” EDS Da mt; es us Ne A ee we 7 DEA Nb tan FA oeel à A 4 “à : th % de (7 s COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE PARIS — L. MARETHEUX, IMPRIMEUR 1, rue Cassette, 1 _ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA . ANNÉE 1917 . (SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME TOME DE LA COLLECTION) | PARIS. _ MASSON ET C*, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE è , 120, BOULEVARD sINT-GERMAIN (6°) i 1917 Et + FS En “ PA 2 LISTE DES * MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les élections ayant été suspendues, depuis le début de la guerre, nous reproduisons ici, à titre documentaire, la liste des membres arrêtée au 31 juil- et 1914. Les noms des membres morts depuis cette date sont précédés de +. £ ABRÉVIATIONS A À M, associé de l’Académie de médecine. A A 8, associé de l’Académie des sciences. AE P, agrégé à l’École de pharmacie. A Fm, agrégé à la Faculté de médecine, A M, assistant au Muséum. © 1, chef de laboratoire. c s, chef de service. de _ cA M, correspondant de l’Académie de médecine. c A s, correspondant de l’Académie des sciences. D, directeur. | » 4, directeur-adjoint. Frs membre de la Société royale de Londres. M A M, membre de l’Académie de médecine. u As, membre de l’Académie des sciences. mcrs, maître de conférences à la Faculté des sciences. M H, médecin des Hôpitaux. MH H, médecin honoraire des Hôpitaux. M 1, membre de l’Institut. P,c F, professeur au Collège de France. PEM, professeur à l'École de médecine. P Ep, professeur à l’École de pharmacie. P E v, professeur à l'École vétérinaire. P F M, professeur à la Faculté de médecine. PFSs, professeur à la Faculté des sciences. k __ PH, pharmacien des Hôpitaux. PH F M, professeur honoraire à la Faculté de médecine. PHM, professeur honoraire au Muséum. :PrP, professeur à l'Institut Pasteur. PM, professeur au Muséum. P U, professeur à l’Université. TT — ANCIENS PRÉSIDENTS Présidents perpétuels. MM. +Rayer(1848-1867).+Claude Bernard (1868-1878).+Paul Bert (1879-1886) Présidents quinquennaux. MM. + Brown-Séquard (1887-1892). + Chauveau (1892-1896). + -Bouchard (1897-1901). MM. + Marey (1902-1904). + Giard (1905-1908). + Malassez (1909). COMPOSITION DU BUREAU 1914 Président....... M. Dastre. . . M Vice-présidents) M Henoiee sl s M. Martin . . M Secrétaire ( M. Pettit, général./ . L. Martin. M. Pettit. Clerc: . Legendre. suppléé par M 1945 1916 - 1917 . Dastre. M. Dastre. + M. Dastre. . Desgrez. M. Borrel. N. Delezenne. . Marchal. M.Rénon. M.Linossier M. Pettit. M.Pinoy. M. Weinberg. M. Clerc. . . M Secrétaires | HR EUDQe: ù ARR M. Pinoy. . . M. Pinoy. ordinaires. M. Rathery. . M. Rathery. Adjoint : M. Terroine. M. J. Jolly. M. Nicloux. M. J. Jolly. M. J. Jolly. M. Nicloux. M. Nicloux. MEMBRES HONORAIRES Trésorier... M>J "Joly Archiviste...... M. Nicloux. . MM. Albert 1% (S. À. S.), Prince de Mo- nacoO, AAS. Cajal (Ramon y), AAM,Pu, à Madrid. + Chauveau, MAS, MAM, PM, 4, rue du Cloître-Notre-Dame (4°). + Ebrlich (P.), aAm, p K. Institut für experimentelle Therapie, Frankfurt-a-M, Fischer (E.), cas, AAm, pu, Hessi- schestrasse, 2, à Berlin. Haeckel (E.), pu, à léna. + Hermann (L.), pu, à Künigsberg. Hertwig (O.), AAM, pu, à Berlin. MM + Metchnikoff, AAS, AAM, SOUS-DIP, 25, rue Dutot (15°). + Maupas, cas, à Alger. Pavloff, cas, AAM, professeur à l’In- stitut de médecine expérimen- tale, à Saint-Pétersbourg. Ray-Lankester (Sir), FRS, AAS, à Londres. Roux (E.), MAS, MAM, pip, 25, rue Dutot, Paris (15°). Schwendener, AAS, PU, à Berlin. Waldeyer (W.), cas, pu, Lüther- strasse, 35, à Berlin. — II — MEMBRES TITULAIRES HONORAIRES MM. Achard, man, PFM, Mn, 164, rue du Faubourg-Saint-Honoré (8°). Arsonval (A. d')}, MAS, MAM, PCF, %9 bis, avenue de la Belle Ga- brielle, Nogent-sur-Marne. Babinski, MAm, mn, 170 bis, boule- vard Haussmann (8°). Balzer, mMaAM, Mu, 8, rue de l’Arcade (8°). Barrier, MAM, inspecteur général des Écoles vétérinaires, 5, rue Bouley, à Alfort. Bloch (A. M.), 9, boulevard Jules- Sandeau (16°). Blanchard (Raphaël), AM, PF, 226, boulevard Saint-Germain (7°). Bonnier (Gaston), mas, PFs, 15, rue de l’'Estrapade (5°). Bonnier (Pierre), 166, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°). Borrel, pp, 207, rue de Vaugirard (15°). | + Bouchard, MAS, MAM, PHFM, MEH, 174, rue de Rivoli (1°). Bourquelot, MAM, PEP, PH, 42, rue de Sèvres (1°). Bouvier,MAs,PM,55,rue de Buffon(5°). Camus (Lucien), chef technique de |: l’Institut supérieur de vaccine à l'Académie de médecine, 14, rue Monsieur-le-Prince (6°). Capitan, Mau, chargé de cours cr, 5, rue des Ursulines (5°). Carnot (Paul), AFM, ME, 8, avenue Élisée-Reclus (7°). Chabrié, Prs, 83, rue Denfert-Ro- chereau (14°). _ Chantemesse, MAM, PFM, MH, 30, rue Boissy-d’Anglas (8°). Darier, M4, 77, boulevard Malrs- herbes (8°). MM. + Dastre, mas, MAM, Victor-Cousin (5°). + Dejerine, ma, PFrM, Mu, 179, bou- levard Saint-Germain (7°). Delezenne (C.), mAM, Pptp, 6, rue Mizon (15°). Desgrez, PFM, 78, boulevard Saint- Germain (5°). Dupuy (E.), 50, rue Saint-Louis, à Versailles. Fabre-Domergue, inspecteur géné- ral des pêches maritimes, 65, boulevard Arago (13°). Francçois-Franck, MAM, PCF, 7, rue Saint-Philippe-du-Roule (8°). Galippe, MaM, 2, avenue des Til- leuls, villa Montmorency (16°). Gautier (A.), MAS, MAM, PHFM, 9, place des Vosges (4°). Gellé, 40, avenue de la Grande- Armée (17°). Gilbert, MAM, PFM, Ma, 27, rue de Rome (8°). Gley, ma, pce, 14, rue Monsieur- le-Prince (6°). Grimbert, MAM, PEP, PH, 47, quai de la Tournelle (5°). Guignard, MAS, MAM, PEP, 6, rue du Val-de-Grâce (5°). Hallion, pa à l'École des Hautes- Études, 54, rue du Faubourg- Saint-Honoré (8°). Hallopeau, MAM, AFM, Man, 92, bou- levard Haussmann (8°). Hanriot, MAM,AFM, à la Monnaie (6°). Hayem (G.), MAM, Pam, mu, 91, avenue Henri-Martin (16°). Henneguy, MAS, MAM, PCF, 9, rue Thénard (5°). Héricourt, 12, rue de Douai (9°). Jolly, » à l'École des Hautes-Études, 56, avenue de Breteuil (7°) PFS, 4, rue TV MM. Kaufmann, MAM, PEv, à Alfort. Künckel d’Herculais, AM, 55, de Buffon (5) Landouzy, MAS, MAM, PFM, M4, 15, rue de l'Université (7°). Langlois (J.-P.), AFM, 155, boul. St-Germain (6°). Lapicque, PM, 21, boul. Henri-IV ee) Larcher (0.), 97, r. de Passy (16°). Laveran, MAS, MA, %5, rue du Moni- parnasse (6°). Letulle, MAM, PFM, M4, 7, rue de Magdebourg (16°). Linossier, cam, 51, rue de Lille (7°). Loisel, D à l'École des Hautes- Études, 6, rue de l'École-de-Mé- decine (6°). + Magnan, MAM, mux, 10, quai de Suresnes, à Suresnes (Seine). Mangin, mas, PM, 2, rue de la Sor- bonne (5°). Manouvrier, P à l'École d’anthro- pologie, 15, rue de l’École-de- Médecine (6°). Marchal, mas, p à l’Institut agrono- True mique, 89, rue du Cherche-Midi, Paris (6°). Marie (Pierre), MAM, PFM, MH, 76, rue de Lille (7°). Martin (Louis), csrp, 205, Vaugirard (15e). Meillère, ma, px, 15, rue du Cher- che-Midi (6°). Mesnil, Pt, 21, rue Ernest-Renan (45°). Moussu, PEv, à Alfort, Netter, MAM, ArM, Mn, 104, boule- vard Saint-Germain (6°). Nicloux, AFM, AM, 15, rue Duguay- Trouin (6°). + Onimus, Cap Fleuri, (Alpes-Maritimes), rue de Cap d’Ail MM. Perrier (Edmond), MAs, MAM, PM, 57, rue Cuvier (5°). Pettit, ciP, 28, avenue de Mont- souris (14°). Railliet, mAM, PEv, 9, avenue de l’Asile, à Saint-Maurice. Ranvier, MAS, MAM, PHcr, à Thélys, C?* de Vendrange, par Saint- Symphorien de Lay (Loire). Regnard (Paul), MAM, D de l’Insti- tut agronomique, 195, rue ht Jacques (5°). Rémy, Ar", 112, boulevard de Cour-_ celles (17°.) Rénon, AFM, MH, 3, rue de Cons- tantine (7°). Retterer, AFM, 59, boulevard Saint- Marcel (13°). Richer (Paul), mr, Max, 30, rue du Luxembourg (6°). | Richet (Ch.), mas, ma, Prm, 15, rue de l'Université (7°). Robin (Albert), mam, 18, rue Beaujon (8°). Roger (H.), MAM, PFM, Mu, 139, rue de Rennes (6°). A jSinéty(de),L4,place Vendôme (1*). + Suchard, 75, rue Notre-Dame- des-Champs (6°). Thomas (André), 75, rue de Chail- lot (8°): Troisier, MAM, AFM, Ma, 25, rue La, Boétie (8°). Trouessarl, PM, 61, rue Cuvier (5e). Varigny (Henri de), 18, rue. Lalo (16°). Vaquez, AFM, Mu, 27, rue du Géné- ral-Foy (8°). Vincent, mam, au Val-de-Grâce (5°). Weiss (G.), MA, PFM, 20, avenue Jules-Janin (16°). Widal, mam, PrM, Mu, 155, boule- vard Haussmann (8°). Wurtz, MAM, AFM, Mn, 18. rue de Grenelle (7°), PFM, MH, MEMBRES TITULAIRES MM. Bierry (H.), mc à l'École des Hau- tes-Études, 11, avenue de la Grande-Armée (16°) (19 mars 1910). Bohn, » à l’École des Hautes- Études, 12, rue Cuvier (5°) (2 fé- vrier 1907). Branca (A), AFM, 5, rue Palatine (6°) (28 janvier 1911). - Camus (Jean), AFM, mg, 71, rue de Grenelle (7°) (21 décembre 1907). Caullery, PFs, 6, rue Mizon (15°) (25 février 1905). - Chatton (E.), aArP, rue Falguière, _ 96, Paris (15°), 16 mai 1914. Claude (Henri), AFM, Mu, 62, rue de Monceau (8°) (3 juillet 1909). Clerc (A.), mx, 52, avenue de Wa- gram (17°) (3 mar 1913). Courtade (D.),cLrM,166, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°) (17 mars | 1906). ne Coutière, PEP, 4, avenue de l’Ob- servatoire (6°) (20 mars 1909). Dopter (Ch.), P à l'École d'appli- cation de la médecine et de la pharmacie militaires au Val-de- Grâce, 64, rue Claude-Bernard (5°) (18 novembre 1911). Garnier (M.), mu, À, rue d'Argenson (8°) (20 mai 1911. Gravier (Ch.), eu, 55, rue de Buffon (5°) (4 juillet 1908). + Guéguen (F.), AEP, Hospice Le- prince, 25, rue Bobillot, Paris (13°) (4% juillet 1914). Guieysse-Pellissier (A.), ArM, 26, rue Vavin (5°) (11 mai 1912). MM. Henri (Victor), préparateur Fs, 106, rue Denfert-Rochereau (14°) (28 janvier 1905). Bérissey, AEP, PH, 96, rue Didot (14°) (16 mars 1907). Josué, mu, 7,avenue de Villiers (17°) (A°T juin 1907). Legendre (R.), préparateur m, 426, rue d'Assas (6°) (14 juin 1913). Levaditi (C.), cziP, 54, rue des Volontaires (15°) (29 juin 1912). Maillard, FM, 2, quai de Ges-- vres (4°) (25 novembre 1907). Marchoux, csip, 96, rue Falguière (15°) (25 juin 1910). Mayer (Andr‘), pa à l'École des Hautes-Études, 33, faubourg Poissonnière (9°) (11 avril 1908). Menegaux, AM, 55, rue de Buffon (5°) (16 décembre 1911). Mulon (P.), AFM, 27, avenue Bu- geaud (16°) (10 décembre 1910). Nageotte, PcF, MH, 82, rue Notre- Dame-des-Champs (6°) (10 no- vembre 1906). Nicolas (A.), PrM, 7, rue Nicolle prolongée (5°) (25 janvier 1908). Pagniez, MH, 24, rue Jean-Goujon (8°) (5 février 1910). Pérez (Ch.), P adjoint Fs, 3, rue d'Ulm (5°), (28 avril 1911). Piéron (H.), » à l'École des Hautes- Études, 52, route de la Plaine, Le Vésinet (S.-et-0.) (27 décembre 1913). Pinoy (E.), sous-cLrp, 25, rue Du- tot (15°) (22 novembre 1893). — VI MM. Portier (Paul), mers, p à l'Institut Océanographique, 12, rue des Jardins, à Fontenay-aux-Roses (Seine) (10 février 1906). Prenant, maM, PFM, 6, rue Toullier (3°) (15 février 1908). Rabaud, chargé de cours F5, 3, rue Vauquelin (5°) (7 mars 1908). Rathery (F.), AFM, Ma, 108, boule- vard Saint-Germain (6°) (22 fé- vrier 1913). Regaud (CL.), pr, 12, square De- lambre, (14°) (14 mars 1944). Roule, pm, 57, rue Cuvier (5°) (25 janvier 1913). Sacquépée, professeur agrégé au Val-de-Graäce (20 juin 1944) EL MM. Teissier (P.-J.), PFM, mu, 142 bis, r.de Grenelle (7°) (1° avril 1905). Terroine, mc à l'École des Hautes- Études, 35, rue de l’Arbalète (5°) (14 février 1914). Tissot (J.), AM, 57, rue Cuvier (5°) (25 novembre 1905). Vallée, pEv, à Alfort (15 décembre 1906). Weil (P.-Emile), M4, 24 bis, avenue du Trocadéro (16° (23 novembre 1912). ; Weinberg (M.), cuir, 159, rue de la Convention (15°) (21 décembre 1942). Wintrebert(P MEMBRES ASSOCIÉS MM. Beaunis, PHrM, villa Printemps, Le Cannet, près Cannes. Calmette, cas, cam, PFM, otp, à Lille. + Behring, «AM, PU, à Marbourg. Bütschli, pu, à Heidelberg. Exner, PU, à Vienne. Fredericq (Léon), pu, à Liége. + Hubrecht, pu, à Utrecht. Jolyet, cam, PHFM, à Arcachon. Kossel (A. h cAM, PU, à Heidelberg. Lépine, CAS, AAM, PHFM, 30, pie Bellecour, à Lyon. Loeb (J.), p à l'Institut Rockefeller, à New-York. Luciani, Pau, à Rome. Morat, cAM, PFM, à Lyon. MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX MM. Abelous, cAM, PFM, à Toulouse. Arthus, CAM, PU, à Lausanne. Bardier, PFrM, à Toulouse. Baréty, à Nice, : MM. Pfeffer (W.), pu, à Leipzig. Pitres, AAM, PFM, 419, cours d’Al- _ sace-Lorraine, à Bordeaux. Renaut (J.), cAS, AAM, PFM, 6, rue de l'Hôpital, à Lyon. Rubner, pu, à Berlin. Schäfer, (A. E.), FRS, PU, à Edim- bourg. Vejdovsky, pu, à Prague. H. de Vries, pu, à Amsterdam. Waller (Aug.), FRS, PFs, à Londres. + Weismann (A.), pu, à Fribourg- n en-Brisgau. Wertheimer, cam, PFM, à Lille. Wilson (Ed.), ru, à New-York. … | MM. Bergonié, cAM, PFM, à Bordeaux. Bouin (P.), PrM, à Nancy. Cazeneuve (Paul),A4M,PneM,à Lyon. F “Charpentier, CAM, PEM, à Nancy: .), préparateur Fs,41, r.de Jussieu (5°) (17 février 1919). Fr ; Le NV DNS MM. + Courmont (Jules), CAM, PFM, à Lyon. Courmont (Paul), PFM, à Lyon. f r à … Cuénot, PFs, à Nancy. Curtis, FM, à Lille. Debierre (Ch.), cam, Pr, à Lille. Dhéré, prs, à Fribourg (Suisse). Doyon (Maurice), P adjoint FM, à Lyon. Dubois (Raphaël), pes, à Lyon. Duboscq (0.), Prs, à Montpellier. Duret, aaAm, p à l'Université libre, à Lille. Gilis, cam, PrM, à Montpellier. Guilliermond, chargé de cours Frs, à Lyon. + Guilloz, Nancy. CAM, P adjoint FM, à Hédon, cam, PFM, à Montpellier. Herrmann (G.), Pru, à Toulouse. Imbert, cam, Pr, à Montpellier. . Jourdan, PFS, PEM, à Marseille. Laguesse, cam, PFM, à Lille. Lambert, ArM, à Nancy; PFM, Saô- -- Paulo (Brésil). - Lambling, cam, PF, à Lille. Lécaillon, Prs, à Toulouse. _ Lefèvre(J.), Lycée Pasteur, Neuilly- sur-Beine. Léger (L.), Prs, à Grenoble. MM. Livon, cam, PE, à Marseille. + Lucet, MAM, AM, 2, ruedes Arènes, Paris (5°). Maurel, cam, PHFM, à Toulouse. Morel (A.), PrM, à Lyon. Moynier de Villepoix, Amiens. Nicolle (Ch.), cam, prP, à Tunis. OEchsner de Coninck, Prs, à Mont- pellier. Pachon, PrM, à Bordeaux. + Pelvet, à Vire. + Perraud, p de viticulture, à Vil- lefranche (Rhône). Pierret, AAM, PHFM, à Lyon. Policard, AFM, à Lyon. Porcher, PEv, à Lyon. Remlinger, prP, à Tanger. Rodet,Ppru,26,cours Morand, Lyon. Sellier, chargé de cours Fu, à Bor- deaux. Sergent (Ed.), Alger. Simond, médecin inspecteur des troupes coloniales. Testut (Léo), AAM, PrM, à Lyon. Tourneux (Fréd.), cam, PFM, à Tou- louse. Vialleton, PrM, à Montpellier. PEM, à piP d'Algérie, à MEMBRES CORRESPONDANTS ÉTRANGERS 10 © AL à ; | Allemagne Australie. { n'a Abderhalden, pu, à Halle. Haswell, pu, à Sidney. Ve, Blumenthal (F.), pu, à Berlin. T£ M + Boveri, pu, à Würzburg. ‘Autriche-Hongrie. NY Hertwig (R.), pu, à Munich. _ Roux (Wilhelm), pu, à Halle. Willstätter (R.), pu, Faradayweg 10, à Berlin. | Zuüuntz, pu, Landwirthsschaftliche Hochsschule, à Berlin. Adamkiewicz (Albert), cam, PU, à Cracovie. ; Apathy, pu, à Kolosvar. Siedlecki, pu, à Cracovie. NT Belgique. MM. Bambeke (Ch. van), pu, à Gand. Bordet, PU, cAM, ptP, à Bruxelles. Brachet (A.), pu, Bruxelles. Dollo, pu, conservateur du Musée d'histoire naturelle, à Bruxelles. Nolf, pu, à Liége. Pelseneer (P.), directeur de l’Aca- démie des Sciences de Belgique, 56, boulevard Léopold, à Gand. Van der Stricht (0.), pu, à Gand. Cuba. Sanchez Toledo, à Paris. États-Unis. + Minot(S.), e Harvard University, Boston. , Stiles (CI. W.), cam, Chief of the Division of Zoology U. S. Public Health and Marine Hospital ser- vice, Washington. Finlande. Tigerstedt (R.), pu, à Helsingfors. Grande-Bretagne. Bateson, p de l’Institut Biologique John-Irmes (Merton, près Wim- bledon, Surrey). Ferrier (Sir David), Frs, P, Kings College, 34, Cavendish square, à Londres, W. + Horsley (Sir Victor), Frs, 80, Park street, Grosvenor square, à Londres, W. Langley, FRS, PU, à Cambridge. Sherrington, FRS, PU, à Oxford. Starling, FRS, P, University College, à Londres. Hollande. MM. Hamburger (J.), pu, Prædiniuss- ingel 2, Groningen. : Italie. Fano, PU, à Rome. Golgi, AAM, pu, à Pavie. Perroncito (Eduardo), Turin. CAM, PU, à Roumanie. Athanasiu, PU, à Bucarest. Babes, cAM, PFM, à Bucarest. Cantacuzène (J.), PrM, à Bucarest. Russie. Dogiel, pu, à Kazan. Famintzin, Wassiliew Ostrow, 1°, ligne 2, à Saint-Pétersbourg. Gamaleïa, à Saint-Pétersbourg. Mendelssohn (Maurice), cam, 49, rue de Courcelles, Paris (8°). Metalnikov (S.), Angliisky pr. 2 à Saint-Pétersbourg. Mislavsky, pu, à Kazan. Wedensky, pu, à Saint-Péters- bourg. Serbie. Giaja, pu, à Belgrade. Suède. Retzius (G.), cas, AAM, PU, à Slock- holm., Suisse. Bugnion, pu, à Lausanne. Bunge (G. von), ca, pu. à Bâle. Prévost, PHU, à Genève. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur; 1, rue Casselle, COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 6 JANVIER 1917 . SOMMAIRE Bazin : Note sur un procédé per- mettant d'évaluer les propriétés bactéricides du pus des plaies de guerre et sur les renseignements qu’on en peut tirer pour leur pro- nostic et leur traitement. . . . . .. BEAUVERIE (J.) : Quelques pro- priétés des ascospores de levures. Technique pour leur différencia- FOR LR Ne ER RE es IRE Cosra (S.) et TroisteR (J.) : Mort du lapin et survie du cobaye dans la spirochétose ictérohémorragique expérimentale +41... Cosra (S.) et Troisier (J.) : Réac- tions cytologiques et chimiques du liquide céphalo-rachidien dans la spirochétose ictérohémorragique . . Durrénoy (J.) : Sur le concours des feuilles adjacentes, dans le dé- _ veloppement inusité de bourgeons, qui, normalement, restent rudimen- taires, chez le pin maritime. . . .. Favre : Note sur une méthode de différenciation élective des éosino- philes des tissus. . . . . . . . .... GarNIER (MARCEL) et ReiLLy (J.) : Action de la bile sur la virulence de Spirochæta icterohemorragizæ . . .. GARNIER (MarceL) et REILLY (J.) : La recherche du spirochète ictéri- gène dans l'urine de l'homme et du ODA RL che * Gex. (E.) et Quinquaup (ALzr.) : La sécrétion surrénale d’adrénaline ne tient pas sous sa dépendance l'effet vaso-constricteur du sang ES DA TION IE D COQ D EN TIREL EE BIOLOGIE. (COMPTES RENDUS. — 1917. (er 1 HozLcanpE (A.-Cx.) : Imprégnation argentique, sans précipité du Tre- ponema pallidum dans les frottis. KERvILY (MICHEL DE) Sur la structure de la membrane basale des villosités du placenta humain. Lécer (L.) et Hesse (E.) : Sur les Microsporidies de la crevette d'eau TOUCE RIRES RENNES Un ER Marrn (Louis) etPETriT (AUGUSTE) : Présence de Sp. iclerohemorragiæ chez le Surmulot de la zone des CHINOIS Mo HN SUR Le LA PETzETAKIS : « L'épreuve de la compression oculaire » et « l’é- preuve respiratoire » dans le dia- guostic de la nature des arÿthmies Dam extrasyS {ol EE ReTTERER (ËD.) et NEuviLce (H.) : Des organes génitaux externes du LATE C EN ee a ete ReTTERER (Éo.) : Du développe- ment et de la structure du carti- ane aline Este ane EL Etre RuginsTEIN (M.) : La paratyphoïde B expérimentole er re 20 SEURAT (L.-G.) Physaloptères des Reptiles du Nord-Africain (Mé- MOOUR ESS) GEL RTS ne WeiLe (E.), CLuzet et MourrQuanD (G.) : -Électrodiagnostic des nerfs et muscles des pigeons paralysés par une alimentation carencée . . . Wegicz (E.) et Mourrquanp (G.) : Résultats comparés de l’alimenta- tion des cobayes par l'orge complète en élat « quiescent » ou en état de CSN ETOILES CAS LXXX, ile Eu 19 9 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Dastre. DÉCÈS DE M. A. CHAUVEAU. Le PRÉsIDENT exprime les regrets que cause à la Société la mort de M. À. Chauveau et donne lecture d'une notice (1) abrégée sur les tra- vaux de l’illustre savant. « L'ÉPREUVE DE LA COMPRESSION OCULAIRE » ET « L'ÉPREUVE RESPIRATOIRÉ » DANS LE DIAGNOSTIC DE LA NATURE DES ARYTHMIES PAR EXTRASYSTOLES. Note de PETzETAkISs, présentée par A. DASTRE. La discussion sur la nature et le mode de production des extrasys- toles est à l'ordre du jour. Des recherches expérimentales récentes montrent la possibilité de leur production par voie nerveuse. C'est ainsi que nous avons vu la production d’exlrasystoles soit auriculaires, soit ventriculaires, avec notre maitre Morat, par l'excitation des vagues, des accélérateurs (2) ou leur excitation simultanée. D’autre part, des excita- tions d'ordre réflexe (compression oculaire) peuvent donner aussi ce même trouble de rupture, comme nous en avons rapporté un certain nombre de cas (3), et comme l'ont fait Delava, Danielopolu, Josué et Heitz, Pezzi et Ferralis. Ges faits expérimentaux ne laissent aucun doute sur la nature nerveuse de certaines arythmies extrasystoliques. On peut citer encore l'influence réflexe de la contraction utérine sur la production des extrasystoles, comme nous l'avons observé avec le professeur Fabre (4). En clinique, il est intéressant d’avoir des moyens d'être fixé sur la nature d'une pareille arythmie. L'épreuve de l'atropine, préconisée par MM. Vaquez et Kemein, constitue un bon moyen, mais les résultats sont difficiles quelquefois à interpréter, à cause de l'action a Cette notice sera publiée prochainement dans les Comples rendus. (2) Petzetakis. Thèse de Lyon, 1916. Édit. Baillière, Paris. (3) Petzetakis. Block sino-auriculaire, auriculo-ventriculaire et extra- systoles, provoqués par La compression oculaire. Arch. des mal. de cœur, novembre 1916. (x) Fabre et Petzetakis, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1916. SÉANCE DU D JANVIER 3 bien complexe de ce poison. Nous avons ainsi pensé à utiliser ce que nous avons appelé « l'épreuve de la compression oculaire, lors de no$ recherches dans les bradycardies. Depuis quatre ans, nous avons examiné un grand nombre d'extrasystoles dans ce but. Nous n’entrerons pas dans les détails de la question dans cette note, et nous nous contenterons de dire que l'épreuve est positive, lorsque les extrasystoles disparaissent pour faire place à un ralentissement simple du rythme : l'épreuve est négative, Fic. 1. — Bigéminée cardiaque, chez un jeune sujet sans troubles fonctionnels et lésions valvulaires. Cœur normal. L'épreuve de la compression oculaire est positive, les extrasystoles disparaissent ct on ne constate que le ralentissement du rythme. Le seul trouble accusé par le sujet consiste en palpitations, qui ne se font pas sentir du reste (toujours. Pendant la compression, cette sensation sul jectiv disparaît. Fic. 2. — L'épreuve de la compression oculaire dans le disgnostic de la nature des extrasystoles. À remarquer l'augmentation de l’excitabilité du vague qui se tra- duit par de longs arrêts et la disparition des extrasystoles. lorsque les extrasystoles persistent (malgré que le rythme puisse pré- senter un petit ralentissement). L'épreuve a été positive dans des cas d’extrasystoles observés de préférence chez des sujets jeunes, sans lésions valvulaires, sans hypertrophie, en particulier chez des soldats surmenés, des sujets présentant les extrasystoles après un exercice, une émotion (sujets nerveux). Citons un cas d’extrasystoles familial, observé chez trois sujets de la même famille (qui ne savaient pas qu'ils étaient porteurs de ce trouble), et un eas de bigéminée car- diaque, qui est survenu à la suile d'un traitement antirabique, cas dans lequel la compression oculaire produisait des arrêts de cinq à TS =: Hs. LE . æ C:- . F: 2° Ë ss ñ [- LÈ C es Resrmam SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3. — « L'épreuve respiratoire » dans les extrasystoles d’origine nerveuse. Le sujet présente au moment de l'épreuve un rythme trigéminé continu. Il suffit d'une inspiration forcée pour faire disparaitre, presque instantanément dans le cas présent, la trigéminée car- diaque. L'effet, dans le cas présent, persiste quelques secondes. Les extrasystoles réapparaissent dans la suite. Fr. dix secondes (hypoexcitabililé du vague), et dans lequel on pouvait sürement arrêter le cœur à la pression. Enfin, dans les cas d'extrasystôles passa- gères (d'ordre réflexe), sur- venant au cours de coliques hépatiques, ou autres affections gastro-intestinales, l'épreuve a été toujours positive. Par con- tre, l'épreuve a été négative, dans les cas d’extrasystoles survenant à la dernière pé- riode des maladies valvulaires, à un stade avancé du mal de Bright, enfin, en tout cas, où les altérations du myocarde étaient sûres. Je dois ajouter que dans nom- bre de ces cas (épreuve posi- tive), les extrasystoles peuvent non seulement persister, mais augmenter (ce qui démontre encore leur origine nerveuse); mais il suffit d'une compression un peu plus forte pour les faire disparaître ‘et maaifester les phénomènes prédominants de l'excitation des modérateurs (1). De plus, nous avons essayé l'influence de la déglutition qui paraît agir sur certaines de ces extrasystoles, mais le résultat est un peu infidèle. En tout cas, cette action (disparition momentanée des extrasysloles) ne s'observe que dans les cas qui ont été inflaencés par la compression oculaire. (1) C’est ainsi que nous conseil- lons que la compression soit rela- tivement forte et d'une certaine durée, pour pouvoir se rendre compte des effets produits. 34} SÉANCE DU 6 JANVIER 5 Un autre moyen nous à paru plus fidèle que ce dernier : c'est de mettre le malade en inspiration forcée; c’est ce que nous appellerons « l'épreuve respiratoire ». En effet, dans un grand nombre de cas, on voit de cette façon une modification, ou même la disparition momen- tanée ou plus ou moins durable des extrasystoles. Cet effet ne s observe pas toujours; mais en tout cas sa constalalion est en faveur de la nature nerveuse du trouble rythmique. Il ne s'observe jamais au cours des extrasystoles myocarditiques. Ea résumé, l'épreuve de la compression oculaire et dans un grand nombre de cas, « l'épreuve respiratoire » sont positives, dans les cas d’extrasystoles, dont le pronostic est bénin (1) et qui ne s'accom- pagnent pas de troubles fonctionnels, observés en général sur des cœurs normaux; les épreuves au contraire sont négatives dans les cas où les extrasystoles sont en rapport avec des allérations plus ou moins profondes du myocarde (myocardites), de nature diverse. Sans pouvoir insister davantage ici sur cette question, il m'a semblé intéressant d'at- tirer l'attention sur ces faits, au point de vue du diagnostic de certaines extrasystoles à pronostic bénin, et qui dépendent d'une hyperexcita- bilité du système nerveux extrinsèque du cœur, sans pouvoir nier la participation du système nerveux intra-cardiaque qui se trouve étroi- tement lié avec le système nerveux extrinsèque. QUELQUES PROPRIÉTÉS DES ASCOSPORES DE LEVURES. TECHNIQUE POUR LEUR DIFFÉRENCIATION. Note de J. BEAUVERIE, présentée par A. DASTRE. Nous avons constaté que les spores d'un certain nombre de saccha- romyces, que nous avons eus sous la main, jouissent d’une très forte propriété d'acido-résistance ; nous avons pensé qu'il y avait lieu d'uti- liser ce caractère pour la différenciation de ces spores et leur mise en évidence facile et rapide au sein d’une préparation. La technique con- siste simplement à appliquer à des frottis des levures étudiées une des méthodes employées en Bactériologie pour différencier le Pro de Koch ; Ziehl-Neelsen, Biot, etc. boue obtenir la Lo on se sert d'un bloc de Dlôtre, préalable- ment moulé à la forme voulue, que l’on place dans une boite de Petri; le bloc baignera dans de l’eau jusqu’au tiers ou moitié de sa hauteur — le tout est stérilisé à l’autoclave. On étale ensuite à la surface du plâtre, (1) Je citerai aussi l'exemple de mon maître le professeur Morat, qui pré- sente des extrasystoles depuis son jeune âge, sans présenter absolument aucun trouble fonctionnel ou altérations du cœur. 6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au moyen de la spatule de platine, une portion de la culture à étudier. Dans ces conditions, les spores se produiront dans un temps variable avec la température et l'espèce de levure, maïs qui est ns de deux ou trois jours. Fixation. — On fait des frottis avec les levures prélevées sur le bloc de plâtre ou directement in situ si l’on suppose que les levures aient pu sporuler dans ces conditions. Le frottis est fixé soit par la chaleur, soit par quelques gouttes d’alcool ou d’une solution de formol. Si l’on désire avoir un matériel assez abondant pour faire de nombreuses prépara- tions, après l’avoir soumis à l’action de solvants ou de réactifs divers dans le but d'étudier leur action sur l’acido-résistance, on étalera des parcelles de culture à la surface de petites lames de carotte ramollies par stérilisation à l’autoclave. Ces petites lames seront facilement transportées, avec la culture y adhérente, d’un milieu dans un autre et serviront finalement à faire le prélèvement et le frottis; elles pourront servir aussi bien à faire des inclusions dans la paraffine et des coupes au microtome. Coloration par la méthode de Ziehl-Neelsen. — Rappelons en quelques mols cette méthode : le frottis fixé recoit quelques gouttes de fuchsine de Ziehl; on chauffe dans la flamme d’un bec Bunsen par deux ou trois fois jusqu'à émission de vapeurs; on décolore par quelques gouttes d'acide azotique au 4/3; on lave à grande eau (àce moment les spores sont d'un beau rouge rubis et les cellules végétatives d’un rouge beau- coup plus pâle): on recolore par une couleur bleue d’aniline telle que la thionine ou le bleu polychrome, on lave à l'eau. Seules les cellules végé- tatives sont colorées en bleu tandis que les spores ont conservé leur belle teinte rouge, grâce à laquelle elles se distinguent immédiatement, donnant des préparations très remarquables. L'acido-résistance de ces spores étant beaucoup plus marquée que celle du B. de Koch, on peut modifier dans une large mesure la méthode Ziehl-Neelsen. C’est ainsi qu'il n’est point nécessaire de soumettre Ja fuchsine à l’action de la chaleur ; l’acide peut être beaucoup moins dilué, il peut être remplacé par l'acide sulfurique. L’acido-résistance se mani- feste encore après l’action (très rapide) des acides azotique et sulfurique purs et froids ; à chaud, il va sans dire qu'il ne subsiste rien de la pré- paration. En colorant par le violet de gentiane phéniqué, décolorant par l'acide azolique au 1/3 et recolorant par la fuchsine de Ziehl au 1/10, on obtiént les spores en bleu, tranchant sur le fond rose des cellules végétatives. En appliquant la méthode de Biot, c’est-à-dire le, Ziehl-Neelsen, y. compris la décoloration par l'acide, lavage et action du formol pendant quelques minutes, on obtient les spores d’un beau rouge, sur fond incolore. El SÉANCE DU 6 JANVIER Les spores sont encore alcoolo et alcalino-résistantes : c’est-à-dire qu'après coloration, action de l'acide et lavage à l’eau, on peut faire agir sur la préparation, de l'alcool à froid ou même à chaud ou bien de la potasse en solution alcoolique à 1/100 ou aqueuse à 30 p. 100, à froid ou à chaud, sans que la coloration rouge (Ziehl-Neelsen) soit modifiée. L'action de la potasse ou de la soude peut être prolongée une heure el plus. Sur les quatre Saccharomyces étudiés : S. cerevisiæ, S. ellipsoideus, S. du levain, S. octosporus, les trois premières espèces ont montré l'acido-résistance signalée. Chez S. octosporus, cette acido-résistance est assez peu marquée pour que la coloration rouge de la fuchsine soit masquée par le bleu de la thionine et dès lors les spores ne se distin- guent pas finalement par leur coloration des cellules végétatives avoi- sinantes. Dès lors, les levures sporulées peuvent être rangées dans deux caté- gories: celles qui sont acido-résistantes et celles qui ne le sont pas; il y a là un caractère net et facile à faire entrer dans la diagnose des espèces. En résumé, les spores de certaines levures présentent une remar- quable acido-alcoolo-alcalino-résistance. L'acido-résistance fournit une technique facile pour mettre en évidence avec une grande netteté les spores dans-une préparation. L'acido ou la non-acido-résistance des spores de levures, suivant les espèces, peut fournir un caractère de diagnostic de ces espèces. Si la méthode que nous préconisons ne peut être utile en pathologie humaine, puisque les levures rencontrées jusqu'ici dans les exsudats ne sporulent pas (Cryptococcus), il n’en va pas de même dans la techno- logie des industries de fermentation (brasserie, boulangerie, vinifica- tion, etc.) où il y a intérêt à suivre la sporulation pour la séparation des espèces ou des races, à faire des mensurations ou des numérations. Ces opérations pourront être facilitées pour des observateurs même non familiarisés avec l'emploi du microscope. IMPRÉGNATION ARGENTIQUE, SANS PRÉCIPITÉ du Treponema pallidum DANS LES FROTTIS. Note de A.-CH. HoLLANDE, présentée par A. DASTRE. Fontana a publié, en 1912-1913, une méthode sûre et rapide pour la recherche du Treponema pallidum dans les frottis de sérosités ou de tissus d'organes. Le principe de cette méthode repose sur une impré- gnation au nitrate d'argent ammoniacal des tréponèmes après mordan- cage préalable au tannin. 8 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tribondeau (1912), modifiant cette méthode, a conseillé d'utiliser avant le mordançage au tannin le liquide de Ruge (formol acétique) pour déshémoglobiniser les préparations ; cet auteur se sert comme mordant d’une solution aqueuse de tannin à 5 p. 100, eteffectue l'impré- gnation au nitrate d'argent ammoniacal également à 5p. 100. Cette technique fournit une très bonne coloration des tréponèmes et des organismes spiralés qui apparaissent en brun noirâtre; toutefois, elle présente le sérieux défaut de donner lieu à la formation de préci- pités abondants qui gênent et souvent même empêchent totalement la lecture des préparations. J'ai remarqué que l’on pouvait obvier à cet inconvénient, lout en obtenant des tréponèmes aussi fortement colorés qu'avec la méthode de Fontana-Tribondeau, en employant, au lieu de la solution d’azotate d'argent ammoniacal, une solution de nitrate d'argent pyridinique; de plus, en modifiant la solution de tannin, il est possible d'obtenir une dissolution complète de l’hémoglobine des hématies en même temps que s'effectue le mordancçage : ce qui évite une perte de temps appréciable et restreint en outre le nombre des manipulations. On prépare les deux solutions suivantes : 19° Solution de tannin acélique : Pannin à l'éthér net +2 Pen . 5 grammes. Acideracetique glacral en ee Re DACAC: 5 ACOOL 8 2060 EE TES OS ER A A ee Re Re DO c:c: Eau diStUNÉGS, SN NN TR ET ARE AL PRES 50 c.c. 20 Solution d'azotate d'argent pyridinique. | Azotate d'argent en RCE ETES ; 5 grammes. pau/distillée Re ARR en Res Re Lo 100 c.c. Ajouter après dissolution : PYrIdiINe SE MORE ere de Na di reed AE DAC: Ce Ii se forme, au bout de quelques heures, un précipité cristallin (combi- naison probable de pyridine et d'argent); on décante; la solution d'azotate d'argent pyridinique est incolore et se conserve bien. La technique se résume aux opérations suivantes : Le frottis est séché à l'air libre, puis traité par quelques gouttes d'alcool à 96° pour coaguler la matière albuminoïde ;"on ajoute ensuite directement la solution de tannin acétique et l’on chauffe une minute sur une flamme très faible ou mieux sur une plaque chauffante, en. évitant si possible d'enflammer l'alcool; on répète à nouveau celte opération, en renouvelant la solution de tannin. On lave ensuile à l’eau ordinaire, durant quelques secondes, de facon à enlever toute trace de tannin; puis on rince à l’eau distillée et l’on verse sur la préparation la solution d’azotate d'argent pyridinique, on SÉANCE DU 6 JANVIER € chauffe alors la lame, de préférence sur une plaque chauffante, pendant une minute jusqu’à formation de vapeurs, en évitant toutefois de porter à l’ébullition ; on répète cette opération une seconde fois, en renouve- lant la solution d'argent. Dans ces conditions, on constate que les parties albuminoïdes du frottis ont seules réduit l'azotate d'argent pyridinique, la solution qui surnage demeurant limpide. Lorsque l’on juge que l’imprégnation est suffisante, on lave à l'eau ordinaire et sèche au papier buvard. La préparation examinée au microscope ne montre pas de précipité et si l’'étalement a été bien fait, on obtient des coloralions très lisibles où le corps des tréponèmes se délache en brun noirâtre sur un fond jaune pâle. Cette technique est facile à exécuter et permet d'obtenir la coloration des organismes spiralés aussi nettement qu'avec la méthode de Fon- tana-Tribondeau à l’azotate d'argent ammoniacal, en évitant entière- ment la formation des précipités. (Laboratoire régional militaire de Bactériologie de Chambéry.) SUR LE CONCOURS DES FEUILLES ADJACENTES, DANS LE DÉVELOPPEMENT INU- SITÉ DE BOURGEONS, QUI, NORMALEMENT, RESTENT RUDIMENTAIRES, CHEZ LE PIN MARITIME. Note de J. DurRÉNoY, présentée par O. LARCHER. Le bourgeon qui se produit sur les tiges du Pin maritime, à l’aisselle des feuilles-écailles, donne naissance à un rameau, qui, normalement, reste rudimentaire, et qui porte deux feuilles, vertes, géminées. Or, dans les cas où la pousse terminable se trouve être mortifiée (notamment par les vents de mer), certains d’entre les rameaux rudi- mentaires, latéraux, s’allongent et constituent autant de tiges de remplacement. _ Quant aux deux feuilles, géminées, leur limbe, qui s’élargit, à la base (1), devient engainant, et embrasse la jeune tige, dans sa concavité.. — Dans leur parenchyme s'accumulent des grains d’amidon, dont les uns (polyédriques, fusiformes) sont libres dans le protoplasma, tandis que d’autres sont adhérents aux membranes cellulaires, qui, d’ailleurs, sont, en outre, épaissies par des inclusions amyloïdes. Ainsi modifiées, les feuilles engainantes servent de réservoirs aux (1) Au lieu de 0"001, environ, qu'il mesure, dans les conditions normales, il atteint 0002 à 0w003. 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — matières nutritives, qui sont graduellement utilisées par la tige de remplacement, pendant sa croissance, et elles se flétrissent rapidement, après avoir cédé à cette tige leur amidon (1). Elles ont joué un rôle comparable à celui des cotylédons par rapport à la tigelle, et, entre les deux feuilles géminées, comme entre les cotylédons, ont apparu ensuite des feuilles vertes, isolées. (Travail fait au Laboratoire de la Station biologique d'Arcachon.) PRÉSENCE DE Sp. icterohemorragiæ CHEZ LE SURMULOT DE LA ZONE DES ARMÉES, par Louis MARTIN et AUGUSTE PETTIT. Dans un mémoire (2) récemment parvenu à Paris, Ido, Hoki, ILo et Wani annoncent que Miyajima a, le premier, décelé Sp. icterohemorragiæ chez le Rat (field Rat); ils ont, à leur tour, retrouvé ce micro-organisme chez les Rongeurs de la mine de charbon de Kyushu et émettent l’hypo- thèse que les Rats, qui pullulent dans les tranchées du front de bataille européen, peuvent être la cause de certains cas de spirochétose. Cette supposition nous a conduits à examiner, à ce point de vue, les Rats de la zone des armées que nous avons pu nous procurer; dès main- tenant, nous apportons une première observation confirmative. Un Cobaye, inoculé avec 1 c.c. d’une émulsion de foie, de rein, de surrénale et de rate provenant d’un Surmulot, a succombé, en 13 jours, à un ictère hémorragique. La nécropsie a révélé les lésions caractéris- tiques de la spirochétose et divers parenchymes, notamment le foie, renfermaient d'assez nombreux Spirochèles. : Le Rat en question était adulte, très vigoureux et avait un aspect normal. A l'ouverture du corps, notre altention fut atlirée, cependant, par l’hyperplasie très marquée de la rate. Ce Surmulot faisait partie d’un lot de 5 individus, que notre confrère, le Dr $. Costa, avait bien voulu, sur notre demande, faire capturer dans la région de Ricquebourg, dont provenait un des spirochétosiques étudiés par $. Costa et J. Troisier. (1) L’observateur, qui a suivi, avec attention, la migration des éléments figurés, regrette de n’avoir pas été suffisamment outillé pour arriver à mettre en évidence celle des éléments solubles, dont l’abondance, dans les organes jeunes, en augmentant la pression osmotique du suc cellulaire, doit permettre à ces derniers de mieux résister à l’action plasmolysante des embruns (J. D.). (2) Journal of experimental Medicine, XXIV, 5, #82, novembre 1916. SÉANCE DU 6 JANVIER A1 Le Rat peut donc être considéré comme un réservoir de virus pour la spirochétose ictérohémorragique. Celte constatation est à rapprocher du fait que cette maladie a surtout été signalée chez les individus que leurs professions (bouchers, égoutiers, etc...) ou des conditions passa- gères d'existence (guerre notamment) amènent à vivre en promiscuité plus ou moins étroite avec de nombreux Rats. NOTE SUR UNE MÉTHODE DE DIFFÉRENCIATION ÉLECTIVE DES ÉOSINOPHILES DES TISSUS, par M. FAvRE. Les procédés de coloration des cellules éosinophiles dans les tissus sont nombreux. Plusieurs d’entre elles permettent, quand les prépa- rations sont bien réussies, d'obtenir des différenciations fines et très facilement lisibles. L'étude de certaines affeclions ganglionnaires s’accompagnant d'éo- sinophilie tissulaire considérable et constante nous a permis d'étudier la valeur pratique de ces différents procédés. Nous avons recherché la méthode la plus simple, d'exécution facile et qui donnât d’une façon constante et sûre des colorations très électives. Nous avons renoncé à l'emploi des mélanges colorants complexes ; ils donnent cependant des résultats remarquables, mais infidèles ; de plus, la technique de leur emploi est trop délicate. Les colorations successives, dont l'hémaléine-éosine est le {ype, sont très pratiques et d'exécution facile; mais les résultats sont souvent mauvais. La surcoloration par l’éosine est fréquente, le protoplasma des leucocytes Se teint en rouge uniforme : les granulalions éosinophiles n'apparaissent pas ou manquent de netteté. La coloration lente des pré- parations par l’éosine faible donne de meilleurs résultats, et doit être préférée à la coloration rapide par les solutions plus concentrées. Il est possible d'obtenir mieux encore de la coloration par l’hématéine-éosine et de donner à ce procédé très simple une constance dans les résullats et une électivité qui en font un procédé de choix. La fixation des pièces est importante : elle doit être faite par le sublimé (liquide de Lenhossek, ou mieux liquide de Zenker). Les préparations fortement colorées par l'hématéine sont ensuite trai- tées par l'éosine. On peut employer soit la solution alcoolique d’éosine à 1/200, soit la solution aqueuse à 1/250. Les solutions plus concen- itrées peuvent être employées sans inconvénient. La coloration peut être poussée jusqu'à obtenir une teinte rouge uniforme de la coupe. La pré- paration est. soumise à l’action d’une solution alcaline différenciatrice 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dont la composition est très simple. On la prépare extemporanément, en faisant dissoudre dans 100 €. c. d’eau 2 grammes de bicarbonate de soude. . L'action de cette solution doit être prolongée pendant un temps variable suivant l'intensité de la coloration donnée par l'éosine. En général, la différenciation est obtenue en dix minutes environ — on. peut d’ailleurs la contrôler au microscope. La préparalion est alors lavée soigneusement à l’eau ordinaire, ou mieux à l’eau distillée, déshydratée et montée au baume. Les granulalions éosinophiles apparaissent avec une remarquable netteté, leur coloration persiste alors même que les autres éléments de la coupe ont complètement perdu toute trace d’éosine. Il est possible, en poussant la différenciation, d'obtenir la décoloration complète de tous les protoplasmas leucocytaires, les grains éosinophiles restant seuls colorés ainsi que les noyaux dont la teinte vire au violet foncé. La méthode différencialrice que nous publions, et que nous avons souvent mise en pratique, nous parait par sa simplicité et la constance de ses résultats, très recommandable pour l'étude des éosinophilies tis- sulaires. SUR LES MICROSPORIDIES DE LA CREVETTE D EAU DOUCE, par L. LÉGER et E. Hesse. La présence de Microsporidies dans les muscles de la Crevette d’eau douce ({ammarus pulex L.) a été signalée pour la première fois par L. Pfeiffer (1) en 1895. Cet auteur fait rentrer dans le genre Glugea sous le nom de Glugea Mülleri l'espèce qu'il a rencontrée en divers cours d’eau, en faisant remarquer qu’on pourrait aussi bien en faire une Thelohania, le nombre des spores étant variable de 8 à 32. En raison de cette considération, Labbé (2) la place dans le genre Pleistophora. Stempell (3), qui a repris l'étude de Glugea Mülleri, en fait, par contre, sans hésitation, une Z'helohania, parce que, dit-il, les sporontes donnent toujours 8 spores. Depuis le travail de Stempell, l'espèce est donc désignée sous le nom de Z'elohania Mülleri Pfeitter. En présence de ces divergences de vue, nous avons étudié, en Dau- phiné, les Microsporidies des Crevettes d’eau douce et nous sommes arrivés à celte conclusion qu'il existe dans les muscles de Gammarus pulez deux espèces bien différentes de Microsporidies vues toutes les 4) Die Protozsen als Krankheitserreger. Tena, 1895. (2) Labbé. Sporozoa in Thierreich. Liefg. 5, 1899. (3) Stempell. Ueber Thelohania Mülleri. Zoolog. Jahrbücher, Bd. XVI, 1902. SÉANCE DU 6 JANVIER 13 deux par Pfeiffer qui les à confondues spécifiquement : l’une très envahissante se montre toujours sous la forme octosporée ; c'est celle étudiée par Stempell et qui doit effectivement rentrer dans le genre T'helohania. On peut lui conserver le nom de 7h. Mülleri, car elle a été certainement observée par Pfeiffer, et Stempell en a donné une bonne description morphologique. L'autre, au contraire, toujours très localisée à la région dorsale ou latéro-dorsale de l'hôte, montre des kystes (spo- rontes) renfermant parfois 4, souvent 5, 16 ou 32 spores et même davanlage. D’autres caractères plus importants que le nombre des spores pré cisent encore cette nouvelle espèce comme nous allons le montrer, mais l'embarras subsiste pour le choix du genre qui doit l’héberger, en rai- son de ce que les genres de Microsporidies sont surtout basés sur le nombre des spores données par le sporonte. Il est certain qu'on peut, avec Labbé, en faire une Pleistophora puisqu'elle montre des kystes à 16, 32 spores et plus; mais, d'autre part, le type 8 est aussi souvent réalisé et, par sa manière d’être, son développement, son habitat, son siège, elle se rapproche davantage des 7'helohania que de tout autre genre. C'est pourquoi nous la placerons également dans ce genre sous le nom spécifique de 7h. Giraudi(1). Nous connaissons du reste d’autres exemples de cetle variabilité du nombre des spores chez une même espèce, ce qui donne une certaine fragilité à une systématique basée exclusivement sur le nombre des spores. Ii nous suffira maintenant de donner successivement les caractères différentiels de ces deux espèces pour justifier notre manière de voir. THELOHANIA MULLERI L. Pfeiffer. — Siège et aspect : Envahit toute la musculature du corps depuis la partie postérieure de la tête jusqu'à la queue y compris les muscles des pattes, sans localisation ni lieu d'élec- tion. À l'œil nu, la Crevelte parait comme striée de blanc jaunâtre, les siries correspondant aux différents faisceaux musculaires envahis. En un mot le parasite est infiltrant dans tout le tissu musculaire (fig. 1). A la loupe, on distingue les muscles atteints auxquels le parasite s’est en quelque sorte substitué, formant de pelits fuseaux blanchâtres (forme à petits tubes de Pfeiffer), de même orientation et constitués, à la fin de l’évolution, par une masse de sporontes remplis de spores. Ce type d'infection musculaire généralisée rappelle tout à fait celui de Th. Contejeani de l'écrevisse. (1) Cette espèce a été signalée pour la première fois par l’un de nous en 1909, mais sans en donner la diagnose. Voy. L. Léger. Études sur le ren- dement cultural des eaux alpines. Monographie du Bassin d'essai n° 5 et expériences de rendement. Annales de l'Univ. de Grenoble, t. XXI, n° {, 1909, p. 210. (L'espèce a été dédiée à M. Paul Giraud, chef du bassin d’essai où nous l’avons trouvée pour la première fois.) 414 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sporontes. — Le sporonte mûr est un kyste sphérique de 7 à 8 u, à paroi hyaline, frêle, fragile, peu ou point colorable, étroitement appli- quée comme moulée sur les spores qu'elle contient (fig. 2). Ainsi que le fait remarquer Stempell, le sporonte renferme toujours 8 spores, sauf de rares exceptions dues à des anemalies ou à des troubles de dévelop- pement. Spores. — Les spores sont typiquement ovoïdes ; mais comme elles sont étroitement tassées sous la paroi kystique, elles deviennent, pour la plupart, légèrement réniformes (fig. 3). Elles mesurent environ 5 & de long et, d’après Stempell, leur filament dévaginé atteint 22 à 24 y. 6 Fi. 4. — Région postérieure de Gammarus pulex infestée par Thelohania mül- leri X 5. Les fuseaux parasitaires sont représentés en noir pour mieux montrer leur répartition (sur nature, au contraire, ils se détachent en blanc). Fic. 2, — Sporonte mür de Th. mülleri X 2.000. Fic. 3. — Spore de Th. mülleri X 2.200. Fic. 4. — Région postérieure de Gammarus pulex infestée par Thelohania giraudi X 5. (Même remarque que pour la fig. 1.) F16. 5. — Sporonte du type octosporé de Th. giraudi X 2.000. F1G. 6. — Spore de Th. giraudi X 2.200. THELOHANIA GiRAUDI Léger et Hesse, — Siège et aspect : Localisée à la région dorsale ou latéro-dorsale postérieure du corps. Ordinairement 1 seul (parfois 2 ou 3, mais rarement plus) gros tube parasitaire, résis- tant, d’un blanc mat crayeux tranchant nettement sur le fond jaune grisâtre du corps (fig. 4). Le tube peut atteindre jusqu'à 2 à 3 milli- mètres de longueur. On l’isole facilement du tissu musculaire sain au moyen d’une aiguille, comme l’a observé Pfeiffer. C’est la forme à gros tubes de cet auteur. Le fuseau parasitaire renferme, à la fin de l’évolu- tion, d'innombrables sporontes remplis de spores. Dans un même tube les sporontes sont de taille et de forme variées. SÉANCE DU 6 JANVIER 15 rs Sporontes. — Les plus petits sporontes, sphériques, ont 8 spores ; d’autres, plus gros, 16, 32 spores, parfois même davantage. On trouve aussi quelquefois de très pelits kystes à 4 spores. Les sporontes à spores nombreuses sont souvent ovoides ou en bissac ou polyédriques à angles arrondis. Les sporontes octosporés qui mesurent environ 945 ne sont pas toujours les plus nombreux ; souvent même ce sont les sporontes à 16 ou32 spores qui dominent. Ce qui est surtout caractéristique, c’est que les sporontes mûrs ont toujours, contrairement à ceux de 7h. Mül- leri, une paroi assez épaisse, résistante, fortement colorable, rigide et jamais moulée sur les spores qu’elle enveloppe largement (fig. 5). Spores. — Les spores sont ovoïdes et un peu plus allongées que chez Th. Mülleri. Jamais elles ne sont réniformes, car elles ne sont pas com- primées dans le kyste (fig. 6). Elles mesurent 5 x 50. Le filament, d’après nos observations, atteint au moins 60 w. (Nous n'’attachons pas grande importance à la longueur du Hsutense car on n'est jamais sûr qu'il soit complètement dévaginé.) Comme on le voit, ces deux espèces ne doivent plus être confondues. Le seul aspect macroscopique des animaux parasités suffit d’ailleurs pour distinguer le 7h. hülleri forme infiltrante généralisée, du Th. Gi- raudi forme massive localisée ; et, sur des coupes ou des frottis, en dehors de la variabilité du nombre des spores dans les sporontes, l’épais- seur et la colorabilité de la paroi kystique suffisent pour déceler le Th. Giraudi. Notons, en terminant, qu'en Dauphiné nous avons surtout rencontré Th. Giraudi dans les Crevettes des ruisseaux peu courants et herbeux etle 7h. Mülleri'(beaucoup plus rare) dans les eaux plus rapides et à fond caillouteux. Les deux espèces peuvent d’ailleurs se rencontrer en des points différents d'un même cours d’eau (par exemple dans le Furon, près Grenoble) lorsque la physionomie de ceux-ci répond à l'un ou à l’autre des deux types précités, (Institut de Zoologie de Grenoble.) LA SÉCRÉTION SURRÉNALE D'ADRÉNALINE NE TIENT PAS SOUS SA DÉPENDANCE L'EFFET VASO-CONSTRICTEUR DU SANG ASPHYXIQUE, par E. GLEY et ALFr. (JUINQUAUD. Telle est l'influence supposée de l’adrénaline sur tous les phénomènes dépendant du système nerveux sympathique que l’on peutse demander si une augmentation de la sécrétion surrénale de cette substance ne con- ditionme pas l’action du sang asphyxique sur les vaisseaux et l'élévation 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE consécutive de la pression artérielle. De fait, au cours de l'asphyxie, W. B. Cannon et R. G. Hoskins ont constaté sur le chat (1) la présence dans la veine cave d'une plus grande quantité d’adrénaline. Nousavons trouvé nous-mêmes sur le chien, dans le sang veineux efférent de la surrénale, directement recueilli pendant l'asphyxie, par comparaison avec le sang veineux surrénal normal, un excès d'adrénaline; on voit en effet, sur les tracés que nous présentons à la Société, que l'élévation de la pression artérielle produite par une injection de 4 c.c. 5 ou de 8 e.c. de sang surrénal asphyxique, sur un animal de 8 kilogrammes, n’est que peu inférieure à celle que détermine l'injection de 16 c.c. de sang surrénal normal sur le même animal; dans d’autres expériences, nous avons vu que l'injection de 20 c. c. de sang cave, recueilli un peu au-dessus des surrénales après 3 ou 4 minutes d’asphyxie, détermine des éléva- lions de la pression artérielle supérieures de 24 ou de 45 millimètres à celles que produit l'injection d’une égale quantité du même sang, pris au même niveau, mais avant l’asphyxie. La question, toutefois, est de savoir si le phénomème vaso-constric- teur caractéristique de l’une des phases principales de l’asphyxie est subordonné à la présence dans le sang de la circulation générale de cet excès d'adrénaline (2). Les expériences systématiques que nous avons faites à:ce sujet nous permettent de conclure qu'il n’en est rien. Ces expériences ont consisté soit dans la ligature du tronc veineux lombo-surrénal de chaque côté, c'est-à-dire dans l'exclusion de la sécrétion surrénale, soit dans l’extir- pation des deux surrénales avec les précautions nécessaires, c’est-à-dire en ayant soin de ménager les nerfs splanchniques et les ganglions (1) W. B. Cannon et R. G. Hoskins : The effects of asphyxia, hyperpnœa and sensory stimulation on adrenal secretion (The american J. of physiol., {°r décembre 1911, t. XXIX, p. 274-279). Les auteurs comparent l’action du sang recueilli de la veine cave au-dessus de l'embouchure de la veine lombo- surrénale par cathétérisme de la veine fémorale (procédé décrit en 19141 par Cannon et De La Paz) avec l’action du même sang pendant l'asphyxie. Ils font agir ce sang sur un segment isolé d'intestin de lapin qui se relâche, comme on sait, sous l'influence de l'adrénaline. Le relâchement est plus marqué avec le sang asphyxique. Cependant ils ont trouvé que le phénomène se produit de même avec du sang recueilli d’un animal dont les surrénales ont été préalablement enlevées. — Ces expériences de Cannon et Hoskins laissaient donc la question indécise. 2) G. von Anrep (On local vascular reactions and their interpretation. JL of physiology, 1912, t. XLV, p. 318-327; voy. p.321),en quelques mots, avance cette opinion : si, dit-il, les deux surrénales sont exclues de la circulation (if both suprarenals are cut out fof the circulation), l’asphyxie produit encore une élévation de la pression artérielle, bien que plus faible que sur l'animal intact. d SÉANCE DU 6 JANVIER 17 li 5 ji A. — Effet vaso-moteur de l’asphyxie, avant la ligature ù des troncs veineux lombo-surrénaux. Chien 9,13 kil. 300, anesthésié par le mélange usuel alcool-éther-chloroforme et ensuite curarisé. Respiration artificielle. Pneumogastriques sectionnés au cou. Pres- sion dans le bout central de l’artère fémorale gauche (Fém. q. b. c.). À 15 h. 20, on suspend la respiration artificielle. En + on la rétablit. B. — Effet vaso-moteur de l’asphyxie après la ligature des troncs veineux lombo-surrénaux (suite de l’expérience A). __ De 15 h. 30 à 15 h. 40, ligature, de chaque côté, de la veine lombaire qui recueille _ le sang surrénal efférent. ; À 15 h. 50, excitation asphyxique : la pression artérielle s'élève de T ce. 4. $ À 16 h. 10, nouvelle asphyxie, continuée jusqu’à l'arrêt du cœur. On voit, sur le tracé B; le début de la chute définitive de la pression artérielle, Le] Biorocie. Coupres RENDuS. — 1947. T. LXXX. v ds 18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . attenant (1). Dans les deux cas, l'effet vaso-constricteur-du sang asphy- _xique a élé le même avant et après l'opération. “Nous donnons ci-dessus le tracé de la pression artérielle obtenu dans une de nos expériences de ligature des troncs veineux lombo- Surrénaux. F 7 Conclusion. — La suppression de la sécrétion surrénale n’a, dans nos expériences, ni supprimé la réaction vaso-motrice que détermine le sang asphyxique ni même diminué sa valeur. SUR LA STRUCTURE DE LA MEMBRANE BASALE DES. VILLOSITÉS DU PLACENTA HUMAIN. Note de MicnEL pE KERVILY, présentée par ÉD. RETTERER. Sous l’épithélium des villosités placentaires existe une membrane basale qui sépare du tissu conjonctif sous-jacent soit les cellules de Langhans, lorsqu'elles sont présentes, soit le syncytium lui-même, par- tout où les cellules de Langhans manquent, et ces points deviennent nombreux dès le 4° mois de la grossesse. Cette membrane basale a été décrite par différents auteurs, el notam- ment par Van Cauwenberghe comme une membrane vitrée continue et homogène. D'après mes observations, la constitution de cette membrane est plus complexe. 5 En effet, après la fixation soit parle formol-bichromate (Regaud), soit par le formol picriqué (Bouin), cette membrane apparait constituée par une lame de nature conjonctive dans l'intérieur de laquelle se trouvent incl uses des fibrilles fines et parallèles ayant chacune à peine 1 w d'épaisseur, fortement colorables par l'hématoxyline ferrique, régulière- ment éloignées les unes des autres par une distance un peu plus grande que l'épaisseur de la fibrille. Cette constitution de la membrane DA Sue que j’ai observée aux diffé- rents âges de la grossesse (depuis celle de 2 mois jusqu’à terme) n'est (4) Voy. E. Gley et Alf. Quinquaud. Influence de la sécrétion surrénale sur les actions vaso-motrices dépendant du nerf splanchnique. Comptes rendus de l'Acal. des Sciences, 10 janvier 1916, t. CLXITI, p. 86. | SÉANCE DU 6 JANVIER 19 pas particulière aux villosités placentaires ; je l'ai déjà décrite dans la membrane basale des bronches jeunes (1). On a soutenu, d'autre part, que.le plasmode du placenta humain peut facilement se laisser traverser par les globules blancs maternels et que ce fait semble éclairer singulièrement certaines manifestations de lhé- rédité (Brindeau et Nattan-Larrier). En fait, malgré mes recherches à ce sujet, je n'ai jamais vu un globule blanc traverser ie syncytium placen- taire humain normal et jamais je n'ai pu trouver une cellule passant à travers sa membrane basale. La membrane basale est donc constituée par une lame conjonclive, contenant dans son intérieur de fines fibrilles parallèles, qui ont des réactions histochimiques différentes de la lame elle-même. Elle n’est pas une vitrée homogène. Comme les globules blancs ne passent point à travers la basale des villosités placentaires, ces éléments ne sauraient jouer aucun rôle dans les manifestations de l'hérédité. DES ORGANES GÉNITAUX EXTERNES DU TANREC, par Évo. ReTrerer et H. NEUVILLE. Le Tanrec (Hérisson soyeux delMadagascar, Centetes ecaudatus Schr.) possède un pénis d'une structure particulière, entrevue par quelques anatomistes. Voici les résultats que nous avons obtenus par l'étude de deux Tanrecs adultes. A l’état de repos, le pénis, long de 3 centimètres dans sa portion prépu- bienne, est incurvé en $S italique dans le tissu conjonctif sous-cutané. Il débouche dans une fente sagittale dont l'extrémité postérieure contient l’ori- fice anal. Les ouvertures génitale et anale sont séparées l’une de l’autre par un pont mésodermique, ou périnée, long de quelques millimètres. Il ne s'agit donc pas d’un véritable cloaque, puisque la terminaison du tube digestif est bien distincte de celle des organes génitaux; le pli cutané qui entoure les _ deux orifices ne saurait mériter ce nom de cloaque. Étudié sur des coupes sériées, le pénis est construit sur le type de celui des autres Mammifères : sa moitié proæimale ou basilaire comprend deux corps caverneux érectiles et un corps spongieux entourant l’urètre. À la réu- nion des deux racines, les corps caverneux figurent une lame aplatie de haut en'bas, épaisse de 2 millimètres et large de 7 millimètres; à partir de là, ils prennent la forme d’une tigelle arrondie, d’un diamètre de 5 à 6 millimètres. (1) Michel de Kervily. La membrane basale des. bronches chez l'embryon et le fœtus humain, Journ. de l'Anat. et de la Physiol., janvier-février 1914. — ‘ Variation de structure de la membrane basale des bronches chez le fœtus - humain. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 juin 1913. 20 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le centre seul des corps caverneux est vasculaire et érectile, le reste consti- tuant une épaisse albuginée. Vers le milieu du pénis prépubien, apparaît dans les corps caverneux un os large de 225 et formé de deux moitiés symétriques. En se dirigeant vers le bout libre, cet osselet s’arrondit et son diamètre.n’est plus que de 0®n9 à 1nm2, Enfin il se termine par un prolonge- ment fibreux. Tout autour de l’osselet pénien, les corps caverneux continuent à être très vasculaires et érectiles. Quant au corps spongieux, il accompagne les corps caverneux jusqu’au bout du gland et son tissu vasculaire, peu déve- Jloppé, reste bien distinct de celui des corps caverneux. Fait singulier, l’urètre, entouré par le corps spongieux, décrit, vers le bout terminal, des flexuosités nombreuses. Les auteurs parlent d’un trajet spiral; mais c'est tort, car l’urètre ne quitte pas la face inférieure du pénis; seulement ses plis sont si nombreux et si serrés que sur une seule et même coupe transversale, on le voit sectionné en deux ou trois points différents. Un prépuce rudimen- taire enveloppe le bout du gland. Dans sa moitié proximale, le pénis prépubien possède la musculature qu’on observe sur de nombreux Mammifères : deux ischio-caverneux, deux bulbo- caverneux, el deux releveurs dont les tendons se prolongent sur la face supé- rieure de l'organe. Vers le milieu du pénis apparaît une gaine qui est propre au Tanrec: c’est un manchon cylindrique, épais en moyenne de 1#%2, qui entoure les deux corps caverneux et le corps spongieux; à sa périphérie, sur une épaisseur de 0%#09, le manchon est uniquement fibreux; dans le reste de son étendue il est éminemment vasculaire, car il est creusé d’aréoles érec- tiles très abondantes et très serrées dont Les plus larges atteignent les dimen- sions de 0206 à 0mm09. Ce manchon érectile est uni aux corps caverneux el spongieux par un tissu conjonctif lâche, épais de 0"m"{ environ. Pour saisir la signification morphologique de ce manchon érectile, il faut en étudier les connexions, qui sont les suivantes. Des muscles quis ou sur les os du bassin, les deux ischio-caverneux ne présentent {rien de parti- culier ; les deux releveurs, au contraire, sont très développés et chacun se continue par un tendon, épais de 0®m6 et moitié moins large, qui suit la face supérieure du pénis, de part et d'autre du plan médian, pour se terminer sur l’albuginée de corps caverneux au niveau où se trouve la base de l’osselet péuien. Les deux tendons glissent chacun dans une gaine spéciale de tissu conjonctif lâche, et ils sont séparés l’un de l’autre par un épaississement fibreux qui fait partie du manchon érectile ci-dessus mentionné et dont nous allons établir la valeur morphologique. Ce manchon ne représente, en effet, que l'expansion tendineuse des deux muscles bulbo-caverneux. Comme sur les autres Mammifères, les muscles bulbo-caverneux s’insèrent. en arrière, de chaque côté d’une cloison conjonctive médiane, ou raphé ano- bulbaire. Les fibres musculaires forment sur le bulbe une tunique épaisse de 4 millimètre à 125, Mais, au lieu de cesser leurs insertions comme sur les autres Mammifères, un grand nombre de fibres musculaires continuent, sur le Tanrec, à naître des parties latérales du bulbe et du corps spongieux. De ces divers points, les fibres musculaires, formant un plan épais de Omn6 à Onm9, se portent sur la face latérale correspondante du pénis, qu'elles con- tournent de bas en haut et d’arrière en avant, pour se continuer sur la face supérieure du pénis avec une lame conjonctive dans laquelle glissent, comme SÉANCE DU 6 JANVIER 21 nous l'avons dit, les tendons des muscles releveurs. Enfin, vers la partie moyenne du pénis, les fibres musculaires proprement dites cessent d'exister, tandis que leurs prolongements fibreux, ou expansions, tendineuses, se fusionnent en une gaine commune qui enveloppe les corps caverneux et le corps spongieux pour constituer le manchon érectile péricaverneux et péri- spongieux. La continuité, d’une part, des fibres du manchon avec les fibres des muscles bulbo-caverneux; les connexions des portions supérieures des expansions tendineuses avec les tendons des muscles releveurs, d'autre part, démontrent que le manchon érectile, ou corps érectile accessoire des auteurs, ne s'est pas développé dans le tissu conjonctif sous-cutané. II résulte uniquement de l'épanouissement des fibres tendineuses des muscles bulbo-caverneux, et de la cavernisation vasculaire de ses porlions cen- trales. Résultats et critique. — Dobson (1) parait être le premier à avoir étudié le pénis du Tanrec, dont il donne une figure demi-diagramma- tique. Il admet l'existence d’un cloaque où serait logé le pénis, qui est composé d’une base conique et d’une extrémité effilée. Cette dernière serait tubulaire (2). ; Dobson a confondu la gaine érectile des tendons des museles bulbo- caverneux avec les corps caverneux mêmes (3). Il a vu l'os pénien. U. Gerhardt (4) ne parle que du bout distal du pénis de Tanrec: le pénis s’effilerait vers son extrémité en un filament mince, long, con- tourné en spirale, qu'il compare au processus urétral de certains Ruminants. Ignorant Dobson et n'ayant observé qu'à l'œil nu le pénis d'un Tanrec conservé, pour la montre, dans un bocal, Gerhardt en est resté là. Walter Kaudern (5) a examiné les organes génitaux de plusieurs espèces de Tanrecs : au lieu des deux corps caverneux admis par Dobson, Kaudern en décrit trois dans le Microgale longicaudata : les deux corps caverneux et le corps spongieux sont entourés d’un troisième corps caverneux (c'est le manchon érectile que nous venons de décrire), cons- titué par un tissu érectile accessoire, qui se serait développé dans le derme cutané; il serait sous-cutané et péricaverneux et se continuerait jusque dans le revêtement cutané du pénis. _Kaudern a donc découvert le troisième corps érectile, ou corps érectile (4) À monograph of the Insectivora Systemalic and Anatomical, Part I. London, 1882. (2) « À long tube-shaped glans » (loc. cit., p. 85). (3) « The body of the penis consists of a pair of corpora cavernosa forming _a cylindre round the corpus spongiosum traversed by the urethra » (loc. cit., PS) 0e (4) Jenaische Zeitschrift für Naturwissensch., t. XXXIX, p. 63, 1905 (5) Zoolog. Jahrbücher. Anat. Abth., t. XXIV, p. 521, 1907. 29 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en accessoire, mais il s'est mépris sur ses connexions et sa signification morphologique. Il est vrai que Kaudern, peu au courant des progrès accomplis en embryologie et en anatomie, continue, en 4907, de con- sidérer le gland comme dû à l'épanouissement du corps spongieux de luretre: Tant qu'on se bornait à l'examen fait à l'œil nu et à la simple dissec- tion, le muscle bulbo-caverneux passait pour un muscle impair et médian, engainant la face inférieure et les parties latérales du corps spongieux. C'était le muscle accélérateur de l'urine et du sperme. Cuvier avait cependant déjà montré que, chez les Didelphes, chacun des deux bulbo-caverneux forme un renfiement considérable autour des branches du bulbe de l’urètre qu'il enveloppe de plusieurs couches épaisses de fibres concentriques. « Leur usage, conclut-il, ne peut être, dans ce eas, que de comprimer fortement la partie vasculaire qu'ils entourent ». Chez le Chien et le Chat, les bulbo-caverneux émettent chacun, en avant, un faisceau musculaire qui, après avoir embrassé le rétracteur correspondant du pénis, se termine dans l’enveloppe élastique où P P q fascia penis. Chez les Equidés (cheval, âne), les bulbo-caverneux s'étendent jusqu’au gland. Les fibres de chacun d’eux-s’attachent sous le corps spongieux à un raphé médian; de là elles se dirigent transver- salement en dehors pour recouvrir les parties latérales du corps spon- gieux. Du côté du bulbe, elles contournent la face supérieure du corps spongieux et dépassent le plan médian pour s’entre-croiser avec celles du bulbo-caverneux de l’autre côté. Vers le gland, les fibres ne s’inter- calent plus entre les corps caverneux et le corps spongieux, mais se terminent à la face inférieure de l'albuginée des corps caverneux. Vers le gland également, le rétracteur du pénis est contenu et embrassé par les fibres des bulbo-caverneux. Dans l’espèce humaine, certaines des fibres les plus antérieures du bulbo-caverneux arrivent même parfois sur la face supérieure des corps caverneux pour se mettre en rapport, où s’entre-croiser sur la ligne médiane avec celles du côté opposé. On décrit celte portion spéciale du muscle sous le nom de muscle de Houston. ; L'origine et l’évolution de l’ébauche génitale nous expliquent toutes ces dispositions singulières ; comme l’un de nous l’a montré antérieure- ment (1), les corps caverneux en particulier, et le squelette pénien en général, ne sont pas des formations spéciales, surajoutées aux muscles du périnée. Après le cloisonnement du cloaque, Le sphincter uro-génital se différencie autour de l'orifice du sinus uro-génital en plusieurs muscles (ischio-caverneux, releveur du pénis, bulbo-caverneux) dont les expansions tendineuses ou aponévrotiques se prolongent le long de (4) Comptes rendus de la Soc, de Biologie, 29 juillet 1916, p. 764. SÉANCE DU Ô JANVIER 23 la gouttière, puis du canalurétral. Le tendon du muscle ischio-caverneux, par exemple, se ramasse en un cordon ou ligelle s’accolant bientôt à son congénère pour constituer les corps caverneux, qui se vascularisent énormément chez la plupart des Mammifères, mais deviennent, chez d’autres, partiellement cartilagineux et osseux. Chez le Tanrec, les expansions tendineuses des muscles bulbo-caverneux subissent une évolution analogue : elles prennent un développement plus considé- rable que chez les autres Mammifères, puis elles s’étalent non seulement pour confluer entre elles, mais pour former une enveloppe commune qui engaine les corps caverneux et spongieux de ia moitié distale du pénis. Comme ceux des muscles ischio-caverneux, les tendons des bulbo- caverneux se vascularisent démesurément et donnent naissance au troisième corps érectile du Tanrec. Conclusion. — De même constitution, dans sa moitié basilaire, que chez les autres Mammifères, le pénis du Tanrec présente, dans sa . moitié distale ou libre : 1° une portion centrale ou axiale comprenant le corps spongieux et les corps caverneux, ces derniers partiellement ossifiés; 2° une portion corticale, due à l'expansion vascularisée et érectile des tendons des muscles bulbo-caverneux. Du DÉVELOPPEMENT ET DE LA STRUCTURE DU CARTILAGE HYALIN, par Ép. RETTERER. Bien que, grâce à sa consistance et à sa transparence, le cartilage hyalin se prête admirablement à l’étude microscopique, son mode de développement et sa structure continuent à être des plus discutés. De quelle nature est la membrane d’enveloppe ou capsule qui enclôt cha- cune des cellules ? Quelles sont les relations génétiques entre la capsule et la substance intercellulaire qui, de prime abord, est hyaline? Les trabécules, ou cloisons, que les réactifs et les colorants font apparaître dans la substance intercellulaire ou fondamentale constituent-elles un système distinct de la masse amorphe (fibres conjonctives ou collagènes)? Ces dernières sont-elles imprégnées d’une substance mucoïde ou bien ne représentent-elles qu’une portion différenciée de la substance inter- cellulaire ?à Voici les faits que j'ai observés sur le rocher entièrement cartilagineux et non vasculaire encore d’embryons humains du 3e et du 4° mois. Le rocher est un objet d'étude des plus favorables, parce que, fixé dans l'alcool, il est sus- ceptible d’être débité en coupes de 7 ou 15 y sans que le cartilage se plisse et donne lieu à des images trompeuses (artefacts ou pseudo-structures). De plus, 2% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE il permet d’avoir, sur une seule et même coupe, tous les stades évolutifs du cartilage hyalin. Ces couples sériées sont colorées à l'hématoxyline alunée et, s'il y a surcoloration, il est facile d'y remédier en traitant les coupes par une solution faible d’acide picro-chlorhydrique et de différencier ensuite par un lavage prolongé dans l’eau courante. _ Je décris comme type un rocher d'un embryon du début du 4° mois long de 9 centimètres du vertex au coccyx et de 13 centimètres de longueur totale. A la périphérie du cartilage (aussi bien du côté externe que du côté du labyrinthe membraneux) existe un tissu conjonclif réticulé (1), constituant un complexus cellulaire dont le cytoplasma est formé : 1° D'un réticulum héma- toxylinophile ou chromophile; 2 d’un hyaloplasma clair et peu colorable remplissant les mailles du réticulum. A la limite de ce tissu conjonctif et du cartilage, l’hyaloplasma devient plus consistant et se colore d’une facon sen- sible par l’hématoxyiine. En même temps, les filaments du réticulum devien- nent plus abondants et plus serrés. À ces éléments qui forment un complexus syncytial, c’est-à-dire où les limites cellulaires font défaut, succèdent (du côté du cartilage) des cellules séparées les unes des autres par des lignes, teintes en violet ou en noir par l’hématoxyline. On croirait être en présence d’un épithélium polyédrique, analogue à celui que j'ai représenté (2) dans le sabot embryonnaire du cheval. Les limites cellulaires sont indiquées par des murs mitoyens ou cloisons, épaisses de 1 ou 2 et teintes en noir par l'hématoxyline. Le tissu ainsi formé est identique à celui que j'ai observé et décrit (3) dans les cartilages carpiens de l'embryon humain long de 3 centi- mètres et que j'ai désigné sous le nom de cartilage épithélioide. L'élément inclus dans chaque case est arrondi ou polyédrique et mesure 25 y ; il com- prend un noyau ovoide de 6 à 7 & et un corps cellulaire de 25 y environ, montrant des filaments granuleux, hématoxylinophiles, qui se divisent et s’anastomosent pour constituer un réliculum d'autant plus serré qu’on approche davantage des cloisons intercellulaires. Dans les mailles du réti- culum est contenu un hyaloplasma teint légèrement par l’hématoxyline. En d’autres termes l'élément circonscrit par les cloisons présente la constitution de la cellule cartilagineuse telle que je l’ai indiquée (4) ; son cytoplasma pos- sède une structure réticulée. Du cartilage épithélioïde on passe insensiblement au cartilage hyalin pro- prement dit, dont les cellules ont même structure, mais qui en diffère par l'épaisseur de plus en plus considérable de la substance intercellulaire. En effet, les cloisons intercellulaires deviennent de plus en plus épaisses (7, 10 et davantage). Coupée en long, une cloison ou travée intercellulaire de 10 y, montre 7 à 8 filaments granuleux et hématoxylinophiles, s’anastomosant par des ramuscules transversaux qui partent des épaississements granuleux. Les mailles ainsi formées sont remplies d’une masse interfilamenteuse moins (1) Pour fixer les idées, je renvoie aux dessins relatifs à des objets analo- gues et antérieurement publiés. Journal de l’Anatomie, 1896, fig. HI, pl. V. (2) Journal de l’'Anatomie, 1908, pl. XXI, fig. I. (3) Journal de l’Anatomie, 1900, p. 469, fig. IT du texte. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 décembre 1907, p. 783. SÉANCE DU 6 JANVIER 25 colorable qui, sur une coupe transversale, se présente comme autant de points clairs, de 2 y chacun, limités et circonscrits par les filaments du réti- culum. Ce dernier n’est pas de nature collagène, car la fuchsine-résorcine le met partiellement en évidence. D'abord uniquement hématoxylinophile, le réticulum prend en certains points les caractères des filaments élastiques. En d’autres termes, la substance ‘ondamentale du cartilage hyalin est constituée parune trame spongieuse dont les mailles sont pleines d’une masse amorphe. En résumé, le tissu conjonctif réticulé représente le stade initial du earti- lage hyalin; c’est celui que j’ai décrit sous le nom de précartilage. Les lignes intercellulaires ou cloisons hématoxylinophiles qui apparaissent ensuite me semblent dues au développement de plus en plus considérable des ramifica- tions émanant du réticulum hématoxylinophile; en d’autres termes, le stade épithélioide représente la première ébauche de la substance intercellulaire ou fondamentale. D'abord uniquement hématoxylinophile ou basophile, cette - substance intercellulaire se différencie, avec l’âge, c’est-à-dire en s'éloignant des cellules formatives, en une masse amorphe prenant des caractères aci- dophiles, bien que de fins tractus basophiles continuent à la cloisonner. En un mot, la substance fondamentale du cartilage hyalin est du cytoplasma réticulé, devenu de plus en plus dense et serré à mesure qu'il est refoulé par les nouvelles couches du cytoplasma des perles car lilagineuses en voie de _ transformation cartilagineuse. Résultats et critiques. — Considérée pendant longtemps comme une masse amorphe excrétée ou sécrétée par les cellules, la substance fon- damentale du cartilage hyalin montre des fibrilles, lorsqu'on traite le cartilage par divers réactifs. Ces fibrilles seraient de nature conjonctive ou collagène, selon la plupart des auteurs. Hansen(l), par exemple, après avoir fait agir l'acide chlorhydrique de facon à dissoudre le ciment (chondromucoïde ou acide sulfo-chondroïtinique) qui masquerait les fibrilles conjonelives, pense démontrer l'existence des fébriles conjonc- tives ou collagènes en colorant par la fuchsine acide picriquée, de même quil croit différencier le chondromucoïde avec le bleu de méthylène. J'ai essayé la technique de Hansen et j'ai obtenu des pré- parations identiques à celles que représente cet auteur. Malheureuse- ment elles manquent de netteté; les détails de structure ne sont point définis ; les images figurent des pâtés barbouillés de rouge et de bleu À supposer même que les fibrilles conjonctives ou collagènes cons- tiluent l'élément figuré de la substance inlercellulaire du cartilage hyalin,_il faudrait élucider aux dépens de quelle partie du eytoplasma formateur elles prennent naissance. À diverses reprises, j'ai étudié le tissu qui précède et produit le cartilage hyalin : c'est dans ce tissu réticulé qu’apparaît la substance fondamentale à une époque où il n'existe point defibrille conjonctive. A cet effet, c’est-à-dire pour donner (4) Anat. Hefte, t, XX NIL, pl. 35-44. 1905, p. 636 à 654. 26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE naissance aux premiers indices de substance fondamentale, les fila- menis anastomotiques ethématoxylinophiles du réticuium se multiplient et développent un lacis de plus en plus serré et étendu. Ce point Œhis- togénèse est capital : la première substance fondamentale est élaborée par la masse granuleuse et hématoxylinophile des cellules. À cet égard Hansen (loc. cit. p. 719) est d’accord avec moi: A l’origine, écrit-il, c'est- à-dire dans le cartilage embryonnaire, ce sont des grains serrés les uns contre les autres qui existent à la place des fibrilles conjonctives. Or, les fibrilles conjonctives ne se développent pas aux dépens des filaments granuleux et hématoxylinophiles ; elles se produisent au sein du cyto- plasma amorphe contenu dans les mailles du réticulum. Hansen fait là une confusion regrettable, que partagent la plupart des auteurs qui ont répété, sans Les contrôler, les assertions de Hansen. Certains chercheurs, tels que Glaeser (1), qui ont étudié le développement du cartilage aux dépens du périchondre à l’aide de la technique de Hansen (2), accen- . tuent et propagent cette conception fausse; à mesure que le périchondre, dit Glaeser, se transforme en cartilage, les fibrilles conjonctives dispa- raissent à la vue parce que l’acide sulfo-chondroïtinique les imprègne et les masque. Les fibrilles conjonctives ne sont point dissimulées dans le cartilage byalin ; il n’y en a point dans sa substance intercellulaire ou fondamen- tale. Les éléments figurés qui existent dans cette dernière sont repré- sentés par une trame réticulée qui, à l'origine du moins, est hématoxy- linophile. Il importe de ne pas confondre la structure réelle avec les artefacts ou les pseudo-structures qu'on observe si souvent sur Les coupes fines de cartilage hyalin sous la forme de lignes ou lamelles coudées et orientées toutes dans le même sens. Ces dernières sont dues au tassement irré- sulier que la pression du rasoir détermine dans la substance fondamen- tale du cartilage, Hansen (loc. cit, p. 182), les attribue aux plis, que prendraient les fibriiles ne plongées dans la masse semi- fluide du chondromucoïde. Pareille explication ne saurait convenir, car l’hématoxyline, par exemple, colore ces lignes et ces lamelles d'une façon beaucoup plus. intense que les portions de tissu intermédiaire. En tassant par endroits la substance fondamentale, le rasoir en a chassé une partie de l’eau et les molécules restantes, devenues plus denses, ont plus d'élection pour les matières colorantes. En somme, la substance fondamentale du cartilage hyalin est due à la transformation de la portion périphérique ou corticale de la cellule (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 mai 1905, p. 744; ibid, 28 décembre 1907 et 18 janvier 1908, p. #6. (2) Archiv f. mik. Anat., t. LXXV, p. 33, 1910. 1O Qu SÉANCE DU 6 JANVIER cartilagineuse, de cette portion que les hellénisants désignent sous le nom d’ecto — ou exoplasma. Tandis que la portion centrale de la cellule - (endoplasma des mêmes) conserve la faculté de se diviser avec le noyau pour produire de jeunes cellules, la portion corticale ne fait plus que croître et se transformer en une masse de soutien. En avançant que les - substances fondamentales proviennent de l’organisation et de la revivis- cence du caillot sanguin, on oublie que le cartilage en voie de dévelop- pement est totalement privé de vaisseaux sanguins. Les facteurs qui déterminent la structure et l'évolution de chaque variété de substance fondamentale sont les uns, internes, et; les autres, externes. Des facteurs internes nous ne connaissons que l'hérédité et l'apparence plus ou moins claire ou sombre du cytoplasma. Quant aux facteurs externes, leur influence commence à être bien connue : lorsque le tissu n’est soumis qu'au glissement et à la traction, le cytoplasma cellulaire se différencie en hyaloplasma (fibrilles conjonctives), et en un réticulum d’abord héma- toxylinophile, devenant plus tard partiellement ou totalement élas- tique (1) (tissu conjonctif ligamenteux, tendineux). Quand le frottement et la pression s'ajoutent à la traction, les cellules acquièrent un cyto-? plasma central ou périnucléaire clair, s'entourent d'une capsule, tandis _que le cytoplasma cortical se transforme, comme précédemment, en fibrilles conjonctives et élastiques (2) (tissu conjonctif à cellules réticu- leuses, fibro-cartilage, etc.). Si la pression tend à prédominer, les cellules non seulement édifient une capsule bien nette, mais la portion corticale de leur cytoplasma élabore une trame hématoxylinophile très serrée dont les fines mailles continuent à renfermer de l'hyaloplasma. Dans la suite, trame et hyaloplasma deviennent denses et semblent se fondre en une masse en apparence homogène, et correspondant à la substance fondamentale du cartilage hyalin. MORT DU LAPIN ET SURVIE DU COBAYE DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMORRAGIQUE EXPÉRIMENTALE, par S. CosrTa et J. TROISIER. I. — L'injection de $ang virulent, provenant de l'homme malade, confère parfois au lapin une maladie légère et curable, accompagnée d'ictère. Mais, alors que le cobaye succombe généralement, habituel- (1) Retterer. Journal de l'Anatomie 1904, p. 337 et 493. (2) Rettereret Lelièvre. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 octobre 1911, Dolto tévrier 1919) p 15% 10id. 10Prévrier 1912 /p: 237 el 17 février 1912, p. 257, et Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, AS D OT \ 28 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lement le lapin guérit. Dans 3 cas, nous avons constaté, chez le lapin, un ictère franc suivi de guérison. Dans un cas seulement, la mort est survenue au 11° jour, sans maladie intercurrente. L’injection a été faite le 28 octobre, dans la cuisse gauche de l’animal avec 22 c.c. de sang d'un malade atteint de spirochétose ictéro-hémorragique, à forme méningée avec subictère, au 5° jour de la maladie. Le 7 novembre, l'animal présente un ictère conjonctival intense. Il succombe le 8. A l’autopsie on note un ictère généralisé aux muqueuses, au tissu cellulaire sous- culané et même à l'humeur aqueuse, des hémorragies discrètes dans les régions axillaire et crurale, un piqueté hémorragique des poumons. Le sang du cœur est liquide, le foie volumineux et congestionné, la bile peu colorée; les reins sont énormes, œdémateux et congestionnés; l'urine est claire et non bilieuse. à Mais l'inoculation du sang et de l'urine à un autre lapin demeure sans résultat. II. — Le cobaye succombe habituellement à l'inoculation de sang, d'urine ou de liquide céphalo-rachidien virulents. Nous avons pu cepen- dant observer quelques cas de guérison incontestable. ‘Un cobaye inoculé avec 10 c.c. de liquide céphalo-rachidien d’un malade atteint de spirochétose icltérohémorragique, au moment de la rechute, présente, 17 jours après, un ictère manifeste des muqueuses et des parties glabres de la peau. Au bout de 8 jours, l'ictère décroit, l’état de l'animal s'améliore et la guérison peut être considérée comme définitive. Mais l'inoculalion à un autre cobaye de 1 c.c. d’urines du premier, deux jours après la disparition de l’ictère, lui confère une maladie typique et mortelle en 10 jours, avec tous les signes de la spirochétose ictérohémorragique. Un autre cobaye recoit dans le péritoine 10 c.c. de liquide céphalo- rachidien d'un malade atteint de méningite ictéro-hémorragique au 1° jour; 6 jours après, l'ictère est déjà manifeste; l'examen chimique des urines décèle des pigments biliaires en abondance. Puis les jours suivants, l'ictère décroit et l’animal finit par guérir. Cependant l'injection de 2 c.c. de ses urines à un autre cobaye confère à ce dernier une spirochétose typique et mortelle, avec présence de spirochètes dans les frottis d'organes. Enfin, nous avons observé un troisième cas d’ictère suivi de guérison à la suite de l’inoculation des urines d’un cobaye mort de spirochétose expérimentale. C'est là une nolion à retenir dans la pratique. Il convient, en effet, pour porter le diagnostic de spirochétose, de ne pas attendre la mort de l'animal, qui ne se produit pas toujours; l'apparition de l’ictère est un signe de valeur suffisante. SÉANCE DU 6 JANVIER 29 RÉACTIONS CYTOLOGIQUES ET CHIMIQUES DU LIQUIDE CÉPIALO-RACHIDIEN - DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMORRAGIQUE, par S. Costa et J. TROISIER. La méningite est presque constante dans la spirochétose ictéro- hémorragique. Nous l’avons trouvée dans les 9/10 des cas que nous avons eu l'occasion d'observer. Le liquide céphalo-rachidien s'est montré virulent toutes les fois que le sang l'a été lui-même, et, à en juger par les seuls résultats de l’inoculation, plus virulent même que le sang. Constantes également sont les modifications eytologiques et chimiques du liquide rachidien. L'hypertension est de règle : le liquide sort en jet ou en. gouttes pressées. [1 est assez habituellement teinté en jaune, au moins dans les cas où l'ictère est très foncé. Il contient parfois, en suspension, des flocons fibrineux. Mais le plus souvent il est clair. Le culot obtenu par centrifugation est généralement peu abondant. Dans la forme méningée la réaction leucocytaire est intense : le nombre des éléments peut atteindre el dépasser exceptionnellement 400 par millimètre cube. La formule varie avee la forme ou la pé ode de la maladie. Dans la forme méningée, la polynucléose est prédominante : le nombre des polynucléaires va de 70 à 90 p. 100. Dans les formes communes, polynucléaires, mononucléaires et lymphocytes peuvent se trouver en nombre égal. Parfois même la formule est Iymphocytaire d'emblée. Elle le devient toujours au cours de l’évolution favorable de la maladie. Cependant les polynucléaires peuvent réapparaître momentanément au cours de la rechute. L'analyse chimique décèle en il une hyperalbuminose dépassant rarement 0,60 à 0,70. Le taux des chlorures est habituellement abaïissé et oscille autour de 6,80. Il peut exceptionnellement s'élever en cas de rétention chlorurée. On note peu de modification du taux de la glycose. Cependant, il y a tendance générale à l'augmentation et, dans un cas sévère, nous avons trouvé le chiffre de 2 grammes. Les variations les plus intéressantes sont celles qui concernent l’urée. L'augmentation est à peu près constante, elle peut atteindre parfois les chiffres élevés et dépasser 4 grammes: elle oscille généralement autour de 1 gramme. Hp limpidité habituelle, coloration jaune inconstante, poly- (4) CF. nos communications à la Société médicale des Hôpitaux, séances du 20 octobre, du 10 et du 24 novembre 1916. 30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nucléose A évoluant vers la lymphocytose ou mononuciéose d'emblée, hyperalbuminose, diminution des chlorures, glycosie normale ou en excès, et surtoutaugmentation notable de l’urée, voilà, en somme, les caractères généraux du liquide céphalo- putes dans la spiroché- tose ictéro-hémorragique. NOTE SUR UN PROCÉDÉ PERMETTANT D'ÉVALUER LES PROPRIÉTÉS BACTÉRI- CIDES DU PUS DES PLAIES DE GUERRE ET SUR LES RENSEIGNEMENTS QU'ON EN PEUT TIRER POUR LEUR PRONOSTIC ET LEUR TRAITEMENT, par Bazin. Je décrirai schématiquement une expérience d’où dérive ce procédé. - Avec les précautions usuelles d’asepsie, je dilue 1 c.c. de pus dans 50 c.c. d’eau distillée : après agitation jusqu'à homogénéisation du milieu, je compte le nombre des microbes et des leucocytes par milli- mèêtre cube du mélange. J'en filtre ensuite la moitié sur un filtre grossier, mais assez serré pour laisser passer les microbes et retenir les globules blancs. Je mets à l’étuve à 37° les deux moitiés de ce mélange et, au bout de 24 heures, je compte dans chacune d'elles le nombre res- pectif de microbes. L'observation m'a montré que les rapports entre les 4 nombres ci-dessus désignés varient d'une manière considérable et à peu près constante selon la gravilé de la blessure et l’état général du blessé. Pour appliquer cette expérience à la pratique média j'emploie la technique suivante : Au moyen d’une pipette graduée, je prélève 40 millimètres cubes de pus homogène; j'en mets une moitié dans le tube A contenant À c.c. d'eau distillée et l’autre moitié dans le tube B contenant 1 c.c. d’eau distillée privée d'air par stérilisation sous une couche d'huile de vase- line. Je mélange aussi bien que possible avec un agitateur et avec un compte-gouttes débitant 20 gouttes au c.c., je mets une goutte de la dilution du tube À dans le tube C one L c.c. d’eau distillée privée d'air par stérilisalion sous une couche d'huile de vaseline el je mets à l’étuve à 37° Les 3 tubes À, B et C. Auparavant, dans la chambre humide de l'hématimètre de Malassez, je compte le nombre des microbes et des globules blancs par milli- mètre cube dans les dilutions À ou B; je note au passage les varictés de leucocytes. Au bout de 24 heures, je compte par millimètre cube le nombre des microbes des tubes À, Bet C. SÉANCE DU Ô JANVIER 31 De la comparaison de ces chiffres, il m'a semblé légitime de tirer les renseignements suivants : 4° Dans un pus bien lié d’une blessure datant de plus de 4 jours et n'étant pas encore à un stade avancé de cicatrisation, le nombre des globules du pus est d'autant plus élevé que le cas est plus favorable. Par exemple un pus contenant plus de 500.000 leucocytes par milli- mètre cube est un pus de bonne composition. 20 Par contre, le nombre des microbes dans le pus est en soi un ren- seignement de peu de valeur ; ainsi, j'ai suturé avec un plein succès une plaie dont le pus contenait 630.000 microbes par millimètre cube, la nocivité des germes étant plutôt une affaire de qualité que de quan- Lité. 3°. L'augmentation du nombre des mononucléaires par rapport à celui des polynucléaires est, en général, un signe favorable. 4° Lorsque, après un séjour de 24 heures à l’étuve à 37°, le nombre des microbes est resté le même ou a diminué dans les tubes A et B, il s'agit de cas favorables : on peut tenter la suture de ces plaies si l'on s'est assuré de l’absence de microbes particulièrement dangereux. 5° Lorsque, après un séjour de 24 heures à l'étuve à 37°, lenombre des microbes du tube B s’est aceru dans la proportion de 5 pour 1 par rap- port aux microbes du tube À, il s’agit de plaies à guérison lente et où la suture est contre-indiquée. 6° Lorsque, après un séjour de 24 heures à l’étuve à 37°, le nombre des microbes des tubes À, B et C s’est accru dans chacun de ces tubes d'une manière notable et sensiblement égale, il s’agit de cas graves, dans les- quels des microbes doués d’une vitalité plus ou moins grande se déve- loppent dans un organisme qui se défend mal. Au contraire, lorsque les microbes ont augmenté dans une proportion dix fois plus forte dans le tube C que dans le tube B, il s'agit de cas où l'organisme se défend énergiquement. En résumé, la valeur antiseptique du pus peut $e mesurer par la dif- férence au bout de 24 heures entre le nombre des microbes du tube B et du tube C par millimètre cube, en tenant compte de la dilution. _ Le degré de vitalité des microbes peut se mesurer par la différence entre le nombre des microbes par millimètre cube des tubes À et B avant le séjour à l’étuve et leur nombre après le séjour de 24 heures à l’étuve à 37°. En outre, le rapport des anaérobies aux aérobies d’une plaie est indiqué par la différence entre le nombre des microbes des tubes A et B après séjour à l’étuve. 32 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE: LA PARATYPHOÏDE B EXPÉRIMENTALE, par M. RUBINSTEIN. L'étude de l'infection expérimentale paratyphique B a été reprise par mon vénéré maître M. Metchnikoff, peu de temps avant sa maladie. Malgré l’opinion répandue que les bacilles paratyphiques récemment isolés sont très virulents pour les animaux de laboratoire qu'ils tuent aisément même par ingestion, aucune expérience directe n'était venue confirmer ce point de vue. M. Metchnikoff a réussi à donner l'infection paratyphique B par ingestion aux souris nouveau-nées. Se sentant malade, il me fit le grand honneur de me confier les expériences et, durant sa douloureuse maladie, jusqu’à sa fin, il portait le plus vif intérêt au travail en cours. Souvent, après de longues heures sans sommeil, accablé de fatigue et de souffrance, il brülait du désir de connaître Les expériences dans leurs moindres détails. # Les souris nouveau-nées recevaient par la bouche, au bout d’une pipette Pasteur, un peu de culture para B provenant des souches que M. Besredka a récemment isolées du sang des malades et qu'il a très obligeamment mis à notre disposition. Une culture sur gélose de 24 heures tuait la petite souris en injection sous-cutanée à la dose de 1/4.000 environ (dose mortelle). D'autres bacilles ayant subi des cultures successives ont éga- lement servi. : Sur 101 souris, 41 sont mortes à la suite d’ingeslion de microbes (AL p. 100). Parmi ces 101 souris, 69 âgées de 1 à 2 jours ont donné 32 cas de mort (46 p. 100), et 32 souris un peu plus âgées (8 à 12 jours), celles qui ont servi de témoins pour les souris vaccinées, ont fourni 9 cas de mort (28 p. 100). Les souris mouraient tantôt le lendemain, tantôt 4, 7, 9, 14, 12 jours après le repas. Chez toutes ces souris, l'examen des organes, de l'urine, du sang [le sang à été souvent prélevé sur la souris mourante) a montré une généralisation des baciiles. L'intestin était souvent rempli d'un liquide visqueux, jaunâtre, et l’ensemencement des selles liquides qu'on obtenait facilement en pressant sur le ventre, donnait une culture pure de para B. Chez d’autres souris succombées l'aspect de l'intestin a été normal. D'autres souris présentaient un amaigrissement, de l'abattement, elles restaient immobiles, mais se remettaient à la fin de leur maladie. Le suc gastrique de ces jeunes souris ne tue pas le bacille. L'ensemen- cement du contenu gastrique ou du contenu des diverses parties du (tube digestif fournissait une culture de para B, soit pure, soit mélangée de coli. | Les souris âgées de 18, 21 et 28 jours, ainsi que les souris adultes se SÉANCE DU 6 JANVIER 33 sont montrées réfractaires à l'ingestion de bacilles paratyphiques. Les bacilles disparaissaient vite du tube digestif, et 3 jours après le repas de tous les organes, seul le foie (souris sacrifiées) contenait encore le bacille. L'ingestion du bacille paratyphique B ayant donné une proportion assez élevée de souris mortes ou malades, il a été intéressant de voir l'influence de la vaccination sur l'infection. Sur 19 souris vaccinées activement à deux reprises, généralement le deuxième et septième jours de leur vie, avec des doses élevées de bacilles paratyphiques chauffés (50 et 109 millions par injection sous-cutanée) et nourries, deux jours après la dernière vaccination, 6 ont succombé (31 p. 100). 12 témoins ont fourni 4 cas de mort (33 p. 100). Sur 87 souris âgées de 1, 2 et 3 jours, ayant reçu sous la peau 0,2 c.c. de sérum (dilué 5 fois) de cheval antipara B, fortement agglutinant avec le repas qui suivit 24 heures cette vaccination passive, 9 sont mortes (25 p. 100), de même que 5 témoins sur 20 (25 p. 100). La vaccination. passive protégeait la souris contre la dose mortelle parfois plusieurs) de la culture de 2% heures sur gélose introduite sous la peau. Notons, en passant, que les petites souris sont réfractaires à l'infection cholérique et éberthienne (par ingestion). Conclusions. — 1° Les souris nouveau-nées, ägées de 4 à 12 jours, mouraient à la suite de l’ingestion de bacilles paratyphiques B dans la . proportion de 41 p. 100, tandis que les souris adultes sont compiè- tement réfractaires. 2° La vaccination active ou passive ne semble pas protéger la jeune souris contre l'infection paratyphique B (par ingestion). (Travail de l'Institut Pasteur, Paris.) Pau RÉSULTATS COMPARÉS DE L'ALIMENTATION DES COBAYES PAR L'ORGE COMPLÈTE EN ÉTAT « QUIESCENT » OU EN ÉTAT DE & GERMINATION », par E. Wegicz et G. MourIQuannr. Nous avons antérieurement montré (1) que la nourriture exclusive des pigeons par l’orge complète crue (comme par toute céréale non décor- (1) Weill et G. Mouriquand. Société médicale des Hôpitaux de Lyon, 10 février 1914. — Comptes rendus de la Soc. de Biologie, # décembre 1915, 22 janvier 1916, #4 mars 1916, avril 1916, etc. et dans notre travail d'ensemble : « Les maladies par carence», Revue de médecine, janvier et février 1916. BioLocie. Comptes RENDuS. — 4917. T. LXXNX. 3 34 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tiquée) permettait de maintenir l'équilibre de leur nutrition (courbe pondérale en plateau) sans entraîner les troubles nerveux de typebéribé- rique provoqués par l'emploi des céréales décortiquées. Il était important de rechercher quelle action pouvait avoir une pareille alimentation sur la nutrition d’un mammifère tel que le cobaye dont les graines d’orge, à l’état sec, ne sont pas l'aliment ordinaire. A cet effet, deux cobayes ont été mis à la ration quotidienne de 25 grammes d'orge complète crue — avec eau à discrétion. Ils ont spontanément consommé leur ration pendant 28 jours. Le premier est mort dans le coma progressif au 29° jour, le second au 30°, sans avoir présenté, l’un et l'autre, d'autre phénomène anormal qu'une chute rapide de leur poids, ayant débuté avec la consommation de l’orge « sèche » (de 630 à 445 grammes pour le premier, de 440 à 310 grammes pour le second). (Un troisième cobaye ayant été mis à l'orge complète stérilisée 1 heure 30 minutes à 120° est mort au 24° jour dans la somnolence (chute du poids de 420 à 315 grammes). L’autopsie n’a révélé chez aucun d'eux de lésions macroscopiques. Ces résultats peuvent être rapprochés de ceux de Holst et Frülich qui par une alimentation à base de céréales complètes déterminèrent la mort des cobayes vers le 30° jour. Un assez grand nombre de ces animaux - présentèrent des lésions du type scorbutique. Si ces dernières lésions n'ont pas été macroscopiquement relevées chez nos animaux leur mort est survenue dans le méme temps que celle des cobayes des auteurs norvégiens. Celte mort ne saurait être attribuée à la simple inanition comme les expériences suivantes le démontreront. : = Nous nous sommes en effet demandé si ces graines d'orge à l’étatsec ou mieux « quiescent » propres à entretenir la nutrition normale du pigeon renfermaient tous les éléments essentiels à la nutrition du cobaye. La graine à l’état quiescent parait suffire à l'oiseau sans A doaon d'un élément de « fraicheur » en activité « vitale ». La nourriture habi- tuelle du cobaye semble impliquer au contraire la nécessité — pour sa nutrition — d’un aliment non seulement complet mais « frais », Pour vérifier cette opinion nous avons nourri deux cobayes avec la même orge, mise à germer, à une température convenable, pendant trois jours. À ce moment seulement sont appréciables les premiers signes de la germination de la graine qu'il importe de ne pas pousser lrop loin pour ne pas obtenir une « herbe » dont la consommation changerait le carac- tère desexpériences. Chacun de nos cobayes a consommé bonne nes grammes d'orge germée (résultant de la germination de 25 grammes d'orge sèche). SÉANCE DU 6 JANVIER 3 Ils ont donc absorbé la même quantité d'aliments que les cobayes nourris à l'orge à l’état « quiescent », Après une période d'adaptation alimentaire coïncidant avec une chute pondérale, le premier cobaye a présenté un poids progressivement ascen- dant ou en plateau jusqu'aux environs du 80° jour. À partir de ce moment, tout en restant en santé, son poids a progressivement décru. Au 106° jour, sont apparus des phénomènes pathologiques caractérisés par de la raideur du train postérieur avec attitude soudée pendant la marche. Il est mort dans cet état au 414° jour de l'expérience. Le deuxième cobaye à conservé son poids normal jusqu’au 65° jour, puis brusquement ce poids est tombé, au 69° jour apparaïîssait la sou- dure du train postérieur. Il est mort au 74° jour. Rien à l'examen macroscopique des organes et du système osseux. Les résultats de nos deux séries d'expériences méritent d’être com- parés: une même alimentation par l'orge complète, prise à doses égales, a provoqué, lorsque cette orge a été consommée à l'état «sec », une dénutrition rapide des cobayes avec mort au 29° el au 30° jour. Cette même orge consommée au 3° jour de sa germination, à maintenu la _ nutrition normale (ou voisine de la normale, avec période de croissance) pendant 106 jours dans un cas (mort au 114° jour), et 69 jours dans l’autre (mort au 74°). Les premiers cobayes comme les seconds ayant consommé la même ralion, l'inanition simple ne semble pas devoir être incriminée comme facteur primordial dans la déchéance rapide des premiers. Tout s’est passé dans nos cas comme si la graine, à l’état quiescent, ne contenait pas sous une forme convenable les éléments propres à la nutrition des cobayes, et comme si la germination avait développé dans la graine une substance — ou un groupe de substances — propres à maintenir longtemps, à la normale, cette nutrition. Nos expériences ne nous permettent pas d'admettre que cette substance est de l’ordre des substances antiscorbutiques puisque les cobayes à l'orge germée ont présenté — tardivement il est vrai — certains symp- tômes (soudure du train postérieur, etc.) rappelant ceux du scorbut expérimental sans que leurs os en aient pourtant présenté des lésions manifestes. Quelle que soit sa nature, celte substance du type des « substances ferments » paraît n’exister qu'à l'état « dissimulé » dans les graines à l’état quiescent et ne trouver son « développement » plus ou moins complet qu’au cours du phénomène vital de la germinalion. 36 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉLECTRODIAGNOSTIC DES NERFS ET MUSCLES DES PIGEONS PARALYSÉS PAR UNE ALIMENTATION CARENCÉE, par E. Wei, CLuzET et G. Mourrquannr. Weill et Mouriquand (1) ont antérieurement étudié les troubles para- lytiques déterminés chez les pigeons par une alimentation carencée (graines et légumineuses décortiquées ou stérilisées). Ces troubles sont caractérisés par une paralysie des pattes et des ailes survenant vers le 20° jour et aboutissant plus ou moins rapidement à la mort. Cette paralysie peut disparaître, et le pigeon revenir à la normale, en quelques heures sous l'influence d’une alimentation riche en « substances fer- ments » (graines ou légumineuses complètes et crues). Cette rapidité : dans la guérison des troubles nerveux pouvait faire prévoir l'absence de lésions profondes du neurone moteur. L’histologie pathologique montrait d'autre part, dans ces cas, des lésions myéliniques générale- ment peu intenses au niveau des nerfs périphériques et des centres Nous donnons ici le résultat de nos recherches sur l'électrodiagnoslie des nerfs et des muscles sur le domaine desquels portait ia paralysie qui tendent, elles aussi, à faire admettre l’absence de lésions profondes au niveau du neurone périphérique. Les examens électriques ont toujours été effeclués au moyen du condensateur à capacité variable, chargé à 16 volts. Cetle méthode est plus précise et donne des Pécollale plus comparables que la méthode utilisant les courants faradiques et galvaniques. L’électrode indifférente, constituée par un tampon humide, était placé sur le thorax; l'électrode active, constituée par une lige métal- lique mousse, afin de mieux localiser l'excitation, était appliquée sur le point moteur du muscle ou du nerf examiné. Le plumage était enlevé sur toutes les régions où devaient porter les électrodes. Voici les résultats des examens électriques pratiqués chez 5 sujels. Pigeon 1 (Paradoxal, gris). — Nourri au riz décortiqué, depuis le 17 jan- vier 1916. Examen du 5 février 1916. — Paraît bien portant. Pas de paralysie. | Le sciatique poplité externe et les muscles de son domaine présentent des réactions électriques normales : le seuil est produit à 0,01 microf. pour le pôle négatif, à 0,03 pour le pôle positif; pas de modifications qualitatives de la secousse musculaire (pas d’inversion polaire, pas de lenteur de la secousse, pas de déplacement du point moteur). Examen du A1 février. — Mêmes réactions électriques que précédemment. (4) Weill Mouriquand. Les maladies par carence. Carence expérimentale, carence clinique. Revue de Médecine, avril-mai 1916. SÉANCE DU 6 JANVIER 31 Pigeon 2 (Puramésie, bleu ardoisé). Nourri au riz décortiqué, depuis le 17 janvier 1916. Examen du 5 février. — Sujet très amaigri et sans force. Réactions élec- triques normales. Examen du 11 février. — Réactions électriques normales. PiGeon 3 (blanc). — Nourri à l'orge depuis un mois et demi. Examen du T février. — Paralysie des membres inférieurs. Le nerf sciatique poplité externe et les muscles correspondants ont des réactions électriques normales : le seuil se produit à 0,04 microf. pour le pôle négatif et à 0,02 pour le pôle positif, les contractions sont vives. A succombé le 7 février. PiGEoN #4 (Palette, ardoisé). Mis le 18 décembre 1915 à l'orge perlé. Examen du 7 février 1916. — Moins inanitié que le précédent, mais se lient très difficilement sur ses pattes. Peut encore mouvoir les ailes. Le nerf sciatique poplité externe et les muscles correspondants présentent une légère diminution de l’excitabilité : le seuil se produit à 0,02 pour le pôle négatif, à 0,05 pour le pôle positif. Mais la secousse a conservé la rapidité normale et on ne constate pas d'inversion des actions polaires. Examen du 11 février. — L'animal ne se tient plus sur ses pattes (para- plégie totale). Les réactions électriques sont normales. Examen du 15 février. — L'animal paraît être sur le point de succomber. Le nerf sciatique poplité externe et les muscles correspondants ont des réactions électriques normales. Piceon 5 (Plutarque, bleu). Examen du 15 février. — Paralysie totale des pattes et des ailes. Le seuil de l’excilalion se produit, pour le nerf sciatique poplité externe et pour les muscles correspondants, à 0,01 au pôle négatif, à 0,02 au pôle positif. La contraction est vive. En résumé, nous n'avons jamais constaté de modifications notables dans 12s réactions électriques, même lorsque les animaux présentaient des troubles moteurs très accusés ou étaient sur le point de succomber. Il en résulte que le neurone moteur périphérique et les muscles n'étaient pas altérés ou tout au moins ne présentaient aucune altération suscep- tible de modifier leur excitabilité électrique. ” [l est à remarquer que, dans des recherches expérimentales anté- rieures a ), l'examen électrique à permis cependant à l’un de nous de mettre en évidence, dès ie début des phénomènes paralytiques, des modifications très nettes de l’excitabilité, soit à la suite de lésions trau- matiques des nerfs ou de la moelle, soit à la suite de toutes les intoxi- cations qui paraissent influencer le neurone moteur ou le muscle : injections sous-cutanées de curare, de strophantine, fatigue muscu- laire, etc. (1) Cluzet. Recherches expérimentales sur quelques points d'’électrodia- - gnostic. Thèse de la Faculté de Médecine de Toulouse, 1900. 38 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE On peut donc admettre que les pigeons soumis au régime des grains décortiqués ne présentaient, malgré les manifestations paralytiques, aucune altération du neurone moteur périphérique ou des muscles. LA RECHERCHE DU SPIROCHÈTE ICTÉRIGÈNE DANS L’URINE DE L'HOMME ET DU COBAYE, par MARCEL GARNIER et J. REILLY. \ L'examen de l'urine des malades atteints de spirochétose ictérigène permet de mettre en évidence le parasite causal. Les auteurs japonais et en particulier Ido, Hoki et Ito, qui ont été chargés de celte partie du travail, l'ont rencontré du 10° au 30° jour de la maladie ; MM. Martin et Pettit, dans leur communication à l'Académie de Médecine, disent l'avoir constaté dans un cas au 10° jour. Nous avons fait cette recherche chez vingt malades différents, atteints d’ictère de diverse intensité; certains de ces malades ont été suivis aux différentes périodes de l'affection et les examens répétés huit et dix fois. Dix c.c. environ d'urine fraîchement émise sont centrifugés; une gout- telette du culot est mélangée à de l’encre de chine; en faisant un éta- lement régulier, pas trop épais, comme le recommande Legroux, on arrive facilement à reconnaitre les spirochètes qui, avec un peu d’habi- tude, ne peuvent être confondus avec les divers filaments que l’on ren- contre souvent sur la préparation. Dans tous les cas, les parasites sont peu abondants ; parfois, il faut parcourir la lame en tous sens et l'étudier pendant 20 à 25 minutes avant de découvrir un spirochète caractéristique. La recherche n’est pas également fructueuse à toutes les périodes de la maladie. Sur trois malades examinés les 5° et 6° jours de l'ictère, c'est-à-dire du 9° au 11° jour de la maladie, pendant la période d'apy- rexie qui suit la première poussée fébrile, une seule fois le parasite put être décelé. Chez l’un des deux autres, D... ,ilne fut rencontré dans aucun des examens faits les 9°, 11°, 12°, 13°, 14, 15° et 16° jours de la maladie, c'est-à-dire pendant toute la reprise fébrile; ce n’est que le 19° jour, au moment de la défervescence, qu'il apparut; il fut encore retrouvé le 22°. De même, chez un autre malade, P..., les examens étaient restés néga- tifs les 16°, 19°, 20° et 21° jours de la maladie, c’est-à-dire au moment où la température se maintenait autour de 39°; la recherche fut posi- tive le 23° jour, alors que la courbe thermique s’abaissait au-dessous de 38°, pour devenir de nouveau négative le 24° jour, lors d'une nou- velle poussée fébrile. Dans les formes prolongées, l'élimination a lieu plus tardivement. x SÉANCE DU 6 JANVIER 39 Ainsi chez V..., la recrudescence fébrile eut lieu seulement le 21° jour de la maladie, alors que l’apyrexie durait depuis le 7° jour; l'examen resta négalif le 22° et le 23° jours, époque où la température montait chaque soir à 39° et devint positif le 25° et le 26°, quand la courbe thermique descendit à 38° et au-dessous. Chez M..., la courbe thermique oscilla entre 37°6 et 38°3 du 16° au 24° jour de la maladie ; la recherche fut infructueuse les 24°, 25°, 26° et 27° jours ; elle fut reprise les 35° et 36° jours et permit alors de déceler des spirochètes ; à ce moment, la température n’atteignait plus 37°5 depuis 3 jours. L’élimination du spirochète continue plusieurs jours après la chute de la fièvre; chez À... nous en avons retrouvé de nombreux au 28° jour de la maladie, alors que le malade était apyrétique depuis 41 jours; la rechute d’ailleurs avait été remarquablement précoce et courte. Injectée ce jour même, cette urine détermina chez le cobaye dans les délais habituels un ictère typique. C’est donc au moment de la chute définitive de la température et dans les premiers jours de l’apyrexie que le spirochète est rencontré le plus souvent dans l'urine. Mais, comme à celte époque l'urine est claire et abondante, on conçoit que le parasite puisse passer facilement inap- percu; ainsi chez M.…., atteint d'un ictère de nature spirochétosique indiscutable de par la clinique, nous n'avons pu déceler le parasite dans l'urine, ni pendant la première période d’apyrexie au 10° ni au 19° jour, ni pendant la reprise au 14° jour, ce qui est le cas habituel, ni les 17°, 25°, 28°, 29° et 30° jours; à ce moment l'urine étail très abondante. Chez P..., atteint aussi d’un ictère à recrudescence fébrile et dont le sérum immunisait le cobaye contre l'injection virulente, l’examen fut négatif les 24°, 25°, 26°, 29° et 30° jours de la maladie, au moment de la défervescence. Peut-être, dans ces cas, l'examen prolongé d’une plus grande quantité d'urine centrifugée aurait montré la présence du spirochète. Parfois le parasite peut être rencontré dans l'urine dès le début de la reprise fébrile; on sait, d’ailleurs, et nous en avons rapporté un exemple antérieurement, que l’urine peut êlre contagieuse pour le cobaye à ce moment; ainsi chez F..., aucun spirochète n'avait été décelé les 13°, 14° et 15° jours de la maladie, alors que la température ‘restait voisine de 37°; le 17° jour, au moment où la fièvre montait à 38°4, le parasite fut rencontré dans l’urine. La rechute d’ailleurs fut de courte durée. Chez P1..., atteint d'une forme lrès grave qui entraina la mort au 37° jour, l'examen fut positif les 22° et'23° jours au moment où la tem- pérature commencait à s'élever, mais resta négatif le 2%° jour, quand la fièvre atteignit son acmé à 39°2. Chez Del..., le spirochète fut constaté le‘ 24° jour pendant une recrudescence légère. La recherche du spirochète dans l'urine, précieuse déjà pour établir le diagnostic causal dans les formes habituelles de la maladie, acquiert NS OO! SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE oute sa valeur dans les formes légères, apyrétiques. Chez D..., l’ictère a toujours évolué sans fièvre et sans atteinte de l’état général; mais, comme cet homme venait d’un cantonnement d’où nous avaient été envoyés plusieurs cas d’iclère infectieux à spirochètes, malgré la béni- gnité de la maladie, nous examinons l'urine à différentes reprises; les 13° et 14° jours, l'examen resta négatif; le 15°, correspondant au 8° jour depuis le début de l’ictère, l'urine contenait quelques spiro- chêtes ; pourtant l’inoculation au cobaye resla négative; le 17° jour, on onstatait encore des spirochètes, de même le 19° jour; comme ils , 3, Spirochètes dans l'urine de l'homme. 5, spirochètes dans l'urine du cobaye. apparaissaient plus nombreux à ce moment, l'urine fut de nouveau injectée à un cobaye, qui devint jaune et mourut en 15 jours. Ainsi, la recherche directe du parasite dans l’urine nous avait permis de préciser le diagnostic à un moment où l'inoculalion était encore négative. Chez deux autres malades, L...etB..., c'estle 12° et le 15° jours que l'examen fut positif. Par contre, il fut négatif dans deux cas où la recherche ne fut entreprise que le 19° jour pour l'un et le 24° pour l'autre. L'élimination paraît se faire plus tôt dans les formes légères que dans les cas moyens, Dans l’urine du cobaye, infecté par le virus ictérigène, le spirochète est facilement caractérisé. Les figures ci-jointes montrent que Îles formes observées chez le cobaye diffèrent un peu de celles trouvées chez l'homme. + - + 3 5 A x at PTE PEU PARENT A SÉANCE DU 6 JANVIER A1 En résumé, l'examen à l’encre de chine du culot de centrifugation de l'urine permet de reconnaître facilement la présence du spirochète; cette recherche est parfois fructueuse pendant l’apyrexie et au début de la reprise fébrile ; elle l’est surtout au moment de la défervescence défi- nitive;, dans les formes légères elle constitue le meilleur mode de diagnostic de la spirochétose. (Travail du Service des ictériques de l'Hôpital central de Bar-le-Duc.) ACTION DE LA BILE SUR LA VIRULENCE DE SPIROCHÆTA ICTEROHEMORRAGIÆ, par MARCEL GaARNIER et J. REILLY. Si on mélange quelques gouttes d’émulsion de foie d’un cobaye mort de spirochétose ictéro-hémorragique avec f{ c.c. de bile de bœuf, l’émul- sion perd sa virulence; l'injection du mélange à un cobaye neuf ne détermine pas l'ictère et l'animal survit. La même émulsion, laissée en contact dans les mêmes conditions avec de l'eau salée, donne aux témoins une jaunisse mortelle dans les délais habituels, 8 à 11 jours dans nos expériences. Le contact entre la bile et l'émulsion virulente est prolongé pendant 2 heures ; l'action est la même que le mélange ait été mis à l’étuve à 37° ou luissé à la température du laboratoire. Si au lieu de 1 c.c., on emploie une dose moindre, la neutralisation du virus peut aussi être oblenue ; elle est pourtant inconstante; nous l’avons observée avec 0 c.c. 5 et 0 c.c. 3 ; avecO c. c. 4 l'animal succomba à la jaunisse ; ‘mais, bien qu’il fût plus petit que les témoins, il mourut 4 jours plus tard. La bile de cobaye semble avoir la même action que la bile de bœuf; _ dans le seul cas où nous l’ayons expérimentée, le cobaye survécut. Cette action de la bile sur le spirochète ictérigène est due aux sels biliaires ; si, en effet, on mélange l'émulsion virulente avec 1 €.c. d’une solution au 1100 de taurocholate ou de glycocholate de soude, renfer- mant par conséquent 1 centigramme de l’un ou de l’autre de ces sels, les animaux survivent sans présenter aucun trouble; de même aussi, si on emploie un mélange de 1/2 c.c. de chacune de ces solutions, soit 1/2 centigramme de chacun des sels biliaires. Si on met la bile dans 1 à 2 c.c. d’un sérum humain normal, inca- pable par lui-même de modifier la résistance du cobaye, et qu’on mélange l’'émulsion hépatique à ce sérum bilié, la survie n’est pas constante; dans un cas où nous nous étions servis de 0 c.c. 5 de bile de bœuf, le cobaye succomba à la spirochétose ; dans un autre où nous avions 42 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mélangé de la bile humaine à un sérum humain, le cobaye ne présenta pas de jaunisse et survécut aux témoins; il mourut pourtant de pas- teurellose. De nouvelles expériences sont nécessaires pour fixer l’action de la bile humaine et du mélange de sérum et de bile. On peut conclure dès maintenant que la bile et en particulier les sels biliaires suppriment la virulence de l’émulsion de foie de cobaye mort de spirochétose ictéro-hémorragique. Les animaux ainsi injectés ne sont pourtant pas vaccinés ; deux de ces cobayes reçurent, 22 jours après la première, une nouvelle injection d’émulsion virulente ; ils suc- combèrent avec les lésions habituelles de la spirochétose ictéro-hémor- ragique, en 9 jours comme les témoins. Ces expériences permettent de comprendre la marche si curieuse de la spirochétose ictérigène de l’homme ; dès que l’ictère apparaît, le rein se ferme et le pigment biliaire, de même que l’urée, est retenu dans l'organisme ; la température s'abaisse progressivement à mesure que la jaunisse se développe; une amélioration très nette se manifeste et le sang devient incapable de transmettre la maladie au cobaye. Cette pre- mière chute de la fièvre semble bien due à l’action de la bile, qui, se répandant dans le sang, le prive de sa virulence. Mais cette action anti- spirochétienne de la bile ne suffit pas pour immuniser l'organisme ; la maladie continue et les nouvelles poussées fébriles témoignent de l'effort réactionnel de l’économie pour fabriquer les anticorps nécessaires à la production de l’immunité. (Travail du Service des ictériques de l'Hôpital central de Bar-le-Duc.) MÉMOIRES PHYSALOPTÈRES DES REPTILES DU NORD-AFRICAIN PAR L.-G. SEURAT Les Physaloptères des Reptiles forment un groupe très homogène, carac- térisé (sauf le Physaloptera retusa Rud.) par la même conformation des lèvres buccales et de la bourse caudale du mâle; leur distinction, des plus subtiles, réside uniquement dans la connaissance de caractères tirés surtout de l’orga- nisation interne (longueur de l’œsophage, nombre de tubes utérins, confor- mation des réceptacles séminaux, etc.), caractères dont on chertherait vaine- ment l'indication dans les descriptions qui leur sont relatives. Dans les lignes qui suivent, nous donnons ou reprenons la description des formes observées dans le Nord-Africain. Ces Nématodes présentent les caractères communs suivants : « Cuticule épaisse, striée transversalement, détachée de la paroi du corps dans la région antérieure, formant ainsi une collerette céphalique destinée à la fixation de l'animal à la muqueuse de l'hôte. La cuticule porte deux papilles post-cervi- cales insérées sur la marge supérieure des aires latérales, à la hauteur ou au delà de la limite des œsophages musculaire et glandulaire et deux papilles latérales fortement asymétriques dans la région intestinale. Pore excréteur, situé sur la ligne médiane ventrale, un peu au-delà des papilles œsopha- giennes, en rapport par un canal cuticulaire courbé en $S avec une glande unicellulaire de 100 x de longueur, appliquée contre la face ventrale de l'intestin. Aires latérales étroites (50 u) rendues très apparentes par leur cou- leur foncée, à nombreux noyaux plus clairs. Bouche imitée par deux lèvres _ latérales très larges, portant à leur sommet une forte dent conique ou cunéi- forme et trois dents internes très petites et très espacées, comprenant une dent médiane attachée à la base interne de la dent externe et deux petites déhts marginales bicuspides bien visibles sur l’animal vu de profil. La face interne des lèvres est, en outre, ornée d’une bordure denticulaire formée d'une vingtaine de petites dents aiguës, bordure située en dedans des dents internes. Cadre buccal relevé latéralement en deux lames semi-circulaires £ 44 SOCIETÉ DE BIOLOGIE appliquées à la face externe des Ièvres; deux paires de papilles latérales sur ce cadre buccal; entre ces papilles, sur la ligne médiane, se trouve l'orifice d’une glande céphalique (la plupart des auteurs mentionuent à tort trois paires de papilles céphaliques). Cavité buccale courte; œso- phage musculaire entouré, à une hauteur variable, par un large anneau nerveux. Pores caudaux situés au delà du milieu ou au tiers postérieur de la queue; une glande caudale s’ouvrant à l'extrémité caudale même. Vulve s’ouvrant en avant du milieu du corps; trompe divisée, suivant les espèces, en deux ou quatre branches, en rapport avec deux ou quatre utérus (formes di- ou tétrahystériennes). Queue du mâle ornée de deux ailes cau- dales; 21 papilles génitales se décomposant en cinq paires de papilles externes, les quatre premières longuement pédonculées (côtes) encadrant la région cloacale, la dernière brièvement pédonculée ayant l’aspect des papilles internes ; trois papilles préanales dont une médiane impaire insérée sur la lèvre supérieure du cloaque; quatre paires de papilles post-änales sessiles ou brièvement pédonculées, les deux premières insérées immédia- tement en arrière du cloaque (1). Pores caudaux situés entre la troisième et quatrième paire de papilles post-anales. Spicules inégaux, le gauche parfois très allongé. Pas de gorgeret. » = [. FORMES TÉTRAHYSTÉRIENNES. — Physaloplera abbreviala Rud. Corps robuste, épais. Papilles post-cervicales insérées sur le bord supérieur des aires latérales, au delà de la limite des œsophages musculaire el glandulaire. Dent labiale externe cunéiforme, tronquée à l'extrémité libre. OEsophage musculaire massif, aussi large que l’æsophage glandu- laire, entouré dans sa région postérieure par l'anneau nerveux; œsO- phage allongé; la longueur tolale de cet organe varie de 1/3,6 à 1/5,4 chez la femelle, de 1/4 à 1/5,5 chez le mâle de la longueur totale (2). Femelle. — La longueur de la femelle oscilie de 77"8 à 20 milli- mètres; corps robuste, épais, atténué aux extrémités. Queue conique; pores caudaux latéro-ventraux, situés immédiatement au delà de son milieu. Vulve non saillante, à position variable : elle est, le plus souvent, située au delà de la terminaison de l’œsophage, mais peut également s'ouvrir en ayant de celle-ci, au niveau du milieu de la longueur de l’æsophage glandulaire, sa position oscillant ainsi du 1/7 antérieur au 1/3 antérieur de la longueur du corps. L’ovéjecteur, dont nous avons précédemment donné la description (Comptes rendus-de la Soc. de Bio- logie, t. LXXVII, p. 433, fig. 2 et 3), est caractérisé par la division (1) L'uniformité dans le nombre et la disposition des papilles génitales des Physaloptères, sur laquelle nous avons déjà insisté, montre qu’il faut chercher ailleurs les caractères spécifiques de ceux-ci. î (2) Linstow indique, comme longueur relative de l’œsophage de la femelle, le douzième de celle du corps; si on ajoute à cette brièveté de l'œsophage les faibles dimensions des œufs, on peut se demander si c’est bien, au moins en ce qui concerne la femelle, la PAysaloptera abbreviata que l'helminthologiste allemand a observé. d oO SÉANCE DU 6 JANVIER 15 a dichotomique de la trompe. Quatre utérus. OEufs larvés à maturité, régulièrement ovoides, mesurant 55 à 60 : de longueur sur 37 y de diamètre transversal. Male. — La longueur totale du mâle varie de 75 à 11 millimètres. Corps robuste ; queue allongée, infléchie vers la face ventrale, ornée de deux larges ailes caudales qui ne dépassent pas l'extrémité. La région circumcloacale, y compris la partie attenante des ailes caudales, est couverte de petits écussons cuticulaires ; lèvres cloacales non sail- lantes. Les quatre premières paires de papilles génitales externes sont équidistantes et longuement pédonculées; quatrième paire de papilles post-anales internes peu éloignée de l'extrémité caudale. Pores caudaux s’ouvrant au milieu de la distance de la cinquième paire de papilles externes à la quatrième paire post-anale. Spicules très inégaux, le droit court et large, le gauche grêle et filiforme, effilé et recourbé à son extrémité libre. Habitat. — Estomac du Lacerta ocellata Daudin, Bou Saàda, jan- vier 1913, 174 femelles, 66 mâles, 2. Physaloptera pallaryi n. sp. — Papilles post-cervicales symétri- ques, insérées à la hauteur de la limite des œsophages musculaire et glandulaire. Pore excréteur à la hauteur de ces papilles ou immédia- tement au delà. Queue très courte chez la femelle, un peu plus longue chez le mâle, arrondie à l'extrémité. Dent labiale externe triangulaire, aiguë, dressée, bordure denticulaire interne très nette, formée d’une vingtaine de dents aiguës, dressées. Cadre buccal, à bord libre légèrement trilobé, portant une paire de très petites papilles reliées par un filet très fin à un gros pédoncule formé par la pulpe. Cavité buccale allongée; œsophage musculaire gracile, plus étroit que l'œsophage glandulaire, s'étendant jusqu'au niveau de l'insertion des papilles et entouré, immédiatement au delà de son milieu, par un large anneau nerveux. OEsophage allongé : sa longueur esl le cinquième chez le mâle, le sixième chez la femelle, de celle du corps. ; Femelle. — La longueur de la femelle varie de 122"4 (larve femelle du quatrième stade en mue) à 25 millimètres. Corps fortement atténué dans la moitié antérieure ; moitié postérieure épaisse, robuste, terminée par une queue courle, arrondie, légèrement relevée: pores caudaux latéraux, au cinquième postérieur de la longueur de la queue. Vulve non saillante, s'ouvrant à une distance variable (260 à 1.200 y. en avant de la terminaison de l’æsophage. L'ovéjecteur, rectiligne et dirigé vers l'arrière chez les femelles à vulve très antérieure, sinueux chez celles à vulve peu éloignée de la terminaison de l’œsophage, com- » prend un court vestibule cylindrique (350 4) bientôt dilaté en un réservoir allongé 1.200 » de longueur, bourré d'œufs larvés ; trompe impaire, de 650 y de longueur, divisée dichotomiquement comme celle du P, abbre- 46 ° SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE viata, en quatre branches se reliant à quatre utérus ‘étroits ; ceux-ci courent parallèlement vers l'arrière. OEufs relativement volumineux, nombreux, larvés à maturité. Mâle. — La longueur du corps varie de 8"#1 à 1028; corps gréle; queue très courte, massive, arrondie à l'extrémité, souvent infléchie vers la face dorsale, ornée de deux ailes hyalines étroites qui n’attei- gnent pas l'extrémité. Cloaque s’ouvrant au centre d’un gros bourrelet cuticulaire de-100 y de diamètre (1) couvert de grosses verrues sail- lantes. = | : Physaloptera : pallaryi Seurat abbreviala Rud. ? a g' Longueur totale . . . . dpt sous Épaisseur maxima. . . 710 y 170 p Oueneser re à 310 515 Distance à l'exlrémilé céphalique : du milieu de l’anneau < MELVEUX PE ere 310 396 des papilles post-cer- MICAlES MI EE E 3 360 624 552 du pore excréteur . . 385 120 672 de la vulve . . . — 2mm315 | 4mm356 | 1mm860 Cavité buccale. . . . . 70 u 60 y » 50 vw. OEsophage musculaire . 262 300 360. 360 — entier. . 1nm30:12mm810 3mm Dpt Rapport de la longueur totale à celle de l’œso- NES to dot 010 ol oise droit Spicules gauche . . OBUIS AAA AGREE Les deux premières paires de papilles pédonculées externes sont insé- rées à la même hauteur, la troisième à la hauteur du cloaque, Papille préanale impaire située sur le bord antérieur de la bague cloacale, trophula (Mueller). 7 (4) Cette disposition du cloaque est également réalisée chez le Spirura gas- SÉANCE DU 6 JANVIER 47 papilles préanales latérales sur les côtés de celle-ci. Première paire de papilles post-anales sur le bord postérieur même de l'anneau, quatrième peu éloignée (85 U) de la pointe caudale. Spicules légèrement inégaux (rapport de longueur 3/5), le droit plus court et plus large, falciforme, terminé en pointe, le gauche, grêle et plus allongé, droit. Hubitat. — Estomac et œsophage de l’Agame (Agama bibroni Dum.) Mogador (Maroc), juin 1914 (P. Pazcary). 11 mâles, 21 femelles, #4 larves du quatrième stade; Bou-Saâda. 4 novembre 1915 (Seurat). Affinités. — Le Physalopteru pallaryi, par la structure des dents labiales, la quadripartition de la trompe et la longueur relative de l’œsophage, montre une grande parenté avec le P. abbreviata Rud.; il en diffère par la gracilité de l’æsophage, la position moins reculée de l'anneau nerveux des papilles post-cervicales et du pore excréteur, par la brièveté de la queue, la conforma- tion de la région cloacale et le faible développement des ailes caudales du mâle et du spicule gauche. Il n’est guère possible de discuter les affinités de cette forme avec les P. dentata Linstow, P. alosii sabaudiæ Parona et britanica Skrjabin, les deux premiers s’en séparent par leur taille beaucoup plus faible, par la position moins antérieure de la vulve et peut-être aussi par le nombre des utérus; le 2. britanica, qui s’en rapproche par la conformation des ” lèvres buccales, en diffère par sa taille bien supérieure, par la longueur relative plus faible de l’œsophage et par la forme différente de la queue de la femelle. 3. Physaloptera varani Parona 1890 — Sy P: does Linstow 1908; P. quadrovaria Leiper 1908. — Papilles post-cervicales insérées au delà de la limite des œsophages musculaire et glandulaire. Dent labiale externe cunéiforme, nettement tronquée à l'extrémité libre. OEsophage musculaire massif, entouré dans sa région postérieure par un large anneau nerveux. OEsophage plus court que dans Les formes précédentes, sa longueur varie du 1/6,9 au 1/7,4 chez la femelle, du 1/5 au 1/6,7 chez le mâle de celle du corps. Femelle. — La longueur de la femelle varie de 15 à 22225. Queue conique, allongée, relevée du côté ventral; pores caudaux s’ouvrant au sommet d’un petit mamelon hypodermique caché dans une dépression cuticulaire bordée par un anneau épais, très apparent, l’ensemble ayant l’aspect d’une paire de grosses papilles latérales situées immédiatement au delà du milieu de la queue. Vulve s’ouvrant au delà de l' œsophage, au cinquième antérieur de la longueur du corps, en rapport avec un ovéjecteur allongé (3 millimètres de longueur), dirigé vers l’arrière, dont nous avons donné précédem- ment la description (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXVII, p. 4344-35, fig. 1). — _ Trompe impaire courte (200 y) divisée en quatre branches naïssantau même niveau, en relation avec quatre utérus parallèles. OEufs à coque 18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE très épaisse, larvés à maturité, mesurant 50 4 de longueur sur 95 y de diamètre transversal. Müle. — La longueur du mâle oscille entre 11%"4 et 1927, Queue ornée de deux ailes caudales hyalines, qui ne dépassent pas l'extrémité. Cloaque limité par deux lèvres saillantes. Région circumcloacale cou- verte de petits écussons cuticulaires, souvent garnis de petits aiguillons. Disposition des papilles génitales absolument semblables à celle du P. abbreviata : cinq paires de papilles externes, dont quatre plus lon- guement pédoneulées (côtes) encadrant le cloaque; la cinquième est assez longuement pédonculée; 3 papilles préanales ; 4 paires de papilles post-anales, la troisième à la hauteur de la cinquième paire de papilles externes, la quatrième peu éloignée de la pointe caudale. Pores cau- daux (simulant une paire de très petites papilles) situés au milieu de la distance de la troisième à la quatrième paire de papilles postanales. Spicules très inégaux, le droit, court et large ; le gouttes filiforme et très allongé (12920). Habitat. — Varanus 9 griseus Daudin, Bou. Saäda, juillet 1914; Cha- mæleo vulgaris Daudin, Bou-Saäâda, octobre 1912, avril 1914, Tablat (octobre 1916); Cerasles cornutus L., Bou-Saäda, He 1914. Affinités. — Cette forme les affinités les plus étroites avec le P. abbreviata Rud.; elle s’en distingue par sa taille légèrement plus grande, par la longueur relative plus faible de l’œsophage et surtout par le node de division de la trompe. < . Physaloptères tétrahystériens des Reptiles. — Donne impaire courte, immédiatement divisée en : branches ; spicules très IDÉDAUX Te 1. P. varani Perona. — Trompe impaire assez longue, dichotomiquement di- VISÉE ER 4 DTANCheS NP er Re 2 Dent labiale externe tronquée à l'extrémité; spicule gauche et vestibule très allongés . . P. abbreviala Rud. Dent labiale externe aiguë; spicule gauche et vestibule très courts. . . . . A Se Re P. pallaryi Seurat. II. FORMES DIDELPHES. — Physaloptera, leplosoma (Gervais) Seurat. Syn. Strongylus leptosomus Gervais 1848; Fraipont, 1882. — Corps allongé, transparent. Papilles post-cervicales situées au delà de Ja limite des œsophages musculaire et glandulaire, légèrement asymétriques, la gauche plus éloignée (1). Pore excréteur à la hauteur de la papille gauche. 4) Fraipont signale un grand nombre de petites papilles à la surface de la cuticule ; ces prétendues papilles sont les noyaux des cellules des aires laté- râles vues par transparence à travers la cuticule ! 19 D JANVIER LI SEANCE DU TN Las r5>% PT5552>>2 2233555533 5>555520 POP real D ue S . 1-4. Fic — À, Extrémité caudale du mâle vue par la face ventrale. 2, queue de la femelle, vue par la face ventrale, montrant l'anus, les pores caudaux subterminaux et la — Physaloptera leptosoma (Gervais) Seurat). tête , . à, éphalique vue par la face ventrale é © vue de profil, montrant la dent externe et les dents marginales internes, bicuspides. t émi glande caudale terminale. 3, extr Brococie. Comptes RENDUS. — 1917. T. LXXX. 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dent labiale externe cunéiforme, à extrémité libre tronquée garnie d'un petit bouton arrondi; dents internes très apparentes. Bordure dentieulaire interne très réduite, interrompue par places, formée de denticules surbaissés, peu distinets. Cavité buceale très courte. OEso- phage musculaire remarquable par sa brièveté, entouré vers son tiers postérieur par Fanneau nerveux; la limite inférieure de cet organe est bien marquée, à cause de la coloration foncée de l’œsophage glandu- laire; la longueur totale de l'œsophage est le sixième cnez le mâle, le dixième chez la femelle, de celle du corps. Pore excréteur en rapport avec une glande unicellulaire de eouleur foncée ; les canaux excréteurs latéraux sont très apparents. Femelle. — La longueur de la femelle varie de 12225 à 45 millimètres; corps grêle ; queue digitiforme, allongée; pores eaudaux latéro-ventraux, situés au tiers postérieur de sa longueur, au centre d'une aire elliptique légèrement enfoncée, de 20 y de grand axe, limitée par un bord euticu- laire mince. Vulve non saillante, s’ouvrant à la hauteur de la terminaison de l’æœsophage ou à peine au delà; elle est en rapport avec un ovéjecteur allongé, dirigé vers l'arrière; vestibule cylindrique, légèrement sinueux, très allongé (22200) présentant la structure normale; assise externe de muscles circulaires, assise interne de muscles longitudinaux et membrane cuticulaire tapissante; de place en place on observe, entre la membrane cuticulaire et la tunique mus- eulaire, des glandes unicellulaires à noyau nucléolé et à protoplasme granu- leux, opaque. Le vestibule se renfle ensuite en un réservoir a!longé (925 & de longueur) renfermant un petit nombre d'œufs (vingt-sept). Au delà, la trompe impaire, de 300 » de longueur, est caractérisée par son assise épithéliale interne dont les cellules, en contact par leur bord interne, ne laissent aucun vide central. Trompes paires, de 1"»6 de longueur, renfermant quelques œufs. Deux utérus parallèles, d’égale longueur (1715 chez une femelle adulte), courant côte à côte jusqu’à une petite distance en avant de l'anus; leur extrémité distale, rétrécie, se relie à un réceptacle séminal distinct, de 400 y de longueur, dont la couleur sombre apparaît par transparence à travers la paroi du corps; les réceptacles séminaux sont situés côte à côte à quelque distance en avant de l’anus. Oviductes ou ovaires grêles, courts (4"#5 de longueur totale) entortillés au delà des réceptacles séminaux. OEufs ovoides, larvés à maturité, emmagasinés’ en graud nombre dans les utérus. Mâle. — La longueur du mâle varie de 7"8 à 20 millimètres. Corps gréle, recourbé à son extrémité postérieure. Ailes caudales amples, allongées, à surface lisse. La région circumeloacale, y compris une par-. tie des ailes caudales, est couverte, ainsi que chez beaucoup de Physa- loptères, de petits écussons cuticulaires alignés longitudinalement, qui forment une aire chagrinée cordiforme ; chezle mâle adulte, ces écussons sont armés d'une épine. Cloaque limité par deux lèvres saillantes à surface lisse. Spicules très inégaux, le droit, court (1564) et large (35 4) SÉANCE DU 6 JANVIER 51 est de couleur foncée; le gauche, dont la longueur est douze fois celle du spicule droit, est grêle et très allongé. Pores caudaux situés immédiatement au delà du milieu de la distance du eloaque à la pointe caudale. Le testicule remonte jusqu'à une distance de 3"" de la terminaison de l’æsophage; il est en rapport avec uu canal déférent de 2""440 de longueur, lequel se relie, par une partie étranglée, au canal éjacula- teur; ce dernier, qui mesure 128 de longueur, est remarquable par sa coloration foncée. Larve du 3 stade. — Corps grêle, transparent; queue allongée, régu- lièrement atténuée; pores caudaux situés légèrement au delà de son milieu. Papilles post-cervicales et pore excréteur situés, ainsi que chez l'adulte, très loin au delà de l'anneau nerveux. L'œsophage est plus allongé que chez l'adulte. Ébauche génitale non développée. Physaloptera leptosoma (Gervais) SEURAT. (e) d a) PORAUBUTLO a le sr PSN Ur RARE SR Ten Sets mn 2 ns tt UG mm Épasseutinaximan tn le ut) | 70pu 540 & | 170 p none LC MON ER GES RTE ee ES Ît 984 |:462 du milieu de l'anneau nerveux . . .| 432 SH0MINAISS Distance 610 516 » des papilles/cervicales 0070270 à l'extrémité 636 DOÆEU » CcéphaliquerMiidutporerexcréleur ME 002 1 610 588 290 dentanvulvert AUS pese Re tes nie 2 — OESOphagesmusculainer tree" RARE NEO 360 180 — entiers D ANR St) hu C'romms/p, | omms;s | {mm90 Rapport de la longueur totale à celle de l’œsophage.| 10 6 4,3 neo ce si GORE De ET TA — 156 ni Spicules SAUCHER UN ANA RL ee m Es VA el EU, — Amon — Habitat. — OEsophage et estomac (1) de l'Uromastix acanthinurus Bell. race nigriventris, Beni-Ounif, 26 juillet 1916, Aïn-Sefra, 16 sep- tembre 1916 ec de l'Uromal/x acanthinurus, Bou-Saäda, mai 1912. (1) Gervais indique, comme habitat des trois spécimens qu'il a observés, les cavités nasale et buccale d’un Uromastix provenant de Touggourt (Sud de la * province de Constantine). 52 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE _ = = = Estomac et intestin du Varan (Varanus griseus Daudin), Beni-Ounif, 15 septembre 1916 : trois individus femelles, dont un fixé à la muqueuse de l'intestin. Cette forme, très rare à Bou-Saâda, où elle n'a été rencontrée qu'une fois chez un Lézard parmi des centaines examinés, est d’une abondance extrême dans le Sud-Oranais : l'estomac d’un Uromastix provenant d’Aïn-Sefra était entièrement rempli par 962 individus de ce Nématode, se décomposant en 512 femelles, 381 mâles et 69 larves du quatrième stade; les parasites étaient implantés par leur collerette céphalique dans la muqueuse stomacale, laquelle étaii ainsi criblée de pelites dépressions (1). Affinités. — Les conditions d'habitat, mieux que les quelques lignes consa- crées par P. Gervais et par FraïPonT à la description du Strongylus leptosomus, nous autorisent à identifier ce prétendu Strongle au Physaloptère que nous venons de décrire. Par la conformation des dents buccales, la position reculée du pore excré- teur et des papilles post-cervicales, par l'inégalité des spicules, le Physaloptera leptosoma se rapproche des P. abbreviata et varani, dont il se sépare nettement par l'existence de deux tubes génitaux au lieu de quatre (2). D'autre part, par l'inégalité des spicules et la position très antérieure de la vulve, le Physaloptère de l’Uromastix se rapproche du Physaloptera sonsinoi Linstow (3), cette dernière espèce est d’ailleurs caractérisée par sa taille plus faible et par la longueur relative beaucoup plus grande que l’æœsophage. (4) Cette profusion parasitaire est rarement réalisée et n’en est que plus intéressante à noter; je l’ai observée récemment (octobre 1916) chez un Camé- léon de Tablat [Algérie) qui m'a donné 356 larves de Physaloptera varani Parona. (2) La quadripartition des tubes génitaux peut exister chez des formes affines et ne modifie en rien la parenté de celles-c1; elle n’est qu'un processus ayant pour résultat l’augmentation du nombre des œufs. Les formes didelphes arrivent au même résultat par le déplacement de la vulve vers la région antérieure du corps. (3) Linstow a certainement fait une éonfusion dans les longueurs respectives des spicules droit et gauche. ERRATUM NOTE D£ COLLET ET PETZETAKIS. T. LXXIX (1916), p. 1149, lignes 10 et 11. Au lieu de : 20 qu'il y a des paralysies laryngées dues à des lésions du pneumogastrique cervical, lire : 20 Dans la recherche du réflexe oculo-cardiaque, nous avons un moyen pour distinguer les paralysies laryngées, dues à des lésions du pneumogastrique, de celles dues à des lésions du récurrent. Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — J,. MARFTHKUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 20 JANVIER 1917 BowxiEr (PiERRE) : L'affre et l’in- stinct de conservation . . . . . . .. BovxuioL (J.-P.): Le dimorphisme sexuel chez la sardine (4/osa sar- dina L.) des côtes d'Algérie. . . . . -GaRNIER (MARCEL) et REILLY (J.) : La recherche des substances immu- nisantes ch:7 les convalescents de spirochétose ictérigène . . . . . .. _ GaumuER (CL.) : Au sujet du tétanos partiel des membres, à forme mo- BODÉIQUES En RSS . Herr (A) : Cas d'ostéogenèse du maxillaire inférieur. . . . . . . . Le Fèvre DE ARrRic : La septi- cémie typhique expérimentale . Lécer (L.) et HoLLANDE (A.-Cn.) : Sur un nouveau protiste à facies de Chylridiopsis, parasite des ovules CORNE ER SR SE LericHe (R.) et Herrz (J.) : Des effets physiologiques de la sympa- thectomie périphérique (réaction thermique et hypertension loca- LES) ee et A en can Mar (louis) et Perrir (AUGUSTE) : SOMMAIRE 1 PS 61 Évolution de la spirochétose ictéro- hémorragique expérimentale chez MRSRON ANNE MERS ARS SEE NETTER, BOUGAULT et SALANIER Acidité des épanchements puru- + BroLoctE. Comptes RENDUS. — 1917. T. LXXX. 5 65 lents à pneumocoques de la plèvre, des articulations, du tissu cellu- laire sous-cutané, des m-ninges . . PAiLLor (A.) : Microhes nouveaux, parasites du Hanneton. Action pa- thogèn. sur chenilles de Vanessa urlicæ, Lymantria dispar et sur vers à soie Renauüx (ERNEST) et WiLuaEns (AL- BERT) Coloration du spirochète icterohémorragique. +... RerTEeRER (Eo.) : De l’ussification AUÉLO MEET ENS DAS EN RES Rerreres (Éo.) et NEUVILLE (2): Dupénis duHénisson ere R1BINSTEIN (M.) : Emploi des sé- rums non chauffés pour le séro-dia- gnostic de la syphilis. Technique . SARTORY (A.) Côutribution à l'étude anatomique et histologique de quelques champ guons du genre COUDE SERRE ne SEURAT (L.-G.) : Sur une As-aride dettriGrenonlient en ere STROHL (A.) : Sur un nouvel appa- reil oxcillographique, destiné à l'étude de la pression artérielle . WEISSENBACH (R -J.). : Bacille pa- ratyrhique B, ne présentant pas les caractères du type sur les cul!ures en milieux aux se!'s métalliqres. . . Si 11 99 9 91 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE O6 2 Présidence de M. A. Dastre, puis de M. Linossier, Vice-Président. LA SEPTICÉMIE TYPHIQUE EXPÉRIMENTALE. Note de LE FÈVRE DE ARRIC, présentée par E. GLEY. Dans une précédente communication (1), nous avons signalé la possi- bilité de réaliser la septicémie typhique chez le cobaye, en inoculant du bacille d'Eberth, cultivé dans de la bile de bœuf. ; Il nous a paru intéressant de rechercher ensuite si la bile favorisait l'infection en influencçant l'organisme récepteur. Dans ce but, nous avons inoculé des animaux de la façon suivante : 1° Une première série de‘cobayes, de 400 grammes environ, reçoivent, par voie sous-cutanée, 7 c.c. de culture de bacille d'Eberth de 48 heures. en bouillon simple. 90 Une seconde série d'animaux recoivent de la même façon 7 c.c. de culture en bile de bœuf. 3° Une lroisième série de cobayes reçoivent séparément 1 C.c. de culture en bile et 7 c.c. de bouillon stérile. 4 Enfin, dans une quatrième série, les cobayes sont injectés séparé- ment de 7 c.c. de culture en bouillon et 7 c.e. de bile stérile. Les animaux de la première série ne meurent pas: ils présentent une température élevée pendant les premiers jours, mais ne paraissent nul- lement accablés; la courbe thermique redescend peu à peu à la normale dans la suite. Les animaux de la seconde série meurent rapidement en hypothermie ; la septicémie est prouvée par l'autopsie et la culture obtenue avec le sang du cœur ou la sérosité péritonéale, échantillons qui Jen eu, chaque fois, le bacille d'Eberth. Les animaux de la troisième catégorie meurent aussi rapidement que les précédents. Enfin, ceux de la quatrième série meurent au ssi ou plus rapidement que ceux des 2° et 3° séries. Nous avons tenté ensuite de diminuer les doses respectives de cul- ture en bouillon et de bile stérile employées. Tant que la quantité de bile reste la même (7 c.c.), on parvient à diminuer la dose de culture en bouillon à 6, 5, 4 et même { €.c., inoculalion qui entraine cepen- dant la mort du cobaye avec septicémie. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. XXIX, p. 602-604. SÉANCE DU 20 JANVIER (or QC La mort survient dans les vingt-quatre heures et même plus vite avec les doses élevées de culiure. Elle ne se produit qu'après plusieurs jours, avee les doses faibles; l'animal présente alors un amaigrissement extrèmement marqué. Nous avons diminué, d'autre part. la dose de bile stérile tout en injectant aux cobayes les 7 c.c. de culture d'Eberth en bouillon. La mort survient ici après un délai d'autant plus long que l'injection de bile a été plus réduite (jusque 2 c.c.). Ealin, nous avons réduit parallèlement les quantités de bile et de culture de bacille typhique. Au cours de ces inoculalions, de plus en plus réduites, les résultats sont devenus de plus en plus ineonstants. Des échantillons différents de bile de bœuf ne se montrent d'ailleurs pas également efticaces; on observe des variations dans Facuité de la seplicémie au cours d'expériences similaires, si l’on emploie des échan- tillons différents de bite. Les faits, brièvement relatés ci-dessus, paraissent nous permettre de conelure que la bile semble bien diminuer la résistance de l'organisme à l’infection par le bacille d'Eberth. — Ajoutons, toutefois, que nous ne voulons pas prouver par là que la bile injectée n'accroit pas la virulence du bacille injecté, ce deuxième facteur pouvant exister, sans, nous semble-t-il, diminuer l'intérêt de la proposition précédente. (Laboratoires de Bactériologie et de Radiologie à l'Hôpital de la Croix-Rouge belge, à Calais- Virval. COLORATION.DU SPIROCHÈTE ICTÉRO-HÉMORRAGIQUE. Note de ERNEST RENAUx et ALBERT WILMAERS, présentée par À. BRAcuEr. D':puis la découverte du spirochète icléro-hémorragique, un cerlain nombre de procédés ont été proposés pour mettre ce parasite en évi- dence dans les humeurs el les excreta. Récemment encore, Legroux d'une part, Martin, Pettit et Vandremer d'autre part, signalaient des techniques qui permettent de préciser tel ou: tel détail de structure, et _Pun de nous précoaisait, plus particulièrement, le nitrate d'argent ammoniacal de Fontana-Tribondeau, pour la recherche des spirochètes dans les urines (1). Nous avons cherché à réaliser une méthode plus simple encore, per- mettant d'utiliser les réactifs les plus courants du laboratoire pour la (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1916, séances des 4 et 18 novembre et du 2 décembre. 56 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mise en évidence du spirochète. Albert Wilmaers ayant obtenu d'heu- reux résultats par l'emploi du bleu de toluidine après mordançayge au tanin, nous avons, après quelques tâtonnements, adopté pour la recherche des spirochètes dans les urines la technique suivante : les urines fraîchement émises sont centrifugées énergiquement (3 à 4.000 tours pendant 30 minutes). Après décantation, le culot de centri- fugation est élalé en frollis très minces sur des lames bien dégrais-ées. Les lames sont abandonnées à l'étuve à 37° ou à la température de la chambre jusqu’à dessicealion. Elles sont a!ors plongées dans l’alcool absolu pendant 30 à 60 secondes puis retirées, sans égoutter, et flam- bées. Les froltis sont ensuite recouverts d’une solution aqueuse de lanin à 5 p. 100 et portés sur la flamme de la veilleuse jusqu'à l'apparition de vapeurs. On maintient à ce degré de chautlage pendant 30 secondes, puis on lave à l’eau courante, eau de ville, pendant le même temps. Sans la sécher, en égouttant seulement l'excès d’eau, on couvre alors la lame de la soiution colorante : bleu de toluidine phéniqué, bleu de méthylene ou fuchsine phéniquee de Ziehl. On chaulfe sur veilleuse jusqu’à l'appa- rition de vapeurs, on maintient à celte température pendant 30secondes puis on lave à l’eau distillée el on sèche. Cette méthode extrèmement simple se pratique en 3 minutes et donne des images d’une netteté parfaite; les spirochètes apparaissent, selon le colorant employé, en bleu ou en roue. Les préparations à la fuch S ” = : : L ÿ | Où or P £ n'oscille pas, on met en marche le cylindre inseripteur et on décom- prime par le robinet R de centimètre en centimètre comme on le fait _ pour l'appareil de Pachon. | Quand le sang commence à franchir la zone comprimée le style inscrit les oscillations croissantes. Les inscriptions ainsi obtenues sont une source de renseignements tant par leur forme que par la surface de chaque onde. M. le profes- seur Bouchard avait déjà, par l'inscription photographique obtenue avec un dispositif dérivé aussi de l’oscillomètre, inauguré une série de recherches sur le travail du cœur. Je crois devoir réserver complètement l'étude des résultats obtenus et me borner aujourd’hui à la simple présentation de l’appareil lui-même. Ces résultats méritent de longues discussions et ce n’est pas avant la reprise des travaux qu’elles pourront être abordées. Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — L. MARFTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. - ruminants 172 SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1917 SOMMAIRE Costa (S.) et Troisier (J.) : Viru- lence des centres nerveux dans la spirochstose ictérohémorragique expérimentale du cobaye . . . . .. Creuzé (Pierre) et GRIMBERG(ARTH.): Appareil fixe-veine pour faciliter les injections intraveineuses . Durrénoy (J.) : Remarques à l’oc- casion des modifications produites par le. vent marin sur des inflo- rescences mâles de pin maritime . Garnier (MarceL) et GERBER (C.) : Le coefficient d'imperfection uréo- génique suivant les régimes; ses variations aux diverses heures de ONE LENS RSR Gurevesse-PELLISSIER (A.): Notesur la formation des cellules géantes dans la tuberculose par caryoanabiose . . JEAN : De l'influence des extraits de glandes génitales sur le métabo- lisme phosphoré - = . . . .... Lerrcre (R.)et Herrz (J.): Influence de la sympathectomie périartérielle ou de la réseclion d’un segment arté- rieloblitéré sur la contraction volon- lallendes MuSCles hr ire Martin (Louis), PErrTir (AUGUSTE) et Vaupremer (ALBERT) : Culture du Spirochæla icterohemorragiæ . . PaAGnrez (Pu.) et PASTEUR VALLERY- Rapor : Cuiture des bacilles typhi- ques et paratyphiques sur sérum NET CHo-RetoeimieU MEOEree PozrcarD (A.) et Despzas (B.) : Les corps étrangers microscopiques tolérés dans les plaies. Réactions - qu'ils provoquent dans les tissus. . Rayat (H.) : L'action du chlorure. de sodium .sur les mollusques aqua- HAMES NN EC RS de ae Rayar (H.) : La vie des mollusques (Limnæa limosa) dans les milieux artificiellement colorés. . . . . .. . Rerrerer (Ép.) et Fiscn (I.) : De l'ossification périostique dans les mieromélies congénitales . . . . .. RETTERER (Ev.) et NeuviLce (H.) : De l’appendice urétral de quelques MONO ROM OMOMONMOTONCAEEODREOLEC 174 187 197 175 172 178 RuginsTeiN (M.) : L'athérome expé- rimental par ingestion de cholesté- TBNO SE DOUANES HDI DE URI 191 SarTORY (A.) : Contribution à l'étude anatomique et histologique de quelques champignons du genre G'CODATICUS D brad qe bualp Broiile 194 SEuraT (L.-G.): Physaloptères des mammifères du Nord-Africain (Mé- HOOURESS) 19° pire 020 0 GPO To Nb EP OC 0E 210 Réunion biologique de Petrograd. (Séance du 15 novembre 1916.) Caoczopkovsky (N.):Contribution à la connaissance des cysticerques OISE AUX Rp ce 219 Maxmorr (A.) : De l’action stimu- lante de l'extrait de moelle osseuse sur la croissance et l’évolution des cellules dans les cultures de tissu lnphoïide RENE RENAN 225 Maximore (A.) : Sur la culture in vitro du tissu lymphoïde des Mam- MA TÉLES ue er NAT CEE NE 222 PoyarkoRFF (E.) : Sur la parenté entre l’hémolysine et la spermoto- Poyarxorr (E.): Sur l’inactivation du complément dans un milieu pau- VRCROHESE LISE RER ie el eee ce 228 (Séance du 29 novembre 1916.) Iwaxow (E.): Le processus d’éja- culation du sperme chez les ani- maux domestiques (cheval, chien). 230 Iwaxow (E.) : Le sperme de quel- ques Mammifères. . . . . .. ES PR Maxtmorr (A.) : Sur la production artificielle des myélocytes dans les cultures de tissu lymphoiïde. . . .. 235 Maximorr (A.) : Sur les rapports entre les grands et Les petits lym- phocytes et les cellules réticulaires. 237 MeraLzniKore (S.) : Sur l'immorta- litétdesBrotozoaITes Ci EN 241 Poyarxorr (E.) : Sur l’application de la règle de Schulze au complé- MON ER SERRE RE 239 Brococie. Comptes RENDUuS. — 41917. T. LXXX, 13 172 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Linossier, Vice-Président. La L'ACTION DU CHLORURE DE SODIUM SUR LES MOLLUSQUES AQUATIQUES. Note de H. RaJaT, présentée par E. GLEY. Suivant les expériences de Beudant en 1816, on sait que la plupart des mollusques d'eaux douces peuvent s ’acclimater dans les eaux d’un degré de salure différent et cela dans un temps relativement court. Cet auteur n’a pas dit toutefois de quelle manière s ’est effectué Leur déve- loppement, Locard, er 1884, a constaté un ralentissement naturel dans le déve- loppement du mollusque vivant en eau salée, mais il n’a point fixé à quel degré de salure il faut s'arrêter dans son nee pour ne point en empêcher la reproduction. Nous avons repris ces expériences ; voici 1 réaullats on Nous avons acclimaté progressivement des Zimnæa limosa dans des milieux aux degrés de salure croissants. : Le chlorure de sodium était chimiquement pur. La première dose était de 0,001 milligramme. Au bout de trois mois, Je taux de la salure était de 5 grammes qi litre. Les Limnées se sont développées normalement jusqu'à ce de de salure. Nous avons obtenu des pontes qui.nous ont donné de petites Limnées qui ont vécu et se sont développées normalement pendant trois mois. Lars Lorsque nous eûmes dépassé 5 grammes de chlorure de sodium par litre, tout développement s’est arrêté et les Limnées sont mortes au bout de huit jours. ee 11 résulte de ces expériences que les mollusques aquatiques (Limnæa limosa), comme cela avait été démontré par Beudant et Locard, s'accli- malent et vivent très bien dans de l’eau salée; que leur développement s’y opère normalement à condition que l’on ajoute progressivement et à pétites doses chaque fois le chlorure de sodium; et qu’enfin il ne faut pas dépasser le degré de 5 grammes par litre si on ne veut pas voir s'arrêter l'acclimatation et la reproduction des mollusques aquatiques. (Travail du Laboraloire des Hospices civils de Vichy.) Co SSANCE DU 471 FÉVRIER 17 LA VIE DES MOLLUSQUES (Limnæa limosa) DANS LES MILIEUX ARTIFICIELLEMENT COLORÉS. Note de H. Rayar, présentée par E. GLEy. Nous avons étudié (1) l'influence de la température de l’eau ambiante sur la croissance des mollusques aquatiques et avons confirmé les données de Semper, Bourguignat, Brot et Locard, relatives à l'influence des milieux sur le développement des mollusques. Locard, dans ses Études sur les variations malacologiques (1881), a montré que les mol- lusques terrestres ou aquatiques subissent’ pareillement les influences chimiques du milieu. Nous avons expérimentalement essayé d'adapter des mollusques, plus spécialement Limnæa limosa, dans des milieux artificiellement colorés. Voici les faits que nous avons observés : Exp. |. — Solution aqueuse de carmin, à 0,10 c. par litre. DAC: — 0,20 c. — i — — — à 0,30 c. — ë La Limnæa limosa vit très bien dans ce milieu, son test en 4 à 5 jours se colore en rouge pâle. Son hp est normal. Nous avons obtenu même des pontes. Les Limnées dans ce milieu ont vécu deux mois: ee Exp. I. — Solution aqueuse de fuchsins, à 0,05 c. par litre. La Limnæa limosa a vécu un mois dans ce imiliew en présentant un test coloré en rouge dès les premières vingt-quatre heures. Le développement est rsormal. Si on la retire de ce milieu et qu'on la place dans de l’eau ordinaire, la couleur disparaît, mais la disparition complète demande deux mois. Replacée dans la solution de fuchsine, la couleur du test revient. Exp. III. — Solution aqueuse de bleu de méthylène, à 0,05 c. par litre. La Limnæa limosa a son test coloré en bleu en vingt-quatre hicures, mais elle vit mal et périt au bout de 10 jours. Ce que nous constatons, c’est la décoloration de la solution sur une hauteur de 2 à 3 centimètres des Limnées. Exp. IV. — Solution aqueuse de vert de méthylène, à 0,05 c. par litre. Nous avons obtenu les mêmes résultats qu'avec la solution de bleu de méthylène.. Exp. V. — Solution aqueuse de violet de gentiane, à 0,05 c. par litre. La Limnæa limosa présente son test coloré en violet, se développe mal etne vit ie 20 jours. (4) Voy. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 février 1906. A7 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE De ces faits expérimentaux nous pouvons conclure que les mollusques aquatiques, mieux que les mollusques terrestres, s'adaptent facilement aux conditions imposées par le nouveau milieu dans lequel on les fait vivre. De pareils faits sont très fréquents dans la nature et se repro- duisent à chaque pas. En outre, les colorants (dérivés de l’aniline) ne sont pas ou presque pas toxiques pour les mollusques aquatiques, bien que ces derniers s'imprègnent fortement de la substance colorante. Enfin, la coloration du test et des divers organes n’est que passagère puisque, changés de milieu, les mollusques reprennent en quelques jours leur aspect primitif. (Travail du Laboratoire des Hospices civils de Vichy.) REMARQUES! A L'OCCASION DES MODIFICATIONS PRODUITES PAR LE VENT - MARIN, SUR DES INFLORESCENCES MALES DE PIN MARITIME. Note de J. DurRÉNoy, présentée par O. LARCHER. Au bord du bassin d'Arcachon, sur un Pin maritime, l'axe des inflo- rescences mâles était courbé par le vent. En examinant de près ces inflorescences, je trouvai, comme toujours, un rameau rudimentaire, naissant à l’aisselle de chacune des bractées. Les rameaux qui étaient situés sur la face concave des inflorescences, abritée, portaient des fleurs mâles, d’aspect normal. Ceux de la face convexe, exposée au vent, portaient deux feuilles carpellaires, dont le bord était découpé en folioles, et chacun de ces derniers portait un ovule (1). Le tout était abrité sous la bractée corres- pondante. Chacune de ces feuilles carpellaires figurait ainsi une feuille- fertile, analogue à celles des Cycas ou à celles des Pléridospermées (Diksonites) de l'époque Dévonienne. Les rameaux situés sur les parties marginales portaient : au sommet, des étamines; à la base, des pièces stériles (disposées en périanthe), qui, au lieu d'avoir évolué en étamines, selon le type normal, s'étaient, sous J'influence du vent marin, développées en pièces protectrices, pétaloïdes. Certains rameaux des parties. supérieures des inflorescences, déve- loppés en bourgeons laléraux, portaient deux feuilles assimilatrices, (1) Cet ovule renferme un nucelle volumineux (à gros noyaux), qui contient un endosperme, nettement différencié, avec ses corpuscules (au pôle exté- rieur); et de nombreux grains d’amidon, polyédriques, adhérents aux mem- branes cellulaires. SÉANCE DU 17 FÉVRIER À 175 géminées, qui, restées petites, s’étaient plissées (en accordéon), suivant un type des plus caractéristiques. En somme, on voit que les conditions écologiques ont fait évoluer ici des rameaux rudimentaires, identiques : soit en pousses fertiles (fonc- tion de reproduction); soit en pousses feuillées (fonction d’assimi- lation); soit en bourgeons de remplacement (fonction de multiplication). (Travail fait au Laboratoire de la Station biologique d'Arcachon.) LES CORPS ÉTRANGERS MICROSCOPIQUES TOLÉRÉS DANS LES PLAIES. - RÉACTIONS QU'ILS PROVOQUENT DANS LES TISSUS, par À. Poricarp et B. DEspLas. Dans une note récente (1), nous avons signalé que des plaies de guerre, ayant subi une toilette chirurgicale convenable et en excellente voie de cicatrisation, pouvaient renfermer dans leur profondeur des corps étrangers microscopiques (vêtements, fragments de bois, etc.), parfaite- ment tolérés par les tissus. Ces corps étrangers, provenant du milieu extérieur et par conséquent septiques, n'avaient provoqué dans la plaie aucune réaction inflammatoire, ni gèné la marche normale de la cicatri- sation. Depuis nos constatations initiales, nous avons pu poursuivre nos recherches et étendre nos premiers résultats. I. — Généralité du phénomène. La présence de débris vestimentaires microscopiques, dans des plaies en évolution parfaite et même cicatrisées normalement, est ün phénomène très fréquent. Sur 44 plaies de guerre examinées histologiquement à ce point de vue, 24 renfermaient de tels débris microscopiques. Il est permis de se demander si le phénomène n’est pas général. Il. — Caractères et situation des inclusions. Toutes ces inclusions sont d'ordre microscopique, invisibles à l'œil nu, allant de 20 à 60 y, très rarement 100%. Ce sont le plus souvent des fils de laine ou de coton; quelques-uns, provenant de vêtements horizon, apparaissent particu- lièrement bien, grâce à leur teinte bleu vif (2). On rencontre aussi des fragments de bois, des poils, etc. À (1) Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 30 janvier 1917. (2) Il est possible que quelques-uns des filaments de coton rencontrés puissent provenir des tissus de pansement, la question peut se poser quand on rencontre un fragment de coton isolé, mais non quand, en même temps, des fibres bleu horizon apportent la preuve d’une origine vestimentaire. 176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces corps étrangers microscopiques sont généralement situés dans f& zone profonde de la couche de tissu fibreux jeune, qui sert de base au tissu de bourgeonnerment proprement dit : celui-ci représente du reste une évolution fibreusé des couches profondes des bourgeons charnus, au contact des masses musculaires ou cellulo-adipeuses plus ou moins altérées, constituant à l'origine le fond même de la plaie. On rencontre aussi des débris projetés dans la profondeur même du muscle. III. — Réaction des tissus autour des corps étrangers. Le fragment vestimentaire ou le corps étranger microscopique est toujours englobé dans une cellule géante. Quand le corps étranger est petit, cette cellule géante le renferme entièrement ; si le corps étranger est grand (et c’est le cas habituel pour ces filaments longs et minces), il y a autour de lui une série de cellules géantes, ‘sons en chapelet et ressemblant à des ostéoclastes. Ces cellules géantes ont de 30 à 50 p en général; de forme irrégulière, elles ont de 20 à 30 noyaux, généralement rassemblés à l'opposé du corps étranger englobé, et un a dense, fortement chromophile et sans enclaves. - Des cellules conjonctives manifestement hypertrophiées, souvent em mitoses, sont disposées en une couche, peu épaisse du reste, autour de la cellule géante. La substance fondamentale conjonctive, à leur niveau, paraît peu évoluée, trouée de cavités où circulent des éléments migra- teurs; à son niveau, peu de fibrilles conjonctives. C’est là l’esquisse infi- niment réduite d’une coque d’enkystement que montrent des plaies de 20 à 35 jours. Au niveau de ces cellules conjonctives modifiées, on ren- contre assez fréquemment des éosinophiles (13 fois sur 24); par contre, il y a très rarement des lymphocytes (ou ceilules lymphocytiformes) et jamais de plasmocytes ni de cellules lipo-pigmentaires. \ A cela se borne la réaction tissulaire. Autour du corps étranger,-on ne rencontre jamais d'infiltration de leucocytes polynucléaires neutro- philes, jamais de modifications dans le tissu conjonclif ambiant ni les vaisseaux voisins. Le débris vestimentaire et sa cellule géante semblent logés dans une cavité creusée dans le tissu conjonctif. Celui-ci n’a pas réagi; en particulier, il y a absence complète de toute réaction vascu- laire et inflammatoire et dE toute modification à distance des tissus de la plaie. IV. — Genèse et destinée des édifices réactionnels. En étudiant les réactions tissulaires autour des corps étrangers microscopiques dans une série de plaies d'âge variable (24 plaies, allant de 3 heures à 185 jours), on peut se rendre compte du mécanisme de formation et du sort final des dispositifs histologiques décrits plus haut. A. — Les premier stades sont difficiles à saïsir. Des plaies de 3 heures, 5 heures, 3, 6 et 14 jours ont été examinées à ce point de vue. Dans les premiers jours, aucune réaction n'apparaît autour des corps étrangers. - En | SÉANCE DU 17 FÉVRIER A7 Sur la plaie de 6 jours, on constate l'existence de cellules géantes de petites dimensions. Elles procèdent manifestement d’une fusion de cellules conjonctives; la cellule géante n’est pas ici d'origine vasculaire, mais bien conjonctive. Sur la plaie de 14 jours, la cellule géante est nette. À ces stades primitifs, on constate, dans la zone de cellules con- jonctives qui entoure la cellule géante, des cellules éosinophiles et quelques rares lymphocytes (observés seulement à ces stadès). B. — Les transformations tardives du dispositif réactionnel autour du corps étranger microscopique ont été recherchées sur des plaies et cica- trices de 55, 86,120 et 185 jours. Même au niveau de ces deux dernières, les cellules géantes apparaissaient nettement. Elles semblaient en général un peu réduites de dimensions; les cellules conjonctives environnantes sont moins hypertrophiées, d'aspect plus normal. Dans la substance fondamentale, quelques fibrilles tramulaïres, dont l’ensembie ne peut prétendre à représenter une coque d’enkystement. Les éosinophiles étaient rares ou absents, les plasmocytes toujours absents. Le tissu ambiant, devenu comme partout fibreux, dur, cicatriciel, ne présente aucune réaclion spéciale ; il apparaît comme creusé d'une cavité d'environ 60 à 260 w., dans laquelle se trouvent logés les corps étrangers. Ceux-ei étaient toujours bien visibles, ce qui témoigne de leur résistance à la phagocytose. V. — Résumé : 1° La présence de corps étrangers microscopiques dans des plaies en parfait état est extrêmement fréquente. 2° La présence de ces corps étrangers n'empêche pas la cicatrisation de s'établir normalement. 3° Autour de ces corps étrangers microscopiques, la réaction des tissus de la plaie se borne exclusivement à la formation d'une ceïlule géante. Celle-ci naît assez tardivement (vers le 6° jour), par fusion- nement de cellules conjonctives hypertrophiées et multipliées. À part arrivée, fréquente mais non constante, d’éosinophiles, il n’y a aucune manifestation inflammatoire, pas d'afflux de leucocytes; le corps ‘étranger peut cependant être considéré comme cerlainement septique. 4 Ces constatations éclairent vivement le mécanisme du microbisme _ latent des cicatrices, si bien étudié par Lecène et Frouin. Elles expliquent | la possibilité d'infections tardives graves à partir de cicatrices parfai- tement normales jusqu'alors et justifient la technique chirurgicale qui consiste à pratiquer l’exérèse des tissus de bourgeonnement et des cica- trices spontanées. IA ere de campagne du XIII corps d'armée et Ambulance anglo-française Symons.) 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'APPENDICE URÉTRAL DE QUELQUES RUMINANTS , par Éo. ReTTERER et H. NEUVILLE. Plusieurs Ruminants, plus ou moins voisins du Bouc et du Bélier, possèdent un appendice urétral. « Le gland du mouflon, dit Daubenton (1), ressemblait à celui du bélier et du bouc, par la forme et surtout par le champignon qui le terminait; l’urètre débordait aussi, comme celui du bélier » .…. Plus loin (/bid., p. 172), Daubenton, décrivant le bouquetin, ajoute : « Le gland ressemblait beaucoup à celui du bélier et du bouc; cependant, il y avait quelques différences dans la forme du champignon qui le terminait..… L’urètre sortait du gland comme dans le bélier et dans le bouc, de la longueur de sept lignes... » À propos du chamois, (Zbid., p. 183), Daubenton n’est pas moins explicite; « Le gland, dit-il, était terminé par un champignon long de six lignes, large de deux et épais d’une et demie, posé sur l’urètre qui débordait encore de cinq lignes au delà du champignon; cette partie de l° urètre flottait au dehors du gland, comme dans le bélier et le bouc. » ; Sans connaitre les observations de Daubenton, Cool (2) reprit, un . siècle plus tard, cette étude. Sur le Bélier, écrit-il, l’urètre se prolonge en un « filiform tube », long au moins d’un poute. Il observa et figura une conformation analogue chez le Bouc (Capra picta et jemlaïca), la Gazelle (Gazella arabica, subqutturosa, rubifrons). Chez les Cephalophus Maxwelli et pygmaæus, il en va de même, mais il y a plus de symétrie. Chez l’Antilope addax (Addax naso-maculatus), le gland est cylindrique et de forme presque régulière; mais la partie filiforme de lurètre, longue d’un pouce, se dirige à gauche et se termine librement. L’urètre du Nannotragus nigr icaudatus se termine par un prolongement droit, long de 1/8 de pouce. Garrod (loc. cit., p. 290), figure le gland du Porte-muse (Musk-deer, Moschus moschiferus), qui est pourvu d’un appendice urétral. Ce gland, dit-il, ressemble plus à celui des genres Gazelle et Addax qu'à celui du Bélier, du Bouc, du Céphalophe et de la Girafe « in all of which there is a filiform termination of the urethra ». Nous avons pu étendre les observations de Daubenton et de Garrod, et faire l'étude anatomique de l’appendice urétral de plusieurs Ruminants. Nous en décrivons ci-dessous quelques-uns. I. Mouflon d'Algérie (Ovis tragelaphus Desm.). — Sur un Mouflon âgé de dix mois, le gland, long de 20 millimètres, est terminé par un champignon com- primé sur les côtés et long de 5 millimètres. L’appendice est rectiligne et (4) Buffon et Daubenton. Hist. nalur., t. XI, p. 381, 1765. (2) Proceedings of the zoological Soc. of London, 1877, p. 9. SÉANCE DU À7 FÉVRIER 179 adhère encore au prépuce; il a une longueur de 20 millimètres et dépasse le gland de 12 millimetres. Sur un vieux Mouflon de la même espèce, le pénis mesurait, de la bifurcation des corps caverneux au bout du gland, 31°%5 et son gland était long de 5 centimètres. L’appendice, long de 2°"4, se composait d'une portion basilaire, droite, longue de 14 millimètres, et d’une portion distale et libre, plus ou moins contournée et longue de 10 millimètres. L’appendice avait donc une longueur totale de 24 millimètres. Il. Gazelle de Cuvier (Gazella Cuvieri Og.). — Le pénis mesure, de la bifur- cation des corps caverneux au bout du gland, 19 centimètres. Le gland, long de 4 centimètres, est aplati sur les côtés; son diamètre sagitlal est de 5 milli- mètres et son diamètre latéral de 3 millimètres. Sur une longueur de 7 milli- mètres, son bout terminal est coiffé d’un champignon érectile. L’appendice droit est long de 5 millimètres. IT. Antilope addax (Addax nasomaculata Blainv.). — Le pénis est long de 30 centimètres, de la bifurcation des corps caverneux au bout du gland. Ce dernier est long de 45, et son appendice de 2 centimètres. IV. Antilope algazelle (Oryx algazel Ok.). — Une Algazelle, âgée de dix ans, avait un gland long de 5°m5. La base de l’appendice était réunie par une portion étranglée à la face droite du gland ; ensuite, l’appendice devenait libre, se recourbaït à gauche, etse dirigeait en arrière sur la face gauche du gland, sur une longueur de 225, La portion libre était contournée en spirale. V. Antilope Cob (Cobus onctuosus Laur). — Les Cobs sont des animaux de forte taille. Le pénis de celui que nous décrivons ici, et qui était un adulte encore jeune, mesure 32 centimètres de la bifurcation des corps caverneux au bout du gland. Le gland, long de 5 centimètres, est tordu sur son axe, et son extrémité est tournée à gauche. L’appendice se compose d’une por- tion basale, longue de 15 millimètres, adhérente au gland, et d’une por- tion libre qui figure un filament cylindrique, long de 45 millimètres, et large de 2 millimètres. VE. Chevrotain (Tragulus meminna Erxl.). — Les Chevrotains sont des rumi- nants de très petite taillé; aussi, le pénis de celui que nous avons examiné, ne mesurait-il que 3 centimètres depuis la courbure en S qu'il a décrit à l'état de repos, jusqu'au bout du gland. L’appendice, long de 17 millimètres, se -composait d’une portion basilaire, longue de 10 millimètres, et d’une portion libre et contournée en spirale sur une longueur de 7 millimètres. Résultats et critique. — L’appendice urétral existe donc dans divers groupes de Ruminants. Parmi les Cavicornes, les Bœufs en sont privés, tandis que la plupart des Antilopes, sinon toutes, présentent cet appen- dice, qui est constant chez les Moutons et les Chèvres. Les Caduci- cornes, ou Cervidés, en sont dépourvus; les Moschidés et les Tragulidés, bien différents des Cervidés, malgré qu'ils leur soient parfois incor- porés, en sont au contraire pourvus. Enfin, les Velléricornes, ou Gira- fidés, présentent, à cet égard encore, les curieuses variations indivi- duelles relevées par l’un de nous sur d’autres organes : Garrod (loc. cit., p. 11, fig. 23) et U. Gerhardt (1905) ont figuré l’appendice urétral d'une Girafe, alors qu'une Girafe jeune, que nous avons précédemment à 180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE étudiée (1), en était totaiement dépourvue, et l’on ne Le admettre que cet appendice s’y fût développé avec l’âge Nous pouvons ainsi résumer ces variations el caractériser les groupes qui les présentent. Chez les Bœufs, l'urètre débouche en deca de l'extré- mité du gland et à sa face inférieure où latérale, à l'extrémité d’une courte papille : l'expression d'hypospade, employée par ailleurs dans un sens quelque peu différent, caractérise assez bien une telle disposition. Chez les Cerfs, l’urètre s'ouvre au. sommet d'un gland indivis; en nous inspirant de la même étymologie, nous pouvons dire qu'ils sont acrospades. Enfin, la plupart des Cavicornes présentent un appendice prolongé plus ou moins loin au delà &e l'extrémité du gland; nous pouvons les nommer a L’appendice urétral et le mode de termiaaison de l’urètre contribue- ront peut-être à faire mieux définir les affinités naturelles des Rumi- nants, dont la classification n’a reposé pendant longtemps que sur quelques caractères extérieurs. Cuvier (4829) les a divisés en plusieurs genres, tels que les Chevrotains, les Antilopes, les Girafes, les Moutons et les Chèvres, et, comme on le sait, il n'admettait nileur origine com* mune, ni aucune forme de transition. Dès 1870, Huxley distingua les Tragulidés des Cotylophores où Ruminants vrais et des Camélidés. Claus (1878) continue à réunir les Tragulidés aux Moschidés. Flower et Lydekker (1891) placent les Moschidés avec les Cervidés et laissent à part les Tragulidés. R. Heriwig (1895) met les Chamois dans le groupe des Antilopes, loin des Chèvres et des Moutons, mais il ne réunit pas les Moschidés aux Cerfs. Max Weber (4904) place au contraire les Moschidés parmi les Cerfs, et fait des Tragulidés une famille particu- lière, de même qu'il considère les Chamois comme constituant une sous-famille distincte des Chèvres et des Anlilopes. D'autre part, d’après l’étude des formes paléontologiques, srneges | (4867) a montré qu'à côté des Chevrotains apparurent les Cerfs, puis les Antilopes, et enfin les Bœufs qui descendraient directement des Antilopes. La considération de l’appendice urétral confirme et complète les con- - clusions de Rütimeyer. Comme nous le prouvent les mensurations, l’appendice urétral atteint son plus grand développement chez les Mou- tons el les Chèvres ; il a déjà des dimensions moindres chez les Antilopes, et, sur les Bœufs, on n’oserve qu'une papille qui semble bien, comme l'ont avancé Garrod et Marshall, en représenter la portion basilaire. L'absence d'appendice chez les Cerfs, et la terminaison de l'urètre au niveau du bout indivis du gland, font de ces animaux un groupe bien distinct des Moschidés et des Tragulidés. Jusqu’aujourd'hui, pour classer les Ruminants, on n’a pris en consi- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 31 octobre 1914, p. 499. l SÉANCE DU 17 FÉVRIER 481 dération que les cornes et les bois, le squelette des extrémités, les caractères de certains os de la face, le placenta, etc. ; il conviendrait de s'inspirer, comme Garrod a tenté de le faire, des données splanchniques. À ce point de vue, la conformation du gland mérite une attention sérieuse; le gland n’a qu’un rôle mécanique, il est vrai, mais ce rôle est capital en ce qui concerne la fécondation des Mammifères et la conti- nuilé, dans le temps, de leurs formes organiques. L'appendice urétral joue évidemment un rôle important dans la fécondation. Daubenton a constaté qu’il participe à l'érection, et Marshall suppose même qu'il pénètre dans le museau de tanche lors du coït, pour y déposer directément le sperme. Il serait difficile de vérifier ce fait. En tout cas, même si l’appendice n’est pas susceptible d’une telle pénétration, son allongement détermine le dépôt du sperme en avant, au delà, du champignon glandaire, lequel, faisant office d'obturateut, empêche le reflux en arrière du sperme déposé entre lui et le col de l'utérus, cette disposition ne peut qu être très favorable à la fécondation, et le groupe des téléspades — les Antilopes notamment — est en effet pullulant. Le développement de l’urètre, la présence ou l'absence de l’appendice urétral, nous fournissent des renseignements qui éclairent l’origine, la parenté et la filiation des divers groupes de Ruminants. Les Moschidés, les Tragulidés, les Moutons, les Chèvres et les Antilopes, qui sont pourvus de cet appendice, semblent plus primitifs que les Bœufs, de même que les Cerfs à méat terminal et à gland indivis constituent un groupe bien distinet. Pour expliquer cette évolution phylogénique, que nous ne saurions vérifier ni par l'observation directe, ni par l’expéri- mentation, ilnous suffit d'admettre, avec Lamarck, que les ancêtres des ao téléspades, par exemple, étaient représentés par des indi- vidus de même conformation et capables de se perpétuer entre eux par la génération. Leurs descendants continuèrent à hériter d’un appendice urétral plus où moins développé; mais, vivant dans des conditions autres, subissant les influences de climats différents et changeant de manière d’être et d'habitude, ils acquirent une taille et une conforma- tion générale très variables, et ces modifications aboutirent à la for- malion de collections “deu si différentes qu'elles constituent aujourd’hui autant d'espèces distinctes. C'était là d’ailleurs la pensée de Buffon : « Le bouc et la brebis, écri- vait-il (loc. cit., t. XII, p. 149), produisent ensemble; donc le chamois qui est intermédiaire entre les deux et qui est en même temps beaucoup plus près du boue que du bélier par le nombre des ressemblances, doit produire avec la chèvre, et ne doit, par conséquent, être considéré que comme une variété consiante dans cette espèce. Je considère donc, conclut-il (p. 151), le on le chamois el la chèvre domestique comme une seule espèce. » 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'OSSIFICATION PÉRIOSTIQUE DANS LES MICROMÉLIES CONGÉNITALES, par Én. RerïerEr.et l, Fiscu. Après avoir décrit (4) l'ossification enchondrale d'un humérus micro- mèle, il nous reste à parler de l’os périostique et à compléter l'histoire du squelette en mentionnant et en spécifiant les conditions généraies dans lesquelles s’est développé le fœtus mieromèle. Si l’on examine la périphérie de l'humérus, on voit que les travées ostéo-cartilagineuses, qui se sont formées dans le cartilage épiphysaire, sont entourées d’un étui osseux développé aux dépens du périoste. Cet étui osseux ne comprend, du côté de l'épiphyse, qu'une ou deux travées uniquement osseuses, épaisses de 0mn05 à Onm{0; à mesure qu'on approche de la partie moyenne de la diaphyse, l’étui osseux augmente d'épaisseur, de sorte qu'il figure un sablier. Dans l’humérus d’un enfant normal, la partie moyenne et axiale de la diaphyse, formée aux dépens du cartilage, se résorbe et s’évide (ébauche du canal méduliaire) à mesure que le périoste produit autour d'elle de l’os compact. Dans l’'humérus micromèle, la partie moyenne de la diaphyse, ou portion étranglée du sablier, est tout autre : la diaphyse qui, à ce niveau, est épaisse de 6 millimètres, est occupée, sur toute sa largeur, par un disque uniquement osseux, long ou haut de 2 millimètres. Ce disque, ou nodule osseux, est bordé, sur ses faces supérieure et inférieure, par des travées ostéo-cartilagineuses, à orientation oblique et de provenance cartilagineuse ou enchondrale. Quelques rares ïilots cartilagineux existent également au centre du disque osseux central, mais la masse principale de ce dernier est constituée par des travées osseuses, épaisses de Onm05 à Omm10 qui affectent, vers le centre du disque, une direction horizontale, c’est-à-dire transversale ou perpendiculaire au grand axe de l’humérus. Les travées transversales sont reliées entre elles par des branches obliques plus minces. Vers la périphérie du nodule, les travées osseuses s’infléchissent en haut ou en bas pour se continuer avec tes travées longitudinales de l'os périostique. Quant au tissu conjonctif et vasculaire (moelle osseuse), qui occupe les espaces de l’os enchon- dral et du disque osseux (la partie moyenne de la diaphyse), il varie d’étendue et de structure dans l’une et l’autre de ces parties : entre les (ravées ostéo- cartilagineuses de l’os enchondral, le tissu médullaire remplit des espaces larges de 015 à 0"30 et se compose d'éléments étoilés dont les prolongements sont hématoxylinophiles et d’une finesse extrême. Les vaisseaux y sont abondants et très larges et on constate la présence de nombreuses hématies extra-vasculaires. Dans le disque osseux du centre de la diaphyse, le tissu qui comble les mailles formées par les travées osseuses n’occupe que des espaces larges de 0mn02 à O"m04; et ce tissu est plus ferme et moins vascu- laire que le tissu médullaire de l’os enchondral, car il. présente des cellules fusiformes ou étoilées dont l'hyaloplasma a élabore des fibrilles conjonctives. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, p. 119. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 183 Au lieu d'être uniquement réticulé, le Lissu médullaire du disque osseux a pris les caractères d’un tissu réticulé et partiellement fibreux. En résumé, les travées ostéo-cartilagineuses de l’os enchondral n’atteignent ‘pas la partie moyenne de la diaphyse, soit que leur accroissement se fasse trop lentement, soit qu’elles se résorbent trop vite; elles cessent d'exister à la limite d’un nodule osseux moyen et central dont l’origine est périostique. Pour le former, les travées osseuses, primitiveñnent 'ongitudinales, s’inclinent et s’infléchissent vers le centre de la diaphyse et y prennent une direction transversale. Au lieu d’être occupée par un canal médullaire, la portion moyenne et centrale de la diaphyse est pleine et remplie par un disque osseux. Résultats et critique. — Pour apprécier la nature des troubles de la micromélie congénitale, nous avons étudié, outre les phénomènes his- tologiques, l’état de la mère et les caractères squelettiques du fœius. Le milieu dans lequel a vécu le fœtus micromèle est différent de celui d'un fœtus normal. En effet, la mère du micromèle (4)avait, au moment - del'accouchement, 14 ans 6 mois, et ses urines de 24heures contenaient 0 gr. 43 de chaux.Or, chez une accouchée normale, l’urine de 24 heures ne renferme que 0 gr. 35 de chaux. Donc, la mère de l'enfant micro- mèle éliminait une plus forte proportion de chaux. Les sels de chaux ne sont par conséquent pas retenus et fixés par les tissus du fœlus micro- mèle; les cellules qui président à l'ossification d'un micromèle sont moins calciphiles, moins CR GATE MEENRE moins calçifixatrices que celles d’un fœtus normal. D'autre part, nous avons radiographié l’enfant micromèle et nous n'avons obtenu un résultat tel que les segments squelettiques se com- portaient, sous l'influence des rayons X, comme s'il n’y avait pas de tissu osseux. Cette constatation vient à l'appui de la conclusion que nous avons tirée de l'analyse de l'urine de la mère : les tissus en vote d'ossification et le tissu osseux aa formé du fœtus micromèle sont très pauvres en sels calcaires. En un mot, l'histologie, l'analyse Re et la radiographie donnent des résultats concordants : alors que le cartilage paraît normal, les . troubles évolutifs portent essentiellement sur les transformations ulté- rieures du cartilage, ainsi que sur l'ostéogénèse du périoste. Les cellules cartilagineuses de la zone hypertrophiée ne se divisent pas toutes au même niveau pour donner naissance au tissu réticulé, vascu- laire et ossificateur. De longues colonnes de cellules hypertrophiées persistent entre les premiers espaces médullaires, et dans ces colonnes on voit les cellules cartilagineuses produire des petites cellules cartila- gineuses qui se transforment directement en cellules osseuses. Gette métaplasie à également été observée dans le rachitisme de la première (1) La jeune mère était enceinte du fait de son frère, âgé de seize ans. 184 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE enfance. Les travées ostéo-cartilagineuses ainsi formées se résorbent plus vite que dans lenfant normal, car elle n atteignent pas la partie moyenne de la diaphyse. Quant à l'os périostique, il s'est développé, au point de vue os phes logique, comme dans les conditions normales. Seulement il est moins résistant, et, vers le centre de la diaphyse, ses lamelles ou travées osseuses rencontrent des espaces à peu près dépourvus d'os enchondral, s'infléchissent en dedans, se ploient, et déterminent la formation d’un disque ou nodule d’os périostique qui s’intercale entre les deux cônes d’os enchondral. Ces phénomènes histogénétiques expliquent, ce nous semble, l'état des membres du fœtus micromèle : le cartilage, ayant continué à proliférer, les extrémités des segments squeleltiques se sont renflées ; mais l’ostéo- génèse enchondrale ayant été défectueuse, les os sont demeurés courts. Les tamelles osseuses, tant enchondrales que périostiques, contenant peu de sels calcaires, sont restées molles et se sont ployées par le fait des mouvements actifs du fœtus. De là les courbures des segments longs des membres. Les dénominations d’ « achondroplasie » et de « dichondrodystrophie » ne sauraient caractériser les troubles évolutifs de notre fœtus micro- mèle, car ils portent essentiellement sur le stade ossificateur*et donnent lieu à une ostéogénèse défectueuse. Cependant, l'expression d’osteogenesis imperfecta est trop vague, car elle ne spécifie point les faits suivants, à . savoir : 4° que le cartilage hypertrophié ne se transforme que partielle- ment en tissu réticulé et vasculaire; 2° que certaines cellules cartilagi- neuses donnent naissance, par métaplasie, à du tissu osseux, 3° que la trame ostéo-cartilagineusé se compose surtout de travées longitudinales; 4° que le tissu osseux, d’origine enchondrale et périostique, est pauvre en sels calcaires, donc très mou et peu résistant, La nature des lésions histologiques qui ont déterminé l’état micro- mélique de notre fœtus est essentiellement celle du rachitisme: c’est un trouble dans l’ossification, car les cellules formatives-de l'os sontmoins nombreuses et ont uñe activité moindre, de mème que les sels calcaires se déposent en trop faïble quantité dans le tissu osseux en voie de forma-, tion.-Cruveilhiér (1), en décrivant le squelette d'un enfant nouveau-né, mentionne la mollesse de la tête, les épiphyses renflées des os longs et les fractures multiples. « Voilà le véritable rachitisme congénital, conclut Cruveilhier, et ce fait doit être placé à côté de celui de Chaus- sier (1813). Tarnier et Budi étaient du même avis, ear ils ont écril en 4888 : « Le rachitisme intra-utérin ne diffère pas dans son essence du rachitisme de l'enfance: » (4) Traité d'Anat, path. générale, (. EN, 1856, p. 199, SÉANCE DU-:4Â7: FÉVRIER 185 Dans les deux maladies, les sels calcaires sont peu retenus et fixés par les tissus ossificateurs. De même que chez notre fœtus micromèle, cette faculté d'incorporation des sels calcaires a diminué ou n'existe pas dans le rachitisme : les tissus des enfants rachitiques sont incapables d’acea- parer et de retenir les sels calcaires. Dès 1904, Pfaundler a appelé l'attention sur l'absence de cellules calcifixatrices chez les enfants rachi- tiques. Conclusion. — Le fœtus micromèle que nous avons étudié n’est qu'un rachitique (4). CULTURE DES BACILLES TYPHIQUES ET. PARATYPHIQUES SUR SÉRUM HUMAIN, par Pa. PAGNIEZ et PASTEUR VALLERY-RADOT. Les bacilles typhiques et paratyphiques pouvant être cultivés sur sérum coagulé de bœuf ou de cheval, il nous a paru intéressant de recher- cher s'ils pouvaient l’être aussi sur sérum humain et si l’on pouvait se _ servir indifféremment de tout sérum-humain comme milieu de culture. Voici Les résultats de nos essais. 4° Sur sérum humain normal coaqulé, les bacilles typhiques et paraiy- phiques poussent aussi bien que sur séram coagulé d'animaux et l’on peut faire des réensemencements en série sans que la vitalité du germe diminue. Ces cultures‘ont un aspect semblable aux cultures sur gélose, mais sont moins abondantes; elles se présentent, après vingt-quatre heures d'étuve, sous forme de traînées blanchätres à la surface inclinée du sérum ; l'eau de Core du tube contient une émul- sion-de bacilles. Sur sérum coaqulé de ‘sujets . contre la fièvre typhoïide, ou de sujets encours ou convalescents de fièvre typhoïde ou paratyphoïde, les bacilles typhique et paratyphique poussent aussi facilement que sur sérum de sujets normaux. Les cultures sont aussi abondantes et la vita- lité du germe reste la même, quel que soit le sérum servant de milieu de culture. C’est ainsi que l’on ent faire pousser alternativement et indif- féremment un bacille typhique ou paratyphique sur sérum normal, sur sérum de vacciné, sur sérum de typhoïdique ou de-paratyphoïdique. À la suite de cultures même prolongées et en série sur ces milieux, les bacilles conservent leurs caractères spécifiques culturaux vis-à-vis des milieux usuels différentiels et leur agglutinabilité par les sérums spéci- fiques après réensemencement en bouillon. (1 Nous adressons tous nos remerciements à M. Potocki, à qui nous devons le matériel et l’histoire clinique. 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = 2° Si, au lieu d'employer comme milieu de culture le sérum coagulé, on utilise le sérum humain non coagulé mais simplement chauffé à 56° et même à 4689, les résultats sont les mêmes : culture facile et $e faisant dans les différents sérums. | Ici encore, après culture prolongée et réensemencement en série, con- servation des caractères culturaux et d’agglutinabilité des germes. 3° Dans les sérums humains non chauffés, les résultats sont incon- slants. Avec le sérum humain normal, quand l’ensemencement a été large, par- fois les bacilles typhiques ou paratyphiques se développent, maïs la cul- ture est maigre et la vitalité du germe faible; au deuxième ou au troisième repiquage il meurt. D’autres fois, même après large ensemen- cement, la culture est impossible. Avec le sérum recueilli chez des sujets au cours ou à la convalescence de fièvre typhoïde, les résultats sont les mêmes. Le vieillissement du sérum semble avoir peu d’ influence sur lapti- tude à la culture. Quard le bacille typhique ne pousse pas dans un de ces sérums de sujets normaux ou typhoïdiques, il suffit d'ajouter du bouillon au sérum (1/4 de bouillon pour 3/4 de sérum, ou parties égales de bouillon et de sérum) et la culture devient non seulement possible mais abon- dante (1). ; Les bacilles typhiques qui ont pu être ainsi cultivés en sérum humain pur, provenant de sujels normaux ou phoïdiques, n'ont pas davantage perdu leurs caractères propres. Ces constatations, auxquelles 1l était difficile de s'attendre a priori, nous paraissent apporter un complément curieux aux notions que nous possédons actuellement sur la fixité et la spécificité des caractères des bacilles du groupe typhique. D'autre part, la possibilité de cultiver les bacilles typhiques sur sérum humain, même sur sérum de sujets vac- cinés ou immunisés, montre une fois de plus combien complexes sont les conditions de la mise en jeu du facteur humoral dans les pro- cessus de défense de l'organisme. (1) Le matériel d’études nous à manqué pour achever ces recherches et contrôler si les bacilles paratyphiques A et B se comportaient vis-à-vis des sérums de paratyphoïdiques comme le bacille d’Eberth vis-à-vis du sérum de typhoïdique. ee en pied, D rTRE NE” sa formation, la cellule Eee est absolument semblable à SÉANCE DU À7 FÉVRIER 187 — NOTE SUR LA FORMATION DES CELLULES GÉANTES DANS LA TUBERCULOSE PAR CARYOANABIOSE, par À, GUIEYSSE-PELLISSIER. Dans mes recherches antérieures sur la genèse des cellules géantes, j'avais pris comme type la cellule géante qui se forme au contact des corps étrangers placés dans les lissus. Dernièrement, j'ai eu l’occasion de couper et d'étudier un ganglion tuberculeux pris chez un cobaye en expérience ; j'ai pu suivre sur cette pièce le développement des cellules géantes dès leur première apparition. J'ai pu me rendre compte que, bien que la cellule géante tuberculeuse présente quelques différences de forme avec la cellule de corps étrangers, son développement se fait identiquement de la même façon. La disposition des noyaux en cou- ronne, aspect si caractéristique de la cellule tuberculeuse, est un phé- nomène secondaire qui apparaît dans les cellules vieilles. Au cours de à la cellule de corps étrangers et il n'y a entre elles aucune différence morpholo- gique. J'ai décrit sous le nom de caryoanabiose le processus de formation des noyaux des cellules géantes de corps étrangers. Ceux-ci sont formés par l'absorption des noyaux et des fragments de noyaux en pyenose de polynucléaires par des macrophages. Une fois absorbées, les masses de -chromatine se reconstituent en noyaux suivant un procédé comparable à celui par lequel se forme le pronucléus mâle aux dépens du sperma- tozoïde après sa pénétration dans l’œuf. _ J'ai retrouvé dans la genèse des cellules tuberculeuses la plupart des images sur lesquelles j'ai pu établir le processus de la caryoanabiose. Ce sont encore ici des macrophages qui absorbent des éléments pycno- tiques et qui, après la restauration du noyau, deviennent des cellules géantes. Sur une coupe du ganglion, vue à un faible grossissement, on observe des parties normales et des parties altérées. Dans ces dernières régions, le centre des nodules, la zone germinative, est complètement trans- formée ; elle‘est considérablement agrandie, et c’est sur elle que porte Phypertrophie du ganglion. Le centre de cette zone présente un amas _ nécrosé, dans lequel le microscope ne peut plus reconnaitre d'éléments. Tout autour s'étend, sur une grande largeur, une zone constituée par un mélange de grandes cellules à noyaux multiples, de lymphocytes et de polynucléaires. La stratification, décrite dans le tubercule mür, avec les grandes cellules au centre, les cellules épithélioïdes dans la zone x moyenne et les couches de lymphocytes à la périphérie, n’est pas ici. aussi précise. Cela tient sans doute à ce que le tubercule n’est pas encore Biococre. Comptes RENDUS. — 1911. T. LXXX. 1% 183 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a — formé et qu'il est, en ce moment, au début de son évolution. Il n’y avait d’ailleurs que trois. semaines que l’animal avait été inoculé. La lésion était bien due à la tuberculose, car sur une coupe colorée par la fuchsine de Ziehl, j'ai retrouvé des bacilles de Koch. Les grandes cellules qui forment la masse principale de la partie hypertrophiée sont mononucléées, ou, au contraire chargées de noyaux; on peut voir tous les intermédiaires entre ces deux éléments ; telle cellule possède deux noyaux, telle autre cinq ou six ; on en voit jusqu'à vingt et trente; ces derniers éléments sont alors des cellules géantes caractéristiques. De très grandes cellules peuvent n'avoir que deux ou trois noyaux placés n'importe où, ou bien en être complètement bour- rées,; ceux-ci sont alors dispersés sans ordre dans l'élément, ou bien empilés les uns sur les autres ; parfois, dans de très grands éléments, ils sont disposés en couronne. La taille des noyaux-est très variable ; la dimension moyenne est de 40 à 124, mais on en voit qui n'ont pas plus de 3 à 4 u et d’autres qui atteignent 15 u ; de même leur chromaticité, les uns sont clairs, les autres sombres ; en général, les petits sont sombres et les grands clairs. Le protoplasma est plus ou moins granu- leux et renfermé souvent des éléments étrangers, lymphocytes ou poly- nucléaires. Ceux-ci sont placés dans une aréole claire ou bien intime>. ment unis au protoplasma de la cellule géante sansligne de démarcation visible. Ils sont souvent en régression complète et l’on ne voit plus que quelques grains de chromatine. | _ Les lymphocytes et polynucléaires forment les globules du pus. Leurs noyaux, surtout ceux des polynucléaires, sont extrêmement condensés et forment de petites masses de chromatine très fortement colorées par les réactifs et dans lesquelles il est ES de voir aucune structure. La genèse des grandes cellules polyuucléaires peut se suivre très aisément en examinant La façon dont se comportent les divers éléments les uns par rapport aux autres. Les macrophages qui sont très vrai- semblablement, dans le cas qui nous occupe, les cellules du réticulum hypertrophiées, phagocytent les leucocytes. Le leucocyte peut alors être simplement digéré ou subir la caryoanabiose, le noyau ou les frag- ments de noyaux en pycnose, mais encore viables, se regonflent et reforment des noyaux. Nous avons alors, au début du phénomène, des noyaux petits, sombres, et, si c’est d'un polynucléaire qu'il s’agit, des noyaux empilés les uns sur les autres. Ces noyaux, à mesure qu'ils grandissent, deviennent plus’clairs et bientôt le macrophage est bourré de noyaux. Comme je l'avais déjà vu dans mes recherches antérieures, il peut arriver, dans des cas rares, qu’un fragment de polynucléaire réuni à un autre ne se régénère pas, alors que le second subit la caryoana- : biose ; on à ainsi un noyau portant, appendue à lui, une petite boule noire. Il ne peut y avoir aucun doute sur l’origine d’un tel noyau. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 189 La formation de la cellule géante, dans le cas de la tuberculose comme dans le cas de la cellule de corps étranger, est donc le résultat de la phagocytose des globules blancs pyenotiques par les macrophages. (Travail du Laboratoire militaire de Bactériologie de la LX° région, Tours.) INFLUENCE DE LA SYMPATHECTOMIE /PÉRIARTÉRIELLE OU DE LA RÉSECTION D'UN SEGMENT ARTÉRIEL OBLITÉRÉ SUR LA CONTRACTION VOLONTAIRE DES MUSCLES, par R. Leriche et J. Herr. La réaction vaso-dilatatrice qui se manifeste à la suite de la sympa thectomie ou de la résection d’un cordon fibreux artériel (1) s'accom- pagne, dans un assez grand nombre de cas, d’une amélioration de la fonction musculaire locale. Nous avons pratiqué la sympathectomie périartérielle dans 8 cas de trou- bles parétiques ou spasmodiques des extrémités d'ordre réflexe (type Babinski-Froment), c'est-à-dire indépendants de toute lésion des troncs ner- veux. Dans 3 cas, aucune amélioration fonctionnelle n'a été observée. Dans 4 autres cas, nous avons constaté que le spasme, très énergique encore au réveil du malade, s’atténuait notablement dès le lendemain, en même temps que la main, de froide qu’elle était auparavant, devenait plus chaude que la main saine : la déformation dite « en cône »,ou « en main d’accoucheur » fai- sait place à une attitude normale, les doigts s’écartant librement par la volonté du malade. Dans un dernier cas, la parésie de la main et des doigts: s’atténua très nettement aussi trente-six heures après l'intervention. Ces résultats ont duré autant que la vaso-dilatation, mais le spasme a reparu dès que la main s’est refroidie. Toutefois, 4 à 6 semainesi écoulées depuis l’opération, il subsiste dans l’ensemble des cas une amélioration réelle. Quant à la résection de l'artère oblitérée, elle a été faite chez 6 blessés : tous étaient simultanément atteints de lésions de troncs nerveux (cubital ou médian), avec DR. partielle des muscies dépendant de ces nerfs. Un simple dégagement parut suffisant au cours de l’opération, la continuité des fibres n'étant pas compromise. Or, chez trois de ces sujets, on constata, dans les _ 24 heures, un retour du mouvement de flexion des doigts, jusqu'alors aboli; dans un des cas la flexion volontaire de la main reparut également. Ce retour coïncidait avec le réchauffement du membre et l’activation de la circulation collatérale. (1) R. Leriche et J. Heitz. Comptes rendus de: la Soc. de Biologie, 20 janvier et 3 février 14917. 190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE On pourrait penser que l'intervention a agi, dans ces différents cas, en faisant disparaître par contre-suggestion un trouble pithiatique associé aux troubles réflexes ou aux lésions nerveuses. Cette explica- tionne paraît pas satisfaisante, pour la raison surtout que la courbe de l'amélioration fonctionnelle s’est montrée FOURRURE à celle de la vaso-dilatation. On ne peut pas non plus expliquer le retour des mouvements volon- taires, dans la seconde série des faits, par le dégagement des nerfs ; une intervention de ce genre n’est en général suivie de résultats qu'au bout d'une ou de plusieurs semaines. Une de nos observations présente d'ailleurs la rigueur d'une expérience : le 18 novembre 4946, les nerfs cubital et médian avaient été libérés au bras: la fonction musculaire était restée sans modification appréciable jusqu’au 8 janvier 1947, date où l’'humérale oblitérée fut réséquée sur une longueur de 8 centi- mètres. Le lendemain, la flexion de la main et des doigtsse faisait nette- ment, en même temps que l'extrémité devenait plus chaude que du côté sain. Il semble de plus qu un trouble hystérique aurait cédé à la pre- mière opération plutôt qu’à la seconde. lestenfin des raisons physiologiques qui expliquent que les Doi tions de la circulation locale puissent être regardées comme la cause du retour de la contraction volontaire, Dès leurs premières publicalions sur les troubles A Babinski et Froment avaient altiré l'attention sur la fréquence de l’hypothermie. Avec eux, l’un de nous a démontré, par la manométrieet l’oscillométrie, la constance en pareil cas d'une vaso-constriction locale (1). En provo- quant, par le réchauffement artificiel (bain chaud, diathermie), une vaso-dilatation, on fait disparaître la plupart des signes objectifs, d'ordre musculaire, qui accompagnent les troubles de motilité. C'est ainsi que Babinski et Froment ont constaté que la secousse provoquée par la percussion des muscles, d’exagérée et lente qu'elle était sur le membre en hypolthermie, revenait à une force normale après réchauffe- ment (2). De même la lenteur relative de la secousse faradique (mise en évi- dence par le phénomène de la fusion prématurée de ces secousses). et l'allongement de la secousse galvanique disparaissent à peu près com- plètement (3). Enfin la motilité volontaire peut, elle aussi, s'améliorer, (1) J. Babinski, J. Froment et J. Heïtz. Annales de Médecine, septembre- octobre 1916. : (2) J. Babinski et Froment. Bull. de l'Acad. de Médecine, 11 janvier 1916: Presse Médicale, 24 février 1916; Soc. neur., 2 mars 1916 et 6 avril 4916. — J. Babinski, Hallion et Froment. Soc. da 25 juin 1916. (3) J. Babinski et Froment, Presse Médicale, 24 février 1916. — P. Marie et Foix. Soc. neur., # mai 1916. — Bourguignon. Soc. neur., 6 avril 1916. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 191 dans une faible mesure il est vrai, après les séances de diathermie (Babinski et Froment) (1). * Or,nous avons constaté régulièrement sur le membre réchauffé par la sympathectomie ou par la résection du cordon fibreux artériel, que la secousse mécanique musculaire perdait ses caractères anormaux, alors qu'elle tendait à s’amplifier et à s’allonger à nouveau chaque fois que l'hypothermie et le spasme reparaissaient ultérieurement. On com- prend alors que l'opération soit suivie d’une certaine sédation du spasme ou d'une diminution de la parésie, phénomènes plus ou moins transi- toires ou durables selon les cas. L'influence du réchauffement local n’est pas non plus négligeable sur la fonction des muscles atteints de DR. C'est ainsi que Helmholtz, Marey, Grund, Bourguignon (2) ont montré que ia lenteur de la secousse galva- nique s’atténuait au sortir d'un bain chaud. Quant à la secousse fara- dique, on l’a vue, en cas de DR. partielle, s’amplifier nettement dans les mêmes conditions. L'ensemble de ces faits autorise à conclure que l'amélioration fonc- tionnelle observée à la suite de nos interventions était, au moins pour une part, sous la dépendance du réchauffement physiologique. Il faut tenir compte aussi, sans doute, du meilleur apport d'oxygène et de l'éli- mination plus facile des produits de désassinulation. Nos constatations viennent confirmer la théorie de Babinski et Fro- ment qui font jouer à la vaso-constriction un rôle important dans la pathogénie des parésies et des contractures « d'ordre réflexe ». Elles plaident enfin en faveur de l'emploi de ces opérations dans la pralique : la résection du segment artériel oblitéré par exemple, non seulement paraît susceptible d'activer la circulation coliatérale, mais encore de hâter le retour des contractions volontaires dans les muscles paralysés. L'ATHÉROME EXPÉRIMENTAL PAR INGESTION DE CHOLESTÉRINE, par M. RUBINSTEIN. La reproduction expérimentale de l’athérome, chez les animaux, par ingestion de cholestérine a fait l’objet de plusieurs travaux. Les altéra- tions de l'aorte rappelant celles qu'on observe chez l’homme ont été tout d’abord constatées chez les lapins nourris au jaune d'œuf (Saltikoff, Ignatowski, Stuckey, etc.), ensuite par la cholestérine pure (Anitchkoff, (4) J. Babinski et Froment. Soc. neur., 2 mars 1916. (2) Bourguignon. Soc. neur., 6 avril 1916. — P. Marie et Foix. Soc. neur., 4 mai 1916. 4992 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - 7 Chalatoff, Wacker et Hueck, etc.). On à même voulu voir dans la cho- lestérine de nos aliments l'agent étiologique de l’artério-sclérose humaine. La cholestérine a LGte administrée aux lapins soit à l’état de solution à chaud dans une huile quelconque (Anitchkoff et Chalatoff à la dose. moyenne de 0 gr. 6-0 gr. 8 par jour), soit à l’état sec (Wacker et Hueck à la dose de À gr. 25 par jour), ia préparation étant mélangée à la nour- riture habituelle des animaux ou introduite par une sonde dans l'estomac. D'après Anitchkoff (1), 11 à 18 grammes de cholestérine ingérée dans un laps de temps de 1 à 2 mois permettent déjà de constater des chan- gements de l’aorte. Wacker et Hueek (2) ont observé les premiers chan- gements microscopiques seulement au bout de 133 jours. La production de l’athérome chez le lapin n'est pas toutefois con- stante. C'est ainsi que, d’après Wacker et Hueck, le lapin nourri le plus longtemps — 203 jours — na présenté aucune altération de l’aorte. Knack (3) critique même le procédé qui consiste à dissoudre la cho- lestérine à chaud dans l'huile, ce qui peut donner lieu à la formation de substances toxiques, cause des modifications aortiques. Sur 12 lapins, cet auteur ne constate que 5 cas d'altérations de l'aorte et encore 2 lapins ont été atteints de coccidiose et de staphylomycosis. Un lapin qui a reçu en 85 jours 382 gr. 5 de cholestérine n'a présenté aucune modification de l'aorte. L'auteur obtient des altérations plus marquées par ingestion des œufs et du lait que par ingestion de cholestérine, ce qui montre que des substances autres que la Cho AenNE peuvent ici jouer un rôle athéromogène. Nos expériences, commencées en juin 4914 sur le désir de notre regretté maître Metchnikoff, ont porté sur des lapins, cobayes etats blancs. La cholestérine pure a été dissoute à chaud dans de l'huile d'olive. Exceptionnellement, elle a été administrée à l’état sec. Les ani- . maux témoins recevaient la même quantité d'huile portée à la'même tempéralure que la solution de cholestérine, le tout intimement mélangé à la nourriture habituelle. La fréquence de l’athérome spontané chez le lapin nous a incité à faire de préférence des expériences avec les cobayes chez lesquels l'aorte, de même que tout le système vasculaire, montre, en général, une plus grande résistance. D'après Weinberg, l’athérome spontané s’observe dans 4 à 9 p. 400 des lapins normaux (692 lapins examinés). Miles a constaté 17 cas (1) Ziegler’s Beitr., 1914, Bd LIX, Heft 2, p. 306. (2) Arch. f. exp. Path.u. Pharmak., 1913, Bd LXXIV. (3) Virch. Arch., 1915, vol. CCXX. SÉANCE DU AÂ7 FÉVRIER 193 d'athérome sur 49 lapins provenant de la: même ferme. Weinberg n'a pas trouvé un seul cas d’athérome sur plus de 500 cobayes normaux. Par contre, Dratchinski, Coleman trouvent en moyenne 50 p. 100 de cobayes avec des plaques cartilagineuses des aortes (99 p. 100 chez les cobayes de poids au-dessus de 450 grammes), surtout dans la région des valvales. Dans nos expériences, 4 lapins de poids de 1.600 à £.920 grammes ont recu des doses totales de cholestérine allant de 41 à 85 grammes par lapin durant un temps variant de 59 à 422 jours (0 gr. 6 à 0 gr. 8 par jour dans 8 à 10 c.c. d'huile d’olive), 4 lapins témoins de même poids recevaient seulement 8 à 10 c.c. d'huile par jour. Tous ces lapins augmentaient régulièrement de poids. Tous ont été chloroformés 4 ou 6 jours après le dernier repas et la stérilité du sang du cœur a été vérifiée. Les coupes ont élé faites dans loutela crosse de l'aorte (en série) et dans la partie thoracique et abdominale jusqu'aux branches de l'artère fémoraie. Le foie, la rate, le rein, la capsule surrénale ont été également pré- parés. Les préparations ont été fixées au formol-alcool et colorées soit à l’hématéine-éosine, soit par la méthode de Weigert (fibres élastiques) ou fixées simplement par l'acide osmique. De la même facon ont été failes les coupes des cobayes et des rats. De tous ces 8 lapins, aucun n'a présenté des modifications macrosco- piques de l'aorte. Chez un lapin cholestériné et un lapin témoin, l'intima de l’aorte a été un peu épaissie et montrait des foyers disséminés des cellules eartilagineuses. Un lapin (cholestériné) présentait en outre des plaques cartilagineuses très étendues dans presque toute l'épaisseur de l'aorte sans dépôt de calcaires. Le foie a été parsemé chez 4 lapins de taches blanchâtres (coccidiose) et Les coupes montraient de nombreux parasites. Aucune différence notable des coupes histologiques des organes préparés, un peu de dégénérescence graisseuse du foie ; un foie (témoin) fortement sclérosé. Les reins de tous ces animaux avaient l'aspect normal : pas de sclérose typique, pas d'infiltration de mononu- cléaires ou de cellules conjonctives. Douze cvobayes de poids initiai de 220 à 465 grammes (2 seulement ont dépassé 350 grammes) ont recu dans un temps variant de 41 à 454 jours de la cholestérine en quantité allant de 11 à 46 grammes par animal ; 1 cobayes témoins ont recu les mêmes 5 c.c. d'huile d'olive chauffée par jour que les cobayes cholestérinés. Des 12 premiers cobayes 8 sont morts (rate hypertrophiée 5 et 11 grammes ; foie hyper- trophié avec dégénérescence graisseuse complète) rate particulièrement riche en polynucléaires neutrophiles et éosinophiles; aucune altération macroscopique de l'aorte. De ces 12 cobayes, 5 ont présenté des foyers cartilagineux dans la région des valvules. Les rates des cobayes survi- vants ont été également riches en polynucléaires. Les foies présentaient 194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une dégénérescence graisseuse très prononcée et parfois une sclérose très légère. De 7 cobayes témoins, d’un poids correspondant à ceux des cobayes d'expérience, 1 est mort. Des 6 autres sacrifiés, 1 cobaye a présenté une plaque cartilagineuse épaisse avec dépôt de calcaire (poids initial 320 grammes et 515 grammes, 84 jours après); deux autres des foyers cartilagineux dans la région des valvules. Foie : dégénérescence grais- seuse moins prononcée que chez les cobayes cholestérinés. Présence également de polynucléaires dans les coupes de la rate. Ce qui frappe surtout, c’est le peu de lésions du foie, des reins et des capsules surrénales aussi bien chez les lapins que chez les cobayes. Aucune altération macroscopique de l'aorte, ni l’action quelque peu spécifique de la cholestérine. Deux rats blancs cholestérinés (15 grammes de cholestérine par animal) et 2 témoins, les 4 issus de la même souche et nourris pendant 60 jours (dès le 14° jour de leur naissance) n'ont présenté aucun chan- gement de l'aorte, 3 de ces rats ont été ARE à de tumeurs volumi- neuses du poumon et du foie. Conclusion. — La fréquence de l’athérome spontané chez les animaux, la présence de polynucléaires neutrophiles dans les coupes de la rate. prouvant une infection secondaire, le peu de différence que nous avons trouvé dans les organes des animaux cholestérinés et des animaux témoins, ne permettent pas d'attribuer à la cholestérine un rôle parti- culier dans la production de l’athérome expérimental et surtout dans l’étiologie de l’artériosclérose humaine. (Travail de l'Institut Pasteur, Paris.) g CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE ET HISTOLOGIQUE DE QUELQUES CHAMPIGNONS DU GENRE « Coprinus », par À. SARTORY. Coprinus atramentarius Bull. — Spores pruniformes 9 à 10 & brun fuligineux. Le bord des lamelles porte des cystides claviformes très irrégulières; ce sont le plus souvent des cylindres à diamètres inégaux : courbes de 45 à 50 y de diamètre. On en trouve quelques-uns aussi sur les faces des feuillets. La surface du chapeau une fois les petites écailles ou squames enlevées, c'est-à-dire la surface qui paraît grise pruineuse est formée en dehors par des hyphes tubulaires à membranes très. minces, hyphes enchevêtrées gélifiées qui forment comme des trainées. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 195 Ce sont ces hyphes qui disparaissent par le frottement. Au-dessous on rouve un tissu à éléments globuleux, un peu allongé vers le dehors t ( l ts globuleux, all ers le del et qui s’est gélifié vers l'extérieur suivant une surface indéterminée. Coprinus comatus Klor Dan. — Spores paraissant noires, elliptiques 42 & avec un-pore opposé au bile. Au bord des lamelles il y a une couche de paraphyses sans aucune baside; cette couche se termine au dehors par des cellules claviformes à membranes très minces, de 50 à 70 y de longueur. Sur la face des lamelles nous n'avons pas vu de cystides. Coprinus fimetarius L. — Spores brun fuligineux, en amande 10 y. Sur le bord des lamelles on voit de très rares cystides comme les représente Hoffmann d'environ 60 à 80 & de longueur. Le tissu du chapeau est formé sur coupe tangentielle d'hyphes utri- formes recouvrant les lamelles et placées à la base du chapeau et au-dessus une couche d'hyphes d'environ 90 &w de longueur, dirigées perpendiculairement à la surface. Vers l’intérieur, il porte encore les traces d’autres hyphes semblables qui se sont détachées pour former les flocons de la surface. Iei la surface est donc irrégulière, déchirée. Cette ” couche a environ 300 w d’ épaisseur. Le voile fugace est ne de cellules elliptiques de 50 à 70 w de lon- gueur. Vers le sommet du chapeau elles forment un véritable tissu; vers la périphérie les plaques s’effilochent et se divisent en tubes articulés. Une fois le voile enlevé, le dessus du chapeau est formé de cellules allongées radialement en tonnelets de 50 x de longueur, formant un tissu semblable à celui que forme le voile dans sa partie confluente. Le tissu du chapeau est des plus homogènes. Sur une coupe radiale, il … est formé d'éléments semblables à ceux de la surface, mais moins carrés __ aux extrémités; vers la périphérie ces éléments s’aplatissent seulement un peu et le dernier rang porte encore quelques débris de membrane des cellules qui ont été enlevées comme voile. Dans l’exemplaire étudié les eystides au lieu d’être rares (Hoffmann) ont été trouvées abondantes: il y en a en outre à la face des lamelles. Coprinus fuscencens Schaeff. — Spores pruniformes souvent api- culées, au microscope brun légèrement purpurin, 9 w. Le bord des lamelles est garni de cellules pistiliaires plus ou moins courtes ou plus ou moins étroites de 30 w de longueur; sur la face des lamelles ces mêmes cellules atteignent des dimensions beaucoup plus grandes 150 & et plus et prennent la forme d'ampoule cylindrique allongée acuminée à un pôle ou aux deux. Ce sont ces grandes cellules qui s’enchevétrent les unes dans les autres, tiennent entre elles les lamelles dans leur jeunesse. Ces grandes cellules se trouvent aussi au bord des lamelles. Le dessus du chapeau est formé de cellules allongées en voie de régres- Eat < 195 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sion par suite de gélification; on ne voit plus guère que des traînées qui forment les sortes d’écailles qui émergent parfois à la surface, au-des- sous de ces formations, sans qu'il y ait une limite bien nette; entre les deux se trouvent une couché de cellules tubuleuses, cloisonnées, dirigées ordinairement radialement avec des cellules courbes trans- verses et des anastomoses. Ces tubes forment aussi des faisceaux laissant des boutonnières entre eux. En allant de plus en plus profon- dément on voit que ces tubes s’élargissent, puis par des cloisons plus fréquentes se raccourcissent et passent ainsi aux cellules proprement dites du tissu fongique. VIRULENCE DES CENTRES NERVEUX DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRO-HÉMORRAGIQUE EXPÉRIMENTALE DU COBAYE,' par S. CosrTa et J. TROISIER. Nous avons signalé dans des notes antérieures (1) la virulence du liquide céphalo-rachidien de l’homme atteint de spirochétose ictéro- hémorragique. Il était indiqué de rechercher la virulence des centres nerveux chez l'animal infecté expérimentalement. C'est ce que nous avons fait dans les expériences ci-dessous. La substance cérébrale de l'animal sacrifié en cours ou en fin de maladie était émulsionnée avec de l’eau physiologique dans le mortier et injectée au cobaye. Comparativement une injection était pratiquée à un autre cobaye avec le sang, l’urine ou une émulsion de foie, de reins ou de capsules surrénales de l'animal. Assez souvent la virulence se montre égale dans les deux cas, ainsi que l’attestent ces premiers résultats : Exp. I. — Le 10 janvier, on inocule deux cobayes, le n° 1 avec une émul- sion de substance cérébrale, le n° 2 avec le sang et les urines d’un cobaye mort de spirochétose ictéro-hémorragique expérimentale. Les deux cobayes inoculés succombhent le 17 et le 18 du même mois avec le syndrome complet de la maladie expérimentale. A l’autopsie on constate chez les deux un ictère intense et généralisé, des hémorragies dans les régions crurales et axillaires, l’infiltration des viscères par la bile, des lésions hépatiques et rénales, des hémorragies dans le paren- chyme pulmonaire et dans les épididymes. Présence de spirochètes dans les frottis d'organes. Exp. 11. — Le 18 janvier, deux cobayes sont inoculés, l’un avec une émul- (1) Sur la spirochétose ictéro-hémorragique. Comptes rendus de la Soe. de Biologie, séance du 2 décembre 1916, t. LXXIX, p. 1038. re SÉANCE DU 17 FÉVRIER 197 et muni ie tre ui: rime Gr sion de substance cérébrale, l’autre avec le sang et les urines d’un cobaye mort d'infection expérimentale, par inoculation d’un virus d’une autre pro- venance que dans l'expérience I. L'ictère apparaît le 23 chez les deux animaux inoculés, et la mort survient le 24 pour tous les deux. À l’autopsie, ictère, hémorragies, présence de spirochètes _ les frottis d'organes. Exp. HI. — Le 21 janvier, on inocule deux cobayes; l’un avec une émulsion de substance cérébrale; l’autre avec une émulsion de parenchyme hépatique, matériel provenant d’un cobaye sacrifié au cours d’une spirochétose ictéro- hémorragique expérimentale. Les deux animaux imoculés succombent le 28 avec le syndrome complet de la maladie. Parfois même il semble que la substance cérébrale soit plus viruiente que les humeurs ainsi qu'en témoignent les résultats ci-dessous enregistrés : Exp. IV. — Le 9 janvier on inocule deux cobayes, le n° 1 avec une émul- sion de substance cérébrale, le n° 2 avec 2 c.c. d'urine d’un cobaye atteint de spirochétose ictéro-hémorragique expérimentale. L’ictère est déjà intense chez le cobaye n° 1, Le 19, et la mort survient le 91 avec le syndrome complet de l'infection expérimentale, tandis que le cobaye n° 2 survit, ne présente pas d'ictère et succombe le 27 à une infection intercurrente. Exp. V. — Le 26 décembre on inocule deux cobayes, le n° 1 avec 1 c.c. 5 d'urine d’un cobaye ayant succombé à une spirochétose ictéro-hémorragique . expérimentale; le n° 2 avec une émulsion de substance cérébrale du même cobaye. Tandis que le n° 4 ne devient pas malade, n’a pas d'ictère 1 survit, le n° 2 succombe le 3 janvier avec un ictère intense et des hémorragies dans les régions axillaires et crurales, le parenchyme pulmonaire et les épididymes. Ainsi, non seulement chez l'animal, le spirochèle se trouve, au cours de l'infection expérimentale, dansles centres nerveux, et l'inoculation de cette substance est virulente, mais parfois même cette virulence paraît plus grande, à en juger par les résultats de l’inoculation, que celle des humeurs ou des autres organes. CULTURE DU Spirochæla icterohemorragiæ, par Louis MARTIN, AUGUSTE PETTIT et ALBERT VAUDREMER. A. — Cuzrures. La culture du Spirochète de l’ictère hémorragique à déjà été obtenue par Ito et Matzuzaki (1) et par Reiter et Ramme (2). (1) Journal of experimental Medicine, XXI, 4, 557-562, avril 1916. (2) Deutsche medizinische Wochenschrift, XLIT, 27, 128-1284, 19 octobre 1916. 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les auteurs japonais emploient des milieux solides au sang et des milieux liquides additionnés de sérums sanguins divers. Reiïter et Ramme se sont servis d'eau physiologique additionnée de divers sérums. C’est le sérum de lapin qui leur a paru le meilleur. Les tentatives de culture en milieux solides (gélose au sang) ou demi- solides (gélatine et sang) ne nous ont pas donné de résultats, quelles que soient les proportions des deux substances et malgré la présence ou l'absence d'huile de vaseline à la surface. Les essais de culture en milieux liquides ont, au contraire, réussi, mais, ignorant la teneur en sel marin de l’eau physiologique ainsi que la proportion exacte des mélanges, nous avons tâtonné quelque temps. Pour notre part, nous avons utilisé des mélanges de sérum, soit avec l’eau physiologique contenant 8,5 pour 4.000 de chlorure de sodium, soit avec le liquide de Locke. Les milieux qui ont fourni les meilleurs résultats sont les suivants : I. — Sérum de bœuf-eau physiologique. Diluer ! c.c. de sérum de bœuf chauffé à 56° dans 9 e.c. d'eau physiologique à 8,5 p. 1.000. Ensemencer avec du sang du cœur ou avec de la pulpe hépatique; recouvrir d'huile de vaseline. Cultiver entre 23° et 33°. On obtient par ce procédé des cultures assez riches en 8 à 40 jours. Le maximum s’observe vers le 10° jour. En trois semaines, la culture est terminée. Tout liquide contaminé est absolument impropre à la culture. II. — Sérum de lapin-eau physiologique. Diluer À c.c. de sérum de lapin dans 5 c.c. d’eau physiologique à 8,5 p. 1.000. Ensemencer avec du sang du cœur ou avec de la pulpe hépatique. Recouvrir d'huile de vaseline. Les premières cultures se développent mieux entre 23° et 25°; uñe fois l’adaptation faite, le développement peut être obtenu à 33°. Les Spirochètes apparaissent en pleine multiplication vers le 12° jour dans les deux premiers passages ; au cours des suivants, en 4 ou 6 jours, on a des cultures en pleine évolution. Celies-ci se conservent environ trois semaines à 23°. Le microbe se cultive plus rapidement à 33°; mais il meurt en 45 jours. Les passages se font bien. Le sixième repiquage est actuellement en plein développement. La virulence persiste. Le qua-. trième repiquage a tué le cobaye en 6 jours, à la dose de 0,5 c.c. dans la cavité péritonéale. IT. — Ziquide de Locke et sérum de ne Diluer 4 c.c. de sérum de ‘bœuf chauffé à 56° dans 9 c.c. de liquide de Locke. Ce milieu est placé après ensemencement à l’étuve à 35°. Après 6 jours, on compte 60 à 10 Spirochèles par champ microscopique. Nous avons obtenu les cul= tures les plus abondantes en ensemençant avec de la pulpe hépatique: Le liquide des tubes doit être recouvert d'une mince couche d'huile de vaseline stérilisée. Les ensemencements de ce même milieu avec du sang fournissent des résultats inconstants. Les Spirochètes cultivés ainsi n'ont pas poussé dans les repiquages faits dans le*liquide de SÉANCE DU 17 FÉVRIER 199 Locke, soit pur, soit additionné de sérum dans la même proportion, ou de foie de cobaye neuf; et cependant les microbes n'étaient pas morts, car ils ont repoussé jusqu'au 15° jour dans le milieu sérum de lapin-eau physiologique. Mais, fait important, 24 jours après l'ensemen- cement, on trouve encore dans ce milieu des Spirochètes vivants qui tuent le cobaye, à 0,5 c.c., sous la peau, entre 9 et 11 jours, avec les lésions de l’ictère hémorragique. Chez ces animaux, on observe des Spirochètes dans le foie. Le milieu liquide de Locke-sérum de bœuf permet donc une longue conservation du parasite en dehors de l'organisme. B. — CARACTÈRES DU SPIROCHÈTE DE L'ICTÈRE HÉMORRAGIQUE EN CUL- TURE. À l’ultra-microscope, les Spirochètes conservent, au début de la culture, l'aspect qu'ils affectent chez l'animal : mêmes formes, mêmes dimensions, mêmes mouvements. Cependant, à côté de ces éléments, on en voit apparaître d’autres, très courts, animés de mouvements extrêmement rapides. Quand la culture est plus âgée, on ne voit plus de petites formes. Les éléments rencontrés sont extrêmement longs, leurs mouvements sont ralentis. Certains se lovent comme un serpent. De place en place apparaissent des amas de Spirochètes qui se mettent en boule et dont les extrémités mobiles émergent de la masse. Bientôt les mouvements cessent et l’amas pourrait être pris pour un groupe de cocci si on n'avait pas assisté à sa formation. À ce moment, on ne voit plus de Spirochètes cireulant dans le liquide. Parfois, les éléments les plus longs présentent à leur centre une sphère réfringente qui divise le microbe en deux parties. Les deux segments ont des mouvements indépendants autour de cette sorte de charnière _ (fig. 3, c) et nous avons espéré surprendre la division transversale du parasite. Mais les Spirochètes, examinés à l’ultra-microscope, mourant - rapidement, nous n'avons jamais observé la section et nous devons nous borner à la considérer comme possible. G. — Cororarion. Le 2 décembre 1916 (1), nous avons décrit l'aspect présenté par les Spirochètes de l’ictère hémorragique colorés par les procédés de Lüffler et de v. Ermenghen. Nous retrouvons les mêmes figures dans les cultures, en ajoutant à ces méthodes de coloration les imprégnations d'argent (lechniques de Fontana-Tribondeau (2) et de Ravaut-Ponselle (3). (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXXIX, 1053-1055, 1916. (2) N. Fabre et N. Fiessinger (Bulletin et Mémoires de la Société médicale des Hôpitaux, 35-36, 2070-2078, 1916) ont, de leur côté, mis en évidence les avan- tages du procédé Fontana-Tribondeau pour colorer le Sp. icierohemorragiæ dans l'urine. (3) Comptes rendus de la Soc: de Biologie, t. LXV, 438-440, 1908. 200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'usage du procédé Fontana-Tribondeau est indiqué quand on veut obtenir rapidement des images d’une grande netteté. Le procédé de Ravaut-Ponselle, plus long à réussir, est recommandable pour l'étude des détails du Spirochète. Nous avons obtenu de très belles colorations par la méthode de Ravaut-Ponselle (imprégnation à l’albuminate d'argent) (4). Les Spiro- chètes apparaissent de longueur très différente; ils sont pourvus de spires et des cils terminaux longs et courts antérieurement décrits, présentant parfois à leur extrémité de petites sphérules (fig, 1 et 2). Certains éléments, les plus longs, montrent en leur milieu une sphère plus colorée (fig. 3, €), semblant correspondre au stade préparatoire d'une segmentalion. Les photographies de Jeantet, que nous reproduisons dans la planche ci-contre, mettent en évidence les faits que nous venons de signaler. D. — Conczusrows. 1° Les cultures du Spirochète de l’ictère hémorra- gique peuvent être obtenues dans le sérum de bœuf dilué au dixième avec de l’eau physiologique à 8,5 p. 1.000. Les repiquages réussissent; là virulence persiste. Ce procédé cependant n’est pas aussi sûr que le. suivant. À 2° Le milieu qui, à ce jour, nous a donné les meilleurs résultats est le sérum de lapin dilué au sixième avec de l’eau physiologique à 8,5 p. 1.000. La température optima est 23°. Les repiquages se font bien (sixième repiquage); la virulence persiste. 3° Le Spirochète de l’ictère hémorragique, ensemencé avec la pulpe hépatique d’un cobaye ictérique, peut être cultivé à 33° dans le sérum de bœuf dilué au dixième avec du liquide de Locke, mais les repiquages dans ce même milieu réussissent mal. Ce milieu de culture permet de conserver le Spirochète en dehors de l’organisme. 4° Les Spirochètes des cultures sont semblables à ceux trouvés dans le foie des cobayes d'expérience. Ils sont pathogènes pour cet animal et se colorent bien par les méthodes généralement employées pour la coloration des cils. EXPLICATION DE LA PLANCHE Formes de culture de Sp. icterohemorragiæ. . Spirochète dont les cils se terminent par des sphérules. - . Un groupe de Spirochètes avec cils terminés par des sphérules. . Ensemble d'une préparation. En c, sphère réfringente. D N + (41) L’albuminate d'argent, employé par Ravaut et Ponselle, est un produit viennois spécialisé sous le nom de largine. A l’Institut Pasteur, M. Agulhon a obtenu une substance qui fournit d'aussi bons résultats et que les labora- toires d'armée peuvent demander à M. Legroux. 13 Comptes rendus de la Soc. de Biologie. S Tome LXXX. Fo +. Louis MARTIN, AUGUSTE PETTIT. : et ALBERT VAUDREMER. ; Pico. ie De iclerohemorragiæ. “6e 4 M PR) PARENT : ; [AIMENT + >. A . Er ne] ‘ VS ACARET d Ê 7 ; ÿ * 4 NE tt à d EN Date RUES AE er Sr EUX t- 73 'e V d M, 4 * CLLEn SÉANCE DU 17 FÉVRIER 201 DE L'INFLUENCE DES EXTRAITS DE GLANDES GÉNITALES SUR LE-MÉTABOLISME PHOSPHORÉ. Note de JEAN, présentée par E. PINoy. Ayant fait connaître, dans une autre note (1), l'influence des injec- tions d'extraits de glandes génitales sur le métabolisme phosphoré, dans le cas où le phosphore ingéré était en quantité inférieure ou égale à la ration d'entretien, nous nous proposons aujourd'hui de faire connaître le résultat des lexpériences que nous avons entreprises pour déterminer cette influence dans le cas de surnutrition phosphorée. Nous avons soumis, pendant 15 jours, des infirmiers et infirmières de bonne volonté à un régime alimentaire composé de 300 grammes de biscottes, 300 grammes de tranche, 700 c.c. de lait stérilisé, 2 œufs, 40 grammes de beurre, 100 grammes de sucre et 900 c.c. de thé léger, régime équivalent à 3 gr. 68 d'acide phosphorique et excédant donc légèrement la ration d'entretien. Pendant les 5 premiers jours ce régime fut appliqué seul; du 6° au 40° jour, on y adjoignit quotidiennement 1 gr. 9 d’anhydrooxyméthylènediphosphate acide de calcium, corres- pondant à 4 gramme d'acide phosphorique, ce qui réalisait une forte surnutrition phosphorée ; enfin, du 11° au 15° jour on maintint ce second régime, Mails en pratiquant, chaque jour, une injection de 1 gr. 50 d'extrait de glande interstitielle chez les sujets mâles, de À gramme d'extrait de corps jaune chez les sujets féminins. Ces extraits avaient été préparés suivant la technique indiquée dans notre première note. Quant à l'acide phosphorique excrété, il fut, pendant toute la durée de l'expérience, dosé rigoureusement tant dans les urines que dans les fèces (2). A: Chez un autre sujet, le bilan a été, du 1% au 15° jour, de + 0.104, du 6° au 10° jour de + 0.501, du 41° au 15° jour de + 4.004. Enfin, chez un 3° sujet, il a été, du 41° au 5° jour de + 0.084, du 6° au 11° jour de — 6.409 et du 1° au 15° jour de + 3.987. Chez une autre infirmière, le bilan a été du 1° au 5° jour de + 0.240, -du 6° au 10° jour de — 0.104, du 41° au 45° jour de + 3.818. Une 3° infirmière a donné un bilan de + 0.427 du 1% au 5° jour, de + 0.812 du 6° au 41° jour, de + 4.817 du 40° au 15° jour. (1) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, séance du 26 février 1917. (2) Ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer, ces injections s’accom- pagnent toujours d'une hypertrophie mammaire, plus accentuée encore si on ajoute à l’extrait de corps jaune un extrait placentaire. Nous reviendrons prochainement sur ce résultat qui confirme pleinement l'hypothèse émise par Ancel et Bouin au sujet du rôle morphogénétique .du corps jaune sur la glande mammaire. BIOLOGIE 2 COCIÉTÉ DE 67187 yEL‘0 68L°0 1890 £LR‘ 0 G0650 1883$ TOT‘p 860‘ F LSS°T 866‘0 L68aT SOI 00686 + = u0y4 00S867 0073€8 1S6307 LISE 808 € Sr0:e 310 € 6888 LLESS + = un 680408 0073CT AAA) 086: & 897 108 ‘G 89°7 600°£ 89 7 86e cel eokr YL98c 8937 soulIf LA UDXE ,0:d 69046 GE6 0 YTOT 186,0 LIT'T 61031 S099 SIAUOXE <0:d 60830 + = UNJ14 ÿ608£c 8c0587 LSL°e 0888 109€ 60£‘£ 118€ SOUITN HHONI ‘ounef sdio9 Sp Jeux 96080 + = 974 YOSs8T 9ILTSYY LI8'G 866‘G Y19°G 6CL°G 8108€ SOUTI HLTUDXE ,O:d -Ocd 86180 + = UT AXOP UO1999[UT — ‘| AIN 9Y080 + = U0724 HUTONT SCIE 007368 YGESST 00738 8ÿ149 Y6G08LT - 66987 TOLS£T DSC I SSO0DÈT YOg‘£ 80/7 RE 01 RZCTET TOL°& 89€ TI 00 g1c'E 89°Y PAR G | ere 1L6°G 89'€ CEST 609€ SONT. C2 ere rec 6E0 6ru 89° © 2 ©aNl c6r'r GYY € 897 HN RSR LA TO DAT S6L‘G 89€ ART) |A TT CS 1893 8987 ENS GEL 30 L8GSG 898£ À S99Q Souri(] SUN SO9Q Sauli[} ANTON sunof sHaof <0:d <0r SHIAUOXE -Ord SUTMOXE ,Ocd Ssuaol sunor CEE EEE CE ‘SÔTTOTHISTOQUE EE ERP TER ENT ES o sopuerG 9p J1819X9 P UOTJOOÏUT — ‘| AIUAS SÉANCE DU 17 FÉVRIER 203 Conclusion : ainsi que nous l’avons déjà démontré dans le cas de sous-nutrition phosphorée ou de nutrition phosphorée normale, l’injec- tion d'extrait de glandes génitales diminue nettement l’excrétion phos- phorée dans le cas de surnutrition phosphorée. LE COEFFICIENT D'IMPERFECTION URÉOGÉNIQUE SUIVANT LES RÉGIMES ; SES VARIATIONS AUX DIVERSES HEURES DE LA JOURNÉE, par Marcez Garnier et C. GERBER. On sait que Maillard a donné le nom de coefficient d’imperfection uréogénique au quotient de l'azote ammoniacal et de l'azote aminé par la somme de l'azote ammoniacal, de l'azote aminé et de l’azote uréique; le chiffre obtenu indique la fraction de l’ammoniaque qui a échappé à la transformation en urée, et, comme la majeure partie de l’urée provient d'un phénomène de déshydratation de siège hépatique, il peut être considéré comme mesurant l’activité du foie. | D'après les recherches de Maillard, ce rapport atteint chez l'homme normal au régime mixte 6,58 p. 100 et varie dans certaines limites à l'état physiologique ; aussi les conditions capables de l'influencer chez l'homme normal doivent être précisées avant d'entreprendre l'étude des varialions pathologiques, qui feront l’objet d’une prochaine note. Nous avons ainsi reconnu qu'il subit des modifications importantes suivant les régimes et pour un même régime suivant les heures de la journée. F. | Le coefficient est déterminé toutes les 3 heures, de 4 h. 30 à 19 h. 30 et une fois dans la nuit à 24 h. 30. La totalité de l'urine des 24 heures est ainsi recueillie, et on calcule l’urée émise par nyc'hémère et le coefficient moyen d’imperfection uréogénique. Chez un homme normal soumis au régime lacté et absorbant par 9% heures 3 litres de lait et 20 centilitres de café, le coefficient moyen est de 3,4 pour une quantité d’urée de 24 gr. 58. Les chiffres les plus bas obtenus sont ceux de 10 h. 30 et de 13 h. 30 où ils n’atteignent que 2,7; le coefficient monte ensuite à 3,3 à 16 h. 30, 5,3 à 19 h. 30, 5,7 à 24 h. 30. Le malin, il n'atteint que 4,4 à 4 h. 30, et 4,2 à 7 h. 30. Il est donc plus élevé pendant les heures de la nuit, c’est-à-dire à la période la plus éloignée du moment des distributions, qui ont lieu à 6 h. 30 pour le café et à 40 h. 30, 14 h. 30 et 16 heures pour le lait. Le coefficient moyen s'élève quand le même sujet est mis au régime spécial de l'hôpital, c’est-à-dire quand il consomme, outre le café du matin, un litre et demi de lait, deux potages et deux purées:; il atteint alors 4,4 pour une quantité d’urée qui tombe à 17 gr. 68, l’ingestion des Biococte. CompTes RENDUS. — 1917. T. LXXX. 15 2 SOCIÈTE DE BIOLOGIE 204 CG ‘di CONSO TEE | Yy 19 F y8 ‘15 0 *JOUN Ua San)NA9 SAUN9Y FT SAP SAUNUND S8p100 + anbDuouwuy — ‘A | GL ‘19 LR | ST ‘15 C@ °Sa4N2Y YG $0P AUIUN,) 2) 27/9024 8919 — CA | GG G ‘Sauna YQ S9p JUat9//a09 ND ANA]PA — ‘I £UE 7'8 G'6 ls) (Se 9°G LS) DR ICO OT ‘0% to 6 7 IDDN OT ap) IN AOQUE TT 0 IT (ee) "OOUUNOT D} op Saunay Sos4901p D jUa10//009 ND SANIJDA — ‘V uIA op uored UTA 9918 ‘À ‘2 ‘d ‘8 LT a[qnop 2848 a UIA 9oae UIA Sues auuiso4 puei OUTSAI PUEIN eunsex pueray ouIS91 puran aur894 1104 eods ewusow 9198I SWISOY Q£ ‘re 0€ ‘GI Q£ ‘or Q@£ ‘ET GE OT 0€° ER SHHNYIH ‘q Lafns ‘D Lfns Nm 2 PS SN mm l'UIA op oquessior9 9Jrquenb aun quequosqe (9) 943ne ‘sanof g op soporiod Jed squeains sewifox xne srwnos (») un] En : SENVIUOd4 NHI4 SAGIAIONI XNA ZHHN HAOVINORKV/T HG LH MANQ/T HA HAdINHDONHN NOLLOTANAANI, A LNHIOMAHON A SUNHIVA [ AV4IEVE SÉANCE DU Â7 FÉVRIER 205 matières protéiques étant diminuée. Comme avec le régime lacté absolu, c’est à 10 h. 30 et à 13 h. 30 que les chiffres sont les plus bas à 3,8 tandis que pendant la nuit le coefficient s'élève à 5 et 6,2. TABLEAU Il. COURBES JOURNALIÈRES DU COEFFICIENT D'IMPERFECTION URÉOGÉNIQUE DE MAILLARD, CORRESPONDANT AUX DIVERS RÉGIMES ALIMENTAIRES DES PEECAEVE A (22 Q = = 0, 20, Ge 0 PE Eu M A] te Valeirs du coefficient. en STONE NÉS LIRE . a ne 4. FR . 0 10. ne ‘43 30 16 3o UE r ?u.30 L7a] FES: NER ù = 6e D WU DE ED Un 1 BP Pet ft Da. D OS «y - Q 1 A © 3 è à . È Û . . S . ë on Heures des émissions d'urine. 206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RÉ ni nine de ue ie EE La substitution au régime spécial du petit régime, composé en plus. du café du matin d'un litre de lait comme boisson et pour chacun des deux repas d’un potage gras, de 140 grammes de bœuf, de 20 centilitres de riz ou de lentilles et de 150 grammes de pain, élève le coefficient moyen à 5,4 pour un taux d’urée dans les 24 heures de 25 gr. 13. Le chiffre le plus bas obtenu est celui de 4 à 10 h. 30, avant le premier repas ; Lous les autres sont plus élevés avec deux maxima, Pun 6,5 à 7 h. 30, l’autre 6 à 16 h. 30. : - Avec le grand régimé qui comprend un litre de lait et 20 cenlilitres de café, et pour chacun des deux repas 300 grammes de pain, 300 gram- mes de bœuf et20 centilitres de purée de pommes de terre ou de haricots rouges, le coefficient moyen est de 5,5 pour un taux d'urée de 27 gr. 79. La courbe horaire est la même qu'avec le petit régime ; pourtant le chiffre le plus bas est à 0 h. 30 où il n'atteint que 3,9 inférieur à celui de 40 h. 30 qui est de 5,3; mais il y a encore deux maxima, l'un 8,5 à 7 h. 30, l’autre 7,8 à 16 h. 30. Ainsi l'augmentation de la quantité d’ali- ments ingérés, en particulier de matières protéiques, élève le taux de l’urée, mais ne modifie pas le coefficient de Maillard. Au contraire si, au lieu de donner du lait comme boisson, on fait absorber 40 centilitres de vin, l'imperfection uréogénique s’accentue, et le rapport atteint 7,8. La courbe horaire est sensiblement la même. Le chiffre minimum est toujours le matin avant le déjeuner, à 7 h. 30 dans cette expérience au lieu de 10 h. 30. ; Tous ces chiffres ont été déterminés chez le même sujet (sujet a, tableau 1), soumis successivement par périodes de 8 jours à chacun des régimes indiqués, les coefficients étant évalués à la fin de chaque période. Chez un autre individu bien portant soumis au grand régime avec vin (sujet b), le coefficient moyen des 24 heures était de 6,7 pour un taux d'urée de 33 gr. 61. La courbe horaire est identique à celle obtenue chez le premier sujet ; le rapport minimum est celui de 10 h. 30 où ilest de 5.3 : les maxima sont dans la journée à 16 h. 30 et dans la nuit à 4h. 50. L'influence du vin se montra neltement dans ce cas ; en effet, le coeffi- cient fut recherché un jour où cet homme avait reçu double ration de vin : il monta à 8,2 au lieu de 6,7 pour un taux d'urée de 26 gr. 35, Ja courbe horaire restant sensiblement la même. De ces recherches on peut tirer les conclusions suivantes : Le coefficient d’imperfection uréogénique varie suivant les régies ; il est bas avec le régime lacté absolu ; il augmente avec le régime lacto- végétarien, bien que la quantité d’albuminoïde ingérée soit moins grande ; il s'élève quand on introduit de la viande dans l'alimentation. Enfin, il atteint le taux le plus élevé quand on donne du vin comme boisson. Comme on pouvaits'y attendre, le vin a une action importante sur le fonctionnement hépatique et augmente notablement l'imperfection uréogénique. L' SÉANCE DU Â11 FÉVRIER 207 Pour un même régime, les chiffres obtenus varient suivant les heures de la journée ; aussi les résultats ne seront comparables que si les pré- lèvements sont effectués toujours à la même heure. (Travail du Service des ictériques de l'Hôpital central militaire de Bar-le-Duc.) APPAREIL FIXE-VEINE POUR FACILITER LES INJECTIONS INTRAVEINEUSES, par PIERRE CREUZÉ et ARTHUR GRIMBERG. _ La technique des injections intraveineuses présente dans la pratique des difficultés nombreuses, devant lesquelles reculent un grand nombre de praticiens, rompus par ailleurs à toutes les finesses de l’art médical. Le nombre déjà très grand d'appareils ou de formes diverses d'ai- guilles décrites est d’ailleurs la preuve. Fri. À. Il y a une catégorie de malades auxquels notre appareil ne saurait s'appliquer et qui ne peuvent bénéficier des injections intraveineuses -que si l'opérateur est déjà très entraîné à cette technique. Ce sont les cas où les veines sont invisibles. Aucun appareil ne peut faciliter l’in- jection en ces cas. Quand la veine est invisible on peut se heurter aux difficultés sui- vantes : la veine peut être trop petite, elle peut être trop mobile, elle peut être sclérosée et ne se laisser ponctionner qu'avec difficulté. D'autre part, après avoir réussi à faire la ponction on peut traverser la veine de part en part, ou bien en ressortir pendant l'injection, soit à cause d’un mouvement involontaire du malade, soit à cause d'un mou- vement de l’opérateur. 208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 20 Contre ces diverses difficultés nous avons fait construire par M.Adnet, constructeur à Paris, un appareil qui fixe la veine et Ia tient immobile pendant l'opération, en même temps que par Fintermédiaire d'une gouttière, la seringue devient solidaire des mouvements du bras sur lequel on pratique l'injection. La fixation de la veine est réalisée par deux plans inclinés de 45° sur le plan horizontal. Prise entre deux lames métalliques qui s'ap- pliquent sur ses deux côtés sur une longueur de 25 millimètres, celle-ci ne peut nise déplacer latéralement, ni s'enfoncer dans les tissus sOus- cutanés. Elle est immobilisée. Les deux lames métalliques sont reliées latéralement par deux atlelles. La distance entre les bords inférieurs des deux lames est de 9 milli- dti” FIG. 2 I. Ponction 11. La veine se dérobe III. L'appareil fixe-veine de devant l'aiguille. empêche la veine de fuir. la peau. Ponction blanche. Ponction facile. mètres, distance qui nous a paru s'adapter au plus grand nombre de cas. En continuation avec l’axe de l’espace délimité par les deux lames, donc dans le prolongement de la veine qui doit occuper cet axe, se trouve une goutltière inclinée très légèrement sur le plan horizontal. C'est elle qui recevra la seringue et qui, la ponction une fois faite, la rendra solidaire de la veine. | Enfin, l'ensemble de l'appareil est fixé au bras par deux bandes qui s'agrafent sur les lames latérales. l'echnique à suivre. — Poser un lien élastique sur la partie moyenne du bras, en priant le malade de serrer le poing; les veines du pli du coude deviennent saillantes et visibles. ; Choisir la veine la plus saillante et adapter le fixe-veine de façon que celle-ci passe dans l'axe de l'appareil; fixer en place celui-ci, en serrant les bandes. Piquer au milieu de l’espace libre entre les deux lames de l'appareil SÉANCE DU 11 FÉVRIER 209 où se trouve la veine. La piqüre doit se faire sous l'angle le plus oblique possible. On sent une première résistance quand on_traverse la peau, une seconde en traversant la paroi veineuse. En retirant un peu le piston de la seringue, le sang vient teinter le liquide contenu dans celle- ci et donne ainsi la preuve que l'aiguille est bien dans la veine. Reposer la seringue sur la gouttière. Enlever la bande élastique. Faire l'injection lentement. FTG. 19. Schéma montrant le vaisseau fixé entre les deux lames du fixe-veine. La seringue est supportée par une gouttière dans la direction de la veine. L'injection doit être indolore. Demander au malade d'avertir si la piqûre lui fait le moindre ma!, car c'est un signe que l'aiguille est sortie du vaisseau. Le fixe-veine que nous décrivons a l'avantage de fixer la veine et l'empêcher de bouger pendant l'injection. La piqüre une fois faite, l'aiguille dans la veine, l’appareil rendant solidaires veine et seringue, le danger de ressortir de la veine pendant l'injection est écartée. Il est denc destiné à mettre à la portée de tout médecin une technique, qui, jusqu’à présent, n’est malheureusement pratiquée que par un trop petit nombre de praticiens. (Travail du service du professeur Chantemesse.) MÉMOIRES PHYSALOPTÈRES DES MAMMIFÈRES DU NORD-AFRICAIN PAR L.-G. SEURAT Les Physaloptères des Mammifères (1) se rangent dans deux groupes carac- térisés, l’un par l’égal développement de la dent labiale externe et des trois deuts internes, celles-ci rapprochées en une fourchette (groupe du PAysalop- tera clausa Rud.); l’autre par l’importänce très grande de la dent labiale externe, les dents internes étant espacées et très petites (groupe du P. abbre- viata Rud.). 1re section. Groupe du Physaloptera clausa Rud. — Tous ces Physaloptères sont didelphes (2); l'ovéjecteur, généralement très allongé et dirigé vers l'arrière, est caractérisé par la différenciation de la trompe impaire en un long réservoir qui passe directement aux branches paires de la trompe. I. Physaloplera brevivaginata n. sp. — Femelle immature. Papilles post-cervicales situées en avant du pore excréteur, très loin au delà de la limite des œsophages musculaire et glandulaire. Dent labiale externe fortément chitinisée, surbaissée, recourbée vers l'extérieur, moins haute que les dents internes; trois dents inlernes rapprochées (fourchette), égales, la médiane bicuspide. Cadre buccal portant deux paires de papilles sessiles. Queue courte, digitiforme, arrondie à l'extrémité; pores caudaux situés au tiers postérieur de sa longueur. (4) Il n’est pas possible, en raison de la description insuffisante donnée par l’auteur, de préciser les affinités du Physaloptera cesticillata, de l'estomac du Fennec. (2) Le Physaloptera tumefaciens Blanc et Henry occupe, dans cette section, une place particulière, à cause de l'existence de quatre utérus. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 211 Vulve s’ouvrant à 2"300 au delà de la terminaison de l’æsophage, immé- diatement en avant du milieu de la longueur du corps. Ovéjecteur cuticulaire . cylindrique, remarquable par sa brièveté (300 y), élargi dans sa région dis” tale: trompe élargie, dès son origine, en un réservoir allongé (660 y) qui passe directement aux branches paires de la trompe. Deux utérus parallèles. Habitat. — Estomac d'une Chauve-Souris (Vesperlilio kuchli Natt), Bou-Saäda, 28 septembre 1912; une femelle et des larves du quatrième stade. à Physaloptera brevivaginata SEURAT Q Ponoueuritotalen es entree PR are dec en 9228 Épaisseur TSI EE Nr Re ne ee 444 bp Dune mr nr eme 280 dumileutde lanneauinenveux-t ee 240 Distance i e 5 \ RS Re SAUT 360) es papilles post-cervicales À l'OMC, NP SES ARE EE NP Re dd 350 céphalique : f du pore excréteur. . . . . . SR RE Ne ne 410 PORTA NU VER Ne en | dmmgll) DES OD RARE MUSEUTAITE ne en D ein A0 ete cn Dion aie 300 p — CNT A mie. D hein n ne de RTS DE Ron Pr) CS Rapport de la longueur totale à celle de l'œsophage . . . . Müle. — Inconnu. : . Affinités. — Ce Physaloptère est nettement caractérisé par la position de la vulve vers le milieu de la longueur du corps et par la brièveté de l'ovéjecteur cuticulaire; ces caractères permettent de le considérer comme la forme la plus primitive du groupe. I. Physaloptera clausa Rud. Syn. P. dispar Linstow 1904. — Dents labiales internes à peu près aussi hautes que la dent externe; celle-ci fortement obtuse jà l'extrémité. Papilles post-cervicales situées immé- diatement en avant du niveau du pore excréteur, très au delà de la ter- minaison de l’œsophage musculaire. OEsophage musculaire entouré, en son tiers postérieur, par l'anneau nerveux. Queue allongée; pores caudaux situés au delà de son milieu. Aires latérales de 190 y de largeur; cellules musculaires étroites, allongées, au nombre de 30 dans chaque champ musculaire, soit 120 en tout. Müle. — La longueur du mâle varie de 10""8 à 30 millimètres. Ailes 219 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EEE TT TRS TE TE RS ES TT ET NN EE? caudales amples, dépassant l'extrémité; aire cireumeloacale couverte de pelils écussons fcuticulaires alignés longiludinalement; le cloaque s'ouvre au centre d’un espace arrondi, à surface lisse (fig. 1). Papilles externes (côtes) groupées, la cinquième située en avant de la troisième paire de papilles post-anales internes. Papilles précloacales,_ médiane impaire très petite; les deux autres papilles pré-anales sont pédonculées et très éloignées l’une de l’autre. Les deux premières paires de papilles postanales sessiles sont situées sur une même ligne transversale, sur la marge postérieure de la zone cloacale lisse. Pores caudaux s'ouvrant immédiatement au delà du milieu de la longueur de la queue (à 560 y de la pointe caudale chez un mêle de 267 de longueur). Spicules très courts, subégaux; le spicule gauche, plus 8 grêle, légère . ment renflé au tiers de sa longueur, terminé en pointe, est tantôt un peu plus allongé (spicule gauche 360 y, spicule droit 300 u), tantôt légère- ment plus court (spicule droit 325 y, spicule gauche 275 p.) que le spicule droit; le spicule droit est large et son extrémité, plus fortement chiti- nisée, est en forme de dé. Larve mâle. — Une larve mäle du quatrième stade, surprise au moment de la quatrième et dernière mue, mesure 10"%8 de longueur totale ; dans la région postérieure on observe, sous la cuticule larvaire, la queue du mâle avec les papilles encore sessiles, les ailes caudales n’élant pas développées; l'ornementation cuticulaire de La région ven- trale est neltement apparente, ainsi que les spicules. Femelle. — La longueur totale varie de 21 millimètres à 522%5. Queue relativement courte, conique, arrondie à l'extrémité; pores caudaux silués au delà de son milieu, à 390 y de la pointe caudale chez une femelle de 51°"5 de longueur (longueur de la queue : 950 pr). Valve non saillante, s'ouvrant au delà de la terminaison de l’œsophage. Ovéjecteur robuste, dirigé vers l'arrière : vestibule et sphincter confondus en un tube cylindrique allongé (221 de longueur), robuste (130 y: de largeur), à parois musculaires épaisses tapissées d'une membrane cuticulaire interne; de place en place, on observe, logées entre ces tuniques, des glandes unicel- lulaires; dans sa région distale (sphincter), l'ovéjecteur cuticulaire s'élargit en entonnoir et passe à la trompe; cette dernière est différenciée en un réser- voir relativement court (950 y) et large (275 y), à parois musculo-épithéliales. épaisses, laissant un espace central rémpli par une trentaine (35) d'œufs. Ge réservoir passe directement aux branches paires de la trompe; celles-ci courent parallèlement sur 1""8 de longueur et rejoignent les utérus; parfois l'une des branches de la trompe remonte vers l'avant, mais ne tarde pas à revenir vers l'arrière. Deux utérus parallèles, bourrés d'œufs; leur extrémité distale esi différenciée en un réceptacle séminal sans limite nette avec l'utérus. OEufs régulièrement ovoides, à coque épaisse, larvés à maturité. Placés SÉANCE DU Â7 FÉVRIER 213 dans l’eau, ils éclosent au bout de deux à trois jours et donnent une larve de 350 y de longueur, qui meurt aussitôt. Fi@. 1. — Extrémité postérieure du corps du mâle du Physaloptera clausa Rud., vue par la face ventrale. p» pore caudal gauche; c, glande caudale. Habitat. — Estomac du Hérisson (Erinaceus algirus Duv.), Bou-Saäda, 21 ©, 28 Q; Birine; Saouria (Oran), 14 9, 41 $* (dont un jeune mâle de 214 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1122 de longueur), 5 larves ©, 1 larve Ç*; Mogador (Maroc), juin 1914 (P. Pallary); estomac de l'Erinaceus deserti Loche, Djerba (Tunisie, A. Weiss). Cette forme, rare chez le Hérisson des environs d'Alger, est un parasite à peu près constant dans la région des Hauts-Plateaux. IT. Physaloptera tacapensis n.sp. — Corps robuste. Papilles post-cer- vicales subsymétriques, situées à la hauteur du pore excréteur, immé- diatement au delà de la terminaison de l'œsophage musculaire. Dent labiale externe fortement chitinisée, tronquée à l'extrémité; dents internes aussi hautes que la dent externe. OEsophage musculaire allongé, entouré dans sa région postérieure par un anneau nerveux étroit; la longueur totale de l’æœsophage est le 1/4 de celle du corps chez le mâle, le 1/4,6 chez la femelle. Femelle. — Corps robuste, épais, atténué dans la moitié antérieure; queue conique, courte. Vulve non saillante, s'ouvrant immédiatement en avant de la terminaison de l’æœsophage. Ovéjectéur conformé comme celui du P. clausa, mais en diffé- rant par sa gracilité : l’ovéjecteur cuticulaire mesure 223 de longueur et 85 LL de diamètre; le réservoir formé par la trompe atteint 4.020 y de lon-_ sueur et une largeur de 160 u; branches paires de la trompe parallèles et très allongées (2"m"5). Uteérus parallèles; leur extrémité distale est diffé- renciée en un réceptacle séminal très allongé, cylindrique, passant graduel- lement à l'utérus. OEufs plus petits que ceux du P. clausa et remarquables par l'épaisseur (7 y) de leur coque; ils sont à l’état de morula. Müle. — Queue conique, ornée de deux larges ailes caudales. Cloaque limité par deux lèvres non saillantes; la face ventrale du corps est ornée, dans la région circumeloacale, d’écussons cuticulaires alignés longitudinalement. La disposition des papilles génitales est identique à celle que présente le P, clausa : la cinquième paire de papilles externes est située au voisi- nage de la quatrième, en avant de la troisième paire de papilles post- anales internes. Papilles préanales très écartées l’une de l'autre, la papiile médiane impaire sur le bord antérieur du cloaque, les deux autres papilles, pédonculées, situées à la hauteur de la deuxième paire de papilles externes. Les deux premières paires de papilles post-anales sont contiguës el situées sur le bord postérieur du cloaque. Pores caudaux au tiers antérieur de la distance des troisième et quatrième paires de papilles post-anales internes, à 290 y de la pointe caudale. Spicule droit large; son extrémité, en forme de dé, est plus forte- ment chitinisée; spicule gauche plus grêle, légèrement plus allongé, terminé en pointe conique. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 215 clausa Physaloptera 5lums | 120350 950 uw du milieu de l’anneau nerveux.| 696 Distance k ; droite. .| 1""130 des papilles cervi- (di | cales . . . + - - / gauche .| 1nv140 l'extrémité à dipore excreteur 0. em || céphalique: : : { de la vulve : 415 Æmmg OEsophage musculaire ù 516 w 480 | Te entier . CNED ess lhe D 4 9 5onm610 | 3»m96( || Rapp. de la long. totale à celle de l’æœsophage. 2 4 1 oi “ei. 300 y !| Spicules : OEufs Habitat. — Estomac de Gundi (Céenodactylus qundi Pallas), Matmata, Sud-tunisien, février 1913 (A. Weiss), 1 &7, 6 ©, 9 larves femelles du quatrième stade. À ffinités. — Ce Physaloptère, par la forme de la dent labiale externe, la disposilion des papillesfgénitales du mâle et la forme du spicule droit, présente les affinités les plus étroites avec le 2. clausa; il en diffère par sa taille plus faible, par la longueur plus grande de l’œsophage, la posi- tion, moins reculée des papilles post-cervicales et du pore excréteur, la gracilité de l’ovéjecteur et l'épaisseur de la coque de l'œuf. IV. Physaloptera getula n. sp. — Corps massif, atténué dans sa région antérieure. Papilles post-cervicales subsymétriques, insérées latérale- ment très au delà de la limite de l’œsophage musculaire, à peu de dis- tance en avant du niveau du pore excréleur. Aires latérales larges (220 w chez la femelle adulte) et très apparentes à cause de leur coloralion plus foncée, à nombreux noyaux. Cellules musculaires nombreuses, étroites, très allongées, à noyau très net. Dent labiale externe conique, à peine plus haute que lo dents internes. Femelle. — Corps massif, atténué dans son tiers antérieur; queue courte, digitiforme, arrondie à l'extrémité. 216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La position de la vulve est variable : elle peut s'ouvrir au delà de l’æso- phage, mais le plus souvent elle est située en avant de la terminaison de cet organe et parfois même s'ouvre à la hauteur du milieu de celui-ci. Ovéjecteur cuticulaire cylindrique, allongé (122850) chez une femelle de 19 millimètres de longueur), le plus généralement rectiligne et dirigé vers l’arrière, remon- tant parfois vers l’avant pour se recourber ensuite vers l'arrière; dans sa région distale, correspondant au sphincter, l’'ovéjecteur cuticulaire est élargi et passe à la trompe; dans cette région terminale les cellules musculaires longitudinales sont très apparentes, avec leur gros noyau nucléolé. Trompe renflée, dès son origine, en un réservoir allongé, directement en rapport dans sa région distale avec deux branches paires qui passent aux utérus. | LARVE | LARVE Physaloptera getula SEURAT a d O 3e æ | | \J / stade |stade (1) Longueur totale. PURES | 10Pm | 160m3 | 180mpis |v5mmE SA) ÉpaisSeUT mana ee 0 504 y 120 w 970 p 300 480 Queue. 000 1284 190 150 240 Distance à l'extrémilé céphalique : | | du milieu de l’anneau nerveux.| 312 | 432 » » 288 à EE 828 580 » ) es papilles cervicales | | à du-pore texcréteurs : 17... 00/5688 912 650 308 624 dela vUulLye RER er RER — — 2mm(65( 3um]6 OEsSophase musculaire A ee 0)? 396 240 | 300 — entier M0) 2mmpR) mm) 0S muse er) 9m m } Rapport de la longueur tolale à celle deRŒSOphave Ne ER CSN 4 | Dal 5,4 4 4,5 AGIT Mmes Eat ESS OT =- ne = Spicules SauChe eee ve Eee INA | ne LS a L DATES DA RE CT rt en 45 X30p — En (1) La longueur de celte larve surprise au moment de la 4° mue, donne la {aille initiale de |N la femelle; la vulve, cachée sous la cuticule larvaire, s'ouvre au delà de l'œsophage. Deux utérus parallèles, dirigés vers l'arrière; leur extrémité est difré- renciée en un réceptacle séminal court, ovoide, non délimité de l'utérus par un étranglement. OEufs ovoides, à coque épaisse, à l’état de morula. ÿ SÉANCE DU 17 FÉVRIER à DAT ë Male. — Corps plus pelit et plus grêle que celui de la femelle. Queue droite, allongée, ornée de deux ailes caudales qui s'arrêtent à peu de distance de l'extrémité. La région circumeloacale est couverte de petites épines très serrées, alignées longitudinalement. Trois grosses papilles sessiles, rapprochées sur la lèvre supérieure du cloaque. Troisième paire de papilles post-anales à la hauteur de la cinquième paire de papilles externes. Orifices des glandes caudales à la hauteur de la der- nière paire de papilles post-anales. Spiecules inégaux, le droit plus large et plus court, arqué à l Entrée té faisant saillie par l’orifice cloacal; le gauche, plus He. rectiligne. Habitat. — Estomac du Mus rattus L., Dar M'tougui, Maroc (1), deux femelles, trois larves femelles, trois mäles (P. Pallary, juin 1914). Affinités. — Ce Physaloptère, par la conformation des dents labiales et la disposition des papilles génitales du mâle, montre des affinités très étroites avec le P. muris brasiliensis Dies. 1861, le P. circularis Linstow 1897 et le P. ruwenzorii Parona 1907. Il en diffère par l’ornementation de la région circumeloacale du mâle (2). Ce dernier caractère, ainsi que la disposition des papilles génitales, le rapprochent d’autre part du 2, gemina Linst, 1899 (du Chat domestique, Nubie). 2° sEcTION. — Groupe du Physaloptera abbreviata Rud. : dent labiale externe très grande, dents internes très petites. V. Physaloptera numidica n. sp. — Femelle. —- Corps robuste, allongé. Papilles post-cervicales subsymétriques, situées à la hauteur du pore excréleur, très loin au delà de Ja limite de l’œsophage muscu- laire. Queue courte, conique; pores caudaux situés vers le tiers posté. rieur de sa longueur, à 180 Y de la pointe. Dent labiale externe très grande, à pointe dirigée vers l'extérieur, les dents labiales internes comprennent une dent médiane très petite, complètement masquée par la dent externe et deux dents latérales bicuspides. OEsophage musculaire court, entouré au 7/9 de sa longueur par l'anneau nerveux; la longueur totale de l’æœsophage est le huitième de celle du corps. Vulve s'ouvrant à 32"8 au delà de la terminaison de l’œsophage, au quart antérieur de la longueur du corps. Ovéjecteur rectiligne, très allongé, dirigé vers l'arrière; l'ovéjecteurcuticulaire, de 22160 de longueur, est cylindrique sur presque toute son étendue; dans sa région distale {sphincter) il s'élargit (1) Dar M'tougui est situé à 60 kilomètres à l’est de Mogador, sur le versant septen(rional du grand Atlas. (2) Cette ornementation cuticulaire de la région circumcloacale s’observe chez beaucoup de Physaloptères; le P. leptosoma (Gervais) Seurat présente, soit des écussous cuticulaires inermes (individus jeunes), soit des écussons armés d’épines (individus âgés). 218 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et passe à la trompe, celle-ci différenciée dès son orlgine en un réservoir cylindrique très allongé. Ce réservoir se continué par un col allongé, plus étroit que l'ovéjecteur cuticulaire, col qui se divise dichotomiquement en quatre branches en rapport avec quatre utérus. L’extrémité distale des utérus est différenciée en un réceptacle séminal ovoide. OEufs non développés (femelle non fécondée). Physaloptera numidica SEURAT de ll 'Eongueur totale."#, sr RS St eee Jan | 'Épaisseur maxime. #5 en ce de ne 950 pe D 'Ouene te an Fee US PE 480 du milieu de l'anneau nerveux. ... 2. 420 Distance : ( gauche. RS SN io 0e 1325 des papilles cervicales | À & l'extrémité droite SN RES 696 | céphalique : duporeexcréteur ares TONER TOUR nee 132 de da vulde Se RS 00 Î| OEsophage musculaire. . . . . . . A sn ee don — ENTIER en be ep ou SR EN EN On SE 026 Î Rapport de la longueur totale à celle de l'æsophage . ET CS OR 1,9 Habitat. — Estomac de la Gerbille (Dipodillus campestris Lev.), Bou- Saäda, 25 décembre 1935, une femelle non fécondée. Affinités. — Celte forme est nettement caractérisée par sä grande taille et par la brièveté de l'œsophage. Le mode de quadripartition de la trompe la rapproche des P. abbreviata Rud. et pallaryi Seurat, elle en diffère par sa taille plus grande et par la position reculée de la vulve. RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1916 SOMMAIRE Caoconrovsky (N.) : Contribution à la connaissance des cysticerques vitro du tissu lymphoïde des Mam- DÉTENU NN er lee (GS SU SR RES tee ARE 219 Poyarkorr (E.) : Sur la parenté Maximorr (A.) : De l’action stimu- entre l'hémolysine et la spermoto- lante de l'extrait de moelle osseuse Re A Ne tn eee 229 sur la croissance et l'évolution des Poyarkorr (E.) : Sur linactivation cellules dans les cultures du tissu du complément dans un milieu pau- IYMPNOIERERACAE EN ou 2201) PSV ONENESE IS RE ER eee 227 Maximorr (A.) : Sur la culture ?n Présidence de M. Pawlov. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES CGYSTICERQUES D'OISEAUX, par N. CHOLODKOvsKY. On sait que les cysticerques.et les autres formes de vers cystiques sont (rès communs dans divers organes des Mammifères : quant aux Oiseaux, nous ne trouvons, au-contraire, que très peu de faits analo- gues signalés dans la bibliographie. Nous trouvons quelques indications relatives à cet objet dans les travaux de Diesing et de Bremser (4) qui mentionnent des cysticerques dans la cavité abdominale de Perdix saxatilis et dans la proximité des poumons de Corvus frugilequs qu'ils désignent sous le nom de Piestocystis variabilis Diesing. Bailliet (2) décrivit, en 1866, quelques cysticerques de la même sorte trouvés dans le péritoine d'une poule. Ce sont des corps oblongs plus ou moins rugueux, longs de 2,5 millimètres environ. R. Leuckart, lui aussi, décrit et figure (1) Diesing. Systema Helminthum. Vol. I. Vindobonac, 1850, p. 495. (2) Bailliet. Histoire naturelle des Helminthes des principaux animaux domes- tiques. Paris, 1866, p. 163. BIOLOGIE. COMPTES RENDLS. — 1917: T. LXXX. 16 290 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD _ dans son Zrailé des parasites de l’homme (1) un cysticerque lrouvé dans le poumon d’un corbeau qu'il est porté à identifier au Piestocystis variabilis Diesing; ce cysticerque contient (tout comme ceux des cas précédents) un scolex inerme muni de quatre ventouses. Alessandrini (2) décrit, en 1907, de nombreux cysticerques, à diamètre de 0,25 millimètres au plus, disséminés sur la surface des poumons d’une poule des environs de Rome en joignant à sa description une figure qui rappelle celle donnée par R. Leuckart; il rapporte ces cysticerques à la même espèce de Piestocystis (Dithyridium) variabilis Diesing. Quant à l'espèce du Ténia correspondant à ces formes larvaires, il suppose que ce doit être le Mesocesloides lineatus Goeze, parasite des renards et des chats sau- vages qui dévorent bien souvent les poules. Enfin, Neumann (3) a trouvé (à Toulouse) des cyslicerques semblables disposés à la surface des poumons, dans les sacs diaphragmatiques et dans les muscles thora- ciques d’une poule. Dans presque tous les cas, les cysticerques observés par les auteurs cités présentaient, à ce qu'il paraît, une forme de plérocercoïde ou de cysticercoide plutôt que celle d’un cysticerque vrai, et ne contenaient pas de cavité interne bien prononcée, excepté les cysticerques décrits par Bailliet qui renfermaient du liquide. R. Leuckart, pour le cas observé par lui, affirme avec assurance que le corps du cysticerque était rempli d'une substance muqueuse qui entourait étroi- tement une cavité minime renfermant le scolex. Voilà tout ce que j'ai pu trouver dans la littérature concernant les cysticerques d'oiseaux. Cette année-ci j'ai reçu de M®* Zelecka quelques morceaux du poumon d'un coq disséqué par elle (des environs de Krasnoïarsk, Sibérie orientale) conservés dans de l'alcool et couverts de nombreux cysticerques à peu près sphériques mesurant 3,6 milli- mètres en diamètre. L'étude de ces vésicules sur des préparations totales (faites à l’aide des aiguilles) et sur des coupes (fig. 1) a montré que c'élaient de vrais cysticerques renfermant une cavité centrale remplie d'une assez grande quantité de liquide qui s'était coagulée sous l'influence de l'alcool en donnant des précipités floconneux. Chaque cysticerque contenait un scolex dont le diamètre mesurait 0,7 mil- limètres sans rostellum ni crochets, muni de quatre ventouses ovalaires mesurant 0,25 millimètres en longueur. Ce scolex est visible au travers la paroi de la vésicule. Notre cysticerque semble donc appartenir à une autre espèce que \ 1879-1886, p. 435. (2) G. Alessandrini. Su un Dithyridium (Rud.) del polmone di Gallina. Bol- lettino della Sociela Zoologica Ltaliana. Série I, vol. VIII, 1907, p. 49-52. (3) Voir : Neveu-Lemaire. Parasitologie des animaux domestiques. Paris, 1912, p. 571. ({)R. Leuckart. Die Parasiten des Men= 000 KCL:: 60 49,5 — NaNoï .160 50 (K) 25 Naacet .|43 110 (K) — Na3°250*.127 (X 2 = 54) 31,8 (K) — MgCE. .123 0,717 — MgSO! .122 0,810 " 158 Cac ns 0,649 2,3 SAC NET 0,635 — aCl 0175 0,687 (NO) 20 AlC:22 210082 0,093 — AL(S04}| 05070210), 14) 0,095 (NO) 0,0% HAL 211 30,8 1 En examinant ce tableau, nous voyons que la règle de Schulze est applicable au complément et que l’action des sels sur la spermolysine dépend de la valence des cations et non des anions. SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 241 / ee 2 mem + Donc, le complément est une substance colloïdale négative. Il est intéressant de noter que certaines concentrations de sels, auxquels d'après mes observations le complément agit le plus rapidement, coïn- cident presque exactement avec les concentrations nécessaires d’après les recherches d’autres auteurs pour la précipitation de différentes substances colloïdales négatives. Je rappellerai ici que c'est l’aggluti- nation (précipitation) des parcelles du complément qui se produil pro- bablement surtout énergiquement aux concentrations des sels qui provoquent la plus grande accélération de la spermolyse. (Voy. note antérieure.) : Done, le trait le plus caractéristique du complément consiste dans sa nature colloïdale négative et cette circonstance s'accorde mieux avec les théories colloïdales de l’immunité (Bordet), qu'avec les théories physico-chimiques (Ehrlich, Arrhenius). La règle de Schulze n'est applicable, en outre, qu'aux substances colloïdales hydrophobes; les substances colloïdales hydrophiles tels que les albuminoïdes n’obéissent pas à cette règle. Done, le complé- ment n'est peul-être pas de nâäture albuminoïde, et comme ce ne sont guère que les lipoïdes qui peuvent avoir le caractère hydrophobe, nous pouvons conclure que le complément est très probablement de nature lipoïde. Parmi les lipoïdes, la lécithine n’obéit pas, à l'opposé de la cholestérine, à la règle de Schulze; le complément se rapproche donc à cet égard plus de la cholestérine que de la lécithine. Nous arrivons donc à la conclusion que le complément représente une substance col- loidale négative hydrophobe. hi (Section de Physiologie du Laboratoire de l'Administration vétérinaire.) SUR L'IMMORTALITÉ DES PROTOZOAIRES, par S. METALNIKOFF. La question de l’immortalité des Protozoaires a occupé de très nom- breux biologistes de la période antérieure, Ehrenberg, Balbiani, Butschli, Hertwig, etc. En 1889 ont paru les recherches classiques de Maupas sur la multi- plication et la conjugaison des Infusoires. Il a fait ses expériences sur divers Infusoires. Quelques-unes de ses cultures ont vécu deux à trois semaines, il a réussi par contre à en élever certaines autres durant quelques mois. En fin de compte tous les Infusoires mis en impossi- bilité de se conjuguer ont péri par suite de dégénérescence sénile. Les expériences de Maupas ont été si étendues et ses mémoires ont été écrits 2%2 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PRTROGRAD avec une si grande force de conviction que dans la Biologie s’est établie pour longlemps l'opinion que les Infusoires et tous les animaux unicel- lulaires en général ne peuvent se multiplier par division à l'infini et que des phénomènes de dégénérescence sénile et la mort doivent se produire inévitablement après un certain nombre de générations. Les Infusoires devraient done périr inévitablement, s’ils ne pouvaient se conjuguer. D'après l'opinion de Maupas et de ses disciples, la conjugaison préserve l’Infusoire contre la dégénérescence sénile et la mort naturelle. Toute _unesérie de travaux sortis des laboratoires de Bütschli, de Hertwig,etce., ont confirmé les conclusions de Maupas. De cette façon, la théorie des Maupas sur la signification de la conjugaison dans la vie des Infusoires est devenue vérité admise universellement. En 1902 ont été publiés les premiers travaux de Calkins qui a montré qu'on peut prolonger sans conjugaison la vie des Infusoires au moyen de divers stimulants (bouillon de viande, extrait de glande thyroïdienne et solutions de certains sels). Ses cultures ont vécu près de deux ans et ont donné plus de 700 générations. Finalement, elles ont péri d'inani- tion. Ainsi, ces expériences ne sont qu'une nouvelle sorte de confir- mation de la théorie de Maupas. Presque en même temps que les tra- vaux de Calkins ont paru les travaux d'Enriques qui a élevé ses cultures d'Infusoires ((Glaucoma scintillans) jusqu'à 683 générations sans aucun indice de dégénérescence sénile ou de dépression. Enriquez a émis l’opinion que les dégénérescences observées dans les cultures sont déterminées non par la sénescence, mais par l’auto-intoxication due à des produits’ d'échange et aussi aux substances d’excrétion des bac- téries. ; Un autre biologiste américain, Woodruf(1907), s’est occupé bientôt dn même problème. Il a perfectionné la technique de ces cultures et il a montré que les Infusoires peuvent se reproduire infiniment longtemps sans conjugaison. En 1914, ses cultures duraient depuis 7 ans et avaient donné plus de 4.500 générations. Tel est l'historique de cette question. J'ai commencé mes recherches sur les Infusoires presque en même temps que Woodruf. Au début de 1908, j'ai pris dans un aquarium un Infusoire (Paramaæcium caudalum) que j'ai isolé dans un verre de montre. Après que cet infusoire se fut divisé plusieurs fois, j'ai pris 20 Infu- soires qui ont fourni 20 cultures indépendantes. Chaque culture a été élevée isolément sur une lame concave. Le milieu à élé renouvelé chaque jour ou tous les deux jours. Comme milieu nutritif, je me suis servi de l’infusion de foin ou d’une faible solution d'extrait de viande de Liebig (0,025 p. 100). Ce milieu a été proposé par Woodruf et s’est montré en effet excellent, Chaque jour on a compté et noté le nombre des infusoires qui se sont divisés. Tous les Infusoires qui étaient en surplus ont été éloignés de façon à ne laisser qu'un seul Infusoire par Ro) ne sù SÉANCE DU 29 NOVEMBRE culture. On pouvait ainsi êlre sûr que la conjugaison ne se produisait pas: - | Ces recherches ont été faites pendant les deux premières années, chez moi, par moi et ma femme, mais les observations n'ont pas été réguliè- rement notées; c’est pourquoi je néglige ces deux ans dans ma des- cription de la reproduction des Infusoires. En 1910, les Infusoires ont été transportés au Laboratoire de Biologie de Lesgaft où ils sont élevés jusqu'à ce jour par plusieurs personnes. On trouvera ci-dessous la courbe de la multiplication des Infusoires pendant 6 ans et demi au Labo- ratoire. La courbe représente le cycle moven de reproduction de 10 cul- tures pendant 10 jours. Nous déterminons ainsi pour chaque mois trois points de multiplication. Le coefficient de la vitesse de reproduction a été calculé au moyen du nombre total des Infusoires quise sont divisés : si 10 Infusoires donnent 20 individus en 24 heures, cela signifie que les Infusoires ont donné pendant 2% heures une seule géncration; si 10 Infusoires donnent 40 individus, on note 2 générations. Les chiffres intermédiaires sont représentés par des fractions correspondantes. 593 en | LEE) ph 388 y 430 9e 10 AT 1910 ONE 1914 APDEE RAR 1916 La courbe de multiplication de Paramæcium caudatum, pendant 6 aus et demi. La courbe est construite d'après les moyennes de 19 cultures pour 10 jours. On a fait aussi des expériences parallèles sur l'influence des diffé- rentes conditions sur la vitesse de reproduction (nourriture, tempéra- ture, milieu chimique, etc.) Mais ces expériences ont un intérêt parti- culier et elles seront décrites ailleurs. La courbe indique que la vitesse de reproduction a baissé graduelle- ment chaque année jusqu'à 1915,et on pouvait penser au décroissement graduel de l'énergie de reproduction, mais dès le début de 1916 cette énergie a commencé à croilre de nouveau et elle a atteint le niveau qui n à pas été observé même pendant les premières annés. Le nombre des. générations a donc beaucoup varié. DNA ID ENRSRE RER EUR 138 générations (en 5 mois). / AO Re 394 JON SRE RE 413 IC Bree Era 397 RARE Ë CIM RSS SE ee 293 générations (en un an). NON net Ale ane 258 TMD NES SC RSS 490 Total. . . . . 2.483 générations. 244 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD Ainsi, mes expériences confirment celles de Woodruf. La vitesse de reproduction est un peu plus petite dans mes expériences que dans celles de Woodruf, mais cela s'explique probablement par différentes conditions climatologiques ou par des particularités de races de Para- mécies. Mais, de même que dans les cultures de Woodruf, mes Infusoires se reproduisent depuis 8 ans sans conjugaison. Ainsi, on doit abandonner, paraït-il, l'opinion courante des biolo- gistes qui considèrent l’Infusoire comme une cellule génitale poten- tielle ayant besoin de fécondation ou de conjugaison pour se reproduire indéfiniment. Les Infusoires capables de se reproduire par division possèdent pro- bablement une immortalité potentielle. Ils peuvent se reproduire dans certaines conditions, indéfiniment, sans avoir besoin de conjugaison. (Laboratoire de Biologie de Lesgaft, à Petrograd.) Le Gérant : O. PORÉE. a ———— ——— ——_——————————— ———— ———— “——— Paris. — L. MARFETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette, SÉANCE DU 3 MARS Disraso (A.) : La formation de l’in- dol dans le milieu sérum digéré et Lancez (R.) : Sur une lésion in- testinale atypique de la dysenterie bacillairé ressemblant à l'ulcère amibien Lanceun (R.) et Bipeau (1.) : A propos du temps nécessaire à l’ag- olutination microscopique des ba- cilles du groupe dysentérique. . . . Larapre (A.): La séro-réaction de la syphilis. Procédé simplifié. Pré- paration de Fantigène. . . . . . . . Lunossrer (G.) :Décès de MM. Deje- rine et Jules Courmont PréroN (Henri) : Recherches sur les Réflexes. — II. De l'ambiguïté de certains signes cliniques : À. « Ré- flexe des jumeaux ». — B. «Réflexe HAE IeRTaLRE Dotteteenteoesme ele Leliebre let\s SONO MOMENT FORT SOMMAIRE 253 269 PoricarD (A.) et Despcas (B.) : A propos de la mise en évidence des corpsétrangers microscopiques dans les plaies de guerre. Utilisation de la lumière polarisée. . . . . . . . .. PozrcarD(A.) et Despras (B.) : Sur le pouvoir phagocytaire des cellu- les fixes du tissu conjonctif chez Fhomare near EE te Rerterer (Én.) et Fiscu (L.) : Se- conde observation d'enfant micro- mêle RETTERER (Éo.) et NEUVILLE (H.) : De la structure de l’appendice uré- thral SALOMON (MauRICE) et Neveu (R.) : Néphrites de guerre à Spirochètes D Le B. œdematiens VAUCHER (E.) : dans un cas de gangrène ga- Présidence de M. Linossier, Vice-Président. Décès pe MM. DEJERINE ET JULES CoOURMONT. M. LiNossiER, vice-président. — Messieurs, 263 La semaine qui vient de s’écouler a été cruelle pour notre Société. J'ai le regret de vous faire part de la mort de deux de ses membres, les professeurs Dejerine et Jules Courmont. Je ne retracerai pas devant vous la belle carrière, ni n'analyserai l'œuvre considérable de Dejerine. Notre collègue André-Thomas, fut son collaborateur et le confident de sa pensée scientifique, se char- sera, dans une notice qui paraîtra dans nos comptes rendus, d' évoquer la physionomie si caractéristique du puissant travailleur, et de fixer la part importante qu'il prit à qui l’évolution de nos connaissances sur l’ana- tomie, l'anatomie pathologique, et la pathologie du système nerveux. Broocie, Comptes RENDUS. — 1917, T, LXXX. 18 9%6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le simple résumé de ses travaux, groupés par la main pieuse d’un de ses plus distingués élèves, fera ressortir à tous les yeux, mieux que ne sauraient le faire mes paroles, l’étendue de la perte-faite par la science et par notre Société. : Je me contente aujourd’hui d'exprimer notre émotion devant la tombe à peine fermée de notre collègue. ë Il était des nôtres depuis 1884, et avail été notre vice-président en 1894. Il fut, pendant une longue période, un des membres les plus actifs de la Société, et un de ceux dont l’activité fut la plus féconde. Nos comptes rendus renferment de lui plus de cent notes, consacrées la plupartau système nerveux. Ce sont eux qui firent connaître, aux savants des deux mondes, le nom et les premiers travaux de Dejerine. Mais, si notre Société peut se flatter d'avoir facilité l’essor de sa renommée grandissante, elle lui doit toute sa reconnaissance, pour avoir contribué, par la haute valeur de ses publications dans nos comptes rendus, à maintenir à un niveau élevé l'estime dont est honorée, dans l'univers scientifique, la Société de Biologie. Depuis quelques années, Dejerine venait moins souvent s'asseoir parmi nous. Il ne s’est toutefois jamais désintéressé de nos travaux, et en décembre 1913 il nous donnaït encore une note sur le syndrome des fibres radiculaires longues des cordons postérieurs. Au moment où nous rendons à sa mémoire un dernier hommage, il nous est impossible de ne pas nous incliner, pour lui dire à la fois notre condoléance et notre admiration, devant celle qui fut, au cours de sa longue et belle carrière, son incomparable collaboratrice, et qui signa avec lui le beau Traité d'anatomie des centres nerveux. La mort seule a pu rompre l'intimité, presque sans exemple, qui avait fondu en quelque sorte en une seule âme pensante deux intelligences d'élite. Elle sera impuissante à séparer deux noms que les savants du monde entier ont associés et associeront toujours, dans une même admiration et une même reconnaissance. Le professeur Jules Courmont était membre corRespose ss de notre Société depuis 1894. Il était né à Lyon le 26 janvier 1865. Docteur en médecine en 1894, agrégé en 18992, il était nommé en 1900 professeur d'hygiène à la Faculté de médecine de Lyon. Dans cette première phase de sa carrière, il se consacra plus spéciale- ment à des recherches de pathologie générale et de microbiologie. Le plus grand nombre de ses travaux est publié dans nos bulletins. La plu- part présentent un haut intérêt. Dès 1889 il découvre l'existence, dans les cultures de certains microbes pathogènes, de substances solubles pré- NS SÉANCE DU 3 MARS 247 disposantes. Il consacre à la tuberculose un certain nombre de mémoires, et apporte en particulier des arguments en faveur de la thèse française de l'unité des tuberculoses humaine et aviaire. Il provoque, avec Dor, la formation de tumeurs blanches expérimentales par l'injection aux lapins de bacilles atténués, et démontre ainsi que la localisation articu- laire de la tuberculose dépend de la virulence du microbe, plutôt que d'un traumatisme le plus souvent hypothétique. De 1892 à 1899 ii pour- suit avec Doyon des recherches sur le mode d'action de la toxine tétanique, et arrive à cette conclusion, que le microbe ne sécrète pas la véritable toxine, mais une diastase, sous l’influence de laquelle la toxine se’ produit dans l'organisme infecté. Les belles recherches de notre collègue Delezenne sur le mode d'action des venins sont un argument en faveur de la réalité de cette ingénieuse conception. Je me contente de signaler toute une série de recherches relatives aux diverses infections, diphtérie, staphylococeie, streptococcie, à l'influence de Ia rate sur les infections, à la fièvre aseptique, etc. Dès 1899, Chauveau et Bouchard, qui venaient de fonder le Journal de Physiologie et de Pathologie générale, le choisissaient comme collaborateur. ; Du jour où il fut chargé de l’enseignement de l'hygiène, Courmont modifia son orientation. Certes il n’abandonna pas la recherche scientifique : il propose l’hémo- culture pour le diagnostic de la fièvre typhoïde; avec Lesieur il constate la pénétration dans l'organisme du bacille tuberculeux à travers la peau saine ; avec Nogier et Rochaix il étudie l’action stérilisante des rayons ultra-violets ; avec Rochaix il propose une méthode de vaccination anti- typhique empruntant la voie intestinale; avec F. Widal il fait l'expérience dans l’armée d'un vaccin polyvalent à la fois antityphique et anti- paratyphique. Mais, au cours de ses dernières années, son œuvre sociale déborde en quelque sorte son œuvre scientifique. Remarquablement intelligent, doué d’un pouvoir d’assimilation et d'une facilité de travail exceptionnels, acquérant vite, de tous les pro- blèmes soumis à son examen, une vision d’une netteté remarquable, apportant à leur réalisation un esprit essentiellement pratique, un sens précis des possibilités, une horreur innée du geste ou de la parole inulile, diplomate très subtil, sachant poursuivre la réalisation de ses desseins avec une indomplable ténacité dissimulée sous un masque de scepticisme souriant, il utilise ses brillantes qualités à améliorer les organisations d'hygiène de la ville de Lyon, y entreprend une lutte inces- sante contre l'alcool, la tuberculose, la dépopulation, le taudis, y fonde un Institut de bactériologie, un Institut d'hygiène, un Dispensaire anti- tuberculeux. Mobilisé depuis la déclaration de guerre, il se consacre avec une = 248 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE el activité exceptionnelle à l oraratoe des hôpitaux de contagieux de la XIV° région. Il n'avait que cinquante-deux ans. Il était en pleine possession de sa vigueur intellectuelle et physique. IT avait acquis, dans les milieux administratifs, une autorité, qui allait lui permetlre d'entrer plus avant, au grand bénéfice de l'hygiène, dans la voie des réalisations. Tous ceux qui le connaissaient le considéraient comme devant être un des plus précieux ouvriers de l'œuvre de réorganisation de notre pays après la guerre. A ce titre, la mort de Courmont est une perte pour la nation française, comme c'en est une pour la science et pour notre Société. À PROPOS DE LA MISE EN ÉVIDENCE DES CORPS ÉTRANGERS MICROSCOPIQUES ‘ DANS LES PLAIES DE GUERRE. UTILISATION DE LA LUMIÈRE POLARISÉE, par À. PozicarD et B. DEspLas. & Nous avons récemment signalé la très grande fréquence des corps étrangers microscopiques (fragments et filaments vestimentaires, parti- cules de bois, etc.) projetés très loin dans les lissus au moment du traumatisme, laissés en place malgré une toilelte chirurgicale excellente de la plaie et tolérés d’une façon parfaite par le tissu de bourgeonne- ment, sans aucun trouble de la cicatrisation. Ces inclusions microsco- piques sont les agents du microbisme latent des cicatrices et l’origine de réveils tardifs d'infection de plaies guéries. | Ces inciusions, d'ordre microscopique, sont non seulement invisibles à l'œil nu, mais même très difficiles à saisir sur les coupes de biopsies en raison de leur extrème ténuilté. Un procédé permet de les mettre en évidence d’une façon saisissante. Ii consiste dans l'emploi de la lumière polarisée. Tous les ad (filaments de laine, de coton, particules de bois,...) sont presque tou- jours biréfringents (soit par biréfringence vraie, soit le plus souvent par fausse biréfringence, par diffraction). En examinant la coupe entre les nicols croisés, les inclusions apparaissent seules, Une sur le fond noir; en décroisant les nicols, peu à peu, on arrive à les situer très facilement dans la coupe. Il faut avoir soin de ne pas prendre pour une inclusion une poussière de l'air tombée sur la lame pendant la manipulation. La distinclion est élémentaire. Au reste, toute inclusion détermine autour d'elle la for- mation d'une cellule géante caractéristique. Le procédé est applicable à des dissociations de tissus conjonctifs ou musculaires prélevés au cours de l'intervention chirurgicale; mais sa p 4 : “ SÉANCE DU 3 MARS 29 Do mise en œuvre dans ces conditions est plus malaisée et moins sûre que pour des coupes, rapidement faites par congélation, d’un fragment enlevé par biopsie. (Laboratoire de campagne du XIIE Corps et Ambulance anglo-francaise Symons.) - SUR LE POUVOIR PHAGOCYTAIRE _ DES CELLULES FIXES DU TISSU CONJONCTIF CHEZ L'HOMME, À par A. PoricarD et B. DEspras. I, — On sait que par digeslion tryptique ménagée on peut, par dis- solution du caillot, mettre en liberté sans les tuer les cellules d'une culture de lissu (procédé Peyton Rous et Jones [1]). En-utilisant cette technique, P. Rous et Jones ont pu isoler les cellules de culture de tissu conjonctif et étudier les propriétés phacocytaires des éléments mis en liberté. Ils ont constaté que, dans ces conditions, les cellules conjonc- tives (fibroblastes) étaient dépourvues de pouvoir phagocytaire vis-à-vis des particules solides (carmin) et des microbes; les seules cellules phagocytaires dans le tissu connectif sont les éléments de la famille endothéliale, les grands mononucléaires ou endothélial leukocytes des auteurs anglais et américains (2). IT. — Au cours de nos recherches sur l'histophysiologie des plaies, nous avons eu l’occasion de réunir des documents expérimentaux sur ce point important de la physiologie du tissu conjonctif. Nous croyons d'autant plus intéressant de les rapporter qu'ils concernent l'homme. Sur une plaie en bonne voie de cicatrisation, bourgeonnant normale- ment, non suppurante, en parfait état et pratiquement stérile, on répand du noir de fumée aseptiquement produit et recueilli; la plaie est ensuite recouverte d’un pansement aseptique. Le lendemain, la surface bourgeonnante est prélevée, fixée et exami- née histologiquement. En pratique, l'application du noir de fumée ge faisait la veille de la réparation secondaire auloplastique de la plaie, (1) Peyton Rous et Jones. A method for obtaining suspensions of living cells from the fixed Lissues, and for the plating out of individual cells. Journ. of exp. Medicine, avril 1916, t. XXII, p. 549. (2) Jones et Peyton Rous. The phagocytic power of connective tissue cells. Journ. of experim. Medicine, janvier 1947, t. XXVI, p. 188. 250 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE opération comportant l’excision de la surface bourgeonnante suivant la technique que nous avons fixée (1). Sur_les coupes, au-dessus du tissu de bourgeonnement, le noir de fumée forme une couche mince discontinue. Des particules fines de noir se retrouvent dans les couches les plus superficielles du tissu de bourgeonnement; un certain nombre de cellules en ont phagocyté une partie. Il est très facile de se rendre compte de la nature de l'élément phagocytaire. IIT. — Ces expériences ont porté sur 6 plaies d'âge divers. Le tableau suivant résume les faits obsbrvés. CELLULES A INCLUSIONS PHAGOCYTAIRES NOMS AGE a de la TOTAL CELLULES CELLULES LEUCOCYTES NUMÉROS D'ORDRE PLAIE des cellules | conjonctives d'origine | polynucléaires observées typiques endothéliales | neutrophiles Cold 0 Nours 10 0 10 0 ROve= onbee MGA]ours: 50 8 42 0 Gin..., 516/r. . .| 18 jours. 15 4 Al ( Gin..…., 516/11 . .| 18 jours. 10 1 9 0 Baill., 518. . . .| 22 jours. 18 der 14 0 Maud.…, 342/11. .| 31 jours. 15 î 8 0 Lotalwe 118 24 94 () Pour 400 cellules phagocytaires. . . . . 20 | 80 0 À l'examen de ce tableau, on voit que l'élément essentiellement phagocytaire dans une plaie en réparation est la cellule de lignée endo- : théliale (gros mononucléaire et formes de transition avec le Iymphocyte). Mais les cellules conjonctives sont loin d’être dépourvues de pouvoir phagocytaire. Les leucocytes polynucléaires neutrophiles n’ont aucune activité phagocytaire vis-à-vis des particules de carbone. IV. — Contrairement aux résultats donnés par l'observation des éléments cellulaires isolés des cultures de tissu conjonctif, suivant la méthode de Jones et Rous, il apparaît donc que les fibroblastes, observés chez l'homme au niveau du tissu de granulation, ne sont pas dénués de (4) Desplas et Policard. Bull. et Mém. de la Soc. de Chir., 13 décembre 1946. O6 = SÉANCE DU 3 MARS 2 pouvoir phagocytaire. La phagocytose qui prend place dans ce tissu, vis-à-vis de particules de noir de fumée, relève non seulement des cel- lules migratrices de famille endothéliale (endothelial leukocytes), qui jouent sans contredit le rôle essentiel, mais encore des cellules fixes du tissu conjonctif pour une part notable. (Laboratoire de campagne du XIIE Corps et Ambulance anglo-françcais: Symons.) LE PB. œdematiens DANS UN GAS DE GANGRÈNE GAZEUSE, par E. VAUCHER. La récente publication, par G.-V. Legros (4), d’un cas de gangrène gazeuse, à P. perfringens et B. œdematiens, nous ineite à exposer les résultats de nos recherches bactériologiques, dans un cas de gangrène gazeuse mortelle. Nous avions observé pendant la première année de la campagne, plusieurs cas de gangrène et d'infection gazeuse dus au PB. perfrin- gens (2). Depuis lors, nous avions rencontré un grand nombre d'espèces anaérobies dans la flore de piusieurs cas de gangrène gazeuse; les con- ditions matérielles d'installation dans lesquelles nous nous trouvions, ne nous avaient pas permis d'isoler ces espèces el d'en faire une étude complète. Récemment nous avons pu nous procurer une souche de B. œdematiens que nous avons eu le loisir d'étudier. Ayant eu ensuite l’occasion d'étudier la sérosité musculaire d’un cas de gangrène gazeuse observé par le D' Olmer, nous avons retrouvé ce BP. œæœdematiens associé à d’autres espèces microbiennes. Voici le résumé de l'observation du blessé que le D' Olmer à eu l'obli- geance de nous communiquer. R... (Ferdinand), du... d'infanterie. Entré à l’Ambulance, le 20 décembre 1916, il présente une plaie pénétrante par éclat d’obus de la face postérieure de l'hémithorax droit et des plaies pénétrantes multiples et profondes de la cuisse gauche. En raison de la gravité des symptômes thoraciques, il fut impossible de traiter chirurgicalement les plaies de la cuisse au niveau de laquelle se décla- (4) G.-V. Legros. Un cas de gangrène gazeuse. Association du bacille per- fringens et du bacille ædematiens. Presse Médicale, 19 février 1917, n° 11, p. 101. (2) H.-L. Reverchon et E. Vaucher. Constance et précocité de la présence du bacille perfringens dans les lésions de gangrène et d'infection gazeuse consécutive à des plaies par projectiles d'artillerie. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 20 mars 1915. 252 ‘ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rèrent le 31 des symptômes de gangrène gazeuse. Les plaies laissaient écouler une petite quantité de liquide séro-sanguinolent fétide et l’on constatait une crépilation gazeuse s'étendant depuis le creux poplité qui était légèrement broyé jusqu’au pli fessier. Malgré une intervention chirurgicale : débridements larges, sous-aponé- vrotiques au niveau du creux poplité et à la face postérieure de la cuisse, sous-cutanés au niveau de la fesse dont le tissu cellulaire était infiltré de gaz, le blessé mourut le soir, à 23 heures. A l'opération, on constata que les trajets des projectiles, au nombre'de 5 ou de 6, étaient remplis de débris ves- timentaires; il existait une petite fusée purulente entre le biceps et le demi- tendineux. Les recherches De ques ont élé effectuées sur la sérosité musculaire prélevée au moment de l'intervention. = _ Frottis. — Gros bacilles épais, Gram positif, sporulés (grosses raquettes), souvent dégénérés, prenant faiblement le Gram. Spores libres, grosses, rondes ou ovalaires. Quelques éléments plus gros et plus courts ressemblant au Perfringens. Quelques bacilles ne prenant pas le Gram. Stapbylocoques, queiques chaïnettes de streptocoque, quelques diplocoques. En goutte pendante. — Débris musculaires nombreux. Nombreux leucocytes. Très nombreux microbes, les uns sont fins et mobiles, les autres épais sont immobiles. = Cultures. — 1° On ensemence en gélose profonde la ue non chauffée et la sérosité préalablement chauffée 3 minutes au bain-marie à 100. 2° Les tubes ensemencés en bouillon glucosé et bouillon blanc d'œuf sont chauffés au bain-marie 3, 5, 10, 15 et 20 minutes, puis on fait le vide. 3° Cultures en milieux aérobies: gélose inclinée, bouillon. Nous avons pu isoler dans ce cas diverses espèces aérobies: coli- bacille, staphylocoque, diplocoque, et trois espèces anaérobies, le 2. perfringens, le B. sporogenes et un troisième microbe slrictement anaérobie qui présente les caractères du bacille décrit par Weinberg et Séguin (1) sous le nom de 8. œdematiens. C'est un gros bacille immobile; dans les cultures jeunes, la plupart des éléments prennent le Gram ; dans les cultures plus âgées un grand nombre d'éléments ne prennent plus le Gram. Ce bacille est droit ou légèrement mers par- fois en chaïnettes de PRE articles. En bouillon glucosé à 2 p. 1.000, la culture d’abord en trouble s'éclaircit DA énenite elle tombe au fond du tube où elle forme un dépôt floconneux; elle dégage une odeur légèrement fétide. En _bouillon blanc d'œuf, mêmes caractères; le blanc d'œuf n’est pas digéré. En gélose profonde la cullure d'aspect arborescent, d'abord opaque, 4) Weinberg et Séguin. Le B. œdematiens et la gangrène gazeuse. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 9 octobre 1945, p. 507. SÉANCE DU 9 MARS 953 s’éclaircit rapidement et finit par devenir entièrement lransparente, L'inoculalion dans les muscles de ia-cuisse du cobaye de 1 e.c. de culture tue le cobaye dans la nuit qui suit. À l’autopsie, les muscles tuméfiés présentent une teinte hémorragique dans la partie centrale du point d'inoculation. L’æœdème, blanc rougeûtre au niveau de la cuisse, : grimpe sous la paroi abdominale où il forme une nappe d'œdème blanc, gélatineux. Quelques fines bulles de gaz apparaissent à la section des muscles, mais il n'y a pas de gaz dans l’œdème abdominal. A l'examen en goutte pendante de la sérosité musculaire, on trouve de nombreux bacilles; on n’en trouve pas à l'examen de l’œdème abdominal. Les caractères morphologiques et culturaux et les lésions expérimen- tales correspondent à la description que Weinberg et Séguin ont donnée du 2. œædematiens. L'identification définitive de ce germe a pu être faite grâce à un sérum anti-ædematiens que ces auteurs ont eu l’obligeance de nous fournir. Une souris recut dans la cuisse 4 c.c. de culture pure. Une seconde souris reçut À c.ce de culture additionné de 1/4 de c.c. de sérum anti- ædemaliens. La première meurt en 24 heures et présente des lésions caractéris- tiques, la seconde reste indemne. Il est donc-indiscutable que l’espèce anaérobie que nous avons ren- contrée dans la flore de ce cas de gangrène gazeuse est le 2. ædematiens. Nous l'avons isolé également dans un second cas de gangrène gazeuse mortelle étudié tout récemment. Il semble donc que ce bacille soit un microbe fréquent dans la flore de la gangrène gazeuse, puisque nous l'avons rencontré dans les deux cas graves où nous l’avons recherché systématiquement depuis que nous avons appris à connaître ses carac- tères. LA FORMATION DE L'INDOL DANS LE MILIEU SÉRUM DIGÉRÉ ET DILUÉ, par A. Disraso. Dans une note précédente sur ce même sujet (Comptes rendus, n° 13, 1916), nous avons préconisé l'emploi de ce milieu comme substitut du bouiilon. Nous donnons dans cette note une technique encore plus simple pour sa préparation et ensuite nous montrerons que ce milieu peut être substitué à celui du tryptophane pour reconnaître le pouvoir indologène _ des microbes. A) Préparation et conservation de l'extrait de pancréas. — Un pan- créas de porc est haché et extrait, sous chloroforme, avec neuf fois son volume d’eau distillée, pendant 24 heures en secouant de temps à autre. 254 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE On filtre ensuite sur coton de verre, on presse la chair et on mélange le liquide pressé au filtrat. On ajoute de l’éther, on bouche le flacon et on le conserve, tel qu'il est, à la température de la chambre à l'abri de la lumière. Mes expériences ont montré que le pouvoir tryptique de cet extrait se conserve pendant plusieurs mois (1). B) Préparation du sérum. — On prend un volume de sérum de bœuf ou de mouton, on le dilue avec son volume d’eau de robinet et on le fait bouillir jusqu’à aspect laiteux. On mélange 15 volumes de A à 100 volumes de B; et on fait la diges- tion pendant la nuit à 60° dans le bain-marie. On filtre ; ensuite, on coule en tubes et on stérilise à 120°, pendant 15 minutes (2). Dans ce milieu, l'indol peut être décelé déjà après 24 heures, comme cela se passe dans le milieu au tryptophane, Voilà une de mes expériences typiques : MICROBES MILIEU SÉRUM MILIEU TRYPTOPHANE BRNCOD RTE ER ER RE POSE Positive. bride Plexner er Positive. Positive. BÉSDTOLEUS AE ONE Positive. Positive. BÉpDMque een Négative. Négalive. Bpara type AE nr Négative. Négative. PB: paratyph Be . . Négative. Négative. B'ide Sie tete Négative. Négative. PBDUOCUUNEUS ele ai Népative. Négative. Staphylocoque eme Négative. Négative. SiTeptocoque te ee ANCSatIvE Négative. Je noterai enfin que les microbes vivent plus longtemps dans ce milieu. En effet, j'ai pu repiquer des streptocoques après 5 semaines. (Cardiff, University College.) RECHERCHES SUR LES RÉFLEXES. IT. DE L’AMBIGUÏTÉ DE CERTAINS SIGNES CLINIQUES : A. « RÉFLEXE DES JUMEAUX ». — B. « RÉFLEXE MÉDIO-PLANTAIRE », par HENRt PIÉRON. Dans une note précédente, j'ai montré que la percussion d’un muscle pouvait susciter — en dehors du bourrelet du myoœdème — soit une réaction idio-musculaire, soit un réflexe musculo-tendineux, avec, (1) Dans mes expériences j'ai employé l'extrait d’intestin grêle pour activer l'extrait de pancréas. J'ai constaté par la suite qu'il est inutile. (2) Les traces d’éther contenues dans l'extrait de pancréas n’empêchent pas la marche de la digestion tryptique et disparaissent pendant la stérilisation. © SÉANCE DU 3 MARS 25 dans les deux cas, un effet mécanique de la contraction provoquée. Or, il est impossible, à l'œil, de distinguer avec certitude la réaction idio-musculaire du réflexe; l'enregistrement myographique sur cylindre tournant à assez grande vitesse permet seul cette distinction, grace à la différence des myogrammes, en particulier, grâce à la diffé- rence des temps de latence de ces deux modes de réaction. Si l'on ne procède pas à cet enregistrement, la réponse musculaire reste ambiguë. C’est le cas, par exemple, de celle ‘qu’on obtient dans deux réflexes utilisés en neurologie, le « réflexe des jumeaux » connu depuis longtemps, et le « réflexe médio-plantaire » introduit récemment ns la pratique par Guillain. : J'ai enregistré comparativement chez 25 sujets normaux ou atteints d’affections nerveuses diverses, souvent aux deux membres infé- rieurs, les myogrammes des réflexes achilléen, médio-plantaire et des jumeaux, et j'ai pu déterminer les! rapports de ces trois modes de réaction. ù Je donnerai succinctement le résultat de ces examens graphiques. A. « RÉFLEXE DES JUMEAUX. » 1° Réflexe achilléen normal, sujet normal. — Chez un sujet normal, en dehors de l'oscillation mécanique initiale provoquée par la per- cussion, et qui est naturellement beaucoup plus intense lorsqu'on per- cute le muscle lui-même que lorsqu'on percute son tendon, il y a identité de réponse des jumeaux dans les deux cas. C'est le même réflexe qu’on provoque, et probablement le point de dépari réside-t-il dans la même excitation des organes neuro-tendineux de Golgi, tiraillés, soit d’un côté, soit de l’autre, à moins que les fuseaux neuro-muscu- laires jouent également un rôle. Cependant, pour une excitation de _ même intensité, la réaction est plus vive par percussion du tendon que par percussion du muscle, et l’on comprend que le tiraillement des organes sensibles soit plus facilement obtenu en s'adressant au tendon. 920 Réflexe achilléen exagéré. — Lorsque le réflexe tendineux est notablement exagéré, la réaction des jumeaux donne également des réactions plus vives et le seuil de la réaction est abaïssé pour l’exci- tation du muscle comme pour celle du tendon, mais en restant toujours plus élevé pour le muscle. 3° Réflexe achilléen normal ou un peu diminué. Exagération de la réactivité musculaire. — Dans certains cas, les réflexes tendineux res- tant à peu près normaux, on constate, en particulier par la formation du bourrelet local, une exagération de la réactivité idio-musculaire. On voit souvent alors une réponse complexe des jumeaux à la per- cussion directe. L'oscillation mécanique ne s'achèvera pas, et se con- tinue en un soulèvement par contraction idio-museulaire des myo- tibrilles, au cours de laquelle apparait la contraction réflexe. 25Hb ee SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = Dans ce cas, on peut aussi provoquer par percussion du tendon d'Achille cette première réaction directe du muscle.{à temps de latence d'environ 20 millièmes de seconde), mais plus difficilement que par per- cussion du muscle, à l'inverse dela réaction réflexe. Lorsqu'on ne l’obtient pas, le pied étant libre, on la provoque parfois en augmentant la tension du tendon et par conséquent en facilitant l’action directe sur le muscle de la percussion, par flexion PRIOR ER AR, du. D ere c 3° Réflexe achilléen très diminué ou aboli. — Lorsque lesréfexe 0 est aboli (2), dans les sciatiques, par exemple, ou dans les aréflectivités tendineuses d'origine centrale, on obtient, en général, comme l'ont constaté divers auteurs, en particulier Jumentié, Vil- laret, etc., un « réflexe des jumeaux » exagéré, avec seuil abaissé. Or, dans ces cas, on n'a plus affaire en réalité à un réflexe vrai, mais à la réaction idio-musculaire des myofbrilles : Arrétant l’oscillation méca- nique due à la percussion avant que se produise la phase négative (tandis que celle-ci se produit toujours avant la réaction réflexe), la contraction idio-musculaire se déclanche, intense, entraînant le mou- vement du pied, tout commme la contraction réflexe. Mais le temps de latence est plus court de moitié environ, la durée de la contraction est aussi plus brève (3) et sa forme n’est pas identique. : B. « RÉFLEXE MÉDIO-PLANTAIRE. En avril 1916, G. Guillain et A. (4) ont signalé l'existence d’un réflexe nouveau, le «réflexe médio-plantaire » obtenu par percussion de la région moyenne de la plante du pied, et comportant, en dehors d'une réaction idio-musculaire locale (flexion des quatre derniers : orteils) une réaction médullaire (extension du pied sur la jambe). Malgré l'identité de la réponse motrice avec celle du réflexe achilléen, les deux réflexes ne pourraient être confondus en raison de leur disso- ciation clinique, le réflexe médio-plantaire pouvant! être aboli alors que (1) En revanche, par cette tension exagérée on diminue la réaction sens, ce qui tient à ce que les organes neuro-tendineux, étant trop tiraillés, perdent une grande partie de leur sensibilité. (2) I peut y avoir abolition apparente dans les grandes hy ne muscu- laires; le tendon n'étant pas en état de tension, la percussion ne peut pro- voquer le tiraillement nécessaire des organes neuro-tendineux; on le fait réapparaitre alors par la flexion physiologique forcée du pied, qui replace le tendon en tension moyenne comme il est à l’état normal. (3) Seulement, si le réflexe tendineux n’est pas complètement aboli, il peut venir se surajouter à-la contraction réflexe plus persistante. C’est dans les cas d’abolition totale qu’on obtient, à l’état pur, la réaction idio-musculaire. (4) G. Guillain et A. Barré. Le réflexe médio-plantaire. Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hôpitaux, 1916, n°5 13-14, p. 516-518. k Ÿ + N (8 $ ri % £ Lo OC 1 SÉANCE DU 93 MARS lachilléen est conservé (1) et, d'autre part, en raison d’une différence « essentielle » dans la forme de contraction des jumeaux (2). Voyons ce qu'il en est à cet égard : 1° Réflexe achilléen normal, sujet normal. — En dépit des assertions de Guillain, Barré et Strohl, il y a généralement identité dans la réaction - des jumeaux, qu'elle soit provoquée par la percussion du tendon ou par la percussion plantaire. Le temps de latence, à quelques millièmes de seconde près est le même, et la forme de la contraction peut être identique. Il n y a de différence que dans l'intensité : pour une excitation égale, on obtient une réponse plus vive en s'adressant au tendon qu’en s'adressant à la voûte plantaire; la contraction des jumeaux d'un réflexe médio-plantaire fort est identique à celle d’un réflexe achilléen moyen; celle d'un réflexe médio-plantaire moyen à celle d’un réflexe achilléen faible. En particulier le ressaut initial de la contraction mus- culaire, précédant un plateau parfois ondulé ou un relâchement très lent, est généralement plus faible dans le réflexe médio-plantaire, mais il apparait par excitation forte dans ce réflexe, et s’atténue, au con- traire, par excitation faible dans le réflexe achilléen (3). J'ai à cet égard - des séries de graphiques très probants. Chez un sujet normal, la réaction obtenue par percussion médio-plantaire n'est qu'une forme atténuée du réflexe achilléen. Évidemment, la percussion plantaire atteint l'aponévrose tendue et exerce, par l’intermédiaire des ligaments et de l’aponévrose de la jambe, un tiraillement sur le tendon d'Achille, et par conséquent sur les organes sensibles neuro-tendineux, mais avec une intensité moindre que celle qui correspond à une excitation directe - du tendon. 2° Réflexe achilléen exagéré. — Lorsque le réflexe achilléen est exa- géré, le réflexe médio-plantaire se trouve exagéré lui aussi. C’est alors qu'on voit facilement le ressaut initial de la contraction après per- .Cussion plantaire. 3° Réflexe achilléen normal ou diminué. Exagération de la réactivité musculaire. — Lorsque la réactivité idio-musculaire se trouve facile- (1) Guillain, Barré et Strohl. Dissociation clinique des modifications du réflexe achiiléen et du réflexe médio-plantaire. Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hôpitaux, 1916, n°5 17-18, p. 841-844. (2) Guillain, Barré et Strohl. Le réflexe médio-plantaire. Étude de ses …— caractères graphiques et de son temps perdu. Jbid., n° 27-28, p. 1459. —_ (3) Les auteurs ont voulu faire cadrer leurs observations avec l’interpré- tation, donnée par Strohl, des myogrammes des réflexes tendineux etont con- … sidéré ce ressaut comme une réaction musculaire se rencontrant dans les … réflexes tendineux et faisant défaut dans le réflexe médio-plantaire. Mais - cette interprétation est absolument inadmissible, et, au contraire, comme nous le montrerons plus loin, l'excitation médio-plantaire est plus propre que l'excitation tendineuse à susciter la réactivité idio-musculaire. 9258 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . = ment provoquée, la percussion du tendon peut quelquefois susciter une réaction de cet ordre, mais rarement et difficilement; en revanche, la percussion médio-plantaire la suscile mieux, probablement parce que le tiraillement de l’aponévrose de la jambe en connexion avec l’aponé- vrose plantaire agit directement sur le muscle, et l’on voit l’ébranle- ment mécanique (plus faible dans la percussion plantaire que dans la percussion tendineuse) se continuer en un soulèvement, qui se com- plique bientôt de l'ascension plus nette de la contraction réflexe. 4° Réflexe achilléen diminué ou aboli. — Lorsque le réflexe achilléen est notablement diminué, on n'obtient plus du tout de réaction, en général, par percussion plantaire, d’où une dissociation clinique, disent Guillain, Barré et Strohl. Mais, l'excitation plantaire provoquant le réflexe musculo-tendineux étant moins efficace que l'excitation directe du tendon, il est très naturel que, les excitations faibles devenant sans effet, cette excitation plantaire soit alors insuffisante. Un réflexe médio- plantaire aboli signifie un réflexe achilléen aboli ou diminué; la per- cussion’ d'intensité moyenne a la même signification qu'une percussion légère du tendon et n’apprend rien de plus. | Mais parfois, rarement d’ailleurs, on obtient — et c'est là la véri- table dissociation — une réponse par percussion plantaire alors qu'on n’en obtient pas par percussion tendineuse. Dans ce cas, la réponse est une réaction idio-musculaire, de latence plus courte, de durée plus brève et de forme différente. C'est ia même réaction, naturellement plus faible, que celle que l’on obtient alors par percussion directe du muscle (1). CONCLUSION. — En résumé, nous pouvons énoncer les propositions suivantes : ; 4° Zl n'y a pas de «réflexe des jumeaux ».— La percussion musculaire provoque uniquement à l’état normal le réflexe musculo-tendineux connu sous le nom de réflexe achilléen. Lorsqu'il y à exagération dela réactivité idio-musculaire, la même percussion provoque une réponse (1) J'ai observé dans ün cas une «inversion » du réflexe médio-plantaire. Il s'agissait d’une radiculite atténuée identique à celles qu'ont signalées, d’une part André Léri (La radiculite cervico-brachiale simple ou rhuma- tismale. Revue de Médecine, 35° année, n° 3, p. 151) et,-d’autre part, Guillain, Barré et Strohl (Sur un syndrome de radiculo-névrite. Bull. èt Mém. de la Soc. . méd. des Hôpitaux, 1916, n° 27-28, p. 1462). Le réflexe achilléen, d’abord aboli, réapparaissait très faible. Dans ces conditions, la percussion médio-plantaire était suivie d’une flexion physiologique du pied. La latence de cette réaction, extrémement longue (0140), montra qu'il s'agissait d’une réaction de défense. Et, par flexion forcée du pied, on obtenait, quoique faiblement, à la suite de la percussion plantaire, le réflexe normal d'extension, L’inversion n'était donc qu'apparente. SÉANCE DU 3 MARS 259 ——— — —_—_—__ me ae « directe du muscle qui précède la contraction réflexe ou se substitue enlièrement à celle-ci lorsque la réflectivité tendineuse est abolie, l'examen des myogrammes permettant seul la différenciation de la réaction directe et de la réaction réflexe. 2 Jl n'y a pas de «réflexe médio-plantaire ». — La percussion plan- taire provoque normalement, en dehors de la réaction de flexion des orteils, le réflexe achilléen, mais avec une moindre efficacité que la per- cussion tendineuse (d’où sa disparition plus précoce dans les sciatiques par exemple). En outre, cette percussion peut, plus facilement que la percussion tendineuse, mais moins facilement que la percussion mus- culaire, susciter la réaction idio-musculaire des jumeaux. La réaction provoquée par la percussion médio-plantaire n’ajoute rien à ce que donnent, au point de vue clinique, les réactions provoquées par la per- cussion achilléenne et la percussion des jumeaux. DE LA STRUCTURE DE L'APPENDICE URÉTHRAL, par Év. RerTERER et H. NEUVILLE, Nous avons décrit (1) la structure de l’appendice urétral du Bélier domestique et du Bouc Thar. I nous reste à exposer celle des appendices urétraux dont nous avons antérieurement fait l’étude morphologique (1bid. p. 178). I. Mouflon. — L'appendice du Mouflon adulte représente une languette aplatie de laut en bas; sa largeur est, au tiers moyen, de 3 millimètres, etson épaisseur de 4 millimètre. La tigeile droite a un diamètre sagittal de 0mm9, et la tigelle gauche, arrondie, un diamètre de 0®"6,. L’urètre figure, sur la coupe transver- sale, une fente oblique, longue de 12"5. L'épithélium urétral est cylindrique stratifié et épais de 36 y, tandis que le revêtement épithélial de la surface de l’appendice est pavimenteux stratifié et a une épaisseur double de celle du précédent. Le derme cutané est hérissé de nombreuses papilles. En ce qui concerne la structure des deux tigelles squelettiques de l’appendice, elle est ici à peu près la même que dans le Béli-r et le Bouc Thar, c’est-à-dire formée d’une trame de fibres conjonctives s’entre-croisant, mais dont la direction est concentrique au grand axe de la tigelle. Dans cette trame, se trouvent de nombreuses cellules claires de 10 y, en moyenne; chacune est composée d’un noyau très chromatique de 4 à 5 , et d'un cytoplasma clair que ne celerent ni l’hématoxyline, ni l’éosine, ni la fuchsine acide. Ce cytoplasma forme autour du noyau un cercle de 2u à 2u5, et est délimité à la périphérie par un contour ou une ligne hématoxylinophile. En se dirigeant vers l'extrémité libre de l'appendice, les deux tigelles diminuent de volume; la droite se prolonge plus loin que la gauche. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, p. 178. 260 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sur un Mouflon âgé de dix mois, lappendice, qui est large de 1""7 et épais de Oum9, adhère, sur toute l'étendue d’une de ses faces, au prépuce. La tigelle droite n’a qu'un diamètre de 0226, et la gauche est de moitié moins épaisse. L'une et l’autre sont formées de tissu conjonctif à faisceaux entrecroisés. Alors que la plupart des cellules ont les caractères de cellules conjonctives, on voit cependant autour de quelques noyaux un cytoplasma clair, mais non délimité du tissu conjonctif par un contour hématoxylinophile. ['épithé- lium urétral n’est encore épais que de 50 y, et l’épithélium superficiel de 36 y. I. Antilope Algazelle. — L'appendice, large de 6 millimètres et épais de 2 millimètres, vers le tiers moyen, diminue vers l'extrémité libre, où il n’a plus qu’une épaisseur de 1 millimètre et une largeur de 2 millimètres. Sur chaque bord de l’urètre, qui représente en coupe une fente transversale, se trouve une tigelle squelettique; la droite a 1"m3 d'épaisseur, et la gauche OwmY5 (tiers moyen de l’appendice). En approchant du tiers distal, les deux tigelles diminuent de volume et la gauche disparaît avec la droite. La struc- ture des tigelles est celle que nous avons décrite sur le Mouflon de dix mois, bien que l’Alsazelle soit assez âgée (dix ans). Entre les faisceaux con- jonctifs de la trame, se trouvent des cellules quiont une structureintermédiaire entre celle des cellules conjonctives et des cellules vésiculeuses : du pourtour - des noyaux partent des filaments hématoxylinophiles à direction radiée, et dans leur intervalle se trouve un cytoplasma transparent qui se continue à la périphérie, sans limite aucune, avec les faisceaux conjonctifs de la trame. - LIT. Antilope Addax. — L'appendice, large de 4 millimètres et épais de 225 (au tiers proximal), diminue de volume vers l'extrémité, où il n’a plus qu'une largeur de 1 millimètre et une épaisseur de 0%%8. L’urètre est longé de chaque côté par une tigelle, la droite plus développée que la gauche et se - prolongeant plus près da bout terminal de l’appendice. Les deux tigelles ont la structure de celles de l'Algazelle. IV. Antilope Cob. — Au tiers moyen, l’appendice est large de 27295 et épais de 42235; de là il diminue jusqu’au bout terminal. Le développement proportionnel et la structure des deux tigelles sont analogues à ceux de l’Algazelle et de l'Addax. ; V. Chevrotain (Tragulus meminna). — Dans son tiers proximal, large de 2um7 ef épais à droite de 1n®5, l’appendice possède un urètre à direction oblique dont la fente est haute de 1 millimètre et large de Omm15. La face droite de l’urètre est longée par une tigelle, large de 0"m6 et épaisse de 1229, et à sa face gauche correspond une tigelle d'un diamètre de 0®45. L’appen- dice et les tigelles squelettiques vont s’amincissant vers l'extrémité libre et la tigelle gauche cesse d’exister avant la droite. Les tigelles sont constituées par un tissu vésiculo-fibreux contenant des cellules vésiculeuses de 124. avec des noyaux de 7u. Le cytoplasma périnucléaire forme autour de chaque noyau un cercle clair de 2,5 y. Les corps caverneux de ces divers types sont fusionnés en une tige impaire; ils sont composés d’une albuginée et d'une masse centrale, celle-ci cloisonnée par des prolongements fibreux de l’albuginée et pourvue d’un réseau sanguin à mailles larges et serrées. Ni dans la portion du pénis où l'urètre est uni aux RE RE AT ln Pen re Ut NE D IE 5 dus MSN \ + hs EE F ue : SÉANCE DU 3 MARS 261 corps caverneux, ni dans la portion terminale, séparée de l’urètre, les corps P 2 J nl 1 caverneux ne montrent trace de tissu vésiculo-fibreux, cartilagineux ou OSsSeEUx. Résultats et critique. — Dès que le corps spongieux se sépare des corps caverneux, il acquiert des organes de soutien qui lui sont propres sous la forme de deux tigelles, dont la droite est plus développée que la gauche. Cette asymétrie explique la forme en vrille que présente, à l’état de repos, l'extrémité de l’appendice. Comme l'a constaté Daubenton, l'érection fait prendre à cet appendice une direction rectiligne. Sur les Ruminants jeunes, les tigelles sont conjonctives et cette struc- ture persiste dans les Antilopes adultes que nous avons éludiées. Mais dans le Bélier, le Bouc Thar, le Mouflon et le Chevrotain, les tigelles deviennent, chez l'adulte, vésiculo-fibreuses. f L’appendice urétral diffère donc, au point de vue structural, de l’urètre, ou plutôt du corps spongieux sous-jacent et accolé aux corps caverneux. ‘ Le corps Spongieux sous-caverneux est constitué par une trame conjonc- tivo-élastique, parfois traversée de fibres cellules et parcourue de nom- breux et larges vaisseaux sanguins. Dès que le corps spongieux se sépare, chez les Ruminants que nous avons nommés acrospades, d’avee les corps caverneux, il se munit de deux tigelles squelettiques, fibreuses chez les uns, vésiculo-fibreuses chez les autres. Ces tigelles sont complè- tement indépendantes des corps caverneux et représentent un squelette propre à l’appendice urétral. Comme le montre le développement, cet appendice procède de la même ébauche que le reste du corps spon- sieux. Il est donc intéressant de rechercher le mode de formation de son squelette. Nous ne nous arrêterons pas à l'hypothèse qui a régné pendant longtemps et d’après laquelle chaque groupe animal a été doté d'organes de forme spéciale, créés de toutes pièces et que l’atavisme continue à transmettre aux descendants, en vertu de lois préétablies. Il faudrait alors admettre que, dès la période embryonnaire, les cellules du corps spongieux sont différenciées : celles qui correspondent aux corps caverneux évolueraient en trame conjonctivo-élastique et vascu- laire et celles qui sont contenues dans l’appendice produiraient une double tigelle, soit fibreuse, soit vésiculo-fibreuse. Pareille hypothèse est contredite par l’observation directe qui nous montre des éléments semblables dans l’ébauche primitive du corps ._ cayerneux, quel que soit le point où on l’examine. Dans ces conditions, il nous faut chercher la cause ou les facteurs imprimant une évolution différente aux cellules qui occupent la portion proximale ou adhérente et la portion distale ou libre du corps spongieux. Pour expliquer cette différenciation, certains supposent qu’ à côté du plasma principal, de nombreux plasmas accessoires sommeillent dans toutes les cellules embryonnaires. En d’autres termes, chaque cellule Biorocre. Compres RENDUS. — 1917. T. LXXX, 19 262 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE contiendrait, en puissance, toutes les différenciations des cellules qui peuvent descendre d'elle. Faut-il invoquer cette présence dans chaque cellule de plusièurs plasmas, l’un principal, les autres accessoires, et expliquer la différenciation en admettant la prédominance de l'un ou de l'autre? Sans nous arrêter à la difficulté de distinguer objectivement ces plasmas les uns des.autres, retenons le fait d'observation : à l'origine, les cellules de la portion adhérente du corps spongieux et celles de l’appendice sont identiques; il est impossible de les distinguer les unes des autres. Dans la suite, ces cellules se trouvent placées dans des con- ditions différentes : celles de la portion adhérente sont soutenues par les corps caverneux, celles de l’appendice ont besoin de se créer un organe de soutien. C’est donc en dehors de la cellule qu'il convient de rechercher le facteur de la différenciation : c'est une action purement méca- nique qui détermine la transformation fibreuse ou vésiculo-fibreuse d’une partie du corps spongieux de l’appendice urétral. Lorsque les conditions de milieu changent, une seule et même cellule est capable de modifier sa structure et de prendre les caractères d’une autre espèce cellulaire. Parmi les nombreux exemples qu'on pourrait citer en faveur de ces transformations, il nous suffit de rappeler quelques faits que l’un de nous (1) a observés et décrits dans les tissus de substance conjonctive : les tendons ou les anneaux conjonctifs du cœur sont d'abord constitués par des ébauches purement conjonctives et persistent en cet état lorsqu'ils sont soumis à la seule traction ou à une action mécanique de faible intensité. Mais que la pression. le glis- sement ou le frottement se surajoutent à la traction, les cellules con- jonctives se transforment en cellules vésiculeuses et même carlilagineuses el osseuses. Pour subir ces transformations, les cellules manifestent leur activité propre sansintervention d'agents particuliers se présentant sous la forme de granulations (mitochondries) où de bâtonnets (chondriocontes). Sur les jeunes Ruminants téléspades, le squelette de l’appendice apparaît sous la forme de deux trainées de cellules ayant tous les caractères morphologiques de cellules conjonctives; chez l'adulte, on ne voit se développer dans ces cellules ni granulations ni bâtonnets; au lieu de ces éléments figurés, se montre, autour du noyau de chaque cellule, un cyloplasma clair qui, finalement, se délimite de la trame conjonctive ou intercellulaire par la formation d’un contour hématoxylinophile. Il y a, en un mot, néoformation protoplasmique, et le protoplasma nouveau prend naissance autour du noyau en transformant la cellule conjonetive en une espèce cellulaire différente. Plus l'appendice urétral est long et (4) Voir Rétterer, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 11 octobre 1941, p. 312; ibid., 3 février 1942, p. 154; ibid., 10 février 1912, p. 237 et 17 février 1912, p. 257, et Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, 1912, p. 37. 2 SÉANCE DU 3 MARS 263 mince, plus le squelette de soutien acquiert de solidité. Chez l’Algazelle et l’Antilope Cob, par exemple, l’appendice est relativement peu déve- loppé par rapport à la taille de l’animal ou aux dimensions de la verge; chez ces animaux, les tigelles de soutien demeurent fibreuses et les cellules possèdent uniquement un cytoplasma périnucléaire plus clair, non différencié en fibrilles conjonctives. Chez le Mouflon, le Bélier, le Bouc, le Chevrotain, au contraire, l'hyaloplasma périnucléaire non seu- lement devient plus abondant, mais il se délimite de la trame conjonc- tive par un contour hématoxylinophile. En un mot, selon la résistance et la solidité que doit offrir le squelette de l’appendice, la cellule con- jonctive se transforme soit en une cellule à cytoplasma périnucléaire très clair, soit en une véritable cellule vésiculeuse. SECONDE OBSERVATION D'ENFANT MICROMÈLE, par Én. ReTTERER et [. Fiscu. Les dessins et les croquis, que nous avons l'honneur de faire passer sous vos yeux, vous donneront de cet enfant une idée plus claire que ne pourrait le faire la description la plus détaillée. Les membres sont courts et ramassés ; les cuisses sont écartées avec concavité interne et les jambes présentent une convexité interne. Les déformations des membres thoraciques sont moins prononcées que celles des membres abdominaux. Les poumons sont rudimen- taires. Le tube digestif et les organes génito-urinaires sont le siège de plusieurs anomalies et arrêts du développement. La rafe a une étendue considérable. Le pancréas dépasse à droite le duodénum et cette portion de la tête est atteinte de dégénérescence kystique. L’estomac, long seulement de # centi- mètres, se continue avec un intestin grêle qui occupe l'hypocondre droit et dont la longueur n’est que de 14 centimètres. Le côlon ascendant semble man- quer, cer le gros intestin, pourvu d’un appendice cæcal, commence au niveau de la tête du pancréas pour se diriger transversalement à gauche et se dilater dans la portion qui correspond à l’S iliaque. Enfin, le rectum, très étroit, se termine dans l'utérus (1). Quant aux organes génitauæ, l’utérus présente une portion inférieure commune, qui se continue par un vagin réuni plus loin à l’urètre (vestibule uro-génital). Dans sa portion supérieure, l'utérus se divise en deux coznes, comme on l’observe par exemple sur les Carnivores. Ces anomalies et ces arrêts de développement indiquent un trouble de nutrition général. Autrement dit, la conformation du squelette que nous allons décrire, loin de traduire une affection propre au cartilage ou à l'os, est l'expression d’une dystrophie de tout l'organisme. Nous nous contenterons; dans cette note, d'exposer la structure de l'humérus. L’humérus, long de 3°26, possède une épiphyse supérieure haute de 122 et large également de 42, L'épiphyse inférieure est haute de 1 centimètre et (1) La longueur totale du grosintestin n’est que de 14 centimètres. 264 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE large environ de 0°#9. Le milieu de la diaphyse est moitié plus étroit (6 millimètres). ie. Sauf quelques points secondaires, les deux épiphyses ont même structure. Nous prendrons, pour type de notre description, l’épiphyse supérieure et nous distinguerons, tout en insistant sur les différences, les mêmes zones de carti- lage en voie d’ossification que celles que l’on observe dans l’évolution nor- male. Pour rester clairs et pour faire un exposé intelligible, nous com-. parerons ces images à celles que l’un de nous a publiées; de plus, nous emploierons les mêmes termes pour désigner chacune des zones corres- pondantes. A. Zone sériée ou de prolifération. — Le cartilage de l’épiphyse est très vasculaire; à la zone de cartilage fœtal qui termine l’épiphyse, fait suite une zone épaisse de cartilage où les cellules de 9 à 10 y sont groupées en amas de 4 à 5, du côté de l’épiphyse, et de 6 à 8 du côté de la diaphyse. Cette zone correspond à la couche de prolifération ou cartilage sérié (loc. cit., fig. 4 du texte) de l’état normal (1). Une différence importante frappe de prime abord : chez l’enfant micromèle, les groupes de cellules cartilagineuses sont moins considérables, ne contiennent chacun qu’un moindre nombre de celluleset le grand axe de chaque groupe n’est pas parallèle à l’axe de l’humérus. En un mot, la zone du cartilage en voie de prolifération ne montre point des groupes longitudinaux de cartilage et ne rappelle pas un arrangement sem- blable à celui des piles de monnaie. La moindre étendue des groupes de cellules cartilagineuses et leur forme arrondie plutôt que cylindrique sem- . blent indiquer le faible pouvoir proliférateur du cartilage. B. Zone hypertrophiée. — Tandis qu’à l’état normal, la zone de cartilage hypertrophié (loc. cit., fig. 4 du texte) se compose de nombreuses rangées cellulaires, c’est-à-dire qu’elle est épaisse, nous n’observons, dans l'épiphyse supérieure de l’humérus micromèle, que quelques rangées de cellules carti- lagineuses de 20 ou 30 p. En effet, la face inférieure ou profonde de la zone hypertrophiée confine, en de nombreux points, à des espaces, dits médul- laires (notre tissu hyperplasié), tandis que dans l'intervalle, la zone de carti- lage hypertrophié se prolonge en colonnes de cellules également hypertro- phiées, mais ne tardant pas à se transformer partiellement. C. Zone hyperplasiée. — Dans l’ossification normale, la zone hyperplasiée (loc. cit., fig. 4 du texte) forme une couche continue, interrompue seule- ment, de distance en distance, par des prolongements acellulaires de substance fondamentale, dits travées directrices. Dans l’humérus micromèle, la zone hyperplasiée n’est représentée que par des espaces intermédiaires entre les colonnes de cellules hypertrophiées, dont l’une des extrémités est continue à la zone hypertrophiée et dont l’autre se prolonge vers la diaphyse. Pour former le tissu réticulé des espaces intercolumnaires, les cellules de la zone hyper- trophiée se divisent, par voie mitosique, et donnent naissance à des amas de petites cellules dont le cytoplasma commun est réticulé. En même temps, la substance fondamentale qui les entoure se résorbe. Nombre des petits noyaux qui ont ainsi pris naissance se transforment en hématies qui, à l'origine, (41) Journal de l'Anatomie, 1900, fig. 4 du texte et fig. des pl. XV et XVI. SÉANCE DU 3 MARS 265 NT tn ne ER ae extravasculaires, ne tardent pas à être entrainées dansletorrent circulatoire. C’est là la couche vasculaire juxta-cartilagineuse de Bichat. Dans l'humérus micromèle, le tissu réticulé de là zone hyperplasiée n’acquiert qu'un faible développement, car une grande partie du cartilage hypertrophié persiste sous la forme de colonnes qui se prolongent vers le milieu de l’hu- mérus. Les faces de ces colonnes se continuent avec le tissu réticulé et ne sont pas tapissées d'ostéoblastes ; elles présentent, sur la coupe, des festons en creux et des pointes intermédiaires, lesquelles s’avancent et se perdent dans les espaces médullaires. Les cellules cartilagineuses de ces colonnesne demeu- rent pas dans cet état : sur les faces, comme dans le centre, elles prennent l'aspect d'éléments polyédriques, juxtaposés, et constituent des amas rappe- lant des cellules épithéliales, simulant des tumeurs glandulaires (adénomes). En réalité, ce sont des cellules cartilagineuses dont le cytoplasma, devenu acidophile, se détache en rouge sur la capsule encore colorée vivement par Phématoxyline. Plus loin, ou plus tard, la substance fondamentale du carti- * lage subit cette même modification acidophile, et tout un territoire cartila- gineux se trouve ainsi transformé en un îlot osseux. La preuve de cette évo- lution nous est donnée par la présence de territoires entiers de tissu osseux au centre d’une masse encore complètement cartilagineuse de la colonne hypertrophiée. : = En résumé : 1° Moindre prolifération du cartilage fœtal, d’où cartilage à séries longitudinales peu indiquées; 2° cellules hypertrophiées, disposées en une couche continue fort mince ; une partie de ces cellules donne naissance à du tissu réticulé et vasculaire qui a peu de tendance à édifier du tissu osseux. L'autre partie des cellules hypertrophiées persiste (colonnes inter- médullaires), et se transforme directement en tissu osseux. Résultats et critique. — Nous avons à examiner les raisons pour lesquelles nos devanciers sont arrivés à des résultats différents. Voici comment ils comprennent l’ossification enchondrale : les cellules carti- lagineuses n’y contribueraient en aucune façon; elles se flétriraient pendant que la substance fondamentale disparaît par résorption. Le tissu osseux serait uniquement d'origine périostique; le tissu conjonctif du périchondre ou du périoste végéterait et formerait des bourgeons conjonctifs et vasculaires qui, pénétrant dans le cartilage, s'y substi- fueraient. Au contact des capsules cartilagineuses, les vaisseaux les rongeraient et les éventreraient pour pénétrer dans leur intérieur et y amener les éléments ossificateurs. Dans le travail cité (1900), l’un de nous a montré que.le tissu réticulé et vasculaire du cartilage en voie de disparition est, au contraire, un descendant direct des cellules carti- lagineuses. Loin de dégénérer, le tissu cartilagineux fournit les générations cellulaires qui se transforment, les unes en lamelles osseuses, les autres en moelle osseuse. Antonio Aurelio da Costa Ferreira (1), qui a con- (4) A technica hislologica e as theorias da Osteogenese, Coimbra, 1903. 266 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trôlé ces résultats, les a confirmés, et il conclut : « Os factos que funda- mentam a theorià da degenescencia sûo, na maior parte, artificios de preparaçào. » 1 Ces faits nous semblent importants, car les pathologistes prennent tous pour point de départ de leurs recherches les résultats erronés de l’évolution normale. Si l’on considère, d'autre part, la terminologie embrouillée qui est en usage, on s'explique aisément que l’ostéogénèse soit devenue un chaos inextricable. Un seul exemple suffit à le prouver : les uns, à la suite de Külliker, emploient le mot « ostéoïde » pour dési- gner le tissu osseux des poissons, qui est privé de cellules; d’autres, avec Ranvier, appellent ainsi les travées cartilagineuses infiltrées de sels calcaires, mais dépourvues de cellules osseuses; d’autres enfin, avec Kaufmann (1909), donnent le nom d’ « ostéoïde » au véritable tissu osseux (contenant des cellules osseuses), mais dans lequel les sels cal- caires font défaut. Pour ce qui est de l'évolution anormale du cartilage, la plupart des pathologistes ont vu et décrit la persistance des colonnes de cellules car- tilagineuses hypertrophiées (micromélie, rachitisme). Mais, n'ayant pas suivi les phénomènes cellulaires, ils l’attribuent à un défaut de vaseu- larisation. Lorsque les vaisseaux périchondraux ou périostiques, dit Schmorl (1), n’abordent pas le cartilage au même niveau, la résorption de ce dernier n’est que fragmentaire et il persiste des trainéesde cellules cartilagineuses hypertrophiées. Après les fixations précises et les colo- rations appropriées, on voit, tant à l'état normal que pathologique, les éléments (tissu réticulé et vasculaire) qui font de l'os enchondral provenir des cellules cartilagineuses. A l’état normal, toutes les cellules hypertrophiées produisent, par voie mitosique, un tissu réticulé dont les cellules donnent naissance, les unes au sang et aux vaisseaux (tissu médullaire), tandis que les autres fournissent les ostéoblastes qui édifient le tissu osseux, d’origine enchondrale. Lorsqu’à la suite d'un. vice de nutrition ou de faiblesse héréditaire, certaines cellules hyper- trophiées ne se divisent pas pour produire du tissu réticulé. ces cellules cartilagineuses hypertrophiées ne concourent pas moins au dévelop- pement de los enchondral. Mais alors, elles se transforment dürectement en cellules osseuses, fait annoncé par Külliker, en 1849, et amplement confirmé depuis. Les travées ostéo-cartilagineuses des os microméliquesou rachitiques sont dues à ce mode de développement. Le peu d’allongement des membres s'explique ainsi. Pareil processus est anormal, quand il se produit dans les segments longs du squelette, maisil est habituel et, par conséquent, normal en ce qui concerne le rocher des Mammifères. (4) Ziegler's Beiträge, t. XXX, p. 249, 1901, et Deutsches Archiv für klin. Medizin, t. LXXXV, p. 170, 1906. SÉANCE DU 3 MARS 267 Conclusion. — Dans la micromélie, le moindre développement des carlilages sémé et hypertrophié est suivi d'une évolution particulière du cartilage hypertrophié; au lieu de se transformer tout entier en tissu - réticulé et vasculaire (moelle), qui édifie ultérieurement l'os enchon- dral, il se produit fort peu de moelle primaire, tandis que la plus grande partie du cartilage hypertrophié persiste et se transforme, par métaplasie directe en tissu osseux. La brièveté des membres est la con- séquence de l’un et de l’autre de ces troubles formateurs. Les malfor- mations et les arrêts de développement des autres organes montrent que la déviation évolutive du squeiette micromélique est déterminée par la misère physiologique du fœtus. À PROPOS DU TEMPS NÉCESSAIRE A L'AGGLUTINATION MICROSCOPIQUE DES BACILLES DU GROUPE DYSENTÉRIQUE, par R. LANceLIN et I. BIDEAU. Le procédé d’agglutination macroscopique pour le séro-diagnostie de . la dysenterie a tendance à être préféré par quelques auteurs au procédé microscopique qui garde cependant pour lui sa précision et sa sensibilité. Mais pour ce procédé microscopique intervient un facteur important qui ne paraît pas exister pour l'agglutination des germes du groupe _Eberth, c’est le facteur temps. Alors qu’un bacille d'Eberth ou un paratyphique sont agglutinés par un antisérum en un temps très court (en moyenne 410 à 20 minutes), et que la réaction agglutinante n’augmente pas, ou n augmente que très peu, si l'on prolonge l'expérience, il ne paraît pas en être toujours de même des bacilles appartenant au groupe des dysentériques. On constate ici souvent en effet une assez grosse différence, suivant qu'on examine la préparation au premier quart d'heure, ou à la première heure; les amas de bacilles augmentent sensiblement pendant cet espace de temps, et une agglutination, qui apparaît comme partielle au premier quart d'heure avec petits amas de 8 à 10 bacilles et nombreux bacilles libres, peut devenir totale si l’on attend une heure. Après essai de l’agglutinabilité de nos germes-étalons avec des sérums quelconques non dysentériques, et fixation du taux minimum à 4/50 pour le Shiga, et 1/150 pour le Flexner, nous avons fait une série d'essais sur la rapidité de l’agglutination de ces germes pe des sérums de dysentériques. 268 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 15 sérums essayés à ce point de vue, 7 agglutinant le Shiga, et les 8 autres le Flexner, nous ont donné les résultats suivants : : 1/4 d'heure 1/2 heure 4 heure 2 heures a a | Sérum n° 1 .| Amas de 8-12 | Amas de 15-20 Agglutination Totale. bacilles. bacilles. totale. Sérum n° 2 . 48 10-12 Presque totale. | Presque totale. Shiga Sérum NS Totale. Totale. Totale. Totale. | 450. Sérum no 4 8-10 15-20 Totale. Totale. Sérum n° 5. Totale. Totale. Totale. Totale. Sérum n° 6. 3-4 6-8 = 15-20 15-20 Sérum n° 7. 15-20 Totale. Totale. Totale. 1/4 d'heure 1/2 heure  heure 2 heures Sérum n° S. Presque totale. | Presque totale. Totale. Totale. Sérum n° 9, Totale. Totale. Totale. : Totale. Sérum n° 10. 8-10 Dre totale. Totale. Totale. Flexner ) Sérum n° 11. 34 8-12 15-20 15-20 4/150. Sérum n° 12, Totale. Totale. Totale. Totale, Sérum n° 13. _6-12 12-15 Totale. Totale. Sérum n° 14. 8-10 12-15 Presque totale. | Presque totale. Sérum n° 15. Totale. Totale. Totale. Totale. Pour quelques sérums, la réaction agglutinante s'installait donc d’em- blée, et l’agglutination se présentait comme: totale au premier quart d'heure ; pour d’autres, au contraire, plus nombreux, la netteté de la réac- tion paraissait augmenter dans le délai d’une heure. Il semble donc que l'interprétation des résultats en un quart d'heure, comme on le fait pour le séro-diagnostic de Widal, ne donnerait que des renseignements incomplets et souvent inexacts, et il paraît néces- saire d'attendre une heure pour la lecture des résultats. En revanche, l'agglutination ne semble pas augmenter après ce délai d’une heure, et les préparations qui n'étaient pas complètement agglu- tinées en une heure, revues à la deuxième henre, puis après un séjour de 24 heures sous une cloche humide, pour éviter la dessicecation, ne présentaient aucun changement. ; (Travail du Laboratoire, de Bactériclogie de l'Hôpital de la Marine, à Brest.) SÉANCE DU 3 MARS 269 oo SUR UNE LÉSION INTESTINALE ATYPIQUE DE LA DYSENTERIE BACILLAIRE RESSEMBLANT A L'ULCÈRE AMIBIEN, par R. LANCELIN. La préparation dont nous présentons un dessin (1) provient d’un malade mort au 37° jour d’une dysenterie provoquée par un bacille type Flexner, isolé par coproculture. La recherche des amibes pratiquée au début de la maladie était de- meurée négative, et l'affection avait du reste revêtu cliniquement les allures d’une dysenterie bacillaire ; ilne s'agissait pas d’une forme mixte réalisée par une association amibo-bacillaire. A lPaulopsie, le gros intestin présentait dans sa moitié terminale une série d’ulcérations de la dimension d'une petite lentille, profondes, non confluentes et recouvertes d’un exsudat grisàtre assez abondant; elles présentaientune ouverture arrondie, des bords laillés à pic et nettement décollés; la muqueuse à leur voisinage était hyperémiée ; on consta- tait en même temps l'existence de trois petites perforations avec lésions de péritonite adhésive au niveau de la portion inférieure du côlon des- cendant. Au microscope, on constate au faible grossissement un épaississement de toutes les tuniques avec présence d’une ulcération profonde ayant détruit toute l1 zone glandulaire, la muscularis mucosæ, la sous- muqueuse et intéressant légèrement la couche de fibres cireulaires; les bords de cette ulcération, taillés à pic, surplombent, surtout d'un côté de la préparation, le fond de la perte de substance; toute la zone avoisi- nant la lésion nécrotique est le siège d’une infiltration leucocytaire considérable. À un plus fort grossissement, les glandes non détruites au voisinage de l’ulcération sont hypertrophiées et en état d'hyperactivité; leurs cellules présentent fréquemment des noyaux muitiples, les cellules cali- ciformes sont nombreuses el bourrées de mucus: toute la zone périglan- dulaire est infiltrée d'éléments migrateurs et présente de nombreux vaisseaux gorgés de sang dont plusieurs intéressés par le pro- cessus nécrotique sont ouverts dans la cavité de l’ulcération. Le fond de cette ulcération est recouvert d’un magma cellulo-fibrineux assez épais, dans lequel on constate, outre de nombreux leucocytes et des débris cellulaires, quelques squelettes glandulaires assez bien con- servés. ; Les tuniques sous-muqueuse et musculaire, la zone épiploïque sont (1) I n’a pu être obtenu de cliché photographique pour joindre à la com- munication. 270 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE © infiltrées de leucocytes, et les vaisseaux gorgés de globules offrent des lésions de vascularite et de périvascularite. Au-dessous de l’ulcération, on remarque dans les couches sous-mus- culaires et pré-épiploïques des amas de grandes cellules à un ou plu- sieurs noyaux disposés sans ordre et à protoplasma clair, signalées par Letulle et considérées par lui comme provenant de l’irritation inflam- maltoire des cellules fixes ou des cellules endothéliales Iymphatiques. En aucun point de l’ulcération, on ne peut découvrir d’amibes, ni dans la membrane qui en tapisse le fond, ni dans les capillaires, ni dans le tissu inflammatoire avoisinant; en revanche une coloration à la thionine phéniquée avec différenciation à l'alcool permet de constater la présence de nombreux bacilles dans les culs-de-sac glandulaires et sur tout le pourtour de l’ulcération. Il s’agit donc bien d’une lésion de dysenterie bacillaire ; l’exsudat qui tapisse cette ulcération est épais, pius important qu'on ne le rencontre d'ordinaire au niveau d’un ulcère amibien, mais à part ce caractère de détail, l’aspect général de la lésion est en tous points celui d'une lésion amibienne. Aussi bien cette lésion atypique, creusant en profondeur, pour inté- ressante qu'elle soit, ne paraît pas constituer une exception, puisqu'on peut voir dans des cas assez rares, il esl vrai — et le fait s'était précisé- ment produit chez notre malade — le processus nécrotique de la dysen- terie bacillaire aboutir à la perforation; mais le caractère le plus inté- ressant de cette ulcération nous paraît être l'aspect de ses bords qui en impose pour une lésion amibienne, et on concoit très bien la possibilité d’une erreur de diagnostic au point de vue anatomo-pathologique. C'est la seconde fois que nous rencontrons personnellement une lésion analogue. (Travail du Laboratoire de Bactériologie de l'Hôpital de la Marine, à Brest.) “%e LA SÉRO-RÉACTION DE LA SYPHILIS. PROCÉDÉ SIMPLIFIÉ. PRÉPARATION DE L'ANTIGÈNE, par À. LATAPIE. La séro-réaction de la syphilis fournit des renseignements de grande valeur, à la condition de suivre une technique appropriée et d'éviter les causes d'erreur qui sont multiples. Notre conviction est basée sur une longue pratique portant sur près de 100.000 examens que nous avons faits, à l'Institut Pasteur, tantôt HSESRES FAT ÿ SÉANCE DU 3 MARS 971 avec du sang prélevé par nous-même, tantôt avec du sang envoyé de l'extérieur. La source d'erreur la plus commune est celle qui est inhérente à la manière dont le sang est récolté. Il importe que les ventouses dont on se sert couramment pour retirer le sang, ainsi que les récipients dans lesquels on le recueille, soient propres et ne renferment aucun antisep- tique (alcool méthylique, iode, sublimé, chloroforme, etc.). De même, la peau doit être non seulement nettoyée avec soin, mais encore débar- rassée de toute trace de produits désinfectants, susceptibles de gêner la réaction. Le mieux est de retirer le sang (4-5 c.c.) au moyen d'une seringue stérilisée, dans une veine du pli du coude. L'antigène doit être exactement titré. Voici comment nous le prépa- rons ét comment nous le titrons. Le foie d’hérédo-syphilitique, riche en spirochèles, après avoir été finement broyé, est réparti, en couche mince, dans des boîtes de Petri et desséché dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique. On le triture et, après l'avoir réduit ensuite à l'état de poudre, on le fait macérer dans de l'alcool absolu pendant 15 à 20 jours (20 grammes de poudre pour 400 c.c. d'alcool); au bout de ce délai, on rajoute 25 c.c. d'alcool. Voici pour ce : qu concerne la prépa- ration de l’antigène. Pour le titrer, on procède ainsi : on répartit de la macération oc. lique en 15 tubes et on ajoute dans chaque tube une quantité variable d'eau physiologique, de façon à constituer des dilutions de 1 p. 45 à 1 p. 30. De chacune de ces dilutions on prélève 0,1, 0,2, 0,3, 0,4, 0,5 c.c. et l’on cherche quelles sont les doses qui ne sont ni empêchantes, ni favorisantes au point de vue hémolytique, qui fixent l’alexine en pré- sence du sérum notoirement syphilitique aux doses de 0,05, 0,1, 0,2 c.c. et qui ne fixent pas l’alexine, en présence de sérum normal, même aux doses doubles de celles que nous venons d'indiquer. Dès que l’on a arrêté son choix sur une dilution \ Sphropriée, on emploie l’antigène aux doses de 0,1 ci 0,2: La solution alcoolique mère, mise à l’abri de la lumière et bien bou- chée, se conserve indéfiniment. Par contre, la dilution dans l’eau phy- siologique doit être renouvelée tous les deux, trois jours. Nous allons décrire maintenant une modification que nous avons apportée au procédé de séro-diagnostic, dit rapide, décrit dans la Presse Médicale (1), et basé sur l'utilisation de l'alexine contenue dans le sérum humain frais. Voici en quoi consiste cette modification. Le sang qui vient d’être aspiré, au moyen d’une seringue, dans la veine du de est réparti, à raison de 2 c.c. par tube, dans deux tubes à essai, dont un (tube A) (1) Levaditi et Latapie, 16 avril 1910; 4 novembre 1911. 972 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = renferme 1,5 c.c. d'antigène et l'autre (tube B) est vide et servira de témoin. Après 12-48 heures, on répartit les parties liquides, exsudées après coagulation, dans trois petits tubes de 10 millimètres de dia- mètre, de la facon suivante : AÉLTUDE Creer ‘0,4 c.c. du liquide provenant du tube A. 0,2 c.c. du liquide provenant du tube A. DÉSLUDE ARR TENENERRE ; : : s {0,2 c.c. d’eau physiologique. se te ( 0,1 c.c. du liquide provenant du tube B. ° { 0,3 c.c. d'eau physiologique. On ajoute ensuite dans les trois petits tubes 0,1 c.c. de globules de mouton à 6 p. 100, et on les porte à l’étuve à 37° pendant 1 heure. Après une nouvelle heure de séjour au laboratoire, on peut procéder à la lecture des résultats. à Cette technique a l'avantage d’être plus simple que l'ancienne et de donner des résultats meiileurs. Sur 50 cas de syphilis certaine, La réaction de Wassermann initiale (avec sérum chauffé de malade) #donné rer te 39 résultats positifs. (19 p. 400) -La réaction rapide (avec sérum non chauffé de malade) a donné tee 47 — — (94 p. 100) La réaction rapide modifiée (celle que nous ve- : nonssde décrire a donne. eee ur 48 — — (95 p. 100) À titre de contrôle, il a été examiné 15 sérums d'enfants bien por- tants; dans tous les cas, les résultats furent négatifs. avec les trois procédés. NÉPHRITES DE GUERRE A SPIROCHÈTES, par MAURICE SaLomon et R. NEvEu. Le développement insolile des néphrites aiguës primitives, sur le front occidental, a été signalé par un certain nombre d'auteurs anglais et francais (Abercrombie, Mac Leod, Parisot et Ameuille, Petges et Peyri, Gaud et Mauriac). Gräce à leurs travaux (Ameuille), les aspects cliniques et les lésions anatomiques des néphrites de guerre sont maintenant bien connus. Seule, la pathogénie de cette affection est demeurée obscure, et elle a été attribuée soit au surmenage, soit à une intoxication alimen- taire, soit à une infection encore indéterminée (Ameuille, Gaud et Mauriac). Nous nous sommes demandé si le Spirochæta icterohemorrhagiæ de Inada et Ido, qui est, comme on le sait, capable de déterminer des | Fe ee GR RES SÉANCE DU 3 MARS TS lésions rénales considérables au cours de l’ictère, n’était pas également à l’origine de ces néphrites cryplogénétiques. Nous avons donc examiné à ce point de vue, depuis plusieurs mois, les culots de centrifugation des urines de malades qui nous étaient adressés avec le diagnostic de néphrites de guerre. La plupart d’entre eux étant déjà très améliorés, ou presque convalescents, nos recherches demeurèrent longtemps néga- tives. Trois cas plus récemment observés, et dans ‘des conditions plus favorables, nous ont au contraire donné des résultats positifs. Technique. — Après fixation à l'alcool absolu ou à l’acétone, nous avons fait nos colorations soit au Giemsa (procédé lent, ou procédé rapide avec addition de carbonate de soude), soit au Ziehl, après mor- dançage avec une solution de tannin à 5 p. 400, suivant le procédé indiqué par Renaux et Wilmaers, soit avec le biéosinate de Tribondeau. La méthode au Ziehl nous paraît la plus recommandable à cause de la facilité et de la rapidité de la technique, ainsi que pour la netteté des figures obtenues. Dans les trois cas, nous avons pu constater l'existence de spirochètes très nets, la plupart spiralés, le plus souvent très ténus, et absolument comparables morphologiquement au Spirochæta icterohemorrhagiæ. M. A. Pettit (de l’Institut Pasteur), qui a bien voulu examiner les prépa- rations du premier de nos malades, nous a confirmé lui-même cette identité d'aspect morphologique. Notons, par contre, que la recherche des immunisines dans le sang de deux de nos malades, pratiquée par ce même expérimentateur, a donné des résultals négatifs, ce qui peut s'expliquer par le fait que chez eux la maladie est encore en pleine évolution. Nous rapporterons ultérieurement le résultat des inoculations, mais nous avons cru intéressant de faire connaître dès maintenant nos constatations microscopiques. La recherche directe du spirochète dans le sang est demeurée négative. Au point de vue clinique nos malades répondaient aux diféronle types décrits dans les néphrites de guerre : Le premier d’entre eux avait été évacué du Iron en décembre 1916 pour œdèmes et albuminurie, et présentait le 12 février, lors de son entrée dans notre service, une rechute avec hématurie, albuminurie intense (4 gr. 80), cylindrurie. Pas de rétention azotée. Le second, ayant quitté le front le 4 décembre et ayant eu de la dyspnée, des hémoptysies, de l'œdème pulmonaire, de l’œdème de la face et des membres, une albuminurie de 3 gr. 50 par litre, présentait encore des symptômes analogues, quoique moins intenses, quand nous avons commencé à le suivre, le 6 janvier. Il avait une azolémie très importante (1 gr. 86 p. 1.000). Le troisième, évacué le 14 octobre, avait présenté un syndrome ana- ogue (2 grammes d’albumine) avec rétention azotée de 0 gr. 65 p. 1.000. 274 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Une rechute survint au mois de janvier, avec hématurie marquée, albuminurie et œdèmes. Dans aucun de ces cas, il n'y eut d’ictère, el les urines ne renfermaient pas de pigments biliaires. Conclusions. — 1° Il existe des néphriles de guerre dues à un spirochète ; 2° Le spirochète que nous avons décelé dans trois cas a des caractères morphologiques identiques au Spirochæta icterohemorrhagiæ ; 3° Il est logique de penser que la spirochétose, en dehors de tout syndrome ictérique, est à l’origine de la plupart des néphrites de guerre. Le Gérant : O. PORÉE. Paris, — L. MARFTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 275 SÉANCE DU 17 MARS 1917 Bazin : De l'utilité de l’autovacci- nation préventive dans la suture secondaire des plaies de guerre . . Bazin : Du traitement par l’auto- vaccin des ostéites rebelles consé- cutives aux plaies de guerre. . .. BEauveRIE (J.) : Les moisissures des tourteaux d’arachide cultivant À BHO. pue Dao EP TAN CRE BerraeLor (Azserr) : Applications d'une peptone -protéclytique de viande et de muqueuse intestinale à la préparation des milieux de CULTURE RE RE date ee Bony (Louis) et Jacouor (Azserr) : De l'introduction du souffre dans l'organisme parla voie sous-cutanée. Buanion (E.) L’accroissement des antennes et des cerques de la Blatte(Blaltaamericana) (Mémoires). ComanDon(J): Phagocytose in vitro des hématozoaires du Calfat (enre- gistrement cinématographique). . . Couruonr (J.) et Duranp (P.) : La Spirochétose ictérohémorragique chezele chiens nt Couruonr (J.) et Durano (P.) : Pé- nétration transcutanée du Spiro- chète de l’ictère hémorragique . SOMMAIRE 308 906 311 298 Dieuraré (L.) : Le traitement des fistules parotidiennes par la résec- tion du nerf auriculo-temporal. . . GARNIER (MARCEL) et GERBER (C.) : Le coefficient d’imperfection uréo- génique au cours de la spiroché- lOSCACLÉRISÈNE RCD IC Linossier (G.) : Sur la biologie de l’Oidium lactis. L'Oidium lactis À parasite, est-il identique à l'Oïdium lachs}Saprophyier AP er ee Préron (HENR1) : Recherches sur les réflexes. — III. La réflectivité osseuse, son identité fondamentale ‘avec la réflectivité musculo-tendi- neuse et avec la réflectivité « hé- LÉTOSMUSCUIAITEN DER Re Rp ce Pourcarp (A.) et Despras (B.) : Absence de vaisseaux lymphatiques dans le tissu de. bourgeonnement dés placer ten Retrerer (Eo.) : De l’ossification enchondrale chez le Triton. . . .. Retrerer (Ev.) et Neuvizze (H.) : Du pénis et du gland du mouton. . SKRJABIN (K. S.) : Aprocta micro- analis nov. sp., nouvelle filaire des yeux d'oiseaux OO TE ONOMO MODO RONOIED Présidence de M. Linossier, Vice-Président. LA SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMORRAGIQUE CHEZ LE CHIEN, par J. Courmonr et P. Duran». 300 219 283 294 D'une série de travaux antérieurs (Inada, Martin et Pettit), il résubte que le rat doit être considéré comme un réservoir de virus pour la spi- rochétose ictérohémorragique, même dans les régions où l'on n’a pas encore Signalé de cas humains d'ictère à spirochètes (J. Courmont et P. Durand). Étant donnée la grande contagiosité de la maladie chez les espèces Biococre. Comptes RENpuSs. — 1917. T. LXXX. 20 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 19 I (æp] réceptives, il y a lieu d'examiner si les animaux domestiques en contact fréquent avec le rat, tels que le chien et le chat, sont sensibles au virus, et par conséquent capables dé le transmettre à l'homme. Krumbein et Frieling (1) ont rapporté l'histoire d'un officier alle- mand qui aurait contracté une maladie de Weill typique de son chien; l'animal, qui présentait de l'ictère cutané et conjonctival-et des vomis- sements, fut malade 4 semaines. Krukenberg aurait inoculé sans résultat à des chiens du sang de malades atteints d'ictère infectieux. Nos expériences on! porté sur des chiens adultes et de jeunes chiens. Nous exposerons dans une prochaine note l’évolution de la maladie chez les premiers, où elle est beaucoup moins typique. Chez le jeune chien (3 mois environ, poids 2 à 4 kilogrammes), l’inoculation intrapéritonéale ou sous-cutanée d’un minime fragment de foie de cobaye contenant des spirochètes et broyé dans 5 c.c. d’eau salée, ou bien l'ingestion en un seul temps de la moitié d’un foie de cobaye ont constamment provoqué un ictère mortel. À partir de l'injection ou de l’ingestion infectantes, jusqu’à la veille de l'apparition de l’ictère, la température de l'animal reste normale, autour de 39°, sans ascension ni descente appréciable. On ne remarque aucun symptôme pathologique. ; La veille de l'apparition de l'ictère, l'animal devient triste, hébété, perd l'appétit, vomit, a parfois de la diarrhée sanguinolente. Presque toujours il existe du larmoiement avec gonflement des vais- seaux de la sclérotique. La température commence à descendre au-des- sous de 39°. L’ictère apparait aux conjonctives environ 6-7 jours après l'injection, 9 jours après l'ingestion infectante. En 24 heures, il s'étend aux muqueuses et aux parties blanches de la peau. Les urines, jaune d'or, contiennent des pigments et des sels biliaires, et de l’albumine. Les selles sont peu ou pas décolorées. L'animal ne mange plus et perd en 48 heures plus de 1/7 de son poids. Il est de plus en plus prostré. La température baisse rapidement et la mort survient du 2° au 4° jour de l'ictère, dans une RHROtRETRNE - qui peut atteindre 34°2. A l’autopsie, on constate un ictère généralisé, assez intense, de teinte jaune d'or foncé. Certaines zones du foie sont marbrées de vert par la bile ; dans les gros canaux biliaires et la vésicule, la bile très épaisse est intensément colorée. Les reins sont très pâles, fortement ictériques. En dehors de l'ictère, on peut ne voir aucune hémorragie autre qu’un léger pointillé du rectum et de Ja portion terminale du côlon, affectant à la fois la séreuse el la muqueuse. Dans d'autres cas, les hémorragies (4) Krumbein et Frieling. Deutsche Med. Woëh., 11 mai 1916, d'après le Bullelin de l'Institut Pasteur, 15 septembre 1916. À SÉANCE DU 17 MARS DT sont très abondantes et intéressent presque tous les viscères, pointil- lant les deux faces du tube digestif, infiltrant la rate, les ganglions lom- _baires et mésentériques, les reins et même le pancréas et le thymus. Chez un animal, le myocarde lui-même était fortement hémorragique surtout au niveau du cœur gauche et jusque dans les piliers de la mitrale. Le péricarde contenait un épanchement séreux très ictérique assez abon- dant (6 c.c.). Les poumons peuvent être le siège de foyers hémorragiques plus ou moins irréguliers comme chez le cobaye, ou d'hémorragies très nom- breuses, en petits nodules de 2 à 3 millimètres disséminés dans toute l'épaisseur du parenchyme. De deux cas où il n’y avait pas d'hémorragie pulmonaire visible à l'œil nu, l’un présentait un œdème pulmonaire bilatéral massif, l'organe laissant échapper à la coupe une abondante sérosité spumeuse, teintée à la fois par des pigments biliaires et par des globules rouges en pelite quantité, l’autre un œdème pulmonaire moins intense développé surtout dans certains lobes. vis | Les inoculations de sang, de liquide péricardique, d’émulsion de foie ou de rein de ces chiens ont été positives chez le cobaye. En résumé, après inoculalion sous-culanée ou intrapérilonéale, ou après ingestion de matériel infectieux, le jeune chien contracte constamment une spirochétose iciérohémorragique typique et mortelle. PÉNÉTRATION TRANSCUTANÉE DU SPIROCHÈIE DE LICTÈRE HÉMORRAGIQUE £ } par J. Courmont et P. DuraANp. Inada et Ido admettent la possibilité de l'infection transcutanée chez le cobaye par le spirochète de l’ictère hémorragique (1). Leurs expé- riences consistent à mettre en contact le matériel infectieux avec la peau rasée de l'abdomen, celle-ci présentant ou non des lésions déter- minant un léger suintement sanguin. Ils obtiennent ainsi 86 p. 100 de résultats positifs quand la peau rasée est écorchée, 77 p. 100 dans le cas contraire. On peut objecter à cette technique, d’une part qu'une peau rasée n’est pas entièrement assimilable à une peau saine, et présente des lésions minimes susceptibles de favoriser le passage du spirochète, d'autre part, que l'animal pouvant lécher ou gratter sa paroi abdominale peut à ,. 5 GR: » _S'infecter autrement que par voie transcutanée. (1) nada et Ido. Journal of experimental Medecine, mars 1916, 278 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons essayé d'échapper à ces objections, en opérant sur une peau absolument saine, et dans une région où l’animal ne peut ni se lécher, ni se gratter. On délimite sur le milieu du dos, immédiatement à droile ou à gauche dela ligne des apophyses épineuses, un carré de 1 centimètre de côté environ, sur l'étendue duquel les poils sont coupés aux ciseaux à 1 ou 2 millimètres au moins de la surface cutanée, et en ayant soin de n'exercer avec l'instrument aucune traction qui pourrait arracher les poils et léser le tégument. Sur la surface ainsi relativement dénudée, on étale avec une tige mousse une goutte d'émulsion du foie d'un cobaye mort d'ictère hémorragique. L'excès d’émulsion est essuyé légè- rement, puis chaque animal est isolé dans une cage, pour éviter toute contamination d’un sujet à l’autre. Pour se rendre compte de l'influence favorisante due aux lésions qui accompagnent le rasage ou l'épilage, on traite de la même facon deux séries parallèles de cobayes, dans lesquelles la même région cutanée a été soit rasée, soit épilée aussi doucement que possible. Dans la série « poils coupés » ; sur six animaux, deux meurent le 9° jour avec un ictère et des hémorragies typiques, un meurt le 7° jour sans ictère, mais avec des hémorragies pulmonaires. L’inoculation de 1 c.c. de son sang amène la mort d’un cobaye en 9 jours avéc un ictère typique. Dans la série « ns », Sur six animaux, cinq meurent ictériques, soit un le 8°, deux le %, ee le 11° jour. Dans la série «rasés », sur sept animaux, six meurent avec de l'ictère, soit deux le 7°, un le 8° et trois le 9° jour. Un autre, mort le 7° jour, présente des hémorragies pulmonaires sans ictère, et l’inoculation de son sang amène la mort d'un cobaye en 6 jours avec un ictère typique. La constance du passage du spirochète dans cette série, alors que Inada et Ido n’ont obtenu que 77 p. 100 de succès, est peut-être attribuable au fait que le foie employé était extrêmement riche en spirochètes. Par contre, il y a lieu de remarquer que, dans la région dorsale, La peau du cobaye oppose au spirochète une barrière beaucoup plus épaisse que partout ailleurs. En résumé, nous avons conslaté le passage du spirochèle de l'ictère hémorragique sepl fois sur sept à travers la peau rasée du cobaye, cinq fois sur six à travers la peau épilée, el trois fois sur six à lravers la peau entièrement saine. = SÉANCE DU 17 MARS 279 7 LE COEFFICIENT D'IMPERFECTION URÉOGÉNIQUE AU COURS DE LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE, è par MarcELz GaRNIER et C. GERBER. Dans une précédente note (1), nous avons montré qu'à l’état normal le coefficient d'imperfection uréogénique variait suivant les régimes el, pour un même régime, suivant les heures de la journée. - Au cours de la spirochétose ictérigène, le coefficient pour un même régime, en l'espèce le régime lacté, est plus élevé, mais la courbe jour- nalière présente la même forme que chez le sujet sain (tableau I). Tableau I. COURBES JOURNALIÈRES DU COEFFICIENT D'IMPERFECTION URÉOGÉNIQUE DE MAILLARD, CHEZ YROIS SUJETS SOUMIS AU RÉGIME LACTÉ : LUN, J, BIEN PORTANT, LES DEUX AUTRES, L'ET V, EN PLEINE POUSSÉE FÉBRILE DE SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE. : uy Ti 9 (C2 Heure du coefficient 2 OR SN RAR ep PE NT Prin IST x ; ne S + UE °,30 ‘4,30 7,30 10,30 13, 30 46,30 19 30. Mes d'emwsion de Prune é C'est ainsi queïfdeux malades, en pleine fpoussée fébrile de spiro- chétose ictérigène, ont eu, comme coefficient moyen des 24 heures, l'un et l’autre 6,3, au lieu de 3,4, chiffre normal. Le minimum se ren- contrait dans les trois cas à 10 h. 30; mais il est de 4,5 et 4,7 chez les Mnalades, au lieu de 2,7 chez l'homme normal. | (1) Marcel Garnier et C. Gerber. Le coefficient d'imperfection uréogénique _ suivant les régimes; ses variations aux diverses heures de la journée. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 10 février 1917. 280 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 — —————————"————————— —— Cette forme constante de la courbe journalière nous permet de com- parer les résultats obtenus aux divers jours de la maladie, en opérant chaque fois sur l'urine émise dans un même laps de temps, et à une heure déterminée, toujours la même. . Dans la forme habituelle de la spirochétose ictérigène, qui corréspond à l'ictère infectieux à recrudescence fébrile, le coefficient, déterminé au moment de la première poussée fébrile, est élevé. C’est ainsi que, pris entre 9 et 40 heures du matin, il est de 7,1, chez À, le 3° jour de l'ictère, 8 jour de la maladie; 8,9 chez B, le 4° jour de l'ictère, 8° jour de la maladie, et de 6,3 chez L, le 4° jour de l'ictère, 6° jour de la maladie également, chiffres considérables par rapport à celui, 2,6, observé à la même heure, chez un sujet normal. Ce coefficient, déterminé quelques jours plus tard, à la période d’apyrexie, et dans les mêmes conditions, donne des chiffres beaucoup moins élevés. Ainsi, chez À, il était descendu le 5° jour de l’ictère à 3,7, le 6° jour à 2,6*et le 9° jour à 2; chez B, il était tombé le 7° jour à 4,5 et le 10° jour à 2,5; enfin, chez L, sa valeur était Le 6° jour 4,4, el restait la même le 9, jour. Avec la recrudescence fébrile,'le coefficient s'élève à nouveau; chez A, le 43° jour de l’ictère, 18° jour de la maladie, la température montant à 38°7, il atteint 5,2 et se maintient à 5, trois jours après, la température oscillant autour de 39°; chez B, ledit coefficient monte à 4,6 le 46° jour de l’ictère et à 7,8 le 24° jour en pleine poussée thermique; enfin, chez L, il est de 4,6 le 12° jour de l'ictère, de 9,4 le 19° jour et de 13 le 24° jour, la température étant remontée à 39° et présentant ensuile une défervescence lente, en lysis. | Une fois la température revenue à la normale, le coefficient s’abaisse de nouveau. Chez À, il tombe à 3,3 le 22° jour de l’ictère et à 2,9 le 33° jour; chez B, ses valeurs sont 3,3 le 27° jour et 2,3 le 33° jour, chez L, la chute fut moins marquée; le coefficient était encore de 9,5 au 35° jour de l’ictère, la température étant normale. Toutes ces déterminations ont été faites, le malade étant au régime lacté. La courbe du tableau If correspond au sujet B, elle figure un exemple typique des coefficients d'imperfection uréogénique constatés au couts d’une spirochétose à forme relativement sévère, suivie de guérison. Un autre exemple de cette courbe nous est fourni par le tableau IT (malade P). La première détermination du coefficient ne fut faite que pendant las première apyrexie; elle donna le chiffre 1,9. Le coefficient s’éleva len- tement les jours suivants et atteignit 6,4 quand la température dépas- sait de nouveau 38°, puis il s’abaissa à 2, quand la fièvre tomba. Durant toute cette phase ei contrairement aux cas précédents, l'alimentation D 4 281 SÉANCE DU 17 MARS Tableau Il. COURBE DU COEFFICIENT D'IMPERFECTION URÉOGÉNIQUE ATTEINT DE SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE A FORME SÉVÈRE suivie de guérison. CHEZ UN HOMME B, É woraah - LUN EUNEITRNEAS Lo she ere ane les OO 2 rois RER eh .p run ]heg -n . n 35° 21 15 19 Nas LT 0 3 35 9 PER 95 13 1 11 15 9 13 11 fe à 5 abris. FE) ourd de Oie AN Î Î ours de Fa m Tableau III. COURBE DU COEFFICIENT D'IMPERFECTION URÉOGÉNIQUE CHEZ UN HOMME P, OSE ICTÉRIGÈNE À lerminaison fatale. ATTEINT DE SPIROCHET PEN AR TRE AN SENS I DRE n n n 5 8 Ê Caro le Pictere. Pi ma fade : 6 Î de de 282 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE était noloirement insuffisante, le malade n'absorbant qu'une faible partie du lait qui lui était alloué. D'ailleurs, l’évolution de la maladie ne suivit pas la marche favorable des cas précédents. L'état du malade empirait chaque jour. Aucune alimentation n'était supportée. Le malade n’absorbait que quelques gorgées d’eau lactosée ou de tisane. Le coefficient, qui n'était encore que 2,3 le 29° jour de l’ictère, s’éleva brusquement à 11,50 le 31° et atteignit 12,5 le 33°, tandis que la température s’abaissait au-dessous de 36°. À ce moment, on constatait dans l’urine la présence d'acide acétylacétique et d’acétone (1) en quantités bien supérieures aux traces que l’on rencontre dans l'urine normale, et la mort arrivait à 5 heures du matin, le 34° jour de l’ictère, 37° de la maladie. Nous nous trouvons donc en présence de phénomènes d'acidose, liés à l'inanition, et l’'ammoniaque en excès n'a plus, ici, la même signifi- cation que dans les poussées fébriles de spirochétose où, d’ailleurs, l’acétone et l'acide acétylacétique ne sont pas augmentés. Dans ce cas, la mort est arrivée tardivement, par le progrès des lésions rénales. Mais souvent, au cours à&e la spirochétose, elle a lieu dès les premiers jours de la maladie, par urémie confirmée. C'est ainsi que chez M, la mort est survenue 10 jours après le début de la maladie et le coefficient déterminé le jour même atteignait le chiffre considérable de 16; chez G, le même coefficient était le 9° jour de la maladie de 8,9 etla mort survenait le lendemain; enfin, chezS, le coefficient, calculé quelques heures avant la mort, était à 18. Chez ces deux derniers malades, la température était à 37° ou au-des- sous au moment où fut prélevée l’urine; l’acide acétylacétique et l'acé- tone n'étaient que faiblement augmentés. L'élévation du coefficient ne peut donc être attribué à l’acidose. Mais ces trois malades présentaient une rétention uréique considé- rable et la quantité d'urée qu'ils éliminaient en 2% heures était très faible : 1 gr. 69 pour M, 2 gr. 97 pour G et 1,28 pour $. Il est possible que l'élévation du coefficient soit due à une imperméabilité moins complèle du rein aux sels ammoniacaux qu’à l’urée. Chez P, au con- traire, l’urée continuait à être éliminée en assez grande quantité, puisque, quand le coefficient était de 11,5, la quantité d’urée des 24 heures atteignait 13 gr. 03. Quand il était de 12,9%, elle s'élevait à 14 gr. 47. C’est ce qui nous permet de penser que, dans ce dernier cas, on doit rapporter l'élévation du coefficient plutôt à l’acidose qu'à uné dissociation entre les éliminations uréique et ammoniacale. Enfin, au moment des poussées fébriles de spirochétose, on surprend parfois une débâcle uréique considérable accompagnant un coefficient LL (1) La recherche de l'acide G-oxybutyrique était impossible dans les conditions où nous nous trouvions placés, fist labéhtst" ts SÉANCE DU 17 MARS 283 très élevé. C’est ainsi que chez V et 1,, au moment où le coefficient était de 9,5, la quantité d’urée éliminée en 24 heures était respeclivement 34 gr. 04 et 52 gr. 95. ; En résumé, le coefficient d’imperfection uréogénique de Maillard s'élève au moment des poussées fébriles de la spirochétose ictérigène et redescend à la normale dans.les périodes d'apyrexie. Dans les formes graves avec urémie confirmée aboutissant rapide- ment à la terminaison fatale, l'augmentation du rapport proposé par Maillard paraît liée surtout à l’état des reins. Enfin, dans les formes trainantes avec inanition prolongée, l'élévalion du même coefficient doit être attribuée à l’acidose. (Travail du service des ictériques de l'Hépital central militaire de Bar-le-Duc.) SUR LA BIOLOGIE DE L'Oidium lactis. L'Oidium lactis À PARASITE, EST-IL IDENTIQUE A L'Oidium lactis SAPROPHYTE ? par G. LINOSSIER, J'ai présenté à la Sociélé de Biologie, en mai 1916, l'étude biologique d'un Oidium lactis, extrait de l’expectoration d’un malade atteint de pseudo-bacillose, et que j'avais désigné sous le nom d’Oidium lactis À. Mon but était de rechercher si cet organisme, identifié au point de vue morphologique par notre collègue Pinoy avec l'Oidium lactis Sapro- phyte, pouvait l'être également au point de vue biologique, ou s’il devait être considéré comme constituant une variété. Dans le premier cas, l'étude de la pathogénie des bronchites myco- siques attribuables à l'Oidium lactis se bornait à la recherche des causes, qui rendent l'organisme humain capable de se laisser envahir par un champignon banal, avec lequel il est, à l’état de santé, en contact constant. Dans le second cas, outre les modifications de réceptivité de l’orga- nisme humain, il fallait prendre en considération la virulence éven- tuelle du microphyte. Il résulte des très nombreuses études comparatives, que j'ai faites sur la nutrition des deux champignons, que leur manière de se comporter vis-à-vis des divers aliments est à peu de chose près la même. Nutrition hydrocarbonée. — Parmi les hydrates de carbone, l'Oidium lactis saprophyte utilise facilement les principaux hexoses (dextrose, lévulose, galactose). Il ne développe en quantité sensible à leurs dépens 284 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a CES ni alcool ni acides, ou il les détruit au fur et à mesure de leur pro- duction. : Comme le faisait prévoir ma première ne. il n’attaque pas les polyoses, ni les hexobioses (saccharose, lactose, maltose), ni les hexo- sanes (dextrine, glycogène, amidon, inuline). Si la plupart des auteurs ont décrit des formes de développement de l’Oidium lactis aux dépens de ces substances, c’est qu'ils se sont conténtés d'utiliser les produits purs du commerce, sans se préoccuper de les purifier, ou parce qu'ils les ont en partie hydrolysés, au cours de la stérilisation des milieux de culture. L’arabinose et l'arabine n'ont aucune valeur alimentaire. Parmi les alcools, l'alcool éthylique se montre un très bon aliment, la glycérine a une valeur nutritive comparable à celle du glucose, ra mannite ne fournit qu’une récolte très médiocre. Parmi les acides, l'acide acétique, l'acide lactique, l'acide succinique sont utilisés. Sur les acides tartrique, citrique, gallique, il ne se pre aucun développement sensible. Je n'ai pas étudié l’action de l’Oïdium lactis saprophyte sur les corps gras. Les nombreuses recherches effectuées par différents auteurs sur la maturation des fromages ont établi d'une manière incontestable qu'il les dédouble et utilise les produits de leur dédoublement. C’est ce que j'ai constalé l’an dernier pour l'Oidium lactis À. L'action de la nature de l'aliment hydrocarboné sur la forme du cham- pignon s'exerce dans le même sens chez les deux organismes : tendance à la prédominance des filaments dans les milieux glycérinés, à celle des formes levures sur l'alcool. Alimentation azotée. — Les aliments azotés les plus favorables au développement de l'Oidium lactis sont l'urée et les acides aminés (leu- cine, glvcocolle, asparagine); les sels ammoniacaux des acides orga- niques (tartrate d’ammoniaque, acétate d'ammoniaque) sont de très bons aliments; les sels ammoniacaux des acides minéraux (sulfate d'ammoniaque) ont une valeur moindre. Îl en est de même de la pep- tone. La gélatine est très difficilement altaquée, les nitrates, nitrites, le nitrophénol, la phénylamine, et la diphénylamine, l'acide cyanhy- drique, le carbamale d'éthyle ne le sont pas. Si l’on se reporte à ma première note, il semble que l'identité des deux organismes est absolue. J'ajoute que le rapport d'utilisation des hexoses (rapport du poids du sucre utilisé au poids de la culture) est sensiblement le même, comme en fait foi le tableau I. Toutefois, si, au lieu de les étudier séparément, on les cultive comparativement dans les mêmes milieux et à la même température, on constate que les varia- tions des poids des récoltes, sous l'influence des modifications de l'ali- ment, sont analogues mais non tout à fait superposables, PT nn Po Le RTC LL ph or à | LE SÉANCE DU 17 MARS 285 a On en jugera d'après les deux tableaux ci-joints, relatifs l’un à l’ali- menlation hydrocarbonée, l’autre à l'alimentation azotée, Tableau I. Oidium À Oidium PARASITE > || 3 Se POIDS RAPPORT RAPPORT POIDS RAPPORT RAPPORT de la récolte |des poids| d'utilisation || de la récolte |des poids| d'utilisation Glycose. . 0,190 | 400 2,26 0,222 100 DS Lévulose . 0,215 113 2,51 0,239 108 2,43 Galactose. 0,222 116 2,66 0,229 4031-2553 Glycérine. 0,190 100 0,218 98 Alcdol . .| 0,163 si : 0,195 87 Tableau II. Oïidium À Oïdium SAPROPHYTE RS TR NP ALIMENTS POIDS RAPPORT " POIDS RAPPORT de la récolte des poids de la récolte! des poids RÉ 344 100 285 100 LETTRES 293 85 254 103 GeOCOl Er Re 2002 8% 180 63 Tartrate d'ammonium. . . 172 50 219 76 BCHONER EE RUN 1Ti AH coÙ 4 33 Sulfate d’ammonium . . . 41 14 58 3L J'ai déjà signalé que l’Oidium lactis saprophyte se montre plus résis- tant à l’âction des acides que l'Oidium lactis À. J'ai confirmé par des cultures nouvelles ce premier résultat. Voici les poids des récoltes des deux organismes obtenus en huit mois dans des liquides très acides. ACIDITÉ P. 1.000 Oïdium A Oïdium SAPROPHYTE Acide phosphorique. 0,98 - 0,169 0,219 Acide lactique . . . LS 0,065 0,187 Enfin, au cours des nombreuses cultures que j'ai été appelé à faire, je me suis convaincu que l'identité des deux organismes au point de vue 286 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE morphologique est loin d'être absolue. Elle le paraît dans les cultures sur gélose Sabouraud, qu'a examinées M. Pinoy. Elle ne l’est pas dansles cultures sur carottes, que je fais passer sous les yeux des membres de la Société. La culture d'Oidium À est plus exubérante, plus duveteuse, d'un blanc plus éclatant; celle de l’Oidium parasite est un peu grisâtre, plus humide, hérissée. Sur certains milieux liquides, l'aspect des voiles formés par les deux organismes est sensiblement différent. Ceux de l’'Oidium : À sont plus blancs et plus secs; ceux de l'Oidium parasite . d'aspect plus crémeux, se noyant plus facilement. à Enfin, l'examen microscopique, dans certaines cultures, décèle une différence nette. Dans des milieux très acides (18 grammes d'acide lactique. par litre) les deux champignons se présentent tous deux sous l'apparence de filaments enchevétrés, sans formes levures ; mais, dans les cultures d'Oidium lactis saprophyte, ces filaments sont grêles, d'aspect flétri, avec un très grand nombre de chlamydospores sur la continuité ou à l'extrémité des filaments. Les filaments d'Oïdium A sont plus trapus, plus turgescents avec beaucoup moins de chlamy- dospores. Conclusions. — L'Oidium lactis À a toutes les propriétés fondamen- tales de l'Oidium lactis saprophyte, mais il ne lui est pas identique. On ne saurait donc considérer la mycose bronchique que j'ai étudiée comme le résultat de l’envahissement de l'organisme humain par un saprophyte banal. Je ne puis, bien entendu, généraliser cette conclusion aux observations publiées par d’autres auteurs. Toujours est-il, que en ce qui concerne le cas étudié par moi, les idées de Guéguen, qui con- sidère l'Oïdium lactis saprophyte comme la cause de toutes les oïdio- mycoses décrites, ne sauraient être acceptées. (Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée de la Faculté de Médecine de Paris.) ABSENCE DE VAISSEAUX LYMPHATIQUES DANS LE TISSU DE BOURGEONNEMENT DES PLAIES, par À. Pozicarp et B. DESsPLas. Au cours de recherches sur la biologie des plaies de guerre, la‘ question s’est posée à nous de l'existence de vaisseaux lymphatiques dans le tissu de bourgeonnement. Celui-ci, très riche en vaisseaux sanguins, renferme-t-il aussi des vaisseaux lymphatiques? Des plaies musculaires en parfait état clinique, âgées respectivement- SÉANCE DU 17 MARS 287 de 18 jours (une plaie de la jambe, deux plaies de la cuisse) et 19 jours (une plaie de la cuisse), excisées en masse au cours de leur réparation autoplastique par suture secondaire, ont été injectées interstitiellement de liquide osmio-picro-argentique, suivant la technique classique de J. Renaut. Dans aucun cas, des capillaires lymphatiques n'ont pu être mis en évidence dans le tissu de bourgeonnement. Appliquée non plus au tissu du fond de la plaie, mais à la peau saine enlevée en même temps, cette méthode révélait des capillaires lymphatiques; il y a donc lieu d'admettre que le tissu de bourgeonnement des plaies est dénué de vais- seaux lymphatiques. De ces constatations anatomiques, il faut rapprocher la on cli- nique de la grande rareté relative, aux armées, des complications à point de départ lymphatique (Iymphangite, érysipèle, adénite), malgré le grand nombre des plaies et leur degré d'infection. (Laboratoire de campagne du XIII Corps d'armée et Ambulance anglo-française Symons.) Du PÉNIS ET DU GLAND DU MOUTON, par Éo. RETTERER et H. NEUvILLE. La structure et l’évolution du pénis et du gland diffèrent chez le Mouton _ (Bélier châtré) et le Bélier entier. On sait que le pénis a, sur le Mouton, des dimensions moindres que sur le Bélier. Quant au gland, nous l’avons trouvé de forme et de développement très variés. Sur certains Moutons jeunes, il adhérait encore au gland; sur d’autres, jeunes aussi, il n’était long que de 1 centimètre et ne comprenait que le champignon et l’appendice (le pédicule du gland semblant manquer). Sur d'autres encore, également jeunes, il était long de 2 ou 3 centimètres, et cet allongement était dû au développemeut d’un pédicule mince. Sur les Mou- tons adultes, le gland est ordinairement long de 3 à 4 centimètres, avec un champignon long de 1 centimètre, et un pédicule long de 2 à 3 centimètres. Ce qui distingue du premier coup d'œil le gland du Mouton de celui du Bélier, c'est que, sur ce dernier, le pédicule a une largeur de 1 centimètre et un - diamètre sagittal de 1°%5, tandis que sur le Mouton, ce pédicule n’est large … que de 5 à 6 millimètres, avec un diamètre sagittal de 10 millimètres. Ea un mot, le gland du Mouton peut atteindre la longueur de celui du Bélier; mais son pédicule reste plus mince, ainsi que d’ailleurs son champignon. Pour ce qui est de l’appendice, sa longueur varie entre 1 et 3 centimètres chez le Mouton, et l’examen à l’œil nu ne permet pas de le distinguer de celui du Bélier. Structure. — Nous décrirons plusieurs types. 288 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE I. Houtons jeunes avec prépuce adhérant au gland. — Le prépuce est uni au gland par une lame épithéliale, épaisse de 003 à 0204, sur les faces. supérieure, inférieure et droite du gland. Les cellules épithéliales, qui sont du type basilaire, constituent une masse pleine. Du côté de la face gauche, où l’appendice est encore adhérent au gland, l’épithélium de la lame glando- préputiale est épais de 0mm05 à 0m®07; ses cellules centrales polyédriques commencent à se désagréger et, à leur place, apparaissent des espaces vides, commencement du décollement. Donc, la libération du gland et du prépuce est ici, comme à l'état normal, déterminée par la transformation des cellules épithéliales en cellules malpighiennes et la désagrégation de ces dernières. L’axe du gland est occupé, jusqu’au bout dislal, par les corps caverneux, et, autour de l’albuginée, le tissu propre du gland, ou écorce conjonctivo-vascu- laire, est formée de travées fibreuses entre lesquelles des traînées de tissu adipeux forment des lobules graisseux longs de Om"6 et larges de Omm2. L'appendice, large de 1"m25, et épais de 09 à sa base, est muni de deux tigelles ou cordons, comme chez le Bélier; ces tigelles, l’une droite, l’autre gauche, n’ont chacune qu’un diamètre de O0wm3. Elles diminuent de calibre vers le sommet de l’appendice, et la gauche disparaît avant la droite. Elles sont formées de faisceaux fibreux à grande direction concentrique à l'axe de la tigelle, et les fibrilles conjonctives, qui se sont développées dans le cyto- plasma des cellules, arrivent au contact des noyaux. Autour de l’urètre, étoilé sur la coupe, large de 1 millimètre en moyenne et occupant l'axe de l’appen- dice, le tissu conjonctif forme deux bandelettes fibreuses, l’une dorsale et l’autre ventrale, reliant les deux tigelles. Ces bandelettes sont épaisses de Omm05 et arrivent au contact du derme superticiel, fort mince, papillaire, et recouvert d’un épithélium pavimenteux stratifié de Oum10. IT. Mouton jeune avec prépuce libre. — Sauf le décollement complet du gland, la structure de celui-ci et celle de son appendice sont identiques à ce que nous venons de décrire. IT. Mouton adulte. — La base de l’appendice est encore soudée au gland par une lame épithéliale épaisse de 03, réunissant la face droite de l’appen- dice à la partie correspondante de la face gauche du gland. Les deux tigelles squelettiques de l’appendice continuent à être formées de tissu fibreux et sont réunies entre elles par des bandelettes fibreuses constituées par les parties profondes du derme. Les corps caverneux ont "(dans leur portion proximale ou rétro-glandaire) une trame fibreuse dont les aréoles sont occupées par des lobules adipeux. Au niveau du gland, le tissu adipeux diminue dans le corps caverneux même; mais il prend, surtout dans le cham- pignon, un développement considérable, car il forme une couronne graisseuse à la partie terminale des corps caverneux. Signalons, enfio, une modification structurale qui nous semble la plus inté- ressante de toutes : le revêtement épithélial recouvrant le gland émet, par sa face profonde, des prolongements ou lames épithéliales qui s’avancent dans le derme sous forme de crêtes intradermiques. Du fond des sillons longitudi- naux, par exemple, que présente le champignon, partent des prolongements qui se ramilent pour former des masses épithéliales longues de près d'un millimètre et larges de 0"»06 à Omm10, Ces invaginations ou bourgeons épi- théliaux sont propres au gland des animaux châtrés, nés : Gé SÉANCE DU 17 .MARS 289 EE Résultats el critique. — Les différences de développement si accen- tuées que présentent le pénis et le gland après [a castration ne peuvent être dues qu’au procédé de castration employé ou bien à l’âge auquel on à pratiqué l'opération. Comme nos observations n'ont porté que sur des organes provenant d'animaux sacrifiés à l’abatloir, nous ignorons l’époque de la castration, de même qu'il nous a été impossible de savoir si elle a été pratiquée par «arrachement », par torsion (bistournage), par ligature du cordon (fouettage) ou par écrasement. On admet que le bis- tournage conserve à l’animal une plus grande force. Cependant il est un fait constant, c'est que chez tous les Moutons que nous avons étudiés et malgré les dimensions variées du pénis et du gland, le tissu adipeux s'était développé dans les corps caverneux et le manchon péricaverneux du champignon. Quant à l'appendice, il participerait, selon Ellenberger el Baum, ainsi qué d’après Martin, à l'arrêt de développement que subit le gland. Mäder (1) confirme ces auteurs : sur 36 Moutons et 2 Boucs châtrés, Mäder a vu le pénis et l’appendice présenter des dimensions plus réduites. Pour ce qui est de l'influence que la castration exerce sur l'évolution des tissus du pénis et de l’appendice, nous n'avons pu trouver aucun renseignement dans les auteurs. M. Nicolas (2) a, le premier, signalé une bandelette transversale qui, du côté dorsal, unit les deux cordons ou tigelles de l'appendice. Sur les Moutons, elle est plus développée que sur le Bélier; de plus, il existe sur le Mouton uñe bandelette analogue du côté ventral. Pour nous, ces bandelettes représentent des traînées fibreuses qui se sont formées aux dépens des couches profondes du derme et qui sont plus accusées chez ke Mouton que chez le Bélier, parce que le derme est plus pauvre en cellules et en vaisseaux, c’est-à-dire plus fibreux, sur le premier que sur le second. Dans le Mouton, les deux tigelles soutenant l’appendice demeurent à l’état de tissu fibreux; les fibres conjonctives ne se développent pas seu- lement dans l'intervalle des ceilules, mais elles envahissent le cyto- plasma cellulaire. Dans le Bélier, au contraire, le cytoplasma des cellules de ces tigelles devient clair et s’entoure d’une membrane hématoxyli- nophile, isolant le cytoplasma de la trame conjonctive, intercellulaire. En d’autres termes, la présence des testicules transforme les tigelles de l'appendice en deux cordons vésiculo-fibreux, alors que dans le Mouton ceux-ci ne dépassent pas le stade fibreux. A cet égard, les tigelles du Mouton rappellent l’albuginée des corps caverneux du Bœuf, laquelle reste fibreuse, alors que chez le Taureau, l’'albuginée de l'extrémité du -gland se développe en une gaine vésiculo-fibreuse (3). (1) Archiv f. wiss. u. prakt. Tierheilkunde, t. XXXIITI, p. 176, 1987. (2) Journal de l'Analomie, 1887, p. 551. (3) Cumptes rendus de la Soc, de Biglogie, t. LXXIX, p.815. 290 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE M. Nicolas a trouvé l’appendice du Mouton plus pigmenté que celui du Bélier. Mäder explique le fait, en admettant que les Moutons examinés par M. Nicolas étaient de race colorée, tandis que les Béliers qu'il a étudiés appartenaient à des races blanches. La castration détermine chez le Mouton, comme chez le Bœuf (1), un grand développement de tissu adipeux dans les portions proximales des corps caverneux; de plus, le tissu péricaverneux du champignon pré- sente, chez le Mouton même très jeune encore, des lobules opens abondants et volumineux. Outre les dimensions plus réduites, le pénis, et surtout le gland, du Mouton, montrent un revêtement épithélial dont l’évolution est différente de ce qui a lieu sur le Bélier: en effet, l’épithélium recouvrant le cham-. pignon produit des masses épithéliales qui pénétrent dans le derme et y forment des végétations analogues à celles qu’on observe sur le gland des Chats châtrés et du Bœuf (2). Donc, la castration n’arrêle ni ne sup- prime la prolifération des cellules épithéliales, mais elle retarde et diminue la transformation des cellules épithéliales en tissu conjonctif dermique. Bien plus, les cellules conjonctives du derme, au lieu de se transformer en tissu réticulé ou fibreux, évoluent en tissu adipeux. Si nous comparons les effets de la castration à ceux de la vieillesse, nons voyons que la première ne diminue pas la vitalité des cellules épi- théliales, mais modifie leurs transformations ultérieures. L'âge, par contre, produit un arrêt dans la proliféralion même des cellules épithé- liales (3). Conclusion. — Si la castration" ne semble pas diminuer le pouvoir proliférateur de l'épithélium, elle affaiblit singulièrement les cellules épithéliales qui se développent à ses dépens: les générations de cellules épithéliales auxquelles le revêtement donne naissance ont, pour la plu- part, une tendance à persister sous forme d'éléments épithéliaux, et celles qui passent à l’état de cellules conjonctives n'édifient plus de fibrilles conjonctives (4) ; mais leur cytoplasma élabore des gouttelettes graisseuses. Enfin, la castration influence l’évolution du tissu ou char- pente squelettique de l’appendice urétral, qui, au lieu de devenir vési- culo-fibreux, demeure simplement fibreux. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIX, p. 993. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXIX, p. 994. (3) Voir Retterer. Ibid., t. EXIX, p. 1143. ._ (4) Le calibre plus réduit du gland du Mouton semble dû à ce que peu de cellules épithéliales du revêtement superficiel se transforment en tissu der- mique. N SÉANCE DU 17 MARS 291 DE L'OSSIFICATION ENCHONDRALE CHEZ LE TRITON, par Év. RETTERER. Le squelette des enfants mieromèles m'a présenté des images micro- scopiques me rappelant celles que j'avais observées sur les segments squelettiques des jeunes Batraciens (1). Il m'a paru intéressant de rechercher les raisons de ces ressemblances. Aussi, ai-je repris cette étude sur les Tritons. Matériel d'étude et technique. — Je choisis des Tritons longs de 8 et 12 centi- mètres. On sait que le Triton adulte (Triton cristatus Laurenti) atteint une longueur de 15 à 16 centimètres. Fixés dans le formol, les segments squelet- tiques des membres furent décalcifiés dans une’ solution d’acide picro- chlorhydrique et débités en coupes sériées de 10 ou 12 y d'épaisseur, les uns transversalement, les autres longitudinalement. Les segments les plus favo- rables à ces recherches sont : l’humérus, le radius et le cubitus, d’une part, le fémur, le tibia et le péroné, de l’autre. Les membres des Tritons fixés vivants dans le formol sont, en effet, en demi-flexion, de sorte qu'au niveau du coude ou du genou, les segments en présence sont disposés à angle plus ou moins droit et s'orientent à volonté dans la paraffine liquide. Par la colo- ration double à l’hématoxyline et. à l’éosine, on distingue facilement le carti- lage de l’os et tous les stades intermédiaires. - Zrposé des faits. — L’os étant en voie de développement sur les Tritons longs de 8 centimètres et de 12 centimètres, il me suffit de décrire l’état des seg- ments qui forment, par exemple, l'articulation du coude d'un Triton de 8 centimètres. Long de 6 millimètres, l’humérus est large, en son milieu, de Oùm5 et, à ses extrémités, de 0"70 en moyenne. Le cubitus, long de Amm35, -est large, en son milieu, de 020. Le radius est légèrement plus court. L'humérus se termine en bas parun renflement ou extrémité carti- Jagineuse, haute de 070; l’extrémilé supérieure du cubitus, carlilagineuse, est haute de G62®49, et, l'extrémité correspondante du radius, par un carti- lage, haut de 0mm35,. - Les extrémités cartilagineuses de l’humérus, du radius et du cubitus sont formées de cartilage hyalin, dont les cellules ont 18 » en moyenne et sont séparées par des travées cartilagineuses ou intercellulaires à peu près d'égale épaisseur. En se rapprochant de la diaphyse, les cellules cartilagineuses. acquièrent un volume de 25 y à 30 w et forment plusieurs rangées de cellules hypertrophiées, c'est-à-dire une couche épaisse, dans l’axe du seg- ment, de 0mm095 à O0®m06. Dans cette couche hypertrophiée, les cellules sont séparées les unes des autres par des travées cartilagineuses, épaisses seule- ment de 1, 2, 3 ou 4 u.Dan$ le centre ou axe du segment existe, à la suite de la couche hypertrophiée, un grand espace médullaire, rempli de tissu réli- culé et vasculaire. Sur le pourtour de cet espace, la couche de cartilage bhypertrophiée se prolonge, du côté de la diaphyse, par une ou plusieurs lames (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 mars 1908, -p. 485. Brococre. Comptes RENDUS. — 1917, t LXXX. 21 299 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cartilagineuses qui se continuent plus loin avec la diaphyse osseuse. Dans le cartilage hypertrophié de la couche continue de l'extrémité cartilagineuse, et surtout dans les prolongements de cette couche, on observe les modifica- tions suivantes: certaines cellules hypertrophiées se multiplient et forment des amas de 2, 4 ou 8 cellules qui, séparées tout d’abord par des trabécules cartilagineuses de 1 ou 2 , finissent par constituer un tissu réticulé et vascu- laire (moelle osseuse). Entre les aréoles médullaires, les autres cellules carti- lagineuses subissent, au contraire, une évolution que nous pouvons appeler progressive : leur cytoplasma, qui présentait un réticulum hématoxylinophile très serré, devient plus clair et acidophile, et la cellule prend l'apparence d’une cellule épithéliale. La substance très hématoxylinophile, intercellulaire, participe à ce changement et se transforme en substance fondamentale osseuse, en même temps qu'elle augmente, car les cellules osseuses sont deux ou troisfois plus écartées les unes des autres que les cellules cartilagineuses.- Aussi, les prolongements de cartilage hypertrophié s’amincissent-ils, à mesure qu'ils se rapprochent du milieu de la diaphyse, pour finir par des lamelles festonnées en creux et uniquement représentées par dela substance fondamentale cartilagineuse. Ce sont ces lamelles cartilagineuses, ou cellu- laires, qui indiquent la limite entre los enchondral et l’os périostique. Notons l’absence totale d’ostéoblastes sur les faces libres des aréoles médul- laires. : En résumé, le cartilage hypertrophié produit : 1° Le tissu réticulé et vascu- laire (moelle osseuse); 2° l’os enchondral. fe cartilage, loin de ne représenter qu'un moule dans lequel serait coulé l'os enchondral, et loin aussi de dispa- raîitre par atrophie, fournit, par sa croissance et ses transformations, tous les éléments qui édifient l'os enchondral. Résultats et critique. — H. von Eggeling (1) seul, à ma connaissance, s'est occupé du développement du squelette des membres des Batra- ciens urodèles; mais, son matériel étant peu propre à l'étude de l’histo- génèse, il se rattache aux résultats auxquels Ranvier et Kastschenko sont arrivés en ce qui concerne la Grenouille. Ranvier (2) avait remarqué que l'ossification ne s'arrête pas dans les Grenouilles et se poursuit pendant toute la vie. Il a distingué, dans les os longs de cet animal, trois couches: une externe, représentant l'os périostique, une interne, cor- respondant à l'os médullaire, et une intermédiaire, sous la forme d'une lame cartilagineuse. N'ayant pas remonté à l’origine de cette dernière et n'ayant pas suivi son évolution, Ranvier la décrit comme une formation permanente et acellulaire. Kastschenko (3), qui semble ignorer Ranvier, donne à la lame carti- lagineuse, intermédiaire entre l'os périostique el l’os enchondral, le nom de ligne limitante.L’'os enchondral, dit aussi intramédullaire, serait (4) Der Aufbau der Skeletteile.…. (Urodelen), 1911. (2) Technique, 1875, p. 446. (3) Archiv f. mik. Anatomie, t. XIX, p. 1, 1881, SÉANCE DU 17 MARS 9 Læ) (2) —— édifié par voie néoplasique, c'est-à-dire par des ostéoblastes médullaires car, dit-il (p. 11), les cellules cartilagineuses se flétrissent et dispa- raissent. Cependant, Kastschenko décrit (p. 14) la transformation directe des cellules cartilagineuses en cellules osseuses (sclérose du earti- lage). Quant à l’os périostique, il résulterait, à l'origine, de la transfor- mation directe des cellules conjonclives en cellules osseuses (métaplasie), et, plus tard, de l'élaboration aux dépens d'ostéoblastes (néoplasie), de même que l'os enchondral se développe d'une part, par néoplasie, et, de l’autre, par métaplasie. A l'exemple de Kastschenko, on continue à parler de métaplasie, de néoplasie et d’ostéoblastes, et on ne s'entend ni sur le sens des mots, ni Sur l'origine des éléments. Kaufmann (1), par exemple, applique le mot « métaplasie» à la transformation directe du périoste ou de Ja moelle osseuse en os, d'une part, à celle des cellules cartilagineuses et de leur substance intercellulaire en os, del’autre. F. Maurer(2) fait de même et oppose ce processus à celui de la néoplasie, déterminée unique- ment par le fait des ostéoblastes. Malheureusement, continue Maurer, on ignore l'origine des ostéoblastes, de provenance mésodermique, selon les uns, d’origine épithéliale et ectodermique, selon les autres. Point de métaplasie, affirment enfin les auteurs didactiques : l'os serait fabriqué par des éléments spécifiques d'origine mésodermique, amenés dans le périoste ou le tissu médullaire par les vaisseaux sanguins. L'os se développerait toujours par néoplasie. Pour éviter toute confusion, je m'abstiendrai de parler grec et je me bornerai à comparer, dans un langage clair, les faits d'évolution variables, tels qu'ils se présentent, dans des conditions bien déter- minées. : Comme je l’ai décrit (3) sur des objets différente (maxillaire des Mammifères, tendons des Oiseaux), toute cellule conjonctive, avant de former de l'os, change de structure : elle acquiert un cytoplasma plus clair et, sous cette forme, elle édifie une substance intercellulaire osseuse en même temps qu'elle devient cellule osseuse. La cellule conjonctive . se transforme de cette facon d'abord en ostéoblaste, puis elle élabore une nouvelle substance intercellulaire ou transmue la substance inter- cellulaire qui existait déjà entre les cellules conjonctives antérieures. Lorsque le cartilage évolue en tissu osseux, les cellules cartilagineuses et la substance intercellulaire subissent des modifications analogues. Il est vrai que toutes les cellules cartilagineusesne se transforment pas en cellules osseuses, car un grand uombre d’entre elles donnent naissance, (1) Lehrbuch der spez. pathol. Anatomie, 1909, p. 639. (2) Grundzüge der vergl. Anatomie, 1915, p. 288. (3) Journal de l’'Anatomie, 1905, p. 360, et 1906, p. 199, et Comptes rendus re la Soc. de Biologie, 19 décembre 1911, p. 632. 994 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE par divisions répétées, au tissu réticulé et vasculaire (moelle osseuse). Si l'os enchondral est toujours un descendant direct du cartilage qui le précède, la cellule cartilagineuse suit, selon le segment squelettique ou l'espèce animale, une voie différente pour faire de l'os : dans les membres des Mammifères, toutes les cellules cartilagineuses se trans- forment, par divisions successives, en tissu réticulé et vasculaire, et, ullérieurement, certains des éléments de ce dernier tissu se mettent à évoluer en ostéoblastes et à élaborer l’os enchondral. Ce premier mode enchondral d’ossification est accompagné d'un allongement rapide et considérable du segment squelettique. Dans le second mode d'ossifi- cation enchondral (rocher des Mammifères, segments des membres des” fœtus micromèles et des Tritons), une partie seulement du cartilage pro- duit du tissu réticulé et vasculaire qui resté à l'état de moelle osseuse, et dépourvu d’ostéoblastes, tandis que les autres cellules cartilagineuses se transforment directement en cellules osseuses, en même temps que la substance fondamentale du cartilage devient substance osseuse. Ce dernier mode d'ossification ne se prête, en raison-de la persistance d'unepartie des travées cartilagineuses, qu'à un allongement faible des segments squelettiques. RECIIERCHES SUR LES RÉFLEXES. III. — LA RÉFLECTIVITÉ OSSEUSE, SON IDENTITÉ FONDAMENTALE AVEC LA RÉFLECTIVITÉ MUSCULO-TENDINEUSE, ET AVEC LA RÉFLECTIVITÉ « HÉTÉRO-MUSCULAIRE Di par Henri PIÉRON. On connaît un assez grand nombre de «réflexes osseux » consistant en une réponse de divers muscles à la percussion de certains os. C'est ainsi qu'au membre supérieur on peut obtenir, par percussion de l’apophyse styloïde du radiu$, une flexion de l’avant-bras (contraction des biceps, long supinateur, brachial antérieur, etc.); de l’apophyse styloïde du cubitus, une pronation de la main avec flexion fréquente de l’avant- bras; de l’olécrâne, une flexion de l’avant-bras (par contraction prédo- minante du biceps); de l'omoplate, une contraction du grand pectoral el parfois du deltoïde; au membre inférieur, la percussion du condyle interne du fémur donne une réaction vive des adducteurs, celle de la tubérosité interne du tibia et de la tête du péroné une flexion de la jambe sur la cuisse (contraction du biceps, des semi-tendineux et semi-membraneux), celle de la crête iliaque une réaction semblable avec participation des fessiers; et j'ajouterai, ne l’ayant pas encore vu ñ # g SÉANCE DU 17 MARS 99% signaler, que la percussion du grand trochanter peut donner une forte réaction du vaste externe et du tenseur du fascia lata (1). Ces réflexes osseux seraient, d'après Babinski, de véritables réflexes, dont les réflexes tendineux ne seraient au fond qu'une forme (2). En - réalité, j'estime au contraire que le réflexe tendineux est le réflexe fon- damental, et que c’est le réflexe osseux qui doit y être ramené. — Voici, d'après une série d'’enregistrements myographiques, les données sur lesquelles on peut appuver cette assertion : 1° La réponse musculaire d'un réflexe osseux est identique à celle d'un réflexe musculo-tendineux faible. — Quand on enregistre la contraction de museles comme le biceps brachial, le biceps erural, le semi-tendineux, le semi membraneux, etc., après percussion des tendons, des muscles eux-mêmes ou des os, on constate que, en dehors de la secousse méca- nique, qui comprend en général seulement une phase négative en cas de percussion osseuse, la réponse du musele est toute semblable, à condi- tion d'exercer sur le muscle et sur le tendon une percussion notable- ment plus faible que sur l'os. À percussion égale, on remarque des dif- férences : Le début de la réponse musculaire du réflexe osseux est moins brusque, là courbe ascensionnelle à une pente moins raide, et ne comporte pas, en général, la secousse brève initiale suivie d'un plateau ou d'une descente, très douce, secousse qu’on rencontre fréquemment dans les réflexes tendineux. Mais la latence de la réaction est très sen- siblement la même que celle du réflexe musculo-tendineux correspon- dant. Et, lorsqu'on enregistre la réponse du muscle à une faible percus- sion du tendon, ou du corps musculaire, on constate qu'on obtient exactement le même myogramme que par percussion osseuse. Il y a lieu, en effet, quand on procède à l'étude graphique des réflexes, de tenir compte de ce fait, que la forme des réponses varie avec l'intensité des excitations. Guillain, Barré et Strohl (3), qui viennent, dans une série (t) On peut encore signaler la réaction pathologique du réflexe de Mendel- _Bechterew : flexion dorsale des orteils par percussion du dos du pied. (2) Babinski. Réflexes tendineux et réflexes osseux. Bulletin médical, octobre-novembre 1912. L’excitation des tendons, pour Babinski, n’agirait que par propagation, soit aux os, soit aux muscles. (3) Guillain, Barré et Strohl, analysant les myogrammes des réflexes appelés par Guillain et Barré « réflexe tibio-fémoral postérieur » et «réflexe péronéo- _fémoral postérieur » (réflexe des semi-tendineux etsemi-membraneux par per- cussion des tendons ou de la tubérosité interne du tibia, réflexe du biceps par percussion du tendon ou de la tête du péroné), continuent à attribuer à la réaction directe du muscle — non réflexe — le premier ressaut de la réponse musculaire. (Société médicale des Hôpitaux, 1°r février 1917.) Or, on comprend mal comment, en percutant un os, on peut obtenir une réaction directe du muscle sans intervention d’un processus réflexe. L'interprétation de Strohl se heurte d’ailleurs à bien d’autres difficultés insurmontables. 296 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'études, d’insister sur l’importance clinique de l'enregistrement des myogrammes pour l'examen des réflexes. importance que j'avais mise en lumière il y a déjà sept ans (1), n’ont pas tenu compte de ce rôle capital de l'intensité d’excitation. | En réalité, comme je le montrerai dans une note ultérieure, la réponse musculaire, dans les réflexes musculo-tendineux, comprend une phase clonique et une phase tonique ayant, l’une vis-à-vis de l’autre, une cer- tune indépendance. Le premier ressaut de la réponse, que Strohl attribue à une réaction directe du musclé, correspond en réalité à la secousse clonique du réflexé, suivie d’une ondulation tonique plus durable, dont le début s'est produit déjà au cours de la brusque secousse initiale. Lorsque l'excitation est faible, cette secousse diminue jasqu à disparaître, en apparence, du moins, laissant la place à l’ondu- lation tonique allongée. Le réflexe osseux se comporte en réalité, au point de vue de la réponse, comme un faible réflexe musculo-tendineux. 2 L'existence d’une réflectivité osseuse est un signe d'hyperréflectivité musculo-tendineuse. -— Les réflexes osseux sont considérés comme des réflexes normaux; mais, en réalité, chez un sujet normal, on n'obtient aucune réponse appréciable par la percussion des os. En revanche, toutes les fois qu’on constate une hyperréflectivité musculo-tendineuse nette, on obtient les réflexes osseux dans les territoires correspondant à- celte hyperréflectivité. Le réflexe osseux peut donc être considéré comme le signe de cette hyperréflectivité. Ce fait est en rapport étroit avec la constatation précédente, que la réponse musculaire du réflexe osseux se comporte comme celle d’un réflexe musculo-tendineux faible. L’excitation osseuse est moins efficace que l'excitation musculaire ou surtout tendineuse; normalement elle n'arrive pas à atteindre le seuil de la réflectivité; lorsque ce seuil est abaissé, elle l’atteint, et le dépasse même, mais elle n'arrive pas à le dépasser beaucoup; elle n’arrive jamais à une intensité comparable à celle qu'atteignent les excitations plus efficaces, plus adéquates, du tendon et du muscle. à 30 La réflectivité osseuse s'accompagne fréquemment de réflectivité « hétéro-musculaire ». — Lorsqu'il y a exagération notable de la réflec- tivité musculo-tendineuse — condition d'apparition de réflexes osseux appréciables — on constate que les réponses musculaires obtenues à la suite d’excitations osseuses peuvent l'être également à la suite d’excita- lions musculaires, mais portant sur d'autres muscles que celui qu'on explore. (4) Cf. H. Piéron. La notion d’exagération du réflexe rotulien et la réflexo- métrie, Revue neurologique, 30 octobre 1910, p. 398-402. — L'analyse du réflexe rotulien. (Soc. de Neur., 1° décembre 1910.) 1bid., 15 décembre 1910, p. 597-599. hope) PT SÉANCE DU 17 MARS 207 C'est ainsi qu'obtenant une contraction intense du biceps par percus- sion de l’apophyse styloïde du radius ou du cubitus, j'obtiens une con- traction identique, dans tous ses caractères (forme, durée, temps de latence), par percussion du long supinaleur et même des palmaires. Cette réfleclivité « hétéro-musculaire », caractérisée par la réponse d'un muscle à la percussion d’un autre muscle, constitue, du moins pour le membre supérieur, un signe d'hyperexcitabilité musculo- tendineuse plus précoce que la réflectivité osseuse, et celte réflectivité se rencontre même à l’état normal : en particulier, une percussion assez forte du long supinateur donne toujours une réponse du biceps. Maïs, au fur et à mesure de l’exagéralion de la réflectivité médullaire, la réflectivité hétéro-musculaire s'étend et se généralise. Au membre inférieur, la percussion du jambier antérieur provoque ainsi le réflexe du quadriceps fémoral, ou la percussion du jumeau interne une contraction vive du droit inlerne, etc. 4° Les réponses musculaires, dans la réflectivilé osszuse et dans la réflec- livité hétéro-musculaire, sont multiples et diffuses. — Chez un sujet normal, l'excitation d’un tendon provoque la réponse du muscle corres- pondant et, plus tardivement, une réponse antagoniste. Mais il y a là une réponse spécifique. Au contraire, lorsqu'il existe une réflectivité osseuse, la percussion d'un os provoque des contractions dans un très grand nombre de muscles ; il peut y avoir prédominance dans certains, et un mouvement peut se produire en rapport avec ces contractions prédominantes (1), mais l’enregistrement myographique révèle l'existence de multiples réponses musculaires sans efficacité mécanique. Babinski a d'ailleurs signalé cette généralisation de la réponse dans la réflectivité osseuse (2). Il en est de même dans la réfleclivité « hétéro-musculaire ». C'est ainsi que, dans un cas d’hyperréflectivité, la percussion du jambier antérieur me donne simultanément une contraction du quadriceps, et une contraction des fléchisseurs et des adducteurs de la cuisse, mais avec prédominance du premier groupe, d’où extension de la jambe. Conclusion. — De cette série de données il résulte que la percussion osseuse entraine la même réporse réflexe que la percussion tendineuse. Mais l'excitation du tendon est l'excitation adéquate et spécifique, à laquelle se ramène l'excitation directe du musele, un peu moins efficace (tiraillement des organes neuro-tendineux de Golgi). C’est lorsqu'il y a exagération de la réflectivité médullaire que, suivant une loi bien (1) C'est ainsi que, dans la percussion de l’olécrâne, il y a réaction à la fois du triceps et du biceps, mais la prédominance du deuxième groupe entraine la flexion de-l’avant-bras. (2) Loc. cit. 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE connue de physiologie, il se produit une extension du pouvoir réflexo- gène à des excitations moins adéquates; parmi celles-ci se place en premier lieu la percussion des os et la percussion d’autres muscles que le muscle intéressé. Ces excitations agissent sur les centres moteurs médullaires d’un nombre de muscles d'autant plus grand que l'hyper- réflectivité est plus accentuée, ou inversement, pour la réponse d’un muscle donné, l'étendue de la zone réflexogène s'accroît progressive- ment (1), dans des directions anatomiquement déterminées d'ailleurs (en connexion avec la distribution radiculaire). La réflectivité osseuse ne représente donc qu’une extension — par exagération anormale du pouvoir réflexe de la moelle — de la réflec- tivité musculo-tendineuse. APPLICATIONS D UNE PEPTONE PROTÉOLYTIQUE DE VIANDE ET DE MUQUEUSE INTESTINALE A LA PRÉPARATION DES MILIEUX DE CULTURE, par ALBERT BERTUELOT. La publication récente d'un travail sur les milieux de culture addi- tionnés de trypsine (2) m'oblige à faire connaître dès maintenant les premiers résultats de recherches que la mobilisation a interrompues. En 1912, pour faciliter l'isolement et l’étude de certains microbes de la flore intestinale, j'ai cherché à réaliser un milieu de culture plus voisin du contenu de l'intestin que ne le sont les liquides nutritifs usuels. Dans ce but, j'ai employé un produit préparé de la manière suivante : des poids égaux de viande de bœuf, de pancréas et de muqueuse intes- tinale de pore (3), hachés très finement, sont mis en suspension, de façon à obtenir une bouillie assez fluide, dans une solution de CONa* à 3 p. 1.000 chauffée à 40°. Le mélange saturé de chloroforme est main- tenu à 40°, en agitant constamment, jusqu'à solubilisation des éléments susceptibles d’être digérés par la trypsine. Le liquide est alors filtré très rapidement sur une toile fine et évaporé à siccité dans le vide, aussi vite que possible et sans dépasser 45° (4). . (1; Par exemple, dans un cas de forte exagération réflexe, je pus enre- gistrer des réactions intenses du quadriceps pour des excitations portant sur le condyle externe du fémur, la crête du tibia et la malléole interne, la mal- léole externe, etc. (2) S. R. Douglas and L. Colebrook. On the advantage of using a broth containing trypsin in making blood cultures. Lancet, 29 juillet 1916, p. 180. (3) Viande et organes très frais, bien dégraissés; muqueuse rapidement lavée. (4) M. P. Macquaire a bien voulu effectuer cette préparation sur mes indi- cations; je tiens à lui exprimer ici tous mes remerciements. ne PTS os dteisiti ti RS : 4 SÉANCE DU 17 MARS ; 259 La « peptone » ainsi obtenue (1) donne des solutions louches précipi- tant par la chaleur, contenant de la trypsine et de l’érepsine actives; leur composition se modifie peu à peu lorsqu'on les abandonne à 37° en présence de chloroforme ou de fluorure de sodium. Avec cetle peptone protéolytique, j'ai réalisé des milieux solides variés à l’aide de solutions à 10 p. 100, stérilisées par filtration, que j’ajoutais aseptiquement en quantité convenable, au moment de l'emploi, à des géloses à 30 p. 1.000 préparées avec de l’eau, du bouillon de viande glucosé ou non, du bouillon de légumes, ete... Une solulion aqueuse à 30 p. 1.000 de ce produit, additionnée ou non de sucres, de bile (3 p. 100) ou de taurocholate de soude (0,25 p. 100), constitue un excellent milieu liquide. Pour l’étude des espèces de la flore intestinale, tous ces milieux m'ont donné de meilleurs résultats que les supports nutritifs courants. Avec la gélose glucosée nitratée à 3 p. 100 de peptone protéolytique, j'ai sou- vent observé, pour un même isolement et un égal séjour à 37°, un plus grand nombre de colonies qu'avec le gélon Veiilon. La nature même de la peptone explique cette particularité qui n’est pro- bablement pas en relation avec la présence d’enzymes protéolytiques; par contre, l'influence de celles-ci est évidente quand on emploie un mi- lieu préparé en ajoutant aseptiquement à 10 centimètres cubes de gélatine à 20 p. 100, préalablement liquéfiée à 40°, 2 centimètres cubes de sang de lapin défibriné et 3 centimètres cubes d’une solution à 10 p. 100 de peptone protéolytique stérilisée par filtration. Sous l'influence des diastases digestives, la constitution chimique de ce mélange se modifie plus ou moins vite, selon la température, et les microbes qu'on y ense- mence se trouvent dans un milieu visqueux, sans cesse en transformation, bien moins différent des liquides de l'organisme que les milieux habi- tuels. Jusqu'ici, je ne l'ai étudié qu'avec le Proteus vulgaris, mais pour ce germe, à la suite de quelques passages successifs et par comparaison avec des cultures pour lesquelles la solution de peptone protéolytique avait été slérilisée à 115°, j'ai maintes fois constaté une élévation de la virulence et de la toxicité en même temps qu’une diminution considé- rable du pouvoir protéolytique. En présence de milieux protéolytiques, le Proteus vulqaris semble donc, dans une certaine mesure, réagir comme dans les passages par l’orga- nisme animal; en raison de la variabilité extrême de ce microbe, je ne veux pas accorder à cette particularité plus d'importance qu'il convient. mais cependant j'ai tenu à la signaler, car son intérêt deviendrait grand s'il était possible de l'observer avec des germes pathogènestrès virulents ou très loxigènes. | (1) Bien entendu, je prends le terme peptone dans le sens que lui donnent les bactériologistes. 300 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Quoi qu'il en soit, l'étude des milieux protéolytiques doit être géné- ralisée, non seulement pour préciser les modifications physiologiques ou biochimiques que la trypsine peut déterminer sur les micro-orga- nismes qui y seront cultivés, mais aussi parce que cette diastase permet de préparer une grande variété de milieux non chauffés contenant, avec l'enzyme, protéolytique, les constituants plus ou moins modifiés d'hu- meurs, d'organes ou de tissus prélevés sur telle ou telle espèce animale, les uns et les autres convenablement choisis d’après les-propriétés des microbes envisagés. < J'indiquerai ultérieurement quelques applications de milieux protéo- lyliques préparés à l’aide des produits de la digestion pancréatique ménagée du sang, des poumons, de la rate, du foie ou de divers autres organes. (Travail de l'Institut Pasteur.) LE TRAITEMENT DES FISTULES PAROTIDIENNES PAR LA RÉSECTION DU NERF AURICULO-TEMPORAL, par L. DieuLaré. Parmi les fistules salivaires que j'ai observées au niveau de la parotide, un certain nombre ont été taries par la simple cautérisation- ignée fréquemment répétée ; dans les fistules parenchymateuses siégeant dans la portion massétérine de la glande j'ai pu appliquer le procédé de la transfixion qui m'avait donné de bons résultats dans la cure de fistules du canal de Stenon. Mais le procédé de la cautérisation n'est applicable qu’à de petites fistules provenant de lésions parenchyma- teuses très limitées, le procédé de la transfixion peut donner des insuccès par oblitération secondaire du trajet néoformé, si ce trajet est trop long ou entame le muscle masséter. Que faire en présence de fistules parenchymateuses ? Il a fallu songer à provoquer l’atrophie de la glande : Daniel Mollière, se basant sur les données de Claude Bernard, qui obtenait l’atrophie du pancréas en injectant des corps gras dans son intérieur, a obtenu un succès par injection d'huile aseptique dans le lobule malade. Jai essayé, dans un cas, d'injecter de l'huile goménolée dans le trajet fistuleux, la sécrétion a été diminuée pendant quelques Jours, mais ce résulta! ne s’est pas maintenu. Il a paru rationnel de s'adresser directement aux nérfs sécréteurs de la parotide. Avant la guerre, Leriche avait pratiqué la résection du nerf auriculo-temporal pour abolir la sécrélion parotidienne dans un cas de Histule et aussi dans un cas d'hypersalivation ancienne liée à une aéro- phagie grave. Un de ses élèves, Aigrot (1), a montré tout l'intérêt de ce (4) Lyon chirurgical, 1944, p. 242. RUE SÉANCE DU 17 MARS 301 procédé thérapeutique. Les expériences de Claude Bernard ont en effet assigné à ce nerf auriculo-temporal le rôle sécrétoire dans la fonction parotidienne, et les expérimentateurs qui ont suivi ont confirmé cette donnée tout en précisant que les filets sécrétoires émanés de ce nerf ne viennent ni du maxillaire inférieur ni du facial, mais bien du glosso- pharyngien par l'intermédiaire du nerf de Jacobson qui fournit le petit nerf pétreux profond au ganglion otique; la démonstration en est donnée par les expériences suivantes : l'excitation du nerf glosso-pharyngien dans le crâne ou celle du nerf de Jacobson provoquent la sécrétion; au contraire, la section intra-crânienne du glosso-pharyngien, celle du petit pétreux ou l'extirpation du ganglion otique suppriment l’action des excitants réflexes de la sécrétion; des expériences similaires montrent que le nerf maxillaire inférieur et le nerf facial ne jouent pas de rôle sécrétoire. Le sympathique cervical joue aussi un rôle sur la sécrétion paroti- dienne par des filets du plexus de la carotide externe. Malgré ces données scientifiques, malgré les résultats oblenus par Leriche, j'étais persuadé, a priori, que le mécanisme nerveux de: la sécrétion parotidienne était plus complexe, car en piein parenchyme parotidien le nerf auriculo-temporal recoit une anastomose du facial. Il me semblait que le nerf auriculo-temporal, s'il avait le rôle prépondé- rant démontré par Claude Bernard, ne devait pas être seul à agir; il est bien admis que le sympathique a un rôle et je crois que le facial doit en avoir un aussi. J'élais assez préparé à l’idée de ne pas obtenir un tarissément absolu de la sécrétion parolidienne par la seule résection du nerf auriculo- temporal, néanmoins les observations de Leriche étaient encourageantes et toute autre thérapeutique était impuissante. Je fis quelques recherches sur le cadavre et accordai une certaine importance à un filet du facial qui allait, derrière le condyle, s’anasto- moser avec l’auriculo-temporal. Rien ne permettait d'atteindre sans graves délabrements les plexus sympathiques carotidiens. C'était donc l'opération de Leriche qu'il fallait exécuter. Il est recommandé de pratiquer une résection très étendue, de dépasser Le plan profond de la parotide. La technique est des plus simples, on peut opérer sous anesthésie générale ou sous anesthésie locale, l’anesthésie locale doit êire réservée aux cas où il n'ya pas d’inflammation ou des tissus cicatriciels dans la région où l’on recherche le nerf, et l’anesthésie générale est préférable dans les autres cas. On mène en avant du tragus une incision de 4 centimètres de long remontant un peu en avant de l'oreille et descendant jusqu’au bord postérieur du maxillaire un peu au-dessous du col du condyle, au-dessous 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la peau, en avant du tragus on recherche délicatement l'artère tem- porale, on est guidé par ses battements; contre l'artère en arrière se trouve la veine; dans la gaine conjonctive des vaisseaux, en arrière de la veine qui est peu visible parce qu’elle n’est pas saillante comme l'artère qui bat, on trouve le nerf, on l'isole, on le saisit dans une pince à mors plats eton sectionne son bout périphérique; on descend à tra- vers la glande et on isole toujours le nerf, il faut le dégager très profon- dément; dans quelques dissections j'ai vu très nettement le rameau anastomotique du facial et l’ai sectionné à part. Lorsque le nerf est bien profondément dégagé au-dessous de la glande, on pratique un mouve- ment de torsion de la pince, le nerf s’enroule autour de celle-ci, on enroule toujours tout doucement, le nerf s'allonge, les parties les plus profondes se dégagent et il se rompt tout seul par ce mécanisme d’arra- chement. - Dans la recherche du nerf on est gêné par l’hémorragie; si l’anes- thésie est locale on met un peu d’adrénaline dans la solution de sto- vaine Ou COCaïne. Si on opère dans un magma cicatriciel, comme je l’ai fait deux fois, l'opération est très ennuyeuse, la recherche du nerf est difficile; on remonte en tissu sain en avant du pavillon, on cherche une branche du nerf, on la suit en descendant vers le tronc et on isole minutieusement celui-ci sans le sectionner trop tôt. L'opération serait inutile si toute-la traversée glandulaire du nerf n’était pas réséquée, car on aurait ménagé les filets qui se rendent dans la glande ainsi que la branche anaslomo- tique du facial. Ce qui prouve que la sécrétion parotidienne est, comme la sécrétion sous-maxillaire, un phénomène nerveux complexe, c’est que cette sécré- tion ne s'arrête jamais instantanément chez les opérés. î £ J'ai pratiqué ia réseclion du nerf auriculo-temporal pour les fistules de la glande parotide diversement situées, 5 fois en milieu sain, 2 fois en pleine gangue cicalricielle. Toujours la sécrétion s’est prolongée au delà de l'opération, puis a disparu. ke Dans deux cas il a fallu compléter la cure de la fistule par la cautéri- sation qui avait primitivement échoué. Après l'opération il reste encore dans la glande des connexions nerveuses qui entretiennent la sécrétion et qui sont peu à peu inhibées par suite de l'absence d’influx venant de l'auriculo-temporal. | Mais au total cette opération conduit au succès thérapeutique que l’on recherchait. & « 4 A ë SÉANCE DU Â7 MARS +908 Aprocta microanaïis nov. sp., NOUVELLE FILAIRE DES YEUX D'OISEAUX. Note de K. S. SkRJABIN, présentée par M. WEINBERG. ° En étudiant les Nématodes collectionnés par A. P. Fedtchenko au Turkestan, Linstow a fondé, en l’année 4883, un nouveau genre Aprocta pour le parasite A. cylindrica de l'orbite ophtalmique du Petroeca cyanea (1). Depuis ce temps différents explorateurs ont décrit 10 espèces de ce genre, dont je donne la revue générale dans mon récent ouvrage de 1916 (2). z Le genre Aprocta est, comme on le sait, un représentant de la famille des Filariidæ Claus, caractérisée surtout, chez le mâle aussi bien que hez Ja fémelle, par l'absence de l'orifice anal, autrement dit chez eux l'intestin se termine en cul-de-sac. K Récemment, le professeur N. A. Cholodkowsky m'a remis, pour les étudier, deux exemplaires de Nématodes trouvés dans l'œil d'un gorge-bleu (Eritracus sp. Q), de la province Semiretchens- kaja. L'étude de ces parasites a démontré qu'ils appartiennent à une nouvelle espèce du genre Aprocla, chez qui la présence d'un orifice anal rudimentaire, disposé près de l'extrémité caudale, représente une particularité extrêmement caracté- ristique et intéressante. ee ul de la femelle A mon regret, les deux exemplaires mis à ma du parasite. disposition étaient des femelles ; toutefois la pré- (Grandeur naturelle.) sence d’un anus chez un représentant du genre, dont A espèces sont dépourvues d’orifice anal, facilite à un grand degré Eros 1e l'établissement du diagnostic zoologique. Je propose de dénommer cette espèce Aprocta microanalis nov. sp Aprocta microanalis nov. sp. — Hôte : Gorge-bleu (Ærithacus sp.) Localisation : Orbite ophtalmique. Distribution géographique : Province Semiretchenskaja (Turkestan russe). Description de l'espèce : Mâle inconnu. La femelle atteint 24 milli- (1) Linstow, Arch. f. Naturgesch., 1883, p. 289-290, Taf. vir, fig. 21. (2) K. I. Skrabjin. Matériaux pour la monographie des Nématodes d'oiseaux. Sur la caractéristique des Nématodes du genre Aprocta Linstow (1883), dans l'Annuaire du Musée zoologique de l'Académie impériale des Sciences. Petro- grad, 14916, vol. XXI. 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mètres de longueur sur une épaisseur maxima de 0,7 millimètre, dans sa partie médiane. Corps cylindrique légèrement atténué vers les deux bouts. Les extrémités caudale et céphalique sont arrondies. A la tête on ne voit aucun organe buccal, sauf un simple orifice rond menant à la cavité de l’œsophage. Autour de cet orifice buccal sont dis- posées 2 papilles latérales ot 4 papilles submédianes. Le corps est déli- catement rayé transversalement, la distance entre les rayures atteint 0,014 millimètre. L'œsophage simple, cylindrique, atteint 1/0 millimètre de longueur sur 0,085 piètre d'épaisseur. L’épaisseur de l'intestin sa partie initiale dépasse L l'épaisseur de l’œsophage. Sur la surface ventrale du corps, à une distance de 0,1 millimètre seule- ment de l’extrémité antérieure ar- rondie, est disposé un orifice rond minuscule, qui représente le ru- diment d’un anus. Cet orifice est uni à l'intestin par un canal ex- trèmementétroit, un rectum rudi- mentaire (voir fig. 3). Au niveau -de l’orifice anal l'épaisseur du corps du parasite atteint 0,34 millimètre. une petite portion près des extré- mités caudale et céphalique, est rempli d'œufs mürs. La limile antérieure des organes génitaux F6. 2. — Extrémité céphalique correspond à la disposition de la de la femelle avec l'orifice de la vulve (v). vulve, qui se trouve à une distance ‘de 0,4 millimètre de l'extrémité céphalique; la vulve a la forme d’une fente transversale. L’épaisseur du corps au niveau de l’orifice génital externe atteint 0,495 millimètre. La limite extérieure de la disposition des anses des tubes génitaux $e trouve à 0,3% millimètre de l'extrémité caudale. De la vulve se dirige vers l'arrière un ovéjecteur assez large qui passe dans deux utérus à une distance de 0,6 millimètre de la vulve. HE Les œufs mürs, de forme ovale, ont 0,05 millimètre de longueur et 0,034 millimètre de largeur. La présence d'un orifice anal, quoique de forme rudimentaire, nous force à faire une légère modification à la diagnose du genre Aprocta Linstow (1883), qui pourra être formulée de la manière suivante : Nématodes appartenant au type Æesorbentes, car les vaisseaux excré- teurs el l’orifice anal leur font défaut; les champs latéraux occupent près d'un sixième de la circonférence générale du corps. OEsophage Tout le-corps du parasite, sauf ot lg ts what essaie mérite ss SÉANCE DU 17 MARS 305 simple, cylindrique, court. Les deux extrémités du corps sont arrondies. L'extrémité céphalique est légèrement atténuée, fréquemment sans trace de papilles, sans languettes, quelquefois sans petites lèvres. L'orifice anal est le plus souvent absent ou bien il a un caractère rudi- mentaire. Extrémité caudale du mâle sans bourse et habituellement sans papilles préanales. Les papilles post-anales font défaut ou bien il y en a 1-2 paires, 2 spicules de grandeur presque égale, petits, courbés. Vulve près de l'extrémité céphalique. OEufs petits à coque épaisse, larvés à maturité. Parasites de l'orbite, des cavités nasales et des trachées d'oiseau, Type : ; Aproctacylindrica Linstow (1883), AE do de l'orbite ophtalmique du 2e- træca cyanea (Turkestan russe). Collection Fedtchenko. Actuellement, on range, dans le genre Aproctæ, les espèces sui- vantes : 1. À. cylindrica Linstow (1883), du Petræca cyaneu. A.narium Linstow (1901), du Fe CbUteO Sp: n 3. À. orbitalis Linstow (1901), du ou Falco fuscoater. 4. A. turgida Stoss (1902), du Larus Kia. 3, — Extrémité caudale de la femelle 12 argentatus. avec le petit orifice anal (a); k, intestin; 5. A. ophtalmophage Stoss (1902), !, glandes génitales. du Falco sp. | 6. À. rotundate Linstow (1903), du Centropus sinensis. 7. À. aerophila Linstow (1906), du Phœænicopterus roseus. 8. A. crassa Raïllet et Henry (1910), de l’Otis tarda. 9. À. matronensis Raillet et Henry (1910), du Corvus cornix. 10. À. microanalis Skrjabin (1917), de l'Erithacus sp. 11. À. anthicola Linstow (1904), de Anthus richardi Vieill. J'ai cru utile de donner ici un tableau pour la définition de toutes les espèces du genre Aprocta Linstow (1883), excepté A. anthicola Linstow (1904), car les màles sont inconnus. 1. L’orifice anal manque. A) Les papilles post-anales manquent. 1. Il y a une papille préanale impaire. À. rotundata Linstow (1903), 2. La papille préanale impaire manque. a) Parasite de la cavité nasale. &) Femelle longue de moins de 30 millimètres. Parasites des La- DO NTE SRE DR Ne A. lurgida Stoss (1902). 3 06 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE 8) Femelle longue de plus de 30- millimètres. PArasties de ACeipunest see : A. narium Linstow (1901). b) Parasites des yeux … ie sinus ophtalmiques. &) Présence de lèvres. . a; Parasites des Ofidiformes. . A. crassa Raïllet et Henry (1910). b, Parasites des Passeriformes. A. matronensis Raïllet et Henry (1910). B) Les lèvres manquent. a, Spicules de grandeur égale . A. ophtalmophage Stoss (1902). b, Spicules de grandeur inégale. A. orbilalis Linstow (1901). 4 B) Présence de papilles post-anales. 1. Deux paires de papilles post-anales . A. aerophila Linstow (1906). 2, Une paire de papilles post-anales . . 4. cylindrica Linstow (1883). Il. Présence d'un orifice anal rudimentaire. À. microanalis Skrjabin (1911). Pour conclure, je considère comme mon devoir d'exprimer ma sincère reconnaissance au professeur N.-A. Cholodkowski, qui a bien voulu mettre à ma disposition cet intéressant parasite. (Laboratoire vétérinaire du Ministère de l'Intérieur, à Petrograd.) .DU TRAITEMENT PAR L'AUTOVACCIN DES OSTÉITES REBELLES CONSÉCUTIVES AUX PLAIES DE, GUERRE, par Bazin. Les lésions osseuses des plaies de guerre se compliquent assez fré- quemment d’ostéites rebelles s'accompagnant de fistules : la suppuration p’rsiste, malgré l’ablation de tous les corps é!‘rangers ou esquilles: L'examen radioscopique montre seulement une raréfaction du tissu osseux ; dans ces cas, le grattage de l'os, le curettage des trajets fistu- leux, l'application d'agents caustiques sont la piupart du temps inefi- caces. Il ne reste plus qu’à réséquer l’os malade au-dessus de la lésion, ce qui est toujours grave au point de vue fonctionnel. Dans ces condi- lions, ilest très avantageux de recourir aux autovaccins qui GANT des résultats remarquables. La question de savoir si ces ostéites sont dues à des microbes spéciaux ou à un état particulier de l'organisme est trop complexe pour être trailée ici; ce qu'il importe de savoir, c’est que, pour obtenir des résul- tals salisfaisants, il est indispensable d'observer les précautions sui- vantes dans la préparation et l'application du vaccin. Le prélèvement du pus à ensemencer doit être fait sur l’os lui-même après nettoyage de la peau et des parties superficielles du trajet fistu- feux, NERO © Cort 1 É o 3 x SÉANCE DU 17 MARS - 9307 Le milieu de culture le plus favorable est l’eau peptonée glucosée privée d’air : je mets à l’étuve À heure à 56°, puis 24 heures à 37°; je tue ensuite les germes qui se sont développés par des chauffages de 4 heures à 80° à 20 heures d'intervalle selon la méthode de Tyndall ; je m'assure par les procédés habituels de la réalité de la stérilisation et je dilue le milieu de culture de manière à obtenir 10, 20, 30 et 40 millions de bactéries par centimètre cube. Il peut arriver qu'aucun germe ne pousse dans l’eau peptonée, aucune des bactéries du pus n’ayant résisté au chauffage à 56°. C’est qu’alors le pus n’a pas été prélevé directement sur l’os ou encore qu'il ne s’agit pas d’ostéite véritable, la suppuration étant due à la présence d’un petit corps étranger que les rayons X n'ont pas révélé. Je commence par injecter sous la peau 10 millions de germes ; à l’en- droit de la piqüre, il ne se produit aucune réaction. Au contraire, au niveau de la région malade les phénomènes inflammatoires sont très marqués. Dès la 12° heure, on voit apparaitre des trainées lymphan- gitiques ; les ganglions sus-jacents augmentent de volume et deviennent douloureux ; en même temps la température s'élève et atteint parfois 40°. La réactrn est terminée en 3 jours. Au bout de 6 jours, je fais une nouvelle injection de 10 millions de germes. Les phénomènes réactionnels sont généralement peu marqués. Ensuite je pratique de 6 jours en 6 jours des injections de 20 millions pendant 2 fois, puis j'arrive à 30 et à 40 millions, ce qui porte à 6 le nombre des injections. -A ce moment, l'amélioration est déjà considérable et il n’est généra- lement pas nécessaire de continuer le traitement; [a guérison complète, la fermeture des trajets fistuleux, la disparition de la suppuration ne tardent guère. C'est ainsi que j'ai observé des ostéites datant de 8 mois complètement guéries en 2 mois. Lorsque le traitement ne donne aucun résultal, c’est que, vraisem- blablement, un corps étranger ou une esquille a échappé à la radio- scopie ; en particulier, il faut savoir que souvent, au cours du traitement. on observe l'élimination de pelits séquestres ; ce phénomène est dû sans doute à l'inflammation réactionnelle produite par le vaccin; ces sé- questres doivent être enlevés par Le chirurgien, car ils entretiendraient la suppuration et seraient une cause d'échec ; il faut donc observer très soigneusement le blessé à ce point de vue; il est également utile de suivre le développement du pouvoir agglutinatif du sérum du malade sur les germes contenus dans le vaccin ; examen doit être fait avant le commencement du traitement pour servir de terme de comparaison avec le résultat des examens ultérieurs. ; Telle est cette méthode qui, appliquée soigneusement, est susceptible de guérir nombre d'ostéites que les traitements médicamenteux, chirur- gical ou hydrominéral n’arrivent pas à améliorer, __ Brococr. Cours nenpus. — 1917. T. LXXX. [RO] NN) 308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE De L'UTILITÉ DE L'AUTOVACCINATION PRÉVENTIVE DANS LA SUTURE SECONDAIRE DES PLAIES DE GUERRE, par Bazin. Malgré tous les soins apportés à la suture secondaire des plaies de guerre, il arrive parfois que les crins qui réunissent la plaie suppurent, au point même que certains chirurgiens leur ont substitué les bande- leites agglutinalives, moyen de réunion insuffisant. Pour éviter l'inconvénient de la suppuration des crins, il suffit de faire préventivement au blessé trois injections d'autovaccin préparé avec les bactéries provenant de sor propre pus. Une des conditions essentielles du succès est de ne point tenter la suture avant de s'être assuré : 1° Que la plaie du blessé ne renferme aucun microbe dangereux ; 20 Que l'organisme du blessé se défend bien contre les microbes de sa plaie. à Il est facile d'obtenir ces renseignements en procédant comme je l'ai indiqué précédemment. Quand ces deux conditions sont remplies, je prélève avec un fil de platine une gouttelette de pus ou de sérosité dans les parties profondes de la plaie ; je l'ensemence dans deux tubes conte- tenant de l’eau peptonée glucosée privée d'air. Je chauffe un de ces tubes pendant 10 minutes à 65° et je les mets tous deux à l’étuve à 31°. Au bout de 24 heures, j'examine ces tubes. Si le tube préalablement chauffé est resté stérile, si le glucose n’a fermenté dans aucun tube, je prépare le vaccin en tuant les bactéries qui-se sont développées dans le tube non chauffé, en les soumettant une demi-heure à une température de 70°, ce qui est suffisant, puisqu'il a suffi d’un chauffage de 65° pen- dant 10 minutes pour amener la stérilisation d’un des tubes ; je m'assure néanmoins par un repiquage que cette stérilisation est absolue. Je dilue le milieu de culture de manière à obtenir 10 millions de germes par centimètre cube et tous les deux jours j'en injecte 1 c.e. au blessé dont j'ai l'intention de suturer la plaie. Celle injection tout à fait indolore n’amène- généralement qu’une réaction minime de la plaie ; les avantages de cette injection, toujours inoffensive, sont appréciables ; en effet, depuis que je les pratique systématiquement, je n’ai pas eu un seul point de suture à couper par crainte de suppuration. Tel est le résultat pratique ; au point de vue théorique, il est intéres- sant de savoir avec quelles espèces microbiennes ce vaccin est obtenu. Si l’on prend soin d'éviter les saprophyles par un prélèvement judi- cieux du pus, on ne rencontre guère que trois espèces microbiennes : er 38 SÉANCE DU 17 MARS 309 1° Les staphylocoques ; 2° Le bacille pyocyanique ; 3° Les streptocoques. Le germe de beaucoup le plus répandu est le staphylocoque; il est pour ainsi dire constant, ensuite vient le bacille pyocyanique et plus rarement le streptocoque ; en effet, ce microbe est généralement associé à d’autres germes qui font fermenter le glucose et se trouve ainsi éliminé du vaccin, sans compter que certains streptocoques possèdent un pouvoir fermentalif vis-à-vis du glucose. Se trouvent également éliminés de ce vaccin tous les germes faisant fermenter le glucose, comme le pneumobacille de Friedlaender, le Bacil- bus lactis aerogenes, le Bacterium coli, etc., et que l’on rencontre fré- quement dans les plaies. Enfin, se trouvent aussi éliminés de ce vaccin tous les germes résis- tant à un chauffage de 10 minutes à 65°, qu'ils fassent ou non fermenter le glucose, comme le Bacillus perfringens, le vibrion septique, le Bacillus tetani, etc. Il serait peut-être possible d'obtenir des vaccins avec les espèces de: celte catégorie, mais la principale difficulté à résoudre est que, pour détruire à coup sûr ces bactéries, il est indispensable de les porter à une température qui détruit également leurs toxines. DE L'INTRODUCTION DU SOUFRE DANS L'ORGANISME PAR LA VOIE SOUS-CUTANÉE, par Louis Bory et ALBERT JAcQuor. Dans le but de donner au soufre dans le traitement des dermatoses son maximum d'activité, l’un de nous, en 1907-1908 (1), fit part à la Société de ses recherches concernant les dissolvants tolérables du médi- cament et son introduclion dans l'organisme par la voie sous- cutanée. À la suite de ces premières publications qui ont inauguré une méthode : nouvelle de thérapeutique, les clinieiens se sont adressés exclusivement aux diverses préparations commerciales de soufre colloïdal, seul. sus- ceptible d’être injecté dans les veines ou sous la peau. Mais, d’une part, (1) L. Bory. Sur l'introduction du soufre par la voie sous-cutanée. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 novembre 1907, p. 512. — Deuxième note : Soufre soluble et ‘soufre colloïdal. Comptes rendus de la Soc. de Biologir, 25 janvier 1908. 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le soufre colloïdal n’est qu’une suspension d’un produit insoluble d'autre part, la quantité contenue dans l'unité de volume est infime. La solution vraie, injectable, de soufre pur restait donc à découvrir. Nous avons, depuis plus d'un an, associé nos recherches pour la réaliser. à Nous avons ainsi reconnu que trois corps tolérables dissolvaient d'assez grandes quantités de soufre, dans certaines conditions : le camphre, l'huile de sésame, l'huile de vaseline. Le fait de considérer le premier de ces corps comme un disssolvant peut surprendre, puisqu'il est solide à la température ordinaire. Néan- moins, ses propriétés sont importantes à connaître, car elles per- mettent de favoriser l’incorporation du soufre aux autres dissolvants ou aux excipients habituellement employés. Le camphre peur, en effet, être considéré comme une huile essen- lielle, concrète à la température ordinaire. Dans un tube à essai dont les parois ont été préalablement chauffées (pour éviter la sublimation), .mélangeons parties égales de camphre en poudre et de soufre précipité; chauffons doucement. Le premier corps fond. très rapidement; le soufre lui-même rougit bientôt, puis disparaît entièrement dans le camphre liquéfié, en lui donnant une belle coloration jaune soufre. Le refroidissement solidifie ie mélange; mais si les proportions sont plus exactement dosées (1 gramme de soufre, 5 grammes de camphre), la masse solidifiée est tellement homogène qu'elle se redissout très facile- ment, à une douce température, dans les corps gras tels que ia vase- line, l'huile de vaseline, les huiles végétales en général, et surtout l'huile de sésame. L'huile de vaseline et l'huile de sésame sont les deux meilleurs dis- solvants du soufre que puisse tolérer l'organisme; elles dissolvent toutes deux à peu près la même quantité du médicament. L’incorporation se fait à une température douce (au bain-marie); elle nécessite environ une demi-heure pour être complète dans les proportions suivantes : Soufre PréCIPILÉ eu RU Peel de ee nnue 0 gr. 20 Huile de sésame ou de AT Ent Er AT CAC On obtient ainsi une préparalion injectable de soufre dosée à 2 mil- ligrammes par centimètre cube; elle est parfaitement stable et se con- serve indéfiniment. On peut injecter de 2 à 5 c.c. de cette solution, ce qui permet d'introduire dans l'organisme un centigramme de soufre par la voie sous-culanée. On peut augmenter le titre de la Soda nous l’avons primilive- ment dosée à 4 p. 100; mais la préparation manque de stabilité; elle laisse déposer dans les quelques jours qui suivent la manipulation , De Ball Se SÉANCE DU 17 MARS 311 quelques cristaux de soufre pur. Néanmoins, l'injection sous-cutanée est possible, à condition d’avoir des produits fraîchement préparés et d'y «jouter la proportion convenable de camphre, qui favorise la disso- lution. Voici la formule : SOULLER PRÉ CIDITÉ RES RAT NEED Re Me ne ED or 10 Camphre RS lo nee im ee dec pole De HUE RER RS TT Re A Se Pr PR te AD 20 C. Cette préparation a été abandonnée par nous parce qu’elle était dou- loureuse et provoquait d'importantes réactions fébriles. Elle nous avait cépendant permis de constater, sur des! cas de bacillose ganglionnaire, l'activité et l'utilité du médicament. Depuis deux mois, nous utilisons la préparation suivante qui nous donne désormais toute satisfaction : SOUL DE CIDILE DUMAS ne a 2e USON20) EUCaMID LOC Re RES ee DCR C- HILL RTOESÉS AIME Re en ne ne nue ee 40 D}IC:Cr L'injection se fait dans les muscles de la fesse, comme une injection de sel mercuriel insoluble; on s'assure que ue n'a pas pénélré dans un vaisseau sanguin; on injecte lentement de 2 à 5 c.c. La dou- leur est infime; le produit est admirablement toléré. La réaction fébrile, à peu près inévitable dans la thérapeutique sulfurée, est réduite au minimum; certains de nos malades n’ont même pas eu la moindre variation thermique. : Enfin, le but que l’un de nous poursuivait depuis 1907 nous parait atteint. - possédons une solution vraie, injectable, de soufre pur et son applicalion au traitement général du psoriasis nous a déjà donné des résultats remarquables qui sont publiés d'autre part (1). LES MOISISSURES DES TOURTEAUX D'ARACHIDE CULTIVANT A 31°, : par J. BEAUVERIE. Les tourteaux d’Arachide qui servent à l'alimentation des animaux, etnotamment des chevaux de l’armée, paraissent constituer un matériel parliculièrement riche en moisissures. Des fragments de ces tourteaux, observés au microscope, présentent à l'examen direct, alors même qu'ils (à) L. Bory. Sur un nouveau traitement interne du Psoriasis. Soc. médic. des Hôpitaux, séance du 16 mars 1917. 1 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE proviennent d'échantillons d'apparence saine, des filaments mycéliens et parfois des spores. ; Nous avons cherché à isoler à 37° quelques-unes des espèces représentées. En opérant sur quelques millimètres cubes seule- ment, il nous a été possible d'obtenir le développement de plus de six espèces. Les milieux de culture étaient surtout : le moût de bière (le plus favorable), le Sabouraud, le Raulin, la pomme de terre, la carotte, etc. Les espèces obtenues constituent des représentants de la plupart des grands groupes de champignons pathogènes, ce sont : Mucoracées : Le Lichteimia corymbifera Cohn, qui se retrouvait abon- dant et vivant dans les crottins des chevaux. Gymnoascées : un Gymnoascus à mycélium délicat, incolore, produi- sant des multitudes d’asques octospores; sa végétation s'étend d'une façon indéfinie. Jamais ces asques ne se groupent en amas dislinets s'entourant des appendices filamenteux rigides ou fulcres, plus ou moins élégants qui caractérisent l'ébauche de périthèce des Gymnoascus décrits jusqu'à ce jour. Une seule espèce connue est comparable à celle-ci, c'est le G. confluens Sartory et Bainier (1913); notre espèce s’en distingue par une couleur jaune d'or au lieu de rouge orangé, par la dimension des asques (11 x X° 7 x 50 au lieu de 12 8) et par celle des spores (2 u 5 à 3 u 60 X 2 75 à 4 p 14 au lieu de 4 u 2 X°5 u 6). Nous croyons qu'il s'agit d’une espèce non décrite. Ces formes sont intermédiaires entre les Gymnoascus proprement dits et les £Zndomyces. Il y a lieu de noter la remarquable acido-alcoolo-résistance des ascospores müres que l’on met en évidence par la méthode de Ziehl-Neelsen. Nous rappelle- rons ici que les champignons des teignes sont rattachés au groupe des Gymnoascées. Périsporiacées : Les Aspergillus flavus de Bary el fumigatus Fré- sénius, ce dernier relrouvé vivant dans les crottins; un Scopula- r10pPS1S. Hyphomycètes: Une Aleuriosporée (classification de M. Vuillemin) du genre Glenosporum. Les aleuries en sont d’un vert noirâtre ; elles se dif- férencient sur le trajet des filaments mycéliens fréquemment fasci- culés en coremium; rarement elles sont lerminales (45 à 15 y de lon- gueur). En somme, nous avons pu isoler six espèces reconnues pathogènes ou appartenant à des genres dont les représentants sont décrits comme tels par les auteurs; et cela, en opérant sur de trèspetits fragments de tour- teaux. En dehors de l'intérêt qu'il y a de signaler aux mycologues un maté- riel aussi riche, on peut se demander quelles conclusions l’hygiéniste (ee SÉANCE DU 171 MARS 31: peut tirer de ces faits. À ce sujet, l'expérience dont nous avons été témoin paraît intéressante : Six cents chevaux ont pu être alimentés pendant près d’un mois de ces tourteaux sans paraître en subir d’inconvénients notables. Il fau- drait donc se garder de répudier un aliment des plus riches en azote sous prétexte de la présence d'éléments pathogènes dans certaines con- ditions. Toutefois, au bout d’un peu moins d’un mois, une épizootie assez grave se manifesta : 9 chevaux furent gravement malades avec symptôme principal de paraplégie, 4 moururen., Les autopsies ne révé- lèrent aucun parasite : bactérie ou champignon. L'hypothèse d'une maladie de carence par alimentation déficiente et avitaminose doit être écartée, le régime ayant été mixte. On pourrait penser que certaines espèces particulièrement toxigènes aient pu former des foyers assez riches en toxines pour provoquer les accidents survenus chez les animaux auxquels étaient échues ces parts altérées. Cette hypo- thèse n'a pas été vérifiée en fait: nous n'avons pas institué d’expé- riences. Cependant, si les espèces signalées ne semblent pas exercer une action pathogène par ingestion, il n’en est pas moins vrai que leur dis- sémination par les crottins sur les litières et dans l'atmosphère, l'exal- tation possible de leur virulence par passages successifs dans le tube digestif des animaux, constituent un danger qui pourra se manifester sous certaines conditions. Il serait bon, par suite, de surveiller le mode d'administration de ces tourteaux, de ne pas laisser séjourner leur macération dans l’eau et même de la porter à l’ébullition avant usage cette opération pourra avoir le double effet de détruire la piopant des germes et d’annihiler leurs toxines. En résumé, les tourteaux d’Arachides sont riches en moisissures : beaucoup cultivent à 37° et appartiennent à des espèces reconnues pathogènes par les auteurs. Malgré cela, des centaines de chevaux ont pu en être alimentés sans inconvénients. Il serait utile, néanmoins — et des accidents d'origine mal connue appuient cette manière de voir — de prendre des précautions dans l'administration de cet utile aliment azoté, les germes disséminés après passage au travers du tube digestif pou- vant devenir dangereux dans certaines conditions et des moisissures particulières pouvant créer, peut-être, des foyers toxiques au sein des tourteaux mêmes. (Laboratoire militaire régional de Bactériologie de Chambéry.) 314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PHAGOCYTOSE in vilro DES HÉMATOZOAIRES DU CALFAT (ENREGISTREMENT CINÉMATOGRAPHIQUE), par J. COMANDON. Quelques semaines avant la guerre, dans le but de cinématographier la sortie des flagelles (spermatozoïdes) des microgamétocytes d’un hématozoaire voisin de celui du paludisme, M. Legroux, de l’Institut Pasteur, a bien voulu nous procurer un certain nombre de Calfats Padda Oryzivora, petits oiseaux du Japon, fortement contaminés par 7? Hæmamæba Danilewskii. : Nous avons pensé étudier avec ce matériel un phénomène que nous avions entrevu sur des lames de sang humain, contenant des micro- filaires. = Des préparations, entre lame et lamelle, de sang de Calfat sont bordées à la paraffine et conservées à la température du laboratoire. Après quelques heures, toutes les hémalies parasitées ont disparu et, de plus, on remarque qu'un grand nombre de leucocytes sont chargés de pigment : ils sont devenus mélanifères. Pour ,observer ce qui $e passait, nous ayons mis des préparations sous notre appareil automatique de prise de vues. Zoutes !les six secondes, une photographie était prise. Ces images, projetées cinéma- tographiquement, à l'allure normale de seize par seconde, nous repro- duisaient sur l’écran les phénomènes inscrits, à une vitesse 96 fois (5 X16) plus grande qu’en réalité. Cette vitesse est suffisante pour nous faire percevoir les mouvements des leucocytes, sans cependant les dénaturer. Voici ce qu'il est facile de constater : a) Au début, les globules blancs sont, en général, arrondis et immo- biles. Ce stade ne dure que quelques minutes, vous ne le noterez que dans un petit nombre des préparations cinémalographiées ; il se passe: dans le temps employé aux manipulations (fig. 4). b) Le globule blanc émet des pseudopodes dans l4 direction d'un globule parasité, puis se déplace vers lui, en droite ligne, se frayant un chemin dans les amas d’hématies qu’il rencontre et, malgré les courants contraires qui peuvent exister dans le liquide ambiant. Ce leucocyte arrive au contact du globule parasité et, continuant sa translation, il le: pousse devant lui (fig. 2). c) Sous l’action du leucocyte, la paroi de l'hématie parasitée éclate, le noyau du globule rouge et le parasite sont mis en liberté. Le leucocyte doit alors choisir; parfois, il continue à poursuivre le noyau de l’hématie, délaissant l’'hémamibe, mais, le plus souvent, Comptes rendus de la Soc. de Biologie. Tome LXXX. J. COMANDON. Fic. 1. Sang frais de Calfat. Immédiatement après la prise : On remarque une hématie parasitée par l'hémamibe. L'hématozoaire se reconnait aux granulations de pigment mélanique. La préparation contient deux globules blancs, à contour à peu près sphérique. Fc. 2! Une heure après la prise du sang : Le globule blane, situé sur la figure 1 au-dessous du parasite, s'est déplacé vers lui, et l'a atteint, après avoir bousculé une hématie. LA El : r = s : ‘ = ù F - rl ‘ CE À = 1 4 à : À “1 : À e È + x Sn É ée L « ù L z F : 5 : B . : % = ë n î ’ . ï î Z ' " F $ ‘ = Van 4 je k . Fr # L | M = ou Ê ‘ Ê ; ‘ . n 1 u Ù = SÉANCE DU 17 MARS 315 poussant le parasite (qui est alors gonflé, absolument sphérique), il en fait éclater la paroi. À ce moment, et pendant un certain temps, le leucocyte ne se déplace plus; il s’incorpore la substance du parasite, en particulier les grains de pignrent : il devient mélanifère. Sur ces photographies, on peut calculer la vitesse de déplacement des .leucocytes : elle est, en moyenne, de 1 à 2 w par seconde, elle semble s’accélérer quand la distance diminue entre le leucocyte et le microbe. Nous voyons des leucocytes, dont le mouvement est provoqué par des hématozoaires, distants de toute la largeur du champ photographié, - allant jusqu’à 200 y. De l'observation de ces documents, nous pouvons, je crois, conclure : Que, dans les conditions où nous avons opéré, on assiste d’une façon - particulièrement nette, au phénomène de Ia phagocytose on vitro. Avec Levaditi et Mutermilch (1), nous avons enregistré cinématogra- phiquement le phénomène de la phagocytose in vitro des trypanosomes, dont ces deux biologistes de l’Institut Pasteur ont déterminé les condi- tions et donné la description à la Société de Biologie, en 1910 (2). Dans ce cas, le phagocyte reste sur place et l'attachement des trypa- nosomes aux globules blancs qu'ils rencontrent, dans le hasard de leur course, semble purement un phénomène physique. Ces deux auteurs ont montré qu’il se produisait même vis-à-vis de globules blancs morts: et ils ne remarquèrent aucune attraction, à distance, entre le microbe et le leucocyte. Le phénomène biologique, la phagocytose proprement dite, ou absorption du parasite par la cellule amiboïde, n’a lieu qu’ensuite. Nous montrons, par contre, dans les préparations reproduites ici, l'attraction à distance exercée par le microbe sur le phagocyte. Il semble bien qu'il s'agisse d’un chimiotactisme intense, provoqué par des substances qui diffusent du parasite. La période qui précède la mise en route du leucocyte peut représenter le temps que mettent ces substances hypothétiques pour arriver au leucocyte. Mais il y a lieu aussi de tenir compte de l’inhibition bieu connue de la cellule amiboïde par les traumatismes de la manipulation. La force que déploie le leucocyte pour déplacer les globules rouges qui se trouvent sur son chemin, ou pour lutter contre les courants du liquide ambiant, nous donne une idée de la violence de ce tactisme. Ceci aide à comprendre la diapédèse dont on constale in vivo les effets. Dans les cas étudiés ici, les débris du globule rouge parasité, en parli- (1) Levaditi, Mutermilch et Comandon. Film cinématographique montrant le mécanisme de la phagocytose, projeté à la séance de l’Académie de Méde- cine, le 12 juillet 1910. (2) Levaditi et Mutermilch. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, t. XVIII, p. 1079. 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE culier le noyau, produisent le tactisme concurremment avec le parasite lui-même. Le leucocyte (comme l’amibe) est très sensible à la lumière qui para- lyse ses mouvements. Nous avons dû faire ces photographies avec un éclairage très réduit. Depuis longtemps, les biologistes éludiant le paludisme avaient remarqué les modifications de l'hématozoaire, surtout des gamètes mürs, dans le sang extrait des vaisseaux sanguins : gonffement des gamètes, qui prennent une forme sphérique; mouvements des grains de pigment; sortie des flagelles des microgamétocytes. Nous voyons ici la turgescence de l'hémamibe proyoquant la tension de sa membrane et de la membrane de son hôte, l'hématie nucléée ; aussi assistons-nous à un véritable éclatement quand, par suite de son action mécanique ou digestive, Le leucocyte a entamé cette paroi. Est-ce par suite des modificalions du parasite, ou bien par celles du milieu sanguin, que la phagocytose a lieu in vitro, tandis qu’elle devait se faire d’une facon bien moins intense, in vivo, au moment de la prise de sang? La réponse à cette question serait sans doute intéressante, pour éclairer le mécanisme de la disparition périodique des parasites du sang, dans le paludisme et dans de nombreuses maladies dues à des pro- tozoaires (fièvres récurrentes) ou même des vers (filarioses). Nous avons noté un tactisme semblable in vitro, dans des conditions analogues, pour des microfilaires (#ïilaria loa) parasitant le sang d’un de mes confrères de l’armée britannique, donc avec des leucocytes humains. ; Nous vous projetons des photographies de préparations conservées entre lame et lamelle, dans lesquelles les microfilaires, devenues immo- biles, sont entourées de nombreux globules blancs. Ils formaient, autour de ces parasites, comme de minuscules petits abcès, parsemant la préparation de sang. ; Si les circonstances nous le permettent, nous nous proposons d'étudier, par le même procédé, la phagocytose dans le paludisme humain. MEMOIRES L'ACCROISSEMENT DES ANTENNES ET DES CERQUES DE LA BLATTE (BLATTA AMERICANA) (1) PAR E. BUGNION Tandis que chez les insectes métaboles (Goléoptères, Hyménop- tères, etc.) l'antenne de l’imago est une formation nouvelle, un organe engendré de toutes pièces aux dépens d’un bourgeon néoformé, il en est autrement chez les amétaboles tels que les Orthoptères et Névrop- tères. e Ici ies antennes de la larve et celles de l’insecte parfait sont en somme le même ‘organe; insérées sur des points correspondants de la cap- sule céphalique, elles semblent, au premier abord, absolument iden- tiques. On constate cependant, en faisant une comparaison plus attentive, que chez l’insecte nouveau-né, l'antenne est relativement plus courte et que. les articles qui la forment sont souvent en nombre moindre. Les Termites, par exemple, ont, au sortir de l’œuf, des antennes composées de 10 à 11 articles, tandis que chez l'adulte (G. Termes), le nombre des articles est généralement de 416 à 19. Comment, en tel cas, se fait l'accroissement de ces organes ? Grassi, dans son ouvrage (l'ostituzione e sviluppo della società dei Termitidi, 1893), soutient l'opinion que l'accroissement des antennes coïncide avec les mues. Les mues seraient au nombre de 4 pour le soldat et l’ouvrier, de 5 pour l’insecte ailé. Mes observations sur les Termites de Ceylan n'ont pas ratifié ces conclusions. Les Termites (soldats et ouvriers) ne font, suivant moi, qu'une seule mue. Cette mue, (1) Mémoire déposé dans la séance du 3 mars 1917. 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui s'annonce par un aspect spécial de la cuticule (plissement, couleur de rouille) au niveau des appendices, coïncide avec l'hypnose, état d'immobilité qui peut durer 6 à 8 jours. À part la chitinisation désor- mais plus complète, l'hypnose (nymphose) n’amêne aucune modification dans la structure des antennes. L’accroissement qui se fait par divi- sions successives du 3° article est déjà entièrement terminé à cette époque, au moins chez le soldat et l’ouvrier. Pour la forme aïlée qui, parvenue à la fin de la phase nymphale, doit subir une 2° mue (très courte, destinée à dégager les ailes de leurs gaines), il se forme parfois 1 ou 2 segments antennaires supplémentaires. La division du 3° segment se fait, en tel cas, avant la 2° mue: - L’antenne de la Blatte diffère de celle du Termite par ses dimensions plus fortes, par un nombre d’artieles beaucoup plus grand. Aussi la disproportion que l’on observe entre l’antenne de l’adulte et l'antenne du nouveau-né est-elle, chez cet insecte, beaucoup plus frappante et plus marquée. | . rapporté de bn deux jeunes Blattes (B. americana) venant d'éclore, longues de 5 1/2 millimètres, montées dans le baume, encore entièrement blanches, arpartenant au sexe Q*(1), la numération des segments des antennes a, pour toutes deux, donné le chiffre 47. Onze Blaites à peine plus âgées (2 ou 3-jours), longues de 5 1/2 à 6 millimètres, déjà rembrunies, appartenant elles aussi au sexe G7, ont donné l’une 47, une deuxième 49, les neuf autres 48. Pour mes sujets adultes (B. americana) conservés dans l'alcool, les maxima observés sont 172 chez la © et 178 chez le &*. Les antennes des adultes étant souvent incomplètes, je me borne à citer les plus gros chiffres. Miall et Denny (Sfruclure and life-history of the cockroach, 1886) disent, p. 40, que chez B. orientalis, le nombre des articles antennaires est de 75 à 90. Les antennes du ç* adulte sont un peu plus longues que le corps, celle de la Ç un peu plus courtes. Dans l'individu &'{B. americana) chez lequel j'ai compté 178 articles, l'antenne mesurait 7 centimètres, soit deux fois exactement la longueur du corps. Chez les mâles de deux jours, longs de 6 millimètres, l'antenne a 6 1/2 millimètres. L’antenne du ç* adulte est donc 10 fois et demie plus longue que celle du &* de 2 jours. Des nouveau-nés © n'ont pas élé observés. Elant donné ce fait que le nombre des segments de l'antenne est 4 fois à peu près plus grand chez l'adulte que chez le nouveau-né, il s'agit d'expliquer comment s'effectue l'augmentation. (1) La Blatte du sexe se reconnaît à ceci que, en sus des 2.cerques, l'abdomen est surmonté de 2 styli insérés sur le bord postérieur du dernier segment ventral. SÉANCE DU 17 MARS o19 Mon opinion est que l'augmentation se réalise ici encore iIndépen- damment des mues par divisions successives du 3° article (1). En effet, si les divisions pouvaient s'effectuer sur des points quelconques de la longueur, on trouverait, notamment chez les sujets jeunes, des articles plus courts intercalés çà et là au milieu des autres. De telles observa- tions n’ont, à ma connaissance, jamais été faites. On constate, au con- traire, surtout chez les Blattes jeunes, que les segments se suivent de la base au sommet avec une régularité parfaite et deviennent graduelle- ment plus longs, sans que l’on voie jamais de petits segments inter- calés. Le seul point où se trouvent des articles courts, surbaissés, sem- blables à des rondelles superposées, est la région qui suit immédiate- ment l’article 3 (niveau des n° 4 à 8). La brièveté de ces articles, leur largeur un peu plus grande (identique à celle du n°3), font supposer de suite qu'ils représentent des éléments néoformés. Tandis que les seg- ments de formation plus ancienne auraient eu le temps de s’allonger, les articles de formation nouvelle auraient, au moment où l’on observe, sardé leurs dimensions du premier jour. On remarque au surplus que la longueur de l'article 3 n’est pas abso- lument constante, mais varie quelque peu suivant les sujets et suivant l’âge. J'ai constaté, par exemple, sur l'antenne d’un nouveau-né, que l'article 3 était six fois plus long que 4, tandis que, sur l’antenne d'un adulte, il était seulement deux fois plus long. Il doit bien en être ainsi si le bout antérieur de l’article 3 fonctionne comme un centre de formation. Notons enfin que des signes de division (coches circulaires) s’observent assez souvent chez les sujets jeunes du niveau du 3° article, tandis que des signes de ce genre ne se montrent pas ailleurs. Ces observations, ajoutées aux faits constatés chez les Termites, amènent à conclure que l'augmentation du nombre des articles est le résultat de divisions successives effectuées au niveau de l’article 3, plus exactement dans le bout antérieur de cet articie (fig. 1). è En sus de l'accroissement total de l'antenne de la naissance à l’âge adulte : 70 moins 6 1/2 — 63 1/2 millimètres, j'ai essayé de déterminer l'allongement dû à la multiplication des articles et l'allongement dû simplement à la croissance. se À cet effet j'ai divisé l'antenne adulte G' de 1178 articles en 4 parties comp- (4) Le nombre des mues est, chez B. americana, de 7, d’après Marlatt. La durée du développement, jusqu'à l'âge adulte, serait, d'après Miall et Denny, de # ans environ Four B. orientalis. — Pour B. americana, qui habite les contrées tropicales, la durée du développement est probablement plus courte. 320 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tant chacune 44 articles et mesuré sous la loupe les longueurs correspon- dantes (1). e" Fire. 1. — Blaita americana. Sujet mâle, long de 6 millimètres, .ägé de 2 ou 3 jours. Préparation au baume X 45 1/2. L'antenne, longue de 6 mill. 7, exactement dessinée à la chambre claire, à » 48 articles. La mensuration a donné : 1 Pour les articles 3-41 une longueur de. . 11 millimètres. on = 48-91 — ATOME ls) = _ _ 92-125 — 19 4/2 == : = — 136-178 == 2» 1/2 a 68 milllimètres. (4) Le chiffre #4 a élé choisi afin de permettre une comparaison avec l'antenne du nouveau-né. Celle-ci compte 47 articles, mais diminuée des hrs te 3 premiers, elle n’en a plus que ##. ARR OT TR Dès da ÈS Y Eine SÉANCE DU 17 MARS 321 On voit d’après ces chiffres que les 44 articles les plus anciens (n° 135-178), formant le bout de l'antenne (par le fait qu'ils ont eu le temps de croître), sont ensemble deux fois plus longs que les 4# articles (n° 4-47) engendrés en dernier lieu. On voit encore que les segments néoformés de l'adulte (n°5 4-4) sont ensemble malgré l'énorme disproportion des deux insectes, à peine deux fois plus longs que les 44 derniers articles de l’antenne du nouveau-né. Le total de ces articles répond en effel à 11 millimètres pour l'adulte, à 6 pour le nouveau-né. è On constate d’ailleurs, en examinant les antennes au microscope, que chez le nouveau-né l'allongement des articles est relativement plus rapide. Ainsi chez le nouveau-né les n°S 30-47, con- sidérés isolément, sont deux fois plus longs quelarges, tandis que chez l'adulte les numéros correspondants sont, at contraire, deux fois plus larges que longs. Prenant le chiffre 6 millimètres comme répondant à la longueur des a à articles 4-47 du nouveau-né, le chiffre 11 millimètres (chiffre approximatif) comme répondant à la longueur de 44 articles engendrés ultérieurement, j'obtiens les résultats suivants : EN Les articles 135-178, qui représen- Fi. 2. — Blatta americana. tent chez l'adulte les n° 4-47 de l'antenne du nouveau-né, ont grandi Mâle adulte de 22 4/2 moins 6 —16 1/2 milli- Base de l'antenne grossie 15 4/2 fois. mètres. Les articles 92-135 ont, à L'antenne entière, longue de T cent. 1/2, dater de leur formation, grandi de à 180 articles. 49 4/2 moins 11 —8 1/2 millimètres. Les articles 48-95 ont, à dater de leur formation, grandi de 15 moins 11 — 4 millimètres. Enfin, les articles 4-47, formés successivement à quelques jours d’inter- valle, ont grandi peut-être de 1 ou 2 millimètres. Ajoutés ensemble les nombres 161/2, 8 1/2, 4 et 1 donnent 30 millimètres, chiffre qui représente approximativement l'allongement de l'antenne dû à la croissance. _ Résumant le calcul qui précède, on voit que sur 63 1/2 millimètres repré- sentant l'accroissement total de l’antenne, de la naissance à l'âge adulte, 33 1/2 répondent aux articles néoformés (131 au total) et 30 à la crois- sance. Ces données étant approximatives on peut, sans trop forcer les chiffres, DD) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE attribuer une moitié de l'allongement à la néoformation et l’autre moitié à la croissance. En sus des antennes il y a, chez la Blatte, deux petits organes qui subissent, eux aussi, postérieurement à la naissance, une multiplication de leurs articles. Ces organes sont les cerques (cerci) ou antennes abdo- minales.— A l'opposé des styli qui s’observent seulement chez le mâle, les cerques existent dans les deux sexes. On remarque seulement que es cerques du mâle, plus longs et plus étroits, se terminent par une extrémité amincie, recourbée de dedans en dehors, tandis que les cerques de la femelle, plus courts et plus épais, son à peu près droits Fic. 3. — Blaita americana. Sujet mâle, long de 6 millimètres, âgé de 2 ou 3 jours. Vue ventrale du bout de l'abdomen destinée à montrer les s/yli et les cerci. vréparation au baume X 21. d’un bout à l’autre. Tandis que les styli (formés d’un seul article) sont implantés des deux côtés de la ligne médiane sur le bord postérieur du dernier sternite, les cerques s’insèrent sur les côtés de l'abdomen en dessous des bords‘du dernier tergite. Ils reçoivent, d'après Miall et Denny, un nerf relativement volumineux et sont pourvus de muscles redresseurs et abaisseurs. Les cerques de la Eatte adulte (2. orientalis) sont, d'après ces auteurs, formés de 16 articles. Les cerques de PB. americana (exemplaires adultes) ont, d’après mes observations, 18-19 articles chez le jet 13-14 chez la © (fig. 4 et 5). Le fait qui nous importe, au point de vue de l'accroissement, est l'aspect des cerques chez l'insecte nouveau-né. Les sujets que j'ai examinés sont deux jeunes *(B2 americana) de 5 1/2 millimètres venant d'éclore et 11 jeunes -" de 6 à 61/2 millimètres. Ces 13 exemplaires avaient tous des cerques SÉANCE DU 17 MARS 3923 de trois articles (fig. 3). La longueur du cerque mesurée au micromètre était de 765 & (1° art., 340; 2, 204u; 3°, 221 u) ; le premier article était à lui seul presque aussi long que les deux autres. Chez l’adulte la mesure du cerque a donné chez la ® 5 millimètres, Fic. 4. — Blatta americana. Sujet màle adulte. Vue ventrale destinée à montrer les sfyli et les cerci X 4. chez le ç* 7 1/2, soit 10 fois à peu près la longueur de celui du nouveau-né. Le premier article, relativement le plus court, paraît avoir subi un Fic. 5. — Blatta americana. Sujet femelle adulte. Vue ventrale destinée à montrer les cerques X 4 1/2. grand nombre de divisions; il ne m'a toutefois pas été possible de vérifier si la néoformation des articles s’effectue exclusivement à ce niveau. | Le fait le plus important qui ressort de cette étude est le mode parti- culier qui (chez notre insecte) régit le développement des antennes et des cerques. BioLoGte. COMPTES RENDUS. — 4917. T. LXXX. 23 324 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tandis que les autres appendices ‘pattes, pièces buccales) se montrent dès la naissance avec leur forme définitive et leurs articles au complet, il y a deux sortes d'organes, les antennes et les cerques (trois si l’on compte aussi les ailes), qui, incomplets au moment de la naissance, acquièrent plus tard seulement, au commencement de l’âge adulte, leur développement définitif. Il serait intéressant de pratiquer des mensurations analogues sur les Locustes, les Gryllacris de Ceylan, les Orthoptères en général, ainsi que sur les Crustacés à longues antennes, tels que les Écrevisses et Les Langoustes. : Peut-être, en comparant les résultats obtenus, pourrait-on compléter d'une manière utile les résultats (encore approximatifs) qui ont été exposés dans cet article. ERRATUM NoTE DE L.-G. SEURAT. 1. LXXX, p. 9%, ligne 6, Lire : tantôt un large orifice à l’un des pôles, tantôt un large orifice à chacun des pôles, au lieu de : tantôt un large orifice à l’un des pôles. Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — 1,. MARFTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 31 325 MARS 1917 SOMMAIRE Bripré (J.) : Examen microsco- pique des frottis sans coloration . GaRNIER (MARCEL) et ReïLzy (J.) : La résistance globulaire à la sapo- nine au cours de Ja spirochétose LOLÉ TR ONE Re De net de ee Linossier (G.) : Sur la biologie de l'Oïdium lactis. — IV. Alimen- tationminérale 0 tre Lopsz-Pérez (LéOPoLDbo) : Contri- bution à l'étude de la constitution des oxydones. Action de quelques ferments sur les oxydones stables. Mazé (P.) et Ruor (M.) : Recher- ches sur l'assimilation de l'acide lactique par les levures et sur la production d'acide pyruvique par les levures et les oïdiums.. ..:. Prcano (C.) : Influence des injec- tions intraveineuses de collargol sur la réaction de Wassermann. . Rerterer (Eo.) et Fiscu (J.) : Troi- sième observation d'enfant micro- HNONES Are SR ee RS SE Rerrerer (Év.) et NeuviLce (H.) : Du développement et des homo- logies du gland des Ovinés, des Antilopinés et des Bovinés . . ... SARTORY (A.) Contribution à l'étude anatomique et histologique Présidence de M. 332 de quelques champignons du genre COPRINUSES RENE ER ENS SEURAT (L.-G.) : Sur les affinités du genre Maupasina (Heterakidæ) . SEURAT (L.-G.) : Une nouvelle Filaire péritonéale des Rongeurs. . TriBONDEAU (L.) : Procédés sim- ples de culture du liquide céphalo- rachidien dans la méningite céré- brosspinalestes eee Reset one TrIBONDEAU (L.) et Dusreuie (J.) : Procédé de coloration des granula- tions polaires du bacille diphté- HO ose roro à Réunion biologique de Petrograd. ALEXEIErr (A.) : Mitochondries et corps parabasal chez les Flagellés . ALEXEIEFF (A.) : Mitochondries et rôle morphogène du noyau. . ... RoskiNE (G.) : La structure des JHVONÈMESN EE MENT Re enr RoskiNE (G.): La structure des pro- longements musculaires de la cel- lule épithélio-musculaire de l'hydre. ScaminT (P.J.) et SrcHepkiNa (Mie F. V.) : Sur l’anabiose des vers de terre (Note préliminaire) Linossier, Vice-Président. Don D'UN PORTRAIT DE M. METCHNIKOFF. Au nom de M*° Metchnikoff, le Secrétaire général offre à la Société le portrait de M. Metchnikoff, membre honoraire. La Société adresse des remerciements à la donatrice. Biococie. ComPTES RENDuS. — 1917. T. LXXX. 24 326 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA CONSTITUTION DES OXYDONES. ACTION DE QUELQUES FERMENTS SUR LES OXYDONES STABLES. Note de LéÉoPporpo LoPez-PÉREZ, présentée par C. DELEZENNE. Les catalyseurs oxydants contenus dans les tissus animaux sont, d’après les recherches de Batelli et Stern, de, deux espèces : Les oxy- dases présentant les caractères classiques des ferments oxydants, et les oxydones présentant des caractères spéciaux qui les distinguent des ferments ordinaires. C’est à l’action desoxydones que ces auteurs attribuent la respiration principale des tissus animaux, de même que l'oxydation des acides citrique, fumarique, malique, ainsi que l'oxydation de l'acide succinique et de la p-phénylène-diamine. Quant à la nature chimique de ces cata- lyseurs, les auteurs admettent que ce sont des substances protéiques complexes analogues aux nucléo-protéides ou qui, tout au moins, y sont liées d’une façon étroite. Entre autres preuves, ils se basent sur ce fait, que les oxydones sont rapidement détruites sous l’action de la trypsiue. Sur le conseil et sous la direction de M. Batelli et Ml: Stern, j'aïrepris l'étude de la nature chimique des oxydones, en examinant l’action de divers ferments sur ces catalyseurs. Je me suis occupé exclusivement äes oxydones qui produisent l’oxy- dation de l'acide succinique et de la p-phénylène diamine; ces oxydones qui présentent l'avantage d'être très stables se prêtaient particulièrement bien à cet ordre de recherches. Comme matériel d'étude j'ai utilisé : le foie, le rein et surtout le muscle de bœuf, de cheval et de chien, que j'ai soumis à l’action plus ou moins prolongée (de 1/2 heure à 4 heures) des différents ferments. La méthode employée pour évaluer le pouvoir oxydant a été celle imaginée par Batelli et Stern. Pour faciliter et augmenter le contact entre le ferment et les tissus, j'ai effectué le broyage de ces derniers dans l'appareil Borrel qui détruit complètement la structure cellulaire et met en liberté les oxydones. Parmi les ferments dont j'ai étudié l'action je dois mentionner tout d’abord l’érepsine ét la nucléase. L'érepsine a été extraite de la muqueuse intestinale de bœuf ou de cheval, en faisant digérer la muqueuse (fraïichement détachée) pendant 2-3 heures, avec 3 volumes d’eau légèrement alcalinisée par CO'Na” eten filtrant à travers un linge. L’extrait ainsi obtenu est ajouté au tissu broyé finement et laissé en contact pendant un temps plus ou moins long (1/2 à 4 heures) à la tem- pérature de 38°, en agitant de temps à autre. EM" A 7 a rg D SÉANCE DU 31 MARS 327 L'évaluation du pouvoir peptolytique des extraits employés a porté sur une solution de peptone; celle du pouvoir protéolytique sur la fibrine par la méthode de Grützner. La nucléase a été obtenue du pancréas frais soumis au broyage avec du sable. On a ensuite fait agir l'extrait sur le tissu broyé en procédant comme nous l'indiquons plus haut pour l'érepsine. J'ai examiné, d'autre part, l'action d’une diastase des hydrates de carbone, la fakadiastase. Les expériences nombreuses que j'ai effectuées ont donné des résul- tats négatifs quant à l’action de ces ferments sur les oxydones. Dans aucun cas, je n'ai observé une destruction ou une diminution appréciable du pouvoir oxydant des tissus soumis à l’action même pro- longée de ces ferments. La légère diminution du pouvoir oxydant observée dans quelques cas sous l’action de l’érepsine doit être attribuée à la présence de traces de trypsine qu'il est difficile d'éliminer complètement de la muqueuse intestinale. Du reste, dans ces cas, on constatait une action protéolytique nette de l'extrait sur la fibrine. Il en est de même pour la nucléase qui reste sans action sur le pouvoir oxydant des tissus, tant que l'extrait du pancréas ne présente pas d'effet protéolytique, par suite de l'activation du trypsinogène, comme je l'ai constaté en le faisant agir sur de la fibrine. La takadiastase est restée, elle aussi, sans aucun effet sur le pouvoiroxydant des lissus examinés. De ces recherches, on peut conclure que l'érepsine, la nucléase ou la takadiastase n’attaquant pas les oxydones stables,-celles-ci ne sont con- stituées ni par des albumoses ou des peptones, ni par de l'acide nucléique ou des polysaccharides. : (Travail du Laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève.) INFLUENCE DES INJECTIONS INTRAVEINEUSES DE COLLARGOL SUR LA RÉACTION DE WASSERMANN. Note de C. Prcapo, présentée par M. WEINBERG. La réaction de Wassermann est un phénomène essentiellement col- loïdal et il m'a paru intéressant de rechercher l'influence que pourraient exercer sur cette SÉUQE des injections intraveineuses de substances colloïdales. J'ai commencé ces recherches avec le -collargol (Poulenc) et l’élec- trargol (Clin). Elles m'ont donné les résultats suivants : 328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À. — Sujet avec antécédents syphilitiques et qui a été traité, il ya plusieurs mois, par le salvarsan (606). La réaction de Wassermann est négative. On lui injecte une ampoule de 10 c.e. d’électrargol. 24 heures . plus tard on répète la même injection. Le jour suivant, on pratique la réaction de Wassermann, qui, cette fois, donne des résultats nettemenk ne . — Sujet sans antécédents syphilitiques. Ne présente pas de signes Fe. de cette maladie. La réaction de Wassermann est négative. On injecte deux ampoules -de 10 €. c. chacune de collargol (Poulenc) à 24 heures d’intervalle. Le lendemain de la dernière injection, la réaction de Wassermann est devenue positive. C. — Sujel avec antécédents syphilitiques. La réaction de Wassermann est positive. Elle devient négative après deux injections d'électrargol (Clin) pratiquées comme dans les deux cas antérieurs. D. — Dans trois autres cas, étudiés dans les mêmes conditions, la réaction (1) ne souffre aucune perturbation. - Conclusion. — Les injections intraveineuses d'argent colloïdal influencent la réaction de Wassermann dans certains cas, soit par réactivation, soit par inhibilion. Elles peuvent même la faire appa- raître chez les sujets normaux. Il est donc nécessaire, pour éviter des « erreurs possibles causées par le traitement médical, de ne pratiquer la réaction de Wassermann que sur des sujets n’ayant été soumis à aucun traitement médicamenteux récent. (Travail de l'Hôpital de San-José, à Costa-Rica.) PROCÉDÉS SIMPLES DE CULTURE DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DANS LA MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE, par L. TRIBONDEAU. Procédé de culture du liquide lotal. — C’est, d’après nos observations, le procédé de choix. Couler dans une grande boîte de Petri de la gélose fondue, à laquelle on incorpore du liquide d’ascite. Après solidification, verser sur ce milieu 5 à 10 c.c. du liquide céphalo-rachidien qui vient d'être obtenu par lombo-ponction du malade. Placer la boîte à plat, dans l'étuve à 37°. Au bout de quelques heures (6 heures environ), glisser sous la boîte de (1) Daus tous jes cas, la réaction a été pratiquée d’après la technique de Hecht-Weinberg. er GE 4 POV ER TS SÉANCE DU 931 MARS 329 Petri un petit coin ou une baguette qui la maintienne en position oblique, de manière que le liquide céphalo-rachidien se collecte dans la partie déclive en laissant à découvert plus de la moitié de la surface du milieu. Dès la seizième ou la dix-huitième heure environ après l’ensemencement, on observe de belles colonies de méningocoques dis- séminées dans toute la zone émergente, et confluant souvent en bande le loug du bord du liquide. Ce procédé donne des résultats beaucoup plus francs et plus constants que la méthode classique consistant à étaler à la surface de la gélose- ascite le pus obtenu par centrifugation du liquide céphalo-rachidien. Le liquide total semble favoriser la culture en apportant un complément de substances nutritives et en augmentant l'humidité du milieu. Fait très intéressant, l'addition de liquide d’ascite à la gélose n’est pas indispensable pour obtenir des colonies de méningocoques; les germes poussent aussi sur gélose ordinaire dans les conditions ci- dessus décrites ; les colonies sont seulement moins exubérantes. Ainsi donc, plus de centrifugstion, plus de liquide d’ascite : il suffit d’ense- mencer le liquide céphalo-rachidien total sur gélose ordinaire en boîte de Petri. On peut, au lieu de boite de Petri, employer des boites de Roux ou, tout simplement, des tubes de gélose inclinée. Mais les boîtes de Roux sont un peu moins commodes pour les manipulations ultérieures en vue des épreuves d'agglutination, et les tubes offrent une surface de cuiture trop restreinte. [Il est indiqué de mettre le liquide céphalo-rachidien en culture le plus tôt possible après son prélèvement. Cependant l’ensemencement lardif peut encore fournir un résultat positif. On aura soin, dans ce cas, d’agiter fortement au préalable le liquide à examiner dans le tube de récolte (obturé avec le pouce coiffé d'un capuchon de caoutchouc stéri- lisé}, de façon à dissocier les coagulums fibrineux et à homogénéiser le liquide trouble. Procédé de culture du culot de centrifugation. — Nous ne manquons jamais, à chaque ponction de nos malades, de pratiquer, conformé- ment aux règles établies, la centrifugation d’une dizaine de centimètres cubes de liquide, de facon à faire une préparation cyto-bactériologique du culot. Nous avons soin de procéder aseptiquement à cette opération de manière à pouvoir utiliser pour une culture ce qui reste du culot dans le tube de centrifugation après l'examen en question, c’est-à-dire sa presque tolalité. Nous versons sur ce culot, à la place du liquide surnageant qui a été décanté, 2 ou 8 c.c. de bouillon ordinaire. Nous mettons le pus en sus- pension dans le bouillon, et placons le tout à l’étuve à 37°. Dès la sei- zième heure on peut examiner avec fruit la culture. À ce moment, le pus s'est déposé au fond du tube. Souvent le liquide surnageant est louche, 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et des préparations colorées montrent qu'il contient des méningocoques. D'autres fois il est clair, mais si, avec une pipette fine, on aspire ua peu du dépôt purulent et si on en fait une préparation colorée, on peut y trouver de très nombreux méningocoques alors que, dans ce même pus examiné aussitôt après ponction, ces microbes élaient rares ou même introuvables. Ce procédé est moins sûr que le précédent; il échoue assez souvent alors que l’autre donne un résultat positif. Mais il est d’une exécution tellement simple et donne si peu de travail supplémentaire que nous l’exécutons toujours concurremment avec l’ensemencement du liquide total. Remarques. — Notre expérience personnelle nous a montré que la recherche directe, par coloration, du méningocoque dans le liquide céphalo-rachidien est insuffisante pour guider le traitement par le sérum. Dans bien des cas elle est infructueuse tandis que la culture se montre positive. Il faut donc toujours avoir recours à cette dernière, car, pour cesser la sérothérapie, il ne suffit pas que le liquide cépaalo-. rachidien ne paraisse plus contenir de germes, il faut qu'il soit vrai- ment stérile. Or, les procédés que nous venons de signaler permettent de s’en assurer à peu de frais, et cela en moins de 24 heures, assez vite, par conséquent, pour fixer le médecin traitant sur l'utilité d’une injec- tion de sérum, lors de la lombo-ponction quotidienne suivante. Encore faut-il que les malades ne soient pas trop éloignés d’un laboratoire ; aussi ont-ils un grand intérêt à ce que les services de méningitiques soient annexés aux laboratoires de bactériologie, disposition très heu- reusement réalisée à Toulon. Pour identifier les colonies, nous nous bornons à faire une coloration au bleu polychrome, un Gram, et une épreuve d’agglutination sur lame. Nous n'avons recours à l'épreuve des sucres que pour les colonies de première ponction. | Nous pratiquons l'épreuve d’agglutination avec les sérums antiménin- gococcique et antiparaméningococcique non chauffés de l’Institut Pas- teur. Quand les colonies sont volumineuses, on en prélève avec une anse de quoi faire une émulsion convenable. Quand elles sont encore très petites et rares, on verse directement de l’eau physiologique dans la boite de Petri et on la fait courir sur le milieu jusqu’à ce qu’elle soit assez trouble; mais il faut avoir bien soin de rejeter préalablement tout le liquide céphalo-rachidien restant, et même de laver à l’eau physio- logique la place qu'il occupait, parce que ce liquide précipite au contact des sérums (méningo et para). Si, bien exceptionnellement, les cultures en boîte sont négatives alors que le méningocoque s’est multiplié dans le pus du culot de centrifuga- tion, on remet ce pus en suspension dans le bouillon et on ensemence SÉANCE DU 34 MARS 391 le tout en boîte de Petri comme s’il s'agissait de cultiver un liquide céphalo-rachidien total. Les colonies obtenues servent ensuite à fabri- quer une émulsion pour épreuves d’agglutination. (Travail du Laboratoire de Bactériologie du V® Arrondissement maritime.) PROCÉDÉ DE COLORATION DES GRANULATIONS POLAIRES DU BACILLE DIPHTÉRIQUE, par L. TRIBONDEAU et J. DUBREUIL. Nous signalons ce procédé parce qu'il a Le double avantage d’être d’une exécution rapide et d’utiliser un colorant couramment employé dans les laboratoires de bactériologie pour la coloration de Gram : le cristal violet phéniqué. Émulsionner sur lame porte-objets une parcelle de colonie de bacilles diphtériques dans une gouttelette d’eau distillée: étaler; laisser sécher; fixer à l'alcool absolu. — Colorer pendant environ cinq minutes au cristal violet phéniqué. — Laver à l’eau ordinaire. — Faire agir une solution de vésuvine à 4 p. 500 jusqu'à ce que la coloration du frottis passe du violet au brun (une à deux minutes, suivant son épaisseur). — Laver à l’eau ordinaire: sécher. Examiner à l'immersion. Les granulations polaires, d’un beau violet noir, tranchent vigoureusement sur le corps jaunâtre des bacilles. N. B.— Nous préconisons, pour la fabrication de la solution de cristal-violet phéniquée, la technique suivante. Broyer 1 gramme de cristal violet dans un mortier; ajouter 2 gr. 50 d'acide phénique neigeux; triturer ; laisser liquétier pendant quelques minutes. Mesurer 10 c.c. d'alcool éthylique absolu dans un récipient gradué ; en verser une partie dans le mortier et broyer de nouveau pour achever de dissoudre colorant et acide phénique. Transvaser la solution obtenue dans un flacon. Se servir du reste de l'alcool, puis de 90 c.c. d’eau distillée (par fractions) pour bien rincer le mortier; recueillir tout le liquide de rin- çage dans le flacon; bien agiter. Avoir soin de filtrer le colorant sur papier quand on le verse du flacon de réserve dans les flacons compte- gouttes en service. (Travail du Laboratoire de Bactériologie du V® Arrondissement maritime.) 332 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EXAMEN MICROSCOPIQUE DES FROTTIS SANS COLORATION, par J. BRIDRÉ. On sait l'intérêt que présente l'étude microscopique d’un produit « à l’état frais ». Mais le laboratoire recoit fréquemment de simples « frottis » que l’on s’empresse de colorer par des procédés variés. Aucun traité de technique microscopique, à ma connaissance, n'in- dique l’examen d’un frottis sans coloration. Cet examen présente pour- tant des avantages que j’ai souvent mis à profil et que je crois bon de signaler. Pour le pratiquer, il suffit de déposer sur le frottis une gouttelette d’eau, de recouvrir d’une lamelle et de porter sous l’objectif. Il est, dans certains cas, nécessaire de « fixer » préalablement la préparation, l’eau pouvant altérer ou détacher de la lame des éléments tels que les hématies. La préparation présente ainsiles caractères de l’état frais, abstraction faite du mouvement, bien entendu. Quelles que soient la nature et l’origine du Doduit, l'étude des frottis sans coloration est susceptible de fournir d'utiles renseignements. Elle facilite la recherche de certains éléments réfringents et difficilement colorables. Elle est recommandable, en particulier, pour la recherche, dans le pus, du cryptocoque de Rivolta. SUR LA BIOLOGIE DE L'Oidium lactis. IV. — ALIMENTATION MINÉRALE, par G. LINOSSIER. Des expériences préliminaires m'ont démontré que l’Oidium lactis se développe bien dans un liquide contenant, outre un aliment hydro- carboné et un aliment azoté convenables, les substances minérales suivantes : acides phosphorique, sulfurique, silicique, chlore, potas- sium, sodium, magnésium, calcium, fer, zinc, manganèse. J'ai, selon la technique inaugurée par Raulin, mais en culture pure, constitué des milieux identiques, mais dans lesquels manquait un des. éléments ci-dessus énumérés, et recherché l'influence de la soustraction de chacun de ces éléments sur le poids de la récolte. Je dois faire observer que les substances minérales utilisées dans cette expérience étaient les substances pures du commerce, purifiées à nouveau par cristallisation. SÉANCE DU 931 MARS 3393 Les recherches de Raulin, celles plus récentes de G. Bertrand nous ont appris que le développement des végétaux inférieurs peut être influencé par des traces de certains éléments minéraux trop faibles pour être décelées par des procédés usuels de l’analyse chimique : un déci- milliardième de manganèse dans le liquide culture suffit à doubler le poids de la récolte de l'Aspergillus niger. On ne saurait donc affirmer, dans un mélange salin, l'absence de doses actives de certains éléments, si on ne s’est astreint à en dépouiller, par des procédés souvent fort compliqués, chacun des constituants du mélange. Quand on poursuit les cultures, comme je l'ai fait, dans des flacons de verre, on s'expose en outre à ce que ceux-ci cèdent au liquide, surtout pendant la stérilisation, des traces de matières minérales. Il faut tenir compte, dans la discussion des résultats que je vais exposer, de ces imperfeclions de technique. L'étude de l’alimentation minérale de l’Oïdium lactis n'étant, dans l’ensemble de mes recherches, qu’un point accessoire, je ne me suis pas astreint au travail considé- rable, et parfois irréalisable, qu'eût été la préparation de substances minérales d’une pureté absolue. _ Ces réserves faites, voici les poids de récolte obtenus après douze - jours sur 50 e.c. de solution nutritive, renfermant comme aliment hydrocarboné de la glycérine, et comme aliment azoté de l’urée. POIDS DE LA RÉCOLTE ALIMENT SUPPRIMÉ GEO en milligrammes BROSDHOTRE SSSR NT See Ne () à BD AS SIDE MERS RE de aie de ; 8 MAS DÉSIR RS M AS PAT CR Re A CREME etre SR AO MO RAR AO Re € ER ee ER A) SOU OR PER A Re AN LEA AS AE A ne en on O & MAP ALES Ce ee de No dos io ADS SHC ART TRUE ARTE RAS Te et ESS CAC ES ER TRSE ES R SN EP SeeR 4 0 — CRETE EE SR Re PRESS RAR SR ER EEE S OU ETES TT ee DRE A NE ee QD DES M DCE COMMON AU So te LR Ne Ce DE Les corps simples, dont l'influence sur le développement de l’Oidium lactis est indiscutable, sont le phosphore, le potassium, le magnésium, le zinc, le fer et le soufre. Il ne faudrait pas croire que les chiffres ci-dessus donnent une mesure de l'importance de tel ou tel élément. Il est probable que le phosphore, le potassium, le magnésium, par exemple, sont également …— indispensables à l’Oidium lactis. Si les poids de récolte obtenus en leur — absence sont aussi différents, c'est vraisemblablement parce que les quantités nécessaires du premier sont plus élevées que celles du troi- 334 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sième. Dans ces conditions, les impuretés du mélange peuvent y intro- duire une dose de magnésium suffisante pour permettre un léger développement, mais non de phosphore. Parmi les substances minérales utiles, certaines entrent dans la con- stitution même du protoplasma, d’autres n’agissent qu’en favorisant le développement par un mécanisme mal connu. On s'accorde générale- ment à considérer le zinc comme un simple catalyseur, en ce qui con- cerne le développement de l’Aspergillus niger. Il est probable qu ue n’agit pas autrement vis-à-vis de l'Oidium lactis. Dans le liquide sans zinc de l’expérience ci-dessus, le développement pärut d’abord aussi actif qu’en présence de ce métal. Puis la végétation se ralentit progressivement. Elle n’était pas terminée, quand l’expé- rience fut interrompue. Sachant : 1° que, sur le développement de l’'Aspergillus niger, le zinc exerce son action à une dose extrêmement faible (d’après Javillier, un dix-millionième suffit à réaliser le poids de récolte maximum); 2° qu'il se fixe sur le végétal, on peut supposer que les traces de zinc apportées comme impuretés par le sulfate de magné- sium et le sulfate de fer ont été d'abord suffisantes pour permeitre une activité normale du développement, puis que leur fixation sur le végétal en a privé le liquide, et qu'alors la végétation s’est ralentie. Le fer agit aussi à doses minimes. J'ai constaté que, à la concentra- tion de un demi- millionième, il permet d'obtenir le poids maximum de récolte. Il peut être indifféremment à l’état de sel ferreux ou de sel ferrique. Il ne se produit pas, dans les milieux de culture sans fer, comme dans les cultures d'Aspergillus niger sans fer, de substances se colorant en rouge par le chlorure ferrique. Il est à remarquer que, en l'absence de fer, le milieu de culture reste incolore, etne prend pas, quand la végétalion se prolonge, la teinte jaune des cultures sur liquide com- plet. L'action du manganèse ne se traduit pas nettement dans l'expérience. Néanmoins, comme aucune des précautions indiquées par G. Bertrand pour éliminer les moindres traces de manganèse n’a été prise, la légère diminulion de poids observée dans la récolte, quand on n’ajoute pas ce mélal au liquide nourricier, me paraît une indication, sinon une preuve de son utilité. La suppression du calcium et du silicium n’a provoqué aucune diminution sensible de la récolte, celle du chlore et du sodium encore moins. Les récoltes sont les mêmes que sur le liquide com- plet. Dans une auire série d'expériences, à des milieux renfermant tous les aliments minéraux reconnus utiles à l’Oidium lactis, j'ai ajouté une trace d’un des éléments dont la présence à été signalée dans certains êtres vivants. SÉANCE DU 31 MARS 33 Les poids des récoltes obtenus furent les suivants : x N°S SUBSTANCES AJOUTÉES Re Lee MORENE 1. RTE EUR OR RS ES eu 2 2, D 255 3. lodure de potassium. . . . . . . . 218 256 4. DTA A ed ll D EN Ni De Bromurerderpolassiume "tr Que 201- 2m 0 0207 6. MnorurerderSoditniee RER 220. 0005 ïe Arsenite de potassium . . . . . . . 256 9:6 8. ae noir 20 D o Carbonate de lithium. . : . . : . . 261 259 10. A ee dt OUEN me ae BOrateRdeS SOIN Re RO ETES Re re 257 HE AUS me Le ee D De nt Ont: DA) 13. ACÉLALE dERCUIVLE ee ee. 0245 245 Pour certaines substances, deux poids de récolte sont inserits dans le tableau. Le second correspond à une dose plus forte, quoique toujours minime, du produit chimique ajouté au liquide nutritif. On voit qu'aucune des substances ci-dessus ne semble utile à l'Oidium lactis. Quelques-unes, le fluorure de sodium, l’alun semblent légère- ment nuisibles. Étant donnée l’action remarquable exercée par les iodures sur l’évo- lution des mycoses en général, j'ai, dans une expérience spéciale, cultivé l'Oidium lactis À en présence de doses variables d’iodure de potassium. Après cinq jours, les récoltes étaient : NS IODURE DE POTASSIUM POINS milligr. par litre des récoltes ie PR Ne SAC AN ne 0 380 2, RE A CU RTE RES LR 6) 371 JE ù 10 419 4. 50 311 HA 100 374 6. 250 402 Donc, à aucune des doses employées, l’iodure de potassium n’a diminué la récolte; mais il a ralenti le développement. Après un jour de végéta- tion, un retard se manifestait dès le flacon n° 3, s’accentuant dans les flacons plus riches en iodure. Si on eût interrompu l'expérience dès le second jour, on eût observé des différences qui ont disparu par la suite. Je dois faire observer que, cliniquement, l’Oidium lactis A a paru tout à fait insensible à l’action de l’iodure. (Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée de la Faculté de médecine de Paris.) 336 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RECHERCRES SUR L’ASSIMILATION DE L’ACIDE LACTIQUE PAR LES LEVURES ET SUR LA PRODUCTION D'ACIDE PYRUVIQUE PAR LES LEVURES ET LES OÏDIUMS, par P. Mar et M. Ruor. La propriété de transformer l'acide lactique en acide pyruvique n’est pas spéciale aux moisissures (1). Elle appartient aussi aux levures et aux oïdiums. Cette conclusion découle des expériences que nous allons résumer ; il en résulte aussi, tout naturellement, que l'acide lactique est assimilé par les levures et les oïdiums. Cette dernière proposition n’a pas besoin de nouvelles confirmations expérimentales en ce qui concerne les oïdiums. On sait, en effet, que ceux-ci se développent de préférence sur les milieux naturels sucrés et neutres comme le lait, associés aux ferments lactiques, et qu'ils assi- milent indifféremment les sucres et l’acide lactique. Mais il n’en va pas de même pour les levures. Celles-ci ont été toujours cultivées en présence de sucres, chaque fois qu'il s’est agi de les faire pousser en milieu minéral. Il convient donc d'examiner de près la facon dont elles se comportent vis-à-vis de l'acide lactique, lorsque ce corps constitue le seul aliment carboné dont elles disposent. Assimilation de l'acide lactique par les levures. — Nous avons cultivé les levures dans le milieu minéral dont on a déjà donné la composi- tion (2), l'acide lactique étant offert à l’état de lactate de calcium à la dose de 2 p.100. Mais comme elles se développent très lentement dans un tel mitieu, on y a introduit comme semence un poids non négligeable de globules jeunes, bien lavés par décantations répétées, à la température de 0° obtenue au moyen de glace fondante. À Les cultures ont été faites en présence d'une atmosphère confinée dans des fioles d’un litre environ, capables de résister au vide. Chaque fiole recoit 55 c.c. de solution nutritive, et 142 milligrammes de levure pesée à l’état sec. | On à préparé 2 lots de 3 fioles; le premier est placé à la température de 20°, le second à 30°. Chaque lot comprend une culture témoin privée de lactate de calcium. On a déterminé d’abord pour chaque culture les volumes de gaz échangés alin d'établir tous les éléments d'une démonstration rigoureuse. (4) P. Mazé et M. Ruot. La production de l'acide pyruvique par oxydation Ne de l'acide lactique. Comptes rendus de la Soc. de pra t. LXXIX, p. 706. (2) Id., loc. cit. 1 DRE SÉANCE DU 31 MARS 391 L'atmosphère de quelques fioles à été analysée à deux reprises; la première analyse ayant pour but de déterminer la durée que l’on pou- vait assigner à l'expérience sans exposer les cultures à souffrir de pénurie d'oxygène. Les résultats des analyses sont consignés dans le tableau I. Les volumes de gaz sont ramenés à 0° sous la pression de 760. Tableau I. © N9S DURÉE OXYGÈNE CO? RAPPORT des en consommé dégagé CO” cultures . jours en C:c. CniC. Cr O° Cullures à 200. 4 Témoin. l'e analyse. . . 13 20,15 15,66 0,71 2 1e analyse . . . 13 76,50 48,9% 0,64 D A en ie 29 162,41 103,77 0,64 2 2e analyse... . . 16 69,44 44,8% 0,6% Somme des 2 analyses. . 29 145,94 93,78 0,64 Cultures à 300. 4 Témoin. {re analyse . . . 6 17,39 14,73 0,84 &) 1e analyse . . 6 19,93 45,14 0,56 OR nr ee one 22 158,25 109,15 0,69 4 2€ analyse. . . . 17 22,41 15,03 0,67 4 Somme des 2 analyses. . 23 39,80 29,76 0,75 5 9eanalyse . 17 115,67 14,81 0,65 5 Somme des 2 analyses. . 23 195,60 1995 0,61 11 résulte de ces chiffres que l'acide lactique est assimilé par la levure, puisque les volumes de gaz carbonique dégagé et d'oxygène absorbé sont 4 fois plus élevés dans les cultures faites en présence de lactate de calcium que dans les témoins. Une partie de l'acide lactique est brülée entièrement, une autre est utilisée à la construction de nouvelles cellules, une troisième, la plus importante comme on va le voir, est transformée en acide pyruvique. La combustion complète de l’acide lactique libère de la chaux qui relient de l’acide carbonique; ce dernier ne figure pas dans les chiffres du tableau ji; on l’a recueilli et mesuré à part et on a effectué Les correc- 2 3 tions correspondantes des rapports Er: Ces chiffres sont réunis dans le tableau IT. Tableau II. Nos VOLUMES DE CO? CO? des combiné FRONT cultures CIC: corrigés DE An AP SU NE Ed 8,08 0,70 SR PES RNA A 12,56 0,71 # DER NET AR Tan 14:60 0,687 CORRE RATER RARES 11,03 0,76 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 Les valeurs corrigées des rapports œ sont à peu près identiques à celles que les cultures témoins ont données. On ne peut cependant rien déduire de cette concordance si ce n'est que la levure privée de tou aliment carboné a brûlé vraisemblablement des matières albuminoïdes et peut-être une petite quantité de matières grasses. La combustion de réserves hydrocarbonées aurait donné un quotient respiratoire égal à 1 ; ces derniers faisaient donc à peu près défaut. Production de l'acide pyruvique par les levures. — Les liquides de culture renferment comme produits de fermentation de l’acide pyru- us de petites quantités d'acide succinique et d' acide acétique ; il ne s’y est pas formé d’alcool ni d'aldéhyde. | L'acide pyruvique est prédominant. Les chiffres des tableaux II et III permettent de l'évaluer approximativement; mais il a été dosé directe- ment par la méthode que nous avons déjà indiquée. On a évalué aussi, mais par le calcul seulement, la quantité de lactique entièrement brûlé d’après les poids de gaz carbonique dégagé. On a groupé dans le tableau III ces trois catégories de chiffres. Tableau III. De NOS ACIDE LACTIQUE ACIDE PYRUVIQUE ACIDE PYRUVIQUE des brûlé calculé dosé cultures en mer. en mor. en mor. 2 ASE 330,6 313,1 3 156,4 362,3 391010 5) 180,8 481, 467, 6 AOF OS ARE) 318,5 L’acide pyruvique est donc un produit d’oxydation de l’acide lactique, que la levure forme en abondance avec le concours de l'oxygène de l’air dans des conditions de vie très pénibles. Les poids d'acide pyru- vique trouvés représentent environ 50 p. 100 de l'acide lactique fourni. La levure qui a donné ces résultats est la levure de lactose n° 7,de notre collection; les levures de vin donnent des résultats de même ordre. l'ormation de l'acide pyruvique par les oidiums. — Quelques oïdiums cultivés dans le même milieu minéral produisent aussi de l’acide pyru- vique en présence de quelques sucres et aux dépens de l’acide lactique. Le tableau IV résume les résultats observés sur des cultures faites en fioles coniques, à la température de 30°. Le signe + correspond à un résultat positif, il est affecté d’un indice dont la valeur est proportionnelle à la quantité d'acide pyruvique formé déterminée par l’abondance du précipité d’iodoforme obtenu en présence de soude et d’une paillette d’iode. L'indice 2 correspond à la limite de sensibilité de la réaction de SÉANCE DU 31 MARS 339 x Simon, et les indices 3 et 4, respectivement à des réactions nettes et fortes. Le signe 0 correspond à un résultat négatif. Tableau IV. à MILIEU | MILIEU II MILIEU II] Micreu IV MILIEU V TS Saccharose Sucre lactose Lactate Acide lactique : È interverti À L de calcium libre cultivées 2 p. 100 2 p. 100 ? p- 100 2 p. 100 0,5 p. 100 0. camemberti (1) Û () Ô 0 CL OURS RES 0 0 0 0 0 O. Gueraldi . 0 0 +! + + O. lenuis 0 0 0 2e 1 O. farinosum 1 0 +1 0 + + G. farinosum 2 . . Traces + + +-{ +4 O. albicans 1 . 0 +3 » 0 » O. albicans 2 0 +1 » 0 » Ces résultats rappellent ceux que nous avons obtenus avec des cul- tures de moisissures; les deux espèces d’oïdium les plus répandues dans la nature sont des agents de combustion très actifs ; elles brülent entièrement les sucres et l'acide lactique; les autres produisent de l'acide pyruvique, mais elles peuvent le délruire aussi, car il disparait peu à peu dans les cultures âgées. L’acide pyruvique apparaît ainsi comme un produit de fermentation assez répandu dans le monde des champignons; les conditions de sa formation sont bien déterminées; ce sont celles qui rendenttrès pénible le développement des cultures; il représente un échelon ou un stade de l'assimilation de l'acide lactique. On concoit que son apparition dans les milieux de cultures puisse être provoquée par des moyens variés ; et quand on constate qu'une espèce ne lui donne pas naissance dans un milieu déterminé, cela ne veut pas dire qu’elle n’en formerait pas dans un autre milieu mieux approprié. | DU DÉVELOPPEMENT ET DES HOMOLOGIES DU GLAND DES OVINÉS, DES ANTILOPINÉS ET DES BOVINÉS, par ÉD. ReTterer et H. NEUVILLE. Le pénis et la portion basilaire du gland se développent sur les Ruminants comme sur les autres Mammifères-(2), mais la portion distale du gland représente ici un élément particulier, à développement spécial. (1) Voir P. Mazé. Technique fromagère, Annales de l'Institut Pasteur, t. XXIV, p. 395, 435, 543. (2) Voir Retterer. Journal d'Urol. méd. et chir., t. NI, p. 157 et 327, 1915. 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Voici en quels termes M. Nicolas décrit le développement, sur le Mouton, de cette portion distale : « Dans le fourreau des embryons de Mouton, appa- raîit un croissant de tissu embryonnaire dont la concavité regarde la lumière du canal (1} ». Si, du côté distal on va vers la base du gland, « les extrémités de ce croissant deviennent de plus en plus longues, tendent à se rejoindre et finalement on voit sur les coupes un anneau de tissu embryonnaire circonscri- vant un canal tapissé d’un épithélium stratifié et recouvert lui-même par un épithélium » (lame épithéliale glando-préputiale). C’est ainsi que se développe le corps spongieux et en particulier l’appendice urétral. Ultérieurement, on voit en arrière, du côté proximal, le corps spongieux se relier à la masse des corps caverneux « par une sorte de pédicule étranglé, épithélial. Cette masse se rapproche peu à peu du corps spongieux, le pédicule diminue d'épaisseur, finit par disparaître et en définitive corps spongieux et masse voisine se trouvent confondus par une partie d’abord étroite, puis de plus en plus large, de leur circonférence ». Nous-mêmes, nous avons observé sur des embryons de Mouton, un fœtus de Mouflon et un autre d’Algazelle, les faits suivants : A. Mouton. — Sur des embryons de Mouton longs de 12 centimètres (deux mois et demi), l'extrémité distale du gland est encore indivise : elle se com- pose d’un cordon impair formé par les corps caverneux el réuni au prépuce- ou fourreau par la lame épithéliale glando-préputiale. Sa face inférieure pré- sente, de chaque côté, un repli limitant la gouttière urétrale, non fermée, mais comblée par une mass2 épithéliale. En un mot, l’appendice urétral n'existe pas encore ici. Mais, en suivant l'urètre de la base du gland vers son extrémité, on voit que, vers le bout terminal, l’urètre, encore fermé, quitte le plan médian et se place sur la face droite des corps caverneux; puis un bourgeon ou repli épithélial apparaît de part et d’autre entre les corps caver-. neux et l’urètre, étranglant la portion qui unit ces deux parties. En d’autres termes, sur le trajet oblique que suit le corps spongieux pour se diriger du plan médian vers la face droite du gland (champignon du gland), l’urètre est d’abord relié au gland lui-même par un pédicule conjonctif, et à la face droite du champignon une lame épithéliale le sépare complètement de ce dernier. En un mot, sur les embryons de 12 centimètres, l'extrémité du gland commence à se dédoubler en champignon et en corps spongieux, celui-ci formant une crête oblique dirigée vers la face droite du champignon. En ce point, le corps spongieux forme un croissant dont les cornes sont encore ouvertes; c'est ultérieurement qu’elles se rejoignent pour clore Île canal urétral et prolonger le corps spongieux en donnant naissance à l’appen- dice proprement dit. B. Fœtus de Mouflon (Ovis tragelaphus Desm). — Sur un fœtus à peu près à terme, déjà couvert de poils, la base du gland, large de 2 millimètres, est encore reliée au fourreau par un frein. L’appendice, long de plusieurs milli- mètres, est large à sa base de 1 millimètre, et uni au champignon par un pédicule conjonctif ou crête oblique, large de 0""5, En allant vers le corps de l’'appendice, on voit disparaître le pédicule conjonctif, mais une lame épithé- (4) Journal de l'Anat. 1887, p. 561; pl. 27, fig. 11, 12 et 13. hat og Ent 4 #7 SÉANCE DU 31 MARS 341 liale continue à souder cet appendice d’abord au champignon, puis au four- reau. L'appendice est rectiligne et se termine par une extrémité large seule- ment de 0®"6. Sur toute sa longueur, il présente un urètre clos, et les deux tigelles squelettiques sont réprésentées chacune par un amas de cellules conjonctives très serrées. C. Fœtus d'Antilope Algazelle. — Sur un fœtus à terme, mort-né, le pénis était long de 722, depuis sa courbure en S jusqu’au bout du gland. Le gland lui-même atteignait une longueur de 2t"5. La lame glando-préputiale, épaisse de 006 à 0208, est encore pleine. Jusqu’auprès du champignon du gland l’urètre est situé sur le plan médian; mais, en ce point, apparaît, entre ie champignon et le corps spongieux, un étranglement comblé par l’épithélium et séparant partiellement le premier du second. En ‘même temps, le corps spongieux est déjeté à droite et se dirige sur le côté droit du champignon où - iln'est plus uni à ce dernier que par la lame épithéliale. En effet, le corps spongieux se prolonge librement dans le fourreau auquel il reste encore uni par le revêtement superficiel de l’épithélium. Les deux tigelles de soutien de cette portion de l’urètre, ou appendice, sont déjà bien développées, mais à l’état de tissu conjonctif à cellules serrées les unes contre les autres. Ainsi, le corps spongieux et l’urètre s’éloignent l’un de l’autre et sont séparés, au niveau de l'extrémité dislale des corps caverneux formant le champignon, par un étranglement épithélial superficiel; à partir de ce point, ils forment une bandelette en saillie constituant une crête dirigée sur le côté droit du champignon. Adhérente d’abord à ce dernier par un pédicule conjonctif, la partie droite el distale de la crête finit par s’en détacher complètement et se prolonge au delà du champignon pour constituer la portion libre de l’appendice. La bande- lette ou crête oblique en représente la portion fixe, intermédiaire entre l’appendice proprement dit et le corps spongieux sous-jacent aux Corps Caverneux. Si nous ignorons les causes qui déterminent ce mode particulier de développement dans l'extrémité distale du gland, nous en voyons les conséquences, qui sont l'asymétrie et le dédoublement de l’organe en corps caverneux (champignon) et en corps spongieux. La portion distale du corps spongieux varie elle-même au point de vue de la longueur et de la structure selon le groupe de Ruminants considéré. Comme nous l’avons indiqué dans des notes antérieures (1), il s’accroit et forme un appendice urétral chez les Ovinés et la plupart des Antilopinés; de plus, il atteint une longueur plus considérable et un squelette plus résistant dans les premiers que dans les seconds. Chez les Bovinés, la portion terminale du corps spongieux se dirige vers la gauche sous la forme d’une bandeletté ou crête oblique; mais elle n’est pas terminée par un appendice. C'est à son sommet que (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 3 février 1917, p. 115; tbid., Mhievaier 1917; /p. 118. BioLocie. CoMPpTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. : 25 342 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'ouvre l’urètre, en formant une papille qui débouche sur le côté gauche du gland, fait signalé par Garrod puis par A. Marshall (1). Longue de 2 millimètres, cette papille serait, d’après le dernier de ces auteurs, l'homologue de l’appendice urétral du Bélier. Sa structure serait égale- ment semblable à celle de l’appendice, car, dit Marshall : « fibro- cartilage is present in abundance ». ; Ë Pour Marshall, « the urethral papilla, then, is of the nature of a vestige ». Nous avons décrit antérieurement (2), la direction oblique et la situa- tion superficielle que prend la portion terminale de l'urètre du Taureau : elle se place sur le coté droit des corps caverneux pour se recourber ensuite à gauche et se terminer par une papille, haute de 2 millimètres. Elle forme d'abord une bandelette ou une crête qu’une lame fibreuse relie aux corps caverneux; mais, près de sa terminaison, un repli épithélial étrangle el arrive à couper cette lame fibreuse, de sorte que l’urètre s'ouvre sur une portion libre ou papille. Dans ce trajet, elle change de forme : A mesure qu’elle se rapproche de la papille, la bandelette ou crête s'aplatit, et l'urètre qui s'y trouve logé est limité par une paroi proxi- male, convexe, et une paroi distale, concave. Dans la lèvre (ou paroi) proximale, est contenu un cordon fibreux large de 1 millimètre, épais de 0226 et segmenté en plusieurs faisceaux secondaires. Il n'existe pas de cordon fibreux dans la paroi distale de la bandelette. Ce cordon nous a présenté, chez le Taureau et le Bœuf, la structure d’une masse uni-- quement fibreuse, sans trace de cellules vésiculeuses ou cartilagi- neuses. Dans le Pœuf musqué, selon Lünnberg (3), le bout terminal du gland est conique et à peu près rectiligne; le corps spongieux qui en occupe le côté gauche est fusionné avec les corps caverneux sauf à sa terminai- son qui se fait au même niveau que les corps caverneux el qui est libre sur une longueur de 4 à 5 millimètres. Chez le Taureau, l'extrémité du gland est, au contraire, contournée; le corps spongieux correspondant prend une direction oblique et il se termine également par une portion libre, qui n'arrive cependant pas au bout des corps caverneux. La portion fusionnée du corps spongieux est, chez le Bœuf musqué et le Taureau, l'homologue de cette portion, qui, chez les Ovinés et les Antilopinés, a une direction oblique et est adhérente aux corps caverneux. La portion libre ou papille correspond seule à l’appendice des Ovinés et des Anti- lopinés. Chez les Ovinés, son squelette devient vésiculo-fibreux ; chez les Antilopinés, il reste fibreux; chez le Taureau, enfin, le squelette fibreux 1j) Anatomischer Anzeiger, t. XX, p. 267, 1901 (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 24 octobre 1916, p. 816. (3) Proceedings of the zool. Soc. of London, 1900, p. 161. ET PPS Ne SÉANCE DU 931 MARS 343 ne se développe que dans la paroi proximale de cette portion du corps spongieux. En résumé, les Ovinés, les Antilopinés et les Bovinés possèdent un gland asymétrique parce que les corps caverneux et l’urètre y sont plus ou moins séparés par un étranglement. Chez les Bovinés, cette portion du corps spongieux reste reliée aux corps caverneux, sur toute sa lon- gueur, par un pédicule conjonctif; à sa terminaison seule, elle présente un rebord libre. Le squelette y demeure fibreux et n’apparaît que d’un côté de l’urètre. Dans les Antilopinés, la portion oblique et adhérente du corps spongieux est suivie d'une portion libre, comme dans les Ovinés; mais, chez ces derniers, la portion libre, ou appendice, acquiert une longueur considérable et un squelette vésiculo-fibreux, tandis que chez les premiers (Antilopinés), l’appendice demeure court et sa double tigelle squelettique reste fibreuse. Comme personne n’a jamais vu appa- raitre d’appendice chez Les embryons de bœuf, il est infiniment probable qu'il ne s’y développe point et que la bandelette urétrale et la papille sont les seuls représentants de Îla portion adhérente de l’appendice des Ovinés et des Antilopinés. TROISIÈME OBSERVATION D'ENFANT MICROMÈLE, par Én. Rerrerer et J. Fiscu. La photographie et les dessins des viscères que nous avons l'honneur de vous montrer sont celles d'un enfant micromèle que M. Jeannin a présenté à ses auditeurs dans un cours fait à la clinique Baudelocque comme un achondroplase typique. Les membres étaient si courts que l'humérus, par exemple, n'avait que Le 7° de la longueur de la tête et du tronc. Les autres organes semblaient avoir un développement normal ; l'intestin paraissait même plus long et décrivait des circonvolutions plus nombreuses qu'à l’état normal, ce qui peut être dû au rétrécis- sement de la base du thorax ayant comprimé les viscères abdominaux. Voici un bref résumé de la structure que présentent les segments squelettiques des membres (humérus, métacarpiens et phalanges). Le cartilage épiphysaire était mou, vasculaire, ses cellules, de 184 en moyenne, se trouvaient dans une substance fondamentale transparente, d'aspect muqueux et sillonnée de fibrilles granuleuses et anastomotiques. Au carti- lage indifférent ou fœtal faisaient suite une ou deux rangées cellulaires, où des cellules de 10 x étaient groupées par trois ou quatre pour constituer des amas arrondis. Entre ces petites cellules, correspondant au cartilage sérié, il y avait des trabécules de 1 à 3 y seulement d'épaisseur. Cette zone de prolifération si mince confinait à une couche formée alterna- 344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tivement de cellules hypertrophiées et de masses de tissu réticulé. Les pre- mières, de 25 à 30 y, étaient peu nombreuses, et, dans leur intervalle, la sub- stance fondamentale était calcifiée. Les sels calcaires étaient très abondants aussi bien dans cette zone que dans l'os, car il nous a fallu une décalcifica- tion prolongée pour pouvoir couper les segments squelettiques. Notons qu'il ne s’agit nullement comme dans le squelette normal d’une simple infiltration de sels calcaires, car, après décalcification, la substance fondamentale du cartilage calcifié est bien plus avide d’hématoxyline que celle des autres zones cartilagineuses. Les travées de cartilage calcifié ne se prolongeaient que fort peu dans l'axe du côté de la diaphyse pour disparaître totalement; leur sur- | face était dépourvue d’ostéoblastes. Le tissu réticulé qui occupe les intervalles des travées calcifiées est dense et forme, du côté de l’épiphyse, des masses d'un demi-millimètre. Bien que décrites sous le nom de bandes fibreuses, les traînées de ce tissu réticulé ne sont constituées que par des cellules étoilées dont les prolongements ramifiés et anastomotiques représentent des filaments granuleux et hématoxylinophiies, entre lesquels se trouve une masse amorphe, très molle. Ce tissu réticulé se prolonge du côté de la diaphyse et se continue “avec la moelle osseuse. Le canal médullaire est entouré d’une charpente ostéo-cartilagineuse épaisse, sur l'humérus, d’un millimètre environ;les travées de cette virole ont une direction essentiellement transversale; elles sont larges en moyenne de Oum], anastomotiques et séparées par des mailles conjonctives de moitié ou du tiers moins épaisses. La structure de ces travées est la suivante : leur centre est occupé par des cellules cartilagineuses formant des colonnes ou des amas de 0206 et leur périphérie est osseuse. Le tissu de ces travées est dû à la transformation des cellules cartilagineuses en cellules osseuses, d'une part, et d'autre part, à l'élaboration du tissu osseux aux dépens d’une rangée d’os- téoblastes, qui revêtent toute la surface de ces travées. Ces ostéoblastes sont d’origine périostique, car partout les mailles de la virole ostéo-cartilagineuse sont eu continuité avec le périoste. En résumé, le cartilage épiphysaire présente une substance fondamentale peu consistante et cloisonnée par un réticulum granuleux et serré. Il donne naissance à une très mince zone de prolifération, qui produit, dans l'axe du segment, uue couche de cellules hypertrophiées, interrompue par des amas de tissu réticulé et dense. Les travées de cellules hypertrophiées se calcifient, mais leurs faces restent dépourvues d'’ostéoblastes. Ces travées calcifiées se résorbent à peu de distance de l’épiphyse. A la périphérie de la diaphyse, au contraire, au contact du périoste, Le carti- lage continue à évoluer et ses cellules se transforment directement en cellules osseuses, pendant que le périchondre, plus tard le périoste, se revêt d’une couche d’ostéoblastes qui élaborent également du tissu osseux. Résullats el crilique. — Les observalions d'enfants micromèles ana- logues à celle que nous venons d'étudier sont nombreuses; mais les auteurs sont partagés d'opinions quant aux phénomènes cellulaires qui déterminent cet état du squelette. Parrot (1) l’attribue à la prolifération 4) Bulletin de la Soc. d'Anthropol. de Paris, 1878, p. 276. MEL PORTE TS + SÉANCE DU 31 MARS . 345 défectueuse du cartilage chondroïde ou sérié « qui est dépourvu de sa propriété ostéogénique », Parrot qualifie cet arrêt de développement d’ « achondroplasie ». Kaufmann (1), tout en confirmant les résultats généraux de Parrot, commence, à la manière habituelle de ses compa- triotes, par substituer le mot « chondrodystrophie » à celui d’ « achon- droplasie ». Plus tard, ila divisé les micromélies en plusieurs catégories : quand les épiphyses demeurent courtes et épaisses, c'est la véritable chondrodystrophie ou sclérose calcaire, l'ostéosclérose de Kundrat. Si, par contre, l'os enchondral se développe, tandis que l'os périostique reste rudimentaire, c'est l’osteogenesis 1mperfecta (l'ostéoporose congénitale ou dysplasie : périostale de certains), caractérisée par une fragilité extrême du squelette. Les exemples suivants prouvent combien ces dis- tinctions sont artificielles. Stilling (2) décrit un achondroplase où l’ossi- fication enchondrale est défectueuse et le range dans l’osteogenesis imperfecta. Harbitz (3) décrit également, sous le nom d'osteogenesis imperfecta, le squelette d’un enfant chez lequel l’ossification enchon- drale était défectueuse, tandis que l’ossification périostique était à peu près normale. Que la dystrophie se traduise par des troubles plus accusés tantôt dans l’os enchondral, tantôt dans l'os périostique, un fait initial prédo- mine dans l’évolution osseuse : c’est l’état antérieur du cartilage ou du tissu conjonctif. Tous ceux qui ont porté leur atlention sur le cartilage épiphysaire (Kaufmann 1892, Buday 1895, Johannessen 1898, Harbitz 1901, Porak et Durante 1905) ont été frappés par le peu de consistance du cartilage épiphysaire, qui paraît muqueux et parcouru de stries. Pour expliquer cette diminution de consistance et l’aspect fibrillaire, la plupart des observateurs supposent que le périchondre ou la moelle prolifèrent et émettent des bourgeons conjonctifs qui pénètrent dans le cartilage et y constituent des bandes fibreuses détruisant la substance fondamentale du cartilage pour former une barrière faisant obstacle à l’ossification. Tous les pathologistes qui ont étudié le squelette des micromèles partent de l’idée préconcue et erronée, à notre avis du moins, que les cellules cartilagineuses se flétrissent, dégénèrent, et que la prolifération du périchondre ou du périoste donne naissance aux végétations repré- sentant le tissu ossificateur. S'il en était ainsi, l’os devrait se développer dans les segments des micromèles mieux qu’à l’état physiologique, puisque le cartilage épiphysaire contient des tractus conjonctifs plus nombreux et plus larges. De fait, la trame fibrillaire qui apparaît dans (1) Untersuchungen über die sogenannte foetale Rachitis (Chondrodystrophia foetalis), 1892, et Lehrbuch der spez. path. Anat., 1909, p. 711. (2) Virchow’s Archiv,t. CXV, 1889. (3) Ziegler's Beiträge, t. XXX, p. 605, 1901. 346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les épiphyses des micromèles n’est pas constituée par des fibres conjonc- tives; ses fibrilles sont granuleuses et anastomotiques; elles corres- pondent au réticulum hématoxyÿlinophile des cellules et ne sont pas éla- ‘borées par leur hyaloplasma. Si les épiphyses sont plus molles, c’est que les cellules cartilagineuses ont édifié une substance amorphe peu solide et peu résistante, landis que leur travée réticulée est devenue exubé- rante. Dieterle (1) a défini la chondrodystrophie « vitium primæ forma- lionis », mais il n’en donne pas les raisons. Avant de présenter les modifications préparatoires qui précèdent l’ossification, les cellules car- tilagineuses, ainsi que leur substance fondamentale, possèdent une struclure indiquant une perturbation profonde de l’état physiologique : le réticulum granuleux l'emporte sur l'hyaloplasma et la substance inter- cellulaire est molle et d'apparence muqueuse. De ces cellules, les unes, en se divisant ultérieurement, donnent naissance à un tissu réticulé qui n’a aucune tendance à faire de l'os, les autres ne se divisent pas et se transforment directement en cellules osseuses. Lé peu de mitoses, le manque de production d’un tissu médullaire et ossificateur, ainsi que la persistance de certaines travées cartilagineuses, expliquent le peu d'allongement des segments squelettiques en voie d’ossification, c'est- à-dire l’état micromélique. Si, après l'étude histologique, nous recherchons les causes qui déter- minent cet arrêt dans l’évolution des tissus, nous savons, de par la cli- nique, que la misère physiologique semble jouer un rôle capital (voir notre deuxième observation). D’autres facteurs paraissent également intervenir. Dans l’ossification du rocher des Mammifères, on ne saurait invoquer la misère physiologique puisque les segments des membres placés dans les mêmes conditions de nutrition évoluent en os très longs. Le rocher, enclavé dans un complexus immobile, n’est pas,- comme les segments des membres ou du tronc, sollicité par les con- fractions musculaires. Or, en interrogeant la mère du micromèle (deuxième observation), nous l'avons entendu dire que, jusque vers la fin de la grossesse, elle n’avait pas ressenti de mouvements perceptibles. D'autre part, le liquide amniotique était fort rare. Tous ces faits sem- blent indiquer que le fœtus se trouvait dans des conditions empêchant les mouvements actifs. Si nous rapprochons ces circonstances et ces effets des conditions dans lesquelles se développent et vivent les Tritons, immobiles dans l’eau pendant des journées ou se tenant aussi longtemps immobiles dans l’herbe ou la paille humide, nous sommes portés à penser que l'absence ou le peu de mouvements influe sur la transformation directe des cellules cartilagineuses en cellules osseuses, laquelle ne s’accom- pagne alors que d’un allongement faible des segments squelettiques. (4) Virchow’s Archiv, t. CLXXXIV, p. 109, 1906. SÉANCE DU 31 MARS 347 Ces phénomènes sont d'autant plus frappants sur les Tritons que ces animaux possèdent, après l’ampulation des membres, une force éton- nante de reproduction ou de régénération. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE ET HISTOLOGIQUE DE QUELQUES CHAMPIGNONS DU GENRE Coprinus, par A. SARTORY. Coprinus radiatus Boll. — Spores elliptiques, brun bistre, munies d'un pore brillant à une extrémité, 12-14 uv de longueur et 6 et 7 u de largeur. Le bord des lamelles porte des cystides rares de 60-70 u de lon- gueur. Quelques-unes se trouvent aussi sur la face des feuillets. Les poils de la surface du chapeau jeunes sont formés de 4-6 articles, de 100 y de longueur et 14 x de diamètre, qui vont en s’amincissant vers l'extrémité libre. Au-dessous de ces poils, la surfacé du chapeau est limitée par des cellules de 40-50 & de longueur, étroites, appliquées l’une contre l’autre. Sur le chapeau étalé, elles forment des bandes rayonnantes correspondant aux espaces interlamellaires. Coprinus rapidus Fr. — Spores brun bistre elliptiques de 13 ». Le - dessus du chapeau est formé de cellules qui, vues de face, paraissent pavimenteuses, la coupe montre qu’elles sont sphériques et que chacune fait une saillie convexe vers le dehors. De distance en distance il y a des poils digitiformes de 70-80 y qui paraissent cloisonnés, mais dont les apparences de cloison doivent être des ponts de protoplasma. En réalité, il n'y a pas de cloison. Le bord des lamelles est constitué par quelques rangs de cellules sans basides, qui dessinent un liséré blanc. Nous rencontrons également des cystides globuleuses aïlongées, de 50-60 x de longueur. On les retrouve cà et là à la surface des lamelles. Coprinus tuberosus Quel. — Spores elliptiques noir pourpre, 10 y. Au microscope, les spores n'’atteignent jamais la teinte noire, elles sont toujours brunes. Le bord des lamelles est muni de cellules elliptiques de 25 de longueur embrassées dans les cellules hyméniales. Le voile est formé de cellules sphériques à membranes munies de fins tubercules de 60-70 y de diamètre. _. Coprinus velaris Fr. — Spores ovoïdes pointues avec un point blanc au sommet ou en citron 10-12 x. Au bord des lamelles, cystides en massue de 50 y de longueur. Coprinus Hendersonii Berkl. — Spores noires cordiformes de 7 y. Sur les rayons saillants du chapeau sont des cellules sphériques ou ovoïdes, quelquefois mamelonnées, courtement pédicellées de 30-40 & de 348 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE diamètre. Ce sont elles qui produisent le furfuracé qui se trouve sur les côtes. Coprinus lagopus Fr. — Spores en amande, brun pourpré avec un court apicule, 13 u, la couleur des spores s'entend sur une lame de verre placée sur fond noir, ou au-dessus d’un espace vide ombré. Les lamelles principales de ce champignon ont généralement entre elles une seule lamelle secondaire; quelquefois cette lamelle, secon- daire manque et enfin il arrive parfois qu'elle est une ramification de la lamelle principale, le nombre de ces dernières est de 35-50. Coprinus narcoticus Batsch. — Spores pruniformes ou amygdali- formes de 13 w. Le bord des lamelles est muni de cellules sphériques pédiculées de 20-95 y. Le furfuracé du chapeau est composé de cellules sphériques de 25-50 y de diamètre. LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE A LA SAPONINE AU COURS DE LA SPIROCIHÉTOSE ICTÉRIGÈNE, par MARCEL GARNIER et J. REILLY. On sait depuis les travaux de Mac-Neil que les hématies des ictériques présentent une fragilité marquée vis-à-vis de la saponine. Nous avons éludié le pouvoir hémolysant de la saponine sur les globules rouges de malades atteints de spirochétose ictérigène à différents stades de l'affection. La technique employée était celle préconisée par May dans sa thèse; le titre de la solution variait de 1 p. 10.000 pour les hématies lavées à 1 p. 6.250 pour les hématies simplement déplasmatisées; on versait dans une série de tubes à hémolyse avec une pipette graduée des quantilés croissantes de la solution de saponine, et on complétait chaque tube à 1 c.c. 4 avec une solution salée à 9 p. 1.000. On notait les résultats après séjour à l’éluve à 37° pendant une demi-heure et centrifugation. Dans chaque expérience, le pouvoir hémolysant de la solution était vérifié par rapport à des globules rouges normaux; dans ce cas le début de l’hémolyse, H,, a toujours lieu entre 0 c.c. 15 et O0 c.c. 2 et l'hémolyse est complète, H,, entre O c.c. 8 et 4 c.c. La résistance aux solutions salées hypotoniques était mesurée suivant la technique habituelle, après lavage des globules à deux reprises dans du sérum physiologique. Les résultats varient suivant les formes de la maladie et chez un méme sujel suivant le moment de l’évolution morbide où est faite l'observation. Dans les formes fébriles de la spirochétose, au début de l’ictère, et particulièrement dans les cas où la jaunisse est intense, la résistance globulaire vis-à-vis de la saponine est nettement diminuée. Ainsi rs > Les: nie, on 8 ètre PRIE CM : SÉANCE DU 31 MARS 349 chez L..…., au 7° jour de l’ictère, l'hémolyse débutait à 0,06 et était totale à 0,6; à ce moment la résistance aux solutions salées hypoto- niques était légèrement augmentée, l'hémolyse débutait à 44 et était totale à 32. Si la jaunisse est moins marquée, la résistance à la sapo- nine se rapproche de la normale. Chez J...,au 6° jour de l'ictère, l'hé- molyse dans les solutions de saponine débutait à 0 c.e. 1 et était totale à O0 c.c 8. Chez H..., au 3° jour de l’ictère, les globules se comportaient de la même facon vis-à-vis de la saponine; dans les solutions salées hypotoniques, ils commençaient à être hémolysés dans le tube 40 et l'étaient complètement dans le tube 2%. Ces deux derniers malades avaient une jaunisse de moyenne intensité, moins marquée que celle du premier. La fragilité globulaire vis-à-vis de la saponine coexiste donc avec une augmentation de la résistance aux solutions salées hypotoniques. Elle est constante et se retrouve dans toutes les observations, que le malade devienne par la suite anémique ou non. Nous l’avons rencon- trée aussi dans quatre cas d'’ictère infectieux primitif, dont l’origine n'a pu être déterminée. Cette fragilité enfin est modérée; nous n’avons jamais rencontré l'hémolyse débutant dans un tube contenant moins de Oc.c. 06 de saponine. Dès que l’ictère diminue, souvent même avant la rechute, la résis- tance globulaire vis-à-vis de la saponine devient normale, bien que les téguments soient encore nettement jaunes et que les urines renferment du pigment biliaire en quantité appréciable. Ainsi chez L..., qui,comme nous venons de le voir,avait au 6° jour de l’ictère des globules dont la résistance était nettement diminuée vis-à-vis de la saponine et augmen- tée vis-à-vis des solutions salées hypotoniques, au 17° jour de l’ictère l’'hémolyse à la saponine ne commençait plus qu’à 0 c.c. 15 pour être totale à 0 c.c. 7 et dans les solutions salées elle débutait à 48 pour être complète à 34. Ainsi les deux courbes avaient suivi une marche inverse, l’une s’élevant, l’autre s’abaissant de facon à se rapprocher l’une et l’autre de la normale. Chez les sujets non anémiques, elles restent ainsi normales durant la rechute et pendant la convalescence. Quand au contraire l’anémie apparait, alors même que le malade conserve une teinte suhictérique, la courbe de la résistance aux solu- - tions salées hypotoniques continue à s’abaisser, landis que celle de la résistance à la saponine reste normale; les deux courbes arrivent ainsi à s’entre-croiser. Dans cinq cas que nous avons pu suivre, la résistance à.la saponine s’est toujours montrée normale, que l'on s'adresse à des hématies lavées ou non; H, était toujours à ce moment entre O c.c. 15 et 0 c.c. 2 et H, entre O0 c.c 7 et O0 c.c. 9. Par contre, la résistance aux solutions salées hypotoniques était toujours fortement diminuée; H, débutait 4 fois à 54 et une fois à 56, et H, était deux fois à 42, une fois à 40 et deux fois à 36. 350 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cette dissociation des deux phénomènes a été signalée par May au cours des ictères hémolytiques, et on peut se demander si cette fragilité globulaire, que nous constatons dans la spirochétose à la période d’ané- mie secondaire, n'intervient pas dans une certaine mesure pour expli- quer la persistance du subictère observé chez de tels malades. Quand la spirochétose revêt la forme d'ictère calarrhal prolongé, forme apyrétique caractérisée par un ictère intense et persistant, les résultats sont différents. Dans un cas la résistance à la saponine était diminuée ; H, débutaït à 0 c.c. 1 au 46° jour de l'ictère et redevenait normal au 68° jour. Dans l’autre elle était normale : H, au 18° jour de l’ictère débutait à O0 c.c. 25 et à O c.c. 2 au 25° jour. Chez ces deux malades l’anémie était modérée, et on relevait les chiffres de 3.800.000 et 4.200.000 globules rouges; on observait en même temps une aug- mentation de la résistance aux solutions salées hypotoniques, l'hémolyse, dans les deux cas, débutait à 46 et était totale à 20 chez le premier malade et à 26 chez l’autre, Ces différentes modalités de la résistance globulaire à la saponine paraissent dépendre de causes multiples; toxines encore inconnues du parasite causal, lésions des cellules hépatiques et surrénales, passage des éléments de la bile dans la circulation. Ces divers facteurs, en se combinant différemment suivant les cas et les périodes de la maladie, modifient la composition habituelle des lipoïdes globulaires, ce qui explique sans doute les résultats observés. (Travail du Service des ictériques de l'Hôpital central militaire de Bar-le-Duc.) SUR LES AFFINITÉS DU GENRE Maupasina (Heterakidæ), par L.-G. SEURAT. En 1913, nous avons décrit, sous le nom de Maupasiella weissi, peu après changé en celui de Maupasina weissi, un Nématode trouvé aux Matmata (Sud tunisien), dans le cæcum du Macroscélide (Elephantulus deserti Thomas), remarquable par l'existence, chez la femelle, d’un anneau vulvaire noir-poix. L'examen de nombreux matériaux trouvés depuis à Biskra et à Bou-Saada nous permet de reprendre, au moins en ce qui concerne le mâle, la descrip- tion de cette forme et d’en préciser les affinités. “ Maupasina Seurat, 1913. Syn. Maupasiella Seurat 1913. — Nématode à corps robuste, de couleur légèrement sanguinolente. Cuticule mar- quée d’une double striation, longitudinale et transversale, la sirialion longitudinale plus apparente. Pas d'ailes latérales, une paire de papilles sessiles (boulons sensoriels) situées latéralement au delà de VU DR PT EN, uote SÉANCE DU 31 MARS 391 l’anneau nerveux et du pore excréteur, chacune en rapport avec un filet nerveux. Aires latérales larges et très apparentes à cause de leur colo- ration foncée, formées d’une double rangée de cellules à noyaux très nets. Cellules musculaires étroites (22 u) et très allongées, au nombre de 14 dans chaque champ musculaire, soit 56 en tout. Pore excréteur _ventral, prébubaire; pores caudaux s’ouvrant latéralement, vers le milieu de la longueur de la queue. Deux lèvres buccales latérales non distinctes, portant latéralement une paire de papilles céphaliques sessiles et, à leur sommet, un mamelon papilliforme à la base duquel s'ouvre le canal d’une glande céphalique. Orifice buccal limité par 3 paires de papilles sétiformes dressées; cavilé buccale nettement divisée en deux étages, l’inférieur occupé par 3 dents tricuspides. OEsophage renflé en massue à son extrémité et relié, par un col très court, à un bulbe arrondi à appareil denticulaire. Intestin rectiligne. Rectum court avec 3 glandes rectales unicellulaires. CES PS EI EEE NE RTE EE OEREE =. LARVES Maupasina weissi SEURAT | ———— EEE d Q 2e stade | 3° stade ed Poneueuritotales > 2,0, | 16um 23mm3 |2mmIi(Q | zmmÿ 10mm Épaisseur maxima. . . . . . .. 10 y 540 p 100 p | 150uw | 330u (UE LCR SET A En Nr 136 180 15 175 180 Distance à l'extrémité céphalique : du milieu de l'anneau ner- MONTRES ee ERA en fn 30 360 160 » 410 des papilles post-cervicales. . .| 804 936 » » » dupore excréteur - . . .. 565 660 DID PAS En 470 Distance de la vulve à Ponte: te — 180 » » 150 Cavitétpuecale EE eu 60 10 » » | OEsophage et bulhe . . . . . .. mm345 | -1mm550 | 470 688 | Imm130 Rapport de la longueur du corps à celle de l’æœsophageet du bulbe. 12 14 6 6,5 9 (Ne Se Re — [nmx6rul — de es SDICUleS ÉPAUX RE UN 1mm399 — = — — GOrSeret + ER ne 300 y — —- — = | - Vulve s’ouvrant immédiatement -en avant de l'anus, au delà d’un . brusque étranglement du corps, cachée par un anneau noir-poix chez 02 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la femelle âgée; ovéjecteur dirigé vers l’avant Fic. 1-2. Maupasina weissi Seurat. 4, extrémité postérieure du corps du mâle, vue latéralement ; 2, la même, vue par la face ventrale. dales 4 paires de papilles plus petites, , remarquable par l’exis- tence d’une bourse copu- latrice formée par un di- verticule dorsal de la région distale de l’ovéjec- teur cuticulaire. Ovaires parallèles, situés dans la région postérieure du corps. OEufs larvés à maturité; développement direct. Mâle privé de ven- touse ; un mamelon vési- culeux précloacal; ailes caudales amples, portant 10 paires de ventouses pédonculées. Spicules égaux; un gorgeret al- longé. Type: Maupasina weissi Seurat, 1913. Maupasina weissi. Mâle. — La longueur du mâle varie de 5 à 16 millimè- tres. Corps droit, eylindri- que, légèrement ‘aminci aux extrémités. Extrémité postérieure brusquement atténuée en pointe coni- que et lerminée par un mucron; la queue est ornée de deux larges ailes para-anales repliées surla face ventrale et unies en avant du cloaque et de deux petites ailes cau- dales étalées s'étendant jusqu'au milieu du mu- cron terminal; les pre- mières supportent 6 paires de papilles pé- donculées, les ailes cau- brièvement pédonculées. La particularité la plus remarquable du Maupasina réside dans l’exis- RE de En UE ES RES Te SÉANCE DU 931 MARS 2)3 tence, à 60 & en avant du bord supérieur du cloaque, d'un soulèvement hémisphérique de la cuticule, surtout très apparent sur l'animal vu de profil (fig. 1). La région prébursale montre sur la face ventrale, sur une longueur de près de 2 millimètres, des muscles copulatoires obliques à 45°; on peut, en outre, mettre en évidence, par l’emploi du bleu de méthylène sur l'animal vivant, une zone annulaire étroite très colorable, siluée immédiatement en avant du mamelon vésiculeux ventral. Les papilles génitales sont au nombre de 10 paires, dont 6 portées par les ailes paracloacales et 4 subterminales; il existe, en outre, une onzième papille impaire sur la lèvre supérieure du cloaque. Les 6 pre- mières comprennent 3 paires (8°,.9° et 10°) de papilles à insertion plus ventrale portées par la partie réfléchie des ailes para-anales, la plus voisine du cloaque (8°) brièvement pédonculée, les 2 autres encadrant le renflement vésiculeux, et 3 paires à insertion latérale (7°) ou latéro- dorsale (5° et 6°), la 6° étant la plus dorsale et la plus longuement pédonculée. Les 4 paires de papilles subterminales sont plus petites et régulièrement espacées; la 3° (à partir de la pointe caudale) a son inser- tion siluée plus dorsalement que les voisines, les 2° el 3° ont leur insertion située ventralement. Les pores caudaux sont, de même que chez les Al{lodapa, situés au delà de la 2° paire de papilles. _Spicules égaux, étroitement accolés par leur face interne, lrès allon- gés et terminés en pointe fine, faisant parfois saillie au dehors sur la moitié de leur longueur. Gorgeret très allongé, en forme de sabre. Affinités des Maupasina. — Ve genre Maupasina, par son organisation géné- rale, est manifestement un Hétérakidé présentant des affinités très étroites avec les Allodapa. Il se rapproche de ceux-ci par la structure et la confor- mation du tube digestif et notamment de la cavité buccale, divisée en deux étages, dont l’inférieur est occupé par 3 dents, par la structure des diverses parties de l’ovéjecteur et par le nombre et la disposition des papilles géni- tales du mâle, espacées les unes des autres chez les Allodapa, très rappro- chées chez les Maupasina; la position des pores caudaux entre les 2€ et 3e papilles génitales est la même. ; Le genre Maupasina est nettement caractérisé par l'absence d'ailes laté- rales (1), par la position reculée de la vulve au voisinage de l’anus, par l'existence de la bourse copulatrice, de l'anneau vulvaire, le grand dévelop- pement des ailes caudales du mâle et l'absence de la ventouse préanale rem- placée par un mamelon culiculaire (2). D'autre part, le Maupasina weissi, par le grand développement des ailes caudales et le groupement des papilles génitales autour du cloaque, montre (1) Les ailes latérales existent chez les larves du premier et du second stade. (2) La ventouse préanale manque chez quelques Allodapa : À. numidica Seurat, etc. 1 354 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE + une certaine similitude avec les Strongles et permet de comprendre com- ment la bourse caudale de ces derniers a pu être réalisée par le développe- ment exagéré des ailes paracloacales et du pédoncule des 6 paires de papilles génitales corréspondantes et par la réduction Ce de la pointe caudale, réduite à un lobe dorsal (1). L'ovéjecteur des Strongles (Heligmosomum, Nematodirus, etc.) présente d’ailleurs la même complexité et les mêmes parties fondamentales que celui des Allodapa : l'ovéjecteur cuticulaire est différencié en une région distale infundibuliforme (sphincter) en rapport avec la trompe musculo-épithéliale, une partie moyenne glandulaire (glande vernissante) et une région proximale à forte musculature transversale (vestibule). L'étude des formes larvaires du Maupasina weissi et particulièrement la connaissance de la larve du second stade montrent que les Subulurinæ sont issus de formes à cavité buccale simple occu pée par 3 dents semi-circuläires, à corps orné de 2 ailes latérales qui s'étendent au delà de l'anus; la Fine actuelle la plus rapprochée de ce type primitif est le Sfrongyluris sonsinoi (Linstow). Les Sérongyluris diffèrent d’ailleurs nettement des Heterakidæ par la constitution des ailes latérales, formées d’une unique: eee de cinquante cellules à noyau arrondi. : La structure de la cavité buccale et celle de l’ovéjecteur permettent de considérer les Allodapa et les Maupasina comme un type plus évolué que les Subulura. UNE NOUVELLE FILAIRE PÉRITONÉALE DES- RONGEURS, par L.-G. SEURAT. 2 Filaria numidica n. sp. — Nématode à corps filiforme, semblable à un fil de catgut, brusquement effilé à peu de distance des extrémités; extrémité caudale souvent enroulée en spirale, surtout chez le mâle. La. région antérieure, amincie, se rétrécit encore à son extrémité en une calotte hémisphérique qui porte la bouche à son sommet. La queue, allongée et digitiforme dans les deux sexes, est arrondie à l'extrémité. Cuticule épaisse, lisse, sans striation apparente; elle est ornée de petites verrues à peine saillantes disposées sur deux rangées en zigzag le long des aires latérales, Aires latérales larges, très apparentes, pre- nant naissance à 30 de l'extrémité céphalique; elles sont formées de 12 rangées de cellules allongées parallèlement à l'axe longitudinal du corps, à nombreux noyaux très rapprochés, disposés en série linéaire. Pas d'ailes latérales ni d'ailes caudales. La calotte céphalique porte un (1) Ce phénomène de réduction de la pointe caudale et du groupement des papilles génitales autour du cloaque s’observe dans d’autres formes; dans un Mémoire en cours de publication, nous montrons comment le Sérongyluris sonsinoi (Linstow), à pointe caudale subulée, se relie par le S. icosiensis Seurat in lit. au S. brevicaudala Muell., à pointe caudale nulle, ETES cc par SAN TE rep SÉANCE DU 31 MARS 355 cercle de papilles très petites et deux paires de papilles latéro-ventrales et latéro-dorsales, ces dernières peu éloignées de la base de la calotte. Bouche très pelite, en rapport avec une très courte (51) cavité buccale tubuliforme à parois chitineuses épaisses. OEsophage rectiligne, étroit, d'un diamètre uniforme, entouré vers son tiers antérieur par l’anneau nerveux; à peu de distance au delà de celui-ei, on observe trois grosses glandes céphaliques unicellulaires, une dorsale et deux latéro-ventrales, accolées à l'organe. L’œsophage se relie à un intestin très allongé, élargi en amphore à son origine. Rectum court. Femelle. — La femelle est très grande : sa taille oscille entre 70 et 145 millimètres. Aire latérale de 250 x de largeur. Corps brusquement atténué en avant de la vulve ; la vulve, non saiHlante, est un orifiee ellip- tique à grand axe longitudinal (1454), S'ouvrant dans la région œsopha- gienne, soit au niveau de la terminaison de l’æœsophage, soit à quelque distance (300 4) en avant de celle-ci. Ovéjecteur cuticulaire court (200 ), à musculature très épaisse; trompe impaire très large, dirigée vers l'arrière sur une longueur de 950u, puis divisée en deux grosses branches entrelacées qui descendent vers l'arrière et se relient aux oviductes et aux ovaires; les branches de ces derniers, entorlillées dans la région postérieure du corps, arrivent au niveau de l'anus (fig. 3). Les œufs, privés de coque, éclosent dans les utérus et les embryons, de 110 de longueur sur 4u d'épaisseur, à pointe caudale obtuse, privés de gaine, sont libres et en quantité innombrable dans les utérus. Mäle. — Corps plus petit que celui de la femelle; extrémité postérieure fortement enroulée en tire-bouchon. Aire latérale de 804 de largeur. Queue allongée, digitiforme, arrondie à l'extrémité, ayant la même forme que chez la femelle; elle ne présente pas d’ailes caudales et ne diffère de celle de la femelle que par l'existence des papilles génitales sessiles. Le nombre des papilles préanales est variable: sept paires chez un individu, les quatre premières rapprochées et disposées symétriquement, les trois autres fortement asymétriques, celles du côté droit étant insérées en avant des papilles gauches correspondantes (fig. 2); cinq paires de papilles préanales chez un autre individu, six chez un troi- sième. Deux paires de papilles post-anales symétriques, insérées sur la moitié postérieure de la queue; chez un individu, les papilles de la seconde paire sont fortement asymétriques, la gauche étant beaucoup plus rapprochée de l'extrémité que la droite. Outre les verrues cuticulaires latérales, le mâle présente, dans la région postérieure, un grand nombre de verrues sur les faces dorsale et ventrale. Spicules falcitormes, le gauche légèrement plus allongé que le droit (rapport de longueurs 5/4), le gauche large etterminé en pointe, le droit arrondi à l’extrémité. ë 3906 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Fic. 1-3. — Filaria numidica Seurat. 1. Extrémité céphalique vue du côté droit. 2, Extrémité postérieure du corps du mâle vue du côté droit, montrant les spi- cules, les papilles génitales et les verrues cuticulaires. (L’échelle, 100, se rapporte aux figures 1 el 2.) 3. Extrémité postérieure du corps de la femelle, vue du côté droit (#chelle, 200 p). RES 1 cr, DE Ver VER : Be SÉANCE DU 31 MARS 391 bonsneurnitorle reel Pre RU ete De eee AT (Un OR | DAS CU MAX NAS 20e D Ress à cie de LL dent à 540 pe 420 y DROLE RSR ER RARE ER ER RU ET Se ta a ae ARE 480 420 Distance du milieu de l’anneau nerveux. 240 » l'extrémité halo 2 de AVES nn ten : 120 — PORN SR 100 910 Rapport de la longueur totale à celle de l'œsophage. Roue 185,1 T8 GTS RES A di or de 20 10 — HPEbnbeyone utérins lbres a ee à de, ue ii dl A0 SP | CHONARERS EEE RE ES AE AL — 85 || Spicules Ù DOUCHE AS Re Se tes die PA — 105 Habitat. — Cavité abdominale du Lepus pallidior Hamilton, Bou-Saàda, novembre 1912 et du Lepus kabylicus Winton, Bordj-Menaïel (D' Pron), octobre 1913. Affinités. — Gette Filaire est nettement caractérisée par la longueur et la forme de la queue chez le mâle et la femelle, par l’absence d'ailes caudales, le grand nombre des papilles préanales et la position de la vulve dans la région œsophagienne. Par ces caractères, elle se rapproche de la Filaria circularis Linstow, dont _elle diffère d’ailleurs par de nombreux détails d'organisalion (taille, dimen- sion relative de l’œsophage, nombre des papilles génitales du mâle). Elle est très différente de la Filaria scapiceps Leidy, 1886, trouvée chez divers Lepus nord-américains. L'’ornementalion verruqueuse de la cuticule Sérmnel de la ranger dans la section de la Filaria loa Guyot. Brococie. Courtes RENDuS. — 1917. T. LXXX, 26 CS O6 (ee) |] REUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD SÉANCE DU 17 JANVIER (917 SOMMAIRE ALExEIErr (A.) : Mitochondries et Roskine (G.) : La structure des pro- corps parabasal chez les Flagellés . 358 Jongements musculaires de la cel- Azexeierr (A.): Mitochondries et lule épithélio-musculaire de l'hydre. 365 rôle morphogène du noyau. . . . . . 361. Scamror (P. J.) èt Srcnepkina (Mlle Roskine (G.) : La structure des F. V.) : Sur l’anabiose des vers de HAVONÈMES. 6 ee ie 363 | terre (Note préliminaire). . . . . . . — 366 Présidence de M. Pawlov. MiTOCHONDRIES ET CORPS PARABASAL CHEZ LES FLAGELLÉS, par À. ALEXEIEFF. Dans cette note je passerai en revue les formations mitochondriales (le corps parabasal y compris) chez les Flagellés. Dans la note suivante j'exposerai les raisons pour lesquelles le corps parabasal doit être con- sidéré comme une formation de nature mitochondriale. De même, nous verrons ultérieurement que le kinetonucleus des Flagellés dits Binu- cléates est homologue du corps parabasal. AE Les mitochondries, assez peu étudiées chez les Protomonadines, s’observent d'une manière constante chez diverses Polymastigines, en particulier dans la famille Eutrichomastigidæ (vel Trimastigidæ) (1). (1) I] s’agit ici d'une nouvelle famille que j'ai été amené à distinguer dans le groupe peu naturel de Tetramitidæ Bütschli. Ce groupe sera scindé en : 1° Tetramitidæ Bütschli emend., avec deux genres Tetramilus et Costia; >0 Embadomonadidæ avec les genres Embadomonas, Chilomastix et Fanapepea (provisoirement); 3° Entrichomastigidæ ou bien Trimastigidæ; ce dernier nom prévaudra, si des recherches ultérieures confirment mon opinion que Tri- mastir marina Kent doit être considéré comme chef de file dans le groupe des Entrichomastix et Trichomonas. SÉANCE DU 17 JANVIER 399 Genre Trypanosoma. Mitochondries éparses dans le corps cytoplas- mique, primitivement localisées dans la vacuole située en avant du kinetonucleus. Corps parabasal connu sous le nom de kinetonucleus. Genre Bodo (Syn. Prowuzsekia). Corps parabasal où kinetonucleus; f me _ À. a | < L Q Fe. } EN rain jh 7) à NE 2 a | Ÿ | 4 VE - Î à A fe, ( LS À & 5 le F & : w j é È a pic, : : a Î io. * > | ? } F 0 : f $ ne D 7 J EA . 4 enr LIN 2 DRROLELEETEE TEE LE A.-D, Cryplobia helicis Leidy X 1.500. Mitochondries rangées suivant le trajet de la membrane ondulante. A et C, constitution granuleuse du kinetonucleus. À et D, inclusions sidérophiles d’origine mitochondriale. E.-G, Cryplobia Dahli (Môbius) (= Trypanoplasma intestinalis Leger) X 1.500. Mitochondriès le long de la mem- brane ondulante. H-1, Protrichomonas Legeri (Alexeieff} X 1500. Corps parabasal grauuleux; axostyle. J-K, Entrichomaslix lacerlæ (Blochmann) X 1500. Cupule mitochondriale périnucléaire. L-Q, Entrichomaslix motellæ (Alexeieff) X 1500. Cupule mitochondriale périnucléaire et grains mitochondriaux endoaxostylaires. O-P, grains périnucléaires constituant une ébauche du corps parabasal. Q, résultat d’une macération; on voit bien que le noyau est placé dans la partie évasée (calice) de l’axostyle. (Réduction de 1/3.) de ce corps parabasal se détachent des grains sidérophiles, parfois réunis en chapelet ; il s’agit ici probablement de ocre glyco- plastes. : Genre Cryplobia (syn. Trypanoplasma) avec le sous-genre 7rypa- 360 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD nophys. Chez divers représentants de ce genre on observe une rangée de grains mitochondriaux le long du trajet de la membrane ondulante. Corps parabasal connu sous le nom de kinetonueleus. Même Spnoes tion glycoplastique que dans le genre précédent. Genre Picosæca. Prowazek (1903) a décrit dans une espèce de ce genre un chromidium ayant les mêmes caractères que celui de Prowazekella laceriæ (Grassi). Genre Prowazekella et genre Tetramastix (— Monocercomonas part.). Mitochondries granuleuses périnucléaires à signification glycoplastique (v. ma note précédente). Genres Monocercomonas et Polymastix (ces deux genres doivent être fondus en un seul). Grains mitochondriaux à position pré- ou périnu- Cléaire. = ‘Genre Æmbadomonas et genre Chilomastix. La calotte intranucléaire de grains sidérophiles qui, comme Miss Mackinnon (1913) l'a fait remar- quer, semble dans certains cas être extranucléaire, est pour moi homo- logue du corps parabasal ou, d’une facon plus générale, de la cupule de grains périnucléaires (= mitochondries) qui s’observe chez d’autres Polymastigines (p. ex. £ntrichomastix lacertæ, Hexamastix termilis). Ces granulations constituent pendant l'enkystement des Chilomastix une plaque sidérophile extranucléaire. Genre Protrichomonas. Granulations (mitochondries| éparses dans le cytoplasme, et, de plus, se condensant souvent en un corps parabasal en forme de baguette (parfois de constitution granuleuse) appliquée contre le noyau. Genre Æntrichomastix (Kofoid et Swegy, pro Trichomastix préoccupé). E. lacertæ (Blochmann) : grains sidérophiles périnueléaires formant une sorte de cupule incomplète. Z. motellæ (Alexeieff) : eupule milo- chondriale périnucléaire ; en plus, l’axostyle bourré de grains milochon- driaux (grains ne endoaxostylaires). Genre richomonas. Ici, comme dans le cas du genre précédent, on pourrait appeler ces grains mitochondriaux grains spécifiques ; en effet, la disposition qu'ils présentent est constante pour chaque espèce. Je ferai remarquer en passant que la côte (costa) est aussi une partie de l'appareil mitochondrial ; dans certains cas elle peut être remplacée par une rangée de grains, ce qui démontre bien sa nature mitochondriale. -T. augusta Alexeieff : grains endoaxostylaires et grains entrant dans la constitution d’un corps parabasal bacilliforme, recourbé en s italique, attaché au blépharoplaste dans le plan de l’axoslyle (côté droit du corps, le noyau étant relégué vers la gauche, car le Flagellé est fortement asymétrique); quelques grains intracyloplasmiques. 7, batrachorum Perty emend. : rangée de grains accompagnant le trajet de la costa ‘comp. avec les Cryplobia); un groupe juxtanucléaire antérieur; quelques grains périaxostylaires formant un anneau autour de la LS L2 RÉ Ce er. SÉANCE- DU 17 JANVIER e 261 partie précaudale de l’axostyle (existent aussi chez Ÿ. augusta). 1. muris Hartmann : une rangée de grains très régulière le long de la costa. Genre Aexamastix. H. termitis (Grassi) et Æ. batrachorum (Alexeieff\: grains disposés en une couronne périnueléaire. Chez 47. termitis on observe de plus les grains endoaxostylaires. Genre Octomastix (n. gen.) (— Hexamitus pro parte). O. parva Alexeieff : deux sphérules sidérophiles médianes, Genre Octomitus. O. intestinalis Prowazek : les deux exostyles sont entourés d’une zone éleclivement colorable que je considère comme formée de mitochondries minuscules poussiéreuses (chromidies). J'ai noté chez ce Flagellé l’apparition périodique de grosses gouttelettes de glycogène; ce glycogène est produit sans aucun doute par les mito- chondries périaxostylaires. MITOCHONDRIES ET RÔLE MORPHOGÈNE DU NOYAU, par À. ALEXEIEFF. Les recherches cytologiques effectuées pendant ces dernières années ont montré que les mitochondries jouent un rôle très varié et très impor- tant dans la vie de la cellule. En étudiant divers Protistes, j'ai pu me convaincre que toutes les différenciations qu'on rencontre dans leur cytoplasme se forment aux dépens des mitochondries. Ces dernières apparaissent comme des plastes producteurs des sub- stances les plus variées. Cette constatation a un intérêt général : elle montre que les processus cytologiques sont partout les mêmes qu'il s'agisse des êtres unicellulaires ou des êtres pluricellulaires. On avait cru que l'existence de plastes formateurs de diverses substances (chlo- rophylle, amidon, glycogène, graisse, etc.) était l’apanage exclusif des êtres élevés en organisation, il n’en est rien: c’est là une disposition absolument générale. : Certains auteurs attribuent aux mitochondries l'autonomie qu'ont le noyau et le cytoplasma, et pour affirmer cela ils se basent principale- ment sur la propriété qu'ont les mitochondries de se multiplier par division. Contrairement à cette opinion, j'ai pu constater, au moins dans certains cas, l’origine nucléaire des milochondries ; si, dans la suite, elles se multiplient au sein du cytoplasma, c'est justement parce qu'elles ont gardé celte faculté des substances chromatiques de s'aceroître aux dépens des matériaux apportés par le cytoplasma et de se diviser; les mitochondries (ou chromidies) sont en somme des chromosomes (ou des chromides) qui, cependant, changent sans cesse de constitution et toujours dans un même sens : celui de la simplification à la suite des processus de dédoublement. 362 * REUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD Sans doute il y à des cas où les mitochondries peuvent être décelées dans le cytoplasma pendant toutes les phases évolutives d’un Protiste, sans qu'il soit possible de constater leur provenance nucléaire (par exemple chez Slastocystis enterocola). Mais, pour moi, même dans ces cas on doit par analogie admettre l’origine nucléaire de ces mitochon- dries : si elles paraissent ici autonomes au même titre que le sont le noyau et le protoplasma, phylogénétiquement ce sont des dérivés nucléaires. Le même raisonnement doit être appliqué au blépharoplasie chez les Flagellés : le fait que chez certains Flagellés le blépharoplaste disparait pendant l’enkystement et est ensuite reformé par le noyau, nous conduit à envisager le blépharoplaste comme un dérivé du noyau, même lorsqu'il s’agit des Flagellés chez lesquels le blépharoplaste per- siste dans les kystes (et d'une facon générale pendant tout le cyele évo- lutif) : si, dans l’ontogénie de ces Flagellés, le blépharoplasteest indé- perdant du noyau et provient toujours d’un blépharoplaste préexistant au cours du développement phylogénétique; il n’a pu apparaitre que comme organite formé aux dépens du noyau. L'idée que l'on se fait des différencialions dites cytoplasmiques (ergas- toplasma, archoplasma, protoplasma supérieur) doit être modifiée radi- calement : toutes ces différenciations dites cytoplasmiques sont formées par les chromidies et étant donné que celles-ci sont des dérivés nucléaires, ces différenciations proviennent en définitive du noyau. Le rôle morphogène du noyau est extrêmement vaste. Un pseudopode protoplasmique est un organe primitif et variable d’un moment à l’autre. Mais dès que la contractilité, propriété générale de la substance vivante, se trouve régularisée et polarisée, dès qu’un organite perma- nent apparait, qu'il soitreprésenté par un flagelle, un cil vibratile ou une myo-fibrille, — tous ces organites seront formés uniquement aux dépens du noyau, par la plastine nucléaire principalement. Le flagelle, le eil vibra- tile, le filamentspiral de la capsule urticante (Cœlentérés et divers Proto- zoaires), — {ous ces organes sont des dérivés nucléaires par l’intermé- diaire du blépharoplaste; la colorabilité de ces expansions nucléaires filamenteuses est d’ailleurs nettement celle des substances nucléaires, de la plastine tout particulièrement (azurophilie dans la coloration au Giemsa). Les corpuscules chromidiaux, une fois sortis du noyau, subissent des changements sous l'influence du cytoplasma, mais alors il ne peut s'agir que de phénomènes de décomposition, de simplification; la molécule énorme et complexe des substances nucléaires se dégrade, passe par l'état de milochondries, de lipoïdes, etc., et peut donner naissance, à la suite d'une longue série de décompositions, à des composés très simples connus sous le nom de matériaux de réserve, tels'que les corps gras, l’amidon, le glycogène, etc. Tous les organites producteurs de réserves sont des corps mitochon- { LP a SÉANCE DU 17 JANVIER 363 driaux et à ce titre sont des dérivés nucléaires; ainsi les pyrénoïdes sont des organites mitochondriaux; à côté des pyrénoïdes il y a de sim- ples amyloplastes. Dans la grande classe des mitochondries glycoplastes doivent rentrer le corps parabasal des Flagellés et un homologue le kinetonucleus. J'insisterai ailleurs sur les mitochondries situées à la surface du corps cyloplasmique, sur la signification des grains métachromatiques et sur celle des macronucleus des Ciliés, car toutes ces questions sont Connexes. LA STRUCTURE DES MYONÈMES, par G. RoskivE. Nous avons travaillé surtout avec le Stentor cœruleus. C'est à Bütschli et à Chewiakow qu'on doit les données les plus importantes sur ce sujet. Leurs thèses furent développées-plus tard par O. Schrœder (1907). Les travaux de ces auteurs traitent de la structure striée des myonèmes contractiles, mais autant le dessin de cette structure faite par Bütschli est clair et net, autant celui de Schræder.est terne et vague. Parmi les méthodes qui donnent de bons résultats pour l'étude des myonèmes, on peut indiquer les colorations suivant les méthodes de Benda et de Mann. Voici le tableau de la structure des myonèmes du S{entor cœruleus, qu’on peut établir par les préparations, ainsi que par les observations in vivo. Le myonème contractile passe dans un canal nettement visible dont les parois ont une structure granulaire très délicate. Quand on écrase un Stentor, on réussit parfois à isoler des fragments détachés du canal du myonème; alors le canal forme rapidement une ligne ondoyante. Évidemment, ses parois sont relativement solides et élas- tiques. Nous avons pu observer plus d’une fois la modification du dia- mètre du canal aux différents stades de la contraction de l'organisme. L'espace compris entre les parois du canal et le myonème même est rempli d’un liquide qui ne manifeste aucune résistance au moment du changement de forme du myonème; celui-ei se présente comme une longue tige cylindrique. 2 Le myonème in vivo présente une formation plasmatique à structure fibrilloïde à peine perceptible. Quand on écrase un Sfentor, le myonème se transforme immédia- tement en gouttes. Il est certain que l’état agrégatif du myonème est liquide. | Malgré les méthodes les plus variées nous n'avons pas une seule fois pu observer de structure striée dans les myonèmes. 36/ RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD Comme on l’a vu, le myonème a d'ordinaire l'aspect d’une lige plas- matique homogène fibrilloïde, mais dans certains cas, que nous expli- quons par un brusque changement de la pression osmotique,le myonème se transforme en gouttes. C’est ce phénomène qui nous a permis de pénétrer plus avant dans la structure du myonème. Nous croyons que Le plasma du myonème, homogène à première vue, se.compose de deux couches : membrane et kinoplasma. La première — sous forme de mince couche superficielle — sert de tégument à la tige interne du kinoplasme. Seul le kinoplasma se déforme en gouttes, sous l'influence des brusques changements de la pression osmotique, ce qui montre que la contractilité appartient en propre au kinoplasme. Le myonème est une lige cylindrique de plasma contractile, revêtu d'une fine membrane solide. : La structure des myonèmes du S{entor cœruleus se retrouve chez les autres infusoires (olliculina ampulla, Spirostomum ambigquum, Condy- lostoma patens, elc.), étudiés par nous. Les différences observées ne sont pas essentielles. : Si nous analysons maintenant la structure des myonèmes de Clima- coslomum virens, nous rencontrons des myonèmes bien développés, disposés dans des canaux à parois bien visibles. Les myonèmes de Climacostomum sont nombreux ; toût nous ferait supposer que la con- tractilité doit être bien développée dans cel organisme. Or, il est reconnu que le Climacostomum ne se contracte pas du tout, ou, plutôt, qu'il ne possède cette faculté qu'à l’état rudimentaire. Sur les prépa- rations différemment colorées, les myonèmes de Climacostomum pré- sentent une analogie frappante avec ceux du Stentor. Mais, si nous essayons d’écraser un Climacostomum, les myonèmes ne se transfor- ment pas en petites gouttes comme chez le Stentor. Une addition de solution de glycose ou d’une solution faible d'acide acétique ue pro- voque pas la formalion de gouttes dans les myonèmes du Climacosto- mum ; et, si nous arrivons à fragmenter un Climacostomum nous verrons toute une rangée de myonèmes étendus en fibres droites, que ne modifie même pas l'acide acétique concentré. Les myonèmes du Climacostomum, qui ont passé deux heures dans l'acide acétique concentré, demeurent inaltérées. Il est clair que nous avons ici affaire non aux myonèmes contractiles, mais aux filaments homogènes, élastiques, solides, qui forment le cylosquelette de l'organisme. Ce qui est aussi curieux, c’est que le Ch- macostomum est un organisme très proche du Stentor, mais ses myo- nèmes liquides se sont transformées en fibrilles homogènes élastiques, solides et avec cette transformation a disparu la contractilité diffé- renciee, ei SES en à xt SÉANCE DU 17 JANVIER 30) LA STRUCTURE DES PROLONGEMENTS MUSCULAIRES DE LA CELLULE ÉPITHÉLIO-MUSCULAIRE DE L'HYDRE, par G. ROSKINE. Chaque cellule épithélio-musculaire de l’hydre possède deux prolon- gements musculaires qui sont capables d'atteindre une longueur consi- dérable (0,38 millimètre). Les prolongements musculaires suivent la. lame mésodermique, et leurs fines saillies plasmatiques ressemblant à des pseudopodes paraissent s'implanter dans la masse gélatineuse de la lame. Chaque prolongement musculaire est formé d’une fibre musculaire (fibrille) et d’un cytoplasma qui l’environne. D'après Schneider, la fibre musculaire (fibrille) des cellules épithélio-muscuiaires de l'hydre est un filament homogène, solide, fortement réfringente, probablement formée elle-même d’une rangée de fibrilles élémentaires. Dans toutes les préparations colorées par différents moyens, nous n’avons non seulement pas découvert de structure fibrillaire à la fibre musculaire, mais nous n'avons trouvé même aucune trace qui révélât la possibilité d’une pareille struclure. Quant à la question de savoir si la fibre musculaire présente un filament solide, voici ce que nous avons observé : Après immersion-dans la solution normale (0,1) d'acide sulfurique, pendant 20 à 25 minutes, la fibre musculaire offre l'aspect suivant: la tige cylindrique homogène primitive se déforme en deux couches ; l’une conserve sa forme cÿlindrique antérieure; l’autre, qui occupait toute la cavité du cylindre, se différencie en petites tiges séparées, qui tendent à se transformer en gouttes. Une longue série d'observalions nous con- duit à penser que la fibre musculäire est constiluée’par une longue tige cylindrique composée de deux couches : 4° un légument qui se trouve dans un état solide agrégatif, et qui forme une membrane cylindrique (membrane de la fibre musculaire); 2° un plasma liquide, fortement réfringent, qui réagit brusquement et rapidement à tous les change- ments de la pression osmotique (ruptures, gonflement, formation de gouttes), et qui se trouve être véritablement la partie contractile de la fibre musculaire. C’est à ce plasma contractile que s'applique le nom de kinoplasma (Cfr Koltzoff, 1911). Dans toutes les modifications subies par la fibre musculaire, la membrane ne varie de forme que d'une facon passive, principalement sous l'influence du changement de forme et de volume du kinoplasma. La membrane forme un solide tégument à la lige liquide du kino- « plasma. La forme des fibrilles musculaires est déterminée en premier lieu par 306 à RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD leurs membranes solides ; mais on peut se demander s’il n'y a pas d'autres formations squelettiques solides qui, en même temps que la membrane, règlent la contraction du kinoplasma et jouent, en quelque sorte, le rôle de guides. La recherche de ces filaments squelettiques est malaisée attendu que, dans les préparations, la tige du kinoplasma se colore très vivement et n’est que médiocrement transparente. Cependant, une série de faits plaident en faveur de la présence d'un filament squelettique à l’inté- rieur de la fibre musculaire. On peut, par exemple, observer ce filament après macération, si l'on fait couler sous la lamelle une goutte de triacide Ehrlich-Biondi. Ce filament squelettique règle les mouvements des prolongements musculaires, et la présence dans le corps de l'hydre de telles formations solides doit contribuer à la solidité ainsi qu'à une plus grande précision de la forme extérieure de l'animal entier. Quand on observe l'extension lente de l'hydre, on pourrait croire que ce phénomène est dû à ce que les fibres musculaires se dé- tendent. Les observations faites’sur la fibre du des cellules de l’hydre nous autorisent à considérer la fibre musculaire comme une très longue tige plasmatique liquide de plasma contractile (kinoplasme) entourée d’une fine membrane solide; à l'intérieur du kinoplasma passe un filament squelettique élastique solide qui serait le rail déterminant la voie de contraction des prolongements musculaires de la cellule. La supposilion sus-mentionnée de Schneider doit être reconnue comme absolument fausse, car elle est basée sur l'erreur commune d'appliquer les notions résultant de l'étude de la structure des museles striés à l’organisation relativement simple de la cellule épithélio-mus- culaire de l’hydre. SUR L'ANABIOSE DES VERS DE TERRE (NOTE PRÉLIMINAIRE), par P. J. Scumor et M'e F. V. STCHEPKINA. Nous avons étudié expérimentalement au Laboratoire zoologique de l'École supérieure d'Agriculture de Petrograd les questions suivantes : 1° Quelles sont les températures inférieures mortelles pour les vers de terre; n’observe-t-on pas, aux températures basses, des phénomènes d'anabiose analogues aux. phénomènes étudiés par le professeur -P. Bakhmetielf chez les insectes; 2° jusqu'à quel degré peut-on des- sécher les vers de terre sans danger de les tuer; 5° le desséchement Er : : RETIRE PONT de ;. = £ 3 2 4 HE SÉANCE DU 1Â7 JANVIER 367 et la concentration du sang et des sucs de l’organisme ‘ont-ils une influence sur la température basse mortelle pour les vers de terre. Pour les expériences sur les températures basses, nous nous sommes servis de eryostats et des cryohydrates, utilisés dans notre laboratoire pour les expériences sur la irichine (1). Les vers de terre appartenaient au genre À /lolobophora. _Nous avons premièrement déterminé la quantité d'eau que con- tiennent les vers de terre. Huit vers vifs (après quelques jours de vie dans le papier filtre humide) étaient pesés séparément à la balance d'analyses; après desséchement à 100°, ils étaient pesés de nouveau. Le résultat est qu'ils contiennent 76,0-85,8 p. 100 d’eau; en moyenne 82,8 p. 100. En déterminant la température basse mortelle pour les vers de terre, nous avons observé que la température de 0° est facilement supportée par les vers; ils s’immobilisent, mais ne sont pas tués même après huit heures à 0°. La température de 1°2C. pendant deux à trois heures ne tue pas non plus les vers : tous les vers dégelés étaient vifs. Mais la température de 29 C. est déjà mortelle, même si elle ne dure que deux heures. Le défaut ‘de cryohydrates donnant des températures entre — 1°2 et — 2° C. ne nous permet pas de préciser la température mortelle : c'est entre 1°2 et 2° C. qu'elle doit être placée et c’estentre 0° et cette température mortelle, que les vers de terre congelés sont en état d’anabiose. Il est bien diffi- cile cependant d'étudier cet état sur les vers de terre à cause de la petite amplitude des températures. On pourrait croire que le desséchement et la concentration des sucs devraient rendre les vers de terre plus résistants aux températures basses. Nous avons fait quelques expériences sur le desséchement et les résultats sont tout à fait inattendus : 1° Nous avons trouvé, par des pesées précises, que les vers de terre peuvent perdre une très grande quantité de l’eau contenue dans l'organisme. Les expériences de desséchement des vers, dans un dessiccateur à l'acide sulfurique, nous ont montré qu'au bout de quatre heures, ils perdent 25 à 33 p. 100 de leur poids total, soit 30 à 40 p. 100 du volume d’eau contenu dans l'organisme, s'immobilisent, se dessèchent et se rident; mais, placés sur papier filtre humide, ils redeviennent normaux en un temps très court. Cette faculté de perdre 40 p. 100 de l’eau sans danger pour la vie nous semble remarquable, en raison de l’organisation déjà compliquée des vers de terre, de leur système circulatoire et de leur système ner- veux. Ainsi, les vers de terre se rapprochent des êtres d'une organisa- tion plus basse, des Rotifères, des Tardigrades et des Nématodes, déjà (1) P.J. Schmidt, A. Ponomarev et Mie F. Saveliev. Sur la biologie de la trichine. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1915, LXXVIIT, p. 306. 308 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PÉTROGRAD célèbres au temps de Zeeuvenhoek par l’anabiose consécutive au dessé- chement. En vérité, on ne peut pas déterminer précisément le degré du desséchement chez ces êtres microscopiques. Enfin, les vers desséchés, tout comme les vers normaux, périssent dès que la température descend au-dessous de — 1°2 C. (dans nos expé- riences, la température était de — 1°6 C.). Ce fait paraît s'expliquer par suite de la faible teneur en sels du sang et des autres sucs. Le Gérant : DO. PORÉE. he pneu mr ténmier ate min Paris. — L. MABFTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 21 AVRIL 1917 SOMMAIRE AcnanD (CH.), FLANDIN (CH.) et DEs- BouIS (G.) : Mesure de l'intoxica- tion oxycarbonée par la capacité respiratoire du sang. Contrôle de traitement par les inhalations d’oxy- ONE Go topic LÉ ert 00) 0 heu o AcxarD (Cu.) et LEBLANC (A.) : Sur le mode d'action des solutions de savon employées pour le pansement ES ES RE ANDRÉ-THOMAS Jules Dejerine (1849-1917). (Mémoires.) . . . . . .. CarLEs (Jacques) et BARTHÉLEMY (Eo.) : Procédé spécial d'homogéni- sation et de tamisage pour collecter les kystes dysentériques contenus danses selles tr etre Cosra (S.), Pecker (H.) et TRoistER (J.) : L’azotémie dans la spiroché- tose ictéro-hémorragique, d’après l'examen du liquide céphalo-rachi- GaRIN (CH.) : Sur la genèse du pa- ludisme primaire. Les porteurs sains de parasites et le rôle de la quinine préventive . .…. . . . » .... Jacos (O.) : Tumeurs consécu- tives à l'injection d'huile camphrée préparée avec de l'huile de vase- liner rer SR re Copie Laxpau (E.) : Quelques considé- rations sur le phénomène de l’exten- SION UN GTOS ONE PC. Lerrcne (R.) : Sur le temps perdu pour l'arrêt définitif de la sécrétion parotidienne après arrachement de fauriculo=temporal. . + :. : . .. Liossier (G.) : Influence de l’ali- Biocoaie. Comprès RENDus. — 1917. Ÿ. LXXX. —— leuses mentation sur la constitution chi- mique du protoplasma cellulaire. PARTURIER (MaurtceE) et Doxs-Kaur- MANN (Mile) : Action de la digitale sur la viscosité sanguine chez les cardiaques asystoliques : . . . . . . Préron (Her) : Recherches sur les réflexes. — IV. Analyse de la réponse musculaire dans les ré- flexes musculo-tendineux : Disso- ciation en une réponse myoclonique et une réponse myotonique. . . . . RENAUX (E.) : Corps en demi-lune, dans le sang d’un malade atteint Rexaux (E.) : Quelques remarques à propos de la spirochétose . . . .. RetterEr (Eo.) : Structure et dé- veloppement d'un fibro-sarcome caverneux et à cellules vésicu- Rerrerer (Év.) et NEuvILLE (H.) : Du péuis et du gland des cervidés. Roger (H.) : Influence des embo- lies cérébrales sur la pression san- TRIBONDEAU (L.) : L'eau distillée pour colorations microscopiques. . Weizz (E.) et MourrQuann (G.) : Recherches expérimentales sur la valeur alimentaire du maïs : maïs cru, stérilisé et décortiqué. . . . . . Yakimorr (W. L.) et WaAssILEVSkY (Mile W,. J.): Essais biologiques sur le luargol (102 de Danysz). Traite- ment de la dourine expérimentale des souris CO OA OT LC NOELMOMO QC MONO TT 369 389 407 319 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. C. Delezenne. SUR LE TEMPS PERDU POUR L' ARRÊT DÉFINITIF DE LA SÉCRÉTION PAROTIDIENNE APRÈS ARRACHEMENT DE L'AURICULO-TEMPORAL, par R. LERICHE. Dans la séance du 17 mars, M. Dieulafé a étudié les résultats donnés par l’arrachement de l’auriculo-temporal dans le traitement des fistules parotidiennes, et il a insisté sur le temps nécessaire pour observer un arrêt sécrétoire complet et définitif. : Dès mes premières observations (1), j'avais signalé ce fait noté expé- rimentalement par Moussu, et dans les cas que j'ai eu l’occasion d'opérer depuis, j'ai toujours noté « le Llemps perdu pour la guérison ». Voici les chiffres observés : E Premier cas. — Fistule du canal de Sténon. Arrêt sécrétoire le jour même, puis réapparition du liquide le lendemain; mais la quantité du liquide est moindre et n'apparaît qu'au moment des repas. Arrêt brusque et définitif au cinquième jour. Deuxième cas. — Sialorrhée réflexe extraordinairement abondante consé- cutive à un cancer de l’æœsophage. Arrachement des deux nerfs auriculo-tem- poral : diminution du flux salivaire le lendemain; arrêt définitif au cinquième jour (2). Troisième cas. — Fistule parotidienne, suite de blessure de guerre. Arrêt le jour même de l'opération et définitif. Quatrième cas. — Fistule parotidienne, suite de blessure de guerre. Electri- sation du bout central du nerf par MM. Gley et Mendelsohn. Il ne se produit aucun écoulement salivaire. Arrachement du nerf. Une heure après, écou- lement salivaire abondant. Rien le lendemain, ni le surlendemain; le jour suivant quelques gouttes à la fin des repas ; de même le 4° et le 5° jour, puis arrêt définitif. Cinquième cas. — Arrachement préventif du nerf après résection d’une partie de la parotide pour tumeur. Ecoulement salivaire peu abondant pen- dant deux jours, puis arrêt définitif. (1) Aigrot. De la résection du nerf auriculo-temporal et de ses effets sur la sécrétion parotidienne. Lyon chirurgical, 4** mars 1914. 2) Cette observation montre la part du glosso-pharyngien et de la parotide dans le mécanisme du réflexe œsophago-salivaire de Roger. CMP AN SÉANCE DU 21 AVRIL. 311 À ces faits personnels, je puis joindre deux cas qui m'ont élé Commu- niqués par M. Aigrot : Sixième cas. — Fistule glandulaire après blessure de guerre. Arrêt complet en # jours. Septième cas. — Fistule glandulaire après ablation d’un kyste parotidien. Arrêt complet au 8° jour. En somme, l’arrét sécrétoire peut être immédiat et définitif; il peut demander deux jours, ou quatre; le plus souvent il en exige cinq, exceptionnellement plus. TUMEURS CONSÉCUTIVES A L'INJECTION D'HUILE CAMPHRÉE PRÉPARÉE AVEC DE L'HUILE DE VASELINE. Note de O. JacoB, présentée par J. NAGEOTTE. L'huile de vaseline est couramment utilisée, depuis la guerre, en remplacement d'huile végétale, dans la préparation des huiles injecta- bles, comme excipientde certains médicaments, le camphre par exemple. Or, cette huile de vaseline est susceptible de déterminer dans les tissus l'apparition de véritables tumeurs dont l'évolution présente des caractères particuliers et dont le pronostic est assez sérieux. En quelques mois, nous avons recueilli quatre observations de sem- blables tumeurs : il s'agissait de malades qui, au cours d’une affection médicale, avaient reçu des injections d'huile camphrée. Les tumeurs extirpées contenaient de l’huile de vaseline, comme l'ont prouvé les examens chimiques pratiqués par M. Fauré-Frémiet, préparateur au Collège de France; d'autre part, une enquête rétrospective a montré que, dans tous ces cas, l'huile camphrée injectée avait été préparée avec de l'huile de vaseline. Les tumeurs à vaseline, ou vaselinomes, présentent de très grandes analogies avec les paraffinomes, c’est-à-dire avec les tumeurs provo- quées par l'injection de paraffine faite dans un but prothétique. Elles sont caractérisées, au point de vue anatomo-pathologique, d’après M. Nageotte : 1° Par une épaisse gangue lipomalo-fibreuse, adhérente aux plans environnants; e ! 20 Par une multitude de petites cavités kystiques siluées dans cette gangue, lapissées d'une couche de maerophages et contenant l'huile de vaseline ; 3° Par des macrophages, souvent réunis en cellules géantes, qui englobent et fragmentent les goutteleties huileuses. 272) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Au point de vue clinique, les vaselinomes sont caractérisés : = 4° Par l’époque relativement tardive de leur apparilion (de quelques semaines à 18 mois après l'injection); 2 Par les douleurs assez vives qui accompagnent leur évolution; 3° Par leur extension progressive en surface, et aussi, dans quelques : cas, en profondeur; 4° Par leur tendance à se propager le long des gaines vasculaires; 5° Par leur récidive après extirpation. Conclusions. — L'emploi de l'huile de vaseline dans la préparation des huiles injectables peut provoquer des accidents sérieux. Il doit être absolument proscrit, comme la Société de Chirurgie en a émis, déjà, le vœu dans sa séance du 21 février 1917. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA VALEUR ALIMENTAIRE DU MAIS MAIS CRU, STÉRILISÉ ET DÉCORTIQUÉ, par E. Waæizc et G. MouRIQUAND. Nos travaux antérieurs ont appelé l'attention sur les troubles pro- duits, chez les animaux (les pigeons notamment), par une alimentation exclusive ou variée par des graines complètes stérilisées ou décorti- quées. À ce point de vue, la décortication équivaut à la stérilisation, la stérilisation semble « tuer » une substance — ou un groupe de sub- stances « ferments » — qu'enlève la décorticalion; celle-ci, en mon- trant la nocivité de la graine décortiquée, localise cette substance dans la cuticule. Nos recherches ont principalement porté jusqu'ici sur l’orge, le blé, le riz et quelques légumineuses. Nous n'avions abordé qu'inci- demment la question du maïs. Comme celle-ci se pose avec urgence, à propos de l'alimentation de guerre (le pain de guerre notamment), nous publions aujourd'hui nos expériences sur la valeur alimentaire du maïs complet cru, complet stérilisé, décortiqué. À Pigeons, au maïs complet cru : [. — Un pigeon de six mois, mis à une nourriture exclusive par le maïs complet cru (30 à 35 grammes), est resté en pleine santé pendant les 240 jours de l'expérience, sa courbe pondérable n'a pas varié (350 grammes, le 19 sep- tembre, 350 grammes le 30 avril). Il s'est montré extrêmement vigoureux, avec un vol très long (supérieur en longueur à celui des pigeons à l'orge, au blé, au riz, à l'avoine cortiqués). Il était même « exalté » en perpétuel mou- vement, presque impossible à saisir, donnant de vigoureux coups-de bec à la main qui l'approchait. - La iR Vue St sslos, PALNES SÉANCE DU 21 AVRIL 373 a mt À D Des expériences antérieures nous avaient montré qu'il était possible d'apprécier la valeur alimentaire d'une céréale en la donnant au pigeon à faibles doses (5 grammes au lieu de 30 ou 35). L'animal était mis ainsi à une alimentation partielle qui représentait le 1/7 ou le 4/6 de l'alimentation normale. Un amaigrissement pro- gressif et la mort s'ensuivaient fatalement (sans paralysie). La date de la mort donnait des indications intéressantes au point de vue de la valeur nutritive de la graine consommée. C’est ainsi qu'un pigeon au blé complet (5 grammes) est mort au 31° jour, un pigeon à l'orge com- plèle (5 grammes) au 29° jour. Un pigeon au riz cortiqué (> grammes) au 80° jour. II. — L'alimentation exclusive d’un pigeon par 5 grammes de maïs complet cru à entraîné sa mort par inanition partielle (sans paralysie) au 88° jour, marquant ainsi la haute valeur alimentaire du maïs pourvu de sa cuticule. Il est à noter que ce pigeon en inanition a présenté une vigueur et une exalta- tion presque comparables à celle notée dans l'expérience I, jusqu’à la veille de sa mort. Pigeons, au maïs complet stérilisé : Il était, d'autre part, intéressant de voir (comme nous l’avions fait précédemment pour le riz, l'orge, l’avoine, les légumineuses, etc.) quelle action pouvait avoir la stérilisation sur la valeur nutritive de la graine de maïs. IT. — Un pigeon mis à 20 grammes de maïs complet stérilisé à 20°, 1 h. 1/2, a présenté dès le 23° jour des signes de paralysie par carence qui sont allés en s’accentuant jusqu’à sa mort (33° jour). IV. — Un autre pigeon mis à 5 granunes de maïs complet stérilisé a présenté des signes de paralysie par carence au 23° jour. Il est mort au 32° jour, c’est- à-dire seulement un jour avant le pigeon qui consommait 20 grammes, mon- trant ainsi que ses troubles étaient dus à la carence et non à l’inanition. Ces dernières expériences démontrent que la stérilisation des graines de maïs complet entraîne les mêmes troubles nerveux que la stérili- sation des autres céréales. Pigeons, au mais décortiqué : Il était nécessaire d'établir, d'autre part, quels troubles entraîne la décortication du maïs. V. — (Avec P. Michel.) Un pigeon gavé avec 50 grammes, puis 40 grammes de farine de maïs décortiqué, a présenté au 13° jour de l'expérience un vol raccourci, une démarche lourde avec quelques phénomènes de rétropul- sion. Après une période d'amélioration passagère se sont installés des troubles du type béribérique : paraplégie (impossibilité de la marche et du 14 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vol). On constatait en même temps une abondante chute des plumes, le bréchet fut mis à découvert. Mort au 39° jour. VI. — Un autre pigeon à 20 grammes de maïs décortiqué est mort au 10° jour sans manifestation nerveuse caractérisée. VIT. — Un troisième à 5 grammes de maïs décortiqué (inanition partielle et carencée) présenta dès Le 5° jour de la paralysie des ailes, au 6° jour de la paralysie des pattes. Il mourut au 8° jour. ; Dans deux cas, sur trois, fut donc réalisée la paralysie par carence. Il est à noter que chez le premier pigeon l’abondante chute des plumes semblait impliquer des troubles profonds de la nutrition cutanée M). Ces dernières expériences prouvent que la cuticule du maïs ren- ferme, comme celle des autres céréales (et des légumineuses), des élé- ments nécessaires à la nutrition parmi lesquelles des substances anti- béribériques, sans doute de l’ordre des vitamines de Funk. L'action antibéribérique de la cuticule du grain de maïs cru est d'autre part mis en lumière par les expériences suivantes : Pouvoir antibéribérique du maïs complet. — Ayant établi que la stéri- lisation pendant une heure et demie à 120° d’un mélange à parties égales d'orge, riz et maïs corliqués (5 grammes de chaque) entrainait la paralysie et la mort des pigeons vers le 90° jour, nous avons cherché à nous rendre compte quelle action « protégeante » des phénomènes de carence pouvait avoir le maintien dans le mélange, à l’état cru, d’une des trois graines consommées. 5 grammes d'orge complète crue dans un cas, > grammes de riz complet cru dans l’autre (les 10 grammes d’autres graines étant stérilisées), marquent encore au 170° jour de l'expérience leur action antibéribérique. VIIL et IX. — Deux pigeons mis à la nourriture mélangée : maïs complet cru 5 grammes — orge et riz stérilisés, 10 grammes, sont également, au 170 jour de l'expérience, en pleine santé. De plus, bien que les 2/3 de leur nourriture soient carencés, ils présentent encore une vigueur et une excitation nettement supérieure aux précédents. Conclusions. — Nos expériences démontrent : 1° La haute valeur alimentaire du maïs pourvu de sa cuticule crue entraînant chez le pigeon une vigueur et même une exaltation particu- lières ; 2° L'action destructive exercée par la stérilisation sur les « substances ferments » qu'elle contient ; (4) Voy. Weil et G. Mouriquand. A propos du pain de guerre, maïs et pel- lagre. Académie de Médecine, avril 1917. 4e SÉANCE DU 21 AVRIL o49 3° La possibilité d'obtenir des paralysies par carence aussi bien par la stérilisation du pain complet que par sa décortication ; 4 L'action dystrophique (dans certains cas) du maïs décortiqué sur la nutrition cutanée (pellagre?). L'AZOTÉMIE DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRO-RÉMORRAGIQUE, D'APRÈS L'EXAMEN DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par S. Costa, H. PEcker et J. TRoISIER. Nous avons déjà signalé, à plusieurs reprises (1), l'augmentation de l’urée du liquide céphalo-rachidien au cours de la spirochétose ictéro- hémorragique. La ponction lombaire s’y trouvant indiquée, le plus souvent, par la céphalée, la raideur de la nuque, le signe de Kernig, les symptômes nerveux et donnant, par suite de l'hypertension, des quantités relati- vement importantes de liquide, ii nous a paru avantageux de substituer l'étude de l’azote rachidien à celle de l'azote du sang. La méthode d'analyse est plus simple, plus rapide, plus précise. On opère, en effet, sur le liquide lui-même, tandis que l’élude du sang nécessite, après la formation du sérum, la séparation des matières albu- minoïdes par des réactifs coagulants, opération qui exige des dilutions et des filtrations, compliquant la recherche et pouvant nuire à sa pré- cision. L’urée est dosée à l’uréomètre à mercure, de préférence calibré à cet usage, par addition, à 5 ou 10 c.c. de liquide céphalo-rachidien, de 4 c.c. d'hypobromite de sodium. Ce volume de 5 à 10 c. c. est suffisant, les quantités d’urée trouvées variant généralement dans la spirochétose entre 0 gr. 30 et plusieurs grammes par litre. La présence d’une quan- tité, même notable, d’albumine, ce qui n’est pas le cas ici, est négli- geable. Le dosage de l'azote total s'effectue de la même facon que dans l'urine, par le procédé de Kjeldhal; on opère sur 5 à 10 c.c. (selon la quantité d'azote uréique) qu'on additionne de 2 c.c. de SO‘H* et de 2 c.c. de solution d’oxalate neutre de potassium à 30 p. 100 ; on calcule l’azole (1) S. Costa et J. Troisier. Un cas de spirochétose ictéro-hémorragique. Bull. et Mém. Soc. médic. des Hôpitaux, séance du 20 octobre 1916. — Réactions méningées dans la spirochétose ictéro-hémorragique. Virulence du liquide céphalo-rachidien. Bull. et Mém. Soc. médic. des Hôpitaux, séance du 10 no- vembre 1916. — Réactions cytologiques et chimiques du liquide céphalo- rachidien dans la spirochétose ictéro-hémorragique. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 6 janvier 1917,t. LXXX, p. 29. 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dégagé, comparativement avec une solution titrée de chlorure d'ammo- nium. Les dosages de l’urée ont été effectués à trente reprises et chez 16 malades. Les chiffres obtenus pensent la première période de la maladie ont été les suivants : 0,55 le 7° jour, 0,67 le 11° jour, 1,29 le 6° jour, 3,50 le 14° jour, 3,53 vers le 8° jour, 4,07 le 7° jour, 4,70 le 9° jour et 5,50 le 9e jour également, dans un cas terminé par la mort au 10° jour. Pendant la période intermédiaire, au_stade d’apyrexie qui précède habituellement la rechute, le taux de l’urée rachidienne a été de 0,38, 0,50, 0,67 et 0,85. Au moment de la rechute, on obtient les chiffres suivants : 0,40 dans un cas sans ictère et où la rechute a été à peine esquissée 0,54, 0,63 au 18e jour, 1,05, 1,11 et 4,89. A la fin de la rechute, nous trouvons les chiffres suivants : 0 62, 0,80 au 26° jour, 1,19 et 1,28 au 21° jour. Pendant la convalescence : 0,44, 0,47, 0,47, 0,52, 0,55 et 1,47 au A0° jour. Si nous envisageons maintenant l'évolution de l’urée rachidienne chez quelques malades, nous trouvons les chiffres suivants : 4 gr. 70 au he 0,55 à la convalescence; 3 gr. 50 au 14° jour, 0,80 au 26° jour; 4 gr. 07 au 7° jour, 1,11 au moment de la rechute, 0,62 au début de la convalescence ; 0,55 à la fin de la première période de pyrexie, 1,89 à la rechute, 1,47 pendant la convalescence; 0,38 au 11° jour, en période d’apyrexie, 1,28 au 21° jour pendant la rechute, 0,47 à la convalescence. Enfin, dans un cas léger, 0,55 au 7° jour, 0,44 au 18°. Tous les chiffres forts ont trait à des malades sérieusement atteints. Le chiffre le plus élevé a été obtenu dans un cas mortel. Sur deux malades, en même temps que l’urée, à la fin du premier septénaire, a été dosé l'azote total avec les résultats suivants : PREMIER CAS DEUXIÈME CAS AZOtE TO LATE ME Fe PL PE AREA Cr PERS 28 1,81 AOL MUTÉIQUE ete EME EE NS EE EN ORIe 2,56 1,64 AzU AD DES ANTON OUR Al 0,79 0,90 AZOtE RONUTÉIQUE eee TETE AI ON 0,17 Le premier cas est le cas mortel signalé plus haut, le deuxième cas est un cas récent de gravité moyenne. Le Nu entre les chiffres des 2,56 deux malades, pour l'azote uréique, est de 164 — 1:56, tandis qu'il 0,67 : passe à ü, = = 3,94 pour l'azote non uréique (1). (1) Ce que Brodin, dans sa thèse (Paris 1944), appelle l'azote résiduel. E\ SÉANCE DU 21 AVRIL d Il est intéressant de mettre en parallèle la rétention azotée si forte -avec la faible rétention chlorurée. Les chlorures rachidiens sont géné- ralement abaissés dans la spirochétose; deux fois seulement leur taux s'est élevé à 7,80. Cette constatation est à rapprocher de l'absence habi- tuelle d’æœdèmes dans la maladie. Les déductions à tirer des chiffres relatés plus haut peuvent être ainsi formulées : 1° L’azotémie, exprimée par les dosages d'urée et d'azote total effec- tués sur le liquide céphalo-rachidien, est habituellement, dans la spiro- chétose ictéro hémorragique, en rapport avec la gravité de l'atteinte. Elle est très marquée dans les cas graves et mortels, plus légère dans les cas bénins et notamment dans les formes sans ictère. _ 2° Le taux de l’urée est très élevé, surtout au cours de la première période. 3° Il se rapproche de la normale pendant la période intermédiaire. 4° Il s'élève de nouveau pendant la rechute, sans atteindre cependant les chiffres de la première période. 5° Il se rapproche de nouveau de la normale au moment de la conva- lescente, mais peut se maintenir élevé pendant plusieurs jours après la défervescence. “. 6° Le taux de l’azote non uréique paraît, surtout dans les formes graves, proportionnellement plus élevé que celui de l'azote uréique. (Laboratoire d'armée n° 6.) INFLUENCE DES EMBOLIES CÉRÉBRALES SUR LA PRESSION SANGUINE, par H. Rocer. On a souvent considéré l’apoplexie d’origine cérébrale comme une variété de choc nerveux, ou du moins on s’est appuyé sur certaines analogies symptomatiques pour rapprocher ces deux états morbides. Or, chez les malades atteints de choc, la pression artérielle est toujours abaissée; chez les apoplectiques elle est souvent supérieure à la nor- male. Mais comme ce sont des individus âgés et artérioscléreux, on admet que l'hypertension, constatée en clinique, est la cause, efficiente ou prédisposante, des accidents. L'expérimentation porte à penser que, dans certains cas au moins, il faut renverser la proposition. L’hypertension artérielle peut être pro- voquée par les lésions cérébrales; c'est une manifestation à peu fprès constante de l’embolie. J’ai opéré comparativement sur des lapins et des chiens. Les animaux 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE étant solidement fixés et un manomètre enregistreur étant mis en com- munication avec la carotide ou la fémorale, je pratique des embolies cérébrales en injectant du Iycopode dans le bout périphérique de la carotide primitive. : Chez le lapin, on observe tout d’abord une légère chute de la pression qui, presque aussitôt, se relève, tantôt brusquement, tantôt suivant une courbe régulièrement ascendante. Dans le premier cas, les systoles deviennent fort énergiques et les oscillations systo-diastoliques très marquées. Ainsi, dans une de mes expériences, la pression qui était primitivement de 100 millimètres, tomba à 68, puis presque aussitôt, en 6 secondes, s'éleva à 164. En même temps les dénivellations systo- diastoliques passaient de 2 à 6 et même 10 millimètres. 32 minutes après la production de l’embolie, les contractions cardiaques avaient une amplitude normale, mais la pression oscillait encore autour de 124. Quand la pression s'élève progressivement, les chiffres sont ana- logues. Ainsi chez un lapin la pression était de 138 millimètres. Après l'embolie elle tomba à 102, puis monta progressivement, en 108 secondes, à 186, s’élevant ainsi de 34 p. 100. Au bout d'une demi-heure, elle était encore à 456, supérieure de 43 p. 100 au chiffre initial. Si on répète les injections, on voit se dérouler la même série de phé- nomènes. Cependant, tôt ou tard, un changement se produit : la pres- sion s'abaisse au-dessous du chiffre initial et parfois tombe très bas. Les résultats obtenus sur le chien sont analogues, mais l’abaissement initial est inconstant. L'élévation se produit, comme chez le lapin, brusquement ou progressivement. Ainsi, dans un cas, la pression oscil- lait normalement entre 140 et 140 millimètres. 7 secondes après l’in- jection, elle atteignait 162-166, dépassant de 31 p. 100 la moyenne initiale. Sur un autre chien une embolie volumineuse fit monter la pression en 2 minutes, suivant une courbe très régulière, de 120-148 à 268-282 millimètres. C’élait une augmentation de 112 p. 100. À ce moment, l'animal succomba brusquement. Quand on pratique une série de petites embolies, on voit la pression s'élever après chacune d'elles. Ainsi chez un gros chien, dont la pression initiale était de 160 millimètres, je pratique trois embolies successives, et je trouve après la première 196, soit une augmentation de 23 p. 100; après la seconde, 216, soit 35 p. 100; après la troisième, 226, soit 41 p. 100. Une heure et demie après le début de l'expérience, la pres- sion oscillait entre 210 et 226. En même temps, les oscillations systo- diastoliques avaient quadruplé d'amplitude; elles atteignaient 16 milli- mètres. Conclusion. — Ces expériences permettent de conclure que les embo- lies cérébrales déterminent chez les animaux, les lapins comme les chiens, des élévations très marquées de la pression artérielle, atteignant SÉANCE DU 21 AVRIL 319 eu moyenne 30 p. 100 et s’accompagnant souvent de grandes oscilla- tions systo-diastoliques. Les embolies successives élèvent de plus en plus la pression. Mais si: elles sont très nombreuses, elles finissent par déterminer un abaïis- sement secondaire. DC PÉNIS ET DU GLAND DES CERVIDÉS, par Év. Rerrerer et H. NEUVILLE. Le pénis et surtout le gland des Cervidés diffèrent considérablement de ceux des autres Ruminants. Pour le dire par anticipation, l’asymétrie du gland y est bien moins prononcée et le méat urétral y est terminal. Voici les faits que nous avons observés sur trois espèces et qui légi- timent ces propositions. I. Cervule muntjac (Cervulus muntjac Zimm.).— C’est le représentant le plus commun du groupe des Cervules, ou Cerfs de petite taille portant des bois sim- ples, très peu ramifiés. De la courbure en S que décrit le pénis, cet organe était long, sur le sujet que nous avons étudié, de 14 centimètres jusqu'à son bout distal. Le gland, long de 4 centimètres, était légèrement recourbé en bas et se terminait en pointe. Sa base était arrondie, mais un peu aplatie sur les côtés; vers le milieu du gland, le diamètre sagittal était de # millimètres et Le dia- mètre latéral de 1 millimètre. En ce point, les corps caverneux formaient une tigelle médiane, arrondie, d’un diamètre de 18, et entourée d’une albu- ginée, épaisse de 0®"1{5. Le corps spongieux et l’urètre occupaient le plan médian de la face intérieure des corps caverneux. Le manchon cortical du gland avait un contour régulier, sauf sur le côté gauche où il se prolongeait en un lobe, large de 026 et long de 1 millimètre. En se rapprochant de son sommet, le gland devenait de plus en plus irrégulier : les corps caverneux, toujours fusionnés en une masse unique d’un diamètre latéral de 1""8 et d’un diamètre sagittal de 1 millimètre, prenaient une surface irrégulière et, sur une coupe transversale, figuraient un pentagone dont le diamètre moyen était de 1223. Le manchon cortisal ou péricaverneux reproduisait, en l’exagérant, cette conformation : sur chaque face latérale, on voyait deux lobes et un cin- quième lobe s’observait sur la face supérieure. Quant à la face inférieure, elle était occupée par le corps spongieux et l’urètre, formant une masse de O®®15. Enfin, près de la pointe terminale, la coupe transversale du gland était plus ou moins triangulaire, la base du triangle correspondant à la face inférieure et au corps spongieux, et le sommet tronqué à la face supérieure du gland. Ses faces latérales étaient asymétriques ; la face latérale gauche se prolongeait en un lobe long de 06, tandis que ie lobe droit n’était que de Oum15. Les corps caverneux arrivaient au bout du gland et soutenaient jus- qu'en ce point l’urètre, qui s’ouvrait au-dessous d’eux et sur le plan médian. IL. Cerf Sika. (Cervus Sika Tem. et Schleg.). — Cette espèce est le type du genre Pseudaxis, à bois plus simples que ceux des Cerfs d'Europe, mais plus 380 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ee compliqués que ceux du Gervule muntjac; ce bois acquiert deux andouillers et présente une extrémité fourchue. Le sujet que nous avons étudié avait deux ans : son pénis mesurait 20 centimètres de la courbure en S jusqu’au bout terminal; le gland lui-même était long de 4 centimètres. À l'insertion du pré- puce, le diamètre du pénis était de 7 millimètres en moyenne : les corps caver- neux avaient, sur une coupe transversale, la forme d’un croissant dont la con- cavité embrassait et logeait l’'urètre, figurant une fente verticale de 4mm2. A sa base, le gland s’aplatissait sur les côtés (diamètre latéral, 7 millimètres; dia- mètre sagittal, 9 millimèlres) et l'urètre commencait à prendre une figure _losangique. En se rapprochant de sa terminaison, le gland diminuait de dimen- sions, tout en conservant la même forme; mais la fente urétrale se plissait sur la face supérieure, sous-jacente aux corps caverneux. Enfin, les corps caverneux cessaient d'exister à uue distance de plusieurs millimètres de la pointe amincie du gland, dont l'axe est traversé par l'urètre s’ouvrant au sommet de l'organe. De plus, les parties latérales du gland se prolongeaient de chaque côté pour y constituer un repli recourbé en avant, allant à la rencontre de son congénère et formant ainsi une espèce de bourrelet au-dessus de l’orifice urétral, II. Cerf hippélaphe. (Cervus hippeluphus Cuv.). Cet animal, de très grande taille à l’état adulte, correspondrait, selon Cuvier, au Cheval-cerf d’Aristote. Le sujet que nous avons étudié était très jeune, son gland étant encore soudé au prépuce. Le corps du pénis est ici à peu près cylindrique. À sa base, le gland commence à s’aplatir sur les côtés (diamètre sagittal, 7 millimètres; diamètre latéral, 5 millimètres). Ses deux corps caverneux sont fusionnés en une tigelle triangulaire à face inférieure plane et avec deux faces latérales réunies en avant, à angle aigu, de facon à constituer une arête antérieure ou supérieure. L’angle gauche de la tigelle est arrondi et épais, tandis que l’angle droit est aminci et tranchant. C’est sous cette moitié drcite amincie qu'est situé le corps spongieux, déjeté à droite du plan médian. En approchant davantage de l'extrémité du gland, on voit le diamètre sagittal augmenter et la portion sus-jacente aux corps caverneux s'élever pour former un lobe haut _de 2 millimètres et large de 1 millimètre. La face supérieure de ce lobe est découpée en languettes par des invaginations épithéliales émanant de la lame glando-préputiale. L'urètre, de forme irrégulière, occupe à peu près le plan médian, au-dessous des corps caverneux plus ou moins symétriques. Plus près encore du sommet du gland, les corps caverneux prennent de nouveau une conformation à surface irrégulière et l’urètre figure une fente verticale. Enfin, les corps caverneux disparaissent et l'extrémité du gland est constituée par une masse conjonctive dont la partie inférieure porte le méat, lequel se pré- sente sous forme d’une large cavité, la partie centrale ou axiale est conjonc- tivo-vasculaire et la partie supérieure est constituée par les deux replis laté- raux circonscrivant une fossette médiane. Résultats et critique. — Dans la portion rétro-glandaire, le pénis des animaux étudiés est à peu près cylindrique; le gland lui-même des Cervules et des Cerfs ici décrits présente des corps caverneux à peu près symétriques sur le Cervule et le Cerf Sika, et asymétriques dans le Cerf ob NP RE dr Stat LE 7 SÉANCE DU 21 AVRIL 381 hippélaphe. Quant au manchon péricaverneux du gland, il offre un développement fort différent sur l'un et l’autre côté. De plus, sa surface est découpée en lobes plus ou moins grands par des incisions de pro- fondeur variable; comme le montre le gland de l’hippélaphe jeune, cette division en lobes est due à des végétations épithéliales émanant de la lame glando-préputiale et pénétrant dans le derme du gland. Après la libération de ce dernier et le décollement du prépuee, la désagrégation des cellules épithéliales des végétations donne naissance aux sillons longitudinaux qui existent entre les saillies ou lobes du gland. Les deux replis terminaux, séparés à l'extrémité par une fossette épithéliale, n’ont pas d’autre origine. Le peu de vascularité des corps caverneux et leur constitution essen- tiellement fibreuse ont porté Aristote à dire que le Cerf « a un pénis ner- veux ». « Le gland du cerf, écrit Daubenton (1), diffère beaucoup de celui du taureau et de celui du bélier pour la figure; il est à peu près cylin- drique et terminé par une sorte de bourrelet qui est plissé et qui forme une cavité assez profonde dans le milieu; l’urètre aboutit au côté exté- rieur de la partie inférieure du norelen » « La verge du daim, continue Daubenton (loc. cit.,p. 182), ne formait aucun pli. » « Le gland du che- vreuil, ajoute-t-il encore (loc. cit., p. 221), a une forme cylindrique. Son extrémité est si petite que l'on ne peut pas distinguer si elle se termine par un bourrelet, comme dans le cerf. » Cuvier (2) compare la forme du gland des Ruminants à celle qu'offre le Sanglier : « Le gland conique de ce dernier se Lermine par une pointe assez mince, sur les côtés de laquelle est une fente où s'ouvre l’urètre. Cette forme du gland et cette position de l’orifice de l’urètre se retrouvent dans un grand nombre de Ruminants. Il existe, en effet, à cet égard, des différences marquées entre les espèces du même genre. Le daim, par exemple, a le gland ainsi con- formé, tandis que celui de l’axis reste à peu près cylindrique et que l’ori- fice de l’urètre est précisément à son extrémilé. On le trouve ainsi percé dans la bubale et la gazelle. » Garrod (3) décrit la conformation du gland de plusieurs espèces de Uerfs : Chez les uns (Cervus cachemerianus, C. dama, C. aristotelis, C. moluccensis, etc.), le gland est cylindrique et aplati sur les côtés: son sommet conique, où s'ouvre l'urètre, est recouvert d’un pli vertical. Chez d'autres (C. mexicanus, C. pudu et C. campestris), il n'y a pas de pli vertical et le gland se termine par un cône dont la pointe est percée par l'orifice urétral. Dans le Chevreuil (Capreolus capræa), le Cervulus (1) Daubenton et Ruffon. Hist. nat., 1756, t. VI, p. 120. Daubenton (pl. xvi) donne de cet organe une excellente figure où le gland est représenté de gran- deur naturelle, le prépuce étant ouvert. (2) Anatomie comparée, t. VIII, p. 228, 1846. (3) Proceedings of. the Zool. Soc, of. London, 1877, p. 9. 302 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE muntjac, etc., le gland est long et effilé et l’urètre s'ouvre à la face infé- rieure du bout terminal. U. Gerhardt (1) oppose le gland du Cerf à celui du Taureau : chez ce dernier, l'urètre se termine entre deux parties asymétriques, tandis que dans le Cerf, il s'ouvrirait entre deux parties symétriques. L'examen à l’œil nu est insuffisant pour décider de ces ressemblances ou de ces différences; l'étude faite à l’aide de coupes sériées démontre que chez le Cervule et le Cerf Sika, les corps caverneux sont à peu près symétriques dans le corps du pénis, mais leurs contours deviennent irréguliers dans le gland. Quant au tissu péricaverneux, ou manchon cortical du gland, il est découpé en lobes dissemblables*et inégalement développés à gauche et à droite. Dans le Cerf hippélaphe, l’asymétrie est plus prononcée et plus profonde, car elle atteint les corps caver- neux, formés de deux moiliés de volume bien différent, en même temps que le corps spongieux et l’urètre quittent le plan médian de l'organe pour se placer au-dessous de la moitié la plus petite des corps caverneux. Pour expliquer cette asymétrie, il est inutile d’invoquer une suracti- vité fonctionnelle de l’une des moitiés comme on l’observe par exemple pour l’un ou l’autre des membres humains thoraciques ou abdominaux. En effet, elle existe déjà sur le gland du jeune Cerf encore adhérent au prépuce. Serait-elle due à une cause mécanique, analogue à celle qui détermine l’asymétrie des embryons de batraciens lorsqu'on place les œufs fécondés et en voie de développement entre deux plaques de verre disposées horizontalement? Nous ne le pensons pas pour les raisons suivantes : en avant el en arrière de la courbure en S, toutes les parties du ‘corps du pénis sont symétriques, et l’asymétrie ne se montre que dans le gland qui, cependant, est placé dans une vaste cavité préputiale. La cause qui détermine l’asymétrie du gland des Cervidés nous échappe actuellement, et nous devons nous contenter de dire que cette asymétrie est une disposition héréditaire. En résumé, si le corps du pénis est symétrique chez les Cervidés, leur gland est plus ou moins asymétrique; de plus, il est indivis et l’urètre est terminal. (4) Jenaische Zeitsch, f. Naturiwiss., t, XXXIX, p. b4, 190%. SEANSE DU 21 AVRIL 389 STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT D'UN FIBRO-SARCOME CAVERNEUX ET A CELLULES VÉSICULEUSES, par ÉD. RETTERER. Il s'agit d'une tumeur sous-cutanée dont je préciserai plus Join le siège. Elle figurait une masse conique ; son grand axe, parallèle à l’un des bords, était de 2 centimètres et ce bord était échancré vers son milieu. Son petitaxe, étendu de l’échancrure au sommet du cône tronqué, était de 1°"5. Elle avait une épaisseur moyenne de 19 millimètres. Cette tumeur était dure et pleine, mais à l'œil nu, déjà on y voyait des points rouges, régulièrement répartis. Elle était mobile, grâce au tissu con- jonctif lâche sous-cutané dans lequel elle siégeait. Ge tissu conjonctif se continuait partout avec elle et était formé, outre les faisceaux conjonctifs, de cellules fusiformes dont les noyaux étaient entourés d’un cytoplasma très colorable à la fuchsine acide. La couche corticale de la tumeur, épaisse de 0°"15 à 0°"30, était constituée par des zones concentriques de faisceaux fibreux, bien que de distance en dis- tance il y existât des amas cellulaires à l’état de tissu réticulé seulement. De la face interne de la couche corticale se détachaient des faisceaux fibreux, qui, se divisant et s’entre-croisant, délimitaient des espaces occupés par des amas de tissu réticulé d’un diamètre de Omm?, dont la disposition et la structure rappelaient celles des follicules clos de ganglions lymphatiques. Dans la masse centrale, on apercevait, régulièrement disposées, des cavités irrégulières, pleines de sang. Les dimensions de ces cavités variaient énor- mément; les petites étaient longues de 02 et larges de 006, tandis que les plus grandes atteignaient une longueur de 1#%5 et une largeur de 0®"12. De nombreux intermédiaires entre ces extrèmes s’observaient sur une seule et même coupe. La paroi de ces cavités sanguines était formée de tissu con- jonctif fibreux et il était impossible de la délimiter du côté de la masse néo- plasique, ce qui rappelle singulièrement la structure des organes érectiles. Le tissu fibreux de la paroi est très riche en cellules dans lesquelles on peut distinguer un noyau très chromatique, un cytoplasma périnucléaire clair et un cytoplasma cortical; celui-ci est différencié en fibrilles conjonctives et en réticulum bématoxylinophile, partiellement élastique, c’est-à-dire que ses filaments sont mis en évidence par la fuchsine-résorcine. La paroi est repous- sée en de nombreux points dans l'intérieur de la cavité sous la forme de longues et larges saillies de 0205 en moyenne. La face interne ou libre de ces saillies, comme d’ailleurs les portions intermédiaires, sont revêtues d’une ou plusieurs assises de cellules aplaties. Les faisceaux fibreux qui entourent les cavernes affectent une disposition plus ou moins concentrique ou plexiforme ; on y voit de plus de nombreux espaces vasculaires, larges de 0"®01 à Omnf ef distants les uns des autres de Omm02 à OmmO$. Les hématies qui s'y trouvent semblent indiquer que ces espaces correspondent à des capillaires, bien qu'ils soient dépourvus la plu- part de membrane endothéliale et ressemblent plutôt à des lacunes ayant pris naissance par fonte du tissu plein de la tumeur. Notons que dans la couche 384 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE corticale, la plupart des vaisseaux sont revêtus d’une couche endothéliale et que les artérioles de la portion centrale, d’un diamètre de 015, possèdent une couche musculaire de 15 v. Les caractères sus-mentionnés légitimeraient la conclusion que la tumeur était un fibro-sarcome caverneux. Mais l'analyse histologique démontre qu'elle est formée de tissu vésiculo-fibreux (1). Au lieu des cellules conjonc- tives ordinaires, telles que nous en avons décrites dans le tissu conjonctif lâche sous-cutané, on voit que les éléments cellulaires, aussi bien des fais- ceaux fibreux que des amas folliculaires, sont constitués par un cytoplasma périnucléaire clair, que ne colorent ni la fuchsine acide, ni l’éosine, ni l'orange. Cette zone périnucléaire est large de 1 à 3 y et confine à l'extérieur aux faisceaux conjonctifs, dont elle est séparée par un contour net, colorable à l’'hématoxyline ou à la fuchsine acide. Dans ce tissu vésiculo-fibreux ou vési- culo-réticulé, on ne rencontre pas d'éléments libres (leucocytes, cellules embryonnaires ou indifférentes). La preuve que la tumeur est due à la proli- fération des cellules vésiculeuses, c’est que de nombreuses cellules des amas folliculaires contiennent dans la même zone de cytoplasma clair deux ou plusieurs noyaux. Ce n’est que dans les points où la masse se creuse de cavités ou espaces sanguins qu’on observe des leucocytes dont les uns sont encore reliés à la travée par des filaments du réticulum chromophile, tandis que les autres sont libres. Ici, comme à l’état normal, le leucocyte est une cellule qui a perdu, par dégénérescence, une partie de son cytoplasma. Récapitulant ces caractères histologiques, nous dirons : dans les points folliculaires, formés essentiellement de cellules vésiculeuses, s’est faite la pro- lifération cellulaire et l'accroissement de la néoplasie. A la périphérie de ces points, le cytoplasma clair de ces cellules a élaboré des faisceaux conjonctifs, mais il continue à persister une zone claire entre les fibres conjonctives et. le noyau. Nombre des éléments cellulaires se détachent par fonte du com- plexus vésiculo-fibreux; c'est ainsi que se développent les espaces sanguins qui déversent leur contenu dans les cavités ou cavernes vasculaires. Tels sont les résultats de l'étude histologique. Nous devons mainte- nant essayer de rechercher la cause qui a provoqué la prolifération cel- lulaire dans un territoire circonscrit de tissu sous-cutané. Voici les conditions dans lesquelles j'ai vu apparaître l’ébauche de la tumeur. En 1882, je m'occupais de recherches portant sur le squelette des Mammi- fères. À cet effet, je pratiquais de grandes coupes sur les membres en voie d'ossificalion, afin de suivre les relations des parties cartilagineuses et osseuses. Pour avoir des sections d'ensemble et pour déployer plus de force, j'appliquais le bord cubital de ma main droite sur le dos du rasoir. ) Les classiques ne connaissent encore que le tissu vésiculo-fibreux du nodule sésamoïde du tendon d’Achille de la Grenouille, ils en donnent d’ail- leurs une description défectueuse et ne semblent pas soupconner les relations génétiques de ce tissu et du tissu conjonctif. SÉANCE DU 21 AVRIL 389 Dans cette position, le bord cubital de la première phalange du petit doigt subit une forte compression et je me rappelle fort bien y avoir vu survenir une petite nodosité, sans excoriation ni plaie cutanée. N'y attachant aucune importance, je poursuivis ce genre de travail et les mêmes manipulations, c’est-à-dire que ce même point continua à être soumis à une série de pressions et de frottements qui ne purent qu’ac- croilre les modifications ou troubles premiers. Mais si la nodosité per- sista, elle s’accrut si lentement et me causa si peu d'inconvénients que je ne m'en inquiétai point, jusqu'au moment où les grands froids du dernier hiver déterminèrent un gonflement considérable des téguments du bord cubital de la main droite. Me décidant à me débarrasser de cette nodosité, j'en parlai à M. Desmarets qui, il y a trois semaines, en fit l’extirpation avec sa maîtrise habituelle. L'histoire de ma tumeur n’est, si je ne m'abuse, qu'une expérimen- lation inconsciente ou involontaire, prolongée pendant trente-cinq ans : l’absence de plaies, le fait que ma main est imprégnée d'alcool et d’es- sences pendant une partie de la journée, écartent l'idée du parasitisme. Il est vrai qu’on peut invoquer uu vice originel des cellules de la région, la présence d’un germe détaché ou aberrant, etc.; mais je crois que l’irritation locale bien déterminée nous dispense de recourir à toutes ces hypothèses imaginées à défaut d’observalions rigoureuses. Comme dans toutes les productions néoplasiques, nous n'avons pu observer le travail cellulaire des phases initiales; nous ne connaissons qu'un stade unique. Gest d’après les circonstances dans lesquelles le néoplasme à évolué, d’après les notions que nous possédons du déve- loppement normal, que nous pouvons tenter de donner des faits l’expli- cation la plus probable, celle qui nous semble plus rationnelle. Nous savons que dans les points où la peau recouvre des parties dures, il se développe, sous l'influence des glissements ou des frotte- ments, des cavités dans le tissu conjonctif sous-cutané. C'est ainsi que se produisent les bourses séreuses ou muqueuses sous-cutanées. Pour les classiques, ces cavités sont dues à l’amincissement des faisceaux con- jonctifs et à leur disparition sous l'action des tiraillements et des frot- tements mécaniques. C'est de la même facon qu'ils comprennent le déve- loppement des cavités articulaires en les attribuant à un simple clivage. La matière vivante procède autrement quand elle donne naissance aux bourses séreuses el aux cavités articulaires (1). Elle commence par créer un tissu plein et c'est grâce à la fonte de ce territoire cellulaire que se produit la cavité de la bourse séreuse ou de l'articulation. Lorsqu'une bourse séreuse se remplit de liquide (hygroma), il ne s’agit pas seule- ment d'une exhalation plus abondante de sérosité. Les pressions et les frottements ou la contusion ont produit la prolifération et l'épaississe- (1) Journal de l'Anat., 1896, p. 256 et 1902, p. 473. Biorocrg. Comptes RENDUuS, — 1917. T. LXXX. 28 3806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment de la paroi de la bourse : la paroi n’est pas seulement épaissie, mais sa face interne présente des franges et des saillies polypiformes (1). La fonte plus abondante de ces parties donne lieu à l'hygroma. Supposons maintenant que l'irritation lente produise des masses cel- lulaires qui, au lieu de subir la fonte, évoluent en tissus définitifs, nous aurons des néoformations ou tumeurs à la place de cavités. Ranke, Adrian, puis Martina (2) en ont publié des exemples. Dans l’observation de Martina, il s'agissait d'un myxofibro-sarcome développé dans la bourse séreuse du tendon d'Achille. Martina signale des épanchements san- guins dans sa néoplasie. Je me demande s’il n’a pas été en présence de cavités closes, de cavernes sanguines, semblables à celles de ma tumeur. Par quel mécanisme les pressions, les frottements habituels, les con- tusions même, peuvent-ils déterminer le développement de masses conjonctives évoluant en tumeurs? On sait que les sarcomes apparais- sent souvent dans les os fracturés ou bien contusionnés sans trace de solution de continuité. La matière vivante ne répond pas aux excitations mécaniques, et au traumatisme en particulier, à la façon d'un corps inerte: elle ne réagit pas simplement, mais elle répare les pertes de substance et, si l'excitation se répète, elle produit des masses de tissu constituant des néoformations dont l'évolution se fait d’une facon désordonnée et en dehors des lois physiologiques. Il est possible cepen- dant d'observer toutes les nuances qui existent et relient les formations normales aux néoplasies, En ce qui concerne l’évolution normale, je citerai les tendons : soumis uniquement à la traction, les tendons demeu- rent fibreux; si en un ou plusieurs points le tendon glisse ou frotte sur une surface dure, il serenfle en nodule soit /ibreux, soit vésiculo-fibreux, soit cartilagineux ou osseux. De pareils changements sont réguliers pour chaque espèce animale et les descendants continuant à suivre le genre de vie et à faire les mêmes mouvements, les sésamoïdes fibreux, vési- culo-fibreux, cartilagineux ou osseux, représentent des formations héré- ditaires. L'exemple suivant rentre dans le même ordre, mais appartient au domaine pathologique : sur un cavalier qui, depuis de longues années, était en selle la plus grande partie de la journée, une tumeur vésiculo-fibreuse s'était développée dans le tissu conjonctif sous-cutané de l'une et l’autre régions ischiatiques (5). En résumé, comme dans d’autres productions normales ou patholo- giques, notre vésiculo-fibrome sous-cutané semble s'être développé à la suite de pressions répétées ou de contusions, qui ont porté les cellules conjonctives non seulement à proliférer, mais à se transformer en cel- lules vésiculeuses, élaborant dans un stade ultérieur une trame fibreuse. (4) Voir Ricker. Virchow’s Archiv, t. CLXHI, p. 68, 1901. (2) Deutsche Zeitschrift f. Chirurgie, t. LXXXIIT, p. 317, 1906. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 23 nov 1912, p. 508 SÉANCE DU 21 AVRIL (SL) œ ESSAIS BIOLOGIQUES SUR LE LUARGOL (102 pe Danysz). TRAITEMENT DE LA DOURINE EXPÉRIMENTALE DES SOURIS, par W. L. Yaximorr et Mie W. J. WassiLEvsKy. Le sulfate de dioxydiaminoarsénobenzène stibié-bromo-argentique (luargol) ainsi que le composé disodique du même produit, préparé par Danysz et essayé par lui dans quelques trypanosomiases et spirilloses expérimentales, dans la syphilis humaine par Renault, Fournier, Gué- not, Raspail, Dalimier et Lévy Frankel, Milian, Hudelo, etc..…., a été expérimenté par nous sur les souris saines et sur les souris durinées d’origine russe. Pour déterminer la dose toxique, nous avons injecté aux souris diffé- rentes solutions de luargol sodique à la dose de 1 c.c. dans la veine de la queue et nous avons obtenu les résullats suivants : SOLUTIONS RÉSULTATS ; 250 Souris mortes, 2 jours après l'injection. el Mes terre none à 2 Te - 600 Survie. RL REÉ @e = = Donc, la dose mortelle est de 4 c.e. d’une solution à 4 : 259 ou de 4 milligrammes pour une souris de 20 grammes; la dose tolérée, de 1 c.c. d’une solution à 1 : 300 ou 3,3 milligr. — Ces doses sont un peu inférieures à celles indiquées par Banysz (5 et 4 milligrammes) qui les a déterminées par des injections sous la peau. La mort tardive (deux jours après l'injection) montre que ce produit est moins toxique que l’arsénobenzène de fabrication allemande et sur- tout celui fabriqué en Russie, Le traitement des souris durinées par le luargol à donné les résultats suivants : SOLUTIONS RÉSULTATS ARE GOOM EUR PAUSE Ne ES UU ES ANS EN ER Souris guéries. 1 SCD Re Observation pendant 60 jours. IIS RENE QU LÉ ERERPENRNEE RES DS EN NT) PER EEet 20 jours. AR AGEN SA RAEESEs Rechute après : 10 jours. Nos 9e COUR En 11 jours: Nous voyons donc que la dose thérapeutique est de 4 c.c. d’une solu- tion à 1 : 900 = 1,1 milligramme. 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'’index thérapeutique, ôu le rapport entre la dose curative et la dose tolérée est de À : 3, supérieur à celui du salvarsan. Nous pouvons conclure de ces expériences que le 102 est un très bon produit chimiothérapique. L'EAU DISTILLÉE POUR COLORATIONS MICROSCOPIQUES, par L. TRIBONDEAL. Les coloralions à l'aide des éosinates de méthylène (procédé de- Laveran, bi-éosinate, Leishman, azéo, Giemsa, panchromes, etc.) nécessitent l'emploi d’une eau distillée absolument pure et neutre. Une eau alcaline, ou acide, ou contenant des sels en dissolution. donne des préparations défectueuses. Les acides sont surtout nuisibles, même à l’état de traces, à tel point que les colorations de sang oblenues sont souvent absolument inutilisables ; une très légère alcalinité altère- aussi les colorations, mais à un bien moindre degré. Or, les eaux distillées du commerce sont loin d’être toujours pures et neutres. Elles contiennent même fréquemment, en proportions minimes il est vrai, des acides : chlorhydrique, sulfurique, carbonique, ou gras. La réaction anormale de l’eau est rarement décelable au papier de tournesol, mais on peut, d'habitude, la mettre en évidence très simple- . ment à l'aide de l’hélianthine. Il suffit de verser de l’eau suspecte dans un verre à pied et d'ajouter une goutte de solution aqueuse d'hélian- thine à 4 p. 100. Si la teinte obtenue est orange ou rose, l’eau est acide; si la teinte est jaune, l'eau est neutre ou alcaline. Pour reconnaître. l'alcalinité, on verse peu à peu, dans une eau teintée en Jaune par une goutte d'hélianthine, de la solution d'acide sulfurique à 0 gr. 50 p. 4.000; jusqu’à teinte limite (légèrement orangée); puis on ajoute l’eau suspecte; si la teinte orangée n'est pas modifiée, même par adjonction d’une srande quantité d’eau suspecte, c’est que celle-ci est neutre; si la téinte passe au jaune, c'est qu'elle est alcaline. D'ailleurs, il n’est pas besoin de recherches chimiques pour mettre en évidence l'acidité ou l’alcalinité de l’eau distillée : les colorations de sang obtenues s’en chargent. Les globules rouges constituent le plus sensible de tous les réactifs : la moindre trace d’acidité entraîne leur coloration en rose ou rouge, la plus faible alcalinité provoque leur coloration en vert ou en bleu. Si l’eau est neutre, les hématies ont une faible teinte jaunâtre tirant sur le roux. Si donc on obtient des colorations de sang où les hématies sont rouges ou bleues, il faut incriminer en premier lieu l’eau distillée mise SÉANCE DU 21 AVRIL 389 en usage, et la traiter de façon à lui conférer une neutralité et une pureté parfaites. Le procédé qui nous paraît le plus pratique et Le plus recommandable consiste à additionner l’eau de carbonate ou d’oxyde d’argent dans la _ proportion d'environ 0 gr. 05 par litre, puis à la redistiller. Un réfri- gérant de Liebig, ou d'Allihn, permet d'installer, dans tout laboratoire, le dispositif très simple nécessaire à cette distillation. On aura soin d'employer comme collecteur de la vapeur un tube coudé assez gros, ayant sa branche verticale assez longue et terminée en bas par une extrémité taillée en biseau, de facon à empêcher les entrainements d'eau. On évitera aussi l’ébullition tumultueuse de l’eau à distiller en mettant dans le fond du ballon des billes ou des fragments de verre. Le carbonate d’argent nécessaire à la rectification de l’eau sera obtenu préalablement en ajoutant à une solution de nitrate d'argent à 10 p. 100 dans l’eau distillée, de la solution aqueuse de carbonate de soude à 20 p. 100 jusqu’à cè que le précipité cesse de se former. Le précipité sera lavé abondamment par décanlations et-adjonctions d’eau distillée successives. Finalement il sera jeté sur un filtre, lavé une ou deux fois encore sur ce filtre, et utilisé soit hûmide, soit desséché, et gardé en flacon à l'abri de la lumière. L’oxyde d'argent se prépare de la même façon que le carbonate, mais -en remplacant le carbonate de soude par de la potasse caustique. L'eau distillée rectifiée sera conservée en flacons bien bouchés pour a mettre à l'abri des impuretés atmosphériques. On l’utilisera pour tous les besoins des colorations, c'est-à-dire non seulement pour pré- parer les bains ou dilutions de colorants, mais aussi pour le lavage des préparations. (Laboratoire de Bactériologie du V° arrondissement maritime.) INFLUENCE DE L'ALIMENTATION SUR LA CONSTITUTION CHIMIQUE DU PROTOPLASMA CELLULAIRE, par G. LINOSSIER. Dans quelles limites peut-on faire varier ja composition chimique du protoplasma d’une cellule? En pouqner quelle influence peut exercer sur elle l’alimentation ? Cette étude n'est guère réalisable que chez des organismes unicellu- laires; chez tous les autres il y a impossibilité absolue d'isoler, pour une étude chimique, des cellules déterminées d’autres cellules des mêmes organismes, et des milieux intercellulaires. Ayant acquis quelques notions précises sur les conditions de nutrition 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de l'Oidium lactis À, j'ai pensé qu'il se prêterait assez bien à des recher- ches de cet ordre, et j'ai tout d’abord cherché si, et dans quelle mesure, les variations de quantité de l’aliment azoté faisaient varier la teneur en azote du protoplasma. J'ai préparé une solution de glucose à 3,50 p. 100 additionnée des sels minéraux indispensables, et l’ai répartie par doses de 50 c. c. dans des ballons de 200 c.c., en ajoutant à chacun d’eux une quantité différente d'acétate d'ammoniaque. Après stérilisation, tous les ballons furent ensemencés avec une égale quantité (très faible) d’Oidium lactis À, et portés à l’étuve à 22°. Une première série de cultures fut interrompue le troisième jour, une. seconde le septième. Les récoltes furent jetées sur filtre taré, lavées, séchées, pesées à la manière ordinaire. Puis l’azote y fut dosé par la méthode de Kjeldahl. Le tableau suivant résume les résultats de l’expérience : tous les chiffres représentent des milligrammes. 7e jour. A a£ & £ AZOTE = cnrs 0e POIDS AZOTE | AZOTE POIDS AZOTE | AZOTE = de la récolte total | p. 100 de la récolte total p. 100 il Impondérable. 2 87 5 RES 3,8 3 158. 4,1 % 233 4,5 5 361 | 8 4 6 6,8 - 6,8 La richesse en azote du végétal croît progerssivement avec la richesse en azote de l'aliment, presque du simple au double (de 3,8 à 7,3). Si on en compare les cultures du troisième jour aux cultures du septième, on voit que, dans un même liquide, le végétal, se trouvant d'abord en présence d'un excès d'azote, commence par constituer un protoplasma riche en azote ; quand la proportion d’azote s’abaisse dans le milieu extérieur, l'organisme se développe encore, mais avec un pro- toplasma beaucoup moins azoté. Il arrive un moment où, le développement se poursuivant toujours, les nouvelles cellules empruntent à peu près tout leur azote aux cellules déjà existantes. C’est ce qui s’est produit dans les cultures 3 et 4. SÉANCE DU 21 AVRIL 391 Dans la culture 3, entre le 3° et le 7° jour, 59 milligrammes de végétal ont pris naissance, alors qu'il ne restait dans le liquide que deux dixièmes de milligramme d'azote. Dans la culture 4, un accroissement de poids de 139 milligrammes n’a correspondu qu’à une fixalion de 1,7 milligramme d’azote. Donc, dans un milieu riche en azote, la cellule végétale peut se con- stituer un protoplasma assez riche en ce métalloïde, pour pouvoir fournir à la cellule, qui naïîtra de sa division, une quantité d'azote à peu près suffisante pour assurer son existence, tout en gardant pour elle le strict nécessaire. Il y a dans la cellule en voie de multiplication des réserves d'azote, comme il y a des réserves d'hydrates de carbone. Reste à savoir à quel état se trouve cet azote de réserve. Est-il sous une forme ‘identique à celle de l’azote constituant la matière vivante de la cellule? Existe-t-il une substance azotée correspondant physiologiquement au glycogène? Je ne puis actuellement répondre à cette question. Je me suis assuré que l'accroissement de l’azote protoplasmique avec la richesse en azote de l’aliment ne s’observe pas exclusivement dans les milieux où l'aliment azoté est un sel ammoniacal. Dans une expérience analogue à celle que je rapporte plus haut, j'ai cultivé de l'Oidium laciis À dans le même milieu glucosé et minéralisé, mais en présence de quantités d'urée différentes. Après huit jours, on obtint les poids de récoltes suivants, et les quantités suivantes d'azote dans les récoltes : N°S DES CULTURES | AZOTE DANS 50 C.C. | POIDS DE LA RÉCOLIE | AZOTE | AZOTE P. 100 1 10 2h71 2 40) + 400 Ici la proportion d’azote dans le végétal a varié de plus du simple au double sous l'influence de la quantité d'azote alimentaire. (Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée de la Faculté de médecine de Paris.) SUR LA GENÈSE DU PALUDISME PRIMAIRE. LES PORTEURS SAINS DE PARASITES ET LE ROLE DE LA QUININE PRÉVENTIVE, par CH. GaRIN. En choisissant, sur le front macédonien, les soldats in demnes jusque-là de toute manifestation palustre et en pratiquant des frottis de sang et 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des examens systématiques, pendant les mois de lee août 1916, j'ai pu constater : Que, malgré leur santé intacte jusque-là, 60 à 80 p. 100 de ces hommes présentaient dans leur sang des hématozoaires du paludisme. (Examens par séries de 10, résultats positifs constamment 6, 7 ou 8.) Ces hématozoaires appartenaient pour la plupart à l'espèce P. falci- parum. Ils se présentaient, dans le sang de ces porteurs sains, sous la forme gamète. Plus rarement, sous la forme schizonte. Cette constatation établit : 1° Que si l'infection est la règle en pays palustre, la maladie peut être l'exception; 2° Que l'apparition du paludisme primaire chez un individu infecté peut être indéfiniment retardée, et que la durée de l'incubation du paludisme ne peut être fixée avec certitude. La résistance à la maladie de ces porteurs sains peut être attribuée à l'immunisation naturelle de l’organisme contre le parasite, mais plus probablement à l’absorplion journalière et réglementaire de 0 gr. 25 de quinine. Les malades du début de l'été 1916 étaient surtout ceux qui n'avaient pas pris de quinine préventive, dans la proportion de 60 p. 100. Les porteurs sains, à celte même époque, pour l'immense majorité avaient été soumis à la quinine journalière. Ceci comporte encore une conclusion : « La quinine préventive » n’est pas préventive contre l'infection, mais elle l’est dans une large mesure contre ia maladie déclarée, dont elle retarde souvent, pendant très longtemps, l'apparition. QUELQUES CONSICDÉRATIONS SUR LE PHÉNOMÈNE DE L'EXTENSION DU GROS ORTEIL, par E. Lanpau. C’est grâce aux excellentes études de M. Babinski qu'une observation passagère de Vulpian, dans laquelle il mentionne une extension du gros orteil dans les cas de compression de la moelle épinière, est devenue un signe classique des lésions et des états irritatifs des voies pyrami- dales (1). On possède à l'heure actuelle plusieurs procédés pour provoquer ce phénomène : (4) Vulpian. Dict. encyclopédique des sciences médicales, vol. VIII, 2° série, 1874, l’article « Moelle », p. 468. el 3. 4. D dt: SÉANCE DU 21 AVRIL 393 a ——————————_—_— TS ——————_—…—…"—…”—"—"—"—.”—"—_———rr 4° Le procédé de Babinski par irritalion de la plante du pied; 2 Le procédé de Schaefer par pincement du tendon d'Achille; 3° Le procédé de Gordon par compression des muscles profonds du mollet ; 4° Le procédé d'Oppenheim par frottement de la partie antéro-interne de la jambe (surface du tibia). Moniz remarque que l'extension du gros orteil se manifeste souvent par le fait que le malade plie le genou lorsqu'il est couché sur le dos. Dans les cas très spasmodiques, il suffit quelquefois pour provoquer ce phénomène de pincer la cuisse du malade, ou même de le faire tousser. Sicard enfin a signalé des cas avec une extension permanente du gros orteil. Pendant que nous étions attaché à la clinique Charcot (Salpétrière), nous avons observé une grande quantité de cas relatifs à ce phénomène, ainsi que quelques cas nouveaux pris au Service central de psychiatrie . du Val-de-Grâce. Mais, tandis que nous avons trouvé ce phénomène mentionné chez les auteurs de tous les pays, nous en avons en vain cherché l'explication. ® Quelques observations, les unes déjà mentionnées dans la littérature, les autres qui nous sont personnelles, nous amènent à rappeler certains faits avant d'en exposer une interprétation. Remack a déjà signalé que chez un malade, dont le procédé classique, ou le pincement de la cuisse donnent lieu à l'extension du gros orteil, Le pincement de la peau à la partie inférieure de l'abdomen provoque une flexion des orteils du même pied y compris le gros orteil. Ce fait a été aussi constaté par M. Babinski, nous l’avons vu également bien des fois. L'apparition de l’« extension » ou de la « flexion » du gros orteil sur le même membre malade dépendant du point d’irritation semblait déjà pouvoir nous servir de point de départ pour analyser ce phénomène au point de vue mécanique, mais une nouvelle observation, montrant que le pincement de quelques points choisis sur la cuisse ou la partie infé- rieure de l'abdomen donne quelquefois lieu à un mouvement double du gros orteil, savoir : une flexion suivie d’une extension, guide notre con- ception de l'explication de ce phénomène. 3 Avant d'analyser ce fait, nous mentionnerons un autre phénomène connu depuislongtemps. Lorsque, dans ses premières études, M. Babinski a insisté sur l'importance de l'extension du gros orteil, comme un signe pathologique, quelques auteurs allemands se sont élevés contre cette conception en insistant sur ce fait qu'on observe l'extension du gros orteil sur des personnes ne présentant aucune lésion organique du sys- tème nerveux. Les recherches suivantes ont démontré que ces auteurs se Sont trompés et que la brusquerie de leur méthode produisait la douleur … quiamenait chez les examinés une extension du gros orteil; la réaction # : FL # CET Ie Preue r* * + 394 SOCIÉTÉ DE BICLOGIE de défense plantaire chez un individu normal donne lieu toujours à une flexion. | Enfin une observation très importante de Head nous a définitivement persuadé que l'explication du phénomène que nous exposons s'appuie sur une base réelle. M. Head nous a montré, au cours d’une visite à la Salpêtrière, qu'en irritant la plante du pied d’un paralytique spasmo- dique, on observe très souvent un petit mouvement de flexion de la jambe sur la cuisse précédant le mouvement d'extension du gros orteil. Nos observations personnelles semblent prouver, non seulement l'exactitude complète de cette observation de Head, mais elles nous persuadent aussi que l’extension du gros orteil est toujours précédée par une contraction des muscles de la jambe, soit par une contracture tonique globale, soit par une contracture partielle. Tandis que /a flexion des orteils dans les cas normaux est un mouvement primaire, c'est-à- dire la réaction réflexe directe à l'irritation, l'extension du gros orteil ne nous semble pas être la réponse directe de l'organisme malade à l’exci- tation de la plante du pied par n'importe quel procédé connu. Nous avons acquis la certitude que l'irritation provoque avanttout un état de contracture tonique globale Gu partielle des muscles de la jambe et l'extension du gros orteil ne serait qu’une conséquence de cette contrac- ture. Gette conception est complètement en concordance avec deux remarques de Stewart (1); pour cet auteur : 1° «.. Le réflexe plantaire n'est pas un phénomène limité au pied, mais il intéresse tout lemembre inférieur ; » | 2° « .… L’excitation de la plante, au lieu de produire la flexion du gros orteil, provoque son extension. En outre, ce mouvement extenseur du gros orteil est plus lent que le mouvement rapide de la flexion nor- male. » D'après notre interprétation, ce mouvement extenseur du gros orteil doit être plus lent parce que c’est un mouvement secondaire et consé- cutif à une tétanisation précédente des muscles en partie de la cuisseet en partie de la jambe. Nous ne croyons cependant pas que cette obser- vation soit {toujours juste. On remarque en-effet parfois que la produc- tion du phénomène de l'extension du gros orteil se manifeste immédia- tement après l’irritation de la plante du pied; cela se voit dans les cas où la jambe se trouve déjà dans un état de contracture tonique et c'est pourquoi il ne nous semble pas toujours indiqué d'interpréter ce phé- nomène comme un réflexe de défense. Le changement de position. du malade, comme l’ont montré les recherches de Guillain et Barré(2), suffit pour supprimer le phénomène d'extension. Ceci vient à l'appui de notre (4) P. Stewart. Le Diagnostic des maladies nerveuses. Trad. française, par G. Scherb. Paris, 1910, p. 383-384. (2) Bull. et Mém. de la Soc. médicale des Hôp. de Paris, 4946. SÉANCE DU 21 AVRIL 395 interprétation. Dans une étude plus détaillée, nous exposerons nos observations et nos procédés d'examen. Mentionnons cependant, dès maintenant, que, chez un jeune militaire porteur d'une lésion de la moelle dorsale, nous avons observé très nettement trois états consécu- tifs à une irritation de la jambe paralysée. Une chiquenaude donnée sur le bord latéral du dos du pied provoque une contraction au niveau du genou avec légère flexion de la cuisse sur le bassin suivie d’une rai- deur dans l'articulation tibio-tarsienne, terminée enfin par une faible extension du gros orteil. L'extension augmente d'intensité à mesure qu'on augmente la force d'excitation. Chez un autre malade il a suffi de comprimer les muscles du mollet en les appuyant sur le genou de l’ob- servateur pour obtenir immédiatement une extension permanente du gros orteil, une tétanisation du muscle extenseur long du gros orteil par le fait de la compression du mollet. Résumé. — Le phénomène d'extension du gros orteil ne serait donc pas, si ces faits sont confirmés, un mouvement réflexe primaire, mais bien un mouvement secondaire dû à l’état de contracture tonique des muscles de la jambe et de la cuisse, une contracture en bloc de tous les systèmes d’un territoire. Nous lisons dans le Journal des praticiens, n° 15, du 14 avril 1917, le compte rendu d’un article publié par le D' Astwataurof, dans lequel il traite l'extension du gros orteil au point de vue philogénétique, point de vue très intéressant et très original. Nous y reviendrons prochaine- ment dans une étude plus approfondie. Nous voulons seulement men- lionner que l’auteur suppose l'existence d’un centre spécial pour l'extension du gros orteil, ce que nous ne pensons pas. SUR LE MODE D'ACTION DES SOLUTIONS DE SAVON EMPLOYÉES POUR LE PANSEMENT DES PLAIES, par Cu. AcHarD et À. LEBLANC. Le traitement des plaies par les solutions de savon, dont les publi- cations récentes de M. Ratynski (1) ont mis en évidence les bons effets, mérite d'autant plus d’être étudié qu'il se recommande déjà par sa sim- plicité, la facilité de son application et la modicité de son prix de revient. Cherchant à nous rendre compte du mode d'action des solu- tions savonneuses employées comme topiques dans le pansement des plaies, nous avons fait plusieurs séries d'expériences avec des solutions (1) M. Ratynski. Traitement des plaies de guerre par le savon. Paris, 1917. 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de savon de Marseille dans l’eau salée physiologique, renfermant une proportion de savon variant de 1 p. 1.000 à 4 pour 50. Pour rechercher l’action bactéricide, nous avons introduit, dans une culture de staphylecoque en bouillon de 24 heures, 1/2 c.c. de solution savonneuse à 1 p. 1.000; puis nous avons avec ce bouillon fait de nou- velles cultures en gélose : tandis qu après 4/2 heure de contact, le réen- semencement fut fertile en 24 heures, après 1 heure et 1 heure 1,2 de contact, le réensemencement ne donna des cultures visibles qu'au bout de 48 heures. à En ajoutant 10 c.c. de solution savonneuse à 1 p. 100 à des tubes de bouillon et en les ensemencant de staphylocoque, le réensemencement, pratiqué au bout de 24 heures d’étuve, ne donna qu'une culture lente à végéter et apparente seulement après 48 heures. Les solutions savonneuses ont donc ralenti la végétation du staphy- locoque. Pour étudier l’action du savon sur les globules blancs, nous avons recueilli des leucocytes dans la cavité péritonéale de cobayes après injec- tion de farine de gruau et de fécule de pomme de terre; puis nous avons mélangé X gouttes de bouillie leucocytaire d’une part à XX gouttes de solution savonneuse à 4 p. 1.000 salée à 8 p. 1.000 et citratée à 6 p. 1.000, et, d'autre part, à XX gouttes d’eau salée et citratée sans savon. Après un contact de 3/4 d'heure à l'étuve à 37° et centrifu- gation, nous avons constaté que, dans la solution savonneuse, le culot cellulaire est beaucoup plus volumineux et se prolonge par un flocon qui nage dans le liquide; dans ce culot l’examen microscopique ne montre que des débris informes ou des cellules très altérées, tandis que dans l’eau salée citratée sans savon, les cellules sont presque normales. De plus, dans la solution savonneuse, les globules rouges qui accompa- gnent les leucocytes sont hémolysés. Pour étudier l’action du savon sur le pus, nous avons provoqué la formation d’un abcès aseptique chez un chien par l'injection d'essence de térébenthine. Le pus a été mélangé d’une part à volume égal de solu- tion savonneuse à 1 p. 100, d'autre part, à volume égal d’eau salée phy- siologique et abandonné 24 heures à la température du laboratoire. Au bout de ce temps la solution savonneuse formait un liquide homogène et opaque, tandis que l’eau salée était claire avec un sédiment de leuco- cytes. Le savon avait, par conséquent, provoqué la dissolution du pus. In vivo, l'action des solutions savonneuses a été expérimentée par injection dans le péritoine du cobaye. Après injection de 20 c.c. d’une solution à 4 p. 1.000, nous avons constaté une résorption complète en 1 heure. Au bout de ce temps une solution à 1 p.100 n’était pas résorbée et donnait après centrifugation un culot volumineux formé de précipités de savon et de débris de cellules. Dans d’autres cas, nous avons vu les cobayes, abandonnés à eux-mêmes après l'injection de 20 c.c. à SÉANCE DU 21 AVRIL 397 4 p. 100, mourir au bout de 12 à 24 heures avec des précipités de savon à la surface de la séreuse. Chez les cobayes survivants et sacrifiés au bout de 48 heures, on peut trouver des précipités de savon, mais une séreuse saine et qui renferme seulement quelques gouttes de sérosité riche en leucocytes polynucléaires. Ou bien le péritoine contient une certaine quantité de liquide, mais un liquide très différent de la solution injectée, car il est transparent, jaune paille, filant et visqueux, très riche en albumine. On constate aussi dans ce liquide centrifugé la for- mation d'un culot peu abondant de leucocytes polynucléaires d’appa- rence normale. On peut donc conclure que les solutions savonneuses injectées dans le péritoine déterminent d’abord de la cytolyse et qu'ensuite, le savon se résorbant ou se précipitant, le liquide se modifie avant de se résorber et perd ses propriétés cytolytiques primitives. En tout cas il né semble pas que le savon provoque un afflux considé- rable ni rapide de leucocytes dans la séreuse. Quant au retard que la présence du savon apporte à la résorption du liquide, il est manifeste : la solution salée physiologique se résorbe beaucoup plus vite que celle additionnée de savon. Il ne semble pas d'ailleurs que cette dernière provoque un appel d’eau bien important dans la cavité péritonéale. En somme, on peut résumer ces résultats en concluant que l’action favorable du savon comme topique des plaies paraît due surtout à la fluidification du pus et des coagulations albumineuses qui tendent à se former à leur surface et dans leur profondeur, fluidification qui empèche la formation de croûtes adhérentes aux pièces de pansement et qui faci- lite l'écoulement des liquides et la détersion des surfaces traumatisées. En dehors de cette action mécanique, on peut, däns une faible mesure, attribuer un rôle aux propriétés microbicides du savon; mais on ne saurait invoquer ni une action cytophylactique, puisque tout au con- traire le savon est éminemment cytolytique, ni une action chimiotac- tique de nature à provoquer un afflux leucocytaire, ni une action stimu- lante sur la phagocytose. MESURE DE L'INTOXICATION OXYCARBONÉE PAR LA CAPACITÉ RESPIRATOIRE DU SANG. CONTRÔLE DE TRAITEMENT PAR LES INHALATIONS D OXYGÈNE, par Cu. AcHarp, Cu. FLanpiN et G. DEsBouts. Les travaux de MM. Balthazard et Nicloux ont montré qu'il était pos- sible de mesurer le degré d’une intoxicalion oxycarbonée en extrayant du sang de l’intoxiqué le CO qui s’y trouve combiné et en établissant le rapport de sa valeur à celle de la totalité de l'oxyde de carbone que 398 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'hémoglobine de ce même sang est capable de fixer. Ce coefficient d'in- toxication est précis, mais difficile à rechercher et n’est pas une mesure à la portée de tous. Nous avons pensé pouvoir obtenir un renseignement de même valeur en recherchant non plus le pourcentage de l’hémoglobine annihilée fonctionnellement par sa combinaison avec CO, mais en mesurant le taux de l’hémoglobine qui est encore capable de fixer de l'oxygène. Nous avons donc, dans des cas d'intoxication expérimentale par CO ou par le gaz d'éclairage, mesuré la capacité respiratoire du sang suivant la technique et avec l’appareil de Haldane. Exp. I. — Chienne de 12 kil. 200. Capacité respiratoire : AvantilleXPéRIENCES EC ee Ne ee OP 20 0e 100 Après intoxication par le gaz d'éclairage, poussée jus- qua ‘come complet: Le No SAR 0 5,9) p. 100 25 minutes plus Eard ed 0e cn 0 ee Œ =: 11» pe 100 24 heures plus tard (animal somnolent). . . . . . . . . O2, 8 /14p;-100 Après nouvelle intoxication par le gaz, poussée jusqu'au COMM: se sie ja ele Pos at OS UD Après nouveau séjour dans le gaz et de nouveau dans le COMA 0. RS on cbet NN Me red Eire OS; 2-p 700 Une/heure plus tard nr RE OP 329 p 4100 Exp. II. — Chien de 9 kil. 200, Capacité respiratoire : Awvantillexpérience nee ee ouate ae OS A0 Sn 000 Après 35 minutes, dans le gaz d'éclairage, en coma com- Die eee D) DE ADn o) d 05-46 40700 à One 2700 HU) Après reprise de conscience d'une heure et nouveau pas- sage dans le/2a2. 2/02 ARR EEE sise en OP = Ep Ne RENE SD IS TANT RENE AE ER ENS ORNE O0? — 3,2 p. 400 Exr. III. — Chien de 8 kil. 300. Capacité respiratoire : AvantilexpérIeNCe eee eC ee enneee 0? — 16 2 pe u00 Après mort dans CO. Sang prélevé dans le cœur . . . . O? = % » p. 100 Exe. IV. — Chien de 13 kil. 500. Capacité respiratoire : AvantilexpETIENCe ML Se RU eee se SU OUR p. 100 Après intoxication par CO poussée jusqu'à la mort appa- Ds MOTTE Eee Peete ROMAN dc te NON O1 BLUE do 0 AO PSE D ALU Grâce à l’obligeance de M. Desgrez qui a bien voulu se charger de faire pour nous les extractions de CO du sang permettant d'établir le coefficient d'intoxication de Balthazard et Nicloux, nous avons pu nous rendre compte que les renseignements donnés par la méthode de Balthazard et Nicloux concordaient avec ceux donnés par la capacité respiratoire du sang. Dans l'expérience précédente (IV) par exemple, les chiffres trouvés SÉANCE DU 21 AVRIL 399 par M. Desgrez sur l'échantillon de sang après intoxication par CO sont les suivants : CDhaprestexiraction directe AMEN EE 2 = NPD LU CO après saturation de sang par CO . . . . . . . 22340 pi 100 iLqienyl Coefficient d'intoxication = — 0,74 C'a) Nous pouvons, par les chiffres de capacité respiratoire, établir le même rapport. En effet, le rapport précédent peut s’écrire : Hémoglobine annihilée Hémoglobine totale Les chiffres de capacité respiratoire expriment : Hémoglobine totale — Hémoglobine annihilée Hémoglobine annihilée 5 _ Hémoglobine totale. ” Hémoglobine totale Dans l'exemple ci-dessus, on obtient : La concordance est parfaite. Voici d’autres exemples qui montrent des écarts moindres. Exp. V. — Chien de 15 kilogrammes. Capacité respiratoire : AVAN A ERTÉPIENTE de eee ce Ne ca RO 19> D 4100 DRE SE DIMTONIC SÉTONNARe E ee El e da0n OS TD 00 : 19 — 8,7 Rapport d'intoxication = —5 = — 0,54, 15,6 Coefficient de Balthazard et Nicloux = = 0,66 - , Exp. VI. — Chien de 12 kil. 250. Capacité respiratoire : Avardelexnérence se ne -cee en lar O0 — 20.» p. 100! DIE SR EO RICO LION 2 PA Me RQ 0 lee VAN G 2 p: 100 20 — 6,2 p. 100 20 Rapport d'intoxication — — 0,69» D Ë ; 15. Coefficient de Balthazard et Nicloux = = 0126 Exp. VIf. — Chien de 8 kil. 700. Capacité respiratoire : VON eMNETIERCE te ee DU eee nee Of — 15,9 p. 100 DT SALALORIC ARLON AE RUN Re VON ee O2 = 2;8tp. 100 15,9 — 4,8 Rapport d'intoxication = ?;; Le — 0,69, : : = 10,6 Coefficient de Balthazard et Nicloux — Le 0,73 p. 100. Les écarts sont par conséquent très faibles et d’ailleurs explicables, sans doute, par les petites erreurs dont ne sont exemptes ni l'une ni l'autre des deux méthodes. 400 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE F On peut, à l’aide des chiffres fournis par la capacité respiratoire, calculer non plus le coefficient d'intoxication, mais ce que l’on pourrait appeler le coefficient d'oxygénation du sang, en établissant le rapport de la capacité respiratoire après intoxication à la capacité respiratoire avant l'intoxication. On obtient ainsi le chiffre complémentaire de celui que fournit le rapport de Balthazard et Nicloux. Dans les expériences précédentes, on a ainsi les chiffres suivants : Na LAIPONNEE COEFFICIENT des de BALTHAZARD ARE ane TOTAL EXPÉRIENCES et NicLoux d'oxygénation nee DE = = ee IN 2 0,74 0,26 0,99 VAE ES 0,54 0,45 0,99 VI CENTRES 0,72 0,31 103 NES ER RE 0,69 0,30 0,99 Ce coefficient d’oxygénation, qui indique le taux de l’hémoglobine utile, c’est-à-dire capable de transporter l'oxygène, nous parait exprimer mieux que les autres rapports le degré de gravité de l'intoxi- cation oxycarbonée. Pour appliquer cette mesure à l'homme, en cas d' intoxication oxy- carbonée, on peut objecter qu'il est pratiquement impossible de doser la capacité respiratoire du sang avant l’intoxication. Mais ce chiffre est à peu près constant chez l’homme sain. De nombreuses mesures mon- trent qu'on peut considérer le chiffre 19 comme normal. Une seule mesure de capacité respiraloire permettra donc Ro Dr ou l’autre des rapports. La mesure de la capacité respiratoire du sang peut encore servir à contrôler l’action des inhalations d'oxygène pur chez les animaux intoxiqués par CO : nous avons pu voir que la résurrection amenée par l'oxygène correspondait à un retour du chiffre de la capacité respira- toire presque au taux initial. Exe. VIIL — Chien de 13 kil. 500. L'animal est intoxiqué par le gaz d’éclai- rage jusqu'au coma. Il est alors traité par l’inhalation de 50 litres d'oxygène pur en dix minutes et se remet complètement. Capacité respiratoire : Avant l'expérience. 2% LRO, DRE Dans le coma . . . .. Sn EN oN rO == HD:5t jo dt Après traitement Mrlecs Dee ne CE EUR A15 7 6 D IUT Six JOUTS ADIES ee IC ie no due O® — 15,6 p. 100 Exr.1X. — Chien de 7 kil. 900. Même technique. Capacité respiratoire : Avant l'expérience cu LA MENT ae tes 8 ne NOR RNCS Dans le coma . . . na MONT NON RP) 10, 1100) Après traitement par F OXSOC IL ee ane en li de UE 1 rois JOUTS APTES NAME NC ee NN ROME MERE AQU Après le deuxième traitement par l'oxye êne . MAMPIMNU TE PENDU V SÉANCE DU 21 AVRIL 401 Exp. X. — Chien de 10 kilogrammes. Même technique. Capacité respiratoire : Aantlenpérience. ne Uri brome O?— 1951 °p. 100 Dansélecomatr enr 0. benne ae DE eu Le a) A1) Après inhalation d'oxygène. . . . . ere dr) REICH BROISPOUTS ADTÉS EE AU. Co O0 "1660041100 Après deuxième inhalation d'oxygène. . . . . . RO 16e Gp 400 La différence d'évolution avec et sans traitement par l'oxygène est montrée par l'expérience suivante : Exp. XI. — Chien A : 13 kil. 400; chien B : 12 kil. 800. Les 2 chiens sont intoxiqués dans la même cloche par le gaz d'éclairage et retirés dans le - -coma. Au bout de 48 heures, B est seul traité par inhalation d'oxygène pur -et se remet. — 48 heures plus tard, À étant encore somnolent est traité à son tour et se remet. Voici les renseignements fournis par la capacité respira- toire : CHIEN À CHIEN B Avant expérience =..." 0%—1T1,7.p. 100 O9 2 Ep; 100 Danssle COM ere O6 Gep 7/00 OR 8 p.100 kS#heures apres. O=29%98%p#1100 O8 Ep; 100 Après inhalation d'oxygène. . . (non traité) OM E GE p 400 48 heures plus tard. . : . . . . DE 10;2%p--100 = 18 %;p. 100 Aprés inhalation d'oxygène. . . O° — 15,2 p. 100 » » Cette expérience montre que chez un animal non traité la capacité respiratoire ne remonte que très lentement et que l’inhalation d'oxygène pur, même tardive, fait récupérer au sang en quelques minutes une capacité respiraloire voisine de la normale. Des exemples que nous avons donnés et d'un ensemble d’intoxications réalisées soit avec le gaz d'éclairage, soit avec l’oxyde de carbone pur, il résulte que : 1° L'intoxication par l’oxyde de carbone fait toujours baisser consi- dérablement, et proportionnellement à sa gravité, la capacité respira- toire du sang; 2° la capacité respiratoire du sang, abaissée par l'in- toxication oxycarbonée, ne remonte que très lentement et reste éloi- gnée du chiffre initial chez un animal non traité; 3° l’inhalation d’oxy- gène pur ramène en quelques minutes le chiffre de la capacité respira- toire du sang au voisinage du chiffre initial ; 4° linhalation d'oxygène donne d’emblée l’effet maximum; une deuxième absorption d'oxygène n’amène pas de modification de la capacité respiratoire du sang; 5° il m'est jamais trop tard pour traiter par l'inhalation d'oxygène pur un sujet intoxiqué par l’oxyde de carbone : la capacité respiratoire du sang remonte toujours sous l'influence de la première inhalation d'oxygène. _… En somme, l'étude de la capacité respiratoire du sang vérifie une fois de plus l'efficacité de l'oxygène dans le traitement de l’intoxication _oxycarbonée, efficacité encore trop souvent méconnue à l'heure actuelle malgré les travaux de CI. Bernard, Gréhant, Nicloux, Mosso, etc. BiOLOG1E. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX, 29 402 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PROCÉDÉ SPÉCIAL D'HOMOGÉNISATION ET DE TAMISAGE POUR COLLECTER LES KYSTES DYSENTÉRIQUES CONTENUS DANS LES SELLES Note de JAcQUuEs CaRLES et En. BARTHÉLEMY, présentée par CH. ACHARD. Le diagnostic de dysenterie amibienne ne peut être affirmé qu'après découverte dans les selles des malades de l’Entamæba dysenteriæ ou de ses kystes. Nous n'insisterons pas iei sur la recherche de l’entamibe. Rappelons qu’elle comporte l’examen des selles tout récemment émises et, l'hiver surtout, l’emploi d’un milieu chaud (platine chauffante, lampe produc- trice de chaleur, etc.). Sans ces précautions l’Entamæba s’immobilise rapidement, devient granuleuse et méconnaissable. | La recherche des kystes est plus aisée; elle peut se pratiquer sur des selles depuis longtemps émises. A l'inverse de ce qui se passe pour les amibes, elle peut done se faire sur des matières envoyées même par des formations éloignées du laboratoire. Dans certains cas, ou après emploi de lavements iodo- iodurés irri- tants (A. Mauté), le nombre des kystes peut être considérable dans les selles examinées. Le diagnostic parasitologique est alors facile. Mais, le plus souvent, leur nombre est infime et des examens répétés sont nécessaires pour permettre d'en déceler quelques-uns. Nous avons pensé qu il serait utile d'employer pour les selles dysen- tériques, une méthode d'examen ayant les mêmes avantages que l'homogé- nisation ou l'inoscopie pour la recherche du bacille de Koch dans les crachats, le sang ou les divers liquides organiques. Voici le procédé auquel nous avons eu recours : Après mélange des selles, faire un prélèvement de 20 grammes de matières que l’on place dans un verre à expérience de 495 €. c. Ajouter, en délayant avec un agitateur de verre, quanfité suffisante de liquide de dilution pour obtenir une émulsion homogène. (Liquide de dilution : solution salée physiologique formolée à 10:p. 400.) Passer cette émulsion sur un tamis de soie de 90 mailles au centimètre dont les interstices font en moyenne 60 y. (Employer un tamis à 32 mailles au centimètre avec intlerstices de 225 y en moyenne si l’on veut rechercher les œufs d’helminthes.) e liquide obtenu après ce tamisage est alors réparti dans les tubes de la centrifugeuse et centrifugé 1 minute à la vitessede 4.800 tours. Xejeter ensuite, d’un mouvement brusque, le liquide surnageantet délaver le culot avec le liquide de traitement : ATITeNCIITIQUEN ON CN RPC 12 grammes. Ba SALE HÉRN NRA MTMRTL 86 grammes. ? D = 1.047 Formol à 40 p. 100. Mlle eu Ne aan en SÉANCE DU 21 AVRIL 403 Ajouter 1 à 2 c.c. éther sulfurique et agiter fortement pour détacher le culot. Centrifuger 30 secondes, à 1.800 tours. Délayer avec une effilure de pipette fermée à la lampe la zone de séparation de l’éther et du liquide dans laquelle quelques kystes auraient pu être entraînés, et centrifuger à nouveau 30 secondes, à 1.800 tours. à - Rejeter d’un coup sec le liquide pour ne conserver que le culot. Débarrassé des graisses, des hématies, des leucocytes, d’une grande partie des bactéries et des résidus alimentaires, celui-ci ne contient que les kystes de protozoaires, les oocystes des sporozoaires, les œufs d’hel- minthes et quelques autres débris de densité élevée. On n’a plus qu’à prélever à la pipette une parcelle de ce culot et à l’examiner entre lame et lamelle après dilution avec une goutte de Lugol dédoublé. Les kystes apparaissent très réfringents, légèrement teintés par l’iode : ils montrent aisément leurs noyaux et leurs masses chromidiales dont les contours se sont accentués. Il semble inutile d’insister sur les avantages de ce procédé d'homogé- nisation et de tamisage. : Grâce à lui, on arrive : 4° À rassembler en un minime culot la totalité des kvstes contenus dans 20 grammes de selles et plus si on le désire. Les chances de décou- verte des kystes en sont bien plus que centuplées. Une telle précision a un intérêt tout particulier non seulement pour le diagnostic de la dysenterie amibienne, mais aussi pour la découverte des porteurs de germes. Ge procédé permet de juger des effets du traite- ment institué, de dire avec un maximum de précision à quel moment l'élimination des kystes a cessé et si le dysentérique n’est plus dange- Teux. 2° On peut en même temps, par notre méthode, découvrir kystes de Coli, de Lamblia, œufs d’helminthes, etc., parasites si souvent associés à l'Entamæba dysenteriæ,-et dont la présence est si importante à connaître au point de vue de la thérapeutique complémentaire à insti- tuer. 3° En raison de sa simplicité, de sa facilité d'exécution, du maximum de garantie qu'elle foarnit, elle nous paraît susceptible de devenir d’un usage courant dans les laboratoires. (Travail du Laboratoire de Bactériologie de Périgueux, ù XIE région, 3° secteur médical.) 404 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CORPS EN DEMI-LUNE, DANS LE SANG D'UN MALADE ATTEINT DE « FIÈVRE DÉS TRANCHÉES ». Note de E. RENAUx, présentée par A. BRACHET. Chez un malade admis en traitement à l'hôpital militaire de Bour- bourg avec le diagnostic de fièvre des tranchées et qui présentait d'une manière à peu près caractéristique les symptômes principaux de celte affection (poussées fébriles, douleurs au niveau des os, etc.), nous avons pratiqué un grand nombre d'examens hématologiques à inter- valles très rapprochés, dans le but de déceler l’un ou l’autre des para- sites signalés comme cause étiologique de cette maladie. Nos recherches dans ce sens furent négatives. Cependant, notre attention fut attirée par la présence, dans les frottis, d'élé- ments rappelant les « corps en demi- + lune » observés par Sergent dans la PS ne malaria, mais qui ne répondaient pas Fee rs à sur plusieurs points à la description de : a F4 cet auteur. Le dessin demi-schématique à à +: 7 * ci-joint montre les particularités que Fe 4 à ; nous avons relevées. A Nous n'avons pu les retrouver que DC A D par un seul colorant, le panchrome La- D: = veran. Tous nos essais par le Jenner, le Giemsa, le May-Grünwald furentnéga- . tifs, réservefaite toutefois surla qualité l Re ne qui ne répondent pas une ainsi que les tracés hémoglo- : P pas biniques de D ont été renforcés. absolument à ceux fournis en temps de paix sous la même dénomination. Les corps en demi-lune sont apparemment des globules rouges géants, d’un diamètre 2 fois à 2 fois et demie supérieur à celui des hématies normales, à contour souvent ondulé et dont la plus grande partie du corps est occupée par une énorme vacuole. La partie hémo- globinique, refoulée à la périphérie, prend l'aspect d’un croissant plus ou moins étendu où nous n'avons jamais constaté la présence de gra- nulations de Schüffner, contrairement à ce qui est signalé dans la malaria (fig. A.et B). Les affinités colorantes de ces éléments sont très réduites : souvent ils sont à peine perceptibles (toujours beaucoup moins que ne l'indique notre dessin) et c’est à peine si l’on distingue le croissant rosé et un Demi-schématique. vague contour de la vacuole. Parfois, cependant, le protoplasme hémo- globinique est disposé en travées assez fortement colorées, séparées par des espaces clairs (D). Généralement il paraït nettement isolé de la 4 nn 0 SU L: & SÉANCE DU 21 AVRIL 405 vacuole par une fine membrane ondulée; il arrive pourtant que l’on ne constate pas de séparation et des bourgeons irréguliers de protoplasme pénètrent alors dans la vacuole (C). Il s’agit toujours alors, dans nos frottis, d'éléments presque totalement dépourvus d’affinités colorantes. Nous avons constaté parfois aussi la présence de demi-lunes isolées, sans vacuole, et les deux cornes du croissant portent souvent, dans ce cas, des lambeaux de la membrane vacuolaire déchirée. Les autres hématies ne paraissent pas altérées : tout au plus observe-t-on une très légère anisocytose et quelques très rares globules polychromatophiles. _ Nous avons cherché à quel moment ces éléments apparaissaient dans le sang de notre malade : les poussées fébriles (38,5 à 39,2), sans frisson ni transpiration profuse mais accompagnées de céphalalgie et souvent de douleurs dans les tibias, présentaient le type quarte régulier. Il exis- tait donc 2 jours d’apyrexie après le jour de l’accès. Nous avons trouvé des corps en demi-lune dans les frottis prélevés le jour de l’accès fébrile et le lendemain, mais pas au cours du 2° jour d’apyrexie. Ils ne se trou- vaient pas dans tous les prélèvements effectués : ils existaient en grande quantité dans la période comprise entre la 2° et la 4° heure suivant chaque repas. Nous n’en avons pas trouvé à d’autres moments. L'inter- vention de tout autre facteur nous ayant paru écartée [facteur médica- menteux, par exemple), nous croyons pouvoir affirmer que l'apparition de ces éléments chez notre malade est sous l'influence de l'accès fébrile d'une part, des phénomènes de digestion d’autre part. Les éléments bibliographiques restreints dont nous disposons en ce moment ne nous ont pas montré dé faits semblables signalés jusqu'à présent. (Laboratoire de recherches cliniques de l’'H. M. de Bsurbourg.) QUELQUES REMARQUES A PROPOS DE LA SPIROGHÉTOSE, par E. RENAUX. 1. Les néphrites de guerre. — Disposant d’un nombre de néphrites assez élevé, j'ai été amené à rechercher si une infection microbienne ne pouvait être invoquée parfois comme cause de ces néphrites. Des exa- mens systématiques, pratiqués en 1915, m'avaient montré l'existence, dans les urines de quelques malades, de chainettes de streptocoques et j'avais cru un moment pouvoir considérer cet agent microbien comme une des causes des néphrites de guerre. Le streptoeoque isolé chez deux de ces malades notamment, et trouvé à l’état de pureté presque complète dans les urines, était fortement hémolytique. Toutefois, la recherche 406 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des réactions humorales chez les malades (agglutination, fixation de l’alexine) fut tout à fait négative. Depuis l'apparition de la spirochétose ictéro-hémorragique, j'ai recherché en outre si le spirochète d'Inada-Ido ne pouvait interveuir comme agent étiologique de néphrites. Sur 40 cas d’allure clinique très différente, 2 seulement présentèrent des spirochètes dans les urines, l'un en grande quantité, l’autre à raison de quelques très rares éléments. Ces spirochèles présentaient les caractères morphologiques et les affi- nités colorantes du spirochète ictéro-hémorragique. L'étude sérologique de ces deux cas n’a pas pu être pratiquée. Je n’oserais conclure, comme l'ont fait Salomon et Neveu (1) que le spirochète d’Inada-Ido soit l'agent étiologique de ces néphrites ; je dois signaler en effet, que jamais, dans plus de 50 cas de spirochétose ictéro-hémorragique, je n’ai constaté la persistance d’une néphrite : dans les cas où les phénomènes rénaux furent le plus marqués (albuminurie et hématurie abondantes), ils s'étaient toujours amendés dès la deuxième ou troisième semaine et c’est tout au plus si, par la suite, on relevait parfois dans les urines la présence de traces d’albumine. On peut se demander si, dans les cas qui nous occupent, il ne s’agit pas de simples porteurs de germes, rien dans les antécédents de ces malades ne faisant penser à l'évolution d’une spirochétose. 2. Action du sérum de Martin et Peitit sur l'élimination du spirochète ictéro-hémorragique. — Chez un malade ayant fait une spirochétose ictéro-hémorragique classique et où l'élimination des spirochèles par les urines durait depuis trois mois et demi, j’ai-cherché si l’application de sérum spécifique, qui m'avait élé très obligeamment adressé par MM. Martin et Pettit, ne pouvait agir sur celte élimination. Le malade était en état apparent de guérison complète el pourtant l'élimination de spirochètes était très importante (jusque 5 et 6 par champ microsco- pique). La recherche des immunisines dans le sérum du sujet était négative, la réaction de fixation étant à peine esquissée. J'ai pratiqué chez ce convalescent trois injections intraveineuses de 20 c.c. de sérum à 4 et 5 jours d'intervalle. La première fut suivie d’une chute rapide de l'élimination. La deuxième, 4 jours plus tard, fut suivie d’abord d’une augmentation marquée de l'élimination, puis, après vingt-quatre heures, d'une diminution progressive. Une troisième injection fut pratiquée 5 jours après la deuxième; l'élimination se maintint à un chiffre très bas pendant 5 jours, puis elle redevint progressivement ce qu’elle était avant toute intervention. L'apparition des phénomènes qualifiés séri- ques à la suite de la troisième injection m'a arrêté, à tort peul-être, dans la continuation de ces essais. Relenons, en tout cas, que chaque (4) Comptes rendus de la Soc® de Biologie, 3 mars 1917. SÉANCE DU 21 AVRIL 407 injection fut suivie d’une diminution considérable de l'élimination, pré- cédée parfois d’une recrudescence préalable. 3. Présence de spirochètes icléro-hémorragiques chez le rat.— Martin et Pettit ont signalé, chez des rats provenant de la zone des armées, la présence de spirochètes ictéro-hémorragiques dans les organes. Des recherches entreprises dans le même sens m'ont donné quelques résul- tats positifs pour le rein. La recherche dans le foie fut toujours néga- tive jusqu’à présent. Je crois intéressant de signaler que, chez un rat provenant de B..., à quelque 40-50 kilomètres des lignes, j'ai trouvé également dans les reins des spirochètes présentant les caractères mor- phologiques du spirochète ictéro-hémorragique, de sorte qu'on peut se demander si la spirochétose ictéro-hémorragique n'est pas une infection : banale chez le rat. La cohabitation de l’homme et du rat devrait être considérée alors comme un des facteurs de l'éveil et du développement de la spirochétose humaine. 4. Application de la méthode de coloration tanin-fuchsine à la colora- tion de Treponema pallidum. — Dans une note antérieure (4), j'ai montré, en collaboration avec A. Wilmaers, que le spirochète ictéro-hémer- ragique du culot de centrifugation des urines peut être mis très sim- plement en évidence par un mordancage au tanin suivi de coloration à la fuchsine de Ziebl. En modifiant certains temps de la technique indiquée, j'ai pu la rendre tout à fait apte à montrer, dans les frottis, le Treponema pallidum. Les modifications sont les suivantes : fixation à - l'alcool absolu pendant 5 minutes, mordançage au tanin à chaud et colo- ration à la fuchsine de Ziehl à chaud pendant 60 secondes au lieu de 30 pour le spirochèle ictéro-hémorragique. Les autres temps de la technique ne varient pas. Le Zeponema pallidum apparait en rouge sombre. (£aboratoire de l'Hôpital maritime belge de Bourbourg-Campagne.) ACTION DE LA DIGITALE SUR LA VISCOSITÉ SANGUINE CHEZ LES CARDIAQUES ASYSTOLIQUES, par MAURICE PARTURIER et M'° M. Dons-KAUFMANN. L'action de la digitale sur la viscosité du sang a été peu étudiée [Blünschy (2), Martinet (3)}. Nous nous sommes proposé, de préciser le mode de cette action. (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 janvier 1917. (2) Franz Blünsehy. Beitrige zur Lehre der Viskositäit des Blutes. Inaug. - Dissert., Zurich, 1908, p."29. (3) A. Martinet. Clinique et thérapeutique circulatoires, 1914. Masson et Cie. 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons suivi la technique exposée ici même (1) par O0. Josué et l'un de nous. L'emploi du sang rendu incoagulable par le citrate de soude nous a permis d'apprécier simultanément l’action de la digitale sur la viscosité totale V, sur la viscosité plasmatique vp et sur la viscosité globulaire vg. Chaque mesure viscosimétrique a été complétée par la mesure du volume global des hématies, au moyen de l’hématocrite. Nos examens ont porté sur dix cardiaques asystoliques, mitraux ou aortiques soumis au régime lacté absolu et sévèrement surveillés. Us ont recu des doses variables de la solution de digitaline cristallisée au 1/14.000°. Nous tirons de nos observations les conclusions suivantes : L'action de la digitale se traduit par une élévation notable de la visco- sité totale V (3,7 à 4,3 dans l'observation V ; 3,5 à 4,9 dans l'observation 1; 3,7 à 4,5 dans l'observation VI). Cette élévation ne se maintient pas entièrement et après avoir atteint un maximum, V s’abaisse pour se fixer néanmoins après la disparition des accidents asystoliques à un chiffre nettement supérieur à celui de la viscosité initiale. L'élévation de V n’est pas due à une élévation de la viscosité plasma- tique; vp ne subit, en effet, que des variations de peu d'importance (0,1 à 0,2). L'augmentation de la viscosité porte uniquement sur la viscosité glo+ bulaire vg. L'élévation de V s'accompagne, dans tous les cas, d’une élé- vation parallèle du volume global des hématies H (par exemple : V= 3,7 pour H—37, devient sous l'influence de la digitale V— 4,3 pour H=—=22).! Or, chez tous nos malades, l'élévation de V succède à une forte diurèse digitalique. La soustraction, par polyurie, de plusieurs litres. d'eau à l'organisme a pour conséquence une diminution importante de la masse liquide du sang, d'où augmentation relative du volume global des hématies. Il s'ensuit une élévation de V suivant les lois que nous: avons formulées ici même. Cette action n’est pas particulière à la digitale; il en est de même dans tous les cas de polyurie; c’est ainsi que le même fait se produit chez le malade de l'observation X, qui fit spontanément une forte diurèse et résorba ses œdèmes sans le secours d'aucune médication. La digitale élève donc V en agissant ici comme diurétique. Remarquons enfin, que chez des malades très œdématiés, l'élévation | de V peut être précédée d’un abaissement notable (3,7 à 3,1 dans: (1) O0. Josué et Maurice Parturier. Recherches sur la viscosité du sang humain. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 mai 1916, t. LXXIX, p. 371. — O. Josué et Maurice Parturier, Recherches sur la viscosité du sang humain. Annales de Médecine, t. UN, n° 4, 1916, p. 346. SÉANCE DU 21 AVRIL 409 a [= = = NOMBRE Ô = = DE GOUTTES E FE ÈS \ 7 VOLUME = à 4 6 DE DIGITALINE | V | op | og | H+4 < OBSERVATIONS = à #3 reçues à la date des urines on = de l'examen T 17 now. | Avant le traitement. | 3,7|1,4 12,3 | 40 : ? Légers œdèmes. . | 22 now. XL g. 4,011,4 |2,6 | 46 3 0UDAC:C: OEdèmes disparus. : 28 nov. CXXV g. 4,011,6 12,4 | 42 2.800 c.c. » 1. |On supprime la digitaline. Les accidents d’asystolic reparaissent. 5 déc.|Pas de digitaline.| 3,811,5 |2,3 | 39 500 c.c OEdèmes. 9 déc. LXXV g. 3,811,5 12,3 | 40 2.000 c.c OEdèmes diminués. 15 déc. CLXV g. 4,111,5512,55| 44 2.000 c.c. OEdèmes disparus. 20 déc. CCXV g. 3,5|1,5 12,0 | 39 100 c.c Accidents reprennent. 16 déc.| Avant le traitement.| 3,9|1,5 |2,4 | 40 500 c.c. 1E. | 19 déc. LXXV g. 4,511,7 [2,8 | 45 3.000 c.c. Pas d'œdèmes. 23 déc.| CXXXV g. 4,214,5512,75| 41 — Faible diurèse. Pas d'œdèmes. | 20 févr. LXX g. 4,111,6 13,1 | 48 8 mai. | Avant 16 traitement.| 3,911,6 |2,3 | 38 500 c.c Légers æœdèmes. IX. | 9 mai. | Pugation drastique | 4,2/1,65|2,55| 42 2.000 c.c TMemars ee 2XCr; 4,511,6 12,3 | 45 3.500 c.c : 5 _S 2 Fe = — Le] Cr ESA (=) 22 déc. | Avant le traitement.| 3,511,3 12,0 À De [1 27 déc. CX g. 4,911,6 13,3 | 50 2.500 c.c. Pas d'æœdèmes. 8 janv. | Plus dedigitaline.| 4,511,6 |2,9 | 40 23007C:€ k. IV 29 déc.| Avant le traitement.| 4,012,1 |1,9 | 29 20 Cie Plasma ictérique. | :| 2 janv. O g. 010 | 60207 500 c.c. Mort. : 9 déc.| Avant le traitement.| 3,711,7 |2,0 | 37 500 c.c Très gros œdèmes. 12 déc. X g. 3,111,5 |1,6 | 34 6.000 c.c. PV. | 1% déc: C g. 3,111,6 |2,1 | 36 7.000 c.c. OEdèmestrès diminués. : | 46 déc. CXXX g. 4,011,6 12,4 | 40 3.500 c.c OEdèmes disparus. fi 20 déc. CL g. LME 6 1221010229 3.000 c.c à î 25 déc.|Avant le traitement.| 3,711,6 |2,1 | 37 BOULE Diurèse moyenne. è 9 janv. Cr 4,5/1,8 2,7 | 42 |1.500 à 2.000 c.c.| Pas d’œdèmes. Ë 14 févr.| Avant le traitement. Légers œdèmes. au 1.500 à 2.000 c.e.| : 17 févr. LXX o. 4,5] 1,712,8 | 48 OEdèmes disparus. ; 17 . le traitement.| 4,5/1,6 |2,9 | 45 16 févr. |3,44,5 [1,9 | 35 ? X. | 18 févr. ‘ Aucun 4,91,6 13,3 | 45 4.000 c.c Gros œdèmes. 21 féyr.| traitement 21 62526) 817 3.200 cc OEdèmes disparus. 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'observation V), accompagné d'une diminution parallèle du volume global des hématies. Il s’agit sans doute ici d’une dilution sanguine pré- cédant la polyurie et qui a été signalée par M. Loeper (1). La masse des ædèmes afflue vers le sang pour être éliminée par les reins, et produit une dilution sanguine passagère qui abaisse momentanément la visco- sité. La polyurie consécutive provoque au contraire une concentration sanguine qui élève la viscosité. Les variations de V et de vg sont ici la conséquence des variations de la dilution sanguine sous l'influence de la digitale qui détermine la polyurie. (Travail du Service et du Laboratoire de M. le D' Josué à l'hôpital de la Pitié.) RECHERCHES SUR LES RÉFLEXES. IV. — ANALYSE DE LA RÉPONSE MUSCULAIRE DANS LES RÉFLEXES MUSCULO- TENDINEUX : DISSOCIATION EN UNE RÉPONSE MYOCLONIQUE ET UNE RÉPONSE MYOTONIQUE, ; par HENRI PIÉRON. Lorsqu'on enregistre, sur un cylindre tournant à grande vitesse ({ tour en 1! ou 2 secondes), chez l’homme, le myogramme d’un réflexe tendineux d'intensité moyenne, du réflexe rotulien par exemple, on constate qu'après un ébranlement mécanique dû au choc du marteau, il se produit une secousse brusque et intense, venant interrompre parfois une petite oscillation immédiatement consécutive à l'ébranlement méca- nique, et qui représente une réaction directe du muscle, comme nous l'avons montré antérieurement (2). Cette secousse réflexe atteint vite son maximum, puis, au lieu d’un relâchement rapide, laisse apparaître une ondulation, se manifestant plus ou moins tôt, le plus généralement un peu après le début du relà- chement, moins brève et plus allongée que la secousse initiale; cetle ondulation présente un relâchement lentement progressif avec parfois deux ou plusieurs sommets paraissant bien répondre à des secousses (1) M. Loeper. Les modifications de l'équilibre physico-chimique du sérum sanguin à la période critique des maladies. Comptes rendus de la Soc. de Bio- logie, 1902, 22 novembre, p. 1307. — Les dilutions du sang. J. de phys. et de path. générale, janvier 1903. , (2) CF. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1917, n° 5, P. 258. — Cf. aussi, n° 3, p. 1414-45 et n° 6, p. 294-298. SÉANCE DU 21 AVRIL AA secondaires. Le relâächementdescend en général au-dessous de la ligne du tonus initial; puis il apparaît, dans le réflexe rotulien du moins: une reprise d'ondulation lente, ar- rondie, dont le maximum peut atteindre Îe niveau de l’ondulation initiale (1). Parfois une troisième, et même, exceptionnellement, une qua- trième ondulation se produisent, avant que le tonus reprenne son équilibre stable. La deuxième ondulation, et les sui- vantes, quand elles existent, représen- tent des oscillations de l'équilibre to- nique du muscle, en rapport avec le mouvement de la jambe. Il suffit en effet que la jambe soit immobilisée pour que ces ondulations disparaissent : il se produit une régulation tonique (avec jeu des antagonistes) destinée à immobiliser la jambe, et y réussissant en général dès le premier essai. De fait, ces ondulations secondaires ne se rencontrent guère que dans le réflexe rotulien, en position assise, avee projection de la jambe. Elles font entièrement défaut dans d’autres ré- flexes tendineux, comme le réflexe achilléen. En revanche, das le réflexe achilléen comme dans le réflexe rotu- lien, et dans les autres réflexes mus- culo-tendineux, on note la dissociation (1) Le relâchement des antagonistes, normalement antérieur au départ de la jambe, débute en général avant l'apparition de l’ondulation tonique, et la reprise de contraction, qui pré- cède ordinairement ce retour de la Jambe, se manifeste le plus souvent au cours de celte ondulation pour ne s'achever qu'après que cette der- nière est terminée. Il n’y à pas de synchronisme net. LULU Réflexe rolulien normal. LOL EEE EEE ELLE ELLE ÉEAE HE EELELE EL RELE ELA AL A LEE EL LA LE — So... Fic. 1. — M, Myogramme du droit antérieur. — «, Début du choc mécanique (en retard de 0 sec. 0015) T, Temps (1/100 de seconde). sur le moment réel de l’excitation, temps de transmission de l’ébranlement jusqu'au myographe; — c, Début de la réponse réflexe : secousse clonique;|— d, Début d'apparition de l'oscillation tonique visible par suite du relâchement clonique; — e, Début de la seconde oscillation tonique ; /, Début d'une troisième oscillation tonique. 412 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . . . . - Q # de la secousse initiale et d’une ou plusieurs reprises consécutives avant relâchement, du moins dans les réflexes assez intenses (1). (REC FiG. 2. — Gi... Réflexe rotulien normal, dans lequel, avant la réponse réflexe, se marque (en b) une réaction directe du muscle à l’ébranlement {par suite d'une hyperexcitabilité musculaire). J'avais signalé, en 1910, ces reprises successives au cours du réflexe rotulien, — dont j'ai donné l'analyse physiologique phase par phase — sans en fournir l'interprétation (2). Récemment Strohl (3), distinguant la secousse initiale de l'ondulation ultérieure, a attribué la première à une réaction directe du muscle, et la seconde à la véritable réponse réflexe. J'ai déjà indiqué que cette interprétation ne pouvait être admise, et que la réponse directe du muscle, quand elle se produisait, consécu- tivement à la percussion d’un tendon, apparaissait après un temps de latence plus bref, setrouvant interrompue par la secousse réflexe, dont l'intensité est hors de proportion avec cette réaction propre du muscle, toujours très faible en pareil cas. Que la secousse initiale, entraînant normalement, à la fois, la contraction mazima du muscle et la projection de la jambe, soit réellement conditionnée par le réflexe médullaire, c’est ce qui ne peut faire aucun doute. - En effet, toute lésion nerveuse (tabes, interruption médullaire, etc.), entrai- nant l'abolition des réflexes tendineux, alors qu’il n’y a encore aucune atteinte des muscies (4), provoque l’abolition de la secousse initiale aussi bien que de l’oscillation secondaire; et, lorsqu'il se produit une réponse, il s’agit, comme dans le cas de la jambe coupée, de Strohl, d’une réaction très faible, d'ailleurs arrondie et de temps de latence plus bref, réponse qui est bien alors due à (4) Pour les réponses faibles, proches du seuil, on ne peut distinguer les deux phénomènes : la secousse n’est pas apparente. (2) L'analyse du réflexe rotulien (Société de Neurologie du 1° décembre 1910). Revue neurologique, 1910, t. II, p. 598. (3) Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hôpitaux (séance du 30 octobre 196), p. 1452-1459 (#) Guillain, Barré et Strohl, constatant l’abolition fréquente de toute réac- tion dans le tabes (il en est ainsi quand le réflexe est vraiment aboli), en concluent que le tabes s'accompagne de lésions musculaires! Bull, et Mém. Soc. méd. des Hôpitaux, séance du 1°" février 1917, SÉANCE DU 21 AVRIL 413 l'excitabilité directe du muscle. En revanche, toute hyperexcitabilité médul- laire entraîne une exagération considérable de la secousse initiale, dont l'intensité n’a aucun rapport avec l’excitabilité directe des muscles, mais seu- lement avec l’excitabilité réflexe de la moelle (1). Par conséquent, l'hypothèse de Strohl ne tient pas devant les faits (2). En réalité, la dissociation de la réaction du muscle répond à la dualité — dont l'évidence apparaît de plus en plus — des deux mécanismes de contraction, le mécanique clonique et le mécanisme tonique, dépendant respectivement, suivant l'hypothèse très vraisemblable de Bottazzi, du jeu des myofibrilles d’une part, et du sarcoplasme de l’autre. Sous l’in- fluence de l'excitation, le muscle, sollicité par l’influx nerveux prove- nant du centre réflexe, répond à la fois avec ses myofibrilles et son sarco- plasme. Dans une contraction volontaire, il se produit un tétanos myo- clonique avec fusion de secoussés successives, mais reposant, sans doute, sur une contraclion tonique de soutien ‘qui se trouve alors constamment masquée; dans le cas du réflexe rotulien, qui entraîne une projection balistique de la jambe, et des réflexes analogues, il y a une secousse unique, dont le relàächement bref laisse alors apparaître l’ondu- lation tonique, qui a dû débuter à peu près en même temps, mais qui atteint plus tard son maximum et ne peut cesser que lentement, le pou- voir de brusque ascension-et de relâchement rapide n’appartenant en effet, commeé on le sait, qu'au mécanisme myofibrillaire. Mais il arrive que, pendant cette ondulation tonique, cette « secousse tonique », peut-on dire,.il survient des reprises cloniques, d'où des sommets de secousses successives dépassant la ligne d’ondulation lente du tonus (3). Quand il y a hypoexcitabilité réflexe, ou,avec une excitabilité normale, quand on fait appel à une excitation faible, — ce qui revientau même, — on ne note pas de dissociation nette : il y a une ondulation tonique dans laquelle ne se différencie pas de secousse brusque (particulièrement pour le réflexe achilléen dans lequel la réponse tonique l'emporte nettement (1) En outre, il tend à se produire une répétition de secousses successives, jusqu’à la production du « clonus ». (2) Strohl est obligé de soutenir que la première contraction n’entraine pas le mouvement de la jambe, ce mouvement étant bien d'origine réflexe d’après toutes les constatations de la pathologie nerveuse. Or, quand on enregistre le départ de la jambe en même temps que les myogrammes, comme je le fais avec mon réflexomètre, on constate que ce départ a lieu presque toujours au cours de cette contraction initiale. (3) Chaque individu a, pour ainsi dire, une allure propre de ses réflexes; il est rare de rencontrer des myogrammes identiques chez deux individus différents. Il y a aussi une allure propre à chaque réflexe. La secousse initiale a plus d'importance par exemple dans le réflexe rotulien que dansle réflexe achilléen, qui est plus « tonique », peut-on dire. A4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sur la réponse clonique). En revanche, quand il y a hyperexcitabilité ou, avec une excitabilité normale, quand on fait appel à des excitations très fortes, la secousse initiale est nettement prédominante, avec de fré- quentes reprises cloniques. Au point de vue pathologique, j’ai examiné un assez grand nombre de com- motionnés et blessés présentant, soit des paralysies organiques, soit des troubles dits « réflexes » du tonus, des hypertoniques (avec contractures per- manentes en rétrocession, ou contractures intermittentes et provoquées par les mouvements) ou des hypotoniques. Or, et ceci apporte bien la preuve du caractère exclusivement tonique de l’ondulation réflexe dans l’évolution de la réponse du muscle, chez les hypertoniques, on voit cette ondulation dépasser souvent la secousse initiale, et surtout persister très longtemps en plateau, RE ee mm em MR ra ilttiri L nl 11111 1 l'{1 CO AC 8 OT ÎE IT Fic. 3. — Al... Commotionné avec parésie -hypertonique (contracture incomplète du quadriceps). La secousse clonique fait défaut; la réponse réflexe comprend uniquement une osvillation tonique (d) qui persiste en surcontracture prolongée (la jambe restant en extension). avant le relâchement particulièrement lent et incomplet, et parfois même la secousse initiale faire défaut, en sorte que la réponse réflexe est uniquement tonique (1); chez les hypotoniques, au contraire, la secousse initiale prédo- mine, l’ondulation est très faible et très brève avec relâchement descendant au-dessous de la ligne du tonus initial, et fait parfois même entièrement défaut. Corrélativement, au point de vue du mouvement réflexe on voit, chez les hypertoniques, la jambe s'élever sans brusquerie, puis s’abaisser lentement par saccades, parfois après un temps d'arrêt en extension maxima, chez les hypotoniques, au contraire, la jambe brusquement projetée (contraction. balistique) retombe lourdement sous l'influence de la pesanteur et continue ensuite à osciller quelque temps comme un pendule (faute de régulation tonique immobilisatrice). Ainsi, dans un réflexe musculo-tendineux, le muscle réagit simulta- nément par une secousse clonique, brusque et brève, généralement 1) A la limite on a l'hypertonie durable que l’on appelle la contracture; distincte de la «crampe » douloureuse qui paraît relever d’un tétanos clonique extrême. SÉANCE DU 21 AVRIL 415 unique, représentant la réponse des myofibrilles, et par une ondulation, une « secousse tonique » lente et allongée, représentant la réponse du sarcoplasme. L'exagération et la multiplication des secousses donne le clonus pathologique et, à la limite, la crampe tétanique. FiG. 4. — Ga... Commotionné avec parésie hypotonique. On note, comme réponse, une secousse clonique intense (c) avec relâchement : immédiat, sans oscillation tonique consécutive. Il se produit ensuite une hypotonie durable avec une faible et brève oscillation tonique secondaire (e), (la jambe oscille comme un pendule, n'étant pas immobilisée). L'exagération du phénomène tonique entraîne la contracture. Dans le réflexe rotulien, où la jambe, verticale au repos, est projetée en avant, il y a en outre une et parfois plusieurs ondulations toniques secondaires répondant à une régulation d'immobilisation de la jambe par les systèmes musculaires antagonistes. MÉMOIRES. JULES DEJERINE (1849-1917) PAR ANDRÉ-THOMAS Je remercie Monsieur le Président de l'attention délicate qu'il m'a témoignée en m'invitant à écrire ces quelques lignes à la mémoire du Professeur Dejerine; je lui exprime ma très sincère reconnaissance de m'avoir fourni l'occasion de rendre un dernier hommage au maître, dont je m’enorgueillis d’avoir été l'élève. J. Dejerine a été vice-président de notre Société en 1894. C'est à la Société de Biologie qu'ont été communiquées plusieurs de ses plus célèbres recherches sur l’anatomie, les fonctions ou la sémiologie du système nerveux, dans des mémoires ou dans des notes, quelques-uns en collaboration avec M*° Dejerine ou ses élèves. Il fut pendant de nombreuses années un des membres les plus assidus à nos séances. Il comptait ici beaucoup d'amis; avec tous nos collègues ses rapports furent empreints de la plus grande courtoisie et de la plus grande cordialité. Tous ceux qui l’ont connu conserveront le souvenir de sa personne simple et robuste, de sa têle puissante, fermement implantée sur de larges épaules, de sa physionomie plutôt sévère et réfléchie, adoucie par la bonté du regard. Tout respirait en lui la soli- dité : la même qualité se retrouve dans son activité intellectuelle comme dans ses penchants affectifs, elle est la marque de sa personnalité et de son œuvre. L'hôpital (Bicêtre ou la Salpétrière) avec les malades vis-à-vis desquels il s'est montré plus qu’un médecin consciencieux et dévoué, presque un SÉANCE DU 21 AVRIL AA7 ami, tellement il vivait aver eux et les connaissait à fond, avec ses labo- ratoires dans lesquels il a passé de longues heures consacrées à des recherches minutieuses et patientes, l'hôpital fut pour lui un attrait constant. C’est là que furent amassés et collectionnés les matériaux qu'il présenta d'abord dans des notes brèves et précises, qu'il groupa par la suite dans des ouvrages que l’on peut qualifier d'impérissables. Il eut la bonne fortune d’être l’élève de cliniciens distingués, Gueneau de Mussy, Hardy, et surtout de Vulpian; les années qu'il étudia auprès de l'illustre savant exercèrent une heureuse répercussion sur son orien- tation scientifique et sur sa carrière; elles lui valurent l’acquisition de connaissances précieuses en physiologie, l’affinement de ce sens cri- tique qui lui était d’ailleurs naturel et qui s’est manifesté par la suite dans tous ses travaux comme dans ses examens de malades. Le souvenir de Vulpian lui était cher, il prononçait son nom avec respect, émotion, réconnaissance. Il fut attiré dès ses premières années d’études par la neurologie ; sa thèse de doctorat sur les Paralysies ascendantes atteste déjà son goût pour la clinique et l'anatomie pathologique des maladies nerveuses. Très rapidement il se rendit compte que l'étude de la neurologie exige en outre une connaissance approfondie de l’anatomie normale du sys- tème nerveux et il se mit à l'œuvre. L'étude des dégénérescences secon- daires du névraxe chez l'hommé par la méthode des coupes microsco- piques sériées — méthode dépensière en temps et en patience, mais indispensable pour l'étude des rapports qui existent entre les divers centres nerveux, qu'il contribua à imposer dans ce genre de recherches, — lui fournit des renseignements de la plus haute importance. Cette association de connaissances cliniques et anatomiques lui permit d’envi- sager à plusieurs reprises les lois qui règlent certaines fonctions du névraxe, les notions de physiologie puisées aux bonnes sources lui faci- Htèrent la tâche. Anatomiste, clinicien, fortement imprégné de physiologie, J. Dejerine possédait un ensemble de connaissances que l’on rencontre exception- nellement réunies dans un cerveau et qui pourtant sont nécessaires à _celui qui veut explorer le système nerveux; c’est pourquoi il a été con- sidéré à juste titre comme le maître neurologiste de son temps. Éclairé par ses recherches personnelles, il était instruit des travaux des autres et à cet égard il fut bien servi par sa mémoire prodigieuse. Médecin des hôpitaux, professeur agrégé à la Faculté de médecine, puis professeur titulaire successivement dans la chaire d'histoire de la médecine, dans la chaire de pathologie interne et enfin dans la chaire _ des maladies du système nerveux, pour laquelle ilétait désigné delongue date, membre de l’Académie de Médecine, lauréat de l’Institut, membre honoraire de la Société royale de Londres et titulaire de la médaille d’or Moxon, il obtint tous ces titres et ces honneurs par son seul mérite. Brocore. Compres RENDUS. — 41917. T. LXXX. 30 » 418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À ces joies de carrière s'étaient ajoutées les joies familiales ; il avait épousé Me Klumpke qui fut la première éludiante nommée interne des hôpitaux de Paris et qui s'était déjà fait remarquer par ses travaux sur les paralysies radiculaires du plexus brachial, puis par sa thèse de doc- torat sur les polynévrites. Cette union, faite d'affinités intellectuelles et sentimentales, était pleine de promesses scientifiques; elles furent lar- gement tenues. Ils purent entreprendre des travaux de grande enver- gure, telle que l’'Anatomie des centres nerveux dont deux volumes ont déjà paru. Ils possédaient l’un et l’autre, avec Le savoir, la méthode et la patience, la sincérité, l'enthousiasme ; ils ont travaillé pour l'amour du vrai, pour le progrès, avec la satisfaction du devoir accompli. L'œuvre des Dejerine — c’est sous cette rubrique qu'ils sont connus universelle- ment — se recommande par sa haute probité scientifique. Dans cette brève notice, je ne saurais rappeler tous les travaux du maitre. Sa thèse d’agrégalion, sur l’hérédilé dans les maladies du système nerveux, est restée classique. L’Anatomie des centres nerveux est non seulement un livre modèle pour celui qui veut s’instruire de l'architec- ture du système nerveux, mais encore le meilleur guide pour ceux qui, suivant l'exemple de l’auteur, voudront entreprendre de nouvelles recherches dans cette voie. : La Sémiologie des affections du système nerveux, dont la deuxième édi- tion a paru peu de temps avant la guerre, n’est pas moins remarquable: c’est l'expérience de toute une vie consacrée à l'étude des maladies nerveuses, exposée dans un style clair, illustrée de photographies démonstratives, de schémas de synthèse groupant les faits vérifiés el contrôlés. Il laisse encore un 7railé des maladies de la moelle épinière pour la rédaction duquel il a bien voulu m'accepter comme collaborateur. C’est ici même qu'ont été communiquées la plupart de ses recherches sur l’aphasie, sur les diverses formes de cécité verbale, sur la surdité ver- bale, sur les aphasies motrices corticale et sous-corticale, sur les aphasies sensorielles, sur les altérations de la lecture mentale et sur les troubles de l'écriture, sur l’état du langage intérieur chez les aphasiques ; ainsi furent mises en lumière des fonctions dont la haute portée psychologique tire toute sa valeur de l'enregistrement des faits et non de conceplions a priori. Ce sont encore de nombreuses notes sur les faisceaux du cerveau et de la moelle, sur les dégénéres- cences du corps calleux, l’origine corticale et le trajet intracérébral des fibres de l'étage inférieur du pédoncule cérébral, sur les fibres d’asso- cialion et de projection des hémisphères cérébraux, les connexions du Ruban de Reil, les connexions du noyau rouge, les dégénérescences secondaires du tronc encéphalique, la distribution des fibres endogènes ou des fibres à trajet descendant dans les cordons postérieurs de la moelle, etc. Rappelons encore ses études sur les névrites périphériques, SÉANCE DU 21 AVRIL _. M9 sur la névrite du pneumogastrique dans les paralysies alcooliques, sur les lésions de la moelle dans la syphilis, dans la syringomyélie, dans la poliomyélite chronique, dans l'anémie pernicieuse, plus récemment le syndrome des fibres longues des cordons postérieurs, etc. Dans ces dernières années, la Société de Neurologie nous fit une concurrence sérieuse et la plupart des plus récents travaux de Dejerine ont été publiés dans les comptes rendus de cette Société. Ses études sur la Sémiologie des lésions de la couche optique et sur le syndrome thalamique méritent une mention spéciale. Ses observations l’amenèrent à adopter et à perfectionner la doctrine des localisations, non seulement en ce qui concerne les fonctions motrices et sensitives de l'écorce cérébrale, —ses observations sur les paralysies d’origine corticale ont apporté une contribution intéressante à cette question — non seulement en ce qui concerne les fonctions du langage, à l'étude anatomique et clinique desquelles il est revenu à plu- sieurs reprises et qui ont fait le sujet de thèses importantes de la part de plusieurs de ses élèves, mais encore pour les fonctions motrices et sensitives de la moelle, des racines, et, plus récemment, des nerfs péri- phériques. : Des observalions probantes lui ont permis de confirmer la disiribu- tion radiculaire des anesthésies d’origine spinale; il a démontré que les atrophies musculaires myélopathiques ont la même répartition que les atrophies par lésions des racines ou rhizopathiques : chaque racine antérieure prend ses origines réelles dans le segment correspondant à son origine apparente. De même, dans chaque racine,-dans chaque nerf, les fibres destinées à un muscle forment un fascicule distinct; les fibres destinées à des muscles différents ne s'enchevêtrent pas dans leur trajet à travers les plexus et les troncs nerveux. Les fibres motrices se séparent du faisceau pyramidal au niveau même de l'étage où elles se rendent pour se mettre en rapport avec les cellules des cornes anté- rieures de la moelle. Toute lésion de la moelle interrompant le faisceau pyramidal donne lieu à une hémiplégie spinale dont la limite supérieure est toujours radiculaire. Ce sont des notions fondamentales, qu’on les envisage au point de vue du principe général des localisations, de la physiologie générale, de leurs conséquences pratiques en matière de sémiologie et de diagnostic. J. Dejerine a encore mis en lumière la part qui revient aux lésions radiculaires dans la pathologie du système nerveux, la fréquence et les signes des radiculites, l’origine radiculaire de ‘cértaines sciatiques. Invité à faire à Londres, le 24 Novembre 1914, les Hugblings Jakson Lectures devant la Section of Neurology of the Royal Society of Medi- cine, il avait choisi pourisujet les radiculites. Ce projet ne put être mis à l'exécution à cause de la guerre. Les études sur les psychonévroses ne sont pas moins connues; sa 4920 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE méthode de traitement par l'isolement et la psychothérapie a été en quelque sorte codifiée dans l’excellént livre de nos collègues Jean Camus et Pagniez, ses élèves: les manifestations fonctionnelles des psychonévroses ont été clairement exposées dans le livre qu'il a écrit en collaboration avec le D' Gauckler. l Le type facio-scapulo-huméral des myopathies porte le nom de Dejerine ainsi que celui de son ami Landouzy; avec le D° Sottas, il a décrit la névrite interstitielle hypertrophique de l'enfance; nous avons isolé ensemble l’atrophie olivo-ponto-cérébelleuse. Il fut un des savants qui ont le plus contribué à débrouiller ce réseau si complexe de conducteurs et de relais dans lesquels s’élabore ou se . transmet notre activité psychique, motrice, sensitive, il a été un mer- veilleux explorateur du système nerveux. nu J. Dejerine compte parmi les savants qui ont maintenu le prestige scientifique de la France; il l’aimait passionnément et il en suivit anxieusement la lutte jusqu’à ses derniers moments. Il survivra dans ses ouvrages, où viendront puiser les générations futures, comme tous ceux qui par leur labeur ont été un moment dans l'effort de la Science vers la vérité. Le Gérant : O. POoRÉE. Paris, — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. -bactériologiquement impur LS 19 re SÉANCE DU 5 MAI HOT SOMMAIRE Borezno (C.) : Sur un nouveau mi- naux chez les soldats en carn- lieu de culture indiquant rapide- OEM QUES 2 RAR CS CEE EE AS ER ANRT ment la présence de bacilles du groupe typhique dans un milieu Cosra (S.) et Troister (J.) : Persi- stance dans le sérum in vitro de la substance immunisante de la spiro- chétose ictéro-hémorragique. Dia- gnostic rétrospectil.,. . : . . . ... Dévé (E.): La membrane d’enkys- tement péritonéal dans le cholépé- ritoine hydatique FressnGer (NoeL) et CLOGNE (RENÉ) : Étude sur le pouvoir protéolytique des leucocytes polynucléaires nor- maux du sang circulant. . . . . .. Franca (CarLos) : Sur le traite- ment chimique des méningites . . . Garnier (MarceL) et REILLY (J.) : Les réactions méningées au cours de la spirochétose ictérigène . . . . Linossier (G.) : Sur la biologie de mere tele ana e) relie te l'Oïdium lactis. Influence de la quan- tité des aliments minéraux sur le développement du champignon. . . Linosster (G.) : Sur la biologie de l'Oidium lactis. Influence de la quan- tité des aliments organiques sur le développement du champignon. . . Marrer (Cn.) : Étude de la con- stante d'Ambard, dans l'insuffisance rénale avec troubles gastro-intesti- BioLocrEe. CompTEs RENDUS. — 1917 NaGEoTtE (J.) : Sur la greffe des tissus morts et, en particulier, sur la réparation des pertes de substance des aerfs, à l’aide de greffons ner- veux conservés dans l'alcool. (Mé- MOULES} MSC ON EE NOR IRC ER DTA, NaGzorte (J.) : Réponse aux re- marques de M. Dastre. . . . . . .. NICOLLE (CHARLES) et BLANG (G.) : Première enquête sur l'existence, chez le rat de Tunis, des spirochètes pathogènes pour le cobaye . . . .. Parturier (Maurice) et Mle Dons- KAuUrMANN (M.) : Action de l'iodure de potassium sur la viscosité san- SAME AL Re Re AN SR Rerrerer (Év.) : De la forme des cellules épithéliales et du nombre de leurs assises dans l’urètre spon- Sieuxide home ARE AE RCE k Rerrerer (Én.) et NeuvILLE (H.) : Du pénis et du gland du Guib et du | Nylgau, ainsi que des affinités de CESRUMIN ANSE AE CNE RE - RoGEr (H.) : Le rôle des surrénales dans l'hypertension artérielle consé- cutive aux embolies cérébrales. . . SARTORY (A.) et Maire (L.) : Contri- bution à l'étude anatomique et his- tologique de certaines Amanites. . AD PENXX $ 31 re 19 1O SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. C. Delezenne., Vice-Président. SUR LE TRAITEMENT CHIMIQUE DES MÉNINGITES, par CARLOS FRANÇA. Parmi les maladies médicales de la guerre, les méningites sont large ment représentées et nous avons eu l’occasion de vérifier ce fait, tout récemment, pendant notre mission au front occidental. [1 nous semble donc opportun de décrire le traitement que depuis longtemps nous employons dansles méningites non tuberculeuses, espérant ainsi rendre quelques services à ceux à qui il incombe de soigner les infections des méninges. à Avant de décrire le traitement cRUmquE des HSE. nous ferons un peu d'historique. En 1901, une grande épidémie de méningite de Weichselbaum sur- vint au Portugal et le directeur des hôpitaux de Lisbonne nous chargea de prendre la direction du service d'isolement des méningites. À ce moment, la thérapeutique de la méningite ne disposait que de la ponction lombaire et celle-ci se montrait inefficace dans les cas très graves qui, dans cette épidémie, constituaient le plus grand nombre. Nous avons fait alors des lavages du canal rachidien avec du sérum physiologique et finalement nous avons pris la résolution d'introduire dans le canal des solutions autiseptiques. Au commencement nous faisions des injections de lysol et d'oxycyanure de mercure, mais en présence des bons résultats obtenus avec le lÿsol depuis, nous avons toujours employé ce dernier produit. Le résultat de nos recherches a été communiqué à la Société des Sciences médicales de Lisbonne dans. la séance du 19 avril 1902. Notre méthode de traitement a été décrite ensuite dans le Lancet (1) par un de ses rédacteurs qui avait visité notre service à l'hôpital de la Reine-Amélie où alors se trouvaient isolés les méningitiques. En 1903 le Gouvernement portugais faisait imprimer notre travail (2) définitif sur la méningite épidémique où se trouvait le résultat de nos travaux sur 102 cas. Le professeur Morris Manges (de New-York) publiait, en 1904, une ) H.-W. Seager. The Lancel, 1“! november 1902. " 2) Carlos França. Méningile cerebro espinhal epidemica, Lisboa, Imprensä M nacional, 1903. ‘ “ L SÉANCE DU D MAI 493 a ——————————————— ————— _ …" —_———…—— .— ——_—“————————— “00 —— note (4) sur le traitement des méningites par les injections de lysol. Manges affirme que ces injections constituent un traitement dont les résultats sont « most encouraging ». Ce travail de Manges est très important parce que, parmi les malades traités et guéris par le lysol, se trouve un cas de méningite streptococcique, maladie jusqu’alors fatale. En mai 1905, le professeur Manges nous écrivait pour nous dire qu'il pouvait encore confirmer ses premières impressions sur le traitement. Parmi les observations publiées, se détache par son importance celle du docteur Glatard (2), ancien interne des hôpitaux de Paris et médecin- chef de l'hôpital civil d'Oran. Dans son travail, Glatard, après un his- torique des différents traitements employés dans la méningite épidé- mique, écrit : « L'occasion nous ayant mis de nouveau en présence d'un cas extrêmement grave, nous n'avons pas hésité à employer la méthode de França. On verra que nous n'avons eu qu à nous en féli- citer ». Ensuite il publie l'observation qui est très intéressante et il ter- mine par les conclusions suivantes : « 4. Les injections de lysol au centième sont bien supportées; elles sont varia- blement douloureuses. En effet, douze injections quotidiennement répétées ont été peu douloureuses et n’ont donné suile à aucun phénomène d’intolé- rance ni à aucun trouble parétique ; « 2. Toutes les fois qu'une injection de lysol a été faite, précédée ou non d’une évacuation notable du Hquide céphalo-rachidien, l'état général s’est amélioré. Les bains sont devenus superflus (Cabanès). Chez notre malade nos injections ont eu une influence véritable chaque jour vérifiée, sur l’état général et la température. Nous avons toujours cherché à évacuer une certaine quantité de liquide avant l'injection, mais les derniers jours, le canal rachidien était presque à sec. Nous considérons les bains comme un adjuvant utile contre l'excitation nerveuse constante au cours de la maladie; « 3. Pour que la méningite traitée par le lysol soit de courte durée, il est utile de faire une injection quotidienne (Franca, Cabanès). Nous dirons que cela est x même nécessaire, car à chacune des deux courtes interruptions qui se sont produites au cours de notre série d’injections a correspondu un retour offen- sif des phénomènes morbides; « 4, Le lysol agit comme antiseptique, puisque le diplocoque disparait rapide- ment du liquide céphalo-rachidien. Nous avons suivi et constaté cette dispari- tion progressive à l’aide du microscope. » Depuis 1902, nous avons continué d'employer les injections de lysol dans le traitement des méningites et toujours avec des résultats encou- (1) Morris Manges. Intraspinal injection of lysol solution in the treatment of cerebrospinal meningitis, with a report of three cases. The medical News, 1zth may 1904. (2) R. Glatard. Un cas de méningite cérébro-spinale chez une enfant traitée et guérie par la méthode de Franca. Rev. mens. de gynécologie, d'obstétrique et de pédiatrie, n° 7, 1908. 494 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rageants (1). Ce fut donc avec une grande surprise que nous avons lu le travail que Simon Flexner à publié dans le Journal of experimental medicine. Dans ce travail, le D' Simon Flexner, en collaboration avec le D' Amoss, s'occupe du traitement chimique et, après quelques expé- riences sur des cCobayes (injection intrapéritonéale) et sur des singes, les auteurs concluent : « It is not probable that such active protoplas- mie poisons as protargol and lysol can be employed with impunity for direct introduction into the closed cavity of serous membrenes, the seat, of the meningococcic infection (2). » Il me suffit d'opposer à ces conclusions sur le traitement de la péritonile du cobaye mes observations et celles de Manges, Cabanes, Glatard, Arruda Furtado, Oppenheimer, etc. Quand, en 1902, j'ai présenté au Gouvernement portugais mon rapport sur la méningite épidémique, j'avais déjà un grand nombre de cas traités par les méthodes chimiques et je cherchais alors à obtenir un sérum spécifique (page 55 de mon rapport), ce que je savais sur les sérums me faisait prévoir que la sérothérapie de la méningite épidé- mique n'aurait pas l'avenir brillant de celle antidiphtérique, par exemple. Aujourd'hui encore, mon opinion est la même : il y a des cas qui guérissent par la ponction lombaire seule, d’autres dans lesquels le sérum semble très efficace, mais il y en a d’autres qui guérissent : seulement après les injections antiseptiques, spécialement celles de lysol (3). Voici de queile facon nous traitons nos malades depuis 1902. Après avoir extrait, par ponction lombaire, 25 à 50 c.c. de liquide, nous injec- tons dans le canal rachidien une solution de lysol à 1 p. 100. La quan- tité de lysol que nous injectons varie selon l’âge du malade : 42 à 20 c.c. chez les adultes, 3 à 9 c.c. chez les enfants. Quand l'état du malade est très grave, nous faisons des injections quotidiennes jusqu’à ce que le liquide se montre stérile, ce qu’on obtient (4) Parmi les rapports officiels du XV° Congrès international de méde- cine (1906) se trouve celui sur les méningites cérébro-spinales où je donne la statistique des cas traités par moi jusqu'en 1905 : Cas Décès Mortalité 41 30 63,8 p. 100 Ponction lombaire . Injections oxycyanure . Jnjections Jysol. . (2) Simon Flexner et Harold Amoss. Chemical versus serum treatment of Epidemic Meningitis. Journ. of. Exper. med., 1° maï 1916. (3) Nous devons dire que le Iysol n’a aucune action sur les méningites 9 6 66,6 — 58 17 29,3 — ) pneumococciques. Sur le streptocoque et la plupart des autres agents des méningites, il a, au contraire, une action aussi énergique que rapide. A N OC SÉANCE DU D MAI rapidement dans la plupart des cas. Le seul phénomène qu'on observe à la suite des injections de lysol, c'est l'apparition d'une teinte jaunâtre de la paume des mains et de la plante des pieds. Quand nous avions affaire à une méningite purulente avec produc- tion de pus consistant, l'injection antiseptique était précédée d'un lavage avec du sérum physiologique. Pour le pratiquer, nous introduisons deux aiguilles, l’une entre la douzième vertèbre dorsale et la première lombaire et l’autre dans l'espace lombo-sacré de Chipault. Injectant le sérum par l'aiguille supé- rieure, on voit sortir, par l’inférieure, d’abord du pus et ensuite du liquide de plus en plus clair. Après l'injection de lysol, nous donnons au malade une ue, inclinée, de façon à maintenir la tête dans un plan inférieur. On doit, comme Glatard le conseille, faire l'injection de lysol tous les jours jusqu’à ce que le liquide reste stérile. Comme trailement adjuvant, on doit donner de l’urotropine. Outre que le Iysol a l'avantage d’agir sur les différents types de méningocoques, il ne provoque pas d'accidents semblables à ceux pro- duits quelquefois par les sérums. Avant de terminer, nous désirons signaler deux cas, tous les deux récents et qui nous semblent démontrer l’utilité de cette note. L'année der nière, un enfant âgé de quatre mois, petit-fils d'un médecin de Lisbonne, eut une méningite de Weichselbaum. Après avoir employé, pendant plusieurs jours, le sérum antiméningococcique sans réussir à stéri- liser le liquide, mais ayant observé des accidents sériques graves, on a injecté le lysol. Après la seconde injection, le liquide devenait stérile et le petit guérissait. Une jeune fille de seize ans a eu une méningite épidémique grave. Traitée par le sérum on a vu traîner sa méningite plus de deux mois. L'état général était bien mauvais et le liquide continuait à être trouble et touiours virulent. Quand on s’est convaincu que le sérum ne donnait pas de résultat décisif, on à fait deux injections de lysol et le liquide devint immédiatement stérile. De ces observations et de ce que nous savons sur l’action du sérum antiméningococcique, on doit conclure que le traitement chimique, introduit par nous, en 1902, dans la thérapeutique de la méningite, doit être employé : | a) Dans la méningite épidémique quand, malgré le traitement sérique, la méningite a une marche lente et le méningocoque persiste dans le liquide céphalo-rachidien ; b) Dans toutes les méningites bactériennes, la pneumococcique et la tuberculeuse exceptées. Il nous semble qu’on doit obtenir les meilleurs résultats dans la 426 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE méningile épidémique en introduisant les substances antiseptiques (le lysol ou quelque autre antiseptique également bien toléré par les méninges) dans le canal rachidien et en employant le sérum par voie endoveineuse. ÉTUDE DE LA CONSTANTE D AMBARD, DANS L'INSUFFISANCE RÉNALE AVEC TROUBLES GASTRO-INTESTINAUX CHEZ LES SOLDATS EN CAMPAGNE, par CH. MATTEI. Nous avons signalé, dès novembre 1916, l'importance des troubles : rénaux (1), dans certains syndromes « gastro-intestinaux » avec insuf- fisance rénale, observés chez les soldats en campagne. L'étude attentive du taux de l’urée sanguine éclaire la pathogénie de ces cas plus ou moins graves et précise au point de vue des variations de l’azotémie au cours de la crise urinaire des détails assez intéressants. L'étude de la constante d’Ambard chez de semblables malades vient apporter de nouveaux renseignements. A l'entrée, on observe des chiffres élevés atteignant une valeur assez rarement rencontrée (2). La constante K — 1,20, 1,50, 1,70, 2. Au moment où la défervescence urinaire va se faire, dans LES CAS HEU- REUX, le taux de l’urée sanguine déjà élevé s’accroit lors de la crise urinaire et de l'amélioration clinique avant de revenir plus ou moins rapidement à la normale par une baisse définitive. À cette hyperazo- témie précritique et critique des cas heureux correspond ure baisse rapide de la constante tombant de 4,50 à 1,30 à 1, à 0,90, 0,60 précédent et accompagnant comme elle la décharge urinaire satisfaisante. Après cette dissociation heureuse des deux courbes de l’azotémie et des constantes, le malade entre dans la phase de guérison clinique, au cours de laquelle [a constante continue de baisser (0,60; 0,40; 0,20) régulière- ment, parallèlement à la baisse définitive du taux de l’urée sanguine. Après la quérison clinique, l'étude de la constante à d'assez longs intervalles (15 jours; 1 mois), chez nos sujets dont l’âge ne dépasse pas trente ans dans les cas actuels, à donné des chiffres assez élevés : entre 0,17 et 0,09. (4) L. Payan et Ch. Mattei. Variations du taux de l’urée sanguine au moment de la crise urinaire dans les cas de troubles gastro-intestinaux avec insuffisance rénale. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, k novembre 1916, t, LXXIX, p: 910. (2) Garnier et Gerber. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 décem- bre 1916, — Garnier, Gerber et Reilly. Bull. ct Mém. Soc. méd. des Hôp., 22 décembré 1916. Le SÉANCE DU 5 MAI 497 Dans LES CAS A ÉVOLUTION FATALE dont la constante à l'entrée dépasse généralement 1,50, la concentration sanguine précritique s'esquisse à peine ou n'apparait pas. Lorsqu'elle n'apparaît pas, la constante comme le taux de l’urée san- guine reste élevée ou s'élève encore suivant fidèlement l'hyperazotémie croissante qui précède la mort. C'est donc ici le contraire de la dissocia- tion heureuse notée dans les cas d'hyperazolémie DHÉILQNE précédant la cerise urinaire de l’amélioration. Lorsque, dans certains cas graves à évolution plus prolongée, s'es- quissent la concentration précritique et une ébauche de défervescence uripaire, la constante s'abaisse pour un temps. Mais cette baisse s’ar- rête bientôt. À l'hyperazotémie précritique qu'elle accompagnait, et dont elle précisait la signification, fait suite : tantôt un brusque accroissement de l’urée sanguine, la réascension de la constante et la mort rapide; tantôt une diminution passagère, légère, du taux de l’urée sanguine et une phase clinique incertaine au cours de laquelle l'étude de la constante éclaire le pronostic. En effet, malgré la diminution de l’azotémie la constante ne baisse plus et se reprend au contraire à s’ac- croître : elle présage ainsi du blocage rénal complet qui va entrainer la mort plus ou moins rapidement et dont l'hyperazotémie avec ascen- sion parallèle de la constante donne la mesure dans les jours suivants. Par ces modifications de la constante d’Ambard, se précise le rôle des troubles rénaux au cours de l’évolution de certains syndromes « gastro- intestinaux » avec insuffisance rénale. (Travail de l'Hôpital des contagieux de B...) LE ROLE DES SURRÉNALES DANS L'HYPERTENSION ARTÉRIELLE CONSÉCUTIVE AUX EMBOLIES CÉRÉBRALES, par H. RoGEr. Les expériences sur les animaux démontrent que les embolies céré- brales provoquent des modifications de la pression sanguine (1). La méthode graphique permet de constater un abaissement initial léger et passager, suivi d’une élévation marquée et durable. L'hypertension pouvant persister pendant plusieurs heures, il est difficile de l’attribuer à un spasme vasculaire provoqué par l’excitation des centres nerveux. Les manifestations de ce genre sont transitoires et non permanentes. Je me suis donc demandé si l'hypertension que j'avais constatée ne (1) Roger. Influence des embolies cérébrales sur la pression sanguine. Comptes rendus’ de la Soc. de Biologie, 21 avril DOME 428 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE relève pas d'une sécrétion exagérée d’adrénaline. J'étais conduit à cette hypothèse par les nombreux travaux publiés dans ces dernières années, qui démontrent avec quelle facilité et quelle rapidité les excitations nerveuses, y compris les excitations psychiques, relentissent sur les capsules surrénales. Pour résoudre le problème, j'ai fait les expériences suivantes : J'ai choisi le lapin, qui réagit mieux que le chien aux embolies céré- brales. Sur plusieurs animaux, j'ai extirpé les deux capsules surrénales. L'opération a été pratiquée par la voie abdominale. La ligne blanche, incisée, les anses intestinales sont reçues dans des compresses humides et chaudes, puis on va à la recherche de la capsule du côté gauche qu'il est très facile d'isoler, on l'entoure d’un fil qu'on serre fortement et on l’enlève d'un coup de ciseau. A droite, la technique est la même, mais l’opéralion est plus délicate. Cependant, avec un peu d'habitude, cette intervention se fait sans perte de sang et ne dure pas plus de 6 à 8 minutes. Il importe, pour éviter le choc, de ne pas tirailler les intestins, d'opérer rapidement dans une chambre chaude et, après l'opération, de laisser les animaux se remettre pendant quelques minutes dans une étuve à 30 ou 32°. Après cette opération préliminaire, on enregistre la pression san- guine au moyen d'un manomètre à mercure mis en Communication avec la carotide. Quand l'opération est réussie, c'est-à-dire quand le choc a été évité, on constate que l'artère est bien distendue, que la pres- sion, tout en étant abaiïissée, se maintient encore à 8 ou 9, parfois même à 10 et 12 centimètres, et enfin que toute excitation centripèle détermine une élévation du manomètre. Vient-on à faire une injection de lycopode dans le bout périphérique de la carotide primitive, on observe, comme chez les sujets normaux, un abaissement initial, léger et passager de la pression, puis l'animal s'agite et ses mouvements déterminent une élévation de la pression parfois extrêmement marquée. Dans un cas, la pression artérielle passa de 120 à 102, pour remonter rapidement à 153. Dans un autre, elle tomba de 66 à 52, pour s'élever à 164. Jusqu'ici, les modifications sont semblables à celles que j'avais observées chez les animaux intacts. Mais, chez ceux-ci, l'élévation per- siste; chez les décapsulés, le manomètre retombe presque aussitôt et, après l'élévation passagère, s'abaisse au-dessous du niveau initial. Ainsi, dans les deux séries d'expériences, l'embolie cérébrale pro- voque des mouvements à caractère convulsif, qui élèvent considérable- ment la pression. Voilà le phénomène qui dépend de l'excitation nerveuse. Mais la pression artérielle ne se maintenant pas chez les décapsulés, on est autorisé à conclure que l'hypertension permanente dépend d’une action secondaire des surrénales. SÉANCE DU D MAI 4929 SUR LA BIOLOGIE DE L'Oidium lactis (1). INFLUENCE DE LA QUANTITÉ DES ALIMENTS ORGANIQUES SUK LE DÉVELOPPEMENT DU CHAMPIGNON, par G. LiNossiER. 1° ALIMENTS HYDROCARBONÉS. —. L'expérience montre que, dans des circonstances identiques, à un poids déterminé d’un même aliment hydrocarboné ulilisé correspond un poids déterminé, toujours le même, de récolte. Quand donc on introduit quelques cellules d’Oidium lactis dans une série de ballons renfermant, avec la même dose (excessive) d'aliments azoté et minéraux, des doses croissantes du même aliment hydrocar- boné, si l’on a soin d'attendre un temps suffisant pour que l'ulitisation de l'aliment hydrocarboné soit complète, les récoltes seront proportionnelles aux poids de cet aliment. On ensemence avec de l’Oidium lactis À cinq ballons de 150 c.c.,rcontenant 50 c.c. d’une solution nutritive renfermant, avec de l’urée et des sels minéraux en excès, une dose variable de glucose. Après 18 jours, on recueille, lave, dessèche et pèse les récoltes. Le tableau suivant indique les résultats de l'expérience ; tous les poids sont exprimés en milligrammes : 3 Es POIDS RAPPORTS POIDS RAPPORTS POIDS RAPPORTS = Ê de des poids de| des des poids de de des poids de RC) ” 2 ” 2 à | GLucosE GLUCOSE |RÉCOLTES| RÉCOLTE GLUCOSE UTILISÉ | GLUCOSE UTILISÉ 94 1 34,7 1 235 2,5 88,9 2,6 470 5 187,3 5.4 470 5 705 1,5 249,6 7 690 Je 940 10 310,9 9 865 9,2 La proportionnalité entre les poids de sucre et de récolte est presque absolue dans les premiers flacons, où tout le sucre a été utilisé. Elle l’est un peu moins dans les derniers, où l'analyse a permis de retrouver du glucose non attaqué. Si,au contraire, on cultive l'Oïdium lactis en présence de quantités de sucre croissantes, mais toutes suffisantes pour que l'épuisement ne s’en (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, avril-mai 1916, mars-avril 1917. 430 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE produise pas dans le temps de l'expérience, on pourrait, a priori, sup- poser que la cellule vivante règle son alimentation d’après ses besoins, et que son accroissement reste sensiblement le même, quelle que soit la quantité de l'aliment offert, du moment que celui-ei est en excès. Il n’en est rien. Le poids de la récolte reste proportionnel au poids du sucre ulilisé, mais il existe une relation directe entre le poids de la récolte et le poids du sucre offert au végétal. Dans une série de ballons, faisons croître, la proportion des autres aliments restant la même, celle de l'aliment hydrocarboné (glucose), et recueillons les récoltes dès le quatrième jour, c’est-à-dire avant l'épuisement de l’aliment dans les liquides les moins riches. Le tableau suivant montre, que, bien que le glucose soit en excès partout, le poids des récoltes varie du simple au qua- druple. Tous les poids sont exprimés en milligrammes : TE. : RAPPORTS - RAPPORTS POIDS | RAPPORTS 5 ë £ & ee des poids Fo des poids de des poids SM de des Fi Æ. © 4 de ; de, glucose | de glucose PE GLUCOSE OFFERT RÉCOLTES : NAS k GLUCOSE OFFERT RÉCOLTE | UTILISÉ UTILISÉ 1 138 1 47 1 108 1 2 275 2 87 1,85 180 1,67 3 550 4 121 26 DIT 265 2,55 4 1.100 8 165 SPA 400 3,10 D 1.650 12 201 4,271 500 4,63 6 2.200 16 194 4,13 1 5,18 T 3.300 24 18% aol 450 4,17 5:40] 4.400 32 185 3,93 300 2,18 Le poids de la récolte croît avec la quantité de sucre offert comme aliment au végétal, mais moins vite que cette quantité, jusqu à une limiie correspondant, dans l'expérience ci-dessus, à 3 p. 100 environ. Je reviendrai sur les conséquences de cette constatation. Il est à noter que, si les poids des récoltes augmentent moins vite que les poids du sucre offert au végétal, leurs rapports au poids du sucre utilisé restent sensiblement constants. 29 ALIMENTS AZOTÉS. — Si, maintenant les poids de l'aliment hydrocar- boné et des aliments minéraux constants, on fait varier exclusivement le poids de l'aliment azoté, on observe, dans la récolte, des variations très comparables aux précédentes. SÉANCE DU 5 MAL 434 Dans une première expérience, l’aliment hydrocarboné étant le glucose, et l'aliment azoté l’urée, on a fait une double série de cultures, en introduisant, dans 50 c.c. de solution nutritive, des doses progressives d'azote. On pesa les récoltes après 4 jours et après 8 jours. Le tableau suivant résume l'expé- rience (les poids sont en milligrammes) : 4e jour. 8° jour. CRE POIDS RAPPORT E À D’AZOTE des = Æ dans poids POIDS RAPPORTS POIDS RAPPORTS E LE TER LIQUIDE | D'AZOTE de la des poids de la des poids RÉCOLTE DE RÉCOLTE RÉCOLTE DE RÉCOLTE 0 L 5) 1 87 Al 10 2 170 1595 247 1 20 4 267 Sal 358 1,45 5 40 8 224 ae 400 1,62 6 80 16 113 1,30 e ï 160 32 21 0,24 Une deuxième expérience ne différa de la première que par la substitution d’un sel ammoniacal (acétate d’ammoniaque) à l’urée comme aliment azoté. 3° jour. 7° jour. o à POIDS RAPPOR1S ) DE : 7 SR NE EU Se D'AZOTE des à = : À 2 ; < ste TE poids POIDS RAPPORTS POIDS RAPPORTS % 7 |rmrquie| p'azore de la des poids de la âes poids RÉCOLTE Di RÉCOLTE RÉCOLTE DE RÉCOLTE 1 ü Impondérable. 93 Pour le calcul des nombres de la dernière colonne, on a retranché du 432 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a poids des récoltes du septième jour le poids de la récolte dans le ballon témoin. Si, au lieu de comparer les poids des récoltes aux poids d'azote introduit dans les bouillons de culture, on les compare aux poids de l’azote utilisé le septième Jour, c'est-à-dire fixé sur la plante, on obtient le tableau suivant : NUMÉROS POIDS RAPPORTS RAPPORTS à ë à : des des DIORDRE D'AZOTE UTILISE POIDS D'AZOTE UTILISÉ POIDS DE RÉCOLTE PAR TES 5 1 1 3 9 1,8 1,8 PÉNALES 17 3,4 3,2 Te DS DATANT 31 6,2 m4 6 36 1,2 4,6 Fée 39 7,8 bn) De ces deux expériences il résulte que : œ 1° Le poids de la récolte croît avec la dose d'azote offerte au végétal. Pour les faibles quantités, dont l’utilisation est complète, les deux valeurs sont presque proportionnelles. Si la quantité d’azote est plus élevée, le poids de la récolte continue à croître avec cette quantité, mais l'accroissement se ralentit de plus en plus, jusqu’à un maximum au delà duquel il semble qu'un excès d’aliment azoté devient nuisible au développement. 2° L'action nuisible d’un excès d’aliment azoté se manifeste surtout au début de la végétation, et cela s'explique facilement, puisque, par le fait même de cette végétation, la proportion d’azote dans le liquide de culture diminue progressivement. Pour la même raison la proportion optimum d'azote s'élève avec la durée de l'expérience. 3° On ne retrouve pas, dans l’étude de l'alimentation azolée, la pro- portionnalité entre le poids de l'aliment utilisé et le poids de la récolte que j'ai notée dans l'étude de l'alimentation hydrocarbonée. Cela tient à ce que la proportion d’azote fixée sur le protoplasma végétal n’est pas constante, et peut croître du simple au double selon la richesse en azote du milieu de culture, ainsi que je l'ai établi dans la séance précédente. SÉANCE DU D MAI 433 SUR LA BIOLOGIE DE L'Oidium laclis. INFLUENCE DE LA QUANTITÉ DES ALIMENTS MINÉRAUX SUR LE DÉVELOPPEMENT DU CHAMPIGNON, par G. LINOSSIER. J'ai, dans une note précédente, fait observer que, parmi les substances minérales, dont l'addition à la solution nutritive active le développement de l'Oidium lactis, les unes servent à constituer le sque- lette minéral de la cellule, et peuvent être considérées comme des aliments véritables, d’autres n’agissent que comme catalyseurs, accé- lérant, par un mécanisme encore inconnu, l'élaboration d’une matière vivante, dont elles ne font pas partie intégrante. Ces dernières peuvent exercer leur action à des doses extrêmement faibles. Dans les cultures d’'Aspergillus niger, le manganèse produit son effet maximum à la dose d'un décimilliardième (G. Bertrand), le zinc à celle d’un dix-millionième (Javillier). En ce qui concerne le fer, Raulin avait admis qu'il n’entre pas dans la constitution du végétal. J'ai montré, au contraire, qu'il est un des constituants du pigment noir des spores (aspergilline) (4). Je ne puis dire quel rôle il joue dans le développement de l'Oidium lactis, qui ne sporule pas. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'un dix-millionième de ce métal dans le liquide nutritif permet d'obtenir le poids maximum de récolte, ainsi qu’en fait foi le tableau suivant (quantités exprimées en milligrammes) : NUMÉROS D ORDRE FER P. 1.000 POIDS DES RÉCOLTES Dee 0 90 2e 0,5 308 DAS 2 310 &. 10 299 one ô : 40 294 Pour étudier l'influence des quantités d’un aliment minéral sur le poids des récoltes, il faut s'adresser à ceux de ces aliments qui entrent dans la constitution du protoplasma. Au premier rang de ceux-ci se placent le phosphore et le magnésium. Si, dans un milieu renfermant tous les autres aliments en quantité iden- tique, on fait varier la quantité de phosphate de potassium (celle du potas- sium étant maintenue constante par addition d’une quantité convenable de (1) Linossier. Sur une hématine végétale, l’aspergilline, pigment des spores de l'Aspergillus niger. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 1891. 434 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chlorure de potassium), on obtient, après sept jours, les poids de récolte suivants : N°s POIDS POIDS RAPPORTS DE PHOSPHORE des des poids D'ORDRE _ dans 50 c.c. RÉCOLTES DES RÉCOLTES Prades int PS Te PART E AR RTE 0,20 24 0,15 ST D EE 0,50 73 0,32 Aa AN ee 0,7à 126 0,55 RSA ERRES 4 228. 4 (RE RE ge 155 287 1,26 lle 2,5 347 1252 8. ‘ b 506 2,22 SEE TA RIT E 10 49% 2 A l'OS PArARe 20 572 2,51 A ER PARA ES 50 72 2,51 JDE 100 592 2,60 ST A 200 456 2,00 Une expérience analogue a été faite pour l'étude de l'influence des doses variables de magnésium. Les résultats furent les suivants : NCE POIDS POIDS POIDS RAPPORTS DE MAGNÉSIUM, de la des D'ORDRE dans 50 c.c. RÉCOLTE CORRIGÉ (1) POIDS IR one 0 7| 0 PAM OMG 0,5 60 53 il SRE TM 1 102 95 1,8 Hotte 2,5 271 210 5,1 do -ntie BC ù 313 306 D ,8 Garotor ere 10 326 319 6 Tlélalo one 25 284 271 5,2 CR AP PL 50 292 285 3,4 D este le 100 303 296 5,6 On voit que le poids des récoltes croît avec la proportion de phos phore introduite dans le liquide, pour les doses faibles plus vite que ce poids, pour les doses supérieures à 200 millièmes moins vite. L'accrois- sement se ralentit beaucoup, quand la proportion dépasse un dix-mil- lième. Le maximum, dans cette expérience, a correspondu à une pro- portion de phosphore de 2 millièmes (10 grammes par litre environ de phosphate monopotassique). En ce qui concerne le magnésium, dans les trois premiers flacons, les poids des récoltes sont sensiblement proportionnels aux poids de magnésium contenu dans le liquide, puis l'accroissement se ralentit (4) En retranchant de chaque poids le poids de la récolte dans le flacon sans magnésium. —— Po SÉANCE DU D MAI 435 EE I beaucoup, et le maximum est atteint pour une proportion de magné- sium de un cent-mill'ème (10 centigrammes environ de sulfate de magné- sium par litre). On sait que l’on a attribué aux sels de magnésium en excès une action eutrophique sur certains organismes, notamment le ferment lactique (Richet). Celle-ci ne se manifeste pas à l'égard de l’Oidium lactis. 11 semble que, quand la dose nécessaire pour constituer le protoplasma est atteinte, une addition d’un excès de sulfate de magnésium n’exerce aucune action stimulante sur le développement. Conczustons.— Des deux notes ci-dessus, on peut tirer les conclusions générales suivantes : Exception faite pour quelques substances minérales, qui semblent agir comme catalyseurs, et exercent à dose minime leur maximum d'action, en présence de quantités des différents aliments capables d’être entièrement utilisés, les poids de récolte de l’Oidium lactis A sont sensiblement proportionnels au poids de l'aliment. Quand l'aliment est fourni à la plante en quantité supérieure à celle qui peut être assimilée dans le temps de l'expérience, le poids de la récolte augmente moins vite que le poids de l’aliment et de moins en moins vite, jusqu'à un maximum qui n'est pas dépassé, Au delà de ce maximum on peut observer un effet fächeux de l'excès d’aliment, plus accentué en ce qui concerne les aliments azotés. Il peut être curieux de rapprocher ce phénomène des effets nuisibles de l’excès d'alimentation azotée chez les animaux supérieurs. — (Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée à la Faculté de médecine de Paris.) SUR UN NOUVEAU MILIEU DE CULTURE INDIQUANT RAPIDEMENT LA PRÉSENCE DE BACILLES DU GROUPE TYPHIQUE DANS UN MILIEU BACTÉRIOLOGIQUEMENT IMPUR, par C. BoTELno. Les milieux de culture, destinés à révéler la présence de bacilles du groupe typhique dans un milieu bactériologiquement impur, sont encore loin de nous fournir les résultats rapides et sûrs dont nous avons actuellement de plus en plus besoin. Protilant d’une certaine pratique acquise par nous ces dernières années dans cette partie de la bactériologie, nous avons composé der- nièrement un milieu assez simple et d'un maniement assez facile pour être susceptible de rendre des services dans les laboratoires de l'armée. 436 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le principe de ce milieu est basé sur la propriété observée et étudiée par nous qu'ont les bacilles lyphiques et paratyphiques de faire revenir avant les colibacilles et autres germes commensaux de la flore intestinale normale, la coloration bleue d'une solution lactophénolée de bleu coton Poirier C*B convenablement incorporée à de la gélose sucrée et neutra- lisée à chaud par une base. Voici la composition et le mode de préparation de ce milieu : 1° Préparer une solution de bleu coton Poirier C‘B dans le EUR de Amann (1) à la dose suivante : Bleu Coton Re Re RE 0H 0Ecentiorammies) BACLOPhÉNOlM RC EEE CSD Srammes, (Mélanger, ne pas filtrer et diluer au tiers dans l’eau distillée.) 20 Un sirop de sucre dans les proportions suivantes : Sucre blanc eristallisé Me Cou 2 20 grammes. au Re SAR PR NDONIRERS var ee CilOO — Mettre au contact à froid, puis faire bouillir en agitant jusqu'à dissolution complète du sucre et filtrer sur flanelle au premier bouillon. 3° Une solution de soude (NAOH) à 2 p. 100 dans l’eau distillée. 4° Et enfin préparer une gélose sans bouillon dans les proportions sui- vantes : BAUER MERE Pod cie nl 000ESrammIes Sel marin. MARS ARE REA 6] — Peptone Ho oautl ARE DR aise 10 — ANOGURVENR Se 0 r DO D CANON ON EDS No be re 15 — Mettre le tout dans une capsule de porcelaine, porter à ébullition, filtrer aussitôt après dissolution complète de l'agar agar, ne pas neutraliser et stéri- liser à l’autoclave. Préparer alors le milieu définitif de la façon suivaute : Mettre dans un ballon /00 grammes de la gélose ci-dessus liquéfiée au bain-marie, ajouter 2 c.c. de la solution de bleu coton et {0 c.c. du sirop de : sucre, bien mélanger et faire bouillir sur toile métallique, ajouter alors (après ébullition seulement) 7 c.c. de soude caustique à 2 p. 100, porter de nouveau à la flamme jusqu’à décoloration complète de la gélose; le milieu ainsi pré- paré et coulé à raison de 3 c.c. environ dans de petits tubes stériles du type Wassermann est prêt à être employé. Les ensemencements se font en piqüre profonde. (4) Lactophénol de Amann : Acide TACHATePUE 2 NE Ce 0. NAN ATETEs Acide phénique neigeux . . . . . . . CU CMD ALES GIFCONE EN MT EN OUT etat enr ue te Ne NPENLIES? HO NISSAN RC, 7e A ANDar tes SÉANCE DU à MAI 437 Mode d'emploi. — Dans ce milieu l’on se propose, comme nous ‘avons dit plus haut, de tirer parti des réactions colorées plus précoces fournies par les bacilles du groupe typhique que de celles plus tardives fournies par les colibacilles et autres germes commensaux de Îa flore intestinale humaine normale; l’on s’en sert donc comme d’une sorte de milieu réactif ou indicateur. Nous avons constaté, en effet, que si l’on ensemence quatre tubes de ce milieu (convenablement préparé) avec des bacilles typhiques, des bacilles paratyphiques A et B, ainsi que des colibacilles, l’on remarque qu'au bout de quatre à cinq heures environ il se produit un bleuissement très net de la gélose dans les tubes ense- mencés avec les bacilles du groupe typhique, alors que les tubes conte- nant des colibacilles restent incolores, même pendant quelques heures après. Ces constatations nous ont donc amené à tenter l'emploi de ce milieu pour savoir si un matériel suspect (fèces par exemple) contient ou non des bacilles du groupe typhique, voici comment : Prendre six tubes de ce milieu et les partager en trois groupes de deux tubes, dans un premier groupe (témoin négatif), l’on ensemence en piqure profonde une dilution concentrée de matières humaines nor- males (avérées non typhiques) de réaction neutre ou alcaline dépourvues de substances antfiseptiques el non contaminées par un récipient suspect. Dans un deuxième groupe (témoin positif), l'on ensemence une dilu- tion des mêmes matières ensementées dans les tubes précédents et auxquelles on a ajouté des bacilles typhiques d’une culture pure sur gélose ou bouillon. Dans le troisième et dernier groupe de tubes, ensemencer le matériel à identifier. Porter simultanément les six tubes à l’étuve à 37°, observer au bout de quatre à cinq heures environ ; si les tubes de diagnostic ont bleui en même temps que les tubes témoins positifs, le matériel ense- mencé contient des bacilles du groupe typhique; si, au contraire, ils restent incolores aussi longtemps que les tubes témoins négatifs, l'hypothèse contraire devra être envisagée (1). Nous avons obtenu de bons résultats de laboratoire assez constants pour qu'il nous paraisse intéressant de publier la formule de ce milieu expérimenté par nous sur une très grande échelle. (Travail du Laboratoire du Professeur Hartmann, à la Clinique chirur- gicale de l’Hôtel-Dieu.) (1) Si postérieurement on observe un dégagement de gaz dans les tubes ayant bleui en même temps que les tubes à identifier, on doit soupconner la présence de bacilles paratyphiques A ou B, j'aurai à revenir sur ce dernier point. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 1438 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Du PÉNIS ET DU GLAND DU GUIB ET DU NYLGAU, AINSI QUE DES AFFINITÉS DE CES RUMINANTS, par Év. Rerrerer et H. NEUVILLE. À part Garrod qui en à fait une brève mention, aucun anatomiste n’a étudié les organes génitaux externes du Guib et du Nylgau. I. Antilope Guib. — Le Guib dont nous décrivons ici le pénis était jeune, mais son gland était déjà libre, c’est-à-dire qu'il n'adhérait plus au prépuce. Le pénis décrivait une courbure en S comme dans beaucoup de Ruminants, et de cette courbure en S jusqu à l'extrémité du gland, il était long de 8 cen- timètres. Le gland lui-même avait une longueur de 4 centimètres. Dans la portion rélro-glandaire, le pénis était aplati sur les côtés, avec un diamètre sagittal de 5 millimètres et un diamètre latéral de 3mm5. Sous la peau, le tissu cellulaire sous-cutané et le fuscia pénis, les corps caverneux et le corps spongieux étaient contenus dans une albuginée, épaisse de O0ùn3 à Omw35, Les deux corps caverneux formaient une tigelle médiane et symétrique de 2um5, à contours arrondis, sauf sur la face inférieure qui était plane ou plutôt légèrement excavée pour loger le corps spongieux très vasculaire et d’un diamètre de 128. Corps spongieux et urètre occupaient le plan médian et étaient à peu près symétriques. Les corps caverneux étaient très vascu- laires dans leur portion corticale, tandis que leur axe central était constitué par une masse fibreuse très pauvre en vaisseaux. Dans le tiers proximal du gland, les corps caverneuxs’aplatissaient davantage encore sur les côtés ; le corps spongieux s’allongeait dans le même sens; de plus, sou grand axe, qui prenait uae direction oblique par rapport au plan médian, avait une longueur de 0®75, L’urètre était orienté de la même facon. Dans le tiers moyen ct vers le tiers distal, les corps caverneux avaient un diamètre sagittal de 1°"5 et un diamètre latéral de O9, et le corps spon- gieux était déjeté sur le côté, de sorte que son extrémité supérieure corres- pondait à la face latérale droite du corps caverneux. L’urètre représentait sur la coupe une fente obliquement dirigée de la face inférieure -du gland vers la face latérale du corps caverneux. Cette fente était longue de 0nm75 et large de Omm15, En se rapprochant de l'extrémité du gland, les corps caverneux prenaient la forme d'une tigelle arrondie, d’un diamètre moyen de 1""35, et continuaient à être entourés d'une albaginée épaisse de 045. Ils se prolongeaient jusqu'au bout du gland sous la forme d’une masse vasculaire et érectile, large de Om et épaisse de 0nm45, Le corps spongieux reprenait en ce point la situa- tion médiane. L'urètre était large et sa section était étoilée ; il débouchait sous l'extrémité des corps caverneux entre deux replis formés par le revête- ment cutané de ceux-ci, replis longs de 1 millimètre environ. [L Antilope Nylquu. — Les organes génitaux que nous décrirons ici étaient ceux d'un fœtus à terme. La portion du pénis correspondant au périnée et à SÉANCE DU D MAI 439 ee — l'ab lomen était longue de 12 centimètres et le gland lui-même avait une lon- gueur de 3°n2. La conformation et la structure du péniset du gland sémblent une copie de celles du Guib. Le corps du pénis et la portion proximale du glazd sont com- primés sur Les côtés ; à 25 du bout distal, par exemple, le diamètre sagittal du gland est de 3 millimètres et son diamètre latéral de 2 millimètres. Comme les faces latérales se rencontrent en haut et en bas à angle aigu, il en résulte un bord supérieur et un bord inférieur plutôt qu'une face supérieure et une face inférieure. Les corps caverneux forment une tigelle métiane, impaire, très vasculaire, et le corps spongieux occupe à leur face inférieure le plan médian. Deux expansions fibreuses de l’albuginée entourent le corps spon- gieux. L'urètre présente sur la coupe 11 forme d'un T renversé. En appro- chant du bout distal du gland, les dimensions des corps caverneux diminuent et ceux-ci forment une tigelle arrondie de 0®"36 qui atteint le sommet de l'organe. L'urètre quitte en même temps le plan médian et se place sous la moitié droite du corps caverneux. Le gland lui-même prend une forme irré- gulière, car sa moitié gauche est plus volumineuse que sa moitié droite. Enfin l’urètre se porte de nouveau vers la ligne médiane avaut de déboucher au sommet du gland. En résume, le pénis et le gland sont constitués, dans le Guib et le Nylsau, par des parties analogues à celles des autres Ruminants ; mais dans les tiers proximal et moyen du gland, le corps spongieux et l'urètre tendent à occuper une situation sensiblement asymétrique par rapport aux deux moitiés symé- triques des corps caverneux. Quant au gland lui-même, il est indivis et l'ouver- ture de l’urètre est terminale. Résultats et critique. — Adanson et Buffon (1764) placèrent le Guib entre la Chèvre et la Gazelle : « Ilest, dit Buffon, d’une espèce particu- lière qui nous parait intermédiaire entre les deux. » Cuvier, d'autre part, décrivit le Nylgau à la suite des Antilopes, avant le Chamois. H. de Blainville (1), après avoir étudié ces animaux à l'état vivant dans les Jardins zoologiques d'Angleterre, constata que le Guib et le Nylgau manquaient de larmiers et de brosses; il en fit une section de Ruminants, comprenant le Tragelaphus (Guib) et le Boselaphus (Nylgau). Ces dénominations indiquent que H. de Blainville avail entrevu, pour le Guib, quelque ressemblance avec le Bouc etle Cerf, et, pour le Nylgau, d'autres ressemblances avec le Bœuf et le Cerf. C'est d'après les mêmes caractères extérieurs, uniquement apparents, que les successeurs de Blainville développèrent et modifièrent la classi- ticalion de ces animaux. Flower et Lydekker (1891), Sclater et Thomas (1899), Max Weber (1904), par exemple, font des Tragelaphinés un sroupe qu'ils intercalent tantôt entre l’Addax et le Chamois, tantôt entre les Gazelles et les Bœufs. Se fondant sur les caractères du lacrvmal. Knotterus-Meyer (1907) réunit le Nylgau à la famille des Girafidés. Ces (1) Bulletin de la Soc. philomatique de Paris, 1816, p ER) .… 19»: 440 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE divers rapprochements semblent des plus superficiels, car ils sont uni- quement basés sur le pelage, les cornes ou quelques caractères squelet- tiques. Au milieu des particularités qu'on invoque pour justifier les subdivisions zoologiques, il est de plus en plus difficile de reconnaître la part des caractères constants, répondant à peu près à une notion spécifique, et celle des caractères variables ne correspondant qu'à une notion de race, si même ils ne sont pas individuels. Il en résulte une confusion dans nos connaissances et un encombrement bibliographique dont l'exemple suivant peut donner une mesure qu'il serait encore facile de dépasser. D'après Sclater et Thomas (1), c'est à un même animal, le Guib de Buffon ou Harnessed Antelope de Pennant (1781), que s’appli- quent en réalité les noms suivants : Antilope scripta (Pallas), Cemas scriplus (Oken), Calliope scripta (Rüppell), Antilope (Addax) scripta (Laurillard), Tragelaphus scriptus (Gray), Antilope phalerata (H. Sinith), Tragelaphus phaleratus (Sundevall), Antilope leucophaea (Forst.), Tra- gelaphus gratus (Rochebrune), 7ragelaphus obscurus (Trouessart), 7ra- gelaphus scriplus typicus (Sclater et Thomas). Pour ce quiest du Nylgau, une synonymie encore plus riche voile la même disette de faits, et l'histoire de cet animal, comme celle du Guib, est une tour de Babel. se « Le Règne animal distribué d’après son organisation », tel est letitre caractéristique du premier essai dans lequel Cuvier a, en 1829, tracé un tableau naturel des animaux. Malheureusement, Cuvier niait toute affi- . nité ou relation génétique entre les groupes, même les plus voisins, et il faut remonter à Buffon pour voir invoquer et discuter les ressem- blances comme susceptibles de faire connaître les degrés de parenté et la possibilité d'une descendance commune. Buffon (2), comparant la Gazelle et le Chevreuil, tente d'énumérer et d'apprécier leurs ressem- blances et leurs différences ; après avoir parlé du squelette, du poil, des brosses, il passe aux viscères : «Le Chevreuil, dit-il, n’a pointde vésicule du fiel, au lieu que les Gazelles ont cette vésicule comme les Chèvres… Les Gazelles paraissent donc être des animaux mi-partis, intermédiaires entre le Chevreuil et la Chèvre... » Conformément à cet exemple que donne Buffon, et qu'il serait faciie de multiplier en empruntant à son Histoire naturelle d'autres citations, la Zoologie devrait être fondée non seulement sur les apparences extérieures, mais aussi sur la conformité d'organisation anatomique. La place de chaque être serait'ainsi celle que marque l’ensemble de ses ressemblances et de ses différences avec les êtres voisins; la classification, devenue naturelle, nous renseigne- rait dès lors sur les degrés de parenté, au lieu de se perpétuer en un catalogue stérile. (4) The book of Antelopes, vol. IV, London, 1899-1900, p. 109. (2) Buffon et Daubenton. Hist. nat., t. XU, p. 202. SÉANCE DU D MAI A4 L'observation directe justifie ces prévisions etces tendances : le pénis et le gland, en particulier, du Guib et du Nylgau, sont constitués comme ceux du Cerf. Garrod (1) avait entrevu cette conformation : après avoir décrit le gland cylindrique du Chevreuil, à l'extrémité duquel s'ouvre l’urètre, il ajoute : « In 7ragelaphus scriptus, it is the same » Ce résultat, dû à la simple inspection, nous l’avons confirmé et complété par l’ana- lyse anatomique et histologique ; nous avons de plus observé le même fait sur le Nylgau. Conclusion. — Par leurs cornes et leur port, le Guib et le Nylgau sont des Antilopes ; mais leur gland indivis et leur urètre à méat terminal diffèrent de ceux des Antilopes et rappellent ceux des Cerfs. Ces deux Ruminants présentent ainsi un caractère splanchnique formant, dans le monde actuel, un chainon entre les Antilopes et les Cerfs. | DE LA FORME DES CELLULES ÉPITHÉLIALES ET DU NOMBRE DE LEURS ASSISES DANS L'URÈTRE SPONGIEUX DE L'HOMME, par Évo. RETTERER. Quelle est la forme des cellules épithéliales de la muqueuse urétrale (por- tion spongieuse) de l’homme? Combien y a-t-il d'assises cellulaires? Kôülliker (1868) y décrivit plusieurs rangées de cellules cylindriques et deux assises de petites cellules arrondies ou oblongues. E. Klein, Ch. Robin et _Cadiat, Aschoff, Tourneux, Eberth et V. v. Ebner se rangent à l’avis de Külliker. Oberdieck (1884), puis Stôhr, Herzog, etc., n’y admettent qu'une seule assise de cellules cylindriques avec une rangée de cellules de rempla- cement. Disposition singulière : Quel que soit le nombre des assises cellulaires, toutes les cellules épithéliales auraient, comme le chêne de la Fable, une « tête voisine » à la lumière du canal et un pied qui « toucherait » au chorion. Fille d’'Antée, la cellule épithéliale devrait toute sa puissance et une force toujours renaissante au contact même du chorion. Sur les embryons, l’épithélium de l'urètre spongieux commence à être pavimenteux stratifié, comme le revêtement ectodermique qui lui donne naissance. [l conserve parfois cette forme jusqu’au #° mois (Ebner). Chez l’adulte même, Vajda (1887) a rencontré un revêtement pavimenteux stratifié s'étendant sur tout l’urètre spongieux. D'autre part, mes études d’histologie comparée mont montré un revêtement épithélial pavimenteux stratifié sur les animaux dont l’urètre était distendu par le contenu. Ces faits me portèrent à penser que la forme des cellules épithéliales et le nombre de leurs assises dépendent de l’état de relichement ou d'extension de la muqueuse. Pour vérifier mon hypothèse, je procédai de la façon suivante. (4) Proceedings of the zool. Society of London, 1877, p. 9. 74.49 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Technique. — J'avais à ma disposition 6 pénis d’espions dont 4 étaient âgés de vingt-cinq à trente ans, le 5° de quarante-deux ans et Je 6° de cinquante ans. Les uns, détachés en arrière des bourses, furent plongés tels quels dans le formol allongé de trois volumes d’eau; les autres furent fendus en long, et la muqueuse” fut étalée sur une plaque de liège, épiaglée eu extension modérée, et fixée dans cet état. Pour réussir des coupes sériées épaisses de T à 10u, je détachai avec ua rasoir bien tranchant, sur les pièces durcies par l'alcool, la plus grande partie du chorion, de facon à réduire la muqueuse à une lamelle de 0®®2 à Omm3, ne comprenaut que l’épithélium et la couche superficielle, ia moins dense du chorion. Après déshydratation dans l'alcool absolu, je ne laissai la muqueuse dans le xylol que juste le temps nécessaire à l'éclaircissement et à l’imprégnation par la parafline. I. Muqueuse relächée ou rétractée. — Sur les coupes transversales, la face interne ou superficielle est très irrégulière, car on y voit une série de saillies coniques simulant autant de papilles et séparées par des espaces sinueux. Le revêtement épithélial montre 5 à 6 rangées de noyaux; il est épais de 36 à 45u. On y distingue : 1° une rangée profonde de noyaux arrondis ou ovalaires de 4 à5u, presque au contact les uns des autres, tellement le cytoplasma est peu abondant; 2° une couche moyenne dont les noyaux ont le grand axe perpen- diculaire au chorion ou à la surface de la muqueuse ; 3° une couche superfi- cielle dont les noyaux ont la même orientation, mais leur grand diamètre atteint 40 à 12u, tandis que leur largeur n'est, dans leur milieu, que de 3», et leurs extrémités sont eflilées. Dans la couche profonde, il est difficile de distinguer les limites cellulaires; dans la couche moyenne, des stries ou cloisons mitoyennes apparaissent au milieu de deux corps cellulaires voisins; enfin, la couche superficielle est formée d'éléments bien délimités les uns des autres par une cloison perpen- diculaire à la surface et divisant les éléments en cellules pyramidales à base interne ou superficielle, et àsommet profond. Il m’a été impossible de suivre ce sommet ou extrémité eflilée à travers les couches moyenne et profonde jusqu’au chorion. Le protoplasma des cellules superficielles se prolonge, du côté superficiel ou interne, de 4 à 5 u au delà du noyau. En résumé, les cellules superficielles et une partie des cellules moyennes de la muqueuse urétrale rétractée sont seules bien délimitées et présentent une figure prismatique ou fusiforme. IL. Muqueuse tendue. — Va face interne de la muqueuse est unie ou plane, sur les coupes tant transversales que longitudinales. Absence totale de papilles dermiques ou choriales. L'épaisseur de l’épithélilum ne dépasse pas 20w. Il montre, selon les en lroits, # à 5 ou 3 à 4 rangées de noyaux, tous à grand axe parallèle à la surface de la muqueuse : les noyaux de la rangée profonde sont longs, de 4u et larges de 2,5 à 3y; les noyaux de la rangée superficielle sont longs de 745 et larges de 5 à 64. Les noyaux de la rangée moyenne ont des dimensions intermédiaires. Les noyaux arrivent presque au contact les uns des autres d'un plan horizontal à l’autre, tandis qu'ils sont deux à trois fois plus écartés dans les plans perpendiculaires à la surface de la muqueuse. Quelques-uns des noyaux de la rangée superficielle ont leur L L Re SÉANCE DU 9 MAI A43 grand axe dirigée plus ou moins obliquement par rapport à la sur- face. Résultats et critique. — Les résultats précédents rappellent singuliè- rement ceux qu'on a obtenus par l'étude de la vessie conlractée ou dilatée. Paneth (1876), puis London (1881), ont constaté que le revê- tement épithélial de la vessie du Chien, est 13 fois plus épais dans la vessie contractée que dans la vessie dilatée. Dans ce dernier état, l'épi- thélium se réduit à une rangée de minces plaques, tandis que dans la vessie contractée, il se compose de 5 assises de cellules cylindriques. Dans le Lapin, Oberdieck (1884) a observé des faits analogues : les cellules cylindriques qui forment la deuxième rangée du revêtement épithélial de la vessie dilatée changeraient de place et de forme dans la vessie contractée. À. Lendorf (1) a étendu ces recherches à plusieurs . Mammifères domestiques et à l'Homme : dans la vessie contractée, le revêtement épithélial se compose de 5 à 6 rangées cellulaires, tandis que dans la vessie dilatée, il se réduit à une plaque endothéliale né compre nant qu'une rangée unique de noyaux. [1 explique le fait en admettant que quand la vessie se dilate, Les cellules se bornent à s'aplatir, sans changer leurs connexions. Lorsque la vessie se contracte, elles reprennent, au contraire, leur hauteur. Il est infiniment probable que par une extension poussée au dernier degré, on réduirait également la muqueuse urétrale à une ou deux assises - de noyaux, c’est-à-dire à une plaque endothéliale. L'extension modérée à laquelie nous avons soumis la muqueuse urétrale nous semble réaliser le mieux l'état que présente la muqueuse lors de la miction ou de l'érection. Comment expliquer ces variations de la forme cellulaire et de l’épais- sissement ou de l’amincissement du revêtement épithélial? On observe des phénomènes analogues après l’incision d’une membrane tégumen- taire ou de la cornée. Le revêtement épithélial s’amincit sur les bords de la solution de continuité en même temps que les cellules épithéliales y pénètrent. M. Ranvier en donne l'interprétation suivante : les cellules épithéliales glissent les unes sur les autres à la manière de billes qui s'échappent d’un sac que l'on fend. Il est certain que la section produit une rupture d'équilibre; mais comment les cellules peuvent-elles changer de forme et de place? Pour d’autres, Oppel par exemple, le ‘cytoplasma épithélial progresserait par mouvement actif, à la facon d'une amibe. À mon avis (2), la persistance des filaments chromo- philes ou d'union qui continuent à relier les cellules entre elles parle contre pareil éboulement ou pareille progression active. Le changement 27 (1) Voir Axel Lendorf. Anat. Hefte, t. XVII, 1901, p. 140. (2) Journal de l'Anat., 1903, p. 607. 444 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de forme des cellules est passif, et c’est un simple facteur mécanique qui produit aussi bien le déplacement cellulaire que l’amincissement du revêtement épithélial. Les cellules épithéliales et en particulier «le corps muqueux a, ai-je (1) écrit en 1884, une consistance lardacée, rappelant celle de la cire à nodeler ». Dans celte masse gélatineuse, les noyaux ont des rapports déterminés, mais peuvent, grâce à la mollesse du cytoplasma, se placer sur des plans différents, selon la pression que subit Ie cytoplasma et le sens où reflue le cytoplasma. Dans le pénis à l’état de repos (en dehors de la miction et de l'érection), le réseau élastique du chorion rétracte et plisse la muqueuse. Le cyto- plasma du revêtement épithélial est comprimé et tassé de la périphérie vers la lumière du canal urétral. Non seulement les filaments intercellu- laires, mais encore les noyaux prennent une forme allongée de dehors en dedans (de la circonférence vers le centre de la lumière du canal). Les noyaux se rapprochent dans les plans perpendiculaires à la surface et s'éloignent les uns des autres dans les plans parallèles à la surface. Dans le pénis lors de la miction ou de l'érection, comme sur la muqueuse en exlension modérée, mais complète, le revêtement épithélial suit, grâce à son peu de consistance, la dilatation du ehorion. Le protoplasma s'étale en une mince lamelle à la face interne du chorion, les cloisons et les filaments intercellulaires prennent la même orientation; les noyaux s'allongent parallèlement à la surface de la muqueuse, se rapprochent dans les plans parallèles à cette dernière et s’éloignent les uns des autres en même temps qu'ils s’'amincissent dans les plans perpendi- culaires à la surface. ; En ce qui concerne la nutrition et la reproduction, la cellule constitue partout l'individualité protoplasmique ; mais au point de vue mécanique, c'est la membrane épithéliale formée par l'association cellulaire qui représente l’unité morphologique et physiologique. Les facteurs méca- niques répartissent leur action sur l’ensemble du cytoplasma, qui afflue vers les points où la pression est moindre. Grâce à sa mollesse, ce cyto- plasma $se dispose sur un seul plan ou sur plusieurs plans super- posés, et chaque portion périnucléaire du noyau prend, avec ce dernier, la forme d’une cellule à grand axe soit perpendiculaire, soit parallèle à laïsurface de la membrane. | ME En résumé, la forme des éléments ‘qui constiluent le revêtement épi- thélial de l’urètre spongieux varie selon l’état de rétraction ou de dila- tation du canal. À l’état de repos de l'organe, les éléments internes sont dés prismes; les éléments externes (reposant surle chorion) élant mal délimités, ont une figure difficile à définir : ils sont cubiques ou 4) Article Peau, du Dictionnaire des Sciences médicales de Dechambre, p. KL SÉANCE DU D MAI 415 arrondis. Les éléments de la couche moyenne ont une forme intermé- diaire. Les noyaux de ces diverses couches ont tous leur grand axe perpendiculaire à la surface de la muqueuse. £n extension complôte, mais modérée, l’épithélium urétral est moitié moins épais; tous ses élé- ments et les noyaux, en particulier, ont leur grand axe parallèle à la surface de la muqueuse. Ce sont donc des conditions purement méca- niques qui déterminent l'épaisseur du revêtement épithélial de l’urètre et la forme de ses éléments. PREMIÈRE ENQUÊTE SUR L'EXISTENCE, CHEZ LE RAT DE TUNIS, DES SPIROCHÈTES PATHOGÈNES POUR LE COBAYE, par CHARLES NicoLLe et G. BLANS. Nous avons recherché l'existence, chez Mus decumanus de Tunis, des spirochètes pathogènes pour l’homme et le cobaye, nouvellement découverts par les auteurs japonais : celui de l’ictère infeclieux et celui du Sokodu. Nos expériences ont été effectuées du 9 février au 6 mars 4917 ; elles ont porté sur 119 rats, capturés en divers quartiers de la ville. L'animal réactif a toujours été le cobaye. Pour la recherche du spirochète de l’ictère infectieux, nous inoculions dans la cavité péritonéale de cet animal un cent. cube environ du pro- duit de broyage de la rate, du foie et des capsules surrénales d’un rat; pour celle de l'agent du Sokodu, nous faisions mordre à plusieurs reprises, Jusqu'à plaie visible, la patte rasée d’un cobaye. 91 rats ont été examinés pour la recherche du spirochète de l'ictère, 28 pour celle de l'agent du Sokodu. La mortalité par infection sécon- daire a été des plus faibles (3 cas). Nous avons suivi les cobayes inoculés pendant 40 jours; l'examen ultramicroscopique de leur sang a été pratiqué à plusieurs reprises pour chacun d’eux. ._ Aucun de nos cobayes (déduction faite des 3 cas d'infections secon- daires) n'a présenté de symptômes morbides, à part un œdème banal chez plusieurs des mordus; les examens ultramicroseopiques sont demeurés négatifs. Il est à remarquer que notre enquête a porlé sur des rats capturés dans les rues de la ville, non dans les égouts et jamais au voisinage du port. Or, la pathologie du rat tunisois n’est pas la même suivant la provenance de l’animal; c’est ainsi que nous n'avons trouvé, depuis dix ans, de rats pesteux que chez les rongeurs capturés dans le port et dans les rues voisines, jamais chez ceux en provenance de la ville même Æ es / (ep) SOCIETÉ DE BIOLOGIE (les cas humains observés ont eu la même distribution). Il est possible, d'autre part, que la saison joue un rôle dans la question qui nous occupe. | Nous ne conclurons donc pas de nos résultats négatifs à la non- existence à Tunis des infections du rat que nous avons recherchées. (Institut Pasteur de Tunis.) LES RÉACTIONS MÉNINGÉES AU COURS DE LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE, par MARCEL GARNIER et J. ReïLzy. Chez 11 malades atteints de spirochétose ictérigène à forme moyenne ou grave, nous avons recherché les réactions méningées à la fois par l'examen clinique et l'étude du liquide céphalo-rachidien. Trois de ces malades seulement ont présenté des symplômes de méningite, raideur de la nuque, signe de Kernig, agitation et délire chez l’un, somnolence chez up autre; encore cette somnolence peut-elle être rapportée avec plus de raison à l’urémie que présentait ce malade, dont le sérum renfermait près de 5 grammes d’urée au litre. Dans ces trois cas, les symptômes méningés disparurent rapidement alors que la maladie continuait à évoluer : dans l’un, la guérison survint après une recrudescence fébrile sans gravité; un autre sujet succomba à l'urémie au 33° jour de la maladie; le troisième est actuellement au 24° jour et sa température est revenue à peu près à la normale. Il ne semble pas que ce soit à la ponction lombaire que l’on doive attribuer cette sédation rapide des signes méningés; dans 31 autres cas de spirochétose ictérigène, ayant évolué sous l’aspect de l’ictère infectieux à recru- descence fébrile, nous avons noté 4 fois au début de légers signes de réaction méningée; ils disparurent bientôt, sans que nous ayons donné issue au liquide céphalo-rachidien. La ponction lombaira pratiquée chez 11 malades fit écouler un liquide clair, légèrement teinté en jaune, habituellement sans hyper- tension. La recherche du pigment biliaire, faite par la méthode de Grimbert, ne nous donna qu'une fois sur trois un résultat positif; en général le reflet jaunätre du liquide céphalo-rachidien est faible; peut- être est-il plus facile à apprécier que la teinte bleuâtre que donne la réaction de Grimbert quand elle est positive, d'autant qu'on est obligé, pour la recherche du pigment, d'opérer sur une très petite quantité de liquide. Le pigment biliaire peut donc passer dans le liquide céphalo- rachidien au cours de la spirochétose iclérigène, comme il le fait parfois dans d’autres cholémies, ainsi que l'ont montré MM. Gilbert et Cas- SANCE DU D MAI 441 taigne (1). L’urobiline peut aussi être caractérisée parfois à l’état de trace; quant à la réaction de Pettenkofer, elle donne des résultats sem- blables à ceux que l’on obtient dans certaines urines contenant une petite quantité de sels biliaires, présentant la réaction de Hay et trai- tés par la méthode de Meillière : la coloration rouge par transparence ne se retrouve pas par réflexion, quand le liquide est versé dans une capsule de porcelaine. Dans tous les cas, l’albumine nous a paru augmentée; en général l'augmentation était faible, deux fois seulement elle a été importante. La réaction cytologique est constante, au moins au moment où nous avons pratiqué la ponction lombaire, c'est-à-dire da 4° au 15° jour de la maladie, 1® aw 9° jour de l’ictère. Elle est plus ou moins marquée sui- -vant les cas, et la nature des éléments varie suivant la date par rapport au début de l’ictère où la ponction est effectuée. Au 1% jour de l’ictère, les polynucléaires sont les seuls éléments que l’on constate; chez Led.…., on en comptait 80 à 100 par champ de microscope; chez Lem..., on n’en trouvait que 25. Dès le 3° jour, les éléments mononucléés apparaissent : chez Delh..…., la réaction cytologique était intense, bien que clinique- ment on ne trouvât aucun symptôme méningé, et constituée presque uniquement par des lymphocytes et des moyens mononucléaires ; les polynueléaires étaient exceplionnels. Chez Bem.., et chez Delm..., qui présentaient quelques signes de méningite, à la même date, la formule : était identique; chez An..…., on irouvait de nombreux lymphocvtes et quelques cellules endothéliales. Plus tard, du-6° au 9° jour de l’ictère, la réaction diminue et Les poly- _ nucléaires disparaissent; ainsi chez Delh..., au 7° jour de l’ictère, on ne trouvait plus que 12 à 15 éléments par champ, lymphocytes et mononu- cléaires, tandis qu'au 3° jour on comptait par champ 80 à 100 -leuco- &yles parmi lesquels se rencontraient quelques polynucléaires. Chez Plant..…., qui présentait au 9° jour de la raideur de la nuque et le signe de Kernig, les éléments étaient peu nombreux et constitués uniquement par des lymphocytes et des mononucléaires. Une pareille réaction cytologique se rencontre chez le chien quand on introduit une petite quantité de sels biliaires dans la cavité rachidienne. Chez deux chiens nous avons pratiqué la ponction atloïdo-occipitale et nous avons injecté un milligramme de chacun des sels biliaires, tauro- cholate et glycocholate de soude, dans le liquide céphalo-rachidien. Le premier reeut la solution de sels biliaires mélangés à 1 c.e. du liquide qui venait d'être retiré, le tout réinjeeté immédiatement par la canule restée en place; chez le second nous prélevâmes 2 e.c. du liquide céphalo- rachidien, qui furent projetés dans un tube contenant les 2 milligrammes (1) Gilbert et Castaigne. Le liquide céphalo-rachidien dans la cholémie. Comples rendus de la Soc. de Biologie, 27 octobre 1900, p. 877. 448 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de sels biliaires préalablement stérilisés au bain-marie, et la solution ainsi faite fut réinjectée dans le canal rachidien. Le lendemain les ani- maux ne présentaient aucun symptôme de méningite, aucune raideur du cou même dans la flexion forcée. Une nouvelle ponction fut faite : le liquide retiré était légèrement louche; il contenait un petit excès d’albu- mine, et le culot de centrifugation était formé de nombreux polynu- cléaires intacts. Chez le premier de ces animaux, on ne trouvait que des polynucléaires et quelques hématies; il mourut 24 heures après la 2° ponction, probablement des suites des deux anesthésies successives au chloral-morphine; le liquide céphalo-rachidien, recueilli aussitôt après la mort, contenait un léger accès d'albumine et des éléments cellulaires assez nombreux, dont les deux liers seulement étaient des folynucléaires, tandis que le reste était formé par des mononucléaires, des lymphocytes et quelques cellules endothéliales. Chez le deuxième chien, le liquide, retiré 2 heures après l'injection de sels biliaires, donnail après centrifu- gation un dépôt abondant ; à l'examen microscopique on comptait plu- sieurs centaines de polynucléaires par champ, quelques rares mononu- cléaires et on ne trouvait pas d'hématies. Une 3° ponction fut faite chez cet animal 48 heures après la 2°; à ce moment le liquide était clair, il ne contenait pas plus d’albumine qu’à l'état normal; le culot de centri- fugation était peu abondant et on ne comptait que 5 à 6 éléments par champ, tous des lymphocytes. Ainsi, l’arrivée de sels biliaires dans le liquide céphalo-rachidien provoque une réaction leucocytaire passagère, formée au début de polynucléaires auxquels se substituent bientôt les éléments mononueléés. Ce n’est pas pourtant que le spirochète ne puisse passer dans le liquide céphalo-rachidien, qui, comme l'ont bien vu MM. Costa et Troi- sier (1), se montre parfois virulent. De nos 11 liquides de ponction lom- baire, 8 furent injectés au cobaye à la dose de 6 c.c. à 10 c.c.,8 c.c. le plus souvent. Trois seulement de ces animaux moururent de spiroché- tose ictéro-hémorragique : l’un avait reçu 8 c.c. 5 du liquide venant d'un malade au 2° jour de la jaunisse et présentant une réaction cytolo- gique légère; le sang de ce malade, prélevé en même temps que le liquide céphalo-rachidien, donna aussi l’ictère au cobaye à la dose de 5 c.c.; les deux animaux moururent à 24 heures d'intervalle; celui qui avait recu le liquide de ponction lombaire succomba le premier; il pesait, il est vrai, 200 grammes de moins que l’autre. Un autre animal succomba à la jaunisse après avoir reçu 6 c. c. de liquide rachidien venant d’un malade au 3° jour de l’ictère et contenant beaucoup de lymphocytes. Enfin, le 3° liquide injecté avait été recueilli à l’autopsie, le malade ayant succombé au 3° jour de l’ictère ; bien que (1) S. Costa et J. Troisier. La méniagite dans la spirochétose ictéro-hémor- ragique. Presse médicale, 2 avril 4917, p. 189. SÉANCE DU D MAI 1449 l'ouverture du cadavre ait élé faite 12 heures après la mort, le liquide se montra virulent; il était mélangé d’une petite quantité de sang. Les autres liquides prélevés à des dates variables, 1°", 3°, 5°, 6°, 9° jour de l’ictère, ne transmirent pas la jaunisse au cobaye. Ainsi le liquide céphalo-rachidien n’est virulent qu'au début de l'ictère, de même que le sang ; encore ne l’est-il pas constamment. IL ne l’est pas parfois, même au 3° jour de l'ictère ; alors que la réaction cytologique est marquée et que la clinique révèle quelques signes méningés, comme ce fut le cas chez Dem..., ni même au 4°" jour avec une réaction uniquement formée de polynucléaires, comme chez Led... En résumé, la réaction méningée, que révèle l'étude du liquide céphalo-rachidien dans la spirochétose ictérigène, paraît en rapport avec la cholémie et le passage des éléments de la bile dans la cavité rachi- dienne, au moment où au début de l'ictère le rein se ferme et où le pigment diffuse dans tout l'organisme. La virulence du liquide céphalo-rachidien est indépendante de la for- mule cytologique; elle n’est pas liée non plus à l'existence des symp- tômes méningés, qui dans nos cas ont toujours été légers et passagers. Elle est parallèle à celle du sang et apparait comme fonction de la septi- cémie du début; à partir du 3° jour de l'ictère, l’inoculation est négative de même que celle du sang, ce qui montre bien l'absence cemplète de multiplication du spirochète dans la cavité sous-arachnoïdienne. PERSISTANCE DANS LE SÉRUM in vilTO DE LA SUBSTANCE IMMUNISANTE DE LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRO-HÉMORRAGIQUE. DIAGNOSTIC RÉTROSPECTIF, par S. Costa et J. TROISIER. Inada et ses collaborateurs ont signalé la longue persistance, in vivo, dans le sang, de la substance immunisante dont la formation est con- sécutive à une atteinte de spirochétose ictéro-hémorragique. Ils en ont démontré la présence dans le sérum, par la réaction de neutralisation du virus, plus de cinq ans après la guérison de la maladie. Nous- mêmes avons trouvé récemment la réaction de neutralisalion positive avec le sérum d'un homme qui avait eu un ictère fébrile en février 1916. Mais nous avons pu constater la persistance in vitro de la substance immunisante dans le sérum de malades qui avaient eu plusieurs mois auparavant une atteinte d’ictère infectieux et dont le sang avait été conservé en tubes stériles sans précautions spéciales. 450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous donnons ci-dessous l'exposé sommaire de ces faits. Première observation. — R... Début le 1° juin 1916 par myalgies, anorexie, nausées. Ictère le 5 juin. Symptômes méningés nets. Babinski bilatéral. Dilatation aiguë du cœur. Rechute le 13 juin. Paro- tidite. Guérison. Courbe de température typique. Réaction de neutralisation le 18 mars 1917,avec du sérum du 19 juil- let 1916, à la dose de 2 c.c. pour une dose mortelle de virus. Be cobaye qui à recu le sérum survit; le cobaye témoin succombe le 24 mars avec ictère et hémorragies. Deuxième observation. — Ah... Début le 2 juin 1916 par fièvre et myalgies. Ietère intense. Asthénie. Symptômes méningés marqués. Dilatation aiguë du cœur. Parotidite suppurée le 16 juin. Courbe de température atypique. Guérison. j Réaction de neutralisation le 18 mars 1917 avec du sérum du 19 juillet 1916, à la dose de 2 c.c. pour une dose mortelle de virus. Le cobaye témoin succombe le 24 mars avec ictère et hémorragies. L’aulre cobaye survit. der Troisième observation. — NV... Début brusque le 11 septembre par des douleurs épigastriques, des frissons et de la céphalée. Ictère peu intense. Rechute le 26 septembre. Guérison. Réaction de neutralisation effectuée le 3 mars 1917, avec du sérum du 8 octobre 1916, à la dose de 1 c.c. 5 de sérum pour une dose mortelle : de virus. Le cobaye lémoin succombe ie 11 mars avec ictère et hémor- -ragies; le cobaye qui a recu le sérum survit. (Juatrième observation. — L... Début brusque le 20 octobre 19146 par des frissons, des nausées, de la diarrhée, des myalgies, de la fièvre. Apparilion de l'ictère le 25 octobre. Syndrome méningé net. Rechute le 4 novembre. Guérison. Réaction de neutralisation le 18 mars avec du sérum du 1°" décembre à la dose de 4 c.e. 25 pour une dose mortelle de virus. Le cobave témoin succombe le 24 mars tandis que le cobaye qui a recu le sérum survit. Ces faits montrent que la substance immunisante peut persister, dans. le sérum, in vilro, pendant plusieurs mois et que cette propriété permet d'établir des diagnostics rétrospectifs dans de bonnes conditions, si le sérum conservé a été prélevé chez les malades, après le 15° jour de la maladie. D O6 sn SÉANCE DU 5 MAI ÉTUDE SUR LE POUVOIR PROTÉOLYTIQUE DES LEUCOCYTES POLYNUCLÉAIRES NORMAUX DU SANG CIRCULANT, par NoEL FIESSINGER et RENÉ CLOGNE. Le pouvoir proléolytique des polynueléaires a été souvent étudié sur les leucocytes du pus (Müller et Jochmann, Noël Fiessinger et Pierre- Louis Marie, Noël Fiessinger et L. Roudowska, J. Jobling et S. Strousc). Jusqu'à maintenant, à notre connaissance, on n'avait pas abordé cette étude sur les leucocytes normaux du sang circulant. C’est qu'en effet, il est difficile d’agglomérer suffisamment de leucocytes en les séparant des globules rouges et du plasma sans altérer leurs propriétés et leur vitalité. Nous avons repris cette étude et, après de multiples tâätonnements, nous avons adopté la technique suivante : Hémolyse rapide du sang recueilli par ponction veineuse dans l'alcool au tiers, centrifugation intense et courte. Le culot leucocytaire est décanté et dilué en solution citratée. On porte immédiatement cette émulsion dans la solution albumineuse légèrement alcaline (albumine d'œuf frais à 2 et 10 p. 100, ovalbumine pure à 3 p. 100, caséine pure à 2 p. 100). Les milieux étaient placés à l’étuve de 24 à 48 heures sur _chloroforme. On pratiquait en même temps un examen hématologique, de façon à obtenir, grâce à la formule leucocytaire, la concenlralion totale en poly- nucléaires de la solution. Dans ces solutions on faisait, au départ et à la fin de l expérience, un dosage de l'azote-formol des amino-acides grâce à la méthode de Sürensen-Ronchèse. Nous avons abouti aux conclusions suivantes : I. — Quel que soit le milieu albumineux employé, quand l’émulsion leucocytaire a été portée à l’ébullition, la quantité d’azote-formol pro- duite est nulle ou d’une imporlance minime. II. — La quantité d’amino-acides formée est d’ autant plus élevée que la solution d'albumine employée est plus concentrée en poids ou en volume d’albumine et ceci, pour une quantité à peu près la même de leucocytes. III. — La quantité d'azote-formol produite semble d'autant plus élevée qu'il y à plus de polynucléaires dans les tubes en expérience. Cette progression n’est d’ailleurs pas régulière, elle est moins marquée dans les fortes concentrations que dans les faibles concentrations. Et si on rapporte le chiffre azote-formol à un chiffre leucocytaire constant, on s'aperçoit que le premier varie en raison inverse de la concentration leucocytaire. En somme, si on devait, dans un schéma, reporter sur une 452 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ordonnée le chiffre de l’azote-formol et sur l’abscisse le chiffre des leu- cocytes polynucléaires utilisés dans l’expérience, la courbe de digestion se rapproche de la verticale à son début pour des faibles quantités leu- cocytaires, et au contraire de l'horizontale pour des fortes quantités. IV.— La digestion des albuminoïdes s’accuse progressivement de 24 à 48 heures. Les vapeurs de formol, le toluol, le chloroforme n'entravent pas cette action diastasique, contrairement au séjour prolongé dans l'alcool à 90° de l’émulsion leucocytaire et au chauffage au- note de 60°. V. — Durant la phase digestive de l'homme, il ne se produit pas de différence sensible dans l’activité diastasique leucocytaire. VI. — Nous avons, dans un cas d’anémie hémophilique en phase de réparation sanguine, été frappé de constater une baisse considérable du pouvoir protéolytique leucocytaire. NII. — Des dosages des fractions peptones et des fractions protéoses (suivant la classification et la technique de Jobling) nous ont montré que le chiffre de l'azote des non-coagulables s'élève avec le nombre des leucocytes, l'élévation se manifesle encore pour la fraction peptone et amino-acides tandis que la fraction proléose reste e plus élevée dans les témoins (leucocyles bouillis}. LA MEMBRANE D'ENKYSTEMENT PÉRITONÉAL DANS LE CHOLÉPÉRITOINE HYDATIQUE, par F. DÉvé. La dénomination cholépéritoine hydatique, que nous avons introduite dans la nosologie (1), est une expression clinique. Elle désigne un épanchement abdominal torpide, indolent, apyrétique, à allure chro- nique, provoqué par l’irruption et la collection, dans la cavité périto- néale, d’une bile non virulente déversée par la rupture d’un kyste hydatique du foie (2). En fait, le contact prolongé de la bile, méme aseptique, offerse, irrite, plus ou moins, la séreuse abdominale. Il provoque, à son niveau, une réaction superficielle, à évolution chronique, aboutissant habituel]- lement à l'édification d'une néo-membrane qui enkyste l’épanchement bilieux. Anatomiquement, on a affaire à une cholépérilonile plastique (3). (1) Revue de Chirurgie, juillet 1902, pe 67. (2) Cf. K. Dévé. Normandie mé TE ir avril 1905, et P. Beaudet, Thèse, Paris, 1906. 3) Il existe, d'ailleurs, tous les degrés entre la cholépéritonite aiguë, sep- tique, suppurée, et le cholépéritoine hydatique. SÉANCE DU 9 MAI 153 Prise par certains observateurs pour la paroi d'une vésicule biliaire extraordinairement dilatée, par d’autres pour la paroi d'un volumineux kyste hépatique pédiculé occupant presque tout l'abdomen, la néo- membrane d'enkystement péritonéal, arrivée en quelque sorte à son stade adulte, offre une structure histologique qui la distingue aisément des parois auxquelles nous venons de faire allusion. Elle est constituée par un tissu de granulation riche en éléments cellulaires et en vais- seaux de nouvelle formation, tissu « tatoué » de microscopiques con- crétions biliaires-Par sa face profonde, la néo-membrane adhère inti- mement à la couche conjonctive fondamentale du péritoine, qui présente elle-même des modifications inflammaloires manifestes (infiltration cel- lulaire, état angiectasique, distension des lymphatiques); on y voit Les néo-vaisseaux de la membrane d’enkystement se continuer avec les vaisseaux pariétaux. Baiguée par ie liquide bilieux, toute saupoudrée de poussière de pigment, la zone superficielle de la membrane se montre, en maints endroits, amorphe et nécrosée. Nous avons pu observer les premiers stades du développement de cette pseudo-membrane. Ils répondent au processus classique de l’orga- nisation des exsudats fibrino-leucocytaires observés au niveau des séreuses : tuméfaclion et desquamation endothéliale, dépôt de fibrine en nappes superposées, relèvement et multiplication des cellules endo- théliales qui se mettent bout à bout et dessinent bientôt des néo-capil- laires anastomosés, cloisonnant le coagulum fibrineux; dans leur inter- valle, des leucocytes polynucléaires accompagnés d’hématies, des macrophages chargés de pigment biliaire, enfin de petites concrétions pigmentaires nues. L'évolution ultérieure de ce tissu comporte deux alternatives. Sus- ceptible de se résorber, si la cause irritative disparaît rapidement, en laissant comme séquelles des adhérences plus ou moins souples et dis- crètes, la néo-membrane tend, dans le cas contraire, à s'organiser en une coque fibroïde lardacée, sheet parfois près de 1 centimètre d'épaisseur. A ces lésions dépourvues de signature spécifique, il nous faut ajouter l'association fréquente de petites granulations particulières, enchâssées dans la membrane, et qui caractérisent la pseudo-tuberculose hydatique du péritoine (1). Une fois organisée, la membrane d’ enkystement péritonéal enelot et isole la collection bilieuse, en la rendant jusqu’à un certain point inof- fensive. Ainsi s'explique la torpidité habituelle de l'affection, la conser- vation relative de l’état général et l'absence d'ictère franc, qui est de - (1) CÉ. F. Dévé. Archives de Médecine expérimentale, mai 1907, p. 347, et J. Le Nouëne, Thèse, Paris, 1912. BioLoGie. CoMPres RENDUS. — 1917. T. LXXX. 33 454 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE règle dans les cas où le cholépéritoine hydatique n'est pas compliqué d'obstruction du cholédoque. L'existence, la structure, les rapports de cette néo-membrane qui tapisse tous les viscères abdominaux, gênant l'exploration du foie et cachant souvent l’orifice de rupture du kyste hépatique affaissé, d'autre part, la constatation éventuelle de granulations pseudo-tuberculeuses saillantes à sa surface, toutes ces particularités doivent êlre présentes à l'esprit des chirurgiens appelés à intervenir dans les cas de ce genre. (Travail de l'Ambulance 11/3.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE ET HISTOLOGIQUE DE CERTAINES AMANITES, par A. Sarrory et L. MAIRE. Amanita cariosæ (?). — Nous avons trouvé, dans les environs de Ver- sailles, pendant l’été 1916, une Amanite qui présentait les caractères suivants : chapeau convexe 5-7 centimètres, épais, strié au bord, lisse, satiné, visqueux, gris, fuligineux, couvert de verrues farineuses blan- ches. Larnelles adnées convexes, serrées inégales (les plus petites cou- À pées en angle droit), frangées au bord, blanches, stipe bulbeux (10-12 centimètres X 12-14 millimètres), floconneux, plein, puis creux, blanc, Le un seul rebord annulaire bien marqué autour du bulbe; anneau mem- braneux supère, blanc, chair, spongieux, douce, blanche. Caractères microscopiques : spores elliptiques, 8 x (différence avec A. pantherina). La frange des lamelles est formée de cellules clavi- formes de 30 y de longueur et pedicellées. Nous appellons cette Amanite « cariosa », sous toutes réserves, car elle a un bulbe circoncis. Or, les auleurs ne lui accordent, les uns, aucun bulbe, les autres seulement un léger renflement. Il se pourrait que ce fût une espèce nouvelle. Les caractères essentiels sont : Un seul anneau autour du bulbe; Un seul anneau sur le pied; Les spores mesurent 8 y; Les feuillets sont adnés. Elle se rapproche certainement de Amanila pantherina. Amanila citrina Schaeff. — Ici, entre chaque lamelle principale, il y a une lamelle secondaire. Les spores sont sphériques apiculées 7 u. Le frangé du bord des lamelles est formé par des touffes de cellules pyri- formes-de 25-30 y de longueur, pédicellées. (Caractères importants.) Amanila bulbosa, variété blanche. Spore sphérique grande de 40 w. SRANCE DU 9 MaAÏ 45 Odeur vireuse, saveur un peu âcre. Une seule lamelle secondaire entre les principales. Il existe une grande confusion dans ce groupe d'Amanites; je serais d'avis de rapporter à A. phalloides de Fries toutes les espèces à collier chapeau un peu visqueux, ayant des restes de voile, pied plein, puis creux et à spores sphériques pointillées entraînant avec elles beaucoup de globules huileux, spores de 7-8 & de diamètre. Les Amanites blan- ches seraient variétés alba, les vertes variété viridis et les jaunes variété citrina. Amanila virescens Vaillant. — Spores sphériques ou subsphériques guttulées 7-8 «. Le bord des lamelles est muni de cellules piriformes presque séniles de 40 y de longueur. Amanita spissa Fries. — Spores elliptiques globuleuses 7-9 4. Le bord des lamelles porte des sphères ou des cellules piriformes, pédicellées, isolées de 20-30 y de diamètre. Amanita rubescens: — Spores elliptiques globuleuses ou pruniformes 8-10 y. Le bord des lamelles porte des touffes de cellules elliptiques ou globuleuses, à pédicelle articulé, qui donnent l'aspect crenelé au bord des lamelles. La longueur des cellules terminales est de 25 à 30 w. Amanita strobilifornis ?. — Spore praniformes, elliptoïdes 13-15 y gut- tulée. Le bord des lamelles porte sans discontinuité des touffes de cellules claviformes de 17 de diamètre et de 50-55 w de longueur portées par de longs pédicules cylindriques. Là aboutissent de nom- breux hyphes vasculaires et nul doute que ces hyphes ne se prolongent dans les cystides. Les petites écailles de la surface du chapeau sont _ formées de cellules claviformes ou sphériques, ou elliptiques de même dimension que celles du bord des lamelles et portées par des hyphes cylindriques. Des hyphes vasculaires pénètrent aussi dans ces écailles. Il est curieux de voir la surface du chapeau formé des mêmes éléments que le bord des lamelles. Amañnila pantherina D. G. — Spores elliptiques ou pruniformes de 10-12 y. Le bord des lamelles est frangé de cellules tubuleuses pédi- cellées, dont quelques-unes s’élargissent plus ou moins et prennent les formes spatulées, ovoïdes, piriformes, etc., elles ont 30 4 de longueur; ce sont elles qui produisent la frange des lamelles. Amanita muscaria L. — Spores blanches ovoïdes ou pruniformes de 10 x. Il n'y a de lamelles intermédiaires qu'entre 2 et 3 et même quel- quefois # lamelles primaires. Par contre, il peut y en avoir deux dans le . même intervalle. Au bord des lameiles il y a des touffes de cellules renflées de 15 y de longueur; ce sont les plus petites que nous avons pu observer dans le genre. Il serait intéressant, croyons-nous, de voir s’il y a plusieurs variétés ne se différenciant guère que par la couleur ou la taille. Amanita caesarea Scop. — Spores blanches elliptiques de 8 uw. 456 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Amanila vaginata. — Spores sphériques ou globuleuses de 9-14 w souvent ocellées à insertion oblique. Le bord des lamelles porte des cystides globuleuses ou elliptiques pédiculées de 25 y de diamètre et 50-60 y de longueur. Nous avons trouvé dans les Vosges, en juillet 1914, une grande quantité d’Amanites que nous avions cru attribuer à A. strangulata à cause de l'absence de volve ou de la petitesse de celle-ci, à cause aussi de la couleur fauve de toute la plante et de sa grande dimension. Or, nous avons trouvé deux échantillons de ceite forme qui avait la volve aussi grande que dans le type de l'espèce; les caractères microscopiques élaient aussi les mêmes. Nous pouvons donc dire avec J. Godfrin que A. strangulata n'est qu'une synonymie de vaginata, Car elle lui est reliée par toutes les transitions. Le caractère dominant est dans l’absence d'anneau. ACTION DE L'IODURE DE POTASSIUM SUR LA VISCOSITÉ SANGUINE, par Maurice PARTURIER et M'° M. Dons-KAUFMANN. ‘On tend à admettre que l’iodure de potassium agit comme hypoten- seur en abaissant la viscosité sanguine. Cetle opinion est basée sur les recherches de Müller et Inada (1), Boveri (2), Rubino (3), Jorns (4), Martinet (5). Les modifications de la viscosité, constatées par ces auteurs, sont de peu d'importance et les conclusions qu'ils en ont tirées ne nous ont pas paru indiscutables. Nous nous sommes donc proposé de vérifier l’action de l'iodure de potassium sur la viscosité du sang. Nous avons soumis des sujets sains et des’ malades à un traitement prolongé par l’iodure de potassium (2 à 4 grammes par jour). Opérant sur du sang citralé incoagulable, nous avons mesuré simultanément, suivant la technique proposée par 0. Josué et l’un de nous, la viscosité totale V, la viscosité plasmatique vp et la viscosité globulaire vg. Nous avons mesuré chaque fois à l'hématocrite Le volume global des hématies H. Dans trois observations (III, IV et V) l'administration d’iodure de potassium abaisse la viscosité totale. 4) Müller et Inada. Zur Kenntniss der Jodwirkund bei Arteriosclérose. Deutsch. med. Woch., t. XXX, 190%. (2) P. Boveri (de Pavie). Viscosité du saug et iode. Pr. méd., n0 63, p. 499, 1908. 3) C. Rubino. Gazz. d. Osped. e. di clin., 1908, n° 14. (4) C. Jorns.Studien zur Viskosität des Blutes bei Gesunden und Kranken. Med. Klin., A1 juillet 1909, n° 28, p. 1049. (5) A, Martinet. Pressions artérielles et viscosité sanguine. Masson, 1912. 22 févr. ne | Néant Mere / A 8 à DATE Bo de KI V vp vg H OBSERVATIONS AL = 2 L'EXAMEN © 18 nov..….| Néant MUC M RE de 20 nov. 306 4, 8401:811 0033 1 | 24 nov. ( 0e Te TES PS OMNONVE 07 gr. par jour. Sale dE te ten 3! 12 déc. À D AE 30 9: déc. … SR SIN a SET | 20 nov. . NÉE + US 2h05 65104183 27 25 nov. Sale lee 29 pe P29non esse AUS Bas 1 30 Didécee (ee enSDAnTOME tes US ARS lEdÉéC SUCER ET SE 30 14 dl Néant. : . 23 040222; %4 31 16 févr. 4,0 | 4,9 | 2,4 | 37 DU 220 fev ee A8 ne OMIS 45 29 févr...( ® 81: PAT JOUTF.. :| 4 4 | 9,0 | 2,9 | 39 | Diarrhée abondante. 4 mars. De A Pa pul 3 ë ax NÉS ere 25901 2250%122;:9 45 lv. | 25 févr. 23 A9 000 41 #38 ‘| 28 févr... 3 gr. par jour FDA MEN 200) 36 5 mars. ; LES 0 D 31 [ 21 févr.…| Néant 0 SIMS RE 43 | : 24 Févr... 3,8 1155210258 43 V.| 28 févr... 3 gr. par jour 318 1606102538 43 1er wars. DnDe) RSR PERE PO EE 39 14 4 NÉANE ee SU UD DS 40 28 a Néant. le. 3,9/11,7|2,9 | 240 VI.| 3 mars. D : He ESA 40 6 mars 1 2 CARE ROUE 4418) 53) 20 er ns | CHAR SE ES TIO 10 | Diarrhée abondante VII, | 14 mars .0 Néant. . : . . CESR MR SA EATS 61 pendant toute la 6 mars UE TES 69 | durée des examens. | à 1 mars. AMIE DE 36 MIA IMEPmars Néant 00e Lo ER 0 0 DAC 35 15 su DATA EN OS) 34 1 mars. DROITE ESRS 41 1X. | 12 mars À Néant terre De PES EE 45 | Diarrhée abondante. 15 mars. DA US 0570 47 | x 12 mars.| Néant. . . . ... HAS 0828 45 6 mars 3 or. par jour. .| 5,1:| 179139 | 25 | 10 ee Néant ee | 3,5 | 4,9 | 1,6 | 30 2 Injections de }) XI. | 16 févr... 5 é due | AL 8 31 2 solution huileuse » :° 2 ù 19 fr) io de (3,5 11,9 11,6 | 30 4,1 09,0 2,1 |-33 158 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE es Dans deux observations (LE et X) l’abaissement de V est trop minime . (0,2) pour que nous puissions en tenir compte. Dans cinq observations (H, VI, VIT, IX et XI), l'administration de l'iodure de potassium élève au contraire la viscosité totale. Les différences les plus fortes que nous ayons notées, en plus ou en moins, sont de 0,6. Les modifications de la viscosité plasmatique sont de peu d’impor- tance (0,1 à 0,2). L'élévation ou l’abaissement de vp se produit sans règle précise. | Dans tous les cas, aux variations de la viscosité totale correspondent des variations parallèles du volume global des hématies. Les modifica- tions de V portent surtout sur la viscosité globulaire vg. L'action « viscosante » des globules rouges suivant leur volume global et la-viscosité du plasma dans lequel ils sont plongés obéit encore ici aux lois qui ont été formulées par O. Josué et l’un de nous. Il nous paraît impossible de conclure de nos observations, comme aussi des observations, d’ailleurs analogues, d’autres auteurs, à une action particulière et directe de l’iodure de potassium sur la viscosité sanguine. Il s’agit simplement de modifications de viscosité en rapport avec des variations dans la proportion du plasma du sang, sous des influences diverses. Une ingestion abondante de liquide, une rétention aqueuse (oligurie, œdèmes) abaïssent la viscosité; une soustraction d’eau à l'organisme (diarrhée, polyurie, sudation) élève au contraire la viscosité. Précisément, quelques-uns de nos malades ont présenté, sous l'influence de l’iodure de potassium, une diarrhée abondante. Cette diarrhée a toujours eu pour conséquence une élévation importante de V, en rapport avec une élévation relative (par soustraction d’eau et con- centration sanguine} du volume global des hématies. On n’est cependant pas en droit de conclure de ces recherches que l'action thérapeutique de l’iodure de potassium sur l'appareil eircula- toire est inexistante. Certes, cette action ne s'exerce pas sur la viscosité du sang circulant. Mais il convient de remarquer que la résistance à l'écoulement du sang dans les vaisseaux ne dépend pas uniquement de la viscosité du sang lui-même. Les parois vasculaires (modificalions de calibre, état de l’endorhélium) jouent certainement à ce point de vue un rôle important. (Travail du service el du laboratoire de M. le À" Josué, à l'hôpital de lu Pitié.) MÉMOIRES SUR LA GREFFE DES TISSUS MORTS ET EN PARTICULIER SUR LA RÉPARATION DES PERTES DE SUBSTANCE DES NERFS A L'AIDE DE GREFFONS NERVEUX CONSERVÉS DANS L'ALCOOL PAR J. NAGEOTTE Si les substances conjonctives sont des coagulums inertes, formés au contact des celiules de l'organisme et leur servant d'habitation, on peut supposer que, empruntées à des tissus morts et greffées au sein de tissus vivants, ces substances ne se comporteront pas comme des corps étrangers et ne provoqueront pas la phagocytose. L'expérience prouve le bien-fondé de cette hypothèse et donne ainsi un nouvel appui à la théorie générale que j'ai formulée récemment, au sujet de la nature et de la genèse des substances conjonctives (1). Non seulement l'appareil conjonctif de greffons tués par l'alcool ou le formol persiste intact, mais encore il se rattache promptement à l'appareil conjonctif des tissus vivants qui ont reçu ces greffons. La greffe morte reprend et devient adhérente ; bientôt il est impossible de préciser ses limites, parce que la soudure entre ses substances conjonctives et celles des tissus environnants s’est effectuée à la perfection. Lorsque la morphologie de la trame conjonctive le permet, les fibro- blastes venus des parties vivantes envahissent la greffe morte et s'y établissent, à la place des anciens habitants. Si, au contraire, l'immigra- tion est impossible, les masses conjonctives restent en place, inaltérées et adhérentes, mais non enkystées. La seule phagocytose que l'on puisse observer, dans le cas de greffe homoplastique, est celle que nécessite l'enlèvement des protoplasmas (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIX, p. 833, 940, 1031 et 1121. 460 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE morts ; mais dans les greffes hétéroplastiques de fragments d'artères, j'ai obtenu, à cet égard, des résultats contradictoires, dont la cause devra être élucidée ultérieurement. Les tissus auxquels je me suis adressé sont : les tuniques artérielles où ilest facile de repérer la plus petite modification apportée à l'appareil conjonctif — les tendons — le cartilage — enfin le nerf; j'ai laissé de côté, pour l'instant, le tissu osseux dont les greffes mortes ont déjà été l’objet de nombreuses études, mais qui m'a paru trop compliqué pour servir de point de départ aux recherches que j'ai entreprises. Mes expé- riences suffisent dès maintenant à établir la réalité des faits observés et aussi la possibilité de les utiliser dans la pratique chirurgicale. Mais de ce côté il reste beaucoup à faire pour mettre au point la technique ; comme les expériences nécessaires sont forcément multiples et de longue durée, j'ai dû me borner, pour l'instant, à un exposé préliminaire des résultats acquis et des notions théoriques qui en découlent. — Un morceau d'artère de lapin qui a séjourné plusieurs jours dans l'alcool, ou dans le formol, à 10 p. 100, est greffé dans le tissu cellulaire lâche d'un lapin, au voisinage du sciatique par exemple. Au bout de plusieurs semaines, l’aulopsie est faite; si la greffe a été parfaitement aseptique, il ne reste plus aucune trace de l’opération; le tissu con- jonctif a repris exactement sa minceur et sa transparence normales ; mais il contient un organe nouveau auquel il adhère et avec lequel il affecte exactement les mêmes connexions qu'avec le nerf sciatique ; cet organe est le fragment d’artère déposé au moment de l'opération; il a gardé la forme et les dimensions qu'il avait lors de son insertion, et si les surfaces de section présentaient quelques irrégularités, ces irrégu- larités se retrouvent telles quelles au moment de l'autopsie. La seule modification apparente est que le greffon a repris sa souplesse normale qu'il avait perdue au cours de la fixation subie. Sur les coupes transversales, les lamelles collagènes et l'appareil élastique de la tunique moyenne ont conservé exactement leur morpho- logie et leur colorabilité normales ; la lumière est comblée par un tissu conjonctif très délicat, contenant souvent des cellules adipeuses ; la tunique externe, d’aspec! normal, se continue insensiblement avec le tissu cellulaire ambiant. Les fibroblastes ont envahi cette tunique externe ; ils ont pénétré assez irrégulièrement dans la tunique moyenne, dont de grands espaces restent inhabités. Il existe en outre des cellules migralrices éparses (mononucléaires) en nombre généralement peu con- sidérable. Sur les coupes longitudinales les extrémités sectionnées des lames élastiques n'ont pas été modifiées; elles sont reliées entre elles par une mince lamelle conjonctive qui adhère à chacune d'elles. — Un tendon de lapin greffé sur le trajet d’un nerf ou sous la peau de l'oreille d’un lapin, après avoir été passé au formol et à l'alcool, pré- SÉANCE DU 5 MAI A61 sente ses faisceaux collagènes intaets au bout de plusieurs semaines ; il est réhabité par des fibroblastes qui sont à l’état quiescent. — Une rondelle de cartilage auriculaire adulte, découpée à l’emporte- pièce, conservée un jour dans l'alcool à 90° et greffée sous la peau de l'oreille d’un lapin reprend aussi bien qu'une rondelle de cartilage vivant. Au bout de plusieurs mois (9 mois dans une expérience), la substance cartilagineuse, bien que fixée à l'alcool, n'a subi aucune atrophie et affecte avec le tissu conjonctif ambiant exactement les mêmes connexions que la substance cartilagineuse d’une greffe vivante, ou bien que la substance du cartilage auriculaire normal (fig. 1). La seule différence est que la basophilie a disparu, sauf autour de quelques capsules; on sait que les substances cartilagineuses, et surtout les capsules, se colorent vivement par les couleurs basiques, l’hématoxyline par exemple; cette propriété, variable suivant les points, n'appartient pas en propre à la substance cartilagineuse, mais lui est conférée par un mordant qui l’imprègne ; ce mordant disparait dans les greffes mortes, sauf dans certains points où la greffe morte est très rapprochée du cartilage vivant de l'oreille et se trouve encore dans le périmètre de diffusion des substances sécrétées par ce der- nier. La disparition du mordant, qui est évidemment en quantité infinitésimale, ne modifie ni le volume, ni la consistance, ni la contex- ture de la substance cartilagineuse ; les autres affinités de cette sub- stance restent intactes, par exemple celle pour la fuchsine acide dans la méthode de v. Gieson. Au niveau de la surface de section, on observe un phénomène curieux ; les capsules qui ont été entamées sont envahies par des fibroblastes accompagnés d'une houppe de fibres collagènes (fig. 1 À et B), mais ces fibroblastes ne parviennent pas à faire la plus petite érosion dans la substance cartilagineuse, dont les angles restent vifs. On remarquera aussi qu'il ne se forme pas de périchondre au contact de ces surfaces ; mais il en est de même pour les rondelles greffées vivantes et restées vivantes, conformément à la doctrine d'Ollier. Naturellement, les cellules sont mortes ; leur soma est resté inaltéré dans sa forme. La texture du cartilage ne permet ni aux phagocytes d'enlever ces cadavres cellulaires, ni aux fibroblastes de venir réhabiter la greffe morte, sauf dans les points où une fissure leur donne accès dans une capsule. La greffe morte reste donc en place, adhérente et inaltérée, quoique inhabitée ; son rôle mécanique est identique à celui que remplirait une greffe vivante. Il est inutile d’'insister sur l'intérêt que présente ce fait au point de vue de la pratique chirurgicale, mais je dois faire observer que je n'ai pas encore étudié ce qui se passe dans les greffes mortes hétéroplastiques. La figure 1 B représente une disposition curieuse ; sous l'influence du traumatisme exercé par l'emporte-pièce, les cellules du bord de la greffe 4 462 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sont mortes sur une certaine étendue, de telle sorte que la pièce est à la fois une greffe vivante et une greffe morte ; la limite entre les deux parties est marquée simplement par la perte de la basophilie de la sub- stance cartilagineuse ; il n’y a aucune réaction de la partie vivante au contact de la partie morte, aucune ébauche d’un processus d’élimina- tion. ; Ceci parait en contradiction avec ce que nous croyons savoir de la nécrose du cartilage et de son exfoliation à l’état pathologique. En réalité ce n’est pas la mort de la substance fondamentale, ni celle de ses habitants qui constituent la « nécrose » au sens anatomo-pathologique du mot, mais bien l’imbibition par des substances toxiques; celles-ci provoquent des réactions de la part des cellules cartilagineuses restées vivantes et capables de modifier autour d’elles ou de dissoudre la sub- stance fondamentale ; en outre ces poisons peuvent provoquer la phago- cytose. — Tous les exemples que je viens de passer rapidement en revue montrent que, lorsque l’on greffe un fragment de tissu vivant, on pra- tique en réalité deux opérations distinctes, qu'ilconvient de différencier nettement : 1° on introduit dans un organisme un fragment de trame conjonctive emprunté à un autre organisme ; 2° on transporte en même. temps les cellules vivantes qui habitent cette trame inerte. La reprise de la greffe, lorsqu'elle se fait intégralement, suppose deux facteurs indépendants l'un de l’autre: 1° l'adhérence de la greffe, due à un travail purement physique de coagulation, qui soude le réseau con- jonctif greffé au réseau conjonctif des tissus dans lesquels le greffon a été introduit; ce travail peut étre comparé à celui qui soude entre eux deux cristaux plongés dans une solution sursaturée; 2° la survie des cellules, qui dépend de circonstances complexes. Ces deux facteurs sont tellement indépendants l'un de l’autre que l'adhérence d'une greffe morte se produit exactement comme celle d'une greffe vivante. La greffe morte est donc équivalente à la greffe d’un réseau con- jonctif isolé. Inversement, à l’état pathologique, la greffe de cellules vivantes isolées s’observe dans les métastases cancéreuses. Toutes les fois que le résultat cherché sera d'ordre purement mécea- nique, la chirurgie pourra donc employer avec avantage des greffes mortes à la place des greffes vivantes, à la condition que la technique soit bien fixée, ce qui exigera encore de nombreuses expériences. Les greffons resteront intacts, si toutefois ils sont placés dans une région quiescente et si les phénomènes de cicatrisation ne suffisent pas à tirer les tissus environnants de leur état de repos. Si, par contre, les greffons sont placés dans une région qui est le siège d'un processus évolutif, sur le trajet d’une régénération nerveuse par exemple, la trame conjonctive greffée sera remaniée d’autant plus facilement qu'elle est privée des cellules qui ont présidé à sa formation. 0 SÉANCE DU 5 MAI 163 Mais, dans ce cas, encore, il ne semble pas que les phagocytes attaquent les substances conjonctives, qui sont remodelées par des procédés semblables à ceux mis en œuvre lors du développement normal des tissus. — Ceci m'amène à l'emploi des greffes mortes pour rétablir la conti- nuité d’un nerf ayant subi une perte de substance. Dans ces greffes, en effet, le remaniement de la charpente conjonctive est complet. J'ai montré précédemment que la continuité d’un nerf peut parfaite- ment se rétablir sans précautions spéciales, même lorsque l'écartement des bouts atteint plusieurs centimètres. Mais il est évident que l’on ne peut pas espérer cet heureux résultat avec les délabrements régionaux qui accompagnent la lésion nerveuse dans les blessures de guerre. Et d’ailleurs l'étude du tractus cicatriciel dans les cas expérimentaux prouve que si le cordon fibreux dense, qui réunit les bouts en pareil cas, joue un rôle très utile, par contre, il gêne l'expansion des faisceaux de régénération et nuit à la maturation du nerf nouveau. La suture dite tubulaire répond à la crainte que l’on éprouve, de voir les jeunes fibres nerveuses se perdre en s’éparpillant et manquer l’entrée du bout inférieur. Mais ce procédé n’est logique qu’en apparence; si l’on y réfléchit on comprend aisément que l’espace libre, offert au chemine- ment des jeunes fibres nerveuses, est en réalité bientôt obturé par un tissu conjonctif dense, dont le développement est très rapide; les condi- tions deviennent vite très mauvaises pour la régénération nerveuse, d'autant plus que les parois du tube paraissent gêner considérablement la nutrition du contenu. Quand ces parois sont minces et perméables, comme celles d'une veine, le résultat final peut n'être pas trop mauvais: on en verra un exemple dans l'observation relatée plus loin. Mais si Von emploie un tube formé d’une substance imperméable, telle que le collodion, l’'empêchement apporté à la régénération est absolu, ainsi que je m'en suis assuré. Il faut donc placer sur le trajet des jeunes fibres nerveuses une substance solide qui leur soit perméable et qui en même temps ne per- mette pas au tissu fibreux de s'installer à leur place. La greffe d'un faisceau musculaire, que j'ai pratiquée trois fois chez le chien, ne m'a pas donné des résultats supérieurs à ce que l’on obtient sans greffe d'aucune sorle; dans ces expériences je n'avais fait que des pertes de substance peu étendues, 1 cent. 1/2 environ ; peut-être le procédé méri- terait-il une étude plus approfondie. Mais il est bien évident que le procédé idéal serait la greffe d'un nerf vivant, si de nombreuses difficultés ne surgissaient pas dans la pratique. Tout le monde connaït ces difficultés, il est inutile de les énumérer; je ferai seulement remarquer qu'elles imposent, le plus souvent, une grande économie de matière, alors qu'il conviendrait de pratiquer large- ment les excisions sur le nerf à réparer. 464 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Je ne veux prendre parti ni pour les interventionnistes, ni pour les abstentionnistes, parce que j'estime que si les progrès de la technique chirurgicale permettaient d'opérer à coup sûr la reconstitution d’un nerf altéré, les discussions en cours cesseraient aussitôt. Mais lorsque le chirurgien s’est décidé à intervenir, il faut que l'opération soit large. Si bonne que soit la reprise de la greffe, l'avenir du nerf est gouverné par la qualité du neuro-glio-fibrome qui se forme entre le bout supé- rieur du nerf et le greffon. Cette région est le siège de nombreux acci- dents, que je comple décrire bientôt, et qui influent notablement sur la puissance de régénération du nerf. Si le bout supérieur, d'où part la végétation des jeunes fibres, n’est pas sain, l'inconvénient peut être fort grand; or, c'est au niveau du bout supérieur que les altérations consé- cutives aux traumatismes remontent le plus haut et prennent le plus d'importance. Il faut donc réséquer largement le bout supérieur. Le bout inférieur du nerf, en dehors de certaines altérations dont j'ai indiqué précédemment la cause (1), paraît être moins susceptible ; sa réaction pathologique est habituellement plus simple, sans doute parce que sa structure est moins complexe tant qu'il est privé de neurites. Il faudrait donc trouver un greffon aussi bon que le nerf vivant, et dont on puisse être prodigue. Les notions nouvelles sur la nature des substances conjonctives que j'ai exposées ici récemment, m'ont amené à supposer que ce greffon pourrait être un nerf mort emprunté, au besoin, à une espèce animale différente. L'expérience a donné des résultats encourageants. : ExP. I (chien XI). — Une chienne griffonne adulte est opérée le 5 avril 1916; on sectionne les deux sciatiques. Au bout de 7 et de 19 jours, on enlève successivement la cicatrice gauche et la cicatrice droite: il en résulte-des deux côtés une large brèche dans la continuité du nerf (4 cent. environ). Cette brèche est réparée, à gauche, par une suture tubulaire pratiquée à l'aide d’une veine de lapin conservée depuis 24 heures dansle formol, puis dans l'alcool à 90°; à droite, par la grefte d’un sciatique de lapin conservé dans l'alcool à 90° pendant 3 jours. Le 25 avril 1917, l'animal est sacrifié. Les pièces sont représentées par la figure 2. À gauche, la patte a perdu les trois doigts médians, mais la plaie est complètement cicatrisée ; les muscles du mollet et de la région antéro-externe de la jambe sont assez volumineux. Le résultat pourrait donc être considéré comme satisfaisant, si la patte droite n’était pas là comme terme de comparaison : cette patte n’a subi aucune mutilation; le talon porte un durillon qui manque à gauche et qui indique que l'animal s'appuyait principalement sur le côté droit dans les stations assise et couchée; les muscles de la jambe ont un dévelop- (A) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXX VITE, p. 679. en, (l ù à naar ns ï k ee mm rm Steam eee Dem sn no] omptes rendus de la Soc. de Biologie. \ 4 € ‘SOIJQUBIP (OF 2P JU2WOSSISSOI) ‘UN[EWOH OJUBAIA 9913 EL SUEP IU ‘SOJIOU SOpoid So[ SUBD IU ‘U01J90S Op SO9BJINS SOp NE9AIU ne ‘JIEJOI JS0,S ou o1puoyouod o1 enb eronbieuezr uO ‘OJUBAIA 9H919 7) ‘aqueara 99701 o1jaed e] enb syiodder sowou say quouiajoexe ‘squeuuorrauo snsstri so] 9948 ‘9998 o9ÿriou eued er ‘orrydoseq er op ojred er jneS ‘eoerd-oj1odwe | ep uoroe Jed oyriou 979 e PIO0{ 9, JuOp ‘eJuvaua OH910) “otrrydoseq es npiod 8 oyeig 81 op o[equowepuoy eouejsqns er] ‘ojplo 10, op oBetieo 01 ‘oyones e { o7uow 29H91) ‘V (LI6F TAB G — 9767 Jo1rm£ gp) sanof 198 : oouorodxo] ap 9940p 668 UIdE Np [910 Suep ourepnorine oferyieo op sonbrysedouwuou sagoin — :}J "914 us …_s TomE LXXX. J. NAGEOTTE. ‘S191} UN 9P UOONPOY ‘Xnautun[oA nod amorgdns oworAgu 0948 ‘sSJUBuUOIIAU9 SNSS1} S0[ 0048 aou919tpe 97007 op onAïnodop 19 o1onnñgr Steur ‘oi osneaeu oo1reolo ‘poid np ejerduoo gjuSgput ‘oyreyied ourenosnut uorjnsox : o71o1p y “agerduoout eitepnosnu uornqnsoi :sfroqio sop uorerquu ‘inoripdns otWuoTAQU SOLS 2948 ‘A[{EIIIXOUT ‘OSN9IQY ‘SO[0SNUL XNE OJUOIIUPE OSNOATOU 99117891) : oUoneS V (LIGF TMAB 63 — 9165 [MA 6) ue un : oouora9dxa | ap 99ançq ‘(006 & [009787 Sup 9A19sSu09 urder op anbreros) 971o4p oyiout enbusedoisqou osnoaïou 9945 ‘oyones à ATEN MINS SAJAUTUI9 # 9p ANONBUOT UN ANS SANbTEIOS XN9P SP UO199S94 ‘IX U9IUD — ‘& ‘OM mi A mm Sc ro SÉANCE DU D MAI 465 pement qui semble être entièrement normal; leur volume est d'environ un tiers supérieur de celui des muscles du côté opposé. L'animal ne présentait, bien entendu, plus aucun trouble de la marche. À ce propos, je dois entrer ici dans quelques détails, car la symptomatologie des lésions du sciatique chez le chien semble être singulièrement ignorée actuellement — et il en résulte d’étranges illu- sions. Les troubles de la marche, après section du sciatique au milieu de la cuisse, sont variables suivant la conformation et suivant l’âge de l'animal; les jeunes chiens marchent sur leur talon, qu'ils uleèrent; les chiens adultes peu vigoureux laissent trainer leurs orteils et marchent sur le dos du pied pendant quelques jours; les chiens vigoureux, au contraire, n'ont que des troubles très fugitifs de la marche. Je me rap- pelle encore le grand chien qui m'a servi pour ma première expérience; les deux sciatiques avaient été réséqués sur une longueur de 15 milli- mètres et, dès les premiers jours, l'animal se dressait correctement debout pour attraper un morceau de sucre. Les troubles de la marche ne peuvent donc pas être pris en considération lorsque l’on veut juger de l’évolution d’une cicatrice, et la cause en est dans le mode de liaison des mouvements des différents segments du membre chez le chien; cette liaison est automatique et se fait à l’aide de ligaments ; il suffit d'étendre, sur un chien mort, la jambe sur la cuisse pour qu’immédia- tement le pied s’étende irrésistiblement sur la jambe et pour qu'en même temps les orteils se redressent. Le seul critérium doit être la récupération du volume des muscles, dans les phases avancées de la régénération nerveuse. Pour ce qui est des troubles dits trophiques, il faut faire une distinc- tion. Parfois, il survient une phtisie de tout le train postérieur, phéno- mène déjà signalé par Vanlair, qui, si j'en crois les résultats d’une autopsie, ne reconnail pas pour cause une lésion ascendante, mais parait appartenir à la catégorie des troubles réflexes, si magistralement mis en lumière par Babinski et Froment. On observe aussi la chute des ongles, sur la cause de laquelle je ne suis pas bien fixé. Mais les accidents les plus fréquents sont, chez le chien adulte et le lapin, la mutilation des doigts, chez le lapin et le tout jeune chien, l’escarre talonnière. Cetle dernière est très précoce et se développe fatalement, sauf lorsque l’on prend de très grandes précautions; c’est un véritable trouble trophique. La perte des orteils, aucontraire, est un phénomène inconstant beaucoup plus tardif, et qui n'appartient nul- lement à la catégorie des troubles trophiques. La mutilation du pied résulte de ce que les animaux ont des sensa- tions, qui partent de la cicatrice, et qu'ils localisent ces sensations à la périphérie ; l'anesthésie aidant, ils dévorent leurs orteils. Autant que j'ai pu en juger, cet accident se produit vers le 15° jour chez le chien et vers Le 30° jour chez le lapin; il est lié vraisemblablement à une certaine 466 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE phase de la cicatrice ; c’est vers le 15° jour que la myéline commence à apparaître et que par conséquent les cylindraxes augmentent de volume chez le chien comme chez le lapin — est-ce la cause? la différence dans la date d'apparition tient-elle à l’inertie du lapin ? Je ne saurais le dire. Mais ce qui est certain, c'est que la mutilation est relativement plus fréquente et plus grave lorsque la cicatrisation du nerf se-fait mal. A la suite de l'observation du chien XI, nous pouvons donc for- muler les conclusions suivantes : à droite, l'absence de toute mutilation et la récupération complète du volume des muscles montrent que la greffe hétéroplastique du nerf mort a fonctionné d’une facon parfaite et n’a pro- voqué à aucun moment des sensations douloureuses. A gauche, la suture tubulaire a donné un résullat définitif beaucoup moins bon et a causé des douleurs à une certaine période, d'où la mutilation observée. Les constatations anatomiques faites sur les cicatrices nerveuses sont entièrement d'accord avec ces conclusions : à droite, la greffe est assez mince, mais de calibre très réqulier et pas plus adhérente aux lissus envi- ronnants qu'un nerf normal; sa longueur est de 4 centimètres; le névrome supérieur est relativement pelit; à gauche, au contraire, la cicatrice, de même longueur, est fibreuse, difforme, inextricable, adhérente sur toute son étendue, et précédée d'un névrome volumineux et allongé. L'examen histologique n’a pas encore été pratiqué, mais cette lacune est comblée par les trois expériences suivantes, poussées beaucoup moins loin, où j'ai pratiqué sur le lapin, simultanément, des greffes autoplastiques vivantes et des greffes homoplastiques mortes. Exp. II et TI. — Le sciatique droit du lapin 218 est réséqué sur une étendue de À centimètre environ, le 19 avril 1916; on pratique une greffe homoplastique morte, à l'aide d’un nerf conservé dans lalcoo! à 90° depuis 6 jours; en même temps, on sectionne le sciatique gauche sur deux points distants d'environ 1 centimètre et l’on suture cette opération constitue une greffe autoplastique vivante, faite dans les meil- leures conditions possibles. Le lendemain, le lapin 329 subit les mêmes opérations, avec cette différence que la greffe homoplastique morte, pratiquée à droite, provient d’un nerf conservé depuis 7 jours. Le lapin 218 est tué au bout de 48 jours et le lapin 329 au bout de 92 jours. La figure 3 représente la reconstruction graphique des cica- trices qui sont remarquablement bonnes d’un côté comme de l’autre, mais un peu plus avancées dans leur évolution du côté de la greffe homoplastique vivante. On remarquera que les greffes autoplastiques vivantes, dans ces deux cas, n'ont pas subi de diminution de volume, tandis que les grelfes mortes se sont réduites, surtout chez le lapin 329. Chez ce dernier, le névrome est plus volumineux du côté de la greffe morte. SÉANCE DU D MAI 467 Au point de vue de l’adhérence fibreuse avec les tissus voisins, les deux greffes mortes ne se sont pas comportées de la même manière ; chez le lapin 218, la greffe morte est adhérente latéralement aux tissus environnants et enveloppée, comme d'ailleurs la greffe vivante, par une atmosphère fibreuse contenant des faisceaux de régénération irrégulièrement répartis; cela tient à ce que les nerfs de ce lapin ont régénéré avec une grande vigueur et à ce que les produits de régénération, tout en restant bien orientés, n'ont pas pu pénétrer tous dans les greffes; le neuro-glio-fibrome a débordé tout autour. VA : Lapin 818 48 jours Lapin 329 Y pou rs Eic. 3. — Exp. I et IL. Greffes homoplastiques mortes (nerf conservé dans l’al- cool) sur les sciatiques droits; greffes autoplastiques vivantes sur les sciatiques gauches. Reconstructions graphiques; dimensions transversales proportionnelles aux sur- faces des corps; dimensions longitudinales X 2; +++, limites de la myélinisation. Au eontraire, la greffe morte du lapin 329 est nettement circonscrite par une lamelle conjonetive très mince, et, comme celle du chien XI, elle ne présente aucune adhérence fibreuse avec les tissus environnants ; à ce point de vue, elle se montre meilleure que la greffe npPsuue vivante du côté opposé. Mais la différence essentielle qui existe entre les greffes vivantes et les greffes mortes est la suivante : dans les greffes vivantes, l'architecture du nerf est conservée, et en particulier [a gaine lamelleuse reste intacte, tandis que dans les greffes mortes, le tissu conjonctif du nerf est com- plètement remanié, à tel point que le sciatique poplité interne et le sciatique poplité externe sont confondus dans une masse commune. 468 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Néanmoins, il reste en bien des points quelques traces, plus ou moins estompées, des gaines lamelleuses, et il est facile de se convaincre qu'il y a eu transformation sur place de l’appareil conjonctif greffé, et non pas résorption, suivie de la formation d'un appareil conjonctif entièrement nouveau; en d’autres termes, il est manifeste que la substance conjonctive du greffon a été utilisée pour la formation du nouvel appareil conjonctif de la greffe reprise. Ce tissu conjonctif de la greffe morte, après la régénération, reste remarquablement délicat, et fait un contraste frappant avec le tissu fibreux dense des cicatrices de nerfs régénérés sans greffe (1). Les différences morphologiques observées entre les deux formes de greffes, vivantes et mortes, tiennent aux différences qui existent entre le processus de la régénération dans les deux cas. Les gaines de Schwann subsistent dans les greffes autoplastiques vivantes (2); ce sont ces éléments anciens qui, tout à la fois, main- tiennent intacte la morphologie générale du tissu et reçoivent les jeunes axones. Au contraire, dans les greffes mortes, la névroglie est immigrée, et l'édifice conjonctif doit se plier aux conditions nouvelles que lui impose cette invasion d'éléments entièrement jeunes. Ceci explique le relard observé dans l’évolution des fibres à myéline et le bouleverse- ment du stroma conjonctif dans les greffes mortes. Il faut mentionner, dans les greffes, l'existence de très volumineux corps granuleux, qui sont plus nombreux dans les greffes mortes, où ils se rassemblent en lacs étendus. Ces corps granuleux, qui sont des macrophages chargés de lipoïdes, sont évidemment en rapport avec la résorption des substances grasses du greffon. Fait très remarquable, ils n'exercent pas, sur le développement des fibres à myéline l’action délétère que j'ai signalée au voisinage des macrophages attirés par la soie (3); la différence d'action entre ces deux sortes de macrophages, qui tient sans doute à la différence des substances digérées, s’observe (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIX, p. #79. (2) R. Ingebrigtsen a montré expérimentalement que dans les greffes hété- roplastiques vivantes, les gaines de Schwann ne survivent pas et que, au bout de 12 à 14 jours, la greffe est infiltrée par une très grande quantité de lym- phocytes; daus les greffes homoplastiques, les gaines de Schwann subsistent et leurs noyaux se divisent comme dans la dégénération wallérienne, mais il y a une infiltration lymphocytique plus grande que dans cette dernière; les noyaux des gaines de Schwann deviennent pyknotiques au bout d’une ving- taine de jours, ce qu'ils ne font pas dans les greffes autoplastiques ; enfin, lorsque la greffe est volumineuse, les gaines de Schwann ne survivent que dans la zone périphérique. Contribution to the Biology of the peripheral nervous in transplantations. The Journal of exp. Med., 1915, v. XXII, p. #18. (3) Comptes rendus de la Soc. &e Biologie, t. LXXVIU, p. 11. Pt si À SÉANCE , DU 5 MAI 469 avec la plus grande netteté dans les coupes qui intéressent les points de suture. OBs. IV. — Le lapin 283 subit les mêmes opérations, mais le greffon nerveux a élé conservé dans le formol. Au bout de 47 jours, les fibres nerveuses formolisées sont encore absolument intactes; les macro- phages, qui se sont rassemblés, ne parviennent pas à entamer les réseaux de neurokératine. La régénération nerveuse se fait autour du greffon. Par conséquent, la fixation au formol détermine dans les fibres à myé- line une transformation irréversible qui rend les greffons impropres à la restauration des nerfs. De ce qui précède je conclurai que la greffe morte, même hétéro- plastique, de nerfs conservés dans l'alcool peut donner, chez le chien, des résultats parfaits dans la reconstitution des nerfs blessés, même lorsque la perte de substance est considérable. À part un certain retard de la myéli- nisation, elle ne semble pas être inférieure, dans ses résultats définitifs, à la greffe autoplastique vivante. Mais avant de passer aux applications sur l'homme, il convient de multiplier les expériences, de rechercher les inconvénients possibles et en particulier de vérifier si toutes les espèces animales donnent les mêmes résullats, enfin, de trouver les procédés et les temps de conser- vation les plus favorables. Il se peut qu'il y ait avantage ou inconvé- nient à conserver dans le greffon des substances lipoïdes, qui sont susceptibles d'attirer par chimiotaxie les jeunes travées de régénération ou, au contraire, de les intoxiquer par suite de leur hétérogénéité. Toutes ces questions sont à étudier longuement, si l’on ne veut pas agir imprudemment. M. DASTRE. — >) M. NAGEOTTE. — M. Dastre me fait deux objections : 1° Les faits que je viens d'exposer n’ont rien à voir avec le processus _ de la greffe ; on ne peut pas parler de « greffes mortes »;'les rondelles de cartilage tué par l'alcool se maintiennent simplement par un phéno- mène de « tolérance aseptique ». 2° Ce que j'ai apporté, au sujet de la réparation des pertes de sub- stance des nerfs, ne contient en réalité rien de neuf. Je répondrai en premier lieu à cette dernière objection. J'ignore si quelque expérimentateur ou quelque chirurgien a déjà utilisé, comme « tuteur » dans les restaurations de nerfs, un tronc nerveux emprunté à une espèce animale différente et tué par l’alcool ; et il me semble que M. Dastre n’est pas plus documenté que moi sur ce point. Mais, après bientôt trois ans de recherches sur la cicatrisation des nerfs, j'estime BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 34 | 470 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que la relation de l'expérience pratiquée sur le chien XI présente quelque intérêt, voire même quelque utilité. Pour ce qui concerne l’objection de M. Dastre relative à la « tolé- rance aseptique », je me demande ce que mon honorable contradicteur comprend sous cette dénomination. Lorsqu'un corps étranger est introduit dans l'organisme, et qu'il ne peut être ni détruit par phagocytose, ni éliminé par suppuration, les chirurgiens parlent, eneffet, de tolérance aseptique. Maisles histologistes savent fort bien que ce corps étranger est immédiatement englobé par les macrophages, et plus tard isolé par enkystement fibreux : en un mot la soi-disant tolérance aseplique s'accompagne de réactions qui montrent clairement l'intolérance des tissus à l'égard du corps étran- ger — j'ajoute qu'elle n’est pas même toujours aseptique, comme la chirurgie de guerre a malheureusement eu l’occasion de le prouver (tétanos à la suite d'opérations pratiquées après cicatrisation; travaux . d’Aug. Lumière). Autour de mes greffes mortes de cartilage, aucune de ces réactions d'intolérance ne s’est produite; mais l’adhérence des substances con- jonctives s’est effectuée exactement comme dans les greffes vivantes, c’est-à-dire qu’elle a reproduit très fidèlement le mode d’adhérence qui existe, à l’état normal, entre le cartilage auriculaire et les tissus qui l'entourent, au moins dans les points où les greffons portaient encore leur périchondre au moment de l'opération; que la greffe soit vivante ou morte, le périchondre, en effet, ne se reproduit pas au niveau des surfaces dénudées. Pour toutes ces raisons je ne vois pas en quoi l'expression de greffes mortes serait défectueuse; mais il convient peut-être d'en préciser le sens : je désigne ainsi les greffes qui ne contiennent plus de cellules vivantes — je n’entends pas dire, par là, que leurs substances conjonc- tives sont également mortes, puisque je soutiens que ces substances n’ont jamais vécu. L'’adhérence des greffes mortes par soudure de leurs substances conjonctives avec celles des tissus environnants et l'identité de ce pro-. cessus avec celui qui produit l’adhérence des greffes vivantes, le repeu- plement du tissu fibreux par des fibroblastes immigrés et la persis- tance indéfinie de la substance cartilagineuse inaltérée — sauf la perte d’une surcharge —, malgré la mort de ses cellules, voilà autant de fails | que chacun peut facilement contrôler; quant à les interpréter à l’aide des idées courantes, c’est un peu plus difficile. Le Gérant : O. PORÉE. éme + helene eme —————— Paris. — L. MARFTHEUX, imprimeur, 4, rue Cassette, SÉANCE Bouxaioz (J.-P.) : Sur la biologie de l’Alose finte (Alosa finla Cuv.) es COteS A AITÉT IE RUE ERP EAN Bounaroz (J.-P.) : Sur la distri- bution verticale des bancs de sar- dines dans les eaux littorales de PAG CE PART TR A SR nn Le BauLé (M.) et Moreau : Sur les causes de la rétention biliaire dans les spirochétoses ictéro-hémorra- giques . FtESsiNGER (NoËL)et GOUBAULT (A.): Bacilles aérobies sporulés dans les DAIES MANGAS SO TENONS Lurz (L.) et Bauue (G.) : Sur la caractérisation toxicologique et uro- logique du dinitrophénol. . . . . .. Manaub (A.): Coloration vitale de l’'hématozoaire du paludisme . . .. Rerrerer (Éb.) : Structure et évo- lütion du chorion de la muqueuse RON EE Sn tee _ Rerrerer (Éo.) et Neuvizze (H.) : De la rate des Pigeons ou Colum- LUCE SPAS PAL PRE a SERA EN TrisonDEAU (L.) et Dusreuie (J.) : Coloration et nitratation des spi- rochètes ictérigènes dans les frottis detfoietde CODAYE 270 AIRE Trisonpeau (L.) et DuBreuiz (J.) : Deux procédés pour la recherche rapide des croissants dans le sang des malades suspects de paludisme. ESS 1 æ DU 19 MAI 1917 SOMMAIRE Réunion biologique de Petrograd. 480 (Séance du 17 janvier 1911.) ALEXEIEFF (A.): Nature mitochon- driale du corps parabasal des Fla- ESS EU NE EP ST RNES AGNES 499 416 , PawLowskyx (E) : Sur l'appareil géuital mâle. Sur un cas d’ano- malie de cet appareil chez /some- en irus maculatus (Scorpionides, Fam. Bath) NS UE PAR DL EU 502 SAVITCH (V. V.) et SOCHESTVENSKY 299 (N. A.) : L'influence du nerf vague sur la sécrétion de l'intestin . . . . 508 Yakimorr (W. L.), WassiLevskt 183 (W. J.) et ZwIETkorEr (N. A.) : Sur j la chimiothérapie de la lambliose. 506 472 (Séance du 21 février 1917.) ALEXEIEFF (A.) : Sur la fonction 489 | glycoplastique du kinétoplaste (— #1- netonucleus) chez les Flagellés . . . 512 ALEXEIEFF (A.): Sur les mitochon- 485 | dries à fonction glycoplastique . . 510 Iwaxow (E.) : Facteurs qui agis- sent sur le travail des glandes de l'anpareil génital mâle du chi n.. 5171 496 Iwanxow (E.) : Observations sur le processus d’éjaculation du sperme chez le chien. Durée et volume des différentes portions de la sécrétion AIS PET A TIQUEN EME RE RMENE PAR 514 Présidence de M. GC. Delezenne., Vice-Président. DÉCES DU PROFESSEUR LANDOUZY. M. Le Présinext. — Mes chers Collègues, J'ai le regret:de vous faire part de la mort de notre collègue le pro- fesseur Landouzy. Il entra dans notre Société en 1876. Pendant quelques années, il col- labora à nos travaux, puis nous ne le vimes, pour ainsi dire, plus. Son Brorocie. COMPTES RENDUES. — 1917. T. LXXX. 479 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tempérament, ses goûts, ses remarquables aptitudes professionnelles devaient l’orienter complètement vers la clinique où il eut, vous Le savez, une carrière des plus brillantes. Je ne retracerai pas ici son œuvre qui s’est de clope en dehors des préoccupations habituelles de notre Société. Qu'il me suffise de rap- peler que le nom de Landouzy restera surtout attaché à quelques-uns des plus importants chapitres de l’histoire de la tuberculose. Élargis- sant le.domaine de cette infection, il décrivit la typho-bacillose, il nous apprit que la vieille pleurésie a frigore est le ‘plus souvent fonction du bacille de Koch, il fit connaître les tuberculoses professionnelles. Non content d’avoir montré la gravité. du danger, ilse jeta hardiment dans la lutte contre le fléau et, dans cette lutte, 11 fut-un entraîneur. C'était en tout, selon l'expression de l'Évangile, un « homme de bonne volonté ». Toutes les justes et nobles causes émurent son cœur, et ilsy dévoua avec une conviction, une ardeur que les ans n'avaient pas amoindries. ï Il connut tous les honneurs. Il fut professeur et doyen de la Faculté de Médecine, membre de l’Institut, commandeur de la Légion d’hon- neur, président de nombreux congrès. Mais de tous les témoignages d'estime qu'il recut de -ses contemporains, aucun ne devait le toucher autant que le dernier : peu de temps avant sa mort, par une délicate attention, le ministre lui fit remettre la simple médaille des épidémies. Landouzy la recut avec l’orgueil du général qu'on décore de la médaille militaire. Les précédents honneurs avaient consacré-sa valeur scienti- fique ; le modeste ruban tricolore lui disait qu’il avait‘été‘un bon servi- teur de la France. En saluant, en votre nom, la mémoire du savant etide l’homme de bien qui vient de disparaître, j’adresse à sa famille, et en particulier à notre éminent collègue Charles Richet, l'hommage de notre profonde sympäthie. COLORATION VITALE DE L'HÉMATOZOAIRE DU PALUDISME, par A. MaANaAUD. J'ai réalisé une coloration vitale de l'hématozoaire du paludisme dans la goutte de sang étalée entre lame-et lamelle lutées à la paraffine. L'hématozoaire est coloré vivant sur l’hématie parasitée flottant dans le plasma. La coloration vitale a été appliquée aux éléments histologiques du sang, et en particulier à i'observation des granulations basophiles de certaines hématies. Elle est dans ces cas post-vitale. J'ai essayé, pour la coloration *ilale des hématozoaires, quelques-uns 9 SÉANCE DU 19 MA, 413 des colorants usuels : le bleu Borrel est celui qui donne les meilleurs résultats en raison de l’électivité marquée du bleu à l'argent pour l'héma- tozoaire. Le bleu de méthylène donne aussi de bonnes colorations. Sur une lame, on dépose une gouttelette de colorant en solution alcoo- lique que l’on fait sécher. On recueille, sur une lamelle, la goutte de sang. On renverse la lamelle sur la lame colorée. On lute à la paraffine. Sous le microscope on assiste à la coloration des éléments qui se fait en quelques minutes. Les leucocytes se colorent en bleu, les noyaux prenant plus fortement la couleur. En même temps on:voit quelques hématies se coesee en bleu. Ce sont des hématies chromatophiles. Sur d’autres hématies, on voit une tache bleue occupant une partie ou la presque totalité de sa surface. Des grains de pigment noir jaunâtre, que la coloration met en évidence, attirent le regard par l’aspect carac- téristique qu'ils donnent à l'élément coloré. Ils sont ordinairement répartis à la périphérie. La tache bleue est plus sombre en certains points, soit dans une seule zone centrale, soit répartie à la périphérie. Cet aspect est caractéristique de l'hématozoaire. Les parties plus fortement colorées correspondent au noyau ou à la nucléine. On reconnait toutes les figures aboutissant à la formation de la rosace. . Quand l'hématozoaire occupe toute la surface de l’hématie, il pourrait, en l’absence de pigment, y avoir doute entre un élément parasité et une hématie basophile. La distinction est facile. Dans l'hématie parasitée, la couleur est irrégulièrement répartie. Dans l’hématie basophile, la coloration est uniforme, homogène et moins dense, plus claire. L'hématie parasitée est plus volumineuse, déformée, l’hématie baso- phile est régulièrement eirculaire, On pourrait confondre l'hématozoaire à un stade avancé de son évo- lution avec certains lymphocytes. On peut les distinguer par le procédé suivant : si l’on presse légèrement sur la lamelle avec la pointe d’un instrument, on voit les courants liquides qui se produisent, entrainer rapidement les hématies, alors que le globule blanc reste adhérent à la lame, comme s’il y était cimenté par une surface visqueuse. Les hématies, parasitées ou non, donnent, au contraire, une impres- sion d’élasticité, viennent buter contre l'obstacle que forme le leuco- cyÿte, le contournent et sont entrainées par le courant liquide. Il suffit, en explorant la préparation, de tenir appuyée sur la lamelle la pointe d’un crayon et d'exercer de petites pressions. L'aspect des divers éléments, et leurs déplacements sous l’action des courants liquides qui se produisent aide à les différencier. Cette coloration vitale est d'une technique très simple et très rapide; elle permet l’observation de l’hématozoaire sous ses formes diverses. Les formes de reproduction libres dans le plasrha, au moment de 4174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'accès fébrile, peuvent être observées, mieux que sur les préparations sèches. Elle peut faciliter l'observation in vitro de l’action de la quinine et des médicaments antipaludéens sur l’hématozoaire. (Laboratoire de l'hôpital militaire du Panthéon.) SUR LES CAUSES DE LA RÉTENTION BILIAIRE DANS LES SPIROCHÉTOSES ICTÉRO-HÉMORRAGIQUES, par M. BRULÉ et Moreau. Les observations de spirochétose icléro-hémorragique qui se multi- plient en France et à l'étranger montrent que le spirochète décrit par les Japonais’ peut provoquer l'apparition de tous les types classiques d'ictères infectieux : ictère grave, ictère à rechute, ictère infectieux bénin {1}, et même ictère catarrhal. L'emploi de nouvelles méthodes d'examen, en décelant dans tous ces cas un agent pathogène identique, démontre une fois de plus combien toutes ces variétés d’ictère sont proches les unes des autres; il est probable que, dans chacune d’elles, la rétention biliaire ressortit toujours à un même mécanisme, mais celui-ci est encore discuté : pour la plupart des auteurs, l’arrêt du cours de la bile est dù à l'inflammation des canaux biliaires ou à l’obstruction de ces mêmes canaux par une bile pléiochromique et épaissie; M. Abrami (2), nous-mêmes avec M. Lemierre (3), soutenons au con- traire depuis plusieurs années que la rélention biliaire est souvent le fait des lésions de la cellule hépatique elle-même. A l'appui de cette conception, nous avons surtout invoqué, avec M. Lemierre, des argu- ments d'ordre clinique tels que l'existence de rélentions bihaires dissociées ; les recherches anatomo-pathologiques étaient rendues diffi- ciles par la rareté des autopsies d’ictères infectieux bénins. Actuellement la facile reproduction de l’ictère spirochétosique chez le cobaye fournit (4) L'un de nous a pu observer un de ces ictères bénins dans le service de M. le médecin-major Pinault. L’inoculation du sang et de l’urine au cobaye, pratiquée pour la première fois au 6° jour environ de la maladie et renouvelée pendant la convalescence, était toujours restée négative, mais M. Auguste Pettit put déceler la présence d’immunisines spécifiques dans le sérum du ma'ade, confirmant ainsi le diagnostic d’ictère à spirochètes que nous avions jugé cliniquement probable. (2} P. Abrami. Thèse de Paris, 1910. (3) A. Lemierre et M. Brulé. Le Mouvement médical, mars 1913. — Lemierte, Brulé et Garban, Semaine médicale, 1°r juillet 4914, n° 26. SÉANCE DU 49 Maï 4175 un bon matériel d'études et permet de préciser si la rétention biliaire de cette infection correspond à des lésions des voies biliaires ou à des lésions du parenchyme hépatique. Dans l'étude des jaunisses à spirochètes, ce point spécial de patho- génie semble avoir jusqu'alors attiré assez peu l'attention; cependant, les Japonais signalent que chez le cobaye infecté, on ne MouYÉ dans k foie, malgré la jaunisse, ni précipitation marquée de la bile, ni engor- gement des canaux biliaires (1). Nos examens viennent confirmer et compléter ces constatalions. Chez le cobaye mort en plein ictère spirochétosique, ni la vésicule biliaire, ni les gros canaux biliaires se sont distendus; la vésicule est au contraire affaissée et ne contient que quelques gouttes de liquide. Le cystique, l'hépatique et le cholédoque sont perméables; nous nous en sommes assurés par le cathétérisme ou par injection de liquide; nous avons, en outre, pratiqué des coupes histologiques à différents niveaux du cholédoque : partout le canal s’est montré absolument normal, sans modification de l'épithélium, sans infiltration embryonnaire. Il en est de même des canaux biliaires intrahépatiques, gros ou petits; ils ont conservé leur aspect normal, ne sont ni enflammés, ni dilatés; leur lumière est absolument libre et ne renferme pas de précipités biliaires. Dans les espaces portes il existe parfois une légère infiltration embryon- naire, mais les cellules inflammatoires se répartissent autant autour des artères et des veines, qu'autour des canaux biliaires. Dans les parois de ces canaux, les spirochètes sont rares, tandis qu’ils sont, au contraire, extrêmement abondants dans les interstices qui séparent les cellules hépaliques. Si les voies biliaires se montrent remarquablement indemnes malgré l'intensité de l'infection, par contre, les lésions du parenchyme hépa- tique apparaissent multiples : il existe, disséminés dans tout le foie, de petits nodules infectieux constitués par des amas de cellules embryon- naires ; presque chacun de ces nodules est centré par un petit vaisseau; parfois, mais parfois seulement, on peut voir accolé au vaisseau, dans le nodule infectieux, un petit canal biliaire : l’épithélium et toute la paroi en restent toujours remarquablement normaux. Outre les petits foyers inflammatoires circonscrits on trouve des cellules embryonnaires isolées, disséminées cà et là entre les cellules hépatiques. Celles-ci sont le siège de lésions de dégénérescence variées et plus accentuées en certains points, comme autour des foyers inflammatoires : les cellules sont écartées les unes des autres et il existe même par places une véritable dissociation de la travée hépatique; beaucoup de cellules ont un proto- plasma condensé et acidophile, elles sont en dégénérescence granuleuse et même vacuolaire. Les noyaux gardent, pour la plupart, leur aspect (1) Journal of experimental medicine, 1916, n° 3, p. 377. 416 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE normal, mais les figures de pycnose et surtout de cariolyse sont cepen- dant assez fréquentes. Nous n'avons pas noté de dégénérescence graisseuse. En résumé, chez le cobaye mort en pleine rétention. biliaire après inoculation du Spirochæta icterohemorragiæ, il n'existe pas de lésions notables des voies biliaires, tandis que, au contraire, le parenchyme hépa- tique présente des lésions. accentuées et disséminées. qui sontcelles du foie infectieux. Ces constatations anatomiques sont presque exaetement celles que l'on à pu déjà faire chez l’homme dans certains cas d’ietères infectieux dus à des agents mierobiens variés (1). Elles sont.un..argu- ment. important pour ceux. qui pensent que beaucoup de rétenlions biliaires sont dues bien plutôt aux lésions notables de la: cellule hépa- , tique qu’à quelque obstruction hypothétique des voies biliaires: SUR LA: DISTRIBUTION: VERTICALE DES: BANCS DE SARDINES DANS: LES! EAUX! LITTORALES. DEI L'ALGÉRIE, par J.-P. Bounxioz. Neuf années d'observations ont été consacrées assidüment à la recherche des causes physiques qui provoquent l'ascension et le main- tien de la Sardine dans les eaux superficielles accessibles aux pêcheurs (0-60 mètres) sur le littoral aigérien. Dans les conditions particulières de notre mer, nous nous sommes attaché à déceler le facteur principal du phénomène, celui qui en détermine, dans tous les cas, le. sens, la forme et l'allure générale. Nous y sommes. parvenu, d'une. manière satisfaisante, par la méthode de la superposition des courbes représen- tatives, la seule pratiquement utilisable. La production sardinière d’un centre de pêche très actif, celui de. la baie de Castiglione (35 à 40 kilom. W. d'Alger), représentée par la courbe des captures quotidiennes, peut légitimement servir à traduire, avec fidélité, les variations d’abondance du. poisson dans les couches superficielles de la baie. Sauf mauvais:temps, en.effet, et quelques.chô- mages volontaires dus aux jours fériés ou à la fatigue des équipages au lendemain des grandes captures, la flottille de: Castiglione pêche toute l’année, dans les mêmes parages, par les mêmes engins. Les courbes ainsi construites embrassent une période de neuf années, de 1908 à 1916 inclusivement. Ayant essayé de leur. superposer. les courbes représentatives des variations, dans le même temps, des prin- (4) Voir P. Abrami, loc. cit. 2 SÉANCE DU 19 MAI 477 cipaux facteurs physiques qui s'étaient révélés comme capables d’in- fluencer les mouvements de la Sardine, nous n’avons longtemps enre- gistré que des résultats négatifs ou peu satisfaisants. a) La reproduction n’a aucun rapport avec la présence à la surface des grands banes de Sardines. Le maximum des: pontes; ainsi que nous l'avons déjà établi, se: produit, sur la: côte algérienne, du 15 dé- cembre à la fin de février. Or, d’une part, le maximum d’abondance correspond à une période toute: différente : mai-juin-juillet et, d'autre part, la Sardine peut: être pêehée toute l'année dans les eaux superti- cielles. # b) Nous n'avons constaté, de même, aucune concordance entre les changements de densité de la population sardinière superficielle et les variations, périodiques ou fortuites, de-la salinité de l’eau ou de son oxygénation: Il convient de noter, d’ailleurs; que l'influence de ces deux facteurs, nulle sur les déplacements verticaux du poisson, nous:a paru, au contraire, très importante sur les: phénomènes de la maturation: des: éléments sexuels et de-làa ponte: L'époque et la durée de celle-ci corres- pondent nettement à un maximum annuel général de l’oxygénation et à un minimum général annuel de la salinité de l’eau. c) La température: n'intervient, en Algérie, que comme condition générale de la présence permanente de la Sardine dans-ses eaux. Elle influe également sur l'abondance du plankton nourricier qui est consi- dérable pendant toute la belle saison, de: mai à novembre. Mais elle n’y règle point, par le détail, les mouvements verticaux et l'abondance superficielle du poisson qui est incessamment variable et paraît obéir à des causes plus brusques, susceptibles de variations plus rapides: La précieuse Clupe se comporte; en effet, en Algérie, comme un poisson eurytherme pouvant circuler en surface aussi bien à l’époque: des minima thermiques de l’année : 14-15°; en janvier-février, qu'à celle des maxima : 26-27°, en juillet-août, septembre; sans préjudice des-sai- sons intermédiaires. C’est ainsi que, pour nous borner à l’année 1916, il à été enregistré, à Castiglione, des captures quotidiennes maxima de: 7 tonnes, en janvier; de 12 tonnes, en février; de’ 8' tonnes, en mars-et avril, de 11 tonnes, en mai; de 25, 26 et 27 tonnes, en juin; de50 tonnes, enjuillet; de 19°et 20 tonnes, en août; de 15 tonnes, en septembre; de 10 tonnes, eroctobre; de 4 tonnes, en novembre:et décernbre. Sion a pu: croire-que la Sardine-était, en Brétagne, un poisson sténo- therme, c’est parce que la mer bretonne se trouve à l'extrême-limite septentrionale de l’aire géographique de distribution de-l’espèce: Celle= ci ne s y montre même que grâce à l’échauffement combiné produit par le Gulf-Stream et le:soleil, pendant la belle saison. Or; le régime chaud des rivages bretons reste loujours au’voisinage dé la limite inférieure de la gamme thermique normale, cependant très étendue, qui encadre 478 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les manifestations ordinaires de la vie de la Sardine. Qu'un printemps froid ou tardif survienne, cette limite inférieure n’est même pas atteinte le poisson n'apparaît pas. Le régime thermique des eaux algériennes englobe, au contraire, la totalité de cette gamme thermique. La tempé- rature y est, toute l’année, égale ou supérieure au minimum nécessaire à la pullulante Clupe dont la présence est permanente. Seules, sa distri- bution et son abondance relative en surface, changent souvent et rapi- dement sous l'influence d'un nouveau facteur : les variations du champ électrique, atmosphérique et tellurique. d) Nous avons marqué sur les graphiques, trop étendus pour être introduits dans une brève nole, de la production sardinière, les époques et la durée des préparations orageuses, la date des orages avec la hau- teur des précipi!'alions aqueuses finales, tous Les signes, observables ou mesurables, de l’activité orageuse, dans la région. Sur une période de neuf ans et sans une seule exception qui ne soit due au mauvais temps ou au chômage volontaire (4), on observe alors un synchronisme remar- quable entre les états orageux et l'importance des captures qui mesurent fidèlement, toutes choses égales d’ailleurs, l'abondance relative, la den- sité des bancs superficiels. Nous ne savons pas encore comment sont distribués verticalement les potentiels atmosphériques à un instant et en un lieu donnés. Mais, dans certaines circonstances favorables (température élevée, humidité suffisante), nous voyons cette distribution aboutir à la préparation, puis à la production des états dits orageux, c'est-à-dire à la création de diffé- rences de potentiels grandissantes entre les diverses masses nuageuses ou entre celles-ci et le sol. Ces états électriques instables se clôturent par le retour à un certain équilibre, soit par décharges violentes avec pluie et grêle, comme dans les orages vulgaires, soit par simple coup de vent avec éparpillement au loin des masses nuageuses chargées. Les orages, sur le littoral algérien, sont fréquents. Dans la région qui nous occupe, les documents du Service météorologique accusent, pour 1915, 67 élats orageux caractérisés (dont 35 orages violents avec pluie, grêle et 32 avec éclairs lointains, petite pluie ou coup de vent) et 65 pour 1916 (dont 36 violents et 29 autres). Ces orages sont, pendant l'automne, l'hiver et le printemps, des orages cycloniques, des orages de dépression, toujours précédés et préparés par un régime plus ou moins long de vents du sud-ouest, sous l'influence desquels le thermomètre monte quelquefois, le baromètre descend légè- rement et l’électromètre accuse rousours une élévation importante des potentiels atmosphériques positifs, au voisinage du sol. L'été, ce sont, (4) Certains chômages sont le fait des pêcheurs, fatigués ou désireux de ne pas avilir les prix. Certains autres sont le fait des usines, souvent débordées et dépourvues, en Algérie, de frigorifiques régulateurs. SEANCE DU 19 MAI 419 au contraire, généralement des orages de chaleur, sans précipita- tions. Dans ces conditions, la Sardine est loujours particuliérement abon- dante en surface pendant les périodes de préparation orageuse. Elle plonge, au contraire, dès le retour à l'équilibre électrique et reste en profondeur tant qu'un nouveau déséquilibre n'est pas en voie de réali- sation. Il suffit de songer à la fréquence des états orageux algériens pour comprendre que ces périodes d'abandon de la surface ne sont jamais bien longues. Nos courbes montrent, en effet, de la manière la plus neîte : 1° Que les années à périodes orageuses longues et fréquentes sont précisément les années de plus grande abondance; 20 Que les maxima annuels de capture correspondent aux périodes les plus longuement et fréquemment orageuses ; 3° Que les régimes de vents de sud-ouest d’automne, d'hiver el de printemps, préparatoires des orages cycloniques, sont toujours accom- pagnés de captures importantes. Entre les deux ordres de faits le parallélisme est si complet et si con- stant que nous avons le droit de les croire liés par une relation de cause à effet. Comment expliquer cette relation singulière entre les variations du champ électrique de l'atmosphère et les mouvements d'animaux qui vivent, non dans l'air, mais dans l’eau? Une hypothèse peut, seule, actuellement, essayer de donner à la question une première et provi- soire réponse : Les orages atmosphériques sont toujours accompagnés de perturba- tions intenses du champ magnétique et du champ électrique terrestres. En particulier, les courants telluriques correspondants ont été mis en évidence dans l’écorce solide. Ces phénomènes n’ont pas encore été étu- diés dans l'écorce liquide, c’est-à-dire dans la mer où ils se développent simultanément, avec, sans doute, plus de netteté et d'intensité encore, sous l'influence de cette cause commune : les variations de l’activité énergétique solaire. Ce seraient donc les courants telluriques marins, développés simulta- nément avec les variations du champ électrique atmosphérique, qui influenceraient, d’une manière fortuite et immédiate, dans des eaux de thermalité préalablement convenable, les déplacements, en surface et vers la surface, de la Sardine, sur le littoral de l'Algérie. 480 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA BIOLOGIE DE L'ALOSE FINTE (Alosa finta Cu.) DES CÔTES D'ALGÉRIE, / par J.-P. Bounxroz. Les-observations, dont les résultats sont consignés dans.la présente note, ont été faites, de 1907 à, 1915, sur l’Alose de la baie de Castiglione (35 à 40 kilomètres W. d'Alger) pêchée tantôt en mer, tantôt dans le cours inférieur du Mazafran, petit fleuve côtier permanent, tributaire de la baie. L'espèce, migratrice potamotoque, habite normalement la mer, pen- dant toute l’année, sauf pendant les:mois de mars, avril et mai, époque où les adultes vont périodiquement se reproduire en eau douce. Une seule fois, le 6 novembre 1911, nous avons:exceptionnellement capturé dans le cours inférieur de. la rivière et jusqu'à 3 kilomètres en: amont, de nombreux individus de 20 à 24 centimètres, à la suite de pluies torrentielles qui avaient fait monter considérablement le niveau des eaux. Après-la, ponte et l'éelosion, les: jeunes-passent obligatoirement l'été en rivière. Gelle-ci, heureusement assez profonde, se: trouve; en effet. sans communication directe avec la mer, plus: ou moins longtemps; par la formation d’une barre de sable obturant son embouchure: Les pre- mières pluies: d'automne rétablissent les conditions normales d'écou- lement. ILexiste; chez l’Alose finte, comme chez la Sardine, um dimoerphisme sexuel très net : les mâles sont toujours: plus-petits: que les femelles de même âge. La croissance est assez rapide comme le montre le: tableau suivant : TAILLE EN CENTIMÈMRES AGES CO Re LES me a o TA ATOES de ÉROtS Dr EURE AE PC ARE 16-17 M RMC NAN PANNE ESPN PRIOR 2AT0 22-23 GAME EVE MINE PRES RS ES 30-32, RÉDIOAUCIEUTS- M PEAR Er IE 20 33-30 DANS MERE LEE I EID 3840 La croissance est plus rapide chez les jeunes que chez les adultes: capables de se reproduire. Tous les individus observés présentaient des réserves graisseuses très abondantes de septembre à décembre; en dehors de cette période, ces réserves étaient faibles ou nulles. L’Alose finte ne manifeste qu'une précocité sexuelle médiocre et ses représentants ne mürissent leurs premiers éléments génitaux qu’à l’âge de trois ans. Les mâles ont alors une taille de 25 à 26 centimètres; les femelles ont 30 à 32 centimètres. SSANCE DU 19 MAI A8 La fécondité varie avec l’âge. Nous avons trouvé 50 à 60.000 œufs chez les femelles de trois-ans-et plus de 150.000 chez celles de cinq ans: La maturation des spermatozoïdes et des ovules, la ponte, la régres- sion des glandes génitales présentent, avec une grande constance, tous les ans, la succession suivante : La germination intra-ovarienne des cellules ovulaires a lieu soit en mer, très près du rivage, soit à l'embouchure même de la rivière; elle est très rapide et nous n'avons-jamais pu l'observer que du 20 février au 45 mars. Quelquefois, au cours des années à printemps précoce, les reproducteurs sont déjà engagés, à cette époque, dans le cours d'eau qu'ils-remontent. La.température-de- l’eau, à l'embouchure, peut varier entre 14° et 17°8. De toute manière, la ponte se produit, pour les divers individus, du 15 mars au 30 mai en eau peu saumätre ou complètement douce jusqu'à 6 et 7 kilomètres en amont. Pendant toute cette période et suivant les années, la température de la rivière subit des variations très étendues. Les pluies, la fonte de neiges qui sont loin d’être constantes dans la montagne, la faible masse d’eau soumise à l’échauffement diurne comme au rayonnement nocturne, expliquent ces variations que nous avons trouvées comprises entre 1298 et 23°. La régression des glandes génitales s’accomplit toujours en mer, les reproducteurs redescendant immédiatement après la ponte. Elle est fort longue et porte sur les mois de juin, juillet et août. Tout à fait excep- tionnellement, nous avons capturé dans la Soumam, à Bougie, des Aloses fintes qui venaient de pondre au commencement de juillet 1907. C’est la seule exception que nous ayons constatée à la règle très précise fournie par les captures régulièrement examinées en neuf ans. Cela nous permet de souligner non seulement l'eurytralinité, mais aussi l'eurythermie de l’espèce qui s’accommode, sans perturbation appré- ciable de ses fonctions reproductrices, de températures fort différentes et de variations importantes et assez brusques de celles-ci. À l'exemple du professeur Roule (1), nous avons récemment recherché si le déterminisme de là migration reproductrice de l’Alose finte ne se - trouvait pas dans le tropisme respiratoire, l'animal se dirigeant toujours vers les milieux de plus forte oxygénation. Des dosages de l'oxygène dissous dans l’eau de mer, l’eau de l'embouchure et l’eau de la rivière, effectués par la méthode de Lévy, aux diverses époques de l’année, nous ont fourni des résultats probants. Ces résultats sont complètement confirmatifs de ceux obtenus pour les Muges de l'étang de Thau, par M. Roule. (4) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 1914:1915-1916, et.Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1914 et 1916. 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE OXYGENE EN CENT. CUBES PAR LIIRE D EAU DATES Tempé-| EMBOUCHURE | Tempé- #AZAFRAN Tempé- fermée rature | ? «ilom. amont | rature 298se pi 45-16 heures. 5 nov. 1916, avant les pluies 15-16 heures. EMBOUCHURE : ouverte 26 avril 1917, 5,5 2 ù,b1 45-16 heures. Les différences notables existant entre Jes chiffres de chaque ligne horizontale sont rendues plus accusées par le fait que le Mazafran, bien qu'assez profond et conservant une grande quantité d'eau douce, voit tous les étés sa communication à peu près complètement interrompue avec la mer par une barre de sable. Son courant devient très faible sans être cependant jamais nul : l'écoulement continue à se produire par infltration à travers le sable. L'Alose finte se dirige donc, pour les besoins de sa repiod Don vers les milieux de plus forte oxygénation. Dès que la première croissance est effectuée, les jeunes retournent à la mer toujours à la recherche du maximum d'oxygène respiratoire. Dans le cas du Mazafran, ils y retour- neraient même bien plus tôt s'ils le pouvaient et il est à supposer qu'un grand nombre d’entre eux périssent avant d’avoir pu redescendre à la mer. La nouvelle loi biologique énoncée récemment par le professeur Roule pour les Muges Thalassotoques, le Saumon Potamotoque et les Truites qui, bien qu'ohlobiotiques, accomplissent au printemps une migration reproductrice, s'affirme donc entièrement vraie pour l'Alose finte espèce potamotoque. Si, comme tout permet de le croire, elle s’ap- plique très généralement à toutes les espèces migratrices, Thalasso- toques ou Potamocoques (Anguille, Esturgeon, Lamproie...),elle suffira à expliquer pourquoi la migralion reproductrice des Potamotoques se fait au printemps, tandis que celle des Thalassotoques se fait à l'automne ou en hiver. Elle explique déjà lumineusement pourquoi, ainsi que je l’ai démontré expérimentalement (1), les poissons captifs ne peuvent pas se repro- duire dans des milieux trop pauvrement oxygénés et pourquoi le pro- blème de la captivité est, avant tout, un problème respiratoire. (4) La respiration des Poissons marins dans ses rapports avec la captivité et la pisciculture. Bull. Sc. de la France et de la Belgique. Paris, juin 1905, p. 227 à 306. SÉANCE DU 19 mar 4183 Les différences d’oxygénation existant entre les eaux de la mer et les eaux douces, au bénéfice de celles-ci, au printemps; au bénéfice de celles-là, en automne, sont particulièrement importantes en Algérie, comme il est facile de le concevoir. Pendant l'été, l'air est chargé de vapeur d'eau mais il ny a pas de précipitations. Les eaux douces deviennent presque stagnantes et acquièrent, pendant le jour, des tem- pératures élevées. L'immobilité, l'échauffement, la consommation inten- sifiée d'oxygène par les organismes qui y vivent dans un confinement relatif ainsi que par les oxydations et fermentations organiques. diverses, contribuent à diminuer le taux de l’oxygénation et à rendre peu active une redissolution aux dépens de l'atmosphère. Ce sont trois facteurs négatifs. Le seul facteur positif est représenté par l'activité assimila- trice des plantes vertes aquatiques, mais il se révèle insuffisant et l'oxy- génation de l'eau des rivières, pendant les étés algériens, longs et sans pluies, baisse beaucoup : l’oxygénation des éaux marines, bien que diminuée, elle aussi, par un échauffement — toujours moindre — et des calmes — toujours moins complets — n’a aucune peine à se maintenir très supérieure. En hiver et au printemps, au contraire, les rivières algériennes roulent des eaux froides et rapides, provenant de ruisselle- ments étendus et de neiges éphémères. Elles absorbent l'oxygène de l'air presque à saturation par une surface de contact sans cesse renou- velée et considérable par rapport à leur volume. En mer, l'abaissement de la température — toujours moins important — et l'agitation, — fournissant une surface de contact avec l'air proportionnellement moins grande, — agissent dans le même sens, pour augmenter l'oxygène dissous, mais à un degré moindre. SUR LA CARACTÉRISATION TOXICOLOGIQUE ET UROLOGIQUE DU DINITROPHÉNOL, par L. LuTz et G. BAUME. De multiples recherches ont été publiées sur la toxicologie du trini- trophénol (acide picrique) et sur sa caractérisation urologique. C’est un travail analogue, relatif au dinitrophénol, que nous présentons ici. Le dinitrophénol cristallise sous forme de paillettes jaune brun, douées d’un pouvoir colorant comparable à celui de l'acide picrique, solubles dans l’eau, l'alcool, l’éther, le chloroforme, le benzène et l'éther de pétrole. Il est très soluble dans l'acide sulfurique en donnant une solution incolore. En traitant une solution aqueuse ou sulfurique de dinitrophénol par l'éther, le chloroforme, le benzène ou mieux par l'éther de pétrole, on 484 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE obtient, par évaporation, un résidu qui, repris par l’eau, donne une liqueur jaune présentant les réactions suivantes : 1° Une solution fraîche de cyanure de potassium exalte à froid la couleur jaune des solutions de dinitrophénol et donne à l’ébullition une coloration variant du rouge au-rose päle suivant la concentration. Cette réaction, extrêmement sensible, permet de déceler des quantités de substance de l’ordre du 1/1:000 de-milligramme. 2 Une solution aqueuse de dinitrophénol, traitée par son volume de lessive de soude, donne par contact avec une solution ‘de sulfhydrate d’ammoniaque un anneau rose orangé, encore très net avec une solu- tion contenant 1/500.000 de dinitrophénol. Le chloroforme et le formol, habituellement employés pour la con- servation ‘des viscères, se conduisent de la facon suivante : Le chloroforme dissout en proportions importantes le dinitrophénol sur lequel il est sans action chimique. Il est par suite indispensable de rechercher cette substance dans le dépôt chloroformique des réci- pients qui peuvent en contenir. Le formol (solution à 40 p. 100) dissout également le dinitrophénol : la liqueur obtenue est d’un jaune intense, mais elle ne donne plus la réaction rouge avec le cyanure. Par contre, en agitant la solution for- molée avec divers solvants organiques, évaporant à sec le solvant et reprenant le résidu par l’eau, on obtient une liqueur sur laquelle on peut reproduire les réactions caractéristiques du dinitrophénol. Dans les solutions âgées, il se forme une combinaison des deux corps n’agissant plus sur le cyanure ; mais cette combinaison est dissociée par la chaleur, en solution neutre ou sulfurique ; la vapeur d’eau entraîne le formol, le dinitrophénol reste en solution et peut alors être caractérisé comme dans les solutions récentes. Il convient, dans ce cas, d'empêcher l'entrainement mécanique du dinitrophénol par l’ad- jonction au vase où se fait l’'ébullition d’un tube à entonnoir rempli de coton non hydrophile. Le dinitrophénol traverse l'organisme sans allération et se a dans l’urine où il peut être aisément caractérisé. Son accumulation dans les viscères est très faible, même lorsqu'on l’administre à dose massive et son élimination urinaire est très rapide. Son coefficient de toxicité est supérieur à 0 gr. 20 par kilogramme d'animal ; il est donc du même ordre de grandeur que celui de l’acide picrique. En cas d'intoxication mortelle, les lésions macroscopiques sont limitées aux reins qui pré- sentent des signes de néphrite congestive aiguë, avec noyaux hémorra- giques. La recherche toxicologique se fera en appliquant les données précé- dentes : destruction de la mâtière organique par l'acide sulfurique ; élimination éventuelle, par ébullition, de l’aldéhyde formique; extrac- tion du dinitrophénol par l’éther de pétrole ; évaporation, reprise par SÉANCE DU 19 MAI 485 l’eau du.résiduet caractérisation par le cyanure de potassium et par le sulfhydrate d'ammoniaque (1). Dans.les urines, on fera l'extraction au moyen d'éther de pétrole après traitement sulfurique, de manière à éliminer les matières colorantes jaunes de l'urine, qui se dissolvent dans les.autres solvants voa usuels-et qui réagissent faiblement:sur le cyanure. En cas d'empoisonnement par le dinitraphénol, cette substance se retrouve avec certitude dans la plupart des organes et plus spécialement dans le sang et les organes riches en liquide sanguin, à l'exclusion du foie qui-en renferme tiès peu. En outre, un certain nombre de taches jaunes se relèvent sur les pointsen contact avec le dinitrophénol, entre autres sur les parois du tube digestif : ces taches, isolées, donnent avec intensité les réactions caractéristiques du corps producteur. DE LA RATE DES PIGEONS OU COLUMBIDÉS, par Én. RETTERER et H. NEUVILLE. Dans les Ovipares et les Uiseaux ‘en particulier, dit Aristote, la rate est si petite qu'on ne peut presque pas l’apercevoir. Cependant elle est constante chéz les Oiseaux : sa situation, sa forme et son degré de déve- loppement ont été bien déterminés par Cuvier, Meckel et d’autres. Tou- jours très rapprochée du proventricule, la rate se place souvent dans la -scissure qui sépare le proventricule du gésier. Sa forme est énormément variable, car on en rencontre d’ovalaires, de sphériques, d’aplaties, d'étroites et d’allongées, d’autres renflées au milieu et amincies aux extrémités. Quant à son volume proportionnel, la rate des Oiseaux est relativement plus petite que celle des Mammifères et moins volumineuse chez les Rapaces que chez les Oiseaux Chanteurs et Nageurs. Tandis que chez les Mammifères, le poids de la rate serait au poids du corps comme 4 est à 277, ce rapport serait dans les Oiseaux comme 1 est: à 2.838. Cependant H. Gray, à qui nous devons ces données, indique que dans le même ordre d'Oiseaux, il existe à cet égard des différences considé- rables : le Macareux (Mormon fratercula), par exemple, possède une rate dont le poids est à celui du corps comme 1Lest à 5.040 tandis que ce rapport est chez le Cormoran (Phalacrocorax gracilis) comme 1 est à 553. Plus récemment (1911), se fondant sur des pesées et des mensurations, Magnan et de La Riboisière formulent, sur ce même sujet, les conclu- sions suivantes : « ce sont les gros Oiseaux qui ont le moins de rate et (4) On peut retrouver de celte manière des quantités de dinitrophénol correspondant à 1/100.000 de la masse étudiée. 486 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les petits le plus ». Ces résultats, en apparence très clairs, sont bien vagues, et, au point de vue biologique, ils n'avancent guère nos con- naissances. [l ne suffit pas, en effet, des apparences extérieures pour juger d'un organe: il faut approfondir sa corstitution et déterminer les conditions générales et locales qui président à son degré de dévelop- pement. Pour quelles raisons les dimensions de la rate varient-elles si énormément non seulement dans les différents groupes d'Oiseaux, mais encore dans un seul et même groupe? Dans l'espoir que l'examen microscopique contribuerait peut-être à jeter quelque jour sur ces points obscurs, nous avons recueilli et étudié la rate de nombreux Oiseaux. Nous commencerons par exposer nos résultats relatifs aux Columbidés. Nous avons pu prélever la rate de Pigeons en parfait élat de santé; ce viscère y est de dimensions si réduites que le liquide fixateur le pénètre dans loute sa masse, el il est facile de débiter l'organe entier en une seule série de coupes de 6à 7 u. [. Pigeonneau (Columba domestica), âgé de trois semaines. — On croirait, en voyant la rate, voir un œuf de grosse fourmi; cylindrique, elle est longue de 6 millimètres; l'une des extrémités est plus arrondie que l’autre. Sa largeur moyenne est de 1""4, et son épaisseur de 1 millimètre. Le parenchyme splé- nique est composé de cordons cellulaires dont l’épaisseur varie entre 6uet 15u; ces cordons se bifurquent sur leur trajet et les branches de bifurcation s’anastomosent avec les voisines. [l en résulte un réseau cellulaire et les inter- valles sont larges de 1 à 5u. Les cordons sont constitués par un tissu plein, c'est-à-dire que les cellules qui le composent forment un tout continu. Les noyaux de ces cellules ont # ou 5 u, et sont distants les uns des autres de 2à 34. Le cytoplasma internucléaire montre un réticulum hématoxylinophile très fin, dont les mailles sont occupées par un hyaloplasma ne se colorant ni par la fuchsine acide, ni par l’éosine, ni par l'orange. Les espaces clairs, intercor- donaux, sout traversés par des filaments hématoxylinophiles reliant les cordons voisins. Dans les cordons mêmes, de nombreuses cellules présentent un cytoplasma hémoglobique et dans les espaces intercordonaux se trouvent des hématies libres. IT. Colombe vineuse adulte (Columba vinacea). — La rate, cylindrique, est longue de 7 millimètres. Elle a une largeur moyenne de 22"4, et une épaisseur de {mm8. Elle est entourée d'une capsule dont la couche interne, épaisse de 25 uw, est formée de fibres musculaires lisses, et la couche externe, épaisse de 6 à Ty, du revêtement péritouéal. Le parenchyme splénique est essentielle- ment constitué par un réseau cellulaire dont les cordons, larges de 02206 à Oum10, s'anastomosent largement. Dans l'intervalle des cordons et de leurs branches anastomotiques, existent des espaces larges de 2 à 5 et contenant de nombreuses hématies libres. Sur toute l'étendue de Ja rate, mais surtout dans son cortex, les cordons possèdent des points clairs, arrondis ou ovalaires dont le diamètre moyen est de Onm03 à Oww(%, On en compte 7 à 8 sur un espace d'un demi-millimètre. SÉANCE DU 19 Ma! 487 Ces points, identiques aux corpuscules de Malpighi des Mammifères, sont cons- titués par un cytoplasma syncytial finement réticulé et dans les mailles du réticulum existe un hyaloplasma abondant. Les noyaux des corpuscules de Malpighi sont plus volumineux que ceux de la pulpe environnante; ils sont moins avides d’hématoxylines et sont distants de 3 à 4. En un mot, les corpuscules de Malpighi des Oiseaux ont la structure du centre des follicules des ganglions lymphatiques, car ils sont composés d’un cytoplasma commun très finement réticulé. Quant aux cordons qui portent ces corpuscules, ils se distinguent de ceux-ci par les particularités suivantes : les filaments du réti- culum cytoplasmique sont plus abondants et plus serrés; d’où l’aspect plus sombre des cordons et la plus grande affinité du cytoplasma pour l’héma- toxyline. De plus, les cordons présentent de nombreuses traînées larges de 10 à 12, distantes de 12 à 20 u, dans lesquelles le cytoplasma a subi la trans- formation hémoglobique. Parmi ces traînées, il y en a dans lesquelles les cel- lules hémoglobiques sont libres et qui figurent des cavernes remplies d’hé- maties. Ces ilots sanguins arrivent à la limite des corpuscules de Malpighi, mais ces derniers sont dépourvus d'hématies libres. L'artère splénique a un diamètre de 0®"3 au niveau du hile; sa paroi, épaisse de 0207, montre une élastique interne, plissée sur les coupes, et plu- sieurs cercles concentriques de lamelles élastiques entre lesquelles sont logées les fibres musculaires circulaires. Dès qu’elle pénètre dans le parenchyme, l'artère se résout en un pinceau d’artérioles très musculaires. En effet, une artériole d'un diamètre de 30u, par exemple, possède encore une paroi musculaire de 10 à 12u. De ces artérioles partent des capillaires dont la plu- part se rendent au centre des cordons spléniques, c’est-à-dire dans les corpuscules de Malpighi. La lumière de ces capillaires est limitée par un endothélium dont les cellules ont des noyaux proéminents dans l'intérieur du canal. Au sortir du corpuscule, le capillaire perd sa paroi propre ets’ouvre dans les espaces ou lacunes spléniques, d’où partent des veinules à paroi également musculaire. Résultats et critique. — Depuis Malpighi et de Lasône, on considère la trame de la rate des Mammifères et des Oiseaux comme due à l’entre- croisement où à l’anastomose de prolongements émanant de la capsule fibreuse de l’organe et des gaines qui accompagnent les vaisseaux splé- niques. H. Gray (1854), et tous ses successeurs soutiennent cette théorie. Dans les mailles du réseau fibro-élastique ainsi formé se trouvent la pulpe splénique et les corpuscules de Malpighi; ceux-ci sont très nom- breux et sont entourés d’une « fine and exquisitely delicate membrane ». Des capillaires, les uns se continuent avec les troncs veineux, les autres _ perdent leurs parois et débouchent dans les « interspaces in the pulp parenchyma ». Billroth (1857) admet également l'existence d’une membrane finement striée ou sans structure, qui enclôt les corpuscules; la charpente splé- nique serait constituée par un réticulum très délicat, à mailles serrées. Timm (1863) n'a pas trouvé de membrane autour de la plupart des Brocogre. Comptes RENDUS. — 1917. T. LXXX. 36 488 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE corpuscules qui sont composés de cellules anastomosées et de cellules lymphoïdes libres dans les mailles cellulaires. Le parenchyme splénique a la même structure. Les capillaires ont des parois si délicates que les masses à injection s’extravasent. W. Müller (1865) reprit, une, autre hypothèse, déjà émise en 1754 par de Lasône : l’artère splénique, en pénétrant dans la rate, s'entourerait d’une gaine provenant de la réflexion de la tunique externe ou capsule splénique. Ces gaines vasculaires perdraient peu à peu leur caractère fibreux et se transformeraient en tissu réticulé. Dans les mailles de ce dernier viendraient s’accumuler les globules blancs (cellules lymphoïdes) et c'est ainsi que prendraient naissance les excroissances ou renfle- ments, dits corpuscules de Malpighi. Les capillaires eux-mêmes s’entou- reraient d’un manchon particulier (coque, Hülse, sheath) avant de se résoudre en canaux dépourvus de paroi close. S'il est vrai que les artérioles et les capillaires présentent dans la rate une paroi spéciale, l'explication qu'on donne de cette disposition est complètement hypothétique et repose sur deux erreurs, à savoir : {° la nature fibreuse du réticulum ; 2° l'amiboisme des lymphocytes. Pour être peu fondée, cette théorie ne continue pas moins à être défendue par H. Hoyer (1894 et par Whiting (1896). L'étude des rates d'Oiseaux fraîchement fixées et colorées d’une façon précise montre que la structure de ce viscère et son évolution sont les suivantes. Chez les Pigeonneaux de trois semaines, il n'existe pas encore de cor- puscules de Malpighi, mais le cytoplasma composant les cordons anasto- motiques est continu et forme un svncytium réticulé. C’est seulement à la limite des cordons que l’hyaloplasma disparaît par fonte et met en liberté des restes cellulaires (leucocytes et hématies), en laissant de fines trabécules qui résullent de la persistance de certains filaments hémato- xylinophiles du réticulum. Dans la Colombe adulte, c'est dans les seuls corpuscules de Malpighi qu'on retrouve pareil syncytium réticulé et plein. Vers leur périphérie seulement, les corpuscules perdent leur hyaloplasma et se transforment en tissu réticulé à mailles vides. Les corpuscules de Malpighi repré- sentent par conséquent un tissu plein, un stade plus jeune que la pulpe splénique. Ils ne sauraient provenir d’une accumulation de cellules ]ym- phoïdes, puisque ces dernières résultent de l’évolution régressive du syncytium. SÉANCE DU 19 Mai 489 STRUCTURE ET ÉVOLUTION DU CHORION DE LA MUQUEUSE URÉTRALE, par Épb. RETTERER. Des six urètres dont j'ai étudié antérieurement le revêtement épithélial, cinq (4 de 25 à 30 ans et le 5° de 50 ans) avaient un chorion semblable, tandis que le 6° (42 ans) présentait de {nombreux follicules clos ou nodules lym- phoïdes dans sa muqueuse urétrale. I. Chorion sans follicules, clos. — Le chorion est épais d’un demi-millimètre environ. En extension, sa face superficielle ou sous-épithéliale est lisse. Sa structure varie de la surface interne ou libre vers la profondeur. Sur les coupes de 7 à 10 , pratiquées sur la muqueuse {endue, la couche du chorion ou tunique propre sous-jacente à l'épithélium présente 5 à 6 rangées cellu- laires constituant une lamelle de 20 à 25 u (1). Colorés à l'hématoxyline et à la fuchsine acide, les noyaux, distants les uns des autres de 2,5 à 3 , sont entourés d'un cytoplasma périnucléaire clair, à peine teinté, mais une ligne ou filament rouge, épais de 2 y, forme entre eux une cloison indivise ou mitoyenne. En se prolongeant entre les assises cellulaires, ces lignes figurent une limite nette entre l’épithélium et le chorion d’une part, entre les rangées superposées des cellules de la lamelle choriale de l'autre. D'un plan horizontal à l’autre, des cloisons perpendiculaires ou obli- ques relient les lignes horizontales, de sorte que la lamelle choriale simule la texture d’une membrane épithéliale très irrégulièrement cloisonnée. Si l'on colore les coupes successivement par le carmin aluné, la fuchsine acide et enfin la fuchsine-résorcine, il est facile de distinguer la structure de ces cloisons horizontales, perpendiculaires ou obliques : dans l’épithélium, on aperçoit des stries fines, noires et parallèles à la surface de la muqueuse; dans la lamelle choriale sous-épithéliale, les cellules, rangées en séries paral- lèles à la surface et séparées les unes des autres par des cloisons, sontles unes parallèles à la surface, les autres perpendiculaires ou obliques aux premières. Les cloisons horizontales se poursuivent en traînées parallèles, la première entre l’épithélium et le chorion et les autres intermédiaires aux assises cellulaires sous-jacentes. Ces cloisons ou trainées intercellulaires se colorent en rouge intense par la fuchsine acide; mais la fuchsine-résorcine y fait apparaître des fibrilles noires anastomotiques, c’est-à-dire de nature élas- tique. La première cloison ou trainée horizontale. correspond à la membrane basilaire et les suivantes aux faisceaux conjonctivo-élastiques qui se déve- luppent entre les assises cellulaires du chorion. A mesure qu’on s'éloigne de l'épithélium, ces cloisons ou faisceaux conjonctivo-élastiques s’épaississent en même temps que le cytoplasma périnucléaire des cellules diminue de largeur. Ces faits prouvent que les premières fibrilles conjonctives et élastiques (1) La structure du chorion de la muqueuse urétrale de l’homme est iden- tique au derme de la muqueuse glando-préputiale du chien que j’ai décrit et représenté dans les figures 11, 1v et v de la planche IX, in Journal de l'Ana- tomie, 1904, p. 348. 490 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE prennent naissance aux dépens du cytoplasma des cellules profondes de- l’épithélium sous la forme de cloisons intercellulaires. La comparaison sui- vinte précisera ma pensée : de même que dans les végétaux, la cloison cellu- losique est une production -de la couche corticale du cytoplasma, on voit, chez les animaux, les fibrilles conjonctives et élastiques apparaître dans la couche mitoyenne de deux cellules adjacentes qui, à l’origine, affectent une disposition épithéliale. IE. Chorion avec nodules lymphatiques ou follicules clos. — Sur le sujet de. 42 ans, il y à une similitude plus grande encore entre l’évolution de la muqueuse glando-préputiale du chien et celle de la muqueuse urétrale : dans la portion spongieuse et surtout dans la région voisine du gland, on constate la présence de follicules clos ou nodules de tissu lymphoiïde larges. de 1 à 2 millimètres et épais de 0Ovm4 à Ommÿ. En ces points, l’épithélium urétral émet des bourgeons ou épaississements épithéliaux qui se prolongent dans la profondeur : sur les uns, il n’existe aucune limite entre l’épithélium de revêtement et la masse du nodule; sur d’autres, il apparaît sur les côtés une membrane hyaline ou basilaire séparant la face profonde de l’épithélium d'avec le follicule clos; sur d’autres enfin, la membrane basilaire s’étend sur tout le follicule clos qu’elle limite du côté du revêtement épithélial. En un mot, dans la muqueuse urétrale comme dans les autres membranes tégumentaires, la couche superficielle du chorion ou derme provient des assises profondes du revêtement épithélial : à la limite de deux cellules voisines, le cytoplasma périphérique prend les caractères des fibres con- jonctives et constitue des cloisons ou faisceaux conjonctifs en même temps que les filaments hématoxylinophiles se transforment en fibrilles élastiques. Les fibres conjonctives et élastiques sont des élaborations du cytoplasma de cellules, à l’origine, épithéliales. À mesure que la cellule est refoulée dans la profondeur, tout son cytoplasma subit cette modification conjonctive et élastique. Résultats et critique. — La richesse du chorion urétral en fibres élas- tiques est bien connue; mais quelle est la proportion des fibres élasti- ques et des fibres conjonctives ? La majorité des auteurs se contentent de dire que les fibres élastiques sont très abondantes et affectent une direction longitudinale. Ch. Robin et Cadiat seuls ont tenté, en 1874, de préciser : les fibres conjonctives ne constitueraient que les deux dixièmes et les fibres élastiques reéprésenteraient les huit dixièmes des fibres qui composent la trame de la muqueuse urétrale. Pareille évalua- tion ne correspond point à la réalité. Il suffit de colorer une seule et même coupe successivement au carmin aluné, à la fuchsine-résorcine, puis à la fuchsine acide pour voir que les fibrilles du réticulum élas- tique ne font que cloisonner le faisceau conjonctif et qu’elles sont aux tibrilles conjonctives comme 1 est à 20 ou à 30. Ch. Robin et Gadiat ont pris pour fibre élastique tout un faisceau conjonctif limité et cloisonné par des fibrilles élastiques. Après coloration double par la fuchsime acide, puis Ja fuchsine-résorcine, on voit que, dans le chorion urélral, un SÉANCE DU 19 MAI 491 faisceau eonjonctif épais de O%"01, par exemple, est composé de 3 à 4 fascicules conjonctifs larges de 2 w à 2,5 u que cloisonnent des fibrilles élastiques paraissant larges comme les traits du micromètre oculaire. Quant à la membrane basilaire (lamorphe ou vitrée), Ch. Robin et Cadiat lüi assignent une épaisseur de 40 y ou de 20 y. Notons que dans les points où se développent des follicules clos, il n'existe pas de mem- hrane basilaire. Elle ne se produit que là même où le cytoplasma éla- bore des fibrilles conjonctives. Cette membrane n'est point anhiste; grâce à la fuchsine-résorcine, on y fait apparaître un réticuium qui se comporte comme les fibrilles élastiques et qui cloisonne un hyaloplasma se colorant en rouge intense comme les fibrilles conjonctives. En un mot, la membrane basilaire est du cytoplasma épithélial en voie de transformation conjonctive. J’ai observé la même évolution, en ce qui concerne l’origine et la structure de la membrane propre des tubes urinaires et celle des tubes glandulaires de la mamelle (1). Sans que nous ayons pu jusqu’à présent en déterminer les causes, le chorion de la muqueuse urétrale offre tantôt la structure d’une mem- brane conjonctivo-élastique, tantôt celle d’une masse lymphoïde (nodules lymphatiques). Lorsque le chorion prend la constitution d’une lame dense, le cytoplasma des cellules épithéliales qui lui donnent naissance se transforme tout entier en fibrilles conjonctives et élastiques qui sont ‘une élaboration, les unes de l’hyaloplasma, les autres du réticulum hématoxylinophile. Elles ne sont nullement dues, comme on le prétend, ni à la différenciation d’une substance intercellulaire, ni au rajeunis- sement ou à la résurrection du plasma sanguin en voie de mortification. Quant aux nodules ou follicules lymphatiques de la muqueuse uré- trale, V. v. Ebner, puis Busch (2) en ont signalé au niveau de la fosse navicuiaire. Sans indiquer le processus par lequel des lymphocytes, privés de mouvements amiboïdes, peuvent s’accumuler dans le chorion, ils attribuent la production des amas lymphoïdes à l’infiltration du tissu conjonctif par des lymphocytes hématogènes. lei, comme dans les autres membranes tégumentaires (3), les follicules clos sont d’origine épithéliale : le cytoplasma des cellules épithéliales, au lieu de subir tout entier la transformation conjonctive et élastique, subit une fonte par- tielle ; la mise en liberté des noyaux et de leur cytoplasma périnucléaire produit des amas de lymphocytes dans les mailles de la trame cellulaire. Conclusion. — Le chorion ou tunique propre de la muqueuse uré- trale est un dérivé du revêtement épithélial. Si les cellules épithéliales (1) Voir Retterer. Journal de l’Anatomie, 1904, p. 522; ibid., 4941, p. 119, et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 mars 1906, p. 360. (2) Virchow’s Archiv, t. 180, p. 108, 1905. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 4 novembre 1916, p. 916 et 921. 492 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de l'assise profonde évoluent lentement, leur cytoplasma élabore des murs mitoyens ou cloisons conjonctivo-élastiques constituant la trame du chorion. Lorsque le revêtement épithélial prolifère davantage et pousse des bourgeons profonds, les cellules épithéliales de ces derniers subissent une fonte partielle et donnent naissance à du tissu lymphoïde (follicules clos). BACILLES AÉROBIES SPORULÉS DANS LES PLAIES DE GUERRE, par NOËL FIESSINGER et À. GOoUPBAULT. La plaie de guerre étant souillée par les éléments les plus variés de la terre et des matières fécales, on y a retrouvé de nombreuses espèces bactériennes du sol. Certaines bactéries n’ont pas à notre connaissance été signalées jusqu'à maintenant, ce sont les Bacillus mycoides et Bacillus pseudotetanicus. Cependant leur importance est considérable à cause des erreurs que peut entraîner leur morphologie. Nous avons aussi décelé souvent, dans cette série des bacilles spo- rulés aérobies, le Bacillus subtilis, mais son aspect morphologique et ses cultures sont si caractéristiques que la confusion n’est guère possible. Nous avons retrouvé le Bacillus mycoides dans neuf plaies de guerre, les unes dans les premières heures, les autres vers le deuxième ou troi- sième jour en même temps que se montraient des lésions de sphacèle local et dans une gangrène gazeuse du bras à la suite d'un panaris chez un soldat du front. Ce bacille a sur les frottis l'aspect d’un gros bâtonnet à bout arrondi de 1 y à 32.5 de long sur 028 de large. Il présente presque toujours vers l’une de ses extrémités ou plus souvent dans sa partie moyenne une spore ovale de 1u environ de diamètre transversal de sorte que cette spore déforme légèrement le profil extérieur du bâtonnet; il prend le Gram. Les espèces que nous avons vues ne sont pas mobiles et ne présentent pas de cils. Cet élément est surtout aérobie et se développe aussi en gélose Veillon sous forme de petite colonie en point. En eau peptonée il trouble légèrement le milieu et donne un léger voile. En piqüre sur gélatine, les colonies ont des prolongements filiformes en radicelles de plantes aquatiques et la liquéfac- tion apparaît au bout de vingt-quatre heures en cupule d’abord et sur tout le trajet de la piqûre. Sur gélose en strie les cultures sont gris blanc, minces, brillantes avec des prolongements et des ramifications qui recouvrent bientôt toute la gélose, les bords prennent un aspect moiré par transparence. En piqûre sur gélose apparaissent de fins prolongements visibles à la loupe en barke de plume. Sur pomme de terre, culturé épaisse d'aspect mat, grisâtre avec arborisation; sur carotte, culture blanchâtre punctiforme. Fortement protéolytique, il liquéfie rapidement le sérum coagulé. Il fait fermenter le SÉANCE DU 19 Mai 493 maltose, le glucose, le lévulose et le saccharose sans donner de gaz et reste sans action sur mannite et lactose. Il coagule le lait en fins grumeaux et le liquéfie ultérieurement. Il ne donne pas d'indol. Il sporule rapidement sur les cultures et ses spores sout volumineuses de 2 à 3 » de diamètre transversal lorsque la culture est faite sur sérum coagulé. Ce bâtonnet n’est pas pathogène pour le cobaye même en injection intrapéritonéale. Ce microbe est commun dans le sol, nous l’avons retrouvé dans la boue de tranchée, dans la paille d’un abri et dans un morceau de capote venant des premières lignes et dans un coussin de toile cirée provenant d’une table d'opération dans une ambulance du front. C’est dire qu'il s’agit d'un élément très répandu. Sa présence dans les frottis des plaies de guerre peut donner lieu à des erreurs, car son aspect rappelle celui de certains bâtonnets sporulés pathogènes de la série anaérobie stricte. Le Bacillus pseudotetanicus est plus rare; nous l'avons retrouvé dans deux plaies mais il est certain qu'on l’a souvent pris pour du bacille tétanique dans les frottis de plaie. C’est un bâtonnet de 1 à 2 y de long, de 03 à 025 de large qui se termine par une spore arrondie de 1.4 à 2 w de diamètre et qui lui donne entière- ment l’aspect du bacille tétanique. Mobile et porteur de cils en grand nombre. Il prend le Gram. C’est un aérobie ne se développant pas dans le Veillon en profondeur. En eau peptonée, il donne un léger trouble avec un dépôt granu- leux. En plaques de gélatine, les cultures sont petites avec des arborisations périphériques partant d’un point central. Sur gélose enstrie, il donne de très minces cultures bleuâtre, luisantes, avec prolongement en fleur de givre. Sur pomme de terre, les cultures sont minces, transparentes et d’aspect légère- ment plissé. IL est faiblement protéolytique. Il ne fait fermenter aucun sucre. Il coagule le lait en petits grumeaux avec peptonisation secondaire. Il ne __ donne pas d’indol. Nous l'avons retrouvé dans la boue de tranchée; il peut donc souiller les plaies de guerre et donner le change avec le bacille tétanique d'autant plus que sur les cultures aérobies il se trouve étouffé et recouvert fréquemment par du subtilis. On voit donc que ces deux espèces de bactéries peuvent, au niveau des plaies de guerre, être prises pour les bactéries fortement pathogènes auxquelles elles ressemblent. Il est nécessaire pour être fixé sur leur nature exacte de recourir à la culture, à l’inoculation à l’animal et à la différenciation complète. Il reste encore un problème à résoudre : ces éléments ne sont-ils pas doués d’un pouvoir pathogène dans les tissus attrits de la plaie de guerre en présence de la flore variée et abondante qui y pullule? (Travail d'un Laboratoire de Bactériologie clinique aux armées.) 494 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DEUX PROCÉDÉS POUR LA RECHERCHE RAPIDE DES CROISSANTS DANS LE SANG DES MALADES SUSPECTS DE PALUDISME, par L. TRIBONDEAU et J. DUBREUIL. Tous deux sont basés sur la propriété que possède l’alcool au tiers de dissoudre les globules rouges en même temps qu'il fixe les leuco- cytes etles parasites. On préférera le premier d’entre eux si on dispose d'une centr'fugeuse; sinon, on aura recours au second. 1° Procédé du sang dissous dans l'alcool au tiers. — Le malade est piqué au lobule de l'oreille. On extrait plusieurs gouttes de sang qu'on recueille à la pipette ou qu’on fait tomber directement dans de Palcool au tiers, à raison de Il gouttes de sang par centimètre cube d’alcool. Agiter aussitôt pour mélanger. Quand le sang est hémolysé, centrifuger. Décanter et rejeter le liquide surnageant. Redresser le tube à centrifu- gation et émulsionner le culot dans le peu de liquide qui se collecte au fond. Déposer l'émulsion obtenue sur lames porte-objets, en nappe d’une certaine épaisseur. Laisser sécher. Fixer à l'alcool. Golorer 10 secondes environ avec le bleu polychrome à l’ammoniaque (1); laver; sécher. N. B. — L'alcool au tiers peut être fabriqué soit avec de l'alcool absolu (10 parties, pour 20 parties d'eau distillée), soit, plus économi- quement, avec de l'alcool à 90° ordinaire, voire même dénaturé (10 parties, pour 18 d’eau distillée). Il faut environ 10 parties d’alcool au tiers pour dissoudre rapidement une partie de sang. Pour colorer, on peut remplacer le bleu polychrome par une solution de bleu de méthylène alcaline ou, simplement, de bleu de méthylène crdinaire. Si la teinte obtenue était trop foncée, on l’affaiblirait par lavage à l'alcool, puis on rincerait à l’eau et on sécherait. 20 Procédé de la traînée de sang. — Déposer une grosse goutte de sang sur une lame de verre porte-objets, vers une extrémité. Pencher la lame, et avec une baguette quelconque, aider la goutte de sang à couler en formant une large trainée jusque près de l’autre extrémité. Poser alors la lame à plat pour laisser la couche de sang se niveler, et sécher à l'air libre, sans chauffer. Déshémoglobiniser en arrosant avec de l'alcool au tiers plusieurs fois renouvelé et agité. Fixer à l'alcool. Colorer comme pour le procédé précédent. Résultats. — Examiner les préparations à l'immersion, et de préfé rence à la lumière artificielle. Les débris globulaires forment un vague (4) Tribondeau et Dubreuil. Nouveaux colorants pour microscopie dérivés du bleu de méthylène. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 2 avril 1917. SÉANCE DU 19 MAI 495 fond verdâtre sur lequel se détachent les leucocytes, avec leurs noyaux bleus. Les eroissants se reconnaissent très nettement à leur amas central de pigment brun noir et à la forme caractéristique de leur corps protoplasmique coloré en bleu. Pour une même surface de préparation, le nombre des croissants est considérablement plus grand que dans les minces étalements employés habituellement pour les colorations de sang. C’est dire que la décou- verte des parasites est beaucoup plus facile et plus rapide. Le procédé n° 1 est basé sur le même principe, d’ailleurs excellent, que le procédé de Le Dantec (hémolyse et centrifugation). Mais, tandis que l’eau distillée ordinaire, ou légèrement acidulée par l’acide acétique, utilisée pour le procédé de Le Dantec, altère ou désagrège le corps pro- toplasmique des croissants, l’alcool au tiers lui conserve au contraire sa forme caractéristique. Grâce à son pouvoir fixateur, l'alcool au tiers permet en outre de recueillir le sang au lit du malade et de l’expédier ultérieurement au laboratoire, sans avoir à craindre que les parasites s'y détruisent dans l'intervalle, même après un: séjour prolongé (d'où envoi possible à distance, en flacons quelconques bien bouchés). Enfin, le culot de centrifugation se forme plus vite, puis sèche plus facilement, une fois étalé sur lame, dans l’alcool que dans l’eau. Le procédé n° 2 est basé sur le même principe que celui de Ross (éta- lement épais, déshémoglobinisation), mais il lui est supérieur, surtout par le mode d'hémolyse. En effet, alors que l'alcool au tiers ne décolle jamais la couche de sang, l’eau distillée (Ross) l’entraine très souvent entièrement, et la solution de formol acétique elle-même (Ruge) la détache plus ou moins complètement. Remarque. — Le procédé n° 1 est applicable à la recherche de Plasmodium vivaæ, à la condition de colorer la chromatine des parasites, ce que ne fait pas le bleu polychrome. Nous conseillons d’étaler dans ce but le culot de centrifugation en couche mince et de le colorer soit par deux colorations successives au bi-éosinate (Société de Biologie, 2 décembre 1916), soit par la méthode panoptique au bi-éosinate et à l’azéo (Académie des Sciences, 2 avril 1917). Les hématozoaires, rassemblés en grand nombre, sont bien reconnais- sables quoique un peu altérés; ils sont, pour la plupart, encore contenus dans des hématies à grains de Schüffner. Les globules rouges normaux, au contraire, ont disparu, les leucocytes et les globulins étant, avec les héma- ties parasitées, les seules cellules conservées. (Laboratoire de Bactériologie du V® arrondissement maritime.) 496 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE COLORATION ET NITRATATION DES SPIROCHÈTES ICTÉRIGÈNES DANS LES FROTTIS DE FOIE DE COBAYE, par L. TRIBONDEAU et J. DUBREUIL. Quand l’inoculation expérimentale de sang ou d'urines provenant d'un malade soupconné d’être atteint de spirochétose ictérigène a amené la mort du cobaye, il ne reste plus, pour que le diagnostic soit indiscutable, qu'à déceler la présence de spirochètes dans le foie de l'animal. Le moyen le plus rapide consiste à se servir de frottis colorés ou nitratés. Mais, bien que les spirochètes s'y trouvent en grand nombre, il n'est pas toujours facile de les mettre parfaitement en évi- dence, même avec les techniques employées couramment pour recher- cher le spirochète de la syphilis dans les frottis de suc d’ulcérations. Cela tient à ce que les frottis de foie sont trop gras, et trop riches en débris cellulaires quand ils ont une certaine épaisseur. On obtient de très bonnes préparations à l’aide de la technique ci-après (1) : Obtention des frottis. — S'appliquer à faire des frottis le plus minces possible et sous forme de trainées étroites et séparées. Pour ceia, sec- tionner le foie du cobaye et, sur la tranche, prélever un fragment de parenchyme gros comme une lentille. Le déposer sur une iame porte- objets et le faire glisser rapidement à la surface du verre en le poussant avec la lame du bistouri, de facon à obtenir 2 ou 3 traînées parallèles très minces. Laisser sécher, ne pas fixer. Destiner les frottis les plus minces à la nitration. Coloration au bi-éosinate. — Verser sur le frottis de l’éther sulfu- rique renouvelé plusieurs fois. Laver à l'alcool absolu; sécher. Déli- miter le frottis par un trait au crayon à écrire sur le verre. Laisser tomber sur le frottis, à la pipette, XII gouttes de bi-éosinate pur. Inutile de laisser les 3 minutes habituelles pour la fixation, celle-ci étant déjà effectuée. Ajouter au colorant XII gouttes d’eau distillée pure et neutre, chauffée en tube à essai vers 40°. Mélanger. Poser la lame à plat. Laisser agir 15 bonnes minutes. Laver d’un jet d'eau distillée pure et neutre. Sécher sous papier filtre, puis en s’aidant modérément d’une flamme. . Nitratation. — Faire agir sur le frottis du liquide de Ruge (solution de formol acétique) renouvelé à deux ou trois reprises, pendant 1 minute environ. Laver à l'alcool absolu. Enflammer ce qui en reste sur la lame, et, presque aussilôt, souffler fortement sur la lame, de son talon vers son extrémité libre, de façon à éteindre et sécher du même coup. Arroser (4) Nous devons à l’obligeance de M. A. Pettit le virus qui a servi à nos recherches. SÉANCE DU 19 mat 497 immédiatement la lame légèrement chaude avec de l’éther sulfurique, à plusieurs reprises. Laver une deuxième fois à l'alcool absolu, enflammer, éteindre et sécher comme précédemment. Couvrir le frottis d’une épaisse couche de solution aqueuse de tanin à 1 p. 20. Chauffer doucement la préparation en la promenant au-dessus d’une veilléuse de bec Bunsen jusqu'à dégagement abondant de vapeurs, mais sans faire bouillir, et en évitant que le liquide laisse des parties du frottis à nu. Retirer alors la préparation de la flamme, el ne rejeter le mordant que 30 secondes après. Bien laver à l’eau ordinaire, sous robinet (30 secondes environ), rincer ensuite à l’eau distillée, égoutter, inutile de sécher. Recouvrir de liquide de Fontana (nitrate d'argent ammoniacäl) qu'on laisse agir quelques instants à froid jusqu'à ce que le frotlis apparaisse nettement teinté en jaune sépia, puis qu'on jette et qu'on renouvelle en couche épaisse. Chauffer alors comme pour la solution de tanin, mais retirer la préparation plus vile, dès les premières vapeurs. Rejeter le liquide 15 secondes après, ou attendre qu'il soit refroidi. Laver à l’eau distillée quelques secondes. Sécher sous papier filtre, puis en s’aidant modérément d'une flamme. Résullats. — Les spirochètes colorés par le bi-éosinate sont très appa- rents, d'un rose violacé vif; leurs extrémités sont pointues et étirées. Ils présentent quelques rares flexuosités grossières « en coup de fouet » (Garnier et Reilly). On ne distingue nettement aucune autre espèce d'ondulation. Les spirochètes nitratés sont brun noir. Leurs effilures terminales sont moins netles qu'après coloration. Mais, en plus de leurs flexuosités rares et grossières, ils montrent nettement les nombreuses ondulations minuscules et serrées signalées par Legroux et par Pettit. Ces ondula- tions sont si peu profondes qu'il faut un examen minutieux à un très fort grossissement pour les bien voir : le corps parasitaire est compa- rable à un trait d'encre très finement tremblé. AA (Laboratoire bactériologique du V® arrondissement maritime.) 498 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE ERRATUM Notre DE C. BOTELHO. T. LXXX, page 437 (note), au lieu de : (1) Si postérieurement on observe un dégagement de gaz dans les tubes ayant bleui en même temps que les tubes à identifier, on doit soupconner la présence de bacilles paratyphiques À ou B, j'aurai à revenir sur ce dernier point. Il faut lire : (1) Si postérieurement on observe un dégagement de gaz dans les tubes de diagnostic ayant bleui en même temps que les tubes témoin positifs, on doit y soupconner la présence de bacilles paratyphiques A ou B, nous aurons à revenir sur ce dernier point. RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD SÉANCE DU 17 JANVIER 917 SOMMAIRE ALEXEIEFF (A.) : Nature mito- SAVITCR [V. V.) et SOcnEesTvENxskY chondriale du corps parabasal Le (N. À.) : L'influence du nerf vague Hiacelés en ne PR nee, 499 | sur la sécrétion de l'intestin. . . . . 508 PawcLowskyx (E.) : Sur l'appareil Yaximorr (W. L.) WassiLEvskt génital mâle. Sur un cas d'anomalie (W.J.) et Zwrerxorr (N. A.) : Sur de cet appareil chez /sometrus macu- la chimiothérapie de la lambliose. 506 latus (Scorpionides, Fam. Bufhidæ). 502 Présidence de M. N. Tchistovitch. NATURE MITOCHONDRIALE DU CORPS PARABASAL DES FLAGELLÉS, par À. ALEXEIEFF. Ilnous reste encore à examiner la disposition que présentent les mito- chondries dans quelques genres de Flagellés. Genre Giardia (syn. Lamblia).G.cuniculi Bensen : deux corps médians réunis entre eux en forme d'un V. G. agilis Kunstler : deux corps médians en forme de bâtonnet, parfois de constitution granuleuse; ils peuvent donner naissance à une vacuole remplie de petits grains (vacuole glycogénique avec corpuscules de PAMSUEUE comp. avec Plasto- cystis). Genre 7richonympha : granulations mitochondriales dans la région anténucléaire; de plus, une formation comparable au « collare » ( — corps parabasal) de Lophomonas. Genre Monas. Je considère la bandelette buccale des Monas comme une formation mitochondriale. On sait qu'elle renferme de l’amidon (substance très voisine du glycogène) et que, d’après Franzé, elle serait homologue du stigma. 300 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD ve es < à é. FE 23 PE D F et.” k a : Trichomonas batrachorum Perly emend. X 1.500. Mitochondries accompagnant la côte {costa) et mitochondries périaxostylaires précaudales. — b-c : Trichomonas muris Hartmann X 1.500. Mitochondries costales disposées en une rangée régulière. — d-f : Hexamastix lermilis (Grassi) X 1.500. Couronne mitochondriale périnu- cléaire et grains endoaxostylaires. — q : Octomastix parva (Alexeieff) X 2.250. Deux corps mitochondriaux médians. — h-i : Oclomastix motellae (nom. nov.) X 1 500. Deux corps mitochondriaux granuleux. — j-4 : Octomitus inteslinalis Prowazek. — j : vu de face (X 2.250); zone mitochondriale périaxostylaire. — # : vu de profil (X 1.500); zone mitochondriale claire en forme de fuseau. — L : Giardia (= Lam- blia) anadenalis (Davaine)(— L.cuniculi Blasen) X 1.500. Deux corps médians allon- gés. — mn: Giardia muris (Grassi) X 1.500. Deux corps médians globuleux. — n#-0 : Giardia agilis Kunstler X 1.500. — n : Deux corps médians granuleux. — 0 : vacuole remplie de grains et forme aux dépens des corps mitochondriaux. — p-r : Tricho- nympha agilis Leidy. — p : extrémité antérieure ; mitochondries (X 1.000). — g : mitochondries et suspensorium ‘calice) nucléaire (X 500). — x : calice fibrillaire non rétracté (X 250). Réduclion de 1/3. SÉANCE DU 17 JANVIER 501 Genre Cyathomonas : organe parabasal analogue. Genre Chilomonas : mitochondries tapissant les parois du « pharynx ». Ainsi, après avoir passé en revue les mitochondries dans divers genres de Flagellés, nous voyons que les mitochondries ne sont point rares chez ces Protistes, et qu’elles se présentent le plus souvent sous forme de grains, parfois éparpillés dans le corps cytoplasmique, mais le plus souvent localisés dans une région déterminée, et alors on peut dis- tinguer trois dispositions principales : a) capsule périnucléaire (7etra- mastix, Prowazekella, certains Æutrichomastix, Hexamastix); b) grains rangés le long du trajet de la membrane ondulante (Cryptobia, Tricho- monas batrachorum, T. muris) ; c) grains endoaxostylaires (Æutricho- mastix molellae, Trichomonas augusta). La 4° disposition est fournie par la condensation de grains mitochondriaux en un corps parabasal. Ainsi je suis amené à justifier l’'homologation du corps parabasal-aux mito- chondries. Prenons, comme exemple, le corps parabasal chez le Zrichomonas augusta et voyons quels sont ses principaux caractères : structure, pro- priétés tinctoriales, manière de se comporter pendant la division du Flagellé. Chez T'richomonas augusta le corps parabasal a la forme d'une baguette flexueuse (en s italique) se détachant du blépharoplaste et présentant un trajet faisant avec la costa un angle aigu ouvert en arrière. Cette baguette est très sidérophile; colorée en noir, elle paraît homogène et même dépourvue d’une membrane d’enveloppe. Cependant, dans cer- laines préparations fixées au Flemming, on peut parfois noter une con- stitution granuleu*e. Avec le Giemsa, le corps parabasal n’est pas mis en évidence d'une facon constante, mais dans certains cas il est coloré en rose brillant (réaction azurophile caractéristique pour le noyau et ses dérivés). Si nous étudions maintenant la @ivision de ce Zrichomonas. nous voyons que, déjà au moment où le noyau en voie de division s’est allongé, aux deux extrémités de la paradesmose sont attachées les baguettes parabasales. Pendant la division, le corps parabasal se montre souvent constitué par une série de grains. Grâce à leur attraction mutuelle, à un certain degré de viscosité et de confluence, ces grains se maintiennent groupés même en absence de toute sorte de membrane commune; l'aspect est absolument celui de grains mitochondriaux rangés en chaînettes (chondriomites). Comme les deux baguettes pré- sentent toujours les dimensions à peu près égales, il semble qu'il s'agit ici d’une division de l’ancien corps parabasal, et non d'une néoforma- Lion. Ilimporte de rappeler ici que Janicki (1911) a décrit chez Devescovina striata Fo un aspect très particulier et très instructif : le corps parabasal, après 502 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD avoir été appliqué contre la membrane nucléaire, s'enroule autour de l’axos- tyle en décrivant plusieurs (de 2 à 8) tours de spire. Janicki dit à ce propos que cette disposition évoque celle du filament spiral des spermatozoïdes. Et l’on sait maintenant que ce filament spiral tire son origine des mitochondries. Janicki préfère y voir une ressemblance superficielle et fortuite, une sorte de convergence, et en cela il a grandement tort. Je reviendrai ultérieurement sur la question de la comparaison entre la siructure des spermatozoïdes et celle des Flagellés. Du reste, Trichomonas augusta peut nous fournir un argument indirect en faveur de cette assimilation. Dans les préparations colorées au Giemsa, les mitochondries endoaxostylaires, colorées en rose, sont rangées suivant une ligne spirale, et constituent ainsi une sorte de « filament spiral interne ». Or, | les mitochondries endoaxostylaires peuvent être considérées comme un prolon- gement de la baguette parabasale; elles sont de même nature que celle-ci; la disposition que présente le corps parabasal chez Devescovina striata rend cette dernière affirmation tout à fait légitime : dans le corps parabasal de cette Trichonymphine on peut distinguer une partie juxtanucléaire et une partie spiralée ; de même chez le Trichomonas augustu : corps parabasal proprement dit (partie juxtanucléaire), partie spiralée (— grains endoaxostylaires). Voici quels sont, en résumé, les caractères « mitochondriaux » du corps parabasal : constitution granuleuse, azurophilie, multiplication autonome par division, enfin caractère plutôt rare, — disposition spiralée autour de l’axostyle (ce dernier étant homologue du filament axile des spermatozoïdes et prenant naissance par nécformation et non aux dépens de la paradesmose). Quant au rôle que doit jouer le corps parabasal, formation du reste inconstante, il consiste probablement, comme je l'ai supposé (1910) pour le « kinetonucleus » des Cryplobia, en ce que ce corps élabore des matériaux servant au fonctionnement des flagelles. Son activité glyco- plastique rend cette supposition très vraisemblable. SUR L'APPAREIL GÉNITAL MALE. SUR UN CAS D'ANOMALIE DE CET APPAREIL caez Îsometrus maculatus (Scorpionines, Fam. Puthidæ), par E. PAWLOWSKY. L'appareil génital mâle d’/sometrus maculalus consiste normalement en deux lesticuies en forme de mailles du type ordinaire propre à ‘d’autres Buthidæ (par exemple à Buthus australis Pawlowsky). Chaque testicule formé de trois mailles se continue par un canal déférent qui devient de plus en plus mince et présente à son extrémité antérieure n renflement vésiculaire (fig. 1, ad). La vésicule en question est située Le SÉANCE DU Â7 JANVIER 203 au-dessus des organes latéraux que les auteurs anciens (Blanchard, Dufour) appelaient gaines des organes copulateurs (fourreaux des verges), car ils supposaient que l’axe solide de soutien sort pendant la copulation par l'orifice génital mâle. Biroula a décrit, chez Scorpion maurus, de vrais organes externes de copulation en forme de deux papilles coniques situées près de l’orifice génital externe. Ainsi, le nom de gaines des-organes copulateurs tombe de lui-même, et je le rem- Fig. 1. — Appareil génital normal mâle d’ysome- Fig. 2. — Organe paraxial trus, vu d’en haut (les testicules ne sont pasfigurés)., de l'appareil génital mâle Op, organe paraxial; ad, ampoule terminale du d’Isomelrus vu par en bas; canal déférent; ge, glande cylindrique ; vs, vési- on voit la grande glande an- cule séminale; ga, glandes antérieures annexes. térieure annexe. place par le nom indifférent d’« organes paraxiaux », c’est-à-dire, d'organes situés latéralement par rapport à l'axe longitudinal du corps du Scorpion. On peut distinguer dans ces organes une partie antérieure plus épaisse et une partie postérieure plus mince contournée ordinai- rement à son bout libre; j'appelle celle-ci flagellum (fig. 1, 2, 3, 4, fl.) La base du flagellum peut être déterminée par la situation de deux fortes dents latérales de la baguette de soutien des organes paraxiaux (fig. 2, dm). Ce qui est caractéristique d’/sometrus maculatus, c'est la longueur relativement petite de ces organes et l’enroulement spiral du flagellum (fig. 4, fl) aussi court et relativement épais. Les organes paraxiaux se fusionnent au-dessus de l'orifice génital en une courte pièce commune. Au-dessus de ces organes se trouve une glande cylin- BioLocie. CoMPtES RENDUS. — 4917. T. LXNX. 31 204 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD drique bien développée (fig. 1, gc), une vésicule séminale modérément remplie de spermies (fig. 4, vs) et une grande glande ovale allongée (fig. 4, go). En outre de ces parties, l'appareil génital d’/sometrus ainsi que celui de Buthus austrahis Paw- lowsky présente deux paires de glandes antérieures annexes qui débouchent tout près de l’orifice génital externe. Ce qui est ici sur- tout développé, à la différence de FIG. 4. — La parlie gauche indépendantede l'appareil génital anor- mal d'Isometrus . Buthus austra- lis, c’est cette paire de glan- des, qu'en rai- son du point où elles dé- bouchent, on peut appeler glandes an- téro-supérieu- res, quoiqueles Fc. 3. — La partie droite indépen- glandes mêmes dante de l'appareil génital anormal se trouvent du d'Isomelrus d'. côté ventraldes organes paraxiaux en occupant plus de moitié de leur longueur (fig. 1, 2, ga). Les rapports des par- ties annexes de l’appareil génital mâle d’JZsometrus sont les suivants. L’ampoule terminale du conduit déférent s’unit à la vésicule séminale; leur partie commune débouche dans la glande cylindrique dans laquelle s'ouvre aussi un peu plus en avant la glande ovale. L'organe paraxial du côté corres- pondant reçoit la glande cylindrique après son union avec les parties sus-indiquées. Un individu d'/sometrus avait un appareil gé- nital anormal. L’anomalie- apparaît tout d’abord dans la séparation des organes paraxiaux. L'or- gane gauche (fig. 4) est compris à gauche dans le G° ét dans une partie du 7° segment du pré- abdomen; l’organe droit (fig. 3) se trouve à sa place ordinaire et ne dépasse pas par son extrémité postérieure le 3° segment du préabdomen. L’organe gauche (fig. 4) est presque deux fois plus long que l'organe droit; la partie recourbée en spirale du flagel- lum (fl) est situé dans un plan horizontal. La glande cylindrique, le canal déférent non plus que les vésicules séminales ne présentent pas SÉANCE DU 17 JANVIER 505 — de différences particulières. En revanche, les glandes antérieures annexes ne sont représentées que par une glande allongée, elle est située du côté de l'organe paraxial sans avoir avec lui aucune commu- nication (fig. 4, ga). Probablement, l'organe paraxial s'ouvre à son extrémité dans la cavité du corps. La moitié droite (fig. 3) de l'appareil a une orientation normale, car le flagellum se recourbe dans un plan vertical. La forme de l’organe paraxial est différente de la forme ordinaire, car son bord interne est lisse et présentait de son côté latéral une échancrure nette; sa face supérieure n'a pas les rapports habituels avec la glande cylindrique (fig. 3, ge.) et il se coude vers l'intérieur près de la partie antérieure plus mince de cette glande (fig. 3, 0p). Au-dessus de la partie posté- rieure de sa portion recourbée se trouve la vésicule séminale sphérique (fig. 5, os), du côté externe de celle-ci se trouve le renflement terminal insignifiant du canal déférent et en dedans de la vésicule la glande ovale (fig. 3, go). La partie courbée de l'organe paraxial passe au-dessus de l’orifice génital dans la partie gauche du corps où elle se termine en cul-de-sac sans s'attacher solidement à l'opercule génital. Les glandes annexes antérieures manquent complètement. En somme, il est facile d'obtenir, de l'organe paraxial gauche, l'organe paraxial droit de l'indi- vidu anormal décrit d’/sometrus si l'on s’imagine l’organe gauche re- courbé à l'union de son tiers antérieur avec son tiers moyen, de telle sorte que sa portion antérieure se rélfléchisse vers l’intérieur. Quant au mécanisme d’origine de cette anomalie, on peut supposer qu'elle a été déterminée par la division et le déplacement des ébauches d'organes paraxiaux et qu’elle s’est produite relativement tard, c’est-à- dire à la période où, d’après mes observations, s'achève le développe- ment post-embryonnaire très lent des parties génitales internes. Ne : BIBLIOGRAPHIE. A. BirouLa. — Ueber Scorpio maurus Linné und seine Unterarten Har. Soc. Entom. Rossicæ, t. XXXIX, 1909-1910. E. BcancHarn. — L'organisation du règne animal. Paris, 1857-1859. L. Durour. — Histoire anatomique et physiologique des Scorpions. Mém. prés. par div. sav. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, t. XIV, 1856. E. Pawcowsxy.— Sur la structure et sur le développement post-embryonnaire des organes génitaux mâles du Buthus australis L. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXVIIE, 1915, p. 633. (Laboratoire de Zoologie de l'Académie Impériale militaire de Médecine, Petrograd.) 506 REUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD SUR LA CHIMIOTHÉRAPIE DE LA LAMBLIOSE, par W. L. Yaximorr, W. J. WassiLEvski et N. A. ZWIETKOFFr. On a longtemps considéré Lamblia (Giardia) intestinalis comme un commensal inoffensif de l'intestin. Cependant, de nombreuses observa- tions récentes, faites surtout sur le théâtre de la guerre (Rodenwaldt, Fairise, Jacquot et Mathis), mettent hors de doute l’action pathogène de ce protozoaire. Ledingham, Penfold et Woodcock, Kennedy et Roser- warne, Wenyon, Fantham et A. Porter, Orticoni et Nepveux, Russel, Sangiorgi nous font connaître la diarrhée et la dysenterie dont le seul agent est ce Flagellé. L’un de nous a observé au Caucase des cas de dysenterie à Lamblia. La thérapeutique de cette maladie n’a guère été étudiée. Moritz à employé sans succès particulier la quinine, le $-naphtol, l’extrait de fougère-mâle et d’autres vermifuges. Woodcock et Penfold ont proposé le bismuth et le $-naphtol. Assmy et Meyer (1914) citent la guérison de la lambliose par l’émétine si efficace dans la dysenterie à amibes, mais d’après Low elle ne produit qu'une amélioration passagère. Cas- : tellani (4915) conseille, pour la diarrhée provoquée par les Flagellés, le bleu de méthylène et le lavement avec ce colorant, mais ce procédé n’a donné à Low que des résultats passagers. Le bismuth, l’acide salyci- lique et le thymol se sont montrés inefficaces. Nous avons essayé de traiter, chez la Souris blanche, la lambliose dont ces rongeurs souffrent spontanément. : De nombreux auteurs distinguent les Zamblia qu'on rencontre chez divers animaux. Ainsi, Bensen, en se basant sur l'aspect général, sur les dimensions et d’autres caractères, distingue Zamblia intestinalis de l'Homme de Lamblia muris de la Souris et de Lamblia cuniculi du Lapin. Kofoïd et Christiansen distinguent six espèces de Zamblia. Cependant, certains auteurs croient à présent qu'au moins deux espèces — Lamblia intestinalis de l'Homme et Zamblia muris de la Souris — sont iden- tiques. C’est dans ce sens que se prononcent, par exemple, Fantham et À. Porter. Noc et Mathis attirent l’attention sur la possibilité de conta- minalion des combattants en rapport avec les Souris et les Rats. À. Porter, qui a trouvé, dans les selles des soldats évacués pour lam- bliose, un nombre colossal de kystes, met en garde contre la dissémi- nation de cette maladie par les Souris et les Rats qui peuvent, à leur tour, s’infecter au voisinage des Hommes. Nos recherches montrent que le pourcentage des Souris blanches atteintes de lambliose s'élève jusqu’à 51,2 p. 100. Comme médicament, nous avons utilisé le salvarsan, qui agit efficacement, d'après les données de Winu, Mink, Ravaut et Krolunitzky, dans la dysenterie à SÉANCE DU Â7 JANVIER 507 amibes. Nous avons employé des injections intraveineuses de solution à 4 p. 300 — 1 p. 1.200 (1 c.c. de solution pour 20 grammes de Souris). Ensuite, nous avons attendu la mort de l’animal et nous avons fait l'étude microscopique du contenu de l'intestin (duodénum et cæcum). Les résultats obtenus sont les suivants : SEE A EE EE PR REED TITRE NOMBRE DES JOURS ÉCOULÉS RÉSULTATS de la entre l'injection TT Tee me nr MONS SOLUTION ET LA MORT DE L'ANIMAL DUODÉNUM s GÆCUM A2 00 34 Octomitus. Octomilus. 1262350 16 0 0 RONDES - 40-93 0 Octomilus dans 1 cas (93 jours.) HER 500 24 0 0 LPS 700 102 0 0 4 : 1.000 75 0 0 Nous voyons ainsi que, dans nos expériences, le salvarsan, même à la dose de 4 p. 1.000, a tué les Zamblia et que la stérilité de l'intestin a persisté. Quant à la solution à 1 p. 1.200, on peut suspecter ou bien l'inefficacité de cette dose ou bien la possibilité d’une réinfection ou bien encore la présence des kystes réfractaires à cette dose de salvarsan, donnant ultérieurement des formes végétatives. Mais le salvarsan n'agit pas sur un autre Flagellé, l'Octomitus muris Grassi, que nous avons observé chez les Souris 34 jours après l’injec- tion du médicament à la dose de 1 p. 300 et 93 jours après à la dose de 1 p. 400. On rencontre, dans la protozoologie, des opinions contradic- toires sur ce Protozoaire. Les uns (par exemple, Hartmann, Jollos) le considèrent comme une jeune forme de Zamblia, les autres (Prowazek, Doflein, Wenyon) en font une espèce indépendante, appartenant à la même famille des Âexamitidæ Kent. Sans vouloir résoudre définitive- ment cette question, nous croyons cependant que ce parasite repré- sente une espèce indépendante, car n'ayant trouvé, dans aucun cas, de Lamblia après traitement au salvarsan, nous avons rencontré deux fois l'Octomitus (d'après nos recherches, ce parasite se rencontre chez 8,7 p. 100 des Souris non traitées). (Travail du Service des maladies tropicales et de Chimiothérapie du Département vétérinaire de l'Intérieur. Chef du Service : M. W. L. Yakimoff.) 508 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD L'INFLUENCE DU NERF VAGUE SUR LA SÉCRÉTION DE L'INTESTIN, par V. V. Savirc et N. À. SOCHESTVENSKY. Nous avons fait une série d'expériences sur les chats pour étudier l'influence du nerf vague sur la sécrétion de l'intestin. Les expériences ont été conduites de la facon suivante : l'animal est anesthésié à l’éther ou au chloroforme. Après trachéotomie, on lie les deux carotides, on coupe la moelle épinière en arrière de la moelle allongée, on isole par ligature, dans la région du cou, les deux nerfs vagues; ensuite, on ouvre la cavité abdominale; pour isoler l'estomac de l'intestin, on lie la muqueuse de l'estomac après avoir introduit un tampon de coton, on lie aussi les canaux pancréatique et cholédoque et on introduit une canule dans la partie terminale de l’iléon. L'animal ainsi préparé est placé dans un bain de solution physiologique de NaCI à 36-38°C. Une partie des expériences a été faite pour voir comment les condi- tions de l'expérience agissent elles-mêmes sur la sécrétion de l'intestin. : Après avoir mis l'animal dans le bain, les auteurs ont légèrement pressé toutes les demi-heures l'intestin, de facon à faire sortir son contenu. Il s’est trouvé que les conditions de l'expérience peuvent déterminer. par elles-mêmes une sécrétion, mais cette sécrétion ne commence que 4 à 5 heures après le début de l'expérience (courbe I). Les expériences suivantes ont été faites en irritant les nerfs vagues Ÿ avec un courant électrique d’intensité croissante. Pour épargner le cœur, les excitations sont portées sur le cou, par tétanisation rythmique. Pour recueillir le suc, on exerce sur l'intestin, toutes les demi-heures, une légère pression. Voici les phénomènes observés : sous l'excitation des nerfs vagues par le courant électrique, on détermine rapidement une péristaltique qui diminue au cours des deux heures suivantes, pour cesser ensuite. À ce moment commence la sécrétion de l'intestin qui fournit en 4 à 5 heures après le début de l’expérience jusqu’à 60 et 70c. c. de liquide, par conséquent une quantité plusieurs fois supérieure à celle notéelchez ces témoins pendant le même laps de temps (courbe IT). Dans la série suivante d'expériences, on a pratiqué des injections intraveineuses d’atropine à la dose de 10 milligrammes. Cet alcaloïde interrompt pendant un certain temps la sécrétion de l'intestin ou tout au moins la rend beaucoup moins abondante. L’excitation ultérieure des nerfs détermine une nouvelle sécrétion (courbe HT). Enfin, on procède de la facon suivante : après avoir recueilli, sous l'influence d’excitalions électriques des nerfs, des quantités de plus en plus grandes de suc intestinal, on a fait cesser l'excitation ; la quantité du suc diminue considérablement dans la portion correspondante ; l'excitation ultérieure augmente de nouveau la quantité de suc; la ces- SÉANCE DU 1Â7 JANVIER 509 sation nouvelle de l’excitation la diminuait de nouveau dans la portion correspondante (courbe IV). UNRRNMHRENX | | COURBE I. Couree TL Courer LV. Courges I à IV. — Sécrétion du suc intestinal. L'axe horizontal indique le temps, l’axe vertical indique le volume de sécrétion en C.c.; X, injection intraveineuse de 1 c.c. de sulfate d’atropine à 1 p. 100; la ligne tracée au-dessous indique la durée de l'excitation des nerfs. Dans la première expérience, la sécrétion a commencé au bout de 5 heures ; l’ani- mal a présenté des convulsions générales et une cyanose nette. En somme, les nerfs vagues renferment des fibres sécrétoires qui règlent la sécrétion de l'intestin. Quant à la nécessité d’un temps assez prolongé d’excitation pour déterminer la sécrétion de l'intestin, les auteurs l’expliquent par la présence dans le nerf vague, outre les fibres sécrétoires, de fibres inhibitoires de la sécrétion de l'intestin. SÉANCE DU 21 FEVRIER d917 SOMMAIRE ALEXEIEFF (A.):Sur laffonction gly- sent sur le travail des glandes de coplastique du kinétoplaste (— kine- l’appareil génital mâle du chien . . 511 tonucleus) chez les Flagellés . . . .. 512 Ewaxow (E-) : Observations sur ALEXEIEFF (A.) : Sur les mito- le processus d’éjaculation du sperme chondries à fonction glycoplasti- chez le chien. Durée et volume des (LORS ANS PLAN DRE SE RUE Rene 510 | différentes portions de la sécrétion Iwaxow (E.) : Facteurs qui agis- SPETMATIQUE. CP CPE PURES 514 Présidence de M. Iliine. SUR LES MITOCHONDRIES A FONCTION GLYCOPLASTIQUE, _ par À. ALEXEIEFF. Les recherches récentes semblent montrer que beaucoup de forma- tions mitochondriales présentent la propriété de sécréter le glycogène. Les observations d’Arnold (1908) avaient déjà montré dans les cellules cartilagineuses de la Grenouille des formations d'aspect mitochondrial, et c’est précisément en ces endroits que cet auteur a mis en évidence l'accumulation de glycogène. Dans les cellules de Leydig disséminées dans le mésenchyme de certains Invertébrés, en particulier chez les Gastéropodes Pulmonés, il existe à côté du noyau un corps sidérophile, que je considère comme une formation mitochondriale; ce corps joue probablement un rôle important dans la fabrication du glycogène qui se trouve dans ces cellules en quantité considérable. Chez les Protistes on connaît quelques exemples où les mitochondries fonc- tionnent comme des organites glycoplastes. Parmi ces Protistes, nous cite- rons : Prowazckella lacertæ (— Bodo lacertæ Grassi), Tetramastix (pro Monocerco- monas) bufonis \Dobell), Arcella vulgaris (d'après Rhaïnsky). Chez le Chlamydophrys stercorea que j'ai observé en grande quantité dans une macération de fumier, le chromidium qui entoure Île noyau était très développé et se colorait par l'hématoxyline de Delalield d’une façon très intense. Avec la solution iodo-iodurée (liqueur de Lugol) cette zone chromi- diale se colorait en brun acajou, tout en gardant sa réfringence qui est très srande même sur le vivant; dans les individus ainsi traités le noyau était à SÉANCE DU 21 FÉVRIER 511 peine teint en jaune, tandis que la zone vacuolaire du protoplasme restait absolument incolore. J'ai déjà décrit ici même le mode de formation de giycogène dans les spores de Blastocystis enterocola Alexeieff en germination. Je rappelle ce processus en quelques mots : quand les spores de ce Protophyte se transforment en kystoïdes, on voit dans leur cytoplasma des filaments de mitochondries en chapelet et parfois même des filaments lisses (« pseudo- chromosomes »); ces filaments se coupent en un certain nombre de troncons qui présentent une forme allongée à extrémités amincies, cette forme en fuseau rappelle extrêmement les amyloplastes (amylo- leucites) tels qu’ils ont été décrit chez certaines plantes (par exemple dans le pseudo-bulbe de Phajus); une gouttelette de glycogène est sécrétée sur une des faces de ces bâtonnets fusiformes qui, dès lors, méritent complètement le nom de GLvcoPpLaste. Il y a lieu de rechercher si, chezles Levures près desquelles je place le Plastocystis enterocola, la formation de glycogène ne se fait d’une facon analogue à celle que je viens de décrire pour le Plastocystis; on sait, en effet, qu'il existe chez les Levures des grains basophiles qui, par leur sidérophilie, rappellent les mitochondries de Blastocystis; d'autre part, on doit se demander aussi si la vacuole à corpuscules métachromatiques chez les Levures ne sert pas à la formation de glycogène, étant donné que le dépôt de ce glycogène est surtout net près des pôles de cette vacuole. Du reste, nous verrons plus tard que les grains métachromatiques, pour la plupart, sinon toujours, ne représentent qu'un stade transitoire dans la dégra- dation des substances d’origine nucléaire (chromidies, mitochondries) et ne sont point, comme certains auteurs l’admettent, des substances de réserve par eux-mêmes. Je reviendrai sur la signification des mito- chondries dans la note suivante. Dans la famille des E’utrichomastigidæ, les mitochondries présentent des dispositions variables qui peuvent être ramenées en somme à deux types principaux qui, du reste, se rencontrent réunis dans certaines formes (dans le genre 7richomonas) : 1° Mitochondries cosTALES qui accompagnent le trajet de la membrane ondulante, et dont au moins une certaine partie peut, en se fusionnant, constituer la costa (— côte) ; les granulations costales existent en dehors de la famille des Eutricho- mastigidæ chez les Cryptobia (= Trypanoplasma) ; % Mitochondries ENDOAXOSTYLAIRES qui se trouvent placées à l’intérieur de l’axostyle (certains représentants des genres Æutrichomastix, Trichomonas, Hexa- mastix); dans la partie élargie, « céphalique » de l’axostyle (calice) les grains endoaxostylaires le plus souvent s'épanouissent en une couronne périnucléaire; certains grains, dans cette couronne périnucléaire, en se fusionnant entre eux, forment quelquefois un bâtonnet sidérophile qui n’est autre chose que le corps parabasal ou, pour nous servir d’un terme 519 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD plus court, le PARASOMA. Chez les Trichomonas, j'ai constaté dans le cyto- plasme l'existence des boules de glycogène qui, selon toute vraisem- blance, sont produites par les mitochondries qui dans ce cas mérite- raient le nom de mitochondries glycoplastes. J'ai pu constater directement la fonction glycoplastique pour l’homo- logue du corps parabasal, le kinetonucleus. En effet, chez Bodo edax on peut facilement mettre en évidence, au moyenide la liqueur iodo-iodurée, qu'il existe dans le kinetonucleus des gouttelettes de glycogène plus ou moins nombreuses qui sontétroitement appliquées contre la surface. SUR LA FONCTION GLYCOPLASTIQUE DU KINÉTOPLASTE (— Éinetonucleus) CHEZ LES FLAGELLÉS, par A. ALEXEIEFF. Dans ma dernière note, ici même, j'ai montré que le Ainetonucleus des Bodo est un organite à fonction glycoplastique comme le prouve la réaction microchimique au moyen de l’iode. D'autre part, certaines observations que j'ai pu faire sur le neue cleus des Bodo montrent clairement que celui-ci n’est pas un vrai noyau, un plaste comparable à beaucoup d'égards au pyrénoïde des Flagellés. La plus décisive de ces observations est la suivante : le kinetonucleus présente une MÉTACHROMASIE très nelle avec le bleu de toluidine; cet organite se colore, en effet, en rouge violacé foncé, tandis que le noyau et le protoplasma se colorent en bleu pâle; on est ainsi amené à con- tester la valeur nucléaire du kinetonucleus qui est en réalité un ORGANITE MITOCHONDRIAL À FONCTION GLYCOPLASTIQUE. Cependant, c’est [à un dérivé nucléaire, en quoi il ne ‘diffère du reste nuilement des autres mitochon- dries, qui pour moi sont toujours d’origine nucléaire. À la place du terme « kinetonucleus » qui consacre une opinion erronée, je propose celui de KINÉTOPLASTE (ou kinetosoma); ce nom indique suffisamment qu'il s’agit ici d’un organite dont le rôle physiologique est au service des flagelles. Ainsi le kinétoplaste forme du glycogène, celui-ci se transforme en glycose qui, comme on le sait, représente du matériel énergétique (en particulier kinétique) par excellence. Cependant, la fonction glycogénique du kinétoplaste s'étend probablement au métabolisme nutritif général du Flagellé, car parfois (mais rarement) on trouve quelques gouttelettes de glycogène disséminées dans le cytoplasme. Il n’en reste pas moins vrai que la plus grande partie de glycogène produit par le kinétoplaste doit être employée pour le fonctionne- ment des organes moteurs (flagelles) : les gouttelettes glycogéniques se trouvent surtout abondantes dans la partie qui correspond au point d'inser- SÉANCE DU 21 FÉVRIER 513 tion des deux flagelles ; on a l'impression que le glycogène, sécrété par toute la surface du kinétoplaste, s’accumule à l'endroit où sa consommation est surtout intense. Je dois ajouter encore que chez Bodo caudatus, le kinétoplaste se colore vitalement et} prend, avec le bleu Nil, une teinte bleu de ciel (réaction acide); ceci cadre bien avec cette manière de voir d'après laquelle cet organite est un plaste et non pas un vrai noyau. Si le kiné- toplaste se divise quelquefois par un mode mitotique, cela ne contredit point cette conception : un organite mitochondrial ayant des dimen- sions considérables peut se diviser par une mitose plus ou moins com- plète, car il est un dérivé nucléaire. Je rappelle que Klebs (1893) avait considéré l’organite en question comme un corps constitué par du glycogène : nous voyons ainsi que ce savant avait une conception très voisine de la réalité, cependant j'in- siste que ce n’est pas là un corpuscule de glycogène, mais un organile qui produit du glycogène. Pour décider si la substance métachromatique qui constitue le kiné- toplaste correspond à la volutine de À. Meyer, j'ai essayé deux réactions parmi celles qui sont caractéristiques pour la volutine : 4° Les Bodo colorés par le bleu de toluidine ont été traités par l'acide nitrique à 4 p.100 (le bleu de toluidine remplaçant le bleu de méthylène, l'acide nitrique, SO‘H); tout est décoloré sauf le kinétopiaste qui reste coloré en bleu verdâtre (plus rarement en rouge intense) ; 2° L’ébullition dans l’eau pendant dix minutes (sans fixation préa- lable) donne un résultat négatif : le kinétoplaste ne se dissout pas et peut se colorer par le bleu de toluidine. Ainsi nous pouvons caractériser la propriété métachromatique du kinétoplaste de la façon suivante : en plus d’une métachromasie neutrophile de Pappenheim (réaction azuro- phile avec le Giemsa où du reste, la teinte violacée foncée du kinéto- plaste diffère de celle que prend le noyau), le kinétoplaste présente la métachromasie basophile de Pappenheim, c’est-à-dire qu'il fixe d'une facon élective la base rouge du bleu de toluidine; c’est un corps méta- chromatique qui n’est cependant pas constitué par la volutine de A. Meyer, étant donnée son insolubilité par une ébullition même pro- longée. Au premier abord, le fait de la colorabilité du kinétoplaste par le vert de méthyle acétique paraît constituer un argument très impor- tant en faveur de la nature nucléaire de cet organite; cependant, il ne faut pas oublier que ce colorant spécifique de la chromatine colore aussi certaines enclaves ; par conséquent, rien d’élonnant que le plaste producteur de glycogène se colore par le vert de méthyle acétique. Il n’est pas sans intérêt de rappeler ici que le kinétoplaste, avant d'être considéré comme un noyau (kinetonucleus), avail été envisagé comme un simple épaississement du périplaste par Wasielewski et Senn 514 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD et comme homologue du centrosome par Laveran et Mesnil. Nous avons vu qu'aucune de ces manières de voir ne peut plus être soutenue, étant donné que le kinétoplaste est un organite à fonction glycoplastique, organite qui, de même que son homologue, le parasoma (— corps para- basal), est une formation mitochondriale. OBSERVATIONS SUR LE PROCESSUS D'ÉJACULATION DJ SPERME CUEZ LE CHIEN. DURÉE ET VOLUME DES DIFFÉRENTES PORTIONS DE LA SÉCRÉTION SPERMATIQUE, par E. Iwanow. Ce qui doit constituer l'étape suivante dans l’étude du processus de sécrétion du sperme chez les Mammifères, c’est la détermination plus minutieuse du rapport entre les différentes phases du processus d’éjacu- lation et la sécrétion des différentes portions du sperme que l'on peut établir en mesurant la durée de la sécrétion de diverses portions du sperme et leur volume. La méthode du « coït fictif dans le vagin arti- ficiel » employée par Amantea dans son travail (1), ne convient pas à ce but. J'ai fait mes recherches dans les conditions suivantes. Le chien est fixé sur un appareil du type employé au Laboratoire de J. P. Pavlow pour les chiens à fistules, on place cet appareil sur une table. Le garcon lubréfie de vaseline sa main et le pénis du chien et commence à exciter la verge dans la région située en arrière des bulbes caverneux. L'érec- tion se produit très vite, le chien se met à faire les mouvements répétés, caractéristiques du coït qui cessent ordinairement dès le début de l’éja- culation. Au début de l'éjaculation, le chien agite alternativement les pieds postérieurs. Pendant l’éjaculation de la 2° portion et surtout de la 3° portion, les extrémités de l'animal restent immobiles. La langue sort ordinairement de la bouche et le chien respire fréquemment. Le museau prend pendant la sécrétion de la 3° portion une expression caractéri- stique de fatigue et de somnolence. On continue à exciter le pénis tant que l'éjaculation de la 1" et de la 2° portion du sperme n'est pe ter- minée. En général, la sécrétion de la 3° portion se produit automatique- ment sans excitation du pénis. Il est facile de provoquer rapidement une éjaculation du sperme chez les chiens qui servent dans notre laboratoire (4) G. Amentea, Recherches sur la sécrétion spermatique. Arch. Ital. de Biol., LXI, fasc. n1, p.35-47, 1914. Par suite de la guerre qui rend difficiles la commande et la livraison des livres, ce n’est que tout dernièrement que j'ai pu lire le travail d’Amantea. D15 RIER ÉV F 21 EANCE DU r S L°GT L‘0 9°0 0 ‘0 ‘0 G°0 8°Te g‘0 1°0 0‘07 V‘E ‘I G°0T 9°0 GT 8 # 8"0 G°T G YI 66°0 6° 0 G'IT 9°0 80 0°08 G°0 & 0 0°68 L'0 ( ( & 0 60 G°8T Gr ‘0 NOILHOd NOILHOd NOIL4Od 0$ 8 of 4TNAOV(H ANUAXAIS NA ANATOA %°67 ‘SOpu099S Y%] 08 ET 9P ,1nq9Pp 91 39 NOILUOX 01 EI °p u0119199S EI 2D UU EI axjuo ATIVAUHLNI ‘S 89 ‘ui GT lt) ee 80 ee HN) = ‘6 G€ ‘WU = 0) en 06 Op Ole A NIEM = ‘S 9y ‘Ou ÿ7 ni ==: 00 ro) Cl Su 06 De 07 *S OT ‘& €F ol = 2 06 — 0 A RrINno) = ‘S Ge ‘U 07 9 al UE a | PO en = ‘sajnuru 9 Re eq RS Gr NE 61 2 L RSA TS AO I, .... *09P CT ‘S Cr y] OL US = CuDE a Gel 7000) SE ‘ST US$ 0) = 9400 1920) nr 9 Ne Ter ep nd on NL . Le 2. ete le. 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Les observations ont été faites sur 3 chiens dont deux sont des pro- duits de la fécondation artificielle (Tome, Goutik), le troisième est un rejeton naturel (Ralf). L'âge et le poids de ces chiens sont les suivants : Tome, 6 ans, 70 livres; Ralf, 2 ans et demi, 44 livres; Goutik, 2 ans, 45 livres. Le tableau ci-dessus renferme les résultats choisis parmi les obser- vations les plus complètes. Ainsi, l’éjaculation ne commence pas immédiatement après l'excita- tion du pénis; elle demande pour se produire un certain laps de temps qu'il est facile de mesurer en secondes. Ordinairement la durée de cet intervalle oscille entre 5-10 secondes, mais elle peut tomber au-dessous d’une seconde et s'élever jusqu'à 30 s. 1. La durée de l’éjaculation de la 1° portion (voy.le tableau de la note suivante) oscille entre 6-26 secondes. L'intervalle entre la sécrétion de la 1'° portion et celle de la 2° portion varie de 8 à 26 secondes. La durée de l’éjaculation de la 2° portion oscille entre 10-44 secondes. C’est l’éjaculalion de la 3° portion qui demande le plus de temps, elle dure de 4 à 16 minutes et plus longtemps. Ces nombres ne représentent pas les limites extrêmes de la déviation pos- sible d’un ou de l’autre côté de la durée des processus décrits. Les sécrétions de la 1° et de la 2° portion ont à peu près le même . volume qui oscille ordinairement dans les limites de 1-2 c.c. Quant à la 3° portion, elle dépasse ordinairement plusieurs fois par son volume et son poids la sécrétion de la 1" et de la 2° portion et c’est elle qui, en constituant la masse principale de la sécrétion liquide du sperme, déter- mine des variations considérables du volume total du sperme produit par le chien dans différentes conditions, car le volume de la sécrétion de la 4'° et de la 2° portion est assez constant, quoique le nombre des spermatozoïdes qui sont éjaculés surtout pendant la sécrétion de la 2° portion varie dans des limites très larges comme nous le verrons plus bas. (Section de Physiologie du Laboratowre de l'Administration vétérinaire, Pelrograd). SÉANCE DU 21 FÉVRIER 517 FACTEURS QUI AGISSENT SUR LE TRAVAIL DES GLANDES DE L'APPAREIL GÉNITAL MALE DU CHIEN, par E. [wanow. Nous avons indiqué dans le tableau placé plus haut quelques faits qui caractérisent le processus d'éjaculation du sperme chez le chien soumis à l'excitation mécanique du pénis et qui sont pris parmi la série d’obser- vations faites en général dans les mêmes conditions, sauf une seule qui est l'excitation sexuelle du chien par l'aspect et l’odeur de la chienne en chaleur que nous avons, dans certains cas, surajoutée à l'excitation mécanique ordinaire. Cela a été fait pour déterminer l'influence sur le travail de l’appareil génital mâle, ce facteur étant sans {doute l’excitant sexuel le plus fort du mâle. . Dans les expériences faites à cet effet, la chienne a été placée sur la table, devant le chien, de telle sorte que celui-ci puisse non seulement la voir, mais aussi flairer ses organes génitaux. La chienne a été laissée sur la table jusqu’à la fin de l’éjaculation. Pour déterminer comment agit, sur le processus d’éjaculation, l’appa- rition, dans les conditions de l'expérience, de la chienne en chaleur, je me suis servi des chiffres des rubriques suivantes : 1, rapidité avec laquelle l'excitation mécanique détermine l’éjacula- tion; 2, durée totale de celle-ci; 3, volume de tout le sperme recueilli; 4, nombre total des spermatozoïdes éjaculés. Dans le tableau ci-dessous les chiffres 1, 2, 3, 4 remplacent les titres correspondants des rubriques indiqués plus haut. Le signe + indique que la chienne se trouve au point culminant du rut (æstrum) et admet l'approche du chien; Le signe —Æ indique que la chienne est à la période du rut, désigné sous le nom de proæstrum et ne permet pas au chien de l’aborder ; Aute Le signe 0 indique l'absence de la chienne pendant l'expérience ; Le nombre total des spermatozoïdes éjaculés est indiqué en mil- lions. Pour que le rôle du facteur introduit dans ces expériences soit plus net, il faut calculer pour chaque chien et chaque rubrique, deux moyennes arithmétiques : une pour les expériences marquées 0 et une r REUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD o18 G£G 0'L S6y ‘wW07 nn à |Émaaiai eee En Re eu cn 0 z “IOTAUE Î | LI6F || - aoo1! p‘ee | S LE “UI LE () a del enles anale nee JE GI | HE 7 0 ES INDE ASE — gllétz | ace | s 95 wyp nn = 97 | e0L | 6 er | ‘S 07 ‘wi 67 — O1] Yéc | 9er | “8 ct OI — yÿ|ker |c'o |-semuru 9 RL (l Et | 00° | E‘97 | ‘S ST ‘U Y] cb le sec ter ls cpoue ee, o1CST | 9% | pr uec Et): 0 ta! | ‘21999 p| 08 | 66 |‘Seynuiw £7 — % || 06€ | L'‘ér | ‘S 08 UT} a) 161 | &‘0G | ‘SG mL SAGE À 0€ 68 G‘L |'Sejuurum 07 —. %d| € | 9‘or | 5 €7 ‘mm y} || cop onù6 | ester 0) 0 68 88L | 9*or | ‘S 68 ‘U ET — Li] FL | L'or | ‘sou 97 ob | 9€ | 0‘£ |‘sejnuiu # (à) (] 88 18G | 1‘08 | ‘Saqnurtu 17 = 9 | Cle. ete les 01 006 en ll nl) Sas ane)? = y + ya €T8 | ‘0 | ‘S 9€ ‘LT — L]|| #29 | ‘oz | ‘Senuitu 8F — _£|| 908 | 0‘68 | ‘S 9 ‘w 07 ARC SE 8 96L | 0‘67 | ‘S Se ‘uw 8r — 70 || 102 | otre | :S € wep — &|| 807 | ‘Se | Sopnuru F} I) Te rare 6807! G‘ga | ‘sepnuim pa] ‘opuoses j || OSL | o‘ga | ‘S 07 ‘WU EG = et Aro NIRO TE ASSET SC de 18 LIÿ | g‘ar | ‘sojuuru 07 (4) L68 | #°8 | ‘S 06 ‘w 9 |'sapuoses G1|| 67x | n°8 | ‘S 06 ‘w ÿ |‘sapuoses 9€ (] 6} ‘SAP 9167 7 £ & L y & & L y £ 8 I QUOQUR er ad ATITAXAS HILNO9 ATV HKOL NOILYLIOXA SÉANCE DU 21 FÉVRIER 519 autre pour les expériences marquées +. Alors nous avons les nombres suivants : TOME RALF GOUTIK 1 2 3 & 1 2 3 k LAN à 3 4 0 113,5 s.| 4m.53s.15,16/187,a|| 7,2 s.[10m.36s.112,8/184,1113,4 s.[11m.55s.|11,5|644,7 +] 2,8 s.|11m.922s.128,3/233.31| 3,5 s.118m.58s.197,11674.2|| 41 s.116m.51s.|18,5|841 Si nous déduisons pour chaque rubrique une seule moyenne arithmé- iique se rapportant aux trois chiens, nous avons : 1 2 3 4 0 13,4 secondes. | 11 min. 55 sec. 11,5 644,1 + 4,1 secondes. | 16 min. 51 sec. 18,5 | 841 Ainsi, l'introduction dans l'expérience de l’excitant supplémentaire, tel que la chienne en chaleur, agit en général neltemenñt sur le pro- cessus d’éjaculation du sperme chez le chien en accélérant le début de l’éjaculation (3,65 fois), en augmentant la durée de l’éjaculation (1,77 fois), le volume total du sperme (2,3 fois) et le nombre total des sper- matozoïdes (1,56 fois). Quant à l'influence du facteur qui nous intéresse sur la durée et le volume de la sécrélion de la 1®et de la 2° portion, elle paraït être faible. Les moyennes arithmétiques qui se rapportent d'une part à la sécrétion de ces portions dans les expériences marquées 0 et, d'autre part, à celle dans les expériences marquées + et + sont les suivantes : DURÉE VOLUME I INTERVALLE II Il IT — |12,8 secordes.|15,5 secondes.|26,1 secondes. 0,9 0,S 0 |16,8 secoudes.|18,3 secondes.|26,0 secondes. 0,67 0,78 Si nous déterminons, d’après les notes dont je dispose, la moyenne arithmétique de la durée de la sécrétion de la 3° portion, elle sera égale dans les expériences + de 1438" et de 8"49° dans les expériences 0. En BIOLOGIE. OMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 38 520 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD négligeant les secondes, nous avons le rapport 7/4 ou le rapport 1,7 : 1 qui est très voisin du rapport indiqué plus haut. Par conséquent, sans influence de l'excitation supplémentaire (chienne en chaleur), c’est l’activité de la prostate dont lä sécrétion constitue la 3° portion du sperme qui devient nettement plus intense. L'activité des glandes annexes augmente relativement peu ; quant au volume de la sécrétion des canaux déférents, elle paraît ne pas varier. Nous n'avons pas de raison de parler de l’accroissement de l’activité du testicule, quoique nous ayons noté que le nombre total des spermato- zoïdes augmente en moyenne 1,54 fois dans les expériences +, car les spermatozoïdes éjaculés ne proviennent pas immédiatement du testicule qui sert à les fabriquer, mais des réserves de l'épididyme et des canaux déférents. L'accroissement du nombre total des spermatozoïdes éjaculés indique un travail plus énergique de l'appareil neuro-museulaire, expul- seur des spermies. (Section de Physiologie du Laboratoire de l'Administration vétérinaire, Petrograd.) Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — LL. MarrTakux, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 2 JUIN 1917 SOMMAIRE AcHARD (Cn.), FuanpiN (Cu.) et Dessouis (G.) : Réponse à la note denNÉANicloux 7e AE ANNE Caasanier (H.), Leserr (M'e M.) et Bgrancës (L.-M.) : Une technique simple et sûre de la réaction de fixation dans la syphilis. . . . . .. Carton (Épocarb) : Les « Blasto- cystis », stades du cycle évolutif de Flagellés intestinaux (Mémoires) . . Duroux (E.) et Couvreur (E.) : A propos du mémoire de M. Nageotte, sur la « Greffe des tissus morts ». GueyLaRD (M'ie FRANCE) et PORTIER (PauL) : Variation de poids de l'Épi- noche passant d'un milieu dans un autre de salinité différente. Étude de l'adaptation aux changements brusques de salinité . . . . . . . .. HozLanpEe (A.-Cn.) : Au sujet d’une réaction microchimique du spiro- chète ictérohémorragique.. . . . . . Manie, CrisraAu et PLazy : La spi- rochétose ictérohémorragique à Lo- rient CN COM OI 0 IDE I OEONOAO SO NORLEONCO OPA NicLoux (MAURICE) : À propos de . la note de MM. Ch. Achard, Ch. 525 531 Flandin et G. Desbouis : « Mesure de l'intoxication oxycarbonée par la capacité respiratoire. Contrôle de traitement par les inhalations d'OXYÉÈNE DNS AM Ma NN En PrÉRON (HExRI) : De la longue durée et de la variabilité des temps de latence pour les réflexes cutanés. RETTERER (E0.) : Origine nucléaire des hématies (utérus gravide et moelle osseuse). . .......... Rocer (H.) : Action du pneumo- gastrique sur le cœur des animaux JÉCAPSUIÉES NS IC M Rent Ruinstein (M.) et Mazor (Mie) : Séro -diagnostic de la syphilis. Mé- thode séro-chimique de Bruck. .. SARTORY (A.) : De la présence d'un Oospora pathogène dans l'urine d'une malade morte de néphrite ADI O D AL LA A M AN ere TrouEssart (E.-L.) : Les rapports de l’anatomie et de la zoologie. Ré- ponse’à M°Retterer .. |. ..:.. WiNTREBERT (P.) : Sur les prin- cipes d’une méthode pratique de sériation embryonnaire Présidence de M. C. Delezenne, Vice-Président. À PROPOS DE LA NOTE DE MM. Cu. AcHARD, CH. FLANDIN ET G. DEespours : « MESURE DE L'INTOXICATION OXYCARBONÉE PAR LA CAPACITÉ RESPIRATOIRE. CONTRÔLE DE TRAITEMENT PAR LES INHALATIONS D'OXYGÈNE », par Maurice NIcLoux. L'éloignement de Paris ne m'a pas permis de présenter plus tôt les observations qui vont suivre, relatives à cette note présentée à la séance du 21 avril dernier (Comptes rendus de la Société de Biologie, 1917 3 t. LXXX, p. 397-402). BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 4917. T. LXXX. 39 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE O6 LO Lo Le travail de MM. Achard, Flandin et Desbouis met en relief « l’effica- cité de l'oxygène dans le traitement de l'intoxication oxycarbonée » et les auteurs rappellent fort à propos que cette « efficacité est encore trop souvent méconnue à l'heure actuelle »; c'est qu’en effet, la stabilité de l’hémoglobine oxycarbonée a toutes les apparences d’un dogme, cette idée fausse est beaucoup plus répandue qu'on ne saurait croire, elle sub- siste malgré les efforts de certains, je suis de ceux-là, qui l’ont com- battue énergiquement, je le rappelais tout récemment dans un article paru il y a quelques semaines dans la Presse Médicale (1). Ainsi donc, MM. Achard, Flandin et Desbouis apportent de nou- velles expériences à l'appui du déplacement par l'oxygène de l’oxyde de carbone combiné à l’hémoglobine, en cela leur travail est très important, et, par ailleurs puisque cette substitution, quoique sura- bondamment démontrée, n’est pas admise par tous, l’abondance des faits qui l’établissent est souhaitable et pour une fois excès n’est pas défaut. ” Ceci dit, on ne peut que regretter que les auteurs ne s’en soient pas tenus à exposer simplement le résultat de leurs expériences sur les inha- lations d'oxygène ; qu'ils aient proposé, sans s'être suffisamment mis au courant de la littérature et des techniques, une mesure de l’intoxica- tion oxycarbonée par la capacité respiratoire et l'adoption d’un nouveau coefficient dit coefficient d’oxygénation; nous allons montrer en effet : 4° que leur mesure n’en est pas une; 2° que leur coefficient d’oxygéna- tion, à supposer qu'il soit correctement pris, et on verra à quelles diffi- cultés insurmontables se heurterait sa détermination, à exactement la même signification que le coefficient de Balthazard et Nicloux. 4° MM. Achard, Flandin et Desbouis mesurent, ils ne le disent pas explicitement mais c’est du moins ce qui résulte d’une lecture attentive de leur note, la quantité d'oxygène dans le sang avant et après l’intoxi- cation et ils dénomment la quantité d'oxygène ainsi trouvée capacité respiratoire. Or, d’après Gréhant, la capacité respiratoire du sang est représentée par le volume d'oxygène maximum que peuvent absorber 100 c.c. de sang; elle varie entre 20 et 30 chez le chien, pour le sang normal et entre 7 et 10 pour le chien très profondément intoxiqué d’après les expériences mêmes de ce physiologiste. Dans aucun cas, naturelle- ment, on ne peut connaître la mesure de la capacité respiratoire par la mesure de l’oxygène dans le sang, voire artériel, puisque mème dans ce (4) Maurice Nicloux. L’'instabilité de l’hémoglobine oxycarbonée en pré- sence d'oxygène ; son intérêt au point de vue du traitement de l’intoxication oxycarbonée. Presse Médicale, 45 mars 1917, n° 16, p. 153. Voir aussi Maurice Nicloux. Le déplacement par l'oxygène de l’oxyde de carbone combiné à l’hé- moglobine. Comptes rendus de la Soë. de Biologie, 491%, t. LXXVI, p. 328. SÉANCE DU 2 JUIN 523 sang, la totalité de l'hémoglobiñe n’est pas à l’état d'hémoglobine oxy- génée (1). En définitive, dans les expériences de MM. Achard, Flandin et Desbouxsr: avant io l’'hémoglobine totale se divise en hémoglobine oxygénée + hémoglobine, les auteurs ne déterminent que la quantité d’hémoglobine oxygénée, et la quantité d'hémoglobine leur reste inconnue; après l’intoxication, la même hémoglobine totale se divise en hémoglobine oxycarbonée + hémoglobine oxygénée + hémoglobine, les auteurs ne déterminent que la seconde de ces quantités, les deux autres .quantités d’hémoglobine oxycarbonée et d’hémoglobine, cette dernière ayant pu varier au cours de l’intoxication, leur restent inconnues. Dès lors, faire le quotient du second chiffre d'oxygène par le premier, dans le but de repré- senter la quantité d'hémoglobine utile par rapport à l’hémoglobine totale, n’a pas de signification. A la vérité, MM. Achard, Flandin et Desbouis ont cru que leur mesure d'oxygène représentait bien la capacité respiratoire, et s'il en eût été ainsi, ils auraient eu parfaitement le droit d'écrire que les chiffres de capacité respiratoire expriment : Hémoglobine totale — Hémoglobine disponible (2) Hémoglobine annihilée Hémoglobine totale ” Hémogilobine totale mais en l’absence d'indications sur la façon dont le sang aurait été oxygéné au maximum avant et après l’intoxication (3), et surtout en (1) D'ailleurs, si dans les expériences de MM. Achard, Flandin et Desbouis, le sang normal avait été saturé d'oxygène, les chiffres d'oxygène devraient coïncider avec ceux qu’a obtenus M. Desgrez en saturant le même sang d'oxyde de carbone, le sang absorbant le même volume des deux gaz, OT Ce m'est pas le cas comme le montre le tableau suivant : NUMÉROS CHIFFRES ; CHIFFRES des de MM. de M. EXPÉRIENCES ACHARD, FLANDIN, DESBoOUIS DESGREZ IV 19 23}0 V 19 PA 5) VI 20 21,8 VII 1559 44,5 (?) (2) Le texte porte hémoglobine anmihilée, c’est là naturellement une simple erreur matérielle; la rectification va de soi et on ne saurait en faire le moindre grief aux auteurs. (3) La saturation du sang par l'oxygène, après latente devant néces- sairement être faite avec quelques précautions pour éviter un déplacement partiel, maïs possible, de l’oxyde de carbone, si MM. Achard, Flandin et Des- bouis l'avaient pratiquée, ils en auraient fait vraisemblablement mention dans leur note, car ce point particulier de technique a une importance capitale. 524 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE raison de la différence entre les chiffres des auteurs et ceux de M. Des- grez pour le sang normal, on ne peut penser qu'il en soit ainsi. Que, dans ces conditions, le rapport ci-dessus, établi par eux, coïn- cide avec le rapport de Balthazard et Nicloux (coefficient d'empoisonne- ment) qui lui, représente sans ambiguïté le rapport de l’hémoglobine oxycarbonée (annihilée) à l'hémoglobine totale, c’est là un pur hasard qui ne s'est d’ailleurs rencontré qu'une seule fois (Exp. IV). Et j'arrive maintenant au coefficient d'oxygénation. 20 Le coefficient d'oxygénation de MM. Achard, Flandin et Desbouis est défini par le taux d'hémoglobine utile par rapport à l'hémoglobine totale; il est le complément à l’unité du coefficient de Balthazard et Nicloux; on peut donc en inférer immédiatement que, appellation mise à part, il a exactement la même signification. Supposons, par exemple, que dans une intoxication oxycarbonée les 66 centièmes de l'hémoglobine soient à l’état d'hémoglobine oxycar- bonée (coefficient d'empoisonnement 0,66), les 34 centièmes restant * étant capables de fixer l’oxygène (coefficient d’oxygénation 0,34); en quoi ce second coefficient paraît-il exprimer mieux, pour employer les termes mêmes de MM. Achard, Flandin et Desbouis, que le premier le degré de gravité de l’intoxication? Je n’y vois, pour ma part, aucune différence. Mais il y à plus. La détermination du degré d’empoisonnement ne se fait pas qu'au cours d'expériences sur l’animal in vivo, il est souvent nécessaire de l'établir chez l’homme sur le sang de l’autopsie, absolument exempt d'oxygène parce qu'en voie de putréfaction. Comment, dans ce cas, MM. Achard, Flandin et Desbouis détermineront-ils leur coefficient d’oxygénation? Vont-ils saturer le sang d'oxygène pour faire passer à l’état d’hémoglobine oxygénée l’hémo- ulobine restante? C’est alors toute une technique à élaborer puis à contrôler, , car il faut éviter le déplacement, dont j'ai parlé plus haut (1), de l’oxyde de car- bone. Mais à supposer qu'ils résolvent ce problème, ils auront le numérateur de leur rapport ; etle dénominateur représentant l’hémoglobine totale, com- ment l'obtiendront-ils? Par une mesure d’oxyzène, ce second problème paraît expérimentalement impossible à résoudre. Admettront-ils un chiffre normal de capacité respiratoire comme ils le suggèrent? C’est alors s’exposer aux plus graves mécomptes et voici pourquoi : le sang d’autopsie, je puis en parler par expérience, est rarement du sang normal; il peut être dilué par du sérum, ou enrichi en globules par exsudation de ce même sérum, et dans l'un comme dans l’autre cas, dans la proportion du simple au double; on voit tout de suite la marge énorme comprise entre les deux nombres extrêmes 10 et 40. Seul donc à ce moment le coefficient d’empoisonnement de Balthazard et Nicloux, tel qu'on l’obtient par le rapport de la quantité d'oxyde de carbone contenu dans le sang à la quantité maximum d'oxyde de (4) Voir note 2, page précédente. ©: 19 (27 SÉANCE DU 2 JUIN carbone que peut fixer le même volume de sang, indépendant de la dilution en sérum comme de la concentration en globules, peut fournir le rapport de l’hémoglobine oxycarbonée (annihilée) à l’hémoglobine totale et exprimer le degré de l’intoxication, Faut-il ajouter que la technique de détermination du coefficient d’empoisonnement ne présente pas plus de difficultés qu'une opération courante de laboratoire. Sans doute, s’il fallait recourir comme autre- fois à la pompe à mercure, les expériences de mesure de capacité respi- ratoire suivant la technique et avec l’appareil de Haldane auraient constitué une tentative intéressante, encore qu'elle ne puisse s'adresser à tous les cas, pour s'affranchir de cette instrumentation compliquée. Mais il n’en est plus ainsi et je regrette vraiment que MM. Achard, Flandin et Desbouis n'aient pas monté l'appareil très simple que j'ai fait connaître en 1913 pour extraire l’oxyde de carbone du sang (1), ils auraient pu se convaincre combien la manipulation en est aisée et com- bien également le coefficient d'empoisonnement auquel ils recon- naissent le mérite d’être précis est, contrairement à ce qu'ils en pensent et à ce qu'ils écrivent, facile à rechercher et d'une technique à la portée de tous. En résumé, les expériences de MM. Achard, Flandin et Desbouis sur les inhalations d'oxygène, consécutivement à une intoxication oxycar- bonée, auraient gagné à être exposées sans autre préoccupalion que celle de montrer l'influence utile et incontestable de ce gaz. Les auteurs auraient ainsi évité, d'abord de donner une mesure de l'intoxication oxycarbonée qui, réellement obtenue par détermination de la capacité respiratoire — et il paraît n’en avoir pas été ainsi dans leurs expériences — n'est pas d’une application générale, défaut grave qui suffit à la faire rejeter; et ensuite de proposer un coefficient, dit d'oxygénation, donton ne voit pas l'intérêt puisqu'il fait exactement double emploi avec le coefficient de Balthazard et Nicloux proposé bien antérieurement. RÉPONSE A LA NOTE DE M. NicLoux, par Cu. AcHARD, CH. FLANDIN et G. DESsBouIs. Les critiques de M. Nicloux ont pour base principale les écarts entre les résultats fournis par le dosage de l’oxyde de carbone dans le sang et par la mesure de la capacité respiratoire du sang. Or, dans nos expé- (1) Maurice Nicloux. Appareil pour l'extraction de l’oxyde de carbone du sang. Application à la détermination du coefficient d’empoisonnement. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1913, t. LXXV, p. 57. 22. 526 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE riences, ces écarts ne se sont pas montrés très importants (1); les rap- ports obtenus par les deux méthodes ont varié dans le même sens, comme on peut s’en rendre compte sur le graphique; de sorte que, si le dosage chimique de l’oxyde de carbone extrait du sang est plus précis, il n en reste pas moins possible de se faire une idée du degré. d'intoxication par la recherche de la capacité respiratoire. Celle-ci permet aussi de contrôler les bons effets du traitement par l'oxygène. fe 1 Lex Dosage de CO x (Capacue 2espuratrne Ge sont là deux points très importants pour la pratique. Aussi nous: a-t-il paru qu'il n’était pas inutile de montrer, dans les circonstances actuelles où les cas d'intoxication oxycarbonée se multiplient, le parti qu’on peut tirer pour son étude de l’appareil de Haldane, dont l'emploi est assez répandu dans nombre de laboratoires, notamment en Angle- terre. | \: À PROPOS DU MÉMOIRE DE M. NAGEOTTE, SUR LA « GREFFE DES TISSUS MORTS » (2), par E. Duroux et E. CouvREUR. Sans examiner, dans cette courte note, la valeur du procédé consi- stant à pratiquer des greffes nerveuses avec des greffons conservés dans l'alcool, nous tenons néanmoins à faire quelques remarques à propos de: ce que dit l’auteur relativement à la suite des sections complètes du sciatique chez le chien. (4) Signalons à cette occasion deux corrections typographiques à faire au texte de notre communication du 21 avril, p. 399 : Ligne 14, au lieu de : écarts moindres, lire : écarts modérés. Ligne 29, au lieu de : 0,73 p. 100, lire : 0,73. (2) Nageotte. Sur la greffe des tissus morts. Mémoires de la Soc. de Biologie, mai 4917, n° 9. D4 © — SÉANCE DU ©? JUIN Il fait observer, avec justesse, que cette opération ne produit chez les chiens vigoureux que des troubles très fugitifs de la marche ; nous nous permettrons de lui faire remarquer que nous avons signalé ce fait dans un article de la Presse Médicale du 14 décembre 1916 (1), et que nous l'avons rappelé dans une petite note amenée par une communication de M. Frouin et publiée récemment dans les Comptes rendus de la Société _de Biologie (2). C'est donc, un mauvais moyen pour juger, chez le chien, de l’évolution d’une cicatrice nerveuse que de s’en rapporter aux troubles de la locomotion, et nous l'avons fait observer nous-mêmes. Quant au mécanisme que décrit M. Nageotte, nous l'avons nous aussi indiqué, dans un article envoyé en janvier au Lyon chirurgical, non encore paru, mais actuellement sous presse. Le fait est d’ailleurs connu depuis longtemps des anatomistes vétérinaires (3). LES RAPPORTS DE L'ANATOMIE ET DE LA ZOOLOGIE. RÉPONSE À M. RETTERER, par E.-L. TROUESSART. Éloigné, depuis plusieurs mois, des séances de la Société par des causes élrangères à ma volonté, ce n’est que tout récemment, par la lecture des Comptes rendus, que j'ai pris connaissance des nombreuses communications présentées par M. Retterer, depuis octobre 1916, sur l’histologie du gland des Mammifères. Je n’ai rien à dire de la partie histologique qui n’est pas de ma com- pétence. Mais je ne puis laisser passer sans observations les appendices de ces Notes que l’auteur intitule : Résultats et Critiques, et dans les- quels, d'une plume légère, mais peu bienveillante, il prend à partie un certain nombre de zoologistes, parmi lesquels il me fait l'honneur de me citer. Je fais surtout allusion à sa dernière note du 5 mai 1917 (p. 438). M. Retterer voudrait que l'anatomie splanchnique soit la base de toute classification zoologique, et il fait un grand crime aux zoologistes, dont il a feuilleté les livres, de ne pas lui donner satisfaction sous ce rap- (1) E. Duroux et E. Couvreur. Contribution expérimentale à l'étude des sections et restaurations nerveuses. (2) E. Duroux et E. Couvreur. À propos de la note de M. Frouin, sur les sections nerveuses. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, février 1917, n° 3. (3) Ce n’est d’ailleurs pas à lui exclusivement qu'il faut rapporter les faits observés, car quand il y a suppuration, induration s'établissant dans la cicatrice de section, les troubles locomoteurs sont très nets (voir notre article de la Presse Médicale). LA 528 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE port, au lieu de suivre les errements de Linné et de Cuvier qui ont choisi des caractères plus accessibles pour former leurs groupes de genres et de familles. 11 semble ignorer la loi de la subordination des caractères que Cuvier a su imposer à tous les zoologistes modernes. Certes, l'Anatomie, dans ses grandes lignes, a toujours été la base des classifications zoologiques, mais lorsque l’on en arrive à des détails de structure tels que ceux qu’étudie actuellement M. Retterer, on est bien forcé de reconnaître qu'il s’agit là d’adaptations secondaires, propres à chaque espèce prise isolément, et sans influence sur l’organisation générale des animaux. Les nombreux anatomistes qui ont précédé M. Retterer ont si bien reconnu ce fait, qu'après avoir constaté qu'entre deux espèces appar- tenant à un même genre naturel, on trouve souvent des différences anatomiques très notables, aucun d’eux, à ma connaissance, n’a essayé d'en tirer argument pour changer la classification zoologique admise de son temps. ù sa On peut citer par centaines des exemples de ces variations splanch- niques, qui n'ont que peu ou point de retentissement sur les carac- tères zoologiques. Pour ne pas sortir du sujet qui préoccupe actuel- lement M. Retterer, rappelons que Duvernoy (1) et Pousargues (2) ont trouvé, en comparant le gland des trois Singes les plus voisins de l'Homme (Chimpanzé, Gorille, Orang), des différences considérables. Il en est de même pour d’autres organes; les Traités d'anatomie humaine nous enseignent que dans notre espèce, — et probablement sous l'in- fluence du régime alimentaire, — la longueur de l'intestin grêle peut varier de 4 à 8 mètres, c'est-à-dire du simple au double. Chez le Rhino- céros de l’Inde l'intestin grêle est tapissé de villosités, tandis que chez le Rhinocéros de Sumatra ce même organe porte des plis transverses semblables aux valvules conniventes de l'intestin de l'Homme. En sera-t-on forcé de conclure que le Rhinocéros de Sumatra a plus d'affi- nité avec notre espèce que son congénère de l'Inde? J'ai parlé tout à l'heure d’adaptations secondaires. Ne serait-il pas indiqué de rechercher sur les femelles des espèces dont M. Retterer n'a étudié que les mâles, les raisons de ces adaptations secondaires? De même, je remarque que cet auteur, dans plusieurs cas, n'a étudié que de très jeunes individus ou même des fœtus; est-il sûr que les organes génilaux qu'il décrit ne se modifient pas, en arrivant à l’âge adulte? Un dernier mot au sujet de la prédilection que l’auteur montre pour des citations empruntées à Buffon. Tout en rendant hommage au pro- (1) Duvernoy. Anatomie comparée des grands Singes pseudo-anthropo-. morphes. Nouv. Archives du Muséum, 1855-1856, t. VIII, p. 227. (2) De Pousargues. Observations sur deux Orangs adultes. Nouv. Archives du Muséum, nouvelle série, 1895, t. VIT, p. 78. SÉANCE DU 2 JUIN 229 A ——————— fond penseur et à l’admirable littérateur que fut Buffon, on ne peut oublier que toute la partie anatomique de ses écrits fut rédigée par Daubenton, et que Buffon lui-même ne semble pas en tenir grand compte. Lorsque M. Retterer cite à l'appui de son opinion des phrases de Buffon comme celle-ci : — « Les Gazelles paraissent être des animaux mi- partis, intermédiaires entre le Chevreuil et la Chèvre » — ou bien encore : — « Je considère le Bouquetin, le Chamoïs, et la Chèvre domestique comme une seule espèce. », — on se demande si M. Retterer voit réellement, dans ces propositions un peu vagues et hasardées du grand naturaliste, une prévision prophétique de l’éclosion d’une science toute moderne, la Phylogénie? En tout cas, si l’on veut trouver la trace d’une parenté entre le Guib et le Nilgaut, Bovidés à cornes creuses et persistantes, d'une part, et les Cervidés à bois pleins et caducs d’autre part, il faudra remonter jusqu’à la souche commune de tous les Ruminants, c'est-à-dire jusqu’au plus ancien Tertiaire, et la Paléontologie ne nous fournit pas encore ‘tous les éléments d’une généalogie aussi reculée. En résumé, j'estime que M. Retterer, en nous proposant une classifi- cation fondée sur la structure du gland des Mammifères, donne ici un bien mauvais exemple, et je crains qu'après lui, d’autres ne viennent proposer une classification basée, par exemple, sur le nombre des lobes du foie, la présence ou l'absence de la vésicule biliaire, et d’autres par- ticularités du même genre. ; c'est alors que l’on pourra parler, comme le fait M. Retterer, de confusion des langues et de « tour de Babel ». AU SUJET DUNE RÉACTION MICROCHIMIQUE DU SPIROCHÈTE ICTÉROHÉMORRAGIQUE. Note de A.-Cx. HOLLANDE, présentée par A. DASTRE. Inada, Ido, Oki, Kaneko et Ito (1916), au cours de leurs études sur le spirochète ictérohémorragique, ont montré que cet organisme s'imprègne bien par l’azotate d'argent suivant le procédé de Levaditi, mais qu'il ne peut être mis en évidence par la technique de Levaditi- Manouélian. À ce sujet, Stokes, Ryle et Tytler font la même remarque : « Nous avons trouvé, disent-ils, que l’ancien procédé Levaditi est le meilleur pour la démonstration de l'organisme spirochète. Dans deux cas, les fragments de tissu traités par la méthode à la pyridine n'ont pas montré de spirochète, tandis qu’on en trouvait par l’ancien procédé » (1). J'ai cherché à appliquer, pour la recherche du spirochète ictéro- (1) The Lancet, p. 148, janvier 1917. 530 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — hémorragique sur frottis, la méthode d'imprégnation au nitrate d'argent pyridinique après mordancage au tannin-acétique-alcool. Cette technique, — que j'ai indiquée précédemment (1), — de mème que celle de Levaditi-Manouélian, ne permet pas de mettre en évidence le spirochète ictérohémorragique. Ce spirochète, à l'inverse du 7reponema pallidum, ne s’imprègne pas au contact d’une solution aqueuse de nitrate d'argent pyridinique. J'ai recherché la cause de cette non-imprégnation; voici les résultats de mes observations : Si, après avoir étalé sur des lames de verre des frotlis d'organes riches en spirochètes, on traite la préparation séchée à l'air, par diverses substances chimiques, avant de procéder au mordançage au tannin- acétique-alcool, on remarque que les spirochètes s’imprègnent ou ne s'imprègnent pas suivant les produits employés. Ainsi, lorsqu'on laisse la préparation séjourner, un quart d'heure à une demi-heure, dans un mélange à parties égales d’alcool-éther, l’imprégnation au nitrate d'argent pyridinique s'effectue facilement après le mordançage au tannin-acétique-alcool; il en est de même après l’action du chloroforme et du xylol; au contraire, après séjour dans l'alcool éthylique seul à 96° ou absolu et à froid, ou dans l’acétone, il est impossible d'obtenir une imprégnation, même si l’on chauffe fortement. C'est donc une substance soluble dans l’alcool-éther, le chloroforme et le xylol, et insoluble dans l'alcool pur, à froid, et dans l’acétone qui entrave l’action du nitrate d'argent pyridinique. Ces caractères de solu- bilité et d’insolubilité appartiennent aux lipoïdes, et c’est à leur pré- sence, à mon avis, que l'on doit attribuer la non-imprégnation du spi- rochète ictérohémorragique par l'azotate d'argent pyridinique. Le corps protoplasmique de ce parasite, débarrassé de ces substances par un de leurs dissolvants (alcool-éther, chloroforme, xylol), réduit alors très nettement l'azotate d'argent pyridinique et s’imprègne normalement: J'ai pensé devoir signaler à l'attention des bactériologistes cette réac- tion microchimique qui pourrait, peut-être, permettre de différencier le spirochète ictérohémorragique d’autres spirochètes de "formes voisines. J'ajouterai que je n’ai pu déterminer la nature du lipoïde du spiro- chèle ictérohémorragique et que les essais de coloration par la méthode de Loisel (2) pour la recherche des lécithines m'ont fourni des résultats négatifs. (Laboratoire militaire de Bactériologie de Chambéry.) (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, janvier 1917. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1903. SÉANCE DU 2 JUIN Dal LA SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMORRAGIQUE A LORIENT, par ManINE, CRISTAU et PLazy. Pendant les trois mois de mars, avril et mai de cette année 1917, nous avons eu l'occasion d'observer, dans les hôpitaux de la Marine à Lorient, 31 cas de spirochétose ictérohémorragique à diagnostic bacté- riologiquement confirmé par le Laboratoire. Nos malades provenaient : 3, de navires de guerre ; 2, d'un fort de la rade; À, de la Direction du Port; 1, du Corps de Santé de ila Marine (D' C.., l’un de nous, chargé du Laboratoire de Bactériologie et du Service des Contagieux) ; 2, de l'École des Mécaniciens; 20, du 3° Dépôt des Équipages de la Flotte; l’un d'eux, venu de Nevers où il se trouvait en congé de convalescence, n’a fait que passer au dépôt. Atteint d'ictère, il a été de suite envoyé à l'hôpital; 1, du front, officier d’infan- terie coloniale, arrivé à Lorient en permission de 3 jours; 1, de Con- carneau, inscrit maritime, venu directement à Lorient pour comparaître devant une Commission médicale. Les deux tiers des cas ont été fournis par le 3° Dépôt, où la spiro- chétose continue à sévir et où elle frappe surtout deux compagnies de Jeunes recrues. Une compagnie est restée jusqu'ici absolument indemne. Au sujet du mode de contamination, nous nous contenterons de dire qu'il est possible qu'elle ait eu lieu par pénétration des germes à travers la peau. Le D' C... n’a guère pu s’infecter que par la souillure des doigts avec du liquide céphalo-rachidien dans lequel on a trouvé de nombreux spirochètes. Un de nos malades était soigné pour gale quand on l’a reconnu atteint de spirochétose. Un autre était à peine guéri d'une dermite eczémateuse de la jambe quand il a fait de l’ictère. Quant à la durée de la période d’incubation, le cas du D' C... semble montrer qu’elle doit être d'environ huit jours. Selon la prédominance de tels ou tels symptômes, nos malades ont présenté les types cliniques suivants : hépatique, 44 cas; méningé, 8 cas; pleuro-pulmonaire, 4 cas; rénal, 2 cas; rhumatismal, 2 cas; érythémateux, 1 cas. Les deux cas du type rhumatismal étaient deux cas de rhumatisme cervico-sciatique. Le cas du type érythémateux était un cas d'érythème noueux. L'ictère n’a été bien évident que dans trois cas. Les hémorragies ont été très fréquentes : épistaxis, purpura, taches rosées; sang dans les selles, dans les urines, dans l’expectoration. L'hépatomégalie a été constante chez nos malades. Dans beaucoup de cas, elle est survenue brusquement, au début de la maladie. Le foie était sensible à la per- cussion, en particulier au niveau de la région sous-costo-épigastrique 532 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE droite et au niveau de l'émergence du rameau latéral du 11° nerfAnle costal. Les cas les plus bénins ont été ceux du type hépatique. Les plus graves ont été ceux du type méningé. Parmi ces derniers, nous avons eu quatre décès. Nous avons pu déceler la présence des spirochètes, dans les urines, à toutes les périodes de la maladie. Dans un grand nombre de cas, nous l'avons décelée le jour même ou le lendemain de l'entrée des malades à l’hôpital, c'est-à-dire de 1 à 4 jours après l’apparition des symptômes du début de l'affection. Nous l'avons également observée dans le liquide céphalo-rachidien de deux méningitiques, le jour de leur entrée à l'hôpital. En comparant les préparations faites à des époques différentes de l'évolution de la maladie, nous avons constaté que la fréquence du spirochète dans les excréta, où il paraît dès la période d’invasion, subis- sait des variations que nous croyons soumises à l’action des anticorps et qui coïncidaient avec les variations de la courbe de la température. Le moment le plus favorable pour la recherche correspondait à la période d’ascension de la température soit du début, soit d’une rechute, et plus particulièrement à la fin de cette période d'ascension. SUR LES PRINCIPES D'UNE MÉTHODE PKATIQUE DE SÉRIATION EMBRYONNAIRE, par P. WINTREBERT. Quand on passe en revue l’ensemble des travaux d'embryologie parus depuis un demi-siècle, on est frappé de voir un contraste singulier entre la rigueur, la minutie des recherches spéciales des auteurs et l’insuffi- sance des données dont ils se servent pour situer les embryons dans le cours de l’ontogénie; il existe une discordance et comme un anachro- nisme entre la pauvreté des renseignements et des moyens utilisés pour fixer les stades et le luxe des techniques récentes réservées à l’organe choisi, de sorte que la liaison, la comparaison des mémoires sur un même sujet dans des espèces différentes et parfois sur la même espèce devient une difficulté, que le raccord entre les développements spéciaux des divers organes est rendu chronologiquement presque impossible et qu'une synthèse de l’évolution embryonnaire dans chaque classe d’ani- maux menace de ne pouvoir s'effectuer sans confusion, par manque d'une connaissance préalable approfondie des stades ontogéniques et faute d’une discipline volontaire pour en marquer les caractères avant l'exposé des recherches personnelles. Il semble donc urgent de perfectionner le ‘classement des ‘embryons à SÉANCE DU © JUIN 533 la lumière de règles déjà connues et d'autres dont la formule se déduit de la critique des procédés insuffisants encore actuellement employés. Une sériation pratique doit faire reconnaître d'emblée ou tout au moins rapidement, sur le vivant et après fixation, le stade de dévelop- pement d’un œuf depuis sa fécondation jusqu'à l'acquisition de la forme définitive. Les caractères d'adaptation des larves libres et leurs métamorphoses, chez les Invertébrés, rendent parfois peu aisée la sériation commune d'espèces même voisines; mais nous exposons des principes généraux, et nous avons surtout en vue les Vertébrés. À. — DÉFINITION DES STADES. CHOIX DES CARACTÈRES. I. — La sériation doit être basée sur les signes de parenté. Il ne s’agit pas ici de diagnose spécifique, mais seulement d'établir les progrès du développement; les caractères communs doivent donc êlre utilisés pour rassembler dans une seule série le plus grand nombre possible d'espèces. La recherche des caractères génériques et spécifiques à l'intérieur de chaque étape parcourue conduit à des comparaisons fruc- tueuses, mais doit rester surajoutée et considérée comme en dehors du but à atteindre. Ainsi basée sur les ressemblances, la sériation remonte le cours de la phylogenèse, dont elle prouve le bien-fondé. IL. — Ælle n'utilise que les caractères extérieurs. Les subdivisions fondées sur la gradation des organes internes, si bien étudiés soient- ils, demandent le secours des coupes qu’on se propose justement d'éviter. F D'autre part, il s'établit actuellement une tendance à ramener les phases du développement aux processus généraux de l’ontogénie. C’est ainsi que V. Ungaro(i) propose pour les Sélaciens d'abandonner « l'antique et scholastique division balfourienne » et recommande de lui substituer une première phase de segmentation, une deuxième de gastrulation, une troisième phase initiale de l’organogenèse.…, etc. Il fait une confusion entre la sériation pratique qui ne peut être qu'objec- tive et analytique et le plan théorique d’une exposition verbale qui - prend surtout les phénomènes internes en considération. III. — Les stades doivent être aussi nombreux qu'il y a de caractères précis pour les différencier. Les coupures larges, proposées chez les amphibiens par Schwalbe (1896) et par Wunderer (1910), conduisent à l'indécision par la pénurie des points de repère; elles ont pour prétexte (1) Vincenzo Ungaro. Studi sullo sviluppo dei Selaci (Pristiurus melano- stomus Br.). Anat. Anzeiger, t. 37, 1910. 534 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les imperfections des anciennes classifications; mais n'est-il pas préfé- rable d'améliorer celles-ci ? Quand on songe à la multiplicité des change- ments pendant la première période de l’ontogenèse, quand on voit les auteurs sérier leurs descriptions à un métamère près, on juge aisé- ment que seule l'absence de signes distinctifs peut obliger à réduire le nombre des étapes. IV. — La valeur de la sériation dépend du choix des caractères. Ws doivent être : 1° Bien apparents. Le perfectionnement des instruments et des tech- niques d'élevage a beaucoup accru la visibilité et conséquemment la sûreté des informations ; certains caractères décisifs des anciens classe- ments semblent apparus plus tôt, ne sont plus à leur place; il en résulte la nécessité d’une revision partielle des cadres. La question d'acceptation des signes vus par transparence est à dis- cuter; leurs renseignements sont précieux, mais manquent sur les embryons fixés, à moins de restituer la transparence à ceux ci-après déshydratation; il vaut mieux, à moins d'obligation, ne pas les uti- liser au premier plan. La numération des métamères si souvent employée est Din aléatoire qu'on ne le croit généralement, en dehors des coupes; elle demande, pour être exacte, des embryons transparents et reste souvent difficile pour les métamères extrêmes du corps. 2 De nature structurale et indépendants du milieu, en relation directe avec les transformations anatomiques par lesquelles s’édifie l’orga- nisme: de ce fait ils sont en même temps caractères de filiation : tels sont les ébauches du système nerveux, la morphologie du corps et sur- tout de la tête. Par opposition doivent être bannis les signes objectifs faciles à repérer mais soumis aux conditions ambiantes de température, lumière, oxygénation, état hygrométrique, composition chimique du milieu, épaisseur des coques, etc..., et parmi lesquelles il faut ranger les notations de durée, les dimensions, l'apparition de la transparence, l’époque d'éclosion, etc...; ces signes ne peuvent servir que pour un court laps de temps dans l'intérieur d'un stade nettement défini par ailleurs. 3° Susceptibles de gradalion et de mesure, en ce sens que leur évolu- tion repérée puisse renseigner en même temps sur l’âge à l'intérieur d’une étape et même servir de lien continu entre plusieurs stades, fixés du reste par leurs changements les plus importants. Ÿ V. — La correspondance des stades avec les principaux phénomènes de morphogenèse interne, doit être établie pour chacun d'eux. C’est le but même de la sériation auquel on ne peut atteindre sans la délimitation préalable et très précise des étapes basées sur les caractères extérieurs. SÉANCE DU 2 JUIN 535 B. — MODES DE LEUR UTILISATION. — Sériation d'une espèce. À côté du caractère structural dominant qui fixe chaque étape, s’échelonnent chez tous les embryons les signes spécifiques qui viennent au même titre renforcer la description. Il. — Sériation d'un groupe. Si le plan du développement est bien le même dans toutes les espèces, cependant on constate souvent, dans l'ordre, d'apparition des caractères, de légères différences chronologiques qui troublent l'unité des cadres et qui conduisent les embryologistes à l'abus des stades dits « intermédiaires ». La seule facon de tourner la difficulté est de baser chaque étape sur un seul caractère et de mesurer tous les autres signes par rapport à lui. On n'empêche pas ainsi les ‘embryons de différer, mais l'ambiguïté disparait de la sériation. HI. — Désignation des stades. Il est préférable de désigner les stades par le nom de leur caractère dominant plutôt que par des chiffres ou des lettres qui n'évoquent aucune image dans l'esprit mais qui doivent cependant être rappelés pour établir la liaison avec les classements antérieurs. Résumé. — Les principes énoncés plus haut visent au but essentielle- ment pratique du choix des embryons par l'emploi judicieux de carac- tères extérieurs de convergence et de filiation dont un seul est pris pour la désignation de chaque stade. | La sériation, ainsi obtenue, forcément Con clone lle comme toute division d’une évolution continue, est d'autant meilleure qu'elle est , pour faire disparaître une consti- pation, une diarrhée, une rectite, une ectasie rectale, un ténesme, un prolapsus,des hémorroïdes, une fissure, un prurit, il arrive fréquemment que le malade accuse presque immédiatement Le réchauffement des extré- mités, souvent pieds et mains, parfois l’un ou l’autre. Les centres acro- thermostatiques sont en effet situés dans le bulbe au même étage que le terminus digestif. Ce phénomène de reprise presque instantanée du réglage bulbaire, en panne depuis des années. frappe en général beau- coup le malade. Mais ce qui frappera aussi le médecin, cest de voir souvent à ce moment le malade devenir loquace, s'animer, s’exalter même dans une véritable griserie. Et en général, il dira de lui-même à son médecin, à la visite suivante, qu'il a retrouvé nne mémoire engourdie depuis des années, une étonnante lucidité, une grande activité d'imagination et de parole qui frappe son entourage, une idéation qui joue avec une aisance qui le ravit. SÉANCE DU 16 JUIN 567 EEE Se Te D RO DT ESC DEEE NUS PTE TT JU «6 LU Cette coïncidence remarquable de dégourdissement cérébral antérieur doit nous faire admettre que nos lobes frontaux font, eux aussi, partie du système des extrémités, et que la ‘circulation des lobes antérieurs est soumise à la régie vaso-motrice des mêmes centres que les autres extrémités du corps, ce que les mots dégourdi, gourde, bête comme ses pieds, dans la langue populaire, ont depuis longtemps consacré. J'ai, à plusieurs reprises, depuis ces observations, expérimentalement réveillé, chez des travailleurs intellectuels, la torpeur psychique, l’aprosexie, la dysmnésie, la dysphasie, qui ne sont que des engourdissements causés par un mauvais réglage de la circulation,exactement comme le froid aux pieds. DE L'ORIGINE ET DE LA VALEUR CELLULAIRE DES MYÉLOPLAXES, par Én. RETTERER. Dès 1900, j'ai (4) vu que le cartilage en voie d'ossification donne nais- sance à des cellules multinucléées (2). En étudiant l’évolution de l'os, j'ai constaté que la résorption du tissu osseux produit non seulement des myéloplaxes muliinucléées, mais encore des myéloplaxes uninu- - cléées (3). Voici ce qu’ai obtenu, au point de vue de l’origine, de la structure et de la destinée des myéloplaxes, dans l’omoplate de la Taupe qui, on le sait depuis Daubenton, est « très longue et fort étroite ». Les myéloplaxes multinucléées deu surtout à la surface des lamelles osseuses où elles sont logées dans des fossettes. Si l’on examine la virole osseuse qui entoure les larges espaces médullaires de L omoplate, on voit, dans le tissu compact, des cellules osseuses qui se composent d’un noyau, d'un cytoplasma clair et d’une capsule osseuse. Ces cellules, distantes de 15 à 18, sont séparées par une substance fondamentale (intercapsulaire ou osseuse), formée d’une trame réticulée et hématoxylinophile et d'une masse amorphe, plutôt acidophile, qui comble les mailles du réticulum. En certains points et - en plein tissu osseux se trouvent des territoires également osseux, mais dans lesquels les noyaux seuls existent, c’est-à-dire que la substance fondamentale où osseuse est contiguë aux noyaux sans qu'il soit possible de voir ni capsules osseuses ni corps cellulaire. A la face externe de l’omoplate ou sur la face interne ou médullaire, nombre de ces territoires confinent au périoste ou à la moelle, et, à leur niveau, les lamelles osseuses sont creusées de fossettes remplies de myéloplaxes multinucléées. Voici comment se développe en ces (4) Journal de l'Anatomie, 1900, p. 515 et 549. (2) Myéloplaxes multinucléées de Ch. Robin; ostoclastes de Külliker; polyca- ryocytes de Howell. , (3) Cellules à noyau bourgeonnant ou mégacuryocyte de Howell. 568 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE points la myéloplaxe multinucléée : le pourtour de la fossette est circoncrit par une zone de tissu osseux, formé de noyaux et de substance osseuse, sans corps cellulaire ni capsules. Ces noyaux sont plus volumineux et se colorent. en masse, comme s'ils n'étaient constitués que par de la chromatine. A cette zone osseuse sans capsule ni corps cellulaire font suite, du côté de la fossette, 5 à 6 rangées de noyaux, séparées les unes des autres par des intervalles de 1 à2u. Dans ces intervalles, la substance osseuse a perdu le réticulum héma- toxylinophile dont il ne reste que des filamenis isolés et des filaments en voie de désagrégation, c'est-à-dire des granules réunis par une masse amorphe. C’est ainsi que se développent des îlots caractérisés par de nombreux noyaux et une masse internucléaire vaguement fibrillaire ou granuleuse; ce sont là les myéloplaxes multinucléées. En se rapprochant du tissu médullaire, les myéloplaxes multinucléées deviennent plus rares, tandis que les myéloplaxes uninucléées abondent. De plus, elles sont réparties avec une certaine régularité, car on en trouve à des distances variant entre 0"08, O6®m10 et 0"®20. Elles reproduisent la dispo- sition des trabécules osseuses qui cloisonnent la moelle. Elles ont une taille de 0"»02 en moyenne. Leur corps se compose d’une substance identique à celle des myéloplaxes multinucléées ci-dessus décrites et il est aisé d'observer tous les intermédiaires entre la substance osseuse siructurée et le corps des myéloplaxes dans lequel la structure commence à se modifier. En effet, au lie d’un réticulum hématoxylinophile et d’une masse amorphe, le corps de 1 myéloplaxe ou cellule géante montre des filaments plus ou moins indé- pendants, à disposition concentrique, ou bien des grains les uns basophiles, les autres acidophiles, et, dans leur intervalle, des blocs hyalins ou bien des espaces vides figurant des lacunes ou des canalicules. Quant au noyau de Ia m yéloplaxe, il affecte, sur la coupe, la forme d’un croissant ouid’un chapelet; mais, si l’on superpose des coupes successives, le noyau représente en réalité une sphère creuse dont la paroi est percée à jour. Autrement dit, la portion centrale de la myéloplaxe est occupée par la substance du corps, qui commu- nique par les fenêtres du noyau avec la portion extranucléaire. Cette masse nucléaire, qui est énorme el qui a valu à l’élément le nom de mégacaryocytle, correspond-elle à un noyau unique ou à plusieurs noyaux ? Voici ce qu'apprend l'observation directe : lors du développement des îlots de substance osseuse qui, par résorption de la capsule et du corps des cellules osseuses, donne naissance aux myéloplaxes multinucléées, on voit les noyaux des cellules osseuses intéressées non seulement se rapprocher, mais aug- menter de volume jusqu’à acquérir des dimensions doubles des noyaux pri- mitifs. Pendant que Ja substance osseuse régresse et se résorbe, la substance du noyau s’accroit, et, grâce à l'apparition de lacunes [et des canalicules dans la substance osseuse, plusieurs noyaux se rapprochent et confluent de manière à produire une couronne ou une sphère creuse de nucléine qui enclôt une portion de la substance osseuse. Si ce mode de développement se vérifie pour toutes les myéloplaxes uninucléées, il ne saurait plus être ques- tion de mégacaryocyte, car la masse nucléaire, quoique continue, correspond à un grand nombre de noyaux qui ont conflué grâce à la résorption de cer- taines parties de la substance osseuse. En résumé, les myéloplaxesne sont que des territoires de tissu osseux dans SÉANCE DU 16 JUIN 569 lesquels a disparu le cytoplasma des cellules osseuses, ainsi que leur capsule, en même temps que les noyaux persistent et même s’accroissent dans la substance osseuse en voie de résorption. Résultats et critique. — Les myéloplaxes multi- et uninucléées ont donc même origine : ce sont des territoires osseux en voie de désagré- gation. Dès 1867, Bredichin a entrevu ce mode de développement, mais il s'est borné à énoncer le fait dans une proposition par trop concise, “en style lapidaire, pour ainsi dire : « Ce sont, dit-il, des formes ou des stades intermédiaires entre l'os et la moelle osseuse. » Külliker en fait, en 1873, des agents destrücteurs de l’os et les appeile ostoclastes; mais l'observation directe montre que les cellules osseuses dégénèrent et que la substance osseuse se modifie avant que les myéloplaxes apparaissent : - ‘celles-ci ne sont conséquemment que le résultat et non point la cause. de la résorption du tissu osseux. La plupart des histologistes font des myéloplaxes des cellules géantes. Puisque les myéloplaxes ne sont que des îlots dégénérés de substance osseuse, puisque le cytoplasma de la cellule osseuse a disparu, les myé- loplaxes ne sauraient avoir la valeur de cellules. Devant cette réalité s'effondre tout l’'échafaudage structural et doctrinal que M. Heidenhain _a élevé, en 1894, lorsqu'il à distingué dans la cellule géante (méga- caryocyte ou myéloplaxe uninucléée) : 1° un cytoplasma central ou endoplasma, inclus dans le noyau; 2° une zone moyenne à lamelles concentriques, et 3° une zone externe ou exoplasma. Les traités didac- tiques ont reproduit, à l'envi, la description et les conclusions de M. Heidenhain qui appartiennent au domaine de la cytologie doctri- nale, à la fantaisie pure. Il en est de même des prétendus centrioles contenus dans l’endoplasma, car ce ne sont que des granulations pro- venant de la désagrégation du réticulum ou trame osseuse. O. van der Stricht (4900), puis Retzius (1902), ont apercu, le premier, des blocs hyalins, etle second, des lacunes et des canalicules intracyto- plasmiques dans les cellules géantes (myéloplaxes uninucléées). Les masses claires et les canalicules existent, mais ils sont situés dans la _ substance osseuse en voie de résorption et non point dans le proto- plasma cellulaire . Pour Her. Schridde (1907), les myéloplaxes uninucléées de l'homme auraient également un corps cellulaire formé de deux zones cytoplas- miques, la plus interne riche en granulations bien différentes de celles des lymphocytes et des myélocytes. Entre ces granulations s'étendent des espaces ramifiés et parfois vides. Si tous les auteurs considèrent les myéloplaxes comme des cellules, ils sont d'avis bien partagés quant à leur origine : ils seraient dus à la con- fluence de plusieurs leucocytes (Sanfelice); ils proviendraient de la prolifération des cellules endothéliales (Külliker), de la croissance et de 570 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’hypertrophie des leucocytes (Howell); ils descendraient des cellules fixes du réticulum (V. v. Ebner), etc., etc. De par leur histogénèse, les myéloplaxes multi- et uninueléées n’ont pas la valeur de cellules, car leur corps est formé, non pas de cytoplasma, mais de la substance fondamentale de l'os en voie de désintégration. De plus, on observe toutes les formes de transition entre les myéloplaxes uni-, bi- et multinucléées. J'en trouve *à1 preuve dans les descriptions mêmes des Pistologistes : alors que M. Heidenhain regarde les osto- clastes et les mégacaryocytes comme des espèces cellulaires tout à fait distinctes, plusieurs auteurs reproduisent les figures de M. Heidenhain (figures qui toutes se rapportent aux mégacaryocytes) el les citent comme des exemples, des types de myéloplayes multinucléées (osto- clastes ou polycaryocytes). D'autre part, ils représentent des myélo- plaxes multinucléées comme occupant la portion axiale de la moelle des os longs. Conclusion. — Les myéloplaxes n'ont pas la valeur des cellules; ce sont des îlots dégénérés de l'os; elles sont formées des noyaux de cel- lules osseuses et de la substance osseuse en voie de régression. Cette dernière continuant à se résorber, il ne reste que les noyaux qui finissent par subir la transformation bémoglobique. SUR UN PRÉTENDU CARACTÈRE DIFFÉRENTIEL DU BACILLE TUBERCULEUX AVIAIRE, par A. RocnaIx. Nous avons préconisé en 1913 (1) de nouveaux milieux solides végé- taux pour cultures microbiennes, en paruieulier l’agar au suc de carotte. Ce dernier milieu, entré dans la pratique courante de nombreux labora- toires, a fait l’objet de recherches de la part de plusieurs auteurs. H. Ranjel de Morais (2), sous la direction du professeur Pinheiro Guima- rahès (de Rio-de-Janeiro), a fait une étude très complète de ce milieu, confirmant d’ailleurs tous les points que nous avions établis. Mais il à,’ en outre, cru trouver, par l'emploi de ce milieu, un caractère permettant de différencier le bacille tuberculeux aviaire des variétés humaine et (1) A. Rochaix. Nouveau milieu végétal pour cultures microbiennes (Agar au suc de carotte). Comptes rendus de la Soc. de: Biologie, 15 mars 1913. — Nouvesux milieux solides végétaux pour les cultures microbiennes. Journal de Physiologie et de Pathologie générale, novembre 1913. (2) H. Ranjel de Morais. Vantajens de um novo meio vejetal de cultura. A Patolojia geral, Agosto, 1946. * SÉANCE DU Â6 JUIN 571 bovine. Le bacille de la tuberculose aviaire liquéfierait l’agar au suc,de carotte, à l'exclusion des bacilles humain et bovin. L'auteur joint à son mémoire des figures en couleur montrant le phénomène. Nous avons repris l'étude de ce point et cultivé cinq souches de bacille tuberculeux aviaire, de provenance différente : Ê 9 9 ÿ Ensemencement : le 9 décembre 1916 janvier | février mars avril 4547 1917 1917 1947 10 Bac. tub. aviaire (Cellection Jules Cour- MONT EE ù CE ME MER Pas de | Pas de | Pas de | Pas de liqnéfaction. | liguéfaction. | liquéfaction. | liquéfaction. 20 Bac. tub. aviaire A.B. (Collection Paul ÉOURMONE) 1e MOSS Me MENTTEN Id. Id. Id. Id. 30 Bac. tub. aviaire C.G. (Collection Paul COUPON D) RAP LE SR SUN ee 14. Id. Id. IG: 4° Bac. tub aviaire Roque. (Collection Paul Courmont). , NT CE AE SM EE ASE Id. Id. Id. Id. 5o Bac. tub. aviaire (envoyé par le Dr Bor- | nand, privat-docent à l'Université de AUS ANNE) AMAR ND VE re Id. | Id. Id. Id. Ces cinq races différentes de bacilles tuberculeux laviaires ont donné, comme d'habitude, sur le milieu, des cultures luxuriantes en quelques jours, maïs aucune n’a liquéfié le milieu, même au bout de quatre mois. En somme, si l'on a pu observer la liquéfaction de la gélose au sue de carotte par le bacille tubereuleux aviaire, le phénomène n’est pas général et ne peut constituer un caractère différentiel de cette variété de bacille tuberculeux. | (Institut bactériologique de Lyon.) INSCRIPTION DIRECTE DU RÉFLEXE ROTULIEN, par E. CAsTex. Cest par la méthode graphique seule qu'on pourra connaître à fond les réflexes tendineux, mais encore faut-il, pour chaque mode d’enre- gistrement, savoir jusqu'à quel point on peut compter sur sa fidélité. Jusqu'ici, pour la réflexographie chez l’homme, on s’est exclusivement servi de la méthode de transmission par air. Or, dans le tambour inscripteur,. le système mobile esi susceptible de surajouter aux ondes 572 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE musculaires des oscillations propres, qui en dénaturent le tracé. L’appa- reil de Donders à été inventé pour étudier celte cause d'erreurs. Ayant voulu me rendre compte de l'importance des oscillations propres du tambour inscripteur, j'ai employé le dispositif suivant : une came exerce sur l’ampoule myographique une compression progres- sive, suivie d’un plateau; la vitesse est variable à volonté. Un tambour inscripteur Chauveau-Verdin, de 3 centimètres de diamètre, réglé à sa sensibilité moyenne, donne un déplacement du style de 25 millimètres environ. Pour une durée de la période ascendante de 0”200, la courbe est régu- lière, sans oscillations propres du système inscripteur. Ces oscillations apparaissent pour une durée de 0100, sous forme de trois ondes rapi- dement amorties, la dernière presque nulle. Si la durée se raccourcit, l’amplitude de ces oscillations augmente, et lorsqu'elle atteint environ 0”050 (la vitesse ascensionnelle est alors sensiblement la même que celle de la contraction du triceps dans Le réflexe rotulien) le creux entre les deux premiers sommets est très marqué, valant plus du tiers de l'amplitude de la première onde; le tracé a la même forme que le tracé type indiqué par Guillain, Barré et Strohl pour le réflexe normal : deux grandes oscillations dont la première serait due à une contraction idio- musculaire, et la seconde, à la contraction réflexe. On voit combien cette expérience met déjà en suspicion l'opinion de ces auteurs. Ces considérations m'ont conduit à employer un autre procédé d'inscription, et la myographie directe vient de suite à l'esprit. Je dirai de prime abord que c’est, il me semble, vouloir aller trop vile que d'étudier, comme le fait Piéron, le réflexe qu’on pourrait appeler dyna- mique, c'est-à-dire avec projection de la jambe, parce que le tracé se complique du fait de l'oscillation de la jambe; je crois qu'il vaut mieux bien étudier d’abord le réflexe statique, sans projection, et quand on sera tombé d'accord sur ses particularités, à l’état normal, passer au réflexe dynamique. Voici ma technique. Le sujet est assis sur une chaise, la cuisse hori- zontale appuyée latéralement, la jambe verticale, le pied fixé. Sur la cuisse repose une sangle de caoutchouc dont chaque bout supporte un poids de 1 kilog. Cette sangle maintient contre la peau une rondelle métallique, avec crochet vertical. Du crochet part verticalement un fil qui passe sur une poulie de renvoi et va s'attacher à un myographe direct. Dans l’appareil que j'ai construit, le rappel du levier est obtenu par un caoutchouc assez fortement tendu pour que le lien ne puisse vibrer longitudinalement. Le rappel par poids serait-il préférable? C'est à voir, La longueur du fil, du crochet à la poulie de renvoi, est de plus de 65 centimètres, il en résulte que de légers mouvements horizontaux de la cuisse, suivant sa direction ou transversalement, n’influent pour ainsi dire pas sur la position du style. Par contre, les supports de la (Sr Co SÉANCE DU 16 JUIN poulie, du myographe, ne doivent pas être susceptibles de vibrer, la table même des appareils doit être d'assemblage solide. Le style amplifie environ 8 fois le déplacement derelief du muscle. Ce dispositifne permet pas l’emploi du chariot à poulie. C’est un perfectionnement à étudier. Pour que le tracé chronographique soit bien lisible, il faut qu'il n’occupe qu'un tour du cylindre. Comme marteau, j'emploie mon réflexo- mètre avec les deux perfectionnements suivants : 1° le choc (instant et durée) est inscrit par un signal de Deprez (le tracé du myographe bien réglé montre, pour les chocs un peu forts, l'onde mécanique; mais pour des chocs voisins du seuil, l’onde mécanique est souvent non visible); 2 un déclanchement électrique de la gachette, qui n’em- pêche en rien le déclanchement au doigt. Par un premier contact élec- trique sur une roue à secteur métallique fixée sur l'axe du cylindre, et un second contact sur la tige du support du myographe, je peux, sans agir sur le déclanchement, régler la mise au point des styles, le cylindre au repos, ou bien mettre en route le cylindre, les styles étant relevés. Lorsque le cylindre a pris sa vitesse, et qu'on abaisse lés styles, le déclanchement s'opère automatiquement à un moment réglé par avance. Mais il faut par expérience s'assurer que le myographe direct est susceptible d'enregistrer plusieurs oscillations successives très rapides. J'ai vérifié qu'une came représentant deux oscillations séparées par une brusque dépression, donne la même forme de tracés quelle que soit la rapidité de la came. En inscrivant simultanément le myographe direct et un myographe à air, j'ai observé que le tracé de ce dernier était dénaturé, de sorte que les maxima et minima successifs des ondes, au lieu de présenter le retard systématique de 0"O1 particulier au myo- graphe à air que j'employais, se trouvaient à des distances de lemps variables. La méthode directe peut, en effet, s'employer en même temps qu’une méthode myographique à air, pour deux points du muscle distants de 3 centimètres seulement, si on utilise comme myographe le cardio- graphe de Marey, ainsi que l’a fait Strohl. Je compte établir ainsi le ou les tracés types du réflexe patellaire normal. Mais je puis dire dès aujourd'hui que le tracé direct ne m'a Jamais donné la double contraction signalée par Strohl, alors même que le tracé simultané du myographe à air les montrait avec une am- plitude aussi grande que dans la figure qu'il a publiée. La légère contraction signalée par Piéron, comme se montrant parfois entre l’ébranlement mécanique et la contraction réflexe, semble être due à l'appareil inseripteur ou à une déformation du muscle par le choc plutôt qu’à une véritable contraction. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Of = IS PRÉSENCE DU Sp. icierohemorragiæ CHEZ LE SURMULOT DE L INTÉRIEUR, par Louis MarTiN et AUGUSTE PETTIT. Au cours des recherches que nous poursuivons relativement à la spirochétose ictérohémorragique en France, nous avons été conduits, par les observations de Miyajima, à rechercher le Sp. icterohemorragiæ. chez les Rats de la zone des armées. En nous basant sur un cas unique à la vérité, nous n'avons guère tardé à établir qu’en notre pays aussi bien qu'au Japon le Surmulot doit être considéré comme un réservoir de virus pour la maladie en question. Quelque temps après, J. Cour- mont et P. Durand étendirent cette conclusion à la région lyonnaise : sur 50 Rats examinés, 5 élaient infectés. D'autre part, des renseigne- ments oraux nous ont appris que des médecins anglais ont décelé le Sp. icterohemorragiæ chez des Surmulots de la partie du front ocei- dental tenue par l’armée britannique. Depuis notre première constatation (1), nous nous sommes proposés de rechercher le virus de la spirochétose chez les Rats des différentes régions de France. Diverses circonstances résultant de la guerre, notamment la pénurie de Cobayes, nous dnt empéchés de réaliser ce projet; néanmoins, nous pouvons dès maintenant signaler deux résul- tats positifs, relatifs à la Bretagne. : 4° Lorient. — Grâce à l’obligeance de nos confrères de la Marine, les D' Althabegoëty et Manine, nous avons disposé de 12 Surmulots adultes provenant du port militaire (mai 1917). L'inoculation au Cobaye de 2 c.e. d'une émulsion dans l’eau physiologique de foie, de rate, de rein et de surrénale prélevés sur l’un de ces animaux a déterminé une spiro- chétose typique, mortelle en 11 jours. Le foie renfermait d'assez nom- breux Spirochètes. 2° Rennes. — Notre collègue, le D' Brumpt. a bien voulu faire recueillir à notre intention une quinzaine de Surmulots (mai 1947). Tous ces Rongeurs ont été nécropsiés, mais, faute de Cobayes, nous avons dû nous borner à pratiquer une seule inoculation. Dans ce but, nous avons choisi une vieille femelle à rate hypertrophiée. Un.Cobaye, inoculé avec le produit de broyage (2 c.c.) du foie, de la rate, du rein et de la sur- rénale du Surmulot en question, est mort de spirochétose typique èn 8 jours. Les frottis de foie, colorés par le procédé de Kontana-Tribon- deau, présentaient de très nombreux Spirochètes. À Marseille (8-14 avril 1917), le D' Dupuy, Directeur de la Santé, nous a prêté le plus aimable et le plus efficace concours; il nous a procuré un (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, p. 10, 1917. 2 TP EPS SÉANCE DU 16 JUIN ! 515 nombre de Rats plus considérable que nous n'en avons examiné en aucun autre point du territoire. En quelques jours, nous avons réuni 30 sujets adultes (quelques Rats noirs, Surmulots prédominants), pro- venant de divers quartiers de la basse ville ainsi que de navires. Ce lot (4), déjà assez important, ne comprenait pas un seul animal infecté par le Sp. icterohemorragiæ (2). Ces résultats négatifs sont à rapprocher de ceux obtenus à Tunis (9 février-6 mars 4917) par nos collègues, Ch. Nicolle et G. Blanc. Non plus que ces auteurs, nous ne conclurons de l’innocuité des inoculations à la non-existence de Rats réservoirs de virus à Marseille. Comme pour d’autres maladies infectieuses, la peste notamment, on peut songer à des influences saisonnières. C’est là une hypothèse que nous nous proposons de vérifier le plus prochainement possible. En terminant, nous signalerons un nouveau cas de spirochétose ictérohémorragique, observé en avril dernier à l’hôpital Beaujon. Il s’agit d'un débardeur parisien, atteint d’ictère fébrile à rechutes, que . nou$ avons examiné à la demande du fi" Faisans et chez lequel, par inoculation au Cobaye, nous avons décelé le Sp. icterohemorragiæ. DS SUR LE MÉCANISME DE LA DISPARITION DES SCHIZONTES DANS LE SANG PÉRIPHÉRIQUE AU COURS DES ACCÈS DE PALUDISME, par PauLz CarNor. On sait qu'au cours de l'accès de fièvre intermittente apparaissent généralement dans le sang périphérique de nombreux schizontes qui n'y circulaient pas à la période d’apyrexie. Ces schizontes se multiplient activement par éclatèment de rosaces, et de nouvelles hémalies sont para- sitées. Cependant, malgré cette énorme prolifération, le nombre des schi- zontes diminue rapidement à la fin de l'accès ou de la série d'accès, et l'examen du sang périphérique redevient, le plus souvent, négatif pen- dant une semaine, une quinzaine, un mois, jusqu'au voisinage de l’accès - suivant. Il y a lieu de préciser le processus de cette disparition des (4) La pénurie de Cobayes nous a empêchés d'étendre nos recherches à un plus grand nombre de Rats. * (2) À la mème époque, l’un de nous, grâce au bienveillant concours de M. le médecin inspecteur Landouzy, a pu visiter un grand nombre de forma- tions sanitaires de la XV* région; celle-ci lui a paru indemne de spirochétose humaine, tant en ce qui concerne les militaires métropolitains que les rapa- triés de l’armée d'Orient. 516 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE schizontes à la fin de l'accès, après leur multiplication initiale: car ce processus nous éclairera sur la signification même de l'accès de fièvre intermittente. 1°. — Une première hypothèse, plus ou moins implicitement acceptée par de nombreux auteurs,admetqu'il s’agit là surtout d’une différence de répartition des parasites dans les vaisseaux périphériques et profonds de l'organisme : au début de l’accès, les schizontes seraient lancés dans les vaisseaux périphériques; à la fin de l'accès au contraire, et pendant la phase d'apyrexie, les schizontes seraient arrêtés dans les organes viscéraux, tels que la rate, le foie, la moelle osseuse et ils y resteraient jusqu'à un nouvel essaimage périphérique, au début de l’accès suivant. Il se produirait, en somme, un phénomène analogue à l’inégale réparti- tion des hématies et à la fluxion périphérique transitoire par lesquelles on explique, d'habitude, la brusque hyperglobulie des altitudes. IL est vraisemblable, en effet que, dans une certaine mesure, des hématies parasitées sont retenues dans les viscères profonds, que des schizontes y persistent à l’état latent, parfois pendant fort longtemps entre les accès, ce qui explique la difficulté de stérilisation complète de l’organisme et les récidives d’accès. Mais il ne nous semble pas que l’arrêt des schizontes dans la circulation profonde ait, numériquement, une importance telle qu'il puisse expliquer la brusque disparition, au niveau du sang périphérique, de l'énorme quantité de parasites qui y circulaient au moment de l’accès fébrile. En effet, les schizontes y étaient alors très nombreux, souvent au nombre de 4 à 5 par champ de micro- scope, ce qui représente pour les 5 litres de sang une quantité énorme de parasites : or, ceux-ci devraient tous s’accumuler dans les réseaux vasculaires profonds, ceux de la rate notamment, précisément à la période d’apyrexie où cette rate, après s'être hypertrophiée pendant l’accès, se décongestionne et restreint à nouveau ses dimensions. Nous avons, d’ailleurs, pratiqué plusieurs fois des ponctions directes de la rate et du foie (et ces ponctions ne sauraient être systématiques, car elles exigent une grande prudence); or, pendant les périodes d'apy- rexie où l'examen du sang périphérique s’est montré négatif, l'examen simultané du sang splénique ou hépatique s'est également montré négatif. Il ne semble donc pas que la brusque disparition des parasites au niveau du sang périphérique puisse s’expliquer par leur SAGE accu- mulation dans le sang de la rate et du foie. 2, — Une deuxième hypothèse, beaucoup plus satisfaisante pour l'esprit, consiste à admettre qu’il se produit, au moment des accès, une crise de destruction faisant disparaitre un très grand nombre de para- sites. L'accès de fièvre intermittente ‘serait ainsi pour l’organisme, non pas — SÉANCE DU 16 JUIN 577 a ——————_—…—…—…—"—"—"—"—"—"—…" —"—"—"———"—"— — — ————————— un phénomène passif d'infection, mais une réaction active de défense, qui, déclanchée par l'infection schizontémique, aboutirait à une crise schizophagique, schizolytique où schizoclastique. En faveur de cette hypothèse, qui cadre bien avec certaines lois de pathologie générale (cette crise destructive pourrait, d’ailleurs, être rap-# prochée de phénomènes voisins observés dans les trypanosomiases et les piroplasmoses), il nous semble que l'on peut apporter diverses cons- tatations, faites les unes in vivo et les autres in vitro et qui se complè- tent réciproquement. a) 1n vivo, le fait capital observé est la disparition, par une destruc- tion que l’on peut suivre heure par heure, des schizontes dans le sang périphérique. En effet, tandis qu'avant l'accès et pendant les premières heures, le nombre des hématies parasitées augmente, à partir de l'acmé fébrile il diminue rapidement, ainsi qu'on peut s'en rendre compte approximativement par des numérations directes. Si, comme il est irès fréquent parmi les paludéens rapatriés de Macédoine, plusieurs accès se groupent et se succèdent, quotidiens ou tierces, pendant une série de quelques jours, on constate que les parasites persistent dans le sang périphérique jusqu’au dernier accès de la série, en sorte que leur disparilion permet d'annoncer la fin de la série : il semble, en pareil cas, que plusieurs crises destructrices successives soient nécessaires avant d'aboutir à la stérilisation du sang périphérique et, par là même, à la cessation des accès. Cliniquement, d’ailleurs, la disparition des parasites et la fin de la crise aboutissent à une détente avec bien-être général, à la rétrocession de la splénomégalie, etc., phénomènes qui marquent nettement l'avan- tage pris par l'organisme sur l'ennemi. Si cette rétrocession n’est mal- heureusement qu'éphémère, c’est que la crise de destruction des para- sites n’est pas complète et que certains schizontes non détruits (indé- pendamment même de tout croissant, pour le PJ. vivax par exemple) échappent, prolifèrent et provoquent, après une période d’apyrexie le “plus souvent septane ou polyseptane, une nouvelle poussée fébrile abou- tissant à une nouvelle crise de destruction. Un autre phénomène connexe, que l’on observe à la fin de l'accès en même temps que la diminution de nombre des parasites, consiste dans l'apparition de formes parasitaires dégénérées, en voie manifeste de destruction. Les schizontes ont alors souvent une chromatine ronde, fragmentée, un protoplasme disloqué : souvent les hématies parasitées qui, précédemment, contenaient de nombreuses granulations de Schüff- ner, deviennent chromophiles et se colorent massivement, ne montrant plus que des vestiges à peine reconnaissables de parasites. Nous note- rons, par contre, que les figures de phagocytose des schizontes, même Biococie. Compres RENDuS. — 1917. T. LXXX. a] 42 oo 518 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE altérés, ne s’observent que rarement, au moins dans le sang périphé- rique. Ces figures de destruction des schizontes, dans le sang périphérique circulant, deviennent particulièrement nettes et nombreuses aux deuxième, troisième ou quatrième accès d’une série, comme il est fré- quent d’en observer chez les rapatriés de Macédoine. b) Zn vitro, on peut observer des phénomènes de même ordre, dans le sang parasité prélevé au cours de l'accès, simplement défibriné, maintenu à l’étuve et examiné toutes les heures. On constate alors des différences assez constantes, sur le sang prélevé, entre le début et la fin de l'accès. C’est sur le sang prélevé en fin d’accès que l’on peut le mieux suivre la disparition graduelle du nombre de parasites et l'apparition de formes régressives, principalement faciles à repérer pour les gros schizontes de Plasmodium vivax. On doit, d’ailleurs, se mettre en garde contre diverses causes d'erreur qui tiennent à la fragilité particulière des hématozoaires lorsqu'on les observe en dehors de l'organisme. On sait, depuis les belles recherches de Bass sur les premiers stades de culture des hématozoaires, combien il faut prendre de minutieuses précautions pour éviter l’a!lération des schizontes in vitro. On doit, notamment, éviter tout contact du sang parasité avec des solutions aqueuses et salines : aussi faisons-nous l’ex- périence précédente sur du sang recueilli par ponction veineuse, sim- plement défibriné sans lavage ou conservé en milieu glucosé et maintenu à l’étuve à 38°. Nous verrons, dans une prochaine note, le déterminisme rigoureux de l’expérience. Nous verrons aussi que le sérum de paludéens, prélevé à la fin de la crise, a, sur les schizontes d’une autre provenance, des propriétés schizolytiques qu’il n’a pas au début de la crise. Ce fait est à rapprocher du pouvoir schizontolytique trouvé par Abrami dans l'intervalle dés accès, et par lequel il croit pouvoir expliquer la genèse des croissants et une sorte d’immunité de l'organisme entre deux accès. | Nous verrons (fait que nous annoncons seulement dans cette note), que les leucocytes de paludéens (les grands mono notamment), isolés du sang par hémolyse dans l'alcool au tiers d’une part, les cellules de la rate d'autre part, ont des propriétés schizolytiques intenses qui sont peut-être l'origine des propriétés correspondantes du sérum et qui expliqueraient les réactions mononueléaires et spléniques de l'accès palustre. SÉANCE DU 16 JUIN 519 SUR LA PRÉPARATION DES EXTRAITS LIPOÏDES ÉPURÉS SELON NOGUCHI, POUR RÉACTIONS DE WASSERMANN, par L. TRIBONDEAU. D'un usage peu répandu en France, ces extraits sont pourtant excel- lents. Je les utilise depuis plus de 6 ans (1), et j’ai pu m’assurer par de nombreuses expériences comparatives qu'ils sont en général plus actifs, à dose égale, que les extraits alcooliques ordinaires, sans être plus anti- complémentaires ; d'autre part, leur pureté plus grande est une assurance de svécificité plus stricte (suppression des dévialions protéotropiques du complément). — Sans doute, la simple lecture du procédé de fabrica- tion a-t-elle rebuté les expérimentateurs, et peut-être ceux qui en ont fait l'essai ont-ils obtenu des produits défectueux parce qu'ils ont été insuffisamment renseignés. Pourtant la préparation de ces lipoïdes n'est complexe qu’en apparence, et, si l’on veut bien se conformer aux indications techniques que je vais préciser — lesquelles: d’ailleurs ne changent rien aux principes mêmes de la méthode de Noguchi — on évitera les échecs. Se procurer à l’abattoir un cœur de veau récemment tué. Supprimer les oreillettes, les valvules auriculo-ventriculaires et leurs cordages tendineux ; laver la cavité des ventricules, puis l’assécher ; enlever l’épicarde avec le tissu graisseux et les vaisseaux sous-jacents. [a paroi musculaire des ventri- cules ainsi dépouillée est coupée en morceaux et débitée à la hacheuse de cuisine très propre. Additionner le hachis d'un tiers environ de son volume de sable fin, préalablement bien nettoyé et séché. Triturer à fond dans un mortier jusqu'à réduction en pulpe. Répartir cette pulpe avec le sable qui y est incorporé dans plusieurs flacons. Ajouter, en tout, 1 litre 500 d’aleool à 95° (ou, si l’on préfère, 10 c. c. d'alcool par gramme de pulpe). Les flacons ne devront pas être pleins; les boucher très hermétiquement. Mettre à l’étuve à 37° et laisser macérer pendant 15 jours en ayant soin de secouer tous les jours, deux fois en moyenne. Vider le contenu liquide et solide des flacons sur un linge propre tenu lui- même au-dessus d’un filtre en papier’ Laisser s’écouler le liquide, puis exprimer la pulpe en tordant le linge. La totalité de l'alcool filtré est placée à 37° (étuve) en très large cuvette photographique de verre ou de porcelaine jusqu’à dessiccation complète. Reprendre le résidu de la dessiccation avec de l’éther sulfurique (50 c.c. (4) Je les recommandais déjà dans une note à la Société de Biologie, en juin 1912 (Réaction de Wassermann; procédé éclectique), et dans un mé- moire des Archives de Médecine et de Pharmacie navales, en septembre-octobre 19#2. 580 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——_—— environ). Répartir en tubes à centrifugation et centrifuger de facon à se débarrasser des substances non dissoutes dans l’éther. Collecter dans un verre à pied la solution éthérée provenant de la décantation des tubes. Faire éva- porer cette solution, loin de toute flamme, jusqu’à réduction à une dizaine de centimètres cubes de liquide fortement concentré. Pour cela, tenir le verre à pleine main pour le chauffer et, tandis qu’on lui imprime un mouvement de rotation qui fait monter l’éther en couche mince le long des parois, souffler doucement au-dessus de l'ouverture. Ajouter alors d’un seul coup 50 c.c. environ d’acétone ; un abondant pré- cipité jaunâtre se forme aussitôt et tombe rapidement au fond du verre. Décanter et rejeter l’acétone surnageante. Récoiter à la spatule de Roux le précipité déposé au fond du verre à pied et sur ses parois ; le placer dans un verre de montre préalablement pesé, et l’exprimer avec la spatule de manière à chasser le peu d’acétone qui l’imprègne encore. Les lipoïdes obtenus ont un aspect cérumineux. Les peser. Dans un flacon bouchant à l’émeri, bien propre, bien sec, et au fond duquel on a placé des billes de verre, on verse autant de centimètres cubes d’éther sulfurique qu’il y a de fois 0 gr. 30 dans le poids des lipoides. Déposer les lipoides contre la paroi interne de ce flacon avec la spatule de Roux. Bou- cher et secouer pour dissoudre les lipoïdes dans l’éther avec l’aide des billes de verre qui les triturent. Mesurer, dans une éprouvette graduée, autant de fois 9 c.c. d'alcool méthylique absolu qu’on a employé de centimètres cubes d’éther. Verser cet alcool d’un coup dans le flacon ; reboucher immédiate- ment, et agiter fortement pendant quelques instants. Placer le flacon bien bouché à la glacière ou au frais jusqu’à ce que la solution alcoolo-éthérée de lipoïdes se soit clarifiée. La solution jaune d’or obtenue sera enfermée en ampoules, scellées comme suit, pour éviter l’évaporation de l’éther. Étrangler au chalumeau des tubes à essai près de leur extrémité ouverte. Les laisser refroidir, puis les mettre debout dans un récipient contenant de la glace cassée. Verser la solution dans les tubes. Les sceller ensuite au niveau de leur étranglement sans les sortir complètement de la glace de façon que la chaleur ne se propage pas à l’éther et ne provoque pas un dégagement de vapeurs sous pression-qui perceraient le verre fondu et empêcheraient la fermeture. Gardés à la glacière ou au frais, les extraits Noguchi se conservent, en ampoules, pendant des années. ‘ Quand on met une ampoule en service, on en vide le contenu dans un petit flacon bouché hermétiquement à l’'émeri, qu’on conserve à la glacière ou au frais dans l'intervalle des réactions. \ Au moment de pratiquer les réactions, on fait avec ces lipoiïdes une émulsion à 1 p. 60 (dans 6 c.c. d’eau salée à 9 p. 1.000, verser 0 c.c. d'extrait alcoolo-éthéré, et mélanger aussitôt). La dose oplima de cette émulsion est, ordinairement, 0 c.c. 8 pour 0 £.c.1 de sérum humain (méthode de Hecht). On la titre d’ailleurs tout comme une émulsion de lipoïdes à l'alcool. La petite quantité d’éther introduite dans les réactions n'exerce pas SÉANCE DU 16 JUIN 5814 d'action hémolytique appréciable ; elle s'élimine d'ailleurs en grande partie-pendant le séjour à l’étuve avant adjonction du sang de mouton. (Laboratoire de Bactériologie du V° arrondissement maritime.) UNE VARIANTE DU PROCÉDÉ DE HECHT POUR LA RÉACTION DE WASSERMANN, par L. TRIBONDEAU. En raison de son extrême simplicité, le procédé de Hecht est encore et restera longtemps en faveur malgré les critiques dont il a été l’objet. On doit donc chercher à l'améliorer. Il peut donner des résuitats inexacts en moins ou en plus, suivant qu'il y a insuffisance ou excès des hémolysines naturellement contenues dans les sérums humains. Or, s’il importe peu qu'on obtienne un résultat négatif au lieu d’une faible indication positive dont l’utilisation pour le diagnostic est tou- jours aléatoire, il faut, par contre, éviter à tout prix.les résultats faus- sement positifs. La recherche de l'index hémolytique met en garde contre les sérums pauvres en hémolysines, mais c’est une épreuve qui complique sérieu- sement la réaction. Z{ est possible, à mon avis, de la remplacer par un simple examen des tubes témoins un quart d'heure après la distribution du sang de mouton, car la rapidité de l’hémolyse est fonction de la richesse des sérums en hémolysines. Voici la technique basée sur ce principe. — Disposer 5 tubes à hémolyse par sérum à examiner et distribuer les réactifs par dixièmes de centimètre cube à la pipette de Levaditi, suivant le tableau ci-après : À TuBE 4 TUBES LE DIAGNOSTIC TÉMOIN | Émulsion de lipoides Noguchi, à 1 p. 60. Eau salée à 9 p. 1.000. Sérum humain à examiner — Agiter pour mélanger. Placer à l'étuve à 37° pendant 1 heure. — Puis, additionner tous les tubes de 0 c.c. 1 de sang de mouton à 1 p. 20 (défibriné, lavé). Mélanger. Replacer à l’étuve. — Au bout d'un quart d'heure, retirer les porte-lubes un à un, examiner SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les tubes iémoins, el marquer d’une croix ceux qui ne sont pas encore complètement hémolysés. — Replacer aussitôt les supports à l’'étuve. Les retirer définitivément au bout d’un deuxième quart d’heure (la durée totale du deuxième temps reste donc de 30 minutes, comme d'habitude). — Lire les résultats comme suit : 1° Pour les séries dont le tube témoin n’est pas marqué d’une croix, _ les résultats sont basés sur le nombre des tubes de diagnostic où il n’y a pas du tout d’hémolyse (les hémolyses partielles sont considérées comme totales). NOMBRE : DES TUBES DE DIAGNOSTIC RÉSULTATS non hémolysés Da SET PEN ESatie 1... . . . Positif, très faiblement (sans valeur diagnostique). — faiblement. D et — franchement. GT AREA — fortement. 2° Pour les séries dont le tube témoin est “re d'une croix, le résultat n'est valable que s’il est négatif. S'il y a un ou plusieurs tubes de diagnostic non hémolysés, l'analyse du sérum correspondant est à refaire. En vue de cette deuxième réaction, le sérum insuffisamment hémo- lysant est renforcé à l’aide d’un sérum humain reconnu nettement négatif. La quantité à ajouter est déterminée par l'épreuve suivante. Distribuer : Ne 1 Ne 2 Ne 3 Eaursalée Gh9} pe Me000 NAN rPReneuE 6,8 0,7 0,7 Sérum humain à réexaminer . A 0,1 0,1 0,1 Sérum humain négatif de renfort . . . . — 0,0 01 — Mélanger. Mettre à l’étuve à 37° pendant 10 minutes. — Ajouter partout 0 c.c. 1 de sang de mouton à 1 p. 20. Mélanger. : Replacer à l’étuve. — Au bout d’un quart d'heure, examiner les tubes et adopter les proportions des deux sérums contenues dans celui du numéro le plus faible où l’hémolyse est totale (il se peut que ce soit le n°1 si le sérum s’est enrichi en hémolysines au contact du caillot dans l'intervalle des 2 analyses -— Cabot en hémolysines peut aussi être fourni par des Sérums d'animaux : sérum de lapin préparé contre les hématies de mouton (ambocepteur dosé) et sérum frais de cobaye dilué à 1 p. 5 (complé- ment); ce dernier à la dose de 0 c.c. 05 ou de 0 c.c. 1, suivant indica- tions d’une épreuve calquée sur la précédente. (Laboratoire de Bactériologie du V® arrondissement maritime.) SÉANCE DU 16 JUIN 583 SUR LES MODIFICATIONS DES AFFINITÉS COLORANTES ET DE L'ASPECT MORPHOLOGIQUE DE Sp. iclerohemorragiæ EN CULTURE. Note de ErNEsr RENAUX, présentée par Louis MARTIN. Dans une note antérieure, j'ai indiqué les avantages de la méthode tanin-fuchsine pour la recherche de spirochètes ictérohémorragiques dans les urines après simple fixation à l’alcool absolu. Au cours de cul- tures de spirochètes, suivant la méthode de Martin, Pettit et Vaudremer, sur sérum de lapin dilué au 4/5, j'ai été amené à constater que cette méthode de coloration démonstrative dans les premiers jours de la culture perd toute valeur après 6 ou 7 jours pour des cultures de la première ou deuxième génération, après 3 ou 4 jours pour les cultures de la troisième génération et des générations ultérieures dont la crois- sance est de plus en plus rapide. Il faut alors avoir recours à un mode de fixation différent pour mettre les spirochètes en évidence par la méthode au tanin-fuchsine. Ou bien le frottis desséché à l’air est couvert pendant 5 minutes de solution de formol à 2 p. 100, puis lavé et fixé à l'alcool absolu, ou bien la goutte de culture, peu épaisse et non étalée, est soumise aux vapeurs - d'acide osmique pendant 2 à 3 minutes, puis étalée en frotlis, rincée et fixée à l'alcool absolu. Dans les deux cas, le mordançage au tanin ei la coloration à la fuchsine se pratiquent comme dans la technique primi- - tive. La technique à l'acide osmique donne des images plus empâtées, - elle est moins recommandable; je la signale pourtant parce qu’elle m'a permis de faire des constatations intéressantes. Depuis les premiers travaux sur la spirochétose ictérohémorragique, le parasite à été décrit avec des variantes morphologiques assez marquées : ce sont la forme C ou en S plus ou moins étirés, la forme « en coup de fouet » (Garnier et Reilly), c’est-à-dire présentant 2 ou 3 grandes ondulations irrégulières, enfin la forme à fines et nombreuses sinuosités (Legroux, Pettit). Legroux a montré que ces fines ondulations sont mises en évidence particulièrement par le panchrôme Laveran, Tribondeau et Dubreuil par la méthode de Fontana-Tribondeau. En col- laboration avec L. Wilmaers (1), j'ai signalé que les formes à ondula- tions nombreuses se retrouvent dans les urines des malades dans les cas où l'élimination se prolonge beaucoup au delà du temps habituel. En réalité, je crois pouvoir affirmer que les formes « en coup de fouet » et celles à sinuosités nombreuses sont des formes altérées par la technique qui permet de les mettre en évidence et j'en veux citer comme preuve en tout premier lieu l’image à l’ultramicroscope qui est régulière (1) Arch. médic. belges, nos 2 et Se LOT 584 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et présente la simple incurvation en C ou en S plus ou moins allongés sans sinuosités. ; D'autre part, quand on examine une culture sur sérum de lapin de 2 en ? jours par le panchrôme, par le Fontana-Tribondeau ou le tanin- fuchsine précédé, si c’est nécessaire, d'unefixation au formol à 2 p. 100, on constate au début la présence presque exclusive de formes en C ou en S, puis apparaissent les formes à ondulations peu nombreuses et irrégulières et les formes à fines et nombreuses sinuosités. Ces deux dernières espèces existent presque exclusivement dans les vieilles cul- tures. Et pourtant, si comme je l’ai dit plus haut, on expose, avant toute autre opération, une goutte pendante de culture aux vapeurs d'acide osmique, on constate même dans les cultures vieilles une prédominance considérable de formes en C et en S à côté de quelques formes « en coup de fouet ». De même, chez un malade qui éliminait par les urines des spirochètes à fines ondulations, j'ai constaté que l'exposition d'une goutte du culot de centrifugation aux vapeurs osmiques fait apparaître les spirochètes avec la forme en C ou en $S et jamais avec de fines ondulations. Par contre, lorsque l’on fait agir les vapeurs osmiques sur les frottis dessé- chés, on ne constate pas de différences avec les méthodes signalées plus haut. En résumé donc, il semble que Sp. icterohemorragiæ puisse apparaître comme fortement sinueux et ondulé surtout lorsqu'il est altéré soit par vieillissement de ses cultures, soit par persistance prolongée chez un organisme en état de défense tel que le convalescent de spirochétose. Seules, les méthodes de coloration agissant sur des frottis desséchés d'emblée mettent en évidence cet aspect morphologique. Par contre, lorsque le spirochète est, avant loute dessiccation, surpris par les vapeurs d'acide osmique dans le milieu où il vit, on l’observe sous un aspect semblable à celui fourni par l'examen ultra-microscopique. (Laboratoire de recherches cliniques de l'Hôpital militaire belge de Bourbourg-Campagne.) INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LA TOXICITÉ DE L'ALCOOL, par G. LINOSSIER. Claude Bernard signalait déjà comme un phénomène général, que l'élévation de la température accroît la toxicité des poisons. Ch. Richet l'a démontré pour un certain nombre de substances. SÉANCE DU 16 JUIN 58 En ce qui concerne l'alcool, son élève Saint-Hilaire (1) a, dans _ quelques expériences qu'il estime lui-même insuffisantes, constaté que des grenouilles sont plus vite anesthésiées dans l’eau alcoolisée à 32° qu à 21°. La première température étant très voisine de celles à laquelle la chaleur seule exerce sur l’animal une action nuisible, immédiate- ment perceptible, il est impossible d'affirmer que la rapidité plus grande de l’anesthésie provient d’une augmentation de toxicité de l’alcool plu- tôt que d’un affaiblissement de la résistance de la grenouille. On sait d’ailleurs que, pour l’homme, l’intoxication alcoolique est plus grave dans les pays chauds. Mais, on ne saurait en conclure que l’action toxique de l’alcool s’exalte avec l'élévation de la température, puisque la température de l'organisme humain ne s'élève guère, sous les tropiques, que de quelques dixièmes de degré au-dessus de ce qu’elle est dans nos climats. On ne peut étudier les variations de la toxicité de l'alcool avec la température que chez les poïkilothermes, en se mettant à Fabri de la cause d'incertitude que je viens de Signaler. J'ai choisi comme sujets d'expérience les poissons, qui m'avaient servi jadis à étudier l'action comparée des divers alcools, et l’accoutumance à leur action toxique (2). La technique est des plus simples. Des ablettes sont maintenues plusieurs jours dans de l’eau à tempé- rature constante, puis transportées dans de l’alcool dilué à la même température. Il importe d'agir ainsi, et de ne pas mettre brusquement le poisson dans un liquide alcoolique plus chaud ou plus froid que l’eau dans laquelle il vit. Le changement rapide de température est une cause de malaises, qui aggravent les phénomènes d'intoxication. Voici le résumé d’une expérience choisie comme type : EE Deux poissons sont transportés à la même heure d'un bocal d’eau à 8° dans un bocal d'alcool à 3 p. 100 à la même température. Deux autres, aussi identiques d'aspect que possible, sont transportés d’un bocal d’eau à 17° dans de l'alcool à 3 p. 1400 à la même température. Les deux poissons maintenus à 17° sont complètement déséquilibrés après 1 minute. Ils s’agitent peu, et, au bout de 9 minutes, sont tout à fait anesthésiés et immobiles. La respiration s'arrête chez l’un après 20 minutes, chez l’autre après 32 minutes. Tous deux sont transportés, dès l'arrêt de la respiration, dans l’eau pure. Ils ne reviennent pas à la vie. Dans l'alcool à 8°, le déséquilibre des deux poissons n’est sensible qu'après 7 min 1tes. Leur agitation est vive. [ls se débattent, et nagent rapidement sur le dos ou sur le côté. Ce n’est qu'après 40 minutes que (1) Thèse de Paris, 1888. | (2) Linossier. Comptes rendusde la Soc. de Biologie, 21 décembre 1901. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE © (C2 [eP) les mouvements s’atténuent peu à peu et qu'ils entrent dans la phase d’anesthésie. La respiration reste régulière. Elle s'arrête tout à fait chez l’un d’eux après 1 h. 20 de séjour dans la solution alcoolique. On suspend à ce moment l'expérience, et on replace les deux poissons dans un bocal d’eau. Le premier ne revient pas à la vie, mais le second 5e remet très rapidement. On pouvait supposer ue ce dernier était particulièrement résistant à l’intoxication. Pour s’assurer qu’il n’en était pas ainsi, on le laisse on dans l'eau à 17°, puis on le transporte dans l'alcool à 3 p. 100 à la même température. Après 4 minute il est déséquilibré. Après 10 minutes anesthésié, el il meurt après 20 minutes. Il s'y est donc comporté exactement comme les autres poissons. L'expérience, que je viens de résumer, se rapporte à des tempéra- tures moyennes, qui, par elles-mêmes, ne peuvent causer aux poissons aucun malaise. Voici, très brièvement, une autre expérience pour la comparaison des températures moyennes avec les températures basses. Deux poissons sont portés respectivement dans une solution aleoo- lique à 2, et à 12°. (Ils étaient accoutumés depuis plusieurs jours à ces températures.) GYEA 20) Déséquilhibre- "2". ta, 24671 apres -20bminiuiEESe Anesthésiers) ee EMEA Sa pres AS EMIAUtES Mortapparente PEN Eee RER a pres homes Transporté dans l’eau, ils’ y remet très vite. b) A 120. : Déséquilibre/ 4 mr NM apres A lminues Anesthésie ai EMEA RENÉE apres HAheUTE Mort'apparente LC Me apres: (MR mnnuTes Remis dans l’eau, l’animal ne revient pas à lui. Enfin, je résume encore une expérience, dans laquelle furent étudiées simultanément les températures basses, moyennes et élevées. : a) À 405. Déséquihibre"}. 22m Ne Pt Se SP apnestSAéPNIANTESS Anesthésie MAMAN ER EST e SERRES! Respire lencore MN MN Em MaDres th UPRUINmUTeS Transporté dans l’eau, s'y remet. b) A 11°. DÉSÉQUAUIBTE 07 ENNEMI ARLON anres A TMNIItESe AMESDRÉSIE END AMEN UT EUR OpDIeS 419 MINES Mont Rene Er RL ON se rapres 71 Ne tres ? c) "A 210. Désir CT. CNE MEN AI apres A2MEMITUTEES Anésthési en ere le, A. apres: "HLLMINTIESS MOTOS ORNE DRM AN) après ce AD ES ©£ GO I SÉANCE DU 16 JUIN Il est bien établi par ces diverses expériences, que la toxicité de l'alcool pour les poissons s'accroît très nettement avec la température, depuis les températures les plus basses, où l'on eût pu supposer moins de résistance de l’animal, jusqu'aux plus élevées. De plus, les symptômes de l’intoxication se modifient avec la tempé- rature. Il y a plus de tendance à l'excitation, à l'agitation, aux tempé- ratures basses,; à la sidération aux températures élevées. On peut résumer toutes ces différences, en disant que l'alcool à haute température agit comme de l’alcool plus concentré à basse tempéra- ture. Il en est vraisemblablement de même pour les alcools autres que l’alcoo! éthylique, et pour les poisons analogues. Voïei le résumé d’une expérience relative à l’intoxication par l'alcool butylique à 0,5 p. 100. a) A1 20. DéSéquilhhbrer RE Pannes 125 minutes. AMESPNÉS LE Te RE EN A Dres A 0PmMINUteS. MEOR ARR ISERE PR EE CE A nres 00 IDUteS: b} A 440, 7 Déséquihibret st sens er apres :t5) tminutes. MPATESURÉ SIENNE RSR JDTes: 20minutes! MOTEUR TER SES ES RRSa pre st 98e minutes Ces notions sont intéressantes au point de vue de l'administration de l'alcool aux fébricitants. (Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée à la Faculté de médecine de Paris.) RECHERCHES SUR LA SENSIBILISATRICE DANS LA BILE DES ANIMAUX IMMUNISÉS CONTRE LE BACILLE TYPHIQUE, par H. VINCENT et MARBE. Dans une communication antérieure (1), l’un de nous a montré que la bile des animaux immunisés contre le bacille typhique n’exerce pas d'action microbicide sur ce bacille, et qu’elle ne possède pas de pro- priétés antagonistes à l'égard des anticorps en général. Nous nous sommes proposé de rechercher si la sensibilisatrice existe dans la bile des animaux immunisés. A cel effet, on à immunisé fortement 9 lapins à l’aide de quatre à six (4) H. Vincent. La bile et les porteurs de germes. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 juin 1946. 588 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE injections de bacille typhique, d’abord tué, puis vivant; les injections, à doses progressives, ont été faites sous la peau, puis dans la veine. Après un délai variable, on a prélevé du sang et de la bile chez ces ani- maux. La réaction de Bordet-Gengou y a été recherchée. Le sang et la bile ont été dilués à des titres variant, pour le sérum, entre 1/175 et 1/79.000 ; et pour la bile, entre 1/300 et 1/6.000 (1). La fixation du complément a été toujours positive dans le sérum des lapins immunisés, et à un titre de dilution considérable, puisqu'il a oscillé entre 1/600 et 1/70.000. En général, la sensibilisatrice a été trouvée à son maximum six à huit jours après la dernière injection d’antigène. Le plus souvent, l’anti- corps diminue ensuite progressivement, mais se maintient. La réaction a été positive à 1/600 sur le sérum d’un lapin prélevé 26, 28 et 63 jours après la dernière injection. Chez un lapin ayant recu la dernière injec- tion d’antigène 26 jours auparavant, le sérum déviait le complément à 1/70.000. On a fait parallèlement la même recherche avec la bile des mêmes animaux immunisés. Sur 9 lapins, dont le sérum était très riche en anticorps, la sensibilisatrice a été constatée deux fois, à 1/600 et à 1/250, en proportion beaucoup moindre (cinq fois à cinquante fois}. que dans le sang. Chez les autres lapins, la recherche de la nie sur la bile diluée à 1/300 est restée négative (2). Il résulte de ce qui précède que, chez les lapins immunisés contre le bacille typhique, le sang est très riche en sensibilisatrice. Celle-ci est décelée aux dilutions de 1/600,1/3.000, 1/6.000, 1/7.000 et même, quoique plus exceptionnellement, à un titre beaucoup plus élevé. Par contre, la bile ne manifeste pas la même propriété. La sensibili- satrice ne peut y être trouvée qu'à un titre de dilution beaucoup plus faible, et encore sa présence, dans les limites d’expérience que permet le pouvoir hémolysant propre de la bile, n'est-elle pas toujours constatée. (1) La bile possède, par elle-même, des propriétés hémolysantes. Mais celles-ci ne sont plus appréciables à partir d’un taux de dilution de la bile, égal à 4/100 ou 1/120, à la température de 38° et en une heure. (2) La recherche de la fixation du complément a été faite également en modifiant la technique classique et doublant la quantité d’antigène, c’est-à- dire en se servant de la dose limite qui donne un résultat négatif avec la bile normale de lapin. Dans ce cas, l’hémolyse ne s’est pas produite. Mais il y a lieu de rappeler que les microbes fixent toujours, sans l’aide des anticorps défensifs, une certaine quantité de complément. Si donc l’antigène est en excès, il peut empêcher l’hémolyse. En réalité, le phénomène ci-dessus pourrait être en rapport avec l'existence d'une minime quantité d'anticorps. SÉANCE DU 16 JUIN 589 D'autre part, nos expériences montrent que la persistance des anti- corps dans la bile des animaux immunisés est brève : après une à deux semaines, la réaction de fixation, dans les conditions ci-dessus, a fléchi considérablement ou même a été trouvée négative, alors qu'elle con- tinue à exister dans le sang. ABSENCE D ANTISENSIBILISATRICE DANS LA BILE DES ANIMAUX | IMMUNISÉS CONTRE LE BACILLE TYPHIQUE. APPLICATION A LA NOTION DE PORTEURS DE GERMES, par H. VincenT et E. FAURÉ-FREMIET. Le bacille de la fièvre typhoïde se conserve et se multiplie, parfois pendant de nombreuses années ou même pendant toute la durée de l'existence, dans la vésicule biliaire des « porteurs de germes ». Il y a là une constatation en apparence paradoxale, car les sujets qui abritent ainsi le bacille typhique dans leur bile possèdent cependant, après la guérison de leur fièvre typhoïde, une immunité très forte. Comment interpréter cette persistance du bacille dans la vésicule biliaire des sujets immunisés? On est conduit à penser : 1° ou bien que l’anticorps spécifique ne pénètre pas dans cetle cavité close; 2° ou bien qu'il n’y existe qu'en quantité trop faible pour nuire à la conservation et au développement du bacille; 35° ou bien qu'il est neutralisé par un élément antifixateur. Des expériences précédentes (1) ont montré que la bile des animaux immunisés n'a pas d'action microbicide à l'égard du bacille typhique. D'autre part, le titrage de la sensibilisatrice dans le sérum et dans la bile des lapins immunisés a montré qu alors que le sérum est très riche en anticorps, celui-ci n’existe qu’en très faible proportion dans la bile, ou même y est absent. Lorsqu'elle existe dans la bile, la sensibilisatrice décroît progressivement et ne peut plus être retrouvée quelques semaines après la fin de l’immunisation, dans les limites de dilution que comporte le pouvoir hémolytique propre de la bile. La rareté si remarquable ou même la disparition de la sensibilisa- trice dans la vésicule biliaire des animaux immunisés pourrait, néan- moins, s'interpréter par sa neutralisation due à une antisensibilisatrice spécifique. Afin de vérifier s’il en est ainsi, on a préparé des dilutions à 1/100, 1/500, 1/1.000 de bile d'animaux immunisés, et des dilutions à 1/100, (4) H. Vincent. Comptes rendus de la Soc. de Biol., 17 juin 1916. — H. Vin- cent et Marbé. 1bid., juin 1917. 590 SOCIÉTÉ DE: BIOLOGIE 1/500, 1/1.000, 4/2.000 de sérum (chauffé à 55°) de lapins immunisés, dont la sensibilisatrice avait été préalablement titrée. La bile et le sérum ainsi dilués sont mélangés dans des proportions comprises entre 4/1 et 1/16 de bile (1) et placés préalablement pendant trois heures et demie à l'étuve, afin de permettre à l'antisensibilisatrice d'agir, si elle existait. La recherche de la déviation du complément faite avec ces mélanges a donné des résultats semblables à ceux du sérum d'animal immunisé, non additionné de bile. En conséquence, la bile n’a mantiesle aucun pouvoir antifixateur. On peut conclure de l’ensemble de ces expériences que, chez les ani-. maux même fortement immunisés contre le bacille typhique, l'anticorps spécifique ne passe qu'en minime quantité ou même est absent dans la vésicule biliaire. Lorsque la sensibilisatrice existe, elle y est en propor- tion très faible et seulement pendant un délai de quelques semaines, insuffisante pour amener la disparition du bacille typhique comme elle le fait dans le sang et dans les viscères. Appliquant ces constatations expérimentales à la notion des porteurs de germes, on voit qu’eltes donnent l'explication de la persistance du bacille typhique dans la bile, et de son élimination pendant de nom- breuses années. La sensibilisatrice n’y existant qu’en faible proportion, ou même en étant absente, le baciile typhique ne trouve pas d’obstacle à sa conservation dans la vésicule biliaire. LA RAGE SPASMODIQUE DU COBAYE, par P. REMLINGER. La symptomatologie de la rage chez le cobaye inoculé avec du virus de rat est loin d’être uniforme. Il existe des formes furieuses, les unes. très violentes, les autres au contraire très atténuées ; des formes para- lytiques, les unes flasques, les autres avec contractures (type téta- nique); une forme dyspnéique qui simule, à s’y méprendre, l’une ou l’autre des affections pulmonaires si fréquentes chez le cobaye, ete. Le type clinique est susceptible de varier avec un grand nombre de condi- tions : mode et siège de l’inoculalion; dose et virulence du produit inoculé ; âge de l’animal ; nombre de passages de cobaye à cobaye, Nous nous proposons de revenir ultérieurement sur ces différents points et (1) JI est rappelé que la bile n’a, par elle-même, de propriété hémolytique qu'au-dessous de la dilution de1/100 à 1/120. - SÉANCE DU 16 JUIN 591 désirons aujourd'hui attirer simplement l'attention sur une forme très spéciale, observée surtout, mais non exclusivement, à la suite d’inocu- lations dans la chambre antérieure, et tout particulièrement intéres- sante en raison de la grande analogie de symptômes qu'elle présente avec la rage humaine. Que le cobaye inoculé dans la chambre antérieure ait conservé son œil intact ou, ce qui est fréquent même à la suite d'opérations très soi- gneusement pratiquées, que l'organe ait subi une rétraction inflamma- toire qui l’aitréduit à l’état de moignon, la maladie débute par une vio- lente réaction locale, de tous points comparable à la réaction des cicatrices de morsures bien connue chez l'homme. Cette réaction se traduit à la fois par des symptômes objectifs et subjectifs. L’œil lar- moie, la conjonctive est injectée et suppure ; les paupières sont rouges et tuméfiées, les lésions sont le siège d’un prurit intense. L'animal les gratte furieusement avec sa patte. C’est souvent là le symptôme initial de la maladie. Il permet de prédire, à coup sûr, l'apparition imminente de la rage. Quelquefois aussi, le cobaye tente de se soulager en frottant contre les barreaux de sa cage tout le côté de la tête correspondant à l’œil inoculé. IL va de soi que ces manœuvres ont pour résultat d’aug- menter encore dans de notables proportions l'inflammation dont l'œil est le siège. tt Presque simultanément, l’animal attire l'attention par une sorte de ronchus gros, gras, sonore, assez comparable au cri guttural de cer- tains batraciens. L'examen permet facilement de se rendre compte que ce bruit très particulier se passe dans le pharynx et qu'il est lié à une difficulté de la déglutition, provoquée elle-même par un spasme de l'organe. Il est possible, en effet, de voir ce spasme se dessiner sous les poils de la région antérieure du cou, comme aussi de surprendre l'animal en train de porter à sa gorge ses deuyx pattes de devant, dans l'espoir évident d'aider au travail de quelque chose qui ne veut pas passer. Enfin, il n’est pas rare que le ronchus soit suivi de l’expulsion d'un peu de salive ou de mueus. Ce spasme pharyngé paraît ainsi plei- nement l’homologue du spasme hydrophobique de la rage humaine. En même temps, l'animai est triste, ses poils se hérissent, il présente de la dyspnée. Immobile dans un coin de sa cage, il ne se déplace pas xolontiers et on constate, Si on le contraint à se mouvoir, une hésitation de la démarche qui trahit un certain degré de parésie. Bientôt son état s'aggrave et de violentes crises convulsives se pro- duisent. Celles-ci débutent par le cri guttural décrit plus haut; puis, au lieu de demeurer localisé, le spasme pharyngé se généralise à tout le corps. L'animal, jeté à terre par la secousse, se tord sur lui-même en arc de cercle et pousse de petits cris plaintifs. Après quelques secondes, il se relève, se remet d’aplomb sur ses pattes et demeure tranquille Jusqu'à ce que de nouvelles convulsions se produisent. Toutes les exci- ©A © Lo SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tations sensorielles un peu vives, contact de l’eau, bruits aigus, attou- chements brusques, chatouillement de l’œil inoculé, etc., amènent instantanément la réapparition de celles-ci. Ces crises finissent par. devenir presque subintrantes. Tombé sur le côté au cours de l’une d'elles, l'animal finit par ne plus pouvoir se relever. Le tronc et les membres sont agités de soubresauts continus ; la respiration s'éteint peu à peu et la mort ne tarde pas à se produire. Il arrive aussi qu'elle survienne brusquement au cours d’une crise. La durée totale de la maladie déclarée excède rarement quarante-huit heures et ne dépasse jamais trois à quatre jours. Cette forme de rage — dont les analogies avec la modalité la plus commune de la rage humaine sont, on le voit, très frappantes — diffère de la rage furieuse du cobaye en ee que l'animal, très tranquille, apathique même en dehors des crises, ne s’agite nullement dans sa cage, ne dissémine pas sa nourriture en tous sens, ne « glousse » pas, ne mord pas et n’a, en particulier à l'égard de ses congénères, aucune tendance agressive. Elle diffère, d'autre part, de la rage paralytique par l’absence complète de paralysie localisée. Seule, une légère hésitation de la démarche trahit une certaine faiblesse du système musculaire. Cette forme de rage du cobaye paraît bien avoir une individualité propre. Nous proposons de la désigner sous le nom de rage spas- modique. | : (nstitut Pasteur du Maroc.) RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA TOXICITÉ DU CHLORHYDRATE D'ÉMÉTINE, par H. MÉRry et Mrcrron. La toxicité du chlorhydrate d'émétine signalée dans les travaux de Magendie et Pelletier (1816-1817), de Mauquat, a été l’objet de recherches précises du professeur Maurel (1), de Dalimier (2). Voici, ramenés au kilogramme d'animal, les résultats obtenus par ces deux auteurs sur le lapin. \ DOSES TOXIQUES DOSES SUPPORTÉES Maurel. — = VOre\sOUB=CHIANÉE PANNEAU 0 gr. 40 0 gr. 075 Dalimier. VOZEISOUS-LCUIONÉEN TEE Ne PINCE D gr. 03 0 gr. 0206 Il y a une telle disproportion entre les chiffres de cés deux expéri- (M, E. Maurel. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 12 octobre 49041. Archives de médecine expérimentale, mai 1914. (2) Dalimier. La Presse médicale, 18 janvier 1917. SÉANCE DU 146 JUIN 596 ar omgniesnahret DD SN AN à D D TT tre mentateurs que nous avons tenu pour fixer notre opinion à répéter ces expériences. Voici le résumé de notre travail. Nous avons choisi quatre lapins, dont le poids a varié de 2.480 à 2.000 grammes. Sur les trois premiers, nous avons cherché la dose minima suffisante pour tuer le lapin et étudier la toxicité globale. Le quatrième a reçu des doses quotidiennes faibles jusqu'à ce que la mort s’ensuive et cette expérience a permis de montrer l'importance de l'accumulation. La voie hypodermique a été seule utilisée. Nous nous sommes servis du chlorhydrate d’émétine des hôpitaux en solution à 4 p. 100 dans l’eau distillée. Toxicité globale. A, 2.005 grammes : 0,10 centigr. d'émétine (0,03 centigr. par kilogr.). . : Mort. B, 2.480 grammes : 0,05 centigr. d'émétine (0 gr. 0,2016 par kilogr.). . . Mort. C, 2.220 grammes : 0,03 centigr. d'émétine (0 gr. 0,1382 par kilogr.). . . Mort. À et B reçurent leur dose en une seule injection même. C recut 0,01 centigramme par jour. Il mourut daus la nuit qui suivit la troisième injection. . Ils moururent le soir Nous en concluons que la dose toxique du chlorhydrate d’émétine, par kilogramme d'animal, est de 0 gr. 010 à 0 cr. 013. Les chiffres de Maurel indiquent donc une toxicité six à dix fois moins élevée, ceux de Dalimier une toxicité moitié ou trois fois moins élevée que celle donnée par nos chiffres. Toxicilé par accumulation. Le Lu D, du poids de 2.180 grammes, reçut 1/4 de centigramme (0 gr. 0025) de chlorhydrate d’émétine, en injections quotidiennes sous- cutanées (solution à 0 gr. 25 p. 100). Il mourut dans la nuit qui suivit la 21° injection, c'est-à-dire au bout de trois semaines, ayant reçu par consé- quent 0 gr. 0525 d’émétine. Voici dans quel ordre se sont succédé les phénomènes d'intoxication. 23 avril. — 1" injection de 1/4 de centigramme d’émétine. Rien à noter jusqu’au # mai. 4 mai. — 12° injection. Le lapin a recu exactement 0 gr. 03 d’'émétine, dose mortelle pour le lapin C. A partir de cette date, D maigrit rapidement. 8 mai. — 16° injection (0 gr. 04 d’émétine). Le lapin ne pèse plus que 1.800 grammes, soit une diminution de poids de 380 grammes depuis le début de l’expérience (23 avril). On note en outre de l’hyperesthésie cutanée. 40 mai. — 18° injection (0 gr. 0450). Légère exophtalmie, diminution du réflexe cornéen. Mouvements respira- oires moins fréquents. Hoquet. Crises convulsives dans la soirée. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1917. T, LXXX. 594 SO:IÉTÉ DE BIOLOGIE 11 mai. — 19° injection (0 gr. 0475). Le lapin reste immobile dans sa cage, le cou allongé, appliqué sur le sol. Il y a de la contracture de la nuque. Le train postérieur est paralysé avec con- tracture. L'hyperesthésie cutanée est considérable. Par instants, l'animal s’agite convulsivement, tourne autour de sa cage, comme inquiet, puis il retombe dans son immobilité POS: 12 mai. — 20° injection (0 gr. 05). Même état général, mais la prostration est plus profonde. Le cou est toujours allongé, mais la tête est inclinée sur le côté droit. Hoquet fréquent. Poids 1.780 grammes, soit une perte totale de 400 grammes. 13 mai. — 21° injection (0 gr. 25). L'animal meurt dans la nuit. Il n'a présenté à aucun moment ni diarrhée, ni vomissements. : La toxicité de l’'émétine est donc relativement importante. À côté de la toxicité globale, on doit tenir compte de la toxicité par accumula- tion; celle-ei, en vingt et un jours, a atteint le chiffre de 0 gr. 024 par kilogramme d'animal, le double seulement de la plus faible dose toxique globale que nous ayons enregistrée. On doit tenir particu- lièrement compte en thérapeutique humaine de cette possibilité d'accumulation. D'ailleurs, deux cas d'intoxication chez l’homme ont été constatés nettement par Lagane (1) avec 1 gr. 12 d'une part, par Spehl et Colard (2) avec 1 gr. 44 d'autre part, doses! atteintes par injections quotidiennes de 0,06 à 0,08 centigrammes. L'étude de l'élimination urinaire de l’'émétine faite par l’un de nous à d’ailleurs montré l'importance de cette accumulation. (4) l'agane. La Presse médicale, 20 juin 1914, n° 49. (2) Spehl et Colard. Soc. clinique des hôpitaux de Bruxelles. Bull. n° 4. Comptes rendus de la Soc. de Biologie. (‘S9TQUURBIP 06 2P FUAUWIOSSISSUAE)) JAIBILUU, JALLIUS er donbread anod o9foçdu aqlOut SUI9A ET 9p 21{USSIEUUOP II 9981] AUNINE 9IS94 Jso,u [1 ‘sJied soqno} ap aqua4aupe 19 2SN949[9$ ‘oUHOJJIp 182 29146919 EJ ‘(orremnqny o1n/ns) ouones v ‘ououduod es Re asnoiqi soualoupe aunone è aquosoid ou j9 XN949/9S JuouopNu JSo,u [1 ‘9pe418 uide op jou np 9[RIQU9B OUHOJ PJ PAIISUOI B XN9AIQU SNJIBA] 9] ‘(OJIOUI 9SN9AIQU 9JJ9AS) 9HOIP V ‘IX UOIU9 NP (EG odnos) aloip Jo (ga) odnos) ayones S,911)891) — ‘à ‘91 Se Tome LXXX. J}: 3EOTTE. Nac (-S9NaueIp QET 2P IUAUWOSSISSOI)) opus oudaxo 9J1dod onbrelss np ansroJur no ‘cr 9 oyoneS [apte snprea} ‘78 9 HOAp auoxo 9p1dod onbrers np ANOHQJUI JNOG ‘67 ‘A ‘2IQUOU 9p PJUOWBNE J9 AUNMIOA 9P HNUTUIP JUO S21{} S9[ : JHOU NP ANOMJUL NO ET 19 Jos el oaque uonISUBA] 9P UOIB9A EI 8p neoAIU ne pdao9 SIBUI D EG U9 gquosouidoi m199 onb a107H1197 SUQU ‘04° :SAAUIU So1ql} e 911007 ‘odoqdngd ‘odno ouioui ‘q 68 °Œ :S2AUU SosSOI1S E 91101107 ‘9PAIDUUIHI OJHOU 9JJ948 ‘D 68 *A ‘orsdoque op quouou ne Jroup outomxe gpdod onbrers np Anorgdns qnoq ‘j'Q ‘(] neojqer ne opxouue {jou ET JHIOA) AU191X9 gudod onbrers np [eunou 78j9 ‘N : AUOUIDAISS999NS ‘IX U9IU9 NP auones J9 9]101p S991H7R919 S9P S[RJ9( — ‘6 ON ÉLUS ÉTAT = . ee / UE : RC à AN Cie . : LIRE Fe MÉMOIRES SUR L'AMOINDRISSEMENT MORPHOLOGIQUE DES NERFS APRÈS CICATRICE J. NAGEOTTE L'amoindrissement morphologique des nerfs traumatisés et réparés est constant et définitif, mais sa valeur varie suivant le mode de répa- ration. Mes recherches m'ont amené à constater, de plus, qu'il existe une divergence remarquable entre cet amoindrissement morphologique, apprécié par numéraltion et mensuration des éléments nerveux, et le degré de restauration physiologique, apprécié grossièrement par le volume des muscles et l'intensité des accidents ulcéreux. Les expériences que j'ai pu utiliser pour ce travail sont trop peu nombreuses pour autoriser des conclusions bien étendues; il s’agit sim- plement d’un premier essai sur un objet dont l’étude méthodique sera forcément lente et pénible en raison du travail matériel nécessité; et _ pourtant nous avons tellement intérêt à connaître le comportement du complexe neurite-névroglie-fibroblaste qu’il faudra bien accomplir ce travail. Les mensurations des surfaces de coupe sont faites par pesée de calques; un millimètre carré est représenté par 22®6r2; les pesées sont faites au mil- ligramme. La numération des fibres est effectuée avec un objectif de 3 mil- mimètres et un oculaire quadrillé couvrant un champ de 0""410242; dans la plupart des cas, quatre numérations ont été pratiquées sur chaque coupe en des points différents. Les coupes sont sériées, à l'intervalle de 1 millimètre. Les pièces sont fixées par le liquide J de Laguesse et coupées à la paraffine (1u5); l’on n’a utilisé pour les numérations que les points correctement fixés. — L'observation du chien XI a été donnée dans mon dernier mémoire. J'ajouterai que la cicatrisation s'était faite sans incident d’un côté comme de l'autre. Pour pouvoir garder la pièce intacte, je me suis borné à évaluer approximativement le volume des muscles non par pesée, mais par men- suration : le volume des muscles du côté droit (greffe morte) est à celui des muscles du côté gauche (suture tubulaire) comme 8 est à 5. 596 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les figures 2 et 3 me dispenseront de longues descriptions histologiqurs; on voit qu'à gauche, la cicatrice, extrêmement épaisse et fibreuse, contient des faisceaux de régénération épars et petits; les fibres nerveuses sont elles- mêmes grêles et peu nombreuses. À droite (greffe nerveuse morte), le con- traste est frappant; le traclus nerveux a conservé la forme extérieure du nerf greffé, malgré le remaniement complet qui s’est produit; le tissu fibreux est réduit au minimum, les travées de régénération sont parfaitement déve- loppées et les fibres nerveuses ont pris un volume considérable. A ce propos, je ferai remarquer que les plus grosses de ces fibres, probablement motrices, sont groupées entre elles et occupent deux territoires assez nettement déli- mités. Cette sysfématisation dans le tractus cicatriciel est un point fort inté- ressant, sur lequel j'aurai bientôt l’occasion de revenir. On remarquera aussi la diminution de volume subie par les fibres nerveuses dans la région du tractus cicatriciel qui se relie, en bas, à l’ancien nerf. Cette diminution, ici considérable, existe aussi, plus ou moins marquée, dans la cicatrice gauche du chien XI et de la plupart des cicatrices que j'ai étudiées. Sans insister sur ce point, j'indiquerai seulement que je crois pouvoir attribuer ce fait à l'influence de la névroglie; l’ébauche de cette région de la cicatrice provient en effet du gliome pur qui se forme au début à partir du bout inférieur du nerf sectionné. Cette névroglie, d'une origine spéciale, paraît posséder des propriétés particulières. — On trouvera l'observation du chien IT dans ma note du 3 juin 1916 (t. LXXIX, p. 479). - _ Le chien XIL, adulte, de taille moyenne, a subi le 10 avril 1916 une double opération : à droite, section du sciatique poplité externe et suture immédiate, un peu lâche, à l’aide de 2 fils de soie passés dans le névrilemme; à gauche, résection du nerf symétrique sur une étendue de 15 millimètres. Par suite de la rétraction, la cicatrice obtenue à gauche se trouve mesurer environ 4 centimètres. La guérison s'est faite sans incident, il n’y à eu ni paralysie évidente, ni accidents ulcéreux (1). L'animal a été sacrifié le 1er juin 1917. (1) Je n'ai jamais observé de troubles ulcéreux après la section isolée du sciatique poplité externe; les ongles restent intacts. Depuis la publication de mon dernier mémoire, je me suis attaché à Sai- sir la signification exacte de la chute des ongles, observée chez un certain nombre de chiens ayant subi la section totale du sciatique au milieu de la cuisse. J'ai pu constater que cet accident tieut à ce que le chien, qui pose d’ail- leurs sa patte correctement, ne la soulève pas suffisamment pendant le mou- vement d'avancement; le bout de la patte frotte un peu contre le sol, d’où une usure des griffes suivant un plan perpendiculaire à l'axe du membre; à un degré plus avancé, Ja griffe s'ébranle et tombe après périonyxis trauma- tique, puis infectieuse. Ce défaut de soulèvement du membre n’est pas d'origine paralytique puisque les muscles rétracteurs ne sont pas intéressés, mais il est tout simplement dû au fait que, par suite de l’anesthésie complète du pied, l'animal n'est pas prévenu qu'il marche incorrectement et ne corrige pas la légère défectuosité résultant de la paralysie des museles antéro-externes de la jambe. Lorsque le talon porte et s'ulcère (chiens jeunes ou cachectiques), les ongles restent habituellement intacts. | SÉANCE DU 16 JUIN 97 La cicatrice droite était assez volumineuse, à peine adhérente; la cicatrice gauche formait un tractus souple, sans limites macroscopiques bien précises; il n’y avait aucun épaississement fibreux du tissu conjonctif de la région. Au microscope, la cicatrice gauche est un peu meilleure que celle du 10 7 4 SS SN S d RÙ 20 ù XL ‘Q / & Juture tubulaire pe /f $ a, à à Do) & AN K SR URSS RSS Q àS 40 50 Chien LL T2 F16. 1. — D:agramme des cicatrices droite et gauche du chien XI et du chien XII. Dimensions transversales proportionnelles aux surfaces de coupe, dimensions longitudinales X 2. Les chiffres placés à gauche indiquent, pour les quatre cica- trices, la sériation millimétrique des coupes. La sclérose conjonctive pure est figurée par des hachures, la sclérose mêlée de tissu nerveux par des hachures avec pointillé. La sclérose dont les limites sont indiquées aux deux extrémités de la greffe chez le chien XI, à droite, est extrème- ment discrète; celle qui occupe la cicatrice de la section avec suture immédiate chez le chien XII, à droite, est au contraire très épaisse et très dense. chien IIT, en ce sens qu’à tous les niveaux il existe un petit territoire de faisceaux de régénération conglomérés, avec un minimum de tissu fibreux interposé. Les tractus fibreux, contenant eux aussi des faisceaux de régéné- ration, sont irrégulièrement disposés au pourtour de ce territoire. La cica- trice droite est très fibreuse, les fascicules de régénération sont petits, mal- 598 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE développés et siègent dans un tissu fibreux uniformément épais et dense; néanmoins, il n’y a aucune désorientation des faisceaux : c’est un fibrome diffus bien plutôt qu’un névrome, quoique le nombre des fibres nerveuses soif considérablement augmenté à ce niveau. La comparaison du poids des museles droits et gauches donne, ainsi qu’on le verra plus loin, des résultats irès intéressants. TABLEAU I (1). Chien XI, 4 an. COTÉ GAUCHE (SUTURE TUBULAIRE) COTÉ DROIT (GREFFE MORTE) mn n [a] Leo] a = 7% 8 | SCIAT. POPL. INT. SCIAT. POPL. EXT. ||% 9 | SCIAT. POPL. INT. | SCIAT. POPL. EXT. nn u2 © © S ns TEE a | ——_—_—_— 12.000 fibres 4.200 fibres de 15, 10,8 dei 272 8nt Korm. » » 9.000 fibres 3.900 fibres plus grêles. plus grêles. 5.000 fibres 2.000 fibres 7.000 fibres 2.500 fibres de 14, 10, Tu | de 14, 11,14 de 16, 40, Tu | de 16, 12, Tu il ÿ il à 11.400 fibres 6.200 fibres 8.000 fibres 4.000 fibres plus grêles. plus grêles. plus grêles. plus grêles. sl “ é 2.600 fibres de 10, 7,44 8.000 fibres de 13, 9,6 u 2.100 fibres plus grêles. 10.000 fibres plus grêles. 44.300 fibres de 11, 7, 5 y 12,700 fibres plus grêles. 2.300 fibres 2.400 fibres 4.100 fibres 3.500 fibres de MAP 7 NE dE CNE de 13,8, 54 de 12, 8,5 y 49 4.900 fibres 2.800 fibres 9.900 fibres 5.800 fibres plus grêles. plus grêles. plus grêles. plus grêles. rs Lo) VOLUME RELATIF DES MUSCLES DE LA JAMBE Environ 5 | Environ 8 (1) Pour établir l'état normal, les numéralion el mensuralion ont été pratiquées sur le bout supérieur, encore inaltéré, du fragment du sciatique gauche enlevé 7 jours après la pre- mière opération chez le chien XJ Les chiffres en italique indiquent approximativement la valeur moyenne du diamètre des fibres nerveuses, abstraction faite des fibres grêles, Ta8Leau If. Chien XII, 416 jours. COTÉ GAUCHE (RÉSECT.; ÉCART : 4 CENT.) COTÉ DROIT (SUTURE IMMÉDIATE) SCIATIQUE POPLITÉ EXTERNE N9S des coupes SCIATIQUE POPLITÉ EXTERNE N°5 des coupes | EL 2.200 fibres de 15, 10, 6 y 2.600 fibres de 14, 10,6 u I 4.400 fibres plus grêles. 4.100 fibres plus grêles. 500 fibres de 11, 7,44 4.000 fibres de 12, 8, 5 u 1.000 fibres plus grêles. 7.800 fibres plus grêles. 4.300 fibres de 12, 8, 5 p 2.200 fibres de 14, 9, 5 y 25 3.000 fibres plus grêles. 4,400 fibres plus grêles. POIDS DES MUSCLES GROUPE ANT.-EXTERNE TRICEPS SURAL GROUPE ANT.-EXTERNE TRICEPS SURAL 21 gr. 96 14Yer, 15 27 gr. 08 TABLEAU III. SPC LE 2 Em mg Chien XVI, 164 jours. Chien III, 447 jours. SECTION SIMPLE (CICATRICE DE 1 CENT.) RÉSECTION (4 CENT.) ë © ce : € 7 à SCIATIQUE POPLITÉ EXTERNE GAUCHE US SCIATIQUE POPLITÉ EXTERNE GAUCHE ® C o TD TD 2.200 fibres de 16, 42, 1 y 3.000 fibres de 12, 11, 6 pu 1 1.800 fibres plus grêles. 4.500 fibres plus grêles. 4.900 fibres de 9, 6, 5 y 250 fibres de 8, 5,44 24 4.000 plus grêles. 1.250 fibres plus grêles. < 4.500 fibres de 11, 8,6 y 1.400 fibres de 10, 8, 5u 2 40 2.600 fibres plus grêles. 2.300 fibres plus grêles. 600 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — Le chien XVI a subi, le 20 octobre 1916, une section simple du sciatique poplité gauche, la cicatrice, longue de 1 centimètre, est épaisse, fibreuse et mauvaise anatomiquement. Néanmoins, il n'y avait eu aucune suppuration, ni aucun trouble physiologique. Une expérience pratiquée sur le sciatique droit a rendu impossible la comparaison des volumes musculaires. Des faits représentés par les figures ci-jointes et des chiffres inscrits dans les tableaux 1, 2 et 3, je crois pouvoir tirer les conclusions sui- vantes : 1° CONCLUSION RELATIVE A LA MORPHOLOGIE GÉNÉRALE. — La multiplica- tion des fibres nerveuses à l'extrémité supérieure des tractus cicatriciels se comprend fort bien. Pour expliquer celle qui se produit à l'extrémité inférieure, on est obligé d'admettre que le neurocladisme (Cajal) est pro- voqué par la disposition de la névroglie à ce niveau. Le gliome infé- rieur, en effet, s’édifie sur le même type que le neuro-gliome supérieur, bien qu'avec moins de vigueur; lorsqu'il est abordé par les neurites, ceux-ci se divisent de façon à en peupler les travées préalablement établies, à la condition, toutefois, qu'aucune déviation physiologique de ces travées ne vienne modifier les circonstances. Ceci peut s’énoncer en disant : toutes choses égales d'ailleurs, les fibres nerveuses se divisent lorsque les voies névrogliques qu’elles envahissent se multiplient. 2° CONCLUSIONS RELATIVES A L'AMOINDRISSEMENT CICATRICIEL DES NERFS. — À. Bout supérieur. — La lésion du bout supérieur est constante; elle est proportionnelle aux causes de ralentissement de la régénération : longueur du trajet nerveux à reconstituer, difficulté de cette reconsti- tution. Elle s’accuse par une diminution du nombre des grosses fibres, qui peut être compensée par l'augmentation du nombre total des fibres, mais on observe le plus souvent un fléchissement de ce nombre total lui-même, ce qui prouve que, indépendamment de la dégénération rétrograde des fibres, suivie de régénération, il se produit une destruc- tion de neurones. Les grosses fibres conservées ont souvent un volume un peu augmenté, avec amincissement léger de la myéline. B. Tractus intermédiaire. — 11 y a toujours une forte diminution du nombre des fibres nerveuses dans le tractus intermédiaire. Mais cette diminution est considérablement atténuée dans la greffe nerveuse morte : l'examen des pièces du chien XI a donné des résultats concordant entiè- rement avec ceux des pièces des deux lapins décrites dans mon dernier mémoire. Les différences qui existent entre ces greffes et les autres cicatrices nerveuses sont beaucoup trop considérables pour que l’on puisse supposer qu'il s'agit là de cas exceptionnellement favorables ; en réalité c’est un type de cicatrice qui possède des caractères spéciaux et qui se distingue absolument de tous les autres types observés jusqu'ici. D SÉANCE DU 16 JUIN 601 Le volume des fibres nerveuses est également diminué dans le tractus intermédiaire par rapport au boutsupérieur et aussi par rapport au bout inférieur, sauf dans la greffe nerveuse morte où les fibres nerveuses, légè- rement inférieures à celles du bout supérieur, sont nettement supérieures à celles du bout inférieur. C. Bout inférieur. — Le volume des fibres du bout inférieur est tou- jours diminué, dans d'assez forles proportions, par rapport à celui des fibres du bout supérieur, sauf dans le cas de suture immédiate, où, après une diminution assez considérable dans le trajet cicatriciel, la pre ont presque repris leur volume normal dans le bout inférieur. Le nombre des fibres nerveuses est également diminué, sauf dans le cas de suture immédiate, où la diminution est faible par rapport au nombre des fibres du bout superieur, et chez le chien XI, où il est au contraire augmenté en ce qui concerne le sciatique poplité externe, surtout à droite. Mais ici il y a concurrence entre le sciatique poplité externe et le sciatique poplité interne. Le taux de cette diminution est relativement indépendant de la dimi- nution numérique subie par le traclus intermédiaire. Les anciennes gaines de Schiwann semblent n'être plus capables d'assu- rer normalement le développement des fibres nerveuses qui les envahissent, lorsqu'elles ont été longtemps déshabitées d’où la diminution de volume des fibres nerveuses. Dans le nerf ancien l'évolution des travées névro- gliques est d’ailleurs très différente de ce qu'elle est dans le tractus ner- veux néoformé ; au lieu de se développer en fascicules nerveux, il semble qu’elles détruisent un grand nombre des neurites qui s’y sont introduits, pour n’en garder qu'un seul; les faisceaux de régénéralion sont en effet rares dans les nerfs où la régénération est achevée ; les nouvelles fibres sont généralement isolées, comme celles qu'elles ontremplacées ; parfois on voit dans une même gaine une grosse fibre et une seule collatérale très grêle. 3° CONCLUSIONS RELATIVES AUX RAPPORTS QUI EXISTENT ENTRE LA RÉGÉNÉ- RATION ANATOMIQUE ET LA RESTAURATION FONCTIONNELLE. — L'observation du chien XII prouve que la diminution de volume des muscles du chien XI, à gauche, n’est pas du tout imputable, comme on aurait pu le croire, à l’infériorité anatomique de sa cicatrice nerveuse par rapport à celle du côté opposé. En effet chez le chien XII, avec une cicatrice nerveuse droite qui vaut analomiquement presque le double de la cicatrice gauche (2.200 fibres grosses ou moyennes dans le bout inférieur à droite, contre 1.300 à gauche), la différence de poids entre les muscles D dun est faible et, fait extrêmement remarquable, cette différence est en sens inverse de ce que l’on était en droit d'attendre : 12 gr. 72 à gauche contre 11 gr. 75 à droite, soit 8,3 p. 100, en faveur du côté gauche. 602 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cette différence dépasse, je crois, les limites de l’asymétrie physiolo- gique. Elle se retrouve, dans le même sens mais atténuée, dans le groupe musculaire voisin : le triceps sural gauche pèse 27 gr. 96 et le droit 27 gr. 08, soit 3,3 p. 100, en faveur du côté gauche. Il faut, à mon avis, mettre cette atrophie légère, mais nette, et qui dépasse les limites du territoire directement lésé, sur le compte de ce fait que les fibres nerveuses traversent à droite, au niveau de la suture, une région de sclérose dense dont l'équivalent ne se retrouve pas à gauche. Par conséquent, je suis disposé à admettre que la restitution anato- mique des muscles est, dans une très large mesure, indépendante de la valeur numérique et volumétrique de la régénération des fibres nerveuses motrices. Par voie réflexe, comme le savent bien les cliniciens, le volume des muscles est influencé par l’état des nerfs sensitifs de la région. Dans le cas particulier du chien XI, la restitution incomplète des muscles à gauche, aussi bien que les mutilations du même côté, relèvent d'une perturbation dans les fonctions centripètes des nerfs sensitifs, et non d’une insuffisance dans les fonctions centrifuges des nerfs moteurs. Les phénomènes réflexes paraissent être beaucoup plus à redouter chez l’homme que chez le chien. On peut donc dire que ce qui importe le plus, dans le traitement chirurgical des nerfs, ce n’est pas tant d'obtenir le passage d'un grand nombre de neurites, que de veiller aux conditions dans lesquelles ces neurites passent : mieux vaut une cica- trice pauvre mais souple, qu’une cicatrice bourrée de neurites, mais scléreuse en quelque point et irritante pour les fibres sensitives qu'elle contient. Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — L. MARFTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. 603” SÉANCE DU 30 JUIN 1917 SOMMAIRE BEAUVERIE (J.) mélachromatiques du bacille diphté- MIQUELON Bonn (GEorGes) : Sur quelques préjugés biologiques. . . : . . : .. Dovon (M.) : Un exemple de na- nisme achondroplasique. . . . . .. … FressinGer (NoEL)et CLOGNE (RENÉ): L'action antiseptique des hypochlo- rites alcalins et en particulier de la solution de Dakin-Daufresne... Govazrts (P.) : Procédé d'étude de la topographie microbienne, dans ES MER ER ee GuILLIERMOND A) : Nouvelles re- cherches sur les caractéres vilaux et les altérations du chondriome _ dans les cellules épidermiques des HENRRMEMOrES) 0... | Lécer (Marcez) : Bacilies paraty- - phiques : non-fixité absolue des _ caractères culturaux sur les prin- _ cipaux milieux différentiels. . . . . Loyeue (G.) : Note sur une bac- Martin (Louis) et Pevrir GUSTE) : À propos des lésions his- tologiques qui surviennent, l’homme, au cours de la spiroché- tose ictérohémorragique. . . . . . . Méry (H.) et Girarn (LucIEN) : La saturation des agglutinines dans la vaccination et la vaccinothérapie antityphoidique par le vaccin chauffé A.B eee nee elles ee Tele os Méry (H.) et Girarp (Lucren) Les réactions leucocytaires consé- cutives aux injections sous-cuta- Bioogie. COMPTES RENDUS. : Les corpuscules- térie « obsidionale » pathogène . .. (AU- chez. 636 nées et intraveineuses du vaccin dilué T. A. B. chauffé, chez les ma- lades atteints de fièvre typhoïde ou paratyphoïde À ou B . ..:.. NETTER (ARNOLD), SALANIER (MARIUS) et BLANCHIER (Me) : Deux nouveaux cas de méningococcie avec consta- {ion du méningocoque dans les éléments purpuriques. Culture du méningocoque dans la sérosité d'une vésicule de l’un des cas. In- tervention d'une race de méningo- coques différant du méningocoque PIQUE SPP NEO - Préron (Henri) : Le temps de la- tence des divers réflexes tendineux. Facteurs de. variation. — Analyse. Détermination du « temps propre du réflexe » (Mémoires) . . . . . .. ReuLinGER (P.) : Le virus rabique dans ses passages de cobaye à co- DAMES NN RSR ARR R£éxon (Louis) : Disparition de la vitalité et de la virulence des spores de l'Aspergillus fumigatus, après 25 ans de séjour dans une vieille CULEUTES RE ER Re ne RÉNox (Louis) et Miéxor (R.) : Toxi- -cité expérimentale du cyanure de euivre-et de potassium: . 4. Revrerer (ÉD.) et NEUvILLE (H.) : Appréciation des caractères analo- miques au point de vue de la clas- SRACATION ER RME ER RNE RU TrouEssarr (E.-L.) : Ho oct de l’Anatomie et de la Zoologie sys- tématique. Deuxième réponse à MES RIGTTELE LATE ER CE — 1917. T. LXXX. &5 634 | 619 628 616 617 / Présidence de M. E.-L. Trouessart, ancien vice-président. > LES CORPUSCULES MÉTACHROMATIQUES DU BACILLE DIPATÉRIQUE. Note de J. BEAUVERIE, présentée par A. DASTRE. Notre but est ici de vérifier dans lé cas du bacille de Lôffler les réactions de la mélachromatine données par A. Mever, Guilliermond, et. appliquées déjà par ce dernier auteur, et nous-même, à d’autres cas que les bactéries (1), d'en rechercher de nouvelles et d’insister sur celles qui présentent un intérêt pratique pour la technique courante de labo- ratoire. À Les corpuscules métachromatiques du bacille de Lüffler sont localisés aux pôles dans les très jeunes cellules; après deux ou trois jours, on trouve dans la culture des éléments qui en renferment un plus grand nombre ; ils disparaissent vers la fin de la vie du microbe. Nous avons constaté leur très grande abondance dans des formes : d'involution existant chez un porteur de germes traité par l'eau oxygénée, ce caractère se maintenait à la culture. Il peut arriver, notamment dans les cultures mixtes, par invasion d’autres bactéries, que de très rares corpuscules métachromatiques subsistent libres, le. microbe qui les renfermait ayant disparu, tué sans doute accidentelle- ment avant d’avoir accompli le cyele normal de son développement et par suite la résorption de ses corpuscules métachromatiques. Nous avions eu l’occasion d'observer ce fait beaucoup plus aisément chez des cham- pignons parasites des végétaux. Fixalion. — I faut éviter d'employer la fixation à la flamme qui donne les résultats les plus médiocres, nous en donnerons plus loin la raison, mais utiliser l'alcool, l’alcool-acide acétique, les fixateurs au sublimé ou le formol. L’acide picrique fait perdre l’affinilé des corpus- cules mélachromatiques pour les colorants. Nous conseillons, pour la pratique courante, d'étaler en frottis sur lequel on dépose quelques gouttes d'alcool à 95°; on peut activer ensuite la dessiccation en enflam- nant le liquide (2). ‘ Réactions ‘de la métachromatine et colorations du bacille. — Pour (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 21 mars 1908, p. 482. (2) Pour observer les corpuscules métachromatiques du bacille de la tuber- culose provenant de culture, il est nécessaire d'employer l'alcool-éther comme {ixateur. Ro SES SÉANCE .DU’930 JUIN 605 obtenir la métachromalie rouge (souvent violet rouge ou violet sombre) : bleu de méthylène en solution aqueuse à { p. 100; bleu de crésyl bril- lant en solution aqueuse à 1 p. 400; bleu de Lôüffler, bleu Sahli, « bleu métachromatique » suivant la méthode dont nous avons fait récemment l'application aux champignons des leignes (1). Autres réactions et colorations. — Bleu de méthylène (solution aqueuse, 1 p. 100), laver, faire agir très rapidement une solution aqueuse d'éosine à 4 p. 400, laver: on obtient ainsi une assez bonne double coloration, tes corpuscules métachromatiques sont violets, et le corps du bacille rouge ; on peut employer aussi pour la double coloration le vert lumière. Ziehl à chaud : les corpuseules métachromatiques se détachent nette- ment en rouge très foncé sur le reste du bacille plus faiblement coloré. … L'éosine, le rouge Congo, le Lugol et même le violet de gentiane ne donnent que des colorations unileintes du bacille. Hémalun ; corpuscules métachromatiques violet noir où rouge, corps du baciile très pâle. Hématoxyline au fer de Heidenhain : la décoloration est très délicate, - souvent le bacille est d’un gris diffus, quelques capsules métachroma- tiques subsistent en noir si la décoloration a été assez ménagée. Bleu de méthylène (ou bleu de Lüffler), décoloration par SO“ à 1 p. 100: les cor- puscules métachromatiques restent seuls décolorés. Méthode de Gram : les corpuscules métachromatiques se délachent en violet noir sur le violet un peu plus clair du bacille. Bleu de méthylène, solution iodo-iodurée (Eugol) : les corpuscules métachromatiques se dessinent en noir intense sur le fond gris pâle du bacille (nous reviendrons pius loin sur cette . méthode de choix). Bleu de méthylène, solulion iodo-iodurée, puis solu- tion aqueuse de carbonate de sodium à 4 p. 109 : l’action décolorante de cette dernière solution est lente, les corpuscules métachromatiques apparaissent en bleu sombre, ils sont souvent très gonflés et déformés avec zone plus claire au centre. Méthode de Claudius : elle donne peu de différenciation, les corpuscules métachromatiques se détachent à peine par leur teinte plus sombre sur le violet du bacïälle. Eau bouillante (sans fixation préalable) : après quelques secondes, les corpuscules métachromatiques qui paraissent s'être multipliés, ont perdu leur pro- es priété de métachromatie, après quelques minules, il n’en reste plus de traces ; la dissolution s'effectue même si la préparation a été fixée par lalcoo! ; par contre, le formol les insolubilise. L'eau dissolvant, surtout à chaud, les corpuscules métachromatiques, on devra éviter le contact avec celle-ci au cours des préparations; il n’est pas surprenant que des _ frottis flambés encore humides de salive ne renfermant plus que des L_ bacilles à corpuscules métachromatiques dont la métachromatie est ….. atténuée ou supprimée, les résultats sont par suile incertains. Eau de = (4) 3. Beauverie et A.-Ch. Hollande, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, … 1° juillet 1916 et 4 novembre 1916. 606 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Javel : au bout de quelques minutes les corpuscules métachromatiques | disparaissent. - Au point de vue de la technique courante de laboraloire, nous voulons insister sur ia méthode suivante remarquable par sa rapidité, ‘sa sim- plicité et la lisibilité du résultat, elle rendra service dans tous les cas de recherche des corpuscules métachromatiques sur frottis : élaler, fixés à l'alcool à 95°, sécher (on peut enflammer l'alcool), déposer une goutte de bleu de méthylène {ou de bleu de Lôffler), laisser en contact deux ou trois minutes, laver, déposer une goutte de Lugol, laisser agir deux ou trois minutes et laver. L’iode donne avec le bleu de méthylène-un préci- pité noir (ainsi qu’on peut le constater en opérant in vitro) que la méta- chromatine retient énergiquement. En colorant en rouge le corps du bacille par l’éosine en solution aqueuse à 1 p. 100, on peut, de plus, obtenir une belle double coloration. Les corpuscules métachromatiques étant plus répandus chez les bactéries qu'on ne l’admet généralement, on devra, naturellement, tenir compte des caractères morphologiques et biologiques du bacille et de ceux de la culture avant d'affirmer le diagnostic. (Laboratoire militaire régional de Bactériologie de Chambéry.) PROCÉDÉ D'ÉTUDE DE LA TOPOGRAPUIE MICROBIENNE, DANS LES PLAIES. 7 Note de P. GovazrTs, présentée par E. GLEY. Pour étudier le degré d'infection des plaies, on prélève d'ordinaire une petite quantité de sérosilé ou de pus, dont on pratique soit l'examen direct sur frottis, soit la culture sur des milieux permettant d'isoler les. microbes. Cette méthode ne fournit guère de renseignements ni sur la localisation des différentes espèces microbiennes, ni sur l'intensité de l'infection aux divers endroits de la plaie. On opère, en effet, le prélè- vement au hasard et celui-ci peut porter soit sur un «nid microbien », soit au contraire sur un endroit particulièrement pauvre en microbes. On peut, pour compléter ces examens et mettre en évidence l'intensité de l'infection dans l’ensemble de la plaie et sa localisation plus spéciale à certains points, effectuer le prélèvement, non pas en un endroit déler- miné de la plaie, mais simultanément sur tous les points de sa surface. Pour cela on prend une feuille de cellophane stérilisée. On la dépose sur Ja surface de la plaie en l’appliquant avec méthode, pour lui faire épouser exactement tous les détails du relief. I faut surtout éviter que la feuille ne glisse pendant cet étalement. Lorsque l'athétence est partout régulière, on calque le contour de la SÉANCE DU 90 JUIN 607 plaie sur la feuille de cellophane, on enlève celle-ci et on la dépose à plat sur la gélose qui couvre le fond d'une grande boîte de Petri. Après s'être assuré que le contact est bien réalisé, en tous les points, entre la cellephane humide de sérosité et le milieu de culture, on calque sur la surface externe du fond de la boîte le contour de la plaie indiqué sur la cellophane. Il ne reste plus qu'à enlever la cellophane et à porter la boîte de Petri à l’étuve. On arrive par ce moyen à pratiquer un ense- mencement qui correspond à celui qu'on pourrait obtenir, s'il était possible d'appliquer directement un milieu de culture sur la surface d'une plaie. Après 24 ou 48 heures, l'examen de la gélose fournit sur l'état d'infection de la plaie des renseignements : a) Quantitatifs, d’après l'abondance des colonies; b) Qualitatifs, d'après leur nature et leur aspect; c) Topographiques, d'après leur répartition sur une surface qui _ reproduit celle de la plaie en dimensions réelles. Enfin, comme on peut aisément photographier ces boîtes en grandeur naturelle, ce procédé réalise une méthode graphique très démonstrative qui permet d'enregistrer les étapes de l'infection et de la stérilisation des plaies. Il ne s'applique évidemment, sous cette forme, qu’à l'étude des germes aérobies et aux plaies qui ne sont pas trop anfractueuses. Mais, ces réserves faites, il nous paraît susceptible de rendre des services réels dans l'étude des plaies de guerre et de leur traitement, en particulier pour la détermination du moment favorable à la suture secondaire. C'est cette considération qui nous a engagé à le publier. (Laboratoire de recherches cliniques, Ambulance Océan, La Panne | Belgique|.) APPRÉCIATION DES CARACTÈRES ANATOMIQUES AU POINT DE VUE DE LA CLASSIFICATION. (Réponse à M. Trouessart), par Éo.'RETTERER et H. NEUVILLE. N'ayant d'autre souci que le progrès et la vérité, il nous faut, en __ réponse aux critiques que nous a adressées M. Trouessart dans la séance du 2 juin 4917, discuter librement les points suivants : 1° valeur des méthodes d'investigation et des faits; 2° appréciation des caractères qui permettent d'assigner à fheque animal sa place naturelle dans le _ cadre zoologique. 608 . e SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s L. Valeur des méthodes et des faits. — M. Trouessart nous renvoie à Duvernoy _età Pousargues ; mais ces auteurs, ainsi que Mayer, Huxley, Hartmann, etc, n’ont pratiqué qu'un examen superficiel du gland des Singes. Comparant leurs résultats aux données erronées ayaut cours sur le gland humain, ils ont, les uns écarté, les autres rapproché des espèces présentant quant aux organes génitaux, à côté de certaines ressémblances, une structure et une ‘évolution différentes, ainsi que uous l'avons montré en détail (1). En raison des méthodes défectueuses employées par ces atüteurs, nous ne saurions souscrire à leurs conclusions. : ne Quand notre contradicteur demande : est-il (Retterer) sûr que les organes génitaux qu’il décrit ne se modifient pas en arrivant à l’âge adulte » ? il avoue n'être guère au courant de l’évolution morphologique de ces organes. Les organes génitaux externes et le gland en particuiier prennent déjà, pendant la période embryonnaire (2), leur configuration définitive, complètement constitués, ils ne font que s’accroître chez le fœtus et après la naissance, mais leur conformation ne se modifie plus. S'il survient pendant la vie embryonnaire un arrêt de développement, l'hypospadias par exemple, ce trouble évolutif ne se répare plus ultérieurement (ibid., 1889). | Logés sous la peau et bien protégés, ces organes ne sauraient subir de . modifications quelconques par le fait des facteurs externes. Ils présentent donc un caractère de premier ordre sur |’ 1h DORE duquel nous reyien- -drons plus loin. À Or, on observe chez les Ruminants trois types bien différents de 2land : chez les uns (Hypospades), Iles corps Caverneux dépassent la terminaison de l’urètre ; chez les autres (Télespades), le canal-urétral se prolonge en un appen- dice au delà des corps caverneux, renflés en chamoignon ; chez d'autres encore (Acrospudes), le corps spongieux forme avec les corps caverneux une masse unique et indivise, au sommet de laquelle s'ouvre l’urètre. C'est avant la mi-gestation que se produit cette différenciation. M: Nicolas a, le. premier, signalé le fait sur le Mouton; nous l'avons confirmé (3) et étendu à d’autres espèces. C’estainsi que, sur l'embryon de Mouton, long de 12 centimètres, le gland a acquis sa conformation définitive et l'urètre se prolonge, au delà du. champignon, en un appendice distinct. Le Mouflon à terme et le fœtus d'Alga- zelle nous ont présenté un gland complètement différencié où les dimensions du champignon et de l’appendice se chiffraient déjà par millimètres. Quant au jeune Guib et au Nylgau à terme, ils possédaient un gland de conformation tout autre que celle offerte par des Ruminants précédents : les corps cavérneux y occupaient la portion supérieure du glandet le corps spongieux leur était intimement uni, de facon que ces organes formaient un tout, une massé unique et indivise, au sommet de laquelle s’ouvrait l’urètre. Chez l'adulte, le gland demeure en cet état, fait découvert par Garrod il y a 40 ans : le Guib, dit-il, possède un gland semblable à celui du Chevreuil, En un mot, passé la période embryonnaire, la conformation du gland ne se- modifie plus, et, quand l’appendice manque chez le Mouton, c’est à la suite (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 juin et 10 os 1945: (2) Retterer. Journal de l'Anat., 1890, p. 120; ibid., 1892, p. 225. (3) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 31 mars 1917, p. 339. SÉANCE DU 30 JUIN 609 - d'une lésion mécanique qu’il a disparu (Marshall); dans ces conditions, non ‘seulement il ne se régénère plus, mais l’urètre ne devient jamais terminal. IL. Appréciation des caractéres au point de vue de lu classification. — Un animal étant donné, il faut, grâce à ses ressemblances, le classer, c’est-à-dire trouver sa place dans le cadre zoologique. Or, en ce qui concerne le Guib et le Nylgau, on n'avait, jusqu’à nous, tenu aucun compte des caractères fournis par les organes splanchniques. Alors se pose la question suivante : la con- formation des organes génitaux externes est-elle capable de nous donner des renseignements nouveaux sur la nature de ces animaux? Il faut, écrivait Cuvier en 1816, «comparer soigneusement les résultats de ces deux méthodes (rapprochement et subordination des caractères), les vérifiant l'une par l’autre et ayant soin d'établir toujours la correspondance des formes extérieures et intérieures, qui les unes et les autres, font partie intégrante de l'essence de chaque animal ». Suivant le précepte de Cuvier, nous avons mis en première ligne les caractères constants ou dominateurs et relégué au deuxième ou troisième plan les caractères variables où subordonnés (1). TL / Les organes externes, le squelette et aussi certains viscères subissent direc- tement les influences extérieures et varient avec le milieu, parfois même assez facilement pour devenir accessibles à l’action expérimentale. Il n’en va pas de même pour les organes génitaux. Ceux-ci échappent aux influences banales : ni l'anatomie, ni l’expérimentation ne fournissent, à leur sujet, d'exemples de variations importantes; celles-ci, quand elles se produisent, sont d'ordre pathologique ou tout à lait accessoire. Ces organes représentent ainsi une partie de l'héritage direct des anciens types; ils sont l’œuvre de la généalogie et non de ces actions secondaires qu'il faut distinguer rigoureuse- ment des legs ancestraux. Voilà le résumé des faits et les considérations qui, fondées, d'une part; sur les caractères squelettiques et extérieurs, et, de l’autre, sur x ceux des organes génitaux, nous ont amenés à conclure (2) : « Par leurs cornes et leur port, le Guib et le Nylgau sont des Antilopes, mais leur gland indivis et leur urètre terminal diffèrent de ceux des Antilopes et rappellent ceux des Cerfs. Ces deux Ruminants présentent ainsi un caractère splanchnique formant, dans le monde acluel, un chaïnon entre les Antilopes et les Cerfs. » A l'exemple de Buffon et de Cuvier, nous écrivions, à un point de vue plus général : « La zoologie devrait être basée non seulement sur les apparences extérieures mais aussi sur la conformité d'organisation anatomique » (loc. cit., 5 mai 4917, p. 440). N'est-ce pas dès lors mutiler notre texte et dénaturer notre pensée que d'écrire : « M. Retterer voudrait que l'anatomie splanchnique soit la base de toute classification zoologique »? Nous avons, à maintes reprises, déploré les confusions auxquelles aboutissent la négligence des fails d'organisation et la propension à (1) Notre note du 5 mai 1917 (p. 440) est très explicite sur ce point. (2) Comptes rendus de lu Soc. de Biologie, 5 mai 1917, p. 438 (voy. p. 4#1). 610 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE em multiplier les dénominations et les divisions artificielles. C’est là: un penchant auquel de tous temps les zoologistes et les botanistes ont difficilement résislé. Comme le fait remarquer M. Edmond Perrier (1), « Buffon s'élève contre les classificateurs, mais cette fois c'est surtout à cause de l'abus que font les nomenclateurs qui, au lieu de rechercher les modifications dont chaque forme spécifique est suscep- tible, multiplient indéfiniment les espèces pour le vain plaisir d’accoler leur nom à ces futiles découvertes ». À plus d'un siècle d'intervalle, le plus illustre des intendants du Jardin royal des Plantes et le directeur actuel du Muséum d'histoire naturelle ont ainsi donné, avant nous, ce que M. Trouessart appelle « un bien mauvais exemple ». « D'abord partisan de a fixité des espèces, écrit encore M. Edmond Perrier (loc. cit.), et pour cette raison opposé aux classifications, il (Buffon) est devenu transformiste. En effet, il entrevit et proclama l'infience du milieu sur les Wransfor- mations des espèces. Après avoir, par exemple, donné l’histoire des Félins d'Amérique et après les avoir comparés aux Félins de l’ancien continent, il fait les réflexions suivantes : « On pourrait donc eroire avec assez de fondement et supposer qu'ayant autrefois passé d'un . continent à l’autre, leurs différences actuelles ne sont venues que de la longue influence de leur nouvelle siluation. » Si le mot phylogénie (Haeckel, vers 1880) est de date récente, Buffon eut l'un des premiers l’idée et une notion nette des transformations lentes et successives qu'ont subies les êtres en passant d’une espèce à l’autre. Si nous ne pouvons ici citer toutes les preuves inscrites dans l’Aistoire naturelle, qu’il nous suffise de reproduire un passage qui, à lui seul, est démonstratif : « Les 200 espèces dont nous avons donné l'histoire, écrivait Buffon, peuvent se réduire à un assez petit nombre de familles ou de souches principales, desquelles il n’est pas impos- sible que toutes les espèces soient descendues. » Quant à la collaboration anatomique de Daubenton, . et démon- strateur du Cabinet royal d'Histoire naturelle, « Buffon lui-même ne semble pas, écrit M. Trouessart, en tenir grand compte ». A lire Buffon, on se convainc cependant du contraire. À l'appui de notre dire, citons un savant compétent en la matière, Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire (2), qui s’exprimait à ce sujet, il y aura tantôt un siècle, dans les termes suivants : « Buffon sent le besoin de recourir à un emploi simultané de deux méthodes, l'analyse et la synthèse. L'analÿse, il l’a confiée à un collaborateur. Ce collaborateur, c’est Daubenton, » Ces explications nous paraissent suflisantes pour justifier notre opinion. 1) La philosophie zoologique avant Darwin, 188%, p. 65. 2) Fragments biographiques, p. 24-25. Paris, 1838. SÉANCE DU 30 JUIN 611 Convenons-en done, si la pratique zoologique actuelle paraît négliger le côté analytique pour lequel Buffon fit appel à Daubenton, si elle méconnait souvent « ces formes intérieures » que Cuvier considérait comme « partie intégrante de l'essence de chaque animal », cela tient surtout aux difficultés matérielles qu'entraîne leur recheréhe. Mais ce n'est pas là une question de méthode, c’est tout au plus une affaire de préparation et de technique. Nous avons eu le soin de citer les groupe- ments proposés par nos devanciers et les bases qu'ils ont adoptées pour classer le Guib et Nylgau. Nous avons ensuite exposé les raisons qui nous ont déterminés à apporter un élément nouveau à cette classifica- tion. Nous nous permettons maintenant de demander à notre contradic- - teur au nom de quels principes il rejette cet élément nouveau et sur quels caractères il se fonderait pour assigner aux animaux dont il s'agit une place nalurelle parmi les Ruminants. RAPPORTS DE L'ANATOMIE ET DE LA ZOOLOGIE SYSTÉMATIQUE: DEUXIÈME RÉPONSE À M. RETTERER, par E.-L. TROUESSART. EU Re : | ù ë - Si j'ai pris la parole pour réfuter quelques-unes des assertions de M. Retterer, c’est que sa dernière note, en particulier (celle du 5 mai, p. 439-441), dépassait nettement, à mon avis,comme à celui de nombre de mes collègues, la mesure d’une discussion scientifique courtoise et raisonnée. Appliquer à une science dont les représentants les plus mar- _ quants ont été Linné, Cuvier, les Geoffroy et d'autres, les termes de « catalogues stériles » et de « Tour de Babel », c'est s’écarter sans motif, et Sans provocation d'aucune sorte, des usages reçus dans les Sociétés savantes. : D'ailleurs, si je m'en réfère à la récente note de M. Retterer sur l'Ori- gine des Hémalies, et si je considère les divergences que ce travail nous dévoile entre les auteurs qui ont abordé ce sujet, et de plus, l'énorme littérature publiée sur ce point, sans résultat certain semble-t-il, je ne puis m'empêcher de dire qu’un histologiste devrait être plus modéré et plus modeste quand il critique une science qui lui est complètement étrangère. C’est toujours l'histoire de la paille et de la poutre.’ J'ai dit, et je maintiens, que l’Anatomie et la Zoologie sont deux sciences sœurs qui doivent marcher la main dans la main pour se sou- tenir et s’entr'aider, sans se nuire; mais si l’on essaie de les unir d’une facon trop intime, on n’arrivera qu'à bâtir un monstre à deux têtes, rappelant les frères siamois dont on connaît la dramatique et déplorable histoire. G12 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rm Les organes splanchniques ne sont, suivant la belle expression d'Henri Milne Edwards, que des « machines physiologiques »; c’est ce ççu’il ne faudrait pas oublier, et par suile, ce qu'il importe surtout de considérer, c’est l'influence que les produits de ces «machines » ontsur l'organisation aussi bien externe qu'interne de l'animal. Pour n’en citer qu'un exemple, si l'on châtre un Cerf à l’époque où son bois a acquis tout son développement, ce bois ne tombera plus, et l’ animal - Je conser- vera jusqu’à sa mort. Je doute fort que la seule amputation du gland, ou la forme plus ou moins pointue ou obtuse de cet organe, ait une. influence aussi radicale sur la physiologie de l'animal. C’estià qu'il faut chercher ce « principe » que M. Retterer me somme de définir; c'est dans la « subordination. physiologique » des organes, qui détermine toute là morphologie des êtres; et, comme le dit Henri Milne Edwards (1): = « Il doit y avoir, entre les divers organes d’un même animal, une subordi- nation anatomique aussi bien que physiologique... Les “particularités de. structure présentent d'autant plus de fixité que leur importance est plus grande... Les détails insignifiants peuvent varier jusqu'à l'infini chez les espèces. ou même chez les divers individus..….; nous n’aurons pas à nous arrêter sur l'étude des modifications innombrables que la nature peut avoir introduites dans les détails secondaires de leur forme ou de leur structure; il nous suffira d'examiner avec soin les différences d'un ordre supérieur dont l'influence est plus ou moins dominatrice, et dont le nombre est, par cela même, plus restreint. » Voilà quel est le principe. Et si M. Retterer trouve que Milne Edwards est ici trop bienveïllant pour la façon de voir des zoologistes, j’invo- querai l'opinion d’un anatomiste que M. Retterer ne saurait récuser, car il a été, si je ne me trompe, un des élèves favoris de ce maître : « Nous estimons, dit Pouchet, que les caractères qui servent à classer les animaux doivent constamment, autant que faire se peut, être des caractères extérieurs, appréciables extérieurement (2). » Pouchet a, plusieurs fois, insisté sur ce principe, dans d’autres de ses écrits. Il n’est pas bien difficile, d’ailleurs, de mettre M. Retlerer en contra- diction avec lui-même. En effet (p.287 des Comptes rendus), il dit, en parlant du Mouton et du Bélier : « Quant au gland, nous l'avons trouvé de forme et de développement très variés. » Or, l’auteur sou- tient, aujourd'hui, que la forme de cet organe est invariablement fixée (1) H. Milne Edwards. Lecons sur la Physiologie et l Anatomie comparée, t.T, P: 24- DE, e (2) G-Pouchet, Recherches sur le cachalot, {Nouv. Archives du Muséum, 1889, p. 3.) PE PET PT PEN TPS OO RÉ « & 4 SÉANCE DU 30 JUIN 615 a. dès la période fœtale, et, dans ces condilions, ce n'est certainement pas la castration qui peut en faire changer la forme. Enfin, déplaçant la question, M. Retterer nous fait le grand reproche ‘dene pas accepter sans réserves les nombreuses citations de Buffon et = de Daubenton, dont il émaille son argumentation. Il aurait pu remonter jusqu'à Aristote et à d’autres philosophes de l'Antiquité. Mais, sans offenser la gloire de Buffon, on peut dire que la science a marché depuis. Que penserait-on d'un stratégiste qui, traitant des tranchées et de l’artillerié modernes, irait chercher des exemples dans Jules César et le siège d'Alésia?: : Notre adversaire cherche, en outre, à nous écraser sous l'autorité de. notre collègue et ami M. Edmond Perrier, qui, avant d'être un émule de Lamarck dans ses lecons d'Anatomie comparée, s’y prépara par de longs et patients travaux de zoologie descriptive. Or, M. Perrier ne vise ieique l'excès de la pulvérisation des espèces, travers que j'ai souvent flétri moi-mème, et dont les Allemands surtout ont fait le plus scanda- leux abus. : à Considérant qu'il est inutile de perpétuer une discussion stérile, je déclare, en terminant, que je ne répondrai plus à M. Retterer. _ SUR QUELQUES PRÉJUGÉS BIOLOGIQUES, par GEORGES Bou. L'organisation des travaux pratiques de zoologie pour un établisse- ment tel que le P. €. N. de Paris offre de sérieuses difficultés dans les conditions si anormales créées par la guerre actuelle. Il n’est pas facile, en eftet, de se procurer les animaux à étudier à des prix abordables et en nombre suffisant : plus de 400 par semaine. De vieilles manipulations se trouvant menacées par l’état de guerre, j'ai dû me préoccuper de les _ remplacer par d’autres, et j'ai été ainsi conduit à tenter, la réalisation d'un projet qui me séduisait depuis longtemps : celui d’une orientation biologique de l'enseignement pratique de la zoologie dans les Facultés. - On pourra s'étonner qu'on ait attendu la guerre pour cela; on sait que les traditions jouent un grand rôle dans les sciences aussi bien que dans les autres domaines; d'autre part, un enseignement biologique semble plus difficile à réaliser qu’un enseignement purement anatomique. Il faut une longue pratique des animaux vivants pour savoir les cultiver et les conserver pour l'étude, et, en ce qui concerne les conditions de vie de ces animaux, des idées fausses se sont enracinées dans les esprits, au point de devenir de véritables préjugés biologiques. Si on réussissait à se dégager de ceux-ci, on arriverait aisément, j'en suis convaincu, à 614 > SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réaliser un enseignement biologique; les résultats que j'ai obtenus cette année, malgré les conditions économiques et climatériques excep- tionnelles, se montrent fort encourageants. Le laboratoire où je travaille est très froid l'hiver et très chaud l'été : cette année le thermomètre marquait — 4° à 6° pendant plusieurs semaines en janvier et février, et 22 à 32° en mai et juin. Or, un axolotl blanc, que j'élève depuis des années, a supporté facilement ces tempé- ratures extrêmes. Pendant trois jours, ce batracien s’est même trouvé pris dans un bloc de glace ; à peine dégelé, l'animal se mit à manger les larves de chironomes qui avaient subi le même sort que lui et qui, comme lui, retrouvaient mouvements et sensibilité. Dans la suite, il me fallait chaque jour casser la glace pour libérer mon axolotl. Et mainte- nant, mi-juin, il supporte journellement des températures de 30 à 32°. Dans les mêmes conditions, des grenouilles (Aana/fusca) ont succombé, soit au froid, soit au chaud, et cependant ces animaux sont considérés comme supportant bien la gelée, et la supportent, en effet, souvent. J'ai - moi-même observé, dans l'hiver de 1879, dans un jardin des environs de Paris, bien que peu protégée, une grenouille verte échapper au froid terrible (max. — 25°) et prolongé de cette saison. On sera peut-être étonné qu un animal du Mexique, el qui n’a pas été exposé au froid depuis sa naissance, ait pu tout à coup être congelé sans en souffrir. Bien souvent, la résistance au froid et au chaud ne s'explique pas par une adaplation — invoquée en pareil cas communément et à tort; il ya lieu plutôt de considérer le métabolisme de l’animal et ses variations avec les stades du développement et les conditions de vie. On admet aussi que, pendant les grandes chaleurs, beaucoup d’ani- maux succombent, parce qu'ils n'arrivent pas à satisfaire leurs « besoins » respiratoires, devenus plus considérables, et on est tenté de remédier à cet état de choses par une aération intense de l’eau : on fait circuler celle-ci, ou on y fait barboter de l'air. C’est là aussi un de ces préjugés biologiques dont je parlais tout à l'heure. Beaucoup d’organismes supportent mal l'agitation de l’eau ou son renouvellement trop fréquent ; dans de l’eau constamment agitée, les actinies (1), cependant si résistantes, ne tardent pas à dépérir; de même les polypes, des colonies d'Hydraires; les œufs de grenouilles, les Daphnies ne peuvent supporter l'agitation. D'autre part, des organismes, tels que les alevins de certains poissons qu'on pense ne pouvoir s'élever qu'en eau courante, peuvent fort bien évoluer pendant des semaines, méme en un laboratoire très chaud, dans un simple verre de montre, dont l’eau n’est même jamais renouvelée. Giard prétendait avoir obtenu ainsi le développement du Turbot et de la Sole, mais, en dehors de ses- (4) L'influence de l'agitation de l'eau sur les Actinie+s, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXI, p. 395, 1907. SÉANCE DU 90 JUIN 615 élèves, on s’est toujours montré fort sceptique. Dans un article sur les Problèmes de la pisciculture marine (1), j'ai montré, avec des faits à l'appui, qu'on avait tort. Aujourd'hui j'apporte de nouveaux A qui me paraissent intéres- sants à cet égard. Une manipulation dont j'ai eu l'idée et que je recommande beaucoup pour une séance d'embryogénie des vertébrés consiste à faire observer, dans un verre de montre, sous le microscope et par transparence, de jeunes alevins de Truite arc-en-ciel. On peut facilement s’en procurer un millier, à peu de frais. Cet exercice pratique s’est montré plein d’en- seignement pour les élèves, dont l'enthousiasme faisait plaisir. Sous leurs yeux, le schéma du vertébré se trouvait réalisé; la grosseur de l'œil, le développement de l'oreille les ont frappés tout d’abord; puis ils _se sont plus à observer les battements du cœur et à suivre le sang qui circulait dans tout le corps; jamais aucune injection d’une substance colorante dans les vaisseaux ne leur aurait donné une idée aussi saisis- sante de l'appareil circulatoire d’un poisson, et ils se rendaient compte facilement des relations de cet appareil d’une part avec la vésicule ombi- licale, d'autre part avec le foie en voie de formation; de plus, le sang, en coulant par filets, dessinait d'une façon remarquable la disposition mélamérique des museles;tout à coup leurs yeux découvraient, entre la voüte du crâne et les organes des sens, les ébauches de l’encéphale, et on profitait de ce moment pour rappeler aux élèves combien la méthode embryogénique est précieuse pour arriver à comprendre un organe aussi compliqué que le cerveau de l'homme. Dans la réalisation de cette manipalation une difficulté a surgi immé- diatement. Seuls les alevins non encore éclos sont suffisamment trans- parents pour donner lieu aux observations que je viens d'indiquer, et il est nécessaire de les extraire de la coque de l'œuf; or, c'est là une opération un peu délicate pour nos élèves ; nous avons dû l’effectuer nous-même. Les gens du métier élant convaincus que les alevins ne sauraient vivre plusieurs heures de suite dans ces conditions, nous attendions le début de chaque séance pour extraire chaque fois une centaine d’alevins et les distribuer aux élèves présents, et quatre jours de suite, pour les quatre séries de nos élèves, on a recommencé ce tra- _ vail. C'était plutôt décourageant. Mais j'ai bientôt reconnu que les alevins, une fois extraits de leurs coques et installés dans les verres de montre, et saus même qu'il soit besoin de renouveler les faibles quan- tités d'eau qui y sont contenues, continuaient à vivre et à se déve- lopper, non pas seulement quelques jours, mais pendant toute la durée de la résorption de la vésicule vitelline, soit vingt à vingt-quatre jours, et cela malgré une température de 22 à 32, (1) Revue scientifique, 2 janvier 1909. Gi6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi les alevins peuvent être extraits à l'avance, servir pour plusieufs séries de suite, et même être replacés sous les yeux des élèves, une ou deux semaines après, alors que de nouveaux organes se sont formés. Ces alevins restent très vigoureux, et il est bien possible que le verre qui se dissout dans l’eau fournit à l'organisme des aliments et des sub- stances excilants du développement; ici, comme dans bien d'autres « C&s, le renouvellement de l’eau n’est pas nécessaire L'élevage des animaux marins, dans une mince cuvette d’eau &an- quille donne d’excelients résultats dans la plupart des cas. Si les ani- maux succombent, c’est le plus souvent parce qu’on n’a pas opéré pro- prement; un vase mal nettoyé, une eau où la main a trempé, un miheu où se produisent quelques putréfactions, cela suffit pour déterminer une forte mortalité. DISPARITION DE LA VITALITÉ ET DE LA VIRULENCE DES SPORES DE l'Aspergillus fumigalus, ArRÈS 25 ANS DE SÉJOUR PANS UNE VIEILLE CULTURE, par Louis RÉNON, La résistance des spores de l’Aspergillus fumigatus est très considé- rable. Je les ai trouvées encore vivantes dans une vieille culture laissée pendant quatre années dans une armoire de mon laboratoire (1). Lucet, a vu qu'elles n'étaient pas détruites au bout d’un an de séjour dans. des œufs infectés au moment de l'incubation, et qu'elles gardaient encore leur pouvoir germinatif après un mois de séjour dans des sub- stances animales en putréfaction (2). J'ai constaté le même fait dans des organes putrifiés. Cependant, dans les cultures datant de trois et quatre ans, le pouvoir végétatif et le pouvoir virulent sont moindres que celui des jeunes spores. | ; : Les vicissitudes des changements de domicile et des rangements m'ont fait retrouver au début de celte année, au fond d'une armoire, un tube d'une culture d’Aspergillus fumigatus ensemencé en 41892 sur gélose à la maltose de Sabouraud, à l'époque de mes premières recher- ches sur l’aspergillose. Ce tube ayant l'apparence d’être assez bien conservé, je résolus de voir si, après 25 ans, les spores avaient conservé. (4) Louis Rénon, De la résistance des spores de l'Aspergillus l'umigatus. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 9 juin 4895 et Étude sur l'aspergillose chez les animaux et chez l'homme, 1897, p. 67. (2) Lucet. Etude expérimentale et clinique sur l’Aspergillus fumigatus. Bulletin de la Société centrale de médecine vélérinaire, 30 août 1896. SÉANCE DU 30 JUIN 617 un reste de pouvoir végétatif et de pouvoir virulent. J'ensemencçai ces spores sur 10 tubes de liquide de Raulin, le meilleur milieu de déve- loppement de l’Aspergillus fumigalus. Après un mois de ou à l’étuve à 37°, les cultures sont restées stériles. Le 20 mars 1917, j'inoculai dans la veine de l'oreille deux lapins, l’un de 1.790 grammes, l’autre de 1.810 grammes avec une quantité de spores suffisante pour tuer les animaux en huit jours, si elles étaient virulentes. Les lapins n'ont pas été incommodés par celle injeclion. Je les ai sacrifiés deux mois plus tard, Le 25 mai 1917; l'un avait augmenté de 490 grammes*et l'autre de 500 grammes. A l’autopsie, il n'existait aucune lésion aspergillaire dans aucun organe. Les reins, plongés dans des tubes de liquide de Raulin et mis pendant trois semaines à l’étuve à 37°, n'ont présenté aucun développement de mycélium d'Aspergillus fumigatus, aiors que, des reins infectés d’aspergillose, s'élève en trois à cinq jours un mycélium qui gagne la surface du liquide pour donner des spores. _ Ces diverses expériences démontrent la disparition de la vitalité et de la virulence des spores de l'A spergillus fumigalus après 25 ans de séjour dans une vieille culture. k (Travail du Laboratoire du D' L. Rénon à l'hôpital Necker.) NOxICITÉ EXPÉRIMENTALE DU CYANURE DE CUIVRE ET DE POTASSIUM, par Lours RÉNON et R. Mrsxor. D'après Gensaburo Koga (1) èt Morisouke Otani (2), le cyanure de cuivre et de potassium aurait une action puissante pour entraver l’évo- lution de la tuberculose expérimentale du cobaye et de la tuberculose spontanée de l'homme. La chimiothérapie de la tuberculose, qui est l'objet constant de recherches de l’un de nous (3), aurait ainsi fait des progrès considérables. Dans le but de vérifier, chez les animaux et chez l’homme, les tra- vaux des auteurs japonais, nous avons d'abord essayé la toxicité du (1) Gensaburo Koga. À contribution to the chemotherapy of tuberculosis, The Journal of experimental Medicine, August I, 1916, t. XXIV, n° 2, p. 149-186. _ (2) Morisouke Otani. The treatment of tuberculosis with cyanocuprol, Tbidem, p. 187-206: DU: (3) Louis Rénon. Essai clinique et expérimental sur la chimiothérapie de la tuberculose, Soc. de Thérapeutique, 12 novembre 1912, et Le problème de la chimiothérapie de la tuberculose, Soc. de Thérapeutique, 7 juillet 1915. G1S SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : - cyanocuprol, sur le lapin et le cobaye. Nous avons utilisé Le cyanure de cuivre et de potassium trouvé dans le commerce, mais nous n'avons pu, dans les solutions, nous débarrasser de la présence d'acide cyanhy- drique libre, ainsi que disent lavoir fait les auteurs japonais par « une manipulation spécifique » qu'ils n'ont pas indiquée et que les chimistes distingués, interrogés par nous sur la question, ont déclaré être irréa- lisable. En effet, de l'acide cyanhydrique libre persiste toujours dans les solutions, comme le montre la réaction de Guigrard (4). En laissant en contact avec les vapeurs d'une solution de cyanure de cuivre et de potassium à un pour 1.000 et même à un pour 4.000 une bande de papier buvard picriqué et imprégné d'une solution de carbonate de soude à 10 p. 100, on voit se développer, de quelques minutes à plusieurs heures selon le titre de la solution, une belle coloration rouge d'iso- purpurate de soude. Il ne semble pas que l'acide cyanhydrique soit toxique à petites doses, puisque l’eau de laurier-cerise officinale con- tient par 100 grammes 100 milligrammes d'acide cyanhydrique. EXPÉRIENCES SUR LE LAPIN ET LE COBAYE. Dans une première série d'expériences, en utilisant une solution dont un centimètre cube représentait un dixième de milligramme, nous avons injecté, dans ja veine de l'oreille, un lapin de 1.730 grammes. Les doses, commencées le 17 janvier 1917 avec un vingtième de milligramme, se sont progressive- ment élevées jusqu'à 5 milligr. 1/2 le 27 mars. Le lapin a succombé à cette dose après avoir maigri depuis le mois de février. Avec la même solution, un cobaye de 345 grammes a recu progressivement sous la peau, du 17 janvier au 29 mars 1917, une dose s’élevant de un vingtième de milligramme à 6 milligrammes. Il n’a commencé à maigrir qu'après l'injection d’une dose de 4 milligrammes le 20 mars; et il a succombé neuf jours plus tard à une dose de 6 milligrammes. Dans une seconde série d'expériences, nous avons utilisé une solution beau- coup plus forte, dont 1 c.c. contenait ua demi-milligramme de cyanure de potassium et de cuivre. Deux lapins, l’un de 1.980 grammes et l'autre de 1.640 grammes, ont reçu dans la veine ‘de l'oreille, du 17 janvier au 29 mars 1917, une dose progressivement croissante de trois dixièmes de mil- ligramme à 6 milligrammes. Ce n’est qu’à la dose de 4 milligrammes que les animaux présentèrent des accidents (malaise, engourdissement, torpeur, amaigrissement) et ils ont succombé dans des convulsions à la dose de 6 mil- ligrammes. Avec la même solution, deux cobayes, l’un pesant 450 grammes, et l’autre pesant 405 grammes, ont reçu sous la peau, du 17 janvier au 25 mars, une dose progressivement croissante de un demi-milligramme à 6 milligrammes. Ils ont succombé le 29 mars à une dose de 6 milligrammes, (1) L. Guignard. Le haricot à acide cyanhydrique, étude historique et chimique, nouveau procédé pour déceler l'acide cyanhydrique. Bulletin des sciences pharmucologiques, mars, avril, mai, juillet et août 1906. SÉANCE DU 30 JUIN 619 Un troisième cobaye, du poids de 600 grammes, injecté avec des doses crois- santes, a succombé le 31 janvier à une dose de 3 milligrammes. Les injections intraveineuses n'ont déterminé aucune irritation locale chez le lapin. Les injections sous-cutanées ont délerminé chez les cobayes une petite irritation locale qui s'est guérie rapidement. L’autopsie des animaux n’a permis de constater que des phénomènes con- gestifs généralisés à tous les organes. De ces expériences, il résulte que, chez le lapin sain, la dose toxique de cyanure de potassium et de cuivre commence à 4 milligrammes pour des animaux d’un poids moyen, soit exactement 2 milligr. 22 par kilo- gramme d'animal. La dose léthale s'élève à 6 milligrammes, soit exac- tement 3 milligr. 33 par kilogramme d'animal. Chez le cobaye sain de poids moyen, la dose toxique commence à 10 milligrammes par kilo- _ gramme d'animal, et la dose léthale s'élève à 15 milligrammes pan kilo- _ gramme d'animal. _ Après avoir établi la toxicilé du cyanure de cuivre et de potassium chez le lapin et chez le cobaye, nous avons entrepris avec cette substance des recherches sur son action dans la tuberculose expérimentale et dans la tuberculose spontanée de l’homme. Nous en ferons connaître ultérieu- rement les résultats. { Travail du Läboratoire du 1} L. Rénon, à l'hôpital Necker.) DEUX NOUVEAUX CAS DE MÉNINGOCOCCIE AVEC CONSTATATION DU MÉNINGO- GOQUE DANS LES ÉLÉMENTS : PURPURIQUES. CULTURE DU MÉNINGOCOQUE DANS LA SÉROSITÉ D'UNE VÉSICULE DE L'UN DES CAS. INTERVENTION D'UNE RACE DE MÉNINGOCOQUES DIFFÉRANT DU MÉNINGOCOQUE TYPIQUE, : par ARNOLD NETTER, MaRIUS SALANIER et M! BLANCHIER. Dans deux notes du 22 juillet et du 148 novembre 1916, nous avons établi la possibilité de reconnaître par l'examen microscopique la nature de lésions purpuriques apparaissant au cours d’une méningite cérébro- spinale ou même en dehors de toute détermination méningée. Nous avons fait de nouveau cette constatation dans ds autres cas et il nous est possible de confirmer et de compléter nos conclusions premières. Nous commencerons par résumer brièvement l’histoire de ces nou- VEAUX Cas, ee Le premier est celui d’un enfant de la ville, âgé de dix-sept mois, qui, dans le cours d’une santé parfaite, fut pris de convulsions très violentes avec hyper- B:oLoc1E, COMPTES RENDUS, — 4917. T. EXXX. 46 620 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIR thermie dans la nuit du 15 aa 16 juin. A notre arrivée le 16 juin vers midi, l'enfant était en convulsions subintrantes. On ne trouve aucun signe de méningite et seulement une pelite éruption rubéoliforme derrière la tête. La ponction lombaire ramène un liquide tout à fait clair non hypertendu parais- sant normal. H renfermait cependant un peu plus d'albumine et on y comptait onze leucocytes par millimètre cube. Pas de microbes à l'examen ou à la cul- ture. . A la suite de cette ponction, les convulsions prirent fin. Mais la température dépassait toujours 40°. L'enfant était très abattu. Le 17, après-midi, nous trou- vions, sur divers points du corps, une éruption purpurique dei Nous pen- sàmes aussitôt àune méningococcie et jugeâmes utile d'injecter du sérum anti- méningococcique. Bien qu’il n’y eût pas plus de signes de participation méningée que la veille, il nous parut sage de pratiquer une nouvelle ponction lombaire, étant décidé à injecter le sérum dans le canalrachidien quels que fussent les caractères du liquide fourni. Cette fois, nous obtinmes un liquide purulent renfermant des méningocoques. A la suite d’un traitement sérothérapique énergique, l'enfant guérit après avoir présenté 13 arthrites. Dans le pus de deux de ses articulations, nous avons pu déceler le méningocoque par l'examen direct et la culture. L'iden- tification de ce méningocoque a pu être faite et nous a permis de reconnaître qu’il s'agissait d’une race contre laquelle M. M. Nicolle, de l’Institut Pasteur, nous a fourni un sérum {fès actif auquel nous devons sans doute la guérison de ce cas particulièrement grave. En sacrifiant et en grattant, le 18 juin, une tésion purpurique, aprés lavage soigné, nous avons obtenu des frottis sur lesquels nous avons pu déceler des diplo- coques en grains de café neretenant pas le Gram que nous n'hésitons pas à consi- dérer.comme des méningocoques. | € Le deuxième malade, âgé de six ans et demi, est entré le 20 juin dans ie service du D' Triboulet avec le diagnostic de péritonite appendiculaire, à opérer d'urgence. L'aspect du malade à l'entrée pouvait, en effet, faire penser à une péritonite : traits tirés, yeux excavés, langue sèche et rôtie, pouls rapide et filant, 130 à la minute. Mais le ventre, rétracté en bateau, est souple, et se laisse facilement palper. L'attention est immédiatement attirée sur de petites taches pur- puriques siégeant sur l'abdomen et quelques autres disséminées sur les membres. On est conduit à rechercher les signes méningés et l’on constate un certain degré de raideur de la nuque, du Keruig et la “raie ménin- gitique. Une ponction lombaire donne issue à un liquide. franchement purulent qui, à l'examen microscopique, révèle de mombreux MÉRMATRee. Malgré trois injections de sérum : 30 c.c. le 20, 40 le 21, 40 le 22, l’état s'aggrave et l'enfant succombe dans la nuit du 22 au 23 L'ensémencemert du liquide céphalo-rachidien et du sang donne des cultures de méningocoques. Le 22° jour, les-taches purpuriques étaient plus nombreuses et quelques- unes étaient surmontées de vésicules. \ L'examen de la sérosité des vésicules surmontant un élément purpurique SÉANCE DU 30 JUIN . 621 —— du petit doigt et du gros orteil montre une quantité de diplocoques en grains de café ne retenant pas le Gram. En prenant toutes les mesures d’asepsie, nous obtenons, en ensemençant cette sérosité recueillie au niveau du doigt et l'orteil, des cultures pures de méningo- coques qui, comme celles des microbes retirés du liquide céphaio-rachidien et du sang, sont agglutinées par le sérum antiméningococcique B. et sont identiques à ceux du microbe isolé chez le premier malade du liquide céphalo-rachidien et du genou. Chez un troisième enfant, purpura avec iridocyclite suppurée sans ménin- gite cérébro-spinale, l'examen des éléments purpuriques est resté négatif. L'analyse de ces observations rapprochées des précédentes nous permet d'affirmer les conelusions suivantes : 1° La recherche des diplocoques de la méningite cérébro-spinale dans les éléments purpuriques permet de diagnostiquer rapidement leur nature méningococcique. Nous avons eu des résuitats positifs 5 fois sur 7. Les résultats positifs ont été constants chez les 3 sujets dont les lésions purpuriques étaient recouvertes de vésicules. 2° Les caractères morphologiques des cocci dans les préparations nous paraissent suffisants à entraîner la conviction. Îl nous a été possible une fois d'obtenir des colonies typiques par la culture. 3° L'intérêt de ces constatations est d’autant plus grand que chez deux malades le liquide retiré par la ponction lombaire est resté normal, que chez un troisième, le liquide était normal lors de la première ponction. : 4° Dans nos deux dernières observations, il a été possible de déter- miner la race des méningocoques en cause. Ils n'étaient pas agglutinés par le sérum antiméningocoque typique mais par celui que l’on prépare contre - une race de méningocoques dont MM. Gordon, Ellis, Arkwright, etc., ont montré l'intervention commune chez les troupes anglaises. Ce type est d’ailleurs celui qui prédomine à l'heure actuelle à Paris. Ces consta- _{ations confirment ce que nous avons dit à maintes reprises au sujet de Pintervention probable dans la plupart des méningites avec purpura d'un type de méningocoques différent du type classique et de l’utilité d'un sérum polyvalent. Grâce à l'emploi d'un sérum préparé à l’aide de méningocoques de ce.type, il nous a été possible de guérir notre premier malade qui élait cependant atteint d'une forme particuliè- rement grave. 622 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | UN EXEMPLE DE NANISME ACHONDROPLASIQUE, par M. Doyon. — J'ai observé récemment un nain achondroplase. Sans doute les ne abondent concernant cette catégorie de nains. J'ai cependant pensé qu'il était utile de faire connaître ce nouveau cas. En effet : sous le nom d'achondroplasie, on réunit parfois des types différents qui ont. Fic. 1 sans doute des origines variées; la valeur des signes en lant que carac- téristiques n'est pas définilivement établie pour chaque type. On com- prend parfois dans une même catégorie des individus dont les épiphyses ont élé soudées dans les délais normaux (cas observés par Poncet et Leriche) et des individus chez lesquels la soudure à été très tardive et incomplète (cas signalés par P. Marie). Là déformation de la main en trident manque chez beaucoup d’achondroplases (cas de Poncet et Leriche) et existe en dehors de l’achondroplasie (Pauly, Poncet et Leriche, etc,). Je limite mes citations à ces exemples el renvoie aux SÉANCE DU 30 JUIN 623 travaux de Parrot, Porak, P. Marie, Lannois et à l'important mémoire de Poncet et Leriche, publié en 1903, dans la Revue de Chirurgie. Je rap- pelle aussi les observations de René Horand, publiées dans le Lyon médical, en 1905, concernant deux malades du service de Nové-Jos- serand. à Lyon. Il. — Les figures indiquent immédiatement le type auquel appartient le nain que j'ai observé. Je signalerai en quelques mots certaines caractéristiques ct quelques particularités. re. 2 Épaule droite. Le sujet est un jeune homme de vingt-trois ans; taille, 4215; poids, = … 36 kil. 500; envergure, 1"01. La tête est grosse ; sa circonférence occipito-frontale a 56 centimètres. Le tronc est celui d’un adulte et mesure 47 centimètres de hauteur. Les membres sont très courts; le médius n'arrive pas au milieu de la cuisse. Le sujet ne présente aucun signe d’infantilisme. Les testicules sont bien développés; la verge a des dimensions plutôt exagérées. L'instinct sexuel est ‘ normal et même très éveillé. La musculature est bien développée. Les épi- à physes sont soudées. On ne constale aucune tare physique’ ni intellectuelle. 624 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le sujet est vif, alerte, intelligent. Il suffit, à lui seul, à assurer la marche d'une petite industrie, et trouve dans cette occupation des moyens d'existence convenables. Il aime les facéties et rappelle par plusieurs côtés le type des bouffons des anciens rois. Le corps thyroïde est présent. La santé générale - est parfaite. Fic. 3. — Coude droit. Le rapport entre la longueur du bras et celle du radius et du cubitus est renversé; le bras est plus court que l’avant-bras (micromélie rhizomélique). Les métacarpiens ont presque les mêmes dimensions que les premières pha- langes. Au pied, le tarse postérieur est plus court, le tarse antérieur plus long, comparativement, que chez un sujet normal; l’apophyse antérieure du cal- canéum est écourtée dans ses diamètres antéro-postérieur et vertical, l’astra- gale est aplati dans le sens vertical; les cunéiformes, le cuboïde sont nota- blement plus développés qu'à l’état normal; les métatarsiens sont courts. RS sn 4 À, de 7 =# SÉANCE DU 930 JUIN 625 Les os des membres sont, d'une manière générale, courts mais épais. Les épiphyses sont volumineuses et un peu déformées. La tête humérale est exceptionnellement grosse et déborde largement la cavité glénoïde qui esttres _ petite. La diaphyse humérale est très épaissie dans sa moitié supérieure, par suite d’une production périostique intense. Le col chirurgical est à peine Fic. 4. — Main droite. indiqué (1). Certaines saillies osseuses sont plus développées; les condyles internes des fémurs sont plus relevés que chez un sujet normal. On ne constate pas de courbures anormales sauf au radius. On remarquera la soudure rela- tivement tardive des épiphyses inférieures du radius et du cubitus. On sait d'ailleurs que, dans les conditions normales, au membre supérieur, c’est 7 … (4) On constate, sur la figure 2, quelques taches claires qui répondent vrai- semblablement au canal médullaire, à la raréfaction du tissu spongieux normal dans l'épiphyÿse. 626 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE z — l'extrémité éloignée du coude qui s'accroit le plus (Ollier. Régénération des os, I, 359). : Les mains sont petites. Les doigts sont presque égaux, courts, gros, déformés, en boudins, comme boursouflés: juxtaposés par les bases, ils s'écartent les uns des autres par leurs extrémités (main en trident de P. Marie). Au pied, Fic. 5. — Genou droit. le gros orteil diverge en dedans du deuxième orteil d'une façon manifeste, fait d’ailleurs banal. L’ensellure lombaire est prononcée; le ventre est proéminent. Le nez un peu court est un peu aplati à sa base. HT. — Les parents du nain ont eu trois enfants dont il estle deuxième. Le fils aîné a été tué à l'ennemi, pendant la guerre actuelle. Après le Fe SÉANCE DU 930 JUIN 697 nain et dans un délai de 2 ou 3 ans, sa mère a mis au monde une petite fille bien conformée en apparence, mais qui a vécu seulement quelques semaines. ; Le père et la mère du nain étaient cousins germains. Tous deux sont morts, le père des suites d’un accident, la mère subitement, peu de Fr. 6. — Pied droit. _ jours après la naissance du troisième enfant, sans qu’on semble avoir connu le genre de maladie auquel elle avait succombé. Au point de vue de la taille, les père et mère avaient la stature moyenne des habitants de la région. Ils étaient bien constitués, actifs et intelligents. Il en était de = même du frère aîné. Le père mesurait 1"65, la mère 168, le fils ainé 1°68. | Après vingt-trois ans écoulés, personne n’a de souvenirs assez exacts = pour dire si la mère a éprouvé ou non quelque maladie pendant la gros- 628 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sesse de son deuxième enfant (le nain) ; on inclinerait toutefois pour la négative, mais au cours de ce! intervalle, cette femme a dû ressentir une violente émolion, car ur jour où elle se trouvait chez son père, celui-ci s'était tué en tombant d’un noyer. IV. — L'achondroplase décrit présente, en résumé, les caractères suivants : grosse tête, buste normal, membres très courts (micromélie rhizomélique), développement normal-des organes génitaux, aptitude à la reproduction, soudure dans les délais ordinaires des épiphyses, mais cartilages peu productifs, musculature bien développée, facullés intel- lectuelles normales, ensellure lombaire, main en trident. Ce type de nain paraît différer nettement du type observé dans les cas d'insuffi- sance thyroïdienne et d'insuffisance hypophysaire. Dans ces cas, on constate les caractères de l’infantilisme, le développement incomplet des organes génitaux, la stérilité, la soudure tardive et incomplète des épiphyses, etc..., les proportions du corps sont maintenues d’une manière générale. Je rappelle que l'hérédo-syphilis, l’héréde-tubercu- lose, l'alcoolisme peuvent aboutir exceptionnellement au nanisme infan- tile; toutefois Springer a signalé, dans la syphilis, la soudure précoce des épiphyses. On ne connaît pas la cause de l’achondroplasie du premier type. Poncet et Leriche croient à la possibilité d’un retour atavique au type des Pygmées qui ont peuplé l'Europe jusqu'au milieu de l'ère chrétienne, comme l'indiquent de nombreuses représentations iconographiques. Des découvertes de squelettes donnent aussi une base scientifique à la légende des Kobolds. Poncet et Leriche opposent l'achondroplasie physiologique, ethnique, caractérisée, comme dans notre cas, par la sou- dure des épiphyses dans les délais normaux, à l'achondroplasie patholo- gique, d'origine variée, caractérisée par la soudure tardive et incomplète des épiphyses. LE VIRUS RABIQUE DANS SES PASSAGES DE COBAYE A COBAYE, par P. REMLINGER. Pasteur, Chamberland et Roux ont établi, dès 1884, que la virulence rabique s’exaltait dans les passages de cobaye à cobave comme dans les passages de lapin à lapin. {ls ont montré que les cobayes condui- saieut plus vite que les lapins au maximum de virulence qui leur était propre, qu'après un très petit nombre de passages — 7 ou 8 — on aboutissait à un virus qui donnait la rage après 5 ou 6 jours et que, si on reportait ce virus exalté sur le chien, on obtenait un virus rabique SÉANCE DU 90. JUIN 629 de chien dont la virulence dépassait la virulence habituelle de la ma- ladie chez cet animal. L'étude d’un grand nombre de passages de cobaye à cobaye nous permet d'ajouter quelques détails à ces données fondamentales. La symptomatologie de la rage chez le cobaye est susceptible de varier avec un grand nombre de facteurs dont les principaux sont le mode et le siège de l’inoculation, l’âge de l'animal, la nature et la dose du virus... ete. Toutes choses égales d'ailleurs, les premiers passages par le cerveau, en partant d'un bulbe de chien, donnent le plus souvent la rage paralytique. Après un très petit nombre de passages (1 à 4), c'est au contraire la rage furieuse qui est observée et sous sa forme la plus exaltée. Le cobaye, les poils hérissés, a un aspect caractéristique « en boule », où en « porc-épic ». Dyspnéique, le regard en feu, il parcourt sa cage en tous sens, mordant les animaux qui la partagent avec lui, passant la tête entre les barreaux au risque de s’étrangler, « gloussant », éparpillant sa nourriture... etc. Bientôt l'agitation augmente encore. L'animal présente une vive excitation génitale et fait de véritables bonds. Tombé sur le côté, il se relève et reprend sa course, mais peu à peu il se fatigue ; sa démarche devient chancelante, ébrieuse. Finalement, il demeure étendu en proie à une violente dyspnée, le trone et les membres secoués de petits soubresauts qui vont s'atténuant pendant que, de son côté, la respiration s'éteint. La mort alors ne tarde pas à se produire. Si l’inoculation est faite dans la chambre antérieure, on peut observer une « rage spasmodique » (1) caractérisée par une réaction violente à la fois objective (rougeur, lar- _ moiemenl) et subjective (prurit) au point d’inoculation, des ronchus du pharynx, des spasmes de cet organe et des crises convulsives plus ou moins violentes... Cependant, du 7° au 15° passage, l’acuité des sym- ptômes s'atténue et on assiste à l'évolution de rages qu'on ne peut plus, sans un certain abus de langage, qualifier de furieuses. L’agitation est nulle ; le symptôme dominant est la dyspnée et la symptomatologie simule à s’y méprendre celle d’une des nombreuses affections pulmo- naires qui, si souvent, sévissent sur le cobaye à l'état épizootique. D’autres fois, la dyspnée est elle-même atténuée. Le cobaye est trouvé le matin, immobile dans un coin de sa cage, triste, les poils hérissés, sans appétit, indifférent à ce qui l'entoure et aux provocations. Le soir, il se couche sur le côté, le tronc et les membres agités de soubresauts et il ne tarde pas à succomber. L’analogie est plus grande avec une sep- licémie qu'avec une broncho-pneumonie. Parallèlement, la durée de l'incubation et celle de la maladie déclarée se raccourcissent au point æ que la mort survient avec une très grande régularité du 5° au 7° jour. (1) P. Remlinger. La rage spasmodique du cobaye. Comptes rendus de lu Soc. de Biologie, séance du 16 juin 1917, p. 590. 630 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Parfois même elle se produit si rapidement dans la nuit du 5° au 6° ou dans la journée du 5° qu’elle paraît avoir eu lieu subitement, car on n’a eu le temps d'observer aucun symptôme morbide. Ce sont des « formes foudroyantes » qui relèvent bien de la rage, car l’autopsie ne montre aucune lésion des organes ; les ensemencements du sang et des viscères demeurent stériles et seuls les passages donnent un résultat positif. IL en résulte qu'au cours d'expériences sur la rage, tout cobave qui meurt sans symptômes caractéristiques ou qui est trouvé mort sans qu'aucun symptôme ait été noté doit être tenu pour suspect. Les corpuscules de. Négri doivent être recherchés et Le bulbe inoculé. Du 12° au 25° passage environ, des phénomènes paralytiques se greffent sur les précédents et peu à peu se superposent aux autres symptômes présentés par l'animal. Au cours des passages ultérieurs, ils prennent une importance croissante et, bientôt, quel que soit le nombre de fois que le virus passera de cobaye à cobaye, c’est à des formes exclusive- ment paralytiques que succomberont les animaux. Alors que la rage consécutive à l’inoculation dans les muscles d’un membre débute en général par une paralysie avec contracture du membre inoculé (type _tétanique), la rage paralytique, observée à la suite des passages dans le cerveau ou la chambre antérieure, est du type flasque. Souvent ellesuit une marche ascendante et réalise le syndrome de Landry si fréquent au cours de toutes les manifestations rabiques. D’autres fois, elle se traduit par les symptômes habituels aux autres formes de rage: tristesse, hérissement des poils, inappétence, dyspnée et simultanément par une paralysie d'emblée localisée aux quatre membres ; d'où démarche vacil- lante, ébrieuse, difficulté ou impossibilité pour le cobaye de se relever si on vient à le renverser.…., ete. Cette paralysie ne tarde pas à s’inten- sifier, et, rapidement, l'animal tombe sur le côté, entre en agonie et succombe. La mort survient presque toujours le 6° jour, rarement le 5° jour, exceptionnellement le 7°. Les phénomènes paralytiques nous ont paru se produire plus tôt au cours des passages lorsque le virus provenait d’un chien mort de rage paralytique et non de rage furieuse. Les fortes doses de virus et le jeune âge des animaux prédisposent éga- lement aux formes paralytiques. En résumé, formes paralytiques, formes furieuses violentes tout d’abord, alténuées ensuite; formes dyspnéiques ou pseudo-septicé- miques, puis à nouveau formes paralytiques, tel est le cycle qu’en partant du chien mordeur la rage paraît, au cours des passages de cobaye à cobaye, parcourir le plus souvent, ({nstitut Pasteur du Maroc.) , # SÉANCE DU 30 JUIN 631 BACILLES PARATYPHIQUES : NON-FIXITÉ ABSOLUE DES CARACTÈRES CULTURAUX SUR LES PRINCIPAUX MILIEUX DIFFÉRENTIELS, par MARcEz LÉGER. Tout récemment, Weissenbach {1), chez un soldat atteint d'une infection typhique de moyenne intensité, a isolé du sang un cocco- bacille présentant les caractères généraux des paratyphiques. Tandis que les cultures en lait et petit-lait tournesolés, ainsi qu'en gélose glu- cosée rouge neutre, permettaient de rattacher le germe au Parat. B, les cultures sur milieux aux sels métalliques, et en particulier à l’acétate neutre de plomb, étaient, au contraire, celles d'un Parat. A. Le non- noircissement observé du milieu au plomb constiluait un caractère tout à fait stable, puisqu'il persistait au bout d’un an, après 50 repiquages du microbe; mais ce caractère n’a pas paru suffisant à Weissenbach pour eréer une espèce nouvelle, intermédiaire, dans le groupe des para- typhiques. D'autre part, le germe étant agglutiné par le sérum expéri- mental anti-B au taux limite, et pas le moindrement par les sérums anti-A et anti-T, l’auteur en fait très justement un Paratyphique B. Si nous retenons cette intéressante communication, c'est que, dans le Laboratoire de la N° Armée (que nous avons fait fonctionner de janvier 4915 à août 1916, avec la collaboration précieuse de G. Abt et J. Dumont), il nous a été donné, deux fois, de rencontrer un paraty- phique identique à celui trouvé par Weissenbach au Laboratoire de l'Armée voisine de la nôtre. Dans le courant de 1915, chez le soldat L... Z..., . au début de 4916, chez l'artilleur B... (du ...° art.), nous avons isolé, par hémoculture, un germe présentant les divers caractères morphologiques et culturaux du Parat. B, mais ne noircissant pas le plomb {milieu préparé d’après la technique Burnet-Weissenbach (2), même au bout de plusieurs jours, ou après repiquages successifs. Les deux microbes agglutinaient très fortement à 4 p. 1.000 par le sérum anti-B de l’Institut Pasteur (laboratoire Legroux); l'agglutination était nulle à 4 p. 250 avec l’anti-A et l’anti-T. Nous avions classé, dans nos stalistiques, ces deux germes parmi les paratyphiques B. Il y à lieu de penser que le microbe, rencontré par Daumézon (3) chez un malade venant de l’Argonne et traité à Narbonne, est identique cr -J, Weissenbach. ou rendus de la Soc. de Biologie, 1917, tLXXX, p. 91. (2) FE Burnet et Weïssenbach. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1915, t. LXX VIH, p. 565. = (5) Daumézon. Bulletin de l'Acad. de Médecine, 27 avril 1915. (ep) (dE 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE aux nôlres, et il eût été intéressant de savoir si les divers malades pro- venaient d’un même Corps ou s'ils avaient séjourné dans les mêmes localités. Le bacille de Daumézon réduisait complètement le rouge neutre, et virait au bleu le lail tournesolé d’abord aciditié, comme le Parat. B; ii empruntait au Parat. À sa propriété de ne pas noircir la gélose au sous-acétate de plomb. La recherche des agglutinations n'a malheureusement pas été pratiquée. Les renseignements fournis par la culture en gélose à l’acétate de plomb pour la différenciation des Parat. À et B ne sont done pas d’une valeur absolue, comme avaient cru pouvoir l'’admetlre Burnet et Weis- senbach, à la suite d’une longue série heureuse d'échantillons divers. Avec le Parat. B, la réaction colorée est d'une très grande constance, sans être cependant parfaite, comme le prouvent les exemples pré- cédents.. = Avec le Parat. À, l'absence de noircissement du milieu est loin d'être une règle absolue. Nos recherches ont porté, à ce point de vue, sur 83 Parat. A. De ceux-ci, 11, soit 15 p. 100, noircissaient de facon appré- ciable le milieu en moins de 36 heures, 40 autres déterminaient un brunissement tardif; chez les 62 autres, il ne se produisait aucune modification de coloration. Lévy et Pasteur Vallery-Radot (1) avaient fait constatation analogue, et proposé l'addition du glucose pour obtenir un milieu vraiment électif. À notre avis, ce n'est pas seulement vis-à-vis de la gélose au plomb que le Parat. À n'a pas une fixité absolue de ses caractères cultu- Taux. A On obtient toute une gamme de teintes avec la gélose glucosée rouge neutre. Dans la majorité des cas (82 fois sur 143), le milieu devient seulement d’une fluorescence plus ou moins marquée; assez souvent, il vire partiellement au jaune; très exceptionnellement, il prend la teinte jaune serin uniforme, ce qui est la règle avec le Parat. B. Dans le bouillon glucosé, la production de gaz est souvent très appa- rente. D’autres fois (23 sur 183), elle échappe à l’observation, aussi bien avec le dispositif recommandé par Dopter et Sacquépée dans leur Précis de Bactériologie, que par le procédé ingénieux et extrêmement commode: de Simond (2), que nous utilisons couramment (le dispositif imaginé par Carageorgiades (3) n'en est que la copie). L’agglutination du Paral. À par Tes sérums expérimentaux n'est pas non plus toujours d'une spécificité stricte. Dans un certain nombre de 1) P.-P, Lévy et Pasteur Vallery-Radot. Presse médicale, 25 octobre 1945, 120. 2) Sifiond. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1910, t, LXIX, p. 217. 3) H. Carageorgiades. Comptes rendus de la Soc, de Biologie, 1916, t. LXXIK, 2 < CE SÉANCE DU 30 JUIN 633 cas (33 sur 203), nous avons constalé que le Parat. À était agglutiné, en même temps, par les sérums anti-A et anti-T, et à des taux sensible- ment les mêmes (1 p. 500). Ces échantillons n'étaient pas spécialement ceux/ne présentant pas les réactions culturales classiques. el Les paratyphiques A et B ne constituent donc pas deux groupes d’une homogénéité parfaite. Et avec Weissenbach, nous conclurons qu'il est indispensable pour déterminer. de facon valable, la nature de ces germes, de mulliplier les épreuves de contrôle, en accordant la valeur la plus grande aux épreuves d'agglutination. (Documents recueillis dans un Laboratoire d'Armée.) L'ACTION ANTISEPTIQUE DES HYPOCHLORITES ALCALINS EP EN PARTICULIER DE LA SOLUTION DE DAKIN-DAUFRESNE, par NoEL FIESSINGER et RENÉ CLOGNE. 4° Contrairement à ce que l’on admet actuellement, l'hypochlorile de soude sous forme de liquide de Dakin est un antiseptique très faible. Son activité germicide baisse d'autant plus que le milieu dans lequel il opère est plus dense en protéines au point que dans le sérum de cheval ellese manifeste entre le 1 : 10 et le 1 : 5 pour le staphylocoque, entre le 4 :5et le 1 : 3 pour un bacille aérobie sporulé comme le Mycoïdes. 2 Dans le pus, nous avons apprécié Paction germicide à l’aide de cul- tures numératives permettant de fixer la densité des bactéries vivantes : de faibles doses de liquide de Dakin, un dixième, activent l’éclosion bactérienne et il faut atteindre des taux de 8 et de 9 dixièmes pour oble- nir une stérilisation. Ces taux sont d'autant plus élevés que le pus est plus épais. Ces constatations confirment l'opinion du professeur Delbet. 3° Sur les tranches musculaires , nous avons employé une technique qui nous permet d'apprécier l'écoulement de liquide de Dakin néces- saire pour stériliser en 24 heures une surface donnée. Sur une tranche musculaire, pour exercer une açtion stérilisante, il faut, par 24 heures, _. un écoulement environ de 10 €. ce, par centimèlre carré, c’est-à-dire des _doses considérables que l'on n'a jamais employées. - . 49° Ces faits expliquent la constance de l'infection des plaies traitées par la solution de Carrel-Dakin, infection constalée quand on a recours à des prises multiples et à des ensemencements. 5° La diminution de densité bactérienne prouve non pas l’action sté- rilisante du hqûide de Dakin, mais plutôt l’action liquéfiante de ce liquide sur les tissus mortifiés favorables à la pullulation microbienne. 6° La possibilité des sulures secondaires et l’évolution de l’épider- 634 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE misation ne sont pas des arguments pouvant témoigner de la stérilité d'une plaie. 1° Les heureux résultats obtenus par l'irrigation au liqnide de Carrel- Dakin dans le traitement des plaies de guerre ne sont pas attribuables à une action stérilisante, mais bien plulôt à l’action fortement protéo- lytique que possèdent les hypochlorites. Cette action se traduit macro- scopiquement par la fonte des substances mortifiées et par la liquéfac- tion du pus, chimiquement par la transformation et la scission de la mo- lécule albumine, que nous avons suivies jusqu'au stade albumoses et peptones. Le traitement de Carrel réalise une lessive chirurgicale (4). (Travail d'un Laboratoire de Bactériologie clinique aux armées.) LES RÉACTIONS LEUCOCYTAIRES CONSÉCUTIVES AUX INJECTIONS SOUS-CUTANÉES. ET INTRAVEINEUSES DU VACCIN DILUÉ T.A.B. CHAUFFÉ, CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE FIÈVRE TYPHOÏDE OU PARATYPHOÏDE À OÙ B, par H. MÉRyY et LUCtEN GIRARD. [. — Vaccinothérapie sous-culanée. — Dans une note précédente (2), nous avons montré que l’homme en état de santé présentait, quand on lui faisait des injections sous-cutanées de vaccin T.A.B. chauffé, une réaction leucocytaire, caractérisée par de l'hyperleucocytose avec poly- nucléose, suivie d'une leucopénie relative avec mononucléose et cela dans l’espace de 24 à 48 heures. Chez le malade atteint de fièvre typhoïde ou paralyphoïde À ou B, la réaction leucocytaire, consécutive à l'injection de vaccin, est différente, et l’on obtient des résultats qui varient d’un malade à l’autre. Nous avons examiné le sang de 9 lyphiques, avant et après l'injection sous-cutanée de vaccin dilué T.A.B. chauffé, contenant 180 millions de germes par cent. cube, injections faites dans un but curatif. Ces 9 malades (6 adultes et 3 enfants) ont été identifiés par l'hémocul- ture : 6 Eberth, 2 Para À, 1 Para B. Notons que, quel que soit l'âge, les résultats sont identiques; les réactions leucocytaires ont été dans l'ensemble peu marquées. Sur les 24 examens que nous avons faits après injection de vaccin, 13 fois la leucocytose fut augmentée, mais dans de minimes propor- tions : elle ne dépassait pas de 2 à 3.000 le taux leucocytaire prévaccinal, (4) Les expériences sur lesquelles s'appuient ces conclusions seront publiées dans la Revue de Chirurgie. 2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, 3 février 1917, p. 140. SÉANCE DU 30 JUIN 635 avec légère polynucléose ; 2 fois elle demeura stationnaire; 9 fois elle fut inférieure au taux leucocytaire prévaceinal. De plus, nous avons pü remarquer que chez un même malade, ayant recu plusieurs injections de vaccin, les réactions leucocytaires sont variables d’une injection à l’autre : tantôt la leucocytose reste sensible- ment la même, tantôt elle augmente, tantôt elle diminue. Donc, chez le typhique ou le paratyphique, les injections de vaccin dilué déterminent des réactions leucocytaires variables, qui n'ont aucun des caractères cycliques de l'injection de vaccin chez l'individu sain. Cette discordance de résultats entre l’état normal et l’état patholo- gique peut être due au fait que, dans le but d'éviter les états de choc, nous nous sommes servi d’un vaccin dilué, incapable de provoquer de véritables réactions vaccinales, par dose insuffisante. Cependant nous avons pu nous rendre compte que le vaccin dilué était capable de déter- miner les mêmes réactions leucocytaires quele vaccin non dilué, notam- _ment-chez le lapin normal. Nous pouvons penser que la leucopénie de la fièvre typhoïde est diffi- cile à vaincre, parce que les organes lymphoïdes sont en pleine lutte locale contre l'infection; il faudrait sans doute des doses plus fortes de vaccin; mais on s’exposerait à des phénomènes de choc, _ Cette absence de réactions leucocytaires marquées au cours de la vaccinothérapie par voie sous-cutanée paraît d’ailleurs indépendante des résultats cliniques observés. Il n'y à aucun parallélisme entre les résultats favorables constatés dans un certain nombre de cas et Le degré de modifications leucocytaires. IL. — Vaccinothérapie intraveineuse. — Nous avons montré que les réactions leucocytaires, consécutives aux injections sous-cutanées de vaccin dilué T.A.B. chauffé, étaient peu marquées ou nulles, chez des typhiques ou des paratyphiques. Il n’en est pas de même des réactions consécutives aux injections intraveineuses. Un malade, atteint de paratyphoïde B, identifiée par noce. recoit sous la peau 1 c.c. de vaccin dilué T.A.B. chauffé (180 millions par cent. cube). De 4.900, la leucoeytose monte à 8.000. Deux jours après, deuxième injection de vaccin (1 c.c. à 180 millions par cent. cube) sous la peau, de 10.300 la leucocytose reste à 10.700. Le surlendemain;) injection dans la veine du pli du coude de 1/2 c.c. de vaccin dilué, soit 90 millions de germes. Frissons, hyperthermie, état de choc. Cinq heures après, la leucocytose monte à 11.200; le len- demain, elle est à 19.300, puis elle descend à 7.300, pour remonter les jours suivants à 9.800. Donc, hyperleucocytose très marquée, avec polynucléose (93 p. 100 de polynucléaires), suivie d’une leucopénie relative : 7.300 avec mononucléose. Nous avions déjà remarqué, chez le lapin, que l'injection intravei- Brorocie. CompTEs RENDUS. — 1917. T. LXXX. 47 636 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE meer er ; e Fr : . . 3 y. . . à } neuse de vaccin déterminait les réactions leucocytaires plus fortes: et plus brutales. Le fait se vérifie aussi chez l’homme. Contrairement à la vaccinothérapie sous-cutanée, qui ne produit chez les malades que des : modifications leucocytaires insignifiantes, l’isjection intraveineuse de vaccin détermine des réactions leucocytaires, semblables à celles que l'on observe chez l'homme sain dans la vaccination préventive. : LA. SATURATION. DES AGGLUTININES DANS LA VACCINATION ET LA VACCINOTHÉRAPIE ANTITYPHOÏDIQUE PAR LE VACCIN CHAUFFÉ T.A.B., par H. Méry et LUCIEN GIRARD. Chez le lapin, l'injection sous-cutanée ou- intraveineuse de vacein : chauffé T.A.B. détermine l'apparition, vers le 5° jour après l'injection, d'agglutinines dans le sang de l'animal. Ces agglutinines sont spéci- fiques, comme l’on peut s’en rendre- or € À + = sé à a gr © CPE TNTO, Pre ed j Ÿ ‘ ie * 2: Q7/ # de * O ‘#e0# re >. &, :ù «| Re? NS Te ù À (Q Ca” à 6 SUD LR \ NS PAC « + + + mn # PDC S in Pr nn rs MIRE ee ve + ee A ge s° Re s/ et Ÿ mr À ts d L … “hi Ex — can D re SEE es è 23 PR 454 y: my A à Te Re Le * - LA L" LÉ L si? ?”" ; ss U 3 Ë « | EXPLICATION DE LA PLANCHE I Te Fi. 1, — Très jeune cellule épidermique d'une bractée. F16. 2. — Jeune cellule dans laquelle les chondriocontes élaborent de petits grains p d'amidon. ; Ÿ Fic. 3. — Cellule plus âgée : de petits grains brillants (inclusions graisseuses) s’apercoivent sur le trajet des chondriocontes. Fi6, 4, — Portions de trabécules cytoplasmiques avec leurs mitochondries. SÉANCE DU 30 JUIN 647 Fi. 5. — Chondriocontes d’une cellule âgée avec renflements. Fic. 6. — Schéma d’une cellule dans laquelle deux trabécules cytoplasmiques de la portion antérieure sont le siège de courants de sens contraires. Le chondrioconte situé au point À, au contact du noyau, a été entraîné par un courant cytoplasmique au point B. Pendant ce déplacement qui a duré une seconde, ce chondrioconte a subi une série de modifications de forme qui ont été dessinées dans la figure 1. Fra, 1. — Diverses formes prises par le chondriocente pendant son parcours de A à B. Regarder en suivant le sens de la flèche. (Grossissement : environ 1.500.) Pour les études que nous venons de faire, il est difficile, par suite du peu d'épaisseur des bractées, de détacher l’épiderme. Il faut se con- tenter d'examiner au microscope les parties marginales les plus minces de ces bractées, qui n’ont qu'un petit nombre d'assises cellulaires et qui permettent d'observer très nettement les cellules épidermiques. La pénétration de l’eau ne s'effectue que très lentement dans ces cel- lules, grâce à leur cuticule ; aussi n'est-il point nécessaire de les placer dans un milieu isotonique si l'observation ne doit pas être de trop longue durée. En montant la préparation dans l’eau, on constate cependant que les cellules manifestent, à la longue, des phénomènes d’altérations qui débutent d’abord dans le chondriome et qui correspondent exactement à ceux que nous avons décrits récemment dans la fleur de Tulipe (1) [pl. IL, fig. 1-5]. Les chondriocontes s’altèrent les premiers : ils forment sur leur trajet des renflements vésiculeux, qui se séparent bientôt par rupture desparties effilées qui les unissent, etapparaissent comme des vésicules à paroi dense, et dont le centre est rempli d’un liquide aqueux dans lequel se trouvent un ou plusieurs granules réfringents animés de mouvements browniens et brunissant parfois par l'acide osmique. . Au moment où les premières vésicules apparaissent, les mouvements du cytoplasme ne sont pas arrêtés et ces vésicules sont entrainées par: les courants; elles se déplacent en se déformant et ressemblent alors à des amibes. Les mouvements du cytoplasme s'arrêtent bientôt et l’altération s'étend sur tout le chondriome. Les vésicules se transforment en grosses vacuoles qui, par leur ensemble, donnent au cytoplasme une structure _alvéolaire ou spongieuse, analogue à celles qui ont été décrites par Bütschli et Kunstler (fig..6). La paroi de ces’ vacuoles se résout peu à peu en fines granulations, puis, si l’on poursuit l'observation pendant un temps très long, on constate que les vacuoles se désorganisent et l’on ne trouve plus dans la cellule qu’un liquide hyalin contenant en suspension de fines granulations qui représentent les résidus des parois des vési- cules mitochondriales. (1) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, avril 1917, etc es. ES Enr an > ten UD EE A ©. CRE TE 8 à rm 20 EE & ss Le ÉD mon. à SE Se 2 Er Soreee De SR ELRES 1e \ HAUT SE Fi Ê #1 ES in Bates | er MAR -RD DE S | SN TERMS SI à = + 7 = CP En DE LD ; =L LT re . o » =, Ne = PR: “à : 2 Leù 1 ren E| es È TX = 8 S [sal “A : a Se RO a = 5 AR ©" nes Fe re. 1 ë Ro) o & è ei Le LT RUSSE RS UMTS = © +: PE . LS ; = ) (3 38 Ts ae à t = MOVE EN ee “x © ==: * 4 E re À RS SET Q r : 4 D ÉRETRSE & LÉ 585 = NES va |: ARSReS A es REVERS" PE VENTE ‘n 22 go. 5 & NEUR-E ‘ à ZÉSeSe : SNS ; Fe re cn \ 10 S Lol Le d - En SÉANCE DU 30 JUIN 649 RE —————————— ————————————— ——— —— ————— —————.——.—_——_—…———.——" "— —————— Fie. % — Portion d'une cellule épidermique de bractée d'Iris germanica ayant été soumise à la plamolyse. Fi: 8. — Diverses phases de l’évolution des chondriocontes des cellules épider- miques des pétales de Clivia nobilis (a et b) et leurs altérations sous l'influence de l'eau (c et d). Gr. P. Grains pigmentaires. C. P. Cristaux pigmentaires. À. Amidon. Fie. 9. —-Portion du cytoplasma d’une cellule de Tulipa suaveolens examinée sur le vivant. Fi6. 10. — Portion du cytoplasma d'une cellule semblable après fixation par la méthode du Benda et coloration à l'hématoxyline ferrique. Fic. I. — Portion du cytoplasma après fixation à lalcool et coloration à l'hé- matoxyline ferrique: Fic. 12. — Portion du cytoplasma après fixation au Lenhossèk et coloration à l'hématoxyline ferrique. F1G. 13. — Portion du cytoplasma après fixation au Péréney et coloration à lhématoxyline ferrique : (Grossissement environ 1.500). \ Ces altérations produites par l’action des milieux hypotoniques pré- sentent un caractère très général. Il est facile de les retrouver ailleurs, par exemple dans les cellules épidermiques des pétales de Glaïeul et de _Clivia, qui montrent aussi d'une manière très nette sur le vivant leur chondriome. Däns les pétales de Clivia nobilis, le chondriome est constitué par des mitochondries granuleuses, qui n’ont pas de rôle dans la pigmenta- - tion (f) et par des chondriocontes assez allongés qui, après avoir élaboré des grains d’amidon (A fig. 8-a) sur leurs extrémités, produisent un pigment rouge orangé. Ce pigment apparaît sur tout le trajet des chondriocontes à la fois sous forme de petites granulations (Gr. P, fig. 8, 6), et de longues et fines aiguilles cristallisées (G. P.). Sous l'influence de l’eau, ces éléments se transforment chacun en une grosse vésicule dont la paroi se résout en granulations incolores et en grains pigmentés et dont les cristaux de pigments occupent l'un des pôles (Hg. 8, c) : les cristaux finissent par se détacher de la vésicule et se dérouler dans le cytoplasme (fig. 8, d), tandis que les vésicules se trans- forment en grosses vacuoles. Ces phénomènes ont été décrits par divers (4) Dans (outes les cellules épidermiques que nous avons examinées, le _ chondriome semble revêtir d’abord la forme des mitochondries granuleuses, puis une partie de ces éléments s’allongent en chondriocontes, tandis que l'autre reste à l’état de mitochondries granuleuses. Les chondriocontes seuls élaborent le pigment; les mitochondries granuleuses restent sans fonction apparente et constituent ce que Altmann et Champy désignent dans la cellule animale sous le nom de mitochondries végétatives. La présence simultanée .dans la cellule de mitochondries élaboratrices et de mitochondries végéta- tives à fait admettre par certains auteurs allemands que ces deux formations seraient distinctes, les mitochondries élaboratrices représentant les plas- tides ou leucites, les autres seuls correspondant aux mitochondries. La com- _munauté d’origine et les propriétés histochimiques identiques de ces deux catégories de mitochondries s'opposent à cette manière de voir. 650 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE auteurs comme un processus normal de formation des cristaux pigmen- taires par déhiscence de vésicules (Trécul, Kraus, Courchet). = Les solutions hypertoniques déterminent aussi la transformation des mitochondries en vésicules, mais celles-ci sont généralement plus petites et beaucoup moins hyalines que celles qui résultent de l’actiom des solutions hypotoniques (fig. 7). De plus, elles finissent par se déformer et prendre un aspect lobé. Le chondriome des cellules épidermiques des diverses pièces des fleurs d'/ris, de Clivia et de Glaïeul montre vis-à-vis des fixateurs les mêmes caractères que celui de la fleur de Tulipe qui a été, de notre part, l'objet d’une étude méthodique (1). D'une manière générale, les fixateurs ordinaires bouleversent entièrement la structure du cyto- plasme et paraissent agir selon les cas de deux manières : 1° par l’action dissolvante sur le chondriome de l'alcool et de l’acide acétique qu'ils renferment; 2° par leur action plasmolysante sur la cellule. Quelle que soit leur cause, ces altérations se traduisent le plus souvent par l’anastomose des chondriocontes et par la production, sur leur trajet, de grosses vésicules (fig. 11, V) ou de renflements (R) : elles donnent ainsi au cytoplasme un aspect alvéolaire ou réticulaire, dont la trame correspondant aux résidus du chondriome se colore d’une manière plus intense par l'hématoxyline ferrique et la fuchsine acide (fig. 11 à 13). Les fixateurs mis en pratique pour la différenciation des mito- chondries conservent en général très bien le cytoplasme (fig. 9 et 10); mais dans certains cas, ils peuvent aussi déterminer des altérations comparables par leur effet osmotique et à ce point de vue chaque cellule se comporte d’une manière un peu différente. - - C'est ainsi que les méthodes de Regaud et Benda qui donnent de bons résultats pour les cellules épidermiques des fleurs de Tulipe, d'Iris et de Clivia, déterminent dans les fleurs de Glaïeul la transformation des mitochondries en vésicules, et nous n’avons pas trouvé jusqu'ici de fixaleur qui conserve le chondriome de ces cellules. (1) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, avril 1947. LE TEMPS DE LATENCE DES DIVERS RÉFLEXES TENDINEUX FACTEURS DE VARIATION — ANALYSE DÉTERMINATION DU «© TEMPS PROPRE DU RÉFLEXE » PAR HENRI PIÉRON La valeur des temps de latence des réflexes tendineux, chez l'homme et chez les animaux, est — à la différence des réflexes cutanés sur les- quels j'ai apporté récemment quelques données (1) — assez bien connue. Néanmoins, on s’est adressé, presque uniquement, chez l’homme, au réflexe rotulien, et l’on s’est contenté presque toujours de fournir une valeur moyenne sans déterminer la variabilité des temps. Une série de déterminations multiples sur soixante sujets, les uns normaux, les autres atteints de divers troubles organiques ou physio- pathiques, me permet d'apporter à cet égard quelques précisions. 1° Technique. — Les réactions réflexes ont été enregistrées myographi- quement, soit avec des ampoules montées sur branches coudées avec support et appliquées contre les muscles, soit avec un myographe monté sur tige fixée à une plaque métallique, elle-même attachée au membre par courroies. La percussion était faite avec un marteau à contact électrique, ou, pour le réflexe rotulien, avec le marteau suspendu de mon réflexomètre, permettant de régler et mesurer la percussion et d’enregistrer électriquement aussi le moment du choc. Pour le réflexe rotulien aussi, était enregistré avec mon réflexomètre le départ ainsi que le retour de la jambe; et, par traction sur le levier d’un tambour manipulateur, a pu êtreinscrit, pourle réflexe achilléen, le mouvement du pied. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 2 juin 1947, t. LXXX. p. 265-569. : Biozocre. CoMPTES RENDUS. — 4917. T. LXXX. 18 652 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les graphiques ont été pris avec rotation rapide du cylindre (4 millimètre équivaut à un peu plus de 0 sec. 004), de manière à pouvoir apprécier le mil- lième de seconde. Le départ de l'excitation est assez exactement fourni par le début de la secousse mécanique qu'engendre la percussion, quand cette secousse est nette, ou par l'inscription électrique du choc du marteau, mais en déduisant alors le retard de transmision aérienne du myographe au tambour enregistreur (4). À Le point de départ exact de la réponse est souvent plus difficile à préciser, à cause de deux obstacles : d’une part, l'existence d'un ébranlement méca- nique intense et prolongé — surtout dans le cas de la percussion directe du muscle — aw cours duquel débute la contraction, ce qui engendre: une résul- tante graphique d'interprétation délicate, et empêche souvent, d’une façon complète, la déterminatior certaine du temps de latence, en particu}‘er pour les réflexes tendineux et musculo-tendineux du biceps brachial, 1 réflexe musculo-tendineux des jumeaux, parfois même le réflexe achilléen, etc.; d'autre part, comme je l'ai signalé déjà, l'existence de réactions idio-museu- laires précoces suivant la percussion des muscles et même des tendons (2) et qui ne sont point terminées lorsque se produit la contraction réflexe, dont le début est alors masqué, et dont le temps de latence, ällongé en apparence, ne peut plus être exactement connu. : = s ï 2 Valeurs des temps de latence poux les divers réflexes. — Nous avons signalé que: ie temps de latence était pratiquement le même, qu'on s'adresse, pour la provocation de la réponse w nsculaire réflexe, à La percussion du tendon, à la percussion du corps du muscle (quand on suscite bien le réflexe et non une simple réponse idio-musculaire), à la (1) Ce temps était d'environ 0 sec. 012 dans mes conditions d'expérience: Strohl, ne: faisant pas cette déduction dans ses mesures: récentes, 4 commis uve erreur systématique assez importante. En prenant comme point de départ le début du choc mécanique, on commet une erreur inverse, mais inférieure à 0 sec. 002 d’après, mes déterminations-(temps de transmission de l’ébran- lement mécanique au myographe). Notons en passant que. le marteau élec- trique est susceptible. de sérieuses causes d'erreur: le réglage de la tension du ressort peut faire varier le, moment de la rupture du, contact dans, des limites, assez: éloignées, le choc n'ayant pas lieu sur une surface rigide. (2) Wertheim Salomonson a déjà signalé qu'après percussion du. tendon rotulien. il obtenait un courant d'action dans le quadriceps après 0 sec. 040; il croyait avoir affaire à une contraction réflexe; en réalité, il s'agissait là d'une réaction idio-musculaire directe. Par percussion du droit antérieur ow du vaste interne (le plus sensible aux excitations, j'ai obtenu des réactions appréciables au myographe après 0 sec. 015 chez un sujet, 0 sec. 018 chez un autre. (Cf. W. Salomonson, Les courants d’action des contractions volontaires et réfleses des muscles humains. Comm. au IV: Congrès d'Électrologie et de Radiologie d'Amsterdam, septembre 1908.) SÉANCE DU 90 JUIN 653 pereussion même d’autres muscles ou d'autres tendons (1), enfin à La percussion des os : Les différences que l’on peut obtenir n’ont en général rien de systématique, et sont le plus souvent de l’ordre des erreurs d'expérience. Chez un sujet, par exemple, le réflexe du biceps brachial ayant un temps de latence de 0 sec. 030, et celui du triceps de 0 sec. 034, le temps du réflexe de l’olécrâne (contraction du triceps) se trouve être de 0 sec. 032. Néanmoins, il y a allongement du temps quand on provoque le réflexe par des percussions notablement plus éloignées des centres; en revanche, la percussion du corps d’un muscle donne en général la réponse réflexe après un temps un peu plus long que la percussion du tendon, probablement parce que, le point de départ de l'excitation étant le même (au niveau de l’attache musculo-tendineuse où sont les fuseaux | 0 0 e sensibles), l'excitation est plus vite transmise par percussion du tendon. Chez un sujet, la percussion du tendon provoque le réflexe achilléen après 0 sec. 050, celle des jumeaux après 0 sec..054; chez un autre, Les chiffres respectifs sont 0 sec. 058 et O0 sec. 060. Chez un troisième, la percussion du tendon suscite le réflexe rotulien après 0 sec. 053, celle du droit antérieur _après 0 sec. 058. Mais par'ois on peut trouver le réflexe par percussion muscu- laire un peu plus court. Le réflexe médio-plantaire a un temps un peu plus long en général que le réflexe achilléen, dont il ne représente qu’une forme, sans doute parce que le tiraillement du tendon est indirect, et par conséquent plus tardif, mais les différences sont faibles, et très loin d'atteindre les valeurs — incontestablement erronées — fournies par Guillain, Barré et Strohl (2). (1) J'ai signalé l'existence de réflexes « hétéro-musculaires» quand la per- cussion d'un muscle provoque une réaction dans d’autres muscles; on peut aussi employer, dans des conditions semblables, l'expression de « réflexes hétéro-tendineux ». Chez un hémiplégique organique, par exemple, Le réflexe palmaire par percussion du tendon a un temps de latence de 0 sec. 038; mais la même percussion du tendon palmaire provoque un peu plus tôt, après 0 sec. 036, une réaction du biceps; après un temps identique de 0 sec. 036, la réponse du biceps est également provoquée par percussion de l’apophyse styloïde du radius. (2) Guillain, Barré et Strohl attribuent — sans dire le nombre de détermi- nations sur lesquelles ils se basent — 0 sec. 055 au réflexe achilléen et 0 sec. 075 au médio-plantaire, Or, en dehors de la correction à apporter, dont nous avons parlé plus haut, on est frappé de voir que ces chiffres ne corres- pondent même pas exactement à ceux qui apparaissent dans les graphiques (Bull. et Mém. Soc. méd. des Hôpitaux, 1916, p. 21-28). Dans la figure 2, p. 1461, le réflexe achilléen a environ 0 sec. 051 de latence, le médio-plantaire 0 sec. 666; el, dans les graphiques fournis par Strohl seul, en même temps, il s’en trouve un de réflexe achilléen, dont le temps de Lien parait bien être de 0 sec. 068, et un réflexe médio-plantaire dont le même temps est seu- lement de 0 sec. 062! (Ibid., figure 4, p. 1457.) 654 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Une moyenne de 8 déterminations, chez un sujet, donne, par exemple, pour le réflexe achilléen 0 sec. 046, pour le réflexe médio-plantaire 0 sec. U4S. : Au point de vue des divers réflexes tendineux, le réflexe rotulien a été l’objet de nombreuses déterminations, et j'avais moi-même trouvé quesa valeur moyenne était comprise entre 0 sec. 040 et 0 sec. 050. J'avais obtenu également, pour le réflexe achilléen, les valeurs comprises entre 0 sec. 040 et 0 sec. 050 (1). Mais, si l’on prend, chez les mêmes individus, les temps de latence de ces deux catégories de réflexes — rotulien et achilléen —, on note une différence - systématique, dont l'existence est importante au point de vue de la démon- stration, qu'il s’agit bien là du temps de latence d'un réflexe véritable et non d’une réaction idio-musculaire directe : Le réflexe achilléen est plus tardif parce que les voies ascendantes et descendantes parcourues par l'influx nerveux sont plus longues. : ne Voici les moyennes obtenues chez 15 sujets : RÉFLEXE ROTULIEN (2) RÉFLEXE ACHILLÉEN 0 sec. 0403 ; 0 sec. 0482 (Valeurs extrêmes : 0 sec. 031 et 0 sec. 060). (Valeurs ‘extrêmes : 0 sec. 038 et 0 sec. 067). -Il y à donc en moyenne 8 millièmes de seconde de différence, ce qui implique une vitesse de l’influx nerveux — dans les troncs des nerfs — d'environ 100 mètres à la seconde, voisine de la valeur fixée par Piper (120 mètres). Et l’on constate que les divers réflexes tendineux — lorsque leurs temps de latence peuvent être exactement mesurés — se classent en trois Catégo- TES UE 4° Réflexes plus lents (R. achilléen); 20 Réflexes moyens (R. rotulien, du biceps crural, palmaire); 3° Réflexes plus brefs (R. du biceps brachial, du triceps, massétérin). Voici, à cet égard, quelques déterminations moyennes. Nous reviendrons sur ces chiffres à propos de l’analyse des temps de latence. < (4) Revue neurologique, 1910, p. 597; et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1914, t. LXX VII, p. 75. (2) La moyenne des déterminations chez 46 sujets, certains ayant des temps pathologiquement lents, d’autres pathologiquement courts, mais la plupart ayant des tempsnormaux, donne la valeur 0 sec. 04#, avec les extrêmes de 0 sec. 028 et 0 sec. 064. Ds Er Te SÉANCE DU 930 JUIN 655 LES... (HÉMIPLÉGIQUE) CL... — sm | (ASTHÉNIQUE) | (COMMOTIONNÉ) È Réflectivité Réflectivité Côté ; Côté sain ù exagérée . exagérée paralysé Réflexe achilléen . . .| 0 sec. 057 II 19 Réflexe rotulien . .| 0 sec. 048 20 Réflexe palmaire. .| 0 sec. 045 sec. 035 Ro GuAbicepsbrachial ee mr. 19 R. du tricepsbrachial.|............ 6029 [II Ë R. massétérin (1). . (1) Ge réflexe était obtenu par percussion verticale du menton — d'où uue élongation ten- dineuse — ou par percussion directe du muscle; la réaction était enregistrée, soit au moyen du myogramme, soit par le mouvement de la mâchoire (ampoule de ‘caoutchouc entre les dents). Mais notons qu'il s’agit toujours ici de la latence des réactions mus- culaires, avec laquelle la latence du déplacement n’a aucun rapport constant, parce que cette dernière est une résultante complexe, dépen- dant en particulier du jeu des antagonistes, comme je l’ai montré autre- fois pour le réflexe rotulien (1). 2 Avec ce dernier réflexe, les valeurs extrêmes que j'ai obtenues pour la latence du déplacement de la jambe ont été de O0 sec. 090 et de 0 sec. 180, oscillant autour de 0 sec. 130. Pour le mouvement du pied, dans le réflexe “achilléen chez le sujet agenouillé, j’ai fait quelques déterminations, qui m'ont donné des temps de latence un peu plus courts, autour de 0 sec. 110. Les réactions idio-musculaires peuvent aussi provoquer un mouvement : dans un cas, j'ai obtenu, par réaction idio-musculaire des jumeaux à la percussion, une latence de déplacement du pied de 0 sec. 075. . 3° Les facteurs de variation des temps de latence. — En dehors des variations topographiques dont nous venons de parler, on peut constater, (1) Cf. Revue neurologique, 1910, p. 597. — On sait en outre que, généra- lement avant que la jambe se déplace, il se. produit une réaction de relà- chement des fléchisseurs, dont le caractère réflexe ne peut être mis en doute. La latence de cette réaction est extrémement variable; la plus brève que j'aie constatée a été de 0 sec. 042, pour une latence du quadriceps de 0 sec.035. En tout cas, il n'est pas rare que ce relâchement précède l'apparition de l’ondu- lation tonique du quadriceps, après la secousse classique initiale, cette ondu- lation tonique où Strohl a voulu voir la véritable réponse réflexe, avec, d’après lui, un temps de latence de 0 sec. 120 à 0 sec. 160, alors que j’ai obtenu des temps de réaction volontaire à l'excitation tactile du genou d’une valeur de 0 sec. 120 à 0 sec. 130! 656 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE: re d'un sujet à l’autre, dans les cas pathologiques, des variations notables pour un même réflexe tendineux, alors que ces variations restent faibles chez les normaux. Nous avons obtenu comme limites pathologiques extrêmes, pour le réflexe rotulien, 0 sec. 028 et 0 sec. 064, pour le réflexe achilléen, O0 sec. 038 et O sec. 067 (pour des percussions tendineuses assez fortes). Chez un même sujet, on peut aussi trouver quelques variations d'un moment à l’autre. Un facteur connu de ces variations, c’est l'intensité de l'excitation, facteur qui agit sur toutes les formes de temps %e réaction (L). ponte Francois-Franck avait signalé le fait chez le chien dès 1888, en pro- cédant à des excitations électriques (2), et l'avait confirmé ultérieu- rement en procédant à des enregistrements cinématographiques (3). On peut constater cette influence chez l'homme en procédant € à des per- cussions tendineuses d'intensité variable. Voïer quelques exemples sur 5 sujets (réflexe rotulien), Fexcitahes faible correspondant au seuil: A B sc : D E Excitation faible . . Q sec. 053 0 sec. 070 QG sec. 061 0, sec. 060: _ Excitation moyenne. 0 sec. 051 0 sec. 053 0 sec. 056 —0 sec. 055 0 sec. 040 Excitation forte. . . O0 sec. 047 0 sec. 048 0 sec. 052 — 0 sec. 037 On obtient comme moyennes, avec les 3 premiers sujets, pour des intensités croissantes : Ü sec. 061, 0 sec. 053 et 0 sec. 049. Avec une intensité d’excitation constante, on peut encore obtenir des | temps de latence variables; cette variabilité coexiste alors avec une variabilité parallèle dans l'intensité des réponses, etse manifeste surtout quand la réflectivité est pathologiquement irrégulière. Mais, chez un sujet normal, il existe un moyen classique de provoquer une augmen- tation de l'intensité du réflexe, c'est la manœuvre de Jendrassik; or, on observe alors, parallèlement, et je dirai même proportionnellement, à cette augmentation d'intensité, une réduction du temps de latence. Voici quelques exemples : A B G D A! Percussion simple , 0 sec. 054 0 sec. ». 064 0 sec. 047 0 sec. UE6 0 sec. 044 Manœuvre ; de Jendrassik . . O0 sec. 044 0 sec. 057 O0 sec. 041 : 0 sec. 044 0 sec. 043 (4) C£. H. Piéron. Recherches sur les lois de variation des temps de latence sensorielle en fonction des iatensités excitatrices. Année psychologique, t. XX, 1944, p. 17-96. (2) Recherches sur la rapidité des réactions motrices réflexes. Mémoires de la Soc. de Biologie, 1888, p. 17-26. (3) Application de la méthode graphophotographique à l'étude des réflexes tendineux. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1904, t. LVIT, p. 9-14. SÉANCE DU 30 JUIN 657 La différence des temps, qui atteint 0 sec. 910 pour le premier sujet, et se réduit à O0 sec. 002 chez le quatrième, décroît en même temps que l'efficacité de la manœuvre : si, dans les deux premiers cas, l'intensité du réflexe s'était trouvée énormément accrue, elle ne l'avait été que fort peu dans les deux derniers. En particulier le premier eas est relatif au côté sain d’un hémiplé- gique d’origine spécifique, et le dernier au côlé paralysé du même malade; or, de ce côté paralysé, les réflexes, très exagérés, n'étaient pas augmentés nettement par la manœuvre de Jendrassik, à l'inverse du côté sain. Aussi peut-on dire que le facteur qui agit toujours au point de vue de la variation des temps de latence chez un même individu, c’est l'intensité de l'excitation, en envisageant, non l'intensité brute, maïs l'intensité efficace, l'intensité évaluée en multiples de la valeur correspondant au seuil d’excitabilité à un moment donné. Mais il y a, même à égalité d'intensité efficace, et par exemple au seuil lui-même, des différences d'un sujet à l’autre, surtout notables dans les cas pathologiques. Ce caractère individuel est alors fonction de l’excita- bilité médullaire, l'hyperexcitabilité (avec seuils bas), s'accompagnant d'une plus grande brièveté des temps de latence. __ En somme, la brièveté des temps de latence est fonction de l’excita- bilité, soit absolue (différences individuelles), soit relative (variations, chez un même individu, corrélatives d’intensités efficaces plus ou moins grandes). Les variations des temps de latence observées au cours de la chloro- _formisation (Parisot) ou après section médullaire (Francois-Franck ; Philippson), sont conformes à cette [ot : c’est toujours parallèlement à l’excitabilité réflexe que varie la brièveté des temps de Jatence (1). 4% Analyse du temps de latence. — On a, à plusieurs reprises, déclaré que les temps de latence des réflexes tendineux étaient trop brefs pour qu'il ne s'agisse pas là de simples réponses idio-musculaires. A cet égard, j'ai déjà montré antérieurement que les réponses idio- musculaires se produisaient notablement plus vite. Mais il y a lieu de procéder en outre à l'analyse des temps de latence pour montrer que ces temps fournissent en réalité la démonstration de la nature réflexe des réaçtions provoquées. (4) De même, Langendorff (Beiträge zur Reflexlehre, Arch. f. die ges. Phys., 1909, p. 517-528) a montré que, lorsque deux excitations réflexogènes se suivent à © sec. 04 d'intervalle, chez la grenouille, le temps de latence du deuxième réflexe ëst diminué : l’excitabilité se trouve augmentée en effet parce que l’inertie du centre réflexe a été vaincue par l'excitation précédente. Des faits identiques se rencontrent pour les sensations au point de vue temps de latence et intensité provoquée ; ils sont en particulier bien connus pour la vision depuis les recherches de A. Charpentier. 658 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'ai donné plus haut quelques valeurs pour les différents réflexes, dont les temps de latence s’ordonnent suivant les distances à parcourir pour l’influx nerveux de l'organe sensible au centre médullaire, et de celui- -ci au muscle intéressé. Voici par exemple un sujet qui a, pour le réflexe rotulien, un temps de 0 sec. 041, pour l’achilléen de 0 sec. 049; on trouve chez ce sujet qu'il y a 40 centimètres entre les niveaux des points de percussion des deux tendons, et à peu près la même distance entre les points de pénétration dans le qua- driceps et dans les- jumeaux, soit 80 centimètres de plus à parcourir pour l’influx nerveux quand il s’agit du réflexe achilléen, d’où une vitesse de 100 mètres à la seconde pour le parcours de l’influx, chez l’homme, dans les troncs nerveux. Il y a à peu près la même distance à parcourir dans le cas du réflexe pal- maire et dans celui du réflexe rotulien, et, de fait, les temps ont sensiblement la même valeur (0 sec. 040). Enfin, chez ce même sujet, il y a 54 centimètres environ de parcours en moins pour le réflexe du biceps que pour le réflexe panels nous trouvons une différence de 0 sec. 006, qui correspond bien à ce qu'on doit trouver. à | Dès lors, que comprend le temps de latence d’un réflexe tendineux, par exemple du réflexe rotulien? Le parcours le long des troncs nerveux, aller et retour, étant d'e environ 1210 en moyenne, cela implique 0 sec. 011 de parcours; le temps perdu du muscle est de 0 sec. 008 environ. Il y a donc un temps irréductible d'environ 0 sec. 020. Or, le temps le plus court que nous ayons constaté a été de O0 sec. 098, ce qui réduit à 0 sec. 008 le temps à accorder à la transformation périphérique de l'excitation en influx (qui doit être très brève) et à la transformalion centrale de l'excitation en réaction motrice ou « temps propre du réflexe », la partie essentiellement variable, diminuant quand l’excitabilité augmente. Le temps le plus court que j'aie obtenu pour tous les réflexes tendineux a été de 0 sec. 025 (réflexes du triceps et du biceps brachial); le parcours étant dans ce cas de 70 centimètres au maximum, le temps propre du réflexe et le temps d’excitation représentent encore 9 millièmes de seconde. Or, on peut rappeler que Francois-Franck a obtenu, chez le cobaye, par excitation d’une racine lombaire droite, un réflexe du gastro-cnémien gauche au bout de 0 sec. 012, quelque temps après la section haute de Ja moelle, et au bout de 0 sec. 016 dans les conditions normales; en déduisant 0 sec. 008 pour le temps perdu du muscle, il restait pour tout le reste 8 millièmes de seconde dans un cas, 4 mil- lièmes dans l’autre, et il n’y a pas de doute qu'il s'agissait bien là d'une réaction médullaire. Ainsi, on ne peut invoquer contre la nature réflexe des réactions musculaires provoquées par excitation tendineuse, la brièveté des temps de latence, toujours compalible avec le caractère réflexe de ces réactions. SÉANCE DU 930 JUIN 659 ConcEustons. — 1° Les temps de latence des réflexes tendineux sont com palibles avec une localisation médullaire de ces réflexes; leurs variations suivant les réflexes explorés prouvent bien la réalité de cette localisation et impliquent une vitesse de l’influx nerveux d'environ 100 mètres à la seconde, le long des troncs des nerfs; 2 Le « lemps propre du réflexe » (temps de transformation de l'excita- tion en réaction motrice) est variable chez un même individu, décroissant en fonction de l'augmentation de l'intensité efficace de l'excilation (aug- mentation de l’intensité absolue, ou de l’intensité relative par accroissement de l'excitabilité : manœuvre de Jendrassik) ; ul est peu variable d’un individu à l’autre, à intensité constante, mais l’est davantage chez les individus atteints de lésions nerveuses, la brièveté des temps étant approximativement proportionnelle au taux de l’excitabilité réflexe. 3° Les limites pathologiques extrêmes de ce temps propre du réflexe ont été trouvées comprises entre 0 sec. 008 et 0 sec. 050, avec un temps moyen normal oscillant autour de O sec. 025. Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — L. MARFTHEUXx, imprimeur, 1, rue Cassette. 661 SÉANCE DU 7 JUILLET 1917 SOMMAIRE : Harpe (E.-S) : Milieu de culture guidée par l'examen bactériologi- pour l'obtention des anaérobies des que qualitatif de leur flore micro- exsudats par l'enrichissement en DIEAN EP A See 665 BONES SERRES En 661 Rerrener (Éo.) : De l'origine et Prcor (Gasnon el Mrcuez (Roserr) : de la structure du système mé- La suture des plaies de guerre, dullaire du cartilage et de l'os. . . 662 Présidence de M. C. Delezenne, vice-président. MILIEU DE CULTURE POUR L'OBTENTION DES .ANAËROBIES DES EXSUDATS PAR L’ENRICHISSEMENT EN GERMES, par E.-S. HARDE. Souvent existent, dans les exsudats, dés anaérobies qui ne sont pas mis en évidence par les méthodes d'ensemencement ordinaires. Pour l'examen des bactéries des plaies de guerre, pendant ces deux dernières années, j'ai employé la méthode suivante, qui m'a donné les meilleurs résultats pour l'obtention des anaérobies des exsudats. On utilise la gélatine nutritive usuelle à 20 p. 100. On ajoute à chaque tube, avant la stérilisation, un cube de 2 c.c. de bœuf ou de veau. Les tubes ensemencés sont mis à l’étuve à 37%5. Il est important d’ense- mencer les tubes avec beaucoup d’exsudat. Les bactéries aérobies et anaérobies qui y sont contenues se développent. On fait ensuite, pour avoir des cultures pures, des séparations par les méthodes ordinaires à partir de cette première cullure qui contient toute la flore bactérienne de la plaie. Les cultures pures obtenues peuvent être ensemencées dans ce même milieu. Il permet d'observer la production de gaz, la forma- tion des spores ainsi que l’action de la bactérie sur le morceau de viande ; il y a ou il n'y a pas digestion suivant l'espèce bactérienne. Les bactéries se conservent très longtemps vivantes (plusieurs mois) si les lubes sont gardés à la température du laboratoire. Ce milieu, facile à préparer, permettantla culture des anaérobies sans nécessiter le vide, pourra rendre quelques services. BioLocŒ. COMPTES RENDUS. — 1917, T. LXXX. ’ 49 2 662 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ORIGINE ET DE LA STRUCTURE DU SYSTÈME MÉDULLAIRE DU CARTILAGE ET DE L'OS, par Év. RETTERER. Le cartilage, de même que l'os, est pourvu de moelle. Bichat, le premier, a signalé le système médullaire de certains cartilages. En ce. qui concerne le tissu mou et vasculaire du cartilage, les classiques sont unanimes à dire qu'il n’est qu'une émanation du périchondre ou du périoste. Les résultats auxquels je suis arrivé et que je vais résumer dans cette note sont les suivants. I. Premiers espaces médullaires du cartilage. — Partout où le cartilage est en voie d’ossification, on observe l’évolution cellulaire suivante : les dernières assises de cartilage calcifié présentent de grandes cellules de 20 à 304 (cellules hypertrophiées), entre lesquelles la substance fondamentale ou inter- cellulaire est pauvre en masse hyaline et très riche en fibrilles hématoxyli- nophiles, c’est-à-dire qu’elle se colore d’une façon intense par les couleurs basiques. Au fur et à mesure que les cellules hypertrophiées se divisent, la masse hyaline devient de plus en plus rare, et on observe dans les cavités cartilagineuses, encore closes, 2, 4 ou8 petites cellules étoilées dont les noyaux n’ont que 3 à 5 (1). Autre fait qui démontre cette origine de la moelle de cartilage : le réticulum de ce nouveau tissu se prolonge dans les cloisons cartilagineuses et se continue avec celui qui existait déjà dans la substance fondamentale du cartilage hypertrophié. Les éléments de ce premier tissu médullaire (moelle cartilagineuse) ont une destinée variable : les uns s’ordonnent le long des travées cartilagineuses (directrices), s’accroissent et constituent les premiers ostéoblastes; les autres subissent l’évolution régres- sive, forment les premières myéloplaxes ou leur noyaux, deviennent hémoglo- biques, et, après la fonte du corps cellulaire, constituent la «couche vasculaire très rouge, intermédiaire au cartilage et à la portion des os ossifiés » de Bichat. IT. Système médullaire du fémur d'un embryon de Chat long de 6 centimètres. —= Au milieu de la diaphyse, le fémur présente : 1° une écorce’ou virole osseuse, épaisse de 02,25 en moyenne, où les travées osseuses, épaisses de 0202 à Owm04, circonscrivent des aréoles de 0205 à 0"»10 ; 2° une portion centrale de 0x6 cloisonnée par des trabécules osseuses plus minces et très espacées (futur canal central). Le tissu médullaire de la virole périphérique est formé d’un tissu réticulé dont les cellules présentent un cytoplasma homogène cloi- sonné par un fin réticulum; du côté des lamelles osseuses, les cellules sont volumineuses et constituent une ou deux rangées d'ostéoblastes. Le tissu médullaire de la portion centrale du fémur est tout autre : nombre de cellules (1) Voir la description et les figures que j'ai données de ces faits in Journal de l'Anat., 1900, p. 504, pl. XV à XVI, SÉANCE DU 7 JUILLET 663 sont devenues libres par désagrégation du réticulum et fonte de l'hyoplasma et les noyaux ont subi la transformation hémoglobique. De plus, on observe des îlots osseux en voie de dégénérescence, c’est-à-dire que leurs cellules osseuses ont perdu leur corps cellulaire et leur capsule : ils se sont transformés en myéloplaxes multinucléées. La moelle d’origine périostique est en évolution progressive ; la moelle centrale est un tissu en voie de régression. NII. Chat à la naissance. — La cavité médullaire très large du fémur est remplie d'un tissu médullaire bien différent : ce sont des noyaux serrés avec un cytoplasma peu développé et pourvu de fibrilles rares, quoique très colo- rables à l’hématoxyline. Quelques restes de trabécules osseuses en voie de dégénérescence cloisonnent la moelle qui est riche en myéloplaxes multinu- - cléées et plus encore en myéloplaxes uninucléées. Les noyaux en voie de dégénérescence hémoglobique sont d'une abondance extrême. Le tissu médul- laire de la virole osseuse est représenté par ün tissu réticulé très fibrillaire et les trabécules osseuses de la périphérie sont revêtues d’ostéoblastes. La moelle centrale, en voie de régression, a considérablement augmenté sur le chat à la naïssance. IV. Macaque commun (Macacus cynomolqus L.). — La moelle rouge du milieu de l’humérus se compose d’un tissu réticulé dont le cytoplasma est réduit à des fibrilles hématoxylinophiles très délicats et abondants. L'’hyaloplasma est très rare. Les myéloplaxes multinucléées sont nombreuses, tandis que les uninucléées semblent absentes. Très vasculaire, le tissu réticulé montre des noyaux hémoglobiques très abondants, encore sertis dans les points nodaux des cellules. Dans le scapulum, la moelle, également très rouge, est plutôt fasciculée, c'est-à-dire que les fibres hématoxylinophiles sont plus épaisses et consti- tuent des fascicules serrés autour des larges vaisseaux qui la parcourent. Le long des lamelles osseuses s'étendent de larges trainées de myéloplaxes multi- nucléées qui se prolongent dans l’intérieur des travées osseuses. Ces traînées, larges de 0®m6 à 1 millimètre, sont composées de noyaux serrés entre lesquels la substance osseuse montre une trame réticulée dont les mailles contiennent une masse hyaline très claire, peu colorable, ou des espaces vides. On observe tous les stades intermédiaires entre la substance osseuse pleine et la _ moelle réticulée à mailles vides. En résumé, le tissu rétisulé ou moelle cartilagineuse qui se développe par division des cellules cartilagineuses se différencie d'emblée : 1° en ostéoblastes qui élaborent les premières lamelles osseuses à la surface des travées direc- trices; 2° en éléments vasculaires (vaisseaux sanguins, leucocytes, hématies et myéloplaxes). Quant au tissu ctioule du périoste, il est formé de cellules toutes anasto- mosées en réseau et il édifie la virole d’os spongieux. Dans les mailles de cette dernière, il n’y a pas à l’origine d'éléments libres. Ceux-ci y apparaissent ultérieurement par désagrégation des premières lamelles osseuses et mise en liberté des restes celluläftes. ES Résultats et critique. — La moelle aurait des usages mécaniques, nutritifs, plastiques et sanguiformateurs. Avec Riolan (1628), certains 664 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE admettent que les cavités des os allègent le poids du corps et les « moelles qui les remplissent recoivent le sang nécessaire pour les faire et pour en tirer. les aliments des os ». Selon A. Béclard et D. de Blainville, la moelle estune graisse, «une sorte d’aliment en réserve ». Pour Flourens (1847), le périoste fait de l’os, comme Du Hamel l’a prouvé en 1739 par voie expérimentale, tandis que la moelle détruit et résorbe l'os. Quand on enlève le périoste, ajoute Flourens, l'os se produit aux dépens de la moelle (1). Neumann (1868) découvrit enfin les hématies qui prennent naissance aux dépens de la moelle : celle-ci est donc un organe hémati- formateur. Quant à l'origine de la moelle, Hammar (1901) montra que la moelle des jeunes embryons est un tissu conjonctif réticulé dont les cellules voisines des lamelles osseuses se transforment en ostéoblastes, servant à l'édification du tissu osseux. Cette moelle, que Hammar appelle primaire, changerait de structure grâce à l'immigration des leucocytes. Les vais- seaux sanguins y amèneraient des éléments lymphoïdes qui l'infiltre- raient. En d’autres termes, la moelle rouge serait une « formation |ym- phoïde » au mêmetitre-que les follicules clos des amygdales, des plaques de Peyer selon la conception erronée, à mon avis, de Stühr. En réalité, la moelle du cartilage est, dès leprincipe, formée d'éléments dont les uns ont une évolution progressive, car ils édifient de l'os, et les autres une évolution régressive, puisqu'ils donnent naissance à des leucocytes et à des hémalies (premiers espaces vasculaires voisins de la zone d’ossification). Telle est l'origine et la destinée du tissu médullaire du cartilage. Quant à la moelle osseuse, il faut distinguer le tissu qui provient du périoste de celui qui résulte de l’involution de l'os même. Le premier tissu osseux qui se développe autour de l'os d’origine cartilagineuse est formé de trabécules et de lamelles dont les mailles sont remplies d'un tissu conjonctif plein, de même structure que le périoste. Ce lissu réticulé a, comme le périoste, une évolution progressive, car ses cellules se trans- forment, au contact des lamelles osseuses, en ostéoblastes élaborant de nouvelles couches osseuses. Du côté de l'axe de l'os long, les trabécules osseuses présentent, au contraire, une évolution régressive : on y voit des îlots dont les cellules osseuses ont perdu le corps cellulaire et où la (4) Ce rôle ossificateur de la moelle a été soutenu par Dethleef et Haller (1753). Aussi a-t-on donné à la moelle le nom de périoste interne ou endoste qui, selon les pathologistes modernes, prendrait part à la formation de la partie centrale du cal (cal interne). À mon avis, la portion centrale du cal a même origine périostique que la portion périphérique; c’est par bourgeonnement que le périoste externe envoie des prolongements du côté de l’axe de l'os fracturé. La moelle, étant constituée par des éléments vieux en voie de régres- sion, ne saurait donner naissance à un tissu de régénération : elle ne saurait rajeunir. SÉANCE DU 7 JUILLET 665 substance osseuse se désagrège (myéloplaxes multi- et uninucléées). 1] ne reste finalement que des noyaux en dégénérescence hémoglobique. Le tissu médullaire des os longs figure ainsi le stade régressif de l'os, c’est- à-dire du tissu périostique ayant passé par l’état osseux. L'évolution des os plats ou courts et des épiphyses est analogue à celle des os longs, avec les différences morphologiques suivantes : le réti- culum hématoxylinophile de la substance osseuse persiste plus long- temps et donne à la moelle une structure filamenteuse. Plus tard, les filaments se désagrègent également et les noyaux des myéloplaxes deviennent hémoglobiques et libres sous la forme d'hématies. Conclusion. — La moelle cartilagineuse contient, dès le principe, des éléments provenant de l'involulion du tissu réticulé d'origine cartila- gineuse. Quant au éissu réticulé de provenance périostique, il est formé aniquement d'un tissu plein évoluant en tissu osseux. Il ne contient des éléments libres (leucocytes, hématies et myéloplaxes) que dans les portions de l'os en voie d'involution. LA SUTURE DES PLAIES DE GUERRE, GUIDÉE PAR L'EXAMEN BACTÉRIOLOGIQUE QUALITATIF DE LEUR FLORE MICROBIENNE. Note de Gaston Prcor êt ROBERT Micugr, présentée par ANDRÉ MAYER. Jusqu'à ces derniers temps on divisait les infections des plaies en : 1° suppurations banales et 2° infections avec anaérobies et gangrène. D'autre part, au point de vue pralique on ne considérait la suture secondaire des plaies comme possible qu'à la condition de n’y trouver que peu de germes ou, selon l'expression consacrée, une asepsie rela- tive. : L Les travaux de M. Tissier (1) paraissent devoir modifier complète- ment ces conceptions théoriques et pratiques. D’après ces travaux nous diviserons les plaies «n : 1° Plaies non infectées par le streptocoque; 2° Plaies infectées par le streplocoque. - Les plaies non infectées par le streptocoque peuvent être suturées et l'observation démontre que la suture tient. La suture de ces plaies peut (1) H. Tissier. Recherches sux la flore bactérienne des plaies de guerre. Annales de l’Institut Pasteur, t. XXX, n° 12, décembre 1916. — Debeyre et Tissier. Fermeture secondaire des plaies. Bull. et Mém. de la Soc. de Chirurgie, 20 mars 1947, p. 676. 666 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3 être faite immédiatement sauf dans deux cas : 4° s’il y a du staphylo- coque. Dans ce cas la réunion ne s'obtient avec un succès assuré qu’au bout d'une dizaine de jours et 2° s’il y a des anaérobies associés au staphylocoque. Dans ce cas il peut se produire des processus gazeux et gangreneux lents et la suture ne doit être tentée qu'à partir du dixième jour. IlLen va tout à fait différemment pour les plaies infectées par le strep- tocoque. Elles ne doivent être suturées avant au moins trois ou quatre semaines sans quoi on s'expose à une réaction générale intense (fièvre, malaises généraux) et à une réaction locale violente (suppuration locale et désunion spontanée de la plaie). De plus, lorsque au streptocoque sont associés des anaérobies, il se développe des processus gangreneux rapides et GRACE et nécessitant d'ordinaire l’amputation précoce. Nous avons pu vérifier le bien-fondé de ce schéma dans 89 cas et actuellement nous nous sommes arrêtés à la conduite suivante : I. Plaies récentes (37 cas). — Après les soins chirurgicaux d'usage (ablation des projectiles, des esquilles, des tissus traumatisés, etc.), toutes les plaies non gazeuses sont suturées immédiatement, sauf en un point qui livre passage à un drainage filiforme aux crins de Florence. L'examen bactériologique de la plaie est alors pratiqué vers la 48° heure de la blessure et la recherche des agents pathogènes est faite. sur bouillon et sur plaque de Petri. Notre conduite est immédiatement dictée par le résultat de cet examen (8 heures en moyenne pour le streptocoque). Dans un cas où nous avons décelé du la plaie a été immédiatement désunie el mise au Carrel. 25 fois les cultures sont restées stériles ou n’ont révélé que la présence de microbes de l’air ou de la peau, les crins de drainage ont été ten immédiatement enlevés et les suites ont été parfaites. 4 fois l'examen a décelé la présence d’anaérobies purs; 3 fois les suites opératoires ont été des plus simples, et une fois seulement chez un blessé arrivé brülé par la teinture d’iode nous avons dû désunir le 3° jour ; dès Le 10° jour nous avons pu refermer définitivement la plaie. Dans 6 cas, les anaérobies étaient associés à des aérobies peu viru- lents. Chez un de ces blessés qui ne présentait ni réaction locale, ni réaction générale, la plaie a été maintenue fermée et la suture a tenu chez les 5 autres en raison d'une réaction inflammatoire légère, la plaie fut désunie partiellement le 3° iour et refermée définitivement le 10°. Une fois, nous nous sommes trouvés en présence d’une plaie de la cuisse avec infiltration gazeuse étendue. Nous l'avons largement débri- dée, mise au Carrel. Elle ne contenait que l'association anaérobies- entérocoques et elle fut suturée avec succès le 10° jour. y SÉANCE DU 7 JUILLET 667 En résumé, sur nos 37 cas, nous n'avons observé le streptocoque qu'une seule fois. Parmi les cas que nous rapportons se trouvent 5 fractures qui furent . suturées du 2° au 8° jour. Il. Plaies anciennes (32 cas). — La caractéristique de la flore de ces plaies est la fréquence du streptocoque que l’on rencontre dans le quart des cas (12 cas). Nous avons suturé ces plaies anciennes lorsqu'il n’y avait pas de streptocoque. Toutes ces plaies ont tenu, et dans plusieurs cas nous avons constaté que la température qui présentait, avant la réunion, quelques oscillations, est redevenue tout à fait normale dès les premiers - jours qui suivirent la suture. Dans deux cas d'infection streptococcique où la suture a été tentée, la désunion a été immédiate. | C'est donc essentiellement, comme on le voit, l’absence ou !a pré- _sence du streptocoque qui commande l’évolution des plaies et c’est à la prophylaxie de la contamination streptococcique que doivent tendre nos efforts. La plupart des plaies ne contiennent pas tout d’abord de _Streptocoque, et la comparaison des flores des plaies récentes et des plaies anciennes nous fait penser qu'un certain nombre de plaies anciennes contenant du streptocoque ont peut- Le été infectées secon- dairement. De ces faits découle done pour nous cette conclusion qu'une plaie, si souillée qu’elle soit doit être traitée comme une plaie aseptique, immé- diatement et au cours de tous les pansements. Pour éviter la contami- nation par le streptocoque nous avons considéré comme logique de séparer les porteurs de streptocoque dans un service spécial (salles de _ blessés, salles de pansements, personnel aidant aux pansements) de la même façon que, dans un service d'accouchement, on sépare les femmes saines d'avec les infectées puerpérales. Le Gérant : O. PoRée. se — ? ——« Paris, — L. MareT&Eeux, imprimeur, 1, rue Cassette. run ‘ AAA raies TEEN HT: 1 FC ka ' / 669 SEANCE DU 28 JUILLET 1917 SOMMAIRE AcHaARDp (CH.) et FLANDIN (Cx.) : A l’Epinoche morte ((rast. leiurus) propos de la mesure de l'intoxica- sous l'influence des changements tion oxycarbonée. par la capacité brusques-de)salinité 21.1 Rue 683 respiratoire du sang . . . . . . . .. 698 GUILLIERMOND (A.) : Sur les phéno- BOURGUIGNON (GEORGES) Chro- mènes cytologiques de la dégéné- naxie normale du triceps brachial rescence des cellules épidermiques et des radiaux chez l’homme. — pendant la fanaison des fleurs . .. 7126 Classification fonctionnelle et radi- Guxox(L.) : Note sur les névromes culaire des muscles du membre par écrasement et sur l'atrophie supérieur par la chronaxie. . . .. SN Simple des inertsN. here" Ti 695 BOURGUIGNON (GEORGES) et Lucas HoLLanpE (A.-Cn.) Action de (Jean) : Classification fonctionnelle lipoïdes sur l’imprégnation pyridino- et radiculaire des muscles du mem- argentique du Spirochæta ictero- bre supérieur de l’homme, par le hemorragiæ He 0e ee teee NON rapport des quantités d'électricité Lorrer (M.) et Verpy (G. : L'ac- donnant le seuil avec les deux ondes tion de l’adrénaline sur le tractus isolées du courant induit (indice CERN A LE ARS DA PAM EE VE Pr SN 2 TR de vitesse d'excitabilité). . . . . . . 121 NAGEOTTE( J.) : Escarre par des- Carnor (PAuL) : Sur la schizonto- siccation du: cartilage auriculaire lyse au cours de l’accès de palu- vivant et des portions dénudées disme. Action du sérum, des leuco- de greffes cartilagineuses mortes ; cytes, des extraits spléniques. . . . 685 | mode d'élimination et phénomènes Casrex (E.) : Mécanisme des ré- CONSÉCULULIS ANA NUE een 689 lexes tendineuxs 10. . etc/ctite 680 OuraAnorr (A.) : Sur l’hémotoxine Cosra (S.), TroisiEr (J.) et Dau- du B. Welchi (B. perfringens). . ... 706 VERGNE (J.) : Sur un procédé pour Poricarp (A.) et DespLas (B.:) : la recherche et la détermination ra- , Les constituants cellulaires du tissu pide du B. diphtérique chez les ma- de bourgeonnement, en évolution ladestet lestporteursk 1: "0: 678 | normale ou pathologique, : chez Fiscx (L) : Traitement de l’uré- homme (Mémoires) Aire Leu. 145 trite gonococcique par l’autovac- RaBAuD (ÉTIENNE) : Les grandes GANG RCA ANTOINE ER TEE EEE 61% | lignes d’une théorie physiologique GARNIER (Marcez) et REïLLy (J.): de lhérédité (Mémoimes) MEN 138 Le déterminiswe des lésions hépa- REeMLINGER (P.) : Comparaison de tiques dans la spirochétosé ictéri- linoculation du virus rabique au Pémeschez home en 83 AlAapin et aucobaye 2 Ce 670 Garnier (MArGEL) et ReiLzy (J.) : RETTERER (Ep.) : Remarques à l’oc- Les lésions des organes hémolym- casion de la note de M. I. Fisch . . 675 phatiques dans la spirochétose icté- RouLe (Louis) : Remarques con- moenebde homme... 1... . 130 | cernant la biologie de la migration GauTIER (CL.) : Réaction de l'an- de ponte des Aloses (G. Alosa)... 705 tipyrine avec le p. diméthylami- Taisonpeau (L.) Procédé de nobenzaldehyde poeme, 672 | broyage du caillot pour hémocul- Grysez : Note sur un appareil ture en bile des bacilles typhique destiné à la numération et à l'iden- CD DATA CYDHIUE SERRE NME 702 tification des germes des plaies de TRIBONDEAU (L.) : Recherches sur surface et dela peau hi ee x 136 | les lipoïdes Noguchi, extraits des GUEYLARD (FRANCE) et PorTIER VERSO PE AE SENS A LRNU NT SN 700 (Pauz) : Variations de poids de VincenNT (H.), Marsé et Murarter : BIoLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 50 670 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Absence de sensibilisatrice spéci- paration des toxines, en particulier fique dans l'urine des animaux delatétanctoxnes HER ER 156 immunisés contre le bacille Lonpox (E. S.) et PAxnoriNa (E. P): ÉVOQUER ER CARENS 615 | Méthode de coagulation spécifique WeiNserG |(M.) : Remarques à appliquée aux ferments du suc pan- l’occasion de ia note de M. A. Ou- CLÉAÉIQUE Ne NN Se 158 TAN O TAN NEA RC RNA el ne 7112 SKRJABIN (K. 1.) : Loa extraocu- WEINBERG (M.) et Nicozas (E.) : laris nov. sp., parasite nouveau de Un cas d'œdème malin à Vibrion l'ænde l'homme here 159 septique chez le cheval. . . . . TO WEINBerG (M.) et Sécuinx (P.) : (Séance du 22 mai 4917.) Quelques documents sur la prépara- tion de la toxine et de l’antitoxine | Cyrovircn(E.S.)et FoLkMAN(N.F.): du Vibrion septique. . .: : .: :.. 715 | Pléthysmographie, comme méthode d'enregistrement des réflexes con- Réunion biologique de Petrograd. ditionnels chez. l'homme. . . . . .. 162 Iwaxow (EL.) : Moyen de rendre (Séance du 8 mai 1917.) le sperme infecté des mammifères incapable de transmettre l’infec- LENTz (A. K.) : Comparaison de TON EE HENTAI UNE 765 la composition chimique de la Poyarxorr (E.)-: Le rôle de la substance grise de l'écorce et pression osmotique et les phéno- des ganglions de l'encéphale chez ménes d'adaptation élémentaire l'homme. De flau e MN QC N TR RAA 153 | dans la biologie des spermato- Lonpon (E. S.) et ARISTOVSKY zoides: 0 Le tete) SIENS 767 (V. M.) : Nouvelle méthode de sé- Présidence de M. A. Dastre, = puis de M. C. Delezenne, vice-président. COMPARAISON DE L'INOCULATION DU VIRUS RABIQUE AU LAPIN ET AU COBAYE, par P. REMLINGER. De l’inoculation du virus rabique à un très grand nombre de lapins et de cobayes paraissent découler, au point de vue de l’expérimentation sur la rage, un certain nombre de conclusions pratiques qui peuvent être brièvement résumées de la manière suivante : 1° Le cobaye est notablement plus réceptif au virus rabique que le lapin. Des doses de virus extrèmement faibles ou de virus très atténués qui laisseraient le lapin indifférent lui donnent la maladie. On aura donc recours au cobaye lorsqu'on expérimentera sur un produit qu'on supposera ne contenir que très peu de virus ou ne renfermer celui-ci qu'à l’état de grande atténuation. C’est ainsi que toutes les expériences sur la présence du virus rabique dans le sang, dans les organes autres \ que le système nerveux ou les glandes en grappes, que toutes les recherches sur le passage du virus rabique de la mère au fœtus sur Ver i SÉANCE DU 28 JUILLET 671 l'hérédité de la rage (Konradi) ne doivent pas porter sur le lapin mais sur le cobaye. Encore ce dernier animal doit-il être Lenu lui-même en observation pendant une année au moins, la maladie pouvant ne $e déclarer qu'après un temps très long. 2° La période d’incubation est, toutes choses égales d'ailleurs, plus courte chez le cobaye que chez le lapin où sa longueur est parfois démesurée. On emploiera donc le cobayé lorsqu'on est pressé de savoir si un animal est enragé, si un organe renferme du virus, etc.,-etc. 3° La rage du lapin a une symptomatologie très uniforme. Les pre- miers passages, en partant de l'animal mordeur, donnent parfois lieu à des formes mixtes où s'entremélent les symptômes d’excitation et les. phénomènes paralytiques. D'autre part, les tout jeunes lapins peuvent succomber à des formes moins typiques que les adultes. À ces deux exceptions près, la symptomatologie de la rage présente, chez le lapin, une uniformité remarquable. C’est toujours la rage paralytique. Il en résulte une facilité très grande d'observation. Les animaux peuvent, au cours d'un déplacement par exemple, être confiés à un aide peu familia- risé avec la rage, voire à un garçon de laboratoire, sans que des erreurs soient à craindre. [l en va tout autrement avec la rage du cobaye. lei, la symptomatologie varie dans de larges mesures avec le mode et le siège de l’inoculation, la dose injectée, l’âge de l'animal, le nombre des passages effectués de cobaye à cobaye, etc., etc. La maladie peut évo- luer dans des formes paralytiques flasques ou avec contractures, sous une forme dite « spasmodique » (1), sous des formes furieuses, très violentes cu au contraire très atténuées, voire sous des formes dyspnéique ou pseudo-septicémique qui simulent à s’y méprendre telle ou telle affection épizootique. Ces faits très intéressants au point de vue scientifique présentent au point de vue pratique de grands inconvé- nients. Il sont de nature à motiver, pour assurer le diagnostic, le recours à un ou plusieurs passages, d’où résulte une perte de temps considérable. 4° Chez le lapin, la durée de la rage déclarée est très rarement infé- rieure à 48 heures et il n’est pas rare, l'été surtout, de voir la maladie se prolonger pendant trois et quatre jours, ce qui, tout comme l’unifor- milé des symptômes, facilite beaucoup l’observation. Les très jeunes animaux seuls font parfois exception à cette règle. Chez le cobaye. au contraire, la durée de la rage peut, qu'il s'agisse de l’une ou de l’autre des formes énumérées, étre extrêmement courte. La maladie évolue parfois en moins non seulement d'une nuit mais encore de quelques heures de jour qui, dans Rennes de laboratoires, séparent souvent deux visites aux animaux, en sorte qu'aucun symptôme n’est noté et que la mort (1) P. Remlinger. La rage spasmodique du cobaye. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 16 juin 1917, p. 590 à 592. 672 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE parait s'être produite subitement. Ici encore, il est indispensable de faire des passages... d'où perte de temps alors que, chez le lapin, lob- servation seule de l'animal permet, dans la grande majorité des cas, de poser un diagnostic ferme. Notons cependant, pour contre-balancer ces COR HS de Mort du cobaye que, tandis que la rage paralytique du lapin est très éloignée \u type le plus fréquent et le plus populaire de la rage de l’homme, la ‘orme furieuse du cobayeet la forme spasmodique — celle-ci susceptible d’être reproduite presque à volonté au moyen des inoculations intra- oculaires — présentent un aspect clinique impressionnant et, en outre, voisin du type humain, ce qui, tout comme les inoculations au chien, peut présenter certains avantages pour convaincre un Deus, inté- resser un auditoire, etc. Remarquons aussi qu’une conséquence de la façon différente dont les deux espèces animales se comportent à l'égard de la rage paraît être, que, dans ‘certains cas, il peut y avoir avantage à faire porter à la fois sur le cobaye et le lapin inoculés soit simultanément, soit successive- ment certaines expériences. Par exemple, un produit supposé ne con- tenir que peu de virus ou ne le renfermer qu’à l’état d'atténuation sera inoculé au cobaye parce que, faite sur le lapin, l'expérience exposerait à un résultat nul ou trop tardif. Le cobaye vient-il à succomber au milieu de symptômes douteux ou sans symptôme? Son bulbe sera inoculé sous la dure-mère d’un lapin. Cette fois, si le cobaye est mort de rage, le lapin ne manquera pas — et au bout d’un temps très court — de succomber lui-même à une maladie typique qu’on aura tout le temps d'observer à loisir. (/nstitut Pasteur du Maroc.) RÉACTION DE L'ANTIPYRINE AVEC LA P. DIMÉTHYLAMINOBENZALDÉHYDE, par CL. GAUTIER. I. — Erwin Rhode mentionne qu'Ehrlich a obtenu, avec sa paradi- méthylaminobenzaldéhyde, des réactions colorées avec la phloroglucine, la phényiméthylpyrazolone et l’indol. J'ai obtenu, en faisant réagir l’antipyrine ou phényl-1-diméthyl-2-3 yrazolone-5 avec la p. diméthylaminobenzaldéhyde, en présence d'acide chlorhydrique, une réaction colorée et un produil cristallisé. IT. — Dans les mêmes conditions, le pyramidon, ou phényl-1-dimé- thy1-2-3-diméthylamino-4-pyrazolone-5, ne donne aucune réaction com- parable. SÉANCE DU 98 JUILLET 613 III. — Z'xpérience : si, à 10 c.c. d’une solution aqueuse d’antipyrine, renfermant 0 gr. O1 de cette substance par centimètre cube, on ajoute Ac.c et demi d'une solution alcoolique de p. diméthylaminobenzal- déhyde (à 5 grammes de cette substance pour 100 c.c. d’alcoo!l à 95°), il se développe assez rapidement, après addition au mélange ci-dessus de 4 c.c. d'acide chlorhydrique pur, une coloration orangée. La couleur ne passe pas dans l’éther, si l’on agite l'essai avec ce solvant ; une partie seulement passe en rose dans le chloroforme ; une partie également, en rose orangé, dans l’alcool amylique ; la couleur est insoluble dans le benzène. A l'examen spectroscopique, si l'on fait coïncider la raie du sodium avec la division 10 du micromèlre, on note une absorption de toute la partie droite du spectre, la pénombre commençant à 13, l'ombre à 13 1/2. Après vingt-quatre heures ou plus, l'essai cristallise en houppes de fines aiguilles soyeuses, dont j'étudierai ultérieurement les propriétés chimiques et, éventuellement, thérapeutiques. Avec une solution d’antipyrine à 0 gr. 001 par cent. cube on obtient une Coloration orangée (spectre d'absorption : pénombre 13,8, ombre 14,4), avec 0 gr. 0001 par cent. cube le produit est rose orangé (spectre d’ab- sorption : pénombre 14,5, ombre 15) ; avec 0 gr. 00005 couleur rose orangé. Pour ces deux dernières concentrations, chauffer l’essai sans atteindre tout à fait l’ébullition. Pour toutes ces doses d’antipyrine, il ne se forme pas de cristaux. IV. — La réaction colorée que donne la p. diméthylaminobenzal- déhyde avec l’antipyrine possède aussi un intérêt biologique. Certains chercheurs, en effet, ont obtenu des réactions colorées en faisant réagir sur les urines humaines, en présence d'acide chlorhydrique, l’aldéhyde d’Ehrlich. Il conviendra donc de songer, dans l'appréciation de ce genre de réaction, à une cause d’erreur possible due à l’antipyrine, si le sujet avait absorbé une quantité suffisante de ce médicament. Je reviendrai d’ailleurs sur ce sujet. Je rappellerai en outre qu’en biochimie, la p. diméthylaminobenzaldéhyde donne des réactions importantes non seulement avec les indols, mais avec les corps du groupe de l’urobiline, l’hémopyrrol, et d'une façon générale les pyrrols instables (H. Fischer et F. Meyer-Betz). 674 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE TRAITEMENT DE L'URÉTRITE GONOCOCCIQUE PAR L'AUTOVACCIN. Note de I. Fisca, présentée par Éb. RETTERER. Depuis plusieurs années, j'examine le sang des femmes en suites de couches, du service de M. Potocki; et lorsqu'il y a infection micro- bienne, elles sont traitées par l’autovaccin, que j'ai préparé d’après une technique analogue à celle que j'exposerai plus loin. J'ai obtenu des- résultats dont quelques-uns ont été exposés par M. Avelin (1), et que M. Potocki se réserve de publier en détail, en même temps que l’histoire clinique. Ayant appliqué mon procédé au traitement de la blennorragie, je voudrais en décrire un cas comme exemple. Il s'agit d'un malade atteint d'une urétrite gonococcique soignée depuis quatre mois et présentant un écoulement abondant. Je recueille un peu de ce pus : ilest formé de cellules épithéliales et de très nom- breux leucocytes bourrés de gonocoques. Pour préparer son vaccin, j'ensemence avec une goutte de ce pus uré- tral un tube de bouillon. La culture de 24 heures est contrôlée par l'examen microscopique, puis distribuée dans des ampoules de 2 à 4 c.c. et enfin stérilisée. Je commence par faire des injections on d de ce liquide ainsi obtenu (2 c. c.). Le jour suivant, le pus urétral se liquéfie, devient plus clair et moins abondant; dans les frottis on ne retrouve plus de globules blancs, mais encore quelques gonocoques inclus dans les cel- lules épithéliales desquamées. Pour réagir contre le gonocoque qui se trouve enfermé dans les cellules détachées de la muqueuse, j'injecte ensuite, dans le canal urétral, 2 c. c. du liquide cultivé et stérilisé. Le lendemain, on observe une forte réaction dans les cellules épithé- liales. Le protoplasma est beaucoup moins coloré surtout vers la péri- phérie; il se désagrège en partie, le pourtour cellulaire s’efface, les noyaux se fragmentent. Dans certaines cellules, on voit ainsi apparaître 2 où même 4 petits noyaux ; dans d’autres se trouvent de gros fragments nucléaires irréguliers qui sont libres ou réunis par des filaments chro- matiques (polynucléés). Ces fragments nucléaires sont entourés de pro- toplasma non délimité présentant un contour irrégulier. Finalement on rencontre des polynucléaires bien constitués. À deux jours d'intervalle, le malade recoit encore deux injections (4) Des pyohémies symbiotiques par vaccination antitoxique. Thèse de Paris, 1917. SÉANCE DU 98 JUILLET 675 intra-urétrales suivies, une demi-heure après, d’un lavage à l'eau bouillie; l'écoulement s'arrête. | On prélève, avec un fil de platine introduit dans le canal urétral, quelques cellules épithéliales qui sont bien constituées et ne con- tiennent plus de gonocoques. En résumé, le traitement local, par l’autovaccin, entraîne une dimi- nution rapide des gonocoques; les cellules épithéliales subissent une desquamation et une désagrégation moindres et, au bout de plusieurs jours l’épithélium urétral, débarrassé de gonocoques, a repris sa con- stitution normale. M. ReTrERER. — M. Martin m'ayant demandé si l'ensemencement du pus de l’urètre a été pratiqué, voici les renseignements que m'a fournis M. Fisch. En procédant par hémoculture, M. Fisch a rencontré dans une dizaine de cas seulement des associations microbiennes, alors que, dans la lochiculture et la pyoculture, il à eu presque toujours affaire à des associations. Sans se préoccuper du nombre des espèces associées, sans chercher si l’une de ces espèces peut être considérée comme spécifique de l'infection, M. Fisch est parti du point de vue suivant lequel toute - l'association serait pathogène. Aussi a-t-il préparé le vaccin avec tout ce qui s’est développé dans la culture. Il a employé constamment un milieu de culture (bouillon à l'extrait de viande de Liebig) alcalinisé et addi- tionné de peptone. ABSENCE DE SENSIBILISATRICE SPÉCIFIQUE DANS L'URINE DES ANIMAUX IMMUNISÉS CONTRE LE BACILLE TYPBIQUE, par H. VINCENT, MARBÉ et MURATET. Dans plusieurs notes antérieures (1), l’un de nous, seul ou en collabo- ration avec MM. Marbé et Fauré-Fremiet, a signalé la rareté ou l’absence de sensibilisatrice dans la bile des lapins cependant fortement immu- nisés contre le bacille typhique. La propriété que possède le bacille de se multiplier dans cette bile, in vitro, n’est pas due à l'absence d’alexine, car l'addition d’alexine à la bile chauffée à 56° ne la rend pas bactéricide. Nous avons montré, d'autre part, qu'il n'existe pas, dans la bile, d’anti- sensibilisatrice capable de neutraliser son pouvoir fixateur. (1) H. Vincent. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 juin 4916. H. Vincent et Marbé. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 juin 4917. - H. Vincentet Fauré-Fremiet. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 juin 1917. 676 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les mêmes recherches, faites avec l'urine des lapins immunisés, ont donné lieu à des résultats semblables. Le sérum sanguin . ces animaux 1 a fixé le complément à un titre de dilution compris entre —— 3. ee LE 000: Par contre, l'urine, diluée entre — » n’a pas donné lieu à la À 1 10° 150 constatation de sensibilisatrice chez aucun des animaux en expérience, à partir du 10° jour ayant suivi la dernière inoculation d’antigène. Il peut arriver qu'il n y ait pas d'hémolyse lorsque l’urine est récoltée 6 à 7 jours après cette injection. Maïs la présence de la sensibilisatrice est fugace, ne se révèle qu'en minime quantité, et ne parait pas persister. Dans certains cas, alors que le sérum, examiné 93 à 34 jours après la dernière injection vaccinante, était très riche en sensibilisatrice, celle-ci n’a pas été irouvée dans l’urine même diluée à D La recherche d’une substance antifixatrice a été négative dans l’urine des mêmes animaux. ACTION DE LIPOÏDES SUR L'IMPRÉGNATION PYRIDINO-ARGENTIQUE pu Spirochæta icterohemorragiæ, par A.-CH. HOLLANDE. = Dans une note récente (1), j'ai attiré l'attention sur le fait que dans les frottis d'organes, et principalement de foie, les Spirochètes ictéro- hémorragiques ne s’imprégnaient pas avec la méthode à l’argent pyri- dinique après mordancage au tannin-acétique-alcool. Depuis cette époque, M. le D' Ernest Renaux, chef du Laboratoire militaire belge de Bourbourg, ayant eu l’amabilité de m’envoyer des cultures vivantes de Spirochètes ictérohémorragiques, j'ai pu expérimenter directement sur ces Spirochètes en dehors de tout élément cellulaire étranger. En étalant sur une lame de verre, bien dégraissée à l'alcool et à l'éther, une goutte de culture riche en Spirochètes, j'ai pu obtenir, après dessiccation à l'air et fixation par l'alcool seul, de bonnes imprégnations des Spirochètes par la méthode à l'argent pyridinique; cette méthode met même nettement en évidence les fines ondulations du corps des Spirochètes lorsqu’elles existent. L'action de l’alcool-éther (2), indis- pensable pour mettre en évidence les Spirochètes des frottis du foie, n’est donc pas nécessaire pour permettre l'imprégnation des Spirochètes (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 2 juin 1917. (2) Après traitement à l’alcool-éther, les spirochètes semblent toutefois s'imprégner davantage qu'avec l'alcool seul. SÉANCE DU 28 JUILLET 6717 provenant des cultures. De son côté, M. E. Renaux ayant appliqué la méthode pyridino-argentique, sans intervention de l’alcool-éther, sur des Spirochètes éliminés par l'urine des convalescents, a également obtenu, selon son expression, des résultats excellents. [1 en résulte que, contrairement à l'hypothèse que j'avais émise dans ma première note, les lipoïdes qui empêchent l’imprégnation des spi- rochètes ictérohémorragiques, dans les frottis d'organes, n’appar- tiennent pas en propre aux Spirochètes eux-mêmes, mais proviennent des éléments cellulaires des tissus dans lesquels ïls se trouvent inclus. On peut, du reste, contrôler ces résultats en mélangeant directement sur lame de verre à la pulpe fraîche de foie de cobaye, quelques gouttes de culture de Spirochètes. Il est alors impossible d'obtenir une impré- gnation des Spirochètes par la méthode pyridino-argentique, lorsque la préparation, après dessiccation, n’a été fixée qu’à l’aleool. Ce pouvoir empêchant des lipoïdes se retrouve également, mais moins accusé avec la pulpe de la rate du cobaye; le sang de cet animal ne paraît pas avoir d’action. J'ai recherché si les lipoïdes du foie étaient adsorbés par les Spiro- chètes ou s'ils n’agissaient vis-à-vis d'eux que comme un vernis empé- chant. À cet effet, j'ai mélangé un 1/2 c. c. de culture renfermant des Spiro- chètes en abondance avec un égal volume de pulpe fraiche de foie de cobaye. Après un contact d’une demi-heure, j'ai additionné le mélange de 10 cent. cubes d’eau physiologique à 9 p. 1.000 et j’ai filtré le tout sur filtre Laurent; le filtrat fut ensuite traité, suivant la méthode de Martin, Pettit et Vaudremer (1), par centrifugations et lavages succes- sifs. Le dépôt de la troisième centrifugation, prélevé et étalé sur lame de verre, fournissait des préparations où l’on ne pouvait imprégner les Spirochètes après l’action de l'alcool seul. Malgré ce résultat, je ne puis pourtant conclure actuellement que les Spirochètes ont absorbé les lipoïdes du foie, car la technique suivie ne permet pas d'éliminer totalement ies lipoïdes de cet organe qui sont entraînés avec une partie des matières albuminoïdes. Il semble, du reste, que l'absorption — en admettant qu’elle puisse exister — doive être très faible, puisqu'il est possible de rencontrer dans les urines des convalescents des Spirochètes qui, après avoir traversé des organes riches en lipoïdes, s'imprègnent facilement sans l’action de l’alcool-éther. Bien que les lipoïdes, qui entravent l’imprégnation des Spirochètes ictérohémorragiques n'appartiennent pas en propre au corps des Spiro- chètes, ils permettent néanmoins de différencier le Spirochæta ictero- hemorragiæ d'autres éléments voisins, tels que 7reponema pallidum- et Spirochæte dentium. La réaction microchimique que j'ai signalée (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 2 décembre 1916. 678 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE demeure donc entière. Elle consistera à mélanger sur lame de verre la pulpe fraîche du foie de cobaye avec les Spirochètes à étudier, et à effec- tuer l’imprégnation par la méthode pyridino-argertique après fixation soit à l'alcool seul, soit à l’alcool-éther. Les Spirochètes ictérohémorra- giques ne s'imprégneront pas après fixation par l'alcool, mais s'impré- gneront après fixation à l’alcool-éther, tandis que Spirochæte dentium et Treponema pallidum (1) s'imprégneront dans les deux cas. Il est donc possible, comme je le disais dans ma première note, que ce Carac- tère différentiel puisse être utilisé comme moyen de diagnose dans la suite, en présence de Spirochètes morphologiquement semblables au Spirochète ictérohémorragique. (Laboratoire régional militaire de Bactériologie de Chambéry.) SUR UN PROCÉDÉ POUR LA RECHERCHE ET LA DÉTERMINATION RAPIDE DU B. DIPHTÉRIQUE CHEZ LES MALADES ET LES PORTEURS; par S. Costa, J. TRoIsiER et J. DAUVERGNE. : L'application à la prophylaxie de la diphtérie, de la notion si impor- tante des porteurs de germes, a fait ressortir, surtout dans le vaste champ des armées en campagne, la difficulté de différencier sûrement et rapidement le bacille diphtérique des « diphtéroïdes ». Certains labo- ratoires rejettent comme diphtéroïdes tous les bacilles courts, parmi. lesquels se trouvent assurément des diphtériques vrais; d’autres, par contre, comptent comme diphtériques tous les bacilles se développant en 2% heures sur sérum et prenant le Gram, de sorte que le chiffre des porteurs, variable suivant les laboratoires, a pu atteindre et dépasser 30, 50 p. 100 et même davantage et l’on devine les inconvénients résul- tant àe ce fait, aussi bien pour l'isolement des porteurs que pour l'utili- sation des troupes. D'autre part, la présence fréquente des diphtéroïdes chez les malades atteints d’angines banales, même sévères, et causées par d'autres germes que le diphtérique, les expose à une sérothérapie, pour le moins inutile et entraine des mesures prophylactiques aussi complexes qu'inopportunes. Les méthodes bactériologiques lle permettent sans doute, dans un cas donné, d'arriver à une identification certaine, entre autres (4) J'ai employé à cet effet des tréponèmes prélevés ed aus sur chancre de la verge. SÉANCE DU 28 JUILLET 679 l'excellent procédé préconisé par MM. L. Martin et G. Loiseau (1). fais tous comportent des isolements, des passages, voire même des inocula- tions, qui demandent du temps, nécessitent plusieurs jours et ne peuvent être appliqués aux recherches courantes en ce qui concerne les malades et surtout les porteurs, quand ils sont en grand nombre. Le procédé que nous employons depuis quelque temps est simple, rapide et permet de donner une réponse dans les 24 heures. Il est basé sur cette notion, généralement admise aujourd'hui, que les bacilles diphtériques vrais attaquent la glycose, alors-que les diphtéroïdes sont sans action sur ce sucre. Nous employons le milieu suivant : Sérum de Cheval (2): . 1: : PARC ElDONCANC = Solution de glycose à 30 p. 100, enhees A AMIOMCC* Teinture de tournesol concentrée et stérilisée . . . XXX gouttes. Solution d'acide sulfurique à 1/100, stérilisée (3). . SACTCS Le mélange est réparti en boîtes de Petri (10 à 12 c.c. par boite). La coagulation peut être obtenue soit à l’autoclave (1 h. 45 à une tempéra- ture de 75°, 80° environ; l'appareil étant recouvert simplement avec un linge), soit mieux encore à l’éluve à air chaud (Poupinel ou autre, même improvisée) : les boîtes sont placées bien horizontalement en chicane; on élève progressivement la température jusqu'à 75° et on - la maintient entre 75° et 80° pendant 1 h. 15. À la sortie de l'étuve les boîtes sont brusguement retournées et entr'ouvertes pour rejeter l'eau de condensation. Elles sont ensuite séchées à l’étuve si elles doivent ètre employées aussitôt, ou abandonnées à la température du labora- toire, dans le cas contraire. Elles se conservent d’ailleurs pendant pins sieurs Jours, et nous en avons un approvisionnement toujours prêt à être utilisé. (4) L. Martin et G. Loiseau. Culture du bacille de la diphtérie en tubes de Veillon. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXIX, 22 juillet 1916, p. 677. (2) Frais ou sérum thérapeutique périmé. (3) Nous avons rejeté le milieu de Rothe (mélange de bouillon et de sérum) très bon pour l'identification du B. diphtérique, mais vraiment mauvais pour son isolement, parce que trop riche; tous les germes de la bouche s’y déve- loppent rapidement et la recherche du B. diphtérique, notamment chez les porteurs, y est presque impossible. Nous avons rejeté également le sérum glycosé tournesolé simple parce que l’alcalinité excessive du milieu retarde le rougissement des colonies. Il est nécessaire de la neutraliser partiellement. Malgré les varialions de l’alcalinité dans les divers sérums, ce résultat est obtenu pratiquement par les doses indi- quées d'acide sulfurique. Nous avons choisi cet acide parce que non volatil, et parce que les sulfates fournis par son addition n’enrichissent pas Da. ment le milieu et lui laissent son caractère si électif pour le B. diphtérique. 680 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le milieu, d'un bleu horizon, est transparent, consistant et élastique. Les prélèvements sont effectués sur place au moyen d'écouvillons . d'ouate stérilisée, et l’'ensemencement est pratiqué au laboratoire. On dépose un peu de mucus à la périphérie de la boîte, et on l’étale sur toute la surface au moyen d’une anse de platine triangulaire. Quand il s’agit de porteurs, nous utilisons une boîte pour deux sujets. Les boîtes sont ensuite mises à l’étuve, face en dessous. La lecture, effectuée au bout de vingt-quatre heures, en est facile. La plupart des germes saprophytes et les germes banaux de la bouche ne se déve- loppent pas ou se développent lentement. Les colonies de bacille diphté- rique, en tête d’épingles, enfoncées dans le milieu à la façon de clous de tapissier, apparaissent rouges au centre.et roses à la périphérie, par transparence, ou grises, sur fond rouge, à la lumière réfléchie. Déjà à ce moment on note le commencement de l’ombilication qui donne aux colonies de diphtérique sur ce milieu un aspect si caractéristique. Les colonies de diphtéroïdes restent bleues. La coloration par le Gram et, si l’on veut, la recherche des granulations polaires complètent l'examen. L'emploi journalier de ce procédé, et son étude comparative avec la méthode usuelle nous en ont montré les grands avantages. (Laboratoire d’Armée n° 6.) MÉCANISME DES RÉFLEXES TENDINEUX, par E. CASTEx. l D'après les travaux de mes prédécesseurs, et surtout d’après mes propres expériences, je suis arrivé à la conception suivante du méca- nisme des réflexes tendineux. 49 Dans un réflexe dit tendineux, l'excitation des organes sensibles n’a aucunement lieu à l’endroit même percuté du tendon. Ces organes (fibres neuro-musculaires dans le muscle même, corpuscules de Golgi à l'insertion tendino-musculaire ?) sont excités (par tiraillement, ou plutôt par compression?) par l'allongement global du muscle. La percussion du tendon n’est efficace que parce qu'elle le déplace et tend à l’allonger, et que, comme il est inextensible, {a traction se transmet au muscle. Il en résulte l'excitation facile des muscles à tendon formant pont sur des tissus dépressibles : triceps brachial, tendon d’Achille, tendon rotulien, etc. Chez ce dernier, la rotule joue le rôle d'un renvoi de transmission, avec traction dans le sens même des fibres, qui est tout à fait favorable pour l'excitation. Mais ces mêmes tendons, appuyés sur SÉANCE DU 28 JUILLET 681 . un appui dur et immobile, peuvent être percutés même violemment, sans aucune réaction. On peut, dans le plus grand nombre de cas, à l’état normal, obtenir le réflexe rotalien sur un sujet couché, la jambe allongée : l'opérateur tend le triceps crural en poussant la rotule vers Le pied avec l'index et le pouce gauche écartés; dans l'intervalle des doigts, il pereute le bord supérieur de la rotule, avec le marteau tenu de la main droite, en rasant la cuisse pour que le choc soit, autant que possible, parallèle à la direction du membre : l'allongement du muscle donne une contraction qui est bien réflexe, d'après sa latence et sa durée. Dans cette manœuvre, le tendon rotulien est détendu, et on peut le percuter sans aucun réflexe; dè même la rotule, dans toute direction qui n'allonge pas le triceps. | J'ai montré, il y a plusieurs années, que, sur un sujet donné, le seuil garde la même valeur, pour une surface du percuteur de 4 à plus de 100 millimètres carrés. Il n’en serait pas ainsi, si les éléments sensibles étaient excités directement par le choc même. Et c’est pourquoi les divers types de marteaux percuteurs peuvent avoir des surfaces si diffé- rentes, sans qu'il en résulte d'inconvénient en clinique. 2° La percussion d’un muscle tendu et dépressible peut, si elle est assez intense, et surtout assez brève, provoquer le réflexe par allongement, qui ne doit pas être confondu avec la contraction idiomusculaire par excitation directe des fibres. : 3° Un choc porté sur un segment de membre, et lui imprimant un déplace- ment, est également efficace et détermine la contraction réflexe des mus- cles qui sont allongés par le déplacement, si ce dernier réunit des condi- tions nécessaires d'amplitude et de durée (1). La contraction réflexe des muscles excités tend à produire le mouvement inverse du mouvement imprimé au segment. Au point de vue du siège du point de percussion, les conditions mécaniques d'efficacité sont d'autant plus favorables : 1° Que l’amortissement du choc par les parties molles est plus faible, de sorte que l’optimum a lieu quand la percussion porte sur une surface osseuse, la peau seulement interposée; ê 2° Que le choc s'exerce sur l'extrémité distale du segment. Comme premier exemple, je citerai le réflexe de la mâchoire, par choc vertical sur le maxillaire inférieur, avec contraction réflexe des muscles masticateurs. _ Un second exemple est le réflexe médio-plantaire de Guillain qui (1). De même qu'une décharge électrique n'est efficace que lorsque les conditions de quantité d'électricité et de temps sont remplies, l'amplitude et la durée sont elles-mêmes fonction des éléments mécaniques du marteau percuteur et du segment percuté (par exemple la masse et la vitesse du mar- teau). 682 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE comprend, avec la flexion des orteils, l'extension du pied. Comme l’a fait remarquer Piéron, cette extension n’est autre chose que le réflexe achilléen. En effet, le déplacement du pied allonge le triceps. Mais le choc est amorti par les tissus mous. On diminue l'amortissement en interposant ün plessimètre (plaquette de bois) et en lappuyant un peu fortement contre la plante du pied pour tasser les tissus et tendre le triceps); on obtient alors le réflexe achilléen plus facilement. Mais on le provoque encore mieux en percutant, de la même manière, au niveau de la tête des métalarsiens. Ce procédé, commode en clinique sur un sujet couché, semble, d’après mes premières mesures, un peu moins sensible que la percussion du tendon. Un troisième exemple.est le réflexe du radius, qu’on donne comme type d’un réflexe osseux ou périosté. C'est un réflexe en réalité com- plexe, qui comprend surtout le réflexe par allongement des muscles fléchisseurs de l’avant-bras. L’apophyse styloïde du radius est le point optimum parce qu’il réalise le minimum d'amortissement du choc, mais le choc peut porter sur tout l’avant-bras, la main du sujet, même la main de l'opérateur qui soutient l’avant-bras ! Seulement, l’amortisse- ment par les tissus mous, très variable, rend le choc plus où moins effi- cace. L'interposition d’un plessimètre est utile. Un autre réflexe dit périosté est celui des adducteurs de la cuisse : c'est surtout le réflexe par allongement des adducteurs. Point optimum le condyle interne du fémur, parce que amortissement minimum. Mais on peut l'exciter en percutant la face interne de la cuisse (avec un plessimètre), le tibia ou la jambe, sur presque toute la hauteur. Cet exemple conduit donc à ce corollaire : 49° La contraction réflexe peut être provoquée par la percussion d’un seg- ment de membre qui entraîne avec lui le segment d'insertion des muscles excités. Dans le réflexe du radius, lorsque la percussion porte sur des tissus mous (muscles, tendons, etc.), elle peut provoquer des contractions idiopathiques, réflexes, etc., qui se surajoutent au réflexe de flexion de l’avant-bras. Si la percussion atteint l'os même, elle peut surajouter le vrai réflexe périosté, par excitation du périoste au point perculé. C'est ce second cas le plus intéressant, Comment dissocier ce phénomène . complexe? C'est évidemment de supprimer le réflexe par allonge- ment : 5° Pour dissocier la superposition d’un réflexe par allongement et d’un réflexe périosté dans la percussion de l’apophyse distale d’un os, on peut diminuer ou même supprimer le premier en s’opposant au déplacement du segment, par exemple en plaçant l'extrémité distale du segment contre un appui solide convenablement orienté, avec le minimum de tissus mous SÉANCE DU 28 JUILLET 683 interposés, parce qu'en se tassant, ils permettent encore un léger déplacement efficace. Ce procédé montre qu'à l’état normal dans les réflexes du radius, de pronation, des adducteurs, ete., le réflexe vraiment périosté est négli- geable, pour ne pas dire nul. Ainsi, dans le réflexe des adducteurs, on verra quels coups douloureux on peut porter sur le fémur, le tibia, sans aucune réaction réflexe! Il y a là toute une étude à reprendre. 6° Les contractions réflexes rythmées qui constituent la danse de la rotule, le clonus du pied, etc., peuvent s'expliquer ainsi : le premier allongement des muscles détermine une première contraction réflexe; au moment de la décontraction, la main de l'opérateur qui n’a pas cessé sa traction, allonge à nouveau le muscle et détermine une deuxième excitation, et ainsi de suite : d'où nécessité de la traction constante pour entretenir l'excitation. Il existe d’ailleurs une tension optima qui s'accorde avec la durée de l’acte réflexe. VARIATIONS DE POIDS DE L'ÉPINOCHE MORTE ((Gast. leiurus) SOUS L'INFLUENCE DES CHANGEMENTS BRUSQUES DE SALINITÉ, par M'° FRANCE GUEYLARD et PAUL PORTIER. Dans une communication récente (1) à cette Société, nous avons étudié les variations de poids de l'Épinoche passant de l’eau douce dans l’eau de mer et vice versa. | Nous avons vu que ce poisson adapté aux changements brusques de salinité se comportait d’une manière très spéciale sous le rapport des variations de poids. Aujourd’hui, nous étudions les mêmes phénomènes sur les Épinoches tuées par différentes substances toxiques. je Épinoches, tuées par l’éther. — L'eau dans laquelle vit l'Épinoche ést additionnée de quelques gouttes d’éther. Le poisson manifeste une agitation très vive, puis meurt en moins d’une minute. On le transporte immédiatement dans l’eau de mer où on le laisse vingt-quatre heures, puis on le reporte dans l’eau douce. En passant de l’eau douce dans l’eau de mer, le poisson diminue de poids pendant une heure; au bout de ce temps, le poisson cesse de perdre du poids, augmente et arrive après deux heures à dépasser son poids primitif. À ce moment, on le reporte dans l'eau douce. On voit alors fe poisson diminuer de poids. (2 juin 1917,)p2538/ 684 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ainsi, l'Épinoche tuée par l'éther se comporte comme l'Épinoche vivante, elle présente, en changeant de milieu, des variations de poids inverses de celles des poissons ordinaires placés dans les mêmes conditions. 2° Épinoches, tuées par le chloroforme. — Le poisson placé dans l’eau saturée de chloroforme meurt en trois minutes environ. Les varia- tions de poids observées lors du passage de l’eau douce dans l’eau de mer et vice versa sont les mêmes que pour le poisson tué par l’éther. Le poisson tué par le chloroforme se comporte comme s'il était vivant. 30 Æpinoches, tuées par l'eau de mer concentrée. — Les Épinoches sont placées dans l’eau de mer de A—— 910. Nous avons vu, dans la communication précédente, que les poissons ne résistent pas dans ces conditions ; ils meurent en quarante minutes environ. Ici encore, par le changement de milieu, nous retrouvons les phéno- mènes précédents. L'Épinoche tuée par l’eau de mer concentrée pré- sente les mêmes variations de poids que l’Épinoche vivante. 4 É'pinoches, tuées par le sulfate de sirychnine. — Le poisson placé dans une solution de cet alcaloïde à 4 p. 10.000 meurt en vingt-cinq minutes environ (1). Transporté de l’eau douce dans l’eau de mer, le poisson diminue de poids. En vingt-quatre heures, il perd environ 12 p. 400 de son poids. Reporté dans l'eau douce, il augmente de poids et arrive à dépasser légèrement son poids primitif. Ici done, l'Épinoche a perdu les réactions si spéciales qu’elle présente à l'état vivant. Elle se comporte comme un poisson ordinaire diminuant de poids sous l'influence d’un liquide hypertonique et augmentant au contraire sous l'influence d'un liquide hypotonique. 5° Cyprins, tués par ces différents moyens. — Nous avons tenu, comme terme de comparaison, à étudier les changements de poids des Cyprins (poissons rouges ordinaires) tués par les différents moyens précédemment énumérés. Dans tous ces cas, sans exception, les poissons se comportent comme s'ils étaient vivants et comme l’Épinoche tuée par la strychnine. Î{ (1) La mort s'accompagne du côté des chromatophores de modifications remarquables sur lesquelles nous reviendrons. SÉANCE DU 28 JUILLET 685 SUR LA SCHIZONTOLYSE AU COURS DE L'ACCÈS DE PALUDISME. ACTION DU SÉRUM, DES LEUCOCYTES, DES EXTRAITS SPLÉNIQUES, par PauL CARNor. Dans une note précédente (1), nous avons montré que la brusque dis- parition des schizontes dans le sang périphérique, habituelle à la fin de l’aécès palustre, ne s'explique pas uniquement par leur accumulation dans les organes profonds (rate, foie, moelle osseuse) et qu’ilse produit alors une véritable crise de destruction parasitaire : l'accès prend ainsi la signification d'une réaction de défense par laquelle l'organisme se débarrasse d’un grand nombre de schizontes, ce qui explique la séda- tion générale, la régression splénique et tous les phénomènes favorables qu’on observe communément en fin de crise. Si les numérations méthodiques des schizontes et la présence, à la fin de l'accès, de parasites altérés (jointes à l'examen négatif du sang splénique dans l'intervalle des accès) semblent démontrer in vivo ce processus de destruction, il y a lieu parallèlement de rechercher in vitro l’action schi- zolytique directe du sang et des humeurs prélevés en cours d'accès. Cette recherche complémentaire est, d’ailleurs, assez délicate, d’une part en raison de l’altérabilité des schizontes en dehors de l'organisme, d’autre part en raison des propriétés mêmes du sang qui accompagne les parasites sur lesquels on opère. On doit donc suivre une technique minutieuse et ne conclure à une action destruclrice que si les témoins restent simultanément intacts. | Voici la technique que nous avons adoptée, après une série de tâtonnements : : Du sang, fortement parasité (il s'agissait presque toujours de PI. vivax), est prélevé dans la veine au début même de l'accès, avant J’apparition des propriétés schizolytiques du sérum : on le défibrine rapidement et on le centrifuge. Les hématies parasitées, séparées ou non du sérum et de la majo- rité des leucocytes accumulés près de la couche de séparation, sont distri- buées immédiatement dans de petits tubes de verre où elles sont maintenues, à l’étuve à 38°, en contact avec le sérum, les extraits leucocytaires ou splé- niques, la bile, les médicaments dont on veut étudier l’action. Si l’on juge utile de procéder à la déplasmatisation (en raison des propriétés destructrices du sérum), on devra éviter tout contact des parasites avec l’eau, les solu- tions chlorurées isotoniques, les solutions citratées, qui nous ont paru alté- rer rapidement les schizontes; aussi pratiquons-nous, après centrifugation, le lavage des hématies parasitées avec un sérum dont nous avons antérieu- rement reconnu l’inactivité. On peut additionner le sérum de dextrose, suivant la technique indiquée par Bass pour la culture des hématozoaires. (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 juin 1917. BioLocre. ComPpTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 5 686 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ER Afin de faciliter l’étalement ultérieur sur lames, le mélange des hématies déplasmatisées et du sérum est généralement fait dans la proportion du tiers : quand on veut étudier l’action de différents sérums ou extraits d’or- ganes à des dilutions faibles, on fait, au préalable, ces dilutions dans du sérum inactif. Des échantillons sont prélevés toutes les demi-heures et colo- rés, après étalement sur lames, par les techniques habituelles. Dans les cas où l’action schizolytique est intense, elle se produit dès le début et est déjà manifeste dès la première démi-heure. Le nombre des schi- zontes disparus est alors considérable : les rares schizontes restants sont for- tement altérés, ne présentant, par exemple, que quelques petits points rouges de chromatine, une fragmentation du protoplasme en boulés ou en points bleus, une hyperchromie diffuse ou, au contraire, une décoloration presque complète de l’hématie parasitée. Lorsque l’action destructrice est moins intense, il reste sur les lames un petit nombre de parasites, par rapport aux témoins; les formes d’altération sont fréquentes ; mais le phénomène est relativement tardif et ne se complète que vers la deuxième, la troisième ou même la quatrième heure. Les altéra- tions plus tardives encore, constatées vers la cinquième heure, n'ont pas, pour nous, une grande signification : car elles peuvent s'observer sur les témoins. Parfois on est étonné de constater, sur des lames où la plupart des para- sites ont disparu ou sont fortement altérés, la persistance de quelques rares schizontes, âgés ou jeunes, qui semblent avoir échappé à l’action destruc- trice et qui conservent un aspect à peu près normal : il est probable que, dans l’organisme, il en est ainsi et que, pour des raisons encore mal définies, cer- tains parasites échappent à la destruction, réalisant la persistance de l'in- fection et la récidive des accès. Nous avons, du reste, observé ce même phénomène en recherchant l’action sohizontolytique des “ae de noue et du néo-arsénobenzol. Nous n'indiquerons, dans celte note, que nos conclusions relatives à l’action du sérum, des extraits leucocytaires et des extraits splé- niques. a) L'action du sérum (ou du plasma) sur les hématozoaires varie, chez le même paludéen, du commencement à la fin de l'accès; elle varie, d’auire part, d’un sujet à l’autre suivant les réactions propres de chacun et particulièrement suivant l'intensité des réactions leucocy- taires et spléniques. Chez un même paludéen, et dans les cas les plus nets, le sérum est à peu près inactif immédiatement avant l'accès, à l’époque qui correspond à la pullulation des parasites, à la formation et à l'éclatement des rosaces. Au contraire, à la fin de l'accès, lors de la disparition des pars: sites, lé sérum a une action schizolytique nette. Si on abandonne à lui-même le sang simplement défibriné, prélevé au commencement, puis à la fin de l'accès, on voit dans le premier cas les Fe SÉANCE DU 28 JUILLET 687 schizontes persister tn vitro un beaucoup plus long temps que dans le second. Si on sépare les hématies parasitées, prélevées en fin d'accès, d'avec le sérum ou le plasma qui les baigne, simême onles lave avec un sérum indifférent, on voit cependant leur destruction se poursuivre, comme si les parasites avaient été déjà imprégnés de la substance schizoly- tique qui continue son action. Cette auto-destruction des parasites isolés du sérum est beaucoup moindre au début qu’à la fin de lPaccès. Des hématies parasitées, prélevées au début de l’accès et dont les schizontes ne se détruisent pas spontanément pendant les premières heures, peuvent, une fois séparées de leur propre sérum, ou même lavées dans du sérum indifférent, êlre mises en contact avec du sérum prélevé chez un autre paludéen, soit au commencement, soit à la fin d'un accès; on constate, ici encore, que l’action schizolytique de ce sérum est manifeste à la fin de l'accès tandis qu’elle est peu importante à son début. Si, par contre, il s’agit du sérum d’un paludéen ayant une série d'accès quotidiens ou tierces (ainsi que nous l’observons si fréquemment chez les évacués de Macédoine), les propriétés schizolytiques de ce sérum ne se manifestent guère entre les accès consécutifs d’une même série, et tant que les parasites persistent dans le sang périphérique : elles s’accentuent, au contraire, après le dernier accès de la série, au moment de la disparition périphérique des schizontes. L'action schizolytique du sérum persiste après l'accès. Peut-être explique-t-elle, suivant la théorie d'Abrami, la semi-immunilé de -Jorganisme pendant la période apyrétique; mais, dans les cas à PI. vivax, sans croissants, que nous avons surtout en vue, il n’est pas facile (comme le fait Abrami pour les croissants de PI. falciparum) d'expliquer la survivance des parasites d'un accès à l’autre pendant la phase d'apyrexie, par la production de formes de résistance échappant à l’action schizolytique du sérum. Nous ne pouvons, d’ailleurs, encore préciser nettement le cycle de l’action schizontolytique du sérum dans l'intervalle des accès. Néanmoins, l'intensité du processus schizolytique, tant à la fin de l'accès qu'à la période apyrétique intercalaire, nous à paru en relations avec la propor- tion des mononucléaires du sang d'une part, avec l’hypertrophie splé- nique d'autre part. C'est chez les sujets ayant une proportion supé- rieure à 40 p. 100 de mononucléaires que nous avons noté l’action schizolytique la plus forte. De même, les sérums schizolytiques les plus particulièrement actifs ont été observés chez des paludéens ayant une splénomégalie considérable : par exemple, le sérum d’un sujet, dont la rate mesurait 28 centimètres sur 14, avait sur les para- sites d’autres paludéens une action destructrice énergique (qui paraît s'être encore renforcée après quelques séances de radiothérapie). Ces # 688 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE faits semblent établir un rapport entre la destruction spontanée des schizontes dans le sang à la fin de l'accès, et l’action schizolytique du sérum d’une part, le rôle des leucocytes mononucléaires et des cellules spléniques d'autre part : c’est ce que nous avons vérifié directement. b) L'action schizolytique des leucocytes etdes extraits leucocytaires (en dehors de toute action phagocytaire) peut être recherchée, in vitro, en faisant agir, sur le sang parasité, soit les leucocytes prélevés à la couche supérieure des hématies centrifugées, soit les leucocytes isolés du sang dans l'alcool au tiers où se dissolvent les hématies et où seuls se conservent les leucocytes : le dépôt de centrifugation peut être repris par l’eau distillée, centrifugé à nouveau, séché, additionné à une certaine quantité de sérum inerte et mis au contact du sang parasité. L'extrait leucocytaire, ainsi privé d’eau, de sels, d’alcool, sur les para- sites, a une action destructrice très nette, souvent plus nette encore que celle du sérum correspondant. Nous n'avons pas encore dissocié l’action des grands mono et des polynucléaires qui se trouvent, les uns. et les autres, dans l'extrait. Mais les cas les plus typiques étaient préci- sément ceux où les grands mononucléaires étaient les plus nombreux. Nous nous sommes assuré, par contre, que les débris d'hématies (dont une partie est entraînée dans cette préparation) n’ont pas d'action schizolytique sensible. L'action schizolytique des leucocytes prélevés en fin d'accès paraît particulièrement intense ; mais nous l’avons constatée aussi dans la période inlercalaire aux accès et même avec les extraits leucocytaires de certains sujets non paludéens. c) L'action des cellules spléniques, siproches des grands mononuecléaires, et celle des extraits spléniques nous a paru nette et supérieure à celle des autres extraits d'organes, des extraits hépatiques notamment. Mais nous. n’avons,jJusqu'ici, expérimenté qu'avec des extraits spléniques desséchés provenant de rate humaine, prélevée aussitôt après la mort chez des non-paludéens, ou de rate d'animaux. Il ÿ aurait lieu, avant de conclure, | de réaliser l'expérience avec des rates de paludéens. En tous cas, le sérum et les leucocytes provenant de ponctions de la rate chez des paludéens ont une action schizolytique qui nous a paru supérieure à celle des mêmes éléments prélevés simultanément dans le sang péri- phérique. Nous étudierons prochainement l’action schizontolytique de la bile, des sels biliaires, puis de divers médicaments antipaludiques. SÉANCE DU 28 JUILLET 689 ESCARRE PAR DESSICCATION DU CARTILAGÉ AURICULAIRE VIVANT ET DES PORTIONS DÉNUDÉES DE GREFFES CARTILAGINEUSES MORTES; MODE D'ÉLIMINATION ET PHÉNOMÈNES CONSÉCUTIFS, par J. NAGEOTTE. Lorsque l’on dénude sur ses deux faces le cartilage auriculaire du lapin, on provoque sa dessiccation; l’escarre tombe au bout de peu de jours, en laissant une perforation dont les bords sont déjà cicatrisés. Pour que l'on puisse comprendre le procédé par lequel le mort se détache du vif, je dois rappeler ce que l’on sait de l'élimination d'une escarre de la peau. Ge processus peut être étudié sur les mêmes pièces que l'élimination de l’escarre du cartilage, car une. escarre par dessic- cation, qui se détache avant la section du cartilage, se forme à la surface des parties molles coupées. Aussitôt après l'opération il se fait, sous la croûte cruorique, indé- pendamment de toute infection et pour une cause encore obscure, une. abondante émigration de polynucléaires ; le même phénomène s’observe au contact des escarres par brülure, même dans les cas où la cicatrisa- tion reste aseptique pendant toute sa durée. Les polynucléaires s’avan- cent vers la surface lésée, en cheminant dans l'interstice des faisceaux conjonctifs; ils sont successivement immobilisés par la dessiccation progressive des tissus: comme celle-ci,devient de plus en plus lente, l'accumulation des polynucléaires devient de plus en plus dense à mesure que l’escarrification gagne en profondeur. À un moment donné les polynucléaires, tassés les uns contre les autres, forment une large bande tellement foncée qu’elle paraît opaque dans les coupes traitées par les colorants nucléaires. Il ne se produit pas en cet endroit de phagocytose proprement dite, mais simplement une fonte des substances conjonctives due à la diffusion des ferments mis en liberté par la dessiccation des polynu- cléaires; les faisceaux collagènes s’amincissant progressivement dans les parties profondes de l’escarre, où l’infiltration des {polynucléaires devient de plus en plus dense. Puisila section se complète immédiate- ment au-dessous de la zone profonde des polynucléaires, qui est nette- ment délimitée par en bas. L’épiderme passe à la surface des tissus restés vivants, pendant que l’escarre se détache, en entraïnant avec elle la totalité des régions envahies par les polynucléaires. La section du cartilage et l'élimination de la partie desséchée ne com- mencent que vers le 5° jour, au moment où, l'escarre superficielle des parties molles s'étant détachée, le rebord épidermique arrive au contact du périchondre sur chacune des deux faces (fig. 1). A cette période, la disposition est la suivante : la portion desséchée 690 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du cartilage se continue sans ligne de démarcation apparente avec la portion restée vivante; les parties molles cicatrisées forment de chaque côté un bourrelet revêtu d’une lame épidermique et cette dernière s’avance perpendiculairement sur le cartilage. Dans l’angle compris entre le cartilage sec et l’épiderme se trouve l’escarre sèche des parties F1G. 1. — Première phase de l'élimination de l'escarre, au bout de 5 jours Hémalun, v. Gieson. Grossissement de 50 diamètres. à V, portion vivante du cartilage auriculaire; D, portion dénudée et me E,E, E, escarres sèches des parties molles, contenant une très grande quantité de polynucléaires ; ép., ép., rebords épidermiques s’avancant vers le cartilage; M, greffon de cartilage mort (alcool à 900, 19 jours), placé au moment de l'opération de telle sorte que son extrémité reste découverte. La section de ce greffon et l’ élimination de sa portion sèche sont retardées. molles, bourrée de polynucléaires, détachée des parties vivantes, mais adhérente au cartilage sec. C'est alors que se fait la coupure du cartilage. Suivant un trajet toujours étroit la substance cartilagineuse perd à la fois sa colorabilité par les couleurs basiques et par la fuchsine acide; elle gonfle, se ramollit et le cartilage se trouve ainsi coupé. Il faut bien SÉANCE DU 28 JUILLET 691 noter que cette zone étroite oùse fait [a digestion de la substance carti- lagineuse est toujours très nettement délimitée du côté de l’escarre comme du côté du cartilage vivant, si bien qu'après la disparition de la substance ramollie les deux fragments présentent des surfaces de sec- tion aussi nettes que si elles avaient été faites par un instrument (ran- chant. Souvent l'attaque se fait par un seul côté; le périchondre est d'abord coupé, puis la lame cartilagineuse, enfin le périchondre du côté opposé; on croirait assister à la section d'une plaque métallique par un trait de chalumeau. Pendant tout ce temps les cellules cartilagineuses vivantes du voisi- nage restent complètement inertes, en apparence. Les capsules sont d’abord dissociées et mises en liberté sur le trajet du trait de section, puis toute la substance attaquée disparaît. L’épiderme s'engage très vite dans la brèche, souvent même avant qu’elle soit achevée, et il se réunit à l’'épiderme du côté opposé. Bientôt il se forme un nouveau derme épais, de telle sorte que la surface de section du cartilage se trouve. refoulée dans la profondeur des tissus. à La direction du trait de chalumeau est toujours très exactement déter- minée par la situation des bourrelets cutanés; si la section de la peau a été faite au même niveau de chaque côté, la coupure du cartilage est transversale ; elle est oblique dans le cas contraire L'analyse morphologique démontre que le ferment digestif provient des polynucléaires morts accumulés dans les escarres qui sont accolées _au cartilage vers le point de section. Des polynucléaires vivants, toujours en petit nombre, peuvent s'in- troduire dans la zone de liquéfaction ; puis il est parfaitement évident que ces éléments, non constants, ne jouent individuellement aucun rôle appréciable dans le phénomène de la digestion, qui débute avant leur arrivée. En réalité, la section du cartilage résulte d'une modifi- cation locale du milieu intérieur et cette modification est amenée par la diffusion des ferments mis en liberté par la mort des polynucléäires renfermés dans les escarres situées au voisinage. Il est facile de mettre en: évidence le rôle de la dessiceation dans ce processus, qui évolue seulement dans la zone de transition entre le car- tilage desséché et le cartilage resté humide. On comprend aisément la nettelé de la coupure du côté du cartilage sec, puisque la dessiccation empêche la diffusion des substances solu- bles. Mais la même netteté se retrouve du côté du cartilage resté vivant etüci se pose un problème intéressant, dont la solution sera donnée par l'expérience suivante. Je me suis demandé si les phénomènes de nécrose et d'élimination qui viennent d’être décrits se reproduiraient identiques au cas où l’on dénu- derait une portion de greffe cartilagineuse morte. Deux procédés peu- vent être employés : 1° la greffe est pratiquée immédiatement après la 692 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EEE NET PORN CORRE En es e éuis Le Pie RE ERCERERR RE QUEUE ERREUR pue et, dénudation du cartilage auriculaire, en soulevant une lèvre de la plaie et en introduisant une languette de cartilage fixé dans l'alcool, dont on laisse dépasser l'extrémité; 2° on dénude une portion d’une greffe car- tilagineuse morte faite plusieurs semaines auparavant, et en même temps on pratique sur la face opposée de l'oreille une dénudation du cartilage auficulaire adjacent, de façon que les deux cartilages sèchent ensemble. | Dans le premier cas, on constate d’abord que déjà au bout de qua- F16. 2. — L’escarre est éliminée. Une greffe de cartilage mort (alcool à 300, 34 jours) a été déposée dans l'oreille ; 19 jours plus tard on a provoqué, par dénudation, l’es- carrification d’une partie de ce greffon et de la portion adjacente du cartilage auri- culaire. L'élimination des deux cartilages s’est faite simultanément; altération de l'extrémité du greffon mort, section nette du cartilage auriculaire vivant; dispari- tion de la basophilie de ce dernier, sur une certaine étendue. Hémalun. rante-huit heures la greffe morte est suffisamment reprise pour que l’on ne puisse plus l’arracher qu'avec peine. Ensuite on observe que le cartilage mort et desséché s’élimine comme le cartilage auriculaire vivant, mis dans les mêmes condilions, tandis que la portion du greffon mort introduite dans l’épaisseur de l'oreille devient adhérente et se comporte comme le cartilage vivant. Toutefois deux différences apparaissent entre le cartilage mort et le cartilage vivant: 1° La coupure du cartilage mort est fortement retardée; 2° La surface de section n’est pas nette, mais la lame cartilagineuse SÉANCE DU 28 JUILLET 693 s’'amincit et présente les signes d’une liquéfaction progressivement décroissante depuis le point où le cartilage à été coupé jusqu'à celui où il reprend son aspect normal. Lorsqu'on à employé la seconde méthode, c'est-à-dire lorsque l’on a provoqué la dessiccation d'une portion de greffe morte reprise depuis plusieurs semaines, le retard dans la section ne se produit plus, et il devient ainsi évident qu'une certaine modification apportée par la fixa- tion alcoolique de la substance cartilagineuse s'est défaite au contact des humeurs de l'organisme. Mais la différence morphologique entre les surfaces de section des cartilages mort et vivant persiste (fig. 2). Ce dernier phénomène est très important; il faut bien comprendre en quoi il consiste. Les ferments digestifs ont diffusé dans la substance carlilagineuse privée de cellules vivantes et ils continuent à agir pen- dant longtemps après la cicatrisation, si bien que la greffe morte fond progressivement à partir de la ligne de section, jusqu’au point où la diffusion des ferments s’est arrêtée; au bout de plusieurs jours le bord de la greffe morte se trouve fortement en retrait sur celui du cartilage vivant, quoique la section se soit produite sur tous deux au même niveau (fig. 3). On notera qu'aucun phénomène de phagocytose n'intervient ici; la substance fondamentale du cartilage se dissout simplement dans les humeurs. Tout d’abord elle se trouve réduite à une dentelle de trabé- cules qui ne prennent plus la fuchsine acide; puis cette dentelle s’amincit et s’effile par son bord en se dissolvant petit à petit pour dis- paraître complètement. Pendant ce temps les capsules cartilagineuses se trouvent ouvertes et aussitôt un où deux macrophages viennent dévorer chaque corps de cel- lule cartilagineuse; au contraire, dans les parties persistantes de la greffe morte, ces corps cellulaires, enfermés dans les capsules intactes, persistent indéfiniment, comme je l’ai dit dans un mémoire précédent. La phagocytose est donc exclusivement réservée à l'enlèvement des _ protoplasmas morts, les substances conjonctives disparaissent par un autre mécanisme. Après enlèvement par phagocytose des cellules carti- lagineuses mortes, les fibroblastes viennent s'installer à leur place. Ces faits donnent la solution du problème posé plus haut : les fer- ments digestifs pénètrent bien dans l'épaisseur du cartilage sur une certaine étendue, maïs dans le cartilage vivant leur action est annihilée par celle des cellules cartilagineuses, si bien que la digestion se pro- duit exclusivement sur les frontières de l’escarre et que la seetion reste nette du côté du cartilage vivant. La preuve qu'il en est bien ainsi est fournie par deux constatations qu'il est aisé de faire : 1° au voisinage de la section du cartilage vivant, la basophilie s’altère sur une certaine étendue, ce qui montre qu'il 694 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — y a eu une action pénétrante, bien que la digestion n'ait pu se pro- pager dans la zone d'influence des cellules vivantes (fig. 2) ; 2 après une incubation de plusieurs jours il se développe toujours une petite ecchondrose irrégulière au niveau de la surface de section du cartilage FiG. 3. — Aspect du cartilage auriculaire | et d’une greffe cartilagineuse morte, 24 jours après l'opération. — La chute de l’escarre a laissé les deux cartilages sectionnés au même niveau, mais ultérieurement le car- tilage mort a continué à être digéré, sur une certaine étendue, tandis que le cartilage vi- vant a produit une ecchondrose : l'effet est inverse. vivant (fig. 3), et cette eccchon- drose ne se produit jamais au niveau des surfaces de section par instrument tranchant, par exemple au niveau des sur- faces de section de greffes car- lilagineuses vivantes reprises sans phénomènes inflamma- toires (1). En résumé, lorsqu'un car- tilage auriculaire vivant ou mort est greffé, les surfaces de section par instrument tran- chant restent nettes, sans su- bir aucune modification. Mais lorsque la section du cartilage est effectuée par digestion, sous l'influence des ferments pro- duits par les polynucléaires, la surface se comporte diffé- remment suivant que le car- tilage est mort ou vivant; dans le premier cas la digestion, non entravée, continue à pro- gressez de proche en proche après la cicatrisation; dans le second cas, l’action digestive des ferments est arrêtée, mais ultérieurement il apparaît une réaction excitante, qui provo- que la prolifération des cellules du cartilage après une phase d’incubation. Cette action excitante secon- daire due aux polynucléaires n'est évidemment pas limitée aux seules cellules cartilagineuses, le cartilage est simplement un objet d'étude favorable, qui permet de la mettre en évidence. (4) Ces Comptes rendus, L. LXXX, p. 459, fig. 1. SÉANCE DU 928 JUILLET 695 NOTE SUR LES NÉVROMES PAR ÉCRASEMENT ET SUR L'ATROPHIE SIMPLE DES NERFS, par L. GUxon. Les écrasements de nerfs ont été étudiés par Cajal dans leurs effets précoces, sur des sciatiques imprégnés à l'argent et coupés longitudi- nalement. Nous voulons donner ici les résultats d'examens plus tardifs, pratiqués suivant d’autres méthodes. Le scialique d’un lapin est écrasé vers le milieu de la cuisse avec une pince hémostatique et l'animal conservé 2 mois, au bout desquels il est sacrifié. À l’autopsie, on trouve sur le trajet du nerf, à l'endroit de _l’écrasement, un névrome ovoïde au niveau duquel le nerf est adhérent. Le sciatique poplité interne est fixé au chloral par la méthode de Cajal, l’externe au liquide J de Laguesse; tous deux sont coupés transversa- lement; les coupes montées en séries, celles de l’externe son! colorées à l’hématoxyline au fer. Le névrome, au niveau duquel la surface de coupe du nerf a plus que doublé, est causé à la fois par un œdème et par une prolifération ner- veuse. L’œdème est analogue à celui qu’on observe d'une facon presque constante, mais avec une intensité variable, dans le bout supérieur des nerfs coupés, au voisinage de la section. La prolifération nerveuse affecte un aspect particulier dû au fait que les gaines de Schwann ont résisté au traumatisme. Cajal a beaucoup insisté sur celte continuité des gaines de Schwann qui placerait la prolifération nerveuse dans des conditions particulièrement favorables. Un certain nombre de fibres nerveuses ont été détruites à partir de l’écrasement, et au bout de deux mois ne se sont pas régénérées : on retrouve des gaines de Schwann vides, où contenant des corps granuleux, au milieu desquels on ne distingue aucun axone. Mais la grande majorité des cylindraxes a résisté au traumatisme en perdant simplement cette sérosité abon- dante qui leur donne à l’état normal leur volume considérable et leur aspect de gelée sans consistance; une fois débarrassés de ce liquide, les cylindraxes, réduits à leurs éléments solides, présentent au contraire une résistance à l’écrasement beaucoup plus considérable qu’on n'aurai! pu se le figurer (Bethe). : Leur myéline a été brutalement détruite et ses débris se trouvent éli- minés par le processus de névrite segmentaire périaxile de Gombault. Les cylindraxes présentent des phénomènes de régénération collaté- rale, rarement terminale, ce dernier mode seulement quand le cylin- draxe a été sectionné par l’écrasement. Nous en avons trouvé des exemples dans un autre sciatique de lapin dont l'écrasement ne re- montait qu'à 8 jours. Nous en donnons une figure, où l’on voit à 698 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK l'intérieur d'une gaine de Schwann, et à côté d'un ovoïde de myéline, plusieurs axones de différentes tailles, dont un, particulièrement gros, qui commence à se myéliniser (fig. 1). Il se trouve à la phase d'agré- gation décrite par J. Nageotte (1). Nous avons méthodiquement suivi quelques-uns des cylindraxes dans la série des coupes et nous donnons des figures de leurs aspects les plus caractéristiques. Au niveau de l’écrasement, nous trouvons le cylindraxe entouré des fibres auxquelles il a donné naissance (fig. 4); le nombre de celles-ci peut s'élever à 10 ou 12 fibres (fig. 2); il se dis- tingue d'elles par son volume plus considérable, bien que moindre que celui qu’il possédait au-dessus de l’écrasement. Chacune des fibres qui l'entourent et lui-même possèdent une membrane de Schwann propre, mais se trouvent contenus à l’intérieur de la gaine de Schwann primi- tive, qui est devenue l'enveloppe du faisceau de régénération. Deux mois après l’écrasement, ce faisceau se montre infiltré par la substance collagène, comme l'a décrit J. Nageotte (2), mais ne s’est pas encore dissocié en fibres nerveuses indépendantes. On trouve cependant des dispositions qui font prévoir cette libération (fig. 5, b). Nous tenons à bien faire remarquer le tropisme qui dirige uniformément les fibres collatérales vers la périphérie ; aucune d'elles ne remonte vers la région supérieure. Cette disposition, qui paraîtrait toute naturelle dans un cas de régénération terminale d’axone sectionné, est beaucoup plus curieuse à observer au cours d’une régénération collatérale qui trouve les voies ouvertes aussi bien vers le haut que vers le bas. Trois millimètres plus bas (fig. 6), la dissociation des faisceaux de régénération s’est effectuée. À côté de la fibre nerveuse ancienne et con- servée a, restée seule dans une gaine de Schwann propre, nous voyons un faisceau de deux jeunes fibres qui viennent de se détacher d'elle. Le cylindraxe ancien du faisceau b se montre également seul dans sa gaine au niveau de la figure 6. On ne retrouve plus les fibres collaté- rales issues de lui qui l’entouraient au niveau de la figure 5. Cette dis- parition est un phénomène assez général. Les collatérales, après avoir accompagné sur une certaine étendue le cylindraxe ancien lésé, mais non sectionné, s'arrêtent bientôt ; néanmoins un certain nombre d’entre elles poursuivent leur trajet, se libèrent des faisceaux de régénération et continuent sous la forme de fibres isolées. C’est ce que montrent les numérations que nous avons pratiquées : dans notre observation, le sciatique poplité externe contient, dans sa parlie supérieure à l’écrase- ment, 4.600 fibres ; au niveau du névrome, 8.200 ; au dessus, à un niveau (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 20 novembre 1915, t. LXX VIII, p. 611. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 15 avril 49146, t. LXXIX, p. 322. SÉANCE DU 28 JUILLET 697 où il n’y a plus de faisceaux de régénération et où toutes les fibres paraissent libérées nous avons compté 5.300 fibres, soit une augmenta- de 145 p. 100. En suivant la série des coupes, nous avons pu nous convaincre que les fibres nerveuses présentent, dans la zone d’écrasement et dans une certaine étendue au-dessous de cette zone, des segments interannulaires de nouvelle formation dont le calibre est toujours moindre que le Ho Écrasement de sciatique datant de 8 jours. Un des axones, particu- lièrement gros, est en voie de myélinisation. Fic. 2. — Écrasement de sciatique datant de 2 mois : faisceau de régénération contenant le cylindraxe ancien entouré des fibres collatérales auxquelles il a donné - naissance. : F1G. 3. — Même cas. Fibres nerveuses a et d dessinées au-dessus du névrome (coupe n° 12). FIG. 4. — Faisceau de régénération contenant ces mêmes fibres a et b et leurs fibres collatérales, au niveau du névrome (coupe n° 16). Fi. 5. — Le faisceau de régénération b présente des signes de dissociation en fibres nerveuses indépendantes {coupe n° 11). . Hic. 6. — La dissociation du faisceau a est accomplie, on voit à côté de la fibre nerveuse ancienne les deux fibres collatérales qui viennent de se libérer. Les fibres collatérales du faisceau à n'existent plus à ce niveau (coupe n° 18). (Grossissement de 1.100 diamètres. Coupes sériées à 1 millimètre d’écartement.) calibre antérieur des fibres correspondantes: Parfois le calibre est variable d'un segment à l’autre d'une même fibre, fait qui a été observé dans des dissociations par Gombault. Il y a là atrophie causée par un processus de dégénérescence suivi de réparation. Plus bas, le traumatisme 72 698 SOCIÉTÉ D£Æ BIOLOGIE a cessé de se faire sentir et les fibres nerveuses ont gardé leur morpho- logie normale; mais on peut alors remarquer qu'elles ont un volume moindre que celui qu’elles possédent dans leur portion supérieure nor- male : les fibres a et b, qui mesuraient respectivement 12 et 19 y au niveau de la figure 3, ne mesurent plus que 9 et 8 y au niveau de la figure 6; l'épaisseur de la myéline est tombée de 1 u 8 et 1u 5 à 1 y. À ce niveau, les fibres ont subi également une atrophie, mais cette atrophie s’est produite sans bouleversement, par transitions insensibles : c'est une atrophie simple. ‘L'écrasement d'un nerf, bien que ne provoquant pas en ai la section du cylindraxe, est donc cependant un traumatisme assez grave pour déterminer, outre l’œdème local qui persiste longtemps et le né- vrome interstitiel, un élat d'infériorité du nerf, par diminution du calibre de ses fibres. D'après ce que nous savons des cicatrices ner- veuses en général, il est permis de supposer que cette diminution de volume n'est pas destinée à se modifier beaucoup dans les phases ultérieures. (Travail du Laboratoire d'histologie comparée du Collège de Krance.) À PROPOS DE LA MESURE DE L'INTOXICATION OXYCARBONÉE PAR LA CAPACITÉ RESPIRATOIRE DU SANG, par CH. AcHARD et CH. FLANDIN. A l'occasion d'une note que nous avons communiquée, avec M. Desbouis, sur la mesure de l’intoxication oxycarbonée par la recherche de la capacité respiratoire du sang (1), M. Nicloux (2) a formulé des critiques, auxquelles nous avons immédiatement répondu d'une facon très sommaire, en montrant que les résultats oblenus de cette manière n'étaient pas très différents de ceux que donne le dosage de l’oxyde de carbone extrait du sang par la technique préconisée par M. Nicloux. Des circonstances Le à la guerre ne nous ont pas permis de donner à notre réponse plus de précision ; mais la lecture attentive des critiques de M. Nicloux nous engage à fournir quelques détails sur là technique suivie par nous, afin de montrer qu'elle ne mérite peut-êlre pas tous les reproches exprimés par M. Nicloux. La capacité respiratoire du sang, que nous prenons pour base de nolre évaluation de l'empoisonnement oxycarboné, a pour valeur, comme le (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 21 avril 4947, p. 39%. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 2 juin 1917, p. 521. SRANCE DU 28 JUILLET 699 dit M. Nicloux, le volume maximum d’oxygène absorbé par 100 e.c. de sang. Or, dans nos expériences, nous avons mesuré le volume d'oxygène absorbé par 100 c.c. de sang agités à l'air pendant 10 minutes : il s'agissait ordinairement de sang citraté ou oxalaté, ou parfois de sang défibriné. Nous ne voyons pas bien en quoi nous ne mesurons pas ainsi, comme le dit M. Nicloux, la capacité respiratoire du sang. Alléguera-t-on qu'il faudrait agiter le sang dans l'oxygène pur? À cela nous pourrions répondre que l’agitation à l'air est suffisante. Une expé- rience de contrôle, faite par M. L. Binet, nous a montré, en effet, que le résultat est le même : SANG DE CHIEN CITRATÉ AIR ATMOSPHÉRIQUE OXYGÈNE PUR NON APRES 21,58 91,58 NO en 15,08 + 145108 NO ele Cou 18,72 18,72 Il ne nous paraît donc pas que les critiques de M. Nicloux soient fondées en ce qui concerne le sang normal. Pour le sang de l'animal intoxiqué par l’oxyde de carbone, M. Nicloux fait remarquer que la saturation par l'oxygène nécessiterait certaines précautions spéciales pour éviter un déplacement d'oxyde de carbone. En effet, une expérience de contrôle nous à : montré que l'emploi de l'oxygène pur aurait cet inconvénient : 1 AIR ATMOSPHÉRIQUE OXYGÈNE PUR Sang défibriné de chien empoisonné par CO. 15,6 1160) Aussi bien dans nos expériences n'avions-nous pas agité le sang oxycarboné dans l'oxygène pur, mais à l'air s'HOSpAEee avec lequel un déplacement n’est pas à craindre. Un autre reproche que M. Nicloux adresse à notre manière de faire concerne la recherche médico-légale de l’oxyde de carbone dans le sang des cadavres, qui ne peut se faire que par la méthode de l'extraction et du dosage chimique. C’est là une tout autre question que nous laissons complètement de côté parce qu'elle n’entrait nullement dans le cadre de nos recherches. En effet, nous nous sommes proposé d'évaluer chez les malades le degré de l’intoxication et de contrôler les bons effets du traitement par l'oxygène. Il nous a paru, et il nous paraît encore, après les critiques de M. Nicloux, que l’on peut tirer parti de la détermination de là capacité respiratoire du sang avec l'appareil de Haldane pour élablir un coefficient d'empoisonnement. Nous ne contestons nullement les mérites de l'appareil de M. Nicloux pour l'extraction de l’oxyde de carbone du sang, mais nous croyons que les résultats obtenus par les deux procédés ne sont pas assez différents pour qu'on puisse rejeter le nôtre. 700 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À titre de nouvel exemple, voici une recherche faite comparativement au moyen de la mesure de la capacité respiratoire d’une part et avec l'appareil de M. Nicloux, grâce à l’obligeance de M. Desgrez, d’autre part: CAPACITÉ SANG DE CHIEN CURE DOSAGE CHIMIQUE DU CO Avant l’intoxication . . .. 18,2 Extraction directe . . .. : MERE FAT REESS Après l'intoxication . . . 13 » Après saturation par CO . . . . . 11,6 Coefficient d'intoxication. 0,71 Coefficient d'intoxication : . . . . 0,73 Le résultat est donc sensiblement pareil. Faudrait-il encore voir dans cette nouvelle coïncidence le pur hasard invoqué par M. Nicloux dans les critiques qu’il nous adressait? - RECHERCHES SUR LES LIPOÏDES NOGUCHI, EXTRAITS DES DIVERS ORGANES, par L. TRIBONDEAU. J'ai extrait des lipoides Noguchi des divers organes du veau suivant la technique que j'ai indiquée dans une précédente note (1) et les ai essayés dans la réaction de Wassermann. Les produits obtenus ont été comparés les uns aux autres au point de vue de leur abondance et de leur valeur spécifique. La première partie de ce parallèle a été basée sur le poids des substances précipitées par l’acétone après traitement d’un poids de pulpe identique pour tous les organes. Puis ces substances ayant été dissoutes dans l'alcool méthy- lique absolu-éther dans la proportion uniforme de 0 gr. 30 pour 10 c.c. de solvant, j'ai recherché comment se comportent leurs émulsions à l’égard de divers sérums normaux et syphilitiques. Étant donnés un sérum normal et un sérum syphilitique, l'extrait lipoïde le meilleur est celui pour lequel existe l'écart le plus grand entre la dose d’émulsion qui est nécessaire et suffisante pour dévier le complément en présence du $érum syphilitique (cette dose est l’unité lipoïde de Noguchi), et la dose la plus forte de cette même émulsion qui peut-être employée dans]a réaction sans empêcher l’hémolyse par le sérum sain (c'est la dose dite maxima). En d’autres termes, la valeur spécifique d'un extrait peut s’exprimer par le nombre d'unités lipoïdes contenues dans sa dose maxima. 1) Tribondeau. Sur la préparation des extraits lipoïdes épurés selon Noguchi, pour réaction de Wassermann. Comples rendus de la Soc. de Biologie, 16 juin 1917, p. 579. SÉANCE DU 28 JUILLET 701 N. B. — Pour déterminer l'unité et la dose maxima comparatives de divers lipoides, faire 3 émulsions à 1 p. 10, 1 p. 100 et 1 p. 1.000 de chacune des solutions alcoolo-éthérées de lipoïdes (verser dans 3 tubes 9 c.c. d’eau salée à 9 p. 4.000; ajouter au premier 1 c.c. de solution alcoolo-éthérée — émulsion 4 1 p. 10; ajouter au deuxième 1 c.c. de l’émulsion précédente — émulsion à 1 p. 400; ajouter au troisième 1 c.c de l’émulsion à 4 p. 100 — émulsion à 1 p. 4.000). Distribuer ces émulsions dans des séries de 9 tubes à hémolyse à raison de 0 c.c..5, Oc.c. 2et 0 c.c. 1 de chacune (soit, des quantités de solution alcoolo- éthérée variant entre 1/20 et 1/10.000 de c.c.). Ramener, dans tous les tubes, le volume à 0 c.c.8 avec de l’eau saïée. Adjoindre à chaque série un dixième tube contenant 0 c.c.8 d’eau salée sans lipoïdes (tube témoin). Il doit y avoir, pour chaque lipoïde à étudier, autant de séries que de sérums servant à l'expérience. Verser dans Les 10 tubes de chaque série 0 c.c. 1 du sérum correspondant; mélanger. Placer à l’étuve à 37° pendant une heure. Ajouter partout. 0 c. c. 1 de sang de mouton à 1 p. 20 (défibriné, lavé); mélanger. Remettre à 37° pendant 30 minutes, et lire les résultats (avoir soin de constater que l’hémolyse existe dans les tubes témoins au bout des premières 15 minutes). Résuliats. — 1° Au point de vue de la quantité des lipoïdes extraits, les organes les plus productifs sont les capsules surrénales, le foie, le cerveau et le cœur; les poids respectifs des joue pour une même quantité de pulpe a assez voisins. Le rein, la rate et le poumon forment un deuxième groupe d'organes qui fournissent environ moitié moins d'extraits que les précédents. Le thymus en donne encore moins. 20 Au point de vue de la valeur spécifique des extraits dans la réaction de Wassermann, les groupes précédents se dissocient. Les lipoïdes de cerveau, de rate, de poumon et de thymus sont sans valeur. Le fait est surtout curieux pour le cerveau, si riche en lécithine et en cholestérine, et qui a fourni à Marinesco — chez les paralytiques généraux il est vrai — un antigène très actif. Les lipoïdes rénaux possèdent une faible valeur spécifique. Les lipoïdes hépatiques, d’un usage très répandu, et les lipoïdes de capsules surrénales, recommandés par Sézary et Borel, festement plus actifs. Les lipoïdes de cœur arrivent en tête avec une valeur spécifique supé- rieure et plus constante. J'ai fixé mon choix depuis longtemps sur eux pour ma pratique et n'ai toujours eu qu'à m'en louer. Les extraits de foie, qui doivent leur grande vogue au pouvoir antigé- nique vérilable qu’on leur attribue en raison de la richesse de la glande en spirochètes chez le fœtus hérédo-syphilitique, ne méritent certai- nement pas cette faveur tout au moins quand ils proviennent du foie des animaux. Îls sont, en effet, ordinairement moins actifs que les lipoïdes sont mani- cardiaques; souvent même ils sont complètement inutilisables (50 fois BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 52 702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sur 100 d’après Noguchi). Il est certain que leur constitution intime doit varier beaucoup avec ie plus ou moins de surcharge graisseuse et les altérations pathologiques du parenchyme hépatique. Remarques. — Si j'ai préféré le cœur de veau à celui de bœuf, c’est que l'animal jeune me semble, a priori, devoir posséder des organes de composition chimique moins sujette aux perturbations que l’animal âgé. Et le fait est que les lipoïdes de cœur de veau se sont montrés plus constants et même plus actifs que les extraits de cœur de bœuf. Le volume réduit du cœur des petits animaux (cobaye, lapin) le rend peu favorable à l'extraction des lipoïdes. Le cœur de poule, préconisé par Aoki, m'a donné de bons lipoïdes Noguchi, mais bien inférieurs à ceux du cœur de veau. Je signalerai simplement pour mémoire l'obtention de lipoïdes de placenta humain; leur quantité est trop faible et leur valeur spécifique trop insuffisante pour qu’on puisse en tirer parti dans la pratique. Desmoulières dit obtenir des lipoïdes meilleurs en se servant d'organes autolysés, par exemple prélevés 48 heures après la mort. J'ai constaté que, pour ce qui concerne les lipoïdes Noguchi, cette pratique est défectueuse; les organes frais donnent des extraits plus actifs et moins anticomplémentaires que les organes autolysés. La même remarque est applicable aux organes conservés sous forme de poudre après réduction en pulpe et dessiccation. Enfin, l’adjonction de cholestérine aux lipoïdes Noguchi, proposée par Sachs pour renforcer les extraits, permet d'obtenir la déviation avec une dose moindre de lipoïdes, mais, en même temps, réduit proportionnel- lement la dose maxima, de sorte que, la valeur spécifique n'ayant pas changé, on n’a rien gagné à cette opération. (Laboratoire de Bactériologie du V® arrondissement maritime.) PROCÉDÉ DE BROYAGE DU CAILLOT POUR HÉMOCULTURE EN BILE DES BACILLES TYPHIQUE ET PARATYPHIQUES, par L. TRIBONDEAU. Koritschoner (1) conseille, au lieu de recueillir le sang complet direc- tement dans la bile, de n’ensemencer que le caillot (attendre la coagu- lation du sang, rejeter le sérum, débiter le caillot en petits fragments, les laver à l'eau physiologique à plusieurs reprises et les ensemencer). 1) Cf. Bulletins de l'Institut Pasteur, 1917, p, 384. SÉANCE DU 28 JUILLET 703 On obtiendrait ainsi une proportion de résultats positifs plus élevée, grâce à l'élimination des substances bactéricides contenues dans les sérums. Les observations de cet expérimentateur m'engagent à publier la technique très simple que j'emploie depuis longtemps pour mes hémo- cultures, car elle est aussi basée sur l’ensemencement du caillot. Elle a en outre l'avantage desimplifier la prise du sang par le médecin traitant, et l'envoi du matériel au laboratoire; enfin elle permet d'effectuer, avec un seul tube de sang, l’hémoculture et les agglutinations. Recueillir le sang en gros tube à culture stérilisé. Laisser coaguler. Détacher le caillot, et placer 2 heures à l’étuve à 37° pour qu'il se rétracte bien au fond du tube. Décanter le sérum et le mettre de côté pour les agglutinations. Broyer le caillot avec un piston de verre ad hoc, par un mouvement de va-et-vient. Les pistons utilisés sont de fortes baguettes de verre pour agitateurs.dont on fait fondre une extrémité dans la flamme; on aplatit ensuite la grosse goutte de verre obtenue, en l’écrasant sur un plan résistant; l'extrémité boutonnée doit entrer facilement dans les tubes. On dispose d’une réserve de ces pistons stérilisés. Le broyage du caillot s'effectue très aisément et très vite. Vider le caillot broyé en tube de bile (bile de bœuf portée à l'ébullition, filtrée à chaud sur papier Chardin, puis additionnée de 1 p. 100 de peptone et de lactose). Cultiver pendant 24 à 48 heures, puis ensemencer dans les milieux pour identification. (Laboratoire de Bactériologie du V® arrondissement maritime.) L'ACTION DE L’ADRÉNALINE SUR LE TRACTUS DIGESTIF, par M. LoËper et G. VERPY. L'action de l’adrénaline s'exerce à la fois sur les fibres musculaires lisses de certains tissus et sur l’activité sécrétoire de certaines glandes et il est à peine besoin de rappeler qu’elle accroît la contractilité des vaisseaux et des bronches et parait exciter la sécrétion du pancréas et du foie (1). | Là ne s'arrête sans doute pas le rôle de l'adrénaline qui se fait encore sentir sur d’autres tissus et d’autres éléments glandulaires, et spéciale- ment sur le tractus gastro-intestinal. (1) Loeper et G. Verpy. La glycémie adrénalinique dans les affections du foie, Bull. et Mém. de la Soc. médic. des Hôp. de Paris, juin 1917. 704 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour vérifier celte hypothèse, nous avons fixé l’activité gastrique et la motricité digestive de huit sujets, puis nous leur avons injecté dans les muscles { milligramme d’adrénaline. L'absorplion du nouveau repas d'épreuve était-faite dans la demi- heure, dans l’heure et dans l'heure et demie qui suivaient l'injection. Quant au dosage du suc gastrique il était pratiqué toujours une heure après l'absorption. Voici les résultats que nous avons obtenus : ARE Ja Ge AN EST AT AIN PS PT TRS ET Ad 2 ,T4 1,60 1,15 Après une demi-heure 2,55 1 46 1,09 OT AE Ne Re 3,50 2,62 0,88 ADreSMADEUTENEENS NE ENEN MEE NE 4,23 3,13 ,9 AVE CAE te A un NN DES 0,89 1,61 Après 1 heure et demie. ROUE ES 2,84 415 1,09 C2 L'adrénaline augmente donc le coefficient chlorhvdrique total et surtout le taux de l'HCI libre de l'estomac : cette augmentation, à peine appréciable et même nulle pour les repas absorbés dans la demi-heure, atteint son maximum dans l'heure et diminue dans l'heure et demie qui suivent l'injection. Certains sujets réagissent plus rapidement que d’autres et le maximum de la réaction peut être plus précoce ou plus tardif. Le taux de la réaction atteint 10 à 20 p. 100 du taux initial. Il est indépendant du chiffre de départ. Il semble plus élevé chez les hyper- chlorhydriques et chez les ulcéreux, parfois tout à fait nul chez les can- Céreux. 2 L’adrénaline modifie la ne LE gastrique. Cette action, que la radioscopie met en évidence, est différente chez les hypotoniques et chez les hypertoniques. Chez les premiers, elle se traduit par une augmenta- tion de fréquence et d’inlensité des contractions; chez les seconds par la régularisation des contractions et par l'effacement des spasmes et des étranglements. Il semble que l'excitation des fibres longitudinales d'expulsion, com- mandées par le sympathique, soit prédominante. = Dans tous les cas les contractions sont plus efficaces, les bouchées pyloriques plus volumineuses, l'évacuation de l'organe plus rapide d'une demi-heure environ. 3° L'adrénaline accélère la traversée digestive. Nous avons examiné à l'écran huit sujets avant et après l’injection d’adrénaline : le bismuth qui, dans le premier cas, atteint à peine à la 6° heure la partie moyenne du côlon ascendant, le transverse ou l'angle splénique, est déjà parvenu, dans le second, respectivement au milieu du transverse, à La fin de l'S iliaque ou même dans le rectum. : 7 Re à SÉANCE DU 28 JUILLET 105 Cette action à la fois sécrétoire et motrice de l’adrénaline sur le trac- tus gastro-intestinal fait suspecter l'existence de syndromes digestifs d'origine capsulaire et conduit à leur opposer une thérapeutique surré- nale et non digestive. (Travail du Laboratoire du Secteur médical de Troyes.) REMARQUES CONCERNANT LA BIOLOGIE DE LA MIGRATION DE PONTE DES ALOSES (#7. Alosa), par Louis ROULE. M. le professeur Bounhiol a publié récemment d’intéressantes obser- vations (1) sur « la migration reproductrice de l’Alosa finta Cuv. des côtes de l’Algérie ». Il en conclut que « l’Alose finte se dirige, pour les besoins de sa reproduction, vers les milieux de plus forte oxygéna- tion », etconfirme ainsi, en les étendant à d’autres poissons migrateurs, les résultats que j'ai précédemment obtenus sur les Saumons, les Truites, les Muges ou Mulets. Les recherches de notre collègue ont porté sur l’Alose algérienne. Or, plusieurs constatations, faites au cours de mes études, me permettent d'admettre qu'il en est de même pour les Aloses de nos rivières (Alosa _alosa L. et Alosa finta Guv.). Leur migration de ponte semble vraiment déterminée par un tropisme respiratoire. Seulement si ce déterminisme s'accorde dans sa généralité avec celui d'autres potamotoques tels que le Saumon, il en diffère par plusieurs particularités sur lesquelles je crois utile d'attirer l'attention. ù Les exigences respiratoires des Aloses sont moindres que celles des Saumons. J'en ai déjà donné une première relation, voici plusieurs années (2), en faisant observer que les Saumons ne remontent point Ja Vilaine, alors que les Aloses s'y engagent bien au-dessus de Redon : ces * dispositions dissemblables se lient à une oxygénation moindre pour ce cours d’eau que pour la plupart des autres fleuves bretons. Je viens d'en avoir récemment une seconde démonstration dans le Sud-Ouest de notre pays. Les Aloses qui remontent l’Adour, une fois parvenues au con- fluent du fleuve avec les Gaves réunis, continuent à progresser dans l’Adour seul, alors que les Saumons font tout le contraire, et délaissent le fleuve pour entrer dans l’affluent. Il faut noter que les deux rivières, à leur confluent, diffèrent peu en tant que volume et vitesse d'eau. Ces (1) Comptes rendus dela Soc. de Biologie. Séance du 49 mai 1917. (2) Comptes rendus del Acad. des\Sciences, t. CXXXVIIT, séance du 11 mai 1944. 706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE choix opposés doivent donc chercher ailleurs une explication. Or, en deux mesures consécutives (2-5 juillet), j'ai trouvé que les eaux de l'Adour contiennent à cette époque de l’année, qui est celle de la fin de la ponte des Aloses et de la montée des petits Saumons repro- ducteurs, 3 c.c. à 5 c.c. 6 d'oxygène dissous par litre, contre 6 c. c. 4 et 6 c.c. 7 pour les Gaves réunis. Le taux d’oxygénation de l'Adour, qui est insuffisant pour les Saumons, est donc convenable pour les Aloses. Par contre, ces dernières, en cela, se montrent sensibles à la tempé- rature du milieu. En effet, les eaux de l’Adour accusent, sur celles des Gaves réunis, une supériorité thermométrique de 4°4 cent. et 4%5. Comme les Aloses remontent ailleurs dans des fleuves dont le taux d’oxygénation dépasse 6 c.c. par litre, il faut en conclure qu’eiles évi- tent ici les eaux les plus froides, et qu’elles montrent une sensibilité thermique que les Saumons n'offrent point. Leur branchiotropisme atténué s’associerait donc à des phénomènes de thermotropisme. Cette particularité ne saurait étonner si l’on observe que les Poissons appartenant à la famille des Clupéidés, et il en est ainsi pour les Aloses, fréquentent en majorité les régions tempérées et tropicales ; tandis que les Salmonidés potamotiques vivent surtout dans des régions tem- pérées et froides. SUR L'HÉMOTOXINE DU PB. Welchi (B. perfringens), par À. OURANOFF. On a établi pendant la guerre actuelle le rôle énorme que joue le B. Welchi (B. perfringens) dans les infections de plaies de différentes sortes et surtout dans les gangrènes gazeuses. Cette circonstance conti- nue naturellement à attirer l'attention des bactériologistes et à les inci- ter à une étude plus détaillée des propriétés biologiques de ce microbe. Parmi ces propriétés, on signale en particulier l’action hémolytique du B. Welchi (1). 1 Sur la proposition de J. J. Choukewitch, je me suis occupé de l'étude de la série des races qu’il a isolées de ce microbe. L'exposé détaillé de mon travail paraîtra à un autre endroit; je communiquerai ici seule- ment les conclusions auxquelles j’ai été amené par mes recherches. 1. Les races de Z. Welchi isolées dans différentes infections de bles- sures présentent la propriété de sécréter une hémotoxine. 2. Cette hémotoxine agit, d’après mes observations, sur les érythro- (1) Kamen. Zur Ætiologie der Gasphlegmone. Cent.f, Bakt., t. XXV. Costa et Troisier. Action hémolytique de certaines bactéries anaérobies des blessures de guerre. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1945. SÉANCE DU 28 JUILLET 7107 cytes des animaux suivants : l’homme, le chien, le porc, le bœuf, le mouton, le cheval, Le cobaye, le lapin, le rat blanc, la souris blanche, la poule et le pigeon. 3. Le caractère de l’action de l’hémotoxine du 2. Welchi n’est pas le même dans tous les cas. En agissant sur les érythrocytes de certains animaux (cheval, mouton, bœuf, chien, homme, cochon, rat, souris) elle dissout non seulement l'hémoglobine mais aussi le stroma; dans d'autres cas, elle dissout seulement l'hémoglobine en laissant intact le stroma (cobaye, lapin, poule, pigeon). 4. La faculté de produire l’hémotoxine est propre aux races de . Welchi à des degrés divers : on rencontre des races à faible et à forte action hémelytique. Ensuite, une même race de Z. Welchi peut perdre temporairement, à la suite de plusieurs ensemencements, la faculté de produire l’hémotoxine et la réacquérir ensuite à nouveau. 5. L'hémotoxine se détruit par le chauffage pendant une demi-heure à 60° C. Chauffée pendant le même délai à 56-58° C., elle ne se détruit pas toujours. Cette hémotoxine perd son action si on la conserve pen- dant plusieurs jours à la température de l’étuve, soit en condition aéro- bie, soit en condition anaérobie. Conservée à la température du labora- toire (14-15° C.) ou à une température voisine du zéro, elle reste capable d'agir beaucoup plus longtemps, parfois plusieurs mois. 6. Sous l’action de l'éclairage du jour, l'hémotoxine se détruit en plusieurs jours. 7. Si l’on fait passer à travers les filtres de Chamberland ou de Ber- kefeld les cultures de 8: Welchi, une partie de l’hémotoxine reste sur le filtre. 8. L’hémotoxine, saturée par fractions de globules rouges, détermine l'hémolyse d’un nombre beaucoup moins considérable d'érythrocytes que dans Le cas où ceux-ci sont ajoutés à la fois à hémotoxine. La satu- ration fractionnée croisée donne, pour la plupart des animaux étudiés par moi, les mêmes résultats que la saturation par les globules d’une même espèce. 9. On observe des phénomènes d’hémoglobinurie chez les lapins et les jeunes chiens,morts à la suite des injections de l’hémotoxine du B. Welchi (cultures sur viande filtrées) qui prouve la destruction intravitale des érythrocytes par cette toxine. 10. Le sérum des animaux que j'ai étudiés (homme, cochon, chien, cheval, bœuf, mouton, cobaye, lapin, poule) ralentit l’action de l'hémo- toxine du B. Welchi. 11. L’hyperimmunisation prolongée des chevaux par les cultures du B. Welchi augmente considérablement le titre de l’action ralentissante du sérum sur l’hémotoxine, Cela démontre que la production de l'anti- hémotoxine correspondante devient plus intense sous l'influence de l'introduction du B. Welchi dans l'organisme des chevaux. 708 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 12. On n'observe pas d'augmentation du titre antihémolytique par rapport à l’hémotoxine du-Z. Welchi dans le sérum des chevaux hyper- immunisés par des microbes de la putréfaction (2. proteus vulqgani et B. sporogenes). 13. Pendant la filtration à travers les bougies de Chamberland du sérum des chevaux normaux ainsi que des chevaux hyperimmunisés par les cultures de B. Welchi, une partie considérable d’antihémotoxine reste sur le filtre. 1%. Les cultures du 2. Welchi dépourvues, pour des raisons diverses, des propriétés hémolytiques, présentent souvent des phénomènes d'hémoagglutination. (Travail de la Section d'Anatomie pathologique du Laboratoire vélérinaire du Ministère de l'Intérieur.) M. WEINBERG. — Je voudrais consigner ici, à propos de la commu nication de M. Ouranoff, quelques faits que nous avons observés avec P. Séguin, au cours de nos recherches sur la réceptivité de la souris au PB. perfringens. La souris est considérée comme un animal peu sensible à l'infection expérimentale par cet anaérobie. En effet, pour tuer la souris (24- 48 heures) avec le B. perfringens, il faut lui injecter sous ia peau au moins 1/4 et 1/2 c.c. de culture en bouillon de 16 à 2% heures. Encore n’observe-t-on pas chez cet animal les lésions qu’on trouve habituelle- ment chez le cobaye. Il ne s’agit pas ici de phlegmon gazeux ; le mierobe se développe mal dans le tissu cellulaire sous-cutané de la souris, où ül provoque la formation d’un œdème dans lequel on ne trouve parfois que quelques bulles de gaz. La peau qui recouvre la région malade est d'un. gris bleuâtre et dégage une odeur d'hydrogène sulfuré. L'abdomen pré- sente souvent autour du méat urinaire des taches sanguinolentes. Mais ce qui nous a surtout frappé, c'est la sensibilité particulière que présente la souris à l'injection intraveineuse soit de culture totale, sait de liquide clair obtenu en centrifugeant la même culture. 4/4 de c.c. et souvent même 1/8 ou 1/10 c.c. de culture ou de bouillon de culture cen- trifugé suffisent pour tuer cet animal en 5 à 10 minutes. La souris injectée est prise d’agitation, de dyspnée violente; ses yeux sont exorbités et. la mort survient après une violente crise de convulsions. Lorsqu'on injecte une dose plus faible, la durée de la crise peut durer 1/2 heure à 2 heures. L'animal, après avoir présenté des symptômes de dyspnée, est paralysé et meurt lentement, en laissant souvent échapper de sa vessie une urine nettement teintée de sang. Il est évident que cette hémoglobinurie se rattache, comme ceile observée chez le lapin et de jeune chien par Ouranoff, à l’action hémotoxique du Z. perfringens., ee SÉANCE DU 28 JUILLET 709 UN CAS D'ŒDÈME MALIN A VIBRION SEPTIQUE CHEZ LE CHEVAL, par M. WaigerG et E. Nicocas. On ne connaît que très peu d'observations d'œdème malin authen- tique chez le cheval avec descriptions clinique et bactériologique com- piètes. Le cas que nous relatons, d’origine expérimentale, est intéres- sant au triple point de vue de l’étiologie, de la symptomatologie et de l'essai de sérothérapie auquel il a donné lieu. I. — 11 s’agit d’un cheval neuf, qui a recu le 9 juillet dernier 30 c.c. de toxine de Vibrion septique, obtenue par ceatrifugation prolongée d'une culture en bouillon de 36 heures d’un Vibrion isolé dans un cas de gangrène gazeuse chez l'homme. Le liquide centrifugé était tout à fait limpide et ne pouvait contenir que quelques unités microbiennes. L’ injection a été pratiquée sous la peau, du côté droit et à une petite distance du bord supérieur de l’enco- lure, 10 juillet. — Pas d'ædème au niveau du point de l'injection, mais notre attention est attirée par un léger empâtement du membre antérieur corres- pondant, accompagné d’une certaine raideur. Temp., soir : 3904. = 414 juillet. —Comme le montrent les photographies, que nous devons à l’obli- geance de notre camarade, M. Jeantet, le membre est très enflé, raide, déjeté en dehors; l’æœdème remonte jusqu’au-dessus du coude et est dépressible; on ne oo aucune crépitation. Temp., matin : 3906; temp... soir : 3908. 12 juillet. — L'œdème a envahi à droite le poitrail, les parties inférieures du thorax et de l'abdomen et s'étend assez loin sous le ventre; il est très déuloureux ; la pression exercée à son niveau provoque de la part de l’animal des réactions vives; celui-ci, du reste, si l’on en juge par son attitude, semble continuellement éprouver de grandes souffrances du fait de la tension qui s'exerce à l’intérieur de son membre; il repose presque constamment sa tête sur le bord de la mangeoire et, prenant ainsi appui, se porte, par oscillations, sur le train postérieur comme pour soulager le membre atteint. Les déplace- ments sont très pénibles et c’est à grand’peine qu’on peut arriver à le faire sortir de sa stalle. Temp., matin : 39°4; temp., à 15 heures : 3993; temp., à 19 heures : 3993. Pouls faible, à peine perceptible; respiration accélérée. Conjonctive subicté- rique. Constipation opiniâtre. A la face interne de l’avant-bras, tout près de la région de l’ars, appa- raissent de toutes petites phlyctènes qui éclatent ‘et desquelles s'écoule une sérosité rosée. La peau est amincie et se laisse traverser aisément par une pipette, au moyen de laquelle on recueille un liquide également rosé, très clair, absolument inodore, que l'examen microscopique montre très pauvre en leucocytes, riche en microbes mobiles, sporulés (clostrides surtout), pre- nant le Gram, offrant en un mot tous les caractères morphologiques du vibrion septique injecté. Ce liquide est si riche en microbes qu’on peut avec 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à la plus grande facilité pratiquer une épreuve d’agglutination sur lame en ajoutant à une goutte de sérosité une goutte d’une dilution de sérum agglu- tinant le vibrion septique. Cette épreuve, très nettement positive avec le sérum en question est, au contraire, négative avec le sérum agglutinant anti-sporogenes. L'état de l’animal s'étant considérablement aggravé, nous décidons, après avoir préalablement pratiqué l'hémoculture, de le traiter par le sérum anti- toxique, préparé par Weinberg et Seguin avec la toxine du Vibrion septique.  Fig. 4. — Cheval à œdème malin. Membre antérieur fortement œdématié, raide, porté en avant. Animal abattu. Le cheval recoit vers 11 heures du matin, en injection en 200 c.c. de sérum de cheval non chauffé et conservé depuis 3 mois dans l'armoire du laboratoire. A la suite de l'injection, le cheval paraît éprouver un réel soula- sement, qui s'accroît très notablement dans la soirée après l'application sur les parties les plus saillantes de la région œdématiée d’une série de pointes de feu, à la faveur desquelles une grande quantité de sérosité peut s’éliminer, dont Je départ diminue la pression dans le membre distendu et la douleur qui en résulte. Vers 19 heures, on commence à percevoir, à la palpation, une très fine crépitation, limitée autour de petites solutions de continuité, qui existent en haut de la face interne de l’avant-bras. SÉANCE DU 28 JUILLET 711 À mipuit, le membre et le poitrail sonf sensiblement désenftés; par contre, l’ædème abdominal a fait des progrès. On découvre, à ce moment, un foyer de crépitation sous-cutané, à la partie supérieure de l’encolure, en un endroit où il n’y a pas le moindre œdème. Fic. 2. — Cheval à œdème malin. Membre antérieur droit déjeté en dehors. 43 juillet matin. — L'œdème s’est étendu sous le ventre et occupe, du côté gauche, les régions inférieures du thorax et de l'abdomen. État général sta- tionnaire. Temp. : 394. Anorexie à peu près complète. Une deuxième injec- tion intraveineuse de sérum est faite (200 c.c.), précédée d’une deuxième hémoculture. Nouvelles pointes de feu sur les parties déclives des régions œædématiées du ventre, du thorax et de l’avant-bras. 19 heures. — L’œdème s'est accru sous le ventre à droite, a diminué à 712 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gauche, excepté au niveau de l’avant-bras gauche où il a, au contraire, gagné. Temp. : 39°. Le pouls, qui avait paru se relever le matin, redevient petit. On applique encore des pointes de feu; on fait ensuite une troisième injection intraveineuse de sérum antivibrion (200 c.c.) et des injections sous-cutanées du même sérum (en tout 100 c.c.) à droite et à la limite supérieure des parties œdématiées. Enfin, on administre à l’animal de l’huile camphrée sous la peau en même temps qu'on lui présente un seau d’eau, dont il boit environ les deux tiers. L'examen microscopique de la sérosité, déjà trouble et très riche en leuco- cytes, montre une phagocytose très marquée, notamment des spores; il existe encore beaucoup de microbes libres, surtout des microbes non spo- rulés; les leucocytes sont très altérés. | L4 juillet matin. — Amélioration notable de l’état de l’animal. Le membre droit est désenflé; l’œdème du poitrail a fortement diminué; par les trous des pointes de feu sourd une sérosité trouble dans laquelle om trouve de. nombreux microbes phagocytés et beaucoup moins de microbes libres que la veille. L’æœdème du ventre à quelque peu régressé, Temp. : 3825. Pouls encore petit. Respiration à peu près normale. On ivjecte pour la quatrième fois du sérum dans les veines (200 c.c.)et pour la deuxième du sérum sous la peau du poitrail et des deux côtés de l’abdomen (en tout 150 <.c.); on applique quelques pointes de feu aux points les plus saillants de l’ædème. 15 heures. — Temp. : 3805. Le cheval mange un peu et semble nettement mieux aller. On lui fait une injection d'huile camphrée. Un peu plus tard, dans la soirée, on constate la formation d'une poche gazeuse au niveau de l’encolure, à l'endroit où on avait percu précédemment un foyer de crépitalion. 15 juillet matin. — La température est tombée à 380. Le pouls s’est un peu amélioré. Le pus, qui a remplacé la sérosité et s'écoule par les orifices des pointes de feu, renferme encore des bacilles libres — qui paraissent très abimés — mais surtout des diplo-et des streptocoques. Le liquide de ponction de l’æœdème ventral, également purulent, renferme aussi surtout des strepto- coques, dont un grand nombre intraleucocytaires. On pratique une injection intraveineuse de sérum mixte (120 c.c. de sérum antivibrion + 80 c.c. de sérum antistreptococcique). Le soir, temp. : 378; pouls meilleur; un peu d'appétit. L'animal paraît hors de danger. à 16 juillet. — Temp., matin : 38°2; temp., soir : 38°%4. Le cheval mange un peu. Le pus recueilli contient presque exclusivement du streptocoque. On injecte encore dans les veines un mélange de sérum antivibrion (100 c.c.) et de sérum antistreptococcique (120 c.c.). 17 juillet. — État général stationnaire. Temp., matin : 38°; le soir : 3804. Le 17, au soir, une tuméfaction fluctuante apparaît dans la région sterno- abdominale, qui va en s'accentuant le lendemain et nécessite une incision. 48 juillet. — L'’incision pratiquée nous montre que nous sommes en pré- sence d’un vaste foyer d'infection secondaire. Cette infection secondaire a été favorisée par les nombreuses portes d'entrée créées par les pointes de feu, et sans doute aussi par l’action nécrosante qu'a exercée la toxine du yibrion septique sur les tissus sous-cutanés. La poche purulente dans laquelle on aboutit et qui s'étend sur la plus SÉANCE DU 28 JUILLET 113 grande partie des régions inférieures du thorax et de l'abdomen, en se vidant, laisse écouler 3 litres au moins de pus fétide et de mauvaise nature. L'examen microscopique révèle dans ce pus l'existence d’une flore abondante, composée de nombreuses espèces microbiennes (cocciet bacilles, Gram positifs et Gram négatifs). La température qui, le matin, était à 38°3, remonte, le soir, à 3922, On pra- tique une nouvelle hémoculture. 19 juillet. — L'état del’animal s'aggrave très brusquement. Le pouls devient imperceptible, la respiration haletante. L’appétit est nul depuis la veille. Le cheval tombe enfin et meurt à 14 h. 30, après s’être débattu pendant quelques instants. Autopsie. — Pratiquée deux heures et demie après la mort. La dissection du membre, du poitrail montre la disparition totale de l’ædème malin. Les poumons sont légèrement congestionnés; le foie, décoloré, friable, a l'aspect caractéristique du foie infectieux. Cœur à teinte jaunâtre, pas de lésions val- vulaires ; rate à peu près normale: intestin non congestionné..…. - On ensemence le sang du cœur et on fait le frottis du foie et de la rate. On ne trouve pas de microbes dans le foie; on en trouve un grand nombre dans la rate, qui sont intraleucocytaires et morphologiquement semblables à ceux du pus de la collection ouverte le 18. Résultats des hémocultures. — Celle du 12, pratiquée avant la première injection de sérum, et celle du 13 ont été positives (vibrion septique pur); la troisième du 18 et la quatrième, faite après la mort, sont restées négatives. II. — 1° L'intérêt de cette observation réside d’abord dans ce fait que l’œdème malin s’est développé à la suite de l’inoculation à l'animal d’un nombre infime de vibrions; ces derniers, emportés avec la toxine vers le membre antérieur, se sont développés dans ce membre à la faveur de cette toxine et avant la résorption définitive de celle-ci. Ainsi se trouvent vérifiées d’une facon éclatante sur le cheval, les expériences de M. Nicolle, Raphaël et Césari, desquelles il résulte que de petites quantités de Vibrion septique, insuffisantes pour tuer à elles seules des cobayes auxquels on les injecte, peuvent produire des lésions mortelles chez les animaux qui reçoivent en outre une certaine quantité de toxine vibrionienne. “ 2 Nous-insisterons, en outre, sur le syndrome clinique présenté par Vanimal. Les lésions observées ont consisté presque exclusivement en un gonflement très douloureux du membre atteint par la sérosité toxique accumulée dans le tissu cellulaire sous-cutané et les masses musculaires sous-jacentes. Le symptôme crépitation gazeuse a été très peu marqué et n'a été percu que tardivement, au niveau des craquelures de la peau de l'avant-bras, puis, à distance au niveau de l'encolure. À aucun moment, il ne s’est produit d'infiltration gazeuse dans ies régions œdé- maliées, pourtant très étendues. 714 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Enfin, aucune odeur putride ne s’est dégagée tant qu'il n'y a pas eu d'infections secondaires. Cette observation concorde iout à fait avec ce que Weinberg et Seguin ont constaté sur l’homme : lorsque, dans la gangrène gazeuse à vibrion septique de l'homme, la crépitation gazeuse est très marquée, elle est toujours le fait de l'association avec le sep- tique d'un autre anaérobie grand LAproneltur de gaz (Perfringens, 'allax…) 3° Il est enfin intéressant de noter l'amélioration indiscutable sur- venue à la suite des injections répétées et massives de sérum antivi- brion. Le traitement sérique a été commencé le troisième jour de la maladie, alors que l’animal était très atteint et déjà en pleine septicémie (ce qu'a montré l'hémoculture pratiquée avant la première injection). Néanmoins, la sérothérapie a amené, après deux jours, une amélio- ration notable de l’état général, la phagocytose locale très marquée des microbes et l’atténuation de l’œdème. Petit à petit, le vibrion a disparu de la sérosité, si bien que l'hémoculture du 18 est restée négative et l’ensemencement du sang du cœur, fait deux heures et demie après la mort, sans résultat. On ne peut, en toute conscience, attribuer cette guérison aux seules pointes de feu. Celles-ci ont indubitablement soulagé l'animal en sup- primant la tension et la douleur vive éprouvée par lui dans les premiers jours de la maladie; il est impossible d'admettre que la septicémie, qui existait déjà au début du traitement, a cédé sous leur unique influence. Il subsistait, du reste, entre les pointes de feu, des intervalles intacts, dans lesquels les microbes en grand nombre pouvaient se développer et continuer à menacer l'organisme. Ajoutons enfin que, dans les cas mortels d'œdème malin chez le cheval, publiés jusqu'à mainte- nant, la maladie ne s’est jamais prolongée au delà de quatre à cinq jours, alors que, dans le cas qui nous occupe, l'animal est mort dix jours après l'injection et neuf jours après pe des premiers symptômes. Il est naturel de supposer, pour expliquer la mort, que le cheval, d’abord intoxiqué profondément par la toxine septique, ayant ensuite subi l'infection streptococcique, n’a pu, affaibli par ces alteintes succes- sives, résister à une nouvelle infection polymicrobienne, cause de la vaste collection purulente qui s'est développée dans les régions infé- rieures du thorax et de l'abdomen. SÉANCE DU 28 JUILLET 715 QUELQUES DOCUMENTS SUR LA PRÉPARATION DE LA TOXINE ET DE L'ANTITOXINE DU VIBRION SEPTIQUE, par M. WEINBERG et P. SÉGUIN. Depuis que Roux et Chamberland (1887) ont montré qu'il était pos- sible d'immuniser le cobaye contre le V. septique, différents auteurs ont essayé de préparer contre ce microbe un sérum actif. Leclainche (1898), Leclainche et Morel (1901) ont cherché à immuniser l'âne par plusieurs procédés. Les meilleurs résultats ont été obtenus en injectant dans la veine de l'animal des doses croissantes de culture totale de V. septique, en bouillon Martin. Le sérum de l’âne était anti-infectieux, faiblement antitoxique, doué d’un certain pouvoir préventif; les propriétés cura- tives du sérum, nulles pour le cobaye, étaient peu marquées pour le lapin. ; M. Nicolle, Cesari et M! Raphaël (1915) ont réussi à immuniser le cobaye contre la toxine du V. septique. L’antitoxine obtenue neutra- lisait la toxine et la culiure de plusieurs échantillons de V. septique et de B. Chauvaei. S'appuyant sur ces résultats, M!° Raphaël et Frasey (1915) ont injecté au cheval des doses croissantes de loxine de V. septique (origine lapin). Leur cheval a recu en 8 semaines 1.200 c. c. de toxine. L’antitoxine, diluée à 1/1.000, neutralisait 1 dose mortelle de toxine (lapin); 1/100 de sérum neutralisait 1 c.e. de culture totale. Ce sérum était donc fortement antitoxique et anti- infectieux. Les propriétés préventives et curatives n'ont pas été pré- cisées. Dès que nous nous sommes rendu compte que le V. septique pouvait tuer l'homme dans un certain nombre de cas de gengrène gazeuse, nous nous sommes attachés à préparer un sérum antitoxique en immunisant des chevaux contre la toxine de V. septique d'origine humaine. I. — Toxie. Nous avons isolé dans 90 cas de gangrène gazeuse humaine, 10 échantillons de V. septique, dont # provenaient de septicémies mortelles. Trois de ceux-ci étaient toxigènes. Nous avons obtenu la toxine du V. septique dans différents milieux. 1° Bouillon de bœuf — peptone Martin, glucosé à 2 p. 1.000. 2° Bouillon de bœuf -—- peptone Martin, glucosé à 0,5 p. 1.000. 3° Bouillon de viande de veau macérée 12 à 14 heures — peptone Martin, glucosé à 2 p. 1.000. + 4° Même milieu additionné de sérum de cheval : 5, 10 et 20 'p. 100. Dans-aucun de ces milieux on n'obtient à coup sûr une toxine d'activité égale. Le milieu qui jusqu’à présent nous a donné les résultats les meilleurs et les plus constants est le bouillon Martin glucosé à 0,5 p. 1.000, préparé 746 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec du bouillon de bœuf, qu'on a laissé vieillir plusieurs semaines à la tempé- rature du laboratoire. Nous avons réussi quelquefois à obtenir la toxine en ensemencant les bal- lons suivant les indications données par Mie Raphaël et Frasey (passage par bouillon Martin non sucré). Nous devons dire que ce procédé ne nous à pas donné un pourcentage de succès plus élevé que lorsque nous nous sommes simplement contentés d’ensemencer directement nos ballons en utilisant des cultures de V. septique, en bouillon blanc d'œuf non sucré, conservées à la glacière. Nos meilleures toxines ont été oblenues avec des cultures de 24 heures à 3 jours. Actuellement nous utilisons des cultures de 36 à 40 heures. On peut obtenir la toxine du V. septique même dans des conditions d’anaé: robiose relative. Un ballon de bouillon Martin glucosé, fraichement préparé et largement ensemencé, encore tiède, nous a donné une culture très toxique, sans que l’on ait eu pratiqué le vide ou recouvert le milieu d'une couche d'huile de paraffine. L Ainsi que l'avaient déjà remarqué Leclainche et Morel, la toxine du V. septique ne traverse pas toujours le filtre Chamberland. Certaines bougies serrées arrêtent la presque totalité de la toxine. Cette observation nous a amené à poursuivre limmunisation de nos chevaux, avec la toxine obtenue par centrifugation prolongée des cultures (15 à 20 minutes, centrifuge Jouan, n° 2). a Enfin, la toxine filtrée se conserve en général assez longtemps, en tubes scellés, à la glacière. Après 342 jours de séjour à la glacière, une toxine tuait encore le cobaye en 5 minutes, ,à la dose de 1 c.c. (injection intra- veineuse). Nous avons réuni dans un tableau les résultats comparés du titrage de la toxine du V. septique, sur cobaye, lapin et souris. » II. — AnrrroxiNe. Les chevaux qui nous ont fourni l’antitoxine sont en immunisation depuis plus d'un an et demi. Leur sérum a atteint assez rapidement (en 2 à 3 mois) le maximum de son pouvoir anti- toxique. Celui-ci ne s’est pas élevé ultérieurement, même à la suite’ d'injections répétées de doses massives de toxine. 1/2.000:à 1/3.000 de sérum neutralise 1 dose mortelle de toxine (lapin, inoculation intra- veineuse); 1/1.000 de sérum 2 à 3 doses mortelles de toxine (4/4 €.c. souris, inoculation intraveineuse). Ce sérum possède naturellement un pouvoir anti-infectieux cor- respondant : 1/1.000 de sérum neutralise 1/4 c.c. de culture totale (2 à 5 doses mortelles, cobaye, inoculation sous-Cutanée). Nous avons cherché à déterminer les propriétés préventives du sérum vis-à-vis de la toxine et de la culture totale. à 1/500 à 1/1.000 d’antitoxine injecté sous la peau d’une souris de 15 grammes protège l’animal contre l'injection sous-cutanée (pratiquée 24 heures après) de 2 c.c. de toxine. X AT ; en ie à - 5 PANIQUE SÉANCE DU 28 JUILLET 717 REG 1/160 à 1/300 de sérum pro- | tège le cobaye contre l'injection sous-cutanée de 1/4 c.c. de culture totale (2-5 doses mortel- les); 1/300 à 1/400 de sérum protège Ia souris contre l'in- jection sous-cutanée de 1/20 c.c. de culture totale (2-5 doses mor- telles). Enfin, l'injection de sérum peut sauver les animaux, lorsqu'on la pratique quelques heures après INOCULATIONS SOUS-CUTANÉES Souris (15-22 grammes) la nuit. : la nuit. la nuit. 1 c.c. (OEdème, escarre), survie. 2 c.c. Mort : 2-c.c. Mort 1 c.c. Mort : l’inoculation infectante. 1/4 à 1/2 c.c. de sérum (in- jection sous-cutanée) sauve la souris 2 heures après l'inoculation sous la peau de 4/10 c.c. de cul- : ture totale (5 à 10 doses mor- telles). Lorsqu'on intervient 5 heures après l'inoculation infectante, on ne sauve plus qu'une souris sur deux. Après 6 h. 1/2, les souris meurent d'œdème malin. 8 minutes. 40 minutes. . 45 minutes. 15 minutes. 30 minutes. 1h, 2 h. : 2 h. 15 minutes. 1HAT0EC:ce Mort 1/10 e.c. Mort : Souris (12-16 grammes). CAC MORT PE 1e c Mort >. 12#"c:c Mort"... 1/10 c.ce. Mort : 1/4 Comparons ces résultats avec ceux obtenus avec le sérum anti-œdematiens. Celui-ci possède un pouvoir antitoxique plus élevé, ce qui tient à ce que la toxine injectée au cheval est plus puis- sante; ses propriétés préventives sont également plus fortes; mais : 4 minutes. 6 minutes. 1/2 c.c. Mort : 4/2 c.c. Mort : 4 minutes. : Ja nuit. Titrage de la toxine du V. septique. Lapin (2 kilogrammes). c.c. Mort 4/4 c.c. Mort 1/4 c.c. Survie. INOCGULATIONS INTRA\DCINEUSES il PRES ARS do w CRE d d . A ° 2 APE les propriétés curatives ne sont a a a à » pps = eu pas très différentes. = TNA un 0 DE , . ë D 8 © Que l’on utilise le sérum anti- © SNS 1 : : ï FN One œdematiens ou le sérum anti-V. 2 ; & INme ce septique, on ne peut sauver les Le) sales es Dee 1 ? 1 1 ù a animaux que Si l'on intervient = S SEE rapidement, avant que les centres A Ce FA ee r Q 2 ce nerveux n aient fixé les. poisons = © © © © © microbiens. Q So © [æ NH = = RES f EEE ————_—_—_—_—— B1O0LOG1E. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. Ë 3 718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CHRONAXIE NORMALE DU TRICEPS BRACHIAL ET DES RADIAUX CHEZ L'HOMME. CLASSIFICATION FONCTIONNELLE ET RADICULAIRE DES MUSCLES DU MEMBRE SUPÉRIEUR PAR LA CHRONAXIE, par GEORGES BOURGUIGNON. Dans des travaux antérieurs (1), j'ai montré que la chronaxie classe les muscles du membre supérieur de l’homme suivant leur systématisa- tion radiculaire. Mais j'avais laissé de côté le triceps au bras et les radiaux à l’avant-bras, ces muscles se comportant d'une manière un peu spéciale aussi bien au point de vue de leur innervation radiculaire qu'au point de vue de leur pathologie. L'étude de leur chronaxie montre qu’il en est de même au point de vue de leur excitabilité nor- male. Ges muscles sont intermédiaires entre le groupe supérieur et le groupe moyen, puisqu'ils sont innervés par les 6° et 7° paires cervi- cales. J'ai ensuite montré que la chronaxie partage le triceps en. Joue groupes (2. Le premier groupe, constitué par la longue portion et le vaste externe, a une chronaxie moyenne de 0‘0002. Le deuxième groupe, constitué par le vaste interne, a une chro- naxie moyenne de 00001, la même que celle des muscles innervés par CV el NT Les radiaux ont une chronaxie moyenne de 0°00023 : leur no les sépare des muscles innervés par le radial, dont lachronaxie moyenne est de 900055 et les rapproche des muscles innervés par le médian et le eubital (chronaxie moyenne de 000025) d’une part, et du triceps d'autre part (chronaxie moyenne de 0‘0002). En dressant le lableau de la valeur moyenne de la chronaxie des prin- cipaux muscles du membre supérieur, il apparaît que tous les muscles viennent se ranger en quatre groupes, dont les chronaxies sont respec- tivernent : 0500012, 0500022, 000027, 0500055, ainsi que le montre le tableau suivant : 4) G, Bourguignon. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. 163, 1916, M p. 68. — Comples rendus de la Soc. de Biologie, p. 637 et 641, séance du 1er juillet 1916. 2% (2) G. Bourguignon. Comptes rendus de l'Ac. des Sciences, t. 164, p. 243, À ‘29 janvier 1947. VS SÉANCE DU 28 JUILLET 749 GROUPEMENT PAR LA CHRONAXIE CE ORIGINES T MUSCLES T radiculaires MOYENNE moyenne Crroupe du Fonctions groupe Deltoide (les 3 portions). . .|0S00015 Biceps. te 0S OO Long supinateur. . . ./. . .[0S00011 ; No 4 |0S 00012 Flexion et Vaste interne 0500010 antagonistes. Vaste externe 0s 00020 Longue portion 000022 & N° 2 [0500021 | Extension. > Grand palmaire . . . . . . .|0S00027 Fléchisseur superficiel. . :1.10500027 Éminence thénar 0500029 05 00027 Flexion et Cubital antérieur 0s 00027 antagonistes. Fléchisseur profond 0S0002% Interosseux 0500029 | [ RAA ARR RS MERS ET 0500023 Extenseur commun 000062 Court extenseur du pouce. .|0500063 à : Ë Long extenseur du pouce . .10500070 D4210:00085 Extension: Cubital postérieur 000040 | Ce tableau montre qu'à la classification radiculaire se superpose une classification fonctionnelle qui répartit les muscles des membres supé- rieurs en quatre groupes. Les museles innervés par la 6° et la 7° racine cervicale se répartissent de la manière suivante : la longue portion et le vaste externe forment le deuxième groupe; le vaste interne se classe dans le premier groupe et les radiaux dans le troisième. En faisant abstraction du vaste interne et des radiaux, on voit que, dans chaque segment de membre, les fléchisseurs ont une chronaxie plus petite que les extenseurs, et la différence entre ces deux ordres de muscles au niveau d'un même segment est moindre que si l’on compare la chro- naxie de muscles de fonction analogue situés au niveau de deux seg- ments différents. C’est ainsi que le rapport de la a des fléchis- . seurs à celle des extenseurs au bras est de? 3 (féchisseurs 0*0001, extenseurs 00002), — tandis qu'il est = entre la chronaxie des fléchis- seurs au bras et des fléchisseurs à l’avant-bras (fléchisseurs au bras 0*0001 — fléchisseurs à l’avant-bras 0*00027). Dé même le rapport de la chronaxie des fléchisseurs à celle des extenseurs à l’avant-bras est de ; (fléchisseurs 0*00027; extenseurs, 000055) et celui de la chronaxie des LS 720 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE extenseurs au bras à celle des extenseurs à l’avant-bras est (exten- 19 Où seurs au bras 000021, extenseurs à l’avant-bras 000055). En outre, dans chaque segment de membre, il existe, du côté de l'extension, un ou plusieurs museles ou faisceaux musculaires qui ont la même chronaxie que le groupe de la flexion. Au bras, c’est le vaste interne qui a la même chronaxie que les mus- cles fléchisseurs; à l'avant-bras, ce sont les radiaux qui ont la même chronaxie que les muscles innervés par le médian et le cubital. Une hypothèse paraît plausible, pour expliquer ce fait. Depuis les travaux de Duchenne de Boulogne. noës savons que tout mouvement exige l’action synergique des antagonistes. Notamment, il est facile de voir et de constater sur soi-même que dans les mouvements de flexion de l’avant-bras sur le bras, quand on ne déploie pas une très grande force, le vaste interne seul se contracte, la longue portion et le vaste externe restant flasques. De même, le mouvement de flexion des doigts exige la fixation du poignet en demi-extension : ce sont les radiaux qui immobilisent le poignet pendant la flexion des doigts. On peut donc supposer que ces synergies sont assurées par l'égalité d’exci- tabilité et par suite de chronaxie. On peut donc schématiser ainsi la classification des muscles du . membre supérieur de l’homme, par la chronaxie, en distinguant dans chaque segment, du côté de l'extension, les extenseurs proprement dits et les antagonistes de la flexion. FLEXION et EXTENSION ANTAGONISTES Mouvements du bras sur l'épaule et de l’avant-bras sur le bras. . . . . 0s 00012 0s00027 Mouvements de la main sur l’avant- bras et des doigts sur la main. . . 0° 00021 0500055 Conclusions.— La classification des museles du membre supérieur par la chronaxie est donc une classification fonctionnelle qui se superpose à la systématisation radiculaire. (Service d'Electro-radiothérapie du Centre neurologique de la X° région.) SÉANCE DU 28 JUILLET 721 CLASSIFICATION FONCTIONNELLE ET RADICULAIRE DES MUSCLES DU MEMBRE SUPÉ- RIEUR DE L'HOMME, PAR LE RAPPORT DES QUANTITÉS D ÉLECTRICITÉ DONNANT LE SEUIL AVEC LES DEUX ONDES ISOLÉES DU COURANT INDUIT (INDICE DE VITESSE D’EXCITABILITÉ), par GEORGES BoURGUIGNON et JEAN Lucas. Dans une note à la Société de Biologie du 3 février 1917 (1), nous avons exposé la technique que nous employons pour rendre plus sen- sible la méthode de mesure de la vitesse d’excitabilité par le rapport des quantités d'électricité donnant le seuil avec les deux ondes isolées du courant induit. En appliquant ce procédé à l'examen de nos blessés (2), nous avons retrouvé la même classification fonctionnelle et radiculaire des muscles du membre supérieur, que celle que l’un de nous a mise en évidence par la chronaxie (3). Nous avons d’abord retrouvé les mêmes faits généraux que ceux que l’un de nous et H. Laugier ont publiés en 1911 et 1912, Cependant, sur un même muscle, nous avons eu des écarts d’un sujet à l’autre et même sur un même sujet environ trois fois plus grand (30 p. 100) que ceux qu'ils avaient observés (10 p. 100). En étudiant de près les conditions de nos expériences, nous avons vu que les raisons de cette différence sont les suivantes : 1° Disposant d'accumulateurs de capacité plus petite (20 ampères- heure au lieu de 80) qu’à la Salpétrière, leur état de charge est moins constant et, par suite, les variations de leur résistance intérieure sont plus grandes : le rapport - de l'’inducteur subit de ce fait des variations qui influent sur la durée de l’onde de fermeture. 2° Les sujets sur lesquels avaient porté les expériences primitives de G. Bourguignon et H. Laugier étaient des sujets entièrement normaux, tandis que notre étude porte sur des muscles sains chez des blessés porteurs de blessures sur le côté opposé ou du même côté. Or, l’un de (1) G. Bourguignon et J. Lucas. Emploi de deux bobines différentes, pour augmenter la sensibilité de la méthode de mesure de la vitesse d’excitabilité par le rapport des quantités d'électricité donnant le seuil avec les ondes isolées du courant induit (indice de vitesse d’excitabilité). Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, p. 128. (2) G. Bourguignon et J. Lucas. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. 163, p. #46, 29 octobre 1916. (3). G. Bourguignon. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. 163, p.68, 1916. — Id., t. 164, p. 243, 29 janvier 14917. — Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 40 4er juillet 1916. — 2e Même séance. 71929 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nous a montré de légères variations, en plus ou en moins, de la chro- naxie des nerfs et des muscles sains, sur des sujets porteurs de bles- sures d’un nerf du même membre ou du membre symétrique (1). Malgré ces causes de variations un peu grandes de l'indice de vitesse des nerfs et muscles sains chez nos blessés, nous avons été cependant rapidement frappés du fait que l'indice normal était assez régulière- ment.le plus grand sur le biceps,-le deltoïde et le long supinateur, et le plus petit dans le domaine radial (moins le long supinateur). I. — Pour voir si l'indice de vitesse déterminé avec la technique que nous avons décrite (2) classait les muscles de la même manière que la chronaxie, nous avons relevé toutes les valeurs de l'indice de vitesse obtenues sur les muscles sains du 25 avril 1916 au 10 août 1916. Nous avons relevé pour chaque muscle l'indice le plus grand, l'indice le plus petit et la moyenne arithmétique entre tous les indices obtenus sur le muscle considéré. (Fermeture : Ouverture : bobine de 3300 «w bobine de 1648 w.) GROUPEMENT PAR L'INDICE DE VITESSE INDICE (CHARIOT D'INDUCTION) ORIGINES MUSCLES radiculaires NOMBRE D'EXPÉRIENCES Max. | Min. | Moy. à | moyen moyenne Groupe sa d groupe groupe S) AIN ONE Na VI Deltoide ,; 1413 | 224) 14.1Me 2 Flexion 16.2 000012 € Long supinat.| 19 | 22.4| 13.3/15. 1 et antag. C. VI A à et C. VII Radiaux . b 15.8! 135.8114.8 No 3 Flexion Gr. palmaire .| 16 | 18.11 12.6|14.8 et 14.8 0500027 NIIT. ) Em. thénar: :| 23 | 18 7| 12 |44.8 anta- SR ul Cub. antér. .| 20 | 16.4] 10.8114.1 | goniste. Em.hypothén:| 17 | 18.2| 13.3/15.4 Ext. commun.| 10 | 414 10 an No Muscles Ryto. NIUE du pouce Le D 1159 0° 00055 (par le nerf). 4 | 14,1] 10.3142.1 ; N pres DNS RAR 6 ASE AS ENS l | | Le tableau que nous avons obtenu montre que les muscles sont classés de la même manière que par la chronaxie, que l’on considère (4) G. Bourguignon. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, t. 463, 1916, p. 68. — Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1°" juillet 1916, loc. cit. (2) G. Bourguignon et J. Lucas. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, loc. cit- SÉANCE DU 28 JUILLET 793 l'indice le plus grand, l'indice le plus petit ou l'indice moyen. Seul le triceps n’a pas élé étudié par ce procédé : des quatre groupes déter- minés par la chronaxie (1\ nous n'avons donc l'étude de l'indice de vitesse que pour les groupes 1, 3 et 4. La classification des muscles par l’indice de vitesse d’excitabilité se superpose donc exactement à leur classification par la chronaxie. II. — Pour vérifier les résultats obtenus par cette étude, nous avons comparé systématiquement le même jour sur un même sujet, l'indice de vitesse pour quelques muscles des groupes 1,3 et 4. Nous avons retrouvé la même classification. En voici un exemple : Fermeture : Ouverture : bobine de 1643 w bobine de 3300 «. (addition de 1687 w (sans self. C: V et C. VI GC. VU et D.I G VII EE À Po | A Sn Biceps . . . ... . 14.3|Grand palmaire. . . 13.4 Extenseurcommun. 10.4 DO o} °.) Long supinateur. : 16.5|Cubital antérieur. . 1 IT. — Nous avons ensuite recherché si les indices de vitesse, déter- _ minés avec la technique primitive de G. Bourguignon et H. Laugier, classaient encore les muscles de la même façon. Pour cela, nous avons fait le relevé des indices des muscles sains déterminés depuis le début de décembre 1915 jusqu'au 25 avril 1916. Cette période est antérieure à la connaissance de la classification par la chronaxie donnée par l’un de nous, et à l'emploi des deux bobines pour la recherche de l'indice de vitesse. Nous avons, dans cette période, employé successivement deux bobines différentes. La première de 3.390 w a été utilisée du début de décembre 1915 au 15 février 1916; la seconde, de 3.300 vw, nous a servi du 15 février 1916 au 25 avril 1916. Voici ces tableaux (page suivante). Ces deux tableaux montrent donc encore la même classification. Mais _ il est à remarquer que les différences sont moindres que dans le premier tableau : cela montre bien que la sensibilité du procédé avec notre technique modifiée est plus grande. La classification est moins nette avec ceile des deux bobines qui donnait des rapports généralement moins élevés. (1) G. Bourguignon. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. 164, p. 243, 29 janvier 1917. — Comptes rendus de la Soc. de Biologie, même séance. 794 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a Bobine de 3390 w. Il n’y a pas eu d'examen du triceps et des radiaux avec cette bobine. GROUPEMENT PAR L'INDICE DE VITESSE INDICE (CHARIOT D'INDUCTION) ET LA CHRONAXIE ORIGINES TN MUSCLES È Chronaxie Max. | Min. | Moy. AU groupe radiculaires NOMBRE D'EXPÉRIENCES Bicepsi Deltoïde . . . : 0500012 Long supinat. & N © ES 2, © = Gr. palmaire . Fléch. superf. Em. thénar. . Nerf médian . Cub. antér. . Em.hypothén. Nerf cubital. . 0500027 we Ext. commun, Nerf radial C. VIT. < (moins lelong Es ; 0500055 supin. et les radiaux) . . Bobine de 3300 «. Seul le triceps n'a pas été examiné avec cette bobine. GROUPEMENT PAR L'INDICE DB VITESSE (CHARIOT D’INDUCTION ) INDICE ORIGINES MUSCLES radiculaires Indice Chronaxie Groupe moyen moyenne NOMBRE D'EXPÉRIENCES du groupe | du groupe c y (Biceps. : . | 19 | 4227) 7-2 | 10.3 et GC VI | Deltoïde . . .| 19 | 1%.6| 6.4 9.7 No 1 10 0500012 ‘ | Long supinat.|,35 | 14.7] 7.4 ni pp Ra diaux 200001) 0000 PPT O Per) ET 20 PE RAD) Gr. palmaire .| 13 | 14.7] 6.8 | 10.3 Emin. thénar.| 33 | 15.4| 7.2 | 10.3 No 3 10 0500027 C. VIIT Nerf médian .| 3 15,6| 7 40.5 et D.I Cubrantér.: M7 3 1.9 9.5 Ad.du5edoigt.| 30 | 13.8| 7.1 9.7 | Nerf cubital. .| 22 | 11.5! 7.5 | 10 Ext. commun.| 20 | 10.5| 6 8 Nerf radial CG. VII (moins le long N° #4 8.5 0:00055 ) supin. et les radiaux) 420%) 2242101470 )015:5 9.1 3 Soil SÉANCE DU 28 JUILLET 795 Pour la bobine de 3.390 w, la classification apparaît nettement avec le rapport maximum et le rapport moyen. Pour la bobine de 3.300 w, les groupes 1 et 3 se confondent : ce sont les deux groupes de petite chronaxie. IV. — Enfin, nous avons recherché dans les publications antérieures de l’un de nous et H. Laugier, les valeurs de l'indice pour les muscles étudiés. Leur nombre en est moins grand, mais leur classification est la même. En voici le relevé : BOBINE BOBINE DE 3390 w MUSCLES de Nu noce 1651 w (1) Limites (2) De en Et) GC V BICEDS EM RE NU AENTE 12-13 12.3 et C VI Deltoide eee te ee 116 11-19 114 C. VIL Extenseur commun desole ee 10-10.3 10-2 Les différentes mesures faites avec différentes bobines antérieure- ment à la connaissance de la classification des muscles par la chronaxie donnent done les mêmes résultats, avec une netteté plus ou moins grande, suivant que les bobines employées donnent des ondes d’ouver- ture et de fermeture plus ou moins différentes en durée l’une de l’autre. Les causes de varialion d’orare instrumental (résistance des accumu- lateurs, régularité de l'interrupteur) étant beaucoup plus nombreuses avec les courants induits qu'avec les décharges des condensateurs, cette classification n’est mise en évidence avec l'indice de vitesse d’excitabilité que par la comparaison d’un grand nombre d'expériences et létablisse- ment de moyennes, tandis que la chronaxie, beaucoup plus fixe, la fait ressortir, Sans qu'il y ait jamais de chevauchement des valeurs obtenues pour un muscle sur celles obtenues pour un autre. Il était intéressant de montrer que la vitesse d’excitabilité classe toujours les muscles de la même manière que la chronaxie quel que soit le procédé employé : cette classification est une classification fonc- tionnelle qui se superpose à la classification radiculaire. (Service d'Électro- Radiothérapie du Centre de neurologie de la X° région.) (4) G. Bourguignon et H. Laugier. Société d’'Électrothérapie, mai 1911. (2) G. Bourguignon et H. Laugier. Comptes rendus de lu Société de Neurologie (2° note), 25 avril 1912. (3) H. Laugier. Thèse de la Faculté de Médecine, p. 111. «| NC (œp) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES PHÉNOMÈNES CYTOLOGIQUES DE LA DÉGÉNÉRESCENCE DES CELLULES ÉPIDERMIQUES PENDANT LA FANAISON DES FLEURS, par À: GUILLIERMOND. Dans deux précédentes Notes (1), nous avons décrit les processus d’altération du chondriome qui se produisent dans les cellules épider- miques de diverses fleurs sous l'influence des solutions hypo- et hyper- toniques. Il était intéressant de connaître les altérations qui s'effectuent dans le chondriome pendant la dégénérescence et la mort de la cellule. Cette étude est facile à réaliser sur les fleurs : on y peut suivre facilement les diverses stades de la dégénérescence cellulaire pendant la fanaison. L'objet qui s'est le mieux prêté à cette étude est la fleur d'Zris gerz manica : les phénomènes de fanaison commencent vers le haut de la fleur pour se poursuivre peu à peu vers le bas. Les cellules épidermi- ques des stigmates pétaloïdes permettent donc dans une fleur au début de sa fanaison de suivre sur le vivant avec la plus grande netteté tous les stades de la dégénérescence cellulaire. On sait par nos recherches antérieures que les cellules de cet épi- derme renferment un chondriome constitué par quelques mitochondries granuleuses el un très grand nombre de chondriocontes allongés et flexueux. Ces éléments élaborent, dans la fleur encore très jeune et encore fermée, de petits grains d'amidon simples ou composés : ceux-ci apparaissent sur le trajet des chondriocontes, soit aux deux extrémités, soit à l’une seulement des extrémités, soit au centre. Ces grains sont essentiellement transitoires, et se résorbent bien avant l'épanouisse- ment de la fleur, de telle sorte que les chondriocontes ne paraissent plus à ce moment avoir aucun rôle précis dans l’activité cellulaire. Aussi dès le début de l'épanouissement de le fleur, ils présentent des signes d'alté- ration ; ils forment sur leur trajet des renflements vésiculeux, puis se remplissent de petites inclusions graisseuses noircissant par l’acide osmique (fig. 4 et 2). L'apparition de ces renflements vésiculeux et de ces inclusions graisseuses marque le début de la dégénérescence. Dans une fleur commençant à se faner, on observe sur le vivant, à la base des stigmates qui macroscopiquement ne présentent encore pas de signes d’altération, des cellules avec un noyau d'aspect normal et de nombreux chondriocontes pourvus sur leur trajet de gros renflements vésiculeux et remplis de petites inclusions graisseuses (fig. À et 2). (A) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, avril 1917, et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, juin 1917. SÉANCE DU 28 JUILLET 7197 Au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité supérieure du stigmate, laquelle est déjà extérieurement très altérée et recroquevillée sur elle-même, on observe les modifications suivantes : Le noyau offre un réseau chromatique de plus en plus lâche et le nucléohyaloplasme devient prédominant (fig. 6 b). Le nucléole se rape- tisse et finit par se résorber, puis le réseau chromatique se réduit de plus en plus et finit par n'occuper que la périphérie du noyau (c, d). Il sé transforme ensuite en fines granulations et cesse d’être visible. Le noyau est alors réduit à sa membrane et présente l'aspect d'une vacuole (e), enfin il diminue de volume, prend une forme irrégulière, ridée (f), et disparaît complètement. Le cytoplasme fondamental devient de plus en plus hyalin, puis il cesse peu à peu d'être distinct et, vers la fin du phénomène, il semble se confondre avec le suc vacuolaire. Les renflements vésiculeux des chondriocontes ont une tendance à se séparer les uns des autres de telle sorte que les chondriocontes se transforment en partie en vésicules dont les parois se remplissent de plus en plus d’inclusions graisseuses (fig. 3), mais souvent aussi ces vésicules restent reliées par les parties amincies du chondrioconte. Le contenu de ces éléments en dehors des inclusions graisseuses qu'il ren- ferme prend un aspect finement granuleux, puis leur contour cesse d’être distinct et finalement on observe plus à l'emplacement des chon- driocontes que des amas de globules graisseux entremêiés à de fines granulalions qui ne réduisent pas l’acide osmique (fig. 4). Enfin les glo- bules graisseux se fusionnent les uns aux autres et finissent par consti- tuer de très gros globules sphériques ou à contours lobés (fig. 5). Dans les ceilules complètement dégénérées, ce sont les seuls éléments qui subsistent dans les cellules au milieu d’une substance hyaline. _ Tous ces phénomènes, faciles à suivre sur le vivant ou dans une préparation montée dans une solution à 1 p. 100 d’acide osmique, peu- vent être aussi contrôlés par l'examen des coupes fines et colorées par la méthode de Champy-Kull. Dans ces préparations, les globules grais-. seux sont teintés en brun foncé par l'acide osmique et se détachent par- faitement des chondriocontes colorés en rouge par la fuchsine acide. Pendant leur désorganisation, ces éléments se réduisent en gros glo- bules graisseux et en fines granulations fuchsinophiles. Des phénomènes semblables s'effectuent dans les cellules épidermi- ques des sépales et des pétales : les chondriocontes se remplissent de globules graisseux et se réduisent en fines granulations fuchsinophiles, tandis que les globules graisseux mis en liberté par la désorganisation des chondriocontes se fusionnent en grosses masses. Lorsque les chondriocontes renferment de la xanthophylle, ce pigment semble se dissoudre dans la substance graisseuse qui apparaît colorée en jaune. 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 128 SÉANCE DU 28 JUILLET 199 On retrouve également des phénomènes de même ordre dans les cellules épidermiques des bractées et des feuilles. On constate aussi dans les cellules du mésenchyme de ces organes une dégénérescence graisseuse qui se produit aux dépens des chloroplastes. La production d'inclusions graisseuses que nous avons souvent observée dans les chondriocontes semble donc, dans certains cas au moins, résulter d’une dégénérescence cellulaire. Le chondriome subit une dégénérescence graisseuse très nette qui se traduit par la transfor- mation de la majeure partie de sa substance en globules graisseux. On peut se demander, à la suite de ces observations, si la dégéné- rescence graisseuse que subissent souvent les cellules des tissus ani- maux ne résulte pas aussi d’une dégénérescence du chondriome. Cette opinion est d'autant plus vraisemblable que l’on possède déjà sur ce sujet une observation de Fiessinger(l), qui a constaté dans les processus d’altération des cellules hépatiques sous l'influence de sub- stances toxiques une dégénérescence graisseuse du chondriome. Des phénomènes analogues se retrouvent dans la fanaison d’autres fleurs, mais, autant qu’il nous a paru d’après des observations encore incomplètes, ce processus de dégénérescence du chondriome est loin d'être général; dans d’autres fleurs, on observe la transformation des chondriocontes en boulesparaissant riches en lipoïdes, qui prennent des formes irrégulières, puis se réduisent en petites granulations dont un petit nombre seulement noircissent par l’acide osmique. EXPLICATIONS DE LA PLANCHE. Dégénérescence des cellules épidermiques des stigmates de la fleur d'Iris P (e) germanica, observées dans une préparation montée dans une solution _ d'acide osmique à 1/100. Fic. 1-2. — Cellules de la partie inférieure du stigmate : les chondriocontes sont remplis de globules graisseux colorés en brun foncé par l’acide osmique et ont une tendance à former sur leur trajet des renflements vésiculeux; c, cyano- plaste bruni par l'acide osmique. | Fic. 3. — Cellule de la partie moyenne : les chondriocontes sont transformés en vésicules dont la paroi est remplie de globules graisseux. F16. 4. — Cellule de la partie supérieure : les vésicules mitochondriales se sont confondues en masses finement granuleuses remplies de globules graisseux. Fic. 5. — Cellule arrivée au lerme de sa dégénérescence : il n’y subsiste plus que des globules graisseux dont la plupart se sont fusionnés les uns aux autres en grosses masses sphériques. F16. 6. — Divers stades de dégénérescence du noyau, observés sur le vivant : &, noyau avant la dégénérescence ; b, c, d, divers stades de la caryolyse. ( Con rendus de la Soc. de Biologie, 1909. 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LES LÉSIONS DES ORGANES HÉMOLYMPHATIQUES, DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE DE L'HOMME, par MARCEL GARNIER et J. REILLY. L'étude du sang et celle des organes hémolymphatliques montre que Spirochæta icterohemorragiæ porte son action non seulement sur les principaux viscères épithéliaux de l’économie : foie, reins, surrénales, mais aussi sur l’appareil hémopoïétique. Déjà, en novembre 4916, MM. Martin et Pettit avaient noté la réaction hématophagique des ganglions lymphatiques du cobaye au cours de la spirochétose ictéro- hémorragique, et E. Renaux, à la même date, signalait chez l’homme l'anémie et la myélocytose. Dans un mémoire déposé aux Archives de Médecine expérimentale, en avril dernier, et qui n'est pas encore paru, : nous avons montré que la spirochétose ictérigène détermine constam- ment, dans ses formes moyennes et graves, une anémie légère qui apparait dès le début, une leucocytose, avec polynucléose et myélocy- tose, une éosinophilie lardive et, de plus, donne lieu, dans certains cas, à la fin de la période fébrile, à un syndrome anémique caractérisé par une déglobulisation intense et une grande lenteur de la réparation sanguine. L'étude des organes hémolymphatiques, que nous avons pu pra- tiquer dans trois cas mortels, éclaire "le mécanisme de ces. troubles de la formule sanguine. L'état de ces organes diffère suivant que la mort est survenue, plus ou moins tardivement, après le début de la maladie.Chez un homme de quarante-quatre ans, mort au 13° jour, la moelle osseuse diaphysaire du fémur était rouge. Pourtant, sur les coupes, les aréoles adipeuses ne sont pas comblées ; mais les travées qui les limitent sont épaissies et riches en éléments; les globules rouges sont abondants. Dans cette moelle, l’activité érythroblastique est faible : les hématies nucléées, toules de type des normoblastes, sont en pelit nombre. La prolifération porte principalement sur Îes éléments de la série blanche : la plupart des cellules sont constituées par des myélocytes, à protoplasma légère- ment basophile se chargeant de granulations ; les myélocytes à granu- lations neutrophiles sont moins nombreux. On rencontre quelques myélocytes orthobasophiles, quelques cellules à type de mastzellen et de rares éosinophiles. Les mononucléaires, grands et moyens, ne pré- sentent pas d'activité macrophagique. Cette réaction médullaire peut être attribuée, sans conteste, à l’action du spirochète, car sur les pré- paralions trailées par l'imprégnation à l’argent, on trouve dans les travées de nombreux parasites. ; Chez le même sujet, les ganglions mésentériques étaient hypertro- e SÉANCE DU 28 JUILLET 731 phiées. L'un d'eux, examiné histologiquement, présente une prolifé- ration des follicules. La substance médullaire est bourrée d'éléments qui sont constitués surtout par de grands mononucléaires. Pourtant on ne rencontre pas de figures de macrophagie, et on ne trouve pas non plus d'hémorragies. Dans les sinus, on voit de nombreuses mastzellen et quelques plasmazellen ; il n’y à pas d’autres indices d'évolution myéloïde. : Si la réaction hématophagique manque dans ce cas au niveau de la moelle et des ganglions, elle est, par contre, bien développée dans la rate. Celle-ci, du poids de 210 grammes, était congestionnée. Sur les coupes, les cordons de Billroth sont bourrés d'hématies et de nombreux macrophages. Ces cellules forment en certains points une pappe continue; leur multiplication parait très active, à en juger par l'abondance des formes de transition. Leur protoplasma est rempli tantôt d’hématies facilement reconnaissables, tantôt de gra- nulations jaune d’or, ne donnant pas la réaction du fer. Leur acti- vité paraît presque uniquement érythrolytique, et fort peu d’entre elles renferrnent des débris leucocytaires. Le tissu splénique ne présente aucun indice de transformation myéloïde : on n'y trouve pas d'hématies nucléées, mais, dans les follicules, certaines cellules ont un noyau irrégulier, pycnotique, Ainsi, à ce stade de la maladie, il y a réveil de l’activité de la fonction lymphopoïétique sous l’action du spirochète, en même temps, destruc- tion des globules rouges, sans réparation érythroblastique concomi- tante. Remarquons que, dans ce cas, la macrophagie était limitée à la rate, tandis que, dans celui récemment rapporté par MM. Martin et Pettit, elle se rencontrait aussi dans le foie et dans la moelle osseuse. Quand la mort arrive tardivement, au 36° jour de la maladie, l'aspect des organes bémolymphatiques est différent. Dans ce cas, la moelle osseuse -était grise et ne présentait pas de nodules rougeûtres. Ici Ia prolifération cellulaire est intense; elle aboutit en certains points à la formation de nappes continues, dessinant de véritables manchons autour des vaisseaux : ces amas sont constitués par des cellules embryonnaires. Les cordons qui limitent les vésicules adipeuses sont presque uniquement formés par des éléments myélocytaires : ceux-ci se rencontrent à tous les stades de leur évolution : myélo- cytes ortho-basophiles de Dominici, myélocytes à protoplasma baso- phile, et surtout myélocytes à granulations neutrophiles; les éosinophiles sont en petit nombre. Les globules rouges sont nom- breux ; les hématies nuceléées sont très rares; il n'y a aucune trace d'activité érythroblastique. On trouve, par contre, la preuve d’une destruction intense des globules rouges; les dépôts de pigment ferrugineux sont abondants: les uns sont libres; la plupart sont 739 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE inclus dans le protoplasma des cellules macrophagiques, dont le noyau rappelle par sa texture celui des myélocytes. On en rencontre sgalement dans le protoplasma des mégacaryocytes. Les ganglions mésentériques ne présentent aucune figure de macro- phagie; les foilicules sont proliférés et bourrés de cellules lympha- tiques adultes à noyau riche en chromatine, entouré d’une fine ser- tissure protoplasmique. Quant à la rate, du poids de 130 grammes, consistante à la coupe, elle présentait un aspect à peu près normal. On n’y trouve pas d’héma- tophages, ni de dépôts de pigments ferrugineux. La trame interstitielle n'est pas anormalement développée; toute trace d'évolution myéloïde fait défaut. Nous avons rencontré ce même aspect chez un autre sujet, mort au 34° jour de la maladie. Dans ce cas, la rate, du poids de 250 grammes, était molle et un peu pâle. Sur la coupe, la pulpe splé- nique apparaît formée d'éléments très serrés. Il n'y a pas de sclérose véritable, mais le réticulum est épaissi. En résumé, au cours de l'infection par le Spirochète ictérigène chez l'homme, la réaction des organes hémolymphatiques se traduit, au niveau de la moelle osseuse, par le réveil de l’activité leucopoïétique sous l'influence directe du spirochète, alors que la fonction érythroblas- tique, diminuée au début, est nulle à une phase plus tardive; au niveau du ganglion, par une prolifération des éléments lymphoïdes ; au niveau de la rate, par une macrophagie intense, sans transfor- mation myéloïde. Cette hématophagie qui a lieu tantôt dans la rate, tantôt dans la moelle osseuse, jointe à l’absence complète de toute rénovalion des hématies, explique l’anémie que l'on observe constam- ment chez ces malades. Elle est un des facteurs déterminants du syndrome anémique tardif, qui s’observe plus rarement; dans ce cas, la diminution marquée de la résistance globulaire aux solutions salées hypotoniques (1) semble indiquer une fragilisation particulière des hématies sous l'influence du parasite. (1) Marcel Garnier et J. Reilly. La résistance globuiaire à la saponine au cours de la spirochétose ictérigène. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1917, p. 348. LE < SÉANCE DU 28 JUILLET 133 LE DÉTERMINISME DES LÉSIONS HÉPATIQUES DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE CHEZ L'HOMME, par MARCEL GARNIER et J. REILLY. Chez les malades qui ont succombé à la spirochétose ictérigène, le foie peut se présenter sous deux aspects tolalement différents. Ou bien le tissu est remarquablement peu modifié et les lésions sont discrètes, c’est là une particularité sur laquelle nous avons déjà attiré l'attention (1); ou bien au contraire l'organe est complètement modifié et les altéra- tions cellulaires sont profondes. Ces deux aspects nécropsiques corres- pondent à deux réactions différentes de l’organisme devant l'invasion du spirochète : quand le foie garde une structure presque intacte, l’ictère était intense pendant la vie, et le pigment biliaire est abondant sur les coupes de l'organe; au contraire, si l’ictère est tardif et léger, si le pigment biliaire est rare sur les préparations, les lésions cellulaires sont profondes. Ces deux types différents nous sont fournis par deux sujets morts de spirochétose confirmée, l’un au 13% iour, l’autre au 36° jour de la maladie et chez lesquels l’autopsie a pu être faite dans de bonnes conditions, peu d'heures après la mort. C’est dans le cas où la maladie a duré le plus longtemps que le foie présentait le moins d’altérations. Macroscopiquement, l’organe du poids de 1.750 grammes présentait l'aspect que l’on observe dans les cas de rétention biliaire : sa consistance était normale; sur la surface des coupes, on voyait des foyers verdàtres tranchant sur le fond brun. Sur les préparations microscopiques, le tissu paraît généralement intact; les cellules ont gardé leur ordination habituelle. Les espaces portes ne sont pas infiltrées d'éléments leucocytaires; le canal biliaire de l’espace, ainsi que le rameau artériel, ne ‘présente pas d’altérations. Les capil- laires du lobule ne sont pas dilatés et l'organe n’est pas congestionné. À un fort grossissement, on reconnaît l'existence de quelques modi- fications cellulaires : beaucoup d'éléments sont hyperplasiés et ont un noyau volumineux, quelques-uns ont même un double noyau; pourtant on ne rencontre pas de figures de karyokinèse; les nucléoles sont en général bien colorés. Cependant certains noyaux sont altérés; alors le réseau chromatinien a disparu et la substance acidophile du nucléole diffuse dans l’intérieur de la membrane nucléaire; parfois même le noyau est devenu entièrement acidophile el ne renferme plus de nucléoles distincts. Le protoplasma dans de rares cellules est hyalin ou présente quelques vacuoles ; de loin en loin on rencontre une masse (4) Marcel Garnier et J. Reïlly. La spirochétose ictérigène. Paris médical, 4 mars 1917. BIOLOGIE. COMPTES RENDuS. — 1917. T. LXXX. (er FSS 734 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE protoplasmique peu colorée sans noyau. Les cellules de Kupfer sont augmentées de volume et contiennent un noyau hypertrophié. Le pigment biliaire infiltre abondamment le tissu, mais non d’une facon uniforme ; il se rencontre uniquement au centre du lobule, où il occupe le protoplasma des cellules hépatiques et remplit les cellules de Kupfer qui en sont parfois bourrées ; les canalicules intercellulaires sont parfois dilatés par le pigment, comme le figurent B. Dawson et W. E. Hume dans leur mémoire récent, quelques grains sont enfin libres à l’intérieur des capillaires. À la périphérie du lobule et autour des espaces portes, le pigment biliaire est absent. La graisse est localisée autour des espaces portes et des fentes de Kiernan; elle n’est pas toutefois très abondante; la technique appro- priée nous a montré que la majeure partie est constituée par des graisses neutres. Le fer recherché par les méthodes habituelles ne se rencontre pas sur les coupes. Enfin, malgré la durée relativement longue de la maladie, le tissu conjonctif est peu abondant; on voit pourtant en certains points quel- ques fibrilles conjonctives entournant les cellules. Tout autre est l'aspect du foie chez un sujet mort au 13° jour avec un ictère léger. L’organe, gros et lourd, pesait 2.170 grammes ; sa consis- tance était diminuée, sa couleur uniformément jaune. L'examen histo- logique révèle sur les coupes de profondes altérations cellulaires. La travée est complètement disloquée; les cellules ont perdu leur ordina- tion normale; nulle part, on ne trouve de rangée cellulaire intacte. Par contre, les espaces portes ne sont pas modifiées, l'artère et le canal biliaire ont gardé leur structure normale; le tissu de l’espace ne présente qu'un faible degré d'infiltration leucocytaire; il se prolonge parfois entre les cellules sous forme de fibrilles conjonctives irrégulières, de grosseur variable, figurant un début de sclérose. Les capillaires du lobule ne sont pas dilatés et ne contiennent pas de globules rouges. Les lésions sont, en effet, uniquement cellulaires : toutes les cellules sont désorientées; elles affectent des formes variables, triangulaires, penta- gonales ou ovalaires; leurs dimensions respectives sont inégales. Le protoplasma a parfois une grande affinité pour les colorants, tandis que dans d'autres éléments il est à peine teinté. Souvent il est creusé de vacuoles. Le noyau à gardé dans certaines cellules une structure intacte. Quelques figures de karyokinèse sont visibles; certains éléments con- tiennent deux noyaux. Mais le plus grand nombre des noyaux, loin de présenter des signes de multiplication, sont profondément altérés : dispa- rition du nucléole, aspect vésiculeux, pycnose. Au milieu de ces cellules profondément altérées, on trouve des masses protoplasmiques pâles, peu teintées, ne contenant pas äe noyau ou entourant un noyau à peine visible. D'autres éléments sont formés d’une masse nucléaire, déchi- 3 PRE To PRE pan he SÉANCE DU 28 JUILLET 735 ————————_——_—_—_—_—_—_————— quetée, bizarrement contournée, souvent fortement colorée, entourée d'une mince bordure de protoplasma. Quelques leucocytes infiitrent ce tissu sans former nulle part de nodules embryonnaires. Le pigment biliaire est rare sur les coupes, on n’en rencontre que quelques grains dans certaines cellules; en aucun point il ne forme d'amas dans l’intérieur des canalicules biliaires; d’ailleurs la vésicule était remplie de bile. Après coloration par le Sudan III, la majorité des ‘cellules contient des granulations graisseuses, parfois isolées, parfois réunies en amas qui occupent tout le protoplasma. Le noyau de ces cellules est tantôt normal, tantôt vésiculeux, rarement pycnotique. Si les lésions sont profondes là où les éléments de la bile sont rares, c'est que, comme nous l’avons montré antérieurement, les sels biliaires agissent sur le spirochète comme un véritable antiseplique et lui ‘ enlèvent toute virulence (1); on comprend donc que, quand la bile est accumulée en grande quantité dans le foie, les altérations sont discrètes. Il en était ainsi chez un homme mort de spirochétose ictérigène, dont nous avons rapporté antérieurement l’observation avec les détails de l’autopsie (2); la mort était survenue tardivement au 34° jour de la maladie; bien que l'ictère ait presque complètement disparu à ce moment, le pigment biliaire était encore abondant sur les coupes; le tissu hépatique avait gardé son aspect normal; les lésions, bien que plus marquées que dans le premier des cas que nous rapportons actuei- lement, étaient limitées à des ilots disséminés. De même, dans celui des cas rapportés récemment par MM. Martin et Pettit (3) où les lésions ne-sont pas très graves, le lissu était imprégné de bile. Ainsi, dans les cas de spirochétose où l’ictère est marqué, les lésions du foie sont discrètes; elles sont au contraire intenses quand l’ictère est peu accusé et que la bile a conservé son cours normal : c’est l'absence de la rétention biliaire dès le début de l'infection, qui permet le déve- loppement du parasite et l'extension des lésions. (1) Marcel Garnier et J. Reïlly. Action de la bile sur la virulence de Spiro- chæta icterohemorragiæ. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 6 janvier 1917. Depuis la publication de cette note, nous avons eu connaissance du travail de Uhlenluth ‘et Fromme, qui signalent que la bile de bœuf comme les antisep- tiques tue le Spirochète. (2) Marcel Garnier et J. Reïlly. L’ictère infectieux à Spirochètes. Société médicale des Hôpitaux, 22 décembre 1916. (3) Louis Martin et Auguste Pettit. A propos des lésions histologiques qui surviennent chez l'homme au cours de la spirochétose ictérohémorragique. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 30 juin 1917. 736 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOTE SUR UN APPAREIL DESTINÉ A LA NUMÉRATION ET A L'IDENTIFICATION DES GERMES DES PLAIES DE SURFACE ET DE LA PEAU, par GRYSEZ. L'examen bactériologique des plaies par la méthode des frottis ne donne que des résultats très approximatifs. Il renseigne sur le nombre des microbes, mais ne fournit aucune indication sur leur nature. La méthode des cullures est plus précise, mais difficile à appliquer. Le dispositif que nous allons décrire permet cependant d'y avoir recours dans certains cas, quand il s’agit de plaies en surface ou de la peau avoisinant les plaies. Une couche de gélose, épaisse de 2 millimètres, est fixée aseptique- ment sur la paroi externe d’un tube à essai. Le cylindre de milieu nutri- tif ainsi constitué est roulé sur la plaie ou la peau à examiner, et en donne un décalque exact; on le met à l'étude; chaque microbe qui s’est fixé à sa surface donne naissance à une colonie. On peut donc, par ce moyen, compter et identifier les microbes de la plaie examinée. Technique de la préparation du cylindre. — L'appareil comprend deux parties : le cylindre de gélose avec son support, d'une part; d'autre part, un tube formant gaine, qui recouvre le cylindre et l’immobilise. Le support du cylindre est un tube à essai de 45 à 16 millimètres (a), à l’extrémité ouverte duquel on a soudé une baguette de verre de 8 millimètres de diamètre, longue de 15 centimètres, servant de manche (b), et dont on a déprimé Je fond en cône (c). (Cette disposition devant servir à l’immobilisation du cylindre dans la gaine) (fig. 4). Pour couler la couche de gélose sur son support, on emploie le dispo- sitif suivant : un tube de 20 millimètres (D), ouvert à ses deux extré- mités, formant manchon autour du tube «, est maintenu dans cette position par un bouchon en caoutchouc (E), fixé sur la tige b. Un espace annulaire d’une épaisseur de 2 millimètres est ainsi constitué autour du SÉANCE DU 28 JUILLET Ho support. Il suffit de verser de la gélose fondue dans cet espace annulaire (jusqu'à un niveau atteignant 1/2 centimètre de l'extrémité), de la laisser refroidir et d'enlever le tube D, qui glisse facilement sur la sur- face de la gélose, pour ‘obtenir autour du tube a un manchon de milieu nutritif parfaitement adhérent. La gaine est un tube de 30 millimètres de diamètre F, dont le fond a été déprimé en cône (4), comme le fond du tube a. On le renverse sur le cylindre, en ayant soin d’entourer le manche de celui-ci d’un tampon de coton (H); le cône 9 vient s’emboîter dans la dépression conique c et “empêche le cylindre de venir toucher les parois de la gaine (le tampon H concourt au même but et assure la fermeture de l'appareil) (fig. 2). Les différents temps de la préparation du cylindre sont les suivants : 1° Fixer le manchon D sur le bouchon E; 2 Verser de la gélose fondue dans l’espace annulaire; 3° Recouvrir de la gaine F maintenue par le tampon H;: 4° Porter à l’autoclave; 5° Enlever la gaine F, puis le manchon D, en maintenant le bouchon E avec une pince stérile; 6° Replacer la gaine F, en poussant à fond le support a, de façon à engager le cône g dans la dépression c. MÉMOIRES LES GRANDES LIGNES D'UNE THÉORIE PHYSIOLOGIQUE. DE L'HÉRÉDITÉ PAR ÉTIENNE RABAUD =: L'explication des phénomènes héréditaires soulève, à l'heure actuelle, de grandes difficultés. Deux théories principales sont en présence qui, toutes deux, s’attribuent le mérite de résoudre ces difficultés; mais on constate aisément que ni l’une ni l’autre n’y parviennent. Elles se tien- nent également loin des processus intimes et, sous prétexte d'analyse approfondie, s’égarent dans une morphologie très superficielle. Les deux théories, celle de Bateson comme celle de Morgan, partent de la conception des « facteurs », unités indépendantes entre elles et aussi, pourrail-on croire, de la substance vivante. Ces « facteurs » ont le très grand avantage d’être purement imagi- naires; rien n'empêche de les multiplier à l'infini et de leur attribuer, d'autorité, les propriétés les plus disparates et les moins vraisemblables à mesure que le besoin des « explications » se fait sentir. Les « fac- teurs d’arrêt », les « facteurs diluants », les « facteurs multiples », les « facteurs de distribution » comptent parmi les plus singuliers. Les facteurs admis, l’idée centrale des théories est la ségrégation de ces facteurs leur répartition suivant des proportions définies entre les descendants d'hybrides. Les faits de dominance ou de non-dominance passent au second plan. Bateson les explique très simplement en disant qu'un facteur est absent ou présent; quand il est présent, le caractère correspondant se développe, il domine. Morgan, de son côté, parle, sans y insister, d'une action réciproque de deux facteurs. SÉANCE DU 928 JUILLET 739 — L'hypothèse de Présence-absence ne résiste pas à l'examen. Nombre de faits nécessitent l'existence d’un substratum matériel, aussi bien pour le caractère dominant que pour le caractère dominé. Quant à la théorie de Morgan, qui se présente avec l'apparence d'un système très coordonné et la prétention d'apporter la solution définitive de l’hérédité, elle repose sur un échafaudage d’hypothèses mal fondées et témoignede plus d'ingé- nuité que de critique (1). Je ne puis l’exposer ni la discuter longuement ici, il me suffira d’ailleurs de dire que l'hypothèse fondamentale con- siste à admetire une copulation parallèle des chromosomes paternels et maternels au moment de la formation des gamètes. Or, les travaux de Farmer et Moore (1905), de Meves (1908) et de Dehorne (1911) montrent, sans discussion possible, que cette copulation parallèle »’existe pas. On jugera par là du reste. Ce qui frappe, chez tous les théoriciens actuels de l'hérédité, c’est qu'ils ne s’attachent nullement à examiner les processus qui se produi- sent à la première génération (F,). La dominance ou l'aspect intermé- diaire ne les intéresse que dans la mesure où les processus qui suivent se ramènent à la ségrégation. Tout se passe dans leur esprit comme si - la deuxième génération conditionnait la première, oubliant que celle-ci conditionne celle-là. De plus, et toujours fascinés par la ségrégation, ils ne concoivent nullement un fonctionnement d'ensemble de l'organisme; Morgan, même, traite assez rudement les biologistes qui considèrent l'organisme comme un tout. Ces deux points paraissent bien cependant constituer l'essence de toute théorie de l’'hérédité. - x x La première question qui se pose est évidemment celle de la constitu- tion de la substance vivante. Toutes lés recherches expérimentales, aussi bien que les faits d’histogenèse, imposent l’idée d’un mélange complexe de protéiques celloïdaux et de solutions électrolytiques, for- mant un ensemble hétérogène de substances plastiques (2). Il est clair que ces substances dépendent nécessairement les unes des autres; leurs échanges avec l'extérieur sont liés à une interaction constante et les propriétés que chacune d’elles manifeste sont déterminées par la nature même de cette interaction. Comprendre ainsi l'organisme n’est rien de moins que tenir compte des données les plus élémentaires de la chimie. Dire que l'organisme est un tout revient done à exprimer les phéno- mènes avec toute la précision qu'autorisent nos connaissances actuelles, (1) T. H. Morgan. À critique of the theory of evolution. Princeton, 1916. (2) Locution empruntée à F. Le Dantec et qui a l'avantage de ne préjuger de rien sur la nature et le rôle de ces substances. 740 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et l’on s'explique mal ce que Morgan y trouve de « vague » et de « mys- tique ». Seule, cette conception d'ensemble permet de relier les faits d'hérédité dans une explication générale, tout en demeurant aussi près que possible des données de l’expérience et de l'observation. Mais il faut au préalable savoir ce que l’on entend par hérédité. Bien des auteurs emploient ce mot comme désignant un « facteur » spécial, très actif et de nature imprécise; qu'ils le veuillent ou non, ils évoquent ainsi l’idée d’une « force » immatérielle, extérieure à l'organisme et le dirigeant. Or, l'hérédité n’est qu'un fait, un simple fait de continuité et de similitude entre des parcelles de matière vivante qui dérivent l’une de l’autre. La génération agame montre ce fait dans toute sa simplicité; la génération sexuée lui donne une apparence plus complexe; il n'en demeure pas moins essentiellement le même, un fait de double conti- nuilé et de double similitude, lorsque les deux gamètes qui s’allient ne subissent aucune modification (1). Si certaines particularités n’appa- raissent pas chez les individus de première génération, on sait qu'elles peuvent reparaître chez un certain nombre d'individus de la deuxième ;- dans d’autres cas, deux particularités se montrent ensemble en F,, puis se séparent ou demeurent associées en F.. Il s’agit précisément de comprendre comment des particularités sont masqués par d’autres ou forment ensemble des particularités qui, nou- velles en apparence, traduisent une double similitude. L’explication réside, à mon sens, dans les processus mis en lumière par les expériences de fécondation hétérogène, faites et utilisées dans un but tout autre. Elles ne prouvent pas seulement que le sarcode d’une espèce exerce une action nocive sur le sarcode d’une autre espèce, et réciproquement; elles prouvent aussi que tous les degrés existent, depuis la destruction complète, jusqu'à la simple inactivité physiolo- gique de l’une des deux gamètes ou de parties des deux gamètes unies; elles prouvent encore qu’il existe parfois à cet égard des différences marquées entre les deux sexes; elles prouvent enfin que les influences extérieures modifient sensiblement cette interaction des sarcodes. Dans l’ensemble, ces expériences conduisent à l’idée que toute fécondation due à l'union de gamètes issues d'individus distincts 'est une fécondation hété- rogène. Il faut alors insister sur ce point que l'interaction des sarcodes n'’en- traine pas, en bloc, l'inactivité physiologique de l’un d’eux. Seules sont touchées certaines parties de l’un, de l’autre ou des deux à la fois, et ces parties appartiennent indistinctement, sans doute, soit au noyau, soit au corps cellulaire; elles peuvent même correspondre à des fragments (1) Dans le cas contraire, il y a continuité sans similitude, il n’y a pas hérédité. SÉANCE DU 28 JUILLET 7 ne => de chromosomes. Dès lors, les faits relatifs aux hybrides de première génération deviennent assez clairs. Lorsque le croisement de deux races pures différentes — Pois à fleurs rouges et Pois à fleurs blanches, par exemple, — donne naissance à des individus tous semblables à l’un des parents (Pois, à fleurs rouges en la circonstance), nous nous ren- dons compte que le sarcode de l’un rend inactif ou faiblement actif, sans le détruire, le sarcode de l’autre. On dit, en langage mendélien, que le rouge domine le blanc. Ce langage exprime l’idée non dissimulée que le « facteur du rouge » agit directement sur le « facteur du blanc ». Dans un autre langage, nous pourrions aussi bien dire qu'une substance (ou groupe de substances) agit sur une autre. Maïs cela revient à sup- poser qu'une affinité spéciale unit deux parties déterminées des sarcodes et que ces parties se comportent indépendamment de tout le reste. Cette hypothèse parait contraire aux faits, el en l'absence de données précises, mieux vaut se contenter de dire que certaines parties de l’une des gamètes ne trouvent pas les conditions favorables à leur activité dans le complexe résultant de l'union des deux gamètes. Quand les races pures croisées diffèrent par plus d’un caractère exté- rieur, il arrive constamment qu'un certain nombre des individus de la deuxième génération présentent un mélange de caractères empruntés aux deux parents purs. Tout se passe comme si des échanges s’étaient effectués entre les individus. C’est cette apparence qui a suggéré l’idée des facteurs interchangeables, autonomes, et à détermination aussi pré- eise qu'exclusive. Cette idée ne s'accorde guère avec le fonctionnement d'ensemble de l'organisme : elle est d’ailleurs aussi inexacte qu'inutile. . Les « facteurs » ne sont évidemment pas autre chose qu'un terme fâcheux pour désigner des corps chimiques; or, un corps chimique a plus d'une propriété el chacune d'elles se manifeste dans des conditions définies; aucune ne produira donc un effet que si ces conditions sont remplies et elle en produira fatalement un autre si les conditions changent. La détermination est donc fonction de l’ensemble. Sans doute, les géné- ticiens insinuent que ces « facteurs » pourraient bien être analogues aux diastases et, par ce détour, ils croient expliquer la « spécificité ». Seulement toute diastase est elle-même un produit, le produit d'un complexe, qui change avec ce complexe et l'on ne conçoit guère une diastase indépendante, passant d’un sarcode à l’autre, se multipliant et persistant ainsi dans la suite des générations. L'interchangeabilité n’exige pas, pour être comprise, cette série d'hypothèses. Au moment où les gamètes se forment chez les hybrides de première génération, une redistribution des substances plastiques a lieu et telle, qu'il en résulte des complexes nouveaux. Or, ces complexes, constitués par un certain nombre des parties qui constituaient le sarcode initial, n’en diffèrent que relativement peu: les diverses substances plastiques s’y trouvent dans des conditions assez semblables à leurs 7149 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE conditions habituelles pour que le plus grand changement qu’elles puissent subir soit une modification de leur activité d'échanges. Par suite, si les complexes nouveaux favorisent l’activité physiologique de ces substances (ou groupes de substances), elles produisent l'effet qu'elles auraient produit dans la gamète pure, tout au moins un effet très voisin. Mais on ne peut dire que cet effet soit le seul que pro- duise la substance (ou groupes de substances) envisagée; il n’est que la résultante d'un complexe donné. D'ailleurs, lorsque les sarcodes des parents de race pure diffèrent trop, la fécondation, sans aboutir forcé- ment à des destructions, aboutit à des organismes monstrueux, ce qui implique nécessairement que toutes les substances plastiques ne mani- festent pas les propriétés qu'elles manifestent à l'ordinaire. Demeurant ainsi toujours au contact des données positives, nous ne nous écartons pas de la conception globale de l'organisme. Et nous ne nous en écarterons pas davantage en cherchant à analyser les processus d’où résultent les formes intermédiaires dans les croisements de race pure. Les mendéliens refusent de voir dans ces formes de véritables intermédiaires ; partant de ce fait que la ségrégation a souvent lieu en F,, ils affirment qu’elle a toujours lieu, mais qu elle est plus ou moins masquée, en raison du nombre des « facteurs » qui y prennent part et qui seraient tous semblables entre eux. En dépit de ces affirmations, cependant, la stabilité et l’uniformité sont souvent complètes dans la série des générations; j’en ai moi-même observé et publié deux cas. Les phénomènes physiologiques cadrent d’ailleurs fort bien-avec la possi- bilité desintermédiaireset n'impliquent pasla nécessité d’une ségrégation. S'agirait-ilalors du mélange de deux substances ou groupes desubstances? Il se peut. Mais cette hypothèse n’est pas indispensable; pour que le caractère extérieur intermédiaire se produise, il suffit que ces substances conservent chacune leur activité physiologique, et la résultante de cette double activité sera précisément le caractère considéré. Du reste, les substances ne conservent pas nécessairement une activité équivalente; tous les degrés se rencontrent, depuis l’équivalence parfaite, détermi- nant l'intermédiaire morphologique équidistant des formes parentes, jusqu'à l'activité minimum de l’une des substances qui se confond avec la récessivité proprement dite. Dominance complète et intermédiaire exact ne s’opposent donc nullement, comme le croient les mendéliens stricts, ce ne sont que les degrés extrêmes de l’'hétérogénéité des gamètes com- palible avec la persistance de leurs parties constitutives. Des différences existent aussi dans la façon dontles substances se com- portent les unes par rapport aux autres. Parfois elles n’ont entre elles aucune attache solide et subissent la redistribution qui s'effectue au cours de la gamétogénèse*: la ségrégation a lieu en F,. Parfois au contraire, quel qu’en soit le mode et le mécanisme, ces substances demeurent SES SRE ms SÉANCE BU 28 JUILLET % ds (SE) liées, en tout ou partie, subissent tout au moins des modifications dans leur activité, de sorte que les individus de seconde génération ont un aspect uniforme ou présentent quelques fluctuations. En toutes circons- tances, n'est-ce pas évident? C'est la première génération des hybrides qui conditionne la deuxième, tout comme ce sont les parents de race pure qui conditionnentla première génération. Et je n’aperçois vraiment pas la nécessité de trouver partout et toujours la ségrégation, d'imaginer une multiplicité de « facteurs » semblables, procédé qui aboutit sim- plement à déformer les faits. Ces faits du reste s'expliquent de la même manière, du point de vue physiologique, que l'intermédiaire résulte de la fusion de deux « caractères » ou du mélange en damier de ces deux « caractères ». Dans ces diverses éventualités, les organismes descendants conservent les caractères de leurs ascendants; mais ces caractères n’ont pas, chez tous les individus, la même répartition que chez les ascendants. Pour certains mendéliens, reprenant à leur compte une idée de Linné, les « combinaisons » qui se produisent ainsi sont de véritables variations évolutives; même, pour eux, l’évolution $’effectuerait exclusivement par voie d’hybridation. Il est facile de voir que les arrangements divers auxquels ies croisements donnent lieu n’ont aucun rapport avec une variation proprement dite. Celle-ci implique un changement des progé- niteurs aux engendrés; or, il n'existe, en l'occurrence, aucun change- ment. On s’en rend aisément compte si l’on compare simultanément un descendant à ses deux progéniteurs ; la double continuité et la double similitude, définition même de l’hérédité, deviennent évidentes. Ce n’est pas à dire que la double similitude persisle constamment à la -suite des croisements. Parfois, d'une génération à l’autre, des modifica- tions se produisent qui paraissent uniquement imputables à l'amphi- mixiée. Les substances plastiques, en effet, comme tout corps chimique, sont susceptibles de se transformer; elles peuvent le faire, en particu- lier, au cours de leurs interactions, d’une manière durable ou momen- tanée. Des variations de cet ordre se produisent forcément dans les croise- ments entre races pures; mais elle se produisent aussi, dans les lignées, chez les descendants de certains couples à l'exclusion des autres. Dans _ le premier cas, la simple interaction de deux sarcodes hétérogènes suffit pour déterminer la variation chimique; dans le second cas, l'hétéro- généité des sarcodes augmente brusquement, et il faut, de toute néces- sité, penser que ce changement provient des influences extérieures modi- fiant l’un des deux parents, ou les deux, et, par suite, leurs gamèles. L'interaction de ces gamètes n’est plus alors ce qu’elles est pour les gamètes des autres individus de la même lignée. 74 © SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La variation, quelle que soit du reste son origine, laisse subsister la continuité, mais elle rompt la similitude. Quant à indiquer avec précision les substances susceptibles de se transformer ainsi d’une facon durable, nous en sommes, à cette heure, bien incapables. La distinction que bien des biologistes établissent, au point de vue héréditaire, entre le noyau et le corps cellulaire, ne comporte avec elle, serait-elle exacte, aucune explication. Le corps cellulaire pouvant exercer une influence durable sur l’activité des parties du noyau, sans les modifier matériellement, son importance paraît aussi grande que celle du noyau même, quoique n'étant peut-être pas du même ordre. Telles sont les grandeslignes de l'explication générale des phénomènes héréditaires qui découle, à mon sens, de l’état actuel de nos connais- sances. Je me suis assuré que cette explication rend compte. des cas les plus divers révélés par les recherches, si actives depuis 17 ans, dans le domaine de l’hérédité; les faits de renversement de la dominance, de dominance transitoire, de dominance permanente, eic., ne soulèvent aucune difficulté d'interprétation; je me réserve de le montrer dans un mémoire plus détaillé. Je reconnais toutefois, bien volontiers, qu’en s'efforcant de demeurer au contact des données de l'expérience et de l'observation, on ne parvient pas, dans bien des cas, à une précision très grande. Mais il faut bien se dire que nous n'apprécions les phéno- mènes physico-chimiques que par leurs effets visibles, et que la chimie de la matière vivante ne pénètre guère encore dans les détails. Nous ne pouvons donc, à notre tour, que laisser en suspens certaines explica- tions particulières. Cette attitude vaut infiniment mieux, à tout prendre, que l’impressionnante précision que l’on trouve dans les travaux actuels : précision tout artificielle et fort dangereuse, qui donne l'illusion du définitif là où, par essence, règne le provisoire. LES CONSTITUANTS CELLULAIRES DU TISSU DE BOURGEONNEMENT EN ÉVOLUTION NORMALE OU PATHOLOGIQUE CHEZ L'HOMME PAR A. POLICARD et B. DESPLAS Une coupe, faite à travers ia surface bourgeonnante d’une plaie de 12 à 25 jours en parfaite évolution clinique, montre la succession des couches suivantes. La zone de surface rouge, saignante, très fragile, de 1 à 2 millimètres d'épaisseur, est constituée par du tissu conjonctif jeune parcouru par des bouquets de capillaires sanguins, tous rectilignes et sans anastomoses entre eux. La zone sous-jacente, plus résistante, blanchâtre, non saignante, est con- stituée par du tissu conjonctif en voie d'évolution fibreuse et pauvre en vaisseaux; elle a l’aspect d’une couche aponévrotique jeune (zone pseudo- aponévrotique). Plus profondément enfin se trouve le muscle, fortement dégénéré et scléreux, qui représente le fond primitif de la plaie et qui n'appartient pas au tissu de bourgeonnement proprement dit. Dans ce tissu de bourgeonnement un grand nombre d'éléments cellulaires sont présents. À un examen superficiel, leur complexité apparaît immense. En réalité, ils appartiennent tous à un petit nombre de catégories : cellules fixes du tissu conjonctif ou fibroblastes; leucocytes polynucléaires à granu- lations (neutrophiles ou éosinophiles), ou polymorphonucléaires; cellules mononucléaires lymphocytiformes, comprenant lymphocytes proprement dits, cellules migratrices mononucléaires, plasmocytes (plasmazellen). Le présent mémoire est consacré à l'étude analytique sommaire de ces éléments et à la détermination des notions histologiques générales qu'on peut tirer de cette étude. 746 SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE I LE TISSU DE BOURGEONNEMENT NORMAL I. — FIBROBLASTES. Ils sont typiques pour la plupart : forme étoilée ou plus souvent en fuseau, comme dans les cultures de tissu conjonctif; prolongements anastomotiques; limites cellulaires assez peu nettes: protoplasma pâle, homogène en général; noyau volumineux, régulièrement ovale, à chro- matine peu abondante disposée en fines granulations sur le réticulum achromatique; deux ou trois nucléoles; chondriome constitué par des mitochondries granuleuses accumulées pour la plupart autour d’un pôle du noyau, mais existant également dans le corps cellulaire et dans la partie initiale large des prolongements anastomotiques. Les mitoses sont nombreuses, avec figures chromatiques typiques; Îles plans de division (plan de la plaque équatoriale) sont toujours parallèles à la surface de la plaie, ce qui est en rapport avec l’extension vers l'extérieur du tissu de bourgeonnement. La caryocinèse apparaît être le seul mode de divi- sion cellulaire ici présent; on ne rencontre aucun signe de division directe, amitotique. Un certain nombre de fibroblastes dégénèrent; ils perdent leurs prolonge- ments, se rassemblent en boule, deviennent vacuolaires et sénescents. En aucun Cas, un fibroblaste ne se transforme en élément migrateur par rupture et rétraction des prolongements; nous confirmons complètement ici la con- ception de Maximoff (1) qui refuse au fibroblaste la capacité de donner, par une sorte de dédifférenciation, des éléments migrateurs. Entre les fibroblastes et les cellules endothéliales existent des rapports intéressants qui seront précisés dans une prochaine note. Les fibroblastes sont en quantité variable suivant les points du tissu de bourgeonnement envisagés. On compte, sur 100 élérnents cellulaires quelconques : Aa surface detlaplaie tee ANR environ : 15 fibroblastes. À 1 millimètre de la surface , . !: . . — 12 = A 2 millimètres de la surface. . . . . — 66 == (Moyenne de 4 plaies). L'accumulation de fibroblastes dans la couche profonde est liée à uné néoformation active de ces cellules à ce niveau (voir plus loin). (4) A. Maximoff. The cultivation of connective tissue of adult mammuals in vitro. Archives russes d’Anatomie, Histologie, Embryologie, t. 1, fasc. +, 1916. SÉANCE DU 28 JUILLET IT. —— PorLYMORPHONUCLÉAIRES. A. — Neutrophiles. Les éléments neutrophiles sont présents en nombre d'autant plus élevé que la plaie est cliniquement moins bonne. Il y a un rapport inverse absolument net entre l'abondance des leuco- cytes neutrophiles et la bonne évolution de la plaie. Ce fait autorise un certain scepticisme à l'égard des méthodes thérapeutiques qui se pro- posent d'augmenter l’afflux des leucocytes dans une plaie. Dans une plaie en bonne voie de guérison la proporlion des leuco- cytes neutrophiles, pour 100 cellules, est la suivante (moyenne de 4 cas) : AMlassumacerdenla nlalen. Me AE Et environ MÉ5Ep: 2100 Aimillimetre de la surraces PH 0 — : 30 p. 100 A )mnlimetresde larsuriace Aa Pr ee — MISE p 100 La sortie des leucocytes neutrophiles semble se faire non à l'extrémité des capillaires droits, mais à une certaine distance de l’extrémité recourbée du vaisseau, 4 millimètre environ. De là, ces leucocytes émigrent vers la surface en traversant le tissu de bourgeonnement. Tous les leucocytes semblent voués à une dégénérescence assez rapide. Certains gagnent la surface et disparaissent dans l’exsudat de la plaie après s'être transformé en globules de pus. D’autres disparaissent sur place, dans le tissu lui-même; le corps cellulaire s’évanouit, le noyau se contracte, devient pycnotique; de la cellule disparue, il ne reste plus que ces « corps tingibles », sphères très basophiles, résidus du noyau, qui demeurent un assez long temps avant d’être dissoutes. Dans les plaies en bonne voie, cette destruction sur place des leucocytes est la règle. La présence des sphères nucléaires pycnotiques däns le produit de grattage d’une plaie bourgeonnante est d’un bon pronostic. Il est à noter que la destruction des leucocytes n'apparaît pas se faire par phagocytose. B. — Æosinophiles. Nos recherches ont confirmé les conclusions d'une note de l’un de nous (4), en particulier les faits suivants : Les éosinophiles ne se rencontrent jamais à la surface. Aucune for- mation locale, in situ, de ces éléments ne peut être observée; ils viennent tous du sang, lentement attirés par chimiotactisme. Leur fixité morphologique est très grande; ils ne montrent ni attitudes sécré- toires, n1 capacités phagocytaires. III. — CELLULES LYMPHOCYTIFORMES. À. — Lymphocytes vrais. Les lymphocytes jouent un rôle capital dans l’évolution du tissu de bourgeonnement. (4) A. Policard. Réunion médicale de la VI® armée, 12 janvier 1916, et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 29 juillet 1916. 748 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À quelque distance de la surface, 1 millimètre environ, il y a, dans une plaie normale, une émigration active des lymphocytes qui forment d’abord des nids au voisinage des vaisseaux, et, de là, se répandent dans le tissu conjonctif pour s’y fixer et s’y transformer en fibroblastes. C'est ce processus qui commande la formation de la couche scléreuse profonde de la plaie. Pour 100 cellules quelconques, on compte : AA SUR TAC E EEE ENS NET Ier environ : 3 lymphocytes. À 1 millimètre de la surface. . . . . — 48 — À 2 millimètres de la surface . . . . — 12 — Le passage du lymphocyte au fibroblaste est assez difficile à saisir. Il nous est apparu que le lymphocyte, à noyau rond, fortement colorable et proto- plasma peu abondant, se transforme d’abord en une cellule à limites nettes, à protoplasma assez dense, à noyau très irrégulier et assez grand; en somme, une cellule du type rhagiocrine (Renaut) ou polyblaste (Maximoff). Ces éléments semblent'se transformer en fibroblastes par expansion du noyau et formation de prolongements. Toutes réserves faites sur le mécanisme difficilement sai- sissable de ces transformations, un fait reste net, c’est ce que sont les lym- phocytes qui édifient le tissu scléreux, qui sera le futur tissu de cicatrice et constituent cette couche pseudo-aponévrotique qui sert de base au tissu rouge et saignant de la surface de la plaie. Cette notion histologique peut avoir un intérêt pratique, On sait que nous possédons dans les rayons X un agent d'arrêt et de destruction vis-à-vis des lymphocytes. Nos constatations microscopiques peuvent servir de suggestion directrice de base pour des recherches radiothérapiques cherchant à empêcher la formation du tissu scléreux de cicatrice en attaquant l’origine même de ce tissu, le lymphocyte. B. — Cellules lymphocytiformes du type polyblaste. Aux lymphocytes vrais se rattache un groupe très mal connu encore de cellules généra- lement disposées en groupe, à protoplasma nettement limité, dense, souvent granuleux, à noyau irrégulier; elles correspondent à certaines rhagiocrines de J. Renaut, à certains clasmatocytes de Ranvier, aux polyblastes de Maximoff. Dans le tissu de bourgeonnement chez l’homme, on rencontre de telles cellules, surtout à la surface. Pour 100 cellules quelconques, on compte : Ana sur ace EN DA EMEARAn environ :, 17 polyblastes. À 1 millimètre de la surface . . . . . TN OT — A 2 millimètres de la surface. - .:. — 6 — Leur origine n’est pas douteuse; elles dérivent avec évidence des lympho- cytes, Les polyblastes rencontrés à la surface sont nés dans les couches profondes. | Par contre, leur destinée est très obscure. Sont-elles, ici, capables de se fixer et de devenir des fibroblastes, comme le pensent Renaut et Dubreuil, SÉANCE DU 98 JUILLET 7149 Downeyet Weidenreich, etc.? ou, au contraire, ne subissent-elles jamais une telle transformation, comme le croit Maximoff? La question est difficile. En réalité, les deux conceptions peuvent être exactes. Dans les couches superf cielles, il semble manifeste que ces polyblastes n’évoluent pas en fibro- blastes; dans les couches plus profondes, cette évolution semble possible. C. — Plasmocytes. Ces éléments n'existent que très rarement dans les plaies normales jeunes; elles sont abondantes dans les plaies anciennes, plus ou moins pathologiques par ailleurs (4). Telles sont les formes cellulaires présentées par le tissu de bourgeon- nement dans une plaie en excellente évolution clinique. Quand ce tissu de bourgeonnement subit une évolution pathologique, quand la plaie prend un mauvais aspect clinique, on constate des modi- fications notables dans le comportement de ces formes’ cellulaires normales. « IT LE TISSU DE BOURGEONNEMENT PATHOLOGIQUE Le tissu de bourgeonnement, dont l'évolution normale vient d’être décrite, subit parfois des déviations pathologiques. Cliniquement, au lieu d'apparaître comme un tissu lisse, bien vasculaire, rouge, saignant facilement, il offre, ou bien un aspect œdémateux, mamelonné, fongueux, ou bien un enduit blanc grisâtre, diphtéroïde, d'aspect lardacé, oubien encore des plaques brun noirâtre d’allure sphacélique. Ces bourgeons charnus « de mauvaise nature » sont l’aboutissant de trois processus élémentaires qui interviennent avec une intensité variable au sein du tissu de bourgeonnement : ædème, afflux leucocytaire exagéré, altérations vasculaires. Nous envisagerons successivement chacun de ces processus. ÏJ. — OËDÈME DU TISSU DE BOURGEONNEMENT. C'est l'altération la plus fréquente. Elle offre tous les degrés. On constate de l’œdème, combiné avec une infiltration leucocyiaire plus ou moins intense, dans les bourgeons charnus, blanchâtres, d’as- pect fongueux, recouverts de pus (2). L’œdème est à peu près pur, sans (1) Policard. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séances des 1° et 22 juillet 1946. (2) On a pu prétendre, en raison de la coexistence des deux caractères : taille volumineuse, présence de pus, que le pus avait une action excitatrice sur la formation des bourgeons charnus. Le fait est exact, mais non l'explication: c'est parce que le bourgeon est pathologique que simultanément il est œdé- mateux, donc gros, et infiltré, donc recouvert de pus. Bicroaie, COMPTES RENDUuS, — 1917. T. LXXX, 55 150 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE infiltration leucocytaire concomitante, dans les plaies traitées par cer- tains antiseptiques, par exemple le liquide de Dakin, dans les cas où cette solution n’est pas préparée d’une manière parfaite. Dans ces bourgeons œdémateux, on constate que les éléments cellu- laires normaux ont subi les modifications suivantes : Les fibroblastes, en dégénérescence vacuolaire et avec prolongements rompus, sont fréquents. Les lymphocytes et les cellules lymphocyti- formes sont moins nombreux. Les plasmocytes, au contraire, sont abondants, surtout quand la pluie est ancienne; il semble que dans ces bourgeons œdémateux, les lymphocytes n'évoluent pas vers la forme fibroblaste, mais vers la forme plasmocyte. La raison de ce fait nous échappe entièrement. IT. — INFILTRATION LEUCOCYTAIRE. À l’état normal, les polynucléaires représentent dans la couche super- ficielle du tissu de bourgeonnement environ 65 p. 100 du nombre total des cellules. Dans le cas de bourgeon infiltré, leur nombre s’élève formidablement. Les polynucléaires neutrophiles bourrent complète- ment le tissu conjonctif et masquent entièrement sa composition. Les vaisseaux sont bourrés de globules blancs; il y à de véritables throm- boses leucocytaires. Dans les cas où l’infiltration leucocytaire est combinée à l’œdème (cas des bourgeons fongueux), les leucocytes gonflés sont en voie de transformation en globules de pus. Entre le tissu de bourgeonnement bourré de leucocytes et le pus de surface, il n'y a pas de limites appa- rentes en ce qui concerne les leucocytes; c’est une fonte purulente continue du bourgeon. Dans d’autres cas, il n’y a pas d'œdème; il s’agit exclusivement d’une infiltration leucocytaire dense, à leucocytes d’aspect contracté, con- densé, à noyaux rétractés. C’est le cas de ces bourgeons à enduit lardacé, diphtéroïde que connaissent bien tous les chirurgiens. Get aspect lar- dacé est le résultat d’un double phénomène : infiltration du tissu bour- geonnant par des leucocytes condensés et nécrose de coagulation de toute la substance fondamentale et des édifications fibrillaires, réduits à l’état d’une masse hyaline homogène, sans aucune structure et dans laquelle on ne peut distinguer que les leucocytes. Get enduit diphté- roïde se transforme finalement en pus, décapant ainsi la plaie. Cette fonte purulente ne semble commencer qu'au moment où les leucocytes se mettent à gonfler, à devenir hydropiques. Tout se passe comme si, à ce moment-là seulement, les ferments leucocytaires, mis en liberté par l'éclatement de la cellule, se mettaient à agir et à dissoudre par digestion l’enduit diphtéroïde. Nous ignorons pour quelle raison et sous ee SÉANCE DU 28 JUILLET 154 quelles influences se déclanche, à un moment donné, cette protéolyse leucocytaire de l’enduit. Dans ces cas d'infiltration leucocytaire accentuée, les cellules nor- males du bourgeon charnu sont complètement altérées, dégénérées ; on ne peut plus les distinguer, elles disparaissent. III. — ALTÉRATIONS VASCULAIRES. Elles sont fréquentes dans les bourgeons pathologiques. Leur impor- tance est capitale, car ce sont les vaisseaux qui commandent l’évolution normale ou pathologique du bourgeon. Ces altérations sont principale- ment les suivantes : A. — Rupture des capillaires, avec hémorragies interstitielles du tissu de bourgeonnement. Celles-ci sont fréquentes; on observe parfois de vrais infarctus du tissu de bourgeonnement. Il n'y a pas lieu d’envi- sager ici la transformation ultérieure de ce sang épanché; générale- ment, ces hémorragies interstitielles sont suivies d’une fonte purulente ou d’une nécrose sèche de la région atteinte. B. — Thrombose des capillaires. Souvent un ou plusieurs bouquets de capillaires apparaissent thrombosés. Les parties environnantes sont en voie de nécrose de coagulation, nécrose sèche en général. C’est l'origine de ces plaques brunätres ou noires de sphacèle que l’on voit sur certaines plaies en mauvais état. Dans ces cas, au sein du tissu en voie de nécrose et bourré de leucocyles d'aspect condensé, on voit se dessiner les systèmes capillaires thrombosés. Telles sont les caractéristiques histopathologiques de ces évolutions anormales du tissu de bourgeonnement, évolutions heureusement de plus en plus rares aujourd’hui, grâce à l'emploi des méthodes théra- peutiques actuelles. (Laboratoire d’Histopathologie du Groupement des Services chirurgicaux el scientifiques de la V® armée.) ERRATUM NoTE DE P. REMLINGEr. T. LXXX, p. 590, ligne 2 de la note, au lieu de : « La symptomatologie de la rage chez le cobaye inoculé avec le virus de ral », lire : virus de rue. — P. 591, ligne 30, au lieu de : « dans l’-spoir évident d'aider au fravail de quelque chose qui ne veut pas passer », lire : au transit. 153 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD SÉANCE DU 8 MAI 1917 SOMMAIRE Lenrz (A. K.) : Comparaison de la composition chimique de la sub- stance grise de l'écorce et des gan- Lonpow (E.S.)et PAKkHoTINA (E.P.): Méthode de coagulation spécifique appliquée aux ferments du suc pan- ohonsidelencéphale chez l'homme:"M53"|Rcréatique. ft Ne CU ar 158 Lonpon (E. S.) et ARISTOVSKkY SKRJABIN (K. [.) : Loa extraocu- (V. M.) : Nouvelle méthode de sé- laris nov. sp., parasite nouveau de paralion des toxines, en particulier Nondenbhommner three Rte Cet 159 de la tétanotoxine Présidence de M. A. N. Kholodkovsky. COMPARAISON DE LA COMPOSITION CHIMIQUE DE LA SUBSTANCE GRISE DE L'ÉCORCE ET DES GANGLIONS DE L'ENCÉPHALE CHEZ L'HOMME, par À. K. LENTZ. Nous n'avons pas encore de renseignements complets sur la composi- tion chimique normale du cerveau humain. Les lipoïdes sont la partie la mieux étudiée de cet organe. Les élé- ments minéraux sont bien moins connus. Les renseignements sur les substances albuminoïdes sont surtoutpeu abondants. En étudiant les procédés d'extraction des substances albuminoïdes du cerveau, j'ai trouvé un dissolvant commode de la neuroglobuline (céré- bronucléoprotéide de Levene); je me sers à cet effet, notamment, d'une dissolution d'acide lactique à 0,75 p. 100. Ce procédé d’extraction pré- sente des avantages beaucoup plus grands que les méthodes d'’extrac- tion de la neuroglobuline par les sels neutres qui ont été employés par des auteurs antérieurs. 154 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD Pendant mes recherches ultérieures, je me suis efforcé de déterminer dans ses traits principaux la composition chimique de l’écorce et des ganglions sous-corticaux (corps strié) comme de deux formations difré- rentes par leurs fonctions, leur structure histologique et leur dévelop- pement embryonnaire. : À ces différences corréspond-il une différence de composition chi- mique ? Les résultats de mes analyses permettent de répondre affirma- tivement à cette question. J'ai déterminé, dans la substance corticale et la substance ganglion- naire, la teneur en eau, en malières solides, en azote,.la teneur totale en albumines et neuroglobuline, en lipoïdes et en substances minérales. L'écorce a fourni les nombres suivants (moyenne'de 10 cerveaux) : eau, 82,74 p. 100; matières solides, 17,26 p. 100: azote, 9,503 p. 100; substances albuminoïdes, 45,26 p. 100 ; neuroglobuline, 8,412 p. 400 (par rapport aux substances albuminoïdes) ; lipoïdes, 50,90 p. 100; cendres, 3,84 p. 100. £ Ganglions sous-corticaux : eau, 19,15 p. 100; matières solides, 20,85 p. 100; azote, 8,530 p. 100; substances albuminoïdes, 39,88 p. 100; neu- roglobuline, 7,884 p. 100 (par rapport aux substances albuminoïdes); lipoïdes, 59,71 p. 100 ; cendres, 0,41 p. 100. Tout l'azote se distribue de la façon suivante entre les substances albuminoïdes et les lipoïdes de l'écorce : substances albuminoïdes, 1,292 p. 100; lipoïdes, 2,211 p. 100; et, pour les ganglions, on a respec- tivement : 3,297 et 2,603 p. 100. Ainsi, la différence fondamentale entre.la composition chimique de l'écorce et des ganglions céphaliques consiste dans la teneur plus grande de l'écorce en eau et parmi les matières solides en substances albuminoïdes (en particulier en neuroglobuline),en azote et en cendres; les ganglions sont au contraire beaucoup plus riches en lipoïdes. L’accumulation plus grande des substances albuminoïdes dans l'écorce que dans les ganglions indique que les substances albumi- noïdes jouent un certain rôle dans les processus les plus importants dont dépend l’activité de l'écorce cérébrale. J'ai trouvé, dans l’un de mes travaux antérieurs, que la distribution de l'eau dans le système nerveux central obéit à la loi suivante : plus le tissu est actif, plus il renferme d’eau. Cette loi se manifeste aussi dans d’autres tissus : les os renferment 50 p. 100 d’eau, le tissu conjonctif: 57,5 p. 100 et le tissu musculaire 75 p. 400. Les hémisphères céré- braux de l’homme renferment en moyenne 79,79 p. 100 d'eau, la substance grise en contient 82,4% p. 100 et la substance blanche 79,89 p. 100 (1). (4) A. K. Lentz. Sur la chimie du cerveau. pute de l'Acad.de Médecine mili- taire, 1913, n°° 4-6, mr RC DE à Ernie La RENTE AE 7 (æ]A © SÉANCE DU 8 MAI Les résultats de ce travail indiquent une teneur plus grande en eau des parties plus importantes et plus actives de la substance grise (écorce, 82,14 p. 100); les ganglions sous-corticaux sont moins riches en eau (79,15 p. 100). Le système nerveux présente le même mode de distribu- tion des substances albuminoïdes. Ce sont les nerfs périphériques qui sont les plus pauvres en substances albuminoïdes 29 p.100 (Halliburton), ensuite viennent la moelle épinière, 31 p. 100 et la substance blanche de l’encéphale, 33 p. 100. Nos résultats indiquent que les ganglions sous-corticaux renferment en moyenne 39,88 p. 100 de substances albuminoïdes, tandis que la quantité de ces substances monte dans la substance grise jusqu'à 45,26 p. 100. La distribution des substances lipoiïdes présente un caractère tout différent. Les lipoïdes sont surtout abondants dans les nerfs périphé- riques, ensuite se place la moelle épinière (Frænkel-Dimitz) et en dernier lieu vient l’encéphale. Dans l’encéphale, la substance blanche est plus riche en lipoïdes que la substance grise (Thudicum, etc.). Les résultats de mon travail montrent que dans la substance grise l'écorce est plus pauvre en lipoïdes (50,90 p. 100) que les ganglions sous- corticaux (59,71 p. 100). Si l'on évalue le pourcentage par rapport à la substance cérébrale humide, on trouvera que la teneur de l’écorce et des ganglions en azote et leur teneur totale en substances albuminoïdes et variétés de ces sub- stances est presque la même. On peut en conclure que la portion albu- minoïde de l'écorce et des ganglions à un même type de structure, car ilne faut pas oublier que pendant la vie le cerveau travaille in foto, c'est-à-dire à l’état humide. Conclusions. — 1° La substance grise de l'écorce de l’encéphale se dis- tingue de celle des ganglions sous-corticaux par une teneur plus grande en eau, en azole total, en substances alhuminoïdes (en particulier en neuroglobuline) et par une teneur plus petite en lipoïdes. 2° La portion albuminoïde a un même type de structure dans l'écorce et dans les ganglions. On peut considérer l'écorce comme une combi- naison des mêmes éléments qui entrent dans la constitution des gan- glions, mais qui est plus riche en eau et plus pauvre en lipoïdes. 3° La prédominance des substances albuminoïdes dans l'écorce (par rapport aux ganglions) et la diminution du centre vers la périphérie indiquent le rôle important des substances albuminoïdes dans le tra- vail cérébral. Les substances lipoïdes ayant un mode inverse de distri- bution jouent plutôt un rôle secondaire. . 4° Il est nécessaire de diriger l'attention vers l'étude des substances albuminoïdes et de leurs modifications contenues dans le cerveau. A 756 REUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD cet égard, on peut recommander la méthode, que j’ai étudiée, d’extrac- tion de la neuroglobuline par les acides organiques faibles. (Travail du Laboratoire de Chimie physiologique de M. le professeur M. D. Klyn, à l'Académie de Médecine militaire.) NOUVELLE MÉTHODE DE SÉPARATION DES TOXINES, EN PARTICULIER DE LA TÉTANOTOXINE, par E. S. Lonpon et V. M. ARIsTovsky. Les recherches sur les toxines continuent à tourner jusque dans ces : derniers temps dans un cercle vicieux. Nous savons que ce qui est commun aux toxines comme aux ferments, c’est que l’action de chacune d’elles est limitée à un substratum déterminé, et c'est tout ce que nous en connaissons. Nous ignorons la nature, la constitution et la composition chimique des toxines et nous ne pouvons les connaître sans savoir obtenirles : toxines à l’état pur; c’est pourquoi nous ne pouvons déterminer les dif- férences dans leur structure chimique qui permettraient de séparer les toxines. Mais sans savoir obtenir les toxines à l’état pur, nous ne pou- vons déterminer leur nature chimique et c’est ainsi que nous conti- nuons à tourner dans un cercle vicieux. Le problème serait plus facile si nous connaissions au moins une propriété spécifique de nature physique ou chimique, car cette propriété nous pourrait servir de base pour l'analyse des toxines. Les recherches, que nous avons faites dernièrement au Laboratoire situé au Fort-l'Empereur Alexandre I° pendant la préparation de la tétanotoxine pour l’armée russe, nous permettent de faire un pas en avant. Nous avons trouvé une propriété spécifique de la tétanotoxine que nous avons utilisée avec succès, pour l'obtenir à l’état que l’on peut déjà appeler pur et qui doit nous amener dans l'avenir à une sorte de substance chimiquement pure. Cette propriété spécifique de la tétano- toxine consiste dans ce qu’elle se forme à l’état colloïde et est sécrétée dans un mélange très varié de substances colloïdes où elle ne se con- centre pas indifféremment à la surface de toutes les parcelles colloïdes suspendues dans le milieu de dispersion formé par le bouillon de cul- ture, mais, en ayant la propriété de diminuer la tension superficielle des parcelles dispersées, elle se précipite à la surface de celles d’entre ces parcelles dont la tension superficielle correspond à la distension de la toxine même. Plus exactement, elle s’agglomère sur les surfaces qui ‘attirent avec plus de force par atlraction physique, ou même par une : SÉANCE DU 8 MAI 757 sorte de faible affinité chimique. C’est pourquoi la toxine sécrétée par le microbe ne se distribue pas d'une façon uniforme dans tout le bouillon, mais occupe à son intérieur une disposition déterminée, et le but de l'analyse consiste précisément à agglomérer les parcelles dispersées et à séparer la toxine par une méthode aussi délicate que possible, par suite de l'extrême sensibilité de la toxine envers divers agents chimiques. Le caractère de la particularité spécifique de la tétanotoxine nous indique les caractères des moyens que nous cherchons. Si tout ou presque tout se réduit au coefficient spécifique de dimi- nution de la tension superficielle, on doit employer comme facteur d'agglomération un moyen de caractère opposé, c'est-à-dire un moyen susceptible d'augmenter la tension des parcelles chargées par la toxine et de les agglomérer ainsi en parcelles macroscopiques qui puissent se séparer du milieu de dispersion. Il va sans dire qu'il faut prendre pour cela une substance électrolyte dont les ions soient capables d'exercer une pression sur la surface des parcelles chargées de la toxine et déter- miner ainsi une coagulation, c'est-à-dire une floculation suivie d’une sédimentation. Cette théorie s’est complètement justifiée pour la tétanotoxine. Les expériences préliminaires ont démontré qu'à la concentration de sulfate d'ammonium égale à 18-20 p. 100 on obtient juste cette augmentation spécifique de la tension superficielle des agrégats chargés de la toxine qui détermine leur attraction et leur fusion réciproque (floculation). La technique est ainsi tout indiquée. Il faut d'abord précipiter tout _ce qui se précipite à la dose de 17 p. 100 de sulfate d’ammonium, cen- . trifuger et rejeter le précipité. On ajoute ensuite au liquide 4-3 p. 100de sulfate d’ammonium et le précipité qui se forme alors est celui que l’on cherche. On négiige tout ce qui reste dans le liquide après cette préci- pitation, quoique ce liquide doive renfermer une certaine quantité de toxine d’après la loi de distribulion de la substance entre le milieu de . dispersion et les parcelles dispersées. - Le coagulum toxique séché dans le vide est soumis à une nouvelle dissolution et à une nouvelle précipitation par la dose convenablement | choisie de sulfate d'ammoniumet ainsi de suite jusqu’au moment où les expériences sur les animaux montrent qu'une nouvelle tentative de … purifier la toxine n’augmente pas la toxicité de la préparation. h . Nous possédons à présent une préparation qui tue une souris blanche … en deux jours en injection sous-dermique à la dose de 0"%£,00002 (1) et … tout indique qu'un fractionnement ultérieur fournira une préparation + encore plus toxique et par conséquent encore plus pure. (1) La toxicité de notre préparation indique que la tétanotoxine préparée en son temps par Brieser et Cohn (Zeitsch. f. Hyg., XV) renferme au moins … 60 p. 100 d'impuretés. ; ut 1 O6 dO RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD Nous nous proposons d'aborder l'étude aussi détaillée que possible de notre substance lorsque nous aurons atteint la limite et aurons ramassé en quantité suffisante cette substance dont la toxicité dépasse tout ce que la médecine a eu jusqu'ici. £ Enfin, deux remarques pour terminer : 1° Le schéma indiqué de la séparation de la tétanotoxine ne doit être considéré que comme schéma qui doit être modifié dans chaque cas particulier, selon la qualité des produits dont est préparé le bouillon, selon ia toxicité des cultures mûres, eic. Il est impossible d'indiquer d'avance les modifications quantitatives qui doivent être faites dans chaque cas particulier; l'empirisme seul est capable de les faire con- naitre. 2% Nous ne pensons pas que la tétanotoxine avec laquelle nous avons commencé par hasard nos recherches soit une exception de la règle générale sous le rapport examiné. Nous inclinons plutôt à penser que la tétanotoxine présente un cas particulier d’une règle générale. Lorsque nous aurons achevé les expériences que nous faisons actuellement, nous nous occuperons de l'application de la méthode indiquée pour la production d'un sérum antitétanique plus parfait. La méthode qui est décrite ici peut être désignée brièvement comme méthode de coagulation spécifique par ions. Si quelque collègue désirait connaître de plus près notre substance, nous nous tenons à sa disposition. MÉTHODE DE COAGULATION SPÉCIFIQUE APPLIQUÉE AUX FERMENLS DU SUC PANCRÉATIQUE, © par E. S. Lonpon et E. P. PAKHOTINA. L'un de nous a exposé, dans la note précédente, écrite en collabora- tion avec M. V. M. Aristovsky, les principes de la méthode indiquée en tête. Nous y avons émis la supposition que cette méthode n'a pas seu- iement un caractère particulier, mais doit acquérir une signification plus générale non seulement dans la toxicologie, mais aussi dans l'étude des ferments et non seulèmeut pour la séparation d'une toxiné ou d’un fer- ment contenu isolément dans un mrilieu, mais aussi pour la séparation de plusieurs toxines ou ferments mélangés. Les faits ont confirmé notre supposition. Nous avons pris le suc pancréatique qui renferme un mélange de ferments les plus variés. Nous avons supposé que différents ferments doivent présenter des coefficients différents de diminution de la tension superficielle et que c’est pour cette raison‘qu'ils doivent se concentrer = SÉANCE DU 8 MAI 759 pendant leur précipitation sur les surfaces de diverses parcelles col- loïdes. On a ainsi différentes parcelles colloïdes à couches concentriques présentant une différente tension superficielle. S'il en est ainsi, diffé- rentes concentrations d'ions sont nécessaires pour précipiter ces divers éléments dispersés. Donc, en fractionnant un mélange de ferments par saturation successive du milieu par les ions de sulfate d’ammonium, nous devons obtenir une précipitation successive de différents fer- ments. | . Il s’est trouvé en effet que c’est le ferment amylolytique qui présente la plus forte tension superficielle, car il se précipite à la concentration la plus faible de la dissolution (près de 20 p. 100 de sulfate d'am- monium). Il suffit d'une faible contribution mécanique de la part des ions pour déterminer une accélération du processus de coagula- tion. La fraction suivante (près de 30 p. 100) renferme le ferment protéo- lytique, et c’est après lui que se précipite le ferment lipolytique (près de 50 p. 100). Nous ne pouvons encore affirmer que les poudres que nous avons obtenues renferment des ferments complètement isolés. Nous ne parlons pas même de la pureté des ferments au sens chimique du mot, mais ce que prouve démonstrativement l'expérience, c’est que nous avons réussi à séparer les ferments. Les recherches se continuent dans ce sens sur le suc pancréatique et sur d’autres objets. Loa extraocularis nov. sp., : PARASITE NOUVEAU DE L ŒIL DE L'HOMME, par K. I. SKRJABIN. Dans l’œil de l’homme peuvent se localiser différents vers parasites, représentant aussi bien des Cestodes et des Trématodes que des Néma- todes. Parmi ceux-ci, on a décrit, jusqu'ici dans l'œil humain, 4 espèces suivantes, comme parasites extra- et intra-oculaires : 1° Loa loa Guyot 1778 se localise dans le tissu conjonctif sous- dermique, à l'intérieur duquel il chemine activement et peut parfois venir dans le tissu conjonctif du globe oculaire et des paupières, et en sortir à nouveau. La région de sa distribution est limitée à l'Afrique occidentale tropicale. - 2° Filaria conjunctivæ Addario, 1885 (Filaria inermis Grassi, 1887), se rencontre, tantôt dans la conjonctive du bulbe, tantôt dans le tissu . conjonctif des paupières. Le parasite est entouré par une capsule fibreuse close; il a été trouvé en Italie et en Hongrie. Parasite non spécifique- ment oculaire, car on a décrit des cas de sa présence dans le tissu conjonctif d’autres organes. 760 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD 3° filaria lentis Dies., 1851, ne représente pas probablement une espèce zoologique indépendante, mais un nom collectif de petites larves de Nématodes (de 0,38-0,36 millimètres de longueur) qui ont été trouvées tantôt dans la chambre antérieure de l'œil, tantôt dans le cristallin ou dans le corps vitré (Europe, Amérique). 4° Trichinella spiralis Owen, 1835, agent de la trichinose qui peut évidemment occasionnellement envahir les muscles oculaires. Dans cet article, je décris un nouveau représentant des Nématodes, ophtalmoparasites de l'Homme, que j'ai reçu, par l'intermédiaire de M. le professeur V.-A. Dogiel, de M. le D' A. P. Wladytchensky, d'Ekatérinodare (nord du Caucase), et que j'appelle Loa extraocularis. Ce parasite a été extrait d’une néoformation dont a souffert une paysanne, àgée de vingt et un ans, et qui a été localisée dans l’angle interne de l'œil droit, entre la paroi de l'orbite et le globe oculaire. Cette tumeur, grosse comme un haricot, était mobile, résistante, non soudée aux tissus voisins, non douloureuse. La mobilité de l'œil n’était pas diminuée. Lorsque la tumeur a été ouverte, on a trouvé un ver mince qui se mouvait énergiquement. Le parasite était entouré d'une capsule fibreuse résistante qui a été complètement enlevée. La blessure a été fermée à l’aide de trois sutures; guérison per primam ; la malade est sortie de l'hôpital complètement guérie. Caractéristique zoologique de Loa extraocularis. — Le parasite est une Filaire femelle, non complètement müre, dont la longueur atteint 143 millimètres. L’extrémité antérieure du corps est plus large que l'extrémité postérieure. Les deux extrémités sont arrondies. La largeur la plus grande du corps est de 0,612 millimètre, en arrière du niveau de la vulve. La largeur varie dans différentes portions du corps de la - facon suivante : au niveau de l'anneau nerveux, 0,272 millimètre: au niveau du bout postérieur de l’œsophage, 0,459 millimètre; près de la vulve, 0,578 millimètre; au niveau de l’anus, 0,453 millimètre. Cuti- cule finement striée transversalement, la largeur des anneaux cuticu- laires atteint 0,006 millimètre; 2 papilles latérales et 4 papilles sub- médianes sur l'extrémité antérieure. L'orifice buccal, privé de lèvres, donne accès dans l’æscphage cylindrique qui atteint 0,935 millimètre de longueur et 0,085 millimètre de largeur. L’anneau nerveux se trouve à 0,272 millimètre de distance à partir de l’extrémité antérieure. L'inteslin alteint dans sa partie initiale 0,1 millimètre de largeur. L'intestin se rétrécit considérablement dans la partie postérieure du corps et s'ouvre par l’anus à la distance de 0,1 millimètre seulement de l'extrémité caudale. Le parasite présente 2 ovaires, 2 oviductes, 2 utérus et 1 vagin qui s'ouvre par l'orifice génital externe à la distance. de 2,04 millimètres de l'extrémité céphalique. Ce parasite ne renferme ni me, ni embryons. A l'extrémité caudale du parasite, un peu en ARC E LTÉE SÉANCE DU 8 MAI 161 arrière de l’anus se trouvent deux papilles latérales (une de chaque côté) qui regardent en arrière par leur pointe conique. Il n’y a pas d’autres papilles sur le revêtement cuticulaire. Diagnose zoologique du parasite. — Une idée s'imposait d'elle-même au premier coup d'œil, que notre parasite représente peut-être une femelle de Filaria conjunctivæ Addario, 1885. La longueur totale du parasite et sa localisation parlaient en faveur de cette opinion. Mais l'étude de son anatomie a démontré irrévocablement que ces espèces se distinguent nettement entre elles. Le principal caractère différentiel est présenté par la position de la vulve qui est située chez Loa extraocularis à la distance de 2,04 millimètres de l'extrémité céphalique, tandis que chez Filaria conjunctivæ la vulve se trouve tout près de l'orifice buccal (à la distance de 0,05-0,1 millimètre de l'extrémité céphalique. En outre, . l'anneau nerveux de notre parasite _est nettement rapproché de l’extré- mité céphalique, et chez Filaria con- junctivæ il est situé, d’après Grassi, au milieu de la longueur de l’œso- phage. Enfin, ces parasites ont une structure différente de l'extrémité caudale. Fi. 1. — Loa extraocularis, n. sp., Si nous comparons notre parasite 9, grandeur naturelle. à Loaloa, les différences suivantes Pic. 2. — Extrémité jantérieure de la femelle : n, anneau nerveux; o, æso- FULENC AUXEVEUX 1° la longueur phage; à, intestin ; f, vulve; v, vegin. maxima de la femelle complètement Fi. 3. — Extrémité postérieure de la mûre de Loa loa n’atteint que 60 mil- femelle : à, intestin; ov, ovaire; à, anus; limètres, tandis que la femelle ?: papille post-anale. non mûre de notre parasite atteint … 143 millimètres, 2 toute la cuticule de Zoa loa est couverte de papilles _verruqueuses dont notre parasite est complètement privé. Si nous étu- dions la structure générale de ces parasites, nous apercevons de nom- breux indices qui indiquent leur position voisine. Les caractères qui leur sont communs sont les suivants : 1° Un même nombre et une même disposition des papilles buccales _(2 papilles latérales et 4 papilles submédianes); 2° Une position semblable de l’orifice génital femelle externe situé en arrière de la limite entre l’œsophage et l'intestin. 769 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD 3° Les deux parasites présentent, près de l'extrémité caudale, 2 papilles post-anales ; 4° Les organes génitaux femelles ont un même type de structure chez les deux parasites ; même les détails topographiques de la partie initiale de l'ovaire postérieur coïncident dans les deux espèces; 5° La partie antérieure du corps est beaucoup plus large que la partie . postérieure. L'ensemble de ces caractères nous fait rapporter nolre para- site au genre Zoa Stiles (1907) et le considérer comme la deuxième espèce de ce genre, Loa loa (Guyot, 1778) en constituant la première espèce typique. (Travail du Laboratoire vétérinaire du Ministère de l'Intérieur, Petrograd.) SÉANCE DU 22 MAI (917 SOMMAIRE Cyrovrrcu (1. S.) et ForkMaAN (N.) : incapable de transmettre l'infection. 365 Pléthysmographie, comme méthode Poyarxorr (E.) : Le rôle de la d'enregistrement des réflexes con- pression osmotique et les phéno- ditionnels chez l’homme. ...... 162 | mènes d'adaptation élémentaire Iwaxow (EL:) : Moyen de rendre dans la biologie des spermato- le sperme infecté des mammifères ZOÏdes NAN RER RARES 767 . Présidence de M. J . P. Pavlov. PLÉTHYSMOGRAPHIE, COMME MÉTHODE D'ENREGISTREMENT DES RÉFLEXES CONDITIONNELS CHEZ L'HOMME, par I. S. Cyroviten et N. F. Forxman. L'école de Pavlov a montré, on le sail, que toute une série de ce qu'on appelle excilations « psychiques » se rapporte au domaine des processus réflexes. Ces réflexes, cependant, à la différence des réflexes ordinaires non conditionnels qui parcourent un simple circuit réflexe, doivent passer par l'écorce des hémisphères cérébraux, et ne se forment dans l'organisme, comme les associations, qu'après plusieurs SÉANCE DU 22 MAI! 163 actions combinées simultanées d’un excitateur absolu (par exemple d'un acide) et d'un autre signal qui l'accompagne ou le précède (par exemple d’une couieur, d'une odeur, d’un son, etc.) On comprend ainsi pourquoi les réflexes qui ne se forment dans l'organisme que dans les conditions indiquées s'appellent réflexes conditionnels ou combinés. Étudiés d'abord par M. le professeur Pavlov sur la glande salivaire du chien, ces réflexes ont été ensuite démontrés aussi pour la région motrice des animaux et de l'homme (école de M. le professeur Bechterew, Zélény); pour les glandes stomacales (Bogen, Cytovitch, Tonkikh); chez les hommes à fistule salivaire (Gley et Mendelson). Mais il existait encore un nouveau sujet de recherches, la réaction vasomotrice. Chez certains sujets le jeu des vasomoteurs sous l’action d'émotions insignifiantes, sous l’action d’excitations du monde externe ou de profondes émotions _ psychiques est si frappant qu'il devient presque miraculeux (extase de Catarina Emerich, immortalisée par le pinceau de Gabriel Max). La méthode pléthysmographique nous permet d'aborder l'étude de ce jeu des vasomoteurs et d'essayer de nous en rendre maîtres. Le plé- thysmographe, construit par Chelius (1850) et Fick (1869), a été ensuite perfectionné par Marey, Mosso, Lehman, J. Camus, ete. Nous nous sommes servis du pléthysmographe pour l'extrémité supérieure, chaque variation du volume de celle-ci étant enregistrée à l’aide d’une trans- mission pneumatique sur un cylindre enfumé. Dans nos expériences faites sur 10 personnes, nous avons pris comme excitateur absolu le froid sous forme d’eau glacée qui parcourait de temps en temps un tube enroulé en spirale autour de la main droite; la main gauche de la personne observée a été placée dans le pléthysmo- graphe. Comme excitations conditionnelles qui coïncidaient avec l’ac- lion du froid sur la peau nous avons pris dans certains cas le son d’un diapason, dans d’autres cas un fifre à son ut et dans d’autres cas le bruit de l'interrupteur d’un appareil d'induction. Ilest important de noter que le sujet étudié a été placé dans une chambre isolée, fermée, de sorte qu'il r’a pu ni voir ni entendre ni l'enregistrement pléthysmographique, ni les manipulations de mise en mouvement de l’eau froide, ni la mise en train de l’action des sons du diapason, du fifre, etc.; de celte façon pendant la durée de l’expérience (30 minutes à 1 heure), il n’a pu perce- voir que les excitations absolues et conditionnelles. Après vingt-cinq excitations pareilles combinées, on pouvait voir que le rétrécissement réflexe des vaisseaux de la main était provoqué non seulement par l’ac- tion du froid, mais aussi par les seuls sons du diapason, du fifre, etc. Plus on répète la combinaison des excitations conditionnelles et abso- lues, plus stable et plus net devient le réflexe conditionnel; en même _ temps, la descente de la courbe pléthysmographique devient beaucoup 764 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD plus nette qu'elle ne l'était avant. Pendant notre travail nous avons appris par la communication préliminaire du D' Tchaly que des expé- riences semblables sont faites au laboratoire de M. le professeur Bechterew; Tchaly a réussi à obtenir un réflexe conditionnel, mais au moyen d’excitations douloureuses par des courants d’induction. Dans nos expériences nous avons pu établir que le réflexe condi- tionnel que nous avons obtenu en réponse au son ut a été tout d’abord loin d’être spécifique; à côté de lui d’autres sons de la même gamme ont été capables d’agir d’une façon réflexe sur les vaisseaux de la main et ce n’est que plus tard, après une série d'exercices pendant lesquels l’action du son ut a été renforcée par celle du froid (et non pas l’action des sons ja et la) que notre réflexe s’est assez bien différencié. L'école de Pavlov, en étudiant les propriétés des réflexes conditionnels, a établi que ces réflexes, à l'opposé des réflexes absolus, sont peu stables : si l’on ne les renforce pas pendant un temps plus ou moins considérable, ils dispa- raissent; ils sont susceptibles d’être retardés ou arrêtés sous l’action de processus d’inhibition interne ou externe. Nous avons pu constater toutes ces propriétés fondamentales sur les réflexes vaso-moteurs: ainsi, ayant obtenu, dans l'expérience n° 28, un réflexe net en réponse à un son, nous ne l'avons plus observé après un délai de 1 mois et demi; le réflexe n’a réapparu qu'après quinze nouvelles actions combinées du froid et du son ut. ; Signalons aussi un autre mode de disparition du réflexe condi- tionnel : sous nos yeux, en quelques minutes, sous l’action répétée de la seule excitation absolue (sans renforcement par le froid), le réflexe devient de plus en plus faible et enfin disparait complètement. Comme les processus de disparition des réflexes sont déterminés par les processus qu'on appelle processus d’inhibition interne, en interrom- pant cet état d’inhibition par quelque nouvelle excitation (odeur vive de l’ammoniaque), nous détruisons cette inhibition et notre réflexe éteint peut réapparaître à nouveau avec la même netteté. Ainsi, il résulte de nos expériences que, d’une part, on peut étudier au moyen de la pléthysmographie les réflexes conditionnels chez l'homme et que, d’autre part, les psycho-réflexes vaso-moteurs, comme on les appelle, et que nous avons eu l’occasion d'étudier (douleur, chatouille- ment, froid), présentent des propriétés propres à tous les autres réflexes conditionnels ou combinés. SÉANCE DU 22 MAI 765 MOYEN DE RENDRE LE SPERME INFECTÉ DES MAMMIFÈRES INCAPABLE DE TRANSMETTRE L'INFECTION, par EL. [wanow. Après avoir trouvé le moyen d'obtenir le sper.ne des Mammifères et démontré expérimentalement la possibilité de la fécondation artificielle avec le sperme soumis préalablement à l’action de tels ou tels agents physiques ou chimiques, la question s’est présentée naturellement de savoir s'il est possible de « désinfecter » le liquide spermatique des Mammifères sans enlever aux spermatozoïdes leur faculté fonctionnelle lorsque ce liquide renferme des micro-organismes pathogènes (bacté- ries, spirochètes, trypanosomes). On aurait la solution positive de cette question si l’on réussissait à trouver des conditions dans les- quelles les agents d'infection seraient d’une part détruits ou privés de : leur faculté d'accroissement ultérieur et de multiplication et dans les- quelles les spermatozoïdes conserveraient d'autre part non seulement leur mobilité, mais aussi leur faculté de féconder. H est complètement impossible d'employer à ces buts les moyens ordinaires de désinfection (sublimé, acide phénique, etc.), car les spenmatozvies sont très sen- sibles à l’action de ces substances; il st recourir à d’autres moyens plus délicats. Mes recherches sur l'action de l'alcool éthylique sur les spermatozoïdes el mes expériences de fécondations artificielles avec le sperme addi- tionné d'alcool représentent les premières tentatives d'aborder la ques- tion qui nous intéresse. J'ai établi que les spermatozoïdes peuvent supporter l'addition au sperme de 15 à 18 p. 100 d'alcool éthylique et qu'ils conservent leur faculté de féconder si le sperme renferme jusqu’à 10 p. 100 d'alcool éthylique. Quoique les bactéries ne se multiplient pas. dans le milieu qui renferme 10 p. 100 d’alcool, elles ne perdent pas néanmoins leur faculté de reproduction et d'infection si on les replace dans d’autres conditions; et, pour tuer les bactéries (mais non les spores), il faut prendre une si forte concentration d'alcool que les spermatozoïdes meurent immédiatement, c'est-à-dire qu’il faut ajouter au sperme 50 p. 100 d'alcool. Dernièrement, je me suis adressé à l atoxyl et au salvarsan-arsaminol et arsal, c’est-à-dire aux substances à action spécifique sur les spiro- chètes et les trypanosomes pathogènes qui ont pénétré dans l'organisme des Mammifères par voie sexuelle (syphilis, dourine). Il fallait tout d'abord établir les doses maxima auxquelles ces substances peuvent être ajoutées au sperme sans enlever aux spermatozoïdes leur faculté de féconder et la dose minima des substances indiquées qui, ajoutée in vitro au sperme infecté par des trypanosomes, est susceptible de BioLogle. COMPTES RENDUS. — 19117. T, LXXX. 56 766 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD préserver contre l'infection si ce sperme est introduit artificiellement par le vagin et même sous la peau. Pendant mes expériences, j'ai eu affaire au 7rypanosoma equiperdum : on obtenait le sperme naturel des Chiens, on préparait aussi le sperme artificiel avec les spermatozoïdes pris dans l’épididyme du Lapin. Quant à l’atoxyl on a dû abandonner bientôt cette substance, car elle n'agit guère in vitro sur les trypanosomes et les spirochètes, même à la concentration de 8 à 10 p. 100; à cette concentration les trypanosomes conservent non seulement leur mobilité, mais aussi leur faculté de déterminer des infections spécifiques, tandis que même la dose de 5 p. 100 d’atoxyl exerce sur les spermatozoïdes (sperme du Chien) une action empêchante et tue en trois heures les spermatozoïdes qui con- servent dans la portion témoin leur mobilité pendant plus de dix heures. Si le sperme renferme seulement 0,5 p. 100 d’atoxyl, l’action défavorable de cette substance sur l'énergie des mouvements des sper- matozoïdes de Chien et de Lapin diminue considérablement et de trois Lapines fécondées artificiellement avec le sperme artificiel mélangé de 0,5 p. 100 d’atoxyl, l’une a mis au monde des petits venus à terme. L’addition du salvarsan in vitro n'empêche pas les spirilles et les trypanosomes de rester mobiles; cependant à l'opposé de ce qu'on sait de l’atoxyl, ces parasites traités, pendant un laps de temps quine dépasse pas un quart d'heure, par des solutions de salvarsan ne dépassant pas 1 p. 10.000 et lavés ensuite de facon à éloigner le salvarsan, perdent défi- nitivement leur faculté de se reproduire et d’infecter l'organisme dans lequel ils sont introduits par le vagin ou sous la peau. Nos expé- riences concordent à cet égard avec les résultats du travail de G. Cas- telli (7ryp. nagana). Mes expériences et mes observations ultérieures ont démontré que malgré la toxicité plus forte du salvarsan pour les spermatozoïdes du Chien et du Lapin par comparaison avec l’atoxyl, les spermatozoïdes peuvent néanmoins être laissés pendant non moins de trente minutes dans les solutions à 1/10.000 de salvarsan sans subir d'action nocive perceptible et sans perdre ni leur mobilité énergique ni leur pouvoir de fécondation. a Je possède à présent quatre Lapines qui ont concu à la suite de fécon- dalions artificielles avec le sperme artificiel mélangé de salvarsan à 1/10.000. La progéniture de l’une de ces Lapines à été obtenue il y a vingt-trois jours et ne présente jusqu'ici aucune anomalie; les autres Lapines doivent mettre bas ces jours-ci. Les faits obtenus fournissent, d’après mün opinion, uné solution positive de la question que nous avons posée de savoir s’il est possible de « désinfecter » le sperme sans enlever aux spermatozoïdes leur faculté fonctionnelle et permettent d'espérer que l’étude ultérieure de cette SÉANCE DU 22 MAI 767 question peut donner une série de résullats intéressants relatifs non seulement aux trypanosomes, mais aussi à d’autres micro-organismes, y compris les bactéries. (Section de Physiologie du Laboratoire de l'Administration vétérinaire, Petrograd.) LÉ RÔLE DE LA PRESSION OSMOTIQUE ET LES PHÉNOMÈNES D 'ADAPTATION ÉLÉMENTAIRE DANS LA BIOLOGIE DES SPERMATOZOIÏDES, par E. POYARKOFF. L'une des premières questions que soulève l'étude de la chimie physique de la cellule est celle de la pression osmotique normale pour la cellule examinée. Cette pression peut être déterminée de deux facons différentes : soit en mesurant la pression osmotique du milieu habité _ normalement par la cellule étudiée, soit en étudiant l’action des varia- tions de la pression osmotique sur la cellule examinée. J'ai déterminé suivant les deux façons indiquées la pression osmo- tique normale pour les spermatozoïdes du Chien. J’ai mesuré d’une part l’abaissement du point de congélation du liquide spermatique du Chien que j'ai trouvé en moyenne égal à 0°,59 C. et qui correspond, par consé- quent, au point de congélation d’une solution de NaCl à 1 p.100: d’autre part, j'ai observé immédiatement l'effet des variations de la pression osmotique sur les spermatozoïdes. Ces variations peuvent déterminer à leur tour des variations volumétriques, morphologiques ou physiolo- giques des spermatozoïdes. Je n'ai pas étudié les variations volumétri- ques des spermatozoïdes, car ces variations purement quantitatives pri- vées d'aucun point de repère ne peuvent donner d'indications sur la pression osmotique que l’on puisse considérer comme normale sans . admettre que c’est la pression osmotique du liquide spermatique qui soit normale et sans commettre ainsi une pétition de principe. Les varia- tions morphologiques sont, par contre, susceptibles de fournir ces indications, car nous connaissons quelle doit être. la forme normale des spermatozoïdes. Pre Il se trouve que, dans les solutions hyperisotoniques, la partie terminale de la queue des spermatozoïdes (ne pas confondre avec le filum terminale) s'enroule en boucle, ou se recourbe et s'accole à la partie antérieure de la queue, de sorte que cette queue paraît plus courte que normalement. Le pourcentage de ces formes anormales, très faible dans des solu- tions de NaCl à 1,1 et 1,0 p. 100, croît de plus en plus à mesure que diminue la concentration de la solution jusqu'à englober dans les solu- 7168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE PETROGRAD tions à 0,6 p. 100 etau-dessous presque la totalité des spermatozoïdes.! Les solutions hyperisotoniques déterminent chez les spermatozoïdes un autre effet. La queue ne se recourbe pas et ne se replie pas, mais prend une forme en zigzag; ces spermatozoïdes se meuvent d’une façon anormale; ces mouvements anormaux sont présentés même par les spermatozoïdes dont la forme en zigzag est relativement plus prononcée. Ces spermatozoïdes à forme et à mode de mouvement anormaux appa- raissent à partir de solutions de NaCI à 1,2 p. 400 et leur nombre augmente de plus en plus au fur et à mesure que la concentration de la solution croît. Ces observations montrent que c’est la pression osmo- tique de solutions de NaCI à 4-1,1 p. 100 qui convient le mieux pour entretenir la forme normale des spermatozoïdes qui dépend de rela- tions déterminées entre le volume de la cellule et son squelette. Si nous étudions maintenant l’action de solutions de NaCl de diverses concentrations sur la durée des mouvements des spermatozoïdes, nous verrons que ces mouvements durent le plus longtemps non dans les solutions isotoniques, mais dans les solutions faiblement hyperiso- toniques (0,7-0,8 p.. 100). Donc, un degré d'hydratation un peu plus grand que le degré normal favorise la durée des processus de contrac- tion des spermatozoïdes, et ce fait peut être invoqué, me semble-t-il, en faveur de l’idée de Koltzoff qui croit que la substance contractile est amorphe et ne recoit sa forme que des éléments cellulaires squelet- tiques. Dans notre cas, un certain degré d'hydratation convient pour la conservation des rapports normaux entre les éléments squelettiques du spermatozoïde et son volume; un autre degré convient pour le fonc- tionnement plus prolongé de la substance contractile. Je dirai encore quelques mots des phénomènes d'adaptation élémen- taire que l’on peut observer chez les spermatozoïdes. Si nous plaçons les spermatozoïdes dans les diverses solutions anisotoniques, ils périssent d'autant plus vite que le passage est brusque d’un milieu à un autre. Je place d'abord les spermatozoïdes dans les solutions à 0,6, 4,2 et 1,8 p. 100 de NaCI et au bout d’une heure je les transporte de ces solutions dans une solution de NaCI à 2 p. 100. Les spermatozoïdes placés d’abord dans la solution à 0,6 p. 100 périssent en 2 minutes, ceux de la solution à 1,2 p. 100 périssent en 6 minutes, et ceux de la solu- tion à 1,8 p. 100 en 16 minutes. Les spermatozoïdes placés brusquement dans une solution de NaCl à 2 p. 100 ne se meuvent plus, mais si l’on dilue graduellement la solution initiale de facon à abaisser son titre jusqu'à la dose de 2 p.100, les spermatozoïdes peuvent présenter dans cette solution non seulement des mouvements d'oscillation sur place, mais aussi des mouvements de progression. | Les spermatozoïdes placés brusquement dans une solution de NaCl à 0,28 p. 100 y sont d'abord immobiles, mais ensuite, au bout de SÉANCE DU 2% MAI 769 1/2-1 minute, ils s’habituent, pour ainsi dire, à la nouvelle concentra- tion et commencent à se mouvoir faiblement. Les spermatozoïdes placés pendant quelque temps dans une solu- lution de NaCl à 1,8 p. 100 se meuvent le plus longtemps et non plus dans des solutions à 0,7-0,8 p. 100, mais dans une solution à 1,2 p.100. Ces phénomènes d'accoutumance se produisent très rapidement et sont déterminés, certainement, par des causes d'ordre physico-chimique. Il est intéressant que même des éléments aussi spécialisés que les sper- matozoïdes soient susceptibles de les présenter. Ces phénomènes sont si élémentaires que l’on est embarrassé de dire si l’on a affaire aux phé- nomènes d'adaptation proprement dite ou de fragilité des éléments cellulaires, mais je crois que des passages insensibles nous conduisent de ces phénomènes aux adaptations les plus compliquées que l’on puisse observer dans le monde organique. (Section de Physiologie du Laboratoire de l'Administration vétérinaire, Petrograd.) Le Gérant : O. PORÉE. Paris, — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. Y: bal Ki PT PAR Le Ne SA En op LE" 171 SÉANCE DU 20 OCTOBRE SOMMAIRE Bazin : Sur un procédé pratique pour découvrir des champignons parasites dans les crachats de ma- lades atteints de bronchite chro- nique : de son utilité pour leur PraitEmMentee tr ue LR E be Costa (S.), Troister (J.) et Dav- VERGNE (J.) : Note complémentaire relative au procédé pour la re- cherche et la détermination rapide du B. diphtérique chez les malades et les porteurs .. Crisrau (L.) : Note sur la spiro- chétose a Lorient LL. ec. Marais (C.) et MErCIER (L.) : Existe- t-il des races d'Entamæba dysen- ® 9 + se © + + » 0 + du cobaye comme animal réactif pour le diagnostic expérimental de le eee cc Perrit (Aucuste) : Remarques à propos de la communication de ME Cristau O0 Bone Perrir (AUGUSTE) : Sur un Spiro- 771 193 118 791 188 chète, observé chez des malades à l'Hôpital maritime de Lorient . .. Prox (L.):dignification de l'acide lactique dans le contenu gastrique à jeun, en l'absence de résidus ali- NONNES 010 00 0 dd D Da aie RENLINGER (P.) : Présence du virus dans la rate du cobaye rabique. .. Rerterer (Ép.) et Neuvie (H.) : Origine, structure et évolution du tissu adipeux des Crocodiliens . . RETTERER (Éb.) et NeUvILLE (H.) : De l’organisation et de la classif- cation.(Seconderéponse à M.Troues- sart) PRE SÉZARY (A.) : Procédé rapide de pré- paration des sérums hémolytiques. Taompson (WizcraM R.) : Sur un diptère parasite des isopodes ter- restres (Phyto melanocephala Meig.) TriBONDEAU (L.) : Les réactions du sérum après injection de lipo- vaccin TAB de Le Moignic-Pinoy . TriBONDEAU (L.) : Note sur la co- loration des bacilles tuberculeux par le procédé de Ziehl-Neelsen . Présidence de M. GC. Delezenne. I9É7 fe 185 182 180 SUR UN PROCÉDÉ PRATIQUE POUR DÉCOUVRIR DES CHAMPIGNONS PARASITES DANS LES CRACHATS DE MALADES ATTEINTS DE BRONCHITE CIRONIQUE : DE SON UTILITÉ POUR LEUR TRAITEMENT (1), par Bazin. L'examen microscopique direct avec ou sans coloration des crachats dans les bronchites chroniques non tuberculeuses montre très rarement des formes mycéliennes : cependant, en mettant, avec toutes les précau- tions usuelles (lavage de bouche à l’eau oxygénée, etc.), ces crachats dans un ballon contenant un liquide plus favorable à la croissance des (1) Communication présentée dans la séance du 28 juillet 1917, BioLoGre. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 57 7172 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE champignons que des bactéries, on voit se développer dans 30 p. 100 des cas, au bout d’un séjour de 48 heures à l'étuve à 37°, de petites touffes mycéliennes émergeant du crachat tombé au fond du vase; on peut employer le liquide Raulin : je préfère l’eau glucosée à 2 p. 100 glycérinée à 1 p.100. Ces filaments y croissent plus ou moins rapidement. Assez souvent, ils atteignent, au bout de quelques jours, la surface libre du liquide : là, ils peuvent s’étaler et donner naissance à des fructifi- cations permettant d'en faire la diagnose. Le problème est simplifié du fait qu'un nombre relativement restreint de champignons se déve- loppent rapidement à 37°, presque toujours il s’agit d'Aspergillus ; c'est donc le premier point à examiner. En étalant un fragment de la culture dans une goutte de lactophénol, on reconnait facilement ce genre caractérisé par des filamenis fertiles terminés par une ampoule ronde ou ovale, portant des stérigmates divisés ou non, chargés de chapelets de spores colorées ou non, dont l’ensemble forme une tête arrondie. Selon que les stérigmales sont divisés ou non, on a le genre Sterigmatocystis ou Aspergillus. En analysant quelques caractères morphologiques simples, il est possible de déterminer l'espèce; en effet 7 espèces prin- cipales peuvent se développer rapidement à 37°, parmi lesquelles : 5 Aspergillus véritables et 2 Sferigmatocystis. Les 5 Aspergillus sont l'A. Wentü, l'A. clavatus, l'A. flavus, l'A. fumigatus et l'A. oryzæ. Les 2 Sterigmatocystis sont : l'A. nidulans et l'A. niger. Parmi les 5 Aspergillus véritables, 1 seul a des spores brun cannelle. C'est l'A. Wentii, qui n’est pas pathogène ; les 4 autres ont des spores vertes plus ou moins jaunâtres. La forme en massue de la tête et de a lents dimensions relativement grandes (200 X 70 & pour la tête), la longueur des filaments fertiles (2 millimètres) permettent de distinguer facilement l'A. clavatus, espèce non pathogène. L’A. flavus, quoique un peu plus petit, est encore un Aspergillus de grande taille : les filaments fertiles mesurent 1/2 millimètre; .Jes têtes généralement rondes ont 804 de diamètre et les stérigmates atteignent 204. : en outre, Les spores ont une couleur verte, souvent très jaunâtre; il paraît pathogène. L’A. fumigatus est un Aspergillus de pelite taille; les filaments fertiles mesurent 3 dixièmes de millimètre; les têtes, légèrement ovales, ont 30u X 20 et les conidies de 2 à 5; enfin, c’est la seule espèce qui, repiquée sur carotte, donne à 37° une culture blanche visible au bout de six heures et au milieu de laquelle apparaît au bout de quinze heures une couche verte de conidies; cette espèce est certaine- ment pathogène. teste donc, parmi les Aspergillus vrais à spores jaunes vertes, l'A. oryzæ ; c’est une espèce industrielle que ses caractères en culture permet- traient de distinguer facilement. SÉANCE DU 20 OCTOBRE 7173 Des deux sterigmatocystis, l'un a des spores vertes, c'est l’Aspergillus nidulans, l'autre a des spores noires, c’est l’ A. niger; ils sont ainsi faciles à différencier; ils sont tous deux pathogènes. Telles sont les données principales qui intéressent le médecin dans le groupe des Aspergillus, mais on voit aussi pousser dans les ballons de longs filaments plus ou moins ramifiés, ne donnant pas de fructifi- cations à la surface libre du liquide; les conidies se produisent dans ie liquide même sous forme de petits bâtonnets situés bout à bout : souvent coexistent des arthrospores; ces formes se colorent bien par les couleurs d’aniline et gardent le Gram; ces champignons dont les affinités sont obscures peuvent se ranger dans le groupe des Oospora; la détermina- tion de l'espèce ne peut être faite que par un mycologue, mais ce qu'un médecin doit savoir, c’est que dans tous les ca$ il existe des cham- pignons pathogènes dans les crachats, l’administration d’iodure de potassium à dose d’un gramme par jour pendant 40 jours, de 10 jours en 40 jours, donne des résultats inespérés. Ainsi, jai observé un cer- tain nombre de bronchites chroniques non tuberculeuses; sur 22 cas, j'ai trouvé 6 fois l'A. fumigalus, 1 fois le Sterigmatocystis niger, 1 fois 1 Oospora. Quelques-unes de ces affections dataient de 10 ans : aucun signe clinique ne permettait de les distinguer de la bronchite chro- nique elassique; dans 8 cas, l’iodure de potassium donna des résultats remarquables : en une quinzaine de jours, l’expectoration se tarit, les râies disparurent; il ne resta plus que les signes stéthoscopiques de la sclérose pulmonaire, dans les 16 autres cas, où les cultures ne montrèrent pas de champignons parasites, l'administration de l'iodure de potassium ne donna pas de résultats appréciables. Il existe vraisemblablement encore d’autres espèces de champignons susceptibles de produire ou du moins d'entretenir les troubles pulmo- naires, en particulier on a signalé des mucorinées. Je n’en ai jamais observé; il est vrai que je n'ai eu l’occasion que d'étudier un nombre restreint de bronchites chroniques non tuberculeuses, mais comme ces cas sont relativement fréquents dans la pratique médicale, j'ai cru inté- ressant de signaler ces faits. 774 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UN SPIROCHÈTE, OBSERVÉ CHEZ DES MALADES A L'HÔPITAL MARITIME DE LORIENT (1), par AUGUSTE PETTIT. Depuis mars 1917, les D'° Manine, Cristau et Plazy ont observé, à l'Hôpital maritime de Lorient, une série de malades à symptomatologie polymorphe, dont ils ont résumé l’histoire dans une intéressante note intitulée : La spirochétose ictérohémorragique à Lorient, parue dans les Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXXX, p. 531-539, 1917 (2). Entre temps, l’Institut Pasteur ayant été consulté par le Ministère de la Marine au sujet de l'affection en question et prié d’en déterminer la nature, je me rendis, le 22 mai 1917, à Lorient, où l'amiral Favereau, préfet maritime, me réserva l'accueil le plus aimable; d’autre part, les médecins de la Marine me prétèrent un très cordial concours, en parti- _culier M. le médecin général Bellot, directeur du Service de Santé, M. le médecin-chef Michel, qui me donna toutes facilités pour effectuer les recherches projetées, ainsi que MM. les médecins de 1'° classe Manine et Cristau, qui mirent à ma disposition toutes les ressources du Service des contagieux et du Laboratoire de bactériologie. Voici, très sommairement, les principaux résultats obtenus actuel- lement : I. — Présence de Spirochètes dans les urines des malades. Il est un fait patent, mis en évidence par MM. Manine, Cristau et Plazy, et dont j'ai pu vérifier l'exactitude, c’est la présence de Spirochètes (3) dans l’urine des malades visés ici. Dans la spirochétose ictérohémorragique, la spirochéturie est égale- ment assez fréquente pour constituer un moyen de diagnostic utilisable en clinique, et c’est là un procédé qui fournit des indications précieuses au médecin; mais, dans cette dernière affection, l'urine, en général, ne renferme qu'une petite proportion de micro-organismes, et, souvent, (4) Communication présentée dans la séance du 28 juillet 1917. Les pré- sentes constatations ont fait l’objet d’un rapport déposé le 17 juillet 1917. (2) En outre, MM. Manine et Cristau ont présenté à la Société médicale des Hôpitaux, séance du 27 juillet 1917, une seconde « Note sur la spiro- chétose ». (3) Chez cerlains malades, dans les formes méningées notamment, MM. Ma- nine, Cristau et Plazy ont observé des Spirochètes dans ie liquide céphalo- rachidien. SF SÉANCE DU 20 OCTOBRE 1175 pour obtenir un résultat positif, il faut centrifuger des quantilés considé- rables de liquide et additionner les culots. En ce qui concerne les malades de Lorient, au contraire, il suffit, le plus habituellement, de centrifuger quelques centimètres cubes d'urine pour obtenir des frottis semés de nombreux Spirochètes. D'autre part, les phases de la spiroché- .turie (A) ne concordent pas dans les deux maladies (formes fébriles) : en général, le Sp. icterohemorragiæ n'apparaît guère dans l'urine, avec une abondance suffisante pour être décelé après centrifugation, qu’au moment de la chute de la température et dans les premiers jours de l’apyrexie, c’est-à-dire passé le premier septénaire; or, chez les marins lorientais, MM. Manine, Cristau et Plazy (loc. cit.) ont « pu déceler la présence des Spirochètes dans les urines à toutes les périodes de la maladie. Dans un grand nombre de cas, nous l’avons décelée le jour même ou le lendemain des entrées des malades à l'Hôpital, c’est-à-dire 1 à 4 jours après l'apparition des symptômes du début de l'affection... En compa- rant les préparations faites à des époques différentes de l'évolution de la maladie, nous avons constaté que la fréquence du Spirochète dans les excreta, où il paraît dès la période d’invasion, subissait des variations que nous croyons soumises à l’action des anlicorps ét qui coïncidaient avec les variations de la courbe de la température. Le moment le plus favorable pour la recherchecorrespondait à la période d’ascension de la température soit du début, soit d’une rechute, et, plus particulièrement, à la fin de cette période d’ascension ». II. — Caractères morphologiques. La morphologie ne nous paraît pas susceptible de fournir des arguments décisifs au point de vue de la spécificité du Spirochète de Lorient. Toulefois, j'inclinerais à admettre que ce dernier n’a pas exactement la même forme que le Sp. ictero- hemorragiæ (comparer les figures 1 et 2, exécutées exactement dans les mêmes conditions à tous points de vue) : le Spirochète de Lorient est plus long, moins trapu, ses spires sont plus irrégulières, plus accusées et plus lâches. . III. — Réceptivité des animaux. Alors que le cobaye est l’animal de choix pour déceler par inoculation le Sp. icterohemorragiæ, son immu- nité est complète vis-à-vis du Spirochète de Lorient. À l'Hôpital maritime de cette ville, j'ai inoculé 12 cobayes avec des urines de malades, centrifugées ou non. Après un laps de temps variable, plusieurs de ces rongeurs sont morts d'infections intercur- rentes, mais sans Spirochètes décelables extemporanément ou par réinoculation, et aucun n’a présenté de phénomène atlribuable à la (4) Voir, sur ce sujet, les recherches de M. Garnier et J. Reilly. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, p. 38-41, 1917. 116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE spirochétose ictérohémorragique. À ce point de vue, il convient de noter que les urines injeclées renfermaient, en général, une proportion de micro-organismes très sensiblement supérieure à celle qui suffit pour provoquer la spirochétose ictérohémorragique chez le cobaye; d'autre part, des prélèvements de sang, d'urine et d'organes ont été effectués, à divers moments, sur plusieurs cobayes, pour servir à des réinocula- tions qui, toutes, sont demeurées sans effet sur la santé de l'animal. IL ne m'a pas été possible de répéter sur un même sujet les injections de virus ni de rechercher l’évolution des Spirochètes dans l'organisme du Fic. 4. — Spirochètes de Lorient dans le culot de centrifugation de l'urine. (Méthode de Fontana-Tribondeau.) cobaye. Néanmoins, le comportement de ce rongeur, inoculé soit avec le micro-organisme d’Inada et Ido soit, avec celui de Lorient, présente des différences significatives. IV. — Prôpriétés immunisantes du sérum. Avec le sérum (1) de dix malades de l'Hôpital maritime de Lorient, recueilli plus de 30 jours après le début de la maladie, j'ai pratiqué la réaction des immunisines en ce qui concerne le Sp. icterohemorraqgiæ : l'injection au cobaye de 1 à (4) Je remercie les D'* Manine et Cristau pour les divers prélèvements qu'ils ont bien voulu effectuer à mon intention, SÉANCE DU 20 OCTOBRE 1171 2 c.c. des sérums en question, mélangés à une dose plusieurs fois mor- telle de Sp. icterohemorragiæ, a toujours déterminé une spirochétose typique, alors que les témoins, ayant reçu du sérum antispirochéto- sique, survivaient, et que les animaux n'ayant reçu que du virus pur . mouraient ictérohémorragiques. NV. — Faits cliniques. Chez les malades de l'Hôpital maritime de Lorient, lFictère a été exceptionnel (5 p. 100), alors qu'il est fréquent dans la spirochétose ictérohémorragique; en outre, les médecins trai- Fig. 2. — Sp. icterohemorragiæ dans le culot de centrifugation de l'urine. (Méthode de Fontana-Tribondeau.) tants ont observé des formes inconnues jusqu'ici dans la spirochétose ictérohémorragique : rhumatisme, érythème noueux, pleuro-pneu- mounie, ete. (1). Depuis mars 1917, jusqu'à ces derniers jours, 100 eas, dont 5 mortels, ont été observés. Actuellement, cette affection n'est plus limitée à la Marine : deux jeunes soldats, appartenant au ...° d’ar- tillerie de l’armée de terre, en sont atteints. Notons, enfin, que la spi- rochétose de Lorient est très contagieuse : en trois mois, un médecin, un garcon de laboratoire et trois infirmiers se sont infectés (2). (4) Pour les symptômes observés chez les malades en question, voir les publications sus-indiquées. (2) Renseignements communiqués par les D's Manine et Cristau. 778 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il me semble rationnel d'admettre que le Spirochète de Lorient est différent du Sp. icterohemorragiæ; vraisemblablement, le premier de ces micro-organismes est l’agent pathogène de l’affection observée à l'Hôpital maritime; des inoculations pratiquées sur divers animaux, au cours d’une récente visite à cet établissement, permettront peut-être de trouver une espèce réceptive, ce qui tranchera la question. Il me semble indiqué de rechercher cette nouvelle forme de spirochétose dans les diverses régions, car sa sémiologie, éminemment insidieuse et poly- morphe, nous échappe presque complètement. D'autre part, les documents publiés actuellement ne permettent pas de discuter les relations exactes du micro-organisme en question avec les autres Spirochètes pathogènes dont le nombre s’aceroît sans cesse. Toutefois, remarquons que la symptomatologie réalisée chez les malades de Lorient ne concorde pas avec celle qui caractérise la fièvre des tran- chées (1); en revanche, rapprochons nos constatations des indications fournies par M. Salomon et R. Neveu au sujet de la néphrite de guerre (2) : en effet, dans le sang de plusieurs de ces malades, dont les frottis d'urine renfermaient des Spirochètes, je n'ai pu, à deux reprises, déceler d’immunisines vis-à-vis du Sp. icterohemorragiæ. NOTE SUR LA SPIROCHÉTOSE A LORIENT, par L. CRIsTau. Les spirochètes observés chez les malades, à Lorient, paraissent manifester leur action dans l'organisme humain par des poussées congestives localisées, suivant les individus, du côté du foie, des reins, de l'appareil respiratoire, des méninges, des muqueuses et de la peau, donnant ainsi à la maladie des aspects cliniques variés. Les poussées congestives du côté du foie, accompagnant ou précédant la spirochéturie, sont constantes et peuvent constituer, avec l’hyperthermie, les seuls symptômes apparents dans les cas bénins du type hépatique sans ictère, ou type grippal, qui est de beaucoup le plus fréquent. Certains malades ont présenté un subictère très léger et très fugace, d’autres\ont eu un ictère très grave avec hémorragies plus ou moins (1) Plusieurs auteurs étrangers, entre autres Werner et Riemer, attribuent la fièvre des tranchées à un Spirochète, que Couvy et Dujarric de la Rivière ont décelé, à leur tour, chez un soldat français, par inoculation au cobaye; dans le sérum de ce malade, je n'ai pu constater non plus d'immunisines vis-à-vis du Sp. iclerohemorragiæ. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, p. 272-274, 1917. ee. ; SÉANCE DU 20 OCTOBRE 779 abondantes. Cependant les Spirochètes observés dans tous les cas sont nettement différents des Spirochètes de l’ictérohémorragie, ainsi que l’a démontré A. Pettit. Cette maladie est vraisemblablement très répandue. J'ai pu constater dans la population civile un eas du type lyphique suivi de mort et un cas du type grippal avec purpura. Plusieurs malades proviennent du front ou de localités très éloignées. Parmi le personnel hospitalier qui a manipulé les malades ou leurs urines, huit personnes ont été contaminées sans qu'il soit possible de préciser si l’inoculation s’est faite à travers la peau saine. Il a été également impossible de déterminer le siège du parasite dans l’orga- nisme. Quatre fois il a été rencontré dans le liquide céphalo-rachidien, une fois dans des crachats hémoptoïques et une fois dans des frottis de foie après autopsie d’un cas typho-méningé. La présence des Spirochètes ‘a toujours été recherchée dans les culots de centrifugation des urines; elle n’a jamais été constatée dans la circulation périphérique. Les spirochéturies peuvent durer de quelques heures à quelques jours et se renouveler avec plus ou moins de fréquence suivant les malades. J'ai pu constater des poussées congestives du côté du foie, avec spiro- chéturie, à la fin du troisième mois après le début de la maladie. Sur les préparations, colorées par la méthode de Fontana-Tribondeau, ‘on observe des formes flexueuses en C ou en $S et des formes spiralées avec touleune série de formes intermédiaires; tantôt ce sont des éléments droits avec des tours de spire nombreux, très fins et réguliers; tantôt ce sont des éléments sinueux avec des tours de spire lâches et irréguliers. Les dimensions des Spirochètes sont extrêmement variables : souvent ils sont épais, trapus. Leurs extrémités sont plus ou moins effilées. Dans un seul cas, il a été possible de constater deux cils à chaque extrémité de Spirochèles provenant d’un liquide céphalo-rachidien. À l’ultramicroscope, ces Spirochètes sont constitués par une Jen lumineuse, pleine, sans coloration particulière. Il n'existe aucun rapport entre la morphologie et le nombre de ces Spirochètes, d’une part, et le type clinique ou la gravité de l'affection, d'autre part. La réaction de Wassermann, chez les convalescents non syphilitiques, reste négative. À. Petlit a démontré que le sérum des convalescents était dépourvu de toute action empêchante chez les animaux inoculés avec le Spirochète de l’ictérohémorragie et que le cobaye était réfractaire. En effet, les essais de reproduction expérimentale de la maladie chez le cobaye ont échoué. Tout au plus, a-t-il été possible d'obtenir l'apparition de rares Spirochètes dans les urines de ces animaux vers le cinquième jour après la première injection de 5 centimètres cubes de culot de centrifugation d’urines très riches en Spirochètes. Le germe a été perdu au cinquième passage. à 780 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE M. Aucusre Perrir. — J'ai tout d’abord Ia satisfaction de constater que, dans la note que je viens de présenter au nom de mon excellent confrère le D' Cristau, l’auteur adopte les conclusions de la communi- cation déposée ici-même, dans la séance du 28 juillet 4917 (4). Depuis cette époque, grâce à l’obligeant:concours du D’ Cristau, j'ai pu rechercher la réaction des immunisines, en ce qui concerne le Sp. ictero- hemorragiæ, chez cinq nouveaux malades de l'hôpital maritime de Lorient : ? type typhique, ! type méningé, À type pleuro-pulmonaire, 2 types hépatiques. Le résultat a été négatif pour tous ces sérums. Jusqu'à présent, je n'ai pu encore retrouver le Spirochète qui a provoqué la petite épidémie de Lorient. Toutefois, certains faits m'amènent à me demander rétrospeclivement si, au printemps dernier, à Pontivy, le même virus n’a pas joué un rôle dans la morbidité d'un certain nombre de jeunes soldats. Enfin, il conviendrait de rechercher les relations du Spirochète signalé par M. Garnier et J. Reïlly (2) avec le micro-organisme de Lorient; en effet, ces auteurs ont constaté qu'un : certain type de Spirochète, caractérisé par des sinuosités nombreuses, «est incapable de transmettre la maladie au cobaye; le culot de centri- fugation de l’urine de notre malade fut injecté à deux cobayes différents, le 23 et le 25 juin; ni l’un ni l’autre de ces animaux ne présentèrent de symptômes morbides. Nous avons observé la même absence de virulence de l’urine dans un autre cas de spirochétose revêtant ie type apyrétique, avec ictère marqué... ». La même question se pose au sujet de certains des Spirochèles observés par P. Sisto (3) en Italie. NOTE SUR LA COLORATION DES BACILLES TUBERCULEUX PAR LE PROCÉDÉ DE ZIEHL-NEELSEN, par L. TRIBONDEAU. L'expérience m’a montré qu'en modifiant légèrement comme suit l'exposition et l'exécution du procédé classique de Ziehl-Neelsen, on le met davantage à la portée des médecins non spécialisés dans la bactério- logie et on oblient des résultats régulièrement bons. Les crachats sont étalés, séchés et fixés sur lames par les moyen habituels. Recouvrir lout le froltis d’une bonne couche de solution de Ziehl. (4) Voir ci-dessus, p. 7 (2) Bulletins et Mémoires de la Société médicale des Hôpitaux, XXXIH, p. 970-973, 1947. (3) Lo Sperimentale, 1917, cité d’après la Presse médicale. SRANCE DU 20 OCTOBRE 781 Chauffer à trois reprises sur la veilleuse d’un Bunsen, ou toute autre source de chaleur équivalente. Pour chaque chauffage, promener doucement toute la face inférieure de la lame au-dessus de la flamme, en ayant soin, si une partie du frottis se découvre, de réétaler aussitôt le colorant avec un fil de platine ou une baguette quelconque ; éloigner la préparation de la flamme quand on constate un dégagement très net de vapeurs (éviter de faire bouillir). Attendre, pour chauffer une autre fois, que les vapeurs aient disparu et qu'une pellicule dorée se soit formée par places à la surface du colorant. Le triple chauffage dure en tout environ 3 minutes. Rejeter le colorant et, sans laver, verser sur le frottis de l'acide azo- tique dilué au tiers (acide azotique, 1 volume; eau distillée, 2 volumes), qu’on agite sur la lame par 2 ou 3 mouvements de roulis rapides, et ‘qu'on rejette. L’acide fait passer instantanément le frottis da rouge au jaune brun et se charge lui-même fortement de jaune. Renouveler aussi- tôt la solution acide et recommencer la petite manœuvre précédente, et cela autant de fois qu'il est nécessaire, pour que le liquide rejeté ne soit plus,ou presque y lus, teinté de jaune. Laver alors immédiatement el abondamment sous robinet; le frottis prend une nuance générale violacée pâle, sur laquelle les parties empâtées tranchent en rouge plus ou moins vif; il ne faut chereher ni à atténuer ces dernières, ni à décolorer complètement le reste de la pré- paralion par une action complémentaire de l'acide. Verser sur le frottis de l'alcool (90° à 100°) qu’on agite sur la lame par d’assez nombreux mouvements de roulis et qu’on rejette quand il s’est coloré en rouge. Renouveler l'alcool et recommencer la manœuvre précédente jusqu'à ce que le liquide rejeté ne soit plus, ou presque plus, teinté de rose. Laver rapidement sous robinet. Couvrir de solution picriquée (solution aqueuse saturée d'acide picrique, 1 volume; alcool! à 90°-100°, 4 volume), ou de solution de bleu de méthylène (bleu de méthylène médicinal pur Saint-Denis, O0 gr. 50 ; eau distillée, 450 c. e.). Laisser agir 5 à 10 se- condes. Laver brusquement. Sécher. N.B. — Za coloration finale par la solution picriquée est indiquée dans la plupart dés cas, quand on ne se préoccupe que des bacilles tuberculeux, el surtout siles frottis sont épais ou compacts. Tout ce qui n’est pas bacilles tuberculeux étant coloré faiblement en jaune, et de manière très confuse, le regard n'est ni gêné, ni distrait dans sa recherche, et Ie moindre bacille rouge l’accroche immédiatement. Le résultat obtenu est le même qu'avec le procédé de Spengler, mais ce dernier est plus compliqué, moins rationnel et moins sûr. Si on désire chercher les bacilles et, en même temps, se faire une idée des éléments cellulaires et de la flore microbienne des crachats, la coloration finale par le bleu est préférable. 182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —— Je conseille de préparer la solution de Ziehl de la façon sui- vante : Peser 1 gr. de fuchsine basique. Broyer dans un mortier. Ajouter 5 gr. d'acide phénique neigeux; broyer de nouveau, puis laisser liquéfier pendant - quelques minutes. Mesurer 10 c. c. d'alcool éthylique absolu ; en verser une partie dans le mortier; triturer jusqu’à dissolution du colorant et de l'acide phénique. Transvaser la solution obtenue dans un flacon; se servir de ce qui reste d'alcool, puis de 85 c. c. d’eau distillée (par fractions) pour bien rincer le mortier; ajouter le produit des rinçages successifs à la solution contenue . dans le flacon. Agiter pour mélanger. Filtrer sur papier au moment de garnir les flacons compte-gouttes. Dans les laboratoires où l’on fait une grande consommation du colorant, on peut, pour éviter la répétition d’une manipulation salissante et l’encom- brement par une grande quantité de Ziehl, préparer unesolution concentrée avec : fuchsine, 20 gr.; acide phénique, 100 gr.; alcool absolu, 200 c.c.; eau distillée, 80 c.c. Les 400 c.c. de solution obtenus sont transformables en 2 litres de Ziehl ordinaire (ajouter à 2 volumes de Ziehl concentré 8 volumes d’eau distillée). (Laboratoire de Bactériologie du V° arrondissement maritime.) LES RÉACTIONS DU SÉRUM APRÈS INJECTION DE LIPO-VACCIN TAB DE LE MoiGnic-PINoy, par L. TRIBONDEAU. J'ai pu étudier pendant 37 jours les réactions humorales de 150 nou- velles recrues de la Marine, après leur vaccination le même jour, en juin 1917, avec 1 c.c. de lipo-vaccin TAB de Le Moignic-Pinoy. Mes observations feront l’objet d’un mémoire aux Archives de Médecine et de Pharmacie navales. En voici les résultats essentiels. 1° AGGLUTINATIONS VACCINALES. — Elles ont été recherchées par la méthode macroscopique dans 7 tubes par sérum (ailutions à 4 pour 10, 50, 100, 500, 1.000, 5.000, 10.000); la lecture a été pratiquée après 3 ou 4 heures de contact des sérums et des émulsions microbiennes (la pre- mière heure à 37°; les suivantes à la température du laboratoire). Les agglutinines sont apparues dans une partie des sérums 6 jours après l'injection de vaccin, pour les 3 bacilles, T, A et B à la fois. Après 7 jours, lous les sérums examinés agglutinaient T, A et B, etils ont continué à les agglutiner jusqu'à la fin du mois qui a suivi la vacci- nation. Dès les premiers jours du deuxième mois, certains sérums se sont SÉANCE DU 20 OCTOBRE 183 montrés inactifs à l'égard d’un ou plusieurs des 3 bacilles; le 37° jour, la moitié des agglutino-réactions étaient négatives. Le pouvoir agglutinatif des sérums sur chacun des 3 bacilles à évolué suivant une courbe : ascendante du 6° au 11° jour; en plateau du 11° au 25° jour environ, et enfin descendante. Les 3 courbes ont été, dans leur ensemble, identiques; cependant, les agglutinines de T ont été plus abondantes et plus persistantes que celles de B, et ces dernières un peu plus que celles de A. Pendantles deux semaines correspondant au plateau des courbes, les sérums ont tous agglutiné T, À et B au taux minimum de 1 p.100. Le plus grand nombre ont agglutiné A et B à 1 p.500, et T à 1 p. 1.000. Les plus actifs ont agglutiné T, À et B à 1 p. 5.000 (taux atteint assez fréquemment avec T, rarement avec B, et très rarement avec A). A partir du deuxième mois, certains sérums ont encore agglutiné à À p. 100, mais plus aucun à 1 p. 500. 2° SUBSTANCES FIXATRICES VACCINALES. — Elles ont été recherchées sui- vant la méthode de déviation du complément de Bordet-Gengou. Elles sont apparues dans le sérum en même temps que les aggluti- nines (au bout de 6 jours), mais se sont généralisées à tous les sérums plus tard qu’elles, au bout de 45 jours (au lieu de 7). À quelques très rares exceptions près, tous les sérums ont fixé le com- plément en présence d'émulsions de T, À et B depuis le 15° jour jusqu’à la fin du premier mois après la vaccination. La déviation a commencé à n'être plus constante dès les premiers jours du deuxième mois. Conczusions. — L'injection de lipo-vaccin TAB de Le Moignic-Pinoy provoque desréactions humorales constantes et d’une remarquable régu- larité d'évolution, dirigées contre les 3 microbes inoculés. Cesont là des preuves manifestes de l’activité et de la polyvalence du vaccin. Bien entendu, son efficacité protectrice ne pourra être démontrée que par l'observation ultérieure des vaccinés; mais les constatations qui pré- cèdent, jointes aux commodités d'emploi de ce vaccin (une seule injec- tion de 1 c. c.) et à son innocuité (due à l’excipient huileux), permettent de fonder sur lui les plus grandes espérances. (Laboratoire de Bactériologie du V® arrondissement maritime.) 184 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SIGNIFICATION DE L'ACIDE LACTIQUE DANS LE CONTENU GASTRIQUE A JEUN, EN L'ABSENCE DE RÉSIDUS ALIMENTAIRES, par L. PRON. Après repas d'épreuve, la présence d'acide ‘lactique, en l'absence d'acide chlorhydrique libre, est regardée avec raison comme un bon signe en faveur du diagnostic de cancer, quoiqu'il y ait des exceptions (j'ai observé ce chimisme, en 1912, chez un malade qui est toujours vivant et mène une vie active) et quoiqu'il soit assez fréquent de con- staler de l’hyperchlorhydrie, même marquée, lorsqu'il s’agit d’un cancer greffé sur un ancien ulcère. Je ne sais si la question «x été étudiée sur les liquides retirés à jeun de l'estomac, liquides auxquels j'ai consacré, l’an dernier, deux notes, surtout au sujet de leur origine (1). En revisant mes carnets d'analyses, j'ai fait une constatation, qui me semble avoir un intérêt non seulement théorique, mais pratique. Sur 300 liquides extraits à jeun et exempts de résidus alimentaires, voici mes résultats : 1240 fois, la réaction d'Uffelmann était nette : 102 fois, avec une quan- tité d'acide chlorhydrique libre dépassant la moyenne, ce qui montre le peu de pouvoir antiseptique de cet acide, et 38 fois sans acide libre. 412 fois, la réaction était absente : 58 fois avec présence d’acide chlorhydrique libre, 54 fois avec son absence. 48 fois, la réaction était douteuse, 28 fois avec acide libre, 20 fois sans acide libre. Ea se bornant aux cas où la réaction était nette (38 sur 140), on voit que la proportion est de 27 p. 100, chiffre appréciable. De ces 38 càs, un seul concerne une malade de soixante-quatre ans, atteinte de cancer, opérée en mai 1916 (résection subtotale) et encore vaillante aujourd’hui. Les 37 autres se rapportent à des sujels n'ayant qu'une gastropathie ancienne et tenace, comme dans tous les cas où le clapotage existe à jeun, mais sans gravité; le début de mes examens remonte à 1909, et l'épreuve du temps suffit à éliminer le diagnostic de cancer. La conclusion d'ordre pratique à tirer de ces chiffres est que, lorsque l'analyse du contenu gastrique, extrait à jeun et ne contenant pas de résidus alimentaires, décèle la présence nette de l'acide lactique, en (4) La réaction du biuret, dans l'estomac malade à jeun, en l'absence de résidus alimentaires. Comples rendus de la Soc. de Biologie, 22 janvier 1946. — Fréquence des acides de fermentation dans l’estomac malade, à jeun, en l'absence de résidus alimentaires. 1bid., 3 juin 1916. PART "= TT y TER LA (er SÉANCE DU 20 OCTOBRE 18 même temps que l’anachlorhydrie, on n’est nullement en droit de faire le diagnostic de cancer, contrairement à ce qui se passe après le repas d'épreuve. SUR UN DIPIÈRE PARASITE DES ISOPODES TÉRRESTRES (Phyto melanocephala Mic). Note de Wicrram R. Tuompson, présentée par M. CAULLERY. Depuis longtemps, on a soupconné que certaines mouches du groupe des Myodaires vivent, à l’état larvaire, en parasite des fsopodes ter- restres. D’après Brauer (selon Keilin, 1915), Von Roser, en 1840, a signalé la larve de Sfevenia umbraltica Fall., parasitant Oniscus asellus L. Dans leur Catalogue des Diptères paléarctiques (1913), Bezzi et Stein ont indiqué une autre espèce du même genre, Sfevenia atramentaria Meig., comme parasite du même hôte. Toutefois, un point d'interrogation a été placé devant le nom de l’Isopode, et indique l'incertitude des auteurs sur ce point. En 1903, Brues a trouvé, dans la peau vide d’un [sopode américain, quelques pupes d'un Diptère du genre Porcellio, qui lui ont donné plus tard des mouches de /elanophora roralis L. Enfin, en 1908, Donisthorpe a élevé, de deux pupes trouvées dans des échantillons d'Oniscus asellus, ramassées par lui à Bembridge (île de Wight), des adultes d’un Diptère déterminé par Austen, comme le Phyto melanoce- phala Meig. Ces indications sont toutes très intéressantes. Toutefois, elles nenous permettaient pas de conclure, d’une façon absolue, au parasitisme sur les Isopodes terrestres., Dans cette note, je rapporte donc la première preuve rigoureuse de ce parasitisme, ainsi que les premières indications sur le cycle évolutif du parasite. Le matériel, qui m'a servi pour celte étude, provient de divers endroits, aux environs de Portsmouth (Angleterre), et, en particulier, des jardins du R. N. Hospital, Haslar, Gosport. Quatre espèces d'Onis- _cines y sont compris : Porcellio scaber Latr., Oniscus asellus L., Arma- dillidium vulgaris Latr., et Philoscia muscorum Scop. (1). Dans les deux dernières, je n'ai jamais trouvé de Diptères parasites. Les deux pre- mières, par contre, sont assez souvent infectées par les larves d’une espèce, dont la forme adulte correspond parfaitement à celle déter- minée, par Austen, comme ?hyto melanocephala Meig. Je me bornerai ici à signaler les caractères les plus frappants de cette espèce. (1) Je dois la vérification de la détermination des Isopodes à l'obligeance de M. le D' W.-T. Calman, du British Museum (Natural History). 786 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — STADE I. — La larve est de forme allongée. Sur les faces supérieures, laté- rales et ventrales de tous les segments du corps, il existe des renforcements cuticulaires en forme de petites plaques chitinisées. L’organe antennaire (fig. #) est très allongé, les organes sensoriels du corps bien développés. La forme de l’armature bucco-pharyngienne (fig. 1, 5) est remarquable. Elle se termine par deux forts crochets mandibulaires. Elle présente, en outre, deux articulations. Au-dessous de la base de chaque crochet mandibulaire, il se trouve une petite plaque accessoire, triangulaire. Derrière l'ouverture buc- cale, il y a une plaque transversale, résultant de la chitinisation de cette partie de la surface de la tête. De chaque côté, cette plaque envoie, en avant, un prolongement aliforme, de part et d'autre de l'ouverture buccale. Les tiges des pièces basilaires de l’armature buccale sont extraordinairement allongées. A ce stade, la larve est métapneustique. STADE Il. — La larve est incolore. Les organes sensoriels ont subi une réduction considérable, l'organe antennaire ayant maintenant la forme d’une petite cloche surbaissée. L'appareil bucco-pharyngien (fig. 2) revient, pour ainsi dire, à la forme ordinaire. Il ne présente qu’une seule articulation. Les crochets mandibulaires sont réunis dorsalement par une étroite bandede chitine. La larve est métapneustique. STADE IT. — L'appareil bucco-pharyngien (fig. 7) présente maintenant deux articulations, situées en avant et en arrière de la pièce intermédiaire. En avant et au-dessous de la plaque hypopharyngienne se trouve une bande de chitine, qui traverse la paroi ventrale de la cavité bucco-pharyngienne. La larve est amphipneustique. Les stigmates antérieurs (fig. 6) sont sail- lants, pourvus chacun de dix ou onze papilles stigmatiques. Les orifices stigmatiques postérieurs sont bien développés, saillants, tronqués au bout, et présentent chacun trais fentes stigmatiques. Lorsque la larve se contracte pour s’'empuper, la plus grande partie, sinon la totalité du dernier segment de son corps, ne participe pas à ce mouvement et fait saillie de l'extrémité postérieure du puparium, en forme d’un court cylindre, au bout duquel se trouvent les fentes stigmatiques. La pénétration du parasite, dans le corps de son hôte, a lieu proba- blement vers l'automne. Pendant l'hiver, on trouve les larves, soit au stade I, soit au stade IT, selon la taille de l'hôte que l’on a disséqué. Vers le commencement de l'été, la larve se transforme, au stade [IT (le développement des larves qui ont passé l’hiver au stade I, dans des hôtes de petites dimensions, est plus lent), passe par une phase de sar- cophagie, et s’'empupe dans la peau de l'hôte, où elle est quelquefois attaquée par un Hyménoptère du groupe des Ichneumonides. La mouche éclôt une quinzaine (?) de jours plus tard. Jusqu'aux dernières phases de sa vie, la larve reste dans une gaine tégumentaire primaire. Elle détermine chez son hôte, au moins chez les-femelles de celui-ci, une castration parasitaire, dont l'effet s'étend aussi bien aux organes exté- rieurs qu'aux glandes génitales. | Anatomie de la larve de Phyto melanocephala Meig, 1. Appareil bucco-pharyngien du stade I, vu de côté; ce.m., crochets mandibu- laires; p.a., plaque accessoire; p.r., plaque rétro-buccale; p.b., plaque basilaire. 2. Appareil bucco-pharyngien du stade II, vu de côté; 6.d., bande dorsale de chitine réunissant les deux crochets mandibulaires. 5 3. Diverticule œsophagien; v., sa valvule. 4. Organe antennaire du stade I. 5. Appareil bucco-pharyngien du stade I, vu par la face dorsale; c.m., crochets mandibulaires ; p.r., plaque rétro-buccale. 6. Stigmate antérieur. 1. Partie antérieure de l'appareil bucco-pharyngien du stade Ill, vu par la face latéro-ventrale; c.m., crochets mandibulaires; b.v., bande ventrale; p.h., plaque hypopharyngienne; p.i., pièce intermédiaire. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1917. T. LXXX. 58 788 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Quant à l'anatomie interne, je ne signale ici que la présence d'un curieux diverticule œsophagien (fig. 3), de signification problématique, qui s’ouvre à la surface dorso-latérale de l’œsophage, sur le côté gauche de celui-ci. La cavité de ce diverticule est séparée de la lumière de l’œsophage, par une valvule bien développée. Par la présence de deux crochets mandibulaires dans l’appareil bucco- pharyngien, du stade I, la larve de Phyto melanocephala se rapproche de certains Sarcophagides (Sarcophaga, Onesia). Elle diffère cependant de ceux-ci par un nombre considérable de caractères importants. D’autre part, elle présente, à certains égards, une ressemblance frap- pante avec la larve de Pigonichæta setipennis, que j'ai étudiée dans une note présentée à cette Société, à la séance du 20 novembre 1915. Elle diffère de toutes les autres larves des Myodaires parasites des Arthro- podes que j'ai étudiées, à tel point, qu'il faut la considérer comme un type jusqu’à présent unique. DE L'EMPLOI DU COBAYE COMME ANIMAL RÉACTIF POUR LE DIAGNOSTIC EXPÉRIMENTAL DE LA RAGE DES RUES, par CHARLES NICOLLE. Depuis le mois de juillet 1916, nous avons, par raison d’économie, substitué, pour le diagnostic expérimental de la rage des rues, le cobaye au lapin, que nous utilisions jusqu’à cette époque à l'exemple des autres instituts antirabiques. | L'inoculation de diagnostic est pratiquée dans un des yeux avec une goutte d'une émulsion des centres nerveux de l’animal suspect de rage; le plus souvent, ces centres nous ont été adressés dans la glycérine par les brigadiers de police des diverses localités des centres tunisiens. L'emploi du cobaye s'est montré en pratique aussi favorable que celui du lapin. Cette conclusion ressort de la comparaison des deux tableaux suivants : Du 14 juillet 1915 au 14 juillet 1916, emploi exclusif de lapins : 68 ino- culations, 32 avec résultat positif, 31 avec résultat négatif, 5 résultats incerlains (animaux morts de cachexie progressive, sans symptômes nets de rage). Soit 47,05 p. 100 de résultats positifs contre 52,95 p. 100 de négatifs ou inutilisables. | Du 44 juillet AMG au 14 juillet 1917, le cobaye est substitué au lapin : 83 inoculations, 41 avec résultat posilif, 23 avec résultat négatif, 19 résultats incertains. Soit 49,40 p. 100- de résullals positifs contre 50,60 p. 100 de négatifs ou inulilisables. PA SÉANCE DU 20 OCTOBRE 7189 PR ee eee 7 Le pourcentage est sensiblement égal et serait même en faveur du cobaye. Nous considérons comme résultats négatifs ceux dans lesquels l’ani- mal a survécu trois mois à l’inoculation. L'avantage de l'emploi du cobaye est, comme nous l'avons dit, l'éco- nomie ; l'inconvénient, la plus grande fréquence chez cel animal de la forme furieuse de la rage. Il suffit d’être prévenu de ce fait pour prendre les précautions utiles et éviter tout accident. Nous n’en avons jamais observé dans notre Institut. La rage des rues, chez le cobaye, est une maladie de plus variable dans sa symptomalologie que la rage du lapin. Ceriaines formes revêtent le tableau clinique d'une véritable folie, que termine en quelques heures une paralysie rapide. Il y aurait là un chapitre neuf de pathologie à écrire. Notre collègue M. Remlinger (1) l'a magistralement entamé. (Institut Pasteur de Tunis.) PRÉSENCE DU VIRUS DANS LA RATE DU COBAYE RABIQUE, par P. REMLINGER. Babes est — à notre connaissance — le seul expérimentateur qui soit parvenu à reproduire la rage en partant de la rate. Encore, n’y est-il arrivé qu'une fois : « Dans un cas, dit-il (2), sur six lapins, un seul, ino- culé avec de la rate d'un lapin succombé au virus de passage, meurt de la rage après L4 jours. » Par ailleurs, la présence dans la rate de nodules irritatifs, et parfois même nécrotiques, trouvés dans certains cas de rage de l’homme ou des animaux, a amené cet auteur à supposer que cet organe renfermait parfois le virus, et que celui-ci était susceptible d'y produire des lésions analogues à celles des centres nerveux. A cette exception près, toutes les he qu'on trouve dans la littérature médicale sont d'ordre négatif. (1) P. Remlinger. La rage spasmodique du cobaye. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 16 juin 1917, p. 590. Cf. également même auteur : « Le virus rabique dans ses passages de cobaye à cobaye », Méme Société, 30 juin, p. 628. Cette note était rédigée, lorsque nous avons eu connaissance de la dernière communication de M. Remlinger : « Comparaison de l'inoculation du virus rabique au lapin et au cobaye », Méme Société, 28 juillet, p. 670. Elle expose complètement le problème, auquel notre travail n'apporte qu'une contribu- tion pratique. (2) Babes. Traité de la Rage. Paris, 1912, p. 273. 790 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons appliqué à l'étude de celte question la technique sui- vante : La rate entière d’un cobaye mort de la rage des rues est émulsionnée finement, dans de l’eau physiologique, et injectée à la dose maxima compatible avec ce mode d'inoculation (1/4 à 1/2 c.c.), sous la dure- mère d’un jeune cobaye, ce pendant que le surplus de l’émulsion est injecté entièrement dans les muscles de la nuque. Choix de l'animal (le cobaye est, comme on sait, sensiblement plus réceptif à la rage que le lapin) ; jeune âge du sujet ; sévérité des deux modes d'inoculation; dose du produit inoculé; virus même ayant presque toujours passé un nombre considérable de fois par l'organisme du cobaye, c’est-à-dire adapté à lui, tout concordait à favoriser la réussite de l’expérience. De fait, les résultats obtenus ont été les suivants : : Une première série de recherches a été effectuée dans les conditions habituelles de la pratique des laboratoires, sans se préoccuper de l'heure exacte à laquelle était survenue la mort de l’animal, c’est-à-dire que les rates étaient inoculées de 1 à 12 heures après le décès. Trois fois sur douze, les animaux ont contracté la rage (1). En présence de ce résultat un peu inattendu, nous nous sommes demandé s’il ne fallait pas attribuer la réussite des inoculations au fait que les rates étaient enlevées après la mort de l’animal, quoique, à vrai dire, un petit nombre d'heures après elle. Douze cobayes ont donc été inoculés dans des con- ditions identiques aux précédents (dure-mère et muscles de la nuque), avec cette seule différence que les cobayes rabiques étaient sacrifiés quelques heures avant le moment où leur mort se serait produite. Les résultats obtenus ont été identiques. Trois fois sur douze, l’inoculation de la rate a donné la rage. Dans une troisième série d'expériences, douze cobayes, ayant succombé à la rage des rues, ont été laissés pendant 24 ou 48 heures, à la température du laboratoire. À ce moment seulement, la rate a été prélevée, émulsionnée et inoculée dans les muscles de la nuque du cobaye, l'inoculation sous dure-mérienne étant rendue impos- sible par la putréfaction commençante. Un seul animal a contracté la rage. La proportion plus considérable des résultats négatifs étant cer- tainement due ici à la sévérité moins grande du mode d'’inoculation, nous avons, pour contre-balancer ce facteur, inoculé dans les muscles de la nuque d’un même cobaye deux et trois rates rabiques, et porté à 2 ou 3 jours le laps de temps pendant lequel les: cadavres étaient aban- donnés, à la température du laboratoire, avant l’ablalion de l'organe. Sur six cobayes inoculés, un seul a pris la rage. Le virus rabique se rencontre donc dans la rate beaucoup plus souvent qu'il n’est admis. Sur 42 expériences, nous avons pu déceler 8 fois sa (1) Les observations seront publiées in extenso dans les Annales de l'Insti- tut Pasteur. APTE SÉANCE DU 20 OCTOBRE 191 présence. Celle-ci est tout à fait indépendante d’une généralisation du virus post mortem, puisque douze cobayes, prématurément sacrifiés, ont fourni trois résultats positifs. Elle doit, croyons-nous, être rattachée au fait que le virus rabique se trouve dans le sang bien plus fréquem- ment qu'il n’est classique. À. Marie a déjà attiré l'attention sur ce point que nous nous proposons d'aborder à nouveau. Loin de favoriser la dif- fusion du virus rabique dans la rate, le commencement de la putréfac- tion paraît, de prime abord, rendre sa constatation moins fréquente (rates d'animaux prématurément sacrifiés : 3 résultats positifs sur 12 expériences; rates d'animaux autopsiés moins de 12 heures après la mort : à résultats positifs sur 12; rates d'animaux autopsiés plus de 24 heures après la mort : 2 résultats positifs sur 18). Iln'y a ià, croyons- nous, qu'une simple apparence due à l'impossibilité de recourir à l’ino- culation sous-dure-mérienne, lorsque la putréfaction a commencé, et à la sévérité sensiblement moindre de l’inoculation intramusculaire. ({nstitut Pasteur du Maroc.) EXISTE-T-IL DES RACES D'£Entamæba dysenteriæ? par C. Martuis et L. MERCIER. Les auteurs sont d'accord pour reconnaître que, dans la majorité des cas, les kystes d'Entamæba dysenterisæ ont des dimensions comprises entre 10 et 15. En ce qui nous concerne, la mensuration de kystes provenant de nombreux dysentériques, ayant contracté l’amibiase en Indochine, à Salonique, etc., nous à conduits à admettre que les dia- mètres les plus fréquents sont, sur le frais, de 12 x 5 et de 14 4, dimen- sions qui correspondent, sur préparations fixées et colorées (sublimé alcoolo-acétique, hématoxyline-ferrique et éosine), à 10 w et 11 w 5. Mais nous avons fait remarquer que, dans une même selle, à côté de ces kystes, qui existent dans la proportion de 85 à 90 p. 100, on peut en observer cependant de plus petits (10 v) et de plus grands (15), et cela . dans la proportion de 10 à 15 p. 100. Wenyon et O'Connor (1916) (1), Dobell et Jepps (1917) (2), tout en (4) Wenyon et O'Connor. An inquiry into some problems affecting the spread and incidence of intestinal Protozoal infections of British Troops and Natives in Egypt, with special Reference the carrier question, Diagnostic and Treat- ment of Amoebic dysentery, and on Account of three new Human intestinal Protozoa. Journ. of the Royal Army Medical corps, t. XXVIII, n° 2, p. 151. (2) Dobell et Jepps. On the three common intestinal Entamæbæ of Man, and their differential Diagnosis. British med. Journal, 12 mai 1917. 792 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE reconnaissant également que, dans la majorité des infections, Les kystes d'£. dysenteriæ ont des dimensions comprises entre 10 y et 15 x, rap- porteut un certain nombre de cas dans lesquels les kystes ont tous des diamètres inférieurs à 10 y ou supérieurs à 1511. Pourles auteurs anglais, ces variations dans les dimensions des kystes correspondraient à l’exis- tence de plusieurs races d’Æ. dysenteriæ. Cette interprétalion ne nous paraît pas suffisamment justifiée. En premier lieu, nous considérons que l'existence de kystes d'£. dysenteriæ de diamètre supérieur à 15 x n’est nullement démontrée. Les obser- vateurs qui ont rapporté de tels kyste à l’amibe pathogène n’ont pas, à notre avis, suflisamment insisté sur leurs caractères morphologiques, et ils n’ont pas éliminé la coexistence possible de kystes d'Æ. coli. Nous pensons qu'en présence de kystes à 4 noyaux mesurant de 15 à 16 x de diamètre et dépourvus de bâtonnets colorables électivement par la laque ferrique, il est impossible dans la pratique ordinaire de décider s'il s’agit de kystes atypiques d’Æ. dysenteriæ ou de kystes d’X. coli au stade quadrinucléé. Quant aux kystes de 17u, 18 w, etc., nous n'en avons jamais constaté la présence dans les infections pures par l’amibe dysen- térique, et nous ajouterons que Dobell et Jepps reconnaissent eux-mêmes que les infections uniquement à kystes d’un diamètre supérieur à 15 w sont rares (4 cas sur 200). En second lieu, si nous admettons qu'Æ. dysen- teriæ peut donner des kystes de petite taille (6 à 7 x après fixation et coloration), comme nous l'avons constaté récemment, tant sur des pré- parations que M. le professeur Dobell a bien voulu nous envoyer qu'au cours de nos recherches personnelles, nous ne considérons pas comme démontré que ces petits kystes appartiennent à des races différentes de celle donuant uniquement des kystes dont les dimensions de fréquence sont 124 5 et 1Au. Avant d'accepter celte conception de races, il est nécessaire, selon nous, de démontrer : _ 4° Que mis à l'abri de toute contamination nouvelle, un malade en cours de traitement, qui présente dans ses selles des kystes dont les dimensions de fréquence sont de 12 5 et 14, ne montrera jamais de petits kystes; 1e y | 2° Qu'en infectant un individu avec de petits kystés, on retrouvera exclusivement des petits kystes dans ses selles. Tant que cette démonstration n'aura pas été faite, on peut se demander si les variations dans la taille des kystes ne sont pas des fluctuations dues à des modifications du milieu intestinal et non des mulalions cor- respondant à des races. On sait que des facteurs divers : nourriture anormale ou insuffisante, température, etc., peuvent déterminer du nanisme chez certaines espèces animales. Il est donc possible que des modifications dans la flore intestinale de l’homme, ou que l’action de médicaments employés dans le traitement de l’amibiase,soient des causes suffisantes pour déterminer du nanisme chez Æ. dySenteriæ. La dimi- Sn LD 0 es béta agite: SÉANCE DU 20 OCTOBRE 193 nution de la taille des kystes correspondrait par suite à un état patho- logique. En faveur de cette manière de voir, nous noterons que, dans les infections où les kystes sont tous de dimensions inférieures à 10, ceux- . ci présentent des signes manifestes d’altératior : fréquence des défor- mations-et vacuolisation du cytoplasme. Les examens répétés des selles de nombreux dysentériques, avant el pendant le traitement, permettront d'établir d'une facon indiscutable si notre hypothèse est exacte. NOTE COMPLÉMENTAIRE RELATIVE AU PROCÉDÉ) POUR LA RECHERCHE ET LA DÉTERMINATION RAPIDE DU B. DIPHTÉRIQUE CHEZ LES MALADES ET LES PORTEURS, par S. Cosra, J. TroisiER et J. DAUVERGNE. I] nous parait utile d'apporter quelques précisions au sujet du pro- cédé que nous avons préconisé dans une première note (1). Nous rappelons que le milieu utilisé par nous est composé de : SÉCUTMATENONEMNALE RS PSS RS ASS 100 c.c. Solution de glucose à 30 p. 100 stérilisée . . . . . 1O CAC: Teinture de tournesol concentrée et stérilisée, de BinS tu b Pas Leur eee One RAR ARR XXX gouttes. Solution d'acide sulfurique à 10 grammes p. 1.000 SÉÉLIS ÉCRAN ee PE EC CU M EPA SAC: C- La solution d'acide sulfurique peut être obtenue, par pesée, en par- tant de l'acide sulfurique chimiquement pur à 66° B. On peut encore, plus facilement, partir de la solution normale d'acide sulfurique à 49 grammes par litre. Pour avoir une solution à 10 grammes pour 1.000, on emploiera alors : Liqueur normale d'acide sulfurique : . . . . . . . . . 2po.c. 4 Bus Éd ES DOUTER CN Ne 100" c.c. Après la coagulation, obtenue avec les précautions que nous avons indiquées (chauffage lent, progressif, et maintien de la température entre 75° et 80° pendant 1 h. 15 environ), le milieu doit être bleu horizon, légèrement verdâtre, transparent et de consistance ferme et élastique. Pour l’ensemencement, nous nous somines arrêtés à la pratique sui- vante : l'écouvillon, monté sur une tige légèrement coudre, et placé (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 28 juillet 1917, t. XXe n° 15, p. 678. — Voir également Soc. médicale des Hôpitaux, séance du 12 octobre 1917. 794 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans un tube stérile, est seulement utilisé pour le prélèvement (1) et le transport jusqu'au bon loire, L’ensemencement est pratiqué au moyen die anse triangulaire de platine. On passe la branche horizontale de l’anse sur l'extrémité de l'écouvillon et, d'un mouvement léger de va-et-vient, on étale délicate- ment sur toute la surface de la boîte, en procédant par segments paral- lèles et sans jamais recharger. De toute manière, il importe d'obtenir des colonies bien isolées. + La lecture peut être faite en général après 20 à 24 heures d’étuve. Le plus souvent, à ce moment, les colonies de B. diphtérique, en têle d’épingle, plus ou moins enfoncées dans le milieu, apparaissent légère- ment rouges au centre et rosées à la périphérie. Vues à-la loupe, contre une fenêtre, elles sont généralement assez transparentes pour donner l’image des travées sous forme d’une croix. Exceptionnellement, le rougissement peut être retardé jusqu à la 30° ou 36° heure, surtout quand la coagulation du sérum a été imparfaite, ou que la couche de milieu est trop mince. Les colonies de faux diphtériques, opaques, irrégulières, n BH pas le glucose et ne font pas virer le tournesol. Plus tardivement, les différences entre les colonies de B. diphtérique et celles de diphtéroïdes s’accentuent encore. Les premières, rondes, régulières, s’aplatissent, s'ombiliquent à la manière des pustules vario- liques, tandis que la coloration devient plus rouge; les colonies de faux diphtériques, au contraire, de plus en plus opaques, grises et cré- meuses, à contours irréguliers, demeurent sans action sur le tournesol. Quant aux autres germes de la bouche, leur développement est tout au moins retardé. Streptocoques et pneumocoques restent, quand ils poussent, à l’état de colonies punctiformes. Les liquéfiants y sont tou- jours moins gênants que dans les tubes. Quelquefois, comme dans les tubes, les staphylocoques prennent un certain développement, et peuvent rougir le milieu. Mais l'examen à l'œil nu ou à la loupe suffit le plus souvent à les différencier des colonies diphtériques et l’examen micro- scopique achève de lever tous les doutes. En somme, surtout avec un peu d'habitude, la lecture des boîtes est facile et rapide. (1) Le prélèvement doit être effectué avec autant de soins que tout autre prélèvement bactériologique. Il faut surtout éviter que le tampon soit mouillé par la salive. SÉANCE DU 20 OCTOBRE 795 ORIGINE, STRUCTURE ET ÉVOLUTION DU TISSU ADIPEUX DES CROCÇODILIENS, par ÉD. RETTERER et H. NEUVILLE. Après avoir étudié (1) le développement et la structure du tissu adipeux des Mammifères, il nous a semblé mtéressant de rechercher si ce tissu a une origine et une constitution identiques chez d’autres Vertébrés. Nous avons examiné à cet effet un Crocodile (Crocodilus americanus et un Caïman (Caïman sp.?). Voici les résultats principaux que nous avons obtenus. Le Crocodile et le Caïman possèdent, dans leur cavité abdominale, des masses adipeuses considérables affectant une forme arrondie ou ovalaire. Elles sont très fermes, car leur consisiance égale et surpasse même celle du rein ou de la rate. Au sortir du formol, il est facile d’en faire, à main levée, des coupes qui, colorées au soudan III et à l’hématoxyline, montrent la structure suivante : on y voit des cellules de 21 à 36 4, réunies les unes aux autres par des cloi- sons mitoyennes, teintes en violet. De la face interne de ces cloisons se détachent des filaments également colorés en violet qui, en s’anastomosant entre eux, déterminent la formation du réticulum cytoplasmique figurant une série de 7 à 8-alvéoles larges de 3 à 5 4. Dans les mailles de ce réticulum, c'est-à-dire dans les alvéoles, se trouvent les grains teints en rouge par le soudan III, c’est-à-dire les grains adipeux. Dans chaque cellule existe un noyau très chromatique de 3, 4 ou 5 y. Les coupes sériées faites sur les pièces incluses dans la paraffine permettent aisément de vérifier ces détails de structure et de constater que les cloisons mitoyennes séparant les cellules adipeuses sont dues à l'abondance et à l'état serré des filaments du réticulum; elles montrent aussi que chaque cloison est commune aux deux cellules du ‘elle sépare et réunit en même temps. Chacune des masses adipeuses est entourée d’une enveloppe conjonctive, épaisse de 0®"03 à 0204, et ayant la structure du tissu réticulé à mailles pleines d’hyaloplasma que l’un de nous à décrit et figuré chez les Mammi- - fères (2). A la face interne de cette enveloppe, on observe tous les stades par lesquels passe lé tissu conjonctif réticulé pour se transformer en tissu adipeux.: les filaments hématoxylinophiles du réticulum s’épaississent et s'écartent pendant que l'hyaloplasma contenu dans ses mailles prend les caractères physiques et microchimiques de la graisse. De plus, comme on s’en assure par la fuchsine résorcine, le centre ou milieu des cloisons mitoyennes évolue en substance élastique; un certain nombre des filaments radiés, qui s’en détachent, subissent la même transformation élastique. Les lobules adipeux sont parcourus par un réseau sanguin très abondant, (1) Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 décembre 1914 et 9 janvier 1915. . (2) Journal de l'Anatomie, etc., 1896, p. 264, pl. V. 796 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE comme chez les Mammifères. De plus, on y trouve des hématies extravascu- laires. Ces hématies, dont les unes sont encore arrondies, tandis que les autres ont pris une forme ovalaire ou allongée, contiennent chacuue un noyau de 34. En surcolorant à l’éosine et à l'orange, il est facile de voir d’où viennent ces hématies et la facon dont elles pénètrent dans le système vasculaire. Dans certaines cellules adipeuses, le cytoplasma réticulé et graisseux est séparé du noyau par une zone protoplasmique se colorant comme le corps cellu- laire des hématies, c'est-à-dire qu’elle est hémoglobique. Reliée d’abord au réticulum, cette zone devient libre, de sorte que le noyau et ie protoplasma périnucléaire constituent une hématie incluse dans une vésicule adipeuse. Par la désagrégation du réticulum, les hématies des vésicules voisines deviennent contiguës et forment des amas et des trainées contenus entre les cloisons des cellules adipeuses encore en place. Ces cloisons continues constituent l'unique paroi vasculaire du jeune vaisseau ou capillaire en voie de forma- tion. En résumé, chez les Crocodiliens, comme chez les Mammifères, le tissu adipeux n’est que du tissu conjonctif réticulé dans lequel l’hyaloplasma a subi la transformation graisseuse. Les vésicules adipeuses représentent autant de territoires cellulaires séparés les uns des autres par des cloisons plus épaisses, formées par le réticulum, et danslesquelles une partie des filaments hématoxylinophiles est devenue élastique. Après avoir élaboré de la graisse dans sa portion périphérique, la cellule du tissu conjonctif réticulé est capable de donner naissance, dans sa portion périnucléaire, à une hématie nucléée. Résultats et critique. — La graisse est donc, chez les Crocodiliens, comme chez les Mammifères, une élaboration ou une transformation de l'hyaloplasma des cellules du tissu conjonctif réticulé. Dès 1902, G. Schneider (1) a donné du tissu adipeux de la Blatte des images iden- tiques à celles que nous venons de décrire. Il représente, en effet, des cellules possèdant : 4° une charpente constituant un réseau central et la membrane enveloppante; 2° des gouttelettes graisseuses contenues dans les mailles du réticulum. Malheureusement, C. Schneider ne tente d'expliquer l’origine ni de la charpente ni de la graisse. Pour Dubreuil (2), ce sontles granulations ou filaments cytoplasmiques (mito- chondries et chondriocontes) apparaissant dans la cellule conjonctive qui seraient les éléments producteurs des vésicules lipoïdes ou grais- seuses; en même temps, les cellules conjonctives, qui étaient jusqu alors anastomosées entre elles, rompraient leurs anastomoses avec les cellules voisines, tendraient à s'isoler el à prendre des formes rondes. Les mito- chondries et les chondriocontes sont, à notre avis, des portions du réti- culum et ne produisent jamais d’hyaloplasma. Or, c’est l'hyaloplasma seul qui se transforme en graisse. D'autre part, les cellules adipeuses continuent à être reliées entre elles par des prolongements ou cloisons (4) Lehrbuch der vergleich. Histologie der Tiere, 1902, p. 937. (2) Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, 1911, p. 135. a cn Me: en lests 0 D € US NE A M NF PTIT EURE “ Ws à SÉANCE DU 20 OCTOBRE 197 réticulées ; Flemming (1) l’a démontré dès 1876. C'est donc une illusion de croire que les cellules conjonctives rétractent leurs prolongements au moment où elles deviennent graisseuses. La graisse n’est pas une élaboration de tout le protoplasma de la cellule conjonctive, mais résulte uniquement de la transformation de l’hyaloplasma de cette cellule. Ses particules adipeuses continuent, en effet, à être séparées les unes des autres par les trabécules du rétieulum, du moins jusqu'au moment où celles-ci se désagrègent. D'autre part, la membrane enve- loppante, ou capsule de la cellule adipeuse, n’est pas une élaboratiou secondaire, comme tout le monde l’admet; elle préexiste à la forma- tion de la graisse. Elle représente, dans le tissu conjonctif réticulé et préadipeux, les cloisons mitoyennes du réticulum à mailles très serrées. Au fur et à mesure que l'hyaloplasma se transforme ensuite en graisse, ces cloisons mitoyennes évoluent également, car une partie de leurs filaments hématouxylinophiles subissent la transformation élastique. Conclusion. — Lorsque l’hyaloplasma du tissu conjonctif s’est trans- formé en grains ou corpuscules adipeux, ceux-ci sont séparés les uns des autres par des irabécules hématox ylinophiles, de même que les cel- lules adipeuses sont réunies par des cloisons mitoyennes du même réti- culum hématoxylinophile, partiellement élastiques. La portion périnu- cléaire du protoplasma de la cellule adipeuse est capable, dans la suite, d'évoluer avec le noyau, de facon à donner naissance à une hémalie. PROCÉDÉ RAPIDE DE PRÉPARATION DES SÉRUMS HÉMOLYTIQUES, par A. SÉZARY. Pour conférer au sérum d’un animal le pouvoir de dissoudre ies hématies d’un autre animal, on a l’habitude d'’injecter au premier, à trois ou quatre reprises, les hématies du second. Ce procédé n’est pas sans inconvénients. La préparation du sérum hémolytique demande en effet de quatre à cinq semaines. De plus, elle - est souveut entravée par la mort d’un certain nombre d'animaux, que l’on attribue à l’anaphylaxie. La technique que nous préconisons est plus rapide, plus simple et plus fidèle. Nous pratiquons dans le péritoine (du lapin par exemple) une seule injection massive de globules rouges (de mouton par exemple), lavés selon les règles habituelles. L’injection unique met à l'abri des accidents anaphylactiques. Nous saignons l'animal huit jours après. La quantité d’hématies inoculée est celle qui se trouve contenue dans (\ Archiv f. mik. Anat., t. VII, 1876. 7198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 35 c.c. de sang défibriné; une dose supérieure peut provoquer la mort du lapin. Le pouvoir hémolytique acquis par le sérum est identique, que la quantité totale d'hématies ait été injectée en une ou deux fois. Chez les lapins ayant reçu une seule injection, le sérum hémolysait aux doses de Oc.c.001, Oc.c.OL, Oc.c.02, Oc.c.02, Oc.c.04, Oc.c.05. Chez les lapins ayant recu deux injections à une semaine d'intervalle, il hémoly- sait aux doses de Oc.c.005, Oc.c.01, Oc.c.02, Oc.c.04, Oc.c.04. Les chiffres des deux séries sont donc comparables. Notons que les titrages ont été faits simultanément, en présence d’une même quantité d’hématies et de la même alexine (préalablement titrée à l’aide d’un sérum hémo-. lytique éprouvé). Les hématies ont été injectées en suspension dans l’eau physiolo- gique. En suspension dans les huiles, elles confèrent en une seule injection un pouvoir hémolytique sensiblement identique (Oc.c.001, Oc.c.001, Oc.c.007, Oc.c.02, Oc.c.04, Oc.c.04). - Ces expériences montrent d’abord qu’on peut simplifier le mode de préparation des sérums hémolytiques, tout en obtenant un pouvoir ‘aussi actif qu'avec les procédés plus complexes. Au point de vue général, elles prouvent de plus que l'injection d’un antigène produit des effets analogues, qu'il soit introduit dans l’orga- nisme en une ou plusieurs fois. Cette constatation trouve une applica- tion importante dans les méthodes de vaccination préventive, car elle autorise, à l'encontre de la pratique courante, à inoculer l’antigène en une seule fois sans crainte d’atténuer son pouvoir immunisant. DE L'ORGANISATION ET DE LA CLASSIFICATION. (SECONDE RÉPONSE A M. TROUESSART), par Ép. RETTERER et H. NEUVILLE. C'est la même matière organisée qui fait l’objet des éludes tant des zoologistes, des anatomistes, des embryologistes, des histologistes que des physiologistes. Se plaçant à des points de vue différents et appliquant des techniques diverses, les uns et les autres nous apprennent à mieux connaître la nature vivante. Selon le milieu, le genre de vie et l'hérédité, les animaux possèdent des organes de forme, de structure et de fonction- nement variables; c’est en tenant compte de ces faits, constatés les uns par le zoologiste, les autres par l’anatomiste, l’histologiste et l’embryo- logiste, d’autres encore par le physiologiste, qu’il finira par devenir possible de grouper les animaux en catégories naturelles, où les ressem- blances et les différences traduiront des relations réelles de parenté. SÉANCE DU 20 OCTOBRE 199 Qu'on voie dans les spécialités biologiques «des sciences sœurs », des branches d’une seule et même science, ou qu'on les subordonne l’une à l’autre, tout cela n’enlève rien à la valeur ni de l’une ni de l’autre. Et les éclaircissements que nous devons à un mode de recherche quelconque ne doivent être écartés d'emblée que s'ils sont controuvés. Toute notion nouvelle apportée par l’une des branches de la connaissance biologie doit être la bienvenue, car elle achemine la science vers une intégrale du monde organisé. Quant à la subordination de ces données, nous l'avons constamment invoquée et pratiquement respectée : c’est d’une manière toute verbale que M. Trouessart nous l’oppose. Passant sur l'histoire des frères siamois, des tranchées de César, etc., nous maintenons nos conclusions, à savoir queles sciences anatomiques ont perfectionné la classification. Si Linné eut l'immense mérite d'apporter de l’ordre dans le chaos zoologique, son système zoographique n'élait cependant pas l’expres- sion complète et exacte de la nature; aussi songea-t-on à le modifier en le perfectionnant. Or, ce fut par l’anatomie comparée que Cuvier put commencer à accomplir ce progrès, comme plus tard on réussit, grâce aux données embryologiques et structurales, à corriger d'autres défauts. Loin de traiter l’œuvre de Cuvier, de H. de Blainville, des Geoffroy- Saint-Hilaire, comme M. Trouessart nous accuse de le faire, nous avons, par des citations précises que notre contradicteur a d’abord vainement contestées avant de les considérer comme sortant du sujet, rendu pleine justice à ces maitres, et à d'autres dont les recherches ont largement contribué au progrès de la zoologie en même temps qu'à ceux de l’ana- tomie. C’est contre la stérilité de tendances diamétralement opposées que nous nous sommes élevés. Sans nous éloigner de notre sujet et sans mêler à notre appréciation aucune question de personnes, nous avons simplement fourni, d’après Sclater et Thomas, qui font autorité en la matière et que nous citions expressément, un exemple de la confusion due à ces dernières tendances. Nous avons signalé, chez le Mouton et le Bélier, la variabilité des caractères glandaires accessoires (dimensions et forme du champignon du gland). Mais le caractère fondamental dont il s’agissait (division de l'extrémité du gland en un champignon et un appendice urétral se pro- longeant au delà de ce champignon), existe constamment sur le Bouc, le Bélier et de nombreuses Antilopes. Sans préjuger de la valeur des autres caractères, nous donnons simplement aux Ruminants ainsi conformés le nom de télespades; celte conformation est bien distincte de celles du - gland hypospade des autres Bovidés et du gland acrospade des Gervidés. \ Ces dispositions sont d’une ancienneté embryologique et d'une constance qui dénotent un caractère essentiel. La valeur ainsi établie de ces faits ne permet de les assimiler ni à des 800 À SOCIÉTÉ DR BIOLOGIE détails insignifiants, ni surtout à des variations individuelles : la valeur phylogéaique d’un organe ne se mesure pas à son volume. Nous main- tenons donc que l'élément nouveau dont nous nous sommes inspirés, sans en rejeter d'ailleurs aucun autre, donne une idée plus juste de l’organisation non seulement du Guib et du Nylgau, mais des autres Ruminants. Nos conelusions du 5 mai dernier n’ont été prises qu'après de longues recherches comparatives, ayant porté sur de nombreux Vertébrés. Et c'est à tort que M. Trouessart nous reproche de ne pas nous conformer à l'emploi zoologique des caractères externes : le gland est en effet un organe externe, dont l'étude est toujours comprise dans celle des organes génitaux externes. C'est donc bien en vain que M. Trouessart lente de nous mettre en contradiction, quant à l'emploi de ces caractères exlernes, avec notre regretté maître Georges Pouchet. Si nous cherchons à connaître d'une manière aussi approfondie que possible les formes animales, nous n’en mettons pas moins ici en avant un caractère différentiel facile à apprécier, comme désirait le voir faire, autant que possible, Georges Pouchet. Loin d’être en désaccord avec G. Pouchet, nous sommes en pleine communauté d'idées avec notre maître. Voici, en effet, comment s’expri- mait G. Pouchet, dans le mémoire cité (1) par M. Trouessart. « Les zoologistes classificateurs, dit G. Pouchet, le plus souvent peu familia- risés avec les rigueurs des méthodes positives, et, d’autre part, sachant mal se défendre de l'attrait d'augmenter au profit de leur propre renom les cata- logues biologiques, en plus fort incertains — très naturellement — des règles devant présider à l'établissement, soit de genres, soit d'espèces, ont toujours une tendance fâcheuse à multiplier les coupes zoologiques. L'important est d'établir un catalogue des êtres animés dans lequel on se puisse recon- naître. Prétendre donner aux coupes instituées à cet effet une valeur définie est une utopie absolument vaine. » Établir la valeur d'un organe au point de vue de la classification natu-- relle des Ruminants, et, en particulier, du Guib et du Nyse n'est pas se livrer à une discussion stérile. Quand M. Trouessart se sera livré à des recherches sur la classification naturelle de ces animaux, et quand il les aura publiées, chacun sera à même de comparer ses conclusions aux nôtres, si elles leur sont opposées, et de juger la valeur de l’une et l’autre méthode. (1) Recherches sur le Cachalot. Nouvelles Annales du Muséum, 1889, p. 2. —— Le Gérant : O. PORÉE. Dee ne. panne me ou 14 Paris. — L. MARBTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. Der D PR Et Ste Ve PIS ET NE 22e Ar PT EE 801 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE Loar7 SOMMAIRE AcHArRD (Cn.) et BiNeT (LÉON) : Me- sure du temps de coagulation du sang Bourrtr (H.) et Morarp (E.) : cas de kyste hydatique du cerveau Che ZARONANMNEREEESA TER ANT CHAurrARD (A.) et Huser (J.) Comparaison du liquide de Ringer et de la solution chlorurée physio- logique pour l'évaluation de la ré- Sistance sglobulaire : 1... Couvreur (E,) et Duroux (E.) : Quelques réflexions à propos des sutures hétélotupiques. : . . . . : . Dévé (F.) RNINS D6t 0 et NN RE en Dugois (RAPHaEL) : Sur le pain de guerre (pain déchloruré-calcique) . : Échinococcose her- - Dusors (RapHAEL) : Sur le pain de guerre (pain déchloruré-calcique) . Foucaer (A.) : Méthode nouvelle de recherche et de dosage des pig- ments biliaires dans le sérum san- UD E GariIN (Cn.) et GrrarD (A) : Re- cherches hématologiques chez les paludéens, entre les accès et pen- dantlesAcces, CV Pr Horcanpe (A.-Cn.) et Fume (M.) : _ Emploi de l’ovalbuminate de soude et des papiers réactifs tournesolés sucrés dans la différenciation des bacilles dysentériques; gélification de l’alcali-albumine. . . . . .. Linossier : Décès de tre. — Discours prononcé aux fu- nerailles du professeur Dastre . Mamrer (Cn.) et Rison (E.) : Note Brococie. Compres RENouS. — 1917. T. LXXX. 826 840 sur l'élimination urinaire du chlor- hydrate d'émétine chez l'homme. . Pacniez (PH.) : Les troubles de la coagulation du sang dans la spirochétose ictérigène . . ... . .. PonseLLe (A.) : Défterminisme de la eulture du trypanosome de la grenouille Trypanosoma rotatorium Mayer AS Re ne re ReuLiNGER (P.) : Sur l’absorption du virus rabique par les muqueuses SAIT ES NES M PR A den Rerrerer (Én.) : De la conjonctive humaine et de l’évolution de ses ÉlÉMENES es qe eee enene RoncHèse (A.-D.) : Réaction de Wassermann. Influence de la teneur du sérum en sensibilisatrice hémo- lytique et en complément sur la sensibilité dutrésultab er RoncHÈsE (A.-D.) : Réaction de Wassermann. Procédé au sérum non chauffé, évitant les erreurs dues à l’excès ou au défaut de sen- sibilisatrice et de complément. . .. SCHULMANN (E.) et Ecrer (M.-T.) : Etude comparative sur l'absorption des poisons par les voies intesti- nale et sous-cutanée. . . . . . . . . Trouessart (E.): La véritable opi- nion de Pouchet sur la subordina- tion des caractères en zoologie (Troisième réponse à M. Retterer) . Wozrr (J.) et GEszin (B.): Action de quelques levures et du Schiso- saccharomyces Pombe sur l’inulire et ses produits de dégradation, , . . 59 830 806 812 808 839 802 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Linossier, Vice-Président. DÉCÈS DE M. A. DASTRE. M. LivossiEr. — Messieurs, Notre séance de rentrée a lieu dans la tristesse. Notre président Dastre, dont la remarquable vigueur semblait ne pas se ressentir du voids des années, nous a été enlevé par le plus brutal, le plus stupide des accidents. Votre Bureau a représenté à ses obsèques la Société de Bislogie. Vos deux vice-présidents ont pris da parole. M. Delezenne, au nom de l’Aca- démie de Médecine, a retracé avec autorité la carrière scientifique de Dastre; j'ai apporté sur sa tombe l'hommage ému de notre Société. Selon la tradition, un élève de notre éminent collègue résumera, pour nos comptes rendus, ses importants travaux.Je me contente aujourd'hui de vous donner lecture des quelques paroles que j'ai prononcées aux obsèques. DISCOURS PRONONCÉ AUX FUNÉRAILLES DU PROFESSEUR DASTRE AU NOM DE: LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, par M. LINOSSIER, vice-président. Messieurs, Au nom des membres de la Société de Biologie, je viens apporter à son président l'hommage de notre tristesse et de notre respectueuse affection. Je n'évoquerai pas, après les éloquents orateurs qui m'ont précédé, l'œuvre si considérable et si variée d'Albert Dastre. Je ne veux ici que rappeler combien intimement sa vie scientifique fut associée à celle de notre Société. La première note signée de son nom parut dans nos comptes rendus en 1876. C'était à l’aurore de sa carrière scientifique. Depuis, l’infati- gable travailleur n’a cessé de nous apporter les résultats de son fruc- tueux labeur, et nous avons eu la primeur du plus grand nombre de ses publications. [l aimait notre Société. Comblé de tous les honneurs que peut ambi- SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 803 tionner un savant, il était resté simple, et se plaisait dans ce milieu vivant et vibrant, où le culte désintéressé de la science associe en une famille homogène les représentants des branches les plus diverses de la biologie, où le plus ignoré des travailleurs peut venir, sans aucune formalité, exposer le résultat de ses recherches, où des débutants dans la carrière scientifique discutent sur le pied de la plus cordiale égalité avec des membres de l’Institut, où le passé sourit sans amertume à l'avenir qui le chasse, où l'avenir apprend le respect et l'affection du passé, où la jeunesse s’instruit et s’assagit au contact de l'expérience des anciens, où la vieillesse reste jeune à force de côtoyer la jeunesse. Jeune, Dastre l'était resté étonnamment. Jusqu'à l’heure de sa mort, son esprit curieux est resté tourné vers l’avenir, à l'affût de toutes les idées nouvelles. Il n’a pas connu l'heure critique, à laquelle tant de savants, après une longue et brillante carrière, s'arrêtent fatigués sur le bord de la route sans fin, et laissant de plus vigoureux les dépasser à la conquête de nouveaux horizons, s’immobilisent dans la contemplation de ce qu’ils croient la science d'aujourd'hui, et n’est déjà plus que la science d'hier. : : Notre Société doit beaucoup à Dastre. Ses travaux ont contribué à rehausser l'éclat de ses comptes rendus; sa vaste érudition, son sens critique avisé lui ont permis d'intervenir fréquemment et utilement dans nos discussions. Habile à saisir le point faible d’un travail nouveau, que de fois a-1-il ramené dans la bonne voie un chercheur égaré; à combien sa merveilleuse mémoire a-t-elle évité des erreurs, ou des lacunes biblio- graphiques! Enfin, depuis que, en 1910, nous l'avons appelé à la prési- dence, il a dirigé nos débats avec une autorité, une impartialité, une courtoisie auxquelles tous rendaient justice. Nul n'eut plus que lui le souci que la discussion scientifique planât toujours bien haut, au-dessus des mesquines querelles de personnes et d'écoles. Au savant, au collègue, au président, et aussi à l’ami serviable et bon, que nous aimions lous, nous disons tristement aujourd'hui un suprême adieu. Un adieu? Non. Le savant ne meurt pas tout entier. Il continue à vivre au milieu de nous par son œuvre. Mème si ses théories s’écroulent un jour, battues par le flot montant des découvertes, même si la posté- rité, trop souvent ingrate, oublie son nom, les faits nouveaux dont ila enrichi notre patrimoine scientifique restent les impérissables témoins de son existence éphémère. L'édifice perpétuellement remanié de la science pourra se développer sous l'effort des générations futures, il pourra changer d'aspect au point de devenir méconnaissable, les maté- _riaux accumulés par les savants disparus constituent les assises sur lesquelles construiront nos successeurs. À ces assises, Dastre a apporté quelques pierres indestructibles. Si, après plus d’un demi-siècle de travail fécond, notre cher président, 804 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ————_—_ sentant la vie lui échapper, a embrassé d’un coup d’œil d'ensemble son existence, il a pu mourir fièrement : sa vie n’a été inutile ni à la France, ni à l'humanité. ÉCHINOCOCCOSE HERNIAIRE, par F. DÉvÉ. Aucune description d'ensemble, que nous sachions, n’a encore été donnée de l’échinococcose herniaire. Il s’agit cependant d’une entité nosologique netlement individualisable, au triple point de vue anato- mique, pathogénique et clinique et dont la connaissance n'est pas saus comporter d'importantes déductions opératoires. Dès notre thèse (1), puis plus tard dans notre opuscule sur les kystes hydatiques du foie (2), nous avions donné une rapide esquisse du sujet. Une observation personnelle, recueillie depuis lors, nous fournit l’occa- sion d'appeler de nouveau l'attention sur ces faitstrop peu connus des chirurgiens. Le 1° juin 1911, un homme âgé de quarante-quatre ans entrait à l'Hôtel- Dieu de Rouen, porteur de tumeurs multiples de labdomen. L'affection remontait au début de 1910 et paraissait avoir débuté par une ascite ayant nécessité deux paracentèses. En janvier 1911, le malade avait présenté uue vomique hydatique qui était venue éclairer la nature des tumeurs abdomi- nales. Cet homme portait une hernie inguinale gauche réductible, dans laquelle la palpation révélait la présence d’un corps arrondi, du volume d’une noisette, rénitent, mobile el fuyant, sorte de « souris herniaire ». Sans nul doute, il s'agissait d'un kyste hydatique herniaire. Le 9 juin, le malade était opéré de kystes hydatiques multiples de l’abdomen el d’un kyste du foie. Mort, le 12 juin, par accidents broncho-pulmonaires aigus, en relation avec une caverne hydatique non cicatrisée. L’autopsie devait confirmer l'existence d’un petit kyste échinococcique au fond du sac herniaire (examen microsco- pique). D'une manière générale, les divers recessus herniaires sont suscep- tibles d’être intéressés par l’échinococcose. Sur la soixantaine d’obser- (1) F. Dévé. De l'échinococcose secondaire. Thèse de Paris, 1904, p. 400-402. (2) F. Dévé. Les kystes hydatiques du foie. Paris, 1905, p. 91-92, CF. F. Dévé, thèse, 1901, exp. XII et Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 17 janvier 1903, exp. IL. ; F. Dévé. Archives générales de Chirurgie, 25 juin 1913. F, Dévé. Le kyste hydatique multivésiculaire du foie. Revista de la Asocia- cion médica argentina, mars 1917. de à SÉANCE DU 10 NOVEMBRE : 805 Re es RU A NN RER mn, vations de cet ordre que nous avons pu rassembler, 49 concernaient la hernie inguinale {81 p. 100), 7 la crurale et 4 l'ombilicale. Habituellement, le parasite vésiculaire esl enkysté dans le sac herniaire lui-même, plus ou moins oblitéré, de ce fait. Dans certains cas, le kyste est inclus dans une frange épiploïque prolabée et herniée, qui devient par suile irréductible. Par exception, on a pu trouver une vési- cule hydatique libre dans le sac. Qu'ils soient localement multiples ou solitaires, ces kystes coincident constamment avec d'autres kystes de la cavité abdomino-pelvienne. C’est là une donnée capitale, que les observations purement cliniques et opéra- toires avaientlongtemps fait méconnaître, mais que démontre l'étude des faits contrôlés par l’autopsie. C’est dire que, pathogéniquement, l’échino- coccose herniaire ressortit à l’échinococcose secondaire de la séreuse péri- tonéale. Aussi bien, l’expériméntation nous a permis de reproduire cette localisation très EL de la greffe hydatique. Au point de vue clinique, l’échinococcose herniaire est caractérisée par la présence d’une fumeur contenue dans un sac ou localisée sur un trajet (scrotum, grande lèvre) ou siégeant au niveau d’un orifice herniaire. De volume variable (noisette, noix, œuf, orange), ordinai- rement régulière, parfois lobée (kystes multiples agminés), la tumeur est, selon les cas, fluctuante, rénitente ou de consistance solide (kystes en involution). Tantôt elle est fixe, irréductible, tantôt elle se montre mobile et plus ou moins réductible dans l'anneau herniaire. On a parfois pu constater, à son niveau, le frémissement hydatique. Après une période plus ou moins longue de lent accroissement et d'indolence, l’échinococcose herniaire peut donner lieu à des troubles importants. Dans un certain nombre de cas, elle a simulé ou accompagné ou enfin provoqué l’étranglement herniaire. En présence d'un kyste hydatique découvert au cours de la cure radi- cale d’une hernie, l'opérateur devra se rappeler que l'échinococcose herniaire est toujours de nature secondaire. Cetle notion le conduira à compléter son intervention purement locale par une laparotomie médiane. Celle-ci permettra, tout à la fois, de rechercher la présence d'autres kystes secondaires (épiploïques, iliaques, pelviens, etc.) restés plus ou moins latents, — qui seront traités par l’ablation, la réduction sans drainage ou par le simple « formolage in situ » — et d'explorer le foie, siège habi- tuel du kyste originel. Le kyste primitif anciennement rompu sera généralement plus ou moins compliqué : suppuré, envahi par la bile ou multivésiculaire. Nous nous réservons de reprendre cette étude, plus en détail, dans un mémoire ultérieur. (Travail de l'Ambulance 11/3.) k 806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LES TROUBLES DE LA COAGULATION DU SANG DANS LA SPIROCHÉTOSE ICTÉRIGÈNE, par PH. PAGNIEZ. La spirochétose ictérigène peut s'accompagner d’hémorragies, avant tout d’épistaxis, dont la fréquence et l'importance sont très irrégulières suivant les malades et suivant les milieux épidémiques. Ayant eu occasion d'observer un nombre important de malades atteints de. spirochétose, j'ai étudié chez quelques-uns les conditions de [la coagulation du sang et fait les constatations suivantes : Chez les malades qui présentent des épistaxis, et même chez ceux qui n’en présentent pas, mais qui sont atteints de formes sévères de spiro- chétose, les troubles de la coagulation, d’après examen de douze malades, sont constants. Ils peuvent se traduire par un retard plus ou moins marqué de la coagulation, celle-ci demandant jusqu'à vingt minutes pour s'effectuer; ils se traduisent surtout par la diminution ou la dispa- rition complète de la rétractilité du caillot sanguin ({). Le trouble de la rétractilité est commandé par une énorme diminulion du nombre des plaquettes sanguines, qui peut tomber à des chiffres de 10.000 et au-dessous par millimètre cube (au lieu de la normale 200.000). La diminution des plaquettes et l’irrétractilité du caïllot qui en est la conséquence ne paraissent pas sous la dépendance de l’ictère. En effet, ces troubles ne durent que quelques jours; ils disparaissent alors que l'ictère est encore très accentué et ils apparaissent avant la cholémie, ainsi que j'ai pu le constater chez un malade qui était arrivé dans mon service à la période pré-ictérique avec de la fièvre, des symptômes généraux et un syndrome méningé. L'action du Spirochète, ou de ses produits, sur les plaquettes est élective, car ni les leucocytes, ni les globules rouges ne présentent à la période de début de diminution de nombre. I] y a là un véritable signe sanguin qui, quand il est constaté à la période pré-ictérique, c'est-à-dire à un moment où le diagnostic est absolument hésitant, peut avoir son intérêt. ; D'autre part, le fait vient une fois de plus mettre en évidence le rôle capital des plaquettes dans la coagulation du sang el l'importance de leur altération comme facteur de processus hémorragiques. 1) Bien entendu, ces troubles n’ont de valeur que s'ils sont constatés en employant des tubes récemment flambés au rouge. C’est là, comme je l'ai montré, avec L. Le Sourd, une condition essentielle pour toute étude de rétractilité. z TMS 2 , SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 807 LA VÉRITABLE OPINION DE POUCHET SUR LA SUBORDINATION DES CARACTÈRES EN ZOOLOGIE. (TROISIÈME RÉPONSE À M. RETTERER), par E. TROUESSART. Dans une discussion comme celle-ci, il faut des faits et non des paroles. Je mets le Mémoire de Pouchet sur le Cachalot sous Les yeux de la Société ; Chacun pourra s'assurer de quel côté est la vérité. La citation que M. Retterer oppose à la mienne (page 2 du Mémoire) critique le morcellement des genres et des espèces, pratique qui est dans les traditions d’une certaine école. J'ai déjà dit précédemment que j'étäis d'accord avec Pouchet pour flétrir cet sys et je n'ai pas à y revenir ici. Ma citation, au contraire, se rapportait à la question, beaucoup plus vaste et plus importante, de la subordination des caractères en zoologie, seule question qui soit pendante ici. Je n'ai reproduit que les trois pre- mières lignes du paragraphe {page 3 du Mémoire), parce qu'elles sont trop explicites pour qu’un seul doute puisse subsister sur l'opinion de l’auteur. D’ailleurs, Pouchet développe et commente longuement cette opinion dans les lignes qui suivent. Il serail trop long de citer ici le passage en entier; je me contenterai d'en extraire les affirmations les plus décisives (1), et, pour plus de clarté, je reproduis les trois premières lignes : « Nous estimons, dit Pouchet, qué les caractères qui servent à classer les animaux doivent constamment, autant que faire se peut, être des caractères extérieurs, appréciables extérieurement... Nous n’admettrons point qu’un peu plus de largeur du canal rachidien de l’atlas, ou la forme des apophyses transverses des vertèbres cervicales, plus ou moins soudées, soient des rai- sons suffisantes de créer des espèces nouvelles. Il y à en anatomie comparée une méthode dont on doit s’écarter le moins possible, la description d’un animal quelconque devra toujours débuter par celle de ses formes exté- rieures, du nombre, des proportions et des relations de ses membres, de ses dents, de la place des divers organes visibles extérieurement. On a ainsi l'avantage de passer tout d’abord en revue, forcément, les dispositions anato- miques sur lesquelles reposent les distinctions adoptées par les zoologistes pour élablu les coupes taxonomiques. » Comme on le voit, si quelqu'un est en désaccord avec Pouchet, sur la question de la subordination des caractères, ce n'est certainement pas moi. (1) A la séance dela Société les trois paragraphes des pages 3-5 ont été lus, dans leur intégrité complète, par le Président. 808 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Un dernier mot. M. Retterer se plaint que je l’accuse à tort de se contredire lui-même. Or, je constate simplement qu’à la page 441 des Comptes rendus, à l’avant-dernière ligne de sa note, le GLAND estun caractère « splanchnique », tandis qu’à la page 800, ligne 10, ce gland : est devenu un caractère « externe ». Pour mon compte, j'estime que, malgré l’apparence, la première interprétation est la vraie (1). Chez beaucoup d'Oiseaux, il faut ouvrir l'abdomen pour connaître le s sexe de l'animal. Enfin, la dernière Dhrace de M. Retterer me comble : avec sa grâce coutumière, mon aimable collègue m'invite à « me livrer à des recherches (nouvelles) sur la classification naturelle... » Je crois qu'il renverse ici les rôles. J'ai déjà dit que je ne voyais rien à changer à la classification des ruminants admise, depuis plus d’un siècle, dans tous les traités de Zoologie, et, d'ailleurs, je ne suis plus assez jeune pour retourner à l’école, fût-ce à celle de M. Retterer. C’est à lui, puisqu'il s’érige en novateur, de publier sa classification nouvelle. Je ne doute pas qu’elle ne trouve un excellent accueil près des naturalistes épris d'idées para- doxales. RÉACTION DE WASSERMANN. PROCÉDÉ AU SÉRUM NON CHAUFFÉ, ÉVITANT LES ERREURS DUES A L'EXCES OÙ AU DÉFAUT DE SENSIBILISATRICE ET DE COMPLÉMENT. Æ Note de A.-D. RoNCHÈSE, présentée par F. WipaL. Devant les inconvénients présentés par les deux types de techniques de la réaction de Wassermann : méthode originelle, au sérum chauffé, et méthodes dérivées de celle de Bauer-Hecht, au sérum non chauffé, nous nous sommes demandé si une méthode au sérum non chauffé, utilisant un système hémolytique anti-humain avec emploi de doses variables de sensibilisatrice appropriées à chaque dose de complément naturel (2), ne pourrait pas réunir la précision de la première et la sen- sibilité que les secondes ne présentent que dans quelques cas. 1) Si je ne me trompe, les embryologistes font dériver l’ensemble des organes génitaux du mésoderme, de même que le cœur, les vaisseaux, l’appa- reil urinaire, etc, tous organes splanchniques, de l’avis de tous ; l’épiderme du prépuce dérive eu de l’ectoderme. (2) Tschernogubow (Voir Joltrain : Nouvelles méthodes de séro-diagnostic) a, décrit une méthode au sérum non chauffé avec système hémolytique anti- humain, mais avec une dose fixe de sérum hémolytique. Sa technique est impos- sible au-dessous d’une certaine teneur en complément et elle donne des résultats trop faibles dans tous les cas de teneur supérieure. | | SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 809 Des essais, que nous ne pouvons rapporter dans cette note, nous ont montré qu'il existe une relation régulière entre des doses très variables de complément et les doses correspondantes de sensibilisatrice hémoly- tique nécessaires pour produire une hémolyse déterminée (1). Il est dès lors facile de déterminer, pour chaque dose de complément, — dans les limites où on le rencontre dans le sérum humain — la dose de sen- sibilisatrice hémolytique qui met en évidence la moindre fixation du complément. Nous proposons la technique suivante (2), qui respecte tous les élé- ments du sérum à examiner, dose le complément normal et lui oppose la quantité strictement nécessaire de sensibilisatrice hémolytique : 19 Détermination de la dose de sérum anti-humain à employer TUBE À TUBE B TUBE C TUBE D Sérum à examiner non chauffé . . . O0 c.c. 2 (crc DNc-c.92 0-c.c. 2 Sérum anti-humain titré (3). . . . . 0Sc:c 208 6) 0%e C1 0éc'c 2 Déc:c Z Bateealéer ap AIO ee. ANG CAC ACC A0 À cc. 5 Acc Suspension de globules humains au RP SE RE Su ONCE Cu (Rec Obeca (SCC (#) Soit 0 c.c. { de sérum anti-humain titré, puis dilué au 1/3. Mettre à 37° pendant 45 minutes, et noter la dose de sérum anti-humain du tube où l'hémolyse, incomplète au bout de 30 minutes, est totale à la 45e minute. Ces quatre tubes suffisent dans la plupart des cas. Quelquefois la dose de sérum anti-humain se détermine par interpolation : Soit, après 30 minutes, une hémolyse complète (H3) dans le tube D et après 45 minutes une hémolyse h2 dans le tube C, la dose de sérum hémolytique à employer sera de O0 c.c. 3. Plus exceptionnellement, on peut trouver, dans tous les tubes, une hémolyse complète au bout de 30 minutes, ou une One incomplète au bout de 45 minutes. Dans le premier cas on est en présence d’un sérum contenant plus de (1) Noguchi a depuis longtemps montré qu'un excès de sensibilisatrice hémolytique augmente progressivement l’activité du complément. (2) Dans toute la technique, on peut aussi bien compter par gouttes capil- laires (Gastou) que par dixièmes de centimètre cube _ (3) Ne pas se servir dans cette technique de sérum hémolytique dilué dans l'eau fluorurée à 5%,75 p. 1.000, conseillée par Paris et Desmoulières. Au-dessus de 0 c.c. 1 cette solution retarde l’'hémolyse. (4) Soit une partie de globules lavés et centrifugés et trois parties d’eau salée à 9 p. 4.000. Il est indifférent que les globules proviennent d’un sang à sérum … positif ou négatif. Il suffit de les laver trois fois par centrifugation. 810 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE 0 c.c. 3 de complément dans 0 c.c. 2. Faire une nouvellé série de tubes comprenant : TUBE A! TUBE B' TUBE C'! Sérum à éxaminer non chauffé. 0 cc. 2 0 cé, 2 0 c.é. 2 Sérum anti-humain titré, puis : dilué +10 0 ..... au 4/4 0 c.c. L au 1/5 0 e.c. À au 2/40 0! ce. 1 Hauisalée a 9)p: 1200007  c'e. 6 4 c:c. 6 1"c-606 Suspension de globules hu- ANS Re HA ne au 14 07C:c-01 Oxcrc A (SEC Le second cas révèle une teneur en complément inférieure à 0 e.c. 02 pour 2 c.c. de sérum. La deuxième série de tubes sera alors ainsi constituée : TUBE E TUBE EF TUBE G Sérum à examiner non’chauffé . . . . . . . O0 c.c. 2 De GS 2 INCCA?. Sérum anti-humain titré . . . . . ee) De GC CAO 0 c.c. 8 Foe: D Eau salée à 9p D000 ne M cc dl DPC/CA9 Dre. 1 Suspension de globules humains au 1/4 . . . O0 c.c.1 0fccn 0 cc. 1 Opérer pour les tubes A' à C'ou pour les tubes E à G comme pour les tubes À à D. Si dans le tube G l'hémolyse n’est pas totale après 45 minutes mais atteint la valeur de h2, employer dans la réaction proprement dite (tubes 1 à 3, voir plus loin) une suspension de globules humains à 1/8. Pour toute hémolyse inférieure on est en présence d'un sérum pratique- ment inactif, ce qui est rare. Faire la réaction proprement dite (tube 1 à 3) en ajoutant dans chaque tube 0 c.c. | de complément titré. Après une heure à 31, la terminer avec 0 c.c. 1 de sérum anti-humain titré et 0 c.c. 1 de suspension de globules humains au 4/5. 2° Réaction proprement dite : + TUBE À TUBE 2 TUBE 3 Sérum à examiner non chauffé . . . . . . DAC AC OTC:C'A2h OACC Atitigène . . , ARE ere NN ne DNCC 0 c.c. 3 0 à Eat salée à 9p. #:000 . HS der een ent He ONG ACL AO ORCCS 0 c.c. 8 Maintenir à 37° pendant une heure, puis ajouter dans chaque tube : 4° la dose de sérum anti-humain indiquée par l'opération précédente; 2° le volume d’eau salée à 9 p. 1.000 nécessaire pour obtenir un volume total de 2 c.c. 0; 3° 0 c.c. 1 de suspension de globules humains au 1/5. Sortir les tubes de l'étuve 5 minutes après hémolyse totale dans le tube 3, centrifuger ef Lire les résultats. Réactions comparatives, faites avec 13 sérums provenant de malades à : syphilis reconnue. — Pour la méthode classique nous n'avons noté que les résultats des tubes 2, 3 et 4 (témoin). Réactions faites, naturellement, avec le même anligène aux mêmes doses pour les tubes se correspon- dant. Pour la méthode de Jollrain-Bénard nous avons laissé les tubes i heure à 37° avart de mettre les globules. *€ eq} np o$ApOMoEU,T mod ‘sopnuiw uo jraosur ‘orressoogu sdwor, (€) *LTGT JO1mnl 67 ‘O7 ou ‘o/v91pou ossauy « 10719 SO op suo Lou S0p Jo UUEUAOSSEAA OP UOI989I EI OP ANOIIO,P SOSNEO So » : WOW], 9D 9IMNMR,T 9P OMS Vj V SOJIET 919 JUO SUOTJOUPX S07) ‘SJIOEOI XNOP S0p Un9EYO 0p J‘OQ ep uoryppe soude uoroeor 000 gnbrjead suoae snou {$ojnurur (£ uo uomnour op Sepnqors soj séd ques{jomouu à où Wndos of anod nes ‘uoynowu-tjue wunagS op Tu juomorduoo op uOTJIPPE SUES SOJI8J 979 JUO OUUO[O9 07709 Op SUOIJORYI SO s07n0 7, (&) ‘188 ‘À XIXT 1 “OT6T ‘22oqorg ap ‘200$ 07 2p Snpües saydinon ‘uueuaosseM op 9p900rd np uoreoyrmdurs op Sopoyo ‘Pieups Jo uIex}[Of (1) ‘JNesou Jeynsor 0 ‘sjiesou sjeypnsoa gl ! -syrjeSou sensor €] | ‘SJIeS ou sJeJINnso4 € ‘SJjesou sensor ,| Ë ‘Xn9/nOp JeJ[NS9A ( ‘Xnojnop sjeypnsor €1 À ‘XN9N0P SJEJINSAI & | :Xnonop SJeJInsor y ‘XNn9/N0P JEJINSYI F Alsyuisod JuotwoOIALEZ “JINSOI E *Sjisod qaowuojqtez sjeymnsor | |'sygisod quouroqrez ‘qpnsoi &| : | ‘SJuisod quouorqrez syeymnsor el -snisod AUOT SJRF[NS9I L \'syrisod “wroauofout ‘ypns91 € ‘Sjuisod quourouuo£our sjejinsor # “synisod ‘wreuuo{ou ‘jpns9t à, ‘sjisod quourouuo ou syeqnsor el-ymsod quououuoKou ‘Jns9i F ‘SJuisod quotuotor “JINS91 6 ‘Sjisod quotroyioy Sjejinsor à *SJtisod qjuouoqioy ‘jpnsot Ch erel ‘SJHISOd Juowo107 SJCJINSOT & ‘SJr}ISOd quotuoqioy sje}mMsoù & : 1108 : JTOS : 108 HR Étene HS LILOS : J10$ UT en 0€ rail + sH vu QUIL EC Ce Le PO C0 £H CAT 2e Cut LA SN On AE QT Ce 0 D 2 Ode CH cu TUÏO ++ EH Y/1u DUR SR ST AC EC EE On TU au l CH NE vulÿt| + £H Gu G'UIG 1 CM CIS ED Ch EN CN EN 6H SHIET tt+ cn où ouloel ++ cu DU RE HT NON EC ne Ne 0 cu cuU|cr Re ee 2 ue) — Cl SH BH CC SH er CT eH Ce TT 6H £EHII ET eR. 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(Travail du laboratoire de Bactériologie de Menton.) RÉACTION DE WASSERMANN. : INFLUENCE DE LA TENEUR DU SÉRUM EN SENSIBILISATRICE HÉMOLYTIQUE ET EN COMPLÉMENT SUR LA SENSIBILITÉ DU RÉSULTAT. Note de A.-D. RoNCHÈSE, présentée par F. Wipar. Dans une précédente note, nous avons proposé une méthode de réac- tion de Wassermann au sérum frais non chauffé, éliminant, par Femploi d’un système hémolytique anti-humain, l’action perturbatrice du grand excès d'hémolysines anti-mouton ou anti-lapin que possède souvent le sérum humain, et utilisant le complément normal en corrigeant le défaut ou l'excès de cet élément par l’adjonction d’une dose appropriée de sérum anti-humain. Les expériences qui suivent nous ont convaincus que cette façon de faire donne à la réaction de Wassermann son maximum de sensibilité. Les recherches de Jousset et Paraskévopoulos (1) ont montré que le sérum frais humain est de 2 à 6 fois moins riche en complément que le séruin frais de cobaye. Nous avons, de notre côlé, déterminé la teneur en complément de 22 sérums frais en exprimant les résultats en com- plément titré contenu dans O0 c.c. 2 de sérum. De ces 22 sérums, À ne contenait pas de complément, 4 en contenaient moins de 0 c.c.02 (soit moins de 1/5 de la dose employée dans la technique classique), 3 en contenaient 0 c.c. 03,9 de O0 c.c. 05 à 0 c.c. 10, 3 de O0 c.c.-10 à 0 c.c. 20, et 2 de O c.c. 20 à O0 c.c. 50. En nous lenant dans ces limites, nous avons pris des doses crois- santes de complément que nous avons mises en présence de doses progressivement décroissantes de sensibilisatrice anti-humaine et de 0 c.c. 1 d'une suspension de globules d'homme à 1/4 (2), le volume total ayant été ramené à 2 c.c. 0, avec de l’eau salée à 9 p. 1.000. (4) Jousset et Parakevopoulos. De la variabilité du complément et des causes d'erreur dans le syphilo-diagnostic par la réaction de fixation. Comptes ren- dus de la Soc. de Biologie, t. LXVIT, juillet 1909, p. 22. (2) Soit 4 partie de globules lavés et centrifugés et 3 parties d’eau physio- logique. | À u | e 4 à à x RUE SÉANCE DU 10 NOVEMBRE Le tableau ci-contre mon- _ tre les résultats obtenus. Les indications de temps se rap- portent au nombre de mi- nutes nécessaires pour obte- nir une hémolyse complète (H3); les hémolyses indi- quées sont celles constatées après 30 minutes à 37°; h1 — hémolyse d'un tiers des globules avec liquide rose franc; h2 — hémolyse des deux tiers des globules avec liquide rouge. Des essais analogues, pra- liqués avec un sérum anti- mouton et des globules de mouton, nous ont donné des résultats absolument compa- rables. On voit donc qu'il est pos- sible de corriger l'excès ou le défaut de complément par un défaut ou un excès de sensibilisatrice, au moins pour les doses de complé- ment susceptibles de se trouver dans le sérum hu- main. Pour nous assurer qu'il en va ainsi dans la pratique de la réaction, nous avons choisi un sérum donnant un résultat positif franc avec les méthodes au sérum non chauffé et un résultat faible- ment positif après action de la chaleur à 56°. Ce sérum porte le n° 10 dans le tableau donné dans la note précé- dente. Ce sérum non chauffé a été additionné de doses va- riables de complément de = agsess : Sla siatee © BSASEE o Ë = DOS NN ei Aa 15 dise s ASE F © SÉe Han ‘a 3] Fe] Æ © 20 CO CN 20 = bu NA = = = RENE RSERE où = EME a o eds = o Gmonemr = a NAN Ex me) TENRETANSE s 1® SHENSNSNS £ : EEE © Rss A o = 5 en GO 29 É a eo ia 5 ENT EE Le] # SSsdeEn [l et 4 : = a S A£ESE- £ 2 Lomme ee NN À - . . . 2 o® sdeen & à Reel ë E BSSETT = smeset— a 2 AN MC, un DRRDET A QU sa 4 2 ; ee A A S SOS = nent a NAN ON Dal A : QUES: [3] ee. ES eo AG = © se as£sass TON NS ŒIL S2S2e CICR LRKANATANONI © © © © © © NH SI ces ad LC à SO LE NN | ee a © desert 2 ne soæoe s e = NAN = : < ONG PANUTE na E —— cr Pé Ge none Su ES BE SL == Sr. < ‘a = “ = e S£s gaufré. La muqueuse forme des saillies ou replis arrondis ou sinueux, continus et comme anastomosés entre eux. Les intervalles qui séparent ces replis représentent des sillons rectilignes sur certains points, flexueux sur d'autres ou de simples dépressions sans contour bien arrêté. C'est là une apparence jqu'on observe sur les organes folliculeux, ou nodules lymphatiques, des membranes tégumentaires (amygdales, plaques de Peyer, gland du chien). Sur les couges sériées, il est aisé de s'expliquer cet aspect papillaire ou velouté : ie revêtement épithélial, plus étendu que le chorion, envoie dans la profondeur des dépressions ou des iivaginations qui découpent la conjonctive en une série de territoires irréguliers faisant saillie Sous forme | de papilles ou de plateaux. A la surface des prétendues papilles, l'épithélium est formé d’une assise superficielle de cellules cylindriques et d'une où plusieurs assises profondes de cellules arrondies ou polyédriques : entre les cellules cylindriques se trouvent . de nombreuses cellules caliciformes ou muqueuses. Ce revêtement épithélial ne s'étend {pas d’une façon uniforme à la surface de la conjonctive : de distance en distance, sa face profonde présente des épaississements épithé- liaux pleins, de forme leuticulaire. D'autre part, il envoie dans la profondeur des dépressions, diverticules ou invaginations creuses coustituées par des éléments analogues à ceux de la surface {cellules cylindriques avec cellules muqueuses et cellules profondes, arrondies ou cubiques). : Plus on se rapproche du bord supérieur du tarse, plus ces accidents de surface se prononcent : les sillons ou dépressions délimitant des champs réguliers (saillies simulant des papilles caliciformes et décrites sous le nom de papilles ou de plateaux). De plus, le revêtement épithélial de ces papilles s'épaissit et sa face profonde se hérisse de multiples prolongements épithé- liaux qui se continuent jusqu’au centre des papilles. C'est au niveau de ces prolongements épithéliaux qu'il est facile d'observer les relations génétiques de l’épithélium et du tissu réticulé, ainsi que le processus qui préside à l'accroissement des papilles et au développement -des nodules lymphatiques ou follicules clos tégumentaires. En effet, les prolongements épithéliaux du revêtement superficiel se continuent, sans interposition de membrane basi-. laire, avec un tissu réticulé plein, c'est-à-dire des cellules formées d’un réticulum hématoxylinophile et d'hyaloplasma remplissant les mailles du réticulum. Plus profondément, une portion de l’hyaloplasma à disparu par fonte et un tissu réticulé à mailles vides constitue la saillie papillaire. Plus luin encore, le réticulum sest désagrégé en partie et les noyaux, entourés d'un liséré cytoplasmique, sont devenus libres (lymphocytes). C'est ainsi que la partie profonde de la papille s’est transformée en un ama lymphoide. En un mot, les couches superficielles du chorion sont dues à la prolifération des cellules profondes de l'épithélium et à leur transformation en tissu réticulé à mailles d’abord pleines, et, plus tard vides. La portion de tissu réliculé, située entre deux sillons ou dépressions épi- théliales, prend ainsi la forme et la structure d’un follicule clos ou nodule lymphatique, Résullats et critique, — Trois points de structure ontété el continuent Hu: É N RS or di À 7: , 4 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 029 à être l'objet de discussion ; ce sont les suivants : 1° les relations de l'épithélium et du derme de la conjonetive ; 2° l'existence ou l'absence de glandes muqueuses; 3° la présence des follicules clos ou nodules lymphatiques. I. Relations de l'épithélium et du derme. — La plupart des auteurs sont muets sur l'existence d'une membrane amorphe, ou basilaire, séparant l'épithéliam du derme. Sattler (1877) l’admet, puis Villard (1896) la figure et la décrit; elle formerait la limite entre l'épithélium et la couche superficielle (infiltrée ou adénoïde) du derme. Sur les pièces fixées fraîches et les coupes colorées à l’hématoxyline et au van Gieson, les cellules arrondies ou cubiques de l’assise profonde de l’épithélium sont en continuité avec les couches superficielles du derme; le cytoplasma qui entoure les noyaux épithéliaux devient plus abondant et se colore davantage en rouge par la fuchsine acide, à mesure que les éléments s’éloignent de l'épithélium. Lorsqu'il commence à subir la fonte et que le tissu devient réticulé à mailles pleines de lymphocytes, il est possible de distinguer une lamelle conjonctive interdermique et interépithé- liale, mais de distance en distance, cette lamelle contient des noyaux qui ont lous les caractères des noyaux des cellules Geo et qui sont entourés d’un cytoplasma continu. IT. Glandes muqueuses. — Vers le milieu du xix° siècle, Henle a décrit des glandes dans la conjonclive que les livres didactiques continuent à appeler glandes muqueuses de Henle. Sous cette forme, la proposition n’est pas conforme à la réalité. Henle a vu des points isolés des dépres- sions ou sillons épithéliaux, qui, nous le savons, peuvent présenter quelques cellules caliciformes. Mais ces points ou fragments des invagi- nations épithéliales n'ent pas partout des contours distincts, des limites semblables à celles que présentent les glandes. Les glandes de Henle n’existent point dans la conjonctive. HI. Tissu adénoïde et follicules clos. — L'existence du tissu adénoïde et même la présence de nodules lymphatiques sont des faits observés par la plupart des histologistes dans les couches superficielles du derme conjonctival. Chez beaucoup de Mammifères, les nodules lym- phatiques ou follicules clos sont des formations constantes et par suite normales. Dans la conjonctive humaine, ils apparaissent moins fréquemment. Stôhr (1885), puis H. Virchow (1910) signalent une autre différence : chez les animaux, les éléments libres des follicules clos seraient des lymphocytes, tandis que, chez l’homme, ils seraient représentés par des cellules plasmatiques. Pour H. Virchow même, _les cellules plasmatiques proviendraient de lymphocytes qui seraient capables de s'enrichir en cytoplasma et de s’accroître en tous sens. Selon les classiques, l’origine du tissu adénoïde, ainsi que des follicules clos, serait due à la migration et à l'accumulation des lymphocytes hémato- a 824 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Fe gènes dans les mailles du tissu conjonctif. Cette théorie est édifiée sur deux hypothèses qui sont, à mon avis, graluites et par suite erronées : 1° les lymphocytes, étant dépourvus de mouvements amiboïdes, ne sauraient se déplacer par mouvements propres et actifs; 2° un lympho- cyle est un vieil élément, incapable d'acquérir un nouveau eyloplasma et de se transformer soit en cellule plasmatique, soit en élément tissu- laire. Par l'observation directe, il est possible, par contre, d'établir que le tissu adénoïde de la conjonctive ou les follicules clos commencent à apparaître au contact et aux dépens de l’épithélium; pour les former, l'épithélium prolifère et donne naissance à des prolongements épithé- liaux pleins qui, en subissant une fonte partielle, se transforment en tissu rétieulé dont les mailles contiennent les restes cellulaires (lympho- cytes) dus à l’évolulion régressive d’une partie des cellules. Si la pro- lifération épithéliale est exubérante, si le tissu adénoïde se développe d’une facon exagérée, loute la surface du derrne conjonctival se cou- vrira de saillies papillaires qui auront la structure de follicules clos, et l’on aura l’image de la conjonctive granuleuse ou trachome. ë & DÉTERMINISME DE LA CULTURE DU TRYPANOSOME DE LA GRENOUILLE, Trypanosoma rotatorium MAYER, 1843. Note de A. PonsELLE, présentée par F. MEsnir. Les facteurs, déterminant la culture du 7rypanosoma rolalorium et de la plupart des Trypanosomes, d’ailleurs, ne sont pas connus (1). En étudiant le milieu bouillon sang (2), l'un des meilleurs milieux pour la culture du Trypanosome de la Grenouille, nos recherches nous ont montré que l’action indispensable du bouillon (car on ne peut le remplacer ni par de l'eau physiologique ni par de l’eau ordinaire) était due, non pas à des substances nutritives particulières, maisà son acidité. Le bouillon peptoné habituellement employé dans les laboratoires de bactériologie, alcalinisé faiblement à la soude avec le tournesol comme indicateur, est toujours acide à la phénolphtaléine, surtout après stéri- lisation (3). (4) W. Nüller (Archiv f. Protistenk., 1913, XXXI, p. 169-240) indique seule- ment que la baisse de pression o,motique que Miss Robertson a trouvé être le facteur déterminant la division du Trypanosoma du‘cyprin doré, n’est pas le facteur déterminant la culture du Tr. rotatorium. (2) Employé la première fois par Miyajima, pour la culture des Trypano- somes des bovidés, puis par d’autres auteurs, pour d’autres Trypanosomes et par W. Nôller, pour Tr. rotatorium. (3) Voir à ce sujet : L. Bourdet. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1916, t. LXXIX Ep. 665-68. NrAS dc bas :… SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 825 — _— _ _— Cette acidité provient en grande partie des phosphates monobasiques d’alcalis qu'il contient en proportion élevée, à côté de phosphates bibasiques. Or, c'est précisément le passage d’un milieu neutre (le sang est très proche de la neutralilé aux méthodes électrométriques mesurant la con- centration en ions-hydrogène) dans un milieu acide (d’une concentra- tion en ions-hydrogène déterminée) qui provoque chez le 7>ypanosoma rotatoriurm une série de divisions "aboutissant aux formes culturales proprement dites. En mélangeant”aseptiquement 1 volume de sang de grenouille parasitée avec 10 volumes de la solution suivante stérilisée à 105°-110° NaCI pur cristallisé. CaCl? pur desséché . . MgCl? pur desséché. RO OLONONS (ee) + [=] PO*KH® pur. ; gr. 2 Glucose himioement DER : gr. 2 Peptone. SR CP DR Te DL UP ESS COS Ce gr CELA OEM ee 7 ENT ee eee 0 gr. 5 HAUUISIÉ es ee ne Re Re 7 400 cc. on obtient à partir des grandes formes striées du sang de la gre- nouille, après le stade de mise en boule et divisions répétées d’indi- vidus aflagellés, des formes culturales flagellées en moins de 24 heures. En l'absence de phosphate monopolassique ou en son remplacement total par du phosphate bipotassique pur (1) les Trypanosomes conser- vent leurs formes sanguines, sans tendance à l’évolution culturale. La peptone à 1 p. 100, la gélatine à 0,5 p. 100, le mélange est encore plus actif, ou encore la gélose (Agar) à 1 p. 1.000 protègent les formes culturales contre l’action trypanolytique du sang de grenouille para- sitée, vraisemblablement par leur pouvoir absorbant. Cette action trypanolytique du sang de grenouille ne s’exerce pas sur les formes sanguines, mais provoque leur destruction rapide dès :leur passage aux formes culturales à un stade variable, suivant le sang des grenouilles servant aux expériences, depuis la mise en boule jusqu'au stade 32 éléments aflagellés. As La place restreinte dont nous disposons nous oblige à à nefpas nous élendre plus complètement sur nos expériences relatives à 7rypanosoma rotatorium et à d'autres Trypanosomes pour lesquels le déterminisme de la culture est identique. (1) Vérifier qu'il ne contienne pas de phosphate monobasique, ce qui est fréquent, même pour les produits dits purs du commerce. Vérifier également la réaction de la peptone et de la gélatine; contrôler, après stérilisation qu'il est bon de ne pas faire à plus de 80°, que la solution ne soit pas devenue acide par réactions secondaires, & 826 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Notons cependant que selon nous le retour à la forme Trypanosome sanguine, par injection de cultures aux animaux réceptifs, est dû pour. la plus grande part au passage en sens inverse de celui qui détermine la culture, c’est-à-dire d’un milieu acide dans un milieu électrométrique- ment neutre (alcalin au tournesol), le sang. —- (Travail du Laboratoire du D A. Marie à l'Institut Pasteur.) MÉTHODE NOUVELLE DE RECHERCHE ET DE DOSAGE DES PIGMENTS BILIAIRES DANS LE SÉRUM SANGUIN. Note de A. FoucaEeT, présentée par L. GRIMBERT. Au cours de nombreux examens de sang, en vue de la détermination de la constante d’Ambard, nous avons été amené à faire une observa- tion intéressante dont l’étude nous a permis d'établir cette nouvelle réaction de recherche des pigments biliaires dans le sérum. Nous appli- quons pour la défécation du sérum la méthode de Moog qui consiste, comme on le sait, à précipiter l’albumine du sérum par une solution d'acide trichloracétique à 20 p. 100. Quand le précipité d'albumine est obtenu en partant d’un sérum bien privé d'hémoglobine, il est souvent teinté en jaune et celte coloration devient nettement verte au bout de quelques heures d'exposition à l'air. Il nous était permis de supposer que cette coloration était due à la présence de pigments biliaires, ce qu'il nous a été facile de vérifier un grand nombre de fois en utilisant les réactions classiques de Gilbert ou de Grimbert. Nous avons tenu à approfondir le phénomène afin de l'appliquer, si possible, . la recherche des pigments biliaires. Pour étudier cette réaction d'une façon rationnelle, nous avions alors à résoudre deux proposilions : re ' ! 4 4 3 ï : Ë 4 1° L'acide trichloracélique a-t-il une propriété oxydante spécifique vis-à-vis des pigments biliaires? Nous savons que la bilirubine s’oxyde surtout en milieu acide en se transformant en biliverdine et que la coloration intense de cette der- nière suffit à la mettre en évidence facilement. Nous avons alors essayé à froid l’action de l'acide trichloracétique de concentration variant de 5 à 20 p. 100 sur des solutions de bilirubine. La transformation s'effectue lentement, la vitesse croît avec la concen- tration, mais l'addition d’un adjuvant oxydant accélère beaucoup la réaclion; le perchorure de fer dilué nous a donné lé meilleur résultat autant pour la rapidité que pour la fixité de la couleur obtenue; et il En 4 ; SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 827 est possible que ce mode opératoire puisse servir commodément à la préparalion de la biliverdine pure. Afin de constater dans ce cas particulier la spécificilé de l'acide tri- chloracétique, nous avons traité, dans les mêmes conditions de concen- tration, la bilirubine par une solution d’acide chlorhydrique etnousavons obtenu des résultats parallèles : Le perchlorure de fer dilué donne lieu instantanément à froid et dans les mêmes conditions que ci-dessus à un produit vert du type biliverdine. Nous pouvons en conclure-que l'acide trichloracétique n’exerce pas d'action spécifique oxydante vis-à-vis de ia bilirubine et que c'est le sys- tème perchlorure de fer + acide qui donne à la réaction son maximum d'intensité. 2 L'albumine du sérum intervient-elle dans cette réaction? Afin de répondre aux objections qu'aurail pu susciter une réaction effectuée en milieu albumineux, nous avons réalisé la même réaction sur l’albumine du sérum précipitée par le sulfate d’ ammoniaque qui, on le sait, précipite les albumines sans altération. Ee coagulum obtenu, plus ou moins teinté en jaune, a été traité par une série de solutions d'acide trichloracétique de 5 à 20 p. 100 addi- tionnées de perchlorure de fer dilué. Les résultats sont parallèles à ceux obtenus avec la bilirubine pure; la vitesse aiteint son maximum avec des solutions à 20 p. 100 d'acide ; la coloration est identique, mais l'observation de celle-ci est facilitée par la fixation de la matière colo- ränte sur le coagulum qui la diffuse dans sa masse et donne à la réaction son maximum de sensibilité. Nous avons vérifié également que l’action + l'acide trichloracétique sur l’albumine en solution ou sur certains sérums incolores ne donnait lieu à aucun phénomène coloré. Technique adoptée, — Le+sang est prélevé par ponction veineuse (5 c.c. au plus); on l’abandonne à lui-même jusqu’à obtention d’un sérum limpide qu’on centrifuge au besoin. On en prend V gouttes qu'on place dans une petite capsule de porce- laine ou à défaut sur un fragment d’assiette blanche, on l’additionne d’un même volume du réactif suivant : Acide ou : Re Set es Solution : FAR SE a A DD CC Perchlorure de fe oficinäl. RE 2 ç.c. _ On agite avec une baguette de verre pour diviser les grumeaux, la coloration est maxima au bout de 20 minutes, et presque instantanée pour des teneurs moiñdre de 1/20.000 de bilirubine; la teinte est bleu verdâtre et stable. ns ft but: HS 828 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La sensibilité de celte réaction est assez grande ; on apprécie facile- ment le 1/60.000 ; et, si l’on opère sur 10 c.c. au lien de V gouttes, on oblient un résultat plus précis; d'ailleurs ceci n’a qu'un intérêt pure- ment théorique et ne saurait retenir plus longtemps notre attention en ce moment. Dosage clinique. — L'application de la réaction ci-dessus au dosage approximatif des pigments biliaires est des plus simples. Il suffit d'opérer sur une quantité de séruminvariable dans un vase d'un diamètre déter- miné, pour obtenir une teinte dont la valeur est proporlionnelle à la quantité de pigments. Nous avons établi une gamme de teintes en opérant cette réaction sur une série de sérums contenant de 1/2.000 à 1/40.000 de bilirubine, de 1/5.000 en 1/5.000; la différence exislant entre une teinte et la sui- vante est très appréciable et l’approximalion obtenue suffit amplement aux besoins de la ciinique. Mode opératoire. — Prendre un godet de porcelaine blanche de 4 centimètres de diamètre et de 4 centimètre de profondeur, puis y verser 3/10 de c. ce. du sérum à étudier et 3/10 de c. c. du réactif. On agite avec une baguette de verre pour diviser le précipité et l’on atlend une demi-heure. Il suffit de comparer la teinte obtenue avec celle indiquée par les témoins pour déterminer le degré de bilirubinémie. En somme, l'application de /celte méthode nouvelle d’une grande simplicité nous permet de mettre en évidence rapidement et de doser même cliniquement une hyperbilirubinémie. Nous conseillons pour chaque examen de se placer dans les condilions requises pour le dosage, puisque, en somme, pour effectuer celui-ci, 1! suffit de posséder l’échelle des teintes étalon. LS COMPARAISON DU LIQUID® DE RINGER ET DE LA SOLUTION CILORURÉE PHYSIOLOGIQUE, POUR L'ÉVALUATION DE LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE, par A. CuaAurFARD et J. HUBER. La plupart des recherches expérimentales sur la résistance globu- laire ont été faites au moyen de solutions chlorurées sodiques, em- ployées d’abord au taux hypotonique de 5 p. 1.000, puis élevées au taux actuel de 9 p. 4.000, très proche de l’isotonie absolue qui est de 9,30 p. 4.000. Ces solutions chlorurées ont le double avantage de bien conserver les hémalies et d'être facilement préparées, mais elles n’en constituent pas moins un milieu de convention, très différent du milieu PPS sérique. SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 829 Le sérum humain ne pourrait, du reste, être employé pour des recherches de ce genre, car il ne représente pas une constante chimique ; chaque sérum dit normal a ses propriétés spéciales, sa personnalité; on ne trouverait dans son emploi ni fixité, ni meilleure conservation des hématies, comme le prouvent deux de nos cas. C’est pour cela qu'il a fallu choisir un liquide {ype et constant. Mais la solution chlorurée à 9 p. 1.000 est-elle le meilleur milieu que l’on puisse employer, c'est-à-dire le plus conservateur, le moins capable d'exercer une action nocive sur les hématies? C’est ce que nous nous sommes demandé, en comparant l'aclion sur les hématies de la solu- tion chlorurée à 9 p. 1.000 et du liquide de Ringer, dont-on connaît l’action cytophylactique. La formule du liquide est la suivante : Pau diS lé CA ER PT ee PR Ge MAR 1 litre. Cmiorurerde Sodium a nu ee rs à rer Chlorure de potassium. : 0,20 c.c Chlorure dercalciumi ren Rene RSR Rene 020RC\c: Bicarbonate de soude : aus 020%c\c CUC O SERA PERRIER IR RER NA Re PAS A gr. Nous avons employé les deux titrages à 8 et 9 p. 1.000 de NaCl; le second nous parait préférable comme isotonie el comme pouvoir con- servateur. La solution devra toujours être fraîchement préparée, pour éviter toute fermentation microbienne. Dans le laboratoire du P' Desgrez, et avec l’aide de M. Hilde, nous avons déterminé le A des deux solutions à comparer; nous avons trouvé pour la solution chlorurée à 9 p. 4.000 A = — 0,50; pour le liquide de Ringer, À — — 0,51. Les déterminations ont été faites en employant les mêmes taux et mode de dilution que dans la technique habituelle avec l’eau salée. Les globules rouges ont élé recueillis par le procédé des hématies déplas- matisées. Nos recherches ont porté sur 20 cas, comprenant 17 ictères (dont 2 cas d’ictère hémolytique congénital, 1 anémie pernicieuse iclérigène, 2 ictères néoplasiques), 2 fièvres typhoïdes, 1 cas de méningite syphi- litique. Les courbes comparées de résistance globulaire en partant de la solution NaCI à 9 p. 1.000 d'une part, du sérum humain d’autre part, ont montré que le sérum humain normal n'est pas plus conservateur que l’eau salée, et a même pu, dans un cas, être plus nocif pour les hématies d'un autre sujet. Sur un total de 9 autres cas, le Ringer à 8 gr. NaCI a été plus conser- vateur que la solution NaCI à 9 p. 1.000, bien que beaucoup plus hypo- tonique, À — — 0,42; la différence est minime, du reste, et ne comporte qu'un'écart de un tube, deux au plus. Avec le Ringer à 9 p. 1.090, d’après 15 cas, l'écart est beaucoup plus 830 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE notable. A part 3 cas, où la fragilité était un peu plus marquée dans le Ringer (un lube d'écart), et 1 cas de H° — 40 dans les deux solutions, dans les 11 autres cas, le Ringer a été plus conservateur que l’eau salée. L'écart maximum a été de 7 tubes, H°— 56 en solution chlorurée, et 42 en-Ringer (icière chronique par cancer du Ho Sur 413 de ces cas, abstraction faite des 2 cas d’ictère hémolytique, les chiffres moyens obtenus ont été :- I AU SA — 36; H: 26, en NaCl, à HEADER 220 /envRinoersel Pour nos 2 cas d’ictère hémolylique congénital, nous avons eu : En solution chlorurée, H! — 68 et 14 En Ringer, 64 et 7h Ii résulte de l’ensemble de ces déterminations que, si la solution chlorurée à 9 p. 1.000 est un bon liquide conservateur, le liquide de Ringer à 9 p. 1.000 lui paraît encore supérieur, et fragilise au minimum les hématies. Pour obtenir le début de l'hémolyse ou sa progression, il faut ajouter plus d’eau au Ringer qu’à la solution chlorurée; à hydra- tation égale, les hématies résistent mieux dans le liquide de Ringer. Il y aurait donc avantage, pour se mettre dans les conditions de résis- lance globuiaire les plus favorables, et se rapprocher autant que pos- sible de l’état physiologique, à substituer, pour les déterminations d'hémolyse, le liquide de Ringer à 9 p. 1.000 à la solution chlorurée de s même titrage. NOTE SUR L'ÉLIMINATION URINAIRE DU CHLORHYDRATE D'ÉMÉTINE CHEZ L'HOMME, par Ca. Marre et E. RiBow. L'étude de l'élimination urinaire du chlorhydrate d'émétine, chez des malades atteints de dysenterie amibienne, nous a permis de recueillir quelques: données sur le mode d'élimination de ce médicament par la voie rénale. L'apparition de l’émétine dans l'urine s’est faite généralement 20 minutes, et quelquefois 40 à 50 minutes, après la première injection sous-cutanée de 0 gr. 04 centigrammes de chlorhydrate d’émétine. Le cycle d'élimination a été le suivant : Pendant la cure, élimination assez régulièrement croiss di à mesure que les injections hypodermiques se succèdent, mais élimination faible cependant qui représentait, suivant les sujets, du 1/6 au 1/40 de la quantité totale injectée. Minna itiféer cé nlson SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 831 Après la cure, élimination par à-coups : des périodes de décharge assez considérable pendant 1 à 4 jours alternaient avec des périodes d'élimination très faible ou nulle. L'émétine pouvait ne plus apparaitre dans l’urine pendant 1 à 3 jours, puis recommencçait à s’éliminer. Ce temps d'élimination prolongée, au cours duquel les malades ont été suivis jour par jour, a duré de 5 semaines à 60 jours suivant les doses injectées. Un malade, ayant recu 0 gr. 46 centigrammes de chlorhydrate d'émétine en 4 jours, a terminé son élimination urinaire 60 jours après la première injection hypodermique. Nos sujets ayant recu 0 gr. 48 centi- grammes en huit jours éliminaient encore pour la plupart 60 jours après la fin de leur traitement. Il faut noter que ces hommes avaient, comme la plupart des dysen- lériques actuels, des fonctions rénales d'une valeur au-dessous de la normale. La constante d'Ambard calculée avant le traitement était chez eux entre 0,09 et 0,12. Ces données sur l'élimination urinaire du chlorhydrate d'émétine peuvent éclairer la notion de l’accumulation de ce médicament, et elles montrent qu'il possède un mode d'élimination suivant le type discontinu el très prolongé. (Travail de l'Hôpital central des contagieux de Bar-le-Duc. QUELQUES RÉFLEXIONS À PROPOS DES SUTURES hétérotopiques, par E. CouvrEuR et E. Duroux. Nous donnons, parmi les sutures nerveuses, le nom particulier de sutures hétérotopiques à celles qui (nerf sensitif, nerf moteur ou nerf mixte) réunissent le bout central d’un tronc nerveux donné avec le bout périphérique d'un autre tronc, analomiquement différent, se rendant à un aulre territoire. Ces sutures ont été surtout effectuées entre nerfs mixtes et étudiées au point de vue moteur, mais il ne semble pas qu'on en ait tiré toutes les conclusions physiologiques et philosophiques qu'elles comportent. M. le professeur Dastre avait pourtant prévu, il y a déjà une dizaine d'années, l'importance de recherches orientées dans ce sens. : Avant d'exposer les réflexions qu'elles nous ont suggéré, citons quel- ques faits parmi les plus saillants et les résultats oblenus : 1° Suture par Flourens du bout central du médian avec le bout péri- phérique du radial; l'excitation du bout central du médian produit des mouvements dans le territoire du radial. 9 Suture par Philippeaux et Vulpian du bout central du pneumo- 832 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gastrique avec le bout périphérique de l’hypoglosse. L'excitation du pneumogastrique fait contracter la langue. Suture par les mêmes auteurs du bout central de l'hypoglosse avec le bout périphérique du pneumogastrique. L’excitation de l’hypoglosse provoque le ralentisse- ment du cœur. 3° Suture par Thiernesse el Gluge du bout central du lingual avec le bout périphérique de l'hypoglosse. L’excitation du lingual fait con- tracter la langue. 4° Suture par Langley du bout central du pneumogastrique avec le bout périphérique du sympathique cervical. L’excitation du pneumo- gastrique produit dans la région céphalique des phénomènes vaso- moteurs. 5° Suture par Mislawsky- du bout central du sympathique thoracique avec le bout périphérique du récurrent. L'excitation du sympathique produit des mouvements du larynx. 6° Suture par Calugareanu et Henry du bout central de l'hypoglosse avec le bout périphérique de la corde du tympan. L'excitation de nue poglosse fait sécréter la sous-maxillaire. 1° Suture par Langley et Anderson du bout central de la cinquième paire cervicale avec le bout périphérique du sympathique cervical. L'excitalion de la cinquième paire produit dans la région céphalique des phénomènes vaso-moteurs (1). 8° Suture par Pauchet et Labouré du bout central du spinal ou de l’hypoglosse avec le bout périphérique du facial. L'excitation du spinal ou de l’hypoglosse fait contracter la face (Presse Médicale, 10 septembre 1917 : Paralysie faciale). Il résulte de tout ceci que : 4° un nerf peut provoquer, dans une toul autre région que celle de sa distribution normale, les phénomènes qu'il commande ordinairement : (médian faisant contracter les muscles du territoire du radial; spinal, hypoglosse faisant contracter les muscles du terriloire du facial); 2° il peut commander des actions toutes autres que celles qu'il gouverne à l’état normal (sympathique amenant des mouvements du larynx; hypoglosse faisant secréler la sous-maxillaire ; pneumogastrique produisant des effets vaso-moteurs céphaliques ; hypoglosse ralentissant le cœur; etc.). Et que faut-il conclure de ces constatations : c’est que ce qui décide du rôle d’un nerf moteur, ce ne sont pas ses origines cérébrales ou médullaires, mais bien ses {erminaisons pourvu que cependant elles 1) Pour la bibliographie de ces expériences diverses, se rapporter à l’ar- ticle de Duroux et Couvreur. Sections et restaurations nerveuses. Lyon chirur- gical, 1917, fasc. 3. 1 402) Le SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 82 Co Ce appartiennent au même système général que ce nerf (centrifuges pour un nerf centrifuge) (1). Il est probable que l’on aurait des résultats analogues avec des nerfs centripètes, mais, à notre connaissance, ces résultats sont seulement encore hypothétiques. Il est cependant un fait qui parle en faveur de cette hypothèse que, de même que des fibres centrifuges quelconques peuvent entrer en continuité, il en est ainsi des fibres centripètes. En effet, quand on suture un nerf mixte, se rétablissent dans son territoire toutes les sensibilités (thermique, topoesthésique, douloureuse, ete.). Ce sont, on le sait, des fibres diverses qui assurent ces modes divers de sensibilité, et il est peu probable que les bouts centraux se mettent en relation avec les bouts périphériques exactement correspondants; puisque, en fin de compte, tout se répare, il est à supposer que des fibres à fonction thermique, par exemple, peuvent se souder avec des fibres à fonction douloureuse et de même pour d’autres, à condition simplement que ce soient des fibres centripètes. Nous appelons se sou- der, pénétrer dans les gaines de ces fibres; on sait en effet, il est à peine besoin de le rappeler, qu'un bout central de nerf ne se soude pas avec un bout périphérique, mais y pousse ses axones en croissance. Des faits analogues doivent d’ailleurs se produire dans une suture de nerfs mixtes au point de vue moteur. Quand on a par exemple suturé un sciatique et que la motricité s’est rétablie dans tout le territoire de distribution de ce nerf, il est fort peu probable que les axones des diverses fibres motrices du bout central aient pénétré exactement dans les gaines respectives des fibres correspondantes du bout périphérique (voir note à la Société linnéenne de Lyon, juillet 1917). De sorte que, en fin de compte, des sutures réunissant les deux bouts d’un méme nerf doivent toujours être plus ou moins considérées comme hétérotopiques. Tout ceci parle en faveur de l'importance prépondérante du rôle de la terminaison par rapport à celui de l'origine. Il serait très intéressant, également, de suturer par exemple le bout central d’un nerf de sensibilité générale avec le nerf optique ou acous- tique et de voir si l'excitation des terminaisons nerveuses de l'œil ou de l'oreille déterminerait encore les sensations acoustiques ou visuelles, (1) Nous ne pensons pas que des axones moteurs puissent pousser dans des gaines sensitives et vice versa, d’ailleurs si le fait se produisait, l’axone serait annihilé au point de vue fonctionnel ainsi que nous l’avons exposé ailleurs: voir Couvreur et Duroux. Quelques remarques sur les lésions des nerfs, etc. An. Soc. Lin., Lyon, juillet 1917. Mais des axones moteurs peuvent passer dans n'importe quelles gaines de nerfs centrifuges (Philippeaux et Vulpian. Greffe de l'hypoglosse avec un tronçon du lingual; Duroux, Greffe du pneumo- gastrique avec un tronçon de sciatique; Philippeaux et Vulpian. Archives de physiologie normale et pathologique, 1870 ; Duroux. Province médicale, avril 1912), Biococte. Comptes RExDUS. — 1917. T. LXXX. 61 834 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE bien que le point du cortex où aboutirait l'excitation soit tout à fait diffé- rent de celui où elle arrive normalement. Les premiers faits que nous avons signalés prouvent qu’un point du cortex, qui normalement exerce une action motrice sur ur territoire déterminé, peut commander un tout autre territoire; donc, au point de vue moteur, il n’y à pas nécessité dans la localisation cérébrale. Les expériences que nous suggérons, que nous tenterons peut-être, quelle que soit la difficulté de leur réalisation, montreraient s’il existe des centres sensoriels nécessaires ou si ces centres ne sont tels que parce qu'y aboutissent des fibres nées au niveau de cellules sensorielles déterminées. Elles élucideraient ce problème de savoir si les sensations sont visuelles (par exemple) parce que recueillies par les cônes et les bâtonnets, ou au contraire parce que transmises dans le lobe occipital. Elles permet- traient, bref, de savoir si la spécificité des sensations est d’origine cen- trale ou périphérique. On pourrait encore chercher la solution d’un problème plus com- plexe, ce qui accroîtrait d’ailleurs les difficultés expérimentales, le problème des réflexes. Normalement, un réflexe donné se produit parce qu'une sensation née à tel endroit excite tel groupe de fibres motrices; mais, supposons que nous ayons changé l’aiguillage de la voie sensitive ou de la voie motrice, ou même des deux, que va-t-il se produire ? Et ne serait-il pas vraiment intéressant de voir si nous pou- vons produire à volonté tel réflexe par la suture raisonnée du bout périphérique de tel nerf sensitif avec le bout central de tel autre (ceci pour la voie sensitive) et de tel bout central moteur avec tel bout péri- phérique moteur également (ceci pour la voie motrice). Un fait intéressant, au point de vue qui nous occupe, nous est fourni par l'expérience citée plus haut de Calugareanu et Henry. En effet, ce n’est pas seulement l’excitation directe de l'hypoglosse qui fait sécréter la sous-maxillaire, mais bien aussi l'irritation des terminaisons gusta- tives du glosso-pharyngien et du lingual (1). Ceci prouve que le réflexe sécrétoire, qui se ferme normalement au niveau des noyaux du facial, peut le faire au niveau de ceux de l’hypoglosse. Mais, comme il est évi- dent que de nouvelles connexions ne sont pas apparues, nous sommes obligés de conclure que ce qui normalement ne produisait rien, ou peut-être seulement de légers mouvements de la langue, a acquis, du fait de notre suture, une importance considérable, et ceci plaide encore en faveur du rôle prépondérant des terminaisons. Nous pouvons encore signaler, dans le même ordre d'idées, les sutures faites entre la branche externe du spinal et le facial. On a remarqué que quand cette suture = (1) Les auteurs ont admis, eux, une action des noyaux d'origine de l’hypo- slosse provoquée par la mastication. SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 835 réussit et après guérison, quand le malade hausse les épaules, sa figure se contracte, et quand il sourit, il hausse l'épaule. Ajoutons que tout cela nous montre aussi que les interrelations entre les points divers du système nerveux sont beaucoup plus nombreuses et compliquées qu'on ne le croirait au premier abord, ce qui peut mettre en jeu des suppléances généralement inutilisées et assurer, malgré la perte des connexions ordinaires, le fonctionnement normal de l’orga- nisme. EMPLOI DE L'OVALBUMINATE DE SOUDE ET DES PAPIERS RÉACTIFS TOURNESOLÉS SUCRÉS DANS LA DIFFÉRENCIATION DES BACILLES DYSENTÉRIQUES; GÉLIFI- CATION DE L'ALCALI-ALBUMINE. Nole de A.-Ca. HoLLannE et M. FoMEY, présentée par F. HENNEGUY. Lorsqu'on utilise les milieux sucrés tournesolés de Barsiekow, pour la différenciation des bacilles dysentériques, on constate que la précipi- tation du caséinate de soude (nutrose), en présence de l'acide mis en liberté au dépens du sucre pendant la fermentation, se fait très lente- ment, et qu'il: faut souvent 3 à 4 jours pour que cette précipitation soit nette; en outre, le tournesol se transforme fréquemment en son leuco- dérivé incolore, et peut faire croire à un processus de fermentation, si bien que non seulement la leciure est retardée, mais est parfois rendue difficile. En utilisant l’ovalbuminate de soude en solution aqueuse, au lieu de caséinate de soude, et en introduisant dans le liquide le sucre choisi et - le tournesol, au moyen de papiers réactifs (1) préparés à l’avance, nous avons obtenu un milieu qui, en présence d’un bacille dysentérique ayant une action fermentative sur un sucre déterminé, se gélifie en : moins de 24 heures, tandis que le milieu reste liquide, lorsque le sucre . n’est pas attaqué ; le rougissement et la transformation du tournesol en leuco-dérivé sont, en outre, d'une observation plus commode. De plus, le milieu est aisé à préparer et les constituants faciles à se procurer. : Nous indiquerons successivement : 1° la préparalion du milieu à : l’ovalbuminate de soude ; 2° la préparation des papiers réactifs tour- nesolés ; 3° la manière dont se comportent les divers bacilles dysen- tériques, vis-à-vis du milieu, à l’ovalbuminate de soude. (1) L'un de nous, en collaboration avec J. Beauverie, a déjà montré les avantages pratiques que l’on pouvait retirer des papiers réactifs sucrés et = colorés dans la différenciation des bacilles du groupe Eberth-Coli. Cf. Comptes | rendus de la Soc. de Biologie, décembre 1915. 836 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a. Milieu à ovalbuminate de soude. — La préparation de ce milieu est basée sur le fait que la quantité de soude à ajouter au blanc d'œuf doit être calculée de facon à ce qu’elle soit juste suffisante pour transformer les albuminoïdes en alcali-albumines, autrement dit, il estimportant qu'il n’y ait pas un excès de soude dans le milieu de culture. On mélange deux blancs d'œuf eton en mesure 30c.c., que l’on verse dans un verre à pied; on ajoute 70 c.c. de liquide physiologique (formé de: 9 grammes de NaCIl pour 1.000 c.c. d’eau distillée), on agite, de temps en temps, pendant 15 minutes, pour saturer le liquide d’albumine; on filtre sur coton hydropbile mouillé, pour retenir l'excès d'ovalbumine non dissoute ; le filtrat est ensuite additionné de 8 c.c. de solution de soude à 4 grammes pour 1.000 c.c. d’eau distillée ; on complète alors le liquide à 200 c. c. par de l’eau physiologique ; on porte le tout à l’autoclave à 120°, durant 20 minutes; puis on laisse décanter et on répartit le mélange en tubes à essai. Dans cha- cun des tubes, on place un ou deux papiers réactifs tournesolés sucrés : on bouche au coton et stérilise 20 minutes à 118°. Après celte seconde stérilisa- tion, le liquide est limpide et coloré en bleu clair. b. Papiers réactifs tournesolés sucrés. — La teinture de tournesol que nous employons se prépare ainsi : on fait bouillir 5 minutes au bain-marie 10 grammes detournesol en pains, dans 30 c.c. d'alcool éthylique à 80°, sui- vant le procédé indiqué par Dénigès; on décante, filtre, rejette le filtrat et traite le résidu au bain-marie, pendant trois quarts d'heure, par 40 c.c. d’eau distillée ; oa filtre à nouveau, conserve ce filtrat, et on lave le précipité con- tenu sur le filtre à plusieurs reprises, par 10 à 20 c.c. d'alcool éthylique à 80°; on mélange ce nouveau filtrat au premier ; ensuite, on égalise la tein- ture de tournesol par l’addition d’une solution d’acide sulfurique à 5 p. 100, suivant le procédé habituel, pour obtenir une teinture de tournesol dite sen- sible. Cette teinture est très fortement colorée. A défaut de cette solution, la teinture de tournesol du commerce convient également. À 25 c.c. de teinture de tournesol, on ajoute 26"50 du sucre choisi (glu- cose, lévulose, maltose, etc.); on chauffe légèrement jusqu’à dissolution complète du sucre; on laisse refroidir et l’on trempe dans le mélange des bandes de papier buvard incolore assez épais; le papier est ensuite suspendu jusqu’à siccité. À ce moment, on le plonge à nouveau, quelques secondes, dans un mélange formé de parties égales d’alcool-éther renfermant une partie de collodion officinal non riciné pour neuf parties du mélange. Le papier est mis à sécher pour la seconde fois; on le découpe ensuite en petits rectangles ayant 1 centimètre de côté, sur 3 à 4 de long. Ce sont ces rectangles qui constituent les papiers réactifs tournesolés sucrés, que l’on répartit au nombre de un ou deux par tube d’ovalbu- minate de soude, avant la stérilisation, suivant la force de coloration de la teinture de tournesol employée. A l’état sec, ces papiers se conservent indéfiniment dans des flacons bien bouchés. c. Réactions des bacilles dysentériques, vis-à-vis du milieu à l’oval- SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 837 buminate de soude tournesolé sucré. — On peut poser, en principe, que tout bacille qui ne fait pas fermenter le sucre au contact duquel il se trouve n a aucune action sur le milieu qui demeure bleu et liquide; au contraire, toul microbe qui agit sur un sucre donné fait virer le tour- nesol en rouge et transforme le milieu en une gelée transparente ; la consistance de cette gelée est telle qu'il est possible, au bout de 24 heures, de retourner entièrement le tube, sans qu'elle se détache du fond du tube; les bacilles dysentériques, ensemencés dans le milieu à ovalbuminate de soude tournesolé, mais privé de sucre, ne modifient absolument pas ce milieu; celui-ci reste bleu et liquide, même après une durée de 5 jours à l'étuve, à 37°. Nous indiquons, dans le tableau suivant, l’action des bacilles dysen- tériques sur l'ovalbuminate de soude, en milieux sucrés, tournesolés. La lecture de ce tableau montre que le milieu sucré, tournesolé, à l’ovalbuminate de soude, ensemencé avec un bacille dysentérique ayant une action fermentative sur un sucre donné, rougit, puis se gélifie en 24 heures ; la gélification est un indice de la fermentation ; lorsque le milieu s’est décoloré sans s'être gélifié, — ce qui est assez rare, — c'est que le microbe a réduit le tournesol, mais n'a pas fait fermenter Le” sucre ; on constate, en effet, dans ce dernier cas, en suivant d'heure en heure le processus, que le tournesol ne rougit pas, mais se décolore simplement. En outre, une fois gélifié, le milieu se comporte comme un liquide gélosé, et peut êlre disioqué par les bulles de gaz qui prennent naissance au cours de la fermentation sucrée (Bacille coli, par exemple) ; il peut donc, tout en présentant les avantages des milieux liquides, remplacer la gélose pour la mise en évidence de la formation des bulles de gaz. Quant à la gélification, elle est due à l’action des acides (1), et, en particulier, de l'acide acétique, dérivés des sucres, sur l’ovalbuminate de soude, qui transforment cette matière protéique en acido-albu- mine. Ajoutons que cette propriété de gélification de l’ovalbuminate de soude n’est pas propre aux bacilles dysentériques et qu'elle se retrouve avec d’autres bacilles, tels que ceux du groupe Eberth-Coli. En résumé, une dissolution (hydrosol) d'ovalbuminate de soude en liquide physiologique, sans excès de soude, constitue un excellent milieu de culture pour les bacilles dysentériques; l'adjonction de papiers réactifs tournesolés sucrés à ce milieu permet de suivre aisément la fermentalion due au microbe ensemencé et renseigne, sur ce point, en - moins de 24 heures; la fermentation du sucre se manifeste, non seule- ment par le rougissement du tournesol, mais encore par la gélification (4) Sera. Zeitschr. für Hygiene, LXVI, 1910, p. 141. UT 268 op soma aed ouborsip S UOXIBUL 90N01 EII9N) 7 ‘pnborstp 9101099p ‘OU? oSo1 ‘Ze5 op sorqmnq sed puborsip ‘5y199 à GE FAT Lze3 op sommq 1ed gnboystp ; “PI : 09001 ‘OUI[99) ‘Seinou sy ‘ze8 op soyjnq ed onboysip ‘(oSox ‘ourpos srojred) : OSOI ‘9uI[99 29EI0rA naIq ‘opmbrry ‘SONO Fà -(Soanouy 97 u9 J0eyyS : ‘T109 ‘z68 op soma «ed onborsip|:ze8 op soymmq xed onbofsrp sod{y sonbçonb) ; : SO ‘OI ‘ 2SOI ‘OU 998[0TA noq ‘opimbiq *2S01 ‘9UI91) -norq ‘opinbry ‘Sainau 9 | (+) (+) (Ar) (H) (+) ‘(oqnj np oinoroqut | orjied e] & 9101099 p) RIT ‘210TOOUT ‘91199 ‘PI V7] HETE - iIS9MENS7 | “DT *OSOI ‘oUI(92) ‘PI ‘DIT *9101099P ‘9UI[92) ‘SeInou F& ‘Suoxs ‘nerq ‘opmbry ‘99810rA nerq ‘oprmbry ‘nojq ‘opmbrr ‘2801 ‘oy1[99 ‘osox ‘opmbr ‘Sainou 97 (=) (C2) (—) (+) (+) ‘PI VI ‘PI ‘PI VI ‘soinou ‘gr vo: ‘PI jobs OT ‘PI ‘sommou 7a -SSIH ‘no1q ‘opimbr “SOI ‘OUI[91 “noq ‘oprubr} *0S01 ‘O9 “noçq ‘opimbrT ‘SOInou 9 ; (@) (+) Ga) ER É) NOT: DT ‘gouoy no[q ‘oprmbrr OT. ‘PI RO MONser ‘z85 op Sormnq op sed “ze85 op sopnq op sed -ZeS8 op sofnq op sed ‘Ze9 op soyqnq op sed : UOIIBUI 90001 ‘9UI[9N) ‘9S01r ‘OUI99 ‘PT fodnozr ‘oUI9) ‘2SO0I ‘oUI[9n) ‘SaInou y "JOUXOIH ‘uoJtetu o8n0o1 ‘opinbiT ‘Sox ‘opimbirt nofq ‘opinbirr “os01 ‘opinbrrr “osox ‘opinbrrT ‘SOINoU 9] (Ga) (+) () (+) (+) ‘(pAH9P-09n01) 910ç099p srojaed Ar ‘PT sp AL ‘PI ‘Semoun sy ‘ze5 op sojpnq op sed ‘PT ‘OI ‘PI fosoi ‘oUr19) “PI ‘Sono E& ‘BSIUS “QUI[S uou 3 ‘noyq ‘oprubrT ‘norq ‘opmbiry “nojq ‘opinbrf ‘o9erorA ‘opinbiT ‘norq ‘epimbry ‘SOANQI] OF (—) 1 : me (+) — HSOLTVN HLINNVN HSOLIV'T HSODA'TI HSOHVHIOVS LE R, SHHDNS aguna SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 839 du milieu; par suite de la gélification, la transformation directe du tournesol en leuco-dérivé, par certains éléments microbiens, en dehors de toute fermentation, ne peut étre ici interprétée à tort comme le résultat d’une action fermentative du microbe sur le sucre examiné ; enfin, lorsque la fermentation du sucre détermine l'apparition de bulles de gaz, le produit gélifié se disloque, comme dans le cas d’un milieu de culture gélosé. (Laboratoire militaire régional de Bactériologie de Chambéry.) ACTION DE QUELQUES LEVURES ET DU Schisosaccharomuyces POoMBE SUR L'INULINE ET SES PRODUITS DE DÉGRADATION. Note de J. Wozrr et B. GESLIN, présentée par C. DELEZENNE. Dans un travail récent, dont un extrait a été communiqué aux Comptes rendus de l’Académie des Sciences (1), nous avons montré que sous des influences diastasiques l’inuline se dégrade peu à peu dans la racine de chicorée en donnant naissance à des produits que nous avons désignés sous le nom « d’inulides ». Ces corps ne réduisent pas la liqueur cupro-potassique, maisils sont attaqués par les diastases hydrolysantes des levures qui les transforment en sucres réducteurs fermentescibles. En outre, nous avons constaté que ces « inulides » présentent une résistance variable vis-à-vis des levures employées. La quantité d'alcool obtenu pour 100 grammes d'hydrate de carbone correspond, pour la levure À, à 33,2; pour la levure B, à 37,3; pour Pombe, à 43,2. Nous avons observé, d'autre part, que l’inuline, lors- qu’elle est pure, n’est attaquée ni par les levures les plus énergiques essayées, ni par le Schisosaccharomyces Pombe. Nous avons expérimenté sur des inulines commerciales, francaise et allemande (de Dragendorf), sur de l'inuline pure préparée par M. Legroux, de l’Institut Pasteur, et sur une inuline préparée et purifiée par nous-mêmes. Les expériences devant être prolongées pendant 10 jours, les solutions d’inuline ont été stérilisées pendant 15 minutes à 120°, afin d'éliminer toute cause d'erreur pouvant provenir de la pré- sence de micro-organismes résistant à une température inférieure et pouvant influencer la production d'alcool. Le tableau suivant résume les résultats ; il indique lé volume d’alcool produit par la fermentation de 1 gramme d’inuline de diverses prove- nances sous l’action des levures A. B. et C. (Schisosaccharomyces Pombe) (4) Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, du 5 novembre 1917. 840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ensemencées aseptiquement après chauffage à 120°, et refroidissement des solutions d'inuline. NULIN ù ALCOOL EN INULINES DIVERSES cocon N VOLUME pour 1 er. en solution . LEVURES en D'INULINE VOUVATE déduction faite à 1200 EMPLOYÉES ie de la faible quantité Ê D'ALCOOL - DNUPRNE du témoin DANS EAU DE LEVURE STÉRILISÉE (1 gr. dans 25 c.c. eau de levure) Eau de levure seule (témoin). .| S. Pombe. || Solution d'inuline pure du Dah- a (re Poe RE SE CS Home Solution d’inuline pure de chi- COTE D) MR OR ES SSP Oo inhe : I: Levure À 1 ; LA 2 L . Solution d’inuline pure du com UD. MERCENDTAN CASE MA ME EN CE ne Levure A. Solution d'inuline de Dreagendorf.? Levure B. Pombe C. (4) Préparée par M. Legroux, de l'Institut Pasteur. (2) Préparée par les auteurs. Ce tableau indique tout d’abord que l’inuline pure, contrairement aux affirmations de certains auteurs, n’est pas attaquée par le Schiso- saccharomyces Pombe. Il nous montre ensuite que l’inuline de Dragen- dorf est impure, qu’elle contient des inulides en notable proportion. D'ailleurs, les levures A. B. et Pompe se comportent vis-à-vis de ces « inulides » comme elles se sont comportées vis-à-vis des « inulides » du suc de chicorée, confirmant ainsi nos observations précédentes qu’à chaque levure correspond une quantité différente de matière transformée. (Travail du Laboratoire des fermentalions de l'Institut Pasteur.) RECHERCHES HÉMATOLOGIQUES ; CHEZ LES PALUDÉENS, ENTRE LES ACCÈS ET PENDANT LES ACCÈS, par Cu. Gain et À. GIRARD. Nos recherches ont eu pour objel : 1° Le pourcentage leucocytaire ; 2° la résistance globulaire ; 3° la nuiné- ration globulaire. SÉANCE DU 40 NOVEMBRE 841 Nos examens ont porté sur 50 paludéens. Les pourcentages des globules blancs nous ont donné les formules moyennes suivantes : 2 Mononucléaires Polyneutrophiles | Eosinophiles |. = |Lymphocytes grands | petits Pendant l'accès . Dans l'intervalle des accès . Toutes les préparations ont été colorées à l’hématéine-éosine. Ces résultats concordent avec ceux déjà publiés par MM. Garin et SarrOuYy. L'étude de la résistance globulaire, signalée comme diminuée pendant les accès et augmentée entre les accès, par différents auteurs, nous a donné des résultats un peu différents. Nous avons opéré avec le sang total recueilli directement dans le sérum physiologique, et pratiqué nos examens entre la concentration 60 et la concentration 20. Pendant les accès, nous avons trouvé, comme moyenne, une résis- tance de 47. Dans l'intervalle des accès, nous avons trouvé une résistance moyenne de 44,74. Par suite, la résistance des globules paraît légèrement diminuée peñdant les accès, et normale dans la période apyrétique. L'examen direct des culots de centrifugation, colorés au Sabrazes, nous a montré que les hématies parasitées étaient aussi résistantes que _ les hématies normales. Les numérations d'hématies pratiquées chez nos malades, à une alti- tude de 1.050 mètres, nous ont donné, entre les accès, le chiffre moyen de 4.667.000, alors que le chiffre moyen, au moment des accès, n’est que de 4.200.000 : l'écart est par conséquent de 447.000 hémalies. On peut donc concevoir que la destruction globulaire, pendant un accès, correspond, en moyenne, à 447.000 globules rouges. Ce chiffre nous a paru varier très peu chez nos malades, quelle que fût la gravité de l'accès. On ne peut donc pas compter sur cette méthode pour évaluer la gravité de l’infeclion paludéenne. 842 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE u UN cAS DE KYSTE HYDATIQUE DU CERVEAU CHEZ L'HOMME. Note de H. BourTiErR et E. MoLarp, présentée par AUGUSTE PETTIT. - À l’autopsie d’un sujet, mort en trois semaines des suites d’une lésion destructive du lobe fronto-pariétal gauche, nous avons trouvé, du côté à Fig. 4. — Face inféro-externe du lobe temporo-sphénoïdal droit. opposé, une tumeur dont les photographies sont reproduites ci- dessous, et dont il nous paraît intéressant de préciser les caractères (fig. 1). + En soulevant les hémisphères, nous fûmes surpris de voir, à.la partie antérieure de la face inféro-externe du lobe temporo-sphénoïdal droit, une tumeur qui faisait saillie à la face inférieure de l'écorce | dans la zone T'T'; cetle tumeur, de forme arrondie, de dimension intermédiaire à une pièce de deux francs et de cinq francs, paraissait s’enfoncer dans la substance nerveuse; elle était de coloration blanc grisâtre, el de contour bien défini. El SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 843 A la coupe, la membrane limitante apparaît régulière et ondulée, blanche. Ses ondulations- font, par place, saillie à l’intérieur de lu tumeur et se comportent comme des cloisonnements qui limiteraient, en certains endroits, de petites loges. Le contenu est de coloration blanc grisâtre, d’une consistance comparable à celle du mastic. Par place, ce contenu prend un aspect crétacé. En aucun point, il n’existe de réaction _soit inflammatoire soit purulente et, à la périphérie du kyste, le tissu nerveux paraît macroscopiquement sain (fig. 2). - Fi6. 2. — Coupe vertico-transversale du kyste bydatique. Le diagnostic anatomique le plus vraisemblable étant celui de kyste hydatique, nous avons sollicité l'avis de notre maitre, Auguste Pettit, qui a bien voulu pratiquer des coupes de cette tumeur et confirmer ce diagnostic. À la coupe, on voit une membrane anhiste, continue, uniformément colorée, limitant un contenu en voie de dégénérescence granulo-grais- seuse, avec, par place, calcification. Cette membrane présente tous les caractères histologiques de la membrane hydatique (fig. 3). Les conditions dans lesquelles nous avons pratiqué celte autopsie ne nous ont pas permis de vérifier l’état de tous les organes. = S44 SOCIÉTÉ DE BIGLOGIK A — Toutefois, ce fait paraît présenter : Un intérêt clinique; il apporte une contribution à la notion de la latence de certaines tumeurs cérébrales : le sujet appartenait au service armé, vivait d’une vie normale, et c’est seulement à l’autopsie que fut découvert le kyste dont il était porteur depuis longtemps sans doute; Un intérêt anatomo-pathologique ; ce fait montre la FU de la Fig. 4. — Coupe histologique pratiquée dans la membrane hydatique. Membrane auhiste uniformément colorée. Contenu en voie de dégénérescence gra- nulo-graisseuse. — Objectif, n° 8; oeulaire, n° 3. substance nerveuse, l'évolution possible vers la guérison spontanée par calcification de certaines tumeurs kysliques volumineuses ; Un intérêt biologique enfin, puisque, sans être exceptionnels, les kystes hydatiques du cerveau ne se rencontrent pas fréquemment chez l'homme adulte, le pourcentage des kystes hydatiques intracrâniens atteignant 7,50 p. 100 suivant Neisser; pour Madelung et Peiper leur fréquence n'alteindrait pas 4 p. 100 (1). (LIRE Verdun. Précis de parasitologie humaine. Paris, Doin, 1907. SÉANCE DU 10 NOVEMBRE OA4D MESURE DU TEMPS DÉ COAGULATION DU SANG, par C. AcnaRD et LÉON BIner. De nombreuses techniques ont été proposées pour apprécier le temps de coagulation du sang. Le plus souvent, le sang est recueilli sur des parois de verre; parfois, son état de liquidité ou de solidité est exploré _avec des instruments de verre ou de métal, et généralement, pour cette récolte et cette exploration, aucune précaution particulière n’est prise pour le préserver de l’action coagulante de ces contacts. Il nous à paru qu'il convenait d'éviter, autant que possible, l'influence perturbatrice de ces conditions extrinsèques, et pour cela, de recueillir le sang dans un milieu protecteur, l'huile de vaseline, et de l’explorer avec des instruments enduits de ce même liquide, de manière à le soustraire au contact direct avec des parois de verre. Voici comment nous procédons : Dans un cristallisoir contenant de l’eau à 15°, nous disposons un cris- tallisoir plus petit, rempli d'huile de vaseline, et destiné à recevoir le. sang. Le sangest pris par piqüre, sur la pulpe du doigt enduite d'huile de vaseline. Une goutte de ce sang, du volume d’une petite lentille environ, est recue dans le petit cristallisoir, dont elle gagne le fond. Toutes les minutes, la pointe d’un tube capillaire est plongée dans l'huile de vaseline jusqu’au contact de la goutte de sang : tant que celle-ei reste liquide, on voit monter, par capillarité, une petite colonne rouge dans le tube; quand le sang est pris en masse, le tube reste rempli de vaseline incolore. Il nous a paru que la petite quantité de sang nécessaire pour l'examen et la durée relativement longue du temps de coagulation constituaient, en faveur de ce procédé, des avantages appréciables. Le sang, ainsi protégé contre les influences extrinsèques, se coagule, en effet, plus lentement que s’il subit le contaot direct du verre. C'est ce dont on peut se rendre compte, en comparant les résultats fournis par 840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cette technique et ceux que nous avons obtenus, avec les mêmes échan- - tillons de sang, à l’aide du procédé des tubes capillaires, l’un des plus usités dans la pratique, en raison de sa simplicité : - TEMPS DE COAGULATION oo nn, Notre technique Procédé des tubes capillaires Sujetnormeals eee 0 mines .6 minutes. Anémie hémorragique. . . . . 8 — Se Fièvre byYphode tetes" 020 — 19 0e Chez le chien, nous avons aussi fait cette comparaison, en recueillant le sang à l'oreille préalablement rasée et enduite de vaseline liquide : Chien normal. . . . . : 6 minutes. 3 minutes. Après injection de AR : DOPRYS CAES ASE 3 — 1 Le Après injection ue peu de PeDIoOnC neo — S EE ÉTUDE COMPARATIVE SUR L'ABSORPTION DES POISONS PAR LES VOIES INTESTINALE ET SOUS-CUTANÉE. Note de E. Scnuzmanx et M.-T. EGRET, présentée par H. Rocer. On sait combien la rapidité d'absorption des poisons est un phéno- mène complexe. L’expérimentateur doit se borner à introduire la substance par des voies diverses et à apprécier la rapidité du passage dans l'organisme par le temps écoulé jusqu’à l'instant où elle manifeste sa présence par quelque effet pathologique. Les résultats sont rendus suspects dans bien des cas par la constante intervention du foie, dont le rôle antitoxique est fondamental. Dans une série d'expériences, nous nous sommes adressés à la gre- nouille, chez laquelle l’ablation du foie, après ligature du pédicule hépato-biliaire, est une opération fort simple, compatible avec une longue survie. Nous avons réparti nos batraciens en quatre groupes, et nous avons injecté à chacun la même dose de poison. à 1er Groupe. — Injection sous-cutanée, chez un batracien normal. 2e (GROUPE. — — intestinale — ste 3e Groupe. — Injection sous-cutanée, chez un batracien sans foie, 4e GROUPE. — — . intestinale — pie Nous avons usé de deux poisons, dont les effets toxiques sont bien AT 7.) RER enr 7 SEANCE DU 10 NOVEMBUE 847 connus : le sulfate de strychnine, dont la dose mortelle, pour Falk, est de 2 milligr. 1 par kilogramme de grenouille, et la nicotine qui, pour Roger, tue la grenouille à raison de 35 milligrammes par kilogramme d'animal. Sulfate de strychnine. — Nous avons utilisé une solution contenant 02504 par centimètre cube, et nous avons injecté, dans les expériences! et IT, 1 e.c. 5 du liquide, soit 0"6'06 par grenouille de 20 grammes, et, dans les expériences II, 1 c.c. seulement de la solution. 2 GRENOUILLES AVEC FOIE GRENOUILLES SANS FOIE 2 S = INJECTION INJECTION INJECTION INJECTION 1 és sous-cutanée intestinale sous-cutanée intestinale A : I.| 5 min. Convulsions. |20 min. Convuls. 7 min. paralysie des| 5 min. Convulsions. J - 12 min. Paralysie des membres antér. 12? min. Paralysie des à membres anlér. 15 min. Paral. compl. membres antér. 60 min. Paral. compl. min. Paral. rompl. 17 4 heures. Mort. 30 heures. Mort. 1 h. 30. Mort. 35 min. Mort. “3 II.|15 min. Convulsions. Pas de convul. || 7 min. Convulsions. | 4 min. Convulsions. E— 27 min. Paralysie des 11 min. Paral. compl. || à membres antér. F 1 h. 50. Paral. comp. 3 h.. 30. Mort. Survie. 30 min. Mort. 1 h. 5. Mort. ; III.120 min. Convulsions. |16 min. Paral. part|16 min. Paral. part. 5 min. Convulsions. 5 40 min. Paral. incom.|33 min. Par. compl|53 min. Paral. compl.|?25 min. Paral. compl. : Survie. À h. 30. Mort. 1 h. 30 Mort. 41 min. Mort. 4 : Nicoline. — Nous avons ulilisé une solution contenant À milligramme ; de poison par centimètre cube, soit À milligramme par grenouille de 3 20 grammes. Dans la série d'expériences IV, nous avons injecté 1 e.c. ; de la solution; dans la série V, 1/2 c.c. seulement. i 4 , un ( ä GRENOUILLES AVEC FOIE GRENOUILLES SANS FOIE À & 4 = 4 E INJECTION INJECTION INJECTION INJECTION k:  sous“cutanée intestinale sous- cutanée intestinale 4 IV.|13 min. Début de par.|27 min. Dimin. des|| 5 min. Début de par.| 1 min. Paral. compl. À 23 min. Paral. compl. réflexes. 25 min. paral. compl.| - a J 32 min. Paralysie. j 38 min. Mort. 24 heures. Mort. 43 min. Mort. 34 min. Mort. V.| 5 min. Stupeur. 17 min. Déb. de par.|| 5 min. État parétig. | 5 min. État parétiq. à 15 min. Paral. compl.|?28 min. Par. compl.|| 8 min. Début de par.|10 min. Début de par. 4 h.40. Retour à l'état] 1 h. 30. Etat nor-{8 min. Paral. compl.|15 min. Paral. eompl. normal. mal. 40 min. Mort appar. Survie. Survie. 15 heures. Mort. 1 h. 20. Mort. 818 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les résultats, très concluants, de ces expériences confirment, d'une manière parfaite, le raisonnement que nous nous étions tenu a priori. Une même dose de poison, injectée sous la peau, agit beaucoup plus vite que versée dans l'intestin, où se fait sentir l’action hépatique; mais, le foie enlevé, les effats de l’intoxication sont beaucoup plus rapides après une injection intestinale qu'après une injection sous-cutanée. Nos expériences illustrent aussi, d’une facon presque schématique, la fonction antitoxique, déjà bien connue, de la glande hépatique. Elles démontrent surtout combien, le foie extirpé, l'absorption des poisons est plus rapide par la voie intestinale que par la voie sous-cutanée. (Travail du Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée.) ERRATUM REMARQUES DE A. PETTIT. T. LXXX, p. 780, ligne 11. Au lieu de : provoqué, lire : été observé au cours de... - Le Gérant : O. POoRÉE. ee —————— — — a Paris. — L. MARFTHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1917 ANDRÉé-THomas : Syndrome sym- SOMMAIRE Perrir (AuGuste) : Mycose chez pathico-radiculaire et causalgie. . . 868 | une Tortue de mer (Thalassochelys ANDRÉ-Taomas, Lévy-Vagenstr (J.) CORPS) NES CAROL BANANE EN NE et Couron (JEAN) : Sur la douleur ReTrerer (Ép.): Structure et évo- au pincement dans les blessures lution de la tonsille conjenctivale des nerfs périphériques. . . . . .. SAS TURC IN NET Re RE _ Brzrarp (G.) : Le pouls « tâté » à REMLINGER (P.) : Analogies expé- l'oscillomètre sphygmométrique du rimentales du tétanos et de la professeur V. Pachon. . . . . .. ROME ETS CE A A er ee ele 20 Bozvvyrerr (W. N.) : De la spé- REeuLINGER (P.) : Diffusion du virus cificité de la réaction d'Abder- rabique dans l'eau physiologique haldene evene DR DE SR ONAN E 882 | et le liquide de Locke. . : . . . , : CHARRtTER (H.) : Sur l'existence de RosENTHAL (GEORGES) : Emploi du phénomènes de « dédifférenciation citrate de soude pour l’hémoculture musculaire » pendant la transfor- et la recherche des hémolysines mation de la Nereis fucatla Sav. en bactériennes. Diagnostic bactériolo- FLELEROMENMELSEN MEN EE UE 818 | gique de l’Entérocoque. . . . . . . . Dévé (E.) : Les kystes hydatiques ROSENTHAL (GEORGES) : Paracoli- primitifs multiples chez l'homme . 859 | bacille, fréquent dans les plaies de GARIN (Cx.) et Sarroux : Les va- CUELTENAINOrAX Re Eee riations de la formule leucocytaire SACQUÉPÉE (E.) : Sur le Bacillus bel- dans le paludisme secondaire . . . SS0 | lonensis (ancien-Bacille de l'œdème Kopaczewsxt (W.) : Essais d'im- gazeux malin). Préparation de sé- munisalion contre la toxicité du rums spécifiques; quelques pro- SépumidenaMurene Pen 0 ne 886 | priétés essentielles des sérums. . . KoPaczewsk1 (W.) : Influence des Trisoxpsau (L.) : Procédé de co- radiations lumineuses sur la toxi- loration des bactéries sporulées. . . cité du sérum de la Murène. . .. 884 TRISONDEAU (L.) : Procédé de re- Naceomre (J.) : Reviviscence des cherche du bleu de méthylène dans sreffes conjonctives mortes. . . . . BORIS URI E SEE DA EUS en ReRE ENS > BroLocre. Compres RENDUS. — 4917. T. LXXX. 62 850 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de C. Delezenne, Vice-Président. SUR LE Pacillus bellonensis (ANCIEN Pacille de l’ædème gazeux malin). PRÉPARATION DE SÉRUMS SPÉCIFIQUES ; QUELQUES PROPRIÉTÉS ESSENTIELLES DES SÉRUMS, par E. SACQUÉPÉE. Les recherches poursuivies depuis 1915 ont confirmé l'importance du Bacillus bellonensis (1) dans l’étiologie de la gangrène gazeuse. Aussi l'étude de ce germe a-t-elle été poursuivie depuis lors. Il était indiqué de vérifier tout d'abord : d’une part, si les germes classés sous ce nom constiluent bien une espèce, d’après les estimations généralement ad mises à l'heure actuelle en bactériologie; d’autre part, si des expériences d’orientation permettraient d'espérer l'obtention d’un sérum, utilisable en thérapeutique. Dans ce but, des sérums ont été préparés chez le lapin. Deux séries d'animaux ont été traités : les uns, pour production de sérums anti- toxiques, par inoculation de toxines; les autres, pour préparation de sérums anlimicrobiens, par des corps microbiens (microbes débarrassés de toxine par centrifugation et lavage, puis slérilisés par la chaleur ou l’éther). Toxine et corps microbiens ont été fournis par un seul échan- tillon, A. Les inoculations étaient pratiquées, au début, sous la peau; plus tard dans les veines, à doses croissantes, à intervalles de 4 à 6 jours. Comme il s'agissait uniquement de régler des questions de principe, les inoculations ont été arrêtées sitôt que furent constatés des résultats suffisamment nels; soit après 2 à 3 mois de traitement. Il est facile, comme nous le verrons plus tard, de préparer des sérums plus actifs. Outre l'échantillon A, seul utilisé pour les immunisations, d’autres échantillons, B, GC, N,S et V, ont été également soumis à l’action des sérums. À et S sont du type congeslif; B, C et V sont de type pâle;.N est intermédiaire (2). (4) Ce germe avait été décrit antérieurement sous le nom de Bacille de l'ædème gazeux malin (Voy. ces Comptes rendus, année 1915). A cette déno- mination nosologique a été substituée depuis celle de Bacillus béllonensis, qui fait simplement allusion à l'importance de cet agent dans certaines infections des plaies de guerre (Voy. Presse médicale, mai 1916). (2) Comme il a été indiqué antérieurement, certains échantillons de Bacillus bellonensis donnent chez le cobaye des lésions plus ou moins con- gestives, hémorragiques, en même temps que les bacilles se multiplient d’une RSR SÉANCE DU 2% NOVEMBRE 851 ee I. SÉRUMS ANTITOXIQUES. — De tels sérums présentent des propriétés antitoxiques et des propriétés préventives. Pouvoir antitoxique. — On mélange la toxineet le sérum; le mélange, après 30 minutes de contact, est inoculé à l’animal (cobaye, injection sous-cutanée). Dans ces conditions, le sérum se montre très actif. Une dose de 0 c.c.01 (un centième de centimètre cube), mélangée à une dose de toxine équivalente à 20 fois la dose mortelle (dose mortelle en 24 heures), neutralise l’action de la toxine:; l'animal survit. Le sérum se montre tout aussi actif, quand on substitue à la toxine A l’une quelconque des toxines provenant des autres échantillons. Avec des doses plus faibles de sérum, et quelle que soit la toxine employée, l'animal survit encore, mais il présente néanmoins-une réac- tion locale (œdème très appréciable). On sait que la toxine provoque deux ordres de processus : l’un, local, qui se traduit par l’œdème; l’autre, général, qui aboutit à la mort. D’après l'expérience. précédente, il semble que l’immunisation contre les accidents généraux soit obtenue plus facilement ou plus complète- ment que l’immunisation contre les accidents locaux. Pouvoir préventif. — On prépare deux lots de quatre cobayes chacun. Chacun des animaux du premier lot reçoit 0 c.c. 02 (deux centièmes de centimètre cube) ou 0 c.c. 05 de sérum sous la peau. Après 24 heures, les huit cobayes sont inoculés sous la peau avec une même dose de toxine. Les quatre animaux témoins succombent en 19 à 27 heures. Les quatre animaux, traités préventivement par le sérum, survivent, après avoir présenté une légère réaction locale (œdème), sans altération appréciable de l’état général. On obtient des résultats identiqués, quelle que soit la toxine beîlo- nensis employée. Les sérums obtenus par inoculation de toxine sont donc nettement antitoxiques et nettement préventifs. Leurs propriétés sont efficaces à l’égard de tous Les échantillons de Bacillus bellonensis. IT. SÉRUMS ANTIMICROBIENS. — Les sérums antimicrobiens ont été uti- lisés pour l’étude des propriétés agglutinantes et des sensibilisatrices. Propriétés agglutinantes. — Très net pour l'échantillon homologue, jusqu'à la dose de 1 p. 750, le pouvoir agglutinant se montre plus faible ou très faible à l'égard des autres échantillons. manière appréciable |: éype congestif. D'autres échantillons provoquent des lésions plus pâles ou tout à fait incolores; la multiplication microbienne chez animal demeure limitée : {ype pdle (Noy. Annales de l'Institut Pasteur, février 1916). Il y a d'ailleurs entre ces deux types extrêmes des types intermé- diaires ; d'autre part, un échantillon verse parfois d’un type dans l’autre. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK Lo 5) Les propriétés agglutinantes sont donc individuelles. Elles ne sau- raient constituer un caractère certain pour la détermination de l'espèce. Recherche de La sensibilisatrice. — La sensibilisatrice est recherchée par l'épreuve de 13 déviation du complément, suivant les procédés élas- siques. En présence d un même sérum, préparé contre le seul échantillon À, toutes les souches sans exception fixent le complément. La sensibilisatrice est done commune à tous les représentants de Bacillus bellonensis. La réaction de la déviation du complément permet le diagnostic de l'espèce. IT. Sépararion pu Bacillus bellonensis BT DU VIBRION SEPTIQUE. — A côté de certaines ressemblances, le Bacillus bellonensis et le Vibrion septique présentent des différences appréciables déjà signalées, tant au point de vue cultural qu'au point de vue biologique. Les propriétés des sérums confirment l’individualité des deux espèces. En effet : Les sérums anti-bellonensis n’exercent aucune action antitoxique ou préventive sur la toxine du vibrion septique. Inversement, un sérum anti- Vibrion septique (1\n'exerce aucune action antitoxique ou préventive sur la toxine du Bacillus bellonensis. De même, les sensibilisatrices: du vibrion septique d’une part, du Bucillus bellonensis d'autre part, sont strictement spécifiques pour l'un ou l’autre microbe respectivement. IV. Conczusions. — De ces expériences, on peut conclure : 1° Le Bacillus bellonensis constitue ure espèce nettement différen- ciée ; 2 Les propriétés sériques spécifiques essentielles de l'espèce sont : a“) le pouvoir antitoxique, b) le pouvoir préventif, c) l'existence d’une sensibilisatrice spécifique ; | 3° Les résultats constatés permettent d’entrevoir la possibilité d'ob- tenir des sérums thérapeutiques efficaces. | (Thavoil d'un Laboratoire d'Armée:) 1) Sérum préparé à l’Institut Pasteur par M. Jouan. SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 953 MYCOSE CHEZ UNE TORTUE DE MER (Z'halassochelus caretta L.), par AUGUSTE PETTIT. æ Dans un lot de pièces pathologiques recueillies à diverses époques, au couts des croisières scientifiques de S.A.S. le prince de Monaco, par le D'J. Richard, directeur du Musée Océanographique, j'ai constaté chez deux Tortues de mer (7'halassochelys caretta Linné) l'existence de lésions qui me paraissent mériter une brève mention. Les observations consignées ci-après sont basées uniquement sur l'examen de fragments fixés (1) du mésentère, du foie et du poumon, provenant de deux individus; les lésions réalisées chez ceux-ci se superposent assez exactement pour qu'il soit possible de les réunir dans une commune description. L'afection en question est évidente macroscopiquement : mésentère, foie et poumons sont farcis d'innombrables granulations, irrégulière- ment globuleuses, blanchâtres, semées capricieusement dans le paren- chyme; fréquemment, celles-ci sont assez nombreuses pour devenir presque confluentes (fig. À). Parverues à leur complet développement, ces form ations sont con- stituéés par une accumulation de leucocytes (2), dont le cytoplasma, les noyaux et les granulations sont d'autant plus altérés qu’ils occupent une position plus voisine du centre; le cytoplasma se détruit rapide- ment; mais les granulations et surtout les noyaux devenus pycnotiques persistent beaucoup plus longtemps (fig. 2). À la périphérie, les colora- tions appropriées décèlent un réseau mycélien, semé par places de massues caractéristiques (fig. 2). L'examen du foie, et surtout du poumon, permet de se rendre compte du mode de formation des grauulations. Dans son ensemble, le tissu pulmonaire hyperplasié est infiltré d'hématies et de leucocytes granu- leux; la proportion de ces derniers est toujours de beaucoup supérieure . à celle réalisée dans le sang circulant et, par endroits, il y a égalité numérique entre les deux espèces cellulaires. La granulation débute par l'accumulation de quelques leucocytes (fig.3) autour de productions mycéliennes; progressivement, de nouveaux éléments granuleux- viennent s'incorporer au foyer inilial, qui augmente ainsi de volume. (1) Dès que les ven nie le permettront, je me propose HifeicHenes d'entreprendre l'étude microbiologique du parasite. (2) Il s’agit des leucocytes granuleux qui, à l’état normal, représentent la majorité des éléments blancs dans le sang circulant. 854 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Presque aussitôt, le cytoplasma perd ses limites et se fusionne avec celui des cellules voisines; au contraire, comme nous l'avons vu, les granulations leucocytaires persistent plus longtemps et des noyaux pycnotiques s’observent jusque dans les parties centrales (fig. 2). Fi. 4. — Th. carella. Coupe du poumon farci de granulations, gr. (Gross. 14/1). . \ Simultanément, des cellules géantes (fig. 4) apparaissent en quelques points de la périphérie. Quant au mycélium et aux massues, ils sont localisés (fig. 2) dans une couche intermédiaire aux leucocytes confluents et aux leucocytes diapédétiques qui vont S’incorporer à la granulation. Pr A SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 855 En somme, il s’agit d'une infection grave, provoquée par un! Cham- Frc. 2. — Th. caretta. gr, granulation avec noyaux plus ou moins altérés,"déve- loppée dans le foie; m, mycélium et massues; zi, zone dirritation où le tissu hépa- tique est remplacé plus ou moins complétement par des leucocytes granuleux 'et accessoirement par des cellules géantes; , tissu hépatique. C-CON3TANTIN. Fc. 3. — Th. caretta. Origine d'une granulation. /g, leucocyte granuleux. - pignon, sévissant sur les Thalassochelys caretta vivant en liberté et 856 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x paraissant présenter, à certains moment, une assez grande extension puisque les deux spécimens examinés ont été capturés l’un (1905) dans les parages des Açores (St. 2178), l’autre (1906) dans les environs de A ee ES F B LI : ‘œ ire £ $ ‘3 ' à g eee ei Ge ou 6 unités au maximum. PROCÉDÉ DE COLORATION DES BACTÉRIES SPORULÉES, par L. TRIBONDEAU. Le 2xpr océdé de coloration des gr anulations polaires du bacille diphtérique, que j'ai communiqué à la Société de Biologie (séance du 31 mars 1917), est applicable avec de très bons résultats à la coloration des spores micro- biennes, à la condition d'intensifier l’action du cristal violet et de mor- daucer préalablement les préparations. Dans ce but, le colorant est chauffé sur lu lame, le frottis ayant été mordancé par la solution de Lugol, Dé Dit ds Éd D fie 2ÿ à ie sn SÉANCE DU 2% NOVEMBRE ss1 réactif qui a l'avantage de faire partie de tous les nécessaires de bactério- logie. TEcaNIQUE. — Diluer sur lame dans un peu d’eau uns parcelle de la colonie microbienne à colorer. Étaler l'émulsion obtenue. Laisser sécher. Saisir la lame avec une pince et fixer très énergiquement le frottis par la chaleur, en éerasant, à 6 ou 10 reprises, la flamme d’un Bunsen suivant le procédé classique. Attendre que la haute température de la lame soit tombée. à Mordancer en couvrant le frottis d’une bonne couche de Lugol et en chauffant jusqu’à franche émission de vapeurs à 2 ou 3 reprises (attendre la cessation des vapeurs dans les intervalles). Laver à l’eau ordinaire. Couvrir de cristal violet phéniqué et chauffer 2 ou 3 fois jusqu’à franche émission de vapeurs, comme avec le Lugol. Laver à l’eau ordi- naire. Couvrir de vésuvine en solution aqueuse à 1 p. 500. Laisser agir de [ à 2 minutes. Laver brusquement à l’eau ordinaire. Sécher. Les spores se détachent en violet foncé sur le corps jaune brun des bactéries. N. B. — Plus les spores sont denses, plus le colorant les pénètre difficilement, et plus il est nécessaire de les chauffer au moment de la fixation; encore faut-il ne pas oublier qu'un chauffage excessif altère les corps microbiens. Pour fabriquer rapidement la solution de Lugol, je conseille de dis- soudre l'iodure de potassium (2 gr.) dans 10 c.c. seulement d’eau dis- tillée, puis de dissoudre l’iode métallique (1 gr.) dans cette solution concentrée d'iodure; on complète ensuile à 300 c.c. avec de l’eau dis- tillée. = Le cristal violet phéniqué sera fabriqué d’après la formule que j'ai indiquée à propos des granulations polaires. Il est possible d'obtenir des spores colorées en rouge et des bacilles bleus en substituant le Ziehl au cristal violet après mordançage par le - Lugol; on différencie dans ce cas avec l'alcool absolu, et on termine en . colorant avec une solution aqueuse de bleu de méthylème médicinal pur _ à i p. 300 (15 secondes environ). Les images sont plus classiques, mais l'intensité de coloration des spores est moindre qu'avec le eristal violet. (Laboratoire de Bactériologie du V® arrondissement maritime.) B:oLoats. Compres RENDUS. — 1917. T. LXXX. 64 582 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PROCÉDÉ DE ‘RECHERCHE DU BLEU DE MÉTHYLÈNE DANS LES URINES, par L. TRIBONDEAU. De petites quantités de bleu de méthylène sont, dans certaines con- ditions, difficiles à voir dans les urines. Le fait n’est pas rare quand on examine des urines un certain temps après émission, le malade ayant absorbé 2 milligrammes de bleu de méthylène médicinal pur, puis recueilli les urines par lots de 4 en 4 heures (Épreuve de Roch, de Genève, pour la recherche de l'insuffisance hépatique). La propriété du thymol d’absorber le colorant met en évidence la présence du bleu. TECHNIQUE. — Verser dans un tube à essai quelques centimètres ‘cubes de l'urine à examiner. Ajouter quelques gouttes d'acide acétique pour transformer le chromogène en colorant; agiter pour mélanger. Faire tomber dans le tube quelques morceaux de thymol. Chauffer la masse liquide jusqu'à début d’ébullition, et secouer de facon que le thymol fondu, demeuré jusque-là à la surface, se résolve en fines gout- telettes qui envahissent tout le liquide. Abandonner le tube, droit, dans un porte-tubes. — Le thymol se collecte bientôt à la surface, en entrai- nant avec lui les colorants de l'urine. Il est clair si l’urine est pâle, brun jaune si l'urine est foncée en couleur, bleu ou vert si elle contient du bleu de méthylène. (Laboratoire de Bactériologie du V° arrondissement maritime.) DE LA SPÉCIFICITÉ DE LA RÉACTION D ABDERHALDEN, par W. N. BoLpyrErr. Le principe de la réaction d’Abderhalden repose sur ce fait, qui est loin d’être établi, à savoir que l'introduction parentérale de substances albuminoïdes dans l'organisme à pour effet l’apparition dans le sang de ferments protéolytiques spécifiques. En étudiant la technique de cette réaction, j’ai observé des faits ana- logues.à ceux signalés déjà par Michaelis, au sujet du diagnostic de la grossesse. Avec mon collaborateur I. Kniazeff, j'ai examiné le sang de deux étudiants en bonne santé, ainsi que le sang de plusieurs chiens ‘mâles. Je n'ai pas eu de peine à constater dans leur sang bien des fois la présence d’un ferment protéolytique, agissant sur le placenta humain. Entre les observations de Michaelis et Les nôtres, il y a eu cette différence que nous avons pu observer chez le même sujet ia réaction SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 083 de grossesse tantôt positive, tantôt négative, suivant le moment auquel l'examen a été fait (1). Nous avons vu, en plus, que chez les chiennes pleines la réaction n’est pas toujours constante; tout comme chez les mâles, elle est inti- mement liée à la digestion, étant toujours positive dans certains cas et toujours négative dans d’autres. En raison de la grande importance que l’on a attachée à la réaction d'Abderhalden, je vais exposer ici certaines de mes expériences que je poursuis depuis seize ans sur le travail digestif, en dehors de la diges- tion et qui projettent un jour nouveau sur cette réaction. Contrairement à ce que l'on croyait autrefois, l'estomac et l'intestin avec les glandes de ce dernier ne restent pas au repos en dehors de la digestion; tout au contraire, ces organes accomplissent un travail intensif, bien déterminé, qui se trouve coupé périodiquement par des intervalles réguliers de repos complet. Nous avons désigné cette activité de l'estomac et de l'intestin avec ses glandes, qui s’effectue à jeun, sous le nom de « travail périodique de l’appareil digestif en dehors de la digestion ». Nos recherches ont porté sur dix personnes, sur des centaines de chiens, sur des chats et oiseaux. Voici comment se manifeste ce phénomène: l'animal étant à jeun, les glandes gastriques étant au repos complet, il se produit de temps en temps, avec la régularité d’un mécanisme d’horlogerie, une sécrétion des glandes pancréatiques et intestinales, ainsi que de la bile; cette sécrétion s'accompagne de contractions rythmiques intenses de l’estomac et de l'intestin grêle. Ce « travail » simultané des organes en question dure de vingt à trente minutes chez le chien, un peu plus longtemps chez l’homme; la phase de « repos » qui succède à celle de travail, qui s'étend également à tous les organes en question en même temps, dure près d’une heure chez le chien, un peu moins longtemps chez l’homme. : Pendant chaque période de travail on peut retirer du duodénum, chez le chien, 25 à 30 c. c. de mélange des sues digestifs, chez l'homme 50 à 60 c. c. Ces mélanges renferment en abondance les ferments intes- tinaux agissant sur les albuminoïdes, les graisses et les hydrates de carbone ; ils se résorbent ensuite intégralement dans l'intestin grêle et n'arrivent pas jusqu'au gros intestin. Les expériences de I. Kniazeff et les miennes ont montré que ces ferments, dont le protéolytique, pénètrent pendant les périodes de « travail » dans le sang où ils peuvent être facilement décélés. Pendant les périodes de « repos » les ferments en question disparaissent du (4) Voir les publications de I. Kniazelf et les miennes, parues en russe et en allemand avant la guerre, en avril 1914; en 1915, in Roussky Wratch, n° 45-49; en 1916, in Quaterly Journal of Experim. Physiology, vol. X, n° 2 SS4- ° SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sang. Ces apparitions et disparitions périodiques s'effectuent avec la plus grande régularité, ce qui constitue la première cause d’erreur dont.est entachée la réaction d'Abderhalden. En voici la seconde : Si l’on examine le sang d'un individu (homme ou femme), pendant la période de travail de l'appareil digestif, on constate que la réaction d'Abderhaïlden est positive avec toute substance albuminoïde (placenta, poumons, fibrine, etc.). Par contre, si l’on examine le sang prélevé pendant la période de repos, chez le même sujet et le même jour, même chez les femelles pleines, la réaction d'Abderhalden est toujours négative. ; Cette réaction n'étant donc pas spécifique, sa valeur diagnostique-est nulie; elle est précieuse pour la: mise en évidence des ferments protéoly- tiques dans le sang. | INFLUENCE DES RADIATIONS LUMINEUSES SUR LA TOXICITÉ DU SÉRUM DE LA MURÈNE. = Note de W. KoPpaczewskI, présentée par P. PORTER. Ainsi que nous l'avons constaté (1, l’irradiation du sérum de la murène par la lumière solaire pendant 48 heures affaiblit notablement ses propriétés toxiques. Nousavons done étudié l'influence des différentes radiations lumineuses afin de savoir quelle sont les rayons qui possè- _dent la propriété de détruire la-toxité de ce sérum. Influence des rayons ultra-violets. — Comme source de ces rayons, nous avons choisi la lampe U-violet de Zeiss, qui fournit les rayons très purs de longueurs d’onde entre 300 uy à 400 uu. La lumière d'un are de charbon-fer de cette lampe passe par un filtre double en verre U-viol; le premier filtre contient du sulfate de cuivre à 20 p. 400: le second, une solution à 1 p. 10.000 de nitrosodiméthylaniline. Le sérum a été exposé soit en ampoules de verre scellées, soit en cuvettes de quartz, sans qu'on puisse observer une différence quelconque. Les ampoules ou les cuvettes se trouvaient à une distance de 17 centimètres de la source lumineuse et immédiatement contre la paroi du filtre. Le temps d'irradiation a varié entre 30 et 270 minutes. Au bout de ce temps on vérifia la toxicité et nous avons constaté que ces rayons n'avaient exercé aucune action destructive. À Nous avons eu recours à une source lumineuse beaucoup plus forte et fournissant les radiations ultra-violettes d’une longueur d'onde allant jusqu'à 224 vu (2). Nous nous sommes servi d'une lampe à vapeur de (1) W. Kopaczewski. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 22 octobre 1917. (2, V. Henri. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 27 décembre 1909. nn 7 Du SE ER CP es JA TRE R TD ee Dre ùR périls de + de est Ai A PC TO Te TD PS Pr ne v SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 885 Re A RP ER A qe (OR RE tn mercure en quartz de Cooper Hewit, marchant sur 275 volts et 2,5 ampères; son intensité lumineuse est d'environ 8.000 bougies. :Le sérum a été mis dans une cuvette.en quartz, fermée à l’aide de collodion et placée à 5 centimètres du coude de la lampe, le tout dans un courant d'eau froide. Voici les faits observés. 1. Sérum irradié 10 minutes. Cobaye, 480 gr. : 0,15 c.c. en imject. iutrajugulaire. Convulsions et mort en 2? minutes. 2, Sérum irradié 30 minutes. Cobaye, 520 gr. : 0,15 c.c. 2 _ Secousses, couché sur le dos; paralysie, dyspnée ; survie. 3. Sérum irradié 30 minutes. Cobaye, 860 gr. : 0,3 c.c. — — Convulsions répétées et mort en 10 minutes. 4. Sérum irradié 90 minutes. Cobaye, 500 gr. : 0,3 c:c. — — Pas de réactions caractéristiques. . Sérum irradié 90 minutes. Cobaye, 460 gr. : 0,5 c.c. . = Pas de réactions caractéristiques. © D'après les observations de V. Henri 11), le sérum absorbe les rayons ultra-violets d’une longueur d'onde au-dessous de 290 uy ; nous consta- tons également que pour le sérum de la murène cette absorption élective a eu lieu. : Influence des rayons À. — Voici les caractéristiques de notre expéri- mentation : le sérum a été irradié soit en ampoules, soit en cuvettes de quartz à la distance de 25 centimètres de l’anticathode ; l’ampoule mar- chait soit sous 1 milliampère, soit sous À milliampères; la longueur d'étincelle était de 7-8 centimètres; la dureté de l’ampoule d'environ 5 Benoist; le temps d'exposition variait de 6 minutes sous 4 milliampères et de 30 à 60 minutes sous 1 milliampère. Au bout de ce temps aucun affaiblissement dans la toxicité du sérum n’a été décelé. Conclusions. — Les rayons ultra-violets de longueur d'onde supérieure à 300 pu n'ont aucune action sur Les propriétés toxiques du sérum après un temps de 270 minutes. ” Par contre, les rayons ultra-violets de longueur d'onde inférieure à 300 y et jusqu'à 224 uu possèdent des propriétés destructives nettes. L'irradiation, pendant 90 minutes par ces rayons, abolit tout le pou- voir toxique du sérum. = L'action des rayons X prolongée pendant 60 minutes a été nulle sur le sérum. (Laboratoire du Musée océanographique de Monaco.) (1) V. Henri. Id. 8386 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ESSAIS D'IMMUNISATION CONTRE LA TOXICITÉ DU SÉRUM DE LA MURÈNE, par W. KopaczEwskI. Nous avons essayé d'immuniser des cobayes contre la toxicité du sérum de la Murène; mais, malgré toutes les précautions, les deuxièmes ou troisièmes injections hypodermiques ont été suivies de mort, quoique la dose injectée atteignait à peine la dose mortelle. Nous avons repris nos essais avec des lapins et, après beaucoup de difficultés, nous avons réussi à les immuniser contre 15 doses mortelles. Voici, à litre d'exemple, la marche d’immunisation d’un lapin (voir tableau page suivante). On prélève alors le sang aseptiquement et 6n obtient environ 15 c.c. du sérum antitoxique. Nous avons examiné ses propriétés antitoxiques. Son pouvoir préventif a été essayé en injectant, dans la veine margi- nale d’abord du sérum antitoxique et, au bout de trente minutes, la dose sûrement mortelle du sérum de la Murène dans l’autre veine mar- ginale. Chez les cobayes, les injections ont été pratiquées dans les deux veines jugulaires. Lapin, 2.500 gr. Sér. antitox., 2 c.c. et sér. toxique, 0. 4 c.c. Dyspnée forte. Paralysie. Survie = Lapin, 3.050 or. Id. 4 c.c. et Id. 0. 4 c.c. Pas de symptômes appréciables. Cobaye, 310 gr. Id. 0;32#e cet Id. 0,15 c.c. Mort instantanée. Cobaye, 410 gr. Id. 0,75 c.c. et Id. 0,15 c.c. Au bout de 10 minutes, convul- sions et mort caractéristique. Cobaye, 380 gr. Id. DEC Et Id. 0,15 c.c. Quelques sursauts. Dyspnée, trem- blements. Survie. Cobaye, 540 gr. Id. 3 c.c. el Id. 0,15 c.c. Polypnée; incontinence d'urine. Survie. Le pouvoir neutralisant du sérum obtenu a été examiné, en mélan- geant in vitro des doses mortelles (0,4 c.c. pour les lapins, et 0,15 c.c. pour les cobayes) du sérum de la Murène avec des doses variables du sérum antitoxique. Après un contact de trente minutes, la toxicité des mélangesa été éprouvée en injections intraveineuses. Cobaÿe, 450 gr. Mélange en proportion : 5 du sér. antitoxique pour 1 partie de sér. toxique. Mort en 10 minutes. Cobaye, 500 gr. Mélange en proportion : 10 du sér. antitoxique pour 1 partie de sér. toxique. Dyspnée légère; survie. rr. Mélange en proportion : 20 du sér. antitoxique pour { partie de sér. toxique, Pas de symptômes caractéristiques. Cobaye, 580 [Le] Tschistowitch (1) a constaté, en immunisant des lapins contre la toxicité du sérum d’Anguille, que les propriétés antitoxiques diminuent, (4) Tchistowitch. Annales de l'Institut Pasteur, 1899, p. 406. 851 F SEANCE DU 24 NOVEMBRE ispqurerd gro ‘oioSessed oisÂqereq ‘pyu08S “jecuai as ‘epnjaimbu] ‘oqones "PI ‘ayants ‘PI ‘97101P ‘PI ‘ayones ‘PI :97101P D] ‘9}101P ‘PI ‘ayons ‘SUOIJ9ROI 9P Sd *2]104p ‘oyones ‘9]104P ‘9)101P ‘auyones ‘SUO01)9891 9P SE ‘JEUHIOU : UIPUOPUET 9] “9]1041p ‘PI ‘“auyones ‘PI “ouyones ‘PI ‘9}104P ‘SU01)9894 9p Sd SNOILVAUHSIO AJRUISIEUI AUI9 À ‘PI ‘P] ‘PI OJEUISIEU AUI9 A “onbimaepod{} JU OI ‘PI ‘PI NOILOH£NIA SLIOHANA ete tie retenue site 9°0 GV0 +. 0) er 29 S © “auyones ejeurSJeu QUI, À |‘2JNEUO ‘419$ 9p ‘92 G0‘0 + IEUHIOU ‘498 9p HLOHENI HAMAS A4 HLILNVOO “aiquejdes Lr|0c “oaquuodes 97|61 ‘oiquaqdes 07IsT “aaquu91dos 9 |LT “oiquojdes ç |9f ‘nor GT: ‘08 [TT ‘nor eT ‘08 CT ‘7008 IT ‘nor « (1 ‘3008 & ‘errml 0€ errméi 98 qorml Ge “jorrml £ errrnl GT “jerrenf 97 “Jomrini €7 errant fr LTGE ERA 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à mesure que les doses du sérum tôxique augmentent, et que le maximum du peuvoir antitoxique eet atteint avec la quatrième injec- tion. Nous avons immunisé un lapin contre 9 doses mortelles du sérum de la Murène, et le sérum obtenu possédait, grosso modo, des propriétés antitoxiques, analogues avec celui obtenu avec les 15 doses mortelles. Il était très intéressant de vérifier si le sérum antitosique obtenu possédait des propriétés antivenimeuses. Nous avons déterminé la dose mortelle du venin de la Murène : elle. est de 4,5 milligramme pour un cobaye de 400 à 500 grammes (1). On dissout 0,15 gramme du venin sec dans 3 c.c. d’eau salée à 7,5 p. 1.000 et à 0,1 c.c. de cette solution, — qui représente la dose mortelle, — on ajoute, en proportions variables, du sérum antitoxique; après trente minules de contact, on éprouve la toxicité des mélanges p ar des injec-® tions intraveineuses chez les cobayes. Cobaye, 450 gr. Mélange de 10 parties du sérum antitoxique, pour 1 dose mortelle du venin Secousses violentes et fréquentes; mort au bout de 15 minutes. Cobaye, 530 gr. Mélange de 30 parties du sérum antitoxique, pour 1 dose morlelle du venin : Secousses caractéristiques et-répétées. Polypnée très accentute. Cobaye, 380 gr. Mélange de 90 parties du sérum antitoxique, pour 1 dese mortelle du venin 3 Quelques secousses GATACIEE QUES, Tremblements; survie. Nous constatons que les DRODRIC LES antivenimeuses du sérum des lapins immunisés contre la toxicité du sérum de la Murène sont indis- cutables, mais beaucoup moins accentuées que ses propriétés anti- toxiques. Conclusions. — Le sérum du lapin ayant supporté 45 doses mortelles du sérum de la Murène possède des propriétés anlitoxiques : il neutra- lise 2n vitro la toxicité du sérum de la Murène, en le mélangeant en proportion de 20 pour une dose mortelle. Le sérum antitoxique est en même temps antivenimeux, mais ses pro- priétés antivenimeuses sont beaucoup moins marquées; pour neutraliser une dose mortelle du venin, il faut 90 doses du sérum antitoxique.. (Travail exécuté au Musée océanographique de Monaco.) (1) Kopaczew:ki, Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 8 octobre 1947. 4 Sinon hese ADS Gi + ju dd 5 éd lé LE LS LE Ed | HSE Rte: Le M Ne nraR eibe die LÉ dt Li Li Sn Te RTE TRE DRE ET Me fé PE SÉANCE DU 24% NOVEMBRE 889 REVIVISCENGE DES GREFFES CONJONCTIVES MORTES, par J: NAGEOTTE. Dans les greffes de cartilage mort, la substance fondamentale ne peut pas se repeupler de cellules vivantes; de simples raisons mécaniques suffisent à expliquer cette incapacité, car lorsqu'il se forme, au contact de ces greffons, des cellules cartilagineuses jeunes, suivant un pro- cessus que je me propose de décrire bientôt, ces cellules ne s’intro- duisent pas dans le tissu greffé et ne prennent pas la place des cellules cartilagineuses mortes. Il en résulte que la substance cartilagineuse reste privée de certains apports qu’elle doit, dans les circonstances normales, à l’activité con- tinue des cellules qui l’habitent, et qu’elle se trouve exposée à certaines causes de destruction, étudiées dans une dernière note. Les greffes cartilagineuses mortes ne redeviennent donc pas vivantes ; leur persistance dans l’organisme est précaire et l'intérêt théorique qu'elles présentent ne se double pas d’une utilité pratique incontes- table Il n’en est pas de même pour les greffes mortes de tissus conjonctifs perméables, tels que les tendons, les aponévroses et tes membranes d'enveloppe. Ces greffes mortes, même hétérogènes, sont entièrement revivifiées au bout de peu de.jours, grâce à l'immigration de nouvelles” cellules qui s'installent dans la demeure des anciennes, et grâce au réla- blissement de la circulation sanguine, dans un réseau vasculaire néo- formé. Dans mes dernières notes, j'ai indiqué sommairement ces phéno- mènes, qui impliquent la réversibilité complète des modifications pro- voquées, dans les substances conjonctives, par l’action des trois fixa- teurs essayés jusqu'ici : l'alcool à 90°, l'éther, le formol. Il me faut revenir, avec plus de détails, sur ces notions nouvelles qui méritent d’être établies sur des bases inattaquables. La figure 1 représente un fragment de tendon de lapin (1) conservé pendant quatorze jours dans une solution de formol à 10 p. 100, et _inséré sous la peau de l'oreille d’un lapin; la greffe a été prélevée au bout de deux mois. On voit que les fibres tendineuses sont restées absolument intactes ; leur surface de section s’est rattachée au système des fibres collagènes de l'oreille par un réseau conjonctif délicat, conte- + (4) J'ai choisi ce cas, parce que les coupes étaient particulièrement favo- _rables à la reproduction photographique, mais je possède des greffes de ten-. don de chien sur lapin, qui se sont comporté exactement de la même façon. 890 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nant des cellules étoilées nombreuses, et richement vascularisé. Entre les fibres tendineuses ont pénétré des cellules conjonctives qui ont pris exactement l'aspect des cellules tendineuses, vues sur des coupes longi- tudinales; c'est le même protoplasma, longuement effilé à chaque extrémité, le même noyau en bâlonnet très allongé, à réseau chroma- F16. 1. — Greffe morte homoplastique, dans l'oreille du lapin, d'un tendon fixé par le formol (14 jours). Reviviscence du tissu tendineux avec persistance de la forme primitive du greffon; pièce prélevée au bout de deux mois. Liquide de Zenker; grossissement de 250 diamètres. tique délicat; souvent, le noyau est double et constitué par deux segments placés bout à bout. La répartition de ces cellules est moins régulière que dans le tendon normal ; ainsi, par exemple, dans le point représenté par la figure 4, les cellules sont beaucoup trop nombreuses; mais cela tient à ce que les cellules conjonctives pénètrent dans le greffon principalement par ses extrémités sectionnées ; aussitôt que cette zone d'entrée est dépassée, le nombre des cellules s’abaisse et les parties centrales du greffon ne sont Le MAS ah: SES SÉANCE DU 24% NOVEMBRE 891 pas plus riches en éléments figurés que les Lissus normaux du tendon auquel l'emprunt a été fait. . Un point est à mettre tout particulièrement en relief : ces cellules, qui proviennent des cellules conjonctives banales de la région, ont prisla morphologie spéciale des cellulesitendineuses qu’elles ont été appelées à remplacer. Dans le tendon auquel le greffon a été emprunté, les fibres se sont modelées et l'édifice s’est construit sous l'influence de facteurs .— amer ie a Lee . ‘ . Re. 4. : ; e ; PTT + n à #2 $ ë F1e. 2. — Greffe morte hétéroplastique de nerf fixé par l’alcool (lapin sur chien). À gauche : gaines conjonctives normales d'un nerf de lapin, tissu périfasciculaire et gaine lamelleuse. A droite : le greffon nerveux au bout de 37 jours ; reviviscence et hyperplasie inflammatoire des gaines conjonctives; une petite partie seulement du tissu périfasciculaire, qui est fortement épaissi, est comprise dans les limites de la figure ; dans l’intérieur des fascicules, les fibres nerveuses sont remplacées par des corps granuleux. locaux. Ces facteurs ont disparu par le fait même de latransplantation. mais l'édifice a persisté, sans modification, ce qui prouve que, dans sa nouvelle situation, le greffon n’a été soumis à aucune action plastique nouvelle. Or, cet édifice conjonctif a emporté avec lui et a conservé intact, malgré l’action du formol, le pouvoir d'imposer à ses hôtes nou- veaux la forme des anciens : de fibroblastes banals, il a fait des cellules tendineuses. Faut-il voir là une simple action mécanique? C'est peu probable. 892 :- SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le greffon de tendon mort est donc redevenu vivant. On pourrait objecter, contre toute vraisemblance d’ailleurs, ‘que cet assemblage arti- ficiel de cellules vivantes dans une gangue morte ne présente que les apparences anatomiques de la vie, sans posséder les propriétés physio- logiques d’un tissu véritablement vivant. La démonstration «complète de la reviviscence intégrale est donnée par les-expériences où un:greffon mort de substance conjonctive est exposé à un voisinage ärritamt, eboù l’on voit sa structure subir une modification progressive identique à celle qu'aurait subie un tissu homologue vivant, placé dans les mêmes conditions. Si l'on greffe sur le chien un fragment de nerf emprunté au lapin ou au veau, et traité pendant plusieurs jours par l'alcool à 90°, et si, pour une cause quelconque, la neurotisation de cette greffe ne se fait pas, les enveloppes conjonctives sont revivifiées pendant que les fibres ner- veuses mortes deviennent la proie des macrophages. On assiste alors à un phénomène curieux : la gaine lamelleuse et le lissu périfasciculaire qui, ainsi qu'on le sait, présentent chacun une structure caractéristique, se repeuplent de cellules et se comportent ensuite comme_les enveloppes vivantes d'un nerf en voie de dégénération wallé- mienne, c'est-à-dire que, tout en gardant leur individualité et en conservant - leurs caractères moryhologiques distinctifs, ils subissent une hypertrophie considérable. Leurs lamelles et leurs fibres se multiplient et s'epaississent, leurs cellules deviennent plus nombreuses ; en un mot les greffons nerveux morts font, aux dépens de leurs enveloppes revivifiées, une périnévrite identique à celle qui s'observe autour des nerfs vivants, lorsque ceux-cr viennent à dégénérer. : : Je me suis assuré qu'il n’y a aucune cause d'erreur dans cette inter- . prétation; la gaine lamelleuse épaissie des greffons morts n’est pas une néo-membrane d'enkystement, mais bien la gaine lamelleuse greffée elle-même, revivifiée et devenue le siège d’une évolution inflamma- toire. À aucun moment la gaine lamelleuse greffée ne disparaît, pour faire place à une formation nouvelle. Les figures 2 el 3 sont relatives à un cas particulièrement démon- stratif. Il s'agit de greffons morts empruntés, l'un au lapin, l'autre au veau mort-né, etinsérés sur le trajet de chacun des deux sciatiques d'un même chien. Pour dés raisons qui seront exposées dans un travail ultérieur, la régénération nerveuse a avorté, si bien qu’au lieu d'être envabhis par des fibres nerveuses jeunes et complètement boule versés dans leur struclure, comme c'est le cas habituel, les fascicules nerveux ont conservé leur forme générale, et leurs gaines conjonclives sont restées en’ place. Ces greffes sont âgées de trente-sept jours. Les fibres nerveuses mortes ont en partie disparu, et ont été rem- placées par des corps granuleux. Lesenveloppesconjonctivesrevivifiées, soumises à l'irrilation qui résulte des phénomènes de phagocytose évo- Lg DU LS dé SO EN dé as EE uCES, sd doc Re dé: 26 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 895 luant à leur contact, ont réagi suivant le mode habituel : elles se sont épaissies, tout en gardant leur type structural, et elles ont pris l’aspect que revêtent les gaines conjonctives dans toute dégénération wallé- rienne de fascicules nerveux vivants. Leurs cellules sont des cellules de chien ; leurs lamelles et leurs fibres sont apparues et se sont modelées dans des humeurs de lapin ou de “Eau, puis, après avoir été traitées pendant plusieurs jours par l'alcool à 90°, elles ont été plongées dans des humeurs de chien, en un lieu où Fic. 3. — Même expérience, sauf que le greffon nerveux mort provient du scia- tique d'un veau mort-né. A gauche : nerf normal de veau mort-né. À droite : greffon nerveux au bout de 37 jours ; hyperplasie inflammatoire des gaines revivifiées. elles se trouvaient exposées à de nouvelles influences plastiques. Là, elles ont pris une nouvelle croissance, et cette croissance s’est faite par intussusception, exactement comme si elles avaient appartenu à une membrane vivante de chien, placée dans les mêmes conditions. De telle sorte que, dans la substance conjonctive de ces enveloppes fasci- culaires, il n'existe absolument aucune démarcation entre ce qui pro- vient des humeurs du lapin ou du veau, et ce qui provient des humeurs du chien : l’origine des matériaux est double, la structure est une. _ La reviviscence des tissus conjonctifs greffés morts ne se produit pas seulement lorsque le greffon devient le siège d’un processus inflam- S94 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE matoire aseptique, comme c'est le cas dans l'observation précédente; elle se manifeste aussi lorsque les greffes sont infectées : on voit alors les cellules conjonctives se réinstaller dans le greffon, en même temps que s’y déroulent des accidents inflammatoires, dont la terminaison sera la destruction par phagocytose du tissu transplanté, ou son élimi- nation à l’état de substance nécrosée. La nécrose d’une portion de tissu conjonctif est donc le résultat d'un processus qu'il ne faut pas confondre avec la simple destruction asep- tique des éléments vivants contenus dans ce tissu. ERRATA Note DE E. TROUESSART. T. LXXX, page 808, note 1, la dernière phrase de cette note doit être rectifiée comme il suit : « Mais l'épithélium du canal de l'urètre, celui du gland, et l'épiderme du prépuce, dérivent de l’ecéoderme. — Toutefois, les embryologistes ne sont pas tous d'accord sur quelques points de cette évolution des feuillets du blastoderme, chez les Mam- mifères. » NoïE DE À. PONSELLE. T. LAXX, page S95, ligne 29 au lieu de : absorbant lire : adsorbant. Le Gérant : À. PORÉE. Re 0 ue se me me rs ttes tr ca mom Paris. — L. MARFTHRUX, imprimeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1917 SOMMAIRE Bocpyrerr : Quelques considéra- LapicouE (L.) et LeceNpre (R.) : 995 tions sur les causes étiologiques du Sur le pain à la chaux. , . .. . .. 896 scorbut, tirées de l’expérimenta- Lesteur (Cn.), MassrA et AIGROT : tion physiologique . . . . . . .. « . 911 | Réaction de Bordet-Wassermann Cauus (L.) : La vaccine généra- dans l’épilepsie et l'idiotie . .. .. 910 Hséerchezdle Chats te nn 906 NAGeoTTE (J.) : Sur la possibilité CuaurrarD (A.) et Huser (J.) d'utiliser dans la pratique chirur- Comparaison des solutions isoto- gicale les greffons de nerfs fixés par niques de chlorate de soude et de l'alcool et sur la technique à em- chlorate de potasse avec le liquide ployer (Mémoires). . . . . ...... 925 de Ringer pour l'évaluation de la RETrERER (ÉD.) : D'un fibro-chon- ! résistance globulaire. . . . . . . .. QU TE tone provoqué par la pres- Cou8es (RaouL) : Recherches sur an 900 les affections typhoïdes du cheval. R DEN M. he ti ‘ ds ne Étude bactériologique d’une série : Dre ê ds de malades atleints à Grenoble . sg | DO D 0 ne Lee Garin (Cm.) et Pasquier (Cn.) : 1yHAne RD A A 908 L'image d'Arneth et l'indice nu- du cléaire neutrophile chez les palu- He : 5 DÉS A evene à 915 Réunion biologique d'Athènes. GuiLLiERMOND (A.) : Sur la nature et le rôle des mitochondries des CawaDras (ALEx.) et Monpner- celiules végétales; Réponse à quel- RATO (Ml!e) : L'action des métaux ques objections (Mémoires) . , . .. 917 | colloïdaux dans les leucémies . 935 Houpré (MAR1E) : Quelques aspects Paocas (ALEXANDRE) : L’hypergly- radiographiques de la colonne ver- cémie et la glycosurie adrénali- dd ee A de JO NIQUE SR CE PA en un 400 tébrale . . TÉLÉGRAMME DE LA RÉUNION BIOLOGIQUE D'ATHÈNES A L'OCCASION DE LA MORT DE M. DASTRE. . Athènes, via Malte. À peine consliluée, la réunion biologique d'Athènes a le douloureux devoir de s'associer au deuil occasionné par la mort du Président Dastre. Nous déplorons cette perte pour la science et nous souhaitons que l’œuvre de ce grand disparu soit continuée par d’autres savants francais, pour la gloire de la France, le bien de l'humanité. Pour la réunion, ALEX. CAWADIAS. B'oLoate. Comptes RENDUS. — 1917. T. LXXX. 65 896 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Linossier, Vice-Président. SUR LE PAIN A LA CHAUX. par L. LaPicquE et R. LEGENDRE. Dans la séance du 10 novembre, M. Raphaël Dubois propose d’ajouter du carbonate de chaux dans la panification des farines grossièrement blutées, car, dit-il, ce carbonate n’a pas, comme l’eau de chaux caus- tique proposée par nous, l'inconvénient de « tuer le levain ». Ce physiologiste et nous sommes d'accord sur le point essentiel, l'utilité de lutter contre la fermentation acide qui, en certains cas, se développe pendant la préparation du pain et cause les défauts les plus graves qu'on puisse reprocher aux farines à grande extraction. Il s’agit d'un détail de technique : chaux caustique ou carbonate de chaux. Nous avons eu déjà, antérieurement à la communication de M. Dubois, à choisir entre ces deux formes de la chaux, et voici les raisons de notre choix. L'eau de chaux ne tue pas le levain; elle tue /a levure dans le cas où on délaie celle-ci directement dans l’eau de chaux avant de l'ajouter à la pâte. Mais la quantité d’alcali étant calculée de façon à neutraliser incomplètement la farine, notre procédé a justement pour but de laisser à la pâte une légère réaction acide qui paraît être la condition optima pour la levure, les fermentations acides étant, au contraire, entravées par la diminution de l'acidité préalable. Quand on opère exclusivement sur levain, il n’y a pas de danger, avec l’eau de chaux, de dépasser le point de neutralisation. Si on raeunit son levain par addition de levure de grain, il suffit de délayer cette levure dans de l’eau ordinaire ; on l'ajoute ensuite à la pâte où l’alcalinité de la chaux a disparu. Dans la première rédaction de l'Instruction publiée par le Sous- Secrétariat d'État des Inventions, nous avions prévu seulement (on nous disait qu'on manquait de levure) la panification sur levain, de plus, toutes les farines étaient, cet été, fortement acides, et nous disions : faire tout le travail à l’eau de chaux au lieu d'eau ordinaire. Il y a eu quelques mécomptes pour les boulangers qui, travaillant à la levure, ont délayé celle-ci dans l’eau de chaux. C'est, en particulier, ce qui, au début, s'est passé à Lyon. Nous l'avons su pertinemment par un expert boulanger, M. Braidy, qui a été envoyé dans cette ville par le Ministère du Ravitaillement, pour propager l'emploi correct du procédé à la chaux. C’est probablement à cette période que se réfère la petite RÉ EP Es 2 2 a sait ls RAS ER ERNEST Se Rs SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 897 enquête de M. Dubois. Mais, après rectification, les boulangers de Lyon, comme ceux d’ailleurs, ont obtenu des résultats excellents, dont ils ont témoigné par des lettres que M. Braidy nous a communiquées. Dans une deuxième édition de l’Instruction du Sous-Secrétariat d’État des Inventions, datée du 1° octobre 1917, la rédaction a élé modifiée de facon à prévenir cette erreur de manipulation : « Si l’on emploie de la levure, celle-ci ne doit jamais être mise dans l’eau de chaux, mais délayée dans de l’eau ordinaire et ajoutée ensuite à la pâte. « L’acidité des farines étant très variable, il peut devenir nécessaire de modifier la proportion de chaux. « On reconnaît que la chaux a été employée en quantité insuffisante si Le pain est encore acide; elle l’a été en excès si la pâte lève mal. « Pour diminuer la proportion de chaux, on emploie partie d’eau de chaux et partie d'eau pure. « Pour l’augmenter, on utilise l’eau de chaux légèrement troubie. » Cet automne, les farines, très inégales, ont généralement été meil- leures que l’été précédent. De sorte qu'en beaucoup de fournils, le pain a été amélioré sans l'emploi de la chaux. Néanmoins, partout où la panification à la chaux est régulièrement appliquée, la qualité du pain est toujours (exception faite sans doute pour les rares cas où les boulan- gers ont touché de la farine blanche de provenance américaine) supé- rieure à ce qu'elle serait sans ce procédé. Nous en avons eu encore, la semaine deraière, la preuve par l'incident suivant : un boulanger, qui opérait à la chaux, ayant manqué de chaux pendant trois jours, a recu de nombreuses plaintes de ses clients, lui signalant que le pain était moins bon. - Non seulement l’eau de chaux bien employée n'empêche pas le pain de lever, mais, au contraire, elle Le fait mieux lever; dans toutes nos expériences comparatives, nous avons constaté que le pain à la chaux était plus léger, plus volumineux pour un même poids, plus arrondi comme forme et moins plat que le pain témoin. Le mécanisme exact de l'amélioration est à l’étude dans notre labo- ratoire, et, en même temps, au point de vue bactériologique, dans le laboratoire de notre collègue Vincent. Quand ces recherches seront plus avancées, on pourra mieux se rendre compte de la supériorité de la chaux soluble sur le carbonate insoluble. Dès maintenant, nous sommes en droit de signaler:la différence des quantités de produit chimique ajoutées : avec l’eau de chaux, 30 centi- grammes au maximum par kilogramme de pain; avec le carbonate de chaux, 15 à 20 grammes. Même réduite à moitié, cette dernière proportion paraîtra sans doute excessive pour un aliment comme le pain. : à 898 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RECHERCIES SUR LES AFFECTIONS TYPHOÏDES DU CHEVAL. ÉTUDE BACTÉRIOLOGIQUE D'UNE SÉRIE DE MALADES ATTEINTS A GRENOBLE. Note de Raouz COMBES, présentée par GAsTon Bonniur. Ayant été chargé à Grenoble, au début de celte guerre, d'installer un laboratoire de bactériologie à l'Hôpital complémentaire n° 41 et d’en assurer le service, je me trouvais dans celte ville au moment où se pro- duisit, au commencement de l’année 1915, une épizootie d'’affections typhoïdes sur les chevaux du 2° régiment d'artillerie. M. le vétérinaire aide-major Moulin et M. le vétérinaire auxiliaire Amichau, qui assu- raient alors le service vétérinaire dans ce régiment, mirent à ma dispo- sition, dans le but d'étudier ces affections au point de vue bactériolo- sique, de nombreux produits pathologiques prélevés sur les animaux atteints, ainsi que les résultats de leurs observations cliniques. Les recherches commencèrent peu de temps après le début de l’épizootie; les premiers chevaux ayant été atteints à la fin du mois de mars, et l'épizoolie s'étant prolongée jusque vers le mois’de juillet, nous eûmes ainsi l’occasion d'étudier sur un grand nombre d'animaux, ces affec- tions qui sont susceptibles de se présenter sous des formes si diverses. Les prélèvements de produits pathologiques étaient faits avec les précautions d’asepsie habituelles, à l'infirmerie vétérinaire du 2° régi- ment d'artillerie, sur les chevaux malades encore vivants ou sur les cadavres le plus tôt possible après la mort; ils étaient immédiatement transportés au laboratoire où j'en commencçais aussitôt l'étude. Mes recherches bactériologiques portèrent, au cours de cette épizoctie, sur 56 liquides pathologiques (voir plus loin la nature de ces liquides) provenant de 31 chevaux atteints. De ces liquides, j’isolai 44 bactéries, parmi lesquelles 20 étaient des streptocoques et 24 étaient des bacilles. Ces derniers appartiennent à deux types différents que je décrirai ultérieurement, et dont je n'indiquerai ici que les caractéristiques prin- cipales. Bacizce 1. — Bacille en forme de bàätonnet plus ou moins allongé, arrondi à ses extrémilés, présentant -un espace clair central, les pôles étant plus sombres. Ne prend pas le Gram. Est mobile. Se développe bien sur les milieux de culture habituels. Ne liquéfie pas la gélatine. Il fait fermenter le glucose, le maltose, le galactose, la mannite, avec production d'acides et de gaz; cullivé en bouillon lactosé ou saccharosé additionné de tournesol, il ne détermine aucun virage ni aucun dégage- ment gazeux même après huit jours de culture. Fait virer le milieu au rouge neutre. Ne produit pas d'indol. Les cultures en lait tournesolé ne ds Re Et nr E ! - SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 899 sont pas coagulées; elles virent au rouge après vingt-quatre à quarante- huit heures; se décolorent généralement après trois à six jours, le milieu prenant une leinte jaunâtre, puis se recolorent en bleu après sept à douze jours. à L'ensemble de ces caractères permet de classer le bacille I dans le groupe des bacilles paratyphiques. BacizeE H. — Bacille plus petit que le précédent, de même forme, présentant également l'aspect bipolaire, mais d’une manière encore plus nette que le bacille I. Ne prend pas le Gram. Est immobile. Pousse plus difficilement que le bacille [ sur les différents milieux; de vitalité plus faible. Ne liquélie pas la gélatine. Cultivé en bouillon glucosé, _maltosé, galactosé, mannité, lactosé où saccharosé additionné de tour- nesol, il ne détermine aucun virage ni aucun dégagement gazeux même après huit jours de culture. Ne fait pas virer le mikeu au rouge neutre. Les cultures en milieux peptonés présentent la réaction de l’indol d’une manière intense après vingt-quatre heures à quarante-huit heures de séjour à l'étuve à 37°. Les cultures en lait tournesolé ne sont pas coagu- lées et ne présentent aucun virage. Par l'ensemble de la plupart de ses caractères, le baciile II se rapproche des bactéries constituant le groupe des Pasteurella, mais il diffère de toutes celles qui sont actuellement connues par sa faculté de formation d’indol, Le bacille E a été isolé de 22 liquides pathologiques (sur 56 étudiés) provenant de 11 chevaux différents (sur 31 examinés). Ces 22 liquides pathologiques étaient constitués par : 3 liquides céphalo-rachidiens, 6 liquides péricardiques, 5 liquides pleuraux, 1 liquide synovial, 4 pus d’abcès pulmonaires, 3 échantillons de sang. Dans 7 de ces liquides, le bacille 1 était accompagné d’un sireptocoque. Le bacille IL à élé isolé de 2 liquides pathologiques provenant de 2 chevaux différents, et constitués par des pus d’abcès pulmonaires; dans les deux cas il était accompagné d'un streplocoque. En résumé, chez les chevaux atteints d’affections typhoïdes pendant l'épidémie qui sévit en 1915 au 2° régiment d'artillerie, à Grenoble, les bactéries qui ont été trouvées dans les divers liquides pathologiques provenant des chevaux infectés sont, à côté de streptocoques très sou- vent présents : 1° Un bacille 1, appartenant au groupe des bacilles paratyphiques, et qui a été le plus fréquemment rencontré: 2° Un bacille Il, présentant un grand nombre des caractères des Pasteurella, mais s’en différenciant par la faculté de formation d'indol, et qui n’a été isolé que chez deux animaux. L'étude bactériologique des affections typhoïdes du cheval est actuel- lement étendue à d’autres foyers d'infection. 8 900 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D'UN FIBRO-CHONDRO-OSTÉOME PROVOQUÉ PAR LA PRESSION, par Ép. RETTERER. Il s’agit d'une tumeur de la grosseur d’une noïx, longue de 3°%5, large de 2 centimètres et épaisse de 1°%5, qui s'était développée à la face palmaire du pouce de la main droite sur K...J..., âgé de cinquante- huit ans (droitier). La tumeur, qui siégeait au niveau de la première et. de la deuxième phalange, fut enlevée par le D' Michaux (de l'hôpital Beaujon) et fixée dans le formol. M. Jannopoulos, qui remplit les fonc- tions d'interne, me la transmit en même temps que l'histoire clinique. J'adresse tous mes remerciements au D' Michaux et à M. Jannopoulos. Violoniste pendant vingt-cinq ans, F... J... a été obligé de changer de métier à la suite d’une chute sur la main gauche qui, d’après le malade, a entrainé des phénomènes pseudo-paralytiques. Depuis son accident, F... J... a fait divers métiers (cireur de parquets, laveur de voitures, etc.). Au mois de septembre 1913, F... J..., qui est droitier, s'est apercu de la présence d’une petite tumeur à la face palmaire du pouce de la main droite; non doulou- reuse,grosse comme un petit pois, elle n’entravait pasles mouvements du pouce. Elle augmenta peu à peu de volume en gardant les mêmes apparences et sans causer de troubles fonctionnels. Le 10 octobre 1917, F... J... entra dans le service et la radiographie permit de constater l’existence d’une tumeur en forme de grappe et semblant avoir son point de départ dans l'articulation phalango-phalangienne. Après anesthésie générale, le D' Michaux en fit l’ablation le 12 octobre et détruisit les adhérences qui la fixaient sur le plan profond : la tumeur n’adhé- rait ni à la peau, ni à la gaine des tendons fléchisseurs. Les tendons et les os étaient intacts. Dix jours après, l’opéré quitta le service complètement guéri, sans aucune complication, et son pouce droit pouvait exécuter tous les mouvements physiologiques. Les coupes sériées montrent que la tumeur est un fibro-chondro-ostéome. Elle se compose, en effet, des trois zones suivantes : 1° l’une externe ou périphé- rique est formée de faisceaux conjonctifs ; 2° la zone moyenne est constituée par du cartilage hyalin et présente une épaisseur moyenne de 1 millimètre; 30 la zone ou portion centrale, la plus considérable, comprend une masse osseuse de tissu osseux spongieux. La zone cartilagineuse n’est pas représentée par un anneau ou une virole de cartilage continu; elle se compose de James cartilagineuses alternant avec des parties conjonctives, ces dernières figurant autant de cloisons rayonnant de la zone externe à l’os central ou interne. A la surface des lames cartilagineuses et dans les cloisons rayonnantes, il est aisé d'étudier le mode suivant lequel le tissu conjonctif fasciculé se transforme en cartilage hyalin. Tandis que les vaisseaux conjonctifs sont avides de fuchsine acide, qui teint de même le cytoplasma périnucléaire, on voit qu’il existe, à la limite des cloisons rayonnantes et des lames cartilagineuses, des cellules de RÉ RC SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 901 5 à 124, dont le noyau de 4 à 6» est entouré d’un cytoplasma clair large de 2 à 3u et limité par une capsule hématoxylinophile. C'est là la modification que subissent les cellules conjonctives pour devenir vésiculeuses. De plus, la substance intercellulaire commence, à partir de la capsule des cellules vési- culeuses, à se teindre par l'hématoxyline. À la limite des lames cartilagineuses, les noyaux des cellules vésiculeuses acquièrent un volume de 7,54 à 8u, le cytoplasma devient réticulé et forme une zone périnucléaire de 74; de plus, la capsule s’épaissit, en même temps que la substance intercellulaire ou fonda- mentale devient très hématoxylinophile. C’est ainsi que se forment : 1° des cellules cartilagineuses de 25 à 30%; 2° une substance fondamentale, hyaline. A l'extrémité interne ou centrale des lames cartilagineuses, les cellules carti- lagineuses se rapetissent et prennent une figure étoilée, pendant que la substance intercellulaire augmente et devient acidophile, d'hématoxylinophile qu'elle était. De plus, certaines portions sont envahies par les vaisseaux et se transforment en tissu médullaire. L’os spongieux résulte de l’ossification directe du cartilage hyalin par voie métaplasique. Résultats et critique. — Le néoplasme dont il est question est donc un fibro-chondro-ostéome. Les faisceaux fibreux ou conjonctifs, avant de se transformer en tissu cartilagineux, puis osseux, présentent des modi- fications dans les éléments cellulaires : la cellule conjonctive commence par devenir vésiculeuse et la substance intercellulaire, hématoxylinophile. Puis la cellule vésiculeuse s'accroît et se transforme en cellule cartilagi- neuse, pendant que la substance intercellulaire devient de plus en plus hématoxylinophile et hyaline. Enfin, la cellule cartilagineuse se trans- forme, par des modifications inverses, en cellule osseuse et élabore la substance osseuse, éosinophile. Ces métamorphoses cellulaires et inter- cellulaires rappellent celles que j'ai observées et décrites dans les tendons des Oiseaux en voie d’ossification, dans la régénération du tissu osseux, dans le rocher et dans les segments squelettiques des Vertébrés inférieurs (1). Quels sont les facteurs qui ont provoqué le développement et l’évo- lution de ce néoplasme? Les classiques sont unanimes à attribuer aux néoplasmes une origine héréditaire. Ce serait un germe embryonnaire qui, dans certaines conditions, s’accroîtrait et prendrait une extension plus ou moins considérable. Citons l'avis de quelques auteurs récents : une « disposition latente » deviendrait, selon Borst (1902), « évidente » sous l'influence, par exemple, d’un traumatisme. Pour Menetrier (1908), ce seraient les irritations chroniques qui produiraient le même résul- tat. Selon Herrmann et Morel (1914), les irritations banales n'auraient qu'un rôle simplement adjuvant ou occasionnel, soit qu'elles frayent la voie à quelqne agent infectieux spécial et inconnu, soit qu’elles viennent à frapper des parties disposées à la blastomatose. (1) Retterer. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 3 décembre 1916, p. 1045 et ibid., 17 mars 1917, p. 291. 902 SOCIÉTÉ, DE BIOLOGIE | Les facteurs externes (mécaniques, physiques, chimiques, etc.), seraient donc, aux yeux des pathologistes, incapables de modifier la nature spécifique et l’évolution des cellules; pour l’unanimité des his- tologistes, les espèces cellulaires de l'adulte seraïent fixes et inva- riables, et, passé le stade de la différenciation embryonnaire, l'être possé- derait les mêmes espèces et les mêmes tissus que ses parents et ses ancêtres. : Jamais, avoue Menetrier, je n’ai réussi à voir une espèce cellulaire se transformer, chez l’adulte, en une autre espèce. Les facteurs externes et les irritations ne provoqueraient que des réactions dans le sens pure- ment végétatif avec diminution ou disparition plus ou moins complète de la spécialisation et de la différenciation. Les études de structure et d’histogénèse comparées m'ont convaincu du contraire : le tissu conjonctif d’un organe homologue, tel que celui ‘d’un tendon, reste fibreux, s’il n’est soumis qu’à la traction: il devient, au cortraire, vésiculo-fibreux, cartilagineux ou osseux, dans les points qui subissent en même temps des glissements ou des frottements. J'ai con- staté les mêmes transformations spécifiques dans le squelette du cœur de divers Vertébrés, selon l'intensité ou la fréquence des battements du cœur (1). Les conditions dans lesquelles j’ai vu se développer une tumeur vési- culo-fibreuse (2) et le néoplasme que je décris aujourd’hui sont nettement déterminées : à la suite d’une pression énergique qui a été exercée durant une vingtaine d'années par l'archet sur la face palmaire du pouce, les cellules du tissu conjonctif sous-cutané ont changé de nature et sont devenues vésiculeuses, puis cartilagineuses et enfin osseuses. Un irait évolutif, commun à ces deux néoplasmes, me semble surtout intéressant à noter : c’est longtemps après l’irritation et alors que la région paraissait retournée dans les conditions physiologiques, que les cellules conjonc- tives de cette dernière, qui avaient subi la pression, ont évolué d'une facon anormale pour se transformer, dans un cas, en cellules vésicu- leuses, et dans l’autre, en cellules d’abord vésiculeuses, puis cartilagi- neuses el enfin osseuses. (1) Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, 1919, p. 37. 2) Comptes rendus de la Sac. de Biologie, 21 avril 1917, p. 383. D ed D de dt dr dd. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 903 QUELQUES ASPECTS RADIOGRAPHIQUES DE LA COLONNE VERTÉBRALE, par MARIE HOUDRÉ. Sur les nombreuses radiographies de rachis d'enfants que j'ai exa- minées à l'hôpital des Enfants-Malades, avec M. le professeur Broca, j'ai constaté souvent l’aspect suivant : Au niveau des vertèbres dorsales surtout, un espace clair coupe en deux dans le sens transversal l'ombre quadrangulaire du corps verté- bral, comme si ce corps avait deux points d’ossification : un supérieur, un inférieur, et qu'il subsistât en son centre une zone encore mal ossifiée; l’espace clair est plus large à la partie antérieure du corps, il n’est pas visible à la partie tout à fait postérieure; plus l'enfant est âgé, et plus cet espace diminue d’arrière en avant; vers l’âge de neuf ans, on n'en trouve plus la trace, sauf exception, que sous forme d’une petite encoche claire antérieure; je n’ai plus rien observé de semblable passé l’âge de onze ans. Sur des radiographies de fœtus que je fais prendre actuellement en série, l’espace clair transversal du corps de la vertèbre est nettement visible sur tous les corps vertébraux. Cet aspect est en apparente contradiction avec ce que nous ont _ enseigné Rambaud et Renaut, sur l'ossification du corps vertébral : Au 45° jour intra-utérin, apparait « dans la partie antérieure du corps des 10°, 11° et 12° vertèbres dorsales, un petit point ovalaire à grand diamètre transversal dont la longueur est de 1/3 à 1/2 millimètre. Sa face antérieure est lisse et ne présente aucune trace de suture » (4). D'autre part, les dessins schématiques que donnent Rambaud et Renault de l’ossification des corps vertébraux dorsaux et lombaires à - l’âge de deux ans, ne sont pas superposables aux radiographies de rachis, en profil, du même âge. Faut-il conclure que l'opinion de Rambaud et Renaut, reproduite dans tous les livres classiques, est erronée, et qu’il y a deux points d'ossification centraux pour le corps de la vertèbre : un supérieur, un inférieur? — Je ne suis pas disposée à le fairé pour le moment. Il n’est pas impossible qu'un point central unique donne vers le 6° mois intra- utérin l’aspect de 2 lames osseuses superposées, par la prolifération plus active du tissu osseux à ses deux faces, supérieure et inférieure. Cet aspect se trouverait alors presque décrit par Rambaud et Renault, -dans l'explication qu'ils donnent de la formation de la gouttière trans- versale du corps des vertèbres : au 6° mois, « Le cartilage de ceinture du corps qui s’ossifie plus tardivement [que le centre du corps}, se (1) Origine et développement des os. Paris, 1864. 904 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE trouve bientôt compris entre deux plans horizontaux qui surplombent au-dessus de lui, surtout en avant et en arrière. De telle sorte qu'après une macération prolongée, ce cartilage se trouvant détruit, on aperçoit en avant du corps une gouttière transversale, excavée, anfractueuse, montrant des trabécules osseux verticaux, isolés, indiquant un travail lent d’ossification » (1). Je poursuis mes recherches sur ce point qu'il y a intérêt à élucider : car cet aspect radiographique du corps vertébral chez le jeune enfant a déjà servi de point de départ à des diagnostics dénués de réalité (mal de Pott, malformation vertébrale, par exemple). Les radiographies présentées ont été faites par le laboratoire central de radiographie des hôpitaux, dirigé par M. Contremoulins. COMPARAISON DES SOLUTIONS ISOTONIQUES DE CHLORATE DE SOUDE ET DE CHLORATE DE POTASSE AVEC LE LIQUIDE DE RINGER POUR L'ÉVALUATION DE LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE, par À. CHAUFFARD et J. HUBER. Dans une communicalion antérieure (séance du 10 novembre 1917), nous nous sommes demandé si, à isotonie égale, la solution de Ringer (chlorurée à 9 p. 1.000 ne serait pas, pour les hématies, un milieu plus conservateur que la solution de NaCI de même titrage. L'expérience a confirmé notre hypothèse et a mis en évidence l’action moins fragilisante du Ringer que de la solution chlorurée physiologique pure. Aujourd’hui, nous voudrions comparer à l’action déjà établie de la solution chlorurée et du Ringer, l’action de solutions de chlorate de soude et de chlorate de potasse ramenées à une isolonie uniforme de A — —0°51. Le titrage de ces solutions est de 16,5 p. 1.000 pour le CIO'Na, de 19 p. 1.000 pour le CIO’K. Nous avons choisi les solutions chloratées parce que les recherches de Marchand, de Stokvis, de Lewin, ont montré l’action nocive des chlorates pour les globules rouges avec transformation de l’hémoglobine en méthé- moglobine. Nos déterminations en eau salée et en Ringer ont porté sur des glo- bules rouges recueillis en solution oxalatée (procédé des hématies déplasmatisées). Pour les recherches en chloraté, et pour des raisons exposées plus loin, nous avons recueilli les hématies dans la solution chloratée isotonique qui servait de point de départ à nos dilutions. Les faits dont nous apportons ici le résumé nous ont montré que. (1) Op. cit., p. 80. SÉANCE DU $8 DÉCEMBRE 905 EEE ES l’action nocive à l'égard des globules rouges se traduit par un abaisse- ment du seuil de j’hémolyse initiale dans les solutions chloratées, alors qu'elles sont employées à des taux de dilution rigoureusementidentiques à ceux des solutions chlorurées ou du Ringer. Nous avons examiné le sang de 19 sujets dont 11 avec le CIO*Na et 8 avec le CIO’K. Les chiffres d'écart que nous avons notés sesont montrés sensiblement les mêmes avec les deux chlorates qne nous avons utilisés. L'hémolyse initiale débute en moyenne trois tubes plus haut dans l’échelle des résistances en chloraté qu’en solution de Ringer. Les diffé- rences extrêmes ont été de un tube au minimum, de 7 tubes au maximum. L'écart est moins marqué entre les chloratés et l’eau salée (celte der- nière étant moins conservatrice que le Ringer). Cet écart moyen a été de deux tubes avec un minimum de un tube (sauf dans un cas où l'hémolyse initiale a simultanément débuté au même tube, et un mini- mum de cinq tubes). Les chiffres moyens d’hémolyse initiale, franche et totale ont été: En chlorate de soude . . . . . H'—46, H°—40, H° —30 En chlerate de potasse.. 0. 0 Hi—28, H°—240, H°—32 alors qu’en eau salée physiologique nous obtenions Hi—%4, H°—36, H°—926 et en Ringer : H'—40, H°—34, H°—926 dans deux cas d’ictère hémolytique, l'hémolyse initiale s’est montrée à 13 et 64 au lieu de 68 et 54 en eau salée, 64 et 48 en Ringer. Dans trois cas, nous n’avons pu, avec la solution chloratée employée, vérifier le seuil de l’hémolyse, car les globules hémolysaient dès qu’ils étaient recueillis au sortir de la veine dans la solution chloratée isoto- nique. Nous devons dire pourtant que cette hémolyse était légère et que, pour obtenir l’'hémolyse franche, il nous fallait réaliser une série de tubes très étendue, ce qui montre que tous les globules ne subissent pas de la même manière l’action agressive du sel employé. La plupart rentrent dans les conditions moyennes de la résistance observée; quelques-uns offrent, du fait probable de leur âge, des conditions parti- culières de vulnérabilité. Un autre fait mérite d'être mentionné: dans nos premières détermi- nations, nous avions recueilli les globules rouges en solution oxalatée avant de les répartir dans les dilutions chloratées. Dans ce cas les résul- tats obtenus dans l'emploi des chlorates ne nous révélaient que des différences légères sinon nulles avec le Ringer ou l’eau salée, alors que les différences mentionnées plus haut se sont affirmées dès que nous 906 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avons recueilli directement les hématies dans la solution chloratée iso- tonique. Il y à donc lieu de considérer que la technique dite des héma- ties déplasmatisées apporte aux globules des modifications qui, si ellesne modifient pas la courbe de résistance dans les solutions salées, sont susceptibles de masquer la fragilisation plus précoce dans les solutions chloratées. LA VACCINE GÉNÉRALISÉE .CHEZ LE CHAT, par L. Camus. Dans plusieurs notes antérieures publiées soit ici, soit dans le Bulletin de l’Acad. de Méd., j'ai fait connaître que j'étais parvenu à reproduire à coup sûr la vaccine généralisée chez une série d'animaux de labora- toire. Dans tous les cas mes résultats expérimentaux ont confirmé l'exactitude de la notion que j'ai indiquée être la règle pour la réalisa- tion expérimentale de la vaccine généralisée, à savoir: qu'il est indis- pensable de faire pénétrer dans la circulation une cerlaine quantité de virus. Quand on reste au-dessous de cette quantité nécessaire, on déter- mine l’immunité vaccinale sans exanthème, et quand cette quantité est atteinte ou dépassée l’exanthème apparaît avec plus ou moins d'intensité en même temps que d’autres réactions générales se produisent. L'immu- nité peut d’ailleurs toujours se constater après la disparition de l'exan- thème vaccinal. J'ai réalisé sur le chat une série d'expériences qui confirment tous ces points; mais, à la vérilé, je n’y suis pas arrivé sans rencontrer quelques difficultés. Des circonstances expérimentales fortuites ont peut-être gêné mes recherches, mais la facon particulière au chat de réagir aux injec- tions de vaccin a aussi été un obstacle à mes observations. Après plusieurs essais infructueux ou suivis de résultats douteux, chez de jeunes chats auxquels j'avais injecté des doses qui auraient été suffisantes chez d’autres animaux pour provoquer de belles éruplions, j'ai obtenu chez un chat de 780 grammes, auquel je fis une injection de 1 gramme de vaccin par kilogramme, une pustule anale bien nette. La courbe de latempérature témoignait d’uneréaction générale importante et de fait le sérum devint très anti-virulent. Ce résultat, qui avait été enregistré immédiatement après mes premières recherches sur le lapin, m'avait fortement intrigué, car je n'avais constaté aucune réaction sur les muqueuses qui réagissent en général en premier lieu. Ni dans la cavité buccale, nisur les lèvres, ni surles narines, ni sur le bord des pau- pières le moindre petit élément n'était apparu, et il me semblait bien difficile d'admettre qu’une variation aussi grande de la température ne fût concomitante que d’un exanthème réduit à une seule pustule. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 907 Ayant par la suite chez d'autres animaux, chez le chien, chez la génisse, observé des exanthèmes qui se produisaient en dehors des muqueuses, des exanthèmes qui se tenaient, pour ainsi dire, à l'écart des orifices naturels et qui évoluaient de préférence sur la peau, je me suis demandé, si chez le chat une éruption cutanée n'avait pas échappé à mon observation. Cela n’était pas impossible, car j'étais alors surtout préoc- cupé de la réaction des muqueuses. J'ai donc refait deux nouvelles expériences sur le chat. L'un de ces animaux ©! de 3 kil. 140 recut en injection intra-veineuse 1 c.c. 7 de vaccin par kilogramme, l’autre ‘de 3 kil. 540 subit une injection de 3 c.c. par kilogramme du même vaccin. Ce dernier animal n’a pas eu d’exanthème, la courbe de sa température ne s’est pour ainsi dire pas modifiée, et son sérum a été trouvé doué de la propriété anti-virulente 16 jours après l’injection. Soumis, au moment de la saignée, à une vaccination d’épreuve, il n’a manifesté aucune réaction. Il était nette- ment immunisé. Le premier de ces deux animaux a, au contraire, très manifestement réagi à l'injection de vaccin, comme l'indique la courbe de sa tempéra- ture, et, cependant, ses muqueuses sont restées indemnes ou à peu près. Par contre, de nombreuses pustules se sont formées sur la peau, jus- tifiant la forte réaction thermique. C'est dans la région préawriculaire que j'ai remarqué les premiers indices de cet exanthème. Dès le 5° jour après l'injection j'ai vu apparaitre, un peu en avant des oreilles, deux . ou trois petiles papules légèrement roses. Elles étaient diffciles à voir, étant peu voluraineuses et cachées par les poils. Les jours suivants ces papules ont augmenté de volume, et de nouvelles se sont formées en assez grand nombre dans leur voisinage. Le 8° jour, certaines de ces papules avaient un diamètre de 5 millimètres et le 14° jour de 6 et de 8 millimètres, mais leur couleur, très peu différente de celle des parties voisines, ne les mettait pas immédiatement en évidence. A deux reprises, le 8° et le 9° jour, j'ai récolté le contenu de quelques éléments et ces produits broyés avec de l’eau glycérinée se sont montrés très actifs. Inoculés à des lapins, ils ont donné naissance à de très belles pustules : sur deux de ces animaux J'ai même recueilli de 2 à 4 grammes de pulpe vaccinale. L'éruption papulo-pustuleuse de ce chat a élé surtout abondante dans la région temporale; quelques beaux éléments ont aussi apparu sur les membres, mais je n’en ai observé aucun sur le thorax, ni sur l'abdomen. J'ai examiné chaque jour très attentivement tous les orifices naturels et leur pourtour; j'ai seulement découvert le dixième jour une toute petite ulcération sur le bord gauche de la langue vers son tiers anté- rieur; ce même jour, j'ai également constaté l'existence d’une petite pustule sur la muqueuse anale. Cest donc exclusivement ou presque exclusivement du côté de la peau 908 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. que l’éruplion vaccinale s’est produite. À son début elle a été très diffi- cile à observer, mais quand les pustules ont été bien développées elle est devenue reconnaissable par la palpation au travers des poils. Ce chat est mort le 11° jour avec de fortes lésions pulmonaires; de multiples abcès s'étaient formés à la base du poumon droit. Les autres organes du thorax et de l'abdomen parurent sains. Sur les photographies qui ont été faites le 9° jour après avoir coupé les poils, et sur la tête de l'animal que voici, on peut se rendre compte de l'aspect de l'éruption. En somme, le chat se comporte vis-à-vis de la vaccine généralisée comme le chien ; ses muqueuses réagissent peu à l’action du virus; sa peau semble au contraire offrir un terrain plus favorable à l'évolution des pustules, mais ces pustules peuvent très facilement passer ina-. perçues. RÉACTION DE FIXATION. PRÉPARATION DU SÉRUM HÉMOLYTIQUE, par M. RUBINSTEIN. Le sérum hémolytique qui est utilisé surtout pour les besoins de la réaction.de fixation se prépare généralement par injection aux lapins à plusieurs reprises des hématies (mouton). Le sérum hémolytique préparé doit être de titre fort, l’hémolyse exigeant relativement peu d’alexine et une forte sensibilisation de globules. L'injection répétée des hématies en est la condition essentielle. En faisant les injections à des intervalles courts (4 jours) on n’a pas à craindre les phénomènes d’anaphylaxie. . | L'injection des mêmes doses de globules aux lapins fait apparaître des différences individuelles : le sérum hémolytique fourni n’est pas de force constante. En mélangeant les sérums de plusieurs lapins, on conslitue un sérum hémolytique utilisable : son titre-est souvent de 0,001 — 0,0005 c.ce., ce qui veut dire que 0,1 c.c. de sérum de lapins dilué 100-200 fois provoque en 30 minutes l'hémolyse de 1 c.c. de globuies de mouton (5 p. 100) avec 0,05 c.c. d'alexine, le tout ramené à 3 c.c. (y compris les hématies). L’indication du titre doit toujours être suivie des détails de sa détermination, car entre les doses en alexine et en sensibilisatrice il existe la loi de suppléance et le titre dépend du temps d'hémolyse. Le titre indiqué s’obtient par injection aux lapins dans le péritoine à 3 reprises de la purée globulaire en quantités : 10 c.c. — 5 ce.c. mème des doses plus élevées ou plus petites, la question des doses n'étant pas ici de toute première importance. La saignée des lapins a lieu 6-7 jours après la troisième injection. On a proposé de simplifier la préparation du sérum hémolytique par SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 909 injection d’une seule dose massive |[Sézary (1)|. D’autres auteurs [Arlo et Certain (2)}, ont étudié la force hémolytique des sérums en fonction des injections répétées des globules. Sézary arrive à la conclusion que le pouvoir hémolytique acquis par les sérums est identique, que la quantité totale d’hématies ait élé injec- tée en une ou deux fois (35 c.c. de sang défibriné) : 0,001 c.c. 0,05 c.c. titres extrêmes après une seule injection d’hématies, 0,001 c.c. 0,04 c.c. titres extrêmes après une seule injection d’hématies, dans l'huile, 0,005 c.c. 0,04 c.c. titres extrêmes après deux injections d’hématies. Arlo et Certain obtiennent le titre le plus élevé après deux injections à trois jours d'’intervaile de faibles quantités (1-2 c.c.) d’hématies de chèvre sous la peau des lapins. Nos expériences faites à la fin de 1916 ne nous permettent pas de nous rallier aux couclusions des auteurs. I. — Nous avons injecté aux lapins des hématies émulsionnées, soit dans le mélange huile de vaseline + lanoline, soit dans huile d’œillette + lanoline. 3 lapins ont reçu en une injection intrapéritonéale des doses de 45 e.c. — 20 c.c. — 25 c.c. de la purée globulaire, bien émulsionnée dans l'huile. 2 lapins témoins ont recu 15 et 25 c.c. d’hématies pures. Tous ces lapins ont été saignés le 10° et le 24° jour après l'injection. Les titres obtenus étaient sensibiement les mêmes pour les deux déterminations : 0,01 c:-c. DO0LrC:c: 0,025 c.c. (hématies + huile), 0,005 c.c. 0:017c:c. (hématies). Trois autres lapins, traités par les hématies + huile d'œillette — lanoline, ont fourni des titres suivants : DO IC:C: 0,0! c.c. 0,04 c.c. (hématlies + huile), 001 c°c. 0,02 c.c. (hématies). II. — En étudiant le pouvoir hémolytique des sérums des lapins préparés par trois injections d’hématies, la détermination du titre ayant été faite avant chaque nouvelle injection et 7 jours après la troisième, (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 20 octobre 1917. (2) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXV, p. 552. L] 910 SOCIÉTÉ D£ BIOLOGIE nous avons pu constater sur 11 lapins que le pouvoir hémolytique atteint généralement le maximum après la troisième injection. Sur ces 11 lapins, un a accusé une ane baisse (dilution 90 au lieu de 100), l’autre est resté au même titre qu’ après la deuxième injection. Un troi- sième lapin d’ailleurs malade a accusé une baisse notable (1/120 —1/40) après la troisième injection. Le pouvoir hémolytique définitif (mélange de sérums de 2-3 lapins) a toujours atteint le taux élevé dont nous parlons plus haut. Conclusions. — 1° L’injection d’une dose massive d’hématies (avec ou sans huile) aux lapins en vue de la préparation du sérum hémoly- tique n’est pas capable de fournir un sérum de titre fort comparable à celui obtenu par des injections répétées. ; 2° 3 injections d'hémalies fournissent un titre optima, Hobone dans la réaction de fixation. RÉACTION DE BORDET- WASSERMANN DANS L'ÉPILEPSIE ET L IDIOTIE 3 par Cu. LESIEUR, MassiA et AIGROT. Le rôle de la syphilis et de l’hérédo-syphilis dans l’étiologie de cer- taines formes d’épilepsie et d'idiotie est bien connu, en particulier - depuis les travaux du professeur Fournier. En présence d'épilepsie tar- dive, même s’il n'existe pas de stigmate spécifique, on sait aussi que la syphilis est souvent en cause. Mais il y a plus : des cas typiques de ou d’idiotie, dites « essentielles », ne s’accompagnant pas de signes classiques suffisant à en établir l’origine, fournissent parfois une réaction de Bordet- Wassermann positive, lorsqu'on prend la peine de rechercher cette réaction, soit avec le sérum sanguin, soit avec le liquide cérébro- spinal. De tels faits ont été signalés depuis 1910 par Bertin et Gayet, O. Weill (de Bruxelles), Etienne, Siebert, Babonneix et David, Gau- cherætc. La syphilis ou l'hérédo-syphilis a pu être invoquée dans 33 p. 100 des cas de Berlin et Gayet; parfois cette notion a permis d'obtenir d’heu- reux résultats par le traitement spécifique (Paul Boncour, Etienne, Babonneix). En 1913-1914, nous avons poursuivi des recherches analogues sur 78 malades, 40 épileptiques adultes, 8 enfants idiots. On en trouvera le détail dans la thèse de notre élève Aublant (Lyon 1913) et dans notre prochain article du Journal de Physiologie et de Pathologie générale. Dans l’ensemble, les résultats ont été positifs 21 fois (soi 43,7 p. 100) et négatifs 27 fois. REC PAS PEN EE ER SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 911 Nos malades se répartissaient de la façon suivante : Épilepsie essentielle . , . . . 27 cas, 15 résultats positifs (55,5 p. 100) Épilepsie jacksonienne, . . . 5 cas, 2 résultats positifs (40 p. 100) Crises épileptiformes. . . . . 16 cas, 4 résultats positifs (25 p. 100) Le plus souvent, l'origine syphilitique ou hérédo-syphilitique n'aurait pu être établie par les seuls renseignements cliniques. Conczusions. — La réaction de Bordet- Wassermann est souvent posi- tive chez des sujets atteints d'épilepsie ou d'idiotie dites « essentielles ». Cette réaction peut constituer le signe unique de l’origine spécifique des accidents. En pareil cas, le lraitement spécifique ne peut agir que s’il est précoce. Mais ces faits montrent l’importance de ce traitement chez des parents syphililiques, comme moyen prophulactique de l'hérédo-syphilis, de l'épi- lepsie et de l’idiotie, chez leurs descendants. QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LES CAUSES ÉTIOLOGIQUES DU SCORBUT, TIRÉES DE L'EXPÉRIMENTATION PHYSIOLOGIQUE, par BOLDYREFF. Il n’existe pas moins de vingt théories différentes sur les causes étio- logiques du scorbut. Néanmoins, je prends la liberté d'exprimer encore quelques considé- ralions sur ce sujet, car je suis convaincu que les causes énoncées par _moi jouent un rôle capital dans le développement des affections scorbu- tiques et que ces causes peuvent être facilement évitées. Quoiqu elles ne soient pas les causes uniques du scorbut, je les considère comme des facteurs principaux de celle maladie. En nourrissant mes chiens avec la même quantité d'aliments iden- tiques, et toujours pendant la même durée, par conséquent, considérant que l'excitation des glandes digestives était toujours la même et d’inten- sité égale, nous avons observé que la quantilé de salive et de suc gastrique excrétée diminuait très sensiblement de jour en jour, et après 2,3 Jours d'expériences ne présentait que la moitié ou le tiers de la quantité primitive. Voici deux expériences, parmi un grand nombre, choisies au hasard : I. — Un chien ayant une fistule salivaire permanente recoit toutes les 5 minutes deux grammes de biscuit en poudre. La durée de l’alimentation a Brococie. Compres RENDUuS, — 1917, T, LXXX, 66 912 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE été dans toutes les expériences la même (30 secondes). La quantité de salive excrétée après chaque repas est indiquée en centimètres cubes. 26 septémbre 27 septembre 28 septembre Premier repas ne 5,3 4,9 4,5 Deuxième repas . . . . 4,8 4,5 3,8 Troisième repas. . . . 4,6 4,3 3,6 Quatriènie repas. . . . 4,4 4,1 3,0 Cinquième repas. . « . 4,0 4,2 2,8 Sixième repas. . . :- 4,0 3,8 2,5 Septième repas . . . . 3,8 3,6 2,2 3,5 1,8 Huitième repas . . . . 3,1 IT. — Un chien ayant une fistule de l’æœsophage et de l'estomac recoit toutes les 30 minutes 100 grammes de poudre de viande. La durée de l'alimentation a été la même (5 minutes) dans toutes les expériences. La quantité de sues secrétée est indiqué en centimètres cubes. 10 seplembre 12 septembre Premier repas ee re rene 115,0 110,0 ADEUXIEMENTeDASE RE 102,0 105,0 Troisième repas . . . . . . SHOP SR 80,0 à Quatrième repas . . . . . . 65,0 60,0 Dans les expériences prolongées pendant plusieurs mois la diminution de l’activité des glandes salivaires se manifestait aussi d’une façon très nette. Cette diminution porte non seulement sur la quantité ae des sucs sécrétés, mais aussi sur la teneur en principes organiques. La salive devient de moins en moins chargée de ces principes actifs. Ainsi nous devons conclure, que la fonction des glandes salivaires diminue en quantité et en qualité chez les sujets nourris exclusivement avec le même genre d'aliments. Celte diminution de l’activité glandulaire est d'autant plus prononcée que ce genre d'alimentation est plus durable. L'interruption de l'expérience contribue au renouvellement de l acti- vité glandulaire. Plus l'interruption se prolonge, plus ce renouvellement devient complet; néanmoins, il n’atteint jamais les limites initiales de la salivation. Après épuisement de l’activité salivaire au maximum, le changement de nourrilure DPMPNE très rapidement la quantité des sucs sécrétés, qui remonte presque à son taux primitif. Les mêmes constatations ont été faites par moi en ce qui concerne les glandes stomacales : Le parallélisme entre les glandes salivaires et les ; 4 « | SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 9143 glandes stomacales dans ce genre d'expériences était toujours très nettement marqué, tant au point de vue quantité qu'au point de vue qualité, aussi bien pour la diminution que pour l'augmentation de l’activité glandulaire. Il est évident que l’activité de ces glandes se trouve soumise à certaines lois d'ordre général comme celles auxquelles se trouve soumis par exemple le travail musculaire en général. Je suis convaincu, quoique ne pouvant actuellement en faire la preuve, que le fonctionnement du pancréas, glande digestive principale, est soumis aux mêmes lois énoncées par nous en ce qui concerne la dimi- nution de son activité avec une alimentation uniforme. Ma conviction est basée sur l'observation qu'il existe une grande ana- logie dans le fonctionnement des glandes salivaires et stomacales d'une part et du pancréas d'autre part. Et, comme les nombreuses expériences sur les glandes digestives des chiens nous donnent la conviction que cette activité est voisine en géné- ral de celle des hommes, nous avons le droit d'appliquer nos concelu- sions expérimentales au genre humain. De quelle facon se répercute donc sur la digestion et sur la nutrition en général cette diminution prolongée et aussi importante de l’activité digestive des glandes, DOUÉ par l’uniformité de lalimenta- tion ? D La réponse à cette question ne peut être que celle-ci : la digestion des aliments se fait moins bien et par ce fait la nutrition de l'organisme se trouve diminuée (1). Et comme le scorbut, d'après l'opinion d’un grand nombre de méde- cins, apparaît ordinairement sur le terrain a nutrition affaiblie, l'importance de la cause énoncée apparaît avec évidence. L’uniformité de l’alimentation même abondante et de bonne qualité entraine fatalement une diminulion de l'activité digestive et provoque l'apparition des manifestations scorbutiques. Ces données de physiologie expérimentale concordent complètement avec les observations et les conclusions de beaucoup de médecins qui ont vu des apparitions scorbutiques sur le front russe, surtout fré- quentes pendant la troisième année de la guerre actuelle. Ce qui provoquait l'apparition du scorbut chez nos troupes restées trop longtemps sur les positions, ce n’était souvent pas le manque de nourrilure ni sa mauvaise qualilé, mais exclusivement luni- LA (1) Ce phénomène est essentiellement différent de ce qu'on observe dans lPinanition. Dans ce dernier cas, la quantité des principes actifs n’est jamais diminuée (voir mes travaux sur « Les fonctions périodiques de l'appareil digestif », Archives des sciences biologiques, 1905, vole XI, et Quart. Journal of experim. physiology, 1016 VE NES 914 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = ms mm formilé trop prolongée de la nourriture même abondante et de bonne qualité. Je voudrais ajouter encore quelques considérations très importantes : nous connaissons le fait qu'un aliment quelconque qui nous devient indifférent dans certaines conditions est capable d’exciter chez nous un grand appétit dans d’autres conditions, comme par exemple un plat que nous mangeons sans appétit chez nous est absorbé avec appétit sur un bateau, dans un restaurant,etc. Les causes de ce phénomène ont été expliquées. par le professeur J. P. Pawlow: Tout l’ensemble des conditions dans lesquelles se fait l'introduction des aliments a une influence sur notre appétit, et par son intermédiaire sur la digestion et la nutrition, aussi bien dans le sens favorable que dans le sens défavorable. Certaines de ces conditions améliorent notre digestion en ne la sécrétion des sucs digestifs et de leurs ferments, les autres agissent dans le sens contraire. Il est évident qu'il y a grand intérêt à Ré que toutes ces con- ditions agissent dans un sens favorable. Les travaux du professeur J. P. Pawlow ont noms que, de même qu'il exisle une aclion excitatrice sur les glandes digestives, il existe une action inhibitrice. En nous résumant nous pouvons dire que l’uniformité des conditions d'existence avec l’uniformité d'alimentation produit fatalement une diminution de l’activité digestive des glandes et entraine la diminution de la nutrition de l'organisme. Ainsi, la vue des tranchées mal entretenues, en dehors de l'infection directe qu'elles peuvent provoquer, peuvent entraver la digeslion en agissant par leur aspect répugnant sur des centres psychiques de l'individu. Les conclusions se dégagent clairement: il ne suffit pas de donner aux troupes la quantité nécessaire d’albumine, de graisse et de sucre, ainsi que le nombre de calories nécessaires à leur entretien, il ne suffit pas de leur donner la quantité nécessaire de sels minéraux ; il est de la plus haute importance de varier leur alimentation; il est nécessaire de faire disparaître toutes les causes pouvant avoir une action inhibitrice sur la digestion, et il est utile de varier les conditions d'existence dans les tranchées mêmes et de procurer aux soldats des distractions, ce qui sera le meilleur moyen prophylactique contre le scorbut. (Université de Kazan.) SÉANCE DU $S DÉCEMBRE 915 L'IMAGE D'ARNETIH ET L'INDICE NUCLÉAIRE NEUTROPHILE CHEZ LES PALUDÉENS, par Cn. GariN et CH. PASQuIER. Notre étude a porté sur 72 malades. Nos lames ont été colorées à l’hématéine éosine, et la méthode de numération employée a été celle de Sabrazès (1). Nous avons étudié successivement l'indice nucléaire chez les palu- déens: 1° En dehors des accès; 2° Pendant les accès; 3° Porteurs de lésions d’urticaire; 4° Porteurs de P. falciparum; : ° Porteurs de P. vivax. (Jr Les résultats sont les suivants: 102 cas étudiées: la :moyenne égale »: : de. À : 252 PHOD Cas étudiés, la moyennerécales#.: ©. 248 à 15 cas étudiés, la moyenne égale à 257 40 11 cas étudiés, läa moyenne égale . . . . . 238” DOS Castétudiés ldimovenner égale." #20 92,266 L'indice nucléaire normal oscille entre 278 et 303. On voit donc à nos résullats : Que cet indice est au-dessous de la normale chez les paludéens; | Que parmi ceux-ci, l'indice est le plus élevé chez ceux qui présentent de l’urticaire ; Que l'indice est plus bas chez les porteurs de P. falciparum, que chez | les porteurs de P. vivax. Enfin que pendant la période fébrile, il y a un abaissement de l'indice, conséquence de .la destruction fdes polynucléaires, fait déjà connu. Nous devons signaler aussi que, chez nos malades à indice le plus bas, et spécialement chez les porteurs de P. falciparum, un grand nom- bre de noyaux étaient altérés et clairs, prenant mal l'hématéine. Numé- riquement parlant, ces noyaux ont été comptés d'après la classification LE et dés où dégie SAS, DsRR Ayo (1) Sabrazès. Leucocytes à l'état pathologique in Traité du sang, de Gilbert et Weinberg. J.-B. Baillière, 1913, p. 335. as EG et gt. À ce dal ré a 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1 de Sabrazès au même titre que des noyaux sains et bien constitués. 4 Cependant leur valeur réelle ne correspond pas à cette valeur vir- tuelle. En résumé et pour employer la terminologie d’Arneth nous consta- tons que l'image sanguine est déviée à gauche, chez les paludéens. LL st mi MÉMOIRES SUR LA NATURE ET LE ROLE DES MITOCHONDRIES DES CELLULES VÉGÉTALES RÉPONSE A QUELQUES OBJECTIONS (1) PAR A. GUILLIERMOND. ‘+ I. — La question de la signification physiologique des mitochondries est de plus en plus discutée aussi bien dans la cellule animale que dans la cellule végétale. Tandis que, en cytologie animale, beaucoup d'auteurs refusent encore aux mitochondries le rôle élaborateur qu'on leur attribue généralement, en cytologie végétale, Pensa, Arthur Meyer, Rudolph, Lüwschin, Scherrer, Sapehin admettent que chez les végétaux on a confondu, sous le nom de mitochondries, deux catégories distinctes de corps, les plastides ou leucites depuis longtemps connus, et de véritables mitochondries assimilables aux mitochondries de la cellule animale. Les plastides auraient, en effet, à peu près les mêmes carac- tères histochimiques que les mitochondries et présénteraient, dans les cellules jeunes des méristèmes, des formes très semblables à celles des mitochondries qui ne permettraient pas de les distinguer de ces derniers éléments: mais ces deux formations évolueraient ensuite d’une manière différente. Les plastides se différencieraient en chloro-amylo- ou chromoplastides, tandis que les mitochondries subsisteraient avec leur forme primitive. La signification de ces dernières. serait done abso- lument inconnue, peut-être même les mitochondries représenteraient- elles simplement un matériel de réserve (Scherrer, A. Meyer). Une opinion semblable à été récemment soutenue par M. Dangeard, qui- (1) Mémoire communiqué à la séance du 24 novembre 1917, 918 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE admet que les plastides et les mitochondries sont des formations distinctes. L'auteur à émis l'hypothèse que les mitochondries repré- senteraient des vacuoles en formation, remplies d’un contenu chromo- phile constitué par de la mitochromatine, substance très répandue dans les vacuoles des Protistes et dont M. Dangeard admet la présence géné- rale dans la cellule des végétaux. Il nous semble cependant que les recherches que nous poursuivons depuis six ans sur le chondriome de la cellule végétale ont fourni une démonstration aussi rigoureuse que possible de la nature mitochon- driale des plastides et du rôle élaborateur des mitochondries. Elles ont démontré que les plastides, depuis longtemps mis en évidence par W. Schimper dans la cellule végétale, ne sont autre chose que des mito- chondries et que ces plastides au lieu d’être des organites spéciaux aux végétaux chlorophylliens, comme on l’admettait jusqu'ici, et au lieu d'avoir les fonctions restreintes qu’on leur attribuait, sont des orga- nites constitutifs du cytoplasme, dont la présence est conslanté dans toute cellule aussi bien animale que végétaie et qui sont le siège des élaborations les plus diverses. Si cette manière de voir est si vivement contestée, c’est parce qu'elle heurte des idées depuis longtemps admises et surtout parce que l'on a l'habitude d'établir une limite trop grande entre la cytologie animale et la cytologie végétale. Les bota- nistes ont une connaissance insuffisante de l’ensemble des travaux qui ontétéfaits sur cette question, dans la cellule animale, et se font par consé- quent une idée inexacte de la nature du chondriome qu'une technique nouvelle a permis de mettre en évidence chez les animaux. D'autre part, les zoologistes ignorent le plus souvent les résultats obtenus dans la cellule végétale où les phénomènes sont plus démonstratifs et fournis- sent des résultats plus précis sur le rôle élaborateur des mitochondries. La controverse soulevée par la question de la signification du chon- driome nous oblige à préciser certains points, en nous appuyant sur les observations vitales que nous poursuivons depuis quelques années sur le chondriome des cellules épidermiques des fleurs de Tulipe et des divers organes d'/ris germanica. Aussi dans cette note, nous proposons- nous : 4° de démontrer aux botanistes que les plastides des cellules végétales sont bien assimilables aux mitochondries des cellules animales et qu’il ne saurait être question de séparer ces deux forma- tions; 2° de démontrer aux zoologistes que les mitochondries des cellules animales étant assimilables aux plastides sont par conséquent incontestablement des organites élaborateurs. II. — Si l’on observe sur le vivant l’épiderme d’un pétale de Tulipe encore très jeune, on constate dans chaque cellule la présence d’un chondriome constitué par des mitochondries granuleuses et de courts bâlonnets qui se distinguent facilement du cytoplasme d'aspect hyalin + Du ei RS ATEN EN TO SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 919 et homogène par leur réfringence légèrement plus accusée (fig. 1). Ces éléments se multiplient, puis une partie prennent ensuite dans les stades plus avancés, par suite de leur croissance dans une seule direc- tion, la forme de chondriocontes très allongés, minces, flexueux, parfois ramifiés, tandis que les autres restent à l’état de mitochondries granu- leuses ou de courts bâtonnets (fig. 2 et 4). Dans une fleur plus déve- loppée, ce sont les chondriocontes allongés qui élaborent le pigment xanthophyllien dans les variétés à pigments jaunes, tandis que les mitochondries granuleuses (M) restent sans fonction apparente (fig. 5). Examinons maintenant les cellules épidermiques de la face supérieure de la base d’une jeune feuille d'/ris germanica, nous observerons aussi sur le vivant un cytoplasme d’aspect hyalin et homogène avec un chondriome constitué en partie par des mitochondries granuleuses et de courts bâtonnels, en partie par de longs chondriocontes, minces, flexueux et parfois ramifiés (fig. 7). Tous ces éléments ont la même origine et semblent dériver, comme dans la tulipe, de mitochondries granuleuses ou en courts bätonnets. Les chondriocontes allongés une fois développés élaborent simullanément de petits globules grais- seux (GH) et des grains d'amidon simples (A), puis l’amidon se résorbe et les chondriocontes forment chacun, sur le milieu de leur longueur, un petit renflement où s'accumulent de nombreux globules grais- seux (fig. 8). On voit donc qu'il y a lieu de distinguer dans les cellules que nous venons d'étudier deux catégories de mitochondries : 1° des mito- chondries élaboratrices, sous forme de chondriocontes allongés; 2° des mitochondries sans fonetion apparente, à l’état de grains ou de courts bâtonnets. Les chondriocontes imprégnés de xanthophylle de la fleur de Tulipe ont été décrits par Schimper, comme des chromoplastides, les milochondries granuleuses, au contraire, ont passé inaperçues à l’auteur. Dans toute cellule qui élabore, qu'elle soit animale ou végétale, on trouve toujours des mitochondries qui fonctionnent et d’autres qui restent au repos et perpétuent le chondriome; mais la forme des mito- chondries fonctionnelles n’est pas toujours le chondrioconte, et les mitochondries au repos ne sont pas toujours à l'état granwleux; on peut observer l'inverse. La figure À nous montre, par exemple, une cellule de l’épicarpe du fruit d'Asperge, où à côté de gros chromoplas- tides élaborant des grains de carotine (G P) et formés aux dépens de chondriocontes (fix. 9), on observe des mitochondries au repos qui apparaissent non seulement sous forme de mitochondries granuleuses, mais aussi à l’état de chondriocontes allongés. Mais en général, chez les végétaux, lés mitochondries au repos affectent la forme granuleuse, et les mitochondries fonctionnelles la forme allongée. Depuis long- temps déjà Attmann a distingué dans la cellule animale ces deux caté- gories de mitochondries et a désigné les mitochondries fonctionnelles 920 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sous le nom de bioblastes élaborateurs et les secondes sous le nom de bioblastes végétatifs, distinction qui a été récemment précisée par Champy (1). : Les mitochondries élaboratrices peuvent conserver l'aspect de mito- chondries ordinaires, comme dans la fleur de Tulipe et la feuille d'Jris germanica, mais souvent elles se différencient d'une manière plus ou moins marquée comme dans le fruit d’Asperge et constituent ce que dans la cellule animale on appelle plastes ou chondrioplastes et que dans la cellule végétale on connaît depuis longtemps sous le nom de plastides ou leucités. Les mitochondries végétalives représentent ce que certains botanistes peu familiers avec la catégorie animale (Scherrer, À. Meyer, Rudolph, Sapehin) prennent pour de véritables mitochondries, tandis que les mitochondries élaboratrices représentent les plastides ou leucites que ces auteurs considèrent comme n'ayant pas la même origine que les mitochondries. Mais en réalité, ces deux catégories de mitochon- dries sont identiques, ont la même origine et les mêmes caractères histochimiques (2) qui sont également celles des mitochondries ani- males. Les chondriocontes élaborateurs du pigment jaune de l’épiderme de la fleur de Tulipe, par exemple, offrent la forme allongée, mince et onduleuse tout à fait caractéristique des chondriocontes décrits ro dans la cellule animale (comparez les figures 1 à 5 avec la figure 11). Leurs caractères de fixation et de coloration sont exactement les mêmes que ceux des chondriocontes observés dans la cellule animale, comme nous l’avons montré récemment dans ufe étude très précise (3). Elles sont partiellement dissoutes par les fixateurs renfermant de l'acide acétique ou de l'alcool et sont fixées par le formol, l'acide osmique, le bichromate de potasse. Elles ne se colorent que par les méthodes mitochondriales (fig. 6). Mais il y à plus, l'étude vitale du chondriome et de ses propriétés phy- siologiques va nous fournir des arguments plus précis encore pour cette assimilation. Les cellules animales se prêtent infiniment moins bien (4) Dans la cellule animale, au contraire, selon Champy, les mitochondries végétatives seraient le plus souvent représentées par des chondriocontes et les mitochondries élaboratrices, par des mitochondries glanuleuses. (Recherches sur l'absorption intestinale et le rôle des mitochondries dans l'absorption et la sécrélion. Arch. d'anatomie microscopique, 1911.) (2) Les plastes, aussi bien dans la cellule animale que daus la cellule végé- : tale, peuvent cependant en se différenciant acquérir des propriétés histo- chimiques un peu différentes de celles des mitochondries qui leur ont donné naissance. C’est ce qu'on constate notamment pour les chloroplastes qui ne se dissolvent ni dans l'alcool, ni dans les solutions d'acide acétique. (3) Guilliermond. Contribution à l’étude de la fixation du cytoplasme. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 1917, SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 921 que les cellules végétales à l'observation vitale. Cependant des obser- vations vitales ont pu être réalisées sur la cellule animale par Fauré- Frémiet, Laguesse et Debeyre, A. et H. Lewis (1). Elles ont montré que le cytoplasme de la cellule animale se présente généralement comme dans la cellule végétale sous l'aspect d’une substance hyaline et homo- gène renfermant un chondriome constitué par des mitochondries granuleuses, des chondriomites et des chondriocontes onduleux et plus ou moins allongés (fig. 11). Des formes de chondriocontes ramifiés semblables à ceux que nous avons fréquemment rencontrés ont été également rencontrés dans la cellule animale (fig. 12 et 13). Ges obser- vations ont permis, comme les nôtres (2), de constater des figures de division des mitochondries granuleuses. Elles ont montré, comme les môtres, que les colorations vitales du chondriome sont très difficiles à obtenir et ne peuvent être réalisées que par un petit nombre de colorants, presque exclusivement par le vert Janus et le violel de Dalhia; encore ces colorations ne réussissent que rarement et le plus souvent déterminent des allérations du chondriome. | Enfin, fait très important, ces observations ont établi, comme les nôtres, que les mitochondries sont excessivement sensibles aux actions osmotiques et que le moindre trouble survenu dans l'équilibre osmo- tique de la cellule détermine leur altération. Les solutions hypoto- niques les gonflent en quelques minutes et les transforment eh grosses vésicules. Ces vésicules, qui ressemblent à de petites vacuoles, sont constituées par une paroi dense, souvent granuleuse et par un liquide aqueux tenant souvent en suspension un ou plusieurs granules réfrin- sents (fig. 14 à 20). Plus récemment Bang et Sjüwal (3) ont fait ressortir cette propriété fondamentale des mitochondries pour un autre procédé : en soumettant un foie de grenouille pendant quelques heures à une solution hypotonique, avant de le fixer el de le colorer, ces auteurs ont constaté que sur les coupes le chondriome, qui dans ces cellules se présente normalement sous forme de longs chondriocontes, se trouve transformé sous l'influence du milieu hypotonique en grosses vésicules arrondies. C'est exactement ce que nous avons constaté d’une 4] R. et H. Lewis. Mitochondria (and other cytoplamic structurers) in tis- sue cultures. Americun Journal of Anatomy, 1915. (2) Guilliermond. Observations vitales sur le chondriome des cellules épidermiques des pétales de la fleur de Tulipe. Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 1917. — Sur les caractères et les altérations du chondriome des cellules épider- miques de la fleur de Tulipe, Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 1917. (3) Bang et Sjüwal. Studien über Chondriosomen unter normalen und pathologischen Bedingungen. Beiträge zur patholoyischen Anatomie und zur allgemeinen Pathologie, 1916. 929 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE manière plus évidente encore, par l'observation vitale d’un objet d'étude exceptionnellement favorable, dans le chondriome de la fleur de Tulipe (fig. 16 à 20), et il est très intéressant de retrouver les mêmes phénomènes physiologiques dans des cellules aussi différentes que les cellules épidermiques de la fleur de Tulipe et les cellules hépatiques de la Grenouille. _ Tout ceci démontre done de ia manière la plus évidente que l’assimi- lation entre les mitochondries de la cellule animale et celles de la cel- lule végétale (y compris les plaslides de Schimper) est aussi parfaite que possible: /! est donc démontré que les plastides sont des mitochondries el pour cela même que les milochondries sont des organites élaborateurs. En cytologie animale, la fonction élaboratrice des mitochondriés est discutée comme toute idée nouvelle et comme l'ont été en botanique les résultats de Schimper sur l’activité élaboratrice de ses plastides. En cytologie végétale, elle est aussi discutée parce que certains auteurs se refusent à admettre la nature mitochondriale des plastides dont la fonc- tion élaboralrice est aujourd'hui universellement admise. La compa- raison que nous venons de faire entre le chondriome de la cellule animale et celui de la cellule végétale ne permet plus aucun doute sur l'assimilation des mitochondries aux plastides. D'ailleurs les processus d'élaboralion par les mitochondries de divers produits (pigments, grains de zymogène) décrèts dans la cellule animale sont tellement iden- tiques à ceux qui ont élé observés dans la cellule végétale par les plas- tides qu'il est difficile de comprendre l'opposition qui a été faite à cette assimilation. Les figures 21 à 24 empruntés de divers auteurs comparés aux figures (3,5 et 4) en donnent un exemple saisissant. Comment ad- mettre que des éléments comme les chromoplastides de la fleur de Tulipe qui présentent tous les caractères des chondriocontes décrits dans la cel- lule animale ne leur soient pas assimilables, surtout quand on considère les travaux de certains auteurs qui ontiobservé dans la cellule animale l'élaboration de divers pigments au sein de chondriocontes semblables, sans se douter que des phénomènes analogues sont depuis longtemps connus en botanique. | II. Nous ne discuterons pas aujourd'hui l'opinion de M. Dangeard qui tend à admettre que les mitochondries sont des vacuoles en voie de formation. Nous nous bornerons, pour le moment, à faire remarquer que les recherches de M. Dangeard reposent en grande partie sur des cel- lules vivantes colorées par le bleu de méthylène. Or, on sait que les colorations vitales du chondriome sont extrêmement difficiles à réaliser et que le bleu de méthylène ne colore ordinairement pas les mitochon dries. Les formations colorées par le bleu de méthylène observées par M. Dangeard n'ont pas à d’autres égards non plus les caractères des mitochondries et ne paraissent doncfpas être des milochondries, bis, = SÉANCE DU S DÉCEMBRE 993 Cependant nous insisterons sur la présence presque constante, dans les cellules que nous avons observées, de petits corpuscules distincts des mitochondries (fig. 1 à 10) que M. Dangeard a mis en évidence et pense que l’on a confondu également avec les mitochondries. Ces cor- puseules désignés par l’auteur sous le nom de microsomes ne sont aulre chose que de petites gouttelettes graisseuses. Nous sommes sur ce point tout à fait d'accord avec l’éminent botaniste. Ces gouttelettes se distinguent très facilement sur le vivant des mitochondries granu- leuses : elles ont une réfringence plus accusée qui les rend beau- coup plus visibles que les mitochondries; elles ont ordinairement une dimension légèrement plus petite que la mitochondrie granuleuse et sont entrainées beaucoup plus rapidement dans les courants cytoplas- miques. Elles sont dissoutes par la méthode de Regaud et au contraire fixées et colorées par l'acide osmique en brun foncé avec la méthode de Benda. Il nous est impossible pour le moment de nous prononcer sur l'origine et la siguification de ces goutteleites graisseuses, mais nous ne pensons pas qu'elles aient jamais été prises pour des mitochondries. Il ne faut pas confondre non plus ces gouttelettes graisseuses avec d’autres gouttelettes d'aspect très semblable, mais localisées dans les vacuoles, que l’on rencontre fréquemment dans les cellules épider- miques de la feuille d’/ris germanica. Ces dernières réduisent également l'acide osmique, mais elles se colorent électivement sur le vivant par le bleu de méthylène ; elles noircissent par les sels ferriques, jaunissent par le bichromate de potasse et le réactif de Courtonne. Elles repré- sentent des particules d’un composé phénolique voisin de l’anthocyane, mais incolore. EXPLICATION DE LA PLANCHE I 1. Cellule épidermique d'un pétale d'une très jeune fleur de Tulipa suaveolens, observé sur le vivant. Certaines mitochondries granuleuses sont en voie de division et quelques-unes s’allongent en chondriocontes. CO, gros corpuscule oléagineux; g.g, petites gouttelettes graisseuses; M, mitochondries granu- leuses. 2. Idem (variété sans pigment jaune), uv peu plus âgée. 3. Idem (variété à pigment jaune). Les chonduriocontes s’imprègnent de pigment jaune ici représenté par une teinte gris foncé. Cellule épidermique d’un pétale d'une fleur ouverte dans une variété dépourvue de pigment jaune. Idem, dans une variété à pigment jagne. Idem, dans une coupe fixée et colorée par la méthode Regaud. . Cellule jeune de l’épiderme d'une feuille d’/ris germanica.- Les chondriocontes élaborent sur leur trajet de petits globules graisseux (H) et des grains d’amidon (A). 8. Chondriocontes d'une cellule plus âgée : l’amidon s’est résorbé et les chondrio- contes ont formé sur le milieu un petit renflement rempli de globules grais- seux. rs 1 © cz 924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 9. Stades successifs de la formation des chromoplastides aux dépens de chon- driocontes, dans l’épicarpe du fruit d’Asperge (GP, grains de carotine). 10. Cellule de l’épicarpe d'un fruit mür d’Asperge : le chondriome est constitué par des chromoplastides arrondis, très différenciés, formés aux dépens de chondriocontes, et par des mitochondries végétatives sous forme de chon- driocontes et de mitochondries granuleuses. Dans toutes ces figures les trabécules cytoplasmiques reliant le cytoplasme pariétal au noyau n'ont pas été représentés. Seul le cytoplasme pariétal est repré- senté avec son chondriome. (Gross. environ 1.500.) EXPLICATION DE LA PLANCHE II 11. Cellules d’un tissu animal embryonnaire examiné à l’état vivant. Le chondriome apparaît surtout constitué par des chondriocontes semblables à ceux de la. Tolipe (d'après R. et H. Lewis). 12. Chondriocontes ramifiés d’une cellule animale (d'après R. et H. Lewis). 13. Chondriocontes ramifiés d’une cellule épidermique du stigmate d'Iris germa- nic«. 14. a, Chondriocontes d’une cellule animale en milieu isotonique; b, les mêmes en milieu hypotoniques (d’après R. et H. Lewis). - 15. Mitochondries de Paramaæcium caudatum, transformées en grosses vésicules sous l'influence d’une solution hypotonique (d'après Fauré-Fremiet). 16 à 18. Stades successifs de la transformation des chondriocontes de la fleur de Tulipe en grosses vésicules, sous l'influence d’une solution hypotonique,. observés chez le vivant. 19. Chondriocontes d’un épiderme de Tulipe, traitée pour l’eau pendant quelque temps avaut la fixation et la coloration par la méthode de Benda-Kull. Les vésicules ressemblent à des chondriocontes en voie de sécréter un produit, notamment de l'amidon, et il est parfois difficile dans une coupe fixée de distinguer les chondriocontes en voie d'élaboration des chondriocontes allérés par le fixateur. 20. Cellule épidermique d’un pétale de Tulipe examiné sur le vivant dans l'eau : les chondriocontes sont transformés en grosses vésicules. 21, Acinus de la glande parotide de l’Ane. Formation de grains de zymogène sur le trajet des chondriocontes (G. Z, grains de zymogène) (d'après Regaud et Mawas). 22, Cellule de l’épithélium pigmentaire d’une larve de Buffo, avec chondriocontes imprégnés de pigment, semblables à ceux de la Tulipe (d’après Luna). 23. Porlion d’une cellule épidermique de pétale de Glaïeul avec chondriocontes ayant élaboré des cristaux de carotine. 2. Cellule de la surrénale de Cobaye avec plastes dérivés de mitochondries et ayant élaboré du pigment sous forme diffuse ou à l'état de cristaux (d’après Mulon). . Cellule du foie d'un chien : chondriocontes en voie d'élaborer des cristaux d'hémo-- globine (d’après Policard) Remsrquer que ces deux dermières figures rappellent beaucoup la figure 23. Le LE TON VU TE PR PESTE TE RU Ta FT] indé 5e NL f RE a à +: de Biologie. Comptes rendus de la Soc. [P PLANCHE TomME LXXX. A. GUILLIERMOND. PLaNcuE I. $ » î L Fa ” SUR LA POSSIBILITE D'UTILISER DANS LA PRATIQUE CHIRURGICALE LES GREFFONS DE NERFS FIXÉES PAR L'ALCOOL SUR LA TECHNIQUE À EMPLOYER PAR J. NAGEOTTE. Les recherches poursuivies sur les greffes nerveuses mortes ont donné des résultats nouveaux qu’il est utile d'exposer dès maintenant parce que, bien qu'incomplets encore, ils peuvent fournir un point de départ pour les applications chirurgicales. J'énoncerai d’abord ces résultats, puis je décrirai les expériences sur lesquelles ils reposent et je montrerai que des greffes nerveuses mortes héléroplastiques peuvent donner des résultats fonctionnels aussi bons que des greffes auloplastiques vivantes d'égale longueur pratiquées avec la portion réséquée du nerf lui-même, c'est-à-dire faites dans des conditions idéales, qu'il est impossible de réaliser chez l’homme. = Dans mes premières expériences, Je ne me suis servi que de greffons empruntés au lapin; on peut, avec certains avantages et certains incon- vénients, prendre des nerfs de fœtus de veau fixés et conservés dans l'alcool. Ceux que j'ai employés, dans les expériences que je vais relater, provenaient d’un fœtus de veau presque à terme. Les cicatrices que j'ai obtenues diffèrent notablement de celles que fournit le greffon de lapin ; mais ces différences tiennent uniquement à la constitution anatomique du nerf de veau et nullement aux propriétés chimiques des substances qu'il contient : pas plus que le nerf mort du lapin, le nerf mort du veau ne détermine aucun phénomène d'intolérance dans les tissus de. l'hôte. L'espèce animale qui fournit le greffon semble donc être indifférente, pour ce qui concerne une action toxique que l’on aurait pu craindre a priori. Il y a lieu, par suite, d'espérer que les greffes de nerfs morts 926 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE me hétérogènes ne causeront pas plus d'accidents chez l’homme que chez le chien. Le choix du greffon doit s'inspirer plutôt de considérations physiques et anatomiques. D'une facon générale, les greffons de nerf de veau sont beaucoup plus faciles à manier que ceux de nerf de lapin et ils donnent, aussi bien que ces derniers, des tractus cicatriciels libres d’adhérences avec les tissus environnants. Mais ces tractus nerveux, tout en étant très beauxæau point de vue de la réparation morphologique de l'organe, sont inférieurs à ceux que fournissent les nerfs de lapin parce qu'ils contiennent beaucoup plus de tissu fibreux (fig. À et 3), — ce qui ne les empêche pas, comme on le verra plus loin, de permettre, dans les cas favorables, une restitution fonctionnelle très satisfaisante. Cette différence entre les résultats obtenus avec les deux sortes de greffons tient, en premier lieu, à des différences de structure. On sait que le scialique du lapin comprend deux fascicules seulement, les deux sciatiques poplités, et possède un névrilemme d’une délicatesse extrême, ce qui le rend difficile à suturer ; celui des ruminants, au contraire, est constitué par une infinité de petits fascicules, pourvus chacun d’un névrilemme épais, plongés dans un tissu interfasciculaire abondant et dense. Ces dispositions sont représentées dans la partie gauche des figures 2 et 3 de ma dernière note. Chez le ruminant adulte, le tissu interfasciculaire contient, de plus, des lobules adipeux qui peuvent être d'une résorption difficile; il faut donc rejeter les nerfs de ces ani- maux. NUE Une telle structure fasciculée permet de cliver facilement le nerf du veau et de donner au greffon le volume convenable dans chaque cas; elle rend la suture très facile. Ges avantages sont compensés par les inconvénients dus à la quantilé beaucoup plus grande de tissu fibreux contenue dans le greffon. Le tissu fibreux des gaines du greffon estrevivi- fié,comme je l'ai montré,etsubit de plus une hyperplasie sous l'influence des phénomènes physiologiques dont la région est le siège. Plus la sub- stance collagène contenue dans le greffon est abondante et plus la cica- trice sera fibreuse. C’est ce qui explique la supériorité du nerf de lapin. Ce nerf, ilest vrai, est grêle ; mais ie greffon peut être doublé ou triplé au besoin. RDA Le nerf du chien est construit sur le même type que celui du lapin, tout en possédant des gaines plus solides et des dimensions plus grandes : il est probable que greffé sur l’homme, il donnerait de bons résultats, et il est probable aussi que l’on utiliserait avec avantage Le nerf du fœtus de veau très jeune. Après la question du choix de l'espèce animale, se pose celle du volume du greffon à employer. Dans mes expériences récentes, si l’état fibreux des tractus cicatriciels a atteint parfois un développement incom- patible avec le rétablissement correct de la fonction nerveuse, cela tient, 4 4 \ À LRONPE LS eh Ed Di LL La SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 927 pour une part aussi, à Ce que j'ai employé des greffons trop gros et dis- proportionnés avec la puissance de régénération du nerf. Quoi que l’on fasse, le tractus cicatriciel réunissant les deux bouts d'un nerf largement réséqué sera toujours plus étroit que le nerf lui- même. Cette disposition est due aux lois qui régissent la croissance du. -bourgeon nerveux (1). Si donc on offre à ce bourgeon un logement trop large, il ne pourra pas l’occuper tout entier, le surplus deviendra fibreux, et cela d'autant plus que la nées collagène sera plus abon- dante he le greffon employé. Dans les expériences sur le lapin et sur le chien que j’ai relatées pré- - cédemment (2) et où la réparation nerveuse avait été si parfaite, j'avais employé soit un greffon de même volume que le nerf à réparer (lapin sur lapin), soit un greffon plus petit de deux cinquièmes (lapin sur chien). Dans le premier cas, le greffon était revenu sur lui-même et avait donné un tractus cicatriciel grêle, mais nullement scléreux. Dans le second cas, le greffon s'était légèrement dilaté et il était parfaitement évident, d’après la structure du tractus cicatriciel, que cette dilatation, opérée sans effort, grâce à la délicatesse du névrilemme chez le lapin. n avait-porté aucun préjudice aux tissus du nerf néoformé. Au contraire, dans mes expériences nouvelles j'ai placé des greffons plus gros que le nerf à réparer, et il s’est produit un phénomène que j'avais déjà observé dans les greffes de colonnettes musculaires; le bourgeon nerveux est resté à peu près bien groupé dans une région du greffon où la cicatrice est assez bonne, mais il existe de grandes éten- dues de tissu fibreux privées d'éléments nerveux, ou contenant seule- ment quelques travées nerveuses dissociées et éparses, étouffées par la sclérose ; ces travées dispersées sont nuisibles, car les produits de la régénération nerveuse, lorsqu'ils ne sont pas étroitement groupés, deviennent des agents très actifs de sclérose pour les tissus qu'ils envahissent. La conclusion est claire : ol faut prendre toujours un greffon plus petit que le nerf à réparer, et même d'autant plus petit que la régénération . parait devoir être moins vigoureuse. En outre, ce greffon doit êlre aussi pauvre que possible en substance collagène. Pour ce qui concerne le manuel opératoire, j'ai toujours fixé mes greffons par un minimum de fils : deux fils à chaque extrémité pouf un greffon unique, un seul fil par greffon lorsque j'en ai mis deux côte à côte. Les cicatrices obtenues ainsi ne sont presque pas ou pas du tout adhérentes aux tissus environnants au niveau des lignes de suture. Je considère que c’est une grosse erreur que de faire des sutures nerveuses serrées et compliquées, qui mettent dans le nerf de nombreux . (4) Séance du 3 juin 1916. (2) Séances du 5 mai et du 11 juin 1917. Brococire. Compres RENDUS. — 1917, T. LXXX. 67 998 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE corps étrangers et qui gènent le gonflement nécessaire de ses fascicules pendant la réparation. Les jeunes travées nerveuses trouvent dans leurs sécrétions tout ce qu'il faut pour se fraÿer un chemin et pour franchir, plus ou moins facilement, les obstacles les plus résistants; au lieu de chercher à les enfermer, il vaut mieux leur offrir un greffon perméable: lorsque cette condition est remplie, très peu de fibres s’échappent au niveau de la surface de section, même lorsque la coaptation est très imparfaite; elles ont toutes tendance à s’engouffrer dans le nerf mort et, une fois captées, pas une ne s’écarte des limites du greffon : c’est la raison pour laquelle il ne s'établit aucune adhérence, dans les plaies aseptiques, entre le greffon et les tissus environnants. Il ne faut donc pas chercher à renforcer la barrière que l’on a cru établir par la suture au niveau des surfaces de section, en doublant cette suture d’un engainement quelconque; plus ou moins, suivant qu'il est plus ou moins étendu et pratiqué avec une substance plus ou moins perméable, tout engainement est nuisible aux cicatrices ner- veuses. Un tube imperméable, de collodion par exemple, empêche absolument la formation du tractus cicatriciel entre les bouts écartés d’un nerf sectionné, comme je m'en suis assuré, alors que sans, artifice d'aucune sorte ces bouts peuvent très bien se réunir, même à grande distance, par l'établissement d'un pont jeté entre eux. O8s. I. — Le chien XX VII, âgé de six mois, chétif, de formes grêles, subit une résection du sciatique, à droite et à gauche, sur une étendue de 23 milli- mètres; à droite, on greffe un fragment de nerf de veau à terme, conservé dans l’alcool, le greffon ayant une épaisseur notablement supérieure à celle du sciatique ; à gauche, on pratique une autogreffe vivante, à l’aide du frag- ment réséqué, qui est remis en place sans avoir été retiré de la plaie. L'animal étant très peu vigoureux, il s'établit une déformation des membres inférieurs qui consiste dansune hyperextension des cou-de-pieds avec pieds bots ; l'appui se fait sur le dos des orteils repliés. Cette attitude vicieuse, acquise et fixée pendant la période paralytique, n'a pas été modifiée par la suite. Au bout de 438 jours, l'animal, qui avait été atteint de la gale, est sacrifié dans un état de cachexie extrême. A l’autopsie, les cicatrices nerveuses sont parfaites, à droite comme à gauche; il n’y a pas la plus petite adhérence des lignes de suture ni la plus légère induration des tissus voisins ; les deux greffons ont presque le même volume que le nerf lui-même et le névrome qui marque leur extrémité supérieure est à peine visible. A la section des nerfs, il sé produit une violente secousse dans les muscles, à droile comme à gauche. Par l'excitation mécanique des branches du sciatique, on constate que tous les muscles de la jambe se contractent de chaque côté dans toute leur épaisseur. Ces muscles sont très grêles, mais ne paraissent pas atrophiés. relativement aux autres muscles du corps. A droite (greffe morte), le triceps pèse 9 gr. 08, les muscles antéro-externes 4 gr. 22 — total 13 gr. 30. À gauche {autogrelfe vivante), le triceps pèse 7 gr. 49, les muscles antéro-externes, . UTP Ÿ SÉANCE DU S DÉCEMBRE 929 Fig. 1. — Coupe de la cicatrice nerveuse droite du chien XXVII. Greffe morte de nerf de veau à terme sur le sciatique. Le tissu conjonctif est abondant et dense; le bourgeon nerveux, dont les fascicules sont ce teinte claire, ne remplissant pas complètement le tractus cicatriciel. Picro-noir naphtol. Grossissement de 35 dia- mètres. PRIT ET RS TPE UT Fic. 2. — Coupe de l’autogreffe vivante pratiquée sur le sciatique gauche chez le même chien. Sclérose annulaire épaisse autour des fascicules nerveux, étendue à toute la hauteur du greffon. | Ë È 930 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 gr. 68 — total 12 gr. 17. Il y a donc une légère différence en faveur du côté de la greffe morte. La figure 1 montre l’état du greffon de nerf de veau vers le milieu de sa longueur : le tissu fibreux, coloré en noir, est très abondant, et il existe à la périphérie une zone presque complètement privée d'éléments nerveux; dans cette zone, on trouve des blocs fibreux arrondis en forme de colonnettes, qui proviennent de la transformation de ceux des fascicules nerveux du greffon qui n’ont pas été neurotisés. La figure 2 montre l’épaississement scléreux des gaines de l’autogreffe vivante; cet épaississement est constant. Les pièces ont été fixées au liquide J de Laguesse. Au-dessous des greffes, le sciatique poplité externe droit contient 2.600 fibres dont 500 grosses (5 à 8 y) et 950 moyennes (3 à 4 y), le sciatique poplité externe gauche, 3.600 fibres dont 800 grosses (5 à 9 p) et 1.500 moyennes. Le sciatique poplité interne droit contient 12.700 fibres, dont 3.800 grosses (6 à 9 ) et 5.700 moyennes; le sciatique poplité interne gauche 13.500 fibres, dont 3.400 grosses (8 à 10 p) el 9.200 moyennes. En résumé, un chien jeune, mais en très mauvais état de santé, a réparé d'une façon entièrement satisfaisante, en qualre mois et demi, deux pertes de substance de 23 millimètres, portant sur les sciatiques droit et gauche. À gauche, une autogreffe vivante a donné lieu à une réparation anatomique un peu meilleure qu à droite, ou un peu plus avancée dans son évolution. Mais, à droite, une greffe morte de nerf de. veau a procuré une récupération fonctionnelle tout aussi bonne, sinon un peu meilleure qu'à gauche. Ogs. IL et LE. — Le chien XXV, âgé de six mois et très chétif, subit, à droite, une opération semblable à celle pratiquée sur le chien précédent : ureffe d'un fragment de nerf de veau assez volumineux, long de 2 centi- mètres environ, sur le trajet du sciatique; à gauche, section simple et suture immédiate. L'animal a supporté très mal l'opération, bien que la guérison des plaies se soit faite correctement; il est tombé dans un état de cachexie grave et est mort au bout de cinquante-six jours. Le chien XXIV, vieux, subit le même traitement. L'opération est très mal supportée et occasionne des troubles ataxiques de la marche très accentués. Au bout de soixante-dix jours, l’animal, devenu cachectique, est sacrifié. Dans ces deux cas, les cicatrices nerveuses étaient macroscopiquement excellentes: mais à l'examen histologique, pratiqué à l’aide de la méthode au chloral de Cajal, les deux greffons présentaient, poussées à un degré extrême, les mêmes défectuosités que celles signalées dans lobservation I: les bourgeons nerveux, très peu fournis, n’occupaient qu’une petite partie du greffon ; le reste était transformé en tissu fibreux, orienté longitudinalement, avec colonnettes résultant de la transformation des fascicules non neurotisés du greffon. Chez le chien XXV, la plus grande partie du bourgeon nerveux s'était trouvée amenée dans l’axe du sciatique poplité externe, de telle sorte que ce nerf s'était abondamment neurotisé, aux dépens de son voisin, dont la neu- rt nus 1) Hd. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 93 rotisation élait médiocre. Chez le chien XXIV, en raison de l’âge, la neuroti- salion du bout inférieur, bien que plus uniforme que dans le cas précédent, était relativement pauvre. Les sutures immédiates des sciatiques gauches, chez les deux chiens, avaient donné lieu à une excellente neurotisation des bouts inférieurs. Ici, en raison de conditions générales mauvaises, la disproportion entre le volume du greffon et la puissance de régénération du nerf s’est accusée d’une façon particulièrement instructive, il en est résulté, chez le chien XXV, une inégalité de répartition des fibres régénérées dans le bout inférieur, qui aurait eu évidemment les conséquences fonction- nelles les plus fâcheuses. Ogs. IV. — Le chien XL, âgé de cinq mois, aussi chétif que les précédents, subit, à droite et à gauche, une résection du sciatique sur une longueur de 2 centimètres; à droite, on pratique une greffe de nerf de veau; à gauche, une greffe de nerf de lapin. La cicatrisation se fait sans incidents, mais l’animal meurt cachectique au bout de trente-sept jours. Les cicatrices ne contiennent aucune lésion inflammatoire, mais les bour- geons nerveux et névrogliques étaient si pauvres qu’ils n’ont pénétré dans les greffons que sur une étendue de quelques millimètres. Toute la partie moyenne des greffons est restée privée de régénération nerveuse. Les phéno- mènes, dont ces greffons sont le siège, ont été décrits et figurés dans ma dernière note (fig. 2 et 3, p. 891 et 893). Ce qui est intéressant dans cette observation, au point de vue qui nous occupe actuellement, c’est que, intercalés entre les extrémités de P , (of ) nerfs dont la puissance régénératrice est tombée au minimum pour des raisons purement individuelles, les greffons de nerfs de lapin et de veau se sont comportés d’une manière identique ; ils n'ont pas déter- miné plus de réaction l’un que l’autre dans les tissus de l'hôte, et la pénétration des bourgeons nerveux affaiblis a été exactement aussi limitée dans l’un que dans l’autre. On remarquera aussi le contraste qui existe dans la rapidité @es phénomènes de phagocytose, suivant que les travées nerveuses sont présentes ou absentes; dans la minime portion du greffon, qui a été neurolisée, ces phénomènes sont achevés, tandis qu'ailleurs ils n’ont même pas commencé. Marinesco a signalé, il y a quelques années, une influence locale semblable de la régénération nerveuse sur la rapidité du processus de la dégénération wallérienne. Ces faits montrent bien l’action prépondérante qu'exercent les ferments sécrétés par les iravées de régénération sur la vie des tissus quelles envahissent. L'observation suivante, où la réparation anatomique est déjà si puis- sante, au bout d’un temps si court chez un animal vigoureux, servira de terme de comparaison avec les observations précédentes, LOURIES par des animaux malingres ou trop vieux. 932. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE O8s. V. — Le chien XXXII subit, à droite, une excision du sciatique sur une longueur de 2 centimètres, avec greffe de deux sciatiques de lapin accolés; à gauche, autogreffe de même han. Cet animal, aire et vigoureux, supporte très bien l'opération et ses Dee se cicatrisent normalement, mais il se mord les orteils au bout de peu de jours, surtout à gauche. Il finit par se dévorer toute la moitié antérieure du piea gauche, du côté de l’autogreffe, tandis qu’à droite, du côté de la greffe morte, il ne se fait que des éraflures insignifiantes. On le sacrifie au bout de trente-cinq jours. . A l’autopsie, les cicatrices sont excellentes; à gauche, la sclérose périfas- ciculaire de l’autogreffe est complètement développée et aussi marquée que dans l'observation I fig. 2); à droite, les deux greffons accolés sont déjà Fig. 3. — Coupe de la cicatrice nerveuse droite du chien XXXII dans sa région moyenne. Greffe morte de fdeux sciatiques de lapin placés côte à côte sur le scia- tique. Le tissu fibreux est peu abondant et peu dense. neurotisés dans toute leur hauteur. La figure 3 représente l'aspect des coupes vers la partie moyenne de la greffe; on distingue encore les limites de chacun des deux greffons; plus haut ces limites sont effacées; plus bas, au contraire, on distingue dans le territoire de chaque greffon la place des deux branches du sciatique. Le tissu conjonctif à fibres toutes longitudinales est, comme on le voit, peu abondant et beaucoup moins dense que dans fa greffe de nerf de veau (fig. 1); néanmoins dans son ensemble cette double greffe, bien que très richement neurotisée, paraît un peu plus fibreuse que ne l'était la greffe simple du chien XI, dont l'histoire a été rapportée dans les séances du 5 mai et du 16 juin 191%. Un point {rès remarquable de cette observation est la différence qui a existé entre les réactions douloureuses des deux côtés ; c’est à droite, MEFC De ANT IA <= SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 933 du côté de la greffe morte, que le processus de la régénération nerveuse a provoqué le moins de sensations anormales. Dans le premier travail que j'ai publié sur les greffes nerveuses mortes, j'ai formulé des réserves relativement à l’application à l'homme d'un procédé encore insuffisamment étudié. Aujourd’hui, au contraire, m'appuyant sur les observations précédentes et sur celles qui sont encore en cours, je crois devoir conseiller cette application. Les ques- tions qui restent à résoudre sont secondaires; l'essentiel est que des greffes nerveuses mortes de fœlus de veau et surtout de lapin ont donné chez le chien des résultats fonctionnels excellents. Chez l'homme, dans la chirurgie de l'avant, qui tend de plus en plus à la stérilisation précoce des plaies par excision des parties souillées, il y a tout lieu d'espérer qu’il en sera de même; des fragments de nerfs longs de 4 ou 5 centimè- tres, peut-être plus, pourront être remplacés par des greffons de veau, de lapin ou de chien (fixés à l'alcool et non au formol), el les résultats seront meilleurs qu'avec les minces autogreffes que l’on pratique actuellement. Dans la chirurgie de l'arrière, cette technique permettra l’excision plus large des nerfs altérés; le bout supérieur pourra être réséqué jusqu'au point où s'arrêlent les lésions rétrogrades dont il est le siège, condition essentielle pour la réussite de l'opération ; les résul- tats seront probablement moins bons que dans les plaies fraiches, en raison de l’amoindrissement de vitalité du nerf, causé par une première régénération vicieuse, mais il est permis d'espérer qu’ils seront encore supérieurs à ceux que l'on pourrait obtenir à l’aide de tout autre procédé, 935 RÉUNION BIOLOGIQUE D'ATHENES SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1917 SOMMAIRE Cawapras (ALEx.) et MonPHEr- Pnocas (ALEXANDRE) : L'hyper- RATO (Mie) : L'action des métaux glycémie et la glycosurie adrénali- colNoidaux dansiles-leucémies +. 1035%/0niques 2. une 938 Présidence de M. Oceonomos.… L'ACTION DES MÉTAUX COLLOÏDAUX DANS LES LEUCÉMIES, par Arex. Cawapias et M'° MONPHERRATO. Chez deux leucémiques de notre service nous avons étudié l’action des métaux colloïdaux en injections intramusculaires. Nous consignons les principaux résultats de nos recherches. 1° Immédiatement après l'injection de ces substances, le chiffre des globules blancs s'abaisse notablement. Sur dix examens, sur ce point, nous n'avons ROGUE aucune exception. Nous donnons quelques exemples. Dans l'observation Il (leucémie lymphatique), examen du 8 janvier 1917: Avant l'injection eus 108-000 81 2ble À heure après l'injection (or. colloïdal 5 CN T0 000 SD 2HHeUTeS ape NIECRON EE ne 0. 08-000 el DIe SAHeuTÉS apres injection EEE ee 52 00021 DT Examen du 21 mars 1917 : Avant l'injection . . . . 40,000 gi. b]. 8 heures après injection de 3 c C.C. . de ‘soufre cdi. loda lee ne AU AN RU R Er 2 S 000R PDT 24 heures après l'injection . AT RTS Se RO 000 ET DT: Dans l'observation I, examen du 5 septembre 1917 (Leucémie myéloïde) : Avant l'injection . ML AE NE NEA DRE Ce 0080 000 DR 2 heures après l'injection d'or colloïdal. , . . . 344.000 gl. bl. 2#heures apres linjechons HP", 512 00061 0bl: 936 RÉUNION BIOLOGIQUE D’ATHÈNES Après la première chute, le nombre des globules remonte un peu, mais se maintient à un taux inférieur à celui constaté avant l'injection. En traitant systématiquement les leucémiques par les ferments métal- liques nous arrivons à diminuer leurs globules blancs. Les métaux ee loïdaux agissent done comme le benzol et les rayons X. Les deux tableaux suivants montrent cette diminution progressive des globules blancs sous l'influence des métaux colloïdaux en injections intramusculaires. Os. I. — Leucémie myéloïde. DATE NOMBRE INJECTIONS DES EXAMENS DES GLOBULES BLANCS FAITES APRÈS LA NUMÉRATION 19128 aout 2 2705000 — 29 a0û1500%: 7. 696-000 —. 2 septembre . . 750.000 — 3 septembre . . 700.000 — 4 septembre . . 680.000 — 5 septembre . . 700.000 Orcolloidal.r 722 SCaes 6 septembre... . 512.000 — 8 septembre . . 570.000 Orcolloïdals 27222 D C:C. 9 septembre . . 480.000 — 11 septembre . . 560.000 Or colloïdals #77 2500 12 septembre . . 500.000 — Ogs. II. — M. G..…., 50 ans, atteint de leucémie lymphatique. 1917 3 janvier. . . . 125.000 Se LAjanvier 2 rALUOROOD — D JANVIET 0 A 00 000 — 8#janvier.0#.522/03 "000 Or colloidal2® 1er Janvier et 80.000 — 1AMjanvier ne 68.000 — 12rjanvier.., 0 65.000 — 1SNanvien 0€ 60.000 _— - 16 janvier. ., 62.000 Or colloïdal, 24 2060 {ejanviers : :2150"000 — iSanyier te." 99.000 — 19 janvier 0e 54,000 — LANTA VIEL Ne 75,000 OPNCOLOIdaL ATX 5 C.C. 22 janvier. . + . 60.000 = DOMANNVIEr. 21.2 60.000 — 24 1jdnvier ee '”. 52.000 — 26:janvier 72: 46,000 — 21 janvier ane 60.000 — JCIANVIEPA ARE 57.000 OGfcolloidal ee 48 2ACACS EE ble cf de On à di a” dé Cm SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 937 DATE NOMBRE INJECTIONS DES EXAMENS DES GLOBULES BLANCS FAITES APRÈS LA NUMÉRATION 1947 01e février . : | 55.000 Ocolloidale re" #27cc: 2 février . . . 65.000 OEColoidal es DNC:C: ENTIER Eee 50.000 OrÉcollordalare er 4 C.C. 4 février . . 65.000 Orrcolloidale 22e 4 C.c. 6 février 47.000 Argent colloïdal , . . 10 c.c. LAlÉvrIer: 62.000 Argent colloïdal . . . 10 c.c. 8 février . . 55.000 Or colloïdal.° ADR CIC: 9 février . 50.000 Or colloïdal. . M DC Ce 10 février . 44,000 Orcollodalees ee 25 cc; lRIEvTIen 55.000 Argent colloïdal. . NOIC-C 15 février .…. 52.000 — 19 février . 60.000 — 22 février . . . 51.000 — 24 février . 50.000 — 1e mars. 60,000 — D Ars 65.000 — DAMArSs ee À 60.000 LORPMNARS A A 50.000 = LSPSnmArSes es 50.000 — DH STARSE AE 40.000 SOULrE CONOIdal 23 CC. AD NTAES RE eee 19.000 -— AD AArS EE. 19.400 Soufre colloïidal = ""1#4\c.0c2 DEN Mars - : . 20.000 — D AMATSE 22 19.000 — 28 mars ; 17.000 Souire colordals er tr ecc: AITAlS 002 14.500 — 5 avril 25.000 — TREN IRIS SRE 35.000 Soufre colloïdal. . . . % c.c. HOT ee 26.000 Soufre colloïdal. . : . & c.c. D RAVPLES 50.000 Soufre colloïdal. . . . 4 c.c. 2 ANT ro due 47.000 — 26 avril 48.000 Soufre colloïdal. . . . Æ c.c. L'équilibre leucocytaire n’est nullement modifié, au cours des injec- tions, dans l'observation I. Dans l’observation I, il y a eu apparition d'éosinophiles polynucléaires et légère ane des polynucléaires neutrophiles. (Travail de la Clinique thérapeutique de l'Hôpital Evangelismos.) 938 RÉUNION BIOLOGIQUE D ATHÈNES L'HYPERGLYCÉMIE ET LA GLYCOSURIE ADRÉNALINIQUES, par ALEXANDRE PHOcas. L'action glycosoformatrice de ladrénaline est atiribuée, par la plu- part des auteurs, à une action amylolytique que l’adrénaline exerce sur le glycogène du foie. Mais s’il est vrai que l'injection d’adrénaline à des chiens portant une fistule d'Eck reste sans résultat (Michaud), il n’en reste pas moins vrai que l'inaction de l’adrénaline ne peut pas s’expli- quer par manque de glycogène, étant donné que l’adrénaline aurait pu agir sur le glycogène musculaire. Et l’on sait d’ailleurs que des lapins longtemps gardés à jeun, et totalement dépourvus de glycogène, deviennent néanmoins hyperglycémiques par l’adrénaline. D'autre part, d’après Doyon et G. Gruzewska, chez des lapins bien nourris, une grande quantité de glycogène hépatique disparaît après injection d’adréna- line, mais par contre, l'injection d’adrénaline provoque la formation de glycogène dans le foie des lapins gardés à jeun, et par suite, dépourvus de glycogène hépatique. L’adrénaline pourrait plutôt agir en augmentant la quantité des diastases hépatiques, ou en les activant. Et l’action de ces diastases pourrait s'étendre, en dehors du glycogène, à d’autres substances con- tenant la molécule du glycose (lipoïdes, glycoprotéides, etc.). La forma- tion de glycogène par l’adrénaline chez des lapins HOUR s'explique alors aisément par la condensation du glycose pris à d’autres sources, et se trouvant en excès. Dans les analyses qui suivent, après avoir confirmé l'apparition de la glycémie chez des lapins à l'inanition, j'ai examiné l'influence de l’adré- naline sur l'élimination de l’urée et! des phosphates, en analysant, avant et après l'injection, les urines de 24 heures, de deux lapins bien nourris. Lari A. — Nourrilure ordinaire. Lapin B, — En inaclion pendant 8 jours. Sucre x puere sanguin sanguin (p. 1.000) (p. 1.000) Avant l'injection. TE 0,88 Avant l'injection. ENV 0,78 30 minutes après injection & SOUS- 30 minutes après injection s sous- cutanée de 0,001 d'adrénaline. 1,8 cutanée d’adrénaline. . . . . 0,96 2AHEUTES APS ER nl Reno 0! 2MheEUTES APIÉSE Ne 0 NPD D’après ces résultats, les quantités durée et de phosphates se trouvent, ainsi que le volume de l'urine de 24 heures, très notablement augmentées à partir du 2° jour après l'injection d’adrénaline, alors que le sucre disparaît des urines. C’est comme si le glycose sortait d’une béaote nids 7 SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 939 © À grosse molécule qui ne laisserait son azote à l'état d'urée, et son phos- phore à l'état des phosphates, qu'après une élaboration ultérieure. Urine. 7 2()5 205 VOLUME SUCRE URÉE P°0 P°0 É de URÉE LAPINS de de de p. 1.000 | 24 heures p. 1000 ren 24 heures | 24 heures 24 heures des phosphates Le 21 août, injection sous-cutanée de 0,001 d’a lrénaline. Lapin C. | 22 août | 60 c.c. 0,288 — 23 — 80 c.c. 0,488 — 24 — |140 c.c. — sans injection co Lapin D. | 28 août | 36 c.c. — 4 3 1SIRC\C: Û Le 29 août, injection de 0,0015 d’adrénaline. Lapin D. | 30 août | 72 c.c. £ 8,00 31 — Gr @e; 10,00 Tersept.|148 c.c. 15,00 .C. 11,18 10,25 13,185 Qt © Or Qt Cr =7 deuxième injection d'adrénaline (0,0018). Æ & © © © GO E& © © co © Se S ss D. Deux fois, j'ai déterminé le rapport entre le phosphore des phosphates et le phosphore total, avant ét après injection d'adrénaline. Ce rap- 940 : RÉUNION BIOLOGIQUE D’ATHÈNES + port, le lendemain de l'injection d’adrénaline, s’est trouvé notable- ment diminué, et la quantité relative et absolue du phosphore organique augmentée. J'ai commencé à étudier l’action de l'adrénaline sur la quantité du sucre virtuel du sang. Les résultals de ces analyses feront l'objet d’une note ultérieure. Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimour, 1, rue Cassette. er em Le LédE dd See: 941 SEANCE DU :22 DECEMBRE.t917 SOMMAIRE CarrOLL G. BuLL : Gangrène ga- santes du sérum sanguin chez les zeuse. Toxine spécifique et anti- sujets atteints de spirochétose icté- CORNE ont ee no ve DHMÉTONÉMOEALIQUE AE RES 949 Dusors (RAPHAEL) : À propos de MENoEL (Joseru) : Pyorrhée alvéo- quelques recherches récentes de laire expérimentales 25e 0 962 M. Newton Harvey sur la biopho- RENLINGER (P.\ : Sur la présence togénèse et du rôle important de du virus rabique dans les capsules PAONDEClUCTÉRINE ee. JG PSunrénalese ee UE 051 Escagacx (H.) et Dunor (E.) : es RETTERER (Ep.) et Neuvicee (H.) : saturation du pouvoir hémolytique Résultats généraux obtenus par : + des sérums frais au cours du sére- l'étude de la rate d’une trentaine diagnostic de la syphilis. . . . . .. JT IEdespéces d'oiseaux ee EN 952 LecLÈère (A.) : Dosage de l’ammo- TRIBONDEAU (L.) : Recherche des HAE URI NOIRE Re eu 959 | hématozoaires sur préparations de LERICHE (R.) et Pozrcarp ({A.) : A sang à deux épaisseurs (nappe propos du mécanisme de l’action minceetitache épaisse) eee int 942 bienfaisante de la lumière sur les Vaucxer (E.) : Essais de sérothé- DATES ARS NAN RS nn E 945 | rapie préventive antigangreneuse. 955 Martin (Louis), Perrir (ÂuGUSTE) WEINsERG (M) : Remarques à et VAUDREMER (ALBERT) : Sur les pro- propos d# la communication de priétés agglutinantes et immuni- MPACarrol GB UulEe ee See 958 - Présidence de M. Linossier, Vice-Président. : OUVRAGE OFFERT. # M. CauLLERY. — J'ai l'honneur d'offrir, à la Société de Biologie, un livre sur Les universités el la vie scientifique aux États-Unis (1), que m'a suggéré mon récent voyage en Amérique. : Ce petit volume passe en revue l’ensemble des institutions d’ ensei- snement supérieur de ce pays, mais la Biologie reste le point central d’où j'ai presque constamment observé. Les universités, base de toute vie scientifique dans les conditions présentes, sont l’objet de la première (4) Paris, Armand Colin; in-18, x11-302 pages, 1917. B'ococte. CoupTeS RENDUS. — 1917. T. LXXX,. 68 942 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE partie les conditions de la recherche originale, — soit dans les uni- versités, soit dans les divers établissements spéciaux (institutions Car- negie et Rockefeller, musées, stations biologiques, services scientifiques gouvernementaux, etc.), — sont celui de la seconde. J'ai cru qu'on ne pouvait, dans les conjonctures présentes, après avoir ainsi jeté un coup d'œil sur l'effort scientifique d’une grande démocratie à laquelle nous unissent tant de liens, manquer de faire quelques réflexions sur nos propres institutions d'enseignement supérieur et les améliorations qu'on peut y souhaiter. Elles seraient évidemment nombreuses et impor- tantes. Elles se résument, à mon sens, dans ie mot de rajeunissement. RECHERCHE DES HÉMATOZOAIRES SUR PRÉPARATIONS DE SANG A DEUX ÉPAISSEURS “ Li (NAPPE MINCE ET TACHE ÉPAISSE), par L. TRIBONDEAU. Je conseille, pour diminuer le nombre des lames de sang à colorer et la perle de sang qui en résulte, l'emploi des préparations à deux épaisseurs. Il suffit d'une de ces préparations par malade; elle réunit les avantages de l'étalement du sang en goutte épaisse (découverte plus rapide et plus certaine des parasites, grèce à leur rassemblement sur une surface res- treinte), et de l'élalement en nappe mince (parasites bien conservés dans. leur forme, et très électivement colorés). PREMIER TEMPS : Æ’lalement du sang en nappe mince. — Le sang est obtenu par piqüre du lobule de l'oreille au niveau de sa pointe. Une gouttelette, du volume d’une petite lentille, est déposée à 2 centimètres environ d'un des petits bords de la lame, et étalée en couche mince, par le « procédé de la carte en dessous », ou, à défaut de carte, par le « pro cédé des ciseaux ». Le « procédé de la carte en dessous » (1) consiste à se servir, pour l'étalement, d’un rectangle de carton souple (morceau de carte de visite ou de carte postale), dont le bord étaleur a été coupé bien droit d’un coup de ciseaux net (on repère ce bord en épointant les angles à ses deux extrémités). La lame de verre est tenue horizontalement avec la main« gauche par son extrémilé correspondant à la gouttelette de sang, la face (4) Tribondeau, Technique pratique de recherches des hématozoaires. Paris médical, 3 novembre 1917. SÉANCE DU 22 PÉCEMNBRE 943 portant le sang regardant en bas. Saisir la carte de la main droite, la placer en dessous de la lame de verre, et appliquer son bord étaleur à gauche de la gouttelette de sang, entre cette gouttelette etles doigts de la main gauche ; l’erienter de facon qu’elle forme avec le verre un angle dièdre aigu, d'environ 40°, ouvert à droite. Faire glisser la carte de _ gauche à droite vers la goutte de sang ; la rencontre effectuée, lui im- primer deux ou trois grands mouvements de scie dans le sens antéro- postérieur pour que le sang s’infiltre dans /out l'angle dièdre ; puis, lui faire continuer son mouvement primitif vers la droite, très lentement et sans reprises, jusqu'à l'extrémité de la lame; l'important, pendant ce dernier temps, est de garder le contact du carton avec la lame, mais sans apyuyer l’un contre l’autre). ; ‘ Ce procédé permet d’étaler le sang en suivant des yeux, à travers la lame de verre, les progrès de la manipulation. La lame de verre reste fixe tandis que la carte pousse le sang devant elle et l’écrase (avec le plus de légèreté possible). Quant au « procédé des ciseaux », il a élé l objet d’une communication à la Société de Biologie (1). Je ee qu'il consiste à se servir pour l'é- talement d’une branche de ciseaux droits. Cette branche est tenue par _ Son manche dans la main gauche, tranchant dirigé en haut, pointe en avant. Saisir la lame de verre de la main droite horizontalement par l’'ex- irémité correspondant à la goutte de sang, la face portant le sang regar- dant en bas; l'appliquer sur le tranchant du ciseau par sa faceinférieure, un peu à gauche de la goutte de sang (et nôn entre le sang et les doigts de la main droite ,; l’orienter de façon qu’elle forme avec le ciseau un . angle dièdre aigu, d'environ 40°, ouvert à droite ; faire glisser la lame vers la gauche jusqu’à ce que le sang vienne s’écraser contre le tranchant du ciseau ; lui imprimer alors deux ou trois grands mouvements de scie dans le sens antéro-postérieur, pour que le sang s’infillre dans tout l’angle dièdre: puis la tirer vers la droite, par un mouvement de glissement de direction opposée au premier, {rès lentement el sans reprises, jusqu'à l'extrémité de la lame. Ce procédé, comme Île précé- dent, permet de voir ce qu'on fait à travers la lame. Ici, c’est l’instru- ment étaleur qui reste fixe, et c'est la lame de verre qui entraîne le sang par capillarité et Le dépose. Le «procédé de la carte en dessous » me semble donner une nappe où les éléments bläncs et rouges sont mieux mélangés (sans doute grâce à la décomposition de la nappe de sang en une série de petites traînées parallèles). DRUXxIÈME TEMPS: Desséchement de la nappe de sang mince. — Agiter aussitôt la lame à l’air pour activer la dessiccation. On peut encore se (1) Tribondeau. Etalement du sang sur lames de verre porte-objets, par le « procédé des ciseaux ». Comptes rendus de la Soc. de Biologie, novembre 1916. 044 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE servir d'un ventilateur ou souffler doucement sur la lame (à distance). Mais ne pas chauffer, et ne pas fixer. TROISIÈME TEMPS: É'talement du sang en tache épaisse. — Faire sourdre d'autre sang par la piqûre de l’oreille; en recueillir 2 gouttes, avec la même lame de verre qui a servi pour l’étalement en nappe mince. Les goutles sont détachées de la peau par raclage à l’aide du petit bord de la lame opposé à l'extrémité tenue entre les doigts, et sont reçues sur la face portant déjà le sang desséché en couche mince. Sans se préoccuper de la partie de cette nappe qui va se trouver surchargée, étaler le sang recueilli, à l’aide de l'instrument ayant servi à la piqüre, sous forme d’une bande s'étendant d'un grand bord de la lame à l’autre, ayant environ 15 millimètres de largeur, et distante de 5 millimètres à 1 centimètre du petit bord correspondant de la lame (pour permettre la manœuvre des valets et de la platine mobile). Cette tache de sang rectangulaire est épaisse relativement à la nappe de sang étalé en pre- mier lieu qui, elle, est très mince; mais il faut éviter d’exagérer cette épaisseur, soit en prélevant plus de 2 gouttes de sang, soit en diminuant la surface d’étalement, car, en séchant, le sang se craquellerait et se détacherait de la lame sous forme d'écailles. QuATRIÈME TEMPS: Desséchement de la tache épaisse. — Laisser sécher à plat, à l’abri des poussières et des mouches, de préférence à l'étuve à 37°. Cinquième TEMPS : Déshémoglobinisation de la tache épaisse (1). — Recouvrir l'extrémité portant la tache de sang en couche épaisse d'alcool au tiers, en évitant qu'il s'étale sur la nappe de sang mince. Poser à plat: laisser agir un moment ; rejeter l'alcool quand il est bien rouge. Renouveler l'alcool au tiers et laisser agir comme ci-dessus jus- qu'à ce que la tache de sang soit devenue blanche ou à peine jaunâtre. Secouer pour chasser le plus possible l'alcool au tiers. Sécher à l'étuve à 91°. SIXIÈME TEMPS : Coloration de la double préparation. — Le Leishman, le panchrome de Legroux, le bi-éosinate donnent des colorations très satisfaisantes. On les emploie de la même facon que s’il s'agissait de préparations ordinaires en nappe mince. Toutefois, ces colorants ayant une assez grande difficulté à pénétrer le sang en tache épaisse, il est nécessaire de prolonger un peu la durée de leur séjour sur la lame. C’est ainsi qu'avec le bi-éosinale, après avoir fixé le sang et amorcé la coloration au moyen de colorant pur (0 c.c. 2, ou XII gouttes, de hi-éosinale qu'on laisse agir 3 minutes sur la préparation recouverte d'un couvercle de boîte de Petri pour modérer l’évaporation), on ajoute 1) Tribondeau et Dubreuil., Deux procédés pour la recherche rapide des croissants dans le sang des malades suspects de paludisme. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, mai 1917. SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 945 _— 2 de l’eau distillée neutre (0 c.c. 6, ou XII gouttes), on mélange, et on laisse agir pendant au moins 15 minutes (alors que 10 minutes environ suffisent pour un frottis mince). On termine comme d'habitude en lavant d’un jet d’eau distillée neutre et en séchant. On peut aussi utiliser la coloration panoptique au bi-éosinate et à l’'azéo (1). (Laboratoire de Bactériologie de la Marine à Corfou.) À PROPOS DU MÉCANISME DE L'ACTION BIENFAISANTE DE LA LUMIÈRE SUR LES PLAIES, par R. LERICHE et A. PoLicarp. I. — L'action remarquable de la lumière sur les plaies n’est plus à démontrer. Par contre, on est mal fixé sur le mécanisme de cette actior ‘ D'une facon générale on a fait intervenir : 4° L'action bactéricide propre des rayons lumineux; 2° l’action microbicide du liquide de suintement fourni si honda ment par la plaie mise au soleil; ce liquide est du sérum et en possède les propriétés bactéricides habituelles; 3° une action sur les leucocytes qui seraient moins altérés, partant plus aptes à la phagocytose, le nombre des images phagocytaires observées dans les plaies insolées serait plus grand que dans des plaies traitées par les moyens ordinaires. IT. — Il nous est apparu qu'un des facteurs les plus importants inter- venant ici réside dans l’action a de la lumière sur les leucocytes polynucléaires neutrophiles. Les leucocytes polynucléaires possèdent un phototropisme négatif; ils fuient la lumière. Ce fait bien connu est illustré d’une façon frap- pante par cette observation récente de Comandon. Pour cinématographier les leucocytes en mouvement, il faut utiliser un éclairage réduit. Sans cela il y a inhibition complète de la cellule (2). Deux ordres de faits peuvent être apportés à l'appui de cette hypo- thèse d'explication du rôle de la lumière sur les plaies. III. — En faisant régulièrement avant et pendant le traitement hélio- thérapique l'examen cytologique de l’exsudat, on constate une très rapide chute du nombre des polynucléaires par rapport aux mononucléaires. Aucun traitement ne permet d'obtenir des résultats semblables : on. (1) Tribondeau. Quelques colorants et procédés de coloration. Annales de l'Institut Pasteur, août 1917, $ X et XI. (2) Comandon. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1917, p. 316. 946 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE » peut avoir sur les frottis de plaies une proportion de mononucléaires allant jusqu'à 75 et 80 p. 100 du nombre total des cellules. IV. — L'étude des coupes est très instructive. Quand on étudie histo- logiquement un fragment de plaie insolée enlevé par biopsie, on est frappé de la faible proportion de polynucléaires présents dans la couche superficielle, par rapport à d’autres plaies traitées par d’autres méthodes. Le tissu de bourgeonnement insolé est comme déshabité par les leucocytes. On n’y rencontre plus que des cellules conjonctives et des éléments mônonucléaires, cellules migratrices du type clasmatoeyte. IL ne subsiste plus que de rares polynucléaires; ceux-ci ne sont jamais totalement absents. Nous avons pu, sur des coupes, faire le pourcentage des polynu- cléaires par rapport à l’ensemble des autres cellules en divers points des plaies, situés dans la couche superficielle à environ 4 millimètre de la surface; ceci sur des plaies insolées et sur d’autres plaies traitées par d’autres méthodes, mais présentant toujours un état clinique parfait. Dans des plaies en bon état, mais avec des bourgeons très légèrement saillants et un peu blanchâtres, on rencontre à 1 millimètre de la sur- face une proportion de 90 à 95 p. 100 de polynucléaires. Dans des plaies en parfait état clinique, avec surface bourgeonnante bien lisse, bien rouge, on constate à 4 millimètre de la surface une pro- portion de 65 p. 100 de polynucléaires. Dans des plaies insolées, Ia proportion des polynucléaires, au même point, tombe à 38 p. 100. Le tableau ci-dessous résume les diverses observations faites. Proportion des polynucléaires renfermés dans le tissu de bourgeonnement, à 1 millimètre au-dessous de la surface, comparativement dans les plaies de guerre insolées ou non. PLAIES NON INSOLÉES { à PLAIES INSOLÉES EN PARFAIT ÉTAT CLINIQUE Age Durée ù à D Poly- Mono- Poly- Mono= N°: | Noms | de la RCE A 26 Nos | Noms de ‘ ; .? | nucléaires | nucléaires “e s é plaie 1 UE nucléaires | nucléaires Lu —— nm | =——— "1 me 30 15 jour 3 D 625| Maz... | , 0° 86 14 947| Ro... | 15 jours. 93 - 77 -" | jours 1 h.par j. — ETES Fe 23 ne Ÿ 9 jours = IFELDI PATES Een GA 26 948| Bel... | ?4Jours: 45 55 { jours 1 h. par j. 9, € 1 ne |.617| Por. |. 7 6% 36: GES BIENS" 46 54 jours | 1 h. par J. 2 d: | EXEUR, 278| Baill 20 rx 2 6 978| Baill,.. jours He) | Moyenne Moyenne. . ÉD Te EE \ SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 947 V. — De la confrontation de ces deux faits : excellent état des plaies insolées et chute énorme à leur niveau des polynucléaires, il :est permis de penser que le bon état de ces plaies tient précisément à J'inhibition exercée par la lumière sur l’afflux des leucocytes. L'opinion classique fait du leucocyte polynucléaire un élément essentiellement et constamment bienfaisant pour les plaies, un élément que l'on doit tou- jours attirer et respecter. Cette conception semble sujette à sérieuse revision. Utile certainement à certains stades de l’évolution de la plaie (par exemple stade de nettoyage), le polynucléaire apparait comme singulièrement nuisible à d’autres stades en particulier au moment du bourgeonnement. Le leucocyte n’est pas seulement un agent de phago- eytose, c'est surtout une glande unicellulaire digestive, sécrétrice de trysine nuisible aux tissus dans lesquels meurent ou sécrètent ces leu- cocytes. Il semble que c’est en prohibant, ou tout au moins en gênant l'ar- rivée des leucocytes polynucléaires neutrophiles qu’agit essentiellement l'antique et si remarquable méthode de l’insolation des plaies. (Groupement des Services chirurgicaux et scientifiques de la V° armée.) LA SATURATION DU POUVOIR HÉMOLYTIQUE DES SÉRUMS FRAIS AU COURS DU SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS, par H. Escapaca et E. Dunor. L'étude de la déviation du complément dans la syphilis pratiquée directement sur les sérums humains frais avec saturation du pouvoir hémolytique de ces sérums réalise, au cours même de la réaction, un véritable titrage de leur teneur variable en complément naturel, origine des difficultés relatives à leur emploi. Le principe de la méthode, dont le second cycle seul diffère des mé- thodes d'utilisation du sérum non inactivé, est le suivant: Une quantité égale de sérum à examiner, soit 0 c. c. 1, est disposée dans trois lubes; le premier, complété par de l’eau physiologique, est le tube témoin; les deux autres, recevant une dose simple et double d’un antigène anti- syphilitique n’exerçant rigoureusement aucune action anticomplémen- taire, sont les tubes de réaction; séjour à l’étuve à 37° pendant 1 heure 30. À ce moment, on ajoute dans chacun des trois tubes III gouttes d'hématies de mouton diluées à 5 p. 100, et on replace à l’étuve en exerçant une surveillance constante. Lorsque l’hémolyse est réalisée dans le tube témoin, deux cas peuvent se présenter: 1° Pas C48 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'hémolyse dans les tubes de réaction; le résultat est acquis, il est positif. 2° Hémolyse dans les tubes de réaction: on ajoute de nouveau, dans chacun des trois tubes, IIL gouttes d'hématies de mouton, puis on replace à l'étuve, sous la même surveillance, et l'on poursuit cette addition de III gouttes (ou mieux de II ou I goutte quand la digestion globulaire se ralentit) chaque fois que l'hémolyse totale du témoin est observée, et cela jusqu’à l’une des deux éventualités suivantes: ou bien l'hémolyse continue à être réalisée dans le tube témoin alors qu’elle ne l'est plus dans les tubes de réaction: le résultat est positif; ou bien l'hémolyse n’est plus réalisée ni dans le tube témoin, ni dans les tubes de réaction: le résultat est négatif. L'application exige un antigène présentant au titre employé un pou- voir spécifique efficace, et n’exerçant absolument aucun pouvoir anti- complémentaire propre, point capital dans la méthode précédente: l'extrait alcoolique de foie de fœtus hérédo-syphilitique, à la dilution moyenne de 1/120 employée à la dose de 0 c.c. 1 et 0 c.c. 2, nous a donné à plusieurs reprises un antigène répondant à ces conditions. Chaque antigène est titré en présence d’une série de sérums négalifs avec lesquels la saturation minutieusement poussée à son extrême limite ne doit déceler l'existence d'aucune fixation par rapport au tube témoin, en présence d’une série de sérums positifs vis-à-vis desquels son activité est dûment contrôlée par comparaison avec un antigène- étalon. Le sérum humain est recueilli aseptiquement et employé dans les 24 heures; lorsqu'il est dès le début de la réaction dénué de pouvoir hémolytique, on ajoute dans les trois tubes 0 c.c. 1 de sérum hémo- lytique de lapin antimouton titré; dans les cas très rares de non- apparition du pouvoir hémolytique malgré cet apport, le fait est dû à l'absence de complément naturel dans le sérum examiné, et il est néces- saire de recommencer la réaction après addition dans chaque tube du complément emprunté à 0 c.c. 1 d’un sérum humain négatif. La sensibilité plus grande que permet d'obtenir l’utilisation des sérums frais est un fait acquis : le chauffage à 56° amène la disparition des « anticorps spécifiques » dans une proportion considérable (Noguchi, Hans Sachs, Hallion et Bauer), que nos essais comparatifs nous ont montrée égale à 42 p. 100 chez des syphililiques avérés. L'avantage de la méthode décrite est qu'elle permet, quelle que soit la teneur en alexine de ces sérums frais, de mettre en évidence la plus minime différence de complément existant entre le tube où fonctionne le système hémolytique seul, et les tubes où le même système hémoly- tique est modifié par la présence possible du complexe antigène- anticorps. La précision ainsi obtenue est supérieure aux procédés de détermi- nation de l'indice hémolytique (Weinberg, Rubinstein, Busila); car les variations que subit le pouvoir hémolytique d’un même sérum, par le jé, LACS és if SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 949 fait de circonstances en apparence contingentes (différences minimes de température des échantillons de sérum, introduction des hématies par dose unique et massive ou par doses minimes et successives) sont telles, qu’assez fréquemment un sérum syphilitique ne devient positif qu’au delà de l'indice hémolytique déterminé. (Travail du Laboratoire de M. le professeur Ferré.) SUR LES PROPRIÉTÉS AGGLUTINANTES ET IMMUNISANTES DU SÉRUM SANGUIN CHEZ LES SUJETS ATTEINTS DE SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMORRAGIQUE, par Louis MARTIN, AUGUSTE PETTrIT et ALBERT VAUDREMER. Actuellement, le diagnostic microbiologique de la spirochétose icté- rohémorragique est basé, dans la pratique, sur les trois procédés sui- vants : 1° Recherche dans l'urine, à l'ultramicroscope ou sur frottis, du Sp. icterohemorragiæ. — En raison du peu d’abondance habituelle du micro- organisme d'Inada et Ido, ce procédé est en général long et fastidieux, et un résultat négatif ne comporte guère de signification. D'autre part, la morphologie des organismes en question n’est pas assez tranchée pour permettre une identification rigoureuse des diverses espèces pathogènes et saprophytes (en particulier, celles de l'intestin et du méat urinaire) (4). Bien plus, certaines images artificielles peuvent, à première vue tout au moins, en imposer pour des Spirochèles, ainsi que nous nous en sommes assurés récemment : consultés sur use urine sanglante, certains aspects microscopiques de celle-ci nous incitent à pratiquer un examen ultramicroscopique ; nous constatons ainsi sur le champ noir l’existence de nombreux filaments spiralés, mobiles, offrant une ressemblance frappante avec des Spirochètes. Cependant, l’abon- dance de ces formations, leurs relalions avec les hématies, certains détails de structure nous empêchent d’assimiler ces apparences à des microbes véritables et les épreuves de contrôle (notamment la nitrata- tion) établissent finalement que ces figures sont simplement le résultat de l'hémolyse par l'urine. 9 Réaction des immunisines. — Cette réaction parait posséder une haule valeur démonstrative ; elle n’est pas applicable au débul de la maladie et elle a, en outre, l'inconvénient d’exiger du virus, l’inocu- lation de deux Cobayes au minimum et un délai d’une buitaine de jours. 3° Inoculation de sang ou d'urine suspects au Cobaye. — Ce procédé (1) A. Pettit. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LXXX, 714-718, 1917. 950 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE représente l’épreuve eruciale; il implique l'emploi de plusieurs ani- maux et un laps de temps variable (quelques jours à un mois). Dès le début de nos recherches sur la spirochétose ictérohémorra- gique (juin 1916), nous avions songé à compléter la technique sus-indi- quée par l'application à la maladie en question du séro-diagnostic de F. Widal. La possibilité de disposer d’une manière permanente de cul- tures du Sp. icterohemorragiæ en milieu liquide (1) nous permet main- tenant de pratiquer cette réaction pour le sérum des patients dont l'examen nous est demandé. = La conduite générale de l'opération est calquée sur le procédé actuel- lement classique dans les laboratoires; signalons, toutefois, la néces- sité de n’utiliser que des cultures suffsamment riches : plus les Spiro- chètes seront abondants, plus nets seront les résultats: D'ailleurs, ceux-ci ne sont macroscopiquement appréciables que lorsque Les micro- organismes sout très nombreux; dans les autres cas, l'emploi de l’ultra- microscope est nécessaire pour apprécier l’agglutination (2). Nous ne saurions encore préciser la date la plus rapprochée du début de l'infection à partir de laquelle le séro-diagnostie est susceptible de fournir des indications utilisables en clinique; en revanche, signalons la persistance des agglutinines et aussi des immunisines chez les sujets guéris de spirochétose ictérohémorragique : le D' G. L., dont antérieu- rement nous avons relaté l’histoire (3), s'infecte le 2 ou le 4 sep- tembre 1916; or, le sérum prélevé le 15 décembre 1917 agglutine le Sp. icterohemorragiæ à 1/500 et, d'autre part, jouit d'un pouvoir immunisant marqué (4). Notons, enfin, que nous n'avons pas encore observé de sérums humains normaux agglutinant le Spirochète d'Inada et Ido; les sérums syphilitiques fortement positifs ne se comportent pas différemment et tel est encore le cas du sérum d’un malade chez lequel ont été observés des Spirochètes du type de Lorient. (4) Sérum de lapin additionné d’eau physiologique dans la proportion de 1 p. 5, sous huile de vaseline. (2) Notons que certaines cultures, comme nous l’avons signalé ici même, offrent spontanément des amas sphéroïdes de Spirochètes. (3) L. Martin et A. Pettit. Presse Médicale, p. 69, 569-572, 1916. (4) Un cheval, en cours d’immunisation au moyen de cultures, se trouve dans des conditions analogues au double point de vue des agglutinines et des immunisines; au bout d’un mois, le sérum renfermait déjà des quantités très appréciables de ces substances. # % SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 951 ee SUR LA PRÉSENCE DU VIRUS RABIQUE DANS LES CAPSULES SURRÉNALES, par P. REMLINGER. < Les capsules surrénales ont été, au cours de la rage, lrouvées viru- lentes dans quelques observations. Pour Poor, elles le seraient même une fois sur deux. Cette virulence, toutefois, a été mise en doute et il a été reproché aux auteurs des travaux sur le sujet de ne pas avoir suffisamment tenu compte de la cause d'erreur constituée par la possi- bilité de la généralisation du virus post mortem. ve Nos recherches ont porté à la fois sur la présence du virus dans les capsules et sur l'importance de la cause d’erreur précitée. Dans une première série d'expériences, 16 cobayes, inoculés par diverses voies avec du virus de rue, ont été sacrifiés plusieurs heures avant le moment où, selon toute vraisemblance, la mort se serait pro- duite. Les deux capsules ont été pilées, émulsionnées dans de l’eau physiologique, et la totalité de l’émulsion inoculée dans les muscles de la nuque du cobaye. 9 animaux ont survécu, 7 autres (44 p. 100) ont contracté la rage du dixième au trentième jour après l’inoculation et n’ont pas tardé à succomber. Le diagnostic a, chaque fois, été confirmé par les passages. 16 autres”cobayes, inoculés semblablement avec du virus de rue et morts de rage, ont été maintenus à la température du laboratoire, de 24 à 48 heures après le décès. Alors seulement, l'autopsie a été prati- quée; les capsules enlevées, triturées dans de l’eau physiologique et inoculées intégralement dans les muscles de la nuque du cobaye, dans des conditions identiques à celles de la série d'expériences précédente. Sur 16 animaux inoculés, 11 (68 p. 100) ont succombé à la rage, ainsi * que le fait a été vérifié par l'inoculation au lapin; 8 ont survécu. Il ressort des données qui précèdentque—sans qu’on puissele moins du monde invoquer la généralisation post morlem — les capsules surrénales sont fréquemment virulentes au cours de la rage. Le taux de 44 p. 100 que nous avons indiqué doit certainement être tenu pour inférieur à la réalité. En effet, la nécessité, où nous nous sommes trouvés de comparer la virulence des capsules avan! la mort et un temps suffisamment long après elle pour que des infections cadavériques aient eu le temps de se produire, nous a obligés de recourir à l’inoculation intramusculaire dont la sévérité est inférieure à celle des inoculations sous-dure-mérienne ou intracérébrale. Il est à présumer que si l’un ou l’autre de ces deux modes d’inoculation avait été employé, le chiffre des atteintes eût été plus considérable. Notons enfin que, contrairement à ce que nous avions constaté dans 952 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nos recherches sur la présence du virus rabique dans la rate (1), les atteintes de rage ont été moins nombreuses avec les capsules prélevées chez les animaux sacrifiés que chez les cobayes autopsiés seulement un ou deux jours après la mort (44 p. 100 contre 68 p. 100). L'écart, toute- fois, n’est pas très considérable et l'importance de la généralisation du virus post mortem ne doit pas être exagérée. (nslitut Pasteur du Maroc.) - RÉSULTATS GÉNÉRAUX OBTENUS PAR L'ÉTUDE DE LA RATE D'UNE TRENTAINE D'ESPÈCES D'OISEAUX, par Én. RerTEerER et H. NEUVILLE. Après que Cuvier eut, au début du xix° siècle, décrit la morphologie de la rate des Oiseaux, Schaffner (1849), Ecker (1853), Gray (1854), y découvrirent les corpuscules de Malpighi. Pour Billroth (1857), ces corpuscules étaient formés, sur le Hibou, la Bécasse et la Poule d’eau, d'un réseau serré, infiltré par des globules blancs, tandis que le reste du parenchyme splénique était constitué par des cellules anastomosées entre lesquelles se trouvaient des globules rouges. Ces résultats furent confirmés, en 1863, par Timm sur le Coq, le Hibou et le Freux ; en 1865, par W. Müller: en 1872, par Olga Stoff et Sophie Hasse sur le Pigeon et le Moineau, puis par H. Hoyer (1894), sur le Freux et le Pigeon; etenfin par Whiting (1898) sur le Freux et le Faucon. En France, aucune étude anatomique ni histologique n’a été entre- prise ni publiée depuis Cuvier, que nous sachions, sur la rate des Oiseaux. Pour combler cette lacune, nous avons étudié les espèces suivantes d'Oiseaux : [, Coq, Faisan, Métis de Faisan et de Poule, Perdrix du Boutan, Paon et Pintade (Galliformes); II, Cygne (blanc et noir), Oie cereopsis, Oie éperonnée (Ansériformes) ; III, Huîlrier, Goeland, Pigeon, Colombe (Charadriiformes);, IV, Petit Grèbe castagneur (Colym- hiformes); V, Marabout, Aigrette blanche, grande Aigrette, Flamantrose, Ibis falcinelle (Ciconüformes); VI, Crécerelle, Vautour Arian, Vautour fauve, Épervier, Néophron (Falconiformes); VIT, Grue couronnée, Grue de Mandchourie, Poule sultane (Gruiiformes); NIII, Calao d’Abyssinie, Effraie (Coraciiformes); IX, Geai, Pie (Passériformes); X, Autruche (Balites). : Pour rester sur le terrain de la réalité, sans nous exposer à faire de l'anatomie dans l'espace, nous croyons nécessaire de résumer la struc- (4) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 20 octobre 1917. 1 E a 4 Ne 4 4 8 SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 953 ture de la race de quelques-uns de ces Oiseaux et de grouper autour de ces types la rate des autres. I. Auétruche (Struthio camelus L..). — La rate de deux Autruches était longue, chez l’une, de 9 centimètres, et, chez l’autre, de 9°#5, Sa forme approchait de celle d’un cylindre, légèrement aplati de dehors en dedans, ayant pour l’une un diamètre ventro-dorsal de 4°%5 et un diamètre latéral de 2 centimètres, et, pour l’autre, un diamètre ventro-dorsal de 3 centimètres et un diamètre latéral de 2 centimètres. Elle s’atténuait vers l’extrémité caudale ; quant à l’extré- mité céphalique, elle présentait, sur les deux rates, un lobule de 2? centimètres à 20m5, qui n'était réuni à la masse principale que par du tissu conjonctif et adipeux. Sa face ventrale était concave et sa face dorsale convexe. . Les branches de l’artère splénique se divisent, dans la rate, en artérioles nombreuses ne s'anastomosant pas entre elles. Ces artérioles, pénicillées, d’un diamètre de 007, forment à leur origine un groupe ou faisceau de 5 à 8 que réuait une adventice conjonctivo-élastique. A ce niveau. chaque artériole possède une tunique musculaire épaisse de 0202. À mesure que l’artériole diminue de calibre, la tunique musculaire devient plus mince; mais les artérioles de 36: sont encore pourvues d'une couche musculaire de 7 à 8p. En même temps, apparaît, autour de l’artériole et des capillaires qui lui font suite, un manchon de tissu serré dont le diamètre est en moyenne de 50 u à 10. Dans l'intervalle de ces manchons se trouve un tissu spongieux, traversé de distance en distance par des cordons de tissu serré, larges de O®m01 à Oùm93. Les manchons et les cordons sont composés d’un complexus cellulaire dont les noyaux, très chromaetiques, ont 5 à 64, et dont les corps cellulaires sont formés d’un protoplasma réticulé. Les mailles, très étroites, sont remplies d'hyaloplasma. Le tissu spongieux, au contraire, ne montre que des noyaux de 3 à 4x entourés d'un cytoplasma hématoxylinophile et en partie élastique, dont les prolongements s’anastomosent avec leurs congénères des cellules voisines et circonscrivent des mailles vides. Les radicules des veines partent de ces mailles vides où débouchent également les capillaires qui ter- minent les artérioles. IT. Huitrier (Hæmatopus ostralegus L.). — L'huîtrier que nous avons examiné avait une rate longue de 10 millimètres, large, au milieu, de 3 millimètres, et épaisse de 2 millimètres environ; vers ses extrémités, elle s’afténuait. Débitée en coupes sériées épaisses de 6 y, cette rate montre : 4° une portion centrale- ou médullaire, épaisse de 180 où se distribuaient surtout les artères; 2° une partie ou zone moyerne, épaisse de 0""6, composée d’une alternance de traînées denses et de tissu à larges mailles, très riche en espaces caverneux et en veines; 3° une écorce de tissu spongieux à mailles vides. La portion centrale ou médullaire est constituée par des cordonnets épais de 10%. à 154 et formés d'un syncytium; ils sont anastomosés et séparés par des fentes de 1 où 2u. En passant dans la couche moyenne, ces cordonnets semblent s’égrener et il n’en reste que des îlots de tissu plein, ou syncytium, que séparent de larges zones de tissu réticulé à mailles vides et des espaces remplis d'hématies. Dans la couche corticale enfin, le tissu syncytial a disparu, et il ne reste qu'un réticulum à mailles vides, mais très étroites. (2 954 SOCIÉTÉ DE RIOLOGIX ARS IL. Crécerelle (Falco tinnunculus L.). — Longue de 6 millimètres, la rate avait une largeur et une épaisseur de 3 à 4 millimètres. Sa capsule, unique- ment conjonctive, était épaisse de 02204 à 005, et à sa face interne ou atte- nante, se trouvait un espace de tissu réticulé à mailles vides, rappelant le sinus périphérique des ganglions lymphatiques. Les artères et les artérioles se ramifiaient comme dans Îles autres types; la tunique musculaire atteignait, sur les artérioles d’un diamètre de 0215, une épaisseur de 022036, et sur celles d’un diamètre de 0®v03, une épaisseur de 02018. Le tissu splénique se composait de cordons cellulaires de 0m®02 à 004, formés d’un syncytiurm et d’un tissu intermédiaire (réticulé à mailles pleines d’hématies et de leuco- cytes). De plus, de nombreux follicules clos, ou corpuscules de Malpighi, d'un diamètre de 0®%1 en moyenne, s’observaient dans toutes les parties de la rate, les uns au stade de tissu réticulé à mailles pleines, et les autres à celui de tissu réticulé à mailles vides. Fait remarquable, signalé par Whiting sur le Freux, la plupart des corpuscules de Malpighi sur le Freux, étaient entourés d’ure capsule qui était de nature conjonctive chez la Crécerelle, tandis qu’elle serait musculaire sur le Freux. É Résultats et critique. — Pour Claude Perrault qui, en 1676, avait dissé- qué huit Autruches, «son parenchyme (de la rate) était solide et semblabie à celui des reins des Quadrupèdes ». Cuvier, par contre, décrivit une trame caverneuse dans la rate des Oiseaux, et il y voyait aboulir les radicules des artères ét des veines, comme dans le tissu érectile. L'examen microscopique y fit découvrir, vers le milieu du xrx° siècle, des parties plus denses le long des artérioles ; ce seraient des formations analogues aux corpuscules de Malpighi des Mammifères et dues, comme ces derniers, à l’accumulalion ou infiltration des globules blancs dans le tissu conjonctif. Les diverses rates d'Oiseaux que nous avons étudiées peuvent ie groupées, au point de vue structural et évolutif, autour des types que nous venons de décrire : dans les rates des Oiseaux jeunes, le parenchyme splénique est formé, comme dans l'Huiîtrier, par un synecytium. À mesure que le syncytium se différencie dans l'intervalle des artères, en tissu réticulé et en corpuscules, les portions périphériques de la rate évoluent en une trame très pauvre en éléments cellulaires. Chez les Oiseaux, jeunes adultes, comme dans la Crécerelle, il existe un syncytium de des artérioles et des corpuscules de Malpighi ‘dans le tissu réticulé: reste du parenchyme est du tissu réticulé à mailles vides. Dans d Oiseaux qui sont dgés, comme dans nos deux Autruches, les corpuscules deMalpighi sont rares ou font défaut, et le syncylium forme un man- chon continu aux artérioles, tandis que le reste du parenchyme n’est plus composé que d’un réseau cellulaire dont les mailles contiennent des éléments libres (leucocytes et hématies). En résumé, un syncytium cellulaire représente le tissu primordial de la rate des Oiseaux, comme d’ailleurs celui de la rate des Mammifères; , EPS NN TS te le SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 955 SE les espaces caverneux se développent par fontë du protoplasma hyalin ou hyaloplasma; les prolongements hématoxylinophiles demeurent et évoluent partiellement en fibres élastiques pour constiluer les fibres dites grillagées. Quant aux restes du syncytium, ils persistent sous forme d’ilots ou corpuscules de Malpighi, épars dans le tissu réticulé à mailles vides ou bien autour des artérioles. Les corpuscules de Malpighi et les manchons périartériels continuent, en évoluant, à se transformer en tissu réticulé à mailles vides. ESSAIS DE SÉROTHÉRAPIE PRÉVENTIVE ANTIGANGRENEUSE, par E. VAUCHER. J'ai pratiqué l’été dernier au cours d’une offensive des injections pré- ventives de sérums anliperfringens, antivibrion septique et antiæde- matiens qui m'avaient été confiés par MM. Weinberg et Séguin. Les blessés injectés préventivement étaient tous de gros blessés opérés dans l'Ambulance chirurgicale automobile n° 21 du D' Pierre Duval. J'ai systématiquement éliminé les blessés du membre supérieur qui, dans les conditions où nous nous trouvions, rapidité de transport, précocité de l'intervention chirurgicale, avaient peu de chance de présenter de la gangrène ee Par contre, j'ai fait des injections tire à tous les blessés par éclat d'obus de la fesse, de la cuisse et de la jambe qui présentaient de grosses lésions musculaires, des plaies très anfraelueuses et très souillées, aux fracturés de cuisse et de jambe par éclat d’obus. En outre, j'ai fait des injections préventives à des polyblessés, hémorragiques, très shockés dont l’état général était si mauvais qu'une intervention chirurgicale immédiate ne pouvait être pratiquée. Parmi les 50 blessés injectés, 25 sont morts dans les 24 premières heures, par suite de la gravité de leurs blessures multiples sans avoir présenté de signes de gangrène gazeuse, 25 autres ont survécu et ontpu être suivis pendant un temps variable de 8 jours à 4 semaines. - Les injections préventives ont toutes été pou à l'entrée du blessé à l’ambulance chirurgicale, en moyenne 5 à 6 heures après leur blessure; quelques-unes ont été faites 3 à 4 heures après, quelques _ autres ont été plus tardives (12 à 14 heures, 18 heures dans { cas). Les blessés ont reçu : Les uns, 40 c. c. de sérum antiperfringens et 10 c. c. de sérum anli- ædematiens. Les autres 10 c. c. de sérum antiperfringens et 10 c. c. de sérum anti- vibrion septique. 956 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . D'autres, enfin, ont recu un mélange de 3 sérums. La quantité de sérum injectée n'a jamais dépassé 30 c. c. (1). Les 25 blessés injectés ont été suivis pendant un temps variable: nous ne les avons évacués que lorsque nous étions certain qu'ils étaient absolument hors de RUE quelques-uns élaient déjà suturés. Aucun de ces blessés n'a été atteint de gangrène gazeuse malgré la gravité de leur blessure; tous ont guéri rapidement sans avoir présenté d'infection grave. Parmi nos observations, 2 sont particulièrement intéressantes et méritent d'être rapportées. La première concerne un blessé porteur d’une fracture très esquilleuse du tiers supérieur du fémur par éclat d’obus, el en même temps d'une plaie pénétrante du thorax et d’une plaie à l'abdomen qui semblait pénétrante. Etant donnée la gravité de ces blessures, cet homme fut considéré d’abord comme inopérable; une injection préventive de sérum antiperfringens et antiædemaliens fut néanmoins pratiquée 18 heures après la blessure. 6 heures après, c'est-à-dire 24 heures après la blessure, l’état général étant meilleur, la fracture du fémur put être opérée et le blessé guérit parfaitement sans avoir présenté la moindre infection grave; la plaie abdominale qui, au premier abord, avait paru pénétrante n'avait intéressé aucun organe important : étant donné ce que nous savons de la gravité des fractures du fémur par éclat d'obus, il est intéressant de constater que, malgré l'intervention très tardive, ce malade n’a pas présenté de gangrène gazeuse. La seconde observation intéressante est celle d'un blessé, porteur d’une plaie pénétrante de la euisse par éclat d’obus, qui arriva à l’'ambu- lance avec une cuisse tuméfiée et déjà crépitante. Il recut aussitôt un mélange de sérum antiperfringens et antivibrion septique et la plaie fut largement débridée et excisée. Le blessé ne présenta pas de gangrène gazeuse, mais un petit phlegmon putride de la caisse apparut quelques . jours après dans une région de la cuisse au niveau de laquelle les débri- dements n'avaient pas été suffisamment larges. L'ouverture de ce pblegmon fut suivie d’une guérison rapide. Le pus contenait du Sporogenes, du B. perfringens et des Staphylocoques. Conclusions. — 1° Cet essai de sérothérapie préventive, bien que fait sur un petit nombre de cas, est encourageant; (4) Nos premiers blessés ont reçu uniquement du sérum antiperfringens et du sérum antiwdematiens. La majorité des cas de gangrène gazeuse est due, en effet, à l’un ou l’autre de ces bacilles ou à ces 2 bacilles réunis associés dans plus de la moitié des cas au Sporogenes. Par contre, le vibrion septique estrarement l’agent de la gangrène gazeuse. Nous ne l'avons rencontré qu'une seule fois sur 18 cas de gangrène gazeuse dont nous avons poursuivi l'étude complète# ne de: np di D ASE SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 957 20 L'injection de sérum mixte (antiperfringens + antiædematiens — antivibrion septique) est bien tolérée etne détermine aucune réaction sérique notable, même chez des blessés qui ont recu antérieurement du sérum antitétanique, puisque certains blessés avaient déjà été blessés au cours de la guerre et avaient été injectés avec du sérum antitéta- nique; 3° La sérothérapie préventive antigangreneuse peut être Condor comme un nent précieux du traitement chirurgical des plaies de guerre. Il serait intéressant et désirable qu'elle fût employée dans tous les cas de blessures graves des membres avec ou sans fracture, et surtout dans les cas où il existe des lésions vasculaires importantes. Etant donnée la parfaite tolérance des blessés pour les sérums antiperfringens, antiædematiens et antivibrion septique, ilserait même indiqué d'employer à titre préventif des doses plus fortes, 20 c. c. de chacun des 3 sérums; ces injections doivent être faites le plus rapidement possible après la blessure. Dans les cas où, pour une raison quelconque, l'intervention chirurgi- cale ne peut être très précoce, par suite de la grande affluence des blessés, ni complète par suite de la gravité de l’état général, il faudrait répéter ces injections pendant quelques jours. GANGRÈNE GAZEUSE. TOXINE SPÉCIFIQUE ET ANTITOXINE, par CARROEL G. BuLL. Le problème de la gangrène gazeuse dans ses relations avec les bles- sures de guerre n’a été résolu que de facon partielle par le traitement antiseptique des plaies. La’nature essentielle de l'infection par le Bacille de Welch n’a pas été établie et cette lacune dans les connaissances a empêché les progrès de la thérapeutique. On ne sait pas encore si les Bacilles de Welch sont seulement des saprophytes infectant des lésions d’origine mécanique ou produites par d’autres organismes pathogènes, comme l’écrivent Weïinberg et Seguin; ou si la destruction des tissus est due à l’action mécanique du gaz formé, comme le croit Kenneth Tay- lor; ou si les effets pathologiques du gaz sont produits par des sub- stances acides, comme le supposent Mc. Campbell, Stewart, West et Wright; ou si enfin le Bacille a le pouvoir propre d’envahir les tissus. Il est probable cependant que les Bacilles n’ont pas de tendance à envahir la circulation et que, par suite, ils ne produisent pas de septi- cémie à laquelle on puisse attribuer les symptômes graves observés dans l'infection gazeuse. Il semble donc que les accidents loxiques vien- BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1911. T. LXXX. 69 958 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nent d’une action locale des Bacilles. Mais il reste encore à démontrer que les Bacilles de Welch produisent réellement des toxines. Il nous a été possible d'établir ce point. Si on cultive le Bacille de Welch anaérobiquement dans du bouillon auquel des muscles squeletti- ques de pigeon ou de lâäpin, stériles et non chauffés, ont été ajoutés, on obtient un liquide très fortement toxique. La toxicité du liquide n’est pas due à son acidité et n’est pas influencée essentiellement par son passage à travers un filtre de porcelaine, filtration qui supprime les Bacilles. Le degré de toxicité du liquide est très élevé si l’incubation n'a pas été prolongée trop longtemps. Par exemple, 0,2 c. c. du liquide filtré, injecté dans les muscles de la poitrine du pigeon, produisent un œdème intense, de la nécrose des muscles, et la mort de l'animal en quelques heures. Des lésions analogues sont aussi produites chez le cobaye et le lapin. En un mot, en l'absence des gaz ou des substances acides, des lésions essentielles qui caractérisent l'infection gazeuse chez les animaux peuvent être reproduites à l’aide de cette toxine. Ces toxines sont thermolabiles et non dialysables. Nous y avons trouvé 2 substances : une hémolysine qui détruit les globules rouges et un autre poison qui n’agit pas directement sur le sang mais dont l'effet est cependant fatal. : Des sérums antitoxiques puissants ont été obtenus en immunisant des lapins, des chèvres et des chevaux avec le filtral toxique. Le sérum neutralise la toxine in vitro. La réaction du sérum et de la toxine suit la loi des proportions multiples. Si on administre aux animaux susceptibles une dose préventive d’antitoxine, ils acquièrent une résistance marquée aux intoxications et . infections subséquentes par le Bacille de Welch. Cet état de résistance dure environ 2 semaines. Des infections expérimentales par le Bacille de Welch ont été contrôlées et arrêtées à l’aide de l’antitoxine. Dans les quelques cas d'infection gazeuse chez l’homme que nous avons traités avec l’antitoxine, l'efficacité du sérum fut indubitable (4). (Laboratories of the Rockefeller Institute for medical Research, New York.) M. WeingerG. — Je dois remarquer à propos de la note de M. Carrob G. Bull, qu'aussitôt après la publication des prerniers résultats de mes recherches sur le sérum antlimicrobien anti-perfringens (2), j'ai essayé également d'obtenir un sérum antitoxique. (4) Pour plus de détails, voir Journal of experimental Medicine, XXVI, p. 119, 603 et 867, 1947. 2) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 8 mai 1915, t. 460, p. 325-328. r Œl dé À. VRÉir er CC PR ET SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 959 Mes premiers essais ont été faits sur mouton (1). Deux moutons injectés pendant plusieurs mois avec la toxine du B. perfringens ont donné un sérum antitoxique net, mais faible, ne neutralisant que quelques doses mortelles d’une culture de 24 heures. J’ai continué mes recherches sur cheval. J'ai eu la chance d'utiliser un cheval qui réagis- sait fortement à l'injection de toxine anti-perfringens et qui m'a donné au bout de quelques mois d'immunisation un sérum antitoxique conve- nable. Ces résultats sont consignés dans le rapport annuel des travaux de mon laboratoire (remis à la Direction de l’Institut Pasteur en juin 1917 et non encore imprimé à cause de la guerre). Entre temps, à paru le travail de F. Klose (MWäünch. Med. Woch., mai 1916), qui a essayé également de préparer un sérum anlitoxique anti-perfringens sur cheval. Cet auteur a obtenu un sérum peu actif. Le sérum anti-perfringens antitoxique que j'ai obtenu sur cheval était à peu près aussi actif que le sérum antimicrobien. Il neutralisait à 4/100 une dose mortelle (cobaye) d'une culture en bouillon de 24 heures de B. perfringens ; il neutralisait - également à 1/100-1/200 une dose mortelle de toxine correspondante pour le cobaye de 300-400 grammes (injection intraveineuse) (2). La souris est très sensible à l'injection intraveineuse de toxine du PB. perfringens, surtout de toxine jeune, riche en substances hémolyÿ- tiques. Fait paradoxal, l'épreuve sur souris du sérum antitoxique donne un titre beaucoup plus élevé que celui qu’on obtient lorsqu'on opère sur cobaye. Ainsi, 1/5.000 à 1/40.000 de notre sérum neutralisait une dose mortelle de toxine pour la souris (injection intraveineuse). Ce résultat s'explique par le fait que déjà le sérum normal de Cheval peut neutraliser, grâce à ses propriétés antihémotoxiques, la toxine jeune du 2. perfringens jusqu’à 1/1.000. DOSAGE DE L'AMMONIAQUE URINAIRE. Note de A. LECIÈRE, présentée par L. GRIMBERT. En étudiant l’action des corps alcalins sur l’urée et sur les sels ammo- niacaux, notre attention a été attirée sur ce fait que le carbonate de lithine n’exerce, à chaud, qu'une action hydrolysante très faible sur (1) Ces recherches sont mentionnées dans la conférence que nous avons faite à Glasgow (29 février 1916) et à Londres (10 mars) : « Gaz Gangrene in the present War », Glasgow medical Journal, avril 1916 et Proceedings of the royal Society of Medecine, 1916, vol. IX, p. 119-144. (2) Ce sérum antitoxique anti-perfringens a servi à M. Vaucher pour ses essais de traitement préventif de la gangrène gazeuse, dont il parle dans sa communication d'aujourd'hui. 960 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’urée, négligeable sur les amino-acides et intense sur les sels ammo- niacaux qui perdent rapidement leur base. Les chiffres ci-dessous sont relatifs à la distillation de 100 c.c. de liquide en présence de 2 grammes de carbonate de lithine et dans les conditions que nous indiquerons plus loin. Action sur l'urée : 0 gr. 2 d'urée 0 milligr. 14 à O milligr. 18 d'azote. 0 gr. 6 0 milligr. 3%, à O0milig 0 gr. 8 0 milligr. 63 à O0 milligr. 68 — 1 gr. » sous forme 0 milligr. 84 à O milligr. NA — 2 gr. » / d'ammoniaque : | { milligr. 6 à 1 milligr. 9 — En remarquant que À gramme d'urée contient 466 milligrammes d'azote, on conviendra que l’attaque se montre ainsi très faible et que la constance des chiffres trouvés est remarquable. Action sur les amino-acides. — Dans les mêmes conditions de distil lation, un mélange de créatinine, glycocolle et alanine, renfermant 50 milligrammes de chacun de ces corps, n’a fourni que 0 milligr. 2 d'azote. Encore avons-nous pris le soin d'opérer en présence d’alanine, parce que cet amino-acide est facilement décomposé par les alcalis. Si le carbonate de lithine est remplacé par du carbonate de soude, la décomposition est sensiblement dix fois plus énergique. Action sur les sels ammoniacaux.— Quand on opère sur un mélange d'urée et de sels ammoniacaux, on retrouve très sensiblement la quan- tité d’ammoniaque introduite, à la condition de retrancher de l'ammo- niaque trouvée dans le liquide distillé, celle qui provient de la destruc- tion d’une portion de l’urée. Cette correction sera des plus simples : il suffit de faire un dosage d’urée et de calculer, par interpolation des nombres cilés plus haut, ce qu'il convient de retrancher. On devrait, en toute rigueur, faire ce dosage sur le liquide résiduel ramené à son volume primitif mais, étant donnée la petitesse de la correction et aussi la proportion relativement faible des sels ammoniacaux dans l'urine, on se contentera, dans les analyses courantes, de faire le dosage de l'urée de la façon habituelle, par l'hypobromite de soude (uréomètre d’Yvon). On tracerait facilement la courbe figurative de l'hydrolyse de l’urée. Elle passe, évidemment, par l’origine, est légèrement concave vers le bas, dans sa partie inférieure, mais est à peu près rectiligne dans sa parlie supérieure. Somme loule, une droite la figurerait d’une façon utilisable. Voici maintenant deux de nos résultats : soit le mélange suivant : Urée : 1 gramme, ammoniaque (sous forme de sulfate) : 27 milligr. 5. I distille une quantité d'ammoniaque équivalant à 28 milligrammes CR PT TE Ne I RS SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 961 8 d'azote. Si, de cette quantité, on retranche 0 milligr. 85 que nos précé- dentes expériences nous ont appris être fournis par 1 gramme d’urée, on trouve 27 milligr. 3 d'azote ammoniacal au lieu de 27,5. Une autre expérience donne 59 milligrammes au lieu de 58,3, etc. Appareil employé. — Il se compose d'une fiole conique de 306 c.c. reliée à deux barboteurs de Villiers contenant de l'acide sulfurique titré. Un dispositif convenable évite l'entrainement du liquide par l'aspiration qui doit être énergique. Le volume à distiller doit être uni- formément amené à 100 c.c., puis additionné de 2 grammes de carbo- nate de lithine (1). On ajoutera également quelques grains de pierre ponce et 1/2 c.c. d'huile de vaseline. On porte rapidement à l’ébullition qu’on maintient très légère dès qu’elle est établie. L’aspiration étant convenable, on laisse l'opération se poursuivre pendant dix minutes, exactement. Il ne’ resle qu’à réunir les liqueürs acides et à titrer l'acidité non saturée. On se trouvera bien d'employer la méthode iodométrique de Kjeldahl qui donne de bons résultats en présence d’ammoniaque. Extension des résultats. — La méthode de Ronchèse donne la somme de l’azote ammoniacal et de l’azote aminé. En combinant les résultats qu'elle fournit avec ceux obtenüs par la méthode au carbonate de lithine, on obtient aisément l’azote aminé. Enfin, l’hypobromite de soude donne l'azote de l'urée et celui de l’ammoniaque. Les amino-acides urinaires ne sont que partiellement décomposés, quand on les considère en bloc, et, par rapport à l’urée, leur proportion est d’ailleurs très faible. Donc, si de l’urée brute évaluée d'après le dégagement gazeux obtenu par l’action de l'hypobromite, on retranche l’azote ammoniacal, on obliendra l'azote uréique seul. : Nous avons contrôlé la légitimité de cette manière de voir en dosant à l’aide de cette méthode indirecte l’urée dans des urines, puis en. effectuant un dosage direct par la méthode de Fosse. Nous trouvons ainsi, par exemple, 17 gr. 60 d’urée au lieu de 17 gr. 85. Il est d’ailleurs bon de ne pas perdre de vue que, dans les conditions ordinaires, la lecture d’un volume gazeux n’atteint pas le même degré d’approxima- tion que l'évaluation d’un poids. Au surplus, quand on titre plusieurs fois une même urine par la méthode de Fosse, on constate également quelques écarts entre les chiffres trouvés. Ce qui tient au faible volume d'urine soumis à la précipitation. On trouve par exemple huit chiffres différents compris entre 27 gr. 45 et 27 gr. 90, et cela ne correspond qu à une différence dans les pesées de 3 milligrammes. Une concor- (1) Opérer sur 20 à 50 c.c. d'urine, suivant la richesse présumée en urée. 962 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dance très supérieure entre les deux méthodes ne peut donc être rai- sonnablement envisagée et la méthode indirecte que nous proposons pour évaluer l'azote de l’urée nous semble, par sa simplicité et sa rapi- dité, pouvoir rendre des services aussi réels que la méthode de dosage de l’'ammoniaque urinaire qui fait l'objet du présent mémoire. PYORRHÉE ALVÉOLAIRE EXPÉRIMENTALE, par JosEP# MENDEL. Galippe, Miller, Goadby, Talbot, Carpenter ont cherché à reproduire expérimentalement la pyorrhée alvéolaire chez l'animal. Galippe expé- rimentait avec deux organismes aérobies isolés de la pyorrhée; Miller inoculait le pus même de la pyorrhée humaine; les autres auteurs utili- saient soit le pus, soit les cullures de pus en bouillon. Toutes ces tenta- tives, au témoignage de leurs auteurs, sont restées infructueuses. Au cours de recherches que nous poursuivons sur le rôle des anaérobies dans les suppurations de la cavité buccale et, en particulier, dans la pyorrhée alvéolaire, nous avons isolé un certain nombre de germes, les uns déjà connus, d’autres que nous n'avons pu encore identifier. En étudiant l’action pathogène de quelques-uns de ces organismes, il nous a paru intéressant de rechercher si l’inoculation des mêmes germes sous la peau et dans les gencives engendraient, dans les deux cas, des réactions uniformes. À cet effet, nous avons adopté le procédé suivant : chaque animal (lapin ou cobaye, principalement le lapin) recevait simultanément deux injections d’un germe à déterminer : l’une sous- cutanée (région abdominale), l’autre intragingivale (entre le collet de la dent et la gencive, dans les fibres du ligament). Nous avons pu, de la sorte, observer une différence marquée dans l’évolution des phéno- mènes. Les injections sous-cutanées sont restées, pour la plupart, sans effet local appréciable. Dans un seul cas, nous avons observé la formation d’un abcès au point d’inoculation, évoluant lentement avec minimum de phénomènes aigus. Dans la cavité buccale, au contraire, les inoculations furent toujours suivies d'accidents inflammatoires aigus, accompagnés de suppuration, tantôt sous forme de collections circonserites (abcès), tantôt affectant Le type clinique de la pyorrhée alvéolaire. Sur 8 lapins inoculés, 2 présentaient des abcès profonds de la gencive, 2 des suppu- rations marginales ayant guéri en quelques semaines, les 4 autres offraient l’ensemble symptomatique net de la pyorrhée chronique : con- gestion et tuméfaction de la gencive, écartement des dents, suppuration intarissable. La pression exercée sur la gencive fait sourdre une petite quantité de pus. diet dont à nes ét SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 963 Quatre organismes anaérobies furent inoculés. Le Staphylococcus parvulus de Veillon, un petit Vibrion du type /#epacri B. el deux Bacilles non identifiés : l’un isolé de la pyorrhée humaine, Bacille Gram-négatif, donnant des spores ovalaires, unipolaires, aspect de baguettes de tambour; l’autre, isolé d’un abcès alvéolaire d’origine dentaire, Bacille Gram positif ayant de nombreuses analogies avec le B. diphtéroïde (Jungano). Le cas le plus typique de pyorrhée a été réalisé par l’inocu- . lation du Parovulus. C'est, d’ailleurs, l'organisme que nous avons con- stamment trouvé en culture, dans 12 cas de pyorrhée étudiée. À côté de la suppuration habituelle dans cette affection, nous vimes apparaître une de ses fréquentes complications : l’abcès alvéolaire. L'animal, ino- culé le 19 mai, a succombé, le 14 novembre, à une maladie intercur- rente. La portion atteinte du maxillaire, débitée en coupes, fut soumise à l'examen microscopique; elle a fourni les indications consignées ci- après. Disons tout de suite que nous y avons reconnu les lésions carac- téristiques de la pyorrhée alvéolaire. : L'inoculation du Vibrion (trouvé dans 7 cas de pyorrhée sur 12), et du bacille à spores, 3 fois sur 12, a donné des résultats cliniques non moins nets. Nous venons de sacrifier un de ces lapins, inoculés au com- mencement de septembre, en vue d’une étude histologique. L’inoculation du bacille isolé de l’abcès alvéolaire a provoqué des symptômes pyorrhéiques plus atténués. Une conformation anatomique, particulière aux lapins, nous a paru favoriser le développement du processus pathologique. Chez cet animal, à la mâchoire inférieure, la gencive est souvent détachée du collet de la dent, formant un cul-de-sac favorable à la rétention des agents infectieux. L'examen du pus nous a montré que le microbe inoculé disparaissait rapidement; il est bientôt remplacé par une flore polymicrobienne, moins riche et moins variée, cependant, que dans la pyorrhée humaine. Il importe d'ajouter que nous n’avons rencontré ni Amibes, ni Spirilles. L'étude des pièces, dont il a été questiqn ci-dessus, nous a permis de reconnaître des lésions anatomiques, exactement superposables à celles que nous avons décrites dans la pyorrhée humaine et canine (1). Les altéralions intéressent toute la réyxion alvéolaire externe : la gencive, l’alvéole, le ligament, la surface dénudée de la racine. La fibro-muqueuse est le siège d’une notable infiltration leucocytaire, plus marquée à mesure que l’on remonte vers le bord libre; par endroits, la zone mar- ginale est méconnaissable. La couche malpighienne, très hypertrophiée, s'invagine, s'enfonce dans les tissus sous-jacents, longe la paroi externe de la poche suppurante, et tend à circonscrire le processus par une enceinte de défense continue. Sur certaines coupes, cette enceinte est (4) Contribution à l'anatomie pathologique de la pyorrhée alvéolaire. Communication à la Société anatomique de Paris, du 13 juin 1913. 964 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE partiellement détruite, et le travail d’envahissement se poursuit: La paroi alvéolaire externe est détruite sur une certaine hauteur, facile à apprécier, par comparaison avec la paroi alvéolaire interne, demeurée intacte. La destruction semble ici plus brutale que dans l’évolution ordinaire de la pyorrhée. Des fragments d’alvéole, sous forme de séquestres, sont englobés dans le tissu ambiant, où s’accomplit un pro- cessus actif de résorption. La membrane péridentaire a disparu, depuis les fibres du ligament annulaire, jusqu’au fond de la poche où s'arrête. l'organisation défensive du tissu malpighien. Au delà de ce point, elle est légèrement infiltrée; plus profondément, on retrouve sa structure normale. Enfin, la surface de la racine est légèrement entamée. (Laboratoire du D' Salimbeni, Institut Pasteur.) À PROPOS DE QUELQUES RECHERCHES RÉCENTES DE M. Newron HaARvEY SUR LA BIOPHOTOGÉNÈSE ET DU RÔLE IMPORTANT DE LA PRÉLUCIFÉRINE, par RaPHAEL DuBois. Depuis longtemps j'ai démontré publiquement, et aussi en présence de savants éminents (1) que le processus fondamental de la fonction photogénique peut être réduit, en dernière analyse, à une réaction in vitro en présence de l’eau et de l'oxygène, d'une substance thermola- bile oxydante présentant les caractères généraux des zymases, la luci- férase, et d’une substance protéique oxydable, également thermolabile, la luciférine. Newton Harvey, à la suite d'expériences récentes (2), a formulé ainsi ses conclusions : « The credit of this discovery belongs entirely to profes- sor Raphaël Dubois of the University of Lyons », et il ajoute : « The is absolutly no doub on the existence of luciferase and luciferine and the possibility of separaling the two substances. » Nota. — Au point de vue physique, l'exactitude de nos résultats relatifs aux propriétés de la lumière physiologique a été également vérifiée par deux physiciens américains éminents, Very et Langley, et ultérieurement par il. E. Ives et W,. W. Coblentz. Toutefois, à la suite de résultats expérimentaux certains, mais dont l'interprétation est inexacte, Harvey a proposé de remplacer le mot « luciférase » par celui de « photogénine », et celui de « luciférine » (4) Voir Raphaël Dubois. La Biophotogénèse. Revue générale des sciences pures et appliquées, 15-20 septembre, 1916, p. 511-516, Paris, Doin, éd. /2) Newton Harvey. The Mecanism of Light Production in Animals (Science, n. S. vol. 44, n° 1128, 1916, p. 208-209). 2 nus tartes huis SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 965 par « photophéline ». Il croit que la luciférase se trouve exclusivement et isolément dans les organes lumineux, que c’est le corps oxydable avec lumière, qu'il est même auto-oxydable, et que la luciférine se ren- contre, non seulement dans les parties non lumineuses des organismes non pathogènes, mais encore dans les organismes non lumineux. C'est tout le contraire qu'il fallait dire et voici en quoi consiste l'erreur de Harvey : Il laisse éteindre spontanément, à froid, une liqueur rendue lumi- neuse par la sécrétion d’un petit Crustacé Ostracode du Japon, Cypri- -dina hilgendorfii. Il constate ensuite que le permanganate de potasse, et autres substances oxydantes, que j'ai indiquées comme donnant de la lumière avec la luciférine, ne produisent aucune réaction photogène dans le liquide éteint. Le résultat contraire eût été bien suprenant, puisque l'extinction pro- vient de l'usure par oxydation de la luciférine, alors que la luciférase persiste, l’action de cette zymase n'étant nullement proportionnelle à l'usure de la luciférine. D'autre part, Harvey fail bouillir dans l’eau des Cypridines, ou même simplement des parties non photogènes de ces petits Crustacés, ou bien encore certains autres organismes non lumineux. Il oblient ainsi une seconde liqueur, non lumineuse, comme la première et qui ne brille pas davantage par l'addition d’un petit cristal de permanganate de potasse, ce qui était facile à prévoir puisque ce liquide avait bouilli et que la luciférine est thermolabile au-dessous de 100°. Mais si l'on mélange les deux liquides obscurs, la lumière reparaît. Ce résultat paradoxal eut pour effet de bouleverser les idées premières de Harvey, qui avait d'abord intégralement adopté mes conclusions, en les confirmant par des expériences cruciales très intéressantes. La mauvaise interprétation d'une expérience exacte a fait naître un schisme qui ne saurait subsister entre gens de bonne foi plaçant l’in- térêt de la vérité scientifique au-dessus de tous les autres. Celte expé- rience fallacieuse de Harvey peut, avec succès, être répétée au moyen de la sécrétion lumineuse de la Pholade dactyle, ce qui, soil dit en passant, prouve, une fois de plus, la sante du processus fondamental de la biophotogénèse. Voici comment il convient d'interpréter les faits observés : Pendant l'extinction spontanée, progressive, de la liqueur lumineuse, la luciférine est usée par oxydation, mais il subsiste de la luciférase avec, en plus, une autre zymase, dont j'ai signalé l’existence dans une note antérieure (1). (1) Raphaël Dubois. Mécanisme intime de la formation de la luciférine; analogie et homologie des organes de Poli et de la glande hypobranchiale des Mollusques purpurigènes. Comptes rendus de la Soc. de Biologie, p. 850- 852, 1907. 966 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cette dernière se termine ainsi : « En résumé, la luciférine prend naissance par l’action d'une substance ayant les caractères généraux d'une zymase, sur un produit que j'appellerai préluciférine. » Ce dernier est thermostabile, et c’est lui qui persiste dans les bouillons de Harvey. Quand on ajoute à ces derniers un mélange de luciférase et de ce que j'appellerai coluciférase, cette dernière reforme de la luciférine, qui est aussitôt oxydée par la luciférase, d’où lumière. Par une expérience bien simple, onprouve que cette interprétation esl la seule exacte. On chauffe à 65° le mélange de luciférase et de coluciférase. La pre- mière, seule, est détruite. On filtre, pour séparer le coagulum, et on mélange le liquide où a persisté seule la coluciférase, avec le bouillon renfermant la substance thermostabile (très probablement une albu- mose). Il n'y a, cette fois, aucune lumière produite. Mais, vient-on à ajouter au mélange obscur un petit cristal de permanganate de potassium pour remplacer la luciférase détruite, aussitôt la lumière apparait, parce qu'il s'est formé une nouvelle quantité de luciférine, par transformation de la préluciférine. : J’ai l'espoir que, lorsque Harvey aura répété cette expérience, il voudra bien revenir à son opinion première, conforme à la mienne, qui était la * bonne, et qu'il abandonnera les expressions, désormais sans objet, de « photogénine » et de « photophéline ». Cette dernière (de photos : lumière, et ophéléo : j'assiste) pourrait être cependant conservée comme expression générique pour désigner une foule d'agents mécaniques, physiques et chimiques qui favorisent, excitent ou activent la réaction luciférase-luciférine, et peuvent même faire apparaître la lumière dans des liqueurs où elle semblait tout à fait supprimée, même en puissance, mais qui toujours, cependant, renferment de la luciférine, ou ce qu'il faut pour la produire; tels sont : l'agitation en présence de l'oxygène, la dilution avec de l’eau aérée, la chaleur, l’addition d’un corps à fonction alcaline (ammoniaque, carbonate de soude, alcaloïdes, amines), ou encore d’éther sulfurique, etc. Ces agents restent sans action sur les liqueurs dans lesquelles le per- manganate de potassium ne décèle pas trace de luciférine. SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 967 ; ÉLECTIONS DE FIN D'ANNÉE Sont élus, par acclamation, pour 1918 : Vice-présidents : MM. CaRNOT et CAULLERY. Membres du Conseil : MM. DeLezEnNe et LiNOSSIER, vice-présidents . Sortants. Secrétaire ordinaire : M. WEINBERG. FIN DES COMPTES RENDUS ET DES MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. . Le Gérant : O. PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. . TABLE DES MATIÈRES 0% * PAR NOMS D'AUTEURS ANNéE 14917. Achard (Gh.)et Binet (Léon). Mesure du témps de coagulation du sang, 845. Achard (Ch.) et Flandin (Ch.). A propos de la mesure de l'intoxication oxy- carbonée par la capacité respiratoire du. sang, 698. j Achard (Ch.), Flandin (Ch.) et Des- bouïs (G.). Mesure de l’intoxication oxy- carbonée par la capacité respiratoire du sang. Contrôle de traitement par les inha- . lations d'oxygène, 391. — Réponse à la - note de M. Nicioux, 525. Achard (Ch.) et Leblanc (A.). Sur le mode d'action des solutions de savon employées pour le pansement des plaies, 395. : Aigrot. Voir Lesieur (Ch.). _ Alexeieff (A.). Mitochondries et corps parabasal chez les Flagellés, 358. — Mito- chondries et rôle morphogène du noyau, 361. — Nature mitochondriale du corps | parabasal des Flagellés, 499. — Sur les mitochondries à fonction glycoplastique, 510. — Sur la fonction glycoplastique du kinétoplaste (— kinelonucleus) chez les Flagellés, 512. André-Thomas. Jules Dejerine (1849- 1917). Mémoires, 416. — Syndrome sympa- thico-radiculaire et causalgie, 868. André-Thomas et Landau (E.). Réaction ansérine ou pilomotrice dans les blessures de guerre et spécialement dans les blessures du système nerveux, 144. — Contribution à l'étude des cordons posté- rieurs de la moelle. Le triangle de Gom- : bault et Philippe. Les fibres endogènes. La zone de Lissauer, 151. André-Thomas, Lévy-Valensi (J.) . et Courjon (Jean). Sur la douleur au BIOLOGIE. TaBLes. — 1917. T. LXXX. | pincement dans les blessures des nerfs périphériques, 812. Aristovsky (V. M.) Voir London (E.-S.). 5 Barthélemy (Ed.). Voir Charles (J.). Baume {G.). Voir Lutz (L.). Bazin. Note sur un procédé permettant d'évaluer les propriétés bactéricides du pus des plaies de guerre et sur les rensei- gnements qu'on en peut tirer pour leur pronostic et leur traitement, 30. — Du traitement par l’autovaccin des ostéites rebelles consécutives aux plaies de guerre, 306. — De l'utilité de l’autovaccination préventive dans la suture secondaire des plaies de guerre, 308. — Quelques observa- tions de stérilisation et de suture de plaies intectées chez le lapin et le cobaye, 564. — Sur un procédé pratique pour découvrir des champignons parasites dans les cra- chats de malades atteints de bronchite chronique, de son utilité pour leur traite- ment, 771. Beauverie (J.) Quelques propriétés des ascospores de levures. Technique pour leur différenciation, 5. — Les moisissures des tourteaux d’arachide cultivant à 37, 311. — Les corpuscules métachromatiques du bacille diphtérique, 604. Berthelot (Albert). Sur l'emploi du bouillon de légumes comme milieu de cul- ture, 131. — Applications d'une peptone protéolytique de viande et de muqueuse intestinale à la préparation des milieux de culture, 298. Besse (Pierre-M.) et Budin-Œhler (E.). Résultats d'essais de diététique expé- rimentale, 109. Betancès (L.-M.). Voir Chabanier (H.). 70 20928RF6 d 970 Bideau (| el Voir Lancelin (R.). Billard (G.). Le pouls « tâté » à l’oscil- lomètre Sphy ne du professeur V. Pachon, 815. Binet (L.). Voir Achard (Gh.). Blanc (G.). Voir Nicolle (Ch.). Blanchier (Mie). Voir Netter (A. Le Bobrie. Voir Clerc (A.). Bohn (Georges). Sur quelques préju- gés biologiques, 613. Boldyreft (WW. IN.). De la spécificité de la réaction d’Abderhalden, 882. — Quel- ques considérations sur les causes étiolo- giques du scorbut, tirées de l’expérimenta- tion physiologique, 911. Bonnier (Pierre). L’affre et l'instinct de conservation, 74. — Les centres acro- thermostatiques et la mémoire, 566. Bory (Louis) et Jacquot (Albert). De l'introduction du soufre dans l'orga- nisme par la voie sous-cutanée, 309. Botelho (G.). Sur un nouveau milieu de culture indiquant rapidement la pré- sence de bacilles du groupe typhique dans un milieu bactériologiquement impur, 435, 498. Bougauit. Voir Netter. Bounhiol (J.-P... Le dimorphisme sexuel chez la sardine (Alosa sardina L.) des côtes d'Algérie, 11. — Sur la distribu- tion verticale des bancs de sardines dans les eaux littorales de l'Algérie, 416. — Sur la biologie de l’Alose finte (Alosa finta Cuv.) des côtes d'Algérie, 480. Bourguignon (Georges). Chronaxie normale du triceps brachial et des radiaux chez l'homme. — Classification fonction- nelle etradiculaire des muscles da membre supérieur par la chronaxie, 718. Bourguignon (Georges) et Lucas (Jean). Emploi de deux bobines difré- rentes, pour augmenter la sensibilité de la méthode de mesure de la vitesse d'excita- bilité par le rapport des quantités d’élec- tricité donnant le seuil avec les ondes iso- lées du courant induit (indice de vitesse d'excitabilité), 128. — Classification fonc- tionnelle et radiculaire des muscles du membre supérieur de l’homme, par le rap- port des quantités d'électricité donnant le seuil avec les deux ondes isolées du cou- rant induit (indice de vitesse d’excitabilité), 721. Bouttier (H.) et Molard (E.). Un cas de kyste hydatique du cerveau chez l'homme, 842. Bridré (J.). Examen microscopique des frottis sans coloration, 332. Brulé (M.) et Moreau. Sur les causes de la rétention biliaire dans les spiroché- toses ictérohémorragiques, 414. BIDEAU — CLERC Budin-Œhler (E.). Voir Besse (P.- M.). Bugnion (E.). L' Co iecemient des an- tennes et des cerques de la Blatte ue americana) (Mémoires), 317. < Bull (G.-G). Gangrène gazeuse. Tone et antitoxine, 957. Camus {L.). La vaccine généralisée chez le Chat, 906. Camus (Jean). Présentation custe pour l'étude du tremblement, 164. Carles (Jacques) et Barthélemy (Ed.). Procédé spécial d’homogénéisation et de tamisage pour collecter les kystes dysentériques contenus dans les selles, 402. Carnot (Paul). Sur le mécanisme dela L disparition des schizontes dans le sang périphérique au cours des accès de palu- disme, 515. — Sur la schizontolyse au cours de l’accès de paludisme. Action du sérum, des leucocytes, des extraits splé niques, 685. ; Castex (Æ.) Inscription directe du réflexe rotulien,, 57,4. réflexes tendineux, 680. Cawadias (Alex.) et Monpherrato F (M!1:). L'action des métaux colloïdaux dans les leucémies, 935. CGhabanier (H.), Lebert (Me M.) et — Mécanisme des. Betancès (L.-M.). Une technique simple et sûre de la réaction de fixation dans la syphilis, 543. Charrier (H.). Sur l'existence de phé- ne . nomènes de «dédifférenciation musculaire» _ pendant la transformation de la Nereis fucata Sa. en Heleronereis, 818. Chatton (Édouard). Les « cystis », stades du cycle évolutif de Fla- gellés intestinaux (Mémoires), 555. Chauffard (A solution chlorurée physiologique l'évaluation de la résistance globulaire, 828. — Comparaison des solutions isoto- Si niques de chlorate de soude et de chlo- rate de potasse avec le liquide de Ringer Blasto- .) et Huber (J.). Com- ». paraison du liquide de Ringer et de la pour pour l'évaluation de la résistance globu- laire, 904. Cholodkovsky (N.). Contribution à la connaissance des cysticerques d'Oiseaux, LA 219. Clerc (A. et Bobrie. Malformations 123. phalangiennes des doigts et des orteils, CLOGNE — FIESSINGER Clogne (R.). Voir Fiessinger (N.). Cluzet. Voir Weill (E.). Comandon (J.) Phagocytose in vitro des hématozoaires du Calfat (enregisire- ment cinématographique), 314. Combes (Raoul). Recherches sur les affections typhoides du cheval. Étude bac- tériologique d’une série de malades atteints à Grenoble, 898. . ) Costa (S.), Pecker (H.) et Troïsier (J.). L’azotémie dans la spirochétose ictéro- hémorragique, d'après l'examen du liquide céphalo-rachidien, 375. Costa (S.) et Troisier (J.). Mort du lapin et survie du cobaye dans la spiro- chétose ictérohémorragique expérimentale, #97. — Réactions cytologiques et chimiques du liquide céphalo-rachidien dans la spiro- chétose ictérohémorragique, 29. — Viru- lence des centres nerveux dans la spiro- chétose ictérohémorragique expérimentale du cobaye, 196. — Persistance dans le sérum ?n vilro de la substance immuni- sante de la spirochétose ictérohémorra- gique. Diagnostic rétrospectif, 449. Gosta (S.), Troisier (J.) et Dauver- gne (J.). Sur un procédé pour la recherche et la détermination rapide du B. diphté- rique chez les malades et les porteurs, 678. | — Note complémentaire relative au procédé - pour la recherche et ia détermination rapide du B. diphtérique chez les malades et les porteurs, 193. ; Courjon (J.) Voir André-Thomas. Courmont (J.) et Durand (P.). La spirochétose ictérohémorragique chez le chien, 275. — Pénétration transcutanée du Spirochète de l'ictère hémorragique, 271. Couvreur (E.) et Duroux (E.). Quel- ques réflexions à propos des sutures hété- rotopiques, 831. Voir Duroux (E.). Creuzé (Pierre)et Grimberg(Arth.). Appareil fixe-veine pour faciliter les injec- tions intraveineuses, 207. Gristau (L.). Note sur la spirochétose à Lorient, 718- Voir Manine. Gytovitch (I.S.)et Folkman(N.F.. Pléthysmographie, comme méthode d’en- - registrement des réflexes conditionnels chez l’homme, 762. D Dauvergne (J.). Voir Gosta (S.). Desbouis (G.). Voir Achard (Ch). Desplas (B.). Voir Policard (A.). Dévé (F'.). La membrane d’enkystement 971 péritonéal dans le cholépéritoine hydatique, 452. — Échinococcose herniaire, 804. — Les kystes hydatiques primitifs multiples chez l’homme, 859. Dieulafé (L.). Le traitement des fistules parotidiennes par la résection du nerf auriculo-temporal, 300. ; Distaso (A.). La formation de l'indol dans le milieu sérum digéré et dilué, 253, Dons-Kaufmann (Mie M.). Voir Par- turier (M.). Doyon (M.). Un exemple de nanisme achondroplasique, 622. Dubois (Raphaël). Surle pain de guerre (pain déchloruré-calcique), 818. — Sur le pain de guerre (pain déchloruré-calcique), 820. — A propos de quelques recherches récentes de M. Newton Harvey sur la bio- photogénèse et du rôle important de la préluciférine, 964 et t, LXXXI, 106. Dubreuil (J.). Voir Tribondeau (IL.). Dufrénoy (J.). Sur le concours des feuilles adjacentes, dans le développement inusité de bourgeons qui, normalement, restent rudimentaires, chez le pin mari- time, 9. — Remarques à l’occasion des mo- difications produites par le vent marin sur des inflorescences mâles de pin maritime, 174. Duhot (E.). Voir Eschbach (H.). Durand (P.). Voir Courmont (J.). Duroux (E.) et Couvreur (E.) A propos de la note de M. Frouin : Sur la suture des nerfs, 106. — A propos du mé- moire de M. Nageotte, sur la « Greffe des tissus morts ». 326. Voir Gouvreur (E.). E Egret (M. T.). Voir Schulmann (E.). Eschbach (H.} et Duhot (E.) La saturation du pouvoir hémolytique des sérums frais au cours du séro-diagnostic de la syphilis, 941. Fauré-Fremiet (E.). Voir Vincent (H.). Favre. Note sur une méthode de diffé- renciation élective des éosinophiles des tissus, 11. _ Fiessinger (Noël) et Glogne (René). Étude sur le pouvoir protéo!ytique des 972 FIESSINGER — UHEITZ leucocyles polynucléaires normaux du sang circulant, 451. — [L'action antiseptique des hypochlorites alcalins et en particulier de la solution de Dakin-Daufresne, 633. Fiessinger (Noël) et Goubault (A.). Bacilles aérobies sporulés dans les plaies de guerre, 492. Fisch (J.). Traitement de l’urétrite go- | nococcique par l’autovaccin, 674. Voir Ret- terer (Ed.). Flandin (Ch. Voir Achard (Ch.). Foikman (N.-F.) Voir Cytovitch (I.-S.). Fouchet(A.). Méthode nouvelle de re- cherche et de dosage des pigments biliai- res dans le sérum sanguin, 826. Françca (Carlos) Sur le traitement chimique des méningites, 422. Frouin (Albert) Action des sels. de thorium sur la dysenterie amibienne, 136. Fumey (M.). Voir Hollande (A.-Ch.\ Garin (Gh.). Sur la genèse du palu- disme primaire. Les porteurs sains de . parasites et le rôle de la quinine préven- tive, 391. Garin(Ch.)et Girard (A.). Recherches hématologiques chez les paludéens, entre les accès et pendant.les accès, 840. Garin(Ch.)et Pasquier(Gh.).L'image d'Arneth et l'indice nucléaire neutrophile chez les paludéens, 915. Garin(Ch.)et Sarrouy. Les variations de la formule leucocytaire dans le palu- disme secondaire, 880. ; Garnier (Marcel) et Gerber (C.). Le coefficient d’imperfeclion uréogénique sui- vant les régimes; ses variations aux di- verses heures de la journée, 203. — Le coefficient d’imperfection uréoyénique au cours de la spirochétose ictérigène, 279. Garnier (Marcel) et Reiïlly (J.). La recherche du spirochète ictérigène dans l’urine de l’homme et du cobaye, 38, 103. — Action de la bile sur la virulence de Spiro- chæta iclerohemorragiæ, 41. — La recher- che des substances immunisantes chez les convalescents de spirochétose ictérigène, 401. — La résistance globulaire à la sapo- nine au cours de la spirochétose ictérigène, 348. — Les réactions méningées au cours de la spirochétose ictérigène, 446. — Les lésions des organes hémolymphatiques dans laçspirochétose ictérigène de l'homme, 130. — Le déterminisme des lésions hépa- tiques dans la spirochétose ictérigène chez l’homme, 733. | L) Gautier (G1.). Au sujet du tétanos par- tiel des membres, à forme monoplégique, 12. — Réaction de l’antipyrine avec le p. diméthylaminobenzaldéhyde, 6172. Gerber (C.). Voir Garnier (M.). Geslin (B.). Voir; Wolff (J.). Girard (A.). Voir Garin (Ch. Girard(L.). Voir Méry (H.) Gley (É.) et Quinquaud (Alf). La sécrétion surrénale d'adrénaline ne tient pas sous sa dépendance l'effet vaso-con- Stricteur du sang asphyxique, 15. Goubault (A.). Voir Fiessinger (N.). Govaerts (P.). Procédé d'étude de la < topographie microbienne, dans les plaies, 606. Grimberg (A.). Voir Creuzé (P.). Grysez. Note sur un appareil destiné à la numération et à l'identification des germes des plaies de surface et de la peau, 136. 6 Gueylard (Mile: France) et Portier _ (Paul). Variation de poids de l'Epinoche passant d’un milieu dans un autre de sali- nité différeute. Etude de l'adaptation aux changements brusques de salinité, 538. — Variations de poids de l'Epinoche morte (Gast. leiurus) sous l'influence des chan- gements brusques de salinité, 683. Guieysse-Pellissier (A) Note sur la formation des cellules géantes dans la tuberculose par caryoanabiose, 187. Guilleminot (H.). Sphygmographe à contre-pression, 168. Guilliermond (A.). Nouvelles recher- | ches sur les caractères vitaux et les altéra- tions du chondriome dans les cellules épi-, dermiques des fleurs (Mémoires), 643. — Sur les phénomènes cytologiques de la. dégénérescence des cellules épidermiques pendant la fanaison des fleurs, 126. — Sur la nature et le rôle des mitochondries des cellules végétales. Réponse à quelques objections (Mémoires), 917. Guyon (L.). Note sur les névromes par écrasement et sur l’atrophie simple des nerfs, 695. Harde (E.-S.). Milieu de culture pour l'obtention des anaérobies des exsudats par l'enrichissement en germes, 661. Heitz (J.). Voir Lerichel(R.). 1 HERPIN — LERICHE 973 pa TE PA PP EVE NS Herpin (A.). Cas d'ostéogénèse au maxillaire inférieur, 80. Hesse (E.). Voir Léger (L.). Hollande (A.-Ch.). Imprégnation ar- gentique, sans précipité du Treponema pallidum dans les frottis, 7. — Au sujet d'une réaction microchimique du spiro- chète ictérohémorragique, 529, — Action des lipoïdes sur l'imprégnation pyridino- argentique du Spirochæla icterohemorra- giæ, 616. Hollande (A.-Ch.) etiFumey (M.). Emploi de l’ovalbuminate de soude et des papiers réactifs tournesolés sucrés dans la différenciation des bacilles dysentériques; gélification de l'alcali-albumine, 855. Voir Léger (L.). Houdré (Marie). Quelques aspects ra- diographiques de la colonne vertébrale, 903. Huber (J.). Voir Ghauffard (A.). Iwanow (E.). Le processus d’'éjacula- tion du sperme chez les animaux domes- tiques (cheval, chien), 230. — Le sperme de quelques Mammifères, 233. — Obser- vations sur le processus d’éjaculation du sperme chez le chien. Durée et ‘volume des différentes portions de la sécrétion spermatique, 514. — Facteurs qui agissent sur le travail des glandes de l’appareil génital mâle du chien, 517. — Moyen de rendre le sperme infecté des mammifères incapable de transmettre l'infection, 765. Jacob (O.). Tumeurs consécutives à l'injection d'huile camphrée préparée avec de l’huile de vaseliue, 311. . Jacquot (A.). Voir Bory (L.). Jean. De l'influence des extraits de _ glandes génitales, sur le métabolisme phosphoré, 201. K Keilin (D... Une nouvelle entamibe, Emtamæba mesnili n.sp., parasite intesti- nal d'une larve d’un diptère, 133. ‘Kervily (Michel de). Sur la structure de la membrane basale des villosités du placenta humain, 18. Kopaczewski (W.). Influence des ra- diations lumineuses sur la toxicité du sérum de la Murène, 884. — Essais d'im- munisation contre la toxicité du sérum de la Murène, 886. Lancelin (R.). Recherches sur les lé- sions hépatiques dans la dysenterie bacil- laire, 162. — Sur une lésion intestinale atypique de la dysenterie bacillaire res- semblant à l’ulcère amibien, 269. Lancelin (R.)et Bideau (I. À pro- pos du temps nécessaire à l’a glutination microscopique des bacilles du groupe dysen- térique, 267. Landau (E.) La cellophane comme remplacaut les lamelles des coupes mi- croscopiques, 1356. — Quelques considéra- tions sur le phénomène de l'extension du gros orteil, 392. Voir André-Thomas. Lapicque (L.) et Legendre (R.). Sur le pain à la chaux, 896. Latapie (A.). La séro-réaction de la syphilis. Procédé simplifié. Préparation de l'antigène, 270. Lebert (M'ie M.. (H.). Leblanc (A.). Voir Achard (Gh.). Leclère (A.). Dosage de l'ammoniaque urinaire, 959. Le Fèvre de Arric. La septicémie typhique expérimentale, 54. — La septicé- mie typhique expérimentale (Action des sels biliaires), 108. Legendre (R.). Voir Lapicque (L.). Léger (L.)et Hesse (E.). Sur les mi- crosporidies de la crevette d’eau douce, 12. Léger (I.) et Hollande (A.-Ch.). Sur un nouveau protiste à facies de Chytri- diopsis, parasite des ovules de l'huître, 61. Léger (Marcel). Bacilles paratyphi- ques : non-fixité absolue des caractères culturaux sur les principaux milieux dif- férentiels, 631. Lentz (A.-K.). Comparaison de la com-- posilion chimique de la substance grise de l'écorce et des ganglions de l’encéphale chez l'homme, 753. Leriche (R.). Sur le temps perdu pour l'arrèt définitif de la sécrétion paroti- dienne après arrachement de l’auriculo- temporal, 310. Voir Chabanier 974 : LERICHE — MÉRY = — —————————————————————— " " " " " û TT TT NH NN I EU NN NN Leriche (KR.) et Heïtz (J.). Des effets physiologiques de la sympathectomie pé- riphérique (réaction thermique et hyper- tension locales), 66. — De la réaction vaso-dilatatrice consécutive à la résection d’un segment artériel oblitéré, 160. — In- fluence de la sympathectomie périarté- rielle ou de la résection d’un segment ar- tériel oblitéré sur la contraction volontaire des muscles, 189. Leriche (R.) et Policard (A.). A propos du mécanisme de l’action hienfai- sante dela lumière sur les plaies, 945. Lesieur (Ch.), Massia et Aigrot. Réaction de Bordet- Wassermann dans l’épilepsie et l’idiotie, 910. Lévy-Valensi (J.). Voir Thomas. Linossier (G.). Décès de MM. Dejerine et Jules Courmont, 245. — Sur la biolo- gie de l’Oidium lactis. L'Oidium lactis A parasite, est-il identique à l’Oïdium lacltis saprophyte? 283. — Alimentation miné- rale, 332. — Influence de l'alimentation sur la constitution chimique du proto- plasma cellulaire, 389. — Influence de la quantité des aliments ‘organiques sur le développement du champignon, 429. — Influence de la quantité des aliments mi- néraux sur le développement du champi- gnon, 433. — Influence de la température sur la toxicité de l’alcool, 584. — Discours prononcé aux funérailles du professeur Dastre, 802. André- Loeper (M.) et Verpy (G.). L'action . de l’adrénaline sur le tractus digestif, 703. London E.-S.)et Aristovsky(V.-M.). Nouvelle méthode de séparation des toxi- nes, en particulier de la tétanotoxine, 156. London (E.-S.) et Pakhotina (E.-P.). Méthode de coagulation spécifique appli- quée aux ferments du suc pancréatique, 158. Lopez-Pérez (Leopoldo). Contribu- tion à l'étude de la constitution des oxy- dones. Action de quelques ferments sur les oxydones stables, 326. Loygue (G.). Note sur une bactérie « obsidionale » pathogène, 631. Lucas (J.. Voir Bourguignon (G.). Lutz (L.)et Baume (G.). Sur la carac- térisation toxicologique et urologique du dinitrophénol, 483. M Maire (L.). Voir Sartory (A.). Manaud (A.). Coloration vitale de l'hé- matozoaire du paludisme, 472. Manine, Cristau et Plazy. La spiro- chétose ictérohémorragique à Lorient, 531. Marbé. Voir Vincent (H.). Martin (Louis) et Pettit (Auguste). Présence de Sp. icterohemorragiæ chez le Surmulot de la zone des armées, 10. — Evolution de la spirochétose ictérohémor- ragique expérimentale chez le cobaye, 65. — Présence du Sp. icterohemorragiæ chez le Surmulot de l'intérieur, 374. — A propos des lésions histologiques qui surviennent, chez l’homme, au cours dela spirochétose ictérohémorragique, 640. Martin (Louis), Pettit (Auguste) et Vaudremer (Albert). Culture du Spiro- chæta iclerohemorragiæ, 191. — Sur les propriétés agglutinantes et immunisantes du sérum sanguin chez les sujets atteints. de spirochétose ictérohémorragique, 949. Massia. Voir Lesieur (Gh.). Mathis (G.) et Mercier (L.). Existe- t-il des races d'Entamæba dysenteriæ? 191. Mattei (Gh.). Etude de la constante d'Ambard, dans l'insuffisance rénale avec troubles gastro-intestinaux chez les soldats en campagne, 426. Mattei (Ch.) et Ribon [E.). Note sur l'élimination urinaire du chlorhydrate d'é- métine chez l’homme, 830. Maximoîf (A du tissu lymphoïde des Mammifères, 222. — De l’action stimulante de l'extrait de moelle osseuse sur la croissance et l’évo- lution des cellules dans les eultures de tissu lÿmphoïde, 225. — Sur la production artificielle des myélocytes dans les cultu- res de tissu lymphoïde, 235. — Sur les rapports entre les grands et les petits lym- phocytes et les cellules réticulaires, 231. Mazé (P.) et Ruot (M.). Recherches sur l'assimilation de l’acide lactique par les levures et sur la production d'acide pyruvique par les levures et les oïdiums, 36. Mazot (Mie). Voir Rubinstein (M.). Mendel (Joseph). Pyorrhée alvéolaire expérimentale, 962 Mercier (L.). Voir Mathis (C.). Méry (H.) et Girard (Lucien). La réaction leucocytaire, consécutive aux injections de vaccin chauflé T.A.B., est. indépendante du mode d'introduction du … vaccin, 138. — Modifications de la leuco- cytose sanguine chez l’homme vacciné contre les infections typhique et paraty- phiques, à l’aide du vaccin T.A.B. chauffé, renforcé, 140. — Les réactions leucocy- taires consécutives aux injections sous- cutanées et intraveineuses du vaccin dilué T.A.B. chauffé chez les malades atteints de. fièvre typhoïde ou paratyphoïde À ou B, .). Sur la culture in De 4 pa “oi dès dattes eat dés loss né ie MÉRY — PETZETAKIS 975 634. — La saturation des agglutinines dans la vaccination et. la vaccinothérapie anti- typhoïdiques par le vaccin chaufté T.A.B., 636. Méry (H.) et Million. Recherches expérimentales sur, la toxicité du chlor- hydrate d’émétine, 592. Metalnikoïff (S). Sur l'immeortalité des Protozoaires, 241. Michel (R.). Voir Picot (G.). Mignot (R.). Voir Rénon (L.). Million. Voir Méry (H.). Molard (E.). Voir Bouttier (H.). Monpherrato (Me). Voir Gawadias (A.). Moreau. Voir Brulé (M.). Mouriquand (G.). Voir Weill (E.). Muratet. Voir Vincent (H.). N Nageotte (J.). Sur la greffe des tissus * morts et, en particulier, sur la réparation des pertes de substance des neris, à l’aide de greffons nerveux conservés dans l’al- cool (Mémoires), 459. — Réponse. aux remarques de M. Dastre, 469 — Sur l’amoindrissementmorphologiquedes nerfs après cicatrice (Wémotres), 595. — Escarre par dessication du cartilage auriculaire vivant et des portions dénudées de greffes cartilagineuses mortes; mode d'élimina- tion et phénomènes consécutifs, 689. — Reviviscence des greffes conjonctives mor- tes, 889.— Sur la possibilité d'utiliser dans la pratique chirurgicale les greffons de nerfs fixés par l’alcool et sur la technique à employer (Mémoires), 925. Netter (Arnold), Bougault et Sala- nier. Acidité des épanchements purulents à pneumocoques de la plèvre, des articu- _lations, du tissu cellulaire sous-cutané, des méninges, 91. Netter (Arnold), Salanier (Marius) et Blanchier (Mie). Deux nouveaux cas de méningococcie avec constatation du méninsocoque dans les éléments purpuri- ques. Culture du méningocoque dans la sérosité d’une vésicule dans l'un des cas. Intervention d’une race de méningocoques différent du méningocoque typique, 619. Neuville (H.). Voir Retterer (Éd.). Neveu (R.). Voir Salomon (M.). Nicloux (Maurice). A propos de la note de MM. Ch. Achard, Ch. Flandin et G. Desbouis : « Mesure de l'intoxication oxycarbonée par la, capacité respiratoire. Contrôle de traitement par les inhalations d'oxygène », 521. Nicolas (E.). Voir Weinberg (M.). Niccelle (Charles). De l'emploi du co- baye comme animal réactif pour le dia- gnostic expérimental de la rage des rues, 188: Nicolle (Charles) et Blanc (G.).Pre- mière enquête sur l'existence, chez le rat de Tunis, des spirochètes pathogènes pour le cobaye, 245. (8) Ouranoîf (A.). Sur l'hémotoxine du B. Welchi (B. perfringens), 106. Pagniez (Ph.). Les troubles de la coa- gulation du sang dans [3 spirochétose icté- rigène, 806. Pagniez (Ph. et Pasteur Vallery- Radot. Culture des bacilles typhiques et paratyphiques sur sérum humain, 185. Paillot (A.). Microbes nouveaux, para- sites du Hanneton. Action pathogène sur chenilles de Vanessa urticæ, Lymantria dis- par etsur vers à soie, 56. Pakhotina (E.P.). Voir London (E.-S.). Parturier (Maurice) et Dons-Kauf- mann (Mlle). Action de la digitale sur la viscosité sanguine chez les cardiaques asysioliques, 407. — Action de l’iodure de potassium sur la viscosité sanguine, 456. Pasquier (Ch.). Voir Garin (Ch... Pasteur Vallery-Radot. Voir Pa- guniez (P.). Pawlowsky (E.). Sur l'appareil géni- tal mâle. Sur un cas d’anomalie de cet ap pareil chez Isometrus maculatus (Scorpio- nides, Fam. Buthidæ), 502. Pecker (H). Voir Costa (S.). Pettit (Auguste). Sur un Spirochète observé chez des malades à l'Hôpital ma- ritime de Lorient, 174. —. Remarques à propos de la communication de M. Cris- tau, 780, 848. — Mycose chez une Tortue de mer (Talassochelys carelta L.), 853. Voir Martin (L.). Petzetakis. « L'épreuve de la com- pression oculaire » et « l'épreuve respira- 976 PHOCAS — RÉNON toire » dans le diagnostic de la nature des arythmies par extrasystoles, 2. — Accélé- ration et extrasystoles réflexes du cœur par excitation intense des nerfs sciatiques après séparation de la moelle épinière d'avec le bulbe, 101. Phocas (Alexandre). L'hyperglycémie et la glycosurie adrénaliques, 938. Picado (G.). Influence des injections intraveineuses de coliargol sur la réaction de Wassermann, 321. Picot (Gaston)et Michel (Robert). La suture des plaies de guerre, guidée par l'examen bactériologique qualitatif de leur flore microbienne, 665. Piéron (Henri). Recherches sur les réflexes. I. Des divers modes de réponse du muscle à la percussion. Réactivité idio-musculaire etréflectivité musculo-ten- dineuse, 111. — Recherches surlesréflexes. II. De l'ambiguïté de certains signes cliniques : A. « Réflexe des jumeaux ». B. « Réflexe médio-plantaire », 254. — Recherches sur les réflexes. III. La ré- flectivité osseuse, son idée fondamentale avec la réflectivité musculo-tendineuse et avec la réflectivité « hétéro-musculaire », 294. — Recherches sur les réflexes. IV. Analyse de la réponse musculaire dans les réflexes musculo-tendineux : Dissocia- tion en une réponse myoclonique et une réponse myotonique, 410. — De ia longue durée et de la variabilité des temps de la- tence pour les réflexes cutanés, 545. — Le temps de latence des divers réflexes tendineux. Facteurs de variation. Ana- lyse. Détermination du « temps propre du réflexe » (Mémoires), 651. Plazy. Voir Manine. Policard (A.) et Desplas (B.) Les corps étrangers microscopiques tolérés dans les plaies. Réactions qu'ils provo- quent dans les tissus, 175. — À proposde la mise en évidence des corps étrangers microscopiques dans les plaies de guerre. Utilisation de la lumière polarisée, 248. — Sur le pouvoir phagocytaire des cellules fixes du tissu conjonctif chez l'homme, 249. — Absence de vaisseaux lymphati- ques dans le tissu de bourgeonnement des plaies, 286. — Les constituants cellulaires du tissu de bourgeonnement, en évolution aormale ou pathologique, chez l’homme (Mémoires), 145. Voir Leriche (R.). Ponselle (A.). Déterminisme de Ja culture du trypanosome de la grenouille Trypanosomu rolalorium Mayer, 1843, 824, 894. Portier (P.). Voir Gueylard(M':F.). Poyarkoff (E.). Sur l'inactivalion du complément dans un milieu pauvre en | sels, 221. — Sur la parenté entre l’hémo- lysine et la spermatozine, 229. — Sur l’ap- plication de la règle de Schulze au com- plément, 239. — Le rôle de la pression osmotique et les phénomènes d'adaptation élémentaire dans la biologie des sperma- tozoïdes, 761. Pron (L) Siguification de l'acide lac- tique dans le contenu gastrique à jeun, en l'absence de résidus alimentaires, 184. Q Quinquaud (A.). Voir Gley (É.). Rabaud (Etienne). Les grandes lignes d'une théorie physiologique de l'hérédité (Mémoires), 138. Rajat (H.). L'action du chlorure de sodium sur les mollusques aquatiques, 172. — La vie des mollusques (Limnæa limosa) dans les milieux artificiellement colorés, 173. Reiïlly (J.). Voir Garnier (M.). Remlinger (P.). La rage spasmodique du cobaye, 590. — Le virus rabique dans. ses passages de cobaye à cobaye, 628. — Comparaison de l'inoculation du virus rabique au lapin et au cobaye, 610. — Présence du virus dans la rate du cobaye rabique, 789. — Sur l'absorption du virus rabique par les muqueuses saines, 815. — Diffusion du virus rabique dans l'eau physiologique et le liquide de Locke, 863. — Analogies expérimentales du tétanos et de la rage, 865. — Sur la présence du vi- rus rabique dans les capsules surrénales, 901€ Renaux (E.). Corps en demi-lune, dans le sang d’un malade atteint de « Fièvre des tranchées ». 404. — Quelques remar- ques à propos de la spirochétose, 405. — Sur les modifications des affinités colo- rantes et de l'aspect morphologique de Sp. iclerohemorragiæ en culture, 583. Renaux (Ernest) tt Wilmaers (Al- bert,. Coloration du spirochète ictérohé- morragique, 55. Rénon (Louis). Disparition de la vita- lité et de la virulence des spores de l’As- | UE nes CRUE NS RÉNON — SARTORY pergillus fumigalus, après 25 ans de sé- jour dans une vieille culture, 616. Rénon (Louis) et Mignot (R.). Toxi- cité expérimentale du cyanure de cuivre et de potassium, 617. Retterer (Éd.). Du développement et de la siructure du cartilage hyalin, 23. — De l’ossification du rocher, 86. — De l’os- sification enchondrale chez le Triton, 291. — Structure et développement d'un fibro- sarcome caverneux et à cellules vésicu- leuses, 383. — De la forme des cellules épithéliales et du nombre de leurs assises dans l’urètre spongieux de l’homme, 441. — Structure et évolution du chorion de la muqueuse urétrale, 489. — Origine nu- cléaire des hématies (utérus gravide et moelle osseuse), 551. — De l'origine et de la valeur cellulaire des myéloplaxes, 567. — De {l'origine et de la structure du sys- tème médullaire du cartilage et de l'os, 662. — Remarques à l’occasion de la note de M. IL. Fisch, 615. — De la conjonctive humaine et de l’évolution de ses éléments, 821. — Structure et évolution de la ton- sille conjonctivale du chien, 860. — D'un fibro-chondro-ostéome provoqué par la pression, 900. Retterer (Éd.) et Fisch (J.). De l'os- sification enchondrale dans la micromélie congénitale, 119. — De l'ossification pé- riostique dans les micromélies congéni- tales, 182. — Seconde observation d’en- fant micromèle, 263. — Troisième obser- vation d'enfant micromèle, 343. Retterer (Ed.) et Neuville (H.). Des organes géuitaux externes du Tanrec, 19. — Du pénis du Hérisson, 83. — Du gland du bélier et du bouc, 118. — De l’appendice urétral de quelques. Ruminants, 1178. — De la structure de l’appendice urétral, 259, — Du pénis et du gland du mouton, 287. — Du développement et des homologies du gland des Ovinés, des Antilopinés et des Bovinés, 339. — Du pénis et du gland des Cervidés, 379. — Du pénis et du gland du Guib et du Nylgau, ainsi que des affi- - nités de ces Ruminants, 438. — De Ja rate des Pigeons ou Columbidés, 485.— Appré- ciation des caractères anatomiques au point de vue de la classification, 601. — Origine, structure et évolution du tissu adipeux des Crocodiliens, 195. — De l'or- ganisation et de la classification (Seconde réponse à M: Trouessart), 198. — Résul- tats généraux obtenus par l’étude de la rate d’une trentaine d'espèces d'oiseaux,952. Ribon (E.). Voir Mattei (Ch.). Rochaix (A.). Sur un prétendu carac- tére différentiel du bacille tuberculeux | aviaire, 570. 977 Roger (H.) Influence des embolies cérébrales sur la pression sanguine, 377 — Le rôle des surrénales dans 1 hyperten- sion artérielle consécutive aux embolies cérébrales, 421. — Action du prneumogas- trique sur le cœur des animaux décap- sulés, 535. Ronchèse (A.-D.). Réaction de Was- sermann. Procédé au sérum non chauffé, évitant les erreurs dues à l’excès ou au dé- faut de sensibilisatrice et de complément, 808. — Réaction de Wassermann. In- fluence de la teneur du sérum en sensibi- lisatrice hémolytique et en complément sur la sensibilité du résultat, 812. Rosenthal (Georges). Emploi du ci- trate de soude pour l’hémoculture et la re- cherche des hémolysines bactériennes. Diagnostic bactériologique de l'Entéro- coque, 856. — Paracoli-bacille, fréquent dans les plaies de guerre du thorax, 851. Roskine (G.). La structure des myo- nèmes, 363. — La structure des prolonge- ments musculaires de la cellule épithé- lio-musculaire de l'hydre, 365. Roule (Louis). Remarques concernant la biologie de la migration de ponte des Aloses (G. Alosa), 105. Rubinstein (M.). La paratyphoïde B expérimentale, 32. — Emploi des sérums non chauffés pour le séro-diagnostic de la syphilis. Technique, 71. — L’athérome expérimental par ingestion de cholesté- rine, 191. — Réaction de fixation. Prépa- ration du sérum hémoiytique, 908. Rubinstein (M.) et Mazot (Mie). Séro-diagnostie de la syphilis. Méthode séro-chimique de Bruek, 540. Ruot (M). Voir Mazé (P.). Sacquépée (E.). Sur le Bacillus bel- lonensis (ancien Bacille de l’œdème gazeux malin). Préparation desérums spécifiques ; quelques propriétés essentielles des sé- rums, 850. Salanier (M.). Voir Netter (A.). Salomon (Maurice) et Neveu (R.). Néphrites de guerre à Spirochètes, 272. Sarrouy. Voir Garin (Ch:.). Sartory (A.). Contribution à l'étude anatomique et histologique de quelques champignons du genre Collybia, 99. — Contribution à l'étude anatomique et his- tologique de quelques champignons du genre Coprinus, 142. — Contribution à © 1 @ 2] l'étude anatomique et histologique de quelques champignons du genre Copri- nus, 1934. — Contribution à l'étude ana- tomique et histologique de quelques champignons du genre Coprinus, 341. —. Dé la présence d'un Oospora pathogène dans l'urine d'une malade morte de né- phrite aiguë, 549. Sartory (A.) et Maire (L.). Contri- bution à l'étude anatomique et histolo- gique de certaines Amanites, 454. Savitch (V. V.) et Sochestvenky (N. A.). L'influence du nerf vague sur la sécrétion de l'intestin, 508. Schmidt (P° J.) et Stchepkina (M'eF. V.). Sur l’anabiose des vers de terre (Note préliminaire), 366. Schulmann (E.) et Egret (M.-T.), Étude comparative sur l'absorption des poisons par les voies intestinale et sous- cutanée, 846. Séguin (P.). Voir Weïinberg (M.). Seurat (L.-G.). Physaloptèresdes Rep- tiles du Nord-Africain (Mémoires), 43, 324. — Sur une Ascaride de la Grenouille, 94. — Physaloptères des mammifères du Nord- Africain (Mémoires), 210. — Sur les affi- nités du genre Maupasina (Heterakidæ), 350. — Une nouvelle ‘Filaire péritonéale des Rongeurs, 354 | Sézary (A.). Procédé rapide de prépa- ration des sérums hémolytiques, 197. Skrjabin (K.S.). Aprocta micro-ana- lis nov. sp., nouvelle Filaire des yeux d'oiseaux, 303. — Loa extraocularis nov. sp. parasite nouveau de l'œil de l'homme, 759. Ë Sochestvensky(N,A.). Voir Savitch (VV). Stchepkina (Mie F. V.). Voir Schmidt (P. J.. Strohl (A... Sur un nouvel appareil oscillographique, destiné à l'étude de la pression artérielle, 58. Thompson (William KR.). Sur un diptère parasite des isopodes terrestres (Phytlo melanocephalu Meig.), 785. Tribondeau (L.). Procédés simples de culture du liquide céphalo-rachidien dans la méningite cérébro-spinale, 328. — L'eau distillée pour colorations microscopiques, 388. — Sur la préparation des extraits li- poides épurés selon Noguchi, pour réac- tion de Wassermann, 519. — Une variante SARTORY — VINCENT du procédé de Hecht pour la réaction de Wassermann, 581. — Recherches sur les lipoides Noguchi, extraits des divers or- ganes, 100. — Procédé de broyage du caillot pour hémoculture en bile des ba- cilles typhiques et paratyphiques, 102. — Note sur la coloration des bacilles tuber- culeux par le procédé de Ziehl-Neelsen, 180.— Les réactions du sérum aprèsinjec- tion de lipovaccin TAB de Le Moignic- Pinoy, 182. — Procédé de coloration des bactéries sporulées, 880. — Procédé de recherche du bleu de méthylène dans les urines, 882. — Recherche des hémato- .Zoaires sur préparations de sang à deux épaisseurs (nappe mince et tache épaisse), 942. Tribondeau (L.) et Dubreuil (J.). Procédé de coloration des granulations polaires du bacille diphtérique, 331. — Deux procédés pour la recherche rapide des croissants dans le sang des malades suspects de paludisme, 494. — Coloration et nitratation des spirochètes ictérigènes dans les frottis de foie de cobaye, 496. Troisier (J.). Voir Costa (S.). Trouessart (E.-L.). Les rapports de l'anatomie et de la zoologie. Réponse à M. Retterer, 521. — Rapports de l’anato- mie et de la zoologie systématique. Deuxième réponse à M. Retterer, 611. — La véritable opinion de Pouchet sur la su- bordination des caractères en zoologie (Troisième réponse à M. Retterer), 807, 894. \ Vahram (A.). Erythème noueux chez une hérédo-syphilitique, 121. Vaucher (E.). Le B. æœdemaliens dans un cas de gangrène gazeuse, 251. — Es- sais de sérothérapie préventive antigan- greneuse, 955. . Vaudremer (A.). Voir Martin (L.). Verpy (G.). Voir Loeper (M.). Vincent (H.) et Fauré-Fremiet (E.). Absence d’antisensibilisatrice dans la bile des animaux imMmunisés contre le bacille typhique. Application à la notion des por- teurs de gérmes, 589. Vincent (H.) et Marbé. Recherches sur la sensibilisatrice dans la bile des ani- maux immunisés contre le bacille ty- phique, 571. Vincent (H.), Marbé et Muratet. Absence de sensibilisatrice spécifiqne dans - . . n ReTLA l’urine des animaux immunisés contre le | bacille typhique;, 675. WASSILEVSKI W Wassilevski(W.J.) Voir Yamikoff (W. L.. Weill (E.), Cluzet et Mouriquand (G.). Électrodiagnostic des nerfs et mus- cles des pigeons paralysés par une ali- . menfation carencée, 36. Weill (E.)et Mouriquand (G.). Ré- sultats comparés de l'alimentation des cobayes par l'orge complète en état « quiescent » ou en état de « germina- tion », 33. — Recherches expérimentales sur la valeur alimentaire du maïs : maïs cru, stérilisé et décortiqué, 372. Weinberg (M. Remarques à l’occa- sion de la note de M. À. Ouranoff, 112. — Remarques à propos de la communication de M. Carrol G. Bull, 958. Weinberg (M.) et Nicolas (E.). Un cas d'œdème malin à vibrion septique chez le cheval, 709. Weïinberg (M.) et Séguin (P.) Dé- monstration de lésions provoquées chez le cobaye, par le B. histolylicus. Quelques observations sur la toxine de ce microbe, A5T.— Quelques documents sur la prépa- ration de la toxine et de l’antitoxine du vibrion septique, 115. Weissenbach (R.-J). Bacille para- typhique B ne présentant pas les carac- —— ZWIETKOFF 979 - tères du type sur les cultures en milieux aux sels métalliques, 91. Wilmaers (A). Voir Renaux (E.). Wintrebert (P.) Sur les principes d'une méthode pratique de sériation em- bryonnaire, 532. Wolff (J.) et Geslin (B.). Action de quelques levures -et du Schisosaccharo- myces Pombe sur l’inuline et ses produits de dégradation, 839. Y Yakimoff (W. L.) et Wassilevsky (Mile W. J.). Essais biologiques sur le luargol (102 de Danysz). Traitement de la dourine expérimentale des souris, 3817. Yakimoff (W. L.), Wassilevski (W..J.) et Zwietkoff (N. A.).Sur la chi- miothérapie de la lambliose, 506. Z Zunz (Edgard). Des effets de l’injec- tion intraveineuse de diglycine, de tétra- glycine et de pentaglycine chez le lapin, 562. Zwietkoff (N. A.. (W. L.). Voir Yakimoff TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES ANNÉE 1917. — suivi d’un mot commençant par une minuscule implique que le mot souche est sous-entendu. Y Lorsqu'une page débute par —, le mot souche est encore sous-entendu; le lecteur le trouvera au titre courant de la page visée. Les travaux ayant un rapport avec la guerre actuelle sont groupés au mot souche : GUERRE. ACIDE LACTIQUE dans le contenu gastrique à jeun. PRON (L.), 184. — Assimiiatiou par les levures. Produc- tion d'acide pyruvique. Mazé (P.) et Ruor (M.), 336. — PYRUVIQUE. Production par les levures et les oïdiums. Mazé (P.) et Ruor (M.), 336. ADRÉNALINE. Voir SURRÉNALE. AÉROBIES sporulés dans les plaies de guerre. FIESSINGER (N.) et GougauLr (A.); 492. L AFFRE. BOoNnier (P.), 14. AGARICINÉES. Anatomie et histologie du genre Cotlybia. SaArTory (A.), 99. — Étude anatomique et histologique du génre Coprinus. SARTORY (A.), 142, 194, 3471. — Étude anatomique et histologique de certaines Amauites. Sarrory (A.) et Maire (L.), 454. AGGLUTINATION. Voir IMMU-, NITÉ. ALBUMINOIDES. Composition chi- mique de la substance grise de l'écorce et des ganglions de l’encéphale. Lenrz (A2 KR”), 153: — Ovalbumiuate de soude dans la différen- ciation des Bacilles dysentériques. Hor- LANDE (A.-Cu.) et Fumey (M.), 835. — Pouvoir protéolytique des polynu- cléaires normaux du sang circulant. FIESSINGER (N.) et CLoGxE (R.), 451. Voir TOXALBUMINES., ALCOOL. Influence de la température sur sa toxicité. LINOSSIER (G.), 584. ALEVIN. Voir TRUITE. ALIMENTATION des Cobayes par l'Orge en état quiescent ou en état de germination. Weizz (E.) et Mouriouann (G.), 33. — Alimentation minérale de lactis. LINOSSIER (G.), 332. — Acide lactique dans le contenu gastrique à jeun, en l'absence de résidus alimen- taires. ProN (L.), 184. — Coefficient d’imperfection uréogénique suivant les régimes. Garnier (M.) et Ger- BER (C.), 203. | — Diététique expérimentale. Besse (P.-M.) et Bupin-OEnLer (E.), 109. — Influence sur la constitution chimique du protoplasma cellulaire. LiNossreR (G.), 389. — Influence sur le développement de l'Oïdium lactis. Linossrer (G.), 429, 433, — Pain à la chaux. Laricoue(L.) et LEGEN- DRE (R.), 896. — Pain de guerre. Dusors (R.), 818, 820. — Valeur du Maïs cru, stérilisé et décor- tiqué. Warzz (E.) et MouriouanD (G.): 312. Voir GARENCE. ALOSE des côtes d'Algérie. BounxuroL (J.-P.), 480. AMANITES. Voir AGARICINÉES. AMIBE parasite intestinal d’une larve de Diptère. Kerzix (D.), 133. Voir DYSEN- TERIE. AMMONIAQUE urinaire. LECLÈRE (A.), 959, l'Oidium Biologie. ANABIOSE — BACTÉRIOLOGIE ANABIOSE des Vers de terre. Scaminr (P, J.) et Sronerkina (Mie F: V.), 366. ANAÉROBIES. Milieu de culture pour l'obtention à partir des exsudats. HARDE (E.-S.), 661. ANAPHYLAXIE. Effets de l'injection intraveineuse de diglycine, de tétragly- cine et de pentaglycine chez le Lapin. Zunz (E.), 562. ANATOMIE. Appréciation des carac- tères au point de vue de la classification. ReTrerEer (ED.).et NEUVILLE (H.), 607, 198. — Rapports avec la zoologie. TROUESSART (EL), 527, 611, 807, 894. ANTENNES ef Cerques. Accroissement chez la Blatte. BUGNION (E.), SLI ANTILOPINÉS. Voir PÉNIS. ANTIPYRINE. Réaction en présence du ‘paradiméthylaminobenzaldéhyde. Gau- mer (CL.), 672. ; ANTISENSIBILISATRICE. Voir IMMUNITÉ. AORTE. Voir ARTÈRE. APPAREIL pour l'étude de la pression artérielle. SrronL (A.), 58. __ Étude du tremblement. Camus (J.), 164. — Injections intraveineuses. CREUZÉ (pier GRIMBERG (A.), 207. — Sphygmographe à GouLEuImNor (H.), 168. APROCTA. Voir FILAIRE. ARACHIDE. Moisissures des tourteaux. _ Beauvente (J.), 311. ARTÈRE. Athérome par ingestion de . cholestérine. RuBINSTEIN (M.), 191. —_ Influence de la sympathectomie périar- . térielle ou de la résection d’un segment artériel oblitéré sur la contraction volon- taire des muscles. LerICHE (R.) et Herrz (J.), 189. contre - pression. _— Influence des embolies cérébrales sur : la pression sanguine. RoGer (H.), 371. — Réaction vaso-dilatatrice après résec- tion dun segment artériel oblitéré. Le- RICHE (R.) et Hertz (J.), 160. Voir PRES- SION ARTÉRIELLE. ARTICULATION. Acidité des épanche- ments purulents à Pneumocoques. NeT- TER, BOURAULT et SALANIER, 91. : ARYTHMIE. Voir CŒUR. ASCARIDE de la Grenouille. (L.-G.). 94. ASCOSPORES. Voir LEVURES. — Présence de l’Aspergillus dans les cra- chats. Bazin, 111. ASPERGILLOSE. Vitalité et virulence des spores de l’Aspergillus fumigatus. R£énon (L.), 616. - ASPHYXIEF. Mesure de l'intoxication oxycarbonée par la capacité respiratoire du sang. AcHARD (Cx.) et FLanpin (Cn.), SEURAT 981 698$. AcHarD (Cx.), FLANDIN (Cn.) et DEs- BOUIS (G.), 397, 525. Niccoux (M.), 521. — Sécrétion d'adrénaline et effet vaso- constricteur du sang. GLEy (E.) et Quix- QuAUD (A.), 15. ASYSTOLIE. Voir CŒUR. ATHÉROME. Voir ARTERE. AUTOVACCGCIN. Voir VACCINO- THÉRAPIE. AZOTÉMIE dans la spirochétose ictéro- hémorragique. Cosra (S.), PEckErR (H.) et Trorsier (J.), 315. — Constante d’Ambard dans l'insuffisance rénale avec troubles gastro-intestinaux. Marret (C.), 426. B BACILLE D'EBERTEH. Voir FIÈVRE TYPHOIDE. — DE L'ŒDÉME GAZEUX. Voir GANGRÈNE GAZEUSE. — DIPHTÉRIQUE. Voir DIPHTÉ- RIE. 2" DYSENTÉRIQUE. Voir DYSEN- TERIE. — PARATYPHIQUE. Voir FIÈVRE TYPHOIDE. _ TUBERCULEUX. Voir TUBER- CULOSE. BACILLUS BELLONENSIS. Voir GANGRÈNE GAZEUSE. .— GOLI. Paracoli-bacille dans Les plaies de guerre du thorax. ROSENTHAL (G.), 857. _— HISTOLYTICUS. Wenerre (M.) et SÉGUIN (P.), 157. — MYCOIDES, FressiNéer (N.) et Gou- BAULT (A.), 499. — ŒDEMATIENS. Voir GAN- GRENE GAZEUSE. — PERFRINGENS. Voir GAN- GRÈNE GAZEUSE. PSEUDOTETANICUS. Fressincer (N.) et Gousaurr (A.), 492. — WELCHI. Voir GANGRÈNE GA- ZEUSE. BACTÉRIE obsidionale. 637. — Coloration des spores. TriBonneau (L.), 880. BACTÉRIOLOGIE. Affections ty- phoïdes du Cheval. Comes (R.), 898. — Appareil pour la numération et l’identi- fication des germes des plaies de surfäce et de la peau. Grysez, 736. — B. paratyphique B. atypique. !: WeïssEn- BACH (R.-J.), 91: Loyave (G.), 982 — Bouillon de légumes comme milieu de } culture. BERTHELOT (A), 131. — Caractère différentiel du B. tuberculeux aviaire. RocHarx (A.), 5170. — Citrate de soude pour l'hémoculture etla recherche des hémolysines bactériennes. RosENTHAL ((.), 856. — Coloration des Bacilles TRIBONDEAU (L.), 180. — Coloration des bactéries sporulées. Trr- BONDEAU (L.), 880. — Coloration des granulations polaires du Bacille diphtérique. ÉONDEAE (H:) et DuBreuiz (J.), 331. — Coloration du Spirochète ictérohémor- ragique. Rexaux (E.) et WirmAERs (A.), DD. — Coloration et uitratation des Spiro- chètes ictérigènes dans les frottis de foie de Cobaye. TriBonpeau (L.) et Du- BREUIL (J.), 496. — Corpuscules métachromatiques du B. diphtérique. BEAUVERIE (J.), 60%. — Culture du liquide céphalo-rachidien dans la méningite cérébro-spinale. Tri- BONDEAU-(L.), 328. — Culture du Spirochæla icterohemorra- giæ. Marmin (U.), Perrrr (A.).et VAUDRE- MER (A), 197. — Culture du Trypanosome de la Gre- nouille.'PonsELLE (A.), 824, 894. — Eau distillée pour colorations microsco- piques. TrisonnEau (L:), 388. — Étude de la topographie microbienne dans les plaies. Govasrrs (P.), 606. — Examen microscopique des frottis sans coloration. BRiDkÉ (J.), 332. — Formation de l’indol dans le milieu sérum digéré et dilué. Disraso (A.), 253. — Hémoculture en bile des Bacilles Cy- phiques et paratyphiques. TRIBONDEAU (2), 102: — Imprégnation argentique du Trepornema pallidum dans les frottis. HOLLANDE (A.- Ci },17< — Milieu pour déceler les Bacilles du sroupe typhique dans un milieu impur. BoTELuO (C.), 435, 498. — Milieu pour la détermination rapide du B. diphtérique chez les malades et les porteurs. Cosra (S.), Trorsræer (J.) et Dau- VERGNE (J.), 618, 193. — Milieu pour l'obtention des anaérobies des exsudats par l'enrichissement en germes. HARDE (E.-S.), 661. — Modification des affinités colorantes et de l’aspect morphologique de Sp. ictero- hemorragiæ en culture, Rexaux (E.), 583. — Ovalbuminate de soude et papiers tour- nesolés sucrés dans la différenciation tuberculeux. BACTÉRIOLOGIE — CARTILAGE des Bacilles dysentériqués. (A.-Cx.) et Fumey (M), 835. — Pepione protéolytique pour milieux de culture. BErTHELOr (A.), 298. — Procédé pratique pour découvrir des Champignons parasites dans les crachats. BAzIN, 111. — Recherche des Hématozoaires. DEAU (L.), 942. î — Sérum humain pour culture des Bacilles typhiques et paratyphiques. PAcnrez (Pa.) et Pasreur Varcery-RApor, 185. BÉLIER. Voir PÉNIS. BERIBERI. Voir GARENCE. BILE. Voir FOIE. à BIOLOGIE séuérale. Bonn (G.), 613. BIOPHOTOGENÈSE. Voir LU- MIÈRE. BLASTOCGYSTIS. Cycle évolutif: Crar- TON (É0.), 553. BLATTE. Accroissement des antennes et des cerques. BuGnron (E.), 317 | BLENNORRAGIE. Traitement del'uré- thrite par l'autovaccin. (Fisce (L), 674. RETTERER (ÉD.), 675. à BLESSURES. Douleur au pincement dans les blessures des nerfs périphé- riques. AxDRé-THomas, Lévy-VaLensi (J.), Courson (J.), 872. — Syndrome causalgie. ANpré-TaoMaAs, 868. = BLEU DE MÉTHYLÈNE dans les urines. TRIBONDEAU (L.), 882. BOUCG. Voir PÉNIS. BOUCHE. Pyorrhée alvéolaire expéri- mentate. Mennez (J.), 962. BOURGEONS. Voir PIN. BOVINÉS. Voir PÉNIS. BRONCHITE. Voir POUMON. BULBE RACHIDIEN. Voir SYS-! TEME NERVEUX. 4 TrIBoN- CALFAT. Phagocytose des Hémato- zOaires. COMANDON (J.), 314. CAMPHERE. Vaseline camphrée. Jacon (O.), 374. CANCER. Signification de l'acide lac- tique dans le contenu Este à jeun. Pron(L.), 184. CARENCE alimentaire. Wei (E.) et MouriQuAND (G.), 33. Weric (E.), CLUzET et MourrQuanp (G.), 36. CARTILAGE. Développement et struc-. ture. Rerrerex (Ép.), 23. HoLLANDE } Le sympathico-radiculaire et KA GARTILAGE — CICATRISATION — Kibro-chondro-ostéome. Rerrerer (Én.), 900: « — Greffe. NaGeorre (J.), 689. — Nanisme achondroplasique. Doxax (M.), 622. — Origine et structure du système médul- laire. Rerrerer (Éb.), 662. — Ossification enchondrale chez le Triton. ReTTERER (ED.), 291. — Ossification enchondrale dans la micro- mélie congénitale. Rerrgeer (Éo.) et Frscu (J.), 119. CARYOANABIOSE. nes PELLIS- SIER (A.), 187. CARYOCINÈSES dans lerein etle foié au cours de la spirochétose ictérohémor- ragique. Martin (L.) et, Perrit. (A.), 640. CATALYSEURS. Voir OXYDONES. CAUSALGIE et syndrome sympathico- radiculaire. ANDRÉ-THOMAS, 868. CELLOPHANE pour couvrir les coupes microscopiques. LAnNDau (E.), 156. CELLULE. Cellules épithéliales dans l'urèthre spongieux. RETTERER (Éb.), AA. — Cellule épithélio-musculaire de l'hydre. ROSkINE (G.), 365. = — Cellules géantes dans la tuberculose. Gurmysse-PELLISSIER (A.), 187. — Chondriome dans les cellules épider- miques des fleurs. GuiLrtERMOND (A.), 643, 126, 917. — Constituants du tissu de bourgeonne- ment. Pocicarp (A.) et DEspras (B:), 745. — Corpuscules métachromatiques du B. dipatérique. BEAUvERIE (J.), 604. TriBoN- DEAU (L.), et Dupreuic (J.), 331. — Culture cellulaire. Maxrmorr (A.), 292, 225, 235, 23%, — Fonction glycoplastique du kinétoplaste chez les Flagellés. ALEXEIEFrF (A.), 512. — Influence de l'alimentation sur la con- stitution chimique du protoplasma. Lr- NOSSIER (G.), 389. — Mitochondries à fonction glycoplas- tique. ALEXEIErr (A.), 510. — Mitochondries et corps parabasal chez les Flagellés. ALEXEIEFF (A.), 358, 499. — Mitochondries et rôle morphogène du noyau. ALEXEIEEF (A.), 361. — Pouvoir phagocytaire des cellules fixes du tissu conjonctif. Poricaub (A.) et -DEsPLas (B.), 249. — Réactions provoquées dans les tissus par les corps étrangers microscopiques tolérés. Porrcarp (A.) et Despras (B.), Vie — Structure de la membrane basale des villosités du placents humain. Kervrzy (M. »E), 18. A — CHOLESTÉRINE. 983 — Structure et évolution du ehorion de la muqueuse uréthrale. RETTERER (Éo.), 489. CÉRÉALES. Valeur alimentaire du Mais cru, stérilisé et décortiqué. Wercz (E.) et Mouriquanp (G.), 372. GERQUES et Antennes. Accroissement - chez la Blatte. Bucnron (E.), 317. CERVEAU. Voir SYSTÈME NER- VEUX, CERVIDÉS. Voir PÉNIS: crachats. CHAMPIGNONS dans les Bazix, 111. CHAT. Vaccine généralisée. Camus (L.), 906. CHAUX dans le pain. Larrcoue (L.) et LEGENDRE (R.), 896. — Pain déchloruré calcique. Dugors (R.), 818, 820. CHENILLES. Action pathogène Bee parasites du Hanneton. Parrcor (A.), 56. GHEVAL. Affections typhoïdes. Compes (R.), 898. — Ejaculation du sperme. 230. - — OEdème malin à Vibrion septique. WeingerG (M.) et Nicoras (E.), 109. CHIEN. Ejaculation du sperme. Iwanxow (E.), 230, 514. — Facteurs qui agissent sur le travail des glandes de l’appareil génital mâle. Iwa- Now (E.), 517. — Spirochétose ictérohémorragique. Cour- MONT (J.) et Durano (P.), 275. GHIMIOTHÉRAPIE de la lambliose. Yarimorr (W. L.), Wassicevski (W. J.) et Zwierkorr (N. A.), 306. CGHLORATE de soude et chlorate de po- tasse pour évaluer la résistance globu- laire. CHaurrarD (A.) et Hueer (J.), 904. CHLORURE de sodium. Action sur les mollusques aquatiques. Rayar (H.), 172. — Diffusion du virus rabique dans l’eau physiologique: et le liquide de Locke. REucINGER (P.), 863. — Liquide de Ringer et solution chlorurée physiologique pour évaluer la résistance globulaire. CaaurraRD {A.) et HuBer (J.). 828. : — Pain déchloruré calcique. Dusors (R.) 818, 820. Voir SEL. Iwanow (E.), ? Athérome par in- gestion. RuBinsteiN (M.), 191. CHONDRIOME. Voir CELLULE. CHRONAXIE chez l'homme. Boureur- GNON (G.), 118. BouRGuIGNON (G.) et Lucas (J.),.128, 724. CHYTRIDIOPSIS. Voir PROTISTE. CIGATRISATION. Absence de vaiïs- seaux lymphaliques dans le tissu de 984 CICATRISATION — DYSENTERIE AMIBIENNE bourgeonnement des plaies. Poricarn (A.) et Despcas (B.), 286. — Amoindrissement morphologique des nerfs. NAGEOTTE (J.), 596. — Corps étrangers microscopiques tolérés dans les plaies. Poricarp (A.) et DESPLAS (B.), 478. — Mise en évidence des corps étrangers microscopiques dans les plaies de guerre. Porrcanrp (A.) et DEspLas (B.), 248. CIRCULATION. Oscillomètre sphyg- mométrique. BrzLarp (G.), 875. CITRATE de soude pour l’hémoculture et la recherche des hémolysines bacté- riennes. ROoseNTHAL (G.), 856.. ; CLASSIFICATION. Rerrerer (Ed.) et Neuviire (H.), 607, 198. COBAYE. Alimentation par l'Orge. Were (E.) et Mourrocanp (G.), 33. — Rage. Nicozre (Ch.), 188. REMLINGER (P.), 590, 628, 610, 751, 789, 815, 863, 865, 951. — Spirochétose ictérohémorragique expé- rimentale. Cosra (S.) et TRorsieR (J.), 27. Marrin (L.) et Perrrr (A.), 65. CŒUR. Accélération et extrasystoles ré- flexes par excitation des nerfs sciatiques. PETZETAKIS, 107. — Action de la digitale sur la viscosité sanguine chez les cardiaques asystoli- -ques. PARTURIER (M.) et Dons-KAUrMANN (Mie M.), 407. — Action du pneumogastrique chez les animaux décapsulés. RoGer (H.), 535.: — Compression oculaire et épreuve respi- ratoire dans le diagnostic de la nature des arythmies par extrasystoles. Perze-- TAKIS, 2. — influence des embolies cérébrales sur la pression sanguine. RoGer (H.), 371. — Sphygmographe àcontre-pression. GuIL- LEMINOT (H.), 168. COLLARGOL. Influence des injections intraveineuses sur la réaction de Was- sermann. Prcapo (C.), 327. COLLYBIA. Voir AGARICINÉES. COLORANTS. Vie des Mollusques dans les milieux artificiellement colorés. AJAT (H.), 173. COLUMBIDÉS. Voir RATE. COMPRESSION oculaire. Voir ŒIL. ; CONJONCTIVE. Voir ŒIL. CONSTANTE DAMBARD. Voir REIN. COPRINUS. Voir AGARICINÉES. CRACHATS. Recherche des Champi- snons parasites. BAZIN, 771. CREVETTE d'eau douce. Voir CROSPORIDIES. ; CROCODILIENS. Rerrerer (Ed:) et NeuviLLE (H.), 795 MI- CGUIVRE. Toxicité du cyanure. RÉNON (L.) et Mrenot (R.), 617. CULTURE CELLULAIRE. Voir CELLULE. CYANURE. Voir CUIVRE, POTAS- SIUM. CYSTICERQUE. Voir TÆNIA. DAKIN. Action antiseptique. FIEssINGER (N.) et CLOGNE (R.), 633. DÉCES de MM. Chauveau (A.), 2. Cour- mont (J.), 245. Dastre, 802. Dejerine, 245. Landouzy, 471. DECORTICATION. Voir ALIMEN- TATION. , DEJERINE. Axoré-Taomas, 416. DERMATOSE. Voir PEAU. DÉSINFECTION du sperme infecté. des Mammifères. [waxow (E.), 765. DIETETIQUE expérimentale. BESsE {P.-M.) et Bunin-OExLer (E.), 109. DIGESTION. Acide lactique dans le contenu gastrique à jeun, en l’absence de résidus slimentaires. ProN (L.), 184. DIGITALE. Action sur la viscosité san- guine. PARTURIER (M.) et Doxs-KAUFMANN (Me M.), 407. DIGLYCINE. Voir PEPTIDES. DIMORPHISME SEXUEL chez la Sardine. BouxnioL (J.-P.), 71. DINITROPHÉNOL. Caractérisation to- xicologique et urologique. Lurz (L.) et Baume (G.), 483, DIPHTÉRIE. Corpuscules métachroma- tiques du Bacille. Beauverre (J.), 604, TerBONDEAU (L.) et Dusreurr (J.), 331: — Recherche du Bacille chez les malades et les porteurs. Costa (S.), Trorsier (J.) et DAUVERGNE (J.), 678, 793. DIPTÈRE parasite des Isopodes ter- restres. Tnompson (W. R.), 785. — Amibe parasite intestinal d'une larve. KErzin (D.), 133. DOIGTS. Malformations phalangiennes. CLerc (A.) et Boris, 123. DOULEUR au pincemént dans les bles- sures des nerfs périphériques. Anpré- Taomas, LÉvy-Varensr (J.) et CourJon (32), 872: DOURINE des Souris. Yakimorr (W. L.) et Wassizevskr (Me W. J.), 387. DYSENTERIE AMIBIENNE.Action des sels de-thorium. Frouin (A.), 136. DYSENTERIE AMIBIENNE — FIÈVRE TYPHOIDE 985 — fHomogénéisationet tamisage des kystes dysentériques contenus dans les selles. CaRLes (J.) et Barrnécemy (Ed.), 402. — Races d'Enlamæba dysenteriæ. Marais (C.) et MErGtIER (L.), 191. — Toxicité du chlorhydrate d'émétine. Méry (H.) et Mrecron, 592. — BACILLAIRE. Lésion atypique. LaAnCELIN (R.), 269. — Ovalbuminite de soude et papiers tour nesolés sucrés dans la différenciation des Bacilles dysentériques; gélification de l’alcali-albumine. HorLANDE (A.-Ch.) et Fumey (M.), 835. intestinale _— Recherches sur les lésions hépatiques. LANCELIN (R.), 162. — Temps nécessaire à l’agglutination mi- croscopique des Bacilles du groupe dy- sentérique. LANCELIN (R.) et Bineau (J.) 261. É EAU distillée pour colorations microsco- piques. TriBoNDEAU (L.), 388. ECHINOGOCCGOSE. Bovurrier (H.) et Mozarp (E.), 842. DÉVÉ (F.), 842, 452, 804, 859. ÉLECTRODIAGNOSTIC des nerfs et des muscles des Pigeons paralysés par une alimentation carencée. Were (E.), CLuzer et MourrouanD (G.), 36. EMBOLIE. Voir PRESSION ARTÉ- RIELLE. EMBRYON. Méthode pratique de séria- tion embryonnaire. WiNtReBErT (P.), 532. ÉMÉTINE.Elimiuationurinaire duchlor- hydrate. Marter (Ch.) et RiBon (E.), 830. Toxicité du chlorhydrate. Méry (H.) et Mr£LION, 592 ENFANT micromèle. RETTERER (Ep.) et Fiscn (J.), 119, 182, 263, 343. — Méningococcie avec Méningocoques dans les éléments purpuriques. Nerrer (A.), SALANIER (M.) et BLancHtER (Mit), 619 Ait ENTAMŒBA. Voir AMIBE. ENTEROCOQUE. RosenruAL (G.), 856. EOSINOPHILES. Voir SANG (Leu- cocytes). ÉPIDERME des fleurs. Chondriome. . GUILLIERMOND (A.), 643, 726, 917. EPILEPSIE et réaction de Bordet-Was- sermann. LESIEUR(Cx.), Massra et AIGRoT, 910. EPINOCGHE. GueyLarp (M'e F.) et Por- TIER (P.), 238, 683. BioLoGtE. TABLES. — 1917. T. LXXX. EPITHÉLIUM. Absorption du virus rabique par les muqueuses saines. REm- . LINGER (P.), 815. à ÉRYTHÈME noueux et syphilis. VA- RA (A.). 197. ESTOMAC. Acide lactique dans le con- tenu gastrique à jeuv. Pro (L.), 184. — Action de l’adrénaline sur le tractus gastro-intestinal. Losper (M.) et VERPY (G.), 103. — Constante d'Ambard dans l'insuffisance rénale avec troubles gastro-intestinaux. Marrei (C.), 496. EXTRASYSTOLES. Voir CŒUR, RESPIRATION. ; FANAISON. Voir FLEUR. FERMENTS du suc paucréatique. Lon- DON (E. S.) et PAKHOTINA (E P.), 758. — Action sur les oxydones. LoPez-PÉREZ (L.), 326. FEUILLES. Voir PIN. FIBRO-SARCOME. Voir TUMEUR. FIEVRE DES TRANCHÉES. Corps en demi-lune dans le sang. REexaux (E.), 40%. FIÈVRE TYPHOIDE. Absence d’anti- sensibilisatrice dans le bile des animaux immunisés. Vincent (H.) et FAuré-FRE- MIET (E.), 589. — Absence de sensibilisatrice spécifique dans l'urine des animaux immunisés. Vancenr (H.), MARBÉ et MurarTet, 675. — Affections typhoïdes du Cheval. Comes (R.), 898$. — Bacille paratyphique B atypique. Wers- SENBACH (R.-J.), 91. — Bacilles typhiques et paratyphiques cultivés sur sérum humain. PAGNIEZ (Ph. et PASTEUR VALLERY-RADOT, 185. — Différenciation des Bacilles du groupe typhique. Borezao (C.), 435, 498. | — Hémoculture en bile des Bacilles typhi- que et paratyphiques. Trisonpeau (L.), 702. — [Leucocytose sanguine chez l'Homme vacciné contre les infections typhique etparatyphiques à l’aide du vaccin T.A.B., chauffé, renforcé. Méry {H.) et GrrarD (L.), 440: — Non-fixité absolue des caractères cultu- ravx des B. paratyphiques. Lecer (M.) 631. | — Paratyphoïde B expérimentale. RuBix- STEIN (M.), 32. 11 986 FIÈVRE TYPHOIDE — GONOCOQUE — Réactions du sérum après injection de lipo-vaccin T.A.B. TrIBONDEAU (L.), 7182. — Réaction leucocytaire consécutive aux injections de vaccin chauffé T.A.B. MÉry (H.) et GirarD (L.), 138, 634. — Saturation des agglutinines dans la vaccination et la vaccinothérapie anii- typhoïdique par le vaccin chauffé T.A.B. Méry (H.)et Gran (L.), 636 — Sensibilisatrice dans la bile des ani- maux immunisés. Vincent (H.) et MARBÉ, 587. — Septicémie typhique expérimentale. LE FÈèvVRE DE ARRIC, 54, 108. FILAIRE des yeux d'Oiseaux. (K.-S.), 303. — Filaire parasite de l'œil. Sxrsagin (K. I.), 759. — Filaire péritonéale des Rongeurs. SEuRAT (L.-G.), 354. FISTULE parotidienne par résection du nerfauriculo-temporal. DrEuLAKÉ (L.), 300. FLAGELLÉS intestinaux. Cycle évolu- tif. Carton (Éb.), 555. — Fonctionglycoplastique du kinétoplaste. ALEXEIEFF (A.), 512. — Mitochondries et corps ALEXEIEFF (A.), 358, 499. FLEURS. Chondriome des cellules épi- SKRJABIN parabasal. dermiques. GUILLIERMOND (A.), 643, 726, HOT FOIE. ‘ Physiologie. — Absorption de poisons par les voies intestinale et sous-cutanée. SCHULMANN (E.) et Ecrer (M.-T.), 846. Histologie pathologique. — Lésions dans la dysenterie bacilaire: LanCELIN (R.), 162. — Lésions hépatiques dans la spiroché- tose chez l'Homme. GARNIER (M.) et REILLY (J.), 133. MaRr'IN (L.) etPerrur (A), 640. Bile. — Absence d'antisensibilisatrice dans la bile des animaux immunisés contre le Bacille typhique. Vincent (H.) et Faurf- Faemrer (E.), 589, — Action de la bile sur la virulence du Spirochæla iclerohemorragiæ. GARNIER (M.) et Reiccy (J.), 41, 103. — Action des sels biliaires dans la septi- cémie typhique expérimentale. LE FÈèvre DE ARRIC, 108, — Hémoculture en bile des Bacilles typhi- que et paratyphiques. TRIBONDEAU ieke 702. — Recherche et dosage des pigments bi- liaires dans le sérum sanguin. Foucaer (A.), 826. — Rétention biliaire dans les spirochéto- ses ictérohémorragiques. BruLÉ (M.) et MOoREAU, 414. — Sensibilisatrice dans la bile des ani- maux immunisés contrele Bacilletyphi- que. Vincent (H.) et Marek, 581. — Septicémie typhique expérimentale. Le FÈVRE DE ARRIC, 54. f Parasitologie. — Echinococcose. (Dévé (F), 452. Voir | SPIROCHÉTOSE. | FROTTIS. Examen sans BRIDRÉ (J.), 332. — Imprégnation argentique du Trans ma pallidum. HozkanDEe (A. Cn.), 7, 529, 516, TRIBONDEAU, 496. Ë f coloration. G GANGRÈNE GAZEUSE. Burr (C.-G.), 957. SacquéPée (E.), 850, Ouranorr, 106. VaucHer. (E.), 251, 955. Wenger (M.). 108,958. WereerG (M.) et Nicoras (E.), 109. WeinBerG (M.) et SéGuin (P.), 15. GENCIVES. Voir BOUCHE. GERMINATION. Alimentation des Co- bayes par l'Orge complète en état de - germination. WEILL il et MouRIQuAND (G.), 33. GLAND. Voir PÉNIS. GLANDES SALIVAIRES. Sécrétion dans une alimentation uniforme. Bor- DyRErr, 911. — Temps perdu pour l'arrêt définitif de la sécrétion parotidienne après arrache- b ment de l’auriculo-temporal. LErICHE à (R.),,370: — Traitement des fistules parotidiennes par la résection du nerf auriculo-tem- poral. Dieuraré (L.). 300. 10 GLYCOGÈNE. Fonction glycoplastique du kinétoplaste chez les Flagellés, | ALEXEIEFF (A.), 512. ‘0 — Hyperglycémie et glycosurie adrénali- niques. Pnocas (A), 938. a QE — Mitochondries à fonction glycoplas- Cf Ë tique. Azsxetrr (A.), 510. DA GLYCOSURIE et hyperglycémie adré- "M paliniques. Pnocas (A.), 938. N GONOCOQUE. Voir BLEUES RAGIE. GREFFE —— GUERRE 98 GREFFE cartilagineuse. NaGEoïTE (J.), 689. — Greffes conjonctives mortes. (J.), 889. — Greffe de nerfs fixés par l'alcool. Na- GEOMTE (J.), 926. À — Greffe des tissus morts. Duroux (E.) et Couvreur (E.), 526. NAGEOMTE (J.), 459. GRENOUILLE. Ascaride parasite. SEURAT (L.-G.), 94 — Culture de Trypanosoma Ponsezze (A.), 824, 894. NAGEOTTE rotalorium. GUERRE. — Absence de vaisseaux lymphatiques dans le tissu de bourgeonnement des plaies. Pocrcarp (A.) et DepLas (B.), 286. — Action antiseptique des hypochlorites alcalins et en particulier de la solution de Dakin-Daufresne. FressinGer (N,) et CLocxe (R.), 633. — Action des solutions de savon em- ployées pour le pansement des plaies. AcHARD (Cn.) et LEBLANC (A.), 395. — Bacilles aérobies sporulés dans les plaies de guerre, FressiNGer {N.) et Gou- BAULT (A.), 492. — B.bellonensis (ancien Bacillede l’ædème . gazeux malin). Préparation de sérums spécifiques. Quelques propriétés essen- tielles des sérums. SacquéPée (E.), 850. — B. æœdemaliens dans un cas de gan- grène gazeuse. VArCHER (E.), 251. — Constante d'Ambara dans l'insuffisance - rénale avec troubles gasiro-intestinaux chez les soldats en campagne. MATTEI (C.), 426. — Corps en demi-lune dans le sang d’un malade atteint de « fièvre des tran- - chées ». RENAUX (E-), 404. — Corps étrangers microscopiques tolérés dans les plaies. Porrcarn (A.) et DEspras (It . — Douleur au pincement dans les bles- sures des nerfs périphériques. Anpré- _ Taomas, LÉVy-VALENSI (d.) et CGURJION 00) 8102 — Effets physiologiques de-la sympathec- tomie périphérique. Herrz (J.), 66.. — Emploi du citrate de soude pour l’hé- moculture et la recherche des hémoly- sines bactériennes. Diagnostic bactério- logique de l’Entérocoque. RosENTHAL RG), 856: — Étude de la topographie microbienne dans les plaies. Govazers (P.), 606. _— Gangrène gazeuse. Toxine spécifique et antitoxine. Buzz (C.-G.), 957. WEeINBERG (M.). 958. LERICHE (R.) et 1 — Genèse du paludisme primaire. Porteurs sains de parasites et rôle de la quinine préventive. ARIN (CH.), 391. — Homogénisation et tamisage pour col- lecter les kystes dysentériques contenus dans les selles. CaRLES (J.) et Bartré- LEMY (Eo.), 402. — Influence de la sympathectomie péri- artérielle ou de la résection d’un seg- ment artériel oblitéré sur la contraction volontaire des muscles. Lericue (R.) et Herrz (J.), 189. — Mécanisme de l’action bienfaisante de la lumière sur les plaies. Lericne (R.)et PoricarD (A.), 945. — Mise en évidence des corps étrangers microscopiques dans les plaies. Utilisa- tion de la lumière polarisée. Poricar» (A.) et DEspras (B.), 248. — Moisissures des tourteaux d’'Arachide cultivant à 370. Beauverte (J.), 311. — Non-fixité absolue des caractères cul- turaux des B. paratyphiques. LeGer (M.), 631. — Note sur une Bactérie « obsidionale » pathogène. LoyquE (G.), 631. — Pain à la chaux. LapicouE | GENDRE (R.), 896. — Pain de guerre (déchloruré calcique). Dusors (R.), 818, 820. — Paracoli-bacille fréquent dans les plaies de guerre du thorax. Rosentaaz (G.), 857. — Pouvoir phagocytaire des cellules fixes du tissu conjonctif chez l’homme. Pozr- cARD (A.)et Despras (B.), 249. — Propriétés bactéricides du pus des plaies de guerre. Pronostic. Traitement. BAzIN, 30. — Réaction pilomotrice dans les blessures de guerre, spécialement dans les bles- sures du système nerveux. ANDRé-THOMAs et Lanpau (E.), 144. — Réaction vaso-dilatatrice consécutive à la résection d'un segment artériel. LE- RICHE (R.) et Heirz (J.), 160. L.) et LE- — Recherche des Hématozoaires sur pré- paration de sang à deux épaisseurs. TrIBONDEAU (L.), 942. — Recherche du B. diphtérique chez les malades et les porteurs. Cosra (S), Tror- SLER (J.) et DAUVERGNE (J.), 618, 793. — Septicémie typhique expérimentale. Le FÈvVRE DE ARRIC, 54. — Sérothérapie préventive neuse. VAUCHER (E.), 955 — eu ochétose ictérohémorragique. BnuLé (M ‘ et Moreau, 414. Cosra (S.) et Trorsrer (J.), 27, 29, 196, 449. Costa (S.), PECKER “ et TRoISIER (J.), 315. Courmonr (J.) 275, 211. Cristau (L.), antisafñgre- et Duranp (P.), 988 118. Garnier (M.) et Ger8er (C.), 279. Garnier (M.) et Reizcy (J.), 38, 41, 101, 103,348, 446, 130, 133. HoLLANDE (A.-Ca.), 529, 676 Manine, Crisrau et PLAZY, 531. Martin (L.) et Perrir (A), 10, 65, 514, 640. MarTin(L.), Perrir (A.)et VAUDREMER (A.), 497, 949. Nrcozce (Cn.) et, BLanc (G.), 445. Pacniez (Pu.), 806. Perrit (A.), 114, 180, 848. Renaux (E.), 405, 583. RE- NAUX (E.) et WILMAERS (A.), 55. TRIBON- DEAU (L.) et DuBreuIL (J.), 496. — Stérilisation et suture des plaies infec- tées chez le Lapin et le Cobaye. Bazin, 564. — Suture des plaies de guerre guidée par l'examen bactériologique qualitatif de leur flore microbienne. Picot (G.) et Mr- cREL (R.), 665. — Syndrome sympathico radiculaire et causalsie. Anpré-Tnomas, 868. — Temps perdu pour l'arrêt définitif de la sécrétion parotidienne après arrache- ment de l'auriculo-temporal. LERICHE (R.), 370. — Traitement des fistules parotidiennes par la résection du nerf auriculo-tem- poral. DŒuLAFÉ (L:.), 300. — Traitement par l'autovaccin des os- téites rebelles consécutives aux plaies de guerre. Bazin, 306. — Tumeurs consécutives à l'injection d'huile camphrée préparée avec de l'huile de vaseline. Jacog (0O.), 371. — Utilité de l’autovaccination préventive dans la suture secondaire des plaies de guerre. Bazin, 308. GUIB. Voir PÉNIS. HANNETONS. Voir MICROBES. HÉLIOTHÉRAPIE. Voir LUMIÈRE. HÉMATOZOAIRES. Phagocytose chez le Calfat. Comanpon (J.), 314. Voir PA- LUDISME. HÉMOTOXINE. Voir TOXINE. HÉRÉDITE. Raeaun (Ér.), 738. HÉRISSON. Voir PÉNIS. HERNIE. Voir INTESTIN. HETERONEREIS. Voir NEREIS. HUILE camphrée préparée avec de l'huile de vaseline. Jacor (0.), 371. HUITRE. Voir OVAIRE. HYDRE. Structure des prolongements de la cellule épithélio-musculaire. Ros- KINE (G.). 365. — Saturation des agglutinines GUERRE — INTESTIN HYPOCHLORITES alcalins. Action antiseptique. FiessiNGER. (N.) et CLOGNE (R.), 633. IDIOTIE et réaction de Bordet-Wasser- mann.Lesieur (Cn.), Massra et ArGRoT, 910. IMMORTALITE des Protozoaires. ME- TALNIKOFF (S.), 241. IMMUNITE, Absence d'antisensibilisa- trice dans la bile des animaux immu- nisés contre le bacille typhique. VINCENT (H.) et Fauré-Fremrer (E.), 589. — Absence de sensibilisatrice dans l'urine des animaux immunisés. Vincenr (H.), MarBé et MURATET, 615. — Essais d'immunisation contre la toxicité du sérum de la Murène. KOPACZEWSKI (W.), 886. — Persistance dans le sérum în vitro de. la substance immunisante de la spiro- chétose ictérohémorragique. Costa (S.] et TROISIER (J.), 449. — Propriétés agglutinantes et immuni-- santes du sérurn sanguin chez les sujets atteints de spirochétose ictohémorra- gique. Martin (L.), Perrir (A.) et VaAu- DREMER (A.), 949. dans la vaccination et la vaccinothérapie anti- typhoïdique par le vaccin chauffé T. A. B. Méry (H.) et Girarp (L.), 636. — Sensibilisatrice dans la bile. (H.) et MarBé, 5817. — Substances immunisantes chez les con- valescents de spirochétose ictérigène. Garnier (M.) et ReizLy (J.), 104. VINCENT — Temps nécessaire à l’agglutination mi- e croscopique des Bacilles du groupe dy- sentérique. LANCELIN (R.) et BipeAu (J.), 267. IN DOL. Formation dans le milieu sérum digéré et dilué. Disraso (A.), 253. INFLORESCENCE. Voir PIN. INSTINCT de conservation. BoNNIER (P.), 74. INTESTIN. Absorption des poisons par * les voies intestinale et sous-cutanée. SCHuLMANN (E.) et Ecrer (M.-T.), 846. — Action de l’adrénaline sur le tractus gastro-intestinal. Lorper (M.) et VERPy (G.\, 703. — Amibe parasite d’une larve de Diptère. KerLin (D.), 133. — Constante d'Ambard dans l'insuffisance rénale avec troubles gastro-intestinaux. Marrer (C.), 426, INTESTIN — MÉNINGES 989 — Echinococcose herniaire. Dévé (F.), 804. l’encéphale. LenrTz (A.-K.), 153. Voir — Influence du nerf vague sur la sécré- FROTTIS. tion de l'intestin. Saviron (V. V.) et So- GHESTVENSKY (N. A.), 508. — Lésion atypique dans la dysenterie ba- cillaire. LANCELIN (R.), 269. — Peptone proteolytique de viande et de muqueuse intestinale pour milieux de culture. BERTRELOT (A.), 298. INTOXICATION oxycarbonée. ACHARD (Cn.)et Kzanpin (Cn.), 698. AcHARD (Cn.), FLanpiN (Cx.) et DesBouis (G.), 3917, 525. - Nrczoux (M.), 521. INULINE. Voir SUCRES. IODE. Action de l'iodure de potassium sur la viscosité sanguine. PARTURIER (M.) et Dons-Kaurmann (Me M.), 456. IRIS. Voir FLEUR. ISOMETRUS. Voir DES. ISOPODES terrestres parasités par un Diptère. Thompson (W. R.), 785. SCORPIONI- (is LAMBLIOSE. Chimiothérapie. VAKIMOFF (W. L.), Wassicevski (W. J.) et Zwiet- _ KOFF (N.-A.), 506. LAPIN. Injection intraveineuse de di- glycine, de tétraglycine et de penta- glycine. Zunz (E.), 562. — Inoculation du virus rabique. REULINGER (P.), 670. — Mort dans la spirochétose ictérohémor- ragique expérimentale. Costa ($S.) et Trorster (J.\, 27. — Pyorrhée MENDEL (J.), 962. LARVE. Voir DIPTÈRE. LÉGUMES pour bouillon de culture. BERTHELOT (A.), 131. LEVURES. Action sur l’inuline. Wozrr . (J.) et GesLin (B.), 839. — Assimilation de l'acide lactique et pro- duction d'acide pyruvique. Maé (P.) et Ruor (M.), 336. — Propriétés des ascospores, Différencia- tion. BEAUVERIE (J.), 5. LIMNEE.Action du chlorure de sodium. Ragar (H.), 172. — Vie dans les milieux artificiellement colorés. Rayar (H.), 173. LIPOIDES épurés pour réaction de Wassermann. TRIBONDEAU (L.), 579. — Lipoïdes extraits des divers organes. TRIBONDEAU (L.), 700. — Composition chimique de la substance grise de l'écorce et des ganglions de alvéolaire expérimentale. . LIPO-VACCINS. Voir VACGINO- THÉRAPIE. LIQUIDE CÉPHALO-RACHID{IEN- Voir PLEXUS CHOROIDES. LOA ertlraocularis. SkrIABIN (K. L), 759. LOCKE. Diffusion du virus rabique. REMLINGER (P.), 863. LUARGOL pour le traitement de la dou- rine des souris. Yakimore (W. L.) et WassiLevsky (Mie W. J.), 387. LUMIÈRE. Influence des radiations sur la toxicite du sérum de la Murène. KopaczeEwskI(W.), 884. — Mécanisme de l’action de la lumière sur les plaies. Lericne (R.) et Porrcar (A.), 945. — Mise en évidence des corps étrangers microscopiques dans les plaies de guerre par la lumière polarisée. Porrcarp (A.) et DEspLas (B.), 248. — Recherches sur la biophotogenèse et rôle de la préluciférine. Dugois (R.), 964 et t. LXXXI, 106. LYMANTRIA dispar. NILLES. LYSOL pour le traitement de la ménin- gite. FRANCA (C.), 422. Voir CHE- M MAGNÉSIUM dans l'alimentation de l'Oiïdium lactis. LINOSSIER (G.), 433. MAIS. Voir CÉRÉALES. MAMMIFÈRES. Culture in vitro du tissu lymphoïde. Maximorr (A.), 222, 225, 9352374 — Etude du sperme. Ejaculation. [waxow (EH); 250, 233. — Rapports de l'anatomie et de la z0olo- gie. TrouessaArT (E.-L.), 527, 611, 807, 894. Rerrerer (Éd.) et Neuvirre (H.). 601, 198. Voir PHYSALOPTERES. MAUPASINA. Seurat (L.-G.), 350. MAXILLATRE inférieur. Ostéogénèse. Herpin (A.\, 80. MEMBRE. Classification fonctionnelle et radiculaire des muscles par la chro- naxie. BOURGUIGNON (G.), 118, BOURGUIGNON (G.) et Lucas (J.), 721. — Tétanos à forme monoplégique. GAUTIER (Gn-); 12: MÉMOIRE et centres acrothermostati- ques. BONNIER (P.), 566. MÉNINGES. Acidité des épanchements purulents à Pnenmocoques. Nerrer, BouGauLTr et SALANIER, 91. 990 — Culture du liquide céphalo-rachidien dans la méningite cérébre-spinale. Trr- BONDEAU (L.}, 328. — Méningococcie avec Méningocoques dans les éléments purpuriques. NETTER (A.), SaLanIER (M.) et Bcancarer (Mlle), 619. — Réactions méningées au cours de la spirochétose ictérigène. GARNIER (M.) et * Rerzzy (Jj.), 446. î — Traitement chimique des méningites. FRANGA (C.), 422. MÉNINGOCOQUE. Voir MÉNIN- GES. MÉTAUX colloïdaux dans les leucémies. Cawapras (A.) et MonPñERRATO (Mle), 935. MÉTHODE DE BRUCGK. RUBINSTEIN (M.) et Mazor (Mit), 540. MICROBES parasites PAï£LOoT (A.), 56. ; MICROMÉLIE. Rerrerer (Éo.) et Fiscx (IMMO 82263343: MICROSPORIDIES de la Crevette d’eau douce. Lécer (L.) et Hesse (E.), 12. du Hanneton. MIGRATIONS des Aloses. BounxioL (J.-P.), 480. Rouze (L.), 705. MITOCHONDRIES. Voir CEL- LULE. MOELLE ÉPINIÈRE. Voir SYS- TÈME NERVEUX. MOELLE OSSEUSE. Voir OS. MOISISSURES des tourteaux d'Ara- chide. BEAUVERIE (J.), 311. MOLLUSQUES AQUATIQUES. Ac- tion du chlorure de sodium. Ragyar (H.), AN2 - — Vie dans les milieux artificiellement colorés. Rayar (H.), 473. MONOPLÉGIE par GAUTIER (CL.), 72. MOUTON. Voir PÉNIS. MUQUEUSES. Absorption du virus rabique. REMLINGER (P.). 818. MURÈNE. Essais d'immunisation contre la toxicité du sérum. KoPaczewsxkI ( W.), 886. — Influence des radiations lumineuses sur la toxicité du sérum. Kopaczewsxt (W..), 884. MUSCLE. Appareils pour l'étude du tremblement. Camus (J.), 164. — Classification fonctionnelle et radicu- laire par la chronaxie. Bouréurenon (G.), 7118. BourGuIGNoN (G.) et Lucas (J.), 721. — Dédifférenciation musculaire pendant la transformation de la Nercis fucala en Heleronereis. CnArrigr (H.), 878. — Electrodiagnostic chez les Pigeons pa- ralysés par une alimentation carencée. WeiL (E.), CLuzer et Mouriquann (G.),36. — Identité de la réflectivité osseuse avec tétanos partiel | MÉNINGES — OIL la réflectivité musculo-tendineuse et Ia réflectivité hétéro-musculaire. PréRroN (H.), 294. — Influence de la sympathectomie péri- artérielle ou de la résection d’un seg- ment artériel oblitéré sur la contraction volontaire. LErIGHE (R.) et Herrz (J.), 189% — Myÿonème du Séentor. Roskine (G.). 363. — Prolongements de la cellule épithélio- musculaire de l'Hydre. Roskine (G.), 365. — Réaction pilomotrice dans les blessures du système nerveux. AnpRÉ-Taomas et LANDAU (E.), 144. è — Réflexe tendineux. Casrex (E.), 680. | — Réponse à la percussion. Préron (H), 111. — Réponse musculaire dans les réflexes musculo-tendineux. Préron (H.), 410. — Temps de latence des réflexes tendi- ; neux. PrÉRON (H.), 651. à MYCOSE chez une Tortue de mer. Pertte (A.), 853. Nu MYONÈME. Voir MUSCLE. NANISME achondroplasique. Doxon (M.), 622. NÉPHRITE. Voir REIN. NEREIS. Dédifférenciation musculaire pendant la transformation en Heterone- reis. CHARRIER (H.), 878. NERFS. Voir SYSTÈMENERVEUX. NÉVROME. Voir SYSTÈME NER- VEUX. NITRATATION des Spirochètes ictéri- gènes dans les frottis de foie de Cobaye. HOLLANDE (A.-Ch.), 7, 529, 516. TrrpoN- DEAU (L.) et Dupreuiz (J.), 496. NYLGAU. Voir PÉNIS. O ŒDÈME MALIN à Vibrion septique chez le Cheval. WeinserG (M.) et Nicozas (E.), 709. ŒIL. Compression oculaire et épreuve respiratoire dans le diagnostic de la na- ture des arythmies par extrasystoles. PETZETAKIS, 2. — Conjonctive humaine. Rerrerer (Ep), 821. — Tonsillec onjonctivale du Chien. RETTE- RER (Ép.), 860. ŒUF — PARATYPHOIDE 991 ŒUF. Ovalbuminate de soude dans la différenciation des Bacilles dysentéri- ques. Hozranve (A.-Cu.) et Fuuev (M.), 835. OIDIUM. Formation de l'acide pyruvi- que. Mazé (P.) et Ruor (M.), 336. . — O0. lactis. Linossier (G.), 283, 332; 389, 429, 433. OISEAUX. Cysticerques. CHOLODKOVSKY (N.), 219. — Filaire des yeux. SKRIABIN (K. S.), 303. — Phagocytose des Hématozoaires du Calfat. Comannon (J.), 314. — Rate. Rerrerer (Én.) et Neuvizxe (H.), 952. OOSPORA pathogène daus l'urine. Sar- roRy (A.), 549. \ ORGANES GÉNITAUX externes du Tanrec.ReTTerER (Éo.)et NeuviLce (H.), 19 — Anomalies de l'appareil génital mâle chez Isometrus. PAwLowskx (E.), 502. — Facteurs qui agissent sur le travail des glandes génitales chez le chien. Iwaxow (E.), 517; - — Influence des extraits de glandes géni- tales surle DD hop JEAN, 201: ORGE,, Voir GARENCE. ORTEILS. Malformations phalangien- nes. CLERC (A.) et Boprre, 123. — Phénomène de l'extension. Lanpau (E.), 392: OS. Aspects radiographiques de la colonne vertébrale. Houpré (M.), 903. — Fibro-chondro-ostéome. Rerrerer (Éd.), 900. — Inscription directe du réflexe rotulien. Casrex (E.), 571. . — Malformationsphalangiennes. CLERC (A.) et BOBRIE, 123. ; — Micromélie. ReTTERER (Én.) et Fisca (J.), AO MAS2/ 265; 343. — Myéloplaxes. Rerrerer (Éo.), 561. — Nanisme achondroplasique. Doxon (M.), 622. — Origine etstructure du système médul- laire. RETTERER (Ep.), 662. : — Origine nucléaire des hématies dans 1a- moelle osseuse. Rerrerer (Éo.), 551. — Ossification durocher. Rerrerer ‘Én.), 86. — Ossification enchondrale chez le Triton. RETTERER (Ep.), 291. — Ostéogénèse du maxillaire HERpPIN (A.), 80. — Réflectivité osseuse. Préron (H.), 294. — Traitement par l'autovaccin des ostéites “6 rebelles. BAIN, 306. - OSCILLOMETRE sphygmométrique pour tâter le pouls. BILLARD (G.), 875. OSMOSE. Voir PRESSION OSMO- TIQUE. } inférieur. OSTÉITES. Voir OS. OUVRAGES OFFERTS. Archives de médecine expérimentale, 1889-1908, par AcHarp, 561. — Les universités et la vie scientifique aux Etats-Unis, par Cauzcery (M.), 941. OVAIRE. Ovules d'Huître parasités. LéGer (L.) et Hozzanoe (A.-Cn.), 61. OVINÉS. Voir PÉNIS. OXYDE DE CARBONE. Voir INTO- XIGATION. OXYDONES. Constitution. Action de quelques ferments. LoPpez-Pérez (L.), 326. OXYGÈNE. Inhalations dans l'intoxica- tion oxycarbonée. ACHARD (Cu.), FLANDIN (Ca.) et Despours (G.), 397, 525. Nrczoux, (NL), 521. PAIN à la chaux.-LapicouE (L.) et Le- GENDRE (R.), 896. — Pain déchloruré calcique. Dugors (R.), 818, 820. PALUDISME. Coloration vitale de l'Hé- matozoaire. ManauD (A.), 472. — Image d’Arneth et indice nucléaire neu- trophile. GariN (Cx.) et PASQUIER (CH.), 915. — Mécanisme de la disparition des schi- zontes dans le sang périphérique au cours des accès du paludisme. Carnor (Ba 5710: — Porteurs sains de parasites et rôle de la quinine préventive. GaRin (Cn.), 391. —— Recherche des croissants dans le sang des malades suspects. TrIBONDEAU (L.)et DusreurL (J.), 494. — Recherche des Hématozoaires. Trison- DEAU (L.), 942. — Recherches hématologiques entre les accès et pendant les accès. Garin (Cu) et GrrkaRD (A.), 840. — Schizontolyse au cours de l'accès. Ac- tion du sérum, des leucocytes, des extraits spléniques. Carnot (P.), 685. — Variations de la formule leucocytaire. GarIN (Cn.) et SarRouy, 880. PANCRÉAS. Coagulation spécifique ap- pliquée aux ferments du suc pancréatique Lonpon (E. S.) et PaknoniNA (E. P.), 158. — Préparation d'un milieu pour étudier la formation de l’indol. Drsraso (A.), 253. PARADIMÉTHYLAMINOBEN- ZALDÉHYDE wnis en évidence par l’antipyrine. GauTIER (CL.), 612. PARATYPHOIDE. Voir FIÈVRE TYPHOIDE. 992 PAROTIDES — PLEXUS CHOROIDES PAROTIDES. Voir GLANDES SALI- VAIRES. PEAU. Absorption des poisons par les voies intestinale et sous-cutanée. ScxuL- MANN (E.) et EGrerT {:M.-T.), 846. — Appareil pour la numération et l'identi- fication des germes. GRYSEZz, 136. — Durée et variabilité des temps de la- tence pour les réflexes cutanés. PIÉRON (H.), 545. — Introduction du soufre par la voie sous- cutauée. Boryx (L.) et Jacouor (A.), 309. — Pénétration du Spirochète de l’ictère hémorragique. Courmont (J.) et Duran (J.), 277. PÉNIS. Hérisson. ReTrerER (Én.) et NEU- VILLE (H.), 83. — Gland des Ovinés, des Antilopinés et des Bovinés. RerTerer (Éb.) et NEUVILLE (H0) 530; — Gland du Bélier et du Bouc. RETTERER (Éo.) et Neuvizze (H.), 415. — Pénis et gland des Cervidés. RETTERER (Én.) et Neuvizee (H.), 319. | — Pénis et gland du Guib et du Nylgau. Rerterer (Éb.) et Neuvizze (H.), 438. Trouessarrt (E.-L.), 521. — Pénis et gland du Mouton. RETTERER (Ép.) et NeuviLce (H.), 281. PENTAGLYCINE. Voir PEPTIDES. PEPTIDES. Effets de l'injection intra- _ veineuse de diglycine, de tétraglycine et de pentaglycine chez le Lapin. Zuxnz (E.), D62. PEPTONE protéolytique pour milieux de culture. BERTHELOT (A.), 298. PHAGOCYTOSE des Hématozoaires du Calfat. Comannon (J.), 314. — Pouvoir des cellules fixes du tissu con- jonctif. Pozrcarp (A.) et DEsPLAS (B.), 249. PHALANGES. Voir OS. PHOSPHORE dans l'alimentation de l'Oidium lactis. Lixossrer (G.), 433. — Influence des extraits de glandes géni- tales sur le métabolisme phosphoré. JEAN, 201. PHYSALOPTÈRES des Mammifères du Nord-Africain. SEuRAT (L.-G.), 210. — Physaloptères des Reptiles du Nord- Africain. SEURAT (L.-G.), 43. PHYTO melanocephala parasite des Iso- pode: terrestres. Tnompson (W. R.), 785. PIGEON. Voir CARENCE, RATE. PIGMENTS. Voir FOIE. (Bile). PIN. Développement inusité de bourgeons normalement rudimentaires. DurRÉNOYx (3.),9: — Modification des inflorescences mâles sous l'action du vent. DurrÉNOY (J.), 174. PINCEMENT et douleur dans les bles- suies des nerfs périphériques. ANDRÉ- Tomas, LÉvy-VaLensr (J.) et Courson (J.), 812. PITUITAIRE. Voir MUQUEUSES. PLACENTA. Structure de la membrane basilaire des villosités. Kervizy (M. DE), 18. PLAIES. Absence de vaisseaux lympha- tiques dans le tissu de bourgeonnement. Pozrcarp (A.) et Despras (B.), 286. — Action antiseptique de la solution Dakin-Daufresne. Fiessiv@er (N.) et CLOGNE (R.), 633. — Action des solutions de savon pour le pansement. AcHarD (CH.) et LERLANC (A.), 395. — Appareil pour Ja numération et l’iden- tification des germes. GRYSEZ, 136. — Autovaccination préventive dans la suture secondaire. Bazin, 308. — Bacilles aérobies sporulés danslesplaies de guerre. F1EssiNGER (N.) et GOUBAULT (A.), 492. — Corps étrangers microscopiques tolé- rés. Pocrcarp (A.) et DEspzas (B.), 1175. — Examen bactériologique de la flore pour la suture. Picot (G.) et Mrcnez (R.) 665. — Mécanisme de l’action de la lumière. LERICHE (R.) et Porrcarp (A.), 945. — Mise en évidence des corps étrangers microscopiques. Pozrcarp (A.) et Despras (B.), 248. — Paracoli-bacille dans les plaies de guerre du thorax. RosEnrHAL (G.), 857. — Propriétés bactéricides du pus. Pronos- tic. Traitement. Bazin, 30. — Stérilisation et suture des plaies infec- tées. Bazin, 564. — Tissu de bourgeonnement en évolution normale ou pathologique. PoricaRp (A.) et DesPpras (B.), 745. — Topographie microbienne. (P.), 606. — Traitementdes der par l'autovaccin. Bazin, 306. PLÉTHYSMOGRAPHIE, comme mé- thode d'euregistrement des réflexes con- ditionnels. Cyrovirex (1. S.) et FOLkMaAN (N.F.), 162. PLÈVRE. Voir POUMON. PLEXUS CHOROIDES. Azotémie d'après l'examen du liquide céphalo- rachidien. CosrA (S.), Pscker (H.), Troi- SIER (J.), 375. — Culture du liquide céphalo-rachidien dans la méningite cérébro-spinale. Tri- BONDEAU (L.), 328. — Etude du liquide céphalo-rachidien dans la spirochétose ictérigène. Garnier (M. et ReiLzy (J.), 446. — Réactions du liquide céphalo-rachidien GOVAERTS PNEUMOCOQUES —- RÉFLEXES dansla spirochétoseictérohémorragique. CosrA (S.) et Troisrer (J.), 29. .PNEUMOCOQUES. Acidité des épan- chements purulents. NettTEr, BouGAULT et SALANIER, 97. PNEUMOGASTRIQUE. Voir SYS- TÈME NERVEUX. POIL. Réaction pilomotrice dans les blessures du système nerveux. ANDRÉ- Taomuas et Lanpau (E.), 144. POISONS. Absorption par les voies in- testinale et sous-cutanée. ScHULMANN (E.) et Ecrer (M.-T.), 846. POISSONS. influence de la température sur la toxicité de l’alcool. Linosster (G..), 584. Voir SELS. PONTE. Migration des Aloses. HIOL (J.-P.), 480. Rouce (R.), 705. POTASSIUM. Action de l’iodure sur la viscosité sanguine. ParTurier (M.) et Doxs-Kaurmann (Mie M.), 456. — Chlorate en solution isotonique pour évaluer la résistance globulaire. ('aaur- FARD (A.)et Huser (J.), 904. — Toxicité du cyanure. RÉNon (L.) et Micxor (R.), 611. POULS. Voir CIRCULATION. POUMON. Acidité des épanchements purulents à Pneumocoques de la plèvre. NETTER, BOUGAULT et SALANIER, 97. — Recherche des Champignons parasites dans les crachats de malades atteints de bronchite chronique. Bazin, 111. PRÉLUCIFÉRINE. Voir LUMIÈRE. PRESSION ARTÉRIELLE. Appareil oscillographique. SrroxL (A.), 58. : — Influence des embolies Rte Rocer (H.), 371. — Hyÿpertension dans le cas de sympa- thectomie périphérique. Lericne (R.) et HEITZ (J.), 66. — Rôle 1es surrénales dans l'hypertension consét «tive des embolies cérébrales. _ Rocer H.), 427. Boux- — OSMOTIQUE. Rôle dans la biologie : _ des spermatozoïdes. Poyarxorr (E.), 767. PROTÉOLYSE par les leucocytes po- lynucléaires normaux du sang circulant. FressiNGer (N.) et CLocne (R.), 451. PROTISTE parasite des ovules de lPHuître. LÉGER (L.) et HoLLANDE (A.-CH.), DrOUS _ PROTOPLASMA. Influence de l'ali- __mentatiou sur sa constitution chimique. LINOSSIER (G.), 389. PROTOZOAIRES. Immortalité. AURA NIKOFF (S.), 241. PURPURA à Méningocoques. NeTTrEer (A.), SALANIER (M.) et Bcancater (Mile), 619. PYORRHÉE alvéolaire expérimentale. MENDEz (J.), C62. 993 Q QUININE préventive chez les porteurs sains des Hématozoaires du paludisme. GaARIN (Cu.), 391. R RAGE du Cobaye. ReuLinGer (P.),590, 628, 151, 188, 189, 815, 951. — Analogies expérimentales avec le téta- nos. REMLINGER (P.), 865. — Diffusion du virus rabique dans l’eau physiologique et le liquide de Locke. REMLINGER (P.), 863. — Inoculation du virus au Lapin et au Cobaye. REMLINGER (P.), 670. RAT perteur du Spirochète de l'ictère hé- morragique. MarrIN (L.) et Perrir (A.), 10, 574. NicoLLe (CH.) et BLanc (G:), 445. Renaux (E.), 405. RATE. Columbidés. NeuvizLe (H.), 485. — Oiseaux. RETTERER (Ed.) (H.), 952. — Action des extraits spléniques sur la schizontolyse au cours de l’accès du paludisme. Carnot (P.), 685. — Présence du virus chez le Cobaye ra- bique. REMLINGER (P.), 189. RÉACTION D'ABDERHALUEN. BoLpyrErF (W. N.), 882. — DE BORDET-WASSERMANN. EscaBacx (H.) et Dunor (E.), 947. LATAPIE (A.), 210. Lesreur (Ch.). Massra et AIGROT, - 910. Picano (C.), 327. Rononëse (A.-D.), 808, 812. TrisonpEau (L.), 819,581, 700. RÉFLEXES conditionnels chez l'Homme. Cyrovircx (J. S.) et Fozxman (N. F.), 162. — Réflexe rotulien. Casrex (E.), 571. — Réflexe tendineux. Casrex (E.), 680. — Accélération et extrasystoles du cœur par excitation intense des nerfs sciati- ques. PETzETAKIS, 101. — Ambiguité de certains signes cliniques. PréRON-(H.), 254. — Durée et variabilité des femps de latence des réflexes cutanés. PréroN (H.), D45. — Extension du gros orteil.' Lanxpau (E.), 202: — Réflectivité osseuse. PréroN (H.), 294. RETTERER (d.) et et NEUVILLE 994 — Réponse du muscle à la percussion. Préron (H.), 114. \ — Réponse musculaire dans les réflexes musculo-tendineux. PrÉRON (H.), 410. — Temps de latence des réflexes tendi- neux. PréroN (H.), 651. RÈGLE DE SCHULZE. Voir SANG (Sérum). REIN Physiologie pathologique. — Coefficient d'imperfection uréogénique au cours de la spirochétose ictérigène. GARNIER (M.) et GERBER (C.), 2179. — Coefficient d'imperfection uréogénique suivant les régimes. GaArNtER (M.) et GERBER (C.), 203. — Constante d'Ambard, dans l'insuffisance rénale avec troubles gastro-intestinaux. Marrer (Cx.), 426. Urine. - — Absence de sensibilisatrice spécifique chez les animaux immunisés. VINCENT (H.), MarBé et MurATET, 675. — Caractérisation toxicologique et urolo- gique du dinitrophénol. Lutz (L.) et BAUME (G.), 483. — Dosage de l’ammoniaque urinaire. Le- CLÈRE (A.), 959. . — Élimination du chlorhydrate d'émétine chez l'Homme. Marrer (Cn.) et RiBon (E.), 830. — Hyperglycémie et glycosurie adrénali- niques. Procas (A.), 938. — Recherche du bleu de méthylène. Trr- BONDEAU (L.), 882. — Recherche du Spirochète ictérigène dans l'urine. GARNIER (M.) et Retz (J.), 38, 103. Pathologie. — Néphrite aiguë SARTORY (A.), 549. — Néphrites de guerre à Spirochètes. Sa- LOMON (M.) et Neveu (R.), 272. REPTILES. Voir PHYSALOPTÈ- RES. RESPIRATION. Compression oculaire et épreuve respiratoire dans le diagnostic de la nature des arythmies par extrasys- toles. PErZETAKIS, 2. — Mesure de l'intoxication oxÿcarbonée par la capacité respiratoire du sang. ACrARD (Cu.) et FLANDIN (Cu.), 698. Acrarn (GE ), FLawoin (Cn.) et Dessouts (G.), 397, . Nrccoûx (M.), 521. REVIVISCENGCE des greffes conjonc- tives mortes. NAGEOTTE (J.), 889. à Oospora pathogène. 4 RÉFLEXES — SANG RINGER et solution chlorurée physiolo- gique pour évaluer la résistance globu- laire. CHaurFARD (A.) et Huser (J.), 828. — Ringer et solution isotoniques de chlo- rate de soude et de potasse pour évaluer 13 résistance globulaire. Craurrarp (A) et Huger (J.), 904. ROCHER. Voir OS. RONGEURS. Filaire péritonéale. Su 6 (L.-G.), 354. ROTULE. Voir OS. ï RUMINANTS. Voir URETHRE. S : SACCHAROMYCES. Voir LEVU- RES. Lt SALIVE. Voir GLANDE SALI- VAIRE. SALVARSAN. Chimiothérapie de la lambliose. Yaximorr (W. L.), Wassr- LEVSEI (W. J.) et ZwieTkorr (N. A.), 506. — Désinfection du sperme infecté des Mammifères. {wanow (E.), 165. SANG Technique. — Coloration vitale de l'Hématozoaire du paludisme. Manaupn (A.), 472. — Hémoculture en bile des Bacilles ty-, phique et paratyphiques. TrieonvEAu (L.), 102. — Recherches hématologiques chez les paludéens. Gain (Ca.) et Girarp (A.), 840. — Recherche des croissants dans le sang des suspects de paludisme. TriBoNDEAU(L.) | et DusreuiL (J.), 49%. — Recherche des Hématozoaires sur pré=. parations de sang à deux épaisseurs: TrrsoNDEAU (L.), 942. + Propriétés générales. — Action de la digitale sur la viscosité sanguine chez les cardiaques asysto- liques. Parruriær (M.) et Dons-KAUFMANN, w (Mie M.), 407. ce — Action de l'iodure de potassium sur la cd viscosité sanguine. Parrurir (M.) et: Dons-Kaurmanx (Mie M.), 456. Chimie. — Hyperglycémie et glycosurie adrénali- niques. Paocas (A.), 938. SANG 995 — Mesure de l’intoxication oxycarbonée vaccin chauffé T. A. B. Méry (H.) et Gr- par la’ capacité respiratoire du sang. RARD (L.), 138. AcHaARD (CH.) et ŒFranni (Cn.), 698. | — Variations de la formule dans le palu- ACcHARD (Cu.), FLanDiN (CH.) et DEspouis disme secondaire. GArin (Cx.) et SARROUY, (G:), 397, 525. Niccoux (M.), 521. 880. — Sécrétion d'adrénaline et effet vaso- 7 constricteur du sang asphyxique. GLEY Leucémie. (E.) et Quixquaup (A.), 15. — Métaux colloïdaux dans les leucémies. Hématies. Cawapras (A.) et MonpnEerraro (M':), 935. — Évaluation de la résistance globulaire, Agelutinines. CaaurrarD (A.) et Huger (J.), 904. — Liquide de Ringer et solution chlorurée | __ Agglutination des Bacilles dysentériques. physiologique pour évaluer la résistance Lancezin (R.) et Bineav (J.), 267. _globulaire. Cuaurrarp (A.) et Huger (J.), | __ Propriétés du sérum sanguin chez les 828. ) sujets atteints de spirochétose ictérohé- _— Origine nucléaire. ReTteRER (ÉD.), 551. morragique. Martin (L.), PErrir (A.) et — Résistance globulaire à la saponine au VAUDREMER (A.), 949. cours de la Spirochétose ictérigène. GAR- | __ Réactions après injertion du lipo-vaccin. nier (Mf.) et RerLLy (J.), 348. T. A. B. TriBonpeau (L.), 782. AE — Saturation des agglutinines dans la _ Leucocytes et léucocytose. vaccination et la vaccinothérapie anti- phoïdique par le vaccin chauffé T. A. B. — Acidité des épanchements purulents à Méry (H.) et GrkarD (L.), 636. Pneumocoques. Nerrer, BouGauLr et Sa- LANIER, 97. — Action sur la schizontolyse au cours de l'accès du paludisme. Carnor (P.). 685. — Acidophiles des tissus. Favre (M.), 11. — Constituants cellulaires du tissu de Immunisines. — Persistance in vitro de la substance immunisante de la spirochétose ictéro- bourgeonnement en évolution normale hémorragiqne. Cosra (S.) et Trorster (J.), où pathologique chez l'homme. Porrcarn “2 UE ch : (A.) et Drspras (B.), 145. — Propriétés du sérum sanguin chez les sujets atteints de spirochétose ictérohé- morragique. Martin (L.), Perrtir (A.) et VAUDREMER (A.), 949. — Recherches des substances immuni- santes chez les convalescents de spiro- chétose ictérigène. Garnier {M.) et REILLY .— Corpuscules métachromatiques. BEAu- - VERIE (J.), 604. TrironpeAu (L.) et Du- BREUIL (J.), 331. — Culture in vitro du tissu lymphoïde des Mammifères. Maximorr (A.), 222, 225, 935, 237. — Image d'Arneth et indice nucléaire neu- (9), 101: trophile. Gain (Cn.) et Pasquier (Ca.h : ; ; 913. ; Heèmolyse et hémotoxine. — Leucocytose sanguine chez l’homme vacciné à l’aide du vaccin T. A. B. chauf- | — Hémotoxine du B. Welchi. Ouraxorr fé, renforcé. Méry (H.) et Giraen (L.), (A.), 706. WerneerG (M.), 708. tk 140, — Préparation des sérums hémolytiques. — Mécanisme de l'action de la lumière sur RupinsteIN (M.), 908. Sézary (A.), 797. les plaies. Lerrcre (R.) et Poricarp (A.), | — Parenté entre l’hémolysine et la sper- 945. matoxine. Poyarkorr (E.), 229. — Origine et valeur cellulaïre des myélo- | — Recherche des hémolysines bactériennes. | plaxes. RETTERER (Én.), 567. RosENTHAL (G.), 856. - — Phagocytose des Hématozoaires du | — Saturation du pouvoir hémolytique des Calfat. Comanpon (J.), 314. sérums frais au cours du $éro-diagnostic _ — Pouvoir protéolytique des leucocytes de la syphilis. Escagace (H.) et Dunor(E.), polynucléaires normaux du sang circu- 947, lant. FiessinGEer (N.) et CLocne (R.), 451, ; Coagulation. — Propriétés bactéricides du pus des plaies ; d- guerre. Bazin, 30. — Troubles dans la spirochétose ictérigène. — Réac'on consécutive aux injections de PAGntEZz (PH.). 806. 996 SANG — SODOKU — Mesure du temps. AcHarp (Cx.) et BINET (L.), 845. Sérum. — Action sur la schizontolyse au cours de l'accès de paludisme. Carnor (P.), 685. — Application de la règle de Schulze au complément. Poyarkorr (E.), 239. — Effets de l'injection intra-veineuse de diglycine, de tétraglycine et de pentagly- cine chez le Lapin. Zunz (E.), 562. — Essais d'immunisation contre la toxicité du sérum de la Murène. KoPAczEwsKkr (W.), 886. — Formation de l'indol dans le milieu sérum digéré et dilué. Disraso (A.), 253. — Inactivation du complément dans un milieu pauvre en sels. Poyarkorr (E.), DATI — Influence des injections intraveineuses de collargol sur la réaction de Wasser- mann. Picapo (C.), 327. — Influence des radiations lumineuses sur la toxicité du sérum de la Murène. Ko- PACZEWSKI (W.), 884. — Méthode de Bruck pour le séro-dia- gnostic de la syphilis. RuginsteIn (M.) et Mazor (Mie), 540. — Préparation ‘du sérum hémolytique. RuBiNsteIN (M:), 908. SÉzary (A.), 197. — Propriétés agglutinantes et immuni- santes chez les sujets atteints de spiro- chétose ictérohémorragique. Marin (L.), PErtiTr (A.) et VAUDREMER (A.), 949. — Réaction de Wassermann. RONCHÈSE (A.-D.), 808, 812. — Recherche et dosage des pigments bi- liaires dans le sérum. Foucuer (A.), 826. — Saturation du pouvoir hémolytique des séruuis frais au cours du séro-diagnostic de la syphilis. EscasAca (H.) et Dunor(E.), 947 — Sérum non chauffé pour le séro-dia- gnostic de la syphilis. Rusnsrein (M.), 71 — Technique de la réaction de fixation dans la syphilis. Caapanrer (H.), LEBERT (Mile M.) et Berancés (L.-M.), 543. Sérothérapie. — Sérothérapie préventive. antigangré- nense. VAUCHER (E.), 955. — Sérum spécifique de l’œdème gazeux malin. Sacquérée (E.), 850. Lymphe. — Absence de vaisseaux lymphatiques dans le tissu de bourgeonnement des plaies. Poricarp (A.) et Despcas (B.), 286. | 2 —_—_—_—_— ———_— — …— —…" — — ——————…—"—"—"—"_—…"—"—"—"—…—"— ——…——…—"—_— ——_———————— Parasitologie. — Corps en demi-lune dans la « fièvre des tranchées. » Renaux (E.), 404. Voir PA- LUDISME. 1 SAPONINE. Résistance globulaire au cours de la spirochétose ictérigène. Gar- NIER (M.) et ReizLy (J.), 348. bancs dans les eaux littorales de l’Algé- rie. BounxioL (J.-P.), 476. SAVON en solution pourle pansement des plaies. AcHarD (CH.) et LEBLANC (A.), 395. SCHISOSACCHAROMYCES. LEVURES. SCORBUT. Causes étiologiques. Borpy- REFF, 911. SCORPIONIDES. Anomalie de l'appa- . reil génital mâle chez Isometrus macu- latus. PawLowsky (E.), 502. SÉCRÉTION INTESTINALE. In- fluence du nerf vague. Savircn (V. V.) et SocHESTvENsKY (N. A.), 508. ‘ — SALIVAIRE. Dreuraré (L.), 300. LE- RICHE (R.), 370. gements brusques de salinité. GUEYLARD (Mie F.) et PorrTier (P.), 538. — Jnactivation du complément dans un milieu pauvre en sels. Poxarkorr (E.), 227 — Variations de poids de l'Epinoche morte sous l'influence des changements brusques de salinité. Gueycarp (Mile F.) et Porrier (P.), 683. B atypique. WEISSENBACH (R.-J.), 91. SENSIBILISATRICE. Voir IMMU- NITÉ. | SEPTICÉMIE typhique expérimentale. Le Fèvre DE ArrIC, 108. P); 082. SÉRO DIAGNOSTIC de la Spiroché- tose. Voir SPIROCHÉTOSE. SEXE. Dimorphisme chez la Sardine. Bouxaioz (J.-P.), :1. SIGNE DE BABINSKI. LANDAU 1(E), 302: SODIUM. Chlorate en solution isotonique pour évaluer la résistance globulaire. CaaurrarDp (A.) et Huger (J.), 904. (G.), 856. — Ovalbuminate de soude dans la différen- ciation des Bacilles dysentériques. Hor- LANDE (A.-Cu.) et Fumex (M.), 835. CHLORURE. SODOKU. Recherche du parasite chez le Rat de Tunis. NICOLLE (Cu.) et BLanG (G.), 445. SARDINES. Distribution verticale des. Voir. SEL. Adaptation de l'Épinoche aux chan- — MÉTALLIQUE. Bacille paratyphique SÉRIATION embryonnaire. WINTREBERT — Citrate pour l’hémoculture. ROSENTHAL | Voir SOUFRE — SYSTÈME NERVEUX JO SOUFRE. Introduction par la voie sous- cutanée Bory (L.) et Jacquor (A.),.309. SOURIS. Traitement de la dourine expé- rimentale. Yaxkimorr (W. L.) et Wassr- LEVSKY ( W. J.), 387. SPERME. Voir TESTICULE. SPERMOTOXINE. Povarkorr (E.), 227, 229; SPIROCHÈTE dans les néphrites. SALO- MON (M.) et NEvEu (R.), 272. Ë SPIROCHÉTOSE ICTÉROHÉMOR- RAGIQU E&. BruLÉ (M.) et Moreau, 474. Cosra (S.), Pecker (H.) et TROISIER (J.), 3175. _ CosraA (S.) et Troister (J.\, 21, 29, 196, 449. CourmonT (J.) et DuranD (P.), 275, 277. Crisrau (L.), 7178. GARNIER (M.) et GErBER (C.), 2179. GARNIER (M.) et REïcLy (J.), 38, 31, 101, 103, 358, 446, 110, 133. HorzaAnne (A,-Cn.), 529, 676. Maine, Crisrau et PLAzy, 531. Marin (L.) et Pernir (A.), 10, 65, 574, 640. MARTIN (L.), Perrir, (A!) et VAUDREMER (A.), 197, 949. NrcoLLe (CH.) et BLANC (G.), 445. Pa- GN1Ez (Px.), 806. Perrir (A.), 114, 180, 848. Renaux (E.), 405, 583. Renaux (E.) et WVizmaAErs (A.), 55. TRIBONDEAU (L.) et Du- BREUIL (J.), 496. SPORES microbiennes. Coloration. TRri- BONDEAU (L.), 880. É SPHYGMOGRAPHE à contre-pression. GuiLLEMINOT (H.), 168. STENTOR. Myonème. Roskine (G.), 363, STÉRILISATION et suture des plaies _ infectées. Bazin, 564. Voir ALIMEN- TATION. STREPTOCOQUE. Rôle dans la suture _ des plaies de guerre. Prcor (G.) et MicaeL (R.}, 665. SUCRES. Action des levures sur l’inu- line. Wozrr (J.) et GEsLin (B.), 839. | — Hyperglycémie et glycosurie adrénali- niques. PHocas (A.), 938. — Papiers tournesolés sucrés dans la diffé- reuciation des Bacilles dysentériques- HozLanne (A.-CH.) et Fumey (M.), 835. SURMULOT. Voir RAT. SURRÉNALE. Action de l’adrénaline sur le tractus digestif. LogPer (M. et VEr- py (G.), 703. — Action du pneumogastrique sur le cœur des animaux décapsulés. Rocer (H.), 535. — Hyperglycémie et glycosurie adrénali- niques. Paocas (A.}), 938. — Présence du virus rabique. REMLINGER (PAUSE — Rôle dans l'hypertension artérielle con- sécutive aux embolies cérébrales. RoGEer (H.), 427. N . — Secrétion d'adrénaline et effet vaso- constricteur du sang asphyxique. GLey (E.) et Quiouaun (A.), 15. SUTURE des plaies. Bazin, 308, 364, Pi- cOT (G.) et Micn£z (R.), 665. — Suture des nerfs. Couvreur (E.) et Du- ROUX (E.), 831. Duroux (E.) et Couvreur (E.), 106. SYMPATHIQUE. Effets physiologiques de la sympathectomie périphérique. Le- KICHE (R.) et Herrz (J.), 66. — Influence de la sympathectomie périar- térielle sur la contraction volontaire des muscles. LERICHE {R.) et Hertz (J.), 189. — Syndrome . sympathico-radiculaire et causalgie. ANDRÉ-THomaAs, 868. SYPHILIS et érythème noueux. Vaurau (AE); 197. — Coloration de Treponema pallidum. Rs- NAUX (E.), 405. — Emploi des sérums non chauffés pour le séro-diagnostic. Rusrnsrein (M.), 71. — Imprégnation du Treponema pallidum. HOLLANPE (A.-Cn.), 7. — Influence des injections intraveineuses de collargol sur la réaction de Wasser- mann. Prcapo (C.), 327. — Lipoiïdes de Noguchi extraits de divers organes. TRrIsoNDEAU (L.), 700. — Préparation des extraits lipoïdes épurés pour réaction de Wassermann. Tri8oN- DEAU (L.), 579. — Préparation du sérum hémolytique. RUBINSTEIN (M.), 908. Sézary (A.), 197. — Rapports avec l’épilepsie et l’idiotie. Lesteur (Cu.), Massra et Aïcror, 910. — Réaction de Wassermann. Roncnëse (A.- D.), 808, 812. — Saluration du pouvoir hémolylique des sérums frais au cours du séro-diagnostic. EscnsAca (H.) et Dunor (E.), 9417. — Séro-diagnostic par la méthode de Bruck.Ruginstein (M.) et Mazor (Mie), 540. — Séro-réactien. LarAPre (A.), 270. — Technique de la réaction de fixation. 2HABANIER (H.), Leserr (M'e M.) et Beran- cÈs (L.-M.), 543. — Variante du procédé de Hecht pour la réaction de Wassermann. TRIBONDEAU- (L.), 581. SYSTÈME NERVEUX Tissu nerveux. — Composition chimique de la substance grise de l'écorce et des ganglions de l’'encéphale. Lenrz (A.-K.), 753. — Réparation des pertes de substance à l’aide de greffons nerveux conservés dans l'alcool. Duroux (E.) et Couvreur (E.), 526. NAGEOTTE (J.), 450. — Suture des nerfs. Couvreur (E.) et Du- ROUX (E.), 106, 831. 998 — Utilisation des greffons de nerfs fixés par l'alcool. Naëeorte (J.), 926. Physiologie normale et pathologique. — Accélération et extrasystoles réflexes du cœur par excitation des nerfs scia- tiques après séparation de la moelle d'avec le bulbe. Perzetakis, 107. — Action du pneumogastrique sur le cœur des arimaux décapsulés. Rocer (H.) 55e — Amoindrissement morphologique après cicatrice. NAGEOïTE (J.), 596. — Appareils pour l'étude du tremblement. Camus (J.), 164. — Centresacrothermostatiquesetmémoire. Bonnier (P.), 566. — Douleur au pincement dans les bles- sures des nerfs périphériques. ANpré- Taomas, Lévy-VALENst (J.) et Courson (J.), 812. — Électro-diagnostic des nerfs des Pigeons paralysés par une alimentation ca- rencée. WeErL (E.), Ciuzer et MouxrouAnD (G.), 36. — Étude des cordons postérieurs de la moelle (Triangle de Gombault et Phi- lippe. Zone de Lissauer). Anoré-Taomas et Laxpau (E.), 151. — Influence des embolies cérébrales sur la pression sanguine. RoGer (H.), 371. — Influence du nerf vague sur la sécrétion de l'intestin. Saviron (V. V.) et SocHEsrt- VENSKY (N. A.), 508. — Névromes par écrasement. Guyon (L.), 695. — Réaction pilomotrice dans les blessures du système nerveux. ANnpRÉ-THoMas et Lanpau (E.), 144. — Rôle des surrénales dans l'hypertension consécutive aux embolies cérébrales. RoGer (H.), 421. — Temps perdu pour l'arrêt définitif de la sécrétion parotidienne après arrachement de l’auriculo-temporal. Lericue (R.), 370. — Traitement des fistules parotidiennes par la résection du nerf auriculo-tem po- ral. Dreucaré (L.), 300: ? Pathologie. — Kyste hydatique du cerveau chez l'homme. Bourrier (H.) et Moran» (E.), 842. — Virulence des centres dans la spiroché- tose ictérohémorragique du cobaye. Costa (S.) et Troïster (J.), 196. Voir MÉ- NINGES, PLEXUS CHOROIDES, RAGE, RÉFLEXE. — Désinfection du SYSTÈME NERVEUX — TORTUE TÆNIA. Cysticerques d'Oiseaux. CRo- LODKOVSKY (N.), 219. TANREC. Organes génitaux citons RETTERER (Ép.) et NeuviLce (H.), 19. TEMPÉRATURE. Centres mostatiques et mémoire. Bonnier (P.), 566. — Effets de la sympathectomie périphé- rique. Lericee (R.) et HEerrz (J.), 66. — Influence sur la toxicité de l'alcool. Linossrer (G.), 584. TENDON. Voir MUSCLE ef os. TESTIGULE. Biologie des spermato- zoïdes. POYARKOFF (E., 167. : sperme infecté des Mammifères. Iwaxow (E.), 765. — Éjaculation du sperme. Iwaxow (E.), 230, 514. ÿ — Sperme de quelques Mean Iwa- now (E.), 233. ÿ ! TÉTANOS. Anslogies expérimentales avec la rage. REMLINGER (P.), 865. — Tétanos partiel. des membres à forme monoplégique. GAUTIER (CL.), 12. — Séparation des toxines. Loxpon (E.-S.) et Arrsrovsky (V.-M.), 756. TÉTRAGLYCINE. Voir PEPTIDES. THALASSOCHELYS caretta. Noir TORTUE. THORAX. Paracoli-bacille dans les plaies. de guerre. RosenTHAL (G.), 857. THORIU M. Sels dans la dysenterie ami- bienne. FRouIN (A.), 136. THYMOL pour la recherche du bleu de : méthylène dans les urines. TRIBONDEAU (L.), 882. TISSU ADIPEUX. Rerrene (Éo.) et NEUVILLE (H.), 195. — CONJONCTIF. Acidité des épanche- ments purulents à Pneumocoques. Ner- TER, BOUGAULT et SALANIER, 91. — Pouvoir phagocytaire des cellules fixes. PoricarD (A.), et Despras (B.), 249. — Reviviscence des greffes mortes. GEOTTE (J.), 889. Voir TUÜUMEURS. — DE BOURGEONNEMENT. Porr- cARD (A.) et DesPLas (B.), 286, 745. — LYMPHOIDE. Culture in vitro. Maxr morr (A.), 222, 225, 235, 237. — Tonsille conjonctivale du Chien, RErre- : RER. (Éb.), 860. TORTUE de mer. so J9, Na- Mycose. Per (A:), acrother- Ds ART à ae) ins © CAR AT © ARRTON Ne GE ÿ 2 LAS TAUX — VIBRION MS En EE APIs ee à © TOURTEAUX d'Arachide. Mres- BEAUVERIE (J.), 311. TOXALBUMINES. Voir MNE. TOXINE du B. histolyticus. BERG (M.) et SÉGUIN (P.), 157. — Toxine spécifique de la gangrieuse et antitoxine. Buzc (C.-G.), NEIN- BerG (M.), 938. : — Hémotoxine du B. welchiANOFF (A), 106. WEINBERG (M.), 708. — Méthode de séparation. Lo:E.-S.) et ARISTOVSKY (V. M.), 756. — Préparation de la toxine el'anti- toxine du Vibrion septique. BERG et SÉGUIN (P.), 715. ù TREMBLEMENT. l'étude. Camus (J.), 164. TREPONEMA. Voir SYPIS.. TRIANGLE de Gombault hilippe. Voir SYSTÈME NERVE TRITON. Voir OS. TRUITE. Conservation calevins. … Bonn (G.), 613. TRYPANOSOME de la Gralle. Pon- SELLE (A.), 824,894. — Dourine des Souris. YakmcW. L.) et … Wassirevsky (Mlle W. J.), : TUBERCULOSE. Bacilleerculeux aviaire. Rocxaix (A.), 570. Ts des Bacilles. TNDEAU (L.), Formation des cellulesantes par une Gureysse-PSSIER (A.), — Toxicité expérimentale æyÿanure de Cuivre et de potassium. von (L.) et Micxor (R.), 617. TUMEURS consécutives l'injection d'huile camphrée préparéeec de l'huile de vaseline. Jacor (0.), 37 Appar pour — Fibro-chondro-ostéome ovoqué par la pression. Retrerer (ÉD 900. — Fibro-sarcome caverne à cellules vésiculeuses. ReTrerer (H, 383. U URÉE. Voir REIN. 999 VACCINE généralisée chez le Chat. Camus (L.), 906. YACCINOTHÉRAPIE V. antityphoïdique. — Leucocytese sanguine chez l'Homme vacciné à.l'aide du vaccin T. A. B. chauffé, renforcé. Méry (H.) et GirarD (L.), 140. __ Réactions du sérum après injection de lipo-vaccin T. A. B. TRIBONDEAU (L.), 182. __ Réaction leucocytaire consécutive aux injections de vaccin chauffé T. A. B. Méry (H.) et Girarp (L.), 138, 634. ._ Saturation des agglutinines dans la vaccination et la vaccinothérapie anti- typhoïdique par le vaccin chauffé T. A. B. Méry (H.) et Girarp (L.), 636. Autovaccins. __ Autovaccin dans le traitement des ostéites rebelles. Bazin, 306. __ Autovaccination préventive dans la su- ture secondaire des plaies de guerre. BAzIN, 308. __ Traitement de l’uréthrite gonococcique. Fiscn (J.), 674. Rerterer (ED.), 615. VANESSA urlicæ. Noir CHENILLES. VASO-CONSTRICTION. Sécrétion d'adrénaline et sang asphyxique. GLEY (E.) et Quinouaup (A.), 15. VASO-DILATATION consécutive à la résection d'un segment artériel oblitéré. . Lerione (R.) et Herrz (J.), 160. __Influence de la sympathectomie péri- artérielle ou de La résection d’un segment artériel oblitéré sur la contraction volon- taire des muscles. LericHe (R.) et HErrz (3.), 489. VEINE. Appareil pour faciliter les injec- tions. Creuzé (P.) et GrimBerG (A.), 207. VENT. Action sur le développement des bourgeons. DUFRÉNOY (JE) A0; _— Modification des inflorescences mäles du Pin. Durrénoy (J.), 174. VERS A SOIE. Action pathogène des parasites du Hanneton. Parzcor (A.), 56. _ DE TERRE. Anabiose. Scamipr (P.-J.) et Srcuerkina (Mie F. V.), 366. VERTÈBRES. Voir OS. YIBRION septique. OEdème malin chez | DRETHRE RETTERER (Éi),L1S, 259, x41 489. ‘ è $ D Traitement de luréthrie sonococcique ‘8 par l’autovaccin#Fiscn (1), 614. ReTrE- Mrer (Ed) 1616: / 4 1 URINE. Voir REIN. UTERUS gravide! Origine nucléaire des hématies. Reprerër (Éb.), 551. VIBRION — ZOOLOGIE le Cheval. WeINBERG (M.) et Nicouas (E.), DATE us Fe A ; 709. 4e ae Rod. — Préparation de la toxine et de l'anti- M A toxine. Wernser (M.) et Sécuin (P. ZONE de ARE é Sa (RE) (BA, NERVEUX. VISCOSITÉ. Voir SANG Hhapeee ‘ à Rae (Ép. ) et Na ; générales). ane Lu a -L. ji . 807 Œ { 2; SE SE TE ha Lt PIE pet #. ne . Ft aie HOT CE Aie] ans mr rires Un) CCE TT PET FER Diritimente ee LES sin PTT tr Pie 4 3m ph GX ‘4 A © Aya gh. à AS aux ve, Brin vomi m ns æ *