’intérieur de l'utérus maternel et si elles y sont restées incluses jusqu'au début de la nymphose. Des faits assez comparables s'observent chez l’Æypoderma bovis de Geer. Les larves nous ayant fourni des adultes ont été exclusivement celles qui étaient sorties naturellement de la peau de l'hôte. Pour évoluer normalement la larve d'Hypoderma bovis doit donc rester parasite jus- qu'au moment de son entrée en pupation. Il n’en est plus de même des larves de deux autres OEstrides : le Gastrophilus equi Fabr. et l'Œstrus ovis L. En juin-juillet, un grand nombre de larves détachées soit de l'estomac du Cheval, soit des fosses nasales du Mouton, peuvent rester un à trois jours sur des milieux non (4) Journ. de Physiol. et Path. génér., t. XV, mai 1913. 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nutritifs où elles achèvent leur maturation; elles entrent ensuite en pupation et donnent facilement des adultes. Cette maturation hors de l'hôte, chez ces CEstrides, tient à ce que leurs larves ont un parasi- tisme moins accentué que celles de l'Hypoderme du bœuf. L'adaptation plus ou moins grande au parasitisme se traduit d’ailleurs dans Ja mobilité de la larve avant la pupation. Le dernier stade larvaire de l'Hypoderme fournit une larve essentiel- lement sédentaire qui ne présente que des mouvements excessivement restreints. Lorsque cette larve est arrivée à complète maturité, elle. élargit l'ouverture de la peau et tombe sur le sol. Elle noircit alors presque immédiatement et, en même temps, elle offre quelques mouve- ments de lorsion sur elle-même; puis en une période de deux heures elle se transforme en une pupe rigide. Avant d'entrer en pupation, la larve du Gastrophilus equi subit quel- ques déplacements : déposée sur de la terre meuble, riche en humus, elle s’y enfonce en partie. Elle est done plus mobile que la larve de l'Hy- poderme; mais elle est beaucoup moins active que la larve de l’OEstre du mouton qui peut même s'échapper du cristallisoir qui la renferme. La mobilité de la larve de ces OEstrides avant la pupation paraît être fonction du parasitisme. Elle est très grande chez l'(Æstrus ovis qui est un CEstride cavicole logé dans les fosses nasales ; eile est faible chez le (rastrophilus equi, OEstride gastricole fixé dans une partie de l'estomac du Cheval, et elle est presque nulle chez l’#ypoderma bovis dont la larve, après avoir traversé la paroi intestinale, chemine dans Le corps de l’hôte et vient se localiser dans la peau de Ïa région lombaire du Bovidé. Chez les Diptères larvipares, la mobilité de la larve avant la pupation paraît être également fonction du degré de larviparité. C’est ainsi que d'après Roubaud (1), chez Glossina palpalis R. Desv., la larve qui vient d'être pondue subit des déplacements très marqués, tandis que, chez le Melophaqus ovinus et l'Hippobosca equina, les larves pondues sont complètement immobiles; celles-ci n'ont d'ailleurs aucun muséle permettant la progression et les seuls muscles de la paroi de leur corps sont dorso-ventraux et servent exclusivement à la respiration. En résumé, dans ces deux groupes de Diptères, on constate que chez la forme la plus parasite (/ypoderma bovis) et chez les formes les plus larvipares (Melophaqus, Hippobosca), les larves ne peuvent entrer en pupation et continuer leur développement que si elles ont atteint leur complète maturation, soit dans leur hôte, soit dans l’utérus maternel; elles ne présentent à ce moment que des mouvements fort limités et même nuls. Il y a là des phénomènes de convergence qui tiennent à ce que les conditions de vie des larves sont à peu près identiques : La larwvi- (1) E. Roubaud. La Glossina palpalis, sa biologie, son rôle dans l’étiologie des Trypanosomiases, 1909. SÉANCE DU 12 JUILLET 51 parité, en effet, peut être considérée comme une sorte de parasitisme aux dépens de l'individu maternel provoquant chez celui-ci des modifi- cations anatomiques très importantes qui assurent la respiration et la nutrition des larves. Chez ces Diptères, la durée de la pupation est fonction de la tempé- rature. Pour Æippobosca equina, elle varie de 28 à 35 jours à une tem- pérature moyenne de 20 à 21 degrés; maintenues dans une étuve à 35 degrés, ces pupes évoluent en 25 jours; tandis qu'une pupe trans- formée en août au Mont Pilat, à 700 mètres d'altitude, a mis 50 jours pour évoluer. L'ÜÆstrus ovis subit sa métamorphose en 27-29 jours à une température constante de 35 degrés. L’Aypoderma bovis, qui se trouve, pendant toute sa période larvaire, dans des conditions de température bien constante et de nutrition abondante, présente malgré cela d'assez grandes variations individuelles; en effet, des pupes, qui proviennent d'un même hôte, placées dans des conditions identiques, se développent en un temps variant de 20 à 26 jours pour une température moyenne de 20 degrés. CARDIOGRAPHE A TRACTION ET A INSCRIPTION HORIZONTALE, par A. RicnauD et C. PEzzI. Pour l'inscription des contractions cardiaques de la grenouille deux méthodes sont en présence. L’une, utilisée surtout à l'étranger et connue sous le nom de méthode de la suspension (Engelmann), consiste dans l'emploi d'un petit crochet fixé dans la paroi ventriculaire et relié par un fil à un levier inscripteur. Les mouÿements du cœur transmis au levier s'inscrivent sur un cylindre vertical. En France, par contre, on utilise généralement la pince cardiaque de Marey et les contractions cardiaques s’inserivent sur un cylindre horizontal. Mais cet appareil présente quelques inconvénients, surtout dans des recherches ayant pour but de déterminer l'action pharmacodynamique de certaines substances. En effet, sans parler de la facilité avec laquelle le cœur s'échappe des euillerons, la pince de Marey inscrit non seulement les modifications de force du cœur, mais aussi les modifications de volume. Il peut donc arriver que, dans l'appréciation de l’action pharmacodyna- mique d’une drogue déterminée, les modifications de volume du cœur, se traduisant par une amplification du tracé, en imposent pour une action cardio-tonique qui, en réalité, ne s’est pas manifestée. Nous avons donc pensé qu'il y aurait intérêt, tout en conservant le principe de la méthode de la suspension, par laquelle on a exclusivement les modifications de force du cœur, à employer un dispositif permettant SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE O3 LC l'inscription horizontale au lieu de l'inscription verticale. L'inscription horizontale présente, en effet, plusieurs avantages (facilité de contrôle de l'inscription, diminution de l’inertie du levier, montage plus facile de l’expérience...). Dans ce but, nous avons fait construire par G. Boulitte (1) le cardiographe représenté sur la figure 1 et dont les carac - téristiques sont les suivantes : L'appareil inscrit les contractions cardiaques par traction. Il est Î n: we FiG. 1. — Cardiographe à traction et à inscription horizontale. constitué par un levier avec style inscripteur actionné par un 6l relié à la pointe du cœur par l'intermédiaire d'une serre-fine ; la force antago- niste est fournie par un poids (poids de 10 grammes habituellement) agissant sur le levier par l'intermédiaire d’un fil qui s'enroule sur une petite poulie concentrique à l'axe de rotation du système. Le fil de traction passe sur une poulie très mobile P qui lui permet d'agir sur le levier inscripteur parallèlement au plan d'oscillation de celui-ci et sur le cœur dans une direction verticale. Cette dernière peut, d'ailleurs, (4) G. Boulitte, 7, rue Linné, à Paris. SÉANCE DU Â2 JUILLET O6 we) être modifiée à volonté, tout le système étant coulissant dans le tube _accolé à la virole servant à le fixer. L’amplitude des tracés peut être choisie au gré de l’expérimentateur, car l’appareil est à sensibilité variable. Le point d'attache du fil au levier se trouve, en effet, sur le curseur C qui peut être déplacé sur le levier; d'autre part, la poulie P étant montée sur un support à coulisse T peut toujours être amenée en face du dit curseur. Le fil de traction antagoniste passe sur un galet S et traverse le tube R dans toute sa longueur pour venir actionner F16. 2, — Tracés recueillis sur deux grenouilles à des vitesses différentes ; a, soulèvement dû à la systole de l'oreillette. le levier. De cette manière il est complètement protégé dans son parcours horizontal et ne peut occasionner aucune gêne dans les opéra- tions préalables de réglage pendant le montage de l'expérience. A titre d'exemple, nous reproduisons (fig. 2) deux tracés normaux pris sur deux grenouilles rousses. Le tracé inférieur montre très nette- ment sur la partie enregistrée à grande vitesse un soulèvement (a) dû à la contraction auriculaire. Ajoutons que ce pelit appareil peut également servir pour l'inscription des contractions cardiaques dans les expériences sur le cœur isolé de mammifère. (Laboratoire de Physiologie, Faculté de Médecine de Paris.) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE © re UN CAS DE RÉACTION LOCALE PRÉCOCE AU COURS DE VACCINATION ANTIGONOCOCCIQUE, par M. BrouGaToN-ALcocx et A. TzANCK. Les réactions que nous observons d'habitude au cours de la vaccina- tion microbienne ne surviennent guère avant les quatre premières heures; le cas présent mérite, pensons-nous, d’être signalé, en raison de la précocité surprenante de la réaction locale et de l'intensité excep- tionnelle de cette réaction. OBSERVATION. — Jeune homme de 26 ans, venu consulter dans le service du D’ Darier, à l'hôpital Saint-Louis, pour une orchite umilatérale, datant de quinze jours. [Il avait présenté un écoulement blennorragique pendant un mois; cet écoulement s'était tari huit jours après l'apparition de l’orchite. Le malade ne fut pas hospitalisé, on lui recommanda de porter un suspensoir et il fut soumis au seul traitement de la vaccination. Nous devons donner ici quelques détails sur les doses et les de du traitement. Le 14 mai, le malade recoit, dans le tissu cellulaire sous-cutané, 1/2 c. c. d'une culture de cinq espèces de gonocoques (culture datant de 48 heures, sensibilisée avec un sérum spécifique de cheval, selon la méthode de Besredka et diluée dans 10 c.c. d’eau physiologique); résultat : 17 mai, réaction locale légère, l’orchite est moins douloureuse et diminuée de volume. On répète la même dose; résultat : 19 mai, pas de réaction, plus de douleur, la diminution de volume s'accentue. On fait une injection de 2 c.c. d'un vaccin analogue mais non sensibilisé; résullat : 21 mai, réaction locale légère. On injecte alors 1 c.c. 3/4 d’une culture d’un gonocoque qui pousse sur gélose ordinaire sans peptone préparée comme vacéin de la même façon que précédemment; résultat : 24 mai, pas de réaction, état local stationnaire; on injecte 1 c. c. du même vaccin; résultat : 26 mai, SAuRes Ge évidente de volume du testicule (1). On injecte cette fois 2 c.c. 1/2 du même vaccin; nous étions alors à treize jours de la première injection et c'était la dernière que nous avions l'intention de faire à ce malade. L’injection faite à 11 heures avait été poussée dans le lissu cellulaire sous-cutané à la hauteur du nombril, et juste sur le bord externe du grand droit. Le malade signale qu’une douleur vive a commencé très peu-après et a progressé jusqu'à midi et demi, au point qu'il ne pouvait plus se tenir debout. Vers quatre heures il se présente à l'hôpital dans un état suffisam- ment alarmant pour que nous ayons jugé prudent de l'hospitaliser. La douleur était intense au point de gêner la respiration. Le malade était très pâle, angoissé, couvert de sueurs froides, le pouls était petit, rapide, la tem- pérature à atteint 38° 3. La nuit fut relativement bonne et le lendemain (4) L'un de nous a déjà insisté sur ce fait dans une autre communicalion, séance du 15 mars 1913. SÉANCE DU 12 JUILLET 55 matin, le malade était complètement rétabli, la température était normale. Le malade nous dit qu'au siège de l'inoculation la région avait augmenté et rougi progressivement et demeurait encore extrêmement douloureuse, attei- gnant un diamètre de 15 à 20 centimètres, une heure après l'injection, et augmentant jusqu'à huit heures du soir, au point d’atteindre un diamètre de près de 30 centimètres. Le lendemain matin, à l'examen, le diamètre n'avait pas diminué, mais la douleur était beaucoup moins intense. D'autre part, le testicule et l’épididyme étaient revenus à leurs dimensions normales comme si la réaction locale avait produit une dérivation inflam- matoire. Nous devons faire remarquer que, sur cinquante cas de la même maladie lraités par des méthodes à peu près semblables, jamais nous n'avons vu une résorption complèle aussi rapide. S Nous nous sommes servis du même vaccin pour d’autres malades, ce qui élimine l'idée d'une infection de ce vaccin; et dans ce cas, d’ailleurs, rien n'expliquerait la précocité de la réaction. | Comment interpréter ces accidents? Nous ne pensons pas que l’on soit en présence d'un phénomène anaphylactique local ou général. Toujours est-il que ces phénomènes ont coïncidé avec l'amélioration rapide de la maladie. (Laboratoire du professeur Metchnikoff, à l'Institut Pasteur, et du D* Darier, à l'hôpital Saint-Louis.) SUR LA DIFFÉRENCIATION, EN OVULES DÉFINITIFS ET EN CELLULES VITELLOGÈNES, DES OOCYTES CONTENUS DANS L'OVAIRE DES COLLEMBOLES (Première réponse à MM. Wicrem et pbE WINTER), par-AÀ. LÉCAILLON. Chez les Collemboles, qui sont les insectes les moins élevés en organi- sation, on rencontre, dans l'ovaire, des ovules proprement dits et des cellules vitellogènes. Ces derniers éléments élaborent des matériaux nutritifs servant à l'alimentation des ovules, puis se dissolvent complè- tement avant la maturité complète de ceux-ci. J'ai décrit, avec délail, dans un mémoire publié en 1901 (1), l'évolution complète de l'ovaire et des éléments cellulaires que cet organe renferme. , L'une des conclusions principales de mon travail fut que, dans un mémoire sur les Collemboles publié, en 1900, par Willem, il avait été fait une confusion entre les ovules véritables et les cellules vitellogènes, (1) Recherches sur l'ovaire des Collemboles (Arch. d'anat. micr., t. IV, 1901). 56 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de sorte que la théorie de l’ovogenèse chez les insectes inférieurs, qu'avait proposée l’auteur belge, tombait d'elle-même (1). Dans un travail récent fait au laboratoire du professeur Willem, un étudiant en médecine, L. de Winter, a donné une explication du méca- nisme suivant lequel, d’après lui, certains oocyles évolueraient pour donner les ovules définitifs, tandis que certains autres se transforme- raient en cellules vitellogènes (2). D’après l'étudiant belge, les oocytes se transformeraient en ovules définitifs quandils sont placés contre la paroi - dela poche ovarienne, tandis qu'ils deviendraient des cellules vitellogènes quand ils restent dans la région centrale de celle-ci. Dans le premier cas ils ne sont séparés du sang de l'animal que par la paroi de l'ovaire, tandis que dans le second ils sont moins favorablement placés BOSEE se nourrir. C'est donc purement une question de nutrition plus ou moins facile qui déterminerait le sort définitif des oocytes, lesquels seraient, jusqu'à un stade avancé, capables de donner soit des ovules définitifs, soit des cellules vittellogènes. Voici les raisons, basées sur mes observations, qui ne permettent pas d'admettre l'hypothèse émise par de Winter et acceptée par Willem : 4° Si la position des oocytes contre la paroi ovarienne décidait du sort final de ceux-ci, on ne devrait trouver, contre ladite paroi, aucune cellule vitellogène. Or, on observe le contraire, et les figures mêmes données dans le travail de de Winter le démontrent. 2° On ne devrait de même trouver aucun ovule définitif à l’intérieur de la poche ovarienne. Or, c’est le contraire qui est vrai. 3° Quand la poche ovarienne est adossée sur une partie de son étendue contre le tube-digestif, on ne devrait trouver, dans cette région, aucun ovule définitif, puisque le sang ne baigne pas directement, à ce niveau, la paroi ovarienne. Or, Willem et de Winter ont donné eux- mêmes des figures qui prouvent qu'il en est autrement. 4° Il est enfin une autre preuve qui, à elle seule, est suffisamment (1) Willem ne se rallia pas immédiatement à ma manière de voir. Dans une lettre qu’il m'écrivit le 30 juin 1901, il m'annonça qu'il se proposait de faire de nouvelles recherches sur la question. Le 2 mai 1913, soit douze ans plus tard, je reçus une nouvelle lettre dans laquelle l’auteur belge m'informait qu'il avait « abandonné depuis longtemps la manière de voir extraordinaire » qu'il avait défendue, mais qu'avec de Winter, son élève, dont il m’envoyait le mémoire, il se séparait de moi sur certains points d'importance moindre. En réalité, le mémoire de de Winter consiste avant tout en une critique acerbe et outrée (à diverses reprises l’auteur m'accuse d'être de parti pris et d'avoir des idées préconçues) du travail dans lequel j'ai démontré l’inexactitude des faits sur lesquels Willem avait basé sa théorie de l’ovogenèse. (2) Etudes sur l’ovogenèse chez les podures, par L. de Winter (Arch. de Biologie, 1913). SÉANCE DU 12 JUILLET 57 démonstralive, et qui rend complètement insoutenable l'hypothèse de MM. Willem et de Winter. Les oocytes définitifs et les cellules vitello- gènes sont différenciés beaucoup plus tôt que ne le croient les deux auteurs belges. Peu après le stade synapsis, des différences précises se montrent, au point de vue cytologique, entre les deux sortes d'éléments, ainsi que je l’ai décrit avec détail dans mon mémoire de 1901. Il est vrai que MM. Willem et de Winter n'ont pas réussi à voir les différences caractéristiques dont il s’agit, mais, comme j'ai suivi l'évolution des ovules tout aussi bien que des cellules vitellogènes depuis ces stades précoces jusqu’à la fin des transformations que subissent ces éléments, je suis en mesure d'affirmer, sans aucune restriction, que ma description de 1901 est rigoureusement exacte. A ce sujet, de Winter écrit dans son mémoire que « ce n’est pas dans des phénomènes nucléaires d’origine inconnue, sorte de prédestination mystérieuse, qu'il faut voir la cause de l’évolution des oocytes en ovules ». A cela, il suffit de répondre que l'aspect très différent des noyaux — et, d’ailleurs, des cytoplasmas — des ovules d’une part, et des cellules vitellogènes d'autre part, qu'il soit actuellement explicable ou non, n’en suffit pas moins à prouver qu'il s'agit là de deux sortes d'éléments cellulaires distincts. En résumé, je conclus que le moment de la différenciation des oocytes de l'ovaire des Collemboles en ovules définitifs et en cellules vitellogènes est bien celui que j'ai indiqué, il y a douze ans, et que la question de nutrition plus ou moins facile de ces oocytes, n'intervient en aucune manière dans le mécanisme de cette différenciation. APPAREIL POUR L'EXTRACTION DE L'OXYDE DE CARBONE DU SANG. APPLICATIONS, par MAURICE NICLoUx. L'appareil (1) très simple que je vais décrire permet une extraction rapide et complète de l’oxyde de carbone du sang et évite ainsi l'emploi de la pompe à mercure. En voici tout d’abord la description et le fonctionnement. Description. — Un ballon à long col A, de 200, 100 ou 40 c.c., suivant le volume de sang à analyser, est fermé par un bouchon rodé creux, traversé par le tube { qui pénètre jusqu’au fond du ballon et terminé à sa parle (1) Leune, constructeur, 28 bis, rue du Cardinal-Lemoine, Paris. L'appareil a fonctionné devant les membres de la Société de Biologie, dans la salle attenante à celle des séances, le 5 juillet 1913 (séance précédente.) 58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE supérieure par le tube {’. Chacun de ces tubes est muni d’un robinet R et R'’ et porte, le premier un appendice rodé, le second un renflement également rodé auxquels s'adaptent respectivement une éprouvette E et une tulipe C; à cette tulipe, que l’on peut remplir d’eau, aboutit la partie supérieure s du tube #’. Un manchon M, dans lequel circule un courant d’eau froide, entoure le col de l'appareil, il sert de réfrigérant et forme fermeture hydraulique autour du bouchon. Le ballon de 200 c.c. convient pour les analyses de 25, 20 et 15 c. c. de sang, celui de 100 c.c, pour les analyses de 10 et 5 c.c., celui de 40 c.c. pour les quantités infé- rieures. Fonctionnement. — Nous supposerons, ce qui sera le cas le plus ordinaire, que l'analyse se fait sur 25 c.c. de sang. Dans le ballon A (de 200 c.c.) on introduit 40 c.c. d'acide phosphorique à 45° B. (1 fois 1/2 le volume du sang environ) et 25 c.c. (le volume du sang) d’eau distillée, on agite. On dispose le réfrigérant sur sa bague de caoutchouc et on ferme le ballon avec son bouchon en ayant soin : de remplir le tube { d’eau distillée, de fermer le robinet R. d'ouvie le robinet R'. On plonge l'appareil aux deux tiers dans un bain de chlorure de calcium à 110 degrés (1), on fait fonctionner le réfrigérant. Le robinet R' étant ouvert comme il vient d’être dit, on fait le vide au moyen d'une trompe à eau reliée à la partie supérieure s du tube {’. L’acide phosphorique étendu entre en ébullition immédiatement, et en quelques secondes le vide est fait, on ferme le robinet R' et on introduit de l'eau dans le renflement supérieur du tube #". | L'éprouvette E, étant adaptée à son rodage, on y introduit le sang mesuré à la pipette, puis on ouvre très doucement le robinet R, le sang entre alors lentement dans le ballon et donne une mousse extrêmement abondante dont on ne se préoccupe pas, du moins à cet instant; l'introduction du sang faite, on lave l'éprouvette E et le tube £ avec 15 c.c. d’eau distiilée en trois fois. Le sang dès qu'il est au contact de l'acide phosphorique abandonne son oxyde de carbone, le pigment et la matière albuminoïde sont en même temps, en partie dissous, en partie précipités, à l’état d’un coagulum d'une finesse extrême (2); la mousse qui envahissait tout l'appareil tombe presque (1) Ce bain est préférable à l’eau ordinaire : 1° il n’émet pas de vapeur ; 2° la température de 110 (au lieu de 100) fait tomber la mousse plus aisément. (2) Dans quelques cas fort rares, j'ai eu à traiter des échantillons de sang de porc qui ont fourni un th partiel, à la vérité peu abondant, qui n’a d’ailleurs pas gêné l'analyse ultérieure. SÉANCE DU 1Â2 JUILLET 59 tout de suite dans le ballon mais subsiste dans le col. Après sepl à huit minutes, on retire le ballon du bain, on le refroiïdit légèrement par un jet de pissette, on adapte un tube à entonnoir à l'ouverture s (entouré de sa tulipe), on le remplit d’eau distillée bouillie (10 à 15 c. c.) très chaude et on ouvre brusque- ment le robinet R', en le refermant aussitôt pour éviter l'entrée de l’air; l’eau ‘aspirée violemment dans le col entraîne la mousse jusque dans le ballon où, par une immersion dans le bain de chlorure de calcium, elle disparaît en quelques instants. On répète la manœuvre deux ou trois fois si c'est néces- saire. Dès lors le col du ballon est parfaitement indemne de mousse et l’ébul- lition se poursuit tranquillement; on la maintient de telle facon que la totalité des opérations demande 15 à 20 minutes. On retire alors le ballon du bain de chlorure de calcium, on le refroidit comme plus haut et on y fait arriver doucement par le robinet R, grâce à l’éprouvette E, de l’eau distillée bouillie chaude ou très chaude. L’eau pénètre tant qu'il subsiste un vide par- tiel; à un moment donné elle ne s'écoule plus et le gaz se trouve alors empri- sonné à la partie supérieure du col; on ouvre alors le robinet R'et, sur la tulipe servant de cuve à eau, on recueille le gaz dans une cloche appropriée pour en faire ensuite l’analyse (1). RÉSULTATS. — Voici maintenant le tableau des résultats de trois séries d'expériences de contrôle destinées à éprouver cette méthode : À. — Comparativement avec la pompe. B. — Pour des quantités de sang oxycarboné de 20,15,10et5 ce. c. C. — Pour des quantités de sang oxycarboné de 20, 15,5 c.c. auxquels on ajoutait respectivement 5, 10, 20 c.c. de sang normal pour obtenir un volume toujours le même de 25 c.c. Ces résultats sont, comme on va le voir, d’une exactitude telle qu'il est absolument inutile d’en faire le moindre commentaire (tous les volumes d'oxyde de carbone sont exprimés en c. c.). | Hé . À.— Comparaison avec la pompe. OXYDE DE CARBONE à 0 et 760, p. 100 c.c. de différents échantillons de sang. CE Pompe. : Appareil. DO OP RE EE cure ere cite 21,65 DORO DR TS A RE D et 19,6 DOTO DT TUE AU à re masi al Pret 410,00 DA De ME ane tele et ep 21,6 ADO NN PERRET FR de 24;1 22,03. 21,8 (4) On se débarrasse de CO? par la potasse et on effectue sur le résidu une analyse eudiométrique avec l’eudiomètre simplifié de Gréhant; c'est du moins ce que je conseille; on peut faire aussi l'analyse par absorption (Cu*°CF acide) en prenant les précautions d'usage. Je tiens à faire remarquer qu'une petite rentrée éventuelle d'air ne compromettrait en rien l'analyse. [4 60 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE B. — Quantités de sang inférieures à 25 c. c. OXYDE DE CARBONE A 0 ET 160 ER EE CE Théorique. ‘Trouvé. Sur, 20 cc. 4,39 4,32 Même échantillon de sang Sur 15 — 3,29 3,31 a21%C.c.108 de COLp100c:c. Sur 10 — 2,495 2475 Sur à — 1,097 1,103 Echantillon à 19,4 p. 100. Sur 5 — 0,910 0,971 — Sang oxycarboné dilué par du sang normal. SANG OXYCARBONÉ CO THÉORIQUE RE SANG ee — —* ne CO TROUVÉ normal. Volume. Teneur en CO Quantité P. 100 c.c. du p. 100 c.c. pi100rc:c: absolue. mélange de sang. HACNC, 20: C:C: 20,85 4,17 16,68 16,85 15 — 10 — 20,85 2,085 8,34 5.31 20 — D — 19,25 0,9625 3,8 919 Applications. — Elles sont de deux ordres: 1° L'appareil peut convenir à l'extraction de tout gaz, peu soluble dans l’eau, dégagé par la réaction de deux substances l’une sur l’autre. 2° Au point de vue particulier de l'extraction de l’oxyde de carbone du sang, cet appareil permettra de déterminer aisément le coefficient d'empoisonnement (1) dans l'intoxication mortelle oxycarbonique. J'ajoute que, pour ce cas spécial, ma méthode présenterail une petite erreur systématique en moins par rapport à la pompe, — on a vu qu’elle est si faible que, dans certains cas, elle est de l'ordre des erreurs d’expé- riences ; —— cela n'aurait aucun inconvénient, car cette petite erreur influerait les deux termes du rapport. D'ailleurs les analyses de la série G sont en définitive des mesures de coefficient d'empoisonnement qui, théoriquement, étaient de An Qri— - == A me 20,85 — 08 20,85 — 0» 19,75 0,2 et pour lesquelles l'expérience a donné 16,85 Re 8,31 | 8,79 90.85 — 081 5g.88 — 039% j9.75 — 0,19, résultats qui sont très salisfaisants. (1) Rapport de la quantité d'oxyde de carbone contenu dans le saug à la quantité que ce même sang peut absorber lorsqu'il est saturé. Voir pour plus de détails V. Balthazard et Maurice Nicloux. Coefficient d'empoisonne- ment dans l'intoxication mortelle oxycarbonique chez l'homme. Comptes rencus de l’Acad. des Sciences, 1911, t. CLII, p. 1787. SEANCE DU À2 JUILLET 64 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE BACTÉRIENNE DES INFECTIONS UTÉRINES, par D.-M. BerTRanD et Mie BRONISLAWA FEIGIN. Au cours des recherches que nous avons entreprises sur la flore micro- bienne dans les infections de l'utérus, nous avons, les prélèvements étant faits dans des conditions rigoureuses d’asepsie que nous avons données précédemment (1), dans quatre cas trouvé à l'état pur une bactérie qui, au simple examen microscopique, ressemblait à un 2. coli de petite taille. Or, au cours des déjà très nombreux examens que nous avons faits jusqu'à présent, il nous a été presque impossible de trouver une espèce bactérienne qui puisse rentrer dans ce groupe. Le microbe que nous avons isolé dans ces quatre cas est un cocco- bacille qui ne prend pas le Gram, ses dimensions varient deu à 13 sur 0 4 4 à 0 L6; il est très mobile, sauf dans un des quatre échantillons où la mobilité n’était pas très grande. Les cultures sur gélose sans peptone poussent lrès rapidement, donnant en vingt-quatre heures, à 37 degrés, des colonies blanches, légèrement transparentes et très régulièrement arrondies ; le milieu de culture présente dans toute son épaisseur une coloration vert elair qui ne fonce jamais et qui, au contraire, s’affaiblit lorsqu'on laisse les tubes à la température du laboratoire pendant plusieurs jours. Dans la gélatine en piqüre, il pousse à la partie supérieure, donnant une coloration verte au milieu sur une hauteur de deux centimètres environ; la gélatine n'est pas liquéfiée. Le lait tournesolé est alcalin après une semaine, il n'y a ni coagu- lation, ni attaque de la caséine. Sur pomme de terre glycérinée, il pousse abondamment, donnantune culture variant du café au lait au brun, grasse, d'aspect vernissé. La glycérine qui se trouve dans le culot est très trouble et présente une belle coloration verte, et à sa surface se trouve un voile plus ou moins épais. Le bouillon est uniformément troublé avec une collerette adhérente aux parois du tube. Nous l’avons ensuite étudié dans les sucres et alcools polyatomiques suivants, glucose, glycérine, galactose, lactose, saccharose, maltose, man- nite, dulcite et érythrite ; trois échantillons n'avaient d'action que sur le glucose et le galactose ; un autre morphologiquement le même, ayant les mêmes caractères culturaux, faisait, en plus du glucose et du galactose, .(4) D.-M. Bertrand et Bronislawa Feigin. Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, 7 juin 1913. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913. T. LXXV. 5 62 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE fermenter la glycérine et la dulcite. Tous ont un caractère commun, c'est de donner un pigment vert sur le bouillon glycériné. Ils donnent des nitrites aux dépens des nitrates. Ils ne donnent pas d’ indol. Sur le sérum de cheval liquide, ils donnent des ondes moirées et une légère collerette, le milieu reste alcalin après plusieurs jours. Les cultures sur les différents milieux ne développent aucune odeur. Nous avons essayé le pouvoir pathogène sur différents animaux, voici les résultats. La souris blanche recoit sous la peau 1/4de c.c. de culture en bouillon de vingt-quatre heures ; quelques heures après, elle a le poil hérissé, semble malade, puis le deuxième jour redevient normale. Celle qui areçu 1/2 c.c. de la même culture sous la peau meurt treize heures après l'injection, on trouve le microbe dans le sang du cœur. Un cobaye de 520 grammes reçoit sous la peau 4 e.c. sans aucun résultat ; un autre de 560 grammes reçoit 1 c.c. dans le ÉGALE sans présenter aucun trouble. Enfin, un lapin reçoit impunément 1 c.c. dans la veine. Quant au pigment que développe cette bactérie, il ressemble beaucoup à celui de B. fluorescens liquefaciens. Il pousse, avons-nous dit, très abondamment dans les milieux glycérinés, également dans le boulllon avec sérum de cheval. Ce pigment est dissous dans le milieu; si l’on filtre le sérum sur bougie, le filtrat est coloré en vert. Dans un milieu formé par les acides aminés de la caséine et du trypto- phane donné par À. Berthelot (à) pour la recherche de lindol, il pousse très abondamment, donnant, après vingt-quatre heures de séjour à l’étuve à 37 degrés, une coloration verte très intense. Ce pigment vert est insoluble dans l’éther, le chloroforme, le toluène, un peu soluble dans l'alcool absolu. Lorsqu'on ajoute quelques gouttes de lessive de soude, la coloration s'accentue ; quand on verse quelques gouttes d’un acide minéral, comme l'acide sulfurique, ou d'un acide organique, comme l'acide lactique, la coloration disparait pour apparaître de nouveau si l’on sature cet acide avec de l’'ammoniaque ou de la soude. Son rôle pathogène pour la femme semble établi non pas par le fait seulementqu'ilexistaitàl'étatpur dansles pertes verdàtres quis'écoulaient de l'utérus, mais surtout parce que dans l'un de ces cas nous avons préparé un vaccin. Après la première injection, les pertes furent plus abondantes pour cesser complètement après la cinquième dose alors que celte bactérie avait disparu du col utérin. Ce microbe, par la nature de son pigment, se rapproche du B. fluorescens liquefaciens, bien qu'il donne la coloration à 37 degrés, tandis que celui- 1) A. Berthelot. Comptes rendus de ia Soc. de Biologie, 20 avril 1942. SÉANCE DU ÀÂ2 JUILLET 63 ci ne la donne qu'à des températures bien inférieures ; en outre, il n'y a pas de fluorescence, la couleur reste toujours la même. Le pouvoir fermentatif sur quelques sucres les différencient encore, de sorte que nous proposons pour cette bactériacée le nom de Bacillus viridis metrilis. (Laboratoire de M, Metchnikoff.) PROCESSUS CYTOLOGIQUES DE LA SÉCRÉTION EXAMINÉS SUR PIÈCES FRAICHES OU PIÈCES D'AUTOPSIE DANS LA MÉDULLAIRE SURRÉNALE, par P. MuLon. Pour apprécier l’état fonctionnel de la médullaire surrénale chez l’homme, les cliniciens et les anatomo-pathologistes se sont, surtout jusqu’à présent, appuyés sur l'importance plus ou moins grande de la masse de cette glande. - C’est là un criterium qui peut être infidèle, parce que la quantité de médullaire varie selon les régions d’une surrénale, parce que l’hyper- trophie constatée peut être le fait de l'immigration d'éléments jeunes encore indéférenciés (Wiesel) ou de lymphocytes (Aschaff, Kohn) et ne pas entrainer, par conséquent, une augmentation de la puissance fonctionnelle. Il serait évidemment préférable de constater l’état des cellules glandulaires et de voir à quel stade du processus sécrétoire elles se trouvent. Malheureusement, une telle constatation ne peut être faite que très incomplètement, chez l'homme, à cause de l’état déplorable où se trou- vent les pièces humaines du fait des règlements surannés qui règlent la pratique des autopsies. Deux moyens — outre la violation des dits règlements — me sem- blent propres à tourner cette difficulté : 1° Fixer aussi bien que possible les surrénales dès après la mort sans ouverture apparente du cadavre ; 2° Chercher lesquels, des caractères cytologiques, résistent à vingt- quatre heures d’autolyse. Fixation. — Pour la médullaire, enfermée au centre d'une écorce extrèmement riche en lipoïdes, qui la protège, il est insuffisant de pratiquer sur le cadavre une injection périsurrénale de fixateur. J'ai eu l'occasion d'observer une fixation presque tout à fait bonne, sur la médullaire d’un supplicié plusieurs mois après la mort. Or la pièce n'avait pas été fixée histologiquement : le cadavre avait été injecté totalement avec un mélange d'alcool et de formol. Ce fait m'engage à suggérer ici l'idée de pratiquer un tel embaumement, dans les cas inté- ressants, par une artère superficielle. 64 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Caractères cytologiques relativement résistants à l'autolyse. 1° J'examinerai d’abord le Cycle sécrétoire de l'adrénaline. a) Phase de sécrétion. Nulpian a, le premier, déclaré que la cellule médullaire déversait sa sécrélion dansles vaisseaux sanguins. Si, depuis celle époque, certains ont douté de la nature glandulaire de la cellule à adrénaline, aujourd’hui aucune hésitation n’est plus permise à ce sujet. La cellule à adrénaline possède : 1° Sou chondriome (Mulon) sous les deux formes habituelles de chon- driocontes (forme de repos) et de mitochondries (forme d'activité). 2° Les plastes élaborateurs, ou grains de sécrétion, de ségrégation, grains chromaffines de Grynfeltt. Ceux-ci supportent la substance sécré- tée, l’adrénaline (Grynfellt, Ciaccio, Mulon). On peut les considérer comme des mitochondries chargées de cette substance. Ils l’élaborent, en ce sens que c’est sur eux qu’apparait d’abord, puis augmente d’inten- sité, la réaction chromaffine. On constate en effel des cellules dont les grains sont très petits et à peine colorés par le chrome, d’autres dont les grains sont plus gros et plus colorés. 3° La cellule contient enfin la substance sécrélée à même dans son hyaloplasma, ainsi qu’il résulte de la constatation auniveau de cet hyalo- plasma des réactions de l’adrénaline {Henle, Vulpian, Ciaccio, Mulon, Stærck et Haberer). Au cours du processus de sécrétion la cellule à adrénaline reste claire et parait turgescente tant que l’hyaloplasma ne contient pas d’adréna- line. Dèsle moment qu'il en contient, la cellule devient très sombre et semble s'affaisser. Ces différences d'aspect tiennent sans doute à des différences dans la tension osmotique : la cellule en charge étant hypo- tonique, la cellule chargée étant hypertonique vis-à-vis du sérum san- guin. Le noyau clair et régulier dans les cellules claires et turgescentes peut devenir chromaffine (Henle), sombre et déformé dans les cellules .sombres. b) Phase d'excrétion. L’excrétion du produit sécrété dans les vaisseaux est mise hors de doute par la constatation des réactions colorantes de l’adrénaline au niveau du plasma sanguin (Vulpian, Stærck et Haberer). Le passage de l’adrénaline dans les vaisseaux sanguins se traduit à nos yeux par une série d'aspects tels que les cellules sombres (chargées d’adrénaline) semblent comprimées, exprimées par les cellules claires (en voie d'élaboration). L'excrétion, qui est, tout d'abord, certainement du mode mérocrine, s'accompagne, surtout chez l’homme, d’une telle déformation de la cellule et du noyau qu’on peut se demander s’il n'y à pas mort de la cellule. Il y aurait alors excrétion entraînant une consom- mation cellulaire (mode holocrine). Les aspects que j'ai observés chez des suppliciés de vingt-deux et quarante-cinq ans, et qui sont figurés ci-contre, montrent certaines cellules réduites à un corps effilé, res- serré entre deux cellules claires, fortement chromaffines, munies d’un SÉANCE DU 12 JUILLET 65 noyau rétracté. Deux, trois de ces noyaux peuvent être au contact dans nn seul de ces territoires sombres, comme si l’on avait affaire, non à une cellule, mais à un agglomérat de débris cellulaires. Ces aspects nucléaires ou cytoplasmiques ne sont point dus à une mauvaise fixation, car je les ai observés au maximum dans la médullaire la mieux fixée que je possède. Ils ne sont pas dus à un début de cada- FiG. 1. — Médullaire surrénale de supplicié — recueillie 1 h. 20 après la mort. Gr. 1.000. — Cellules claires, et cellules sombres, à noyau plissé, contracté : cel- lule en excrétion. Fi. 2. — Médullaire surrénale. Homme, autopsie. Gr. 1.000, montrant la persistance des cellules en excrétion. Fic. 3. — Différents groupes de noyaux irréguliers. Médullaire surrénale. {lomme. Supplicié ou autopsié. Gr. 1.000. vérisalion car ils existent chez l'animal : cheval, mouton, bœuf, et ils n'existent pas davantage, chez l'animal, une ou deux heures après la mort. Je tiens donc les cellules sombres, déprimées, à noyau chromaffine déformé, pour les éléments normaux au dernier stade de l’excré- tion. 66 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE c) Modifications nucléaires. Chez certains animaux, comme le cheval, le bœuf, l'homme, on observe une irrégularité parfois considérable dans la taille et la forme des noyaux. Dans la médullaire, on peut, avec Eberth, Wiesel, Alezais et Peyron, déctiré à part certaines cellules en palissade autour des vaisseaux. A côté de celles-là, en sont d’autres irré- gulièrement disposées en cordons. Or, les noyaux de tailles irrégulières s’observent presque exclusivement dans les cellules qui ne sont pas rangées en palissade. Chez l’homme, j'ai pu constaler la fragmentation des plus gros noyaux. Il y a donc genèse de noyaux dans la capsule humaine et même chez les individus âgés (femme de soixante-quatre, ans). V. Ebner à, d’ailleurs, trouvé de rares miltosés dans la médulaire. Cette genèse de cellules cadrerait avec l'usure cellulaire que nous admettions plus haut. 2° À côté de l’adrénaline, il existe dans la cellule un lipoide. Ce lipoïde médullaire a été signalé par Plecniek dans la capsule humaine, plus abondant chez l'enfant que chez l'adulte. Il y existe, en effet, constamment, à peu près aussi abondant à tout âge; bien plus abondant chez cértains animaux comme le cheval. Isotrope, incolorable par le Scarlach à létat frais, chez l'homme et le cheval, colorable par le Scarlach après fixation ou mordançage acide chez le cheval, colorable et fixable par OSO", sa nature exacte et son origine échappent encore (1). Sa destinée semble d'être excrété dans les vaisseaux. Peut-êlre sert-il de vecteur à l’adrénaline dont il pourrait corriger l'action toxique. De tous les faits que nous venons d'exposer, quels sont ceux qui per- sistent sur les pièces d’autopsie? Il convient tout d’abord de ne tenir compte que sous toutes réserves du lipoïde, des boules plus ou moins « colloïdes » qui le représentent; l’autolyse du tissu modifié complètement la quantité et l'aspect du lipoïde par adjonction des corps myélinoïdes (Launoy). Quant au cycle de l’adrénaline, les premières phases en sont compiè- tement méconnaissables : pas de chondriome, à peine de grains. Mais la dernière phase y est encore visible; les cellules en excrétion, les cellules sombres sont, à moins de putréfaction complète, encore colorables sur les pièces d'autopsie. Certains auteurs les ont vues et les considèrent, à tort, comme des produits artificiels, cadavériques. Enfin, les modifica- lions nucléaires sont très visibles : on peut parfaitement voir la taille et l'aspect des noyaux. Nombre de cellules sombres; irrégularités, fragmentation, plissement et chromacité exagérée des noyaux, tels sont les caractères d'ordre cyto- logique, encore constatables sur pièces d’autopsie, et qui peuvent (1) Certaines boules décrites par les auteurs (Laiguel-Lavastine) dans les cellules médullaires correspondent à ce lipoide. SÉANCE DU Â2 JUILLET 67 s'ajouter à l'hyper ou l'hypotrophie, pour apprécier l’état fonctionnel d'une médullaire surrénale humaine (1). TRAITEMENT DU RHUMATISME BLENNORRAGIQUE CHRONIQUE, AU MOYEN DE LA MÉTHODE DES VIRUS VACCINS SENSIBILISÉS DE BESREDKA, par LOUIS CRÜVEÏLHIER . Lé rhumatisme blennorragiqué chronique est, de l'avis de tous les cliniciens, particulièrement rebelle à toute thérapeutique, si bien qu'on a pu dire que « son véritable traitement doit être surtout préventif, consistant à guérir les arthriles gonococciques, pendant leur phase aiguë, avant de les laisser passer à la chronicilé ». Or, il nous a semblé que la méthode des virus vaccins sensibilisés pouvait être d'une grande utilité dans ces formes cliniques. Il en a été ainsi dans le cas d’un malade, âgé de vingt-huit ans, qui nous a été adressé par M, le professeur Dopter et présentait des manifestations articu- laires, dont l’origine remontait à plus d'un an et intéressaient, du côté droit, tout à la fois le pied, le coude, le genou et la hanche, tandis que, du côté gauche, le talon, le genou et le poignet étaient pris. La douleur, assez vive et exaspérée par les moindres mouvements, et, en particulier, par la marche, n'avait pu étre inflüencée par le traitement élec- trique, plus que par les massages, les enveloppements ouatés, le salicylate de soude, ainsi que les divers changements de climat auxquels le malade s’est astreint. La douleur restait particulièrement localisée à la face inférieure du talon gauche, au-dessous dé 14 malléole et en arrière de la gaine des tendons péroniers ainsi qu’au tälon et aux articulations métatarso-phalangiens droites, de telle sorte que la marche était devenue absolument impossible. Sans qu'elle fût très élevée, la temipérature était toutefois supérieure à la normale. Le 29 avril, M. le professeur Dopter nous demande d'intervenir et nous pratiquons une première piqüre. Le lendemain, le malade accuse une amélioration très manifeste. Le 1° mai, puis les 6, 8, 12 et 14 mai, on renouvelle les injections. On note alors une diminution notable des phénomènes douloureux et en particulier de la talalgie. On répète les injections les 16, 24 et 2% mai. Bien que le malade ne soit pas complètement rétabli, on reconnaît une amélioration manifeste et, le 2 juin, la douleur n’est plus perceptible qu'en un point localisé aux articulations phälangiennes des deux derniers ofteils droits. Le malade ne boite plus et la marche se fait dé plus en plus facilement, de (1) Il faudrait encore ajouter l'abondance des cellules en palissade (Wiesel, Alezais et Peyron) comme signe d'hyperactivité. C8 - SOCIÉTE DE BIOLOGIE telle sorte qu'on est en droit d'espérer une guérison complète à l'aide de quelques autres piqûres. Le cas de M. B..., dont nous devons l'observation également à M. le professeur Dopter, ne nous à pas paru moins concluant. Il s’agit d'un malade, âgé de vingt-sept ans, atteint d’une arthrite de la hanche consécutive à une chute de cheval faite en décembre 1911, qui n’a pu être améliorée d’une facon durable par le traitement habituel et sur laquelle, n'ont pu avoir aucune action la révulsion locale la plus énergique, le massage méthodique, les bains sulfureux, etc. La douleur n'existe pas ou peu au repos, mais elle est très vive dès que le malade mobilise son articulation. Les mouvements de flexion et de rotation sont particulièrement pénibles, et c’est avec beaucoup de peine et au prix de grands efforts, qu’à l’aide deses deux mains, le malade arrive à fléchir sur le bassin, le cuisse qu'ilne peut soulever à une hauteur deplusde dix centimètres du plan du lit. Gomme le malade accuse avoir contracté une blennorragie au début de l’année 1910 et qu'une orchite lui est survenue en octobre 1912, nous nous décidons à recourir à la méthode des virus sensibilisés. La première piqûre pratiquée le 14 juin est suivie d’une amélioration très nette; les mouvements d'extension et de rotation de la cuisse sont moins douloureux et le malade peut soulever, sans l’aide de ses mains, son membre inférieur à 5 ou 6 centimètres du lit. Les deuxième, troisième et quatrième pi- qüres pratiquées les 17, 20 et 23 juin, amènent une amélioration de plus en plus grande chez le malade, qui éprouve un grand soulagement à pouvoir désormais se coucher sur le côté gauche. Depuis le 23 juin, M. B.. reçoit trois fois par semaine une injection de virus vaccin et, après chaque piqüre, on note une diminution manifeste de la tuméfaction de la hanche, tandis que peu à peu les ganglions deviennent normaux et que les mouvements apparaissent de plus en plus faciles. Désor- mais, le malade que M. le professeur Dopter considérait comme «voué irrémé- diablement au décubitus dorsal », non seulement se remue aisément, mais peut s'asseoir et se lever pour mettre pied à terre, de telle sorte qu’on est en droit d'espérer que, sans tarder, après quelques piqûres encore, le malade récupé- rera tous ses mouvements et sera définitivement rétabli. Tout dernièrement enfin, nous avons eu l’occasion de traiter quatre malades, accusant depuis quatre, cinq, neuf et dix ans des douleurs articulaires sur lesquelles le traitement habituel du rhumatisme et, en particulier, le salicylate de soude et l'aspirine, ne semblaient avoir aucune action. Comme ces malades étaient d'anciens blennorragiens, nous avons pensé que nous étions en droit d'essayer chez eux la méthode des virus vaccins sensibilisés et, après 2, 3 et 4 piqûres, nous avons eu la satisfaction de constater, soit une grande amélioration, soit une dis- parition complète des douleurs articulaires. Des observations comme celles-ci nous amènent à penser qu’un grand nombre d’'arthropathies, attribuées au rhumatisme, rentrent dans le. SÉANCE DU 12 JUILLET 69 cadre de l'infection gonococcique, et que, dans tous les cas de rbuma- tismes non modifiés parle traitement habituel, surtoutlorsque la recher- che de ia déviation du complément vis-à-vis du gonocoque est positive, il y a lieu d’avoir recours à la vaccination par le virus sensibilisé anti- gcnococcique. (Travail du laboratoire de M. Roux, à l'Institut Pasteur.) IMPORTANCE DES AFFECTIONS MYCOSIQUES EN COCHINCHINE (Note préliminaire), par G. BOBEAU. Ayant eu l'occasion, dès mon arrivée en Cochinchine, d'examiner au point de vue histo-pathologique un certain nombre de tumeurs indi- gènes, je fus frappé du nombre considérable de celles d’entre elles qui présentaient, dans leurs tissus, des filaments mycéliens. Je fus amené de la sorte à chercher systématiquement les champignons pathogènes dans les nombreuses pièces que je pus me procurer (autopsies, biopsies, interventions chirurgicales), et pus constater combien grande était leur fréquence, tant chez les indigènes que chez les Européens. Il me semble dès à présent possible d'établir que, chez les indigènes, les mycoses produisent surtout des lésions cellulaires et tissulaires formant, suivant les cas, ou bien tumeurs, ou bien pertes de substance; tandis que, chez l'Européen vivant en ces pays, on les rencontre surtout accompagnant des affections organiques : abcès du foie et dysenteries. Chez les indigènes. — Le cas qui m'a paru le plus intéressant consiste en faux épithéliomas de la verge. À l'hôpital municipal de Cholon, où je fis ces observations, cette affection, relativement très fréquente, était auparavant traitée chirurgicalement; il en résultait un nombre trop considérable d'amputations de l’organe. Depuis que, systématiquement, on fait dans ce cas une biopsie pour examen histologique, il n’y a pas eu d’amputation, toutes les tumeurs examinées ayant montré leur origine mycosique. Leur résorption fut rapidement amenée par le simple traitement ioduré. En outre de ces affections de la verge, il m'a été donné d'observer encore, chez les indigènes, diverses mycoses cutanées et une forme atypique de pied de Madura. Chez les Européens. — En examinant les coupes d'un abcès du foie, je constatai, non sans surprise, que la paroi dudit abcès (au niveau où le tissu hépatique encore reconnaissable cède la place à la zone nécrosée) était littéralement lapissée d'un feutrage mycélien. J'examinai alors les 70 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE coupes intéressant des ulcérations intestinales provenant du même sujet : les bords et lé fond de ces ulcérations me montrèrent le même mycélium. J'ai pu dépuis obtenir d’autres pièces provenant dé l’autopsie de malades morts d’abcès du foie, et dans ces deux cas éñcoré j'ai rencontré des filaments mycéliens autour de l'abcès hépatique. Là aussi, la lésion mycosique se retrouve au niveau des ulcérations intestinales. Cependant, chez l’un de ces deux derniers sujets, le mycélium n'est plus situé dans la muqueuse : on le rencontre entre la séreuse et la muscu- leuse; ses filaments ne s’épanouissent en bouquet et ne pénètrent vers la profondeur de la paroi intestinale qu’au point précis où siège l’ulcé- ralion de la muqueuse. L'appendice, trouvé gangrené lors de l’autopsie, était lui aussi envahi par le mycélium de la même région inter- musculo-séreuse. Le dernier cas se compliquait d'une propagation pulmonaire : les coupes y montrent dans lé poumon, la plèvre et le point diaphragmati- que intéressé, les mêmes éléments mycéliéns. Enfin dansles trois cas, on rencontre de place en place des vaisseaux gorgés de filaments, origine probable des métastases. Il semble donc que l’on puisse, en présence de ces faits, pensér äune relälion possible entre champignons parasites et dysenteries suivies d’abcès du foie. En tout cas, élant données, d'une part, la fréquence dés affections mycosiques rencontrées en ce pays et, d'aulre part, les conditions optima fournies aux champignons pathogènes pour leur développement par le climat chaud et humide de la Cochinchine, il me paraît indiqué de continuer les travaux qu'annonce cette note préli- minaire, Leur but est de tenter d'établir la raison exacte de la présence, dans les affections graves que sont les dysenteries et les abcès du foie, dés champignons que j'y rénéontre acluellement, et de savoir si leur rôle est simplement saprophÿtique où bien réellement pathogène. ({nstitut Pasteur de Sdigon.) REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCÉE DU {* JUILLET 1913 SOMMAIRE AUCRÉ et Porruanx : Réaction de PorTMANN : Réaction de l’antigène l'antigène appliquée à l'étude des appliquée au diagnostic de la tuber- différents types de bacilles tubercu- culose humaine et à celui des laits leux et à celle des laits tuberculeux. 71 | tuberculeux . . : : . ....: ...:; 13 Se eme me ns 2 Présidence de M. Le Dantec. RÉACTION DE L’ANTIGÈNE APPLIQUÉE À L'ÉTUDE DES DIFFÉRENTS TYPES DE BACILLES TUBERCULEUX ET À CELLE DES LAITS TUBERCULEUX, par AUCHÉ et PORTMANN. La recherche de l’antigène dans le sérum a été appliquée par Marmorek au diagnostic de la tuberculose en général et de la tuber- culose pulmonaire en particulier. Elle a été appliquée ultérieurement par MM. R. Debré et J. Paraf au diagnostic des tuberculoses locales, notamment au diagnostic des tuberculoses de l'appareil urinaire. Étant donnée la nature des bacilles tuberculeux employés pour la préparation des anticorps, nous nous sommes demandés, d’une part, si la réaction de l’antigène donnerait des résultats différents suivant les divers types de bacilles tuberculeux ; d'autre part, si cette réaction, qui permet d'établir la présence d'antigène dans divers liquides d’exsuda- tion et de sécrétion, ne pourrait pas aussi être employée pour l’élude du lait, produit de sécrétion. Comme on le sait, la présence des bacilles tubereuleux dans le lait est assez difficilement reconnue et, seule, l’inoculation aux animaux est susceptible de donner des résultats précis; mais il s'agit là d'un pro- 12 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX cédé long et dispendieux. Si la réaclion de l’antigène pouvait s'appli- quer aux laits, nous aurions Jà un procédé plus simple et surtout beau- coup plus rapide pour le diagnostic des luits tuberculeux. Ce sont les résultats obtenus dans ces deux ordres de recherches que nous dési- rons faire connaître aujourd’hui. I. — Dans l’application de la réaction de l'antigène à l'étude des divers types de bacilles tuberculeux, nous avons employé un sérum anti-tuberculeux que M. le professeur Vallée a bien voulu nous envoyer, et trois types de bacilles tuberculeux existant dans notre laboratoire : type humain, type bovin, tvpe aviaire. Pour la réalisation des expériences nous avons dilué, dans du sérum physiologique, tantôt des bacilles tuberculeux, soit humains, soit bovins, soit aviaires, pris dans des cultures sur gélose glycérinée à 6 p. 100, vieilles de six semaines ; tantôt du bouillon, privé de germes, sur lequel s'étaient développées pendant six semaines des cultures des bacilles précités. La quantité de bacilles ou de toxine ajoutée au bouillon a toujours été très minime. Les résultats obtenus ont été les suivants : Bacilles et toxine du type humain : pas d’hémolyse, done dévialion du complément. Résultat positif. Bacilles et toxine du type bovin : pas d'hémolyse. Même résultat. Bacilles et toxine du type aviaire : hémolyse totale, donc pas de déviation du complément. Résultat négatif. Nous nous proposons de faire les mêmes recherches avec les bacilles tuberculeux des animaux à sang froid et avec quelques bacilles acido- résistants. Il. — A défaut de laits de provenance sûrement tuberculeuse nous avons, pour l'application de la réaction de l’antigène à ces liquides, _ infecté du lait avec des bacilles tuberculeux humains et bovins, dans les mêmes conditions que l’eau physiologique au cours des expériences précédentes. Le procédé employé pour la recherche de l’antigène a été modifié par l’un de nous, comme il est indiqué dans la note suivante. Les résultats obtenus sont les suivants : Lait additionné de bacilles tuberculeux bovins ou humains ou de leur toxine : pas d'hémolyse, déviation du complément. Résultat positif. Lait non additionné de bacilles ou de toxine : hémolyse totale, pas de déviation du complément. Résultat négatif. La quantité de bacilles tuberculeux ou de toxine ajoutée au lait étant vraisemblablement lrès supérieure à celle que contiennent les laits SÉANCE DU °° JUILLET 73 naturellement infectés par Ja tuberculose, nous nous garderons, malgré ces résultats positifs, de conclure d'une façon définitive à la possibilité de diagnostiquer la présence des bacilles luberculeux dans le lait par la réaction de l’antigène. Des recherches que nous poursuivons actuellement sur divers échan- tillons de lait pris au hasard, chez les lailiers de la ville, nous montre- rons, sans doute, si le procédé peut ou non servir au diagnostic des laits tuberculeux. RÉACTION DE L’'ANTIGÈNE APPLIQUÉE AU DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE HUMAINE ET A CELUI DES LAITS TUBERCULEUX, par PORTMANN. La réaction de MM. Debré et Paraf nécessitant une grande quantité de liquide, et un matériel compliqué, nous avons essayé de simplifier un peu la technique employée par ces auteurs. La réaction consiste à rechercher un antigène, l’antigène tuberculeux, au moyen d’un anticorps. Cel antigène sera donc représenté par le liquide à examiner; L'anticorps sera constitué par du sérum antitubereuleux ; L’alexine par du sérum frais de cobaye, non chauffé et dilué au 1/4. Il nous faudra enfin mettre en évidence les résultats de la réaction, c'est-à-dire s'il y a ou non déviation du complément ; pour cela, un système hémolytique sera nécessaire (globules de mouton lavés à 5 p.100 et sérum hémolytique). Suivant la nature du liquide à examiner, nous devons exécuter des manipulations différentes : Avec les liquides de pieurésie ou d’ascile, chauffage à 56 degrés pen- dant une demi-heure pour faire disparaitre l’alexine naturelle qu'ils peuvent contenir ; Avec les liquides non coagulables, tels que l’urine, le pus, chauffage à 72 degrés pendant une heure pour détruire les anticorps libres qui pour- raient y être contenus et fausser les résultats ; Avec le lait, centrifugation ; le liquide clair situé à la partie inférieure du tube étant seul employé. Enfin, les liquides expérimentaux dont il a été parlé dans la note I ont été constitués soit par du bouillon sur lequel s'étaient développées pendant six semaines des cultures de bacilles tuberculeux, bouillon 74 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX. centrifugé et dilué au 1/20 dans du sérum physiologique, soit par des bacilles tuberculeux lavés 3 fois à l’eau physiologique. | La réaction nécessite 7 tubes divisés en 3 groupes : Groupe À. Chaque tube contient des doses progressivement croissantes de liquide antigène, du sérum antituberculeux, et de l’alexine. | Le Groupe B diffère du groupe À en ce qu'il ne contient pas d’anti- corps, c’est-à-dire de sérum antiluberculeux : c'est donc un premier contrôle. - Le Groupe C diffère du groupe À en ce qu’il ne contient pas d’alexine: c'est donc un deuxième témoin contrôle. Dans tous les tubes on ajoute de l’eau physiologique jusqu’à 3 c.c. pour faciliter la lecture des résultats. Tous ces tubes sont portés à l’étuve à 37 degrés pendant deux heures. On ajoute alors le système hémolytique, on replace les lubes à l'étuve pendant vingt minutes et on lit les résultats : Voici le dispositif de nos expériences : LIQUIDE autioène. ALEXINE HÉMATIES SÉRUM anti-tuberculeux. Groupe A. 1 Pas d'hémolyse. Hémolyse totale. Groupe C. Pas 1 d'hémol yse. La réaction précédente faite en même temps que les réactions de MM. Debré et Paraf a toujours donné des résultats identiques à celle-ci. Les doses précédentes, suffisantes pour tous les liquides d’ascite, de pleurésie, l'urine, le liquide céphalo-rachidien, et aussi pour le sérum physiologique additionné de bacilles ou de toxine tuberculeuse, n’ont donné aucun résultat avec le lait. Il nous a fallu les modifier dans le SÉANCE DU À° JUILLET 75 sens qu'indique le tableau ci-dessous, en augmentant les quantités d’alexine et de sérum hémolytique employées. (=) © a © 5 : e e a = are a Es & © a. 5 = 2 E «= = = © hi 22 «D E > à a nm 5 HA. © SU E © mn 5 2 s a sa P* n 10 7 E 1 © 5 [en Groupe A. 1 6,4 0,3 0,2 0,9 1 0,2 Pas 2 (A7 0,3 0,2 0,6 1 0,2 d'hémolyse. 3 1» 0,3 0,2 0,3 À 0,2 Groupe B. il 0,4 » 0,2 52 il 0,2 Hémolyse 2 0,7 » 052 059 Il {, 2:- totale. 3 Lo» » 0,2 0,6 l 0,2 Groupe C. , Pas il 0,6 0,3 » 0,9 1 0,2 d'hémolyse. Cette technique, emplovée en ce moment dans le laboratoire avec les différents laits de Bordeaux, nous a toujours donné des résultats satis- faisants qui seront d’ailleurs contrôlés par les résultats de l'inoculation faite aux animaux. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. P ris — L, MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette, De sm SÉANCE DU 19 JUILLET 1913 SOMMAIRE ACHALME (P.) : A propos du ba- cille durhumatisme articulaire aigu. AcnarD (Cu.) et DEsBouis (G:.) : L'analyse des gaz du sang veineux pour la recherche de l’utilisation TES SSUCT ES Re eme pdt A pme te à ARLO (J.) : Essai de séparation des sensibilisatrices Baginski (J.) et WEizz (G.-A.) : Mouvements réactionnels d’origine vestibulaire et mouvements contre- réactionnels BELIN (MarceL) : De l’action des oxydants sur l’évolution des mala- dies infectieuses. (Troisième note.) Fièvre typhoïde expérimentale . . BierrY (H.), FeuiLLié (E.), Hazaro ele dote tee atie—s (R.) et Ranc (A.) : Dosage des acides BorreL (A.) : Réseau fondamental pigmentaire chez Alyles obstelri- cans, et apparition des cellules MIPTENTALTE SERRE him Fe Boverr (PIERRE) : Lésions aorti- ques d’origine syphilitique chez le SIDE Re ee eee eee de ce BRIAULT (PAUL-L.) et GAUTRELET (JEAN) : Contributions à l'étude des phénomènes circulatoires dans l’ana- phylaxie adrénalique (Deuxième note) Busquet (H.) et Tireeneau (M.) : Sur l'augmentation d'amplitude des postextrasystoles après les contrac- tions supplémentaires interpolées. CarNoT (P.) et Dumont (J.) : In- fluence de divers tiquides perfusés sur la survie de la muqueuse gas- tro=imtestinole 22207 Rae CaaupyY (Cx.) : A propos des corps réduisant les mélanges d'iodures alcalins et de tétroxyde d'osmium (Réponse à M. Fauré-Fremiet) . .. einem emo liege, sise sie leMentien je Loge 1e 105 142 145 CHATTON (Ébouarp) Coccidias- cus Legeri, n. g., n. sp., levure acosporée parasite des cellules in- testinales de Drosophila funebris FAP AE nt A verse CaaucaarD (Mc), CHAucHARD (A.) et PGrTIER {P.) : Sur la tension su- perficielle des liquides digestifs dinverteDrésr 0 APR Dévé (F.) : Echinococcose secon- daire embolique périphérique. . . . Dominict (H.), Lasorpe (Mme A.) et LABoRpE (A.) : De la fixation, par le squelette, du radium injecté à Fétot solaire RASE Duguissox (MAURICE) : Sur le calcul de l’angle de dévialion dans une figure d'illusion d'optique. . .... FAURÉ-FREMIET (E.) : La segmen- tation de l'œuf d’Ascaris au poiut de vüuerénergétique: se. GUILLIERMOND (A.) : Sur la signi- fication du chromatophore des AE COS Ne PRE EL PPS JoLLY (J.) : Modifications de la bourse de. Fabricius à la suite de l'irradiation par les rayons X. ... LAGUESSE (E.) : À propos des «ilots à hématies » du pancréas . . . . .. LéGer (L.) et Dusosco (0.) : Sur les premiers stades du développe- ment des Grégarines du genre Po- rospora (— Nematopsis) Levapiri (C.) et MuTtEermiLcx (Sr.) : Mécanisme de l'immunité antitoxi- que passive Lyronrowsky et RouGenrzorr : De la toxicité des extraits de poumons d'animauxnormaux (Deuxième com- MUNICANON)E ER EE te MAYER (ANDRÉ), RaATuErv (FR.) et SCHAEFFER (GEORGES) : Action des fixateurs chromo-osmiques sur les se Na e) nl el et at et Mets BioLoGie. Comptes RENDUS. — 1913. T. LXXV. 6 116 100 78 — |. lipoides des tissus. Action hydrolysante. Action oxydante. .. NAGEOTTE (J.) : Note sur la pré- sence de fibres névrogliques dans les nerfs périphériques dégénérés. Paisazix (Mme Marie) : Essai d’in- fection sur la Vipère aspic et les Couleuvres Tropidonotes ävec Hæ- mogregarina-Roulei.. 0". ue 2. PorrTier (P.) : Du rôle de la ten- sion superficielle dans le mécanisme des phénomènes d'absorption. . .. Réxox (Louis) et GÉRAUDEL (E.) : Richesse du nœud de Keith et Flack et du faisceau de His, en fibrilles élastiques RerTerERr (Éb.) : Méthode et hypo- thèses concernant les ilots de Lan- gerhans (Réponse à M. Laguesse). . Rocer (H.) : . Note sur les pro- priétés de l’albumine contenue dans les expectorations . . . . , .. VINCENT, (H.) : Remarque sur les vaccins antityphoïdiques chauffés. sos jets) ee eo Je Verre, je: 06 + 8 10 S () 3 4 \ SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE Réunion biologique de Marseille. GERBER (C.) : Digestion des laits cru et bouilli par les caséases du latex desséché de Vasconcellea quer- cifolia, de la papayotine Merck et de la trypsine animale Merck. — Comparaison avec les présures cor- respondantes L GergBer (C.) : Action du bichlorure de mercure, de l'iode et de l’eau oxygénée sur la digestion de la ca- séiae et de la fibrine par les ca- séases et trypsines du latex dessé- ché de Fasconcellea quercifolia, de la papayotine et de la trypsine ani- male. Comparaison avec les pré- sures correspondantes . . . . . . .. GErBErR (C.) et GuioL (H.) : Les lipases des pancréatines des latex de Ficus carica et de Broussonetia PADUTUETAN M NAS Re c'e rt Re te Deere do fellle JorEaup /A.) :.1. Considérations sur la dispersion des espèces appar- tenant au genre Scillælepas. . . .. Présidence de M. Mesnil, puis de M. Dastre. OUVRAGE OFFERT. 147 À. AUGIER. — Aecherches sur l'os frontal de l'homme, son développe- ment normal et anormal, avec 38 Ggures dans le texte. Paris, Legrand. 1943. SÉANCE: DU 19 JUILLET 79 À PROPOS DES « ILOTS A HÉMATIES » DU PANCRÉAS, par E. LAGUESSE. Je lis, dans les Comples rendus de la séance du 5 juillet, une note de MM. Retterer et Lelièvre, aboutissant à cette: conclusion: que : « l’origine et l’évolution des îlots de Langerhans sont identiques à celles des folli- cules clos tégumentaires », ce qui amènerait à considérer l'ensemble des îlots, ce que j'ai appelé la glande: endocrine du. pancréas, comme une sorte d’amygdale ou tonsille pancréatique. Voici vingt ans que, m'appuyant sur des faits recueillis dans toute la série des vertébrés, je combats cette conception, et je ne veux point. fatiguer mes lecteurs en ressassant les arguments que j'ai fournis. IH est un point pourtant sur lequel je. dois attirer l'attention. MM. Retterer et Lelièvre s'appuient sur ma propre description de certains « ilots à hémalies » pour soutenir leur théorie, selon laquelle les noyaux des cellules épithéliales de ces ilots seraient destinés à se trans- former en hématies. Or, il y à là un malentendu, je ne crois pas avoir fourni des faits à l'appui de cette théorie, bien au contraire. I me suffira, pour le montrer, de rappeler les constatations suivantes : 1° Les îlots à hématies, très abondants chez l'embryon, sont très rares chez l'adulte. (Fascicule V de la Revue générale d’Histologie, p. 110:) Je n'en ai rencontré que quelques-uns, de façon tout exceptionnelle, chez mes suppliciés. Je ne les ai guère revus, en somme, que dans les -pancréas pathologiques du D' Gellé. Le plus souvent alors ils différaient de ceux de l'embryon, et se présentaient comme: de: véritables hémor- ragies, provenant de ruptures vasculaires. Il m'est done impossible de considérer ces formations comme: représentant un stade normal de l'évolution des îlots chez l'adulte. 2° J'ai bien constaté l'existence. d'hématies dans certaines cellules de ces ilots chez l'embryon, mais accompagnées de débris hématiques témoignant non d’une formation, mais d’une destruction. IL n'existe parfois qu'une seule hématie dans chaque cellule, mais le plus souvent il y'en a plusieurs; j'ai pu en compter jusqu'à trente. Le noyau persiste à côté d'elles, et par conséquent, n’y en eût-il qu'une seule, elle ne pro- viendrait pas de sa transformation. Les cellules contenant des hématies sont d’ailleurs en général de gros éléments parfaitement limités, et même à « couche membraneuse épaisse » : il n’y a pas de syncytium en ces points et à ce moment. (Journal de l'Anatomie, 1896, p. 218 à 222.) 80 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE MÉTHODE ET HYPOTHÈSES CONCERNANT LES ÎLOTS DE LANGERHANS (RÉPONSE À M. LAGUESSE), par Éo. RETTERER. Nous ne nous appuyons sur la description d'aucun auteur pour for- muler nos conclusions; si plusieurs histologistes ont vu des amas d'hématies dans les ilots, nous croyons avoir été les premiers à en suivre le développement histogénétique. N’est-il pas louable d'apporter des précisions et des faits nouveaux là où vingt théories ont échoué? On peut classer les diverses opinions sous les chefs suivants 1° les lots sont des formations spécifiques, distinctes des acini; à n'existe pas de formé de transition entre les ilots et les acini; 2° les îlots : ne sont que des acini à un autre stade structural et fonctionnel; ils des- cendent des acini et peuvent redevenir acint; 3° les ilots sont aux acini ce que les follicules clos téqumentaires sont aux glandes ouvertes : débutant à l'état épithélial, ils finissent par le stade conjonctivo-vasculaire. Les résultats embryologiques et morphologiques ne sauraient être en opposition avec les faits expérimentaux ou pathologiques : ce sont tou- jours les mêmes éléments qui sont en cause; mais fonctionnant dans des conditions différentes, les îlots subissent des modifications morpho- logiques qui entraînent forcément des variations fonctionnelles. C’est l'indéterminisme des conditions qui trouble les résultats. La ligature des conduits excréteurs ne produit pas l’atrophie des seuls acini; elle provoque, comme l’a montré Lombroso (1904), la disparition partielle des acini et des îlots, tandis que le reste des acini et des îlots demeurent intacts. Voilà pourquoi les animaux en expérience ne deviennent pas diabétiques ; les femelles ainsi opérées ont une gestation normale et mettent bas des petits qu'elles allaitent. L’injection de phloridzine amène, selon les uns, l'atrophie, selon d'autres, l'hypertrophie desilots. Les expériences ont montré à Grinew (1) que le jeûne, le régime de l’eau ou celui du glycose, les injections de glycose augmentent le nombre des îlots chez le cobaye et le rat, mais ne semblent exercer que peu ou aucune influence sur ceux du chien. Si les données anatomo-pathologiques ne sont pas concordantes (9), c'est que la maladie crée des conditions plus complexes encore que ne le fait l’'expérimentation. Dans les trois ou quatre cents mémoires qui ont paru sur les ilots de Langerhans, on s’est peu préoccupé de la nature et de l’âge des cellules qui constituent ces formations. Pour la plupart, il s’agit de cellules spé- (1) Archives des Sciences biologiques, t. XVII, p. 13,4912: (2) Voir U. Lombroso. Ergebn. der Physiol., 9° année, 1910, p. 83. SÉANCE DU 19 JUILLET 81 cifiques dont les modifications structurales sont dues uniquement au stade fonctionnel. La destinée de ces cellules n’a pas été examinée. Leur spécificité ou leur mutation a été interprétée non pas d’après l’ob- servation directe, mais à l’aide des théories embryologiques et histolo- giques à la mode. Les uns regardent la cellule épithéliale d’une part, l’élé- ment mésodermique où corjonctif de l’autre, comme appartenant à des espèces distinctes, incapables de se transformer l’une dans l'autre; les autres croient à la mutation non seulement de la cellule épithéliale en élé- ments conjonctifs, mais encore au retour de la cellule conjonctive à l’état de cellule épithéliale. C'est sur cette dernière hypothèse qu'est fondée la théorie du balancement structural et fonctionnel, artistement construite, mais qui, en réalité, n’est qu'un système artificiel. Jamais organisme, jamais cellule ne passe ainsi par des alternatives de jeunesse et de vieillesse, ne change tour à tour de nature et d'espèce pour élaborer un produit totalement différent. Toutes ces vues sont en opposition avec les faits d’histogenèse et d'évolution dont la constance ne s’est jamais démentie dans mes recherches et que je puis résumer dans les propo- sitions suivantes : 1° la cellule épithéliale est la souche de tous les autres éléments; 2 elle peut se transformer, à tout âge, en éléments conjonctifs el vasculaires qui, comparés à la cellule épithéliale, représentent des stades évolutifs plus vieux ; 3° jamais un élément conjonctif ou vasculaire ne retourne à l'état épithélial ; car ce serait le rebours de l'évolution. Or, les faits que nous avons observés dans le pancréas confirment ces principes généraux de l’évolution protoplasmique : les cellules insulaires descendent des cellules acineuses, mais elles ne sauraient redevenir des cellules acineuses; toujours elles finissent par se transformer en éléments conjonctivo-vasculaires. C'est faute d’avoir déterminé les conditions expérimentales et les modifications structurales que les résultats deviennent douteux. MM. Labbé et Thaon (1), par exemple, ont bien établi, par l’alimenta- tion à la fois végétale et carnée à laquelle ils ont soumis les cobayes, que les îlots augmentent de nombre et de dimensions. Seulement ils ont oublié de peser les animaux en expérience et ne nous disent pas si pareil régime augmente ou diminue le poids du corps. Sans nous renseigner sur les processus histogénétiques, MM. Labbé et Thaon admettent « la prolifération et l'hyperplasie des îlots (2) » et, pour expliquer leurs résultats, ils émettent, sans se prononcer, trois hypo- phèses : 1° le régime carné produirait une intoxication lente des cellules insulaires; 2° il commencerait par provoquer une excitation pancréa- tique pour aboutir secondairement à une hyperplasie des îlots par exci- (1) Journal de Physiol. et de Pathologie générale, t. XIV, p. 1154, 1912. (2) Pas plus que Grinew, nous n'avons vu dans les îlots de division cellu- laire ni directe ni indirecte. ‘ égal] . D SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tation des éléments acineux; 3° le régime carné déterminerait une intoxication hématogène qui modifierait secondairementiles îlots. Les conditions du régime mi-végétarien,mi-carné, sont indéterminées et ne peuvent être comparées aux conditions simples et bien détermi- . nées de l’alimentation naturelle, mais insuffisante. Quant à la structure des îlots, MM. Labbé et Thaon parlent uniquement de cellules-volumi- neuses, de cellules petites et de formes intermédiaires, entre lesquelles ils n'établissent aucune relation génétique. A notre avis, les cellules insulaires débutent à l'état de cellules épithéliales qui, essentiellement basophiles, deviennent peu à peu acidophiles. Pendant cette transforma- tion, le cytoplasma de chaque cellule perd ses limites netles et sefusionne avec celui des cellules voisines. Ensuite, il se raréfie, se résorbe ou se désagrège, pendant que les noyaux deviennent hémoglobiques. En résumé, l'étude méthodique et expérimentale des ilots de Langer- hans montre que leurs éléments ont même origine et même ‘évolution que les follicules clos tégumentaires et qu'ils élaborent, comme ces derniers, du plasma et des hématies. À PROPOS DU BACILLE DU RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU, par P. ACHALME. En quelques lignes, d'allure définitive, MM. Bosc et Carrieu exécutent le bacille que, il y a plus de vingt ans (séance du 95 juillet 4891), j'ai décrit dans une note présentée à la Société de Biologie comme l'agent pathogène du rhumatisme articulaire aigu. Nousdevons donc examiner quels sont les faits nouveaux, apportés à l'appui d'aussi catégoriques conclusions : 4° En premier lieu, MM. Bosc et Carrieu n'ont pas trouvé le bacille dans le sang. Ils ne sont ni les premiers, ni les seuls, Moi-même, je n’ai que rarement obtenu de cultures directes du sang des rhumatisants ; et même la présence du microorganisme, constatée par de nombreux auteurs que, plus charitable que MM. Bosc et Carrieu, je n'ai aucune raison de soupconner de fautes grossières de technique, n’a été pour rien dans ma conviction, uniquementétayée sur les seules constatations nécroscopiques. Ces dernières, faites dans des conditions exceptionnel- lement favorables, m'ont permis de rencontrer le bacille décrit dans le myocarde, le péricarde et l’endocarde seuls, en telle abondance que les coupes, soumises aux plus sévères critiques, ont entraîné la conviction des plus sceptiques. D'autre part, mes expériences m'ont montré que le sérum sanguin * SÉANCE DU 19 JUILLET 83 exerce une puissante action empêchante sur les cultures. Il faut donc à la fois opérer sur une quantité assez grande de sang et diluer celle-ci dans une très grande quantité de lait (1 c. c.de sang dans 200 grammes de lait). C'est en employant cette méthode que Stévenin a obtenu de nombreux résultats positifs. Les examens négatifs de MM. Bosc et Carrieu pourraient donc bien n'être dus qu'à l'insuffisance de -leur méthode; 2° MM. Bosc et Carrieu n'ont pas trouvé le bacille d'Achalme dans le liquide articulaire. Mais personne non plus ne l'y a jamais rencontré, ce qui est du reste d'accord avec la théorie suivant laquelle le rhuma- tisme articulaire aigu est une myocardite toxigène, les manifestations articulaires -apparaissant comme des réactions, souvent tardives, non de l'infection, mais de l’intoxication de l'organisme; 3° D’après MM. Bosc et Carrieu, le bacille d’Achalme est un microor- ganisme banal. La moindre recherche bibliographique aurait montré a MM. Bosc et Carrieu que cette assertion est loin d’avoir le mérite de la nouveauté. En 4900, au Congrès de Médecine (section de parasitologie et de bactériologie, pp. 63-68), j'ai signalé Le fait. Dans un mémoire très étendu (Annales de l'Institut Pasteur, 1902, t. XVI, pp. 641-662), j'ai établi que le bacille dont j'avais esquissé l’histoire en 1891, et dont j'avais, en 1897 (Annales de l'Institut Pasteur, 1897, t. II, pp. 845-859), donné une description complète, avait été ultérieurement décrit par Welch et Nutlal (1892), sous le nom de bacillus cadaveris butyricus : par Fränkel (1893), sous le nom de bacillus emphysematosus : par Klein (1895), sous le nom de bacillus enteritidis sporogenes : par Veillon et Zuber (1898), sous le nom de bacillus perfringens, cette dernière description étant, de toutes, la plus incomplète et la plus erronée. Je me demande, du reste, comment MM. Bosc et Carrieu, n'ayant jamais obtenu de cultures du bacille d'Achalme, ont pu le comparer expérimentalement au bacillus perfringens. Ils n’ont, dans tous les cas, enfoncé là qu’une porte large- ment ouverte; 4° Du fait que le bacille d'Achalme est un bacille banal, MM. Bosc et Carrieu concluent qu'il n’a rien à voir avec le rhumatisme. Il est à noter qu'un semblableraisonnement pourrait s'appliquer, au streptocoque dans l'érysipèle, au staphylocoque dans l’ostéomyélite, au colibacille dans les infections paralyphoïdes. Nous croyons avoir répondu par avance à cet argument, qui ne semble pas basé sur une connaissance très approfondie de la pathogénie humaine. « Les uns ont voulu considérer ce pouvoir pathogène comme sans importance, le microbe dont il s’agit étant, d’après eux, un microbe banal. Mais cette qualification, un grand nombre de microbes jouant un rôle capital dans la pathogénie humaine ne la méritent-ils pas au même titre ? D'autre part, l'étiologie du rhumatisme articulaire aigu n'est-elle pas elle-même une étiologie banale dans laquelle la fatigue et le froid SA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tiennent la première place? Les choses ne se passent pas, en effet, comme si le malade était brusquement infecté par un microbe spécifique, mais comme si, sous l'influence de certaines conditions, l'organisme devenait la proie d'un microbe toujours présent. » (Congrès de Médecine, 1900.) « .… I s’agit là d'un microbe banal, commensal habituel de l'intestin, qui, dans des conditions spéciales ou, grâce à des associations, peut envahir l'organisme et donner lieu aux manifestations les plus variées. « La plus caractéristique semble être le rhumatisme articulaire aigu. Le bacille, pénétrant au niveau de l'intestin, peut arriver au cœur par la circulation générale. Si, sous des influences diverses (froid, surmenage musculaire), des conditions de vie sans air deviennent possibles à ce niveau, le bacille envahit le muscle cardiaque, où la consommation con- tinuelle d'oxygène, et la présence des déchets dus à la contraction, lui créent une atmosphère favorable, etc. » (Traité d'Hygiène, Brouardel et Mosny, t. XVIII, p. 92.) Si donc les méthodes techniques de MM. Bosc et Carrieu ne sont pas plus rigoureuses que leurs déductions et leur documentation bibliogra- phique, les conclusions que j'ai formulées il y a plus de vingt ans, et qui ont été vérifiées par les travaux de Thiroloix, Triboulet et Coyon, Savtchenko, Carrière, Pic et Lesieur, Souques, de Bettencourt, Hewlelt, Georges Rosenthal, Stévenin, etc., n’ont rien à craindre d'attaques où le dogmatisme de la forme dissimule mal la fragilité des bases expéri- mentales. REMARQUE SUR LES VACCINS ANTITYPHOÏDIQUES CHAUFFÉS, par H. VINCENT. J'ai démontré (25 avril et 9 mai 1913) que le chauffage à 120 et à 100 degrés détruit entièrement les propriétés immunigènes du vaccin antityphique. Friedberger et Moreschi avaient précédemment établi que la température de 120 degrés lui enlève son pouvoir bactéricide. Un rapport récent de la Commission scientifique anglaise, chargée d'étudier la vaccination antityphoïdique, apporte une nouvelle contri- bution à la question des vaccins chauffés (/eport of he antityphoïd Committee, London, 1913, publ. par H. M. Stationery Office, p. 20 et 21). La Commission a inoculé, à deux reprises, au lapin, une émulsion de bacilles typhiques, âgée de vingt-quatre heures elcontenant 1.283 millions de bacilles par centimètre cube. Cette émulsion avait été préalable- ment chauffée à 65 degrés pendant 20 minutes. Il résulte de ces expériences qu'il n'y a eu aucun développement de substance bactéricide dans le sang des lapins ayant recu le vaccin. chauffé à 65 degrés. SÉANCE DU 19 JUILLET 85 La Commission conclut textuellement comme il suit : « Le chauffage à 65 degrés donne un vaccin de valeur insignifiante, comme on peut en juger par l'absence de développement des substances protectrices caractéristiques ». Ces expériences fournissent donc une nouvelle preuve de l’inefficacité des vaccins chauffés à 100 et 120 degrés, et renforcent même la conclu- sion que j'avais formulée puisque les propriétés du vaccin disparaissent déjà à 65 degrés. SUR LA SIGNIFICATION DU CHROMATOPHORE DES ALGUES, par À. GUILLIERMOND. EL. — Nos recherches ont démontré que les formations qu'on désigne chez les végétaux supérieurs sous le nom de plastes (plastes amylogènes, plastes chlorophylliens) résultent d’une différenciation de mitochon- dries et peuvent être considérés en quelque sorte comme des mitochon- dries plus évoluées et différenciées en vue d’une fonction spéciale, Ces résultats nettement établis se concilient difficilement avec ce que l’on observe chez les Algues, qui le plus souvent ne renferment qu'un seul chloroplaste ou chromatophore (1). Get organe volumineux se pré- sente suivant les espèces avec des formes très variées : lame aplatie ou étoilée, ruban spiralé ou réticulum, et occupe à lui seul la majeure partie du contenu de la cellule. Le chromatophore est un organe per- manent de la cellule, au même titre que le noyau : il se divise pendant le partage cellulaire et se perpétue par l'œuf. Quelle relation existe-t-il entre le chromatophore des Algues et le chloroplaste des végétaux supérieurs, que représente le chromatophore vis-à-vis des mitochondries? Telle est la question que nous nous sommes posée. Il. — Pour essayer de la résoudre, nous nous sommes adressé à plusieurs Algues où le chromatophore présente son plus haut degré de différenciation : Spirogyres, Mésocarpes, Cladophores, Desmidiées. Prenons comme exemple une Spirogyre que nous avons spécialement étudiée. On sait que dans les Spirogyres le chromatophore est un ruban enroulé en spirale dans le sens de la longueur de la cellule et occupant la plus grande partie de la cellule. Dans l'intérieur de ce ruban uniformément imprégné de chlorophylle, se (1) Chloroplaste et chromatophore sont deux termes synonymes. Néanmoins, pour distinguer le chloroplaste spécial des Algues des chloroplastes des végé- taux supérieurs, nous lui réserverons ici exclusivement le nom de chromo- plaste. 86 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x irouvent alignés à intervalles réguliers des corpuscules incolores nommés pyrénoïdes et dont la signification est encore obscure : c'est autour de ces corpuscules que naissent les grains d’amidon. Il est facile de constater que ces chromatophores présentent exactement les mêmes caractères histo-chimiques que les chioroplastes des végétaux supé- rieurs : comme eux, ils se colorent électivement et de la même manière que les mitochondries par les méthodes de Regaud, Benda, Altmann et Sjowal. Ces méthodes font apparaître dans le chromatophore une structure spon- gieuse, formée d’un fin réseau, se colorant comme la substance mitochon- driale et limitant de petits espaces incolores ou peu colorés. Les pyrénoïdes eux aussi se colorent comme les mitochondries : ils sont entourés d’une col- lerette de grains d'amidon inclus de toute part dans la substance colorable qui constitue le réseau du chromatophore. Nos observations nous ont permis de constater en outre dans le chroma- tophore la présence presque constante de globules de graisse colorables en brun foncé par l'acide osmique et de corpuscules métachromatiques. Ces deux catégories de corps sont réparties surtout autour des grains d'amidon et des pyrénoïdes. La formation des corpuscules métachromatiques aux dépens du chromatophore, déjà soupconnée par A. Heger, a été mise en évi- dence tout récemment par Mn° Moreau. , Ainsi le chromatophore des Algues par ses caractères histo-chimiques me diffère en aucune manière des chloroplastes des végétaux supérieurs, et se montre constitué par une substance incontestablement très voisine de la substance mitochondriale. Cependant cette substance, comme celle des chlo- roplastes des végétaux supérieurs, s'écarte de la substance mitochondriale par sa beaucoup plus grande résistance vis-à-vis des agents de fixation ordinaires qui attirent les mitochondries. ; Une autre particularité qui se dégage de nos recherches est le fait que la cellule de la Spirogyre que nous avons étudiée ne paraît pas avoir de mito- chondries. Elle renferme un cytoplasme peu abondant, dans lequel il nous a été impossible d'observer des mitochondries. Les autres Algues observées nous ont fourni des résultats en tous points analogues. Partout nous avons pu consfater dans le chromatophore la pré- sence de corpuscules métachromatiques et de globules de graisse et parfois aussi d’autres granulations colorables. Ceci semble donc démontrer que les globules de graisse et les corpuscules métachromatiques sont toujours les produits de l'activité du chromatophoreet que, lorsqu'on les rencontre dans ces mêmes Algues en dehors du chromatophore, ils ont dû être formés antérieu- rement dans cet organe. IE. — Tels sont les faits que nous avons observés. Comment mainte- nant peut-on les interpréter ? Il semble d’abord que les cellules des Algues que nous avons observées sont dépourvues de mitochondries et en cela ontune organisation différente des autres cellules. D'autre part, le chromatophore est un organe spécial aux Algues, permanent et pré- sentant un développement considérable et une structure très complexe qui le distinguent des chloroplastes des végétaux supérieurs. Il offre cependant les mêmes caractères histo-chimiques que ceux-ci et semble SÉANCE DU Â9 JUILLET 87 renfermer comme eux de la substance milochondriale. En dehors de cette analogie chimique, le chromatophore des Algues possède en com- mun avec les mitochondries à la fois des caractères morphologiques et physiologiques. Morphologiquement, bien que totalement différent de toutes les formations mitochondriales connues jusqu'ici, il offre en commun ‘avec Jesmitochondries le caractère d’être un organe permanent de la cellule, se divisant lors du partage cellulaire et se transmettant de cellule en cellule. | Physiologiquement, enfin, il joue le même rôle que les mitochondries, puisqu'il élabore les produits de sécrétion de la cellule (chlorophylle, amidon, graisses, corpuscules métachromatiques) qui sont erdinaire- ment les produits de l’activité des mitochondries. Dès lors, et en s'appuyant surtout sur la fonction physiologique de cet organe, il semble permis de penser que le chromatophore des Algues serait homologable au chondriome des cellules ordinaires. Tandis que, dans la grande majorité des cellules, le chondriome serait représenté par un très grand nombre d'éléments mitochondriaux disséminés dans le cytoplasme et pouvant être pourvus chacun d’une fonction spéciale, dans la cellule des Algues, il serait au contraire condensé en un organe particulier, réunissant à lui seul toutes les fonctions physiologiques réparties entre les différents éléments du chondriome ordinaire. Remarquons que si cette interprétation (1) est exacte, elle peut contribuer à éclaircir singulièrement certaines questions encore très discutées de l’évo- lution et du rôle physiologique des mitochondries. Elle tendrait à prouver définitivement que les mitochondries sont des organites ne se formant que par division et incapables de naître de nouveau dans le cytoplasme, théorie généralement admise, mais non démontrée. En outre, elle démontrerait que, contrairement à l'opinion soutenue encore par un grand nombre d'auteurs, les mitochondries n'ont aucun rôle dans l’hérédité. En effet, bien que la question ne soit pas encore résolue pour toutes les Algues, il est aujourd’hui démontré que, pour certaines espèces, pendant la fécondation, le chromato- phore mâle dégénère, après s'être introduit avec le cytoplasme dans l'œuf, et que seul le chromatophore femelle fournit par division les chromatophores des cellules issues du développement de l'œuf. (1) Cette théorie ne s'applique pas à toutes les Algues, car dans les Algues les plus évoluées (Phéophycées par exemple), il va généralement dans chaque cellule de nombreux chloroplastes analogues à ceux des végétaux supérieurs. Il semble résulter des observations récentes de Le Touzé que ces chloroplastes : résultent de la différenciation de mitochondries. 88 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ESSAI DE SÉPARATION DES SENSIBILISATRICES, par J. ARLO. Les sérums naturellement hémolytiques pour les globules de certains animaux, précipités par l'acide acétique, perdent, une fois reconstitués par l'addition de globuline au liquide restant, leurs propriétés hémoly- tiques. Leurs parties reconstituantes prises isolément n'hémolysent plus (1). On sait d'autre part que, sous l’action de 8 à 10 volumes d’eau distillée etd’acide carbonique, les globulines du sérum sont précipitées (Liefman). Il nous a paru intéressant de rechercher si, après précipitation par l’eau distillée et l'acide carkLonique, les sérums hémeolytiques et les sérums antitoxiques perdaieut leurs propriétés hémolytiques et antitoxiques, alors même qu'on réunit leurs éléments constituants. Dans le sérum dilué par addition de dix fois son volume d’eau dis- tillée, nous avons fait passer un courant d'acide carbonique pendant trente minutes. Le précipité obtenu est séparé par centrifugation. Le liquide clair décanté est, par concentration dans le vide à 55 et 37 degrés, ramené au volume primilif du sérum. Le précipité émulsionné dans l’eau distillée est isotonisé et ramené au volume primitif du sérum employé. L. — Sérum hémolytique antichèvre. — Nous avons recherché la pré- sence des hémolysines dans : 1° Le liquide; 2° Le précipité; 3° Le liquide reconstitué avant centrifugation ; 4° Le liquide reconstitué après centrifugation. Nous avons employé des doses fractionnées des liquides ci-dessus et une quantité fixe d'alexine (0 c.c. 05 de sérum frais 1 cobaye) et de globules (0 c.c. 025 de globules de chèvre). Le liquide hémolyse à la dose de 0 e. c. 005. Le précipité n'hémolyse pas pour une dose dix fois supérieure, 0:C-c205, Le liquide reconstitué avant centrifugalionu hémolyse à la dose de 0 c.c. 005. Le liquide reconstitué après centrifugation hémolyse à la dose de 0 c.c. 005. Les manipulations n'ont pas modifié l'hémolysine, dont la majeure partie reste dans le liquide décanté. (1) Patein et E. Roux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 mai 1913. SÉANCE DU 19 JUILLET 89 ——— IT. — Sérum antivenimeux antineurotoxique et antihémolytique. — Nous avons recherché aussi dans quelle partie du sérum, liquide ou précipité, passait le pouvoir antineurotoxique et antihémolytique du sérum anti- cobra. : Nous avons employé le même procédé que plus haut, pour la sépara- tion du liquide et du précipité. Le sérum antivenimeux titré, neutralise 1 milligramme de venin par centimètre cube de sérum. À. — Pouvoir antineurotoxique. — À une dose fixe de venin, 1 c.c. d'une solution à 2,5 p. 1000 (dose cent fois mortelle), on ajoute des doses croissantes de liquide ou de précipité. On injecte 1 c.c. du mélange sous la peau d’une souris : soit O0 milligr. 5 de venin. D de ave Pac rt 2 mgr. 5 2:0.6.5 2:65» h430 45 minutes. 2-mor.l5 DACACRD TNCACAES 18 heures. 40 minutes. 2 mgr. 5 SCC 0 LC CH Survie. 30 minutes. 2 mgr. 5 4 C.c. » 0 Sur\ie. 40 minutes, L’antineurotoxine se retrouve donc complètement dans la partie liquide décantée. B. — Pouvoir antihémolytique. — Nous avons déterminé la valeur antinémolytique de chaque fraction du sérum par l'emploi de doses crois- santes. Le sérum et le liquide possèdent sensiblement la même valeur antihémolytique : À c.c. neutralise À milligramme de venin. Le préci- pité ne renferme que des traces d'antihémolysine. Conclusions. — Il résulte des expériences ci-dessus que : 1° La méthode employée ne modifie pas les propriétés étudiées du sérum hémolytique antichèvre et du sérum antivenimeux; 2° Le pouvoir hémolytique de notre sérum antichèvre passe dans le liquide après précipitation par l'eau distillée et l’acide carbonique ; les globulines précipitées sont inactives ; 3° La substance antineurotoxique et la substance antihémolytique du sérum antivenimeux restent aussi dans le liquide, les globulines précipitées sont inactives. (Institut Pasteur de Lille.) 90 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - LA. SEGMENTATION DE L'OŒEUF D’Ascaris AU POINT DE VUE. ÉNERGÉTIQUE, par E. FAURÉ-FREMIET. La fécondation transforme l’oocyte del'Ascaris en un système chimique fermé, protégé par une membrane imperméable d'acide ascarylique, et par une deuxième membrane de chitine ; mais elle ne détermine pas la segmentation. Celle-ci ne commence qu'à partir du moment où l'œuf est mis en contact avec l'oxygène; à partir de ce moment, la durée de la segmentation est fonction de la température. : L’œuf d’Ascaris renferme deux sortes de substances de réserves : une: graisse neutre ressemblant parses caractères microchimiques à un trigly- céride possédant au moins une molécule d’un acide gras non saturé; et du glycogène. La segmentation de l’œuf ne pouvant se faire qu'en présence de 0°, il est vraisemblable d'admettre qu’une partie de ces : substances est brülée, et fournit l'énergie nécessaire à la segmentation. Variation de poids. — L'œuf d’Ascaris perd de son poids pendant la sep anoRe Lorsque l'embryon est constitué, le système a perdu en moyenne 5,7 p. 100 de son poids sec primitif. lentes gazeux. — Pendant la segmentation, l'œuf d’Ascaris absorbe de l'oxygène et élimine de l'acide carbonique. Les échanges totaux, rapportés au poids s sec de l'œuf, COespond As en moyenne aux chiffres suivants : 7,8 p. 100: de O* absorbé. 8,6 p. 100 de. CO? éliminé. H s'ensuit une perte moyenne de 2,3 p. 100 de carbone provenant des réserves de l'œuf. Cetle perte de carbone s’accompagne probablement d’une formation d’eau; si l’on calcule celle-ci en admettant que l'acide carbonique formé provient de la combustion d’une graisse neutre ana-- logue: à la tripalmitine, on trouve comme quantité d'eau 3,3 p. 100: Or, le total C : 2,34 H°0 : 3,3 —5,6. La perte moyenne de substance calculée d’après les échanges gazeux est donc identique à la perte de poids moyenne trouvée: directement. a Quotient respiratoire. — Le rapport Sr varie pendant la durée de La. segmentation. À la température de 37°C., on trouve de vingt-quatre en vingt-quatre heures les valeurs suivantes : » 0,82 0,80 0,74 0,90 0,92 Ces chiffres semblent indiquer que pendant la période la plus active de la segmentation les combustions portent surtout sur les graisses, tandi qu’à la fin elles portent principalement sur les hydrates de SÉANCE DU 19 JUILLET 91 carbone. C'est ce que vérifie exactement l’étude microchimique de l’em- _ bryon à ces différents stades. _ Je montrerai dans une autre note que des expériences faites avec MM. Victor Henri et R. Wurmser sur l’action des rayons ultra-violets sur la vitesse de segmentation de l'œuf d’Ascaris apportent encore un argu- ment à l'appui de ces constatations. - Chaleur de combustion. — Les chaleurs de combustion avant et après développement ont été déterminées à la bombe calorimétrique dans le laboratoire de M. le professeur Jungfleisch. Comme il est nécessaire d' opérer chaque fois sur une grande quantité d'œufs, et comme il est impossible d'obtenir des lots mr homo- gènes, les déterminations représentent des valeurs approchées. Les chiffres moyens sont : OPUÉSENON sSESMeNntéss ra . . . . 5.680 calories grammes. OEufs a terme de: la rent or se ge 400 calories grammes. La segmentation de 1: gramme d'œuf d'Ascaris (poids-see) libère: donc près de 300 calories (4). Le chiffre calculé d’après la quantité moyenne de G0° formé, en admettant qu'il provienne de la combustion des graisses, est d'environ 280 calories. Travail de segmentation. — I est intéressant de rapporter ces chiffres non plus à À gramme de substance sèche, mais à un œuf normal. La densité de l'œuf d'Ascaris étant E,08 et son volume 2,88.107 c.c., son “poids réel est de 3,11.107 grammes. La quantité de chaleur libérée pen- dant la segmentation, rapportée au poids de substance humide, est de 539.107 calories par œuf, et le travail de formation, pour un embryon d'Ascaris, est. d'environ 2953 ergs. D'après la marche des échanges gazeux, on peutadmettre que: pendant trois jours, à la température de 37°C., l'œuf d’Ascaris libère la même quantité d'énergie par unité de temps. On peut done apprécier le travail correspondant à la première mitose de la segmentation par exemple; sa valeur est d'environ 56-70 ergs. Or, il est intéressant de constater que le minimum d'énergie nécessaire pour obtenir au moyen des rayons ultra-violets l’arrêt complet de cette première division est une valeur du même ordre, soit 45 à 50 ergs.. Conclusion. — La segmentation de l'œuf d'Ascaris ne doït pas être confondue avec un développement proprement dit, car l'énergie prove- nant de [a combustion des réserves n’est pas utilisée à accroître le masse de substance vivante, mais seulement, peut-on supposer, à effectuer le (4) EL faut remarquer qu'une grande partie de la chaleur de combustion de l'œuf est certainement due à l'acide ascarylique et à la chitine des mem- branes d’enveloppe, qui ne peuvent servir comme substances de réserve. 992 SOCIÉTE DE BIOLOGIE travail de division et de différenciation. L’œuf à l'état initial est un système fermé qui se dégrade peu à peu en un système ouvert plus complexe et apauvri, mais capable alors de se développer au sens propre du mot pendant son évolution post-embryonnaire. MÉCANISME DE L'IMMUNITÉ ANTITOXIQUE PASSIVE, par C. LEvVADITI et ST. MUTERMILCH. Des recherches antérieures (1), concernant le mode d'action de la toxine et de l’antitoxine diphtériques sur la survie et la multiplication des cellules in vitro, nous ont amenés à envisager autrement qu’on ne l'a fait jusqu’à présent, le mécanisme de l’immunité antitoxique passive. On admettait auparavant que l’antitoxine protège l'organisme contre l'empoisonnement causé par la toxine, en neutralisant cette toxine hors des éléments cellulaires. Administrée à un animal donné, l’antitoxine persiste dans le sang circulant pendant un certain temps, puis elle s'élimine peu à peu et finit par disparaître complètement; or, disait-on, tant que l’antitoxine existe dans le système circulatoire, elle arrête la toxine dans son chemin vers les cellules sensibles, la neutralise et met ainsi l'organisme à l'abri de l'intoxication. Nos recherches nous ont montré cependant, qu'en dehors de ce mode de protection antitoxique, il y en a un autre, que voici : l'antitoxine ne se borne pas à circuler dans le sang, elle se fixe aussi sur certaines cellules et leur confère ainsi un degré d'immunité passive appréciable. Nos expériences ont été faites in vitro. On était donc en droit de nous objecter que ce qui se passe dans le tube à essai peut ne pas avoir lieu dans l'organisme vivant, et que, par conséquent, il était nécessaire, avant de conclure d'une façon définitive, de contrôler nos recherches par des essais faits in vivo. Nous avons comblé cette lacune et nous apportons aujourd'hui de nouveaux faits qui viennent confirmer notre hypothèse. Technique. — On injecte à des petits poussins, dans les muscles, 1 c.c. de sérum antidiphtérique de l'Institut Pasteur (au moins 250 unités). Les. ani- maux sont sacrifiés vingt-quatre heures ou plusieurs jours après l'injection, el on prélève aseptiquement un fragment de cœur. On découpe ce fragment en tout petits morceaux, que l’on lave à deux reprises dans des boîtes de Petri contenant du liquide de Ringer. On les soumet ensuite à l’action de la toxine diphtérique (0 c.c. 3, dilutions variables) pendant vingt-cinq minutes, (1) Levaditi et Mutermilch. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 15 mars 1913, t. LXXIV, p. 614. FANS SÉANCE DU 19 JUILLET 93 puis on les place dans du plasma de poule (boîtes de Gabritchewski). Des fragments de cœur d’un poussin normal servent comme témoin. ExPÉRIENCE. — La sensibilité des fragments du cœur, appréciée d’après la capacité proliférative du tissu conjonctif, a été examinée vingt-quatre heures, deux jours et cing jours après l'injection du sérum antidiphtérique. Immunité passive des fragments de cœur. TEMPS | JOURS TOXINE AU 1/50 | ToxiNe AU 1/100 | roxINE AU 1/500 après | 'obser- CŒUR CŒUR inject. ! d'anti- | Vation imm,. témoin : Lee cœur cœur cœur cœur cœur cœur toxine |2nvilro imm. témoin imm. |témoin inm. témoin |} le jour.| Début. Début. 0000 0009 0000 0000 Part: ++++| 0000 .|++++| 0000 : 0000 +++ ++++) 0000 |++++| 0000 0000 24 heures. Ra 0000-22 0) 0000 1 0000 0000 0000 0000 0000 0000 0000 00 0000 Part. Trace. Part. 0000 Part. 0000 0000 +++ Part. +++ 0! 0000 dis 0000 0000 part. LIL [LH part.| +++ 0000 |+++-L| 0000 0000 part. 1er jour. 0000 0000 0000 0000 0000 0000 — Trace. Trace. Trace. | 0000 Trace. 0000 Part. AA Part. 0000 | Partiel,| 0000 part. + part. |+++++ 0000 +++ 0000 + 0 part. ir. part. ÿ jours. Ce tableau montre que vingt-quatre heures, deux et cinq jours après l'injection de l’antitoxine dans les muscles du poussin, les fragments de cœur, débarrassés de l’antitoxine circulante par des lavages repétés, se montrent réfractaires à l'égard de la toxine diphtérique diluée au 50°, au 100° etau 500°. Il en résulte que les éléments cellulaires, en particulier les cellules du tissu conjonctif, fixentin vivo l'anticorps et acquièrent ainsi un certain degré d’'immunité, indépendante de la présence de l'antitoxine dans le sang. D’autres expériences, disposées de la même manière, nous ont montré que ce degré d’immunité fléchit au fur et à mesure que l'on s'éloigne du moment de l’inoculation de l’antitoxine. À quel moment disparait-il complètement? Cette disparition concorde-t-elle ou non, avec celle de l’immunité générale conférée par l’antitoxine, ce sont là des questions que nous envisagerons ultérieurement. Pour le moment, nous nous sommes demandé si cet état réfractaire n (l Brococie, CompTEs RENDUS. — 1913, T. LXXV. 94 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE acquis par les tissus est héréditaire, en d’autres mots, si les éléments cellulaires de générations ultérieures, issus de cellules mères vaccinées passi- vement, continuent à résister à la toxine. L'expérience suivante répond à celte question. ExpÉRIENCE. — Cœur prélevé 24 heures après l'injection de l’antitoxine. 1 CŒUR SANS TOXINE CŒUR + TOXINE 1/100 A È JOURS Cœur Imm. Cœur Norm. Cœur Imm. Cœur Norm. À DEN EM Trace. Part. +++ peu. 0000 JÉSEERE RON Part ++ ++ SRE TETT 0000 IPC +++ ++++ ++++ 0000 PASSAGE DANS TOXINE AU 1/100 NOUVEAU PASSAGE DANS TOXINE AU 1/100 et plasma et plasma î JOURS Plasma Toxine | Plasma | Toxine | Plasma Toxine RER ETES + tr. 000 |tr. O tr. | 0 0 0 O |peu, peu.| 0 000 flo À ES AN O 0 el 0 0/00 NO 00 RER +4 00,000, |# 22) 000.01! 26101000 TRE eo 00 0 EL 00-0100 2e 0 0001000 Cette expérience montre que les cellules de générations ultérieures, issues d'éléments réfractaires à la toxine, se comportent comme les cellules témoin à l'égard de cette toxine ; elles ont perdu l’immunité passive dont jouissaient leurs cellules mères. Ce fait, établi par desexpériences in vitro, concorde donc avec la non-transmissibilité héréditaire de l’immunité antitoxique. Nous avons fait des recherches analogues avec le venin et le sérum anti- venimeux; elles nous ont montré que le cœur des poussins ayant reçu de l'antivenin, ne jouit d'aucun état réfractaire propre. Ici aussi, l'expérience in vivo concorde donc avec ce que nous avons constaté in vitre (1). Comme nous l'avons déjà dit dans notre travail sur le venin, le faible pou- voir antitoxique du sérum antivenimeux, comparé à celui de l’antitoxine diphtérique, explique la dissemblance entre le mode d'action de l’antivenin d’une part, et celui de l’antitoxine diphtérique, d'autre part. Conclusion. — Cesrecherches montrent que les anticorps antiloxiques, surtout lorsqu'ils proviennent d'une espèce animale étrangère, se fixent sur (4) Levaditi et Mutermilch. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, p. 1379,. t. LXXIV, 4943. SÉANCE DU Â9 JUILLET 1:95 les éléments cellulaires. Ils leur confèrent ainsiun élatréfractaire propre qui s'ajoute a celui qu'assurent, de leur côté, les antitoxines circulantes. Mais il se peut aussi que, par le même mécanisme, les anticorps rendent ces cellules hypersensibles. On peut admettre, en effet, que dans l’anaphy- laxie passive, l’anticorps anaphylactique se fixe, comme le fait l'anti- toxine diphtérique, sur certains éléments cellulaires et attire ainsi l'antigène sur ces éléments. Le choc anaphylactique serait dü à la com- binaison brusque, au niveau de la cellule, entre l'anticorps fixé et l'antigène injecté ultérieurement (1). SUR LES PREMIERS STADES DU DÉVELOPPEMENT DES GRÉGARINES DU GENRE Porospora (— Nematopsis), par L. LÉGER et O. DuBosca. Dans une note récente (2), nous avons montré que les Vematopsis des Lamellibranches n'étaient pas, comme on le croyait jusqu'ici, des Sporozoaires autonomes, mais qu'ils représentaient seulement la gamo- gonie des Grégarines du genre Porospora, dont la schizogonie se passe chez les Crustacés décapodes. Nous reviendrons aujourd'hui sur les premiers stades de l’évolution chez le Crustacé. Nous distinguerons suc- cessivement la déhiscence de la spore, le stade de sporozoïte libre, le stade de céphalin et le stade de sporadin. Déhiscence de la spore. — Les spores nématopsidiennes se rencontrant chez beaucoup de Lamellibranches (Solen, Tapes, Tellina, Mactra, Donax, Cardium, Mytilus), on peut prévoir que la spécificité parasitaire -est assez étroite et que les espèces de Porospora sont nombreuses. Ainsi, d’après leur forme, leur taille et leur groupement, les spores de Poros- pora (Nematopsis) Schneideri LÉGER, de Mytilus edulis L. sont différentes des spores nématopsidiennes qu'on trouve chez Mytilus galloprovin- cialis Lur. et ne s'identifient pas davantage avec celles de Mytilus minimus PoLr qui représentent une troisième espèce. Cette systématique sera longue à préciser. Pour savoir à quelles Porospora des Crustacés correspondent jes divers Vemalopsis, des infestations minutieusement suivies seront nécessaires. La simple constatation de la déhiscence de la spore ne suffit pas à dépister l'hôte véritable. Les spores des Vema- topsis des Moules s'ouvrent indifféremment dans un #omarus, un Carcinus ou un Portunus, mais le sporozoïte mis en liberté dans (1) L’incubation qu’exige la création de l’anaphylaxie passive représenterait le temps nécessité par la fixation de l'anticorps sur les cellules. (2) Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 23 juin 1913. 96 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'intestin de ces Crustacés ne s’y développe jamais. Il est entraîné dans le rectum, devient plus lrapu en se raccourcissant, et une boule sarco- dique, qui apparaît à sa partie antérieure, est l'annonce certaine de sa dégénérescence. Etant donné que le Pinnotheres pisum PER. et le Nematopsis Schnei- deri LéGEr n'existent jamais l’un sans l’autre chez Mytilus edulis, la Grégarine Cephaloidophora fossor LÉGER du petit crabe mytilicole pour- rait bien être une Porospora, qui tomberait alors en syÿnonymie avec Nematopsis Schneider. Jusqu'ici, nous avons seulement suivi le développement des spores nématopsidiennes des branchies de Cardium edule L. On peut observer leur déhiscence presque aussi bien dans un Pachygrapsus où un £riphia que dans un Carcinus ou un Portunus, mais le sporozoïte mis en liberté ne se fixe et ne se développe en Grégarine que chez les Carcinus ou les Portunus. : F Nous avons déjà décrit cette Spore monozoïque de Porospora portu- nidarum FRENZEL avec son épaisse épispore mucoïde et son endospore mince et résistante percée d’un micropyie apical (fig. 41). Quand ces spores sont avalées par un Portunus depurator LEACH, au bout de cinq à six heures beaucoup d’entre elles sont ouvertes sous l’action du suc intestinal et on peut assister à la déhiscence de celles qui ne le sont pas. L'épispore se gonfle légèrement, puis est digérée progressivement, la dissolution commençant par le gros bout (fig. 2) et s'étendant de proche en proche jusqu'au sommet micropylaire, où une mince calotte de substance épisporale plus condensée persiste assez longtemps (fig. 3). Dès qu'elle est disparue, le sporozoïte sort par le micropyle (fig. 4). Sporozoïles libres. — Le sporozoïte de Porospora portunidarum n'a guère plus de 22 y quand il vient de sortir de la spore (fig. 5). Bien qu'il soit capable de se piquer sur une cellule dès sa sortie, il mène souvent dans la lumière intestinale du Crabe une vie libre pendant laquelle il grandit notablement. Nous avons observé des sporozoïtes libres ayant jusqu'à 34 v (fig. 6) et on en trouve de cette taille qui viennent de se fixer (fig. 7). Peut-être d'ailleurs existe-t-il une première période où le sporozoïte s'attache aux cellules et s’en détache tour à tour. : Céphalins. — Dans le stade de céphalin, nous distinguerons deux phases, une phase de tassement et une phase d'accroissement. Le sporozoïte se pique généralement dans les dépressions qui séparent les bouquets de cellules müres, mais aussi bien sur les cellules jeunes formant le fond de la dépression que sur les flancs ou le plateau des cellules mûres qui la bordent (fig. 7). Dès qu'il s'est fixé définitive- ment, il change de forme. On le voit se tasser jusqu'à devenir globuleux et n'avoir au plus que 7 w de hauteur (fig. 10,13). C'est alors à peu près une sphère dont on aurait enlevé une calotte et qui s'appliquerait sur la cellule par la surface de section. Comptes rendus de la Soc. de Biologie. TOuE) LXXV, "PL 1 (L. Léger et O. Duboscq.) > % x Re VS Re, N © S 4 APTOATS Porospora portunidarum FRENZEL. 1. Spore némalopsidienne des branchies du Cardium edule L.; 2. 3. 4. Digestion de l’épispore et sortie du sporozoïte; 5. Sporozoïte récemment sorti (Giemsa); 6. Sporozoïte sorti depuis plusieurs heures; 7. Sporozoïtes fixés; 8. 9. 10. Phase de tassement sur le flanc d'une cellule müre; 11. 12. 13. Phase de tassement sur le plateau d’une cellule jeune ; 14, 15, 16. Accroissement du céphalin; 17, 18, 19. Sporadins. X 1500. re E : . PE: : - + 4 2 6 EN SÉANCE DU 19 JUILLET 97 Pour arriver à cette forme caractéristique de la phase de tassement, le sporozoïte prend des aspects variables selon les cas et déterminés par son orientation première. S'il s’est fixé sur le flanc d'une cellule mûre, il s’accole à elle par toute une partie latérale de son corps (fig. 8) et en se condensant s’affaisse comme une jeune Vina (fig. 9). S'est-il, au con- traire, piqué sur une cellule jeune, alors il se tient toujours perpendi- culaire à la surface du plateau, se raccourcit en restant cylindrique (fig. 11), s'applique ensuite plus largement sur le plateau cellulaire en devenant conique (fig. 12),et, par le progrès de la contraction, atteint la forme en dôme caractéristique de la fin du tassement (fig. 43). Dans cette transformation, qui est rapide, les jeunes stades ne changent guère de volume. A la phase de tassement succède la phase d’accroissement (fig.14,15,16) - pendant laquelle (stade de 10 x) apparaît une cloison délimitant un _protomérite et un deutomérite. Quand elle à 10 x, la jeune Grégarine peut se détacher définitivement de l’épithélium (fig. 18). En général, elle y resle fixée jusqu'à 13 met on trouve même des céphaline mesurant ARE Nous avons observé chez la Porospora du Homard de très jeunes céphalins dont la taille ne dépassait guère ceux de Porospora portuni- darum. Mais on en trouve aussi de beaucoup plus longs et il n’est pas rare d'observer, encore fixées à l’épithélium, des Porospora gigantea E. v. Bexen. de plus de 100 . Cette particularité doit être en relation avec l’absence fréquente d’accouplement des sporadins. Ceux-ci, lors- qu'ils ne se conjuguent pas, doivent être capables de se fixer de nou- veau à l’aide de leur mucron, qui s'étale en ventouse. Sporadins. — Tandis que chez Porospora giganteale stade de céphalin peut durer longtemps, chez Porospora portunidarum, la petite Grégarine quitte définitivement l'épithélium dès le quatrième ou le cinquième jour. C’est qu'ici l’accouplement est très constant et très précoce. On trouve souvent de jeunes couples où le satellite ne dépasse pas 13 & (fig. 19). Généralement, il est vrai, le primite est plus grand, mais la règle n’est pas absolue. _ Sans insister sur l’enkystement, notons que nous avons observé chez Porospora portunidarum des kystes solitaires, des kystes doubles et des kystes à trois conjugués. Les kystes doubles sont de beaucoup les plus communs. Ils sont certainement plus favorables à ia propagation de l'espèce que les kystes solitaires. La réunion en un même kyste d’indi- vidus de sexe différent assure le transport simultané, dans le Lamelli- branche, de germes des deux sexes,et par conséquent favorise la copu- lation. É Au fond, l’accouplement des Porospora précédant l'enkystement a la même signification sexuelle que chez les autres Grégarines. Il reste comparable, par exemple, à celui des Clepsidrines auxquelles les Poros- ! 98 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pora ressemblent par plusieurs caractères : développement extracellu- laire, accouplement précoce et alignement en chaînes. Les stades intra- cellulaires que nous avons signalés, et qui sont certains, ne semblent pas faire partie de l’évolution normale. + MOUVEMENTS RÉACTIONNELS D'ORIGINE .VESTIBULAIRE ET MOUVEMENTS CONTRE-RÉACTIONNELS, par J. Bapinskr et G.-A. WEILL. Les mouvements réactionnels décrits par Barany, s’observent au cours des différentes épreuves vestibulaires et dans les différents. segments du corps. Nous n'insisterons pas sur ces faits aujourd’hui bien connus. Les mouvements d'inclination et de rotation de la tête et du tronc sont des mouvements réactionnels qu'on peut obtenir par différents exci- tants : les courants continus (Breuer, Ewald, Pollak, Babinski); la giration (Marsh, Egger); l'épreuve calorique et la compression ou raré… faction d'air dans le conduit auditif (Baldenwek). La déviation dela marche constitue un mouvement réactionnel complexe où interviennent simultanément les différentes parties du corps. Etudiée par Buys (1). après les épreuves caloriques, par Gèzes(2), après les épreuves giratoires, elle a été décrite ici par nous, précédem- ment. Nous avons élabli pour sa recherche une technique spéciale. Nous avons indiqué comment on peut observer et mesurer une déviation angulaire spontanée, une déviation voltaïque, calorique ou giratoire (3).. À l’état normal, tous les mouvements réactionnels, toutes les épreuves de la déviation angulaire obéissent'à une même règle : leur direction est inverse de celle du nystagmus effectif ou « latent » résultant de chaque épreuve. Pour obtenir un mouvement réactionnel avec son [maximum d’am- plitude, il faut chercher à obtenir le nystagmus le plus caractérisé. Mais ce mouvement réactionnel se produira même si l'épreuve est arrêtée avant d’avoir provoqué un nystagmus {visible ou décelé par la nystagmographie (Buys); dans ce cas, on suppose qu'il s’agit d'un nys- tagmus latent. L'inscription des mouvements réactionnels a été réalisée par l’un de (1) Buys. Journal médical de Bruxelles, 1912, n° 43. (2) Gèzes. Revue hebdomadaire de Laryng.-Ot.-Rhin., 15 mars 1913. — Bulle- tins de la Société Française d'Oto-rhino-laryngologie, mai 1913. (3) J. Babinski et G.-A. Weill. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 avril 1913. SÉANCE DU 19 JUILLET 99 nous pour le membre supérieur par le procédé suivant (1) : sur une feuille de papier fixée verticalement, le sujet, un crayon à la main, les yeux fermés, trace de haut en bas, et de bas en haut des lignes qui doivent se recouvrir à peu près s’il n’y a pas de déviation du bras. S'il existe une déviation, elle se traduira par une ligne brisée indi- quant la direction et l'amplitude de ce déplacement. L'étude de la déviation anvsulaire et des tracés obtenus par le procédé qui vient d'être décrit nous démontre l'existence de mouvements contre-réactionnels qui succèdent aux mouvements réactionnels. Nous connaissons déjà le post-post-nystagmus décrit par Barany ; Buys (2) atrouvé, gràce à son nystagmographe unnystagmus «inverse de rotation », qui apparaît après vingt tours de giration succédant au nys- tagmus direct du début de l'épreuve. Ces faits peuvent être généralisés : on peut dire qu'après chaque épreuve vestibulaire il se produit, en sens inverse de la réaction et après elle, une contre-réaction. Cette contre-réaction est immédiatement con- sécutive à l'épreuve dans le cas du vertige voltaïque : elle n’apparaït que quelques instants après dans la giralion ou l'épreuve calorique. La durée de cette contre-réaction et son amplitude peuvent atteindre et dépasser celles du mouvement réactionnel primitif. Cette exagé- ration est en particulier très nette dans les cas pathologiques, et se manifeste dans le sens où l’on à d'abord cbservé les déviations spon- tanées ou provoquées les plus accentuées. L'existence des mouvements contre-réactionnels explique la varia- bilité des mouvements observés après l'épreuve giratoire. Au moment de l’arrêt pour l'épreuve normale des dix tours en vingt secondes, il se produit un post-nystagmus durant une demi-minute environ; c'est pendant ce temps que se manifestera la déviation angulaire ou la dévia- tion du bras. Si la giration a duré moins ou plus que la quantité optima, le post-nystagmus sera écourté, ne durera que quelques secondes, et quand on voudra rechercher Ia déviation elle ne sera déjà plus dans le sens prévu (inverse du post-nystagmus). Au post-nystagmus aura succédé le post-post-nystagmus qui imposera à la déviation unenouvelle direction inverse de la première, ce sera une contre-réaction. On voit que, suivant la durée du post-nystagmus ou le degré d’excitabilité du vestibule ou des centres réactionnels, on aura soit le mouvement réac- tionnel suivi de la contre-réaction, soit la contre-réaction seule. La contre-réaction peut aussi faire défaut de même que peut manquer le _post-post-nystagmus, et dans ce cas c’estla réaction seule que l'on obser- vera. On voit, d’après ce qui précède, la complexité des résultats que donne la giration et la difficulté qu’on éprouverait à interpréter des faits (1) G.-A. Weill. Société parisienne d'oto-rhino-laryngologie, 10 juillet 1913. (2) Buys. Presse oto-laryngologique belye, décembre 1912, 100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pathologiques au moyen des déviations qui succèdent à cette épreuve, si on négligeait les autres symptômes. Les excitations portant directement sur le vestibule ne sont pas seules capables de déterminer des mouvements réactionnels ou contre- réactionnels. En provoquant directement des mouvements conjugués des yeux, on obtient des mouvements réactionnels et contre-réactionnels (4). Un point lumineux latéral est ménagé dans les coquilles de Iunettes complètement opaques; on fail fixer le regard du sujet vers ce point pendant l'épreuve de la déviation angulaire. Soit que le mouvement conjugué des yeux représente uniquement le mouvement lent d’un nys- tagmus, soit qu'il détermine réellement des secousses nystagmiques, on obtiendra une déviation angulaire tantôt dans le sens du regard, tantôt en sens inverse : c’est un mouvement réactionnel. En produisant avant l'épreuve dela déviation angulaire un nystagmus panoramique par déplacement de traits colorés devant les yeux du sujet, il se manifestera, dans un grand nombre de cas, une déviation de même sens que le nystagmus provoqué auquel elle succède. €e phéno- mène a donc les caractères d’une contre-réaction. D'autres mouvements réactionnels peuvent probablement être obtenus par excitation de la plupart des groupes musculaires du corps. Exemple : la déviation angulaire se manifeste si l'on fait porter à la main d'un seul côté, le bras pendant, un poids de cinq kilogrammes; elle se produit généralement du côté où le poids est porté. Ces mouvemerts réactionnels sont moins constants et moins amples que ceux qui sont obtenus par excitation vestibulaire directe. ECHINOCOCCOSE SECONDAIRE EMBOLIQUE PÉRIPHÉRIQUE, par FE. DÉvE. Il y a douze ans que, dans une note communiquée à cette Société, nous avons apporté la première démonstration expérimentale du pro- cessus de l'échinococcose secondaire embolique ou métastatique. Par ino- culation de sable hydatique dans la veine de l'oreille du Lapin, nous avions réussi à provoquer le développement de kystes pulmonaires (2). Ce résultat a été confirmé, depuis lors, en Argentine, par Lagos Garcia (1905) et récemment, en Allemagne, par Hosemann (4914). (1) G.-A. Weill. Loc. cit. (2) F. Dévé. De l'échinococcose secondaire embolique. Comptes rendus de la Soc. de Bioloyie, 8 juin 1901, p. 608. SÉANCE DU 19 JUILLET 1014 L'expérience dont il s’agit reproduisait certains faits, observés en pathologie humaine, dans lesquels un kyste hydatique du cœur droit ou du foie (exceptionnellement un kyste de la région iliaque), s'étant rompu dans le système veineux cave, a pu donner naissance à des métastases pulmonaires qui ont continué d'évoluer. Or, à côté de cette échinocoecose embolique de la petite circulation, existe une échinococcose secondaire mélastasique de la grande circulation (cerveau, rein, rate, muscles), consécutive à la rupture d'un kyste du cœur dans les cavités cardiaques gauche (1). | | Il n’était pas sans intérêt de réaliser expérimentalement cette modalité pathogénique d'échinococcose qu'aucun auteur, à notre connaissance, n’a jusqu'ici tenté de reproduire. Radiographie des deux moitiés du maxillaire inférieur d’un Lapin. Kyste hydatique métastatique, dans la moitié gauche (3). Expérience. — Le 23 janvier 1913, nous injections dans le bout périphérique de la carotide primitive gauche d'un lapin un quart de centimètre cube de liquide hydatique tenant en suspension du sable échinococcique. Ligature de la carotide. Aucun trouble immédiat ni consécutif. L'animal est sacrifié le 13 juillet (près de six mois après l'inoculation). À l’autopsie, nous trouvons: 1° Dans la région carotidienne gauche, un kyste hydatique uniloculaire, du volume d’un gros pois, en relation avec la carotide oblitérée ; 20 Une granulation pseudo-tuberculeuse, de nature échinococcique (contrôlée histologiquement), dans un muscle préorbitaire gauche ; 3° Un kyste uniloculaire, du- volume d'un grain de raisin, dans l'orbite gauche ; ; 4° Un kyste échinococcique multiloculaire développé dans l'épaisseur du maxillaire inférieur (moitié gauche) et ayant écarté, luxé, les dents molaires (radiographie). (1) CE F: Dévé. De l'échinococcose secondaire. Thèse de Paris, 1901, pp. 122- 124, 163-168, 195-196. (2) Radiographie due à l’obligeance de notre collègue, le professeur Cerné. 102 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE De cette expérience, nous voulons seulement retenir, pour aujourd’hui, le fait qu'on peut, par inoculation d'éléments échinococciques micro- scopiques (scolex) dans le sang artériel, obtenir le dÉCRPDERLEE de ‘kystes périphériques métastasiques. Nous poursuivons l'étude expérimentale de cette question, que nous nous proposons d'envisager ullérieurement dans un travail d'ensemble ayant pour objet : les embolies échinococciques et l'échinococcose secondaire embolique. (Laboratoire de Bactériologie de l'Ecole de Médecine de Rouen.) LÉSIONS AORTIQUES D'ORIGINE SYPHILITIQUE CUEZ LE SINGE, par PIERRE BOVERI. Ea octobre 1912, au Congrès de médecine de Rome, dont les comptes rendus viennent de paraitre, Devoto insistait sur ce fait que « l’aortite syphilitique présente la particularité de ne donner lieu qu'à des lésions calcifiées, qu'à des ramollissements. Ces lésions s’observent pourtant souvent chez d'anciens syphilitiques »; ce sont alors les cas dans lesquels, en plus de la syphilis, existaient, à titre de causes associées «le saturnisme, le surmenage physique, l'alcoolisme, le tabagisme, etc. » Cette notion est très importante en clinique, parce qu’elle apporte plus de précisions dans l’étiologie de l’artériosclérose et de l’athérome. Jusqu'à présent, la syphilis passait pour pouvoir produire à elle seule tous les degrés de lésions vasculaires, depuis la sclérose jusqu’à l’'athérome : d’après ces idées nouvelles, exprimées aussi par Chiari et ses élèves, la syphilis préparerait seulement le terrain aux lésions graves de l’athérome, mais celui-ci ne pourrait être causé par la syphilis à elle seule. Je crois être en mesure de confirmer expérimentalement cette con- ception : étudiant, il y a quelques années, à l'Institut Pasteur de Paris, la question de lartériosclérose expérimentale, j'ai pu obtenir de l'athérome aortique chez le singe par l'administration d'adrénaline et de tabac (4). J’ai eu alors l’occasion d'examiner un grand nombre d’aortes de singes, rendus expérimentalement syphilitiques. Dans aucun cas, je n'ai constaté d'athérome, même chez des singes syphilisés depuis plusieurs années. L'intérêt d'une telle constatation n'échappe à personne ; tandis que (1) Atti di Congresso di medicina interna. Roma, 1908. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 12 décembre 1908 et 8 mai 1909. SÉANCE DU 1Â9 JUILLET 103 l’adrénaline et le tabac peuvent engendrer de l’athérome en peu de temps, la syphilis au contraire ne donnait lieu à aucune lésion athéro- mateuse. Cependant, l'aorte ne garde pas sa structure normale; dans certains cas, il y avait des lésions de sclérose manifestes, mais, je le répèle, jamais je n’ai constaté d’athérome. Il m'a paru intéressant de rapporter en quelques mots ce fait expé- rimental qui vient à l'appui de la clinique : l’adrénaline et le tabac peuvent être considérés comme des facteurs d’athérome, la syphilis n’exerce pas de la même façon son influence nocive ; elle produit de la sclérose, et, sur ce terrain, l'intervention d’autres causes associées pourra donner lieu au développement de Fathérome. (Travail du laboratoire de M. le professeur Metchnikoff et de la clinique des maladies professionnelles de Milan (prof. Devoto). NOTE SUR LES PROPRIÉTÉS DE L'ALBUMINE, _ CONTENUE DANS LES EXPECTORATIONS, par H. ROGER. On sait que les expectorations des malades atteints de bronchite simple, aiguë ou chronique, ne renferment pas d’albumine. Si la bron- chite est symptomatique d’une affection cardiaque ou d'une affection rénale, la recherche de l’albumine est souvent positive. Mais cette substance est surtout abondante quand le parenchyme pulmonaire est _atteint ; qu'il s'agisse de tuberculose, de pneumonie ou de broncho- pneumonie, l’albumino-expectoration ou leucoptysie est constante. D'où provient l’albumine qu’on trouve dans les crachats ? Presque tous les auteurs lui assignent une origine hématique ; ce serait de l’albumine sanguine transsudée dans le poumon malade. Les recherches que j'ai faites m'ont conduit à une tout autre con- clusion : l’albumine des expectorations diffère de l’albumine du sang, au moins par ses propriétés dynamiques. C'est ce qu’on peut constater en injectant à des lapins, par la voie veineuse, des extraits de crachats provenant de malades atteints de tuberculose ou de pneumonie. Pour préparer ces extraits, il suffit de prendre les expectorations et de les délayer dans de l’eau salée à 7 p. 1.000. Après avoir ajouté quelques gouttes d’acide acétique pour coaguler le mucus, on jette sur un filtre, on recueille le liquide qui passe et on le neutralise avec du bicarbonate de soude. L’extrait äinsi obtenu contient de Ogr.2 à Ogr.66 d'albumine pour 400. Injecté dans les veines, il provoque simplement une légère dyspnée. Il ne faut pas conclure qu’il soit inactif; car, si l'on enregistre + \ . . 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE } la pression artérielle, on observe un abaissement de la courbe ; la dépression varie suivant la dose introduite et suivant l'échantillon utilisé, mais le phénomène est constant et durable; l'hypotension se 5 prolonge de quinze à vingt minutes, en Voici, à litre d'exemple, les résultats obtenus dans quatre expé- riences ue : PRESSION. | ALBUMINE = mn £ lu © ; ORIGINE \ A CRT RS SR CC eue | Dé des S<|8 2 expectorations. 5 | Ah: pe dans. ; S &f initiale. ter p. 100. L TAUX de la dilution minale. la dose injectée. IV Pneumonie. ‘© |1/2.|2200| 3 »| 104 52 0,663 0,019 [ gr. |c.c. | millier. | milligr. | Tuberculose. 1/8 12020! 2 »| 103 S4 082035 | 08004 | — » 4 » » _S4 Te (0) 008 EN EPA TT, 60 0202 0,072 1/4 | » Ho» 5 44 0,407 | 0,04 Il i Tuberculose. 1/4 |1980! 1 »f° 121 62 0,225 0,002 0.047 » » |20 » » 28 0,045 D DE ; | Broncho-pneumonie. {1/4 |2150| 0,34 415 S4 0: 398 0,001 » » 2 » » 6$ = 0,008 0.087 » » 40 » » 68. — {0 ,039 2 » » 10 » » 44 = 0 039 \ Les expectorations des tuberculeux et des pneumoniques renfermant constamment des peptones, on peut se demander si les effets observés ne dépendent pas de l'action exercée par cessubstances sur la pression. Pour déterminer la valeur de cette objection, j'ai coagulé l’albumine en chauffant les extraits légèrement acidifiés. Après filtration, j'ai obtenu un liquide qui, neutralisé par le bicarbo- nate de soude, donnait nettement la réaction du biuret. Injecté dans les veines, il provoqua un renforcement des systoles et, loin d’abaisser la pression, la fit monter légèrement. Par comparaison, j'ai recherché l’action d’extraits préparés avec des crachats de bronchitiques ne contenant pas d'albumine. Comme il était facile de le prévoir, la pression n'a subi aucune modification. Ce qui est plus intéressant, c’est une expérience faile avec les expec- torations d’un cardiaque. L'extrait obtenu renfermait Ogr.03 d'albumine pour 100. Une dose de 18 c.c. contenant Ogr.0054 d'albumine fut injectée dans les veines d’un lapin de 1.830 grammes. On observa simple- ment une très légère élévation de la pression. Enfin, je savais, par des recherches antérieures, que le sérum du sang humain, injecté dans les veines, ne modifie presque pas la pression. J'ai recommencé l'expérience avec le sérum d'un tuberculeux. Ce sérum était fort toxique et une dose de 6 c.c. entraîna la mort. Mais en injectant ‘SÉANCE DU 19 JUILLET #05 % c.c., l'animal a survécu et, malgré la forte proportion d'albumine qui avait été introduite, la pression n’a pas varié. Conclusions. — Les recherches que je viens d'exposer brièvement me permettent de conclure que les extraits préparés avec les expectorations des malades atteints de tuberculose ou de pneumonie exercent sur la pression artérielle une action hypotensive. Cette action semble due à l’albumine que renferment constamment ces expectorations; car, après coagulation decette substance, les extraits, bien que renfermant de Ia peptone, n’abaissent plus la pression ; ils _ tendent, au contraire, à la faire monter. Les injections de sérum sanguin ne modifiant pas la pression, on peut affirmer que l’albumine des expectoralions diffère de l’albumine san- guine ; elle provient vraisemblablement du parenchyme pulmonaire qui renferme en effet des matières protéiques hypotensives. Cette conclusion ne s'applique qu’aux expectorations des malades dont le parenchyme pulmonaire estatteint. Car l’albumine contenue dans les expectorations d'un cardiaque n’a pas produit les mêmes effets. Si ce dernier fait se confirme, il faudra distinguer deux grandes variétés de leucoptysie : l'une d’origine pulmonaire, l’autre d'origine sanguine. CS CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES PHÉNOMÈNES CIRCULATOIRES DANS L'ANAPHYLAXIE ADRÉNALIQUE (Deuxième note), par Pauz L. BRIAULT et JEAN GAUTRELET. Pourquoi, contrairement aux faits observés dans la note précédente, 3 chiens : Nord, Picarde et Basset, ont-ils, au contraire, manifesté une agitation marquée lors de l'injection de chloralose, malgré qu'ils aient recu auparavant de 1 à 3 milligrammes de suprarénine. Nous avons tout lieu de supposer que nous nous trouvions en présence de convulsions ressortissant de l’anaphylaxie. L'expérience le prouve : À. — Picarde, 8 kilogrammes, recoit 2 milligrammes de suprarénine (dans la saphène, comme les autres chiens d’ailleurs), sans aucun trouble. Après 10 jours, à l'injection de 1 gramme de chloralose, à 2 h. 40, violentes convul- sions. La pression (1) de 12 à 13 centimètres s'élève à 16, puis, subitement, baisse à 3 centimètres à 3 heures. 3 h. 10, vomissements; la pression revient peu à peu à son chiffre primitif, mais le cœur est ralenti. À 3 h. 45, injection de 5 c.c. de thionine saturée à froid. Cette substance, normalement inactive (4) On sait que, normalement, et nous l'avons vérifié, l'injection de chlora- lose ne modifie pas sensiblement la pression sanguine. 106 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vis-à-vis du cœur et de la pression, produit ici un ralentissement du rythme et une augmentation de l'amplitude du cœur: en même temps, secousses convulsives. Ces mêmes phénomènes sont encore accentués par une nouvelle injection de 5 c.c. de thionine à # h. 15. À 5 h.10, alors que tout est rentré dans l’ordre, injection de 1 ne nd de suprarénine (dans la saphène opposée à celle de l'injection de thionine, comme nous l'avons toujours pratiqué). Aussitôt la pression monte de 13 à 22 avec uu ralentissement du cœur très marqué. Le tracé donne une chute de la pression pendant quelques secondes à 3 centimètres (Cf. Exci- tation du pneumogastrique). Au bout d'une minute, la pression est rede- venue normale à 13, le cœur est ample et lent; l'animal, subitement, ne respire plus, ne réagit plus aux excitations, le sang est noirâtre : l'animal est mort asphyxié. Le cœur continue à battre SponAnemens présentant une suite d’oscillations cardiaques amples et TÉL jusqu’à 5 h. 20.(V. Tracés, réduits de moitié.) à A l'autopsie : estomac rempli de bile, congestion intense des organes abdominaux. B. — Nord, 8 kilogrammes, a reçu 1 milligramme de suprarénine sans aucun malaise, le 24 mai. 23 jours après, le 2 juin, pression normale (15 à 20); 2 h. 48, 1 gramme de chloralose: agitation très marquée et efforts de ent la pression, qui s’est élevée passagèrement à Fe tombe à 2, puis revient (2 h. 55) à 12-13. A 3 heures, le cœur est ralenti et légèrement plus ample. A 3h. 15, 10 c.c. de thionine: convulsions qui cessent rapidement. La pression monte à 28, puis tombe (3 h. 20) à 7, pour remonter à 32, après une série d’énergiques contractions cardiaques. A 3 h. 30, la pression est redevenue normale, mais une nouvelle injection de 10 c.c. de thionine à 4 h. 10 provoque une légère chute de pression et la mort de l'animal par asphyxie; le cœur, comme précédemment, manifeste une série de grandes contractions avant de s'arrêter définitivement. (V. Tracés, réduits de moitié.) C. — Basset, 11 kilogrammes, a reçu 3 milligrammes de suprarénine, le 13 juin, sans phénomènes toxiques. 24 jours après, le 7 juillet, pression normale (14-16). À 2 h. #1, 1 gr. 2 de chloralose : légère agitation, efforts de vomissements. À 3 h. 23, 10 c.c. de thionine : agitation marquée. À 3 h. 26, le cœur devient plus ample (pression 15 à 21, se maintenant jusqu'à 3 h. 47). À 3h. 58, nouvelle injection de 5 c.c. de thionine : agitation de l'animal. Subitement (4 h. 15), le cœur devient extrêmement ample, légèrement ralenti (pression : 8 à 22) et ce pendant un quart d'heure. Une injection de 1 milligramme de suprarénine à 4 h. 55 produit un ralen- tissement du cœur, une élévation de la seule pression maximale à 20, et la mort subite de l’animal : sang asphyxique. À l’autopsie, piqueté hémorragique viscéral et bile dans l'estomac. D. — Nous rapprocherons de ces 3 animaux Walakoff, 6 kilogrammes, qui, ayant reçu 1 milligramme de suprarénine, le 11 juin, sans malaise, est mort sans avoir été au préalable chloralosé, à la suite d’une injection de 5 c.c. de thionine. Celle-ci, après avoir provoqué une hausse de pression de 6 centi- mètres, ct la mort par asphyxie avec tracé cardiaque caractéristique. JUILLET 19 E DU SÉANC Fa 20 408 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . Nous croyons pouvoir tout à fait comparer la manière de se comporter de ces 4 animaux et considérer comme phénomènes anaphylactiques, tant la mort de Picarde et de Basset sous l'influence déchaïînante de l'adrénaline, que de Malakoff et de Nord à la suite de la seule injection (seconde) de fhionine. Cette substance, de par ses Pro TELE adsorbantes et électives pour le système nerveux, provoque-t-elle l’anaphylaxie en fixant les produits de la sécrétion surrénale déversés dans la circulation et qui joueraient le rôle d’apotoxine? Nous ne saurions dire pour le moment si nous nous trouvons en présence d’un cas particulier ou si la thionine peut jouer d'une facon générale le rôle de substance déchainante : nous poursui- vons des recherches dans ce sens. e Sans parler des phénomènes généraux concomitants : vomissements, convulsions, diarrhée, hémorragies viscérales, nous ferons remarquer que les phénomènes circulatoires enregistrés sont caractéristiques de l’anaphylaxie. Richet, dès 1902, puis Arthus, Bield et Kraus, en particu- lier, ont fait de la chute de pression un symptôme caractéristique de l’anaphylaxie. Lœwit (1912) a signalé chez le lapin que le poison anaphy- lactique produisait d’abord une élévation de pression, puis une excitation du pneumogastrique arxec chute de la pression sanguine. Pearce, enfin (1910), a signalé la chute de pression chez le chien anaphylactisé, même pendant l’anesthésie. Nous insisterons, pour terminer, sur certains phénomènes cireula- toires, observés dans les expériences qui précèdent lors de l'injection de thionine et dont l’anaphylaxie sérique ne donne pas l'équivalent: contractions cardiaques de grande amplitude et hausse de pression des plus considérables rappelant l’adrénaline primitivement injectée. DE LA FIXATION, PAR LE SQUELETTE, DU RADIUM INJECTÉ À L'ÉTAT SOLUBLE, par H. Dommacr, M®° A. LABoRDpE et A. LABORDE. Dans une précédente note (1), nous nous sommes plus spécialement attachés à comparer la facon dont se répartissent respectivement, dans l'organisme, les sels de radium injectés à l’état soluble et à l’état inso- luble Robe emente ce qu'avaient paru supposer certains auteurs, nous avons vu que les sels de radium solubles séjournent un temps prolongé dans l'organisme des animaux d'expérience, et nous avons recherché quel est plus spécialement le lieu de fixation. (1) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 7 avril 1943. SÉANCE DU 49 JUILLET 109 . Dans nos expériences antérieures, des fragments de tissu osseux s'étant constamment montrés radioactifs, nous avons voulu, par l’expé- rience suivante, faire un départ précis entre les quantités de radium fixées par le squelette, les muscles, les viscères et la peau: Un lapin a été tué trente-trois jours après une injection intraveineuse de 0 milligr. 06 de bromure de radium pur associé d'un poids égal de bromure de baryum. Tout le squelette, soigneusement dépourvu des muscles et tendons, puis les muscles, les viscères, la peau, l'oreille où a été poussée l'injection, ont été incinérés séparément. Les -cendres de chacune des parties de l'animal ont été pesées, et nous avons mesuré leur radioactivité par la méthode du quartz piézo- électrique de Curie, l'oxyde noir d'Uranium (U*05) étant pris comme unité. Les nombres exprimant l’activité sont proportionnels à la concentra- tion du radium dans l'échantillon mesuré. Le produit du poids de l'échantillon par son activité, s'exprimant en activité-grammes, est un nombre proportionnel à la quantité totale du radium qu'il contient. Nous avons expérimentalement déterminé que, dans le cas des cendres ainsi obtenues, 100 activités-grammes correspondent à 0 milligr. 02 de bromure de radium. Tableau résumant l'expérience. ACTIVITÉ| POIDS ACTIVITÉ-GRAMMES Os. 0,88 156 gr. » 49,28 Résidu d'os incomplétement dépouillés de -muscles.l:.1. ee en dure 0 00m O0 ET.» 16,80 MIUS CLÉS SRE RSR ES Re res 0000 ITOESn. 2 0,42 MS CELES RES se neo eee à us ne da le De OUC LATOeT, 9 0,47 PEAU NE RP ER ON 2 ee ere | 0: 09250 6T."1» 0:12 OreeR re. Meme e er eu es MOQ MAO EE OheTr30 0,03 Total des activités-grammes . SA RE AAR 61,72 Poids de bramure de radium ee 0 mg. U1R. L'examen de ce tableau montre que le radium s’est fixé sur le sque- lette (os et moelle des os) de préférence aux autres parties de l'organisme, où on ne le retrouve qu’en quantité minime. Cette constatation permet de penser que les injections de bromure de radium sont susceptibles de provoquer des effets à longue distance, malgré la solubilité de ce sel. Ilest logique de supposer que tout ce qui n'a pas été éliminé s'insolubilise et se comporte alors comme un sel insoluble demeurant un temps prolongé au point où s’est produite cette insolubilisation. . BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. -— 14913. T, LXXV. (#2) 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous n'avons pas fait d'expérience sur l'ingeslion des sels de radium mais, étant donnée l'affinité connue du squelette pour les sels de calcium et de strontium introduits dans l'organisme par cette voie, il est tout à fait probable qu'une partie des sels de radium ingérés se comporterait comme se sont comportés, dans nos expériences, les sels solubles injectés. Des recherches seront nécessaires pour connaître comment le radium ainsi fixé agit sur l'organisme, et en particulier sur les os, la moelle des os et les tissus adjacents. Cette action sera particulièrement intéres- sante à étudier chez les jeunes animaux en voie d’accroissement. (Fravail du Laboratoire de la polyclinique H. de Rothschild.) Essaï D'INFECTION SUR LA VIPÈRE ASPIC ET LES COULEUVRES TROPIDONOTES AVEC HÆMOGREGARINA ROULEI, par M°° MARIE PuisaLix. L'infection hémogrégarinienne est jusqu’à présent considérée comme non transmissible par inoculation. Des auteurs, comme Simond, le disent nettement, d'autres taisent les essais infructueux qu'ils ont faits dans cette voie. Si l'infection peut être réalisée, il semble que ce doive être principa- lement avec les formes libres du parasite, dont la minceur vermiculaire et les mouvements en facilitent la pénétration dans les tissus. Je l'ai tentée avec le sang et la pulpe du foie de Lachesis alternatus, contenant en abondance des formes endoglobulaires et, en proportion moindre, des formes libres, jeunes et adultes de l'Âæmogreqarina Roulei, que M. Laveran et moi avons récemment décrite (1). Les sujets récepteurs ont été choisis parmi ceux de nos serpents indi- gènes qui ne se montrent que très exceptionnellement infectés : Vipera aspis, Tropidonotus nalrix et viperinus. Technique. — Le sang ou la pulpe de foie délayée dans l’eau salée physiologique sont introduits, sans effraction, par dépôt direct, sur l’épithélium pulmonaire ou sur la muqueuse gastrique de sujets dont le sang, préalablement examiné, est reconnu indemne d'hémogrégarines. L'introduction du liquide infectant dans le poumon se fait aisément au moyen d'une seringue à canule mousse que l'on place dans la tra- chée, laquelle s'avance, comme on le sait, sur le plancher buccal jusqu'à son tiers antérieur. L’orifice en biseau qui la termine s'ouvre et (1) Bulletin de la Société de Pathologie exotique, t. NT, p. 330, 1913. dd, EE RES SÉANCE DU Â9 JUILLET alt se ferme d'une facon rythmique, permettant de saisir le moment opportun et de ne pas blesser l'animal. Tenant le serpent par la peau du cou, corps pendant, on pousse très doucement le liquide de facon à ce qu il tombe goutte à goutte dans la trachée et s'étale en nappe sur la surface interne du poumon. Pour porter le liquide sur la muqueuse gastrique, il suffit d'introduire dans l'œsophage une sonde en gutta, ou simplement la tige bien bordée d'un petit entonnoir en verre, sonde ou tige dans lesquelles on laisse couler doucement le liquide infectant, en tenant, comme précédemment, le serpent suspendu par la peau du cou. Avec ces simples précautions, on évite dans les deux cas tout rejet du liquide introduit. Seize animaux répartis en 4 groupes, comprenant chacun 2 Vipères et 2 Couleuvres, ont ainsi respectivement reçu 4 c.c. 5 de sang ou de pulpe de foie de Lachesis daus le poumon ou dans l'estomac. Résultats. — La pulpe de foie de Lachesis se montre douée d'une certaine toxicité, car, sur les 8 sujets qui en ont recu, 5 sont morts : 3 à bref délai, en 48 heures, 2 plus tardivement, au bout de 3 semaines, alors que les 3 autres, ainsi que les 8 qui ont recu du sang, ont survécu. Les survivants ont été sacrifiés au bout d’un mois. Le sang el les organes de tous les serpents morts ou sacrifiés ont été examinés au point de vue de la présence des hémogrégarines. Or, chez un seul sujet, une Vipère ayant reçu 1 c.c. 5 de sang de Lachesis dans le poumon et morte vingt-cinq jours après, le sang du cœur contenait l'hémogrégarine. Celle-ci était représentée par un petit nombre de formes libres et de formes endoglobulaires. Les frottis du foie, de la rate et du rein de cette Vipère ne mon- traient aucune forme du parasite ni de kystes de multiplication; le _ poumon contenait encore un peu du sang injecté avec ses parasites tous libres et la plupart encore vivants. Tous les autres serpents étaient indemnes. Il est probable que les formes trouvées dans le sang de la Vipère aspic proviennent toutes des formes libres du sang de Lachesis, dont les globules morphologiquement indistincts de ceux de la Vipère aspic ne traversent cependant pas les parois pulmonaires, Car ces parois arrêtent, comme je l'ai constaté sur trois sujets, les globules rouges de la Souris, globules de diamètre bien moindre. Comme les formes libres n'existaient que dans la proportion de 5 p. 100 globules rouges dans le sang de Lachesis, on conçoit que l'hémogrégarine soit assez rare dans le sang de la Vipère qui les a reçues ; mais d'autre part ces formes ne s’y sont pas multipliées ; elles n ont pas créé d'infection, ce qui montre que la réalisation de celle-ci dépend plus de la réceptivité des sujets que de l'hémogrégarine introduite. (Laboratoire d'Erpétologie du Muséum.) \—= 412 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L — INFLUENCE DE DIVERS LIQUIDES PERFUSÉS SUR LA SURVIE DE LA MUQUEUSE GASTRO-INTESTINALE, par P..CarNoT et J. Dumonr. La méthode de perfusion appliquée à l'estomac et à l'inteslin isolés, méthode que nous avons étudiée avec M. R. Glénard dans une série de notes antérieures, donne d’excellents résultats pour l'étude physio- logique du muscle ; mais elle doit être modifiée pour l'étude fonction- nelle de la muqueuse. La perfusion au moyen de liquide de Locke oxy- géné ne peut, en effet, permettre une bonne étude expérimentale des secrétions digestives, car elle entraîne des lésions considérables de lä muqueuse : il se produit assez rapidement une transsudation anormale - \ du liquide perfusé dans la cavité intestinale; ce liquide est louche et. très riche en cellules épithéliales ou lymphoïdes desquamées; enfin sur les coupes prélevées après deux heures de perfusion on constate que l’épithélium de surface est complètement abrasé ; il ne persiste que les culs-de-sac des glandes de Lieberkühn; les vaisseaux sont dilatés, leur endothélium desquamé ; fréquemment ils sont rompus à l'extrémité des villosités. Le chorion de la muqueuse est œdématié et se colore mal, les îlots lymphoïdes sont pauvres en cellules, leur tissu réticulé rétracté et brisé, etc. Quelles que soient la vitesse ou la pression du liquide circulant, les lésions sont toujours considérables; elles semblent donc tenir plus à la qualité du liquide perfusé qu'aux conditions physiques dans lesquelles il circule. Nous avons essayé de remédier à ces défauts en utilisant des sérums. artificiels rendus iso-visqueux par l'adjonction de gomme ou de géla- tine ; on diminue ainsi la desquamation épithéliale, mais elle se produit encore et suffit à vicier l'étude des sécrétions et de l'absorption intes- tinales. | Nous avons alors étudié l'action d'une série de liquides organiques (liquides pleuraux, ascitiques, sérum, sang défibriné, etc.). Un liquide pleural provenant d’une pleurésie humaine, très inflammatoire, séro- fibrineuse, ne nous a pas donné de très bons résultats quant à la des- quamation épithéliale. La perfusion avec du liquide d'ascite humaine nous à paru plus favorable; elle provoque de la vaso-dilatation et une action lympha- gogue très nette : les Iymphatiques du mésentère et du hile hépatique s'injectent d'un liquide clair qui les rend apparents. La transsudation intestinale est beaucoup moindre qu'avec le liquide de Locke ; la des- quamation épithéliale est bien moindre, les ruptures vasculaires moins nombreuses; ces résullats sont particulièrement favorables chez le ) SÉANCE DU 19 JUILLET 112 chat et (à un degré moindré) chez le lapin. Malgré la présence d’albu- mines hétérogènes, les résultats de la perfusion avec Le liquide d’ascite __ sont donc assez satisfaisants el permettent, grâce à la facilité avec laquelle on se le procure, d'aborder dans d’assez bonnes conditions plusieurs questions relatives aux sécrétions digestives. Les circulations artificielles avec du sang défibriné, du plasma ou du sérum sanguin d'animaux de même espèce que ceux sur lesquels on expérimente nous ont donné des résultats encore meilleurs. Si l’on prend soin de ne pas exagérer la pression vasculaire, les lésions épithé- liales ou conjonctives restent modérées ; la muqueuse garde, en majeure partie, son aspect normal, même après un assez long temps (deux heures et plus) de circulation artificielle. Par là même, Le tube gastro- intestinal doit être encore capable de sécréler des ferments diges- tifs et cette sécrétion sera la preuve de l'intégrité fonctionnelle de la - muqueuse. C'est cette preuve qu’apportent, d'ores et déjà, les quelques faits suivants, encore très incompiets, d’ailleurs, 4° Dans l'estomac, l'empois d'amidon est parfois hydrolysé et réduit la liquew de Fehling, ce qui est dû, probablement, à un reflux bilio-pan- _créatique que prouve, d’ailleurs, la teinte jaune du contenu gastrique. Le lait de vache, introduit dans l'estomac du chat ou du lapin, se coagule en moins de dix minutes, d'abord sous forme de petits flocons menus et transparents, puis sous forme de gros caillots difficilement désagrégeables. Sion répète plusieurs fois l'expérience en vidant l'estomac et en y introduisant à nouveau du lait, on peut obtenir plusieurs fois de suite cette coagulation qui ne se produit pas quand l'épithélium est altéré et, de facon très inconstante, après perfusion avec le liquide de Locke. Le liquide gastrique, recueilli dans ces conditions, est légèrement acide au tournesol et doué de propriétés digestives. En l’acidulant à un taux fixe d'HCI (2 p. 1000), il peut digérer en vingt-quatre heures 6 mill. de tube de Mett à l'ovalbumine, 12 mill. de tube capillaire au plasma musculaire de porc. Il digère complètement et rapidement la fibrine. L'introduction dans l'estomac d'alcool au 1/3 provoque également une sécrétion faiblement acide et faiblement digestive. Ici encore, le pouvoir digestif du contenu parait lié à l'intégrité de la muqueuse et n'existe pas après perfusion avec le liquide de Locke. __ 2 Dans l'intestin, on constate facilement la sécrétion d’invertine; une solution de saccharose à 2 p. 100 introduite dans une anse intestinale -perfusée, vidée de son contenu et liée à ses deux extrémités, est assez rapidement transformée en un produit réduisant la liqueur de Fehling. - Nos recherches sur la transformation des peptones ne sont pas encore à - l'abri de la critique; notons, cependant, ss l'introduction, dans une anse intestinale, d'une solution de peptone à 2 p. 100 produit un épa- 114 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nouissement de cette anse, une vasodilatation des veines mésentériques et une injection des chylifères. Le liquide de perfusion contient une pelite quantité de peptones; mais en contiendrait-il encore si la muqueuse était entièrement saine? Quant à la désintégration des pep- tones en amino-acides, d’autres recherches sont encore nécessaires sur des muqueuses de conservation irréprochable. 3° Enfin, en conservant le foie dans la circulation artificielle, nous avons constaté nettement en comparant les liquides porte et sus-hépatique la rétention de glucose introduit dans une anse intestinale. En résumé, l'étude des processus glandulaires et épithéliaux que la méthode de perfusion permettrait d'aborder facilement est, par contre, gènée par les altérations considérables que provoque la perfusion de liquides salins, et il est indispensable de tenir le plus grand compte de l’élat histologique de l’épithélium après cette perfusion. Malgré les grandes facilités que leur simplicité de composition apporterait aux études chimiques, les liquides artificiels doivent être abandonnés pour cette élude. Seuls les liquides iso-visqueux, plus particulièrement ceux qui se . rapprochent de la composition du milieu interslitiel (ascite, æœdème) et contenant, si possible, des albumines homogènes (sérum d’un animal de même espèce), peuvent actuellement être utilisés. Avec une circula- tion de semblables liquides la muqueuse gastrique en survie reste. capable de sécréter du ferment lab et de la pepsine, la muqueuse intes- tinale de l'invertine et probablement de l’érepsine, ces sécrétions étant les témoins d’une intégrité relative, assez satisfaisante encore, des muqueuses digestives perfusées. DU RÔLE DE LA TENSION SUPERFICIELLE DANS LE MÉCANISME DES PHÉNOMÈNES D'ABSORPTION, par P. PorTIER. Le point de départ des recherches dont j'exposerai les résultats dans une série de communications est le suivant: En étudiant la physiologie des insectes aquatiques, j'ai montré que le principal facteur qui s’opposait à [a pénétration de l’eau ambiante dans les trachées des insectes ouvertes à la surface du corps était un anneau de chitine imprégné d’une substance non miscible à l'eau et possédant une tension superficielle assez basse pour ne pas se laisser mouiller. Dès que la tension superficielle du liquide qui entoure l’insecte est suffisamment abaissée, la barrière physique précédemment décrite est franchie et le liquide envahit le système trachéen. SÉANCE DU 19 JUILLET 115 Les phénomènes d'absorption au niveau de la muqueuse intestinale ne seraient-ils pas commandés par le même mécanisme ? C'est là évidemment une conception bien simpliste. Elle m'a semblé cependant devoir être retenue a priori pour diverses raisons : 1° Lorsqu'on plonge un insecte dans un liquide coloré à tension super- ficielle suffisamment basse (eau de savon additionnée d’une couleur d’aniline), on constate que c’est non seulement Le système trachéen qui est envahi, mais aussi la lumière du tube digestif. Les parois elles- mêmes de celle-ei sont franchies et le liquide coloré envahit le milieu intérieur de l’insecte ; 2° On sait que la bile, ses solutions aqueuses, ou plus exactement les : solutions de sels biliaires, possèdent une tension superficielle très basse. Or, l'écoulement de bile se produit dans le tube digestif dans une région et à un moment où l'absorption est maxima. D'ailleurs, en se plaçant à un point de vue purement physique, on peut affirmer a priori que le liquide à tension superficlelle très basse contenu dans la lumière du tube digestif doit nécessairement envahir lamuqueuse imprégnée d’un liquide à tension superficielle plus forte et, de là, gagner le torrent circulatoire. On sait, en effet, qu'un liquide à faible tension superficielle chasse devant lui un liquide à forte tension superficielle et se substitue peu à peu à lui. ; Cette manière d'envisager le mécanisme de la résorption n'est d’ail- leurs pas entièrement nouvelle. G. Billard (1) (de Clermont-Ferrand) me parait être le premier expé- rimentateur qui ait appelé l'attention sur ce facteur. A l'étranger, d’autres savants, notamment J. Traube, ont aussi étudié ce phénomène. Cependant ces quelques travaux semblent n'avoir guère attiré l’atten- tion des physiologistes. Aucun livre classique, à ma connaissance, n’en fait la moindre mention et, parmi les propriétés physiologiques attri- buées à la bile, celle de sa tension superficielle remarquablement faible est à peine citée et seulement utilisée par les cliniciens dans la réaction de Hay. Pourquoi cette théorie a-t-elle eu si peu de succès ? Pour cette bonne raison que cette théorie soumise au contrôle de l'expérience ne donne que des résultats très incertains et souvent même contradictoires (2). Cela tient à ce que, même en laissant de côté les phénomènes d’os- mose, la tension superficielle n’est pas le seul facteur qui soit en Jeu. En effet, à côté de l’'abaissement de tension qui est, si l'on veut, le moteur, il y a, comme dans la plupart des mécanismes biologiques. un frein, et celui-ci est constitué par la viscosité des liquides qui imprègnent la muqueuse. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1904, 1905 et 1906. (2) Voyez par exemple : Buglia. Bioch. Zeitschrift, vol. XXIL, p. 1. 116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il faut remarquer d'autre part que la mucine, cause d'un retard con- sidérable dans le déplacement des liquides, peut se renouveler d’une “manière plus ou moins rapide par le jeu de la sécrétion: Il en résulte qu’en laissant de côté provisoirement le phénomène d’osmose, l'absorption est conditionnée par : 1° La différence de tension superficielle entre le liquide qui imprègne la muqueuse et celui qui existe dans la lumière du tube digestif; 2% Le degré de viscosité du liquide qui recouvre la muqueuse et qui varie considérablement avec divers facteurs, en partieulier la réaction ; 3° Les contractions musculaires de l'intestin qui « expriment » la muqueuse et qui, combinées avec les phénomènes circulatoires, amènent le renouvellement du liquide dans la paroi de l’intestin. Ce mécanisme dont je ne fais qu'indiquer aujourd'hui brièvement les grandes lignes sera développé plus tard à mesure que j'apporterai les résultats des expériences auxquelles j'ai soumis ces vues théoriques. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DES LIQUIDES DIGESTIFS D'INVERTÉBRÉS, par Me À. CHAUCHARD, À. CaaucHARD et P. PoRTIER. Une objection de grande valeur paraît tout d’abord se dresser contre la théorie de l'absorption brièvement énoncée dans la communication précédente. En effet, on sait que, seuls, les Vertébrés possèdent une bile: véri- table, c'est-à-dire un liquide digestif renfermant des sels biliaires. Le mécanisme de l'absorption, fondé sur l'intervention d’un liquide à faible tension superficielle, semble donc n'être plus valable pour l'im- mense majorité des animaux. S'il en était bien ainsi, ce serait, à notre sens, une très grosse objec- tion. 1l s'imposait cc au début de ces recherches, de solutionner tout d'abord ce problème. Nous avons fait de très nombreuses déter- minations à ce sujet. De ces recherches, il résulte que : : 1° Tous les sucs digestifs des invertébrés étudiés sont bien dépourvus d'acides biliaires ; 2 Mais que ces sucs digestifs, recueillis dans la lumière du tube digestif, possèdent {oujours une tension superficielle très basse, plus basse parfois que la bile des Vertébrés. SÉANCE DU À9 JUILLET 417 - Voici quelques chiffres, la tension superficielle de l’eau distillée étant * prise égale à 1.000 : Ma S QUI LTO AE NT MARS ET SU MR Nr GES = = DOS 1 ER EM EE Een ER RES PERRET RES ASE = — RERO RE Free PR Sn Rent 2 CS" (40 Carcinus mænas PT SM SE nn ei ANA TOR te vas 500 ALTO DUMRCALLRES ARR De tord ana RE ent anse y. OUO — = 675 — NT ee Au ane 20 Home ne SE ve RU M Ur se Co 2020 Helix pomaltia. 169 OHrSINS : 191 3° La tension superficielle de ces sucs se conserve très basse, même après un séjour très long dans le tube digestif. C’est ainsi que le liquide digestif de l’escargot commun possède la même tension superficielle très basse à la fin de l'hibernation, c'est-à-dire après plusieurs mois de jeüne ; : | 4 Cette tension superficielle très basse est une propriété Lhermo- stabile. Elle résiste à l'ébullition à 100 degrés et même à une stérilisa- tion à 120 degrés. | Nous montrerons, dans une prochaine communication, à quelle substance elle est due. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) GOCCIDIASCUS LEGERI n.9., n.8p., LEVURE ASCOSPORÉE PARASITE DES CELLULES INTESTINALES DE Drosophila funebris FaBr., par ÉnouarD CnarTon. Les insectes sont très fréquemment parasités par des levures (Lindner, Mercier, Sulc, Buchner...), et, chez beaucoup d’entre eux, par- ticulièrement chez les hémiptères homoptères, ces champignons sont si constamment et si intimement liés à leurs hôtes qu'on est amené à con- cevoir qu'ils forment avec eux un complexe symbiotique. Dans tous ces cas, c'est la cavité générale et le corps adipeux qui sont le siège du champignon, et celui-ci ne s’y trouve guère qu’à l’état végétatif. Tout autrement se présente la levure qui fait l’objet de cette note. Son hôte est un Muscide du genre Drosophila, D. funebris Fabr., mouche spéciale aux vinaigreries, qui se nourrit, à l'état larvaire et adulte, de la mère du vinaigre. Il y a environ 10 p. 100 d'individus parasités, La levure infeste les cellules de l'intestin moyen, où, contenue dans une vacuole, elle se multiplie par bourgeonnement. Cette multiplication terminée, elle fructifie sur place, sous forme d’asques très différenciés 118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 5 arqués en bananes et qui, disposés pour l’utilisation maximale de l'espace dans lequel ils se trouvent, constituent des amas en barillets dont l’image correspond beaucoup plus que les coccidiés elles-mêmes à ces clichés trop schématiques de schizogonie eimérienne que l'on trouve encore dans certains manuels. Chacun de ces asques contient huit ascospores aciculaires disposées en hélice. I s’agit ici d’un véritable parasite qui finit par envahir et détruire tout l’épithélium Coccidiascus Legeri n. g., n. sp. 1. 2. Formes levures végétatives dans les cellules intestinales de Drosophila fune- bris. — 3. Copulation? et formation des asques jeunes. — 4. Asques mûrs. — 5. 6. Levures bourgeonnantes. — 7. Copulation? — 8. Asque jeune. — 9. Asque mûr. — 10. Ascospores issues d'un asque éclaté. — 11. Ascospore in vivo. — 12. Ascospore colorée. intestinal. Le bourgeonnement assure la mulliplication intracellulaire ; l’asque, et l’ascospore, dont la forme aciculée favorise la pénétration, sont les agents de l’expansion extérieure du champignon. Les éléments végétatifs que l’on trouve, en petit nombre, dans une vacuole de cellule intestinale, récemment infectée, sont sphériques. Ils ne se mul- tiplient que par bourgeonnement. Aucune trace de filaments mycéliens. Au fur et à mesure qu'ils se multiplient, la vacuole cellulaire s’accroit. A cette période de bourgeonnement, succède une période où les éléments qui tendent vers une forme oblongue arquée sont souvent accolés bout à. SÉANCE DU 49 JUILLET 119 bout. Et l’on peut voir tous les intermédiaires entre ces éléments géminés qui ont chacun un noyau et les corps arqués en banane, uninucléés, qui sont les asques jeunes. il est probable que ces éléments géminés, qui sont très différents des formes bourgeonnantes, représentent la fécondation qui précède la fructification, phénomène dont Guilliermond a démontré l’exis- tence et la généralité chez les Saccharomycétées. Cette évolution est à peu près synchrone pour tous les éléments d'une même vacuole, et l’hétérochronie qui peut exister est compensée au cours de la maturation des asques qui est toujours simultanée. Dans l'asque jeune, on distingue un contenu cytoplasmique indivis, et on colore un, deux ou même quatre noyaux. Dans l’asque mûr, on ne reconnait in vivo la présence des spores et leur disposition que par une fine strialion . longitudinale et hélicoïdale croisée, el on ne peut colorer leur noyau. Peur distinguer la forme des spores, il faut faire éclater l'asque par pression. Les spores ainsi mises en liberté ont la forme d'aiguilles aplaties et tordues en hélice. Fixées et colorées, elles montrent vers l’une de leurs extrémités un renflement où se trouve un très petit noyau dificile à colorer. La forme aciculée des spores et le mode de fructification dans l'hôte rapprochent la levure de Drosophila funebris de la levure parasite de la cavité générale des Daphnies décrite par Metchnikoff (1884) sous le nom de Monospora cuspidata et dont des formes voisines existent chez les Nématodes {Bütschli), chez les Annélides (Caullery et Mesnil) et les Copépodes. Mais ici l’asque est monosporé. Au point de vue du nombre de spores, notre parasite rappelle aussi le Nematospora coryli, levure trouvée par Peglion sur des noyaux de noiseltes moisies, dont les asques contiennent huit spores lancéolées en deux rangées. Mais c'est surtout avec Aaphidospora Le Danteci, parasite des cellules intestinales d'Olocrates gibbus, découvert par L. Léger, que sont ses affinités. Même habitat, même évolution : formes végélatives se mul- lipliant (par bourgeonnement?) dans unc vacuole cellulaire, puis s’allon- geant en bâtonnets elfilés, x asques, ou sporocystes », disposés en raphides, et contenant chacun quatre germes filiformes hélicoïdaux. Léger ne se. prononce pas d'une manière décisive sur les affinités de cet organisme, qui, dit-il, tout en présentant de nombreux rapports avec certaines formes de blastomycètes telles que Wonospora, n'est pas non plus sans analogie avec cerlains sporozoaires. I ne me semble plus douteux qu'il s'agisse là d’une levure. Je crois pouvoir en distinguer génériquement le parasite de Drosophila funebris par la forme en banane de ses asques et le nombre de ses spores. Je l’appellerai Coccidiascus Legeri, le dédiant au sävant protistologue de Grenoble. À De ces levures parasites qui fruclifient in situ dans leur hôte en asques très différenciés, il faudra peut-être rapprocher les corpuseules de l’endoplasme de certaines grégarines vus d’abord par Claparède puis par L. Léger et dont Caullery et Mesnil ont démontré la nature parasi- 120 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE taire, et dont ils ont fait le genre Metchnikovella. Les Metchnikovella des Sicia (L. Léger) se présentent sous forme de corps arqués à mem- brane épaisse, rappelant bien les asques de Coccidiascus. Chez Gregarina spionis, Caullery et Mesnil ont vu les stades végé- tatifs, cellules sphériques qui se multiplient par bourgeonnement. et par scissiparité dans des vacuoles ou dans des canaux de l’endoplasme. Dans les « kystes », qui sont peut-être des asques, se forment 8, 16 ou 32 spores arrondies. Mais M. Mesnil a eu l'amabilité de me faire voir des croquis inédits d'une autre espèce dont les spores sont aciculaires. \ ({nstitut Pasteur. Laboratoire de M. Mesnil.) MODIFICATIONS DE LA BOURSE DE FABRICIUS A LA SUITE DE L'IRRADIATION PAR LES RAYONS X, par. J. JOLLY: ‘ Dans des communications précédentes (1), j'ai eu l’occasion de montrer les effets du jeûne sur la bourse de Fabricius des Oiseaux. Le jeune provoque une rapide diminution de volume et de poids qui, par exemple, chez un pigeon de deux mois, pour un jeûne aigu de huit jours, atteint 60 à 80 p. 100. Comme on le constate à l'examen histologique, ces modifications sont dues à l’atrophie des follicules : le-jeüne fait disparaître les lympho- cytes et respecte la charpente épithéliale. Le jeûne produit exactement les mêmes effets sur le thymus. On trouve dans ces faits expérimentaux des raisons de rapprocher ces deux organes, et de sérieux arguments en faveur de l'idée de leur structure lÿmpho-épithéliale : les cellules Iym- phoïdes réagissent d’une manière particulière; elles sont touchées électivement et semblent distinctes de la charpente épithéliale. On sait que l’irradiation du thymus (Rudberg, Crémieu et Regaud) produit des lésions analogues. Si le rapprochement que j'avais fait entre la bourse de Fabricius et le thymus était juste, on devait oblenir les mêmes effets par l'irradiation de la bourse. C’est ce qui résulte déjà des expériences de Unzeitig (2) qui, à la suite de la publication des conclu- (1) J. Jolly et S. Levin. Sur les modifications de poids des organes lym- phoïdes à la suite du jeûne. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 octobre 4944, p. 320. — J. Jolly. Sur les modifications histologiques de la bourse de Fabricius, à la suite du jeûne. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 octobre 1911, p. 323. (2) Hans Unzeitig. Ueber die Einwirkung der Rüntgenstrablen auf die Bursa Fabricii und einige andere Organe junger Hühner. An. Anzeiger, XLII Bd, 1912, n° 1, p. 22. SÉANCE DU A9 JUILLET 194 sions de mes expériences sur le jeûne, a fait agir les rayons X et obtenu une atrophie des follicules par disparition des lymphocytes. Grâce à l'obligeance de mon ami M. Regaud, qui a bien voulu se charger d’irradier mes animaux, j'ai pu étudier l’action des rayons X sur la bourse du pigeon. Les oiseaux, immobilisés sur le dos dans une gouttière, et les pattes maintenues écartées, étaient irradiés sur la région cloacale. Dose : 10 à 20 unités H. — Filtre aluminium : 258, Distance peau-anticathode : 19 centimètres environ. — Durée de res diation : une à deux heures, suivant les expériences. Comme dans les expériences faites avec le jeûne, j'ai choisi des pigeons âgés de deux mois, nourris et observés au laboratoire depuis une quinzaine de jours, utilisant le plus souvent, comme témoin, un des animaux de la même paire. Les effets produits par l'irradiation sont intenses et rapides. Au bout de dix-huit heures, on peut déjà les apprécier facilement. La bourse est diminuée de volume et de poids. En viagt-quatre heures, cette dimi- nution de poids, calculée d'après les témoins, peut atteindre quelquefois 15 p. 100, résultat que l’on n'obtient qu’en huit jours environ avec le jeûne. Les lésions qu'on observe au microscope rendent compte de cette diminulion de volume et de poids. Les follicules sont plus petits. Les lymphocytes ont en partie disparu ou sont en voie de destruction. La substance corticale de chaque foilicule est nettement diminuée d’épais- seur; par places, elle n'existe plus. Dans la substance médullaire, les lymphocytes sont raréfiés; le réticulum cellulaire apparaît avec netteté; dans ses mailles, on voit beaucoup de lymphocytes en pycnose et des boules volumineuses plus ou moins ag sslomérées d'une substance homogène, prenant l’hématoxyline assez fortement, et qui représente des résidus de lymphocytes détruits. À un stade plus avancé, les lym- phocytes sont encore plus raréfiés, la substance corticale n ’exisle plus, le follicule est réduit à la substance médullaire limitée par une couche bordante épithéliale très régulière. La charpente cellulaire apparaît comme une fine dentelle dont la plupart des lymphocytes ont été chassés, comme dans les coupes de ganglions traitées par le pinceau. Les lym- phocytes en destruction s'accumulent dans des kystes et dans l’antre du follicule et sont rejetés par masses considérables dans la cavité de la bourse. Le réticulum épithélial, privé de la plus grande partie de ses Iympho- cytes, subit alors une contraction qui transforme le follicule en un petit lobule épithélial compact, souvent kystique, ou bien en une ampoule ou cul-de-sac dont le revêtement épithélial, d'épaisseur variable, se continue sans ligne de démarcation avec celui qui revêt la cavité de Ia bourse. Par ce mécanisme, un certain nombre de follicules s’effacent et disparaissent. Finalement, la bourse est transformée en un organe 199 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE purement épithélial : les follicules n'apparaissent plus que sous forme de bourgeons ou de culs-de-sac épithéliaux, comme au début de l'histo- genèse. - Ces lésions produites par l’irradiation sont absolument du même ordre que celles qu’on obtient dans le thymus par la même cause. Mais, par suite de la disposition spéciale des follicules de la bourse (conti- nualion de la substance médullaire avec l’épithélium de revêtement), la transformation d'un organe lymphoïde en un organe épithélial est ici beaucoup plus nette. Les résultats ressemblent à ceux qu'on obtient avec le jeûne, mais les lésions sont beaucoup plus brutales et précoces. Avec les rayons X, la majorité des lymphocytes sont détruits et éliminés par la cavité de la glande. Dans le jeûne, ces phénomènes de destruc- tion sont beaucoup moins intenses; ils se produisent lentement, pro- gressivement; une partie des lymphocytes semble être résorbée. Mais le phénomène essentiel, la disparition élective des lymphocytes, est le même. Toutes ces observations sont en faveur du rapprochement que j'ai eu l’occasion de faire à plusieurs reprises entre la bourse et le thymus; elles sont aussi en faveur de la nature lympho-épithéliale de ces organes. (Laboratoire d'histologie de l'École des Hauts Études au Collège de France. NOTE SUR LA PRÉSENCE DE FIBRES NÉVROGLIQUES DANS LES NERFS PÉRIPHÉRIQUES DÉGÉNÉRÉS, par J. NAGEOTTE. Si quelques doutes subsistaient encore touchant l’origine névroglique de la cellule de Schwann, ils seraient levés par l'observation de ce qui se passe dans la phase tardive de la dégénération wallérienne. J'ai étudié des nerfs sciatiques de lapin, cinq, six, quatorze et quinze mois après la section suivie d’arrachement du bout supérieur. Les animaux étaient jeunes au moment de l'opération (itrois mois en moyenne); au moment de l’autopsie, ils pesaient plus du double de leur poids initial; grâce aux soins dont ils avaient été entourés, les escarres et les mutilations des orteils étaient réduites au minimum et il n'existait aucune lésion inflammatoire du membre opéré; le ganglion poplité n’était pas tuméfié. Le nerf dégénéré était ferme, translucide, plongé dans une atmo- sphère adhérente de graisse; son volume était notablement inférieur à celui du côté sain; il se lerminait en haut par un renflement adhérent aux muscles et entouré de tissu fibreux plus ou moins abondant; dans un cas, ce tissu fibreux contenait une aiguille d’os vrai. SÉANCE DU 1Â9 JUILLET 193 La méthode de Cajal et celle de Bielschowski ne m'ont permis de colorer qu'un nombre infime de fibres régénérées. Les coupes transversales el longitudinales après fixation par le liquide J de Laguesse, colorées par la safranine violet acide, par la méthode d'Altmann et par l’'hématoxyline au fer, donnent de bonnes images du syncytium de Schwann persistant. Il est facile de se con- vaincre que les éléments satellites de la fibre nerveuse ont survécu à la disparition du neurite et se sont transformés pour s'adapter définitive- ment aux nouvelles conditions d'existence. Après la période de destruction et d'enlèvement du neurite, que j'ai étudiée précédemment, le tube formé par l'appareil syncytial de Schwann s'affaisse et se transforme en un filament, dont la membrane limi- tante amincie représente la gaine de Schwann. Mais ce n’est là qu'une phase transitoire, bientôt suivie d’un processus hypertrophique. Chaque filament syncytial se dilate et reprend un volume qui peut être égal à celui de la fibre nerveuse normale. La gaine de Schwann est épaissie et forme de nouveau un tube, à l'intérieur duquel se trouvent le proloplasma et les noyaux du syncytium. Ces derniers, moins nom- breux qu’au moment de la période réactionnelle, prennent la forme de bâtons extrémement longs. Le protoplasma se dispose en couche périnucléaire et en réticulum à mailles allongées dans le sens longitudi- nal; dans les coupes longitudinales, ce que l’on voit, c’est une série de fila- ments onduleux entremêlés qui cheminent dans le sens de la longueur: dans les coupes transversales, on apercoit un réseau protoplasmique assez lâche, dont les travées s'appuient à la membrane de Schwann. Le centre de l'appareil ainsi constitué est généralement vide, ou bien les mailles y sont plus lâches qu’à la périphérie. En somme, il s’agit d’un tube membraneux dans lequel siègent des cellules étoilées à prolongements filiformes, anastomosés en un réseau dont les éléments sont étirés dans le sens de la longueur. La constitu- tion de ce reste de fibre nerveuse à myéline s'éloigne donc beaucoup de celle du syncytium de Schwann des fibres de fRiemak, auquel il ressemblait dans les premières phases de la dégénération wallérienne. Par contre, elle se rapproche beaucoup de celle du syncytium de Schwann des plexus de la cornée, que j'ai décrit précédemment. Déjà cet aspect rappellerait celui de la névroglie des centres nerveux; mais l'homologie peut être démontrée d'une façon rigoureuse. En effet, dans les coupes de pièces fixées par le liquide J de Laguesse, l'héma- toxyline au fer colore électivement des fibrilles différenciées et des granulations dans le protoplasma des cellules de Schwann. Les fibrilles se colorent, en outre, après fixation à l'alcool et mordançage au chrome, par le sulfo-alizarinate de soude-bleu de toluidine suivant la méthode élective de Benda pour la névroglie. Dans les coupes transversales on en voit une dizaine par appareil de A Ée SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sehwann. Elies siègent dans les travées protoplasmiques et sont souvent rangées contre la membrane d’enveloppe. Dans les coupes longitudi- nales elles cheminent, onduleuses, tranchant très RÉNALE sur les travées protoplasmiques qui les contiennent. Ges fibrilles, qui présentent ainsi la forme, la disposition et les réac- tions caractéristiques des fibrilles de la névroglie, peuvent aussi être aperçues par les méthodes non électives; elles se colorent, en effet, plus vivement que le protoplasma par les couleurs acides, comme le font, d’ailleurs, les fibrilles névrogliques des centres nerveux. En résumé, les faits observés démontrent que la cellule de Schwann, issue, à la période embryonnaire, de l'appareil névroglique descentres, mais spécialisée dans les fonctions d’élément satellite d'un neurite péri- phérique et dépourvue de fibrilles différenciées, a conservé en puis- sance la faculté d'élaborer de telles fibrilles ; lorsque la mort et la dispa- rition du neurite viennent bouleverser ses conditions d'existence, elle perd ses fonclions de cellule nourricière, sans que sa vitalité s'atténue, ét redevient une cellule névroglique pourvue de fibrilles différenciées, comme celles de ses congénères qui sont restées dans la substance blanche des cordons médullaires. Je n'ai pas besoin d'insister sur l'intérêt que présentent ces constata- tions, au point de vue général. Mais il est utile d'ajouter que, si la capa- cité d'élaborer des fibrilles différenciées reste latente dans la cellule de Schwann à l'état normal, inversement les aptitudes nourricières à l'égard des neurites persistent en puissance dans la cellule deSchwann transformée en cellule névroglique. En effet, si l'on pratique l’homo- transplantation d’un fragment de nerf anciennement dégénéré à l’extré- mité d’un nerf fraîchement sectionné, les appareils de Schwann trans- formés attirenlles nouveaux cylindraxes avec la même énergie que ceux du bout périphérique rapproché du bout central après une section nerveuse. : Quelle que soit l'ancienneté du processus, un nerf dégénéré reste donc toujours capable d'attirer et de conduire à destination les cylindraxes de remplacement dont on provoque l'apparition. D'autres phénomènes moins importants se passent dans le nerf anciennement dégénéré. Outre la présence d'une atmosphère adipeuse adhérente à la périphérie des fascicules nerveux, on constate une hyper- trophie considérable du périnèvre et de l’endonèvre ainsi que des gaines conjonctives propres des fibres nerveuses. Enfin, il apparaît dans l'en- donèvre une assez grande quantité de fibres élastiques. La sclérose conjonctive est naturellement portée à son maximum à l'extrémité proximale du nerf dégénéré. Je reviendrai prochainement sur la structure du tissu qui coiffe cette extrémité et qui lui donne une forme renflée, cop à celle des névromes dits d’amputation ou de régénération. \ Por CPR: PE DT PE DE TP ET ER ES À Le SO ERP VUS RE ES SÉANCE DU 19 JUILLET 195 L’ANALYSE DES GAZ DU SANG VEINEUX POUR LA RECHERCHE DE L'UTILISATION DES SUCRES, par Cu. Acnarb et G. DEsBours. Dans plusieurs communications précédentes (1), nous avons montré le parti que l'on peut tirer de l'appareil de Haldane pour étudier, au moyen de l'analyse des gaz respiratoires, l'utilisation des sucres dans l'organisme et notamment chez les malades. Haldane (2) a imaginé un autre appareil fort simple qui permet d'analyser les gaz du sang. Cet appareil consiste essentiellement en un réservoir en verre, qui plonge dans une cuve à eau pour permettre d'opérer à température constante, et dans lequel est suspendue une coupelle destinée à recevoir les réactifs. Ce réservoir recoit le sang, laqué dans l'eau ammoniacale. Il communique avec un système qui permet de mesurer le dégagement gazeux par la dénivellation de l’eau dans deux tubes réunis en bas par une ampoule de caoutchouc, dont on peut régler la capacité par une vis, de manière à maintenir constant le volume du gaz contenu dans l'appareil. Le sang est recueilli par ponction veineuse et oxalaté : on en verse, à l'abri de l'air, dans le réservoir À c.c. avec 2c.c. d'eau ammoniacale à 2 p. 1000. Pour dégager l'oxygène, on place dans la cupule une solution de ferri-cyanure de potassium à saturation. Pour dégager le gaz carbonique (libre ou combiné) on y place une solution d'acide phosphorique à 15 p. 100. Le réactif est mis en contact avec le sang par agilation. Il était à présumer que, pour l'étude de l’utilisation des sucres, l'analyse des gaz du sang donnerait les mêmes résultats que celle des gaz respiratoires et que l’augmentation du gaz carbonique provenant de la combustion des sucres assimilables se retrouverait dans le sang veineux comme dans l'air expiré. Nous avons pu nous en assurer tout d'abord par une expérience sur le chien. Chienne de 145 kilogrammes. Prises successives de sang veineux. Volumes de gaz en centimètres cubes pour 100 de sang : O GO: VAN AA} CLON SAS MONA MANS EEE NUE 16,2 49 :5 Injection intraveineuse de 12 gr. de glycose : 1ASNEUTC ADRES CT Res cEate Den conne LO22 43,6 MAÉNEUTÉ Apr SAP MR RE EE nr 0 42,9 3ÆEdheure apres AMEN ME LRU EN SE ete: 10,9 42,6 TÉHEUTENADIÉ SIREN RON re eo Ar l0S2 42 ,È (1) CÊ. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 février, 1° mars, 15 mars et a4imai 1913 ;-t. LXXIV, p.:385, 467, 573 et 1153. (2) Forster et Haldane. The investigation of mine air. Londres, 1905. Biozocrr. Compres RExDuSs. — 1913. T. LXX V. S) 426 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ÿ Chez l’homme nous avons analysé les gaz du sang après l'introduction de glycose par la bouche. Mais tandis qu'il nous suffisait, pour apprécier l'utilisation du sucre au moyen des gaz respiratoires, d'une dose de 20 grammes, il nous a fallu donner une dose de 40 grammes pour obtenir avec le sang des différences nettes, au bout de trois quarts d'heure après l'ingestion. Nous avons observé de cette manière l’utilisation du glycose chez un sujet normal, un convalescent de méningite cérébro-spinale, un cardiaque et un cirrhotique dont nous avions vérifié l'aptitude glycolytique par l'épreuve de la glycosurie alimentaire et par l'étude des échanges respi- ratoires. Par contre, nous avons constaté l'insuffisance glycolytique chez deux diabétiques et chez trois typhiques en période d'état, qui eurent de la glycosurie alimentaire par ingestion de 150 grammes de glycose. Voici les résultats que nous avons obtenus : AVANT APRÈS . DIFFÉRENCE mn. PUS a CR e 0? FCO? 07 CO? Co? p Sujet mormal .:.. . . . . 17,5 -44 #7,6 44,9 + 0,9 ; SE Convalescent de Re [88:49 7 18,8 44,1 + 1,4 d'insuffisance À 2 è Ris 3 | Cardiaque avec gros foie « 19,8 43,6 20 244,9 + 0,7 DU PR Ne M Cierhore M mie 18,8 46 19 46,9 + 0,9 Diabète: léger hrs 49,92 26 19,2 ‘46 0 enrécence Diabète franc. -:.". 2.71. 1 : 19,8 44,9 19,8 44,9 0 glycolytique. \ Fièvre typhoïde. . . . . . 20 46 ‘© : 20 46 0 Fievrétyphoidermes 7e 19524408 12,9 4455 + 0,2 Fièvre typhoïde. . . . . . 19,5 44,9 49,1 44,9 0 La substitution de l'analyse des gaz du sang à celle des gaz respira- toires peut avoir des avantages pour les recherches cliniques, car il n'est pas toujours possible, chez les malades, d'obtenir dans de bonnes conditions les gaz de la respiration, par exemple en cas de dyspnée vive, de coma, de troubles psychiques ou simplement d'indocilité. Elle peut encore avoir son utilité dans les recherches expérimentales. En effet, pour mesurer les échanges respiratoires chez les animaux, il Æaut les trachéotomiser afin d'apprécier la ventilation pulmonaire. En utilisant les gaz du sang veineux, on évite cette opération et, par suite, on peut conserver plus longtemps les animaux et prolonger les expé- riences. SÉANCE DU 19 JUIELET 197 —————— nt DE LA TOXICITÉ DES EXIRAITS DE POUMONS D'ANIMAUX NORMAUX (Deuxième communication), par LYTcakowsky et ROUGENTZOFF. Dans notre première communication, nous avons exposé les résultats de nos expériences qui avaient pour but d’éludier l’action de la throm- bokinase pulmonaire de lapin, dans son état naturel, après chauffage et enfin en combinaison avec le sérum chauffé et non chauffé du lapin même. Nous avous continué nos expériences et avons oblenu des résul- tats suivants : I. — Nous avons pris comme substance thermolabile, pour activer l'extrait de poumon de lapin (chauffé à 56 degrés pendant une demi- heure), non pas le sérum de lapin comme dans nos expériences précé- dentes, mais celui d’autres animaux, et nous avons pu constater que Île sérum du cheval, de la vache et du porc agissaient d'une façon analogue, tandis que celui de la chèvre, du mouton et du cobaye ne paraissait pas posséder cette propriélé activante. Il. — Le titrage du complément de sérums actifs par rapport à l'extrait chauffé de poumon de lapin, comme celui de sérums non actifs des cobayes, avait montré que tous les sérums de lapins étaient qualre ou dix fois plus faibles, par rapport à la quantité du complément, que les sérums des cobayes. III. — Les expériences de Lytchkowsky (1), faites au laboratoire du professeur Oppel, avaient montré que l'introduction dans la veine du lapin d'une dose non mortelle d'un extrait pulmonaire provoquait dans l'organisme, au bout de deux minules, une antiréaction constatable par le retard de la coagulation du sang : quatre à onze minutes, à la place de deux minutes et demie. Ayant en vue ce fait, nous avons essayé l'injection de petites doses d'extraits de poumons dans leurs combinai- sons variées pour pouvoir suivre leur action sur l'introduction ulté- rieure de doses mortelles. Nous avons constaté sur cinq lapins que la coagulation du sang baïssait d’une facon évidente deux minutes après l'iutroduction dans la veine d’une dose non mortelle-et que l'injection successive au bout de 2, 30, 40, 60 et 90 minutes d’une dose sûrement mortelle d'extrait n’était plus capable de provoquer la mort de l'animal, IV. — Les recherches de M. Lytchkowsky avaient démontré que l'introduction dans la veine du lapin de 5 à 10 c.c. d’une solution de peptone à 10 p. 100 n’avait aucune action sur la coagulation du sang. (4) M. L. Lytchkowsky. L'étude de l'hémophilie, Thèse, 1911. 128 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE Ce fait nous a permis de supposer que l'introduction au pr&alable de peptone n'aura pas d'action retardatrice sur les doses mortelles d’extrails de poumons. Et, en effet, après avoir introduit dans la veine des trois lapins de 7 à 10 e.c. d'une solution de peptone à 10 p. 100, nous avons injecté, au bout de 2, 30 et 40 minutes, une dose mortelle habituelle d'extrait pulmonaire, et la mort est survenue au bout de 20-60 secondes. : Conclusions. — 1° La substance thermolabile qui active les extraits chauffés de poumons de lapin n’est pas spécifique. Elle est constatable non pas seulement dans le sérum du lapin, mais dans celui d’autres animaux tels que le cheval, la vache et Le porc. Le sérum de la chèvre, du mouton et du cobaye ne paraît pas posséder cette substance. 2° Cette substance non spécifique n’est pas analogue à l’alexine. 3° L'introduction d’une dose non mortelle d’un extrait de poumon dans la veine du lapin provoque un abaissement net de la coagulation sanguine, mais par cela même protège l'animal contre l’action fatale d’une dose mortelle ultérieure de la thrombokinase de poumon. 4° L'introduction préalable de peptone dans la veine du lapin, peptone qui n’abaisse pas la coagulation du sang, ne le protège pas contre la dose mortelle d'un extrait de poumon. ; NS DRE RUE AN SON TT SEE + NOR UES E D ES TE DEN ASUS en dar Ana D po D D NA ES dé gx à fat POTTER à (Travail du laboratoire de M. le professeur Metchnikoff.) RICHESSE DU NŒUD DE KEITH ET FLACK ET DU FAISCEAU DE His EN FIBRILLES ÉLASTIQUES, par Louis RÉNON et E. GÉRAUDEL. Les formations spéciales, rapportées au « tube cardiaque primitif », nœud sino-auriculaire de Keith et Flack, faisceau atrio-ventriculaire de His, ne sont pas différenciées aisément des fibres auriculaires aux- quelles elles sont mêlées, quand on emploie pour colorer le myocarde les méthodes histologiques courantes. Les fibres musculaires, qu'il s'agisse des fibres spéciales de eon- duction{ou desifibres communes de contraction, se ressemblent toutes. Ni dans le protoplasma, ni dans le noyau, on ne trouve de différences sensibles et pratiquement utilisables. Par contre, il existe une diffé- rence très marquée dans le réseau conjonctivo-élastique qui se mêle aux fibres myocardiques, suivant qu'on examine le myocarde pro- prement dit ou le faisceau atrio-ventriculaire. Les fibrilles élastiques sont très développées au niveau de cette dernière formation, ainsi qu'au niveau SÉANCE DU Â19 JUILLET 129 du nœud sino-auriculaire. Elles sont très rares partout ailleurs. Il en résulte qu’en traitant au préalable les coupes avec un colorant électif des fibrilles élastiques, orcéine ou mieux encore fuchsiline de Weïgert, on obtient des images où se repèrent aisément ces formations parti- culières. Nous avons associé la fuchsiline de Weigert soit à l'hématéine-éosine- orange, soit à l'hématoxyline de Weigert-Van-Gieson, soit au bleu poly- chrome de Unna-Van-Gieson. Cette dernière association donne les images les plus démonstratives. Cette richesse du nœud de Keith et Flack et du faisceau de His en fibrilles élastiques permet de différencier facilement ces productions spéciales au cours des recherches histologiques normales et patholo- logiques. Il est permis de se demander la signification de ce réseau élastique, si développé rapidement, au niveau des restes du tube cardiaque pri- mitif : nœud de Keith et Flack, faisceau atrio-ventriculaire de His. La richesse du tissu élastique du myocarde va de pair en somme avec sa différenciation non comme tissu contractile, mais comme tissu conduc- teur d’excitation motrice. Il nous semble plausible d'admettre que le réseau élastique, par sa présence au niveau des fibres de conduction, supplée en quelque sorte au faible degré de contractilité de ces fibres myocardiques spéciales. Grâce à lui, ces fibres conductrices s’accom- modent aux alternatives de tension et de relâchement, de raccourcisse- ment et d'allongement des faisceaux myocardiques contractiles au milieu desquels elles sont plongées. Ainsi se trouve assuré, malgré les changements incessants dans une atmosphère musculaire, l'état d'équi- libre nécessaire au bon fonctionnement des éléments conducteurs sino- atrio-ventriculaires. (Travail du laboratoire du D' L. Rénon à l'hôpital Necker.) DOSAGE DES ACIDES AMINÉS, par H. BrerRY, E. FEuiLcié, R. Hazarp et A, Ranc. Dans les recherches que nous avons entreprises touchant le passage in vivo des protéiques en hydrates de carbone, nous avons été amenés à étudier le métabolisme azoté dans le sang et dans l'urine. A cet effet, il nous à été nécessaire tout d’abord d'étudier les méthodes proposées pour doserles acides aminés, eten particulier la méthode à l'acide nitreux utilisée en Angleterre et en Allemagne. d'absorber le bioxyde d'azote et de ne laisser finalement subsister dans 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE On sait que l’acide nitreux est capable de libérer l'azote du groupe aminé des amino-acides suivant l’ équation R — NH° R — OH : | + HNO°— | 4-N° + H°0 COOH COOH et que cette réaclion, d'après lestravaux de Sachsse et Kormann, Horace Brown et Millar, peut être appliquée à une méthode de dosage de ces corps. Van Slyke (1) a repris cette méthode et l’a utilisée à l'aide d’un appareil spécial dans un certain nombre de recherches. L'appareil de cel auteur se compose: 1° d'un générateur d'acide nitreux (obtenu par l'action de l'acide acétique sur du nitrite de soude en solution concen- trée) dans lequel on introduit l’amino-acide à doser ; 2 d'une cloche graduée oùse rendentles gaz dégagés (azote et bioxyde d azote) ; 3° d'une pipette de Hempel, remplie d'une solution alcaline de permanganate de potassium, qui est réunie à la cloche et où on fait arriver le gaz afin la cloche pour la mesure que l’azote seul. Van Slyke qui a fait une étude très complète de cette méthode a montré que les acides + aminés, sauf la Ivsine, réagissent quantitativement dans un temps relativement très court (5 minutes) alors que des corps comme l'urée demandent huit heures pour libérer la totalité de leur azote. Abder- halden el Van Slyke (2) ont vu également que dans ces conditions les polypeptides réagissaient seulement par leur groupement aminé, le groupement imine restant inattaqué. Nous avons tout d’abord, pour l'emploi de cette méthode, utilisé l’ap- pareil de Van Slyke auquel nous avons fait subir un certain nombre de modifications. Au cours de nos recherches, il nous a paru beaucoup plus simple de réaliser la réaction quantitative de l'acide nitreux sur les amino-acides, non plus dans l'appareil de Van Slyke, mais dans une cloche graduée analogue à l’uréométre de Desgrez et Feuillié (3). Le maniement de l'appareil de Van Slyke exige en effet un certain nombre de manipulations assez délicates : élimination de l’air de l’ap- pareil par balayage, entraînement de l’azote formé du générateur dans la cloche, puis de la cloche dans le laveur et vice versa. Ces ditférentes manœuvres nécessitant l'emploi de robinets qu'on a toujours intérêt à supprimer dans une méthode gazométrique. (4) D. D. Van Slyke. J. Biol. Chem., 1910, 7; Proc., XXXIV-XXX VI; J. Biol. Chem., 19114, 9, 185-204 ; 1911-10, 15-55. (2) Abderhaläen und D. D. Van Slyke. Zeits. physiol. Chem., 1911, 74, 505« 508. | (3) Desgrez et Feuillié. Comptes rendus de T Acad. des Sciences, 11 novembre | 4914. SÉANCE DU Â9 JUILLET 131 Pour nous, toutes ces opérations : réaction, lavages, mesure, se font dans un même tube qui est d’abord placé sur la cuve à mercure (1) puis sur la cuve à eau. Mode opératoire. — Dans l’uréomètre placé sur la cuve et rempli de mercure, on introduit d’abord 5 c. ce. de la solution d’amino-acide qui ne doit pas renfermer plus de 15 milligrammes d'azoteaminé, puis 16e. c. d'une solution de nitrite de soude à 30 p. 100 dans l’eau bouillie; on ajoute enfin 4 c. c. d'acide acétique cristallisable. On mélange, puis on agite de façon convenable pendant 5 minutes. On élimine ensuite les réactifs par lavages à l’eau, le bioxyde d'azote par lavages des gaz par le permanganate de potassium en solution alcaline (solution renfer- mant 50 grammes de Mno'K et 25 grammes de potasse caustique par litre). La lecture a lieu enfin sur la euve à eau avec les précautions habituelles ; les calculs se font ee les corrections de température et de pression. Il est de toute nécessité de faire un dosage à blanc pour déterminer l'erreur résultantdes impuretés des réactifs; du reste, la même opération doit s'effectuer avec l'appareil de Van Slyke. Voici, à titre d’exemple,les poids obtenus pour l’azote aminé, en opé- rant successivement sur 5 €. c., 4 €. c., 8 c.c., 2 c.c., À c. c. d’une solu- tion à 1 p.100 d'alanine dont nous avons vérifié la pureté et dosé l'azote total par le Kjeldahl : AZOTE AMINÉ ER ER Calculé. Obtenu. Pour:5:c.c.:de solution + 2... .:. .: 0 2r. 00786 0 gr. 0078 Pour % cc. de solution... .:...0 gr: 00629 0 gr. 0062 Pour 3/C.c. de solution, .). 20 em DUT 0 gr. 0046 Pour? CT. de solution .:2:1:,7, 1} QOrigr:100344 0 gr. 0032 Pour 1-c.c. de Solution: 22012 0 or. 10045 0 gr. 0015 La méthode de dosage de l'azote aminé par l'acide nitreux peut donc êlre utilisée avec ce dispositif expérimental. (1) Dans les conditions où nous opérons, si l'attaque du mercure se produit elle est très faible, et, dans tous les cas, il ne peut y avoir qu’un dégagement de bioxyde d'azote (V. H. Veley. Philosophical Transactions of the Royal Society, À, 182, 1891), gaz absorbable par le permanganate alcalin. + D CE rs 7 SENS ee 132 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE CALCUL DE L'ANGLE DE DÉVIATION DANS UNE FIGURE D'ILLUSION D'OPTIQUE, par MAURICE DUBUISSON. Les illusions d'optique ont été étudiées jusqu à présent à un point de vue surtout descriptif; et c'est dans la description plus que dans l’ana- lyse que les auteurs ont cherché l'explication des illusions. Dans un travail récent (1), M. Charles Henry a cherché à calculer les illusions d'optique pour en corriger les effets dans les lignes architecturales à l'exemple des anciens Grecs. Le point de départ du calcul de cet auteur est l'illusion du carré de Helmholtz (un carré géométrique semblant plus haut que large), d’où il en déduit l'illusion de Züllner (2). A l'exemple de M. C. Henry nous tâcherons d’élucider l'origine des illusions de Züllner par le calcul; mais, comme on en pourra juger par ce travail, il ne semble pas y avoir de relation directe évidente entre l'illusion de Helmholtz et celle de Zülilner. FiG. 1. faisons prolonger par un sujet) les droites ab, ab" (fig. 2) jusqu’à leur point de rencontre fictif (ceci se fait au crayon et à main levée) (3). Nous caleulons, par une for- mule simple du calcul des angles dans un triangle rectangle, l'angle 8 formé par la prolongation fictive b et par la prolongation réelle bf de ab. Cet angle 8 affecte un rapport régulier avec l'angle « d’inclinaison des droites cd, c'd' sur ab. Quand « augmente, 8 augmente également; dans quel rapport? C’est ce qu’il nous reste à montrer. Considérons la figure 3 : NN’ normaleaupointbsurcd:i— N'of = œ sin 2 r=a—$. Posons =, nous constatons par le calcul des sinus des (4) Sensation et Énergie, par M. C. Henry, 4911, p. 195, 203-213. (2) L'illusion de Züliner, telle qu’on la représente ordinairement (fig. 1), consiste en deux droites parallèles ab, a'b' coupées par des obliques; les parallèles semblent se rejoindre du côté où les obliques s’écartent, c’est-à- dire vers b, b'. La figure 2 est une illusion de Züllner que j'ai un peu modifiée; mais le résultat est sensiblement le même. (3) Bieu entendu ces figures doivent être dessinées à même distance de l'œil. Sn LÉ A ET ET etai Ces Pour établir ce calcu:, nous prolongeons (ou. SÉANCE DU 19 JUILLET 133 : : sin ? angles ? et » quelles que soient les valeurs de «, Sn 7, — Constante —=h, n) indice d’illusion. Voici les résultats sur deux sujets différents : “ Morse ñ, n, M. Gu.…. : ñ; n, BOOT, Dee ETS 1,0115 1,0219 1,0255 HO Eire 02155 1,0129 1,0254 1,0274 HORS ES RE 0175 1,0158 1,0276 1,0237 GRO er sen er 1 0207 1,0130 1,0219 1,0227 600 1,0214 1,0144 1,0270 1,0272 Moyennes 0#-f.t5162041%0198 1,0135 1,0247 1,0253 Ces indices ont été calculés dans deux positions de ab : en hau- teur (»,), en longueur (»,), par rapport à l'observateur. En général ils sont plus forts en hauteur qu'en longueur (carré de Helmholtz); voici d’autres indices : MAD. MH; RÉ TE de den ere danse 2 026 1,0343 a seen aies ee nn ed eee a 010 1,0298 Tous ces indices sont variables selon les individus et voisins de 1,024 pour la position en hauteur. La longueur des droites obliques cd, c'd'n'a qu'une influence minime sur l'indice, car aussitôt que celles-ci ont acquis une certaine valeur l'indice ne varie plus. Il n'en est pas de même de ab, l'indice étant inversement proportionnel à cette longueur. L'illusion d'optique peut se représenter ainsi: une droite cd indéfinie fait obstacle à une droite ab qui est déviée' de sa direction réelle et de ce fait occupe dans notre représentation psychique une nouvelle direc- tion virtuelle faisant avec la précédente un angle i—r—k$. Il semble donc que mentalement les droites (ab) soient prolongées. car des lignes qui ne coupent leur direction qu'à leur exlrémitè le d) influent sur leur direction virtuelle. (Travail fait au laboratoire du service du D' Nageotte, à la Salpétrière.) 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ACTION DES OXYDANTS SUR L'ÉVOLUTION DES MALADIES INFECTIEUSES (s#mote) FIÈVRE TYPHOÏDE EXPÉRIMENTALE. Note de MarceL BELIN, présentée par G. Moussu. Exp. [. — Six cobayes reçoivent dans le péritoine 1 c.c. par kilogramme, d’une culture de vingt-quätre heures, en bouillon, de bacilles d'Eberth, à vingt-deux heures. Le lendemain, à 8 heures, soit dix heures après l'injection microbienne, trois cobayes sont en hypothermie très accusée; deux de ceux-ci sont laissés comme témoins ; aux quatres autres on injecte du chlorate de sodium à la dose de 1 centigramme par kilogramme par la voie sous-cutanée. Tous pèsent environ 500 grammes. TABLEAU I. due MO AR lose 6 los [48 spas) see ele ls Témoin I: . . .| 3904 1370»| °? ® Mort » » » ) » » » [15 » . IL. . .|.388 1365] Mort | ‘» » « » » » » » » SA FRS » Mort Œraité 1. ,#.109005 ? à ? Ë ? ? à » » » | » » » 1] Traité 38051380» |137%08|3606|. ? | Mort » » » » » » » » 309113909139 91400 4140°51400814603/40051 Mort » » » » CL [| Traité IV . . .| 3994 139%» 1386/3900» 1405 4002 4005 [410740024108 l410113908{ ?: | Mort » hj. | Inj. | Mi | Wj. | Mj. À Wj. | Hj. | hj. | » » » » » Les températures sont toujours prises avant les injections salines. Donc tous les traités ont eu la vie prolongée, même le traité I qui était en hypothermie très accentuée dix heures après l'injection micro- bienne. Les traités IIT et IV ont eu une survie remarquable, bien qu'il s'agisse là d'une affection suraiguë tuant les témoins en des temps variant de treize à vingt et une heures. / { Exp. II. — Trois cobayes, pesant 560, 450 et 480 grammes, reçoivent en injection intrapéritonéale 1/2 c.c. d’une culture de vingt-quatre heures: de bacilles d'Eberth, en bouillon. Le plus gros est pris comme témoin. Aux autres, il est injecté du chlorate de sodium à la dose de 8 centigrammes par kilogramme (solution 4 centigrammes par centimètre cube). Le traitement est commencé dix heures après. On obtient les résultats suivants. SÉANCE DU 19 JUILLET 135 TaBLEAu 1. MAI | - 8 rar 1913 È & rar 4948 À 5 mar 4913 gen. fon [PU A7 nan.) M. |-S. | M. |. / Témoin, 560 gr. 3806 | 375 | 3305 | 310» | 8697 | Mort. ] » » Traité I, 450 or.| 3806 | 3901 | 38°4 | 37°8 | 376 | 376-| Mort. Traité IT, 480 or.| 3898 |. 39°5 | 3905 | 393 | 8906 | 39°; 3904 .| 395 | 3904 209 » » Injeeun) ten Inj. Il n’a donc été fait ici que cinq injections de chlorate de sodium qui ont suffi à prolonger considérablement la vie de l’un des traités. Exe. II. — A quatre cobayes, on injecte dans le péritoine 1 c.c. d’une culture en bouillon de bacille d'Eberth, ayant séjourné vingt-six heures à l'étuve à 37 degrés et neuf heures à la température du laboratoire. Poids : 450, 410, 360 et 275 grammes. Les injections microbiennes sont faites à 6 h. 1/2; on commence le traitement, à l’aide du chlorate de sodium injecté dans les mêmes conditions que précédemment, trois heures et demie après l’injection microbienne. TABLEAU LL. 16 mar 1943 47 mar 1913 pe 6h.1/2| 10 h. | 13 h.|16 h. | 19 h. | 22 h. Témoin, 3802 | 3801. .36°2 9 2? [Mortdans pat] > » » 360 gr. nait. Traité I, 38°» | 3893 | 370» | 3604 ? ? 369 | 3506 | Mort. » « 275 er. Ë Guérison Traité II; | 8802 | 4005 | 3909 | 3909 | 3$06 | 3808 | 3808 » » 38°5 | complète. 410 or. Guérison Traité III, | ‘8806 | 395 | 380» | 3806 | 3804 | 3809 À 3803 » » 3803 | complète. 450 er. Inj.au nel » » Inj. | Inj. Inj;:% Inj.2|" Inj. | »5=;lseule: » » » ment. Si le traitement est commencé plus tard les résultats sont nuls. Ainsi, des inoculations microbiennes sont faites de la même facon et aux mêmes doses, le soir à 23 heures à six cobayes; le lendemain matin à 7 heures ils étaient tous en hypothermie telle que la température ne put être notée, sauf pour l’un d'eux (3702). On fait des injections. A Theures ... . . ,.:, 4. ... . 142 centigr., par kilogramme. AglAleheures Es per ME RELEre. : -e.-10 — par kilogramme. ALORS DRE me fe, +10 — par kilogramme. A AT AE Semen ep s SAIS — par kilogramme. ATOS HS DE NE 2e, 0 — par kilogramme. AA NES ON ER PAPE NT SAT EC ATS AIS par kilogramme. 136 » SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les témoins et traités moururent à peu près ensemble. On nota seulement une amélioration de l’état général après chaque injection. Des résultats semblables ont été obtenus en employant les bacilles paratyphiques À et B. (Laboratoire de bactériologie de l'Institut vaccinal de Tours.) ACTION DES FIXATEURS CHROMO-OSMIQUES SUR LES LIPOIÏDES DES TISSUS. I. — ACTION HYDROLYSANTE. ACTION OXYDANTE, par ANDRÉ MAYER, FR. RATHERY, GEORGES SCHAEFFER. Au cours de nos recherches antérieures sur les mitochondries, nous avons insisté sur le fait que les méthodes destinées à mettre ces forma- tions en évidence, les méthodes de fixation dites milochondriales (et notamment celles qui utilisent les liquides chromo-osmiques), avaient un caractère commun fondamental : l'emploi de réaclifs oxydants. D'autre part, nous avons pu nous convaincre qu’un au moins des constituants des mitochondries présentait les caractères (solubilité, précipitabilité) des phosphatides. Dès lors, il était naturel de penser que l’action oxydante des réactifs portait sur ces composés, phénomène analogue à celui qui se produit au cours de la fixation des lipoïdes du système nerveux par la méthode de Marchi (comme l'ont montré Lorrain Smith, Mayr et Thorpe). 4 Le résultat de cette action oxydante serait le suivant : les lipoïdes 3 cellulaires contiennent des acides gras à liaisons éthyléniques (fait démontré pour le. foie, par exemple, par Leathes, Hartley). Les réactifs chromo-osmiques provoqueraient une modification qualitative de ces ; acides : il se formerait des oxyacides. Le schéma de cette réaction, pour | î ! l'acide linoléique du foie (formule de Hartley), par exemple, est celui-ci : CH3 (CH°?), CH — CHCH°CH = CH (CH°), COOH Acide linoléique. transformé en : CH3(CH°?),[CHOH CHOH CH°{CHOH.CHOH](CH*), COOH Acide tétraoxystéarique. "| Or, nous avons montré, avec Fauré-Fremiet, que les oxyacides, peu solubles dans l'alcool froid, prennent directement les colorations dites mitochondriales. Ils donnent donc aux complexes et aux précipités dont ils font partie les caractères des mitochondries fixées. C’est là une % démonstration indirecte de l'action oxydante des fixateurs chromo- à osmiques. À Cependant, cette action ne semble pas, aux veux des histologistes, la -4 plus importante de celles que provoquent ces réactifs. Par exemple, 2 nn || SÉANCE DU 19 JUILLET 137 MM. Regaud et Policard, étudiant récemment l’action du chrome, ne signalent que sa fixation sur les albuminoïdes et les corps gras et son rôle subséquent de mordant. Il nous a donc semblé utile d'étudier de plus près, et d’une facon directe, comment agissent les fixateurs chro- mo-osmiques sur les lipoïdes cellulaires. Dans les notes qui vont suivre, nous ne donnerons que quelques exemples des expériences poursuivies par nous. Au pointde vue des techniques suivies, voir nos mémoires (Journ. de Physiol. et Path. générale, 1913). Les saponifica- tions ont été faites par la méthode de Kumagawa. Les indices d'iode ont été déterminés par la méthode de Wijs. Ï. — ACTION HYDROLYSANTE SUR LES LIPOIDES DES TISSUS. Si l'on fait d’un tissu un extrait alcoolique à chaud (dans l'appareil de Kumagawa) puis qu'on reprenne par l'éther,on recueille — à 2 p.100 près — tous les lipoïdes de ce tissu, et notamment les lipoïdes phosphorés. On peut émulsionner directement ces lipoïdes dans l’eau, ou faire une émulsion aqueuse de leur solution éthérée, et les mettre en contact avec un réactif chromoosmique. Dans ces conditions, on constate les faits suivants : une partie des “acides gras des lipoïdes est libérée de ses combinaisons, comme il fallait s’y attendre (hydrolyse acide), et comme on peut le constater directe- ment : en effet, l'indice de neutralisation (acidité) des lipoïdes augmente toujours. Parmi les acides gras libérés, se trouvent précisément des acides gras non saturés. En effet, l'indice d'iode des lipoïdes totaux qu'on recueille après action des réactifs a augmenté notablement. Par exemple les lipoides totaux extraits du foie de chien donnent : Ind. d’iode — 65. Après l’action, pendant vingt-quatre heures, d'un mélange chromoosmique : Ind. diode — 96. La même action se produit si on fait agir le mélange chromo-osmique, non plus sur les lipoïdes extraits du tissu, mais sur le tissu lui-même. IT. — ACTION OXYDANTE SUR LES LIPOIDES DES 118SUs. L’acide chromique et ses composés sont employés classiquement, en chimie organique, comme oxydants. On peut montrer directement cette action sur Îles lipoïdes des tissus. 1°) Action sur lesacides gras, produits de saponification totale des tissus. On fait une saponification totale d'un fragment de foie de chien. On recueille les acides gras; on en mesure l'indice d’iode. Puis on fait agir sur eux les mélanges chromo-osmiques. On reprend par l’éther, l'éther de pétrole ; on mesure de nouveau l'indice d'iode. Exemple : Indice d'iode des acides gras: 138 ; après action (24 heures) du mélange chromo-osmique : 88; après action du liquide de Laguesse : 75. 2°) Action sur les lipoides extraits des tissus. — On fait un extrait alcoolique, à chaud, du foie de chien. On reprend par l'éther. Une par- 138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RTS tie est saponifiée à froid par l'éthylate de soude; on recueille les acides gras et on en mesure l'indice d’iode. Une partie est soumise à l’action du réactif chromoosmique (vingt-quatre heures), puis saponifiée également à froid (1). On en mesure l'indice d'iode : Lipoïdes/non SaponiRéS 02 EN TES DiPoDISSSeEeRE ACidesteraside-cestlipoides "2,502, smMtuic Lipoides traités psr: le; mélange © Acides gras- de ces lipoides. . . + 42, 522770 chromo-osmique. 3° Action sur les tissus. — Des fragments de tissu de chien, découpés en cubes de 4 à 5 millimètres d'arête (comme pour la fixation histolo- gique), sont placés dansunréactif chromo-osmique (liquide de Laguesse) pendantvingt-quatre heures, puis lavés douze heures à l'alcool froid. On saponifie un fragment de tissu témoin ainsi que le fragment traité; on cherche l'indice d’iode des acides gras de ces deux portions. Voici uné de nos expériences : TISSU D'UN CHIEN Indice d'iode des acides gras avant et après passage de tissu par le liquide de Laguesse. Foie. Rein. Cœur. Poumon. Avant 121 Avantes# 6:00 192 Avant... 2. 2408 Avant 2,4% 2109 Apres: "5: 21108 ADrès-."....1":169 Aprés-:.#21.1,93 Après #11297 Il résulte nettement de ces trois ordres d'expériences que, par action des réaclifs chromo-osmiques soit sur les acides gras extraits des tissus, soit sur les lipoïdes non saponifiés, dont ils font partie, soit sur les tissus eux-mêmes, in toto, les acides gras ont baissé considérablement d'indice d'iode, ce qui correspond à une saturation des doubles liaisons, c'est-à-dire à une oxydation (2). | Il nous paraît donc démontré que, lorsqu'on fait agir sur les tissus un fixateur chromo-osmique, il se produit tout d'abord deux phénomènes : 1° une hydrolyse partielle des lipoïdes qui y sont contenus, avec mise en liberté d'acides gras non saturés; 2° une oxydation très intense: d’une partie des acides gras à liaison éthylénique qui s'y Irouvent con- tenus. (1) La sapouification est faite à froid par l’éthylate pour éviter l'action oxydante à chaud du chrome fixé sur les tissus. ‘2) Quand on prend directement l'indice d’iode d’un lipoide sur lequel on a fait agir un mélange chromo-osmique, on mesure donc le résultat global d'actions complexes : d’une part, l'hydrolyse, libérant des acides gras non saturés, a pour effet d'augmenter l'indice d'iode total; d'autre part, l’oxy- dation, portant sur le lipoïde non-hydrolysé et les acides gras libérés, à pour effet de l’abaisser. La mesure obtenue est donc la résultante de deux actions de sens contraire. PE SE M NS ENT TE à, ENS NP \ SÉANCE DU 19 JUILLET 439 Quel est le résultat de cette action au point de vue de la fixation, de l'insolubilisation des lipoïdes, et de leur colorabilité, c'est ce que nous examinerons dans une prochaine note. > (Travail du laboratoire de physiologie physico-chimique. Ecole des Hautes-Études. Coliège de France.) RÉSEAU FONDAMENTAL PIGMENTAIRE CHEZ ÀAlytes obsletricans ET APPARITION DES CELLULES PIGMENTAIRES, par À. Borrez. Je désire communiquer à la Société le résultat de recherches entre- prises sur le mode d'apparition des cellules pigmentaires chez Alytes obstetricans, et je veux, tout d’abord, remercier M. Wintrebert et Mx° Phisalix du matériel d'étude qu’ils m'ont si aimablement procuré. J'ai suivi, jour par jour, l’évolution de l'embryon à partir du moment où paraissent les premières cellules pigmentaires; en extirpant les embryons et en les examinant entiers, soit à l'état frais, soit après fixation, soit après fixation et coloration, soit en coloration vitale par le Giemsa. Le réseau des cellules pigmentaires apparait d’abord au niveau de l'œil constitué, il s'étend ensuite progressivement et en descendant sur la face dorsale, il s'étale en même temps transversalement de la face dersale vers la face ventrale d’abord au niveau du corps, puis, en dernier lieu, au niveau de la. queue. C'est exclusivement la zone d'euvahissement qui est intéressante à étudier chez les tout jeunes embryons encore contenus dans l'œuf (qui lui-même ne parait pas encore pigmenté, ou commence à peine à se pigmenter). On voit alors que les cellules pigmentaires apparaissent comme des éléments différenciés, dans un réseau fondamental dont l'étude est des _ plus intéressantes et des plus suggestives. En 1909, MIE Asvadourova, citée par Prenant, dans une note à l’Asso- ciation des anatomistes, avait signalé un réseau étendu dans toute la lame caudale du têtard de l’Alvtes et admirablement vu par coloration vitale au rouge neutre, la coloration élective des grains qui rem- plissent les boyaux nucléés du réseau et la formation de grains probablement pigmentaires dans les plastes du réseau. M. Prenant fait remarquer dans sa note qu'il s'agit évidemment là d’un réseau lymphatique. Sans connaitre le travail précité, nous avons fait la même observa- tion en employant comme colorant vital chez le têtard, non pas le rouge 140 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE FF neutre, mais le Giemsa dilué; au bout de quelques minutes, on voit apparailre un admirable réseau électivement coloré et seul coloré: Le Fic. 1. — Un segment de la queue d’un Têtard d’Alyÿtes; réseau vu par coloration vila'e, (Giemsa dilué.) FIG? Fi&. 2 bis, HiG. 2er: F1G. 2, — Formation de deux cellules pigmentaires vues en coloration vitale chez. le Têtard. — Fic. 2 bis et ler. — Photographie de la région caudalc d’un jeune embryon; apparition des cellules pigmentaires qui s’isolent sur le réteau. Giemsa dilué colore exclusivement les granules si bien étudiés par M'e Asvadourova. Or le Giemsa nous a permis de voir que ce réseau SÉANCE DU 19 JUILLET 141 —————————————. "" " """ exactement sous-épidermique enveloppe l'animal à la facon d’une résille dont le plan suit exactement le plan cutané; au niveau de la queue, le réseau est double et, au microscope, on voit successivement un plan épidermique, un plan quadrillé, un plan vasculaire et, de nouveau, plan quadrillé, plan épidermique. S'agit-il d'un réseau lym- _ phatique? Un fait est certain, ce quadrillage est formé par la conjonc- tion de cellules à prolongements très longs se réunissant ou quelquefois s'affrontant seulement, toujours à angle droit; ces cellules et leurs pro- longements sont situés, je le répète, sur un seul plan et ne pénètrent F16. 3. — {Photographie directe du réseauj{pigmentaire sans aucune coloration. Région frontale d’un embryon. pas en profondeur, il n’y a pas de portion du réseau plus renflé à la péri- phérie ou au centre; à la périphérie de la queue, il y a terminaison en pointe ou en boucle. Il n'y à aucune espèce de relation avec les vaisseaux. - Quand on attend la disparition de la couleur vitale, on constate que le réseau cellulaire qui contenait les granules de place en place esl encore marqué par des granules pigmentaires authentiques : on peut, en observant longtemps, constater des déplacements de granules ou même de boucle ou réseau. Nous désignerons cette formation sous le nom de réseau fondamental pigmentaire à cause du rôle capital de ce réseau dans la formation des cellules pigmentaires. Chez le têtard, après la naissance, la plupart des cellules pigmen- taires étant déjà formées, il est à peu près impossible de se rendre BioLocie. CompTEs RENDUS. — 1013. T. LXXV. 10 142 ee | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE compte de leur appari tion, les céllules en formation sont an rares, | mais il en est tout autrement chez l'embryon dans l'œuf. Cet embryon peut être éludié, soit à l’état frais, soit fixé et coloré in toto; les coupes doivent être évitées et il est facile de voir que les cellules pigmentaires en formation s’isolent du réseau fondamental; tous Les stades peuvent être notés parce que, à l'état frais et même sans coloration vitale, le quadrillage est parfaitement visible par les grains pigmentaires ; on voit que la cellule pigmentaire est d’abord un point de rassemblement pour le pigment qui se concentre à l’un des carrefours du réseau ; le pigment s’accumule de plus en plus, la cellule perd peu à peu ses ao avec le réseau, elle devient libre et ce. processus est le même pour les cellules pigmentaires blanches en certains points aussi abondantes que les cellules pigmentaires noires; la cellule pigmentaire vivra désormais d’une vie indépendante, le FÉSEAU” se reforme par de nouvelles connections. De ces cellules, les unes se dirigent vers l'épiderme et envoient de prolongements qui s’insinuent dans les mailles du réseau malpighien ; les autres s’étalent dans le plan du réseau fondamental sous forme de rosaces foliacées et forment ainsi un véritable voile, d’autres se diri- gent vers le plan profond et vont engainer de véritables manchons pigmentés, les vaisseaux de la région. sl Nous conclurons donc que le réseau ci-dessus décrit doit être consi- déré comme la matrice des cellules pigmentaires chez l’Alytes obste- tricans.. SUR L'AUGMENTATION D'AMPLITUDE DES POSTEXTRASYSTOLES APRÈS LES CONTRACTIONS SUPPLÉMENTAIRES INTERPOLÉES, par H. BusqQuET et M. TIFFENEAU. Comme on le sait depuis les travaux de Langendorff (1) chez la grenouille et ceux de E. Gley (2) chez les mammifères, la systole postcompensatrice est plus ample que les autres contractions cardiaques. Cette particularité a été tout naturellement rapportée à l'existence antécédente d’un repos compensa- teur et, en effet, l'intervention de ce facteur ne saurait être niée, si l’on songe à la hauteur exagérée de la systole survenant après une pause diastolique prolongée, de quelque nature qu’elle soit (arrêts par le pneumogastrique, rythmes périodiques, etc.). Toutefois, l'interprétation précédente est manifes- tement sans valeur pour expliquer l'augmentation d'amplitude après les extra- systoles interpolées [Woodworth (3), Rihl (4)]. Dans ce dernier cas, la signifi- (1) Langendorff. Arch. f. Anat. und Physiol., 1885, 287. (2) E. Gley. Arch. de physiol. norm. et palh., 1889, 505. (3) S. Woodworth. Amer. Journ. oj physiol., 1903, VII, 213-249. (4) 3 Rihl. Zeitsch. f. exp. Path. und Ther., 1906, LIT, 1. ; De / à + SÉANCE DU 49 JUILLET _ 145 cation du phénomène est demeurée indécise; aussi nous a-t-il paru intéressant de rapporter des expériences personnelles susceptibles de fournir sur cette question des éléments d’information nouveaux. - Technique. — Ges expériences ont été faites sur des cœurs isolés de lapin. . Les systoles supplémentaires étaient provoquées par des choes d'induction _ {excitalion liminaire de rupture) obtenus avec le petit chariot de Gaiffe. Nous inscrivions les battements cardiaques avec le myographe direct de Marey relié au ventricule gauche par un fil réfléchi sur une poulie. I. Localisation de l'accroissement de l'amplitude sur la deuxième post- extrasystole. — Jusqu'à présent, on considérait que le renforcement cardiaque consécutif à la contraction supplémentaire portait nécessai- rement sur la première postextrasystole. Assurément, il en est ainsi fréquemment, mais il résulte de nos expériences que l'augmentation d'amplitude peut siéger sur la deuxième postextrasystole, la première étant de hauteur normale. D'autres fois, la première contraction après l’extrasystole est un peu plus élevée que les contractions spontanées précédentes, mais le maximum de l'augmentation de hauteur se localise sur la deuxième postlextrasystole (1). Dans le cas de rythme bigéminé (2), une contraction supplémentaire se greffant sur la petite systole d’un couple peut ne pas accroître l'amplitude habituelle de la contraction suivante (grande contraction du couple postextrasystolique) el aug- menter la hauteur de la deuxième contraction (petite contraction du même couple); de cette manière, l'inégalité des deux systoles bigémi- nées disparaît temporairement et même s’inverse quelquefois. IH. L'augmentation d'amplitude après l'extrasystole interpolée résulte d'une augmentation de la contractilité, — Rihl a déjà émis l'opinion, sans appuyer, il est vrai, sur des preuves objectives directes, que l’augmen- tation postextrasystolique de l'amplitude cardiaque résulterait de l'exagération passagère d’une propriété myocardique, la contractilité. Le raisonnement semble confirmer l'exactitude de cette conception. Dans un muscle ordinaire, l'accroissement d'amplitude de la réponse à un stimulus relève de l'augmentation d’un des facteurs suivants : {° intensité de l’excitant : 2° excitabilité (action bathmotrope d'Engelmann); 3° contractilité ou force (action inotrope). En ce qui concerne le cœur, le premier facteur peut être éliminé d'emblée en raison de la loi du fout ou rien. En vertu de cette même (4) E. Gley (loc. cit.), confirmé par Rihl (loc. cit.), avait déjà signalé la loca- lisation de l'augmentation d'amplitude sur plusieurs systoles post-compensa- trices, dont la première était la plus élevée. Dans quelques observations de Rihl, l'accroissement de hauteur portait sur la première postextrasystole, mais avait son maximum sur la seconde, comme nous l'avons nous-mêmes constaté. (2) On sait que dans ce rythme, il y a succession d’une grande et d'une petite contraction, cette dernière étant plus près de la grande qui la précède _ que de la grande qui la suit. 144 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE loi, l'augmentation du second facteur, toutes choses égales d’ailleurs, ne saurait modifier la hauteur des contractions cardiaques ; une action bathmo- trope positive pourra rendre efficace un stimulus primitivement trop faible et transformer un stimulus tout d’abord liminaire en stimulus supraliminaire ; mais la réponse ne doit pas devenir plus ampie. Nous pouvons, d’ailleurs, réaliser plusieurs expériences démontrant directement l'absence de toute augmentation d’excitabilité et la réalité d'une action inotrope positive provoquée par l'extrasystole : 1° Déterminons comparativement l'excitation minimale, nécessaire pour greffer une extrasystole : a) sur une contraction cardiaque ordi- naire ; b) sur une postextrasystole; on constate que le seuil et par conséquent l’excitabilité sont les mêmes dans les deux cas (1) ; 2 Sur un cœur à rythme très lent (vingt contractions par minute), provoquons une extrasystole avec une excitation liminaire; quandle tracé est revenu à la ligne des abscisses, lançons sur le ventricule (avant la contraction normale suivante) une deuxième excitation, mais légè- rement inframinimale : nous constatons qu'elle est inefficace. Au moment où survient la deuxième excitation, l’extrasystole antécédente n’a donc pas augmenté l'excitabilité. Notre troisième expérience montre que, néanmoins, à cet instant précis, le cœur était capable de répondre à une stimulation suffisante avec une amplitude accrue ; 3° Sur ce même cœur, en effet, lançcons deux excitations liminaires dans l'intervalle de deux contractions normales : nous obtenons dans ce cas deux extrasystoles interpolées dont la deuxième est, en général, plus ample que les systoles ordinaires. La première contraction supplé- mentaire avait donc accru la contractilité du myocarde. Il resterait à déterminer le mécanisme intime de cette augmentation de la contractilité. Il est, à vrai dire, inconnu ; toutefois il convient de rappelèr ici l’intéressante conception de Woodworth. Cet expérimentateur a montré que, sur le cœur du chien, l'accélération brusque du rythme des excitations électriques entretenant les battements dans cet organe développe une augmentation d'amplitude des réponses et provoque le ÿhénomène de l'escalier. De même, l’extrasystole interpolée accroît passagèrement la fréquence des contractions cardiaques et, à ce titre, donne naissance à une exagération de la réactivité. Résumé: 1° Sur le cœur isolé de lapin, l'augmentation d'amplitude cardiaque produite par l'apparition antécédente d'une extrasystole interpolée peut se manifester, non sur la première, mais sur la deuxième contraction postextrasystolique ; 2 L'exagération postextrasystolique de l'amplitude cardiaque relève d’une action inotrope positive exercée par l'extrasystole sur le myocarde. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Paris.) (1) CF. H. Krouecker. Arch. intern. de Physiol., 1904-1905, IT, 211-222. SÉANCE DU 19 JUILLET 4145 EE — À PROPOS DES CORPS RÉDUISANT LES MÉLANGES D'IODURES ALCALINS ET DE TETROXYDE D'OSMIUM (RÉPONSE A M. FAURÉ-FREMIET), par Cu. CHAMPY. Dans les comptes rendus d’une des dernières séances de la Société de Biologie, Fauré-Fremiet a attaqué très vivement une note que j'ai fait paraître dans le Journal de l’Anatomie. M. Fauré-Fremiet me reproche d’avoir cru démontrer qu'il s'est formé un iodure d’osmium dans le liquide que j'emploie pour imprégner certaines - granulations du protoplasme. Il émet l'hypothèse qu'il s’est formé dans ma solution un osmyliodure et sur cela base une critique de tous mes résultats cytologiques sur lesquels seuls j'ai insisté. On ne peut, sion m'a bienlu, direque je crois avoir démontré qu'ils’'agil d’un iodure d’osmium ou d'un iodosmiale, alors que j’ai écrit en têle de mon travail : Je n'ai pu, dans un laboratoire qui n'est pas outillé pour ce genre de recherches, déterminer même approximaltivement ce que peut être ce corps; etsila note qui devait indiquer que le mot « iodure d'osmium » est employé dans le titre par abréviation et provisoirement a été omise, la lecture de mon court mémoire où j'emploie constamment des expres- sions telles que « le corps nouveau », «le corps produit dans ces con- ditions », ne peut laisser le moindre doute. Les résultats cytologiques dont j'ai fait état à l'exclusion de toule autre chose sont, d’ailleurs, indépendants de la nature du réactif que j'ignore encore malgré un certain nombre d'expériences. Je n'ai, d’ailleurs, pas fait allusion à ces expériences dans ma note, qui n’est, ainsi que je l’ai indiqué, qu’une note préliminaire. Fauré-Fremiet prétend qu'il ne saurait s'agir d’un iodure d’osmium; il ne saurait, en effet, s'agir d'aucun des iodures connus et je n'ai jamais dit qu’il en soit autrement. « Il faut, dit-il, penser aux osmylsels, et on pourrait admettre qu'il se forme dans le réactif de Champy un osmyl- iodure. » J’y ai d'autant plus pensé que l’on obtient des composés ana- logues avec OsO*+ KGy, Os0°+ FeCy°K* (1). Contrairement à l'attente de M. Fauré-Fremiet, qui semble avoir fait ici de la chimie beaucoup moins avec des réactifs qu'avec des déductions et un peu d'imagination, on n'obtient rien de semblable avec les chlorures et les bromures. D'autre (1) Ces mélanges se colorent en jaune comme le mélange Os0O:+ Naïl. Ce dernier se réduit sur les mêmes granulations du cytoplasme. Le premier, trop alcalin, ne peut être employé. Le mélange Os0O'+ FeCy°K* est moins stable que celui dont j'ai indiqué la formule, ce qui m'en a fait rejeter l'emploi, Cela est dû sans doute au pouvoir réducteur du ferrocyanure. 4146 $ . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE part, les propriétés de mon réactif ne sont pas semblables aux propriétés - indiquées des osmylsels (1). Contrairement à ce que M. Fauré-Fremiet sait a priori, mon réactif est. très stable ét ne se décompose nullement spontanément, ni si on l'étend d’eau; il est au moins aussi stable que les solutions de tétroxyde. J'ai donc rejeté l'hypothèse qu'il s'agit d'un osmylsel après l'avoir examiné, et, ne pouvant identifier ce corps avec aucun des composés de l’osmium que j'ai étudiés, j'ai écrit cetle phrase citée plus haut : « J'ignore abso- lument ce que peut être ce corps. » Même après La note de M. Fauré- Fremiet j'attends encore qu'un chimiste compétent en démontre la nature non avec des hypothèses en l'air, mais avec des expériences et. avec des faits. Comme conclusion, M. Fauré-Fremiet dénie à ces granulations que’ j'ai montrées tout pouvoir réducteur et semble admettre qu'elles me représentent qu’un précipité. Leur localisation dans la cellule, :le fait qu'elles sontsuperposables à des granulations révélées autrement ‘montre qu'il n'en est rien. Quant à leur pouvoir réducteur, je crois que ces corps ayant ramené l’osmium à l’état métallique, il n’est pas excessif de dire qu'ils ont réduit la solution. Il est de fait qu’on peut obtenir la précipitation de ma solation etla production de précipités dans les tissus, mais c’est lorsqu'on emploie mal la technique. Quand on lemploie correctement, on obtient des résultats cytologiques, constants et, je crois, intéressants, que j'aisignalés sans m'occuper dans ma note de la nature du composé produit dans mon réactif. J'ignore ce qu'il est, et M. Fauré-Fremiet semble l’ignorer au moins autant que moi. En somme, jusqu'ici, il m’attaque sur des choses que je n’ai pas dites, avec des expériences qu'il n’a pas faites. (ls Jeme puis indiquer en détail ces propriétés, n'ayant pas ici mes notes; je me ULE seulement qu'elles diffèrent de celles des osmyliodures, qu'avec OsO*-LH{ on obtient tout autre chose qu'avec Os0* —L KI. Dans la note énoubée j'ai indiqué seulement les réactions vis-à-vis des quelques com- posés organiques, réactions qui pouvaient donner quelques indications sur la nature chimique des grains protoplasmiques imprégnés. ERRATA NoTE DE M. Cu. DHÉRé. T. LXXV, p. 93, ligne 19, au lieu de : rayons, lire : réseaux; au lieu de : dire : copies. 5 — Ligne 25, au lieu de : de luminosité, lire : de leur luminosité. P, 25, ligne 16, au lieu de : OnmmS, lire : OmmO8, — En note, première ligne, au lieu de : bande d, lire : bande à. RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 8 JUILLET 1913 © GERBER (C.) : Digestion des laits cru et bouilli par les caséases du latex desséché de Fasconcellea quer- SOMMAIRE ché de Vasconcellea quercifolia, de la papayotine et de la trypsine ani- male. Comparaison avec les pré- cifolia, de la papayotine Merck et sures correspondantes. . , . . + . . - 149 de la trypsine animale Merck. — ; Comparaison avecles présures cor- li nes (EURE UD pi ] ee FESPONTANLES se en Mmes e laure 147 PRO LÈES DÉMARERNSE se ERP Gereer (C.) : A con Le biébloure de Ficus carica et de Broussonetia de mercure, de l’iode et de leau OP ET ns en ee De ee oxygénée sur la digestion de la ca- séine et de la fibrine par les ca- séases et trypsines du latex dessé- JocEauD (A.).: [. Considérations sur la dispersion des espèces appar- tenant au genre Scillælepas. .. .. Présidence de M. Fr. Arnaud. € DIGESTION DES LAITS CRU ET BOUILLI PAR LES CASÉASES DU LATEX DES- SÉCHÉ DE Vasconcellea quercifolia, DE LA PAPAYOTINE MERCK ET DE LA TRYPSINE ANIMALE MERCK. — COMPARAISON AVEC LES PRÉSURES COR- RESPONDANTES, par C. GERBER. Les caséases du latex de Vasconcellea et de la papayotine se com- portent comme celle du Figuier, et la caséase de la trypsine animale, comme celle de Broussonetia papyrifera. Les premières, en effet, sont incapables de former des acides aminés aux dépens de la caséine du lait cru, pour des doses qui agissent énergiquement sur la caséine du . lait bouilli; la dernière digère à toutes doses le lait cru comme le lait bouilli, la quantité d'acides aminés formés étant seulement un peu plus faible dans le cas du premier liquide que dans celui du second. Le même rapprochement, constalé au sujet des pancréatines du Figuier et de Broussonetia s'impose entre les températures de coagula- A8 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE tion par la chaleur, de la lactoglobuline et de la lactalbumine contenues dans le lait cru, et les températures limites de TInUUSR de résistance de ce liquide aux trois caséases étudiées ici. fl. MINUTES de chauffe préalable du lait pur. 640 À. — CENT. CURES LIQUEUR NORMALE NaOH NÉCESSAIRE POUR NEUTRALISER : LES ACIDES AMINÉS FORMÉS DANS 400 C.C. LAIT PAR L'ACTION, A 50 DEGRÉS PENDANT 2 H. 30 MINUTES, DE : I. Latex desséché de Vasconcellea quercipolia, 0 gr. 33. 22 DD = © ) 2 ? ? 1 | | ine Merck, 0 gr: 014. ESS SS LL NN N N DO CR B. — MINUTES NÉCESSAIRES A LA COAGULATION NE Ÿ C.C. LAIT, EMPRÉ- |] SURÉ AVEC 0 G.c. 08 D'UNE SOLUTION AU 1/200 pe Try PSINE MERCK, DANS L'EAU SALÉE À 14/100. 1. 38 degrés. Lait à 10 mol. milligr. HCI par litre. 4,30 4,30 3 3,30 4,30 4,30 4,30 » 3,45 4,30 4,90 45 3,15 4,20 4,10 3,30 s 4 à à 15 Co 2 CO U2 Go SOS SOS © TS STS Le lableau ci-dessous montre, en effet que, comme pour les deux pancréatines précédentes, le lait cru, chauffé au-dessous de 67 degrés, ne modifie pas sa résistance vis à-vis de nos trois caséases. De 67 degrés aux environs de 77 degrés (coag. de lactoglobuline), la quantité des SÉANCE DU 8 JUILLET 149 acides aminés formée atteint rapidement une valeur qui, quelle que soit la durée du temps de chauffe, se maintient bien au-dessous de celle formée avec le lait bouilli; à partir de 70 degrés (coag. de lactalbu- mine), celte quantité croit avec la durée du temps de chauffe et atteint toujours celle formée avec le lait bouilli. La marche de la diminution de résistance du lait cru chauffé à ces diverses températures vis-à-vis de nos trois caséases, est résumée dans les chiffres suivants : Température de chauffe du lait cru : 640 670 720 740 77 840 1000 Cent. cubes liq. normale Na OH pour saturer acides formés (maximum) : Vasconcelleas.".2.70;0 0,3 1,0 151 3,0 4,0 4,0 Papayotine . . . . O,U 0,2 0,8 1,4 31 3,6 3,6 LYDSIN EDS Er 2 2,6 2,8 BUui 39 350 ane) La comparaison de la première partie du tableau à la seconde partie et au tableau I des Comptes rendus de l'Acad. des Sciences du 9 mai 1910, montrent que nos trois caséases et les présures qui les accompagnent se comportent de la même façon. | Présures et caséases des latex du Vasconcellea et du Papayer ont donc, comme les mêmes diastases du latex de Fiquier, un caractère commun, celui d’être des diastases du. lait bouilli; présures et caséases de la Tryp- sine Merck, comme les mêmes diastases du latex de Broussonetia en ont un également : celui d'être des diastases du lait cru. ACTION DU BICHLORURE DE MERCURE, DE L'IODE ET DE L'EAU OXYGÉNÉE SUR LA DIGESTION DE LA CASÉINE ET DE LA FIBRINE PAR LES CASÉASES ET TRYPSINES DU LATEX DESSÉCHÉ DE Vasconcellea quercifolia, DE LA PAPAYOTINE ET DE LA TRYPSINE ANIMALE. COMPARAISON AVEC LES PRÉSUREÉS CORRESPONDANTES, par C. GERBER. Les caséases et trypsines du latex de Vasconcellea et de la papayotine se comportent, comme celles du latex de Figuier, en présence des sels d'Ag, de Zn, de Cd, de Cu, de Hg, de Au, de Pt, etc., des halogènes et de l’eau oxygénée ; et Les ferments protéolytiques de la trypsine animale, comme la caséase et la trypsine du latex de Broussonelia. Letableau ci-dessous montre, eneffet,que,comme pourlapancréatine du Figuier, ila suffi de 0,16 mol. milligr. de bichlorure de mercure, de 0,16 cent. cubes de perhydrol Merck à 100 vol. et de 1,5 mol. milligr. diode par litre de lait bouilli ou de macéré de fibrine sèche à 33,3 p. 1000 dans l’eau distillée, pour empêcher toute formation d'acides aminés par le fe 150 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE latex de Vasconcellea et la papayotine, alors que, comme pour là pan- créatine de Broussonetia, une dose deux fois plus forte de ces trois élec- trolytes n’a pas diminué (Hg CE, H°0*) ou n’a que très peu diminué (iode) la quantité de ces acides formés par la trypsine animale. Ajoutons que. les différences dans la sensibilité des digestions de caséineet de fibrine, en présence de doses massives de H°0° et de Hg Cl,sont de même grandeurpourlatrypsineanimale quepourlapancréatinede Broussonetia. Le tableau ci-dessous et celui d’une précédente note montrent, en effet, qu'une dose quarante fois plus forte que celle qui empêche toute formation d'acides aminés par leslatex de Figuier, de Vasconcellea et de: Papayer [6,4 centimètres cubes (Perhydrol) ou mol. milligr. (HgCl)] ne diminue pas (Broussonetia) ou à peine (Trypsine Merck) la quantité d'acides aminés formés, dans le cas de l’eau oxygénée, alors qu'elle la fait tomber au 1/5 ou 1/10 de sa valeur dans celui du bichlorure de mercure. ll! CENT. CUNES LIQUEUR NORMALE NaOH NÉCESSAIRES POUR SATURER LES ACIDES || AMINÉS FORMÉS DANS 100 c.c. LAIT BOUILLI OU MÉLANGE DE 3 GR. 33 FIPRINE PULVÉ- RISÉE ET DE 100 C.C. EAU DISTILLÉE, PAR L'ACTION, A 50 DEGRÉS, SOIT SUR LE LAIT PEN- DANT 3 HEURES DE 0 GR. 33 | VASCONCELLEA, V.; PAPAYOTINE, P.): Ou DE 0 Gr. 054 (TRYPSINE ANIMALE MERCK, T.), SOIT SUR LA FIBRINE PENDANT 1 H. 30 (TRYPSINE ANIMALE | MERCK) Où 6 HEURES (VASCONCELLEA, PAPAYOTINE), DE Ü GR. 33 DES TROIS TRYPSINES || CI-DESSOUS, EN PRÉSENCE -DE DOSES CROISSANTES DES ÉLECTROLYTES SUIVANIS: [ — Bichlorure de mercure. [| Mol. milligr. HgCl par litre.| 0.00 .04[ 0.08] 0.16[ 0.32 rss Ÿ P. Fibrine. 4 V. EE © WW CeX'Sr j| Cms NaOH ë 15 Lait -. V. qe noce Ho © (en [v-Kerk ©] pr O0) . — lode. [æ] Mol. milligr. Lo° par litre. . Æ 42 Fibrine. « +0 || Cms NaOH . ( ( Lait. ao OO © oxygénée. = Cm perhydrol par litre. . . .00 30 D.08|'° 0.16 0.0 Fibrine. 0.0 || Cm$ NaOH . E Lait Minutes nécessaires || pour coaguler le lait.. L ë ss AS al and RER SÉANCE DU 8 JUILLET 154 Comparaison avec les Présures. — La comparaison des chiffres du tableau ei-contre avec ceux représentant les minutes nécessaires à la coagulation du lait par les trois-présures correspondantes, que nous avons publiés autrefois et dont nous ne donnons ici que ceux concernant l’eau oxygénée, montre que ces dernières se comportent, en présence de nos {rois électrolytes types, absolument de la même facon que les _caséases et les trypsines qui les accompagnent. Présure, caséase el tryp- sine du latex de Vasconcellea ont donc, comme caractère commun à elles trois et aux présures, caséases et trypsines de la popayotine el du latex de Fiquier, celui de ne pouvoir digérer ‘la fibrine, ni coaguler et digérer la caséine, en présence de traces de Hg CÙ, de HO et de I}. Présure, caséase et trypsine du suc pancréatique animal ont également comme caractère commun à elles trois et à la présure, la caséase et la trypsine du latex de Broussonetia, celui de pouvoir coaguleret digérer ces substances en présence non seulement de traces, maïs encorede doses fortes de ces trois électrolytes. LES LIPASES DES PANCRÉATINES DES LATEX DE ficus carica ET DE Broussonetia papyrifera, par-C. GERBER et H. Gutoz. a) Existence d'une lipase. — Nous avons employé la méthode de Stade pour doser la quantité d'acides gras mis en liberté par les pan= créatines aux dépens du jaune d'œuf. Dans six tubes à essai, nous avons mis 15 c.c. d'une émulsion de jaune d'œuf au tiers dans l’eau distillée avec 0 gr. 40 de pancréatine de Broussonelia papyrifera, de pancréatine de Ficus carica, de trypsine animale Merck non chauffées ou maintenues préalablement pendant trente minutes à 100 degrés, puis nous avons placé les mélanges au thermostat pendant six heures à 50 degrés. Ge temps-là écoulé, nous avons ajouté à ces liquides 60 c.c. d’éther ordi- naire et avons laissé en contact pendant deux heures en agitant toutes les dix minutes. Nous avons prélevé ensuite 30 c.c. des extraits éthérés surnageants et les avons placés dans de petits ballons contenant déjà 20 c.c. d'alcool neutre à 90 degrés et III gouttes d’une solution al- coolique de phénolphtaléine. I1 a fallu, pour neutraliser, ajouter les quantités suivantes de liqueur décinormale de soude : Broussonetia Broussonetia Ficus carica Ficus carica Trypsine Trypsine non chauffé. chauffé. non chauffé. chaufté. non chauffée. chauffée. TSCe: El OC 4 ACC A 0"C:e: 4 DC 0 c.c. -4 Nous avons ajouté ensuite 3 c.c. de liqueur alcoolique normale de soude dans-chacun des ballons et avons abandonné les mélanges rouges pendant vingt-quatre heures à la température du laboratoire. Ce laps de temps suffit pour obtenir une saponification totale des graisses. 152 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Le mélange contient dès lors tous les corps gras extraits sous forme de savon, plus un excès de soude. Nous avons additionné le mélange de 3 c.c. de solution normale d’acide chlorhydrique; une partie de l’acide neutralise l'excès de soude ; le reste met en liberté exactement tous les acides gras, et les liquides perdent leur coloration rouge. Pour faire réapparaitre cette dernière, il a fallu les quantités suivantes de liqueur décinormale de soude : Broussonetia Broussonelia Ficus carica Ficus carica Trypsine Trypsine non chauffé. chauffé. non chauffé. chauffé. non chauffée. chauffée. 19=CRCA 21 CSC 20NC.C- 07 21.60 3 19/:c. 0:74 21:02 Ces chiffres nous montrent qu’il existe dans nos deux pancréatines végétales une lipodiastase. Le pourcentage des graisses saponifiées par cette diastase est : Broussonetia. Ficus carica. Trypsine. (1,7 — 0,4) 100 (1,1 — 0,4) 100 (2 — 0,4) 100 SAS NERLR Qu En TP OR ET RTE A EUR RE CR EE he 0 aa | RP nee le AT SU Tee ur 19,4 + (2 — 0,4) 07 1,1 —0,4) mie On voit que la lipodiastase de la pancréatine de Proussonetia est à peu près aussi active que celle de la trypsine animale. Quant à celle de Ficus carica, elle est deux fois plus faible. La comparaison de ces chiffres avec ceux obtenus par l’un de nous en opérant sur le latex, tels qu’on les trouve dans son mémoire de la Société botanique de France, montre que les pancréalines sont proportionnellement moins actives que les latex d'où elles parviennent. On sait qu'il en est de même pour la pancréatine animale. Notons que l'écart entre les pouvoirs lipoly- tiques de nos deux pancréatines végétales est beaucoup moins fort que celui des deux latex correspondants. Les rapports des pouvoirs lipoly- tiques sont, en effet, pour les pancréatines nb en 0,5 et pour les 7 l e atex Be 3,9 — 071 b) Résistance à la chaleur de la lipase. — Placons pendant trente minutes à des températures croissantes 0 gr. 40 de pancréatine de Ficus carica et de Broussonetia dissous dans 3 c.c. d’eau distillée, puis ajou- tons-les à 15 c.c. de jaune d’œuf au tiers à 50 degrés. On obtient, au bout de six heures, le pourcentage suivant de corps gras : Tempé Aderchau etes hi re CE. 500 55° 600 650 70° 750 80° Acides gras p.100 Fig. 40 0,3 Pal 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0 ACides ras 1p. 100 Br. 0267 Late 4,5 1,6 0,6 0,2 0,0 On voit que la lipodiastase de Ficus carica est beaucoup moins résis- tante à la chaleur que celle de Broussonetia. Elle devient en effet six fois moins active après un séjour de trente minutes à 60 degrés qui‘altère à peine la lipase de Proussonetia, et elle est complètement détruite ACT © SÉANCE DU 8 JUILLET 153 après un pareil séjour à 65 degrés, alors que celle de Broussonelia n’est devenue que quatre fois plus faible et que cette dernière n’est détruite qu'après un séjour de trente minutes à 80 degrés. c) Action des acides. — Si nous faisons agir, à 50 degrés, 0 gr. 40 de nos deux pancréatines sur 15 c.c. de jaune d'œuf au tiers préalable- ment additionné de 15 mol. milligramme d'acide chlorhydrique par litre, nous obtenons, au bout de six heures, dans le cas du Ficus carica, 8,2 p. 100 d'acides gras et dans celui du Broussonetia 4,1 p. 100. L’aci- dité du milieu accélère donc la saponification par la lipase de la pan- créatine de Ficus carica et retarde, au contraire, celle par la lipase de Broussonetia. En résumé, il existe dans la pancréatine de Ficus carica une lipodiastase peu active en milieu neutre, environ deux fois plus fuible que celle de la pancréatine de Broussonetia, laquelle est presque aussi forte que la lipase contenue dans la trypsine animale Merck. La lipase de la pancréatine de Ficus carica agit beaucoup mieux en milieu acide contrai- rement à celle de Broussonetia. Æn cela, elle se rapproche beaucoup de la lipase des graines grasses el en particulier de celle du Ricin qui n'agit qu'en milieu suffisamment acide, tandis que celle de Broussonetia s'en éloigne. Enfin, la lipase de la pancréatine de Ficus carica est peu résis- tante à la chaleur et en cela elle se distingue de celle de Broussonetia qui est très thermostabile (4). J. — CONSIDÉRATIONS SUR LA DISPERSION DES ESPÈCES APPARTENANT AU GENRE SCILI.ÆLEPAS, par A. JoLEAUD (2). Des sept espèces vivantes connues du genre Scillælepas, deux -(Scill. trispinosum Hæœk et Scill. eos Pilsbry) habitent les eaux du Pacifique occidental, près du Japon et des Philippines, et les cinq autres (Scill. gemma, Scill. Grimaldi, Scill. falcatum, Scill. calyculus Auriv., Scill. superbum Pilsbry) la zone abyssale de l'Océan Atlantique. Les premières ont élé draguées à des profondeurs variant entre 130 et 190 mètres (3), les secondes, entre 450 et 1.800 mètres. (1) Communiquée dans la séance du 17 juin 1913. (2) Voir Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, LXX, LXXIT, LXXIV, LXXV. (3) Scill. superbum toutefois a été recueilli entre les îles Bahama et le cap Fear (Nord-Caroline) à 352 brasses de profondeur, la température du fond étant de 43°7 F. et un plus au sud par 440 brasses (805 mètres), la tempéra- ture du fond étant de 45°6 (7° 5/9 centigrades). D’après Pilsbry, Barnacles in the U. S. Nat. Museum. I5Æ RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Les espèces abyssales d’un même groupe ayant, en général, une - vaste dispersion et de grandes affinités s’expliquant par l'uniformité de la température du milieu qui, au-dessous de 600 mètres, oscille simple- ment entre +5 et 0, on conçoit que nos espèces atlantiques soient unies par d'’étroits rapports de structure et qu’elles diffèrent sensible- ment des formes pacifiques. Celles-ci, caractérisées par la très faible hauteur de leurs plaques inférieures, qui ne recouvrent que très peu la base des plaques supérieures, peuvent être séparées comme formant dans le genre Scillælepas une section distincte de celle qui comprend les types atlantiques; mais cette division doit être considérée comme indépendante de la répartition géographique des espèces. Si, actuellement, en effet, chaque groupe à un habitat propre, il semble bien qu'il n’en ait pas toujours été ainsi. On peut remarquer, en effet, que des espèces fossiles vraiment typiques, Scil{. carinata Phil., Seill. ornata Seg. et Scill. zancleana Seg., se trouvent ensemble, sui vant Seguenza, dans les calcaires, sables et marnes de l’Astien de là province de Messine (Zaneléen supérieur) alors que la première, par tous ses caractères, se rattache aux espèces atlantiques, tandis que les deux autres rappellent les formes du Pacifique. Les (rois espèces vivaient peut-être, d’ailleurs, à des profondeurs intermédiaires entre celles qu'habitent nos espèces actuelles dans uit d'une part, et le Pacifique, de l'autre. Quant à Scillælepas Cazioti A. et L. Joleaud de l'Astien de Nice, il ct évidemment placé dans des conditions bathymétriques correspon- dant à celles des Scillælepas du Pacifique : il se trouve associé, en effet, à Megerleia truncata Gmel., Terebratulina caput serpentis Lam., Argiope decollata Chemnitz, espèces de la Zone des coraux de mer profonde, qui, suivant les auteurs, s'étend de 92 à 183 mètres (100 brasses) et plus. Scill. Paronæ de Alessandri, que l’on trouve dans les sables serpen- tineux miocènes des collines de Turin et de Baldissero, vivait vraisem- blablement à la même profondeur, comme aussi Pollicipes dorsatus Steenstrup. du Danien (calcaire à bryozoaires) de Faxü, qui est sans doute un Scillælepas (1). Je dois ajouter que Scill. carinata Phil., qui est connu, non seulement de l’Astien de la Sicile, mais aussi des sables de même âge du Monte Mario et qui remonte, suivant Seguenza, jusque dans le Pléistocène Lyell ressemble étonnamment à Scill. (Grimaldi Aur. Celui-ci paraît ainsi fournir l'exemple d’une forme tertiaire conservée jusqu'à nos jours dans la région abyssale de l'Atlantique. S'il en est bien ainsi, le genre Scillælepas, après s'être montré au (4) Dans une note sur les cirrhipèdes du terrain crétacé de la Crimée; N. Karakasch cite Pollicipes validus Steenstrup — P. dorsatus du même auteur, qu'il identifie à tort avec P. validus Darwin. X TU upér eur dans le nord de l'Europe, s "est de au tertiaire se Géosynelinal méditerranéen aux deux extrémités duquel « on le Le Gérant : OCTAVE PORÉE. . a SÉANCE DU 26 JUILLET 1913 BorDeT (J.) et DELANGE (L.) : In- jections intraveineuses de cytozyme et coagulabilité du sang BoRREL (A.) : À propos du sys- tème pigmentaire chez Alyles obs- ÉCLRICONS EAST NAME EN SFR | BourqueLor (Em.), HÉéRissey (H.) et CoiRRE (J.) : Synthèse biochimi- que d'hexobioses par action de l’'émulsine des amaudes sur le glu- COSCRS ere here Riom et eee e CALMETTE (A.) et MassoL (L.) : tigènes et anticorps tuberculeux. — Réaction d'inhibition. = : : : : -.. Caarrox (Énouarp) : Culture de quelques protistes marins. Amibes cystigènes et acystigènes . . . . . . Disraso (A.) : Sur la production de l’indol par le B. coli en mitieux au tryptophane et sucrés . . . . .. Distraso (A.) et MARTINEZ (J.) : Une méthode pour étudier les pro- priétés biologiques des microbes ANA ÉRODLE Se M ie Fauré-FreuIeT (E.) : A propos des lyosomes. Réponse à M. Champy. . FiLperMaN (L.) : Autoclave élec- ÉTIU ONE Ne Se RIRE TA AE RUE GAUTRELET (JEAN) et Briaurr (Pauz-L.\ : De l'obtention à l’aide de la thionine de réactions cardio- vasculaires caractéristiques d'une injection antérieure d’adrénaline (Froïisièemesnote) 2-44 mr. 2 GILBERT (A.), VILLARET (MAURICE) et Picaancourt (M.) : Contribution à l'étude du syndrome d'hyperten- sion portale. Note sur les rapports de la pression ascitique et de la tension artérielle au cours des cir- rhoses alcooliques . . . . . .. TEE: GRüNBauM (M'eS$.) : Sur la cellule calcigère et ses corpuscules dans lestoread Hein ARE SOMMAIRE 168 211 160 178 200 201 158 196 206 [Re] 19 ©2 208 Henri (Vicror) et WuRMSER (RENÉ) : Considérations générales sur l'ac- tion des coferments et des poisons derfermentsse Ml se Serres Le Sourp (L.) et Pacnrez (Px.) : Recherches sur l’action hypoten- sive d'extraits de plaquettes . . Levapiri (C.): Virus de la polio- myélite et culture des cellules in VÉRINS EE AE AMEN IE TEE FANS Lyrcakowsky et RouGEenrzore : De la toxicité des extraits de poumons d'animaux normaux (Troisième com- MIUNICALION) ENS LPNE D ReUe MaRTINESCO et TIFFENEAU : Action des digitaliques sur la diurèse et les VAlSSÉAUXITEN AUX A... PU ee Massoz (L.) et GRysez (V.) : An- tigènes etanticorps typhiques. Réac- tion dainmhibition es "er r ex Masson (P.;, Imprégnation ar- gentique duypigment, - . . . x Marrer (Cu.) : Modifications leu- cocytaires au cours de l’auto-héma- LOLHÉTADIC Re PERTE Sr VA Mayer (ANDRÉ), RaTHERyx (FR.) et SCHAEFFER (GEORGES) : Action des fixateurs chromo-osmiques sur les lipoïdes des tissus. — IIL. Action in- solubilisante. — IV. Action sur la MESswiz (F.), Caarrton (E.) et PE- RARD (Cx.) : Recherches sur la toxi- cité d'extraits de sarcospuridies et d'autres Sporozoaires.h: 4.00 Moycuo (VENCESLAS) : Étude phy- siologique de l’action des rayons ultra-violets sur l'oreille du lapin. Etude de quelques poisons . . . .. Mucox (P.) : Disparition des en- claves de cholestérine de la surré- nale au cours de la tétanisation faradique ou strychnique . . . . . . NAGEoTTE (J.) : Note sur la crois- Biozocie. CoMPres RENDUS. — 1913. T. LXXV. 11 157 Lo) Fe 202 159 158 sance des appareils de Schwann à l'extrémité proximale du bout péri- phérique des nerfs sectionnés, lors- que la régénération a été rendue LIN POSSIDIER PPT TEE Te ER Nicozce (CaaRrLes} et CoNsiz (E.) : Reproduction expérimentale des oreillons chez de singe. .:. - ... Puisauix (Mme) : Formes de multi- plication d'Hæmogregarina Roulei, chez Lachesis alternatus. . . . . .. ReTreRER (Ép.) et NEUvILLE (H.) : L’os pénien et clitoridien de quel- QUES TÉNNS EEE APE NT ER UE RosenTuA£ (GEorGes) : Technique de la trachéofistulisation chez le chien et le lapin RuBiNsTrEIN (M.) et JULIEN (A.) : Examen des sérums de chevaux atteints d'ascaridiose par la mé- thode d’Abderhalden . .. . . . . .: SCHERESCHEWSKY (J.) : Essais sur la vaccination spécifique de la sy- Ste >. philis (Note préliminaire). . . . .. SERGENT (EDM.) Infection de fièvre récurrente par les muqueuses chez Lhommes tres eh WEIngEr.G (M.) et SéGuin (P.) : Re- cherches sur léosinophile et l’éosi- 186 217 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nophilie. Propriétés phagocytaires de l'éosinophile (Troisième note). WipaL(F.)et WEIssENBACE (R.-J.) : Contribution à l’étude des sensibili- satrices hémolytiques naturelles du sérum humain. — Nouvelle techni- que de recherche de l’isosensibili- satrice. — Résultats de l'examen de cinquante sérums normaux et pa- thologiques e jo jose je, Ve eee tfsllieine Réunion biologique de Bucarest. lonesco-MinatesTr (C.) : Sur la toxicité du sérum de lapin immu- nisé et sur ses relations avec les phénomènes d'anaphylaxie (Troi- sième communication). . . . . . . . JAcozson (Gr.) : Réaction inflam- matoire à l’occasion d'une nouvelle vaccination, au niveau d'une cica- trice vaccinale datant de un an. . . Marinesco (G.) et Minxea (J.) : Re- lation entre les « treponema pallida» et les lésions de la paralysie géné- Pale Rs ST RO PP EE Pauresco (N.-C.) : DIYCOSÈNE: 5 HS TN ARR MEME Présidence de M. Mesnil, vice-président. À PROPOS DES LYOSOMES. RÉPONSE À M. Camp, par E. FAURÉ-FREMIET. 170 236 236 M. Champy, en répondant à ma note précédente sur les « lyosomes », montre que j'ai mal compris son texte et que, dans les cas du réactif qu'il nomme par abréviation « iodure d’osmium » ou « iodosmiate », il ne s’agit « d'aucun des icdures connus ». Je regrette donc de m'être rendu coupable de psittacisme; cependant, je tiens à revenir sur deux inexactitudes contenues dans la réponse de Champy. 1° Champy avait songé, comme moi, à l'hypothèse d’après laquelle son réactif, fait en mélangeant Os0" et Nal, renfermerait un osmylsel: mais il l’a abandonnée, car son réactif « est bien stable et ne se décom- pose nullement spontanément, contrairement à ce que M. Fauré-Fremiet sait & prior? ». SÉANCE DU 26 JUILLET 159 M. Champy n’a donc plus pensé, en écrivant ceci, qu'un osmylsel, lorsqu'il se décompose au contact de l'eau pure, met en liberté de l'acide _ osmique (Wintrebert) suivant l'équation suivante : F* Os0# X*M? + 2H20 = Os0*H? + 2MX + 2HX, STE acide osmique et qu’en présence d’une trace d'acide, l'osmylsel ne se décompose plus; d'où il résulte qu’une solution de ce corps peut rester indéfiniment stable à partir du moment où elle n’est plus neutre. Il n’a pas songé non plus qu'ayant rappelé ce fait dans ma note, je ne puis en même temps « savoir a priori » le contraire, ce qui serait illogique. 2° Champy écrit : « Fauré-Fremiet dénie à ces granulations tout pou- voir réducteur et semble admettre qu'elles ne représentent qu'un préci- pité. » Champy a montré que les lyosomes sont, dans certains cas, superposables à des granules visibles avec d’autres méthodes, et je n'ai rien écrit qui ressemble à la fin de cette phrase; l’objet de ma critique est différent. Le cytoplasma cellulaire ne présente généralement pas, que je sache, une réaction acide : il est neutre ou alcalin; donc, au moment où l’osmylsel supposé pénètre le cytoplasma (1), il doit recou- vrer son instabilité et pouvoir se décomposer soil dans le cytoplasma, soit dans des vacuoles ou dans toute autre inclusion, ce phénomène pouvant dépendre uniquement de la réaction de ces éléments. Il en : « a”: . : AE : É résulte qu'un grain coloré en noir dans ces conditions peut bien avoir une existence réelle, mais n’est pas nécessairement réducteur. Cela ne _ veut pas dire qu'un osmylsel ne puisse être également décomposé, _ comme Os0”, par des corps réducteurs. En résumé, M. Champy s’est servi d’un réactif dont il ignore, comme mot, la composition ; il n’a pas démontré que ce réactif ne renferme pas d'osmylsel; donc, il n’a pas démontré la proposition suivante : à savoir que les « lyosomes ayant ramené l'osmium à l’état métallique, il n'est pas excessif de dire qu'ils ont réduit la solution ». Voici seulement ce que j'ai voulu dire. Et maintenant, loin de moi l'idée de critiquer l’autre conclusion (2) de Champy : « Il faut consi- dérer les lyosomes comme un élément de la structure du protoplasma, cette structure étant envisagée au point de vue dynamique et non dans un esprit morphologique. Ils témoignent de la transformation incessante de la substance vivante, et ce n’est pas leur moindre intérêt que de mon- trer qu'une telle transformation s'indique dans tous les éléments, même dans ceux où elle n’aboutit pas. » Il me serait trop audacieux de lui apporter la moindre objection. (1) Les lyosomes n'apparaissent, d’après Ghampy, qu’au centre des pièces, là où l’action de OsO* ne s'est pas fait sentir. (2) Champy. Journ. de l’'Anat., 1913. 160 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ANTIGÈNES ET ANTICORPS TUBERCULEUX. — RÉACTION D'INHIBITION, par À. CALMETITE et L. MassoL. Il résulte de nos recherches antérieures (1) que certains sérums sen- sibilisants et même précipitants (sérum de Ruppel et Rickmann, par exemple), décèlent, par la réaction de Bordet-Gengou, les plus faibles quantités de nos antigènes B' (soluble dans l’eau) et B° (soluble seule- ment dans l’eau peptonée); que d’autres sérums sensibilisants et préci- pitants (sérums de bovidés hyperimmuns de l'Institut Pasteur de Lille, sérum de cheval de Vallée) ne donnent la déviation du complément qu'avec des quantités limitées et en présence de l’anligène B° employé à des doses environ trois fois supérieures. En outre, un excès de ces derniers sérums fait disparaître la fixation : c’est pour cette raison que nous les avons appelés inhibants. Ils exercent aussi cette propriété vis-à-vis des premiers sérums mis en présence de l’antigène B' ou B”; l'inhibition est masquée par une quantité plus grande d’antigène. Nous nous proposons d'établir que l'inhibitrice est distincte des sensibilisatrices, des agglutinines et des précipitines. Le sérum de Ruppel et Rickmann, qui n’est pas inhiban!’ et qui possède au plus haut point ces rois dernières propriétés, en est déjà une preuve. Nous allons eu fournir une seconde avec nos sérums de bovidés. On sait (2) que, même chauffés à 57 degrés, ils précipitent abondamment par dilution dans l’eau distillée. Pour obtenir une séparation plus complète, il est préférable de faire agir un courant d'acide carbonique pendant trente minutes sur le sérum préalablement dilué dans neuf volumes d’eau distillée. Après centrifugation, on décante le liquide qu’on isotonise et on reprend le précipité par l’eau salée physiologique. On constate que le liquide décanté renferme les sensibilisatrices et les agglutinines, et que le précipité contient les inhibitrices et les précipitines. A. — Le liquide décanté possède les sensibilisatrices ne correspon- dant qu'à l’antigène B”, ainsi que le sérum initial; employé en excès, il n’est pas inhibant, soit vis-à-vis de lui-même et de l’antigène B’, soit vis-à-vis du sérum de Ruppel et Rickmann et de l’antigène B'. Il en résulte que la réaction de déviation du complément s'obtient avec ce liquide décanté dans un intervalle beaucoup plus grand qu'avec le sérum non traité. On parvient, en outre, par cette méthode, à déceler d'aussi faibles quantités d’anligène qu'avec les sérums non inhibants. D'après l’état de nos recherches, il semble possible de tirer parti de ces 1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 13 octobre 1909, 5 février 1910, 28 octobre 1911 et 15 juillet 1912. | (2; Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 28 juillet 1910. SÉANCE DU 26 JUILLET 161 propriétés pour la pratique de la réaction de Bordet-Gengou, dans la tuberculose, la syphilis, etc. Les agglutinines se mettent aussi plus facilement en évidence : alors que le sérum entier n’agglutine le bacille bilié que depuis À p. 2.400 jusqu'à 1 p. 6.000, le liquide décanté agglutine depuis 1 p. 120 jusqu'à 4 p. 6.000. B. — Le précipité, trois fois plus abondant que pour un sérum homo- logue normal, retient la propriété inhibante du sérum dont il provient. Celle-ci ne s'exerce d'une facon nette que vis-à-vis de l’antigène tuber- culeux et de sa sensibilisatrice. En outre, un précipité de sérum homo- logue d'animal sain, de sérum antipesteux, ou de sérum de Ruppel et Rickmann, ne possède pas d’action inhibante employé à une dose cinq à dix fois plus forte. Les précipitines se retrouvent dans le précipité et celui-ci est inca- pable, en présence d’antigène, de donner la déviation du complément, comme le fait le liquide décanté qui conserve les sensibilisatrices du sérum initial. Les préeipitines sont donc bien distinctes des sensibilisa- trices. D'ailleurs, la réaction de précipitation s’observe en présence de _tuberculine antigène ou non (c'est-à-dire susceptible de donner la réaction de déviation du complément en présence d'un sérum sensibili- sant) : si le précipité obtenu donne une légère fixation, nous pensons qu'elle est purement mécanique et qu'elle ne dépend pas de la loi de Bordet-Gengou : elle est analogue aux déviations. qui s’obtiennent par des précipités non spécifiques. En outre, un sérum inhibant épuisé en précipitines par une tuberculine non antigène ou même par la malléine, qui ne masquent pas l'inhibitrice, conserve presque intégralement ses propriétés inhibantes dans le liquide décanté après centrifugation. L'action de la chaleur est encore différente : les précipitines s’atténuent plus que l’inhibitrice. Nous ferons aussi remarquer que les sensibilisa- trices correspondant à l’antigène B° et les inhibitrices apparaissent dans l’ordre avant les précipitines. En résumé, le barbotage d'acide carbonique dans un sérum inhibant dilué au dixième dans l’eau distillée permet de scinder le sérum en deux parties : le liquide, privé de la propriété inhibante, conserve les agglu- tinines et les sensibilisatrices plus facilement décelables que dans le sérum initial; le précipité, beaucoup plus abondant que dans le sérum d'un animal sain, retient les propriétés inhibante et précipitante qui nous semblent bien distinctes. ({nstitut Pasteur de Lille.) 162 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SENSIBILISATRICES HÉMOLYTIQUES NATURELLES DU SÉRUM HUMAIN. — NOUVELLE TECHNIQUE DE RECHERCHE DE L'ISOSEN- SIBILISATRICE. — RÉSULTATS DE L'EXAMEN DE CINQUANTE SÉRUMS NOR-- MAUX ET PATHOLOGIQUES, par F. Wipar et R.-J. WEISSENBACH. Au cours de certains états pathologiques, dans la genèse desquels on pourrait incriminer l’action d’hémolysines, la recherche des propriétés hémolytiques du sérum par le procédé classique (1) donne souvent des résultats négatifs. Dans cerlains cas, où la méthode classique était impuissante à mettre en évidence l'existence d'une hémolysinelibre dans le sérum, nous avons pu, grâce à une modification de technique, déceler la présence d’une sensibilisatrice (isosensibilisatrice) capable de provoquer, en présence d'alexine, l’'hémolyse des hématies humaines normales et démontrer ainsi, indirectement, l'existence, dans les sérums étudiés, de propriétés spéciales, empêchant l’hémolyse. La modification que nous proposons dérive de procédés couramment employés dans les expériences sur l’hémolyse par les sérums préparés, mais qui, à notre connaissance, n’ont jamais été appliqués systémati- quement à l’étude du sérum humain normal ou pathologique. Technique. — On dispose six tubes à hémolyse. Dans les deux premiers, on verse XX gouttes du sérum à étudier, prélevé par ponction veineuse et non chauffé; dans les deux suivants, XX gouttes d’un sérum normal; dans les deux derniers, XX gouttes de la solution de NaCl à 9 p.1.000. On ajoute dans‘ tous les tubes une goutte d’hématies humaines normales lavées. Les tubes 2, 3, 4, 5 et 6 servent de témoins; ils sont indispensables. On laisse à l’étuve à 37 degrés pendant une demi-heure. On centrifuge, on décante le sérum, on lave une fois les hématies. On ajoute XX gouttes de solution de NaCI à 9 p. 1.000 dans les tubes n°° 2, 4 et 6; dans les tubes n°1, 3 et 5, XV gouttes de solution de NaClet V gouttes de sérum frais de cobaye, comme alexine, dose qui nous a paru toujours suffisante, après plusieurs essais comparatifs. On note les résultats après un nouveau séjour d’une demi-heure à l’étuve à 37 degrés. L'absence d'hémolyse dans le tube 6 démontre que les diverses manipu- lations, dans le temps nécessité par l'expérience, ne sont pas capables d’altérer les hématies. L'absence d’hémolyse dans le tube 5 démontre que le sérum de cobaye est, à la dose employée, sans action sur les hématies utilisées. L’ab- sence d'hémolyse dans les tubes 3 et 4 montre que le sérum normal avecou L7 (4) À XX où XXV gouttes de sérum frais on ajoute I goutte d’hématies humaines de résistance normale. On porte à l’étuve à 37 degrés, et, après une demi-heure, on note les résultats. ! SÉANCE DU 26 JUILLET 163 sans addition ultérieure d'alexine est de même sans action sur les hématies. L'absence d’'hémolyse dans le tube 2 démontre que le sérum étudié est inca- pable, sans alexine, de dissoudre les hématies. L’hémolyse, si on la constate dans le premier tube seul, démontre que, pendant le temps de contact à l’étuve du sérum et des globules, ceux-ci se sont sensibilisés et que l'addition d’alexine à dose convenable en provoque l’hémolyse. On vérifiera, par les épreuves habituelles, que les propriétés lytiques du sérum présentent les caractères des sensibilisatrices. Résultats. — La recherche nous à donné un résultat constamment négatif avec les sérums suivants, provenant d'individus normaux ou atteints d’affec- tions variées : Individus normaux 22e Arai EE chine res" O ons. ASyBLOUES AR TE RE Me Tee tn TNT ALT 7 Aortite syphilitique. Hypertension DES PER Poe Néphrite chronique sans de ; Néphrite chronique avec azotémie . Albuminurie , Artériosclérose., HE Erythème pneumococcique. Pneumonieu#.0 Ictère catarrhal . Syphilis secondaire . Tuberculose pulmonaire Dies DE Grippe. . : Fièvre typhoidé : : Convalescence de rhumatisme SCiculaine) aigu . ER NU RRÉREEREDEER D = Même résultat négatif dans les cas suivants, qui s’'accompagnaient d’anémie plus ou moins marquée : Globules rouges. Cancer de l'intestin, avec généralisation péritonéale . 1.700.000 Canceridesllestomac tee "eme Re ne 2.120.000 Tuberculose aiguë . LES 3.040.000 Purpura avec hémorragies Dieralose 2.070.000 Métrorragie par fibrome utérin 3.060.000 ANÉMIC TOXIQUE LL eee Are 1.790.000 Cancer intestinal avec anémie de ne ue ae 900.000 La recherche nous a donné un résultat positif, à des examens répétés, avec différents échantillons de globules normaux {1/10 au moins de l’hémolyse totale) dans les cas suivants : Anémie pernicieuse cryptogénétique . . . . . LR ASANMEONCAST Anémie de 3° degré avec splénomégalie sans ictôrs: us bo Anémie de type pernicieux dans un cas de cancer de eStOMaC-ME SR ER NE lee CRIE IL dec Anémie de 3e degré CHE un io tereulaux MS EP 1 — Anémie de 3° degré chez une femme atteinte 4 fbibme HVéchémorapies he Mras to tiennent : Aie Ictère hémolytique acquis en poussée . . . . . . . . . . 1 — Ancien ictère hémolytique acquis, actuellement guéri. . . 1 — 164 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le sérum de deux des trois cas d’anémie pernicieuse présentait par inter- mittence une isohémolysine libre décelable par le procédé classique. Les propriétés hémolytiques, que nous avons ainsi mises en évidence dans ces neuf sérums, présentent les caractères des sensibilisatrices : résistance au chauffage à 56 degrés pendant une demi-heure, disparition après chauffage à 66-68 degrés, fixation à 0 degré sur les hématies pour certains échantillons de sérum. Le sérum mis en contact avec une quantité suffisante de globules rouges perd le pouvoir de sensibiliser des hématies neuves; conservé en tubes bouchés, à l'obscurité et à la température du laboratoire, le sérum garde longtemps (jusqu'à trois mois pour un échantillon) ses propriétés sensibili- satrices. Etant donnée l'existence de ce pouvoir sensibilisateur du sérum, il n’en est pas moins curieux de constater que, tant que sérum et globules sont en pré- sence, l'hémolyse ne se produit pas. Il ne s’agit pas d’un simple défaut de complément dans le sérum étudié, car l’addition à ce sérum d’alexine de cobaye ne provoque pas l’hémolyse que produit une dose égale et même beaucoup moindre, lorsque les globules sont séparés du sérum. D'ailleurs, ajouté à un complexe hémolytique lapin antihumain ou lapin antimouton, le sérum étudié possède le plus souventun pouvoir alexique sensiblement égal à celui de sérums normaux pris comme témoins. La constatation même de ce pouvoir alexique rend douteuse, et dans tous les cas de démonstration difficile, la coexistence d’un pouvoir anticomplémentaire. Il ne s'agit pas non plus de propriétés antisensibilisatrices, puisque pendant le temps de contact du sérum et des globules, ceux-ci se sont sensibilisés. On en est réduit, sans pouvoir en donner une interprétation satisfaisante, à constater un fait, le suivant : tant que sérum et globules sont en présence, l’hémolyse ne se produit pas et pourtant les globules ont été sensibilisés pendant le temps de contact, puisque, séparés du sérum, ils hémolysent en 8 présence d’alexine. ! La modification de technique que nous proposons nous semble réa- liser un procédé plus sensible, mais légitime, pour déceler la présence, dans le sérum humain, de propriétés isohémolytiques, ou mieux d'une isosensibilisatrice hémolytique, procédé auquel il faudra recourir chaque fois que la méthode classique donnera un résultat négatif. C’est, en même temps, un moyen indirect de mettre en évidence dans le sérum l'existence de propriétés antagonistes empêchant l'hémolyse. L'existence de ces propriétés nouvelles, acquises par les sérums, est certainement un fait pathologique, mais leur signification peut prêter à discussion. Nous ne les avons jamais constatées en étudiant des sérums normaux. Elles font défaut dans la plupart des sérums patholo- giques que nous avons examinés, et dont quelques-uns provenaient d'individus atteints d'anémie. Dans huit cas sur neuf, où la recherche, plusieurs fois répétée, de la sensibilisatrice hémolytique nous à donné un résultat positif, il s’agis- sait d'individus atteints d'affections où, primitive ou secondaire, la des- SÉANCE DU 26 JUILLET 165 truction globulaire était évidente, traduite par une anémie grave, de 3° ou de 4° degré, malgré des signes de rénovation sanguine. Dans un cas seulement, il s'agissait d'une femme en bonne santé appa- rente, non anémique, dont la résistance globulaire était normale, mais qui avait antérieurement présenté des poussées d’ictère hémolytique par fragilité globulaire, accompagné d’'anémie extrême. Il nous semble inutile d'insister sur l'intérêt de cette constatation. L'oS PÉNIEN ET CLITORIDIEN DE QUELQUES FÉLINS, par Év. RETTERER et H. NEUVILLE. En 1756, Daubenton signala dans le gland du chat « un petit os long de deux lignes et aussi mince qu’une soie de cochon ». Chez le lion, il trouva un os pénien, long de trois lignes et demie et large, à sa base, de deux lignes. Chez le serval, il n’en rencontra point. « [Il n’y avait point d'os dans le gland du serval », dit Daubenton. En 1666, Claude Perrault, disséquant trois lionnes, écrivit : « Le gland du clitoris élait osseux, ainsi que nous l'avons trouvé dans une loutre et d’autres animaux ». Quant à l'os clitoridien de la chatte, son existence est admise par les uns, niée par les autres : pour Cuvier, Claus, Chau- veau et Arloing (1879), Saint-Cyr, Bournay, l'os clitoridien est constant. F. Müller, Eichbaum, Ellenberger et Baum, Chauveau et Arloing (1900) ne voient qu'un nodule cartilagineux dans le clitoris. Pour Owen (1868), les félins femelles n’ont ni os ni cartilage « dans le prépuce ». De même Schmalltz (1911) ne décrit dans le gland clitoridien du chat qu'un pro- longement fibreux du corps caverneux. Voici ce que l'étude anatomique et microscopique de ces organes nous a montré chez plusieurs lions et lionnes, une panthère, un serval, ainsi que sur nombre de chats et chattes : I. Os pénien. — À. Le gland de trois lions adultes contient un os pénien, long de 1 centimètre environ, qui se termine vers le sommet du gland par une pointe fibreuse. Dans la portion osseuse, l'os pénien a un diamètre antéro- postérieur de 1m5 et un diamètre latéral de 08. En avant de sa base, qui fait suite au septum des corps caverneux, l’os est muni de deux prolonge- ments ou ailerons latéraux. B. Un serval jeune, adulte, montrait un os pénien long de 6 millimètres, encore cartilagineux en certains points; comme chez le lion, il est aplati laté- ralement. C. L’os pénien du chat domestique est long de 5 millimètres et large de Ommÿ en moyenne; près de sa base, il se prolonge en deux ailerons latéraux. Chez le Felis mitis, l'os pénien, long de 8 millimètres, est une tigelle osseuse à 166 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE diamètre antéro-postérieur de 0®"6 et à diamètre latéral de Ommn04. Cet osse- let, dépourvu d’ailerons latéraux, occupe le septum médian du corps caver- neux qui s'étend jusqu'au sommet du gland. IT. Squelette clitoridien. — Un lionceau femelle et une Jeune panthère présen- taient, dans le gland du clitoris, un cordon de tissu conjonctif serré, analogue ‘à celui des corps caverneux embryonnaires et se continuant à sa base avec les corps caverneux. Sur une lionne adulte, les corps caverneux se prolongent dans le gland sous la forme d’un cordon aplati latéralement, d’un diamètre antéro-postérieur d’un millimètre et d’un diamètre transversal de 07, Dans l’axe de ce cordon s'étend, sur une longueur de 2 millimètres environ, un osselet d’un diamètre dorso-ventral de Om®4 à Omn8 et d’un diamètre latéral de Onm?, Cet osselet se termine, en avant et en arrière, en pointe. La plupart des chattes que nous avons examinées avaient dans le gland du clitoris un cordon fibreux large de 02, correspondant à la portion moyenne et fibreuse des corps caverneux qu'il prolongeait du côté distal. Ce cordon était formé de tissu fibreux ou vésiculo-fibreux à lamelles concentriques. Sur une chatte, âgée de trois ans environ, nous avons rencontré, dans ce cordon, un nodule osseux long d’un demi-millimètre, d’un diamètre dorso-ventral de OmmOS et d'un diamètre latéral de O""1{. Cet osselet montrait sur la coupe quatre ou cinq rangées de cellules osseuses d'avant en arrière, et neuf à dix rangées de cellules osseuses de droite à gauche. Sans l'examen microscopique, il aurait été impossible de voir cet osselet. Résultats et critique. — Les félins possèdent donc un os pénien. Quant au squelette glandaire du elitoris, il est représenté d'abord, comme celui du pénis, par un prolongement fibreux ou vésiculo-fibreux du corps caverneux; plus tard, il peut se transformer partiellement en tissu OSseUx. Ces faits offrent un grand intérêt au point de vue morphologique et histogénétique. On sait que, primitivement, les conduits excréteurs du rein et l'utérus s'ouvrent dans une cavité commune, ou sinus urogénital. Dans le sexe mâle, le sinus urogénital reste indivis et aboutit à la base du tubercule génital dont la face postérieure est creusée en gouttière, limitée laléralement par les replis urogénitaux. Cette gouttière se trans- forme peu à peu en canal urétral par la soudure postérieure ou dorsale des replis urogénitaux. Dans le sexe femelle, le sinus urogénital se cloisonne dans sa portion proximale et se divise en un canal inférieur ou ventral (urètre) et un canal supérieur ou dorsal (vagin) (1). Chez les félins, le cloisonnement ne porte que sur la portion proximale du sinus urogénital, dont la portion distale persiste à l’état d'un long canal com- mun aux organes urinaires et génitaux; ce canal commun est le vesti- bule urogénital où génito-urinaire. I s'ouvre en dehors par une fente antéro-postérieure ou vulve, limitée par le rebord cutané des petites (4) Voir Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 mai 1891, p. 313, et Journal de l’Anat., 1892, p. 269. | SÉANCE DU 26 JUILLET 4167 lèvres. La commissure supérieure de la vulve répond au périnée et sa commissure inférieure loge le clitoris. Chez la femelle, le tubercule génital ou ébauche du clitoris possède les mêmes matériaux que celle du pénis, mais ses replis latéraux ou urogénitaux, qui chez le mâle s’accroissent en longueur en suivant l'allongement du pénis, s'étendent sur toute la hauteur de la fente vulvaire dont ils constituent le bord libre ou les petites lèvres. Comme l’urètre mâle, la gouttière sus-clitoridienne (1) se munit d'un plexus veineux ou érectile continu avec les bulbes du vestibule. Le gland clitoridien est bifide dans sa moitié inférieure et les replis qui limitent la gouttière sus-glandaire se continuent avec les petites lèvres. La moitié supérieure, ou gland proprement dit, ‘est la termi- naison même du corps caverneux et de ses enveloppes (2). Chez la femelle, une invagination glando-préputiale sépare et décolle la portion supérieure ou dorsale du clitoris d'avec la portion axiale du gland; elle gagne les faces latérales, mais n’arrive pas à entamer la face inférieure du gland, laquelle, de chaque côté, se continue avec les petites lèvres (frein du clitoris). De plus, l'invagination glando-clitori- dienne reste longtemps, sinon toujours, à l’état de lame épithéliale pleine; ce n’est que par places que nous avons observé, chez la femelle adulte de félins, des corps concentriques semblables à ceux qui prési- dent, chez le mâle, au détachement du prépuce d'avec le gland. Les femelles présentent done à cet égard un retard de développement ana- logue à celui que nous avons signalé (3) dans l'invagination glando- préputiale des mâles chätrés. Si, chez la femelle, le gland clitoridien continue à rester relié aux replis génitaux, si l'invagination glando-préputiale se limite en bas et sur les côtés, si la lame épithéliale persiste à l’état plein, tous ces phé- nomènes prouvent la persistance d'un stade embryonnaire en ce qui concerne la croissance du tubercule génital femelle. II en va tout autre- ment du vestibule urogénital qui, par son accroissement en largeur et en hauteur, l'emporte considérablement sur la portion homologue du canal urétral du mâle. Quant aux cellules qui constituent le clitoris, elles possèdent les mêmes (1) Nous décrivons les parties en supposant l'animal debout sur ses quatre membres. (2) I faut décidément abandonner l'erreur, qu’on trouve encore un peu partout dans les auteurs, à savoir que le gland du pénis ou du clitoris est le renflement antérieur du corps spongieux ou des bulbes du vestibule. Les corps caverneux se prolongent dans le gland et s'étendent de chaque côté de l'os pénien, dont l'extrémité postérieure se développe dans le septum médian même des corps caverneux. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 juin 1913, p. 1405. 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qualités originelles et évolutives que chez le mâle : le prolongement glandaire des corps caverneux débute à l’état d’un cordon de cellules conjonctives serrées, et, par places, elles se transforment chez l'adulte en tissu osseux. Les ébauches des organes génitaux externes sont iden- tiques dans les deux sexes; si leur croissance est inégale et si la diffé- renciation se fait déjà pendant la période embryonnaire, c’est-à-dire sous la seule influence du testicule ou de l'ovaire, elles ne conservent pas moins les mêmes propriétés d'élaborer des tissus de même espèce dans l’un et l’autre sexe. Il est vrai que cette évolution des parties se fait, chez le mâle et la femelle, dans des proportions différentes. INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE CYTOZYME ET COAGULABILITÉ DU SANG, par J. BorDET et L. DELANGE. Nous avons montré antérieurement (1) que l’un des éléments forma- teurs de la thrombine, le cytozyme, répandu en abondance dans les plaquettes sanguines et les extraits de tissus, est un lipoïde qu’on peut obtenir aisément en solution dans l'alcool, le toluol, le chloroforme, etc. Ce lipoïde s’unit à un élément présent dans le sérum (et que nous avons nommé Sérozyme) pour donner de la thrombine. Sous forme d’émulsion obtenue en délayant dans un peu de solution physiologique le résidu de l’évaporation d’une solution alcoolique ou toluolée, le cytozyme hâte considérablement la coagulation lorsqu'on l’ajoute soit à du sang complet qu'on vient d'extraire, soit à du plasma oxalaté, débarrassé des éléments cellulaires par centrifugation pro- longée ou (suivant la technique de Cramer et Pringle) par filtration à travers la bougie Berkefeld, et auquel on restitue des sels calciques solubles. Dans ces conditions, les suspensions de cytozyme ne seraient-elles pas justiciables de certaines applications thérapeutiques, soit pour com- battre les états hémophiliques, soit surtout pour arrêter les hémorragies? On conçoit combien il serait désirable, en obstétrique notamment, de posséder un médicament capable d'activer la prise en caillot du sang sorti des vaisseaux, tout en ne compromettant pas la fluidité du sang circulant. Nous savions déjà par nos expériences antérieures que l'injection de cylozyme dans les veines du lapin est bien tolérée, mais il fallait recher- cher si le sang, extrait peu de temps après une pareille injection, se (1) Bulletin de la Société royale des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, octobre 1912, et Annales de l'Institut Pasteur, mai 1913, SÉANCE DU 26 JUILLET 169 coagule avec une rapidité inusitée. Nous nous bornons, dans la présente note, à considérer celte question. L'expérience répond affirmativement, et de la manière la plus nette. Du muscle de lapin, préalablement desséché, est traité par l'alcool ; cet extrait filtré, puis évaporé, laisse un résidu qu'on reprend par le toluol : on a ainsi une solution toluolée très riche en cytozyme. On en évapore une certaine quantité (2 c.c. par exemple). Le résidu onctueux et jaunâtre est délayé dans 5 c.c. de solution physiologique stérile et donne une émulsion très trouble que l'agitation rend bien homogène. On met à nu la carotide d'un lapin, on extrait, à l’aide d’un tube paraf- finé, une dizaine de centimètres cubes de sang, qu’on verse dans un large tube de verre, lequel est préservé ensuite de toute agitation. Immé- diatement après cette première saignée, on injecte dans-la veine de l'oreille l’émulsion de cylozyme. On n'observe aucun symptôme. Environ deux minutes plus tard, on fait une nouvelle prise de sang, qu'on déverse comme la première fois en tube de verre. Dans les deux tubes, la coagulation débute, comme on peut le prévoir, rapidement contre la paroi. Mais dans le premier, le revètement de caillot ne s’épaissit que très lentement. Dans le second, au contraire, la coagulation gagne le centre du liquide avec une promptitude surprenante : le sang est coagulé en bloc sept à huit minutes après la saignée; on peut retourner le lube sans que rien ne s'écoule. On retourne le premier tube une demi-heure après la saignée; la presque totalité du sang se répand, on ne trouve qu'un mince manteau solide tapissant la paroi. Donc, l'injection de cytozyme ne détermine pas d'accidents, mais pro- duit cet effet remarquable d'activer grandement, dans le sang extrait, la propagation de la coagulation à la masse entière du liquide et de pro- voquer ainsi la formation du caillot compact. On peut aussi, au lieu de saigner le même lapin à deux reprises, avant et après l'injection de cytozyme, prendre deux lapins de même poids, injecter l’un de cytozyme, puis les saigner tous deux. La différence de coagulabilité est très grande, les résultats confirment entièrement ceux que nous venons de signaler. Chose remarquable, la paraffine ne protège pas efficacement contre la coagulation le sang provenant de lapins injectés de cytozyme. Ce sang se solidifie promptement même si on le maintient en vase paraffiné. À cet égard, la différence avec le sang normal est extrêmement frappante. Ceci corrobore l’idée que le contact avec le verre, qui favorise si nette- ment la coagulation, agit notamment en libérant le cytozyme des pla- quettes. Nous avons recherché siles animaux injectés de cytozyme ne présentent pas, après quelque temps, en raison d'un phénomène réactionnel, une phase négative, c’est-à-dire de faible coagulabilité ou d'incoagulabilité du sang. Nous n'avons rien constaté de semblable. Mais les effets de l'in- 170 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE jection ne semblent pas être très persistants : après une demi-heure par exemple, le sang extraitne montre plus qu'une coagulabilité légère- ment supérieure à la normale. À vrai dire, pour l'utilisation éventuelle du cytozyme en cas d'hémorragie, l'essentiel serait que le sang s’échap- pant pendant les premiers moments après l'injection, fût très riche en principe coagulant de manière à pouvoir se transformer promptement en caillot. Il va sans dire que des recherches complémentaires s'imposent avant qu'on puisse tenter l'emploi thérapeutique du cytozyme. Notamment, il convient de préciser la dose minimale active ; nous comptons étudier aussi, comparativement, l'influence coagulante sur le sang humain, des cytozymes d'origines animale et humaine, etc. v ({nslilut Pasteur de Bruxelles.) RECHERCHES SUR L'ÉOSINOPHILE ET L'ÉOSINOPHILIE. PROPRIÉTÉS PHAGOCGYTAIRES DE L'ÉOSINOPHILE (Troisième note), par M. WEINBerG et P. SÉGUIN. Mesnil (14895) a constaté, le premier, que les éosinophiles des vertébrés inférieurs sont capables d’englober et, jusqu'à un certain point, de digérer les bactéries. Nattan-Larrier et Parvu (1909) ont étudié in vitro les propriélés phagocytaires des éosinophiles du sang de l'homme vis-à-vis du bacille typhique et du staphylocoque. Paschef (1911) a signalé, dans des frottis de pus de conjonctivite, quelques staphylo- coques englobés par des éosinophiles. Ces faits intéressants n'ont cependant pas suscité, à notre connaissance, des recherches systéma- tiques sur les propriétés phagocytaires des éosinophiles. Pour pratiquer nos expériences, nous avons choisi des cobayes neufs dont l’exsudat péritonéal était riche en éosinophiles (20 à 40 p. 100). A côté des éosinophiles polynucléaires et quelquefois mononucléaires, on ne rencontre le plus souvent dans de tels exsudats que des monocytes à l'exclusion de toute autre forme de leucocytes granuleux. Technique. — On prélève quelques gouttes d'exsudat en ponctionnant aseptiquement le péritoine d'un cobaye avec une pipette effilée. On mélange trois gouttes d'exsudat et une goutte d'une émulsion préparée en diluant, dans de l’eau physiologique stérile, les corps phagocytables (poussières, microbes, cellules végétales et animales, etc...). On reprend le mélange dans une pipette capillaire que l’on ferme à la veilleuse et que l’on porte dans une étuve réglée à 38-39 degrés. Après une heure, on fait des frottis que l’on traite par la méthode de Pappenheim (May-Giemsa). l SÉANCE DU 6 JUILLET 171 Nous avons obtenu les résultats suivants : 1° Les éosinophiles englobent les poussières inertes (noir animal finement pulvérisé) ; quelquefois les particules englobées sont nettement contenues dans des vacuoles; 2° toutes les espèces microbiennes que nous avons utilisées dans nos expériences ont été englobées par les éosinophiles de l’exsudat (staphylocoque, sareine jaune, streptocoque, gonosoque, méningocoque, B. typhique, 8.coli, B.subtilis, B. anthracis, B. diphtérique, B. tuberculeux, Spirochaete qallinarum). Les meilleurs résultats ont été obtenus avec staphylocoque, sarcine, gonocoque, B. typhique, B. coli, B. tuberculeux. Il n’est pas rare de rencontrer 10 à 15 microbes et plus dans une seule cellule. Les microbes sont très souvent contenus dans des vacuoles digestives. Les éosinophiles mono- nucléaires de l’exsudat phagocytent les microbes aussi bien que les polynucléaires éosinophiles. Nous avons suivi la digestion intracellulair 2 du Z. subtilis. Déjà, au bout d’une heure, certains bacilles englobés prennent mal le Gram. Ils ont un aspect granuleux caractéristique. Puis les bacilles passent du bleu clair au bleu très pâle et deviennent acidophiles. À partir de ce stade, ils sont difficilement observables et disparaissent au milieu des granulations éosinophiles; 3° Les éosino- philes phagocytent les spores de Monilia albicans et avec plus d'intensité encore celles de Sporotrichum Beurmanni. Les éosinophiles sont parfois bourrés de spores jusqu’à en éclater, leur noyau étant souvent comprimé et déformé par les spores englobées ; 4° Dans le cæcum du cobaye on rencontre fréquemment une grande abondance de petits flagellés piriformes à 4 cils antérieurs. En mélangeant une dilution de contenu intestinal à de l’exsudat périlonéal, nous avons observé quelques flagellés indiscutablement phagocytés par les éosinophiles. Le protozoaire est englobé entièrement par le _.leucocyte; son noyau se colore faiblement, son protoplasme pâlit et, quand la digestion est complète, on peut observer une grande vacuole claire à côté du noyau de l’éosinophile. On oblient des résultats analogues en mélangeant à de l’exsudat péritonéal du sang de souris fortement infestée par le trypanosome du surra. Les trypanosomes englobés sont très altérés, reconnaissables surtout à leur noyau et à leur blépharoblaste ; 5° Enfin les globules rouges (souris, mouton, poule) peuvent excep- tionnellement être phagocylés par les éosinophiles. Englobés entie- rement par le leucocyte, on voit leur protoplasme de rouge brique devenir jaune päle et disparaitre complètement dans une grande vacuole claire. Au cours de la digestion les globules rouges ne se désagrègent pas pour former des granulalions éosinophiles. En résumé, malgré la surcharge de leurs granulations, les éosino- philes sont capables d’englober et de digérer tous les corps phago- cytables par les autres variétés leucocytaires. Ils se comportent ELA IC 172 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réellement comme des pantophages, lorsque, in vitro, on met un grand nombre de ces cellules en présence d'un objet approprié. Il y a tout lieu de penser que dans l'organisme les éosinophiles ont rarement l'occasion de phagocyter des microbes et surtout des cellules, ces fonctions étant normalement remplies par des leucocytes mieux à adaptés à l'englobement et à la digestion des corps étrangers. Par contre, les éosinophiles seraient plus adaptés à la résorption de certains produits toxiques. Nous avons montré récemment que les éosinophiles étaient attirés, de préférence aux autres leucocytes, par des produits toxiques, spécialement parles toxines vermineuses. Nous avons prouvé de plus que l’on pouvait, par des injections répétées de produits parasitaires, obtenir des éosinophilies intenses en renforçant ainsi la sensibilité chimiotactique de ces leucocytes. Les faits suivants nous paraissent prouver encore l’affinité spéciale des éosinophiles pour les toxines vermineuses. Nous avons pu provoquer chez un cobaye à forte éosinophilie sanguine, sensibilisé par des injections répétées de liquide hydatique, une éosinophilie péritonéale intense par injection dans le péritoine de 5 c.c. de liquide hydatique. L'activité phagocytaire des éosinophiles de cet exsudat s'est montrée très fortement diminuée alors que celle des autres leucocytes est restée très marquée. Les éosinophiles ayant subi in vivo le contact prolongé de la toxine vermineuse sont devenus impropres à remplir leurs fonctions de phagocytes in vitro. Nous avons étudié les propriétés phagocytaires des éosinophiies de l’exsudat normal du cobaye mis en contact in vitro avec du liquide hydatique (3 gouttes d’exsudat péritonéal, 1 goutte de liquide hydatique pur ou dilué). Nous avons pu ainsi constater les faits suivants : 1° Si l’on mélange à l’exsudat péritonéal des microbes dilués dans du liquide hydatique, la phagocytose se produit à peu près comme dans l'expérience témoin sans liquide hydatique; 2° si on laisse en contact, pendant une heure à l’étuve à 38 degrés, le mélange exsudat-liquide hydatique et qu'au bout de ce temps l’on ajoute des microbes à ce mélange, les éosinophiles deviennent presque complètement incapables de phagocyter les bactéries : 3° cette inhibition est spécifique ; les autres cellules de l’exsudat gardent leurs propriétés phagocytaires, après con- act avec la toxine vermineuse; 4° l’inhibition de la phagocytose est d'autant plus intense que le liquide hydatique est plus riche en anti- gène; 5° en employant un liquide hydatique fortement dilué (par exemple au 1/20), on n'empêche que très faiblement la phagocytose. Pour expliquer ces résultats, nous supposons que les éosinophiles absorbent l’antigène hydatique avee lequel on les met en contact. Une résorption trop. grande d’antigène hydatique les rendrait inaptes à , SÉANCE DU 26 JUILLET 173 remplir leurs fonctions phagocytaires. Nous espérons vérifier bientôt cette hypothèse et apporter des preuves expérimentales de l'absorption des toxines vermineuses par les éosinophiles. DE LA TOXICITÉ DES EXTRAITS DE POUMONS D'ANIMAUX NORMAUX (Troisième communication), par Lyrcakowsky et ROUGENTZOFF. Dans uos deux communications précédentes, nous avons exposé les résultats de nos expériences sur des lapins auxquels nous avons injecté des extraits de poumons de lapins mêmes. Dans nos recherches sui- vantes, nous nous sommes servis des cobayes pour étudier sur eux l’action d'extraits de poumons de cobayes et de lapins. La préparation de ces extraits était analogue à celle que nous avons em- ployée pour les extraits de poumons de lapins. Pour débarrasser l'organisme de son sang, nous l’avons lavé par l'aorte abdominale et par la trachée. 4 Après avoir retiré les poumons de la cage thoracique, nous les avons bien exprimés, mis sous presse entre des feuilles de papier filtré et stérilisé, broyés dans un mortier jusqu’à la consistance d’une bouillie. Après cela, nous avons pesé ses extraits, nous les avons mélangés à de l’eau physiologique avec 1/4 p. 100 d’acide phénique dans une proportion telle qu'un gramme de poumon correspondit à 10 c.c. d’eau physiologique. On l’extrayait à froid pendant vingt-quatre heures, et cet extrait on le filtrait ensuite. L'extrait préparé de cette façon fut injecté aux cobayes dans la veine jugulaire et les résultats furent les suivants : EL. — L'extrait pulmonaire du cobaye, injecté à la dose de 0,1 c.c. pour 100 gr. de poids d'animal, n'avait provoqué aucune réaction. II. — Mélangé à du sérum frais du cobaye à la dose de 0,93 pour 100 gr. de poids, cet extrait n'a pas paru être mortel pour six de nos cobayes. Dans un cas où le sérum de cobaye fut remplacé par celui de lapin, le cobaye fut tué une demi-heure après l'injection. Nous avons étudié de plus la toxicité d'extraits de poumons de lapin sur des cobayes. Ces extraits ont été employés soit dans leur état pri- mitif, soit en combinaison avec des sérums, et les résultats furent les suivants : I. — Des extraits pulmonaires de lapins, qui tuaient le lapin à la dose de 0,1 pour 1.000 gr. de poids d'animal, ayant été injectés dans Bioocre. Comptes RENDUS. — 1913, T. LXX V. 12 A7 ‘ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - la veine jugulaire aux cinq cobayes à la dose de 0,1 pour 100 gr. de poids, n'avait tué aucun d’eux, et chez deux seulement nous avons remarqué des accès de faiblesse apparus peu après l’injection. IT. — Ces mêmes extrails chauffés une demi-heure à la température de 56 degrés, pris à la dose de 0,1 gr. pour 100 gr. d'animal et mélangés à du sérum de cobaye à la dose de 0.23 c.c. pour 100 gr. de poids, n’ont pas été mortels pour nos cobayes. III. — Sur douze cobayes, nous avons constaté que si on aclivait les extraits chauflés de lapins avec du sérum de lapin même, le mélange devenait mortel pour nos cobayes à la condition de prendre une quan- tité suffisante de sérum, c’est-à-dire pas moins de 0,23 si la dose d'extrait est de 0,1 pour 100 gr. de poids d'animal. L'innocuité du sérum de lapin seul pour le cobaye a été contrôlée. IV. — Nos dernières expériences nous permettent de supposer que l’innocuilé relative des extraits de poumons de lapin pour les cobayes tient à la quantilé iasuflisante de la substance thermolabile qui, pour agir sur les cobayes, devrait être prise dans des proportions plus fortes. Nous avons essayé de renforcer les extraits non chauffés d'extraits de poumons de lapins en leur ajoutant du sérum de lapin, et nous avons vu, dans six expériences, qu'une telle combinaison pouvait être mor- telle pour le cobaye, à une dose de sérum relativement moindre (0,2c.c pour 100 gr. de poids) que celle qu'on prendrait pour combiner l'extrait chauffé et le sérum. V. — Le tableau de la mort des cobayes auxquels on introduit dans la veine les extraits aclifs de poumons de lapins, diffère légèremeut de celui que nous avons observé chez les lapins. L'animal, aussitôt après l'injection, fait quelques mouvements convulsifs assez violents; retiré de la table d'opération, il se met sur le côté, respire difficilement, réagit faiblement sur les exitalions extérieures, la patte de derrière est paralysée, la mort survient lentement. À l'autopsie : les poumons sont atélectasiés, le cœur est rempli de sang veineux; il y à du sang liquide et des caillots dans la veine cave, l’aorte est vide et, dans l'intestin, on remarque des phénomènes de slase. Conclusions. — 1° Les extraits de poumons de cobayes, à la dose de 0,1 c.c. pour 100 gr. de poids d'animal, employés tels que ou en combi- naison avec le sérum d'animal du même espèce, ne tuent pas le cobaye. 20 L’extrait non chauffé de poumon de lapin, pris à la dose dix fois plus forte (suivant le poids d'animal) que celle qui est mortelle pour le lapin, ne produit aucune action évidente sur le cobaye. 3° Dans nos expériences sur les cobayes, son sérum, comme agent activant des extraits de poumon de lapin, nous à paru insuffisant, comme nous l'avons déjà observé dans nos expériences sur des lapins. SÉANCE DU 26 JUILLET 475 % Le sérum de lapin active l'extrait chauffé de poumon de lapin à la dose de 0,23 c.c. pour 100 gr. de poids. 5° L'action faible sur le cobaye de l'extrait non chauffé de poumon de lapin s'explique par la trop petite quantité de substance thermolabile. 6° La substance thermostabile de l'extrait de poumons de lapins en combinaison avec une quantité suffisante de substance thermolabile a une action coagulante sur le sang circulant du cobaye. (Travail du laboratoire de M. le professeur Metchnikoff.) RECHERCHES SUR LA TOXICITÉ D'EXTRAITS DE SARCOSPORIDIES ET D'AUTRES SPOROZOAIRES, par F. MESsniz, E. CuaATronN et Ca. PÉRARD. L'action toxique des grosses sarcosporidies de l'æœsophage du mouton a été découverte par L. Pfeiffer (1); les caractères du poison (action spécifique sur le lapin, passage à la bougie de porcelaine, sensihilité à la chaleur et aux agents chimiques) ont été déterminés par Laveran et Mesnil (2), qui l'ont appelé sarcocystine. Récemment, Teichmann et Braun (3) ont complété nos connaissances sur cette toxine et préparé un sérum antitoxique. L'extrait glycériné des grosses sarcosporidies de f’æsophage des buffles des pusatas hongrois à les mêmes propriétés toxiques spéci- fiques pour le lapin (4). Il en est probablement de même de la sarcocys- tine du lama, d'après les expériences de Rievel et Behrens (5), bien que ces auteurs aient parlé aussi d’une action toxique pour les souris. Dans tous ces cas, il s'agit des grosses sarcosporidies ovoïdes, qui ne sont plus à proprement parler des parasites de la fibre musculaire. Sabrazès et Muratet (6) ont montré les premiers que les sarcosporidies intramyoplasmiques, fusiformes ou filamenteuses, renferment aussi (1) L. Pfeiffer. Die Protozoen als Krankheitserreger, p. 123, 2° édition, Iena, Fischer, 1891. (2) Laveran et Mesnil. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. XLI, 29 avril 1909, p- 311. (3) Teichmann. Arch. f. Protistenk, t. XX, 1910, p.97; Teichmann et Braun, Ibid., t. XXI, 4911, p. 351. (4) Voir analyse par F. Mesnil du travail de Rievel et Behrens (Bull, Inst. Pusteur)-p. 218,1 JL (5) Rievel et Behrens. Centralbl. f. Bakter., 1, Origin., t. XXXV, 1913, p. 341. . (6) Sabrazès et Muratet. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, 1943, p. 661. # 176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une toxine pour le lapin, en expérimentant avec les longues sarcospori-- dies du cheval. Ils n’ont pas établi l'action spécifique. Nous avons voulu compléter cette étude comparée et l’étendre à d’autres sporozoaires. Nous donnons aujourd’hui nos premiers résultats. Nous avons d’abord reconnu que les sarcosporidies du porc ren- ferment une sarcocystine. En raison des faibles dimensions de ces parasites, nous n'avons pas essayé de les séparer du muscle qui les ren- ferme (l'extrait glycériné de muscle de porc est inoffensif pour le lapin) et nous avons passé au broyeur Latapie des muscles de porc assez forte- ment parasités. Le produit du broyage a été mélangé avec une fois ou une fois et demie son poids de glycérine et conservé dans ces condi- tions. Au moment des injections, nous diluions une quantité déterminée de ce mélange glycériné, — passé auparavant, ou non, à travers un linge, — dans deux fois environ son volume d’eau physiologique, et nous injections le liquide surnageant sous la peau de lapins de 500 à 900 grammes. La quantité injectée, évaluée en poids de muscle sar- cosporidié, a varié de 1 à 2 grammes, renfermant au plus 0,1 à 0,2 grammes de parasites. Dans tous les cas, les lapins ont été pris, au bout de deux heures environ, de diarrhée ; la température s'est abaissée de 3 à 5 degrés et les animaux (cinq en tout) ont succombé de cinq heures et demie à sept heures et demie après l'injection. Ces phénomènes sont identiques à ceux que l’on obtient avec la sarcocystine du mouton. L'action de la même toxine sur le cobaye, le rat et la souris, n’est pas appréciable. Nos essais, pour mettre en évidence, chez le lapin, une toxine de la sarcosporidie de la souris, ont été infructueux. Nous sommmes partis de muscles très fortement sarcosporidiés, tels qu'on les observe au moment de la mort dans les infections spontanées des souris (1). Dans une première expérience, nous avons cherché à extraire le poison par broyage dans l’eau distillée ; le liquide, filtré au Berkefeld, s’est montré sans action sur le lapin. Dans tous les autres cas, qui ont porté sur quatre souris sarcosporidiées, les muscles ont été traités par la glycé- rine, après avoir été finement coupés et broyés avec adjonction, ou non, de sable. Cinq lapins (un adulte et 4 jeunes, l'un d'eux ne pesant que 370 grammes) ont résisté à l'injection d'une dose d'extrait correspon- dant à 0,5 à 1,5 grammes de muscles contenant près de la moitié de leur poids de parasites. Des essais d'intoxication du rat et de la souris sont également restés sans effet. Ce résultat, chez le lapin, nous a de prime abord surpris. Mais il con- (1) Ces souris proviennent de l'élevage de M. Borrel, à l’Institut Pasteur. Nous sommes reconnaissants à M. Contamin de nous les avoir procurées. SÉANCE DU 26 JUILLET 177 | vient de remarquer que, dans tous les cas où une action a été notée, il s'agissait de sarcosporidies d'animaux (Ruminants, cheval, porc) très éloignés zoologiquement du lapin. Peut-être l'animal sensible à la sar- cocystine de souris est-il à trouver en dehors des Rongeurs. Un essai sur un Jeune chat a été infructueux. L'an dernier, Besnoit et Robin (1), de l'Ecole vétérinaire de Toulouse, ont fait la très intéressante découverte de parasites dermiques de la vache, qu'ils ont classés parmi les sarcosporidies. Ils ont eu l’idée de rechercher une sarcocystine dans ces kystes cutanés, et ils ont constaté que l'extrait glycériné, inoculé dans la veine du lapin, tue cet animal avec les symptômes que produit la sarcocystine ; et même, à la dose de 40 centigrammes de lésion fraiche en extrait glycériné, le lapin succombe en deux heures et demie. Ce poison agit aussi en injection sous-cutanée (renseignements épistolaires du professeur Besnoit). Il est sans action chez le cobaye et le rat. M. Besnoit a eu l’amabilité de nous envoyer quelques fragments de lésions dans la glycérine. L’extrait que nous en avons obtenu a été injecté, dilué dans l’eau physiologique, sous la peau ou dans la veine de jeunes lapins. Un lapin inoculé sous la peau et un autre dans la veine, à des’ doses correspondant environ à 0,50 — 0,30 gr. de matière fraiche, n'ont pas réagi. Mais un troisième animal, plus jeune (de 310 grammes), qui a recu sous la peau l'extrait de près de 1 gramme de substance, a montré tous les symptômes de l’empoisonnement sar- cocystinien (mort en six heures, température au-dessous de 36 degrés). Nos résultats ne diffèrent donc de ceux de Besnoit et Robin qu'au point de vue quantitatif. Toujours grâce à l’amabilité de M. Besnoit, nous avons pu étudier histologiquement le parasite en question et nous nous sommes con- vaincus qu'il est très voisin du (Gastrocystis qiruthi, de la caillette du mouton, auquel l’un de nous a consacré une étude (2), et dont la place systématique reste énigmatique. Nous avons cherché à mettre en évi- dence une toxine de ce (rastrocystis et, à cet effet, nous avons préparé un extrait glycériné d’une cinquantaine de kystes parasitaires pouvant peser en tout 3 milligrammes. Le lapin, de 800 grammes, inoculé sous la peau avec l'extrait dilué dans l’eau physiologique, n’a réagi que par une élévation thermique. La dose élait évidemment faible, mais pourtant comparable. aux doses minima mortelles indiquées par Besnoit et Robin. Nous avons encore fait quelques essais infructueux sur divers spo- rozoaires. Un lapin de 670 grammes, inoculé avec l'extrait glycériné de 1 e.c. (1) Besnoït et Robin. Revue vétérinaire, novembre 1912. (2)2Chatton.'Arch::Zool."expér, (5),°t, IV, 4910, N'ebR.;:p: 119. 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de broyage de l'intestin d’un jeune lapin très fortement coccidié, n’a succombé qu’au bout de huit jours. Des extraits glycérinés de deux Cnidosporidies ont été préparés par l’un de nous au laboratoire de Banyuls-sur-Mer : extrait d’une centaine de disques de 3 millimètres de diamètre, et moins, de Sphæromyxa balbianii de la vésicule biliaire du poisson marin Cepola rubescens ; extrait de foie au même poisson fortement infiltré de Vosema (ou (ilugea) ovoidea. La moitié de chacun de ces extraits a été inoculée à un lapin de 600 grammes; un quart à une souris; le dernier quart à une grenouille. Tous ces animaux ont survécu. Nous nous proposons de continuer ces recherches avant d'en tirer des conclusions. CULTURE DE QUELQUES PROTISTES MARINS. AMIBES CYSTIGÈNES ET ACYSTIGÈNES, par ÉDouARD CHATTON. Au mois d'octobre 1911, au laboratoire Arago à Banyuls-sur-Mer, j'ai ensemencé soit sur un milieu de Musgrave et Clegg, dont l’eau de condensation était remplacée par une égale quantité d’eau de mer stérile, soit sur un milieu de composition analogue à celui de Musgrave et Clegg, mais à base d’eau de mer, des matériaux variés, algues, posi- donies, vase, pris dans la mer, ou dans les bacs de l'aquarium du laboratoire Arago. J'ai obtenu ainsi des cultures de divers protozoaires : 1° Amibe pelliculée ne formant pas de kystes (A); Zv Deux petites amibes du genre Vahlkampfia également acystigènes (Bet C); 3° Une grosse et deux petites Vahlkampfia cystigènes (D, E et F); 4° Une Labyrinthula acystigène ; 5° Un Bodo cystigène; 6° Un cilié, Anophrys sarcophaga, cystigène. La culture de Labyrinthula s'est éteinte au bout de six mois, après le huitième passage. Les autres cullures, au contraire, sont encore prospères. Toutes se font en présence de piusieurs espèces bactériennes, dont certaines (culture À par exemple) ont la propriété rare de liquéfier la gélose. Je reviendrai sur ce point ultérieurement. J’attribue au fait de n’avoir pas réalisé la culture de ces protistes en présence d’une seule espèce bactérienne sélectionnée, les grandes variations constatées dans la végétation de quelques-unes des formes cultivées, en particulier le Æodo. Certains repiquages faits alors que SÉANCE DU 26 JUILLET 179 le tube ne montrait ni kyste ni forme végélative, ont donné lieu dans le tube suivant à des cultures luxuriantes. Dans un cas, celles-ci sont réapparues après trois cultures sans développement apparent. C'est très vraisemblablement à de telles variations qu'est due, comme l'a suggéré Klebs (1), l'apparition soudaine de formes Zodo dans la série des cultures réalisées par Jollos (2), du Gymnodinium fucorum, formes que cet auteur, en raison même de leur survenance, tenait pour les ga- mètes du Péridinien. Il n'y a pas lieu d’insister plus sur la culture de ce flagellé. Des Podo ou des Prowazekia ont été déjà cultivés sur gé- lose par divers auteurs, notamment par Mathis et Leger (3). Le Cilié hétérotriche Anophrys sarcophaga Cohn se comporte en culture comme lesamibes cystigènes. Au bout de trois ou quatre jours, il forme des kystes ellipsoïdaux dont la vitalité est prolongée, et desquels les infusoires sortent dès que les conditions leur sont favorables. Et ceci se produit souvent sur un petit nombre de kystes il est vrai, dans des cultures non repiquées. Un tube ensemencé le 6 mars 1912 à montré le 22 juillet 1913, parmi de nombreux kystes, dont beaucoup présentaient un contenu altéré, des individus libres en très bon état. Je reviendrai ultérieurement sur l’enkystement et la conjugaison. Les cultures d’amibes sont d’un intérêt particulier, parce qu'elles m'ont permis de mettre en évidence l'existence, dans la mer, d'amibes incapables de s'enkyster dans des conditions culturales où toutes les amibes terrestres, dulcaquicoles ou commensales passent par une forme de résistance. Je n'ai pas connaissance que des auteurs aient signalé des amibes complètement acystigènes en culture. Gauducheau (4), par culture de sa Vahlkampfia phagocytoides, sur milieu riche, gélose-bouillon peptoné, relarde considérablement l'enkystement. Mais il ne dit pas explicite- ment dans ses notes s’il arrive à le supprimer, ni ce que deviennent les amibes qui ont épuisé l'aliment bactérien. Les amibes acystigènes (gelliculée À, Vahlkampfia B et (©) dont il est question ici, sont cultivées dans les conditions mêmes où les cystigènes forment leurs kystes. Deux d’entre elles appartiennent morphologique- ment au genre Valkamp/ia, dont toutes les espèces sont cystigènes en culture. Sur 29 tubes de passage de l'amibe À, 26, dont le premier du 13 octobre 1911, ont montré des amibes parfaitement mobiles sans involution. Dans 3 tubes, la culture s'est éteinte. D'enkystement nulle part. (4) Verhandl. der Naturhist.-med. Vereins zu Heidelberg, t. XI, 1912. (2) Arch. f. Protistenk., t. XIX, 1910. (3) Parasitologie et path. hum. et anim. au Tonkin, 1911, Paris, Masson. (4) Bull. Soc. Path. exot., t. 11, 1909, p. 247 et 370. 180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les amibes £'et C sont plus fragiles. Au bout de trois ou quatre mois les cultures s'éteignent sans production de kystes. L'incapacité d'enkystement apparaîtra comme une conséquence de l'habitat dans ce milieu constant qu'est l'eau de mer. Mais il ne faudrait pas en conclure que les acystigènes sont plus étroitement adaptées que les cystigènes, ce serait inexact. Des trois cystigènes marines que je cultive, l’une est incapable de supporter la dilution du milieu Mus- grave et Clegg normal. Je poursuis l'étude de ces phénomènes, dont l'interprétation rigoureuse est subordonnée d’abord à la réalisation de cultures pures mixtes. Les trois amibes marines cystigènes forment leurs kystes dans les huit premiers, ou même dans les quatre premiers jours de la culture, comme les amibes terrestres, celles des infusions ou les commensales intestinales, dont nous conservons une vingtaine d'espèces au labo- ratoire. Les acystigènes À et C sont capables de végéter sur milieu Musgrave et Clegg normal sans modifications DOM ARE ou biologiques. PB s’y vacuolise et ne s’y cultive pas. (Laboratoire de M. le professeur Mesnil, à l'Institut Pasteur.) EXAMEN DES SÉRUMS DE CHEVAUX ATTEINTS D’ASCARIDIOSE PAR LA MÉTHODE D'ABDERHALDEN, par M. RUBINSTEIN et A. JULIEN. Abderhalden a montré que le sérum de femmes enceintes renferme des ferments protéolytiques capables de désagréger in vitro le tissu pla- centaire coagulé. Des ferments spécifiques analogues ont été également trouvés dans quelques maladies, comme cancer, tuberculose, maladie de Basedow, etc. Nous nous sommes demandé si le sérum d’animaux infestés par les helminthes renfermait également des ferments spéci- fiques vis-à-vis des substances albuminoïdes des toxines vermineuses. Le champ de nos recherches à été nécessairement bien restreint, car les toxines vermineuses ne renferment en général qu'une très petite quantité d'albumine. Le liquide péri-entérique de l’ascaride est un des rares produits parasitaires qui soient riches en substances albumi- noïdes. Nous avons donc porté nos recherches sur le sérum de chevaux infestés par l’Ascaris megalocephala. Nous allons donner d’abord la technique exacte du procédé employé, car il est très facile d'obtenir des résultats contradictoires si l'on ne suit pas rigoureusement tous les détails de la méthode d'Abderhalden. Technique. — Le liquide péri-entérique d’ascaride est porté à l’ébullition; la substance coagulée est jetée sur filtre et lavée à l’eau courante pendant SÉANCE DU 26 JUILLET 181 trente minutes. L’albumine lavée est bouillie pendant cinq minutes avec cinq fois son volume d’eau. Cette dernière opération est répétée plusieurs fois, jusqu’à ce que 5 c.c. de liquide filtré ne donnent plus de teinte bleue avec 1 c.c. d'une solution aqueuse de ninhydrine à 4 p. 100. L’albumine est conservée dans de l’eau distillée stérilisée entre une couche de chloroforme et une couche de toluol. Avant de s’en servir, il est nécessaire de vérifier si cette albumine préparée est utilisable pour la réaction (bouillir l’albumine et voir si l'eau d’ébullition après filtration donne la teinte bleue avec la ninhy- drine). Les sérums ont été utilisés le jour même où le sang a été recueilli; on ne s’est servi que de sérums absolument exempts d'hémoglobine. Nous nous sommes servis de sacs à dialyse n°5794 de la maison Schleicher et Schüll. Les sacs ont été vérifiés d’une part par une solution de peptonede soie à À p. 100 et d’autre part par une solution albumineuse à 5 p. 100. La pratique de l'expérience. — On verse dans un sac à dialyse 2 c.c. de sérum de cheval et on y ajoute un bloc d’albumine de 0,5 à 1 gramme. Le sac de contrôle ne reçoit que 2 c: c. de sérum. On dialyse contre 20 c.c. d’eau distillée stérile. L'eau distillée est protégée contre la souillure microbienne par une couche de chloroforme et de toluol; on verse également dans les sacs à dialyse une couche de toluol. On laisse l'appareil à dialyse pendant vingt heures à l'étuve à 37 degrés. Au bout de ce temps, on prélève 10 c.c. de dialysat qu'on fait bouillir avec 0,2 c.c. d’une solution de ninhydrine à 4 p. 100 pendant une minute. On commence par faire bouillir à la grande flamme de Bunsen, puis on continue pendant une minute à la veilleuse. On laisse refroidir et on note la coloration du liquide au bout de trente minutes. Quelquefois, on obtient immédiatement après le chauffage une teinte brune, à laquelle succède la coloration bleue caractéristique de la réaction. Parfois aussi Le tube garde une coloration mauve non spécifique. Nous avons étudié par cette méthode 31 sérums provenant de chevaux tués à l’abattoir hippophagique. La plupart de ces sérums ont été recueillis au moment même de l’abatage,; on notait ensuite, à l'autopsie des chevaux, tous les parasites qui se trouvaient dans leur canal. intestinal. Sur 20 sérums provenant de chevaux infestés par les ascarides, 18 ont donné une réaction d'Abderhalden franchement positive. Deux fois le sérum seul a donné aussi une réaction positive. Ce fait ne nous surprend pas, car Weinberg et Séguin ont montré que le sérum de chevaux por- teurs d’un grand nombre d’ascarides peut renfermer une certaine quan- tité dé toxine ascaridienne. Or, le liquide péri-entérique (riche en pep- tones) donne à lui seul la réaction de la ninhydrine. De 11 sérums témoins provenant de chevaux infestés par d’autres parasites, 8 ont donné une réaction négative. Sur 3 autres, 2 ont donné des résultats erronés parce qu'ils étaient un peu teintés par l'hémo- globine ; le troisième, parce que le sac à dialyse vérifié dans la suite s’est montré inutilisable. Il résulte de nos expériences que le sérum des chevaux infestés par 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les ascarides renferme des ferments capables d’atlaquer in vitro les substances albuminoïdes du liquide péri-entérique du parasite hébergé. Les faits que nous venons d'exposer prouvent une fois de plus que les sujets porteurs d'helminthes résorbent leur toxine vermineuse et éla- borent des substances spécifiques vis-à-vis de l'antigène. ({nstitut Pasteur, Laboratoire de M. Weinbergq.) SYNTHÈSE BIOCHIMIQUE D'HEXOBIOSES PAR ACTION DE L'ÉMULSINE DES AMANDES SUR LE GLUCOSE, par Em. BourQuELoT, H. HÉRissey et J. Corrre. La synthèse biochimique de divers polyoses, au moyen des ferments solubles, a déjà été tentée par plusieurs auteurs (Croft-Hill, Emmerling, Em. Fischer, E. F. Armstrong, elc.). D'une façon générale, on peut dire, de toutes les recherches tentées dans cette direction, ou bien que les chercheurs ont obtenu d'autres principes que ceux dont ils prévoyaient la synthèse, ou bien que les produits formés n'ont pas été caractérisés avec une précision suffisante. La réalité de la réversibilité des actions fermentaires étant à l'heure actuelle bien démontrée, il semble que nous soyons de ce fait mieux armés que nos devanciers pour poursuivre la résolution du problème proposé. Il est indiscutable que la synthèse biochimique, au moyen de l'inver- tine, du sucre de canne, hexobiose si répandu dans la nature, serait un résultat tout à fait suggestif, permeltant d’entrevoir la possibilité de la synthèse des autres polyoses naturels. Il se produit bien, en réalité, dans l’action de l’invertine sur un mélange de glucose et de lévulose, une action synthélisante démontrée par le changement de rotation de la solution ; le phénomène peut être observé en particulier dans l'alcool à 85 degrés (Em. Bourquelot et M. Bridel, expérience inédite). Mais de très grandes difficultés surgissent lors de l'extraction du saccharose éventuellement formé ; jusqu'à présent, on n’a pu réussir,sans le détruire lui-même, à le débarrasser du glucose et du lévulose qui restent non combinés, en grand excès. La question de la plus ou moins grande facilité d'extraction de l'hexo- biose formé a donc une importance pratique capitale. Il nous a paru par là même qu'il y aurait avantage à diriger nos recherches vers la synthèse biochimique d'hexobioses plus faciles à isoler que le sucre de canne. Ces synthèses, si elles se réalisaient, n’en seraient d’ailleurs pas moins décisives que celle de ce dernier, touchant la possibilité de l’action réversible des ferments qui hydrolysent les polyoses de lous ordres (hexobioses, hexotrioses, hexotétroses, etc.). SÉANCE DU 26 JUILLET 183 Une première simplification qui, au point de vue expérimental, appa- rait comme tout à fait rationnelle, a consisté à partir d’un hexose unique, le glucose d, et non d’un mélange d’hexoses. Parmi les sucres composés de deux molécules de glucose, actuelle- ment connus, nous avons envisagé successivement le maltose, le tréha- lose, le gentiobiose. La synthèse biochimique du maltose à été essayée par Croft-Hill, qui pense en avoir démontré la réalité, mais qui n’a pu extraire le maltose des produits de la réaction. Si la synthèse biochimique du tréhalose était ee on peut entre- voir que l'isolement de ce sucre serait grandement favorisée par son infermentescibilité au contact de la levure de bière; mais la tréhalase, agent présumé de celte synthèse, est communément accompagnée dans les organismes qui le sécrètent (Champignons par exemple) d’un grand nombre d’âutres enzymes dont l’action agirait sûrement comme pertur- batrice, au cours des expériences. Le gentiobiose peut être facilement débarrassé du glucose par la levure de bière haute; ïl est, d'autre part, hydrolysé par l’émulsine des amandes; aussi, nous a-t-il semblé que l'élude de sa synthèse biochi- mique pourrait être abordée avec profit. Nous n'avons pas oublié cepen- dant que l’émulsine des amandes est encore un ferment très complexe et qu'elle contient en particulier de la cellase, pouvant déterminer la formation de cellose, sucre isomère du gentiobiose ; mais on ne connaît malheureusement pas à l'heure actuelle de source de gentiobiose pure el nous ne pouvions pas retrancher autant de termes que nous l’aurions désiré à la complexité des phénomènes que nous voulions aborder. Quoi qu'il en soit, nous avons déjà obtenu des résultats très démonstratifs que nous sommes obligés de résumer très schématiquement et très briè- vement, dans cette note préliminaire : Sous l'influence de l’émulsine des amandes (0 gr. 25 à O gr. 50 pour 100 c.c.), des solutions aqueuses concentrées de glucose, additionnées soit de thymol, soit de phénol, soit de toluène, conservées à la tempé- rature du laboratoire, accusent une diminution notable de la rotation primitive. Exemples : 1. — Une solution aqueuse contenant sensiblement 40 grammes de glucose pour 100 c.c., additionnée de thymol, a passé en vingt-huit jours de +-40°24 (1—2) à + 3704". Il y a donc en une diminution de 3°20)'. IL. — Une solution aqueuse contenant sensiblement 50 grammes de glucose pour 100 c.c.,additionnée de toluène, a passé en trente-huit Jours de +590°40" à + 44036"; soit une différence de 604’. Les solutions qui ont subi l'action de l’émulsine sont chauffées pour détruire ce dernier ferment, puis diluées et soumises à l'action de la levure de bière haute. Lorsque la fermentation est terminée, on constate 184 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RE PE UD CRE AE RE que la liqueur reste réductrice et conserve un léger pouvoir rotatoire droit. Par chauffage avec l’acétate de phénylhydrazine, on observe la formation d'une osazone soluble à chaud, précipitable par refroidisse- ment. Sous l'influence de l'acide sulfurique dilué, à la température du bain-marie bouillant, on voit s’accroiître la rotation droite de la liqueur en même temps que le pouvoir réducteur; il en est de même par action de l’émulsine. Dans toutes les séries d'expériences, on a largement usé d'essais témoins (en vue de la marche de la réaction, de la vérification du glu- cose formé, etc.). Ces résultats indiquent nettement qu'il s’est produit par snlhèse biochimique, sous l'influence de l'émulsine des amandes, un ou plusieurs polyoses réducteurs, infermentescibles par la levure haute, hydrolysables par les acides minéraux étendus et bouillants et par l’émulsine des amandes. Le gentiobiose et le cellose rentrent dans cette catégorie de polyoses ; l'indice de réduction enzymolytique trouvé est intermédiaire entre ceux de ces deux sucres, mais se rapproche beaucoup plus de celui du gentiobiose que de celui du cellose. La formation du gentiobiose, tout à fait probable d’après les essais précédents, ne serait définitivement prouvée que par l'extraction de ce sucre à l'état cristallisé et pur. Ce résultat n'a pas jusqu’à présent été complètement atteint. En soumettant à des épuisements méthodiques par des alcools éthyliques de degré variable les extraits provenant des liqueurs fermentées ci-dessus mentionnées, nous avons obtenu des solu- tions cristallisant sur amorce de gentiobiose, mais le produit cristallisé renfermait toujours des cendres riches en magnésie, apportées par l'émulsine et par la levure et était quelquefois presque exclusivement minéral. Cependant, au cours d'une extraction, toujours sur amorce de gentiobiose, nous avons obtenu un produit cristallisé, complètement blanc, présentant les propriétés suivantes, quoique mélangé encore d'une certaine proportion de matières minérales : en solution aqueuse, il'est d'abord lévogyre et devient ensuite dextrogyre ; il est réducteur, il est hydrolysable par l'acide sulfurique dilué et bouillant, et l’'augmen- tation du pouvoir réducteur déterminée par ce traitement correspond à celle que fournirait le gentiobiose dans des conditions identiques. Les résultats de ces recherches, qui sont poursuivies, sont donc tout à fait d'accord avec hypothèse de la formation de gentiobiose par action de l’'émulsine des amandes sur le glucose, en solution aqueuse con- centrée. Comme la théorie le fait entrevoir, les faits semblent indiquer que ce sucre ne se formerait pas seul dans la réaction; on conçoit qu’en dehors de la synthèse du gentiobiose peuvent se faire celles du cellose, d’autres hexobioses inconnus et même de polyoses contenant trois ou un plus grand nombre de molécules de glucose dans leur molécule propre. Il suffit, pour prévoir la formation de ces composés, d'admettre « SÉANCE DU 20 JUILLET 185 que l’émulsine des amandes contienne les ferments qui seraient capables de les hydroiyser et par là même de les synthétiser (1). INFECTION DE FIÈVRE RÉCURRENTE PAR LES MUQUEUSES CHEZ L'HOMME, par EDM. SERGENT. Dans leur récent mémoire sur l'étiologie de la fièvre récurrente (2), C. Nicolle, L. Blaizot et E. Conseil émettent l'hypothèse que l'homme s'inocule la fièvre récurrente par écrasement des poux infectés qu'il porte, et par excoriation de la peau au moyen de ses ongles souillés du liquide lacunaire, ou dépôt de celui-ci sur la conjonctive. Déjà, en 1909, L. Nattan-Larrier (3) avait montré que le spirille de la fièvre récurrente traverse les téguments et les muqueuses intacts. Nous croyons intéressant de rapporter à ce sujet l'expérience invo- lontaire suivante : Le 22 mai 1911, trois personnes sont occupées à inoculer sous la peau, à un singe, du sang spirillaire (spirille algérien). A la suite d’un brusque mouvement du singe, la seringue se détache légèrement de l'aiguille, un jet de sang circulaire est pulvérisé sur les fronts et Les yeux des trois personnes penchées sur l'animal. Deux de ces personnes n’ont ni lunettes ni lorgnon. Huit jours plus tard, elles commencent toutes deux une fièvre récurrente, d’allure grave dans un des cas (4), et sont guéries d’ailleurs subitement par l’arsénobenzol. La troisième personne, qui porte des lunettes, a les verres de celles-ci couverts de sang ainsi que son front, mais les yeux restent intacts : elle ne prend pas la fièvre récurrente (pas d’alteinte antérieure). Il semble donc bien que les deux premières personnes ont été inocu- lées par les muqueuses de l'œil, et que la troisième n'a été épargnée que grâce à ses lunettes. ({nstitut Pasteur d'Algérie.) (1) E. F. Armstrong, qui a fait agir pendant deux mois, à 25 degrés, 4 gramme d’émulsine sur une solution de 50 grammes de glucose dans 75 c.c. d’eau, a conclu, en particulier, d’après l'obtention d’une osazone soluble dans l’eau bouillante, qu'il s’était formé du maltose dans la réaction (Proceed. of the Roy. Soc., B. LXX VI, 599, 1905). Cette conclusion, au point de vue théorique, est en désaccord complet avec les données actuelles sur la réversibilité: d'autre part, la diminution du pouvoir rotatoire que nous avons observée est contradictoire avec la formation, au moins exclusive, de maltose. (2) Annales de l’Institut Pasteur, t. XX VII, n° 3, 25 mars 1913, p. 204. (3) Bull. Soc. Path. Exot., t. IX, 1909, p. 239. (4) Bull. Soc. Path. Exot., t. IV, 1911, p. #40 et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, 24 juin 1911, p. 1039. 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOTE SUR LA CROISSANCE DES APPAREILS DE SCHWANN A L’EXTRÉMITÉ PROXI- MALE DU BOUT PÉRIPHÉRIQUE DES NERFS SECTIONNÉS, LORSQUE LA RÉGÉNÉ- RATION A ÉTÉ RENDUE IMPOSSIBLE, par J. NAGEOTTE. La fibre nerveuse périphérique est constituée : 1° par un neurite; 2° par une gaine satellite d’origine névroglique, l'appareil de Schwann ; 3° par une gaine conjonctive propre. Dans la dernière séance, j'ai montré qu'après la disparilion du neurile, consécutive à la dégénération wallérienne, la persistance de la gaine satellite et de Ja gaine conjonc- tive est indéfinie; la première modifie sa forme, tout en gardant sa FiG. 1. — Lapin, scialique dégénéré depuis six mois (le bout supérieur élant arraché). Coupe transversale d'un fascicule. Membrane de Schwann, protoplasma et noyaux des appareils satellites; fibres uévrogliques, rangées pour la plupart contre la membrane de Schwann ; quelques-unes éparses dans le protoplasma. Fibres élas- tiques en dehors des appareils de Schwann. — Laguesse J, hématoxyline au fer. Obj. 2 mm., apochr. Zeiss. Oc. 4; 1140 diamètres. membrane limitante, la membrane de Schwann ; son protoplasme syn- cytial élabore des fibrilles névrogliques (fig. 1); la seconde s'hypertrophie simplement. Il me reste à faire connaître une propriété nouvelle de cette fibre « dégénérée », ou mieux « décomplétée ». De même que la fibre ner- veuse complète pendant la période embryonnaire ou pendant les phé- nomènes consécutifs à une section nerveuse, le syncytium de Schwann privé de son neurite est capable de s’accroître en longueur et d’envahir les Lissus voisins. À cette propriété est due la formation du renflement que j'ai observé SÉANCE DU 26 JUILLET 187 à l'extrémité supérieure du bout périphérique de nerfs sciatiques dégé- nérés, dans mes expériences pratiquées sur le lapin. L'aspect de ce renflement, dans les coupes transversales et longitu- dinales, est en effet le même que celui du névrome dit « d’amputation » ou « de régénération » formé à l'extrémité du bout central des nerfs sectionnés, lorsque la réunion avec le bout périphérique n’a pas pu s'effectuer. La seule différence est que les éléments néoformés sont des fibres à myéline complètes dans le névrome d'amputation, des gaines privées de neurites, mais pourvues de fibrilles névrogliques, dans le renflement qui couronne le bout périphérique après section du nerf et arrachement de son bout central. Si l'on donne le nom de névrome au 4 Fi1G. 2. — Méme pièce. Coupe transversale du gliome à l'extrémité supérieure du nerf dégénéré. De gauche à droite : enveloppe fibreuse, gliome, fascicule dégénéré avec sa gaine lamelleuse. Obj. apochr. 16 mm. Oc. 4; 112 diamètres. renflement de l'extrémité distale du bout central d'un nerf sectionné, celui de gliome convient au renflement de l'extrémité proximale du bout périphérique, lorsque la régénération nerveuse est empêchée — les mêmes arguments peuvent êlre invoquées pour et contre l’une et l’autre dénomination (fig. 2). La gaine lamelleuse conservée permet de reconnaitre facilement les limites des fascicules dégénérés du nerf sectionné. Dans le tissu fibreux qui enveloppe ces fascicules, au voisinage du point de section, il existe une infiltration très étendue et très dense de fibres nerveuses incom- plètes, c'est-à-dire dépourvues de neurites et constituées exactement comme celles qui ont persisté, après dégénération wallérienne, à l'inté- rieur des fascicules. Ces fibres s’échappent des fascicules au niveau de la surface de section; elles cheminent dans les interstices du tissu fibreux, d'autant plus nombreuses que l’on se rapproche davantage de leur lieu d’origine ; elles descendent dans les gaines du nerf dégénéré parallèlement aux fascicules anciens, jusqu'à une assez grande distance ; 188 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Î s elles possèdent une membrane de Schwann formant un tube rempli de cellules à protoplasma fasciculé, qui ont élaboré des fibrilles névro- gliques ; elles sont enveloppées d’une gaine conjonctive propre, souvent ; plus épaisse que celle des fibres intrafasciculaires. | ; Il est à noter que, pendant leur croissance, ces fibres incomplètes ont, comme les fibres à myéline néoformées, mais à un moindre degré, une tendance à se grouper avec leurs voisines pour constituer de petits nerfs, pourvus d’un névrilemme conjonctif (fig. 3), lequel se comporte de la même facon que le stroma d’un nécplasme épithélial. PSE FiG6. 3. — Détail de la coupe représentée fig. 2; à gauche, le 'gliome; à droite, le fascicule dégénéré et sa gaine lamelleuse. Obj. apochr. 8. Oc. 4.; 340 diamètres. Ceci prouve que l'appareil de Schwann, lorsque sa continuité a été interrompue, possède un pouvoir de croissance et probablement aussi des tropismes analogues à ceux de la fibre nerveuse complète. Sans parler de ce qui se passe pendant la croissance des nerfs à la période embryonnaire, il reste à préciser le rôle et la modalité de cette activité propre de la névroglie dans les processus de réparation du nerf coupé, au cours de la traversée de la cicatrice conjonctive. On connaît la fonc- tion des appareils de Schwann du bout périphérique à partir du moment où les neurites néoformés les ont atteints : ils conduisent ces derniers à destination. Mais les faits que j'ai observés laissent supposer que ces mêmes appareils de Schwann envahissent la cicatrice conjonc- tive et vont au-devant des neurites, qui s’avancent convoyés, et peut- être conduits, par les appareils de Schwann du bout central. Il est probable que les « cellules apotrophiques » de Marinesco ne sont autre chose que la forme jeune des appareils de Schwann en voie de croissance dans la cicatrice des nerfs. La disposition de ces appareils SÉANCE DU 26 JUILLET 189 dans les cicatrices anciennes mises à l'abri de l'invasion des neurites, où ils forment des fibres individualisées, continues et peut-être non anastomosées entre elles, prouve, à mon sens, que, dès leur apparition, les éléments dont elles se composent ne sont pas isolés, mais consti- tuent des trainées syncytiales dont chacune pousse à l'extrémité d’une gaine satellite coupée, de la même facon que chaque neurite régénéré résulte de la croissance d'un neurite à partir de la surface de section. Mais tandis que la croissance des neurites n’a lieu que dans un sens, celle des appareils de Schwann doit être bilatérale et convergente. DISPARITION DES ENCLAVES DE CHOLESTÉRINE DE LA SURRÉNALE AU COURS DE LA TÉTANISATION FARADIQUE OU STRYCHNIQUE, par P. MuLon. Par enclaves de cholestérine surrénale, j'entends les enclaves lipoïdes totalement solubles à l'état frais, qui sont visibles dans les cellules corti- cales des mammifères et qui se retrouvent chez les autres vertébrés. Choix d'un animai d'expérience. - Expérimentation sur Rana esculenta et temporaria. Chez la plupart des mammifères, la quantité de ces enclaves est nor- malement variable selon l’âge et même selon les individus. Il est donc souvent difficile de fixer un type de teneur en enclaves lipo-cholestériques, que l’on puisse dénommer normal. Par suite, il peut être délicat d'apprécier dans quelle mesure une intervention expérimentale est la cause des variations du lipoïde que l’on constate, surtout si ces variations sont faibles. Pour entreprendre des rect erches autant que possible à l'abri d'erreurs de ce genre, il y a lieu de s'adresser à des capsules « homogènes » c'est- à-dire ne contenant à peu près qu’un seul type de cellule. La capsule de la grenouille répond à ce desideratum, car, si l’on met à part les cellules dites d'été et les cellules à adrénaline, très facilement reconnaissables toutes deux, l'organe est presque tout entier constitué par des cellules du type « spongiocyte » de Guieysse, c'est-à-dire bourrées de gouttes lipoïdes. La plupart de ces gouttelettes diffèrent, à vrai dire, de celles des mam- mifères : 1° parce qu’elles sont toutes pigmentées : celles des mammi- fères ne l'étant qu’en minorité, infime chez certaines espèces ; 2° parce qu’elles sont anisotropes en très faible proportion : celles des mammifères l’étant en majorité. Mais toules ces gouttelettes donnent la réaction de Salkowsky (couleur rouge orangé sous l'action de SO'H”) et la capsule, dans son ensemble fournit une forte réaction de Lieber- BioLocie. ComPTES RENDUS. — 1913. T. LXXV. 13 190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mann (couleur verle quand on fait agir acide acétique et sulfurique sur un extrait chloroformique). Il n'y a donc pas de doute que les gouttes lipoïdes de la surrénale de Rana ne contiennent, comme les « grains corticaux » des mammifères, de fortes proportions de cholestérine. Expérimentation. — Strychnine. J'ai d'abord examiné les capsules de Rana temporaria (mois de mars), qui avaient reçu dans le sac lymphatique dorsal 22 milligrammes de sulfate de strychnine par kilogramme (1). Cette dose n’était en général pas mortelle, mais provoquait une violente tétanisation de l'animal, tétanisation qui se prolongeait dix à douze jours, puis était suivie d’un lent retour à l’état normal. On été examinées : 3 capsules, provenant de grenouilles en tétanisation depuis onze el quinze jours (cas A); 2 capsules, provenant de grenouilles ayant été télanisées pendant douze jours et revenues à l’état normal depuis trois et cinq jours (cas B); 1 capsule, provenant d’une grenouille ayant été tétanisée pendant onze jours et revenues (Cas C) à l’état normal depuis un mois. Cas A. -— A l'œil nu, les surrénales sont presque invisibles. Diminution du lipoide allant presque à la disparition complète, comme en font foi les pho- tographies ci-contre. Cellules très diminuées de volume. Cas B. — Surrénales très peu visibles. Diminution du lipoide : irrégularité des gouttelettes qui sont diminuées çà et là. La diminution du lipoide est surtout centrale. Cas C. — Surrénale normale comme aspect macroscopique et microsco- pique. En dehors des modifications de la teneur en enclaves lipoiïdes, des modifi- calions du chondriome ont été observées qui seront analysées ailleurs. Faradisation. — La disparition des enclaves cholestériques était-elle due à l’action directe du poison ou à celle des substances de déchet élaborées au cours de la contraction musculaire ? Pour élucider ce point, j'ai soumis des grenouilles à une lélanisa- tion par courant faradique (2). Une tétanisation de sept heures ne produit aucune modification. Une tétanisation de douze heures dans deux cas a produit la disparition presque complète des gouttelettes lipoïdes. Une tétanisation de vingt-quatre heures dans deux cas, sur deux grenouilles de forte taille (37 et 42 gr.), n’a provoqué qu’une diminution du calibre des gouttelettes, une grande irrégularité dans leur aspect. (4) Animaux provenant d'expériences entreprises par Me C. Mulon dans un but de recherche tout différent. (2) Avec le concours de M. Laugier, à l’aide de matériel très obligeamment mis à ma disposition par l’Institut Marey. SÉANCE DU 26 JUILLET 191 Une tétanisation de quatre jours a amené la disparition presque complète des enclaves graisseuses, la perte de l’état spongiocytique. Dans deux cas enfin, il n’y a eu aucune modification : les animaux en expériences sont morts après quarante-huit heures de tétanisation faradique. Des modifications du chondriome ont été en outre observées, qui sont différentes de celles causées par la strychnine. Ainsi, la faradisation et, vraisemblablement, par la contraction mus- culaire qu'elle provoque, peut, à elle seule, entraîner ia disparition des en- claves cholestriques de la surrénale. Expérimentation sur le lapin. — Les mêmes faits peuvent s'observer chez les mammifères ainsi qu'une première expé- rience pratiquée sur le lapin permet de le croire. De trois lapins de deux mois provenant d'une même portée, l’un est pris comme témoin; les deux autres sont tétanisés pendant soixante-neuf et soixante-douze heures. Le lapin témoin — une femelle, il est En bas : Surrénale de grenouille vrai : mais je me suis assuré qu'il n'y avait normale : la graisse “ee nOIE : A . . {(e. d A oé : 7 1 à cet âge point de différence entre la cap- (C0uPe par congélation colorée a Scarlach, très faible grossisse- ment). En haut : Surrénale de gre- sule du mâle et celle de la femelle — pré- sente une corticale riche en enclaves lipoïdes sur toute sa hauteur : la moitié huile en tétanisation strychni- externe est constituée par de véritables que depuis dix jours : il ny a « spongiocytes » comme chez le lapin de plus de graisse (même technique). six mois. Le lapin tétanisé soixante-neuf heures est mort spontanément : l'état spongiocytique n'existe plus que dans la sous-glomérulaire. Le lapin tétanisé soixante-douze heures et qui a été tué n’a plus du tout de spongiocyte sur toute la hauteur de sa corticale. Je n'aurais pas déjà relaté cette expérience encore unique, si ses résultats ne concordaient pas d’une part avec ceux obtenus chez la gre- nouille, d'autre part avec les faits que l’on peut constater dans d’autres conditions. C’est ainsi que, en cas de capsulectomie unilatérale, j'ai pu constater l« amaigrissement» de la capsule laissée en place (vingt-quatre heures). (Comptes rendus de la Soc. de Biologie.) Dans un cas de chorée de Huntchinson publié avec Porak (Comptes rendus de la Soc. de Biologie), nous avons observé une absence presque complète des enclaves 199 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lipoïdes. Après capsulectomie unilatérale, Stillniff et certains auteurs russes ont observé chez le cobaye des äspects macroscopiques des capsules laissées en place qui s’interprètent dans le sens d’un amaigris- sement de la capsule. Au contraire, dans la résolution musculaire pro- voquée par la narcose chloroformique, Delbet et Herrenschmidt ont vu une augmentation du lipoïde surrénal chéz le cobaye. Conclusion. — Comme il est classique d'admettre que la sutrénale corticale a comme fonction la neutralisation ou le remäniement de déchets résultant de l’activité de la fibre musculaire, les modifications que nous venons d'observer au cours de tétanisations, peuvent être logiquement considérées comme traduisant à nos yeux le fonctionne-. ment de la glande. Mais la glande à fonctionné avec excès du fait de l'excessive contrac- tion musculaire, et la cellule à cholestérine a vu ses enclaves disparaître plus ou moins complètement. Nous sommes dès 16r5 en droit d'admettre que le fonctionnement normal tend seulément à ener cette disparition. Il entraine l’usure, la consommation des gou es lipo-cholestériques qui apparaissent ainsi comme des résérves (4, : ; Et puisque le fonctionnement de la glande entraine l'usure du lipoïde, l'hyperfonctionnement (hyperépinéphrie de Bernard et Bigard) serait bien plutôt traduit à nos yeux par une hypo que par une hyper- adipose (2), par une diminution du nombre des spongiocytes, plutôt que par une augmentation de ces cellules, comme on l’admet couramment. ÉTUDE PHYSIOLOGIQUE DE L'ACTION DES RAYONS ULTRA-VIOLETS SUR L'OREILLE DE LAPIN. ÉTUDE DE QUELQUES POISONS, par VENCESLAS Moycuo. Après avoir étudié l'influence des nerfs vasculaires de l'oreille de lapin par la section mécanique, nous avons cherché à réaliser la section physiologique par l'emploi des poisons. Il y a peu de substances qui se (1) Si tant est que l’on puisse s’en tenir à ce seul caractère pour établir le bilan des processus divers qui se passent dans la cellule corticale. (2) La substance lipo-cholestérique qui constitue les enclaves sont-elles de la cellule, ou y reste-t-elle sous une äutre forme ? Pour la grenouille, la diminu- tion de là taille des cellules ñe laisse point de doute que le lipoïde cholesté- rique n'ait quitté là cellule et là glande. Pour les mammifères, la question ne me semble pas encore résolue. SÉANCE DU. 26 JUILLET 193 prêtent à cette étude et surtout dans notre cas par suite de la longue durée du temps de réaction. Î. — Nicotine. Nous l’employons dans le but d'obtenir la section du nerf sympathique et d'étudier en même temps l'influence de l’état des vaisseaux. D’après les travaux de Langley, la nicotine suspend, au niveau des ganglions, le passage de l’influx nerveux desfibres préganglionnaires aux fibres postganglionnaires. On détermine sur une oreille de lapin la durée du seuilet la vitesse de l'apparition des effets d'irradiations. Le lendemain, on injecte 10 à 20 milligrammes de nicotine dans une veine marginale de l’autre oreille du même lapin. 4 à 3 minutes après l'injection, on irradie de nouveau l'oreille étudiée déjà la veille. Aussitôt après l'injection, il se produit une forte vaso-dilatation aux deux oreilles : elle se maintient pendant une demi-heure à trois quarts d'heure, après quoi les vaisseaux reviennent à l'état normal. L'observa- tion montre que ni la durée du seuil, ni le temps de réaction des irra- diations faites immédiatement après l'injection de la nicotine ne sont modifiées d'une façon nette. De même encore nous n'observons aucune différence entre les effets des irradialions de même durée et sur le même lapin, faites aussitôt avant et aussitôt après l'injection de la nicotine. Il résulte de ces expériences : 1° que le nerf sympathique n'intervient pas dans la production des effets des irradiations ; 2° nous avons admis dans la note précédente (12 juillet 1903) que les modifications de l’inten- sité et de la vitesse de l'apparition des effets des irradiations observées à la suitede la section des nerfs, doivent être attribuées aux changements de vascularisationet de nutrition et non à l'absence des nerfs eux-mêmes. Cette supposition est confirmée par les résultats obtenus avec la nicotine. Dans ce dernier cas, les changements vasculaires et nutritifs sont de courte durée (une demi-heure à trois quarts d'heure), et l’on n’observe, en effet, aucune modification des effets des irradialions. 3° L'état des vaisseaux ne joue aucun rôle visible sur l’évolution des effets. I. — Adrénaline. Nous avons employé l’adrénaline dans le but d'étudier l'influence de l’état des vaisseaux sur les effets des irradiations. Cette substance produit une vaso-constriction. Langley admet qu’elle agit directement sur les muscles lisses des vaisseaux; d'après Brodie et Dixon, elle exciterait les terminaisons périphériques des nerfs vaso- constricteurs. Le procédé d'injection et d'étude est tout à fait analogue à celui employé pour la nicotine. La dose d’adrénaline injectée est de deux gouttes d'une solution à 1 p. 1000, 194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'observation montre que les effets des irradiations après l'injection ne présentent aucune modification. De même encore pas de différence entre les irradiations faites immé- diatement avant et après l'injection. Donc, il résulte de ces expériences faites avec l’adrénaline que l'état des vaisseaux n’influe d'aucune manière sensible sur l'efficacité des irra- diations. En résumé, l'étude des poisons nous montre que les nerfs, du moins le nerf sympathique, n’interviennent pas dans les effets des irradiations sur l'oreille de lapin, et que ces effets sont indépendants de lPétat contracté ou dilaté des vaisseaux. Les faits observés au sujet de l'influence de différents facteurs (tem- pérature, innervation, action des poisons) montrent que l'état des vaisseaux au moment de l'irradiation ne joue aucun rôle sur l'efficacité des rayons ultra-violets et qu'au contraire la vascularisation et la nutrition plus active et plus prolongée favorisent l’action des irradia- tions. Nous sommes amenés à celte conclusion importante que l’action des rayons ultra-violets porte sur les éléments voisins des vaisseaux et non sur les vaisseaux eux-mêmes. : FORMES DE MULTIPLICATION b'Amogregarina Rouler, cuez Lachesis alternatus, par M PuisaLix. M. Laveran et moi avons récemment décrit (1) chez une grosse vipère du Brésil, le ZLachesis allernatus, une hémogrégarine nouvelle dont les formes libres ou endoglobulaires étaient très nombreuses dans le sang. Les viscères de ce sujet, foie, poumon, rate, rein, contenaient en outre deux sortes de kystes de multiplication du parasite. 1° Aystes à macromérozoiles. — 11s se rencontrent à leurs différents stades de développement dans les frottis de tous les organes, où ils se trouvent, comme le montrent les coupes, localisés dans les capillaires. Les plus jeunes mesurent de 224 5 de long sur 10 de large. Ils se pré- sentent sous forme de petits corps régulièrement elliptiques; dans leur masse incolore, on distingue l’hémogrégarine en voie d’enkystement. Le protoplasme en est gonflé et parsemé de granulations chromatiques qu'on retrouve dans le noyau, lequel est dissocié en un réseau lâche peu colorable. Au stade suivant, le kyste est enveloppé d'une membrane épaisse (1) Bull. de la Soc. de Path. exotique, t. VI, p. 330, 1913. SÉANCE DU 26 JUILLET 4195 anhyste, que remplit exactement un protoplasme granuleux. Le noyau a subi deux bipartitions successives, et les deux ou quatre noyaux que l’on observe occupent les pôles du kystes. Par le giemsa, le protoplasme se teint en bleu azur, les noyaux en violet, tandis que la membrane reste incolore. Au dernier stade, le kyste a augmenté de volume: il atteint 35% de long et 25 de large; mais il conserve sa forme elliptique. A l’intérieur se trouvent de 2 à 6 mérozoïtes plus ou moins colorés suivantla perméa- bilité de la membrane qui reste épaisse et incolore. Leur noyau arrondi se teint en violet foncé, leur protoplasme finement granuleux, en rose. Ils mesurent comme l'hémogrégarine adulte de 15 à 16 4 de long et ont une forme allongée, arrondie à un bout, amincie à l’autre. I! est probable que, dans ces kystes, les mérozoïtes ne sont pas encore à maturation complète, car on n’en rencontre pas de formes libres ou incluses dans les gros éléments pigmentés des capillaires. Ils sont sem- blables à ceux que j'ai rencontrés chez Lachesis lanceolatus, où ils exis- taient seuls. 2° Aystes à micromérozoiles. Ils se rencontrent également dans tous les organes précédemment indiqués. Leur premier stade est représenté par des cellules sphériques ou ovoïdes de 20 à 25% de long sur 15 à 20 de large, qui existent en grand nombre dans les frottis du foie et de la rate. La membrane en est mince et s'applique sur un protoplasma unifor- mément granuleux qui se colore en bleu sombre par le Giemsa. Le noyau assez gros, central ou excentrique se teint simultanément en violet. Quand les kystes se développent, leur membrane, contrairement à celle des premiers, reste mince; le protoplasma reste granuleux, mais fixe moins fortement les colorants; le noyau subit d’abord deux bipar- titions successives donnant 4 noyaux que l’on trouve situés deux par deux au voisinage des extrémités. Les plus gros de ces kystes ont 35 de long sur 25 de large. Ils se distinguent de ceux des premiers au même stade granuleux du protoplasme, non seulement par leurs dimensions et leur membrane mince, mais par leur forme ovoïde, arrondis à une extrémité, légèrement amincis à l’autre. Au stade suivant, la multiplication des noyaux a continué, donnant une quantité incomptable de petits corps chromatiques qui se trouvent plongés dans un protoplasme ayant perdu son caractère granuleux. Parle Giemsa, les corps chromatiques, qui sont les noyaux des micro- mérozoiïtes, se colorent en violet, le protoplasme en bleu clair. Ces kystes, qui peuvent atteindre 45 y de long sur 30 de large, conser- vent la forme ovoïde du stade précédent. Le protoplasme se condense autour des nombreux petits noyaux des kystes pour former des micro- mérozoïtes qui sont mis en liberté dans le plasma, comme le montrent les préparations, sous forme de petits cylindres incurvés, mesurant de 7 à 7 uw 5 de long sur 3 de large, et que l’on voit assaillir les globules 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rouges dans lesquels ils se développeront et donneront une forme adulte de l’hémogrégarine. Les kystes mürs, dont on trouve aussi des coques vides, sont moins nombreux que les tout jeunes kystes de la même espèce : il se préparait donc, au moment où le sujet a été sacrifié, une nouvelie poussée de l'infection. Et Ces kystes à micromérozoïtes, fréquents chez les serpents non veni- meux, n'ont pas encore été observés chez les serpents venimeux du groupe des Viperidæ. (Laboratoire d'Herpétologie du Mustum.) AUTOCLAYE ÉLECTRIQUE. Note de L. FILDERMAN, présentée par M. Levaprrt. À propos de la présentation par M. Hildt (1) d'un autoclave électrique, nous désirons signaler un appareil identique construit suivant nos indications et dont le brevet belge porte la date du 26 octobre 1911. L'appareil présente cette particularité que la résistance chauffante se trouve nue à l'intérieur de l’autoclave et n’est séparée par aucun écran de l'air contenu dans l'appareil. L’isolement en est assuré par le relief que fait le bord libre d’un plat en terre dans lequel est logée la résistance. L'air baignant la surface chauffée se dilate brusquement au contact du fil chauffé et est obligé de s'échapper par un robinel-sifflet, avant même que l’eau (laquelle est séparée par l'écran métallique que constitue le récipient qui la contient) soit chauffée. La purge de l'air se fait donc avant la production de la vapeur d'eau ; il n’y a pas de perte de vapeur et, par conséquent, de calorique. Un rhéostat, dont le curseur glisse sur une tige graduée, permet d'obtenir et de conserver, pendant le temps que l’on désire, une tempé- rature déterminée. La section du fil chauffant, variable avec la capacité de l’autoclave, est toujours assez forte pour éviter sa fusion, même si l’eau venait à manquer. D'ailleurs, pour la stérilisation chirurgicale, la mise en marche 6e fait l'appareil étant à sec ; au bout de trois ou quatre minutes, la purge d'air est presque terminée. On injecte alors, à l’aide d'une seringue deGuyon, 150 grammes d'eau ; cette eau se vaporise brusquement et achève la purge d'air. On ferme le robinet et, au bout de quinze minutes, la tempé- rature de 134 degrés (sous 2 kilos de pression] étant atteinte, on coupe le courant, on ouvre le robinet qui fait passer la vapeur par un serpentin (4) Hildf. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 juin 1943. SÉANCE DU 26 JUILLET 197 réfrigérant, de facon à éviter l'invasion du laboratoire par la vapeur, et la stérilisation est alors terminée. Cette manière de faire permet une stérilisation parfaite, comme nous l'ont prouvé nos expériences faites avee du subtilis pourvu de spores. Les instruments ne s’oxydent pas, leur contact avec l'air et la vapeur d'eau se faisant successivement, et à aucun moment simultanément. L'économie de temps et de calorique résulte surtout de la facon dont nous assurons la purge d'air préalablement à toute production de vapeur ; aussi nous suffit-il d’une quantité d’eau dix à douze fois moindre que dans les appareils analogues, el cependant nous atteignons des températures et des pressions supérieures, tout en conservant un résidu d’eau non vaporisée, ce qui estindispensable afin d'éviter la production de vapeur gazéifiée. Faisons remarquer, pour terminer, que n'importe quel autoclave peut être équipé électriquement d’après ce système. ACTION DES DIGITALIQUES SUR LA DIURÈSE ET LES VAISSEAUX RÉNAUX, par MARTINESCO et TIFFENEAU. Pfaff (4) a montré le premier que, chez les animaux sains, les faibles doses de digitaliques peuvent favoriser la diurèse, indépendamment de toute modification de la pression sanguine. Jonesco et Lœwi (2) ont observé le même phénomène, et montré qu'il s'accompagne de vasodila- tation rénale. D'après Schlayer et Takavasu (3) ces effets sont plus HER encore dans les cas pathologiques; ces auteurs ont constaté, qu'au début des néphrites tubulaires expérimentales, la sensibilité aux réactions vasomotrices (aussi bien constrictives que dilatatrices) est accrue. Hedinger (4) a confirmé à la fois toutes ces recherches ; enfin Gottlieb (3) compare cet effet vasodilatateur rénal des petites doses de digitaliques, à leur action diastolique cardiaque. À notre tour, nous avons repris cette étude en l'appliquant à la digita- line cristallisée qu'aucun des auteurs précités n'avait examinée et en utilisant comme matériel expérimental le chien chloralosé; chez cet animal, en effet, l’action diurétique (sonde dans la vessie ou canule dans l’uretère) et les réactions vasomotrices rénales (oncomètre) sont au moins aussi nettes que chez le lapin et le chat. Nous avons, en outre, 1) Pfaff. Arch. f. exp. Path. et Ph. A (1893), 1 2) Jonesco et Lœwi. Id., LIX (1908), 7 3) Arch. f. klin. Med., XQVIIT 11900), 1 4) Arch. f. klin. Méd., C (1910), 305. (5) Therapeutische Monatshefte, XXVI (1912), 479. DE SOCIÉTÉ BIOLOGIE *‘(S2pU099s #£ = ‘æIju29 YF) Siotj Xaop 9p symp}i S9981L ‘(um € ‘U 9) anarmodns gotx) ne o7ins Jrej (‘ul 9 ‘UY 9) AmauoJut gova} 9 ‘(oua] -n0d) 29SI8/SI9 SUIIU)ISI 2P ‘OA dUd ‘UPS 9p aWrjUu29 un (esnauraAetjut uOorj9alul) <—Y U9 JI0991 2S0]P10[U9 ul?) “auf[eisi( E[ 9P 9[PUYI 9911}878]Ip-0SVA 39 Onbrjainip UOOY — ‘FE OI | A AR ARR ANR AAA Ann 199 ‘AnorjsiSoaus o1pur]{9 np UejUamOUr [oJUAPI008 JuOUrISETUATEA ‘(INATTJUL 9984) n uF ‘(S2pU029S y3 — ‘JU99 [) SI21} XN2P 9p SJINpai S990IL ‘Anonpdns 90817 ne 9Jims AIR AN9TYDJUI 9901] 9] ‘(SII109 79 701194) oreyiStp op onbisojors{ud jreaxo p ‘op ed ‘sommeasippre xnop (oSNouloABAUr uOrpoofur) <—Y ua 10591 9s0[e10[0 uarg) “opentéip op onbiñojoisfyd Jrexjxa j op ajeugr ao1nourosea jo onbriaimip UONOY — ‘à ‘: Û ‘ 26 JUILLET CE DU SÉAN \ lui sm S4 A 200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE étudié comparativement diverses préparations de digitale : infusion, extrait physiologique, etc.; dans chaque cas, nous avons noté la durée des phénomènes. Résultats. — Chez le chien normal, les doses faibles de digitaliques peuvent déterminer presque immédiatement une augmentation notable de la diurèse sans modification sensible de la pression artérielle ; ce phénomène peut durer plusieurs heures ; il est le plus souvent accom- pagné d’une vasodilatation rénale lente qui croit progressivement pen- dant les vingt ou trente premières minutes et qui se maintient ensuite pendant un temps plus ou moins long; cet effet rénal est toujours pré- cédé, quand la dose est suffisante, d’une action vasoconstrictive passa- gère sans répereussion sur la pression (voir fig. 2), mais proyoquant une diminution correspondante de la diurèse. Quand la dose est forte, cet effet passager peut être intense; il est alors bientôt suivi de la vasoconstriction rénale durable déjà Sas par { Gottlieb et Magnus (ae Conclusions. — Comme les autres digitaliques, la digitaline cristal- lisée et l'extrait physiologique de digitale sont susceptibles à faible dose d'améliorer la diurèse chez le chien normal chloralosé. Cet effet peu se manifester sans que la pression sanguine soit modifiée et il s'accompagne le plus souvent d'une vasodilatation rénale durable, précédée ou non d'une vasoconstriction brusque et de courte durée. (Laboratoire de Phusiologie de la Faculté de médecine de Paris.) SUR LA PRODUCTION DE L'INDOL PAR LE B. COLI EN MILIEUX AU TRYPTOPHANE ET SUCRÉS. Note de A. Disraso, présentée par M. LEYAnITI. Dans une note précédente (2), nous avons démontré que les différentes races du B. coli produisent toujours de l'indol en milieu au tryptophane. En plus, nous avons constaté qu'il y à aussi production d'indol quand, à ce milieu, on ajoute 4 p. 100 de glucose ou de lactose, et cela même lorsque la réaction du milieu est acide. On sait, d'autre part, que le B. coli en milieux peptonés et sucrés ne forme pas d'indol. Dans le but d'éclaircir cette question, nous avons entrepris les expé- riences suivantes. Ainsi, au milieu au tryptophane, nous avons ajouté de l'asparagine. La réaction ici se fait comme dans le milieu au tryplophane (4) Gottlieb et Magnus. Arch. f. exp. Ph., t. XLVIL (1902). (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIV, p. 206, 1913. } SÉANCE DU 26 JUILLET 201 seul. À ce milieu asparagine-tryptophane, on äjoute respectivement du glucose et du lactose à 1. p. 100. Dans les tubes avec le lactose (acide), la réaction de l’indol est positive, quoique colorimétriquement plus faible, tandis que, dans les tubes au Glu- cose (acide), la réaction est absente ou si faible qu'elle est négligeable. À quoi tient cette différence ? Selon nous, Le B. coli agit selon une loi de biologie générale : se mouvoir avec le moindre effort. Dans le premier cas, notre microbe trouvait le tryptophane comme unique source azotée, le dédoublait et produisait l'indol. Ensuite, il atta- quaitle glucose quand l’indol était déjà produit. Dans le deuxième cas, il attaquait l’asparagine d’abord et ensuite se tournait vers le glucose, en laissant de côté le tryptophane. Au contraire, dans le cas du lactose, la production de l’indol était constante. [ci, il n’y a qu'une explication possible : c'est que le Z. col sécrète l’invertase très tardivement, ou qu'elle est très peu active. Cesexpériences peuvent-elles expliquer ce qui se passe dans les milieux peptonés et sucrés ? La peptone est une substance très complexe, elle contient des noyaux beaucoup plus simples que celui du tryptophane, qui sont attaqués préalablement comme dans le cas de notre milieu à asparagine ; ensuite les microbes, en ayant leur nourriture azotée, se tournent vers les sucres, laissent de côté le lryptophane et par consé- quent l'indol n’est pas formé. Donc ce n’est pas l'acidité, comme on l’a soutenu, quiempêche la pro- duction de l’indol, mais la facilité avec laquelle certains microbes dé- gradent des substances moins complexes d'abord. Qu'est-ce quise passe dans l'intestin del’hommeadulte ? Dans plusieurs selles extrêmement acides, nous avons distillé une grande quantité d'indol. (Royal Institute 6f Public Health, Londres.) ÜNE MÉTHODE POUR ÉTUDIER LES PROPRIÉTÉS BIOLOGIQUES DES MICROBES ANAÉROBIES. Note de À. Disraso et J. MARTINEZ, présentée par M. LEVADITLI. L'étude des microbes anaérobies a été négligée à cause des difficultés qu'elle présente. Difficiles à isoler, ces organismes sont aussi difficiles à étudier, car tout cela demande beaucoup de travail et des dépenses. En outre, il y à des anaérobies qui ne poussent pas dans les milieux liquides, même lorsqu'on fait le vide le plus parfait ét un ensemence- ment abondant. Ea méthode que nous recommandons est celle employée pour l'étude 202 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des microbes anaérobies facullatifs, c'est-à-dire la gélose tournesolée, addilionnée de différents sucres à 1 p. 400, en couche profonde (une douzaine de centimètres dans un tube). Quand on a les microbes en culture pure, on retire une colonie au moyen d’une pipette Pasteur et on en fait une piqüre dans la gélose sucrée, en ayant soin de laisser refroidir cette gélose jusqu’à consistance molle et en soufflant légèrement la semence dans le milieu. Le long de la piqüre on a une croissance abondante. On aspire alors la semence dans une pipette Pasteur et on ensemence de la même manière qu'aupa- ravant dans les différents tubes. Les essais comparatifs que nous avons poursuivis pendant deux ans, nous ont montré que cette méthode ne laisse rien à désirer au point de vue de l'exactitude : nous croyons même qu'elle est plus sensible que les méthodes employées jusqu'à présent, comme le démontre, par exemple, l'étude des propriétés biologiques du 2. bifidus. MILIEU LIQUIDE MILIEU SOLIDE Acidifie le glucose, lactose, saccharose. Acidifie le glucose, lactose, saccharose. Attaque insignifiante, presque négli- | Attaque évidente du maltose. geable du maltose. Getle méthode n'est pas seulement plus sensible, plus maniable et plus économique, mais elle permet aussi de suivre au jour le jour les changements qui se font dans le milieu. Le procédé, associé à celui du bouchon de gélose pour la gélatine, permet aisément l'étude des anaérobies les plus fragiles. Pour le bouillon et le lait, il faut faire le vide, mais dans ces deux milieux, quand ils sont frais, beaucoup d’anaérobies poussent même sans faire le vide. Ainsi, grâce à cette méthode, l'étude des microbes anaérobies est de beaucoup simplifiée et peut être faite dans tous les laboratoires. (foyal Institule of Public Health, Londres.) VIRUS DE LA POLIOMYÉLITE ET CULTURE DES CELLULES 4n vitro, par C. LEvapiti. / La culture du virus de la poliomyélite a fait l’objet de quelques tenta- üives dont lesrésultatsn'ontpas été très satisfaisants. Flexner etLewis (1) ont ensemencé les filtrats virulents dans du bouillon additionné de liquide d’ascite ou de sérum ; is ont obtenu un trouble du milieu et (1) Fiexner et Lewis. Journal of the Americ. med. Assoc., 1° janvier 1910. SÉANCE DU 26 JUILLET 203 une courte conservation de la virulence à 37 degrés. Levaditi (1) s'est servi de la même technique, a constaté le même trouble du bouillon, et a vu qu'après quinze jours de séjour à 37 degrés, la culture était encore virulente pour le singe. Il a décelé, dans le culot de centrifugation, coloré par le Giemsa ou le procédé de Lœffler, des corpuscules parti- culiers, extrêmement fins, ronds ou ovalaires, souvent disposés en diplo- coques. Enfin, en février 1913, Flexner et Noguchi (2), dans une note préliminaire, décrivent un nouveau procédé de culture du microbe de la paralysie infantile, basé sur l'emploi des fragments d'organes. Toute- fois, ce procédé ne nous a pas fourni, jusqu'à présent, les résultats indiqués par les auteurs, malgré de nombreux essais entrepris dans cette voie, avec Danulesco et Kling. Dans une courte note présentée à la Société de Biologie (3) nous avons décrit un procédé permettant la conservation et peut-être la culture du virus poliomyélilique à 37 degrés, basé sur l'emploi de la méthode de la survie et la multiplication des cellules in vitro. Nous apportons aujourd’hui les détails de nos constatations. Technique. — Nous avons montré, avec Landsteiner et Danulesco, que les ganglions rachidiens de singes infectés renferment des quantités relativement considérables de virus. D'un autre côlé, Marinesco et Minea (4) ont réalisé la survie des cellules ganglionnaires et du tissu conjonctif des ganglions spinaux, en se servant du procédé de Harrison- Burrows, modifié par Carrel (ganglions de lapin et de jeune chat). Nous avons donc prélevé aseptiquement des ganglions rachidiens de singes ayant contracté la poliomyélite, nous les avons découpés en pelits fragments et nous les avons ensemencés dans du plasma de singe (boites de Gabitchewski). Des passages réguliers dans du plasma frais étaient pratiqués tous les quatre ou cinq jours et on essayait la virulence par inoculation au singe. Dans deux de nos expériences, nous avons ajouté, de temps en temps, des ganglions de singe neuf aux fragments virulents ensemencés au début. Enfin, l'examen direct et le procédé des coupes nous ont permis de suivre pas à pas l'évolution des éléments anatomiques. Constatation. — Le premier phénomène que l’on constate après l’ense- mencement, c’est l'apparition, autour de certains fragments ganglion- (1) Levaditi. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 8 janvier 1910; Presse médicale, 19 janvier 1910, n° 6. (2) Flexner et Noguchi. Journal of the Americ. med. Assoc., 1°* février 1913, LX;n05. (3) Levaditi. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1913, t. LXXIV, p. 1179. (4) Marinesco et Minea. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXAXIIT, p. 346 ; Bull. de l'Acad. de Médecine, 11 février 1913. 204 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE naires, d’une zone constituée par des leucocytes polynucléaires. Ces leucocytes abandonnent le fragment pour se répandre dans le plasma; ils proviennent des foyers inflammatoires provoqués par le virus dans le tissu interstitiel du ganglion et au niveau des cellules nerveuses. Au cours des passages ultérieurs, apparaîtla multiplication karyokynétique du tissu conjonctif capsulaire, sous forme d’une zone de cellules fusi- formes et étoilées. Exp. I. — Ensemencement de trois ganglions dans quatre boîtes. Le lende- : main, belle sortie leucocytaire; le quatrième jour, apparition de cellules fusi- formes. On pratique quatre passages consécutifs, le 5°, le 11°, le 14e et le 21° jour. La sortie leucocytaire se répète lors du second passage, la proliféra- tion du tissu conjonctif, lors du second, du troisième et même du quatrième passage. Voici le résultat des essais de virulence (1). ler Passage, le 5e jour. Rhesus 439 . . . . . Incub. 5 jours, lésions typiques. Ile Passage, le 11° jour. Sinicus 471. . . . . Incub. 11 jours, lésions typiques. Cynomolgus 415. . . AIncub. 7 jours, lésions typiques. IVe Passage, le 21° jour. ou É a à 4 1 Sinicus 414. . . . . AIncub. 10 jours, lésions typiques. Le nombre des boîtes ensemencées avec les trois ganglions primitifs a été de seize. Cette expérience montre que le virus delapoliomyélite peut être retrouvé avec sa virulence initiale, au bout de vingt et un jours de séjour à 3T° et après quatre passages. S’agit-l d'une véritable culture? Nous le pensons, attendu que le matériel ensemencé au début a été minime, qu'il a servi à faire 16 plaques et qu'à chacun des quatre passages, nous en avôns prélevé une partie pour inoculer nos singes. Exe. Il. — Huit passages ont été réalisés dans cette expérience, qui a duré quarante-trois jours. Nous avons ajouté de temps en temps des ganglions de singe neuf. Le phénomène de la sortie leucocytaire et de la prolifération du tissu conjonclif aété observé ici aussi. Les inoculations ont donné les résultats suivants : 1cr Passage, le 5e jour. Sinicus 13 . . . . . . Incub. S jours, lésions typiques. Ile Passage, le 13° jour. Rhesus 14. . . . . . , Incub. 13 jours, lésions typiques. Les inoculations pratiquées lors des passages ultérieurs sont restées sans effet. Exp. Il. — Six passages; durée de l'expérience : vingt-quatre jours. Seules les inoculations du premier passage (sept jours) et du second ensemencement (treize jours) ont donné la poliomyélite au singe. (1) À chaque passage, nous avous prélevé un ou deux petits fragments de ganglion et un peu du plasma environnant, nous les avons triturés avec de l'eau salée et inoculé dans le cerveau (0,5) et le péritoine. SÉANCE DU 26-JUILLET 20) OG La méthode de la survie el de la multiplication des cellules in vitro permet donc la conservation et très probablement aussi la culture du virus de la poliomyélite hors de l'organisme. Nous nous sommes demandé si, dans ces conditions, il s’agit d’une véritable symbiose entre le microbe et les éléments cellulaires ense- mencés. Dans ce but, nous avons, au cours de notre première expé- rience, fait un passage, non pas avec un fragment ganglionnaire, mais tout simplement avec du plasma dépourvu de cellules. La culture s’est montrée totalement dépourvue de virulence, ce qui semble prouver que les cellules sont indispensables à la conservation et à la pullulation du microbe in vitro. D'un autre côlé, nous avons fait l'examen histologique des fragments prélevés à chaque passage et apprécié ainsi l’état des tissus. Cet examen nous a montré que l'élément le plus fragile, celui qui se détruit le plus vite dans le ganglion, c’est la cellule nerveuse. Si le deuxième et le cinquième jour, dans le ganglion fortement enflammé, on retrouve encore çà et là des cellules nerveuses apparemment bien conservées, ces cellules ne sont qu'à l'état de vestiges le onzième et le vingt et unième Jour. Toute la partie centrale du ganglion est nécrobiosée, les cellules ganglionnaires n'ont plus de noyau colorable, leur protoplasma est homogène, comme coagulé (1). Ce n’est qu'à la périphérie que l’on trouve, au-delà du onzième jour, des cellules vivantes. Ce sont les élé- ments conjonctifs du stroma, ceux qui entrent dans la constitution des racines nerveuses et surtout les cellules capsulaires qui survivent le plus longtemps. Ces cellules capsulaires forment une auréole à plusieurs couches autour de la cellule nerveuse dégénérée ; elles paraissent pro- liférer au fur et à mesure que le neurone dégénère et meurt. Enfin, des signes de multiplication karyokynétique active se montrent, même le vingt et unième jour, dans l’auréole de cellules fusiformes qui entoure certains fragments ganglionnaires. Il en résulte que s'il y a symbiose entre les cellules ensemencées et le virus, celle symbiose n'intéresse pas forcément les cellules nerveuses ; ces dernières peuvent, en effet, avoir perdu depuis longtemps leur vitalité, sans qu'il y ait, pour cela, arrêt dans la vie et la multiplication du microbe. Les éléments du tissu conjonctif et les cellules capsulaires assurent à eux seuls les conditions qui favorisent in vitro la conserva- tion et la pullulation du virus de la poliomyélite. (4) Il renferme parfois des formations irrégulières colorables par l’'héma- toxyline. BiocoGie. Comptes RENDUS. — 1913. T. LXXV. ë 14 206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'OBTENTION A L'AIDE DE LA THIONINE DE RÉACTIONS CARDIO-VASCULAIRES CARACTÉRISTIQUES D'UNE INJECTION ANTÉRIEURE D'ADRÉNALINE (Troisième note), par JEAN GAUTRELET et PAUL-L. BRIAULT. Nous avons insisté précédemment (note I) sur les contractions car- diaques d’allure adrénalique que produisait, en période d’anaphylaxie, une injection de lhionine chez des chiens ayant recu primitivement une faible dose d’adrénaline. Le tracé ci-joint de Basset est lypique à cet égard. Nous croyons devoir signaler aujourd'hui l'apparition de tels rappels adrénaliques chez un certain nombre de chiens qui, plus ou moins longtemps après une injeclion première de suprarénine, reçurent une injection de chloralose où de thionine sans manifester cependant de réaction anaphylactique aiguë. Mais, nous devons le dire, ces phénomènes ne s'observent pas de facon constante. A. — C'est ainsi que 4 chiens, bien qu'ayant recu antérieurement de l’ädrénaline, n'ont pas réagi particulièrement, se sont comportés comme des chiens neufs. Aucune modification sensible de la pression, aucun symptôme toxique après le chloralose et 2 ou même 4 c.c. par kilogramme de thionine dans les veines chez Favori, alors qu'il a reçu 4 heures auparavant 1 milligramme de suprarénine. Sulpice reçoit 24 heures après une injection de 1 milligramme de suprarénine, 2 c.c. de thionine par kilogramme sans réaction manifeste. Pour Léon, après 19 jours, aucune modification. De même pour Prodique, 33 jours d'intervalle entre les injections de 4 milligramme de suprarénine d’une part, d'autre part de chloralose et de thionine (3 c.c. par kilogramme). Nous mentionnerons à part Maine 7 kgs, chez lequel 1 milligramme de suprarénine a provoqué, après 90 jours, des phénomènes d’ana- phylaxie subaiguë et qui ne réagit nullement, le surlendemain, à la thionine (3 c.c. par kilogramme) à la suite de chloralose. On n'observe donc pas chez lui les phénomènes intéressants de rétroana- phylaxie obtenus par Billard avec le bleu de méthylène, après plusieurs mois 1l est vrai. B. — Six chiens au contraire, ont présenté, lors de l'injection de chloralose et surtout de la thionine, de grandes amplitudes en même temps qu'un léger ralentissement durythme du cœur, rappelant l'injection d'adrénaline primitive. SÉANCE DU 26 JUILLET Ces. phénomènes sontparticulièrement marqués : Dans la journée chez 3 chiens : Agrégé, 10 kilo- grammes, chloralosé, recoit À milligr. de suprarénine à 9h. 41. Deux injections de 5: -c:c. de ‘thionine sont inefficaces à 10 h. 50 et 11 h. 50. À 2 heures, au con- traire, 3 C.c. provo- quent une série de grandes amplitudes cardiaques (pression —11-22) avec ralen- tissement du rythme. Chez Marchois et Boulogne, résultats à peu près identiques, mais Moins Marqués. Après 24 heures _ 2 EP MSA eZ 2 e H À A A 2 2 Z a =! e ls) Ea © Se M deco 2 © CEE En El F E 4 FA O8s. I. — Typhique. Avant toute injection. . .15.387.000| 4.650165,5 4%! 33 %1 2 115,5115,5] 1,5] B. | N. |» 24 h. après la 1re injection. |5.177.000| 5.828159 37 1 |21,9/14,5! » il 3 » 24 h. après la 2e injection . 5.657.000 12.500159 On d7121%7118;0i|b 0,51N0;2 2% 24 h. après la 3e injection. |5.425.000|13 175165 27 1,9117,5/8 » 1 » [95,0 4 jours après la 3einjection.|5.285.000| 8.060157 34 1,3116 |5 3 » » |6 Os. II. — Typhique. Avant toute injection . . .[5.766.000! 6.975, 78 %1 22 %1 5 114,5] 2,5] » | B. | N. |» 24 h. après la 1re injection.|5.687.000| 8.673] 60 39 4 [20 |15 » | 0,51 0,51» 24 h. après la 2e injection.|5.795.000|13.500| 62 22:,8:|"2:3116 2951 oe EEE OEUTS 24 h. après la 3e injection.|5.223.500/14.725| 65 27 1,5117,5| 8 D oi 4102)6 4 jours après la 3einjection.|5.828.000| 7.535] 51 435541192123 2 MT, 5) 512» » [5,5 Ogs. III. — Typhique. Avant toute injection . . - |3.103.100| 5.270| 71 %1 20 %I 7 9 | 4 2IRB NN TES 24 h. après la {re injection. |2.799.300)10.850| 58 30 » | 20 |10 » » » |12 24 h. après la 2e injection. |2.875.700| 8.122| 66 29 (DEAD TRE ns » 20 |NS 24 h. après la 3e injection.|2.914.000!13.020! 78 18 2 14% |°2 » » » #3 Malade encore en observ. » » » » » » » » » » | » Ogs. IV. — Sujet normal : Epileplique au régime déchloruré (en dehors des crises). Avant toute injection . . .[4.619.000! 3.472] 65 %1 35 %1 v» [14 21 » » » |» 24 h. après la 1re injection.|4.991.000! 8.525| 52 44 » |14 30 » » » |4 24 h. après la 2e injection.|4.850.000/13.650| 51 40 » |12 28 » » » |9 24 h. après la 3e injection. |4.650.000!18.600! 65,5 | 28,5 | 1,5119 8 » » » [6 4 j. après la dernière inject.[5.365.000! 7.750! 62,5 | 35 3,5119,51|1 42 » » PRES Si on cesse les injections, on note une diminution du nombre des leu- cocytes, puis un retour très lent à l’état normal en quatre jours généra- lement. Dans l'observation IIL, il est à noter que la dose de 20 €.c. n'ayant pu être atteinte, la malade reçut seulement 5 c.c. de sang. La numération suivante accusa un nombre de leucocytes inférieur au total précédent. Il faut observer également que ces injections pratiquées aussi asepti- quement que possible, n’ont jamais donné lieu à aucun phénomène douloureux ou inflammatoire. Telles sont les données obtenues par une rapide observation. On peut rapprocher aussi ces modifications desrésultats obtenus par Hamburger et Reuss, qui provoquèrent l’hyperleucocytose chez le lapin en lui injec- tant du sérum de lapin; l'hypoleucocytose, au contraire, en utilisant du sérum d'animaux divers. Même contraste dans les résultats obtenus par Gabritchewsky et 230 SOCIÉTÉ DE .BIOLOGIE Billing, Schlesinger Ettone, Paris, chez l'enfant traité par le sérum antidiphtérique ; ici, hypoleucocytose comme chez les adultes traités par le sérum de cheval préalablement saigné (Thèse de Seta). (Travail du laboratoire d'anatomie pathologique du professeur Alezais.) ERRATA NoTE DE M. FRENKEL. T. LXXV, page 1, ligne 19 du sommaire, au lieu de : Créatine et hypobromite, lire : Créatinine et hypobromite. NOTE DE J. GIAJA. T. LXXV, page 35, ligne 4, au lieu de : d'action sur l'Hélix, lire : sur l’action du suc d'Helix, Note DE H. Busoquer ET M. TiFrENEAU. T. LXXV, p.144, ligne 30, au lieu de : le cœur de chien, lire : la pointe du cœur de chien; ligne 31, au lieu de : dans cet organe, lire : dans ce fragment d'organe. Vacances de la Société. En raison des vacances de la Société, la prochaine séance aura lieu le 148 octobre. REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 19 JUIN 1913 SOMMAIRE Ioxesco-Mraaïestr (C.) : Sur la vaccination, au niveau d'une cica- - toxicité du sérum de lapin immu- trice vaccinale datant de un an .. 236 nisé et sur ses relations avec les MaRiNesco (G.) et Mina (J.) : Rela- phénomènes d’anaphylaxie. (Troi- tion entre les Treponema pallida et sième communication). . . . . ... 236 | les lésions de la paralysie générale. 231 Jaco8son (GR.) : Réaction inflam- Pauresco (N.-C.) : Origines du matoire à l’occasion d’une nouvelle DIVCOPONER ER EE MT een 233 Présidence de M. G. Marinesco, président. RELATION ENTRE LES « TREPONEMA PALLIDA » ET LES LÉSIONS DE LA PARALYSIE GÉNÉRALE, par G. MariNesco et J. MINEA. La remarquable découverte de Noguchi, confirmée par nous-mêmes, puis par MM. Marie, Levaditi et Bankowski, est de nature à ouvrir des horizons nouveaux à l'étude de la paralysie générale au triple point de vue de sanature, de la marche clinique et de l'anatomie patho- logique comme au point de vue du traitement. En ce qui concerne la nature de la maladie, on doit rejeter l'hypothèse que la maladie de Bayle serait une toxicose due à quelques produits solubles du tréponème pâle, mais il s’agit bien dans cette affection d'une spiriliose. Il n’y a pas de véritable paralysie générale en dehors de l’action des spirochæte pallida ; il est vrai qu’on peut toujours objecter à cette manière de voir que le tréponème päle n’a pas été décelé dans tous les cas de paralysie générale, mais cette objection est facile à réfuter. En effet, déjà Nogu- chi, dans son second travail, a trouvé que le pourcentage des cas posi- tifs est plus considérable lorsqu'on étudie une pius grande surface de 239 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST cerveau ; puis, nous avons pu découvrir, au niveau des circonvolutions frontales, des tréponèmes dans deux nouveaux cas de paralysie générale à l’aide de l’ultramicroscope. Dans le premier, il s'agissait d'un adulte âgé de 45 ans, présentant des phénomènes de démence peu accusés, sans troubles délirants, le malade étant mort à la suite des attaques épileptiformes répélées. Dans le second, il s’agit d’un sujet âgé de vingt ans, atteint de paralysie générale juvénile avec Wassermann positive dans le sang et le liquide céphalo-rachidien, paralysie due, suivant toutes les probabilités, à la syphilis héréditaire. En faisant usage de la ponction du cerveau au niveau du pied de la Il° frontale, nous avons pu constater quelques rares tréponèmes. Presque en même temps que nous (1), MM. Marie, Levaditi et Bankowski ont attiré l'attention sur la présence constante du tréponème dans le cerveau des paralytiques généraux mort en ictus el signalé en même temps comme nous l’avions fait auparavant, l'imperfection de l’imprégnation des tissus de la mé- thode à l'argent. Les cas négatifs, car nous avons examiné un très grand nombre de cerveaux de paralysie générale, peuvent s'expliquer de deux manières différentes : 1° Quelle que soit la méthode d'imprégnation, on ne peut mettre en évidence le tréponème que dans un nombre restreint de cas, el encore faut-il examiner systématiquement les différentes régions de chaque circonvolution, car les spirochètes ne sont jamais répandus dans toute la masse d’une circonvolution, mais sont réunis en groupes dans certaines régions de l'écorce où ils forment des foyers limités en général sur un versant de la circonvolution, tandis qu’au voisinage ils fontcomplètement défautoù s’y trouvent disséminés aupoint qu’on n’en rencontre que quelques-uns sur une coupe. En ce qui concerne la technique nécessaire pour mettre les spirilles en évidence par la méthode d'imprégnation à l’argent, nous ferons remarquer qu’en géné- ral celle de Cajal à l'alcool ammoniacal permet de les retrouver dans tous les organes et dans les méninges; il n’en est pas de même pour le système nerveux central. Ici, à cause du grand nombre de fibres ner- veuses, il faut recourir à la méthode lente préconisée par Levaditi ou celle plus récente de Noguchi. 2° Il est certain que les spirochètes, après avoir pullulé dans une région donnée de la substance grise, émigrent ensuite dans le voisinage à travers les espaces libres qui se trouvent entre les lissus nerveux et névrogliques. Dans ce trajet, ils déterminent des réactions chimio- (1) Nous avons présenté à la Société des Sciences médicales de Bucarest (séance du 9 mai 1913), une note dans laquelle nous avons mis en évidence les relations qui existent entre le tréponème pâle et les lésions de la para- lysie générale et les différences anatomiques qui existent entre cette dernière et la syphilis cérébrale. ) SÉANCE DU 19 JUIN 233 toxiques et des lésions parenchymateuses; ceci se comprend facilement si l’on tient compte que les spirilles sont animés de mouvements de progression. En outre, leur multiplication leur permet de constituer de nouveaux foyers, mais, fait important, ils ne déterminent pas à ce niveau des lésions comparables à celles d’un syphilome ou à celles de la syphilis méningitique dans cetie affection héréditaire ou dans la syphilis acquise. On sait en effet que, dans la paralysie générale, il n°v a pas de lésions endartérites ou périartérites comme cela a lieu dans les syphi- lomes, mais les spirochètes déterminent l'apparition d'un nombre plus ou moins grand de cellules plasmatiques dans la gaine périvaseulaire des vaisseaux, lésions qui constituent en sommel'un des éléments essen- tiels du substratum anatomo-pathologique de la paralysie générale. Du reste, ni au point de vue de la constitution histologique des lésions de cette maladie, ni au point de vue de son évolution, on ne peut pas éta- blir d'identité entre elle et le syphilome. Donc, nous considérerons la paralysie générale corime une syphilose - diffuse où l'on ne trouve pas de lésions en foyer contrairement à ce qui peut arriver dans la syphilis héréditaire (Ranke) ou dans la syphilis cérébrale. Du reste, si l’on fait des coupes sériées d'une circonvolution frontale, on s'aperçoit que la lésion a gagné toute son étendue tandis que les spirochètes y sont cantonnés à une région très limitée, ne dépas- sant pas même un millimètre. C’est là également une particularité très caractéristique des lésions de la paralysie générale. Par conséquent, nous nous croyons autorisés d'admettre que le tréponème, apporté le plus souvent par la cérébrale antérieure, circule dans la gaine adventice des artères nourricières de l'écorce et se localise de préférence dans les capillaires polygonaux silués au-dessous de la deuxième couche et, de là, diffusent dans le parenchyme de la III couche, où ils produisent des lésions du côté des tissus nerveux; plus tard, ils peuvent envahir les capillaires profonds. ORIGINES DU GLYCOGÈNE, par N.-C. PAULESCo. I. — Procédé expérimental. Pour arriver à connaître quelles sont les sources d'où dérive le glyco- gène (1), nous avons employé la méthode de l'ingestion. Cette méthode peut être appliquée des deux manières : 4° Dans un premier procédé, on expérimente sur deux animaux. (1) Pour la bibliographie et pourles détails expérimentaux, voyez Paulesco, Travaux du laboratoire, qui va paraître chez Vigot, édit., Paris. 0€: 0 : 008$ ‘auUUATU) 079 & 5 ù OGYL « FEV A ‘uopruv | OTYS 090°L 61e 1 8LG: 1 OGE YF 98z ‘9 “OuTI3X9(] EYG'T G « 11226 G "2SO)TEN 608 « £s0 8 ‘2501987 Lre‘e FTT'E G61 & (tard 06 D FLO °0 « 0669 | ‘uoiy) C60 ST ‘2S048%99€S | 0680! « *S991I, c 0YOL CES 1097 : « | © O8LE « GGT 9 "os094;9 | 00977 | ‘ouusrqn "16 A de d: De *18 un ‘SO[OSnN "an 0") “oisdoqne | y |‘uoresodo] y “o1quent) “gen 0 ‘UU EI V ‘juqep nv 4 $soN RE CR RE ee | DR RU RE EN. ‘XNEUIIUE S9pP € -UOUITE2I “OUI p ‘18 (OL anod ‘9107 9p ‘18 (07 anod "SPI9GUL HNOHHVO 9D ad40 4 ANHY9ONATI HAN49092"19 SILVHAAH 40 4HGOI44d SUIOd [2 SÉANCE DU 149 JUIN DS O8 L'un d’eux est d’abord mis à l’inanition, pendant un certain temps. Puis, il est nourri avec des aliments déterminés. Finalement, il est tué et l’on dose, dans le foie, — et aussi dans d'autres organes, — le glycogène formé par suite de cette alimentation. L'autre animal sert de témoin. Il est maintenu au jeûne pendant le même temps que le précédent. Ensuite, — sans avoir recu aucune nourriture, — il est sacrifié et l’on cherche la teneur en glycogène du foie et des autres organes. Ce dernier animal est censé rendre compte de la quantité de glycogène qui serait restée chez le premier animal après l’inanition et avant d'avoir pris des aliments. En réalité, ce procédé est fort défectueux et expose à des erreurs, car les expériences manquent de point précis de comparaison. 2° Dans un deuxième procédé, on expérimente sur un seul et même animal. Cet animal est d’abord soumis à un Jeüne de plusieurs jours. Puis on lui extirpe chirurgicalement un lobe du foie, dans lequel on dose le glycogène. Lorsque les troubles qui tiennent à l'opération se sont dissipés, on lui fait ingérer la substance qu'on étudie; — après cela, on le tue et on détermine la quantité de glycogène du reste du foie et aussi des autres organes, tels que les muscles. On a ainsi, d’une facon précise, la teneur en glycogène au foie du même animal, avant et après une alimentation déterminée. C’est ce procédé que nous avons suivi dans nos recherches. Il. — Les hydrates de carbone. Nous avons cherchésiles substances hydro-carbonnées, — le glycose, le saccharose, le lactose, le mallose, les dextrines, l’amidon, — consti- tuent véritablement des sources de glycogène. Nous avons expérimenté sur des chiens de taille moyenne qui, après un jeûne de six à quatorze jours, ont subi l’ablation d’un lobe du foie. Le lendemain ou le surlendemain, on leur a fait ingérer, pendant deux _ à quatre jours, une certaine quantité (de 50 grammes à 700 grammes) des divers hydrates de carbone à étudier. Puis on les a tués par la section du bulbe et ona pris du foie, du cœur et des muscles. Le dosage du glycogène, fait par la méthode de Pflüger, est rapporté dans le tableau ci-dessus. Conclusion. — Les substances hydro-carbonées, — glycose, saccha- rose, lactose, maltose, dextrine, amidon, — constituent des sources cer- taines de glycogène, qui s’accumule surtout dans le foie. 9236 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST RÉACTION INFLAMMATOIRE A L'OCCASION D'UNE NOUVELLE VACCINATION, AU NIVEAU D'UNE CICATRICE VACCINALE DATANT DE UN AN, par Gr. JACOBSON. J'ai publié à la Réunion biologique de Bucarest (séance du 30 janvier 1908) l'observation d'une dame qui, revaccinée par moi, a présenté à l’occasion de cette vaccination une réaction inflammatoire autour d’une ancienne cicatrice vaccinale datant de l’enfance. J'apporte aujourd'hui une observation du même genre : P J 8 L'enfant M. E... a été vaccinée au bras par un confrère au commence- ment de mai 1912. Au dire de la mère de l'enfant, il y a eu une petite pustule vaccinale qui à duré une quinzaine de jours en tout. Celte vaccination a laissé une toute petite cicatrice. Or, cette année, devant vacciner la sœur de cette enfant, les parents m'ont demandé de revacciner également M. E.., n'étant pas certains, disaient-ils, que le vaccin eût pris. Je fais 3 inoculations au mollet le 14 mai 1913. Le 25 mai, étant passé revoir l'enfant, je constate au mollet 3 pustules vaccinales en plein développement. En même temps, la mère me montre le bras de l'enfant, sur lequel on voit, exactement sur l’ancienne cicatrice vaccinale, un groupe de vésicules d’herpès strictement limilé en ce point. Les vésicules ont duré autant que les boutons de vaccin et ont disparu au moment de la dessiccation des pustules. SUR LA TOXICITÉ DU SÉRUM DE LAPIN IMMUNISÉ ET SUR SES RELATIONS AVEC LES PHÉNOMÈNES D'ANAPHYLAXIE (Troisième communication), par C. Ionesco-MinaiEsri. I. — Le sérum de lapin, immunisé contre les hématies de mouton, et inoculé dans la veine du cobaye, provoque des accidents en tous points comparables à ceux qui accompagnent le choc anaphylactique. Avec une dose convenable (variable d’un sérum à un autre), on peut produire un choc rapidement mortel. La mort de l'animal est toujours accompagnée d'un abaissement considérable du pouvoir complémen- taire (pour un système hémolytique 56 degrés) de son sérum. Pour mettre en évidence cette propriété, nous nous sommes servis de deux échantillons de sérum de cobaye : Le n° 4 prélevé avant l’inocula- = | SÉANCE DU 19 JUIN 23 tion du sérum de lapin, et le n° 2 prélevé pendant le choc et immédiate- ment après la fin de la période des convulsions. Ces sérums étaient mis en contact en proportions variables avec un système hémolytique inactivé (dilution de sérum hémolytique 56 degrés + hématies corres- pondantes en émulsion à 5 p. 100). Après une demi-heure d’étuve à 31 degrés et vingt-quatre heures de glacière, les résultats sont soi- gneusement notés. Dans ces conditions, nous avons pu constater, en général, une dispa- rition presque complète du pouvoir alexique du sérum de cobaye, après le choc. Si le système hémolytique inactivé dont nous nous servons pour mettre en évidence la disparition de l'alexine est un système anti- mouton, l'abaissement du pouvoir alexique est moins marqué, en apparence, Île titrage de l’alexine du cobaye inoculé, étant, dans ce cas, faussée par l'introduction avec le sérum toxique d’une certaine quantité d'anticorps hémolytiques pour les globules de mouton. On sait, d'autre part, que l'augmentation de l’ambocepteur dans un sys- tème hémolytique compense, jusqu'à un certain point, le manque d’alexine. II. — Ce même sérum (lapin immunisé avec des hématies de mouton) précipite avec le sérum frais de cobaye. Cette précipitation est variable d'un sérum à un autre : elle est très accentuée dans certains cas. Il ne nous à pas été possible d'observer une proportionnalité directe entre le degré de précipitation et l’activité toxique du sérum. Voici le détail d’une de ces expériences : SERUM SÉRUM EAU ; cobaye lapin physiologiqne RÉSULTATS NOTÉS APRÈS 24 HEURES dilution 1 p. 1. vacciné. 9 p. 100. 1 CAC + 0,2 cc + SEC: — Précipitation nulle. 2° AN C7C + 0,4 cc + 1ENCEC: — Précipitation nulle. 3. 1 c.c 10:38 c.c:2—7 12 c. c. — Précipitation à peine visible (léger trouble). 4. IMC: C: ne mdi0iC- CE 10Ëc.c: — Précipitation peu marquée. 5. 1 c.c. + 2,0 c.c. + 00 c.c — Précipitation marquée (dépôt). Les tubes sont mis pendant une heure à 37 degrés et gardés vingt heures à la glacière. Dans les mêmes conditions, un sérum de lapin normal ne donne aucune précipitation. IT. — Si l’on ajoute à du plasma oxalaté (lapin ou cobaye) quelques gouttes de ce sérum toxique et précipitant, et si l’on recalcifie ensuite, on observe un notable retard de la coagulation du plasma dans les tubes où nous avons ajouté ce sérum. BioLoGie. Coupres RENDuS. — 1913. T. LXXV. 46 238 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Voici comment nous avons disposé notre expérience : COAGULATION Fi CR." ES 152209074307 T. 1.9 c.c. Call* 0,35 0/0 + sér.-lapin 5 : 4 g. + 0,5 c.c. Plasma cob. oxal. 1 °/o0 = 0 0 cn 9. 210.02 —00,35 Lost, =) 15: 810.705 ic.c. — 1795560) 0 + F.23./9 ‘cc... —: 0,35 0/60: 47 — : 5 1,19-g: HE 0,5°c.c. — 4590/6070 0 + Te. 4 9-c.cf =" "0,85 2/00 Æ Ÿ =: 57: 20 ge. + 0,5-:c.'c: — 1e SA 0 0 + T. 5. 2 c.c. — 0,35 °/09 + lap. normal : 5 g. + 0,5 c.c. — PER 0 + T. 6.2 c.c. — 0,35 °Jo0 + — 28 g. + 10,5 cc: — 10) Go Are Re 27.94c:c;—. 0,3500/60 +4, — 12/9000 CAC: — 10/60 EE HR 9 (CC HO 3500 2180 gp "E00,5"c:c: = 1:50 Co SE SE Sr T. 9.2 cc. — 0,35 0/0 + — 5 + 0,5 c.c — 1000 #k 2 Te 10. 2 cie. —. 0,385 /n + — + 0,5 c.c = TOY REEE LESC Les mélanges sont gardés à la température de la chambre et observés de 5 en 5 minutes. Les résultats ont été notés après 15, 20 et 30 minutes. Il résulte donc de cette expérience que le sérum toxique et préci- pitant exerce une action empéchante sur la coagulation du plasma oxalaté et recalcifié. Cette action anticoagulante se manifeste par un retard (de 15 à 25 minutes) sur les tubes témoins. Dans toutes ces expériences, nous avons employé uniformément le sérum toxique trois jours après la saignée. Nous avons cherché à déterminer l’action anticoagulante de ce sérum sur le plasma oxalaté du lapin. Nous n'avons pas observé de différences appréciables entre la coagulation de ce plasma et celui du cobaye. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale. Faculté de médecine de Bucarest.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1913 SOMMAIRE * Camus (JEAN) et PoraKk (RENÉ) : Ablation rapide et destruction lente des capsules surrénales . . , . .. CARNOT (PAUL) Remarques à propos de la communication de MAS KGON BOIRE Re Se ee DunaMEL (B.-G.) : Action compa- rée des injections intraveineuses de métaux colloïdaux électriques et de sels métalliques sur le cœur du Eee GO) RE RS Grysez (V.) : Influence des inha- lations répétées de bacilles tuber- culeux virulents ou modifiés sur l'évolution de la tuberculose chez eRCODAy ER PRE NE ee GRYsEz (V.) et CERTAIN (B.) : la vaccination contre la peste par la voie conjonctivale à l’aide de ba- cilles sensibilisés vivants . . . . .. Iscovesco (H.) : Poids normaux absolus et relatifs de quelques orga- nes et de quelques glandes à sécré- tion interne chez le lapin ..... KzinG (Carr) : Vaccination pré- ventive contre la varicelle. . . . . . KronGozp (Sopnie) : Note sur la transplantation de l'intestin d’em- bryon du rat sous la peau de lani- mal adulte de la même espèce . .. Laron (G.) : Sur le passage de la sécrétion interne au pancréas du HetUSAd 18 Mere. .1.250 he eee Lauxoy (L.) : Le fer du sang chez la poule normale et dans l'infection par le Spirochæta gallinarum Mar- CHOUXSES AUNMEDENI, EM ee Launoy (L.) et Lévy-BrunLz (M. : Sur l’anémie observée chez la poule au cours de l'infection par le Spi- POCRÆLG GAILINATUM. 1.8 à .C. LEGENDRE (R.) : Action de quel- ques chlorures sur les cellules ner- veuses des ganglions spinaux isolés de l’organisme elle re te cote. #01 8e ects BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. = 1913, 253 279 281 246 Manceaux (L.) : Sur les polynu- cléaires éosinophiles hématophages. MarottTe et Morvan : L’éosino- philie dans la filariose. . . . . . .. Muzox et Porax (RENÉ) : Struc- ture de surrénales accessoires en état de suppléance fonctionnelle . . OcGawa (M.) : Sur un trypanosome de Triton pyrrhogaäster. . . . . . .. REGNAULT (FÉLIx) : De l'emploi du mélronome de poche dans la marche. Rerrerer (Éb.) et FÉNIS (F. DE) : Des disques adhésifs de certaines Chauves SOULIS TARN à Roupsky (D.) Sur la culture aseptique de Zea mais en milieu liquide, où l'azote minéral est rem- placé dès le début par du sérum sanguin du cheval (Communication DrélimiInaire)e ee. RouGEenTzorr (D.) : De l'immunité acquise par les animaux auxquels on fait à la queue des vaccinations préventives de cultures du microbe de la péripneumonie. . ........ SouLa (L.-C.): Le mécanisme de l’anaphylaxie. 'Anaphylaxie et sa- vonsh{Sixrème note) CL. WEINBERG : Remarques à propos de la communication de M. Man- Réunion biologique de Nancy. BEAUVERIE (J.) : Corpuscules mé- tachromatiques et phagocytose tee lESAVÉDÉTAUX eee Re BusQuEr (H.) : Modification, sous l'influence de la pilocarpine, de la réaction ventriculaire consécutive à la fibrillation des oreillettes, chez le CHIENS, DR ue SARTORY (A.) et GIMEL (G.) T, LXXV. 17 239 240 10 —1 (er) 211 213 287 240 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE voir antiseptique du perborate de cencerlécithinique, 24 ne 29% soude associé à l’iodure de potas- SOKOLOv : Contribution au pro- sium, en présence de l'eau. . . .. 290 | blème de la régénération des pro- tozooaires. (Première communica- Réunion biologique de St-Pétersbourg. | tion) .......:.......... 297 : Soxozov : Contribution au pro- ILUNE (M.-D.) : Sur la physiologie blème de la régénération des pro- AU ÉDÉSIO RES de ete 293 | tozoaires (Deuxième communica- PITCHOUGUINE : Sur la dégénéres- DON) 2 D CRT CRT RS 299 Présidence de M. Dastre. OUVRAGE OFFERT. M. Josué. — J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de la Société un exemplaire de mon rapport au XVII Congrès international de Londres, sur tes « localisations cardiaques ». - J'ai montré, dans ce travail, d’une part, sur quelles données physio- logiques et anatomiques repose cette notion nouvelle et, d'autre part, à l'aide de quelles méthodes d'exploration et par quels signes on arrive à préciser Les localisations cardiaques chez le malade. SUR LES POLYNUCLÉAIRES ÉOSTNOPHILES HÉMATOPHAGES, par L. MANCEAUX. Dans une communication récente au sujet des fonctions phagoey- . taires des polynueléaires éosinophiles, M. Weinberg et P. Séguin, à la suite d'études in vitro, déclaraient que ces leucocytes étaient capables de digérer non seulement des bactéries, maïs aussi des globules rouges. En ce qui concerne les fonctions hématophages de ces polynueléaires, nous pouvons relater deux observations qui ajoutent à ces expériences faites in vitro la confirmation résultant de la constatation in vivo des mêmes phénomènes. En examinant des exsudats pleurétiques où l’on rencontre, comme on le sait, presque toujours des globules sanguins et assez souvent des éosinophiles, nous avons observé, dans deux cas récents et successifs, des polynucléaires éosinophiles hématophages. Dans un premier cas, nous avons noté un de ces leucocytes non douteux (coloration de Giemsa) englobant un globule sanguin. Dans le second cas, deux éosinophiles présentaient des hématies en SÉANCE DU 18 OCTOBRE 944 inclusion. Les figures étaient fort nettes. Les cellules sanguines avaient conservé leur forme et leur caractère colorant; elles étaient nettement englobées dans le protoplasma, refoulant le noyau sur le côté, et entourées par les granulations acidophiles. De telles constatations sont évidemment fort suggestives et montrent nettement le rôle hématophage des polynucléaires éosinophiles. Reste à savoir si ce rôle est accidentel ou constitue une fonction habituelle. (Laboratoire de bactériologie du VI corps d'armée.) M. WeinBER6. — L'observation de M. Manceaux est très intéressante ; elle concorde avec les constatations inédites que nous avons faites avec M. Séguin. En effet, les propriétés phagocytaires des éosinophiles peuvent se manifester aussi bien in vitro qu'in vivo. En ce qui concerne la phagocytose des hématies, nous avons observé non seulement l'englobement, mais aussi la digestion complète des globules rouges (de cheval) par les éosinophiles, à la suite de l'injec- tion de ces globules rouges dans la cavité péritonéale du cobaye. L’ÉOSINOPHILIE DANS LA FILARIOSE. Note de MARoTTE et Morvan, présentée par CLERC. L'éosinophilie a été maintes fois signalée dans la Filariose et les auteurs s'accordent sur sa constance chez les malades alteints de F. loa. De même sa fréquence a été relevée chez les sujets infestés par F. bancrofthi. Par contre, jusqu'à ce jour, elle n’a pas été mise au compte de #”, perslans. À s’en référer à ces observalions, les modifica- tions leucocytaires seraient parallèles à la périodicité et au nombre des embryons circulant dans le sang périphérique; elle s’atténuerait ou même disparaitrait après l'extraction ou la mort des filaires. Les filaires possédant des embryons sanguicoles ne sont pas seules capables de déterminer l'éosinophilie. Le #. medinensis la provoque également. D'autre part, elle a été constatée dans les filarioses animales (chien, cheval). Nous avons eu l’occasion d'étudier de très près un groupe impor- tant de Noirs appartenant au bataillon Sénégalais d'Algérie comprenant 1.339 indigènes, dont 811 tirailleurs, 386 femmes, 142 enfants (4). Chaque individu a fait l'objet d'examens hématologiques diurnes et (4) Marotte et Morvan. La Filariose au bataillon Sénégalais d'Algérie. Arch. de Méd. et de Ph. militaires, n° 1, 4913. 249 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE noclurnes, souvent même répétés. Plus de 3.000 lames colorées ont été étudiées. Dans ces conditions d'observation, nous avons dépisté 313 porteurs de microfilaires, soit 23,37 p. 100. Étant donné le nombre élevé des sujets filariés, il semble que l’éosinophilie aurait dû se montrer très commune au bataillon sénégalais d'Algérie, d'autant plus qu'on s'accorde à reconnaitre aux Noirs un parasitisme intestinal très fréquent, lui-même facteur d’éosinophilie. Or, voici les résultats de notre enquête : Sur 3 porteurs de micr. F. Loa. . . . . . . 2 cas d’éosinophilie: 88 — de micr. F. Bancrofti. . . . 0 — — 208 — de micr. F. Perstans + . 1 = = 14 — de micr. F."associés. , 0 — — Un Noir porteur de #”. loa avec manifestation oculaire typique, hos- pitalisé pour bronchite, chez lequel, d’ailleurs, aucune microfilaire ne pût être décélée malgré des examens répétés, fournissait une proportion moyenne de 21 p. 100 d’éosinophilie. Il ÿ avait, en outre, auto- agglutination des hématies. Chez un second indigène, simplement porteur de micr. #. loa sans phénomènes cliniques, la proportion d’éosinophilie était moins accusée (8 p. 100). Aucun porteur de micr. #. banrrofli ne présentait d’éosino- philie appréciable. Une seule fois, sur 208 porteurs de micr. F. perstans, la réaction oxyphile a été relevée, d'ailleurs discrète (5 p. 100) et seulement à l’examen nocturne. Le sang élail très riche en micr. F. perstans de la variété petite. Nous pouvons ajouter que l’éosi- nophilie manquait chez 3 porteurs actuels de ver de Guinée, évoluant discrètement, et chez 23 Noirs qui en avaient expulsé dans les six derniers mois; el de même chez 6 lépreux et 2 bilharziés. Pourtant plusieurs de ces sujets véhiculaient aussi des hémomicrofilaires diverses. Au tolal. sur 313 filariés, examinés de jour et de nuit, l’éosinophilie n'a été relevée que 3 fois. Chez 2 porteurs sains, elle était discrète ou peu accusée. Le seul Noir malade, atteint de manisfeslation filarienne | typique, est aussi le seul qui ait fourni un pourcentage élevé d’éosi-. nophiles. Sans doute, ces constatations ne concordent pas, à première vue, avec l’ensemble des observations publiées ; mais il faut bien remarquer que, à l'inverse des sujets qui en font l’objet, — malades hospitalisés pour accidents filariens, —- les Sénégalais du bataillon d'Algérie constituaient un groupemont sain, jeune et vigoureux, en excellent état général. Un seul cas excepté, leur filariose était absolument latente, uniquement relevée par le microscope. Les résultats négatifs de notre enquête, approfondie et pratiquée sur une vaste échelle, autorisent donc à con- clure que l'éosinophilie n’est pas un témoin fidèle et banal de la Fila- riose simplement limitée à « l'habitat de l'organisme par des filiaires » SÉANCE DU Â18 OCTOBRE 243 _ (Le Dantec). Réaction de défense, elle n'apparait appréciable et per- _manente que si le parasitisme s'accompagne de manifestations cliniques plus ou moins sérieuses. L'éosinophilie n'est pas fonction directe de la filariose, mais des accidents qu'elle provoque. DES DISQUES ADHÉSIFS DE CERTAINES CHAUVES-SOURIS, par Éo. ReTTERER et F. DE FÉNIS. Jimenez de la Espada, puis Dobson (1) ont signalé et étudié les disques qu'on observe sur les membres d’une chauve-souris de l'Amérique tro- picale, le Thyroptera tricolor. Le disque de l’aile siège sur la première phalange du pouce et celui du membre abdominal sur la plante du pied, près du talon. Pour le premier de ces auteurs, ces organes adhérent comme des ventouses contractiles ; selon le second, leur périphérie seule s'applique sur les surfaces lisses, tandis que le centre s'excavant, ils fonctionnent comme des ventouses à air raréfié. Voici les résultats que nous avons obtenus par l'étude anatomique et histologique des disques adhésifs du thyroptère que nous devons à M. Anthony, du Muséum. Le thyroptère pèse (au sortir du formol) 6 grammes. Le disque de l'aile siège sur Le tégument de la première phalange du pouce. La phalange n’a qu'un calibre de Omm{10 à Omm12, tandis que le disque ovalaire a un grand diamètre (parallèle au grand axe du pouce) de 4 millimètres et un petit diamètre de 3Mm5, Le disque du membre abdominal est moitié plus petit; il est situé, non pas près du talon, mais sur la face plantaire du tarse. Malgré ces différences de position et de dimensions, les disques de l'aile et du pied présentent une structure identique. Les disques ont une épaisseur de 0"®4 en moyenne. Leur face externe est plane ou légèrement excavée; leur face interne est libre sur la périphérie, tandis que sa portion centrale est rattachée aux tégu- ments de l’aile ou du pied. Le disque n'est en réalité qu’une tubérosité ou une excroissance tégumentaire, dont les éléments ont subi diverses modifications. Sur les bords et la face interne du disque, l’'épiderme à la structure de celui du reste du corps et il est aussi pigmenté que ce dernier. Quant à l'épiderme de la face externe, il est moitié plus épais (18 à 20 ) et comprend une couche malpighienne, un stratum granulosum, très riche en éléidine et une couche cornée. Il émet par sa face profonde des bourgeons épithéliaux longs de 0P#5 à Onn6 et larges de 18 u. Ea ce qui concerne les glandes, elles se divisent en glandes sébacées qui sont confinées à la face inférieure et sur les bords du disque et en glandes (1) Proceedings of the Zoological Society, 1876, p. 582. 944 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : sudoripares qui sont répandues dans toute l'épaisseur du disque. Les tubes sécréteurs, larges de 18 u, sont très contournés et se continuent avec un con- duit excréteur qui se dirige vers l’épiderme de la face externe où il atteint un diamètre de 50 y. La modification la plus intéressante est celle du tissu conjonctif du derme, surtout dans le centre et la portion proximale du disque. En ces points, il s’est transformé en une plaque de tissu ferme, épaisse de Omm{ à Omm2, La plaque est fenêtrée, car de nombreuses glandes sudori- pares semblent la dissocier en territoires qui, selon les hasards de la coupe, offrent l’image de traînées radiaires ou d’une masse perforée d’orifices.Jimenez de la Espada et Dobson ont décrit la plaque comme formée de tissu cartila- gineux ; de fait, ce n’est pas du cartilage hyalin. La plaque est constituée par un tissu analogue à celui du nodule sésamoïde du tendon d'Achille de la gre- nouille : la masse intercellulaire se compose d’un feutrage de fibrilles conjonc- üves et d’une substance amorphe. Quant aux cellules, elles sont arrondies et ovalaires : leur noyau a 6 à 8 w; leur corps cellulaire mesure 40 à 12 w et est ; formé par un cytoplasma clair que circonscrit une membrane fine, colorée par l'hématoxyline. La plaque se compose donc de tissu vésiculo-fibreux. En résumé, le disque de l'aile ou du pied du thyroptère n’est qu'une portion saillante et modifiée du tégument : sa face libre ou externe montre unépiderme hypertrophié ; ses éléments dermiques se sont partiellement transformés en une plaque vésiculo-fibreuse et ses glandes sudoripares ont acquis un déve-. loppement considérable. Résultats et critique. — D'autres espèces de chauves-souris présentent, sur le pouce de l'aile et la face plantaire du pied, des dispositions qui figurent des ébauches de disques adhésifs sous la forme d’épaississe- ments cutanés. Selon Dobson, les Vesperugo nanus, tylopus et pacyhpus possèdent des formationsanalogues, de même que le genre Myxopoda de Madagasear(1). Cependant le derme et le tissu sous-cutané y sont moins : développés, moins hypertrophiés. On considère d'ordinaire ces organes comme fonctionnant à la façon de ventouses contractiles. L'absence de … fibres musculaires dans l’intérieur du disque ne parle pas en faveur de cette manière de voir. Les fibres musculaires striées qui s’attachent à sa face profonde peuvent tout au plus mouvoir ou déplacer l'organe. Une fois appliqués sur une surface ou un objet lisse, les disques peu- vent-ils être soulevés par leur portion centrale de façon à faire office de ventouses ? En tenant compte de la présence de la plaque vésiculo- fibreuse et de l'épiderme épais et corné, il nous semble que la produc- tion d’une pareille excavation est peu probable. La sueur versée par les nombreuses glandes sudoripares nous paraît humecter non seulement la circonférence du disque, mais encore toute sa face externe. En se répandant entre l'objet que touche la chauve-souris et le disque, la sueur constitue une couche intermédiaire qui adhère à la surface de l’un et (1) Voir : Leche, Bronns’ Thierreich. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 245 de l’autre. Elle représente ainsi une couche liquide dont le rôle est iden- tique aux liquides qu'on verse entre deux plaques métalliques appli- quées par leurs faces planes. On sait qu'il faut une grande force pour les séparer et que l’adhérence est due à la cohésion même des parti- cules liquides. Le thyroptera tricolor pèse 6 grammes en moyenne, de sorte que le poids du corps est insuffisant pour détacher les disques appliqués sur un objet. Le mécanisme de l’adhérence de la chauve- souris nous paraît comparable à celui des rainettes qui sont capables de marcher et de grimper sur des parois ou des surfaces lisses. La structure du bout des doigts et des pelotes adhésives de la rainette rap- pelle d’ailleurs singulièrement celle des disques du thyropière : l’abon- dance de glandes cutanées et l’épaississement fibreux du derme sont analogues à ce que nous montre le disque de la chauve-souris. Comment ces formations ont-elles pris naissance ? Elles siègent sur le pied et l'aile en des points qui permettent leur application simultanée sur une même paroi lorsque la chauve-souris veut prendre contact sur un plan lisse, vertical, par exemple. L’épiderme, épaissi et recouvert d'une forte couche cornée à la face libre du disque, reconnait même origine que les callosités qui se développent aux mains des ouvriers. Elles sont dues manifestement aux frottements. Quant à la plaque vésiculo-fibreuse qui existe dans le derme, elle ne saurait avoir d'autre origine que les sésa- moïdes vésiculo-fibreux, cartilagineux ou osseux que nous voyons se former dans les points où les capsules articulaires, les ligaments et les tendons glissent et frottent sur des parties dures. Si les disques adhésifs contiennent les mêmes matériaux que les téguments, la seule explica- tion rationnelle est la suivante : les excitations mécaniques plus intenses y ont provoqué une hypertrophie de leurs éléments, et, ensuite, la trans- formation du tissu conjonctif en tissu vésiculo-fibreux. Il est difficile de fournir la preuve que la langue du pic et du fourmilier s’est allongée par l'habitude de ces animaux de chercher leur nourriture dans Îles fentes étroites et profondes ou bien que le cou de la girafe s’est étendu en longueur sous les efforts que faisait ce mammifère pour atteindre et brouter le feuillage des arbres élevés. Il en va tout autrement pour les disques adhésifs : les contractions musculaires et leurs effets mécaniques suffisent amplement pour expliquer le mode de développement et la constitution de ces formations qui nous semblent avoir pris naissance de la façon suivante. En appliquant avec force certaines régions de ses membres sur les parois des rochers, le thyroptère a excité et irrité mécaniquement les parties correspondantes de ses téguments. L’épiderme a répondu par l'hyperplasie et l’hypertrophie de ses éléments qui ont élaboré une épaisse couche cornée; le derme s’est transformé en ces points en une plaque vésiculo-fibreuse, de même que les glandes sudoripares se sont multipliées et hypertrophiées. De là, évolution progressive et modifi- 2/6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cations de toutes les parties constitutives du tégument irrité et forma- tion des disques adhésifs. ACTION DE QUELQUES CHLORURES SUR LES CELLULES NERVEUSES DES GANGLIONS SPINAUX ISOLÉS DE L'ORGANISME, par R. LEGENDRE. Dans une série de notes publiées en collaboration avec H. Minot (1), j'ai étudié les phénomènes de survie que présentent les cellules ner- veuses des ganglions spinaux conservés in vitro dans du sang défibriné, et leurs variations sous l'influence de divers facteurs physiques : iso- tonie, température, agitation. Continuant ces recherches, j'ai substitué au sang défibriné quelques sérums artificiels : solution physiologique de NaCl, liquide de Ringer, liquide de Locke. Aucun de ces milieux n’a été suffisant pour remplacer le sang défibriné; aucun n'a provoqué de néoformations abondantes; dans tous, les cellules nerveuses des ganglions spinaux n'ont guère présenté que de banaux phénomènes de cytolyse. Désireux de connaître l’action des divers constituants des liquides de Ringer et de Locke, j'ai placé des ganglions spinaux de chiens, suivant la technique déjà décrite, dans divers chlorures uni- et bivalents, en solutions isatoniques. Voici les résultats de ces expériences. 1. CHLORURES UNIVALENTS. — /VaCl à 9. p. 1.000 : Bühler avait déjà constaté que, dans la solution physiologique de NaCl, la substance chro- matophile des cellules des ganglions spinaux disparait en vingt-quatre heures; il interprétait ce fait comme une dissolution; il est plus vrai- semblable que c'est un phénomène d'’autolyse. Dans mes expériences, au bout de vingt-quatre heures, les cellules nerveuses sont un peu dimi- nuées de volume, leur noyau beaucoup plus; beaucoup ont perdu plus ou moins complètement leur substance chromatophile; celles du centre du ganglion se colorent en rose par l’éosine; à la périphérie, quelques-unes ont encore des corps de Nissl nettement individualisés, d’autres ne prennent plus qu'une teinte bleu pâle uniforme; les cellules névro- gliques sont très nombreuses à la périphérie où l'on observe quelques néoformations nerveuses. Après quarante-huit heures, l'augmentation de la névroglie et les néoformations ont cessé; la chromatolyse continue. Les troisième el quatrième jours, toutes les cellules nerveuses se colo- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXVHIT, 1910, p. 795, 839, 885; t. LXIX, 4910, 618; t. LXX, 1941, p. 18, 1034; t. LXXI, 1911, p. 372. L© à SÉANCE DU 18 OCTOBRE AT rent en rose, quelques-unes seulement fixent un peu de bleu sur leur noyau. KCT à 11,46 p. 1000 : Dans la solution isotonique de KCI, les cellules nerveuses s’altèrent plus rapidement et plus profondément. Après vingt-quatre heures, celles de la périphérie sont très déformées, rata- tinées, déchiquetées, étoilées et forment souvent des masses bieues irrégulières, sans structure nette; celles du centre sont mieux con- servées, mais ne se colorent plus du tout par le bleu de méthylène. La névroglie n'est pas augmentée et l’on n'observe aucun bourgeonne- «ment. Après deux jours, les déformations cellulaires ont progressé, la substance chromatophile a disparu de presque toutes les cellules. Les troisième et quatrième jours, elles se colorent toutes en rose uniformé- ment (sauf quelques noyaux bleutés). NH°CI à 8,93 p. 1000 : La solution isotonique de NH*CI provoque sur- tout la vacuolisation des cellules nerveuses. Celles-ci diminuent de volume et se creusent rapidement de nombreuses vacuoles sphériques. La névroglie ne réagit pas. On n’observe aucun bourgeonnement. La - substance chromatophile se dissout dans le cytoplasma qui prend une teinte bleue uniforme, puis disparaît, d’abord au centre du ganglion, à la périphérie ensuite. 2. CHLORURES BIVALENTS. — CaCl? à 17,07 p. 1.000 : La solution isoto- nique de CaCl provoque une diminution légère du corps cellulaire et une plus grande du noyau. Les cellules névrogliques n'augmentent pas sensiblement de nombre; les cellules nerveuses ne bourgeonnent pas. Mais la substance chromatophile ne disparaît pas, mème après quatre Jours, et reste sous forme de corps de Niss! ou de fins grumeaux. MgCE à 14,61 p. 1.000 : Même action que la solution de CaCl; les noyaux sont diminués, la substance chromatophile conserve sa forme normale et, même au bout de quatre jours, l'aspect du ganglion est peu modifié. BaCË à 32 p. 1.000 : La solution isotonique de BaCl? a la même action que celle de MgCl et conserve tout aussi bien la structure normale du ganglion. De cette série d'expériences résulte donc que, si les chlorures univa- lents {NaCI, KCI, NH'CI) sont incapables d'arrêter la chromatolyse des cellules nerveuses des ganglions spinaux isolés du corps et conservés à 39 degrés, au contraire, les chlorures bivalents (CaCl°, MgCF, BaCl) l'empêchent absolument. Bien plus, ils rendent très stable la coloration au bleu de méthylène, puisque toutes mes préparations microscopiques de ganglions sortant d'une solution de chlorure bivalent, traitées simplement par l’éosine- bleu, ne se sont pas décolorées depuis plus d'un an qu’elles sont faites Peut-être cette observation pourrait-elle être utilisée pour rendre moins 248 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fugitives les colorations au bleu de méthylène, par exemple, en ajoutant un peu de chlorure de magnésium ou de baryum à l’alcool employé comme fixaleur ; je fais en ce moment des essais à ce sujet. LE FER DU SANG CHEZ LA POULE NORMALE ET DANS L'INFECTION PAR LE Spirochæta gallinarum MarRcHOUX ET SALIMBENI, par L. LaAunoy. Nos recherches avec M. Lévy-Brhuel, sur les modifications morpho- logiques et numériquesfdes éléments du sang, au cours de la spirillose de la poule nous ont conduit à déterminer la richesse du sang de la poule en fer. ion La technique employée dans ce but était la suivante : a) Récolle du sang. — Incision de 2 à 3 centimètres à la partie supé- rieure du cou; mise à nu d'une carotide; isolement de celle-ei, ponction avec les précautions aseptiques d'usage au moyen d’un tube effilé; on prélève 6 à 7 c.c. de sang; le liquide est transvasé dans un verre à précipité, stérile. Avec une pipette de À c.c. on transporte 5 c.c. de ce sang dans un matras à destruction; la pipette est ensuite lavée soigneu- sement avec 2 à 3 c.c. d’eau redistillée, de facon à entraîner par hémo- iyse la matière colorante des globules fixés sur la paroi de la pipette. Le sang de poule bien prélevé ne coagule dans ces conditions que très lentement, on a donc tout le temps voulu pour faire cette pelite mani- pulalion; si la prise est mal faite, le sang coagule très vite au contraire, même avant d’être transvasé, la coagulation se faisant en bloc ou bien sous forme de petits caillots mous. Tout sang qui nous a présenté des caillots, même très petits, n’a pas été employé. C’est done sur le sang total, bien liquide, n'ayant subi aucun début de coagulation que nos dosages ont été effectués. : b) Dosage du fer. — Le sang est additionné de 8 c. c. d'SO'H* chimi- quement pur à 66 degrés (procédé Bertrand); la destruction est faite à chaud sans addition d'acide nitrique ; la liqueur claire obtenue est égale à 2ou3c.c.; on l’additionne de 30 à 40 c. c. d’eau ‘redistillée bouillie. Le sel ferrique est réduit par HS au bain-marie à l'ébullition. Quand la réduction est totale, on chasse H°S en excès par un fort courant d'acide carbonique, à chaud. On laisse refroidir dans un courant de CO”, on titre dans le matras même par une solution de permanganate N/100 titrée par l'acide oxalique. Le titre de notre solution de permanganate était vérifié fréquemment. Une précaution à prendre pour la chasse rapide de H°S en excès con- siste dans le remplacement de tout le système : bouchon de caoutchouc SÉANCE DU 18 OCTOBRE 249 et tubes abducteur et adducteur des gaz quand on passe de H°S à CO”. L'opération est donc conduile depuis la prise de sang jusques et y compris la titration dans un seul récipient. Pour 9 cas, nous avons trouvé les chiffres suivants : FER GLOBULES ROUGES POULES pour 100cent. cubes par | de sang. millimètre cube. 1 0,046 » PE 0,049 SH 0 ,046 ) APRES RU RE PRE a 0,038 ) 4 b (8 jours après 4 a). . 0,039 DAC RENE VS 0 EM eon D RTE eee Le 0,03 [| 5 b (8 jours après 5a) . 0,042 » JEERERR REP EE ETS 0,047 2.640.600 7. 0,043 2.520.000 [Ho 0,044 2.640.000 de 0,056 2.920.000 Ces chiffres indiquent done une grande stabilité dans la teneur en fer du sang de poule. En effet, à part les cas 4 et 9 qui sont un peu aberrants, la teneur pour les sept autres cas est comprise dans les limites très étroites de : 0,042-0,047; pour ces neuf exemples, la moyenne est de 0,045. Chez la poule spirillosée, la teneur du fer calculée sur le saug prélevé dans les cinq à six jours qui suivent l'infection est notablement au-dessous de cette moyenne : Exemples : GLOBULES FER FER POULES avant avant après © jours l'infection. l'infection. de maladie. 1° 2.140.000 » 0,031 JE 2.599.000 » 0,034 EE 2.520.000 0,043 0,053 4: 2.926.000 6,056 0,044 Conclusions.— a) La leneur du sang de la poule est égale pour 100 €.c. à 0,045 (moyenne de 9 cas). b) Une saignée de 7 à 8 c.c. n'exerce aucune iufluence sur la teneur du sang, en fer. c) Dans la spirillose des poules, le sang prélevé cinq jours après l'infection montre une teneur en fer de 25 p.100 inférieure à la moyenne. 250 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'ANÉMIE OBSERVÉE CHEZ LA POULÉ AU COURS DE L'INFECTION PAR LE Spirochæta gallinarum, par L. Launoy et M. Lévy-BRUEL. Nous avons apporté précédemment (1) les résultats de nos recherches sur les variations numériques et qualitatives présentées par les glo- bules blancs des poules infectées par le Spirochæta gallinarum (Mar- choux et Malimbeni). Incidemment, nous avons noté les phénomènes d’anémie déjà signalés par quelques auteurs. Dans une nouvelle série d’expériences faites avec le même virus, relativement atténué (apparition des spirilles après qua- rante-huit heures, disparition au 5°-6° jour, maladie assez bénigne et prompt rétablissement de l'animal, pourcentage de mort très minime), nous avons étudié plus particulièrement cette anémie, si frappante par sa précocité, son intensité et encore mal connue dans ses détails. Nous l'avons mesurée par l'étude de deux éléments, le nombre des hématies et la quantité de fer contenu dans le sang. Technique. — La numération des hématies était faite en séries avec l'hématimètre de Malassez après prise d'une goutte de sang à la crête; en même temps, nous faisions des étalements sur lames, on colorait ces dernières au May-Giemsa. Variations numériques. — À l’état normal, nous avons trouvé des chiffres de globules rouges compris entre 2.180.000 et 3.160.000. En suivant les variations des globules rouges au cours de la maladie, nous le voyons diminuer au bout de quarante-huit heures (apparition des spi- rilles) et s’abaisser progressivement jusqu'à tomber vers le 5° jour à la moitié environ du chiffre primitif. Exemples : ss AVANT APRÈS APRÈS APRÈS APRÈS OPLES l'infection. 2 jours. 3 jours. 5 jours. 6 jours. Ii 2.740.000 2.135.000 1.950.000 1.800.000 Saignée. J! 2.881.200 2.435.000 2.250.000 1.340.000 Saignée. ILE 2.520.000 » » 1.445.000 1.460.000 O! 2.929.007 » 2.140.000 1.800.000 1.820.000 Z 2.890.000 2.540.000 2.280.000 1.470.000 1.260.000 Au 5° jour, on atteint habituellement le point d’anémie maximum; cette chute est suivie d’une augmentation progressive, de telle sorte que le chiffre normal est récupéré vers les 42° et 13° jours. (4) L. Launoy et M. Lévy-Bruhl. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 42 avril 1913, p. 754. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 251 Le dosage du fer pratiqué quand l’anémie globulaire est à son maximum donne des chiffres notablement diminués, mais proportion- nellement moins que le nombre des globules rouges; la teneur du fer est diminué de 95 p. 100 environ, la richesse globulaire est diminuée de moitié (1). - Dans l'hypothèse où tout le fer du sang serait fixé sur les hématies, on doit en conclure que la valeur globulaire est nettement augmentée. Done, encore que le chiffre des globules ne soit jamais inférieur à 1.000.000 par millimètre cube, cette constatalion ainsi que la polychroma- tophilie rapprocherait l’anémie spirillaire des anémies dites pernicieuses. Mais l’anémie spirillaire est très vite réparable, et, quinze jours après l'infection, la teneur du sang en globules et fer est habituellement redevenue normale. Variations morphologiques. — L'examen du sang à l’état frais après dilution dans le liquide de Marcano montre l'apparition, au cours de la maladie, à côlé des globules normaux, d'un certain nombre d'hématies qui en diffèrent par leurs formes et leurs dimensions. Les uns sont petits et arrondis, d’autres très grands. Un certain nombre présente un gros noyau très réfringent entouré d'un mince protoplasma. L'examen sur lames colorées dénole, à côté de ces variations de forme et de dimen- sion une grande diversité dans les réactions colorantes, d'où un aspect très polymorphe (Polychromatophilie) surtout marqué du 5° au 8° jour. A côté des globules normaux et des globules altérés nécrotiques en petit nombre, on trouve de grands éléments ovalaires peu co- lorés par l’éosine, d’autres tout à fait incolores, enfin, des hématies basophiles de forme arrondie; notons également la présence d'assez nombreux globules volumineux, à protoplasma très éosinophile. Les éléments, pauvres en hémoglobine, qui sont des formes jeunes. se ren- contrent du 3° au 10° jour de la maladie; ils font place aux éléments normaux, le sang reprend son aspect habituel vers le 15° jour. Résistance globulaire. — L'épreuve faite sur le sang total (une goutte dans 4 c.c. de solution saline) ne nous à montré en pleine anémie qu'une très légère diminution de la résistance globulaire. À l'état normal, les hématies de la poule ont un début d’hémolyse à 0,35; au 5° jour de la maladie, le début de l'hémolyse se place à 0,40. Dans une nouvelle série d'expériences faites avec un virus pius actif (spirilles apparaissant après vingt-quatre heures, maladie grave, mort dans 30 à 40 p. 100 des cas), nous avons observé une anémie d’appa- rition très précoce, mais de même ordre et de même allure que celle déterminée par le virus atténué. (4) L. Launoy. Comptes rendus de la Soc. de Biologie. Ce numéro. 9252 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Exemple : AVANT APRÈS APRÈS APRÈS APRÈS POULE l'infection. 2 jours. 4 jours. 1 jours. 9 jours. Ri 3.120.000 2.270.000 1.960.000 2.760.000 2.850.000 Au contraire, en ce qui concerne les variations des leucocytes, l'in- fection avec ce virus plus actif nous à donné des résultats différents de ceux obtenus avec ce virus atténué. Nous reviendrons ultérieurement sur ces faits qui font l’objet d'expériences en cours. Conclusions.— L'infection par le Srirochæta gallinarum produit chez la roule une anémie marquée; cette anémie se rapproche par certains points des anémies pernicieuses, mais elle s'en écarte par la réparation rapide et totale dont elle est suivie. POIDS NORMAUX ABSOLUS ET RELATIFS DE QUELQUES ORGANES ET DE QUELQUES GLANDES A SÉCRÉTION INTERNE CHEZ LE LAPEN, par H. Iscovesco. On n a pas beaucoup de données précises sur les poids normaux des différents organes chez le lapin. Un auteur allemand, Krause, a donné les chiffres suivants assez diffé- rents, ainsi qu'on le verra, de ceux que j'apporte et que je suis tenté d'expliquer par les différences de race des animaux. D’après cet auteur, le foie pèse en moyenne, chez le lapin normal, 82 grammes. La rate, 0,65 (12 heures après le repas); Le pancréas, 0,64; le rein, 7,3 à 7,5 chaque; les 2 capsules surrénales, 6,44 ensemble ; chaque testicule, 1 gr. 45; les ovaires, 0,50 (les deux ensemble); les 2thyroïdes, 0,20 ; le cœur vide, 4 gr. 50. | Voici les résultats moyens d'une cinquantaine d'observations person- nelles. L'âge des animaux étudiés variant de einq à vingt mois. Tous les animaux provenaient de la Touraine. Les capsules surrénales chez le lapin adulte pèsent en moyenne,les deux ensemble, 0,23 chez le mâle et 0,35 chez la femelle. Le cœur pèse, chez le mâle adulte, 7 gr. 10, et chez la femelle, 6 gr. 20. Le foie, 90 gr. 50 chez le mâle, et 102 grammes chez la femelle. La rate, de 0,93 à 2 gr. 20 suivant le moment où l’animalestsacrifié (à jeun ou six heures après le repas). Le poids de la rate peut varier dans ces condilions du simple au triple. Les ovaires pèsent ensemble chez l'adulte vierge, 0,20. Chaque testicule pèse chez l'animal adulte et en pleine activité géni- tale 2 gr. 50. Chez le mâle jeune, 0,75, avant qu'il n'ait pratiqué le coït. SÉANCE BU A8 OCTOBRE 253 Ces chiffres représentent des moyennes arithmétiques, car Les varia- tions qu'on trouve de chez un individu à l’autre sont souvent assez grandes et peuvent dépasser 10 p. 100. Mais si on exprime les poids des organes par rapport au poids général de l'animal, on trouve des chiffres qui sont d’une constance suffisante, à condition naturellement que les animaux soient tous adultes et qu'ils proviennent d’un même pays. Voici ces poids relatifs. Capsules surrénales (les 2) 9,3 - 10° (93 millionièmes du poids de l'animal) chez lemäle, et 12,5 chez la femelle. Le cœur 2,6 + 10° (26 dix-millièmes) chez le mâle et 2,7 : 10° chez la femelle. Le foie 3,4 + 10° (34 millièmes du poids de l'animal) chez le mâle et 3,6 - 40° chez la femelle. L'ovaire (les 2) 9,2 - 10° (92 millionièmes du poids de l'animal. La rate 3,6 - 10° (36 cent millièmes du poids de l'animal) sixheures après les repas. Ees reins (les 2) 3,9 - 10° (59 dix millièmes du poids de l'animal) chez le mäle et 6,3 - 10 chez la femelle. Les testicules (les 2) 20 - 10° (deux millièmes du poids de l'animal) chez l'adulte en pleine activité génitale et 10 . 10 chez l'animal jeune. Les deux thyroïdes 5,6 - 10° (56 millionièmes du poids total) chez le mäle et 7,7 + 10° chez la femelle. L'utérus de la femelle adulte vierge 14 : 10° (13 dix millièmes du poids de l’animal). Ainsi qu'il est facile de se convaincre d'après ces chiffres, plusieurs organes et en particulier les capsules surrénales et les thyroïdes pèsent plus chez les femelles que chez les mâles. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) ACTION COMPARÉE DES INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE MÉTAUX COLLOÏDAUX ÉLECTRIQUES ET DE SELS MÉTALLIQUES SUR LE COEUR DU LAPIN. Note de B.-G. DuHAuEz, présentée par V. HEnRt. Nous avons opéré sur l’animal normal et sans dissection, en nous servant d’un petit Cardiographe à aiguille dérivé du type que nous avons présenté à la Société de Biologie (séance du 21 janvier 1911). Nous avons injecté, dans la veine marginale de plusieurs lapins, diverses solutions de métaux colloïdaux électriques. Nous avons pratiqué des injections de 5 e. c. chaque fois. L’aiguille étant introduite dans la 254 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE veine et immobilisée, on poursuivait le tracé cardiographique normal pour éliminer les modifications réflexes dues à la légère douleur, modifications qui, chez certains animaux, sont très sensibles. Le tracé étant ainsi bien normal, on commencait à pousser le liquide, à des vitesses variables, en uotant le commencement et [a fin de l'injection sur le tracé même. En opérant dans ces conditions, nous avons introduit de l'argent colloïdal électrique et du palladium colloïdal électrique titrant 0 gr. 25 de métal p. 1.000, du fer colloïdal électrique, du mercure colloïdal électrique titrant 1 gramme de métal pour 1.000, et du sélénium colloïdal électrique titrant 0 gr. 20 de métalloïde au litre. Nous avons observé que ces solutions colloïdales, lorsqu'elles n'étaient pas rendues isotoniques au sérum sanguin, donnaient des phénomènes immédiats absolument identiques à ceux que provoque l’eau distillée : augmentation d'amplitude des contractions cardiaques, mouvements convulsifs de l'animal, troubles de fréquence et de rythme. Si le colloïde est soigneusement rendu isotonique, soit au moyen de chlorure de sodium, soit au moyen de saccharose, les résultats sont tout à fait différents : quand l'injection est poussée vite, on observe parfois une fugace accélération des contractions cardiaques, sans mouvement de l'animal; si l'injection est poussée lentement, on ne peut rien déceler dans le tracé qui trahisse une action immédiate sur le cœur. Nous avons vérifié cela pour les cinq colloïdes précités choisis comme types entre tous les métaux colloïdaux. Cette absence d'influence immédiate, sur le cœur, d'une solution colloïdale soigneusement isoto- uisée et présentant une concentration moyenne, permet d'identifier, à ce point de vue, les colloïdes avec le sérum artificiel dont l'injection intraveineuse pratiquée lentement à la dose de 5 c.c. ne donne ni plus ni moins de phénomènes réactionnels. Il est à remarquer que, si l'hypotonie provoque un effet marqué et constant sur le cœur, l'hypertonie a beaucoup moins d'importance, nous avons pu injecter dans les veines des solutions colloïdales présen- tant une tonicité double ou triple de la tonicité du sérum sanguin sans noter la moindre modification cardiaque. Il nous a paru intéressant de comparer, à cet égard, l’action d'un même corps à l’état colloïdal et à l'état salin. Nous l'avons fait d'abord pour le mercure, dont certains sels comme le cyanure sont fréquem- ment injectés dans les veines. Nous l'avons également fait pour le fer et pour le sélénium. Or, 5 c.c. de mercure colloïdal électrique, représentant 0 gr. 005 de métal, ne provoquent, nous l'avons dit, aucune action immédiate sur le cœur. Mais l'injection intraveineuse, dans 5 c.c. de sérum physiolo- gique, de 0 gr. 005 de ri de mercure (ce qui représente moins de « mercure métallique que 5 . de colloïde) provoque presque immé- SÉANCE DU 18 OCTOBRE 255 diatement, outre les phénomènes généraux graves (dyspnée et convul- sions), une arythmie prononcée, avec accélération, puis ralentissement du cœur, et enfin très pénible retour à la normale. Le bichlorure de mercure, moins toxique que le cyanure, injecté à la dose dix fois moins forte de 0 gr. 0005 dans 5 c.c. de liquide isotonique, donne encore de l'accélération cardiaque avec troubles arythmiques. (On emploie cette faible dose en solution salée pour éviter la coagulation des liquides du sang.) | Alors que 5 c.c. de fer colloïdal électrique à 1 p. 1000 ne déterminent pas de réaction, 5 c.c. d’une solution de citrate de fer vert, isotonique, et représentant le même titre en fer que le colloïde, provoquent immé- diatement des troubles rythmiques, avec accélération des contractions et augmentation d'amplitude. Enfin, pour le sélénium, nous avons pris comme terme de compa- raison une solution isotonique d'acide sélénieux contenant 0 gr. 20 de sélénium métalloïdique au litre; cette solution a donné des réactions cardiaques intenses que le colloïde ne provoque pas. On est donc en droit de conclure que les solutions colloïdales de certains métaux et métalloïdes, introduites dans les veines, demeurent sans action sur le cœur, alors que des solutions salines des mêmes corps provoquent dans les mêmes conditions des troubles cardiaques marqués. NOTE SUR LA TRANSPLANTATION DE L'INTESTIN D'EMBRYON DU RAT SOUS LA PEAU DE L'ANIMAL ADULTE DE LA MÊME ESPÈCE. par SOPHIE KRONGOLD. Quelques auteurs, dans un but de thérapeutique chirurgicale, ont tenté de greffer des muqueuses sur les animaux adultes. Tietze (1) [1899), sans succès; Carnot (2) [1909] et Debernardi Lorenzo (3) [1910], avec des résultats positifs, transplantent sur les chiens adultes les lambeaux de la muqueuse de l'intestin et de l'estomac. On ne voit pas, dans la littérature, d'étude sur la greffe de muqueuse embryonnaire. D'autre part, dans toutes les recherches qui ontété faites sur la greffe de tissus divers de l'embryon, on voit que les tissus les moins avancés en évolution donnent les meilleurs résultats, tels : le cartilage, l'os. La greffe d'organes différenciés réussit rarement. Dans nos expériences, nous nous sommes proposé d'éludier l’évo- (1) Brun's Beiträge zur klinischen Chirurgie, vol. XXV, p. #11, 1899. (2) Arch. demédec. expérim., 1905 et 1908. à) 3) Münch. med. Wochenschrift, 1910, n° 31, p. 1677. BtocoGie. Comptes RENDUS. — 1913. T. LXXV. 18 { { 256 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Real lution des organes d’embryon du rat, isolés complètement de tissus voisins et transplantés sous la peau de l’animal adulte de la même espèce. Nous communiquons aujourd’hui les résultats que nous ont donnés les greffes de l'intestin embryonnaire. Le volume de la masse intestinale prélevée dans le péritoine de l'embryon du rat était environ de 4 à 2 millimètres de diamètre. Les rats porteurs-greffe étaient mâles ou femelles, de taille grande, petite ou moyenne. Les embryons dont l'intestin devaitservir à la greffe étaientégalement d'ige différent, âge que nous avons évalué d’après leur poids, lequel variait de À gr.5 à 4 grammes. Nous avons pratiqué la greffe de l'intestin embryonnaire sur 63 rats dont 34 nous ont donné des résultats positifs. Dès les premiers jours, après la greffe, c'est-à-dire huit à dix jours, nous notons une augmentation appréciable de volume, il grossit ensuite toujours plus. À l'heure actuelle, nous possédons une greffe de l'intestin, laquelle date du 43 juin 1913, est par conséquent de quatre mois; elle s'étend en longueur de 4 à 5 centimètres et présente à un endroit un kyste très grand. Cette greffe continue toujours à évoluer. Pour nos recherches microscopiques, nous avons sacrifié quelques animaux, à des intervalles de temps variant de quinze jours à soixante- sept jours. La coupe montre d’une manière générale l'évolution kystique. La muqueuse intestinale présente de nombreux plis et villosités, et envoie dans la profondeur du tissu conjonctif des cryptes. La villosité montre sur tout son pourtour un épithélium de revêtement ininterrompu, lequel, ainsi que les glandes de Lieberkühn y annexées. sécrète abondamment du mucus par ses cellules caliciformes. Dans l’épithélium glandulaire, même après soixante-sept jours, les figures karyokinétiques sont très fréquentes. Le fond des cryptes repose sur une couche museulaire lisse longitudinale (muscularis mucosæ) laquelle constitueune couche continue autour de la villosité, L’étade histologique comparative de témoins — frères des intestins greffés — nous a montré qu'au moment de la greffe, l'intestin embryonnaire était encore au stade précoce de son dévelop- pement; la muqueuse était simple, formée de cellules épithéliales cylindriques, toutes semblables ; pas de cellules muqueuses ni de formations glandulaires différenciées. Le facteur qui semble particulièrement influencer la greffe de l'intestin est l'âge de l'embryon dont l'organe sert à la grefle. Nous avons remarqué que la greffe de l'intestin réussit le mieux et presque toujours lorsque l'embryon pèse 2 grammes. Le poids de l'embryon étant 3 gr.5 à, À grammes, la greffe de l'intestin restait toujours négative. L'âge de l'animal porte-greffe joue certainement un rôle important dans la greffe de l'intestin embryonnaire ;: les rats jeunes de taille petite ou moyenne se prêtent le mieux à celte greffe. SÉANCE DU 18 OCTOBRE Lo Ce = En résumé : la muqueuse intestinale de l'embryon du rat encore non différenciée fonctionnellement et transplantée sous la peau de l'animal! adulte de la même espèce continue à se développer. Elle évolue jusqu à sa fonction sécrétrice. Celle-ci est accompagnée et conditionnée par une prolifération cellulaire intense. {Laboratoire de M. le professeur Borrel, à l'Institut Pasteur.) M. Pauz Carnot. — Les intéressants résultats qui viennent de nous ètre communiqués sur les greffes d’intestin embryonnaire concordent avee ceux que nous avons obtenus il y a quelques années et commu- niqués ici même (1), sur les greffes de muqueuses adultes. Nos greffes étaient faites chez le chien, soit à la surface séreuse de l'intestin, soit sur l'épiploon, soit sous la peau, soit même à l’intérieur de différents viscères, du foie notamment. Nous obtenions (principa- lement dans les cas d’autogreffes) le développement régulier des cavités kystiques et polykystiques, atteignant le volume d’une noisette ou d'une noix, parfois juxtaposées en petites grappes, bombant à l'intérieur du péritoine s'il s'agissait de greffes séreuses ou refoulant le tissu voisin à la facon d'adénomes kystiques s'il s'agissait de greffes intraviscérales. Ces kystes étaient tendus et remplis d'un liquide aqueux contenant du mucus. Les kystes développés aux dépens des greffes d'’intestin ne contenaient pas de ferments intestinaux : ceux développés aux dépens de greffes d'estomac ne contenaient ni acide chlorhydrique ni pepsine. L'examen histologique de ces kystes montre, en effet, une simpli- fication progressive de l'épithélium greffé. Par exemple, avec la muqueuse gastrique, les cellules principales et bordantes disparaissaient assez vite de la muqueuse greffée et n’apparaissaient pas dans le revè- tement kystique nouveau. Seules, des cellules épithéliales peu différen- ciées, disposées en surface et aplaties par la pression du liquide kystique, constituaient le revêtement cellulaire, avec interposition de cellules caliciformes sécrétant le mucus. Mais, arrivé à ce degré de simplification, l'épithélium greffé persiste fort longtemps, comme les kystes eux-mêmes, et nous n’en avons pas observé la régression ulté- rieure, même après plusieurs mois. Les greffes de certaines muqueuses, telles que la muqueuse biliaire, conservent une tendance particulière au bourgeonnement vers la cavité et poussent des éperons, voire même de longues et fines arborisations comme à l'intérieur de la vésicule biliaire elle-même : nous en avons figuré quelques-unes dans notre mémoire. La tendance des greffes muqueuses à constituer des néoformations - (1) C. R, Soc. de Biologie, 1904 et 1905, et Arch. méd. exper.. mai 1905. 258 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE kystiques se rencontre même lorsqu'on greffe une muqueuse gastrique ou intestinale sur un uleère expérimental de la muqueuse. Mais c'est alors seulement sur les bords de la greffe que l’on peul observer de petits kystes; sur le reste de l’ulcus, la greffe prolifère rapidement et reconstitue la muqueuse abrasée, ce qui nous a donné la pensée d'utiliser ces greffes dans la thérapeutique de l’ulcus gastrique. Ici, les conditions vitales étant meilleures, une différenciation ultérieure des épithéliums et l’invagination de tubes glandulaires peuvent se produire, après la simplification initiale de la muqueuse greffée. On peut, nous semble-t-il, expliquer la production de cavités kystiques aux dépens des greffes muqueuses par la propriélé qu'ont les muqueuses de ne pas adhérer à elles-mêmes, propriété d'où dérive normalement leur forme cavitaire. Cette propriété est susceplible d'expliquer, par le développement d'inclusions épithéliales, muqueuses ou cutanées, la production patholo- sique de kystes congénitaux ou acquis, et le développement de certains adénomes ou de certaines tumeurs kystiques. Il ne faudrait pas cependant conclure de ces expériences que le déve- loppement sous forme de kystes ou de cavités est obligatoirement lié à l'évolution de ces épithéliums. On sait, en effet, que les greffes néopla- siques, secondaires à une tumeur de l'estomac ou de l'intestin, n’ontpas, le plus habituellement, une évolution kystique. Si la tendance à la production de cavités est une propriété générale des muqueuses, qui persiste dans les greffes simples lorsque celles-ci sont transplantées à l'intérieur d'une séreuse ou d’un viscère, par contre cette propriélé disparait dans le cas de développement trop rapide ou trop exubérant: la prolifération se fait alors en profondeur ou par infiltration, les cellules muqueuses étant ainsi dépossédées d’un de leurs attributs physiologiques (4). STRUCTURE DE SURRÉNALES ACCESSOIRES EN ÉTAT DE SUPPLÉANCE FONCTIONNELLE, par MuLon et RENÉ PoRAK. A l'aide d’une technique, dont on trouvera l’exposé dans une note voisine, l’un de nous a réalisé, avec J. Camus, un certain nombre d'expériences de destruction des surrénales chez le lapin. Les ani- maux ainsi plus ou moins complètement privés de leurs cap- sules principales pouvaient survivre longtemps. Trois d’entre eux, au moment où on les sacrifia, furent trouvés porteurs de capsules surré- (4) C. R. de la Soc. de Biologie, et Arch. med. exp., 1908. 19 QE oO SÉANCE DU 18 OCTOBRE nales accessoires. C’est là un fait fréquent chez le lapin. Mais il nous à paru intéressant d'examiner histologiquement ces capsules, car elles se trouvaient évidemment en état de suppléance fonctionnelle, étant donné les conditions expérimentales : destruction plus ou moins complète des deux capsules principales coexistant avec la survie de l'animal. Voici le détail des expériences et les faits histologiques observés : I. — Lapin n° 2, ç*, 17 oct. 1912, 2.060 grammes. Injection d’acide gras de coton dans les deux surrénales. — 28 oct., 1.350 grammes. — Le 29 octobre, à la suite de plusieurs injections de curare, l'animal meurt et est immédiatement autopsié. La surrénale qauche est complè- tement détruite : elle forme un magma d'apparence caséeuse et hémor- ragique. A et B. Fragments de coupes de surrénales accessoires normales de lapin s'étendant de- puis la périphérie jusqu'au centre de la glande. En haut, la zone claire exempte de sraisse est la zone glomérulaire. Tout le reste de la coupe, en noir, représente la zone fas- ciculée et la zone réticulée extrèmement riches en cellules graisseuses. (Spongiocytes.) C. Coupe transversale d’une des surrénales accessoires du lapin n° 2 en suppléance fonc- tionnelle. À la périphérie, une zone glomérulaire chargée d’enclaves grasses. Au centre, une teinte grise due à quelques enclaves grasses et surtout à de la congestion. La zone fasciculée est claire, totalement exempte de cellules graisseuses. (Spongiocytes.) La surrénale droite est en partie conservée : une moitié est con- stituée par un caillot; l’autre est blanc rosé au lieu de blanc mat, couleur normale. Sur des coupes par congélalion, cette moitié blanche de la glande droite apparaît avec la structure typique de la corticale. Mais on ne peut y déceler, à l’aide du scharlach ou de OSO*, qu’une très petite quantité de lipoïde. Celui-ci est disposé par petits îlots irrégu- liers disséminés soit dans la fasciculée, soit dans la profondeur de la réticulée. Il est très peu anisotrope. Sur coupe fine, on constate que les travées de la fasciculée ou de la réticulée sont formées de cellules maigres, c'est-à-dire non spongiocytiques. Il n'y a pas d’enclaves pig- mentées en dehors de cristaux d’hémine dus aux foyers hémorragiques voisins. Bref, ce qui reste des deux capsules principales est caractérisé par la pauvreté en enclaves lipo-cholestériques. L'animal est porteur de deux surrénales accessoires, l’une accolée à la veine cave, de 4 millimètres sur 25, L'autre, située au-dessus de l'ovaire gauche, sphérique, mesure 225 de diamètre. Toutes deux sont 260 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à peu près de la couleur rouge de la glande thyroïde, ce qui nous a fait croire d'abord qu'il s'agissait de petites glandes hémolymphaliques. Après fixation au formol, toutes deux sont identiques et présen- tent sur une section médiane transversale une zone centrale très minime et franchement brune, une zone moyenne légèrement colorée en jaune, une zone périphérique très mince et plus claire, presque blanche. Au microscope, on constate, dès l’abord, que les zones centrale et moyenne sont parcourues par de nombreux capillaires gorgés d'héma- ties : c’est à ce fait qu'elles doivent leur coloration. Le lipoïde surrénal, isotrope, est à peu près exclusivement situé dans la zone périphérique à laquelle il donne sa couleur blanche. Ce lipoïde est cantonné dans une zone qui correspond exactement à la zone glomérulaire des deux surré- nales principales. Tout le reste du parenchyme des glandes accessoires consiste en une fasciculée et une réticulée ne contenant que très peu de lipoïde et conslituées par des cellules maigres, diffusément'osmo- philes; des cellules massives diffluentes, tout à fait noires, s’observent sur toute la hauteur de la coupe, maïs surtout dans la zone centrale (zone réticulée), riche en vaisseaux. Bref, comme pour les vestiges de la surrénale droite, ce qui caractérise ces deux capsules accessoires est la pauvreté en lipoïde et la richesse en cellules osmophiles dif- fluentes (lipoïdes mitochondriaux). En outre, elles sont fortement con- gestionnées. IE. — Lapin n° 40, &, 2.050 grammes. — Le 5 février #915, surré- palectomie gauche. — Le 12 mars 1913, injection d'acide gras dans la surrénale droite. — Le 26 avril, 1 kil, 940. — Le 9 mai, l’animal ayant les apparences de la bonne santé est sacrifié. Autopsie : Aucune lésion viscérale. La surrénale droite est blan- châtre ; à la coupe, elle crie sous le scalpel. Au microscope, c'est un bloc de tissu sclérosé sans trace de parenchyme glandulaire. Le long de son bord interne, on voit une glande accessoire, de couleur blane rosé, de la grosseur d’une demi-capsule normale. Sur coupes par congéla- tion, le scharlach ne décèle, dans cette glande accessoïre, aucune enelave lipoïde ; les coupes fines pratiquées en d’autres points ne montrent d'ailleurs que de très rares spongiocytes. On peut dire que toutes les cellules qui constituent la glande sont maigres, massives, teintées en gris ou en noir par OSU'; des cellules diffluentes colorées en noir sont surtout nombreuses dans la zone centrale, congestionnée. Bref, dans cette surrénale accessoire, qui, à elle seule, suffisait à maintenir en vie l'animal décapsulé, depuis environ deux mois, les enclaves lipoïdes sont à peu près complètement absentes. C'est, encore exagéré, le cas du lapin n° 2. : IT. —- Lapin n° 95, 5, 2060 grammes. — Le 10 février 1913, injec- ion d'acide gras dans les deux surrénales. — 19 février, 2.015 grammes. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 261 — Le % mai, l'animal présente une dyspnée qui augmente peu à peu. !l est sacrifié lè 6 mai. Autopsie : OEdème généralisé des poumons avec foyers hémorra- giques. La surrénale droite est complètement détruite et est flanquée de deux surrénales accessoires de 3 centimètres de diamètre. La surrénale gauche n'est détruite que dans sa partie supérieure par sclérose. Le pôle inférieur de consistance ferme est blanc rosé. Sa structure glandulaire est conservée. Il reste donc environ un quart du tissu cortical normal. Les capsules accessoires sont constituées par des cellules tenant Île milieu entre les spongiocytes et les cellules maigres : éléments riches en cytoplasma au pourtour du noyau et comportant des enciaves lipoïdes à leur périphérie seulement. De très nombreuses cellules dif- fluentes, massives, s’observent dans les zones centrales. Bref, chez céi animal décapsulé seulement aux trois quarts, deux capsules accessoires montrent non une disparition, mais seulement une forte diminution des enclaves lipoïdes. Ainsi, dans les trois expériences que nous venons de rapporter, nous n'avons trouvé dans les capsules accessoires vicariantes que très peu où pas d'enclaves lipoides. La quantité de celles-ci variait en raison inverse de la quantité de tissu cortical épargné par la destruction. Nous nous sommes assurés : 1° que cette pauvreté en lipoïdes n'était pas la règle au niveau des capsules accessoires (voir la description des capsules accessoires normales publiée à la prochaine séance). 2° Que la diminution du lipoïde ne pouvait être attribuée à une action spécifique des acides gras injectés. Au cours d'expériences qui seront relatées ailleurs, l’un de nous a en effet injecté à des animaux, en dehors des capsules surrénales, des acides gras variés sans con£- tater de diminution du lipoïde surrénal. Ainsi donc, sont pauvres en enclaves lipoïdes les capsules surrénales accessoires que l'on rencontre chez des lapins dont les surrénalés principales ont été en tout ou en partie détruites par injections inters- tüitielles d'acides gras. Cette pauvreté n’est pas l’état normal des Capsules accessoires du lapin. Cette pauvreté n’est pas due à l’action directe des’acides gras employés à la destruction des surrénales principales; elle ne peut être que la conséquence d'un fonctionnement intensif par vicariance. Comme dans les expériences de capsulectomie unilatérale, faites par l’un de nous (1); comme dans le cas de chorée de Huntington, rapporté par nous (2); comme dans les expériences de faradisation ou d’intoxica- on, publiées récemment par l’un de nous (3), il appert ici que /e fonc- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 18 mai 1907. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie. Mulon et Porak, 27 juillet 1912. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, juillet 1913. 262 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE hionnement de la corticale entraîne la consommation des enclaves choles= tériques. ABLATION RAPIDE ET DESTRUCTION LENTE DES CAPSULES SURRÉNALES, par JEAN Camus et RENÉ PORaK. Au cours des recherches assez nombreuses dont nous avons publié les résultats dans les Comptes rendus de la Société (1), nous avons eu l’occasion d'essayer quelques techniques pour arriver à une suppression fonctionnelle plus ou moins complète des glandes surrénales chez le lapin. : Nous avons voulu réaliser, d’une part, une ablation rapide par l’un des procédés opératoires recommandés et, d'autre part, dans un petit nombre de cas, une destruction lente des cellules glandulaires. C’est simplement dans le but d'éviter à d’autres les tâtonnements par lesquels nous sommes passés que nous croyons utile d'indiquer les techniques qui nous ont donné les résultats les meilleurs. Dans la plupart de nos expériences, nous avons fait en un temps l’ablation des deux capsules surrénales. Voici le procédé qui nous a paru le plus pratique. On fixe le lapin à plat ventre, les quatre pattes attachées sur le.pla- teau. On coupe largement les poils de la région dorso-lombaire. On nettoie à la teinture d'iode la place du champ opératoire échancré et, l'animal étant anesthésié prudemment au chloroforme, on fait une incision médiane de la peau sur une longueur d'environ 10 centimètres. On tire ensuite légèrement l’orifice cutané de manière à découvrir l'interstice musculaire latéral. On effondre doucement cet interstice et, en décollant avec précaution les muscles, en les soulevant avec un écar- teur, on parvient à découvrir la région vertébrale antérieure et à voir l’une des capsules facilement reconnaissable. Un aide placé derrière l’opérateur projette dans le champ opératoire la lumière d’une lampe électrique. Nous avons toujours abordé la capsule gauche la première; elle est plus facile à enlever ; on peut arriver, à l’aide d’un passe-fil courbe, à placer un fil sur son pédicule et à l'enlever en totalité, on peut encore (4) Jean Camus et René Porak. Insuffisance surrénale et curarisation, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 15 février 1913. — Insuffisance surré- nale et sensibilité à la strychnine, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 février 1913. — Insuffisance surrénale et sensibilité aux poisons. Action du mélange adrénaline et strychnine, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 24 juin 1913. PTS Ve eo) PRE Re PS © DA RSS Ÿ SÉANCE DU 148 OUTOBRE 263 pincer et tordre le pédicule ou, ce qui nous à semblé plus commode, placer sur le pédicule ; une petite pince en zinc qu’on met à cheval sur le pédicule on écrase cette pince et on la laisse en place après ablation de la capsule. L'emploi de cette petite pince de zinc est surtout précieux pour l’abla- tion de la capsule droite. Celle-ci est souvent collée littéralement par une longue surface sur la veine cave inférieure et l'ablation complète de la glande est à peu près impossible dans de nombreux cas. On coupe une petite bande de zinc longue de 3 centimètres environ, large de 2 à 3 millimètres, et on la plie au milieu en forme d'U. La capsule ayant été séparée autant qu'il a été possible de la veine cave avec un instrument mousse, on glisse cet U de manière à ce qu’il embrasse la surface adhérente de la capsule à la veine et on l’écrase vigoureusement avec une forte pince. De cette manière, ce qui pourrait rester de tissu capsulaire adhérent à la veine cave est pris dans les mors de la pince de zinc, écrasé vio- lemment et supprimé fonctionnellement. On peut, d’ailleurs, passer sur les bords de la pince de zinc un instrument porté au rouge, de manière à assurer une destruction complète. La pince de zinc est laissée en place sans qu'il soit besoin d'une autre ligature. L'inconvénient du procédé est qu’on est exposé à pincer latéralement la paroi de la veine cave, mais cet inconvénient est minime, il pourrait entrainer une escarre de la paroi veineuse avec hémorragie mortelle tardive. Mais avant que celle-ci ait pu se produire, la mort survient par insuffisance capsulaire aiguë. Grâce à ces petites pinces de zinc, on supprime les ligalures longues et difficiles à faire dans la profondeur, on gagne du temps et on assure une bonne hémostase. On termine par trois sutures, deux sutures latérales des interstices musculaires et une suture médiane de la peau. Chez le lapin, la peau est très lâche et la mémeincision cutanée sert pour les deux capsules surré- nales, les sutures musculaires et la suture cutanée ne se correspondent pas, ce qui est un avantage. Le nombre d'heures de survie de la capaulectormie double n’est pas la même pour tous les auteurs. Par le procédé que nous avons employé, la mort ne se fait guère altendre plus de vingl-quatre à trente-six heures. Le choc opératoire n'est cependant pas très considérable car, après une opération rapide, le lapin, aussitôt après avoir été détaché, court souvent très correcte- ment dans le laboratoire; il n’a donc pas subi un très gros trauma- tisme. Le second procédé que nous avons adopté avait pour but de réaliser une insuffisance surrénale lente, chronique. 264 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'un de nous, en cellaboration avec Ph. Pagniez, a montré que les acides gras des huiles végétales injectées dans les organes déterminent des lésions curieuses de caséification, de sclérose, etc: Ce sont ces acides gras que nous avons injectés en très petites quantités dans les capsules surrénales laissées en place. A la suite, les animaux maigrissent, perdent leurs forces et, suivant l'étendue des lésions, se cachectisent. Ils peuvent mourir en quelques semaines ou résister. À J'autopsie, on trouve le tissu surrénal soit détruit en totalité, soit détruit par places avec congestion ou hyperfonctionnement du tissu restant. Quand il existe des surrénales supplémentaires, elles sont roses au lieu d’être blanches et en état d'activité supplémentaire. Mulon, qui a bien voulu examiner les pièces d'une autopsie, à vu que l'une des capsules était complètement supprimée fonctionnellement et que l’autre, ainsi que deux capsules supplémentaires, ne contenaient plus de lipoïdes en gouttelettes. Des deux procédés que nous indiquons ici, le premier qui réalise la capsulectomie totale par voie postérieure a déjà été employé par beau- coup d'auteurs avec des modifications diverses, l'usage des petites pinces à demeure y apporte un perfectionnement; le second, qui réalise la destruction lente, se rapproche davantage des processus patholo- giques observés en clinique. Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine.) VACCINATION PRÉVENTIVE CONTRE LA VARICELLE. Note de Carz KLING, présentée par LEVADITI. La varicelle a été considérée jusqu'ici comme une maladié peu dangereuse, n’exigeant pas de traitement. Toutefois, si cette opinion, dans la majorité des cas, est juste, l'expérience a prouvé que la varicelle, surtout quand elle pénètre dans des établissements où sont soignés un grand nombre de nourrissons, peut prendre un caractère malin. Des cas provoquant des cicatrices ne sont nullement rares; des infections secondaires, des cas d’érysipèle partant des vésicules ont été souvent constatés. Des gangrènes culanées, des pneumonies, des népbrites ont été également observées. Le médecin a donc lé devoir de chercher un moyen préventif contre la propagation de celte maladie. L'idée s'impose de provoquer par inoculation de la varicelle une orme bénigne de maladie créant l’immunité. Si une telle inoculation -SÉANCE DU ÎS OCTOBRE 265 préventive n’a pas encore été opérée, cela s'explique par le fait qu'on suppose que la varicelle ne peut pas être inoculée sur unindividu sain. Cette opinion est basée sur les nombreuses tentatives avortées faites surtout au commencement du xix° siècle et aussi plus récemment. A la mi-août de cette année, une épidémie de varicelle apparut à l’hospice des enfants à Stockolm. Jusqu'à présent, 32 cas ont été constatés; tous ont manifesté des symptômes typiques. Une occasion favorable s’offrit donc d’éprouver la possibilité d'inoculer la varicelle sur des nourrissons bien portants. Jusqu'ici l’inoculation a donné des résultats positifs dans 49 cas; elle n’a échoué qu’exceptionnellement. Je me propose de donner ici un compte * rendu succincet des résultats déjà obtenus relatifs aux varicellæ inoculatæ; plus tard je fournirai de plus amples détails. Technique. — Prélever la lymphe sur une vésicule varicelleuse, de date récente, au moyen d'une lancette ordinaire; faire dans la peau de l'un des bras une piqüre légère, en évitant, si possible, les hémorragies. La réaction: traumatique ayant disparu, les points d’inoculation pendant les jours suivants sont exempts de toute inflammation visible. Au huitième jour se manifeste au lieu d’inoculation une ou, en général, plusieurs papules rouges. Le lendemain ces papules sont en règle transformées en vésicules varicel- leuses typiques. Les vésicules sont entourées d'une petite zone rouge rappelant l'aréole du cow-pox, quoique de plus petite étendue. Au cours des deux ou trois jours suivants, la zone rouge augmente et s'arrête quand elle a atteint un diamètre d’un centimètre. Elle est légèrement élevée, avec des bords diffus. Au troisième ou au quatrième jour la dessiccation des vésicules com- mence; la zone rouge pälit et l’on ne voit qu’une petite croûte brune à la peau environnante, päle et légèrement desquamante. Après environ deux semaines et demie, les croûtes sont disparues et l’on ne découvre qu'avec difficulté de petites marques légères. Souvent on voit les efflorescences se développer chez le même sujet après une incubation différente. Ainsi la première peut apparaitre au huitième jour, la deuxième au neuvième, la troisième au dixième, enfin par exception pincubation peut même se pro- ionger jusqu'à freize jours. Ce mode d'évolution des varicellæ inoculatæ s'accorde donc avec les poussées successives des vésicules de la varicelle naturelle. Ces efflorescences artificielles se laissent inoculer d'un individu à l’autre. Nous sommes même parvenus jusqu’à la cinquième génération. Ces vésicules se développent de la même manière et ont le même aspect que celles de la première génération. Un grand nombre des enfants chez lesquels la vaccination varicel- leuse a pris avaient été inoculés avantageusement de cow-pox, quelques semaines ou quelques mois auparavant. On peut donc conclure que, très vraisemblablement, le virus de la varicelle et celui du cow-pox sont de nature différente. É Dans la plupart des cas le processus s'effectue sans troubles de la 19 © So SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE santé générale. L'enfant se comporte comme d'habitude. La courbe normale de température ne subit pas de changement. Dans quelques cas, une légère élévation de température a été constatée (jusqu'à 38 degrés G.\ en même temps qu'apparaissent les efflorescences. Ge qui est frappant, c’est que, par l’inoculation de la lymphe varicelleuse, une maladie si légère, restreinte aux lieux de vaccination, est provoquée sans généralisation. Nous avons pourtant à faire remarquer que chez 6 sur les 49 enfants vaccinés avec succès, quelques papules rouges ou des plaques urticaires se sont manifestées çà et là sur la peau, deux ou trois jours après l'apparition des vésicules artificielles. Il est difficile de décider si, dans ces cas, il s’agit d’une généralisation, ce qui est Le plus vraisemblable, ou bien d’une forme de varicelle causée par une infection naturelle et mitigée par la vaccination. Pour trancher la question, des expériences ultérieures sont nécessaires. Or, on se demande : ces enfants sont-ils réfractaires au virus varicel- leux? Dès à présent nous croyons pouvoir dire qu'ils le sont, quoique un temps assez long ne se soit pas encore écoulé, pour que nous puissions donner une réponse définitive à cette question. Sur les 95 nourrissons soignés dans les deux services de l'hospice où s'est propagée l’épidémie, 31 ont été inoculés avec succès; à présent plus d'un mois s'est passé depuis l’inoculation de la plupart de ces nourrissons. Sur ces 31, un seul enfant a pris une varicelle constatée, mais bénigne, avec des efflorescences très rares et sans fièvre. Parmi les autres 64 non vaccinés, 32, soit la moitié, ont déjà été atteints par la maladie, en général assez gravement, avec le développement d'un grand nombre de vésicules et une élévation de température (jusqu'à 39 ou 40° cent- grades). Vu la grande prédisposition des nourrissons à cette maladie, il faut convenir que ces chiffres sont suggestifs ; le résultat définitif sera publié aussitôt que l'épidémie aura cessé. (Travail de l'Hospice public des enfants, à Stockholm. Médecin en chef, M. O. Medin.) SUR LE PASSAGE DE LA SÉCRÉTION INTERNE DU PANCRÉAS DU FOŒTUS A LA MÈRE. Note de G. LAFoN, présentée par E. GLE*. Carlson et Drennan (1) ont enlevé le pancréas à une chienne pleine, à la fin de la gestation, et ont constaté l'absence de glycosurie après cette 1) Amer. Journ. of Physiology, t. XXVIITI, 1911. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 267 e opération ; le diabète est apparu après extraction des fœtus par l’opéra- tion césarienne. Cette constatation n'avait pas été confirmée jusqu'ici par d’autres expérimentateurs. Hédon (4) a fait une expérience dans ce sens, mais sans succès; la première urine rendue renfermait 27 grammes de sucre par litre, la chienne avorta le quatrième jour et mourut de péritonite. Il semble d’ailleurs, si l'on s’en rapporte à leur poids (81 grammes sur une chienne de 16 kilogrammes), que les fœtus étaient encore peu déve- loppés, ce qui peut expliquer l'insuccès constaté, la sécrétion interne du pancréas fœtal étant insuffisante pour agir d'une facon efficace. Ayant eu à ma disposilion une chienne pleine (du poids de 20 kilo- grammes) et près du terme, j'ai pratiqué l’extirpation du pancréas le 20 juin 19143. L'animal se remit très bien de l'opération et la plaie abdo- minale cicatrisa par première intention; toutefois, la chienne refusa sa nourriture pendant les trois premiers jours. L'analyse de l'urine a donné les résultats suivants (chaque analyse porte sur l'urine des vingt-quatre heures): DUSJUIN Re EE 0e 50e Urée 20 0r. Hihpar.litre Sucre 20 DOMTUIN RE ei A0 MON UTÉS ENST — Sucre : 0 23 Juin. 01-900 "Urée- :126227. 05 - Sucre : 0 2% juin. — Dans la nuit, la chienne a expulsé un petit paraissant à terme (poids 252 grammes) et trouvé mort dans sa cage; elle prend un peu de soupe au lait (150 grammes environ). Urinee a 02 M5 Urée M osor 0pardlitre sucre 40 À quatre beures, expulsion de deux petits vivants. A cinq heures, expulsion de deux autres petits également vivants. 25 juin. — La chienne a encore mis bas pendant la nuit trois petits, elle accepte sa-soupe au lait (250 grammes environ). On a recueillietanalysé séparément les urines de lasoirée du 24, celles de la nuit et celles du malin : 4 à € S Urine du soir 01 -480aUrées 219 9r par: Sucre Over. ——= 0 gr. u Urine de la nuit . 21.150 Urée : 6 gr. 25 — Sucre : 4 gr. 34 — 0 gr. 69 Ürine dumatin.:. 01.460 Urée : Sigr. 50 : — Sucre : 8'gre 0S—, lgr.'06 26 Juin. Urineires tt 10041:3957 Urée::9 gr7500%1—=% Sucre :-95 er. "»., —:-"2:gr. 6à Les jours suivants, la glycosurie s’est poursuivie aussi intense, avec un régime exclusif de viande, jusqu'au {1 juillet où la chienne a été sacrifiée. Ainsi la glycosurie ne s’est pas manifestée après l’extirpation du pan- (4) Arch. intern. de Physiologie, t. XIII, 1913. 268 ! SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE créas, tant qu'il y a eu des fœtus dans la cavité utérine, et c'est au moment précis où tous les fœtus ont été expulsés que le diabète a fait son apparition. Il est donc vraisemblable que le produit de la sécrétion interne du pancréas du fœtus a diffusé dans le sang de la mère et a suppléé chez celle-ci la fonction du pancréas enlevé. | Il y a lieu toutefois de faire quelques réserves et de se demander si l'absence de glyvcosurie ne peut pas être attribuée à l'action propre du placenta ou à la consommation du sucre par les tissus des fœtus. Enfin ia dépense d’albumine, calculée d’après l'urée éliminée, a atteint 2 gr. 82 par kilogramme et par vingt-quatre heures, chiffre qui parait un peu élevé ; on ne peut affirmer cependant qu'il y a eu azoturie, car nous ne sommes pas fixés sur la mesure de l’excrétion azotée, pendant le jeûne, chez la femelle en état de gestation. SUR UN TRYPANOSOME DE J'rüon pyrrhogaster. Note de M. OGawa, présentée par F. MEsxir. Sous le nom de f'rypanosoma diemyctuli, Tobey (1), en 1906, a décrit ua parasite qu'il a trouvé chez un Triton américain, Diemyctulus viri- descens. À ma connaissance. ce parasite est le seul trypanosome de Balracien urodèle décrit jusqu'ici. A cette liste, je voudrais ajouter un grand trypanosome que j'ai rencontré chez 7riton pyrrhogaster, à la ville de Fukuoka au sud du Japon. Je résume simplement mes observa- tions sur ce trypanosome. Sur une cinquantaine de 'riton pyrrhogaster examinés en juin 1913, la très grande majorité étaient trypanosomés, bien que l'infection fût généralement fort légère Le irypanosome présente, à l’état frais, entre lame et lamelle, des mouvements de plissement et d'enroulement sur lui-même. Il se recourbe parfois en arc de cercle. Pourtant, malgré sa grande vivacité, ce flagellé n’a que de faibles mouvements de translation et se déplace à peine dans le champ du microscope. Les frottis de sang ont été fixés aux vapeurs osmiques solution aqueuse à 1 p. 100), à l'état humide quinze minutes, surfixés à l'alcool absolu et colorés par le Giemsa (fig. 1 et 2. Le protoplasme granuleux se colore en bleu intense. Le corps montre eux extrémités effilées : l’'antérieure s’atlénue progressivement, la pos- térieure s'effile aussi graduellement et se termine en pointe. Le proto- (4) Voir. Laveran et Mesnil. Trypanosomes et Trypanosomiases, Paris, 1912, p. 880. à er Ce NS à Co 2 à A dd NS SU Ce) dE plasme renferme des granulations chromophiles colorées en rouge foncé, irrégulièrement distribuées. Près du blépharoplaste, se présente une vacuole ronde ou ovalaire. Le noyau sphérique est légèrement plus rapproché de l'extrémité antérieure que de la postérieure. Il se colore en rouge vif. Le blépharo- plaste se présente comme un grain sphérique ou ovalaire situé à une assez grande distance de l'extrémité postérieure. La membrane ondulante, située sur la convexité du corps, est bien développée, formant de huit à dix sréneaux. Elle est bordée par un flagelle libre assez long. Les dimensions du trypanosome en & sont les suivantes : De l'extrémité postérieure au blépharoplaste . 4,8 à 11,2 u Da blépharoplaste au bord postérieur du noyau . 21:28 312 Du bord postérieur au bord antérieur du noyau . 3,2 à 4.8 Du bord antérieur du noyau à l'extrémité antérieure . 22,4 à 33.6 La longueur du corps protoplasmique est de. . . . . 57,6 à 80.8 v Le flagelle libre mesure 14,4 à 17,6 y. La largeur maxima du corps varie de 2.4 à 6,4 u. J'ai cultivé avec la plus grande facilité ce lrypanosome sur milieu gélose-sang de Novy-Mc Neal. En outre, je me suis servi avec succès de milieu bouillon nutritif ordinaire auquel j'ai ajouté du sang défibriné de lapin. On prépare le bouillon-sang suivant la formule ci-jointe : Bouillon nutritii ordinaires en... 2: 1910) 0. C- SANPAUCHDTINEMAeNADIT ER RAT US 2 CUS CC: Dès le troisième jour après l'ensemencement, on trouve des formes crithidia. La culture s'enrichit de plus en plus et au boat d'un mois, à la température du laboratoire, les formes sont encore très nombreuses et très mobiles. Les formes leishmania (fig. 3) qui apparaissent d'abord dans les cu tures mesurent 6 y de diamètre environ. Les formes crithidia (fig. - 7-10) ont des dimensions très variables. Les unes mesurent 23 y de long sur une largeur maxima de 4 à 6 y; les autres atteignent jusqu'à 35 de long sur 3 w de large. Notamment sur milieu bouillon-sang, au douzième jour de culture, j'ai observé des formes très allongées et étroites, dont la longueur totale, compris le flagelle libre, était de 76 », la largeur maxima de 1,5 u (fig. 14. Dans les cultures âgées, en fait dès le douzième jour, sur "milieu gélose-sang, se présentent des formes arrondies sans flagelle libre. Elles mesurent de 3 à 8 de diamètre (fig. 15-18). Comme aspect, elles rap- pellent surtout des formes arrondies de culture, obtenues avec le 771,- PA 4, 270 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE panosoma rotalorium des Grenouilles (1). Dans le protoplasme, on remarque en général la présence de plus ou moins grandes vacuoles. Il Dessinées sur le plan de la table, avec une chambre claire Nachet. Grossissement 1.200 D. environ. F1G. 1 et 2. Trypanosomes dans le sang, 3-18, diverses formes de culture. F1G. 1-6, 13 et 14, fixation aux vapeurs osmiques, coloration au Giemsa. F6. 7-12 et 15-18, fixation au liquide de Schaudinn, coloration à l’hématoxyline au fer. F1G. 3. Formes leishmania. — 4. Formes crithidia en rosace. — 5 et 6. Formes en voie de division — 7-10. Formes crithidia. — 11 et 12. Individus en forme de massue. — 13 et 14. Formes allongées. — 15-18. Formes arrondies sans flagelle. L. est d'ailleurs intéressant de faire remarquer que les formes arrondies possèdent souvent plusieurs noyaux et en même temps plusieurs blé- pharoplastes (fig. 16 et 17). 4 (4) Ogawa. Studien über die Trypanosomen des Frosches. Arch. f. Protis- tenkunde, t. XXIX, 1913. SÉANCE DU 18 OCTOBRE OA Pour l'étude de la structure nucléaire des formes culturales, je me suis servi avec les meilleurs résultats de la fixation, en frottis humides, au liquide de Schaudinn et de la coloration à l’hématoxyline au fer d'Heidenhain (fig. 7-12 et 15-18). Le noyau sphérique a une membrane nucléaire distincte. Un caryosome compact se montre au milieu. On constate avec la plus grande netteté des masses de chromatine (huit en moyenne) rangées contre la membrane. Elles sont réunies au carÿosome par des filaments chromatiques. Le blépharoplaste se présente comme un grain ou une baguette de chromaline, plus ou moins volumineuse, quelquefois entourée d'une auréole claire. Comme ce trypanosome du triton diffère notablement par ses dimen- sions du 77. diemyctuli, le seul trypanosome de batracien urodèle jusqu'ici connu, nous croyons devoir en faire une espèce nouvelle que nous appellerons 77. frilonis. (fnstitut d'Hygiène de l'Université de Fukuoka, Japon.) DE L'IMNUNITÉ ACQUISE PAR LES ANIMAUX AUXQUELS ON FAÏT A LA QUEUE DES VAGCINATIONS PRÉVENTIVES DE CULTURES DU MICROBE DE LA PÉRIPNEUMONIE, par D. ROUGENTZ0FF. Le ministère russe des Affaires de l'Intérieur, qui à engagé la lutte contre l'épizootie de la péripneumonie à l’aide de vaccinations Re ‘ventives de cultures, à voulu en même temps éprouver l'immunité des animaux vaccinés. La question qui fut posée avant toutes autres était celle de savoir quel devait être le degré d'intensité de la réaction au vacein pour obtenir une immunité solide et sûre. L'étude de cette question fut proposée à l’auteur, qui, chargé de cetie mission scientifique, fut envoyé en Sibérie. Comme les sultures avec lesquelles on vaccinait les animaux en Sibérie provenaient, les unes de l’Institut Pasteur, et les autres du service de la péripneumonie du laboratoire vétérinaire au ministère de l'Intérieur à Saint-Pétersbourg, on a fait des expériences sur deux groupes d'animaux. L'étude d’ani- maux vaccinés avec la culture de l'Institut Pasteur fut faite à Kourgan, du département de Tobolsk, et celle des animaux qui ont recu la culture de Saint-Pétersbourg fut entreprise à Omsk. La marche de ces deux expériences fut identique : les animaux {bœuts et vaches) qui ont élé vaccinés deux ou trois mois auparavant provenaieni des régions où la péripneumonie ne sévissait pas. Ces animaux furent divisés en trois groupes, d’après la réaction qu'ils présentaient À la suite de la vaccination. B10LOGIE. Comptes RENDUS. — 1913. T. LXXV. 19 272 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Groupe !. — Animaux qui ont réagi très fortement à la vaccination : OŒEdème de la queue avec complications ‘elles que : chute d’une plus ou moins grande partie de la queue. Groupe Il. — Animaux qui ont réagi d'une façon moyenne : OEdème plus ou moins grand de la queue, qui s’est résorbé ultérieurement. Groupe III. — Animaux qui n'avaient pas de réaction locale visible. À chacune de ces expériences fut joint un certain nombre d'animaux de contrôle, qui servaient de témoins et qui provenaient, eux aussi, des endroits où il n’y avait pas d’épizooties. Pendant plusieurs jours de suite, on prenait la température de ces animaux et, quand la moyenne fut établie, on injectait à tous les animaux, sous la peau, dans la région de l’omoplate, 1 c.c. de lymphe pulmonaire prélevée chez des animaux à la période la plus aiguë de la péripneumonie. Tous les animaux en expérience furent soumis à des examens soigneux : on prenait leur température deux fois dans les vingt-quatre heures. On marquait tous les jours la modification de l’œdème. En cas de mort, on autopsiait l'animal et on notait ce qu’on observait. Les résultats de nos expériences furent les suivants : EXPÉRIENCE A KOURGAN EXPÉRIENCE à Omsk Immunité après vaccination, Immunilé après vaccination, avec la culture de l'Institut Pasteur. avec la culture de Saint-Pétersbourg. ÿ El e Z e E < ee n = © & a >. © Dolls Se done = nel SUIS RSS = F2 à 5 2 6 OS Se o LA RS 2 5 Cette a) A CRE) © = = = © ES À CAR ÜU 7 5e = @ = D æÆ & S (æ} o à + Æ D A & el D © S d Deal = 2-2 D D É > ES = E-= = Æ > Z = CA es) Seal Se lun Ne déesse nres SRE a) CREME ER LE À o AS à E £|E A ss En DGA s ee E SM CRIES [en CA < + Z un Rx eZ < + 4 u © Æ a « ot = De « LA La LA Le LA x ere | eDmmmeTeRS | nee | mms | mms | cmmemmsemmes | ammencce | mens I 15 1 3 21008) EE I 15 0 û 3 12 Il 80 | 2 11 12 5 Il 24 0 1 4 19 LIT 15 8 6 2 4 If 15 1: VA 2 2 10 Tém. 1b 10 0 3 2 |Tém. 15 116 2) (0 0 L De nos expériences nous voyons que : EL. — Dans l'épreuve de l'immunité obtenue par la vaccination de cultures de l'Institut Pasteur, le virus, qui fut mortel pour 10 de 15 animaux témoins (66,66 p. 100), le fut a) pour un seul animal du premier groupe (6,66 p. 100); b) pour 2 du deuxième (6,66 p. 100) et pour 3 animaux du lroisième groupe (20 p. 100). II. — Dans l'épreuve de l'immunité obtenue par la culture du service de la péripneumonie à Saint-Pétersbourg, le virus, qui fut mortel pour SÉANCE DU 18 OCTOBRE 9273 13 des 15 animaux témoins (86,66 p. 100), le fut seulement pour un animal du troisième groupe ; pas un animal du deuxième et du premier groupe n'avait succombé. III. — Il semblerait qu'une réaction plus intense donne l’immunité plus forte. Mais la différence n’est pas très grande (il suffit de comparer les groupes I et Il). IV. — Prenant en considération ce fait que ia mortalité chez les animaux du troisième groupe avait baissé après l'injection du virus (à Kourgan, de 66,66 p. 100 à 20 p. 100; et à Omsk, de 86,66 p. 100 à 6,66 p. 100), il faut croire que même les animaux qui ne présentent pas de réaction locale ont acquis une certaine résistance au virus de la péripneumonie. V. — En comparant nos deux épreuves, nous voyons que le virus de la péripneumonie, à Omsk, était plus fort (86,66 p. 100 de mortalité chez des animaux témoins) que celui de Kourgan {66,66 p. 100 de mortalité chez des animaux témoins), et cependant les animaux qui ont recu le premier virus (ces animaux furent vaccinés avec les cultures de Saint-Pétersbourg qui ont eu leur origine en Sibérie) ont paru plus résistants que les animaux qui furent vaccinés avec des cultures de l'Institut Pasteur, cultures qui tirent leur origine des épizooties, de la péripneumonie en Europe occidentale. (Travail du service de la péripneumonie du laboratoire vétérinaire au Ministère russe de l'Intérieur, à Saint-Pétersbourg.) LE MÉCANISME DE L'ANAPHYLAXIE. ANAPHYLAXIE ET SAVONS (Sixième note), par L.-C. SouLa. J'ai, dans des notes antérieures, montré que l'état de sensibilité ana- phylactique s'accompagne et paraît être sous la dépendance d'une dégé- nérescence de certaines parties des centres nerveux. Cetle dégénéres- cence est révélée par les modifications très notables de la constitution chimique de la substance nerveuse. Dans celle-ci, en effet, apparaissent en quantité beaucoup plus considérable qu'à l’état normal les produits d’autolyse des substances protéiques, ainsi que je l’avais déjà montré (1). Des recherches nouvelles m'ont permis de constater aussi des modifi- cations intéressantes du côté du catabolisme des matières grasses. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol. (4°* février, 15 mars, 12 et 26 avril et 3 mai 1913). 274 ‘ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le fait initial, mis en lumière par MM. Abelous et Bardier le pou- voir anaphylactigène du suc d’autolyse cérébrale, laisse à déterminer quels sont les constituants de ce suc qui lui confèrent eette pro- priété. Guidé par ce fait qu’une injection préalable de savon [inoffensive par elle-même)exerce une influence anaphylactigène très marquée vis-à-vis de l'urohypotensine, j'ai dosé systématiquement les savons : 1° dans la pulpe cérébrale soumise à l'autolyse en milieu aseptique ; 2° dans le sang et les centres nerveux d'animaux (chiens et lapins) ayant recu une injection préparante de cet antigène. Pour la première série d’expé- riences, j'ai constaté que la quantité de savons croît proportionnellement à la durée de l’autolyse. Pour la deuxième série, j'ai pu constater que, sous l'influence d’une injection d'urohvpotensine, le rapport des savons à l'extrait éthéroalcoolique total, rapport que j'appelle le coefficient de saporification, augmente progressivement pour atteindre son maximum aux environs du vingtième jour, époque qui est, comme on le sait, celle où la sensibilité anaphylactique est maximsa. À partir de cette époque, le coefficient diminue progressivement pour rejoindre sa valeur normale. vers le 40-45° jour. À ce moment, comme-je l'ai montré antérieurement, la crise anaphylactique est terminée et l'animal est immunisé. Technique. — J'ai pour le dosage des savons eu recours au procédé de Hoppe-Seyler, légèrement modifié. Je décrirai donc brièvement ma tech- nique. Le sang ou la pulpe cérébrale sont pesés et immédiatement traités par l'alcool à 95 degrés chaud. Le mélange est broyé avec du sable, puis jeté sur un filtre. Le filtre est lavé à l'alcool chaud et essoré. Le filtrat atteignant cinq à six fois le volume de sang traité est distillé à l’ébullition dans jusqu'à obtention d'un résidu sec. Ce résidu sec est repris plu- sieurs fois par l’éther anhydre. L’éther ayant servi à ces lavages est recueilli. Le résidu insoluble ue l’éther est repris plusieurs fois par l’alcool absolu chaud. L'alcool absolu de ces lavages et l’éther précédemment recueillis sont mélangés. Évaporé au bain-marie, le mélange laisse un résidu constitué par les savons, des graisses et des lipoïdes. Il reste à séparer les savons des graisses pour définir la part de chacun de ces deux ordres de composés dans la constitution de l'extrait éthéro-alcoolique. Le résidu sec est repris par l'eau bouillante. Les savons sont dissous, une simple filtration à la trompe sépare graisses et lipoïdes (que l'on pèse) de la solution de savons. Cette filtration est longue et difficile. La solution aqueuse de savons est acidifiée. Les acides gras insolubies $e séparent. On les extrait par l’éther. L’éther est évaporé et l’on pèse le résidu après neutralisation. J'ai vérifié la pureté des savons ainsi isolés par l’acide csmique qui prend à la longue une teinte pourpre, phénomène très différent de celui qui se pro- le vide.: duit en présence de traces de graisses. Se Ci de EE SÉANCE DU À18 OCTOBRE 275 ————————"——"———“————— 0 Voici les résultats obtenus (exprimés en milligrammes) : SANG a] CERVEAU S QE Mae (pour 1000 grammes). & (pour 100 grammes), Æ De Gros << © 4 © ne ne Graisses | 5 Graisses |& à Savons. et = Savons. et (Es = : lipoïdes. | 3 lipoïdes. | S 1500 3660 Chien normal. . Chien ‘ayant reçu 0 gr. 015 d'urohypotensine par kilogr. | 1 Sacriié de 21t;jour.;: 4 14.7: 4. 298 9300 3 1300 2750 | (EU CO EL RARE EEE LE PR Lapins ayant reçu 0 gr. 05 d'urohypotensine par kilogr. Lapin OA LES HN 2 Re nu nee 233 » » » | » Sacritré de: Sejour + Li. 1, sud 5820 10 625 6875 9 Sacritiés le A0JOUT... un 212,978 4300 6 200 1315 à SACLIHé leo loue T86 4060 19 2284 100 77 Sacrifié ‘ke 20° jour . . . . . . .| 710 2200 35 2630 1988 130 Sacrée JeHPbPSJONr, 5e 2e nes 1720 25 1380 2300 60 Sacritié le #5 Jour. : % :: . 1011 #60 9220 6 6t4 8500 | 7 L'examen de ce tableau montre bien que la période de sensibilité anaphylactique s'accompagne de modifications profondes dans la com- posilion de l'extrait éthéré du sang et du cerveau. Il est permis de se demander, en présence de la sensibilisation des animaux vis-à-vis de l’urohypotensine par une injection préalable de savons alcalins, si l’action anaphylactigène du suc d'autolyse cérébrale démontrée par MM. Abelous et Bardier n’est pas due à la présence de savons en excès dans le sang et les centres nerveux. Si on se rappelle que, comme l'ont montré ces auleurs, la décalcification des centres nerveux les rend particulièrement sensibles à l’action de l'urohypoten- sine et que, d'autre part, les savons sont des agents décalcifiants très énergiques, on peut, à bon droit, supposer que la sensibilité anmaphylac- tique est en grande partie la conséquence de cette saponification exagérée. (l'ravail de l'Institut de physiologie de la Facullé de médecine de Toulouse.) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE & © SUR LA CULTURE ASEPTIQUE DE Ze4 mais EN MILIEU LIQUIDE OU L’AZOTE MINÉRAL EST REMPLACÉ DÈS LE DÉBUT PAR DU SÉRUM SANGUIN DU CHEVAL. (Communication préliminaire.) Note de D. Roupsky, présentée par A. LAVERAN. Dans ses recherches sur la nutrition des plantes, P. Mazé (1) a montré que les plantes supérieures peuvent absorber des matières colloïdales telles que la peptone et l’humus. M. Molliard (2), de son côté, a établi que le radis assimile l’acide urique. Mais ce dernier est une substance organique soluble et les expériences de Mazé ont porté sur des plantes qui se développaient jusqu’à un état assez avancé dans une solution où l’aliment azoté était du sulfate ou du chlorure d’ammonium. Ce n'est que lorsque la plante a déjà atteint un poids sec d'environ 12 grammes qu’elle est privée de sa solution nutritive primitive qui est remplacée par une solution peptonée additionnée d’un sel d'ammonium. Dans mes expériences, j'ai essayé de substituer, dès le début, des matières albuminoïdes à l’azote minéral sans que la plante reçüt trace d'azote minéral. A cet effet, des graines de maïs sont stérilisées et mises à germer dans des tubes à essai sur du coton, au-dessus de l’eau distillée, chimique- ment pure et stérilisée. Quand la plantule a à peu près épuisé toutes les réserves de la graine, elle est transvasée avec toutes les précautions d'asepsie nécessaires dans une solution nutritive minérale (3) dépourvue d'azote, mais renfermant environ 400 c.c.de sérum sanguin du cheval pour 3 litres de solution minérale. Les plantes transvasées le 14 juin étaient très en retard par compa- raison aux plantes ayant poussé dans une solution minérale azotée. Les feuilles se sont redressées également, avec un retard appréciable. Les racines se développent très mal. En un mot, la plante paraît 1) Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, t. CLII, p. 783. (2) Ibid., t. CLIIT, p. 958. (3) J'ai employé la solution minérale suivante d'après la formule préconisée par P. Mazé. Phosphate tripotassique . . . . . . PNR TRE) cc D 1 gr: » Sullate de magnésium + aq. . + no 0 gr. 20 Sulfate ferreux +7 aq. . . . . . . . NS RE UP AVE 0 gr. 10 Chlorure de manganèse + 4 aq. . . . ... . . . . .. 0 gr. 05 Chlorure fle Zinc. TERME En A Nr en: 0 gr. 0ù SiliCate depotassium 22 n0E ir ER MUR A 0 gr. 05 Corponate de Calcium ne 7e er ne Con 29r. SÉSANCE DU 18 OCTOBRE PAT souffrir dans cette solution. Vers le milieu du mois de juillet deux plantes commencent à s'adapter à ce nouveau milieu et deviennent vigoureuses. Les feuilles prennent un aspect normal. Les racines, très courtes jusqu'alors et étalées en nappe à la surface du liquide, se ramifient abondamment et descendent de plus en plus dans la profondeur de la solution (1). La teinte rougeätre, communiquée à celte dernière par l'hémoglobine du sérum sanguin, diminue graduelle- (1) Je reviendrai ultérieurement sur la description des modifications mor- phologiques. 278 Né SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment de la surface à la profondeur. Cette décoloration est limitée presque au tiers supérieur de la solution qui correspond au plus grand épanouis- sement du système radiculaire. Celui-ci reste, en effet, plus développé à la surface et les radicelles très courtes et rigides présentent de très nombreuses ramifications qui ne descendent pas pour la plupart dans la profondeur. L'ensemble du système radiculaire se présente comme un buisson d'épines, rappelant l'aspect caractéristique des racines signalé par Mazé (1) dans les cas de concentration des solutions de sulfate d'ammioniüm. La photographie page 277 représente une de ces plantes dans les pre- miers jours du mois d'août. À la fin du même mois, cette plante était en fleurs. Elle est sacrifiée le 1° septembre. Entre le 14 juin et le 4% septembre, la plante a transpiré 850 grammes d'H°O. Le liquide de la solution reste neutre au tournesol. Une expérience parallèle a été faite avec deux plants de maïs que M. Mazé à mis obligeamment à ma disposition et qui ont poussé jusqu'à la floraison dans une solu lion nutritive contenant un sel Le 14 juin, ces plantes ont épuisé environ les 3/4 de leur Solution nutritive primitive; j'ajoute une solution minérale et du sérum de - cheval. Les plantes, malgré leur vigueur, n’ont pas pu s'adapter à ce nouveau milieu et elles ont péri vers la fin du mois de juillet. On voit donc qu'une phanérogame peut, dans certaines conditions, détruire par ses propres moyens les molécules d'un composé azoté complexe d'origine animale et s'emparer de son azote. IH est infiniment probable que la plante, pour s'adapter à de telles conditions, doit élaborer des diastases qui n'existent peut-être pas dans des conditions normales, comme c’est le cas pour divers animaux soumis à certains régimes alimentaires. La plante adulte paraît être moins plastique dans ses besoins d'adaptation. Plusieurs questions se posent : il faudrait notamment déterminer la façon et l'endroit où se produit la dégradation de la ‘molécule albumi- noïde dont la plante assimile l'élément azoté. Les composés azotés complexes sont-ils absorbés tels quels par les racines et digérés ensuite dans les cellules, ou bien sont-ils préalablement disloqués sur place au fur et à mesure par une sécrétion radiculaire? Cette dernière hypothèse semble trouver un appui dans le fait de la réduction de l’hémoglo- d'ammonium. RE 22e M DIU MS UT bine &u niveau du système radiculaire, à moins que ce pigment ne soit absorbé plus rapidement que d’autres éléments de la solution. Je mé propose de continuer ces recherches. (4) Annales de l’Institut Pasteur, 1910, p. 722. 4 (Travail des laboratoires de MM. A. Laveran et P. Mazé.) 79 SÉANCE DU Â8 OCTOBRE 279 INFLUENCE DES INHALATIONS RÉPÉTÉÉS DE BACILLES TUBERCULEUX VIRULENTS OÙ MOPTFIÉS SUR L'ÉVOLUTION DE LA TUBERCULOSE CHEZ LE COBAYE, par V. GRYSEz. Dans une note précédente, étudiant avec D. Petit l’action chez le cobaye des inhalations de bacilles tuberculeux mis en suspension dans l’eau physiologique, nous avions attiré l'attention sur ce fait que des inhalations répétées à quelques heures d'intervalle provoquent l'appa- rition de lésions moinsétendueset moinsgraves que sielles sont séparées par un intervalle de plusieurs jours. Nous avions émis l'hypothèse qu'il s'agissait là d'une aptitude de l'organisme porteur de germes à éliminer les bacilles par les différentes voies d’'excrétion quand un nouvel apport de ceux-ci luiestfait. Sur les conseils de M. Calmette, nous avons cherché à vérifier cette hypothèse, en soumettant à des inhalations de bacilles tuberculeux des cobayes déjà tuberculisés depuis peu de temps par ino- culation. Nos cobayes ontété tuberculisés par injection sous-cutanée de 0 %001 de tuberculose bovine. Les inhalations ont été faites un mois après. A ce moment, un témoin sacrifié ne présentait qu’une adénite correspon- dant au point d’inoculaiion et quelques tubercules disséminés dans la rate et le pancréas. Nous avons fait inhaler aux uns des bacilles bovins vivants, à d’autres des bacilles tués, ou des bacilles dégraissés ou des bacilles biliés. Ces bacilles étaient mis en suspension dans l’eau salée physiologique au taux de 5 centigrammes pour 50 c.c. Les inhalations étaientpratiquées à l’aide du dispositif suivant: Une allonge en verre à large ouverture, d’une capacité de 500 c.c., munie d'une tubulure latérale, était fixée horizontalement sur une table en bois dans laquelle elle s'encastrait jusqu à la moitié de son diamètre. Son extrémité allongée était mise en communication directe avec un pulvérisateur de Büchner, l’autre extrémité était fermée par une membrane de caoutchouc solidement fixée sur son pourtour et percée en son-milieu d'une fente verticale de 4 centi- mètres. La tubulure était reliée par un tube en caoutchouc à un barboteur _ contenant de l'acide sulfurique. La tête du cobaye était introduite dans la fente de la membrane élastique, puis l'animal était allongé sur la table et immobilisé dans cette position par quatre liens fixés aux pattes. Dès que le pulvérisateur fonctionne, les gouttelettes liquides emplissent l'allonge, puis s'échappent par la tubulure latérale et vont se condenser dans l’acide sulfurique. Les séances d'inhalation ont été d’un quart d'heure. Nous avons d'abord déterminé, comme nous l'avions fait pour les bacilles vivants, l’action des bacilles tués, dégraissés ou biliés, sur le cobaye sain. : 280 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les inhalations de bacilles tués, uniques ou répétées, ont laissé les cobayes indemnes de toute lésion, même après 6 mois. Les inhalations de bacilles dégraissés, faites une seule fois, ont provoqué l'apparition de lésions pulmonaires fibreuses très minimes accompagnées parfois de pleurésie ; répétées deux fois à un jour d'intervalle, elles n’ont plus produit aucune lésion, répétées deux fois à quinze jours d'intervalle, elles ont donné lieu à une hypertrophie marquée des ganglions trachéo-bronchiques sans autre lésion macroscopique. Les inhalations de bacilles biliés uniques ou répétées à un jour d'intervalle n’ont donné lieu à aucune lésion ; répétées à quinze jours d'intervalle, elles ont provoqué deux fois sur quatre des lésions étendues des poumons avec nécrose du tissu, formation de cavernes et pleurésie, les autres organes étant sains. De semblables inhalations et des inhalations de bacilles vivants pra- tiquées chez des cobayes tuberculisés un mois auparavant par voie sous- cutanée ont en général modifié d’une façon manifeste l’évolution de la tuberculose chez les animaux. Chez quatre témoins ayant reçu uniquement une inoculation sous- cutänée de bacilles tuberculeux, la mort est survenue en moyenne en quatre-vingt-dix jours avec des lésions caséeuses généralisées à tous les organes et à tous les ganglions. | La survie a été plus longue et les lésions moins étendues chez les animaux soumis auxinhalalions ; ces résultatsont varié suivantla nature des inhalations faites. Les modifications les plus neltes et les plus favorables ont suivi les inhalations de bacilles biliés pratiquées 2 fois à un jour d'intervalle, un mois après l'infection sous-cutanée. La survie dans ce cas a été de cent neuf jours en moyenne. Les poumons ne présentaient que quelques granulations grises, les ganglions trachéo-bronchiques étaient simple- ment hypertrophiés 3 fois sur 4, les autres ganglions hypertrophiés, la rate et Le foie très augmentés de volume et nécrosés, Les inhalations de bacilles vivants répétées dans les mêmes conditions deux fois à un jour d'intervalle ont donné à peu près lesmêmes résultats : survie moyenne de cent onze jours, lésions discrètes des poumons s’ar- rêtant pour la plupart au stade de granulations grises, maisaccompagnées de petits noyaux de pneumonie ; ganglions trachéo-bronchiques caséeux 2 fois sur 4; autres ganglions hypertrophiés; rate et foie farcis de tuber- cules caséeux. À la suite des inhalations de bacilles {ués répétées deux fois à un jour d'intervalle, la survie moyenne a été de quatre-vingt-dix-neuf jours; les lésions pulmonaires étaient beaucoup moins avancées que celles des témoins, mais les autres organes présentaient exactement le même aspect que chez ceux-ci. ; Il en a élé de même chez les animaux ayant reçu deux inhalations de SÉANCE DU 18 OCTOBRE 281 bacilles vivants espacées l’une de l’autre de quinze jours, la première faite un mois après l'infection sous-cutanée. Quant aux inhalations de bacilles dégraissés, elles n’ont pas sensible- ment modifié l’évolution de la tuberculose chez les animaux qui y ont été soumis. (Institut Pasteur de Lille.) SUR LA VACCINATION CONTRE LA PESTE PAR LA VOIE CONJONCTIVALE A L'AIDE DE BACILLES SENSIBILISÉS VIVANTS, par V. GRyYsEz et B. CERTAIN. Partant de cette idée que, dans les formes pneumonique ou septicé- mique de la peste, le bacille d’Yersin emprunte souvent la voie con- jonctivale pour se disséminer dans l'organisme, nous avons tenté de vacciner par la même voie des cobayes contre cette affection. Nous avons eu recours à du vaccin sensibilisé vivant, préparé selon le principe de Besredka. Nous avons d’abord déterminé la dose minima non mortelle de ce vaccin par voie conjonctivale et par voie sous-cultanée. 1° Seize cobayes ont recu sur la conjonctive une goutte de vaccin pur ou dilué dars les proportions suivantes : 9 cobayes ont recu du vaccin pur. Cobayes vaccinés 2 cobayes — du vaccin dilué . . au 1/2 par voie conjonctivale. } 2 cobayes — du vaccin dilué . . au 1/4 2 cobayes — du vaccin dilué . . au 1/10 Parmi les 9 cobayes instillés à l'aide de vaccin pur, 1 est mort de peste le 7° jour; tous les autres ont survécu au moins 16 jours. 2° Six cobayes ont recu sous la peau les doses suivantes de vaccin : 1cobaye.arecu. . .. . 1/2- C:c. de vaccin. Cobayes vaccinés à 2 dt 2/cobayes-ont\recu. . #1 4/5) 1c.0. — al v us-cutanée. / . P SLCODAVES ONEETECUL 0.0 2 1/20NC.C. — Le cobaye ayant reçu 1/2 c.c. dé vaccin est mort de peste Le 7° jour; les 5 autres ont survécu au moins 16 jours, temps au bout duquel les premières inoculations d'épreuve ont été pratiquées. Un vaccin sensibilisé vivant n’est donc pas dangereux pour le cobaye, à qui on l’instille sur la conjonctive ou à qui on l’inocule sous la peau. Dans ce dernier cas, il ne faut pas dépasser 1/5 de c.c. Nous avons déterminé ensuite à quel moment apparaissait l'immu- nité et l'influence de la quantité de vaccin sur sa production. 2892 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cobayes vaccinés par voie conjonctivale. NOMBRE NOMBRE de cobayes VACCIN PUR de jours écoulés ayant reçu : depuis la vaccination. À Mort. 14 il Survie. 16 2 Survie. 18 4 Survie. 20 Éprouvés | Al Survie. 24 par voie conjonctivale 1 Survie. 52 à l'aide de 1/2.000 Vaccin dilué au 1/2. de culture de 24 heures 2 Mort. 20 sur tube de gélose inclinée. | Cie É | l accin dilué au 1/4. 1© Mort. 25 | Vaccin dilué au1/10 (9) Mert. 33 Éprouvés par la voie Vaccin pur. sous-cutanée à l’aide de 1/2.000 | de culture par 24 heures. À Mort. | 20 | Des témoins inoculés dans les mêmes conditions avec les mêmes dilu- tions de culture de peste virulente mouraient du 3° au 5° jour, soit de pneumonie, soit de septicémie pesteuse. Cobayes vaccinés par voie sous-cutanée. NOMBRE NOMBRE VACCIN VACCIN de de jours écoulés inoculé | inoculé : depuis la vaccination, 1/5 1/20 cobayes. sous-cutanée. detc:cAlidetcuc: ; 1 16 Survie. » Eprouvés par voie conjonctivale | à l’aide de 4! 16 » . Mort. 1/2.000 de culture. À 90 » Survie. Éprouvés par voie sous-cutanée | 5:41! 26 | Survie. » à l’aide | | 24 | » Mort. de 1/2.000 de culture. 4," ; | re ee Ÿ À di SÉANCE DU 18 OCTOBRE 282 Conclusions. — 1° La vaccination par voie conjonctivale avec du vaccin sensibilisé vivant est efficace contre l'infection par voie conjonc- tivale par 1/2.000 de culture virulente de peste, mais non contre l’inocu-_ lation sous-cutanée de la même dose de culture. 92 L'immunité se manifeste du 16° au 18° jour et elle durait encore 52 jours après linstillation vaccinante. 3° L'immunité par vaccination sous-cutanée s'obtient également bien, . mais elle paraît exiger une plus forte dose de vacein (1/5 de c.c. au lieu de 1/20) ou quelques jours de plus (20 au lieu de 16). Elle permet, par contre,au cobaye de résister à une inoculalion sous-cutanée de 11.000 de culture. - 4° La vaccination conjonctivale par virus pesteux sensibilisé ne paraît offrir aucun avantage pratique sur la vaccination sous-cutanée. (Jnstitut Pasteur de Lille.) DE L'EMPLOI DU-MÉTRONOME DE POCHE DANS LA MARCHE, par FÉLIX REGNAULT. Je présente un nouvel instrument, le métronome de poche, inventé par M. Collery (de la Chaux-de-Fonds), qui l’a destiné aux musiciens. j'ai trouvé qu'il offrait un grand avantage dans l'étude de la marche et peut-être pourra-t-il être utile dans d’autres recherches physiologiques. Le métronome a le volume et la forme d’une montre {1}. Il suflit de le remonter comme une montre pour mettre le balancier en meuve- ment; on peut en régler de suite la cadence en mettant l'aiguille au chiffre désiré entre 40 et 200 à la minute. Le métronome tenu à la main par un homme en marche fonclionne comme au repos, c'est-à-dire avec une précision de + 2 p. 100. Le critique musical s’en sert en ajustani ses battements aux mou- vements du morceau qu'il écoute; il peut ainsi s'assurer si le morceau est joué conformément aux idées de son auteur. en est de même pour le marcheur. Le sujet qui veut s'entraîner, (1} M. Collery nous rapporte que bien des essais furent tentés dans cet ordre d'idées, notamment par Bienaimé Fournier, à Amiens, en 1824; Becket et Wood, à Montréal; Silbermann, en Suisse; Rosenrath, à Berlin; Frémont, à Paris, etc. Ils ne réalisèrent point leurs conceptions. M. Collery y arriva en créant un organe nouveau, remplaçant le pendule du métronome de Maelzel : c'est un balancier circulaire à ressort, réglant mobile dontle nombre d'oscillations à la minute puisse être modifié entre des limites très écartées suivant une loi mathématique bien définie. 284 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE soit à la marche, soit au pas gymnastique, le fait suivant certaines règles. Des tableaux indiquent à quelle cadence il doit commencer la marche, comment il doit l’augmenter peu à peu, la modifier suivant le nombre des leçons. Il sera très difficile au débutant de suivre ces indi- cations, s’il n'a pas un professeur qui marche en même temps que lui. Au contraire, avec le métronome de poche, rien n'est plus facile. L'élève le règle au nombre voulu, part en adaptant sa cadence à celle du balancier et en augmente les battements suivant les indications fournies par sa méthode. Il faut se rappeler qu’un battement du métronome doit correspondre à un demi-pas et non à un pas complet. Autre avantage : un instructeur veut-il savoir à quelle cadence marchent ses élèves. Il lui suffira de faire concorder les battements de son métronome avec la cadence des pas de ses sujets. Il obtient ainsi cette connaissance de suite, comme le musicien sait de suite suivant quel rythme on joue son morceau. Les essais que j'ai pratiqués m'ont tou- jours parfaitement réussi, et je crois que ce petit instrument sera utile aux gens qui s'occupent de sport. ERRATUM NOTE DE À. GUILLIERMOND. T. LXXV, page 86, ligne 4. Au lieu de : il est facile de constater que ces chro- matophores, lire : il est facile de constater que ce chromatophore, — et mettre au singulier tout ce qui se rapporte dans la phrase à chromatophore. — Ligne 19, au lieu de : A. Heger, lire : À. Meyer. — Ligne 27, au lieu de : qui attirent les mitochondries, lire : qui altérent les mito- chondries, RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 15 JUILLET 1913 SOMMAIRE BEAUvERIE (J.) : Corpuscules mé- la fibrillation des oreillettes, chez le tachromatiques et phagocytose chez CHERE NEPAL RE En 95 leSvérÉtaUx M TN RC Te 93 SARTORY (A.) et GIMEL (G.) : Pou- Busquet (H.) : Modification, sous voir antiseptique du Perborate de l'ivfluence de la pilocarpine, de la soude associé à l’iodure de potas- réaction ventriculaire consécutive à sium, en présence de l’eau . .... 98 Présidence de M. Meyer. CORPUSCULES MÉTACHROMATIQUES ET PHAGOCYTOSE CHEZ LES VÉGÉTAUX, par J. BEAUVERIE. Ayant eu récemment connaissance d’une note de M. et M°° Moreau, intitulée « Les corpuscules métachromatiques et la phagocytose » (1 où nous nous trouvons quelque peu mis en cause, nous voudrions dégager ici notre opinion. « Il paraît résulter des notes de Beauverie (y est-il dit), bien que cet auteur ne l'ait pas expressément écrit, que la production des corpuscules mélachromatiques dans les hyphes des Urédinées est liée à la phagocy- tose de ces derniers par les cellules hospitalières et que leur présence est un témoignage de la victoire de la plante supérieure dans la lutte qu'elle livre au champignon qui l’envahit. » Non seulement, nous n'avons pas écrit que cette production esf liée à la phagocytose, mais nous ne l'avons jamais pensé. Voici ce que nous avons dit pour le cas des Urédinées (2) : A la suite de l'action destruc- (1) Bull. de la Soc. mycologique de France, t. XXIX, p. 170-173, 1913. (2) Comptes rendus de l’Acad, des Sciences, 6 mars 1911; Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 25 mars 1911. NE 286 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY LEON trice des cellules de l'hôte, les hyphes se désorganisent progressivement et un certain nombre des corpuscules métachromatiques (qui préexis- taient dans le filament) arriventàen constituer les derniers vestiges ; leur. assemblage en rappellemême pendant quelque temps la forme. Quant à l'idée que les corpuscules métachromatiques sont des produits de dégé- nérescence qui n'apparaissent qu'à la suite de l’action phagocytaire de l'hôte, elle ne doit pas venir à l'esprit de quiconque connaît la question des corpuscules métachromatiques. Pour nous en tenir à nos propres recherches, déjà en 1903, dans un mémoire en collaboration avec Guilliermond, où nous faisions l'étude cytologique aussi complète que possible du Botrytis cinerea (Centr.f. Bak., &. X), nous concluons à leur rôle de substance de réserve en nousbasantsurtout sur les faits suivants : « leur apparition dans les filaments les plus jeunes, leur disparilion dans les têtes sporifères et leur réapparition dans les conidies, leur abondance dans les sclérotes ». Plus tard, dans nos études sur l’aleurone, nous avons constaté que la substance organique du globoïde servant de substratum aux matières minérales, paraît très voisine de la substance des corpus- cules métachromatiques (c’est aussi l'opinion de À. Meyer et de Guillier- mond) : le rôle de substance de réserve n’est encore pas douteux dans ce cas. Nous avons toujours constaté l'abondance particulière des corpus- cules métachromatiques dans les stroma qui servent de substratum aux tores à urédospores ou à télentospores des rouilles des Graminées. Dans les mycorhizes d'Orchidées, nous retrouvons encore ces organites fort abondants dans les hyphes avant leur destruction, mais, fait à signaler, ils persistent encore en grand nombre dans les pelotons où les fila- ments sont déjà indistincts. Nous poursuivons parallèlement l'étude cytologique des faits de symbiose chez ies Grchidées et de parasitisme dans le cas des rouilles des Graminées dans l'espoir de voir ces faits s'éclairer mutuellement. Nous avons retrouvé chez les rouilles des Graminées, sur le bord des taches, des faits analogues à celui que nous venons de signaler : destruction des filaments dans certaines cellules et persistance pendant quelque temps des corpuscules métachromaliques qu'ils renfermaient. Ce sont ces corpuscules épars que nous avons assi- milés aux « nucléoles » sur l'existence desquels Eriksson croit pouvoir élayer sa théorie du mycoplasma. Nous les avons aussi comparés aux corps que Zach a signalés dans detelles celiules et qu’il considère comme des produits de dégénérescence des hyphes sous l’action phagocytaire de l'hôte. Comme nous prenions la précaution de l’annoncer dans notre note, nous ne connaissions alors le mémoire de Zach que par une brève analyse ; l'examen du texte et des figures, ne nous permet pas de main- tenir notre comparaison que semblait autoriser l'assimilation que Zach avait fait de ses corps avec les nucléoles d’Eriksson. Les corps de Zack ne sont donc pas des corpuscules métachromatiques, et par suite, ils ne sont pas les « nucléoles » d'Eriksson ; ils sont plutôt assimilables à cer- (95) = SÉANCE DU 15 JUILLET 287 taines vésicules ou globules, résultant notoirement de la dégénérescence des hyphes, que l’on trouve chez quelques mycorhizes. Nous profiterons de l’occasion pour attirer l’attention sur certains faits très fréquents dans l’évolution des corpuscules métachromatiques et qui sont inexplicables par la seule hypothèse matière de réserve : Ces corps existentencore plus ou moins abondants dans les vieilles cultures (Botry- tis cinerea); ils ne disparaissaient pas complètement dans l’eau distillée (id.) ; ils persistent après la destruction des hyphes sous l'action phago- cytaire (?) de l'hôte (rouilles des Graminées, mycorhizes d’Orchidées où on les trouve à l'état de très nombreux petits grains rouges dans le peloton mycélien déjà presque amorphe) et mème, si l'on admet le rapprochement que nous avons fait dans le cas de l'aleurone, la subs- tance métachromatique du globoïde, persiste partiellement à la germ:- nation, après la digestion de tous les autres éléments du grain d’aleurone. Cette persistance d'une partie des corpuscules métachromaliques à la suite des processus de destruction des éléments qui les renferment, nous a depuis longtemps frappé. Nousle signalons en même temps que l'intérêt qu'il y aurait à en découvrir l'explication. En résumé, comme M. et M"° Moreau, nous pensons que les corpus- cules métachromatiques ne sauraient être assimilés à des produits de dégénérescence des filaments mycéliens se produisant sous l'influence d’une sorte d'action phagocytaire. Nos recherches antérieures ont d’ail- leurs contribué, depuis longtemps, à démontrer leur fréquence ehez les plantes et leur rôle principal de substance de réserve. Les corps de Zach ne doivent être assimilés ni à des corpuseules métachromatiques, ni aux nucléoles d’Eriksson, mais bien plutôt à certains corps d’excrétion que l'on trouve chez quelques mycorhizes d'Orchidées. Enfin nous signalonsun caractère assez fréquent des corpuscules métachromatiques : leur persistance après la destruction des éléments où ils s'étaient formés (hyphes généralement); la signification de ce fait reste encore à expliquer. MODIFICATION, SOUS L'INFLUENCE DE LA PILOCARPINE, DE LA RÉACTION VEN- TRICULAIRE CONSÉCUTIVE A LA FIBRILLATION DES OREILLETTES, CHEZ LE CHIEN, par H. BUSQUET. Depuis les travaux de Philips (1) et de L. Fredericq (2), on sait que la fibrillation des oreilletles rend irréguliers et plus fréquents les bat- tements des ventricules. Ce mode général de réaction de ces cavités ( 1) F. Philips. Arch. int. de Physiol., 1904-1905, II, 271-280. (2) L. Frédéricq. Arch. int. de Physiol., 1904-1905, IT, 281-285. Brococie. CompTEs RENDUS. — 4913, T. LXXV. 20 288 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (96) comporte, néanmoins, quelques exceptions. Nous avons déjà montré (1; que, sur le cœur affaibli de lapin, la trémulation des oreillettes pro- voque immédiatement l'arrêt des ventricules en diastole. Sur le cœur affaibli de chien, nous n'avons jamais observé ce dernier phénomène; toutefois, nous avons réalisé chez cet animal, grâce à la pilocarpine, des conditions-où la faradisation des oreillettes produit une réponse ventri- culaire lout à fait spéciale. Technique. — Chez des chiens chloralosés et soumis à la respiration artifi- cielle, le thorax est ouvert et le cœur mis à nu. Deux hamecons piqués l’un dans une oreillette et l’autre dans un ventricule sont réunis par des fils à un système de tambours convenablement agencés pour inscrire simultanément les battements auriculaires et ventriculaires. À un moment donné, l'animal recoit par la veine saphène 0 gr. 00! à 0 gr. 0015 de nitrate de pilocarpine par kilo ; deux ou trois minutes après cette injection, les oreillettes sont fara- disées et mises en trémulation. Résultats. — La pilocarpine provoque, comme on le sait, un ralentissement notable des battements cardiaques. Sur le cœur ainsi ralenti, la faradisation des oreillettes met ces cavités en fibrillation et, contrairement à ce qui se passe pour le cœur normal, la trémulation auriculaire persiste très longtemps (15 à 20 minutes) après .la cessation de l'excitation électrique ; c'est là, d’ailleurs, un fait qu'a déjà signalé Winterberg (2) et qui s’observe avec d'autres poisons excitant l'appareil cardio-inhibiteur (nicotine, physostigmine). Le cœur pilocarpiné à oreillettes trémulantes présente un rythme ventriculaire différent de celui qu'ont décrit Philips et Fredericq : les ventricules sont très irréguliers comme chez le chien normal, mais au lieu d'être accélérés, ils batlent avec une lenteur encore plus grande qu'avant la fibrillation auriculaire. Le tableau ci-dessous rend nettement compte de ce dernier phénomène. NOMBRE DE BATTEMENTS PAR MINUTE CT EE 0 M + Avant l'injection Après l'injection Avant la de pilocarpine. de pilocarpine. fibrillation auriculaire. 120 70 41 111 89 d0 102 32 25 96 60 33 91 3) 2% 34 41 | 27 Comme on le voit d’après ces résultats, le ralentissement ventriculaire observé pendant la trémulation des oreillettes ne doit pas être considéré comme une coïncidence pure et simple entre l'effet spécifique de 1) H. Busquet. C.R. Réunion biol., Nancy, 1913, 831. (2) H. Winterberg. Pfluger’s Archiv, 1908, CXXI, 361-379. ee TS TN I PS UN le Te PTT CPI Er NET à +97) SÉANCE DU 45 JUILLET ‘289 l'alcaloïde employé et la fibrillation. Celle-ci exagérant la bradycardie pilocarpinique antécédente, il est bien évident que la trémulation auri- culaireet le ralentissement des ventricules sont liés par un rapport de cause à effet. On sait, depuis les travaux de Winterberg, que l’atropine arrête les fibril- lations auriculaires entretenues par la pilocarpine. Comme on pouvait le prévoir, l’atropine fait également disparaître le ralentissement ventriculaire spécial que nous avons décrit; immédiatement après l'injection de 0,005 de cette substance, les battements des ventricules deviennent réguliers et accélérés. Interprétation du ralentissement ventriculaire provoqué par la fibril- lation des oreillettes. — On sait que la section expérimentale du faisceau de His chez le chien (Fredericq) ou les lésions diminuant sa conductibilité chez l'homme (Lewis et Mack) (1) empêchent la fibrillation des oveillettes de produire l’affolement des ventricules; l’irrégularité et l'accélération de ces dernières cavités, dans le cas de trémulation auriculaire, tiennent done vraisemblablement au passage, à travers le faisceau de His, d’ondu- lations multiples et désordonnées parties des oreillettes. Le phénomène spécial observé après l'injection de pilocarpine semble indiquer, au contraire, qu'un très petit nombre de ces faibles ondulations auriculaires parvient à franchir le faisceau unissant et qu'il se produit, sous Pinfluence de l’alcaloïde, un block partiel du pont atrio-ventriculaire. Cette hypothèse, d'ailleurs, est d'autant plus légitime que la pilocarpine excite l'appareil cardio-inhibiteur et que l’activité de cet appareil a pour effet, on le sait, de diminuer la conductibilité du faisceau de His. L'’inter- prétation du fait décrit dans cette note est, au fond, identique à celle que nous avons récemment proposée pour expliquer l’arrêl ventriculaire du cœur affaibli de lapin à oreillettes trémulantes. Toutefois, chez le chien -pilocarpiné, on n’observe pas une suspension totale des battements, soil que le block du pont unissant soit moins complet que chez le lapin, soit que les ventricules possèdent chez le chien un automatisme dont serait dépourvu le cœur affaibli de l'autre animal. En résumé, chez le chien, après une dose convenable de pilocarpine, la fibrillation auriculaire expérimentale, loin de produire l’affolement des ventricules, fait apparaître dans ces cavités un rythme encore plus lent que le rythme pilocarpinique proprement dit. Ce phénomène reconnait vraisemblablement pour cause un block partiel provoqué par la pilocarpine au niveau du faisceau de His. (1) T. Lewis et E.-G. Mack. Quart. Journ. of Med., 1909-1910, HIE, 273. Q ,* 290 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (98) “ POUVOIR ANTISEPTIQUE DU PERBORATE DE SOUDE ASSOCIÉ A L'IODURE DE POTASSIUM, EN PRÉSENCE DE L'EAU, par A. SARTORY et G. GIMEL. On connaît, depuis assez longtemps déjà, un certain nombre de sels oxygénés, les carbonates et les borates alcalins, notamment, doués de la propriété de fixer, dans certaines conditions, un atome d'oxygène supplémentaire sur leur molécule. Cette fixation d'un atome d'oxygène supplémentaire dans la molécule de ces sels est toujours assez faible pour que les composés péroxydés ainsi obtenus abandonnent facile- ment leur atome d'oxygène supplémentaire sous des influences peu énergiques. Le Perborate de soude, par exemple, qui a comme formule BoONa + 4 HO, simplement dissous dans l’eau, abandonne sponta- nément cet atome d'oxygène, et celui-ci, au lieu de se dégager, se fixe immédiatement sur l’eau de dissolution, donnant ainsi de l'eau oxygénée H°0*°. Si nous associons maintenant à ce Perborate de soude une certaine quantité d’iodure de potassium et d’eau (BoO°Na + 4 H°O + IK), le premier de ces produits donnera naissance à du métaborate de soude, plus de l’oxygène; BoONa dissous — Bo’Na + O, du tétraborate B'O'Na* et BoO'H®. Le deuxième produit (l’iodure de potassium) donnera de l’iode à l’état transitoire, des iodates alcalins et périodates, terme ultime de l’oxyda- tion. Il y aura, en outre, comme nous l’avons vu plus haut, formation d’eau oxygénée H°0° et dégagement abondant et instantané d'oxygène. Notre solution contiendra donc trois éléments antiseptiques, bore, iode et oxygène. Nous avons voulu mesurer le pouvoir antiseptique du mélange de ces deux sels, suivant le rapport ci-dessous : 10 centigrammes. . . . . IK + 0 gr. 90 de perborate de soude. A5- centigrammes. ,:. .7. °° 1K + 0 gr. 85 — 20 centigrammes. . . . . [K + 0 gr. 80 — Nous avons ainsi pu déterminer les doses antibiodiques pour les cultures de B. d’'Eberth, de PB. coli, de streptocoque et de staphylo- coque doré. Voici quels ont été nos résultats : Disons de suite que les doses de O0 gr. 20 d’iodure de potassium + 0,80 de Perborate (pour un litre d’eau ou de bouillon nutritif) fournissent le pouvoir antiseptique le plus élevé. Après avoir effectué le mélange de sel dans un litre de bouillon ou (99) SÉANCE DU 15 JUILLET 291 d’eau stérilisée, préalabiement ensemencé avec les bactéries désignées ci-dessus, nous avons pu constater que ces bactéries ne rendaient pas une fois la réaction terminée. Des ensemencements avec ces bouil- lons ou ces eaux dans du bouillon nutritif neuf ne cultivaient plus (0 gr. 20 KI + 0, 80 Perborate). Pour un mélange de 0 gr. 10 de KI +0 gr. 90 de Perborate, nous avons pu constater que quatre fois sur sept (cela avec du B. coli de différentes provenances) l’action antiseptique du mélange de sel n'était pas suffisante pour empêcher la végétation du 2. coli et du streptocoque. Le Bacillus sublilis résiste à tous ces mélanges de sels. La dose de 0,85 Perborate + 0 gr. 13 IK empêche la végétation du Z. coli et du B. tvphique. -_ Nous avons terminé nos essais en effectuant les expériences sui- vantes : Trois bouteilles de-un litre non stérilisées étaient remplies avec de l’eau du robinet (325 bactéries par centimètre cube). Dans chacun de ces récipients, nous extroduisons un des trois mélanges ci-dessus dési- gnés et, la réaction une fois terminée (une heure après environ), nous ensemencions des bouillons nutritifs avec cette eau chargée de sels. Nous constations, dans les trois cas, que nos bouillons ne cultivaient pas et que l’eau était privée de bactéries vivantes. Les moisissures seules végétaient dans ces mélanges (Penicillium glaucum, Mercor niger, etc.). Ce procédé semble même très commode pour priver un mélange de culture de ses bactéries et laisser subsister seulement les espèces cryptogamiques. _ En résumé, ce mélange de Perborate et d'iodure semble doué d’un pouvoir antiseplique appréciable. Nous ferons connaître, dans un pro- chain travail, d’autres résultats bactériologiques en ce moment en cours d’études. ni me cr Eee te : ee ent ten Lie dre =. 293 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG SÉANGE.DU. 7 'OCTOBRE:I98 SOMMAIRE ILE (M.-D.) : Sur la physiologie tozoaires (Première communica- AUS SÉSICR MATE NO RP EN TT 209% ONE IE INR MES cn ane 297 PirchouGuINE : Sur la dégénéres- SorkoLov : Contribution au pro- cence Jlécithinique :.. ." …. … ... 294 | blème de la régénération des pro- SoroLov : Contribution au pro- tozoaires (Deuxième communica- blème de la régénération des pro- HONTE Mr iris 299 Présidence de M. Kholodkovsky. SUR LA PHYSIOLOGIE DU GÉSIER, par M. D. ILInINE. Pour élucider le rôle physiologique du gésier chez les Oiseaux, pour savoir si cet organe ne sert qu'à chauffer et à macérer la nourriture ou s’il la digère aussi partiellement, l’auteur a fait l'expérience suivante (1) : L'auteur se servait des poules et des coqs destinés à l'engraissement et qui, recevant deux fois par jour 250 à 306 grammes et parfois 500 gram- mes d'une pâte demi-liquide par un caoutchouc, avaient un gésier élargi; il lavait le gésier de l'oiseau en y introduisant deux fois de l’eau chaude à l’aide d’une sonde, il versait ensuite dans le gésier 300 à 400 grammes d'amidon liquide ne donnant pas la réaction de Trommer. Quinze à vingt minutes après, il siphonnait par la sonde une partie de l’amidon et l’examinait au Trommer au point de vue de sa teneur (1) Les expériences ont été faites à l’école spéciale de Mme Orlova (St. Voro- venka, gouv. de Novgorod). 294 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG en sucre. La réaction était positive; il faut donc supposer que la. muqueuse du gésier produit une diastase transformant l’amidon en sucre. À l'objection que la diastase pouvait venir de la bouche, on peut opposer le fait que les oiseaux n’ont pas de glandes salivaires produi- sant une diastase. Pour éliminer toute cause d'erreur, l’auteur a fait l'expérience sui- vante : il à extirpé le gésier à un poussin qui venait de sortir de l'œuf et n'ayant encore recu aucune nourriture, il l'a broyé et en a fait une macération dans une solution de NaCI à 0,5 p. 100 additionnée de thymol. Mélangée avec de la colle d'amidon et placée à l’éluve dans des conditions antliseptiques,; la macération réduisait le réactif de Trommer; la supposition de l’action saccharifiante du gésier se trouve ainsi vérifiée. Signalons encore, en passant, ce fait physiologique intéressant que les organes digestifs produisent des ferments déjà au cours de la vie embryonnaire, avant l'absorption de toute nourriture par les voies digestives; l’auteur a constaté que la macération de la muqueuse de l'estomac des poussins, pris un ou deux jours avant leur sortie de l'œuf, digère la fibrine (on s'est servi pour la préparation de la macération d'une solution faible de HCI). Le rôle physiologique des ferments digestifs ne se borne donc pas à la digestion, autrement ils ne seraient pas produits si tôt par l'organisme. On sait d’ailleurs que les glandes digestives produisent des ferments pendant le temps où l'organisme n'absorbe pas de nourriture et même pendant un jeûne prolongé. L'auteur a proposé l'étude détaillée du rôle physiologique du gésier el de la production des ferments pendant la vie embryonnaire à M. Alekseiev qui travaille dans son laboratoire. SUR LA DÉGÉNÉRESCENCE LÉCITHINIQUE, par PITCHOUGUINE. Afin d'élucider, en se servant de la méthode de Ciaceio (1), le pro- blème de savoir si la lécithine et les produits qui se rapprochent de cette substance jouent un rôle dans le mécanisme de la formation de la graisse dans la dégénérescence graisseuse, nous avons entrepris une série d'expériences sur des animaux que l'on intoxiquait par le phos- phore, l’arsenie, le chloroforme, la toxine diphtérique, la Loluylènedia- (1) Ciaccio. Centralbl. f. allg: Path., t. XX, 1909, n°5 9 et 17; — Virchow’s Arch. t. CIC; — Anatom. Anzeiger, 1910, t. XXXV, p. 17. SÉANCE DU 7 OCTOBRE 9295 mine et des expériences dans lesquelles on provoquait l’anémie chez des lapins par des saignées. Afin de voir si la lécithine se fixe réellement d’après la méthode de Ciaccio, nous avons fait une série d'expériences de contrôle préliminaires en nous servant de frottis des émulsions de diverses substances graisseuses (dont plusieurs chimiquement pures) et en injectant ces substances dans le péri- toine, le foie, les reins et les muscles des animaux de laboratoire. Ces expé- riences ont montré que la lécithine de Kahlbaum et de Merck se fixe. en effet, d'après la méthode de Ciaccio et ne se dissout pas ensuite dans les divers alcools et le xylol, tandis que les acides cléique, palmitique et stéarique de Kahlbaum, la cholestérine (Kahlbaum), le suif et en partie l’oléinate de soude de Merck se dissolvent après la fixation dans les dissolvants cités. En étudiant l'accroissement successif de l'intensité de la dégénéres- cence graisseuse, nous avons observé le fait important suivant : au début de l'expérience, on constate l'apparition d’une dégénérescence lécithinique qui, après avoir atteint son maximum de développement, diminue peu à peu, et, chose intéressante, au moment où la dégéné- rescence lécithinique commençait à diminuer, nous avons observé l'apparition d’une dégénérescence graisseuse; à mesure que l'intensité de la dégénérescence lécithinique diminuait, l'intensité de la dégéné- rescence graisseuse augmentlait, de telle manière que sur quelques- unes de nos préparations nous n'avons constaté enfin que les carac- tères de la dégénérescence graisseuse. Nous avons ainsi établi, en nous servant de la méthode de Ciaccio, ce fait important qu'au cours des premiers stades de la dégénérescence graisseuse, c’est presque exclusivement la lécithine qui apparait dans les cellules ; peu à peu cette substance disparaît, en se dédoublant en ses parties composantes, et fournit probablement les matériaux servant à la formation des autres substances graisseuses. Comme on le sait, la lécithine se rencontre dans presque toutes les cellules de l'organisme et forme, à côté des matières protéiques, une partie importante du protoplasme vivant. C'est pourquoi le rapport éta- bli plus haut entre la dégénérescence lécithinique et la dégénérescence graisseuse nous donne le droit d'affirmer avec une grande probabilité que la lécithine du protoplasme cellulaire est la source de la graisse des organes à dégénérescence graisseuse de nos animaux d'expériences. Le noyau de la cellule, à ce qu'il paraît, ne joue pas de rûle dans la formalion de la graisse, parce qu'on n’y observe que très rarement l'apparition de la lécithine. Nos expériences établissent ainsi le fait que la graisse que l’on constate dans les cellules à dégénérescence graisseuse n’est pas due, comme l'ont cru beaucoup d'auteurs, à une infiltration, mais qu’elle se forme proba- blement aussi aux dépens du protoplasme de la cellule elle-mèéme. 296 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG Nous avons constaté que, dans les organes éludiés par nous (le foie, les reins, le cœur), le phénomène du passage de la dégénérescence léci- thinique à la dégénérescence graisseuse présente des variations suivant les organes : il est plus prononcé dans le foie, moins dans les reins. Dans le cœur ce phénomène a été observé seulement à la suite d’une intoxication par le chloroforme, et même dans ce cas il s’est manifesté d'une manière peu prononcée; l'intoxication par l’arsenic et la toxine diphlérique nous a permis d'observer du début des expériences à la fin presque exclusivement la dégénérescence lécithinique. Nos expériences ont montré ensuite que la dégénérescence lécithinique ne se manifestait pas simultanément dans tous les organes étudiés par nous; ainsi, à la suite de l’intoxication de lapins par le phosphore et ie chloroforme et de cobayes par la toxine diphtérique, la dégénérescence lécithinique apparaît tout d’abord dans le foie, tandis que dans le cas de l’intoxication par l’arsenic c'est le cœur qui est le premier envahi par la dégénérescence. Les expériences sur l'intoxication par la toluylènediamine et sur la provoca- tion de l'anémie par des saignées n'ont pas donné de résultats positifs. L'intensité la plus prononcée de la dégénérescence lécithinique ne se mani- feste pas simultanément dans tous les organes. L’intoxication des animaux par de grandes äoses de phosphore et d’arsenic provoque une dégénéres- cence extrêmement marquée du foie (dans le cas de l’arsenic aussi des reins). A la suite de l’intoxication de lapins par le chloroforme (après la première séance) et par de grandes doses de toxine diphtérique le cœur presque entier a été envahi par la dégénérescence lécithinique, tandis que dans le foie et les reins la dégénérescence s’est manifestée d’une manière plus modérée ou faible. Nous avons aussi examiné, en nous servant de la méthode de Ciaccio, le foie, le cœur et les reins dans 55 cas anatomo-pathologiques et nous avons constaté le même phénomène du passage de la dégénérescence lécithinique à la dégénérescence graisseuse. [Il faut pourtant signaler que nous n'avons pas observé souvent de dégénérescence lécithinique très prononcée, mais en général pas beaucoup plus rarement que la dégénérescence graisseuse à intensité égale. Des trois organes qui ont fait l'objet de nos études, c'est dans les reins et dans le cœur que nous avons observé principalement la dégénérescence lécithinique soit modérée, soit forte. ({nslilut d'anatomie pathologique de l'Université de Kazan.) Æ PÉTER SA er SÉANCE DU 1 OCTOBRE- 297 CONTRIBUTION AU PROBLÈME DE LA RÉGÉNÉRATION DES PROTOZOAÏIRES (Première communication), par SOKOLOV. Nous voulons rapporter, dans la présente communication, les résultats d’une série d'expériences concernant le problème de la faculté de régé- nération chez les protozoaires. Nous avons étudié la régénération des protozoaires dans leur milieu normal et dans des solutions minérales. Nous nous sommes servis de sels neutres parce que nous voulions aussi étudier le problème de la neutralisalion des ions qui ne sera pas traité ici. Les expériences ont porté sur deux infusoires : le Spirostomum et le Dyleptus, infusoires qui, grâce à leurs dimensions et à la lenteur de leurs mouvements, se prêtent bien à ces expériences. Une série d'auteurs, Balbiani, Massart, Lilie, Morgan, etc., se sont occupés du problème de la régénération chez les protozoaires eu général, et chez les infusoires en particulier. La conclusion fondamentale de toutes ces recherches est que la régénération dépend de la substance uucléaire; la thèse, selon laquelle ce ne sont que les segments contenant une partie de noyau qui se régénèrent, peut être considérée presque comme une vérilé incontestable. Certains de ces auteurs ont aussi constaté que l’on réussil à régénérer de très petits segments: ainsi Lilie a montré que 1/27 d’un Stentor se régénère; suivant Morgan même 1/60 d’un Stentor peut se régénérer ef former um nouvel infusoire. _ J'ai dirigé mes expériences tout d'abord dans cette voie. J'ai réussi à observer la régénération de segments extrêmement petits, dont le volume était presque égal à la centième partie du volume primitif. J'ai pu obtenir d’aussi petits segments grâce à emploi de l'aiguille oculaire. Mes expériences ont montré qu’au-dessous de la centième partie de la grandeur primitive les segments ne se régénèrent plus, ils peuvent cependant se mouvoir et vivre pendant quelque temps : une à deux heures. L'examen histologique a montré que quelques-uns de ces seg- ments contenaient des éléments nucléaires. C’est pourquoi on doit con- clure que, sices segments ne se sont pas régénérés, ce n'est qu'à cause de leurs top petites dimensions. Les segments à dimension égale à la centième partie de l’infusoire ne se régénèrent que très rarement. Sur plusieurs dizaines d'expériences -je n'ai réussi à oblenir une régénération que dans 2 ou 3 cas, lorsque les infusoires divisés ont eu de très grandes dimensions (grandeur du segment 02095). Au-dessus d’un centième de la grandeur primitive, les segments se 298 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG régénéraient habituellement. La présence de la substance nucléaire est une condilion nécessaire pour la régénération. Par des expériences ultérieures, j’ai cherché la relation qu'il y a entre la vitesse de la régénération et la grandeur absolue et relative des segments. Je suis arrivé à la conclusion suivante : plus petite est la grandeur absolue et relative des segments, plus la régénération se fait lentement et plus de lemps il est nécessaire pour la formation complète de l'infusoire. La régénéralion de grands segments égaux à 1/2, 1/3, 1/4 de la grandeur primitive se fait en deux heures en moyenne. La formation complète de segments de. 085 à 1 millimètre {grandeur absolue) ou 1/6, 1/8, 1/10 (grandeur relative) exige plus de temps : deux heures quarante minutes. La régénération des segments plus petits marche encore p'us lentement et exige trois à quatre heures. Comme je l'ai déjà indiqué, les segments dont la grandeur est inférieure à O"m025 ne se régénèrent plus. En ce qui concerne le problème de l'influence de la position du segment sur la faculté de la régénération, je dois de nouveau insister sur la relation qui existe entre la régénération et le noyau. Des seg- ments dépourvus de matière nucléaire, comme par exemple l’extré- mité de la trompe du Dyleptus ou la partie terminale du Spirostomum, périrent toujours, parce que dépourvues de faculté de se régénérer. Mais tous les segments à substance nucléaire et de même grandeur n'ont pas la faculté de se régénérer au même degré : les uns se régénèrent plus rapidement, les autres plus lentement. Pour déter- miner la vitesse de la régénération j'ai pris pour critère l'accroisse- ment (relatif et absolu) en une unité de temps (une demi-heure à une heure). On faisait les expériences de la manière suivante : on divisait l'infusoire en un nombre déterminé de parties égales (5, 10, 15, etc.), on mesurait les segments après l'opération et on les plaçait dans des verres numérotés. On déterminait toutes les demi-heures l’acerois- sement. Les résultats ont élé les suivants : si on coupe l'infusoire en 2 à 5 parties égales, tous les segments se régénèrent à peu près après le même laps de temps, l’accroissement est partout le même. Si l'on diminue les segments, si l’on divise, par exemple, en 30 à 50 parlies, alors tous les segments ne 5e régénèrent pas avec la même vitesse, ce sont les segments moyens qui croissent le plus rapidement et les segments extrêmes le plus lentement (exp. sur le Spirostomum). Il est intéressant de signaler que la grandeur minima nécessaire pour la régénération est plus grande pour les segments extrêmes que pour les segments moyens. La grandeur-limite était, dans un cas, pour le dernier segment à peu près 0"08, tandis que pour les segments du milieu elle était de 0"204. - à z | é A: SÉANCE DU 7 OCTOBRE 299 CONTRIBUTION AU PROBLÈME DE LA RÉGÉNÉRATION DES PROTOZOAIRES (Deuxième communication), par SOKOLOV. Dans les expériences sur la régénération en milieu artificiel, nous avons employé deux sels neutres: chlorure de sodium et chlorure de calcium (solutions dans l’eau distillée). Nous avons expérimenté surtout sur le Dyleptus. Il faut tout l’abord signaler que cet infusoire ne supporte pas de concen- trations fortes des sels cités (1 p. 100, 0,5 p. 100, 0,25 p. 100), ils y périssent en quinze à vingt minutes, c’est pourquoi la régénération est impossible dans ces conditions. Dans une solution de NaCI à 0,1 p.100, les Dyleptus vivent près d’une heure, les grands segments de cet infusoire (1/2, 1/3) restent aussi vivants tdent cinquante à soixante minutes. On n'observe pas dans ce cas de régénération. Les segments de dimensions plus petites périssent plus rapidement : en une demi-heure. Dans les solutions que les Dyleptus supportent bien et dans lesquelles ils peuvent vivre pendant des heures, on observe déjà des régénérations. Ainsi dans une solution de NaCI à 0,025 p. 100, dans laquelle ils vivent pendant trois heures, les trompes coupées se régénèrent à condition que le segment ne soit pas inférieur au quart de la grandeur primitive. Les segments au- dessous de 0mmÿ ne se régénèrent pas ordinairement, tout en restant vivants pendant deux à trois heures. Les segments très pelits périssaient dans cette Scluoon rapidement (en quinze à vingt minutes). En général, plus petit est le segment, plus vite il périt. Dans les solutions plus faibles, on observait le phénomène analogue,seulement la faculté régénérative des segments augmentait ; c’est ainsi que, dans la solution à 0,01 p. 100 de NaCI, de grands segments (1/2, 1/3, 1/4) se régéné- raient en deux heures à deux Mann et demie; en d’autres termes, [a régé- nération de segments aussi grands se fait d'une facon normale. Les segments à dimensions de 1/10 à 1/20 de la grandeur primitive avaient besoin d’au moins quatre heures pour se régénérer complètement, la régénération des segments moyens élait ainsi retardée. Les petits segments (1/70 à 1/100) ne se régé- néraient pas, mais continuaient à vivre pendant deux à trois heures, proba- blement dans un état de « désintégration » (Child, 1913). J'ai obtenu à peu près les mêmes résultats dans les expériences avec CaCF. Pour conclure, je me permets de m'arrêter brièvement au problème de la physiologie de la régénéralion. Les Dyleptus se nourrissant de Colpidies, on doit, d'une part, sup- poser que la régénération se fait forcément dans des conditions de jeüne; d'autre part, il résulte de mes expériences que la régénération de grands segments marche aussi vite dans l’eau coulante et les solu- 300 ___ RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG tions faibles que dans le milieu ordinaire; c’est pourquoi on a des raisons de supposer qu’en présence de certaines condilions intérieures la régénération est complètement indépendante des facteurs physico- chimiques. En ce qui concerne les autres résultats de mes expériences, il est d'abord intéressant de citer le fait que de très petits segments ne sont pas capables de se régénérer, autrement dit que leur potentialité, si l'on en juge d'après ses manifestations, est nulle. La limite minima de la grandeur - qui peut se régénérer n'est pas constante et dépend de facteurs extérieurs. : ra Il faut encore noter que les segments que l’on obtient lorsque l'on divise un infusoire peuvent présenter, outre Les stades de régénération et de désintégration ou destruction, encore cet état particulier d'équilibre instable dans lequel 11s se trouvent lorsqu'ils vivent sans se régénérer. Cet état est propre aux pelits segments dont la grandeur se rapproche de la limite. Tout segment, s’il a la faculté de se régénérer, peut se déve- lopper et former un nouvel infusoire, c’est pourquoi on peut considérer tout infusoire comme un sysième harmonique équipotentiel à pouvoir régulateur primaire (primäre Regulation de Driesch) simplifié. En tant que la potentialité totale du segment dépend du pouvoir régulateur pri- maire, en tant celui-ci dépend, à son tour, des agents extérieurs ; c’est pourquoi dans les cas où les conditions extérieures troublent l'équilibre du pouvoir régulateur primaire, nous observons des troubles et même la disparition de la potentialité ou, pour mieux dire, de ses manifestations. Mais si le pouvoir régulateur primaire n’est pas troublé, comme c’est le cas pour les grands segments, la faculté de se régénérer se manifeste iou- jours avec la même intensité, ce qui veut dire que la potentialité totale est constante. Regardons en effet qu'est-ce qui a lieu lorsqu'il s'agit d'une petite porlion (1/70) de l’infusoire ; en présence des conditions normales favo- rables, les segments se régénèrent, mais toujours lentement, parce que le segment à besoin d'un certain temps pour rétablir l'harmonie intérieure du pouvoir régulateur primaire ; ce n’est qu'après le rétablissement de cette harmonie que le processus de régénération est possible ; plus le morceau est petit, plus il lui faut de temps pour le rétablissement de l'harmonie ; les segments trop petits sont incapables de rétablir l'équi- libre du pouvoir régulateur troublé, c'est pourquoi il y a désintégration et le segment périt. On comprend maintenant pourquoi les variations des conditions extérieures retentissent d'une manière si prononcée sur la faculté de se régénérer de petits segments. Les troubles de l'équilibre du pouvoir régulateur primaire étant chez les petits segments trop grands, ils ne peuvent pas lutter contre l'influence desagents extérieurs, el périssent; si l’action nuisible n’est pas trop grande et les segments ne sont pas trop petits, ils peuvent survivre et se régénérer. Par contre, SÉANCE DU 7 OCTOBRE 0! dans le cas de grands segments, le processus de régénération marche toujours avec une vitesse égale ; ici, l'équilibre du pouvoir régulateur n'est pas troublé dès le premier moment, la potentialité totale exerce tout de suite son action et régénère rapidement et d’une manière tou- jours égale le segment. (Service de zoologie du laboratoire biologique de Saint-Pétersbourg.) Le (Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 303 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1913 SOMMAIRE Brocu (MarcEL) et VERNES (AR- ture des capsules surrénales acces- TBUR) : Les [lymphocytes du liquide soiresichezdle-lapin: nr. 710 313 céphalo-rachidien normal . . . . .. aile) ParzLaRD (H.) : La topographie de DeLcaxoE (P.) : De la broncho- la pneumonie du sommet chez pneumonie chronique des rats . . . 322 | l'adulte, d’après l'aspect radiolo- ExriQuez (E.), WegiLz (MATHIEU- CICR ES VD Eee Let 320 PrerRE) et CARRIÉ (P.-A.) : Note pré- Racamanow (A.) : Lésions ner- limigaire sur la recherche d’anti- veuses dans l’anaphylaxie vermi- corps dans le sang et le liquide neUSCHET SÉTIUE METRE 317 céphalo-rachidien des cancéreux . . 310 ReTrerer (Éb.) et NeuviILLE (H.) : Gaurier (CL.) : L'évolution phy- Du.gland des;fTélins.:;1 40. . 504 314 siologique des acides aminés dans SciLLer (J.) : Les microbes amy- l'organisme de la grenouille. — lolytiques de la flore intestinale de 1. Expériences:ayec le glycocollé. . : 305 | l'éléphant. . ...: . .5 : , 5:34... 304 Iscovesco (Henri) : Croissance nor- SERGENT (En. et Ér.), Bécuer (M.) malesdes- lapins meer ui. 311 et PLANTIER (A.) : Sur la culture KRoOLUNITSKY (G.-A.) : Deuxième « in vitro » du parasite du palu- note sur la leucocytolyse digestive. disme d’après la méthode de Bass. 324 La leucocytose consécutive à l’ab- SEURAT (L.-G.) : Sur l'existence sorption des liquides injectés dans d'un anneau vulvaire, consécutif à VOTE CU SEE a re du 308 | l’accouplement, chez un nématode. 326 Muzox (P.) et Porax (RENÉ) : Struc- Présidence de M. F. Mesnil, vice-président. OUVRAGE OFFERT. M. L.-C. Marccaro. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un ouvrage intitulé : Genèse des matières protéiques et des matières humiques (1 vol. in-8°, x1-423 pages, Paris, Masson et C°, 1913). Comme l'indique le sous-titre, ce volume est consacré à mes recherches sur l'Action de la glycérine et des sucres sur les acides a-aminés, recherches dont j'ai déjà entretenu sommairement la Société. L'action de la glycérine associe lcs acides aminés en formant des polypeptides, et tout porte à croire que l’éthérification glycérique est bien le mécanisme naturel par lequelnotre organisme reconstruitses malières protéiques spécifiques, à partir des aminoacides d’origine digestive. Quant aux sucres, l'action des acides aminés les transforme, avec une facilité surprenante, en matières humiques azotées, identiques à celles des fumiers, des sols, des Biococi£. Comptes RENDUS. — 1913. T. LXXV. 2{ 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tourbes, etc. : ce phénomène présente de l'intérêt pour l'agronomie et la géologie. Il m'a semblé utile, en outre, de réunir et de discuter en des chapitres de bibliographie critique tout ce que l’on savait antérieurement sur les tentatives de synthèse des albuminoïdes et sur la genèse des matières humiques. Je serais heureux que ce travail d'ensemble pût épargner. des pertes de temps aux chercheurs futurs. \ LES MICROBES AMYLOLYTIQUES DE LA FLORE INTESTINALE DE L'ÉLÉPHANT, par J. SCHILLER. Les microbes qui attaquent l’amidon se trouvent en très grande quantité dans la flore intestinale de l'éléphant. Ils se présentent sous forme d'anaérobie stricte, d'anaérobie facultative et d’aérobie stricte. La plupart transforment l’amidon en sucres; d’autres produisent des sucres qu’ils transforment après en acides; d’autres encore brülent les sucres formés. Les producteurs des sucres occupent la place prépondérante. Parmi les microbes amylolytiques, il faut distinguer deux groupes, dont l’un est composé de microbes protéolytiques et l’autre de pepto- lytiques. I. — Les microbes amylolytiques protéolytiques. a) Anaëérobies : Bacillus perfringens. Nous l'avons rencontré dans tous les cas exa- minés. Le liquide de Fehling accuse toujours la présence de sucres dans l’amidon; ce dernier reste neutre. Groupe du B. sporogenes. L'amidon est énergiquement attaqué, mais les sucres formés sont brûlés. Le milieu reste neutre. b) Anaérobies facultatifs : B. megaterium de Bary. Il est très fréquent. L'action sur l’amidon est très rapide; il y a production de sucre. B. mesentericus fuscus (ÿ compris plusieurs variétés). C'est un agent très énergique de saccharificalion. Le milieu reste toujours neutre. B. glycobacter liquefaciens n. sp. Ce microbe est assez rare dans les selles en question. Au point de vue morphologique, il ne diffère de rien du Glycobacter peptolyticus Wollman. Le lait est digéré après vingt- quatre heures avec précipitation préalable de la caséine. Dans les milieux lactosés, les spores se forment en petite quantité. En gélose inclinée, les colonies sont grasses, blanches, jaunâtres. Les spores sont formées au bout de douze à dix-huit heures. L'amidon est attaqué après dix-huit heures, les spores y sont très rares. Le sucre est produit en grande quantité. En pomme de terre, les colonies sont à peine visibles. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 305 En bouillon ordinaire, le microbe pousse en formant un léger voile. La gélatine est liquéfiée au bout de trois semaines. Dans les milieux à blanc d'œuf (Achalme-Passini), il y a une faible production d'indol. Le blanc d'œuf est légèrement attaqué. c) Aérobies stricts : B. subtilis. II. — Les microbes amylolytiques peptolytiques. B. glycobacter peptolyticus Wollman. Il est d’une fréquence surpre- nante dans la flore de l'éléphant; on peut l'isoler en employant n’im- porte quel milieu. B. glycobacler coaqulans n. sp. Il se distingue du précédent seule- ment par sa propriété de coaguler le lait. Il donne une acidité d'arrêt de 1°5 évaluée en H,SO.. La coagulation se fait au bout de quatre à cinq jours. Il n’est pas très fréquent. Streptococcus amylolyticus n. sp. Nous l’avons isolé en partant des milieux d'Omeliansky. Il est immobile, prend le Gram; en gélose incli- née, il pousse d’une manière imperceplible à cause de sa transparence. Il n’y a pas de production de gaz en gélose profonde glycosée; dans ce milieu, les colonies sont rondes, à bords lisses. L’amidon est attaqué au bout de vingt-quatre heures avec production de sucre. Ce dernier carac- tère le distingue des streptocoques ordinaires. ACTIONS DES GLYCOBACTÈRES (Var. peplolyticus, liquefaciens el coagulans) SUR LES DIFFÉRENTS SUCRES. Espèces. Glycose. Lactose. Mannite. Dextrose. Galactose. B. glycobacter liquefaciens . Du - —- + — B. glycobacter peptolyticus W.. + + — — — B. glycobacter coagulans . . .. + À (Genève, Institut pour l'étude des maladies microbiennes, Dir. Henry Spatlinger.) L'ÉVOLUTION PHYSIOLOGIQUE DES ACIDES AMINÉS DANS L'ORGANISME DE LA GRENOUILLE. I. — EXPÉRIENCES AVEC LE GLYCOCOLLE. Note de CL. GAUTIER, présentée par L.-C. MaïLLarn. Je ferai connaître à la Société de Biologie les résultats expérimentaux de nombreuses recherches sur l’évolution des acides aminés chez la grenouille, conformément à un plan que j'ai publiquement exposé à la Société des Médecins praticiens de Lyon le 10 octobre 1943. Je me suis tout d’abord demandé si les acides aminés injectés dans 306 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’inteslin grêle ou dans les sacs lymphatiques dorsaux de la grenouille ne passent pas tels quels, au moins en partie, dans l'urine. Cette recherche m'était directement suggérée par le fait, antérieurement cons- talé par moi, que l'indol ou le scatol, injectés dans le gros intestin ou dans les sacs dorsaux de la grenouille, passent en partie sans subir de transformation dans l'urine de cet animal. I. — Mes premières recherches ont porté sur le glycocolle. Des réactions de cette substance, la plus sensible m'a paru la coloration bleue qu'elle donne lorsqu'on la chauffe avec un peu de carbonate de cuivre (glycocollate de cuivre). La réaction au perchlorure de fer (coloration rouge, ou, suivant la concentration en glycocolle, plus ou moins orangée jaune) est beaucoup moins sensible. Quant à la réaction avec le phénol et l'hypochlorite de sodium, elle n’est pas applicable à l'urine de grenouille. Aucune de ces réations n’est spécifique. Celle avec le car- bonate de cuivre est une réaction générale des acides aminés. Exp. [. — Cinq grenouilles (pesant 56, 70, 50, 58 et 52 grammes) apportées au laboratoire depuis trois jours, placées dans des récipients de verre et régu- lièrement lavées tous les jours, comme je l’ai décrit (1), sont opérées le soir du troisième jour. On ouvre le ventre un peu à gauche (par rapport à l'opé- rateur) et en bas de la ligne médiane; avec des pinces, on attire au dehors le gros intestin, puis, cet organe appuyé contre un doigt, on presse avec une baguette, de haut en bas, sur son contenu, de facon à chasser ce dernier dans le cloaque, d’où l’animal ne tardera pas à l’expulser au dehors. Puis on place deux ligatures, l'une à la terminaison de l'intestin grêle, l’autre à celle du gros intestin, de facon à recueillir des urines pures. Le lendemain matin, à 6 heures, les animaux sont lavés, sondés let cette urine est rejetée), puis toutes les 4 heures on les sonde à nouveau, de facon à recueillir les urines témoins. On récolte ainsi en 24 heures 18 c.c. 1/2 d'urine. On les filtre, on les porte à l'ébullition pendant quelques minutes, on les filtre à nouveau, puis on les concentre doucement à chaud jusqu’à 4 c.c. De cette quantité, 2 c.c. sont additionnés d’une petite pincée de carbonate de cuivre pur, puis chauffés jusqu'à l’ébullition. Il ne se produit pas trace de coloration bleue; lorsque le carbonate de cuivre s’est déposé, le liquide surnageant est incolore, ou plus exactement présente un pâle reflet vert d’eau. Les 2 c.c. restants sont additionnés d’une goutte de perchlorure de fer officinal; coloration jaune pâle. Le lendemain matin, à la même heure, après le dernier sondage, les ani- maux sont ouverts à nouveau, à droite de la ligne médiane cette fois, de façon à attirer au dehors la partie inférieure de l'estomac et le début de l'intestin grêle. On passe une ligature que l’on ne serre pas, autour du pylore, puis, saisissant l'estomac entre deux doigts, on y introduit l'aiguille d'une D seringue ; on la fait pénétrer dans l'intestin grêle. Un aide serre la ligature (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIT, 1912, p. 483. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 307 sur l'aiguille en même temps qu'on injecte lentement 1 c.c. de solution d’eau ordinaire renfermant 0 gr. 15 de glycocolle par centimètre cube. On retire l'aiguille, en achevant de serrer la ligature. L'animal, refermé par deux sutures, musculaire et cutanée, est remis dans son récipient. Quatre heures après, on le sonde, et cette urine est recueillie, puis on le lave et, de 4 en 4 heures, on récolte les urines. Le premier {avant le lavage) et le second son- dage fournissent peu ‘d'urine {choc traumatique). On obtient en 24 heures 20 c.c. d'urine que l’on traite comme plus haut. Après concentration à 4 c.c., 2 c.c. d'urine donnent avec le carbonate de cuivre une belle coloration d’un bleu transparent; avec 1 goutte de perchlorure de fer officinal, les 2 c.c. res- tant donnent une coloration d’un bel orange jaune. | Dans les 24 heures suivantes on récolte 16 c.c. 3/4 d'urine. 2 c.c. de ces urines, concentrées à 4 c.c., donnent avec le carbonate de cuivre une colo- ration bleue, moins intense que la veille. Le troisième jour, on n'obtient plus avec le carbonate de cuivre qu’une réaction douteuse. Exp. Il. — A 5 grenouilles pesant 57, 55, 58, 46, 43 gr., on pratique comme plus haut la ligature de l'intestin grêle et du gros intestin. Le lendemain matin, lavage, sondage {on rejette ces urines), puis, de # en # heures, récolte des urines d'essai. On obtient en 24 heures 22 c.c. d'urine que l’on traite comme dans l’exp. I. Pas de réaction avec le carbonate de cuivre; avec le perchlorure de fer, coloration jaune pâle. Le lendemain matin, immédiatement après le dernier sondage, on injecte dans les sacs dorsaux 1 c.c. d’une solution renfermant 0 gr. 15 de glycocolle par centimètre cube d’eau salée (à 6 de NaCI p. 1000). Puis les animaux sont lavés. On récolte dans les 24 heures 19 c. c. d’urine que l’on concentre à 4 c.c. : 2 c.c. donnent avec le carbonate de cuivre une coloration d’un bleu superbe, beaucoup plus intense encore que celle obtenue avec les urines du jour correspondant de l’exp. I. Les 2 c.c. restants donnent avec 2 gouttes de perchlorure de fer une coloration d’un rouge un peu brülé. Dans les 24 heures suivantes on récolte 22 c.c. d'urine, qui ne donnent plus avec le carbonate de cuivre qu'une coloration bleue plus pâle que celle fournie par les urines du jour correspondant de l’exp. I. Conclusion. — Des faits exposés et de la comparaison colorimétrique grossière obtenue avecles urines d’une part, avec des solutions variables de glycocolle d’autre part, je conclurai : Après injection de glycocolle dans l'intestin grèle ou dans les sacs dorsaux de la grenouille, une minime partie de cette substance (par rapport à la dose totale injectée) passe telle quelle dans les urines. L'élimination est maximale au début de l'expérience. _ Je ne discuterai à fond ces résultats qu'après avoir exposé l’ensemble de mes recherches sur les acides aminés. 308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DEUXIÈME NOTE SUR LA LEUCOCYTOLYSE DIGESTIVE. LA LEUCOCYTOSE CONSÉCUTIVE A L'ABSORPTION DES LIQUIDES INJECTÉS DANS LE RECTUM, par G.-A. KROLUNITSKY. J.-J. Manoukhine (voir sa thèse) ayant étudié le pouvoir leucocytoly- tique de dix-neuf sérums, recueillis avant et après le diner et une fois après le déjeuner, explique la leucocytolyse observée par lui dans les sérums déjà au bout de 25 et de 35 minutes après le début du repas (obs. L) ainsi que suit : « Il faut admettre, écrit-il, .… qu’elle (la leucocy- tolyse) apparaît... dans le but de fixer, de neutraliser des substances nocives, qui se mêlent, peut-être, dans une certaine mesure, aux substances nutrilives et s'absorbent avec ces dernières au cours de la digestion ». Ayant constaté une fois (obs. I) la leucocytolyse dans son sérum avant le diner, il suppose, en outre, qu’elle est due à « l'influence psychique sur la sécrétion des ferments leucocytolytiques », dont il trouve l’analogie dans le suc psychique de Pavloff. En généralisant ce fait, il suppose que l’or- ganisme peut sécréter les leucocytolysines par un réflexe nerveux sur les organes, — alors inconnus, — producteurs de ces ferments, «unique- ment sous l'influence de l'idée de la digestion ». Ayant ainsi formulé le pre- mier l’hypothèse de la sécrétion psychique des leucocytolysines, mais influencé par la première hypothèse du but général de la leucocytolyse digestive (« de neutraliser des substances nocives » absorbées), il attri- bue cette sécrétion psychique à « l'idée de la digestion », et non-pas à « l’idée de la nourriture ». Nous avons démontré, dans la note du 5 juillet dernier, que la leuco- cytolyse débute exactement 5 minutes après le repas et pas avant (dans les conditions habituelles de l'expérience). D'après les travaux de l’école de Pavloff, la sécrétion gastrique, elle aussi, débute 5 minutes après Le” repas. Donc, le lien entre ces deux sécrétions est évident. Mais pour trancher définitivement cette question, il fallait démontrer que la sécré- tion gastrique est toujours suivie de sécrétion des leucocytolysines. Nous … avons excité le chien par la vue de la viande et, 5 minutes après, nous avons constaté l'apparition des leucocytolysines dans le sang. Pourquoi? Parce que par la vue de la viande nous avons provoqué la sécrélion psy- - chique de l'estomac. Mais on sait que la sécrétion gastrique dure plusieurs heures au cours de la digestion, tandis que la leucocylolyse, nous l'avons démontré, ne dure que 3-4 heures. Pour expliquer cette différence, nous … avons entrepris les onze expériences suivantes : Technique des leucocytolysines de Manoukhine. Injection rectale à l’aide d’une sonde élastique enfoncée à 25-30 centimètres de 20 c.c.. SÉANCE DU 25 OCTOBRE d'eau distillée ou de peptone de Witte à 1 p. 100 et 3 p. 100 (4 expériences sur le lapin) ; 250 c.c.” de mélange du lait, jaune d’œuf et d’eau en lavement nutritif (7 ex- périence sur l'homme); 60-100 c.c. de peptone de Wilte à 1-1/2 p. 100 ou d'acides aminés (pour prépara- tion, voir « Digestion et Nutri- tion », de M. Roger), ou de mé- langes d'acides aminés et de pep- tone à 1 p. 100 (6 expériences sur le chien). Chez le chien, nous combinons cette injection, qui {an- tôt précède, tantôt suit le repas, avec l'excitation psychique et avec le repas de viande. Nous ne rapportons pour le mo- ment que cinq expériences, les autres ne différant de celles-ci que par des détails. On voit par ce ta- bleau que parfois déjà 5 minutes après l'injection la leucocytolyse préexistante disparaît (n° 1). Mais c'est surtout au bout de 14-25 mi- nutes, quand l’absorption des liqui- des a eu le temps de s'effectuer, que le phénomène indiqué a lieu. Chez le chien (n° 6) sans injection, l'exci- tation psychique et le repas sont toujours suivis d’une baisse leu- cocytaire et d’une apparition de leucocytolysine (voir aussi notre note du 5 juillet). Aw contraire, l'injection de liquides nutritifs dans le rectum avant ou après le repas change complètement le tableau. Au lieu d’une baisse leucocytaire, on observe l'augmentation du nombre _ des leucocytes; la leucocytolysine est partout remplacée par l’anti- leucocytolysine ou au moins elle est inhibée. Ainsi donc, c'est l’ab- sorption des produits injectés qui Injections intrarectales; étude leucocytolytique des sérums. SRE = RAS ll) © RSS | See E ; RER = ES s'on.Scoo & 8£ te RE © an = 2 = Be 24e £ T D 190 = = CES gi) 89 = CON LRO AS RE OA Era ne FES ANS 00: n DS = 2 2 2 Ke D = a ue : ee _ E DER MT ite 9 z MN M In en = Sn ins rargr bar nl Ü MAG EM re IS S©.S ee D; LE, SR > Æ = = ; = See roro NES = ME G Où 2) ia 56.4 oies © «D Rue . 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NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LA RECHERCHE D ANTICORPS DANS LE SANG ET LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DES CANCÉREUX, par E. ENRIQUEZ, MaTuIEU-PIERRE WEIL el P.-A. CARRIÉ. Étudiant, au cours d'un précédent travail (1), les résultats obtenus chez les cancéreux par l'application de la méthode générale de Bordet et Gengou, nous disions que cette méthode « HIERILE d’être perfec- tionnée et aboutira ainsi, très vraisemblablement, à des résultats plus encourageants que ceux obtenus jusqu'ici ». De nombreuses recherches que nous avons entreprises dans ce sens nous permettent de conclure à l'existence de sensibilisatrices dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien des cancérés opérés ou non. La mise en évidence de ces sensibilisatrices anticancéreuses est très délicate, et les causes d'erreur sont multiples. La première de ces causes tient à ce fait que ces anticorps sont à la fois très fragiles et en quantité minime. C’est ainsi que le chauffage à 56-58 degrés, nuisible dans bien des cas aux sensibilisatrices, semble l'être particulièrement pour les sensibilisatrices anticancéreuses : aussi doit-il être évité. Mais dès lors, si on utilise l’alexine du sérum, on se trouve en présence d’une nouvelle cause d'erreur qui nous a paru con- sidérable et qui reste la même pour toute réaction de fixation faite sur un sérum non chauffé, à savoir : la très grande variabilité de la richesse alexique des sérums humains. Une telle réaction doit donc toujours être précédée, soit d’un titrage de la richesse alexique du sérum examiné, soit de la suppression de l’alexine par un procédé autre que le (1j Enriquez et Mathieu-Pierre Weil. Le diagnostic biologique du cancer de l'estomac par les méthodes récentes. Archives des Maladies de l'appareil digestif et de la Nutrition, oct. 1912, n° 10, p. 563. PA SÉANCE DU 25 OCTOBRE 911 chauffage, car aussi bien un défaut qu'un excès d’alexine trouble la réaction et fausse ses résultats. En second lieu, la parenté qui existe, affinité chimique ou biologique, entre les anticorps cancéreux et d’autres anticorps ajoute à la difficulté du problème. C’est ainsi que les anticorps syphilitiques présentent des propriétés très voisines : en présence de l’antigène cancéreux, le sérum des syphilitiques peut dévier plus ou moins le complément, et, inverse- ment, le sérum des cancéreux peut le dévier en présence de l’antigène _ de Wassermann. Il y a là une identité dans les résullats des deux réac- tions qu'il importe de dissocier. Il nous a semblé que les deux anticorps cancéreux et syphilitique se comportaient différemment vis-à-vis du chauffage à 56-58 degrés, le sérum des cancéreux étant beaucoup plus sensible à ce chauffage que le sérum des syphilitiques; tandis qu'il est rare que le sérum des syphilitiques, après avoir dévié le complément sans être chauffé, cesse de le dévier après chauffage, le fait est fréquent pour le sérum des cancéreux. En troisième lieu, la préparation d’un bon antigène est délicate et infidèle. De divers extraits préparés dans des conditions biologiques identiques, les uns donnent de bons antigènes, les autres de mauvais. Ce sont les extraits acétoniques qui semblent donner les meilleurs résultats. Nous en préciserons ultérieurement le mode de préparation. CROISSANCE NORMALE DES LAPINS, par HENRI Iscovesco. Ayant à étudier l'influence exercée par certains lipoïdes sur la crois- sance, j'ai dû me préoccuper de me munir de données précises sur la croissance normale des animaux en expérience : des lapins. J'ai donc étudié la croissance normale de 20 animaux de même âge (6 semaines) (10 mâles et 10 femelles) jusqu’à l’âge de 14 mois. Ces animaux ont été soumis à une alimentation normale; on les lais- sait libres de manger autant qu'ils le voulaient. Un lot de 4 mâles était âgé de 42 jours, un autre lot de 6 mâles était âgé de 46 jours. Un lot de 3 femelles était âgé de 43 jours, un second lot de 5 femelles âgé de - 44 jours et enfin 2 femelles de 42 jours. Les animaux ont été tenus en observation 375 jours. Pendant les 20 premiers Jours, ils ont été pesés tous les deux jours; ensuite, pendant les 120 jours suivants, ils ont été pesés tous les 5 jours; enfin depuis cette époque jusqu'à la fin de l'expérience, ils n'ont plus été _ pesés que toutes les semaines. J'ai soigneusement évité tout contact entre les animaux de sexe diffé- rent ; aucune femelle n’a été pleine. 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ‘J'ai constaté que les courbes de poids qu'on vbservait chez lesfemelles étaient absolument semblables et parallèles à celles qu'on observait chez les mâles. J'ai pris les moyennes arithmétiques de tous les chiffres initiaux et les moyennes de tous les chiffres obtenus successivement. Le poids moyen initial était de 1.200 grammes. É La courbe de croissance ne présente pas la régularité qu'on observe chez l'homme. Elle a cela de commun avecce quis’observechez le chien. Le lapin atteint son poids définitif vers Le trois centième jour de sa vie. À partir de ce moment, le poids subit dés oscillations et, dans certains cas favorables, il peut encore augmenter de 200 grammes en deux ou trois mois. Voici maintenant les chiffres moyens. Je n'en donne que quelques-uns faute d'espace: Are Al EOUTS: ee Me 1. na ec boidse- 2008 — CORONTSE PERMET E SR SR TRUE — 1.420 gr. = HS AOUTS. MIE NO, Ps JR ET == 1.650 gr. = JOTOUTSSS RS CARS aurions 1.800 gr. — ADS JOUrS Let mrrmul — 1.860 gr. — TOUJOURS Nr Me EE ee — 1.940 gr. — 15) MOUTS EE RES Te — 2.130 gr. = LOOMTOUTS RUN UE RL — 2.410 gr. — lGHÉTOUT SN ter EP RE et — 2552018r — ASOMOURES" Er SN uns Rue — 2.600 gr — 1OO JOURS LR ER APUL EL re ee — 2.860 gr — 210 TOUTES SE Ter Ar. — 2.960 gr — DDDEIOURSS der ee NP Se OR ee — 2.900 gr — PAU AJOUTS RER re D 0e — 3.400 gr — DDD MOULE Er re Ci re ARE Re — 3.460 gr = DO JOUES ES. en Merde — 3.520 gr — DSDJOULSS Ses ianus - Calendar — 3.580 gr — SUD OUTRE rater. RE ne — - 3.120 gr — 315 jours —— 3.180 gr. 2 4 OS4S I OUTS 0 Lt RE EURE ER NS MOU er = 4 1878: jours nuits, veste nie tin AS TBONen — AUS TOURS: 1 eme nt tte ae de — 3.980 gr. — AO OUTS ES AUTRES tee ere — 3.950 gr Si on construit une courbe sur une échelle millimétrique de Schleicher avec ces données et si on réunit par une ligne droite les deux extrémités de cette courbe, on constate que chez le lapin la diagonale est inclinée de 30 degrés sur l'horizontale et que la courbe tout entière se trouve au-dessus de la diagonale. Chez l’homme, la courbe de croissance de 0 à 15 ans est composée de deux portions : une première de 0 à 4 ans à concavité inférieure et une deuxième de 4 à 15 ans àconcavité supérieure. : (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SÉANCE DU 25 OCTOBRE 313 STRUCTURE DES CAPSULES SURRÉNALES ACCESSOIRES CHEZ LE LAPIN, par P. Mucox et RENÉ Porax. Pour élablir une base aux recherches expérimentales exposées dans la note de la séance précédente, nous avons examiné la structure des capsules surrénales accessoires que l’on rencontre fréquemment chez le lapin normal (6 cas examinés : 3 mâles et 3 femelles de 1.800 à 2.400 grammes). Ces organes sont blancs ou blane rosé. A l'état frais, leur surface de section est plus rouge au centre : le formol vire en brun cette zone rouge centrale. Cette coloration centrale est due à des capillaires nombreux gorgés d'hématies et non pas à du pigment. Dans 6 cas sur 6 (plus les 5 examinés dans la note de la séance pré- cédente), les capsules accessoires se sont montrées privées de cellules à adrénaline, c'est-à-dire de substance médullaire. Ce sont donc pure- ment des corticales surrénales. Elles sont constituées, comme les surrénales principales, par des cor- 4 dons de cellules radiairement disposés dans leurs deux tiers périphé- riques : zones glomérulaire et fasciculée, entrecroisées dans tous les plans dans leur tiers central: zone réticulée. Celle-ci est particulière- ment riche en capillaires sanguins. Le terme de zone glomérulaire est d’ailleurs très impropre, appliqué à la capsule de lapin: l'extrémité périphérique des cordons de cellules qui forment la fasciculée ne se pelotonne en effet nullement en une « glomérule ». Une zone spéciale s'individualise pourtant à la périphé- rie par suite de la disposition des enclaves grasses. ainsi que nous allons le voir. Sur coupes par congélation colorées au Scharlach, dans 5 cas sur 6, la périphérie de Îa coupe, sur une hauteur de 60 y environ, s’est montrée _ complètement privée de graisse. Au contraire, la zone fasciculée et la | zone réticulée élaient bourrées d’enclaves lipoïdes. Dans le sixième cas — (5), la zone la plus périphérique contenait aussi des enclaves grasses, mais en cerlains points seulement. La zone réticulée était, par contre, assez pauvre en gouttelettes lipoïdes. Par OSO* sur coupes par congéla- tion, on trouve très peu de cellules osmiophiles; dans un seul cas existaient quelques cellules diffluentes au niveau de la réticulée. Sur coupes à la paraffine, la zone la plus périphérique, exempte de graisse, est constituée par des cellules relativement plus petites, mais dont le caractère le plus saillant est d'être massives, de ne pas contenir d’alvéoles ; les zones fasciculée et réticulée sont formeés de spongiocytes typiques, ée 314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans l'unique cas où la réticulée était relativement pauvre en graisse sur les coupes par congélation, on y observait quelques cellules homo- gènes, noires. En résumé, dans les six cas examinés, les capsules accessoires comportent : À leur périphérie, une zone de cellules en majeure partie privées d’enclaves, cellules de réserve — zone dite glomérulaire; plus au centre, une zone fasciculée et une zone réliculée à peu près exclusivement cons- tituée par des spongiocvytes, c'est-à-dire extrêmement riches en enclaves lipoïdes. Ces enclaves sont anisotropes, et présentent les réaclions de la cholestérine. La zone réticulée est riche en capillaires sanguins et peut contenir de rares cellules maigres, osmiophiles. Nous rappelons que, dans une note précédente, nous avons décrit des surrénales accessoires vicariantes dont la structure différait com- plètement de ces surrénales accessoires normales, par suite d’une dimi- nution considérable de leurs enclaves lipoïdes. Du GLAND DES FÉLINS par Ép. RETrERER et H. NEUVILLE. Après avoir éludié le gland du chat, nous avons, au Laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum, étendu [nos recherches sur celui des félins. Voici les résultats essentiels que nous avons obtenus. I. Chat viverrin (Felis viverrina Bennett). — Le gland, conique, est long de 9 miliimètres; sa base est large de 5 millimètres et son sommet de 4 milli- mètre. Comme chez le chat, le squelette glandaire est une tigelle sus-urétrale, d'un demi-millimètre de diamètre, qui se termine en avant par un cordon fibreux, et qui est osseux sur le reste de son étendue. Vers sa base, cet axe squelettique émet deux ailerons latéraux et se termine en arrière par deux pointes osseuses, l’une supérieure, l’autre inférieure, occupant le septum médian des corps caverneux. L’os disparaît en avant de la base du gland, occupée par les deux corps caverneux. Les deux tiers postérieurs du gland sont garnis de nombreuses épines cornées, hautes de Omm1. IT. Serval (Felis serval Schreber). — Le gland du serval est long de 10 milli- mètres ; sa base est large de 5 millimètres et son sommet de 128. Le sque- lette glandaire se compose d’une tigelle fibreuse et fibro-cartilagineuse, puis d'un os, d’abord aplati latéralement et ensuite de haut en bas, et finissant par un prolongement qui s’avance dans le septum médian. Les épines cornées, hautes d’un demi-millimètre, sont implantées, par une base de 023, sur les deux tiers postérieurs de Ja muqueuse balanique. SÉANCE DU 25 OCTOBRE ns D) IT. Guépard (Cynaïlurus jubatus Erxl.). — Long de 12 millimètres, le gland du guépard est large de 12 millimètres à sa base. Les épines cornées, hautes de 0mn3 à 0"®4, recouvrent ses deux tiers postérieurs. La portion du gland où se trouve l'os avait été excisée sur les pièces dont nous disposions. [V. Panthère. — Le gland est long de 14 millimètres et large de 8 milli- mètres à sa base. Le squelette s'étend dans ses deux tiers antérieurs: fibreux, puis fibro-cartilagineux, en avant, il est ensuite constitué par une tigelle osseuse de 1 millimètre de diamètre en moyenne, arrondie dans sa portion antérieure, puis aplatie de haut en bas vers la base, qui se termine par une lame verticale, haute de 15 et large de 0226, incluse dans le septum médian des corps caverneux. La totalité du gland était hérissée de papilles coniques ayant perdu leur revêtement épithélial. V. Lion. — Selon l’âge, et peut-être aussi selon la race, le gland du lion varie entre 18 et 25 millimètres. Sa base est large de 9 à 12 millimètres. Le squelette glandaire est, d'avant en arrière, fibreux, puis fibro-carti- lagineux; sa plus grande partie est constituée par un os mesurant 15 de haut en bas et 0mm8 de droite à gauche. Vers son extrémité basale, cet os est pourvu d’ailerons latéraux; il se termine bien avant la base du gland. Les faces latérales de celle-ci montrent de nombreuses saillies, hautes de Om environ et séparées les unes des autres par un intervalle de 3 à 4 millimètres; ces saillies sont des papiiles cornées, VI. Tigre. — Le gland du tigre est long de 19 millimètres et large, à sa base, de 8 millimètres. Le squelette glandaire s'étend jusqu’à une distance de 8 millimètres en avant de la base du gland. Il a la même constitution et la même forme que celui du lion. Il en va de même pour les saillies ou papilles cornées. VIT. Fossa de Madagascar (Cryptoprocta ferox Bennett). — Le gland, long de 11 cent. 5, montre un segment antérieur de 3 cent. 5 et un segment posté- rieur de 3 centimètres recouverts d’une muqueuse non cornée. Une partie intermédiaire, longue de 5 centimètres, se compose de deux renflements dont la surface est hérissée d'une multitude d’épines cornées longues de 08 à 2 millimètres. L'os occupe l'extrémité antérieure du gland et sa base arrive au niveau du second renflement épineux; il est long de 6 centimètres et son corps présente, sur une coupe transversale, une figure rappelant celle d’un os Tong et mesurant 6 millimètres de haut en bas et 3"m5 de droite à gauche. Le canal médullaire mesure, dans les sens correspondants, 2 millimètres et 1 millimètre. Résultats et critique. — Daubenton signala l’os pénien du lion et du caracal ; il ne put trouver celui du serval. Les tubercules de la muqueuse furent pris par cet anatomiste pour des glandes. Owen parla des « papilles calleuses » du gland du lion et du tigre, mais il ne fit pas mention de l'os. Rüder (1894) mit en doute la nature cornée des épines qui garnissent le gland des grands félins. En ce qui concerne le sque- lette glandaire de ces mêmes animaux, Th. Gilbert (1892), puis U. Gerhardt (1905), se bornent à dire que leur pénis possède un os rudi- mentaire et un gland égalementrudimentaire. D’autres, tels que Schmaltz 316 = SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (4944), vont plus loin encore : à leur avis, les félins manquent de gland et la partie correspondante de leur pénis, qui affecte une forme conique, doit être appelée « coiffe pointue » (Spitzenkappe). La partie terminale du pénis des félins, qui est revêtue d’une muqueuse, est l'homologue du gland de l’homme, du cheval ou du chien, bien que son bout terminal soit pointu et recourbé vers le bas. Sa base comprend les deux corps caverneux et l'urètre; sa charpente est cons- tituée, outre l'os, par une masse fibreuse creusée d'espaces sanguins, identique au tissu érectile du gland du chien, du cheval ou de l’homme. Cette masse érectile est distincte de celle du corps spongieux de l’urètre glandaire et en est séparée, sur les neuf dixièmes de salongueur, par une membrane fibreuse qui entoure le corps spongieux et n’est pas traversée par des anasitomoses vasculaires. La portion libre et recouverte de muqueuse du pénis des félins est donc bien, comme nous venons de le dire, lhomologue du gland de l'homme, du chien ou du cheval, car toutes les parties de la verge prennent part à sa constitution : les corps caverneux, le corps spon- gieux et le manchon fibreux et érectile qui les enveloppe. L'étude anatomique et histologique du gland des félins donne une nouvelle preuve de l'erreur où sont ceux qui décrivent le gland comme le renflement érectile antérieur du corps spongieux, de même que le bulbe en représente le renflement érectile postérieur. Les corps caver- neux érectiles et adipeux se prolongent dans la base du gland des félins et se continuent avec l'os glandaire qui s'étend jusqu’à la pointe de l'organe. Chez le chien et le chat, où nous avons étudié (1) le dévelop- pement du squelette glandaire, les corps caverneux et l’ébauche du squelette glandaire constituent une masse de tissu fibreux embryon- naire qui se transforme ultérieuremeut, dans la portion distale du pénis, en tissu osseux. Dans leur cas, comme dans celui des félins en général, il persiste constamment, chez l'adulte, une tigelle fibreuse dans la pointe du gland. Chez les félins, la pointe est même uniquement constituée par ce prolongement terminal et l'enveloppe fibreuse de l'os, car le méat urinaire se trouve sur la face inférieure du gland et ses bords se prolongent en deux replis latéraux, restes des replis uro-géni- taux qui ne se sont pas soudés. Les félins présentent ainsi, normalement, uneébauche d'hypospadias. Leur squelette pénien se caractérise par le fait suivant : l’os occupe le gland seul el son extrémité postérieure ne dépasse ni n’atteint même pas la base du gland. L’os pénien des félins n'est que glandaire ou balanique. Quant aux papilles qui munissent leur gland, elles sont, sur les deux tiers postérieurs de celui-ci, revêtues d’un étui corné. Leur pointe est (1) Voir Éd. Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 2 juillet 1887, p. 128. SÉANCE DU 25 OCTOBRE a 17 aiguë chez les uns, mousse chez les autres ; malgré leurs dimensions et leur forme différentes, elles représentent des piquants, des épines cornées, de même structure que les odontoïdes de la muqueuse buccale de nombreux vertébrés. Conclusion. — Malgré sa forme conique, le gland des félins est l’homologue du gland de l’homme, de celui du chien, ou de celui du cheval : il est essentiellement constitué par le prolongement des corps caverneux, d’abord érectiles et adipeux, puis finissant par devenir osseux. Chez tous les félins, la muqueuse balanique possède des papilles saillantes qui, à la base du gland, se revêtent d’un étui corné et repré- sentent des organes d’excitation sexuelle. LÉSIONS NERVEUSES DANS L'ANAPHYLAXIE VERMINEUSE ET SÉRIQUE. Note de A. Racamanow, présentée par M. WEINBERG. LL Au cours de nos recherches sur les lésions du système nerveux dans l’inloxicalion vermineuse, nous avons été amenés à éludier l'état du cerveau et de la moelle épinière dans l’intoxication indirecte, c’est- à-dire dans l’anaphylaxie. Ayant observé un cerlain nombre de modifications pathologiques dans l’anaphylaxie vermineuse, nous avons tenu à les comparer avec celles de l’anaphylaxie sérique. Nos expériences ont porté sur le cobaye. Les animaux ont été sensi- bilisés soit avec le liquide hydatique, soit avec le liquide ascaridien. En variant les doses d’épreuve déchainante, nous avons provoqué chez le cobaye les différents accidents anaphylactiques, depuis le choc suraigu mortel jusqu'aux accidents les plus bénins et passagers. Nous avons étudié la moelle et le cerveau soit des animaux ayant suc- combé à l'anaphylaxie, soit de ceux qui ont été sacrifiés au moment où ils commencaient à se remettre des accidents graves. Les pièces ont été fixées dans l’alcoo! à 95 degrés, daus le liquide de Weigert (méthode de la neuro- glie), ou bien dans le formol à 10 p. 100; les coupes ont été colorées par plusieurs méthodes (Nissl, hématoxyline de Mallory-Alzheimer, Mallory- Alzheimer-Jakob, Bielschowsky et Rachmanow, etc...) Il faut tout d’abord noter qu'en général il est impossible de déceler, avec la technique histologique moderne, la moindre lésion du système _ nerveux central chez le cobaye ayant succombé à l'anaphylaxie suraiguë. On ne trouve de lésions nerveuses très marquées que chez les animaux chez lesquels les phénomènes anaphylactiques ont duré de vingt-cinq _ minutes à une heure et plus longtemps. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les lésions sont toujours plus intenses au niveau de la moelle épi- nière que dans le cerveau. Elles sont d'autant plus marquées que les phénomènes anaphylactiques sont plus graves et de durée plus longue. On trouve des lésions dans la cellule nerveuse. dans la cellule neuro- glique ainsi qu'au niveau des fibres nerveuses. Lorsque les lésions sont légères, on ne trouve dans la cellule nerveuse qu'un certain degré de « chromatolyse » ; à la place des corpuscules de Nissl, on voit apparaître dans le protoplasma un grand nombre de gra- nulations très fines se colorant en bleu par le bleu de méthylène. Quel- quefois ces granulations se groupent de façon à former un réticulum dans toute l’épaisseur du protoplasma; enfin, dans certains cas, elles sont tellement serrées que la cellule devient très opaque. On peut trouver dans les cellules nerveuses, présentant une des lésions que nous venons de décrire, des formations intraprotoplas- miques qui ressemblent à celles connues sous le nom de canaux de Holmgren. Ces canaux, tantôt droits, tantôt sinueux, sont localisés dans un point de la cellule ou bien disséminés dans tout le protoplasma. Nous ne pouvons pas interpréter ces formations comme artifices de préparation, car nous les avons retrouvées après différentes fixations et dans les coupes colorées par différents procédés. Lorsque les lésions sont légères, le noyau garde sa situation et sa forme; dans les cas graves. il se déplace à la périphérie, se ratatine et montre un nucléole déformé. Les neurofibrilles sont intactes dans l'ana- phylaxie légère, mais disparaissent complètement lorsque les accidents sont graves et d'une certaine durée. Quant aux fibres de la substance blanche, elles sont quelquefois tuméfiées, mais de façon irrégulière. Les cellules de la neuroglie sont également atteintes; leurs noyaux sont très souvent picnoliques. Quelquefois, surtout dans les cas graves, on peut observer, aussi bien dans le cerveau que dans la moelle, des éléments neurogliques amiboïdes décrits par Alzheimer. On constate aussi par places un léger degré de neurophagie; les cellules neuro- gliques ne présentent cependant pas à ce niveau de granulations grais- seuses. Nous avons également étudié le système nerveux d'un certain nombre de cobayes sensibilisés avec le sérum de cheval, chez lesquels nous avions provoqué les mêmes accidents anaphylactiques que nous avions. observés dans l'anaphylaxie vermineuse. Nous y avons trouvé des lésions absolument superposables à celles conslatées dans la première partie de notre travail. En résumé, le système nerveux central présente les mêmes lésions dans l’anaphylaxie vermineuse et dans l'anaphylaxie sérique. Ges lésions sont nulles ou minimes lorsque l'animal succombe très rapide- ment, en trois à dix minutes, à l'injection d'épreuve. Elles sont au con- traire très importantes quand les accidents anaphylactiques sont graves SÉANCE DU 25 OCTOBRE 319 et durent un cerlain temps. Lorsque l'animal se remet de la crise ana- phylactique, la réparation de la cellule nerveuse commence aussitôt (1). (Jnstitut Pasteur, laboratoire de M. Weinberq.) LES LYMPHOCYTES DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN NORMAL, par MarcEz BLoca et ARTHUR VERNES. On sait, qu'après centrifugation énergique d'un liquide céphalo- rachidien normal, l’examen sur lame sèche de la goutte recueillie au fond du tube effilé ne montre que quelques très rares lymphocytes (moins d’une dizaine pour toute une préparation après centrifugation de 2 à 3 c.c. de liquide). A l'examen direct en cellule graduée du type Nageotte et Lévy-Valensi, la limite de la Ilymphocytose normale est, d’après les auteurs, de 2 à 3 par millim. cube (1, 8, pour Nageotte; 2 pour Jeanselme et Chevallier ; 2, pour Levy-Valensi); « au-dessous de 3, on ne peut conclure à un élat pathologique (2) ». Or, certains auteurs contestent la fidélité des résultats obtenus par l'examen direct en cellule graduée, quand il s’agit de lymphocytoses faibles. Des liquides considérés comme normaux après examen à la cellule, — c’est-à-dire à 2 ou 3 par millim. eube, — traités par la méthode de Widal, Sicard, Ravaut, centrifugation et examen du culot sur lame sèche, montrent souvent un nombre d'éléments par champ assez considérable pour qu’il faille conclure à une lymphocytose patho- logique. Le désaccord entre les deux méthodes n'est, à notre avis, qu’appa- rent. Ayant eu l'occasion d'examiner un nombre très considérable de liquides céphalo-rachidiens normaux (ponction systématique des syphilitiques pour la recherche des méningites latentes) nous avons pu constater que les chiffres de 1,8, 2, 3 lymphocytes par millim. eube donnés par les auteurs comme taux Iymphocytaire normal sont trop élevés. Un liquide absolument normal contient moins de 1 lymphocyte par millimètre cube. Le plus grand nombre de liquides normaux con- tiennent même moins de 0, par millim. eube et il est assez fréquent de (4) Au moment où ce travail était très avancé, parut le mémoire de Rosenthal qui traite de la transformation amiboïde de la neuroglie. Au cours de son travail, l’auteur cite brièvement des lésions constatées par lui dans l'anaphylaxie sérique. Les résultats de ses recherches concordent avec les nôtres. (2) Lévy-Valensi. Paris-Médieal, 11 novembre 1911. [Ne] Lea) BIOLOGIE. Compres RENDuS. — 1913. T. LXXV. 320 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rencontrer des liquides où on ne trouve aucun lymphocyte, même à plu- sieurs examens successifs et toutes causes d'erreur (sédimentation) écartées. (Cela se voit surtout quand on a prélevé une assez grande masse de liquide, 5 à 7 c.c. par exemple). : De ceei, il faut conclure que les liquides contenant 2 ou 3 lymphocytes par millimètre cube sont faiblement mais manifestement pathologiques, comme nous avons pu nous en convaincre par la recherche parallèle d’autres anomalies, telle que l’hyper-albuminose. Ce fait a une certaine importance pour la recherche des réactions méningées très légères ou débutantes. Il explique, d'autre part, la dis- cordance apparente de certains résultats comparés des deux méthodes de recherche de la Ilymphocytose. LA TOPOGRAPHIE DE LA PNEUMONIE DU SOMMET CHEZ L'ADULTE, D'APRÈS L'ASPECT RADIOLOGIQUE, par H. PAïELARD. L'aspect radiologique et la topographie de la pneumonie du sommet chez l'enfant ont été précisés par les travaux de Variot, de Weiïll et Mouriquand. Ces derniers auteurs ont insisté sur la forme triangulaire de l'ombre pneumonique : triangle à base axillaire, à sommet affleurant l'ombre cardio-aortique ; cette ombre est très nette soit au début, soit lors de la défervescence de la maladie ; elle peut se surcharger d’une opacité plus diffuse lors de la période d'état; le sommet même du poumon n’est pas compris dans le triangle, mais peut être moinenta- nément opaque à la période d'état. Mollard (de Lyon) à retrouvé cette même ombre M ie chez l'adulte, lors de pneumonies à évolution traîinante. Nos propres consta- tations nous permettent d'affirmer que l'aspect radiologique de la pneumonie du sommet chez l'adulte est comparable à celui que Weill et Mouriquand ont décrit chez l'enfant, au moins lorsqu'il s’agit d'infection pneumococcique. Nous avons observé une pneumonie du sommet, chez une femme de trente ans, avec hyperthermie, douleur et dyspnée intenses, signes physiques d'apparition tardive, d'abord localisés à l'aisselle, puis étendus secondairement à la région postéro-supérieure du poumon :; chez cette malade, la radioscopie a montré une ombre triangulaire à base axillaire très large (6 à 8 travers de doigt) et à sommet obtus plongeant dans la profondeur du poumon, sans atteindre l'ombre rachi- dienne ; après la défervescence thermique, l'ombre rachidienne persista quelques jours, puis disparut définitivement. >. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 324 —— Chez une autre femme ägée de vingt-six ans, nous avons constaté un aspect radiologiq" : comparable ; les signes généraux et fonctionnels - nous invitaient à sorter le diagnostic de pneumonie, mais, à part une légère obscurité respiratoire dans l'aisselle, on ne constatait aucun signe physique ; la radioscopie montra une ombre triangulaire à base axillaire, sensiblement moins étendue que dans le cas précédent (4 travers de doigt) et à sommet aigu atteignant à peu près l’ombre rachidienne. Cliniquement, on pouvait dire qu'il s'agissait d’une pneumonie centrale ; radiologiquement le foyer affleurait la corticalité. Tout se passa, d'ailleurs, à peu près normalement lors de cette pneumonie : la température tomba et l'ombre disparut. Enfin, chez une troisième malade, nous avons constaté les signes cliniques d'une pneumonie du sommet qui nous paraissait, d'abord, tout à fait banale ; mais la radiologie nous montra une ombre différente de celle que nous avions observée jusque-là : ombre diffuse du sommei avec deux noyaux plus sombres, des dimensions d’une grosse noix environ. Chez cette malade, la résolution ne se produisit pas, les râles devinrent de plus en plus gros et l’on put mettre en évidence d'abondants bacilles de Koch dans l’expectoration. Il s'agissait donc ici d’une pneumonie ou broncho-pneumonie tuberculeuse aiguë du sommet, dont l'aspect radiologique était, on le voit, tout différent. De ces trois observations, il résulte done : 1° Que la pneumonie du sommet a, chez l'adulte, la topographie qu’elle possède chez l'enfant el se présente aux rayons X sous la forme d’une ombre triangulaire à base axillaire, le sommet même étant respecté (1); 2 Que la pneumonie dite « centrale » peut offrir un aspect analogue el affleurer la corticalité ; 3° Que la pneumonie tuberculeuse aiguë est susceptible de réaliser une ombre différente : noyaux isolés au milieu d'un sommet complè- tement gris. (1) Cette ombre « suspendue » diffère de celle de la pleurésie interlobaire par sa régularité et par son caractère transitoire ; mais il est possible qu’une telle pneumonie, située bien près de la scissure, évolue ensuité vers la pleurésie interlobaire et qu'on ait là l'explication des pleurésies interlobaires dites pri- mitives, que la plupart des auteurs estiment être secondaires à une affection pulmonaire méconnue. 329 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE { DE LA BRONCHO-PNEUMONIE CHRONIQUE DES RATS. 1T Note de P. DELANOE, présentée par E. MarcHoux. Outre de nombreux kystes de Carini dans les poumons (1), les rats de l’élevage de M. Borrel présentaient, presque tous, à des degrés divers, une broncho-pneumonie à marche essentiellement chronique ; maladie spontanée, tant des rats d’égout que des rats blancs, qui est encore fort mal connue. A la surface des poumons et dans leur épaisseur, on distingue, confluentes ou isolées, de petites granulations de grosseur variable, pouvant aller jusqu’à celle d’une lentille et qui rappellent tout à fait, par leur aspect translucide, les granulations tuberculeuses à leur début. Elles s’en distinguent cependant par deux caractères qui nous ont paru nets : d’abord, au centre des lésions, on ne voit pas trace de caséifica- tion, même lorsque les granulations sont relativement grosses ou réunies en blocs susceptibles de tenir tout ou partie d’un lobe pulmo- naire. Ensuite, on ne distingue pas autour des granulations cette mince auréole congestive, si nette dans le cas des granulations tuberculeuses, congestion périphymique. A la palpation, le tissu pulmonaire lésé a perdu de son élasticité. Il donne la sensation d’un tissu homogène et friable. A l'épreuve de l’eau, il surnage. Les granulations ne sont ni isolables, ni énucléables: lorsqu'on veut les disséquer avec des aiguilles montées, on enlève avec elles des fragments du tissu voisin. A la coupe des lésions confluentes, il s'écoule ung glaire muco- purulente, assez consistante, mais facile à dissocier dans l’eau phy- siologique : elle est formée d'un grand nombre de leucocytes, à noyaux polymorphes ou non, de globules rouges et de traînées de fibrine visibles sans coloration spéciale. Il est parfois possible, en pres- sant l'arbre trachéo-bronchique, de faire s'écouler un muco-pus iden- tique à celui des lésions et composé de même facon. Dans le cas où il s’agit de rats inoculés de 7. Rhodesiense, on constate quantité de trypa- nosomes dans le mucus des voies bronchiques. 7. Rhodesiense passe donc abondamment dans les voies aériennes ; ce fait corrobore ce que nous a fait connaître Sauerbeck chez le rat inoculé de 7’. Brucei. A un faible grossissement, on constate, parsemées dans le poumon, des accumulalions cellulaires réunies en foyers, bien limitées par la lumière des alvéoles qui les entourent. On remarque, en outre, que tout le tissu pulmonaire est plus ou moins infiltré par des cellules. Autour des bronches, comme autour de leur artère satellite, dans la lumière des alvéoles comme dans leurs parois, dans tout le poumon, en un mot, il 1) M. et Mue Delanoë. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, octobre 1912. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 323 y a réaction cellui. ire, Au sens propre du mot, il y a donc broncho- pneumonie. Seulainent, les lésions sont loin d’être systématisées ici comme dans le fa‘neux nodule péribronchique de Charcot. Les granulations sont constituées par de nombreuses cellules baso- philes, lassées les unes contre les autres. L’encombrement est tel qu'il est bien difficile d'y reconnaître la trace des alvéoles, des bronches et des artérioles qui ont dû certainement plus ou moins participer à leur édification. Il y a simplement de nombreux mononucléaires, de rares lymphocytes, de rares polynucléaires, des noyaux en caryolyse, et beau- coup de cellules fusiformes, à contours anguleux, se prolongeant en fibrilles plus ou moins nettes, en voie d'organisation conjonctive. On note l’absence de globules rouges et de mégacaryocytes. Assez fréquem- ment,on y distingue une, deux ou trois cellules géantes non disposées de manière concentrique. Pas de caséum au centre des granulations. Les nodules les plus avancés en organisation paraissent formés de cellules conjonctives jeunes ; la tendance scléreuse ne parait pas aboutir à une véritable dégénérescence fibreuse. Dans les alvéoles, ce qu’on note avant tout, c’est une desquamalion très accentuée de l’endothélium alvéolaire. Certaines alvéoles paraissent même uniquement encombrées par des cellules endothéliales desqua- mées. Celles-ci, une fois desquamées, prennent un contour sphérique ou légèrement polygonal. Elles sont très facilement reconnaissables à leurs noyaux vésiculeux, comme froissés, à leur abondant cytoplasme, légèrement acidophile, et dont la trame spongioplasmique se détache très nette, colorée franchement en bleu. Dans ces cellules endothé- liales, parfois des enclaves chromatiques, ce qui atteste leur rôle phagocytaire. À côté des cellules endothéliales, on note des mononu- cléaires, des macrophages, de rares poly, quelques globules rouges et _ des noyaux en karyolyse. L’épithélium des lumières bronchiques est fréquemment desquamé en masse, l’action du fixateur ne doit pas être étrangère à ce phénomène. En dedans de la rangée des cellules bron- chiques, un granulé acidophile amorphe, des leucocytes, des globules _ rouges. Tout autour de la paroi des bronches, en dehors de la zone des fibres musculaires, une infiltration intense par des globules blancs mononucléaires, des macrophages. On y note des cellules en dégéné- rescence et des noyaux en karyolyse. Les vaisseaux, et notamment les vaisseaux artériels, même lorsqu'ils sont en bordure des lésions, ne sont pas oblitérés. Ils sont modérément remplis de globules rouges. Les leucocytes sont fréquemment marginés, ce qui, vraisemblablement, est en rapport avec la diapédèse de ces éléments. La couche musculaire n’est pas infiltrée, mais tout autour de celle-ci un abondant appel de globules blancs. Nous avons pu nous convaincre qu'il n'y à aucun rapport entre les kystes de Carini et cette broncho-pneumonie chronique. 324 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE { er SUR LA CULTURE &IN VITRO » DU PARASITE DU ! ‘ALUDISME, D'APRÈS LA MÉTHODE DE BASS, par Eom. et Ér. SERGENT, M. BÉGuer et À. PLANTIER. Nous avons tenté, dans plusieurs cas de paludisme observés en Algé- rie, la culture in vitro de l’lasmodium præcox, déjà obtenue en Amérique, à Liverpool, à Berlin et Hambourg, d’après la méthode de Bass (1). Prélèvement, dans une veine du pli du coude, sur une couche de teinture d’iode, de 20 c.c. de sang que l’on défibrine dans un gros tube contenant des effilures de verre, et roulé entre les mains en évitant la formation de bulles d'air. Transvasement, à l’aide d’une grosse pipette, du sang défbriné dans des tubes stériles contenant 0 c.c. 2 d’une solution de glucose à 50 p. 100 par 40 c.c. de sang. La hauteur du sang mesure au moins 10 centimètres dans le tube. Les tubes sont placés de suite dans des bouteilles isolantes à 38 degrés pour leur transport au laboratoire (étuve à 3705). Os. — S... Tierce maligne non quininisée. Prélèvement le 24 septembre à 47 h. 30. Dans le sang, petites formes annulaires non pigmentées {rès nom- breuses mesurant le 1/6 du globule rouge. Croissants rares. Au bout de quinze heures, des formes pigmentées occupant le tiers du glo- bule apparaissent. Après dix-huit heures, les formes occupant le tiers du globule sont Le plus nombreuses. % Le développement s'arrête au bout de vingt-quatre heures avant d'arriver à la division. O8s. II. — M... Tierce maligne non quininisée. Prélèvement le 24 septembre à 17 heures dans le sang : tous les parasites sont des formes pigmentées occupant les 3/4 du diamètre des globules. Pas de petites formes annulaires. Après quinze heures : formes très pigmentées qui occupent tout le globule. Quelques-unes sont au dernierterme de leur stade de divisionetmontrentdes rosaces de mérozoïtes. Constatation de tout j&unes hématozoaires parasitant des hématies. Ces toutes jeunes formes représentent environ le dixième du nombre des parasites. On ne constate pas leur développement ultérieur. (4) Bass et Johns. The cultivation of malarial Piasmodia. Journ. of. exp. med. 1942, t. XVI, n°:4, p: 567. H. Ziemann. Arch. f. Sch. u. Tropenhyg., L. XVII, 1913, p. 361-392. J.-G. Thomson Es S.-W. Mac Lellan. Ann. of Trop. med. and Paras., VI, n° 4, déc. 1912, p. 449-459. J.-G. Thomson et D. Thomson. Ann. of Trop. med. and Paras., t. VII, mars 1913, p. 153-164. Lavinder. Journ. of Amer. med. Assoc., 4 janvier 1913. H. da Rocha-Lima et H. Werner. Arch. f. Sch. u. Tropenhyg., t. XVII, 4943, # p. 541-551. \ SÉANCE DU 25 OCTOBRE 325 Os. III. — Y... Tiercé maligne (déja quininisée). Prélèvement le 3 octobre à 18 h. 30. Dans le sang, la taille de tous les parasites est inférieure au tiers du diamètre d’un globule ; pas de pigment. Après treize heures, la taille de la majorité des parasites dépasse notable- ment le tiers du diamètre d'un globule. Formes pigmentées amiboïdes. Cons- tatation de quelques grosses formes de division au stade à mérozoites. Conclusions. — I. En suivant la méthode originelle de Bass (1), il est possible de mener à son terme n vitro l’évolution complète d'une géné- ration de Plasmodium præcoæ (obs. IIT) depuis le stade de la petite forme annulaire jusqu'au stade à mérozoïtes. Lorsque le prélèvement est pratiqué au moment où les parasites sont au stade de jeunes schizontes (obs. Il), l’évolution dépasse le stade à mérozoïtes, et l’on peut constater in vitro l'infection de globules rouges par de très jeunes parasites. Ceux-ci semblent bien être les représentants d’une nouvelle génération qui a envahiin vitro des hématies humaines. À part celte dernière observation, 1l n'a pas été constaté d'évolution portant sur plus d’une génération. Les conditions où nous travaillions ne nous ont pas permis d'appliquer les techniques plus compliquées qui ont permis à Bass et à Ziemann, en supprimant les leucocytes et en inactivantle sérum, d'obtenir une deuxième et une troisième génération. IT. La constance d’une température supérieure à 37 degrés semble être une condition nécessaire à l’évolution ; des tubes de sang prélevés : suivant la même technique, mais conservés à 20 degrés environ pendant quelques heures avant d’être placés à l’étuve à 375, n'ont donné aucun dévéloppement. HI. Dans ces tubes où les parasites ne continuent pas à évoluer, on assiste à leur mort, qui survient de deux facons : ou bien englobement par les phagocytes, surtout les grands mononucléaires qui se chargent -de pigments. Ou bien Iysis analogue à celle que l’on observe à la suite de l’action de la quinine : le parasite semble d'abord se contracter en forme d’obus, la chromatine au culot, le protoplasma en pointe. Le pro- toplasma dégénère le premier, et ensuite la chromatine. IV. Dans tous les tubes, les croissants, après avoir pris une forme elliptique, subsistent longtemps, sans montrer aucune trace d'activité parthénogénétique. V. Dans les cultures positives, à côté de nombreuses formes évoluant nettement, un certain nombre restaient stationnaires plusieurs jours, sans apparence de développement ni de dégénérescence. Cette vie ralentie a été signalée déjà par H. da Rocha-Lima et H. Werner. La survivance de petites formes pourrait en imposer pour l'apparition de (4) Nous avons adopté les petites modifications de 1.-G. Thomson, S.-W. Mac Lellan et de H. Ziemann. 326 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE jeunes formes de nouvelle génération, cause d'erreur dont il faut se méfier. L'évolution complète d'une génération de Plasmodium præcox a duré dans nos tubes, à 37°5, quinze heures environ, chiffre qui se rapproche de ceux de J.-G. Thomson et S.-W. Mac Lellan (vingt-cinq heures), tandis que Bass indique le chiffre de trente heures à 41 degrés et H. Ziemann de quarante à quarante-huit heures à 39°5, pour le même Plasmodium præcox. (Institut Pasteur d'Algérie.) SUR L'EXISTENCE D'UN ANNEAU VULVAIRE, CONSÉCUTIF A L'ACCOUPLEMENT, CHEZ UN NÉMATODE, par L.-G. SEURAT. Nous avons décrit précédemment, sous le nom de Maupasiella Weissi (1), un Nématode trouvé dans le cæcum du Macroscélide, petit Insectivore qui habite les endroits arides et rocailleux des Hauts plateaux du Nord africain; les échantillons ayant servi à la description nous avaient été envoyés des Matmata (Tunisie) par M. Weiss. En juin et en septembre derniers, nous avons retrouvé, à Bou Saäda (Algérie), ce Nématode vivant dans les mêmes conditions. Presque tous les Macroscélides examinés étant porteurs du parasite et certains en hébergeant jusqu'à 35 exemplaires, nous avons pu examiner un grand nombre d’indi- vidus à l’état vivant et étudier leur organisation d'une façon attentive. Les détails qui vont suivre sont relatifs à l’appareil génital femelle qui présente une disposition tout à fait remarquable. La particularité la plus curieuse est l'existence, chez la femelle adulte, d'un anneau chitineux de coüleur brune ou noir-poix, d’un millimètre de hauteur, qui entoure complètement l'extrémité posté- rieure du corps, cachant la vulve et l’anus et ne laissant libre que la pointe caudale (fig. 1). Cet anneau est accolé à la paroi du corps et ne se détache pas quand on plonge l'animal dans un réactif; il n'y a toute- fois aucune adhérence, car on peut arriver à le détacher facilement, sans provoquer de blessure, en le poussant avec une aiguille à dissec- tion. La région postérieure du corps de la femelle se présente alors sous l'aspect représenté par la figure 2; elle est remarquable par un brusque étranglement du corps immédiatement en avant de la vulve (diamètre (4) Bulletin de la Société d'histoire naturelle de l'Afrique du Nord, 1913, n° 6, p. 127. Le nom de Maupasiella ayant été donné par Cépède à un Infusoire, nous adoptons pour notre forme celui de Maupasiella. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 397 du corps en avant de l’étranglement : 4404; diamètre au niveau de la vulve : 1804). Avant de nous prononcer sur le rôle de cet anneau, il est indispensable de donner une idée de l'appareil géni- tal femelle du Maupasina Weissi, dont la structure est très spéciale. La vulve, orifice ovale de 70 y de longueur sur 40% de largeur, limitée par une lèvre inférieure très sail- lante, est en rapport avec un tube cylindrique de près d’un millimètre de longueur, tapissé intérieurement d'une épaisse assise de chitine; ce tube musculo-chitineux re- présente le vestibule et le sphincter réunis. LÉGENDES DES FIGURES. Maupasina Weissi Seurat. F1G. 1. — Extrémité postérieure du corps d’une femelle adulte, montrant l’anneau vulvaire. /, li- gne latérale. F16. 2. — Extrémité postérieure du corps de la même, débarrassée de l’anneau. à, intestin; R, récep- tacle séminal; T, trompe: é, li- mite de la trompe et du sphincter (endroit où s'arrête le revêtement chitineux interne.) Fic. 3. — Ovaire et oviducte: 0, ovaire: o', oviducte. (L'échelle est la même pour ces trois fiqures.) Au delà (fig. 2, 4), la chiline n'existe plus et est remplacée par un épithélium à grandes cellules polygonales, à noyau très apparent; un peu plus loin, la trompe présente un diverticule ventral très allongé, 328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE piriforme, rempli de spermatozoïdes et remontant vers l'avant sur près de 2 millimètres chez l'adulte. La structure de ce réceptacle séminal est celle de la trompe, à savoir une assise externe de museles circulaires, à noyaux très apparents, et une assise épithéliale interne à grandes cellules Maupasina Weissi Seurat. Fic. 4. — Extrémité postérieure du corps d'une larve du quatrième stade {de 12 millimètres de longueur) montrant l'étranglement prévulvaire. g. c., glande caudale; «, anus; v, vulve (recouverte par la cuticule larvaire). Fic. 5. — Extréinité postérieure du corps d’une femelle montrant l'anneau en voie de formation dans la région de l'étranglement prévulvaire. /, ligne latérale; p. c., papille caudale. Fic. 6. — Extrémité postérieure du corps d’une femelle fécondée, avec l'anneau cachant la vulve, mais s’arrêtant en avant de l'anus. (L'échelle de 100 y. se rapporte aux fiqures 4 et 5.) polygonales; les cellules musculaires, très serrées dans la région proxi- male, s'espacent vers l'extrémité libre, aveugle, du réceptacle. On trouve généralement, dans ce réceptacle séminal, des œufs mûrs, larvés en petit nombre, égarés sans aucun doute. Chez une femelle vierge * SÉANCE DU 25 OCTOBRE 329 mesurant 182%5 de longueur (trouvée isolée dans le cæcum d'un Maeroscélide), le réceptacle séminal était complètement rempli par une quarantaine d'œufs non enveloppés de leur coque. La trompe, dans sa région attenante au réceptacle séminal, a la même structure musculo-épithéliale que ce dernier; elle se continue vers l'avant sur une longueur de 5""3 et se divise ensuite en deux branches qui vont rejoindre Les deux utérus; ceux-ci, bourrés d'œufs à tous les stades de développement, remplissent presque toute la cavité du Corps. Les ovaires (fig. 3), remarquables par leur couleur foncée due à la grande quantité de vitellus qu'ils contiennent, sont situés côte à côte, dans la région postérieure du corps, leur extrémité libre immédiate- ment en avant du réceptacle séminal. Les œufs fécondés ont une enveloppe épaisse, divisée comme les carreaux d'une mosaique; les œufs mûrs, larvés, présentent en outre une coque externe épaisse, qui laisse toutefois apercevoir la mosaïque de l’assise interne (cette structure de l'œuf rappelle celle signalée par Gendre pour les œufs de son Heterakis Leprincei). Il nous reste à préciser l'époque d'apparition de la ceinture vulvaire signalée plus haut; elle n'existe, avec la disposition que nous avons décrite, que chez la femelle adulte (1) ; la larve du quatrième stade (12 millimètres de longueur), qui montre cependant déjà le rétrécisse- ment prévulvaire du corps (fig. 2), en est complètement dépourvue; une jeune femelle de 1825 de longueur, non fécondée, n’en présente égale- ment aucune trace. L’anneau apparaît tout d’abord dans la région du rétrécissement prévul- vaire, comme le montre la figure 5, en sorte qu'au début de sa formation, l'orifice de la vulve est libre ; à un état plus avancé (femelle de 21mm5 de lon- gueur) l'anneau, de couleur brune, de 360 y de hauteur, couvre la vulve (fig. 6), mais s'arrête en avant de l’anus (à 85 » de celui-ci, la distance de la ie : l'anus étant de 180 u); enfin, chez l'adulte, vulve et anus sont cachés (fig. 1 La formation de la bague protectrice de la vulve est, comme on le va une conséquence de l'acte de la fécondation; la femelle est mise ainsi à l'abri des assauts du mâle et n’a plus d'autre rôle que celui d'assurer l’évolution des œufs jusqu'à la formation de la larve. L'appareil génital femelle du Maupasina Weissi, par la présence d’un récep- tacle séminal nettement individualisé, formé. aux dépens d’une évagination de la région initiale de la trompe, représente un type de struclure tout parti- (4) Sur 24 individus provenant d'un même Macroscélide, nous avons : compté 14 larves des troisième et quatrième stades, 5 mâles, 4 femelles sans anneau et une femelle avec un anneau de couleur noire, 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE culier chez les Nématodes; à notre connaissance, une telle disposition n'a élé signalée chez aucun autre animal de ce groupe (1). L'existence de ce récep- tacle séminal est manifestement en relation avec celle de la ceinture vulvaire. (1) Beaucoup de Nématodes, le Physaloptera clausa Rud., par exemple, ont deux poches copulatrices bien individualisées, mais elles sont formées par une dilatation de la région ultime des utérus, à la naissance de l’oviducte, et n’ont, par conséquent, pas la valeur morphologique du réceptacle séminal du Maupasina Weissi. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. ee se OS EE RER Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 331 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE (1913 SOMMAIRE Bezix (Marcez) : Culture du virus vaccinal « in vitro » Besnorr (Cn.) et Rogin (V.) : Les réactions cellulaires dans la sarco- sporidiose cutanée . Bosc (F.-J.) : A propos de la note de M. Achalme, au sujet de nos re- cherches sur le rhumatisme articu- AIT ATEN RU en tes Camus (L.) : A propos de la vacci- nation préventive contre la varicelle. Desusr et Constant : Conditions d'apparition de sucres réducteurs dans les matières fécales. . Dusuisson (Maurice) : Déviation de la ligne de marche après passage ŒUMODSTACIE ME MS Em FAURÉ-FREMIET (E.) : Sur les » né- matocystes » de Polykrikos et de CaMDAneLlQ EME NE He Re FressiNGEr (CaRrLes et NoEL) : Evo- lution comparée de la tension arté- rielle et de la constante d'Ambard chez les néphro-scléreux. . . . . .. Gautier (GL.) : Sur la glucosurie adrénalinique chez la grenouille . . GuicremaARD (H.) et REGNIER (G.) : Recherches sur les variations de la pression artérielle en haute montagne HuGouxexa (L.)et GuiLzemARD (H.): Recherches sur l’action biochimique Under abs, cartel» dela lumière polarisée. , .:. . . .. 218) Iscovesco (HENR:) : Action physio- logique, en particulier sur la crois- sance d'un lipoide (1IBa) extrait de SR YTOÏIde) ER M En ee KRoOLUNITSkY (G.-A.) : Troisième note sur la leucocytolyse digestive. Marche de la leucocytose après injection intrarectale d’aliments combinée avec un repas et une ex- CITAUIONPSVCHIQUE ce LaGuesse (E.) : Sur l'origine em- bryonnaire des lamelles de sub- Biozocie. Comeres RENDUS. — 1913. T, LXXV. 390 366 361 333 stance conjonctive fondamentale hyaline chez la torpille.. . . . . .. Lauxoy (L.) et Lévy-Bruuz (M.) : L'infection spirillaire chez les poules éthyroïdées ; pouvoir vaccinant de lUPÉSÉTUMER PP EUR .. Marcnoux : Remarques à propos de la note de M. A. Raybaud. ... MicaeL (L.):Sur l'emploi des mem- branes en collodion, trés perméables, dans les recherches biologiques . PELSENEER (PAUL) : Un parasite immédiat (Odostomia rissoides) et un parasite médiat (Monstrilla helgo- landica) de la moule commune... RaysauD (A.) : De la broncho- pneumonie chronique des rats. A propos de la note de P. Delanoë . . RETTERER (Ep.) et NEUVILLE (H.) : De la structure du gland de quel- QUES TONDEUTS SE ee deg elens SALMON (Pau) : Sur le mécanisme de la zomothérapie. . .. ...... Vicxes (Henri) : L’extirpation de la masse-hihernantes 70007 Réunion biologique de St-Pétersbourg. _ Beconevsky (G.-D.) : Sur la pro- longation de la vitalité du bacille DUISATC RE MR RTE CT ral Le Ivanov (E.) : Expériences sur la fécondation artificielle des oiseaux (Première communication) . . . .. Ivaxov (E.) : Expériences sur la fécondation artificielle des oiseaux (Deuxième communication) . .. .. Ivanov (E.) : Sur la fécondité de Bison bonasus X Bos taurus (Bona- SOUQUTOTOES NU Etre ere SOROKINA-AGAFONOwWA (Mme) : Sur les modifications du système péri- phérique nerveux chez les insectes, durant la métamorphose ro C9 376 ‘332 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Hallion, Vice-Président, puis de M. Dastre, Président. MM. E. Maurez et Resaun, Membres correspondants, assistent à la séance. À PROPOS DE LA NOTE DE M. ACHALME, AU SUJET DE NOS RÉCHERCHES SUR LE RHÜMATISME ARTICULAIRE AIGU, par F.-J. Bosc. Je n’ai pris connaissance que ces jours-ei de la uote de M. Achalme (1) au sujet de nos recherches, avec M. Marcel Carrieu, sur le virus du rhumatisme articulaire aigu. Cette note va un peu loin, elle ne répond en rien à la réalité. Nous renvoy.ns simplement à la thèse de M. Carrieu - (Montpellier, 1913) : sa lecture montrera combien les accusations de M. Achalme sont peu fondées. Au sujet de la réflexion terminale de M. Achalme, je pense qu'il eût été bien plus digne de réserver un semblable argument. 1] serait, d'ail leurs, trop facile de renvoyer ce même reproche à M. Achalme en lui … laissant entendre combien il est peu dans la voie scientifique actuelle lorsqu'il affirme, sans autres preuves, que le rhumatisme arliculaire aigu vrai n'est pas une maladie infectieuse aiguë par action directe et rapide d'un virus figuré en circulation dans le sang, mais le résultat d'une sorte d'intoxication. DE LA BRONCHO-PNEUMONIE CHRONIQUE DES RATS. À PROPOS DE Lä NOTE DE P. DELANOE, par A. RAYBAUD. A la séance du 95 octobre, M. E. Marchoux a présenté une note de M. Delanoë, décrivant chez les rats des lésions spontanées de broncho- pneumonie chronique. Nous observons fréquemment, parmi les milliers de cadavres de rats que nous ouvrons chaque année au laboratoire du Service sanitaire maritime de Marseille, ces lésions pseudo-tubercu- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, LXXV, 82, 1913. - SÉANCE DU 8 NOVEMBRE : 3393 leuses. M. J. Const. Gauthier en a fait une étude attentive, malheureu- sement interrompue par des circonstances indépendantes de sa volonté, et résumée dans deux notes présentées à la Réunion biologique de Marseille, le 20 juin 1905 (1) .et Le 20 février 1906 (2). A la suite de faits d'observation, il croyait pouvoir rattacher ces lésions pulmonaires à une infection par le Plasmodiophora brassicæ Woronine, agent d'une mycose parasitaire du chou qui se sérait transmise au rat par voie ali- mentaire; mais ayant entrepris de vérifier cette hypothèse. par des recherches expérimentales poursuivies suivant la méthode de Pinoy, M. Gauthier ne put obtenir des résultats prcbants et formula des réserves sur le rôle du champignon. À défaut de recherches expérimen- tales définitives qui n'ont pu être effectuées dans notre laboratoire et qu'il serait intéressant de voir reprendre, je mentionnerai toutefois ce fait. : nos élevages de rats blancs étaient décimés par celte broncho- pneumonie chronique pseudo-tuberculeuse tant qu'il leur était fourni, parmi d’autres herbages, des morceaux de choux ; la maladie a disparu depuis que nous avons supprimé complètement le chou de l'alimenta- tion de nos animaux. > M. Marcoux. — Il me suffira, à la suite de la petite note de MM. Gau- thier et Raybaud, de rappeler que M. Delanoë s’est borné, dans son travail paru dans le dernier numéro, à étudier l'histologie pathologique de la broncho-pneumonie chronique des rats. TROISIÈME NOTE SUR LA LEUCOCYTOLYSE DIGESTIVE. MARCHE DE LA LEUCOCYTOSE APRÈS INJECTION INTRARECTALE D'ALIMENTS COMBINÉE AVEC UN REPAS ET UNE EXCITATION PSYCHIQUE (3). Note de G. A. KROLUNITSKY, présentée par M. GARNIER. _ Le deuxième moment de la réaction sanguine au cours de la diges- tion, la leucocytose digestive, est dû à l'absorption des produits digérés. Ces produits absorbés arrivent par la veine porte dans le foie et excitent cet organe. Les antileucocytolysines, sécrétées par le foie, neutralisent dans le plasma les leucocytolysines, sécrétées par la rate, d’où l'appa- rition de l'hyperleucocytose sanguine. L'analyse attentitive de nos (1) Chytriomycose spontanée. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1905, p. 1094. (2; Lésions pseudo-tuberculeuses du rat. Comptes rendus de la Soc. de Bio- dogie, 1906, p. 441. (3) Note présentée dans la séance du 25 octobre. 3934 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE expériences d’injections intrarec- Injections intrarectales, étude leucocytolytique des sérums (1). ROM . RÉ ue £ tales chez le chien nous montre LS | HE È qu'une lutte véritable entre deux ES SNS eSe es) lie ferments opposés a lieu dans le sang. SË Fe ee : On voit par ce tableau que l'on a | ae. = | arrive presque toujours à neutra- NME RE ES & liser aussi bien les leucocytolysines ER | TESSEE a psychiques que celles, apparues à la È S Séssoo | À suite de repas. LPS S wondos | 2 Une expérience (n° 10 du tableau) ST 8-2 |» | est particulièrement instructive. On SU Le PTE FE < À injecte des acides aminésnon dilués, + “Ne 5 | mais le liquide est irritant pour la z® SRRSSRES | 3 | muqueuse intestinale. L'absorption ñ en de £ commence, la leucocytolysine est = SE 26e 2S 5: en train d’être inhibée. Mais après s & | le repas, à 4 h. 10, le liquide irritant S one Alt provoque une diarrhée, il est rejeté £ £ = 2248682 5 ||. avec les matières. SE 4 Eee SE 1 De nouvelles quantités d'acides Ê SSRSÈSE . L aminés n'arrivant plus au foie, l'ex- Es ssiéédéise | $ citation de cette glande n'est plus = cc ne suffisante et la leucocytolyse l'em- = EN Re porte. Ainsi donc la rate est toujours = ue = | en activité, son ferment lulte avec 6Ë | S22828. | = | le ferment du foie. CON LE 2 Un autre fait est à noter. Dans les de RRPRERE ; expériences où nous nous bornons 8 Sdssésss | s à injecter un liquide dans le rectum ui PE eos È sans intervenir autrement (lapin, = eee Le, homme), la courbe leucocytaire É RAS : monte régulièrement après injec- BE | LBRSeSS | & tion et l'on n'observe presque pas Se Fee rire É (sauf le cas n° 1 de la note précé- LE nn È dente) de ces bonds véritables de la z A à || courbe leucocytaire, comme c’est É Sen © le cas chez le chien où, en outre e Ses sie d'injection, nous apportons une ed $ See 2 | excitation psychique et un repas SE 2Éxzs = (voir aussi le tableau de la note 2). £ à es (1) Ce tableau fait suite à celui de se Sssissss Sim la note précédente communiquée le 18 octobre dernier. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 335 Comment expliquer ce fait? Dans le premier cas (lapins, homme), nous n'intervenons pas activement dans la lutte des ferments, nous ne faisons en somme que suivre la marche régulière de deux sécrétions opposées. Au contraire, en excitant le chien par la vue de viande (toujours pendant cinq minutes) et en lui donnant à manger, nous intervenons activement dans la sécrélion des leucocytolysines, en fouettant pour ainsi dire cette sécrélion. Il est facile à comprendre que la leucocytolyse est un acte com- plexe : au moins deux facteurs y prennent part. D'une part, la sécrétion du ferment leucocytolytique, destructeur des leucocytes, et de l’autre, la production de ces leucocytes par la moelle osseuse. Par notre injection intrarectale nous dissocions cet acte, en supprimant un des facteurs, la leuco- cytolyse, en la neutralisant à l’aide d'antileucocytolysine, produite par le foie excité. Mais l’autre facteur, la production des leucocytes, subsiste. Le fait que, dans le cas où l’on ne fait pas d'injection intrarectale, il se produit à la suite de l’excitation psychique et du repas, une baisse de 1 à 2.000 globules blancs et que le nombre des leucocytes, où l’on fait une injection intrarectale, augmente exactement de ce chiffre après l’excitalion psychique ou après Le repas, ce fait nous indique qu'il existe des relations fonctionnelles entre la rate et la moelle osseuse, se faisant par l'intermédiaire du système nerveux ou par tout autre mécanisme. Dès que la rate entre en activité, la moelle osseuse fait de même pour réparer les pertes leucocytaires dues à l’apparilion des leucocytolysines dans le plasma. L'augmentation brusque du nombre des leucocytes juste après l'excitation psychique ou après le repas, c’est-à-dire au moment où ce nombre diminue, quand l'injection intrarectale n’a pas lieu, doit être expliquée par la suppression d’un des facteurs — la leucocytolysine — et par l’activité non entravée de l’autre — la production leucocytaire. La leucocytose digestive, comme celle que nous provoquons artificiellement dans nos expériences, indique pour nous que les deux facteurs men- tionnés plus haut sont en aclivité, mais que l'entrée en jeu du foie neu- tralise l'effet d’un facteur, la leucocytolysine. (Travail du laboratoire de pathologie expérimentale et comparée.) UN PARASITE IMMÉDIAT (Odostomia rissoides) ET UN PARASITE MÉDIAT (Monstrilla helgolandica) DE LA MOULE COMMUNE, par PAUL PELSENEER. Parmi les Crustacés Copépodes pélagiques, il existe un groupe qui est dépourvu de tube digestif : ce sont les Monstrillides. Il y a un petit nombre d'années seulement, on a reconnu, pour quelques-uns d’entre eux, que cette disposition est due à un parasitisme 336: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui dure depuis le Nauplius jusqu’à l'élat adulte, le Monstrillide ne rede- venant libre que pour se reproduire. Cette découverte est l’œuvre exelu- sive de naturalistes francais, notamment de Mesnil.et Giard, Malaquin, Caullery et Mesnil. Toutes les espèces qu'ils ont étudiées avaient one hôte des Annélides Polychètes. D'autre part, il existe de petits Mollusques Esstonotee dépourvus de radula ; on en a conclu qu’ils sont parasites leur vie durant, - sans avoir pu jusqu'ici déterminer aucun de leurs hôtes. Toutefois, l'an dernier, j'avais trouvé deux espèces du groupe des Odostomia dans la cavité palléale de Lamellibranches exotiques. J'en avais inféré que: d’autres Lamellibranches seraient vraisemblablement les hôtes de divers Odostomia. Des recherches inspirées par cette induction m'ont permis de recon-. naître, par une seuleet même observation, l'hôte d’un Odostomia et l'hôte d’un Monstrilla, et de constater, comme l'indique le titre de cette note, que ces deux organismes sont respectivement parasite direct et parasite indirect de la Moule commune. : C'est ce qui ressort des constatations suivantes : I. Parasitisme de Odostomia rissoides. — Dans le byssus des moules les plus voisines de la basse mer, on trouve parfois, à la Tour de Croy et à la Crèche (Wimereux), des O. rissoides en grand nombre. Si l’on place dans une même cuvette une moule bien vivante et quel- ques Üdoslomia, ces derniers vont se placer plus ou moins vite auprès du bord de la coquille du Lamellibranche. Puis, lorsque les deux valves de ce dernier s’entre-bäillent, chacun d'eux dévaginesa trompe, l’enfonce, en la recourbant, entre les deux lobes palléaux, et va la fixer enfin sur la paroï intérieure du manteau, pour un temps souvent fort long. IT. Parasitisme de Monstrilla helgolandica. — Sur un grand nombre . d'Odostomia examinés avant la fin de l'été, quelques-uns montrent, au travers de leur coquille transparente, un parasite de couleur brun sombre, logé dans la région nuchale du corps. | $ Il arrive même que l’un ou l’autre de ces parasites, ayant atteint sa maturité sexuelle, quitte son hôte et vienne nager librement, permettant. ainsi de le reconnaitre comme un HMonstrilla helgolandica. Par contre, si l’on ouvre un Odostomia ainsi parasité, mais dont le parasite soit encore à une phase moins avancée, on observe que celui-ci est enfermé dans une sorte d’étui chilineux et pourvu de trois paires d'appendices externes, dont la première (bifurquée) et la troisième (sim- ple) sont fort longues et profondément enfoncées dans l'organisme de : l'hôte. L’étui et les appendices en question sont abandonnés dans l’Odos- tomia, au moment de |’ « éclosion » du Monstrilla. — La présence de ce dernier, dans les cas examinés, n'avait pas déterminé la castration para- sitaire de son hôte. (Station zoologique de Wimereux.\ SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 331 SUR L'ORIGINE EMBRYONNAIRE DES LAMELLES DE SUBSTANCE CONJONCTIVE FONDAMENTALE HYALINE CHEZ LA TORPTELLE, par E. LAGUESSE. Dans une séance antérieure (octobre 1911), j'avais montré que le tissu -sous-cutané des fœtus de Torpille fournit un excellent Tr de. la structure lamellaire du tissu conjonctif lâche. Depuis, j'ai eu l’occasion de poursuivre mes recherches sur cette espèce, et je désirerais aujourd’hui attirer l'attention sur deux points nouveaux. FE. — En premier lieu, j'ai étudié des sujets adultes, et puis affirmer que la structure lamellaire s’y estconservée avec des modifications d'ordre secondaire ; il ne s'agit donc pas d'une disposition fœtale et transitoire de peu d'importance. IT. — En second lieu, j'ai pu suivre sur des embryons plus jeunes de développement des lamelles, et c’est ici que j'ai observé les faits les plus intéressants. Prenons une série de fœtus dont les plus jeunes n’ont que 33 milli- mètres de longueur, et dont les plus âgés atteignent 55 millimètres. L'histogénèse est d’ailleurs inégalement avancée selon les points du corps que l’on étudie, et le même sujet nous montrera souvent côte à côte diverses phases de la différenciation. Au début, le tissu conjonclif sous-cutané n'est représenté que par un amas assez épais de cellules anastomosées en réseau. Les mailles de ce réseau sont vides, ou, plus exactement, remplies par de la Iymphe iïn- terstitielle. De bonne heure, c'est-à-dire déjà presque partout sur les fœtus de 33 millimètres, ces cellules s'aplatissent parallèlement à la surface, et, sur de larges plages, tendent à s’ordonner en un certain nombre de plans principaux, encore reliés entre eux par de nombreuses et fines anastomoses. Ajoutons de suite que ces anastomoses plus ou moins perpendieulaires à la surface tendront bientôt à disparaitre en majeure partie, libérant ainsi chaque plan, qui restera seulement enté sur les voisins par de larges dédoublements obliques. Fait plus important encore : presque partout la différenciation cylologique a déjà commencé. Même dans les points où elle débute seulement, les prolongements anas- tomotiques élargis, qui rayonnent à la périphérie du corps cellulaire aplati, n’ont plus les mêmes réactions que la zone périnuecléaire. Tandis que celle-ci reste formée d’un cytoplasme granuleux, neltement colo- rable en rouge par la safranine dans la double coloration safranine piero-noir naphtol, les prolongements, amineis, tordus, sont générale- devenus homogènes ou vaguement granulo-striés, et se teignent en 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE bleu noir. Cette homogénéisation s'étend souvent déjà au corps cellu- laire aplati lui-même,ne respectant qu'une étroite zone granuleuse péri- nucléaire. De sorte que bientôt chaque cellule n’est plus représentée que par une large plaque homogène, irrégulièrement étoilée, s’effilochant à la péri- phérie en des prolongements rubanés de même nature par lesquels elle s’anastomose avec les voisines, et présentant vers son centre, reléguée généralement sur une de ses faces, une zone périnucléaire de cytoplasme granuleux. Cette dernière, d’abord assez mal limitée, se différencie mieux de son support, et finit par se munir d'assez larges prolongements également granuleux, ramifiés à la surface de la plaque hyaline. Dès ce moment, la cellule primitive a subi une transformation capitale : elle est devenue une lamelle exoplasmique anhiste, ou, si l'on préfère, une lamelle de substance conjonctive amorphe, supportant vers son centre un noyau aplati entouré d’un endoplasme granuleux étoilé, qui, pour un observateur non prévenu, représenterait à lui seul tout l'élément, et auquel seul, pour obéir à la nomenclature habituelle, je suis obligé de réserver, à partir de maintenant, le nom de cellule. Ainsi donc, de chaque cellule primitive du tissu conjonctif lèche sous- cutané sont dérivées, d’une part une lamelle de substance amorphe (ou plus exactement hyaline), d'autre part une cellule fixe du fœtus âgé et de l’adulte (1). Les prolongements qui unissent la première à ses voi- sines dans un même plan vont s'élargissant, ne laissant bientôt plus entre eux que des trous ovalaires ou arrondis. Ces trous deviennent de plus en plus étroits, et finissent par disparaître presque complètement, de sorte que chaque lamelle finit par former une large et mince mem- brane continue, dédoublée par places dans son épaisseur à la périphérie, et soudée aux voisines sur toute cette périphérie, Ainsi se constitue peu à peu la texture caractéristique en « gäleau feuilleté » décrite chez les fœtus âgés et chez l'adulte. La plupart des lamelles semblent dériver chacune d’une seule cellule primitive. Pourtant on trouve sur certaines lamelles fœtales plusieurs endoplasmes, parfois en voie de caryocinèse. Je ne prétends par con- séquent aucunement ériger la proposition ci-dessus en règle générale, et encore moins l’étendre à d’autres espèces animales, où plusieurs cellules doivent contribuer à l'édification d'une même lamelle. Mais le fait intéressant, me semble-t-il, c'est que, dans certains cas au moins, une lamelle anhiste de 4 à 5 dixièmes de millimètre de largeur puisse dériver d’une seule cellule par étalement et par simple modification ph ysico-chimique au cours de la cytogénèse. (1) J'ajoute de suite que sur ce dernier, chez la Torpille tout au moins, le cytoplasme granuleux a fini par disparaître presque complètement, et le noyau est resté presque nu. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 239 A peine les lamelles sont-elles ébauchées que l’on rencontre dans leur épaisseur de très fines fibrilles conjonctives qui deviennent de plus en _ plus abondantes et de plus en plus larges. Elles semblent se différencier dans la substance amorphe même, mais je resterai provisoirement dans la plus grande réserve en ce qui concerne leur première apparition et leurs relations possibles avec les chondriosomes, mon matériel de Torpille n'ayant pas été fixé comme il aurait convenu pour ce genre de recherches. SUR LA GLUCOSURIE ADRÉNALINIQUE CHEZ LA GRENOUILLE, Note de CL. GAUTIER, présentée par L.-C. MarzLarn. Dans un travail récent, Ivar Bang rapporte quelques expériences concernant la glucosurie adrénalinique chez la grenouille. Les doses d'adrénaline (chlorhydrate) injectées dans les sacs dorsaux variaient entre un demi et un milligramme. Bien avant Bang, j'ai montré (1) que chez les grenouilles injectées d’adrénaline dans les sacs dorsaux, et jusqu’à la dose de 0 gr. 0001, l’urine donne un précipité d’oxydule de cuivre à l'épreuve de Worm-Müller. Mais, précisément jusqu’à cette même dose (fréquemment), et constamment pour les doses supérieures, une certaine quantité d’adrénaline passe dans les premières portions d'urine recueillies. Comme les méthodes de Bang pour le dosage du sucre reposent sur la réduction des sels de cuivre, comme il n’a pas tenu compte de l’adrénaline urinaire en tant que facteur de réduction, ses résultats, ainsi que les miens antérieurs, sont en partie entachés d'erreur. J’ai donc tenu à préciser si l’adrénaline provoque de la gluco- surie chez la grenouille. EXPÉRIENCE (15 octobre 1913). — Afin d'augmenter leur glycogène hépatique, on injecte par la bouche dans l'estomac, à six grenouilles, au moyen d’une seringue munie d’un petit tube de caoutchouc durei, 2 c.c. d’une solution faite à chaud de 7 gr. 50 de glucose pure pour 20 grammes d’eau. En retirant le tube, un peu de liquide reflue parfois dans la bouche, et l'animal peut en rejeter quelques gouttes. Les animaux sont ensuite régulièrement lavés tous les matins à 8 heures, comme je l'ai plusieurs fois décrit. Une semaine après, le soir, on pose à ces six animaux une ligature sur la terminaison du rectum, un peu au-dessus de son union avec la vessie, afin de recueillir par sondage des urines pures. Le len- demain matin on sonde les grenouilles après les avoir lavées, et l'urine (1) Comptes rendus de ia Soc. de Biologie, t. LXV, p. #72, 21 novembre 1908. 340 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE recueillie est rejelée. Puis, de quatre heures en quatre. heures, on les sonde à nouveau, et l'on récolte ainsi dans les vingt-quatre heures 27 c.c. d'urine (urine témoin). On leur injecte alors dans Les sacs dorsaux 4 €.c. d’une solution neutre d'adrénaline (chlorhydrate) à 1 p. 4.000. Sitôt l'aiguille sortie, on cautérise l’orifice d'injection. Quatre heures après l'injection les animaux sont sondés : 1/2 c.c. de l'urine recueillie alors donne, avec l'acide sulfurique et l’«-naphtol, une réaction intense. À ce moment, les animaux sont lavés à nouveau pour les débarrasser de leurs sécrétions cutanées, puis sondés (ce dernier sondage ne fournit d’ailleurs rien). Ensuite, de quatre heures en quatre heures, on sonde les grenouilles. On récolle ainsi 30 c.e. d'urine dans les vingt-quatre heures. Essais. — 1° Réaction furfurolique. On met dans un tube à essai 1/2 c.c. d'urine témoin, au-dessous de laquelle on introduit, avec une pipette,2 e.c. d'acide sulfurique pur, concentré. On fait ensuite tomber sur l'urine quelques cristaux d'x-naphtol, on agite le tout, on obtient une légère coloration rose violacé (comme la donne l'x-naphtol avec SO'H” en milieu aqueux), — 1/2 c.c. d'urine prélevé sur la totalité de l'urine récoltée après l'injection d’adréraline, traité de la même façon, donne une coloration rouge violet sombre, vineuse, opaque, fonçant de plus en plus, et devenant de plus en plus violet rouge (sombre comme de l'encre) puis violet sombre. 2 Epreuve de Worm-Müller modifiée par Pflüger (4). C’est celle que j'avais employée dans mes premières recherches. 5 c.c. d'urine témoin, bouillie et filtrée, sont versés dans une coupelle; dans une autre, on met 3 c.c. d’une solution de sulfate de cuivre à 2,5 p.100 et 2 c. c. 1/2 d’une solution renfermant 10 p. 100 de sel de Seignelte et 4 p. 100 de soude. On mélange soigneusement les solutions cuivrique et alcaline. Puis urine et solution cupro-polassique sont portées en même temps à l’ébul- lition. Celle-ci atteinte, on éteint la flamme en même temps des deux côtés; on attend vingt secondes, puis l’on verse l'urine dans la solution cuivrique. Pas trace de réduction, la liqueur est parfaitement bleue. 5 c.c. d'urine d’après l'injection, traitées de la même facon, réduisent totalement la solution cupro-alcaline, en donnant un magnifique dépôt rouge vif d'oxydule de cuivre. 3° Phénylglucosazone. On ramène par l’ébullition à 5 c.c. tout ce qui reste d’une part de l'urine témoin, d’autre part de l'urine d’après l’injec- tion, on filtre, et l’on essaie de faire l’osazone. J'ai employé le procédé de Kowarski. Dans un tube à essai, on fait tomber 5 gouttes de phényl- hydrazine pure, liquéfiée, puis 10 gouttes d'acide acétique glacial, on agite et l’on additionne de 1 c. c. de solution aqueuse, saturée, de NaCÏ. (1) E. Pflüger. Untersuchungen über den Pankreasdiabetes. Arch. f. ges. Physiologie, 1907, p. 265 : texte visé, p. 292. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 341 Immédiatement il se forme un magma blanc, solide et dégageant une odeur désagréable. On ajoute alors 3 c. c. d'urine témoin concentrée et l’on chauffe pendant deux minutes. La solution, qui se forme à chaud, devient jaune päle, puis opalescente, mais il ne se forme pas trace de dépôt d'osazone. Dans les mêmes conditions, l'urine concentrée d’après l'injection donne, quelques instants après cessation du chauffage, un précipité d’osazone tel, qu'après dépôt, il s'élève à plus des trois quarts de la hauteur de l'essai. L’osazone formée ne se différencie en rien, quant à la couleur, l’aspeet, la solubilité dans l’eau et dans l'alcool méthylique. la propriété réductrice, de celle obtenue comparativement avec une solulion aqueuse concentrée de glucose. RECHERCHES SUR L'ACTION BIOCHIMIQUE DE LA LUMIÈRE POLARISÉE, par L. HuGouneno et H. GUILLEMARD. La lumière polarisée exerce-t-elle une action sur le développement, la morphologie, le biochimisme des êtres vivants? Nous avons consacré à l'étude de cette question, sur laquelle il n'existe à notre connaissance aucune donnée, une série d'expériences qui ont porté sur diverses levures et dont nous allons exposer brièvement la technique et les résultats. Une source lumineuse (lampe électrique) est placée au centre d'une boîte métallique étanche à la lumière ; l’une des faces laisse passer un faisceau lumineux qui traverse un nicol ; par la face opposée s'échappe un faisceau lumineux de même section qui traverse une série de lames de verre disposées normalement à son axe et destinées à faire varier à volonté l'intensité de l'éclairage. Grâce à ce dispositif, les cultures de levures, ensemencées dans deux boîtes de Petri, recevaient de Fa source lumineuse sensiblement les mêmes quantités de lumière et de chaleur. Le tout était enfermé dans une étuve obscure à température constante. On réalisait ainsi, de part et d'autre, des conditions identiques, sauf en ce qui concerne la qualité de la lumière, naturelle d'un côté, polarisée de l’autre. Une première série d'expériences a porté sur le développement des levures. Nous avors étudié à ce point de vue la Wäillia anomala Hansen, les Saccharomyces ellipsoïdeus, ludvigii et octosporus. Ces levures étaient ensemencées sur eau de levure sucrée et gélosée. Malgré un grand nombre d'ensemencements successifs, pratiqués à deux ou trois jours d'intervalle (jusqu'à 13 pour le S. ellipsoideus,, l'examen microscopique ne révéla aucune différence, soit dans le développement des deux . cultures, soit dans leur tendance à sporuler. Une étude comparative de la fermentation alcoolique montra de même 349 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que dans les deux cas la quantité de sucre consommé reste sensiblement la même dans le même temps. Il semble donc que la lumière polarisée n’exerce aucune action spé- ciale soit sur le développement, soit sur l'activité biochimique des levures. M. Guilliermond a bien voulu nous apporter l’aide de sa grande compé- tence en matière de levures; nous lui adressons ici nos remerciements. RECHERCHES SUR LES VARIATIONS DE LA PRESSION ARTÉRIELLE EN HAUTE MONTAGNE, par H. GUILLEMARD et G. REGNIER. Cette étude offre un intérêt pratique à une époque où se multiplient les funiculaires de grande altitude (1) ; l'accès des hautes cimes réservée jusqu'ici à une élite de grimpeurs jeunes et entraînés va être mis à la portée de tous et, si une dépression assez rapide de l'atmosphère devait se traduire par une variation notable de la pression artérielle, on conçoit que de graves dangers seraient à craindre pour les sujets porteurs de lésions cardio-vasculaires ‘hémorragies chez les artério-scléreux ou les tuberculeux...). Remarquons que, a priori, la diminution de la pression atmosphérique, en tant que phénomène physique, ne saurait influer sur la tension artérielle, toutes conditions égales d’ailleurs, la baisse de pression s’exerçant à la fois sur la surface externe des artères et sur celle de l'organe propulseur du sang, le cœur. Une variation de tension artérielle ne saurait résulter que de la réaction de l'organisme contre l’anoxyhémie (accélération du rythme cardiaque, azotémie avec oligurie). Les recherches antérieures (P. Bert, Frankel et Geppert, Regnard, Mosso, L. Camus) ne signalent pour la plupart aucune variation de pression sanguine sous l'influence de la décompression. Nous avons fait sur ce sujet quelques recherches. au cours de nos derniers séjours au Mont-Blanc. Les premières (1919), effectuées à l’aide d’un sphygmomètre à ressort de Verdin, modifié par Chéron, ne nous ont indiqué aucune variation de la tension sanguine (2). Le peu de sensibilité de cette méthode nous a conduits à employer en 1911 l'oscillomètre du professeur Pachon; cette campagne fut malheureusement interrompue par un accident mortel survenu à un de nos guides ; les résultats acquis nous (1) On en construit deux actuellement dans la vallée de Chamonix; l’un doit atteindre l'aiguille du Midi (3.843 mètres) et l’autre l'aiguille du Goûter (3,873 mètres). (2) G. Regnier. Le mal de montagne. Thèse de Paris, 1911. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 343 ont permis néanmoins de confirmer nos conclusions précédentes (1). Nous sommes en mesure aujourd’hui de donner des résultats précis. Le tableau suivant groupe les moyennes de nombreuses observations faites dans des conditions aussi comparables que possible (matin à jeun après un repos prolongé). SSSR PE GE TENSIONS TENSIONS AMPLITUDES n LIEUX maxima. minima. des oscillations. | «= £ et ER PR EN Mean En a UT £ 2 ALTITUDES s > G.R.|H.G.|A.T.IG.R.|H.G.|A.T.IG.R.|H.G.|A.T. Æ, Plaines: 14 | 14 » 6 1 » | 5 3:50 » 14 14 » 7 8 » 4 90 » ») Chamonmmeems ee, sl lE AZ » 7l 7 »5162:31*2;5) mom Ir200 (050 MA) EE 14 | 424 » J! 8 DA 1N2 3 205 IE A7 0 14 | 44 » 7 fl DA 2, 3109 » | 210 44 | 44 | 45 6 7 1,1 2,9142,5114 190 Grands-Mulets (3.050 m.). . .| 1% | 13 |,49 7 1 to 1e 2 1, DH 80 OBs.Vallot (4:350 mm). : 7.143] 15 | 112 7 S OPA) { 6° Es) fl 8 (ue MES) PA tag 0° 3 m1 3 7 9 821 1/61241%5 2155 151909 12-| 14 | 43 +1 ù 601105155220 Mont-Blanc ete 010011071010 7 1 LIN] rl) ni il 10 (RS TOUME) AT Nr. re eee 9 EE EA9 1 8 TM RÉ: 2) À Lo 151402410418 6 8 8 |.1 2 1 20 CRaAMON IX EE EPP PA GIE) ES 6 8 6 | 3 2-0 \R2.;n16210 Plaine RU EE EURE OU LA » » 6 » » 2,5 » » » 3 » » 6 » » 2) | » » » 12 » » 6 » » 2,,5 » » » 12 » » 6 » » 2,5 » , » 13 » » 6 » ») 3: D » » » 13 » » 6 » » DA) » » » On voit que les tensions maxima et minima ne présentent aucune variation caractéristique. Quant à l’amplitude des oscillations, elle suit une courbe sensiblement parallèle à celle de la température extérieure ; il semble donc bien que les faibles amplitudes observées au Mont-Blanc sont sous la dépendance de la vaso-constriction périphérique due au froid et ne sauraient être altribuées à des variations de l'impulsion cardiaque. © Nous concluons donc qu'aucun changement de la pression sanguine n'est à craindre du fait de la décompression qui résulte d'une ascension à l'altitude de 4.810 mètres. (1) Rapports scientifiques de la Caisse des recherches scientifiques, 1912. 344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À PROPOS DE LA VACCINATION PRÉVENTIVE CONTRE LA VARICELLE, par L. Camus. Dans la séance du 18 octobre dernier, notre collègue M. Levaditi a communiqué une note très intéressante de M. Carl Kling, sur la vacci- nation préventive contre la varicelle, à propos de laquelle je désire pré- senter une remarque. Des résultats publiés dans cette note je n’ai rien à dire, ils confirment certaines notions déjà bien établies et nous font connaître la marche d’une expérience très complète sur l'inoculation en série de la varicelle. Le point sur lequel je crois utile d'attirer l'attention est relatif aux conditions mêmes de l'expérience, et c'est un point qui peut intéresser nos confrères français qui seraient tentés de reprendre cette étude ou de se livrer à quelques recherches analogues. - Depuis que la méthode jennerienne (vaccination de bras à bras)'a été reconnue coupable de nombreuses inoculations de syphilis, depuissurtout qu'il a été démontré que la vaccination animale met à l'abri de ce dan- ger, la vaccination de bras à bras est tombée dans un discrédit dont n'ont pu la tirer les meilleurs arguments ou les modifications de technique proposés par ses partisans les plus irréductibies. Ceux-ci ont eu beau insister sur la garantie que donne l'examen minutieux du vaccinifère, ils ont eu beau montrer que l'inoculation d'une lymphe limpide exempte de sang et recueillie sur un syphilitique peut ne pas transmettre la syphilis, quand on vaccine superficiellement sans faire saigner, ils ne sont pas parvenus à ramener la cou ni à faire revivre l'ancienne méthode. Aussi, l’Académie de Médecine et le Comité consultatif d'Hygiène publique de France, consultés à propos de l’application de la loi sur la vaccination obligatoire, ont-ils été d'accord avec l'ensemble du corps médical pour drone que les vaccinations publiques soient exelusi- vement pratiquées avec des vaccins d’ origine animale (4). Certes, le médecin dans sa clientèle privée ou dans sa clinique reste libre, dans certaines conditions, bien déterminées, d'innover des méthodes ou de poursuivre des recherches originales, mais il assume une grosse responsabilité quand il se met en opposition avec les dispo- sitions légales ou lorsqu'il a recours à certains procédés reconnus EEE reux par l'ensemble du corps médical. | C'est une assez grave intervention à l'heure actuelle, que l’inoculation (1) « Les vaccinations et revaccinations publiques sont pratiquées exclusi- vement avec le vaccin animal. » (Article premier de l'arrêté ministériel du 28 mars 1904.) PP RSR Mr END DE SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 345 de sérosité ou de lymphe humaine non stérilisée. Quand de nouvelles recherches obligent à utiliser ces liquides pour l'étude des germes qu'ils renferment, on doit, autant que possible, s'abstenir de faire des cultures directes d'homme à homme, et se préoccuper, avant tout, de trouver un milieu intermédiaire, vivant ou artificiel, qui permette de faire la sélec- tion de l’agent pathogène intéressant. S'exposer, à l'occasion d’études sur la vaccination contre la varicelle, aux dangers de la vaccination de bras à bras, c'est actuellement, en France tout au moins, prendre une responsabilité bien lourde qui ne se justifie pas suffisamment par l'importance du résultat convoité. DE LA STRUCTURE DU GLAND DE QUELQUES RONGEURS, par Ép. ReTTerer et H. NEuviLre. Découvert par Cl. Perrault (1666) chez le castor et « l'écurieu », par R. de Graaf chez le loir, l'os pénien des rongeurs fut décrit par Dau- benton sur une quinzaine d'espèces de cet ordre. Après l'étude micro- _ scopique du gland de plusieurs rongeurs domestiques (1), il nous a paru intéressant d'examiner, au point de vue structural, cet organe sur quelques espèces sauvages. I. Ecureuil (Sciurus vulgaris L.). — Le gland de l’écureuil, long de 1 centi- mètre environ, a une base cylindrique et une extrémité libre évasée en cuil- leron. À deux millimètres du bord libre, et sur la face concave du cuilleron, s'ouvre l’urètre. Le long de la face supérieure du gland s'étend un os dont l'extrémité antérieure ou distale reproduit la forme en cuilleron de la partie correspondante du gland. À partir du méat urinaire, le corps de l'os change de forme : son diamètre supéro-inférieur s’allonge, tandis que son diamètre latéral diminue. De plus, la face gauche de l'os est bordée, ou longée, par une traînée fibreuse qui détermine la formation d’une saillie « en pas de vis » (Daubenton) ou d’une crête en forme de S (Cuvier), allant se prolonger jusqu’à la base du gland. Cette traînée fibreuse produit une asymétrie du gländ, car l’urètre n’occupe pas le plan médian de l'organe; il s'étend le - long de la face inférieure et de la partie médiane de l'os pénien. Il. Marmotte (Arctomys marmotta Schreb.). — Le gland de la marmotte est conique et son extrémité terminale, privée d’urètre, n’est formée que par le bout distal de l’os pénien et son revêtement cutané. Vers la partie moyenne du gland, la face inférieure est pourvue de deux replis (un de chaque côté), qui, en se réunissant, circonscrivent un orifice urétral à grand diamètre transversal. À partir du point où l’urètre est constitué, l'os pénien cesse (4) Voir Éd. Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 juillet 1887, p. 497. 346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'exister et ce sont les deux corps caverneux, en grande partie adipeux, qui forment le squelette de la base du gland. HT. Hamster (Cricetus frumentarius Pall.). — L'os pénien occupe toute l'étendue du gland, long de 1 centimètre environ. Son extrémité postérieure, correspondant à la base du gland, est cylindrique et mesure 1 millimètre environ de diamètre. Le corps, ou partie moyenne, émet de chaque côté un prolongement en forme d’aileron. Son extrémité antérieure ou distale se di- vise en lrois branches cartilagineuses : l’une, médiane et inférieure, est sus- urétrale, les deux autres sont latérales. Vers le sommet du gland, les trois branches se placent sur un même plan horizontal. L'urètre ne dépasse pas le squelette pénien, de sorte que la pointe du gland est plissée et les replis semblent figurer les prolongements des bords du méat urinaire. Toute la surface du gland est revêtue de papilles cornées qui ressemblent à celles de la souris et du rat. IV. Gerboise (Dipus ægyptius Hass.). — L'os pénien de la gerboise se pré- sente sous une forme singulière : son extrémité antérieure est aplatie de haut en bas, large de 05 et épais de 095. En se dirigeant en arrière, l'os s’arrondit, puis devient triangulaire, c'est-à-dire qu’en coupe, il figure une étoile à trois branches. Plus en arrière, les arêtes du triangle ainsi formé s’aliongent : l’arête médiane et supérieure, haute de 1"m5, s'implante à angle droit au milieu des deux arêtes latérales qui représentent une lame horizontale, large de 2"%7, En un mot, la base de l'os pénien affecte l’appa- rence d'une équerre double dont les branches osseuses ne sont épaisses que de Om®{ en moyenne. Toute la surface du gland est recouverte de papilles hautes de 0210 et larges de 02208, chacune surmontée de papilles secondaires et rappelant les papilles corolliformes de la langue. Vers le sommet de la face supérieure, il existe de plus deux pointes ou odontoïdes cornées, lon- gues de plusieurs millimètres et épaisses d'un demi-millimètre. Résultats et critiques. — Daubenton a pris pour du cartilage la bande fibreuse qui s'étend en pas de vis à gauche du gland de l’écureuil : Cuvier l’a décrite sous le nom de crête en S; T. Tullberg enfin (1896-99) a insisté sur l’asymétrie du gland de plusieurs rongeurs, qu'il attribue à l'os pénien. Les coupes sériées montrent que l'os est symétrique et que l’urêtre s'étend au-dessous de l'axe médian de l'os; la bande fibreuse seule, qui, à gauche, contourne le gland, détermine l’asymétrie de celui-ci. Sulzer (1774), Th. Gilbert (1892) et Tullberg, ont signalé la trifurcation de l'os pénien du hamster, et ce dernier auteur a montré que l'extrémité terminale de chacune de ces branches, ou dentes ossis penis, soulève la muqueuse du gland, figurant à leur niveau trois papilles analogues à celle qui correspond au bout de l’urètre. Par les coupes sériées, on se convainc que l'extrémité distale de l'os pénien émet trois prolongements cartilagineux qui soulèvent la surface du gland et figurent, hors de l'état d'érection, des papilles saillantes. Nous n’avons pas vu les « poils SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 347 fins » dont serait hérissé, selon Cuvier, le gland du hamster. Cuvier seul a bien décrit le gland de la marmotte dont « la pointe terminale est formée uniquement par l’os qu'il renferme » ; mais il a oublié de dire que l’os est limité à cette pointe et ne s'étend pas, comme sur les autres rongeurs, jusqu’à la base du gland. Le hamster et la gerboise ont le gland recouvert d'odontoïdes. Duvernoy (1) a mentionné de plus « les deux cornes, contenues chacune dans un fourreau » qu'on voit sur la face dorsale du gland de la ger- boise. « Cette organisation, conclut-il, rappelle celle du cochon d'Inde. » L'étude microscopique confirme de tous points cetle proposition, car les deux cornes, dites « colossales » par Tullberg, ont la même structure que celles du cobaye (2). Queile est la signification du squelette pénien et de l’armature du gland ? Hors l’état d'érection, les piquants des odontoïdes sont cachés dans les replis cutanés ou les dépressions de la muqueuse. D'autre part, l'os glandaire prête au pénis une rigidité suftisante pour rendre facile son introduction dans les organes génitaux femelles. À mesure que l'érection devient plus complète, les odontoïdes sortent de leurs dépressions ou de leurs gaines et se présentent dès lors comme des pointes faisant saillie et transformant le gland en un organe hérissé de piquants. On sait que les arborisations terminales des nerfs péniens aboutissent aux odontoïdes, de sorte que les impressions et les excita- lions qui prennent naissance à la surface du gland sont multipliées. S'il en résulte une exaltation des sensations génitales chez le mâle, les frottements de cet organe, transformé «en hérisson », contribuent d'autre part à exciter et à exagérer chez la femelle la sensibilité des organes génitaux externes. En un mot, le squelette du gland et les odon- toïdes facilitent mécaniquement la copulation et doivent ainsi, en aug- mentant les sensalions spéciales, dites voluptueuses, contribuer à inciter l’un et l’autre sexe au rapprochement. SUR LE MÉCANISME DE LA ZOMOTHÉRAPIE, par PAUL SALMON. Richet et Héricourt ont démontré l’action curative de la viande crue dans la tuberculose du chien; la substance thérapeutique est contenue, non dans la fibre, mais dans le plasma musculaire ; la cuisson détruit la vertu antituberculeuse de cette albumine. (1) Anatomie comparée de Cuvier, 2e éd., t. VIIL, p. 226. (2) Voir Éd. Retterer, Loc. cit., 23 juillet 1887, p. 497. Biococie. Comptes RENDuS. — 1913. T, LXX V. 9 Fr E 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE S'agit-il d'une sorte d'antitoxine contenue dans la viande crue, ou d'une albumine efficace par fixation sur le système nerveux? Ou bien simplement d'un phénomène de nutrition favorable avec augmentation de résistance de l’animal infecté? Dans une note précédente à la Société de Biologie, nous confirmions les résultats remarquables de l’expé- rience de Richet et Héricourt, et nous insistions sur le relèvement du poids des chiens soumis au suc de viande, augmentation due en parti- culier à la synthèse des graisses. Nous avons repris le même problème sur des lapins tuberculisés (tuberculose bovine de Calmette préparée par Jupille). Au lieu d'utiliser la voie digestive, nous avons injecté Le plasma musculaire dans la veine à la dose journalière de 2 à 5 c.c. Tandis que le suc de viande de bœuf est relativement bien supporté, le suc de cheval est mal toléré, provoquant parfois des accidents Re mortelle. Voici le protocole d’une de nos expériences : Un lapin de 2.240 grammes reçoit dans la veine une émulsion de bacilles tuberculeux bovins. Les 6°, 7°, 8°, 10°, 12€, 13° et 14° jour après l'infection, l'animal recoit des doses croissantes de 2, 3, puis 5 c.c. de suc musculaire de bœuf. Le 19° jour le lapin est sacrifié : fins tubercules disséminés dans le poumon. Dans d’autres cas où le plasma a été injecté plus tardivement, moins préventivement, même échec de nos tentatives d'immunisation. Ces faits, où le suc de viande ne peut empêcher le développement des tubercules chez le lapin, sont à rapprocher de l’inefficacité de la viande crue dans la tuberculose de la poule et dans l'infection tuberculeuse humaine. La guérison du chien par ce procédé constitue une exception très intéressante. (Laboratoire du professeur Melchnikoff.) CULTURE DU VIRUS VACCINAL & IN VITRO ». Note de Marcez BELIN, présentée par G. Moussu. J'ai déposé le 29 novembre 1909, en pli cacheté, à l’Académie des Sciences, un travail sur « la culture du virus vaccinal in vitro ». Les expériences de Fornet ayant tout récemment (1) amené cet expérimen- tateur à employer un milieu semblable à celui qui m’a permis d'obtenir des cultures pures de virus vaccinal, j'ai fait ouvrir ce pli. Ge sont les (1) Congrès international de médecine de Londres. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 349 résultats de ces recherches et ceux obtenus depuis que je vais relater dans cette communication (1). Dans le but d'obtenir des filtrats riches en virus vaccinal, j'ai cherché tout d’abord à obtenir la multiplication de ce virus en mettant à sa disposition des fragments de peau prélevés surdes lapins vivants ; ces éléments cutanés étaient immédiatement placés dans du sérum physiologique sortant de l’étuve et lensemencement était fait avec de la pulpe vaccinale glycérinée ; les tubes _ étaient remis ensuite à l’étuve à 37 degrés. Or, tandis qu’une dilution vaëci- _- nale perd son activité à l’étuve vers la 72° heure, c'est précisément à ce moment que mes dilutions devenaient actives, et tandis que les 1°", 2 et 3° jours elles ne donnaient chez le lapin, après dilutions à 1/2.000, que quel- ques pustules, à partir du 4° jour les pustules devenaient confluentes et cela quelquefois jusqu’au 14° jour. Ces résultats toutefois n'étaient pas absolument constants, sans que j'aie pu encore en déterminer la raison, peut-être y a-t-il une action empêchante de certains germes adventices de la pulpe. Le filtrat obtenu avec une culture de cinq jours, filtrat ayant donné ultérieurement quelques rares papules chez le lapin, fut ensemencé dans différents milieux. Un seul me donna des résultats: ce fut un mélange d'une partie de bouillon peptoné pour deux parties de sérum d'âne, le tout ayant élé chauffé à 58°-60° une heure par jour pendant sept jours. Les tubes furent laissés à 22 degrés, température à laquelle j'eus avec le milieu sérum physiologique-peau de lapin des cultures compa- _ rables à celles obtenues à 37 degrés. La culture de quatre jours, inoculée au lapin, donnait quelques pustules, celle de cinq jours donna lieu à une éruption confluente de pus- tules vaccinales typiques. Un repiquage fail le huitième jour se montra constamment avirulent. Des cultures furent obtenues de la même facon en partant d’autres filtrats également très pauvres en virus vaccinal. La difficulté que j'éprouvais à me procurer de la pulpe dépourvue de _ germes adventices fut une des raisons pour lesquelles j’arrêtai pendant quelque temps ces expériences. Ayant eu récemment l’occasion d'étudier le procédé de Blaxall pour l’épuration de la pulpe vaccinale, j'arrivai à disposer de matériel -actif complètement épuré. J’ensemencçai le 29 juillet dans des ampoules du sérum d'âne ayant été chauffées accidentellement de telle façon que le sérum devint gélatineux, sans cependant avoir perdu sa trunsparénce. Les ensemencements furent faits en surface (l’ampoule ayant été légè- rement agitée après l’ensemencement), par piqüre et en profondeur : en surface, il se produisit peu à peu un trouble assez accusé atteignant une hauteur d’un demi-centimètre ; par piqure, il se forma lentement une (1) Ee détail des expériences paraîtra dans la Revue internationdle de la vaccine. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sorte de voile très Lénu ressemblant à une toile d'araignée, dirigé suivant la ligne d’ensemencement; en profondeur, le développement fut plus lent, il présenta le même aspect en toile d'araignée et il se fit de bas en haut. Dans ces cultures, je n’ai trouvé aucun microbe connu ; mais, par contre, à l’ultra-microscope, j'ai retrouvé «les corpuscules ultra-micro- scopiques, microscopiques, les cellules souches et les flagelles » que j'ai décrits au Congrès de Pathologie comparée (1). Le repiquage de l’une de ces cullures après un séjour d'environ trois mois à l’étuve à 37 degrés, : donne lieu actuellement, à peu de distance de la surface, à un dévelop- pement semblable au premier. Or, il se trouve que ce milieu est précisément l’un de ceux qu'a employés également Fornet avec succès. Conclusion. — La culture du virus vaccinal est réalisable in vitro, dans ces trois milieux en particulier ; je me propose d'étudier le déve- loppement du bouillon-sérum en présence d'un fragment de peau de lapin frais, slérilisé par l’éther. (Laboratoire de bactériologie de l’Institut vaccinal de Tours.) DÉVIATION DE LA LIGNE DE MARCHE APRÈS PASSAGE D'UN OBSTACLE, par MAURICE DUBuISsON. On peut facilement constater ce fait: qu'un léger obstacle, bordure de trottoir, planche posée à terre, change à l'insu du sujet la direction primitive de la marche si celle-ci est oblique par rapport à l'obstacle (2). Cette déviation se fait de telle facon que la direction après passage de l'obstacle se rapproche de la normale au dit obstacle. J'ai tâché de préciser ce fait en dirigeant quelques expériences, fort simples, faites principalement sur les enfants arriérés du service du D' Nageotte à la Salpêtrière. Une planche, épaisse de 7 centimètres, large de 46 centimètres, longue de 4 mètres, est disposée sur le sol dans la cour du service. Une corde, fixée au milieu de la planche, indique la direclion que le sujet doit suivre pour atteindre l'obstacle : la planche. (4) Belin. Morphologie du virus vaccinal. Congrès de Path. comparée, 1912; — Revue internationale de la vaccine, septembre-octobre 1912, (2) On recommande au sujet de marcher droit, en regardant à terre, afin d'éviter la prise inconsciente des points de repère. Ce pe SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 35 On fait marcher ou courir le sujet sur cette direction à inclinaison variable en lui recommandant « d'aller droit ». Un mètre ou deux après le passage de l'obstacle, on lui commande de s'arrêter; une marque, tracée sur le sable, médiane entre la position des talons, permet de calculer l’angle de cette direction nouvelle avec la normale à l'ob- stacle (1). La valeur des déviations qui tendent à rapprocher la direction de . marche vers la normale à l'obstacle augmente avec l'angle d'incidence et est sensiblement constante, à vitesse de marche égale pour le même angle. Voici quelques mesures faites sur la marche de Séné : &, ANGLE D'INCIDENCE : B, ANGLES APRÈS PASSAGE DE L'OPSTACLE : 28° DO RD 5200 22025 01-2008 2322940 LO0S (EE GS le NS TS OS Sol) 2706 269395002830 56° 2980021626 23280%07108 049802263082 0300830237103000280: Il est remarquable que la première série de mesure donne des angles plus constants que dans la seconde et la troisième ; le sujet se fatiguait et son attention se relächait. En faisant varier l'angle d'incidence, il semble qu'on puisse obtenir un rapport intéressant, entre le sinus de celui-ci et le sinus de l'angle que la nouvelle direction fait avec la normale. Voici des nombres obtenus sur deux sujets: nr Sin & es , sin & GUHDE x 8 sin & SÉNÉ2 œ B sin 8 k 31° 330 0,89 24° Bo30 74,5 460 440 1,02 30 130304 2,33 60° 350 1229 31030/ 80 4,51 13° 490 1,40 450307 140307 1,78 810 510 1,28 340 24030/. 2,07 860 550 1,21 60 240 2,11 880 610 1 4 670 260 2,09 800 56030 1,18 < SIN œ à ; L : La constance du rapport sin Ë est loin d'être parfaite, mais les causes d'erreurs énormes en justifient l'imperfection. Erreurs de mesure, erreurs dues aux variations de la vitesse de marche du sujet, etc. Du reste, ce rapport n’est marqué qu à titre d'indication. Très naturellement on peut se demander si ce n’est pas la position du pied sur l'obstacle qui oblige la déviation? On obtient des résultats analogues en faisant enjamber l'obstacle au sujet. Mais on peut fe (1) Je n’insiste pas sur le calcul facile à faire par des formules simples de trigonométrie. 1 32 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE supprimer en opérant ainsi: Une droite est tracée sur le sable, une demi-droite y aboutit obliquement. Cette demi-droite est suivie parle sujet, que l’on arrête au moment où il atteint la droite qu’on lui fait considérer. On lui commande alors de continuer sa direction primitive; celle-ci est toujours déviée vers la normale, comme j'ai pu le constater -sur de nombreux sujets en particulier sur : Four., Sam., Boul. - ‘ Ilest difficile, dans l’état actuel de la question, de donner une expli- cation du fait. Nous ne pouvons que résumer celui-ci en disant que l'obstacle fictif ou réel agit en ramenant, à l'insu du sujet, vers la | normale la ligne de marche et que l'angle de déviation «-B augmente avec x, angle d'incidence. 5 (Travail du service du D' Nageotte à la Salpétrière.) L'INFECTION SPIRILLAIRE CHEZ LES POULES ÉTHYROÏDÉES. POUVOIR VACCINANT DE LEUR SÉRUM, par L. Launoy et M. LÉévy-BRuuL. L'observation de l'hypertrophie d’une glande thyroïde chez une poule | atteinte de spirillose expérimentale nous a conduits à étudier comment les poules éthyroïdées, puis infectées avec le Spirochæta gallinarum, résistaient à cette infection. ; Les observations de M'® Fassin (1) sur la diminution de l’alexine hémolytique et bactéricide après thyroïdectomie, celles de Marbé (2). sur la diminution des pouvoirs opsonique et phagocytaire dans les mêmes conditions, ont contribué à faire admettre que, dans un orga- nisme infecté, la thyroïde participe à l'établissement de l’état d’immu- nité active. Frouin (3) a partiellement confirmé les faits relatifs à la diminution de l’alexine, mais il a vu, d'autre part, que les chiens éthy- roïdés, immunisés contre la toxine iétanique, fournissent un sérum dont … les propriétés antitoxiques sont plutôt supérieures à celles du sérum des animaux normaux pareillement traités. & Par ailleurs, G. Lerda et S. Diez (4) ont conclu que les cobayes thy- À roïdectomisés résistaient aux intoxications (toxines tétanique et diph- : térique, strychnine, caféine), à peu près aussi bien que les cobayes . (4) Mie Fassin. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 avril 4907, p. 647... (2) Marbé. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 juin 1908, p. 1413, et À 26 juin 1909, p. 1073. h | (3) Frouim. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 39 juillet 1910, p. 237. 4) Lerda et S. Diez. R. Accad. di Med. di Torino, XI, 18 mars 1905. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 393 LS normaux. De son côté, Fjeldstad (1) n’a pas trouvé de différence appré- ciable dans le degré d'immunité et dans la rapidité de son développe- ment chez les lapins thyroïdectomisés et les lapins normaux, vaccinés avec le bacille d'Eberth. Nos expériences ont porté sur cinq svilee simplement éthyroïdées, ou éthyroïdées et partiellement paraéthyroïdées. Voici les résultats obtenus : PREMIÈRE SÉRIE. — Poule 1. 9 juin 1913, ablation des deux thyroïdes et d'un groupe parathyroïde à gauche. 13 juin, injection de 0 c.c. 5 de virus, relati- vement atténué. Le 16, très rares spirilles; le 18, plus de spirilles. Signes cliniques habituels; le 20, l'animal est complètement guéri. L’autopsie vérifie l'intervention. Poule IT, témoin. Infection le 43 avec 0 c.c.8 du même virus. Spirilles dans le sang les 16, 17 et 18. Donc, perdant 24 heures de plus que la poule I. DEuxIÈME série. — Poule III, 4 kil. 520 gr. 11 juin, ablation des deux thy- roïdes et du groupe parathyroïdien droit. Infection le 27, avec © c.c. 2 de virus Argas (premier passage). Spirilles les 28, 29 et a Suites normales. Survie. L’autopsie confirme l’ablation glandulaire (2). Poule IV, 1 kil. 700 gr. 21 juin, ablation des deux thyroïdes; le 27, infec- tion avec 0 c.c. 2 de virus Argas. Spirilles du 28 juin au 2 juillet inclus. Survie. L’autopsie confirme l'intervention. Poule V, témoin des deux précédentes. 27 juin, infection avec 0 c.c. 2 du - même virus. Spiriles du 29 juin au 1° juillet inclus. Survie. TROISIÈME SÉRIE. — Poule VI. 26 juin, ablation des deux thyroides et du groupe parathyroïdien gauche. Le 27, injection de 0 c.c. 5 de virus Argas. 4 jours de septicémie. Survie. L’autopsie confirme l’exérèse. Poule VIT, témoin. Infection le 27, avec Q. c.c. 5 de virus Argas. 5 jours de septicémie. Mort le 2 juillet. QUATRIÈME SÉRIE. — Poule VIII. 2 juillet, thyroïidectomie bilatérale. Le 3 juillet, 0 c.c. 5 virus Argas. 3 jours de septicémie. Survie. Poule IX. Normale, simulacre d'opération. Le 14 juillet, 0 c.c.5 virus Argas. Le 16 juillet, rares spirilles; le 17, très nombreux spirilles. Mort dans la soirée. . Ainsi, chez des animaux respectivement infectés de Spirochaeta qalli- narum : À, 4, 6, 16 jours après l’ablation des thyroïdes, avec ou sans parathyroïdectomie partielle, la résistance à l'infection n’a nullement été diminuée. Les 5 poules one ont survécu, 2 témoins sur 4 ont succombé. (1) Fjeldstad. Amer. Journ. of Physiology, vol. XX VI, p. 72, 1910. (2} Nous désignons sous le nom de « virus Argas », le virus obtenu chez une poule infectée au moyen du sang d’un animal auquel la maladie avait été transmise par des Argas spirillosés. Nous devons ce virus à l’obligeance de M. Marchoux ; nous lui adressons nos vifs remerciements. 354 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La recherche du pouvoir immunisant du sérum après infection nous a montré que le sérum des poules éthyroïdées était aussi actif que celui des animaux témoins ayant survécu. Celte étude a été faite sur 8 pous- sins dont le poids variait entre 167 et 190 grammes. Chez trois animaux pesant respectivement 167, 187 et 190 grammes, l'injection intraveineuse — faite 24 heures avant l'infection — de 0 c.c. 5 du sérum de la poule Il (éthyroïdée) a protégé d’une facon absolue contre l'infection avec 0 c. e. 15 de virus Argas conservé 27 jours à la glacière. Chez trois autres poussins de 467, 159 et 18% grammes, l'injection intraveineuse, préventive, de 0 c.c. 5 de sérum de la poule V (non éthyroïdée), a protégé intégralement dans deux cas contre l'infection par le même virus; dans le troisième cas, nous avons eu une septicémie très atténuée qui n'a duré que 24 heures. Les deux autres animaux injectés avec 0 e.c. 5 de sérum physio- logique et 0 c.c. 15 du même virus ont succombé tous deux au bout de 12 à 15 jours après guérison apparente de la spirillose et cachexie consécutive. Conclusions. — Chez les poules adultes, injectées de Spirochæta gallinarum, les glandes thyroïdes ne paraissent jouer aucun rôle essen- tiel dans la résistance de ces animaux à l'infection, ainsi que dans la rapidité et l'intensité de formation des anticorps spirillaires. ({nstitut Pasteur : Laboratoire de Chimie thérapeulique.) CONDITIONS D’APPARITION DE SUCRES RÉDUCTEURS DANS LES MATIÈRES FÉCALES, par DEJUST et CONSTANT. Nous nous sommes proposé d'étudier quelques circonstances provo- … quant l'apparition de sucres réducteurs dans les matières fécales. Comme technique de dosage des sucres réducteurs dans les matières fécales, nous avons utilisé celle indiquée antérieurement par l’un de nous ici même, et exposée en détail dans les Annales de l'Institut Pasteur (juillet 1913). l. — Ingestion de doses massives de sucre réducteur. — Nous n'avons as adopté le glucose comme éri ‘expérience, tant à raison de son pas adopté le gl matériel d'expé e, tant à raison d prix élevé à l’état pur — seul état qui convienne pour de semblables recherches — qu'en raison de sa saveur fade el écœurante, nauséeuse lorsqu'il est ingéré en grande quantité. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 35) a — Nous avons utilisé du miel du Gâtinais. Nous y avons titré exacte- ment les sucres réducteurs (glucose et lévulose). Il en contenait exacte- ment 75,0 p. 100. Technique des expériences. — On faisaitingérer aux sujets — sains au point de vue gastro-intestinal — la quantité de miel indiquée au tableau ci-dessous. Les sujets étaient autorisés à manger simultanément. 50 grammes de pain, destiné à faciliter l'ingestion de pareilles masses sucrées. On leur donnait à boire 500 c.c. d'eau ou de café très léger. En recueillantles selles, on évitait avecle plus grand soin qu’elles ne fussent souillées de quelques gouttes d'urine dont la haute teneur en sucre réducteur aurait complètement faussé l'expérience. Les selles étaient immédiatement traitées suivant la technique indiquée. NOS | HEURE QUANTITÉ HEURE SUCUE RÉDUCTEUR || de | side de d'émission p. 1000 l’expérience.| l'ingestion. miel ingéré. de la selle. dans les fèces Ë 1 | 8 200 gr. 10 heures. | (] 2 8 250 gr. 15 heures. 1 p. 1000 » » » 20 h. 112: 0 3 8 500 gr. 11Wh2472° 0 4 | 8 .-.500 gr. 16 heures. 0 6] $ 500 gr. 20: h.74/2. 0 6 8 500 gr. 14 h:.1/2. 0 7 $ 500 gr. 14 heures. 0 8 | 8 500 gr. 16 heures 2 p. 1000 | (diarrhéique). 1 La plus forte teneur en glucose s’est rencontrée dans un cas de diarrhée très liquide (expérience n° 8). Les autres sujets, dontles selles étaient normales, n'ont point éliminé de ce sucre, sauf le sujet n° 2, dont les selles en renfermaient une très faible proportion, sans être cependant des selles de diarrhée. Mais il faut remarquer qu'entre les diarrhées typiques et les selles normales, on rencontre tous les intermédiaires. IL. — /njection intra-veineuse du glucose. — MM. Enriquez et Gutman ayant injecté à des malades dans un but thérapeutique, des doses élevées de sérum glucosé très hypertonique (300 grammes de glucose par litre), nous en avons profité pour étudier dans ce cas l'élimination fécale du glucose. M. Enriquez, dans le service duquel fut poursuivi le présent travail, a bien voulu nous permettre d'utiliser cette circonstance heureuse pour nous. Nous ne pouvons présenter que 5 cas pour lesquels ce traitement était institué dans un but thérapeutique, car nous ne croyons pas pou- 396. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE voir nous permettre sur l’homme de pareilles interventiors dans un but exclusivement expérimental. Voici nos résultats : N°s QUANTITÉ DE SÉRUM HEURE HEURE D'ÉMISSION GLUGOSE de l'exp. glucosé-à 300 p. 1000. [de l'injection. de la selle. p- 1000. 300 11 heures. 16 heure. 500 11 heures. 16 heures. 500 11h. 1/4. 15 heures. 500 11 heures. 23 heures. (Selle diarrhéique). 500 \1#h554192; 14 h..1/2 2,6 p. 4000 (Selle diarrhéique). | 1 D a D] _4 Cr Aucun des sujets dont les selles n'étaient pas diarrhéiques n'a éliminé de glucose par ses matières fécales. Ceci est tout à fait conforme avec les données classiques ainsi que la présence du glucose dans les selles diarrhéiques du malade n° 5. à Mais on pourrait être surpris de l'absence de ce sucre dans les selles également diarrhéiques du sujet n° 4. Celte apparente contradiction cesse si l’on veut bien remarquer combien de temps après l'injection ces deux malades ont émis leurs selles. Alors que dans le cas n° 5, la selle fut émise trois heures après le début de l'injection, dans le cas 4 la défécation n'eut lieu que douze heures après l'injection. Or l'examen de l'élimination urinaire qui fut faite par nous, dans un nombre important de cas d’injections hyper- toniques de glucose, a montré que l'élimination urinaire de ce sucre cesse environ huit heures après l'injection. Au moment où la selle fut émise par le sujet n° 4, il n'était plus en état d'hyperglycémie et n'avait donc aucune raison pour éliminer du glucose. Nos résultats sont tout à fait conformes à ceux de Richet fils (4). Nous croyons pouvoir conclure aussi bien desexpériences faites par ingestion que de celles faites par injection que l'élimination fécale du glucose se produit seulement sous l'influence simultanée de la diarrhée et de l’'hyperglycémie. (1) Étude expérimentale et clinique des entériles. Thèse de médecine, Paris, 1912. | SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 351 LES RÉACTIONS CELLULAIRES DANS LA SARCOSPORIDIOSE CUTANÉE. Note de Ch. BESNOIT et V. RoBin, présentée par F. MESNIL. Nous avons étudié, il y a quelque temps, une maladie cutanée nou- velle des bovins due à la pullulation, dans l'épaisseur du derme, d'une forme parasitaire non encore décrite (1). Dans ce premier travail, nous avions surtout cherché à définir les caractéristiques morphologiques du parasite; nous avions pu ainsi le classer provisoirement dans le groupe des Sarcosporidies en attendant que sa place soit mieux précisée. Depuis cette époque, nous nous sommes attachés à étudier les réac- tions cellulaires des tissus parasités. Nous avions déjà signalé, sans y insister d’ailleurs, une infiltration leucocytaire au voisinage de certains parasites et un contraste frappant entre l’exubérance de la pullulation parasitaire et la discrétion de la réaction de défense. Nos études plus récentes, poursuivies aux divers stades de la maladie, nous ont montré que, par endroits, l’afflux leucocytaire est extrêmement abondant et aboutit à la constitution de nodules inflammatoires dont l'aspect varie, d’ailleurs, suivant les points examinés et l'ancienneté du processus. La formation nodulaire type s’amorce soit autour d’une sarcosporidie isolée, soit, plus souvent, autour d’un groupe de parasites (fig. 1). Après complet développement du nodule, sa structure rappelle celle du folli- cule tuberculeux : à la périphérie, une couche plus ou moins épaisse de cellules rondes à gros noyaux, fortement tassées les unes contre les autres; au centre, une ou plusieurs rangées de gros mononucléaires allongés perpendieulairement à la surface du parasite et disposés côte à côte en couronne rayonnante autour de celui-ci. Leur protoplasma, étiré en pseudopode, se dirige vers la sarcosporidie, dont la membrane externe est parfois déjà intéressée, tandis que le noyau, moins mobile, reste à la périphérie, dans la partie élargie de la cellule. Certains de ces éléments subissent la transformation épithélioïde ; d’autres fusionnent leur protoplasma et donnent naissance à de nom- breuses cellules géantes. La formation des cellules géantes par coales- cence est ici particulièrement évidente, et nous nous proposons de revenir sur ce point dans une note ultérieure. Pendant longtemps le parasite reste intact. Toutefois, les troubles nutrilifs ou toxiques résultant de l'action leucocytaire peuvent en entrainer la mort prématurée. Dans certains nodules, en effet, malgré l'intégrité de la membrane d’enveloppe, les spores forment un bloc homogène, sans apparence de structure et sans électivité colorante. (4) Besnoït et Robin. Sarcosporidiose cutanée chez une vache. Revue vétéri- naire, 1% novembre 1912, p. 649, 358 SOCIÉTE DE BIOLOGIE Quelquefois la paroi kystique du parasite oppose une barrière défini- tivement infranchissable aux éléments agresseurs et à leurs produits de sécrélion. L'évolution du tubercule vers la sclérose entraine alors une compression de la sarcosporidie, qui apparaît déformée, aplatie, mais encore vivante. Généralement les leucocytes arrivent à franchir la double membrane d'enveloppe; ils pénètrent à l'intérieur de l’utricule et on assiste à la disparition progressive des corps falciformes. Lorsque les spores ont été Fi. 1. Tubercule pleuriparasitaire avec ébauche d’une couronne de cellules géantes. (Phot. Ch. Morel.) ainsi entièrement phagocytées, le tubercule est souvent édifié au sein même du sac parasitaire, qui est alors rempli de mononucléaires, de cellules épithélioïdes et de cellules géantes. Parmi ces éléments ainsi immigrés, quelques-uns succombent au cours de la lutte, dégénèrent rapidement et ne subsistent que sous forme de granulations amorphes, mal colorables. Le plus grand nombre résiste, s'immobilise, et le tuber- cule se transforme en foyer de sclérose (fig. 2). Tandis que la mince membrane interne du parasite est détruite de bonne heure, parfois même avant l'invasion leucocytaire, la cuticule persiste longtemps: elle finit cependant par disparaître dans les vieux ilots scléreux, où la présence antérieure d’un parasite n’est plus décelée que par la disposition pelotonnée des éléments conjonctifs adultes. hé SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 399 A cette période et dans ces points, le processus peut être considéré comme terminé. La guérison locale se traduit cliniquement par des plaques cicatricielles irrégulières, étoilées, blanchâtres et nettement en dépression ; à leur niveau, les parasites sont presque introuvables ; ceux qui ont persisté sont très petits et comme étouffés par la sclérose. Ajoutons que les nodules types peuvent se constituer soit à l'inté- rieur, soit à l'extérieur du parasite, et, dans quelques cas aussi, à la fois à l’intérieur et à l'extérieur. Fic. 2. Parasite phagocyté en voie de transformation scléreuse. (Phot. Ch. Morel.) r 2 Aux stades moins avancés, les nodules, d'autant moins caractéris- tiques qu'ils sont plus jeunes, sont souvent à peine ébauchés; ils ne comprennent parfois qu’un simple amas leucocytaire qui peut alors occuper les situations les plus inattendues. Certains parasites ont pénétré, sans doute par effraction, dans les vaisseaux, déterminant au voisinage un afflux leucocytaire insignifiant; d'autres se sont logés à l’intérieur des troncs nerveux, provoquant, à la surface du névri- lemme et dans le point correspondant, la formation d'un amas plus ou moins volumineux de cellules rondes. En somme, la réaction nodulaire de la sarcosporidiose cutanée est un processus général de défense analogue à celui que l’on retrouve dans différentes autres maladies parasilaires. Il rappelle notamment, avec 360 es SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - quelques légères différences, les lésions cutanées pseudo-tuberculeuses, dues à Demodex folliculorum, signalées autrefois par Laulanié dans la gale démodécique du chien (1). Abstraction faite des cellules géantes, il mérite aussi d'être rapproché des nodules inflammatoires décrits par Le même auteur dans la sarcosporidiose musculaire du pore (2). (Ecole vétérinaire de Toulouse.) L'EXTIRPATION DE LA MASSE UIBERNANTE, par HENRI VIGNES. Sous le nom de masse hibernante, je désignerai la masse brune inter- scapulaire déjà décrite par nombre d'auteurs sous le nom de glande hibernante ou hibernale. On sait qu'on rêtrouve cette masse, non seule- ment chez les hibernants, mais encore chez des animaux non hiber- nants, teis que le rat et la souris : j'ajouterai que chez eux elle existe en quantité notable, puisque je lui ai trouvé un poids de 2 gr. 10 chez un rat blanc de 330 grammes en aoûl, et de 7 grammes chez dix-neuf rats d'égouts pesant ensemble 2.100 grammes en novembre. Chez eux, il n’y a pas de variations de poids saisonnières, à l'inverse de ce qui se passe chez la marmotte et le hérisson. J'ai étudié la masse depuis deux ans sur plus de deux cents individus appartenant à treize espèces, et je l'ai trouvée notamment chez le sper- mophile, le campagnol, la taupe et dans certains cas chez Le cobaye. On l'a signalée chez l’ ob: humain (Shinkiski Hataï). Cet organe a jusqu'ici été considéré comme une simple réserve nutri- tive. J'ai été amené, étant donnée l'abondance du tissu adipeux banal chez les hibernants que j'ai observés, à me demander si ce tissu brun, de structure bien spéciale, ne jouait pas un rôle plus actif et en particulier s'il n’était pas un régulateur de certaines fonctions, principalement au cours de l’hibernation. : La masse est composée en grande partie d'une substance soluble dans le chloroforme et l’éther, insoluble dans l’acétone, voisine des lécithines et que mon ami Béchamp a reconnu être une jécorine: L'extirpation complète de la masse (hibernectomie) est impossible chez le hérisson parce qu’elle exige de très grands délabremients. Chez .. (4) Laulanié. Revue vétérinaire, 1885, p. 1, et Comptes rendus de la Soe. de Biologie, 3 décembre 1884. (2) Laulanié. Revue vétérinaire, 1884, p. 57. 01 le rat blanc et la souris, c'est une opération relativement facile, à condi- tion de ne pas employer danesthésie, de faire très rapidement l’hémo- stase d'une grosse veine médiane qui s'enfonce entre les muscles des goutlières et enfin de réchauffer les opérés. La plupart des rats survivent à l'opération, mais leur poids baisse, ils ne mangent pas, leur poil devient terne, ils présentent une émaciation extrème et meurent. Une moitié meurt rapidement : un rat blanc de 191 grammes, opéré le 17 avril 1913, pèse 155 grammes le 24, 127 le 93, et meurt le 24. Un autre de330 grammes, opéré le 26 août, pèse 275 grammes le 28,255 le 29, 210 le 30, 208 le 1" septembre, et meurt le 2. L’autre moitié meurt _ moins rapidement en trois semaines ou un mois. Deux seulement ont survécu plus longtemps; 11 octobre au 15 janvier, 5 octobre au 19 février. Par contre, chez les souris, l'opération plus difficile à cause de l’'hémostase donne des survies indéfinies après une perte de poids sou- vent très inarquée. Les souris opérées et rétablies ont aussi bien supporté le séjour à la glacière à 2 degrés que les témoins. Des résultats obtenus chez les rats, je erois pouvoir conclure que la masse hibernante ne saurait être considérée simplement comme une réserve nutritive et que son rôle physiologique est au contraire impor- tant, puisque sa suppression chez certains animaux, pourtant non hiber- nants, entraine constamment leur mort. (Travail du laboratoire du D' Salimbeni à l'Institut Pasteur.) ACTION PHYSIOLOGIQUE, EN PARTICULIER SUR LA CROISSANCE D'UN LIPOÏDE (IIBa) EXTRAIT DE LA THYROÏDE, par HENRI IScovEsco. J'ai isolé de K thyroïde parmi un grand nombre de lipoïdes très difté- rents les uns des autres, quant à leur constitution chimique et à leurs propriétés physiologiques, un lipoïde dont j'ai déjà étudié quelques- unes des propriétés physiologiques (1) et dont j'ai indiqué la prépa- ration (2). Je rappelle que l'indication IIBa signifie qu'ils’agit du lipoïde soluble dans l’éther de pétrole, de la portion insoluble dans l’acétone du groupe obtenu par extraction éthérée. (1) Bulletin et Mémoires de la Soc. médicale des Hôpitaux de Paris, 20 décembre 1912, et Académie des Sciences, 20 novembre 1912. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1912, I, p. 818. 362 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'ai montré que ce lipoïde, injecté à des animaux à la dose de 1 à 2 cenligrammes par kilo d'animal et par jour, provoquait à la longue (au bout de deux mois) une hypertrophie de la thyroïde et du cœur, de la tachycardie et une véritable exophtalmie. Ce lipoïde thyroïdien a, en outre, la propriété d’exciter différentes glandes à sécrétion interne. Je donne ci-dessous un tableau comparatif. Les poids des organes sont exprimés en chiffres donnant le poids en grammes de chaque organe par kilo de lapin. Tous les animaux pesaient, au moment où ils furent sacrifiés, à peu près le même poids, entre 2.715 et 2.820 grammes. Les chiffres donnés sont les moyennes arithmétiques : ANIMAUX CAPSULES | CŒUR FOIE OVAIRE RATE REIN [TESTIQULES| THYROIDE | UTÉRUS Témoins mâles. -| 0,086 2,65 34 » 0,36 } 5,70 |. 1,90:1 10,060 » Traités mâles. . | 0,162! 2,90 32 » 0,82 | 7,20 | 2,40 | 0,110 » AR OR EE AP PRE ee Témoins femelles.| 0,136| 2,69 36 0,090!.0,48 | G.4 » 0.076! 1,28 Traités femelles | 0,221| 3,55 31 | 0,190! 0,89 | 6,35 » 0,190! 2,80 On voit que le lipoïde thyroïdien (IIBa) excite fortement les capsules surrénales, les ovaires et l'utérus chez la femelle, les testicules chez les mäles. Il excite le cœur, plus chez les femelles que chez les mäles. Il excite légèrement la rate, n’excite les reins que chez les mâles, excite fortement le thyroïde, plus chez les femelles que chez les mâles. Voici donc une sécrétion intense qui à une action légèrement diffé- rente suivant le sexe de l’animal chez lequel on l’emploie. J'ai étudié aussi son action sur la croissance des animaux. Je l'ai fait sur trois groupes d'animaux différents. GROUPE À. — 5 lapins âgés de quarante-cinq jours reçoivent tous les jours, sous forme d'injection hypodermique, 1 centigramme de lipoïde thyroïdien IIBa. POIDS 10° 20: initial. | jour. | jour. Témoins”! , 1,4% 0, . 459) 4910 34300,1 1400 Animaux injeclés. Les animaux soignés ont une courbe de poids beaucoup plus régu- lière que les témoins. Le lipoïde thyroïdien agit comme un véritable SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 363 régulateur de la croissance et comme un activateur, car les animaux témoins gagnent en soixante jours 57 p. 100 de leur poids initial et les animaux traités seulement 53 p. 100. Groupe If. — Comprenait des animaux âgés de quatre mois et demi. Ce lot était composé de 3 témoins et 5 animaux traités comme ceux du groupe précédent. L'expérience a duré cent trente jours. -: La moyenne des poids initiaux des témoins était de 2.170 grammes et celle des animaux traités de 1.900 grarnmes. J'ai pu constater ici une régularisation remarquable de la courbe de croissance. Chez les témoins, elle est absolument irrégulière. Chez les animaux-traités, l'ascension se fait rapidement en ligne droite jusqu’au soixante-dixième jour. À partir de ce jour jusqu'à la fin, on à une nouvelle ligne droite beaucoup plus lente. Dans ce groupe, il s'agit surtout d’une régularisation, car les animaux lémoins ont gagné en tout 29 p. 100 de leur poids initial-et les animaux traités 35,7 p. 100, ces derniers pesant un peu moins que les témoins au début de lexpé- rience. L'aclion activante du lipoïde sur la croissance est donc soute- nable, mais insuffisamment démontrée. GROUPE IIF. — Auimaux âgés de quatorze mois. Dans ce groupe, com- posé de 3 témoins pesant en moyenne 4.070 grammes et de 5 animaux lraités pesant en moyenne 4.250 grammes, les témoins ont gagné dans les soixante jours qu'a duré l'expérience 2,2 p. 400 de leur poids initial et tous les animaux traités ont perdu 4 p. 100 de leur poids initial. Le lipoïde thyroïdien (IIBa) régularise donc l'augmentation du poids et la croissance chez les animaux jeunes et en voie de croissance et, au contraire, diminue le poids chez les adultes. (Travail du laboraloire de physiologie de la Sorbonne.) SUR L'EMPLOI DES MEMBRANES EN COLLODION, TRÈS PERMÉABLES, DANS LES RECHERCHES BIOLOGIQUES. Note de L. Micuez, présentée par C. DELEZENNE. On à appelé ultra-filtration la méthode qui consiste à séparer des milieux hétérogènes les particules excessivement fines qui traversent les filtres en papier, et même ceux en porcelaine. Dans ce but, on s’est servi jusqu'ici de membranes en collodion, à texture très serrée, donnant par conséquent un débit très faible. I nous a paru intéressant, à M. Malfitano et à moi, de préparer de ces membranes à pores plus larges, dont le débit serait plus considé- rable, et qui ne retiendraient pas les particules très petites. Pareilles BioLoGie. Comptes RENDUS. — 1913, T. LXXV. 25 364 “ __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE membranes pourraient être employées dans les recherches biologiques et particulièrement bactériologiques, lorsqu'on se propose, comme il arrive souvent, de séparer des cellules ou des microorganismes d'un milieu, sans priver celui-ci des diastases ou des toxines qu'il contient. J'ai réussi à préparer de pareilles membranes. Elles sont en forme de sacs de 11 ou 6 millimètres de diamètre et de 180 ou 40 millimètres de Titiltiuil &æ ©. (Br A Lil LE Poulenc FLE longueur. Elles résistent à une pression intérieure respectivement de 20 et 30 centimètres de mercure. Leur débit-heure est, pour l'eau à la température ordinaire, de 8 à 10 c.c. par centimètre carré de surface filtrante, sous une pression équivalente à 10 centimètres de mercure. Pour préparer ces membranes, j'ai employé du collodion obtenu en dissolvant dans un mélange à parties égales d'éther à 66 degrés et d'acide acétique cristallisable, 2 gr. 5 p. 100 de coton azotique. La ni- trification et les manipulations successives du coton employé néces- sitent des soins dont les détails ne trouveraient pas leur place ici. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 11 509 Ces membranes s'adaptent sur les appareils représentés parles figures ci-contre. En A,un ballon-filtre stérilisable à l’autoclave; en B, un dispositif où, la partie filtrante étant seule stérilisée dans la vapeur, on évite les modifications de concentration des liquides. - Il fallait démontrer que les toxines ne sont pasretenues par ces mem- branes. C’est ce que j'ai pu établir grâce à l'obligeance de M. Césari, qui a essayé sur les animaux l’action de diverses toxines ou venins que _ j'avais filtrés, d’une part, sur bougies Berkefeld, très perméables (type V), et, d'autre part, sur les membranes décrites ici. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant : MORT DES ANIMAUX INJECTÉS |E VOLUME | ANIMAL avec liquide filtré sur ; VOIE | TOXINES FILTRÉES de filtrat | xexpe- AT RE || injecté. riencen. | dinjécHton. | Bougies Membranes. Bérkefeld: Al Tétanique . . .|Cobaye.|Intramus.|En 1 jour. [Eu — En ‘#1-j:1/2:|En — En 6 jours.|En Sous-cuta.| En 1 j.1/2.|En — En 3 jours.|En 2 j.1/2.} — Eschare Eschare. Intravein.|En 3 min. [En 7 min. — En min. |En 16 min. |f — En min. [En 6 min. | — En min. [En 7 min. || Sous-cuta,|En jour. [En 1 jour. | 1 Diphtérique . Staphylococcique Du B. Chauvæi . C.C CC: C. C. CC: GC: C:,.C: C. C. C. C. CC. C.C. CCE RiCInER Se 2e Venin de Crotalus ada- mantus . Intravein. in. [En min. ï /4.| En he min. | Venin de Cobra. . À b.3/1.| O6 OO © 8600 0Q On voit que les liquides filtrés sur ces membranes possèdent la même activité que ceux filtrés sur bougies. Les ensemencements de ces liquides sont toujours restés stériles. Je dirai enfin quels sont les avantages qu'offre l'emploi de ces mem- branes : 4° Possibilité de filtrer, sans perte, des petites quantités de liquides (moins de‘Lc:c.); 2% Facilité de recueillir sans altération le résidu de la filtration ; 3° Ces membranes permettent, grâce à leur transparence, de voir ce qui se passe perdant la filtration, et d'examiner ensuile au microscope les résidus reslés adhérents. (Travail fail au laboratoire de M. G. Malfitano et de M. M. Nicolle, à l’Institut Pasteur de Paris.) 366 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE ÉVOLUTION COMPARÉE DE LA TENSION ARTÉRIELLE ET DE LA CONSTANTE D'AMBARD CHEZ LES NÉPHRO-SCLÉREUX, par CHARLES et NoEz FIESSINGER. Ayant pratiqué une série de 40 constantes d’Ambard au cours de la néphrite atrophique lente, nous avons été frappés de l'existence de deux séries de cas : dans les uns (peu fréquents, 6 sur 40), la constante est normale; dans les autres (34), la constante est élevée. Dans les premiers, il s’agit cependant de néphro-scléreux, comme permet de l’affirmer l’exis- tence de trace d'albumine, d'hypertension artérielle et de bruit de galop” léger, disparaissant par le repos. Seulement, les accidents sont de dates” récentes. Dans les seconds, les signes sont au complet, les petits œdè- mes apparaissent et la dyspnée devient intense. Il s’agit alors de ma- lades à une période plus éloignée du début de leur affection. L’élévation de la constante peut atteindre 6,20 el plus au lieu de 0,07. Cette éléva- lion s'accentue encore à la période terminale quand apparaissent ies signes asystoliques. Si, d'autre part, on étudie l’évolution de la tension artérielle maxima et minima, on observe à la première période une ten- sion maxima à 24-26, une tension minima à 11 ou 42, à la deuxième période la tension maxima s’abaisse à 20-21 ou au-dessous, etla minima « monte à 13-14. L'étude des observations cliniques nous fait considérer la période hypertensive du début comme une période de défense com- pensatrice. L'hypertension artérielle apparaît comme une réaction salu- laire cherchant à augmenter l’excrétion d’un rein déjà imperméable. Le résultat de cette hypertension aboutit sans doute à une excrétion plus massive d’urée urinaire, et ce fait explique que, malgré l’existence de signes déjà certains de néphrites, la constante uréo-sécrétoire puisse être normale ou presque normale. Aussi nous nous sommes demandé si dans ces cas on ne pourrait pas calculer la constante pour une ten- sion moyenne de 12. En tout cas, on doit tenir compte de l'hyperten- sion artérielle quand une constante d'Ambard est normale, et recher- cher les petits signes du début de la néphro-sclérose, L'hypertension peut, en effet, être une réaction contre une atleinte rénale au début, encore latente si on interroge la constante d'Ambard. Sur LES « NÉMaTocySTES » DE Polykrikos Et DE Campanella, par Ë. FAURÉ-FREMIET. On sait, depuis les observations de Bütschli, qu'un Dinoflagellate, le Polykrikos, possède dans son cytoplasma des éléments particuliers, plus compliqués que des trychocysles, et comparables dans une certaine mesure aux némalocystes des Hydraires et des Actinies. SÉANCE BU 8 NOVEMBRE 367 À J'ai repris leur étude, ayant rencontré cet été, dans le plankton de la baie du Croisic, un très grand nombre de Polykrihos,.et j'ai constaté que le cytoplasma de ce microorganisme renferme à la fois des trichocystes _vrais, et des nématocystes. - Trichocystes. — Les trichocystes de Polykrikos sont des bâtonnets réfringents, courts, très nombreux dans toute la région périphérique du corps de ce Protozoaire. L’acide osmique permet de les fixer sans les _ faire éclater; ils sont fortement colorables par le bleu de méthylène _ et l'azur, et apparaissent très nettement, lorsque, après l’action de ces substances, on différencie par l'acide acétique. Ces trichocystes explosent très facilementet le Polykrikos apparait alors entouré de longs filaments _flexueux et ondulés. Nématocystes. — Les nématocystes, que l’on rencontre sans excep- tion au nombre de 40 à 15, chez tous les individus, sont de petits corps ovoïdes allongés présentant une extrémité aiguë (postérieure), el une autre obtuse (antérieure). Ils sont constilués par une sorte de capsule réfringente, rigide, insoluble dans la soude et la potasse ; cette capsule - est surmontée à l'extrémité antérieure par une petite collerette. Elle renferme à l'intérieur, vers l'extrémité postérieure, une sorte de papille réfringente dont la partie apicale porte un bâtonnet colorable auquel fait suite un long filament bien visible #n vivo et roulé en une spirale serrée qui occupe tout le reste de la capsule. Au moment de l'explosion qui se produit sous l’action d'un certain nombre d'agents chimiques, tels que le sérum iodé par exemple, l'extré- milé postérieure de la capsule se déchire, la papille se renverse en dehors et le filament se déroule brusquement. Formation des némalocystes. — La formation intracytoplasmique des nématocyste me semble se faire de la manière suivante : de petites vacuoles à contenu réfringent et fortement colorables par l'acide picrique apparaissent tout d’abord dans le cytoplasma ; puis ces globules s'allongent et montrent à l'une de leurs extrémités un point colorable par les couleurs d’aniline. Ils se transforment en un bâtonnet court et trapu, qui ne se distingue des trichocystes que par sa très faible affinité pour l’azur et le bleu de méthylène. Ce bâtonnet s'élargit peu à peu, mais sa substance reste réfringente et homogène. Il s’accroil ensuite, et l’on voit se différencier à son intérieur un espace clair qui occupe la place de la future papille et une masse colorable par l’azur, striée, qui n’est autre que le filament dont on distingue encore à peine la structure _ in vivo. On trouve toujours de telles formes rudimentaires de némato- eystes dans le cytoplasma du Polykrikos en nombre à peu près égal à = celui de nématocystes parfaits, et on peut les considérer comme des nématocystes de réserve. Dans certains cas, en effet, on peut voir toutes les transitions entre ces deux formes. Conclusions. — Il ressort de ces faits ainsi résumés brièvement que ROMEO où | PO Mt LA 368 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les nématocystes du Polykrikos sont bien des différenciations cytoplas- niques propres à cet organisme, et comme pendant la formation ils présentent à un eerlain stade le même aspect que les trichocystes, on peut se demander s'ils ne représentent pas un degré de complication plus considérable de ces éléments et si l'origine des uns et des autres n'est point la même. ENS L'PAETE Nématocystes de Campanella. — Campanella umbellaria estune grande Vorlicellide assez commune dans les eaux douces et dans le cytoplasma de laquelle quelques auteurs ont décrit des nématocystes assez sembla- bles àceux du Polykrikos et groupés deux à deux. Cependant ces élé- ments n'existent pas toujours; Schrüder, qui a soigneusement étudié cet Infusoire, ne les a jamais vus; moi-même, bien qu'ayant observé sou- vent Campanella, je n’ai trouvé qu'une seule fois des individus porteurs de ces nématocystes, et je n'ai pu étudier complètement la structure de ces éléments. Cependant, il m'a semblé que les némalocystes de cette Vorticellide diffèrentde ceux de Polykrikos non seulement par leur incons- tance, mais encore par leur structure ; en effet, la plus grande partie du némalocyste de Campanella serait constituée par une masse colorable. persistant même après la sortie du filament, et celui-ci serait pelo- tonné dans une vacuole située à l’une des extrémités de l'élément. Cette structure avait fait penser à Chatton que ces prétendus nématocystes étaient peut-être une Microsporidie parasite de l'Infusoire. Nous avons vainement cherché depuis des C'ampanella à nématocystes qui puissent nous permettre de vérifier cette hypothèse. J'ai tenu néanmoins à la citer ici, parce que les nématocystes de Campanella ressemblent, à première vue, à ceux du Polykrikos, lesquels me semblent bien n'avoir aucun rapport avec un parasite, et représenteraient seulement une dif- férenciation cytoplasmique analogue aux trichocystes, mais beaucoup plus complexe. É à ERRATA Note DE R. LEGENDRE. T. LXXV, p. 247, 14e ligne, au lieu de : la solution isotonique de NH“CI:.; lire : la solution équimoléculaire de NH#CI. NOTE DE L.-G. SEURAT. T. LXXV, p. 326. Rétablir la note de la façon suivante : « Jullelin de la Société d'Histoire nalurelle de l'Afrique du Nord, 1913, n° 6, p. 127. Le nom de Maupasella ayant été donné par Cépède à un infusoire, nous adoptons pour notre forme celui de AMaupasina ». 369 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG SÉANCE DU 27: OCTOBRE 1-9+3 SOMMAIRE BELonovsky (G.-D.) : Sur la pro- (Deuxième communication) . . . .. 373 longation de la vitalité du bacille Ivaxov (E.) : Sur la fécondité de DulsaTe ee nee lois 374 | Bison bonasus X Bos taurus (Bona- Ivaxov (E.) : Expériences sur la sotauroides):.=:. .. PTS Re 316 fécondation artificielle des oiseaux SOROKINA-AGAFONOWA (Mme) : Sur (Première communication). . . . . . 311 | les modifications du système péri- Ivaxov (E.) : Expériences sur la phérique nerveux chez les insectes, fécondation artificielle des oiseaux durant la métamorphose. . . . ... 369 Présidence de M. Kholodkovsky. SUR LES MODIFICATIONS DU SYSTÈME PÉRIPHÉRIQUE NERVEUX CHEZ LES INSECTES, DURANT LA MÉTAMORPHOSE, par M"° SOROKINA-AGAFONOWA. I. — Nous avons étudié le développement des pattes des nymphes Tenebrio molilor L. pendant toute la durée de ia métamorphose. Nous avons employé, comme colorant, le bleu de méthylène, d’après la méthode de Dogel. IT. — Réservant pour plus tard l'étude de l’origine des éléments nerveux dans les pattes, nous commencerons la deseription à partir des premières heures de la nymphose. La patte représente un sac oblong où les articulations sont faiblement ébauchées. L'analyse histologique faite sur les coupes (liquide de Zenker) montre que l'hypoderme, renfermant le sac, est composé d'une seule couche et rempli d’un contenu liquide amorphe (albumineux) dans 370 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG lequel nagent la trachée et le tronc nerveux avec leurs embranchements respectifs. Dans le fémur, la museulature est déjà nettement ébauchée ; dans le tibia, au même degré de développement, quelques cellules sphériques multinucléaires commencent à apparaître, ce sont des myoblastes, ainsi qu'on le verra plus loin. III. — Le tronc nerveux, dont il vient d’être fait mention, s'étend à travers toute la patte et est muni d’une quantité déterminée de colla- téraux aboutissant à l'hypoderme et se terminant par des cellules bipo- laires. La constance de cet aspect et le nombre toujours égal de cellules dans de très nombreuses préparations prouve que la distribution des collatéraux est toujours uniforme, et aussiquela quantité descollatéraux et des cellules à la période du développement en question est insignifiante. | Si nous comparons le dit aspect avec celui de préparations exécutées de la même façon au cours des dernières périodes de la nymphose et où toutes les parties de la patte sont parsemées de centaines de cellules bipolaires réunies avec des filaments de chitine, la question suivante se pose : de quelle manière a lieu l'augmentation du nombre des éléments nerveux ? D'aprèsnos préparations, il nous parait fort probable qu'ils proviennent d'une multiplication très intensive de cellules bipolaires préexistantes en effet, à une période déterminée de développement, on ne trouve, au lieu de cellules mononucléaires que des cellules multinucléaires situées sur les mêmes collatéraux. Chaque cellule multinucléaire se divise en un nombre de cellules bipolaires correspondant au nombre de noyaux, et le tout forme une petite grappe. Plus tard, à la suite de la pousse de leurs tiges, les cel- lules nouvellement formées s'étendent el viennentse fixer définitivement à la base des filaments de chitine. De cette façon, l'union entre les cel- lules nerveuses et les organes récepteurs n’est pas primaire, mais secondaire. IV. — En ce qui concerne le développement du tronc moteur dans le tibia et son union au système musculaire, nous nous bornerons aux observations suivantes : Les jeunes myoblastes s'approchent du tronc moteur et forment une chaine irrégulière. Avee leurs prolongements multiples, ils produisent l'impression de cellules amiboïdes, et nous avons pu constater plusieurs fois la liaison de quelques prolongements avec de minces fils partant du troncnerveux ; ces fils présentent souvent une bifurcation Les myoblasles se transforment ultérieurement en de longues bandes à noyaux périphériques el présentent des striations transversales. Par conséquent, ici aussi on ne peut interpréter cet aspect que dans le k S SÉANCE DU 27 OCTOBRE O1 , 0 , \ sens d'une union secondaire entre les nerfs et les muscles, tout en cons- tatant que, selon les apparences, le rôle actif appartient aux musclés. (Laboratoire du professeur Gurvoilch, à l'Université des femmes, à Saint-Pétersbourg.) | EXPÉRIENCES SUR LA FÉCONDATION ARTIFICIELLE DES OIS&AUX (Première communication), par E. Ivanov. Mes premières expériences sur la fécondation artificielle des oiseaux remontent à l'année 1902. Les circonstances ne m'ont permis d'aborder de nouveau ce problème et de continuer mes expériences que pendant les étés de 1912 et 1913. Je me suis servi, dans mes expériences, de poules et de faisans. Les poules et les coqs appartenaient aux races mélangées; quant aux faisans, ils étaient des races caucasienne et oreillard (ouchastaïa), du pare z00- logique appartenant à M. Faltz-Fein (1). Le but que je poursuivais dans mes expériences était d'arriver à une technique plus parfaite de Ia fécondation artificielle des oiseaux et de l’appliquer ensuite en vue d'obtenir des poussins vivants et des hybrides de la poule et du faisan. La technique est la suivante : on tue le coq et on ouvre ensuite le cloaque et La cavité péritonéale par une incision médiane du ventre. Le rectum est coupé à sa base aux ciseaux et l'intestin est enlevé de la cavité péritonéale. Le cloaque est soigneusement nettoyé pour éliminer _ les excreta. On tire le sperme des parties terminales des canaux sémini- fères qui s'ouvrent aux deux côtés du cloaque. Si les expériences se font à la période de pleine maturité sexuelle des oiseaux (le printemps pour les formes sauvages, le printemps et l'été pour les formes domes- tiques), les glandes sexuelles et leurs canaux sont très développés et gonflés de la masse des spermatozoïdes qui les remplit. Il suflit alors de presser légèrement la partie terminale gonflée du canal sécréteur pour recueillir une curette d’une masse épaisse de spermatozoïdes. Pour l'injection, on procède de la manière suivante : l’aide tient Ja poule entre les genoux, la tête en bas, le ventre vers lui; à l’aide des - doigts, ce dernier ouvre le cloaque de la poule en ayant soin de ne pas _ écorcher la muqueuse; il faut ouvrir le cloaque de telle manière que _ (4) Je saisis l’occasion pour remercier M. Faltz-Fein de faisans qu’il a mis à - ma disposition. 212) RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG l'on puisse voir, dans la profondeur, les ouvertures du rectum et de l'oviducte. Dans la position de la poule, comme elle est indiquée plus haut, la partie terminale de l’oviducte (col de l'utérus) se trouve dans le cloaque à droite de l’ouverture anale. Le sperme, examiné préalablement au microscope au point de vue de la mobilité des spermatozoïdes, est placé au niveau et à une certaine profondeur du col de l'utérus à l’aide de la curette. On peut aussi intro- duire le sperme à l’aide d’une seringue munie d'une petite canule. On introduit une à deux gouttes de sperme. Après l'introduction du sperme, la poule est mise en liberté. S'il est nécessaire d'utiliser le sperme du coq d'une manière plus complète on peut, en pressant à l'aide d'une pince ou des deux doigts le canal excréteur d'abord à l'ouverture et ensuite en remontant, exprimer une quantité de sperme suffisante pour la fécondation de quinze poules et plus (cela dépend de la grandeur du coq et de l'intensité de production de ses glandes sexuelles). Les spermatozoïdes recueillis de cette manière manifestent habituel- lement des mouvements énergiques qui peuvent se naintenir, en goutte pendante, à la température ordinaire pendant plusieurs heures. Des mouvements moins énergiques se maintiennent pendant quarante- huit heures, des mouvements faibles 6nt été observés soixante-huit heures après. Cinq heures après l’introduction du sperme dans le col de l'utérus de. la poule, des spermatozoïdes à mouvements énergiques ont été constatés le long de tout l’oviducte jusqu'au pavillon. Il est intéressant de signaler que les œufs qui se trouvent dans l'oviducte ne gênent pas la péné- tration des spermatozoïdes dans la profondeur. Les poules destinées aux expériences doivent être isolées du coq pas plus lard que trois semaines avant l'expérience. Les œufs que la poule pond pendant la période d'isolement doivent être examinés au point de vue de leur faculté de se développer. A cet effet, il suffit de laisser séjourner les œufs pendant quarante-huit heures à l’étuve à 39-40 degrés dessous une poule couveuse ; on examine ensuite le jaune d’œuf. Déjà vingt-quatre heures après on peut, d'après les dimensions de la zone embryonnaire du jaune d'œuf, déterminer si l’on a affaire à un œuf fécondé ou non. Si les œufs doivent être conservés, on les laisse au moins six jours à l’incubateur et on les examine avec l’ovoscope pour constater la présence de l'embryon. SÉANCE DU 27 OCTOBRE 313 EXPÉRIENCES SUR LA FÉCONDATION ARTIFICIELLE DES OISEAUX (Deuxième communication), par E. Ivanov. Pendant l'année 1912, 15 poules ont été isolées du coq au moins trois semaines avant le commencement de l’expérience. Au début des expériences, quelques-unes de ces poules ont pondu des œufs, mais ceux-ci n'étaient pas fécondés. Trois de ces poules ont été gardées pour la fécondation naturelle par accouplement. Une de ces poules à donné après fécondation naturelle 9 œufs fécondés, dont un à été pondu dix-neuf jours après l’accouplement, une autre a pondu 4 œufs et la troisième 3 œufs. L'expérience sur la fécondation artificielle de 11 poules, avec des spermatozoïdes placés dans unesolution de NaCI (0, 85 p.100)additionnée d'une solution isotonique de glucose (5,6 p. 100) n’a pas donné de résul- tats positifs, les poules ont pondu des œufs non fécondés. Sur 8 poules, 2 ont pondu, après fécondation avec des spermatozoïdes non dilués, 6 œufs fécondés (une 4, l’autre 2). En 1912, il a été impossible, faute de temps, de faire éclore les œufs obtenus -par la fécondation artificielle. Cette année, plus de 30 poules ont été utilisées pour ces expériences et isolées du coq plus de trois semaines avant le commencement des expériences. | Une partie des poules a été réservée pour la fécondation avec du sperme de coq, l’autre partie a élé réservée pour la fécondation avec du sperme de faisan. Deux poules faisanes appartenant à la race oreillards (ou- chastaïa), qui sont restées stériles à cause de l'impuissance du mäle, ont été aussi utilisées pour ces expériences. La fécondation se faisait avec des spermatozoïdes non dilués. Le 16 mai, 17 poules ont été fécondées et le 20 mai 21 poules. Il y avait suffisamment de sperme, surtout chez le deuxième coq. Depuis le 24 mai, les poules étaient placées pour la ponte dans des cages séparées ; sur chaque œuf pondu, on notait le numéro de la poule et la date de la ponte ; jusqu'au 24 mai, pendant le temps où il n'y avait pas de cages, toutes les poules porteuses des œufs étaient séparées des autres pour la ponte; elles ont pondu pendant ces quel- ques jours 43 œufs, dont 4 seulement étaient fécondés ; un de ces œufs a été pondu le 19 mai, un autre le 20 mai et les deux derniers le 24 mai. L'expérience de la fécondation artificielle de poules avec du sperme de coq à été répétée : le 24 mai, sur 21 poules; le 4 juin, sur 11 poules; le 12 juin, sur 41 poules; le 41 juillet, sur 14 poules; le 42 juillet, sur 10 poules, etenfin, le 13 juillet, sur 10 poules. Parmi le grand nombre d'œufs pondus par les poules pendant ce temps il n’y eut que 13 œufs fécondés : ces œufs se rapportent aux dates 314 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG _— = en 2 suivantes : 25 mai, 1 œuf; 26 mai, 1; 27 mai, 1; 28 mai, 1; 6 juin, 2-œufs; 9 juin, 4; 17:juin, 4; 16 juillet, 1:48" juillét, 4° 49juillet, L:; 20 juillet, 4 œuf. 17 œufs ont été obtenus ainsi au cours de cette année, à l’aide de la fécondation artificielle. L'incubation se faisait dans l’appa- reil de Sartorius. Seulement les 12 premiers œufs ont été réservés pour l'incubation. Dans 5 de ces œufs, l'embryon ne s’est pas développé, 2 ont donné des poussins vivants, 7 ont été cassés après un séjour d’une semaine dans l’incubateur. Un poussin se trouvait jusqu'à l'éclosion dans l’incubateur, l’autre aété couvé pendantles deux dernières semaines par une poule couveuse. Les deux poussins se sont développés norma- lement après la sortie de l'œuf. Le poussin que l’on a fait éclore, et que l’on a élevé artificiellement, était arriéré, quant à son développement, par rapport au poussin élevé par la poule couveuse. Le premier à eu des pattes torses, tandis que le deuxième était très bien développé. L'auteur a fait aussi des expériences de croisement des poules avec des faisans; ces poules ont été fécondées avec le sperme de faisan du Caucase ; la fécondation a été faite quatre fois ; le nombre de poules qui ont servi à ces expériences s'élevait à 46. Ces expériences n'ont pas donné de résultats positifs. L'injection de sperme de faisan du Caucase aux poules faisanes, dont nous avons parlé plus haut, n’a pas donné non plus de résultats positifs. Il y a lieu de signaler iei que, vers la fin du mois de mai, lorsque ces expériences ont été faites, il y avait des signes manifestes de régression dans le développement des glandes sexuelles des faisans. 4 (Station zootechnique du Ministère de l'Intérieur à Askaniia-Nova.) SUR LA PROLONGATION DE LA VITALITÉ DU BACILLE BULGARE, par G.-D. BELONOvsKY. Dans les observations qui font l'objet de là présente communication, nous nous sommes occupé de l'agent de la fermentation lactique dans le yougourt ou le lait caillé bulgare, du microbe de la « Lactobacilline » qui, selon M. Melchnikoff, joue un rêle actif dans la lutte contre la flore nuisible de l'intestin. Dans la pratique des lactobacillines, on se heurte souvent à une difficulté : leur pouvoir fermentatif ne se manifeste pas toujours. Les recherches (4) ont montré, en effet, que le bâtonnet bulgare n’est (1) Belonovsky. Influence du ferment lactique. Annales de l'Institut Pas- teur, 1907. . SÉANCE DU 27 OCTOBRE ‘ 3175 pas très résistant: la culture de ce microbe dans le lait à la température ordinaire est stérile déjà au dix-neuvième jour; le lait ensemencé avec une culture âgée de dix-sept jours se coagule, non dans seize à vingl- quatre heures, mais seulement six jours après l’ensemencement. Si on le garde à froid (6 à 8 degrés), il conserve sa vitalité plus longtemps, jusqu’à un mois. On doit chercher la cause de cette courte vitalité non seulement dans les autoloxines qui ont été étudiées par Conradi et Kuprjuweit (2), mais aussi dans l'excès de l'acide lactique produit par le microbe et qui a une influence défavorable sur le microbe lactique lui-même [Makrinov (3)|. C'est pourquoi on doit supposer déjà a priori que les processus qui neutralisent le milieu, à mesure que le microbe se développe, augmen- tent aussi sa vitalité. Les expériences de l’auteur (1) ont prouvé que l'addition de l’excès de la craie au milieu où se développe le B. coli, qui produit aussi l’acide lactique, augmente fortement sa résistance et accentue sa propriélé de décomposer le substrat, etc. Les recherches de Meyer el Blumenthal (2) et de Makrinov ont conduit aux mêmes résultats en ce qui concerne les bacilles lactiques ordinaires (B. lactis acidi). M. Makrinov a constalé que l’aetivité et la muliiplication de ces microbes diminuent avec l'augmentation de l'acidité du milieu : plus le milieu est acide, et plus longtemps l'acide agit sur le microbe, plus son activité et sa propriété de se multiplier sont faibles. Makrinov a constaté ensuile que la craie est un moyen approprié pour la neutralisation; en présence d’un excès de la craie, l’activité du B. lactis reste sans chan- gement pendant un temps assez long. L'auteur n'indique pas, malheu- reusement, le pourcentage de la craie. Par nos expériences, nous avons voulu élucider l'influence de l’addi- tion de la craie au milieu de culture sur la vitalité du bacille bulgare. L'auteur s’est servi de ballons contenant 250 c.c. de lait additionné de 2 grammes, 5 grammes, 10 grammes, 15 grammes et 25 grammes de craie (0,8 p. 100, 2-p. 400, 4 p. 100, 6 p. 100 et 10 p. 100); les ballons ont été stérilisés vingt minutes à 110 degrés et ensemencés avec une culture du bacille bulgare de vingt-quatre heures (qui coagule le lait en vingt à vingt-quatre heures à la température de l'étuve); après vingt-quatre heures d’étuve, on placait les ballons à la température ordinaire. Des tubes à essais contenant du lail (10 c.c.) furent ensuite ensemencés à divers intervalles avec une anse de cullure que l’on prélevait dans les ballons; on déterminait Le laps de temps après lequel ) Conradi et Kuprjuweit. Münch. med. Woch., 1905, n°S 37, 45, 46. ) Makrinov. Travaux du laboratoire de bactérioloyie agricole, 1912. ) Biochem. Zeitschr., 1907, t. VI. ) Wüirchow's Archiv, 1895, t. GXLVE. 3 F4 il D] 2) z ( ( ( ( 316 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG K se fait la coagulation à l’étuve (35 degrés). Les expériences ont duré quatre mois (elles ont élé commencées le 24 mars 1913). Elles sont résumées dans le tableau ci-dessous. \. COMBIEN D'HEURES APRÈS L'ENSEMENCEMENT SE COAGULAIT LE LAIT GARDÉ A 32 DEGRÉS- QUANTITÉ DE CaCO3 additionnée Pire de à la culture. À | RS a | 15 jours. | 4 mois. | 2 mois. | 3 mois. | 4 mois. ! Expérience de coutrôle sans CaCO$).| 100 + + » » 2erammes CAO MEANS, 24 48 — » » grammes — 2% 24 70 100 — 10 grammes — 24 94 24 24 48 15 grammes — 24 24 24 24 24 28 grammes — 24 24 24 24 24 Il résulte de ces expériences que l'addition de la craie au lait dans lequel on cultive le bacille bulgare favorise la vitalité du microbe. La présence de 0,8 p. 100 de craie prolonge de deux fois la vie du microbe; dans les cultures contenant 4 p. 100 et plus de CaGO*, le microbe est resté vivant pendant toute la période de l'observation, c'est-à-dire quatre mois. SUR LA FÉCONDITÉ DE Bison bonasus X Bos taurus (Bonasotauroides) (4), par E. [vanov. À Askantia-Nova, où il y a une série d'hybrides, une hybride prove- nant du croisement de Bos taurus avec Bison bonasus a atteint, en 1942, la maturité sexuelle. Le problème de la fécondité de cet hybride pré- sente un intérêt tout d'abord parce qu'il s’agit d’une nouvelle forme. Le mérite d’avoir obtenu cet hybride appartient au propriétaire d'Askaniia-Nova, M. Faltz-Fein, connu par ses expériences d’acclimata- tion et d'élevage d’hybrides. En se basant sur les données concernant la fécondité des hybrides provenant du croisement de Bison americanus et Bos taurus (2) et sur (1) D’après la terminologie proposée par le professeur Pol et El. Ivanov. Annuaire zoologique du Musée de l'Académie Impériale des Sciences, t. XVI, 1911. 2) Bioloyisches Centralblatt, t. XXXI, n° 1. © En 1 SÉANCE DU 27 OCTOBRE ‘ les faits qui établissent l’étroite parenté entre Bison bonas et Bison americanus (1), on pouvait supposer, «a priori, que les mâles de Bonaso- tauroides doivent être stériles, tandis que les femelles sont fécordes. La fécondité de la femelle a été, en effet, constatée déjà plus d’une fois à - Askaniia-Nova ; quant à la fécondité des mâles, on ne l’a pas encore étudiée jusqu’à présent. Les mâles, ainsi que les femelles, ont été obtenus à Askaniia-Nova par le croisement de l’auroch avec la vache d'Ukraine. Le Bonasotaurvides se distingue nettement de l’Arnericano- tauroides ;: la différence se manifeste surtout dans la forme de la tête et dans la proportion entre la partie antérieure et la partie postérieure du corps. Que ce soit un mâle ou une femelle, Ponasolauroides, d’après son habitat, se rapproche plus de Bos taurus que l’Americanotauroides. La tête est plus légère, les poils y sont moins développés, à la suite _du développement plus régulier de la partie antérieure et de la partie postérieure du corps, le dos est plus horizontal. On le voit aussi dans les nuances de la couleur. Bien que la teinte foncée domine neltement ici, néanmoins la nuance grise de la vache d'Ukraine se remarque même à un regard superficiel sur l’animal; on le voit surtout chez la femelle. Le mâle (âgé de trois ans) de Bonasotauroides, que nous avons étudié, provient du croisement d’une vache d'Ukraine avec un auroch amené de Belovéje. Le sperme a été recueilli par la méthode ordinaire à l’aide d'une éponge. Le sperme est un liquide à nuance nettement jaunâtre; on a recueilli en tout 30 c.c. L'examen du sperme, sous le microscope, a montré l'absence complète de spermatozoïdes. Pour la solution défi- nitive du problème, l'animal a été châtré. Déjà, d’après l'examen macroscopique simple, on pouvait supposer _quiln'y a pas de cellules séminales parce que le contenu de l’épididyme était d'une consistance molie et n'avait pas la couleur crème caracté- ristique. L'examen microscopique a pleinement confirmé cetle suppo- sition de l’absence de spermatozoïdes dans le contenu de l’épididyme. Les testicules ont été fixés pour l'étude détaillée de la structure de glandes sexuelles de cet hybride. Si l'on se rapporte à ce cas, on trouve une analogie complète entre la fécondité des hybrides Bonasotauroides et celle des Americanotauroides; dans les deux cas, les mäles sont stériles et les femelles fécondes. En ce qui concerne la fécondité de 3/4 sang de Bonasotauroides (B 1/2+B1/4 T 1/4), nous ne pouvons pas encore nous prononcer, faute de matériaux. Nous disposons de données indirectes qui permet- tent de croire que ces hybrides, ainsi que des hybrides semblables du type Americanotauroides doivent être féconds. Dans le pare zoologique . d'Askaniia-Nova, il y a plusieurs hybrides B 1/2 + À 1/4 T 1/4 (hybrides (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX, p. 584. 378 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG de 3/4 sang Pison avec 1/4 sang Pos taurus) ayant atteint la maturité sexuelle. L'examen du sperme de l’un de ces hybrides a permis de constater la présence de spermatozoïdes vivants et bien mobiles. Les faits cités plus haut apportent de nouveau une preuve au fait qu'il existe, ou bien de parenté très proche entre Pison americanus et Bison bonasus, parce que le croisement de ces deux ‘espèces donne non seulement des hybrides à fécondité illimitée, mais encore le croise- ment de ces espèces avec Fos laurus et ses hybrides (A 1/2. T. 1/2 ©) fournit des hybrides à degrés de fécondité analogues. Les considérations théoriques ci-dessus peuvent avoir un intérêt pra- tique ; on doit se demander si l’on ne pourrait pas lutter contre la dispa- rition des aurochs et des bisons par l'emploi, en qualité de producteur des hybrides, d’aurochs et de bisons (Bonaso americanoïdes) ; apport du sang de ces hybrides pourrait peut-être être utile. Les hybrides pro- venant du croisement des aurochs et des bisons sont des animaux qui ne sont pas inférieurs à leurs parents par leur beauté et leurs autres qualités. Slalion zootechnique du ministère de l'Intérieur à Askontia-Nova. ( fl Le Gérant : OcTAvE PoRÉe. Paris. - 1. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1913 SOMMAIRE AYNAUD (MARCEL) : Sur le rôle des MarFAN, FEUILLIÉ (E.) et Sainr- sels dans la rétraction du caillot. , 385 | Grrons (Rr.) : Contribution à l'étude Duczoux (D.) : Sur la vaccination de la cytologie du lait de femme, auticlaveleuse par le claveleau en dehors de la période colostrale. CHAUITÉ Eee PE NS ee 380 | Origine épithéliale des cellules du Iscovesco (H.) : Action d'un li- lait normal ..... Te Tue. 381 poide (VDc) extrait de l'ovaire, sur ReMLINGER (P.): Contribution à ÉOTHAMISME RE MAEUMRE tite 393 | l'étude de la vaccinothérapie anti- KroOLUNITSKY (G.-A.) : Quatrième SOHOCOCCIAU ES ARS Re ie 384 note sur la leucocytolyse digestive. RETTERER (Eo.) et NEUVILLE (H.} : Moment d'apparition de la leuco- Du gland et du prépuce de quel- cytose digestive chez le chien sui- QUES ICHÉITOPDLÈLES NPA CR Er - Le 381 vant les aliments et dans les repas Vicnes (HENR1) : Influence de la TÉPÉLÉS TR ER ee et TL ee AS he 394 | masse hibernale sur diverses intoxi- LABBÉ (MarceL) et DAUPHIN : cations (adrénaline — chloroforme L'azote colloïdal urinaire. Son ori- — toxines tétanique)., ms. 1.0 397 gine et sa signification clinique . . 391 Laggé (Marcez) et Bira (HENRY) : Réunion biologique de Bordeaux. L'azote titrable au formol dans le sérum sanguin et ses variations . . 395 CuaAINE (J,) : Observations sur le LesaiLLy (C.) : Sur les spirochètes danger du transport des bois et de l'intestin des Oiseaux . . .... 00m |MMEUDIÈSSTELMILÉS. AMAR A Al Présidence de M. Dastre, Président. PRÉSENTATION D'OUVRAGE. M. CauLLERY. — J'ai l'honneur de faire hommage à la Société de Bio- logie d’un ouvrage que je viens de publier sous le litre : Les Problèmes de la Sexualité (1). On sait quelle large place ont tenue dans la Biologie générale, pendant ces dernières années, les questions qui, directement ou indirectement, se rattachent ausexe : déterminisme de la différencia- (1) Bibliothèque de philosophie scientifique (Flammarion, éditeur). BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913. T. LXXV, 26 380 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion des caractères sexuels secondaires, facteurs de la détermination du sexe lui-même, parthénogenèse, elc. Je me suis efforcé de condenser . dans ce petit volume, à l'usage du public cultivé maïs non spécialiste, les principaux résultats de faits qui se dégagent de toutes ces recherches et de mettre en évidence les liens qui les rattachent, d'une part entre eux, de l’autre aux tendances actuellement prédominantes, notamment en ce qui concerne la cytologie, les problèmes de l’hérédité, etc. M. HÉponx, membre correspondant, assiste à la séance. Ur L SUR ELA VACCINATION ANTICLAVELEUSE PAR LE CLAVELEAU CHAUFFÉ. Note de E. DucLoux, présentée par G. Moussu. Nous avons démontré, dans deux notes adressées à la Société de Biologie (1), la possibilité de protéger les ovins contre l'infection clave- leuse par une inoculation sous-cutanée de virus claveleux chauffé. Nous ‘faisions connaître la technique que nous préconisions pour préparer ce vacein et pratiquer ensuite, sans danger, les opérations d’immuni- sation. Nous signalions également les résultats efficaces de plusieurs séries d'expériences instituées sur différents troupeaux et nous termi- aions en disant : « Il n’est pas douteux que cette méthode d’immuni- sation rende d’utiles services chaque fois qu’on aura à combattre des épizooties de clavelée et aussi, à titre préventif, dans les régions où cette affection sévit en permanence. » Aujourd'hui, nous ne retranchons rien à ce que nous annoncions en février et mai 1912. ; Depuis celte époque, nous avons eu plusieurs fois l’occasion d’appli- quer cette méthode, à titre de moyen prophylactique, pour combattre les épizooties de clavelée sévissant sur plusieurs troupeaux de moutons du nord et du sud de la Tunisie. Partout où ces vaccinations étaient effectuées, la clavelée s’arrêtait rapidement. Îl nous paraît inutile de donner ici les détails de toutes ces opérations d’immunisation qui témoignent d’ailleurs toujours dans le même sens, à savoir l'efficacité at l’innocuité du virus claveleux chauffé. De ces constatations, il résulte que la vaccination contre l'infection (4) E. Ducloux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 février 1912 et 4 mai 1912. SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 381 claveleuse est faite à l’aide du claveau traité par le chauffage. Dans ces conditions, nous n'hésitons pas à déclarer, à nouveau, que cette méthode «permettra de combaitre efficacement les épizooties de clavelée et qu’elle pourra être utilisée dans les pays où cette affection sévit en _ permanence ». 3 En outre, nous croyons utile de faire connaitre, à titre de renseigne- ment, qu'il est passé en Tunisie, au cours de la dernière campagne d'exportation, plusieurs lots de moutons d'origine algérienne et destinés à la Tripolitaine. Ces animaux avaient recu du virus sensibilisé et étaient porteurs, à l'oreille, de la marque distinclive. Sur un certain nombre de ces sujets, il a été constaté, aux points d’inoculation, des pustules qui présentaient tous les caractères de la pustule claveleuse obtenue à l’aide du claveau ordinaire. Pour terminer, et sans vouloir faire aucune comparaison entre le _claveau traité par la chaleur et le virus claveleux sensibilisé, nous dirons simplement que nous préférons employer Le premier plutôt que le second. Nous ne ferons donc pas état des appréciations données sur nos expériences par Bridé et Boquet dans leur note sur la vaccination contre la clavelée par virus sensibilisé (4). (Direction de l'Elevage, à Tunis.) Du GLAND ET DU PRÉPUCE DE QUELQUES CHÉIROPTÈRES, par Éo. RETTERER et H. NEUVILLE. Outre les mamelles pectorales,les chauves-souris ont, comme l’homme et les singes, une verge pendante. Daubenton (1760) a découvert dans le pénis de la noctule un osselet en forme d’épingle, tandis qu'il n’a pas vu d'os dans le gland de la roussette, pas plus que Gerhardt (1905), qui s’est d’ailleurs contenté, comme moyen d'investigation, de la simple inspection et du toucher. D'autre part, le prépuce ferait défaut chez certaines espèces de chauves- souris (Cuvier, Ercolani, Disselhorst, Th. Gilbert, Gerhardt), et Le gland serait couvert de poils. Voici ce que nous avons observé dans les trois espèces suivantes de chauves-souris. I. Pipistrelle (Vesperugo pipistrellus Schreb.). — La pipistrelle pèse environ à grammes; la portion libre ou pendante du pénis n’est longue que de 2 à (1) Annales de l'Institut Pasteur, n° 10, 1943. 382 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3 millimètres et partout recouverte de poils. L’extrémité distale est recourbée en bas et formée d'un prépuce, large de 1"2,5 et contenant un gland long de 02%,45 et d'un diamètre de 0,2 à sa base. Toute la longueur du gland est occupée par un osselet d’un diamètre de 02,05. L'extrémité postérieure ou proximale de l’os dépasse la base du gland et se bifurque en deux branches: ayant chacune un diamètre latéral de 0®®,08 et un diamètre supéro-inférieur de Oum,2, Chaque branche de bifurcation a la texture d’un os long avec un canal médullaire de 0®,02. L’urètre, à surface plissée et à lumière large de 0,04 à 0%,05, occupe l'angle des deux branches de bifurcation, puis la face inférieure de l'os glandaire. À Chez la plupart des mammifères qui possèdent un os pénien, les corps caverneux sont devenus partiellement adipeux. Il n'en va pas de même chez la pipistrelle. Bien que l’os pénien se prolonge jusque près du pubis, les corps caverneux s'étendent Jusque dans le gland : d’un diamètre supéro-inférieur de 0®m,6, d’un diamètre latéral de 0mn,3, chaque corps caverneux est cons- titué par du tissu éminemment érectile : les espace sanguins y atteignent les dimensions de 0®®,1 à 0n®,2 et sont séparés les uns des autres par des travées conjonctivo-musculaires de 0,01 à 0,02. Ils sont enveloppés d’une albuginée de Onm,3 d’où part un septum médian, large de 0,05, qui va, en s'amincis- sant, gagner le périoste reliant les deux branches de bifurcation de l’os pénien. Le tissu érectile du gland est également très développé, car il forme entre la muqueuse glandaire, d'une part, l'os pénien et l’urètre, d'autre part, un lacis de sinus sanguins dont les aréoles vasculaires ont une longueur de 0,06. [T. Rhinolophe (Rhinolophus ferrum equinum Schreb.). — Plus long que chez la pipistrelle et d'un calibre de 42,5, le gland du rhinolophe est également contenu dans un prépuce. Il se termine par un sommet pointu. Sur toute sa longueur s'étend un osselet d’un diamètre de 0,24, dont l'extrémité postérieure ne dépasse pas la base du gland. IT. Roussette (Pteropus medius Temminck). — La portion libre du pénis de la roussette est longue de 3 centimètres et se termine par un gland d’une étendue de 1 centimètre. Daubenton comparait la forme du gland aux lèvres d'une carpe ; cette forme est plutôt celle d’une spatule, dont l'extrémité arrondie tient au pénis, tandis que l'extrémité libre s'étale en présentant une face supérieure convexe et une face inférieure concave. Gette extrémité libre contient une lamelle osseuse qui a la même forme spatulée et qui est épaisse de Owm,%; pleine, en fer à cheval en avant, avec trois prolongements posté- rieurs, cette lamelle osseuse change de forme dans la partie moyenne et la base du gland : le prolongement ou corne médiane s’effile, puis disparaît, tandis que les cornes latérales se prolongent en arrière pour se placer à la face interne ou médiane de chacun des corps caverneux. Les prolongements posté- rieurs de l'os pénien se comportent comme chezla pipistrelle, avec cette diffé- rence que, chez la roussette, ils ne dépassent pas la base du gland. Résullals et critique. — Libre et pendant, le pénis des chauves-souris est couvert de poils et contient un osselet s'étendant sur la plus grande partie de l'organe chez la pipistrelle, et n'occupant que le gland chez | | | | | fl | |? SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 383 le rhinolophe et la roussette. Si l’os pénien de celle-e1 a échappé à Dau- benton et à Gerhardt, c’est qu'il est constitué par une lamelle mince et souple que l’on ne peut séparer par la simple dissection du tissu glan- daire; A. Robin (1881), en parlant de l'os pénien des pféropodides, dit : « Sa forme est extrêmement variable, depuis celle d’une selle enve- loppant tout le gland jusqu'à celle d’un stylet à peine visible, » Le gland est revêtu d'un épithélium pavimenteux stratifié, non kéra- tinisé. Un recouvrement pileux lui a été attribué chez de nombreuses chauves- souris; Cuvier, par exemple, décrit des poils rudes sur le gland de la sérotine ; À. Robin (1881) représente des poils sur celui du rhinolophe fer-à-cheval ; Th. Gilbert (1892) et Gerhardt (1905) affirment que le prépuce manque chez le murin et la sérotine; enfin Gilbert représente le gland du murin recouvert de longs poils. Le pénis des chauves-souris pourrait, au point de vue de sa confor- mation et de ses relations avec le prépuce, être comparé à celui des Primates. Or, chez l'homme adulte, en particulier, la peau du pénis, ainsi que la surface externe du prépuce présentent des poils rudimen- taires et clairsemés. Chez le fœtus humain, ils sont plus nombreux, et, comme nous l'avons constaté souvent au cours de nos recherches sur le développement des organes génitaux externes, la surface externe du prépuce possède à cette époque de nombreux follicules pileux avec des ébauches de poils. Chez les chauves-souris, la répartition et le dévelop- pement des poils sont, sur le pénis, plus abondants que dans l'espèce humaine, car la surface externe du pénis et du prépuce possède une véritable forêt de poils aussi longs que ceux du corps. Comme, d’autre part, le prépuce recouvre immédiatement un gland fort petit, auquel il est souvent accolé, un examen superficiel pourrait faire croire que l'extrémité libre du pénis ne fût formée que par le gland recouvert de poils. Des coupes fines et sériées lèvent tous les doutes et font cesser toutes les contradictions : le prépuce entoure de tous côtés le gland et le dépasse de beaucoup en avant; par places, l’épithélium de la face interne du prépuce est soudé, surtout chez les animaux jeunes, à celui du gland ; mais, chez l'animal adulte, il existe une cavité préputiale, partout circonscrite et délimitée par un épithélium pavimenteux stra- tifié, sans trace de follicules pileux, et, par suite, de poils. Conclusion. — Le gland des chauves-souris est revêtu d’un épithélium pavimenteux, stratifié, sans couche cornée, et entouré d'un prépuce dont la surface externe est recouverte de poils. Le pénis des chéiroptères se caractérise : 1° par le grand développement du tissu érectile aussi bien dans les corps caverneux que dans le gland ; 2° par l'existence d’un os qui est limité au gland chez les uns, et qui, chez les autres, s'étend fort loin en arrière de la base du gland. 384 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA VACCINOTHÉRAPIE ANTIGONOCOCCIQUE, par P. REMLINGER. Grâce à l'extrême amabilité de MM. C. Nicolle et L. Blaizot, nous. avons pu expérimenter à Tanger, dès le mois de juillet 4913, le vaccin antigonococcique atoxique, décrit par ces auteurs à la séance du 6 octobre de l'Académie des Sciences. Le vaccin nous était adressé de Tunis en ampoules scellées. Lors un malade se présentait, il suffisait d'ouvrir l’ampoule, d'y prélever quel- ques gouttes du liquide (IT à XV) et de les a diluées dans 2 à 5 cent. cubes de solution physiologique sous la peau de l’abdomen. Les inoculations étaient répétées, suivant les cas, Lous les deux jours ou tous les jours, jusqu'à complète guérison. Celle-ci ne s’est jamais fait attendre et les résultats que nous avons obtenus chez quinze per- sonnes atteintes d'orchile aiguë, de cystite aiguë, de rhumatisme arti- culaire suraigu ou au contraire en passe de devenir chronique (1), ont été remarquables par leur rapidité et leur intégralité. Toutes ces per- sonnes ont été guéries après cinq à sept jours de traitement, soit après. quatre à huit injections. L'élément sur lequel le vaccin paraît avoir l’action la plus immédiate et la plus complète est la douleur. Quelque violente que soit celle-ci, quelque résistance qu’elle ait montrée aux divers analgésiques usités en pareil cas, elle s'atténue le plus souvent dans des proportions ines- pérées quelques heures après la première inoculation, pour cesser complètement après la deuxième ou la troisième injection. Dès la première injection également, la fièvre tombe brusquement. L'état général, souvent sérieusement atteint dans le rhumatisme blennor- ragique, s'améliore rapidement et le malade peut de suite vaquer dere- chef à ses occupations et même reprendre un métier fatigant. Les phénomènes objectifs locaux : augmentation de volume et induration de l’épididyme, gonflement articulaire et épaississement des extrémités osseuses, suppuration de la vessie et de l’urètre, sont les derniers à dis-- paraitre. L'action du vaccin ne nous a pas paru différer suivant qu’il était employé dès le commencement de la maladie, ou, au contraire, plusieurs mois après son début. Ce vaccin présente, d'autre part, une fixité remarquable. Conservé à l'abri de la chaleur et de la lumière pen- dant deux mois, il ne montrait à ce moment aucune atténuation et avait une activité égale à celle qui avait été constatée au moment de sa réception. On conçoit l'intérêt pratique de cette propriété. | Même à doses élevées (1 cent. cube dilué dans 2-5 cent. cubes de solu- (1) Les observations détaillées seront publiées ultérieurement. enh «u l'on he à rtf SÉANCE BU 15 NOVEMBRE 385 tion physiologique) le vaccin antigonococcique atoxique ne détermine ni fièvre, ni courbature, ni réaction générale d'aucune sorte. Au con- traire, les malades accusent fréquemment, trois ou quatre heures après l'injection, une grande sensation de bien-être, due à la disparition ou tout au moins à une atténuation très sensible des douleurs, La réaction _ locale n’est guère plus marquée. Elle consiste simplement en un léger érythème, très faiblement douloureux, sur lequel, le plus souvent, les inoculés n’attirent même pas l'attention. On remédie à cet inconvénient en pratiquant l'inoculation, non pas comme nous l'avons fait chez l& plupart de nos malades, sous la peau de l'abdomen, mais, ainsi que le conseillent MM. Nicolle et Blaizot (1), dans les muscles de la fesse. La facilité du maniement du vaccin antigonococcique atoxique est extrême et il peut être mis entre les mains du praticien le plus modeste. Cette circonstance jointe à son inaltérabilité, à son innocuité absolue, et, avant tout, à la rapidité, à l'intégralité et à la constance de son action, l'appellent à rendre des services inappréciables dans le traite- ment des complications, souvent si redoutables, de la blennorragie. ({nstitut Pasteur du Maroc, Tanger. SUR LE RÔLE DES SELS DANS LA RÉTRACTION DU CAILLOT, par MARCEL AYNAUD. L'importance des sels dans la coagulation du sang est bien connue: on sait, en particulier, que l’adjonction au sang, à sa sortie des vaisseaux, de sels neutres des métaux alcalins ou alcalino-terreux, permet d'obtenir des plasmas non spontanément coagulables, dont on peut ensuite, après dilution avec de l’eau distillée, obtenir facilement la coagulation. Il ne semble pas que l'intervention possible des sels dans la rétraction du caillot ait retenu l'attention des auteurs : on sait que [a rétraction est généralement attribuée à une intervention spéciale des globulins ou à une modification de la fibrine (fibrine rétractile ou irrétractile). Des expériences très simples montrent qu'en faisant simplement varier la concentration saline, on peut produire à volonté des caillots irrétractiles. On recoit du sang de cheval, provenant directement de la jugulaire, à raison de 10 c.c. par tube. dans une série de tubes contenant 10 c. c. des solu- (4) €. Nicolle. Un vaccin antigonococcique. Communication à l'Association d'Urologie, séance du 10 octobre 1913. 386 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tions de NaCI de concentrations décroissantes : 10 p. 100, 5 p. 100, 1 p.100, 0,5 p. 100, 0,25 p. 100, 0,125 p. 100. On met à l'étuve à 37 degrés : après quarante-huit heures, on observe les résultats suivants : dans la solution à 10 p. 100, le sang est liquide; à 5 p. 100, coagulation sans rétraction, à 4 p.100, coagulation et rétraction; à 0,5 p. 100, rétraction très forte ; à partir de 0,25 p. 100 le sérum est hémolysé. On obtient des résultats absolument superposables en déterminant la coagulalion d'un plasma magnésien en présence de solutions de moins en moins concentrées de chlorure de sodium ou de sulfate de magnésie : voici les résultats de l'expérience avec le chlorare de sodium. On reçoit 100 c. c. de sang de cheval dans 200 c. c. d’une solution de sulfate de magnésie à 30 p. 100. A 10 c.c. de plasma, on ajoute 1 c.c. de sérum frais, et on complète le volume à 40 c.c. avec de l’eau distillée. A 1 c.c. du mélange, on ajoute 5 c.c. de solutions de chlorure de sodium de concentrations décroissantes. Voici les résultats après quatre jours : à 20 p. 100 de NaCI, pas de coagulation; à 10 p. 100, coagulation incomplète; à 5 p. 100, caillot non rétractile; à 2,5 p. 100, rétraction légère; à 1 p. 100, rétraction presque normale; à 5 p. 100, 4 p. 100, 0,5 p. 100, rétraction très forte, moindre cependant que dans l’eau distillée. Il résulte de ces expériences que, pour un même échantillon de sang à la même dilution, c’est-à-dire pour la même quantité de fibrinogène et de globulins, en faisant simplement varier la concentration saline, on peut obtenir l’incoagulabilité avec les concentrations élevées, la coagulation sans rétraction avec les doses moyennes, la coagulation avec rétraction de plus en plus marquée avec des concentrations salines plus faibles.Ces expériences expliquent pourquoi les caillots obtenus par coagulation de plasmas salés, magnésiens, sulfates, sodiques, sont irrétractiles et comment il est possible, par une dilution suffisante, d'obtenir la rétrac- tilité des caillots. Tenant compte de ces notions sur le rôle de la con- centration saline et de ces dilutions, je n’ai, pour ma part, obtenu aucune différence dans la rétractilité du caillot, suivant l’adjonction ou non de globulins. D'autres causes interviennent sans doute dans la rétraction du caillot, mais il n'en reste pas moins acquis qu'en se plaçant dans des condi- tions rigoureusement identiques, la rétractilité de la fibrine est fonc- tion de la concentration saline du milieu. D'autre part, entre l'incoagu- labilité complète et la coagulation avec rétraction, on observe tous les degrés, dont le stade intermédiaire est marqué par la coagulation avec absence de rétraction. /n vivo, chez les chiens soumis à des injections de peptone, suivant la dose, on observe ces mêmes degrés dans l’incoa- gulabilité sanguine (1). Les observations in vivo et in vitro s'accordent (4) E. Gley. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1896, p. 1075. SÉANCE DU 45 NOVEMBRE 387 donc pour montrer que la rétraction du caillot n’est pas un phénomène à part, mais que, incoaqulabilité et irrétratililé sont bien des troubles du même ordre. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA CYTOLOGIE DU LAIT DE FEMME, EN DEHORS DE LA PÉRIODE COLOSTRALE. ORIGINE ÉPITHÉLIALE DES CELLULES DU LAIT NORMAL, par MaRFAN, E. FEUILLIÉ et FR. SAINT-GIRONS. Contrairement aux cellules du colostrum, les cellules du lait defemme ont été fort peu étudiées jusqu'ici ; les quelques auteurs qui en ont fait mention se sont bornés à les considérer comme des leucocytes mono- nucléaires ou des leucocytes. Nous en avons repris l'étude, et nos recherches nous ont conduits à regarder comme dérivant de l’épithélium mammaire les cellules communes du lait de femme. Nous avons examiné un grand nombre de laits, provenant de nour- rices saines, en pleine lactalion, et dont le nourrisson ne présentait aucun trouble pouvant être imputé à l'alimentation. Le lait est centrifugé aussitôt après qu'il a été recueilli. Le culot minime ainsi obtenu est réparti sur des lames de verre. Les préparations sont colorées ensuite avec le liquide de Leishmann, le brillant-crésyl blau en coloration vitale, et enfin le bleu de méthylène suivant le procédé de Sabrazès (solution aqueuse à 1/500 employée sans fixation préalable, en déposant une goutte du colorant sur la préparation et en recouvrant d’une lamelle. Nous avons constaté ainsi, contrairement à d’autres auteurs, qu'il existe presque toujours dans le lait des éléments assez nombreux. Quelques-uns sont certainement des leucocytes (polynucléaires neutro- philes ou lymphocytes). Les polynucléaires neutrophiles se rencontrent dans la plupart des laits normaux, en petit nombre du reste (1 à 5 par lame). Il faut remarquer d’ailleurs que, fréquemment, leur noyau est assez altéré pour être difficilement reconnaissable. Ce sont alors les fines granulations neutrophiles, bien colorées, qui permettent d'iden- tifier l'élément d’une façon certaine. Quant aux lymphocytes, nous ne nions pas qu'on puisse en trouver dans le lait ; mais leur présence nous semble exceptionnelle, et presque toujours les cellules mononucléées du lait sont d'origine épithéliale. Les cellules communes du lait offrent des aspects variables, mais ces aspects se rapportent à une seule et même espèce d'éléments, car l'on voit toutes les formes de passage entre ces variétés et elles présentent des caractères communs qui permettront de les identifier. 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÊRe On peut distinguer quatre variétés principales de ces cellules : 1° Quelques-unes sont complètes, arrondies, volumineuses. Leur protoplasma est abondant, homogène, assez fortement basophile. Leur noyau est unique, parfaitement arrondi, souvent excentrique. D’autres èléments sont plus volumineux, ont un protoplasma identique, mais possèdent deux et même trois noyaux séparés : 2% D’autres cellules, de volume variable, diffèrent des précédentes parce que leur protoplasma est déchiqueté et renferme des granulations graisseuses de diamètre très inégal : à 3° Dans d’autres éléments, le protoplasma s'est en partie détachéetle noyau est entouré d’une couche mince, continue ou non, de cytoplasme irès déchiqueté, riche en granulations graisseuses ; 4° Enfin on trouve des noyaux isolés, les uns à l’état de débris, les autres complets. Il est probable que ceux-ci ont dû être interprétés souvent comme des lymphocytes. : Si l’on étudie les-réactions colorantes du protoplasma, on voit qu’elles sont identiques dans ces quatre variétés de cellules ; on trouve aussi qu'elles sont les mêmes que celles des masses protoplasmiques dépour- vues de noyaux que l’on rencontre, à côté des cellules nucléées, dans le dépôt du lait centrifugé, ou que l’on voit accolées aux globules gras, dans le lait non centrifugé (corps en croissant, en anneau, en boule). Or, l’origine épithéliale de ces masses protoplasmiques n'est pas contes- table et n’a jamais été contestée. Lorsque la préparation est colorée avec le brillant crésyl-blau, le protoplasma des cellules du lait comme celui des masses dépourvues de noyaux, n’est pas homogène : il a un aspect grenu, granité, très parti- culier, et qu'on ne retrouve pas dans les leucocvtes L'étude du noyau des cellules du lait nous a révélé une particularité inté- ressante : nous y avons décelé, en effet, la présence d'un nucléole typique, assez volumineux, régulièrement arrondi, unique ou double, souvent excen- trique. Ces nucléoles apparaissent en bleu clair, sur les préparations colorées au Leishmann ; mais cette technique ne ïies met pas en valeur d’une façon aisée et constante, et nous préférons de beaucoup le brillant crésyl-blau en coloration vitale ; ou sur lames sèches non fixées, le bleu de méthylène au 1/500, qui les colore électivement, et très facilement. La présence de ces nucléoles est en faveur de l’origine épithéliale des cellules du lait; car si l’on admet que, dans certaines conditions, un nucléole puisse être décelé dans le noyau des ieucocytes mononucléaires, on ne trouve jamais dans ceux- ci l'aspect typique donné par le noyau nucléolé de la cellule épithéliale : jamais le noyau du leucocyte ne reproduit l'aspect parfaitement arrondi du noyau de la cellule épithéliaie, avec son réseau de nucléine fin et lâche etses nucléoles. De plus, ayant pu faire des coupes d’une mamelle de chatte en lactation, nous avons constaté dans les cellules de l’épithélium glandulaire w l'existence d’un nucléole identique à celui que nous avons décelé dans le lait de femme. SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 38 de Trois faits plaident donc en faveur de l’origine épithéliale des cellules du lait : 1° La présence de nombreux stades intermédiaires entre les cellules entières de la première variété, les noyaux isolés du quatrième groupe, et les masses protoplasmiques dépourvues de noyau ; 2° L'aspect très parliculier du protoplasma, quand on le colore au brillant crésyl-blau, très différent de celui des leucocytes, identique dans les diverses variétés de cellules du lait, et dans les fragments _protoplasmiques dont nul ne conteste l'origine épithéliale ; 3° L'existence d'un nucléole constant et facile à déceler. SUR LES SPIROCHÈTES DE L'INTESTIN DES OISEAUX, par C. LEBAILLY. Nous avons déjà signalé l'existence dans le rectum des poissons (1) de spirochètes très abondantes. Des parasites analogues, localisés éga- lement à la dernière portion du tube digestif, et non encore étudiés à ma connaissance, existent chez les Oiseaux suivants : le Pluvier à collier, Charadrius hiaticula (L.), le Vanneau suisse, Squatarola squata- rola (L.), le Bécasseau variable, rolia alpina (L.), le Sanderling des sables, Calidris leucophæa(Pall.), la Mouette rieuse, Larus ridibundus(L.), l'Étourneau commun, Sturnus vulgaris(L.), la Sarcelle d'été, Querquedula querqueduia (L.), le Corbeau corneille, Corvus corone (L.), le Corbeau choucas, Colœus monedula (L.), la Perdrix grise, Perdix perdix (L.), la Poule, Gallus. Ils se trouvent dans des conditions analogues à celles qui sont réalisées chez les poissons, et la présence de cæcums leur fournit encore un habitat particulièrement avantageux. C’est là, en effet, qu'on les rencontre le plus souvent, et avec le minimum d'associations micro- biennes. Ces spirochètes, comme celles des poissons, sont libres dans l'intestin et remplissent souvent la lumière des glandes en tube; on les trouve aussi fixées aux cellules et intracellulaires. Il est très possible qu’elles puissent passer dans la lymphe et dans le sang de l'animal vivant, car certaines d'entre elles, examinées à ce point de vue, se sont conservées et divisées in vitro dans le sang de leur hôte. Ces spirochètes appartiennent à deux types morphologiquement bien distincts, l’un à spires lâches, l’autre à spires serrées. I. — Spirochètes à spires lâches, du type 7reponema gadi Neumann. On les rencontre chez tous les Oiseaux énumérés, excepté la Mouette (1) O. Dubosegq et C. Lebailly. Les Spirochètes des Poissons de mer. Archives de Zoologie expérimentale, 5° série, t. X et t. LIL. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rieuse, et la description que nous avons donnée du tréponème de la Gode leur est à peu de chose près applicable. Il est probable qu’elles appartiennent à un grand nombre d'espèces, très difficiles à caracté- riser, nous en distinguerons trois : ) Treponema querquedulæ n. sp. Longueur 4 à 11 x, épaisseur 0,20 à 0,80 , extrémités amincies mais mousses, l’une d'elles étant souvent plus effilée que l’autre. Forme le plus souvent en S ou à deux spires, parfois trois, mais pas davantage, ces formes correspondant le plus sou- vent à un processus de division. Celle-ci est transversale et inégale, lun des tréponèmes mesure 2 à 4 & de plus que l’autre. On rencontre le Treponema querquedulæ chez la Sarcelle, la Corneille, l'Étourneau, le Sanderling, le Bécasseau, le Pluvier à collier. Treponema gallicolum n. sp. Longueur 7,5 à 114, épaisseur 0,25 à 0,55 L.. Forme régulièrement spiralée comprenant deux spires et demie à trois spires. [l existe en outre de très petits tréponèmes longs de 4 u, épais de 0,15 u, à extrémités effilées, formant des boucles ou des anneaux. Nous les rattacherons provisoirement à la même espèce. Treponema squatarolæ n. sp. Le tréponème du Vanneau suisse se distingue nettement des autres par ses dimensions plus grandes. Il mesure 10 à 20 y de long, 0,33 à 0,46 y d'épaisseur. Les formes les plus fréquentes ont une spire et demie ou deux spires et demie. Les plus grandes, celles de quatre spires, sont en voie de division transversale et inégale. Il. — Spirochètes à spires serrées peu déformables, du type Trepo- nema pallidum Schaudinn. Treponema lari n. sp. Ce tréponème se rencontre chez tous les oiseaux énumérés au début de cette note, excepté chez le Vanneau, le Pluvier et l'Étourneau. Il se trouve surtout en abondance et presque à l'état pur dans les cæcums intestinaux de la Mouette rieuse. Il mesure 1,8 à 5 de long sur 0,30 &. d'épaisseur, il est relativement trapu. Il possède trois à six spires régulières et serrées, plus épaisses au centre qu'aux extré- mités. Son allure est caractéristique : à une phase de repos succèdent des séries de déplacements en avant, en arrière, exécutés avec la rapidité d’une flèche ; le départ et l'arrêt sont extrêmement brusques. Au repos, il est difficile de le distinguer au milieu des cellules et du mucus:; lorsqu'il est en mouvement, il évolue avec beaucoup d’aisance parmi les obstacles du frottis. On le trouve dans la lumière du rectum ou dans les glandes en tube des cæcums. Mais il pénètre dans l'intérieur des cellules, où l’on peut déceler sa présence par l’imprégnation au nitrate d'argent. Suivant les Oiseaux, il y a des différences de taille entre ces parasites ; ceux du Bécasseau variable semblent plus volumineux ; ceux de la Corneille. du Choucas, de la Perdrix et de la Poule paraissent plus petits. Signalons enfin la présence d’un tréponème analogue, mais peu abondant dans le rectum de plusieurs mammifères : Rat, Souris, SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 391 Lapin, Hérisson, Cobaye (distinct de celui qui a été observé dans le sang de ce dernier animal par de Gaspari) et que nous rattacherons à la même espèce. Tous ces tréponèmes habitent l'intestin en compagnie de nombreuses bactéries, parmi lesquelles on retrouve constamment un gros spirille et ün bacille légèrement fusiforme, présentant le plus souvent deux grosses inclusions fortement colorables et faisant hernie sous la membrane. (Laboratoire de zoologie de Caen et de Luc-sur-Mer.) L’AZOTE COLLOÏDAL URINAIRE. SON ORIGINE ET SA SIGNIFICATION CLINIQUE, par MarcEL LAaBBé et DAUPHIN. Divers auteurs ayant montré l'intérêt de la recherche de l’azote col- loïdal indialysable dans les urines, nous nous sommes attachés à étudier par le procédé de Salkowski et Kojo l’excrétion d’azote colloïdal chez les sujets sains et dans divers cas pathologiques. Chez les sujets sains, à divers régimes, l’azote colloïdal a varié de AND à 0,031 à 0,201 par vingt-quatre heures. Le rapport y de l'azote colloïdal à l’azote total a varié de 0,25 p. 100 à 1,45 p. 100. L’excrétion varie chez le même sujet avec le régime alimentaire. C’est avec le régime lacté qu'elle est la plus faible ; c’est avec le régime carné qu’elle est la plus forte. N Chez les sujets atteints de cancer du tube digestif, le rapport Kg a varié de 0,80 à 6,6 p. 100; le chiffre le plus élevé a été trouvé dans un cancer du foie. Dans les cancers extra-digestifs, le rapport a varié de 1,50 à 1,64 p. 100. En somme, l'azote colloïdal est en général augmenté dans les urines des cancéreux, mais il ne nous semble pas qu’on puisse en faire un signe diagnostic du cancer, comine certains auteurs l’avaient soutenu; nous avons trouvé en effet des chiffres aussi élevés dans des affections non cancéreuses. Au cours des affections hépatiques, dans les cirrhoses, le coefficient a varié de 1,49 à 5,5 p. 100. C’est aussi ce qu'avait trouvé Mancini et ce qui avait induit cet auteur à faire de l'augmentation de l'azote colloïdal urinaire un signe d'insuffisance hépatique. Au cours des affections gastriques (atonie, hypochlorhydrie), nous avons trouvé une augmentation de l'azote colloïdal (2,5 et 3,2 p. 100), ce qui semble indiquer que le trouble digestif gastrique influe sur le . métabolisme ultérieur des albuminoïdes. 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NA LE EE ME PS SEE ss Chez les cardiaques asystoliques, avec gros foie, nous avons trouvé des chiffres de 4 à 4,7 p. 100; ici encore le foie nous semble jouer un rôle ; dans les affections cardiaques compensées, divers auteurs ont en effet trouvé une excrétion normale d’azote colloïdal. Chez les tuberculeux pulmonaires, l’excrétion d'azote colloïdal est généralement faibie. Dans la leucémie nous avons trouvé une excrétion normale (1,27 p. 100). Par contre, au cours d’une splénomégalie avec lésions hépatiques, le rapport de était élevé (2,75 p. 100:. Au cours des diverses maladies aiguës nous avons trouvé l'azote col- loïdal augmenté. Ainsi, au cours de la fièvre typhoïde, le chiffre trouvé a Loujours dépassé la moyenne normale. C’est en particulier pendant la période d'état, dans les cas graves compliqués d'insuffisance hépatique, où le rapport _ s'est élevé à 2,75 p. 100; d'autre part, au début de la convalescence, au moment de la crise polyurique qui entraine tous les déchets organiques retenus pendant la maladie, il peut s'élever à 4,10 p. 100. Au cours du rhumatisme articulaire aigu, il était compris entre 1,7 et 3,8 p. 100. Dans la pneumonie, on le trouve élevé au cours de la crise polyurique de convalescence, pour la même raison que dans la fièvre typhoïde. Dans le diabète sans dénutrition, le rapport reste faible entre 0,8 et 2,24 p. 100. C'est dans le diabète avec dénutrition et acidose que nous avons trouvé les rapports les plus élevés; ils ont varié entre 3,25 et 7 p. 100. Or, dans cette maladie, l'augmentation d'azote colloïdal coïncide avec l'augmentation de l’indialysable urinaire trouvé dans le. diabète maigre par H. Labbé et Vitry, et qui probablement est formé en majeure partie d'azote colloïdal. En ôutre, on retrouve dans cette même maladie d’autres troubles du métabolisme azoté, l'amino-acidurie, l’'amminurie, l’abaissement du coefficient azoturique. En résumé, l'augmentation de l'azote colloïdal urinaire est l'indice d’un trouble du métabolisme azoté, au même titre que l’hyperamino- acidurie, l'hyperammoniurie et l’imperfection uréogénique. Elle peut servir à déceler l'insuffisance fonctionnelle du foie, mais elle ne parait pas pouvoir servir au diagnostic du cancer. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1998 ACTION D'UN LIPOÏDE (VDC) EXTRAIT DE L'OVAIRE, SUR L'ORGANISME, par H. Iscovesco. } J'ai indiqué dans une note précédente (1) la technique qui m'a permis de séparer dans l'ovaire un certain nombre de groupes de lipoïdes _ dont le plus important est le cinquième; ear il contient un lipoïde qui, ainsi que je l'ai signalé (2), injecté à des lapins pendant trois mois, tous les jours à la dose de 1 centigramme par kilo, exerce une action stimulante des plus nettes sur l’appareil utéro-ovarien, caractérisée par une hypertrophie importante de ces organes, constatable à l’autopsie. Ce lipoïde est le même, quel que soit l'animal dont il provienne. On le retrouve identique dans les ovaires de vache, de jument, de truie, etc. Pour obtenir des résultats très nets, il faut que les femelles traitées, ainsi que les témoins, soient vierges, qu'elles soient âgées de trois mois environ. Des portées antérieures modifient tellement les dimensions des organes génitaux qu'il est impossible de faire des comparaisons valables. J'ai traité dans ces conditions à nouveau 7 lapines, en gardant 5 témoins. Tous ces animaux étaient de même âge et-à 50 grammes près de même poids. Les animaux soignés ont reçu tous les deux jours dans la nuque en injection hypodermique une solution huileuse contenant À centi- gramme par kilo d'animal, du lipoïde VDe. Le tableau suivant exprime les poids des organes trouvés à l’autopsie en grammes par kilo d’animäl. L'expérience a duré trois mois. POIDS MOY. | CAPSULES | CŒUR FOIE | OVAIRES | RATE REINS | vrone Témoins: =. .::| 2710 |-0,136| 2,6! ,09 | 0,48 Animaux traités .| 2750 | 0,132] 2,1: 4 0,212! 0,53 On voit à la lecture de ce tableau que l’action du lipoïde ovarien VDe est limitée presque exclusivement à l'ovaire, l'utérus et la thyroïde. L'action du lipoïde est nulle ou insignifiante sur les capsules surrénales, le cœur, le foie, la rate et les reins. Les animaux traités ont 21 centigrammes d’ovaires par kilo alors que (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1912, IE, p. 16. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1912, EF, p. 124. 394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les témoins n'ont que 9 et 2 gr. 12 d'utérus, alors que les témoins n'ont que 50 centigrammes d’utérus par kilo. En dehors de cette action il y à aussi un retentissement sur l'appareil thyroïdien : 12 centi- grammes au lieu de 7. J'ai étudié aussi l’action du lipoiïde VDc de l'ovaire sur la croissance. Je me suis servi à cet effet d’un groupe de lapines âgées de deux mois (7 sujets en expérience et 4 témoins). Les animaux ont recu À centi- gramme de lipoïde dans la nuque tous les deux jours. L'expérience a duré 60 jours. La croissance a été régularisée chez les animaux traités exactement comme pour les animaux soignés au lipoïde thyroïdien (4); de plus, la croissance a élé accélérée. En effet, alors que les témoins n’ont gagné en 60 jours que 57 p. 100 de leur poids primitif, les animaux soignés ont gagné 91 p. 100, En résumé donc: 1° Il existe dans l'ovaire un lipoïde (VDc), toujours le même quel que soit l'animal dont il provienne, qui a la propriété d’exciter les ovaires et surtout l’utérus et de provoquer à la longue leur hypertrophie ; 2° Ce lipoïde excite aussi la thyroïde; 3° Il régularise et accélère la croissance chez les individus jeunes. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) QUATRIÈME NOTE SUR LA LEUCOCYTOLYSE DIGESTIVE. MOMENT D'APPARITION DE LA LEUCOCYTOSE DIGESTIVE CHEZ LE CHIEN SUIVANT LES ALIMENTS ET DANS LES REPAS RÉPÉTÉS. Note de G.-A. KROLUNITSKY, présentée par M. GaRNIER. On peut vérifier l'exactitude de l'interprétation du mécanisme de la leucocytose digestive que nous avons donnée dans deux précédentes notes, par un procédé direct. En effet, s'il est vrai que la leucocytose dite digestive est due à l'excitation du foie par les produits absorbés au cours de la digestion et à la sécrétion consécutive d’antileucocytolysine, qui neutralisera dans le plasma la leucocytolysine, sécrétée par la rate, la lenucocytose devra apparaître soit plus tôt, soit plus tard, suivant que l'aliment est plus ou moins facilement attaquable par les sucs digestifs (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1913, IT, séance du 8 novembre. < SÉANCE DU Â15 NOVEMBRE 395 et de ce fait plus ou moins rapidementabsorbable. Les expériences que nous rap- portonsici confirment plei- nement notre manière de voir. Au chien, qui nous à servi pour la plupart de nos expériences précédemment rapportées, nous donnons tantôt de la viande crueen gros morceaux, tantôt de la viande hachée ou cuite, tantôt du bouillon de viande, tantôt enfin du lait. À priori, nous devrions admettre, si notre manière de voir était juste, que l'absorption ou — ce quiest pour nous la même chose — la leucocytose aurait lieu rapidement après le repas du bouillon, du lait, puis après celui de viande hachée et de viande crue, et la leucocytose devait être la plus tardive avec la viande cuite. Le tableau nous montre qu'en réalité l’ordre de l’apparition de la leucocytose digestive est le suivant : À h. 30 minutes après le repas de bouillon; 2 heures après le repas de viande hachée ; entre 2 et 3 heures après le repas de lait; 4 heures après le re- pas de viande crue en gros morceaux, et 4 h. 30 mi- nutes après le repas de viande cuite. Ainsi la dif- férence de l’état physico- chimique des alimenis en- traine fatalement une difré- BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913, T. LXXV. 0 Etude leucocytolytique des sérums de chien. Rae) SOS L DEN RE A 5 ES SOS eu) a FE ne a 272" & 4 EAvre LOTS" a + ag LA [er O7 ON = s © < 4 12 en — 0 LT en LH D a a 8 Pa AS EE DNS el = el Re RES ET S FA Z OO , 1100 (CE = a ANSE CES ESS = 1 S'AEN TN ON NE ‘a LENS) OT ORES | E = LE EX "© A Re RE ES — A x 10 = SL ee -© Ë ENS EHOWMP ET AMIEC a ñ DENON D NOM à = n TT = AS Er ret ee 5 < I Fe) NANLMEAM © cn TÉTRNSTE DÉCHETS © | otre ONE à LOMRONLS 5 CA Dee Mic CR OM SNES pa SN OC Re a ONE MON OO) a À nee a Si tT'otorS T E = = = LE De a p) & HO = GS 0f ONE En teen De 00 = E Eô— ERowOoSso© Ce) = LA & : © : © : # & Fe = re — ET ei = = 2 < a 2mo LH IQHOLS — ce HS DS À à À © = ÉD A CAO RO" 3 C0 SA el 2 AE 4 2 ; : LA = en) a H e CRT ES (CR ep PR Ÿ S TT ET RT =) © = SEE ES a a © SIL LS ihS a e) SOS OS AE SNS eo = PT ee) ÊREl HINLNLENONONO 5 s - A Le RON SRE : ; 25 IT ET EL E = Z x SOS St QU ei OÙ ou = < it Le TR = [e}] | = Ce) 1OIT SE. 00 2, C9 è FE = = OO — m . A NE a = SLFSESNOMS F=| = CR RER: =. 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C'est là une question délicate que nous nous sommes posée dès le début de nos recherches, que nous avons déjà discutée ici (1) et que nos travaux d'ensemble sur les milochondries des cellules végétales nous permettent aujourd’hui de préciser. IT. — Rappelons très sommairement les principaux résultats de nos recherches antérieures sur la formation des plastes. a) Les chloroplastes se forment d’une manière générale comme il suit : les chondriocontes des cellules des méristèmes commencent à élaborer de la (1) Mitochondries et plastes. C. R. de la Soc. de Biologie, t. LXXIIT, 1912, p. 7. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 437 chlorophylle et à verdir avant leur différenciation en plastes; ils se trans- forment ensuite en haltères dont les deux têtes se séparent, grossissent et deviennent des chloroplastes (schéma 1). b) Les chromoplastes (formateurs de pigments xanthophylliens et caroti- niens) résultent de processus semblables (schéma 2). c) Quant aux leucoplastes ou amyloplastes, ils se différencient de manière très variable selon les espèces; ils peuvent provenir d’une différenciation plus ou moins accusée, soit de mitochondries granuleuses (schéma #), soit de chondriocontes {schéma 6). Dans beaucoup de cas, la différenciation est presque nulle et c’est la mitochondrie elle-même qui joue le rôle d'amylo- plaste et élabore directement à son intérieur le grain d’amidon (schémas 3 et 5). Les schémas 3 à 6 représentent les principaux types de formation d’amidon que nous avons observés au cours de nos recherches et nous dis- pensent de les décrire. d) Nos recherches les plus récentes ont démontré que le tannin et les pigments anthocyaniques qui se trouvent localisés dans les vacuoles de beau- coup de cellules des Phanérogames, sont élaborés au sein de mitochondries, mais directement, sans l'intermédiaire de plastes. Elles ont démontré égale- ment qu'il en est de même pour les corpuscules métachromatiques des champignons (schéma 7). En cytologie animale, on sait que le produit sécrété peut être élaboré, soit directement par la mitochondrie (schéma 8), soit indirectement par un corpuscule plus gros résultant d’une différenciation de la mitochondrie et auquel Prenant a donné le nom de plaste, par analogie avec les plastes de Schimper. III. — D'après ce qui précède, on voit qu'il est très difficile d'établir une limite précise entre les mitochondries et les plastes de Schimper, puisque, d'une part, la chlorophylle et les pigments anthophylliens ei carotiniens commencent à être élaborés par les chondriocontes avant leur différenciation en plastes, et puisque, d'autre part, l’amidon peut être élaboré indifféremment soit par un amyloplaste issu d’une mito- chondrie, soit directement par une mitochondrie. Cette délimitation devient encore plus malaisée si l’on considère que les plastes sont des formations qui conservent à peu près les caractères histo-chimiques des mitochondries. El, cependant, les chloroplastes (fig. 9) et certains amyloplastes (schémas 4% et 5) semblent tellement différer par leurs dimensions des mitochondries ordinaires, qu’on éprouve une réelle hésitation à les assimiler simplement à des formations mitochondriales. D'après tous les faits que nous avons observés dans nos recherches ei d’après tous les faits antérieurement connus en botanique, il nous semble que les amyloplastes ne sont autre chose que des mitochondries accrues pa: la nutrition. L’amyloplaste devient ainsi un état purement transitoire de l’évolution de certaines mitochondries, lequel précède immédiatement l’éla- boration du produit. Il paraît en être de même des chromoplastes xantho- phylliens et carotiniens, et probablement aussi des plastes des cellules animales. Ce qui prouve que l’amyloplaste n’est qu’un état transitoire de la BIOLOGIE. CoupTEes RENDUS. — 1913. T, LXXV, 30 LOS VON mitochondrie, c'est que, dans une cellule adulte qui élabore de l’amidon, on observe généralement toutes les formes de transition entre les mitochon- SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dries, les amyloplastes et les grains d’amidon définitivement formés et ayant { pie I ê 1 Ÿ F à ty Kb À F4 Er Le: 4 # : te 2 1 Le f. O0 0:10 ©. épuisé leur écorce mitochondriale. La différenciation des amyloplastes se fait donc successivement dans une cellule au fur et à mesure que le besoin s’en fait sentir. On a soutenu que les amyloplasties sont susceptibles de se diviser, mais nos recherches semblent démontrer que cette assertion est erronée. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 439 EXPLICATION DE LA FIGURE. . Schéma 1. — Stades successifs de la formation de deux chloroplastes aux dépens d'un chondrioconte. La chlorophylle est représentée par la teinte grise. Schéma 2. — Stades successifs de la formation de deux chromopiastes xantho- phylliens aux dépens d'un chondrioconte. La xanthophylle est représentée par la teinte grise. Schéma 3. — Stades successifs de l'élaboration d’un grain d'amidon dans l'inté- rieur d'une mitochondrie granuleuse dans le tubercule de pomme de terre. Schéma 4. — Stades successifs de l'élaboration d’un grain d’amidon dans un amyloplaste résultant de la différenciation d’une mitochondrie granuleuse dans la racine de Ficaria ranunculoïides. Schéma 5. — Stades successifs de l'élaboration de deux grains d'amidon composés dans un chondrioconte, suivant le mode qu'on observe dans les racines de haricot, ricin, maïs. Schéma 6. — Stades successifs de l’élaboration d'un grain d’amidon dans un amyloplaste résultant de la différenciation d'un chondrioconte dans la racine de Phajus grandiflorius. Schéma T. — Stades successifs de l'élaboration d'un corpuscule métachromatique dans un chondrioconte dans Puslularia vesiculos«. Schéma 8. — Stades successifs de l'élaboration de globules graisseux dans une cellule adipeuse (d’après Dubreuil). Figure 9. — Cellule parenchymateuse d'une feuille d'Elodea canadensis, à l'état vivant, montrant des chloroplastes, dont quelques-uns, en biscuit, sont en voie de se diviser. Figures 10 et 11. — Chloroplastes en voie d'élaborer de l’amidon, dessinés dans une cellule vivante d'Elodea (grossissement : environ 1.500). Au contraire, les chloroplastes ne se comportent pas comme Îles autres plastes. Il est depuis longtemps démontré que les chloroplastes, une fois différenciés dans une cellule, sont capables de se multiplier par division. Le fait est indéniable, et il est facile de suivre sur le vivant tous les stades de la division des chloroplastes (fig. 9). D'autre part, on sait par nos observations que, lorsque, dans une cellule, ies chloroplastes se différencient, cette diffé- renciation s'effectue simultanément sur tous les chondriocontes, et presque tous les éléments du chondriome se transforment en même temps en chloro- plastes, si bien qu'après cette différenciation il ne subsiste plus dans la cellule que très peu de mitochondries ayant échappé à la transformation. Les chloroplastes se distinguent nettement des amylopiastes en ce qu'ils ne représentent pas un état transitoire de l’évolulion des mitochondries. Ils marquent, au contraire, le début d’une évolution secondaire des mitochon- dries, un stade initial à partir duquel ces éléments continueront leur exis- tence en se multipliant et en étant doués d’une fonction spéciale. Etant donné qu'ils ont la propriété de se diviser, qu'ils ont un rôle élaborateur tout comme les mitochondries, enfin qu'ils ne diffèrent guère des mitochondries que par leurs dimensions, il nous semble qu’on puisse les considérer comme des mitochonüries beaucoup plus évoluées que les mitochondries ordinaires et différenciées en vue de la fonction spéciale et très complexe qu'est la fonc- tion chlorophyllienne. Ce seraient en quelque sorte des mitochondries à un état d'évolution supérieur résultant &’une différenciation secondaire des - mitochondries ordinaires et dont l'existence chez les végétaux s’expliquerait 440 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE par la fonction chlorophyllienne qui leur est propre. Les chloroplastes ont d’ailleurs une fonction infiniment plus complexe que les mitochondries ordinaires, puisque ce sont des appareils de synthèse qui, grâce à la chloro- phylle qu'ils élaborent, et avec.le concours des radiations solaires, fabriquent de toutes pièces les matières hydrocarbonées et, entre autres, l’amidon, à partir du carbone atmosphérique. IV. — En résumé, il résulte de l’ensemble de nos recherches : 1° Que les mitochondries sont des organites qui ont pour une de leurs fonctions principales d'élaborer les produits de sécrétion de la cellule, fonction analogue à celle des plastes depuis longtemps connus chez les végétaux ; 2° Que les plastes de Schimper sont assimilables aux mitochondries ; 3° Qu'au moment de son fonctionnement dans l'acte sécrétoire, la mitochondrie peut, ou bien ne subir aucune différenciation, ou bien se différencier en un plaste qui n’est lui-méme qu'une mitochondrie grossie; 4 Que les chloroplastes semblent représenter des formations ditfé- rentes des plastes ordinaires: ils sont en quelque sorte des mitochon- dries d'ordre supérieur spécialisées pour la fonction chlorophyllienne dont ils sont le siège. LÉSIONS TRACHÉALES PROVOQUÉES PAR DES LIPOÏDES EXTRAITS DU BACILLE DIPHTÉRIQUE, par JULIEN DÜMAS et AUGUSTE PETTIT. La diversité des réactions (1), que provoque le bacille de Loeffler chez les différentes espèces animales, nous a conduits à rechercher le mode d'action propre aux facteurs de toxicité de ce microbe vis-à-vis des tissus. Dans la présente note, nous consignons les résultats relatifs à l’action sur l’épithélium trachéal de certains corps gras, extraits par l’éther de bacilles diphtériques cultivés en bouillon et préalablement desséchés dans le vide: sans rien préjuger de leur nature réelle, nous désignerons les substances en question sous le nom de lipoïdes. Les expériences ont été pratiquées sur le cobaye, le lapin et le rat. Afin d'éliminer l’action d’un véhicule, les lipoides sont injectés dans la trachée, au moyen d’une seringue munie d'une aiguille coudée, en nature, à l'état semi-liquide. A cet effet, lipoïdes et seringues sont placés à l’étuve à 37 degrés une demi-heure avant l'injection. Les animaux = sont sacrifiés après un laps de temps variable et nécropsiés. Les tra- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIV, p.. 1198-1200, 1913. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 4414 chées sont examinées immédiatement au point de vue macroscopique, puis étudiées histologiquement. . Un premier fait retient l'attention: la Ra d'action des lipoïdes sur l’épithélium trachéal du cobaye. Vingt minutes après l'instillation, les modifications sont déjà très marquées; au bout d’une heure, l’épithélium est complètement abrasé, la muqueuse congestionnée et les vaisseaux gorgés de globules, parmi lesquels prédominent les leuco- cytes à noyaux polymorphes. Dans tous les cas, le pourcentage des leucocytes à granulations acidophiles reste toujours peu élevé. Dans une trachée ainsi lésée, la lumière est en grande partie obstruée par une fausse membrane, formée par un réticulum à mailles irrégu- lières, englobant des débris du revêtement épithélial, de nombreux leucocytes à noyaux polymorphes, des hématies en général peu abondantes, des leucocytes à granulations acidophiles toujours assez rares. Les réactions histo-chimiques du réseau sont les suivantes : pas de coloration par le mucicarmin; coloration élective en violet par la méthode de Weigert pour la fibrine; coloration noire par la méthode de Kôckel, modifiée par G. Loiseau et G. Faroy. Ainsi, certains lipoïdes extraits des bacilles diphtériques provoquent au niveau de la trachée une réaction fibrino-plastique intense, qui évolue avec une rapidité inconnue jusqu'ici. Dans des conditions analogues, J. Auclair, puis P.-J. Ménard ont bien signalé la formation d’exsudats fibrineux sous la peau ou dans le poumon; mais, d’après les observations de ces auleurs, un laps de temps assez prolongé est nécessaire pour la production d’aitérations graves. D'ailleurs, il s'agit là d’une réaction banale que les lipoïdes extraits de l’œuf de la poule peuvent provoquer également, mais à l’état d’esquisse, et le pouvoir fibrino-plastique en question est complètement indépendant de celui dont jouit la toxine; c’est tout au moins ce que semblent démontrer les faits suivants : a) Un cobaye, qui a recu vingt-quatre heures auparavant 2 centimètres cubes de sérum antidiphtérique, est aussi sensible à l’action des lipoïdes que l'animal neuf; b) Le rat, dont l’immunité cellulaire vis-à-vis de la toxine est si remarquable, présente, consécutivement à l'instillation de lipoïdes, des lésions comparables à celles du cobaye, tant au point de vue de leur nature que de leur intensité. Vraisemblablement, les lipoïdes du bacille de Lœæffler, toujours peu abondants, ne prennent pas en pathologie humaine une part prépondé- rante à la production de la fausse membrane; en effet, le sérum antidiphtérique, qui, chez l'animal, reste sans effet vis-à-vis des lipoïdes. arrête la formation des exsudats fibrineux chez l'homme. EN rs [NS] SOCIËTÉ DE BIOLOGIE Pourtant, le rôle de ces lipoïdes n’est peut-être pas complètement négligeable. En effet, les expérimentateurs, qui ont tenté de reproduire chez l'animal, au moyen de bacilles diphtériques, la fausse membrane trachéale, se sont heurtés pendant longtemps à des insuceès, et ceux qui ont obtenu les résultats les plus probants (1) n’ont réussi qu'à la condi-= tion de déterminer, préalablement, une lésion de l’épithélium (2). On est ainsi conduit à se demander si l’action de la toxine chez l'homme n'est pas favorisée par les lipoïdes du bacille diphtérique. SUR L'HISTOGÉNÈSE DU TUBERCULE. Note de Cu. Besnorr et V. RoBin, présentée par F. MESsniz. Malgré les innombrables travaux publiés sur cette question, on est loin d’être d'accord à l'heure actuelle sur la nature, l’origine et le rôle des éléments cellulaires qui entrent dans la constitution du tubercule. Pour Baumgarten et ses élèves, le rôle prépondérant dans l'édification . du tubercule revient aux éléments du tissu ambiant qui prolifèrent abondamment par voie de kariokynèse. Au contraire, l'école de Metchni- koff, avec Borrel, Morel et Dalous, etc, affirme la nature exclusive- ment lymphatique des cellules du follicule tuberculeux. Nos études anatomo-pathologiques sur une pseudo-tuberculose cutanée des bovins due à la présence dans le derme d’un parasite de la classe des sporozoaires (3) nous ont permis de recueillir quelques données intéressantes qui apportent, à notre avis, une puissante contri- bution à la thèse de Metchnikoff et de ses adeptes. Nous avons antérieurement montré que, dans les lésions de la sar- cosporidiose, la réaction de défense aboutit à la production, au pourtour des parasites et parfois dans leur intérieur, de nodules inflammatoires absolument comparables au follicule tuberculeux (4). Les éléments les plus intéressants de ces formations sont en contact immédiat avec la. paroi de la sarcosporidie; ce sont des cellules allongées et disposées côte à côte perpendiculairement à la surface du parasite. Le noyau (1) Pour ce qui a trait à la production expérimentale des fausses mem- branes trachéales, voir le récent mémoire de G. Faroy et G. Loiseau. ‘| (2) Rappelons cependant que H. Roger et R. Bayeux ont obtenu, chez le | lapin, par simple instillation de toxine, des fausses membranes dont ils n’ont | malheureusement pas fait connaître la structure. (3) Besnoit et Robin. Revue vétérinaire, nov. 1912. ni Besnoit et Robin. Comptes rendus de la Soc. de Bistogies t. LXXV, 1913, pe 357 », à SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 413 est toujours situé au bord excentrique de la cellule et dans la partie élargie de celle-ci, tandis que le protoplasma forme une bande allongée, parfois étirée en pointe, et dirigée vers le centre du nodule (fig. 1). La nature migratile de tels éléments ne paraît point douteuse. Il s’agit incontestablement de gros mononucléaires sortis des vaisseaux et attirés vers le parasite. Leur amiboïsme se manifeste par la formation d’un pseudopode protoplasmique entraînant le noyau à sa suite; cette déformation, analogue à celle que l’on constate sur les globules blancs franchissant les rétrécissements capillaires du système circulatoire ou passant à travers la paroi d'un vaisseau, n’est jamais rencontrée ni sur les cellules fixes du tissu conjonctif, ni sur les cellules épithéliales, beaucoup moins plastiques. D'ailleurs, ces mononucléaires se trans- forment rapidement en cellules épithélioïdes, et, sur nos figures, il est facile de suivre les diverses phases de cette évolution. Mais l’origine leucocytaire des cellules du tubereule apparaît encore plus nette lorsque le follicule s’est développé à l’intérieur même du parasite. Dans ce cas, les spores falciformes, primitivement contenues à l’intérieur de l’utricule, ont fait place à des cellules embryonnaires, épithélioïdes et géantes, qui remplissent plus ou moins complètement la cavité (fig. 2). Il n’est point possible, dans le cas présent, de prétendre que ces divers éléments ont pu se développer par la multiplication des cellules fixes du tissu ambiant puisqu'on les rencontre, en effet, dans le parasile même, c’est-à-dire dans une région où primitivement il n’en existait aucune. Le tubercule intraparagsitaire n’a pu se constituer que par l'immigration d'éléments mobiles, d'origine leucocytaire par consé- queni. Dans ia suite, ces cellules lymphatiques s'immobilisent définitive- ment: elles deviennent complètement assimilables aux éléments con- jonctifs adultes et le tubercule est transformé en un foyer seléreux. Nous avons pu, d’autre part, assister à la formation de cellules géantes, particulièrement abondantes dans leslésions de sarcosporidiose. On sait que le mode de formation de ces cellules plasmodiales d'origine irritative est assez discuté; pour les uns. elles résultent de la multipliea- tion des noyaux d’une cellule initiale ; pour d’autres, de la pénétration de noyaux leucocytaires dans un bloc protoplasmique dégénéré ; pour d’autres encore, de la soudure de plusieurs leucocytes adjacents. Dans les nodules pseudo-tuberculeux que nous avons étudiés, il semble bien que les cellules géantes se soient formées par ce dernier mode. Dans les couronnes de leucocytes allongés perpendiculairement à la surface du parasite, on trouve fréquemment des cellules plurinucléées, dont les noyaux sont disposés en rangée linéaire sur le bord excentrique de Ia _cellule dans l'alignement des noyaux périphériques des leucocytes voi- sins (fig. 1). De toute évidence, il y a eu simple accolement de plusieurs mononucléaires contigus par leurs faces adjacentes et fusion des proto- — Parasite en voie de sclérose. Couronne de cellules géantes et de leucocytes allongés, en marche vers le parasite. Frc. 1, (Phot. Ch. Morel.) «à Le Tubercules intra et extraparasitaires avec cellules géantes. Fic. 2. Morel.) Ch. (Phot. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 44 OC plasmas en un bloc homogène ; en certains points même, la coalescence est encore incomplète et on peut deviner une ligne de démarcation entre deux cellules en voie de fusionnement. Cette agglomération d'éléments leucocytaires semble avoir pour but de faciliter l’'englobement et la destruction de l’énorme proie constituée par le parasite. Le rôle phagocytaire des cellules géantes ainsi formées est d’ailleurs hors de doute; leur parfaite colorabilité nous oblige à les considérer comme des éléments bien vivants; d’ailleurs, quelques-unes d’entre elles présentent, au sein de leur protoplasma, des granulations qui, par leur forme et leurs réactions colorantes, doivent être rapportées à des spores falciformes en voie de disparition. En conclusion, les productions tuberculiformes rencontrées dans la sarcosporidiose cutanée sont entièrement constituées par des éléments lymphatiques immigrés; ceux-ci sont en outre capables, afin de lutter plus efficacement contre le parasite, de fusionner leur protoplasma pour former des cellules géantes, dont le rôle phagocytaire, souvent contesté jusqu'ici, nous paraît, ainsi, définitivement démontré. ACTION PHYSIOLOGIQUE D'UN LIPOÏDE (II Bb) EXTRAIT DU TESTICULE, par H. Iscovesco. J'ai indiqué déjà, dans des notes publiées ailleurs (1), que j'avais isolé du testicule un lipoïde qui, injecté à des animaux, sous forme de solution à 1 p. 100 dans le tissu cellulaire sous-cutané de la nuque, à la dose de 1 centigramme par kilo, pendant deux ou trois mois, provoquait une hypertrophie des testicules. J'ai repris ces mêmes recherches et les ai poursuivies et complétées. C'est le résumé de ces nouveaux résultats que j'apporte ici. Mes expériences ont porté sur un groupe de lapins jeunes, âgés de deux mois, et sur un groupe d'adultes. J'ai fait à 40 lapins adultes tous les deux jours, dans la nuque, une injection d'une solution huileuse à 1 p. 100 du lipoïde en question. La dose employée était de 1 centigramme par kilo d'animal. 5 animaux ont été gardés comme témoins. Au bout de trois mois, tous ont élé sacrifies, tous les organes ont été pesés et. je done dans le tableau ci-après les moyennes des poids des organes de la série témoin et de la série traitée. Quoique les animaux témoins et les animaux traités aient été choisis (1) Les lipoïdes. Presse médicale, 15 octobre 1912, et Académie des Sciences, 25 novembre 1912. 446 SOCIËÈTÉ DE BIOLOGIE de façon à avoir les mêmes poids à 20 grammes près, la série trailée pesait en moyenne 145 grammes de plus que l’autre, parce qu’en effet le lipoïde testiculaire augmente le poids des animaux, ainsi que nous le verrons plus loin Voici d’abord des poids des organes exprimés en grammes par kilo- gramme d'animal. POIDS MOYENS | SURRÉNALES CŒUR FOIE RATE REIN LTESTICULES | THYROIDE Animaux témoins. 2675 0.056 2,65 34 0,56: 5,70 442450: 060 Animaux traités .| 2820 0,090 | 2,80 | 35 | 0,52 | 6,80 | 2,40 |0,081 Comme on le voit, le lipoïde testiculaire (II Bb) n’a pas d'action sur les capsules surrénales, ni sur le cœur, ni sur le foie, ni sur la rate. Il excite légèrement le rein : 6 gr. 80 de rein par kilo chez les animaux traités, 5 gr. 70 chez les témoins. Il excite fortement les testicules: les animaux traités ont 2 gr. 40 de testicule par kilo contre 1 gr. 15 chez les animaux témoins; enfin il excite légèrement la thyroïde. Ce lipoïde se montre donc comme un homologue de celui de l'ovaire que J'ai décrit ici même dans la séance précédente. Si on emploie des doses très fortes (5 centigrammes par kilo d'animal) et des sujets très jeunes, on provoque de l’amaigrissement et en forçant et répétant les doses des paraplégies, qui cèdent dès qu’on cesse les injections. Ce fait prouve que le lipoïde en question excite bien un centre médullaire et qu'en forçant les doses à l'extrême on peut rem- placer l'excitation physiologique par une inflammation. | Je reviendrai d’ailleurs plus tard sur cette question très importante du mécanisme d'action des lipoïdes hémostimulants. J’ai étudié aussi l’action de ce lipoïde sur la croissance. Chez des animaux très jeunes (45 à 50 jours), un centigramme par kilogramme, administré tous les jours par voie hypodermique, donne les résultats suivants (5 témoins, 5 animaux traités) : Poids 10° 20° .30° &Q°: * 5Q° 60° initiaux. jour. jour. jour. jour. jour. jour. Animaux témoins. 1220 1320 1:10 1650 1680 1790 1910 Animaux traités . 1000 1140 1230 1250 1600 1805 2000 On voit que les animaux traités ont eu une croissance plus régulière et plus rapide. Les témoins ont gagné en 60 jours 57 p. 100 de leur poids initial et les animaux traités 100 p. 100. : Le second groupe d'adultes äügés de 8 mois (5 témoins, 5 animaux SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 147 . \traités) a donné les résultats suivants, quant à l'augmentation du poids : - Poids 10m 20° 30° 40° 50° 60° initiaux. jour. jour. jour. jour. jour. jour. Animaux témoins. 2840 2870 2890 2880 2880 2900 2960 _ Animaux traités . 2690 : 2780 2880 3010 3120 3230 3370 Comme on le voit, il y a une augmentation très régulière et impor- - tante du poids des animaux traités. . Le lipoïde testiculaire que j'ai isolé a donc les propriétés physiolo- giques suivantes : 1° I stimule fortement le testicule, probablement en se fixant électi- vement sur les centres génito-spinaux. J'ajoute que les animaux traités sont très excilés et présentent des phénomènes de rut très accentué; 2° Il excite aussi légèrement le rein, alors que le lipoïde correspon- dant qui se trouve dans l'ovaire est sans action sur le rein; 3° Il excite un peu la thyroïde, mais moins que ne le fait le lipoïde ovarien chez la femelle ; 4° IT provoque une accélération et une augmentation de la croissance chez les sujets jeunes et une augmentation importante du poids chez les adultes. J'ajoute enfin, pour terminer, que les résultats cliniques qu'on obtient chez l’homme avec la dose journalière de2 cg. de ce lipoïde en injection hypodermique, confirmentpleinement les résultats de l'expérimentation physiologique. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne. 418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne : M. Pinoy. Deuxième ligne : M. Piéron. Troisième ligne (ordre alphabétique) : MM. Ambard, Chatton, Mi: Loyez, M. Terroine. Vote. Votants : 51. M Pinoy.: use. cu,.# "mobtient:" 27 voile Mer oNie See ER — 1 — M" PIérON PAM E ie es — 5 — M. Laignel-Lavastine. . . . — À — MÉLONEZ RSR ee. Re — 4 — MAP PRISANK ES ENT LE — 2 — MAMA PETER. A — L — M. Armand-Delille . . . .. _ 1 — Le Gérant : OcTaAvE PoRÉE. Paris. - L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 1913 Borper (E.), DoxzeLor (E.) et Pezzr (G.) : Sur un cas d’alternance car- diaque mécanique et électrique ob- servée Chez l'homme... "120. Camus (JEAN) : Rapport sur le prix de la fondation Laborde en 1913. . . Camus (JEAN) et Roussy (GUSTAVE) : Hypophysectomie et polyurie expé- BiMentaleS ice civic Cuaussix (J.) : Jeu compensateur des concentrations uréiques et chlo- rurées dans l'élimination urinaire. ComanDvon (J.) et Joy (J.) : Dé- monstration cinématographique des phénomènes nucléaires de la divi- Sion Cellulaire. tel rene Couruonr (Pauz) et Durourt (A.): Action des métaux ou métalloïdes colloïdaux sur les cultures homo- gènes du bacille de Koch. . . ... Emize-WeEiL (P.) et CHEVALLIER (Pauz) : Influence de certaines so- lutions salines et, en particulier, de la solution isotonique de chlorure de sodium, sur les propriétés lytiques du sérum chez un malade atteint d'hémoglobinurie paroxystique. . . FressinGer (Nogz) et Roupowska (L.) : Dissemblances anatomo-pa- thologiques de la cirrhose biliaire de l'homme et de la cirhose biliaire expérimentale : 1° L'ictère (première MOIS) MEME LS RAR ee GUILLIERMOND (A.) : Quelques re- marques nouvelles sur la forma- tion des pigmeuts anthocyaniques au sein des mitochondries. À propos d'une note récente de M. Pensa . . Iscovesco (H.) : Contribution à la - physiologie du lobe antérieur de l'hypophyse. Le lipoïde (II Bd) du lobe-antérieur 207 02. KrozuxirskY (G.-A.) : Cinquième note sur la leucocytolyse digestive. La leucocytolyse provoquée par l'ex- SOMMAIRE 475 citation électrique du nerf pneumo- GAS (TIQUE EN, Se PER M. Lee Macxe (H.) : Sur le rôle thermo- gène des organes splanchniques. MassoL (L.) et Breron (M.) : La bacillémie tuberculeuse au cours de l'infection expérimentale du co- ÉCRAN RAR RE ER RTE MÉNARD (PIERRE-JEAN) : Les lipoides dB HPRIÉIQUE. 1, rene MorELz (L.) et Pari : Nouvelle technique pour la production e xpé- rimentale des hydronéphroses . . . Perrir (Auc.): Remarques à propos de la note de M. P.-J. Ménard... SACQUÉPÉE (E.) : Propagation des bacilles d'intoxications alimentaires dans les viandes rs. mb ce SAGASTUME (C.-A.) : Contribution à l'étude des antigènes artificiels dans la réaction de Wassermann. . STASSANO (E.) et Gomupez (M.) : Des différences dans l’action de l’albu- mine sur la toxicité de quelques SeISIUe MÉTCUTE A Socor (E.) : Des échanges respi- piratoires en milieux secs ou hu- mides, avec ou sans brassage d'air. 490 461 485 Réunion biologique de Marseille. FLouRENs (P.) et GERBER (C.) : Ac- tion physiologique des latex. — IV. Injections sous-cutanées de trypsine de Calotropis procera RBr chez le rat blanc, le lapin et la poule. FLourens(P.)et GEerBER (C.) : Action physiologique des latex. — VII. [n- toxication aiguë produite par l’in- jection sous-cutanée de trypsine de Calolropis procera RBr chez le cobaye, le pigeon et les animaux à sang froid; sa cause BiocociE. COMPTES RENDUS. — 1913. T. LXXV. 31 rs de) 150 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Weiss, ancien Vice-président. CONTRIBUTION A LA PHYSIOLOGIE DU LOBE ANTÉRIEUR DE L'HYPOPHYSE. LE 1iPoïnE (II Bd) DU LOBE ANTÉRIEUR, par H. IScovEsco. On peut extraire du lobe antérieur de l'hypophyse un lipoïde qui a des propriétés remarquables. Ce lipoïde représente la partie soluble dans l’alcool-éther de la fraction insoluble dans l’acétone de la portion soluble dans l'alcool du précipite obtenu par l’acétone de l'extrait éthéré, post-alcoolique du lobe antérieur de lhypophyse. Injecté à des lapins pendant un cerlain temps à la dose journalière de 1/2 centigramme par kilogramme d'animal, on constate les phéno- mènes suivants : 1° Les animaux présentent une agitation, un besoin de mouvement continuel. Ils deviennent batailleurs et on est obligé de les séparer dans des cages spéciales. En général, ce changement de caractère ne devient évident qu’au bout de quelque temps : un mois à six semaines, 2° La sécrétion rénale augmente. Ainsi le lapin 38 pesant 2.660 gr., urine pendant 8 jours, en moyenne 118 grammes par jour. On lui fait tous les jours une injection hypodermique de 1 centigramme du lipoïde en question pendant 8 jours, la moyenne monte à 140 grammes. On cesse pendant 8 jours, la moyenne tombe à 124. On recommence une série de piqüres, la moyenne monte à 152. On cesse, elle retombe à 404. Le lapin 31, pesant 2.850 grammes, urine en moyenne pendant 8 jours, 94 grammes par Jour. On lui fait L centigr. 1/2 du lipoïde Hypophysaire pendant 8 jours, la moyenne journalière de l'urine monte à 193. On supprime les injections, la moyenne tombe à 77. On recommence, elle remonte à 113. On supprime à nouveau, elle retombe à 89 c. c. Voici maintenant les analyses de ces urines faites très obligeamment par M. V. Borrien : Lapin 38 st 13 gr. 60 30 4539 _ Pendant injections 54 gr. » 1,94 L,3% Lapia »1 14 gr. 90 2,66 0,32 — 48 gr. 56 3,91 (),42 Je ne donne que ces deux exemples sner l’espace. 3° L'appétit des animaux est augmenté. La consommation d'aliments | URÉE CHLORURES AC. PHOSPHORIQUE de mes expériences afin d'épar- | | | = | | | SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 451 chez les animaux soignés est de 20 p. 100 supérieure à celle qu'on observe chez les témoins. Cette augmentation d’appétil paraît être direc- tement en rapport avec la mobilité plus grande et l'agitation des animaux injectés. 4° Le lipoïde en question à été étudié aussi au point de vue de son action sur l'augmentation de poids et la croissance. Cette étude a été faite sur deux groupes de lapins. Un de ces groupes comprenait 10 animaux âgés de 8 mois, dont 4 ont servi de témoins et 6 ont recu tous les 2 jours, dans la nuque, en injec- tion hypodermique, 1 c. c. de solution huileuse à £ p.100 du lipoïde hypophysaire. L'expérience a duré 2 mois. On à constaté que le poids des animaux n’était pas modifié par le lipoïde hypophysaire. En effet, au bout de 60 jours, les animaux soignés ont gagné 5,58 p. 100 de leur poids primitif, tandis que les témoins en avaient gagné 3,40 p. 100. Un deuxième groupe était composé de 14 lapins âgés de 4 mois 17/2 environ. 6 furent gardés comme témoins et 8 soignés avec le lipoïde hypophysaire comme ceux du groupe précédent. L'expérience a duré 115 jours et ses résultats peuvent ètre résumés de la manière suivante : Les lapins témoins ont gagné, en 115 jours, 27 p. 100 de leur poids initial, tandis que les animaux soignés ont gagné 40 p. 100. La croissance à été nettement favorisée dans ce groupe, lentement pendant les 45 premiers jours de l'expérience et beaucoup plus acti- vement dans les 75 derniers jours. Les animaux qui ont servi à cette expérience ont été sacrifiés au bout de 115 jours. Tous leurs organes ont été pesés et voici les résultais (moyennes) de ces pesées; les poids des organes étant exprimés e’. grammes par kilo d'animal: ANIMAUX POIDS | SURRÉNALES | CŒUR FOIE OVAIRE RATE REINS UTÉRUS ITESTICULE | THÏROIDE d témoins.|2675| 0,086 | 2,65 34 — 6,56 | 5,70 —- 1,90 |0,06 traités. .12800!| 0,164 | 3 » 36 — 0,53 | 6,80 — 1,85 10,07 Q Témoins.|2750| 0,136 | 2,69 | 36 | 0,09 | 0,48 | 6,40 | 1,98 | — |0,076 traitées: .[2910) 0,226 | 3 » 36 0,0% | 0,47 | T5 | 4,48 — |0,072 Les poids de l’hypophyse ne sont pas donnés parce qu'ils ontété con- servés dans la selle turcique et gardés intacts pour leur examen histologique, dont les résultats seront communiqués ultérieurement, On voit, à l'inspection de ce tableau, que le Iypoïde hypophysaire excite les surrénales, le cœur et les reins. Son action sur les organes génitaux et sur la thyroïde est insignifiante. A52 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Employé chez l’homme à la dose de 2 à 5 c. c. en injection hypoder- mique, on constate au début une accélération passagère des pulsations, une augmentation légère de la sécrétion rénale, une augmentation de l'appétit et Surtout, chez les asthéniques, une augmentation manifeste de l'aptitude au travail. Employé chez des malades atteints de myocardite, on observe au bout d'un certain temps un relèvement de la pression artérielle et une régu- larisation des battements du cœur. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SUR LE ROLE THERMOGÈNE DES ORGANES SPLANCHNIQUES. INFLUENCE DU CURARE, par H. MaGne. On attribue généralement au foie, depuis les expériences de CI. Ber- nard (1) et les recherches plus récentes de Cavazzani (2) et de Lefèvre (3), une part importante dans la production calorifique totale. Cependant Arthus (4) met en doute cette production, au moins à l'état normal. Cl. Bernard fit ses premières recherches sur des animaux normaux, mais sa technique n'était pas irréprochable, puisque la circulation était interrompue dans les vaisseaux mis à découvert et exposés au refroidis- sement pendant la durée de l'observation. Il reprit plus tard la question dans des conditions meilleures, en opérant sur des animaux curarisés, etil trouva comme précédemment que le sang veineux atteint son maximum de température au niveau des veines sus-hépatiques. Mais on peut objecter, bien que CI. Bernard s'en défende, que les animaux curarisés ne sont pas dans un état de thermogénèse normal par suite de la paralysie du système musculaire. Et pourtant, comme il le fait remarquer, ces animaux se refroidissent relativement peu. Cavazzani a trouvé chez des chiens en différents états, la température du foie supé- rieure à celle du sang carotidien, de la vessie et du rectum et Lefèvre l'a vue dépasser de 1 degré environ celle du rectum. Mais, dans ceite (4) CI. Bernard, Leçons sur les liquides de l'organisme. Paris, 1859, t. I, : 4° leçon. — Leçons sur la chaleur animale. Paris, 1876, T° lecon. (2) Gavazzani. Sur la température du foie. Arch. ital. de Biologie, t. XXIE, 1895, p. 13-25. (3) Lefèvre. Chaleur animale et bioénergétique. Paris, 1911, p. 832. (4) Arthus. Eléments de physiologie. Paris, 1905, p. 419. Qe Co SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 45 question, il ne s’agit pas de savoir si le foie a une température supé- rieure à celle d’autres organes, mais bien si le sang gagne de ia chaleur en le traversant ets’il en sort plus chaud qu'il n'y est entré. Il est égale- ment intéressant de connaître la part qui revient à l'intestin dans cet échauffement du sang sortant du territoire de la veine porte. Au moyen de sondes thermo-électriques donnant facilement une approxi- mation du centième de degré, nous avons comparé sur des chiens chloralosés, ayant conservé, par conséquent, le tonus musculaire, la température des sangs artériel, porte et sus-hépatique. Une sonde A, introduite par une artère fémorale, est poussée dans l’aorte abdominale, une autre P par une des veines intestinales (après ouverture rapide de l'abdomen) dans le tronc de la veine porte, et une troisième H est placée dans une des veines sus- hépatiques en passant par une jugulaire. On peut ainsi connaître, en connec- tant convenablement les sondes au galvanomètre, les deux valeurs A-P et P-H; leur somme doit être égale à A-H mesuré directement, ce qui fournit un con- trôle de l'exactitude des mesures. Chez l'animal chloralosé à jeun, le sang, en traversant l'intestin et le foie, s'échauffe relativement peu. Quelquefois même, les différences de température sont si faibles qu'elles rentrent dans les limites de l'erreur expérimentale. Mais si l’on soumet l’animal à l'influence du curare avec respiration artificielle, l'échauffement augmente considérablement. La température rectale reste sensiblement constante, au moins au début. Exemple : Echauffement du sang porte par rapport au sang artériel et du sang sus-hépatique par rapport au sang porte, en degrés. I Il [III IV V VA VII Avant curare. — — : — — — _ SAIT ÉPORte rs. + 0.26 — 0.03 + 0.05 20:04 +4- 0.15 + 0.06 + 0.95 Sang sus-hépatiqne . — 0.10 + 0.01 + 0.10 0.00 + 0.09 + 0.21 + 0.13 Gainsiotalh ir. eue + 0.16 — 0.02 + 0.15 — 0.04 + 0.24 + 0.97 + 0.38 Après curare. Sang porte . . . . . + 0.56 + 0.18 + 0.27 » + 0,38 + 0.22 + 0.37 Sang sus-hépatique . + 0.30 + 0.09 + 0.28 » + 0.31 + 0.19 + 0.23 Gainytotal. 2.7... + 0.85 + 0.97 + 0.55 » + 0.69 + 0.41 + 0.68 On voit que chez le chien chloralosé, l'intestin participe environ pour moitié à l'échauffement du sang dans le territoire de la veine porte. Sous l'influence du curare, la thermogénèse augmente beaucoup dans les organes splanchniques comme pour suppléer la production musculaire qui baisse. Ce fait peut faire attribuer au foie une importance trop grande dans la production calorifique normale et il explique la chute relativement faible de la température générale. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole d'Alfort.) 454 AS SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 7 ACTION DES MÉTAUX OU MÉTALLOÏDES COLLOÏDAUX SUR LES CULTURES HOMOGÈNES DU BACILLE DE Kocn, par Pauz CourMonT et À. DurourrT. Nous avons expérimenté in vitro l’action de certains métalloïdes ou métaux colloïdaux sur les cultures homogènes du bacille de Koch, en milieux liquides. Nous avons employé le bacille homogène A de $. Arloing. Ces cul- tures ont été ensemencées à la dose de HI gouttes dans des tubes ren- fermant 4 c.c. de milieu nutritif additionné de doses croissantes, soit HA, VI, IX, XIT et XV goutles de suspensions colloïdales électriques à petits grains de la maison Clin. Nous avons usé de deux milieux : 1° bouillon peptoné glycériné habituel; 2° liquide d’ascite pur. Ce second milieu a été choisi pour mpêcher la précipitation des colloïdaux qui se produit dans les bouillons. Les corps utilisés ont été les suivants : platine, or, cuivre, argent, palladium, rhodium, sélénium. L’ensemencement une fois pratiqué, les cultures furent mises à l'étuve à +37 degrés. Des tubes témoins con- tenant la même dose de colloïdaux dans les mêmes milieux furent placés à côté, sans être ensemencés. Ils devaient nous servir pour l'appréciation du développement futur des cultures. Nous avons pratiqué des cultures témoins dans des tubes renfermant du bouillon peptoné glycériné ou du liquide d’ascite pur, sans addition de produits colloïdaux. Les résullats ont été contrôlés macroscopiquement et microscopique- ment, de huit en huit jours, pendant trois mois. Résultats. — Trois de ces métaux se sont montrés complètement inactifs, même aux plus fortes doses indiquées plus haut : ce sont e palladium, le platine, l'argent. Deux autres n’ont eu sur le dévelop- pement des cultures qu'une action à peine appréciable, et seulement dans les tubes renfermant XV gouttes de suspension métallique col- loïdale : ce sont le rhodium et le cuivre. Enfin deux corps, l'or et le sélénium, ont eu une action nettement | empêchante, d'autant plus marquée que les tubes en renfermaient davantage. _ Cependant les bacilles avaient gardé à la fois vitalité et virulence. En effet, quelques gouttes prélevées sur ces tubes et ensemencées en bouillon glycériné ont donné de nouvelles cultures, et trois lapins inoculés dans la veine de l'oreille à la dose de 4 c.c. sont morts de sep-w ticémie bacillaire aussi rapidement que des lapins témoins inoculés à. dose correspondante avec les cultures normales de bacilles homogènes. | ‘y SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 455 Il est intéressant de signaler que cette action empêchante légère de l'or et du sélénium s’est exercée anssi bien en bouillon qu’en liquide d'ascite. Étant donnée la précipitalion dans le bouillon, on peut donc supposer que l’action empêchante tient davantage à la nature du corps qu'à la persistance de son état colloïdal. Conclusions. — 1° Dans les conditions où nous nous sommes placés, les métaux colloïdaux électriques à petits grains que nous avons employés se sont pour la plupart montrés inactifs, soit en bouillon glycériné, soit en liquide d’aseite, sur le développement des cultures homogènes du bacille de Koch. 2° Le palladium, le platine et l'argent n’ont exercé aucune action. Le cuivre et le rhodium en ont une à peine appréciable. Le sélénium'et l'or, seuls, ont arrêté le développement des cultures aux doses de IIT gouttes par centimètre cube, sans cependant détruire leur vitalité. LA BACILLÉMIE TUBERCULEUSE AU COURS DE L'INFECTION EXPÉRIMENTALE DU COBAYE, par L. Massoz et M. BRETON. Dans une note précédente (1), nous avons montré, à l’aide de la trans- fusion, la fréquence de la bacillémie chezle cobaye infecté par injection intraveineuse ou sous-cutanée de bacilles tuberculeux virulents. Nous nous proposons maintenant d'étudier l'influence du degré d'infection, du temps écoulé entre l’inoculation et la transfusion, et de la virulence du bacille sur l’apparition de cette bacillémie. Nous avons réalisé les expériences dans l’ordre que nous allons indi- quer : 1° 60 cobayes sont injectés sous la peau de la cuisse avec 1/10° de milligramme de bacilles bovins (Souche Nocard-lait). Ces animaux transfuseurs donnent leur sang à un nombre égal de cobayes sains à des temps variant du 4% au 47° jour après l'infection. De ces cobayes transfusés, les uns sont morts, les autres sont sacrifiés 100 jours au plus après la transfusion. L’autopsie montre que les animaux trans- fusés 10, 25, 31, 36 jours après l'infection de leurs transfuseurs et ayant succombé, ont des lésions tuberculeuses généralisées ; que ceux trans- fusés aux périodes intermédiaires de 1, 2, 3, 4, 5, 20 et 47 jours et sacrifiés, n’ont que des lésions ganglionnaires spléniques diserètes mais aucun n’est indemne. On constate en outre que le maximum d'in- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 avril 1943. 456 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fection tuberculeuse du sang s’observe, dans les conditions où nous avons expérimenté, le 10° jour après l’inoculation. Il résulte de ces faits qu'après une période d’immobilisation des bacilles, nette au 20° jour, la bacillémie redevient évidente du 25° au 26° jour, pour s'atténuer vers le 47°. Ces résultats obtenus avec une dose infectante de 1/10° de milligramme sont superposables à ceux observés lorsque l'inoculation virulente est plus massive et atteint 1 milligramme, avec cette différence que l'infection sanguine se pro- longe alors jusqu’à deux mois. Si l'infection est produite par 1/100°, 1/1000°, 1/10.000°, 1/100.000° de milligramme, la bacillémie se mani- feste après 11, 30, 41 et 46 jours ; mais les réactions provoquées chez les cobayes transfusés sont limitées aux organes lymphatiques et inté- ressent exceptionnellement les viscères abdominaux et thoraciques, ainsi que nous nous en sommes assurés par l'examen microscopique. De ces faits, nous concluons que l'importance de la bacillémie est fonction de la dose de bacilles injectée à l’animal fournisseur de sang; qu'elle se produit même avec des doses infectantes très minimes (4/400.000° de milligramme), mais qu'alors chez le transfusé, l’infec- tion tuberculeuse des organes reste longtemps limitée au système lym- pho-hématique. 2 Dans une autre série d'expériences, nous avons cherché à fixer le rôle de la virulence des bacilles dans l'infection sanguine des cobayes tuberculeux. La souche dont nous nous étions servi précédemment, étant virulente pour le cobaye à la dose minima de 1 millionième de milligramme (1), nous nous sommes adressés à une race un peu atténuée dont la dose minima mortelle en trois mois environ est de 1/10.000° de milligramme. Trois cobayes transfuseurs, injectés avec 1/10° de mil- ligramme, ne fournissent après dix jours par transfusion qu’un seul cas d'infection tuberculeuse; deux autres cobayes sont restés indemnes. Un mois après l’inoculation d’une dose infectante semblable, provenant de la même souche, 43 cobayes donnent leur sang à un nombre égal d’ani- maux sains. De ceux-ci, 10 succombent à une tuberculose généralisée; > sacrifiés sont porteurs de lésions assez étendues ; 20 autres ont quel- ques rares lésions ganglionnaires, 8 sont en apparence indemnes. Ces résultats nous montrent combien la bacillémie se révèle irrégulière; si le virus est peu actif. Les variations de virulence aussi bien que la dose de bacilles infectants, interviennent donc pour déterminer l'inten- sité de l'infection sanguine par le bacille tuberculeux. (1) Un milligramme représente environ 36 à 40.000.000 de bacilles, 36 à 40 bacilles suffisent donc à donner une infection sanguine généralisée. L'opé- ration de la transfusion portant sur le quart du sang circulant, il en résulte que la transfusion ne révèle la bacillémie que si le chiffre des bacilles circu- lants est d'au moins 150. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 457 En résumé, au cours de l'infection expérimentale du cobaye par voie sous-cutanée, la bacillémie se manifeste bientôt et, dans nos expé- riences, atteint son maximum d'intensité au dixième jour; elle est d’au- tant plus intense et précoce que les bacilles employés pour l'infection des animaux transfuseurs sont plus virulents ou inoculés à dose plus massive. (/nstilut Pasteur de Lille.) DÉMONSTRATION CINÉMATOGRAPHIQUE DES PHÉNOMÈNES NUCLÉAIRES DE LA DIVISION CELLULAIRE, par J. Comanpon et J. JoLLy. Nous désirons donner aujourd’hui à la Société la représentation ciné- matographique de la division cellulaire. Comme on le sait, certains objets se prêtent à celte observation. Mais, dans la plupart d’entre eux, comme les œufs d’oursins et de nématodes, par exemple, les phéno- mènes nucléaires sont absolument invisibles et, seuls, l'allongement et la section transversale de la cellule peuvent être distingués avec sécu- rité. Dans quelques rares objets, on peut apercevoir les chromosomes à l'état vivant; mais les stades successifs, fort pénibles à observer, ne sont que très difficilement suivis d'un bout à l’autre du phénomène. I] existe cependant des cellules qui, par les dimensions considérables de leurs chromosomes, dont la réfringence diffère, de plus, notablement du protoplasma environnant, se prêtent mieux que les autres à ces obser- vations : ce sont les hématies du Triton. C’est là, comme l’a montré l'un de nous, il y a dix ans, un objet d'étude remarquable (1), avec lequel (4) 3. Jolly. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1902 et 1903, et Recherches expérimentales sur la division indirecte des globules rouges, in Archives d'Anatomie microscopique, t. VI, avril 1904, p. 455-632. C'est avant tout une question d'objet d'étude et non de grossissement ou de technique. Les œufs d'oursins et de nématodes, très volumineux, ne montrent, à l’état vivant, que fort peu de chose de la figure nucléaire. Les hématies du jeune embryon de poulet, si riches en divisions indirectes, ne permettent de distinguer, vivantes, que la phase d’étranglement protoplasmique. Il en est de même des cellules médullaires, endothéliales, mésenchymateuses des oiseaux et des mammifères. Dans la démonstration cinématographique que M. Levaditi a faite avec l’un de nous, à la Société, il y a quelques mois, on voyait nette- ment les cellules mésenchymateuses se sectionner sous les yeux du specta- teur, avec des mouvements amiboïdes beaucoup plus intenses que ceux qui se passent ici; mais les détails de la figure nucléaire étaient à peu près invisibles. 458 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'influence de certains facteurs extérieurs sur la division cellulaire a déjà pu être étudiée avec précision. De plus, la disposition spéciale de ces cellules, libres dans un plasma, est encore une condition favorable aux observations. On recueille le sang du cœur de Tritons abondamment nourris après un long jeûne et dont beaucoup d'hématies sont en train 1 subir la division indirecte. Nous renvoyons au mémoire cité pour la technique de la prépa- ration des animaux et de la prise de sang et pour l'étude détaiilée des phases. Les enregistrements D a ont été faits à une température de 22 degrés environ, à un grossissement de 150 diamètres sur le film donnant environ diamètres sur l'écran, et à raison d’une image toutes les secondes, toutes les deux secondes et demie ou toutes les trois secondes. Dans la projection, la vitesse du phé- nomène est multipliée, 40 fois dans certaines projections, 80 fois dans d'autres ; par exemple, la phase d'étranglement protoplasmique qui dure dix minules à la température de l'observation, durera ici, pour le spec- tateur, 15 secondes avec la vitesse moindre, 7 à 8 secondes avec la plus grande. La projection cinémalographique confirme et montre avec une vérité saisissante un grand nombre de faits qui ne sont visibles que par une observation longue et pénible. Le fait qui frappe tout d’abord, ce sont les mouvements de la figure nucléaire; non seulement cette figure se modifie progressivement et passe par les stades successifs connus, mais dans chaque phase les chromosomes sont mobiles et animés d’un mouvement vermiforme. Aux stades de spirem et d'étoile-mère, c'est un véritable grouillement de la figure nucléaire. La section du spirem en anses chromatiques, la disposition de ces anses autour d’un centre unique, la formation de deux centres d'attraction vers lesquels sont régulièrement attirés les chromosomes, l'étranglement protoplasmique, la contraction de la figure nucléaire, la reconstitution du réseau en damier dans les cellules filles, sont des phases suivies ici avec la plus grande facilité. En dehors des jeunes hématies prêtes à se diviser etreconnaissables à leur forme globuleuse, à leur faible teneur en hémoglobine et à leur volumineux noyau arrondi, on peut assister aux mouvements amiboïdes des leucocytes voisins et aux mouvements de déplissement des héma- ties; ces derniers mouvements, d’un ordre tout différent, sont dus à l’exis- tence d'un cercle élastique périphérique de l'hématie décrit par Meves, sous le nom de « Randreifen » et dont les torsions et détorsions brusques sont ici très visibles. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 459 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES ANTIGÈNES ARTIFICIELS BANS LA RÉACTION DE WASSERMANN. Note de C.-A. SAGASTUME, présentée par C. LEVapIrI. La diffusion chaque jour plus grande de la réaction de Wassermann et surtout les résultats discordants fournis par les différents laboratoires, ont provoqué des recherches dans le but de découvrir un antigène arti- ficiel, de composition connue et qui permettrait de se placer none dans les mêmes conditions d'expérience. Parmi les quatre substances qui entrent dans la réaction de Wasser- mann, trois sont toujours constantes, ce sont: le complément, le sérum hémolytique et la suspension globulaire. Il n’en est pas de même de l'antigène. En effet, quoiqu'il s'agisse d'extraits de foie d’hérédo, la marge entre la dose maxima et minima est presque toujours différente d’un antigène à l’autre, Pour remédier à cet inconvénient, il faut rechercher des antigènes de composition connue et toujours la même, pouvant provoquer la fixa- tion du complément tout aussi bien que les bons extraits de foie. Il y a lieu de déterminer également la dilution maxima des sérums positifs capable de fixer le complément en présence d’un tel antigène. Nous avons entrepris une série de recherches dans cette voie et nous relatons aujourd’hui les résultats que nous avons enregistrés avec les antigènes de Desmoulière et de Sachs et Rondoni. I, — Antigène Desmoulière (1). Formules : Cholestérine . . . . ; L gr. Solution de 0 gr. 50 de lécithine, daus LUS: ii Alcool san pourifaire 100 cc. , . : ac doceve CDURC:C: Solution à 31 p. 1000 de savon Te Cr sec ce l'alcool ASODEUOPTES TN RAA MR Rte Ar ere FIAT É ee ALICE: AlcoolMabSolu qe s*pourrfaires Un TA A PU pAQUace: Nous avons suivi exactement la technique indiquée par l’auteur pour la préparation de son antigène. Nous avons fait tout d’abord le titrage de l’alexine à 40 p. 100 en pré- sence de 0,1 c.c., 0,2 c.c. et 0,3 c.c. d’antigène dilué au 1/15. Pour l'interprétation des résultats nous nous sommes bornés à classer les sérums en trois catégories : À. — Négatifs : Ceux où l’hémolyse a été complète. (1) À. Desmoulière. L’antigène dans la réaction de Wassermann. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 27 janvier 1913. 460 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE B. — Partiellement positifs : Ceux qui ont laissé un dépôt de globules rouges sans dissoudre. C. — Positifs : Ceux où 1 hémolyse à été nulle et le liquide surnageant incolore. | Nous avons essayé l’antigène mentionné sur plus de deux cents sérums des malades envoyés au service de séro-diagnostic de M. Leva- diti, à l’Institut Pasteur, et nous avons comparé les résultats obtenus à ceux fournis par un très bon antigène de foie d’hérédo, que M. Latapie a eu l'obligeance de mettre à notre disposition. Voici les résultats que nous avons enregistrés : Sur cent sérums tout à fait positifs vis-à-vis de l’antigène de foie d'hérédo, convenablement contrôlés, l’antigène Desmoulière nous a fourni les résultats suivants : 41 cas positifs, 33 cas partiellement positifs, 20 cas négatifs. Sur cent sérums négatifs vis-à-vis de l’antigène, nous avons obtenu 89 cas négatifs, 1 cas partiellement positifs, # 4 cas positifs. Voici les conclusions qui se dégagent de ces expériences : L’antigène artificiel de Desmoulière n'est ni très hémolytique, ni très empêchant; tout simplement, il manque d’une spécificité suffisante pour qu'on puisse l'employer comme moyen sûr de diagnostic. II. — Antigène de Sachs et Rondoni (1). Dléate de RO RET Pe CUcc e 2 gr. 50 ÉCRIN EE RENE re na ie er 2 gr. 50 Noidesolétque ae PP ECC ENT 0 gr. 7 Dan MENÉS ARE TP 412 gr. 5 Alcool absolu, q. s. pour faire. . . . . . AA ANRT à 1.000 c.c. Les expériences pratiquées avec cet antigène nous ont conduit aux résultats suivants : Sur cent sérums positifs vis-à-vis de l’antigène de foie d'hérédo, nous avons obtenu : 35 cas positifs, 17 cas partiellement positifs, 48 cas négatifs. Tandis que sur cent sérums où la fixation avait été nulle en présence de l’antigène spécifique, l'antigène Sachs et Rondoni nous a donné exac- tement le même résultat, c’est-à-dire cent cas négatifs. (1) Kolle und Wassermann, II, Supplement, 1909, p. 532. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 461 Ces faits montrent que l’antigène en question est un mélange assez hémolytique et dont nous ne conseillons pas l'emploi, car le pourcen- tage de sérums négatifs est trop élevé chez des malades certainement atteints de syphilis (chancre, roséole, plaques). Notre avis est que le problème de l’antigène artificiel est encore à résoudre. Nous reviendrons prochainement sur cette question. DES DIFFÉRENCES DANS L'ACTION DE L'ALBUMINE SUR LA TOXICITÉ DE QUELQUES SELS DE MERCURE. Note de H. Srassano et M. Gompetz. En poursuivant nos recherches sur le mode d'action de quelques sels de mercure (1), nous avons été amenés à étudier l'influence que l’albu- mine exerce sur leur pouvoir toxique. On savait que les albumines fixent les sels de mercure ainsi que les sels des autres métaux à poids moléculaire élevé, en formant, par adsorption, dans des proportions variables, ces complexes colloïdaux désignés depuis longtemps sous le nom d’albuminates. On savait encore que l'albumine immobilise, par ce mécanisme physique, ces sels métalliques et leur enlève le pouvoir toxique dont ils sont doués à différents degrés. Nous avons cherché à établir dans quelle mesure l’albumine d'œuf atténue, avant de la supprimer entièrement, la toxicité des sels sur les- quels ont porté nos recherches antérieures, à savoir : le benzoate, le bichlorure, le biodure et le cyanure de mercure. Des essais préalables nous ont fait choisir la dose de 1 c. c. d’albumine fraiche d'œuf par litre de chacune des solutions métalliques en étude, comme la dose la plus convenable pour faire ressortir l’action protectrice de l’albumine, sans toutefois effacer entièrement l'effet toxique des différents sels vis-à-vis du têtard de grenouille, notre réactif habituel. Pour trois de ces sels, le benzoate, le bichlorure et le biiodure, les concentrations moléculaires permettant d'atteindre ce but sont com- n n prises entre 77 660 ©! 320.000 nous a obligés de nous servir de concentrations autrement plus fortes, + L'extrêmement faible toxicité du cyanure n n 3.000 ©! 1.000 (1) De la toxicité de différents sels de mercure. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 28 juin 1913. — Du mode d'action différent de quelques sels de mercure. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 12 juillet 1913. ; d'où l’impossibililé d'avoir pour ce sel des résultats 162 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE entièrement et immédiatement comparables aux résultats que l’on obtient avec les sels précédents. Les quatre solutions sur lesquelles porte l’essai comparatif dont il s'agit sont distribuées dans quatre lots de bocaux à large ouverture; deux bocaux par solution; un litre de chacun par bocal. Dans le pre- mier récipient, on ajoute 1 c.c. d’albumine fraiche d'œuf, le second récipient sert de témoin. Voici le résumé d’un des essais ainsi conduit, la concentration des n : ONE Fe solutions employées étant de 20.000 L'expérience est lancée à 1 h. 45. Les trois têtards de la solution de biodure additionnée d'albumine meurent à 3 h. 40, en même temps que les trois têtards Lémoins : donc pas d’effet d'atténuation de la toxicité. À 3 h. 45 meurent les têtards du bocal témoin de la solution de bichlorure ; de 6 à 7 heures meurent, à leur tour, les têtards de la solu- tion correspondante de bichlorure additionnée d'albumine : l'influence de l’albumine est ici certaine; elle retarde du simple au double la durée de la survie. De 6 à 7 heures cessent de vivre les trois Lêtards témoins de la solu- tion pure de benzoate; les trois têtards de la solution de ce même sel additionnée d’albumine meurent seulement quarante-huit heures après le début de l'expérience. Dans ce cas, l'action de l’albumine est aussi nette et la survie encore plus longue, quoiqu’elle concerne un genre de mort moins rapide que celui dû au bichlorure (mort en deux heures dans ce dernier cas au lieu de la mort en cinq à six heures dans le cas du benzoate). Pour une solution de cyanure à l'effet de l’albumine (1c.c. par r litre) est faible, mais assez appréciable. Les tétards témoins meurent en dix-huit à vingt heures, alors que les tétards de la solution correspon- dante additionnée d’albumine ne meurent que quatre heures environ plus tard. Conclusions. — T'autres essais exécutés à cette concentration de n EL . : 30.000 ©! à des concentrations moléculaires encore plus faibles, nous ont donné des résultats concordant avec les précédents. Nous croyons donc pouvoir tirer les conclusions suivantes : 1° L’albumine d'œuf ne diminue pas ou très faiblement la toxicité du biiodure de mercure vis-à-vis du têtard. 2° Celte action de l’albumine est plus accusée en ce qui concerne le benzoate. 3° Autant qu'il est possible de provoquer des phénomènes toxiques chez le tétard avec le re l'albumine semble exercer une action non moins manifeste à l'égard de ce sel. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 463 4° C'est sans nul doute sur le bichlorure que l'albumine exerce son action protectrice la plus forte et qui lui a valu d'être considérée comme l’antidote du sublimé. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) SUR LA LEUCOCYTOLYSE DIGESTIVE, par J.-J. MANOUKRHINE. M. Krolunitskyÿ vient de présenter à la Société de Biologie quatre notes. L'expérience fondamentale de cet auteur, sur laquelle il base ses con- clusions prineipales, consiste en ceci, qu'après l'injection rectale au chien el au lapin de différentes substances, une augmentation progressive du nombre de leucocyles se manifeste dans le sang de ces animaux (1). Il existe cependant une quantité énorme de données bibliographiques dont beaucoup appartenant aux représentants les plus illustres de la science médicale, concernant l’action de l’une des substances qui ont été employées par l’auteur, notamment de la peptone de Witte. De ces données, le fait fondamental ayant presque la signification d'une loi se dégage, à savoir que : quelle que soit la voie par laquelle on introduit la pepione dans le sang, on observe toujours d'abord une diminution du nombre de leucocytes qui est remplacée par une leucocylose, on ne cons- tale que des variations en ce qui concerne le moment de l'apparition de chacun de ces deux processus et leur intensité; ses variations dépendent, d'une part, de la proportion entre la quantité de peptone et le poids de FPanimal, d'autre part, de la voie par laquelle la peptone a été injectée. Il nous semble qu'il est du devoir d’un auteur de connaître la biblio- graphie du problème qu’il étudie; le travail de M. Krolunitsky ne témoigne pas d'une telle connaissance, il aurait pu pourtant trouver la plus grande partie de données bibliographiques dans ma thèse qu'il a citée dans deux de ces notes. M. Krolunitsky ne semble pas avoir fait d’une manière correcte les nu- mérations de globules blancs et ne s’est pas familiarisé non plus avec ma méthode de détermination des propriétés leucocytolytiques du sang. Il paraît n'avoir retenu qu un seul résultat de mes recherches (2), nolam- ment que la teneur du sang en globules blancs est réglée par deux sortes de ferments, que leur destruction est produite par des leucocyto- lysines, et que la leucocytose a lieu, pour la plupart, grâce aux ferments (1) Comptes rendus de la Soc. de Biolcgie, n° 30, p. 309. (2) De la leucocytolyse. Thèse de Saint-Pétersbourg, 1911. ce £ ere RSS 464 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui retardent la destruction de globules blancs, c'est-à-dire aux anti- leucocytolysines ; c'est pourquoi, parallèlement à l'apparition inoppor- tune de la leucocytose dans le sang, dans les expériences de M. Krolu- nitsky il y a aussi une augmentation inopportune de la quantité d’anti- leucocytolysines. M. Krolunitsky aurait dû obtenir dans ces expériences le schéma suivant, qui se dégage d'une expérience que j'ai faite à cet effet. J'ai introduit à un chien par voie rectale 20 c.c. de peptone de Witte à 4 p. 100. NOMBRE DE LEUCOCYTES POUVOIR LEUCOCYTOLYTIQUE (sang de l'oreille). du sérum. DPDROPNE NT elec 10.682 10,3 p. 100 OMn-504m {lnjectton) » » OS DAPATNMA SU LE D ARE OR 10.163 197 LORIE ER TR A ET 1.681 38,4 — 410€ h2 79 06m SRE EE, 8.086 21,7 — 10MN 3% F0 PEN EE ENT. 9.024 20,3 — 10 h. 35 m. Repas de viande. ) » 1OMN- 222 MAMNE LR ARTE 9190 19,4 — 10h 52m 0 2 En TE 9.099 25,6 — 148 20m, PRIRENT 8.216 28,1 — La leucocytolyse devait se manifester d'une manière plus forte encore et plus efficace chez les lapins que chez les chiens après l'introduction de solutions de peptone plus concentrées (1,5 p. 100 et 3 p. 100) qui ont été employées par M. Krolunitsky. L'organisme réagit de la même manière à l’apparition d’autres substances dans le sang. On trouve dans les notes de M. Krolunitsky encore d’autres erreurs (3). Comme l'ont établi un grand nombre d'auteurs et comme j'ai eu l'occa- sion de le confirmer dans ma thèse, le schéma de la leucocytolyse digestive chez l'homme et chez les animaux est le suivant : au début, il se manifeste une leucocytolyse grâce aux leucocytolysines qui sont, comme je l'ai démontré (4), produites par la rate et qui apparaissent dans le sang; puis, des leucocytolysines qui, suivant mes recherches (loc. cit.), sont produites par le foie, apparaissent et s'accumulent dans le sang, et la leucocytolyse est remplacée par une leucocytlose; cette dernière, à son tour, est probablement de nouveau remplacée par une leucocytolyse. Comme j'ai réussi à le démontrer le premier, la leucocy- tolyse primaire est parfois en partie une leucocytolyse psychique (5) (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, n° 32, p. 395, etc. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 décembre 1912, p. 686 et Arch. mal. du cœur et du sang, février 1913. (3) De la leucocytolyse. Thèse de Saint-Pétersbourg, 19141, p. #71. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 465 ( qui évidemment se produit à la suite de ce que l’homme ou l'animal soumis à l'expérience se représente ou voit la nourriture. En ce qui con- cerne le remplacement des leucocylolysines par les antileucocytolysines, ce phénomène, comme j'ai eu l’occasion de le constater, se produit grâce à la neutralisation des premières par les secondes (1); il faut encore signaler que la leucocytolyse ne détruit pas seulement les leucocytes, mais stimule encore la production des giobules blanes 2). CINQUIÈME NOTE SUR LA LEUCOCYTOLYSE DIGESTIVE. LA LEUCOCYTOLYSE, PROVOQUÉE PAR L'EXCITATION ÉLECTRIQUE DU NERF PNEUMOGASTRIQUE, : Note de G.-A. KRoLUNITSKY, présentée par M. Garnier. Après ce que nous avons appris sur la leucocytolyse digestive, il nous paraissait difficile d'admettre que l'hypoleucocytose consécutive à l'excitation électrique du vague est due à une chute de la pression arté- rielle provoquée par une excitation des filets cardiaques de ce nerf [(Winogradoff, Decastello et Crinner, Camus et Pagniez (3) |. Les expé- riences rapportées (n° 1-6 du tableau) montrent, en effet, qu'à côté de l’hypoleucocytolyse, l'excitation électrique du vague pendant 5 minutes fait accroître le pouvoir leucocytolytique du sérum dans la proportion de 9,6 p. 100 à 36,5 p. 100 des globules détruits dans les mélanges. Mais, l'excitation terminée, le chiffre des leucocytes et le pouvoir leuco- eytolylique tendent à revenir au taux initial. Le nombre des globules blancs peut dépasser le chiffre initial déjà au bout de 30 minutes (expé- rience 6). La seconde excitation du vague pendant 10 à 15 minutes provoque cette fois une leucocytolyse beaucoup plus durable et on observe même 36 minutes [expérience 4) et 50 minutes après l'excitation (expérience 5) une hypoleucocytose plus prononcée et un pouvoir leucocytolytique du sérum plus intense que dans le eas de l'excitation de 5 minutes. On peut donc dire que l’hypoleucocylose et le pouvoir leucocytolytique du sérum sont directement proportionnels à la durée de l'excitation du pneumogastrique. (4) Thèse et Arch. mal. du cœur et du sang, juin 1942. (2) La Semaine médicale, 21 mai 1913, p. 242. (3) Voir la bibliographie dans la note de Camus et Pagniez. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1908, p. 120. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913. T. LXXV. 32 4 SOCIÉTÉ DE .BIOLOGIE *Se1{209n0f « « & ‘ ( 107 “OX | 8‘0 L6 9 | «0 LGLL ‘Soinotf q 06 ‘1% ‘108 U FE C0 ES" ce ç 0c9'9 &0 SGO’L 18 ‘U Y I US 16 ‘U FF C0 SCO L 10F ‘319XH 10T ‘OX 196 ‘U Y 108 U 6 166 ‘U OF 14 “HOXH LT GTS EL (0 LTO'Z 106 ‘U % IST U € iLY OT C0 OÿT'9 «0 CUS | CE S7c'9 16G ‘U %. 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Dans les deux cas, l'excitation, tantôt psychique, tantôt électrique, passe par le pneumogastrique et se transmel par une voie nerveuse inconnue à la rate. Si on pou- vait soupçonner ce mécanisme déjà dans les expériences sur la leuco- cytolyse digestive, l'excitation électrique du vague permet de le considérer comme tout à fait réel. L’hypoleucocytose consécutive à l'excitation du pneumogastrique ne peut être expliquée par la baisse de la pression sanguine. En effet, si, par un procédé quelconque, on neutralise la sécrétionleucocytolytique provoquée par une excitation du vague, on n'observe plus d'hypoleucocytose dans le sang, malgré Ja baisse de la pression sanguine. Pour réaliser cette neutralisation, nous disposons de deux procédés : nous pouvons exciter l’organe, qui sécrète l’antileucocytolysine (le foie), soit par son irradiation (Manoukhine), soit par une injection intrarectale. Nous pouvons aussi enlever l’organe producteur de leucocytolysine (la rate). Chez le lapin dont le foie est irradié pendant 10 minutes ‘expériences 7 et 8), l'excitation électrique dans un cas n’a pas modifié la formule sanguine, ni les propriétés leu- cocytolytiques du sérum, et dans l’autre a retardé de beaucoup l'appa- rition du phénomène qui, sans cette condition, s'observe immédiatement après l’excilation, La leucocytolysine doit d'abord neutraliser l’antileu- cocytolysine, produite par le foie excité, avant de se révéler par.une hypoleucoeytose. Les expériences 9 et 10 chez le lapin splénectomisé montrent de même que l'excitation du vague n'influe nullement. sur les propriétés sériques. Si on y observe quelque diminution dés leucocytes après l'excitation (expérience 10), cette diminution n'est pas constante (expérience 9), et elle est due, probablement, aux troubles mécaniques apportés par une longue excitation. L'expérience 11, où on a ingecte préalablement un liquide nutritif dans le rectum et excité ainsi le foie, est tout à fait superposable aux précédentes. Toutes ces expériences montrent clairement que c'est à la rate que se transmet l'excitation du vague, nerf sécréteur de l’estomac. Didi É Ur RP | G HET RTR (Laboratoire de pathologie expérimentale el comparée.; 0 ; D au 468 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UN CAS D'ALTERNANCE CARDIAQUE MÉCANIQUE ET ÉLECTRIQUE OBSERVÉE CHEZ L'HOMME, par E. Bonnet, E. DonzELor et C. PEzzr. L'étude expérimentale du cœur alternant au moyen de l'électrocar- diographie a été faite surtout par Hering (1), par Kahn et Starkenstein (2), et plus récemment par H. Fredericq (3). I résulte de ces recherches que les alternances électrique et mécanique peuvent être de même sens ou de sens contraire, et que parfois l'alternance peut faire complètement défaut sur lélectrocardiogramme tout en étant très marquée sur le tracé mécanique du pouls. Sur ces derniers tracés, d’ailleurs, l’aller- nance est en général beaucoup plus manifeste que sur les courbes électriques. Mais, tandis que pour les trois premiers auteurs, l’électrocardio- gramme, en dehors de la hauteur variable de ses sommets, est toujours normal au cours de l'alternance cardiaque, par contre, H. Fredericq admet qu'il peut être modifié dans sa forme et dans sa durée. La systole mécanique faible serait le plus souvent celle dont le tracé électrique est le plus long et le plus compliqué. En un mot, d’après cet auteur, la nature de la systole forte n'est pas toujours identique à celle de la systole faible. L'alternance cardiaque étant un phénomène qui se rencontre en clinique, il y a donc intérêt à l'étudier au moyen de la méthode électro- cardiographique pour en -rapprocher les résultats de ceux obtenus en expérimentation. À ce point de vue, les recherches cliniques sont très peu nombreuses. Ainsi, dans deux cas de pouls alternant observés par Hoffmann (4), l'électrocardiogramme n'était nullement modifié; il en était de même dans un eas de Joachim (5) et dans un autre de Davenport Winde2 (6). Tout dernièrement, Münzer et Keil (7) ont publié une observation où l'alternance très nelte sur le tracé du pouls huméral ne paraît pas se traduire sur le tracé électrique. A notre connaissance, le seul cas où l'alternance ait été constatée en même temps sur le tracé du poulset sur l’électrocardiogramme est celui de Lewis (8). Hering. Zeitschr. f. exp. Path. u. Ther., 1909, VIF, 363. Kahn et Starkenstein. Pflhüger’s Arch., 1910, CXXXHI, 579. Fredericq. Arch. intern. de Physiol., 1912, XIT, 96. ) Hoffmann. Münch. mediz. Wochenschr., 1909, 2259. (5) Joachim. M'inch. mediz. Wochenschr., 1911, 1950. Daveoport Windle. Quart. journ. of med., 1910-14, IV, 435. Münzer et Keil. Zentralbl. f. Her: u. Gefässkrankh., 1913, V, 249. Lewis. Quart. journ. of. med., 1910-11, IV, 141. e OO D er RS 7 RS [=] \ Se SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 469 Nous avons eu l'occasion d'observer chez un malade de la consulla- tion de notre maitre M. Vaquez, une alternance cardiaque qui persiste depuis le mois de mars dernier. Il s’agit d'un homme âgé de soixante ans, brigthique (pression maxima 22-23, minima 13-14 centimètres de Hg à l'appareil de Vaquez). En l’examinant à des intervalles assez rapprochés, nous avons toujours constaté chez lui une alternance du Fic. 1. — Inscription simultanée du pouls fémoral et de l’électrocardiogramme (dérivation 1). Sur la partie supérieure, alternance mécanique et électrique de même sens, les sommets À et T plus petits correspondent à la faible pulsation de l'artère, et vice versa. Sur la partie inférieure, l'alternance mécanique et l'élec- trique sont encore de même sens, mais cette dernière porte exclusivement sur le sommet T. cœur et du pouls de même sens. L’alternance du cœur semble être, d’ailleurs, exclusivement limitéé à la région apexienne, car le cardio- gramme enregistré sur une partie plus haute a toujours été régulier. Le tracé du pouls fémoral et l’électrocardiogramme représentés sur la figure 1 ont été pris simultanément le 22 novembre 1913. L'alternance mécanique est très nette; la pulsation faible est plus rapprochée de la 470 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pulsation forte qui la suit, que de la pulsation forte qui la précède. Sur l’électrocardiogramme supérieur, l'alternance intéresse le sommet À et le sommet 7° (négatif), elle est de même sens que celle de la fémorale, car les sommets À et 7 plus petits correspondent à la faible pulsation de l'artère, et vice versa. Sur l’électrocardiogramme inférieur l’alternance est toujours de même sens, mais elle intéresse exclusivement le som- met 7°. Nous ferons, enfin, remarquer que l'alternance mécanique est beaucoup plus manifeste que l'alternance électrique, que les sommets R'sont équidistants et que la forme de l'électrocardiogramme, en dehors des varialions de hauteur de ses sommets, est la même quelle que soit la systole considérée. Bref, la marche dans le cœur de l’onde d'excitation est toujours normale. Les constatations faites dans notre cas sont donc superposables aux constatations expérimentales de Hering et de Kahn et Starkenstein. Ç (Service de M. le I} Vaquez, hépital Saint-Antoine, Paris.) : DISSEMBLANCES ANATOMO-PATHOLOGIQUES DE LA CIRRHOSE BILIAIRE DE L'HOMME ET DE LA CIRRHOSE BILIAIRE EXPÉRIMENTALE : L'ICTÈRE (Première note), par NoEL FIESsiNGER el L. ROUPOoWsKA. Nous avons repris les expériences classiques de cirrhose biliaire pro- voquée chez le lapin par la ligature du cholédoque. Elles ont été exécutées antérieurement par Charcot et Gombault, Chambard, . Beloussow, Ribadeau-Dumas et Lecène, etc. En employant une tech- nique rigoureusement{ aseptique, nous avons obtenu une survie particu- lièrement longue qui a atteint chez un de nos animaux la durée de six mois. Les phénomènes et Les lésions observés se distinguent nettement de ce qu'il est classique de constater chez l’homme à la suite de sténose biliaire. C’est sur ce point, plus spécialement, que nous désirons insister. Au point de vue pathologique, une différence nous est donnée par l’évolution de l'ictère. Tous nos animaux ont eu de l'ictère. Cet ictère débute vers le qua- trième jour. Il se montre très accusé dans les premiers jours chez les animaux auxquels, ou bien on a injecté dans le péritoine des globules rouges, où bien on a provoqué durant l'intervention une hémorragie Res | La durée de cet ictère est le plus souvent longue. Il ne faudrait pas SÉANCE DU :29 NOVEMBRE 4TA croire cependant que l'ictère persiste jusqu'à la mort, comme il en est chez l’homme, au cours des sténoses cancéreuses. Chez les animaux dont les ligatures ont permis des survies de trois à six mois, l’ictère pälit à partir du quinzième Jour environ. Lentement il s’efface, si bien, que deux mois après la ligature, l’ictère a entièrement disparu et cepen- dant l'obstacle biliaire persiste, comme le prouve la persistance de la rétention et de l'hypertension biliaire. On ne peut attribuer cette dispo- sition de l'ictère à une insuffisance hépatique. Les animaux ne pré- sentent aucun signe d’une insuffisance complète et le parenchyme ‘hépatique n’en présente aucune des lésions. Il n'y à, à notre avis, qu'une facon d'expliquer cette disposition de l’ictère, c'est d'admettre qu'il s’est produit une véritable inhibition de la fonction biliaire. L'évolution de la sécrétion biliaire après la ligature cholédocienne traverse done trois étapes : 1° Sécrétion biliaire dans les voies biliaires : distension expressive. Durée : quatre jours ; 2° Sécrétion biliaire dans le sang : ictère. Durée : un à deux mois; 3° Inhibition biliaire complète : cessation de l’ictère après deux mois. Ces faits sont entièrement différents de ceux observés chez les mam- mifères supérieurs et chez l’homme, où l'ictère persiste durant toute l’évolution de la sténose biliaire. Pourquoi une telle différence avec l’homme où nous ne retrouvons que les deux premières étapes ? C'est que chez l’homme, la fonction biliaire est plus différenciée que chez l'animal. Plus on s'élève dans l'échelle des mammifères, plus on voit s’accuser la différenciation entre les deux fonctions endocrine et exocrine. Chez les animaux, comme le cobaye et le lapin, où le foie est surlout une glande endocrine, une cause telle que l'arrêt de la sécrétion peut encore inhiber la sécrétion biliaire, comme la ligature urétérale inhibe la sécrétion urinaire. La fonction biliaire s’efface et le foie ne continue que sa fonction endrocrinienne. Nous verrons comment l'anatomie confirme cette transformation fonc- tionnelle. Mais chez l'homme, la glande s’est perfectionnée dans son rôle de glande biliaire, elle est à la fois une glande endocrine comme chez le cobaye et une glande exocrine comme chez les mammifères inférieurs. Et l’inhibition biliaire n'est plus possible. 472 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE JEU COMPENSATEUR DES CONCENTRATIONS URÉIQUES ET CHLORURÉES DANS L'ÉLIMINATION URINAIRE, par J. CHAUSSIN. Dans une note précédente (1), nous notions, sans encore établir de rapport, la coïncidence entre les faibles concentrations des chlorures pendant le sommeil et les fortes concentrations uréiques correspon- dantes ; notre réserve était d'autant plus commandée que l'opinion (2) qui semblait prévaloir affirmait une complète indépendance. Poursuivant ces recherches, nous avons, sur nous-même, en dehors d’un certain nombre d'expériences sans régime fixe, institué cinq séries de courte durée, formant un ensemble de plus d'un mois d'expériences, en régimes strictement déterminés. Les urines des vingt-quatre heures étaient recueillies et analysées en une quinzaine d'échantillons. Dans chaque série, les repas (au nombre de deux par jour seulement, midi et demi et 8 heures et demie du soir) étaient tous identiques, la quan- tité de sel variant seule, de façon à faire se rencontrer les chlorures et l’urée avec des concentrations diverses. Les séries successives ont compris : régimes hypo-azoté, moyen, hyperazoté, lacté: suppression des boissons. En dehors du sens de la variation des concentrations de l’urée et des chlorures, nous avons considéré la somme de ces concentrations; ces substances ayant des poids moléculaires voisins, 60 et 58,5, cette somme conserve une signification moléculaire. Nous n'avons pas, en première approximation, tenu compte de la dissociation électrolytique du NaCl; d’ailleurs, les coefficieuts établis pour l’eau sont inapplicables au complexe qu'est l'urine. Les régimes moyennement azoté el hÿpoazoté ont permis de pousser jusqu'aux fortes doses de sel et d’atteindre ainsi facilement une concen- tration de 23 grammes pour les chlorures, qui, se maintenant constante dans les éliminations successives, malgré de nouvelles absorptions de sel, nous a paru voisine de la concentration limite. En régime hyperazoté, nous avons atteint très rapidement des concen- (1) J. Chaussin. Elimination des chlorures pendant le sommeil. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 mars 1912. (2) Ambard et Papin. « Il y a indépendance entre les concentrations des diverses substances excrétées dans l'urine; c’est-à-dire que chacune d'elles passe comme si elle était seule. » {Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 janvier 1909.) Chabanier et Lobo Onell. « L'activité de concentration n’est pas une activité globale, les activités de concentration pour chaque substance sont indépendantes. » (Archives urologiques de la clinique de Necker, t. I, fase. 2.) SÉANCE DU 29 NOVEMBRE TA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE -- Voici un exemple emprunté au régime lacté;-il y a un mouvement inverse des concentrations uréiques et chlorurées, bien manifeste sur le graphique correspondant. CONCENTRATION | CONCENTRATION des de - chlorures. l’urée. SOMME urée-chlorures. DÉBIT C F EU MISSION inai HEURE D ÉMISSION urinaire. !| De 9 h. du soir (coucher) à minuit. RS 1©S 2 heures 5 heures (Lever) 7 heures . 10 heures . 11 heures Midi. CREER S D'une façon générale, nous avons constaté dans toutes nos séries que : Lorsque les concentrations uréiques allaient en décroissant, les concentrations chlorurées allaient en croissant, et inversement, toutes les fois que le débit urinaire ne subissait pas de notables varialions; ce mou- pement en sens inverse paraissant faire tendre la somme urée-chlorures vers une constante qui est évidemment différente suivant les régimes. Sur les nombres donnés par M. Balthazard (1), au sujet d’une ques- tion différente, nous avons pu, en calculant les concentrations, vérifier qu'il y avait un parallélisme assez constant entre les sommes des con- centralions urée-chlorures et le A cryoscopique. Dans quelques expériences, nous avons dosé, outre les chlorures et l’urée, les phosphates et les sulfates; ceux-ci nous ont paru concourir, par les variations de leurs concentrations, au jeu compensateur dont l’urée et Les chlorures sont les éléments principaux. Quelques sensations subjectives, ressenties au cours de nos expé- riences, nous paraissent présenter un intérêt : Le jeûne de vingt-quatre heures (suppression du repas du soir), très bien supporté en régime moyennement chloruré, a été accompagné de sensations pénibles presque angoissantes en régime hypochloruré. En régime hyperazoté, l'usage des doses croissantes de sel, bien accepté dans les régimes hypoazoté et moyen, est devenu rapidement difficile à supporter, au point de faire cesser la progression, bien avant d'avoir atteint la concentration de 23 grammes pour les chlorures, pré- cédemment obtenue facilement avec les autres régimes. Nous pensons que nous aurions pu l’atteindre, mais avec des sensations très pénibles. … (Travail du laboratoire de physiologie générale 4 au Muséum d'histoire naturelle.) 1) Comptes rendus «de la Soc. de Biologie, mars 1901. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 475 INFLUENCE DÉ CERTAINES SOLUTIONS SALINES ET, EN PARTICULIER, DE LA SOLUTION ISOTONIQUE DE CHLORURE DE SODIUM, SUR LES PROPRIÉTÉS LYTIQUES DU SÉRUM CHEZ UN MALADE ATTEINT D'HÉMOGLOBINURIE PAROXYSTIQUE, par P. EmiLe-WEIL et PAUL CHEVALLIER. En étudiant le sang d'un malade atteint d'hémoglobinurie paroxys- tique, nous avons été frappés des modificalions considérables apportées aux propriétes sériques par l'addition de chlorure de sodium en solulion physiologique. Les faits que nous rapportons ne sont pas inconnus, mais leur importance théorique et pratique mérite qu'on y insiste. I. La réaction de Donath et Landsteiner devient négalive quand on emploie du sérum étendu d’eau chlorurée physiologique au lieu de sérum pur. — Le sérum du malade contenait des iso- et des hétérolysines faciles à mettre en évidence par l'épreuve de Donath et Landsteiner (mise en présence des globules et sérum une demi-heure à 0 degré, puis séjour à 37 degrés), à condition de faire agir du sérum pur sur les globules déplasmatisés. L'addition à parties égales d'eau chlorurée entravait l'hémolyse. Par exemple, on avait : EAU CHLORURÉE SÉRUM GLOBULES à 8 p. 1000 ENTEE 1 goutte. Die nr ee El Arette. 1 c.c. 1 goutte. ICE CRE US M su IE Et ou bien : 4 c.c. 1 goutte. ONG CP UE PS ne HR For Ée: Acc: 1 goutte. AC. Cannes. ct. tréspfaible. les résultats étant lus après addition d'eau physiologique aux tubes contenant du sérum pur, afin de ramener au même volume. Le plus souvent, pour obtenir une hémolyse forte, il fallait ajouter du sérum de cobaye. Dans ce cas, l'hémolyse était certes plus marquée qu'auparavant dans les tubes contenant de l'eau chlorurée, mais elle devenait intense dans ceux qui n’en contenaient point. Dans ces der- niers, l'hémolyse initiale apparaissait par l’adjonction d’une petite quantité de complément, alors qu’une quantité assez grande était nécessaire pour faire naître l’hémolyse en présence de l'eau chlorurée. II. La réaction de Kumagaï et Inoue est positive si les globules sont lavés, négative s'il reste des traces de sérum. — Lorsque, à l'exemple d'Ehrlich et Morgenroth, on met en présence sérum et globules (fixation de la sensibilisatrice sérique sur les globules) et qu'ensuite on lave (il ne faut pas laver trop pour ne pas désensibiliser les globules), les globules sont hémolysés par du sérum de cobaye en présence d'eau chlorurée. 476 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons fait cette épreuve en sensibilisant les globules, d’une part, à 37 degrés, d'autre part, à 0 degré (épreuve de. Kumagaï et Inoue). Notre expérience était disposée de la façon suivante : nes É z | CENTRIFUGATIONS ; EAU RÉSOMLAGE AERES ps & pl = s É SÉRUM E e2 < = énergiques. Z|:chlorurée:| eau E | à £ : de cobaye| ; s c S (2 puis : à 8 p. 100/1/2 h. à 3%| 18 h. à 37% 1 c.c.[i goutte|= , Lavage, 1 fois. 0.1 fAGAIC H. faible. | H. moyenne. | — — S& — 02 1#CAC H. forte H. forte. | — — . [5-1 Pas de lavage. 0.1 1c.c. |H, début. |H. début. — = — 19 1 CC H. faible. |H. faible. DAC ie |diéoutie| =: Lavage. 0.1 CRC Sat eu H. tr. faible. 6 — _ :È 27 0.2 1 c.c. |H. début. |A. faible. 7 — | — et Pas de lavage. 0.1 100: Ce Ale H. 0 8 — — LR Pas de lavage. 0-2 CAC 0H Ren0 H. 0 Tous les tubes témoins, néanmoins, étaient ajoutés pour compléter l'expérience. Notre malade étant hémoglobinurique, il est naturel que ce soit dans les tubes 1 à 4, mis dans la glace pilée, qu'apparaissent les propriétés Iytiques. On remarque que, lorsque les globules n’ont pas été lavés avant d’être mis en présence de l’eau chlorurée et de sérum de cobaye, l’'hémolyse est nulle ou très inférieure à celle qui se produit quand les hématies ont été lavées une fois. Les épreuves de Donath et Landsteiner et de Kumagaï el Inoue sont simultanément positives. — Kumagaï et Inoue ont proposé leur réaction pour mettre en évidence des hémolysines que le procédé classique ne révélait pas. Ils admettent que le sérum contient un anticomplément qui empêche, même à l’état de traces, la destruction des érythrocytes. Mais ici, uous ne pouvons admettre des propriétés anti, puisque l'hémolyse se produit très bien en laissant sérum et globules en contact. Seul, le MÉLANGE de sérum et d'eau chlorurée entrave l'hémolyse. — Ce qui entrave ici l'hémolyse, ce n’est pas la présence de sérum, c’est celle d'eau chlorurée physiologique. Résumons en effet ces résultats. L’hémolyse est obtenue par la mise en présence de complément et de : 1° sérum pur et globules déplasmatisés; 2 eau chlorurée et globules sensibilisés lavés. L'hémolyse ne se produit pas si sérum et eau chlorurée sont mêlés, soit que les deux liquides se trouvent à parties égales, soit que le sérum ne reste qu’en très pelite quantité avec les globules sensibilisés. L'eau chlorurée n'agit pas en atténuant le complément, puisque des globules sensibilisés lavés sont hémolysés par une solution de sérum de cobaye dans l’eau physiologique. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 411 C'est donc le mélange, et seulement le mélange de sérum et d'eau chlo- rurée, qui entrave l’hémolyse. I. Le chlorure de sodium n'est pas le seul sel qui possède la propriété de former avec le sérum un mélange antihémolytique: le citrate de soude a le même effet. Nous avons recherché l’action hémolytique du plasma citraté, et nous n'avons pas obtenu d’hémolyse nette. Nous avons alors ajouté au sérum la même quantité de citrate : l'hémolyse a été empêchée et il nous a semblé que l’action du citrate est encore plus grande que celle du chlorure de sodium (1). Nous nous proposons de vérifier si l’action empêchante du chlorure de sodium s'exerce contre la plupart des hémolysines avec une puis- sance. comparable à celle que nous signalons, et si l’on doit ranger l’hémolysine de l’hémoglobinurie paroxystique dans un groupe spécial, à côté de certains autres liquides hémolysants (2). Au point de vue strictement pratique, lorsque, pour rechercher des propriétés lytiques, on a mélangé le sérum d’eau chlorurée, les résultats doivent être tenus pour suspects. (Travail du service de M. le professeur Roger.) (1) A dose égale de citrate, le sérum est cependant plus hémolytique que le plasma : on peut se demander si les propriétés lytiques ne sont pas en partie artificielles et ne se développent pas pendant la coagulation. (2) Luzzato (L'hémolyse produite par le tellurate sodique, Archives italiennes de Biologie, t. LVIFN, 15 mars 1912, p. 14-27) a montré que le tellurate de sodium n’a presque plus d'action destructive sur les globules rouges, lorsque ceux-ci sont restés longtemps au contact d’une solution isotonique de chlorure de sodium. Le citrate de soude est encore plus antihémolytique. Le phéno- mène ne peut s'expliquer par l’immobilisation de l’ion-calcium; Luzzato tend à attribuer l'intégrité des globules rouges à l’augmentation de leur résistance; cette pachydermie (Itami) résulterait peut-être, d’après les travaux de Bang, Hamburger.., de ce que les chlorures, anions protecteurs, se fixent plus rapidement sur les récepteurs globulaires que les anions lytiques. Cette explication ne peut valoir pour nos faits, puisque l’hémolyse se pro- duit très bien en présence du NaCI sous la seule condition que toute trace de sérum ait disparu. Luzzato se demande, d’ailleurs, « si le sérum n'intervient pas, lui aussi, dans ces phénomènes; les sels modifieraient les propriétés physico-chimiques du sérum, auquel ils feraient perdre, par des mécanismes peut-être très _ complexes, ses propriétés sensibilisatrices.. » 478 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE QUELQUES REMARQUES NOUVELLES SUR LA FORMATION DES PIGMENTS ANTHOCYANIQUES AU SEIN DES MITOCHONDRIES. A PROPOS D'UNE NOTE RÉCENTE DE M. PENSA, par À. GUILLIERMOND. [. — Nous avons démontré dans une note récente (Comptes rendus de l’'Acad. des Sciences, juillet 1913) que les pigments anthocyaniques sont, comme les autres pigments végétaux, le produit de l’activité des mito- chondries. Cette démonstration à été faite non seulement sur des pré- parations fixées et colorées par les méthodes mitochondriales, mais aussi par l'étude vitale des cellules qui élaborent l’anthocyane. Nous avons été assez heureux, en effet, pour trouver un objet d'étude excep- tionnellement favorable à l'observation vitale du phénomène : les jeunes feuilles de rosier. C’est dans les dents de ces feuilles que le pigment commence à apparaitre, de sorte qu'en observant au microscope dans l'eau un fragment de feuille renfermant quelques dents, on peut suivre tous les stades de la pigmentation des mitochondries et du développe- ment ultérieur du pigment avec une admirable netteté. On observe d’abord dans chaque cellule de nombreux chondriocontes minces, allongés et flexueux, disposés tout autour du noyau. Ceux-ci s’épais- sissent peu à peu et s’imprègnent de pigment rouge (fig. 1), puis se transforment chacun en haltères (fig. 2), dont les deux têtes se séparent par rupture de la partie effilée qui les réunit, prennent la forme de sphérules qui grossissent peu à peu et s’introduisent dans de petites vacuoles préformées dans la cellule, où elles se dissolvent (fig.3). L'observation vitale de ce phénomène présente un très grand intérêt parce qu'elle donne à nos résultats la rigueur d’une démonstration expérimentale. Aussi avons-nous cru devoir montrer des préparations vitales de la formation de l’anthocyane dans la feuille de' rosier, au dernier Congrès de l’Association des Anatomistes (Lausanne; juillet 1913). À la suite de ce Congrès, un histologiste italien, qui y'assistait, M. Pensa, très impressionné par l'examen de ces préparations, a immé- diatement répété nos observations, et vient de publier une note (1) où, tout en constatant, comme nous, que le pigment anthocyanique apparait dans des éléments analogues à des mitochondries, il arrive cependant à des conclusions très différentes des nôtres. Bien que nos recherches doivent être Cahiers l'objet d'un mémoire définitif, la publication de cette note nous oblige : à discuter immédiatement les conclusions de M. Pensa. d 1) Anatomischer Anzeiger, novembre 1913. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 179 = = ua ne + ER = a vŒ FiG. 1. — Extrémité d'une dent d'une jeune feuille de rosier au début de la pis- mentation, à l’état vivant. É , #16. 2. — Extrémité d'une dent d'une jeune feuille de rosier au début de La pig- Fic. 4. — Cellules épid-rmiques de la même feuille au moment de la pigmentation. 480 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE IT. — Ces conclusions s'écartent des nôtres sur deux points que nous examinerons successivement. a) Au point de vue des processus de l'élaboration du pigment, M. Pensa ne croit pas que le schéma que nous avons décrit soit exact. Il constate que l'anthocyane ne se forme pas exclusivement dans des chondriocontes, comme nous l’avons observé, mais aussi dans des mitochondries granuleuses et des chondriomites. En outre, ces éléments ne subissent pas l’évolution que nous : avons décrite. Selon M. Pensa, ils s’anastomoseraient les uns aux autres et se transformeraient en une sorte de réseau, qui finirait par se condenser en une énorme masse pigmentaire de structure spongieuse. Remarquons tout de suite que la plupart des stades décrits par M. Pensa ont été observés dans une préparation vitale montée dans l’eau et examinée pendant une heure. _ Des observations vitales approfondies que nous avons souvent répétées sur des jeunes feuilles de Rosier et d’autres végétaux depuis plusieurs mois, ne nous permettent pas de confirmer les vues de M. Pensa. Dans les dents de jeunes feuilles de rosier, le chondriome renferme bien, à côté des chon- driocontes, quelques mitochondries granuleuses, comme il résulte de l'examen de préparations fixées et colorées, mais celles-ci ne se voient généralement pas dans les cellules vivantes et ne paraissent pas participer à l’élabo- ration du pigment. Les mitochondries et les chondriomites observés par M. Pensa nous semblent résulter d'aspects provoqués par les extrémités de chondriocontes flexueux et enchevêtrés les uns dans les autres. Quant aux processus ultérieurs décrits par M. Pensa : formation d’un réseau, puis d'une masse spongieuse, ce sont des figures que nous avons observées avant M. Pensa, mais dont nous n'avons pas parlé parce qu’elles ne se rencontrent jamais dans des préparations fraîches qu'on vient de monter, et n’appa- raissent que lorsque la dent a séjourné pendant un certain temps dans l'eau. Comme, d'autre part, ces figures ne correspondent pas à ce qu’on constate dans les préparations fixées et colorées par les méthodes mitochondriales, on peut donc considérer comme cerlain qu'elles ne sont dues qu'à des altérations du contenu cellulaire sous l'action prolongée de l'eau. L’anthocyane, composé phéno- lique, est très soluble dans l’eau et l’on comprend facilement que, dans des . observations de longue durée dans l’eau, il puisse s’effectuer des dissolutions du pigment contenu dans les mitochondries et qui déterminent des altéra- tions de ces crganites. Il y a d’ailleurs des procédés qui permettent de faire ressortir plus distinc- tement les mitochondries dans les feuilles vivantes. On sait que les composés phénoliques fixent le bleu de méthylène et réduisent l’acide osmique. En montant la préparation dans une solution très diluée de bleu de méthylène, on obtient la coloration vitale de chondriocontes qui sont imprégnés parle pigment. D'autre part, en traitant la préparation par l'acide osmique, on obtient une très bonne fixation du contenu cellulaire et un brunissement intense des chondriocontes qui renferment l’anthocyane. Or, ces procédés qui accentuent le contour des mitochondries pigmentées permettent de vérifier entièrement le schéma que nous avons donné des processus de la formation de l’anthocyane. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 481 Enfin, l'étude de ces processus sur des préparations fixées et colorées par les méthodes de Regaud ou de Benda que n’a pas effectuée M. Pensa, montre des figures absolument superposables à celles que nous avons observées sur le frais et qui ne correspondent en aucune manière aux des- criptions de M. Pensa. Les feuilles de rosier se fixent mal par les méthodes mitochondriales, mais les feuilles de noyer, où nous avons observé sur le vivant des processus identiques à ceux qui s'effectuent dans les feuilles de rosier, sont tout à fait favorables à cette étude, Dans les cellules qui n'ont pas encore élaboré de pigment, on constate un chondriome constitué par de nombreux chondriocontes et quelques mitochondries granuleuses (fig. 3). Lors de la pigmentation, les chondriocontes s’épaississent et cet épaissis- sement est provoqué par l’apparition du pigment sur toute la longueur des chondriocontes (fig. #). Ce pigment, en raison de sa nature chimique, apparaît coloré en jaune par le bichromate de potassium (méthode de Regaud) ou en brun par l’acide osmique (méthode de Benda), et se trouve disposé sur toute la partie axiale des chondriocontes, dont l'écorce conserve la coloration caractéristique des mitochondries. Plus tard, les chondriocontes se transforment en haltères, dont les deux têtes se séparent sous forme de vésicules mitochondriales dont le centre est occupé parle pigment. Ces vési- cules grossissent, épuisent leur écorce mitochondriale, puis s’introduisent sous forme de boules pigmentaires dans les vacuoles, s’y fusionnent et fina- lement s’y dissolvent (fig. 5 et 6). b) Au point de vue de l'interprétation générale de ces phénomènes, M. Pensa ne pense pas que les éléments ressemblant à des mitochondries qui s’imprègnent du pigment anthocyanique, pas plus d'ailleurs que les éléments de même forme qui donnent naissance chez les végétaux à la chlorophylle et à l'amidon, soient de véritables mitochondries, identi- fiables aux mitochondries des cellules animales. Cette question, déjà soulevée au Congrès de Lausanne par M. Pensa et un autre savant italien, M. Lévi, ne mérite pas que nous nous y atlardions. Les mito- chondries des cellules végétales présentent : 1° les mêmes formes carac- téristiques (chondriocontes, chondriomites, mitochondries granuleuses), les mêmes caractères histo-chimiques (altération par l’alcool et l'acide acétique, coloration élective par les méthodes de Regaud, Benda et Altmann), les mêmes particularités d'évolution, et enfin le même rôle phy- siologique (participation aux sécrétions) que les mitochondries des cellules animales. On sait, par les récentes recherches de MM. Prenant, Policard, Mulon et M'° Asvadourova que, dans les cellules animales, un grand nombre de pigments sont élaborés au sein de mitochondries, comme dans la cellule végétale. Il n’est donc pas permis d’hésiter à identifier les mitochondries des cellules végétales aux mitochondries des cellules animales, et il serait superflu de discuter plus longtemps cette question. Biozocie. Comptes RENDUS. — 1913, T, LXXV. 33 582 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Z = = = D RP ETRLE = __—_— SR ONE, SE DONS TECHNIQUE POUR LA PRODUCTION EXPÉRIMENTALE DES HYDRONÉPHROSES, par L. Morez et E. Papin. Il peut y avoir intérêt à reproduire expérimentalement l’hydroné- phrose, soit qu'on veuille saisir les lésions de début dans le rein ou le bassinet, soit qu'on veuille étudier le fonctionnement du rein hydroné- phrotique, soit enfin qu’on veuille effectuer des recherches expérimen- tales sur la chirurgie plastique du rein. On a proposé pour reproduire l'hydronéphrose de nombreux procédés ‘que Kawasoye a récemment réunis et expérimentés : tous aboutissent à la section, à la ligature ou au pincement de l'uretère; tous sont à rejeter Hile du rein : A, Artère rénale; V, Veine rénale ; U, U', Uretère. 1. Premier procédé : l'uretère décrit une demi-boucle autour des vaisseaux. Il. Deuxième procédé : l'uretère dé- crit une boucle complète autour des vaisseaux. parce qu'ils introduisent dans l'expérience un facteur ee impossible à évaluer la lésion de l’uretère. Nous avons imaginé un procédé nouveau d'exécution étonnamment facile, et qui ne fait que reproduire l’anomalie congénitale si souvent en cause dans les hydronéphroses chez l’homme. Voici en quoi consiste ce procédé que nous avons employé dix-huit fois sur le chien. É. Le rein est mis à nu et décollé de sa capsule graisseuse. On isole le pédicule vasculaire ainsi que le tiers supérieur de l’uretère (l'opération est plus facile à gauche). Prenant alors l'uretère entre le pouce «et l'index de la main droite, on l’attire en dehors, formant ainsi un arc à concavité interne; on fait ensuite glisser le rein de haut en bas, en même lemps qu’on ramène l'are urétéral sur le bord convexe du rein, puis au-devant de lui. Le résultat final, c’est qu'on a luxé l’uretère \ autour du rein et que, maintenant, l’uretère partant du bassinet, décrit … un coude pour passer par-dessus les vaisseaux rénaux et au-devant SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 483 d'eux. Ceci constitue le chevauchement simple de l’uretère : la luxatiôn s'est faite par-dessus le pôle supérieur du rein (1). + Mais on peut agir en sens inverse et luxer l'uretère par-dessous le pôle inférieur du rein, pour le ramener ensuite en avant. Dans ces conditions, l'uretère parti du bassinet passe sous les vaisseaux rénaux, puis devant eux, puis en arrière (IT). Quel que soit le procédé, nous voyons que l’uretère n’est ni coupé, ni lié, ni pincé, mais simplement placé en situation anormale, che auchant sur les vaisseaux rénaux. Ce sont précisément les conditions anato- miques réalisées dans l'hydronéphrose par vaisseaux anormaux. L'emploi de ce procédé nous a permis de faire les constatations sui- vantes : 1° Dans presque tous les cas, qu’il y ait enroulement par-dessus le pôle supérieur ou enroulement complet autour du pédicule, on obtient une hydronéphrose. 2° La produclion en est extrêmement rapide, la dilatation est faite au bout de quelques jours. . 3° Au bout de un ou deux mois, la dilatation est considérable, elle est aussi à son maximum. ° L'opération faite des deux côtés est dangereuse et a provoqué dans plusieurs cas la mort rapide. 5° L'opération faite d’un seul côté a toujours été parfaitement sup- portée. | 6° Dans 3 cas sur 18, l'hydronéphrose ne s’est pas produite, parce que le rein s'était abaissé et que l’uretère n'avait pas été comprimé. (Travail du laboratoire d'urologie exsérimentale de la Clinique des voies urinaires; professeur Legueu.) HYPOPHYSECTOMIE ET POLYURIE EXPÉRIMENTALES, par JEAN Camus et GUSTAVE Roussy. Au mois de juin dernier, nous avons présenté à la Société des chiens -sur lesquels nous avions pratiqué des hypophysectomies partielles ou supposées totales. Dans cette première note, nous avons insisté uniquement sur l’excellent état de nos opérés, 1, 2, 3 et 4 mois après l'intervention. Nous avons depuis poursuivi nos recherches et pratiqué un grand nombre d'ablations de l’'hypophyse sur des chiens et des chats tant adultes que nouveau-nés. Tous ces animaux-ontété l’objet de recherches -d’ordre divers, parmi lesquelles nous ne retiendrons aujourd’hui qu’un 484 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE phénomène, la polyurie, qui nous parait dès maintenant se dégager assez nettement de nos expériences pour mériter d’être mise en valeur. Parmi celles-ci, nous en citerons trois qui sont typiques. I. Tigrette, chienne à poil ras. Poids, 9 kilogrammes. À partir du 7 octobre, elle est mise dans une cage qui permet de recueillir la totalité des urines. Elle reçoit chaque jour 250 grammes de viande crue de cheval, on lui donne de l’eau à volonté. Le 22 octobre, à 10heures, elle est endormie au chloralose,on enlève l’hypo- physe par la voie buccale; l'ablation, autant qu’on peut en juger par l'examen histologique, paraît totale. Dans les 24 heures qui suivent l'opération, ainsique le montre la courbe, le volume des urines devient 10 fois plus grand qu'avant l'opération, puis le len- demain et surlendemain la quantité diminue et revient à peu près à ce qu'elle était. La réunion de l'incision du voile du palais s’est faite par première intention. Gette chienne est à l'heure actuelle très bien portante. I. Annibal, chien noir à poil ras. Poids, 11 kilogrammes. À partir du 34 octobre, il est mis dans les mêmes conditions que la chienne précédente. Pendant 3 jours consécutifs, le volume de ses urines est de 170, 160, 50 C.c. Le 3 novembre, il est endormi au chlorolose : on enlève par voie buccale la plus grande partie des deux lobes de l'hypophyse (vérification faite histologi- quement). Le # novembre, le volume des urines passe à 900 c. c., le 5 novembre à 4.150 c.c., le 6 novembre il retombe à 270 c.c., le 7 on trouve 350 c.c. et le 8, 400 c.c. Il est à noter qu’un ou deux points de suture du voile du palais ant làché et que, de ce fait, l'animal fut gêné considérablement pour boire ; c'est là, croyons-nous, un facteur très important. IX. Un autre chien dog, du poids de 14 kilogrammes(Spartacus), nous a fourni un bel exemple de polyurie post-opératoire. Nous ne donnerons pas ici le. graphique du volume des urines, car nous n'avons pu les recueillir en tota- lité, surpris par leur grande abondance. Ce chien avait avant l'hypophysecto- mie (l'ablation parut complète à l'examen histologique et à la vérification nécropsique) une moyenne de 500 grammes d'urine par 24 heures. Un récipient placé sous la cage avait une capacité d'environ 1 litre ; en une nuit ce vase était rempli et débordait largement dans l’infirmerie. Ge chien eut pendant quelques jours une polyurie de 2.820, 2.120 par 2# heures. Puis la polyurie diminua ossez vite. Il fut sacrifié 3 semaines après l'opération, ayant conservé jusque-là un excellent état général. La polyurié dans les trois expériences précédentes fut assez fugace, elle peut se prolonger plus longtemps. En voici un exemple : IV. Un chien griffon (Aftila) de 9 kil. 500 émettait avant l'opération une moyenne de 700 à 800 c.c. d'urine en 24 heures. Le 31 juillet, on lui enlève la plus grande partie de l'hypophyse (le lobe nerveux et une partie du lobe glandulaire), le volume des urines dépassa trois litres, puis pendant plusieurs SRE TANT TUE RTE RENE LE fais PRNe Nid MR ES US EE SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 485 jours se maintint autour de deux litres. Le 14 août, les urines étaient encore de 1.270 c.c. et le 22 août, de 1.200 c. c. Parfois, la polydvpsie qui se voit en même temps que la polyurie (nous discuterons dans un travail ultérieur quel est le phénomène primitif), devient considérable. Fig. 1. — Chienne Tigrette Fi. 2, — Chien Annibal opérée le 22 octobre. opéré le 3 novembre. (Graphique des volumes d'urine.) (Graphique des volumes d'urine.) - V. Nous avons observé un chien (Alexandre), de 11 kilogrammes, qui urinait avant l'opération, de 300 à 400 c.c. d'urine en 24 heures ; après l'opération (ablation du lobe nerveux et d’une partie du lobe glandulaire), il urinait plus de 3 litres par 24 heures. Il buvait trois litres d’eau en une après-midi ou en une nuit, et quand on . remplissait son récipient, il se jetait avec frénésie sur cette eau sous l'empire d’une soif ardente. Ce chien avait, en outre, des vomissements peul-être dus à l'énorme quantité de liquide qu'il ingurgitait gloutonnement. Ces vomissements, en effet, disparaissaient quand on rationnait la quantité d'eau. Il guérit parfaitement d'ailleurs des suites opératoires. Voici donc cinq chiens qui, après ablation d’une grande partie ou de la totalité de l’hypophyse, ont présenté de la polyurie nette, abondante, sans glycosurie. Cette polyurie apparut dans les 24 heures qui suivirent _ l'intervention et persista pendant une durée variable. Ces faits sont à rapprocher d’une part de ceux observés en clinique, où 486 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE .la polyurie pure ou associée à la glycosurie est assez fréquemment notée au cours des syndromes hypophysaires, comme du reste dans les affections de la base du cerveau. Ils sont à rapprocher d'autre part, : dans le domaine expérimental, de constatations analogues faites tout récemment par Dean Lewis et L. A. Matthews et par Harvey Cushing. Mais en clinique, comme chez l'animal opéré, ce phénomène est incons- tant et partant discuté, tant dans son mécanisme intime que dans sa valeur comme trouble relevant de l’hypophyse. S'agit-il en réalité d’un trouble dû à la lésion, à l’ablation de l’hypo- physe ou à une atteinte de la région cérébrale parahy pophysaire ? Nous discuterons prochainement cette question ; disons cependant que nous avons des faits expérimentaux qui montrent l'importance considérable des lésions parahypophysaires dans la production de la polyurie. \ (Travail des laborutoires d'anatomie pathologique et de physiologie de la Faculté de Médecine de Paris). 4 LES LiIPOÏDES DU B. DIPHTÉRIQUE, par PIERRE-JEAN MEÉNARD. À propos de la communication de MM. J. Dumas et A. Pettit, sur les «lésions trachéales provoquées par des lipoïdes extraits du bacille diphtérique », je tiens à rappeler que les résullats rapportés par ces auteurs sont une confirmation des études expérimentales que je pour- suis depuis 1910, sur les lipoïdes du B. diphtérique, et que j'ai consi- signées dans ma thèse (1). k Si je n’y ai pas fait particulièrement l’étade des exsudats fibrineux intratrachéaux, c'est que je les ai jugés moins intéressants que ceux obtenus par d’autres voies, en particulier par les voies oculaire, caroti- dienne et péritonéale. : Les exsudations fibrineuses intratrachéales n’ont pas toujours l’im- portance de celles décrites par MM. Dumas et Pettit, et on ne peut juger de leur formation qu'en sacrifiant l'animal. Il en va tout autrement quand on fait agir les lipoïdes sur la muqueuse conjonclivale et palpébrale, soit en application directe, soit en instillation, comme en ont usé MM. Morax et Elmiassan avec la toxine soluble. On voit alors dans le sillon conjonctival se produire des exsu- dats fibrineux vite balayés par les larmes dans le grand angle de l'œil. e LT TR SRE As th HS ait RÉ nie A SE EE dm pt on à @SÉ à L ENCe ne RÉ (1) Etude expérimentale de quelques poisons constitutifs du bacille diphté- rique, par Le Dr Pierre-Jean Ménard. Thèse de Paris, janvier 1913. SÉANGE, DU- 29 NOVEMBRE 487 Si préalablement on a provoqué une ulcération de la muqueuse palpé- brale, ou. de la cornée, cette ulcération devient le siège de productions pseudo-membraneuses plus abondantes et plus fixes, et sur la cornée. on peut. voir se développer une opacité comme en ont obtenu MM.Morax et Elmiassan avec la. toxine soluble. Mais. les résultats sont encore plus intéressants quand on injecte les lipoïdes diphtériques dans la carotide. Pour peu. que la quantité de lipoïdes employée atteigne 15 à 20 centigrammes, on produit à coup sûr et en quelques heures des lésions caractérisées d’abord par de la conges- tion des tuniques oculaires, iris, conjonctive, muqueuse palpébrale. puis par des exsudats pseudo-membraneux souvent très importants _S'organisant au sein de l’humeur aqueuse et même sur la conjonctive. Tous ces résultats sont consignés dans ma thèse avec ceux obtenus par des voies très diverses. M. Perrir. — M. P.-J. Ménard tient à rappeler que les résultats rapportés par Dumas et moi « sont une confirmation des études expéri- mentales » qu'il a consignées dans sa thèse. . Relativement à une confirmation nouvelle du pouvoir fibrinoplastique général des lipoïdes du Bacille diphtérique, un nom est à citer, celui de M. Auclair: pour notre part, nous n'y avons pas manqué (p. 441, 23° ligne. Au point de vue spécial des lésions trachéales, comment nous serait-il possible de confirmer M. Ménard? Comme référence bibliographique, M. Ménard fait une mention globale de sa thèse; malgré mon insis- tance; je ne peux obtenir qu'il précise le passage où il est question des exsudats fibrineux intratrachéaux. M. Ménard a bien pratiqué des injections intratrachéales de lipoïdes, mais, aux pages 51-52 de sa thèse, il en résume les effets de la facon suivante : « L'injection intratrachéale est suivie de lésions pulmonaires plus ou moins marquées : congestion simple, ou le plus souvent broncho- pneumonie, affectant une réaction éosinophilique très particulière. » A . la page 34 du même travail, il déclare que : « Généralement, on ne trouve rien d’anormal dans le larynx, la trachée et les bronches. Dans un seulcas, ils étaient tapissés d’un exsudatgrisätre, collant, cohérent. » Dans sa communication du 21 juin 1913 (1), sur 4 cobayes, M. Mé- nard note, dans un cas, un exsudat intratrachéal fait « d’un magma d'apparence muqueuse et d'éosinophiles très abondants » (2). Loin de \ confirmer cette constatation, nous observons, au contraire, consécuti- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIV, p. 1300, 1913. (2) Voir, à ce sujet, les critiques de M. Weiuberg et P. Séguin. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIV, p. 1366-1367, 1913. 488 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vement à l'injection intratrachéale de lipoïdes, la production de fausses membranes fibrineuses, englobant des éléments cellulaires divers. Ces assertions n’empêchent pas M. Ménard d'écrire, dans sa dernière note, la phrase suivante, à propos de sa thèse : « Si je n'ai pas fait particulièrement l'étude des exsudats fibrineux intratrachéaux, e’est que je les ai jugés moins intéressants que ceux obtenus par d’autres voies... » La première partie de cette cilation comporte une inexactitude manifeste, à moins que ne pas faire particulièrement l'étude d’une ques- tion consiste à n'en point parler; mais, j'aurais mauvaise grâce à ne point m'incliner devant le jugement de mon distingué contradicteur, lorsqu'il estime moins intéressants que les siens propres les résultats obtenus par le procédé employé par Dumas et moi. En somme, M. Ménard formule, contre Dumas et moi-même, une réclamation dont il lui est impossible d’établir le bien-fondé. DES ÉCHANGES RESPIRATOIRES EN MILIEUX SECS OU HUMIDES, AVEC OU SANS BRASSAGE D'AIR, par E. Socor. I. — En suivant la technique exposée dans les notes précédentes (4) nous avons fait porter les recherches sur l'influence des différentes vapeurs ou gaz, rencontrés dans les ateliers et avec la teneur existant dans les établissements industriels. Dans les 160 litres de la cage hermétiquement fermée, on versait dès le début 1 c.c. de la substance étudiée. Dans ces conditions, la tension des gaz était toujours insuffisante pour provoquer des symptômes morbides apparents chez les animaux : Ether de pétrole à 70 degrés. \ Essence de térébenthine pure. Hydrocarbunes he Cine Bensiue, D: 940, | Toluëène, D : 820. ( Alcool méthylique. AÏCOOÏIS ET Se, ee — éthylique, à 90 degrés. — amylique, 128 à 132 degrés. Sulfure de carbone. . . . . . .: . D’:41,97. Late Dans nos recherches antérieures, nous avons insisté sur ce fait nou- veau de l'influence des conditions du milieu extérieur sur la courbe des échanges respiraloires. Nous avons montré que l’on observe une varia- (4) J.-P. Langlois et Socor. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIV, p. 992; p. 515, année 1913. — Journal de Physiologie et de Pathologie générale. t. XV, n° 5, septembre 1913. MAR ETS NES SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 489 SU 2 ON UE 1e CN = SN tion brusque dans la courbe de CO* éliminé (déclanchement) vers la troisième demi-heure, quand les animaux se trouvent eu milieu chaud (36 degrés humide et ventilé), déclanchement qui n’a pas lieu dans les autres conditions ou encore quand l'atmosphère renferme de l'oxyde de carbone. Dans nos expériences avec les vapeurs à faibles doses, les animaux ont obéi aux mêmes lois que dans l'air normal : déclanche- ment en milieu humide ventilé, échanges réguliers en milieu non ven- tilé. L'observation avec CO reste donc exceptionnelle. POURCENTAGE de CO° pour 100 e.c. ÉTAT moyenne individuel psychrométrique NOMBRE de cobayes HEURES POIDS FINAL pourcentage Gr. I. 3,165 Humide ventilé. 340-360 1,800/Sec non ventilé.120-200 IT. — Au lieu de modifier le milieu extérieur, nous avons modifié l’or- ganisme lui-même en étudiant l’activité des échanges chez des animaux, non pas en état d'inanition complète, mais en état d'alimentation insuf- fisante constatée par une perte de poids journalière de 4 à 5 p. 100 du poids normal. À 36°, milieu humide et ventilé : déclanchement à la troisième demi- heure ; milieu sec, non ventilé: pas de déclanchement; par suite, l'état de jeûne partiel ne modifie pas les réactions. La courbe est encore pa- 490 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE reille et suit les mêmes lignes quand les animaux sont placés à 20 de- grés. Les animaux subissant un amaigrissement progressif et rapide, nous : avons dü, pourétablir des courbes comparables, ramener tous Les chiffre s des échanges, non au poids des animaux, mais à leur surface. Pour déterminer les surfaces corporelles qui ont servi à établir la- dernière colonne du tableau, on utilisait la formule suivante, variante de la formule de Mech, S — K V/P° : Surface totale = K VE Kr, à P étant le poids global des n animaux, K une constante =: 11 pour le cobaye. Ce déclanchement de la troisième demi-heure observé en milieu humide et ventilé paraît donc être constant (à une exception près), que l'on opère en milieu renfermant des vapeurs toxiques ou avec des ani- maux en état de moindre résistance. (Travail du laboratoire des travaux pratiques de Physiologie de la Faculté de médecine de Paris.) \ PROPAGATION DES BACILLES D'INTOXICATIONS ALIMENTAIRES DANS LES VIANDES, par E. SACQUÉPÉE. En raison de l'importance des bacilles carnés (ou bacilles d’intoxi- cations alimentaires, types Gärtter el Aertrycke) dans l’étiologie des empoisonnements par les viandes, nous avons étudié la propagation de ces bacilles dans les viandes saines. On a employé la viande de bœuf, crue, trente à quarante heures après l’abatage. Les deux bacilles, Gärtner et Aertrycke, donnent les mêmes résultats. 1. — Développement des bacilles carnés en surface. — Le développe- ment en surface est fonction d’une série de circonstances contingentes, dont nous avons étudié celles qui paraissent les plus importantes. Développement en vase clos, à diverses températures, dans le sens hori- sontal. — Technique : des tranches de viande de 2 centimètres d’épais- seur sont disposées horizontalement sur supports métalliques, ense- mencés en un point de la périphérie et conservés sous cloche, àdiverses températures. = La ‘rapidité de développement varie suivant la lempérature. L'infec- ion s'étend, par 24 heures :. A 192 deprés 0e A TRI ET Ne 2 centimètres. AB: denrées, | desk SERRE Rene es 4 — AfBrdeenés,, de, slt". ie rt 7 = Ac SL AORRES. de, de 7 He amsn vs ere SUIbra 1e — : s SÉANCE DU 29 NOVEMBRE A914 En vase clos, à l'abri de toute évaporation, Finfection s'étend donc très vite dans le sens horizontal. Elle gagne d'autant plus rapidement - que la température se rapproche davantage de la température eugéné- sique. Pour donner une idée approximative de l'intensité du développement microbien, citons un chiffre : à 37 degrés, en 24 heures, à 5 centi- mètres du point d'inoculation, on trouve, par gramme de viande, 20.500.000 bacilles. Influence du sens de la propagation. — Comparativement aux expé- riences précédentes, d’autres tranches de viande ont été suspendues en vases clos et infectées à leur partie inférieure. L’infection se propage alors, par 24 heures : À 18 degrés, de. . . . . ANUS . 1 centimèetre. ARDONTOS NÉS EU ed UE EN ER Se ee rcentimetres: À 37 degrés, de. Î — La propagation de bas en haut est donc sensiblement moins rapide que la propagation dans le sens horizontal. Influence de l’évaporation.— Les expériences précédentes ontété faites en vases clos, à l'abri de l’évaporation. Mais il y avait lieu d'étudier le développement des tranches de viande laissées à l'air libre, et soumises par conséquent à l’évaporation spontanée. Dans ces conditions, aussi bien dans le sens horizontal que de bas en haut, et quelle que soit la température, on ne constate jamais de propa- gation appréciable ; jamais au delà de 4 à 3 centimètres en quarante- huit heures. Il intervient en effet en pareil cas deux influences opposées : ou bien la température extérieure est élevée (au-dessus de 20 degrés), et l'éva- poration étant irès intense, la surface se dessèche : sur cette surface racornie, toute multiplication microbienne est arrêtée; ou bien la tem- pérature extérieure est relativement basse, l’évaporation et la dessic- cation sont moindres, mais cette dessiccation légère suffit néanmoins à arrêter le développement, toujours minime à basse température. IT. — Développement en profondeur. Technique : de gros morceaux de viande (1 à 2 kilogrammes) sont suspendus en vases clos; on infecte la partie inférieure. Des prélèvements sont effectués dans la profondeur de la masse après un temps variable d’incubation. L'infection progresse, en profondeur, par vingt-quatre |heures à 32 degrés, de À à 1,5 centimètre; à 37 degrés, de 2 à 2,5 centimètres. L'infection en profondeur est donc peu marquée, en tous cas beaucoup moins rapide que l'infection en surface, quand cette dernière peut se - produire. IT. — Conclusions. — La propagation des bacilles carnés dans Îles 492 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE viandes dépend essentiellement de leur extension en surface ; la propa- galion en profondeur demeure minime. En ce qui concerne le développement en surface : l’éxtension se fait surtout quand l'évaporation ne peut se faire et quand la température ambiante se rapproche de 37 degrés; inversement, la propagation est faible ou nulle lorsque la température ambiante est basse, ou lorsque l’évaporation peut s'effectuer sans contrainte. (Laboratoire de la Section technique de Santé, Val-de-Gräce.) MÉMOIRES RAPPORT SUR LE PRIX DE LA FONDATION LABORDE en 1913 (!) Commission : MM. NAGEOTTE, GRIMBERT et Jean CAMUS, RAPPORTEUR M. Ambard a publié depuis une dizaine d’années un certain nombre de travaux concernant la sécrétion pancréatique, la sécrétion gastrique, l'hyperglobulie des altitudes, l’anesthésie par le protoxyde d'azote sous pression et la sécrétion rénale. Je résumerai en quelques mots les résul- tats auxquels il est arrivé à la suite de ses diverses recherches, et je donnerai quelques détails sur ses travaux concernant la sécrétion rénale. M. Ambard a montré qu'on pouvait, par certains artifices, provoquer chez l’homme l'élimination d'une grande quantité de suc pancréatique dans les fèces et apprécier d'une manière assez grossière il est vrai, mais cependant utile dans certains cas, l’état de la sécrétion pancréa- tique chez l'homme. En ce qui concerne la sécrétion chlorhydrique de l'estomac, il a montré qu’il y avait une relation précise, mais d'une forme assez complexe, entre la quantilé de sel ingéré et de l'acide sécrété par l'estomac. Contrairement à ce qu'avaient pensé quelques auteurs, il a établi que l'hypoglobulie « aiguë » des altitudes n’exis- tait pas. Au point de vue de l’anesthésie par le proltoxyde d’azote sous pres- sion, — méthode qui n’avait plus été étudiée depuis 1883, — il n’est pas encore arrivé à des conclusions précises, l’appareillage indispensable pour ces études n'offrant pas les facilités d'usage nécessaires. Je désirerais entrer dans plus de détails à propos de ses recherches sur la sécrétion urinaire. Au cours de ses études, M. Ambard a institué certaines techniques nouvelles qui peuvent être utilisées par ceux que la question de la physiologie rénale intéresse, et il est arrivé, en appliquant ces (1) Rapport lu dans la séance du 29 novembre 1913, 194 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE techniques, à des résultats qui modifient d'une manière intéressante nos notions classiques sur le fonctionnement du rein. Si l’on considère l'ensemble des notions acquises jusqu'à ces dernières années sur le fonctionnement rénal, on s’apercoit, qu’en somme, nous ne connaissions rien de précis sur ce chapitre de la physiologie. Tout l'effort des expérimentateurs depuis Ludwig avaient eu surtout pour but de montrer que le volume de la diurèse était influencé par la pression artérielle intrarénale, ou plus exactement par la vitesse de la circulation rénale subordonnée à la pression artérielle. Cette acquisition était-elle vraiment importante? Il est permis d’en douter un peu, car MM. Lamy et Mayer ont pu démontrer, qu'en dehors de loute variation de la circu- lation rénale, on peut observer des variations importantes du débit aqueux. Il y avait eu également d'assez nombreuses recherches exé- cutées sur les rapports hypothétiques de la composition du sang et de la composition des urines. Ces recherches, on le sait, n'avaient pas abouti à des conclusions précises. | Pour l'étude de ces divers problèmes, M. Ambard nous a d’abord apporté une technique très utile. Lorsqu'on expérimente sur le rein, l’on est toujours exposé à altérer l'organe que l’on étudie, et l’on conçoit que si, au cours de l’expérience, la capacité fonctionnelle de l'organe n'est plus constante, les conclusions tirées des résullats numériques sont entachées d'erreur. M. Ambard a montré qu’on pouvait étalonner la capacité fonctionnelle du rein d’après sa capacité de concentrer l’urée au maximum et juger ainsi, d'après la concentration maxima, si l'organe était identique à lui-même au cours des diverses investigations. Fort de ce contrôle, il a pu successive- ment établir que le rapport de la quantité d'une substance excrétée dans l’urine et de la quantité de cette substance dans le sang était un rapport constant pour chaque organisme; que ce rapport était très général, si l’on voulait bien considérer que parmi les substances con- tenues dans l'urine il en est de deux espèces : celles qui ont un seuil et celles qui n’en ont pas. Enfin il a pu établir, en usant toujours des mêmes techniques, le rôle peu connu de la quantité du parenchyme dans la sécrétion, le rôle du système nerveux rénal, etc. Dans ce domaine, M. Ambard a donc plus fait qu'apporter des faits nouveaux et des données numériques, il a apporté des techniques simples et précises susceptibles d’être utilisées par tous ceux qui seront tentés d’élucider quelque point de la physiologie rénale. C’est à ce titre que nous voulions retenir l'attention de la Société. Tels sont les travaux poursuivis par M. Ambard ; votre Commission vous propose d'accorder le prix Laborde à M. Ambard. — Les conclusions de là Commission sont adoptées à l'unanimité. 495 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1913 SOMMAIRE FLOURENS (P.) et GERBER (C.) : Ac- physiologique des latex. — VII. In- tion physiologique des latex. — toxication aiguë produite par l'in- VI. Injections sous-cutanées de jection sous-cutanée de trypsine de trypsine de Calotropis procera RBr Calotropis procera RBr chez le chez le rat blanc, le lapin et la cobaye, le pigeon et les animaux POLE ner LUS Ua AU AT 495 | à sang froid; sa cause. . . . .. SP FLourEns(P.)et GERBER (C.): Action Présidence de M. Fr. Arnaud. ACTION PHYSIOLOGIQUE DES LATEX. VI. — INJECTIONS SOUS-CUTANÉES DE TRYPSINE DE Calotropis procera RBr CHEZ LE RAT BLANC, LE LAPIN ET LA POULE, par P. FLourens et C. GERBER. Cette asclépiadée, dont le rôle économique pour nos possessions afri- caines vient d’être mis en évidence d’une facon si complète par M. Berteau, contient un latex qui, comme ceux de beaucoup d'autres plantes, étudiés par l’un des auteurs de cette note, jouit à la fois de propriétés protéolv- tiques et de propriétés toxiques, les unes et les autres très énergiques. Nous étudierons ici les premières, dont nous avons signalé l'existence dans un travail préliminaire, l’an dernier. La trypsine que nous avons employée dans nos injections a été pré- parée d’après la méthode utilisée pour Ficus carica (1). (Séparation, dans une ampoule à décantation, du sérum de latex, salé à 20 p. 100 au moment de la récolte, d'avec le caoutchouc; dialvyse, pendant huit heures, à l’eau courante et à basse température ; évaporation, égale- . 4) C. Gerber et H. Guiol. Extraction et essai des pancréetines du figuier et du müûrier à papier. B. Soc. Bot. Fr.,t. LIX, 1942. 496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ment à basse température en présence de SO‘H° du liquide dialysé). Elle est en paillettes blanc-jaunâtre, à odeur vireuse spéciale. Ses solu- tions aqueuses ou dans la liqueur physiologique sont malheureusement de 8 à 10 fois moins actives, pour une même concentration, que le sérum d'où elles proviennent. Cette méthode de préparation n'en est pas moins la meilleure, car l’atténuation du ferment est 4 à 5 fois plus con- sidérable encore, si l’on emploie la précipitation par l'alcool. Cette trypsine est très résistante à la chaleur. Un séjour de trente minutes à 65 degrés, cinq minutes à 70 degrés, ou de deux minutes à 15 degrés, ne la rend que 2 fois moins active, et il faut la maintenir trente minutes à la dernière température pour lui faire perdre tout pou- voir protéolytique. Elle est plus active en milieu alcalin qu’en milieu neutre. L'optimum est aux environs de 20 molécules milligrammes de soude par litre de lait ou de macération de fibrine à digérer. Elle est, enfin, très sensible aux sels d'argent, de cuivre, de mer- cure, d’or, de platine, etc., aux halogènes, à l’eau oxygénée, aux albu- minoïdes du lait coagulables par la chaleur. C’est ainsi qu'il a suffi, par litre de liquide à digérer, de 0 mol. milligr. 32 HgCI°, de 0 mol. milligr. 64 AgNo’, de 4 mol. milligr. [,* ou de O c.c. 080 d’eau oxygé- née neutre à 100 volumes; pour s'opposer à la coagulation du lait bouilli, ainsi qu'à la digestion de la caséine de ce lait et de la fibrine du sang, par une dose de trypsine très active en l’absence de ces corps. C'est ainsi, également, qu'une dose de O0 c. c. 160 de latex dilué au 1/100 a été incapable de déterminer, à 55 degrés, la coagulation de 5 c.c. de lait cru, alors qu’elle coagulait le même volume de lait bouilli en trois minutes, et qu’une dose de 16 fois plus faible déterminait la prise en masse de ce liquide en soixante-cinq minutes. Les doses injectées ont été de 2 c.c. 500 d’une solution au 25° de trypsine en paillettes, dans la liqueur physiologique. Le pouvoir pro- téolytique de ces solutions était tel qu'il en fallait O0 c.c. 600 pour pro- voquer en quatre minutes, à 31 degrés, la coagulation de 5 c.c. de lait bouilli à 10 mol. milligr. CaCÉ par litre. La quantité de diastase injectée était donc environ 48 fois (Ficus carica, Ficus coronata, trypsine Merck, pepsine absolue Poulenc), 12 fois (Maclura aurantiaca), 6 fois (Morus nigra), 4 fois (Morus alba), 3 fois (Broussonetia papyrifera) plus petite que celle des plantes et produits animaux ci-dessus injectée autrefois par l’un de nous, au cours de recherches qui ont fait l'objet de commu- nications antérieures (1). Les régions injectées ont été : paroi abdominale (5 rats blancs); cuisses postérieures (2 lapins, 2 poules). (4) C. Gerber, H. Guiol et J. Salkind, In Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, 1912. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 497 Rat blanc, lapin. — La région injectée perd rapidement ses poils ; au bout d’une heure environ, i’épiderme tombe, laissant le derme dénudé, rouge, suintant une sérosité sanguinolente ; après incision, on trouve le tissu cellulaire sous-culané œdématié, gélatineux, avec une vaso-dilata- tion intense. Les muscles peauciers et ceux de la paroi présentent un état de désintégration résultant d'un commencement de digestion. Vingt-quatre heures après l'injection, on constate, au point lésé, une forte rétraction des tissus superficiels; une escarre tend à se former qui, peu à peu, se délimite, devient noirâtre, de consistance cornée, et tombe du 6° au 8° jour, laissant après elle une cicatrice rosée qui se recouvre de poils et disparaît sans laisser de trace. À aucun moment l'animal n'a présenté de troubles fonctionnels importants. Poule. — Chez la poule, alors que l’épiderme de la cuisse injectée est resté indemne, ou du moins ne présente qu'une légère teinte violacée, s'étendant peu à peu vers l’abdomen, passant au bout de quelques jours au vert et disparaissant finalement, les phénomènes de digestion sous- dermique se sont montrés identiques à ceux que nous venons de signaler chez le rat et le lapin. Les phénomènes observés sont donc, chez ces trois animaux, identiques à ceux que l’un de nous a signalés, précédemment, dans le cas des ferments protéolytiques animaux. Comme pour ces derniers, et à l'encontre de ce qui se passe avec les pancréalines de Ficus, de Broussonetia, de Morus, de Maclura, etc., il n'y a pas d'issue fatale, mais simple digestion de la région injectée avec ou sans élimination de lissus nécrosés. ACTION PHYSIOLOGIQUE DES LATEX. VII. — INTOXICATION AIGUE IPRODUITE PAR L'INJECTION SOUS-CUTANÉE DE TRYPSINE DE Calotropis procera RBR CHEZ LE COBAYE, LE PIGEON ET LES ANIMAUX A SANG FROID; SA CAUSE, par P. FLouRENs et C. GERBER. a) Cobaye, Pigeon. — Ces deux animaux chez lesquels l'injection semble, au début, ne provoquer aucun trouble, meurent, soit au bout d'un quart d’heure et subitement (pigeon), soit au bout d’une demi- heure et après avoir présenté les symptômes suivants dans les dix der- nières minutes (cobaye) : les mouvements respiratoires augmentent en nombre et en intensité; la dyspnée s'installe; l'animal est pris de tremblements convulsifs; les membres antérieurs sont paralysés. Au repos, le cobaye prend point d'appui sur son maxillaire inférieur; dans les mouvements de progression, il ne se sert que de ses membres postérieurs, d'où une allure saccadée très caractéristique. Les membres se paralysent à leur tour; l'animal tombe sur le flanc. Mis sur le dos, il Brococre. ComerEs RENDUS. — 4913. T. LXXV. 34 498 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE é à ne peut se redresser. Quelques inspirations profondes précèdent la mort. À l’autopsie, on constate, aussi bien chez le pigeon que chez le cobaye, de la vasodilatation au point d’inoculation, de la congestion pulmonaire, de la vasodilatation splanchnique. Le cœur est arrêté en systole. Très faible digestion du tissu cellulaire sous-cutané chez le cobaye ; pas de digestion chez le pigeon. b) Animaux à sang froid. — Se comportent : les uns comme le pigeon, les autres comme le cobaye. Les premiers meurent subitement et rapidement : la tortue en dix minutes, les poissons (Sarran, Chusele) en quinze minutes, la grenouille en trente minutes, et les phénomènes de digestion in vivo sont à peine marqués ; les seconds meurent après avoir présenté une série de symptômes caractéristiques, et lentement. C'est ainsi qu'on constate chez Octapus vulgaris, aussitôt après l’injec- tion, des phénomènes d’agitation. {{ lâche plusieurs fois le noir, accélère notablement les mouvements des siphons qui, dans un cas, sont passés de 20 à 48 à la minute. Ses bras s’enroulent et se déroulent fréquem- ment; puis il entre dans une phase de torpeur, tombe au fond de l'aquarium, les bras recroquevillés; la mort survient enfin quelques heures après l'injection, l’adhérence des ventouses disparaissant en dernier lieu. Au point d’inoculation, on voit apparaître une tache pigmentaire qui, peu à peu, s'étend en surface en se dépigmentant au centre et présentant alors un contour polycyclique. Ses dimensions sont en rapport avec la survie de l'animal. On constate, dans toute la partie décolorée de la tache, des phénomènes de protéolyse assez avancée et que confirme l'étude histologique. Nous avons répété les expériences précédentes en remplacant la solution de trypsine par un même vo- lume de cette liqueur maintenue trente minutes au bain-marie d’eau bouillante. Les résultats furent identiques; seuls les phénomènes de protéolyse firent défaut. Il existe donc, dans notre trypsine en paillettes de Calotropis, une substance toxique non détruite à 100 degrés et accom- pagnant la diastase protéolytique. Ce poison peut-êlre extrait par macé- ralion dans l'alcool à 95 degrés, filtration, évaporation de la teinture ainsi obtenue, reprise de l'extrait alcoolique par l’eau et évaporation à sec du filtrat. C’est avec une solution au cinquantième, dans la liqueur physiologique, du produit brun ainsi obtenu, que nous avons fait les injections sous-cutanées réunies dans le tableau suivant : NOM ne CENTIGRAMMES DURÉE. DOSE MORTELLE de l'animal. d’extr. injecté. de la survie: par kilogr. Poulpe. 430 gr. 2 3 heures. » Poulpe. 690 gr. 2 4 heures. » Poulpe. 1.285 gr. 2 1 heures. << 0 gr. 016 Cobaye. 850 gr. 2 30 minutes. < 0 gr. 023 Pigeon. 515 gr. 2 45 minutes. << 0 gr. 038 Lapin. 1.470 gr. 6 > 30 jours. >.0:gr..051 Poule. 960 gr. 6 > 30 jours. > 0 gr. 064 Rat blanc. "35 gr. 2 > 30 jours. > 0 gr. 570 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 499 } On voit que : 1° Pour une même espèce animale (poulpe) et une même dose de poison, la survie est d'autant plus longue que le poids de l'individu est plus élevé; la première ne croît pas, néanmoins, aussi vite que le second ; - 2° Le cobaye et le poulpe (1.285 grammes) sont tués par des doses respectivement 95 et 36 fois plus faibles que celle à laquelle résiste le rat : La sensibilité de l'organisme au poison varie donc considérablement avec l'espèce ; 3° Pour un même poids d'animal, le lapin et la poule résistent à des doses respectivement 2,5 et 2 fois plus fortes que celles qui tuent le cobaye et le pigeon. Z{ existe donc de très grandes différences dans la sensibilité au poison d'espèces voisines. L'extrait obtenu avec le sérum non salé, non dialysé, par dessiccation, possède le même pouvoir toxique que celui retiré de notre trypsine; mais il est environ 4 fois plus abondant; aussi sommes-nous en droit d'attribuer les phénomènes d'intoxication observés sur certains animaux ayant reçu une injection sous-cutanée de trypsine de Calotropis procere, au poison cardiaque coexistant dans le latex (1) avec le ferment protéo- lytique et qu'il est difficile de séparer de cette trypsine, par suite de Ia grande labilité de celle-ci vis-à-vis des solvants dudit poison (alcool) et du caractère peu dialysable de ce dernier. (1) Lewin va jusqu’à admettre que le sérum de ce latex peut constituer un précieux médicament cardiaque. Nos recherches, interrompues momentané- ment par la grave maladie (fièvre jaune), contractée par l’un de nous au pays des Calotropis, ne nous permettent pas d’être aussi optimistes. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. | l Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette. SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1913 SOMMAIRE Beux (MarceL) : De l’action des oxydants sur l'évolution des mala- dies infectieuses (Quatrième note). CHauey (CHR.) : Réapparition d’une prolifération active dans des tissus différenciés d'animaux adultes cul- tivés en dehors de l'organisme. . . CRUVEILHIER (Louis) : Traitement de la cystite blennorragique au moyen de la méthode des virus- vaccins sensibilisés de Besredka . . Desré (RogerTt) et Parar (JEAN) : Bases expérimentales de la séro- thérapie antigonococcique. I. — Ophtalmie expérimentale du lapin. Son traitement par un sérum spé- CIque, se. DA TR Nr SCT FiessiNGER (Noër) et Rounowska (L.) : Dissemblances anatomo-pa- thologiques de la cirrhose biliaire de l’homme et de la cirrhose expé- rimentale : La cirrhose (Deuxième NO UC) le -pR he de dee DiE FRouIx (ALBERT), MAYER (ANDRÉ) et Raraery (G.) : Sur les effets des li- gatures temporaires des veines ÉD A LE See nn dede mt lan nues GILBERT (A.), CHABROL (E.) et Bi- xARD (HENRI) : Dissociation des sub- stances hémolysantes et antihémo- lytiques par la méthode « des hématies sensibilisées et lavées ». . HExri (Vicror) Remarques à propos de la communication de MM. A. Tzanck et R.-A. Gutman .. Iscovesco (H.) : Sur les propriétés d'un lipoïde (IL Bd) extrait de fla partie corticale des capsules surré- MOVE SR AE AE A ve KROLUNITSKY (G.-A.) : À propos de la note de M. Manoukhine sur la leucocytolyse digestive. . . .. ... Lageé (HENRI) et Virey (GEORGES) : Application de la méthode de Grim- bert à l'étude de l'acidité urinaire chez les tuberculeux 506 BA IPA Levaoiti (C.) : Virus rabique et culture des cellules in vitro. . . .. Lucas (A.) : De l'emploi d'un sé- rum agglutinant pour la recherche du bacille de Koch dans les humeurs de l'organisme. Technique de l’exa- MENNTESUTINESE. AE Lee TA Te MoreL (L.), Papin (E.) et VERLIAC (H.) : Sur l'interruption temporaire de la circulation dans les deux VÉITeSATÉNAlES REP NT Pozerskt (E.)\ : Des ferments con- tenus dans le suc du fruit du CANICAIPAPAYLR ISERE NUE" SEURAT (L.-G.) : Sur l'évolution du Physocephalus sexalalus (Molin) .. TaoupsoN (WiLzram R.) : Sur la spécificité des parasites entomo- DIRES E SR A RP Se, MOD UE WipaL (F.), Agraur(P.) et BraissauD (Er.) : Recherches sur l’hémoglo- binurie paroxystique « a frigore ». Deuxième note. — Étude du pro- cessus hémolytique « in vitro ». In- tervention constante d’une sub- stance antihémolytique dans la réaction typique de Donath et Land- steiner alien den of le Lie ain ou » Ce eile es 501 505 509 Réunion biologique de St-Pétersbourg Dawyporr (C.) : La théorie des feuillets embryonnaires à la lumière des données de l’embryologie expé- MMeNtAlC RER SES PawLowsky (E.) : Quelques ré- flexions sur les animaux venimeux. SLovrzov (B.), Souparova (V.) et GLAGOLEV (P.) : Sur le problème du chimisme de l’action de la présure (Première communication) . . . .. SLOvTrzov (B.), Soupakova (V.) et GLAGOLEV (P.) : Sur le problème du chimisme de l’action de la présure (Deuxième communication) BioLoGir, CouprEs RENDCS. — 1913. T. LXXV, 35 502: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ÿ Présidence de M. Mesnil, Vice-président. RECHERCHES SUR L'HÉMOGLOBINURIE PAROXYSTIQUE « A FRIGORE ». DEUXIÈME NOTE. — ÉTUDE DU PROCESSUS HÉMOLYTIQUE « IN VITRO ». INTER-: VENTION CONSTANTE D'UNE SUBSTANCE ANTIHÉMOLYTIQUE DANS LA RÉACTION TYPIQUE DE DONATH ET LANDSTEINER, . par F. Wipar, P. ABRaMI et ET. BRrissaun. La caractéristique essentielle de l’hémolyse, chez les hémoglobinu- riques, aussi bien in vivo qu'in vitro, c'est la nécessité de l'intervention du froid. Pour l'expliquer, Donath et Landsteiner ont supposé que la sensibilisatrice du sérum de ces malades ne pouvait agir qu'à basse température, différant en cela de toutes les autres sensibilisatrices. Contrairement à cette opinion, l'un de nous (1) avait admis, avec Roslaine, que le sang des hémoglobinuriques contient les mêmes sub- stances que celui des sujets normaux : sensibilisatrice, antisensibili- satrice et complément; et que ces trois substances, à la température de 37 degrés, se neutralisent toujours et parfaitement. Mais chez l'hémo- globinurique l'équilibre est instable; il se rompt sous l'influence du refroidissement, et la sensibilisatrice, libérée de son antisensibilisatrice, se fixe alors sur les hématies. Tout se résumait donc dans la séparation de la sensibilisatrice et de son antisensibilisatrice. Los Les expériences que nous avons entreprises depuis deux ans avec le . sérum de nos trois hémoglobinuriques nous ont montré l'existence constante, à côté du complément et de la sensibilisatrice, d’une sub- stance antihémolytique ; elles confirment ce fait que ces trois substances, qui se maintiennent mutuellement à l’état de neutralité à la tempéra- ture de 37 degrés, sont séparées par le refroidissement; mais, contrai- rement à notre opinion première, la substance empêchante n’est pas seulement antisensibilisatrice, elle est aussi et surtout anlicomplémen- taire. L'existence de cette antihémolysine est démontrée par les expériences qui suivent. On sait que le sérum d’hémoglobinurique qui a été dépouillé de son complément par le chauffage à 55 degrés a perdu le pouvoir d'hémolyser les hématies, lorsque après le séjour habituel du mélange sérum-héma- ties à O0 degré on réactive à l’aide d'un complément neuf. Certains (4) Widal et Rostaine. Etudes sur l’hémoglobinurie. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 18 février 1905, 25 février 1905. L SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 503 auteurs en ont conclu, avec Landsteiner, que le chauffage atteignait non seulement le complément, mais aussi la sensibilisatrice. Cetle explication allait à l'encontre de tout ce qu'on sait sur la résistance des sensibilisatrices à la chaleur. Cette inactivalion de la sensibilisa- trice par le chauffage du sérum à 55 degrés est, nous allons le voir, seu- lement apparente; la substance, thermostable comme toute sensibili- satrice, demeure intacte et se fixe réellement sur les hématies, à 0 degré; le défaut d'hémolyse, après l’adjonction du complément, est dû préci- sément à l’action empêchante d'une antihémolysine, restée libre dans le mélange pendant la durée du refroidissement. Chauffons à + 55 degrés le sérum d’un de nos hémoglobinuriques. A XXX gouttes de ce sérum, ajoutons I gouttes d’hématies lavées et laissons ce mélange à 0 degré pendant une demi-heure. Au sortir de la glace, ajoutons III gouttes de complément (sérum frais de cobaye) et portons le tube à l’étuve à 37 degrés. Aucune hémolyse n'apparait, même après une heure : on pour- rait croire à la destruction de la sensibilisatrice. Reprenonsl'expérience ; mais, au sortir de la glace, centrifugeons le mélange, séparons les hématies, et, après les avoir lavées une fois, additionnons-les d'un mélange de Il gouttes de complément et de XXVIII gouttes d’eau salée : cette fois, le résultat sera inverse ; l'hémolyse se produira dans l’étuve en une demi-heure, aussi intense que si le sérum n'avait pas été chauffé. Cette expérience, dont le résultat posilif s'est répété constamment, chez nos trois malades, prouve d’abord que la sensibilisatrice n’a nulle- ment été détruite par le chauffage à 55 degrés, et que les hématies l'ont fixée, comme d'habitude, pendant le séjour à la glace. Elle prouve en outre que le sérum contient réellement une substance empêchante, une antihémolysine. Incapable de s'opposer à 0 degré à la fixation de la sensibilisatrice sur les hématies, cette antihémolysine reste en liberté dans le mélange; son action empêchante s'exerce au contraire à 37 degrés, puisque, malgré l’adjonction de complément, l’hémolvse ne se produit plus à cette température. Une autre expérience va nous montrer que cette substance antihémo- _ lytique, inactive à O0 degré sur la fixation de la sensibilisatrice, l'est également, dans les mêmes conditions, contre la fixation du complément sur les hématies sensibilisées. Nous savons que le mélange de XXX gouttes de sérum d’hémoglobinurique chauffé à 55 degrés et de IT gouttes d'hématies, refroidi d’abord trente minutes à 0 degré, puis additionné de Il gouttes de complément, ne présente pas d'hémolyse, lorsqu'on le place à l’étuve. Mais si l’on réactive le mélange avant même de l’exposer au froid, on constatera au contraire une hémolyse des plus nettes. Il ést facile de s’assurer que c'est bien pendant le séjour à 0 degré que s’est opérée la fixation du complément (1) : les hématies, séparées du (4) Widal, Abrami et Brissaud. Action du froid sur la fixation du complé- ment. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 22 novembre 1913, 504 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sérum par centrilugation, au sortir de la glace, puis lavées et additionnées simplement d’eau salée, hémolysent en effet à 37 degrés. Nous avons cherché à mettre en évidence l'existence de cette antihé- molysine par d’autres procédés. Un fait a depuis longtemps frappé les observateurs. Lorsque au lieu de laisser pendant une demi-heure seulement à la glace le mélange de sérum frais d'hémoglobinurique et d'hématies, on prolonge ce séjour pendant plusieurs heures (douze heures, dans les expériences de Land- steiner), on constate que l'hémolyse, à l'étuve, ne se produit plus. Pour expliquer ce fait d'apparence paradoxale, l'un de nous avait, avec Rostaine, émis l'hypothèse que « l’antisensibilisatrice, d’abord surprise par le froid, finit par s'attacher à la sensibilisatrice déjà fixée sur les hématies et par en neutraliser les effets ». Les faits que nous apportons aujourd’hui vérifient cette hypothèse; ils montrent toutefois que cette action neutralisante s'exerce non seulement sur la sensibili- satrice, mais sur le complément, et que l'antihémolysine, d’abord séparée de ses deux corps antagonistes par le froid, finit, malgré le froid, par se combiner de nouveau avec eux, sur l’hématie, pour en neutraliser les effets. Lorsque: nous abandonnons longtemps à la glace le mélange de glo- bules et de sérum frais de nos hémoglobinuriques, il ne se produit ensuite aucune hémolyse à la température de létuve : ce résultat est acquis après un temps de refroidissement qui, suivant les sujets et suivant les jours, varie de quatre heures à treize heures. Or, si l’on recherche, par dosage, dans le sérum ainsi refroidi au contact des héma- ties, ce que sont devenus les facteurs de l’hémolvyse, sensibilisatriee et complément, on constate qu'ils ont été fotalement absorbés par les glo- bules rouges. Comment expliquer l'absence d'hémolyse malgré cette fixation complète des substances hémolytiques? L'étude des hématies va: le montrer. Séparons, par centrifugation, les globules ainsi chargés de sensibilisatrice et de complément. Après lavage et addition d’eau salée, portons-les à la tem- pérature de 37 degrés, pendant une heure. Lorsque la durée du refroidisse- ment a été très longue, aucune hémolyse ne se produit ; lorsqu'elle a été plus courte, on n'observe qu'une hémolyse très légère. En d’autres termes, ces hématies, surchargées de sensibilisatrice et de complément et qui devraient se détruire par leur simple exposition à 37 degrés, ne subissent qu'une des- truction insignifiante ou même absolument nulle. C'est donc que l’action Ivtique des deux corps hémolysants se trouve neutralisée, sur l’hémalie elle-même, par une substance antagoniste, qui est venue s'unir à eux à la faveur de la prolongation du froid. L'expérience suivante permet de constater à quel point est puissante celle action empêchante de l’antihémolvysine fixée sur les hématies. SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 505 Nous avons vu que si l’on ajoute à XXX gouttes du sérum de nos hémoglo- _binuriques chauffé à 55 degrés III gouttes d’hématies, et qu'après refroidis- sement à 0 degré pendant une demi-heure on centrifuge le mélange et décante le sérum, il suffit d'ajouter aux hématies lavées IT gouttes de complément dans XXVIIT gouttes d’eau salée pour en provoquer l’hémolyse à 37 degrés. _ Or, si l’on répète la même série de manipulations, en employant cette fois du sérum nou chauffé d'hémoglobinurique et en prolongeant l’action de Ia glace pendant plusieurs heures, on s’apercoit qu'il faut des quantités trois, quatre, six fois plus fortes de complément pour obtenir l’'hémolyse. Et cependant, ces hématies avaient, pendant le refroidissement, déjà absorbé tout le complément renfermé dans le sérum de l’hémoglobinurique. On voit ici, à l'évidence, la fixation secondaire, sur l’hématie sensibi- lisée et complémentée, de l’antihémolysine restée d’abord inactive dans le sérum. VIRUS RABIQUE ET CULTURE DES CELLULES « IN VITRO », par C. LEVADITI. Dans deux notes (1), présentées le 31 mai et le 26 juillet 1913 à la Société de Biologie, j'ai montré que le virus de la poliomyélite vit en symbiose avec les éléments cellulaires des ganglions spinaux, àn vitro et à 37 degrés, pendant au moins vingt et un jours. La méthode de la survie et de la multiplication des cellules hors de l'organisme permet la conservation et très probablement aussi la culture du virus de la poliomyélite. Depuis, j'ai fait des expériences analogues avec le virus de la rage. Me servant de la technique de Burrows-Harrison-Carrel, j'ai cultivé des ganglions rachidiens de singes rabiques dans du plasma de singe. Des passages réguliers dans du plasma neuf ont été faits tous les cinq à six jours. J’ai constaté que dans ces conditions, le virus de la rage conserve intacte sa virulence pour le lapin, au moins pendant un mois, à 37 degrés. Les lapins, inoculés à chaque passage, avec des parcelles de ganglions cultivés, ont contracté la rage: les deux lapins injectés dans le cerveau avec le virus du 5° passage et après trente jours de culture, sont devenus rabiques après une ineubalion de dix et onze jours. Je poursuis ces recherches, que je ne fais qu'indiquer dans cette note préliminaire. Dans une prochaine note, je décrirai les détails tech- niques et mes observations morphologiques. (1) Levaditi. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1913, t. LXXIV, p. 1179; t. LXXV, p. 202. 506 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ACTION DES OXYDANTS SUR L'ÉVOLUTION DES MALADIES INFECTIEUSES (Quatrième note). Note de MarCEL BELIN, présentée par G. Moussu. Les recherches que j'ai communiquées antérieurement ont montré à quel point l’évolution du tétanos, de la coli-bacillose, des infections typhique et paratyphique expérimentales pouvaient être influencées par les injections de substances très oxydantes; j'ai cherché à voir si ces substances, qui sont capables de transformer des affections très suraiguës en affections chroniques ou de guérir complètement, se c omportent de même au cours d'autres maladies infectieuses de types. variés; c'est ainsi que j'ai cherché à influencer de la sorte la strepto- coccie, le choléra des poules, la vaccine, la tuberculose (1). L'évolution des streplococcies expérimentales est très favorablement influencée par les injections intra-veineuses de terpène ozoné, et surtout par les injections sous-cutanées de chlorate de potassium ou de sodium ; Je suis parvenu à avoir des survies atteignant six jours en ne traitant que les deux premiers jours, suivant la technique qui m'a servi dans les expériences relatées antérieurement, les streptocoques étant injectés par la voie péritonéale. Toutefois, ici, l’action des substances oxydantes est moins nette que dans la coli-bacillose par exemple; je suis arrivé le. plus souvent à retarder notablement la mort, mais jamais à l'empêcher. Dans le choléra des poules, l'action est absolument nulle. J'ai expé- rimenté à l’aide de 30 cobayes et 16 lapins, en 15 expériences, faites dans toutes les conditions possibles, sans arriver à constater une action quelconque d’un tel mode de traitement; que les injections micro- biennes soient faites dans le péritoine, qu'elles soient failes sous la peau (lapins), que les injections salines soient faites LôL ou tard, à faible ou forte dose, quel que soit l'oxydant choisi, la maladie évolue chez les traités comme chez les témoins et la mort survient dans le même temps. Il en est exactement de même dans la rage, que le virus soit injecté directement dans le cerveau, dans la éhambre antérieure de l'œil ou dans les muscles. La vaccine également est, chez le lapin, fort peu influencée par une telle intervention. Dans la {uberculose, l'action est des plus intéressantes : le chlorate de. sodium, injecté à des lapins, aux doses habituelles, au moment où la courbe de température commence à s'élever (les bacilles tuberculeux w (1) Le détail de ces expériences sera publié dans le Journal.de Physiologie: et de Pathologie générale. 2 SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 507 -étant ‘injectés dans les veines), à raison de deux injections par jour, arrête tout d'abord l’ascension thermique, la température redevient normale pendant quelques jours, puis la courbe s'élève brusquement, et, autant que chez les témoins, elle se maintient alors en plateau très longtemps, au lieu de s’abaisser lentement, comme celle des témoins, et, environ deux jours avant la mort, elle s’abaisse presque en ligne droîte; la mort survient en même temps ou avant celle des témoins. S'il n’est fait qu'une seule injection saline par jour, l'action est identique, mais moins nette. Les résultats sont les mêmes chez les cobayes qui ont recu les bacilles tuberculeux dans le péritoine et qui ont été traités au même moment: même retard dans l'ascension thermique, même plateau, même chute brusque de la courbe. Si done au début de l’évolution de la tuberculose l'emploi des oxydanis énergiques peut paraître inutile et même dangereux, je mon- trerai ultérieurement qu’il n'en est pas de même pour les sels moins riches en oxygène qui ont une action plus nettement positive. (Laboratoire de bactériologie de l’Institut vaccinal de Tours.) DES FERMENTS CONTENUS DANS LE SUC DU FRUIT DU Carica papaya, par E. PozErskt. Etant en possession de quelques papayes, nous avons recherché dans le suc de ces fruits les propriétés que nous avions étudiées il y à quelques années dans le latex du papayer; en particulier, la présence d'un ferment protéolytique digérant instantanément l’albumine du sérum. Au cours de cette étude, nous avons fait quelques observations que nous relatons ici. FE — Recherche du pouvoir protéolytique. Le suc, obtenu par expression du fruit, mélangé à parties égales avec du sérum de cheval, est porté à des températures variables entre 40 et 100 degrés, pendant cinq minutes. En employant la précipitation par l'acide trichloracétique, on constate qu'il n’y à pas trace de digestion dans les échantillons étudiés. Le suc des papayes étudiées ne contient donc pas, à l'inverse du latex de l'arbre, de ferment protéolytique digérant le sérum à de hautes températures. IT, — Aecherche du pouvoir escharrifiant. Le latex du papayer desséché puis repris par l’eau provoque, quand on l'injecte sous la peau des 508 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cobayes, des escharres caractéristiques. Le suc du fruit peut être impu- nément injecté sous la peau. Il ne contient donc pas, à l'inverse du latex, de ferment escharrifiant. [I — Recherche du pouvoir présurant. Le suc des papayes, qui ne contient pas de ferment protéolytique, contient cependant de la présure. En effet, 5 c.c. de suc de papaye coagulent 10 c. c. de lait en vingt minutes à 39 degrés. 1 c.c. de suc coagule 10 c.c. de lait en trois heures à 39 degrés. Cette coagulation n’est pas due à la faible acidité du suc de papayes (0,36 pour 1.000 en HCI). Elle est due à une présure ; en effet, le suc perd son pouvoir après un chauffage de dix minutes au bain-marie à 100 degrés. Il est intéressant, au point de vue de la distinction entre les protéases et le lab, de constater que le suc des papayes étudiées, qui est dépourvu de pouvoir proléolytique, présente un pouvoir présurant très accentué. IV. — Coagulation du suc de papayes. Le suc des papayes que nous avions à notre disposition était très peu acide. 0 c.c. 6 de soude déci- normale faisait virer au rouge la phlaléine ajoutée à 10 c.c. de suc de fruit. Ce liquide rosé porté à l’étuve à 37 degrés pâlissait peu à peu; au moment de devenir complètement blanc, il se prenait en un caillot homogène. Cette coagulation se fait plus rapidement à 37 degrés qu'à la tempé- ralure du laboratoire. Elle ne se produit jamais ni en milieu nettement alcalin, ni en milieu nettement acide. Elle ne se produit qu’en milieu neutre. Celte coagulation est d'ordre diastasique ; en effet, elle ne se produit plus quand le suc de papaye a été préalablement bouilli. Cette coagulation est propre au suc de papaye. Elle ne se produit pas, par exemple, avec le suc de l’ananas, dont le pouvoir protéolytique est bien connu. Le liquide exsudé par le caillot après la coagulation du suc de papaye ne contient ni ferment protéolytique, ni ferment escharrifiant. Il contient au contraire de la présure. Nous nous proposons de revenir, dans une note ultérieure, sur cette coagulation du suc de Ja papaye. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 509 DE L'EMPLOI D'UN SÉRUM AGGLUTINANT POUR LA RECHERCHE DU BACILLE DE KOCH DANS LES HUMEURS DE L'ORGANISME. TECHNIQUE DE L'EXAMEN DES URINES, par À. Lucas. Dans une précédente communication que nous avions l'honneur d'adresser à la Société, et dans notre thèse inaugurale sur l’homogé- néisation des crachats, nous avons montré tout le parti et les avantages que l’on pouvait retirer de l’addition au liquide d'homogénéisation de quelques gouttes d’un sérum agglutinant (en l'espèce celui de Marmorek), avantages se traduisant par un enrichissement bacillaire considé- rable. Nous écrivions que cette méthode pouvait être appliquée à la recherche du bacille de Koch dans les différentes humeurs de l'orga- nisme, qu'elle nous avait donné des résultats remarquables dans l'étude des épanchements pleuraux et des urines, et nous montrions que dans ce dernier cas elle nous avait donné des résultats positifs par simple sédimentation, alors que même après centrifugation, maissans addition de sérum, d’une quantité double de la même urine, nous n'avions pu découvrir un seul bacille. Depuis que nous avonsinauguré cette nouvelle méthode et en même temps généralisé sou emploi, elle a recu son appli- cation journalière dans les services des professeurs Desplats et Vouters, et, depuis bientôt deux ans, elle trouve son emploi systématique dans la recherche du bacille de la tuberculose dans les diverses humeurs orga- niques. Quel que soit le liquide examiné, qu’il s'agisse de crachats, d'urines, de sang, de pus, d’abcès froid, d’épanchement pleural, de liquide céphalo-rachidien ou d’ascite, le principe de la méthode reste le même et se résume dans l’action agglulinante du sérum, comme vous l'avons déjà écrit; et, dans tous ces cas, ce mode d'action se traduit par une multiplication importante des bacilles, et encore, dans plusieurs circonstances (tuberculose rénale, bacillémies, granulie, épanchements pleuraux, abcès froid même), nous avons été assez heureux pour déceler le bacille de Koch, alors que par divers procédés les résullats avaient été entièrement négatifs. Nous ne décrirons pas les différents temps de cette technique, qui varie tant soit peu suivant qu'il faille ou non l'associer à une homogé- néisation (sang, liquide pleural). Le fait essentiel et la caractéristique de notre procédé résident dans l’utilisation d'un sérum agglutinant. La dose de sérum à employer varie, suivant sans doule la teneur première en agglutinines des substances à examiner, dose plus forte pour le liquide pleural par exemple que pour les crachats, et plus forle encore pour les urines. Cette dose n'est d’ailleurs pas absolument fixe, mais, pour préciser, nous dirons que nos 510 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE expériences el nos numérations comparatives nous ont montré qu’en ce qui concerne les urines, la dose de choix toujours suffisante ést de Il gouttes par 10 c.e. el 0. Nous devons faire remarquer toutefois que ce procédé n exclut nulle- ment l’obligalion de suivre cerlaines indications que nous considérons. comme primordiales, telles que l’abaissement de la densité du liquide au-dessous de la densité minima du bacille (1.010). Sans cette précau- tion, on court le risque de résultats erronés. Lee La recherche du bacille tuberculeux dans les urines étant une opéra- tion journalière, sa découverte difficile et aléatoire, nous TIRER brièvement la technique que nous utilisons : AE {° Ajouter à une quantité donnée d’urine (100 à 125 c.c.) II gouttes de- sérum par 10 c.c. Abaïsser la densité à 0,999 au moyen d'alcool à 60 degrés, agiter en tous sens ; 2e Après sédimentation de vingt-quatre heures, recueillir la portion inté- rieure de l’urine (30 c.c.), sur laquelle portera l’examen; 39 Agir différemment suivant les cas et suivant la nature du dépôt constitué: par : as a) des phosphates : clarifier par l'acide acétique ; b) des urates : chauffer légèrement ; c) du pus : traiter par la lessive de soude ([ goutte par c.c. de pus}; em fait, ce traitement n'offre aucun avantage; 4° Centrifugation d’une demi-heure ; ° Coloration au Ziehl-Neelsen rigoureux. Nous ne pouvons que préconiser notre méthode au sérum : elle nous: a constamment donné des résultats bien supérieurs, et, relativement aux urines, supérieurs à ceux des procédés habituels (sédimentation ou centrifugation d'une grande quantité d'urine, procédé de. Biedert. Hallion, Trévéthick). Nos numérations comparatives dénotent un enri- chissement bacillaire toujours considérable, et, dans plusieurs observa- tions, seule notre méthode a pu nous donner satisfaction en assurant le. diagnostic clinique. SUR LES PROPRIÉTÉS D'UN LIPOÏDE (II Bd) EXTRAIT DE LA PARTIE CORTICALE DES CAPSULES SURRÉNALES, par H. Iscovesco. On peut isoler des parties corticales des capsules surrénales uw lipoïde qui représente une fraction du groupe éthéré post-alcoolique. : Il est insoluble dans l’acétone, difficilement soluble dans le benzol. partiellement soluble dans l'alcool, soluble dans le chloroforme, laps éther et l’éther de pétrole. BEST EES PAU É Ep nr L D D ST EP Vas RASE %# SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 511 f J'ai injecté à 12 lapins âgés de 135 jours tous les deux jours dans la nuque un demi-centigramme de ce lipoïde par kilogramme d'animal, en solution huileuse. L'expérience x été poursuivie pendant #30 jours. J'ai gardé plusieurs lapins du même lot comme témoins. Au bout de 130 jours, tous les animaux ont été sacrifiés et tous les organes pesés. Voici, comparativement aux poids des organes des témoins, les poids moyens des organes des animaux soignés mâles et femelles. Les poids sont donnés en grammes par kilogramme d'animal. POIDS TOTAL CAPSULES CŒUR FOIE RATE REINS | TESTICULE THYROIDE | Anim. témoins g.| 2675 0,086 |2,65 | 34 | 0,56 | 5.70 | 1.90 [0,060 | Animaux soignés. 2570 0,291 2,70 37 0,60 | 8,50 | 2 » [0,067 P. TOTAL! CAPSULES | CŒUR FOIE OVAIRES | RATE REINS | THYROIDE| UTÉRUS Animaux témoins.| 2750 | 0,136| 2,69 36 0,068! 0,48 | 6,40 | 0,076 Animaux soignés .| 2915 | 0.198| 2,30 40 | 0,070] 0,52 | 7,20 | 0,070 La simple inspection de ces chiffres montre que ce lipoïde est homo- stimulant. Il excite fortement les surrénales, et l'hypertrophie porte presque exclusivement sur la portion corlicale, la pression artérielle n’est pas augwentée, et les cœurs des animaux traités sont normaux. Un autre fait, c’est que ce lipoïde excite les reins, plus chez les mâles que chez les femelles. Enfin les animaux traités présentent un poil beau- coup plus abondant et mieux fourni que les témoins; de plus, il y a eu chez mes animaux des troubles de pigmentalion. ; Il a été possible ainsi de suivre sur tous ces animaux les modifica- tions des poids. Les animaux traités, aussi bien que des témoins, ont été pesés régulièrement, et j'ai constaté que les animaux soignés ont gagné, au bout des 430 jours d'expérience, 36 p. 100 de leur poids initial, alors que les témoins n’ont gagné que 30 p. 100. L'action sur la croissance et sur l’augmentation de poids est donc insignifiante. En résumé, au point de vue expérimental, ce lipoïde excite fortement les capsules (partie corticale) et un peu les reins et le foie. Il est sans action sur le cœur, et a une action excitante des plus nettes sur le système pileux. J'ai eu l’occasion de l’essayer à plusieurs reprises chez l'homme. Lorsqu'on injecte à un adulte une dose variant de 2 à 5 centigrammes de ce lipoïde {solution huileuse par voie hypodermique), on constate trois phénomènes : 512 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1° Une accélération importante du pouls. Les battements montent de 10 à 90 et même plus, dans les deux ou trois premières heures qui suivent l'injection. Cette accélération du pouls est accompagnée d'une diminution de la tension artérielle qui, avec le Potain, tombe de 17 à 1% ou 13. Ces deux phénomènes sont parallèles, et au bout de quelques heures tout revient à la normale. 2° Il est très fréquent (dans 60 p. 100 des cas) d'observer chez les personnes ainsi traitées une sudation aboudante. Celle-ci dure plusieurs, quelquefois même vingt-quatre heures. Elle est plutôt nocturne. J'ai pensé que ce phénomène est lié à celui que j'ai signalé plus haut quant à l'excitation du système pileux chez mes lapins. Ce fait donne peut- être aussi une explicalion des sueurs nocturnes des phtisiques, qui seraient expliquées par une exeitation de la partie corticale des capsules surrénales. Je pense que chaque fois que dans la phtisie, ou toute autre infection, il y a eu, pendant la vie, des sueurs nocturnes, on devra trouver à l’autopsie des lésions ou des traces d'excitation des parties corlicales des glandes surrénales. Je pense aussi que, dans la maladie d’Addison, l’asthénie et les troubles de la circulation sont liés à des lésions de la partie médullaire et que la pigmentation et les troubles cutanés sont liés à l'excitation de la partie corticale. 3° Les gens à qui on injecte le lipoïde en question, à la dose journa- lière de 1 à 2 centigrammes seulement, présentent une augmentation des forces, un sentiment de bien-être qui est utilisable dans les affections cachectisantes. {Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) BASES EXPÉRIMENTALES DE LA SÉROTHÉRAPIE ANTIGONOCOCCIQUE. [. — OPHTALMIE EXPÉRIMENTALE DU LAPIN. SON TRAITEMENT PAR UN SÉRUM SPÉCIFIQUE, par ROBERT DEBRÉ et JEAN PARAF. Depuis plusieurs années (1909), nous avons essayé de préparer un sérum antigonococcique. Le point de départ de nos recherches a été le suivant : ayant pu constater la haute efficacité du sérum antiménin- sococcique bien appliqué, et connaissant les ressemblances entre ménin- gocoque et gonocoque, nous avons pensé qu'on pouvait préparer un sérum antigonococcique, en profitant de l'expérience acquise avec le diplocoque de Weichselbaum. D'autre part, on sait que, pour le traitement de la méningite cérébro- spinale, le sérum doit être appliqué à doses massives, en injections SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 543 répétées au lieu même où pullulent les germes pathogènes. Cette notion, si elle était reconnue valable pour l'infection gonococcique, expliquerait l'insuccès de la sérothérapie antigonococcique, qui a été pratiquée jusqu'à présent par voie sous-cutanée, et justifierait l'appli- cation locale et massive d’un sérum fortement antimicrobien. Pour parvenir au but que nous nous sommes assigné, trois conditions élaient à remplir : 1° Obtenir un sérum actif antimicrobien, polyvalent, en immunisant un animal de laboratoire ; 2° Réaliser chez un animal de laboratoire une infection expérimentale à gonocoques, dont l'évolution serait régulière et bien connue, ce qui permettrait de titrer le pouvoir bactéricide du sérum, etde n'appliquer à l’homme, comme on doit le faire à notre avis, qu'un sérum avant déjà fourni chez l'animal des preuves de son efficacité ; 3° Imaginer un mode d'application, variable pour les différentes loca- lisations du gonocoque chez l'homme, qui permettrait de laisser au contact du foyer infecté, pendant un temps suffisant, une quantité suffi- sante du sérum thérapeutique. Les deux premières conditions sont actuellement réalisées : nous avons pu préparer un sérum antimicrobien actif in vivo et réaliser chez l'animal une infection expérimentale qui permet de juger de la valeur thérapeutique de notre sérum. , : Après maints essais infructueux sur les différents animaux de labora- toire, en variant de loute facon le mode d'injection, nous avons réussi à déterminer une ophtalmie suppurée chez le lapin et une méningite mortelle chez le singe. Nous signalons dans cette note les expériences sur le lapin (4). Lorsqu'on injecte au lapin, dans la chambre antérieure de Fœil, après évacuation de quelques gouttes d'humeur aqueuse, I à IV gouttes d'une émulsion trouble d'une culture de gonocoques sur gélose aseite de 36 heures, représentant environ 200 à 300 millions de germes, on réalise à coup sûr chez cet animal une ophtalmie purulente d'une extrême gra- vité. L'œil tout entier est au bout de deux à trois jours en pleine fonte suppurative ; parfois se produisent des perforations spontanées de la cornée; on observe également le plus souvent une conjonctivite sup purée concomitante. Ceite panophtalmie évolue en un mois environ; à la phase de suppuration fait suite une atrophie du globe oculaire (phtisie du globe). Nous avons vérifié que cette ophtalmie était bien due exclusivement au pullulement du gonacoque injecté. (4: Nos collègues Ducamp et Dantrelle nous ont obligeamment aidés pour ces expériences ; nous tenons à les remercier, 514 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Après avoir établi ce résultat, nous avons injecté aux animaux notre sérum antigonococcique. Nous avons procédé de la facon sui- vante : A un lot de lapins, nous avons injecté, quatre heures après l’inocu- lation du gonocoque, II gouttes de notre sérum dans la chambre anté- rieure de l’œil. À un autre lot d'animaux, nous avons fait la même injection vingt-quatre heures après l'inoculation. Enfin, à un troisième lot d'animaux, nous avons fait l'injection de sérum trente-six heures après l’inoculation de microbes. Chez tous ces animaux, les injections de sérum ont été répétées, tantôt trois, tantôt quatre fois et même, dans un cas, six fois. Et nous avons vu alors, sous l'influence du sérum, un arrêt rapide des troubles morbides; la panophtalmie a régressé et la guérison est survenue. F A l'heure aclueile, les yeux de nos animaux traités sont sains et ne présentent que la cicatrice des inoculations, tandis que les témoins injectés simultanément montrent une destruction complète de l'œil infecté. À un lot de lapins, nous avons injecté un mélange de sérum antigono- coccique et de gonocoques ; nons n’avons alors observé aucune autre lésion que des exsudats et des coagulations (inhérentes à l'injection de pareilles substances dans la chambre antérieure de l'œil), qui se sont résorbés rapidement. Nous avons vérifié que le sérum de lapin non préparé, soit injecté simultanément, soit inoculé par la suite, ne possédait à aucun degré l’action d'empêcher ou d'arrêter l’évolution des troubles morbides. Ces expériences témoignent bien du pouvoir antimicrobien spécifique de notre sérum. Les expériences sur le singe, le mode de préparation du sérum et les premières applications à l’homme feront l'objet de notes ultérieures. DISSOCIATION DES SUBSTANCES HÉMOLYSANTES ET ANTIHÉMOLYSANTES PAR LA MÉTHODE &« DES HÉMATIES SENSIBILISÉES ET LAVÉES », par À. GILBERT, E. CHABROL et HENRI BÉNARD. Pour étudier les substances hémolysantes des sérums humains, On a eu recours de différents côtés à une méthode un peu particulière qui donne des résultats positifs dans des cas où les techniques usuelles se trouvent en défaut. Cette méthode peut être ainsi résumée : le mélange des globules rouges et du milieu hémolysant est placé pendant une demi-heure soit à l’étuve à 37 degrés, soit à la température de 0 degré; les globules SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE À 51 OO sont ensuite lavés après centrifugation et reportés à l'étuve dans une solution chlorurée physiologique. . Nous rappellerons que nous avons eu l'occasion de mettre en évidence les bons résultats de cette technique dans nos récherches sur le pouvoir hémolysant de l'extrait splénique du chien. Si l’on place des globules rouges de chien au contact du suc de rate correspondant, et qu'on maintienne le contact durant un laps de temps insuffisant pour que l'hémolyse se produise, il est aisé de reconnaître que ces globules rouges qui n'ont encore perdu aucune trace d’hémoglobine sont cepen- dant des globules sensibilisés. Soigneusement lavés et remis à l'étuve dans de l'eau chlorurée, ils hémolÿsent d’une façon plus rapide et même plus intense que les globules témoins qui ont continué à -séjourner dans le sue de rate. On sait que l'extrait splénique du chien contient un mélange de substances hémolysantes et de substances antagonistes; dans l'expérience précédente tout se passe, en somme, comme si les globules rouges avaient entrainé avec eux la substance hémolysante et laissé dans le suc de rate la majeure partie de la substance antagoniste. Ce phénomène a été signalé et interprété dans Ja thèse de l’un de nous (1). C’est une constatation de même ordre que Kumagaï et Inoue, Widal -et Weissenbach (2), ont pu faire sur des sérums humains. Toutefois, il æonvient de noter que la méthode de Kumagaï, Widal et Weissenbach diffère un peu de la précédente, en ce sens que ces auteurs ajoutent -dans le deuxième temps de la réaction une certaine quantité de complé- -ment à l'eau physiologique. Pour éludier l'action hémolysante de l'extrait splénique, l'addition du “complément n’est pas nécessaire; la substance active se fixe en masse sur les globules rouges dans le premier temps de l'expérience et ne -produit leur destruction que dans le deuxième temps. , La fixation en masse du complexe hémolysant, sans hémolyse immé- «hate, peut d’ailleurs s'observer pour les sérums humains; chez des syphilitiques hémoglobinuriques, nous avons constaté, comme MM. Widal, Abrami et Brissaud (3), que le complément se fixait avec a sensibilisatrice dès la première partie de l'expérience de Donath et Laudsteiner, l’hémolyse ne survenant que plus tard, après une sorte d’incubation dans l'étuve à 37 degrés. Chez deux de nos malades, la présence du complément dans le premier temps de la réaction était même nécessaire. L'hémolyse, positive avec le sérum pur et la méthode (1) Bénard. Recherches sur la fonction érythrolytique de la rate. Thèse de Paris, février 1913, p. 106. - (2) Widal et Weïssenbach. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, juillet 1913. (3) Widal, Abrami et Brissaud. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 29 novembre 1913. 516 SOCIÉTE DE BIOLOGIE classique, devenait au contraire négative lorsqu'on disposait l'expérience de la facon suivante : 1% temps à O degré, globules rouges et sérum hémoglobinurique chaufté à 55 degrés: 2° {emps à 371 degrés, adjonction au mélange de sérum de cobaye. Chez les malades de Kumagaï, Widal et Weissenbach, comme dans nos recherches sur l'extrait splénique, il semble bien que la substance hémolysante se soit fixée plus rapidement sur les globules rouges que la substance antihémolysante, et c'est grâce à cette différence de rapidité dans la fixation que l’on peut réussir à dissocier les deux substances antagonistes. On concoit qu'en prolongeant le contact avec le froid pendant plusieurs heures, on puisse, à l’exemple de Donath et Land- steiner (1), voir la réaction devenir négative. Il est vraisemblable que dans ces conditions la substance anti-hémolysante se fixe à son tour sur ies hématies. Ajoutons, en ce qui concerne l’extrait splénique du chien, que la méthode de sensibilisation et de lavage des hématies se combine fort utilement à la méthode des dilutions préconisée par M. Nolf; on sait que, sous l'influence de Ia dilution, la substance anti-hémolysante de l'extrait splénique s’affaiblit plus vite que la substance hémolysante. Si la méthode des dilutions facilite l'étude du suc de rale de chien, par contre, elle semble exercer une action absolument inverse sur certains sérums hémoglobinuriques, comme en témoigne l'observation récente de MM. P.-Emile Weil et Chevallier (2). En additionnant le sérum de leur malade d’une certaine quantité d'eau physiologique, ces auteurs ont pu faire disparaitre une réaction de Donath et Landsteiner qui était positive avec le sérum pur. Ces différences nous montrent une fois de plus la complexité des substances hémolysantes et de leurs anta- gonisles qui interviennent loujours de pair dans les phénomènes de l'hémolyse et dont on peut faire varier à l'infini les conditions d'équi- libre. Il n’est pas sans intérêt de souligner, qu’en dépit de ces diffé- rences dans les effets de la dilution, chez le malade de MM. P.-Emile Weil et Chevallier et au cours de nos expériences sur l'extrait splé- nique du chien, une même méthode, celle des hématies sensibilisées el lavées, permettait d'éliminer les substances antihémolysantes et d’ob- tenir ainsi un résultat positif. (4) Donath et Landsteiner. Münch. med. Woch., 6 septembre 1904. (2) P.-Émile Weil et Chevallier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, décembre 1913. SÉANCE BU Ô DÉCEMBRE 517 SUR L'ÉVOLUTION DU Physocephalus sexalatus (MoziN), ° par L.-G. SEURAr. L'examen du contenu de l'estomac d'un Ane sacrifié à Bou Saäda (octobre 1912) nous a permis de recueillir, parmi des milliers d'individus adultes du Physocephalus sexalatus (Molin) des larves aux troisième et quatrième stades ; ces larves, retrouvées ensuite avec une trentaine d'adultes dans l'estomac d’un Porc (Bou Saäda, octobre 1912), nous permettent de tracer, en partie, l’évolution de ce Spiroptère. Les œufs du Physocephalus sexalatus, pondus par paquets nombreux (300 à la fois), donnent, à l’éclosion, une larve de 195 x de longueur qui meurt, dans la goutte d’eau où on l’a placée, avant de parvenir à sortir complètement de sa coque. Celte larve du premier stade est incapable de vivre à l’état libre et n’éclôt normalement qu à l'intérieur du tube digestif d’un insecte. Larve du troisième stade. — La plus jeune larve que nous pouvons rapporter avec certitude au Physocerhalus sexalalus est au troisième stade; cette larve, dont la taille oscille entre 2 millimètres et 225, pré- sente la plus grande ressemblance avec la larve du inême äge du Spiro- ptère du Chien (Spirocerca sanguinolenta Rud.) : dans les deux formes, la bouche est limitée par deux lèvres saillantes, dorsale et ventrale, avec deux papilles près de leurs points d'insertion; le pore excréteur, ventral, est situé en arrière de l'anneau nerveux; queue terminée (fig. 4) par un petit bouton, garni de pointes à sa surface. Le tube digestif a la même conformation dans les deux larves; toutefois, la cavité buccale du Physoc-phalus sexalatus est un long lube cylindrique à parois épaisses, très refringentes, tandis qu'elle est courte chez le Spirucerca sanguinolenta (fig. 2). L'examen de la région antérieure, par la face ventrale, permet de constater des différences très appréciables entre les deux formes : la larve du Physocephalus sexalalus est ornée de deux ailes latérales, striées transversalement, prenant naissance au riveau de l’origine de l'œsophage et s'étendant Jusqu'au tiers postérieur de la longueur du corps (fig. 1). Sur l’aile droite, se trouve une papille sensorielle située en arrière de l’anneau nerveux, à peu près au niveau du pore excréteur ; en avant de l'aile gauche,on observe une papille précervicale. Signalons enfin une papille sensorielle impaire dans la région postérieure du corps, sur le côté gauche, à 435 & de la pointe caudale. La larve du Spiroptère du Chien (fig. 2) ne présente aucune trace d'ailes latérales, mais seulement deux papilles cervicales symétriques, situées au niveau de l’anneau nerveux, bien en avant du pore excré- teur. Cette absence d'ailes est sans doute en relation avec le genre de BioLoGie. Compres RENDUS. — 4913, T. LXXV. 36 518 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vie de cette larve, qui reste enfermée dans une capsule sécrétée par l’hôte. | Les carac'éristiques de la larve du troisième stade du PAyocephalus sræalatus sont les suivantes : longueur totale, 2,125 pu; largeur maxima, 93m; cavité buccale, 125 &; œsophage entier, 785 a; œsophage musculaire, 112 u ; queue, 53u; distance du pore excréteur de l'extrémité antérieure, 180 w; papilles cervi- cales respectivement situées à une distance de l’extrémité antérieure, la droite de 170 u., la gauche de 85 u.; cuticule finement striée transversalement, les stries étant espacées de 5 p. ; ; T'roisième mue. Quatrième stade (1). — L'une de ces larves, mesurant 285 de longueur, à été surprise au moment où, effectuant sa troisième mue, elle passe au quatrième stade (fig. 3). La nouvelle larvediffèrede la précédente par la conformation de la cavité buccale, qui présente les épaississementsenanneausicaracteristiques de l'adulte; laqueueaperdu lebouton garni de pointes,étant maintenant sensiblement arrondie, avec quelques aspérités du côté ventral. Les organes génitaux ont un déve-. loppement plus ou moins avancé, suivant la longueur de la larve considérée. : Les papilles cervicales et les ailes latérales montrent la mème disposi- tion qu'au troisième stade. La larve, au sortir immédiat de la mue, ne présente pas d'ailes latérales; celles-ci se développent d'ailleurs aussitôt, car on les trouve complètement formées chez un individu de 3""2 de longueur, La longueur des larves du qua!rième stade oscille entre 22%5 et 56 à 9 millimètres, suivant leur sexe. Parvenues à leur taille d'finitive, elles effectuent leur quatrième et dernière mue. Quatrième mue. — La larve du quatrième stade, surprise au moment de la mue (fig. 4et 4'\, a la cuticule larvaire ueltement détachée de la cuticule imaginale; les deux cavités buccales, larvaireet définitive, sont emboîlées; cependant la cavité buccale larvaire s'est, en partie, dégagée de son étui; elle sera rejetée, ainsi que le revêtement chilineux du rectum, avec la dépouille exuviale. La larve mâle, parvenue à la fin du quatrième stade, laisse recon- naître, sous la cuticule larvaire, le mâle bien caractérisé parles spicules, le gorgeret, les quatre paires de papilles préanales, la papille impaire attenante au bord postérieur du cloique et le groupe des 8 petites papilles peu discernabl:s situées à la face ventrale, un peu en avant de l'extrémité caudale (fig. 4). Mais ce mâle qui va éclore ne présente (1) Nous avons observé et fait connaitre précédemment la troisième mue de la larve du Spiroptère du chi-n. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, © t. CLIV, p. 82-8#. SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 519 pas de bursa (1); les six ailes lalérales caractéristiques de l'adulte p'exislent pas non plus; cs formations cuticulaires apparaissent peu après la mue. La jeune femelle, surprise au moment de la mue, quitte également la cuticule larvaire sans que ses ailes soient formées. Fic. 1. — Extrémité antérieure d’une larve de Physocephalus sexalatus, au troi- sième stade, vue par la face ventrale, montrant les üiles, &, et les papilles cervi- cales p;e, pore +xcréteur. Fig. 1’. — Extrérité caudale de la même, avec le bouton garni de pointes. r, gl nes rertiles; l, liyne latérale ; c, glaud- anale. Fi. 2. — Extremit: antérieure d’une larve du même âge du Spirocerca sançqui- _nôlenta, vue par la face venträle. e, pore excréteur (Le grossissement, identique “ pour ces tris figures, est indiqué par l'échelle 100 u). Fic. 3. — Larte de Physocephulus sexalalus, parvenue à la fin du troisième stade et passant au quatrième. 3, dépouille exuviale; e, pore excréteur (Le grossissement est indiqué par l'échelle 00 vu. Frs 4et 4, — Extrénntés antérieure et postérieure d’une larve mâle de Physoce- phalus sexalalus effectuant sa ueruiére mue. 4, cuticuleexuviale;5, cuticule definitive. {1) Nous avons également vérifié l'absence de la bursa chez le mâle du - Spirura gastrophila Müller surpiis au moment de la mue. 520 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les données qui précèdent nous renseignent sur la valeur à accorder, dans la discussion des affinités des espèces, à des productions cuticulaires telles que la bursa ou les ailes latérales : celles-ci sont des organes acquis secon- dairement et les caractères qu'elles fournissent doivent le céder à ceux tirés de l’organisation interne, du nombre et de l’arrangement des papilles de la région cloacale, de ia forme des spicules chez le mâle. D'autre part, la grande similitude signalée au début de cette note des larves du Spirocerca sanguinolenta et du Physocephalus sexalatus est certaine- ment l'indice d'une parenté entre deux formes, qui se rapprochent d’ailleurs par maints délails de leur organisation (oéjecteur, etc.), et dont les dissem- blances résultent d’adaptations à un genre de vie différent. SUR LA SPÉCIFICITÉ DES PARASITES ENTOMOPHAGES. Note de Wiccram R. Taompsox, présentée par M. CAULLERY. La « lutte naturelle », contre les insectes nuisibles à l’agriculture, à l’aide des parasites entomophages, a eu dans ces dernières années une vogue considérable. On a même voulu y voir, dans certains pays, ure sorte de panacée universelle, Dans des cas spéciaux, elle a certaine- ment donné et peut donner des résultats considérables. M4is malgré l'élégance théorique de cette méthode, le plus souvent, les espé- rances conçues ou les assurances données en son nom ont été basées sur des connaissances tout à fait insuffisantes du sujet; les tentatives faites pour utiliser les insectes entomophages ont fréquemment échoué, ou n'ont en que des eflels insignifiants. Dans l’utilisation des parasites entomophages, deux cas se présentent le plus souvent : 1° On transiorte de son pays d’origine A le parasite P d’un insecte H, pour l'introduire dans une contrée B où l'hôte original H n'existe pas, mais où il y a d’autres insectes nuisibles, voisins de H au point de vue taxonomique, insectes auxquels on espère que P s’adaptera ; ; 2° L’hôte original H du parasite P, en À, s’est déjà acclimaté en B, où P n’a pu encore le suivre; on introduit P en B, en espérant rétablir l'équilibre naturel entre l'hôte et le parasite. Dans ce second cas, il y a lieu de distiu- -guer deux possibilités : ou bien (a) le parasite P peut accomplir toutes ses générations annuelles dans If, formant ainsi avec lui un complexe biologique fermé, ou bien (b), il est forcé (même dans le pays d’origine A) de passer, . pendant une ou plusieurs générations, par d’autres hôtes H', H". Dans cette note et une qui suivra, je voudrais présenter quelques observa- tions jetant une certaine lumière sur des échecs éprouvés dans des tentatives qui se rapportent au premier (1°) et au troisi-me (2b) de ces trois cas cités. On sait depuis longlemps qu'une espèce d’insecte parasite ne s'attaque. pas à des hôtes quelconques; quoique la liste des hôtes de certains de SÉANCE DU 6 DÉCKMBRE 521 ces parasites soit assez longue, le régime de beaucoup d'espèces est bien limité. Cela s'applique surtout, je crois, aux parasites primaires. Les hyperparasites et les espèces qui sont parfois primaires, parfois hyperparasites, sont moins spécifiques. Dans ces deux dernières années, j'ai eu l’occasion d'étudier les parasites de deux Coléoptères Rhynchophores, le Phytonomus posticus GylL. et l'Hypera punc- tata Fabr., qui se montrent fort différents en ce qui concerne leurs para-ites. On réunissait récemment encore ces deux espèces dans le même genre. Elles s’attaquent à des Légumineuses, et on les trouve très souvent dans un même champ de luzerne. L'une et l’autre déposent leurs œufs à l’intérieur des tiges des plantes infestées. Ces œufs sont à peu près de même couleur, et ne montrent à la loupe qu'une différence de taille. Les larves ont à peu près le même aspect (surtout dans les stades jeunes) etles mêmes mœurs; elles filent, de la même facon, des cocons construits sur le même modèle; l’{/ypera seul descend dans la terre avant de filer. Au point de vue morphologique, il y a une correspondance étroite entre elles, dans les d'fférents organes internes et externes. Les poils de la cuticule se trouvent même en nombres presque identiques et dans les mêmes positions. La seule différence remarquable se rapporte aux tubes de Malpighi; chez Hypera, ils sont incolores, leur _ lumière est remplie d'une grande quantité de grosses granulations transpa- rentes, blanches en masse; chez Phytonomus, ils sont plus grêles, fortement pigmentés en brun foncé par des granulations intracellulaires. Dans l'Italie méridionale, le Phytonomus posticus est infes!é par plu- sieurs parasites, parmi lesquels il y en a neuf fréquents et aisés à distin- guer. Trois s’attaquent aux œufs et six aux larves, ou aux larves et aux pupes, y compris un Champignon (Entomophtorée). L'Hypera punclata, au contraire (même quand il se trouve dans les mêmes champs que le Phylonomus posticus), n’est parasité que par trois espèces: un Mymaride parasite des œufs, un Champignon et un Ichneu- monide parasite des larves. Les deux premiers sont également des para- sites de P. posticus: le dernier est parasite « spécifique », pour ainsi dire, de Æ. punclata, et s'il s'attaque à P. posticus, ce n’est que très rarement. Deux parasites ichneumonides de Phytonomus posticus ne s'attaquent à celui-ei qu'après le filage du cocon. Aussi pourrait-on imaginer que la situation hypogée de ce cocon explique dans une certaine mesure l'absence de ces deux espèces dans la faune parasite de l'Aypera; mais c'est là, je crois, une explication trop simpliste. En tout cas, ces deux Coléoptères assez voisins, éthologiquement et morphologiquement, _nont que deux parasites communs : le Mymaride (qui s’altaque aux œufs à peine pondus, alors que la spécificité physico-chimique doit être peu accentuée) et l’£ntomophthora sphærospermæ. Ce champignon se rencontre d'ailleurs chez beaucoup d’autres insectes. 522 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE FPE s A PROPOS DE LA NOTE DE M. MANOUKHINE ‘ SUR LA LEUCOCYTOLYSE DIGESTIVE, : par G. À. KROLUNITSKY. J'ai montré dans mes notes du 25 octobre et du 8 novembre que l'injection intrarectale de peptone ou d’autres substances alimentaires détermine chez le chien, chez le lapin et chez l'homme une leucocytose dès que ces substances commencent à êlre absorbées. Cette donnée, confirmée dans son interprétation par les expériences, rapporlées dans les notes du 21 novembre et du 5 aécembre, vient à l'appui des travaux de Ouvaroff, Rencki et Ziarko, qui seuls, à ma connaissance, ont étudié les modifications sanguines consécutives aux lavements nutritifs. Il n'y a rien d'étonnant dans ce fait. On sait, en effet, et M. Manou- khine paraît seul l’ignorer, que l'injection d'une substance dans le système de la veine porte où son absorption par une m'iqueuse qui en est tributaire donne des résultats complètement différents de ceux obtenus par l'injection de la même substance dans une veine périphé- rique. M. Manoukhine me reproche de ne pas avoir fait une bibliogra- phie complète. J'ai cru, et je continue à croire, qu'à la Société de : Biologie il vaut mieux apporter des faits nouveaux qu'un index biblio- graphique. Il aura bientôt satisfaction, dans un travail d'ensemble que je prépare sur la question. 3 Je ferai seulement remarquer que M. Syrensky (1908) est seul à avoir : étudié systématiquement le schéma de Ia réaction sanguine au cours de la digestion, c’est-à-dire l'hypo ei l'hyperleucocytose digestives. Il est le premier qui ait étudié la « leucocytolyse digestive » suivant latechnique » de E. Botkine, c'est-à-dire d'après « les formes de destruction » des : leucocytes. La différence des lechniques que nous employons fait que i nos conclusions diffèrent en plusieurs points, mais je n’ai pu discuter ; ses conclusions dans les courtes notes présentées à la Société de Bio-. “ logie. M. Manoukhine n’a jamais étudié le schéma de la leucocytolyse “ 1 su PAT NS digestive, son travail étant borné à l'étude des propriétés leucocytolytiques de 19 sérums, sans qu'il ait jamais étudié les variations du nombre des. leucocytes au cours de la digestion. Dans mes notes, j'étudie surtout le” mécanisme du schéma établi par M. Syrensky. ne. Si M. Manoukhine n'arrive pas, dans l'expérience unique qu'il oppose. à mes recherches sur le chien, le lapin et l’homme, aux mêmes conclu sions que moi, c’est qu'il injecte une quantité de peptone manifestement À insuftisante : il introduit dans le rectum du chien la dose que j'injectew au lapin. La notion des doses a une importance capitale, si on admet l'idée de la lutte des ferments en question. La leucocytolyse préexiste & dans le sérum de son chien. 1 £ | SÉANGE DU 6 DÉCEMBRE 523 _ Je ne me permettrai pas de contester l’habileté de M. Manoukhine à compter les globules blancs; je lui demanderai seulement de vouloir bien relire avec soin sa thèse el mes noles; il verra ainsi que, s’il signale le premivr la porsibililé de la leucocytolyse psychique sous l'influence de l’idée (le digestion, fait que je n'ai jamais contesté (1), j'ai établi par mes expériences la réalité de ertte leucocytolyse psychique, et j'ai montré qu'elle apparaît sous l'influence de l’idée de nourriture et qu’elle est en rapport étroit avec la sécrétion psychique de l'estomac. TRAITEMENT DE LA CYSTITE BLENNORRAGIQUE AU MOYEN DE LA MÉTHODE DES VIRUS-VACCINS SENSIBILISÉS DE BESREDKA, pe par Louis CRUVEILHIER. Les cystites de la période terminale de la blennorragie sont souvent très graves, du fait principalement de la menace perpétuelle des réci- dives et de la tendance à la chronicité. En raison des douleurs, souvent intolérables, qu’elles occasionnent, à chaque miction, il est nécessaire d'agir rapidement, au cours de ces cystites. Or, si parfois le nitrate d'argent, en instillation intravésicale, donne des succès brillants, on ne peut utiliser ce traitement lorsque l’état du canal ne permet pas le passage de l'instillateur, de sorte qu'il nous a paru indiqué d'essayer, au cours de cette affection, la méthode des virus-vaccins sensibilisés. Chez les divers malades atteints de cystile blennorragique que nous avons observés, nous avons toujours oblenu des résullats excellents. Il en a été ainsi en particulier des deux malades suivants, dont nous devons l'observation à notre ami le D' Misset. Première observation. — M. G..., âgé de vingt-sept ans, étudiant, nous est envoyé le 24 novembre par le D° Papin, chef de clinique à l'hôpital Necker. Atteint pour la quatrième fois d'urétriteblennorragique, M. G... est souffrant depuis un mois. L’écoulement, qui a été très abon- dant, est en décroissance. On y lrouve de nombreux gonocoques. Depuis deux ou trois jours, les symptômes de eystite ont apparu. Les mictions, sans avoir, il est vrai, augmenté de fréquence d’une façon notable, s’accompagnent d’épreintes termisales parfois très vives, de sorte que les dernières gouttes apparaissent sanguinolentes. On pratique Ia . première injection le 24 novembre. Le 28 du même mois, les douleurs terminales ont disparu et les mictions, exclusivement diürnes, ne se répêtent que quatre fois. Les urines apparaissent limpides dans le (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, voir notre note du 25 octobre 1913. 524 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dernier verre. On pratique cependant une seconde piqûre. Les résul- tats obtenus par la première injection se maintiennent et la cystite est guérie, de sorte que le traitement ne s'adresse plus désormais qu'à l'urétrite, qui finit elle-même par disparaitre. Seconde observation. — M. M... âgé de vingt-sept ans, cavalier, nous est adressé par M. le D' Ligouzat, et accuse des symptômes de. cystite. Celle-ci a débuté il y a quelques jours, au cours d’une urétrite blennorragique qui dure depuis deux mois environ. On note de la pollakiurie diurne et nocturne ainsi que des douleurs vives terminales avec pyurie. Le 4 novembre, la première injection est pratiquée. Dès le lendemain, les phénomènes de dysurie s’atténuent et, deux jours après, ils ont disparu. La guérison s’est maintenue depuis. Ces deux observations, dont la brièveté elle-même prouve en faveur de la méthode, nous amènent à penser que l’on a toujours intérêt à s'adresser aux virus-vaccins sensibilisés au cours du traitement des cyslites blennorragiques. (Travail du laboratoire du D* Roux, à l'Intitut Pasteur.) DISSEMBLANCES ANATOMO-PATHOLOGIQUES DE LA CIRRHOSE BILIAIRE DE L'HOMME ET DE LA CIRRHOSE EXPÉRIMENTALE. LA CIRRHOSE. (Deuxième note), par NOEL FIESSINGER et L. ROUDOWSKA. La dissemblance est encore plus grande quand on étudie le mode de la réaction fibreuse. Chez le lapin, le processus cirrhotique se montre sous deux aspects : 1° un processus péribiliaire et 2° un processus parabiliaire. Nous insisterons surtout sur le premier. C'est de beaucoup le plus constant. [l est d'une remarquable précocité. Dix jours après la ligature, on voit déjà ce processus se manifester. Les amas de cellules conjonc- tives jeunes ne se font pas autour des canaux biliaires, mais à la péri- phérie de l’espace de Kiernan, c'est-à-dire au contact des cellules les plus périphériques du lobule hépatique. La charpente connective prend un aspect réticulé et le tissu s’infiltre de cellules conjonctives jeunes, lymphocytes, plasmazellen, mastzellen, figures de macrophagie, cellules étendues à plusieurs noyaux ayant les caractères de plasmodes. Ce tissu présente une remarquable vitalité avec des figures de karyokinèse. Ce tissu de néoformation s'infiltre à la périphérie du lobule hépatique, ot 1© Of SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE pénètre entre les travées les plus périphériques, cherchant à dissocier et à prendre la place des cellules hépatiques dégénérées de cette région. Plus tard, on n’observe que la transformation de ces foyers primitifs et l'apparition de foyers semblables au voisinage. Les fibres conjonctives apparaissent dans l'interstice des cellules jeunes; celles-ci, en même temps, se sont transformées en cellules fusiformes. Lentement, on arrive ainsi au tissu cirrhotique adulte. Primitivement, la cirrhose se borne à la formation d'étoiles autour des espaces biliaires. Cette cirrhose biliaire étoilée ne tarde pas à affecter une disposition que nous qualifierons de palmée. En effet, les rameaux de l'arbre biliaire s'unissent les uns aux autres par faisceaux fibreux, formant de véritables membranes intermédiaires. Un mois déjà après la ligature, les îlots et leurs prolongements dessinent une cirrhose très avancée. Cette cirrhose est souvent péri- lobulaire, mais elle peut pénétrer dans le lobule pour atteindre par une pointe la veine centro-lobulaire. Souvent, il arrive de retrouver les deux aspects de cirrhose biliaire et biveineuse sur des coupes provenant d'un même foie. La forme de la cirrhose est subordonnée à l'étendue et au siège de l'atteinte parenchymateuse. Chez un lapin conservé presque six mois avec une ligature cholédo- cienne, on retrouve une lésion fréquente dans la cirrhose annulaire sous la forme de circulation collatérale très développée. Le foie est pâle, il crie sous le couteau, sa surface est cloutée. Histologiquement, il s’agit d'une cirrhose annulaire. Les veines centro-lobulaires sont déjà le siège de lésions scléreuses. On ne peut en aucune facon retrouver sur cette cirrhose les caractères formulés par Charcot et Gombault pour les cirrhoses biliaires de l’homme et de l’animal : insulaire, monolobu- laire et intralobulaire. Par contre, on y décèle les caractères d’une cirrhose vulgaire : annulaire, multilobulaire, interlobulaire. Ces lésions aboutissentà ce que nous dénommerons leslésions d’enkys- tement. Il se fait après la ligature du cholédoque une évolution vers un enkystement biliaire. La cirrhose se développe comme si non seule- ment toute communication était coupée entre le parenchyme d'une part, et l'arbre biliaire de l’autre, mais encore comme s'il était néces- saire d'isoler l'arbre biliaire par un enkystement défensif. Tous ces caractères distinguent la cirrhose expérimentale de Ja cirrhose de l'homme qui est beaucoup plus tardive, biliaire, insulaire el pénètre à l'intérieur du lobule. Il est donc dangereux de conclure de l'animal à l'homme, comme il est fait par de nombreux auteurs après Charcot. Un seul point est commun entre ces cirrhoses : la précession de la lésion parenchymateuse. : 526 = SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'INTERRUPTION TEMPORAIRE DE LA CIRCULATION DANS LES DEUX VEINES RÉNALES, i par Po E. Papin et H. VERLIAC. En liant temporairement pendant dix minutes les deux veines rénales, MM. Chirié et André Mayer ont obtenu sur 7 chiens : 4° dans tous les cas, la mort rapide; 2 dans 4 cas, des crises convulsives systéina- tisées (1). Ces crises rappelaient celles äe l'épilepsie, de l’urémie, de l’'éclampsie, de l'excitation électrique de l'écorce cérébrale, A l’autopsie, on lrouva des reins dont l'examen histologique montra «les lésions épithéliales peu accusées, et une congestion intense, surtout de la zone pyramidale. Le foie, tout spécialement dans la zone sus-hépatique, pré- sentait des lésions dégénéralives graves (apoplexies capilliires, nécrose de coagulation, disparition complète du noyau) étendues à tout l’or- gane ». Fe EE Au total : mort constante, phénomènes convulsifs dans plus de la moitié des cas; lésions minimes des reins, altérations considérables du foie. | Par contre, Carrel (2) conclut de trois expériences qu’il à faites qu'après arrêt de la circulation des veines rénales (13-16 minutes), « les animaux sont restés en parfaite santé et n'ont pas présenté la moindre crise épileplique. Il serait intéressant de connaître la raison des résul- tats obtenus par Chirié et Mayer. Car il est certain que la simple-inter- ruption de la circulalion des veines rénales pendant douze ou seize minutes ne produit pas de lésions incompatibles avec le fonctionnement parfait des reins ». Nous avons répélé ces expériences sur une première série de 23 chiens et chiennes, dont deux gravides, de tous âges (y compris 3 chiots de un mois). I. — Technique employée. La veine rénale enuese est prise entre les mors doux d'une pince à vis de Collin, qu’on serre à bloc. Immédia- tement le rein prend une leinte lie de vin, augmente de volume et de consistance. L'opération est répétée du côté opposé. L'interruption bilatérale de la circulation veineuse est maintenue en général dix minutes (dans trois cas quinze minutes, et dans un cas vingt). Les pinces enlevées, la plaie recousue, l'animal est maintenu dans des conditions diverses : température élevée (30 degrés) ou basse (5 degrés); régime exclusivement carné ou lacté. Au bout de 1,2,3, 4, 6,8, 10; jours, (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 13 avril 1907. (2) Comptes rendus cle la Soc. de Biologie, 27 mars 1909. 1 \ SE EAN A PET PT OS TIR SN SÉANCE DU Ô DÉCEMBRE 527 les pièces à examiner sont prélevées sur l'animal par biopsie, immédia- tement fixées (formol, formol-bichromate, van Gehuchten). Les organes examinés (rein et foie) out élé colorés à l’hémaloxyline-éosine et au van Gieson. Les résuliats ci-dessous sont relatifs à des compressions veineuses bilatérales de dix minutes. Il. — Résultats obtenus. Aucun animal n’a succombé. Aucun n’a pré- senté le moindre symptôme, le moindre trouble de la fonction rénale dans les jours, semaines, mois qui ont suivi la compression. Plusieurs ont élé conservés pour observation plus prolongée, d’autres ont servi depuis à des recherches sur l'anesthésie et les ont parfaitement sup- portées. Enfin un certain nombre ont été sacrifiés à des intervalles déterminés, en vue d'un examen histologique : > DURFE DOS NIonS ÉTAT DU FOIE ÉTAT DES REINS REMARQUES 2 jours. Congestion. Congestion généra- lisée. infiltration, grais- seuse probablement, de la zone sus hépatique. 3 jours. Congestion de quel-| Congestion glomé-| Sclérose périvascu-|f ques zones sus-hépa-|rulaire. laire et début de eclé-|f tiques. rose glomérulaire. Quelques petites hé- morragies extratubu- laires et extrarénales. Dilatation des anses de Henle. 6 jours. Légère infiltration] Congestion et quel-| Sclérose antérieure probablement grais-[ques petites hémorra-|périvasculaire et glo-|| seuse, surtout péripor-|giesintraglomérulaires.| mérulaire. tale. Tubes normaux. 10 jours. Un peu de conges-| Congestion généra- tion sus-hépatique. lisée, surtout corti- cale. Aucune lésion cellu- laire. LIL. — Conclusions. La compression des deux veines rénales, pro- longée pendant dix minutes, a toujours été supportée dans les 49 cas où aous l'avons réalisée chez le chien. Les animaux n'ont présenté aucun trouble appréciable. La fonction rénale ne semble pas avoir élé altérée. Les lésions rénales se réduisaient chez eux à de la congestion plus ou moins intense sans aucune altération cellulaire. 528 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les lésions hépatiques consistent en congestion, qu'on retrouve encore nette au dixième jour, et en infiltration graisseuse des cellules, peu accentuée, et qui s'est montrée inconstante. \ (Travail des laboratoires de la Clinique des voies urinaires de la Faculté de Médecine ; professeur Lequeu.) SUR LES LKFFETS DES LIGATURES TEMPORAIRES DES VEINES RÉNALES, par ALBERT FROUIN, ANDRE MAYER et Fr. RATHERY. Au cours d'un travail fait en collaboration avec Chirié, et dont les résultats ont été communiqués à la Société (1), l’un de nous à observé les faits suivants : si on lie temporairement les veines rénales du chien pendant dix minutes et qu'on laisse la circulation se rétablir, on peut observer consécutivement des accidents, des lésions histologiques, et enfin la mort des animaux. Accidents. — Les accidents ont élé observés quatre fois, dans une première série d'expériences exécutées sur sept chiens. Ils consistent en crises épileptiques typiques, survenant 30 minutes à 4 h. 30 après la levée de la ligature. L'élévation de la pression artérielle et la vaso- constriction des organes abdominaux (épilepsie interne) ont pu être enregistrées (2). Ces accidents mènent rapidement l'animal à la mort. Mort. — La mort des animaux a été observée quatorze fois, dans une série de quinze expériences. Elle est toujours survenue dansles quarante heures qui ont suivi la ligature. Lésions histologiques. — En dehors des lésions anatomiques termi- nales, que présentent les animaux qui succombent en état de mal, ceux qui meurent sans avoir eu de crises ont des lésions histologiques du rein, mais légères et fugaces. Par contre, ils présentent des lésions très accentuées du foie (nécroses sus-hépatiques). Ces lésions ne se réparent que très lentement. M. Carrel, ayant essayé de reproduire ces effets, a opéré trois chiens et n'a pu obtenir les mêmes résultats (3). Cela nous a déterminés à reprendre ces expériences. Dix-huit chiens ont servi à cette nouvelle série. Voici le résultat de nos observations : ) Ces Comptes rendus, 13 avril 1907, p. 599, et 22 février 1908, p. 319. )} Le tracé à été publié in Thèse de Chirié, Paris, 1907: « Hypertension arté- e el accès éclamptiques », p. #1. | Ces Comptes rendus, 27 mars 1909, p. 528. (1 (2 riell D: [2] SÉANCE DU OÔ DÉCEMBRE 529 : Accidents. — Aucun des chiens de cette série n’a présenté de crises épileptiques. | Mort. — Aucun des chiens de cette série n’est mort des suites de la ligature. Lésions histologiques. — Les animaux sacrifiés quarante-huit heures, quatre jours et six jours après la ligature ont tous présenté des lésions. _a) Rein. — Le protoplasma des tubes contournés présente de grandes vacuoles protoplasmiques ; dans beaucoup de tubes contournés, on note des lésions de cytolyse du premier et, parfois, du second degré localisées par ilots. b) Foie. — Les lésions du foie sont beaucoup plus intenses. Elles consistent en une cylolyse typique atteignant presque parlout le troisième degré. Toutes ces lésions sont réparables. Quinze jours et même parfois huit jours après la ligature temporaire, elles ont disparu. Cette deuxième série d'expériences a donc donné un résultat très dif- férent de la première. Nous avons cherché à nous rendre compte des raisons de cette différence. a) Anesthésie. — Elle ne peut résider dans l’anesihésie. Nous avons employé le chloroforme après injection de morphine, dans le second comme dans le premier cas. b) Manuel opératoire. — Nous avons varié le manuel opératoire; la ligature a été faite brutalement et à fond, ou doucement et progressi- vement ; les fils ont été remplacés par des pinces. Le résultat n'a pas varié. c) Alimentation antérieure de l'animal. — Nous avons, huit jours avant l'opération, mis des animaux au régime carné absolu, ou hydrocarboné, ou mixte ; nous avons donné à quelques-uns une alimentation riche, à d’autres une alimentation très pauvre en sels. Les effets de la ligature n’en ont été ni plus ni moins marqués. Il nous faut donc conclure que: 1° les lésions histologiques du rein et surtout du foie consécutifs à la ligature temporaire simultanée des veines rénales sont des phénomènes constants, mais plus ou moins accentués. Les allérations hépatiques sont plus intenses que les lésions rénales (1); 2° Les accidents et la mort sont des phénomènes inconstants, et le déterminisme nous en échappe encore. (4) Les reins et les foies des animaux ont été étudiés sur des pièces fixées aux liquides de Sauer et de Laguesse. Les lésions que pourrait provoquer l’anesthésie seule sout beaucoup moins intenses et bien plus fugaces que celles que nous indiquons. 530 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE APPLICATION DE LA MÉTHODE DE GRIMBERT A L'ÉTUDE DE L'ACIDITÉ URINAIRE - CHEZ LES TUBERCULEUX, par HENRI LABBÉ et GEORGES VITRY. La détermination de l'acidité urinaire s'effectue le plus communément par un titrâge acidimétrique en présence de phtaléine comme indicateur. Mais on n'obtient ainsi, pour des raisons qui ont été bien résumées par. MM. Grimbert et Morel (1), que l'acidité apparente. En écartant diverses causes d'erreur, cette t-chnique simple paraît cependant de nature à donner l'acidité utile et réelle de l'urine. MM. Grimbert et Morel ont cherché à écarter ces causes d’erreur, par l'application d’une technique: modifiée, qui comporte la correction de l'effet retardateur des sels ammo- niacaux et de l'erreur due à la présence des sels de chaux. En utilisant cette technique, nous avons eu l’occasion d° étudier l'aci-- dité d’une série de sujets tuberculeux, en la comparant à la moyenne d'une série de sujets normaux. Nous résumons ci-dessous les résultats de cette ne du pro- cédé qui est en lui-même fort simple et très rapide. Moyennes (24 heures). MALADES TUBERCULEUX SUJETS normaux. l'hôpital. | {re période. | 2 période. | 3° période. Acidité R (P20*),. Acidité P Acidilé & . LS Rx: L'interprétation de ce tableau fait ressortir divers résultats. On doit signaler d'abord que les sujets normaux, pris en dehors de l'hôpital, ont une acidité R un peu plus élevée que des malades de l'hôpital, non tuberculeux, à nutrition sensiblement normale en apparence. La diffé- rence atteint 23,8 p. 400 en moyenne. Elle s’accentué beaucoup si on envisage les valeurs d’acidité phosphatique et, dans ce cas, elle atteint près de 50 p. 100. Nous pensons qu’on doit faire intervenir dans l'explication du fait une différence générale dans les apports alimentaires chez des sujets normaux non hospitalisés et les sujets qui consomment la nourriture de l'hôpital. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIT, p. 179. de NS 4 SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 531 Cette différence s’accentue si on envisage l'acidité organique (4) de Grimbert et Morel. L'écart en faveur de cette acidité de nature orga- nique atteint 54 p. 100 chez les sujets hospi'alisés. Ce résullat fait que le rapport & de Grimbert et Morel, qui ne dépasse pas 16,1 p. 100 chez nos sujets normäux, monte à 36,7 p. 100 chez nos sujets hospitalisés. Chez nos sujets tub-rculeux (tous hospitalisés), les résultat< obtenus, pour la première période de la maladie, sont assez comparables à ceux que donnent nos sujets hospitalisés non tuberculeux. Il semble que les caractères imprimés par l'évolution morbide puissent être considérés comme peu importants en comparaison de ceux qui sont commandés par la composition générale du régime alimentaire qui règle les échanges. Cependant l'acidité apparente R d’une valeur de 1,34, est notablement plus élevée que celle des sujets non tuberculeux hospitalisés, quoique un peu inlérieure à celle des sujets normaux. Il y a là une difficulté d'interprétation des chiffres au point de vue de l’urologie clinique que nous ne saurions encore trancher. Par contre, l'acidité suivant les périodes croissautes d'évolution de la tuberculose décroît continûment pouratleindre une valeur très basse au troisième degré. L’acidité pho-pha- -tique, suivant Grimbertl, suit exactement la même courbe de décroissance. Il en résulte que le rapport F croit continument de la première à la troi-ième période. Ce rapport, sensiblement égal, pour la première période, à celui que présente l'urine des malades non lubercuieux de l'hôpital, monte à 44,3 p. 109 dans la seconde période, pour atteindre la valeur de 48,6 p. 100 à la troisième période. Quelle est, d'autre part, l'influence des manœuvres correctives du procédé de Grimbert sur la valeur des chiffres d'acidité? Le tibleau ci- dessous répond à cette queslion : ABAISSEMENTS D'ACIDITÉ nn mme CO ES Ne, Première correction. Jeuxième correction. Me SUJETS (Décalcifica ion.) (Sels ammoniacaux.) Correction totale. | I © | I em || Pour Pour 100 Pour Pour 100 Pour Pour 100 24 heures |du chiffre brut| 24 heures |du chittre brut| 24 heures |du chitfre brut Normaux.|0 gr. 15 (*) 8,40 0 gr. 03 1,60 gr. 48 | 1er degré.|0 gr. 18 7,60 0 gr. 13 5:50 gr. 31 2e degré .|0 gr. 13 1-22 0 gr. 19 10,50 gr. 32 3° degré .|0 gr. 09 12,62 0 gr. 05 7,04 0 gr. 14 "2 ee | (*) Évalués en acide sulfurique. 532 SOCIÉTÉ D£ BIOLOGIE Ainsi l'on voit que la correction est de 10 p.100 environ du chiffre primitif chez les sujets normaux, mais qu'elle peut devenir double, soit 19,64 p. 100 chez les tuberculeux du troisième degré. Pour cette dernière catégorie de malades, l'erreur, si l’on ne tient pas compte des manœuvres correctives, est assez considérable : environ 1/5. (Travail du laboratoire de la Clinique Médicale Laënnec. Professeur Landouzy.) RÉAPPARITION D'UNE PROLIFÉRATION ACTIVE DANS DES TISSUS DIFFÉRENCIÉS D'ANIMAUX ADULTES CULTIVÉS EN DEHORS DE L'ORGANISME, par CHR. CHampy. J'ai montré dans une série de notes (1) que si les tissus embryon naires continuent à se multiplier activement en dehors de l'organisme, cette multiplication s'accompagne d'une dédifférenciation rapide, La- P 5 P rapidité de la dédifférenciation est, pour les tissus d'un embryon donné, fonction de la rapidité avec laquelle ces tissus prolifèrent par mitose. On sait que les lissus adultes peuvent aussi donner lieu à des cultures, mais le fait a éte montré pour des tissus où la prolifération est norma- lement active : rate (Oppel) testicule (1). J'ai pu voir la faculté de se mitoser réapparailre dans des tissus qui chez un animal adulte ne se mitosent presque plus ou pas du tout. Du muscie lisse de la vessie du lapin (lapin de 3 kilog. 500) devient le siège d’une prolifération active et, après un temps de latence très long, les mitoses réapparaissent nombreuses dans les fibres musculaires. Dès ce moment, la dédifférenciation se produit rapidement. On peut faire la même observation pour divers autres muscles qui, dans l'organisme où on les a pris, ne sont le siège d'aucune multiplication. On sait cependant que, dans des condilions particulières, les fibres musculaires lisses peuvent se diviser (muscle utérin pendant la gros- sesse : Retterer et Lelièvre). Il faut remarquer toutefois que, dans Îles cultures, ce n’est pas un excitant nouveau qui provoque la multipli- cation, mais l'absence des excitants qui normalement viennent du reste de l'organisme. Un fait des plus intéressants que j'ai eu à enregistrer récemment est l’apparilion de rmitoses dans des éléments névrogliques : les cellules (1) Voir : Comptes rendus de la Soc. de Biologie, juin 1912; — Le Mouvement médical, avril 1913; — Bibliographie anatomique, avril 1913 ; — Revue générale des sciences, 15 novembre 1913. En FRA ENT NT EP SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 5933 de Müller de la rétine. Dans les cultures de rétine, on voit rapidement tous les éléments nerveux dégénérer ; seuls les éléments névrogliques, notamment les fibres de Müller, persistent. Au bout de plusieurs jours, les noyaux de ces cellules se mitosent, donnant lieu à des éléments qui perdent le caractère des cellules dont ils proviennent ; ce sont bientôt des cellules complètement indifférentes. Il est à noter que dans le cas de la névroglie, comme dans quelques autres, la période de mitose semble être précédée d’une période de division amitotique qui, elle, ne s'accompagne pas de dédifférenciation. Des faits du même genre s'obser- vent dans d’autres tissus. Dans les nerfs, les cellules de la gaine de Schwann se gonflent, dissolvent la myéline et finissent par se mitoser. Dans divers épithéliums, on voit aussi la division mitotique, accom- pagnée de dédifférenciation succéder à la division directe qui n'avait pas permis ce phénomène; mais cela se produit dans des conditions trop complexes pour que je tente de les exposer ici. En somme, les cellules d'animaux adultes séparées de l'organisme, ou bien finissent par dégénérer lorsqu'elles sont trop différenciées pour subir une évolution régressive (c'est le cas des cellules nerveuses, au moins dans les expé- riences faites jusqu'ici), ou bien ces cellules libérées de l’inhibition qui leur venait du reste de l'organisme se remettent à proliférer en se dédifférenciant. Il m'est impossible de tirer ici de ces observations les diverses con- clusions tant biologiques que pathologiques qu’elles peuvent com- porter, je renvoie pour leur exposé aux notes plus développées que je publierai prochainement sur cette question. ERRATUM NOTE DE A. PETrit. T. LXXV, p. 488, ligne 4, au lieu de : Si je n'ai pas fait. lire : Si je n'y ai pas fait. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913. T. LXXV. 31 REUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG SÉANCE DU-I3 NOVEMBRE 1913 SOMMAIRE Dawvoorr (C.) : La théorie des GLAGOLEV (P.) : Sur le problème du feuillets embryonnaires à lalumière chimisme de l'action de ka présure des données de l'embryologie expé- Première communication) . . . .. ñ37 LNENÉAlE EST pe teen sn 541 SLovrzov (B.), Sounarova (V.) et Paweowskgy (E.) : Quelques ré- GLAGOLEV (P.) : Sur le problème du ftexions sur les animaux venhmeux. 535 | chimisme de l'action de la présure SLowrzov (B.), Soupakova (V., et Deuxième communication) . . . , . 539 Présidence de M. N. Kholodkovsky. QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES ANIMAUX VENIMEUX ? par E. PawLOwsKky. Le fait seul que l’on ne peut définir d’une facon exacte la notion de poison montre qu'il est impossible de donner une définition logique et exacte de la notion de « l'animal venimeux ». Les substances toxiques on vénéneuses ne peuvent être nettement délimitées des substances nutritives ou médicamenteuses, de même que les animaux qui con- tiennent, sous une forme quelconque, des principes venimeux, ne représentent pas, à leur tour, un groupe qui peut être défini au point de vue biologique, comme, par exemple, le groupe des parasites. Bien que le groupe d'animaux venimeux ne puisse être nettement délimité, il faut cependant s'entendre sur les animaux qui doivent être considérés comme venimeux: il nous parait suffisant de nous en tenir pour cette définition au terme courant du pouvoir venimeux. Au point de vue biologique, il faut considérer comme venimeux un 536 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG animal dont le pouvoir venimeux est un caractère constant ou périodique de l'espèce. En se tenant à cette définition, il faut exclure du groupe des animaux venimeux les espèces dont les individus isolés peuvent acquérir des propriétés venimeuses sous l'influence de différentes causes pendant la vie même de l'animal (maladie, conditions d’alimen- tation, etc.) ou après sa mort (sous l'influence de la décomposition). Tous les animaux venimeux, dont les caractères suffisent à la définition citée plus haut, peuvent se diviser en deux groupes se distinguant nette- ment l’un de l'autre. Au premier groupe appartiennent les espèces dont le pouvoir venimeux est lié aux particularités de leur structure anatomique. Tels sont les animaux qui possèdent des appareils venimeux ou des dispositions qui servent à l'introduction du poison dans le sang de l’orga- nisme qui doit être empoisonné, ou qui agissent sur l'épiderme ou les muqueuses de cet organisme. Des animaux semblables peuvent user de leur pouvoir toxique un nombre illimité de fois au cours de leur vie. Comme «xemples d'animaux à appareils venimeux, on peut citer : les scorpions, les articulés à glandes buccales venimeuses (araignées, myriapodes, hémiptères); les poissons à glandes cutanées situées sur les nageoires ow les os cérébraux; les serpents, etc. Les glandes, dont les sécrétions agissent sur la peau, se rencontrent chez les amphibies (glandes cutanées); myriapodes (Fontaria, Julus); les insectes (glandes anales de plusieurs coléoptères). A la même catégorie, appartiennent les animaux à sang venimeux (Meloe, Eugaster, etc.). Au second groupe appartiennent les animaux qui n’ont pas d'appareil venimeux spécialisé, mais dont le pouvoir venimeux, lié à la composi- tion de différents organes et lissus, ne se manifeste que lorsqu'ils sont ingérés comme nourriture; ces animaux ne peuvent, par conséquent, faire emploi de cette propriété qu'une fois au cours de leur vie. Comme exemples d'animaux semblables, on peut citer différentes espèces de fetrodon, dont l'ovaire contient de la tétroïdine et de l'acide tétroïdique (Y. Tahara), des insectes dont le corps contient de Ia cantha- ridine {Lylta vesicaloria, Meloe, etc.), etc. - Au point de vue de la sélection naturelle directe, il est difficile d'expliquer l'apparition etle développement du pouvoir venimeux des animaux qui n’em- poisonneut que lorsqu'ils sont ingérés, car leur pouvoir venimeux ne se manifeste qu'au moment où l'animal périt, ce qui exclut le facteur nécessaire de la sélection, la survie des individus les plus adaptés ! Maïs le développement indubitable de cette propriété et l'avantage qu’elle fournit, qui est prouvé d’ailleurs par l'existence des formes qui imitent des animaux semblables, peuvent être expliqués par l'influence de la sélection indirecte lorsque, parallèlement à l'apparition et au développement du pouvoir venimeux des organes, il se développe un caractère extérieur qui distingue l'animal porteur de l'organe venimeux. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 537 Si on fait abstraclion du point de vue utilitaire, on doit considérer comme critère pour la définition du pouvoir venimeux d’un animal, non seulement l’homme, mais tous les concurrents dans la lutte pour l’exis- tence avec lesquels l'animal donné se rencontre dans un milieu biolo- gique déterminé. Dans ce cas, il faut considérer comme animaux indu- bitablement venimeux les mollusques dont les glandes salivaires éla- borent de l'acide sulfurique à 4 p. 100, qui sert à la dissolution du squelette calcaire des échinodermes ( Dolium, Calsidaria, T'ritonium, etc.), les némertines, etc. En terminant, il me reste à exprimer le désir que, dans la littérature casuistique concernant l’empoisonnement par des animaux, on fasse attention à la cause du pouvoir vénimeux de l'animal, car ce n’est que dans ce cas que l’on pourra établir une classification plus ou moins utile des animaux d’après les causes de leur pouvoir venimeux et les moyens par lesquels il se manifeste: il faut ajouter qu’une pareille classification ne sortira pas des limites du groupe des animaux venimeux. (Laboratoire de Zoologie de l’Académie de Médecine mititaire, Saint-Pétersbourg.) SUR LE PROBLÈME DU CHIMISME DE L'ACTION DE LA PRÉSURE (Première communication), par B. SLovrzov, V. Souparova et P. GLAGOLEv. La réaction originale, décrite en 1886 par A. Danilevsky, montre que sous l’action de la présure les albumoses et les peptones passent à une forme insoluble et se précipitent de la solution. M. Danilevsky et ses élèves Okounev, Lavrov, Kouraïev, etc., ont décrit d'une manière détaillée les conditions de ce phénomène. Au début, il parut évident qu'au cours de ce phénomène il se passe comme une régénération de l'albumine. En effet, l’albumine précipitée sous l’action de la présure a tous les caractères d’une albumine anhydre, elle ne se dissout pas notamment dans l’eau, elle donne la réaction violette du biuret, etc. L'analyse élémentaire de ces produits (Kouraïev, Zavialov et d'autres) a montré pourtant que les plastéines sont toujours relativement pauvres en azote, c’est pourquoi elles peuvent à peine être considérées comme identiques aux albumines qui ont donné naissance aux peptones et aux albumoses. Mais l’idée que le processus de l’action de la présure est un phénomène inverse de l’action protéolytique des ferments n’a pas été tout à fait aban- donnée. Elle se basait tout d’abord sur le fait que le pouvoir coagulant de la présure se rencontre partout où il y a une action protéolytique, et l’école de 538 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG Pavlov a présenté une série de preuves suivant lesquelles il y a une propor- tionnalité régulière entre le pouvoir de coaguler le lait et le pouvoir de le digérer. La preuve directe du fait que la présure est, au point de vue du chimisme, opposé au ferment protéolytique manquait cependant. Lorsque Sôrensen a trouvé une méthode de détermination quantitative de groupes aminés dans des solutions, Henriquez et Gialbek l'ont appliquée à l'étude de la plastéinisation. On a constaté que, sous l’action de la présure, la quantité de groupes amidés diminue, tandis qu’à la suite de la protéolyse cette quantité augmente. Glagolev, dans une étude dans laquelle il a vérifié ces constatations, à souligné le fait que la plastéinisation est un pro- cessus inverse de la protéoliyse et qui varie suivant la concentration de la peptone, la quantité du ferment et l’acidité. Dans le présent travail, Glagolev a étudié l'action de la présure en présence d’une quantité minima de sels et l'influence de sels (NaCl et GaCF) et de l'acidité sur le processus de la plastéinisalion, mesurée par le déplacement de l'azote amidé. Les résultats de l'influence de l'acidité sont résumés dans le tableau ci-après QUANTITÉ VARIATION de CIH de l'azole amidé p. 100. (Lilration d'apres Sürensen). 0,296 — 2,60 0,446 — 4,10 0,966 — 0,80 1,126 — 0,15 . Comme le montre le tableau ci-dessus, la présence ou l'absence de NaCÏ et de CaCE n’agit pas sur la quantité de l'azote amidé déplacé. On a ajouté : Ë 5 a. £ $ T. NS fl CIH Fe 100f0,6r, 200 AS Pan à | CHANGEMENTS PHYSIQUES aCl CaCl? See | d'après Sürensen | 10 — — | — — 0,80 Précipité. — 2,0 — — 0,75 Grand précipité floconneux. —— — 2.0 — 0,80 Précipité gélatineux. = 20. a) 0,5 — — — 0,85 Précipité peu considérable. b).0,5| 2,0 | — 0,85 Grand précipité, au fond du tube à | | | essais. c) 0,5 _ | —. 4 —.0,95 Précipité gélatineux. | 39 a) 3,0, — | — — 0,35 Opalescence, gélatinisation peu pro-. | noncée. b) 8,01! 2,0 |. — — 0,15 Trouble clair, opalescence peu pro- ||. noncée. c) 3,0 — | — 2.0 — 0,15 Trouble clair. Le processus de plastéinisation a lieu aussi en présence du phosphate bipotassique sans la présence d'acide chlorhydrique libre. Suivant ces constatations, deux phénomènes ont lieu au cours du processus de la plastéinisation : le déplacement de l'azote amidé et la SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 539 formation d’un précipité. Ces deux phénomènes ne coïncident pas, mais se suivent en formant ainsi deux phases dans le processus de la plastéinisation. SUR LE PROBLÈME DU CHIMISME DE L'ACTION DE LA PRÉSURE (Deuxième communication), par B./SLovrzov, V. Souparova et P. GLAGOLEv. Soudakova a poussé plus loin l'étude du processus de la plastéinisa- tion. Elle à essayé de déterminer les changements de la molécule albu- minoïde au point de vue de la propriété de l'albumine, de neutraliser des acides et des bases. Elle a utilisé à cet effet la méthode de Spiro et Pemsel, qui consiste à ajouter à une quantité déterminée d’albumine un volume déterminé d’un acide ou d’une base de 4/10 N. L’albuminate de l’acide ou de l’alcali obtenu ainsi est précipité par du sulfate d'am- moniaque et filtré ; par titration, on détermine dans le filtrat lexeès de l'acide ou de la base. On calcule la quantité d'acide ou d’aleali neutra- lisée par une unité d'azote. Comme on le voit sur les lableaux ci-dessous, la propriété de l’albu- mine de neutraliser les acides ou les bases, au cours du processus de la plastéinisation, varie avec l'acidité et la quantité du ferment. : QUANTITÉ D'ACIDE NEUTRALISÉE | QUANTITÉ D'ALCALI NEUTRALISÉE QUANTITÉ! calculée pour 1 gr. d'azole calculée pour 1 gr. d'azote de CIH en p. 100 Ferment Ferment MEL e Ferment | Ferment ET CNRS vivant bouilli Différence vivant | bouilli Différence a a pe e £ 1 | # € O< 0,0% 25,98 22:,10 + 3:8& 16,27 | 13,44 + 3,83 0,14 20,31 | 16,27 + 4,04 | 21.50 | SE | +4,79 0,30 15,94 | 18,47 DAS 19:, 94 dut IS 07 Si l’on fait varier la quantité de ferment, on maintient la même acidité, le processus marche de la manière suivante : Acidité : 0,3 p. 100. | 3 QUANTITÉ D'ACIDE NEUTRALISÉE QUANTITÉ D ALCALI NEUTRALISÉE QUANTITE calculée pour 1 gr. d'azote calculée pour 4 gr. d'azote de ferment Ferment Ferment SE de Ferment Ferment enanne bouilli vivant Diférenc: bouilli vivant Différence es | GORE ere | CREER EE | 23,85 | 20.28 | 0,2 17,35 15,94 —À,41 2227 0,4 18,41 15,94 9153 23,18 19,94 er 0,8 19,20 17,35 85 22,46 21.01 — 1,45 1,6 18,40 | 17,73 =). 26 22,82 20,60 — 2,92 3,2 18,47 | 20,98 + 1,81 29 ,82 99 ,82 0 | 540 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG Si l’on admet que la propriété des albumines de neutraliser des acides et des bases dépend de la présence de groupes libres amidés ou car- boxyls, on doit conclure, en se basant sur les résultats de Soudakova, qu'au cours du processus de la plastéinisation, la quantité de ces deux groupes augmente, ou diminue simultanément, c’est-à-dire, qu'il s'effectue ou bien comme une combinaison des peptides entre eux ou bien comme une décomposition de peptides en corps plus simples. Si la présure provoque en effet la combinaison des groupes aminés ou des groupes carboxyls, il était naturel d'essayer de reproduire ce processus en se servant des acides aminés purs. Dans des solutions aqueuses, ce processus n'avait pas lieu. Les expériences avec des solu- tions saturées de glycocolle et d’alanine en glycérine ont mieux réussi. On faisait d'ordinaire trois essais : 1° portion avec le ferment bouilli; 2° portion avec le ferment vivant; 3° portion avec de l’eau. Avant la titration de l’azote amidé, on diluait avec de l’eau. On se servait parfois pour ce contrôle de la méthode de Slyk. On faisait varier la quantité de ferment, l'acidité et le temps de l’action. Comme exemple, citons le tableau ci-dessous : Acidité : 0,2 p. 100. NOMBRE DE C.C. D'ALCALI TEMPS employé pour pANuon d'un VOlUME RRÉRENCE Penn AU de la solution en glycérine Dans 48 heures.| Exp. de contrôle avec de l'eau. 10,4 — » Ferment bouilli . . ... . . . 10,3 — 0,1 » Ferment vivant. : : 9,8 — 0,6 — 5,8 Dans 96 heures.| Exp. de contrôle avec de l’eau. 13,0 — » Fermentiboutili: 2402022190 _— » Ferment vivants . ... :-. . . 42,1 — 0,9 — 7,9 La première portion a donné en quarante-huit heures, d'après la méthode de Slyk, 17,1 à 17,0 c.c. d'azote pour 1 c.c. de liquide; moyenne 17,05; dans le liquide avec le ferment, on a constaté 16,2 à 16,1; moyenne 16 c.c. 15; le déplacement est égal à 5,3 p. 100 de l'azote total. La présure diminue, à ce qu'il paraît, en présence de certaines con- ditions la quantité d'azote des acides aminés titrée d'après Sôrensen. Si ce fait se confirme dans un nombre plus grand d’expériences et si l’on réussit à obtenir un dipeptide de ce liquide, on pourra considérer comme probable que la présure joue un rôle dans la combinaison des acides aminés entre eux. (TA Le x SÉANCE DU 13 NOVEMBRE LA THÉORIE DES FEUILLETS EMBRYONNAIRES A LA LUMIÈRE DES DONNÉES DE L'EMBRYOLOGIE EXPÉRIMENTALE, par CG. DawYporr. Au cours des vingt dernières années, la théorie des feuillets embryonnaires a été fortement attaquée, tant du côté des morphologistes que du côté des partisans de la zoologie expérimentale. Il est vrai que la plupart des faits qui ont été cités contre les feuillets embryonnaires par les morphologistes n'ont pas été confirmés ensuite (l'origine quasi ectodermique de l'intestin moyen chez les insectes, d’après Heymons, et chez les myriapodes, d'après Heathcote, sa nature quasi mésodermique chez les céphalopodes, d’après Faussek, etc.); cependant, on ne peut pas prétendre que la position de la théorie soit stable. Cet état peu stable s’est fait remarquer surtout, lorsqu'on a commencé à comparer chez le même animal le processus de dévelop- pement embryonnaire avec le bourgeonnement et la régénération. Toute une série d'auteurs ont affirmé que les processus de régénération se trouvent en cpposition avec la théorie des feuillets embryonnaires. Selon ces auteurs, l'organisme dispose de son matériel cellulaire dans des limites très étendues, à savoir, qu'un organe qui s’est formé au cours du développement embryon- naire de l’endoderme peut, lors d'une régénération, dériver de l’ectoderme ou du mésoderme, ce qui veut dire que le feuillet embryonnaire n’existe pas comme unité morphologique. Il est vrai que des conceptions semblables sont souvent basées sur des recherches unilatérales et superficielles et sont souvent caractérisées par un parti pris, mais il faul cependant reconnaitre que l'on a dernièrement décrit des faits qui menacent d’ébranler les fon- dements de la théorie de la spécificité des feuillets embryonnaires. Des faits semblables ont été fournis par l'étude de la régénération chez les némertines, En 1910, j'ai publié une communication préliminaire (1) concernant mes expériences sur Lineus lacteus (deux mois avant, au cours de la même année, a été publiée la communication préliminaire de Nussbaum et Oxner (2) sur des expériences semblables faites sur L. rubes, mais mes collègues polonais n'ont pas bien compris le processus; dans un travail publié en 19192, ils ont confirmé les principaux points de mes observations). J'ai fait une sorte d'expérience cruciale. L. lacteus a été amputé de la portion précéphalique ; la partie séparée ainsi était complètement privée (1) Bull. de l'Acad. Imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1910 (présentée en mars 4910), Zoolog. Anzeiger, t. XXX VI, 1910. (2) La communication de Nussbaum et Oxner a été publiée au mois de janvier 1910 dans un organe peu répandu (Bull. Acad. Cracovie), n'ayant pas de caractère zoologique ni biologique en général; c’est pourquoi je n'ai pris connaissance du travail des deux auteurs cités que six mois après son appa- rition et je n’ai pu le citer dans mes communications préliminaires. 542 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG d'endoderme, parce que ne contenant pas d’intestin, tout l'intestin, la bouche incluse, restait dans l’autre partie. Des portions semblables de L. lacteus privées d'endoderme ont régénéré tout l'intestin, l'examen a montré que l'intestin dérive dans ces cas du mésoderme, notamment des éléments du parenchyme, des parois différenciées de vaisseaux latéraux et de la musculature. La nature mésodermique de l'intestin qui se forme dans les portions de Z. rubes et L. lacteus privées d’endoderme a été constatée aussi par Nussbaum et Oxner (4910, 1911, 1912). Comment faire cadrer avec la théorie des feuillets embryonnaires ce fait que l'intestin, habituellement d'origine endodermique, dérive dans ce cas particulier du mésoderme? J'ai cru tout d'abord que ee fait por- teraït un coup fatal à la théorie des feuillets, mais après analyse du processus, je suis arrivé à la conclusion que notre cas n'infirme aucu- nement la théorie des feuillets embryonnaires. : En effet, comme l'ont montré les recherches de Arnold (1898), Salensky (1909, 1912), Loe (1897), Nussbaum et Oxner (1913), le méso- derme de némertines est un cœloblaste (1) (mésoblaste des autres auteurs). Le noint de départ de ce mésoderme est rigoureusement loca- lisé, et son développement est bilatéralement symétrique; chez L. rubes, il dérive du blastomère %d, du méme blastomère dont dérive le cœlo- blaste des annélides et des mollusques. Analysons à présent la notion du cœloblaste. Le cœloblaste dérive de l’endo- derme. Mais ce n'est pas tout. Suivant la théorie moderne des feuillets embryonnaires, au moment de son apparition, les éléments embryonnaires du cœloblaste contiennent des éléments de l’endouüerme; chez tous les cælomata, le blastomère 4d, qui donne naissance au cœloblaste, différencie plusieurs cel- lules endodermiques que l’on désigne sous le nom d’ « entéroblastes ». Ces entéroblastes, qui se sont séparés du blastomère mésodermique primaire 4d, prennent parfois part à la formation de l'intestin moyen (chez plusieurs Polychètes, Mollusques,etc., suivant les observations classiques de Conclin, Wilson, etc.), mais parfois, à ce qu'il paraît, ils peuvent rester passifs durant toute la vie, en se mélangeant avec les éléments du cœloblaste. Dans ce cas, le mésoderme d'un organisme adulte contiendra, durant toute sa vie, des éléments de l’endoderme. Il peut se présenter aussi des cas où les entéroblastes ne se différencieront pas du blastomère mésodermique 4d, et alors le mésoderme formé de ce blastomère contiendra des éléments embryonnaires de l'endoderme, sinon sous la forme de cellules, du moins sous la forme d’un potentiel endoder- mique. En un mot, suivant la théorie moderne du mésoderme, ce n’est que dans le cas où les entéroblastes différenciés font partie de l’endoderme de l'embryon, c'est-à-dire dans le cas où ils ont pris part à la formation de l’in- testin moyen, que le cœloblaste ne possède pas de propriétés endodermiques. (4) Par cæloblaste, je désigne au lieu de mésoblaste) le mésoderme qni donne naissance aux sacs cœlomiques. ‘ SÉANCE DU 13 NOVEMBRE s L> CS On doit se demander ce qui se passe en ce qui concerne le cœlo- blaste chez les némertines. Si l'on en juge d’après les dessins du travail de Loe, ce n’est que chez C'erebratulus que l’on peut supposer, à l'heure actuelle, l'existence des entéroblastes. Mais si les éléments endo- dermiques se différencient du cœlo-mésoblaste, nous n'avons pas de raisons de croire que les éléments endodermiques embryonnaires qui se sont séparés prennent part à la formation de l'intestin moyen. On est ainsi en droit de supposer que le mésoderme définitif d’une némertine adulte contient des éléments endodermiques. Ces éléments endoder- miques embryonnaires restent d'ordinaire passifs, mais dans des cas exceptionnels, par exemple dans les conditions de l'expérience citée plus haut, lorsque tout l'intestin est enlevé, et, par conséquent, tout l'endoderme actif est aussi enlevé, les éléments endodermiques passifs, qui se trouvent dans le mésoderme sortent de leur état latent, deviennent actifs et créent un nouvel intestin (4). Ainsi, conformément à l'hypothèse citée ci-dessus, le nouvel intestin qui se forme dans les portions de Zineus privées de l'intestin prend naissance non dans le mésoderme, mais dans l’endoderme. Par consé- quent, les expériences faites par moi et par mes collègues polonais qui ont paru, au premier abord, fatales à la théorie des feuillets embryon- naires, non seulement n'infirment pas cette théorie, mais la confirment en donnant une base expérimentale au fondement morphologique de la théorie moderne du mésoderme, créée par les travaux de Conclin, Wilson, Salensky et d’autres auteurs. (Laboraloire de Zoologie, Acadéimie Impériale des Sciences à Saint-Pétershourg.) (1) El est intéressant que chez Cerebratulus, chez lequel, en me basant sur les dessins de Loe, je suppose l'existence des entéroblastes qui, peut-être, prennent part à la formation de l'intestin et chez lequel, par conséquent, le mésoderme est privé de potentiel endodermique, il ne se forme pas, dans les portions précéphaliques, d’intestin nouveau. ne nm Le (rérant : OcTAVE PORÉE. L. MAREr8Eeux, imprimeur, {, rue Cassette. SÉANCE DU ARLO (J.) et CERTAIN (F.) : Forma- tion des hémolysines dans le sang desanimaux préparés. Influence des injections répétées d’hématies sur le pouvoir hémolytique . ...... DEBRÉ (ROBERT) et Parar (JEAN) : Bases expérimentales de la séro- thérapie antigonococcique.— Il. Mé- ningite cérébro-spinale aiguë déter- minée chez le singe. Son traitement par le sérum antigonococcique . . . DEJERINE (J.) : Le syndrome des fibres radiculaires longues des cor- HONS POSLÉLIEULSE 0e eee. GILBERT (A.), TzANCKk (A.) et GUIMANN (R.-A.) : Les bruits n’ont pas de tonalité Gouix (ANDRÉé) et AnpouarD (P.) : De l'influence du sucre sur la diges- H'onsdenltazote.tmer 210 PUR Hexrr (Victor) Remarques à propos de la communication de A. Gilbert, Tzanck (A.) et Gutmann (R.-A.) Iscovesco (H.) : Propriétés physio- logiques d’un lipoïde (Il Bd) extrait de la partie médullaire des capsules surrénales Levaniri (C.), Marie (de Villejuif) et MarTez (DE) : Traitement de la paralysie générale par injection de sérum salvarsanisé sous la dure- mère cérébrale Mawas (Jacques), MAYER (ANDRÉ) et Scaærrer (GEORGES) : Action de quelques fixateurs des cellules ner- veuses sur la composition chimique du tissu OECHNSNER DE CONnINCK ( W.) : Quel- ques remarques au sujet de la réac- tondeldmurexide te etre OzLivE et COLLIGNON : de l'épidémie de Cholet ....... ReTTerer (En.) et NEUVILLE Structure du gland de quelques Carnivores Taomsox (Wizciam R.) : La spéci- ficité des parasites entomophages (Deuxième note.) . a Net av vitelets, she la es een leliaene. je lo coute dia ets Re » seiho de Messie) oi eve ie DE ver ele BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1913: T. LXXV. 13 DÉCEMBRE 1913 SOMMAIRE 571 Ot ra œ 567 259 e WEISS (GEORGES) : À propos des sons et des bruits. , ..... Le Réunion biologique de Bucarest. ATHANASIU ([.) et DraGoru : Sur les capillaires aériens des fibres musculaires chez les insectes. . . . Bages (V.), AUREL et BABES (A.) : Un cas de maladie de Gaucher, avec grandes cellules éosinophiles. .. MARINESCO (G.) : Sur le mécanisme chimico-colloïdal de la sénilité et le problème de la mort naturelle . . . ManinescO (G.) et Minea (J.) Quelques différences physico-chi- miques entre les cellules des gan- glious spinaux et leur axone.. OBreGrA (A.) et Prruresco : La séro-réaction d'Abderhalden dans latpellanrene secs EN OBREGIA ‘(A.). UrEcHrA (C.-J.) et PorerA (A.) : Le coefficient uréo-sé- crétoire d'Ambard dans ia paralysie DONÉPAS: re DE Re PAuLesco (N) : Origines du glyco- gène. Acides gras, glycérine, alcool éthylique.(suife), :, . .. ARE PauLesco (N.) : Signification de ÉalbOMINURER EE RENE ARE Urecaia (J.) et Popgra (A.) : La méthode d'Abderhalden chez les ani- maux en état de tétanie expérimen- tale sn oo ln teur miel s re) te ie de: le ea ee Réunion biologique de Bordeaux. AUCHÉ (B.) : Le lait des femmes tuberculeuses . . . .. eee Bonxerox et Lacoste : Nouvelles recherches expérimentales sur la transplantation de la cornée et l’évolution histologique des gref- fons Réunion biologique de Nancy. BroouiN-LACOMBE (A.) : Sur un ca- ractère différentiel entre Bacillus 38 546 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mesentericus niger et Bacillus lactis raine d’Orchestia botltæ Milne Edw. 603 RAT BTE date ein Re dell one 598 Mercier (L.) : Recherches sur la Cozzix (R.) : Les relations des spermatogénèse chez Panorpa ger- corps de Nissl'et des neurofibrilles manie lite en RATS de 605 dans la cellule nerveuse. . . . . .. 600 SARTORY (A.) : Localisation de la , Durour (M.) : Sur le centrage des muscarine dans Amanita muscaria verres de lunettes (Première note.). 601 | L. (Fausse Oronge). . . . . ..... 607 LIENRART (R.) : Présence en Lor- % Présidence de M. Dastre, Président. MM. GuizciermonD et MENDELSSONN, membres correspondants, assistent à la séance. PRÉSENTATION D OUVRAGE. M. DoprTEr. — Au nom de M. Sacquépée, professeur agrégé du Val- de-Gräce, et au mien, j'ai l'honneur de faire hommage à la Société de Biologie d'un ouvrage auquel nous avons tous deux collaboré. C’est un Manuel de bactériologie ; ce livre a été conçu dans le sens suivant : Après avoir exposé les caractères généraux des bactéries et leur: physiologie, nous avons résumé les doctrines actuelles de l’immunité et de l’anaphylaxie. Puis, après une étude sur les propriétés du sérum des animaux immunisés, nous avons entrepris celle de chaque germe en nous attachant, leur description une fois faite, à montrer comment devait s'effectuer le diagnostic de l'infection produite chez l’organisme malade. Enfin, nous avons consacré un certain nombre de pages à l’analyse bactériologique des humeurs, en montrant comment le bacté- riologiste, mis en présence d'un pus, d'un exsudat, etc., devait conduire son expertise pour arriver au diagnostic cherché. Le but que nous avons poursuivi sera atteint si notre livre peut rendre service non seulement à l’homme de laboratoire, maïs aussi au praticien, voire même à l'étudiant. À PROPOS DE L'ÉPIDÉMIE DE CHOLET. Note de Ozcive et COLLIGNON, présentée par VINCENT. Nous avons observé quatre malades, victimes d’une toxi-infection attribuée à l’ingestion d'une crème dans un repas de noces à Cholet. Celle crème, préparée le lundi après-midi, fut consommée le mardi à 9 heures du soir. Les premiers accidents apparurent chez nos malades quatre à cinq heures après la fin du repas. SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE Cr re 1 Nous avons prélevé, dans la veine de M" L... et de sa fille, du sang, qui fut ensemencé et mis en culture aérobie et anaérobie. En outre, des ensemencements furent faits, en gélose aérobie et anaérobie, avec les vomissements et l'urine de M"° L... et avec Îles matières fécales de sa fille. Trois hémocultures furent négatives, mais la culture 2n milieu anaérobie du sang de M L... nous permit de déceler à l'état pur un microbe nouveau retrouvé, avec facililé, dans les vomissements, les urines et les matières fécales soumis à notre analyse. I s’agit de bacilles trapus, longs de 3 à 5 et larges de 1 v, à extrémités arrondies, souvent réunis en amas. Ces éléments sont émmobiles et dépourvus de cils. Dans le sang, ils présentent une capsule qui disparaît dans les cultures, sauf dans les cultures jeunes, en milieux solides. Ce bacille se décolore par la méthode de Grain. I n'est pas acido- résistant. Son protoplasma n'a pas un aspect homogène ; il se colore Le plus souvent aux deux pôles. Ce microbe est anaérobie facultatif. Dans les cultures sur gélose, à l'abri de l'air, il donne des gaz. Il pousse très vite sur tous les milieux de culture usuels. Il se développe déjà bien à 15 degrés: sa tempé- rature optima est de 37 degrés. Dans la gélatine à 22 degrés, ce bacille présente, dès le quatrième jour, des colonies d’aspects crémeux, blanchâtres. La gélatine n’est pas liquéfiée. En gélatine-piqüre, il se développe le long du trajet et donne à la surface une nappe sinueuse, d'aspect crémeux. En strie, il se pro- duit une bande opaque, blanc-grisâtre à reflets brillants. Sur pélose et pomme de terre, culture grasse, épaisse, jaunètre, moins abondante sur sérum coaqulié. Dans le bouillon, trouble rapide. avec formation d'un dépôt muqueux. Dans le lait, en général, pas de coaqulalion. La gélose sanglante est un excellent milieu de culture. Le bouillon au neutral-roth est viré avec fluorescence verdâtre., // donne de l'’indol en eau peptonée. Il pousse dans le bouillon phéniqué à 0,65 p. 1000 à 41 degrés. Il fermente activement lactose, maltose el lévulose. La gélose de Wurtz est rougie, alcalinisée ensuite. Ce germe n’est pas agglutinable par le sang des malades ni par ie sang des animaux morts après inoculation. La vitalité de ce germe paraît grande. Ensemencé depuis dix jours dans l’eau stérilisée, il s’y maintient vivant. Il persistait à l’état vivant dans les vomissements et les matières fécales de nos malades, vingt jours après leur prélèvement. Ensemencé dans de la terre stérilisée el maintenu à la température - ordinaire, il se conserve parfaitement depuis dix jours. 548 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sa virulence esl considérable. Inoculé dans le péritoine à la dose de 1/2 à 4 c.c. de bouillon de vingt-quatre heures, il tue les animaux de laboratoire en moins de douze heures. Sa toxine agit de même. Elle tue le cobaye en trois jours. À l'aulopsie des animaux morts après inoculation, on remarque une sérosité filante dans les plèvres et le péritoine. Le foie est gros, la rate normale, les intestins sont rougeàtres. Le sang du cœur est noir et fluide. Les organes et le sang renferment en abondance le bacille inoculé. Ce bacille, qui se rapproche du groupe des Salmonelloses par cer- lains caractères, doit cependant en être séparé. Il est en effet immobile et capsulé; il ne présente pas le phénomène de l’agqlutination. On doit le ranger dans la classe des bacilles capsulés à côté du Bacillus lactis aerogenes et surtout du bacille de Friedlander, dont il ne diffère que par la production de l’indol et par certains caractères de ses cultures. C'est, en somme. une variété de bacille de Friedlænder. Nous avons préparé une crème faite de lait bouilli, de blancs d'œufs et de sucre mélangés dans un tube à essai; le tube ensemencé avec notre germe a été abandonné pendant vingt-quatre heures. Ce mélange, injecté ensuite dans l'estomac d’un cobaye, l’a tué en quarante-huit heures. Nous pensons que le lait ou les blancs d'œufs, en cas d'épidémie, sont contaminés par les mouches qui se sont trouvées en contact avec les vomissements ou les matières fécales de malades précédemment atteints par un germe moins virulent peut-être, ou par les mains souillées de personnes appelées à confectionner les aliments. Les cas sporadiques bénins peuvent servir d'intermédiaires aux cas épidémiques. Le bacille a sécrété dans un milieu de culture si favorable des toxines très actives qui expliquent la précocité des symptômes cliniques. Ces toxines ont provoqué la mort si rapide de certains malades. Dans les formes plus prolongées, comme celles que nous avons vues, le bacille a gagné le sang, ce qui nous à permis de le retrouver: l'intoxication du début est devenue une toxi-infection. PROPRIÉTÉS PHYSIOLOGIQUES D'UN LIPOÏDE (IT Bd) EXTRAIT DE LA PARTIE MÉDULLAIRE DES CAPSULES SURRÉNALES, par H. Iscovesco. J'ai exposé, dans la séance précédente de la Société de Biologie, Les résultats que j'ai obtenus en injectant à des animaux et à des hommes, SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 549 un lipoïde que j'ai extrait des parties corlicales des glandes surrénales. J'ai extrait de la partie médullaire des capsules surrénales le lipoïde homologue (Il Bd) qui a des propriétés tout à fait différentes, que je vais exposer ci-après. | Ce lipoïde s'obtient des parties médullaires par la même technique qui a servi à l'extraction du lipoïde cortical. Il représente la partie insoluble dans l'acétone, de la partie soluble dans l'alcool, de la portion soluble dans l'éther de pétrole, de la fraction soluble dans le benzol et insoluble dans l’acétone du groupe II, c'est-à-dire du groupe soluble dans l’éther et insoluble dans l'alcool de la partie médullaire des capsules surrénales. J'ai injecté à six lapins, âgés de quatorze mois, tous ies jours un demi-centimèêtre de ce lipoïde par kilo d'animal. Le lipoïde était en solution huileuse et l'injection hypodermique était faite dans le tissu cellulaire lâche de la nuque. Les animaux traités ainsi que les témoins ont été sacrifiés le soixan- tième jour de l'expérience. Tous les organes ont été pesés, et je donne ci-après le poids des organes des animaux traités (en grammes par kilo d'animal ainsi que ceux des animaux témoins). Tous les animaux traités étaient en parfaite santé. Pendant ces deux mois qu'a duré l'expérience, les animaux traités ont gagné 2,5 p. 100 de leur poids initial, tandis que les témoins n’ont gagné que 4,40 p. 100 de leur poids. Ceci prouve que le traitement n’a troublé en rien la santé générale des animaux soignés. J'ajoute que ces derniers ne présentaient pas d'athérome vasculaire et que leurs aortes étaient normales. Voici maintenant le poids des organes. Tous les animaux étaient des femelles : POIDS MOYENS! CAPSULES | CŒUR FOIB JOVAIRES) RATE | REINS [THYROIDE| UTÉRUS Témoins norm.. ,136 | 2,69 | 3,6010.,090! 0,48! 6.40 Animaux traités.| 27 BAT 3,80 | 3,6010,135| 0,82| 7.50 | 0,081| U,80 On voit que ce lipoïde excite légèrement les capsules, mais beaucoup moins que le lipoïde provenant de la partie corticale; de plus, cette excitation porte surtout sur la portion médullaire, parce qu'elle est accompagnée d’un relèvement de la pression artérielle et d’un ralentis- sement du pouls (observations faites sur l’homme). Ce lipoïde excite le cœur en ce sens que, au bout de soixante jours, au lieu de 2 g. 69 de cœur par kilo d'animal on en trouve 3 g. 80. . Son action sur les autres organes à sécrétion interne est nulle ou insi- 550 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gnifiante, à part cependant les organes génitaux dont l'excitation n'est pas négligeable. Injecté à l’homme à la dose de 2 à 3 centimètres par jour, on observe : | 1° Un ralentissement du pouls et une augmentation de la pression artérielle qui durent douze à vingt-quatre heures et plus ; 2° Un sentiment de bien-être extrêmement net surtout chez des hypotendus et, en particulier, dans les cas de tuberculose pulmonaire accompagnés d'hypotension ; 3° Une aptitude plus grande au travail. Les propriétés différentes de ce lipoïde et de celui que j'ai décrit . dans la séänce précédente, permettent de penser que dans la maladie d'Addison, lasthénie et les troubles cardiovasculaires sont liés à une altération de la partie médullaire des capsules surrénales, et qu’au contraire la pigmentation et les troubles cutanés sont liés à une lésion irritalive primitive ou secondaire des parties corticales. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) DE L'INFLUENCE DU SUCRE SUR LA DIGESTION DE L'AZOTE, par ANDRÉ GouiIx et P. ANDOUARD. Nous avions déjà constaté (1) que, chez les bovidés en croissance, le sucre diminuait l’activité des échanges organiques et réduisait le taux des dépenses vitales. Nous avons recommencé une étude semblable sur le porc. La ration journalière de notre sujet, un jeune animal, comprenait 500. grammes de tourteau d’arachides et 70 grammes de farine d'os dégelatinés; nous lui avons donné, en outre, sans limiter son appétit, du manioc pendant 42 jours, puis des topinambours desséchés, pendant également 42 jours. Nous avons recueilli, pesé et analysé l’ensemble des déjections ; nous. avons fait de même pour les aliments. Le porc gagnaït 667 grammes au régime de l’amidon, 595 grammes au régime sucré. La croissance et l’engraissement se faisant simultané- ment dans la race porcine, et les moyens pratiques d’apprécier les progrès de ce dernier manquant totalement, nous ne saurions dire si le taux des dépenses vitales s’est maintenu sans changement avec le sucre, comme avec l'amidon. Toutefois, alors que l'amidon du manioc était intégralement digéré, nous avons remarqué qu'il n’en élait pas ainsi pour le sucre du topinam- (1) Séances des 12 juillet 1912 et 2% mai 1913. / SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE Déré bour. Au cours de la digestion, celui-ci produit des déchets volumineux, dans lesquels sont englobés des fragments encore intacts et qui échap- pent jusqu'au bout à l'action des sues digestifs. Dans cette expérience, comme dans les précédentes, l’action du suere sur la digestion des matières azotées nous parait très caractérisée. Cet hydrate de carbone oppose certainement un obstacle à l'action des microbes, qui vivent dans l'intestin aux dépens des albuminoïdes ingérés et qui provoquent la déperdition d’une partie de leur azote à l'état gazeux : il diminue, en effet, notablement les pertes dans le bilan azoté. Il agit, en outre, d’une facon très marquée, pour augmenter la pro- portion de l'azote non digéré, sans que nous puissions dire par quel mécanisme. Ces effets ressortent du tableau suivant. Dans nos calculs, les quantités de protéine, fixées par kilogramme gagné, ont été évaluées à 180 grammes pour les bovidés, à 165 grammes pour le porc. Un peu plus ou un peu moins ne changerait guère les résultats que nous présentons ici. Régime. Durée de l'expérience (jours) . Répartition de l'azote, p. 100 : fèces. Fuile. RES nes bre ne à Urine. Croit. -lamidon| sucre |amidon| sucre VELLE TN | GÉNISSE, TR amidon 9% ,1T 100,00! 100,00/100,00[ 100,00 28.64 9,26| 45, 100 ,00/100, 00! Le sucre agit encore comme conservateur de l'azote dans les excré- ments; on peut en, juger d’après la proportion des pertes par volatili- sation, pendant la dessiceation des échantillons recueillis : 10,39 p. 100 0,62 p. 100 6,80 p. 100 5,33 p. 100 12,72 p. 100 1,80 p. 100 Sans entrer dans de plus longs détails, nous mentionnerons seulement que notre porc a consommé, pendant chaque période de 42 jours: Protéine, tourteau et os. . 10.776 pr. —, Mamioc. + . . . . 4.116 gr. 11.892 or. Brotémestécale =... 3.861 or. Proportion ete 0228.930p 100 Protéine, tourteau et os. . Protéine; topinambours . Protéine fécale . Proportion. . . 11,327 8e 6.128 gr. 17.455 gr. 8.506 gr 18,73 p. 400 552 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Quelque précaution que l’on prenne, pour les bovidés, les bilans nutritifs de longue haleine comportent toujours une balance de l'azote très supérieure à celle que légitiment les progrès de la croissance. Un des nombreux bilans que nous avons établis au cours des dix dernières années a fait exception. Dans ce bilan, d’une durée de 56 jours, l'azote s’est ainsi réparti: HéCES mur TETE ee CAR ne 22 412 SDL 0 0 DTA des De LORS LA REA 4 1,44 — UNE LR NC AN EE PET SNS OA Eee 3 5102 — COL LT EE ER en 2 0e — 100,00 p. 100 L'animal était au régime sucré ; il consommait une forte quantité de mélasse. Pour lui aussi, le sucre avait réduit sensiblement la digestion de l'azote et s'était opposé à sa déperdition par fermentation. Cette expérience avait lieu en 1904. Nous n'avions pu alors nous rendre compte de l'enseignement qu'elle comportait ; le nombre de nos observations était encore restreint. Les études sur la nutrition ont souvent besoin de s’éclairer, les unes les autres, avant qu’on puisse arriver à en Lirer des conclusions sérieuses. FORMATION DES HÉMOLYSINES DANS LE SANG DES ANIMAUX PRÉPARÉS. INFLUENCE DES INJECTIONS RÉPÉTÉES D'HÉMATIES SUR LE POUVOIR HÉMOLYTIQUE, par J. ARLO et B. CERTAIN. Il nous à paru intéressant de rechercher si Les hémolysines apparais- sent dans le sang d'un animal préparé dès le lendemain de l'injection d’hématies; de vérifier quel est le nombre optimum d'injections néces- saires pour obtenir le pouvoir hémolytique maximum, et l'influence des injections répétés d'hématies sur le pouvoir hémolytique. Trois lapins recoivent : Le n° 1, une injection de 41 c.c. d’hématies lavées de chèvre sous la peau (correspondant à 1 e.c. de sang initial); Le n° 2, deux injections à trois jours d'intervalle; Le n° 3, trois injections à trois jours d'intervalle. Les lapins 1 et 2 recoivent 2 c.c. d'hémalies, le neuvième et le dix- neuvième jour; le lapin 3 recoit 2 c.c. d’hématies le douzième et le vingt-deuxième jour. Les animaux sont saignés dès le lendemain de la première injection. Le pouvoir hémolytique est dosé dans le sérum avec de l'alexine fraiche de cobaye et des hématies lavées de chèvre (0 c.c. 05 d’alexine et0 c.c. 225 d'hémalies, volume correspondant au sang initial). SANSER 2 TIOITRTE (TA Co SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 55 L'examen des courbes ci-dessous montre que l’hémolysine apparait TRE 15 | FER 350 1h. EE FAAIERTE ke ÉT ENE DE 700. | Er En ÉRURRRE RE | ns D ASE: SPHEEZErET 24 © 26 2 re Eee) PE A CSS = En me dans le sérum dès le lendemain de la première injection pour croilre peu à peu. La deuxième injection amène une chute, bientôt suivie d’une 554 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——_——— nouvelle augmentation du pouvoir hémolvtique. Ce fait se reproduit après chaque injection. Le sérum a atteint son pouvoir maximum, pour le lapin II, cinq jours après la quatrième injection, c’est-à-dire le dix-septième jour; pour le lapin IT, le quatorzième jour, c'est-à-dire après trois injections; pour le lapin [, le quatorzième jour, c'est-à-dire après deux injections. Le maximum une fois atteint, il se produit une baisse rapide, et les injections suivantes ne reproduisent plus un taux hémolytique aussi élevé. En résumé, les hémoltysines apparaissent dans le sérum dès le len- demain de l'injection d'hématies ; Deux injections d'hématies, faites à huit jours d'intervalle, sont suffi- santes pour donner au sérum son pouvoir hémolytique le plus élevé; Une nouvelle injection d’hématies amène une baisse du pouvoir hémolytique, suivie, après deux à quatre jours, d’une ascension rapide. (Institut Pasteur de Lille.) LE SYNDROME DES FIBRES RADICULAIRES LONGUES DES CORDONS POSTÉRIEURS, par J. DEJERINE. Je désigne, sous ce nom, un mode spécial de dissociation de la sensi- bilité que j'ai constaté dans trois cas de sclérose des cordons posté- rieurs accompagnée de sclérose des cordons latéraux, et dont un a été suivi d'autopsie et d'examen histologique. Il existe tout un groupe de parapiégies accompagnées d’incoordina- tion des mouvements — tabes alaxo-spasmodique — et dans lequel on peut, au point de vue anatomo-pathologique, distinguer deux variétés très différentes l’une de l'autre. Dans la première, il s'agit de tabes clas- sique compliqué d'une sclérose des cordons latéraux — sclérose com- binée —, À l’aulopsie, on trouve les lésions du tabes banal : atrophie des racines et des cornes postérieures avec sclérose des cordons corres- pondants, accompagnée d'une sclérose des cordons latéraux. La para- plégie est lantôt flasque, tantôt spasmodique, elles membres supérieurs peuvent parfois être pris. L'ataxie est plus ou moins marquée. Il existe des douleurs fulgurantes, du signe d’Argyll-Robertson; les troubles de la sensibilité sont les mêmes que dans le tabes classique et présentent les caractères de la dissociation dite « tabétique », à savoir : altération très marquée de la sensibilité tactile avec intégrité complète ou presque complète des sensibilités douloureuse et thermique — le trouble pré- senté par les malades du côté de ces derniers modes de sensibilité, po SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 555 . consistant bien plus dans un ralentissement de la transmission des sensations de douleur et de température que dans une diminution de l'intensité de la perception de ces sensations —. Il existe, en outre, des altérations très intenses de tous les modes de la sensibilité profonde — sens des attitudes, sensibilité osseuse, sensibilité à la pression dou- loureuse profonde — et du sens stéréognostique. Les réflexes tendineux sont exagérés ou abolis suivant les cas, le signe des orteils est constant. IL existe une deuxième variété de sclérose combinée à marche dite « subaiguë », relevant non de la syphilis comme la précédente, mais de processus infectieux où toxiques encore mal déterminées ou de lanémie pernicieuse, débutant elle aussi par des accidents de paralysie, le plus souvent spasmodique, accompagnée d’ataxie etenvahissant les membres supérieurs (Lichtheim, Minnich, Dejerine et Thomas, etce.). Les réflexes tendineux sont exagérés ou abolis, le signe des orteils est habituel. [n’y a pas de douleurs fulgurantes, les pupilles ont des réaclions normales et les troubles de la sensibilité présentent, ainsi que j'ai pu le constater dans les trois eas que j'ai observés, des caractères très différents de ceux que l’on observe dans la première variété de selérose combinée — tabes compliqué de selérose des cordons latéraux —. Dans la sclérose com- binée subaiguë, en effet, on n'observe pas le mode de dissociation de la sensibilité dite « tabétique », mais un autre mode de dissociation, caractérisé par l'intégrité de tous les modes de la sensibilité superfi- cielle, de la sensibilité tactile en particulier. Quant aux sensibilités profondes — sens des attitudes, sensibilité osseuse, sensibilité à la pression profonde — et àù sens stéréognostique, ils sont, comme dans le Labes, très altérés ou abolis. Cette intégrité des sensibilités superficielles, et en particulier de la sensibilité tactile dans les seléroses combinées à marche subaiguë, alors que cette sensibilité tactile est très altérée dans le tabes et dans les scléroses combinées tabétiques, me paraît conditionnée uniquement par le mode de localisation de la lésion dans les cordons postérieurs, dans l’une et l’autre variété. Dans le tabes comme dans la slérose com- binée tabétique, la partie externe du cordon de Burdaeh est toujours sclérosée, c’est par là que débute le processus tabétique, qui n’est du reste que la continuation, dans les cordons postérieurs, de la lésion des racines correspondantes. Lorsque le tabes est suffisamment avancé dans son évolution, les cordons postérieurs sont selérosés au prorata du nombre et du siège des racines atteintes : les cordons de Goll et de Bardach peuvent l'être dans toute leur étendue, sauf au niveau de la zone cornu-commissurale, où il existe des fibres endogènes en assez grand nombre. La corne postérieure, enfin, est toujours atrophiée. Duns l-s scléroses combinées, à marche subaiguë, la sclérose des cordons postérieurs n'est pas d'origine radiculaire, car les racines et les cornes postérieures sont intactes, et les cordons postérieurs, comme 556 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——— les cordons latéraux, se prennent par eux-mêmes, sous l'influence d'une . cause infectieuse ou toxique. Enfin, et c’est là le point sur lequel je veux insister dans cette communication, dans cette variété de sclérose combinée, la topographie de la sclérose des cordons postérieurs n’est pas la même que dans le tabes ou dans la sclérose combinée tabétique, car la partie externe du faisceau de Burdach — lieu d'entrée dans la moelle des fibres courtes et moyennes des racines postérieures, conduc- trices des sensibilités tactile, douloureuse et thermique — est respectée par la lésion, quelque ancienne que soit l'affection. En d’autres termes, dans la sclérose combinée subaiguë, seules les fibres longues des cordons postérieurs — cordon de Goll et partie adjacente du cordon de Burdach — sont lésées. Or, nous savons aujour- d'hui que les différents modes de la sensibilité profonde — sens des attitudes, sensibilité osseuse, sensibilité douloureuse à la pression profonde — et le sens stéréognostique passent seulement par les fibres longues des cordons postérieurs, et ce système des fibres longues est le seul qui soit lésé dans les cordons postérieurs au cours des seléroses combinées subaiguës. Telle est la raison de la conservation des sensi- bilités superficielles, de la sensibilité tactile en particulier. Ce syndrome sensitif si spécial, caractérisé par l'intégrité des sensi- bilités superficielles avec altération très marquée des sensibilités pro- fondes, je le désigne sous le nom de Syndrome des fibres radiculaires lonques du cordon postérieur. BASES EXPÉRIMENTALES DE LA SÉROTHÉRAPIE ANTIGONOCOCCIQUE IT. MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUE DÉTERMINÉE CHEZ L£ SINGE. SON TRAITEMENT PAR LE SÉRUM ANTIGONOCOCCIQUE, par ROBERT DEBRÉ et JEAN PARAr. Nous avons indiqué dans une précédente note que, pour vérifier l’action de notre sérum antigonococcique, nous avions déterminé chez le lapin une panophtalmie, et pu guérir cette affection par l'injection intra-oculaire de notre sérum. Nos expériences sur le singe ont confirmé ces premiers résultats. Nous avons injecté une émulsion de gonocoques dans le canal rachidien de trois singes (deux Macacus rhesus et un Macacus cynomolqus). L'injection est faite sous anesthésie chloroformique, après rachicen- tèse. Pour être sûr que l'injection intrarachidienne a été convenablement pratiquée, il est indispensable d'attendre que quelques gouttes de liquide céphalo-rachidien se soient écoulées par l'aiguille. Nous avons injecté à chacun de ces animaux une culture sur gélose- " 4 k z . À: OC O6 + SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE ascite de trente-six heures, émulsionnée dans une très petite quantité d’eau physiologique (moins d’un centimètre cube.) Les trois singes ont été injectés avec des gonocoques de provenances différentes. Quelques heures (quatre à cinq heures) après l'injection, commencent à se manifester des symptômes morbides qui s'aggravent rapidement, L'animal est prostré, immobile dans sa cage, présente des crises de raideur paroxystique avec rétraction de la nuque, et est pris à plu- sieurs reprises de vomissements. Puis, les animaux se couchent dans un coin de leur cage et succom- bent. La mort est survenue au buut de huit heures pour un singe ; le second est mort au bout de dix-huit heures, le troisième, trente- huit heures après l'injection. Ce dernier a présenté des signes de para- plégie flasque des membres inférieurs. Les ponctions lombaires, faites au cours de l’évolution de cette ménin- gite aiguë, témoignent de l'intensité du processus de réaction méningée. On retire, en effet, un liquide purulent, qui rappelle exactement le liquide retiré au cours de la méningite cérébro-spinale due au diplocoque de Weichselbaum, tant par ses caractères macroscopiques que par sa formule eylologique et l'aspect des nombreux diplocoques intra et extra- cellulaires. A l’autopsie, nous avons constaté l'existence d’une méningite suppurée diffuse cérébrale et spinale. Chez le singe mort au bout de huit heures, la réaction était surtout congestive et il n'existait qu'un léger exsudat sur le cerveau. Dans tous les cas, les gonocoques pullulaient au niveau des méninges cérébrales et spinales ; dans un cas, nous avons pu déceler le gonocoque (par culture) dans le sang du cœur. Dans les deux cas où nous l'avons recherché, nous avons pu relrouver le gonocoque au niveau de la muqueuse des fosses nasales dans la zone qui recouvre la lame criblée de l’ethmoïde. À trois autres singes inoculés de la même façon, nous avons injecté par la suite, dans le canal rachidien, notre sérum antigonococcique. Chacun de ces animaux avait été inoculé en méme temps qu'un témoin et avait reçu une quantité égale d'un germe de même provenance. Ces trois animaux présentaient, au moment de l'injection de sérum, tous les symptômes cliniques d’une meningite aiguë, et la rachicentèse a ramené chaque fois une goutte de pus. Un des singes recut ainsi 6 c.c. de sérum en trois fois, un autre 7 c.c., le troisième 5 c.c. Après chaque injection, on pouvait constater une amélioration dans les symptômes cliniques et des modifications concomitantes du liquide céphalo-rachidien, au point de vue cytologique et au point de vue de la teneur en germes pathogènes. Les trois animaux traités par le sérum ont parfaitement guéri. 58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE QUELQUES REMARQUES AU SUJET DE LA RÉACTION DE LA MUREXIDE, par W. OECHSNER DE CONINCK. La réaction de la murexide a rendu de grands services dans Îles recherches biologiques : elle est appelée à en rendre encore, puisqu'elle paraît s'appliquer à ces nombreux acides aminés, que l’on étudie de plus en plus. J'ai donc cherché à fixer la technique de cette réaction, espérant ainsi rendre service aux biologistes, qui trouvent dans les livres des indications contradictoires et, en général, un peu vagues. Je me suis d'abord attaché à l’étude de la réaction de l'acide azotique sur l'acide urique et les urates acides, ou diurates. Lorsque, sur quelques milligrammes d'acide urique, on instille quelques gouttes d’acide azotique blanc ordinaire, et qu'on chauffe très doucement, on voit se former un corps rouge, mais, en même temps, il se produit, en général, un corps jaune qui correspond à un degré d’oxydation inférieur. En effet, si on chauffe plus longtemps, ef toujours aussi doucement, il devient bientôt orangé, rouge orangé, puis rouge. Il devient aussi rouge au contact des alcalis, tels que la lithine en solution aqueuse concentrée, l’eau de chaux saturée, etc., et il ne tarde pas à s'y dissoudre. Les auteurs recommandent de traiter le corps rouge par une petite quantité d'ammoniaque, ce qui donne une couleur rouge pourpre, ou de potasse, ce qui fournit une coloration bleue {bleu franc, bleu violet). Ici, je ferai remarquer que si l'on emploie la potasse comme réactif, il faut avoir soin d'employer de Ia polasse très pure (potasse à l'alcool). Lorsqu'une potasse renferme diverses impuretés, et notam- ment du carbonate de potasse, les teintes obtenues peuvent varier ; on obtient ainsi des colorations qui s’approchent plus du carmin que du bleu ou du bleu violacé. J'ai alors recherché quelles étaient les colora- tions que fournissaientles principaux réactifs alcalinsetalcalino-terreux. Lessive de soude : belle coloration violet foncé. Lessive de lithine : belle coloration rouge pourpre. Carbonate de potassium ‘solution concentrée) : coloration d’abord rouge carmin, virant bientôt au lilas, puis au violet foncé. Carbonate de sodium (solution concentrée) : coloration d’abord rouge carmin clair, devenant plus foncée, puis virant au violet carminé. Eau de baryte : coloration d’un beau violet purpurin. Eau de strontiane : coloration rouge carmin foncé. Eau de chaux : coloration lilas franc, virant bientôt au violetfoncé pur. Lorsqu'on a terminé l'attaque, par l'acide azotique, de l'acide urique ou d’un diurate, on laisse la capsule se refroidir pendant quelques ins- tants, et, alors qu'elle est encore tiède, on laisse couler, avec une pipette, le réactif alcalin sur le corps rouge. La présence d’un peu du corps À L G Xe Gr AN SN ee Lg co ie ne à LD EE € SD Ga CS Se GS Gent ER En SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 539 = jaune ne gêne pas: seulement, dans ce cas, il est bon d'ajouter une plus grande quantité du réactif, après avoir, de nouveau, chauffé légèrement la capsule. ({nstitut de chimie générale, Montpellier.) LA SPÉCIFICITÉ DES PARASITES ENTOMOPHAGES (Deuxième note), par WILLIAM R. THompson. En 1910, en travaillant dans un des laboratoires de M. le D'L. 0. Howard, j'ai fait quelques expériences avec la Tachinaire Stur- mia scutellata R.-D., parasite très important du Lépidoptère Por- thetria dispar L. Ce parasite dépose de très petits œufs sur les feuilles des arbres attaqués par P. dispar. Ingérés avec la nourriture, les œufs éclosent dans l'intestin de l’hôte, et les larves du parasite, passant à travers la paroi intestinale, se localisent dans des muscles sous-hypo- dermiques. J'ai donné comme nourriture des feuilles portant des œufs de Sfurmia aux chenilles de plusieurs Lépidoptères : Porthetria dispar, Clisiocampa disstria et americana, Vanessa anliopa, Hemerocampa leucostigma et Parorgyia antiqua. Chez les trois premières espèces, les parasites ont effectué leur développement normal; ils ne se développèrent pas chez la Vanessa, mais je n’ai pu déterminer leur sort. Quant aux deux dernières espèces (1), J'ai donné les œufs du parasite, en grand nombre, à plus de deux cent cinquante de leurs chenilles. Je n'ai obtenu aucune larve müre du parasite. Sur 44 jeunes larves de Sturmia scutellita, trouvées à la dissection, une seule avait grandi. Au lieu d’être dans un muscle comme chez l'hôte normal, elle était libre dans la cavité générale et de taille inférieure à celle des larves du même âge. 42 autres larves (dont 2 étaient dans la même chenille que la précédente) étaient mortes, enlourées par des amas phagocy- taires, et en dégénérescence ; une dernière, morte d'ailleurs, n’était pas entourée de phagocytes. Je n'ai rien vu qui indique une dispersion ultérieure des cellules des amas phagocytaires (2). (1) Elles se trouvaient ensemble dans presque toutes les expériences, et l'on re peut faire un départ exact des résultats entre elles; mais il n’y a point lieu de supposer qu'elles se comportent de manières différentes. (2) Sans discuter ici en détail ces expériences, je crois pouvoir affirmer que les phagocytes s’accumulaient seulement autour de larves déjà malades ou mortes. 560 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi, on voit que Sturmia scutellata ne peut vivre et se développer dans le milieu biologique que ces deux hôtes peuvent lui fournir. Or,. ces hôtes sont des Ziparidae, comme P. dispar, l'hôte normal de Sturmia sculellata; d'autre part, Clisiocampa disstria et americana, où le parasite s’est développé, appartiennent à la famille des Zasiocampidae, assez éloignée des Liparidae. Ce sont là deux espèces américaines, que Sturmia sculellita — Tachinaire paléaretique — n'a pas attaquées jus- qu'ici en milieu libre, mais qui lui offrent (comme le montrent les expériences précédentes) des conditions favorables, équivalentes à celles qu’elle trouve chez P. dispar ; elle est donc pour ainsi dire adaptée d'avance à ces deux espèces américaines. Il n'ya pas, comme on le voit, de relation nécessaire entre la taxo- nomie des Lépidoptères et la spécificité de leurs parasites. D'autre part, comme je l’ai montré dans la première note (1), dans la nature aussi, les divers parasites se cantonnent souvent sur un nombre restreint d'hôtes, sous l’action des facteurs éthologiques que nous ne savons pas encore préciser. Des facteurs de cet ordre doivent éliminer du grand nombre des hôtes possibles, de nombreuses espèces, chez lesquelles des para- sites donnés pourraient très bien se développer. ACTION DE QUELQUES FIXATEURS DES CELLULES NERVEUSES SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DU TISSU, par JAGQUES Mawas, ANDRÉ MAYER et GEORGES SCHÆFFER. Les cytologistes décrivent, dans les cellules nerveuses, un certain nombre de formations diverses caractéristiques : corps de Nissl, réseau de neurofibriiles, réseau de Golgi, mitochondries, réseau de Kopsch, canalicules de Holmgren, ete., etc. Ils admettent que toutes ces forma- tions existent dans la cellule vivante et y sont présentes simultané- ment. Certains auteurs, et notamment Legendre, ont cependant fait remar- quer qu'à l’état frais, lorsqu'on examine la cellule nerveuse immédiate- ment après le prélèvement, on ne discerne dans le protoplasma aucune structure. Il faudrait donc penser, ou que les structures décrites n'existent point dans la cellule vivante, ou qu'elles sont composées de substances ayant toutes le même indice de réfraction. D'autre part, et à ne s’en tenir qu'aux constatations sur pièces fixées, on peut faire observer que les formations décrites dépendent étroite- ment des fixateurs employés, c'est-à-dire : 1° que la mise en évidence de (4) W, R. Thompson. Sur la spécificité des parasites entomophages, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 décembre 1913. Hurt SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 561 chacune de ces formations est conditionnée par l'emploi d'un fixateur -spécial; 2° qu’on peut à la vérité voir quelquefois simultanément deux d’entre elles (par exemple mitochondries et corps de Nissl) en laissant les pièces plus ou moins longtemps dans certains fixateurs; mais qu'on ne les voit jamais toutes ensemble (mitochondries, corps de Nissl, neurofbrilles). \ Les cytologistes semblent exiger que les théories physiologiques touchant le fonctionnement du système nerveux soient en accord avec leurs constatations. Pour les raisons énumérées ci-dessus, il nous paraît qu'une investigation préalable est nécessaire. Il nous faut être exactement renseignés sur l'action chimique des fixateurs emplovés, savoir ce qu ils permettent ou non de conserver des constituants proto- plasmiques. C'est seulement après les résultats de cette enquête qu'on pourra se demander si les structures observées sont bien réelles, et quelle valeur on doit leur atlribuer au point de vue physiologique. Nous ne nous arrêterons pas à la constatation d'ordre général. qui concerne la déshydratation par les fixateurs. Le système nerveux renferme 78 à 80 p. 100 d’eau, qui est un constituant protoplasmique fondamental. Après action des fixateurs, on examine fataiement, sur les coupes, un précipité déshydraté. Ce précipité renferme-t-il au moins tous les éléments du protoplasma, moins l’eau? C’est ce qu'il importe de rechercher. Le protoplasma de la cellule nerveuse est caractérisé par sa très grande teneur en éléments lipoïdes. Il renferme plus de 30 p. 100 de son poids sec de ces corps. Nous nous sommes demandé ce que deviennent ces lipoïdes lorsqu'on traite les cellules nerveuses par cer- taines méthodes cytologiques. Après avoir recherché la teneur en acides gras totaux, en cholestérine, en phosphore lipoïdique, d'hémi- sphères cérébraux de lapins où de rats normaux, nous avons fait agir une série de fixateurs sur des cerveaux d'animaux de même espèce et de même poids. Nous avons ensuite dosé les éléments lipoïdes des pièces fixées. Les résultats sont consignés dans les tableaux suivants. Les dosages d'acides. gras et de cholestérine, faits sur des cerveaux de lapins pris au hasard, ont été pratiqués par la méthode indiquée dans nos mémoires antérieurs (1). Les résultats sont rapportés à 100 grammes secs du tissu normal, ou du tissu, après action du fixateur. Sauf dans un cas, après passage par les liquides fixateurs, la cholestérine était en quantité indosable, Les dosages de phos- phore lié aux lipoïdes phosphore lipoïdique total, faits sur des cerveaux de rats, ont été pratiqués par les méthodes que nous avons données dans nos mémoires (2). Les dosages étaient faits sur 4 cerveaux réunis. Les résultats sont exprimés en P pour 100 grammes du tissu frais primitif. ; (4) Journal de Physiol. et de Pathol. gén., t. XV, p. 510-594 et 773-783, 1912. 2) Ibid. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. —. 1913, T. LXXV. 20 562 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1: — Cerveaux de lapins. Proportion des acides gras et de la choles- térine dans le tissu fixé avant le passage dans la parafñfine (1). ACIDE |CHOLES- gras |TÉRINE D Animal normal. Animal normal. Animal normal. ACIDE |CHOLES- FIXATEURS EMPLOYÉS oras [TÉRINE Alcool à 70°, 24 heures; | alcools; toluène. Alcool à 95°, 24 heures: alcools ; toluène. SaAUER (alcool-chloro- forme, acide acétique), 24 heures; alcools; 1o- luène. ZENKER (bicromate-su- blimé acétique), 24 heu- res; alcools; toluène. ReGaAup (bichromate .lformol), 24 heures ; bi- ‘[chromate à 37°, 7 jours; eau: alcools; toluène. ReGAUD (bichrormate salformol), 24 heures ; bi- "[chromate, 10 jours; eau; alcools ; toluène. (4) On voit que, sauf dans un cas, après passage dans les liquides fixateurs, , ACIDE gras Animal normal. 27.19:+: Ds" Animal normal. 27.86 ACIDE FIXATEURS EMPLOYÉ ATEU f YÉS gras Formol10p.100,24 heu- res ; alcools; toluène. TELLYESNICKkI (bichro- mate acétique), 24 heu- res; alcools; toluène. THOMASELLI (alcool absolu 100 NH3 5 gouttes) 7 heures; pyridine, 48 heures à l’étuve; alcools; toluène. CAgJAL (alcool ammo- 6|niaque), 24 h., NOSAg ; alcools ; toluène. CAaJAL (alcool ammo- niaque), 24 h., NOSAg ; 1 semaine: alcools; to- luène. la cholestérine était en quantité indosable. D'autre part, dans le cas du liquide Regaud, il semble que la quantité d'acides gras soit supérieure à celle du tissu frais. Mais il ne faut pas perdre de vue qu'il s’agit en réalité d'une teneur relative, rapportée aux autres cons- tituants du tissu conservés au moment de l'examen. Enfin nous devons faire observer qu'après passage dans les fixateurs au bichromate, le chiffre des acides gras trouvés à l'analyse doit être considéré comme un peu trop fort : il y a en effet toujours une petite quantité de chrome entraînée sous forme de laque avec les acides gras, et dont on ne peut se défaire. CHOLES- TÉRINE 6.86 G:86 CHOLES- S TÉRINE "à SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 5693 II. — Cerveaux de rats. Teneur en phosphore lipoïdique total de 100 grammes de cerveau frais avant et après passage dans les fixateurs. CERVEAUX PHOSPHORE CERVEAUX | l'HOSPHORE d'animaux nouveaux lipoïdique passés dans les fixateurs lipoïdique us —_ di | Cerveau normal. 0,272 | DoxAGG10. | 4,089 f| 2 ) 0,252 2? | Formol, puis DONAGGI0 9,079 3 » 0,252 3 CAJAL. 0,039 On voit que, d’une facon générale, la plupart des méthodes usitées : en cytologie nerveuse font disparaître une grande partie des éléments lipoïdes, que l’on mesure leur action par des dosages d’acides gras totaux, de choleslérine, ou de phosphatides. On pouvait s’y attendre, étant donnés les solvants énergiques qu'elles mettent en œuvre (alcools, chloroforme, alcool ammoniacal, pyrydine, elc.). En particulier, les méthodes qui montrent le mieux des neurofibrilles ne le font qu'à con- dition d'éliminer jusqu’à plus de 80 p. 100 des lipoïdes cellulaires — soit la presque totalité des 30 p. 100 du protoplasma que ceux-ci constituent. | De cette première enquête, il résulte done qu'une partie essentielle de la cellule n’est plus représentée dans les images que les cytologistes ont sous les yeux. La proportion de substances disparues varie d’ailleurs, pour un même fixateur, avec les conditions de son action. Elle varie d'un fixateur à l’autre. Comment alors interpréter les images obtenues? En ce qui concerne, par exemple, les neurofibrilles, quelle idée s’en faire? On pourrait être mené, par les constatations que nous venons de relater, à l’idée qu'elles constituent un résidu résistant, un « squelette ». Mais comme, pour les observer, on a soumis le proto- _ plasma à une précipitation, à une déshydratation, et à une extraction, on est en droit de douter de la valeur représentative de ce prétendu « squelette ». En réalité, rien n'indique que le protoplasma des élé- ments nerveux ne constitue pas un gel homogène. El en tous cas, nos connaissances sur la structure fine de la cellule nerveuse ne compor- tent peut-être pas un degré de certitude suffisant pour permeitre d’édifier ou de combattre des hypothèses physiologiques. {Travail des laboratoires de physiologie physico-chimique et d'histologie générale de l'Ecole des Hautes-Etudes.) 564 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE STRUCTURE DU GLAND DE QUELQUES CARNIVORES, par Éo. RETTERER et H. NEUVILLE. Dans des notes antérieures (1), nous avons décrit la structure du gland de plusieurs Félins, Rongeurs et Chéiroptères. Voici ce que nous avons observé sur d’autres Carnivores. 1. Guépard (Cynailurus jubatus Erxi.). — Outre les épines cornées, déjà décrites (loc. cit., p. 315), le gland de ce guépard (qui, arrivé jeune à la Ménagerie du Muséum, y à vécu deux ans et demi et qui était donc jeune- adulte) montrait la structure suivante : les corps caverneux se prolongent | jusqu’au tiers distal du gland, long de 4°%5. À partir de ce point, l’albuginée, épaisse de 025, entoure-une tigelle de cartilage hyalin, large de 1 millimètre et épaisse de 06, Au niveau du méat urinaire, un cordon fibreux fait suite au cartilage. , Il. Hyène tachetée (Hyaena crocuta Erxl.). — Très vieille; elle a vécu, en effet, vingt-quatre ans au Muséum. Le gland, long de 3°%5, aplati de haut en bas, se compose : 4° d’un manteau érectile et, 2° d’un axe fibreux, qui ne - s'étend que dans la moitié distale de l'organe. A partir de là, la masse fibreuse se continue avec l’albuginée des corps caverneux qui, dans la moitié proxi- male du gland, sont larges de 4 millimètres et épais de 2"m5. Il y a de nom- breuses odontoiïdes sur la base du gland. III. Mangouste grise (Herpestes griseus Et. Geof.). — Le gland, long de 1 centi- mètre, est hérissé d’odontoiïdes: sa moitié distale est comprimée sur les côtés. Les corps caverneux, arrivés au tiers proximal, se continuent avec un os dont l'extrémité postérieure est en forme de sablier et dont le corps arrondi, épais de Omm75, se termine en avant par un cordon fibreux. IV. Paradoxure (Paradozurus typus F. Cuv.). — Dans le gland, long de 19 millimètres, on distingue trois parties : une partie distale, longue de 7 mil-_ limètres, qui représente une pointe conique épaisse de 1 à 3 millimètres; une partie moyenne, longue de 6 millimètres et épaisse de 5 à 6 millimètres et une partie proximale de même longueur, mais d’une épaisseur de 7 à 8 millimètres. Les corps caverneux, érectiles, occupent l'axe des trois segments du gland. L'urètre s'ouvre à la jonction des segments moyen et distal, ce dernier n'étant constitué que par les corps caverneux et le manteau dermique et vasculaire. Le tissu érectile forme sur les côtés et sur le bord supérieur des segments. moyen et postérieur, des renflements considérables. Les épines cornées sont très abondantes sur les segments moyen et postérieur ; on en voit également, quoique plus rares, à la base du s‘gment distal. V. Ictide noir de Bornéo (Ictis nudipes Desm. ?) — Le gland est long de 15 mil- limètres; son bout distal, long de 5 millimètres, est dépourvu d’urètre. Il y a des odontoïdes sur toute l'étendue du gland, dont l'axe est occupé par les (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 25 octobre, 8 novembre 1913, p. 344 15 et 381. | SÉANCE DU À3 DÉCEMBRE 565 corps caverneux, érectiles; le manteau périphérique du gland est épais et très vasculaire. ; VI. Nandinie à deux taches (Nandinia binotata Reinw.). — Le gland est long de 4 millimètres, aplati de haut en bas, large de 4 millimètres et épais de 3 mil- limètres. Un os pénien occupe toute sa longueur et se prolonge en arrière, en se bifurquant pour se terminer en pointe dans le septum médian des corps caverneux. Ce gland manque d’odontoïdes. VII. Galidie (Galidia elegans Is. Geof.). — Le gland est long de 13 milli- mètres, et recourbé en cuilleron; de nombreuses épines cornées arment sa surface de la base jusqu’au sommet. Un os, large de 3 millimètres et épais de 1"m5 (partie moyenne) occupe l’axe des trois quarts antérieurs du gland dont la base contient les prolongements des corps caverneux. VII. Civette (Viverra civetta Schreb.). — Le gland est long de 18 millimètres, conique, et son bout est recourbé en bas. Son extrémité libre possède, au lieu d'un squelette cartilagineux ou osseux, un corps fibreux en fer de cheval {sur la coupe) et embrassant l’urètre sur une longueur de 7 millimètres. Sa partie moyenne contient un os large de 225 et d’un diamètre supéro-infé- rieur de 18. Sa base du gland renferme les prolongements des corps caver- neux. Le manchon périphérique et érectile est très développé sur ce gland, qui est dépourvu d’'odontoïdes. Résultats. — L’'hyène (famille des hyénidés), le paradoxure et l'ictide noir de Bornéo (famille des Viverridés) possèdent un squelette glandaire fibreux. Giebel (1855) et L. Pohl (1911) non plus n’avaient pu trouver d'os sur le paradoxure. « L'éminence pointue et cartilagineuse » que Cuvier a vu à l'œil nu et au toucher dans le gland de l'hyène n’est que le prolongement fbreux de l’albuginée des corps caverneux. Si L. Pohl a constaté sur une hyène rayée la présence d’un os glandaire, il le consi- dère lui-même comme une formation pathologique. De nombreux caractères font de la nandinie des régions tropicales un type primilif et la placent entre les Chats et les Mangoustes (herpes- tinés); or, nous venons de voir que, chez la nandinie, l'os pénien se prolonge en arrière du gland, comme il le fait chez le chien et certaines chauves-souris. De plus, comme chez ces derniers, le gland manque d’odontoïdes, alors que chez l'hyène (particularité déjà signalée par Daubenton) et la plupart des espèces susmentionnées, le gland est armé de piquants ou épines cornées. __ L'os pénien atteint le plus souvent l’extrémité libre du gland : celui de la civette que nous avons étudiée était au contraire limité à la partie moyenne de l'organe. Nous nous demandons si c'est là une disposition spécifique ou si nous n'avons eu affaire qu’à un jeune animal. Brandt et Ratzeburg (1831), puis L. Pohl (1911) ont parlé de cet os pénien de la civette, mais ils se sont bornés à en décrire la configuration et les dimensions, sans se soucier des connexions que l'extrémité distale affecte avec le gland. Chez l'Ictis ermineus et l'I. nivalis, il existe un os pénien; il est 506 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE remarquable de constater son absence chez l'ictide noir de Bornéo. L'urètre s'ouvre, chez la plupart des Carnivores, à la face inférieure ét près du sommet du bout distal du gland. Cette disposition est exagérée chez le paradoxure et l'ictide noir de Bornéo, où le méat urinaire est situé à l'union des tiers antérieur et moyen du gland. La marmotte offre même particularité, avec cette différence que le bout distal, (ADR d’urèêtre, est soutenu par los glandaire. Les facteurs externes où internes qui déterminent ces variations et. ces divergences dans les types actuels nous échappent complètement. Néanmoins, le développement nous montré que la formé originelle des organes génitaux externes ést constituée par des cellules dé même espèce. : En effet, l'ébauche des corps caverneux (1) apparaît chez les divers mammifères comme un. tissu avasculaire, constitué par des cellules 4 conjonctives serrées les unes contre les autres. Ce tissu évolue ensuite | daus des sens différents : chez les uns, il devient très vaseulaire et M érectile et ce n’est que dans l’axe du gland que persiste une charpente fibreuse, entourée d’un manchon dermique érectile (homme, hÿène, lapin, cheval, etc.). Chez d’autres (taureau), la charpente fibreuse du gland s’énrichit en cellules cartilagineuses (2), fait confirmé par Eberth en 1904. Chez d'autres encore (chat, chien, cobaye, rat), la partie proximälé seule de l'ébaucheé des corps caverneux subit la transformation vascu= laire, tandis que ses parties distales évoluent en tissu libreux, fibro- : cartilagineux, cartilagineux ou osseux. : Nous savons enfin que, chez le chat, la présence des testicules est nécessaire pour l'intégrité et la persistance des épines cornées du gland. et l'histologie comparée nous a appris d'autre part que le glissement et N le frottement provoquent dans les organes conjonctifs la formation du cartilage ou de l'os. Tant que nous ignorerons les conditions (mécaniques physiques ou biologiques) dans lesquelles l’ébauche conjonctivé des” corps Caverneux évolue pour faire soit du tissu vasculaire, soit du tissu fibro-Cartilagineux, du cartilage ou de l'os, tant que nous ne connaîtrons pas la nature de l'excitation fonctionnelle qui à transformé les papilles ordinaires du gland en épines cornées, il ne faut pas songer à produire par voie expérimentale ces transformations dans les organes génitaux. Et cependant, au point de vue fonctionnel, cés variations de structure sont loin d'être indifférentes, car les épines cornées représentent des organes” PARUS as aux A ordinaires, et le be ou los fäcilités l'intromission avant l éréctiôn PR EU du pénis. (4) Voir Retterer. Comptes rendus de la Sne. de Biologie, 25 juin 1887. (2) Voir Retterer. Ibid., 26 décembre 1887, p. 695. SÉANCE DU À13 DÉCEMBRE 507 TRAITEMENT DE LA PARALYSIE GÉNÉRALE PAR INJECTION DE SÉKUM SALVARSANISÉ SOUS LA BURE-MÈRE CÉRÉBRALE, par C. Levapiri, MARIE (de Villejuif) et DE MARTEL. Dans une note présentée à la Société médicale des Hôpitaux (1) (séance du 28 novembre 1913), nous avons exposé les résultats de nos essais concernant le traitement de la paralysie générale par des injections de néo-salvarsan dans le canal rachidien. Nous avons insisté sur la néces- sité de l'introduction des médicaments antisyphilitiques sous la dure- mère cérébrale, afin de réaliser un contact plus intime entre ces médi- caments etles tréponèmes,etnous annoncions nos recherches expérimen- tales destinées à préciser Les meilleures conditions de cette thérapeu- tique intracranienne. Nous apportons aujourd’hui les résultats des deux premières tenta- lives faites sur l'homme. Quoique le temps écoulé depuis l'intervention soit trop court pour que la méthode puisse être jugée définitivement, les faits que nous relatons nous renseignent sur la technique à employer et sur les effets immédiats de ce mode de traitement. Nous nous sommes servis comme agent thérapeutique du sérum de lapins ayant recu du salvarsan dans les veines. Levaditi et Mutermilch(2) ont constaté, en juin 1911, que le sérum des animaux qui recoivent du 606 dans le péritoine jouit d’un pouvoir microbicide intense in vitro, pouvoir qui diminue au fur et à mesure que l’on s'éloigne du moment où l’on à pratiqué l'injection du médicament, et qui per- siste après le chauffage de ce sérum à 55 degrés. Ces recherches, restées inédites, sont d'accord avec les résultats publiés récemment par Ellis et Swift (3); ces auteurs ont d’ailleurs recommandé l'emploi du sérum en queslion pour [a thérapeutique du tabes et de la syphilis médullaire en injection intrarachidienne Nous nous sommes adressés au sérum de lapins salvarsanisés afin d'éviter l’action inflammatoire de la plupart des médicaments antisy- philitiques employés en nature. | Voici les détails de nos recherches : Un lapin de 2.600 grammes reçoit dans les veines 0 gr. 07 de salvarsan par kilogramme, dans la circulation générale. L'injection produit un choc violent, (1) Marie et Levaditi. Bullet. de la Société médicale des Hôpitaux, 1903, t. XXIX, n° 35, p. 675. (2) Levaditi et Mutermilch. Soc. de Pathologie exotique, séance du 10 décembre 1943, | (3) Ellis et Swift. The Journal of experim. Med., juillet 1913, p. 429. — München. med. Woch., 1913. 568 x SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mais l'animal se remet rapidement; on le saigne à blanc une heure après linoculation, le sérum est décanté et chauffé pendant quarante-cinq ininutes à 55 degrés. Des expériences faites in vitro, avec les trypanosomes du Nagana et les spirilles de la fièvre récurrente montrent que ce sérum jouit d'un pouvoir trypanocide et spirillicide intense (destruction totale des para- sites après une heure de contact à 37 degrés). Ce sérum injecté sous la dure- mère d’un Macacus cynomolgus à raison de 1 c.c. pour chaque hémisphère cérébral (trépanation bilatérale), ne produit aucun trouble apparent; l'animal survit indéfiniment. ; Le 1° décembre 1913, les malades Co... et Ri..., atteints de paralysie générale, sont traités de la facon suivante : trépanation bilatérale sous anesthésie chloroformique, pratiquée avec le trépan de de Martel, à la partie antérieure de la région temporale; injection de 5 c. c. de sérum, de chaque côté, en dirigeant la pointe de l'aiguille recourbée tout d'abord en avant, ensuite vers la région pariétale; introduction du liquide sous la dure-mère, lentement et progressivement; suture des deux plaies. OBs. !. — Co... quarante-sept ans. Syphilis en 1884. Réaction de Wasser- mann positive (sérum), réaction à la luétine également positive. Paralysie générale avancée ‘reconnue en avril 1913). À cette époque on note faiblesse musculaire, tremblements et incoordination, euphorie; en mai, gâtisme, paralysie générale avancée. Quelques jours avant le traitement, ictus épilep- tiforme. L'opération a eu lieu dans la clinique du D' de Martel, à onze heures du matin. Rien de particulier jusqu’à deux heures : conscience intacte, parle, essaie d'enlever son pansement. À ce moment le malade pousse des cris; à 2 h. 1/2 il se retourne sur le côté et a une crise convulsive d’une durée de quatre minutes. Les crises se répètent fréquemment de 2 h. 30 à 5 h. 45; elles sont au nombre de onze.Température 39 degrés. Le lendemain, ? décembre, à 8 heures du matin, respiration fréquente (30), quelques convulsions par- tielles des muscles de la face, difficulté de la déglutition, état de torpeur. Il se réveille à 11 heures pour se replonger dans le sommeil à midi. A 3 heures, Cheyne-Stockes incomplet, à courtes périodes ; à 5 heures, légère attaque con- vulsive et vomissements. Température 3995. Le 3 décembre, plus calme, boit son lait, dort tranquillement. Température 3808. Le 4 décembre, tranquille, lit son journal; vers le soir un peu agité. Température 38 degrés. Le lendemain, la température revient à la normale et tout rentre dans l’ordre. Actuellement, pas d’inégalité pupillaire {les pupilles réagissent bien), ni fort embarras de la parole; réflexes rotuliens exagérés des deux côtés, aucun trouble moteur. On est obligé de prendre des mesures pour l'empêcher l'enlever son pansement. Intellectuellement on note une certaine activité d'association, mais le malade suit ses idées et ne paraît pas comprendre ce qu'on lui dit (les questions qu'on lui pose excitent ses propres associations). La parésie faciale droite, qu'il montrait avant l'opération, a disparu complète- ment. À 3 74 ae dé MN CHE NT dE EL he da cr CHU à À 20e SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 569 O8s. IE. —— Ri.…, trente-deux ans. Syphilis ancienne (1902), Wassermann positif (sang et liquide céphalo-rachidien). En février 1913, on diagnostique la paralysie générale : embarras de la parole, monologues confus, possède des millions, etc. Eu mars 1913, troubles mentaux caractérisés par du délire de persécution, idées de richesse, agitation. Traité le 13 juin 1913 par une injec- tion rachidienne de néo-salvarsan (0 gr. 01). Avant le traitement actuel, le malade travaille et n’a plus de délire, la mémoire est meilleure, mais on constate un tremblement accusé de la langue, des pupilles inégales et dilatées, et une exophtalmie de l’œil gauche. Le 1°" décembre, jour de l'opération, le malade dort de midi à une heure, puis il s’éveille en se plaignant de la tête; bâillements fréquents. Nausées et vomissements jusque vers le milieu de la nuit. Température 38 degrés. Le lendemain, il cherche vainement une position satisfaisante,répond par mono- syllabes, vomissements. Température 36°5. Dans la nuit, secousses muscu- laires dans le bras gauche (à 5 reprises). Le 3 décembre, même état. Tempé- rature 39 degrés. Le lendemain, le malade est plus tranquiile, mais garde une certaine confusion mentale. Température 38 degrés le matin, 37°2 le soir. Le 6 décembre, on note des mouvements catathoniques, confusion mentale presque disparue. Tout rentre dans l’ordre le 7 décembre. Actuellement : la dilatation pupillaire persiste, mais l’'exophtalmie a presque disparu, les pupilles réagissent lentement à la lumière et à l'accommodation. La parole est peu embarrassée, même pour les mots d'épreuve. Etat général très satisfaisant, marche bien, même les yeux fermés. Réflexes normaux. Intellectuellement la mémoire est bonne, les réponses parfaites, aucune euphorie. Le malade rit des extravagances d'avant. Un tremblement léger de la langue persiste. Ces deux observations montrent que l'injection, sous la dure-mère cérébrale, du sérum salvarsanisé chez les paralytiques généraux, malgré les accidents inquiétants du début, est supportée sans produire de troubles persistants. Ces accidents (fièvre intense, vomissements, pros- tration, convulsions partielles, catathonie) ne paraissent pas dus au sérum, mais au médicament qu’il contient, attendu que ce sérum a été chauffé à 55 degrés et que Roux et Borrel ne les ont pas enregistrés chez leurs malades tétaniques, auxquels ils injectaient dans le cerveau des masses plus considérables de sérum. Le sérum salvarsanisé paraît pro- voquer une réaction intense (1) des méninges cérébrales et il y a lieu d'espérer que cette réaction, associée à l’action spirillicide spécifique du médicament, pourra amener une stérilisation de l'écorce cérébrale. Ce qui est-hors de doute, c’est que nos deux malades ont été sensiblement améliorés par ce mode de traitement, surtout le second, dont la para- lysie générale est moins avancée que chez le premier. (1) Réaction d'Herxheimer ? 570 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LES BRUITS N'ONT PAS DE TONALITÉ (1) par A. GizmerT, À. Tzanck et R.-A. Gurmann. Etudiant la percussion, aux points de vue théorique et clinique, nous avons élé amenés à chercher à contrôler les notions générales d'acoustique sur lesquelles repose cette question. Un point important et qui n'a pas été envisagé par les physiciens avec le soin qu'il mérite est celui de la distinction à établir entre les sons et les bruits. | Actuellement en effet, en percussion, on décrit indifféremment les uns et les autres. Dans les lrailés de physique, après l'étude des sons basée sur les lois établies par Helmholtz, on décrit les bruits comme formés d'un mélange de sons discordants, et l’on admet qu'ils sont susceptibles, comme les tons musicaux, de varier dans leur hauteur, dans leur timbre et dans leur intensité. Toute l'étude des bruits est d’ailleurs rudimentaire. Deux expériences servent de base à ces idées. L'une est l'expérience de Vulner, destinée à montrer que les bruits ont une tonalité, l'autre, l'expérience de Wundt, qui doit prouver que les bruits sont formés de sons discordants. L'expérience de Vulner consiste à prendre huit morceaux de bois de taille telle que, percutés librement, ils donnent la gamme. Si l’on pro- jette l’un de ces morceaux de bois sur le sol, on obtient un bruit sans tonalité précise; si l'on fait successivement tomber par terre les huit morceaux de bois, dans leur ordre de grandeur, on oblient la gamme. L'expérience de Wundt renouvelée de Seebeck consiste à opposer à la sirène ordinaire, percée de trous équidistants, une sirène dont le plateau supérieur est perforé de lrous irrégulièrement disposés. Alors que dans le premier cas on obtient une note, dans le second cas, pour Wundt, on observe un bruit. Wundt fait observer qu'il y a dans cette sirène un cerlain nombre de trous qui, s'ils étaient seuls, donneraient une note; les diverses notes discordantes émises simultanément se gênent l'une l’autre et il en résulte un bruit. L'expérience de Vulner ne nous parait vraiment pas concluante. En faisant tomber les morceaux de bois, on les fait vibrer, comme si on les percutait à la façon d'un xylophone. En même temps que ce son, il se produit un bruit; ce bruit restant constant et le son variant selon la dimension des morceaux de bois, dans l'expérience de Vulner, on ne remarque que le son (2). Si l'on percute les morceaux de bois à la (1) Communication faite dans la séance du 6 décembre 1913. (2) Seebeck avait d'ailleurs observé, lui, la production de plusieurs sons simultanés, comme le rapport Terquem (Comptes rendus de l'Acad. «es Sciences, 1871, p. 165). SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE SA façon médicale, avec un doigt interposé, on dissocie le son, qu'on étouffe et qui disparait, et le bruit, qui reste le même, sans tonalité, quel que soit le morceau de bois percuté. Quant à l'expérience de Wundt, nous avons essayé de la reproduire mais nous avons constaté qu'avec la sirène irrégulièrement percée, on percevait une note à caractère musical, comme dans la sirène régu- lière. Cé fait tient à ce que, étant donnée la vitesse de rotation et la faible circonférence du plateau tournant, les trous irrégulièrement distribués reviennent néanmoins à des intervalles réguliers. H s'agissait de produire, non plus dés vibrations régulièrement apériodiques, mais bien des vibrations qui fussent provoquées par des chocs vraimeñt irréguliers. Sur l'indication de M. le professeur Weiss, nous avons réalisé un dispositif composé d’une longue bande de cel- luloïd, mise en mouvement très rapide par un moteur et défilant devant l'ouverture d’une soufflerie. On faisait, selon les cas, défiler une bande percée d'orifices régulièrement espacés ou une bande percée d'orifices espacés sans aucun ordre. Dans le premier cas, nous avons obsérvé une note très aisément reconnaissable. Dans le second cas, un bruit analogue à un crépitement très rapide. Mais ce qu'il y a de capital, c'est que, en faisant varier he vitesse du moteur, on déterminait dans le premier cas des notes dont la hauteur était d'autant plus élevée que la vitesse de rotation était plus grande. Dans Île second cas, quelle que fût la vitesse de rotation, jamais on n'observait de variations de tonalité. Ce dispositif, entièrement nouveau, est bien différent de ceux em- ployés, d’ailleurs, pour l'étude des sons et jamais pour celle des bruits, et basés sur l'enregistrement photographique des vibrations. Cette expérience prouve qu'il existe entre les bruits et les sons une différence non pas de complexité, mais de nature Un bruit pur né comporte pas de tonalité. (Travail du laboratoire de physique de la Faculté de Médecine.) M. Vicror HENRI. — Je tiens à remarquer que l’élude des bruits, c'est-à-dire des ébranlements de l'air non périodiques et irréguliers, a donné lieu à un certain nombre de recherches très précises. En particulier, une méthode d’enregistrement et de reproduction a été élaborée et étudiée avec beaucoup de soin par M. Lifschitz au labo- ratoire de M. Dastre, il y a plusieurs années; cette méthode consiste à enregistrer les vibrations sur un film cinématographique, à découper dans ce film des ouvertures correspondant aux vibrations et à faire dérouler cè film plus ou moins vite devant une fente par laquelle s'échappe un courant d'air. Ge Le tO SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A PROPOS DES SONS ET DES BRUITS, par GEORGES WEIss. A la suite de la communication faite dans la dernière séance par MM. Gilbert, Tzanck et Gutmann, j'ai désiré attirer l'attention de la Sociélé de Biologie sur l'intérêt de leurs recherches. « C’est la première fois, ai-je dit, à ma connaissance du moins, que les bruits sont l'objet d'une étude systématique. Les traités d’acoustique ne font que men- tionner les bruits et en donnent souvent une définition inexacte; leurs auteurs nese préoccupent guère que des qualités des sons, c'est-à-dire des mouvements vibratoires périodiques de la matière. » M. Victor Henri a cru devoir me signaler les travaux de M. Lifschitz, auxquels, d’après lui, ceux de MM. Gilbert, Tzanck et Gulmann n'’ap- porteraient aucune contribution nouvelle. Il à rappelé aussi les noms de Ludimar, Hermann et de Terquem. J'ai encore entre les mains un mémoire autographe de Hermann, où il exposait ses travaux; il l'avait envoyé à M. Marey, qui me l'avait donné pour en faire l’objet d’un article de la Aevue générale des Sciences pures et appliquées ; il n’a aucun rapport avec les recherches de MM. Gilbert, Tzanck et Gutmann. D'autre part, n'ayant jamais cherché dans l’acoustique de sujet pour mes études personnelles, je n'avais pas lu dans le texte les travaux de Terquem et de M. Lifschitz. Qu'il me soit permis de dire, aujourd’hui que je m'y suis reporté, combien je suis étonné d'entendre M. Victor Henri, qui connaît bien ces travaux, les citer dans le cas présent. Il résulte, en effet, de leur titre même, de leur contenu, de la méthode mise en œuvre par les auteurs, des déve- loppements en série par la formule de Fourier, que Terquem aussi bien que M. Lifschitz n’ont eu en vue que l'étude des sons, c’est-à-dire des ébranlements périodiques, et que, par conséquent, ils rentrent dans le fonds habituel des traités d'acoustique, comme je l'avais dit à la suite de la communication de MM. Gilbert, Tzanck et Gutmann. A. TERQUEM. — Etude sur le timbre des sons produits par des chocs discontinus et en particulier par la sirène. Annales scientifiques de l'Ecole normale supérieure, vol. VII (1870), p. 269-365. S. Lirscnirz. — La reproduction sonore d'une courbe périodique. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. CLII (1911), p. 401-404. In. — La photographie et la reproduction d’une courbe sonore. Journ. de Physique (4911), p. 565-575. — M. Lifschitz précise, du reste,ile but \ STE SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 573 de ses recherches, car, après avoir cité Terquem et avoir dit que cet auteur s’est limité au cas de la sinussoïde, il écrit : « Nous avons essayé d'examiner en détail le cas plus général d'un phénomène périodique quelconque. » ERRATUM NOTE DE MARCEL BELIN, S T. LXXV, p. 507, le dernier alinéa doit être modifié ainsi : Si donc, au début de l’évolution de la tuberculose, l'emploi des oxydants éner- giques peut paraître utile, il n’en est plus de même ultérieurement. ce traitement devenant inutile et même dangereux; je montrerai.... RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1913 SOMMAIRE ATHANASIU (L.) et DraGoic : Sur les Séro-réaction d'Abderhalden dans la capillaires aériens des fibres mus- DEA RE Lt te ee 587 culaires chez les insectes . . . . . . 518 OBrEGIA (A.), Urecura (C.-J.) et Bares (V.), AUREL et BABES (A.: Porera ({A.) : Le coefficient uréo-sé- Un cas de maladie de Gaucher, crétoire d'Ambard dans la paralysie avec grandes cellules éosino- DÉNETAlE er de ee iron 586 DRHES ES AMEN Re CR. 575 PauLesco (N.) : Origines du glyco- MaRinesco (G.): Sur le mécanisme gène. Acides gras, glycérine, al- chimico-colloïdal de la sénilité et le Cool-éthylique (suite) 4... +... 5ssS problème de la mort naturelle . . . 5S2 Pauresco (N.): Signification de Marinesco (G.) et MinE4a (J.) : lalbüminuries he pepe ira, 390 Quelques différences physico-chi- Urecais (J.) et Popera (A.) : La miques entre les cellules des gan- méthode d'Abderhalden chez les ani- glions spinaux et leur axone . . . . 584 | maux en état de tétanie expérimen- OBREGI4 (A.) et Prruresco : La ATOS PR ROME Sr CA DE AT 594 Présidence de M. G. Marinesco, président. UN CAS DE MALADIE DE GAUCHER, AVEC GRANDES CELLULES ÉOSINOPHILES, par V. BABES, AUREL et À. BABES (1). L'origine des grandes cellules qu'on trouve dans la maladie de Gaucher est encore controversée. Avant eu l’occasion d'étudier une rate type Gaucher, enlevée par le D' Leonte, nous v avons constaté l’exis- _ tence de certaines particularités qui n'ont pas encore été signalées. -. La malade, B... V..., âgée de vingt-deux ans, est recue le 27 janvier, à l'hôpital Brancovan, dans le service du professeur Leonte, pour une tumeur abdominale, qui occupe une grande partie de la moitié gauche de l'abdomen. (1) Communication faite dans la séance du 19 juin 1913. 576 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Le père et la mère de la malade sont en bonne santé; un frère plus jeune, entré plusieurs fois à l'hôpital, pour une péritonite bacillaire à forme asci- tique, en est mort; deux frères plus âgés sont bien portants. Vers huit ans, la malade fit une fièvre typhoïde; depuis deux ans, elle ressent des douleurs dans l'hypocondre gauche ainsi que dans l’épigastre: depuis un an s’est déclarée la tuméfaction de l'abdomen. La malade n'a pas de fièvre, l’urine ne renferme ni albumine, ni sucre; pas d'adénopathie. La fumeur est rela- tivement mobile, solide, sensible à la pression et présente à sa partie antérieure les échancrures caractéristiques de la rate. L'examen du sang, fait le 4 février, donne : 4.816.000 hématies; elles ont conservé leur forme et leurs dimensions normales; pas de modifications dans la formule hémo- leucocytaire; pas d’éosinophilie. Le 15 février, le D' Leonte enlève la tumeur. L'examen du sang, fait huit jours après l'opération, ne donne pas de modi- fications appréciables. Cette rate pèse 4.400 grammes et a 30 centimètres de long. La capsule, légèrement épaissie, est rouge foncé. Pas de ganglions dans le hile. La section a l'aspect à peu près homogène, la pulpe se laisse râcler plus facilement, sans être diffluente, et les follicules sont un peu plus appa- rents que dans une rate normale. Sous le microscope, la rate se présente d'une manière différente selon la coloration des sections : avec l’hémaloxyline-éosine, on distingue un grand nombre de petits foyers, pâles, arrondis, formés de grandes cellules spéciales; entre ces foyers, un réseau épais de cellules bien colorées, rondes ou ovales; entre ces foyers, on trouve des espaces lacunaires, tapissés d’une couche endothéliale en prolifération et des vaisseaux où l'on trouve des hématies et une quantité de cellules rondes, à grands noyaux, en partie d'origine endethéliale, Les foyers ont un diamètre moyen de 80 », et sont formés de grandes cellules, d’un dia- mètre de 20 à 40 u; ils sont colorés en rose pâle; leur masse présente çà et là des noyaux relativement petits. Avec un fort grossissement, on constate que cette masse n’est pas homogène, car entre les cellules on trouve des régions de petite étendue, sans noyaux. Ces cellules n'ont pas de limite distincte. Un certain nombre d’entre elles présentent deux noyaux ou plus. Certaines grandes cellules dont le protoplasma est homogène, rose pâle, ont un noyau central, rond, à peu près homogène, avec une ou deux nucléoles; d’autres, à protoplasma plus foncé, ont des noyaux plus petits et foncés, situés souvent vers la périphérie. Dans les foyers même, on trouve en outre de petites cellules peu colorées, ayant peu de protoplasma, mais moins homogène, et des noyaux cireulaires homogènes et bien colorés. Enfin à l’intérieur des grandes cellules même, et entre elles, on peut voir des bâtonnets et des fragments de réseaux, rigides, colorés de facon intense en rouge vitlet. Ces for- mations donnent parfois l’impre-sion de microbes ou de fragments de mycélium, mais ils sont inégaux de forme et de grosseur et, pas- ï re ; PAS PO NE TEA si U MS OT SÉANCE -DU 20 NOVEMBRE 57 EN | sant dans une masse homogène rouge, ils ressemblent davantage à des réseaux d’hyalins ou de kérato-hyalins. Ordinairement les foyers à grandes cellules sont bien délimités par une couche de tissu conjonctif, revêlue elle-même exlérieurement d’une sorte de périthélium formé de cellules assez régulières. Dans les préparations colorées par le procédé de Lentz, les foyers à grandes cellules sont colorés en rouge intense, les cellules paraissent plus écartées les unes des autres et leur protoplasma a une teinte homogène rose, plus intense à la périphérie de la cellule qu'au centre; les noyaux ont une couleur bleu pâle. Les foyers, de même que le tissu inlerslitiel, sont complè- tement infiltrés par des globules rouges; on y trouve aussi un grand nombre de cellules éosinophiles, plus grandes que d’habilude, pourvues d'un seul noyau rond, plus ou moins coloré. Ces cellules éosinophiles se trouvent surtout à l’intérieur des foyers cellulaires, mais on en voit également dans le tissu qui entoure les foyers. Le tissu interstitiel est formé de petits groupes de cellules rondes, petites et à noyau rond et bien coloré. On y distingue bien des sinus veineux avec leur endo- thélium proliféré, en partie pigmenté ou détaché, et de rares polynu- cléaires et des lymphocytes. Dans les préparations colorées au Scharlach, les cellules des foyers sont légèrement colorées en rose violet, et le reste des cellules est en bleu. Cette coloration met mieux en évidence les limites des grandes cellules à l'intérieur des foyers. Les cellules sont plus arrondies et leur _noyau est souvent coloré en bleu pâle. Même avec un très fort gros- sissement, on n’y constate pas de granulations graisseuses ou des lipoïdes. Cette coloration met également en évidence les deux sortes de cellules décrites. Avec un fort grossissement, on voit que leur proto- plasma n’est pas homogène, mais qu'il est formé de fibres très minces, éosinophiles, disposées parallèlement, ou radialement, et formant des faisceaux confluents ressemblant à certains cristalloïdes. Entre ces fibres un peu réfringentes, il y a une substance homogène incolore. Les foyers renferment une quantité d'hématies, de même que des éosi- nophiles, dont les granulations sont colorées en bleu pàäle tout comme les hématies. On constate encore soit une hypertrophie simple, soit une hypertrophie avec dégénérescence ou même parfois nécrose du centre. La dégénérescence consiste en un gonflement des cellules germinatrices qui deviennent pàles et dont le noyau disparait peu à peu. Ces cellules sont bientôt remplacées par des éléments plus grands, renfermant par place des gouttelettes de graisse. L'artère du follicule est devenue très pâle et ses noyaux ne se colorent plus. En traitant la rate de facon à mettre en évidence les lipoïdes, on trouve d’abord des granulations qui se colorent en noir par les mé- thodes de Ciaecio, et par celle de Smith-Dietrich ou de van Gieson- Weigert; de telles granulations existent dans les éosinophiles et dans Brococie. Comptes RENDUS. — 1913. T. LXXV. 40 5718 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST certaines cellules dégénérées, au centre des follicules; par ces mêmes méthodes, le protoplasma des grandes cellules se colore en gris plus ou moins foncé. La coloration grise est beaucoup moins prononcée après le séjour préalable des pièces dans l’alcool-éther. D'après Ciaccio et” Nilblau, le protoplasma des grandes cellules est coloré en bleu violet päle, La coloration d'après Fischler est peu caractéristique. Les grandes cellules ne renferment pas de substances bi-réfringentes. Il nous a été impossible de préciser de plus près la nature de ces lipoïdes à cause du séjour de l'organe pendant plusieurs jours dans le formol. Le cas présent parait important, particulièrement à cause de l'éosino- philie protoplasmique des grandes cellules, en même temps que de l'extraordinaire multiplication des leucocytes éosinophiles et du rapport réciproque de ces deux sortes de cellules. L'augmentation des éosino- philes dans la rate peut être en rapport avec une cause spécifique ; elle peut encore résulter d’une phagocytose, les cellules éosinophiles pro- venant en partie des grandes cellules ou bien des hématies. IL serait encore plus difficile de se prononcer sur l'origine des grandes cellules présentant dans notre cas cette éosinophilie prononcée. Comme les cas de maladie de Gaucher ont un caractère familial, et comme Schulze-Braunschweig (1) a décrit dernièrement un cas de dia- bête avec mégalosplénie à grandes cellules, il faut se demander si la for- mation de ces grandes cellules n'est pas en rapport avec des échanges nutritifsanormaux. Dans ce cas, on pourrait supposer que certaines subs- lances de nature lipoïdique, peut-être des mélanges cholestériniques, s'accumulent dans la rate, dans le foie, la moelle osseuse, etc., où elles sont englobées par certaines cellules, qui, en augmentant de volume. deviennent de grande cellules, caractéristiques avec protoplasma éosi- nophileetrenfermant des quantités plus oumoins abondantes de lipoïdes. (Travail fait à l'Institut de pathologie et de bactériologqie de Bucarest.) SUR LES CAPILLAIRES AËRIENS DES FIBRES MUSCULAIRES CHEZ LES INSECTES, par {[. ATHANASIU et DRraGort. Avant les recherches de Cajal (2) (1894), on ne savait rien sur les rapports que lés ramifications trachéennes des insectes entretiennent avec les fibres musculaires, parce que ces ramifications, et surtout les capillaires, ne se 1) R. Cajal. Coloration, par la méthode de Golgi, des terminaisons des trachées et des nerfs dans les muscles des ailes des insectes. Zestsch. f. wiss. Mikrosk, und mikr. Technik, 1811, Bd VII, p. 332. (2) Über grosen der ellige Hyperplasie der Milz bei Lipoidaemie. Verhandlung deutschen-Path. Gesellschaft, 1942. è SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 379 colorent par aucune substance colorante employée en histologie. En appli- _ quant aux muscles de ces animaux l'imprégnation par le chromate d'argent _ (méthode de Golgi), Cajal a vu que les trachées donnent de nombreuses _ ramifications qui pénètrent dans les fibres musculaires des ailes, où elles se divisent abondammeni. Mais il ne se prononce pas sur la question de savoir -si toutes ces ramifications sont creuses ou non. Le chromate d'argent ne permet pas, en effet, de voir facilement la lumière de ces petits canalicules trachéens. : : Veratti (1) (4962), se servant de la même méthode d'imprégnation, est arrivé à cette conclusion que les trachées ne traversent pas le sarcolemme, . Sanchez (2) (1907} retrouve la disposition déjà décrite par Cajal et ne crait pas que les trachées de la fibre musculaire soient tubulées. Holmgren (3) (4907) a employé aussi la méthode d'imprégnation de Golgi, et il arrive à la conclusion que les trachées se terminent dans les cellules _ conjonctives qui entourent les fibres musculaires. Ces cellules (Trachealen Endzellen) donneraient, à leur tour, des ramifications tubulaires qui pénètrent dans la fibre musculaire et qui se transforment, après un court trajet, en filaments pleins logés entre les colonnettes musculaires (‘bimen Zelligen Fadenvetze}. Ils sont des trophosponges d’après cet auteur. Prenant (4) (1911) conclut de ses études sur les cellules musculaires de l’æstre, que les trachées tubuleuses ne dépassent guère le sarcolemme. En poursuivant nos recherches sur l'association des éléments. conjonctive-élastiques et contractiles, dans les muscles lisses et dans les muscles striés, nous avons été amenés à étudier aussi les muscles _ des insectes. Nous nous sommes servis dans cette étude, comme dans . les précédentes (8), de l'imprégnation par le nitrate d'argent réduit, (1) Veratti. Sur la fine structure des fibres musculaires striées. Areh, ifal. «le Biol., 1902, t. XXX VII, p. 449. -_ (2) D. Sanchez. L'appareil réticulaire de Cajal. Fusion des muscies striés. Trav. du Labur. des rech. biol. Université de Madrid, 1907, t, V, p. 155, (3) E. Holmgren. Ueber die Trophospongien der quergestreiften Muskelr- fasern, nebsl Beneer kungen uber den allgemeine Ban dieser Fasern, Arch. f. mikr. Anat., 1907, Ba LXXI, p. 165. (4) A. Prenant. Problèmes cytologiques généraux soulevés par l'étude des cellules musculaires. Journ. de l'Anat. et de la Physiol,, 1914, t, XEVE, p. 601. (3) L. Athanasiu et L Dragoiu. Association des éléments élastiques et con- tractiles dans les muscles lisses et striés des mammifères. Comptes rendus de lAcad. des Sciences, 1910. — Association des éléments conjonctivo-élastiques et contractiies dans les muscles lisses et striés des mammifères. Annales de Biologie, 194%, £, I, p. 105. — Association des éléments conjonctivo-élastiques et contractiles dans le myocarde des rnemmifères. Comptes rendus de la Soc. de Biologie. — Association des éléments conjonclivo-élastiques et contractiles dans Île myocarde de grenouille. Comptes rendus de la Soc.de Biologie. 580 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST suivant la méthode de Cajal, seule ou combinée avec le virage par le chlorure d’or. Nous avons employé aussi la méthode de Golgi. Nos recherches ont porté sur les muscles des ailes et des pattes de l’hydrophile. A. — Huscles des ailes. Les branches trachéennes ou trachéoles abordent la fibre musculaire en de nombreux points. Arrivées sous le sarcolemme, elles se divisent en un grand nombre de capillaires qui pénètrent parmi les colonnettes de la fibre musculaire et se disposent, les uns parallèlement à la direction de ces colonnettes, les autres trans- versalement à celte direction. Sur la coupe longitudinale des fibres musculaires (fig. 1), on voit bien que l'espace entre deux colonnettes contractiles est occupé par un capillaire aérien, dont le diamètre est approximativement de 0 mm. 001. Cetle préparation a été obtenue au moyen de l’imprégnalion par le nitrate d'argent réduit avec virage des coupes par le chlorure d’or. Le chlorure d’or, s’il agit modérément, enlève une bonne partie du dépôt d'argent et rend la lumière du capillaire aérien très visible. En examinant un plan supérieur de la même préparation, on voit que l'espace entre les colonnettes contractiles est occupé par de petits cercles noirs, qui ne sont autre chose que les sections transver- sales des capillaires aériens dont ia direction est perpendiculaire à celle des colonnetles (fig. 2}. Ces capillaires sont généralement au niveau de la strie de Hensen {membrane M) du disque sombre. Chacun de ces disques se trouve par conséquent en rapport par deux de ses faces avec les capillaires longitudinaux et par les deux autres avec les capillaires transversaux. , Quand on voit, sur les préparations bien imprégnées, l'extraordinaire richesse en capillaires aériens, des fibres musculaires des ailes, on com- prend, parfaitement bien, la disposition en colonnettes de la substance contractile de ces fibres. Les espaces, que tous les histologistes ont décrit, entre ces colonnettes, ne sont pas remplis avec du sarcoplasme seulement, mais aussi et surtout avec des capillaires aériens. Ces capil- & laires entretiennent certains rapports avec les colonnettes contractiles. Ainsi, on peut voir sur la figure 1 de minces filaments, qui relient la paroi des capillaires aux disques sombres vers le milieu de ceux-ci. A cet endroit existe un petit corpuscule un peu plus gros que le fila- ment. De pareils corpuscules se trouvent aussi sur lés parois des capillaires aériens. Si l'on suit le trajet de ces filaments, on voit qu'ils traversent les disques sombres et correspondent à la mem-. brane 7, ou la strie de Hensen, ainsi que cela a été vu par Cajal, Veratti et Holmgren. Ces filaments sont beaucoup plus visibles sur les préparations effectuées suivant la méthode de Golgi. Les {rachéoles donnent. avant de traverser le sarcolemme, de nom- SÉANCE DU 20 NOYEMBRE 581 breux capillaires aux cellules conjoncetives qui se trouvent à la surface de la fibre musculaire. | Tous ces détails ne peuvent pas être vus sur les préparations par la méthode de Golgi, et c'est là qu'il faut chercher la cause de l'erreur de - Holmgrèn, qui a prétendu que les trachéoles se terminent dans ces cellules trophospongiales. B. — Muscles des pattes. Nous n'avons pu trouver ni par la méthode de [12 FiG. 1. — Coupe longitudinale de la fibre musculaire des ailes. Imprégnation par le nitrate d'argent réduit et virage par le chlorure d'or. Obj. immers. Oc. 4. Fie. 2. — Un plan différent de la même préparation dans lequel on voit la sec- tion des capillaires aériens disposés transversalement à la direction des colonnettes musculaires. Reichert. Cajal, ni par celle de Golgi, de capillaires aériens dans les fibres mus- culaires des pattes de l’hydrophile. Ces capillaires s'arrêtent dans le sarcolemme de ces fibres, qui est ici beaucoup plus apparent que dans les muscles des ailes. La distribution des capillaires aériens dans les fibres musculaires des ailes et leur absence dans celles des pattes se comprend aisément si l'on tient compte du travail que ces deux sortes de muscles doivent fournir pendant leur fonctionnement. Les muscles des ailes ont à développer une puissance considérable surtout chez les espèces d'insectes dont les coups d’aile sont très nom- 2. 582 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST breux dans l'unité de temps. De là le besoin de beaucoup d'oxygène et, par conséquent, d'une ventilation parfaite dans la substance contractile de la fibre musculaire. es La puissance développée par les muscles des pattes étant au contraire beaucoup plus réduite, les capillaires aériens s'arrêtent dans le sarco- lemme et l'oxygène qu’ils apportent est suffisant pour les fibres muscu- laires. (Travail de l’Institut de Physiologie de Bucarest.) SUR LE MÉCANISME CHIMICO-COLLOÏDAL DE LA SÉNILITÉ ET LE PROBLÈME DE LA MORT NATURELLE, par G. MARINESCO. 4 La sénilité représente un processus excessivement complexe, et c'est … pour n'avoir pas envisagé son problème dans toute sa complexité que les auteurs sont arrivés à des conclusions très différentes, et même erronées, à un cerlain point de vue. En effet, si la vieillesse s’ac- compagne de modifications anatomiques et hislologiques plus ou moins profondes, elle comporte aussi des modifications du chimisme cellulaire et avant tout des changements dans l’état colloïdal des cellules ces différents tissus. Or, si la plupart des auteurs se sont appliqués à étudier les phénomènes histologiques de la vieillesse, ils en ont négligé presque complètement le côté chimique, et ils ont tout à fait ignoré les changements de l'état colloïdal des cellules. Cependant, la chimie physique a réalisé des progrès assez considérables pour nous permettre d'envisager le problème de la vieillesse à la lumière de cetle science. Nous savons aujourd’hui que tous les colloïdes organiques ou inorga- niques ont une courbe vitale et, par conséquent, suivent dans leur évolution une trajectoire fixe, plus ou moins analogue à celle des éléments vivants. La sénescence des colloïdes est un phénomène général qui s’observe aussi bien dans les globulines, le sérum-albumine, que dans les hydro- carbonates et les lipoïdes. Les recherches récentes de Samec ont montré que, dans le vieillissement des colloïdes, il s'agit d’un processus de déshydratation des granulations colloïdales dont les conséquences sont la réduction de volume de ces granulations, leur agglomération suivie de précipitation et même un commencement d'agglutination ; le degré de dispersion des granulations diminue. Zsygmondy et Bachmann ont constaté que le palmitate de sodium récemment gélifié se présente comme une formation cristalline, tandis que les préparations vieilles de cette substance offrent un aspect fibreux. SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 583 A priori, il était à prévoir que si les colloïdes simples, tels que les globulines, les albumines, les hydrocarbonates, etc., ont une courbe vitale, le complexus des colloïdes qui constituent les cellules animales doit obéir à la même loi. Différents observateurs ont montré qu'il se produit une déshydratation des tissus animaux qui commence déjà pen- dant la vie fœtale. Cette déshydratation progressive de l'organisme a une action marquée sur tous les phénomènes de la vie, tels que la tension superficielle, la diffusion, la nutrition et la fonction des cellules. Nous n'allons pas analyser tous ces phénomènes dans leurs rapports avec le dégonflement progressif des cellules pendant leur évolution, nous tixe- rons seulement notre attention sur quelques-unes des modifications que subit l'état physique des éléments constitutifs du protoplasma avec l’âge. Nous ajouterons également quelques détails sur les changements _ chimiques du noyau des cellules nerveuses. Si l'on étudie une suspension de cellules des ganglions spinaux d'un chien nouveau-né et d'un chien adulte, on constate que, chez le pre- mier, les cellules sont très sensibles à l’action des agents di-solvants. En effet, les substances alcalines et d'autres substances nocives, telles que l’antipyrine, l’urée, l’eau distillée, etc. produisent tout d’abord un gonflement du cytoplasma et puis une action cytolytique, de sorte que la cellule est détruite complètement. Il n’en est pas de même pour les cellules des ganglions de l’animal adulte. Chez celui-ci, toutes les sub- stances que nous venons d’enumérer agissent plus lentement sur les cellules, et leur action n'aboutit pas à la dissolution du protoplasma cellulaire et à la liquéfaction ; elles produisent seulement un gonflement plus ou moins considérable. A partir d'un certain âge, variable avec l'espèce animale, les particules colloïdales tendent à se réunir en amas et, à leur surface, il se dépose des matières grasses qui leur donnent des nuances différentes: ainsi, se forment les granules pigmentaires. Chacun de ceux-ci est constitué de granulations colloïdales de la cellule nerveuse et d’une matière colorante représentée par des lipoïdes et des matières grasses non saturées. Le pigment des cellules nerveuses est une substance isotrope, mais on peut retrouver dans les cellules glan- dulaires des sujets ägés et, surtout dans celles de l'hypophyse, des gra- nulations bi-réfringentes. G. Roussy et U. Laroche ont vu dans le névraxe des vieillards des corpuscules bi-réfringents siégeant au voisinage des vaisseaux, ou bien même dans la gaine périvasculaire. Enfin, on peut retrouver, dans le cerveau de sujets âgés, et surtout dans l’archipallium, _ dans cerlaines cellules de l'écorce, des neurofibrilles remarquables par leur épaississement considérable et leur imprégnation lrès accusée. Certaines travées du réseau cytoplasmique s’épaississent et constituent des espèces de cordonnets qui tranchent par leur teinte foncée sur le reste du réseau. En somme, les modifications des granulations colloïdales et des 584 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST neurofibrilles aboutissent à une réduction de leur surface. Or, une ditfé- rence fondamentale qui existe entre l'état physique de la matière inor- _ganique et de la matière vivante, c'est que, dans la première, cette surface n'existe pour ainsi dire pas, tandis que, dans la seconde, elle joue un rôle considérable dans l’état colloïdal auquel sont liés les phéno- mènes de la vie. Le développement superficiel est favorable anx échanges qui caractérisent la vie. Il y a donc, dans la vieillesse, une dégradation de la richesse physiologique et, d'autre part, dégradation de l'énergie chimique, car la nucléine, si riche en phosphore, diminue dans les cellules vieilles, et la capacité de synthèse chimique du novau est réduite également. Enfin, la tension osmotique et la diffusion sont diminuées dans les cellules vieilles, car la diffusion des cristalloïdes est inverse- ment proportionnelle avec la densité du gel; or, les cellules nerveuses âgées ont une consistance plus grande et résistent à la compression. QUELQUES DIFFÉRENCES PHYSICO-CHIMIQUES ENTRE LES CELLULES DES GANGLIONS SPINAUX ET LEUR AXONE, par G. MariNesco et J. MINEA. Nous avons employé la technique suivante : On prend un mélange de rouge neutre et de bleu de méthylène en solution à 0.50 p. 100 qu’on met dans un verre de montre dans l'étuve à 37 degrés. Après desséchement, on ajoute à la pellicule de couleur une quantité égale de sérum pris sur l'animal sur lequel on veut pratiquer l'injection. La couleur se dissout dans le sérum. A l’aide d’une aiguille très mince, on injecte le liquide ainsi obtenu le long de la racine postérieure dans un ganglion mis à nu sur l'animal. On résèque le ganglion après des temps plus ou moins longs, soit entre une demi-heure et deux heures après cette injection ; ensuite on dissocie avec attention les cellules. Les résultats obtenus varient avec le séjour de la matière colorante dans le ganglion. On obtient des-résultats favorables tant que l'animal est en vie; celui-ci mort, ils sont tout différents. Nos éludes à l’ultramicroscope nous avaient déjà montré des diffé- rences entre la constilution physique de l’axone et du cylindraxe. En effet, nous avons pu constater des granulations colloïdales, non seulement dans le cytoplasma et les prolongements protoplasmiques, mais encore dans l’axone. Si le cytoplasma est fortement lumineux, l'axone l'est aussi et vice versa, mais d'habitude la luminosité de l’axone n'est pas aussi accentuée que celle du cytoplasma. Il n’en est pas de même pour le cylindraxe qui est homogène et offre un vide optique presque complet. Or, la coloration vitale localisée, telle que nous venons b ï a ie D dt ut ak à Re AU NS ONE OM ENT D Po RS ©c SÉANCE DU 20 NOVEMBRE sg de l’exposer plus haut, permet non seulement de confirmer les données fournies par l’ultramicroscopie, mais apporle encore quelques nou- veaux éléments, qui sont de nature à éclaircir, dans une certaine mesure, les différences physico-chimiques existant entre la cellule et l'axone d’une part et, d'autre part, entre ce dernier et le cylindraxe. En effet, de une demi-heure à une heure après l'injection du mélange rouge neutre et de bleu de méthylène dans le ganglion de l'animal, on constate que la plupart des cellules nerveuses se colorent en rouge carminé. coloration due à la teinte des granulations colloïdales, tandis que l'axone, son glomérule et même les cylindraxes attirent le bleu de méthylène. Le pigment des cellules nerveuses se colore d’une façon intensive en rouge brique et il peut être coloré alors que les autres granulations de la cellule sont à peine teintées. Mais en dehors de ces différences chroma- tiques qui attirent notre attention à première vue, nous constatons aussi certaines différences de siructure entre le cytoplasma, l’axone et le cylindraxe. Ces différences ne sont pas très accusées dans toutes les cellules. Nous constatons tout d’abord qu'à l'origine de l’axone il existe, sur un court trajet, des espèces de bâtonnets de longueurs différentes, assez denses à l'émergence, et disposés parallèlement et se colorant en outre d’une facon intense par le bleu de méthylène. Dans un autre groupe de cellules les bàätonnets sont plus denses à l’origine de l’axone et disparaissent après un court trajet. Enfin, dans une autre catégorie, nous trouvons à l'émergence de l’axone, non pas des bàätonnets, mais des granulations qui diffèrent par leur teinte et par leur volume de celles du cytoplasma. De plus, lorsque nous examinons les ganglions réséqués après un temps plus long, une heure et demie, par exemple, après l'injection, nous voyons, à la surface des cellules nerveuses, les cellules amiboïdes de Cajal apparaître, colorées en bleu foncé avec une netteté peu commune. Les constatations histologiques que nous venons de faire comportent quelques considérations qui vont nous arrêter un instant. Tout d'abord, nous devons rappeler que si l’on examine le ganglion peu de temps après l'injection du mélange colorant, il n'y a de colorées que les cellules nerveuses en rouge carminé, tandis que l’axone et le cylindraxe sont absolument incolores. Si l’on tient compte de la diffusion des couleurs dans les gels, on doit admettre que la densité du gel qui constitue l'axone et le cylindraxe est plus grande que celle du cytoplasma. On sait que la diffusion des couleurs dans les gels est inversement propor- tionnelle avec la densité de ces derniers. Du reste, des recherches anté- rieures ont montré que les cellules nerveuses sont plus riches en eau que les eylindraxes. Il est plus difficile peut-être de comprendre la diffé- rence de réaction chromatique entre le cytoplasma, l'axone et le cylindraxe. Le premier est érytrophile, attire le rouge neutre ; les seconds sont cyanophiles et se teignent par le bleu de méthvylène. Faut-il voir 586 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST dans cette différence un phénomène d'affinilé chimique ? Le fait est possible si l'on considère que M. Calugareanu à trouvé que le rouge neutre est un peu plus fortement électro-positif que le bleu de méthylène. Il reste à présent à nous demander quelle est la nature des granulations et des bâtonnets que nous avons décrits au niveau de l’origine de l’axone. La première impression serait qu'il s’agit là de mitechondries, et cette hypothèse aurait une certaine consistance si l’on prenait en considération que quelques auteurs ont mis en évidence, à l’aide de la coloration vitale, les mitochondries aussi bien dans les cellules conjonc- tives que dans les cellules nerveuses. Mais nous reviendrons sur cette question dans une prochaine note, pour le moment, nous attirerons simplement l'attention sur ce fait, qu'avec la méthode que nous avons employée, nous n'avons jamais trouvé de granulations ni des fila- ments dansle cylindraxe, et que, d'autre part, les mitochondries décrites par les auteurs dans le cylindraxe sont invisibles à l’ultramicroscope. ® LE COEFFICIENT URÉO-SÉCRÉTOIRE D’AMBARD DANS LA PARALYSIE GÉNÉRALE, par À. OBREGIA, C.-J. URECuIA et À. PopEra. L’urine des paralyliques en ce qui concerne la quantité d’urée a été déjà étudiée par un grand nombre d'auteurs et, de. l’ensemble de leurs recherches, il résulte que l'hypouzoturie serait particulièrement fré- quente (Fésé, Baudin, Briand, Rouillard, 1889; Laïll, 4890; Klippel et Serveaux, Sieemund, 1893; Rieder, Furner 1895; Dupré et Sébilleau 1903). H. Labbé et Gallais (1912) constatent une forte élimination d'azote ammoniacal et une diminution de l’azote uréique dans la période prémortelle de cette maladie ; dans les autres périodes de la maladie, ils constatent de l'hypoazoturie (sur 15 malades). Kaufmarn (14910), sur 7 cas examinés au point de vue des échanges en général, trouve de srandes irrégularités dans le bilan de l'azote. En présence de cette élimination plus ou moins troublée de l'azote, nous croyons nécessaire de rappeler que les reins et le foie des para- lyliques sont vaso-paralytiques et insulfisants, faits que l'épreuve de la perméabilité au bleu de méthylène (Dupré et Fissot) et à la lévulosine alimentaire (Jach) prouvent aussi. Séguin et Vassale vont même plus loin — trop loin peut-être — quand ils voient dans les ictus des para- lytiques des crises d’urémie cérébrale. L'urée du sang, cependant, de même que le coefficient d’Ambard, méthode qui nous permet d'apprécier plus exactement les fonctions uréo- sécréloires du rein, n'ont pas élé éludiés, à notre connaissance, etc’est ce \ SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 587 que nous nous sommes proposé de faire sur 50 cas pris aux diverses phases de la maladie. Pour le dosage de l’urée, nous avons employé l'appareil d’Ambard et Hallion; nous avons précipité les albumines du sérum sanguin el du liquide céphalo-rachidien par la méthode de Moog. Les résultats obtenus se réparlissent comme il suit : K — 0,01 TOI TE D DD de EE fois K — 0,02 BE 61e Ke: 0 DR M LT Et larme G K — 0,03 ARR de Ed ON D Dee K — 0,04. 6 KR — 010: Dr K = 0,03. . 2 LE — 0,12. RE K = 0,06. . 33, | K —0,13. je Il résulte de nos recherches que le coefficient a été trouvé normal dans la proportion de 34 p. 100 (17 fois) ; si le cofficient a montré une hyperfonction du rein, ce qui est en concordance avec sa congestion habituelle : l’hyperfonction serait done dans la proportion de 42 p. 190. 12 fuis, le coefficient nous montre une rétention (de 0,08 à 0,15), donc dans la proportion de 24 p. 100. Chez un de nos malades examiné une demi-heure avant l’ictus le coefficient a été de 0,10; et chez un autre douze heures après licrus, le coefficient a été de 0,06. En ce qui concerne les deux phases de la maladie, nous constatons des coefficients plus grands chez les malades avancés et gàteux. Chez quatre de nos malades qui sont morts par des ictus (35-50 jours), après nos dosages le coefficient fut de 0,02, 0,04, 0,06, 0,09. En résumé, dans les périodes d'état, le coefficient d'Ambard nous montre une hyperfonction ou reste normal, tandis que dans les périodes avancées il nous montre en général une rétention plus ou moins prononcée. LA SÉRO-RÉACTION D'ABDERHALDEN DANS LA PELLAGRE, par A. OBREGIA et PITULESCO. Sur une série de plus de 50 cas de différentes psychopathies dans les- quelles nous avons appliqué la séroréaction d'Abderhalden avec des résultats que nous communiquerons plus tard, nous défalquons un groupe de 7 cas de pellagre, qui nous ont donné l’occasion de faire les constatations suivantes : Parmi les cas mentionnés, deux appartiennent à la pellagre commen- cante,ayant seulement des troubles cutanés et gastro-inlestinaux, tandis que les cinq autres étaient des formes avancées avec manifestations psychiques plus ou moins graves ‘confusionnelles ou mélancoliformes). 588 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Le procédé dont nous nous sommes servis est la dialyse, nous conformant en tout à la technique d’Abderhalden et Fauser.Les organes employés ont été récoltés sur un ancien pellagreux qui a succombé dans le service. L'un des deux sujets atteints de pellagre commençante élait encore, au moment de l'examen, porteur de manifestations cutänées et gastro- intestinales. La séro-réaction chez lui nous a donné des résultats posilifs avec le sympathique (solaire et cervical), faiblement positifs avec le corps thyroïde, et négatifs avec l'écorce cérébrale et Les glandes génitales. L'autre cas de peliagre incipiente n'était plus porteur des troubles manifestes du côté de la peau ou du tube digestif, et, guéri, attendait son exeat. La séro-réaction a été négative avec tous les organes cités. Les cinq cas suivants ont réagi comme suit : tous les cinq positive- ment et très fortement avec l'écorce cérébrale; faiblement avec le sympathique (4 cas Sur 5); tout aussi faiblement, mais plus rarement, avec le corps thyroïde (3 sur 5), et avec le foie et le cœur (2 sur 5). Avec les glandes génitales la réaction a été négative dans tous les cas. La première conclusion qui se dégagé de ces constatations, c’est que le seul tissu qui ait donné des résultats positifs dans les manifestations récentes ainsi que dans les anciennes de la pellagre, c’est le sympa- thique ; ce qui indiquerait que ce dernier organe est en disfonction, état qui, à son tour, pourrait expliquer la disfonction thyroïdienne, qui coexiste souvent. D'autre part, la réaction positive que l'écorce a donnée dans les cinq cas avancés iudiquerait une disfonction intensive de la corticalité. Quant aux réactions plus ou moins positives que les autres organes ont données, sans vouloir trop insister, on pourrait les attribuer au retentissement disfonctionnel sur l’économie en général. (Travail du laboratoire de l'hôpital militaire R. E. de Bucarest.) ORIGINES DU CLYCOGÈNE. ACIDES GRAS, GLYCÉRINE, ALCOOL ÉTHYLIQUE (suite), par N. PAULESCO. Nous avons recherché (1) si les composants des substances grasses — c'est-à-dire les acides gras et la glycérine — constituent des sources de glvcogène. Nous avons aussi étudie, à ce point de vue, l'alcool éthylique, qui, par ses propriélés, ressemble à la glycérine. (1) Voyez aussi Travaux du laboratoire, qui vont paraître chez Vigot, Paris. 389 06G'9 06r'S OLSS mat SÉANCE DU 20 NOVEMBRE so[osn JV Inn) TP AaNVOMO, (I SHXAVHD (07 HAO0d ANHIODUT 966 0 0 GY8°0 0 û “ant199419 OLL' 018"? 087°S eL'? 08 LI ua") AU) « oitsdoqne. | Y TE —© HION 4€ SYRNVH9 (01 HNAO4X ANHIONA TO ‘S39BIT “18 a ——— uol] -R49dor “onbiyrued 2pr9y “enbryrmped aprov | “enbr910 oproy | ‘anbr910 2ploY 9TuEnQ) PALETTE) NE > 2 SAHUHONT SHONVISANS sanol uor7e] -UOUTe9YT sam ol CLUIRTE ua AO HA SIT G OLE"G G98'S 0c6 9 7097 00G°G 0GS'S UT ET V O0L OLO'E 006 ET "15 INop uY XAVKINV Sdi0d (€ uo1(]) «€ « JUUATU,) XAVKINV ci SHONAIAHAX SOYFNAN S 4uuao a 590 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Nous avons expérimenté sur des chiens de taille moyenne. Après un jeûne de 7 à 17 jours, ces animaux ont subi l'ablation d'un lobe de foie, dont on a dosé le glycogène. Le lendemain et surtout le surlendemain ou noue trois Jours après. on leur a fait ingérer, — et cela pendant 2 à 7 jours, — une certaine quantité (50 à 1.085 grammes) des diverses substances que nous avons étudiées. Puis, les chiens sont lués par la section du bulbe et l'on prélève du foie, du cœur et des muscles, pour y doser le glycogène. Conclusions. — 1° Les acides gras (oléique et palmitique), ingérés, ne constituent pas des sources de glycogène; 2° La glycérine, ingérée, est une source importante de glycogène; 3° L'alcool. ingéré, ne produit pas de qghycogène. SIGNIFICATION DE L ALBUMINURIE, par N. PAULESCO. Des recherches expérimentales, sur lesquelles nous reviendrons en détail (4), et qui confirment et précisent les données cliniques, — il résulte que : 4° L'albuminurie reconnait comme causes : des agents physiques (vefroidissement, hyperthermie), des agents chimiques (empoisonne- ments exogènes et endogènes), des agents biotiques (maladies micro- biennes), les stases sanguines des reins (ligature de l'artère ou de la veine rénale, asystolie, thromboses veineuses), les stases urinaires (ligature des uretères, obstruction ou compression de ces conduits par un calcul ou par une tumeur (2); 2° Les albumines de l'urine ne proviennent pas du plasma sanguin des glomérules rénaux, parce qu’elles s’y trouvent dans d’autres propor- lions que dans le sang (prédominance de la globuline, absence de la substance fibrinogène) et parce qu'on y rencontre aussi des albumines autres que celles du sang; par exemple, l’albumine, ou plutôt la globu- line coagulable qui constitue les cylindres ; e 1) Voyez aussi : Travaux du laboratoire, volume qui va paraître, chez Vigot (Paris). (2) En clinique, l’albuminurie reconnait aussi pour causes cerlaines uéoplasies rénales (adénomes ou reins polykystiques) et certains troubles nerveux, surtout trophiques, survenus au cours des névroses (neuro-arthri- tisme ou herpélisme). SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 591 3° Les albumines de l'urine proviennent de l'épithélium sécréteur du rein qui renferme une proportion de globulines considérable par rapport à la sérine. C'est ce que l'on peut reconnaitre facilement dans les cas de néphrites intenses, où l'on voit se former des vésicules ou des boules dans le protaplasma cellulaire, pour tomber ensuite dans Île canalicule urinifère. Là, ces formations pathologiques se dissolvent dans l'urine ou bien se concrètent pour former les cylindres : 4 L'albuminurie se comporte comme le produit d'une sécrétion anor- inale du rein et peut être comparée à la sécrétion muqueuse du catarrhe des voies respiratoires, qui survient du reste dans les mêmes conditions étiologiques qu'elle. L'albuminurie est donc l'expression d'un calarrhe rénal, e’est-à-dire d'un état de congestion, avec troubles nutritifs des cellules glandu- laires et sécrétion anormale consécutive. LA MÉTHODE D'ABDERHALDEN CHEZ LES ANIMAUX EN ÉTAT DE TÉTANIE EXPÉRIMENTALE, par J. UREcCuia et À. Poprtra. Entre les diverses glandes à sécrétion interne existent des liens de parenté embryologique, d’analogies fonctionnelles, de ressemblance structurale etc., et une des tendances de la physiologie actuelle est de voir dans ces liens communs des preuves de leur solidarité synergique. L'étude systématique des relations physiologiques entre les diverses glandes, entreprise par les méthodes anatomo-pathologique, clinique où chimico-physique, a donné déjà bon nombre de résultats intéressants. Nous nous sommes demandé si la réaction d'Abderhalden pour les « Abwehrfermente », appliquée à l'étude des glandes à sécrétion interne, ne pourrait pas nous donner dés résultats qui pussent contribuer à éclaircir les rapports fonctionnels interglandulaires, et dans cette pre- mière nôle nous apportons les résultats obtenus chez des animaux (chiens) ayant subi l’extirpation de l'appareil thyro-parathyroïdien. La méthode employée par nous a été celle de la dyalyse. I. — Chien adulte de 18 kilogrammes : après l’extirpation complète de l'appareil thyroparathyroïdien, l'animal succombe avec des phénomènes de tétanie évidente le troisième jour après l'opération. Le sérum de cet animai nous a donné une réaction intense avec le pancréas (+), modérée avec la surrénale, le cerveau, et nulle avec le testicule, le rein et Le foie, 592 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST II. — Chienne adulte de 9 kilogrammes; sacrifiée six jours après l'opération en plein accès tétanique. Le sérum nous donna une réaction intense (+ +) avec le pancréas, et très faible avec la surrénale et le foie; réaction négative avec l'ovaire, la rate, l'écorce cerébrale et le rein. IT. — Chien adulte de 13 kilogrammes; sacrifié en plein accès de _ tétanie le quatrième jour après l'opération. - Le sérum nous donna une réaction positive (+) avec le pancréas et la rate, très faible avec le foie et la surrénale, et nulle avec le testicule, le cerveau, le rein et l'hypophyse (1). | IV. — Chienne adulte de 10 kilogrammes; sacrifiée le quatrième jour de l’opération. Le sérum nous donna une réaction positive (+ +) avec le pancréas et la rate, faible avec la surrénale et nulle avec le foie, le rein, l'ovaire et le cerveau. Tableau comparatif des réactions des quatre cas. Z Ë 3 2 a < A 2 Cl | al a £ ; a m Z > pc = = Z a = = < Le | ë = G “2 « © > 2 = | 4 A 2 Ex # E = $ ÉRPRURS si < cf = Fe © Al és 2 ‘ 5 E De ces quatre expériences, il résulle que le pancréas a toujours donné une réaction positive, intense; la surrénale a donné une réaction faible, mais conslante; la rate a donné trois fois une réaction posilive et une fois nulle: le foie a donné une réaction très faible trois fois et nulle une fois. L’écorce cérébrale nous donna une réaction positive dans un seul cas (avec du sang récolté immédiatement après la mort de l'animal): le rein, l'ovaire, le testicule nous ont donné toujours une réaction néga- live; l’hypophyse, que nous avons employée dans un seul cas, nous à donné une réaction négative. La chose qui frappe surtout dans ces expériences, c'est la réaction du pancréas, qui a été constante et la plus intense, et ce fait viendrait à l'appui de ceux qui plaident pour un anlagonisme entre le pancréas et: 1) Nous avons employé l’hypophyse dans ce cas seulement, car il nous a ‘allu dix chiens pour nous procurer la quantité néeessaire pour une réaction. acéh, dub à 25 Pois: à as dia * Dirgn Seb ue LA tr tiré à es SÉANCE DU 20 NOVEMBRE + 593 la thyroïde (Lorand, Eppinger, Falta et Rudinger, Falta et Bertelli, Dicini). En ce qui concerne la surrénale, ses rapports avec la thyroïde et la parathyroïde ont été déjà constatés par Parhon, Gulere, etc.). En ce qui concerne les autres glandes qui ont donné des réactions variables, des statistiques plus étendues sont encore à faire pour se faire une idée précise. Nous tenons à apporter nos vifs remerciements au D" P. Pitulesco, qui a mis à notre disposition son matériel de technique. (J’ravail du laboratoire de l'hôpital militaire. La Section mologique du médecin capitaine Pitulesco.) BiOLOG1E. Compres RENDES. — 1043. T. LXX\. 1 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 2 DÉCEMBREN9IS SOMMAIRE e AUcHÉ (B.) : Le lait des femmes transplantation de la cornée et tuberculeuses . . . . .. 5 + + +. + + 094 | l'évolution histologique des gref- Bonneron et Lacoste : Nouvelles Fons SM TE POP RS TES He . recherches expérimentales sur la Présidence de M. Bergonié, président. LE LAIT DES FEMMES TUBERCULEUSES, par B. AUCRÉ. Le passage des bacilles tuberculeux dans lelait des nourrices atteintes de luberculose pulmonaire a fait l’objet de recherches nombreuses depuis Escherich, qui semble avoir été le premier auteur à s'occuper de ce sujet. La méthode employée pour la recherche des bacilles a toujours été celle des inoculations au cobaye et au lapin. MM. Kurashige, Mayeyama et Yamada seuls, dans ces derniers temps, ont employé la méthode à la formaline dont s'est servi Kurashige pour la mise en évidence des bacilles dans le sang circulant. Les résultats obtenus par les auteurs sont des plus variables : La plupart, employant la méthode des inoculations au cobaye, n’ont jamais constaté la présence des bacilles tuberculeux dans le lait. De ce nombre sont MM. Fedé,de Bonis, Pasquale de Michele, Füster, Mathilde de Biehler, Czerny-Keller, Schlossmann. Les premiers, MM. Roger et Garnier, à l’aide de la même méthode, ont obtenu un résultat positif et démontré que le lait d'une phtysique peut se montrer virulent. A l’occasion d'une communication à la Société de Biologie (7 juillet 4907), sur «la recherche de la tuberculine dans le lait des femmes tuberculeuses », MM. Guillemet. Rappin, Fortineau et Patron disent incidemment qu'ils ont pu tuberculiser des animaux en leur inoculant SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 595 2 c.c. de lait cru de femmes tuberculeuses ne présentant aucune lésion appréciable de la mamelle. Après cette communication, M. Moussu (d’Alfort) fait connaître que, dans les mêmes conditions, il a tuberculisé environ un dixième des cobayes inoculés. Patron, en injectant 2 à3 c.c. de lait, dit avoir obtenu des résultats positifs 4 fois sur 11 inoculations, c'est-à-dire dans 36,36 p. 100 des cas. Enfin, par l'emploi de l'antiformine, MM. Kurashige, Mayeyama et _ Yamada ont constaté la présence des bacilles tuberculeux dans le lait des femmes tuberculeuses dans la proportion de 85 p. 400 des cas. Ils l'ont trouvé dans tous les cas de tuberculose au 2° et au 3° degré el dans la proportion de 76,6 p. 100 des nourrices à la période de prétuber- culose et au 1°" degré de la tuberculose. Depuis plusieurs années, nous avons étudié tous les cas, au nombre de 6, qui se sont présentés à nous. Chaque fois le lait a été recueilli aussi aseptiquement que possible. après lavage au savon et à l'alcool des seins et des mains, dans des récipients stérilisés. L’inoculation du lait a toujours été faite dans la cavité péritonéale des cobayes, sauf dans la dernière observation, où l'inoculation à été pratiquée dans le tissu cellulaire sous-cutané. Les seins des femmes observées n’ont jamais présenté des signes cliniques de tuberculose mammaire. Voici, très résumées. les observations de nos malades et le résultat de nos inocu- lations : Os, I. — Mu D..., vingt-six ans, allaite son enfant depuis un mois et demi. Tuberculose pulmonaire au 2° degré. Injection au cobaye de 10 c.c. de lait. Animal est sacrifié au bout de trois mois et dix jours : pas de lésions tuber- culeuses. Oss. II. — Mae C..., vingt ans, nourrit au sein depuis quatre mois. Tuber- culose pulmonaire au 2° degré. Inoculation intrapéritonéale de 10 c. c. de lait, _ Animal est sacrifié au bout de deux mois : pas de lésions tuberculeuses. Oss. III. — Mme M..,trente-deux ans, nourrit depuis huit mois. Tuberculose pulmonaire au 1° degré. Inoculation intrapéritonéale de 12 c.c. de lait. Animal est sacrifié au bout de deux mois et demi : pas de lésions tubercu- - leuses- Ogs. IV. — Mne S.., vingt-cinq ans, nourrit au sein depuis douze jours. . Tuberculose pulmonaire au 1°r degré. Injection intrapéritonéale de 6 c.c. de Jait. Animal est sacrifié au bout de quatre mois : pas de lésions tubercu- leuses. Os. V. — Mme M. vingt-trois ans, nourrit au sein depuis vingt jours. Tuberculose pulmonaire au 2° degré. Injection intrapéritonéale de 10 c.c. de - Jait. Animal sacrifié au bout de deux mois et vingt jours : pas de lésions tuberculeuses. O8s. VI. — Mu G.., nourrit depuis un mois. Tuberculose pulmonaire au 2e degré. Injection sous-cutanée de 10 c.c, de lait. L'animal vit depuis le “25 mai 1912, date de l'injection, Jusqu'au 15 mars 1913, date à laquelle il est sacrifié : pas de lésions tuherculeuses, 596 ; RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX En résumé, l'inoculation au cobaye du lait de 6 femmes, dont 4 sont atteintes de tuberculose au 2° degré et dont 2 présentent les symptômes du 1°’ degré, n’a jamais déterminé la production de lésions tuberculeuses. Bien que négatives, nous avons tenu à faire connaître ces quelques recherches. Elles montrent la discordance entre les résullats obtenus par les auteurs et montrent que la question reste ouverte et appelle de nouvelles recherches. NOUVELLES RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA TRANSPLANTATION DE LA CORNÉE ET L'ÉVOLUTION HISTOLOGIQUE DES GREFFONS, par BONNEFON et LACOSTE. Après avoir étudié les résultats donnés par l’autopiastie cornéenne (1), nous avons cherché à obtenir des greffes hétéroplastiques. En trans- plantant sur des pertes de substances creusées sur des cornées de lapin des fragments de cornée empruntés, soit au cobaye, soit à la poule, nous avons obtenu des résullats absolument comparables, au point de vue dela conservation de la transparence, aux résultats déjà mentionnés de kératoplastie autoplastique (lapin sur lapin), dont il est permis de constater après huit mois la parfaite transparence. Au point de vue histologique, il nous à été donné d'observer des différences importantes entre ces trois variétés de greffe. Tout d’abord, nous avons pu apporter une démonstration nouvelle et beaucoup plus précise d’un fait que l’autoplastie cornéenne nous avait déjà laissé entrevoir : la néerose précoce des cellules fixes du transplant et leur remplacement rapide par des cellules jeunes venues de l'hôte et qui régénèrent la cellule fixe normale. Des caractères anatomiques très nets différencient les cellules épithé- liales et conjonctives de la cornée du lapin de celles de la poule et du cobaye. Dans l'hétéroplastie lapin-cobaye, tout comme dans l’autoplastie, les cellules fixes du transplant meurent; les éléments régénérateurs qui pénètrent la greffe y reproduisent, à la place des cellules de cobayes mortes et déblayées, des cellules de lapin de type normal. Seul, l'épithélium du greffon persiste avec les caractères morpho- logiques de l’épithélium normal de cobaye. Au bout de six mois, le fragment de cornée de cobaye inclus dans la cornée du lapin ne peut ètre différencié de cette dernière que par son revêtement épithélial. L'évolution de l'hétéroplastie lapin-poule, dont nous vous présentons . aujourd'hui un échantillon vivant, est tout à fait différente. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, novembre 1912. PONT PNR UE VAS VRP © © 1 SÉANCE DU 2? DÉCEMBRE Le greffon perd rapidement son revêtement épithélial propre, auquel se substitue l’épithélium du lapin. Les cellules fixes dégénèrent lente- ment, mais ne sont remplacées par aucun élément venu de l'hôte. La greffe réduite à un squelette conjonctif, diminue lentement de volume et des paquets de fibrilles venues de la cornée de lapin la pénètrent par ses bords. Ces phénomènes sont entièrement comparables à ceux que Volgas a observés en greffant des fragments de cornée conservés au formol. Il s'agit, dans les deux cas, d'un processus d’inelusion d’un véritable corps étranger aseptique, progressivement résorbé, Mais cette résorption s'accompagne d’une régénération lente de la cornée transpa- rente du porte-greffe et le résultat macroscopique demeure, comme on peut en juger, des plus satisfaisants. Au point de vue pratique, il est permis de tirer quelques déductions intéressantes de ces observations. La kératoplastie n’a donné jusqu’à présent, dans le traitement des taies de la cornée, que des résultats médiocres ou nuls qui eontrastent singulièrement avec les résultats parfaits de la transplantation expéri- mentale. SM Nos expériences, qui mettent en lumière le rôle passif du greffon et le rôle actif du porte-greffe, qui demeure dans tous les cas le véritable agent de la régénération transparente, tendent à démontrer que la greffe en tissu cicatriciel est, par définition, vouée à l'insuccès, puisque les éléments de régénération qui remanieront le greffon seront eux-mêmes dérivés d’un tissu pathologique. Au point de vue biologique, l'hypothèse de la survie du greffon au sein de l'organisme porte-greffe ne résiste pas au contrôle de l'analyse microscopique. 598 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY EX SEANCE DU 8 DÉCEMBRE 1913 "+. SOMMAIRE BraoquiN-LAcOusE (A.) : Sur un ca- LieNHARt (R.): Présence en Lor- . ractère différentiel entre Bacillus raine d'Orcheslia bottæ Milne Edw. 106. mesentericus niger et Bacillus lactis Mercier (L.) : Recherches sur la FO LA RS RER DEC RE AT OT EN 191 | spermatogenèse chez Panorpa ger- Cozzin (R.) : Les relations des à MANGA Lt TEEN RS De 108 corps de Nissl et des neurofibrilles Sartory (A.) : Localisation de là dans la cellule nerveuse . . .. . .. 103 | muscarine dans Amanila muscaria Durour (M.\ : Sur le centrage des L. (Fausse Orange) : + 2%. 14 410 verres de lunettes (Première note). 104 Présidence de M. Meyer. SUR UN CARACTÈRE DIFFÉRENTIEL ENTRE Bacillus mesentericus niger ET Bacillus lactis niger, par A. BROQUIN-LACOMRE. En 1896, lorsque Biel (4) isola un Bacille, de la pomme de terre, pro- duisant un pigment noir, cet auteur émit l'hypothèse que la production bactérienne d’une semblable matière colorante n’avait pas été décrite. Or, Gorini (2) rappela qu’en 1894 il avait découvert une Bactérie qu'il avait appelée : Bacillus laclis niger, en raison de son origine et de la coloration des cultures sur pomme de terre et agar. : Ce dernier savant se dispensa toutefois de décrire la Bactérie nouvelle et la rapprocha du Bacillus lactis albus de Lüffer landis qu'il rapprocha le Bacille noir de Biel du Bacillus mesentericus de Flugge. (1) Biel. Sn einen schwarze Pigmentbildenden Kartoffelbacillus. Cen- tralbl. für Bakt, 2. Abt. Band XI, 1896, p. 137. (2) G. Gorini. jrs die schwarze Pigmentbildenden Bakterien. Centralbl.. für Bakt., t. XX, 1896, p. 94. | ( = (102) SÉANCE DU $ DÉCEMBRE 594 Les auteurs modernes ne sont pas catégoriques sur la différenee à établir entre facillus mesentericus niger et Bacillus lactis niger. C'est ainsi que pour Macé (1) le dernier ne se distinguerait du premier que par l'absence des plis dans les colonies et même, pour Miquel et Gam- bier (2) leur identité serait possible. « Ces dernières assertions nous ont donc amené à rechercher s’il n'exis- tait pas entre ces deux Bacilles chromogènes d’autres caractères distinc- üfs que le plissement des colonies qui ne se produit d’ pause qu’assez tard dans ces dernières. Nous avons expérimenté avec des Bacilles provenant des collections de Kral, Courmont, Beyerinck et fait des cultures sur milieu synthétique de Lasseur (3). Le liquide nutritif à été réparti à la dose de 10 c.c. dans des ballons à fond plat de 60 à 79 c.c., puis ensemencé avec des frag- ments de voile provenant de cultures âgées de cinq à six jours et placé à l’étuve à 37 degrés C. Toutes les cultures ayant été faites dans les mèmes conditions, nous avons toujours obtenu les mêmes différences de coloration indiquées ci-après : Ée COLORATIONS DU VOILE COLORATIONS DU LIQUIDE Bacillus mesentericus niger. . . Blanche, ‘ Bleu par réflexion Ardoisée, et violet par transparence, re Noire. puis noir. Bacillus lactis niger.. .:... .. Blanche. Incolore. Eu outre, sur ces cultures en milieu synthétique, comme celles obte- nues par Biel, le voile est plissé par Bacillus mesentericus niger tandis qu'il est lisse pour le Bacille de Gorini. Nous tenons cependant à faire remarquer, en ce qui concerne ce dernier caractère, que nous ne lui attribuons qu'une valeur relative, car nous avons pu observer sur un assez grand nombre de cultures de Bacillus ineseñtericus niger et surtout de Bacillus mesentericus vulgaius, que le plissement du voile est variable suivant des causes très diverses. En résumé, si les deux microbes étudiés présentent un grand nombre de caractères semblables que nous nous réservons de faire connaître plus tard, ainsi que les nouveaux caractères différentiels que nous pour- rions observer, nous croyons d'ores et déjà pouvoir formuler les conclu- sions suivantes : i° Le plissage du voile n'est pas le seul caractère différentiel entre Bacillus mesentericus niger et Bacillus lactis niger. La coloration du voile ) Macé. Traité pratique de Bactériologie. 5° édition, Baïllière, Paris, p. 445. ) Miquel et Gambier. Traité de Bactériologie. Masson, Paris, p. 709. ) Lasseur. Contribution à l’étude de B. chlororaphis Guignard et Sauva- geau. Thèse de doctorat ès sciences, Nancy, 1911, p. 56. (1) (2 3 600" RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY No (103) et de la culture en milieu synthétique les différencient avec beaucoup plus de netteté et de certitude. | 20 Bacillus mesentericus niger n'est donc pas dent à NbE lactis niger. LES RELATIONS DES CORPS DE NISSL ET DES NEUROFIBRILLES DANS LA CELLULE NERVILUSE, par R. CoLLix. Les récentes recherches de Marinesco sur la structure colloïdale des cellules nerveuses ont ramené l'attention des histologistes sur la struc- ture fine de ces éléments. Il semble démontré aujourd’hui qu'il n'existe pas de corpuscules de Nissi préformés aux formes géométriques tels qu'on les observe d'habitude sur les neurones fixés et colorés. En effet, l'examen des cellules vivantes pratiqué à l’ultramicroscope montre que leur cytoplasma contient un nombre considérable de granu- lations de couleur, de volume, de densité variable avec l’âge et l'espèce de l'animal, granulations que certains réactifs peuvent précipiter sous les veux de l'observateur en provoquant en même temps la mort de la cellule. Toutefois, les résultats de l’expérimentation convenablement. variée permettent de se demander si la précipitation des granulations colloïdales, sous forme de corpuscules de Nissl, constitue tout simple- ment un phénomène artificiel, créé de toutes pièces par les réactifs, ou bien s'il ne préexiste pas un certain arrangement invisible à la lumière directe et à l'éclairage latéral que les réactifs précipitants mettent en évidence. Marinesco est enclin à admettre cette dernière manière de voir. Je pense à mon tour que la même conclusion se dégage. si l’on précise convenablement les rapports de la substance chromato- phile et de la charpente neurofibrillaire sur des pièces fixées et colorées successivement par la méthode à l'argent réduit et par le bleu de Nissl. Dans les travaux de Donaggio, Cajal, Van Gehuchten et les miens, on trouve la mention que l'image obtenue par la méthode de Nissl n’est pas le négatif de l'image obtenue par les méthodes neurofibrillaires, ainsi que le pensait Bethe, mais que « dans chaque bloc de substance chroma- tophile se trouve incorporée une partie du réseau protoplasmatique et principalement les trabécules unissantes des neurofibrilles » (1). Néan- moins, les auteurs précités n’ont pas précisé suffisamment les rapports de ces deux formations. Pour apporter une nouvelle contribution à l'étude de cette question, j'ai examiné diverses variétés de neurones et voici les résultats auxquels je suis arrivé. (4) Van Gehuchten. Le Eu CE né Aer ED COUR 7 a) di sé e dne 9 is ré (104) = SÉANCE DU 8 DÉCENBRE 601 Parmi les cellules funiculaires de la moelle épinière chez le Chat nouveau-né ou ägé de quelques jours, il n’est pas rare de rencontrer des neurones triangulaires ou fusiformes où dominentles neurofibrilles primaires longues. Ces neurofibrilles sont d'habitude groupées en un faisceau puissant qui traverse l'élément d’un dendrite à l’autre en reje- tant le noyau sur le côté. On ne trouve pas de corps de Nissl sur les faisceaux en question, mais seulement dans les points de la cellule où la charpente neurofibrillaire forme un réseau de fines travées de-second ordre. On peut faire la même observation sur ces cellules des cordons, plus compliquées, où il existe plusieurs fascicules de neurofibrilles pri- maires qui convergent vers le noyau. Ici encore les corps de Nissi ne sont observables que dans les points où il existe un réseau indubitable formé par les neurofibrilles secondaires. Enfin, au niveau du cône de bifurcation, il existe toujours, dans l’espace angulaire limité latéralement par deux faisceaux convergents de neurofibrilles longues, de fines anastomoses qui les relient transversalement ou obliquement. Ce sont des neurofibrilles secondaires qui sont englobées dans la masse du cône de bifurcation. On peut multiplier de pareilles observations et conclure que les faisceaux épais de neurofibrilles primaires restent toujours indépendants des corps de Nissl et que ceux-ci peuvent être considérés comme annexés à la charpente réticulaire constituée par les seules neurofibrilles secondaires dont leur substance incruste et épaissit les travées. Ces faits permettent de penser que si la substance chromatophile n'est pas préformée sous la forme de corps de Nissl proprement dits, les granulations colloïdales dont la précipitation donne naissance à ces derniers sont disposées de préférence dans les points de la cellule où l'on trouve un fin réseau neurofibrillaire, en dehors des trajets recti- lignes ou flexueux constitués par les faisceaux de neurofibrilles longues primaires. (Travail du laboratoire d'histologie de la Faculté de Médecine de Nancy.) SUR LE CENTRAGE DES VERRES DE LUNETTES (Première note), par M. Durour. Quand les oculistes déterminent des verres correcteurs à la clinique, ils cherchent d'ordinaire à remplir certaines conditions : le patient regardant droit devant lui, le verre qu’on essaie pour un œil est placé dans un plan de front, de facon à être traversé normalement en son . centre par les rayons lumineux utiles. Si le porteur ne place pas ses verres dans ces conditions correctes, il n’en tire pas tout le profil qu il pourrait en tirer : la chose est facile à comprendre. Les théories ordinaires de l'optique, que pratiquement nous pouvons appliquer en première approximation, supposent que les rayons lumineux passent au voisinage immédiat du centre des surfaces réfrin- sentes qui composent le système centré : si cette première condition : n'est pas satisfaite, des aberrations interviennent. La théorie suppose ercore que les rayons lumineux sont sensiblement normaux aux sur- faces réfringentes et dirigés suivant l’axe de la lentille. Si un verre est placé obliquement sur le rayon visuel, les images présentent de l’astigmatisme. ï Ce qui précède s'applique aux verres correcteurs agissant pour chaque œil pris isolément. Mais, si les deux yeux doivent concourir à la pro- duction de la vision binoculaire, il y a encore autre chose à signaler. Quand devant un œil on déplace un verre de lunettes convergent ou divergent, la direction dans laquelle où voit un objet déterminé dépend de la position du centre du verre devant l’œil. L'effet du décentrement des verres dans les lunettes est employé couramment pour corriger certains strabismes. Pour cette raison encore, il importe que le verre correcteur soit-bien centré devant l'œil. Or il n’est pas besoin d’être oculiste pour remarquer autour de soi, dans la rue ou ailleurs, combien les verres correcteurs sont souvent piacés de facon bizarre devant les yeux de ceux qui les portent : ils sont rarement dans un plan de front, leur écartement ne correspond pas à l’écartement des yeux, la même monture de lunettes ou de pince- nez semblant appliquée indistinctement aux enfants et aux vieillards, un verre se trouvant plus haut que l’autre, etc... Nous sommes donc amenés à nous demander comment il se fait que les défauts des images qu'eniraine la position incorrecte des verres ne gênent pas beaucoup les porteurs. Nos yeux sont assez lolérants pour lécartement des verres : il est facile d'en faire l'expérience en prenant une monture d'essai à écar- tement variable. Pour mon compte, je supporte, avec mes verres correcteurs de — 4,5 dioptries, tous les écarts que comporte ma lunette d'essai, écarts variant de 5 centimètres à 7 centimètres. Si, au liéu de faire rapidement l'expérience avec des luneites d'essai, je la prolonge avec des pince-nez pour lesquels l'écartement des verres diffère notablement de l'écart-ment de mes yeux, je perçois au bout d'un certain lemps assez variable, une heure ou deux par exemple, une gène qui peut aller jusqu'au mal de tête. Il est certain que la manière dont l’espace visuel est rempli par les images des objets qu’on regarde doit varier avec l'écartement des verres, mais dans la pratique on ne remarque là rien de frappant. (106) - SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 603 Si je place mes verres correcteurs de manière à ce que leurs centres ne soient pas à la même hauteur, je vois tout d’abord deux images, puis, en déplaçant un peu la têle, j'arrive à les fusionner et je m'habitue à cette position des verres, tout comme certains sujets ayant un peu de diplopie arrivent à fusionner des images par une posilion convenable de la tête. Notre organisme présente donc des ressources physiologiques qui lui permettent de s'adapter à des circonstances s’écartant de la normale. C'est cette adaptation une fois faite qui nous rend parfois si chers des sutils défectueux : je connais, par exemple, des astigmates intelligents qui préfèrent porler des verres sphériques inclinés sur la ligne du regard par une monture de pince-nez défectueuse, plutôt que des verres sphéro-cylindriques leur donnant pourtant une meilleure acuité - visuelle. Il faut bien remarquer que l’on ne fait pas toujours grande attention à la qualité des images rétiniennes perçues: bien souvent, il aous suffit pour nous conduire dans la vie d’avoir des indications assez grossières, tout comme nous lisons sans difficulté un journal dont - l'impression est défectueuse. Mais dans les cas où il est nécessaire d'avoir de bonnes images rétiniennes, il faut absolument apporter beaucoup de soin au choix des montures; je me propose de lexposer dans une prochaine note. PRÉSENCE EN- LORRAINE D'Ürchestia botiæ Miixe EDw., par R. LIENHART. Au mois de juin de cette année, en recherchant des Insectes à la mare salée de l'usine de Sainte-Valdrée, près de Laneuveville devant Nancy, - j'ai été surpris de trouver le long du principal canal de décharge de lusine un Amphipode sauteur très abondant. Par ses allures il rappelle les Talitres, vulgairement nommés Puces de mer, que l'on trouve si nombreux sur tout le liltoral dans les débris d’Algues et de Zostères rejetés sur la plage à chaque marée. Bien que, à Sainte-Valdrée, ces Amphipodes soient très nombreux, il est cependant assez difficile de s’en saisir. Ils sont très agiles et le sol qu'ils habitent, formé de scories, offre de faciles retrailes. Cet Amphi- _ phode n'était autre qu'Orchestia bottæ (4) H. Milne Edw., espèce rare partout et jusqu'ici inconnue en Lorraine. En effet, elle n’a élé signalée en France qu’à Chinon au bord de la Viénne sous des pierres, à Nantes (1) Je suis heureux de remercier ici M. Chevreux qui a bien voulu vérifier _ma détermination. 60% | RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY dans un puits, à Epinay-sur-Seine au bord d’un lac et à Cambrai en 1906, par M. l’abbé Godon, au bord du canal de Saint-Quentin. Constatons que cette espèce bien que terrestre a toujours été trouvée dans le voisi- nage de l’eau; elle aime en effet les sols frais el présentant des anfrac- tuosités. Mon but n'est pas de donner ici une description morphologique détaillée de cette espèce, ni d'exposer ses mœurs que je n’ai pu encore étudier qu'imparfaitement, je réserve ces études pour un autre travail. Je me propose seulement de rechercher depuis quand et comment cette espèce s’est élablie à Sainte-Valdrée. Depuis 1908, je chasse des Insectes en cet endroit et jamais jusqu'au mois de juin dernier, je n'ai vu d’Orchesties. Leur venue en ce lieu doit être très récente, autrement je ne puis m'expliquer que ces amphipodes, aujourd’hui si nombreux, aient pu jusqu'ici échapper à ma vue. Orchestia bottæ est évidemment une forme marine, une espèce voisine abonde sous les pierres du littoral, très euryhaline elle a facilement pu gagner l'intérieur des terres. Il est probable quelle se trouve un peu partout sur le continent, mais localisée en certains points. J’ai trouvé à Sainte-Valdrée une de ces stalions, et les circonstances m'y aidant, je pense avoir saisi le mécanisme spécial de la dissémination de cette espèce. Quelques mètres à peine séparent la mare Sainte-Valdrée du canal de la Marne au Rhin; il était vraisemblable de penser que c'était par cette voie, le long des berges par exemple qu'Orchestia bottæ avait pu venir. De consciencieuses recherches m'ont démontré qu'on ne trouve pas actuellement cet Amphipode le long du canal, la partie émergée des berges est d’ailleurs peu considérable. Mais il y a peu d'années, le canal de la Marne au Rhin fut mis à sec sur un très long parcours. Celte mise à sec dura quelques semaines; à ce moment les berges du canal entiè- rement mises à découvert, mais cependant encore très humides et pleines d’anfractuosilés devenaient pour Orchestia bottæ un passage très possible; la mare Sainte-Valdrée toute proche, offrait à cette espèce un lieu propice et une colonie n'a pas tardé à s'y établir. Puis les eaux rendues au canal, la communication fut coupée et la colonie de Sainte- Valdrée est désormais isolée jusqu’au jour ou une nouvelle baisse des eaux du canal permettra aux Orchesties d’aller fonder plus loin une nouvelle colonie. Manquant de preuves, je ne puis accorder à ce procédé de dissémi- nalion d'une espèce que la valeur d’une hypothèse ; je la crois cepen- dant acceptable, et de plus, les circonstances dans lesquelles l'abbé Godon a trouvé Orchestia “bottæ à Cambrai viennent sérieusement lappuyer. « J'ai trouvé, dit l'abbé Godon, Orchestia bottæ à Cambrai, au canal de Saint-Quentin, entre l'écluse de Cantimpré et l'écluse de Froville, (108) SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 605 surtout près du pont Marquoin. Avant le doublement des écluses, le chômage de la navigation avait lieu presque annuellement : lors de la baisse des eaux, on pouvait capturer en abondance cet Amphipode sur la vase du bord. Ma dernière récolte a été faite le 16 juin 1906 (1). » Les rives du canal de Saint-Quentin, tout comme (je le suppose du moins) celles du canal de la Marne au Rhin, ne furent donc que des stations temporaires, détruites dès que les eaux sont revenues à leur niveau normal. Etant donné ces faits, je crois qu’il m'est permis de hasarder l’hypo- thèse suivante : Orchestia botlæ, espèce venue des bords de la mer et très euryhaline, emploie pour se répandre dans l’intérieur des terres les chemins vaseux laissés sur les berges des cours d’eau lors des baisses de niveau naturelles ou provoquées par l'Homme. (Travail du laboratoire de zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy.) RECHERCHES SUR LA SPERMATOGENÈSE CHEZ Panorpa germanica L., par L. MERCIER. L'anatomie des testicules des Panorpes nous est connue depuis les recherches de Dufour et de Lüw; mais nous ne savons presque rien, à ma connaissance tout au moins, de l’évolution de ces organes. Aussi, je me propose d'établir dans cette note préliminaire les principales étapes de la spermatogenèse chez Panorpa germanica L., l'une des quatre espèces de Panorpes (2) que l’on peut capturer dans les environs immédiats de Nancy. Les testicules de P. germanica adulte sont situés vers le tiers posté- rieur de l'abdomen ; ils forment deux masses ellipsoïdales bien séparées et enveloppées chacune d’une tunique de couleur brun rougeätre. L'extrémité antérieure de chaque testicule se prolonge en une petite pointe presque subuliforme ; l'extrémité postérieure se continue par un canal déférent. Des coupes transversales de testicule montrent que cet organe est typiquement (3) constitué par trois loges oblongues, cylindroïdes, bien (1) Abbé J. Godon. Les Crustacés Amphipodes des eaux douces «le la région du nord de la France, page 17. Lefebvre, éditeur, Cambrai, 1912. (2) Ces quatre espèces sont : P. germanica L., P. communis L., P. cognata Raus., P. alpina Ras. (3) Je dis typiquement constitué par trois loges, car il peut y avoir des exceptions à cette règle. C’est ainsi que chez une larve de P. germanica à la phase de repos, j'ai constaté l'existence de quatre loges dans l'un des testicules. CO6 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY- (109) - séparées les unes des autres, mais réunies sous une enveloppe com- mune. La structure de chacune de ces loges, étudiée sur des coupes longitudinales de testicules prélevés sur des imagos âgés de quatre, vingt-quatre et quarante-huit heures, peut être schématisée de la facon suivante : la pointe subulée antérieure renferme des spermatogonies à différents stades de développement: ensuite vient une seconde région dans laquelle se trouvent des spermatocytes de premier ordre, des spermatocytes de second ordre, des spermatides. Une troisième région, de beaucoup la plus étendue, puisqu'elle occupe à elle seule près des deux tiers de la longueur de la loge, renferme des spermatides en voie d'évolution et des spermatozoïdes qui, par leur aspect, paraissent être au terme de leur développement. Les cellules sexuelles de tout ordre sont disposées dans la loge en petits paquets qui occupent les alvéoles d'un réseau constitué par des travées cytoplasmiques parsemées de noyaux; ce sont ces alvéoles avec leur contenu que les auteurs ont appelées ampoules testiculaires ou spermatocystesou cystes; les cellules sexuelles contenues dans chacune d’elles sont sensiblement à un même stade d'évolution. . Le réseau formé par les travées cytoplasmiques constituant les parois des cystes se raccorde intimement par des dilatations triangulaires avec les cellules formant la couche interne de la paroi de la loge, et cela à tel point qu'il est difficile de dire si les noyaux que l’on observe souvent dans les dilatations triangulaires appartiennent à la paroi particulière des cystes ou à la paroi de la loge. Mais, tandis que dans les zones des spermatogonies, des spermatocyies et des spermatides, les parois des cystes sont formées d'une mince couche cytoplasmique renfermant des noyaux de petite taille, dans la zone des spermatozoïdes mûrs, au contraire, ces parois ont acquis une grande épaisseur. Elles sont consti- tuées par une couche épaisse de cytoplasme et celle-ci, dans la région en rapport avec les têtes des spermatozoïdes, forme une grosse saillie dans laquelle se trouve un énorme noyau. Cette évolution des cellules de la paroi des cystes confirme bien ce que l’on suppose de son rôle dans la nutrition des cellules de la lignée sexuelle (voir Henneguy, Les Insectes, Paris, 1904) ; c’est äans la région où les spermatozoïdes sont déjà bien constilués, alors que leur noyau contenant une chromatine très con- densée n'est plus capable de présider à leur nutrition, que ces cellules acquièrent leur maximum de développement. On sait que chez les Insectes, l'évolution des testicules peut être pré- coce ou tardive, que chez certains, les produits sexuels arrivent à matu- rité pendant la fin du stade nymphal, tandis que chez d’autres les processus de la spermatogenèse ne s’achèvent que chez l'adulte. Or, on vient de voir que les testicules d'un imago de P. germanica, vieux seulement de quatre heures, renferment des spermatozoïdes ; on peut Le SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 607 donc en conclure que l'évolution spermatogénitique doit se manifester déjà à un stade larvaire. Les recherches de Brauer nous ont appris que de l'œuf des Panorpes sort une larve qui acquiert son complet développement en trente jours. À ce moment, la larve entre dans une période de repos qui dure de deux à trois semaines. Au bout de ce temps, la larve devient une nymphe; la phase nymphale dure également de deux à trois semaines (1). Chez des larves âgées de dix-sept jours, c’est-à-dire se trouvant à la période de croissance, les testicules se présentent déjà avec leur struc- ture caractéristique; mais les loges ne renferment que des cellules germinatives, des spermatogonies et des spermatocytes en voie d’accroissement. C’est seulement chez des larves parvenues à la période . de repos et àägées de quarante-deux à quarante-trois jours que j'ai constaté une évolution spermatogénilique complète, jusque et y compris l'existence de spermatozoïdes. En résumé, on voit que chez P. germanica les testicules sont en pleine activité fonctionnelle chez des larves âgées de quarante-deux à quarante-trois jours et que celle-ci se poursuit chez l'adulte un certain temps après la métamorphose. (Travail du laboratoire de zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy. LOCALISATION DE LA MUSCARINE DANS Amanita muscaria L. (FAUSSE ORONGE, par À. SARTORY. Depuis quelques années nous poursuivons l'étude des poisons con- tenus dans Amanita muscaria L. Une ample récolte en 1912 et 1913 nous a permis de déterminer la quantité de muscarine contenue dans les _ divers éléments de la fausse oronge. Voici nos résultats pour 400 grammes de produits : Échantillons des Vosges et de Meurthe-et-Moselle. | 1° Cuticule. . PA 0 gr. 054 202Chapeaux ef lamelles. : . :=:2,. 0,026. p. 100 SOBPIE TURN EM ET EMA traces 4° Bulbe. 0,029 p. 100 Nos recherches physiologiques sur les animaux (cobayes et lapins) confirment d’ailleurs nos recherches chimiques. Le suc exprimé de la cuticule et du bulbe est de beaucoup Île plus (1) Ceci étant dit pour la première génération. 608 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (141) toxique. Le suc du chapeau est assez toxique. Le suc du pied n’occa- Sionne aucun trouble chez ces animaux (injections sous-cutanées). Cecr a, d’ailleurs, été mis en évidence déjà par plusieurs auteurs, par diverses autres méthodes. Ci-joint un tableau indiquant la quantité de muscarine contenue dans divers échantillons provenant de diverses régions de la France. Nous pouvons constater par ce tableau l’inégale teneur en muscarine de ces divers échantillons. Dans une prochaine communication, nous aborderons les poisons de l’'Amanila muscaria. (Travail du laboratoire de pharmacie chimique de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Nancy.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L, MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. ÉCHANTILLONS : __ [DOSE DE MUSCARINE DÉPARTEMENTS ET VILLES ANNÉES| pour 100 grammes complets. de champignon. || Amanita muscaria.| Vosges : Remiremont . . . . . .| 1913 0 gr. 023 || Amanita muscaria.|Gard : près Nimes. . . . . . . .| 1912 0 gr. 010 !| Amanila muscaria.|Gard : Genolhac. . . . An 0 gr. 008 Amanita muscaria.|Seine-et-Oise : Bois, près Versailles.| 1912 0 gr. 027 Amanila muscaria.|Forèêt de Haye : près Nancy . . .| 4913 0 gr. 023 Amanila muscaria.|Forêt de Marly. . . . | 1913 0 gr. 023 Amanita muscaria.|Forêt des Gonards : prè s Versailles. | 1913 0 gr. 025 {| Amanila muscaria.| Vosges : Remiremont. . . . . . .| 1943 0 gr, 024 | Amanita muscaria.|Gard : Saint-Gilles. . . . . . . .| 1913 0 gr. 013 Amanita muscaria.|Charente : Angoulême. . . . . .| 1913 0 gr, 012 Amanita muscaria.|Suisse : près Meiringen . . . . .| 1913 0 gr. 027 | Amanita muscaria.|Jura : prés Saint-Claude. . . . .| 1913 0 gr. 024 Amanila muscaria.|Côte-d'Or : près Dijon. . . . . .| 1913 0 gr. 016 3 J PTT Ver ne Nr UN es in dE rh D | dé de EL ie er CUS APER M DT DE NS DEN EE DES DAV TRE injections, parfois des jours après elles. Celte glucosurie trouv erail sa cause dans une augmentation de la perméabilité rénale pour le sucre. accompagnée de modifications du sang (minime et brève hyperglycémie. suivie d’un retour à la normale et très souvent d'hypoglycémié). A Fiühlich et L. Pollak (1913) disent que la pilocarpine: traversant le foie de grenouille en circulation artificielle ne lui fait pee sécréter Le sucre. RES Roues J'ai pu démontrer que la pilocarpine injectée à la grenouille prov oue de la glucosurie. à Les animaux employés ont eu le rectum lié un peu au- desgus. de: son abouchement cloacal, pour obtenir des urines pures. Huit jours avant ù l'intervention, ils avaient reçu un peu de glucose dans l estomac; pour. augmenter leur glycogène. Régulièrement lavés tous les. matins, da récolte des urines témoins est praliquée par sondage, toutes les:quatre, heures, à partir de 8 heures du matin. Les procédés employés pour, la caractérisation du glycose ont élé ceux décrits dans Ma note du 8 novembre 1913 (p. 339). Exp. [. — 5 grenouilles (59, 5%, 47, 56,47 grammes), préparées comme il à a élé dit, reçoivent dans les sacs dorsaux, immédiatement après .le. dennier (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. LVF, p. 111,191; 1904: 6a2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sondage destiné à recueillir l'urine témoin, 1 c.c. d’une solution de chlor- hydrate de pilocarpine (1) à 2 gr. 5 p. 100 de sérum physiologique (6,5 de NaCI p. 1000). Les animaux sont alors lavés. On les sonde ensuite régulière- ment toutes les quatre heures. On récolte 14 c.c. 9 d'urine dans les vingt- quatre heures. Les trois épreuves (réaction furfurolique, épreuve de Worm-Müller, forma- tion de phénylglucosazone) sont absolument négatives. Four les urines témoins (19 c.c.), les trois épreuves étaient absolument négatives. Remarques. — Une seule fois, sur dix expériences semblables, j'ai obtenu une légère réduction à l'épreuve de Worm-Mäüller. Dans deux expériences, j'ai vu une des grenouilles présenter des convulsions (2) passagères après injeclion de cette dose de 2 centigr. 1/2 de chlor- hydrate de pilocarpine dans les sacs dorsaux. Exr. I. -— 5 grenouilles (54, 67, 59, 61, 54 grammes) sont, immédiatement après le dernier sondage destiné à Gel l'urine témoin, préparées pour recevoir dans la veine abdominale, en injection vers Je rois le chlorhydrate de pilocarpine. A cet effet, on incise, à droite par rapport à l'opérateur (3), la peau et la paroi musculaire abdominale sur une longueur de 2 centimètres et à 4 millimètres de la ligne médiane. L'animal est fixé sur la planchette par des liens enserrant les bras et les genoux. On pince alors la paroi muscu- laire et la veine à l’aide d'une pince à forcipressure, peu serrée, un peu au-dessus de la partie inférieure de l'incision, et l’on retourne la paroi. On place immédiatement deux lisatures, l’une, qu'on serre, au-dessous de la pince, l'autre, qu'on ne serre pas, trois quarts de centimètre au-dessus. On injecte alors le poison, et l’on fait serrer la deuxième ligature en même temps qu'on retire l'aiguille. Chaque animal recoit ainsi 3/10 de c.c. d'une solution en sérum physiolo- gique à 6,5 NaC], de chlorhydrate de pilocarpine, telle que ces trois dixièmes - correspondent à 0 gr. 0175 d’alcaloïde. Les parois abdominales sont ensuite fermées par deux sutures (musculaire et cutanée). Deux heures après l’opé- ration, les animaux sont sondés et leur urine recueillie. On les lave ensuite dans leur récipient, et les urines récoltées toutes les quatre heures (sauf la dernière récolte) s'élèvent en vingt-quatre heures à 14 c.c. Les trois épreuves (réaction furfurolique, épreuve de Worm-Müller, formation de phénylglucosazone) sont toutes positives. Pour les urines témoins (20 c.c. 5) les trois épreuves étaient absolument négatives. Remarques. — Pour la réaction furfurolique, j'ai employé 1 c.c. d'urine. Dans l'épreuve de Worm-Müller, la réduction de la solution (4) Chlorhydrate de pilocarpine d’Adrian. (2) Je reviendrai ultérieurement sur ce point. (3) L'incision pour la ligature du rectum avait été faite de l’autre côté de la ligne médiane. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 693 cuivrique, bien qu'aboutissant à un beau dépôt d’oxydule bien rouge, n’a jamais été tolale (10 expériences), contrairement à ce qui se produit avec les urines d'animaux rendus glucosuriques par l’adrénaline. Aucun des animaux n'a présenté de convulsions. Exe. II. — Dans une série d'expériences faites comparativement à l'expé- rience II, mais dans lesquelles les animaux ne recevaient par a veine abdomi- nale en injection vers le foie-que du sérum physiologique à 6,5 NaCI p. 1000 (1/2 c.c.), il ne s’est jamais produit de glucosurie. Conclusion. — La pilocarpine à dose convenable provoque chez la gre- nouil'e de la glucosurie. Celte glucosurie est de brève durée. Pour l'obtenir, il faut injecter l'alcaloïide directement dans le foie. En injection dans les sacs dorsaux, des doses beaucoup plus élevées ne provoquent, en général, pas trace de glucosurie. J'étudie cette glucosurie après suppression des surrénales et après diverses sections nerveuses. LES MODIFICATIONS DU SANG DES VEINES SURRÉNALES APRÈS L'INJECTION INTRAVEINEUSE DE CERTAINS EXTRAITS HYPOPHYSAIRES, par RENE PoRrak. Pour évaluer la valeur fonctionnelle des glandes surrénales dans les infections et dans les intoxications, les expérimentateurs ont recherché l’action cardiovasculaire des extraits de ces glandes. Plus récemment, une autre méthode a été utilisée; elle consiste à mesurer le pouvoir hypertenseur du sang des veines surrénales. Le professeur Gley, dans un remarquable rapport au Congrès de Londres (1), a insisté sur les avantages de cette dernière méthode qui précise, confirme et complète les résultats fournis par la méthode des extraits glandulaires, En poursuivant nos recherches sur les critères physiologiques de l’activité fonctionnelle des glandes surrénales, nous avons été amené à étudier les modifications du sang des surrénales dans les intoxications. Nous ne retiendrons dans cette note que l’aclion des poisons cardio- vasculaires. Tscheboksaroff (2) le premier a étudié l’action de la toxine diphtérique (4) XVIII tE international Congres of medicine, London, 1913. (2) Tscheboksaroff. Beiträge zur Trage über den Einfluss des Dihpterieloxins auf die sekvetorische Funktion der Nebennieren. Berliner klinische Wochen- schrift, n° 23, 1911. 694 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sur le rang de la veine surrénale ; il observe dans les dix à quinze premières heures de la toxi-infection une augmentation de l’adrénaline dans le sang efférent des glandes surrénales. Dans les héures qui suivent, la quantité d’adrénaline reste encore supérieure à la normale, puis elle diminue progressivement. : a — Cannon (1), confirmé par Dale, montre que l'injection de: nicotine ae mente la sécrétion d'adrénaline (2). Nos recherches personnelles portent sur les substances hypotensives extraites de l'hypophyse : ces substances signalées pour la première fois par Howell ont fait ici même l'objet de plusieurs notes (Henri Claude, tené Porak, Daniel Routier). Le choix de ces substances est justifié par leur très grande action cardio-dépressive. Nos expériences ont été faites sur deux chiens et sur trois lapins. Pour recueillir le sang de la veine surrénale, nous avons isolé entre deux ligatures le segment surrénal de la première veine lombaire chez le chien, et le stgment surrénal de la veine rénale chez le lapin. Chez un lapin, nous avons dû isoler un segment de la veine cave par suite de la disposition anatoinique de l’abouchement des veines sur- rénales. Une longue canule courbe en verre est introduite dans le segment de veine ainsi isolé. De cette facon, on recueille le sang et on peut étudier : 1° L’écoulement de la veine surrénale ; 2° Le pouvoir hypertenseur du sang des veines surrénales. Nos résultats sont les suivants : EL. — Action des produits hypotenseurs de l'hypophyse sur l'écoulement de la veine surrénale. Dès la première minute qui suit l'injeclion des substances hypophy- saires, et quelquefois une ou deux minutes après cette injection, l'écoulement des veines surrénales augmente. Chez un de nos chiens, il s'écoule XIT gouttes de sang par le segment surrénal de la pre- mière veine lombaire avant l'injection des substances hypophysaires et, deux minules après l'injection, il s'écoule XL VIII gouttes. Chezun de nos lapins, avant l'injection du même produit, on recueille (1) Journal of pharm. and exp. ther., UK, p. 379; 1912. (2) E. Gley et Alf. Quinquaud, dans une « Contribution à l'étude des inter- relations humorales », montrent que les extraits de pancréas, de foie, de thyroïde, de testicule et de rein « peuvent faire augmenter la quantité d’adré- naline qui passe dans le sang veineux surrénal » (Académie royale de Bel-_ qiue, Bulletin de la classe des sciences. Extrait des n°s 9-10; 1913). Les extraits employés par. E. Gley et Alf. Quinquaud sont hypotenseurs et peuvent être rapprochés des poisons cardio-vasculaires étudiés dans cette note. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 695 VEVIT gouttes dans une minute, et après cette injection on recueille XITT gouttes. II. — Action des produits hypotenseurs de l'hypophyse sur le pouvoir hypotenseur du sang des veines surrénales. En prenant le même volume du sang surrénal, c'est-à-dire abstrac- tion faite de la rapidité d'écoulement, le pouvoir hypertenseur du sang surrénal est toujours légèrement augmenté après l'injection des substances hypotensives de l’hypophyse. Les tracés que nous présentons montrent dans deux cas un pouvoir hypertenseur du sang des veines surrénales très augmenté à la suite des précédentes injections. > Nous n'avons pas retrouvé les mêmes modifications du sang des veines surrénales dans l’intoxication chloroformique ; dans trois expé- riences, en effet, après l’inhalation massive du chloroforme, détermi- nant en quelques minutes la mort de l'animal, nous avons vu d'emblée : 1° l'écoulement du sang des veines surrénales diminuer ; 2 le pouvoir hypertenseur de ce sang fléchir. Peut-être retrouverait-on les modifica- tions du sang des veines surrénales que nous venons de décrire après l'injection de certains extraits hypophysaires, en réalisant une intoxi- cation lente et progressive par le chloroforme, mais on sait que chez ‘les animaux de laboratoire, chez le lapin en particulier, les accidents chloroformiques rapides sont difficiles à éviter. Nous poursuivons ces recherches sur l’intoxication chloroformique, et, actuellement, rap- prochant nos expériences de celles de Tcheboksaroff, de Cannon et d'E. Gley et Alf. Quinquaud, nous concluons que l'injection de certains poisons cardio-vasculaires augmente l’excrétion de l’adrénaline. D’UN RAPPORT ENTRE LA TENSION ARTÉRIELLE ET LA QUANTITÉ DES PLAQUETTES DU SANG CHEZ L'HOMME, . par L. Le Souro et PH. PAGNIEz. Ayant été amenés par des recherches antérieures (1) à nous occuper du rôle hypotenseur des extraits des plaquettes, nous avons accessoi- rement cherché s’il existait chez l'homme une relation quelconque entre la teneur du sang en plaquettes et le niveau de la pression artérielle. La déterminalion de la lension artérielle a été faite avec l'appareil de Pachon et, tout en inscrivant les tensions maxima et minima, nous avons surtout tenu compte de cette dernière, qui, on le sait, est fournie avec (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 14 juin et 26 juillet 1913. 696 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE une grande précision par l'oscillomètre. La teneur du sang en plaquettes a été déterminée par la méthode de M. Aynaud, qui paraît à l'heure actuelle le procédé donnant le moins d'erreur à ce sujet (4). Nous avons choisi trente sujets atteints d'affections diverses, mais en éliminant tous les malades présentant une infection aiguë, telle que fièvre typhoïde, érysipèle, pneumonie, ete. Ces sujets ont été choisis en raison de l’état de leur tension artérielle et de telle sorte que nous ayons dix individus présentant une tension artérielle minima normale, dix de l'hypertension, dix de lhypotension. Les résultals ont été les suivants : Chez les sujets ayant une tension artérielle minima de 8,5 à 10, le nombre moyen des plaqueites est de 314.000. Chez les sujets ayant une tension arterielle minima de 14 à 15, le” nombre moyen des plaquettes est de 236.000. Chez les sujets ayant une tension artérielle minima de 6 à 8, lenombre moyen des plaquettes est de 420.000. Par conséquent, entre le chiffre des plaquettes des hypertendus et celui des hypotendus, il y a une différence qui se rapproche du simple au double. Il n'existe aucun rapport de même ordre pour les leucocrto ou pour les globules rouges. En effet, pour chacune des trois catégories ci-dessus, les moyennes sont respectivement de 6.655, 6.680, 8.620 pour les leuco- eytes ; et 3.710.704, 3.739.500, 3.951.000 pour les hématies. La tension minima la plus élevée que nous ayons enregistrée est de 15 ; chez ce malade, on constatait 149.000 plaquettes. La tension la plus basse était de 6 ; chez ce malade, on comptait 598.000 plaquettes. IL nous paraît peu vraisemblable que le rapport que nous avons observé soit une simple coïncidence. Néanmoins, d’autres observations seront nécessaires pour l'établir définitivement ; nous nous proposons de revenir sur la question, ayant simplement voulu aujourd’hui l'indiquer. (Travail de la consultation de médecine de l'hôpital Broussais.) DE L'EMPLOI DES ANESTHÉSIQUES POUR LA PURIFICATION DES VACCINS, par L. Camus. Les soins donnés aux cultures de vaccin ont pour but d'assurer aux récoltes deux qualités également précieuses, une activité spécifique (4) Aynaud. Etude clinique et expérimentale sur les variations numériques des globulins. Archives des Maladies du cœur, des vaisseaux et du sang, 1911, VI, p. 358. = SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 697 suffisante en même lemps qu'une pureté irréprochable. La première de ces qualités est plus facile à obtenir que la seconde; du moins a-t-on rencontré pendant longtemps plus de vaccins actifs et impurs que de vaccins actifs et purs. Malgré les progrès et les améliorations des techniques de culture, malgré la sélection des semences, la pulpe vaccinale fraîchement récoltée se montre toujours plus ou moins riche en germes adventices et l'on ne peut avoir de vaccin entièrement dépourvu de microbes que si les récoltes ont été secondairement soumises à des opérations métho- diques de purification. Les procédés de purification sont tous basés sur la différence de résistance du virus vaccinal et des germes adventices, aux actions antiseptiques. Le vaccin, sensible aux mêmes agents de destruction que les microbes qui se trouvent à ses côtés dans la pulpe, se distingue de ceux-ci par une résistance seulement un peu plus grande ; aussi, faut-il exercer une surveillance attentive pour limiter l’action des antiseptiques à la simple disparition de l'activité micro- bienne. Une pulpe bien purifiée ne cultive plus sur les milieux ordi- naires usités en bactériologie, et donne, cependant, de belles pustules chez les sujets sensibles au vaccin. Les antiseptiques les meilleurs sont évidemment ceux dont l’action ne se manifeste pas trop rapidement et ceux que l’on peut éliminer le plus complètement, quand la purification est obtenue. La glycérine, depuis longtemps en usage dans les instituts de vaccine, fait disparaître lentement les germes adventices à la température du laboratoire et ne rend le vaccin complètement inactif qu'après un temps beaucoup plus long. Pour suspendre l'action de la glycérine, pour l'empêcher de compromettre le virus, quand la pulpe est convenable- ment purifiée, il suflit de conserver les préparations à une basse tempé- rature. On peut abréger la durée de la purification en élevant la tempé- rature, mais la résistance ultérieure du vaccin est alors en danger. A la suite de l'emploi de la glycérine, on a essayé de réaliser la puri- fication du vaccin avec de nombreux antiseptiques. Parmiles meilleures de ces substances se trouvent incontestablement les corps volatils; c’est à ce titre que les anesthésiques, qui peuvent n’exercer qu'une action temporaire, devaient être pris en considération. On ne sera pas surpris de constater ici, comme on l’a fait en chirurgie pour les opérations de courte durée, que ce sont les anesthésiques les plus volatils qui sont aussi les moins dangereux. Le chlyroforme, si employé en physiologie pour prolonger les diges- tions aseptiques, s’est montré un agent très actif dans la purification du vaccin; malheureusement, son élimination complète est un peu difficile et souvent la virulence de l'agent vaccinal se montre, consécutivement au traitement, fortement diminuée. L'éther, plus volatil que le chloroforme, après avoir fait ses preuves 698 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en bactériologie pour la stérilisation des cultures microbiennes, s'est montré supérieur au chloroforme pour la purification des pulpes vaccinales; son élimination semble plus facile, et la conservatien du virus semble aussi être moins influencée par la manipulation. Le chlorure d’éthyle, d'après ses propriétés physico-chimiqueset'ses qualités comme anesthésique, devait se montrer au moins égal à l’éther, comme agent de stérilisation. J'ai en effet reconnu, dans un très grand nombre d'expériences, que la pulpe et les cultures microbiennes sont tout aussi bien stérilisées par le chlorure d’éthyle que par l'éther, et que l'élimination de ce corps se fait plus DRE Et el plus complè- tement encore que celle de l’éther. J'indiquerai ailleurs comment on peut facilement, en prenant quelques précautions, employer le chlorure d'éthyle sans que les pertes soient très appréciables : je voudrais aujourd'hui préciser un peu une technique que je crois très recommandable pour la préparation des semences pures. Les souillures de la pulpe lui étant surtout apportées par la partie superficielle de la peau, j'ai pensé qu’il fallait de préférence faire porter l'action antiseptique sur la surface culanée, et j'ai cherché à réaliser l'asepsie parfaite de la peau avant de procéder à la récolte de la pulpe. L'opération est parliculièrement facile avec le lapin; voici comment je procède : quand la culture est suffisamment développée, l'animal ‘est sacrifié. La’ surface à récolter est rasée et lavée soigneusement ‘dans le : but d'éliminer les croûtes et les poils qui pourraient exister, puis, après séchage, on découpe la partie cutanée qui porte les pustules et on l'immerge dans l'éther ou dans le chlorure d'éthyle. Un séjour dans ces liquides de vingt-quatre heures à la température de + 16 degrés à + 18 degrés est suffisant pour obtenir une purification à pen près complète (1). La préparation au sortir de l’éther ou du chlorure d’éthyle est lavée à plusieurs reprises à l'eau salée physiologique stérilisée ou au liquide de Locke stérilisé. Quand l’anesthésique se trouve complè- tement éliminé, on étale la peau sur une plaque de liège stérilisée et l’on procède à la récolte de la pulpe. La pulpe peut être broyée aussitôt récoltée, comme une pulpe ordi- naire, et elle est immédiatement utilisable comme semence pure et active. Si la récolte ne doit être employée qu'après un long délai, sa conservalion sera parfaitement assurée en la mettant au frigorifique après l'avoir congelée. Ainsi, pour la préparation du vaccin pur, je crois préférable :d’ agir de ab sur la peau et de la purifier avant de procéder à la récolte (1) La peau recouverte d’une éruption vaccinale supporte très bien un contact prolongé de plus de dix jours, voire même d’un mois, dans ces liquides, sans que l’activité du virus vaccinal disparaisse. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 699 de la pulpe. L'agent vaccinal est moins exposé aux altérations, l’action de l'autiseptique est mieux localisée, et son élimination est aussi plus aisée. - En résumé, d’une facon générale, dans toutes les opérations bactério- logiques où une stérilisation ménagée est nécessaire, et en particulier dans la préparation des vaccins, l'emploi des anesthésiques peut être recommandé.Parmi ces substances, le choix doit porter sur celles qui sont les moins solubles dans l’eau et dont le point d’ébullition est le plus bas; les combinaisons qu'elles contractent avec les éléments des tissus sont moins stables et leur élimination au moment opportun est plus facile et plus complète. ORIGINE PNEUMONIQUE INFLAMMATOIRE DES LÉSIONS NODULAIRES DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE, par Louis RÉNON et E. GÉRAUDEL. Dans la doctrine classique, l'anatomie pathologique macroscopique de la tuberculose pulmonaire décrit Les lésions suivantes : 4° Des lésions nodulaires, granulations et tubercules ; 2° Des lésions en nappe, infiltration ; 3° Des lésions d'inflammation banale, pneumonie et broncho- pneumonie. Cet ensemble macroscopique s'est constitué progressivement, par étapes successives, grâce à la substitution du critère étiologique aucritère anatomo-pathologique. La démonstration, expérimentale avec Villemin, bactériologique avec Koch, de la parenté étroite de toutes ces lésions, résultant toutes de l'infection du poumon par le bacille tuberculeux, a établi irréfutablement l'unité fondamentale de tous ces processus. Au point de vue microscopique, Les lésions sont actuellement groupées en deux elasses : les lésions folliculaires, le follicule étant constitué par une ou plusieurs cellules géantes entourées d’une double zone de cellules épithélioïdes et de cellules Iymphoïdes, et les lésions non folliculaires, inflammatoires. , Cette docirine ne nous paraît pas exacte. Dans l’histologie du tuber- cule, elle attribue au follicule une valeur structurale qu’il ne possède pas. Toutes les lésions de la tuberculose pulmonaire relèvent d’un seul et même processus : l'inflammation pulmonaire. Dans le poumon, le bacille de Koch réalise purement et simplement des pneumonies avec toutes leurs variélés. Le fait est hors d2 conteste pour les lésions dites inflammatoires (Poncet), non folliculaires (Landouzy, Léon Bernard, Gougerot) ° / 700 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour les lésions en nappe, lésions d'infiltration, la question est presque jugée. Dans quelques traités classiques récents, la pneumonie caséeuse reste encore, comme au Lemps de Charcot, de Grancher, de Thaon, de Hanot, formée de l’agglomération de lésions folliculaires, d’où les noms de tubercules géants, de tubercules massifs donnés aux foyers de pneumonie. Mais pour Tripier (1) et ses élèves, pour Letulle et Nattan- Larrier (2), dont la description récente est nette et précise, ces lésions bacillaires sont des foyers de pneumonie. Les lésions nodulaires, granulations et tubercules, s'expliquent de la même manière. La granulation, le tubercule, le nodule sont des figures macroscopiques ; ce ne sont pas des réalités histologiques. Ces lésions nodulaires sont uniquement des lésions de pneumonie, empruntant leur apparence spéciale à leur minime étendue et à leur disposition en foyer. C'est grâce aux techniques modernes d'histologie que cette conception purement inflammatoire du nodule tuberculeux s'impose aux anatomo- pathologistes. L'emploi de réactifs électifs très délicats mettant en relief l’armature élastique, alvéolaire et vasculaire, du poumon, permet de lire avec facilité les lésions nodulaires, forcément indéchiffrables avec les anciens procédés. En utilisant l’orcéine ou la fuchsiline de Weigert, qui donne des images très nettes, il est aisé, sur des préparations de poumon farci de granulalions ou de tubercules, de voir que granulations et tubercules ne sont pas constitués par des agglomérats plus ou moins complexes de follicules tuberculeux. Granulations et tubercules sont des foyers plus ou moins volumineux de pneumonie bacillaire. Le follicule n'y apparaît que comme un élément contingent, ni suffisant, ni néces- saire ; ni suffisant, puisque l'inclusion expérimentale dans le tissu pulmonaire de grains de lycopode, de spicules d’éponge, de brins de fil ou de catgut en détermine la production; ni nécessaire, puisque pareilles formations peuvent manquer dans les tubercules bacillaires. Letulle, étudiant les tubercules crus de Laënnec, n'hésite pas à décrire ces tubercules comme des foyers minimes de pneumonie caséeuse, ce qui nous paraît tout à fait exact. Les granulations grises, les tubercules fibreux, minéralisés ou non, décrits sous le nom de tubercules de guérison, sont de même des foyers circonscrits de pneumonie fibreuse. Sous ce nom, d’ailleurs, il faut comprendre, comme nous le démontrerons ultérieurement, soit la sclérose d'emblée, causée par une infection peu virulente et chronique, soit la sclérose cicatricielle, consécutive à un raptus inflammatoire décapant l’épithélium et l’endothélium et suivi (1) 'Tripier. Traité d'anatomie pathologique générale. Paris, 1904, p. 527 et suivantes. (2) Letulle et Nattan-Larrier. Précis d'anatomie pathologique, Paris, 1942, t. H, p. 780. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 701 d'une symphyse du chorion sous-jacent comblant la cavité vasculaire ou alvéolaire. L'aspect différent de loutes les lésions bacillaires présentant, ici, des nappes infiltrées, là, des foyers plus ou moins limités de pneumonie, dépend-il des divers modes de pénétration du bacille dans le poumon, par la voie canaliculaire ou par la voie sanguine? Il est impossible de le dire avec certilude. En enlevant au follicule l'importance capitale qu'on lui accordait dans l'édification des lésions bacillaires, on rend à l’ensemble de ces lésions, qui, toutes, sont fonction de pneumonie, leur unité anatomique. On fait ainsi tomber la barrière élevée sans raison entre les lésions bacillaires folliculaires et les lésions non folliculaires. La bacillose pulmonaire apparaît donc comme formée de pneumonies, à foyers plus ou moins étendus, et surtout de pneumonies à modalités variées, avec tous les intermédiaires, depuis la pneumonie suraiguë, nécrosante et thrombosante, jusqu'à la pneumonie chronique sclérosante. L'ensemble des images anatomiques trouvées sur un poumon tuberculeux correspond à l’ensemble des poussées pneumoniques successives dont se compose l’histoire clinique de toute tuberculose pulmonaire. Sur ces lésions de pneumonie viennent ou non s'ajouter cà et là les formations folliculaires ; mais, ce qui demeure l'élément essentiel de la lésion, c’est la pneumonie. Ainsi envisagée, notre conception de la tuberculose pulmonaire diffère de celle de Grancher. Cet auteur faisait du tubercule l'élément structural des lésions. Pour lui, le tubereule était une néoplasie fibro- caséeuse, caséeuse et destructive dans sa partie centrale, fibreuse et cicatricielle à sa périphérie. Selon la prédominance du processus, ceutral ou périphérique, la lésion s'aggravait ou guérissait. Nous ne pensons pas qu'il en soit ainsi. Telle pneumonie tuberculeuse, ressortissant au type suraigu, se caséifie d'emblée et demeure caséeuse, qu’elle se limite à un foyer (tubercule cru, ou s'étende aux alvéoles et vaisseaux voisins du point d'infection initial (pneumonie caséeuse). Telle autre pneumonie, ressortissant au type chronique, est et demeure scléreuse d'emblée, soit qu’elle reste limitée au foyer minimum qu'est la granulation ou le tubercule fibreux, soit qu’elle s'étende progressivement à des régions plus importantes (sclérose pulmonaire tuberculeuse). Dès sa formation, le foyer preumonique est soit cicatriciel ou fibreux, guéri en naissant pour ainsi dire, soit nécrosant, caséeux, sans tendance originelle à la guérison. Pour chaque poussée, la lésion bacillaire est, dès son début, aiguë ou chronique. L'évolution de tout cas donné de tuberculose pulmonaire est en réalité la somme d'une série de poussées pneumoniques de modalités variées que traduisent anatomiquement ces foyers pneumoniques variés. Diagnostic, pronostic et traitement ne peuvent donc s'adresser à 702 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'ensemble de la maladie ; c'est pour chaque poussée qu'il convient de faire un diagnostic, un pronostic et un traitement. (Travail du laboratoire du D Renons. à l'hôpital Necher. re SUR LA CORTICALE SURRÉNALE DES TÉLÉOSTÉENS (Première note), par P. MuLon. Chez les poissons téléostéens, à l'heure actuelle, les auteurs consi- dèrent comme homologues de la substance corlicale des surrénales de mammifères : 1° les organes de Stannius (Pettil); 2° un ensemble de corps épithéliaux dit « système interrénal antérieur », logé dans le rein céphalique ou le long de la partie antérieure des veines cardinales postérieures (Giacomini). Se Or, ces deux catégories d'organes n’ont pas la même origine embryon- naire (Giacomini). Ils n'ont pas non plus la même architecture ni la même constitution cytologique, et, dans son dernier mémoire, Giaco- mini n'est pas loin de réserver aux seuls corps interrénaux antérieurs l'homologie avec la corticale surrénale des autres vertébrés. Entre la manière de voir de Giacomini etles expériences si concluantes de Pettit, il y a une opposition que l'étude cytologique fine des organes en question peut seule lever. J'ai donc appliqué aux corps de Stannius et aux corps de Giacomini (corps interrénaux antérieurs) les méthodes qui m'ont servi à analyser la corticale surrénale des vertébrés. [are Organes à l’état frais. — 1° Corps de Stannius (examinés chez 6 an- guilles *, 2 brochets mäle et femelle, 2 truites, 1 tanche) se montrent translucides, incolores ou blanc mat, parfois lég'rement rosés chez les anguilles laissées plusieurs heures hors de l'eau. Ils ne sont pas colorés dans la gamme du jaune ou du noir, c’est-à-dire qu'à l'œil nu its nesont: pas pigmentés, même chez des poissons relativement âgés (anguille de 1 kilog. 250 et brochet de 2 kilog. 500) ; 2° Corpuscules interrénaux antérieurs, de Giacomini. Sur les sections du rein céphalique se détachent comme un point gris clair sur le tissu lymphoïde brun sombre, qui les environne, où bien comme de petits points blancs sur le pourtour de la veine cardinale. ji Dans les 22 cas examinés, ils ne se sont jamais montrés pigmentés à l'œil nu. : Dissocialions à l'élat frais. — Ni dans les corps de Stannius, ni dans les corps de Giacomini, je n'ai pu trouver de corps biréfringents en croix Ou en cristaux. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 703 Recherche de la cholestérine par la réaction de Liebermann. — Un corps de Stannius de 2%"5 de diamètre (anguille de 1 kilog. 250) est des- séché, puis écrasé dans 1 c.c. de chloroforme, où il reste plusieurs heures; V gouttes d’anhydride acétique et I goutte d'acide sulfurique .sont ajoutées à l'extrait chloroformique fillré. Aucune coloration verte n apparait. La mème réaction pratiquée sur un corpuscule de Giacomini de même volume, isolé du tissu lymphoïde du rein céphalique d’un brochet de 2 kilogrammes, ne donne pas de résultat positif. La même réaction pratiquée avec une parcelle beaucoup plus petite de corps surrénal de salamandre, donne une coloration verte très nette : elle suffit donc à mettre en valeur de très minimes quantités d’éther de cholestérine. Organes fixés. — Nous ne nous occuperons ici que des corps interrénaux antérieurs de Giacomini. a) Recherche de la graisse. — Fixation au liquide de Bouin, coupes par con- gélation. Chez l’anguille et chez le brochet, on peut, en examinant de nom- breuses coupes, trouver quelques cellules contenant de rares enclaves grasses colorables par le Scorlach. Ces enclaves sont isotropes, colorables en rouge violet par le Nilblau, en bistre foncé par OSO‘ et sont indélébiles après l’action de ce réactif. Elles sont laquables en totalité par Phématoxyline après chro- mage. Elles ne présentent, en somme, pas les caractères des enclaves de cho- lestérine. de la corticale surrénaile des mammifères, oiseaux, reptiles ou batraciens, Ce qui coïncide avec le résultat négatif de la réaction de Lieber- mann. Elles peuvent être parfois assez nombreuses dans une cellule pour que celle-ci ait l'aspect de « spongiocyte » (brochet). Les cellules à graisse, toujours très rares, sont parfois cantonnées dans un territoire du corpusenle à l'exclusion des autres. Dans le vaisseau voisin d'uue cellule à graisse, on peut trouver des gouttes grasses identiques à celles intra-ellulaires (anguille). Les corps interrénaux antérieurs de Giacomiui ne renferment donc que très peu d’enclaves lipoïdes ; celles-ci ne sont pas des enclaves cholestériques. b) Recherche du pigment. — Pièces fixées au formol, coupées par congélation ou à la paraffine, examinées sans coloration : on ne trouve jamais une enclave pigmentée. 1) Étude du lipoïide mitochondrial : 15e Pièces fixées deux jours au Bouin; coupées par He lraitées par OSO: à 2 p. 106, à 55 degrés pendant quinze minutes. 4) Anguille. — Les cellules apparaissent remplies plus ou moins de grains osmophiles dont la taille varie de 0,30 v à 1,5 u. Les plus petits de ces grains sont des mitochondries. On peut suivre leur évolution. Selon les individus et selon les cellules, on constate : 1° un gonflement de certaines de ces milochondries, qui ainsi deviennent des plastes, puis les rares gouttes grasses signalées plus haut : 2° un tassement et une augmentation de l’osmophilie de ces mitochondries qui amènent leur quasi-confluence, en même temps que le cytoplasma devient 704 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lui aussi diffusément osmophile. La cellule ainsi transformée est générale- ment étirée au lieu de globuleuse. 6) Brochet. ar des grains osmophiles beau- coup plus irréguliers et en général plus volumineux que chez l’anguille. Chez l'animal le plus âgé des deux examinés, la coalescence des USE gros grains osmophiles est visible dans certaines EU , qui arrivent alors à ressembler : absolument à certaines cellules de la corticale du cobaye. Ces grains osmo- philes que le Bouin a fixés de telle sorte qu'ils sont parfaitement visibles sur les coupes par congélation, ne se retrouvent plus sur la même pièce incluse dans la paraffine. Mais leur disparition n’a pas laissé d’alvéole vide dans la cellule : l’action des solvants des graisses n'arrive qu’à les déformer, sans les dissvudre. Leur substance reste dans la cellule, mais à perdu sa disposition en sphérules. 2° Pièces fixées au formol bichromate et traitées selon la technique de Regaud pour les mitochondries. Les résultats sont superposables à ceux fournis par la méthode précédente. On constate avec plus de facilité qu’il ya rarement coalescence vraie des mito- chondries : le plus souvent (anguille), les mitochondries semblent se dissoudre dans le plasma cellulaire, de sorte que l'élément devient sidérophile en entier. Ainsi, certaines cellules des corps interrénaux antérieurs arrivent à ôtre complètement imprégnées par le lipoïde mitochondrial. Ces cellules, effilées, polygonales à contours excavés, ont l'air d’être comprimées par les éléments voisins. On en trouve de TE petites, réduites à un noyau entouré de très peu de cytoplasma sidérophile. Avec de légères variantes, elles subissent la même évolution que les cellules osmophiles ou sidé- rophiles de la corticale des mammifères et, comme elles, disparaissent de la glande. En résumé, le corps interrénal antérieur des téléostéens (étudié chez anguilla vulgaris, esox lucius, finca vulgaris, lrutta) apparaît dénué de pigment et de lipoide cholestérique libre dans les cellules. Sous ces deux points de vue, il diffère profondément de la corticale surrénale des autres vertébrés (1). Mais on rencontre dans le corps interrénal antérieur le troisième mode d'évolution des mitochondries que j'ai décrit dans la corticale des mam- mifères. Le corps interrénal antérieur peut donc être homologué à la corticale surrénale des mammifères en tant qu'il élabore comme elle un (4) I me semble probable, d'après ce que j'ai pu observer, que le rôle pigmentogène de la surrénale des sauropsidés et des mammifères cs joué chez les téléostéens par l’abondant tissu Iymphoïde rénal. Quant à l'absence de cholestérine, elle est d'autant plus à remarquer que le sang de l’anguille est, de tous les sangs analysés, celui qui contient le plus de cholestérine (Mayer et Schæffer). SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 705 complexe phosphatide-albumine, lequel passe ensuite vraisemblable- ment dans les vaisseaux. Il n'y a pas de différence cytologique «essen- tielle entre le corps interrénal antérieur des téléostéens et la partie profonde de la cortieale du mouton (surrénale maigre). SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS CHROMOGÈNES D'UN Penicilliuin, par M. Martin et P. DÉRIBÉRÉ-DESGARDES. Nous avons rencontré un Penicillium présentant les caractères morphologiques du ?. glaucum ordinaire, mais s’en distinguant nette- . ment par la propriété de former un mycélium jaune, qui laisse diffuser dans le milieu de culture un pigment coloré en jaune. H se distingue du P.rubrum et du P. purpurogenum, décrits par Stoll (1), par la forme des spores; il diffère également du P. africanum de Doebelt (2) par Îles caraclères chimiques du pigment. Notre Penicillium se cultive facilement sur tous les milieux courants employés en microbiologie; le pigment se trouve localisé en certains points du mycélium, comme le montre l'observation microscopique, et se produit toujours, quel que soit le milieu de culture employé; les nilieux solidifiés par la gélatine se prêtent néanmoins plus facilement que les autres milieux solides à l'élaboration du pigment. Nous n'avons pas pu constater de changement dans la couleur du pigment eneultivant la moisissure sur un milieu peptoné, exempt de sucre, ainsi que l'ont observé MM. Sartory et Bainier (3) dans leur étude d'un Penicillium à pigment jaune, dont notre Penicillium diffère d’ailleurs par d'autres caractères. Pour extraire le pigment, l’une des méthodes les plus simples con- siste à épuiser par l’éther le mycélium obtenu par culture sur liquide de Raulin. La solution éthérée est agitée avec de l’eau ammoniacale, qui dissout le pigment avec une coloration rouge; la solution ammo- niacale, partiellement concentrée au bain-marie, est acidifiée et épuisée à nouveau par l'éther. L’évaporation de l’éther laisse comme résidu une poudre rouge brique soluble en jaune dans l'alcool, l’éther, l’éther acétique, le chloroforme, le sulfure de carbone, insoluble dans les autres solvants usuels et dans l'eau. Dans les alcalis, on obtient une solution rouge-cerise, notamment . dans l’ammoniaque. La combinaison ammoniacale ne peut être con- 1) ©. Stoll. Dissertation, Wurzburg, 1904. 2) Doebelt. Dissertation, Halle, 4909. 3) Sartory et Bainier. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1944, t. IF, 22 BiouOGIE. Comptes RENDUS. -— 1913. T. LXXV. 4S 706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE centrée, même dans le vide, sans perdre son ammoniaque, restituant finalement le pigment jaune primitif. Nous avons mis à profit cette instabilité de la combinaison ammo- niacale pour obteuir le pigment à l’état cristallisé; il se dépose soit sous la forme de lamelles rectangulaires jaunes, soit, dans d’autres con- ditions, sous la forme d’aiguilles jaunes groupées en gerbes rappelant la forme cristalline de la tyrosine. Examiné au spectroscope en solulion éthérée, le pigmentjaune donne une bande d'absorption qui embrasse tout le violet. Le pigment résiste à l’eau oxygénée et aux acides, même à l'acide sulfureux. Il est décoloré par le chlore et les hypochlorites. Il est pré- cipité par l’acétate de plomb, ainsi que par le sulfate de cuivre, qui donne une coloration lie de vin. L’aldéhyde formique fait virer au jaune la combinaison ammoniacale. (Travail du Laboratoire de M. A. Fernbach à l'Institut Pasteur.) NOTE SUR UNE DES CONDITIONS DIFFÉSENTES DE FORMATION DES BRUITS ET DES SONS, par A. GILBERT, R.-A. GUTMANN et A. TzANER Dans une précédente note, nous avons étudié par synthèse des sons et des bruits, et nous sommes arrivés à cette conclusion qu'ils diffèrent entre eux non pas par leur complexité, comme il est classique de le dire, mais par leur nature. En particulier, les bruits purs ne comportent pas, comme les sons, des tonalités différentes. Dissemblables par leur essence, les bruits et les sons doivent avoir des conditions diverses de production. Nous voulons appeler l'attention aujourd'hui sur un point particulier de ces conditions, relatif à ce qui se passe lorsqu'on per- cute des cavités pleines d'air. Wintrich s’attacha à l'étude des tonalités différentes qu'il observait en percutant au-dessus d’éprouvettes de même calibre, mais dont on restreignait la colonne d'air vibrante en remplissant l'éprouvetle d'une quantité plus ou moins grande d'eau : les notes, bien précises, observées dans ces diverses conditions, étaient d'autant plus hautes que la colonne d'air était plus petite et l’ouverture plus large. Il assimilait à ces expériences, el d’autres le suivirent dans cette voie, les phénomènes observés par la percussion de cavernes pulmonaires, fermées aussi bien qu’ouvertes, retrouvant en clinique les diverses tonalités produites expérimentalement. Ce n'est pas le lieu ici de discuter les faits cliniques : nous étudierons simplement le côté acoustique de la question : est-il légitime d’assimiler ce qui se passe dans la percussion do Here be Ro Ne nn EE SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 707 de cavités fermées avec ce qu’on observe dans la percussion de cavités ouvertes? La plupart des observateurs, tout en notant une différence de FiG. 4. — Cavité fermée, pleine de mercure au tiers. pureté du son dans les deux cas, concluent à l'assimilation. Nous avons étudié ces diverses conditions : et d’abord, à l’oreille, on obtient des différences très nettes selon que l'éprouvette ouverte per- cutée est plus ou moins remplie de liquide. Dès que l’on vient à fermer 708 SOCIÉTÉ DE PIOLOGIE l'éprouvette avec une couche de tissu assez épais, non tendu, il devient impossible d’assigner une tonalité quelconque aux bruits obtenus, quelle que soit la hauteur du liquide ; on n'observe qu'une différence d'intensité selon le volume d'air subsistant dans l’éprouvette. Encore que ces constatations fussent aisées, nous avons voulu nous mettre à l'abri des erreurs d'interprétation en inscrivant, à l’aide du phonoscope de @. Weiss, les vibrations sonores produites par ces percussions. Lorsque l'éprouvette élait ouverte, et plus ou moins remplie, la percussion produisait des sons variés qui s'enregistraient sur la pelli- cule avec leur rythme propre. Lorsque l'éprouvette était fermée, quelle que fût la hauteur du liquide, les tracés ont toujours eu la même rapidité : les vibrations se sont inscrites selon un rythme unique que de nombreuses expériences antérieures (prises en vue d’un autre travail qui sera publié ultérieurement) nous avaient montré être le rythme propre de la membrane, que l'on observe chaque fois qu'il s’agit d'un bruit. Ce rythme dépend par conséquent du diamètre de la membrane, tandis que les sons s'inscrivent avec leur rythme propre, quel que soit ce diamètre. En résumé, nous pouvons dire que la percussion de cavités ouvertes produit des sons, variables avec la hauteur de la colonne d'air vibrante. La percussion de cavités fermées produit des bruits sans tonalité appréciable. Beaucoup d'auteurs s'étant servis des expériences de Wintrich pour interpréter des signes fournis par la percussion (lympanisme, des ca- vernes pulmonaires, bruits de percussion abdominaux), il était néces- saire, avant d'étudier les cas cliniques, d'exposer ces faits expérimen- taux. (Travail du Laboratoire de Physique de la Faculté de Médecine.) À PROPOS DU DOSAGE DES ACIDES AMINÉS, - par A. LANZENBERG. On sait que la méthode au formol de Sæœrensen-Ronchèse, quand on l'applique à l'urine ou à un autre liquide physiologique, conduit au dosage simultané de l’azote ammoniacal et de l'azote des acides aminés. On ne peut, en conséquence, l’employer pour le dosage isolé des acides aminés que sur l'urine préalablement débarrassée de ses sels ammo- niacaux ; c'est là qu'est le point délicat. Dans un volumineux travail d'ensemble sur l’amino-acidurie, SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 109 M. Bith (1) a préconisé récemment pour l'élimination de l'ammôniaque un procédé qu'il indique comme étant à la fois « à l'abri de toute eri- tique.…, exact, rapide... » (2), et qui consiste à entraîner NH° dans une combinaison insoluble : le phosphate ammoniaco-magnésien. La technique se résume à ajouter à un volume donné d'urine (40 €.c. de la magnésie en suspension dans l’eau (10 c.c.) et une solution à 40 p. 100 de phosphate de soude (10 c. c.). Il se formerait, dans ces conditions, le phos- phate ammoniaco-magnésien qui entrainerait toute l'ammoniaque; eu filtrant après deux ou trois heures de repos, on obtiendrait un liquide ne contenant plus d’autre azote litrable au formol que celui des acides aminés, qu'on pourrait ainsi doser sur un volume connu du filtrat. - Désireux d’être renseigné sur la valeur de celte méthode, en effet très simple, J'ai procédé à quelques expériences de contrôle dont je crois utile de faire connaître les résultats. I. — On a préparé une solution aqueuse (A) d'un sel ammoniacal pur (oxalate), telle que sa concentration en NH soit sensiblement celle d'une urine normale. pe Une prise d'essai de 10 c.c. a été employée pour le dosage exact de l’am- mouiaque par la méthode de Ronchèse. Un second prélèvement (40 c.c.) a été traité suivant la technique indiquée par M. Bith, et dans le filtrat — qui n'aurait pas äù contenir d’ammoniaque si réellement celle-ci avait été insolubilisée dans le précipité phospho-magné- sien — on a recherché et dosé NH° par la méthode au formol. | En rapportant les résultats au litre de liqueur primitive (A), on a trouvé : NH3 par litre. Liqueur primitive sans traitement préalable . . . . . . 0 gr. 850 Liqueur primitive traitée par MgO + PofHNa°. . . . . O0 gr. 223 L'insolubilisation de NH° par ce procédé est donc très imparfaite, puisque plus du quart (exactement 26,1 p. 100) se refrouve dans le filtrat. On n’entrevoit guère de raisons valables permettant de supposer que la précipitation doive être plus parfaite dans l'urine ; cependant, pour dis- siper tout doute sur ce point, j'ai complété le contrôle par l'expérience suivante non moins démonstrative : II. — À. Dans une fiole jaugée de 100 c.c., on mesure 10 c.c. d’eau distillée et on complète le volume avec une urine normale quelconque. * (4) H. Bith. L'amino-acidurie, 1 vol., 196 p., Paris, Maloine, édit., 1943. La méthode dont il est question ici a été employée plus récemment encore par M. Bith, dans un travail publié en collaboration avec M. M. Labbé (Compte rendus de la Soc. de Biologie, 15 novembre 1913, p. 398). (2) H. Bith. Loc. cit.; p.44 et 45. 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE B. Dans une seconde fiole jaugée de 100 c.c., on mesure 10 c.c. d'une solu- tion d'oxalate d’ammoniaque contenant environ 4 grammes de ce sel, soit près de 4 gramme de NH° par litre. On comp'ète le volume avec l’urine nor- male qui a servi à compléter le volume en A. On possède done ainsi deux urines artificielles : l’une, À, qu'on peut considérer comme une uriae normale un peu appauvrie en NH”; l’autre, B, comme une urine normale moyennement riche en NH°. Toutes deux ont évidemment une égale teneur en acides aminés. Si la méthode employée par M. Bith est valable, voici donc ce que nous devons trouver : l'azote titrable au formol déterminé directement sur chaque urine donnera pour B un chiffre sensiblement plus élevé que pour À, tandis que la détermination de l'azote titrable au formol sur Les deux urines préalablement traitées par MgO et PO*HNa* devra fournir le même chiffre pour À et pour B. Or, voici ce que donne l’expérience I. — Azote titrable au formol, sur l'urine directement. Urine À O0 gr. 525 (Résultats rapportés au litre d'urine) . Urine B 0 gr. 623 II. — Azote titrable au formol, sur l'urine préalablement { Urine À O0 gr. 224 traitée par MgO et PO“HNa*. HUE Ro ) au litre d'urine). : Urine B 0 gr. 308 ils'en faut de besucoup, on le voit, que le traitement préconisé par M. Bith ait ramené les deux urines à un même taux d'azote titrable au formol. La presque totalité (plus de 85 p. 100) de l’ammoniaque que B contenait en excès par rapport à À se retrouve dans le filtrat! En résumé, ces essais montrent clairement que ce que l’on dose sous le nom d'acides aminés par cette méthode n’est qu'un mélange (en pro- portions d’ailleurs variables) d'azote ammoniacal et d’azote des acides aminés, mélange dont la valeur sera d'autant plus élevée que la richesse en NH du liquide initial (urine, sang) sera plus grande. Ces essais prouvent encore qu’en telle matière, un contrôle préalable, presque toujours facile, des méthodes de dosage pourrait souvent éviter aux chercheurs le stérile effort d'un travail dont les conclusions sont entachées d'erreur. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE Ai PASSAGE ET ORIGINE DES ANTICORPS DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN (Deuxième note). REPRODUCTION DE LA DISSOCIATION ALBUMINO-CYTOLOGIQUE DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DANS LES PACHYMÉNINGITES TUBERCULEUSES EXPÉ- RIMENTALES, par H. Sauin et J. ReiLcy. MM. Sicard et Foix ont, les premiers, montré qu'il existait, au cours des pachyméningites, et plus particulièrement des pachyméningites tuberculeuses, un syndrome de dissociation albumino-cytologique dont la recherche pouvait rendre, au point de vue diagnostic, de réels ser- vices 1). Nous avons pu, exptrimentalement, reproduire cette dissocia- tion et étudier ainsi plus facilement son mécanisme. Voici, brièvement résumées, nos expériences : Exp. I. — Le 4 juin 1913, on pratique chez le chien une flaminectomie à la région dorso-lombaire, mettant la dure-mère à nu sur une étendue de 1 centi- mètre environ ; on injecte avec une a guille recourbée le plus haut possible dans l’espace épidural 4 à 5 gouttes d’une émulsion de bacilles tuberculeux homogènes. Le 12 juin 1913. — La réaction de fixation est positive dans le sérum san- guin, négative dans le liquide céphalo-rachidien, pas de modification du liquide. Le 15 juin 1913. — Mêmes résultats. Le 20 juin 1913. — Spasticité du train postérieur. Ponction atloïdo-occipi- tale. Le liquide est fortement albumineux. Pas de lymphocytose. La réaction de fixation est positive dans le sérum sanguin et positive dans le liquide céphalo-rachidien. Le 27 juin 1913. — Ponction atloïdo-occipitale. Albanmine toujours aug- mentée, lymphocytose légère (4 à 5 lymphocytoses par champ d'immersion. Exp. II. 27 juin 1913 — On fait chez un chien une laminectomie à la région dorsale inférieure. Injection dans l'espace épidorsal de 10 gouttes d'une émulsion de bacilles tuberculeux homozènes. Le % juillet 1913. — Ponction atioïdo-uccipitale. Liquide clair, un peu hypertendu, pas d'hyperalbumine, pas de lymphocytose, réaction de fixation. négative dans le iiquide. partiellement positive dans le sérum. Le 15 juillet 1913. — Réaction de fixation très positive daus le sérum, néga- tive dans le liquide céphalo-rachidien. Le 30 juillet 1913. — Ponction atloïdo-occipitale. Liquide clair, l’albumine (4) Voir aussi « Réaction du liquide céphalo-rachidien au cours de la pachyméningite pottique », Sicard, Foix et Salin, in Presse médicale, 1910, n° 104, p. 977. 112 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE y est très peu augmentée, pas de lymphocytose. La réaction de fixation est très . positive dans le liquide céphalo-rachidien. Et Mais on pratique alors une ponction lombaire, et on Gonsale que le liquide ainsi obtenu est très fortement albumineux. ÆExeP. IL 12 septembre 1913. — Chien griffon. Laminectomie à la région dorsale iuférieure, injection de 4 gouttes d’une émulsion de cultures de bacilles Re el humains. Le 28 septembre 1913. — Animal très amaigri, paraplégie très accentuée du train postérieur. Ponction atloïde-occipitale. Liquide un peu hypertendu, albumine uormale, Iymphocytose très légère. Le 7 octobre 1913. — Ponction atloïdo-occipitale. Liquide un peu hyper- tendu. Albumine très légèrement augmentée. On pratique à la région sacrée une laminectomie. Ponction du cul-de-sac inférieur. On parvient à retirer quelques gouttes de liquide. Ces quelques gouttes add'tionnées de 2 c.c. de sérum donnent avec l'acide nitrique un très abondant précipité albumineux. L'animal meurt le 8 octobre 1913. À l'autopsie, masses caséeuses énormes comblant tout l'espace épidorsal sur la région dorso-lombaire et descendant jusqu'à la.3° lombaire. Accollement méningé presque complet. Nous pouvons de ces expériences tirer les conclusions suivantes : 4° [est possible, en provoquant expérimentalement une compression médullaire par pachyméningite tuberculeuse, de reproduire le syndrome de dissociation albumiuo-cytologique du liquide céphalo-rachidien. 2° Le taux de l'albumine rachidienne varie suivant le lieu où a été faite la ponction. Albumine peu ou point augmentée dans le liquide obtenu par ponction atloïdo-occipitale. Albumine très abondante dans le liquide recueilli par ponction lombaire ou sacrée. Ces fails expérimentaux confirment les recherches cliniques de MM. Marie, Foix et Robert, de MM. Laignel-Lavastine et Marcel Bloch. 3° L'apparition des anticorps tuberculeux dans le liquide céphalo- rachidien au cours de nos pachyméningiles tuberculeuses à coïncidé avec l’augmentation du taux de l’albumine. Par contre, nous devons noter l'absence presque complète d'éléments cellulaires. Ceite notion de la dissociation albumino-cytologique a donc non seu- lement une réelle importance pratique, mais même une réelle valeur doctrinale, puisqu'elle permet de comprendre à la faveur de quelles substances les anticorps passent du plasma dans le liquide céphalo- rachidien. (/ravail du laboratoire de M. le professeur agrégé Sicard.) SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 743 INFLUENCE DU CORPS THYROÏDE SUR LA MINÉRALISATION DU COBAYE, par F. SARVONAT et CH. ROUBIER. Nous avons soutenu, à plusieurs reprises, que le corps thyroïde influe sur le métabolisme de Ia chaux. Il nous a semblé que l'hyperthyroïdi- COBAYES COBAYES TÉMOINS COBAYES TRAITÉS DURÉE de l'expérience ; s Du 14 mai Du 14 mai et au 20 oct. 1912 au. 27 sept. 1912 è Ingestion Ingestion dose ingcrée. de Oh. 10 à 0 h. 50|de 0 h. 40 à Oh. 50k Ë tous les 2 jours. | tous les 2 jours || Poids à la mort Poids sq.. Poids p. m, CaO: ss Ba0 p. m.. CaO total. . CaO p. 100 sq... CaO p. 100 p. m. CaO p. 106 total . POS nre P2Opemneenr P20$ total P205 p. 100 sq. P20% D::100°p: mx. P?05 p: 100: total-- Ca0 5.4. Cat p. en P205 st. PÉ05p. 0 CaO p 100 s.d. Ca0: p. 100 p. ur. P205 p. 100 s.q. POS pM100E pin sation entrainait une augmentation de la chaux du sang (1); nous avons vu, d'autre part, le syndrome ostéomalacique accompagner le goitre re (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 19 avril 1913. AA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE exophtalmique (1). Les observations cliniques de Hünnicke, Marinescu et Parhon, les constatations expérimentales de Schiff, Parhon et Mie Constance Parhon, Papiniau, Silvestri et Tossah, etc., tendent également à attribuer au corps thyroïde un rôle important dans Île métabolisme de la chaux; en particulier, certains de ces auteurs reconnaissent que le corps thyroïde, au moins à un certain degré d'activité, augmente la désassimilation du calcium. En nous basant sur nos observations cliniques et expérimentales, nous étions amenés à penser que, sous l'influence de l’hyperthyroïdisa- COBAYES TÉMOINS COBAYES TRAITÉS . 100 sq. lO00p. m2. 00 TO tale UD S TEE 100 im. . 400 total . CaO p. 100 sq. CaO p. 100 p. m.: P°05 p. 100 sq. POS D: 100 pm. tion, la chaux subit une mobilisation qui la fait diminuer dans le sque- lette au profit des parties molles. C'est ce que nous avons voulu vérifier sur le cobaye; les animaux reçoivent peadant plusieurs mois du corps thyroïde de mouton séché, brové et mélangé de lactose, de façon à représenter son poids de glande fraiche. A la fin de l'expérience, nous avons séparé par dissection et ébullition le squelette et les parties molles, et nous avons dosé la chaux et le phosphore dans les deux portions. Nous avons calculé la teneur moyenne p. 100 de squelette, des 4) Tolot et Sarvonat. Rev. de Médecine, 1906. sdiéetens Obs Le | SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 715 parties molles et du corps entier, en CaO et P°0”, en faisant la moyenne des valeurs particulières. Pour calculer la valeur moyenne des rapports _ CaO sq. P°0* sq. dre —— et =———; nous avons établi les rapports entre les sommes CaO p. m. P‘O°p. m. des valeurs particulières. Conclusion. — L'hyperthyroïdisation ne modifie pas sensiblement le phosphore; par contre, elle produit une décalcification du squelette et une hypercalcification des parties molles. Nous pensons que ces phéno- mènes sont liés à la mobilisation de la chaux, et nous serions tentés de croire que celle-ci possède un rôle antitoxique. PRÉSENTATION D'UN NOUVEAU FLACON POUR DOSER L'OXYGÈNE ET L'ANHYDRIDE CARBONIQUE DU SANG, par RaouL BAYEUx. En 1902, Haldane et Barcroft ont élabli une méthode et un appareil qui permettent de doser l'oxygène et l'anhydrique carbonique sur un même échantillon de 4 c.c. de sang. On sait que cette méthode est basée sur la mise en liberté de l'oxygène par le ferricyanure de potassium, et du gaz carbonique par l'acide tar- trique. L'appareil se compose d’un flacon de verre relié à un manomètre à air libre dont l'élément mobile est de l’eau teintée. Le flacon se ferme par un bouchon de verre auquel est suspendue une petite cupule. Pour effectuer un dosage, on sépare le flacon du bouchon, qui reste suspendu à l’une des branches du manomètire, l’autre branche commu- niquant avec l'atmosphère. Dans la cupule, on verse le premier réactif, puis on projette dans le flacon une solution d'ammoniaque au fond de laquelle on pousse le centimètre cube de sang rendu incoagulable. On ré init le flacon au bouchon et on le porle dans une masse liquide, maintenue à une température constante; lorsque le flacon s'est équi- libré à la température du bain, on incline horizontalement ce flacon pour déverser le réactif dans la dilution ammoniacale du sang, et on agite le tout jusqu’à ce que la dénivellation du manoimètre reste stable. On calcule alors le volume de l'oxygène dégagé d'après cette dénivellation. Pour doser l’anhydride carbonique, on sépare de nouveau le flacon d'avec le bouchon, et on emploie le second réactif, qui produit un nou- veau changement de niveau. Ayant employé cet appareil, avec son flacon primitif, dans une longue série de dosages des gaz du sang, à l'Observatoire du Mont-Blanc, en 1913, avec M. Paul Chevallier, nous lui avons reconnu plusieurs incon- 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vénients, et j'ai sit fabriquer par M. Mechling un nouveau Hagen que je présente aujourd'hui à la Société de Biologie, Les inconvénients que nous avons notés avec l'ancien flacon sont les suivants : 4° la disjonction du bouchon rend assez fréquente la chute du flacon pendant les expériences ; 2° l’inclinaison à l'horizontalité qu’il faut imposer au flacon détermine parfois la projection du mélange dans la concavité du bouchon, ce qui peut fausser l'analyse ultérieure du gaz carbonique ; 3° les manœuvres d'’agitation du flacon nécessitent le contact des doigts avec ses parois, ce qui échauffe Fa masse gazeuse et retarde la stabilisalion de la température. Le flacon que je présente forme une seule pièce avec le tube quile DÉPOSÉ Flacon de Raoul Bayeux pour doser les gaz du sang. relie au manomètre. Son goulot est placé horizontalement sur sa face latérale et le bouchon vient s’y placer dans un cône rodé. Ce bouchon porte dans son prolongement une cupule horizontale dans laquelle on versera les réactifs. Grâce à ce dispositif, le sang ayant été introduit dans le flacon et la cupule étant remplie de réactif, on introduit le bouchon dans la tubulure latérale, la eupule étant dirigée en haut, et lorsque la température est stabilisée dans le bain liquide, il suffit, sans relirer le flacon hors de ce bain, d'imprimer au bouchon une rota- tion de 180 degrés pour déverser le réactif dans le liquide à analyser. L'agitation se fait au moyen du tube terminal du flacon sans porter les doigts sur le flacon lui-même. Plusieurs savants : Mosso et Marro en 1903, Brodie en. 148910, et d’autres encore, avaient déjà modifié le flacon primitif de Haldane et Barcroft, mais leurs appareils laissaient subsister l’amovibilité du bouchon supérieur : celui que je présente nous à paru, à plusieurs expé- rimentaleurs el à moi, réaliser un progrès sur les flacons anciens. En T) r EN A à RE # K TE s; RE LS nt PRE DE NE ONE PE LT RO PO NE PRES AIS VU NOR PS LE TE ST TE 7 Ie EE à Fe NT PP ER TE CU AMEN TETE À EU es TETE D PUIS SERRE à PE Se A 2 à = SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE = ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne : M. Piéron. Deuxième ligne : Ml: Loyez. Troisième ligne : MM. Ambard, Chatton, Sacquépée, Terroine. Vote. Votants : 58. M. Piérones 2 ee UE" “obtient 2299. voix. Élu: Me PONTOISE sm LEE Dern = 6 — MESA DAT dE he MerUre ee = 4 — MS ROZ Eee per, 2 —— 4 — M: Armand-Delille.-. .,.:.:... =: 3. — ME SACHDEPDÉE dm Le: — De M. Laignel-Lavastine : . . ... — 2 MÉDOC SES AN re Ur — 1 — Me avale case dE Rent ali — 4 MONTASS ONE RATE RTS — | 718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉLECTIONS DE FIN D'ANNÉE F 4° ÉLECTIONS DE 7 MEMBRES DU BUREAU ET DE 2 MEMBRES DU CONSEIL POUR L'ANNÉE 191 Votants : 37. a) Vice-présidents : MM. P. MaRCHAL.'. . . ..: . . 37 ES MARTIN EM 25 0 DESGREZ PES RME EEE DirAwchidistese Me NICEOUX A SR or c) Secrétaires ordinaires : MM. CLERc . . . . . . . 37 LEGENDRE |. : . . . 37 PINOYS Ca ne ee gT RATER EP OT d) Membres du conseil: MM. HALLION . . . . . . . 37 MESNIL Er ES er 2° ÉLECTIONS DE 3 MEMBRES DE LA COMMISSION CHARGÉE DE DRESSER LA LISTE DE PRÉSENTATION AU TITRE DE MEMBRES HONORAIRE, ASSOCIÉ ET CORRESPONDANT. Votants : 37. MMise ACHAT. CUS OR A PE OT AN DIX CAMUS AE) A ER SR MONDE NIGLOUX LA TRE RAR ER NS EN OIXS 30 ÉLECTIONS D'UN MEMBRE HONORAIRE, D'UN MEMBRE ET DE 14% MEMBRES CORRESPONDANTS. Membre honoraire : Votants : 54. Ma "ÉRRLICH, Mn NE RMS bo 2. it ter DE TOTXS Membre associé : Volants : 54. MA BUTSCHED EAP Re RS DEV RS 4. voix. Élu. voix. Élu. VOIX. voix. Élu. voix. Élu. voix. Élu. voix. Élu. | voix. Élu. _. voix. Élu. voix. Élu. ÉTOILES ER PA AS NET TAN Élu. Élu. Élu. ASSOCIÉ Élu. Élu. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE Membres correspondants : Votants : 54. MM. P. CourMmonr. HAMBURGER . RSHERTWIG cr te LEFÈVRE . METALNIKOv. VAN DER STRICHT . CANTACUZÈNE . LAMBERT. MOREL. STARDINGA SR 7e mp POLICARD . PELSENEER WILLSTATTER . ZUNTZ. TARASEVITCH ALEZAIS. ANCEL BRACHET . GÉVNEBLT RSR Ses, JULIN . ÉALOU TT. ROMITI . Prix Laborde : PRIX DÉCERNÉ EN 1913. M. AMBARD. Of OÙ O4 O6 QE Dé O6 Or Oe Of DOUCE & RE À jé 1O O6 = VOIX. VOix. VOIX. Voix. VOIX. Voix. VOIX. Voix. VOIX. VOIX. VOIX. Voix. Voix. VOIX. Voix. Voix. Voix. VOIx. Voix. VOIX. voix. VOIX. 719 Fe ee Po NoTE DE Ca. A, Frasgors-Franon. ie NOTE DE. A: a Le as T. nn page 646, ne o, au lieu de : On voit, ire : : On sait. FN DES Couvres _RENDUS ee DES MMOIRES DE LA Sociér Er [N DEN AE CUS ,. Le Gérant : OGTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS ANNÉE 1913. — DEUXIÈME SEMESTRE. A Abrami(V.). Voir Widal (F.). Achalme (P.). À propos du bacille du rhumatisme articulaire aigu, 82. Achard (Ch.) et Desbouis (G.). L'ana- lyse des gaz du sang veineux pour la recherche de l’utilisation des sucres, 125. Alezais (H.) et Mattei (Gh.). L'atro- phie thyroïdienne chez les athrepsiques, 667. Andouard (P.. Voir Gouin (A.). Arlo (J.). Essai de séparation des sen- sibilisatrices, 8€. Arlo (J.) et Certain (F.) Formation des hémolysines dansle sang des animaux préparés. Influence des injections répétées d'hématies sur le pouvoir hémolytique, 352 ; t. LXX VI, 44. Arthes (Maurice, Anesthésies par le protoxyde d'azote, 408. Athanasiu (I) et Dragoiu. Sur les capillaires aériens des fibres musculaires chez les insectes, 578. Aubel (E.) et Colin (H.). Action des sucres sur la fonction pigmentaire du bacille pyocyanique, 25. Auché (B.). Le lait des femmes tuber culeuses, 594. Auché et Portmann. Réaction de l'antigène appliquée à l'étude des ditfé- rents types de bacilles tubereuleux et à celle des laits tuberculeux, 71. Aurel. Voir Babes (V.\. Aynaud (Marcel). Sur le rôle des - sels dans la rétraction du caillot, 385. B Babes (A.). Voir Babes (V.). Babes {V.), Aurel et Babes :A.). Un Brococre. Tapres. — 1913. T. LXXV. cas de maladie de Gaucher, avec grandes cellules éosinophiles, 575. Babinski (J.) et Weill (G.-A.). Mou- vements réactionnels d’origine vestibulaire et mouvements contre-réactionnels, 98. Battez (G.). Voir Wertheimer (E.. Bayeux (Raoul). Présentation d'un nouveau flacon pour doser l'oxygène et l’anhydride carbonique du sang, 715. Beauverie (J.). Corpuscules métachro- matiq es et phagocytose chez les végé- taux: 22807 Béguet 'M.). Voir Sergent (Edim. et Et.). Belin (Marcel). De l'action des oxy- dants sur l'évolution des maladies infec- tieuses. (Troisième note.) Fièvre typhoïde expérimentale, 134. — Culture du virus vaccinal ên vitro, 548. — De l’action des oxydants sur l'évolution des maladies in- fectieuses (Quatrième note), 506, 573. Belonovsky (G.-D.). Sur la prolonga- tion de la vitalité du bacille bulgare, 374. Bénard (H.). Voir Gilbert (A.). Bertrand(D.-M.) et Feigin (M: Bro- nislawa). Contribution à l'étude de la flore bactérienne des infections utérines, 61. Bertrand (D.-M.) et Valadier (C.- A.). Essai de traitement des pyorrhées alvéolaires par les virus-vaccins, 432. Besnoit (Ch.) et Robin (V.). Les réactions cellulaires dans la sarcospori- diose cutanée, 357. — Sur l’histogénèse du tubercule, 442. Bierry (H.), Feuillié (E., Hazard (R.) et Ranc (A.). Dosage des acides ami- nés 129 Bith (H.). Voir Labbé (M.. Bloch (Marcel) et Vernes (Arthur. Les lymphocytes du liquide céphalo-rachi- dien normal, 319, Bobeau (G.). Importance des affections mycosiques en Cochinchine (Note préli- minaire), 69. 19 129 BONNEFON — CHATTON Bonneîfon et Lacoste. Nouvelles re- cherches expérimentales sur la transplan- tation de la cornée et l’évolution histolo- gique des greffons, 596. Bonnier (Pierre). Sons, tons et bruits, 685. Bordet (E.), Donzelot (E.)et Pezzi (G.). Sur un cas d'alternance cardiaque mécanique et électrique observée chez l'homme, 468. Bordet (J.) et Delange (L.). Injec- tions intraveineuses de cytozyme et coa- gulabilité du sang, 168. Borrel (A.). Réseau fondamental pig- mentaire chez Alytes obstetricans et appa- rition des cellules pigmentaires, 139. — A propos du système pigmentaire chez Alytes obstetricans, 211. Bosc (F.-J.). À propos de la note de M. Achalme, au sujet de nos recherches sur le rhumatisme articulaire aigu, 332. Bose (F.-J.) et Garrieu (M.). Corpus- éules ultramicroscopiques et filtrants dans le rhumatisme articulaire aigu, 1. Bourauelot (Em.), Hérissey (H.) et Coirre (J.). Synthèse biochimique d'hexo- biose par action de l’émulsine des aman- des sur le glucose, 182. Boveri (Pierre). Lésions aortiques d'origine syphilitique chez le singe, 102. Breton (M. Voir Massol (L.). Briault (Paul-L.) et Gautrelet (Jean). Contributions à l'étude des phé- nomèves circulatoires dans l’anaphylaxie adrénalique. (Deuxième note), 105. Voir Gautrelet (J.). Brissaud (Et:). Voir Widal (F.). Broquin-Lacombe (A.). Sur un ca- ractère différentiel entre Bacillus mesen- tericus niger et Bacillus lactis niger, 598. Broughton-Alcock et Tzanck (A.). Un cas de réaction locale précoce au cours de la vaccination antigonococcique, 54. Busquet (H.). Modification, sous l’in- flaence de la pilocarpine, de la réaction ventriculaire consécutive à la fibrillation des oreillettes, chez le chien, 287. Busquet (H.) et Tiffeneau (M.). Sur l'augmentation d'amplitude des postex- trasystoles après les contractions supplé- mentaires interpolées, 142, 230. C Galmette (A.) et Massol (L.) Auti- gènes et anticorps tuberculeux. Réaction d’inhibition, 160. Camus (Jean). Recherches sur la ré- gulation thermique. Mort par arrêt de la polypnée thermique, 421. — Rapport sur le prix de la fondation Laborde en 1913, 491. Camus (Jean) et Porak (René). Ablation rapide et destruction lente des capsules surrénales, 262. Camus (Jean)et Roussy (Gustave). Hypophysectomie et polyurie expérimen- tales, 483. — Polyurie expérimentale par lésions de la base du cerveau. La polyurie dite hypophysaire, 628. Camus (L.). À propos de la vaccina- tion préventive contre la varicelle, 344. — Appareil pôur remplir les tubes de vaccin, 649. — De l'emploi des anesthésiques pour la purification des vaccins, 696. ù Carnot (P.). Sur l'hyperplasie com- pensatrice du rein après action de divers agents thérapeutiques, 8. — Remarques à. propos de la communication de Mie Krongold, 257. De l’action des selles diarrhéiques sur le péristaltisme intesti- nal, 614. | Carnot (P.)et Dumont (J.). Influence de divers liquides perfusés sur la survie de la muqueuse gastro-intestinale, 112. Carrié (P.-A.). Voir Enriquez (E.). Carrieu M.) Voir Bosc (F.-J.). Caullery (M... Présentation des Œu- vres diverses de À. Giard, 30. — Présen- tation des Problèmes de la sexualité, 379. Certain (B.). Voir Grysez (V.). Chabrol (E.). Voir Gilbert (A.). Chaine (J.). Observations sur le danger du transport des bois et meubles ter- ‘mités, 401. Champy (Ch... A propos des corps réduisant les mélanges d’iodures alcalins et de tétroxyde d’osmium. (Réponse à M. Fauré-Fremiet}, 145. — Réapparition d'une prolifération active dans des tissus différenciés d'animaux adultes cultivés en dehors de l'organisme, 532. — Nouvelles observations de réapparition de la proli- fération dans les tissus d'animaux adultes cultivés en dehors de l'organisme (Note préliminaire), 676. Chapchev (K.). Sur les propriétés de certaines précipitines agissant sur des al- bumines dénaturées (Première communi- cation), 651. — Sur les propriétés des pré- cipitines obtenues par l’immunisation de lapins par les albumines musculaires dé- naturées (Deuxième communication), 658. Chatton (Edouard). Coccidiascus Le- geri, n. g., n. sp., levure ascosporée para- site des cellules intestinales de Drosophila funebris Fabr., 117. — Culture de quelques protistes marins. Amibes cystigènes el acystigènes, 178. Voir Mesnil (F.). CHAUCHARD —- DUMONT 723 Chauchard (A.). Voir Ghauchard (M me), Chauchard (Me), Chauchard (A. et Portier (P.). Sur la tension superfi- cielie des liquides digestifs d’invertébrés, 116. Chaussin (J.). Jeu compensateur des concentrations uréiques el chlorurées dans l'élimiuation urinaire, 412. Chevallier (P.) Voir (P.). | | Giuca (A.). Voir Weinberg (M.). Claude (Henri) et Rouïillard (J.). Racbitisme expérimental chez de jeunes animaux issus de procréateurs éthyroidés, 640. Goirre (J.). Voir Bourquelot (Em. Colin (H.). Voir Aubel (E.). Gollignon. Voir Ollive. Gollin (R.). Les relations des corps de Nissl et des neurofbrilles dans la cellule nerveuse, 600. Comandon (S.) et Jolly (F3.). Démons- tration cinématographique des phéno- mènes nucléaires de la division cellulaire, HET. Gonseil (E.). Voir Nicolle (Ch.). Constant. Voir Dejust. Gourmont (Paul) et Dufourt (A.). Action des métaux ou métalloïdes colloï- daux sur lescultures homogènes du bacille de Koch, 454. GCruveilhier (Louis). Traitement du rhumatisme blennorragique aigu, aumoyen de la méthode des ‘virus-vaccins sensibi- lisés de Besredka, 2. — ‘Traitement du rhumatisme blennorragique chronique, au moyen de la méthode des virus-vaccins sensibilisés de Besredka, 67. — Traitement de la blennorragie chez la femme par la méthode des virus-vaccins sensibilisés de Besredka, 416. — Traitement de la cystite blennorragique au moyen de la méthode des virus-vaccins sensibilisés de Besredka, Emile-Weil D Daumézon G.). Sur un germe mi- crobien isolé d'une ascidie alimentaire, 665. Dauphin. Voir Labbé (M.). Dawydoïff (C.). La théorie des feuil- lets embryonnaires à la lumière des don- nées de l’embryologie expérimentale, 541. Debré (Robert)et Paraf (Fean).bases expérimentales de la sérothérapie antigo- nococcique. I. Ophtalmie expérimentale du lapin. Son traitement par un sérum spéci- fique, 512. — II. Méningite cérébro-spinale aiguë déterminée chez le singe. Son traite- ment par le sérum antigonococcique, 536. Dejerine (J.). Le syndrome des fibres radiculaires jiongues des cordons posté- rieurs, 554. Dejust et Constant. Conditions d'ap- parition de sucres réducteurs dans les ma- tières fécales, 354. Delange (1..). Voir Bordet (J.. Delanoë (P.). De la broncho-pneumo- nie chronique des rats, 322. Déribéré-Desgardes (P.). Voir Mar- tini (M.). Desbouis (G.). Voir Achardä (Ch. Desroche (P.). Voir Matruchot (L.). Dévé (F'.). Echinococcose secondaire embolique périphérique, 100. Dévé (F.) et Guerbet (M.). Nouveau cas de suppuration gazeuse spontanée d'un kyste hydatique du foie avec présence exclusive d’un microbe strictement anaé- robie, 627 Dhéré (Ch.). Sur l'emploi des réseaux de diffraction dans l'étude photographique du spectre d'absorption de l’oxyhémoglo-- bine, 23, 146. Distaso (A.). Sur la production de l'indoi par le B. coli en milieux au trypto- phane et sucrés, 200. Distaso (A.) et Martinez (J.). Une méthode pour étudier les propriétés biolo- giques des microbes anaérobies, 201. Dominici (H.), Laborde (Mme 4.)et Laborde (A }. De la fixation, par le sque- lette, du radium injecté à l’état soluble. 108. Donzelot (E.). Voir Bordet (E.). Dopter. Présentation d’un Manuel de bactériologie. Dragoiu. Voir Athanasiv. Duboscq (Q.). Voir Léger (L.). Dubuisson Maurice). Sur le calcul de l'angle de déviation dans une figure d'illusion d'optique, 132. — Déviation de la ligne de marche après passage d’un obstacle, 350. Ducloux (D.). Sur la vaccination anti- claveleuse par le claveleau chauffé, 380. Dufour (M.). Sur le centrage des verres de lunettes {Première note), 601. Dufourt (A.). Voir Courmont (P.). Duhamel (B.-G.). Action comparée des injections intraveineuses de métaux colloï- daux électriques et de sels métalliques sur le cœur du lapin, 253. Dumas (Julien) et Pettit (Auguste). Lésions trachéales provoquées par des lipoïdes extraits du bacille diphtérique, 440. Dumont (J.). Voir Carnot (P.) 124 Ë Emiie-Weil (P.) et Ghevallier (P.). influence de certaines solutions salines et, en particulier, de la solution isotonique de chlorure de sodium, sur les propriétés lytiques du sérum chez un malade atteint d'hémoglobinurie paroxystique, 475. Enriquez (Ed), Weil (Mathieu- Pierre) et Carrié (P.-A.). Note prélimi- naire sur la recherche d'anticorps dans le liquide céphalo-rachidien des cancéreux, 310. F Fauré-Fremiet (E.). À propos des « lyosomes » de M. Champy, 30. — La segmentation de l'œuf d’Ascaris au point de vue énergétique, 90. — A propos des lyosomes. Réponse à M. Champy, 158. — Sur les « nématocystes » de Polykrikos et de Campanella, 366. Feigin (Mi: Br.) Voir (D.-M.). Fenis (F. de). Voir Retterer (Éd). Feuillié (E.). Voir Bierry (H.), Mar- fan. Fiessinger (Charles et Noël). 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Poids normaux ab- solus et relatifs de quelques organes et de quelques glandes à sécrétion interne chez le lapin, 252. — Croissance normale des lapins, 311. — Action physiologique, en particulier, sur la croissance d’un li- poide (IIBa) extrait de la thyroïde, 361. — Action d'un lipoïde (VDc), extrait de l'o- vaire, sur l'organisme, 393. — Action phy- siologique d’un lipoïde (II Bd) extrait du testicule, 445. — Contribution à la phy- siologie du lobe antérieur de l’hypophyse. Le lipoide (11 8d) du lobe antérieur, 450. — Sur les propriétés d’un lipoïde (11 Bd) extrait de la partie corticale des capsules surrénales, 510. — Propriétés physiolo- giques d’un lipoïde (II Bd) extrait de la partie médullaire des capsules surrénales, 548. — Propriétés physiologiques d'un lipoïde (IL Bb) extrait du pancréas, 681, Ivanov (E.). 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Origine et passage des anticorps dans le liquide céphalo-rachidien (Première note), 635. — Passage et origine des anticorps dans le liquide céphalo-rachidien (Deuxième note). Reproduction de la dissociation albumino- cytologique du liquide céphalo-rachidien dans les pachyméningites tuberculeuses expérimentales, 711. ; Salmon (Paul). Sur le mécanisme de la zomothérapie, 541. Sartory (A.). Localisation de la mus- carine dans Amanila muscaria L. (Fausse Oronge), 607. Sartory (A. et Gimel (G.). Pouvoir antiseptique du perborate de soude associé 730 SARVONAT — WEINBERG à l'iodure de potassium, en présence de l’eau, 290. Sarvonat (F.) et Roubier (Ch... Influence du corps thyroïde sur la miné- ralisation du cobaye, 713. Schaeffer (G.) Voir Mawas (J.). Schereschewsky (J.). Essais sur la vaccination spécifique de la syphilis (Note préliminaire), 222. Schiller (J.). Les microbes amylolyti- ques de la flore intestinale de l'éléphant, 304. — Les microbes acidophiles de la flore intestinale de l'éléphant, 427. : Séguin (P.). Voir Weinberg (M.). Sénez et Ranque. Vaccination antity- phique par le vaccin iodé. Résultats four- nis par 4.000 injections chez l'homme, 669, Voir Ranque. Sergent (Edm.). Infection de fièvre récurrente par les muqueuses chez l’homme, 185. Sergent (Edm. el Et.) Béguet (M. et Plantier (A.). Sur la culture in vitro du parasite du paludisme d’après la mé- thode de Bass, 324. Seurat (L.-G.). Sur l'existence d’un anneau vulvaire, consécutif à l’accouple- ment, chez un nématode, 326, 268. — Sur l'évolution du Physocephalus sexalalus (Molin), 511. Slovtzov (B.), Soudakova (V.) et Glagolev (P.). Sur le problème du chi- misme de l'action de la présure. (Première communication), 537. — (Deuxième com- munication), 539. Socor |E.). Des échanges respiratoires en milieux secs où humides, avec ou sans brassage d'air, 488. Sokolov. Contribution au problème de la régénération des protozoaires. (Première communication), 297. — (Deuxième com- munication), 299. Sorokina-Agafonowa (Mme). Sur les modifications du système périphérique nerveux chez les insectes, durant la mé- tamorphose, 369. Soudakova ue Voir Slovtzov (5.). Soula (L.-C.). Le mécanisme de l’ana- phylaxie. Anaphylaxie et savons (Sixième note}, 273. Stassano (H.) et Gompel M.) Du mode d'action différent de quelques sels de mercure, 42. — Des différences dans l'action de l’albumine sur la toxicité de quelques sels de mercure, 461. — Du pou- voir coagulant différent de quelques sels de mercure envers l’albumine d'œuf, 633. Mayer (A.), 1e Terroine (Fr.). Thompson (William R.). Sur la spé- cificité des parasites entomophages, 520. — (Em-F.) Voir Rathery La spécificité des parasites entomophages . (Deuxième note), 559. Tiffeneau. Voir Busquet (H.), Mar- tinesco. e Troisier offre à la société divers ou- vrages, 674. Tzank (A.). Voir Gilbert (A.). U Urechia (G.-J., Voir Obregia (A.}. Urechia (J.) et Popeia (A.). La mé- thode d'Abderhalden chez les animaux en état de tétanie expérimentale, 591. V Valadier (G.-A.). M.). Vaney (G.). Voir Massonnat (E.). Verliac (H.) Voir Morel (L.). Vernes (A.). Voir Bloch (M. Vignes (Henri). masse hibernante, 360, 400. — Influence de la masse hibernale sur diverses intoxi- cations (adrénaline — chloroforme — toxine tétanique), 397. — Influence de la masse hibernale du rat sur quelques fermeuts de l'organisme, 418. Villaret (M... Voir Gilbert (A. Vincent (H.). Remarque sur les vaccins antityphoïdiques chauffés, 84. Vitry (G.). Voir Labbé (H. Voir Bertrand (D.- W Weïll (C.-A.). Voir Babinski (J:): Weill (M.). Voir Enriquez (E.). Weinberg. Remarques à propos de la communication de M. Manceaux, 241. Weïinberg (M.) et Ciuca (A). Re- cherches sur l’anaphylaxie hydatique ex- périmentale. L’ anaphylaxie hydatique n’est pas une anaphylaxie sérique (Quatrième note), 21. Weinberg (M.) et Séguin (P.). Re- L'extirpation de Ia Ce DRAC dis ne - WLISS — ZELIONY 131 cherches sur l'éosinophile et l’éosinophi- lie. Propriétés phagocytaires de l'éosino- _phile (Troisième note), 170. Weiss (Georges). À propos des sons et des bruits, 512. Weissenbach (R.-J.). Voir Widal (ES) Wertheimer (F.) et Battez (G.). Sa- livation provoquée par augmentatton de la pression artérielle, 16. Widal (F.), Abrami (P.) et Bris- saud (Et.). Recherches sur l'hémoglobi- nurie paroxystique « frigore (Première note). Etude du processus hémolytique in vitro. Action du froid sur la fixation de ‘la sensibilisatrice et du complément sur les hématies, 429. — Recherches sur l'hémoglobinurie paroxystique « frigore (Deuxième note), Etude du processus hémolytique in vitro. Intervention cons- tante d’une substance antihémolytique dans la réaction typique de Donath et Land- steiner, 502. — Recherches sur l'hémoglo- bine paroxystique «& frigore. (Troisième note). Etude du processus hémolytique in vitro. Les anomalies de la réaction de Donath et Landsteiner, 651. Widal (F.) et Weissenbach (R.-J.). Contribution à l'étude des sensibilisatrices hémolytiques naturelles du sérum humain. Nouvelle technique de recherche de l’iso- sensibilisatrice. Résultats de l'examen de cinquante sérums normaux et patholo- giques, 162. Wurmser (R.). Voir Henri (V.). Z Zeliony (G.-P.). Procédé technique pour l'étude de réflexes musculaires con- ditionnels (Première communication), 659. — Contribution à l'étude de réflexes mus- culaires conditionnels (Deuxième commu- nication), 661, TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES ANNÉE 1913. DEUXIÈME SEMESTRE. — suivi d'un mot commençant par une minuscule, implique que le mot souche est sous-entendu. Lorsqu'une page débute par —, le mot souche est encore sous-entendu; Ie . lecteur le trouvera au titre courant de la page visée. À ABCÈS du fie. Voir FOIE. ABDERHALDEN. Réaction dans l'as- caridiose des chevaux. RuBiNsTEIN (M.) el JuLIEN (A.), 140. — dans la pellagre. OureGiA (A.) et Prru- LESCO, 581. — dans la tétanie expérimentale. URECHIA (J.) et Popera (A.), 591. ABSORPTION. hôle de la tension su- perficielle. Porrier (P.), 114. AGCOUPLEMENT. Anneau vulvaire chez un nématode. SEURAT (L.-G.), 326, 368. ACIDES AMINÉS. Dosage. Brerry (H.). Feuizzié (E.), Hazarp (R.) et Ranc (A.), 129. LANZENBERG (A.), 108. - Evolution dans l'organisme de la gre- nouille. GAUTIER (CL.), 305. — Réaction de la murexide. OECHSNER pr Conixck (W.), 558. ACIDE -CYANHYDRIQUE. Plantes nouvelles. MIirANDE (M.), 434. ACIDES GRAS. Pauresco (N.), 588. ACIDITE urinaire chez les tuberculeux. LaëBé (H.) et Virry (G.), 530. ACIDOPHILES. Voir ÉLÉPHANT. ADRÉNALINE, Voir SURRÉNA- LES. AIR COMPRIMÉ. Action sur la ten- sion artérielle. JAvAL (A.), 413. ALBUMINE des expectorations. RoGer (H.),: 103. - d'œuf. Pouvoir coagulant différent de quelques sels de mercure. SraAssano (H.) et GomrEL (M.), 633. — Différence dans l’action de la toxicité de quelques sels de mercure. SrAssaxo (H.) et Gowpeez (M.), 461. — dénaturées. Propriétés de certaines précipitines. Cuarcnev (K.), 657, 658. ALBUMINURIE. Signification. Pau- LESCO (N.), 590. ALCOOÏ, éthylique. PauLesco (N.), 588. ALGUE.Signification du chromatophore. GUILLIERMOND (A.), 85, 284. | ALIMENTATION. Germe microbien isolé d’une ascidie. DauMÉzoN (G.), 665. ALIMENTS. Intoxication. SACQUÉPÉE (E.), 490. ALTITUDE. Voir MONTAGNES. ALVÉOLES. Traitement des pyorrhées alvéolaires. BERTRAND (D.-M.) et VALADIER (G.-A.), 482. ALYTES OBSTETRIGANS. Système pigmentaire. BOKREL (A.). 139, 211. AMANDE. Synthèse des hexcbioses par l'action des émulsines sur le glucose. BourqueLor (Eu.), Hérissey (H.) et CoiRRE (15) 2482" AMANITA MUSCARIA. Localisation de la muscarine. Sarrony (A.), 607. AMBARD. Voir GONSTANTE URÉO-SÉCRÉTOIRE. AMIBES cystigènes et acysligènes. Cul- ture. CHarron (E.), 178. À À à | AMYGDALINE — BACILLE D'INTOXICATION AMYGDALINE. Influence des produits de dédoublement. GraJA (J.), 33, 230. ANAÉROBIES. Méthode pour étudier les propriétés biologiques des anaéro- bies. Disraso (A.) et MarrTinez (J.), 201. :ANAPHYLAXIE adrénaiique, Phéno- mènes @rculatoires. BriauLtr (P.-L.) et GAUTRELET (J.), 105. — hydatique expérimentale. Weinper& (M.) et Cruca (A.), 21. — vermineuse et sérique. Lésions nerveu- ses. RAGHMANOW (A.), 317. — Toxicité du sérum de lapin immunisé et ses relations avec les phénomènes d'anaphylaxie. JonEsco-Minatesrt : (C }. 236. — Mécanisme. SouLa (L.-C.), 273. ANESTHÉSIE par le chlolarose. In- fluence de l’adrénaline. Gaurrezer (J.) et BrrauLr (P.-L.), 40. — par le protoxyde d'azote. Arraus (M.), 108. — Anesthésique pour la purification des vaccins. Cauus (L.}, 696. ANGLE de déviation dans une figure d'illusion optique. Dusuisson (M.), 132. ANHYDRIDE CARBONIQUE. Fla- con pour le doser dans le sang. BAYEUXx (RATS: ANIMAUX VENIMEUX. PawLowsky (E3),-535: ANTHOCYANINE. Voir PIG- MENTS. ANTICORPS. Origine et passage dans le liquide céphalo-rachidien. Sarin (H.). ELREILEY (9), 635,114. — tuberculeux. CaLMettTE (À.) et Massor (L.), 160. — typhiques. Massoz (L.) et Grysez (V.), 220. ANTIGÈNES artificiels dans la réac- tion de Wassermann. SAGASTUME (C.-A.), 459. — tuberculeux. CALMETTE (A.) et Massor (L.), 160. — appliqués aux différents types de bacilles tuberculeux et à des laits tuberculeux. AUCHÉ et PORTMANN, 71. PORTMANX, 13. — typhiques. Massoz (L.) et GryYsez (V.), 220. ANTITHROMBINE. Suc hépatopan- créatique antithrombique des crustacés. GaAuTIER (CL.), 610. Voir SANG (coagu- lation). . ANTITOXINE. Voir IMMUNITE. AORTE. Lésions d'origine syphilitique chez le singe. Bovert (P.), 102. ARGENT. Imprégnation du pigment. Masson (P.), 210. ARTÈRES. Tension dans l'air comprimé. JAVAL (A.), 413, — Tension et quantité de globulins dans le sang. Le Souro (L.) et PAGnrez (PH.), 695. ' ASCARIS. Segmentation de l'œuf au point de vue énergétique. FAURÉ-FREMIET (E.), 90. — Réaction d'Abderhalden dans l’ascari- diose. RUBINSTEIN (M.) et JuLtEN (A.), 180. ASCIDIE alimentaire, Germe microbien isolé. DAUMÉZON (G.), 665. ASCITE. Rapport de la pression asci- tique et de la tension artérielle au cours des cirrhoses alcooliques. Gizsert (A.), ViLLaRET (M.) et Prcaancourt (M.), 223. ASQUE de Puslularia vesiculosa. Evo- lution du chondriome. GUILLIERMOND (A.). 646, 720. ATHREPSIE. Atrophie thyroiïdienne. ALEZAIS (N.) et MaTrer (Ca.), 667. ATROPINE dans la bradycardie. PeTzr- TAKIS, 6717. AUTOCLAVE ÉLECTRIQUE. Fi- DERMAN (L.), 196. AXONE. Différence physico-chimique entre les cellules des ganglions spinaux et leur axone. Marinesco (G.) et Minéa (J.);.584: AZOTE colloïdal urinaire. Laseé (M.) et DauPHix, 391. — Comparaison entre le sang du fœtus à terme et le sang de la mère au point de vue de la répartition des substances azotées. Morez (A.) et Mouriquanp (G.). 643. — Influence du sucre sur la digestion de l'azote. Gouin (A.) et Axpouaro (P.), 550. — Remplacemeut de l'azote minéral par le sérum sanguin dans la culture asep- tique de Zea maïs. Roupskyx (D.), 276. — titrable au formol dans le sérum san- guin. LaBsé (M.) et Brra (H.), 398. B BACILLE D'ACHALME. Acnazur (PS5 282? ; — BULGARE. Prolongation de la vi- talité. Beconovsky (G.-D.), 374. — GOLI. Production de l'indol. Disraso (A.), 200. — DIPHTÉRIQUE. Voir DIPHTÉ- RIE. \ — D'EBERTH. Voir PHOIDE. — HYPERTOXICOUS. Nouvelle espèce isolée dans l’épidemie de Cholet. Rappin, 410, — D'INTOXICATION alimentaire dans la viande. SacquépéE (E.), 490. FIÈVRE TY- = IE) re — DE KOCH. Voir TUBERCULOSE. — LACTIS NIGER. Caractère différen- tiel avec B. mesentericus niger. BROQUIN- Lacomge (A.), 598. — PYOCYANIQUE. Action des sucres sur la fonction pigmentaire, AUBEL (E.) et COLIN (H.), 25. BACILELÉMIE tuberculeuse. Massor (L.) et BRETON (M.), 455. BACTÉRIES. Voir rienne. BICHLORURE de mercure. Action sur la digestion de la caséine et de la fibrine. GERBER (C.), 147. BISON BONASUS X Bos taurus. Fé- condité. Ivaxov (E.), 376. BLENNORRAGIE. Voir GONOCO- QUE, VACCINS. BOIS termités. Danger du CHAINE (J.), 401. BOS TAURUS. lFécondité des hybrides avec Bison bonasus. Ivaxov (E.), 376. BOURSE DE FABRIGIUS. Modifca- tions à la suite de l'irradiation par les rayons X. Jozzy (J.), 120. — lavolution et relation avec l'apparition de la maturité sexuelle. Jozzy (J.), 638. BRONCHE. Voir POUMON. BRONCHO-PNEUMONIE. Voir POUMON. BROUSSONETIA PAPYRIFERA. Lipases des latex. GErBer (C.) et GuioL (H.), 151. BRUITS du cœur. Bonnier (P.), 685. GILBERT (A.), Tzancx (A.) et GUTMANN (R.-A.), 570, 706. Henri (V.), 571. WEIss (Gr) 1572: FLORE bacté- transport. C CALOTROPIS PROCERA. Action physiologique de la trypsine. FLOURENS (P.) et GERBER (C.), 495, 497. CAMPANELLA. Nématocystes. FAURÉ- FreuIer (E.), 366. CANCER. Anticorps du sang et du liquide céphalo-rachidien. Enriquez (E.), WEiz (M.-P.)et Carrié (P.-A.), 810. CAPILLAIRES aériens des fibres mus- culaires chez les insectes. ATHANASIU (J.) et DraGoiu, 518. CARICA PAPAYA. Ferment des sucs du fruit. Pozerski (E.), 507. CARNIVORES. Structure du gland. Rerrerer (ÉD.) et NEUVILLE, 564. CASEINE. Digestion. GErper (C.), 141. CELLULE calcigère et ses corpuscules dans le foie d'Ilelix. Grünpaum (Mie S.), 208$. BACILLE DE KOCH —— CIRCULATION — nerveuses. Relation des corps de Nissl et des neurofibrilles. Cozrn (R.), 600. — Action de quelques fixateurs sur la com- position chimique du tissu. Mawas (J.), MAYER (A.) et SGHAEFFrER (G.), 560. — des ganglions spinaux. Différence phy- sico-chimique avec leurs axones. Manr- NESCO (G.) et Mina (J.), 584. — Action de quelques chlorures sur les : cellules spinales. LEGENDRE (R.), 246, 368. — pigmentaires. Apparition. BoRREz (A.), 190271: — vitellogènes. Voir OVAIRE. — Démonstration cinématographique de la division nucléaire. Commanbon (J.) et JoLLy (J.), 451. CENTRAGE des Durour (M.), 601. CERVEAU. Lésions dans l’anaphylaxie vermineuse et sérique. RACHMANOW (A.), 317. — Lésion de la base et polyurie. Camus (J.) et Roussy (G.), 628. CHALEUR. Coagulation du fibrinogène. GauriEr (CL. ), 610. CHÉIROPTÈRES. Disques adhésifs. Rerrerer (Ep.) et Fénis (F. DE), 245. — Gland et prépuce. RETTERER (Ep.) et - NeEuviLLe (H.), 381. — Tr. vespertilionis. PrincauLr /F.), 668. CHLORALOSE. Voir ANESTHESIE. CHLOROFORME. Influence de Ja masse hibernale sur l'intoxication. Vi- GNES (H.), 391. CHLORURES. Action sur les cellules nerveuses des ganglions spinaux. LE- GENDRE (R.), 246, 368. — Jeu compensateur des concentrations uréiques et chlorurées dans l'élimination urinaire. CHAUSSIN (J.), #72. — DE SODIUM. Influence d'une solu- tion isotonique sur le sérum dans l'hé- moglobinurie paroxystique. EmILe-WEIL (P.) et CHEVALLIER (P.), 415. CHOLESTÉRINE. Voir FOIE. CHOLET. Épidémie. OLLIvR et COLLIGNON, 546, Rappin, #10. “ CHONDRIOME de l'asque de Puslula- ria vesiculosa. GUILLIERMOND (A.), 646, 720. CHROMATOPHORE des algues. Guiz- LIERMOND (A.), 85, 284. CHROMO-OSMIQUES.Action des fixa- teurs chromo-osmiques sur les lipoïdes des tissus. Mayer (A.), RATRERY (FR.) et ScuærrEr (G.), 136, 214. CIRCULATION coronaire et cœur des Sélaciens. FRaxcois-Fran©k (CH.-A.), 617. 120. — Action hypotensive d'extrait de glo- bulins. Le Souro(L.) et PAGNIEZ (Pu.), 214. verres de lunettes. CIRCULATION — Phénomènes circulatoires dans l’ana- phylaxie adrénalique. Briauzr (P.-L.) et GAUTRELET (J.), 105. — Interruption temporaire dans les deux veines rénales. MoreL (L.), Papin (E.) et VerLrAC (H.). 526. — Syndrome d'hypertension portale. GrL- BERT (A.), Vizcarer (M.) et PicaANcOURT (M.), 293. CIRRHOSE. Voir FOIE (Pathologie). CLAVELEAU. Vaccination. DucLoux (D.), 380. CLITORIS. Os clitoridien de quelques félins. Rerrerer (En.) et Neuvizce (H.), 165. COAGULATION de l'albumine d'œuf. Pouvoir différent de queiques sels de mercure. STAssANnO (H.) et GomPez (M.), 633. Voir SANG. nee COCCIDIASOUS LEGERI, parasite des cellules intestinales de Drosophila funebris. Caarron (E.), 111. COCHINCHINE. Importance des af- fections mycosiques. BoBeau (G.), 69. CŒUR Anatomie et Physiologie comparées. — Faisceau de His. Richesse en fibrilles élastiques. Rénon (L.) et GéÉrAuDEL (E.), 198. — Nœud de Keith et Flack Richesse en fibrilles élastiques. RÉNON (L.) et GÉRAU- DEL (E.), 128. — du Congre. Francors-FRancx (C.-A.), 688. — des Sélaciens. Francois-FRrancx (Cn.-A.), 617, 120. — de la Torpille. FRANcoISs-Francx (Cr.-A.), 638. Physiologie. — Cardiographe à traction et à inscription horizontale. Ricnaup (A.) et Pezzr (C.), bd. — Alternance cardiaque mécanique et électrique chez l'homme Borper (E.). DonzeLAT (E.) et Pezzr (C.), 468. — Post-extrasystole. Augmentation d'am- plitude après les contrations supplé- mentaires interpolées. Busquer (H.) et TirFENEAU (M.), 142, 230. — Fibrillation des oreillettes. Busquer (H.), 281. — Action comparée des injections intra- veineuses de métaux colloïdaux et de sels métalliques sur le cœur de lapin. DunaueL (B.-G.), 253. — Modification, sous l'influence de la pi- locarpine, de la réaction ventriculaire — CRÉATININE 1939 consécutive à la fibrillation des oreillet- tes. Busquer (H.), 287. — Obtention à l'aide de la thionine de réactions cardio-vasculaires caractéris- tiques d'une injection antérieure d'adré- näline. GAUTRELET (J.) et BrrAULT (P.-L.), 206. — Son, ton et bruits. Bonxier (P.), 685. GILBERT (A.), GUTMANN (R.-A.) et Tzanck, 510, 706. Henrt (V.), 511. Weiss (G.), 572. Pathologie. — Bradycardie totale. Epreuve de l’atro- pine, du nitrite d'amyle et de la com- pression oculaire. PerzerAKIs, 671. COFERMENTS el poisons de ferments,. Henrr (V.) et Wurmser (R.), 226. COLLEMBOLES. Dilférenciation eu ‘ovules définitifs et en cellules vitello- gènes des oocytes contenus dans l'ovaire. LÉCAILLON (A.), 55. GOLLODION. Membranes perméables, Micnez (L.), 663. COLLOIDES. Action des injections in- traveineuses sur le cœur. DUHAMEL (B.-G.), 253: — Métaux ou métalloïdes. Action sur les cultures de B. de Koch. Couruonr (P.) et Durourt (A.), 454. Voir SÉNILITÉ. COLORATION. Action des fixateurs chromo-osmiques sur la colorabilité des lipoïdes. Mayer (A.), RaATHErY (FR.) et SCHÆFFER (G.), 214. — Imprégnation argentique du pigment. Masson (P.), 210. COMPLÉMENT. Action du froid sur la fixation sur les hématies. Winac (F. Agramt (P.) et BrissauD (ET.), 429, 502. GOMPRESSION oculaire dans la bra- dycardie. Prrzerakis, 611. CONGRE. Cœur. FRancois-Franck (Cu. A.), 688. GONSTANTE d'Ambard et tension ar- térielle chez les néphro-scléreux. Fies- SINGER (Cu. et N.), 366. — dans la paralysie générale. OBrEcGrA (A.), Urecnia (C.-J.) et Popera, 586. CORDONS POSTÉRIEURS. MOELLE. CORNÉE. Voir ŒIL. CORPUSCULES ultramicroscopiques et filtrants dans le rhumatisme articu- laire aigu. Bosc (F.-J.) et Carrieu (M.), T: — métachromatiques et phagocytose chez les végétaux. BEAUVERIE (J.), 285. CGOULEUVRE. Infection avec Hæmo- gregarina roulei. Paisazix (Mme M.), 110. CRÉATININE ethypobromite, FRENKBL (M.), 11,230. \ a] Voir 136 CROISSANCE — FÉLINS CROISSANCE normale des lapins. Isco- vEsCO (H.), 311. — Action d'un lipoiïde extrait de la thy- roïde. ISCOvVESCO (H.), 361. CRUSTACÉS. Suc hépatopancréatique antithrombique. GautIER (CL.), 610. CULTURE des cellules in vitro. LEvaDiti (G.), 202. — du parasite du paludisme. SERGENT (Ex. et Ér.), BéÉGuer (M.) et PLANTIER (A.), 324, — de quelques protistes marins. CHATTON (He) ie — de tissus différenciés d'animaux adul- tes en dehors de l'organisme. CnaAuPpx (Cu.),-532, 676. — aseptique de Zea mais. Rouoskx (D.), 276. CGURARE. Influence sur le rôle thermo- gène des organes splanchniques. MaGxe (H.),1452; CGYSTITE blennorragique. Voir GONO- COQUE. CYTOZYME. injection intraveineuse et coagulabilité du sang. Borper (J.) et DELANGE (L.), 168. D DÉGÉNÉRESCENCE PrrCHOUGUINE, 294. — wallérienne. Structure des nerfs dans les phases tardives. NAGEOTTE (J.), 620. DENTS. Voir ALVÉOLES. DIARRHÉE. Action des selles sur le péristaltisme intestinal. CarNor (P.), 614. DIASTASE. nr de Lormyes daline. Graga (J.), 230. DIGESTION de te Influence du sucre. Gouin (A.) et AxpouarD (P.), 550. — Leucocytolyse digestive et psychique. KroLuniTskY (G.-A.), 14, 308, 333, 394, 465, 522, 625. ManoukuinE (J.-J), 463. — Tension superficielle des liquides diges- tifs d’'invertébrés. (CHAucrarn (Me), CHAUCHARD (À.) et Porrier (P.), 116. DIGITALE. Action sur la diurèse et les vaisseaux rénaux. MarriNesco et TIrre- NEAU, 191. DIPHTÉRIE. Lésions trachéales pro- voquées par ses lipoïdes. Duuas (J.) el Perrit (A.), 440. Méxarp (P.-J.), 486. PETTIT (A.), 487, 533. DIPTÈRES PUPIPARES. Etiologie et pupation. MassonnaT (E.) et Vaner (C.), 49. DISQUES ADHÉSIFS. Voir TÉGU- MENT. DIURÈSE. Voir REIN. DONATEH et LANDSTEINER. lécithinique. Réac- tion. WioaL (F.), ABrami (P.) et BrissAuD (Er.), 502, 651. DOSAGE des acides aminés. Brenry (K.), FEuILLIÉ (E.), Hazaro (R.) et Raxc (A.), 129. LanzENBERG (A. , 708. DROSOPHILA FUNEBRIS. Cocci- diascus legeri parasile des cellules intestinales. Cuarron (E.), 117. : DYSENTERIE mycosique. Boseau (G... 69. è E EAU OXYGÉNÉE. Action sur la diges- tion de la caséine et de la fibrine. GEe- BER (C.), 141. ECHINOCOCCOSE secondaire embo- lique périphérique. DÉvé (F.), 100. ÉLECTION de membres . PiNOY, 448. Préron, 717. ÉLECTRICITÉ. Alternance cardiaque mécanique el électrique. Bonper (E.), DoxzELor (E.) et Pezzr (C.), 468. ÉLÉPHANT. Floreintestinale. SGHILLER (J.), 304. — Microbes acidophiles de la flore intes- tinale. Scuizcer (J.), 421. EMBOLIE. Echinococcose périphérique. DÉvé (F.), 100. EMBRYON. Voir FEUILLETS EM- BRYONNAIRES. ÉMULSINE des amandes. Synthèse dés hexobioses. BourquELoT (Em.), HÉRISSEY (IL.) et Core (J.), 182. ENCLAVES de cholestérine. Dispari- tion dans la surrénale au cours de la téta- nisation faradique ou strychnique. 1 MuLox (P.), 489. ENTOMOPHAGES. Spécificité des pa- rasites. Taoupsox (W.-R.), 520, 559 ÉOSINOPHILES. Voir SANG. ÉPIDÉMIE de Cholet. OLuve et Corur- GNON, 546. RaApPpin, 410. EXPECTORATIONS. Albumine. Ro- GER (H.), 103. EXTRAITS des poumons. Lyrcaxkowsky et ROUGENTZOFF, titulaires. embolique: Toxicité. 45, 127. F FAISCEAU de His. Voir CŒUR. FÉCONDATION artificielle des oiseaux. Ivanov (E.), 371, 373. FÉCONDITÉ de Bison bonasus X Bos taurus. IvANOvV (E.), 376. FÉLINS. Gland. ReTrEREr VILLE {H.), 314. (En.) et Neu- FÉLINS — GAUCHER 131 — Os pénien et clitoridien. RETTERER (Ep.) et NEUvVILE (H.), 165. FER iu sang de l1 poule normale et dans l'infection par le S. Gallinarum. Launoyx (L.), 248. FERMENTS de l'organisme du rat. In- fluence de la masse hibernale. VIGnEs (H.), 418. — du suc du fruit du Carica papaya. Pozerskt ‘E.), 501. FEUILLES embryonnaires. DAviborr (C.), 41. FIBRES MUSCULAIRES. Voir MUSCLES. — NÉVROGLIQUES. Voir NERFS. — RADICULAIRES. Voir MOELLE. FIBRILLATION des oreillettes. Voir CŒUR FIBRILLES élasliques. Richesse des nœuds de Keith et Flack et du faisceau de His. RÉNON (L.) et GÉkAUDEL (E.), 128. FIBRINE. Diseslion. GERBER /C.), 147. FIBRINOGÈNE. Voir SANG. FIGUS CARICA. Lipaes des latex. GERBER (C.) et Gr1oc (H.), 151. FIÈVRE RÉCURRENTE. Infection = par la muqueuse chez l'homme. SERGENT (E.), 185. — TYPHOIDE (M.), 134: — Immunisation et disparition des réac- tions humorales chez des lapins. NÈèGRE (L.), 412. — Antigène et anticorps d'inhibition. Massoz (L.) et GrRysez (V.), 220. — Epiiémie de Cholet. OLLIVE et CoLLr- GNON, 40. — Nouvell: esnèce i-olée dans l'épidémie de Cho et. Rappin, 410. Voir VAGCGINS. FILARIOSE. Eosinuphilie. MAROTTE et Morvan, 241. | FILTRATION. Membranes très per- méables : n collodion. Micuez (L.), 363. FIXATEURS. Action sur la composi- tion chmique du tissu. Mawas (J.), Mayer (A.) et SCUÆrrERr (G.), 560. — chromo-osmiques. Action sur les li- poides des Lissus. MAYER (A.), RATHERY Fr.) et ScHæ&rrer (G.), 136, 214. FLORE nacterenne des infections uté- rines. BerTkaND (D.-M.) et Fgercix (Mlle Br.), 61. — INTESTINALE de l'éléphant. Scuic- LER (J.), 304, 421. expérimentale. BELIN FOIE Anatomie. — Corpuscules des cellules calcigères dans le foie d'Helix. GRünBauu (Mlle 8.), 208. BioLocie. TABLES. — 1913. T. LXXV. — Mitochondries et graisse de la cellule hépatique au cours des régimes variés. Raraery (FR.) et TERROINE (Eu.-F.), 41, Physiologie. — Glycogène. Origine. PauLEsco (N.), 553. PauLEsco (N.-C.), 233. — Irradiation chez le chien et ses effets sur la leucocytolyse digestive. Kror:- NITSKY (G.-A.), 625. — Suc hépatopancréatique des crustacés et coagulation de fibrinogène par la chaleur. GAUTIER (CL.), 610. — Anaphylaxie hydatique expérimentale. NVEINBERG (M.) et Cruca (A.), 21. Chimie physiologique. — Cholestérine. Disparition des enclaves au cours de la tétanisation. MuLon (P.), 189. — Réaction cytologique produite dans les tissus par les dépôts locaux de cristaux. Rouxsy (G.), 18. — Graisse de la cellule hépatique au cours de régimes variés. RATrHERY (Fe.; et TERROINE (Eu.-F.), 47. Pathologie. — Abcès mycosique. BonEau (G.), 59. — Cirrhose alcoolique. Tension artérielle et rarport avec la pression ascitique. GILBERT (A.), Viccaret (M.) et Picuan- court (M-), 223. — Cirrhose biliaire. Dissemblance ana- tomo-pathologique chez l’homme et ex- périmentale. FixseiGer (N.) et Roy- DOWSKA (L.), 470, 524. — Suppuration g:zeuse d'un kyste hyda- tique du foie. Dévé (F.) et Guernger (M), 627. FROID. Action sur la fixation de la sen- sibilisatrice et du complément sur les hématies. ‘Winaz (F.), ABraur (P.) ef Buissaup (Er.), 429, 52. G GANGLIONS spinaux. Différence phy- sico-chimique entre les cellules et leur axone. MariNEsco (G.) et Minéa (J.), 584. — Action se quelques chlorures sur les cellules nerveuses. LEGENDRE (R.), 246, 368. GAUCHER. Un cas de maladie de Gau- cher, avec grandes cellules évsinophiles. BABES (V.), AuuEL et BaBes (A.), 575. n He 158 GAZ du sang veineux. Voir SANG. GÉSIER. Physiologie. ILune (M.-D.), 293. GLAND des carnivores. Structure. REt- TERER (Ep.) et NEUVILLE, 564. — des chéiroptères. RETTERER (Ep. NeuviLLE (H.), 381. — des félins. Rerrerer (Ep.) et NEUVILLE (H.), 314. qe — des rongeurs. VILLE (H.), 345. GLANDE hibernale. Extirpation. VIGNes (H.), 360, 400. — Influence sur diverses Vicnes (H.), 397. — de rat. Influence sur quelques ferments de l'organisme. Vianes (H.), 418. — Glandes à sécrétion interne. Poids nor- maux, absolus et relatifs. Iscovesco (H.), GLOBULINS. Voir SANG. GLUCOSE. Synthèse des hexobioses par l'action de l’émulsine des amandes. . .BourQuELOT(Eu.), Hérissey (H.) et CoiRrE (95 182: GLUCGOSIDE. Amygdaline. Grasa (J.) 33,230. GLYCÉRINE. PauLesco (N.), 588. GLYCOCOLLE. Evolution dans l’orga- nisme de la grenouille. GAUTIER (CL.), 305. GLYCOGÈNE. Voir FOIE. GLYCOSURIE adrénalique chez la gre- nouille. Gavïrter (CL.), 339. — par la pilocarpine chez la grenouille. GauTIER (CL.), 691. et XETTERER (Eb.) et Neu- intoxications. GONOCOQUE — Traitement de la blennorragie par les virus-vaccins sensibilisés. CRUVEILHIER (L.), 416. — Traitement de la cystite par les virus- vaccins seusibilisés. CRUVEILHIER (L.), 523. : — Traitement du rhumatisme par les virus-vaccins sensibilisés. CRUVEILHIER OS. — Réaction locale au cours du traitement. BrouGaTon-ALcock et Tzanck (J.), 54. — Sérothérapie. DeBré (R.) et Parar (J.), 512, 556. Voir ŒIL, VACCINS. GRAISSE de la cellule hépatique. Voir FOIE. GREFFONS expérimentaux. BONNErON ‘et Lacoste, 596. GRÉGARINES du genre Porospora. Développement. Lécer (L.) et Dusosca (0:),195. GRENOUILLE .Glycosurie adrénalique. GAUTIER (CL.), 339. GAZ — ILOTS — Glycosurie par la pilocarpine. GAUTIER (GL.), 691. | GRIMBERT. Méthode de. Larsé (H.) et Viry (G.),:530. H HÆMOGREGARINA ROULEI. In- fection de la vipère et des couleuvres. Puaisazix (Mme M.), 110. — Formes de multiplication. (Mwe), 194. l HELIX. Corpuscules des cellules calci- gères dans le foie. GruNsauM (Mie $.), 208. Ë ù HÉMATIES. Voir SANG. à HÉMATOTHÉRAPIE. Modification leucocytaire au cours de l’auto-hémato- thérapie. Marrer (C.), 228. HÉMOGLOBINURIE. Voir SANG. HÉMOLYSE. Voir SANG. PRISALIX - HEXOBIOSES. Synthèse chimique. BourQuEeLoT (Eu.), Hérissey (H.) et Corrre 2(92);:182; À HIS. Faisceau de. Voir GŒUR, HYBRIDES de Bison bonasus X Bos taurus. IVAxOv (E.), 376. HYDROLYSE par l’'amygdaline. Graza (J.), 33, 230. — Action des fixateurs chromo-osmiques sur les lipoïdes des tissus. MAYER (A), RATHERY (Fr.) et SCHÆFrFER (G.), 136. HYDRONÉPHROSE. Voir REIN. HYPERPLASIE compensatrice du rein après action de divers agents thérapeu- tiques. CarNoT (PauL), 8. HYPOBROMITE et créatinine. Fren- KEL (M.), 11, 230. HYPOPHYSE. Lipoides. [Iscovesco (H.), 450. — Modification du sang des veines surré- nales après injection de certains extraits hypophysaires. Porak (R.), 693. — Polyurie expérimentale par lésion de la base du cerveau. Camus (J.) et Roussv (G.), 628. — Hypophysectomie et polyurie expéri- mentale. Camus (J.) et Roussx (G:). 483, ICTÈRE. FisssiNGer (N.) et RoupowskaA (L.), 470. ILLUSION optique. Duguisson (M.),132. ILOTS DE LANGERHANS. Voir PANCREAS. IMMUNITÉ — LIGATURE 79 IMMUNITÉ acquise des animaux vac- cinés par le microbe de la péripneu- monie. RouGenrzore (D.), 271. — des lapins obtenue avec des bacilles typhiques vivants sensibilisés, tués par . la chaleur ou par l'éther. NÈGRE (L.),412. — antitoxique passive. Mécanisme. LEva- prri (C:) et Murermicx (ST.), 92. . — Précipitines obtenues par les albumines musculaires dénaturées. CnspcHev (K.), 658. — Toxicité du sérum de lapin immunisé et ses relations avec les phénomènes d'anaphylaxie, Jonesco-Minaresti (C.), 236. Voir SANG (Hémolyse), VACGCI- NATION. IMPRÉGNATION argentique du pig- ment. Massox (P.), 210. INDOL. Production par B. coli. Disraso (A.), 200. INFECTIONS ultérines. BEertranp (D.- M.) et Fercin (Mlle Br.), 61. l INFLAMMATION. Origine inflamma- toire des lésions nodulaires dans la tu- berculose pulmonaire. Rénon (L.) et GÉRAUDEL (E.), 699. INHIBITION. Réaction vis-à-vis du bacille typhique. Massor (L.) et GRysEz (VW), 290: — Réaction. Antigène et anticorps tuber- culeux. CALuETTE (A.) et Massoz (L.), 160. INSECTES. Capillaires aériens des fi- bres musculaires. Aruanasru (J.) et Dra- GOIU, 578. — Modification du système périphérique nerveux durant la métamorphose. So- ROKINA-AGAFONOWA (Me), 369. INTESTIN de D'osophila funebris Coc- cidiascus funebris parasite des cellules. Cuarrox (E.), 111. — des oiseaux. Spirochètes. LEBAILLx (C.), 389. ; — Flore microbienne Soniecer (J.), 304, 427. — Influence de divers liquides perfusés sur la survie de la muqueuse. Carnor (P.) et Dumont (J.), 112. — Action des selles diarrhéiques sur le pé- ristaltisme. CarnoT (P.), 614. — Rôle thermogèëne, Influence du curare. Macxe (H.), 452. — Transplantation. Kroncozn (S.), 255. Carxor (P.). 257. Voir MATIÈRES FÉCALES. INTOXICATION alimentaire. Propa- gation des bacilles dans ‘la viande. SACQUÉPÉE. (E.), 490. INVERTÉBRÉS. Tension superficielle des liquides digestifs. Caaucuarn (Me), CnaucaaRD (A.) et PorTier (P.), 116. chez l'éléphant. de) IODE. Action sur la digestion de la ca- séine et de la fibrine. GErgBEr (C.), 147. IODURES alcalins. Corps réduisant les mélanges. CHamPy (Cx.), 145. — DE POTASSIUM. Pouvoir antisep- tique. Sarrony (A.) et GIMEL (G,), 290. IRRADIATION du foie chez le chien et ses elfets sur la leucocytolyse diges- tive. KROLUNITSKY (G.-A.), 625. ISOBOLISME de la fibre musculaire striée. Lapicque (L.), 35. K KARYOKINÈSE. Voir CELLULE. KEITH et FLACK. Nœud de. Voir CŒUR. KYSTE HYDATIQUE. Voir ÉCHI- NOCOGCOSE, FOIE. Ê LACHESIS ALTERNATUS. Formes de multiplication d'Hæmogregarina rou- lei. Pnisarix (Mme), 194. LAIT de femme. Cytologie. Marraw, FEuiLée (E.) et Saint-Girons (FR.), 387. —, Digestion par les caséases du latex de Vasconcellea quercifolia. de la papayo- tine et de la trypsine Merk.GerBer (C.), 147, 449. — des femmes tuberculeuses, Aucué (B.). 594. — tuberculeux et antisène. PORTMANN, 11. PORTMANN, 173. LAMELLES. Voir TISSUS. LANGERHANS, ilots. Voir CRÉAS. LAPIN. Croissance normale. Iscovescc CH), 3142 LATEX de Calolropis procera. Action physiologique. KLourexs (P.) et GERBER. (C.), 493, 497. — de Ficus carica et de Broussonelia pa- pyrifera. Gerger {C.) et Guioz (H.), 151. — de Vasconcellea quercifolit. GERBER (C:), 147, 149. LÉCITHINE. Dégénérescence lécithi- nique. PITCHOUGUINE, 294. LEUCOCYTES. Voir SANG. LEUCOCYTOLYSE digestive et psy- chique. KroLunirsky (G.-A.), 14, 308, 333, 394, 465, 522,625. Maxoukiuine (J.-J.), 463. LEVURES de la pulpe vaccinale. LE- SIEUR (Cu&et Macnix (L.), 683. LIGATURE des veines rénales. FrouIx (A.). Mayer (A.) et RATHERY (G.), 528, AuUcuÉ et PAN- 740 LIPASES des pancréatines du latex de F. curicea et de B. papyrifera. GERRER (C.\et Guroz (H.), 151. LIPOIDES du bacille diphtérique. Lé- - sions trachéales.Dumas (J.) et Perrir (A.), 440. MÉNARD (P.-J.), 486. PerriT (A.), 487, 533. — du lobe antérieur de l'hypophyse. Isco- vesco (H.), 450. : _— de l'ovaire. Iscovesco (H.), 395. — du pancréas. Iscovesco (H.), 681. — de la partie corticale des surrénales. Iscovesco (H.), 510. — de la partie médullaire des nales. Iscovesco (IL.), 548. — du testicule. Iscovesco (I), 445. — de la thyroïde. Iscovesco (H.), 361. — des tissus. Action des fixateurs chro- mo-osmiques. Mayer (A.), RaTuEnYy (Fr.) et Scuærrer (G.), 136, 214. LIQUIDE GÉPHALO-RACHIDIEN normal. Lymphocytes. BLocn (M.) et Verxes (A), 319. — Origine et passage des anticorps. SALIN (H.) et Rerzcy (J.), 635, 711. — des cancéreux. Anticorps. EnrIQuEz(E.), Weic (M.-P.)\ et Carré (P.-A.), 310. LUMIÈRE polarisée. Action biochi- mique. HuaouxexQ (L.) et GUILLEMARD (H.). 341. LUNETTES. Centrage des verres. Du- roun (M.), 601. LYMPHOCYTES. Voir LIQUIDE CÉPHALO -RACHIDIEN, SANG. LYOSOMES. Cuamey (Cur.), 145. FAURÉ- FRemier (E.), 30, 158. surré- M MACROPHAGES. Voir PHAGOCY- TOSE. MALADIES INFECTIEUSES. Ac- tion des oxydants. BEzIx (M.), 134, 506, 513: MARCHE. Déviation de la ligne de marche après passage d’un obstacle. Dugurssox (M.), 350. _ Emploi du métronome de poche. Re- GNAULT (F.\, 283. MATIÈRES FÉCALES. Condition de l'apparition de sucres réducteurs. DEscsr et CONS'ANT, 304. MATURITÉ sexuelle et involution de la bourse de Fabricius. Jorzy J.), 638. MÉCANIQUE. Alternance cardiaque mécanique et électrique. Bonnet (E.), Donzecor (E.) et Pezzi (C.), 468. MELLIN FOOD. Introduclion dans LIPASES —- MORT l'organisme animal et changements dans le sérum sanguin qu'elle provoque. K1- RAFFA-KORBOUTT, 41. MEMBRANE perméable en collodion. MicueL (L.), 363. MENINGITE cérébro-spinale aiguë expérimentale. Traitement par le sérum antigonococcique. DEBRé (R.) et Parar (J.), 356. à — Pachyméningile iuberculeuse expéri- mentale. Reproduction de la dissocia- tion albuminocytologique chidienne. Sazin (H.) et Reruzy (J.), 741. MERCURE. Mode d'action dilférent de quelques sels. Srassaxo (H.) ct GoupEc (M.), 42. — Dilférence dans l'action de l'albumine sur la toxicité de quelques sels de mercure. STASSANO (H.) et GomreL(M.), 161. — Pouvoir coagulant différent de quelques sels envers l'albumine d'œuf. Srassano (H.) et Gomrec (M.), 633. MEÉTAMORPHOSE. Modification du système périphérique nerveux chez les insectes. SOROKINA-AGAFONOWA (Mme), 369. METRONOME ‘e poche. Emploi dans la marche. ReGnauzr (F.), 283. MEUSLES termités. Danger de trans- port. CHAINE (J.), 401. MICROBES acidophiles de la flore in- testinale de l'éléphant. Scuicrer (J.), 427. — amylolytiques de la fiore intestinale de l'éléphant. Scuizcer (J.), 304. — anaérobies. Méthode pour étudier les propriétés biologiques. Disraso (A.) et MaRTinez (J.), 201. MINÉRALISATION du cobaye. In- fluence du corps thyroïde. Sarvonar (F.) et RougiEr (Cn.), 715. MITOCHONDRIES de la cellule hépa- tique au cours de régimes variés. Ra- THERY (FR.) et TERROINE (En.-F.), 47. — Rapport avec les plastes de Schimper. GUILLIERMOND (A.), 436. — Formation des pigments authocyani- ques. GUILLIERMOND (A.), 418. MOELLE. Lésions dans l’anaphylaxie vermineuse et sérique. RaAcamanow (A.), 347: — Syndrome des fibres radicularres lon- gues des cordons postérieurs. DEJERINE (J.), 554. MONSTRILLA HELGOLANDICA. Parasite de la poule commune. PELSENEER (P.), 335. MONTAGNES. Variation de fa pression artérielle. GuizcemarD (H.) et REGNIER (G.), 342. MORT Mécanisme MaRi- NATURELLE. chimico-colloïdal de la sénilité. NESCO (G.), 582. # céphalo-ra- À \ ESS ETES RES RRMME PE Nes 0) / MOULE — OXYDANTS MOULE. Parasite médiat (Odostomia rissoides) et immédiat (Monstrilla helgo- landica). PELSENEER (P.), 335. MOUVEMENTS d'origine vestibulaire. Bagixskt (J.) et Waize (G.-A.), 98. MUQUEUSE gastro-intestinale. [n- fluence de divers liquides perfusés. Carwor (P.) et Duuonr (J.), 112. MUREXIDE. Réaction. OECRSNER LE Co- NINCK (W.), 558. MUSCARINE. Localisation dans Ama- nila muscaria. SAKRTORY (A.), 607. MUSCLES — Fibres musculaires des insectes. Capil- laires aériens. ATHANASIU (1.) et DRrAGOIU, 518. — Isobolisme de la fibre striée. LAPicquE (L.), 35. — Réflexes conditionnels. ZELroNY (G.-P.), 659, 661. — Précipitines obtenues par l'immunisa- tion des lapins par les albumines mus- culaires dénaturées. CHaPrcHEv (K.), 658. MUSTÉLIDES. Squelette pénien. Ret- TERER (Ep.) et NEUVILLE ([.), 622. MYCOSES..-Boprau (G.), 69. musculaire N NÉMATOCYSTES de lolykrikos et de Campanella. Fauré-Freurer (E.), 366. NEMATODE. Anneau vulvaire consé- cutif à l’accouplement. Seurar (L.-G.), 326, 368. NEMATOPSIS. Voir POROSPORA. NEPHRO-SCLÉROSE. Voir REIN. NERF. Modification du système péri- phérique nerveux chez les insectes du- rant la métamorphose. SorOkINA-AGAro- Nowa (Mre), 369. — Croissance des appareils de Schwann à l'extrémité proximale du bout périphé- rique des nerfs sectionnés. NAGEOTTE J.), 186. — périphériques dégénérés. Présence des fibres névrogliques. NaGeoTre (J.), 122, — Structure dans les phases tardives de la dégénération wallérienne. NaGeotte (J.),. 620. — Fibres névrogliques. Présence dans les nerfs périphériques dégénérés. NAGEOTTE J5):#102, — Neurofibrilles et corps de Nissl. CorLix (R.), 600. NEVROGLIE. Présence des fibres dans les nerfs périphériques dégénérés. Na- GEOTTE (J.), 122. TA NISSL. Corps de Nissl et neuro-fibrilles. Coin (R.), 600. NITRITE D'AMYLE dans la brady- cardie. PETZETAKIS, 611. NODULES tuberculeux des poumons. Origine inflammatoire. Réxon (L.) et GÉRAUDEL (E.), 699. NŒUD de Keith et Flack. Voir CŒUR. NOYAU. Démonstration cinématogra- phique de la division. Comanpox (J.) et Jon (Je) 24576 O ODOSTOMIA RISSOIDES. Parasite de la moule commune. PELSENEER P.), DJ), ŒIL. Transplantation expérimentale de la cornée. BonNEFON et LACOSTE, 596. — Ophtalmie expérimentale du lapin. Trai- tement par sérum spécifique. DeBré (R.) et Parar (J.), 512. ŒSTRIDES. Eliologie et pupation. Massonnar (E.) et VANEY (C.), 49. ŒUF d'Ascaris. Segmentation au point de vue énergétique. FAURÉ-FREMIET (E.), 90. OISEAUX. Fécondation artificielle. Iva- nov (E.), 371, 373. — Spirochètes de l'intestin. LeBaLLy (C.), 389. OOCYTE. Voir OVAIRE. OPHTALMIE. Voir ŒIL. ORCHESTIA BOTTÆ. Présence en Lorraine. LieNaART (R.), 603. ORCHITE. Voir TESTICULE. OREILLE du lapin. Action physiolo- gique des rayons ultra-violets. Moyxcno (V:);:38: OREILLETTE. Voir GŒUR. OREILLONS. Reproduction expérimen- tale chez le singe. NicozLe (Cu.) et Con- SEIL (E.), 217. ORGANES. Poids normaux, absolus et relatifs. Iscovesco (H.), 252. OS pénien et clitoridien de quelques fé- lins. Rertrerer (En.) et Neuvizce (H.), 165, OSMIUM. Tetraoxyde. Corps réduisants. CHamey (Cn.), 145. OSSIFICATION primitive du rachis. Rerrerer (En.) et LELIÈVRE (A.), 424. OVAIRE. Sur la différenciation, cn ovules définitifs et en cellules vitello- gènes, des oocytes contenus dans l’ovaire des Collemboles. LÉGAILLON (A.), 255, — Lipoïde. Action sur l'organisme. Isco- vESsCO (H.), 393. OVULES. Voir OVAIRE. OXYDANTS. Action sur l'évolution des EN | pee [RS] maladies infectieuses. 506, 573. OXYDATION. Action des fixateurs chromo-osmiques sur les lipoïdes des tissus. Maÿer (A.), RarTHerY (FR.) ei SCHAEFFER (G.), 136. OXYDE DE CARBONE du sang. Ap- pareil pour l'extraction. Niccoux (M.), 5 OXYGEÈNE. Flacon pour le doser dans le sang. Bayeux (R.), 715. OXYHÉMOGLOBINE. Sur l'emploi des réseaux de diffraction dans l'étude photographique du spectre d'absorption. Dnéré (Cn.), 23, 146. BeLiN (M.), 134, P PACHYMÉNINGITE. Voir MÉNIN- GITE. PANCRÉAS. Ilots à hématies. LAGUESSE (E.), 19. — [lots de Langerhans. RerTErERr (Ep.), 80. RETTERER (E0.) et LELIÈVRE (AUG.), 4. — Suc hépato-pancréatique des crustacés et coagulation de fibrinogène par la chaleur. GAUTIER (CL.), 610. — Passage de la sécrétion interne du fœtus à la mère. Laron (G.), 266. — Lipoïde. Iscovesco ([.), 681. PANCRÉATINES des latex. (G.) et Guioz (H.), 154. PANORPA GERMANICA. Sperma- togénèse. MErCIER (L.), 605. . PAPAYOTINE Merk. Digestion du lait. GERGER (C.), 147, 149. PARALYSIE générale. Coefficient uréo- sécrétoire d'Ambard. OrreGra (A.), URE- cuia (C.-J.) et Porera (A.), 586. — et Treponema pallida. Marinesco (G.) et Minéa (J.), 231. — Traitement par le sérum salvarsanisé. Levaprti (C.), Marie et MARTEL (DE), 567. PARASITES ENTOMOPHAGES. Spécificité. THoursox (W.-R.), 520, 559. PARATHYROIDE.VoirTHYROIDE PEAU. Réactions cellulaires de la sarco- sponidiose cutanée.Besnorr (Cu.) et Ronin (VA E35T: PELLAGRE. Séro-réaction d'Abderhal- . den. OnneGra (A.)-et PITuLEsco, 587. PENICILLIUM. Propriétés chromo- gènes. Manrint (M.) et DERIBÉRÉ-DEsGAR- DES (P.), 705. PÉNIS. Os pénien de félins. (Ev.)et Neuvirce (H.), 165. — de Le müstélidés. RETTERER (En.) et NEuvILLE (H#), 622. PERBORATE DE SOUDE. Pouvoir an- lHiseptique. Sarrory (A.)et Guen (G:),290. GERBER RETTERER OXYDATION — POROSPORA PERFUSION. Influence de divers liqui- des perfusés sur la survie de la mu- queuse gastro-intestinale. Carnot (P.) et Dumont (J.), 142. PÉRIPNEUMONIE. Voir POUMON. PÉRISTALTISME intestinal. Action des selles diarrhéiques. CarNor (P.), 614. PERMÉABILITÉ des membranes en collodion. MICHEL (Le), 363. PESTE. Vaccin sensibilisé. GRysSEz (v.) et CERTAIN (B.), 281. PHAGOCYTOSE des éosincphiles. MancEAUX (L.), 240. WeinBerG (M.), 241. WeiNsErG (M) et SéGuin (P.), 110. — chez les végétaux. BEAUVERIE (J.), 285. PHYSOCEPHALUS SEXALATUS. Evolution. SeuraT (L.-G.), 517. PIECE D'EAU des Suisses. Végétation sulfureuse. Marrtenor (E.) et DEsRocnE (P.), 6141. Pinoy, 613 PIGMENT. Imprégnation argentique. Masson (P.), 210. — Système pigmentaire chez Alyles obste- lricans. BorREL (A.), 139, 211. — anthocyanique. Formation au sein des mitochondries. GUuILLIERMOND (A.), 4178. — Propriétés chromogènes d'un Penicil- lium. Martini (M.) et DÉRIBÉRÉ-DESGARDES (P.), 105. — Action des sucres sur Ja fonction pig- mentaire du bacille pyocyanique. AUBEL (E.) et Cour (H.), 25. PILOCARPINE. Modification ventri- culaire consécutive à la fibrillatior des oreillettes. Busquer (H.), 287. — Glycosurie. GAUTIER (GL.), 691. PLANTES nouvelles à acide cyanhy- drique. MiranoE (M.), 434. PLAQUETTES. Voir SANG. PLASMODIUM PRÆCOX. Culture in vilro. SERGENT (Eu. et Er.), (M.) et PLANTIER (A ), 324. PLASTES de Schimper. Signification et rapport avec les mitochondries actuelles. GUILLIERNOND (A.), 436. PNEUMOGASTRIQUE. Action de l'excitation sur la leucocytolyse digestive. Krozrniteky (G.-A.), 465. PNEUMONIE, Voir POUMON. POISON de ferments. Wunrnser (R.), 226, POLARISATION. Voir LUMIÈRE. POLIOMYÉLITE. Virus. Levapiri (C.), 202. POLYKRIKOS. Nématocystes. Freuter (E.), 366. POLYPNÉE. Voir POUMON. POLYURIE expérimentale et hypophy- sectomie. Camus (J.)}et Roussy (G.), 483. POROSPORA. Développement. LÉGER (L.) et Dusosca (0.), 95. : \ BéGuer Hexrr (V.) et FAURÉ- POULE — REIN POULE. Fer du sang normal et dans l'infection par le S. gallinarum. LaAuNoy (L.), 248. POULES. Pouvoir vaccinant du sérum des poules éthyroïdées dans l'infection spi- rillaire. Launoy (L.) et Lévy-Bruuz (M.), 352. POUMON. Action des produits autoly- tiques sur la pression sanguine. ROGEr NH), 49: — Toxicité des extraits. Lyrcakowsky et RouGENTZOrF, 45, 127, 173. — Polypnée thermique. Lieu de lévapo- ration réfrigéreute. MAGxE (H.), 679. — Mort par arrêt de la polypnée. Camus (Je) 42L — Pneumonie du sommet chez l'adulte. Topographie. PaïzLarD (H.), 320, — Péripneumonie. Immunité acquise des animaux vaccinés. RouGentzorr (D.), 271. — Broncho-pneumonie chronique des rats. Decawoé (P.), 322. Marcnoux, 333. Ray- BAUD (A.), 332. < — Origine iuflammatoire des lésions no- dulaires de la tuberculose pulmonaire. RÉNON (L.) et GérauDeL (E.), 699. . PRÉCIPITINES, agissant sur des albu- mines dénaturées. CHaApcnEv (K.), 657, 658. PRÉPUCE de chéiroptères. RETTERER (Ép.) et NeuviLLE (H.), 381. PRESSION artérielle dans l'air compri- mé. JAVAL (A.), 413. — en haute montagne. GuiLzemaRrD (H.) et REGNIER (G.), 342. — et quantité de globulins du sang chez l’homme. Le Souro (L.) et PAGntez (PH.), 695. — et constante d'Ambard chez les néphro- scléreux. FIEssINGER (CH. et N.), 366. — Action des produits autolytiques du poumon. RoGer (H.), 12. — Salivation provoquée par l'augmenta- tion de la pression. WERTHEIMER (E.) et BATTEZ (G.), 16. PRÉSURE. Chimisme. SLovrzov (B.), SOUDAKOVA (V.) et GLAGOLEV (P.\, 537, 539. PRIX LABORDE décerné à AmBanD, TAOE PROTEUS isolé d'une ascidie alimen- taire. Dauuézon (G.), 665. PROTISTES marins. Culture. CnaTrox (E.), 178. PROTOXYDE Arruus (M.), 408. PROTOZOAIRES. Régénération. Soko- L0V:1297,-299;: PULPE VACCINALE. Levures. Lr- SIEUR (CH.) et Macnin (L.), 683. PUPATION chez les Diptères et les OEstrides. Massonnar(E.) et Vaney (C.), 49. d'azote. Anesthésies. 743 PUSTULARIA VESICU LOSA. Evo- lution du chondriome de l’asque. Gurc- LIERMOND (A.), 646, 7120. PYORRHÉES alvéolaires. Traitement par le virus-vaccin. BertranD (D.-M.) et VALADIER (C.-A,), 432. R RACHIS. Ossification primitive. Rerre- RER (Ép.) et LELIÈVRE (A.), 424. RACHITISME expérimental chez les jeunes animaux issus de procréateurs éthyroïdés. CLAUDE (H.) et RouiLLarD (J.), 640. RADIUM. Fixation par le squelette. Douinicr (H.), LaBoRDE (Mme A.) et Lapsor- DE (A.), 108. : RAGE. Culture in vitro du virus. Leva- DiTI (C.), 505. ; RAT. Broncho-pneumonie chronique. DELANOÉË (P.), 322. Marcaoux, 333. Ray- BAUD (A.), 332. RAYONS ULTRA-VIOLETS. Action sur l'oreille de lapin. Moycno (V.), 38, 192. RAYONS X. Modifications de la bourse de Fabricius. Jozzy (J.), 120. RÉACTION d'Abderhalden dans la pel- lagre. OBREGrA (A.) et PrTuLesco, 581. — de Donath et Landsteiner. Wipar (F.), ABRAMI (P.) et BrissauD (Er.), 509, 651. — de la murexide. OËcHsner DE ConiNck (W.), 558: — chez les animaux en tétanie expérimen- tale. UrecurA (J.) et PorerA (A.), 591. RÉDUCTION. Corps réduisant ies mé- langes d'iodures alcalins et de tétraoxyde d’osmium. CHampy (Cu.), 145. FAuré- Frévuier, 158. RÉFLEXES musculaires condilionnels. Zeriony (G.-L.), 659, 661. RÉGÉNÉRATION des protozoaires. SokoLov, 297, 299. RÉGIME ALIMENTAIRE. Mitochon- dries et graisse de la cellule hépatique. Raraery (FR.) et TErROINE (Éw.-F.), 41. REIN Physiologie. — Effet des ligatures temporaires des veines rénales. Frouin (A.), Mayer (A.)et RATRERY (G.), 528. — Effet de la ligature d'une veine rénale chez le chien. Morez (L.) et Pari (E.), 419. — Interruption temporaire de la circula- 1 LL == tion dans les deux veines. Morez (L.), Papin (E.) et Verzrac (H.), 526. — Action des digitaliques sur la diurèse. MarrTixesco et TIFFENEAU, 191. — Hyperplasie compensatrice après action des dive’s agents thérapeutiques. CARNoT (PAUL), 8. Pathologie. — Technique de Ia production expéri- mentale de l’hydronéphrose. Morez (L.) et Papin, 482. — Tension artérielle et constante d'Am- bard dans la néphro-sclérose. Fressin- GER (Cn. rt N.), 366. RÉSEAU DE DIFFRACTION. Em- ploi dans l'étude photographique du spectre d'absorption de l'oxyhémoglo- bin®. DAËRÉ (CH), 23, 146. RESPIRATION. Échanges respiratoires en milieu sec ou humide, avec ou sans brassage d'air. Socor (E.), 488. — Lieu de l’évaporation-réfrigérante dans la polypnée thermique. MaGxe (H.), 679. — Mort par arrêt de la polypnée thermi- que. Camus (J.), 421. RHUMATISME articulaire aigu. ACHAL- ME (P.), 82. Bosc (F.-J.), 332. — Corpuscules ultramicroscopiques et fil- trants. Bosc (F.-J.) et Carrier (M.), 1. — blennorragique aigu. Traitement au moyen des virus-vaccins sensibilisés de Besredka. Cruveicuier (L.), 2, 61. RONGEURS. Structure du gland. Ret- TERER (Éo.) et NeuvILLE (H.\, 345. S SALIVATION provoquée par l'augmen-" tation de la pression artérielle. \VERT- HEIMER (E.) et BaTTez (G.), 16. SALPES. Développement. Sacexsky(\W.), 605: SALVARSAN. Traitement de la para- lysie générale par le sérum salvarsanisé. Levapirt (C.), Marie et MARTEL (DE), 5671. SANG Technique et propriétés générales. — Appareil pour l'extraction de l'oxyde de carbone. Niczoux (M.), 57. — Flacon pour doser l’oxygène et l’anhy- dride carnonique. Bayeux (R.), 715. — Sérum agglutioant pour la recherche du bacille de Koch dans les humeurs de l'organisme. Lucas (A.), 509. REIN — SANG j — Sérum sanguin remplaçant l'azote mi- néral dans la cultsre aseptique de Zea maïs. RocpskY (D.), 276. Chimie. — Azote titrable au formol. Lagré (M.) et Biru (H.), 398. — Proportion des substances azotées chez le fœtus à terme et chez la mère. MorEL (A.) et MouriQuanD (G.), 643. — Analyse des gaz du sang veineux pour la recherche de l’utilisation des sucres. AcHARD (Cu.) et DEsBouis (G.), 1925. Hématies. — Ilots à hématies du pancréas. LAGUESSE (E.), 79. RetrTERER (Év.), 80. RETTERER (Éo.) et LELIÈVRE (A.), 4. — sensibilisées. Dissociation des substan- ces hémolysant-s et antihémolysantes. GILBERT (A.), CHABrOL (E.) et BÉNarr (H.), 514. à Hémolyse. — Hémolyse in vitro dans l'hémogichinurie paroxystique. WipaL (F.), ABrami (P.) et BrissauD (Er.), 429, 502, 651. — Influence des solutions isotoniques sur les propriétés lytiques du sérum dans l'hémoglobinurie paroxystique. ÆEMILe- Weir (P.) et CHEVALLIER (P.), 475. — Dissociation des substances hémoly- santes et antihémolysantes. GILBERT (A.), CuaëroL (E.) et BÉNARD (H.), 514. — Formation des hémolysines dans le sang des animaux préparés. ARLO (J.) et CER- TAIN (F.), 552, T. LXXVI, p. #4. — Influence des injections répétées d'hé- maties sur le pouvoir hémolytique. ARLO (J.) et CERTAIN (F.), 552. — Sensibilisatrices hémolytiques. Wivar (F.) et WEissENBACH (R.-J.), 162. — Action du froid sur la fixation de la sensibilisatrice et du complément. WivaL (F.), ABramt (P.) et BrissauD (ET.), 429, 502. , — Séparation des sensibilisatrices. ARLO (J.), 88. — Influence de la solution isotonique de chlorure de sodium sur les propriétés lytiques dans l’'hémoglobinurie paroxys- tique. Eu:Le-Weic (P.) et CurvarLter (P.), 4TE. Leucocytes. _—— Modification au cours de l’auto-héma- tothérapie. Marret (Cn.), 228. SANG — SPIROCHÆTA =] re Qt — Lymphocytes du liquide céphalo-rachi- dien normal. Biocn (M) et VERNES (A), 319. Voir LEUCOCYTOLYSE. Globulins. — Action hypo'ensive. Le Souro (L.) et PAGNIEz (Ph.:, 214. —— Tension artérielle. Le Sourp (L.) et Pa- GNIEZ (P4.), 695. Coagulation. — Coagulabilité et injection intraveineuse de cytozyme. Borper (J.) et DELANGE (L.), 168. — Coagulation du fibrinogène par la cha- leur. GAUTIER ‘CL.), 610 — Suc hépatopancréatique antithrombique des crustacés. Gaurier (CL.), 610. — Rôle des srls dans la rétraction du caillot. AynauD (M.), 385. Influence des conditions physiologiques et pathologiques. — Changements provoqués par l’introduc- tion de mellin food dans l'organisme ani- mal. KararraA-KoORBOuTT, 41. — Sang veineux des surrénales. Modifica- {ion après injection de certains extraits hypuphysaires. Porax (R.), 693. — Fer chez la prule normale et dans l'in- fection par S. gallinarum. Launoy (L.), 248. — Anémie ch-z la poule infectée par le S. gallinarum. Lauxoy (L.) et LÉVY-BRUHL (M.), 250. — Éosinophilie dans la filariose. MaroTrE et Morvan, 241. — Éosinophilie dans la maladie de Gau- cher. BaBes (V.), AUREL et BaBes (A.), — Sang des cancéreux. Anticorps. Exnri- QuEz (E.), Weïic (M.-P.) et Carrteux (P.-A.), 310. — Bacillémie tuberculeuse. Massoz (L.) et BRETON (M.), 455. — Hémoglobinurie paroxystique. EMiLe- Weiz (P.) et CREvALLIER (P }), 475. WipaL (F.\, ABrami (P.) et Brissaup (Er.), 429, 502, 651. — Sérum salvarsanisé. Traitement de la paralysie générale. Levanrri (C.), Marie et MARTEL (DE), 567. Immunité et phagocytose. — Éosinophiles hématophages. Maxcraux (L.), 240. WerxserG (M.), 241. — Polynuclsaires hématophazes. CEAUX (L ), 240. WEINBERG (M.), 241. — Proprietés phagocytaires des évosino- philes.-WeivserG (M.) et Secuin (P.). 170. : Max- Sérothérapie. — Sérum antigonococcique. Deëré (R.) et Parar (J.), 512, 556. — Pouvoir vaccinaut du sérum d-s poules éthyroïdées infectées par Spirochueta gullinarum. Lauxoy (L.) et LÉvv-BauaL (M.), 352. SARCOSPORIDIOSE cutan‘e. Réac- tious cellulaires. Besxorr (Gu.) et RoBix (V:):2357. — Recuerches sur la toxicité des extraits. MESNiz (F.), CHarron (E.) et PÉRaRD (U.), AN : SAVONS et anaphylaxie. SouLa (L.-C.\, 273. SCHIMPER. Voir PLASTES. SCHWANN. Croissance des appareils de Schwaun du bout périph rique des nerfs s-ctionnés. NaGEOTTrE (J.), 185. SCILLÆLEPAS. Dispersion des espè- ces. JOLEAUD (A.), 153. SÉCRÉTION interne du pancréas. Pas- sage du fœtus à la mère. Laronr .(G.), 266. SELACIENS. Cœur et circulation coro- naire. FRANCOIS-FRANK (CH.-A.), 617, 320. SELS MÉIALLIQUES. Actonintra- veiueuss sur le cœur. Dunauez (B.-G.), 253. SÉNILITÉ. Mécanisme chimico-coiloi- dal. MariNesco (G.), 582. SÉROTHÉRAPIE antigouococcique. DEBRÉ (R.) et Parar (J.), 556. SON, ton et bruits du cœur. BovnEr (P ), 635. GiczBent (A.), Guruann (R.-4.) et Tzanck, 570, 706. HENRI (V.), 571. Weiss (Ga)5 128 SOUFRE. Végétation sulfureuse de la pièce eau des Suisses. Marr: cor (L. et DEsrocuE (P.), 611. Prxoy, 613. SPÉCIFICITÉ des parasites entomo phages. laomupsox (W.-R.), 520, 559. SPECTRE D ABSORPTION ie l'oxy- hétogiobine. Sur l'emploi des réseaux de dittraction dans l'étude photugraphi- que. Dnér (Cn.), 23, 146. SPERMATOGÉNEÈSE chez germanica. Mencier (L.), 605. SPIROCHÆTA GALLINARUM. Annie chez la poule iufectec. LAUNOY (L.) et Lévy-BruuL (M.), 250. — Le fer du sang chez la poule irfectée, LAuxoy (L.), 248. Panorpi 746 SPIROCUÆTA — THYROIDE — Infection chez les poules éthyroïdées. Launoy (L.) et Lévy-Bruaz (M.), 352. SPIROCHÈTES de l'intestin des oi- seaux. LEBAILLV (C.), 389. SPOROZOAIRES. Toxicité des extraits. MEsniz (F.), CHarron (E.) et PéraRD (Cn.), 115: SQUELETTE pénien de quelques mus- télidés. Rerrerer (Eo.) et NEuvizre (H.), 622. — Fixation du radium injecté à l’état solu- ble. Dominrcr (H.), LaBorpe (Mme A.) et LABORDE (A.), 108. SUCRE. Influence sur la digestion de l'azote. (rouin (A.) et Axpouarp (P.), 550. — Utilisation du sucre. Recherche par l'analyse des gaz du sang veineux. AcHaRD (CH.) et DesBouis {G.), 125. — Condition de l'apparition dans les ma- tières fécales. DeJusr et CONSTANT, 354. —. Action sur la fonction pigmeutaire du bacille pyocyanique. Ausez (E.) et COLIN (H.), 25. SUPPURATION gazeuse d'un kyste hydatique du foie. DÉvé (F.) et GuErpet (M), 627. SURRÉNALE . Histologie et physiologie. — Processus cytologiques de la sécrétion. Muzox (P.), 63. — Corticale des téléostéens. MuLox (P.}, 702. — Structure des surrénales accessoires. Muzox (P.) et Porax (R.), 258, 313. — Disparition de la cholestérine au cours de la tétauisation. Mucox (P.), 189. — Ablation rapide et destruction lente. Camus (J.) et Porax (R.), 262. — Modification du sang des veines après injection de certains extraits hypophy- saires. PoRAK (R.), 695. — Propriétés des lipoïdes. Iscovesco (H.), 510, 548. Adrénaline. — Influence de la masse hibernale sur l’intoxication. ViGne (H.), 397. — Glycosurie adrénalique chez la gre- uouille. GAUTIER (CL.), 339. — Phénomènes circuliatoires dans l’ana: phylaxie. Briauzr (P.-L) et Gaurreser (J.), 105. — Rappel de la réaction cardio-vasculaire par la thionine. GauTReLET (J.)et BRrauLT (PE) ,:206. — Influence sur l’anesthésie par le chlo- ralose. GAUTRELET (J.) et BrrauLt (P.-L.),. 40. SYPHILIS. Lésions aortiques chez le singe. Bovert (P.), 102. — Lésions dans la paralysie générale. MariNesco (G.) et Mina (J.), 231. — Antigènes artificiels dans la réaction de Wassermann. SAGASTUME (C.-A.), 459, — Vaccination. SCHERESCHEWSKY (J.), 222. Voir SALVARSAN. . TÉGUMENTS des chauves-souris. Rrr- TERER (ED.) et Fénis (F. px), 243. | TÉLÉOSTÉENS. Corticale surrénale. Mucon (P.), 702. TENSION superficielle des liquides di- gestifs d'invertébrés. CHaucuaro (Me), CaaucHarp (A.) et Porvier (P.), 116. — superficielle. Rôle dans le mécanisme des phénomènes d'absorption. Portier (P.), 144. TERMITES. Danger du transport des bois et meubles termités. CHAINE (J.), 401. TESTICULE. Action physiologique d'un lipoiïde extrait du testicule. [sco- vEsco (H.), 445. — Traitement de l'orchite. BrouGnTox- ALcock et Tzank (A.), 54. TÉTANIE expérimentale. Réaction d'Ab- derhalden. UrecnrA (J.) et Porera (A.), 591: TÉTANISATION. Disparition de la cho- lestérine de la surrénale. Muron(P.),189. TÉTANOS expérimental du cobaye. Prrres (E.), 406. — influence de la .masse hibernale sur l'intoxication tétanique. Vicnes (K.), 397. THERMOGENESE. Rôle des organes splanchniques. Influence du curare. Macxe (H.), 452. — Régulation thermique. Mort par arrêt de la polypnée thermique. Canus (J.), 421. : THIONINE. Obtention des réactions cardio-vasculaires caractéristiques d'une injection antérieure d'adrénaline. Gau- TRELET (J.) et BurAuLrT (P.-L.), 206. THYROIDE. Influence sur la minérali- salion du cobaye. SarvonaT (F.) et Rou- BIER (CH.), 113. — Action d'un lipoïde extrait de la thy- roïde sur la croissance. Iscovesco (H.), 201. — Atrophie chez les athrepsiques. ALEZAIS (H.\ et Marrer (Ou.), 667. — Rachitisme expérimentalchez les jeunes THYROIDE — VACCIN 147 RE ————————"——————"—"—"—]—]———]—]——]—]—]—"] " animaux issus de procréateurs éthy- roïdés. CL4U0E (H.) et RourzLaRD (J.), 640. — Infection spirillaire chez les poules éthyroïdées. Pouvoir vaccinant de leur sérum. Launoy (L.) et Lévy-Bruuz (M.), 352. THYRO - PARATHYROIDECTO - MIE. Réaction d'Abderhalden. URECHIA (J.) et Popzra (A.), 591. TISSU conjonctif fondamental hyalin. Origine chez l'embryon de la torpille. LAGUESSE (E.), 331. — Action des fixateurs chromo-osmiques sur les lipoïdes. Mayer (E.), RaTHerv (Fr.) et Scaærrer (G.), 136, 214. — Culture en dehors de l'organisme. Caamey (Cu.), 532, 576. TON du cœur. Boxnter (P.), 685. GILBERT (A.). Tzancxk (A.} et GuTuanx (R.-A.), 510, 706. Henri (V.), 571. Weiss (G.), 572: TORPILELE. Origine embryonnaire des lamelles de substance conjonctive fon- damentale hyaline. LaGuesse (E.), 331. — Cœur. FRANÇOIS-FRANCK (Cn.-A.), 688. TOXINE létanique. Voir TÉTANOS. TRACHÉE. Lésions provoquées par des lipoides extraits du bacille diphtérique, Dumas (J.) et Perrir (A.), 440. MÉnarn {(P.=J.), 486. Perrrr (A), 487, 533. TRACHÉO-FISTULISATION. Tech- nique. RosENTHAL (G.), 224. TRANSPLANTATION de l'intestin de l'embryon du rat sous la peau du rat adulte. KronGozD (S.), 255. Carnor (P.). DOTE TREPONEMA PALLIDA. Voir SY- PHILIS. TRITON PYRRHOGASTER parasité par Trypanosoma trilonis. Ocawa (M.), 268. TRYPANOSOMA TRITONIS de Tri- ton pyrrhogaster. OGawa (M.), 268. — VESPERTILIONIS. PrinGaurr (E.), 663. TRYPSINE de Calotropis procera. Ac- tion physiologique. FLourexs (P.) et GERBER (C.), 495, 497. — Digestion du lait. GERBER (C.), 147, 149. TRYPTOPHANE. Action sur la pro- duction de l'indol par B. coli. Disraso (A.), 200. TUBERCULOSE pulmonaire. Origine inflammatoire des lésions nodulaires. RÉxox (L.) et GÉRAUDEL (E.), 699. — Histogénèse du tubercule. (Cx.) et Rogin (V.), 442. — Lait des femmes tuberculeuses. AUCHÉ (B.), 594. — Antigènes et anticorps. CALMETTE (A.) et MAssoL (L.). 160. BESNOIT — Antigène appliqué au diagnostic. Porr- MANN. 73. — Dissociation albumino-cytologique du liquide céphalo-rachidien dans les pa- chyméningites. SALIN (H.) et Rerzzy (J.), Tu iEA — Application de la méthode de bert à l'étude de l'acidité LaABsé (H.) et Virrv (G.), 530. — Influence des inhalations de bacilles tuberculeux. GRYSEz (V.), 279. — Bacillémie au cours de l'infection ex- périmentale du cobaye. Massoz (L.) et BRETON (M.), 455. — Bacille de Koch dans les urines. Lucas (A.), 509. — et antigène. ACCHÉ et PoRTMANN. 71. — Action des métaux ou métalloïdes colloiï- daux sur les cultures. Couruonr (P.) et DurourT (A.), 454. TYPHOIDE. Voir FIÈVRE TY- PHOCIDE. Grim- urinaire. U URÉE. Jeu compensateur des concen- trations uréiques et chlorurées dans l'élimination urinaire. CHaussin (J.), 472. URINE. Azote colloïdal. Lagre (M.) et DacPaix, 391. — Jeu compensateur des concentrations uréiques et chlorurées dans l'élimina- tion. CHaAussin (J,), 472. — Acidité chez les tuberculeux. Lagré (H.) et Vitry (G.), 530. — Recherches du B. de Koch. Lucas (A.). 509, Voir GLYCOSURIE. UTÉRUS. Flore bactérienne des infec- tions. BEerrrAND (D.-M.) et Frrcix (Mie Br.), 61. V VACCINS Vaccin anticlaveleux. — Duczoux (D.), 380. Vaccin antityphique. — Vaccination des lapins avec des ba- cilles typhiques. Disparition des réac- tions humorales. NÈGRE (L.), 412, — par le vaccin iodé. RANQUE et SENEZ, 669. — Appareil pour la préparation. RANQUE et SENEZ. 610. 748 Vaccins antityphoïdiques VincENT (H.), 84. chauffés. Vaccin jennérien. — Culture in vilro. BeLin (M.), 348. — Appareil pour remplir les tubes. Camus (L.), 649. — Emploi des anesthésiques pour la pu- rification. Cauus (L.), 696. — Levures de la pulpe. Lesrèur (Cn.) et Macnix (L.). 683. ; — Réaction inflammatoire. JacoBsoN (Gr.), 236. Virus vaccins sensibilisés. — BroucaTon-ALcock et Tzancx (A.), 54. REMLINGER (P.), 384. — Traitement de la blennorragie chez la femme. CRUVEILHIER (L.). 416. — de la cystite. CruvEILHIER (L.), 528. — du rhumatisme blennorragique aigu. CBUVEILRIER (L.), 2, 67. — Réaction locale au cours du traitement. BrouenTox-Accock et Tzancx (J.), 54. — de la peste. Grysez (V.) et CERTAIN (B.), 281. — Traitement des pyorrhées alvéolaires. BERTRAND (D.-M.) et Viiapier (C.-A.) 132. ie VAGCINATION. Pouvoir vaccinant du sérum des poules éthyroïdées dans l'in- fection spirillaire. Launoy (L.) et LÉvy- Bruuz (M.}), 352. — (le la syphilis. ScHEREsCHEwWSKY (J.), 222. * — Varicelle. Cauus (L.), 344. KING 264. Voir VACCINS. VASCONCELLEA QUERCIFOLIA. Latex. GERBER (C.), 147, 149 VÉGÉTATION sulfureuse de la pièce d'eau des Suisses. Mirrucuor(L.) et Des- ROCHE (P.),: 611. Pinoy, 615. VACCIN — ZOMOTHÉRAPIE VEINES rénales. Ligature. FrouIx (A.) Mayer (A.) et RATHERY (G.). 528. Morer (L.}; et Parin (E.), #19. — Interruption temporaire de la cireula- : tion. Morec (L.). Parix (E.) et VeRLIAC (H.), 526. VENIN. MEUX. VENTRICULE. Voir GŒUR. VESSIE. Cystite blennorragique. Trai- tement par virus-vaccin sensibilisé. Cru- VEILHIER (L.), 593. VESTIBULE.Mouvements réactionnels Voir ANIMAUX VENI- et contre-réactions. Baginski (J.) et WEILL (G.-A.), 98. : VIANDE . Voir INTOXIGATION. ALIMENTAIRE. VIPÈRE ASPIC. Infection avec Hæmo- gregarina roulei. Paisacix (Me M.), 410, VIRUS RABIQUE. Voir RAGE. — VACCINAZL. Culture in vilro. BELIN | (M.), 348. VITALITÉ. Prolongation chez le bacille bulgare. BELonovsky (G.-D.), 374. VULVE. Anneau vulvaire consécutif à l’accouplement chez un nématode. Seu- RAT (L.-G.), 326, 368. W WALLER. CENCE. WASSERMANN. Voir SYPHILIS. \oi. DÉGÉNÉRES- Z ZEA MAÏS. Culture aseplique. Rouoskv (DA,1216%8 ZOMOTHÉRAPIE. Mécanisme. SALMON (P:);947: : mprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, {, ruc Cassette. Æ on ï Ês 2-#5hEs BL D DIR À LE PAERERERE R ALUAIR 2 8 À ARR er RE CR £ Die « ENT Le pos its : para HR EST DRE TE MR OLA TR LT ET eh NE : “dre dar LR US MORT ARTS S £ po